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Bulletin de recherches, observations et découvertes se rapportant
à THistoire Naturelle du Canada.
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Vol.XîI. CapRouge, Q., JANVIER 1880. No. 133
Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER.
A NOS LECTEURS.
Nous venons, bien que tardivement, commencer une
nouvelle année de publication, que nous espérons bien
compléter comme les précédentes, et qui constituera le
douzième volume de notre Naturaliste.
Plus d'an, sans doute, parmi nos lecteurs, ont pensé
en voyant passer janvier et février sans nous voir donner
signe de vie, que nous étions passé de vie à trépas et qu'ils
ne nous reverraient plus.
Nous avouons, en toute sincérité, que de fait nous re-
venons du tombeau, et que quoique revenu à la vie, avec
grand espoir .''e la conserver encore longtemps, il ne
nous est pas encore possible, pour le moment, de fournir
notre carrière comme ci-devant. Nous disons pour le mo-
ment, car dans quelques mois seulement, nous reprendrons
nos allures d'autrefois, si nous n'y apportons de plus quel-
ques améliorations»
Et si nos lecteurs veulent connaître la raison de ces
hésitations et de ces incertitudes, la voici.
On se rappelle que c'est en septembre dernier que le
cabinet Joly nous décréta de mort. Oui, en septembre,
lorsque nous avions déjà fait les trois quarts des frais, et ce
avec la parole du premier ministre, la quasi assurance que
2 LE NATURALISTE CANADIE.V.
nous pouvions compter sur l'cctroi ordinaire. Qne nous
restait-il à faire alors? Arrêter de suite notre publication,
en renvoyant à chacun Ja proportion de Tabonnement déjà
payé d'avance, ou continuer la publication d;ins Tespoir
qu'un gouvernement pins équitable tiendrait à honneur de
réparer l'injustice commise à notre égard. Or c'est ce
dernier parti que nous, avons adopté, et nous avons com-
plété notre volume.
Maintenant nous n'avons aucun doute que les hommes
éclairés qui sont aujourd'hui à la tête des affaires nous
feront voter par les chambres la même allocation que ci-
devant. Mais cette allocation ne commencera à courir que
du premier juillet prochain, et d'ici là, allons-nous pour-
suivre la publication à nos propres frais, dans l'espoir que
non seulement le gouvernement assurera notre avenir»
mais qu'il se chargera encore de réparer l'injustice
commise ? Et c'est ici que nous hésitons. La soustraction
de $400 à un employé à gros émoluments, ou à un entre-
preneur qui ne tire les dollars du coffre public que par
milliers, est une bagatelle, une somme insignifiante ; mais
pour nous, qui vivons au jour le jour, qui n'avons jamais
su thésauriser, et qui ne trouvions dans ces $400 qu'une
indemnité pour nos déboursés, sans rémunération aucune
pour nos labeurs, leur soustraction est plus Cju'une perte
considérable, c'est une ruine.
J^ous n'entretenons aucun doute sur l'esprit de justice
qui anime les membres du gouvernement actuel, mais les
intrigues politic[ues sont si peu scrupuleuses et si puis-
santes, les moyens mis en œuvre sont souvent si ingénieux
et si bien calculés, qu'il arrive quelquefois qu'on surprend
la bonne foi des gouvernants pour les entraîner dans des
démarches que la suite des événements force à condamner
comm.e contraires aux règles de la justice et de réc[uité.
Et le dirons-nous aussi, le désintéressement, le pur patrio-
tisme sont des monnaies qui ont si peu cours aujour-
d'hui au[)rès des gouvernements, tant les roueries poli-
tiques sont parvenues à altérer le sentiment des plus
saines notions, cjue lorsqu'on entend parler de c[uelques
centaines de piastres seulement, d'une somme qui ne
A NOS LECTEURS . 6
suffirait pas même à la confection de 100 pieds de longueur
de chemin de ter, pour une œuvre qui fera connaître notre
humble province de tout le monde savant, qui lui assurera
une place dans le con-^rès des intelligences supérieures
qui marchent à la conquête du progrès, une telle de-
mande attire à peine l'attention, et n'est accueillie qu'avec
indiiférence, iois^ue toutefois elle. n'est pas rejetée avec
mépris.
Qni sait, si imitant les prudents du siècle, nous ajou-
tions sans hésiter quelques zéros aux sommes que nous
réclamons, nous ue serions pas plus heureux dans nos dé-
marches ? l'ample marge que nous laisserioais aux déduc-
tions qu'on sait toujours faire, permettant aux bribes qui
en resteraient de surpasser encore le stricte nécessaire au-
quel nous bornons nos demandes. Mais non ; nous hono-
rons tro() les droits sacrés de la vérité, et l'honnêteté pure
et simple a trop de chariues pour nous, poar que nous
recourrions à de tels moyens ; et nous préférons succomber
et disparaître, que de devoir le succès à des manœuvres de
ce genre.
Dans de telles circonstances, pour ne pas nous exposer
à de plus grands risques, voici la résolution à laquelle
nous nous sommes arrêté : c'est de "pabUer quelques nu-
méros d'ici à ce que l'action des chambres nous soit connue.
Si alors on se montre disposé à nous indemniser pour nos
frais de l'an dernier, nous multiplierons nos numéros de
manière à completer les 12 dans le cours de 1880; mais si
au contraire, on nous laisse porter seul les frais encourrus,
alors nous rendrons nos livraisons encore plus rares, de
manière à n'en donner que 6 dans le cours de la présente
anné , pour ne compléter les 12 qu'en juin 1881.
Notre marche pour l'avenir se trouve toute tracée par
celle que nous avons suivie jusqiVici ; cependant, comme
la partie la plus utile de nos travaux est cette étude mé-
thodique que nous poursuivons de notre faune, nous nous
proposons de lui accorder un peu plus d'espace que ci-de-
vant, afin de pouvoir publier aussitôt que possible les
descriptions des nouvelles espèces que nous découvrons
4 LE NATURALISTE CANADIEN
tous les jours. Nous en avons actuellement pins de 60 dc^
ces nouvelles espèces qui attendent ainsi leur tour pour
être publiées. Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir
porter à 48 pages au lieu de 32 chacune de nos livrai-
sons mensuelles, afin de pouvoir faire connaître plus
T^Tomptement la partie de notre faune qui reste encore à
peu près inexplorée ; mais impossible d'ajouter encore à la
somme de nos sacritices.
Le manuscrit du reste de l'ordre des Hyménoptères
est déjà terminé ; M. l'abbé Burquo travaille actuellement
aux Hémiptères; et sans plus tarder, nous allons nous oc-
cuper des Lépidoptères; resteront encore les Diptères, les
Arachnides, les Crustacés, les Mollusques, etc., c'est-à-dire,
plus qu'il en faut pour occuper la vie entière du travail-
leur le plus actif. Nous nous efforcerons du moins, si la
faculté nous en est accordée, d'en parcourir un espace aussi
long que possible.
'©©fl'^"^''^"
FAUNE CANADIENNE
LES INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
(^Continué de la page 281 du volume XI).
51. Gren. ExoQUE. Exochus, Grav.
Tête pyramidale, avec une élévation portant les an-
tennes. Celles-ci courtes, épaisses, à articles très courts.
Ailes sans aréole, ou en portant une petite, triangulaire,
pédiculée. Pattes courtes, épaisses, à cuisses renflées.
Abdomen large, ovalaire, à premier segment triangulaire
et assez large à la base ; dans les $ l'extrémité est plus
large avec la valvule du 6e segment proéminente.
Insectes de petite taille que leur tête pyramidale fait
IV — ICHNEUMONIDES. 5
de suite distinguer. Les Erroiièmes, les Ortkocentres et
}c;s Chorinées ont aussi les atiteiiues fixées sur une éléva-
tion de la face, mais dans aucun de ces genres la tête n'est
allongée el pyramidale com aie dans les Exoques. Cinq
espèces rencontrées.
Abdomen noir;
Une aréole aux ailes ;
Aréole pédiculée 1. fulvipeS.
Aréole sessile 2. pygmaeus.
Point d'aréole aux ailes ;
Jambes postérieures rousses 3. lœvis.
Jambes postérieures blanches, aunelées de noir aux
2 extrémités 4. albifronS.
Abdomen roux, flancs sans taches 5. SemirufuS.
1. Exoque pieds-fauves. Exochus fulvlpes^ Cresa. Proc.
Ent. Soc. Phil, iii, p. 285, d".
Ç — Long. .28 pce. D'un beau noir brillant, avec une courte
pnbescenca grisâtre ; la bouche avec les écailles alaires, jaune-pâle.
Face à ponctuations peu denses et fortement prononcées. Antennes
noires en dessus, brun-roussâtre en dessous. Dos du mésothorax dé-
primé ; métathorax coupé brusquement en arrière, le dos portant 2
carènes longitudinales bordant une aréole étroite et allongée. Ailes
hyalines, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma noir, aréole
très petite, oblique, pédiculée. Pattes entièrement d'un beau roux
clair. Abdomen allongé, un peu plus large en arrière, le premier
segment ponctué, le reste poli, brillant, les segments terminaux à pu-
bescence jaunâtre abondante. — R.
Cette belle espèce est la plus forte taille parmi toutes
celles qui suivent.
2. Exoque pygmée. Exochus pygmœus, Cress. Proc. Ent.
Soc. Phil, iii, p. 285, (^.
9 — Long. .18 pce. Noir; la bouche avec les écailles alaires,
jaune-pâle. Face finement ponctuée. Antennes plus courtes que le
corps, brunes, roussâtres à la base en dessous. Ailes hyalines, nervures
et stigma, brun, aréole petite, sessile. Pattes entièrement d'un roux
pâle. Abdomen subcylindrique, un peu plus étroit à la base, les seg-
ments 2 et 3 équilatéraux, segments ventraux tachés de jaune à la
base.— PC.
3. Exoque lisse. Exochus lœvis, Cress. Proc. Eut. Soc.
Phil, iii, p. 286, (S ?.
b LE NATURAl.lSTK CANADIKN
9 — Long. .19 pee. Noir, lisi^-e, brillant 5 la biMiclic avec les
écailles alaires, jaune-pâle, la fiico avec les antennes, brun-rouspâtre, ces
dernières plus claires en dessous à la buse. Thorax alioniré, le dos du
mésothorax déprimé. Métathorax poli, tronqué postérieurement, 11
lignes soulevées distinctes avec une aréole centrale allongée. Pattes
entièrement d'un jaune roussâti-c. Ailes liyalincs, les nervures et le
stigma brun-foncé ; point d'aréole. Abdomen pâle, svibcylindriijiie, le
premier segment canaliculé, les ter:ninaux pubo.-ceiits ; tarière rous-
sâtre, à peine sortante. — AC.
4. Exoque front-blanc. Exochns alhifrons, WaUh, Trans.
Am. Ent. ii, p. 114. (E. annulicms, Walsh, Nat. vii, p. 139).
cf — Long. .25 pce. Noir, la face excopté une petite ligne brune
au milieu, les palpes, les écailles alaires, les 4 hanches antérieures avec
les trochantins, jaune-pâle. Antennes sétacées, jaunâtres, plus claires
en dessous, noires en dessus à la base. L'écusson et le post-écusson
chacun avec une ligne pâle, le-; flancs plus ou moins roux inférieure,
ment. Ailes hyalines, les nervures et le stigma brunâtres, point d'a-
réole. Pattes jaunc-roussâtre, les postérieures avec les jambes et les
articles des tarses annelés de brun à l'extrémité. Abdomen subcylin-
drique, rétréci à l'extrémité, tous les segments finement marginés de
jaune au sommet. — C.
5, Exoque semi-roux. Exochns semiru/us, Cress. Trans.
Am. Ent. Soc. ii, p. 114, Çj^.
Ç — Long. .26 pce. Noir avec une courte pubescence jaunâtre.
Tête entièrement noire. Antennes courtes, fortes, brunes. Ecailles alaires
jaune-pâle. Ailes hyalines, nervures brunes, pâles à la base, stigma
très petit, brunâtre. Métathorax poli, ponctué, avec une aréole centrale
allongée. Pattes rousses, les hanches noires. Abdomen roux excepté
à la base et à l'extrémité, le premier segment faiblement rétréci à la
base. — R.
Cette espèce est bien remarquable par la petitesse de
son stigma.
Sous-fam. V. PIMPLIDES. PimpUdœ.
Abdomen sessile, c'est-à-dire tenant au métathorax
par une portion plus ou moins étendue de son diamètre
jamais rétréci en pédicule grêle et allongé. Tarière ton-
jours longue, souvent plus du double de la longueur de l'ab-
domen.
Insectes généralement de forte taille ; c'est même dans
cette sous famille que se rencontrent les plus grands insectes
XV. — ICIINEUMONIDES. •
de l'ordre entier, puisque certaines Thalesses ne mesurent
pas moins de 5 ponces de longueur. Les ailes sont tantôt
pourvues d'une aréole et tantôt sans cette aréole. Les an-
tennes filiformesou sétacées sont généralement fort longues^
Cette sous-famille se répartit pour notre faune dans les 2.
o-enres qui suivent.
Clef pour la distinction des genres.
1( 6 ) 5e segment abdominal prolonsié en une écaille
lancéolée servant de gaîne à la tarière;
. 1 52 COLEOCENTRDS.
2(3) Ailes avec une aroole ^^- ^'^^ "
l[ V^ D":ir;:atIll,o™n,l a.lon.o enfer delanoe. 53. Ac.v,«.
5r 4 ^ Dernier arceau abdominal court, non allongé
^ ^ ^ j 1 „ 54. Arotes.
en fer de lance
en ) Abdomen sans écaille ventrale;
7(14) Dos du mésotborax ridé en travers;
8(11) Une aréole aux ailes antérieures;
9(10^ Abdomen poli,lisse. non aciculé transversalement. 55. Thalfssa.
10(9) Abdomen aciculé transversalement oo- x^ti»»» •
11(8) Point d'aréole aux ailes antérieures ;
12(13) 2e cellule cubitale carrée à la base ; tête
fortement concave en arrière 57. EPiRHYsSA.
13(12) 2e coUule cubitale arrondie à sa base ; tête
, •• .^ .... 58. XORIDES.
plane en arrière - - . - .
14( 7 ) r>os du mésotborax non ridé en travers ;
15(^28) Abdomen avec impressions ou tubercules ;
16(27) Abdomen avec impressions transversales ;
17(20) Tarière plus longue que le corps;
18(19) Seirments abdominaux relevés à leurs bords
intérieurs et postérieurs 59. Ephialtes
19(18) Seo'ments abdominaux unis aux bords, mu-
° nis seulement de tubercules sur les cotés. 60. Perithous.
20(17) Tarière plus courte que le corps;
21(22) Ailes avec une aréole ' "1- ^^^^'^^^'
22(21) Ailes sans aréole ;
23(24) Les 2 derniers segments abdominaux non
fendus pour recevoir la tarière 62. PoLTSPHlNCTA.
24(23) Les 2 derniers segments abdominaux fen-
dus pour recevoir la tarière ;
25(26) Articles 5 et 6 des antennes c? non écliran-
^ ., 63. Clistopyga.
8 LE NATURALISTE CANADIEN
26(25) Article 5 et 6 des antennes cj' écbancids
extérieurement. 64. Cyllockrta.
27(16) Abdomen à impressions obliques, en forme
de cbevrons 65. Gl.Yl-TA.
28(15) Abdomen sans impressions ni tubercules ;
29(30) Ecusson en carré transversal, cnréiié sar les
côtés 66. Metopius
30(29) Ecusson non en carré transversel, ni caréné
sur les côtés ;
31(36) Abdomen non comprimé à l'extrémité ;
32(35) Tarière plus longue que le corps:
33(34) Thorax non pubescent 67. Lampronota.
34(33) Thorax, tcte et cuisses pubescents ........ 68. Arenetra.
35(32) Tarière plus courte que le corps, droite, forte. 69. Meniscusj
36(31) Abdomen plus ou moins coaipriiLié à l'extréniité ;
37(40) Ailes avec une aréole ;
38(39) Aréole triangulaire 70. Piiytodietus.
39(38) Aréole pentagonale 71. Echthrus.
40(37) Ailes sans aréole ;
41(42) Cuisses inermes; jambes antérieures épaisses. 72. Xylonomus.
42(41) Cuisses postérieures armées d'une dent en des-
sous 73. Odontomerus.
52. Gen. Coléocentre. Coleocentrus, Grav.
Antennes filiformes, un peu moins longues que le
corps. Ailes antérieures avec une aréole triangulaire et
pédiculée. Corps assez long et étroit. Abdomen à pre-
mier segment plus long que large, avec le dernier allongé
en forme de fer de lance, le 5e prolongé en dessous en une
longue écaille servant de gaîne à la tarière ; celle-ci aussi
longue ou plus longue que le corps. Pattes de longueur
moyenne.
Insectes de bonne taille, qu'on distingue à première
vue par l'épaisseur de l'abdomen que lui donne surtout
l'écaillé qu'il porte en dessous. Deux espèces rencontrées.
Abdomen noir, à segments marginés de jaune au sommet. 1. Pettitii.
Abdomen et thorax roux 2. rufus.
1. Coléocentre de-Pettit. Coleocentms Pettitii, Cress. Can.
Ent. i, p. 35, C. Quebecensis, Prov. Nat. vi, p. 79.
Ç — Long. .75 pouce. Noir; palpes, borJs intérieurs des yeux,
IV ICHNEUMONIDES. 9
écailles alaires avec un point en avant, stigma, toutes les patfes et le.s
trochantins, d'un roux plus ou moins foncé. Antennes fortes, filiformes,
noires avec le 2e article roussâtre. Ailes enfumées et jaunâtres, à aréole
pétiolée, triangulaire ; nervures brunes. Hanches noires, jambes pos-
térieures brunes à l'extrémité. Abdomen s'élargissant en massue à
partir du 3e segment, le 5e se prolongeant en dessous en une grande
écaille pour recevoir la tarière, les derniers marginés de blanchâtre
postérieurement. Tarière plus longue que le corps, droite, à valves
comprimées et épaissies à l'extrémité. — PC.
c? Encore inconnu.
2. Coléocentre roux. Colcocentrus r»/»s, Prov. Nat. viii, p.
316 Ç.
Ç — Long. .70 pouce; tarière .50. Koux foncé, les antennes
avec les valves de la tarière, noir. Tête tachée de noir sur l'occiput et
sur le vertex à l'endroit des ocelles, la face jaune dans le bas. Thorax
avec les sutures noires, la partie médiane du mésothorax prolongée en
avant ; écusson élevé, roux, ses environs noirs ; métathorax avec un
sillon peu profond au milieu. Ailes légèrement ob^^curcs, nervures et
stigma, brun, ce dernier blanc à la base, aréole petite, triangulaire, pé-
tiolée. Pattes de même conleur que le corps, tous les tarses avec les
4 jambes antérieures, jaune-pâle ; les jambes postérieures noires à l'ex-
trémité. Abdomen sessile, très eijaissi postérieurement, écaille ventrale
très grande, son extrémité brune; dernier segment allongé en forme de
fer de lance ; tarière rousse, ses valves noires, de la longueur de l'abdo-
men.— 11.
53. G-en. Acémte. Acœnites, Grrav.
Antennes courtes, iiliformes, assez épaisses. Ailes an-
térieures sans aréole, la nervure moyenne se continue di-
rectement avec celle qui gagne le bout de l'aile. Abdomen
sessile, fort épais dans sa dernière partie et portant une
grande écaille en dessous, son dernier segment prolongé en
forme de fer de lance. Tarière de la longueur du corps
environ. Pattes moyennes.
L'absence d'aréole aux ailes et la brièveté des antennes
distinguent surtout ces insectes des Coléocentres, et la
prolongation de leur dernier segment abdominal les sépare
des Arotes.
Deux espèces rencontrées, dont une nouvelle.
Les 4 hanches antérieutes rousses 1. flavipSS-
Les 4 hanches antérieures blanches 2. Canadensis, n. sj).
10 LK NATURALISTE CANADIEN
1. Acénite pieds-jaunes. Acœuifrsjîavijxs, Prov. Nat. vi.,
p. 80.
Ç — Lotie. .55 ponce. Noir; f^ce ruo'uen.ec, chaperon poli, bril'
lant ; palpes, écailles alaires, un point en avant, toutes les pattes, avec
nne li<rne sur ie bord postc^rieur de char|ue seçrinent abdominal, jaune-
Ailes hyalines, nervures noires, sti<rnia noir avec un point blanc à la
base. Abdomen très dilaté à l'extrémité, à profil en massue, écaille
ventrale très (grande, brunâtre, dernier segment très allonsé, en fer de
lance. Tarière plus longue que le corps. — it.
2. Acénite du Canada. Acœni.fes Canadensis^ nov. sp.
(J — Lont;'. .70 pce. Noir foncé, brillant ; la face au dessous des
antennes, le scape en dessous, les palpes, les écailles alaires, les 4
hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc. Antennes assez
longues, filiforme^, noires, le 3e article très court, en anneau, roux-
Thorax poli, brillant, à peine pubescent, le métathorax fortement cana-
Hculé. Ailes hyalines, iridescentes, les nervures et le stigma, noir, le
dernier avec une tache blanche à la base ; point d'aréole. Pattes d'un
beau roux clair, les postérieures avec l'extrémité des cuisses, les jambes
et les tarses, noirâtres, les jambes pâles en dedans. Abdomen allongé»
très finement ponctué, tous les segments finement marginés de blanc au
sommet, à surface inégale, mais sans tubercules distincts, le 1er plus
long que le 2e, 2 et 3 chacun avec une impression oblique à la base, le
dernier allongé en fer de lance, dépassé par deux appendices verticaux,
en forme de palettes minces, échancrées à letir base au bord inférieur
avec les bords de cette échancrure blancs. — K.
Ç Inconnue, Très remarquable . par ses appeiidices
abdominaux
54. GJ-en. Aeote. Aroies, Grray.
Antennes nssez grêles, plus courtes que le corps. Ailes
sans aréole, avec la nervure moyenne recevant les 2 récur-
rentes comme dans les Opinons. Abdomen subpétiolé,
comprimé à l'extrémité sans être prolongé en forme de fer
de lance, portant en dessous une écaille servant de gaîne à
la tarière ; celle ci aussi longue que le corps.
Insectes Ce bonne taille, bien reconnaissables par les
nervures des ailes, les 2 récurrentes étant reçues par la
nervure moyenne. Trois espèces rencontrées.
Flancs noirs ;
Cuisses postérieures noires 1. formoSUS.
Cuisses postérieures jaunes 2. vicinUS.
Flancs blancs . . . . , 3. ainaBIlUS.
IV — ICHXliUMONIPES. 11
1. Arote beau. Arotes formosus^ Cress. C;in. Ent. i, p, 34
Ç — Long. .50 pee. Noir; le cluiperon, les inandibulep, les jonea
en arrière des yt^JS, les orbites aTit.érieurs, un large anneau aux an-
tennes, les écuillcs nlairos, un point on avant, une ligne au desso'is
récusson,'le post-c'usson, l'estrémité du métatliorax, les 4 pnttes anté-
rieures, les ])0stérieures en partie, jaune-pâlo. Antennes plus ou moins
tachées de jaune à la base, portant un large anneau au delà du milieu
et leur dernier article aussi jaune. Ailes hyalines, les antérieures avec
une grande tache brune à l'extrétnito et une autre moins prononcée à
la base de la cellule radiale, la 2e récurrente rtçae à l'intersection de la
nervule divisant les 2 cubitales. Pattes moyennes, les postérieures
'ongues, leurs cuisses avec l'extrémité des jambes, noir; les hanches
plus ou moins tachées de jaune, les postérieures noires. Abdomen sub-
pédiculé, épais à l'extrémité, noir, les segments 1 et 2 avec une bande
transversale jaune au sommet ; éciilie ventrale longue, c;irénée, jaune,
avec la carène et la pointe noires. Tarière de la longueur de l'abdomen
brune, jaune à l'extrémité. — R.
2. Arote voisin. Arofes vicinus, Cress. Trans. Am. En t
Soc. il, p. 2G0 ; A. sn))eroiis, Prov. Nat. vi, p. 81, $.
Ç — Long. .52 pouce. Noir varié de jaune ; face jaune, excepté
un point au milieu et 1 bando de chaque côté noirâtres, orbites jiunes,
larges postérieurement. Antennes noires, avec un anneau jaune au
delà du iidlieu, scape jaune en dessous. Ecailles alaires, un point en
avnnt, une ligne en d ssous, bords des lobes latéraux du niécothornx
les écussons, une grande tache au sommet du mL'tathoras, les pattes
avec les rrochantins, une bande sur tous les anneaux de l'abdomen au
bord postérieur, d'an beau jaune. Ailes hyalines, un peu jaunâtres
avec le stigma noir et une grande tache brune à l'extrémité ; 2e ner-
vure récurrente non en ligne avec la nervure qui divise les 2 cellules
Cubitales, mais un peu en avant. Hanches noires, plus ou moins
tachées de jaune en dessous. 1er segment abdominal avec une tache
jaune au sommet, canaliculé dans ses deux tiers antérieurs, les segments
terminaux entièrement jaunes ; ventre jaune, écaille ventrale grande,
proéminente, pointue, jaune avec la pointe noire. Tarière plus Icno-ue
que le corps, à valves brunes, jaunâtres à l'extrémité.
Le (^ a T^eaucoup plus de jaune que la Ç. Face tonte jaune;
mdsothorax tout jaune avec une tache noire sur chaque lobe. Les 4
hanches antérieurs jaunes, les postérieures noires avec une tache en
dessus, une autre en dedans et le dessous, jaune. Abdomen compri-
mé et tronqué à l'extrémité. — AC.
3. Arote agréable. Arofes amœnus^ Cress. Can. Ent. i, p. 34,
Ç; Tropistes elegans, Prov. Nat. vi, p. 80,
12 LE NATURALISTE CANADIEN
Ç — Long'. .58 pouce. Noir v:irit5 de blanc ; tête blanche, noire
en arrière et sur le vertex, extréiuité des n)andibules avec une ligne
enfonc<5o nu dessus du chnperon, noir. Antennes noires, le scape en
dessous avec un larj^e anneau au milieu, blanc, le dernier article blan-
châtre. Thorax noir, une ligne sur les bords des 3 lobes niésothora-
ciques, écailles alaires, un point en avant, une ligne en dessous, presque
tous les flancs du uiésothorax excepté en avant, les côtés du protho-
rax, l'écusson et le post écusson, la suture du métathorax avec une
grande tache circulaire sur ses flancs et une bande transversale sur
tonte son extrémité, les pattes avec les trochantins, un anneau à l'ex-
trémité de tous les segments abdominaux, d'iin jaune blanc. Les 4
hanches antérieures blanches, les postérieures avec une strie noire en
dedans et en dehors, les cuis,•^es postérieures excepté à la base et l'ex-
trémité de leurs jambes, noir. Tous les tarses blancs. Pattes posté'
rieures très-longues. Ailes jaunâtres avec une tache brune à l'extré-
mité, sans aréole, stigma noir, avec une petite tache blanche à la base,
nervures brunes. Abdomen à 1er segment plus long que les 2 sui-
vants réunis, les terminaux comprimés ; écaille ventrale grande, noire,
lachéo de jaune. Ttirière plus longue que le corps, ses valves jaunâtres
à l'extrémité. — PC.
(^ — Avec las antennes blanches dans toutes leur longueur en des-
sous, noires seulement en dessus dans leur moitié basilaire. Le pre-
mier segment abdominal taché de blanc à la base.
55. Gren. Thalesse. T/m/e.s-sa, Holmgren.
Antennes longues, sétacées, cependant plus courtes
que le corps. Dos du mésothorax fortement ridé en tra-
vers. Ailes avec une aréole triangulaire. Abdomen ses-
sile, fort long, les segments lisses, non aciculés transver-
salement, les terminaux plus épais et fendus pour recevoir
la tarière ; celle-ci très longue, plus longue que le corps.
Dans les c?, abdomen cylindroïde. Cuisses et jambes anté-
rieures arquées et contournées.
Ce sont les plus grands insectes du genre, et même de
tout Tordre. 4 espèces rencontrées.
Couleur noire ;
Antennes jaunes 1. atrata.
Antennes noires 2. nitida.
Couleur jaune-rous.'^âtre ;
Ailes sans taches 3. Nortonî.
Ailes tachées de brun 4. luuator.
IV — ICHNEUMONIDES. 13
1. Thalesse noire. Thahssa atrata, Fabr, Dalm. Act. Stock.
1825.
9 — 'Loriir. 5 pees. Noire ; tête jaune, une tnche au milieu de la face
au dessus du chaperon, une ligne transversale à l'insertion des antennes»
avec une autre sur le vertex, noir. Antennes entièrement jaunes. Le
prothorax avec une itelite li2:ne jaune sur son bord en avant des écailles
alaires, l'écusson avec une petite ligne de la :iiêine couleur de chaque
côté. Une tache jaune soulevée au dessous des ailes antérieures; une
petite tache jaune de chaque côté à l'extrémité du n^étathorax. Ailes
légèrement jaunâtres, sans taches, qnoique légèrement obscurcies à l'ex-
trémité. Pattes jaunes, les hanches et les trochantins avec les 4 cuisses
postérieures, noir. Abdomen fort long, très élargi à l'extrémité et plus
ou moins taché de de jaune sur les derniers segments. Tarière très
longue, noire, roussâtre à l'extrémité.
(^ — Cuisses des pattes intermédiaires presque toutes jaunes, n'ayant
qu'une petite tache noire en dehors vers la base. Prothorax avec le
bord supérieur jaune ; mésothorax noir avec les sutures jaunâtres.
Ecusson, post-écusson, une grande bande de chaque côté du mésothorax
s'étendant de la base à l'extrémité, les 4 hanches antérieures, quelques
petites taches sur les flancs, d'un jaune plus ou moins clair. Les han-
ches postéiieures sont noires à l'extrémité. Abdomen d'un brun uni-
forme, avec une seule tache d'un j'aune clair au sommet du premier
segment. Les segnients 3, 4, 5, 6, et 7 portent une petite fossette au
sommet dont le milieu est quelque peu jaunâtre. Long. 1^ pouce. Va-
riable dans sa coloration.
2. Thalesse nette. Thalessa nitida, Cress. Proc. Eut. Soc
Phil, iii, p. 319.
(^ — Long. .54 pce. Noire, polie ; la face au dessous des antennes,
les orbites antérieurs n'atteignant pas le haut des yeux, blanc. An-
tennes filiformes, brunes, plus pâles à l'extrémité. Dos du mésothorax
strié transversalement, les flancs polis, brillants. Ailes hyalines, irides-
certes, nervures et stigma, brun-foncé ; aréole petite, pétiolée, triangu-
laire (manquant quelquefois). Pattes jaune-miel ; les hanches anté-
rieures, leurs jambes, leurs cuisses en avant, les jambes intermédiaires
excepté à l'extrémité, la base et le sommet de leurs cuisses, avec le de-
dans des jambes postérieures, blanc. Les tarses avec l'extrémité des
cuisses et des jambes postérieures, brun-foncé. Abdomen linéaire, poli
brillant, noir, les sutures des segments marginées de blanc plus ou moins
distinctement. — R.
Ç — Encore inconnue.
3. Thalesse de Norton. Thalessa Nortoni^ Cress Proc. Ent.
Soc. Phil, iii, p9.317,
14 LE NATURALISTS CANADIEN
Ç — Long. 1^ ; tarière 3 pouces. Rousse, variée de jaune. Tête
jaune: labre et [uamlibules, noir ; lace avec une bande rousse au nii-
lieu; antennes brui'.cs. Ailes jaunàtre.s, avec nervures noires; stij^nia
jaune. Prothorax- avec une tache jaune de chaque côté vers le milieu.
Mi'tathorax d'un roux unifori'.e. Ecussou et post-'jcusson, une tache
soulevée au dessous des ailes antérieures, une double tache de chaque
côté à l'extréiiiité du niétathorax, les 4 j iiubcs antérieures avec tous les
tarses et les genoux, jaune>. Métathorax noir à l'extrémité. Abdomen
roux avec une tache jaune à l'extrémité des si-guients 1 et 2 ; les autres
segments portant sur leurs côtés, vers l'extrémité, une tache jaune
circulaire ; une bande de brun foncé s'étend longitudinalement sur les
segments du milieu et se répand sur le souauet, la base, et les côtés du
2e segment- Tarière noire, à gaines rous-âtres- Les flancs sont roux
avec les sutures noires, unt longue tache noire se voit aussi en avant des
hîHiches intermédiaires. — AC-
(J^, — Long. 1.10 pouce. DiiTère peu de 1 a, quoique à couleurs
plus claires- Les côtés du prothor;ix sont jaune-clair, avec la pUi<|ue
polie rousse. Le métathorax est plus clair vers l'extrémité, mais sans
tîiches distinctes sur les côtés. Les flancs sont d'un roux uniforme,
avec les sutures noires, mais sans taches jaunes- Abdomen roux,
luisant ; les segments 1 et 2 portant une bande jaune vers le sommet.
Le 2e segment est, de meuie que dans la 9, bordé de noir aux 2 bouts
et sur les côtés. — CC.
Bien que les coiilevirs soient assez variables chez les
Thalesses, cette espèce se sépare rigoureusement de la sui-
vante. Ses laches jaunes des côtés de l'abdomen, qui sont
circulaires au lieu d'être en chevrons, ses ailes sans taches
etc , la distinguent à première vi^e. Le c? est aussi distinc-
tement caractérisé.
4. Thalesse porte-lunes. Tkakssa haiafor, Fabr. Brullé
Hym. iv, p. 78.
Ç — Jaune-roussâtre. Dos du mésothorax fortement ridé en tra-
vers, noir avec les bords des lobes jaunes. Une large bande brune à
l'endroit du stigma, avec le bout de l'aile aussi taché de'brun. Les
jambes sont plutôt jaunes que rousses ; le métathorax est roux avec une
tache noire à l'extrémité et une autre jaune de chaque côté. Les
côtés sont bruns avec différentes taches jaunes. Ab lomen roussâtre, les
segments 1 et 2 avec une ligne transversale au sommet et les suivants
avec une ligne jaune en chevron sur les côtés. Tarière rousse, valves
rousses. Long. 1.40 pouce ; tarière 4^ pouces. — R.
(^ — Ailes tachée.2 comme dans la Ç. Jambes postérieures entière
IV — ICHNEUMONIDKS 15
ment et les deux autres paires en dehors seulement, d'un jnune brun.
Hanches brunes, les antérieures jaunes en avant, le« intermédiaires avec
une tache jaune sur les côtés et les postérieures avec une semblable tache
en arrière. Abdomen brun avec une tache jaune trarsversale à l'extré-
mité du 1er et du 2e segment. Long. 1.30 pouce. — CC.
Les taches brunes des ailes avec la disposition des ta-
ches jaunes sur le corps permettt^nt avec assurance d'attri-
buer ce mâle à cette espèce. La description cidessus cor-
respoiid assez exactement à celle de la Piliy^ui lœvi'^atn,
Brullé, qui évidemment n'est autre que le ç^ de la Imiator.
bQ. G-en. Rhysse. Rhyssa, G-ray.
Ce sont des Thalesses avec cette seule différence que
les segments abdominaux sont finement aciculés en travers
Deux espèces rencontrées.
Abdomen avec taches blanches sur les côtés... 1. pei'SCaSOria.
Abdomen sans taches blanches sur les côtés 2. Canadensis.
1. Rhysse attrayante. Rhyssa persjtasoria, Lin. Fa un.
Suec. n. 1593.
Ç — Long. 2.35 pces. Noire tachée de blanc. Les orbites an-
térieurs et postérieurs, les premiers brièvement interrompus vis-à-vi.s
les antennes, les bords supérieurs et inférieurs du protboras, les écailles
alaires, une tache au dessous des ailes antérieures^ une autie au
dessus des hanches intermédiaires, une tache sur l'écusson (manquant
quelquefois), le post-écusson, 2 taches confluentes sur les côtés du mé-
tathorax, une ligne en équerre à l'extrémité des segments 1 et 2 de
l'abdomen sur les côtés, une tache circulaire au sommet de chacun des
autres segments de chaque côté du milieu, une tathe triangulaire à.
l'extrémité des mêmes segments sur les côtés du ventre, blanc. Dos
du mésothorax fortement; ridé en travers. Antennes filiformes, de
longueur moyenne, entièrement noires. Métathorax avec un sillon au
milieu, finement aciculé en travers de même que l'abdomen. Ailes
hyalines, nervures et stigma, noir, aréole petite, triangulaire. Pattes
d'un beau roux fauve, les hanches antérieures tachées de blanc, les 4
postérieures noires à leur extrême base ; les tarses postérieurs avec
leurs jambes, brun plus ou moins foncé. Tarière noire, plus longue
que le corps. — C.
(J' — Face blanche au dessous des antennes. Le scape roussâtre
avec la base des antennes en dessous. Les 4 hanches antérieures
blanches en dessous. Les cuisses postérieures plus au moins brunes.
16 LE NATURALISTE CANADIEN
Après avoir examiné et scrupuleusement confronté
32 ç et 20 J* de cette espèce et de celle nomméo alboma-
culata par M. Cresson, nous en sommes venu A la conclu-
sion que les deux ne formaient qu'une seule et même'
espèce, fort variable dans la plupart de ses caractères,
comme on peut le voir par ce qui suit:
Anneau aux antennes. — Large, moyen, petit, plus petit,
nul.
Lignes orbitales blanches. — Larges, étroites, interrom-
pues plus au moins sur le vertex, parfaites.
Ecusson. — Avec une ligne blanche au sommet, une
tache triangulaire à la base, tout blanc.
Aréole des ailes antérieures.- -Grande, sessile, plus petite,
subpétiolée, pétiolée, petite, très petite, nulle» Un c? et
une 9 avec anneau blanc aux antennes, un autre cf sans
cet anneau n'avaient point d'aréole. (^)
Taches géminées du métalhorax. — La supérieure tantôt
plus grande et tantôt plus petite, l'inférieure quelquefois
nulle.
Pattes. — Toutes rousses; les postérieures avec les
jambes et les tarses noirs ; les hanches postérieures rousses,
noires à la base, noires avec une tache blanche sur les
côtés ; les antérieures avec une tache blanche en dessus
et sou^'^nt entièrement rousses.
7e segment abdominal. — Tantôt raarginé de blanc au
sommet et tantôt avec taches détachées comme dans les
précédents.
Et tous ces changements avec les antennes tantôt
annelées, et tantôt sans anneau.
Les larves de cette espèce sont particulièrement para-
sites de celles des Monohammus scutellatus et confusor. Nous
avons fréquemment surpris les ? de cette Rhysse oc-
cupées à déposer leurs œufs dans les larves des Monoham-
mes qui rongeaient des troncs de sapin et d'épinette abat-
{}) Nous pensons cependant que le genre Epirhyssa doit être main-
tenu, repesant surtout sur cette absence d'aréole et sur la forme de
Tabdonien (J" qui est plus épais et recourbé à Textreiuile.
IV — ICHENEUMONIDES. 17
tus de l'année précédente, souvent aussi dans des cordes de
bois de cJiaufFage où la moulée de ces larves décelait leur
présence.
2. Rhysse du Canada. Rhyssa Canadensis, Cress. Can.
Eat. i, p. 35, ?.
Ç — Long. 1.20 pee. Noire; les orbites antérieurs interrompus à
l'insertion des antennes, avec les écailles alaires, blanc. Antennes fili-
formes, brun-tbncé. Dos du mésothorax fortement ridé en travers ;
flancs polis, brillants. Ailes hyalines, les nervures et le stigma noirs,
ce dernier avec une petite tache blanche à la base. Pattes d'un beau
jaune-miel y compris les hanche,' : les jambes postérieures, celles-ci
avec un anneau à l'extrémité de leurs cuidses, brun. Abdomen noir,
avec une ligne blanche au sommet de chaque segment. — R.
57. G-en. Epikhysse. Epirhyssa, Cress.
Ce sont des Khysses avec les différences qui suivent.
Ailes sans aréole ; antennes plus courtes et plus fortes, les
segments de l'abdomen plus courts, mésothorax plus gib-
beux en avant. Dans les J* Fabdomen a à peine 2 fois la
longueur de la tête et du thorax, et il est un peu plus épais
à l'extrémité.
Une seule espèce rencontrée, que nous croyons nou-
velle.
Epirhysse de Crevier. Epirhyssa Crevieri, nov. sp.
(^ — Long. .28 pce. Noir ; la face au dessous des antennes, une
ligne orbitale en arrière des yeux, le scape en dessous, les palpes, les
écailles alaireft, une ligne au-dessous, les bords supérieurs du protho-
rax, une tache au-dessus des hanches antérieures, le sommet de l'écus-
son, le post-écusson, les 4 hanches antérieures avec tous les trochantins,
une petite tache sur les flancs au-dessus des hanches intermédiaires et
2 autres au dessus des postérieures avec une ligne au sommet de tous
les segments abdominaux interrompue au milieu, blanc. Antennes
longues, filiformes, plus épaisses à l'extrémité qu'à la base, brunes en
dessus, plus ou moins pâles en dessous. Mésothorax élevé en avant,
fortement ridé en travers, métathorax canaliculé au milieu. Ailes
hyalines, iridescentes, les nervures et le stigma, noir, sans aréole.
Pattes jaune-roussâtre, les postérieures avec les hanches, l'extrémité
des cuisses, les jambes et les tarses, noir. Abdomen plus épais et
légèrement recourbé à l'extrémité, sans rides ni tubercules, tous les
segments termiaés de blaqc, — R.
lo LE NATURALISTE CANADIEN
ç — Non encore rencontrée. Nous dédions ce bel in-
secte au Dr J. A. Crévier, zélé naturaliste de Montréal.
58. G-en. Xoeide. Xorides, Grav.
Tête en carré transversal ; la face longue et plus étroite
inférieurement. Antennes grêles, cylindriques, com-
posées d'articles allongés, ou un peu renflés à l'extrémité.
Thorax long et étroit, déprimé, le lobe moyen du méso-
thorax à peu près carré. Ailes antérieures sans aréole, la
nervure de séparation entre les 2 cubitales très courte, la
cellule cubitale externe arrondie à son origine. Pattes
grêles, les cuisses un peu renflées. Crochets des tarses
simples. Abdomen long et élroit, avec le bord postérieur
de chaque segment échancré au milieu. Tarière à peu
près aussi longue que le corps.
L'absence d'aréole distingue surtout ; ces insectes des
Ephialtes. Une seule espèce rencontrée.
Xoride du-nord. Xorides horealis, Cress. Trans. Am. Ent.
Soc. iii, p. 167, ?.
Ç — Long. .68 pce. Noir, les orbites antérieurs interrompus vis-
à-vis l'insertion des antennes et réunis au-dessus du chaperon, une
tache sur les mandibules, les bords supérieurs et inférieurs du pro-
thorax, les écailles alaires, l'écusson et le post-écusson avec les trochan-
tins, blanc. Ailes hyalines, le stigma brun. Pattes roux-clair, les
postérieures avec les jambes excepté un petit anneau blanc à la base, le
dessus des cuisses et les tarses, noir. Abdomen allongé, poli, avec des
stries fines transversales, les tubercules latéraux peu apparents, chaque
segment avec une marge dorsale blanche au sommet. Tarière plus
longue que l'abdomen. — R.
Capturé à St. Hyacinthe.
59. Gen. Ephialte. Ephialtes, Grav.
Antennes filiformes, de longueur moyenne ; tête courte.
Corps long et étroit; mésathorax lisse. Ailes antérieures avec
une aréole triangulaire. Abdomen allongé, cylindrique, les
segments relevés au milieu en avant et en arrière, et portant
sur les côtés des tubercules ou bosses plus ou moins sail-
lantes, l'extrémité fendue pour la réception de la tarière,
mais à peine épaissie. Tarière souvent plus longue que
le corps. Pattes ordinaires, les postérieures longues.
IV — ICHNEUMONIDES. 19
Le dos lisse du mésothorax avec les tubercules de l'ab-
domen ne permettent pas de confondre les Ephialtes avec
les 2 genres qui précèdent. Six espèces rencontrées.
Abdomen noir ;
Abdomen portant des stries transversales très
fines „ L occidentalis.
Abdomen ponctué, sans stries transversales ;
Segment abdominal 1 pas plus long que 2;
tarière noire ou brune ;
2e segment abdominal à peu près égal au
premier 2. gigas.
2e segment abdominal distinctement plus
court que le premier 3. pygmSBUS.
Segment abdominal 1 plus long que 2 ;
2e segment abdominal sans tu-
bercules latéraux 4. albipes.
2e segment abdominal avec tubercules
bien prononcés 5. tuberCUlatuS.
Abdomen roux ,, 6. îrritator.
1. Ephialte du nord. Ephialtes occidentalism Cress. Proc
Ent. Soc. Phil, iv, p. 269, ?.
Ç — Long. .2 pces. Noir; les palpes blancbâtres. Thorax poli,
avec une courte pubescence ; flancs faiblement ponctués ; écusson poli.
Métathorax canaliculé au milieu, ce canal bordé par des carènes bien dis-
tinctes à la base mais s'effaçant avant d'atteindre le sommet. Ecailles
alaires jaune-roussâtre. Ailes hyalines, légèrement teintes de jau-
nâtre à la base, irridescentes ; les nervures et le stigma, noir, le dernier
jaune à la base ; aréole triangulaire. Pattes longues, jaune-roussâtre •
les jambes postérieures avec leurs tarses, noirâtres ; les tarses intermé-
diaires brunâtres. Abdomen allongé, grêle, couvert de très petites
stries iranversales, les 5 premiers segments longs, étroits, subégaux, le
6e de la moitié environ du 5e, le premier déprimé à la base avec 2 ca-
rènes sur le disque et une autre de chaque côté ; le 2e avec une ligne
enfoncée, oblique, se terminant vers le milieu du côté ; le 3e et les sui-
vants avec une dépression longitudinale au milieu des côtés ; l'extrême
sommet des segments brillant, proéminent sur le disque et déprimé
sur les côtés. Tarière très longue, grêle, rousse, plus longue que le
corps, ses valves noires, très finement pubescentes. — R.
2. Ephialte géant -Ephialtes gigas, Walsh, Trans. St-Ls
Acad, iii, p. 110 Ç.
20 LE NATURALISTE CANADIEN.
Ç — Long. 1.27 pce., y compris la tarière 2.85 pcei=. Noir foncé,
brillant. Antennes de la moitié de la longueur du corps environ, noires
à la base, brunes à l'extrémité. Ecailles alaires blanchâtres. Thorax
allongé, pubescent, le lobe médian du mosothorax avec points et stries
longitudinales ; métathorax ponctué avec une petite fossette au milieu
disparaissant avant d'atteindre le sommet. Ailes hyalines, iridescentes,
obscurcies de roussâtre, nervures brunes, roussâtres à la base, stigina
noir, taché de blanc à la base ; aréole triangulaire. Pattes d'un beau
roux clair, l'extrême sommet les jambes postérieures, obscurci. Abdo-
men robuste, allongé, fortement ponctué, le segment 1 plus long ou égal
à 2, avec 2 carènes sur les côtés partant du sommet et n'atteignant pas
la base. Le segment 2 excavé de chaque côté du milieu à la base avec
une impression oblique partant de cette excavation et se terminant au
stigmate : segments 2 à 5 avec des tubercules sur les côtés, non circu-
laires, mais allongés. Tarière plus longue que l'abdomen, forte, noire,
ses valves fortement pubescentes. — R.
Espèce bien distincte par sa taille, et la structure de
son abdomen, de toutes ses voisines.
3. Ephialte pygmée. EpMaltespygmœus, Walsh. Trans. St-
Ls Acad. iii, p. 111. ?.
Ç — Long. .40 pce. Noir avec les pattes roux-clair. La face
polie, brillante, sans ponctuations distinctes. Antennes filiformes, bru-
nâtres à l'extrémité. Le thorax poli, brillant, le métathorax ponctué
avec un petit canal médian n'atteignant pas le sommet. Les palpes,
les écailles alaires, les 4 trochantins antérieurs avec le sommet des
postérieurs, blanc. Ailes sub hyalines, les nervures noires, le stigma
avec une tache pâle à la base. Les pattes postérieures avec les cuisses
noires excepté à la base et en dessous, les jambes et les tarses aussi
noirs, les premières avec un petit anneau blanc à leur base. Abdomen à
article 2 distinctement plus court que le premier, les articles 2 à 5 forte-
ment ponctué, avec un cercle poli au sommet et un tubercule arrondi
sur les côtés. Tarière plus longue que l'abdomen, noire ou brune, ses
valves noires, pubescentes. — R.
Capturé à Douglastown (Graspé).
4. Ephialte pieds-blanes. Ephidltes alhipcs^ Cress.Tnms,
Am. Ent. Soc. III p. 143 ç.
Ç — Long. .68 pce. y compris la tarière 2.10 pces. Noir-foncé,
grêle. Face avec une pubescence blanchâtre, le chaperon roux. An-
tennes longues, filiformes, noires, le scape blanc en dessous. Thorax
avec une pubescence grisâtre, les flancs polis, brillants. Ailes hyalines
IV — ICHENEUMONIDES. 21
légèrement teintes de jaune à la base, iridescentes, les nervures et le
stignia, noir, le dernier avec une petite tache blanche à la base ; les
écailles alaires blanches, les palpes aussi blancs. Pattes d'un beau roux
clair; les troehantins, les 4 hanches antérieures avec leurs jambes, blanc,
les jambes postérieures avec leurs tarses et l'extrémité des cuisses,
noirâtres, les jambes pâles au milieu, en dedans. Abdomen allongé,
grêle, le 1er segment excivé à la base, plus court que les suivants, ceux-
ci sans tubercules ni dépressions, 2 à 5 polis à l'extrémité, avec des
impressions transversales, le 2e portant aussi une ligne enfoncée oblique
de chaque côté à la base. Tarière près de deux fois la longueur du
corps, rousse avec les valves noires, pubescentes, surtout à l'extrémité,
—PC.
(S^ — Avec pattes plus claires que dans la $. Abdomen à segment
1 presque aussi long que 2, avec 2 carènes plus apparentes à la base.
Diffère surtout du précédent parses troehantins blancs»
ses écailles alaires blanches, et la forme de son abdomen.
5. Ephialte tubercule. Eplùaltes tuberculatns, Fourcroi.
? — Long. 3 pces. D'un noir foncé avec les pattes rousses ; face
avec une pubescence blanchâtre. Antennes fortes, noires, brunâtres à
l'extrémité. Thorax couvert d'une courte pubescence, le métathorax à
peine canaliculé au milieu. Ecailles alaires blanchâtres. Ailes hya-
lines, jaunâtres à la base, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec
une petite tache blanche à la base. Aréole triangulaire. Pattes d'un
beau roux clair, y compris les hanches et les troehantins, l'extrémité des
cuisses des postérieures avec leurs jambes, brunâtre plus ou moins
foncé. Abdomen allongé, robuste, beaucoup moins grêle que dans les
espèces précédentes, les segment.^ à peu près d'égale longueur, plus de 2
fois aussi longs que larges, très finemetit ponctués, 2 à 5 avec de forts tu-
bercules arrondis sur les côtés et la suture polie, claire, les 2e et 3e avec
une ligne enfoncée, oblique, de charjnc côté à la base. Tarière forte,
allongée, roussâtre, noire à l'extrémité, ses valves fortement pubescentes
noires. — AC.
Espèce bien distincte par les tubercules de ses segments
abdominaux.
6. Ephialte irritable. EpMaltes irritator, Fabr. Brullé,
Hym. iv, p. 81, ?.
$ — Long. 1.50 pce. Noir avec les pattes et l'abdomen roux.
Antennes noires, roussâtres à l'extrémité. Thorax ponctué pubes-
cent, le métathorax à peine canaliculé au milieu. Ailes hyalines
légèrement teintes de jaune, iridescentes, les nervures et le sti'-'ma
22 LE NATURALISTE CANADIEN
noir, les écailles alaires blanches. Pattes rousses, les hanches noires,
les 4 trochuntins antérieurs avec leurs jambes, blanc-jaunâtre. Abdomen
fort, allongé, fortement tubercule, roux avec le premier segment noir,
les 3 segments suivants sont tachés de noir aux angles postérieurs.
Tarière rousse, noire à l'extrémité, ses vulves noires, fortement pubes-
centes. — R.
60. Gen. TeeithouS: Perifhovs, Holmgren.
Mômes caractères que dans les Ephialtes avec les diffé-
rences qui suivent ; écusson plus proéminent ; métathorax
moins allongé ; abdomen tuberculeux sur les côtés, mais
l'extrémité des segments unie, égaie, ni relevée, ni
éehancrée.
Une seule espèce rencontrée.
Périthous flancs-roux. PeriÛious pîeuraîîs, Cress. Can*
Ent. i, p. 36, 9.
? — Long. .75 pce. D'un noir brillant; les orbites antérieurs, le
scape en dessous, les palpes, les écailles alaires, une ligne au dessous,
une tache au dessous des ailes postérieures, les bords du prothorax,
l'extrémité de l'écusson, les 4 hanches antérieures avec les trochantins,
les jambes antérieures en avant avec le bord postérieur des segments
abdominaux interrompu sur les côtés par une tache brune, blanc,
L'écusson, le dos du mésothorax plus ou moins, avec les flancs, jaune-
miel. Antennes brunâtres. Ailes hyalines, iridescentes ; aréole tri-
angulaire, les nervures et le stigma brunâtres. Pattes roux-clair, l'ex-
trémité des cuisses postérieures, une ligne en dehors de toutes les
jambes couvrant l'extrémité des postérieures, et l'extrémité des articles
de leurs tarses, brunâtre. Abdomen avec des tubercules bien prononcés
sur les côtés des segments ; tarière plus longue que le corps, rousse»
ses valves noires, finement pubescentes, — PC.
(^A continuer)
IV — ICHNEUMONIDES. 23
LA PINCE CANCROIDE.
Chelifer cancroides, Latr.
M. B„ St-Hyacinthe.
Le petil animal transmis, qui parait vous intriguer
beaucoup, est de fait fort intéressant par sa forme, si peu
usitée, et aussi par ses allures.
Dans quelle classe le rangerons-nous? Ses 8 pattes le
retranchent du coup des insectes proprement dits, qui n'en
ont jamais plus de 6; mais sa tête confondue avec le tho-
rax le lie intimement aux araignées, bien que ses palpes
démesurément longs semblent l'en éloigner. Et de fait,
c'est aussi dans les Arachnides qu'on le range aujourd'hui.
Ses longs bras ou palpes terminés par une pince di-
dactyle le rapprochent étroitement des scorpions, bien que
son abdomen ne ressemble en aucune façon à celui de ces
derniers, étant déprimé, ovoïde, et sans aucun appendice
à l'extrémité. Aussi, généralement, on le désigne parle nom
vulgaire de faux-scorpion ou encore scorpion de araignée ;
Fig. 1.
et c'est sans doute la ressemblance de ses serres ou pinces
avec celles des crabes qui lui a valu son nom spécifique de
cancroide. Nous ignorons si nous en possédons d'autres
espèces que celle-ci, qui est commune à l'Europe et à
l'Amérique, mais nous n'en avons encore rencontré aucune
autre.
La Pince cancroïde ou faux-scorpion {Chelifer cancroides
Latr.) fig. 1, mesure .10 pce en longueur, l'envergure de ses
Fig. 1. — Ckelife-i caacroklcs, Lin., très grossi.
24 LE NATURALISTE CANADIEN
serres double à peu près cette longueur. Elle est à té-
guments léo-èrement coriaces et de couleur brun-roussâtie-
Le thorax est arrondi à sa partie antérieure et va s'élargis-
sant insensiblement jusqu'à sa jonction avec l'abdomen,
étant partaçé en doux vers son milieu par un sillon trans-
versal. Les yeux, au nombre de deux, sont fixés en avant
de chaque côté, près de l'insertion des palpes. Les bras
ou palpes sont fort longs, composés de 4 articles, dont le
premier est presque globuleux, les 2 suivants de forme
conique, c'est à-dire plus épais au sommet qu'à la base, le
dernier plus long et plus renflé que tous les autres est
terminé par une longue pince, dont la branche inférieure
seule est mobile. Les mandibules qui dépassent la lèvre
supérieure sont terminées par 2 stylets courts et transpa-
rents ; les mâchoires sur lesquelles sont insérés les palpes
ou bras, sont larges et triangulaires. Les 8 pattes, à 5 ar-
ticles chacune, sont de longueur moyenne, épaisses et ter-
minées par un crochet didactyle. L'abdomen de forme
ovoïde pins ou moins élargie, est souvent fort déprimé, et
denticulé sur les côtés, avec une bande ordinairement de
couleur plus claire sur son milieu.
Les auteurs français nous disent qu'on trouve les faux-
scorpions sous les écorces, sous les pierres et dans les ap-
partements. Nous ignorons si on en a jamais capturé dans
les champs ou les bois en ce pays, mais pour nous, nous
n'en avons jamais trouvé ailleurs que dans les maisons.
C'est surtout en septembre et en octobre que nous les ren-
controns plus communément sur les murs, les tranches
poudreuses des livres etc.
On dit que ces petits êtres se nourrissent de psoques ou
poux de bois et surtout d'atropos ou poux-de-poussière, ces
petits insectes qu'on voit courir partout sur la poussière
des meubles l'ers la fin de l'été particulièrement, et pres-
que en tout temps dans les cases de collections d'insectes.
Si ce que l'on rapporte des faux-scorpions est exact,
ces petits êtres jouiraient d'un singulier instinct, ce serait
de se faire transporter d'un lieu à un autre par les mou-
ches, en s'attachant à leurs pattes. Ils imiteraient en cela
les triongulins ou larves de Méloés, qui se font trans-
IV — ICHNEUMONIDES 25
porter dans les nids des bourdons pour se nourir de leur
miel, en s'attachant aux poils qui les recouvrent.
Les Pnices ou faux-scorpions, comme la plupart des
insectes de petite taille, sont rarement remarquées du vul-
gaire, quoique fort communes ; mais quiconque s'est arrêté
un instant à les considérer, n'a pu manquer d'être frappé
autant de leurs allures que de leur conformation. Scor-
pions par les bras à pinces de leur partie antérieure, ce ne
sont que des araignées ordinaires dans leur partie posté-
rieure ; et leurs mouvements s'exécutent en avant, en ar-
rière, de côté, presque avec la même facilité, absolument
comme nous le voyons faire aux crabes de nos rivages à
l'eau salée.
Linné dit que ces petites arachnides s'introduisent par-
fois dans la peau et y produisent des brûlures doulou-
reuses. 11 rapporte même, sous la foi du Dr Bergius, qu'un
paysan ayant eu la cuisse percée pendant la nuit par l'une
d'elles, il s'y forma une pustule de la grosseur d'une noi-
sette, qui lui causa des douleurs très vives.
Nous pensons que le fait, pour être admis, aurait be-
soin d'une nouvelle conformation, car il est tout probable
que l'on a confondu l'arachnide avec un parasite bien connu
pour produire de telles pustules.
DETERMINATION DES PLATINES.
Le Bulletin de la Société Entomologique de Brooklyn,
dans sa livraison de septembre dernier, contenait une clef
systématique pour la détermination des Platynes, qu'on
sait êire si difficile, par M. J. L. Leconte, avec la descrip-
tion de six espèces nouvelles. Le nombre des espèces de
l'Amérique du nord est aujourd'hui de 82. Plusieurs es-
pèces ont été retranchées comme n'étant que des variétés
d'autres espèces ; entre autres :
Subcordatus, variété de en ans,
Molestîcs, " " airaius.
Picem, " " prnpinqiivs.
Harrisii, " " aifinis.
JS/iiidulum, " " ùiipripeunis.
Consimilis, " " viciirus.
26 LE NATURALISTE CANADIEN
L'EOZOON CANADENSE.
Le numéro 4 du Canadian Naturalist de Montréal, pu"
blié en décembre dernier, contient une habile défense du
Dr Dawson de son foraminitère comme étant réellement
un corps organisé et appartenant de plus au règne animal.
On sait qneVEozoon Canadense, Dawson, découvert en
1859 dans le calcaire laurentien de G-renville et de la Petite-
Mation, est réputé le corps organique le plus ancien encore
connu. Sa classification dans le règne animal a été, à plus
d'une reprise, attaquée par divers savants, et tout récemment
encore par le Prof. Kail Mœbius de Kiel, les Prof. King et
Rowney de Londres et le Dr Otto Hahn, les uns voulant
que ce soit simplement un corps minéral, et les autres le
rangeant dans le règne végétal.
A cette dernière opinion, se rattache surtout le dernier
nommé, le Dr Hahn. Et pour donner plus de poids à son ar-
gumentation, il s'autorise surtout d'une visite qu'il a faite au
Canada tout récemment, et dans laquelle il n'a pas manqué
de multiplier ses observations, s'étant rendu même jusqu'à
la Petite-Nation pour détacher lui-même des spécimens in
situ du célèbre fossile. Le savant allemand se confirme sur-
tout dans son opinion par le fait qu'ayant cueilli, dans la cour
da collège McGrill, à Montréal, quelques nodales de silex
qui se trouvaient dans le gravier qu'on y avait étendu, il
trouva dans ces silex des fragments de plantes d'une struc-
ture ayant une grande analogie avec celle de l'Eozoon. Il
crut même honorer celui qui le recevait en attachant son
nom à l'une de ces plantes fossiles, qu'il nomma Phoiophoba
Daivsoni. Mais malheureusement pour le savant euro-
péen, il se trouva n'avoir pas pris toutes les informations
qu'il eut dû prendre, car le gravier contenant les nodules de
silex n'était rien autre chose qu'un gravier qu'on avait im-
porté tout directement d'Angleterre, Il se trouve donc que
le savant allemand s'est tout simplement fourré un doigt
REFUTATION DU DARWINISME 27
dans l'œil, comme la chose est arrivé à pins d'nn antre de ses
collègues européens, qui s'en tenir compte des opinions des
hommes d'étude du pays, se permettent en passant, de jeter
leurs sentences à gauche et à droite, comme oracles devant
toujours être acceptés sans examen.
Nous ne prétendons pas avoir voix au chapitre sur la
question en litige, mais nous avons tout autant de con-
fiance dans l'opinion des Drs Dawson & Sterry Hunt, que
dans celle de n'importe quel professeur européen. Or le
Dr Hunt (en 1878) emporta de nombreux spécimens
d'Eozoon à Paris, et les fit surtout examiner par MM. Zirkel
& Renard, deux professeurs des plus compétents dans là
pétrographie microscopique, et tous deux s'accordèrent a
reconnaître des caractères organiques au fossile Canadien.
REFUTATION DU DARWINISME.
Les éditeurs Lippincott et Cie, de Philadelphie, an-
noncent qu'ils vont bientôt faire paraître une réfutation du
Darwinisme, due à la plume d'un membre du barreau de
Philadelphie, M. T. Warren O'Neill.
L'ouvrage, qui formera un volume d'environ 300 pages
in-8, du prix de $2.50, portera le titre suivant : The Refuta-
tion oj Darivini&m and The Converse Theory of develojmient,
based exclusively upon Darwin^ s facts, and comprising' qua-
litative and quantitative analyses of the phenomena of variation ;
of reversion ; of correlation, of crossing ; of the repair of inju-
ries ; of the reintegration of tissue ; and of sexual and asexual
generation.
Comme on le sait, la théorie du naturaliste Anglais qui
porte aujourd'hui son nom et qu'il désignait, lui, sous le
titre de " Sélection naturelle," consiste à faire descendre
tous les êtres de la nature les uns des autres, si bien que
partant de l'homme et passant par toute la série des ani-
maux, des plantes et des minéraux, on parviendrait à l'être
28 LE NATURALISTE CANADIEN
le plus simple connu, la monade. Pour tout chrétien sin-
cère, cette théorie n'a pas besoin de réfutation, puisque son
énoncé seul répudie la Bible, supprime le Créateur pour
le remplacer par un hasard aveugle.
Cependant, toute absurde que soit cette théorie, elle
ne manque pas de nombreux partisans, tant sur le nouveau
que sur l'ancien continent. Chez nos voisins les Yankees,
dont la religion est le moindre des soucis, le darwinisme
est presque passé en symbole parmi les savants. La théo-
rie d'un Dieu qui a tout tiré du néant et qui doit faire
rendre compte à l'homme de la liberté dont il l'a doué,
impose une certaine gêne à ceux qui ne se séparant pas
des animaux, se constituent les esclaves de leurs gros-
siers appétits ; aussi les libres-penseurs se sont-ils empressés
de faire disparaître ce Dieu gênant, et ils se donnent une
peine infinie pour trouver, dans mille systèmes plus ou
moins absurbes qu'ils s'efforcent de faire adopter, les équi"
valents A cette clef de voûte, ou plutôt à ce principe
de toute existense. La plupart des protestants, et sur-
tout parmi les Américains qui ne connaissent guère que le
dieu matière, trouvant que ce système de Darwin pouvait
fort bien les accomoder dans leur exploitation de fhomme
par l'homme, l'ont pour ainsi dire adopté les yeux fermés.
Nous sommes heureux de voir l'un de leurs enfants faire
justice de cette monstruosité, et cela, en s'appuyant seule-
ment sur l'observation, sur les faits mêmes qui ont servi à
Darwin de base pour y asseoir son système. Car M. O'Neill
faisant abstraction de toute discussion religieuse ou philo-
soi)liique, veut faire voir que les mêmes faits sur lesquels
Darwin base son système, et qu'il se reconnaît incapable
d'expliquer, peuvent être expliqués de suite par tout éle-
veur, liorticulteur ou agriculteur, qui tous savent qu'au-
cune espèce d'animal ou de plante n'a jamais pu originer
d'un type inférieur.
L'ouvrage, en outre de sa valeur philosophique comme
donnant la solution de l'origine de l'homme, pourra encore
être très utile aux cultivateurs, par les explications qu'il
donnera des améliorations des races, des variations, du
croisement et des mauvais efïets qui résultent d'ordinaire
NOUVELLES PDBLICARIONS
29
des unions consançrnines, tons phénomènes que Darwin
s'avoue incapable >expliqaer. Il sera démontré qu'il
existe un type parfait pour chaque espèce, que ce type
peut être moditié à la vérité, mais qu'il ne peut l'être cepen-
dant qu'en donnant lieu à des désordres qui conduisent di-
rectement à l'extinction de es espèces, tels que l'affaiblis-
sement de la constitution, des difformités organiques, la
stérilité, etc.
L'ouvrage promet devoir être des plus intéressants.
~,^^.tnf^f/r^^\ff' i/^^^^ • '
NOOVELLES PUBLICATIONS.
The North American Entomologist. Buffalo, N. Y. ;
Rédacteur: M. A. R. Grote; Editeurs: Reinecke, Zesch
et Baltz— C'est une publication mensuelle de Spages in-8
seulement, mais sur superbe papier, à impression on pour-
rait dire de luxe, et avec des gravures d'une exécution ar-
tistique des plus remarquables. Le premier numéro a
paru en Juillet dernier.
Comme l'indique suffisamment son titre, cette publica-
tion est uniquement consacrée à l'entomologio, et le nom
de son rédacteur suffit à lui seul pour la recommander
auprès de tous les amateurs de la science des insectes. M.
Grote est reconnu comme une autorité de premier ordre en
entomologie, surtout pour ce qui regarde les Lépidoptères
nocturnes, étant lui-même l'auteur d'un ouvrage considé-
rable sur les Noctuélites. On ne regrette qu'une chose en
lisant le North American Entomologist, c'est qu'il ne soit pas
plus étendu. Comme cette publication est réputée l'organe
de la Société des Sciences Naturelles de Buffalo, nul doute
qu'avec l'encouragement qui ne lui fera pas défaut, elle ne
double bientôt le nombre de ses pages. Prix d'abonne-
ment $2 par année.
The American Entomologist. New York ; Editeur:
Max Jaegerhuber, 323 Pearl Street; Rédacteurs: C. V-
30 LE NATURALISTE CANADIEN
Riley, Washington, D, C. & A. P. Fuller, Ridgewood, N.
J.— Grrand in-8 à 2 colonne?, beau papier, superbes gravures,
24 pages par mois : prix $2 par année. Cette nouvelle
publication n'est que la continuation du Practical Entomo-
logist que publia, il y a quelques années, M. Riley en so-
ciété avec feu M. Walsh. M. Riley, après avoir été plusieurs
années entomologiste d'état pour le Missouri, habitant alors
St-Louis, est actuellement attaché au département de
l'Agriculture à Washington, comme entomologiste. C'est
un observateur des ])lus sagaces, un savant d'une vaste
érudition, et qui manie aussi habilement le crayon que la
plume. Ses rapports et Bulletins sont remplis de détails
les plus intéressants sur les mœurs et les habitudes d'une
foule d'insectes, le tout accompagné d'illustrations les plus
précises et les mieux exécutées pour faire connaître ces
petits êtres jusque dans leurs détails les plus intimes.
MM. Riley & Fuller veulent conserver à leur publi-
cation le caractère qu'avait le Practical Entomologist, c'est-
à-dire qu'ils s'adressent autant aux cultivateurs qu'aux
hommes de science. A côté do descriptions précises, d'une
synonymie soignée pour l'identification systématique de
chaque espèce traitée, se trouvent les caractères biologi-
ques, avec la nature des dégâts produits et les remèdes
proposés à apposer au ravageur. Ajoutons que les rédac-
teurs se sont assuré la collaboration des sommités de la
science entomologique de leur pays. Longue vie au nou-
%^eau journal.
Correspondance Botanique. Liste des Jardins, des
Chaires, des Musées, et des Sociétés de Botanique. Publiée
à Liège, Belgique, 1879. — C'est une brochure in-8 de 154
pages, répondant aux titres ci-dessus. A l'article " Canada,"
page 102, on lit l'énumération qui suit.
Belleville.— yi. John Macoun, F. L. S., prof, of bot.
Albert College {Carex et mi/col.)
Chicoutimi.—MM. l'abbé V. A. Huart et l'abbé D, O.
R. Dufresne, prof, au Séminaire.
NQUVELLES PUBLICATIONS 31
MonPréal. —ll'M. G-eo» Earnston [Mousses). J. W. Daw.
son, principal MacGill Univevj^ity {fossiles). A. T. Driimmond
(g-éogr. bot., Lichens). J. B. Goode (Orchidées). Dr J. B. Mac"
Connell, prof, of Bishop's College. David A. P. "Watt {pL
acrogènes). D. K. McCord [Fougères).
Québec. — MM. l'abbé J. D. D. Laflarame, Univ. Laval,
l'abbé Provancher, directeur du Naturaliste Canadien,
On donne aussi le nom de M. Ovide Brunet pour
Québec, mais M. Brunet est décédé depuis plus de 2 ans.
C'est en tout 12 ; il n'y a pas de doute qu'une liste ex-
acte pourrait décupler ce nombre. Sans compter les nom-
breuses omissions pour les villes mentionnées dans la liste,
St'Hyacinthe, Nicolet, Kingston, Ottawa, Toronto, Niagara,
London etc. possèdent toutes des botanistes.
lies Paillettes d'Or. Cueillette de Petits Conseils
pour la Sanctification et le Bonheur de la vie. ln-18 de 152
pages, publié par MM. Rolland & Fils, Montréal, — C'est le
4e de la série que publient MM. Rolland. Sijamais ouvrage
a porté un titre vrai, c'est bien ce petit volume. Après
l'écriture sainte et Vlmitation de Jésus-Christ, c'est bien le
livre le plus convenable qu'on puisse mettre dans les mains
de toute personne qui a à cœur son salut. Pour en donner
une faible idée à ceux qui ne le connaissent pas encore,
citons ces quelques lignes de la préface. "Je veux— je n'y
suis point parvenu encore, mais j'espère y parvenir — ^je
veux être le buisson qui donne un peu d'ombre sur le
chemin, la faible brise qui rafraîchit la plaine, la fleur per-
due dans l'herbe, le chant d'oiseau qui réjouit le passant.
Passant, mon frère, je t'aime et ne te demande rien. Prends
l'ombre du buisson, et la fraîcheur de la brise, et le par-
fum de la fleur et le chant de l'oiseau. Dieu te les donne ;
])rends, oublie, va à ton bonheur, ne rends grâce qu'à Dieu."
C'est, en effet, un pèle mêle de pensées, de sentences, d'af-
fections pieuses qui peuvent s'accommoder à toutes les dif-
férentes positions de l'âme chrétienne. Ce petit livre
devrait se trouver dans toutes les maisons.
32 LE NATURALISTE CANADIEN
FAITS DIVERS
Reproduction. — L'article de notre NATURALISTE sur
les plantes insectivores a été reproduit par le Bulletin (Tln-
sectologie Agricole de Paris.
Nouvel ennemi du blé. — On signale en France une
mite qui attaque les grains de blé dans la terre au moment
de leur germination.
Fécondation — On sait que pour la production de
tout fruit, il est nécessaire que les ovules renfermés dans
l'ovaire de la fleur soient fécondés par le pollen des an-
thères. Cette fécondation manquant, les fruits coulent et
disparaissent à peine formés. Pour les fruits des arbres,
tels que pommiers, cerisiers, pruniers, etc., le temps de
la fécondation se prolonge souvent pendant plusieurs jours,
et s'il intervient alors des orages, de trop gros vents, etc.,
l'opération ne peut avoir lieu, et les fruits manquent cette
année là. On attend ainsi parfois des 2, 3 et 4 ans sans
pouvoir, pour ainsi dire avoir de fruit. Mais voyons ici la
sao'esse de la divine Providence ! pour les céréales, dont les
fruits (grains) nous sont indispensables, cette fécondation
est pour ainsi dire instantanée, ainsi 45 secondes suffisent
au blé pour l'opérer. Il suffit donc, dans un temps de pluies
continues, que le soleil se montre seulement une demi-
heure, les anthères des céréales auront le temps de se dc-
barasser de leur humidité et d'émettre leur poussière pour
que la fécondation s'opère* Aussi voyons nous souvent le
blé donner encore des rendements satisfaisants lorsque
presque tous les autres fruits font défaut.
XjIB
■^^^è^s^.^^^^^0i^fs^ 1^il%>"^#lp'^Y%%î
Vol.Xri. OapRouge, Q., FÉVRIER 1880. No. 134
Rédacteur : M. l'Abbé PROVAKCHER.
FAUNE CANADIENNE
LES INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
(Continué de la page 22).
61. Gen. Pimple. Pimpla, Fabr.
Antennes généralement longues et grêles. Dos du
mésothorax sans rides. Ailes avec une aréole ordinairement
triangulaire. Pattes moyennes, avec les cuisses générale-
ment courtes et épaisses. Abdomen peu allongé et assez
robuste, les segments impressionnés ou sillonnés en travers,
portant des renflements plus ou moins prononcés sur les
côtés, ceux du milieu plus larges que longs, ceux de l'extré-
mité fendus en dessous dans la ? pour la réception de la
tarière, celle-ci généralement plus courte que le corps.
Insectes de taille moyenne, qu'on distingue toujours
facilement des genres voisins par les impressions de leur
abdomen et la longueur moyenne de la tarière. Ces insectes
ont aussi une odeur particulière bien reconnaissable, cette
odeur a quelque chose d'analogue à celle que rendent des
engins eu fer échauffés par le mouvement, lorsque le grais-
34 LE NATURALISTE CANAPIEN
sao^e fait dt^faut. La brièveté de la tarière permet à plu-
sieurs espèces de l'enfoncer dans les chairs lorsqu'on les
saisit, et de produire une piqûre assez désagréable. Dix-
sept espèces rencontrées, dont 2 nouvelles
1(29) Thorax et abdomen entièrement noirs ;
2(28) Pattes rousses, les postérieures variées de noir;
3(4) Jambes f)Ostérieures entièrement noires ou
brunes 1. p@dâlîs.
4( 3 ) Jambes postérieures noires variées de blanc ;
5(18) Jambes postérieures avec un seul annean blanc ;
6( 9 ) Tarses postérieurs entièrement noirs ou bruns ;
7( 8 ) Les écailles alaires avec les hanches antérieures,
noir 2. teimicornis.
• 8( 7 ) Les écailles alaires blanches, les hanches an-
térieures roussàtres 3. ânnulîpes.
9^ 6) Tarses postérieurs plus ou moins variés de blanc;
10(11) 1er segment abdominal sans aucune carène. 4. ffi.|ualîs, «. sp
11(10) 1er segment abdouiinal avec carènes plus ou
moins prononcées ;
12(15) Jambes postérieures avec un large anneau
blanc à la base indistinctement défini ;
13(14) Jambes intermédiaires avec un anneau
blanc 5. Ontario.
14(13) Jambes intermédiaires rousses, sans anneau
blanc 6. anniîlicornis
I5(l2) Jambes postérieures avec un petit anneau
blanc bien défini;
IGCIT) 1er article des tarses postérieurs seulement
blanc à la base 7. picticomis.
17(16) Tous les articles des tarses postérieurs blancs
à la base, excepté le 4e 8, 4-cingulata, n. sp.
18(19) Jambes postérieures avec >in anneau blanc
à la base et une longue strie en dehors 9. novita.
19(18) Jambes postérieures noires bi-annelées de
blanc, ou blanches 2-annelées de noir;
20(23) Ecusson sans tache de blanc ; hanches an-
térieures rousses ;
21(22) Aréole des ailes antérieures subrhomboïdale,
sessile 10. indagatrix.
IV.— ICHNEUMOXIDES. 35
22(21) Ar(?ole des niles antérieures triangulaire,
oblique, pédicilée 11. âlboricta-
23(20) Eciis«on t:iché de blanc;
24(25) Chaperon noir, sans aucune tache;
flancs noirs 12. inquisltor.
25(24) Chaperon plus ou moins blanc ; flancs
ordinairemeat roux;
26(27) Le chaperon entièrement, avec un point
de chaque côté du métathorax, blanc. 12. rufopectus.
27(26) Le chaperon taché seulement de blanc;
métathorax sans taches 14, SCriptifronS.
28(2) Pattes entièrement rousses 15. pterelas*
29( 1 ) Thorax noir; abdomen taché de blanc
ou de roux ;
30(31) Abdomen noir, ses segments marginés de
blanc au sommet 16. COnquisitor.
31(30) Abdomen noir, les segments médians
plus ou moins roux 17. ruf0V£iriata
1. Pimple pieds-noirs. Pimpla pedalis, Cress. Proc. Eat. Soc.
Phil, iv, p. 268, cf.
Ç — Long. .55 ; tarière .30 pouce. Noir; antennes brunes, grêles.
Thorax brillant, peu ponctué ; métathorax strié transversalement au
milieu. Ailes hyalines, légèrement enfumées, nervures et stigma, noir,
ce dernier avec une tache blanche à la base ; aréole triangulaire, non
pétiolée, un peu oblicjue. Pattes fortes, d'un loux foncé; les hanches
antérieures avec les genoux postérieurs, leurs jambes et leurs tarses,
noirâtres. Abdomen fort épaissi vers l'extrémité, densément ponctué,
excepté aux sutures et sur les 2 derniers segments. Tarière forte,
rousse, à gaines noires, comprimées, velues, dépassant l'abdomen du
tiers de sa longueur. — CC.
(^ — Même coloration que dans la Ç ; abdomen rétréci à la base
et à l'extrémité.
Nous avons fréquemment capturé cet insecte sur la
verge d'or SoUdago Canadensis. Lorsqu'on saisit la ? avec
les doigts, elle est assez prompte à nous lancer sa tarière
dans les chairs, mais sa piqûre est assez peu douloureuse.
2. Pimple à-cornes-grêles. Pimpla tenuicomis, Cress-
Proc. Ent. Soc. Phil, iv, p. 267, J*.
^ Ç — Long. .40 pce. Noir avec les pattes d'un beau roux clair*
36 LE NATURALISTE CANAr>IEN.
Antennes grêles, longues, d'égnle grosseur dans toute leur longueur,
niétathorax sans sculptures distinclos à l'exception d'une aréole cen-
trale en carré long. Ailes fusco-hyalines, à réflexion viol.-icéo, les
nervures et le stignia, noir, ce dernier avec une tache jiale à la base,
les écailles alaires noires. Pattes rousses, les hanches antérieures, l'ex-
trémité des cuisses postérieures, leurs jambes excepté un petit anneau
blanc au dessous de la base, avec leurs tarses, noir ou brun foncé. Ab-
domen robuste, fortement et finement ponctué sur les premiers seg-
ments à l'exception de la marge terminale. Tarière plus courte que
l'abdomen, rousse, ses valves noires. — CC.
3. Pimple pieds-annelés. Pimpla mmuJipes^ Brullé,
Hym. iv, p. 102 Ç.
J> Ç — Long. .32 pce. Noir foncé, brillant, avec les pattes d'un
beau roux clair. Antennes grêles, plus courtes que le corps, noires,
plus ou moins jaune-roussâtre en dessous dans le (J*. Palpes blan-.
châtres ; écailles alaires blanches. Ailes hyalines, les nervures et le
stigma, noir, ce dernier avec une tache blanche à la base ; aréole sub-
pentagonale. Pattes d'un beau roux clair, les hanches antérieures de
la même couleur, les jambes intermédiaires avec un anneau blanc au
dessous de la base, les postérieures noires avec un semblable anneau
au dessus du milieu, leurs tarses bruns. Abdomen robuste, à segments
plus larges que longs, d'à peu près égale longueur, les 5 premiers densé-
ment pontués, excepté à leur marge apicale qui laisse aussi voir une
lio-ne roussâtre à la suture; tarière forte et courte, moins de la moitié
de l'abdomen. — PC.
Très rapproché du tenuicornis, s'en distinguant surtout
par ses écailles alaires blanches et ses hanches antérieures
qui ne sont jamais noires.
4. Pimple uni. FimpJa œqnalis, nov. sp.
Ç — Long. .35 pce. Noir ; les palpes avec les écailes alaires, blanc.
Antennes longues, grêles, noires, brunâtres en dessous. Ailes hyalines,
le stigma noir, taché de blanc à la base. Pattes roux-clair, y compris
les hanches antérieures; les jambes postérieures noires avec un anneau
blanc au dessus du milieu, leurs tarses bruns avec la base des articles,
surtout du premier, jaunâtre. Abdomen large, denséuient ponctui, le
premier segment ponctué, uni, sans aucune carène; tarière du tiers de
l'abdomen environ. — R.
Bien distincte des autres espèces par le premier seg-
ment abdominal.
IV — ICHNEUMONIDES. ^T
5. Pimple d'Ontario. Pinqjla Ontario, Cress. Trans. Am,
Ent. Soc. iii, p. 146, c?.
Ç — Long. ..50 I ce. Noir-foncé brillant; d'étroites lignes orbi-
tales 2 fois interrompues au-dessus des antennes, blancbes, les écailles
alaires brunes, mais une petite ligne en avant, une ligne au sommet de
l'ocusson et sur le post-ocusson, les paljies avec le chaperon, d'un blanc
plus ou moins pur. Antennes de longUHur moyenne, brunes en dessus,
blanchâtres en dessous avec les sutures noires. Métathorax sans sculp-
tures distinctes, poli, brillant sur le disque, court. Ailes hyalines,
les nervures et le stignia, noir, ce dernier taché de blanc à la base-
aréole à 5 angles, l'angle extérieur étant coupé par une petite nervule.
Pattes roiix-clair, le-i postérieures avec les jambes et les tarses noirs, les
premières avec un petit anneau, et les secondes avec la moitié basilaire
du 1er article, blanc. Abdomen allongé, très finement ponctué, le
premier segment avec une dépression ovale sur le disque. Tarière
courte, égalant à peine le quart de l'abdomen, robuste et fiaement pu-
bescente.
(^ — Avec la face, le chaperon, les mandibules, le scape en dessous,
les 4 hanches antérieures et la base de leurs jambes, blanc. Abdomen
(J^ et Ç avec les renflements sur les segments à peine distincts.
M. Cresson n'a décrit que le d^. Espèce bien remar-
quable par la brièveté de la tarière, et très reconnaissable
par les taches des écussons.
6. Pimple à - cornes - annelées. PimpJa annuUcomis,
Walsh, Trans, Am. Ent. Soc. iii, p. 147, $.
9 — Long. .40 pce. Noir, brillant; des lignes orbitales très
étroites, les écailles alaires, avec le sommet des écussons, blanc ; les
palpes blanchâtres. Antennes brunes, jaunes en dessous avec les sutures
noires. Mésothorax sans taches blanches ; l'écusson et le post-écusson
tachés de blanc ; métathorax avec 2 carènes sur le disque, couvert
d'une courte pubescence. Ailes hyalines, stigma noir, blanchâtre à la
base ; aréole petite, triangulaire. Pattes roux-clair, les hanches anté-
rieures noires avec le sommet blanc ; les jambes postérieures noires
avec un grand anneau blanc, leurs tarses avec les 3 articles basilaires
blancs, noirs au sommet de même que les 2 suivants. Abdomen large,
très densément ponctué, à sutures enfoncées, le premier segment bica-
réné.
(^ — Avec la face, le chaperon, les mandibules, les palpes, le scape
38 LE NATURALISTE CANADIEN
en dessous, les 4 hanches antérieures et la base des jnmbes en dehors,
blanc. Abdomen avec une courte pubescence blanchâtre. — R.
Se distingue surtout du picticornis par l'absence de
taches sur le mésothorax et la coloration des pattes posté-
rieures.
7. Pimple à-cornes-peintes. Pimpla picticomif!, Cress.
Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 146 c^.
(^ — Long. .40 pce. Noire ; la face excepta une courte ligne noire
soulevée au milieu, les orbites antérieurs, le chaperon, une tache sur les
mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, une tache
soulevée au dessous, 2 petites lignes sur le dos du niésothorax, les
hanches antérieures et leurs trochantiiis, les 4 hanches antérieures et
leurs tarses, avec l'écusson et le post-écusson, blanc. Métathorax poli,
brillant sur le disque. Ailes hyalines, iridescentes ; les nervures brunes,
blanches à la base, le stigma brun, blanc à la base et au sommet ; aréole
moyenne, à 5 angles. Pattes rous-clair, les jambes et les tarses posté
rieurs noirs, les premières avec un petit annem et les second,* avec la
moitié basilaire du premier article, blanc. Abdomen plus large que
dans les espèces ordinaires de ce sexe, densément ponctué, les renfle
ments latéraux transversaux, le premier segment avec 2 c;irènes soule-
vées en angle au milieu. Antennes brunes en dessus, blaiichâtres en
dessous avec les sutures noires. — R.
Ç — Encore inconnue. Espèce bien distincte par les
2 lignes blanches de son mésothorax.
8, Pimple à-4-eeintures, Pimpla 4:-cin<j^ulafus, nov. sp.
Ç — Long, y compris la tarière .50 pce. Noir, les palpes jaunâtres,
les écailles alaires blanches. Antennes filiformes, de longueur moyenne,
brun-foncé. Métathorax arrondi, poli, brillant au milieu. Ailes
hyalines, le stigma brun, taché de blanc à la base ; aréole subrhom-
boïdale. Pattes roux-clair, les hanches antérieures noires, les jambes
intermédiaires avec une tache noire en dehors, a la base, suivie d'un
petit anneau blanc, les postérieures noires avec un petit anneau blanc
nettement défini au-dessus du milieu, leurs tarses noirs avec un
anneau blanc à la base de tous les articles excepté le 4e. Abdomen
robuste, son premier segment excavé à la base, ses bords déprimés, le
2e poli, brillant à la base, tous jusqu'au 5e grossièrement ponctués;
tarière de la moitié de l'abdomen environ. — C,
La coloration des tarses postérieurs de cette espèce la
fait surtout distinguer.
IV — ICHNEUMONIDES 39
9. Pimple nouveau. Pimpla novùa, Cress. Trans. Am.
Ent. Soe. iii, p. 146 $.
Ç — Long. .44 pee. Noir, brillant, allong<^ ; les palpes et les
écailles claires, blonc. Métatliorax tronquci au sommet, ponctué sur les
côtés, avec une dépression ovale, polie, brillante sur le disque. Ailes
hyalines, iiidescentes, nervures et stignia bruns ; aréole subtriangulaire.
Pattes roux-clair, les postérieures avec les jambes noires, portant un
petit anneau blanc à la base et une longue tache en dehors, leurs tarses
noirs avec la moitié basilaire du premier article blanche ; les 4 jambes
antérieures portent une petite tache blanche en dehors au-dessous de la
base. Abdomen suhfusiforme, denséinent ponctué, le 1er segment avec
une dépression ovale-obloiigue sur le disque ; tarière de la longueur de
l'abdomen, avec les valves densément pubescentes. — AC.
Examiné plus de 10 spécimens, aucun ne porte de
tache blanche sur les mandibules. Se distingue surtout
par la coloration de ses jami)es postérieures, ayant un an-
neau blanc à la base avec une longue strie en arrière .
10. Pimple chercheur. Pimpla indagatrix, Walsh, Trans.
Am. Ent. Soc. iii; p. 147, J>.
Ç — Long. .20 pce, y compris la tarière .30 pce, Noir, brillant ;
les palpes avec les écailles alaires, blanc. Antennes noires, fortes, dg
longueur moyenne. La face polie, brillante. Thorax allongé, grêle ;
le iiiétathorax sans carènes bien distinctes, brillant sur le disque, pubes-
cent sur les côtés. Ailes hyalines, iridescentes, les nervures et le stigma
bruns, aréole subrhoinboïdale. Pattes jaune-pâle, les jambes posté-
rieures blanches avec l'extrémité et un petit anneau près de la base,
noir ; leurs tarses noirs avec les 2 articles basilaires blancs terminés de
noir. Abdomen finement ponctué, allongé, grêle, subpubescent ; tarière
de la longueur de l'abdomen.
(^ — Le scape en dessous avec les 4 jambes antérieures et les tro-
chantins, blanc.
La plus petite espèce du genre, fort variable cependant
dans sa taille.
11. Pimple à-plis-blancs. Pimpla alboricta, Cress. Trans.
Am. Ent. Soc. iii, p. 147, J^.
cf — Long. ,30 pce. Noir, brillant, le chaperon, le milieu des man-
dibules, le scape en dessous, les écailles alaires avec une petite tache
en avant, les palfies, les 4 hanches antérieures avec leurs jambes et tous
les troch;intins, blanc. Antennes courtes, noire';, les 2 articles de la
base d'un blanc d'ivoire en dessous. Métathorax avec un canal
40 LE NATURALISTE CANADIEN
central poli, brillant. Ailes hyalines, le stigma brun, avec un point
blanc à la base ; are'ole petite, triangulaire, oblique, pétiolôe. Les
hanches postérieures avec toutes les cuisses, roux-clair ; les jambes
postérieures blanches, avec une petite tache en dehors au dessous de
la base, et leur extrémité, noir, leur tarses blancs à articles noirs à
l'extrémité.
$ — Sans tache de blanc à la bouche ni au scape, toutes les
hanches rousses, les 4 jambes antérieures roux-pâle, Tarière un peu
plus courte que l'abdomen, ses valves fortement poilues. — R.
La forme de l'aréole des ailes antérieures permet sur-
tout de distinguer cette espèce.
12. Pimple inquisiteur. Pimpla wquisitor, Say. Say's Ent.
i, p. 375.
Ç — Long. .35 pce, y compris la tarière .45 pce. Noir, brillant;
les écailles alaires avec une petite ligne en avant, blanc, le chaperon
quelquefois roussâtre. Antennes giêles, de longueur moyenne, noires,
quelque peu brunâtres à la base en dessous Métathorax finement ponc-
tué, avec 2 carènes divergentes, s'effugaat avant d'atteindre le sommet.
Ailes hyalines, iridescentes, légèrement enfumées, les nervures et le
Btigma, noir, le dernier taché de blanc à la base ; aréole subrhomboïdale.
Pattes roux-clair, les jambes postérieures blanches, avec l'extrémité et
un petit anneau près de la base blanc, leurs tarses aussi blancs avec le
sommet des articles noir. Abdomen allongé, densément ponctué excepté
au sommet des segments qui est poli, brillant, les sutures enfoncées ;
tarière un peu plus courte que l'abdomen.
(^ — Avec la face, le chaperon, une tache sur le scape en dessous,
les trochantins, les 4 hanches antérieures avec leurs jambes, blanc*
Antennes jaunâtres en dessous. — CC.
13. Pimple poitrine -rousse. Pimpla m/opeclus, Cress.
Trans. Am. Ent. Soc iii, p. 148, ?.
Ç — Long. .40 pce, y compris la tarière .47 pce- Noir, brillant;
le chaperon, les orbites antérieurs, 2 points au desous de l'insertion
des antennes, les palpes, les écailles alaires, une ligne en avant, une
ligne soulevée au-dessous, le sommet des écussons, un point sur le métatho-
rax de chaque côté, les hanches de devant, les 4 trochantins antérieurs
avec leurs jambes et leurs '. ar&es, et le ventre en partie, blanc. An-
tennes brunes, pâles en dessous. Ailes hyalines, iridescentes, les ner-
vures et le stigma, noir, le dernier pâle à la base ; aréole obliquement
Bubtriangulaire. Les flancs en plus ou moins grande partie roux
Pattes roux clair, les jambes postérieures avec leurs tarses, blanc, les
IV — ICHNEUJMONIDES. 41
premières avec l'extromité et un petit anneau près de la base, noir, les
seconds avec tous les articles terminés de noir. AbdoDien allont^é, forte-
ment ponctué, les marges polies à l'extrémité des segments larges, le 1er
segment court, fortement excavé à la base qui est polie et brillante ;
tarière forte, tics pubescente. — R.
(^ — Non connu.
14. Pimple à-front-taché. Piinpîa scriptifrons, Walsh,
Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 148, Ç.
Ç — Long. .30 pce. Noir, brillant ; le cliaperon excepté à l'extré-
mité, les orbites antérieurs, les palpes, les écailles alaires, une ligne en
avant, une autre en dessous, le sommet des écnssons, blanc. An-
tennes grêles, brunes, plus pâles en dessous, blanchâtres à la base^
Thorax poli, brillant, les flancs en avant des hanches intermédiaires,
roussâtres ; métathorax avec 2 cnrènes à la base disparaissant avant
d'atteindre le sommet. Ailes hyalines, iridescentes, le stigma brun-
pâle, blanchâtre à la base ; aréole triangulaire, oblique- Pattes roux-
clair, les hanches antérieures, tous les trochantins, l'extréiiiité des
cuisses intermédiaires avec leurs jamhes excepté à l'extrémité, blanc ;
les jambes postérieures blanches, avec l'extrémité et un petit anneau
près de la base, noir, les tarses intermédiaires blancs avec les articles
terminés de noir, les postérieurs noirs avec la base des articles blanche •
l'extrémité des cuisses postérieures noire bordée de blanc. Abdomen
brillant, densément ponctué, la marge des segments à l'extrémité polie,
large, le 2e segment et les suivants portent une dépression transverse
au milieu des côtés, et sont resserrés à la base
c^ — A couleurs un peu plus claires, surtout sur les pattes; le
chaperon entièrement blanc. — R.
15. Pimple à-petites-ailes. Pimpla pterdas, Say. Say's
Ent. i, p. 376.
Ç — Long. .30 pce, y compris la tarière .36 pce. Noir, brillant;
les écailles alaires blanches. Antennes assez courtes^ noires, roussâtres
à l'extrémité. Thorax poli, brillant : métathorax avec 2 carènes lono-i
tudinales bordant une espèce de canal. Ailes hyalines, les nervures
brunes, pâles à la base, le stigma noir taché de blanc à la base; aréole
subtriangulaire. Pattes d'un roux clair, l'extrémité des jambes pos-
térieures et de leurs tarses plus ou moins obscure. Abdomen fusi-
forme, densément ponctué excepté sur les marges postérieures des
segments, ceux-ci resserrés à la base ; tarière de la moitié de l'abdomen
environ. — Il
42 LK NATURALISTE CANADIEN.
16. Pimple conquérant. Pimpla amquisitor^ F:\y ■ Say's Ent
ii, p. 689.
Ç — Long. .50 pce, y compris la tarière .67 pcc. Noir, poli, bril-
lant ; les palpes, les écailles alaires, une ligne au sommet de tous les
segments abdominaux, blnnc. Antennes longues, îissez fortes, brun-
foncé. Métathorax sans lignes Foulevc'es distinctes, pubescent sur les
côtés. Ailes hyalines, les nervures brunes, le stigma noir, taché de
blanc à la base, aréole petite, triangulaire. Pattes roux clair, les jam-
bes postéiieures noires avec un large anneau blanc, le« intermédiaires
noires à la base et à l'extrémité avec aussi un anneau blanc au dessous
de la base; les 4 tarses postérieurs blancs avec le sommet de chaque
article noir. Abdomen large, déprimé, densément ponctué- Tarière
moins longue que l'abdomen. — PC.
Espèce bien distincte par les bords blancs de ses seg-
ments abdominaux.
17» Pimple varié-de-roux • P'mpJa rvfovariata^ Cress.
Trans. Am. Eut. Soc. iii, p. 149, $.
Ç — Long. .30 pce. Noir, densément ponctué ; les mandibules avec
les pattes, roux-clair. Antennes brunes en dessus, roussâtres en dessous.
Ecailles alaires blanches- Métathorax avec carènes longitudinales
distinctes. Ailes légèrement enfumées, les nervures noires, le stigma
noir, taché de blanc à la base ; aréole, petite subtriaiigulaire. Pattes
d'un beau roux clair, les tarses postérieurs plus pâles, avec l'extrémité
des articles, de même que l'extrémité des jambes, noir. Abdomen
den-'ément ponctué, le 2e, le 3e et le 4e segment, plus aux moins ronx,
les tubercules latéraux très prononcés ; tarière du quart de l'abdomen
environ. — R-
62. Gren. PolysphinCTE. Polysphincta, Grrav.
Ce sont des Pimples dont les ailes antérieures n'ont
point d'aréole. L'abdomen est à peu près de forme cylin-
drique, avec les deux derniers segments fendus dans les
Ç pour la réception de la tarière; celle-ci courte ou moy-
enne. Les segments abdominaux offrent aussi des impres-
sions transversales, et leur face ventrale est aplatie.
Antennes grêles et de longueur médiocre. Pattes grêles
avec le dernier article des tarses gros. Dans la plupart
des espèces, lesjambes postérieures, et souvent aussi leurs
tarses, sont anuelées de blanc.
IV — ICHNEUMONIDES 43
Sept espèces rencontrées, dont une nonvelie ; on peut
les distinguer comme suit :
Abdomen entièrement noir;
Abdomen ponctué ou rugueux ;
Antennes noires ou brunes à l'extrémité;
Les 4 hanches antérieures blanches 1. BurgGSSii.
Toutes les hanches rousses ;
Jambes rostéricures brunes avec un anneau
blanc au milieu 2. acuta, n. sp.
Jambes postérieures avec un petit anneau
blanc à la base et un autre plus large vers
le milieu 3. VlCina.
Antennes blanches à l'extrémité 4. Ru bricapQnsis.
Abdomen poli, sans ponctuations distinctes ;
Ecusson noir 5- Bruneti.
Ecusson roux , 6. lllîiata*
Abdomen avec avec les segments 2, 3 & 4 plus ou moins
roux 7. angulata.
1. Polysphincte de Burgess. Polysphincta Burgessiî,
Cress. Trans. Am. Ent, Soc. iii, p. 149, d^.
(^ — Long. .30 pce. Noir, brillant; pattes rousses; l'extrémité
des articles 1 et 2 des antennes, les palpes, les scapulaires
tous les trochantins avec les hanches, les genoux, toutes les jam-
bes (excepté l'extrémité des postérieures qui est noire) blani3. Ailes
hyalines, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec une jtctite
tache pâle à la b ise. Jambes po.^-térieures blanches, noires à l'extré-
mité seulement, leurs tarses noirs, la moitié basilaire du premier article
avec seulement un petit anneau à la base des autres, blanc. Méta-
thorax avec un petit canal longitudinal au milieu. Abdomen finement
et denséirent ponctué, la marge des segments polie au sommet, les
protubérances sur les côtés bien prononcées.
9 — Avec les antennes brun-foncé, sans aucune tache ; les tro-
chantins avec les 4 hanches antérieures et tous les genoux, blanc • les
cuisses postérieures avec un anneau ' oir à leur extrémité, leurs jam-
bes blanches avec un petit anneau au dessous de la base et leur tiers
apical, noir, leurs tarses aussi noirs, la moitié basilaire de leur pre-
mier article seulement blanche. Tarière très courte, moins du quart
de l'abdomen.
Espèce bien remarquable par ses hanches blanches. M
Cresson n'a décrit que le cf, uous avons pris ensemble J*
et 9 au Capltouge.
44 LE NATURALISTE CANADIEN
2. Polysphincte aigu. Polysj)liincta acuta, nov. sp,
9 — Long. 30 pce. Noir, brillant ; pattes rousses. Antennes
brun-roussâtre, plus cbiirps en dessous. Les palpes avec les (îcailles
alaires, blanc. Pattes rousses, les jambes avec un large anneau blanc
au dessus du milieu, les 2 postérieures brunes en dehors au delà de
l'anneau blanc, les tarses bruns avec un anneau blanc à la base de tous
les articles. Ailes hyalines, iridescentes, légèrement enfumées, ner-
vures et stigma, noir, ce dernier avec une petite tache pâle à la bnse.
Métathorax finement ponctué, arrondi postérieurement et sans carènes
saillantes sur le disque. Abdomen fusiforme, fortement rétréci ù l'ex-
trémité, ponctué-rngueux, le premier segment court, ceux du milieu
plus larges que longs ; tarière des trois quarts de l'abdomen en lon-
gueur, rousse, ses valves noires, comprimées et à pubescence longue et
dense.
Capturé au CapHouge. Bien distinct par sa tarière et
la coloration de ses pattes.
3. Polysphincte voisin. Polysphîncta vicina, Prov.
Nat. V, p. 479, d"; {P. texana, Cress. Nat. v, p. 470).
(^ — Long, ,18 pouce. Noir; les scapulaires avec un point en
avant des ailes antérieures, les trochantins avec les jambes, blanc.
Antennes brunes, assez fortes. Ailes un peu enfumées, stigma grand,
brun, nervures brunes. Pattes roux-! aie; les hanches antérieures
blanches, les tarses de devant blancs, les intermédiaires bruns, blancs à
la bas3 et à l'estrémité. Cuisses postérieures noires à l'extrémité, leurs
genoux blancs, leurs jambes aussi blanches avec un anneau noir près
de la base, et l'extrémité aussi noire. Tarses postérieurs noirs, blancs
à la base du 1er article seulement. — R,
4. Polysphincte du CapRouge. Polysphîncta Rubri-
eapensis, Prov. Nat. v, p. 470, 9.
9 — Longueur .22 pouce. Noir; les palpes, avec les scapulaires
et un point en avant des ailes antérieures, blanc. Antennes plus
longues que la moitié du corps, brunes, assez pâles en dessous et blan-
ches à l'extrémité. Ailes un peu enfumées, iridescentes, stigma et ner-
vures, noir. Métathorax coupé carrément en arrière avec une pointe
mousse aux angles latéraux. Pattes rousses ; hanches antérieures
noires à la base, leurs trochantins blancs. Jambes postérieures noires
avec un anneau blanc au milieu; leurs cuisses avec une petite tache
noire à l'extrémité. Tarses postérieurs blancs avec l'extrémité des ar-
ticles noire. Abdomen en ovale allongé, fortement ponctué, chaque
segment soulevé à l'extrémité et portant au milieu une petite côte trjns-
IV — ICHNEUMONIDKS. 45
versale, interrompue à la ligne médiane. Tarière un peu plus courte
que l'abdomen.
Les extrémités blanches des antennes de cette espèce
la rendent très reconnaissable ; sa coloration la rapproche
asst^z de ['acuta, mais la forme de son métathorax permet
toujours de les distinguer.
5. Polysphinete de Brunet. Pohj^pincla Bruneti,
Prov. Nat. V, p. 471, Ç.
? — Long. .20 pouce. Noir, brillant; palpes et scapulaires avec
lun point en avant des ailes antérieures, blanc. Antennes filiformes,
assez fortes, noires. Ailes hyalines ; nervures et stigma brunâtres,
iittes rousses ; tous les trocliantins nvec les genoux et la face posté-
rieure des jambes, blanc, les jainbes postérieures noires en dedans et à
"extrémité. Tarses postérieurs noirs, blancs à la base du firemier
article. Abdomen poli, brillant, sans ponctuations ; tubercules sur les
<ôtés des segments allongés transversalement, fortement prononcés,
iarière à peu près du quart de l'abdonien, forte, pubescente — R.
Assez rapproché du limaia, Cresson, mais en diflerant
}:ar son écusson tout noir et la coloration de ses pattes»
Eédié à M. l'Abbé Brunet, professeur de Botanique à
rUniversité-Laval.
6. Polysphinete poli. Polysphincta limata. Cress»
Trans. Am. Eut. Soc iii, p. 150, ?• P. rnfopectus, Prov. Nat. vii,
p. 140, ?.
? — Long. .23 pouce ; Noir, brillant. Tarière près de la moitié
de l'abdomen en longueur, très forte, ses valves aplaties. Les palpes
avec les écailles alaires, blanc. Antennes plus longues que la moitié
du corps, brunes. Ailes hyalines, iridescentes, stigma roussâtre. Ecus-
son roussâtre. Pattes rousses, de même que les trochantins, les hanches
et la poitrine. Cuisses postérieures noires à l'extrémité- Les 4 jambes
postérieures blanches, plus ou moins tachées de noir aux extrémités et
en dessous ; tarses postérieurs à articles blancs terminés de noir AC.
Assez rapproché du Texana, Cress, mais s'en distin-
guant surtout par son écusson roux, la coloration de ses
pattes, et la tarière qui est du double plus longue.
7. Polysphinete ceinturé. Polysphincta cingulata,
Prov. Nat. vil, p. 144, $ .
9 — Long. .25 pouce. Noir, brillant ; palpes et écailles alaires,
blanc- Antennes brunes. Ailes légèrement enfumées, iridescentes,
46 LB NATURALISTE CANADIKN.
Stigma noir, taché de blanc à la base. Pattes rousses, les hanches plus
ou moins tachées de noir à la base ; les cuisses et les jambes posté-
rieures avec un anneau noir au sommet, mais sans aucune teinte de
blanc au milieu ; tarses postérieurs bruns, le premier article roussâtre
à la base. Abdomen assez fort, ponctué-rugueux, bosselé, noir, les
scsmonts 2, 3 et 4 roux, marqués de noir postérieurement. Métatho-
rax strié transversalement, avec 2 carènes longitudinales sur le disque.
Tarière du quart de l'abdomen environ.
Espèce bien distincte par sa coloration.
63. Gen. Clistopyge. Ciislopyga, Grav.
Tête courte, rétrécie en arrière des yeux. Antenne.'
0-rêles et de lonjjueur médiocre. Aiies sans aréole. Pattes
moyennes, les postérieures plus longues. Abdomen allongt,
cylindrique, légèrement convexe, à impressions transvei-
sales, avec les 2 derniers arceaux du ventre entiers, le 6e
dilaté en une espèce de valvule protégeant la tarière ; celle-
ci moyenne, plus courte que le corps.
Ces insectes se séparent surtout de ceux des deux
genres précédents par la forme de leurs derniers arceaux
ventraux. Une seule espèce rencontrée que nous croyons
nouA'elle.
Clistopyge du-Canada. Clyslopyga Canadensis, nov. sp.
Ç — Long. .35 pce. Noir, brillant, avec les pattes rousses. An-
tennes grêles, brun-roussâtrc, le scapc noir. Les palpes, les écailles
alaires avec les trochantins antérieurs et leurs hanches en partie,
blanc. Thorax finement et densément ponctué, les flancs polis, bril-
lants, le métathorax canaliculé au milieu sur le disque. Ailes hya-
lines iridescentes, légèrement enfumées, sans aréole, nervures et stig-
ma brun foncé. Pattes rousses, les jambes avec un anneau blanc, les
postérieures noires à part cet anneau ; les 4 tarses postérieurs noirs,
avec leurs articles annelés de blanc à la base. Abdomen densémeat
ponctué, excepté au bord apical des segments, impressionné transver-
salement de manière à foriuer de légères protubérances sur les côtés, le
premier segment avec 2 carènes divergentes atteignant presque le som-
met, le 6e prolongé en dessous en une valvule arrondie égalant presque
l'extrémité Je l'abdoinen, cette valvule roussâtre dans sa moitié apieale.
Tarière égalant à peine la moitié de la longueur de l'abdomen — PC.
Capturé au CapRouge.
TV — ÎCHNEUMONIDES. 47
64. G-en. Cyllocérie. Cylioceria, Sliiodte.
Tèti^ assez forte, de la longueur du thorax. Anteimos
grêles, filiformes dans les ?, sétacées dans les S" et présen-
tant de plus dans ces derniers une échancrure en dessus
vers le sommet du 69 article et la base du 7e. Fig. 2. Thorax
moyen et ass^z court. Ailes sluis aréole. Pattes moyennes,
les postérieures plus longues. Abdomen ponctué-rugueux,
quelquefois av^ec la marge des segments soulevée et polie
comme dans les Pimples, et d'autrefois sans offrir ce carac"
tère. Tarière des femelles quelquefois aussi longue que
l'abdomen.
Fig. 2.
Les échancrures des antennes cf de ces insectes, les
f.nsant paraître comme si elles avaient été rongées acci-
dentellement, les font surtout distinguer de ceux des genres
voisins. Deux espèces rencontrées..
Jambes fostt'iieures entièrement noires. — 1. OCCidentalis.
Jambes p'ostérieures avec un anneau blanc. 2. LemolllBi.
1. Cyllocérie du-nord. Cylloceria occidentalis, Cress.
Trans. Ata- Eut. Soc. iii, p. 160 J ?•
Ç — Long. .32 pce. Noire, brillante; les palpes jaunâtres, les
<?caillcs alaires blanches. Antennes brun-rou>.^âtre. Thorax densé-
mont ponctué, le métathorax rugueux, strié transversalement sur les
côté.»», et longitudinalement entre les 2 oarènes rappro -hées qu'il porte
au milieu de son disque. Ailes hyalines, iridescentes, légèrement en-
fumées, sans aréole, nervures et stigina, noir. Pattes d'un beau roux
clair, les postérieures avec les jambes et les tarses, noir. Abdomen
avec les 3 ou 4 segments basilaires denséraent rugueux, le premier
encore davantage, poli dans le reste, la marge apicale des segments
quelquefois roussâtre. Tarière de la longueur de l'abdomen.
cf- — Avec seulement le premier segment abdominal rugueux, ce
segment portant 3 tubercules proéminents vers son milieu, les autres
très finement ponctués, polis, et sans avoir la murge apicale sou-
levée.
Capturée au CapRouge.
2. Cyllocérie de Lemoine. Cylloceria Lemoinei^ Prov.
Nat. V, p. 171,c?.
Fig. 2.— Une antenne do Cylloceria ^, grossie.
48 LE NATURALISTE CANADIAN
(^ — Long. .27 pouce. Noire ; palpes avec les scapulaires et un
point en avant des ailes antérieures, blanc. Antennes plus courtes que
le cor[ s, filifoini'^s, les Ge et 7e ai tides échancrés on dehors. Ecusson
proéminent, poli. Ailes hy:ilines, stigma noir, de même que les ner-
vures. Pattes rousses ; hanches et trochantins antérieurs, blanc ;
jambes intermédiaires rousses avec un annean blanc au milieu, les pos-
térieures noires avec un semblable anneau au milieu ; genoux posté-
rieurs noirs. Les 4 tarses antérieurs rous«!âtres, les postérieurs noirs
avec le 4e article roux. Abdomen allongé, fortement ponctué, le pre-
mier segment avec 2 tubercules proéminents et distants vers son milieu,
les autres avec la marge apicale polie et présentant des tubercules
arrondis sur les côtés.
Ç — Même coloration que dans le (J, seulement, les pattes sont
un peu plus pâles. Métathorax avec un canal médian sur le disque.
Premier segment abdominal allongé, atténué vers la base, portant 2
carènes atteignant presque le sommet; tarière dépassant guère le quart
de l'abdomen on longueur.
Dédiée à M. J. M. Lemoine, auteur de V Ornithologie
du Canada. Décrite sur des c? en 1878, ce n'est qu'en 1879
que nous sommes parvenu à capturer des ?.
(^A continuer).
Il n'est que sage pour l'homme de se demander parfois
raison de ce qui frappe ses regards, de s'interrog-er lui-
même sur ce qui l'environne et le touche de plus près;
c'est là le point de départ de la véritable philosophie. Mais
si malheureusement ce philosophe observateur manque de
base solide dans ses études, s'il n'a jamais connu ou s'il a
mis en oublie ces principes fondamentaux de métaphy-
sique qui font de l'homme un être à part parmi toutes les
autres créatures, il ne tarde pas de tomber dans des écarts
à peine croyables; il croit voir plus clair que tous les
autres, lorsqu'il s'enfonce de plus en plus dans les ténèbres,
en admettant dos absurdités révoltantes qu'il est le seul à
ne pas reconnaître.
LA PUCE. 49
Il lions est arrivé par hasard, il y a déjà quelques an-
nées, de faire la rencontre, sur un bateau à vapeur sur
notre fleuve, d'un philosophe de cet acabit, et nous ne
fûmes pas peu surpris de l'entendre débiter sa thèse maté-
rialiste sur la filiation des êtres dans la nature, avec un
aplomb que la logique la plus rigoureuse n'aurait pu
mieux inspirer.
—La nature entière, nous disait-il avec emphase, n'est
qu'un vaste champ de bataille. La vie revendique ses
droits sur tout ce qui l'environne; chaque être déploie
pour se la conserver, toutes les ressources dont il peut dis-
po?f>r, sacrifiant sans merci tout ce qui s'érige devant lui
en obstacle contre le but qu'il poursuit ; si bien que tous
les êtres de la nature sont ennemis les uns des autres.
Ainsi voyez les végétaux qui ravissent aux minéraux les
éléments qui leur conviennent; les animaux qui mangent
les végétaux ; et parmi les animaux, les plus forts mangeant
les plus faibles, ceux-ci en mangeant d'autres plus faibles
encore ; et l'homme encore plus puissant, mange animaux,
végétaux et minéraux Jusqu'à ce qu'à la fin. Dieu, l'auteur
de toutes choses, mange lui-même l'homme ; et qu'ainsi tout
ce qui est sorti de Uieu retourne à Dieu, se perde dans le
grand tout.
— De sorte que, suivant vous, la guerre est la suprema
lex de la créaiion, et que ce que nous appelons harmonie
dans la nature, n'est que la contrepartie de ce qui existe
réelleraeî.t ?
— Non pas précisément ; car aucun sentiment d'hos-
tilité ou d'animosité n'existe entre les difîérents êtres ; ce
que veut avant tout chaque individualité, c'est la conser-
vation de sa vie aux dépens de ceux plus faibles que lui,
peu lui importe que ceux-ci périssent ou prospèrent, pour-
vu qu'ils lui fournissent ce qu'il cherche, sa sustentation.
Et c'est si bien le cas, que grand nombre d'êtres ne peu-
vent vive que supportés, soutenus, nourris par d'autres
plus forts qui ne semblent pas même souffrir de leur pré-
sence, comme sont, par exemple, les nombreux parasites que
nous rencontrons partout.
50 LE NATURALISTE CANADIEN
— Vous prétendez donc que minéraux, végétaux, ani-
maux, êtres de toute sorte ne sont tous qu'une même chose,,
des émanations, des parcelles de divinité qui doivent re-
tourner au loyer d'où elles sont sorties ?
— Précisément.
— Mais vous prêtez donc des âmes aux pierres, plantes,
brutes, pour les rendre comme vous des émanations de
votre grand tout ?
— Oh ! ce que vous appelez Ame, répliqua-t-il, n'est
qu'un mythe, une fiction ; tous les êtres sont frères et n'ont
qu'un même instinct qu'ils partageitt en une plus ou moins
forte proportion.
Et comme là dessus nous nous arrêtions, sans parole,
à considérer notre philosophe avec le plus grand sérieux,
— Vous mo paraissez surpris, reprit-il.
— Oui ! je suis surpris, étonné, on ne peut plus ; je vous
verrais marcher sur la tête, que je ne le serais pas davan-
tage. Vous divinisez la matière, et matérialisez l'âme !
J'aurais cru vous faire injure si je vous avais donné comme
le frère d'un caillou, d'un crapaud, d'une punaise ou d'un
champignon, et voici que vous réclamez vous-même un.
tel honneur; je ne veux pas, pour le moment, entreprendre
de vous séparer plus longtemps de la compagnie de vos
nobles parents, et je retourne m'entreteuir avec des
hommes à âmes mes semblables.
Et là dessus, lui tournant le dos, nous l'abandonnâmes
à lui-même.
Vingt fois dans nos études d'histoire naturelle, la con-
versation de notre pauvre philosophe nous est revenue à la
mémoire, surtout lorsque nous avions à nous occuper de
parasites, cette foule de petits êtres qui ne trouvent leur
vie que sur le corps d'autres êtres d'un ordre supérieur qui
les portent, poux, puces, mites etc., et le titre en tête do
cet article n'a pas manqué de nous rappeler ce souvenir.
Comme en entomologie, les êtres les plus infimes
sont en règle générale ceux que nous connaissons le moins,
nous avons pensé que quelques notions sur la Puce ne
LA pUCE. 51
pourraient manquer d'intérpt pour la plupart de nos lec-
teurs. Combien de fois :iu^i ne nous a-t-on pas dit: vous
nous park'Z SiUis cesse d'êtïes à noms plus ou moins baro-
ques, que nous ne connai^ons pas, que nous ne saurions
où prendre, et que nous n^ pourrions reconnaître ; que ne
nous entretenez-vous de c^ux dont nous avons déjà fait la
connaissance? ça nous intéresserait bien davantage
Le présent article sera, er. conséquence, une réponse à ce
reproche. Car dans la Pa«e, nous ne prétendons présenter
une connaissance nouvel/e à personne,— qui ne connaît la
Puce ?— mais nous croyo|îs pouvoir faire connaître des dé-
tails avec lesquels bien peu de nos lecteurs peuvent être
déjà familiers.
Tout le monde conuait la Puce, oui ! pour avoir souf-
fert de sa présence, pouî avoir senti sa piqûre, car sans dé-
licatesse aucune, l'impo'tnne visiteuse ne respecte pas plus
les rois et les reines, que les paysans et les esclaves, et s'intro-
dnit sans cérémonie aussi bien sous les habits précieux de
la princesse la plus soignée dans sa toilette, que sous les
sales haillons de la pauvresse la plus négligée. Oui, tout
le monde connaît la Puce ; mais qui a jamais assisté à sa
naissance? qui l'a jamais observée dans son enfance, dans
son développement et ses transformations? iNous ne deman-
derons pas ici : qui l'a jamais vu mourir? car qui de vous,
amis lecteurs, n'a pas sur la conscience quelques meurtres
de ce genre ? mais nous dirons: qui a jamais vu une Puce
mourir de vieillesse i* Menant une vie de brigand, elle
est exposée comme tous ceux qui ne vivent que de rapines,
à terminer son existence par une mort violente. Le bec
acéré de la poule ou du pigeoii, l'ongle d'un pouce l'écra-
sant sur un meuble, la dent tranchante du chien, le peigne
et le baquet d'eau chaude de la servante, le poison etc.
remplacent, pour elle, les sabres et les balles des policiers à
l'égard des premiers, pour mettre fin à ses jours ; et non
moins méprisée qae ceux-là, c'est à peine si l'on permet que
sa dépouille figure dans une collection.
Quoique de très petite taille, la Puce a cependant été
étudiée jusque dans ses plus petits détails; son anatomie,
52 LE NATURALISTS CANADIEN
son embryologie, ses transformations, sont depuis longtemps
connues.
Fig. 3.
La Puce irritante, Pulex irr.tans, Linnée, Fig. 3, Is
Puce commune de l'homme, fvppsrtient à l'ordre des Ap-
tères de Lamark, et à la famille des Pulieides, qui en ren-
ferme plusieurs espèces. Elle est \ téguments cornés, de
couleur marron. Son corps, form'^ de 12 anneaux sans y
comprendre la tête, est convexe en dessus et comprimé
latéralement. Son thorax est à 3 segnents comme celui des
autres insectes. Elle possède 2 yeux, mais point d'ocelles, 2
antennes courtes, fortes, à 3 articles, dont le dernier est digité
au côté, et le 2e renflé, avec toufïes le poils, Fig. 4. Ces
antennes, a, a, iig. 3, guère plus apparentes que les palpes, c,'
se logent en arrière des yeux dans nue
fissure protégée par un opercule. La tète
penchée en dessous, porte une bouche
inférieure en forme de i-ostre, capable de
pénétrer dans les chairs et de former un
suçoir pour pomper le sang dont l'insecte
se nourrit. Les ailes font toujours défaut,
elles ne sont représentées que par deux
petites écailles qui en tiennent lieu. Les
six pattes, à tarses de 5 articles, ont les
Fig. 4. hanches et les cuisses fortement renflées,
éminemment propres au saut.
Les Paces s'attachent particulièrement à l'homme, au
Fig- 3. — Une Puce grossie ; a, a, antennes, h, b, mâchoires, c, palpes.
Fig. 4.— Une antenne de Puce très grossie.
LA pcrcE. 53
chien, au chat, aux poules, pigeons, hirondelles etc. On
en trouve souvent dans les nids d'oiseaux.
Elles se reproduisent avec une étonnante rapidité. Au
lieu d'attacher le^rs ceuf^^, comme les poux, aux poils des
animaux, elles les abandonnent là où elles se trouvent. On
en rencontre ordinairement dans les endroits oii des chiens
ont l'habitude de coucher. Ces œufs sont d'un noir foncé,
brillants, en raison, dit on, de taches de sang desséché que
la mère répand sur eux, pour que la jeune larve à son éclo-
sion puisse trouver à sa portée la nourriture qui lui con-
vient, La mère en pond de 12 à 15 qu'elle répand en
différents endroits. Au bout de 4 à 8 jours suivant que la
température est plus ou moins élevée, on voit sortir de ces
œufs de petites larves poilues, de forme très singulière.
Elles sont divisées en 3 sections, dont la dernière est pour-
vue de 2 petits crochets. La tête écailleuse porte 2 an-
tennes, mais sans yeux apparents; elles sont dépourvues
de pattes et se meuvent en exécutant des sauts et culbutes,
des plus étonnants. Les fontes des planchers, les balayures
des appartements, les ordures etc , sont les endroits où ces
larves trouvent d'ordinaire leur nourriture. Après 10 à 12
jours de cette vie, elles se filent un petit cocon pour s'y
transformer en nymphes, et 8 à 10 jours plus tard, elles se
montrent en insectes parfaits.
Certains auteurs ont prétendu que les Puces, contrai-
rement aux habitudes générales des insectes, donnaient
des soins à leur progéniture, les mères venant dégorger
près des larves le sang nécessaire pour leur nourriture ;
mais ce fait n'est rien moins que prouvé, puisqu'on trouve
de ces larves, bien vivantes, tellement isolées que certaine-
ment des mères ne pourraient venir les visiter. Il est bien
plus brobable qu'elles vivent des détritus animaux qu'elles
trouvent dans la poussière de nos appartements et les or-
dures où elles se logent.
Si lc;s larves des Puces étaient plus apparentes par
leur taille, ce serait sans contredit, un objet des plus capa-
bles d'attirer l'attention des moins observateurs, tant les
cabrioles et culbutes qu'elles exécutent sont singulières
et bizarres. Nous ne fûmes pas peu intrigué par ce petit
54 LE NATURALISTE CANADIEN
être, la première fois que nons le rencontrâmes. C'était
dans notre jardin ; nons étant appuyé sur une vieille caisse
d'emballage qui s'y trouvait, pour nous reposer un- instant,
nous crûmes voir une graine quelconque rouler sur la
planche, bien que celle-ci fut dans une position horizon-
tale ; approchant alors notre loupe, nous distinguâmes une
espèce de petit ver blanc-roussâtre, poilu, exécutant de tout
petits mouvements ondulatoires, puis, tout-à-coup, comme
lancé par un ressort, nous visnes cette bestiole sauter,
s'enrouler, se tortiller de manière à se transporter à une
fort grande distance, vu sa taille microscopique, du point
de départ. Ne sachant d'.tbord à quel être nous avions af-
faire, nous recourûmes à nos auteurs, et pûmes constater
que c'était bien là une larve de Puce. La larve prélude
déjà par ses gambades excentriques, aux sauts prodigieux
qu'exécutera l'insecte parfait. Nous disons prodigieux, car
la Puce exécute des sauts n'égalant pas moins de 50 à 60
fois sa longueur, s' bien que si l'homme était doué de la
même faculté, il enjamberait eu se jouant les cimes de nos
arbres les plus élevés et même les plus hauts clochers de
nos églises.
Les terrains sablonneux sont réputés comme particu-
lièrement abondants en Puces; tous ceux qui ont visité
Trois-Rivières, Burlington dans le Vermont, etc., en savent
quelque chose ; ce n'est pas toutefois que ces insectes trou-
vent leur vie plus facile là qu'ail'eurs, mais c'est que les
sables s'échaufiant plus rapidement que les autres terrains,
permettent à ces insectes de parcourir leurs évolutions en
un temps beaucoup plus court.
Ces importuns suceurs semblent préférer la peau ten-
dre et délicate des femmes et des enfants à celle des autres
personnes ; il faut reconnaître aussi que les habits des pre-
miers ofirent un accès beaucoup plus facile à ces visiteurs
in proinptu,
La Puce a la vie très dure ; les alternatives excessives
de chaleur et de froid n'ont aucun effet sut elle. Les bains
auxquels on soumet souvent les petits chiens pour les dé-
barrasser de leurs puces, sont absolument sans effet, car on
a tenu de ces insectes submergés pendant plus de 12
LA PUCE. 55
heures, et on les a vu reprendre leurs mouvements presque
ansisitôtque retirés de l'eau. Les meilleurs remèdes à em-
ployer contre les Puces, sont une grande propreté dans les
appartements, par des balayages et des lavages souvent
répétés; car comme ces parasites nous saisissent au passage
dans les chemins, les voitures, et surtout les églises qui en
sont généralement bien garnies, pour s'introduire dans nos
demeures, il ne. faut pas manquer d'employer l'antidote
aussi souvent que le mal peut se reproduire. Pour les
petits animaux qui en sont infectés, les onguents mercuriels
sont d'ordinaire d'un grand effet.
La Puce, pour exécuter ses sauts gigantesques, doit
être munie d'une force prodigieuse ; aussi en a-t-on cité
plusieurs exemples surprenants. Geoffroi rapporte qu'un
certain anglais, par un prodige de patience et d'habileté,
réussit à construire une chaîne en or de la longueur du doigt,
portant à sou extrémité un cadenas avec sa clef, le tout
n'excédant point un grain eu pesanteur. Une Puce atta-
chée à cette chaîne l'eulevait facilement. IJn autre con-
struisit eu ivoire uu carosse avec 6 chevaux, le cocher,
ayant un chien entre ses jambes, était assis en avant avec
un postillon, le milieu était occupé par 4 personnes et l'ar-
rière par 2 valets, et le tout était traîné par une Puce.
On aurait peine à croire qu'un si petit animal, à al-
lures si peu régulières, aurait pu être soumis à une espèce
d'éducation. Et cependant nous en voyous souvent des
exemples. L'été dernier encore on exhibait à Québec des
Puces instruites, qui étonnaient tous les visiteurs par leur
docilité. Une dizaine d'entre elles exécutaient des exer-
cices militaires, tenant dans leurs pattes au lieu de fusils,
de très petits éclats de bois; d'autres armées de piques
également en bois, se tenaient assises sur leurs pattes de
derrière, et toutes obéissaient aux commandements qu'on
leur donnait de la voix et du geste.
Le Baron "Walkener rapporte qu'il vit à Paris, en 1825,
un industriel exhibant 2 puces enharnachées qui tiraient ua
carosse en or à 4 roues, avec un postillon, tandis qu'une 3e
puce, assise sur le siège du cocher, tenait en ses pattes un mi-
nuscule éclat de bois en guise de fouet. Deux autres Puces
56 LB NATURALISTE CANADIEN.
tiraient nn canon sur sa monture. Le tout s'exécutant sur
du verre poli. Les Puces-chevaux étaient attachées par
"une chaîne d'or qu'on ne leur otait jamais, liée à leur
cuisses postérieures. Lorsqu'il fallait leur faire prendre de
la nourriture, un homme les recevait sur son bras nu, et
elles se rassasiaient en un instant en exerçant leurs piqûres.
S'il arrivait qu'elles se montrassent rébelles aux exercices,
on approchait d'elles un charbon ardent et elles se remet-
taient aussitôt à l'œuvre. Il y avait deux ans et demie
qu'elles vivaient ainsi en servitude»
On dit que la Puce du chien est une espèce différente
de celle de l'homme, la conformation des antennes carac-
térisant surtout la difïérence. Il n'y a pas de doute que
mieux étudiées, les Puces ne fournissent plusieurs autres
espèces, car elles se trouvent sur un grand nombre d'ani-
maux diflerents.
Les contrées tropicales de l'Amérique possèdent une
autre puce autrement redoutable que la nôtre, c'est 4a
Chique, Pulex penetrnns, Linnée. Celle-ci, au moyen d^
sa lance, pratique une ouverture dans la peau et s'enfonce
elle-même dans la plaie, pour y faire et élever ses petits.
Il s'y forme aussitôt une tumeur des plus douloureuses, 6t
il n'est pas rare que de telles tumeurs, lorsqu'elles sont
nombreuses, entraînent la perte du membre qui les porte.
Aussi rencontre-t-on fréquemment à Cuba, St-Domingue
etc., des nègres avec les doigts des pieds ou des mains plus
ou moins mutilés par suite des attaques des Chiques. Celles-
ci sont plus petites que notre puce; elles sont aplaties,
brunes avec une tache blanche sur le dos. C'est sous les
ongles des orteils qu'elles aiment d'ordinaire à se loger, et
gare aux malheureux pieds nus qui reçoivent leur visite»
La Puce irritante est de tous les climats et de tous les
pays, mais c'est surtout dans les climats tropicaux qu'elle
devient particulièrement incommode. La nécessité de se
défendre contre ces parasites, autorise même en ces climats
des infractions aux règles de la bonne tenue en compagnie
qu'on ne tolérerait pas ailleurs. Salus populi sujyrema lex
esto.
VERS DANî-DES POTS D3 FLEUtlS. 5T
VERS DANS ES POTS DE FLEURS.
Dans notre nnmérfde juin dernier, nous répondions
à M. G., de Trois-feivJres, qui nous a\ait transmis des
petits vers trouvés en quantité considérable dans un pot
de fleurs, que c'étaier. tout probablement des larves de
Diptères ou de mouchs, mais que nos études dès lors ne
nous permettaient pas de pouvoir déterminer de quelle
espèce.
Ayant depuis prêô quelque attention à l'étude des in-
sectes de cet ordre, nous croyons pouvoir aujourd'hui
donner sûrement le n»m de l'insecte en question.
Le premier pas i faire était de prendre une descrip-
tion exacte de ces petts vers. Les ayant donc fait ramollir
en les laissant trem>er dans l'eau pendant quelques mi-
nutes, nous lessoumines au microscope pour noter les plus
petits détails.
Les larves sontd'un blanc sale, apodes, mesurant de
.33 à .35 pouce en l»ngueur, et environ .05 en largeur. La
tête, qui n'a guère pus que la moitié de la largeur du corps,
est brune, arrondie, cornée et aplatie. De petites papilles
se voient en rano-s transversaux sur les segments, et sur
les côtés, on en cistingue un rang de plus grandes, se
recourbant vers le sommet de chaque anneau.
Avec ces données, après une attentive comparaison
avec les descriptions des auteurs, nous en vînmes à la con-
clusion qu'elles devaient appartenir au genre Bibio, Geof-
froi, et les habitudes des espèces de ce genre, notées par
diflférents auteurs, s'accordent pour nous conlirmer dans
notre opinion.
Nous regrettons que les larves en question ne nous
aient pas été transmises dans la terre qui les renfermait,
nous aurions pu alors attendre leur transformation pour
déterminer à quelle es[iéce du genre £>ï6/o elles peuvent
appartenir. Quoiqu'il en soit, nous ne croyons pas faire
erreur en les rapportant à l'espèce albipennis, Say, qui est
très commune ici, surtout au printemps.
58 LE NATURALISTE QNADIEN.
C'est nne petite mouche, à aies blanchâtres, avec les
pattes et le corps noirs. La tête et petite, et presque en-
tièrement occupée par les yeux en dessus. Les ailes blan-
châtres portent un point noir, bienapparent, vers le milieu
de la nervure de leur bord antériar. La mouche mesure
environ .40 pce de longueur; ell a le corps mou et les
pattes un peu fortes pour sa taille.
Une autre espèce du même anre, Bibio basalis, Say,
se rencontre aussi fréquemment, jmais elle est détaille
beaucoup plus forte, se tient d'ordiiiaire plus éloignée des
habitations, et comme elle est à coullurs beaucoup plus fon-
cées, ses ailes étant brun-foncé avej; la base rougeâtre au
lien d'être blanches, il est bien promble que sa larve doit
être aussi à couleurs passablement sj)mbres, et surtout de
plus forte taille, car cette mouche ndmesure pas moins de
.48 pouce en longueur.
On voit souvent, au printemps la Bibio albipennis,
en nombre considérable sur les fliurs de nos jardins,
ce qui avait fait croire d'abord que U présence pouvait
nuire à la production des fruits. Reaumur, ce grand
anatomiste des insectes, avait émis cette opinion à l'égard
d'une autre espèce du même genre, B(bio hortulanus, Mei-
gen, très commune en Europe. Il iiensail que quoique
dépourvue de mandibules pour ronger les organes des
fleurs, cette mouche pouvait cependant, en pompant leurs
sucs, faire manquer la fécondation et ei)ipêcher la produc-
tion du fruit. Plus récemment, le dikingué naturaliste
Eay, poursuivant la même erreur, traitait la même mouche
comme le plus terrible ennemi des fleurs au printemps,
dépouillant les jardins et les champs de leurs ornements.
Mieux renseignés aujourd'hui, nous savons que la pré-
sence de cette mouche sur les fleurs ne cause à peu près
aucun dommage ; chercher un endroit de repos sur les
feuilles ou les fleurs des plantes dans son vol peu soutenu,
et tout au plus puiser quelques très petites gouttes dans le
nectaire des fleurs du miel qu'il recèle, est unique-
ment le but de sa présence en ces lieux. Et comme la
femelle parait douée d'une prodigieuse fécondité, ses œufs
déposés en masses dans un même endroit, font que les in-
VERS DANS DKS POTS DE PLEURS. 59
sectes qui en sortent, étant sonmis aux mêmes conditions
de température, ei subissant leurs transformotions dans le
même temps, se trouvent de suite, du moment qu'ils
passent à l'état ailé, réunis en bandes considérables ; et
delà leur présence en si grand nombre à la fois sur les
mêmes fleurs ou au moms les mêmes plantes.
Il y a ])lus, d'après les données les plus précises que
l'on a pu obtenir jusqu'à ce jour, il paraît que la présence
de ces larves ne peut être domraag.eable qu'accidentelle-
ment, lorsqu'elles se trouvent, comme dans le cas présent,
reçues dans un pot de fleurs, absorbant l'humidité néces-
saire aux plantes et moulant la terre en masse compactes ;
car pour leur nourriture, en n'a pu constater encore
qu'elles s'attaquaient aux racines vivantes, ne les ayant
jamais trouvées dans les champs que sur des matières vé-
gétales en décomposition.
" Ces larves, disait M. Walsh, dans le Practical Ento-
" mologist, (Vol. II, p. 45), vivent sur les feuilles mortes
" humides et sont tout-àfait incapables de nuire, de même
" que les mouches qu'elles produisent,"
Mais si ces insectes ne peuvent nous nuire, ils se trou-
vent d'un autre côté très utiles à certains oiseaux, et surtout
aux grives. Notre merle, 7urdus migratoiius, les met laro-e-
ment, au printemps, à contribution pour sa table. On a ou-
vert plusieurs fois l'estomac de ces oiseaux au printemps,
et l'on a pu constater que son contenu se composait en-
viron de 9 parties sur 10 des larves en question.
C'est ainsi que la sagesse divine a tout coordonné
dans une harmonie parfaite dans la nature ; telle chose qui
nous parait dommageable d'jpbord, se trouve, lorsqu'elle est
mieux connue, être tout au moins indifférente, lorsqu'elle
n'est pas directement avantageuse.
'^^^^'^'^^Ç^^^^^^^^''^^
60 LE NATURALISTE CANADIEN.
NECROLOGIE.
L'année 1879 a vu s'éteindre l'un des naturalistes les
plus laborieux dont la France puisse s'honorer, et l'un de
ceux qui ont le plus contribué à la diffusion des connais"
soncps relatives aux sciences naturelles. Nous voulons
parler du docteur Chenu.
Jean-Charles Chenu était né à Metz le 30 août 1808'
Après avoir fait ses études au collège de cette ville et y
avoir commencé ses études médicales, il continua celles-ci
à Strasbourg et à Paris. Il fit partie de l'expédition d'Al-
ger en qualité de chirurgien militaire, puis de retour en
France, il fit, au milieu de l'épidémie qui sévit à cette
époque, connaissance avec M. Grabriel Delessert, alors
préfet de l'Aude, qui, atteint de la terrible maladie, eut re-
cours au jeune praticien qui le sauva. M. G. Delessert
était possesseur de magnifiques collections dont M Chenu
devint le conservateur. Ce fut alors qu'il commença la
publicatio"n de ceux de ses ouvraget ayant trait à l'histoire
naturelle. Il fit paraître d'abord une notice sur le musée
conchyliologique de M. Delessert, puis un petit traité de
Conchyliologie, précédé de leçons élémentaires sur l'histoire
naturelle ; il entreprit en même temps sous le titre d'Illus-
trations conchyliologiques, un magnifique travail iconogra-
phique qu'il continua jusqu'en 1858. 11 publia en 1859 son
Manuel de Conchyliologie, l'un des meilleurs ouvrages qui
aient été publiés sur cette partie de la zoologie. Enfin en
1865, il commença son Encyc]|0pédie d'histoire naturelle qui
traite de toutes les branches de cette science et ne compte
pas moins de 23 volumes. Malgré les défauts et les inéga-
lité inévitables dans une œuvre de ce genre, cet ouvrage
n'en a pas moins été des plus utiles, car c'est celui qui a
propagé de la manière la plus efficace le goût des sciences
naturelles dans toutes les classes de la société, et qui a fait
connaître à tous les principes nouveaux de cette science.
Le docteur Chenu a publié également depuis un petit
journal d'histoire naturelle et divers autres ouvrages,
NÉCROLOGIE. 61
parmi lesquels nn traité d'ornithologip, en collaboration
avec Verreaux et M. des Murs, ouvrage malheureusement
resté inachevé.
Mais ce n'est pas seulement comme naturaliste que M»
le Dr Chenu s'est illustré. La guerre d'Orient a révélé eu
lui une supériorité scientifique et militaire qui s'est tra-
duite par une étude approfondie de toutes les branches du
service de santé dans l'armée, étude dont les résultats ont
été en partie consignés dans le volumineux rapport qu'il
publia sur ce sujet et qui lui valurent le grand prix de statis-
tique que lui donna l'Académie* Les guerres d'Italie, de
Chine, du Mexique, furent, de sa part, l'objet de semblables
travaux, il compléta cette œuvre par la publication d'autres
ouvrages relatifs à divers sujets d'hygiène et de médecine
militaire, et contribua activement, en 1864, à la fondation
de la Société de secours aux blessés militaires ; aussi dès le
mois de juillet de 1870, était-il nommé directeur général
des ambulances de la Société. 11 accepta cette fonction
plus que difficile, la préférant à sa rentrée dans l'armée
avec son grade, estimant avec juste raison que son activité
infatigable trouverait plus utilement à s'employer dans
cette situation indépendante. Les services qu'il rendit fu-
rent immenses ; il paya constamment de sa personne, et
continua ses fonctions pendant les plus mauvais jours de
la Commune, sans être découragé par la détention que lui
fit subir le gouvernement insurrectionnel.
Tant de travaux et de fatigue fiuirent par ébranler sa
vigoureuse constitution, et dès 1872, il ressentit les pre-
mières atteintes de la paralysie à laquelle il succomba le
12 novembre 1879, à l'hôtel des Invalides, où il était entré
au mois de mars de la même année. — Le Naturaliste, de
Paris.
Acide carbonique. — Les professeurs Italiens Frubini
et Bronchi ont trouvé que la quantité d'acide carbonique
qu'un homme dégage de ses mains et de ses bras durant
la nuit, comparée à colle qu'il dégage durant le jour, est
dans la proportion de 100 : 113. La quantité s'augmente
avec la température, et est plus grande durant le progrès
de la digestion, lorsque l'estomac est vide.
62 LE NATURALISTE CANADIEN
LE PROFESSEUR A. E. FOOTE, DE PHILADELPHIE,
Agent pour la vente de spécimens d'histoire naturelle.
On sait qu'après la clôture de l'exposition de Phila-
delphie «n 1876, il se forma une société pour organiser une
exposition permanente dans le Main- Bail ding. On divisa
ce vaste édifice, qui mesure 1880 pieds de longueur sur
464 pieds de l'argeur, en 10 départements. On prit trois
de ces départements, couvrant un espace de six acres, pour
y former un immense musée d'histoire naturelle. Les
autres divisions lurent afïëctées à l'exhibition des matières
qui suivent : V^ les matières inorganiques, 2° les matières
organiques, 3° l'archéofogie et Tethnologie. 4° l'architec-
ture, l'ameublement, les co.-tumes et les tracés, 5° modèles
de demeures, 6*^' l'agriculture, 7° machineries, appareils et
mannfiictures, 7*^ inventions pour l'industrie, 8** les écoles,
les systèmes scolaires et les publications, et 9° les beaux
arts.
C'est dans la partie réservée à l'histoire naturelle, que
le Dr A. E. Foote, qui pendant de longues années à été
employé comme professeur de minéralogie, tient un
magasin de livres scientifiques et de spécimens d'histoire
naturelle des plus considérables qui existent au monde.
Il n'a pas moiris de 40 tonneaux de spécimens minérafo-
giques, plus de 30,000 coquilles, oiseaux montés et en peaux,
œufs d'oiseaux, mammifères, reptiles, crustacés, échan-
tillons de bois, herbiers etc., etc.
Le catalogue de ses livres, qui s'augmente tous les
jours, n'en énumère pas moins de 15,050, se réparti&sant
sur la géologie, la zoologie en général, l'entomologie, la
botanique, la médecine, la pharmacie, la chimie etc. etc.,
et ses prix sont toujours au dessous de ce que peuvent nous
offrir les libraires. Nous ne pouvons que conseiller à tous
ceux qui s'intéressent à l'étude de l'histoire naturelle de se
mettre en rapport avec M. Foote, ils trouveront en lui un
savant distingué entièrement à leur disposition pour leur
FAITS DIVERS. ^^
procurer tout ce qui pourrait leur être nécessaire pour la
poursuite de leurs études.
M Foote publie aussi une revue mensuelle, The Na-
iuralisfs Leisure Hour, dans laquelle, en outre d'articles
des plus intéressants sur divers sujets d'histoire naturelle,
il fut part des nouvelles acquisitions de chaque mois a son
musée-magasin. Le prix de cette publication est seulement
de 75 cts par année.
Nous faisons des afîaires avec M. Foote depuis plusieurs
années, et nous n'avons jamais eu qu'à nous féliciter de sa
ponctuante et de la satisfaction qu'il nous a toujours
donnée.
— ♦ ■■
BIBLIOGRAPHIE
Eludes historiques. Le tombeau de Champlain et autres
réponses aux questions dliistoire du Canada proposées lors du
concours en Juin, 1879, par S. E le Comte de Premio-Real.
Par le Dr N. E. Dionne, Québec, 1880.
Nos remerciements à l'auteur pour l'envoi de cette
intéressante brochure.
Le Dr Dionne n'en était pas à ses débuts dans l'étude
des points obscurs de notre histoire, aussi s'est-il montré à
la hauteur de sa tâche dans ses investigations. S'il n'a pas
résolu d'une manière délinitive les questions proposées,
il y a du moins apporté une lumière qui ne servira pas peu
à obtenir leur solution finale, si toutefois elle peut jamais
être obtenue.
D'après M. Dionne, les restes du fondateur de Québec
reposeraient sous le couvert de la basihque actuelle, ayant
été transférés de la chapelle dans laquelle il avait été in-
humé dans l'église paroissiale. C'est l'a l'opinion de 1 auteur
de la brochure basée sur des inductions plus ou moins ad-
missibles, car de preuve, il n'y en a pas.
Nous ne serions pas prêt, quant à nous, à admettre cette
supposition, car si telle translation eut été jamais faite, il
serait plus qu'étonnant que les Jésuites, les religieuses etc.,
64 LE NATURALISTE CANADIEN.
qui tenaient registre de tous les événements tant soit peu no-
tables dans la colonie, n'en fissent mention nulle part. JMous
serions plus porté à croire que ces restes se trouvent encore
dans l'endroit où ils furent en premier lieu déposés, c'est-
à-dire à peu près à l'endroit où se trouve le bureau de poste
actuel. Ce qui nous confirme dans cette opinion, c'est qu'on
a déjà trouvé des ossements humains à l'endroit même.
On sait que l'établissement d'imprimerie du Mercury
était autrefois tenu dans la bâtisse de l'ancien " chien d'or."
Or nous avons entendu raconte.- à l'un des ouvriers de cet
établissement, que vers 1842 ou à peu près, il arriva un
jour que les presses, qui étaient dans la cave, firent cédoj.
sous leur poids le vieux j^lancher vermoulu ; et lorsqu'on se
mit à relever le tout, on fut tout étonné de trouver là des
ossements, paraissant fort anciens, mais encore bien conser-
vés. Un médeccm qui vmt les visiter constata que c'étaient
bien des ossements humains. Que sont-ils devenus alors ?
c'est que nous ne pouvons dire. Mais l'ouvrier de qui nous
tenons ces détails vit encore et pourrait peut-être donner
plus d'éclaicissements, car bien que son récit nous inté-
ressât fort dans le moment, nous regrettâmes plus tard de
ne pas lui avoir posé plusieurs autres questions plus pré-
cises.
Si l'on nous demande comment des squelettes auraient
ainsi pu se trouver dans une cave, presque à l'affleurement
du sol, nous répondrons qu'il aurait fort bien pu arriver
que, lors de la construction de la bâtisse, l'on aurait prati-
qué des excavations pour la cave, qui auraient conduit tout
près des cadavres en question, et que les ouvriers de M.
Cary en déblayant de nouveau la place pour réinstaller
leur presses, auraient pu mettre ces os à découvert,
JSIous ne pensons pas que ce furent là les restes de
Champlain, car sans nul doute ceux-ci devaient reposer
dans une voûte ; mais nous trouvons dans leur présence
en ce lieu une preuve que l'on y avait fait des sépultures
antérieurement.
Quant aux autres questions, nous trouvons les répon-
ses de M. Dionne teut-à-fait concluantes.
XjE
Vol. XII. CapRouge, Q., MARS 1880. No. 135
Rédacteur: M. l'Abbé PROVANCIIER.
FAUNE CANADIENNE
LES IJN SECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
{Continué de la page 48).
65 Geu. GrLYPTE. Clypta. Grav.
Antennes sétacées, à peu près aussi longues que le
corps. Thorax allongé et un peu aplati. Ailes sans aréole,
avec la nervure divisant les deux cellules cubitales assez
longue» Abdomen allongé, cylindrique, les segments
moyens marqués de 2 sillons obliques en forme de che-
vrons, les derniers arceaux du ventre non fendus. Tarière
aussi longue ou plus longue que l'abdomen.
Les impressions obliques des segments abdominaux
suffisent, à première vue, pour faire distinguer ces insectes
de ceux des genres voisins. Six espèces rencontrées.
66 LE NATURALISTE CANADIEN.
Jambes et tarses postérieurs annelés de blanc ;
Jambes postérieures blanches avec 2 anneaux
noirs 1. tuberculifrons
Jambes postérieures blanches avec 2 bandes
en dehors et une strie en dedans noires 2. erratica
Jambes et tarses postérieurs d'un roux plus ou
moins brun; non annelés de blanc et de noir;
Abdomen entièrement noir; jambes posté-
rieures noires 3. Canadensis.
Abdomen noir, plus ou moins varié de roux ;
Segments 2&3 marginés de roux 4. borealls.
Segments 1, 2 & 3 largement bordés de roux
à l'extrémité 5. rufofasclata.
Abdomen roux, taché de noir à la base et à
l'extrémité 6. macra.
1. Glypte à-front-tuberculeux. GJypta tuberculifrons,
Walsh, Trans. Am. Eut. Soc. ill, p. 152, c?9.
9 — Long. .38 pce. Noir, brillant; les palpes, les scapulaires
avec un point en avant, blanc. Antennes sétacées, longues, brun-rous-
sâtre, noires à la base et à l'extrémité de même qu'en dessus. La face
avec un fort tubercule au milieu. Thorax à ponctuations fines et
denses; métathorax à lignes soulevées di-^tinctes, ses flancs plus ou
moins roussâtres. Ailes hyalines, iridescentes, les nervures brunes,
pâles à la base, le stigma brun. Pattes rousses ; tous les trochantins
blancs; les cuisses postérieures noires à l'extrémité, leurs jambes blan-
ches avec 2 anneaux noirs, les 4 tarses postérieurs noirs avec leurs
articles annelés de blanc à la base. Abdomen noir, fort, avec lignes
obliques bien marquées, le premier segment avec deux carènes dispa-
raissant avant d'atteindre le sommet. Tarière de la longueur de l'ab-
domen environ.
(^ — Avec une pubescence blanche sur la face, la tache rousse deg
flancs du métathorax souvent absente.
2. Glypte erratique. Glypta erratica, Cress. Trails^
Am. Eut. !Soc. iii, p. 152, d*$.
Ç — Loncf. .28 pce. Noir, brillant; le chaperon, les mandibules
excepté à l'extrémité, les écailles alaires avec une ligne en avant, blanc.
Antennes brunes, plus foncées à la base, à l'extrémité, et en dessus.
La face avec une protubérance arrondie au milieu, Métathorax poli,
brillant, avec une carène transversale à son sommet. Ailes hyalines,
IV. — ICHNEUMONIDES. 67
légèrement enfumées, noires, le sticjma brun-foncé, tache de blanc
à la base. Pattes rousses, les trochantins antérieurs blancs, les
cuisses postérieures largement tachées de noir à l'extrémité, leurs
jambes blanches avec 2 bandes en dehors et une strie en dedans, noir;
les 4 tarses postérieurs noirs, annelés de blanc à la base de leurs ar-
ticles. Abdomen finement et densément ponctué, les lignes obliques
fortement marquées, le premier segment avec 2 carènes aiguës à la
base s'affaçant vers le milieu ; tarière de la longueur de l'abdomen
environ.
cf — Métathorax avec 2 carènes |sur le disque ; les hanches an
térieures blanchâtres.
A part la coloration des jambes postérieures, le cha-
peron blanchâtre suffit pour distinguer cette espèce de la
précédente.
3. Glypte du- Canada. Glypta Canadensis, Cress.
Trans. Am. Ent. Soc. lii, p. 157, $.
Ç — Long. .30 pee. Noir, brillant; le chaperon, les mandibules,
les palpes avec les scapulaires, blanc-roussâtre. Antennes longues,
sétacées, brun-jaunâtre. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, noir.
Face faiblement proéminente au milieu, couverte d'une pubescence
blanchâtre. Thorax finement et densément ponctué, les flancs polis,
brillants, le métathorax arrondi, avec lignes soulevées distinctes. Pattes
rousses, les postérieures avec les trochantins noirs à la base, les cuisses
avec un large anneau noir à l'extrémité, leurs jambes noires avec un
petit anneau blanc à la base, les 4 tarses postérieurs brun-foncé, à
peine annelés de jaune-pâle à la base des articles. Abdomen faiblement
ponctué, les lignes obliques peu enfoncées, à peine distinctes sur le 4e
segment. Tarière de la longueur de l'abdomen environ.
4, Glypte boréal» Glypta borealis, Cress. Trans, Am.
Ent. Soc. iii, p, 158, J*.
Ç — Long. .32 pce. Noir ; le chaperon, avec les pattes y compris
les hanches et les trochantins, roux ; les palpes avec les écailles alaires
et un point en avant, jaunâtres. Face avec un tubercule au milieu.
Antennes rous âtres, brunes en dessus. Thorax finement ponctué, le
métathorax avec une carène transversale au sommet. Ailes hyalines,
iridescentes, légèrement jaunâtres, les nervures et le stigma jaunâtres.
Pattes entièrement rousses, les jambes postérieures à peine obscurcies
à l'extrémité. Abdomen densément ponctué, les lignes profondes, les
segments 2 & 3 marqués de roux au sommet, le 1er avec aussi un
68 LE NATURALISTE CANADIEN.
point roux au sommet de chaque côté. Tarière plus longue que
l'abdomen.
(^ — Avec une pubescence blanche sur la face, le scape des an-
tennes jaune en dessous, les trochantius antérieurs avec leurs hanches,
blanc-jaunâtre.
5. Glypte à bandes-rousses. Glypta rufofasciata, Cress.
Trans. Am. Erit. Soc. iii, p. 158, d.
9 — Long. .35 pce. Noir; le chaperon roux, les mandibules avec
les palpes, les écailles alaires, un point en avant, les 4 trochantins an-
térieurs, blanc. Face tuberculeuse au nii ieu, avec une courte pube«ccnce
blanchâtre. Antennes brun-foncé, brun-jaunâtre en dessous. Thorax
finement et densément ponctué, le métathorax terminé au sommet par
une carène. Ailes hyalines, légèrement enfumées, les nervures et le
stigma brun-pâle. Pattes rousses, les postérieures avec l'extrémité des
cuisses et des jambes, et un anneau à ces dernières au dessous de la
base, noir, leurs tarses aussi noirs avec leurs articles annelés de jaune à
la base. Abdomen densément ponctué, les lignes obliiiues très pro-
noncées, les segments 1, 2 & 3 largement terminés de roux au sommet,
le premier avec 2 carènes très aiguës à la base, mais ne dépassant pas
le milieu, ces carènes souvent roussâtres. Tarière un peu plus longue
que l'abdomen.
cf — Le chaperon, les mandibules et les palpes, jaunâtres, les 3
premiers segments abdominaux de même que les pattes, comme dans
la Ç.
Capturé au CapEouge. Très rapproché du précédent,
mais s'en distinguant toujours par la coloration de ses pattes
postérieures.
6. Glypte mince. Glypta macra, Cress. Trans. Am.
Ent. Soc. iii, p. 158, ç ; Gl. ruficornis, Prov. Nat. vii, p.
473, cT.
(^ — Longueur .38 pouce. Noir, allongé, linéaire- Antennes
rousses, brunâtres à l'extrémité, le scape noir, excepté à l'extrémité
en dessous. Chaperon, mandibules, palpes, scapulaires, un point en
avant des ailes antérieures, les 4 hanches antérieures avec leurs tro-
chantins, jaune pâle. Tête et thorax ponctués ; métathorax alignes
soulevées très apparentes. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma
jaunâtre. Pattes rousses ; les postérieures avec les genoux et l'extré-
mité des jambes, noir ; tarses bruns. Abdomen avec la moitié apicale
du 1er segment, 2, 3, 4 et 5 en partie, roux, les lignes obliques très
IV — ICHNEUMONIDES. 69
marquées ; le 3e segment avec une tache brunâtre au milieu plus ou
moins oblitérée.
Ç — Avec la moitié apicale du 1er segment, le 2e entièrement et
le 3e excepté f|uelques taches vers son sommet, roux. Tarière delà
longueur de l'abdomen.
66. G-en. Métope* Metopius, Panzer.
Tête courte, tranversaie, la face soulevée en une es-
pèce de bouclier. Antennes fortes, assez courtes, à articles
courts. Thorax à divisions bien distinctes. Ecusson en
carré transversal, avec les bords latéraux relevés et libres,
et le bord postérieur avancé sur le post-écusson. Méta-
thorax coupé obliquement en arrière* Ailes avec une
aréole rhomboïdale, la nervure moyenne presque droite.
Pattes assez courtes, les cuisses légèrement aplaties, les
tarses plus longs que les jambes, avec les crochets simples
et une pelote grande. Abdomen allongé, à côtés parallèles,
le premier article un peu plus long que les autres, terminé
en dessous dans la ? par un lobe impair dans la fente du
pénultième arceau ventral, et dans le cf par 2 appendices
arqués formant une espèce de gaine.
Insectes de bonne taille qu'on trouve sur les plantes.
Une seule espèce rencontrée.
Métope de Hagen. Metopius Hageni, Cress. Trans.
Am. Ent. Soc. iv, p. 168 Ç.
Long. .52 pce. Noir avec une pubescence blanchâtre plus appa-
rente sur les joues et les côtés du thorax. La face blanche avec une
tache noire au milieu en forme d'écusson ; les orbites antérieurs, le
chaperon excepté une petite tache noire de chaque côté, le labre, les
joues, une tache sur les mandibules, un point en dessous sur le scape
des antennes, avec les palpes, blanc. Ecusson rugueux, avec une tache
blanche au sommet : les écailles alaires, une ligne au-dessous, une tache
en coin encore plus bas, blanc- Métathorax rugueux, la face posté-
rieure avec une double carène près du milieu. Ailes hyalines, les ner-
vures noires, aréole rhomboïdale. Pattes noires, l'extré nité des cuisses
antérieures, leurs jambes excepté une ligne noire en arrière, la ba-e des
4 tarses antérieurs avec celle des jambes postérieures, b;anc. Ab iotnen
fortement ponotuc-rugueux, les 3 premiers segmeuls avec 2 Cuièues
70 LE NATURALISTE CANADIEN.
près du milieu ; le ventre des 5 premiers segments blanc, avec une ligne
noire près des bords latéraux. — R.
Une seule ç capturée au CapRouge.
67. G-en. Lampronote. Lampronota, Curtis.
Antennes longues et grêles, ordinairement sétacées.
Thorax assez allongé, le mésothorax le plus souvent sans
impressions distinctes, le métathorax cylindrique, plus ou
moins ponctué, mais jamais rugueux, sans lignes soulevées
distinctes, terminé au sommet par une carène transversale.
Ailes avec une aréole triangulaire (manquant quelquefois)
tantôt sessile et tantôt pédiculée. Abdomen allongé, lisse,
sans impressions ni tubercules ; le ventre non fendu à l'ex-
trémité pour la réception de la tarière ; celle-ci grêle, aussi
longue ou plus longue que l'abdomen.
L'abdomen lisse de ces insectes, et surtout la forme de
leur métathorax, empêchent c^e les confondre avec ceux
des genres voisins. 17 espèces rencontrées, dont une
nouvelle ; on peut comme suit séparer les unes des autres.
1(19) Abdomen entièrement noir, ou avec seulement les
sutures des segmeots roussâtres ;
2(13) Hancbes postérieures rousses;
3(10) Flancs entièrement noirs ;
4(5) Bords latéraux du mésothorax sans tachos.,.l. punctllâta.
5( 4 ) Bords latéraux du mésothorax plus ou moins tachés ;
6( 7 ) Aréole des ailes antérieures pédiculée 2. JOCOSE.
7( 6 ) Aréole des ailes sessile;
8( 9 ) Une petite ligne blanche orbitale vis-à-vis l'insertion
des antennes , 3. insita.
9(8) Point de ligne blanche orbitale vis-à-vis les antennes 4. parva.
10( 3 ) Flancs plus ou moins tachés ;
11(12) Ecusson noir ; abdomen à sutures rousses 5. pleuralis.
12(11) Ecusson taché de blanc ; abdomen annelé de blanc
au sommet des segments 6. marginata.
13( 2 ) Hanches postérieures noires ;
14(17) Bords latéraux du mésothorax sans taches ;
15(16) Ecailles alaires noires .7. rufipes.
16(15) Ecailles alaires blanches 8. nigricornis.
17(14) Bords latéraux du mésothorax tachés de blanc 9. tegularis
19( 1 ) Abdomen roux ou jaune et noir ;
IV — ICHN1UM0N1DE8 71
20(27) Abdomen noir à la base et à l'extrémité ;
21(26) Métathorax sans aueune tache;
22(23) Eciisson noir sans aucune tache 10. frigida.
23(22) Ecusson plus ou moins taché de blanc;
24(25) Flancs noirs ; hanches postérieures noires 11. varia.
25(24) Flancs jaunes ; hanches postérieures rousses. .12. hunieralis.
26(21) Métathorax plus ou moins taché de roux 13. brunnea.
27(28) .'Vbdomen noir à la base seulement 14. Americana..
2S(31) Abdomen noir à l'extrémité seulement;
29(30) Métathorax entièrement noir 15. agilis
30(29) Métathorax plus ou moins taché de roux 16. rubrica.
31(28) Abdomen entièrement roux 17. exilis.
1. Lampronote ponctuée. Lampronota punctulata
Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p 163, ? {L. scutellaris
Cress. Nat. v. p. 474 ç ) ; Bassus areolatus, Prov. Nat. vi, p.
58, c?.
Ç — Long. .30 pouce. Noire ; bo-iche, palpes, écailles alaires avec
un r oint en avant, d'un jaune roussâtre. Ailes hyalines, légèrement en-
fumées, à nervures brunes; stigma triangulaire, jaune ; aréole sub-
pentagonale. Pattes entièrement rousses de même que les hanches et
les trochantins, les jambes postérieures avec leurs tarses plus ou moins
obscurcis. Abdomen linéaire, rugueux à la base, poli à l'extrémité •
1er segment un peu plus large en arrière, le 2e souvent finement mar-
giné de roussâtre à l'extrémité ; tarière grêle, de la longueur de l'ab-
domen.— AC-
Var. Quelquefois l'écusson roussâtre.
2. Lampronote gaie. Lampronota /ocosa, Cress. Tia,ns
Am. Ent. Soc. iii, p. 162, cT.
(J — Long. .28 pce. Noire; la face excepté une strie noire au
milieu dilatée aux deux extrémités, le chaperon, les mandibules, les
palpes, le scape en dessous, un point de chaque côté sur le vertex, lea
écailles alaires, un point en avant, une ligne au dessous, une tache en
crochet sur les bords des lobes latéraux du mésothorax, blanc. Ailes
hyalines, iridescentes, légèrement enfumées, plus pâles à la base, ner-
vures et stigma, brun ; aréole incomplète, la nervure extérieure man-
quant en plus du moins grande partie. Antennes brunes, longues,
grêles, filiformes. Métathorax avec un petit sillon longitudinal à peine
distinct. Pattes rousses, les antérieures plus pâles, les postérieures
plus ou moins obscures. Abdomen poli, brillant, le 1er segment avec
2 petits tubercules latéraux eu avaut du milieu, et uue petite fossette
72 LE NATURALISTE CANADIEN.
vers le sommet, les segments 2 et 3 finement marginés de roussâtre au
sommet. — AC.
3. Lampronote entée. Lampionota insita, Cress.
Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 162, ç.
Ç — Long. .30 pce. Noire; une petite ligne orbitale vis-à-vis les
antennes, le chaperon, les mandibules, les écailles alaires avec une
bande sur les bords des lobes latéraux du mi^sothorax, les hanches an
térieures avec leurs trochantins, blanc. Antennes grêles, presque aussi
longues que le corps. Ailes hyalines, aréole petite, triangulaire, non
pétiolée. Pattes rousses, les postérieures avec les jambes blanches à la
base et noires au sommet, leurs tarses aussi noirs. Abdomen avec les
3 premiers segments finement ponctués, les autres polis, brillants, le
ventre blanchâtre ; tarière plus longue que l'abdomen — PC.
4. Lampronote petite. Lampronota parva, Or ess.
Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 163, ç.
Ç — Long. -18 pce. Noire, petite, opaque ; le chaperon, les man-
dibules, les palpes, les écailles alaires, une ligne sur les bords latéraux
du mésothorax, les hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc-
Ailes hyalines, iridescentes, aréole petite, incomplète, triangulaire,
subpétiolée. Pattes rousses, les hanches intermédiaires plus ou moins
blanches en dessous, les jambes postérieures avec leurs tarses plus ou
moins obscurs. Abdomen court, déprimé, brillant à l'extrémité, les
segments 2 et 3 souvent marginés d'une ligne pâle au sommet; tarière
de la longueur de l'abdomen ou un peu plus longue. — AC.
5. Lampronote fiancs-taehés. Lampronota pleuralis,
Cress. Trans. Am. Eut Soc. iii, p. 161, 9 ; L. albifacies-
Prov. Nat. v, p. 475, d^.
(J* — Longueur .30 pouce. Noire ; la face au dessous des antennes,
les joues, les mandibules excepté à l'extrémité, les palpes, 2 points sur
l'occiput en arrière des yeux, 2 lignes sur l'écusson, (manquant quelque-
fois) les scapulaires, une lij^ne en avant et une autre au dessous des
ailes antérieures, une tache en coin sur les lobes latéraux du méso-
thorax, le bord inférieur du prothorax, une tache sur les flancs du mé-
sothorax, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc
ou jaune pâle. Antennes brunes ; scape taché de jaune inférieure-
ment. Ailes légèrement enfumées; nervures et stigma brunâtres;
aréole subtriangulaire, non pétiolée. Pattes rousses, les postérieures
avec les jambes et les tarses plus ou moins lavés de brunâtre, les
4 hanches antérieures avec leurs trochantins jaune-pâle. Abdomen
noir; les segments 2 et 3 marginés de roux postérieurement. — C-
IV — ICHNEUMONIDES. 73
Les marques blanches des flancs de cette espèce la
font aisément reconnaître. Les lignes orbitales quelquefois
non interrompues jusqu'en arrière des yeux.
6. Lampronote marginée. Lampronota marginata,
Prov. Nat. V, p. 474 ?.
ÇLoMîTiieur .46 pouce. Noire; chaperon, mandibules, palpes,
2 points en arrière des yeux, scapulaires avec un point en avant, une
lisne bordant les lobes latéraux du mésothorax à pointe en crochet près
du lobe médian, les 4 pattes antérieures avec les hanches de devant,
blanc ou jiune-pâle. Antennes plus longues que le corps, grêles, brune?,
roussâtres à l'extrémité. Lobes latéraux du mésothorax, disque de l'é-
cusson, flancs en avant des pattes intermédiaires, les 4 hanches posté-
rieures, d'un jaune roux. Ailes légèrement enfumées, à aréole très
petite, pétiolée. Abdomen cylindrique, noir, chaque segment, à l'excep-
tion du premier, marginé de blanc au bord postérieur. Les lobes laté-
raux du mésothorax et de l'écusson sont roux au milieu et bordés de
blanc; le post-écusson porte aussi une ligue blanche. Trochantins pos-
térieurs blancs avec un anneau noir à l'extrémité- Cuisses postérieures
avec leurs jambes et leurs tarses blanchâtres, d'un brun plus ou moins
foncé en dedans- Tarière aussi longue que l'abdomen R.
Voisine de Voccidenialis, Cress, mais s'en distino-uant
par son abdomen annelé de blanc, son métathorax sans
tache etc.
7. liampronote pattes-rousses. Lampronota ru/ipes,
Prov. Nat. V, p. 476, ç.
Ç— Long. .30 pce. Noir foncé, robuste ; le chaperon, les mandi-
bules avec les palpes, roux obscur- Antennes plus longues que le corps,
brunes à l'extrémité. Ecailles alaires noires. Ailes hyalines • aréole
petite, triangulaire, pétiolée. Métathorax fortement ponctué. Pattes
rousses, toutes les hanches et les trochantins, avec l'extrémité des
cuisses postérieures, leurs jambes et leurs tarses, noir. Abdomen ro-
buste, légèrement convexe, densément ponctué à la base, brillant au
sommet; tarière plus longue que l'abdomen — PC
8. Lampronote cornes-noires. Lampronota nigricor-
nis, Prov. Nat. v, 476, ?.
Ç — Longueur .20 pouce. Noire, finement ponctuée ; antennes
noires- Palpes, chaperon, mandibules et scapulaires, blanc- Mésutho-
rax tout noir- Ailes légèrement enfumées, iridescentes; stigma et ner-
vures, brunâtres ; aréole petite, pétiolée- Pattes rousses, hanches ante-
74 LE NATURALISTE CANADIEN.
rieures avec leurs trochantins, jaune pâle, ces derniers tachés de noir en
avant; les hanches intermédiaires rousses et les postérieures noires, les
4 trochantins postérieurs tachés do noir. Extrémité des cuisses et des
jambes postérieures avec leur tarses, plus ou moins brunâtres. Abdo-
men noir, les segments 2 et 3 marginés de roux au bord postérieur.
Tarière plus longue que l'abdomen. — PC.
Bien distincte dans la précédente par ses hanches
Tousses, sen abdomen à segments 2 et 3 marginés de
roux etc.
9. Lampronote à-scapulaires-blanches. Lampronota
tegularh. Cress. Trans. Am. Eut. Soc. iii, p. 16-3, d^ ; Aretie-
ira Quebecensis, Prov, Nat. vil, p. 141, cf.
çj* — Long. .40 pouce. Noire avec une pubescence blanchâtre peu
dense ; la face entièrement, les mandibules excepté à l'extrémité, le
scape en dessous, les écailles alaires, une petite ligne en avant, une
autre en dessous, l'angle antérieur des bords latéraux du mésothorax,
les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins et leurs tarses, blanc.
Antennes noires, sétacées, fort longues, brunes à l'extrémité. Ailes hya-
lines, nervures brunes, blanches à la base, aréole pétiolée. Les 4 cuisses
antérieures d'un roux clair. Pattes postérieures noires, longues, han-
ches polies, brillantes, leurs jambes blanches dans leur moitié basilaire.
Abdoîuen allongé, droit, ponctué surtout à la base, le premier segment
avec les tubercules stigmatiques a peine saillants.
Espèce bien distincte par sa coloration.
10. Lampronote froide. Lampronota frifçida, Cress.
Can. Ent. i, p. 36, d^.
$ — Long. .34 pce. Noire; le chaperon, les mandibules, avec les
pattes y compris les hanches et les trochantins, d'un beau roux. Ailes
hyalines, légèrement enfumées ; aréole petite, triangulaire, pétiolée.
Métathorax densément ponctué. Abdomen allongé, le premier segment
excepté au sommet, avec les 3 segments terminaux, noirs, le reste roux,
brillant; tarière plus longue que l'abdomen — C-
Se distingue surtout de la précédente par ses hanches
postérieures rousses.
11. Lampronote variée. Lampronota varia, Cress.
Trans. Am. Ent. roc- iii, p. 1G4, (J*.
ç^-_[j,,i)g. .48 oce. Noire ; la face, les mandibules, les palpes,
les b'iiiLs du prothorax, les écailles alaires, 2 taches en dessous, une
graude tache eu crochet sur led lob^js latéraux du luésothorax, une
IV — 1CHBNEUM0NIDE8 75
tache sur IVcusson, quelquefois aussi sur les flancs, les 4 pattes anté-
rieures avec leurs hanches et leurs trochantins, jaune-pâle. Antennes
grêles, longues, brunes en dessous. Ailes hyalines jaunâtres, aréole
petite, triaEgulaire, pétiolée Métathorax fortement ponctué, avec une
pubescence blanchâtre peu dense- Pattes jaunes, les postérieures avec
les hanches en plus ou moins grande partie, les quisses, l'extrémité des
jambes, et les tarses, noir plus ou moins foncé. Abdomen avec le pre-
mier segment excepté au sommet, et ceux de l'extrémité à partir du 5e,
noir, le reste varié de noir et de jaune. — CC
Espèce très variable dans sa coloration. L'abdomen
est quelquefois entièrement roux, excepté au premier seg-
ment, les flancs sans tache, etc.
12. Lampronote humérale. Lampronota humeralis,
Prov. Nat. v, p. 476, cJ.
(^ — Long. .38 pouce. Variée de blanc, de jaune et de roux.
Tèto et thorax noirs ; abdomen roux. Toute la face avec les orbites
se proloniie:int jusqu'aux vertex, les mandibules, les palpes, le bord
inférieur du prothorax, les scapulaires avec une ligne en avant et une
autre au-dessous, une ligne bordant les lobes latéraux du mésothorax
jiisiju'au milieu du disque, l'écasson, les 4 hanches antérieures avec
leurs trochantins, les côtés et le dessous du mésothorax, d'un blanc
jaunâtre. Les pattes avec l'abdomen, excepté les deux tiers antérieurs
du premier segment et les 2 derniers, une tiche sur les côtés du mé-
tathorax, manquant quel |uefois, d'un roux plus ou moins foncé. Les
segments médians de l'abdomen sont quelque peu maculés de brun.
L3S antennes sont brunes avec le scape jaune en dessous. Ailes hya-
lines, légèrement enfumées ; stigma et nervures brunâtres; aréole très
petite, pétiolée.— ce
Très rapprochée de \?ifngida par son apparence, mais
s'en séparant distinctement par sa coloration. Son abdo-
men roux, au lieu d'être jaune, n'ayant jamais plus de 2
segments noirs à l'extrémité, et ses pattes aussi rousses et
non jaunes avec sa taille plus petite la distinguent de la
varia.
Var. — Le blanc sur l'écusson manque plus ou moins et
quelquefois entièrement ; les flancs quelquefois sont tout
noirs, de même pour le métathorax; les lignes blanches du
disque du mésothorax manquent aussi quelquefois ; quel-
ques ligues noires dans la face, etc.
76 LE NATURALISTE CANADIKN.
13. Lampronote brune. Lampronota brunnea. Cress.
Can. Ent. i, p. 37, ?.
Ç — Long. .40 pce. D'un brun ferrugineux, subopaque; les
quatre jambes antérieures plus pâles. Corps densément ponctué- Les
orbites antérieurs, la bouche, les écailles alaires, jaunâtres. Ailes
hyalines-jaunâtres, les- nervures noires, l'aréole pétiolée, petite- Tarière
plus longue que l'abdomen — PC-
14. Lampronote d'Amérique. Lampronota Ameri'
cana. Cress. Trans. Ara. Eut. Soc. iii, p. 164, ?.
Ç — Long. .48 pce. Noire ; le chaperon avec les pattes antérieures,
d'un roux plus ou moins obscur- Thorax densément ponctué- Ailes
plus ou moins enfumées ; aréole pétiolée. Abdomen robuste, plus épais
à l'extrémité, entièrement roux excepté les deux-tiers basilaires du 1er
segment; tarière plus longue que l'abdomen — CC-
Un spécimen à part les hanches et les trochantins
avait les pattes rousses, avec l'extrémité des jambes posté-
rieures noire, ce qui nous porte à croire que l'espèce varia
pourrait bien être le cT de celle-ci.
15. Lampronote agile. Lampronota agilis, Cress,
Trans. Am- Ent. Soc. iii, p- 164, ?-
Ç — Long. .26 pce. Noire avec l'abdomen roux- La face fine-
ment ponctuée- Antennes très longues, le scape noir brillant, le reste
brun-foncé, les artiolcs de la base roussâtres. Thorax densément
ponctué, sans aucune tache- Ailes hyalines, iridescentes, les ner-
vures et le stigma noirs, aréole très petite, triangulaire, oblique et
incomplète, la nervure extérieure plus ou moins oblitérée. Pattes noir-
Toussâtre, les 4 hanches postérieures ainsi que la base de leurs cuisses d'un
beau roux clair- Abdomen moyen, brillant, plus épais à l'extrémité,
les 3 segments basilaires roux, le reste noir ; tarière forte, moins
de la moitié de l'abdomen en longueur — R-
Capturé au CapRouge.
16. Lampronote rougeâtre. Lampronota rubrica,Cress.
Trans- Am- Ent- Soc- Iii, p- 165, Ç-
Ç — Long- -32 pce- Noire, la bouche en partie, les orbites an-
térieurs supérieurs, les écailles alaires, une tacha sur l'écusson, jaune
Le métathorax noir à la base en dessus, roux dans le reste, les flancs
aussi avec une tache rousse plus ou moins étendue- Ailes hyalines
aréole petite, subpétiolée- Pattes rou.sses, les 4 trochantins postérieurs
noirs en dessus, les jambes postérieures avec leurs tarses plus ou u^oias
IV — ICHNEUMONTDES 77
obscurs. Abdomen roux, les derniers segments tacbés de noir ; ta-
rière plus longue que l'abdomen — PC.
17. Lampronote grêle. Lampronota exilis, Cress.
Trans. Am. Eut. Soc. iii, p. 165, c?ç.
9 — Long. -32 pce. Noire; le cbaperon, les palpes, le's (écailles
alaires, les pattes y compris les hanches et les trochantins, avec l'abdo-
men en entier, d'un beau roux clair; les flancs avec le métathorax
sont souvent aussi tachés de roux. Antennes avec le scape plus ou
moins taché de roux en dessous. Ailes hyalines-jaunâtres; aréole tri-
angulaire, subpétiolée. Métathorax densément ponctué. Les pattes
antérieures souvent plus claires. Abdomen sans aucune tache de noir ;
tarière plus longue que l'abdomen — C.
(^ — Avec la face, le chaperon, les écnilles alaires, le scape dessous,
d'un jaunâtre ferrugineux ; l'abdomen souvent taché de noir à la base,
68. Gen. Arénètre Arenetra, Holmgren.
Ces insectes se distinguent particulièrent des Lampro-
notes par la pubescence assez longue qui leur recouvre la
face et le thorax ; leur abdomen est aussi plus court, plus
robuste et plus au moins convexe. Aréole des ailes assez
grande, triangulaire, d'ordinaire pétiolée. Tarière plus
courte que l'abdomen.
Une seule espèce rencontrée.
Arénètre pattes-rousses. Arenetra rvjipes. Cress.
Trans- Am. Ent- Soc iii, p. 159, Ç ; {Exetastes niger, Cress. Nat- vi,
p. 78, ?)-
Ç — Long- -42 pce. Noire; la tête et le thorax opaques, l' abdo-
men brillant, excepté à la base- La tête, le thorax et les cuisses en
dessous avec une pubescence blanchâtre, plus dense sur la face et les
joues. Ailes hyalines, légèrement teintes de brun, les nervures et le
stigma noir; aréole assez grande, pétiolée, subtriangulaire. Pattes
noires, les genoux, les jambes et les tarses, avec les cuisses postérieures
excepté à la base, plus ou moins ferrugineux. Abdomen avec le pre-
mier segment finement ponctué, mais non aciculé, le 3e et les suivants
très étroitement marginés de jaune au sommet; tarière plus courte que
l'abdomen — R-
78 LE NATURALISTE CANADIEN.
69. G-en. Ménisque. Meniscus, Schiodte.
Ces insectes sont aussi très rapprochés des Lampro-
notes, leur métathorax est aussi arrondi, quoique un peu
plus court, moins cylindrique. Les ailes ont une aréole
triangulaire. L'abdomen allongé porte une tarière ordi-
nairement plus courte que lui, à valves aplaties, fortes et
pubescentes.
Trois espèces rencontrées.
Thorax et abdomen noirs ;
Flancs noirs, immaculés 1 . SUperbUS-
Flancs plus ou moins roux 2. SCUtellariS.
Thorax noir, abJomen plus ou moins roux 3. eleganS.
1. -:.énisque superbe. Menisr.us superbus, Prov. Nat.
vi, p. 30,$.
Ç — Long. .40 pouce. Noir, luisant; chaperon, mandibules, pal-
pes, orbites antérieurs, scapulaires, un point en avant des ailes anté-
rieurs, une lisne au dessous et un autre point plus bas, une li^îne siir les
bords du mésothorax, l'écusson, plus ou moins blanc. Ecusson bordé de
roux en arrière. Ailes hyalines, à nervures' brunes, claires à la base ;
stif'ua brun ; aréole petite, pétiolée. Pattes rousses ; les trochantins
antérieurs avec le devant de leurs hanches sont blancs ; les hanches
•ntermédiaires portent aussi une tache blanche en dehors. Cuisses pos-
térieures à l'extrémité, leurs jambes excepté un anneau blanc à la base,
leurs tarses excepté un anneau blanc à la base du premier article, noir.
Tarière un peu plus courte que l'abdomen, très forte, hispide. — PC.
Insecte bien remarquable par sa coloration»
2* Ménisque à écusson-roux. Meniscus scutellaius,
Cress; Lampronata scut, Cress. Trans. Am- Eut. Soc- iii, p. 161 Ç ;
Meniscus Crevieri, Prov. Nat. vi, p. 29, ? .
o Long- .40 pce- Noir; tête et prothorax finement ponctués.
Chaperon, mandibules, palpes, étroites lignes orbitales, deux points sur
le vertex, les scapulaires, un point en avant, une petite ligne en dessous,
une \Wne sur le bord des lobes latéraux du mésothorax, d'un jaune
c air. La poitrine, le bord inférieur du prothorax, les flincs, l'écus-
son, vine ligne sur le post-écusson, avec les pattes, d'un roux plus ou
moins foncé. Les lignes blanches du devant du mésothorax sont
bordées de roux intérieurement. Les 4 hanches antérieures portent
une li"-ne claire en dehors; jauibes postérieures brunâtres au sommet
IV — ICHNEUM0NIDE8 79
de même que leurs tarses, avec un très petit anneau clair près de leur
base- Ailes uiî peu enfumées, à nervures brunes; stigma jaunâtre j
aréole petite, triangulaire, pétiolée. Abdo iien un peu convexe, opa-
que. Tarière presque aussi longue que l'abdomen, rousse, à valves
noires, bispides. — PC-
Ses flancs roux le distinguent surtout du précédent.
3, Ménisque élégant. Meniscus ele^ans, Cress. Traits.
Am. Ent. Soc. iii, p. 165, 6^9.
Ç — .Long. .45 pce. Noir; le cbaperon, les mandibules, les orbites
dilatés antérieurement, le scape en dessous, les bords supérieurs et in
férieurs du prothorax, une tache en avant sur chaque côté da mésotho-
rax, une autre au milieu du disque, les écùlles alaires, une ligne au
dessous, deux petites taches sur les fiincs à leur partie supérieure, une
petite lisjne longitudinale à la partie inférioure, excepté à la base, le
post-écusson, une tache triangulaire au sommet du métuthorax, un
point de chaque côté sur les flancs de celui-ci, les 4 pattes antérieures
avec le sommet de leurs hanches, le sommet des trochantins postérieurs
avec les genoux et la base des jambes, jaune-citron. Ailes hyalines, lé-
gèrement enfumées au sommet, aréole subrhombaïd de, longuement pé-
diculée, le stigma brun. Jjcs pattes postérieures noires. Abdomen
roux, les segments 1 et 2 avec la base du 3j, noir en dessous, le 1er
jaune aux 2 extrémités de même que le sommet du 2e. Tarière de la
longueur de l'abdomen. — R-
(^ — Avec la face et l'écusson entièrement jaunes, et les taches des
flancs réunies en une ligne irréguiière, l'extrémité de l'abdomen
obscure.
70. Gren. Phytodiète. Phijtodielus, G-rav.
Antennes plus ou moins grêles, longues. Aréole des
ailes triangulaire, quelquefois irrégulière. Pattes grêles, à
crochets pectines Abdomen oblong ou ovoïde, qutlque
peu comprimé à l'extrémité, à premier segment s'élargis-
sant insensiblement en arrière. Tarière de la longueur de
l'abdomen à peu près.
Quatre espèces rencontrées.
Poitrine noire, flancs noirs, sans taches de jaune;
Segments abdominaux marginés de blanc 1 . ZOIiatUS-
Segments abdominaux non marginés de blanc. ,. . 2 distlQCtUS-
Poitrine et flancs jaunes;
80 LE NATURALISTE CANADIEN
Cnissas postérieures bi-anne1des de noir 3. VUlgaHS.
■ ■ Cuisses posti^rieures entièrement jaunes — 4. putiasrrJmUS
1. Phytodiète zone. Phr/todieian zonalus, Prov. Nat.
vi, p. 79, ? .
Ç — Lono;;. ,38 pouce. Noir; orbites antérieurs interrompus vis-
à-vis les antennes, orbites postérieurs, écailles alaires avec un point en
avant, les bords de l'écusson avec sa pointe, le post-écusson, une
bande transversale au sommet du métathoras, une lii^ne sur le bord
postérieur de tous les segments abdominaux, d'un jaune clair. An-
tennes lono'ues, filiformes, noires, brunâtres en dessous, le scape taché
de jaune en dessous. Les palpes, le stigma, les pattes avec les 4
hanches postérieures, d'un roux plus ou moins foncé. Hanches anté-
rieures noires, les intermédiaires avec une ligne noire en dehors ; jambes
T^osté^ieures, surtout à l'extrémité, avec leurs tarses, brunâtres. Abdo-
mun noir poli, à 1er segment s'élargissant en arrière, un peu comprimé
et épaissi à l'extrémité, le 6e segment s'élargissant mais sans se pro-
longer en dessous en écaille pour recevoir la tarière. Tarière un peu
plus courte que l'abdomen, forte, droite. — R.
2. Phytodiète distinct. Phytoditeus distinctus, Cress.
Trans. 'Am. Ent. Soc. iii, p. 166.
Ç Long. .22 pce. Noir ; les mandibules, une tache orbitale au
dessus des yeux, les écailles alaires, une tache en avant des bords laté-
raux du raésothorax, une double tache à la base de l'écusson, une
lio-ne au dessous de son extrémité, blanc. Ailes hyalines, le stigma
jaune, l'aréole triangulaire, oblique. Pattes d'un beau roux clair, les
hanches antérieures noires, blanches en avant de même que leurs tro-
chantins les cuisses postérieures avec un petit anneau brun à leur
sommet leurs jambes noires à la base et à l'extrémité avec un grand
anneau roux au milieu. Abdomen subsessile, noir, les segments basi-
laires bleuâtres; tarière forte, un peu plus courte que l'abdomen.
Se distingue surtout du vulgaris par sa taille plus
petite, son abdomen subsessile etc.
3. Phytodiète commun. Phytodietus vulgaris, Cress,
Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 166, 9 d.
Ç Long. .32 pce. Noir, poli, brillant; les mandibules, les palpes,
les écailles alaires, un point en avant, une ligne sur les bords latéraux
du mésathorax, une ligne sur l'écusson, le po?t-écusson et le sommet
du métothorax, blanc. Les flancs du métathorax plus 01 moins
tachés de roux. Antennes longues, grêles, brunes à l'extrémité, le
scape taché de jaune en dessous. Ailes hyalines, iridescentes, à aréole
NOS B!BLTOTHÈQ«?ES. 81
triangulaire, oblique, pétiol(^e. Pattes d'un roux clairjes hanches ant(?rieu-
res avec lems trochantins, tous les genoux, la moitié apicale d^s trochan-
tins postérieurs avec un petit anneau à la base de leurs jambes, blanc >
Ja moitié basiluire des trochantins postérieurs avec un petit anneau à
la base et un autre au sommet de leurs cuisses, leurs jambes et leurs
tarses, noir. Abdomen noir, poli, brillant, comprimé à l'extrémité,
tous les segments marginé.s d'une ligne blanche au sommet- Tarière
un peu plus courte <]ue î'abdomen, forte. — C.
lilspècss très variable dans sa coloration. La ligne
blanche snr les bords latéraux du mésothorax, et celle au
sommet du niétathorax taisant défaut. Les jambes pos-
térieures blanches en dehors au milieu, de même que la
base de leurs tarses ec.
4. Phytodiète très-beau. Pliylodietm pulcherrimus,
Cress. Trans. Am. Soc. ii, p. 101, c? ; Mesoleptus pulcherr.
Cress.
(^ — Long. .35 pce. Noir varié de jaune ; tête jaune, noire seule-
ment en arrière avec une tache de la même couleur sur le vertex. An-
tennes jaune-roussâtie, noires en dessus à la base. Thorax jaune, le
dos du raésothorax excepté une tache centrale, la base du métathorax
avec la partie supérieure des flancs, noir. Ailes hyalines, l'aréole tri-
angulaire, brièvement pétiolée. Pattes d'un jaune roussâtre, l'extrémité
des jambes postérieures plus ou moins noire, AbJomen allongé,
poli, brillant, noir, tous les segments avec une bande jaune au sommet;
le ventre jaune excepté à l'extrémité. — AC.
(J. continuel-^
NOS BIBLIOTHEQUES.
Nos brochures, leur format, leur conservation, leur reliure.
Un correspondant du Courrier du Canada qui signe
"Léon Noël,'" disait d'excellentes choses à propos de nos
archives et de nos bibliothèques dans l'édition de cette
feuille du 24 mars.
82 LE NATURALISTE CANADIEN.
On néglige bien tiop les ouvrages Canadiens dans la
composition de nos bibliothèques ; si bien que lorsque
quelque érudit a besoin de faire des recherches sur notre
passé, il éprouve des peines infinies à se procurer les
sources où il pourrait puiser, par ce que la plupart de nos
auteurs Canadiens brillent par leur absence dans nos bibli-
othèques.
Les files de nos feuilles politiques joarnalières sont
sms doute d'un grand secours pour l'historien, l'anhé-
ologue, l'ethnographe etc., mais empreintes des passions
et de l'exaltation des partis dans le moment— causes très
souvent d'écarts considérables, — ces sources ne doivent être
utilisées qu'avec une extrême réserve, et n'ont pour ainsi
dire d'autorité que parleur confimation par des documents
de provenance différente.
Mais comme l'histoire d'un peuple, son degré de civi-
lisation, ses tendances, ses aspirations etc., se consignent
encore plus dans les brochures que dans les feuilles poli-
tiques journalières, et même plus, nous oserions dire, que
dans les ouvrages spéciaux, puisque ceux-ci ne sont que
les appréciations d'une seule individualité, les brochures
du moment sont bien les sources les pins riches et les plus
abondentes qu on puisse trouver ; et ce sont précisément
les brochures qui font défaut dans nos bibliothèques.
Le volume à centaines de pages qui peut fournir une
reliure à dos élégant et passablement large, recevra des
égards de plus d'un bibliophile ; on aimera, quelque soit la
valeur de son contenu, à voir briller en belles lettres d'or,
le nom de l'auteur Canadien qu'il porte sur son dos ; muis
pour la brochure, qui n'off're dans les rayons qu'un mince
filet bleu, jaune ou rouge avec des plats-côtés sans résis-
tance et toujours si faciles à chiffonner, on est bien vite
dégoûté et embarrassé de sa présence, et le panier aux re.
buts ne tarde pas à la recevoir.
Nous croyons pouvoir à cet égard donner ici un avis
aux imprimeurs et aux auteurs qui pourrait être grande,
ment avantageux pour tout le inonde; nos voisins les
yankees, si experts en améliorations matérielles, nous en
NOS BIBT.IOÏIIÈQUES 83
oHVeiit un exemple depuis plusieurs années déjà. C'est
de ne publier aucune brochure que sous le format in- 8,
celui des livres ordinaires. Rien de plus facile alors que
de réunir de nombreuses brochures diverses pour les faire
relier en volumes. C'est un moyen sûr de les conserver
et de faciliter les recherches. En (ffet, il suiht d'une seule
page des titres des différentes pièces qui composent le
volume, que vous faites imprimer, pour placer en tête,
pour vous permettre d'un seul coup d'œil de reconnaître où
peuvent se trouver les renseignements que vous cherchez.
Nous ajouterons qu'il faut éviter aussi de faire trancher ces
brochures, ahn de laisser au relieur les marges suffisantes
pour les proportions convenables des volumes.
Mais quand on a à marier ensemble des brochures de
toute grandeur et de toute dimension, depuis des in-4
ou de-; in-8 à 2 colonnes jusqu'à des in-24 ou des in-18
presque carrés, la chose devient presque impossible. Nous
avons tout dernièrement remis à M. T. Lemieux, l'habile
relieur de la rue Grarneau, plus de 200 brochures pour les
réunir en volumes, et malgré la pratique et le goût bien
reconnu de cet ouvrier pour ces sortes d'ouvrages, il n'a
pu faire ses combinaisons de volumes, qu'en sacrifiant tan-
tôt presque la marge entière de certaines pièces, et tantôt
en admettant d'autres qu'une tranche précédente avait ré-
duits au dessous de la dimension commune, et encore en
faisant des in-4, des in-8, desin-12 etc., tandis que s'il ne se
fut agi que d'in-8 onlinaires, on n'aurait eu que des volu-
mes uniformes et parfaits.
Un autre moyen de s'assurer des files précieuses de
nos publications canadiennes, ce serait que chaque impri-
meur prendrait pour règle de ne jamais rien publier sans
eu garder une copie. iJe quelles ressources ne seraient
pas aujourd'hui nos boutiques d'imprimerie si on eut adopté
cette pratique depuis seulement 80 ans. Ayant été chargé,
il y a quelques années, de faire, pour une bibliothèque
américaine, une collection de tout ce qui avait été publié
en Canada dans nos diverses langues sauvages, nous par-
courûmes toutes les imprimeries où nous saviohs que tels
ouvrages avaient été publiés ; mais c'est à peine si nous
84 LE NATURALISTE CANADIE?^
pûmes recueillir 2 ou 3 petites brochures, tous les impri-
meur.ç nous déclarant qu'ils n'avaient pris aucun soin de
conserver des copies de telles publications. Nous allions
abandonner notre tâclif», lorsque la vente par encan d^^s
collections d'un bibliophile de Montréal nous permit ne re-
cueillir 15 brochures en 8 langues ditférentes.
A propos de brochures, nous attirons spécialement
l'attention de nos lecteurs sur l'annonce, à la 3e paq^e de
notre couverture portant pour litre : " Demandes et Offres."
Il n'est aucun homme d'éducation qui ne possède quelques
brochures ou même quelques ouvra^-es Pi peu près sans
utilité pour lui, et qu'il échangerait volontiers pour d'antres
d'un autre genre ; or au moyen de cette colonne d'annonces»
nos lecteurs pourront faire connaître et ce qu'ils désiseront
avoir et ce qu'ils peuvent offrir en échange.
Ce système en vogue dans bon nombre de publications
Américaines et Européennes, a produit les plus heurex
effets. Voir tannonce.
LES PTINES.
On nous écrit de Sorel, en date du 11 ultimo,
M. le Rédacteur,
Encore fois, pour longtemps, je l'espère, vous donnez signe dévie. La
seule publication française .«cientifique qu'on ait eu le courage de fonder
et la persévérance de maintenir pendant de longues années au prix
d'immenses sacrifices de la part de sou Uédacteur-Propriétaire, pour-
rait-elle être, au milieu de notre population parlant le franc lis, assez
mise er. oubli pour ne pas pouvoir vivre ? Impossible, il nie semble.
Tout de même vous tenez bon et vous faites bien. La reconnaissance
de tous ceux qui ont le culte des sciences naturelles vous est acquise .
et je devrais pouvoir ajouter, la reconnaissance de tous les hommes ins-
truits et sensés. Mais quelle insouciance, parmi la classe lettrée, pour
les merveilles sans nombre que le Créateur étale aux yeux de celui qui
étudie la nature ! Ceci explique pourquoi une publication du genre
de la vôtre a tant de difficultés à se maintenir.
Votre " Naturaliste," je le dis sans détour et sans flatterie, devrait
NOS BIBLIOTHÈQUES 85
'e trouver sur la table de tout homme sérieux. Quelque occupé que
oit cet hom me, ne trouverait-il pa» un moment d'attention à donner
à tojt ce monde de merveilles avec lequel il est continuellement ea
apport et pres^u'à son insçu.
Que d'heures perdue'^ à des conversations inutiles, pour ne pas dire
nuisibles, et qu'on poirrait consacrera l'histoire naturelle 1 Au lieu de
recueillir les cuicans de la rue et d'imiter les sauvages s'amusant à voir
tournoyer la fumée de leur pipe, une foule de gens, en cherchant à dé.
couvrir quelques uns des secrets admirables de la nature, développe-
raient airréablemeiit leur iatelligence et dissiperaient les longs ennuis qui
les dévorent. Mais tout cela est lettre (îlose. On ne veut pas même se
donner la peine d'ddmirer
Mais je m'aperçois un peu tard qu'au lieu d'écrire une lettre, je fais la
conversation, et ne vais pas à mou but.
Je vous expédie aujourd'hui quelques petits coléoptères, recueillis,
il y a déjX trois ans, et que j'ai toujoui's négligé de vous passer. Voici
les circonstances qui se rattachent à la capture de ces insectes.
Un jour, je prends par hasard une fiole d'un huilier qui se trouvait
sur mon buffet à vaisselle. Cette fiole, contenant du poivre de CayennCf
était bien feruiée avec sa capsule, et n'était remplie qu'au quart de sa
capacité. A ma grande surprise, je vis s'agiter en tous sens une foule
d'insectes de la couleur du poivre, lequel semblait être leur nourriture.
Coniment avaient ils pu pénétrer là? Les trous delà capsule
étaient trop petits pour leur livrer passage. Ils avaient donc éclos dans
cette fiole. Cornaient les œufs y avaient-ils été déposés ? La mère les
aurait-elle, de l'extrémité extérieure des ouvertures de la capsule, laissé
tomber dans le poivre qui se trouvait au fond de la fiole? Cette fiole
n'avait pas été ouverte depuis trois ou quatre ans, Le poivre qu'elle
contenait était par conséquent là depuis au moins trois ans. Le tout
toujours sur le même meuble et au même endroit. Vous qui avez la
clef des mystères de ce genre, ouvrez la porte, s'il vous plait, afin que
votre serviteur puisse entrer.
Votre tout dévoué,
E. H. G.
Avant toute chose, bien des Temerciements à notre
iutelligi'ut correspondant pour ses bonnes paroles en faveur
de notre publication.
L(»s insectes, encore dans leur poivre de Cayenne, ont
été reçus en bonne condition. JNous en avons compté 8
individus, tous de la même espèce. Leur seule inspection
86
LE NATURALISTE CANADIEN
nous a snfïi ponr les identifier de suite ; ce sont des Ptine
larrons, Plinns fur, Linnée. Les Ptinos sont de petits coléop-
tères introduits d'Europe, qu'on troure d'ordinaire dans
les maisons ou dans leur voisinage au printemps. De cou-
leur brun-roussâtre, l'espèce en question porte en outre une
bande transversale blanchâtre à la base des élytres et une
autre vers leur extrémité. Leur prothorax, surtout dans
les mâles, porte 4 tubercules subépiiieux. Ils mesurent de
.10 à .12 pouce en longeur. La ligure 5
représente l'insecte grossi. Leurs larves
se nourrissent particulièrement de ma-
tières végétales sèches Elles constituent
des ennemis fort redoutables pour les
herbiers, qu'elles mettent souvent en
pièces en très peu de temps, pour peu
qu'on en néglige la visite.
Fig5.
Maintenant comment ces insectes ont-ils pu s'intro-
duire et vivre dans le poivre de Cayenne ?
Ce poivre, comme nous avons pu le constater, était fort
éventé et avait perdu en grande partie sa saveur piquante ;
et comme on voit les plantes mêmes les plus vénéneuseg
avoir pour ennemis des insectes particuliers, il pourrait se
faire que les Ptines, qui sont des insectes importés, puissent
vivre même dans le poivre de Cayenne. Les œufs auraient
pu être déposés sur la capsule de la fiole et les larves pé.
nétrer aussitôt après leur éclosion dans les trous de cette
capsule, pour se nourrir du poivre qui s'y trouvait. Nous
opinons cependant pour une marche difiérente. Quelque
petits que soient les trous de la capsule, nous pensons qu'ils
ont pu encore permettre à l'insecte parfait d'y pénétreri
pour trouver la mort dans le poivre mentionné Car il faut
lemarquer que ces insectes vivants sont quelque peu com-
pressibles, et peuvent pénétrer dans de fort petits trous.
Cette hypothèse nous paraît presque la seule admissible ;
car il nous répugnerait de croire, que les larves des Ptines
puissent vivre et se développer dans une poudre, même en
partie éventée, aussi caustique que celle du poivre d*^
Cayenne. Et d'un autre côté, la manièii© de faire pénétrer
LE CHIEN ET SFS PRINCIPALES RACES 87
les larves dans la fiole, quoique possible, nous parait peu
probable.
Notre correspondant a mille fois raison dans ses ré-
flexions sur les merv^eilles et les mystères de tout genre qui
jious entourent, et l'insouciance du plus grand nombre qui
ne venlent seulement pas se donner la peine d'observer, et
encore moins d'admirer. Que de problêmes don! ont aurait
la solution, si de nombreux observateurs voulaient seule-
ment s'appliquer à remarquer ce qui se passe sous leurs
yeux !
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES
(Continué de la page 206 du Vol. XI).
Ayant ainsi traité du chien en général, établi son unité
d'espèce, noté ses affinités plus ou moins étroites avec les
genres voisins, il convient que nous entrions maintenant
dans le détail des principales races entre lesquelles se par-
tage l'espèce. Nous disons des principales races, car il se-
rait impossible de les mentionner toutes, étant innom-
brables. Nous ne parlerons donc que des mieux connues
et de celles qui offrent le plus d'intérêt.
Nous parlerons d'abord des chiens domestiques, après
quoi nous dirons quelque chose des chiens sauvages ou re-
devenus sauvages.
CHIENS DOMESTIQUES.
Pour plus de facilité dans l'exposition, nous adopterons
la nomenclature qui suit: A Les vrais chiens domestiques;
B Les lévriers ; C Les malins ; D Les dogues ; E Les chiens de
chasse ; F Les épag'neuls ; G Les griffons.
A
Les vrais chiens domestiques.
Ce premier groupe renferme les chiens les plus atta.
88 LE NATURALTSTE CANADIEN
chés à l'homme, ceux qui lui rendent le plus de services :
le chien de berger en est le type. En commeiiçant p.ir
eux, nous avons l'avantage de noue conformer à l'opinion
de Buiïou et de plusieurs autres naturalistes qui regardent,
non sans quelque fondement, le chien de berger comme la
souche de tous nos chiens,
1° Cliieti de berger. — Cette race se caractérise par une
taille moyenne, un pjil disposé en longues mèches par
tout le corps, excepté à la tête et sur les pattes ; sa robe est
souvent brune, même noire, avec du jaune de rouille au
museau, autour des yenx et aux jambes ; les oreilles sont
courtes et droites ; la queue est horizontale ou pendante»
Ce qui distingue pardessus tout le chien de berger,
c'est son aptitude vraiment prodigieuse à garder les trou-
peaux» Dans les contrées où les propriétés ne sont pas
entourées de clôtures, comme ici, ils serait presqu'inipossible
sans lui de conserver intacts les champs cultivés. Bien
dressé, il arrive à connaître chaque parole, chaque signe,
chaque regard du berger. Il conduit le troupeau, il le con-
tient dans les limites assignées, il le ramèiie. Il fait inces-
samment la garde; il va, vient, revient, tourne, retourne,
court en avant, à droite, à gauche ; il aboie de temps en
temps; il mord quelquefois les moutons les pins récalci-
trants, mais il ne saisit que la laine et n'arrache rien de la
toison. Lorsque tout va bien, il prend un peu de repos, en
se couchant aux pieds de son maître. Et non seulement il
garde le troupeau en présence du berger ; mais même en
l'absence de celui-ci, et pendant de longues heures, il
restera fidèle à son poste et maintiendra tous les moutons
en respect.
Arriv9-t-il que des moutons se perdent, le chien de
berger excelle à les retrouver. Une nuit, en Ecosse, un
troupeau considérable fut soudainement effrayé et dé-
campa dans toutes les directions à travers les coteaux, malgré
tous les efforts du berger pour les retenir» " Sirrah ! dit le
berger à son chien. Sirrah ! cours chercher les moutons.''
La nuit était tellement noire que le chien et le maître ne
pouvaient se voir à quelque distance. Sirrah comprit et
s'élança à la poursuite des fugitifs. Le berger avec un com-
LE CHIEN ET SES paiNCIPALES RACES 89
pa^non partit de sou côté. La nuit se passa. On ue vit, on
n'entendit ni chien ni moutons. Le berger au désespoir,
s'en revenait le matin avec la perspective d'être puni se-
vèreuient, lorsqu'au détour d'une colline, il aperçut tont-à-
conp, en bas du ravin, et le troupeau rassemblé et l'in-
fatigable Sirrah qui se mit aussitôt à aboyer avec force,
comme pour l'appeler à son aide.
C'est le plus souvent dans des lieux vagues que les
chiens de bersfer servent à tenir les troupeaux rassemblés
mais on les emploie aussi, dans les champs cultivés pour
empêcher que les bêtes s'écartent de la portion du pré
qu'on leur a livrée. Voici, à ce sujet, ce que nous racontait
un riche propriétaire de la Beauce, en France,
"Je garde d'ordinaire de 8 à 10 vaches. Les bêtes
sont renfermées le soir dans un parc pour y passer la nuit.
Ou les trait de bonne heure le matin, et un enfant — sou-
vent une jeune hlle —va aussitôt les conduire au pâturage.
Avant le départ, on attache ans cornes de chacuiîe un
panier lui couvrant le museau, atin de l'empêcher de porter
des coups de langues à gauche ou à droite, dans les
champs de grain ou les prés à travers lesquels il faudra
passer. Le berger ou ia bergère, marche en tête, portant
à la main 2 petits pavillons au bout de deux longues jier-
ches. Toutes les vaches maichent à la suite et deux bons
chiens terminent la iile, veillant à ce qu'aucune ne se
laisse aller en arrière ou ne se détourne à g<iuche ou à
droite.
"Arrivés au champ destiné, los paniers sont enlevés
aux vaches et elles se mettent aussitôt à brouter l'herbe la
plus voisine. Le berger mesure alors du pas la larg.air de
la pièce qu'il destine à la nourriture de la journée et plante
au bout l'un de ses petits pavillons, S'avançant ensuite à
travers le pré suivi de ses 2 chiens, il vajplanter son second
pavillon à l'extrémité opposée; et les chiens ont compris
de suite que les animaux ne devront pas passer du côté du
pré la ligne tracée entre les 2 pavillons, bien qu'ils soient
laissés libres de se répandre sur les parties déjà parcourues
les jours précédents.
90 LE NATURALISTE CANADIKN,
" Le berger va alors s'asseoir sons l'arbre le plus voisin,
et aucun animai ne pourra passer la ligne désignée entre
les 2 pavillons sans qu'aussitôt les chiens fidèles ne soient
à sa poursuite pour le ramener à la règle."
Le chien de berger ainsi dressé à garder les troupeaux
de vaches est habitué à ne jamais mordre qu'aux pattes de
derrièr^'; on le laisse aussi, pour éviter les coups de cornes
des taureaux, leur sauter au museau et s'y tenir suspendu-
Un animal ainsi traité finit bientôt par craindre le chien et
lui être soumis.
Le chien de berger ne se contente pas de garder les
troupeaux avec la sévérité d'un maître, il les défend encore
AVec toute la bravoure et toute l:i générosité d'un ami. Il
faut que les loups soient bien adroits, au qu'ils se réunis-
sent ; lusieurs ensemble pour lui enlever quelque mouton.
Contre un loup seul il ne recule jamais, et le berger aidant,
le voleur est toujours mis en fuite et quelquefois étranglé.
On trouve le chien de berger presque partout. En
Afrique, en Amérique et en Asie; les variétés en sont si
nombreuses, qu'il y en a de toutes les tailles et de toutes
les couleurs. En Ecosse, c'est le Colley ; en Italie, c'est le
diien de Cal abre, on chien des Abruzzes, etc. En 17Go, un
énorme loup-cervier désolait la province du Grévaudaa •
le chevalier Authoine, porte-arquebuse du roi Louis XV,
allant combattre la bête, choisit pour l'accompagiier des
chiens des Abrnzzes, avec faide desquels il découvrit et
tua l'animal.
2° Chien-Loap. — Le chien loup est de taille petite ou
moyenne ; ses oreilles sont tout-à-fait droites, et sa queue
est touffue. On l'appelle vulgairement Lonloii, ou chien-
renard, à cause de sa ressemblance avec ci^t a^im d. Les
plus petites vnriétés ont reçu le nom de Roquets. Le chien-
loup est fort attaché cà son maître. Un militaire, à Paris,
ayant pour comp;\o'non un chien de cette race, du nom de
SuIJan, venait habituellement avec lui passer presque toute
la journée, quand il était libre, au jardin du Luxembourg»
Il y déjeunait, y dînait, et y prenait même son souper,
p irtau'eant le tout avec Sultan. Or, l'ofïicier vint à mourir.
Que fit le chien ? Il ne voulut s'attacher à personne, bien
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RA'^ES 91
que plusieurs amis du militaire eussent fait des efforts pour
l'entraîner ; et chaque jour, il se rendait régulièrement au
jardin, ne se plaisant qu'en ces lieux tant de fois fréquentés
avec son maître, et vivant tant bien que mal, des mor-
ceaux que lui jetaient les hôtelliers ou les passants, touchés
de compassion à la A^ue d'une si admirable fidélité.
Le chein-loup est communément répandu en Europe.
La race type est celle de Poméi-ranie, qui est toute blanche.
En Fraîice, on a longtemps emj^loye ce chien à la garde
des impériales de diligence et des voitures de roulage. En
Hollande, on les rencontre souvent sur les bateaux ; en
Allemagne, il est le compagnon habituel des voituriers; on
l'y emploie aussi à la garde des habitations et des fermes.
On trouve assez rarement en Canada, quelques individus
ayant plus ou moins les caractères de cette race.
8° Chien des Esquimaux. — Pour toutes les peuplades
sauvages qui habitent les contrées polaires, telles que les
Esquimaux, les Kamtschadales, les Tongouses, les Sa-
moyièdes, etc., ce chien est l'animal le plus précieux. Il est
plus grand que le chien de berger, plus fortement char-
penté et couvert d'un poil plus épais. Il est de tous les
chiens celui qui ressemble le plus au loup, par son pelage
toufî.i, ses oreilles dressées, son museau pointu. Les
hommes du Capitaine Parry, un jour, lors du second
voyage de ce hardi navigateur, n'osèrent faire feu sur une
bande de douze loups que poursuivaient les Esquimaux ;
ils croyaient voir passer une bande de chiens»
Le chien des Esquimaux est à la fois un animal de trait
et un com3:)agnon de chasse et de combat. On les attelle
au moyen d'une briclle passée autour du cou, sur la poi-
trine et entre les jambes de devant, et à laquelle, à l'en-
droit des épaules, est attachée une forte courroie dont
l'autre bout est fixé au traîneau» Un attalage se compose
ordinairement de plusieurs chiens. On met en avant ce
qu'on appelle un bon chef de file. C'est-à-dire le chien le
plus intelligent, le plus lort, doué du meilleur odorat. Les
autres marchent à la suite, d'après l'ordre de leurs qualités,
de sorte que les plus inhabiles sont les plus rapprochés du
92 LE NATURALISTE CANADIEN.
traînenu. Lo conducteur est assis à l'avant; il conduit de
la voix son attelage ; il a des mots particuliers, bien connus
des chiens, pour les faire tourner à droite et à gauche, pour
leur faire accélérer ou modérer leur course. Il tient en
mains un fouet long d'une vingtaine de pieds, y compris le
manche qui n'est guères long de deux pieds. Les charretiers
ordinaires seraient embarrassés d'un fouet de cette lon-
gueur; mais les Esquimaux, accoutumés à cet exercice dès
leur enfance, le manient fort adroitement. Toutefois ils
s'en servent bien peu pour exciter leurs chiens; car l'ani-
mal frappé se lâche ordinairement, il mord son vois-in,
celui-ci en mord un troisième, et en an instant voilà tout
l'attelage en désordre. Le long fouet ne sert donc à peu
près que pour infliger un châtiment à quelque coupable.
Lorsque le traîneau suit une route fréquentée,
l'homme n'a que faire de diriger ses chiens, il se conduisent
eux-mêmes; et il est admirable de voir avec quelle sûreté
le chef de file sait retrouver sa route par le regard et par
le flair, même si le chemin est recouvert d'une épaisse
couche de neige.
On met ordinairement trois chiens par quintal ; et à
ce taux, l'on fait jusqu'à huit, neuf et même dix milles à
l'heure, selon l'état des chemins.
Aujourd'hui, il n'y a pas. que les Esquimaux qui
voyagent en traîneaux tirés par des chiens ; des évêques,
des prêtres, des sœurs de charité, missionnaires de Jésus-
Christ dans ces froides et glaciales contrées, ont recours à
ce mode de transport. Quand les bêtes sont trop fatiguées
ou se contente de leur laisser porter le bagage, et l'on mar-
che en arrière. De temps en temps on tixe la tente au
milieu des neiges, pour prendre un peu de nourriture, de
repos et de sommeil. On se remet en route, souvent à la
clarté des étoiles et des aurores boréales, et l'on trouve
encore sujet de chanter les louanges de Dieu. Oh! que de
distances ont été franchies de la sorte, que de misères ont
été endurées pour porter à ces p:iuvres sauvages les bien-
faits de TEvangile, les lumières de la civilisation et de la
foi!
LE CHIEN ET SES rRlNCIPALT' S RACRS 93
NoTis avons dit que le chien dos Esquimaux est à as
peuples un puissant auxiliaire de chasse. En effet, pen-
dant l'été, les Esquimaux poursuivent le renne sauvage
dont ils mangent la chair et avec la peau desquels ils se
font des habits ; et pendant l'hiver, ils attaquent le veau
marin dans les glaces, ou l'ours blanc le long des côtes : or
de telles chsases leur seraient presqu'impossibles sans leurs
chiens. Ceux-ci aperçoivent à de grandes distances le
trou d'un veau-marin, et sentent aussi de très loin le renne
sauvage et l'ours blanc. Ils ont une telle ardeur contre ce
dernier animal que lorsqu'ils sont attelés à un irahieau, il
suffit de prononcer le mot Neunroifk (ours blanc en Esqui-
maux) pour que l'attelage se précipite courant de toutes
ses forces et cherchant l'ennemi.
Si srands que soient les services que rendent ces chiens
à leurs maîtres, cettes race n'en est pas moins la plus mi^é-
rable peut être de toute l'espèce. Les Esquimaux sont sans
affection, sans pitié pour leurs chiens. Ils les accablent de
fatigue, les traitent cruellement, et ces pauvres bétes n'ont
le plus souvent qu'une nourriture tout-à-fait insuffisante.
L'hiver surtout, ils en sont réduits à dévorer les matières les
moins propres à servir d'aliment. Aussi, cette rage do la
faim qu'ils éprouvent les rend-elle voleurs, querelleurs et
quelquefois intraitables. On remarque alors que les femmes
en viennent à bout bien plus facilement que les hommes,
eu égard à un certain empire qu'elles exercent sur eux par
la douceur avec laquelle elles les traitent habituellement.
En été, ils sont mieux qu'en hiver. Ils éprouvent plus de
fatigue, il est vrai ; mais au moins, pendant cette saison,
trouvent-ils de temps à autre à apaiser la voracité de leur
faim, en se gorgeant des débris de baleine, de morse et de
veau marin, dont les hommes ne font pas usage.
Ce que nous avons dit du chien des Esquimaux s'ap-
plique également au chien lapon, au chien du Kamtschatka,
et au chien de iSibérie, qui paraissent tous appartenir à une
même race.
La légende, chez les Karatschadale?, rapporte que les
chiens, à l'origine, parlaient ; et elle explique pourquoi
maintenant ils ne parlent plus. Leur Adam, Kuttka ne se
94 LK NATURALISTE lANADIEN.
servait pas de chiens et tirait lui-même son traîneau. Un
iour, les lils de Kutika descendaient la rivière en canot •
quelques chiens qui étaient sur le rivage leur crièrent :
" qui êtes-vous ?" Mais eux passèrent sans répondre. Or ce
procédé irrita tellement les chiens, qu'ils jurèrent de ne plus
parler avec les hommes. Ils ont tenu parole. Seulement,
ajoute la légende, ils sont restés très curieux, et c'est ce qui
fait qu'à l'approche d'un étranger, ils aboient et s'avancent
près de lui, comme pour lui demander d'où il est et d'où il
vient.
" Dans les contrées qu'ils habitent, dit Steller, ces
chiens sont aussi indispensables à l'homme que le sont
ailleurs le bœuf et le cheval." Ils servent d'animaux de
transport, de bêtes de somme; ils chassent et tra\ aillent
avec leurs maîtres ; et quand ils meurent, ils donnent
encore leur chair comme nourriture et leur peau comme
vêtement. En été, ils se nourrissent de poissons qu'ils
attrappent eux-mêmes très adroitement dans les rivières.
En hiver, ils n'ont pour se rassasier qu'une chétive ration
de poissons a demi-gâtés qu'on leur jette le soir. Ils se
iettent dessus avec tant d'avidité qu'ils se mettent souvent
museau tout en sans sur les arêtes.
Les chiens du Kamtchatka sont de grande taille et
très forts. Avec un certain poids dans son traîneau, un
Kamtschadale fait 30 à 40 verstes par jour, dans des che-
mins mauvais et une grosse neige, et jusqu'à 80, et même
100 verstes, si les chemins sont beaux.
11 ne faut pas croire toutefois que de tels voyages dans
un traîneau tiré par des chiens, sont ce qu'il y a de plus
ao-réable. Il faut continuellement ou retenir ou exciter
les chiens ; dans les routes trop mauvaises, dans les mon-
tées, il faut descendre et courir à côté du traîneau. Ces
voyages sont encore rendus dangereux par des cours d'eau
qui ne gèlent pas et qui coulent sous la neige : on a tou-
jours à prendre garde d'y tomber et de s'y noyer. L'on a
aussi à traverser d'épaisses forêts, à passer entre les troncs,
entre les branches des arbres, au risque de se tuer, de se
casser bras ou jambes, surtout si les chiens sont d'une
allure difficile à modérer.
LE CHIEN ItT SES PRINCIPALES RACKS 95
11 est vrai qu'à côté de ces inconvénients, il y a ans s
de précieux avantages. Ainsi les chiens connaissent ton
jours parfaitement leur chemin ; ils retrouveront toujours
ne l'auraient-ils visitée qu'une fois, une de ces huttes bâ-
ties de loin en loin pour abriter les voyageurs et qui sont
Je plus souvent presque perdues aux regards; s'il survient
une tempête et qu'il faille arrêter, ils se coucheront à côté
de leur maître, et le réchaufferont, sans que celui-ci ait à
craindre d'être enterré sous la neige ; ils pressentent, en
outre, l'approche du mauvais temps : les voit-on creuser la
neige et vouloir se coucher, c'est signe qu'il faut se hâter
de trouver un refuge pour se mettre à l'abri, car la tempête
se prépare.
Les vêtement que l'on fait avec la peau du chien, sont
les plus estimés au Kamtschatka. On les préfère aux
habits de renne ou de mouflon, de renard ou de castor. Ils
sont plus chauds que les autres, le poil est plus sec, ils
durent plus longtemps. La fourrure du chien est même
la grande parure des jours de fête et des cérémonies ; et
lorsque les Kamtschadales disputent entre eux de leur no-
blesse, on les entend s'apostropher de la sorte : " Où étais-
tu quand mes ancêtres portaient déjà des tuniques de peaux
de chien ?— Et toi, de quels habits étais-tu couvert alors?''
Un attelage avec les harnais et le traîneau se vend au
Kamtschatka, de 60 à 80 roubles.
On jugera du prix que ces peuples font de leurs chiens,
et des peines qu'ils se donnent pour les conserver, par le
fait que des femmes n'hésitent pas à nourrir de leur lait
de petits chiens privés de leur mère et exposés à périr,
tant elles sentent que cet animal leur est indispensable et
leur rend des services précieux !
Ce sont bien ces peuples, sans doute, qui souscriraient
à la parole, ou plutôt à l'hyperbole de Zoroastre : " Le
monde ne subsiste que par l'intelligence du chien."
(J. continuel:)
96 LE NATURALISTE CANADIEN.
FAITS DIVERS
Miel nouveau. — On a découvert en Ethiopie, dans des
cavités soutei riiiiies, un miel d'une nouvelle espèce, sans
cire pour ie renfermer, et q^ui est produit par un insecte
ressemblant à un couf<in (raaringoiùn). On donne à ce
miel le nom de iazma. Les naturels s'en servent pour se
guérir du mal de gorge. L'analyse chimique a démontré
qu'il contenait 32 par cent de sucres fermentescibles et 28
par cent de dextrine; c'est à peu près la comi)osition de la
manne du Sniaï et du Kurdistan, matière saccharine que
produisent les feuilles du citronnier de ces contrées jointe
à du miel ordinaire. Cependant il diffère de ces subs-
tances par l'absence du sucre que produit la canne.
Diamants. —Le district de Shmtong, en Chine, con-
tient des dépots de diamants de quelque importance, mais
ces diamants sont tous de fort petit volume, ne dépassant
guère la grosseur d'un pois. Comme ils sont d'ordinaire
anguleux et rugueux, les naturels se servent d'un singulier
moyen pour les recueillir. Chaussés de souliers de paille
fort épais, ils se promènent sur les sables où gisent ces dia-
mants, qui ne manquent pas de s'enfoncer dans les semelles.
Lorsqu'ils jugent celles-ci suffisamment chargées, ils sou-
mettent leurs souliers à l'incinération et recueillent les pré-
cieuses pierres dans les cendres.
Le Fauvette du Cap May.— M, J. Neilson, du Cap-
Kouo-e, a été assez heureux pour tuer dernièrement une
Fauvette du Cap May, Dendroica tigrina, Baird. C'est un
oiseau qui ne se montre que très rarement dans les envi-
rons de Québec.
ILTEl
Vol. XII. CapRouge, Q., AVRIL 1880. No. 136
Rédacteur: M. I'Abbe PROVAKCHER,
FAUNE CANADIENNE
LES IM SECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
^Continué de la page 81).
71. G-en. Echthre. Echthrus, Grav.
Antennes grêles ou médiocres. Ailes à aréole pentago-
nale. Pattes postérieures allongées. Tête assez épaisse,
en carré transversal. Métathorax subcylindriqne, comme
dans les Lampronotes. Abdomen convexe, assez allongé,
plus étroit que les thorax, subpédiculé, le premier segment
canaliculé dans les d^ avec le pétiole un peu épais. Tarière
presque aussi longue que le corps. Jambes antérieures $
dilatées en forme de fossette très remarquable.
Six espèces rencontrées, dont une nouvelle.
Thorax et abdomen noirs ;
Pattes noires ;
Les ailes sans bande obscure, taille grande 1. niger.
Les ailes avec une bande obscure, taille moyenne.. 2. luctuosus.
Pattes jaunes ou rousses.
Jambes postérieures avec un anneau blanc à la base.3 canadensis.
Jambes postérieures sans anneau blanc à la base ;
EcuBson noir , 4 nigricomis.
Ecusson blanc 5 pediculatus, n. sp.
Thorax noir, abdomen roux 6 abdominalis.
1. Echthre noir. Eclilhrus niger, Cress. Can. Eut. i,
p. 37, d^?.
98 LE NATURALISTE CANADIEN.
Ç — Long. .70 pce. Entièrement noir, à l'exception d'un anneau
blanc aux antennes et de la partie dilatée des jambes antérieures qui
est blanchâtre. Chaperon court, poli, brillant. Antennes fort longues,
avec un anneau blanc au delà du milieu. Thorax allongé, déprimé, la
partie moyenne du mésothorax avancée, flancs et métathorax fortement
ponctués, le dernier avec une carène au sommet. Ailes hyalines, très
faiblement enfumées, les nervures et le stigma, noir ; aréole subpenta-
gonale, nervure moyenne arquée et avec un rudiment de nervure au
milieu. Dilatation des jambes antérieures fortement prononcée, blan-
châtre. Abdomen allongé, plus épais à l'extrémité, le premier segment
plus long que large, plus large et arqué à l'extrémité, les derniers
segments légèrement comprimés. Tarière plus longue que l'abdomen.
Capturé à St. Hyacinthe.
2. Eehthre en deuil. Echthrus luctuosus, Frov. Meso-
chorus luct. Prov. Nat. vi, p. 299, 9 .
9 — Long. -40 pouce. Noir opaque dans toutes ses parties, à
l'exception d'un anneau blanc aux antennes. Antennes moyennes,
noires avec un anneau blanc au delà du milieu. Thorax finement
ponctué. Ailes enfumées avee une bande transversale encore plus
foncée à l'endroit du stigma, aréole pentagonale. Métathorax fortement
ponctué, la carène du sommet interrompue au milieu. Pattes entière-
ment noires, jambes antérieures fortement dilatées. Abdomen en ovale
à partir du 2e segment, le 1er segment ponctué, avec 2 carènes peu
soulevées en arrière. Tarière de la longueur de l'abdomen à peu près,
d'un brun roussâtre, ses valves noires. — R.
Espèce bien remarquable par la bande obscure de ses
ailes.
3. Eehthre du Canada. Echthrus Canadensis, Prov.
Mesochorus Canad. Trov. Nat. vi, p. 299, ?,
$ — Long. .30 pouce. Noir, pattes rousses ; un anneau aux an-
tennes au delà dn milieu avec les écailles alaires, blauc Palpes et
labre blanchâtres. Antennes grêles, assez longues, anneau très petit.
Mésothorax déprimé en dessus, la partie du milieu s'avançant en avant,
finement ponctué. Ailes hyalines, iridescentes, nervures et stigma,
noir, aréole petite, pentagonale. Métathorax sub-glob aïeux, lisse à la
base, ponctué au sommet, sans carène à cet endroit. Pattes rousses,
les jambes antérieures avec leurs tarses plus pâles, lafossette des jambes
très distincte ; les 4 jambes postérieures noires avec un anneau blanc
à leur base, tarses de la dernière paire aussi noirs avec un anneau
blanc à la base. Abdomen en ovale allongé, brillant, finement ponctué
IV — ICHNEUMONIDES 99
la base, lisse à l'extrémité ; le 1er segment sans carènes, pas plus long
que le 2e. Tarière de la moitié de l'abdomen environ. — R.
4. Echthre cornes-noires. Echthrus nigricornis, Prov.
3]esosienus nigric. l'rov, Nat. vii, p. 264, J*.
(J — Long. .30 pouce. Noir; la face au dessous des antennes, les
mandibules, les palpes, la première paire de hanches avec les 4 trochan-
tins nntérieurs, blanc. Antennes sétacées, plus longues que le corps,
noires, le scape taché de blanc en dessous. Ecailles alaires blanches.
Impressions du mésothorax très distinctes ; métathorax à lignes soule-
vées très apparentes avec une petite pointe en arrière. Ailes hyalines,
stigma grand, noir, taché de blanc à la base, nervures brunes, aréole
pentagonale, non très petite. Abdomen allongé, étroit, linéaire, entière-
ment noir. Pattes rousses, les postérieures avec un petit anneau au
sommet des cuisses, l'extrémité des jambes, et les tarses, brun plus ou
moins foncé ; les 4 hanches postérieures rousses. — PC.
Var. La face noire, n'ayant que 2 petites lignes orbitales blan-
ches, les mandibules avec les hanches antérieures et les trochantins,
roux.
5. Echthre pédicule. Echthrus pediculatus, n. sp.
Ç — Long. .28pouoe. Noir; la bouche, une tache orbitale vis-à-
vis les antennes, le scape de celles-ci, les écailles alaires, un point en
avant, une ligne au-dessous, l'écusson, une tache sur le post-écussoo,
les trochantins avec les 4 hanches antérieures, blanc. Antennes longues,
filiformes, noires, jaunâtres à la base. Métathorax allongé, subcylin-
drique, sans carènes soulevées. Ailes hyalines, iridescentes, le stigma
allongé, noir, aréole pentagonale. Pattes, grêles longues, d'un roux
sale, les jambes antérieures sans dilatation, les postérieures noires de
même que leurs tarses. Abdomen allongé, à pédicule long et grêle, à
peine élargi à son extrémité, tous les segments et surtout les 1er et 2e
marginés de blanc au sommet, les terminaux entièrement blancs, de
même que l'écaillé ventrale couvrant la base de la tarière; celle-ci un
peu plus courte que l'abdomen.
Bien reconnaissable par son long pédicule.
6. Echthre abdominaL Echthrus abdominalis, Cress.
Can. Eut. 1, p. 37, ç; Mesochorus Saint-Cpri^FroY. Nat. vi,
p. 299, ?.
ç — Long. .70 pouce. Thorax noir, pattes et abdomen d'un roux
ferrugineux. Palpes avec un anneau aux antennes, jaune. Antennes
longues, noires, le 3e article avec un petit anneau roux à la base.
100 LE NATURALISTE CANADIEN
Mésothorax à lobes très distincts, le médian avancé en avant. Ailes
légèrement jaunâtres, écailles et stigma roussâtres, aréole grande pen-
tagonale. Métathorax arrondi, rugueux, avec 2 carènes transversales.
Pattes avec leurs hanches et leurs trochantins roux, les jambes anté-
rieures portant une forte dilatation en forme de fossette en dessous
Abdomen ovoïde, à pédicule court. Tarière aussi longue que le corps,
roussâtre, ses valves noires. — R.
72. Gen* Xylonome. Xylonomus, Grav.
Tête globuleuse. Antennes grêles, longues, un peu
plus épaisses vers l'extrémité. Ailes sans aréole, nervure
divisant les 2 cellules cubitales presque nulle, la cubitale
externe anguleuse à son origine. Pattes moyennes, les
4 jambes antérieures épaisses avec une dépression à leur
face interne près de leur base» Abdomen en ovale allongé
dans les 9 et un peu comprimé à l'extrémité avec la tarière
l'égalant à peu près en longueur ; dans les c? l'abdomen est
allongé, linéaire.
Quatre espèces rencontrées.
Abdomen entièrement noir ;
Prothorax avec un tubercule latéral en dessus 1. humeralis.
Prothorax simple ;
Pattes noires ; base des jambes et des trases
blanche 2. stigmapterus.
. Les 4 pattes antérieures rousses 3. frigidus.
Abdomen noir avec des taches latérales blanches 4. albopictUS.
1. Xylonome Humerai. Xylonomus Humeralis, îSay,
Ent. i, p. 378 ; X Lavallensis, Pro. Nat. vi, p. 53, ç .
Ç__Long. .58 pouce. Noir; palpes brunâtres. Tête subglobu-
leuse, antennes filiformes, grêles, avec un anneau blanc au-delà du
milieu. Thorax long, déprimé ; prothoras épineux antérieurement .
métathorax scabre, sub-épineux à la rencontre des lignes soulevées. Ailes
hyalines, stigma noir avec une table blanche à la base. Les 4 pattes
antérieures avec leurs hanches, rousses, les postérieures noires ; toutes
les jambes d'un jaune pâle à la base. Abdomen allongé, ponctué, le 2e
segment avec deux impressions latérales à la base bien marquées, obli-
ques, le 1er segment très long, s'épaississant graduellement de la base
au sommet. Tarière plus longue que le corps, grêle. — PC.
f^ — Avec les jambes et les tarses postérieurs entièrement noirs ;
IV — ICHNEUMONIDES. lOl
antennes sans anneau pâle ; cet anneau manque aussi quelquefois
aux Ç.
2. Xylonome stigmaptère . Xylonomus sti^mapterus^
Say, Can. Eut. 1, p. 128, ?.
Ç — Long. .58 pce. Noir, densément ponctué, la base des jambes,
celle du premier article des tarses, avec l'cstrémité de ceux-ci, blanc*
Mésothorax à lobes distincts, le protlioras tuberculeux en avant en
dessus. L'écusson caréné en avant. Métatborax avec de grosses
ponctuations confluentes, terminé par des pointes mousses. Ailes légè-
rement fuligineuses, le stigma noir avec une tache blanche à la base.
La poitrine et les flancs polis. — R.
3. Xylonome froid. Xylonomus frigidus, Cress. Trans.
Am. Ent. Soc. iii, p. 168, ?.
Ç — Long. .48 pce. Noir, avec les pattes rousses, la bouche
rougeâtre. Ailes hyalines, nervures et stigma, noir. Métathorax à lignes
soulevées bien apparentes. Les pattes postérieures plus ou moins fon-
cées. Abdomen jBnement ponctué, rugueux à la base ; tarière plus
longue que l'abdomen. — AC. •
4. Xylonome à-taches-blanches. Xylonomus albo-
pictus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 168, ?.
$ — Long. .55 pce. Noir, brillant, la face excepté une tache mé-
diane noire plus ou moins étendue, .les mandibules, les palpes, les orbites
tant antérieurs que postérieurs, interrompus sur le vertex, les écailles
alaires, une ligne au-dessous, une autre en avant, l'écusson, le post-
écusson, le sommet du métathorax avec un anneau aux antennes au-delà
du milieu, blanc. Les 4 pattes antérieures rousses, les postérieures
noires y compris leurs hanches, leurs jambes, avec un petit anneau
blanc à la base, et plus au moins rousses au milieu, leurs tarses roux.
Ailes hyalines, nervures noires, le stigma aussi noir avec une grande
tache blanche à la base. Abdomen déprimé à la base, le premier
segment fort long, le 2e et le 3e avec une impression oblique de chaque
côté du milieu, tous avec une tache blanche sur les côtés au sommet.
Tarière de la longueur de l'abdomen, à peu près. — R.
Espèce très distincte par sa coloration.
73. Gren. Odontomere. Odontomerus., Grav
Tête épaisse, en carré transversal. Antennes plus
courtes que le corps, sétacées. Thorax déprimé, avec le
lobe moyen du mésothorax saillant. Pattes moyennes, avec
les cuisses renflées, les postérieures dentées en dessous, les
102 LE NATURALISTE CANADIEN.
jambes intermédiaires contournées. Ailes sans aréole, la
nervure divisant les 2 cellules cubitales courte. Abdomen
en ovale allongé, déprimé à la base et légèrement comprimé
dans les ? ; tarière plus longue que l'abdomen.
Les dents des cuisses postérieures empêchent surtout
de confondre ces insectes avec les précédents.
Trois espèces rencontrées, dont une nouvelle.
Thorax et abdomen noirs ;
Jambes postérieures rousses 1. lîiellipeS.
Jambes postérieures noires 2. Oanadensis n- sp.
Thorax noir, abdomen roux 3. bicolor.
1- Odontomère pieds-j aune-miel. Odontomerus mel-
lipes, Say, Ent. ii, p. 697, $ ;
Ç — Long. .48 pce. Noir, poli, brillant, avec les pattes rousses.
Antennes lonsjjues, grêles, brunâtres à l'extréuiité. La bouche rous-
Bâtre. Métathorax fortement ponctué au milieu du disque, avec taches
roussâtres plus ou moins apparentes sur les flancs. Ailes hyalines, à
nervures noires, la nervure moyenne avec un long rudiment de nervure
en avant du milieu. Pattes rousses, une tache sur l'extrémité des
cuisses postérieures en dessus, avec leurs jambes et leurs tarses, noir
plus ou moins foncé. La dent des cuisses postérieures fortement pro-
noncée. Abdomen en ovale allongé, poli, brillant, les segments médians
quelquefois obscurément marginés de roussâtre. Tarière plus longue
que le corps. — CC.
2. Odontomère du Canada. Odontomerus Canadensis,
nov. sp. (Exochus propinquus, Cress. Nat. vii, p. 138, c?)
Çj^ — Long. 30 pce. Noir, poli, brillant, avec les pattes roux
claire • la bouche roussâtre. Métathorax avec la carène du sommet
saillante en pointes mousses aux côtés. Ailes hyalines, les nervures et
le stigma, noir. Lesljpattes postérieures avec l'extrémité des cuisses,
les jambes et les tarses, noir plus ou moins foncé. Abdomen à premier
segment long et assez grêle, les autres polis, brillants, et plus épais
vers l'extrémité. Tarière un peu plus longue que le corps, ses valves
aplaties vers l'extrémité. — PC.
3. Odontomère bicolore. Odontomerus bicolor, C ress.
Trans. Am. Emt. Soc. iii, p. 169, ?.
Ç — Long. 60 pce. Noir, poli, brillant. Métathorax à pubescence
peu dense, avec 2 carènes médianes rapprochées, ses côtés grossièreuient
ponctués. Ailes hyalines, légèrement fuligineuses. Les pattes et
l'abdomen excepté à la base du premier segment, d'un roux clair.
Tarière beaucoup plus longue que le corps. — R.
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 103
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RAGES
{Continué de la page 95.)
B — Les Lévriers.
La taille des lévriers est élancée, leurs jambes hautes
et fines, leur queue longue et grêle, leurs oreilles dirigées
en arrière ; ils ont la tête effilée, le museau pointu. La
poitrine est large, le ventre rentré, ce qui caractérise les
animaux puissants à la course. Le poil est serré, fin et
luisant, il est long chez un petit nombre de races. La cou-
leur est jaune-rougeâtre, grise ou fauve comme chez le
chevreuil. Les lévriers tachetés sont rares.
L'œil et l'ouïe sont excellents, mais l'odorat est peu
subtil. Le lévrier est égoïste. Il n'aime son maître qu'en
autant qu'il en est flatté ; il est toujours prêt à s'attacher à
quiconque lui prodigue des caresses. Son infidélité est
bien connue. Edouard III sur son lit de mort voyait déjà
et son lévrier l'abandonner pour suivre ses ennemis, et sa
maîtresse lui enlever une bague précieuse qu'il avait au
doigt. Cet animal, d'ailleurs, entre promptement en colère,
montre les dents, si on le contrarie, et ne souffre pas qu'on
le néglige.
Il n'aime pas les autres chiens, souvent il les fuit ;
mais quand il se décide à la lutte, c'est un combattant dan-
gereux, grâce à l'avantage de sa haute taille. Il ne se fait
pas scrupule d'attaquer, de mordre, de tuer même, sans
pitié, les petits chiens.
Malgré ses défauts, il rend des services considérables
à la chasse, principalement chez les Arabes, les Tartares,
les Persans, les Indiens, les Bedouins, les Kabyles, etc.,
c'est parmi les Arabes qu'on trouve ce barbare proverbe:
Moi, j'avouerai sans faqon
Qu'a vingt femmes, je préfère
Chien rapide, adroit faucon,
Et cheval de mine fîère.
104 LE NATURALISTE CANADIEN
Cependant le lévrier est dangereux pour le gibier ; et
il est fort difficile de le dresser sur ce point. La chasse au
lévrier est interdite en France, par la loi. En Angleterre
la chasse, ou plutôt la course au lévrier, a toujours été l'un
des exercices des plus attrayants. Le plaisir n'est pas tant
de voir capturer le gibier, que de voir la vitesse et l'énergie
de l'animal qui le poursuit. Le major Tropham, de Malten,
dans le comté d'York, a été célèbre pour ces sortes de
chasses, et son lévrier Snow-ball a joui d'une grande re-
nommée.
Les lévriers ont un instinct particulier qui les porte à
chasser le lièvre ; de là leur nom. Rien de plus curieux
que cette chasse. Le lévrier, apercevant le lièvre, part à
fond de train ; il est bientôt sur sa victime ; celle-ci iait un
crochet, et se sauve, pendant que le chien, emporté par son
élan, la dépasse, et fait plusieurs bonds avant de pouvoir
se retourner. Il regarde, furieux, il aperçoit le lièvre à
plus de cent pas devant lui ; il s'élance de nouveau ; nou-
veau crochet, et le chien est encore au delà du but. Une
chasse peut ainsi durer fort longtemps. Mais ordinairement
on met deux lévriers à la poursuite du lièvre, et celui-ci
ne peut échapper. Ou appelle soliste, le lévrier qui, seul,
peut forcer un lièvre ; et sauveur celui qui empêche les
autres chiens de la meute de dévorer le gibier.
L'un et l'autre se vendent fort cher.
Somme toute, nous pensons que les défauts du lévrier
l'emportent sur ses qualités, car il est reconnu comme
voleur, même par simple goût, et son inconstance dans ses
affections, fait aussi qu'on s'attache toujours à lui avec
quelque hésitation.
Un curé de nos amis nous fit un jour présent d'un
superbe lévrier à poil roux. 11 s'en défaisait nous dit-il,
par ce que, habitant une paroisse pauvre, les vols de ce
chien avaient plus d'une fois causé des dommages à des
gens à ressources restreintes. Un jour c'était des pains
qu'une pauvre femme avait étalés sur son four pour les
laisser refroidir et que le chien voleur avait enlevés pour
aller les enfouir dans un champ ; une autre fois, c'était un
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACKS 105
jambon entier qu'il venait d'enlever d'une dépense du
voisinage laissée un instant entre ouverte, etc., etc.
Il y avait à peines quelques semaines qu'il était
chez nous qu'il commença à exercer ses déprédations de la
même manière. Nous étions décidé à nous en défaire,
lorsqu'il arriva un jour qu'un conducteur de malle lui
ayant probablement fait les yeux doux et patte de velours,
notre infidèle le suivit sans même venir nous faire ses
adieux. Rendu à dix lieues plus loin, il fut recueilli par un
cultivateur qui nous fit dire, après quelques jours, qu'en
envoyant $10 nous pourrions recouvrer notre chien, Il va
sans dire que nous n'en fîmes rien ; et depuis lors nous
n'avons plus entendu parler de l'animal.
Le lévrier d'Afrique est employé à la chasse de l'anti-
lope. Très leste, et très rapide à la course, il sait, par
toutes sortes de détours, atteindre et saisir le gibier. On les
lance aussi à la poursuite des singes. On commence par
mettre le feu aux arbres où les singes gambadent, ceux-ci
sont bientôt forcés de descendre ; et dès qu'ils sont à terre,
les chiens leur donnent la chasse, les harcèlent, les épui-
sent, et finissent par les happer. Aussi ce lévrier est-il très
estimé et se vend-il fort cher. L'antiquité n'en faisait pas
moins de cas. On a découvert un bas-relief, dans l'un des
quatre temples pharaoniques d'ibrim, en Easse-Nubie, où
un prince, gouverneur de cette contrée, est représenté
offrant au roi Aménophis II, successeur de Mœris, des
présents parmi lesquels figurent plusieurs lévriers, en tout
semblables à ceux d'aujourd'hui. Trop délicat, trop sen-
sible aux influences atmosphériques, le lévrier d'Afrique
ne peut vivre longtemps dans nos climats, s'il y est apporté
étant adulte. ♦
Le lévrier de (J-rèce est remarquable par sa grande
taille. La longueur de son corps est souvent de plus de
trois pieds, et sa hauteur de deux pieds et demi. Il était
tel du temps de Xéuophon qui en a parlé dans ses ou-
vrages.
Le lévrier de Kordofore mérite une mention spéciale.
Il est on ne pout plus estimé parmi les habitants des
106 LB NATURALISTE CANADIEN
steppes, nomades ou sédentaires. Qa'on en juge par cette
coutume, devenue loi. Si quelqu'un, dans l'Yemea tue uu
lévrier, il est obligé de restituer au propriétaire autant de
blé qu'il en faut pour recouvrir complètement l'animal,
celui-ci étant pendu par les pattes, et le museau touchant
la terre.
Ces chiens du Kordofore sont les sentinelles et les dé-
fenseurs des villages contre les attaques nocturnes des
bêtes féroces, hyènes et léopards ; il n'y a que le lion qui
les fasse reculer. Le jour, ils sont tranquilles; mais le soir
venu, ils grimpent sur les murs, sur les toits de chaume des
Dokhahls, cabanes rondes à toit conique, et s'y établis-
sent en observation.
Qu'une hyène, qu'un léopard cherche à s'approcher
du village, aussitôt un chien l'aperçoit, donne l'éveil par
un aboiement,*et voilà toute la meute debout. En quelques
sauts, tous les chiens sont descendus des murs ou des toits,
se sont réunis, et toute la bande se précipite hors du
village. Quelques minutes après, les chiens rentrent vain-
queurs, la bête féroce est en fuite. Mais ont-ils aperçu un
lion, ils cherchent à se cacher, ils se sauvent en hurlant
dans la seriba, ou le long de la haie dont le village est en-
touré.
Il ne se passe pas de semaine qu'il n'y ait jour de
grande fête pour ces lévriers : c'est le jour de la chasse. De
bonne heure, le matin, le cor résonne : il produit sur les
chiens une animation indescriptible. Ils s'élancent de toutes
parts, ils arrivent, brûlant d'impatience, autour du sonneur.
Ils sautent, ils gambadent, aboient, hurlent, courent à
droite et à gauche, et leur nombre augmente sans cesse.
Enfin tous les chasseurs sont prêts, armés de flèches et de
lances ; la troupe se met en marche. On s'enfonce dans la
forêt, où le gibier abonde ; on forme un vaste cercle, et les
lévriers sont lâchés. On s'empare ainsi de presque tout le
gibier qui s'y trouve. Les lévriers saisissent jusqu'à des
outardes, des pintades, des perdrix. Ils font des hécatom-
bes de lièvres, de gazelles, et même d'antilopes. Les
renards sont dévorés, et il arrive souvent qu'une hyène, un
léopard est attaqué et tué dans la lutte.
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 107
Le lévrier d'Arabie est, au plus haut point, l'objet de
l'estime, de la considération et de la tendresse des habitants
de ce pays. On ne lui ménage pas les soins empressés. 11
couche dans la tente, à, côté de son maître, ou sur son lit
même. La nuit est-elle froide ? ou le garantit du froid par
des couvertures, comme le cheval. Les femmes se plaisent
à le parer d'ornements, à lui mettre au cou des colliers de
coquillages. On le nourrit avec soin, on lui prodigue le
Kouskoussou. Il accompagne son maître dans ses visites ;
comme lui il reçoit l'hospitalité, et a sa part des mets de la
table.
Les Arabes surveillent le croisement de leurs lévriers
avec autant de précautions que celui de leur chevaux. Ils
feront jusqu'à 25 ou 30 lieues pour accoupler une belle
levrette avec un lévrier renommé.
Quand la Slouguia (levrette) a mis bas, il se passe
dans la tente une scène curieuse. Les visites arrivent,
d'autant plus nombreuses et plus empressées que la levrette
a plus de réputation. On entoure, on félicite le maître, on
lui offre des présents, on lui prodigue les flatteries ;
et tout cela pourquoi ? Pour obtenir un petit lévrier. A
toutes ces sollicitations le maître répond d'ordinaire qu'il
n'a pas encore fixé son choix.
Les petits sont sevrés au bout de quarante jours. A
l'âge de trois ou quatre mois on commence à les dresser.
Les enfants les lancent d'abord sur des rats et des ger-
boises qu'ils font sortir de leurs trous. A cinq ou six mois,
on leur fait poursuivre le lièvre, après le lièvre, le petit de
la gazelle, et enfin les gazelles adultes. On le ménage
toutefois jusqu'à 18 mois, et même deux ans. •' Le lévrier
après deux ans, disent les Arabes, et l'homme après deux
jeûnes (quinze ans) ; " exprimant par là que c'est l'âge où
l'un et l'autre manifestent ce qu'ils seront, toute leur vie. A
cette époque, on le tient en laisse ; et quelquefois avec
beaucoup de peine ; car s'il sent ou s'il aperçoit le gibier et
s'il se roidit pour prendre sa course, sa force musculaire
égale presque celle de l'homme. Est-il en présence d'un
troupeau de trente à quarante gazelles, il frémit, il tremble
de joie. " Ah ! fils de Juif, lui dit son maître, tu ne diras
108 LE NATQRALISTE CANADIEN
pas cette fois que tu ne les as pas vues," 11 lui rafraîchit
alors le dos et le ventre avec de l'eau, puis il le lâche. Le
chien bondit, se dissimule au besoin, poursuit sa course,
droite ou oblique ; et quand il est à bonne portée, il se
lance de toutes ses forces, et ne manque jamais de saisir
une victime" " Quand le lévrier aperçoit une gazelle cou-
pant un brin d'herbe, disent encore les Arabes, il l'atteint
avant qu'elle ait eu le temps d'avaler ce qu'elle tenait à la
bouche ! "
On comprend que la mort d'un Slouguï est un deuil
pour toute la tente : hommes, femmes et enfants le pleu-
rent comme une personne de la famille.
Le lévrier de Perse est surtout employé à la chasse de
l'antilope, conjointement avec le faucon. C'est là un des
exercices favoris des nobles persans. Découvrent-ils une
antilope, ils lâchent d'abord le faucon, qui va se cram-
ponner à la tête de la victime, s'y tient malgré toutes les
secousses, l'ahurit et l'étourdit par des coups d'ailes ré-
pétés. On lâche alors les lévriers qui s'emparent de l'an-
tilope.
On chasse aussi, avec ce chien, le sanglier et Thémione,
et même le chacal ; mais il arrivent souvent que les chacals
réunis en troupe, se tournent contre leurs assaillants ; et si
ceux-ci ne sont pas bien dressés, ils évitent difficilement
d'être mis en pièces et dévorés.
Le lévrier d'Italie est le plus petit et le plus charmant
des lévriers. C'est un lévrier nain, aux proportions mi-
gnonnes et délicates, plein d'élégance et d'agilité. Son
poids est de 7 à 8 livres, sa hauteur de 15 à 16 pouces. Il
a le poil ras et luisant ; sa couleur varie du gris de souris
au blanc laiteux. Tous ses organes sont finement bâtis ;
tous ses mouvements sont faciles et gracieux. Il y a de la
distinction, quelque chose d'aristocratique dans ses allures :
c'est un chien de boudoir, un favori des dames. La finesse
de sa physionomie est le reflet de celle de sa maîtresse,
dont il a, en quelque sorte, les habitudes et le caractère. Il
ne porte pas de collier : ce serait un obstacle aux affec-
tueuses caresses qu'on lui prodigue. Extrêmement sensible
à l'affection et aux caresses, il éprouve alors une si vive
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 109
éraotion, que son cœur est agité de mouvements violents»
et sa poitrine sillonnée de frissons.
La robe du lévrier italien, suivant Tidéal des amateurs,
doit être absolument d'une seule couleur, sans la moindre
tache de blanc. La couleur la plus en vogue est le fauve
doré ; vient ensuite le café au lait, le gris de souris, le bleu
ardoise. Mais la mode, à cet égard, comme pour tout le
reste, comme pour les tulipes en Hollande, ne laisse pas
que d'être fort mobile dans ses goûts, Stonehenge cite deux
spécimens de cette race, Billy et Minnie, ayant appartenu,
le premier à M, G-owan, l'autre à M. Hanley, qui ont été
regardés, de 1850 à 1861, comme le nec plus ultra de l'élé-
gance. Leurs descendants font encore prime sur les mar-
chés anglais.
Ce délicat animal soufîre difficilement d'être éloigné
du beau ciel de sa patrie. Les changements de tempé-
rature, le froid, la pluie, le vent, la poussière sont choses
qu'il ne peut supporter et qui le rendent malade. 11 lui
faut un temps de demoiselle. C'est la sensitive de l'espèce.
Les variétés dont nous venons de parler sont à poil
ras ; mais il y a quelques variétés à longs poils qui ne pré-
sentent pas moins d'intérêt. Les principales sont : le lévrier
russe, le lévrier d'Ecosse, et le chien de braconnier.
Le lévrier russe a la fourrure épaisse, de couleur brun
foncé ou gris d'acier. On l'emploie très efficacement à la
chasse des sangliers, des loups et des ours, dont beaucoup
de forêts, en Russie, sont infestées. Les grands seigneurs
russes entretiennent ordinairement de nombreuses meutes
de lévriers.
Le lévrier d'Ecosse a le poil dur, le museau relative-
ment court. Aujourd'hui il a peu de célébrité. Autrefois il
servait brillamment à chasser le loup, le daim, le cerf,
dans les Highlands. Walter Scott reçut en présent d'an
baron écossais, comme un gage de respect et d'estime, un
superbe individu de cette race. Moïda, c'était son nom,
gardait à lui seul, le château et la propriété d'Abbotsford,
séjour du célèbre romancier. Il repose maintenant à la
porte d'Abbotsford, où une pierre tumulaire lui a été éri-
110 LE NATURALISTE CANADIEN
O-ée, portant en crenx, à sa partie supérieure, une tête de
chien, gravée par un artiste, et audessous, cette inscrip-
tion :
Moïda, tu mormoreâ dormis sub imagine Moïdœ,
Ad januam domini. Sit tibi terra levis.
Le lévrier d'Irlande, fort ressemblant au lévrier
d'Ecosse, a été chanté dans les poëmes osséaniques, où on
le compare, pour la violence de sa course, au torrent qui
se précipite du haut d'une montagne.
Le chien de braconnier est un métis du lévrier et du
chien de berger. C'est une race tout-à-fait remarquable^
ayant toute la souplesse et toute l'agilité du lévrier, jointe
à la hardiesse, à la docilité et à la sagacité qui distinguent
le chien de berger. Il n'a toutefois, aucune élégance, au-
cune beauté ; et il cache ses mérites précieux sous des
apparences grossières ; c'est ce qui explique le double fait
que ce chien n'est pas admis dans les chenils des princes,
des grands et des amateurs, etqu'il est au contraire fort re-
cherché des gens pauvres qui ont besoin, pour les aider à
la chasse, d'un unique amimal, à la fois intelligent et fort
à la course. Les premiers l'excluent à cause de sa rusticité
de formes et d'habitudes ; les seconds se l'attachent à cause
de ses grandes qualités.
Quoiqu'il en soit, il faut dire que, généralement, cet
animal jouit d'une très mauvaise réputation. Cela vient de
ce qu'il est le compagnon ordinaire, le compagnon propre
des braconniers et gens de leur espèce qui le préfèrent à
tout autre, parce qu'il s'instruit admirablement à garder le
silence, à comprendre les ordres muets de son maître, à se
tenir tassé dans le besoin, et, en tout cas, à ne remuer qu'en
faisant le moins de bruit possible. On l'a appelé, pour
cette raison, chien de braconnier ; et ce nom seul est une
note ignominieuse qui le condamne au mépris et à la haine
publique. Pauvre animal pourtant ! en quoi est-il coupa-
ble ? Il ne fait que son devoir, et il le fait d'une manière
admirable ; il n'apprécie pas la malhonnêteté des actes de
son maître, il n'en a pas conscience, et il doit en partager
avec lui toute la peine. Il est sans cesse exposé aux mau-
LB CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 111
vais traitements, aux persécutions, aux coups de fusils des
propriétaires qui craignent pour le gibier de leur forêt, et
qui pensent toujours voir en lui le chien ou plutôt le com-
plice d'un braconnier.
Il a le flair d'une grande délicatesse; il sent sa proie
do très loin ; il force le lièvre ou le lapin, comme les lévriers
de meilleure race ; il attrappe même des perdrix et des
faisans ; il apporte à son maître la victime qu'il a saisie, et
recommence silencieusement sa quête.
Parfois cependant, ses instincts destructeurs en font un
animal dangereux pour les troupeaux. Avide de mordre
et de tuer le gibier, il se précipite sur les moutons et fait
parmi eux, des ravages plus ou moins considérables.
A continuer.
MVV/^^ lî^@9 ^^S<VNA^
CONCHYLIOLOGIE.
N'ayant, pour ainsi dire, qu'accidentellement de colla-
boration à notre publication, et le nombre de nos pao-es
étant aussi fort restreint, il reste encore plus d'un départe-
ment de l'histoire naurelle dont nous n'avons jamais entre-
tenu nos lecteurs, ou que nous n'avons efileuré que bien
superficiellement. De ce nombre se trouve la malacologie
ou étude des mollusques, ou la Conchyliologie si l'on veut
se concentrer plus particulièrement sur les coquilles ou
enveloppes de ces animaux.
11 nous tardait d'autant plus de traiter des animaux
de cette classe, que depuis quelques années nous leur
avons accordé une certaine attention, que nous nous
sommes procuré plusieurs ouvrages rares et dispendieux
sur leur histoire, et que nous sommes parvenu à en
former une collection déjà assez considérable. A part TU-
112 LE NATURALISTE CANADIEN
niversité McGill de Montréal, nens pensons que notre col-
lection prendrait le pas sur toutes les autres de la Puis-
sance, tant sous le rapport du nombre des espèces identi-
fiées, que sous celui de leur diversité relativement à l'étude
qu'on en peut faire.
Nous commençons aujourd'hui la reproduction d'un
article à leur sujet que nous empruntons au Naturaliste de
Paris, et qui ne manquera pas d'intéresser les lecteurs,
avant que nous puissions nous mettre effectivement à faire
une monographie de nos propres mollusques, sur le plan
de celles que nous poursuivons actuellement sur nos
insectes, ce qui ne pourra avoir lieu tant que l'étude de
cette dernière classe ne sera terminée, afin de ne pas con-
sacrer entièrement nos pages à des études trop exclusive-
ment systématiques, pour accommoder les goûts différents
de nos lecteurs.
LES COQUILLES RARES.
M. Crosse a dit avec raison, dans le Journal de Conchy-
liologie : " La rareté des coquilles n'est pas absolue ; elle
n'est que relative."
Plusieurs causes, en efîet, concourent à la rareté de
certaines coquilles :
Les mollusques, qui vivent à de grandes profondeurs,
sont toujours rares, parce qu'il sont difficiles à atteindre.
Les espèces pêlagiennes, c'est-à-dire, n'habitant que la
haute mer, comme la Carinaire vitrée, se rencontrent rare-
ment, et le hasard seul amène le plus souvent leur capture.
Enfin, certaines espèces sont localisées dans des pa-
rages peu fréquentés ; de là leur rareté dans les collections.
Il faut ajouter à ces considérations la fragilité de cer-
taines coquilles qui rend leur transport for difficile, puis la
diminution de quelques espèces qui tendent à disparaître
insensiblement, et l'on pourra s'expliquer les prix élevés
qu'atteignent encore actuellement beaucoup de coquilles.
LES COQUILLES RARES. 113
Toutefois, cette rareté diminue chaque jour, grâce aux
voyages scientifiques dans les parages les moins connus.
JSous pourrons citer, comme exemple, les coquilles de la
Nouvelle-Calédonie, qui sont maintenant répandues dans
toutes les collections de France, grâce aux nombreuses re-
lations que nous avons depuis quelques années avec cette
colonie lointaine, si peu explorée autrefois. On peut en
voir au muséum de Bordeaux, une splendide collection, re-
cueillie par deux missionnaires, les RR. PP. Lambert et
Montrouzier, qui sont devenus les pourvoyeurs gratuits du
muséum de cette ville.
Une circonstance a rendu malheureusement certaines
coquilles fort rares en France, c'est la dispersion à l'étran-
ger de collections importantes, renfermant des types
uniques ou fort difficiles à rencontrer, et nous devons dire,
à ce propos, que le patriotisme n'a pas toujours guidé les
possesseurs de ces richesses conchyliologiques, qui n'au-
raient jamais dû quitter le sol français.
Pendant que M. Terver léguait sa belle collection au
musée de Lyon, que M. Desmoulins donnait la sienne au
muséum de Bordeaux, que l'Etat, bien inspiré, achetait
pour le muséum de Paris, la collection de coquilles des
mers d'Europe, formée par M. Petit de la Saussaye, enfin,
que l'école des mines achetait à M. Deshayes la splendide
collection si longuement et péniblement réunie par lui,
celle de M. Delessert, qui renfermait les types de Lamarck,
était donnée par ses héritiers, en 1869, a la ville de Genève,
et celle de M. Recluz jeune, était vendue, en 1871, à M.
Landauer, de Francfort. Enfin, la collection de M. Rol-
land du Roquan (de Carcassonne), qui renfermait beaucoup
de coquilles rares, et parmi elles le seul exemplaire alors
connu du PÏcurotomaria Quoyana (Fisher et Bernard!)
avait été acquise d'abord par M. Moitessier, de Montpel-
lier. Mais, à sa mort, en 1867, sa famille cédant à des con-
seils peu patriotiques, et sans en proposer l'acquisition au
muséum de Paris, vendait cette collection à M. R. Damon,
naturaliste à Weymouth (Angleterre).
C'est ainsi que certaines coquilles sont demeurées rares
114 LE NATURALISTE CANADItN. ' '
OU introuvables en France. Nons avons pensé qu'il serait
utile et intéressant tout à la fois pour les jeunes conchylio-
logistes, de leur indiquer les coquilles les plus rares ou les
plus recherchées dans les collections.
1*- Les Pleurotomatres.
Le genre l'ieurotomaire avait été créé par Defrance, en
1825, pour des coquilles fossiles, généralement trochoïdes,
dont une partie du dernier tour était occupé par un sinus
en forme de fente.
On en connaît environ 400 espèces fossiles ; mais ce
n'est qu'en 1855 que le premier échantillon vivant fut dé-
couvert. On se souvient encore quelle émotion causa cette
nouvelle parmi les conchyliologistes. C'est sur une nasse,
mouillée à une grande profondeur, à plusieurs milles du
rivage de Marie-G-alante (Guadeloupe), entre cette île et la
Dominique, que fut faite cette capture inattendue.
Il devenait certain que le genre Pleurotoraaire existait
à l'état vivant dans la mer des Antilles, mais à une telle pro-
fondeur qu'on n'avait pu jusqu'alors en rencontrer un seul
individu. Encore l'exemplaire nouvellement trouvé était-
il habité par un Bernard l'Ermite, qui avait été attiré par
l'appât placé dans la nasse.
Cette coquille rarissime, apportée en France par le
commandant Bean, fut décrite dans le Journal de conchylio-
logie, par MM. Fisher et Bernardi. qui lui donnèrent le
nom de Pleurotomaria Quoyatia. Des recherches furent
faites en vain pour retrouver dans les mêmes parages cette
curieuse espèce. En 1872, MM. Agassiz et de Pourtalès,
dans le cours de leur expédition de dragage sur les côtes
d'Amérique, draguèrent un Pleurotomaire vivant dans le
voisinage des Barbades ; mais on ne put étudier l'animal
dans la crainte d'endommager la coquille qui fut déposée
au muséum de Cambridg-e.
Quant au premier Pleurotomaire connu, il fut acheté
par M. EoUand du Eoquan (de Carcossonne), et subit le
sort de sa collection vendue à un négociant anglais, M. il.
Damon.
LES COQUILLES RARES. 115
En 1873, ce curieux exemplaire fut exposé au British
muséum de Londres et acquis par mistress de Burgh,
moyennant 25 livres sterling (625 francs), prix relativement
peu élevé pour une coquille aussi rare.
Aujourd'hui on ne connaît encore que deux espèces
vivantes de Pleurotomaires.
Le PI. Quoyana (Fisher et Bernardi), dont nous venons
de retracer la découverte et les vicissitudes.
Et le PI. Mansoniana (Crosse et Fisher), qui fait partie
de la collection de M. Crosse et dont on ignore l'origine.
La Carinaire vitrée.
La Carinaire vitrée, désignée successivement sous les
noms: Pafe/la cristata {Lin.) Argonauta vitrina (Gmel.) et
Carinaria vitrea (Lam.), est une coquille dont la rareté doit
être attribuée à deux des causes indiquées au commence-
ment de cet article : espèce pélagienne, n'habitant que la
mer des Indes, le hasard seul peut la faire rencontrer, et
son extrême fragilité augmente encore la difficulté de se
procurer sa coquille intacte.
Ce petit casque transparent, qui est le rêve de tous les
collectionneurs, atteignait autrefois le prix de 1000 à 1200
francs !— Hâtons-nous de dire que ce prix a diminué et
qu'on peut actuellement se procurer une Carinaire vitrée
pour la somme de 300 à 400 francs.
Celle qui faisait partie de la collection de M. J. Dennison,
vendue à Londres en 1865, n'a atteint que le prix de 262
fr. 50.
Les Cônes.
Le genre Cône a toujours été recherché des amateurs
de conchyliologie tant à cause de la beauté des espèces qui
le composent, que pour la rareté de certaines d'entre elles.
— Bruguière, dans sa monographie des Cônes (Encyclo-
pédie méthodique) en décrivait 146 espèces possédées par
Hwass seul ! Tout le monde admirait à cette époque cette
collection sans rivale.
Lamarck lui même n'a indiqué que 181 espèces de
116 LE NATURALISTE CANADIEN
Cônes* Aujourd'hui on en connaît plus de 4ôO ! Mais, si
certains Cônes ne sont recherchés que pour leur beauté,
d'autres sont rares et atteignent des prix relativement très
élevés.
Il nous suffira de citer à ce propos les noms de quel-
ques espèces et leurs prix dans doux ventes de collections
célèbres :
A la vente de la collection J. Uennison, que nous avons
déjà citée,
Le Conus Grloria-Maris a été vendu 10.^0 fr. c.
— Cervus 475 "
— Omaïcus 300 "
— Malaccanus 262 "
— Cedo-nulli (type de Reeve) 252 50
— Cedo-nulli (variété de Reeve) 550 "
A la vente de la collection Rœters Van Lennep, une
des plus considérables de Hollande, vendue aux enchères
en juillet 1876 à Twello, près Deventer, et qui contenait
9000 espèces :
Le Conus Cedo-nulli a été vendu 260 fr,
— r Cervus (mauvais exemplaires) 220
— Thomse 180
Les collections françaises possédant les plus belles
séries de Cônes sont celles de MM. Crosse et Bernardi à
Paris, de M. Boiviu à Bordeaux et de M. le docteur Prévost
à Alençon.
Enfin, on peut voir au Muséum de Bordeaux un type
encore unique, provenant de la Nouvelle-Calédonie, c'est
le Conus Lamberti (Souverbie). Il a été impossible de re-
trouver jusqu'à ce jour un second exemplaire de ce Cône
remarquable.
ROSTELLAIRES ET CaNCELLAIRES.
Les Rostellaires sont des coquilles fnsiformes dont
l'ouverture est terminée par un canal saillant et en bec
pointu.
On n'en connaît que huit espèces dont les plus rares
vivent dans le mers de Chine.
PTINES DANS LE POIVRE DE CAYENNE. 117
Elles sont assez recherchées dans les collections et
l'une de ces espèces, la Rostellaria Powisii, a une valeur de
200 francs.
Les Cancellaires, dont la coquille est rugueuse, jjlobu-
leuse ou turriculée, renferment aussi très peu d'espèces,
dont la plus remarquable est la Cancellaria trigonosloma
(Desh.), Delphinnla trigonodoma (Lam.) décrite dans Kiener
(mon. pi. I. fig. I.). Cette coquille rarissime, qui est tur-
binée et composée de tours triangulaires ne se reliant entre
eux que par l'angle interne, a toujours une très grande
valeur. Le plus bel exemplaire connu faisait partie de la
collection de M. Delessert.
Albert Granger.
(J. contimier)
■«*»<VN**S^^S^V^\^ 4fs/Nt^^*^ •■«"'
PTINES DANS LE POIVRE DE CAYENNE.
A propos de notre article, dans dernière livraison, sur
la présence des Ptines dans le poivre de Cayenne, nous
recevons d'un médecin de St-ïïyacinthe, aussi instruit
qu'intelligent, la correspondance ci-dessous qui donne sans
conteste la solution du problème. Nous ignorions, pour
notre part, que le poivre rouge du commerce fut un
mélange et non une production pure et simple. Voici ce
que nous écrit notre correspondant.
** Monsieur le Rédacteur,
" Comme je sais que vous acceptez, avec bienveillance, toute infor-
" mation de nature à promouvoir les intérêts de la science, dont vous
" êtes le premier et le plus intrépide pionnier en notre pays, je me per-
^* mets d'attirer votre attention sur un fait qui vous a échappé, sans
** doute, lors de votre réponse au sujet des Ptines dans le poivre de
" Guyenne (poivre rouge) de votre correspondant E. H, G., de Sorel. Le
118 LE NATURALISTE CANADIEN.
" fait est celui-ci, je vous le transmets dans l'espérance qu'il pourra
" vous être de quelqu'utilité ; ça sera ma récompense.
" Dans 99 échantillons sur 100 de poivre rouge (de Cayenne) du
" commerce, on trouve \a farine de froment à parties égales.
" Ne trouveriez-vous pas là, la raison de la présence des Ptines dans
** la fiole de M. H. G., les œufs n'auraient-ils pas pu y être déposés au
" moment du mélange, y éclore, et les larves y vivre ? Vous êtes notre
•' maître ; votre réponse nous satisfera.
" Lecteur assidu àe.votre cher Naturaliste, dont je suis, avec
" orgueuil, un des premiers abonnés, je lis toujours avec plaisir et jamais
** sans profit, vos importants travaux ; je suis heureux de profiter de la
" présente circonstance pour corroborer en tous points les remarques très
" judicieuses du correspondant E, H. G. à votre adresse. Veuillez
" agréer, Cher Monsieur, mes sincères souhaits de prospérité et de
" longue vie, et me croire"
Votre élève,
J. H. ***
Province de Québec, 15 juin 1880.
L'HISTOIRE NATURELLE DANS NOS MAISONS
D'EDUCATION.
Depuis plus de vingt ans que nous écrivons sur l'his-
toire naturelle, nous avons, à mainte et maintes reprises
insisté pour qu'on prêtât un peu plus d'attention dans nos
maisons d'éducation à cette branche importante des
sciences, en si grand honneur aujourd'hui dans la plupart
des autres pays.
Nos remarques, sans avoir eu leur entier accomplisse-
ment, n'ont cependant pas manqué de produire un certain
effet, d'exciter un certain réveil qui semble s'accentuer
d'avantage de jour en jour. Bon nombre d'institutions
l'histoire naturelle dans nos maisons d'éducation. 119
demeurent encore en arrière sous ce rapport, mais paraissent
remarquer aujourd'hui plus que jamais la lacune qu'elles
n'ont encore pris aucun moyen de combler. Le temps n'est
pas éloigné où ce qui ne paraît encore que de convenance,
deviendra une véritable nécessité pour toutes les institu-
tions d'éducation supérieure*
Mais bien que l'histoire naturelle figure déjà dans le
programme de plusieurs de nos institutions, la manière
dont on remplit cette tâche, la méthode que l'on emploie, et
cela jusque dans nos universités mêmes, fait que souvent
l'élève subit le cours sans qu'il lui eu reste guère plus que
zéro.
On s'imagine, en plus d'un quartier, qu'il suffit à une
personne instruite de lire attentivement les principes d'une
science, pour s'en constituer de suite professeur. C'est là
une erreur des plus préjudiciables, car nemo dat qiiod non
habet, et en science peut-être moins qu'en toute autre chose.
Un professeur de cette -force pourra bien faire réciter les
règles fondamentales d'une science quelconque, les expli-
quer jusqu'à un certain point, mais s'il n'est lui-même un
amateur pratique de cette science, il ne pourra jamais pro-
duire de véritables adeptes, il ne pourra communiquer à
ses élèves ce feu sacré qui lui manque et qui est de rigueur
pour attacher invinciblement à la poursuite des recherches
et des observations qui seules sont capables d'assurer des
victoires dans le domaine de l'inconnu.
Appelé tout dernièrement à donner quelques leçons
d'histoire naturelle au couvent des Sœurs de Jésus-Marie
d'Hochelaga, nous avons pu nous convaincre une fois de
plus de la justesse des prémisses que nous venons de poser.
Nous avons trouvé là des maîtresses parfaitement au
iait des règles et des principes de la botanique, et des élèves
montrant beaucoup de goût pour l'étude de cette science
si attrayante par elle-même. Que manquait-il aux pre-
mières pour faire de véritables botanistes, et aux secondes
pour devenir adeptes sérieuses de l'étude des plantes ?
Uniquement l'application des principes à la partie pratique
120 LE NATURALISTE CANADIEN
de la science ; et, comme il arrive le plus souvent, c'était le
matériel indispensable à la pratique qui faisait défaut.
Les élèves possédaient déjà si bien les éléments de la
science, qu'il suffisait de leur montrer une plante quel-
conque pour qu'elles pussent dire de suite, suivant le cas :
Cette plante est une dicotylédone, parce que sa tige a
une moelle centrale et que les nervures de ses feuilles sont
anastomosées ;
C'est une plante phanérogame, parce que ses enve-
loppes florales sont visibles ;
Elle est polypétale, parce que sa corolle se compose
de pétales libres, non soudés les uns aux autres ;
L'ovaire est supère, parce qu'étant libre, il n'est point
renfermé dans le tube du calice.
Et de même pour la forme et la disposition des feuilles,
la nature de son inflorescence, la dénomination de ses
fruits .etc., si bien qu'on faisait de suite de cette plante une
description minutieuse et fort exacte, ce qui est déjà plus
que la plupart des élèves universitaires ne peuvent faire,
même après avoir subi leurs examens pour l'obtention de
leurs degrés.
Nul doute que si ces élèves eussent eu entre les mains
des Flores accompagnées de clefs analytiques, elles ne se
fussent en fort peu de temps rendues capables de faire
l'identitication de toute plante qu'elles auraient pu ren-
contrer ; et que si on les eut employées tant soit peu à la
confection d'un herbier, elles ne se fussent rendu familiers
les noms techniques de ces plantes, noms si étranges parfois
et souvent si baroques. Car c'est en parlant souvent d'une
chose qu'on se familiarise avec son nom, et pour l'amateur
isolé dans sa spécialité, c'est la confection de l'herbier, l'ar-
rangement de sa collection qui lui tiennent lieu de con-
versation. Il a fait l'identification d'une plante, il l'a
couchée convenablement disposée dans sa presse, en lui
adjoignant son nom sur un petit morceau de papier. Il
lui faut le lendemain changer ses papiers buvards pour les
débarrasser de leur humidité, corriger la position défec-
tueuse qu^aurait pu prendre le spécimen ; or, avant de rien
l'histoire naturelle dans nos maisons d'éducation. 121
déranger, il tâche de nommer sa plante à première vue, et
s'il ne peut y réussir, il jette les yeux sur son nom ; nul
doute qu'à une deuxième et troisième épreuve, il ne par-
vienne non seulement à se rendre ce nom familier, mais
même à se rappeler les circon!^tances de lieu et de terrain
où il a cueilli le spécimen. Et c'est là ce qui lui tient lieu de
conversation, ou plutôt c'est là la véritable conversation
qu'il entretient seul avec sa plante et qui le familiarise avec
son nom. Car à moins de posséder une mémoire tout-à-fait
exceptionnelle, si vous vous contentez de faire l'idenlifi-
cation d'une plante, pour fermer ensuite la Flore et ne plus
vous en occuper du moment que vous aurez trouvé son
nom, il est presque impossible que vous parveniez à retenir
ce nom.
Les élèves d'Hochelaga avaient bien pour la plupart,
de petits herbiers ; mais ce n'était pas de ceux qu'on peut
considérer comme les plus utiles. C'étaient de superbes
volumes, élégamment reliés, achetés dans des magazius, et
sur les feuillets desquels on collait certaines fleurs de jardin
des plus apparentes, avec, le plus souvent, le nom qu'avait
donné une voisine ou qu'on avait copié dans son herbier
même, sans travail et sans étude, ^ous avons donné dans
notre Traité de Botanique, p. 112 la manière de confection-
ner un herbier, et nous y renvoyons les amateurs, con-
vaincu qu'ils auront là le mode le plus avantageux, et nous
dirions aussi le plus facile, tant pour la préparation des spé-
cimens que pour leur disposition pour l'étude.
Ce que nous disons ici des plantes, peut s'appliquer égale-
ment à toutes les autres branches de l'histoire naturelle.
Pour les insectes, c'est le piquage et l'étalage des spéci-
mens qui familiarisera avec leurs noms ; pour les mol-
lusques, ce sera leur disposition méthodique dans leurs
cases, de même pour les minéraux ; pour les oiseaux, mam-
mifères etc., ce sera leur montage ou empaillage etc., etc. Il
en est des espèces en histoire naturelle absolument comme
des différentes individualités avec lesquelles nous venons
en contact, nous les connaîtrons d'autant mieux que nous
aurons eu plus souvent occasion de les rencontrer, de nous
entretenir avec elles, ou du moins d'entendre parler d'elles ;
122 LE NATURALISTE CANADIEN
or c'est dans la manipulation des spécimens, dans leur pré-
paration, leur disposition etc., que nous trouvons le moyen
de faire une plus ample connaissance des espèces, de con-
verser pour ainsi dire avec elles et de nous rendre familiers
leurs différents caractères.
Nous savions depuis longtemps déjà que le couvent
d.'Hochelaga possédait un musée d'histoire naturelle assez
considérable, surtout en spécimens ornithologiques ; et ce
fait seul suffisait pour nous convaincre qu'on donnait là
une attention particulière à cette intéressante branche des
sciences. Aussi notre visite nous a-t-elle donné la preuve
qu'en fait de botanique surtout on était plus avancé là
qu'en aucune autre autre maison d'éducation que nous
connaissions de cette Province. Ce ne sont certainement
pas des élèves d'Hochelaga qui pourraient se rendre cou-
pables d'aussi lourdes bévues, en fait d'histoire naturt^lle,que
celles que plusieurs de nos littérateurs de renom n'ont pas
hésité à consigner dans leurs écrits ; comme de confondre un
capitule avec un calice, de loger une fleur dans une corolle,
de prendre des tiges pour des queues etc., etc. Qu'on,
poursuive là la marche dans laquelle on est résolument
entré, et qu'on y ajoute un peu plus de pratique dans les
différentes branches de l'étude de la nature, et les maisons
de cet ordre ne produiront pas seulement des écrivains
capables et des littérateurs distingués, mais on pourra
peut-être en voir sortir de nouvelles Mériam, des Phelps,
des Millet-Robinet etc., capables non-seulement de suivre
le mouvement de la science, mais pouvant encore en pour-
suivre le progrès.
Les Sœurs de Jés is-Marie ont toutes les facilités pos-
sibles pour fonder et augmenter des musées dans leurs
diff'érentes maisons, par les différents établissements qu'elles
possèdent dans les diverses partie de l'Amérique du
Nord, Cet ordre, formé ici, en Canada, il n'y a pas encore
40 ans, et dont la maison principale se trouve à Hochelaga,
compte déjà des établissement des plus florissants à San
Francisco, Winnipeg, Key-West dans la Floride, Cleveland,
le Cap Breton, etc. On voit de suite la facilité de recueillir
et d'échanger des spécimens des points les plus variées de
l'histoire naturelle dans les collèges classiques. 123
notre partie du continent Nord Américain, aussi avons-nous
l'espoir de voir bientôt à la maison mère d'Hochelaga, dans
quelques années seulement, pour peu qu'on continue l'atten-
tion qaon lui a déjà donnée, l'un de nos musées des plus
considérables en fait de plantes, d'insectes, de mollusques,
d'oiseaux, de reptiles, etc.
Les maisons des Sœurs de Jésus-Marie ne le cèdent
en rien à toutes les institutions des autres ordres sous le
rapport de la bonne éducation, de l'instruction soignée
qu'on y donne, pour les ouvrages d'aiguille, de dessin, de
peinture, etc., et l'attention particulière qu'on y accorde à
l'étude de l'histoire naturelle doit les recommander encore
davantage auprès de ceux qui veulent donner à leurs filles
une éducation aussi complète que possible.
MV>A/S/ 9^^ ^^WMV-
L'HISTOIRE NATURELLE DANS LES COLLEGES
CLASSIQUES.
On dit qu'au Congrès des professeurs de collèges, qui
s'est tenu dernièrement à l'Université-Laval, il s'est ren-
contré un professeur à idées assez avancées pour proposer
que l'histoire naturelle fût totalement retranchée du pro-
gramme de nos collèges classiques.
Heureusement qu'il ne s'est trouvé personne pour
seconder une telle motion, car le clergé aurait pu compter,
lui aussi, des éteignoirs dans ses rangs !
* Sur la proposition : Conviendrait-il de donner une
plus large part à l'histoire naturelle dans nos cours d'é-
tude ?
Seuls les représentants des collèges de Chicoutimi, de
St-Laurent (Clercs de Ste-Croix) et de Sherbrooke se sont
prononcés pour l'affirmative, tous les autres votant contre.
124 LE NATURALISTE CANADIEN
Ces trois colleges voudront bien nous permettre de leur
présenter nos félicitations, à titre d'avocat spécial du pro-
grès des sciences naturelles en cette Province, pour l'atti-
tude ferme et digne de leurs représentants en cette cir-
constance. Les nombreuses échanges qui reçoivent notre
Nalirralisle, se réjouiront de voir, nous en sommes certain,
que, quoique en minorité, la cause de l'histoire naturelle
possède néanmoins quelques zélateurs dévoués pour son
progrés dans nos maisons d'éducation.
La grande majorité des directeurs de nos maisons
<l'édncation prétend donc qu'on fait actuellement une part
assez large à l'histoire naturelle dans nos collèges.
Que cette part soit assez large dans leurs programmes,
la chose est possible ; mais qu'elle soit suffisante dans l'en-
seignement, dans le résultat de l'attention qu'on y prête ?
nous ne pouvons en convenir. Tant qu'on s'obstinera à faire
donner des cours scientifiques dans nos collèges par des
professeurs qui n'en savent pas plus long que leurs élèves,
les résultats ne s'élèveront guère audessus de zéro.
Il y a déjà 15 ans, 20 ans, qu'on trouve l'histoire natu-
relle inscrite dans le progamme de plusieurs de nos col-
lèges, et qu'on nous montre donc les naturalistes qu'on a
produits. Mais que disons nous naturalistes ? Si on avait
seulement produit des amateurs ! Ne voit-on pas encore
chaque jour, pour ainsi dire, s'étaler dans nos journaux les
absurdités les plus révoltantes en fait d'histoire naturelle ?
Encore ces jours derniers, n'a-t-on pas vu répété dans nos
principaux journaux, et même comme titre, en lettres ma-
juscules apparentes, la traduction de Armi/ worm par Ver
DE l'armée ! Tout naturellement, vous croyiez, après un
tel titre, qu'on allait vous entretenir d'un certain ver qui
s'attaquait aux soldats réunis en armées ; mais quelle nré-
tait pas la surprise lorsqu'on voyait qu'on voulait nous
parler de la chenille de la Leucania unipunnta, Haw. qui
se réunit en armées pour ravager les champs cultivés, et
qui cette année fait des dégâts plus considérables que d'or-
dinaire dans plusieurs des Etats de l'Dnion Américaine.
La bévue accusait sans doute moins l'inhabilité d'un fouil-
l'histoire naturelle dans nos collèges classiques. 125
leur de dictionnaire que l'ignorance impardonnable du tra-
ducteur, en fait d'histoire naturelle. (^)
Mais, MM. les professeurs de collèges, qui prétendez
avoir suffisamment d'histoire naturelle dans vos cours d'é-
tude, n'avez-voiis pas rencontré, cette année même, aa
concours poar le baccalauréat, un aspirant au diplôme qui
vous parlé d'oiseaux MAMMIFERES ! ! ! commesi un bipède
empiumé avait jamais porté des mamelles.
Que vous considériez votre programme suffisamment
étendu et que vous ne vouliez pas le charger davanta'je,
nous le comprenons, et ne vous en blâmons pas ; mais que
cette partie de votre programme se réduise à peu près à
zéro dans la pratique, voila ce contre quoi nous nous ré-
crions, parce qu'il y va de notre honneur national comme
peuple intelligent et instruit d'avoir au moins des notions
suffisantes des sciences pour pouvoir en parler pertinem-
ment dans l'occasion, et ne pas permettre à nos écrivains
de se rendre coupables de balourdises comme celles qui
s'étalent si souvent et dans nos journaux et même dans
nos livres. Or tant qu'on s'obstinera à faire enseigner des
sciences par des professeurs qui ne les connaissent pas eux-
mêmes, les résultats seront à peu près les mêmes que ceux
que nous avons eus jusqu'à ce jour.
C'est notre conviction qu'un professeur bien au fait de
l'histoire naturelle, peut, dans huit à dix leçons seulement,
donner à des élèves intelligents la connaissance suffisante
à tout homme instruit pour parler pertinemment de
n'importe quelle branche de l'histoire naturelle, telle que
botanique, entomologie, ornithologie, etc. Qu'on imite les,
Clercs de Ste-Croix qui avant d'établir des cours d'histoire
naturelle dans leurs différents collèges, ont commencé cette
année même, par former des professeurs compétents,
(1) A propos de traduction la plupart de nos journaux nous ont présenté tout
récemment une ineffabilité au sujet des animaux du cirque de Forepauo-h. Le texte
anglais disait à propos de ces animaux qu'ils étaient well trained, et le traducteur
ignare a rendu ce mot par entraîné, ce cirque fera paraître 50 animaux entraînés
lisait-on ; et cela jusque dans un journal qui se mêle de faire la leçon à tout le
monde à propos de français, d'anglais et de cent autres choses encore '
126 LE NATURALISTE CANADIEN
DIVERS.
Insectes nuisibles. — La Chrysomèle de la patate^
ChrysomeLa 10-lineata, se montre en plus grande abondance
que jamais, cette année, dans notre Province, A moins
d'une chasse continue et active, le précieux tubercule en
souffrira considérablement* Elle s'est montrée aussi, cette
année, beaucoup plus à bonne heure que de coutume. Dès
le 6 juin, nous en rencontrions partout sur les trottoirs à
Québec aussi bien qu'à Montréal ; et même avant que les
patates fussent sorties de terre, on voyait le redoutable
insecte se promener sur le sol. Cependant, ce n'était par-
tout que des insectes parfaits, nulle part nous n'avons pu
rencontrer de larves. Ce qui nous confirme dans l'avancé
que nous avons déjà fait que les larves de cet insecte ne
peuvent résister à la rigueurs de nos hivers.
Comme moyen le plus effiace de faire la guerre à cet
insecte, nous conseillons, comme nous l'avons fait les
années précédentes, la chasse au moyen d'un petit filet
attaché à un cercle que l'on fixe au bout d'un bâton. Ce
mode est le moins dispendieux, le plus sûr, et le plus aisé
à appliquer ; il vaut beaucoup mieux que le vert de Paris.
Chenilles des groseilliers. Les Némates qui dépouil-
laient si impitoyablement les gadeliers et les groseilliers
les années précédentes, se sont à peine fait remarquer cette
année. Mais elles ont cédé la place à un autre ennemi
non moins redoutable, c'est la Pristiphore du groseillier,
Pristipho) a grossulariœ. Les larves des Pristiphores diffè-
rent fort peu de celles des Némates ; comme elles, elles s'atta-
quent aux feuilles des mêmes arbrisseaux qu'elles dévorent
en commençant à les ronger par les bords, de telle façon
que souvent il ne reste bientôt que les seules nervures de
ces feuilles. Cependant, les Pristiphores nous paraissent
DIVERS 127
moins généralement répandues que lesNémates, car tandis
que groseilliers et gadeliers étaient sérieusement ravagés
dans notre jardin, nous voyions des jardins voisins où pas
une feuille n'avait encore été attaquée.
Sélandrie du rosier. Plus encore que dans les années
précédentes, la >Se/a«^naro.s-œ, ravage les rosiers de toute
espèce dans les jardins. Vous êtes tout surpris de voir
tout-à-coup des rosiers qui paraissaient forts et vigoureux,
dépouillés presque entièrement de verdure, les feuilles pa-
raissant comme si elles avaient été rôties ou ébouillantées,
sans avoir cependant rien perdu dans leur forme. En les
examinant de plus près, vous reconnaissez qu'elles ne se
composent plus que d'un réseau de nervures et de nervules
ayant perdu totalement leur parenchyme, et vous ne man-
quez pas de trouver sur leur limbe de petites chenilles
gluantes, vertes, à demi transparentes, se confondant avec
la couleur de la feuille qui les porte. Ce sont les rava-
geuses qui dévorent le parenchyme de ces feuilles sans
endommager leurs nervures.
Les Sélandries appartiennent à la même famille que
les Pristiphores et les Némates, et peuvent être combattues
par les mêmes moyens, les poudres insecticides : Ellébore
blanc, Pyrètre, etc. Abandonnées à elles-mêmes, elles ne
tardent pas à dépouiller entièrement les rosiers de leur
verdure, arrêtant leur floraison, et faisant plus ou moins
souffrir les plants dans leur croissance.
Catalogue de champignons. Le Dr. H. W. Har-
kness, associé à L. P, Moore, vient de publier sous les aus-
pices de l'Académie des Sciences de Californie, un catalogue
des champignons de la côte du Pacifique.
Société d'histoire naturelle de Boston.— Cette Société
a célébré le 28 Avril dernier, le 50e anniversaire de sa fon-
dation.
128 LE NATURALISTE CANADIEN
Bibliographie.— M. A. H. Swinton, de Binfield House,
Gruildford, Survey, Angleterre, annonce l'apparition pro-
chaine d'un ouvrage (prix $1 50) sur les causes de propaga-
tion, de distribution et de modification des insectes. L'ou-
vrage traitera des organes des sens, des caractères sexuels
secondaires et des variations des insectes.
Kénagerie du Central-Park, New- York. — Le rap-
port de M. Oonklin, directeur de la ménagerie du Central
Park, établit que le nombre des animaux exhibés en 1879
était de 1206. Bon nombre d'oiseaux et de mammifères ont
pris naissance dans la ménagerie même. Parmi les pièces
les plus remarquables, on remarque : 2 léopards noirs, 4
ours blancs du nord, un rhinocéros à 2 cornes, un lion de
mer et son petit, etc., etc.
Appropriation. — Le Congrès de Washington vient
de voter une somme de $25,000 pour la Commission Ento-
mologique attachée au département de l'intérieur, malgré
l'opposition de Général Leduc, Commissaire de l'Agricul-
ture, et du professeur L. H. Comstock entomologist du
même département. C'est la première fois depuis que la
Commission Entomologique est établie qu'on vote la somme
entière réclamée par elle»
Herbier. — On vient de faire don à l'Académie des
Sciences de Davenport, Iowa, de l'herbier du Dr. C. C.
Parry, le botaniste distingué de plusieurs gouvernements
et de différentes expéditions. Cet herbier contient plus de
15,000 espèces de plantes déterminées.
ZjE
Vol. XII. CapRouge, Q., MAI-OCTOBRE 1880. No. 137.
Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCIIER.
NOTRE PUBLICATION.
La plupart de nos lecteurs ont déjà appris, sans doute,
par les feuilles politiques, que le gouvernement Chapleau
avait rétabli l'alloration au Naturaliste soustraite par le
ministère Joly. Voila qui est bien est pour l'avenir ; mais
rinjustice du passé est encore là toute entière. Les 12
mois de publication que nous avons passés sans allocation,
lorsque, appuyé sur une promesse, nous avions tout lieu
de croire qu'elle nous serait accordée, nous pèsent encore
de tout leur poids sur les épaules, et nous forcent à en
venir à des retranchements bien regrettables pour compen-
ser cette perte. Nous roici au mois de septembre et nous
n'en sommes encore qu'au 5e numéro pour cette année.
C'est notre intention de n'en plus donner qu'un autre pour
ces 12 mois. Il va sans dire que les abonnements ne
seront en rien dérangés par ce changement, car chaque
abonné aiua. toujours droit à 12 numéros pour ses $2.
Nous disons que la chose est regrettable, parce que
nous avons déjà en mains plus de 200 pages de manuscrit
sur l'Entomologie, toutes prêtes à être livrées à l'impres-
sion, et nous tenons à leur publication le plus tôt possible^
tant pour fournir aux amateurs le moyen de poursuivre
130 LE NATURALISTE CANADIEN.
leur étude de notre faune, que pour profiter de la santé et
du temps à notre disposition pour pousser nos investiga-
tions aussi loin que possible. Une l'ois disparu, nous dou-
tons fort qu'il se trouve quelqu'un avec les aptitudes et la
volonté de continuer une tâche aussi ardue et aussi peu
remunerative que celle que nous poursuivons depuis plus
de douze ans.
FADNE CANADIENNE
LES INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
^Continué de la page 102).
Fam. V. BRACONIDES. Braconidœ.
Tête courte, transversale, généralement plus étroite
que le thorax. Labre le plus souvent caché par le cha-
peron, celui-ci tantôt fortement échancré et tantôt allongé
en bec.
Antennes généralement assez longues, filiformes ou
sétacées, presque toujours grêles, à premier article toujours
plus fort et plus allongé que les autres, le deuxième toujours
plus petit que le premier et que le suivant et jamais accom-
pagné de cet article rudimentaire qui dans les Ichneumo-
nides's'interpose entre le 2e et le 3e.
Thorax généralement plus large que la tête, mais le
plus souvent atténué en avant de manière à former une
espèce de cou plus ou moins allongé. Les lobes compo-
sant le mésothorax sont presque toujours très distincts, et
le médian prolongé en avant des deux autres. L'écusson,
le métathorax, les pattes, varient comme dans les Ichneu-
monides.
Les ailes antérieures ont toujours la cellule discoïdale
extérieure ouverte, de sorte qu'il n'y a qu'une seule ner-
vure récurrente : c'est là le caractère le plus saillant qui
V — BRACONIDES.
lia
permet de distinguer à première vue un Braconide d'un
îchiieumouide ; en ourre, la priUTiiôre cellule discoïdale
vat toujours distincte et n'e^t quVxce[)tionnellement con-
i'o.idae avec la pi-etaiere cubitale, comme dans les ichueu-
£ 1
Fig. 6.
nonides. La fi<r. 6 représente une aile de Braconide,
la fig. 7 une aile d'Ichneumonide; un simple coup d'œil
t pour en faire saisir de suite la difîérence.
Fig. 7.
La 2e cellule cubitale est quelquefois fort grande et
d'autrefois très petite, c'est-à-dire réduite à une simple
aréole, comme dans les Ichneumouides. Les ailes infé-
rieures sont généralement fort pauvres en nervures, et dé-
pourvues de cellules discoïdales.
Fig. 6. — Une aile de Braconide.
1 2 le radius.
3 4 1e cubitus.
5 6 la nervure parallèle, celle-ci est dite interstieiale lorsqu'elle nait
du point X, ce qui arrive rarement.
a, cellule radiale.
6, le stigma.
c, c, c 1ère, 2e, 3e cellule cubitale.
d', d", d'" 1ère, 2e, 3e cellule discoïdale.
r X, nervure récurrente, qui est unique ; l'absence de la 2e récurrente fait
que la 3e cellule discoïdale, ou la plus extérieure, est toujours fort
grande.
Fig. 7. — Une aile d'Ichneumonide, les parties analogues étant représentées par les
mêmes signes.
c d est la cellule cubito-discoïclale, formée de la 1ère cubitale confondue
avec la 1ère discoïdale. La 2e cubitale ou aréole o est toujours très
petite, lorsqu'elle ne manque pas totalement.
182 LE NATURALISTK CANADIEN
L abdomen est le pins souvent sessile, mais quelquefois
brièvement pédicule. Un caractère qui lui est propre est
d'avoir les segments 2 et 3 soudés de manière à n'en former
qu'un seul, la suture n'étant le plus souvent indiquée que par
un sillon plus ou moins distinct. Dans certains groupes,
l'abdomen paraît n'être formé que de trois segments, les
autres étant refoulés sous l'espèce de carapace que forment
les premiers en se soudant ensemble. La tarière qui ter-
mine l'abdomen et tantôt plus ou moins longue, et d'autre-
fois très courte et non apparente.
Ce simple énoncé des caractères peut suffire pour faire
voir de suite que les Braconides sont très voisins des
Ichneumonides, avec lesquels on les a longtemps confondus.
Si les caractères de ces deux familles les rapprochent
étroitement, leurs mœurs et leurs habitudes les unissent
encore davantage.
Les Braconides vivent tous en parasites sur d'autres
insectes ; ils peuvent, par conséquent, être rangés parmi
les insectes utiles, puisqu'ils contribuent à diminuer consi-
dérablement le nombre des insectes nuisibles. Ils choi-
sissent leurs victimes parmi les larves des Lépidoptères, et
souvent aussi des Coléoptères, sur lesquelles ils déposent
leurs œufs ; les larves sortant de ces œuis, se nourrissent,
dès leur éclosion, des parties adipeuses de leurs victimes,
sans attaquer les parties vitales. Elles se transforment là
même en chrysalides, en se filant pour cette fin, des petits
cocons de soie. Il arrive même quelquefois, comme on l'a
constaté de certains charançons, que la victime peut subir
ses propres transformations et passer à fétat parlait, sans
se débarrasser de ses parasites. Le plus souvent cependant,
les larves ainsi attaquées périssent à l'état même de larves
ou de chrysalides, comme on en rencontre si souvent sur
les clôtures, les tiges des plantes etc., toutes trouées par les
ouvertures qu'ont pratiquées les petits parasites pour
s'échapper au dehors. C'est encore ainsi qu'on trouve
souvent des chrysalides de Piérides renfermant une multi-
tude de petits cocons ou de larves mêmes de Braconides,
si bien qu'elles semblent n'être qu'une coque pour renfermer
V — BRAC0NIDK8. 133
ces intrus. Les Rogas et les Microgastres sont souvent ainsi
trouvés en grande quantité dans les chrysalides de la
Piéride de la rave.
On a vu des larves de Microgastres sortir du corps de
certains charançons piqués et installés dans des collections,
et, s'attachant à l'épingle même, y filer leur petit cocon
pour subir leurs transformations.
L'insecte parfait s'échappe de son cocon en faisant
partir une espèce de calotte, que la larve, pour cette fin,
avait soudée à l'un de ses bouts.
Les Braconides, de même que les Ichneumonides, n'ont
été jusqu'à ce jour, l'objet d'études spéciales, que d'un assez
petit nombre d'entomologistes, de sorte que leur classifica-
tion est encore assez incertaine et que leur investigation
minutieuse promet de nombreuses trouvailles nouvelles.
Classification des Braconides .
Wesmael, qui a spécialement étudié les Braconides, a
partagé la famille en 5 groupes difiérents, auxquels
WesvP'ood en a ajouté un 6e. Ces groupes se caractérisent
comme suit :
1. Les Cychstomes. — Insectes qui se dis-
tinguent par leur chaperon échancré de telle
manière qu'il laisse un vide entre son bord
Fig. 8 antérieur et les mandibules. Fig. 8. L'abdo-
men est composé de 6 ou 7 segments. La 2e cellule cubi-
tale est ordinairement grande, mais elle manque aussi quel-
quefois.
2. Les Polymorphes. — lis ont aussi la 2e cubitale grande
et manquant quelquefois, mais leur chaperon est entier, la
portion postérieure de leur vertex est convexe et non
concave, et leur abdomen a aussi 6 ou 7 segments.
3- Les Aréolaires. — Deuxième cellule cubitale très
petite et rappelant l'aréole des Ichneumonides; ils ont le
vertex plus ou moins échancré postérieurement, leur cha-
peron est entier et leur abdomen composé de 6 ou 7
segments.
Kg. 8. — Face d'un Braconide du groupe des Cyclostomidee, laissant voir le vide
au-dessus de« mandibules.
134 LE NATURALISTE CANADIEN
4. Les Cryptogastres. -~ Ils ont l'abdomen formé en
apparence de trois segments seulement, les antres plus
petits que ces premiers se cachant sous le dernier d'entre
eux. Leur chaperon est entier, leur vertex convexe, et la 2e
cubitale grande quoique manquant quelquefois.
5. Les Exodnn^es. — Contrairement à tous les autres, ces
insectes ont les dents des mandibules dirigées en dehors,
si bien que ces dents ne se touchent pas lors même que les
mandibules sont fermées. Ces mandibules sont larges,
fortement dentées et ordinairement ouvertes après la mort.
6. Les Flexilive?itres.— Insectes à abdomen grêle à la
base, ayant la faculté de le replier sous le thorax pour
introduire leurs œufs dans le corps des autres insectes.
La clef qui suit peut servir à distinguer les divisions
ci-dessus, de même que les genres qui se rangent dans
chacune d'elles.
Clef pour la distinction des genres.
1(6) Chaperon échancré de manière à laisser un vide entre les man
dibulcs et son bord antérieur :
/. CYCL0STO31ES.
2(3) Cellules discoïJales 1 et 2 d'égale longueur, pre-
miers segments abdominaux plus ou moins im-
pressionnés 1. Bracon.
3(2) Cellule discoïdale 1 plus longue que 2, premiers
sements abdominaux simplement striés ou plus
ou moins lisses ;
4(5) 2e cellule cubitale en carré, segments 2 et 3 avec
une carène médiane 2. RoGAS.
5(4) 2e cellule cubitale en trapèse, segments abdomi-
naux 2 et 3 sans carène, soudés ensemble 3. Syngaster.
6(1) Chaperon entier ;
7(39) Dents des mandibules non dirigées en dehors ;
8(^32) Abdomen de 6 ou 7 segments apparents ;
9(25) Vertex convexe, 2e cubitale grande (quelquefois manquant) ;
10(42) Abdomen à 1er segment variable, n'ayant pas
la faculté de se replier sous le thorax :
V — BRACONIDES 135
IL POLYMORPHES.
11(17) Cellules cubitales 2 ou 3 ;
12(14) Abdomen non pédicule ;
13(18) 2e cubitale recevant la récurrente à son angle interne 4. Opius.
14(12) Abdomen pédicule ;
15(16) Antennes sétacées, non épaissios à l'extrémité. 5. Perilitus.
16(15) Antennes épaissies à l'extrémité 6. Rhopalophorus.
17(11) Une seule cubitale unie à la Ire discoïdale 7. Gamosecus,». gren.
18(13) Récurrente reçue par la 1ère cubitale ;
19(20) Cuisses postérieures renflées 8. Helcon.
20(19) Toutes les cuisses grêles ;
21(22) Deux cubitales aux ailes 9. EuBADizON.
22(2 L) Trois cubitales aux ailes ;
23(24) 1ère cubitale recevant la récurrente dans un
angle de sa base ; vertex comprimé transver-
salement 10. Macrooentrus.
24(23) 1ère cubitale recevant la récurrente à son angle
externe, vertex plein, non comprimé 11. Phylax.
25( 9 ) Vextex plus ou moins concave postérieurement,
abdomen à 6 ou 7 segments ; 2e cubitale très
petite (quelquefois nulle) :
m. AREOLJIRES.
26(27) Bbuche allongée en bec «*, 12. Agathis.
27(26) Bouche non prolongée en bec ;
28(31) Yeux glabres, non velus ;
29(30) 1ère cubitale incomplète, non parfaitement di-
visée d'avec la 1ère discoïdale 13. MiCRODUS.
30(29) 1ère cubitale complète 14. Earinus.
31(28) Yeux velua ;
32(8) Abdomen en apparence de 3 segments les autres
se cachent sous le dernier :
IV, CRYP TOG ASTRES.
33(34) 2 cellules cubitales ; carapace de l'abdomen for-
mée de 3 segments 16. SiGALPHDS.
34(33) 3 cellules cubitales ;
35(36) La Ire cubitale confondue avec la 1ère discoï-
dale ; jeux velus 17. Chelonus.
136 • LE NATURALISTE CANADIEN
36(35) La 1ère cubitale distincte ; yeux glabres ;
37(38) Abdomen droit, (l'épaisseur égale 18. Phanerotoma.
38(37) Abdomen courbé en angle, épaissi à l'extré-
mité 19. Rhitigastek.
39( 7 ) Dents des mandibules dirigées en debors, ne se
toucbant pas étant fermées ; ailes avec 3 cel-
lules cubitales :
F. EX0D0NTE8.
40(41) Nervure pcirallèle non intersticiale (^) 20. Altsia.
41(40) Ner-^îui-e parallèle intersticiale 21. Trichesia, n. gen.
42(10) Abdomen à premier segment plus grêle que les
autres, cylindrique, ayant la faculté de se re-
plier sous le thorax :
• VI. FLEXILIVENTRES.
43(44) Une seule celluln cubitale....- 22. APHinius.
44(43) Trois cellules cubitales ,.... 23. Aroïropus, n. ^e?t.
I. CYGLOSTOMES.
1. Gen, Bracon. Bracon Fabricius.
Tête en carré ou subglobuleuse, épaisse en arrière des
yeux. Antennes sétacées, composées d'articles allongés
qui diminuent de plus en plus et dont le 2e est très court.
Corps généralemeat assez court, plus ou moins déprimé,
mésothorax à divisions bien distinctes. Pattes de lon^-ueur
moyenne. Palpes maxillaires de 5 articles, le 3e élargi à
l'extrémité. Ailes antérieures avec 3 cellules cubitales,
dont la 1ère reçoit la nervure récurrente, la 2e de forme
trapézoïdale, les cellules discoïdales 1 et 2 d'égale lon-
gueur. Abdomen se rétrécissant insensiblement à partir
du 2e segment jusqu'à l'extrémité, les segments 1, 2, et 3
aussi quelquefois, marqués d'impressions profondes, les
segments 2 et 3 soudés ensemble, de manière à se refuser à
tout mouvement dans cette suture. Tarière ordinairement
longue, souvent plus longue que le corps.
(1) Wesmael appelle nervure parallUe <ie.\\& qui se trouve au-dessous du cubitus
et qui lui est à peu près parallèle; cette nervure est dite intersticiale, lorsqu'elle
fait suite à la nervure divisant les cellules discoïdales 1 et 2 ; Fig. 6.
V — BRACONIDES. 137
Insectes généralemeut de bonne taille, brillants, à
ailes le plus souvent fortement enfamees. 17 espèces ren-
contrées, dont 13 nouvelles,
1(16) Ailes fuligineuses, fortement obscures;
2(^12) Suture entre les segments 2 et 3 simple ;
3( 4 ) 2a segment abdominal sans prot-miiience sur son
disque 1 . IsevlS, ". sj).
4(3) 2e segment abdominal avco une proéminence
triangulaire sur son disque ;
5(6 ) Suture entre les segment* 2 et 3 non crénelée;
proéminence du 2e segment courte, triangu-
laire 2. inquisitor, «. sp.
6( 5 ) Suture entre les segments 2 et 3 crénelée;
7(10) Segment 3 et suivant lisses;
8( 9 ) Face avec un tubercule médian ; scape fléchi à
l'extrémité 3. Silïiphx.
9(8) Face sans tubercule médian ; scape à peu près droit. 4- dlssitHS.
10(11) Serment 3 et suivants aciculés longitudinale-
ment 5. RCiCUlatUS.
11(10) Segments 2 et 3 seulement aciculés 6 StrialUS, /'. sp.
12( 2 ) Suture entre les segments 2 et 3 bifurquée aux 2 côtés ;
13(14) Suture entre les segments 2 et 3 non crénelée. .7. Ventralls.
14(15) Suture entre les segments 2 et 3 crénelée, celles
des autres segments simples 8. OÎ>îiquUS, n. sp.
15(14) Sutures entre les segments 2 et 3, et 3 et 4 cré-
nelées 9. ornalus, n. sp
16( 1 ) Ailes hyalines ou subhyalines ;
17(22) Abdomen oblong, les incisures des segments non impressionnées ;
18(21) Hanches jaunes ;
19(20) Tarière plus courte que le corps. ....... 10. SBqualiS, n. sp.
20(19) Tarière 2 fois aussi lomrue que le corps. H. laagicaiidUS, v.sp.
21(18) Hanches noires 12. rufovariegaîus, ". sp.
22(17) Abdomen en ovale élargi, les incisures impressionnées ;
23(26) Stigma noir, sans tache ; ailes enfumées à la base ;
24(25) Thorax noir ; tarière à peine plus longue q-ie
l'abdomen 13. lutuS, «. sp.
25(24) Thorax roux ; tarière au moins d'un quart plus longue
que l'abdomen 14. nigropeCtUS, n. sp.
26(23) Stigma brun; ailes hyalines ;
27(30) Tarière plus longue que l'abdomen ;
28(29) Abdomen largement ovalaire, roux, le dos taché
de noir 15. àpicatus, n. sp.
138
LE NATURALISTE CANADIEN.
29(28) Abdomen étroitement ovaloire, poli, brillant,
avec le dos noir excepté au 2e segment qui est
plus ou moins roux Ig. nanuS. v. sp.
30(27) Tarière plus courte que l'abdomen ; ailes hya-
lines-blanchâtres 17. pygîîiœus, n. sp.
1. Braeon poli. Bracon lœvis, nov. sp. Fig. 9.
Ç Long. .43 pce. Noir, poli, brillant,
avec r ib'lo:nen roux: les orbites antérieurs,
avec quelques taches en arrière des yeux,
roussâtres. Le chaperon avec uue dépres-
Fig. 9. sioii serai-circulaire à la base, dans laquelle
on distingue un point enfoncé de chaque côté du milieu. Ailes
très foncées, longues, avoc une strie dans la 1ère cubitale, une grande
tache ronde à la base de la discoïdale extérieure et 2 autres taches
plus petites au dessous, hyalines. Pattes entièrement noires. Abdomen
roux, poli, brillant, le premier seg.uent avec le dis |U3 convexe, et une
dépression de chu(|ue côté dans lesquelles se trouve une forte carène j
le 2e segment fort large, relevé en pointe au milieu avec une impression
oblique de charpae côté, le sillon médian transversal du même segment
simple, non bifurqué ans côtés. Tarière plus longue que l'abdomen.
— R.
Capturé au Cap-Rouge ; espèce bien distincte par son
2e segment abdominal qui n'offre qu'une pointe saillante
médiane à la base, sans proéminence sur son disque.
2. Bracon chercheur. Bracon inquisitor, nav. sp.
$ Long. .43 pce. Noir avec l'abdomen roux. Le chaperon
avec une fossette de chaque côté du milieu à la base. Ailes longues,
très foncées, avec taches hyalines comme dans l'espèce précédente.
Métathorax plus ou moins roux, surtout au sommet. Abdomen roux,
poli, brillant, le premier segment déprimé sur les côtés avec une
étroite carène dans cette dépression, le 2e avec une proéminence mé-
diane en triangle à la base, à peine déprimé sur les côtés, le sillon
transversal médian non crénelé, sinué mais non bifurqué aux côtés, le
5e avec 3 fossettes au milieu à la base bien apparentes. Tarière plus
longue que l'abdomen.— E,.
Même faciès que dans l'espèce précédente, mais s'en
distinguant surtout par son métathorax rougeâtre et la
Fig 9. — Une aile du Braco lievis, PrOT.
v.— BRACONIDES. 139
structure de sou 2e segment abdominal. Capturé au Cap-
Rouge.
3. Bracon simple. Br aeon sim])lex, Cress. Trans. Am
Ent. Soc. iv, p. 184, $.
$ — Long. .45 pee. Noir avec l'abilotnen rouse-sang, les ailes
fortement fuligineuses, avec les tachée: hyalines ordinaires à la base de
la 1ère cubit île et de la discoïdale. Fiice avec un tubercule médian
au dessous des antennes, nn point enfoncé de chaque côté au dessus du
chaperon, et entre eux 2 fossettes longitudinales ; sc;ipe réfléchi à la
base et à l'extrémité. Orbites antérieurs supérieurs, roussàtres.
Pattes noires avec l'extrémité des trochantins rousse. Abdomen rouije-
sang, le premier segment avec un sillon de chaque côté dans lequel se
trouve une petite carène, le milieu du disque soulevé en ovale, jaune-
orange, déprimé au milieu. Le 2e segment excavé de chafjue côté avec
une proéminence au milieu à la base, en forme de coin, dont la pointe
se prolonge tout près du sillon transversal ; celui-ci simple, sub crénelé
les bords latéraux avec une fossette au dessous de ce sillon transversal-
les derniers segments largement dé('rimés en dessus. Tarière do la
longueur de l'abdomen. — PC
J^es sculptures de la tête distinguent surtout cette
espèce de la dissitus,
4. Bracon épandu. Bracon dissitus, Cress. Proc. Ent.
Soc. Phii iv, p. 300, $.
C? Ç — Long. .37 pce. Noir, poli, brillant, avec l'abdomen roux,
les lignes orbitales plus ou moins rousses au dessus des yeux. Cha-
peron ayant à la base une dépression presque droite, terminée à chaque
bout par un gros point enfoncé. Ailes fortement obscures, un peu
plus claires à l'extrémité, la 2e cubitale fort longue. Abdomen roux
le premier segment déprimé de chaque côté avec une fine carène dans
cette dépression, le 2e segment ayant à la base, au milieu, une protu-
bérance triangulaire, allongée, aiguë, de chaque côté de laquelle se
trouve une dépression oblique, laissant une autre proéminence à chaque
angle basilaire, le sillon iranversal simple à ses extrémités, mais cré-
nelé au milieu, peu sinué. c? à abdomen moins eflSlé à l'extrémité et
avec les sculptures du 2e segment moins prononcées. — CC.
5. Bracon aoiculé. Bracon aciculatus, Cress. Proc.
Ent. Soc. Phil, v, p. 73, ç.
(J — Long. .25 pce. Roux, avec la tête et les pattes noires ; les
ailes brunes. Corps étroit, allongé. Uue tache noire en avant des
140 LB NATURALISTE CANADIEN
hanches antf'rieures, les côt(^s du m^tathorax aussi plus nu moins
obseurs. Ailes brunes avec une strie 8ub-liyaMne dans la 1ère cubitale
et la discoïdale interne. Pattes noires», l'extrémité des troobantins
rousse. Abdomen déprimé, en ovale allongé, le premier segment dé-
primé sur les côtés et ponctué sur le disqnc, avec une carène de chaque
côté divergeant du sommet à la base, le 2e avec une proéminence mé-
diane à la base et une autre plus petite près des angles basilaires, celle
du milieu aplatie, triangulaire et effilée à la pointe, le reste longitudi-
nalement strié ; le sillon médian transversal presque droit .au milieu
et crénelé, redressé aux côtés, le reste du segment avec le 3e et la base
du 4e aciculés longitudinalement, les segments terminaux lisses avec
une tache brune en dessus. — R.
Espèce bien reconnaissable par son abdomen aciculé.
6. Bracon strié. Bracon striatus, nov. sp.
çj — Long. .25 pce. Noir avec l'abdomen rouge. Tête fortement
épaissie en arrière des yeux, la face couverte d'une pubescence blan-
châtre qu'on ne peut distinguer qu'en !a regardant de profil. Thorax
entièrement noir, poli, brillant. Ailes enfumées, passablement obscures.
Pattes d'un noir légèrement roussâtre, sans tache. Abdomen d'un
roux feiTugineux, particulièrement à la base, le premier segment avec
une proéminence médiane, suivie de chaque côté d'une fossette dans
laquelle se trouve une petite carène ; les segments 2 et 3 striés longi-
tudinalement avec une proéminence basilaire lisse au milieu, le reste
poli, brillant, sans tache. — R.
Un seul spécimen d". Se distingue surtout du trifoveo-
latus par les stries de ses 2e et 3e segments abdominaux.
7. Bracon ventral. Bracon venimlis, Cress. Proc. Ent.
Soc. Phil, iv, p. 76. ç.
Ç — Long. .25 pce. Tête et thorax, noir, avec une pubescence
grisâtre particulièrement abondante sur la face et les flancs. Ailes
brun foncé, avec une strie sub-hyaline dans la 1ère cubitale et une
tache dans la 1ère discoïdale. Abdomen court, large, roux, avec les
incisures des segments larges et profondes, le premier segment convexe
au milieu, déprimé de chaque côté, avec une carène mal définie dans
chaque dépression ; le 2e segment aplati avec une carène médiane
dilatée à la base, suivie de chaque côté d'une profonde dépression attei-
gnant obliquement le côté, faisant de chaque angle basilaire une pro-
tubérance sub-tuberculeuse ; le sillon médian profond, non crénelé,
bifurqué de chaque côté, la partie au-dessous de ce sillon relevée à la
ligne médiane. — R.
V — BRAC0NIDE8. 141
Espèce bien distincte par les profondes incisures de
ses seo-ments abdominaux et par son abondante pubes-
cence.
8. Bracon oblique. Bracon obliqum, nov. sp.
Ç— Long. .32 pce. La têfe, le thorax, les ailes et les pattes, noir.
L'abiîomen rouge ; les mandibules, avec une petite ligne orbitale
vis-à-vis l'insertion des antennes, roussâtres; les orbites postérieurs
roux. Face pubescente, avec une dépression serai circulaire à la base
du ch-iperon. Corps allongé, poli, brillant, les lobes du raésothorax
médiocrement distincts. Les trochantins rouges à l'extrémité. Abdo-
men rouge, le premier segment avec le milieu du disi|ue aplati, ponctué,
suivi de chique côté d'une profonde dépression, dans laquelle se trouve
une fine carène : le 2e segment aplati, large, avec une proéminence
triangulaire, aplati, suivie de chaque côté d'une large et profonde dé-
pression confusément btriée et au milieu de- laquelle se trouve une ligne
soulevée élargie au sommet, le sillon transversal crénelé et fortement
relevé sur les côtés, envoyant dans la partie inférieure un petit rayon
moins profond et n'atteignant pas le bord, le sommet de ce segment
s'ailongeant con^^idérablemeiit i^ur les côtés, les autres segments lisses
et à sutures closes. Tarière plus longue que l'abdomen. — R.
Se distingue surtout du simplex, Cress, par les struc-
tures de ses deux segments basilaires de l'abdomen ; l'obli-
quité de la suture entre les segments 2 et 3 sur les côtés, est
surtout fort remarquable.
9. Bracon orné. Bracon ornatus, nov. sp.
(5^ Ç — Long. .15 pce. La tête, le thorax, les ailes avec les
pattes, noir ; l'abdomen rouge. Tête un peu plus étroite en arrière des
yeux, médiocrement épaisse. Thorax court, largement ovale ; le 1er
segment abdominal à partie médiane du disque saillante, aplatie, avec
une forte dépression de cha'jue côté, le 2e avec une proéminence trian-
gulaire aplatie au milieu de la base, et une autre un peu plus courte
de chaque côté, séparées les unes des autres par des sillons profonds,
celles des côtés isolées des angles basilaires par une ligne enfoncée ; le
sillon transversal profond, large, crénelé, bifurqué aux côtés, les sutures
entre les segments suivants aussi profondes et crénelées ; tarière ua
peu plus courte que l'abdomen. — AC.
Rapprochée de la palliventris, Cress, mais en différant
par les sculptures du 2e segment abdominal»
10. Bracon uni. Bracon œqualis, nov. sp.
142 LE NATURALISTE CANADIEN
Ç Long. .12 pce. Noir, poli brillant; la face, la bouche, Issjoaes,
les orbites, les pattes, l'abiionien excepté à la base et à l'extrt'iiiité,
jaune roussâtre; les bords dtx prothorax avec les écailles alaires, jaune
plus ou moin-i clair, les dernières avec une tache brune. Ailes hyalines,
le stigma brun, la 1ère cubitale recevant la récurrente près de sa jonction
avec la 2e ; les jambes postérieures plus ou moins obscures. Abdomen
oblong, avec les jointures non incisées, très peu distinctes, jaune, avec
une tache noire sur le premier et au milieu de la base du 2e segment,
ce dernier bisinué à sa base, les segments terminaux aussi noirs.
Tarière de la longueur de l'abdomen environ. — R.
11. Bracon longue queue. Bracon longicaudus, nov. sp.
çj* Ç — Long. .17 pce. Noir; la face, les joues, les mandibules
excepté à l'extrémité, le scape en dessous, le prothorax en partie, les
pattes, avec l'abdomen, jaune-miel. Antennes brunes, jaunâtres en
dessous à la base. Ailes enfumées à la base, sub-hyalines à l'extrémité,
avec la strie hyaline ordinaire dans la 1ère cubitale ; 2e cubitale longue
et étroite, en angle aigu à sa base. Abdomen allongé et pointu à
l'extrémité, jaune avec une grande tache noire couvrant les segments 3
et 4 ; le premier segment avec un sillon de chaque côté, le 2e avec une
impression oblique de chaque côté du milieu, le sillon transversal
médian presque droit. Tarière plus de 'L fois la longueur de l'abdomen.
—AC.
12. Bracon varié-de-roux. Bracon rvfovariegalus,
nov. sp.
^ — Lonir. .18 pce. Noir, poli, brillant ; la bouche, le chaperon,
les joues, roussâtres. Antennes noires, lon<;ue«!, grêles. Ailes légèrement
enfumées, le stigma brun. Pattes d'un roux brunâtre, les hanches
noires. Abdomen oblong, noir avec une tache roust-ârre au milieu des
set^metits 2 et 3, le premier segment avec un sillon de chique côté
portant une petite carène, le 2e rugueux avec une impression oblique
de chaque côté, le reste poli, brillant. — R.
Ç — Avec l'abdomen d'un roux pâle, légèrement obscurci à la base,
le 2e segment strié longitudinalement à la base avec une petite
proéminence lisse au milieu. Tarière noire, de la longueur de l'abdomen
environ.
13. Bracon lavé. Bracon lutns, nov. sp.
Ç — Long. .16 pce. Noir, poli, brillant; la tête excepté à l'endroit
des ocelles et sur sa face postérieure, les pattes avec l'abdomen, jaune-
roussâtre ; l'extrémité des mandibules noire ; les bords du prothorax
avec les écailles alaires, roussâtres. Ailes hyalines, enfumées légèrement
V — BRACONIDES. 143
à la base, avec les taches hyalines dans la 1ère cubitale, celle-ci recevant
la récurrente près de son angle externe ; le stigma noir ; la moitié
terminale des jimbes postérieures avec tous les tarses, brun plus ou
moins foncé. Abdomen en ovale élargi, à incisures impressionnées,
jaune-roux, avec une tache noire sur !e premier segment, s'étendant au
milieu de la b:ise du 2e, qui est saillante et aciculée à cet endroit, les
segments terminaux plus ou moins ob-curs, tarière de la longueur de
l'abdomen environ. — R.
14. Braeon poitrine-noire. Bracon 7iigropect'i(S, nov.sp.
Ç — Long. .15 pce. D'un beau jaune miel, poli, brillant, l'extré-
mité des mandibules, les antennes, le disque du métathorax, une grande
tache à la poitrine, avjc une autre triangulaire au sommet du premier
segment abdominal, noir. Métathorax fiiieuient ponctué avec un carène
uiédiane à son sommet ; les jambes fio>térieure8 plus ou moins obscures,
le dernier article des tarses noir. Abdomen en ovale élargi, le premier
segment excavé au milieu avec une carène de chaque côté, et une tache
noire au milieu au sommet ; le 2e segment bisinuéà la base et rugueux
dans son tiers basilaire. Tarière un peu plus longue que l'abdomen. — PC.
15. Braeon à-sommet-taché. Braeon apicatus, nov. sp.
Ç — Long. .16 pce. Noir; la face au dessous des antennes, les
orbites antérieurs, dilatés sur le vertex, les sutures du mésothorax,
les épaules, les pattes, avec l'abdomen, jaune rous>âtre. Métathorax
finement ponctué avec un petit sillon sur son disque. L'extrémité
des jambes postérieures avi c le dernier article des tarses, noir,
Abdomen court, en ovale élargi, fi:iement ponctué, subopaque, le
bord b:isilairc des segments légèrement impressionné, le premier
sesfnient noir, conceive et caréné de ch «que côté, le 2e segment avec une
petite pointe au milieu à la base, taché de noir en cet endroit, les
autres segments roussâtres avec une grande tache noire au milieu du
disque sur les terminaux. Tarière de 2 fois la longueur de l'abdomen.
16. Braeon nain. Braeon nanus, nov. sp.
Ç ç^ — Long. .10 pce. Noir ; la face, les joues, avec les pattes,
roux. Thorax noir, poli, brillant. Ailes hyalines, légèrement obs-
cures au milieu, le stigma brun-rous.sâtre. Pattes rousses y compris
les hanches; l'extrémité des jambes postérieures avec leurs tarses, noir
ou brun-foncé. Abdomen en ovale rétréci, poli, brillant, noir avec
le 2e segment plus au moins rous-^âtre, ce 2e segment portant de fines
stries de chaque côté de sa proéuinence basilaire médiane; tarière
forte, d'environ une fois et demie la longueur de l'abdomen, le ventre
taché de lou&sâLre.
144 LE NATURALISTE CANADIEN
j> — Avec le 2e segment plus distinctement roux. Un
spécimen Cet 2 d^. La plus petite espèce que nous ayions
encore rencontrée.
17. Bracon pygmée. Bracon pygmœus, nov. sp.
Ç J* — Long. .12 pce. Noir; la bouche, les orbites antérieurs,
une tache aux épaules avec les pattes, roux-pâle. Ailes hyalines-
blanchâtres avec une tache absciire vers le milieu, le stigma brun-
roussâtre. Pattes roux-pâle, les jambes pcstorieures avec leurs tarses
plus ou moins obscures. Abdomen ovalaire, roux-pâle, le disque du
1er serment, une tache médiane à la base dn 2e avec une tache con-
tinue au milieu des segments terminaux, noir. Tarière distinctement
plus courte que l'abdomen. — PC.
2 spécimens $ et 1 cf ; dans le mâle, la face est rousse,
avec une tache brune au milieu.
2. G-en. KoGAS. Rogas, Esenbeck.
Tête petite. Vide entre le chaperon et les mandibules
généralement médiocre. Antennes filiformes, assez lon-
gues. Thorax atténué antérieurement. Ailes antérieures
avec 3 cellules cubitales, la 2e grande, en carré. Abdomen
avec les 3 premiers segments à peu près d'égale longueur,
finement rugueux ou aciculés, les 2 premiers iivec une fine
carène ou ligne soulevée médiane. Tarière très courte.
Pattes ordinaires.
La forme des trois segments abdominaux basilaires
distingue particulièrement ces insectes. Six espèces ren-
contrées, dont 2 nouvelles.
Thorax entièrement noir;
Jambes postérieures noires avec un anneau pâle.. ..1. terîliinalîs.
Jambes postérieures rousses, sans anneau pâle.... 2. abdominalis.
Thorax plus ou moins roux ou j;iune ;
Antennes blanches à l'extrémité 3. QuebeCeiîSiS n. sp.
Antennes non terminées de blanc ;
Abdomen sans aucune tache noire à la
l>=ise 4. Sancti-Hyacinthi, ». sp
Abdomen plus ou moins taché de noir à la base ;
Segments abdominaux 2 et 3 noirs sur les
côtés.... 5 Canadensis.
Segments abdominaux entièrement jaunes ou
^^^^ • 5. intermedius.
V — BRACONIDES. 145
1. Rogas terminal. Rogas tennimlis, Cress. Pleiades
term. Cress. Trans. Am. Eut. Soc. ii, p. 379, d^?.
$ — Long. .23 pee. Noir; les mandibules, les écailles alaires,
les pattes avec les segments 1 et 2 de l'ablomen, roux. Face finement
ponctuée, avec un tubercule médian. Antennes brunes, plus pâles en
dessous, le scape rous. Thorax assez vobistc, entièrement noir, le
métathorax rugueux avec une carène médiane bien distincte. Ailes
hyalines, iridescentes, la 2e cubitale en carré allongé, le stigma noir.
Pattes rousses, les postérieures avec l'extrémité des cuisses, la moitié
apioule des jambes et les tarses, noir, la moitié basilaire des jambes
jaune, les c laisses intermédiaires avec l'extrémité aussi noire. Abdo-
men noir, le 1er segment, le 2e excepté au sommet, roux, ces deux
segments rugueux longitudinalement, avec la carène médiane bien dis-
tincte, le 3e finement aeiculé à la base, le reste de l'iibiomea poli,
brillant. Tarière sortante. — PC.
2. Rogas abdominal. Rogas ahdominalis, Cress.
Aleiodes ahd. Cress. ïrans. Am". Eut. Soc. ii, p. 379, ç,
$ — Long. .23 pce. Noir; les mandibules, le chaperon, les palpes,
les orbites antérieurs et postérieurs, les pattes avec les 3 segments
basilaires de l'abdomen, roax ; les écailles alairss, jaune-clair. An-
tennes brunes, plus pâles à la base en dessous.. Thorax finement
ponctué, le métathorax avoc une carène médiane très-distincte. Ailes
sub-hyalines, la 2e cubitale en parallélo-z;ramme, les nervures et le
stigma, brun, le dernier avec une tache pâle à la base. Pattes rousses,
les postérieures avec les cuisses et les jambes plus ou moins obscures à
l'extrémité, les dernières sans anneau pâle à la base, le dernier article
des tarses, noir. Abdomen avec le premier segment, le 2e et le 3e
excepté au sommet, roux, opaques, rugueux, avec la carène médiane
bien définie, le 3â finement acicalé à la base; le reste noir, poli,
brillant.— R.
L'absence d'anneau pâle à la base des jambes posté-
rieures distingue particulièrement cette espèce de la
précédente. Capturée à St-Hyacinthe.
3. Rogas de-Québec, Rogas Qusbecensis, nov. sp. fig. 10.
Ç — Long. .28 pce. Roux ; antennes
noires avec le tiers terminal blanc; les
palpes, les écailles alaires, les troch;intins,
-r,. ,„ un large anneau à la base de toutes les
big. w. °
jambes, avec les tirses excepté 1 article ter"
minai qui est noir, b^anc ou jaune-pâle. Une tache noire sur le vertex
Fig. 10 -—Une aile du Eoyas Q telccaii!?, Prov.
146 LE NATURALISTE CANADIEN.
couvrant le? ocelles ; les lobes du mésothornx, les environs de l'écuseoiï
avec une b;inde transversale sur la partie antérieure des ffancs^ brut»
plus ou moins foncé. Métathorax très finement ponctu(^, avec une
carùne médi;ine. Les jambes postérieures noire? à l'exception de
l'anneau blanc de leur base. Ailes sub-hyalines, les nervures et le
stio-ma, noir, le dernier obscurément taché de pâle à la base. Abdomen
robuste, entièrement roux, les 2 premiers segments longitudinalement
rugueux, avec la carène médiane bien prononcée, le 3e finement aciculâ
à la base, le reste poli, brillant. — R.
Cette belle espèce se distingue de toutes les autres par
ses anneaux blancs. Capturé au Cap-Rouge.
4. Rogas de Saint-Hyaeinthe. Ro^as Sancti-IIya"
cinthi, iiov. sp.
9 — Long. .25 pce. Roux ; une tache triangulaire au-dessus du
chaperon, une autre à l'endroit des ocelles, le collier, une tache sur
chacun des lobes du mésothorax, une bande tranversale à la base du
mé+'ithorax, la poitrine en dessous, avec les derniers segments de l'ab-
domen, noir. Antennes noires, brunâtres en dessous à la base. Ailes
légèrement enfumées, le stigma noir, avec une tache pâle à la base»
Pnttes de la couleur du corps. Abdomen avec les 2 premiers segments
b;'silaires et la moitié du 3e longitudinaletnent rugueux, le reste poli,
brillant. La carène médiane sur les 2 premiers segments bien dis-
tincte. Métathorax finement ponctué, avec une carène médiane. — R.
Capturé à St-Hyacinthe. Rapproché du parasiticus,
Nort., mais s'en distinguant par ses pattes sans tache, sa
tête rousse etc.
5, Rogas du-Canada. Rogas Canadensis, Cress. Aleiodes
Can. Cress. Trans. Am Ent. Soc. ii, p. 380, ?.
cf ? — Long. .18 pce. Noir, opaque; la face, les orbites, le dos
du thorax, la poitrine avec la partie infirieure des flancs, les pattes
avec les derniers segments de l'abdomen jaune-roux. Antennes
brunes, roussâties à la buse. Métathorax finement ponctué, avec une
carène médiane. Les patten postérieures ont les cuisses plus ou moins
ob-cures à l'extrémité. Abdomen avec le premier segment excf pté
une tache à l'extrémité et les côtés des segments 2, 3 et 4, noir, le dos
du segment 2, le sommet de 1 avec la base de 3, jaune-pâle. Ailes
hj:ilines, les nervures brunes, le stigma brun-]iâle à la buse et à l'ex-
trémité. La carène médiane des 2 premiers segments abdominaux peu
distincte.
9 Avec 11 tache jaune des segments médians de l'abdomen
• ouvcnt plus ou moins; obs;ure, les derniers segments noirs.™ CC.
LE CHIEN ET SES PRINOrPALES RACES 147
6. Rojas intermédiaire. Rog-as intermedius, Cress.
Aleiodes interm. Cress. Trans. Am. Eut, Soc. ii, p. 880, d^?.
d^ ? — Long. .17 pce. Roux-jauiiâtre ; une tache sur le chape-
ron (manquait quelquefois), une autre sur le vertex, le métathorax,
une bande sur les flancs avec la base du 1er segment abdominal, noir.
Antennes brunes, jaunes en dessous, particulièrement à la base. Mé-
tathorax fineinent ponctué, avec une carène médiane bien distincte.
Ailes hyalines, iridescentes, nervures bruaes, le stigma brun au milieu,
pâle aux 2 extrémités. Pattes jaunes ou roux clair, sans aucane tache.
Abdomen avec les segments 1, 2 et 3 ce dernier excepté à l'extrémité
finement aciculés, les autres pâles, brillants, le premier avec une tache
noire semi-circulaire à la base. — CC.
(5*— Avec une tache plus ou moins obscure à l'extrémité de l'ab-
domen.
QA continuer,^
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES
{Continué de la page III.)
C — Les Mâtins.
Les Mâtins sont des chiens de grande taille, aux
formes plus trapues, plus robustes que celles du lévrier.
Leur poil est court, leurs oreilles dressées ou légèrement
tombantes ; leur robe est de plusieurs couleurs, telles que
le blanc, le gris, le fauv*", le brun, le noir, etc. On ren-
contre rarement des individus tout noirs avec quelques
taches blanches. Le mâtin est d'un caractère peu docile,
peu sensible aux caresses et aux appels ; aussi est-il un
excellent gardien, que l'on emploie, soit pour défendre les
habitations, les jardins, soit pour veiller sur les troupeaux.
Sa force et sa grande taille le rendent encore très utile
dans la chasse du gros gibier.
Comme variétés, nous ne mentionnerons que le chien
Danois et le chien de Dalmatie.
Le chien Danois est un superbe ^animal, grand, fort,
robuste, aux allures nobles et fières. On l'appelle aussi
diien tigré, à raison de sa robe qui est ordinairement grise
148 LE NATURALISTE CANADIEN
OU blanchâtre, avec de nombreuses taches noires, pins on
moins arrondies et régulières.
Il y a eu un temps où cette race était très employée à
la chasse des bêtes fauves, des ours, des élans etc. Au-
jourd'hui, en Angleterre, le Danois est le compagnon ha-
bituel des chevaux et des équipages.
Le chien de Dalmatie ressemble fort au précédent. Il
est peut-être plus élégant, moins trapu que celui-ci. h
s'en distingue surtout, par la finesse de sa tête, et par sa
robe, au fond blanc, très régulièrement mouchetée de
taches noires, rondes, de la grandeur d'une pièce de 10
centins. Il n'est pas moins remarquable que le Danois par
son affection pour les chevaux. En France, il accompagne
les riches équipages et les cavaliers. On lui enlève ordi-
nairement les oreilles au ras de la tête.
En Canada, on rencontre quelques mâtins qui tiennent
autant du Dalmatien que du Danois ; mais il serait difficile,
pensons-nous, d'en trouver de pur sang, de l'une ou l'autre
variété. Il n'en constituent pas moins de fort beaux
chiens, qui sont très estimés.
D.—Les Dogues.
Cette race est une des mieux caractérisées. Elle se
reconnaît immédiatement par la grosseur de la tête, par
des lèvres larges et plus ou moins pendantes, un museau
court et arrondi, des yeux fiamboyaiits, un nez fendu, des
oreilles médiocres, retombant à demi, une vaste poitrine,
des reins puissants, un front ridé, un poil ras et serré, une
queue presque droite. La taille est assi'Z variable.
Les dogues sont tous des animaux d'une grande force
et d'un invincible coumge; ils dédaignent la ruse, attaquent
de front et sont bien souvent victimes de leur impétuosité.
Le chien d'Epire des grecs était sans doute le dogue.
Aujourd'hui, c'est l'Angleterre et l'Irlande qui nourrissent
les plus belles variétés de cette race.
Le molosse d'Irlande est un grand et vigoureux animal
auquel on a fait combattre maintes fois, en spectacle, des
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 149
bêtes férocf^s, lâchant trois dogues contre un ours, quatre
contre un lieu. Il est fidèle à son maître, sans être
importun ; il le défendra, dans l'occasion, contre plusieurs
brigands à la fois, il sortira de la lutte criblé de blessures,
mais victorieux ; il garde à merveille les habitations, le gros
bétail et tout ce qui lui est confié ; il maîtrise le taureau le
plus sauvage, en lui sautant au museau et en le harcelant
jusqu'à ce qu'il lui obéisse ; il est toujours redoutable pour
fes étrangers, surtout si on l'excite contre eux. C'est cet
animal superbe qu'on appelle quelquefois chien de chambre,
parce que son maître le fait coucher à côté de son lit, pour
être en garde contre les assassins. On l'appelle aussi chien
de corjis, parce que dressé à la chasse du cerf, du sanglier,
du loup, on l'habitue à ne saisir la bête que de côté, et par
les oreilles, afin de n'être pus embroclié par les cornes du
premier, décousu par le boutoir du second, déchiré par les
dents et les grifïes du troisième.
Le boule-dogue proprement dit, qui se retrouve à peu
près chez tous les peuples, mais surtout en Angleterre, se
distingue éminemment par une tête ronde, un crâne élevé,
des lèvres ornées de rides et de verrues, des crocs acérés
et terribles, un nez large et j^roéminent, des oreilles petites
et droites. Il est plus méchant et moins sociable que le
molosse ; et son maître, pour en être sûr, doit lui avoir
appris à le craindre. Mal en a pris souvent à des acqué-
reurs de boule-dogues adultes. Un jeune homme, dans ce
cas, avait fait coucher l'animal dans sa chambre : le lende-
main matin, quand il veut se lever, grande est sa stupé-
faction, de voir le dogue se dresser, mettre en grondant,
ses deux pattes de devant sur le lit et le regarder avec des
yeux menaçants qui commandent le repos le plus absolu.
Le -malheureux maître se recouche, l'animal se calme.
Nouvelle tentative un peu pins tard; nouvelles menaces du
chien. Le jeune homme dut passer au lit la plus grande
partie de la journée; il fallut l'intervention de l'ancien
propriétaire.
Le boule-dogue n'est pourtant pas sans intelligence.
Brehm en a connu un parfaitement dressé, qui comprenait
toutes les paroles, tous les signes de sun maître, et s'acquit-
J 50 LE NATURALISTE CANADIEN
tait d'une foule de commissions. "Va me chercher une
voiture," lui disait son maître, et le chien courait à la sia-
tion voisine, sautait dans une voiture et se mettait à aboyer
jusqu'à ce que le cocher habitué à ce manège, se mit en
route.
Chacun connait la ténacité de la morsure de cet ani-
mal. A-t-il saisi un voleur autour d'une habitation, il le
tient, et nul autre que le maître à qui il a donné l'éveil par
ses aboiements, ne peut lui arrai^her son captif, si celui-ci
demeure immobile, il ne lui fera pas d'autre mal ; mais s'il
résiste, il se fait alors dévorer à belles dents.
Même instinct à l'égard des animaux, Seny rapporte
qu'un grand et beau loup s'échappa un jour de sa cage, à
G-otho, en 1850, au grand effroi des spectateurs de la ména-
gerie : le propriétaire avait un boule dogue : il le lâcha
après le loup : le loup est aussitôt saisi à la gorge et main-
tenu immobile par des mâchoires de fer, jusqu'à ce que
le maître, ayant fait un lazzo, le lui eiit jeté autour du cou :
mais il était trop tard ; la malheureuse bête était étranglée.
Qu'on fasse mordre au boule dogue un bâton, on
pourra, avec ce bâton, le soulever par les dents, le secouer,
le renverser, mais non lui faire lâcher prise.
"Un voiturier de Cologne, dit Seny, m'amena un jour
une femelle de boule-dogue, affamée et n'ayant plus que
la peau sur les os. Je voulus la mettre dans mon écurie,
et je traversai avec elle un local où j'avais des lapins. La
porte était à peine ouverte, que la chienne s'élançait comme
un tigre et saisissait un lapin. D'une main, je l'arrêtai et
la soulevai, de l'autre, je tachai de lui ariacher le lapin,
que je ne retirai que par lambeaux. Je lui donnai quel-
ques coups, et la remis par terre, croyant à son repewtir.
A peine lâchée, elle ne faisait qu'un bond, et saisissait un
nouveau lapin dont j'entendais craquer los os sous ses dents.''
Mais la gloire du boule-dogue, c'est le combat. On
prétend que les Romains ont connu ce genre de spectacles,
et ont fait lutter des boule-dogues contre toutes sortes de
bêtes féroces ; mais c'est en Angleterre qu'on trouve à son
plus haut degré ce cruel amusement. Sous le règne d'Eli-
LE CHiEr^ ET SSS PRI^^CIPALES RACES 151
sabeth, pendant que Lord Bnckhurst était ambassadeur à
hi cour de Charles IX, un boule- dogue, seul et sans assis-
tance, lutta successivement contre un ours, un léopard, et
un lion, et fut vainqueur. On raconte encore un combat
célèbre qui eut lieu sous Jacques 1er, entre trois boule-
dogues et un lion : le premier chien fut saisi à la nuque
et mis hors de combat ; il en fut de même du second ; mais
ie troisième saisit à la lèvre le roi des animaux et le tint
longtemps, malgré les coups de griffes qu'il en recevait.
Enfin il lâcha prise ; mais le lion épuisé, refusa de rec '"a-
mencer la lutte, et se sauva au fond de sa cage. Les deux
premiers chiens moururent de leurs blessures ; l'autre se
rétablit et devint le protégé du fils du roi, qui dit : •' Celui
qui a combattu le roi des animaux ne luttera plus désormais
contre un animal inférieur." Ce jeune prince montra un
meilleur jugement qu'Henri YII qui, mû par un incom-
préhensible sentim.ent, lit pendre un malin, qui, ayant été
mis aux prises avec un lion, était sorti vamqueur de la
lutte. Fragilité des honneurs de ja terre ! ce qui fait la
fortune et la gloire des uns, fait souvent la ruine des autres !
On peut voir dans Walter Scott, château de Kenilworth,
la plaisante figure d'un propriétaire d'ours et de boule-
dogues, qui se plaint à la reine Elizabeth du dommage que
lui font les pièces de théâtre d'un nommé Shakespeare,
pièces d'un mauvais goiit qui corrompent l'esprit de la
jeunesse, et pour surcroit de malheur, détournent le peuple
du spectacle si intéressant et si foncièrement britannique
des combats d'ours et de boule-dogues !
A Paris, avant que les combats d'animaux ne fussent
interdits par la loi, le giiure de spectacles du bonhomme de
V/alter-Scott, avait aussi une certaine vogue. Les amateurs
se donnaient rendez-vous à la barrière du Combat, située
entre Belleville et la Viilette. Le théâtre était une cour
carrée, assez vaste; le milieu était sablé; au centre était
un poteau et un anneau, où l'on attachait les bêtes fauves,
ours, taureaux, loups, etc., de manière à laisser autoar
d'eux, à une certaine distance, un espace de réserve où les
chiens blessés et rebutés pussent se mettre à l'abri.
" Le combat, dit M. Théophile Gauthier, racontant
152 LE NATURALISTE CANADIEN
une de ces scènos, Caprices et Zigzag^, Paris, 1856, s'ouTiit
par des jeunes boule-dogues, d^une férocité extraordinaire
et d'une laideur monstrueuse. Dès qu'on les eût posés
l'un en face de l'autre, ils partirent comme deux flèches,
en poussant un hurlement furieux et plaintif et s'accrochè-
rent sans hésiter lisse colletèrent assez longtemps,
engloutissant tour-à-tour leurs grosses tètes dans leurs
énormes gueules et se déchirant le muffie à belle dents ;
de nombreux hlets de sang ra^^aient leurs corps, et il ne
serait probablement resté sur le champ de bataille que la
dernière vertèbre de la queue des combattants ! si la ga-
lerie, touchée du courage des héroïques boule-dogues, ne
fût intervenue et n'eût crié : Assez ! assez ! Tous les moyens
qu'on prit pour les séparer furent inutiles ; et l'on fut
obligé de leur brûler la queue avec un fer chaud, moyen
extrême mais seul efficace.
" Ensuite on fit sortir un loup : museau pointu, queue
serrée entre les jambes, œil inquiet et sournois, oreille mo-
bile, ime laide bête Bientôt apparut un homme por-
tant "un chien dans ses bras, le dogue ne fut pas plutôt
posé par terre, qu'il courut droit au loup; car chose remar-
quable, quelque soit la bête donnée comme adversaire au
chien, c'est toujours celui-ci qui attache le grelot et com-
mence la bataille. La lutte fut sérieuse, et la fortune allait
incertaine du chien au loup, et du loup au chien. Les
deux bêtes se renversaient, se foulaient aux pieds, et se
mordaient consciencieusement ; toutes deux étaient souil-
lées de sang, d'écume, de poussière et de bave. Le loup
avait pris le chien sous la gorge, mais le chien lui rongeait
le dessus de la tête ; le loup, outré de douleur et aveuglé
par le sang, lâcha prise un instant ; le chien, dégagé, fit un
saut en arrière, et s'élançant de nouveau, emporta un
grand lambeau de chair de la cuisse du loup. Ce qui aug-
mentait encore l'intérêt de ce combat, c'étaient les cris et
les gestes frénétiques du propriétaire du chien, qui en sui-
vait les alternatives avec une sollicitude passionnée. Il
exhortait son chien : " Saute lui au cou, mords- le, ce grediu,
ce brigand ! Oh le brave chien ! Prends-le â l'o-
reille ! Comment tu te laisserais battre par uii galeux
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACRS 153
comme ça ? Dieu et diable ! il est dessous mainte-
nant, le loup l'a pris en traître Ah ! il se relève !
Courage ! Allons ! un bon coup de mâchoire maintenant, et
casse lui les reins ! Bravo!" On sépara enfin les com-
battants ; car l'avantage ne se déclarait ni pour l'an ni pour
l'autre, et le crépuscule commençait è tomber."
Le dogue du Mexique est célèbre pour avoir été autre-
fois, entre les mains des Espagnols, un chien de gaerre
très redoutable contre les Indiens. Christophe Colomb
lui-même dans son premier engagement avec les naturels
avait une troupe composée de 200 fantassins, 20 cavaliers
et 20 limiers.
Le pieax Las Casas et Oviedo nous parlent longuement
de deux chiens, fameux entre les fameux, Bézérillo et
Léoncello dont ils racontent les aventures et les exploits
dans une multitude d'expéditions et de combats auxquels
ils prient part.
Bézérillo était d'un pelage roux, marqué de noir autour
des yeux et du museau. Dans les combats, il se précipitait
au milieu des ennemis, eu saisissait un, et l'emmenait ; si
le premier obéissait, il ne le mordait pas davantao-e ; mais
s'il faisait mine de résister, il était aussitôt renversé et
égorgé. Cet animal contribua puissamment au succès de
la bataille qui fut livrée au cacique Mabodomaca. 11 périt
dans un combat contre les Caraïbes, blessé à mort par une
flèche empoisonnée.
Léoncello (le petit lion) avait Bézérillo pour père. Son
maître était Balboa, auquel il rendit de grands services, en
particulier durant les fumeuses explorations de l'Isthme de
Darien, qui amenèrent la découverte de la mer du sud
mais ne purent s'effectuer sans de nombreuses batailles.
Léoncello, dans les combats, jouait toujours le premier rôle
et semait l'épouvante parmi les populations indi«-ènes. Il
fut tué dans une rencontre, à coups de flèches ; et les
Indiens en eurent plus de joie que s'ils eussent tué un bon
nombre d'Espagnols.
Bézérillo recevait double pitance, Léoncello recevait sa
solde, comme un homme de troupe. Pour les Indiens, les
154 LE NATtJRALlSTE CANADIEN
blancs étaient des diables. Nul doute qu'ils ne dussent
considérer de tels chiens comme les satellites à quatre
pattes des diables a deux pieds.
Mais le dogue de Cuba, un métis probablement du
molosse et du braque, est encore plus tristement célèbre
que le chien du Mxique, par ses guerres et ses chasses à
l'homme.
A la fin du dernier siècle, les nègres marrons de la
Jamaïque étaient en révolte; et les Anglais, maîtres de l'île,
eiirayés de la situation, ne virent rien de mieux à faire que
de faire venir de la Havane, une centaine de chasseurs de
nègres, avec leurs chiens. Le général Walpole, pour juger
de leur efficacité, voulut passer en revue ces nouveaux
soldats à quatre pattes, ainsi que leurs conducteurs, presque
tous Espagnols. La parade eut lieu sur une colline, à un
endroit appelé les Sept-Rivières. Les chasseurs et les
chiens étaient tous en ligne ; ces derniers étaient démuselés,
mais retenus par des cordes. Le commandement re-
tentit : "Feu"! A cet ordre, pendant que les chasseurs
déchargent leurs fusils, les lévriers s'élancent avec impé-
tuosité, et toutes les ardeurs du carnage, font etfort pour
se dégager des mams qui les retiennent, se retournent
contre ceux-ci, hurlant, aboyant, faisant un vacarme épou-
vantable ; plusieurs s'échappent et se précipitent au milieu
des Anglais fuyant de toutes part. Peu s'en fallut qu'ils
ne sautassent au cou du général. Celui-ci regarrna en toute
hâte sa chaise de poste. Il jugea ses troupes excellentes.
Il les lâcha contre les nègres ; et ces pauvres malheureux,
après avoir résisté à tous les autres combats, incapables
maintenant de lutter contre de tels démons, ne tardèrent
pas à se soumettre.
Yoici comment on faisait l'éducation de ces dogues
destinés à combattre ou à chasser les nesres esclaves. ^ On
les enfermait, jeunes, dans une cage; on les nourrissait du
sang des autres animaux ; puis on leur montrait la figare
d'un noir, dressée en bombau; le mannequin était rempli
de chair et d'entrailles, dont la vue et l'odeur excitaient
l'api)étit des chiens; après les avoir privés un peu de
nourriture, et les avoir ainsi provoques, ou leur jetait la
LE CHIEN ET SES paiNCIPALES RACES 155
tête sanglante, qu'ils dévoraient avec une voracité extrême.
On continuait ce manège jusqu'à ce qu'il fût évident que
leur acharnement contre les nègres serait effectif. Ou les
lâchait alors, et on les envoyait à la chasse.
Leur cruauté et leur fureur, entre les mains des pro-
priétaires d'esclaves, ne répondaient que trop à une telle
éducation. Malheur au nègre fugitif! Il était infaillible-
ment mis en pièces. Cherchait-il un refuge sur un arbre,
les limiers se tenaient là, et par leurs terribles aboiements,
appelaient les maîtres souveut plus féroces qu'eux-mêmes.
J'ai assité, dit Revail, sur une plantation de la Loui-
siane, à une expédition de ce geiire, et je déclare que si je
n'avais pas eu égard à l'hospitalité du planteur de Fairfox-
Lodge, je me fusse embusqué au coin du bois où nous
recherchions deux " marrons," et que j'eusse fait coup
double sur les deux monstres à quatre pattes qui suivaient
la piste des malheureux noirs."
Mais là ne se bornait pas leur haine du nègre. Que
de fois, des enfants noirs furent attaqués et dévorés sur la
grande route ! Même, au milieu des bois et des champs,
alors qu'une famille de nègres était à prendre son chétif
repas, que de fois ces monstres survenaient inopinément,
é""orgeaient et dévoraient à qui mieux mieux, hommes
femmes et enfants.
Il est heureux, pour l'honneur de l'humanité, qu'avec
l'esclavage, un tel état de choses soit aujourd'hui à peu
près complètement disparu.
A continuer.
■^>vs.*\*^ ÎÊH^^J 4
156 LE NATURALISTE CANAPIEN
LES C0Q!'IL!.1'S RAiîES.
(Cotitinné de la jjoge 117.)
LE GENRE CYPRJSA.
Comme les Cônes, les coquilles appartenant à ce genre
ont toujours été recherchées dans les collections, à cause de
leurs vives couleurs et de leur brillant poli. Mais si
certaines espèces sont excessivement communes, comme
les Cyprœa tigrina, Jirabica et Mauritiana, d'autres sont
rares et atteignent des prix encore très élevés. Citons
d'abord la Cyprœa aurora, cette belle porcelaine qui valait
iadis jusqu'à 1,000 fr., et qui, de nos jours, a encore une va-
leur de 100 à 200 francs. On sait qu'elle habite des parafes
peu fréquentés, l'île des Amis, où elle est même recherchée
par les naturels du pays. Elle sert de signe de distinction
aux chefs de trii:u qui la portent susp<*ndae à leur cou ;
c'est pour se parer de cet ornement qu'ils la percent d'un
trou facile à reconnaître dans beaucoup de celles qui se
trouvent dans les collections. Le docteur Chenu dit qu'une
des premières qui parvnirent en Europe, fut donnée à un
matelot par un chef Zélandais, en échange d'un de ces
couteaux connus sous le nom vuluaire iïeustaches !
D'autres espèces du genre Cyprœa sont encore plus
rares et ont une pins grande valeur : la Cyprœa guttata, de
la collection Dennison, fut vendue 1,050 francs, et la Cyprœa
pr inceps 1,000 francs. La Cyprœa bicallosa a encore une
valeur de 100 francs.
Parmi les espèces d'un prix moins élevée, mais qui sont
néanmoins peu commuiu^s, citons la Cyprœa testudina<ia,
qui habite la Nouvelle-Col édonie et la Cyprœa spadicea
(Gray), qui doit sa rareté à son habitat resté longtemps
inconnu. On sait, depuis peu, que cette jolie porcelaine n'a
jamais été recui'illie que dans une seule locilité, à 8 milles
de la ville de San Diego, sur la limite méridionale de l'Etat
LES COQUILLES RARES. 157
de Californie, où elle vit dans nue baie dont la profondeur
ne dépasse pas 5 à Q mètres.
La Scalaire Peécieuse.
Cette Scalaire, qui est certaiiiement une des plus
élégantes coquilles, a été très reche^rchée autrefois dans les
collections. On la désignait sous le nom de Scalnria ou
Turbo scalaris et on la payait jusqu'à 100 louis ! Hâtons-
nous de dire que son prix a bien diminué et qu'on peut .'^e
procurer aujourd'hui pour une dizaine de francs un bel
exemplaire de cette jolie coquille.
Le G-enre Murex.
Ce genre renferme de nombreuses espèces dont la
forme originale et gracieuse a de tout temps captivé les
amateurs de Conchyliologie. Les Murex vivent dans
toutes les mers ; mais si quelques-uns sont communs,
comme les Murex erînaceus, brandaris et trunculus des côtes
de France, d'autres sont plus rares et atteignent des prix
relativement élevés. Les Blivex tenuispina, radix^ eridima
se trouvent dans toutes les collections ; mais les beaux
échantillons ont toujours une valeur, parce qu'il est difficile
de se procurer des individus bien intacts à cause de la
fragilité des épines qui ornent ces coq ailles. I^e Murex
palma-rosœ est recherché pour l'élégance de ses découj^ures
agréablement teintées de rose. Citons aussi le Mitres
Scorpio, dont la valeur est de 10 fr., le Murex rola (Sowerby),
de la Nouvelle-Calédonie, dont Ja forme est si curieuse et
qui vaut 25 fr., le M/irex clavus (Kiener) de l'ile Maurice,
non moins remarquable que le précédent par sa forme
bizarre et dont la valeur est de 30 fr. ; enfin le Murex rosa-
rium (Chemnitz), connu aussi sous le nom de Murex melo'
nulus (Lamark), qui vit sur les côtes occid<Mitales d'Afrique
et qui étant fort rare, atteint encore aujourd'hui un piix
très élevé.
Les Dauphinules.
Ce genre, dont les coquilles sont remarquables par
leurs tours de spire rudes et épineux, ne renferme que peu
d'espèces qui habitent les mers de l'Inde; quelques-unes
158 LE NATURALISTE CANADIEN.
sont fort rares; nous ne citerons que deux espèces: la
Delphhiidn iniperialis (Reeve) des îles Philippines, remar-
quable par sa belle couronne épineuse, et la Delphinula
Afion qui a encore une valeur de 450 à 500 fr.
LES VOLUTES.
Tous les amateurs recherchent ces jolies coquilles, aux
formes élégantes, et dont quelques-unes atteignent de
grandes dimensions ; aussi sont-elles souvent d'un prix
assez élevé et même dans les espèces les plus communes
les beaux échantillons ont toujours une certaine valeur.
Citons d'abord la Valuta ancilla (Lam.) — Valuta magel-
lanica (Kiener) du détroit de Magellan, la Valuta impe-
rialis (Lam.) avec sa jolie couronne épineuse, la Valuta ma-
gnifica (Chemn.) la Valuta marmorata (Swainson), la Valuta
reticulata (Reeve) des côtes d'Australie. Ces espèces, qui
sont fort jolies, n'atteignent jamais qu'un prix relativement
peu élevé, si on les compare aux espèces suivantes qui sont
plus rares.
La Valuta fusifarmis (Swains.) des côtes de Tasmanie
se paie ordinairemet 35 fr.— La Valuta caronata (Kiener)
vaut de 50 à 60 fr.
Enfin, parmi les espèce très rares :
La Valuta Junania, de la collection R. Van Lennep, a
été vendue, en 1876, 200 fr.
La Valuta lyrœfarmis (de la même collection) 286 fr. ;
la Valuta fe:<tiva, de la collection J. Dennison, a atteint le
chifiVe de 400 fr. !
Albekt G-ranger.
ÇA continuer')
DIVERS. 159
DIVERS.
Rectification. — Impitoyables ces typographes, et heu-
reux ceux qui n'ont jamais eu à se plaindre de leurs écarts !
Mais parmi tous ceux qui se font imprimer, surtout à
distance, ils sont encore à trouver, pensons-nous. C'est
souvent lorsque vous croyez faire de votre mieux, et au
moment où vous y attendez Je moins, que sans hésitation
aucune, ils vous jettent sous la férule de M. Tardivel.
Pour être de bon compte, nous voulons bien cependant
assumer une part de la responsabilité, car nous avouons
que notre calligraphie n'est pas toujours irréprochable.
Entre les mille peccadilles que nous aurions à leur
reprocher, nous croyons devoir relever la suivante, si nous
voulons rendre notre phrase intelligible.
Dans notre dernier numéro, page 110, 7e ligne du b\s,
en parlant du chien de braconnier, on nous fait dire:
" qu'il se tient tassé dans le besoin ; c'est caché qu'il faut
lire.
Capture intéressante — Dans une visite récente à
Danville, comté de Richmond, nous avons capturé, volti-
geant autour d'un pin que ravageaient impitoyablement
une quantité de larves d'hyménoptères, un ichneumonide
dont la présence n'avait encore, jamais que nous sachions,
été mentionnée sur ce continent. C'est un Exenterus, de
la tribu des Tryphonides.
Nous avons tout lieu de croire que nous faisions là une
double trouvaille, car c'était la première fois que nous
rencontrions des larves dévorant des feuilles de pin, et
tout nous porte â croire que ces larves sont celles des
Lophirus, genre que nous n'avons encore jamais rencontré
en cette Province. Ayant remis au moment de notre dé-
part à prendre quelques unes de ces larves, et un orage
étant survenu dans l'intervalle, nous ne fûmes pas peu
IQQ LE NATUHALISTE CANADIEN.
étonné (le constater qu'elles étaient toutes disparues, nous
ne pûmes en rapporter qu'une seule, que nous élevons
avec beaucoup de soin dans l'espérance de la faire par-
parvenir à l'état parfait. Après 10 jours de captivité, elle
continue à manger et parait encore bien vig-oureuse. Yoici
sa description : longueur | pouce, couleur jaune très pâle
avec 4 taches noires sur chaque segment formant autant
de lignes longitudinales interrompues par les sutures. La
tête avec le dessus du dernier segment sont noirs ; les 14
fausses pattes sont de la couleur du corps, tandis que les 6
pattes véritables sont noires avec les jointures blanches.
Association pour l'avancement de la science. — C'est
à Boston, Mass. que s'est ouvert, mercredi le 25 août, la
session de cette année. M. l'abbé Laflamme, professeur de
minéralogie à l'Université Lavai, est allé prendre part à
ses délibérations.
Insectes. — La grande sécheresse des mois de juillet et
août a rendu les insectes en général très rares, à l'exception
de la Chrysomèle de la patate qui s'est montrée plus
abondante que jamais. Cependant les pluies que nous avons
eues vers la Un d'Août ont eu pour effet d'amener l'éclosiou
d'une foule de petits hyménoptères, ichueumoiiides,
braconides, crabronides etc., nous en avons fait de copieuses
captures.
Un puriste accommodant.— L'Académie Française
ayant admis la traduction du terme de sport anglais trained,
par ew/mtvé, se rapportant à des chevaux qu'on a rendus
})lus rapides à la course, M. Tardivel veut qu'on applique
ce mot à tout animal qu'on a dressé à exécuter des jeux
quelconques. Un ours faisant de lourdes cabrioles, des
éléphants se dressant sur leurs pattes de derrière, seraient,
d'après l'Aristarque du Canadien, des animaux bien
entraînés. Nous n'en sommes pas encore, il nous faudra
une autre autorité pour nous convciincre.
LE
Vol. XII. CapRouge, Q., NOV.-DEC. 1880. No. 138.
Rédacteur : M. l'Abbc PROVANCIIEIl,
FAUNE CANADIENNE
LES INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
(^Continué de la page 147.)
3. Geii. Syngastre. Syngaster, Brullé.
Tête forta, en carré transversal, épaisse en arrière des
yeux, cenx-ci petits. Antennes longues, filiformes. Palpes
arrêles, à 3e article non dilaté comme dans les Bracons.
Thorax déprimé, le prothorax en l'orme de cou. Ailes avec 8
cellules cubitales dont la 2e en trapèze est plus courte que la
Se, la première grande, recevant la nervure récurrente dans
un angle de sa nervure inférieure. Pattes de longueur
moyenne, avec les cuisses épaisses, comprimées, les 4 an-
térieures plus fortes à l'extrémité et comme tourmentées
dans le reste ; éperons des jambes postérieures courts.
Abdomen subsessile, avec les segments 2 et 3 tellement
unis qu'ils ne laissent pas voir de séparation. Tarière plus
longue que le corps, à valves souvent plus épaisses à l'ex-
trémité.
Insectes d'assez bonne taille, qu'on reconnaît surtout à
la forme de leur abdomen. Quatre espèces rencontrées,
que nous croyons toutes nouvelles.
2g2 LE NATURALISTE CANADIKN.
Premier segment abdominal seul acicnlé 1. CingulatUS, ??. s;?
Les 2 premiers segments abdominaux acicuk's ;
Tarière 2 fois aussi longue que l'abdo ):en 2. bSBticatUS, n. sp.
Tarière 1 fois et un quart la longueur de l'abdomen ;
Récurrente reoue dans un angle de la nervure in-
férieure de la 1ère cubitale 3. fartuS, n. sp.
Récurrente reçue près de l'angle de la 2e cu-
bitale 4. macilentus, ?î. s;?.
1. Syngastre ceinturé. Syn gabier ci ngulatus, nov. sp.
Ç Long. .28 pce. Noir, poli, brillant, les mandibules, le
scape, en dessous, les pattes avec le 2e segment abdominal, roux. Mésotbo-
rax à divisions très distinctes, la médiane avancée. Métathorax
rugueux, ses angles postérieurs sub-épineux. Ailes médiocrement
obscures, iridescentes, les nervures et le stigma bruns. Pattes d'un
roux uniforme, y compris les hanebes et les trocb;mtins, les cuisses
épaisses et comprimées, les 4 premières inégales.- Abdomen en ovale
allongé, le premier segment strié longitudinalement, les autres polis^
brillants, noirs à l'exception du 2e qui est roux. Tarière assez grêle,
plus longue que le corps. — R.
Ce bel insecte a été capturé à 8t-Hyacinthe.
2. Syngastre roux-brun. Sî/ngasier bœlicatus, nov. sp,
Ç — Long. 21 pce. Noir plus ou moins roux ; la tête d'un roux
obscur, avec l'extrémité des mandibules et une t:icbe sur le vertex,
noir. Antennes rouss-âtres, plus obscures à l'extrémité. Thorax noir,
les bords du prothorax, les sutures du mésothorax, avec la poitrine et
le bas des flancs, roux ; les écailles alaires avec les pattes, blanc-
jaunâtre, les dernières presque transparentes, avec les cuisses plus
grosses à l'extrémité, un peu comprimées, et légèrement tourme.itées.
Métathorax finement ponctué. Ailes hyalines, le stigma noir avec une
grande tache blanche sur la côte en avant de sa base, la récurrente
reçue tout près de l'angle externe de la' 1ère cubitale Abdomen
allongé, à côtés parallèles, recourbé à l'extrémité, d'un roux sale, une
tache sur le disque du premier segment, une ligne à la base des s(!g-
nients 3, 4 et 5, avec les côtés des mêmes segments noir, le premier
avec le 2e densément acicuiés, le reste poli, brillant. Tarière rousse
noire et plus épaisse à l'extrémité, de deux fois la longueur de Tab-
donien. — R.
Espèce bien remarquable par la longaenr de sa tarière
et la coloration de son abdomen.
V — BRACONIDES. 163
3. Syngastre bourré. Syngaster fartas, nov. sp. Fig. H
9— Long. .25 pee. Noir avec l'ubdoraen ronge, le chaperon
abscurénieut roussâtre, la face avec une pubescence grisâtre. Antennes
longues, noires. Les écailles alaires avec les pattes, noir, les trocban-
tins roux à l'extrémité. Mésothorax à lobes très distincts, le médian
prolongé en av.int ; métathorax rugueux
inférieu renient avec un jetit canal sur le
disque. Cuisses plus éf)aisses à l'extrémité
et légèrement tourmentées dans le reste.
S- 11- Ailes subhyalines, le stigma brun, la
récurrente reçue dans un angle de la nervure inférieure de la 1ère
cubitale. Abdomen de forme ovalaire, avec le ventre gonflé, le premier
segment noir, avec 2 pertes carènes peu prononcées, aciculé de mê'ue
que le 2e, le reste roux, poli, brillant. Tarière un peu plus longue
que l'abdomen. — C.
4. Syngastre maigre. Syngader maci/enius, nov. sp.
c? ? — l^ong. .18 pce. Noir, rugueux, avec l'abdomen rouge.
Tête globuleuse. Les antennes, les écailles alaires, les pattes, noir sans
aucune tache. Thorax allongé et déprimé. Ailes subhyalines le
stigma brun, la récurrente reçue près de l'angle externe de la 1ère
cubitale, la 2e cubitale peu allongée. Abdomen en ovale allongé le
1er segment noir, le reste roux, les segments 1 et 2 aciculés, le reste
poli, brillant. Tarière à peine plus longue que l'abdomen.— AC.
(^ — Avec les caisses et les jambes brun-roùssâtre, et l'extrémité
de l'abdomen plus oa moins obscure.
Gen. Spathe. Spathius, Esenbek»
(Notre clef des genres des Braeonides é:ait déjà imprimée, lorsque nous avons
fait la capture d'un représentant de celui-ci. Son abdomen pédicule permet de le
distinguer à première vue dejtous les autres Cyclostomes.^
Tête cubique, avec le vertex large. Palpes filiformes.
Antennes grêles, filiformes, aussi longues que le corps, le
premier article plus gros, le 2e plus court. Ailes à 3 cel-
lules cubitales dont la 2e la plus grande, subpentagonale,
reçoit la récurrente près de sa base. Nervure parallèle in-
tersticiale. Pattes longues, les cuisses renflées. Abdomen
à premier segment long et rétréci en [ édicule, le 2e grand
et formant un ovale par sa réunion avec les autres. Tarière
longue.
Une seule femelle rencontrée.
ïig. 11.— Uae aile du Syn^aaier fartu», Prov.
^64 LE NATURALISTE CANADIEN.
Spathede Laflamme. SpathimLoflammei, iiov.sp. Fig. 13.
Ç— Lonjr. .17 pce. Noir, le mét^othorax avec le pddicule de i'ab-
domeii d'un roux plus ou nioina obscur. Antennes rousses, brunes à
l'extrémité, le premier article renflé à l'ex-
trémité en une nodosité tiè;^ remarquable
Thorax pâle, le métathorax avec le premier
serment abdominal finement rugueux. Ailes
Fia;. 12. '^ . i_ . . , i
avec une teinte sombre, traversées a la
base de la 2e cellule cubitale par une bande incolore, leur extré-
mité plus claire ; 2e cellule discoïdale plus longue que la 1ère, avec la
nervure parallèle intersticiale. Pattes testacées, les cuisses et les jambes
noires au milieu, les premières renflées, les j.imbes postérieures avec
un anneau paie à la base. Abdomen longi^^ment pédicule, le premier
segment s'éiargissant à peine à l'extrémité, finement rugueux, les autres
polis, brillants et formant un ovale élargi. Tarière presque aussi longue
que le corps. — R.
Nous dédions avec plaisir ce joli petit insecte, encore
seul représentant mentionné de ce genre sur ce continenf,
à M. l'abbé Laflamme, professeur de botannique à l'Uni'
versité-Laval.
77. POLYMORPHES.
4. G-en» Opius. Opius, Wesmael.
Tête aussi large ou plus large que le thorax, à vertex
convexe, face ordinairement carénée au milieu longitudi-
naleraent. Thorax assez grêle, le mésothorax non tuber-
culeux. Ailes antérieures avec la cellule radiale longue,
le stigma long et étroit, la 2e cellule cubitale plus longue
que large, recevant la récurrente à son angle interne»
Chaperon un peu relevé. Tarière courte ou cachée.
La brièveté de la tarière avec la disposition des ner-
vures des ailes distinguent surtout ces insectes des Bra-
cons. Une seule espèce rencontrée.
Opius pieds-pâles. Opius pal/ipes, nov. sp. Fio-. 13.
cT— Long. 14 pce. Noir, poli, brillant ;
la bouche, les palpes, le scipe des antennes
en dessous, les écailles alaires, avec les
^.j j3 pattes, jaune-pâle. La face paraissant
'^" "' connue bicarénée au milieu. Thorax dé-
piimé, long et étroit. Ailes hyalines, les nervures brunes, le stigma
Fig. 12. Une aile du Spalhius Lafiammei, Prov.
Fig. 13.— Une &ile de \' Opine melUpea, Prov.
V— BRA CO NI DES. 165
alloriî^é et étroit. Les tarses postérioura avec l'cxtrétnité de leurs
jîiinbes, brun plus ou moins prononcé. Abdomen subsessile, les 2
premiers segments noir foncé, le reste roux, le premier sillonné de
chaque côté avec un petit tubercule lisse au milieu, aciculé de même
que la base du 2e, l'ensemble formant un ovale allongé.
Un seul spécimen cf. La seule inspection des ailes
suffit pour ne pas confondre cet insecte avec les Phylax.
5. Gen. Périlite. Perilitus^ Esenbeck.
Tête transversale, à vertex plein. Palpes filiformes.
Ailes antérieures à 3 cellules cubitales, avec la radiale semi-
cordiforme et atteignant l'extrémité. Abdomen à pédicule
étroit, linéaire, élargi en arrière en forme de cône, mais dé-
primé, tandisque le reste de l'abdomen est convexe; le 2e
segment beaucoup plus grand que les autres. Tarière plus
courte que l'abdomen.
Insectes bien remarquables par leur abdomen pédicule.
Les Perilitus, tel que nous les restreignons ici, à 3 cel-
lules cubitales, sont les Meteorus de Wesraael. Quatre
espèces rencontrées.
1er segment abdominal noir ;
Abdomen noir à la base et à l'extrémité, jaune
au milieu 1. dimidiatus.
Abdomen noir à la base seulement 2. VUigariS.
1er segment abdominal plus ou moins jaune ;
Abdo!iien jaune ferrugineux 3 Communis.
Abdomen noir 4. humilis.
1. Périlite moitié-jaune. Perilitus dimidiatus^ Cress.
Can. Ent. iv, p. 83, ?.
cJ — Long. .13 pce. Noir ; la bouche, les palpes et les antennes
fcrr.igineuses, les dernières brunes en dessus, les écailles alaires, les
pattes y compris les hanches et les trochantins, avec le 2e segment ab-
dominal, jaune paie. Métathorax rugueux. Ailes hyalines, irides-
ceutes, le stiguia grand, brun, pâle à la base, 2e cubitale en carré, plus
larire po^'t'^'rieurement, la nervure qui la sépare de la première ne fai-
sant pas suite à la récurrente, mais étant reçue par la 2t!, f rès de la
base. Abdomen noir, le 2e segment d'un jaune sale. Ç avec la
tarière plus longue que l'abdomen. — PC.
166 LE NATURALISTE CANADIEN
Son stio-ma brun distingue surtout cette espèce des
trois autres.
2. Périlite vulgaire. Feriliius vulgaris, Cress. Can.
Ent. IV, p. 83, (??.
Ç — Long, .16 pce. Jaune-roussâtre ; une tache sur les ocelles, les
lobes latéraux du mésothorax, le métathorax avec le premier segment
abdominal plus au moins, noir plus au moins foncé. Antennes longues,
brunes en dessus et à l'extrémité. Le métathorax grossièrement r<^-
ticulé. Ailes hyalines, nervures et stigma jaunâtres; 2e cubitale en
carré oblique. Pattes jaune-pâle, avec le dernier article des tarses
obscur. Abdomen avec le premier segment noir, finement aciculé ;
tarière plus courte que l'abdomen, ses valves brunes. — AC.
3. Périlite commun. Perilitvs communis. Cress. Can.
Ent. IV, p. 82 d^ç. Fig. 14.
$ c^" — Long. .18 pce. D'un beau jaune ferrugineux pâle, légère-
ment pubescent. Antennes léyrèrement obscuj-es à l'extrémité, quelque-
fois dans tout le dessus. Métathorax quelque
peu rugueux, avec quelques carènes longi-
tudinales, quelquefois à dos plus ou moins
Fig- 14. obscur. Ailes hyalines, le stigma jaune,
quelquefois brunâtre ; la 2e cellule cubitale plus large en arrière, la
nervure récurrente en ligne avec la nervure intercubitale, la cellule
discoïdale 1 plus longue que 2. Pattes un peu flus pâles que le corps,
l'extrémité des tarses et quelquefois aussi l'extrémité des jimbes pos-
térieures plus ou moins obscure. Abdomen lisse et i oli, le premier se»--
ment aciculé, — chez le (^ plus au ou moins brun — les terminaux quel-
quefois décolorés ; tarière de la longueur du 1er segment abdominal,
quelquefois plus longue. — C
Var. $ Avec une tache brune sur le mésothorax, tout le dos du
métathorax noir, le 1er segment abdominal taché de brun à la base. •
4. Périlite humble. Perilitus humilis, Cress. Can. Ent.
IV, p. 84, ç.
Ç — Long. .16 pce. Noir; la face, les palpes, les antennes, jaune
ferrugineux. Autetines longues, grenues, à articles courts, noires à
l'extrémité. Ecailles alaires jaune-pâle ; métathorax rugueux. Aiies
Fig. 14. — Une aile du Perilitus communis, Cress.
V — BRACONIDES. 167
hy (lines, iride?^centes, les nervures et le stigrna, brun fonctS la 2o cu-
bitale en carié oblique, la nervure la divisant d'avec la 1ère, faisant
suite à la récurrente, la 2e cellule di-coïdale un peu plus courte que la
tère à la base. Pattes jaune pâle, l'extrémité des jambes postérieures
avec leurs tarses plus oa moins obscure, les jambes pâles à la base.
Abdomen noir, le 2e segment avec partie du premier plus ou moins
jaunes; tarière plus lonL'ue que l'abdomen. — R.
Sa tète noire et les articles courts de ses antennes le
distinguent surtour du dimidiatus.
Gren. 6. GtAMOCELLE. Gamosecus, nov. jj-en.
(de gamos,yume, et sekos, cellule).
Tête assez grosse, en carré transversal, généralement
épaissie en arrière des yeux. Antennes assez courtes. Thorax
court, robuste, gibbeux en avant et coupé carrément en
arrière, le mésothorax sans sillons entre les lobes qui le
composent. Ailes avec une seule cellule cubitale unie
avec la première discoïdale, la radiale assez grande, n'at-
teignant pas l'extrémité. Pattes longues, grêles. Abdomen
à premier segment très grêle à la base et s'élargissant en
arrière, le 2e très grand, les autres se rétrécissant de plus
en plus, à sutures indistinctes, déprimé mais plus épais à
partir du 2e segment ; tarière moins de la moitié de l'ab-
domen, droite.
Ces petits insectes ont absolument la forme des Péri-
lites, mais s'en séparent surtout par la disposition des
nervures des ailes.
Ils rentreraient dans les MicrocUmus, de Wesmael, qui
a formé ce genre d'insectes à caractères assez disparates ;
nous pensons que l'union de la 1ère cellule cubitale avec
la 1ère discoïdale est un caraclère constant assez notable
pour former un genre distinct. Deux espèces rencontrées.
Tête grosse; radius gîtgnant le côté en ligne droite, 1. vigilax, n. sp
Tête moyenne ; radius gagnant la côte par une ligne
courbe 2. mellinus, «. sp.
1. Gamoeelle guetteur. Gamosecus vigilax, nov. sp,
ç3^Ç Long. .14 [ce. D'un beau jiune-miel brillant ; unetacbeaux
ocelles, le collier en dessus, les environs de l'écusson.le métathorax, avec
le 1er segment abdomiual, noir. Antennes brunâtres à l'extrémité. Méso.
thorax à sutures indistinctes ; le métaihorax noir, fortement excavé
168 LE NATURALISTE CANADIEN
postérieurement, une carône sur les bords de cette excavation attei-
gnant tout près de la base. Abdomen poli, brillant, le pioniier seg-
ment noir à la base et sur les côtc^s, dans les (^ les derniers segments
plus ou moins obscurs. Tarière noire, à peine du quart de l'abdomen
en lonf^neur. Ailes hyaline.*, la cellule radiale en pointe, sa nervure
inférieure droite, ruiii()ue cubitale unie à la lore discoïdale pour former
avec elle une grande cellule oblique ; le stigma jaune, entouré d'une
ligne brunâtre. — AC.
2. Gamoeelle jaune-miel. Gamosecus me.Uinus, n, sp.
Fig. 15.
9 — Long. .16 pce. D'un beau jaune-miel. Tête à peine épaissie
en arrière des yeux. Antennes peu allongées, brunes, jaunes à la
base avec les sutures de leurs articles
noires. Mc'tatborax rugueux et plus ou
moins lave de brun sur le dos, arrondi pos-
Fig. 15. tdrieurement. Ailes hyalines, les nervures
brunes, le stigtna grand, jaune-pâle, entouré d'une ligne brune ; la
cellule radiale semi-cordifonne, sa nervure inférieure se courbant pour
gagner la côte qu'elle n'atteint pas. Tarses plus ou moins ob>curs.
Abdomen poli, brillant, assez grêle, longuement pédicule, le 1er seg-
ment plus pâle que le reste, une stria longitudinale au milieu du 2e
avec un point de chaque côté à la ba^e du 3e, plus ou moins obscures.
Tarière noire, de la moitié de l'abdomen environ.
Un seul spécimen ?. Bien difi'érent du précédent par
la forme de sa tête, celle de sa cellule radiale etc.
7. Gen. Ehopalophoke. Rhopalophorns, Haliday.
Ce sont des Péiilites, mais avec les antennes lécnre-
ment coudées et renflées à l'extrémité. Les ailes ont 2
cubitales complètes et une 3e imparfaite, la 2e est petite et
en carré.
Une seule espèce rencontrée.
Rhopalophore eornes-de-taureau. Rhopalophorus
iauricornis^ nov. sp. Fig. 16.
9 Long. .13 pce. Noir ; la face, le
chaperon, les mandibules, les palpes, les
„. „ écailles alaires, les pattes avec le 2i^ serment;
abdominal, jaune-rousf-atre. Antennes jaunes
brunes en dessus à la base, puis jaunes avant l'extrémité, et brunes à
Fig. 15. — Une aile du GamoKcua niellinns, Prov.
Fig.. 16. — Une aile du Rhopalophorus tauricornis, Prov..
V — BRACONIDES. , 169
cette extrémité où elles sont pins épaisses. Thorax allongé, grêle, le
métathorax rugueux. Ailes subhyalines, le stigma brun foncé, avec une
tache pâle à la base : la 2e cubitale en carré oblique, son angle interne
allongé. Pattes avec l'extrémité des cuisses et des jambes postérieures
plus ou moins obscure. Abdomen à pédicule grêle et allongé, peu élargi
au sommet, finement aciculé, le reste poli.brillant, en ovale allongé, le
2e segment d'un jaune sale. Tarière très longue, plus longue que le
corps. — R.
Insecte bien remarquable par ses antennes épaisses à
l'extrémité.
7. Gen. Helcon. Helcon, Esenbeck.
Tête grossp, subglobuleuso, aussi large ou plus large
que le thorax. Antennes longues, sétacées, plus ou moins
enroulées à l'extrémité ; le premier article allongé, renflé,
le 2e très court, les autres un peu renflés à l'extrémité et de
plus en plus courts. Corps long et étroit, généralement ro-
buste. Ailes avec 3 cellules cubitales, la première recevant
la récurrente dans un angle que fait sa nervure inférieure,
la 2e trapézoïdal^, et la 3e se rendant à l'extrémité. Pattes
postérieures longues et fortes, avec les cuisses renflées et
souvent dentées en dessons. Abdomen inséré au bord su-
périeur de la face postérieure du métathorax, sessile, mais
à premier segment plus long que les autros.
Insectes de bonne taille. Deux espèces rencontrées.
Abdomen noir 1. pedalis.
Abdomen roux, tarses blancs 2. albitarsis.
1. Helcon pieds-noirs. Helcon pedalis, Cress. Can.
Ent. V, p. 85, ? . Fig. 17.
(^ 9 — Lone. .40 pee. Noir, avec les pattes rousses excepté la
dernière paire qui aies cuisses, surtout à l'extrémité, les jambes et les
tarses noirs. Face très rugueuse. An-
tennes insérées dans une grande c ivité se
terminant inférieureinent par une pointe
aiguë entre les 2 scapes. Thorax etcepté une
°' ' grande tache polie et brillante au milieu des
flanc», très rugueux, mésothorax à lobes distincts, le médian avancé,
ponctué sur le disque et rugueux dans les sutures. Ecusson lisse avec
Fig. 17 — Une aile de 1 Helcon pedalis^ Cress-
170 . LE NATURALISTE CANADIEN.
«ne fosH'tte en av;inl, portant 5 petites c-iièii'S lony;itudituil'os ; w6-
tîithoiax luf^iieux et coimnii réticulé, avec plusieurs carènes loti<>itij.
dinales. Ailes fuli^ioeuses, iridcsccites, les n<nvures et le stigina,
noir. Abviouieu défirinié à la base et ic'gèreiut nt comprimé à l'extré-
mité, poii, brillant, à l'exception du l-'v scg ent qui est d'nsément
i-Mirueux, le 2;^ se<riin3nt est ac c .lé Je clia lUe côté à la base. Tarière
noire, plus lonj;;]e q'ie l'abJoinen —AC.
2 Helcon tarses-blancs Helcun albitarsis, Qress. C-àn-
Ent. V, p. 83, cT.
(^ — Lonir. .30 pce. La tête avec le pro et le mésothorax, noir, le
reste roux. La face fortement rugueuse. Antennes longues, bran-
foncé. Thorax rugueux, particulièrement sur le métathorax et dans
les sutures. Aili's hyalinrs, iridescentes, les nervures et le stigma
bruns. PatUs d'un jaune roussâtre brillant, les cuisses post rieures
avec une forte dent en dessous, leurs jambes noires, avec leurs tarses
blancsj excepté les deux derniers articles (jui sont noirs. Abdomen
étroit, les 2 premiers segments réticulés, les lerniers obscurs. — AC.
9. Gen. Eubidi^on. Eubadizon, Eseubeck.
Tête assez grosse, en carré transveisal. Antennes fili-
formes, plus ou moins enroulées à l'extrémité. Thorax
médiocrement robuste. Ailes avec une cellule radiale
n'atteignant pas l'extrémité, et 2 cubitales dont la première
reçoit la récurrente un peu en avant de son aniile externe.
Abdomen subsessile avec les 3 premiers segments bien dis-
tincts et à peu près d'égale longu,'ur. Tarière droite et
allongée.
L'égale longueur des 3 premiers segments abdomi-
naux paraît être le principal caractère de ces insectes.
Quatre espèces rencontrées, dont deux nouvelles.
Thorax noir, les flancs jaune-miel 1. pleuralis.
Thurax entièreujcnt noir ;
Abdomen entièrement noir ;
Tarière plus longue que le corps 2. AmericanuS.
Tarière plus courte que le corps. 3. SîlbmuCronatUS, ?«. sp.
Abdomen plus ou moins varié de jaune, 4. gracilis, n. sp.
1 Eubadizon, flancs-roux. Eubadizon p/euralis, Cress.
Can. Ent. iv, p. 230.
Ç— Long. .23 pce. Noir, poli, brillant; les mandibules d'un
testacé obscur ; les paljes blanchâtres. Les antennes longues et grêles,
V — BRACONIDES 171
brunes en dessus, plus pâles à la b'ise. L'écusson, et quelquefois aussi
le mésothorax, d'un testacé plus ou moins obscur ; les flmcs d'un beau
jaune miel ; le métathorax non rugueux, portant senlpiuent de fines
aciculations au milieu. Ailes hjiilines, iride^^centes, le stlgma pâe,
subhyalin. Pattes d'un jaune miel pâle, les postérieures avoc l'extré-
mité des jambes et les tarses obscurs. Abdomen poli, brillant, à l'ex
ception des 2 premiers segments qui sont aciculés ; tarière plus longue
que le corps. — R.
Son mi tuthorax et se.s flancs le distinguent surtout des
suivants.
Eubadizon d'Amérique Euhadizon AmericAinus, Cress.
Can. Ent. iv. p. 230.
Ç — Long. .18 fice. Noir, biillant ; les mandibules, les ■ alpos, le
«cape en dessous, les écailles alairv^s avec les pattes, d'un jiiine rois-
sâtre. Antennes grêles, longues, roas.-âtres en de!-sous. Métathor.ix
fortement rugueux. Ailes hyalines, iridescentes les nervures et le
stigma brun foncé, la cellule i adi de non arrondie à la b:se. Les
jambes postérieures plus ou moins obscures. Abdomen poli, brillant,
à l'exception des 2 premiers segments qui sont aciculés longitudinale-
ment, le premier porte 2 petites carènes à sa base. Tirière plus
longue que !e corps. — PC.
3. Eubadizon submucroné. Eubadizon submucronattfs,
nov. sp. Fig. 18.
J* Ç — Long, .17; ce. Noir foncé, poli brill. nt, avec les pattes
rousses; palpes jaunâtres, les mandibules avec le dessous des antennes
brun ronsfâtre. Thorax robuste, le iiéso hor-ix
à divisions iistinctes, celle du milieu avancée^
le mélathoras fortement rugueux, ses angles
Fjo-. 18, postérieur^! submucroiiés, P.iltes entièrement d'un
beau roux clair, l'extrémité des tarses seulement légèrera.nt obscure.
Ailes hyalines, les nervures et le stigma, noir- Abdomen en ovale
allongé, poli, brillant, à l'exception des 2 premiers segments qui sont
longitudinalement rugueux, tuière à peine de la longueur du corps,—
AC.
Rapproché de VÂDiericanus, Cress, par sa colorr.tion,
mais s'en distinguant surtout par sa tarière beaucoup plus
■courte.
4. Eubadizon grêle- Eubadizon gracilis, nov. sp.
Ç— Long. .18 pce. Noir, varié de roussâtre, allongé, grêle, le
Fig. 18.— Uhe aile de l'Enhadizoïi sulmucronatua, Prov.
172 LE NATURALISTE CANADIEN
cha eron, les mindibales le scape en dessous, les écailles alaires, le
prothorax en partie, les flinc-» du métathorax, les pattes avec une partie
derabloinen, jaune-miel. Antennes lonsjucs, prêles, légèrement en-
rouit^es à l'extrémité, brunes. Thorax poli, brillant, le métathorax
avec un sillon médian Ailes hyalines, iridescentes, le stigma brun.
Pattes jaunes. Jes jambes postérieures plus ou moins obscurcies. Ab-
domen allon<n', noir à la base et à l'extrémité, le reste d'un jaune sale,
les 2 premiers segments aciculés, le reste poli, brillant. Tarière plus
longue que l'abdomen. — 1*.
10. G-en, Macrocentre. Macrocentrus, Curtis.
Tête fort largo, comprimée transversalement. An-
tennes lonirues, sétacét's. Thorax passablement robuste.
Ailes avec 3 cellules cubitales, la lore recevant la récur-
rente dans un ansfle de sa base, la 2e étroite, allongée, avec
la nervure infén^'ure plus ou moins courbe. Abdomen
sessile, allongé, plus ou moins comprimé à l'extrémité.
Tarière souvent fort longue.
Cinq espèces rencontrées, dont 3 nouvelles.
Couleur noire, tarière longue ;
Stigma brun-jaunâtre, sans tache 1 . lUellipeS, n. sp.
Stigma noir avec une tache j.âle à la base.. 2. longicomis, n. sp.
Couleur jaune ;
Antennes jaunes 3- UniforiuiS .
Antennes noires ou brunes :
Mésothorax médiocrement proéminent.. . 4. pSCtOraliS,". sp.
Mésothorax fortement proéminent 3- delicatus.
1. Macrocentre pieds-jaunes. Macrocentrus mellipes,
nov. sp Fig. 19.
9 — Long. .28 pee. Noir foncé, poli, brillant, avec les pattes, y
compris les hanches et les troch;intins, d'un beau jaune-miel Méso-
thorax à divisions bien distinctes; lea
écailles alaires blanchâtres ; métathorax
densément ponctué. Ailes hyalines, les
nervures et le stigma brun jaunâtre, la 2e
^'o- 1^' cubitale étroite, avec sa nervure inférieure
courbée en dessous. Abdomen allongé, linéaire, légèrement comprimé à
l'extrémité, le premier segment le plus long, peu rétréci à la base,
tarière plus longue que le corps, droite, ses valves pubescentes — R.
Capturé à Ste Anne de Lapérade.
ï'ig._19, — Tlae aile ia Macrocentrus mtUipet, Pror
V. — BRACONÎDES. 173
2. Macrocentre longues-cornes Macrocentrus Ion-
gicornis, nov. sp.
cf — Long. .19 pce. Noir, la bo iche. les ni-indibu i<-, le« écailles
alaires avec les pattes, jaune-pâle ; les palpes ja me pâle avec le der-
nier article obscur. Tête plus large que le tborax, comprimée trins
versaleinent. Antennes fort longues, à articles allongés, enroulées à
l'extrémité, le scape d'un jaune sale, le reste noir. M^ sotboiax tuber-
culeux ; métathorax finement ponctué. Ailes hyalines, le stigma noir
on brun foncé avec une tache pâle à la base, la 2e cellule cubitale
plus longue que large, rétrécie à sa base, sa nervure inférieure cou^bo,
la 1ère recevant la récurrente dans un angle de sa base, les cellules
discoïdales 1 et 2 de niveau à la base. L'extrémité des tarses plus
ou moins obscure. Abdouien noir, étroit, allongé, les 2 premiers seg-
ments aciculés, le reste poli, brillant, le premier canaliculé en dessus
avec un petit tubercule de chaque côté en avant du milieu ; le ventre
plus ou moins pâle.
Un seul spécimen cT, bien distinct du mellipes par sa
structure et sa coloration»
3. Macrocentre uniforme. Macrocentrus uniformis,
Cress.
Ç — Long. .32 pce. D'un jaune pâle uniforme; l'extrémité des
mandibules, une tache sur le vertex couvrant les oceles et allant d'un
œil à l'autre, avec le dernier article des palpes, noir; la face, les palpes
avec les 4 pattes antérieures plus pâles que le reste. Métathorax fine-
ment ponctué. Ailes hyalines, iridescentes, les nervures et le stigma,
jaune-pâle, la disposition des nervures comme lians le précédent. Ab-
domen allotigé, comprimé à l'extrémité, le premier segment avec les
tubercules stigmatifères saillants, ra[iprochés de la base. Tarière
jaune, à peine de la largeur de l'abdomen. — R.
4. Macrocentre à-poitrine-rousse. Macrocentrus pec-
ioralis, nov. sp.
(J — Long. .25 pce. Roux ferrugineux varié de noir; une tache
sur le vertex, le prothorax, les sutures du mésothorax, l'écusson, le do»
du mésothorax avec les sutures des flancs, noir; la poitrine rousse, ex-
traordinaireraent gonflée en arrière des hanches antérieures, noire à sa
partie postérieure. Aileh hyalines, les nervures brunes, le stigma brun
avec une tache pâle à la base; 1ère cubitale recevant la nervure ré-
currente dans un angle de sa base, la 2e avec son angle interne allongé,
fort aigu. Pattes d'un beau jaune miel, sans aucune tache. Abdotnen
convexe, roux, obscurément maculé de brun, le 1er segment un que
174 liï! NATURALISTE CANADIEN.
plus Ions que les autres, acicalé. Antennes lonsjnes, noires excepté le
premier artic'e qi:i est plus ou moins roux. — R.
Un seul spécimen cf.
5 Macrocentre délicat. Macrocentmsdelicatvs, Cress,
Ti-rtus Am. Knt. Soc. iv, p. 178.
Q—Dono;. .25. pee. D'un beau jaaie miel, l'extrémité des mnn-
dibule? avec une taclu^ sur les ocelles, noir. Antennes longues, noires
ou brunes. Yoi.x pro(:MniMetits, noir-. Mésothomx fortement trilobé,
SI partie médiane grnndement proéminente. Ailes hyalines, nervures
brunes. Siiuma j;mne ou brun jaunâtre. Pattes de la couleur du corps,
l'cxtrémiti' des janibos postérieures avec leurs tirses souvent brun plus
ou moins foncé. Tcaière de la long^ieur du corps, brune.— AC.
Variable àiw.s sa coloration. Les environs de récusson
et souvent aussi le métathorax sont lavés de brun. Son mé-
tuthorax si fortement proéminent empêch»^ de le confondre
avec le pertoralis, la 2e cellule cubitale de ses ailes est en
outre plus large et moins longue dans cette dernière.
11. G*>n. PllYLAX. Phylax, VVesm. (^Zele, Curtis).
Tête subglobulense ; antennes longues, filiformes.
Thorax assez grêle, le mésothorax à sutures distinctes.
Ailes avec 3 cubitales, la 1ère recevant la récurrente tout
près de son angle externe, la 2e fort longue, carrée à son
extrémité postéri^'ure, sa nervure inférieure droite. Ab-
domen sessile, linéaire, à tarière passablement longue.
Trois cellules cubitales dont la 2e fort longue est le
caractère particulier à ces insfctes pour les distinguer de
leurs voi>ins. Trois espèces rencontrées, toutes nouvelles.
Dos de l'abdomen tout noir; ailes sans taches ;
Pattes jaiine-i^â'e 1, palliventris, n. s;>.
Pattes roux foncé 2. rufipeS, n. sp.
2e segment abdominal fe rugineux ; aiie>
tachées 3, CinctuS, n, sp.
1. Phylax ventre-pàle. Phyhix palliventris, nov. sp.
9 — Long. .11 pce. Noir; les mandibules, le scupe en dessous,
le< bords du prothorax, les écailles alaires, les pattes, la poitrine avec
le ventre, jaune-pâle. Thorax poli, brillant, le mésothorax à sutures à
peine distinctes. Ailes hyalines, iridescentcs, les nervures et le stigma
jaunâtres, la 2e cubitale fort longue, carrée postérieurement. Abdomen
V — BRACONIDES. 175
Iin.?aire, poli, brillint, le 1er -^oanipnt '-o Tt le 2e nn peu plus l-.n^ et
niaro:inf5 d'une lisrne pâle au somm t. Tariè-e brnr.âtre, de ia loiiir^ieuf
de l'ab io nen environ. — R.
2. Phylax pieds-roux Phylax rvfipea, iiov. sj) Fig. 20
?— Lono;. .20 pce. Noir, la f;,ce m pai tie, K-s jours, les mandibules»,
le scape en dessous, la poitrine en avant des hanches lostéreures'
/<:^ '^l^"^-— ^ ^^^ pattes, roux fon é. Antennes Ionij;ues
V— • — -^ — ^VT--)--^^^ fi ifiunies, rotissâtres, niuiesées de noir aux
^^^CIZ^^'^^'^ ' jointures ùcs articles. Thorax alloni:*', dé-
Fig. 20. pi iin.', avec une courte pube.-cence i:ii>âtre,
le nu'thorax rugueux. Ailes hyalines
le stipula brun rous-âtre, la preniièie cubitiilc gratuie, en carré obli'jue
recev:iiit la récurrente à ^on ani^le iuf -ricur externe, lu 2e plus longue
que large, en angle aigu à sa bisi'. P.ttes rousses de même que la
poitrine ai de-^sus des hinche> antérieures. Ablomeu allongé, le pre
mior segment ivec le 2e rxci^pté à l'extrémité finement aciculés, le reste
poii, brillant. Tairière un peu plus courte que l'abdomen. — R.
3. Phylax ceint Phylax cincLus, nov. sp.
(^ — Long. .12 pce. Noir, poli, brillmt; la bouche, les palpes, le
scape des 'intennes, les l'ciilles alaires avec les p.;ttes, jaune-ious^-âtre.
Vertex Convexe. Mét;ithoiax uni, non tuberculeux. Ailes hjaiines,
iridesc ntes, avec une bande obscure à l'iiKlroit du stigma, les nervures
-^noires, le stigma bi un foncé. Lesjunbes postéiieures avec leurs tarse*,
plus ou moins obscure. Ablomi n peu a. longé, rétréci à la bise, le
1er seg lient excavé à 1 i b:ise, 1- 2i! aciculé excepté au sommet, portant
au milieu de sa b ise un tubei.nile iisse, d'un roux plus ou moins clair
qui s'. 'tend sur la base du 3e, le reste noir foncé, poli, bri lant. — R.
Un ^eul spécim*'!) cJ. Bien distinct du précédent par
ses ailes t,;chées.
///. AREOLAIRES.
12. G-en. Agathis. Agaihis, Latreille.
Tête transversale, à vertex plus ou moins convexe, avec
les parti-'s de la bouche prolongées en forme de bec. Tho-
rax gf'nérnlement robuste. Ailes le plus souvient plus ou
moins obscures, à trois cellules cubitales dont la première
est réunie avec la première discoïdale, comme dans Jes
Ichneumonides, la 2e très petite. Abdomen généralement
Fig. 20. — Une aile du Phylax rufipes, Prov.
176 ''le naturaliste canadien
court, avec, les 3 pr^rniers segments Ips pins grands et le
plus souvent cren^ôs (!•» sill .ns conrimo dans la plupart ^U'S
Br.icon.> Tunèr'^ gt''néralonn..*:it .le la long U'U de l'ab-
d(>men.
La forme particulière de la bouche de ces insectes les
fait reconnaître à première vue. Cinq espèces rencontrées,
dont 4 nouvelles.
Thorax noir, abdomen roux ;
Le métathorax aussi roux 1. liberator.
Le métathorax noir ;
Abdomen noir à l'extrémité 2. qu86Sitor. n. sp.
Abdomen entièrement roux ;
Flancs en partie roux. ... . 3. perforator, n. sp.
Flancs entièrement noirs 4. femorSltOr. n. sp.
Thorax et abdomen noirs 5 . tiblator. n. sp.
I. Agathis libérateur. Agathis liberator^ Bosc. BruUé,
Hym. iv, p. 502, 9.
(3^9— Long. .30 pce. La tête, la poitrine, les pro et mésotho-
rax, noir, le reste roux. La face polie, brillante, soulevée longitudi-
nalement, marquée de 3 fossettes, une au. dessus des antennes, et une
autre de chaque côté, plus bas. Antennes épaisses, à articles coarts.
Mésothorax à lobes bien distincts, le médian avec 2 sillons longitudi-
naux ; l'écusson précédé d'une fossette transversale. Le métathorax
convexe avec plusieurs carènes longitudinales, les deux du milieu rap-
prochées obliquement, la surface réticulée transversalement entre ces
carènes. Ailes obscures, avec des taches hyalines en bande transversale
vers le milieu ; la cellule radiale assez gr .nde, la 2e cubitale carrée, assez
grande. Les 4 pattes antérieures noires les 2 postérieures roussses, avec
les trochantins, la base et l'extrémité des jambes et les tarses, noir. Ab-
domen en ovale allongé, plat en dessus, entièrement roux, le premier
segment allongé, marqué d'une fossette à la base. Tarière plus courte
que le corps. — AC.
2 Agathis chercheur. Agathis quœsitor, nov. sp. Fig.
2L
? — Long. .30 pce. Noir, avec une courte
pubescence grisâtre ; les pattes avec les 3 pre-
miers segments abdominaux d'un beau roux clair.
'^' ' La face non très allongée, pubescente, avec une
fossette de de chatjue côté, lu bouche rousse. Antennes sétacées, grêles,
Fig 20 —Une aile de l'Agatkii qumiitor, ProT
LE
Vol. Xîl. CapRcuge, Q., JAN.-FÉV. 1881. ISTo. 139.
Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER,
FAUNE CAMDIENxNE
LES IJNSECTES.—HYMÉNOPTÈRES.
(^Continué de la page 180.)
14. G-en. Earin. Earinus, Wesmael.
Mêmes caractères que dans les M.icrodes,mais avec cette
différence qne la première cubitale est touiours com.plète,
la nervure qui la sépare de la 1ère discoidale, étant par-
faite.
Une seule espèce rencontrée.
Earin des frontières. Earinu.'^ limita ris, Say ; Bassus
limii. Say, Can. Ent. V. p. 54, d"$.-Fig. 22.
j^_„Tjong 30 pce. Noir; avec une courts pubescence blaiichâtre.
Mésothorax sans sutures disîinctss, le milieu portant un sillon longi-
tudinal ; le métathorax rugueus avec nu petit sillon au milieu. Les
écailles aiaires blanchâtres. Ailes hyalines, les nervures brunes, pâles
à la base, le stigma noir ; l'aréole en carré. Pattes rousses, les posté-
rieures avec les jambes pâles, leur extrémité, une petite tachî en dehors
près de la base, leurs tarses entièrement, avec le dernier article de tous
les autres, noir. Abdomen étroit, Jsbrilla'nt, le 2o segment avec une
impression oblique de chaque côt'i, dernèro laquelle se trouve une
petite protubérance. Valves de la tarière pibescentes. — C.
J94 LE NATURALISTE CANADIEN
15. Gen. Microgastee. Microgaster, Latreille.
Tête transversale ; yeux velus. Antennes sétacées,:
droites, assez longues. Thorax peu allongé, généralement,
robuste. Ailes avec une celinle radiale grande, triangu-
laire, à nervure inférieure plus ou moins oblitérée ; deux
cellules cubitales à part l'aréole qui est touiours petite, trian-
gulaire, souvent incomplète, sa nervure extérieure man-
quant totalement ou interrompue au milieu. Pattes assez
fortes avec les cuisses comprimées.
Insectes généralement petits, qu'on trouve souvent eu
o-rand nombre dans la même chenille ; sur le point de subir
leur métamorphose, ils sortent du cori)S de leur victime et
se filent en commun un cocon blanc ou jaunâtre dans
lequel ils achèvent leur développement.
tSept espèces rencontrées, dont 2 nouvelles.
2e cellule cubitale complète ;
Sutures des flancs du mé.30 horax crénelée, comme alvéolée ;
Ailes fasciées de brun 1. Cailipterus.
Ailes hyalines 2. xyliîlUS.
Sutures des flancs du mésothorax noa alvéolées ;
2e segment abdoniiaal entièrement scabre. 3. COngregatUS.
2e segment abdo!!iinal entièrement lisse 4. CarpatîlS.
2e cellule cubitale incomplète ;
Hanches rousses ;
Abdomen entièrement noir 5. Plisiger.
Abdomen noir avec une bande rousse 6. CinCtUS. ».sj5.
Hanches noires ou brun foncé 7. clavatUS. ". .s/j.
1. Microgastre calliptère. Microgasler cailipterus, Say,
Says' Eut. ii, p. 715.
(S' ^ . — Long. .15 pce. Noir ; les palpes blanchâtres ; les pattes
rousses avec les h.mches noires ; écailles alaires noires. Thorax avec
une courte pube.>Gonc9 gri>âtre, les flanc* avec la suture du mésothorax
crénelée, comme alvéolée, le métathorax très rugueux, avec une carène
au milieu et une autre de chuijue côté, l'écusson avec une fossette
alvéolée en avant. Ailes jiune.s à la base, avec une double bande brune
transversale, l'une à l'aréole et l'autre à la 1ère discoïdale ; le stigma
noir avec une tache pale à la base. Aréole complète, triangulaire,
longuement pédiculée. Abdomen court, robuste, entièrement noir, le
premier segment bCibre, le reste poli, brillant; tarière à peine sail-
lante.— G.
V — BRACONIDES. 195
2. Microgastre ducotonnier. Microgaster xylinus, Say,
Say's Eut. ii, p. 712.
cf ? — 14 pee. Noir; les mandibules, les écailles alaires avec les
pattes, roux ; les palpes blaacs. Les antennes bn.m-rotissâtre en dessous.
Thorax court, robuste, la suture des fiancs du mésothorax distincte-
ment alvéolée, de même que la fossette en avant de l'écusson, le meta,
thorax très scabre^ avec une carène médiane. Ailes hyalines, le stigiua
noir, l'aréole petite, incomplète, longuement pédiculée. Les pattes pos-
térieures avec les hanches noires, les jambes et les tarses plus ou moins
bruns. Abdomen court et large, le premier eegraent acicuié sur le
disque, ses côtés relevés et jaunâtres, le reste noir, poli, brillant, les
côtés du vei'tre excspté à l'extrémité j nunâtres ; tarière à peine saillante.
— c.
3. Microg"astre sociétaire. Microgaster congregalus.
Say, Say's Eut. ii, p. 713, c?~Fig, 23.
cJ^ $ — Long. 17 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, les
^caille^ aiaires avec les pattes, jaune roussâtre. Fossette à la base de
l'écusson, profonde, large ; métathorax ponctué, avec une carène mé-
diane. Ailes hyalines, les nervures pâles à la base,
noires dans le reste, oblitérées à l'extrémité, l'a-
réole p'tite, irrégulière. Abdomen oblong, fusi-
Fig. 23. forme, les 2 premiers segments rugueux, le reste
poli, brillant, le premier un peu plus étroit que le %-', les côtés du
ventre jaunâtres excepté à l'extrémité. L'extrémité des jambes posté-
rieures avec leurs tarses, brunâtres. — CC.
J" — Souvent avec une bande rousse sur le 3 ^ et le 4-j segment.
4. Microgastre à-grand-stigma. Microgaster carpatus,
Say, Say's Eut. ii, p. 714, $.
Ç — Long. .12 pce. Noir ; la bouche, les écailles alaires, avec les
pattes, jaune-pâle ; antennes jaunâtres en dessous. Thor;ix court et
robuste, la fossette en avant de l'écusson crénelée; métathorax forte-
ment rug'ieus. Ailes hyalines, légèrement enfumées, le stigma grand
et brun, l'aréole incomplète. Les hanches noire?. Abdomen court, lisse,
eubpédiculé, le premier segment scabro, les côtés du ventre jaunâtres à
la base.-C.
5. Microgastre ensiger. iVinogaster cnsiger, Say, Say's
Eut. ii, p. 711, ç.
ç^_Long. .12 pce. Noir ; le chaperon, les maadibuled, brun-rous-
Fig. 23. Une aile du Microgaster congregatua, Say
^9Q LE NATURALISTE CANADNIE.
sâtre; les palpes blancs, le. Veuilles alaires avec les pnite?, jnuno-rons-
tatre.' Antennes brun-rous.ât.e, le scnpe jaunâtre en dessoMS. Thorax
assez allonL'<?, le niétathorux finement ponctué avec une carène nit'diane.
Ailes hyaline's, le stigma grand, noir, l'aréole pédiculée, petite, incom-
plète. Les hanches antérieures avec les jambes, les 4 tarses antérieurs
et un anneau à la base de? jambes postérieures, blanchâtres, les pattes
postérieures avec la base des hanches, le sommet des jambes et les
tarses, noirâtres, les derniers annelés de pâle à la base de chaque articlel
Abdomen court, le premier ses'. ment avec la base du 2e rugneiix, le
reste poli, brillant, les côtés du ventre jaunâtres excepté à l'extrémité.
—PC.
6. Microgastre ceint. Microgaster cinctvs, nov. sp.
Ç— Long. .11 pce. Noir ; la bouche, le scape, les palpes, les
écailles alaires, les pattes avec le 2e segment abdo i inal, jiune-rous-
sâtre. Antennes un peu plus courtes que le corps, grenues, noires aveô
le scape roussâtre. Ailes hyalines, iridescentes, la cellule radiale avec
la nervure inférioure oblitérée, la 2e cubitale incomplète, sa nervure
extérieure manquant. Hanches rousses, les tarses postérieurs noirs
excepté à la base, leurs jambes rousses, noires â l'extrémité. Abdomen
noir, plan en dessus, le premier segment scabre, le 2e roux avec une
impression transversale en avant du milieu ; tarière de la longueur
de l'abdomen, fortement en massue. — K.
7. Microgastre à-tarière-en-massue. Microgaster clct-
valus, nov. sp. — Fig. 24.
ç — Long. .1 1 pce. Noir ; les palpes, les écailles alaires avec leS
pattes, janne-pâle. Antennes longues, sétacées, à articles peu distincts.
Ailes hyalines avec les nervures obsolètes dans leur dernière moitié ;
stiL:Ti)a triangulaire, grand, la nervure fermant la
première cubitate partant de son angle inférieur
et se courbant au bas pour former l'aréole qui
Fig. 24. manque de ses nervures extérieures, de môme
que la radiale qui parait ne pas exister, sa nervure étant fort peu
distincte. Abdomen sessile, plan eu dessus, en pointe à l'extrémité, se
terminant par une tarière un peu plus courte que lui, droite et en
massue couipriinée à l'extrémité, cette tarière soutenue en dessous
par une grande écaille. Pattes jaune-pâle ; les hanches noires, les cuisses
postérieures avec l'extrémité de leurs jambes et de leurs tarses plus ou
moins fib>cures.
cJ' — Avec les hanches jauneroussâtre, noires seulement à la base;
rabdduicii avec une taohe jiune sur les côtés à la base,
Fi^. -4. U.ie ailu du Microgadei- clavatus, Prov,
V — BRACONIDES. 197
IV. CRYPTOGASTRES.
16 Gen. Sigalphe Sig'alphus, Latreille.
Têtoen carré transversal, de la largeur du thorax. An-
tennes sétacées, nn peu enroulées à l'extrémité. Thorax
court et assez robuste. Ailes avec une cellule radiale en
ovale, presque pointue, et 2 cubitales dont la première
reçoit la récurrente. Abdomen ovalaire, à carapace formée
de 3 segments bien distincts. Tarière saillante quoique
fort courte.
Petits insectes bien reconnaissables par- la disposition
des nervures de leurs ailes. Une seule espèce rencontrée.
Sigalphe du Canada. Sigalphus Canadensis, nov. sp.
Fig. 25.
$ — Lons:. .14 pce. Noir avec les pattes rousses, y compris les
hanches et les trochantins ; les écailles alaires jaunes. Antennes brun-
■'•i'>s>-.«-_ roussàtre en dessous. Thorax gibbeux enavant ;
■- / 3— -r^T^î^ écusson proéminent, fortement ponctué; méta-
\__^''];ri=^^^-^^'" thorax très scabre avec une carène médiane et
Fig. 25 une autre de chaque côté. Ailes parfaite-
ment hyalines, iridescentes, la 1ère cubitale grande, en carré, la 2e
atteignant le bout de l'aile ; le «tigma brun. Hanches postérieures
brunes à la base. Abdomen en ovale, légèrement convexe, à trois
segments apparents séparés par des sutures profondes, aciculés forte-
ment, le premier avec 2 petites carènes sur le disque; tarière courte,
mais saillante. — R.
Joli petit insecte, à caractères bien prononcés.
17. Gî-en. Chélone. Ckelom/s, .J urine.
Tête large, en carré transversal ; yeux velus. An-
tennes assez courtes ; sétacées. Thorax court et robuste»
Ailes avec une cellule radiale courte, triangulaire, n'attei-
giiant pas le bout de l'aile, 3 cubitales, dont la première est
confondue avec la 1ère discoïdale, la 2'^ assez petite, tra-
pézoïdale. Pattes courtes, fortes, avec les jambes posté-
rieures renflées à l'extrémité. Abdomen à carapace formée
d'une seule pièce, a tarière cachée.
Les yeux velus de ces insectes et la nervation de leurs
Fig. -5. — Uuo a le du Si^a'^kJ^i Cunadcnsi-s, Tri/V.
193 LE NATURALISTE CANAÎITET^
ailes les distingnent de tons lenrs voisins. Sept espèces
rencontrées.dont 4 nouvelles.
Abdomen tachi? à la base :
Abdoinen avec 2 t;iches séparées ; taille plus grande. 1. insularis^
Abdomen avec une bande continue; taiilc plus
petite 2. basicinctus, m. sp.
Abdomen tout noir, sans taches ;
Cuisses postérieures entièrement noirea;
Dos du métîithorax avec 2 petiies carènes
longitudinales 3. SericeiiS.
Dos du métathorax rugueux, 8^>ns carènes ;
Abdomen court, entier à l'extrémité 4. iride^CenS^
Abdomen allongé, fendu transversalement
à l'extrémité , 5. fisSUS, n. sp.
Cuisses postérieures plus ou moins rousses ;
Ventre caréné, avec la tarrière saillante, 5. cariTiatuS, n. sp.
Ventre sans carène; tarière non visible. 7. nanuS, n. sp.
1. Chélone des-îies. Chelonus insularis, Cress. Proc.
Ent. Soc. Phil, iv, p. 61.
Ç — Long. .23 pee. Noir, avec une tache pâle à l'abdomen de
chaque côté de la bas?, fortement ponctué ou chagriné, les mandi-
bules roussâtres. La tête et le thorax couverts d'une pubescence gri-
sâtre. L'écusson fortement ponctué. Métathorax fortement rugueux,
avec 2 carènes longitudinales près du milieu et une autre transver-
sale au bord postériour, formant de-; muerons subépineus aux angles.
Ailes hyilines, légèrement obscures dans leur moitié apioale, les ner-
vures et le stigraa noirs. Pettes noires, les cuisses, les jambes et les
tarses plus ou raoin^ variés de roussâtre, les jambes postérieures noires
à la base et à l'extrémité, rousses au milieu. Abdomen longitudinale-
ment rugueux, épaissi à l'estrémité. — 0.
2. Chélone ceinturé-à-la base. Chelonus hasicinctus,
nov. sp.
Ç — Long. .12 pce. Noir opaque, avec la base do l'abdomen
jaune f^âle. Toute ia fice finement ponctuée, le chaperon luisant, les
palpes jaunâtres. Ecailles alaires noires, luisantes. Thorax grossière-
ment ponctué, niétatliorax rugueux, tronqué postérieurement, ses angles
sub-épineux. Ailes hyilincs, iridescenies, le stigma noir, grand, la
2e cellule cubitale en triangle irrégulier, oiîverîe postérieurement. Les
4 pattes antérieures y compris leurs hanches et leurs trochantins, jaune-
miel, leurs tarses brunâtres, les postérieures noires avec les trochan-
V— BRACONIOES. 199
tins, la moitié basikire-des cuisses et un hir<;c annoîiu aux jambes,
jaune-miel. Abdomen avec environ le tiers de sa lonirueur à la base
jaune pâle, cette partie portant de chaque côfd 2 petites carènes, le
milieu avec ru^josités longitudinales, l'extrémité arrondie.
Deux spécimens 9. Espèce nettement caractérisée.
3. Chélone soyeux, Chehnus sericeus, Say, Sigalphus
ser. Say, Say's Ent» i, p. 215. Fig. 26.
? — Long. .20-pce. Noir, ponctué, rugueux ; la face sc-ibre, le
chaperon poli, ponctué. Antennes brun-roussâtre à l'extrémité. Thorax
comme dans la précédente. Ailes fuligineuses-
jaui.âtres, le stigma brun. Pattes noires,
toutes les caisses excepté à la base, les jambes
Fig. 26. excepté les postérieures à l'extrémité, avec
leurs tarses excepté à la base, roux brunâtre. Abdomen robuste, court,
obtus et arrondi à l'extrimité. — PC.
4. Chélone iridescent. Chelonus iridescens. Cress.
Proc. Ent. Soc. Phil, ir, p. 294, <S'-
$ — Long. .17 pce. Noir, rugueux, avec une courte pubescence
grisâtre. Le chaperon poli, brillant. M Hatliorax 'fortement rugueux
avec les muerons des angles allongés. Ailes légèrement fuligineuses,
fortement irrideseentes, surtout à l'cxtréiuité, le stigma noir. Faites
noires, la moitié apicale des caisse^! antérieures avec leurs jimbôs, l'éx
trémité des intermédiaires avec leurs jambes, et un anneau au milieu
des jambes postérieures, jaune roussâtre. Abdomen lorigitudinalemout
rugueux, obtus à l'extrémité. — C.
5. Chélone fendu, Chelonus fisaus, nov. sp.
(^ — Long. .19 pce. Noir, rugueux ; le thor.x poiictué, brillant ;
le métathorax médiocrement rugueux, les angles postérieurs à peine
mucronés. Ailes subhyalines, les nervures et le stigmi, brun. Pattes
brun-roussâtre, l'extrémité des cuisses avec la b:ise des jambes, plus
claires, les cuisses postérieur 'S entièrement noires, leurs jambjs noires
à la base et à l'extrémité. Abdomen allongé, cylindri [ue. iongitudi-
ualement rugueux, non épaissi à l'extrémité, mais tendu transversale-
ment.— R.
6. Chélone caréné. Chehnus carinatus, now sp.
Ç — Long. 13. pce. Noir ; les mandibules avec les pattes rousses.
La têle et le thorax densément ponctués, le métathorax avec l'écusson,
rusr'K'ux. Ailes hyalines, le stigma noir, la 2e cellule cubitale eti-
i'ig- 26, — Uiio ailo da Chclonua scrtccu-i, Say.
200 LIS KATUUALISÏi^ CANADIEN
trapèze. Pattes rous-foi:Cu, les hanches, les trochantms, les tarses
nvpc l'extrc^mitc^ clos jambes et des cuisses, excepté à la première paire,
noir ou mnin fonc»? ; les jambes postérieures noires avec ua anneau
roux aux milieu, K.-s épines qui les terminent blanches. Abdomen
allongé, étroit, finement rugueu::, les rugosités étant confluentes longi-
tuJinalement à la base ; 1« ventre avec wie carène ou j li longitudinal à
l'extrémité de laquelle se montre ia tarière. — II.
Un seul spécimf^n ? ; espèce bien rçcomiaissable par
la coloration de ses pattes.
7. Chélone nain. Cheîonns nanus, nov. sp.
$J>— Long. .10 pce. Noir avec les pattes jtiune-pâle. Thorax
fortement ponctué ; le métathorax rugueux. Ailes subbyalines, plus
ou moins enfumées au milieu, le stign'.a bran-foncé, la 2e cellule
cubitale étroite, de forme irrégulière, ouverte e.i arrière. Pattes jaune-
pâle, les hanches, les cuisses postérieures excepté à la base, l'extrémité
de leurs jjunbes avec leurs tarses, noir ou brun-foncé. Abdomen court,
cylindriiuie, fortement riigueu.K, Dan-! le (^ les cuisses et les jambes
antérieures sont plus ou moins obscures à ï'extrémité, les jambes posté-
rieures sont obscures à la base et à l'estréiaité, étant rou--ses au milieu,
Uu spécimen c? et un ? . La pins petite espèce que
nous i^yons rencontrée.
18» G-en. Phanérotome. Vhaneroioma, Wesmael,
Tète grossp, transversale, le vertex fortement concave.
Le premier article des antennes allongé et renflé, le 2e
très court. Thorax allongé, déprimé. Ailes avec une cellule
radiale en ov;iio pointu, 3 cubitales dont ia première très
grande reçoit ia récurrente, la 2c petite, atténuée à sa base,
avec sa nervure postérieure oblitérée. Abdomen en ovale,
à carapace formée de 3 segments séparés par des sutures
bien distinctes. La tarière courte, mais saillante.
Jolis petits insectes, avec les ailes souvent tachées.
Une seule espèce rencontrée.
Phanérotome fasciée, Pkanerotoma fasciafa, nov. sp.
-Fig. 27.
Ç — Long, .15 pce. Noir varié de j:iiine-roussâtre. Tête jaune-
rau.ssdtre plus ou moins obscur, les mimdibules avec lïne triche sur les
ocelles, noir; lu face finement ponctuée, avec un tubercule médian.
V — BRACONIDES. 201
Thora:s ponctué, noir ; une tache en avant de l'écus^on, les «^cailles
alaires avec les flancs en par'ie, jaune-
^ rous?âtre ; le m(5taîhorax fortement rugueux.
Ailes hyalines, avec 2 bandes obscuîes Lrans-
Fig. 27. versales, l'une au stigma et l'autre à la base
de la 1ère cubitale, les nervures et le stigma, noir. Pattes d'un jaune
plus ou moins obscur, les jambes postérieures noires à l'estréuiité.
Abdomen longitudinalement rugueux, noir, les deux premiers segments
jaunes sur le disque, noirs sur les côtés. Tarière sortante. — R.
19. Gen. Rhitigastre. Rhitigaster, Wesmael.
Tête forte, en carré transversal. Antennes longues,
filiformes, grêles. Thorax coiirt et robuste. Ailes avec une
longue cellule radiale, et trois cubitales dont la 1ère reçoit
la récurrente vers son milieu, la 2e subpentagonale, plus
longue que large. Pattes longues. Abdomen court, ovalaire
à 3 segments distincts ; tarière à peine saillante.
Petits insectes remarquables par leur abdomen court
et élargi. One seule espèce rencontrée»
Rhitigastre de-Québec. Rhîtigasier Quebecensis, nov. sp.
—Fig. 28.
Ç J> — Lont'. .11 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, le
scape, les écailles ulaires, les pattes y compris les hnnciies et les tro-
chantius, jaune ; l'abdomen roussâtre. La face finement ponctuée avec
un tubercule médian. Antennes brunes, le scape
jaune, plus ou moins taché de noir en dessus.
Thorax court et trapu, le métathorax rugueux.
Fi<r. 28. Ailes hyalines, les nervures brunes, pâ'es à la
ba«e, le stigma jaunâtre, étroit, allongé ; la nervure séparant les cellules
cubitales 2 et 3 peu apparente. Abdomen en ovale élargi, poli, brillant
à part le premier segment, celui-ci rugueux, en angle droit avec le reste,
le oremier seo'meat avec le disque du 2a en partie, noir, le reste rous-
sâtre.— C.
Dans le d l'abdomen est quelquefois presque tout
noir.
Fig. 27' — Une aile de la Phanei-ofoma fnsciata, Prov.
Fig. 28. — U:ie aile da Rhitigaater Quebecensis, Prov.
202 LE NATURALISTE CANADIEN.
V. EXODONTES.
20. Gen. Alysie. Ahpia, Latreille.
Tête courte, transversale, échancrée en arrière, mandi-
bules laro-es, tridentéos, ne se touchant pas lorsquelies se
ferment, ordinairement ouvertes après la mort, à dents
dirigées en dehors. Antennes longues, grêles. Thorax
court et assez robuste. Ailes avec 3 cellules cubitales, la
première recevant la récurrente. Abdomen aplati, en
ovale un peu élargi. Tarière de longueur médiocre.
La disposition des mandibules fait surtout reconnaître
ces insectes. Trois espèces rencontrées.
Thorax et abdomen noirs 1. Caudaîa, «. .-^p.
Thorax noir, abdomen roux 2. luCeilS, n. sp^
Thorax et abdomen roux, tête noire 3. Iligriceps, n. sp.
1. Alysie a-forte-queue. Alysia caudata, nov. sp.
Ç — Long .13 pce. Noire, polie, brillante; les mandibules
lari^es. jaune roux ; les palpes, le scape des antennes, les écailles alaires
avec les pattes moins l'extrémité des tarses, jaune-pâie. Métathorax
ponctué, avec 2 petites carènes unies à la base et s'écartant au sommet.
Ailes hyalines, les nervures brun foncé, la cellule radiale grande, la 2e
cubitale longue, de forme trapézoïdale, la 1ère recevant la récurrente
près de son extrémité. Les ailes inférieures ciliées de longs poils blancs
au bord postérieur. Abdomen en ovale allongé, déprimé, le 1er seg-
ment strié avi.c un rebord lisse de chaque côté, les autres poli>^, brillants,
à sutures indistinctes, tron(jué obliquement en dessous à l'extrémité ;
tarière plus longue que l'abdomen, forte, ses valves poilues, noires,
légèrement épaissies à l'extrémité et se terminant en pointes j&aes,
Un seul spécimen $ .
2. Alysie brillante. Ahjsia lucens, nov. sp. — Fig. 29.
Ç — Long. .15 pce. Noire avec l'abdomen rouge, polie, brillante ;
les mandibules excepté à l'extrémité, les pattes avec l'abdomen, noires,
le premier segment jaune-miel. Antennes
brunes, le scape rousfâtre en dessous. Thorax
court et trapu, le métathorax scabre. Ailes
Fig. 29. hyalines, iridescentes, le stigma brun, la 2e cu-
bitale assez grande. Abdomen avec le premier segment noir et aciculé,
le reste juuiie-miel, poli, brillant. Tarière noire, de la longueur de
l'abdomen. — II.
Fig. 29.— Uue aile do VAhjaia Ixiens, Prov.
V — BRACONIDES. 203
8. Alysie tête-noire. Ali/sia tiigriceps, now sp.
?— Long, .13 pee. Roux clair avec la tête et les pattes noires.
Les mandibules, les antennes et toute la tête entièrement noires. Tho-
rax entièrement roux, le niétathorax finement rugueux, avec une petite
carène au milieu. Ailes hyalines avec le stigma brun, la 2c cellule
cubitsle longue, fortement en pointe à sa base où elle rencontre la ré-
currente. Pattes noires ou brun foncé, les cuisses postérieures plus ou
moins rousses. Abdomen poli, brillant, le premier segment aciculé ;
tarière noire, épaisse, aussi longue que l'abdomen.
Une seule $ capturée au CapRouge ; se distingue sur-
tout de la lucens par sa tête entièrement noire.
21. Gen. Trichésie. Trichesia, nov. gen.
(de triches poils.)
Tête cubique, aussi large ou plus large que le thorax,
à vertex plein, non excavé en arrière. Mandibules larges,
courtes, à dents dirigées en dehors et ne se joignant pas.
Antennes grêles, plus longues que le corps, à articles allon-
gés et poilus. Thorax assez robuste, le mésothorax uni, le
métathorax anguleux aux angles. Ailes assez longues, ova-
laires, velues, à stigma très étroit, presque nul, avec une
lort grande cellule radiale atteignant l'extrémité, 3 cellules
cubitales, la 1ère confondue avec la 1ère discoïdale, la 2e
en parallélogramme irrégulier, plus longue que large, re-
cevant la récurrente à son angle interne, la 3e atteignant
l'extrémité, la nervure sous-cubitale (nervure parallèle de
Wesmael) intersticiale, c'est-à-dire partant de l'angle su-
périeur de la 2e discoïdale. Pattes grêles. Abdomen snb-
sessile, le premier segment rétréci à la base, le reste linéaire,
tronqué à l'extrémité ; tarière de la longueur de l'abdomen.
N'ayant trouvé aucun genre parmi les Exodontes avec
3 cellules cubitales disposées comme ci-dessus, nous avons
cru devoir en créer un pour deux individus que nous avons
rencontrés.
Trichésie pieds dorés. Trichesia auripes, nov. sp. — Fig.
30.
(^ — Long. 09 pce. D'un beau noir, polio, brillante; les mandibules,
204 LE NATURALISTE CANADIEN
h b:ife àes antennes, les pattes avec le premier sc-ment nhloininnl,
d'un beau jaune d'or. Antennes plus lon-nes que le corr^, poihu^s,
brunes avec la b:ise jaune. Ecailles alaites blan-
châtre?. Ailes hyalines, velues, iridessentes, les
_ nervures jaunâtres. Adomen plus court (]ne la
FiiT. :-ÎO tête et le thorax rt^unis, plus étroit à la b-ise, le
premier segiuent strié, jaune, le reste poli, brillant, noir, l'extrémitd
comprimée ; tarière à peine vi.sible.
Ç —Semblable au c? !i^ec les exceptions qui suivent: abdoiiien
rétréci à la base, élargi vers l'extrémité pour se tei miner brusquement
en pointe. Tarière de la longueur de l'abdomen environ, portant des
poils longs mais peu fourni-;.
Deux spécimens c? et ? capturés sur des herbes dans
un fossé, eu octobre 1879.
VI. FLEXILIVENTRES.
22 G-en. Aphide. kphidim, Esenbeck.
Tête de la largeur du thorax environ, à vertex con-
vexe; chaperon convexe, mandibules bideutées. Antennes
assez épaisses, à articles peu serrés. Dos du mésothorax
sans satures distinctes; le môtathorax court. Ailes velues,
avec une cellule radiale incomplète, le radius s'eiiaçant sou-
vent avant d'avoir la moitié de sa longueur, deux cellules
cubitales dont la 1ère grande, confondue avec la 1ère dis-
coïdale, la 2e incomplète, la 2e discoïdalo fermée. Pattes
grêles et assez longues. Abdomen à pédicule allongé et très
grêle, le reste formant un ovale plus ou moins allongé.
Tarière très courte, à peine saillante, épaisse et velue.
Petits insectes mous, qu'on dit se développer dans le
corps des pucerons. Ou les rencontie surtout sur les gra-
minées dans les endroits ombragés. Nous n'avons encore
capturé que l'espèce suivante que nous croyons nouvelle.
Aphide du Canada. Jlphidius Canadensis, nov. sp.— ^
Fig. 31.
Ç — Long. .15 ; ce. Noir, poli, brillant ; la- bouche, le. scape des
Fig 30- — Une aile do la Trlchesia aurlpes, Prov.
v—BRACOMmrs. 205
antennes en deFsous, les flancs, les patlesavoc le pi'diculedc l'abdomen,
tcstucé. Métathorax avec une carène longitudinale sur le dos. Ailes
Vehies, hyalines, le stigma brnn très pâle, la cellule
radiale ouverte en arrière, la 2e cubitale commencée*
"pj^_ 31. Pattes entièrement testacées, à l'exception du der-
nier article des tarses qui est noir. Abdomen testacé, le dos des
Segments 2, 3 et 4 noir, leurs sutures testacées, le pddicule g.ôle,
allongé, rugueux, paraissant comme portant 2 petites nodosit.(5s, les
segments terminaux testacés ; tarière noire, forte, à peine sortante.
Un seul spécimen Ç pris au Cap-Ronge,
23. G-en. Aeotrope. Aroiropus, nov. gen.
{Arotropous, soc de charrue).
Tète transversale, plus large que le thorax; yeux sail-
lants. Face courte, chaperon convexe. Antennes iiiitorraes,
le 3e article plus long que les autres. Vertex convexe. Pro-
torax brièvement allongé en cou, le mésothorax à lobes
latéraux distincts, le métathorax subcylindrique, tronqué
obliquement en arrière. Ailes avec une cellule radiale sub-
Fig. 33.
Fig, 32.
triangulaire, complète, 3 cellules cubitales, la 2e plus longue
que large, recevant la nervure récurrente, la discoïdale in-
férieure plus longne que la supérieure. Fio-. 32. Pattes
ordinaires, les cuisses légèrement renflées Abdomen à
premier segment plus étroit que les autres, tronqué obli-
quement en avant et prolongé au delà de sou point de
jonction avec le métathorax, ce qui lui donne la forme d'un
soc de charrue, le 2e plus large, en forme de nœud, étant
étranglé aux sutures, les autres unis; tarière cachée. —
Fig. S3.
Ce genre se distingue surtout par la forme singulière
de son premier segment abdominal. Une seule espèce reii,
contrée.
Pig. 31. — Une aile de VAphllius Canadensis, Prov.
Fig 3l — Une aile de V Arotrojms binodosus, Prov.
Fig. 33 — Abdomea du même.
206 LE NATURALISTE CANADIEN.
Arotrope à-2-nœuds. Arotropus binodosus, nov. sp.
Ç Lonf^. .17 pce. Noir; les antennes brun-roussâtre, la tête et
le thorax densomcnt ponctués ; le métathorax rugueux, subcylindrique,
sa face postérieure polie, luisante. Ailes hyalines, les nervures brun-
pâle, le stiiïma grand, brun avec un point pâle à la base, le cubitus
en partie oblitéré dans la 3e cellule cubitale, les autres nervures en
dehors des cellules discoïdalcs, oblitérées. Pattes d'un jaunâtre sale,
les hanches et les cuisses plus ou moins noires. Abdomen tenant au
thorax par un pédicule giêle mais court, le premier segment prolongé
en dessous au delà de ce pédicule, ce premier segment rugueux et
légùrcment pubescent, le 2 j beaucoup plus large, en forme de nœud,
les autres unis, de forme elliptique à l'extrémité avec poils blanchâtres;
tarière cachée.
Insecte tout- à-fait remarquable par la forme de son
abdomen.
Gen. CoPÈLE. Copelus, nov. gen.
(De kôpê, poignée d'épée)
(La clef de nos genres était déjà iiaprimée, lorsque nous avons fait la rencon-
tre du singulier iusecte qui suit, pour lequel nous avons créé le présent genre. La
forme de son abdomen nous force à le ranger parmi les flexiliventres.)
Tète 'transversale, plus large que le thorax. Antennes
peu allongées, liliformes. Thorax large en avant et fort
rétréci en arrière, le mésothorax à sillons interlobulaires
profonds et crénelés. Ailes à nervures très anormales, pré-
sentant 2 cellules cubitales complètes avec une aréole trian-
gulaire qui manquerait de sa nervure extérieure; 2 cellules
discoïdales fermées dont le 1ère assez petite, triangulaire, la
2e triangulaire en avant et suivie d'une nervule détachée
en forme d'arc. Pattes longues, les cuisses légèrement ren-
flées. Abdomen fusiforme, à pédicule de plus de la moitié
du reste en longueur, ce pédicule plus gros près de sa base
porte un petit anneau à son sommet, simulant assez une
poignée quelconque. Fig. 34: et 35.
La singulière disposition des nervures des ailes de ces
insectes les rend tout-à-fait remarquables. La forme de
leur abdomen porterait d'abord à les ranger parmi les Proc-
totrupides, mais les nervures parfaites de leurs ailes ne
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 207
permettent pas de les faire entrer dans cette famille. Une
seule espèce rencontrée.
Fig. U. Fig. 35.
Copele paradoxal. Copeius paradoxus, nov. sp.
Ç — Long. .18 pce. Noir, poli, brillant ; la face avfic une légère
pubescence grisâtre. Ailes hyalines avec les nervures noires. Pattea
roussâtres, avec les hanches noires et les cuisses plus ou moins brunes.
Abdomen longuement pédicule, ftisiforme, poli, biillant, le pédicule
rugueux, renflé pràs de sa base et terminé par un petit bouton lisse.
Deux ? capturées au CapRouge.
(A Continuer.)
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES
{Continué de la page 189.)
Un messager avait été, un jour, englouti par une ava-
lanche : Drapeau le découvrit. La neige était trop épaisse,
il ne put délivrer l'homme. Il aboya longtemps, mais en
vain ; car il était trop éloigné du couvent j)Our être enten-
du. Alors il s'élance non pas vers l'hospice, mais vers
nn village voisin, plus rapproché; il y était connu, il n'eut
pas de peine à se faire comprendre : ou le suivit, et on
arriva à temps pour sauver le messager.
Barry trouva un jour dans une grotte de glace, un
enfant égaré, à moitié gelé, et déjà saisi de ce sommeil du
froid qui conduit à la mort. Aussitôt il lèche l'entant, le
réchauffe, l'éveille, l'encourage par ses caresses, et fait si
bien que l'enfant sans frayeur embarque sur son dos et
s'attache à son cou; et l'animal, joyeux et triomphant,
arrive bientôt à l'hospice avec son précieux fardeau.
Fig. 34. — Une aile du Conclus paradoxus, Prov. ; 35 l'abdoinea du même*
208 LE NATURALISTE CANADIEN.
Le même animal sauva encore la vie à trois soldats
français qui avaient perdu la route et s'en allaient vers des
abîmps: il les aperçut, les arrêta par ses aboyements, se fit
suivre d'eux, et les ramena dans le bon chemin.
Il mourut victime de son dévouement. Un soir, au
milieu des brouillards, un voyageur voit arriver à lui un
chien d'une grande taille, la gueule béante: il se croit en
danger, il assène sur la tête de l'animal un vigoureux coup
de son bâton ferré : hélas ! le chien, blessé à mort, tombe
en gémissant : c'était Barry qui était venu en sauveur et
qui était assommé comme un brigand. Les Religieux arri-
vèrent quelques instants après, firent connaître au voya-
geur, à la grande consternation de celui-ci, l'erreur déplo-
rable qu'il venait de commettre. L'animal rougissait la
neiffe du sano; qui sortait de sa blessure ; on le transporta
au couvent ; et tons les soins lui furent prodigués ; mais le
fer avait atteint le cerveau ; Barry ne tarda pas à mourir.
Son corps fut empaillé et conservé ; il a encore aujourd'hui
une place honorable dans le musée de Berne.
Un poëte, Scheitlin, a célébré ainsi ce glorieux animal :
" Qnel est le meilleur des chiens? Ce n'est pas celui
qui réveilla les défenseurs de Corinthe ; ce n'est pas Bêzé-
rillo qui a déchiré des centaines de Peaux-Rouges ; ni le
chien du bourreau, qui, sur l'ordre de son maître, accom-
pagna à travers la forêt sombre et dangereuse, un voya-
geur craintif; ni celui de Dryden attaquant quatre bandits
et sauvant la vie de son maître; ni celui du meunier reti-
rant de l'eau l'enfant qui y est tombé; ni le chien de Var-
sovie, se précipitant du haut du pont dans la Vistule, et
arrachant une jeune fille à la fureur des flots; ce n'est pas
le chi^^n de Montargis attaquant et égorgeant en présence
du roi le meurtrier de son maître; ni celui de Benvenuti
Cellini le réveillant au moment où on cherche à le voler-
non, le chien le meilleur que nous connaissions, c'est Barry
le chien du St-Bernard, oui, le premier d'entre les chiens,
le premier d'entre tous les animaux ! Tu fus un chien re-
marqnable, presque un homme, compatissant pour les mal-
heureux. Tu as sauvé la vie à plus de quarante personnes.
Ta corbeille au cou, avec du pain, une gourde remplie
LE CHIEN ET SKS PRINCIPALES RACES 209
d'un vin doux et généreux, tu sortais du couvent par la
neige et la tourmente; tous les jours, tu parcourais la mon-
tagne, cherchant les malheureux précipités, enfouis sous
les neiges, les déterrant, ou si tu ne le pouvais, accou-
rant à l'hospice, appelant les moines à ton aide. Tu ressus-
citais les morts Homme, qu'aurais-tu été? un Saint-
Vincent de Paul. Tu fus ainsi, pendant douze ans, infanti-
gable, faisant le bien. J'ai eu l'honneur-de te connaître au
S dut-Bernard. Je me découvris devant toi avec respect.
Ton corps est maintenant au musée de Berne que le
chien apprenne aux hommes ce que les hommes ont dé-
sappris ! "
Un dernier trait, au sujet du chien de St-Bernard. Un
anglais avait réussi à acquérir une belle bête de cette
espèce. Elle avait nom Donna. Elle était gaie et folâtre,
mais sa grande taille rendait ses caresses plutôt rudes
qu'agréables. Un jour son maitre s'en alla se baigner,
suivi de Donna. Celle-ci le vit avec inquiétude ôter ses
vêtements et faire mine de se jeter à l'eau ; mais son an-
xiété devint au comble, quand elle le vit effectivement
plonger dans la rivière : aussitôt elle s'élance, elle saisit son
maître par l'épaule, et le tire au rivage ; celui-ci, qui est un
excellent nageur, résiste de toutes ses forces ; mais impos-
sible, Donna, qui croit le sauver, l'eutraîne bon gré mal gré,
avec plus de zèle que de ménagement. 11 ne peut se re-
mettre à l'eau ; et dorénavant, quand il voulut se baigner,
il eut soin de laisser à la maison sa trop fidèle Donna.
13. — Les Chiens de chasse.
On réunit sous cette dénomination tontes les variétés
appartenant aux trois races des Bassets, des Chiens cou-
chants et des Chiens courants ; variétés et races fort dis-
tinctes les uns des autres, en général, mais ayant de com-
mun au fond, une aptitade éminente à toutes les chasses,
et quant au physique, un cou long et gros, une poitrine
large, des flancs rentrants, une \è\Q. allongée, un front re-
levé, à crêtes osseuses bien saillantes. Tons ces chiens ont
les sens très subtiles, particulièrement l'odorat ; ils suivent à
merveille une piste de plusieurs heures, et même de plu-
210 LE NATURALISTE CANADIEN
sieurs jonrs ; c'est chez eux qu'on voit, an plus haut degré,
les qni.lités des parents se transmettre à leur prooréniture.
1« Bassets.— Les Bassets j^ont remarqnal)les par leurs
ïambes très courtes, proportionnellement au reste dn corps.
Ce sont les agasses des Romans, les biborhunt ou chiens à
castor des Franc.'--, sous les rois Mérovingiens. On distingue
les Bassets à jambes torses, et les Bassets à jambes droites.
La taille, la couleur et le pelage varient indéfiniment chez
l'une et l'autre race.
Les Bassets de la première catégorie ont les jambes de
devant courtes et torses, repliées d'abord en dedans et en-
suite ea dehors, de manière à se toucher au milieu. Les
pattes de derrière, portent un tubercule armé d'un ongle,
un peu au-dessus des orteils, du côté opposé. L'animal
est ordinairement noir ou brun sur le dos, jaunâtre sous le
ventre, quelquefois tout brun ou tout jaune, et même
tacheté. Il présente toujours au-dessus de l'œil, une tache
couleur rouille claire.
On emploie les bassets à chasser toute espèce de gibier,
surtout le gibier qui se tire au fusil.
Ils poursuivent de préférence le lièvre, le chevreuil
et le renard ; au besoin, ils se précipitent sur le sanglier,
dont ils évitent les coups de boutoir avec une rare adresse,
grâce à leur faible stature. Ils vont bien en meute ; leur
voix s'entend de fort loin. Ils sont durs à la fatigue, et
chassent avec tant d'ardeur qu'ils s'oublient jusqu'à ne plus
obéir aux ordres de leur maître et à mettre en pièces le
gibier dont ils s'emparent. Leur impétuosité dégénère
ainsi en défaut; et il est très difficile de les modérer et de
les dresser parfaitement sous ce rap[)ort.
La basse stature du basset, ses pattes recourbées, ses
griffes robustes, le rendent particulièrement apte à la chasse
des animaux qui terrent. Rien ne peut égaler la furie avec
laquelle ils creusent le sol pour forcer un putois, un lièvre,
un renard. Et c'est là en quelque sorte, leur instinct
propre. " J'ai vu, dit M. Knight, un basset dont les ancê-
tres avaient eu l'h'ibitude de laire la chasse aux putois,
donner des signes d'une vive irritation, la première fois
qu'il découvrit la piste de cet animal, encore bien qu'il ne
pût voir l'animal lui-même."
LE CH[EN ET SES PRINCIPALES RACES 211
C'est à l'âge d'nn an qu'on l'habitue à pénétrer dans
les terriers. On y envoie d'abord un chien adulte, bien
dresse, et ou le fait suivre par le jeune, au commanderaent :
" cherche le renard !" 8i on découvre les petits, on les lui
fait égorger. S'il sort de terre pour voir ori est son maître,
il faut le caresser ; cela l'excite davantage à retourner dans
les terriers.
" Je chassais souvent, dit Lenz, avec deux bassets qui
étaient assez petits pour pouvoir entrer ensemble dans un
terrier et qui venaient toujours à bout d'en déloger le
renard. Une fois, ils en firent déguerpir un d'un terrier
dont l'ouverture se trouvait au miheu d'un buisson. Le
renard se montre, sa tête est au bout de mon fusil ; il m'a-
perçoit et n'ose sortir ; d'un autre côté, il ne pouvait reculer,
poussé qu'il était par ses deux ennemis : il me regardait
fixement ; je l'observais, et je voyais ses yeux trahir chaque
coup de dents que lui donnaient les chiens en arrière;
enfin, je pressai la détente et je lui brisai le crâne."
Toutefois, avec ses précieuses qualités, le basset a bien
des défauts : il est rusé, voleur ; en vieillissant, il devient
hargneux ; il mord volontiers ; il gronde même contre son
maître. Il ne peut souffrir les autres chiens : il en attaque,
même de plus gros que lui, dès qu'ils s'approchent.
Mon père, dit en substance Brehm, avait un basset qui
est resté pour moi un type d'envie et de jaloutiie. Il détes-
tait tous les autres animaux de la maison et de la basse-
cour, et en particulier un griffon très lâche qui se faisait
battre en toute rencontre. Ce dernier s'irritait néanmoins
quelquefois et résistait alors avec vigueur ; on les voyait,
dans ces moments, enlacés l'un à l'autre, dégringoler les
escaliers, tomber des murs, rouler dans les plates-bandes
dos jardins, descendre toute la colline de culbute en cul-
bute, jusqu'à ce qu'une haie les arrêtât, ou qu'une chute
dans le ruisseau, un bain inattendu vînt refroidir leur
ardeur. Chose étrange! cette haine du basset pour le
griffon devint un jour le remède qui lui sauva la vie.
Malade, couché, se remuant à peine, il paraissait approcher
de sa fin. On mit devant lui, pour essayer à le ranimer,
une assiette remplie des mets qu'il préférait : il se soaieva
212 LE NATURAMSTE CANADIEN.
nil peu, appiochases lèvres de l'assiette; mais il retomba
aussitôt, étant trop faible pour manger. A cet instant, le
o-iiflbn, t'iihardi sans doute par la faiblesse de son rival,
s'approcha pour s'emparer de la pitance ; mais, ô force de
la haine et de l'envie! le basset n'eut pas plutôt aperçu le
n-riflbn près de l'assiette, qu'il recouvra soudain tonte son
ancienne vigueur; grondant, aboyant, écumant il se préci-
pite sur son adversaire, qui résiste et qui le combat avec
courage. Le basset resta comme mort sur le carreau ; mais
une réaction salutaire s'en suivit, et l'animal ne tarda à se
rétablir.
A continuer.
LES COQUILLES RARES.
(Continué de la jyoge 158.)
LES STRUTHIOLAIRES,
Ce genre renferme des coquilles aux formes peu élé-
gantes, aux couleurs peu brillantes, qui ne sont recher-
chées dans les coliectioîis que pour leur rareté. Elles
habitent les côtes de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande
et on n'en connaît que cinq espèces. Toatpfois, les voyages
modernes ont bien diminué le prix de ces coquilles. iNous
citerons les Struthiolaria cretmlata et nodu/osa, qu'on trouve
maintenant dans toutes les collections, et la Struthiolaria
scutulata l)esh. qui est plus rare.
LE GENRE PRIAMUS,
Ce genre a été créé par le docteur Beck, savant natu-
raliste danois, pour une coi|uille classée jusqu'alors parmi
les espèces terrestres du genre Achalina et désignéi^ par
Lamarck sous le nom diAchatina Prinmus. Le lyenre Acha-
tina ne renferme que des espèces terrestres, on a dû. en dis-
traire l'Achatina Priamus, qui est marine, {)our eu consti-
tuer le genre Priamus. C'est un des genres les plus curieux
en coiichyliolou-ie, puisqu'il ne renferme qu'une seule
espèce vivante, fort rare et qui tend tous b^s jours à dispa-
raître. Cette espèce vit sur les côtes d'Kspagne, dans le
LES COQUILLES RARES. 213
voisinai^e do Cadix et sar les côtes du Portug.il. Elle n'est
remarquable ni par sa couleur, iii par sa forme, qui est
celle d'une coquille terrestre plutôt qua marine» Elle est
operculée et on la désigne sous le nom de Priainm stercus
puUcum (Cheran.)- M. Petit de la Saussaye considè»-e cette
rare espèce comme appartenant à une ancienne faune en
voie d'extinction et dont elle serait un des derniers repré-
sentants.
LES PHASIANELLES.
Les Phasianelles sont de jolies coquilles, dont le test
brillant et les vives couleurs ont toujours captivé les ama-
teurs de Conchyliologie. Nos côtes nous en fournissent de
petites pspèces, comme la Phaùanella puUa, qui n'a de re-
marquable que sa vive coloration ; mais c'est parmi les gran-
des espèces qu'il faut rechercher les plus belles Phasianelles,
Les grands individus, si rares dans les collections avant le
voyage de Pérou aux Terres australes, proviennent des
côtes d'Australie On les payait autrefois jusqu'à 500 fr., et
tel était l'engouem^ît des collectionneurs pour ces espèces,
que l'on cite l'exemple d'un officier, amateur de coquilles,
qui porta constamment dans sa poche, pendant la guerre
de Sept ans, une Phasianelle unique alors, qu'il avait ache-
tée vingt-cinq louis !
Aujourd'hui, toutes les collections peuvent posséder à
des prix moins exorbitants, de beaux échantillons de la
Phasianella bidimoïdes {ha.m. }, espèce qui offre de si jolies
variétés.
LE GENRE F0SSARU3.
Ce genre a été créé par Philippi en 1841, pour de
petites coquilles, à tours cancellés ou garnis, de côtes, aux-
quelles Adanson avait donné le nom de Fossar. Elles habi-
tent la Méditerranée, où elles sont encore fort rares. On
YLen connait actuellement que trois ou quatre espèces. La
première fut recueillie sur le littoral de Cette, en 1828, par
M. Michaud, officier au 10e régiment d'inlanterie de ligne;
elle fut décrite par lui dans les Actes de la Société Linnéenne
de Bordeaux, sous le nom de Turbo minutas. Plus tard, M.
Philbert a trouvé le Fossarus clathratus (Philippi) sur les
côtes de Frontignau»
214 LE NATURALISE OANADIRN
EnKn, le Fossams Adansom (Philippi) est indiqué par
M. Recluz dans le Journal de Conchyliologie (juillet 1864)
comme vivant à Cette dans le canal de jonction de l'étang
de Thau à la mer, où on le trouve sous les pierres : mais,
malgré les recherches persévérantes que j'ai faites person-
nellement en cet endroit, il m'a été impossible d'en décou-
vrir un seul individn ; il est donc probable que ce Fossarvs
qui était déjà indiqué à cette époque comme très rare, a
complètement disparu aujourd'hui.
Le genre Fossarvs, qu'on a rapproché du genre Litlo-
rîna avec lequel il présente quelques points de ressem-
blance, est remarquable en ce qu'il ne renferme que trois
ou quatre espèc3s vivantes, qui, bien qu'habitant la Médi-
terrané-^ et même les côtes de Franco, sont encore excessi-
vement rares.
LES CÉRITES.
Le genre Cerilhium ne comprend pas moins de cent
trente-six espèces vivantes et réparties sur le globe entier.
Elles sont généralement assez communes, et plusieurs
vivent même sur les côtes de France. Nous ne parlerions
pas de ce genre s'il ne renfermait une espère rare qui so
rencontre à l'état fossile dans les environs de Paris et dont
on n'a jamais trouvé quun seul échantillon vivant. C'est
le Cerilhium giganteum, dont l'unique exemplaire appar-
tient à la collection de M. Benjamin Delessert. Cette pièce
rarissime est accompagnée d'une note manuscrite de La-
marck, que nous reproduisons d'après le docteur Chenu :
" Gerithium giganteum. — Analogue vivant de la coquille fossile con-
" nue sous ce noui. Cette coquille qui paraît unique, et la première obser-
*' vée vivante de cette espèce, fut apportée à Dunkerque, en décembre
" 1810, par un Anglais nommé Matbéug Tristram, qui faisait partie d'uu
" bâtiment anglais alors a Dunkerque. Ce marin anglais avait encore
" différents autres coquillages, dont plusieurs sont connus pour habiter les
" mers de la Nouvelle-Hollande, tels que des Faisans, le Trocbus Cookii
" etc. Interrogé sur la manière dont il s'était procuré la belle Cérite
" qu'il possédait, il répondit qu'étant embarqué sur la flûte " le Swallow, "
" il avait navigué dans la mer du Sud, et qu'un jour, ayant attaqué, la
" sonde à. la main, les bancs de rochers, en avant de la Nouvelle-Hollande,
" et lui-même chargé d'une partie de ces opérations, se servant alors d'une
" soude do nouvelle invention qui rapporte avec elle ce qu'elle peut ramas-
LES COQUILLES RARRS 215
" ser an fond des eanx, il avait ainsi retiré cotte coquille du fond de la mer
" avec des coraux blaucs (madrépores) et autres objets marins. II ajouta
" qu'il n'avait eu que ce seul individu, et que, comme il était cassé, on
" n'en voulut pointa sou retour eu Angleterre, ou du moius on eu fit assez
" peu de cas pour ne lui eu point donner ce qu'il en demandait. Denis de
'' Moutfort eu fit l'emplette aiusi que de quelques autres des coquilles de
"cet Anglais, qui couteuaieut du sable coucliylifère assez iutéressant.
" C'est de ce deruier que j'eu fis l'acquisition, coimaissaut l'importance
" pour la zoologie du nouveau fait que présente cette belle coquille.
7 Janvier, 1811.
" Lamarck. "
Si nous avons cnéinexiemo ce document, qui se tronve
da.ns \e Manuel de Co nch'i/liotogie du docteur Chenu, c'est
pour établir la rareté de cette Cerile, dont on n'a pu retrou-
ver aucun échantillon vivant depuis cette époque,
Albert GtRAngee..
A PROPOS DES COQUILLES RARES.
Il est question ci-dessusdesCérites actuellement vivantes,
^Mollusques de golfes et surtout d'estuaires. 11 y a long-
temps que, dans ses leçons à l'Ecole des mines, M. Bayle a
fait justice de l'histoire de l'exemplaire unique du Cerilhium
giga?iteum comme coquille actuelle, passée de la collection.
Denis de Montfort à la collection Delessert. 11 y a eu là une
audacieuse supercherie, celle d'un magnifique spécimen fos-
sile, qui fut peint et vernissé avec beaucoup d'art, de façon à
simuler une coquille vivante, avec une légende très bien
imao-inée de matelot revenaîit des mers antarctiques et
rapportant, après raille dangers, le précieux coquillage.
Les Cérites qui abondent, au début des temps tertiaires,
dans i'ôocène inférieur, ne sont pas des mêmes espèces que
les Cérites actuelles ; en faisant à la scie une coupe longi-
tudinale on trouve une distinction importante d'après les
pHs de la columelle ; il y en a deux (sauf confusion de ma
part) dans les Cérites du calcaire grossier et des sables de
Cuise, un seulement chez les actuelles. Les genres zoolo-
giques actuels ont été inaugurés pour la plupart avec
216 LE NATURALISTE CANADIEN
l'époque tertiaire ; mais il faut une grande circonspection
pour identifier les espèces de notre époque avec les espèces
d'un temps aussi éloigné que celui des formations éocènes.
Maurice G-irard»
NOTE SUR LA MITRA ZONATA, RiSSO.
La Mitra zonata, bien connue depuis fort long-temps,
est restée jusqu'à ce jour, une des coquilles de la Méditer-
ranée rangées parmi les introuvables, et qui, selon l'expres-
sion de M. Petit de la Saussaye, font à la fois " le rêve et
le désespoir" des amateurs. Aucun exemplaire n'est com-
parable en beauté à l'échantillon typique du musée de
Nice ; quatre b^aux spécimens font également partie de
celui de Marseille.
Bien que l'habitat de l'epèce paraisse étendu, puis-
qu'elle a été capturée en Sicile, par Maravigna et sur les
côtes de Provence, dans la rade même de Marseille, je
pense qu'il n'est pas sans intérêt d'indiquer l'endroit précis
où je viens d'en trouver dernièrement un exemplaire par-
faitement conforme à celui du musée de Nice, pour les dis-
positions de la fascie.
C'est sur la plage sablonneuse sise entre Mouroupiane
et l'Estaque, parmi des Turbo rugosus et autres coquilles'
communes, que j'ai trouvé ma Mitra zonata
Je désire que cette faible indication puisse jeter sur les
traces de ce rare mollusque, les conchyliologistes désireux
de travailler à la recherche des coquilles de nos côtes et
que ce modeste renseignement paisse leur être de quelque
secours
Marseille, le 3 septembre 1880.
Paul Bouvier.
TABLEAUX D'HISTOIRE NATURELLE.
En face de cette profusion d'éditions de luxe d'ou-
vrages sur l'histoire naturelle, pour populariser cette science
si attrayante et en activer le progrès, tant chez nos voisins
que sur l'ancien continent, il n'a pu nous venir à la pensée
TABLEAU l'histoire NATURELLE 217
d'emboîter le pas à leur suite, pour nous lancer dans des
publications dispendieuses que peu de bourses auraient pu
atteindre; cependant, après mûres réflexions, nous avons
cru qu'en parlant davantage aux yeux de nos lecteurs
nous parviendrions peut-être plus promptement à attirer
l'attention d'un plus grand nombre pour les décidera nous
suivre, ou du moins que nous pourrions les intéresser assez
à de telles études, pour les engager à en suivre le progrès
avec intelligence et à en favoriser le développement par
leurs contributions.
Nous avons dans ce but préparé huit tableaux ou
cartes murales, où la série des productions naturelles de
notre Province, rangées d'une manière concise d'après les
classes, ordres et familles qui les distinguent, est accompa-
gnée de si nombreuses illustrations, que le lecteur, d'un
seul coup d'œil, pourra, sans effort et sans autre recours
aux auteurs, rapporter tel ou tel spécimen qu'il pourra
rencontrer, au groupe qui lui est propre, et la plupart du
temps, à l'espèce même qui le distingue.
La série complète des espèces, même restreinte à celles
de notre Province, est trop nombreuse pour pouvoir repré-
senter chacune en particulier ; cependant la plupart dos
familles ou du moins les groupes principaux qui peuvent
servir do points de repère dans fimmensité de l'ensemble,
sont suffisamment illustrés, pour que tout lecteur, sans
autres études préalables, puisse saisir les rapports des unes
et des autres, se reconnaître dans ce qui ne lui semblait
auparavant qu'un chaos inextricable, et se mettre à l'abri,
dans l'occasion, de ces méprises impardonnables à tout
homme lettré, et qui malheureusement ne sont encore que
trop communes ici, même parmi nos littérateurs de renom.
Les illustratrions en histoire naturelle ne servent pas
peu à faire parvenir promptement et sûrement à l'intelli-
gence du texte celui qui se livre sérieusement à cette étude •
mais elles ont aussi un autre but d'une non moindre impor-
tance, c'est de familiariser les amateurs avec ces formes in-
solites qu'on n'avait pas pour habitude d'observer, et de
lui permettre, dans une foule de circonstances, de remplir
en partie des lacunes regrettables dans son éducation, et.
218 LE NATURALISTE CANADÎFM
dans tons les cas, d'admirer la sagesse duCréateur dans des dé-
tails sur lesqnel ne s'était encore jamais arrêtée son attention.
Les productions de la nature sont innombrables, et le
plus avancé dans ce domaine de i'iniiiii, laisse encore en
dehors de sa connaissance un plus grand nombre d'êtres
que ceux qu'il a observés; ce serait donc une absurde pré-
tention que de vouloir les connaître tous; mais faadrait-il
conclure de là qu'un peu plus ou un peu moins avancé
dans cette étude ne peut pas faire grande différence, et
qu'il vaut autant rester au point où l'on en est que de mul-
tiplier ses efforts vers un but qu'on ne pourra jamais attein-
dre? Non, sans doute; car il n'en est pas plus différent
pour l'histoire naturelle que pour n'importe quelle autre
branche de nos connaissances; toutes sont extensibles pour
ainsi dire à l'infini, et leur degré d'avancement est relatif
aux moyens à notre disposition pour nous livrer à leur
poursuite. Mais il est un certain degré de connaissances,
dans les différentes branches qui constituent l'homme fettré
de nos jours, qu'il n'est pas permis d'omettre sans honte.
Et nous oserions dire que c'est surtout en histoire naturelle
que ce manque de connaissance se montre surtout et se
révèle le plus communément. Mais la raison en est bien
siinple. Etres de la nature, nous avons nécessairement à
compter avec nos frères dans la création. Sans étude
aucune, l'usage seul de fa vie nous fait connaître plus ou
moins ceux qui nous avoisiuent. Et partant de ce point,
nous arrivons par un faux raisonnement à nous permettre
déjuger par analogie de ceux que nous rencontrons moins
souvent ou que nous ne nous donnons pas la peine d'ob-
server. S'agitil d'une science peu populaire, de l'astrono-
mie, par exemple, de la minéralogie, de la géologie, etc.,
tous ceux qui n'en ont point fait une étude spéciale se
tiennent sur la réserve, connaissant leur faible. Mais du
moment qu'on traite d'histoire naturelle ; chacun se croit
chnz lui, veut en enseigner à ses voisins, ou s'imagine avoir
fait des découvertes que nul autre n'avait encore faites.
Aussi rien de plus commun que les méprises, les erreurs,
les absurdités mêmes qu'on voit tous les jours débiter en
fait d'histoire naturelle, et même, trop malheureusement
TABLEAU d'histoire NATURELLE. 219
hélas ! s'étaleT dans notre littérature. On est si étranger
aux principes de cette science, qu'on ne sait pas même
douter lorsque l'on a à en traiter.
Nous avons donc cru qu'en exposant sous les yeux des
lecteurs de nombreuses figures des formes de vie qu'on est
exposé à rencontrer Je pins souvent, et en les accompa-
gnant d'un texte concis pouvant conduire en peu de temps
à leur détermination, nous fournirions aux amateurs u^
moyen facile de remplir la lacune interposée dans leur édu-
cation, et de se renseigner par eux-mêmes suffisamment
pour pouvoir parler pertinemment des être de la na-
ture, sans encourir le blâme d'une ignorance inexcusable.
Nul doute que si ces tableaux pouvaient être mis en
couleurs, ils ne devinssent par cela même plus efficaces, en
outre qu'ils constitueraient un ornement plus appréciable
pouf les salons où ils seraient installés; mais les hauts prix
que requièrent d'ordinaire les figures coloriées, les eussent
soustrait au plus grand nombre des bourses. Nous avons
donc cru devoir pour le présent nous borner aux figures
noires, sauf quelques copies que nous ferons colorier pour
ceux qui en feraient une demande spéciale.
Comme nous nous proposons de partir prochaineraen(;
pour rii]urope, nous avons retenu les services d'un artiste
habile pour la préparation des dessins dont un grand
nombre ont été pris d'après nature, dans le but do les fnire
graver à Paris, où ces sortes d'ouvrage sont exécutés d'une
manière plus parfaite et à meilleur marché que partout
ailleurs.
Ces tableaux seront d'un grand secours pour les mai-
sons d'éducation. Les élèves, à leur simple vue, pourront fa-
cilement se graver dans la mémoire les quelques notions sur
les productions naturelles qu'on pourra leur communiquer
par de simples leçons orales, même sous forme de récréation.
Ils constitueront en outre un acct^ssoire indispensable pour
le cabinet de tout homme d'étude, ecclésiastique, médecin,
avocat, notaire, simple amateur etc., afin de pouvoir y re-
courir dans l'occasion ; et pourront fournir, surtout s'ils sont
mis en couleurs, un joli ornement de salon qui aura le
double mérite de joindre l'utile à l'agréable.
Ces tableaux, au nombre de huit, formeront des cartes
220 LE NATURALISTE CANADIEN.
de 31 pouces de hauteur sur 25 de largeur. Les illustrations
occuperont une bande de 3 ponces de large aux côtés ot au
bas, le milieu étant couvert par le texte. Ci-suit le som-
maire du contenu de chaque pièce:
Tableau I. En-tête représentant l'ensemble de la créa-
tion. Les règnes minéral, végétal et animal.
Divisions du règne animal pour la Province
de Québec. 17 dessins, 54 figures.
*' IL Le règne végétal dans la Province de Qué-
bec» 23 dessins, 51 figures.
" III. Les Mammifères de la Province de Québec.
18 dessins, 29 figures.
" lY. Les Oiseaux de la Province de Québec. 28
dessins, 33 ligures.
" V, Les Reptiles, 9 dessins, 10 figures ; les pois-
sons, 13 dessins, 23 figures.
♦' YI. Les Insectes de la Povince de Québec. 22
dessins, 106 figures.
*' Yil. Les Myriapodes, 1 dessin, 2 figures ; les Ara-
chnides, 9 dessins, 31 figures; les Crustacés,
12 dessins, 22 figures.
" YlII. Li's Mollusques en général. 22 dessins, 48 fig.
En tout 169 dessins et plus de 409 figures.
Les tableaux seront imprimés sur une toile-papier spé-
ciale, de sorte que ceux qui préféreraient les ployer pour-
ront le faire sans risque de les couper aux plis ou de les
déchirer aux angles, et pour ceux qui voudront les appen-
dre aux murs, ils n'auront qu'à leur fixer une petite ba-
guette au haut et un rouleau au bas.
Le prix de la série des huit tableaux sera de $8
payables à la livraison.
î^ous avons espoir que toutes les maisons d'éducation,
collèges, académies, couvents etc., et tous les hommes ins-
truits qui ont à cœur le progrès des sciences, vont s'era-
prosser de signer le billet de souscription ci-joint et nous
le renvoyer au plus tôt, afin que nous puissions juger de
suite si nous pouvons sans mécompte tenter l'entreprise.
L'ouvrage pourra être livré en août ou septembre
prochain.
BIBLrOQRAPHIE. 221
BIBLIOGRAPHIE.
Manual of Conchology, sir ud mal and syatematic. With
illustrations of species. Par Greorge W, Tryou. Philadel-
phie.
Plus que jnmais la bibliographie de nos jours en est
aux illustrations. Les sciences n'ont pas voulu en céder à
la littérature légère sur ce point. Des simples figures en
traits de caractères destinées à favoriser l'intelligence du
texte, on en est rendu aujourd'hui aux ornements, au
coloris des plus attrayants; on ne fait pas moins d'efforts
pour parler aux yeux par les figures qu'à l'intelligence par
le texte. On veut convertir en bijoux les pièces mêmes les
plus arides des connaissances humaines.
Mais si d'un côté cette richesse de mise en scène, cette
profusion d'illustrations peuvent faire naître le goût de
pénétrer les mystères qu'elles figurent, de l'autre elles ne
contribuent pas peu à mettre ces productions de l'intelli-
gence et de l'esthétique au dessus de la portée des bourses
communes. Et l'on sait que d'ordinaire ce n'est pas dans
les rangs des hommes d'étude que se recrutent les Crésus
du siècle, les princes de la finance
En 1773, M. G-. W. Tryon, junior, de Philadelphie, qui
s'est fait une spécialité de l'étude des mollusques, nous
donnait son American, Marine Conchology, ou descriptions
des coquilles des côtes de l'Alantique des Etats-Unis ; vo-
lume iu-8 de 208 pages de texte seulement, mais qui eu
égard à ses 44 planches d'illustrations, est encore coté dans
la librairie aux prix qui suivent :
Edition à planches noires $18
Edition à planches coloriées 25
Edition à planches en duplicata sur papier teinté . 3i>
Il faut reconnaître que $30 pour un volume ordinaire de
208 pages, est un prix hors de la portée des bourses ordj-
naiies.
Le même M. Tryon a actuellement sur lo métier un
autre ouvrage plus important et qui l'emporte encore p;ir
ses prix de souscription. C'est un manuel général des
coquilles dont le titre se trouve au commencement de cet
222 lï: naturaliste canadien.
article, non plus restreint cette fois au territoire et aux
eaux des Etats-Unis, mais embrassant l'univers entier.
L'ouvrage est aussi déformât in-8et se publie par parties ;
4 parties formant un volume chaque année- Ses éditions
se répartissent comme suit :
Planches noires $3 par parties ou $i2 le vol.
Planches coloriées 5 „ „ „ 20 „
Planches en duplicata,
papier teinté 8 „ „ „ 32 „
Deux volumes sont déjà complétés et le 3e commen-
cera avec 1881. Le vol I contient 316 pages et 112
planches ; le vol. II 289 pages et 70 planches. L'ouvrage
entier formera 10 à 12 volumes ; ce sera donc $120, $200
ou $320 pour tout l'ouvrage. Nous n'avons encore pu en
voir une seule livraison, nos ressources ne nous permettant
pas de viser si haut ; mais nous avons tout lieu de croire,
vu la réputation de l'auteur, que son haut prix est le seul
défaut qu'on pourra reprocher à cet ouvrage.
FAITS 33IVERS
Sangsues.— M. Herbert Rollins écrit de Boston qu'il a
trouvé une tortue de moins de six pouces de long, à la-
quelle étaient attachées pas moins de 249 sangsues.
Mouvements de la croûte terrestre. — On sait que la
croûte terrestre subit presque en chaque endroit de cer-
tains mouvements, ici d'élévation et là d'abaissement, les-
quels mouvements, quoique très lents, ont pu cependant
être constatés d'une manière certaine. On a pu vérifier
qtt(» les côtes de la Baie d'Hudson, encore plus que celles
de la Norvège, subissaient un mouvement d'ascension de
5 à 10 pieds par siècle. Avis aux constructeurs de quais
potir ces endroits.
Un minéralogiste désappointé. — Un savant Améri-
cain était à collecter des minéraux dans les montagnes du
Colorado. Il en avait déjà un sac tout rempli, et des plus in-
téressants, lorsqu'il lit la rencontre d'un jeune homme fort
qu'il jugea cnpable de l'aider. Il le char-gea d abord,
moyennant finances, d'aller porter à son hotel son sac déjà
FAITS DIVERS 223
fort lourd, pendant qu'il prendrait lui-même une autre
direction dans l'espérance de faire quelques nouvelles trou-
vailles.— Que peut-il y avoir de si pesant dans ce sac, se dit
le jeune homme, aussitôt qu'il l'ut hors de la vue du maître ?
Il faut m'en assurer. Puis s'essayant sur le bord du sentier,
il ouvre le sac, et à sa grande surprise, il le trouve rempli
de pierres — Mais cet homme est évidemment fou, se dit-il,
d'aller si loin ramasser des cailloux, tandisqu'à la porte
même de l'hôtel il y en a un tas qu'il serait fort en peine
de transporter avec ce sac. Allons, John, tu ne te crèveras
pas en promenant ainsi des cailloux sur ton dos, je vais
vider le sac ici, et je le remplirai mie fois rendu au las
près de la maison, en enchérissant encore sur la mesure
pour lui donner plus de satisfaction. — Aussitôt dit que fait.
Mais imaginez quel ne fut pas le désespoir de notre savant,
lorsqu'il retrouva son sac tout rempli de cailloux des plus
insignifiants amassés à la porte même de l'hôtel, au lieu
des rares spécimens qu'il avait été collecter avec tant de
fatigues. Les John de cette trempe ne sont pas encore si
rares qu'on serait porté à le croire.
Phénomène géologique. — Un fait singulier a eu lieu
dernièrement en Sicile, c'est l'efîondrement d'un ancien
château entre Catane et Acireale par la décomposition de
la roche valcanique sur laquelle il reposait. Le rocher quj
servait de base à ce chateau avait environ 150 pieds de
haut sur 240 de circonférence ; sa forme était presque cy-
lindrique. Il reposait sur une couche de lave plus ancienne
qui forme un promontoire. On ne soupçonnait même pas
que la solidité de ce rocher" pût inspirer des craitites,
lorsque le 20 mai dernier, il s effondra tout à coup, entraî-
nant la destruction de la moitié du château. Ce château
quoique ancien paraissait encore très solide, et recevait de
fréquentes visites de la part de voyageurs qui venaiei't y
admirer la belle vue de la mer ou faire des promenades
dans les îles avoisinantes. Au moment de son eflondrement,
il n'y avait pas plus d'une demi heure qu'une société de
touristes venait de le laisser ])0ur une excursion à l'île du
Cyclope qui est en face. L'effondrement paraît être l'effet
de l'oxidation du fer que ce rocher contient en abondance,
224 LE NATQRALTSTE CANADIEN
et de l'action de l'acide carbonique sur le calcaire qui s'y
trouve entremêlé.
Société de Taxidermistes.— L'art d'empailler et de
monter les animaux compte aux Etats-Unis des adeptes
assez nombreux pour qu'is aient pu s'organiser en société,
à l'instar des sociétés savantes, pour se perfectionner dans
leur art, discuter les diffh-entes méthodes, donner des ex-
hibitions etc. La première exhibition des produits les plus
recommandables de taxidermie a du ^ivoir lieu à Rochester
N. Y. le 20 décembre dernier.
Spécimens entomologiques. — Un bon moyen de se
procurer de beaux spécimens d'entomologie, et souvent de
très rares, est de faire provision de branches d'arbres, d'ar-
brisseaux et même de tiges herbacées qu'on reconnaît avoir
été attaquées par des insectes, pour les garder dans des
boîtes séparées jusqu'à ce que les larves passent à l'état
parfait. Nous avons pu, de cette façon, nous procurer des
Ftilinus que nous n'avions encore jamais rencontrés ; c'est
dans des branches mortes de noyer, Julians ciiierea, que
nous avions remarqué leurs larves. Les tiges de framboi-
siers, de groseilliers, de laitrons etc., nous fournissent sou_
Tent de nombreux spécimens lorsqu'on en fait ainsi provi.
sion. Comme il arrive fréquemment que les larves renfer-
mées dans ces branches périssent par défaut d'humidité, il
est à propos de les arroser de temps à autres dans leurs
boites.
Générosité.— Un monsieur Joshua T. Jeanes, décédé
dernièrement à Philadelphie, léguait, par un codicile à
son testament, une somme de $20,000 à l'Académie des
Sciences de cette ville. Mais malheureusement ce codicile
manquait de la signature du testateur, et se trouvait ainsi
sans valeur légale. (Cependant les héritiers, considérant que
telle était l'intention de leur parent défunt, remirent la
somme entière à l'institution désignée. Il faut reconnaître
que si, chez nos voisins, les moyens d'encourager l'étade
des sciences se rencontrent assez communément, l'fsprit
de le faire ne fait pas non plus défaut, comme on pourrait
le constater en beaucoup d'autres endroits.
LE
Vol. XII. CapRouge, Q., MARS-AVRIL 1881. No. 140.
Rédacteur : M. l'Abbé PROVAKCHER.
FAUNE CANADIENNE
LES IMSECTES.-HYMÉNOPTÈRES.
(^Continué de la page 207.)
Fam. VI. CYNIPIDES. Cynipidœ.
Tête petite et transversale, à lèvre supérieure très pe-
tite ; mandibules courtes et épaisses.
Palpes maxillaires de 5 articles, les labiaux do 3.
Antennes insérées sur le milieu de la face, à premier
article épais, le 2e très court, le 3e le plus grand de tous,
souvent échanchré ou arqué dans les J*. Les antennes
sont d'ordinaire plus courtes dans les c^ que dans les ç ;
elles sont droites et se composent de 13 à 15 articles.
Thorax trapu par le développement surtout du méso-
thorax. Ecussoii de torme variable, m.iis d'ordinaire très dé-
veloppé.
Ailes fort pauvres en nervures ; celles de devant ont
une cellule radiale et 2 ou 3 cubitales, la 2e étant souvent
226 LE NATURALISTE CANADIEN.
fort petite (aréole) ; les inférieures n'ont qu'une seule ner-
vure tort épaisse.
Abdomen à apparence plus ou moins globuleuse, sou-
vent comprimé, à premier segment très grand, tandis que
les autres sont très courts ; les arceaux supérieurs se pro-
longent jusque sous la face ventrale, laquelle, ne se com-
pose, pour ainsi dire, que d'une seule pièce en forme de
carène faisant saillie à l'extrémité et recevant la tarière.
Celle-ci, qui est à peine visible dans le repos, se compose
d'une pièce impaire, protégée par 2 demi-fourreaux droits
comme elle et fort larges à l'origine. Fig. 36.
Les pattes n'offrent rien de particulier.
Les Cynipides, eu égard à leur manière de vivre, ont
été appelés G ail in se des, c'est qu'en tfiet leurs larves vivent
dans des galles ou excroissances que provoque leur piqûre
sur les feuilles et les jeunes tiges de certains végétaux.
Nous avons donc dans ces insectes des parasites de végétaux,
au lieu de parasites d'autres insectes comme les Ichneu-
monides et les Braconides. Les femelles, au moyen de leur
tarière, percent les végétaux dans lesquels elles intro-
duisent leurs œufs. La présence de ce corps étranger, et
très probablement aussi de quelque snc particulier qui
l'accompagne!, fait dévier les sucs de la plante, de manière
à former les galles dans lesquelles se trouvent renfermées
les larves, et de la substance desquelles elles se nourrissent
à leur sortie de l'œuf.
i)'après Reaumur qui a fait de si nombreuses obser-
vations minutieuses sur les habitudes des insectes, les œufs
des Cynipides croîtraient en grosseur en même temps que
les galles qui les renferment. Les larves qui sortent de
ces œufs sont apodes, et portent des tubercules charnus
qui leur tiennent lieu de j>icds. Ces larves habitent d'or-
dinaire leur demeure 5 à 6 mois. Quelquefois elles se trans-
forment dans leur prison même et passent l'hiver en cet
état pour en sortir au printemps; d'autres fois elles vont
subir leur métamorphose dans le sol. Les trous par où
elles se sont échappées restent toujours visibles sur la galle.
Chaque espèce d'insecte produit des galles d'une forme
Vl — CTNIPIDKS. 227
qui lui est propre. Tantôt cos galles sont sphériqnes, lissée
ou hérissées, lesseniblant pins ou moins à des fruits, comme
celles qu'on trouve sur les rosiers, les airelles etc. ; d'autres
fois elles sont ovoïdes, oblongues, tuberculeuses, et plus ou
moins informes, comme celles des framboisiers etc. Les
galles sont (]Uelquefois la demeure d'un seul insecte, et
d'autrefois elles en renferment un «rrand nombre.
Il arrive souvent que le collecteur de galles voit sortir
de SOS captures d'autres insectes que des Cynipides ; ce sont
alors des parasites de cos derniers qui ont été les trouver
jusque dans leurs retraites les plus obscures. La loi est
générale dans la nature, tel être qui s'en assujétitun grand
nombre d'autres, est lui-même la victime de quelque autre,
le plus souvent bien plus faible que lui-même.
On sait que certaines galles sont exploitées dans l'in-
dustrie ; toile est, par exemple, la noix de gnihs, dont on
extrait de l'encre, qui est produite par le C y nips gallœ-tinc'
toriœ, sur le Quercus infcclona.
Et ces fruis mystérieux, qu'on trouve sur les bords de
la mer Morte, qui ne renferment à leur intérieur qu'une
espèce de poussière ou de cendre, comme nous le rap-
portent tous les visiteurs de la Terre-Siinte, ne sont aussi
autre chose que les galles produites par le Cynips însaua
sur un petit chêne qui croit sur ces rives.
La verge d'or, les aubépines, les rosiers, les peupliers
et la plu[mrt des végétaux sont attaqués par les Cynipides
et en portent des galles, mais le chêne semble être celui
que ces insectes affectionnent davantage ; on en rencontre
sur les feuilles, les tiges, les fruits et mêm ■ les racines.
Classification des Cynipides.
La petite famille dos Cynipides a été étudiée plus que
bien d'autres plus importantes qu'elle, et cependant la plus
ffrande confusion existe encore dans la distinction de ses
genres, iïartig, Halid ly, Reinhardt, en E irope, le baron
Oc ten-Sacken, "Walsh et Basset! eu Amérique lui ont accordé
une attention toute particulière.
228 LE NATURALISTE CANADIEN
Pour une raison que nous ne pouvons comprendre,
on a procédé à l'égard de cette famille d'une façon toute
différente de celle qui servait de guide dans les autres; et
c'est là, pensons-nous, la cause du désordre et de Tincerti-
tude qui existent encore dans ses divisions et subdivisions.
Au lieu de s'attacher aux caractères distinctifs des insectes
mêmes, on a commencé par décrire les galles produites
par chaque espèce, en la confinant rigoureusement à la
même plante; tandis qu'il est démontré aujourd'hui que
plusieurs espèces, à l'instar des insectes des autres ordres,
laissent souvent leur plante fivorite pour confier leurs
œufs à d'autres dn même genre ou même de familles
dittérentos. Il est certainement très à propos de connaître
les h;ibitudes et le genre de vie de chaque insecte ; mais
nous ne voyons pas pourquoi l'on ne f rait pas venir ces
habitudes après la distinction des caractères propres qui
divisent les espèces ou les genres les uns des autres.
On a aussi prétendu qu'un certain nombre de ces
insectes, quoique rencontrés dans des galles, n'étaient
pas les véritables constructeurs de ces galles ou ceux qui
leur avaient donné origine, mais bien dos intrus, des
locataires comme on les désigne {itiquilinœ), qui s'en repo-
saient sur d'autres de leur famille pour procurer des
demeures convenables à leur progéniture. Mais nous
n'avons vu nulle part cette supposition appuyée sur des
bases solides. Des inductions fort vagues et très peu con-
cluantes sont tout ce qu'on peut faire valoir pour soutenir
de telles prétentions. Il n'y a pas de doute que l'étude, et
surtout l'observation des î-aHs, permettront plus tard de
jeter une lumière décisive sur ces points encore obscurs,
mais nous pen&ons que si l'on eut commencé d'abord par
les caractères propres des insectes pour définir nettement
les différents genres, sans se préoccuper, pour leur clas-ifi-
cation, des plantes qu'ils recherchent particulièrement, on
serait parvenu plus tôt et plus sûrement au but désiré. On
n'aurait pas surtout écarté, et souvent découraffé, les débu-
tants dans l'étude de ces insectes, par des divisions de
genres vagues, indécises, souvent presque impossibles à
saisir,comme la grandeur relative dessegments abdominaux,
le nombre et la forme des articles 4^8 palpes, etc.
VI — CTNIPIDE8. 229
N'ayant point à notre disposition des matériaux assez
abondants pour nous permettre de trancher, suivant nos
vues particulières, les points obscurs et indécis laissés par
les auteurs, nous nous contentons de livrer à nos lecteurs
leur données telles que consignées dans leurs écrits.
Nous donnons ci-dessous une clef systématique de tous
les genres de la fimille, alin de permettre aux amateurs, si
l'occasion s'en présente, d'ajouter au nombre de ceux que
que nous signalerons comme se rencontrant sur notre ter-
ritoire. Nous distinguons par des caractères à face noire
les genres rencontrés par nous.
1(27) 2e .segment abdominal (le pédicule comptant pour un) le plus
long ; ventre .visible dans presque toute sa longueur ;
gaînes de la tarière dressées : Cynipides ;
2(20) Radiale presque toujours ouverte en dessus, ayant l'aréole à
sa base ; extrémité des gaîne» de la tarière faisant à
peine sallie en dehors du dernier segment :
Psénides ou véritables constructeurs de galles.
3(11) Antennes à articles inégaux, les 7 à 8 derniers plus épais ;
4( 9 ) Ecusson héiiiisphéri que ;
5( 6 ) Dos du thorax pubescent ; palpes maxillaires
de 5 articles, les labiaus de 3 1. CynipS.
6( 5 ) Dos du thorax nu, le pius souvent coriace ;
7( 8 ) Articles des antennes ovules-tronqués, thorax
subcoriace ÂndriCUS.
8( 7 ) Articles des antennes cylindriques, thorax très
lis?e Weuroterus.
9(10) Ecusson déprimé, plan; insectes souvent aptères Têras.
10(9) Ecusson presque nul; souvent aptères; les
derniers articles des palpes couronnés d'ap-
pendices Apophyllus.
11(3) Antennes filiformes ou sétacées ;
12(19) Abdomen peu ou point comprimé ;
13(1G) Abdomen sessile ou subsessile;
14(15; Radiale courte et large, fermée, dernier
segment ventral en pointe fort allongée ;
antennes cf do 14 articles 2. RhoditeS.
15(14) Radiale ouverte ; dernier segment ventral
tronqué 3^vDiastrophua-
230 LE NATURALISTE CANADNIE.
16(13) Abdomen p(5dicul(5;
17(18) Dos du thorax eoriice ; palpes labiaux de 3
articles Spathegaster.
18(17) Dos du thorax très lisse; pilpes labiaux de 2
articles Tri&onaspis.
19(12) Abdomen très comprimé Tribalia.
20(2) Radiale huge, formée par ia nervure costale et ayant l'aréole
vers son milieu ; «faînes de la tarière toujours saillantes
en dehors du dernier segment:
InqtiiUnides ou locataires des véritables producteurs de galles.
21(26) Pédicule de l'abdomen lisse ;
22(23) Antennes en inissue; palpe> à appendices
cy'.indriques CeroPTRES.
23(22) Antennes filiformes;
24(25) Antennes à derniers articles égaux ; palpes
appendiculés 4. AulaX.
25(24) Antennes avec le dernier article plu< long Synophriîs.
26(21) Pédicule de l'abdomen strié, f:cc striée; pro-
notnra déclivo Stnergus.
27( 1 ) 3e segment abdominal le plus long ; ventre vi>ib!e seulement
à l'extr mité ; gaînes de la tarière horizontales :
Figitides ou Parasites.
28^35) Ecusson terminé par une fossette en forme de coupe ;
2i)(,34) Ailes non frangées.
30;31) 2^} segment abdominal non tomenteuxà la base..CoTHONAspis.
31(30) 2e segment tomenteux à la base;
32(33) Métapleures non toiuenteises; antennes à ar-
ticle 1 plus long que 2 5. EuCdila.
33(32) Métapleures tomenteuses, article 1 des antennes
à peine plus long que 2... GLAlROf-piDrA
34(29) Ailes frangées 6. Kleidotoma.
35(28) Fossette do l'écusson non en coupe, sans
rebords, quelquefois o ;
38(37) Abdomen très comprimé 7. Ibalia
37(36) Abdomen peu ou point comprimé ;
38(39) Ecusson non fovéolé à la base ; segment 2 plus
long que 3 Allotr;a.
39(38) Ecusson avec 1 ou 2 fossettes à la base; ser-
ment 2 peu ou pas plus long que 3 ;
VI — CTNIPIDES 2al
40(43) Abdomen pi'niiculé ; segment 2 pas plus court que 3 ;
41(42) Pédicule court, strié; métathorax avec 2
aréoles 8. ffigilipS.
42(41) Pédicule assez long, lisse ; métathorax sans
aréoles AnaCHaRIS.
43(40) Abdomen subsessilc, segment 2 plus court que 3 ;
44(53) 2e segment simple, non prolongé en dessus;
45(46) Une seule fossette à la base de l'écusson LoNCHiDiA.
46(45^* 2 fossettes à la base de l'écusson ;
47(48) Yeux velus 9. Figites.
48(47) Yeux glabres;
49(52) 2e se.rment tomenteuxà la base;
50^51) Métiipleures opaques ; antennes ? plus longues
que le thorax
51(50) Métupleures brillantes ; antennes ? pas plus
longues que le tborax Sarothbus.
52)49) 2-3 segment nu à la base, très glubre MklANIPS.
53(44) 2e segment prolongé sur le dos ;
54(55) Ecusson tronqué au sommet, non raucroné Onychia.
55(54) Ecusson muer one au sommet SPICER
1. Geii. Cynips. Cijnips, Lenné.
Le 2e se-ment abdominal le plu3 grand de tous. An-
tenues de 15 articles dans les ^ et 14 dans les ? ; chez ces
7 6 5 4 3 2 1 dernières les 7 à 8 derniers articles
• t I < I \ \ épaissis en massue. Ecusson hé-
\\|.'.' ! j nnsphtrique. Cellule radiale étroit.»,
^""■wMttT"^! ^y^*"*^ l'aréole vis-à-vis sa base.
Jd UU \i Aréole ordinairement ouverte. Ta-
^^vV\vSn^— 2 "ère à peine saillante en dehors
^^^^f\, du dernier arceau dorsal. Fig. 86.
1^ I ; I \ Ces petits insectes s'attaquent ex-
î I I ;: \ clnsivement au chêne pour y déposer
t p c54 3 leuis œufs, feuilles, pétioles, fruit,
Fiu-.36. branches, portent également leurs
.ailes. Comme chaque espèce d'insectes n'affectionne d'or-
dinaire que la même espèce de chêne, il suit de la que les
j n -v^o . 1 ? .3 4 5. fi, 7, arceaux dorsaux ; 2. 3, 4, 5
Fi-. Se.-Un abdomen de Cynips ,!■ ^^, 4^ ... ^^^^^^ ^„ dehors,
gée de poils.
e
232 LB NATURALISTE CANADIEN
espèces de Cynips sont beaucoup moins nombreuses ici
qu'un peu plus à l'ouest, puisque nousnnvous pour ainsi
dire que 2 espèces de chênes, le ronije, Queicus rubra et
le blanc, Q. alba, encore ce dernier est-il inconnu dans les
environs de Québec.
Les cf des Cynips sont toujours fort rares, si bien que
pendant longtemps on a prétendu que ces infectes étaient
agames; mais il parait acquis aujourd'hui que, de même
que pour les pucerons, les ? peuvent engendrer plusieurs
énérations sans le secours des c? ; nul doute que de nou-
velles observations plus précises pourront plus tard faire
reconnaître sûrement ce qui existe réellement. Nous n'a-
vons encore rencontré que les trois espèces qui suivent.
Face et thorax aciculés 1. aciculatû.
Face et thorax non acicul»?s;
Ecusson nuir ; 2. glbbosa, n. sp.
Eeusson jnune 3. CiaSSitelUS, «. sjO.
1. Cynips aciculé. Cynips aciculila, O. îSacken, Proc.
Ent. Soc. PhiJ, p. 669.
9 — Lonjr. 25 pce. Noir; antennes de 14 articles. F ico pubcs-
cente, à iciciilations convergentes à la bniiche. Thorax finenifînt pu-
bescent, avec un petit sillon au milieu; les fl mes sillonnés ou aciculés
longitudinalement. Ecusson avec un siilon au milieu et 2 fossettes à
la busic. Abdomen d'un noir de poix, brillitit, le bord postérieur dea
segments trè-j finement ponctué. Pattes d'un brun rous^âtre ; les
hanches noires. Ailes avec une tache brune foncée à la base de la
cellule radiale; aréole triangulaire, dictincte. — 'C.
Sur le Chêne rouge.
2. Cynips gibbeux. Cynips [Andricvs) ^ibbosa, nov. sp.
d 9 — Long. .08 pouce. Noir ; les antennes avec les pattes, jaune
pâle ; les mandibules roussâtres. Face rugueuse, avec une petite pro
eminence au milieu. Antennes à 14 articles çf et 9 jaune pâle, plus
;:~^-^j;^>. ou moins ob.-cures à l'extrémité. Thorax court et forte-
^^c:^ ment gibbîux, les sutures du mésothorax dibtinctes)
Fi». 37. 1®^ épaules avec le bas des flancs finement rugueux.
Ecusson rugueux, tuberculeux, tellement rejuté en
arrière qu'il dépasse presque l'extr -inité du métathorax. Ailes hya-
lines, ù radiale as.>cz grande, à aréale distincte, située au bas de la
Fig. 37. — Une'aile du Cijnips gibbosa, Prov.
VI— CTNIPIDES. 233
radiale, les deux nervures tran*verses ainsi qae la sou^-cost-ile entre
elles (5piissies et brui âtres ; la 2j nervure transversale an^Mileuseet avec
une petite projection en dedans de la ra'li;ile, la nervure inférieure de
la 1ère cubitale obsolète à sa base. Pattes, y compris les hanches, jaune
pâle, les tarses terminés de noir. Abdomen noir; le bord postérieur
du dernier se<;nient ventral, avec la poi. te qui le termine, j lunâtres.
Dins le cf la base des hanches postérieures est plus oi moins obscure.
— C. Fig. 37.
Espèce bien distincte par son écusson rejeté considéra-
blement en arrière ;
3. Cynips queue-épaisse, Cynips {Neurotervs) crassi-
telus, nov. sp.
Ç — Long, .llpcp. Roux brunâtre; une tache sur le vertex h
l'endroit des ocelles, l'extrémité des antennes, le prothorax, les envi-
rons de l'écusson avec le niétathorax, noir. Antennes presquos aussi
longiies que la tête et le thorax réunis, le 2e article très petit, le 3e
allongé, les terminaux épaissis. Thorax glabre, le mésothorax gibbeiix,
avec les sutures des lobes bien distinctes surtout en irrière, Ecusson
très soulevé, noir a la base et roux au sommet, une liirne enfoncée en
avant mais non une fossette. Ailes hyalines, la cellule radiale grande,
ouverte en dessus, ayant l'aréole à sa base, sa nervure basiiiire avec
une pointe intérieure vers son milieu. Pattes roux brunâtre, de la
couleur du corps. Abdomen très comprimé, de forme presque circu-
laire, le 2e segment le plus grand, écaille ventrale roux-clair, de lon-
gueur moyenne, sa pointe aiguë; tarière noire, large, redressée, foi te
et épaissie en massue à l'extrémité.
Bien reconnaissable par sa tarière en massue.
2. Gen. Ehodite. Rhodites, Hartig.
Antennes de 14 articles dans les 2 sexes, le dernier
article plus allongé, montrant une suture obsolète datis
son milieu, le 3e article le plus long, aussi long que les 2
suivants pris ensemble. Ailes à cellule radiale assez grande,
ayant l'aréole vis à-vis ou rapprochée de sa base. Le der-
nier segment ventral se terminant par une longue pointe.
Ces insectes s'attaquent exclusivement aux rosiers,
produisant des galles, tantôt en forme de fruits, glabres ou
épineux, et tantôt en excroissances allongées sur les bran-
ches. La coloration des ailes et de l'abdomen varie souvent
234 LE NATURALISTE CANADIEN
dans les deux soxes de la même espèce dans ce genre. Une
seule espèce rencontrée.
Rhodite de la rose. Ehodiles rosœ, Linné, Proc Ent.
Soc. Phil, ii, p.47. cf?-
Ç — Lonir. .13 pce. Noir ; les mandibules avec l'abdonen et les
p:itLe.« roiiges. 'J'hoiax finement pubcf^cnt, très finement pontué, les su-
tures du inésothorax peu profondes; les flincs nvoo 2 ticbes brillantes.
Lea hanches et l'extrémité des tarses, noir. Ailes d'un brun pâ'e avec
un nnige brun dans l'aréole et ses environs ; la 2e nervule transverse
est anguleuse avec une petite projection en ded;ins de la radiale, qui
est passablement grande ; aréole de grantlenr moyenne. Abdomen
ronge avec les derniers segments noirs. — c? ^^ec l'abdomen tout noir
et les ailes plus claires. — C.
Cette espèce est commune à l'Europe et à l'Amérique ;
en France on donne le nom de bédégimrs aux galles pro-
duites par cet insec'e. Ces galles sont des renflements de
branches couvertes de poils raides simulants des fruits
épineux.
3. Gen. DiASTROPHE. Diastrophus, Hartig,
Antennes de 14 articles dans le d et 13 dans la ?, lo
deriiier divisé presque également en 2 par une suture peu
yisible, le 3e article entier dans la 9, mais échancré infe-
rieurement dans le c?. Abdomen à 2e segment couvrant
presque toute la surface dans la ç, tandis que dans le d il
est divisé presque également en deux, le dernier segment
ventral est tronqué à l'extrémité et ne s'allonge point en
pointe comme dans les Rhodites.
Les ronces et surtout les framboisiers, avec les airelles
et quelques autres plantes, servent particulièrement de
refuges aux Diastrophes. Leurs galles forment souvent
des excroissances de plus de 2 pouces de longueur, près de
la base des framboisiers. Ces insectes ont parfois pour
locataires dans leurs galles des espèces d'un autre genre d'e
cette famille, Aulax, qui paraissent, eux, dépourvus de la
faculté de produire des galles. Et chose assez singulière,
c'est qu'à part le caractère générique qui consiste dans la
situation de l'aréole vers le milieu de la radiale, la couleur
Vl— CYNIÎ>IDES. 235
et la forme dos deux, propriétaire et locataire, sont presque
identiques.
Une seule espèce rencontrée.
Diastrophe nébuleux. Diastroplius ?iebulosus, O. Sac
ken, Pi-oc Eut. ï<oo. Phil. 11, p. 36 c??.
(^ — Long. 08. 9 — Ln?ig. 11 jce. D'un noir de poix; les an-
tenni'sct les paites roux j lune; les nirniJibulcs rousj-âtres, noires à
l'extrëniité. La face est couverte d'acicuhitions convergentes ver» la
touche et quebjue peu rouss-âtie près de celle ci et porte une prota-
bJrance allongée au milieu. Antonneg rous^âtrea, un peu obscures à
l'extrémité^, de 14 articles dans le (^ avec le 3e échancré en dessous,
et le dernier' pi us long que le précédent; dans la Ç ce dernier article
est aussi long que les 2 [irécédents réiinis et laisse voir des sutures de
division en trois parties. Le coLier, les épaules, avec les flincs au'
dessous des plaques sont lisses. Ecusson gibb 'us, fortement ponctué
rugueux, noir, avec 2 fossettes à sa base. Les hanches roissâtre*.
Ailes hyalines, à aréolt; distincte, brièvement pédiculée ; les 2 nervu-
res transver.-es avec la sous costale plus ou moins nuageuses et un peu
plus fortes que dans le reste; la cellule radiale ouverte é'est-à dire non
fermée par une nervure au bord antérieur de l'aile. Lo 2o segment
occupe presque toute la surface de l'abdomen dans la $ et dans le (^
il est presque également divisé en deux. — G.
Galle oblongue, de ]| à 2 pouces au bas de la tige des
framboisiers, Rubus vitis.idœa.
4. G-en. AuLAX. Âulax, Hartig.
A part le caractère générique essentiel consistant dans
la cellule radiale qui porte l'aréole vers son milieu, ce genre
est presque en tout semblable au précédent. Un autre
point de divergence entre les 2, se trouve encore dans les
antennes de la ? qui n'ont que 12 articles, au lieu de 13.
Mais si les Aulax et les Uiastrophes sont si étroitement
rapprochés par la ressemblance extérieure et l'ensemble
des caractères généraux de structure, ils difFèront grande-
ment dans la manière de se reproduire. Ainsi tandis que
la femelle Diastrophe perce de sa tarière l'épiderme des
ronces pour y introduire ses œufs, lesquels avec le suc qui
les accompagne portent les sucs de la plante à dévier de
leur voie ordinaire et à produire les galles qui serviront de
demeure et de magazins aux larves une fois écloses, les
236 LE NATURALISTE CANADIEN.
femelles des Aalax, attendenf, elles, que les galles soient
formées pour les percer ensuite et leur confier leurs œufs,
si bien qu'on trouve les Diastrophes et les Aulax cohabitant
et rotigt^nt ensemble les mêmes galles, souvent même
la même cellule, mais avec cette différence que les pre-
miers sont les véritables possesseurs de la demeure, tandis
que les seconds ne sont que les hôtes, les locataires de
ceux-ci. Il suit de là que les Diastrophes se rangent par-
mi les véritables producteurs de galles, les Paénides, tandis
que les Aulax appartiennent aux locataires, Inquilinides.
Une seule espèce rencontrée :
Aulax des bois. Aulax sUvestris, O. Sacken, Proc. Ent
Soc. Phil. 11, p. 37, d^?.
Long (f 08, $ 10 pce. D'un noir de poix, avec les antennes et
les pattes d'un j:iune ronssâtre, les tuaudibulcs aussi roussâtres excep
.ti' à l'entréniité. La f.ice rugueuse et pubeseente, avec un renflement
au milieu. Antennes de 14 articles cf et 12 9, chez
^■^^c5^^ les premiers le 33 lîch mcré en dessus. Thorax pu-
Fie 38 bescent, les épaules scabreg, l'écusson gibbeux et
scibro. Ailes hyalines, légèrement jiuinâtres, iridescentes, sans aucun
nuage, la radiale fermée par une nervure au bord antérieur de l'aile,
en forme de coin, la 2e nervure transverse légèrement courbée,
simple et oblique, portant l'aréole vers le milieu de la radiale. Les
pattes plus jâles que les antennes, les hanches noires à la base.
Abdomen en forme d'entonnoir, tronqué postérieurement, avec la
tarière et ses valves redressées verticalement, noir, quelquefois plus ou
moins roussâtre. — C. — Fig. 38.
Comme il est facile de le reconnaître, cet insecte se
rapproche beaucoup du Diastrophe nébuleux, mais il s'en
distingue surtout par la position de son aréole, l'absence de
nuage aux ailes et sa radiale fermée en avant.
5. Iren. EucoiLA. Eucoila, "Westwood.
Antennes à 15 articles dans les cf et 13 dans les ç, ot.
elles sont plus courtes et s'épaississent vers l'extrémité»
Ecusson tuberculeux. Ailes finement frangées avec une
cellule radiale fermée en avant par une nervure. Abdomen
médiocrement comprimé.
ïi£. J3,8,— ??ae aile 4e VJ^lax êilvMtrù, 0. S.
VI— CYNIPIDES. 237
De même que pour le genre précédant, nous ne som-
mes pas certain que l'espèce que nous décrivons lui appar-
tient réellement.
Eucoïla subcomprimée. Encoila subcompressa, nov. sp.
Ç — Long. 10 pce. Noire ; lus mandibulep, les pattes en partie
avec les antennes, plus ou moins roussâtres. Antennes courtes, nioni-
liformes, pubescentes, épa«sies à l'exta^mitë, le 2e article petit, le 3e
'e plus long. La f;ice finement ponctuée, avec un point enfoncé de
chaque côté au-dessus du chaperon. Thorax poli, brillant, lisse. Ailes
hyalines, finement frangées, la cellule radiale en coin, ferniée en
avant, les nervures brunes ; aréole distincte, la nervure sous-cubitale
seule étant oblitérée. Pattes rous-âtres, les hanches et les cuisses au
milieu, noires. Abdomen médiocrement comf rimé, poli, lisse, le pédi-
cule petit; les segments ventraux avec les borda roussâtres à l'extré-
mité.—It.
Prise au filet.
6. G-en, Kléidotome. Kleidotoma, Westwood,
Tête transversale, étroite ; Antennes de 14 articles
daiis les d^ et 13 dans les Ç, les derniers plus é|)ais chez ces
dernières. Ecasson soulevé, à disque cupuliforme. AiK'S
frangées, avec une radiale courte et large, ouverte du
côté antérieur, et 2 cubitales dont la rencontre forme un
point épais mais sans aréole. Abdomen fortemen comprimé.
Deux espèces rencontrées que nous croyons toutes
deux nouvelles.
M'tathorax ferrugineux, ailes tachées 1. maCîllipenniS.
Métathorax noir, aile sans taches Z. CUpi^liferA
I. Kleidotom* à-ailes-tachées Kleidotoma maculi-
permis, nov. sp.
$ — Long. .13 pce. Noir ; les antennes, le métathorax, les flancs,
avec les pattes et la base de l'abdomen, roux. Face longue, lisse, avtc
une fossette longitudinale de <ha(jue côté au dessus du chaperon ; les
mandibules ro isses. Antennes rousi-âtres, plus épaisses et pnbescentcs
à l'extréniité, les 2 articles basi^aires noirs, le 2e petit, subglobal^ux, le
3e à peine plus long que le 4e. Thorax gibbeiix, lisse, non sillonné,
portant seulement une impression au dessus des ailes antérieure.». Ecus-
son soulevé, avec une double fossette à la base, les bords déprimés ot
rugueux, le disque en forme de cupule munie d'un rebord et concave
238 LIE NATURALISE CANADIEN
au inilica, ro'îX de uiêiiie que le reste du nii^tatliorax et Ifs flinch
Ailes finctiient fVani^ée-, hy.ilines, ;ivîc une grande bande traiisvers ilo
br 'lie iiu milieu, la radiale ouverte et toito couverte pir ce'te tiche ;
point d'ari'olc. Ab'lonicn fortement conifiriiDé, roux à la hase et noir
dans le reste, le pédic'ile so ilcvo au soinniet en un rebord f<-ang?.— R.
Pris an filot, bien remarquable par la forme de son
t'cusson.
2. Kleidotome cupulifère. Kleidotoma cupulifera, nov.
sp.- Fig. 39.
j" Ç — Long. . 15 pce. Noir, avec les antmnes, les pattes et
les hanches rousses, celles-ci (juelquefois plus ou moins noires à la base.
Antennes â 2j article sub-glob neux, les autres allongés, suo-égaux,
cHranglés aux jointures, le 3e un peu j lus long que les
autres. Face lisse, soulevée longitudmaKuient au milieu.
Thorax lisse, sans sillons loni:itudinaiix, portant
Fig. 39 seulement une impression courbe an-dessus des ailes
antérieures. Ecnsson avec une fossette de chaq'ie côté à la base,
soulevé, déprimé et rugueux sur ses bords, avec le disque ovale en
forme de c 'pule munie d'un rebord aigu, creu-ée en déduis et partant
quelques }ouctu ition*. Les épaules et les flincs lisses, le collier
portant seulement quelques aciculations au milieu. Ailes hyalines,
iridescenti'S, ù nervures jaunes, la sous-cubitale obsolète. Abdomen si
pédicule muni au sommet d'un rebord frangé et jaunâtre, le 2e segment
entièrement lisse; dans la Ç les segments ont le boid inférieur jau-
nâ re — PC.
Prise au lilet. Espèce bien remarquable par sa colora-
tion.
7. Gen. Ibai.ie. Ibalia, Latreille.
Tête tratisversiile, excavée profondément en arrière.
Antennes filiformes, à l4 articles d^ et 13 ?, le 2e le plus
petit. Thorax sillonné longitudinalement avec stries
transversales. Ecupson large, rugueux. Ailes avec une
cellule radiale fort étroite, 3 cubitales dont la 1ère longue
et étroite se prolonge andessns de la 2e. Abiiomen com-
primé en lame de couteau, à 5e segment très grand, L's
autres à peu près égaux. Tarière droite, grêle, à peu près
aussi longue que l'ab lomen.
Fig. 39 — Una aile du KUidotoma cupulifera Prov.
VI — GTNIPIDE8. 239
Insectes bien reconnaissables par la forme de lenr
abdomen, et d'une laille bien au dessus de tous les autres
genres de cette famille. Plusieurs auteurs les ont consti-
tués en une fomille distincte. Leurs larves vivent en
parasites dans le corps d'autres larves. Une seule espèce
rencontrée.
Ibalie ensigère. Ibnlia ensiger, Norton, Proc. En t. Soc.
Phil, i, p. 200, 9.
$ — Lonc;. 5.S pce. Noire avec l'abdomen rouge. La tête avec le
thorax, excepté 2 larires taches iiï^ses sur les flîancs, fortement niouenx.
Mandibule-; courtes et larges, roussâtres. Antennes à arti'jes allongés,
un peu renflés an sommet, le 2e le plus court. Ecnsson grand, en carré
se terminant pof-té;ieuieinent par 2 lointes épineuses ; le métathorax
avec une épine aus.-i de chaque côté. Ailes hyalines, légùremont enfu-
mi'es dans leur noitié terminale avec une tache brune à l'endroit du
stigma. Pattes noires, le>! jinibes postérieures rugueuses. Tarses pos-
térieurs avec le premier article 2 fois plus long que tous les autres
réunis. Abdomen roux, poU, brillant, comprimé en lame ; tarière
ce ute, des deux tiers de l'abdom n environ. — A C.
Nous avons fréquemment rencojitré cet insecte en
compagnie de Bracoiiides, sur d;'s troncs de sapins morts,
cherchant sans doute à déposer ses œufs dans le corps de
larves lignivores dont la moulée révélait la présence.
8. Gen. .^gimps. ^g-27î>s, Haliday.
Tête transversale, à vertex généralement court. An-
tennes longues, de 14 articles dans les J* et 16 dans les ?.
Thorax gibbeux ; écusson fort et proéminent, bifovéolé à la
base, projeté en arrière. Ailes avec une cellule radiale
courte et large, ouverte au côté antérieur, les autres cellules
non distinctes. Abdomen légèrement comprimé, à pédi-
cule court, strié. Yeux glabres.
Ces insectes se distinguent particulièrement des Fi-
gites par leurs yeux glabres. Une seule espèce rencontrée.
.ffigilips aeiculé. JEgilips aciculatus, nov. sp.
Ç — Long. 13 pce. Noir ; les antennes les mandibules, avec les
pattes plu.i ou moius ferrugineuses. Face fortement pontuée. Anteunes
240 LE NATURALISTE CANADIEN.
jiune fernipincux, le 1er et le dernier article noirs, tous deux, avec le
3.Î !ilIon"'« los autres nioniliformes. Tons les flancs fortement aciculéc,
dos d'i niJxithonix avec un sillon de ch ujuc rôto. Eeus.«on bifovdolé à
la base, projetas eti anièro, snns opine, mais foitoinent rugueux-alvéolé.
Ailes hyalini's, la cellule radiile triangulaire, fcrîiiée, point d'autres
cellules caiiiplotos. Pattes ferrugineuses, les hanches avee les cuisses
au niiiieu plus ou moins obscures. Abdomen avec le pédicule strié, le
2j 8e<»ment finement aciculé à la base, les terminaux teints de roux.
j» — Avec les antennes jaunes excepté le premier article qui est
noir, l'abJoimm roassâtre à la base, le 2e segment sans aciculations etc.
Trouvés aussi dans des galles sur les feuilles du chêne
ronge.
9. G-en. Figite. Figites Latrielle.
Tête en carré transversal. Antennes de 14 articles dans
les cf , le 2e très petit, tous les autres à peu près d'égale
7 6 54 3 2 1 longueur, en iuseau, c'est à dire
\ Il î j , resserrés sux jointures ; diias les $
" ' ' de 13 articles, plus grêles au milieu
qu'aux deux extrémités, les derniers
plus courts, plus épais. Ecusi^on
large, avec 2 cavités ou fossettes è la
base, rejeté en arrière et souvent
épineux à son sommet. Ailes avec
t c 54 3 2 1 une cellule radiale courte et large,
Fig 40 ayant l'aréole vers son milieu, celle-
ci souvent pleine, n'étant qu'un point plus épais par la
ri'ucontre des nervures, lèro cubitale avec sa nervure in-
férieure le plus souvent oblitérée. Ab lomen avec le 3e
segment le plus grand de tous, les valves de la taiière
droites.- Fig. 40-
Ces insectes habitent aussi des galles mais qui sont
dues à la piqûre des vrais Cyiiips. 2 espèci'S rencontrées.
Flancs entièrement aeicu'és ; écisson (J* épineux 1 armatuS.
Flancs avec une grande p aque lisse 2. quînquelineatUS.
T'^r"'^**'*'^^
Fi». 40 — L'ab lomen du Figitti quinquelineatun, Sny ; 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 arceaux
dorFauz ; 1, 2, 3,4, 5 areeau.t ventraux ; c, la carène, t, la tarière; g, l'une de ses
valves.
VI— CTNIPiDKS. 241
femelles des Anlax, attendent, elles, que les galles soient
formées pour les percer ensuite et leur confier leurs œufs,
si bien qu'on trouve les Diastrophes et les Aulax cohabitant
et rongi^ant ensemble les mêmes galles, souvent même
la même cellule, mais avec cette dilférence que les pre-
miers sont les véritables possesseurs de la demeure, tandis
que les seconds ne sont que les hôtes, les locataires de
ceux-ci. Il suit de là que les Diastrophes se rangent par-
mi les véritables proi'.ucteurs de galles, les Piiéaides, tandis
que les Aulax appartiennent aux locataires, Inquilinides.
Une se.ule espèce rencontrée :
Aulax des bois. Aulax siluestris, O. Sacken, Proc. Ent.
Soc. PhiL 11, p. 87, d"?.
Long (^ .08, Ç .10 pce. D'un noir de poix, avec les antennes et
les pattes d'un juune roussâtre, les n)andibulos aussi rouss^âires exoep
te à l'extrémité. La f.ice rugueuse et pubeseente, avec un renflement
au nnlicn. Antennes de 14 articles (^ et 12 Ç, chez
^^^^5^3^^ les premiers le 3i.' échmcré en dessus. Thorax pu-
Fig~4l bescent, les épaules scabrei, l'écusson gibbeux et
scabre. Ailes hyalines, légèrement jaunâtres, iridescentes, sans aucun
nuage, la radiale fermée pir une nervure au bord antérieur de l'aile,
en forme de coin, la 2e nervure transverse iégèremont courbée,
simple et oblique, portant l'aréole vers le milieu de la radiale. Les
pattes plus fâles que les antennes, les hanches noivcs à la base.
Abdomen en forme d'entonnoir, trontjué post;5rieurement, avec lu
tarière et ses valves redressées verticalement, noir, quelquefois plus ou
moins roussâtre. — C. — Fig. 41.
Comme il est facile de le reconnaître, cet insecte ae
rapproche beaucoup du Diastrophe nébuleux, mais il s'en
distingue surtout par la position de son aréole, l'absenee de
nuage aux ailes et sa radiale fermée eu avant.
5. U-en. EucoiLA. Eucoila, Westwood,
Antennes à "(5 articles dans les c? et 13 dans les ç, oih
elles sont plus courtes et s'épaississent vers l'extrémité.
Ecusson tuberculeux. Ailes fine merit frangées avec une
cellule radiale fermée en avant par une nervure. Abdomen
médiocrement comprimé.
A continue 7' .
¥ig. 41. — Une ftile de \'Àn!.eac iVveitrit, 0 ^.
243 I<E NATURAr.T?TE CANAP1^^^
QUELQUES NOTES
SUR LA FERTILISATION DES PLANTES.
Par le docteur L.D.MiGNAm/r, Montréal.
Un amateur de la nature disait : — "Si nous pouvions
suivre de nos ymix ce qui se passe da))s les cellules des
vrffeiaux, ces plantes, qui au premier abord semblent si
déjiuées de vie et d'activité, maiiiiVsteraient des preuves
de vitalité, des i)hénomènes de physiologie qui nous éton-
neraient."—Le microscope, ce mentor [)resque divin de la
science moderne, est venu aider à la faiblesse de nos yeux,
et avec l'observation nous pouvons constater que ces
plantes jouissent de presque tontes les fonctions de la vie
animale.
L'étude des plantes insectivores a porté mon atten-
tion sur la digestion végétale, et certes j'y ai admiré des
choses réellemetit étonnantes; l'investigation des phéno-
mènes de la réproduction sera, je le crois, non moins in-
téressante, car elle as:«ure à ces fleurs qui font l'ornement
de nos bois, de nos champs et de nos montagnes, un titre
nouveau à notre estime et à notre admiration.
Depuis les siècli's les plus reculés, les hommes se sont
occupés des productions végétales, mais les relations entre
les étamines et le pistil n'ont été comprises qu'au siècle
dernier. Cette ihéorie, comme il arrive toujours, eut
d'abord à rencontrer beaucoup d'opposition. Aussi le
docteur Darwin, aieul du naturaliste encore vivant de
ceimni, écrivit un livre intitulé : ''The Lover of flowers,'" ou-
vrage dont on a beaucoup ri, mais que le temps et les
investigations des savants sont venus coniirraer.
Nous allons donc nous entretpuir des quelques phé-
nomènes i|ue nofiS j)résente la nature dans la reproduc-
tion des pl.iiites. Et d'abord, divisons le monde vé"-étai
à ce point de vue. 11 y a, les plantes pha né r optâmes, ou
QUELQUES NOTFS STI!? T./ PE^TTr/SATrON MKS PLANTE? 243
ci'lK'S <iai Ili'uvissont, et Jos cr//pf.o<ir/ines, ou colles qui
comme les mousses et les Ibuoèies n'ont pas de fleurs pro-
prement dites.
Clipz les Phanérogames, les organes reproducteurs
sont: 1° L'-'.s étanines, opvane^ coini)osés d\\n fameut ou
tige très mince qui sonlicnt Vanihère, et d'une boîte ou
capsule de difF':'rente fomio qui contii'ut le j:ollen, dont
l'action est essiMitielle à la fécondation.
2° Le r/.sv'// ou l'organe central de la fleur, consiste
en une tige très mince appelée aiyle, qui porte à son ex-
trémité supérieure un disque que l'on nomme stigmate, et
se termine inférieurement par ['ovaire, capsule contemmt
les ovules on graines futures.
Lorsque le pollen tombe sur le stigmate, le résultat
n'appelle fertilisation, dont il y a deux sortes : 1° L-à fertili-
sation directe [self fertilization, des Anglais) qui a lieu lors-
que le pollen des étamines d'une fleur tombe sur le stig-
mate de cette même fleur.
1° La fertilisation croisée, ce qui arrive lorsque le
polleîi qui tombe sur le pistil d'une fleur vient des éta-
mines d'un autre pied, ou d'une autre fleur de la même
espèce.
Ou croyait autrefois que chaque fleur parfaite, c'est-
à-dire, chaque ileur i)onrvue d'étamines et de pistil se
feTtiiisait soi-même, mais depuis que la fertilisation croisée
a été un objt't d'étude, l'investigation a démontré d'autres
manières par lesquelles elle s'effectue. En même temps
plusieurs observateurs, à la téie desquels se trouve le
célèbre Darwin, ont prouvé que les résultats de la fertili-
sation croisée l'emportent de b'nuicoup sur la fertilisation
directe. Citons en une expérience sur le grand nombre
que lit le savant anglais. Il prit douze pieds deVIpomœa
(Gloire du matin) et en Ht fertiliser six par la méthode
directe, et six par le croisement avec une autre fleur. Ke-
cuillant ensuite l^s graines de ces individus, il trouva, en
les cultivant sous les mômes conditions, que les six pre-
miers n'arrivèrent qu'a 5 pieds 4 pouces de hauteur,
tandis que les autres mésurèreu', après la même durée de
temps, 7 pieds. 11 y avait aussi une différence notai. le
244 LE NATURALISTR CANADIEV.
entre le port, le nombre des fleurs et la vigeur des deux
classes.
La nature semble même, dans quelques occasions, ne
pas permettre la fertilisation directe, et déploie au con-
traire un «>-rand nombre d'artifices propres à amener la
fertilisation croisée. Mous troiwons aussi en étudiant ce
sujet que la fécondation de cite sorte s'opère de trois
manières :
1"^ Par les plantes dioïques, où les fleurs staminées se
trouvent sur un pied, et les pistillces sur un autre.
2=* Par un temps de maturité diflérent pour les deux
organes.
3*^ Par une disposition psirticulière des étttmines et du
pistil qui opèrent la fertilisation au moyen d'insectes.
Nous avons dans le Poj ii/us pyramidalis ou Peuplier
d'Italie un exemple marquant de la première classe. Cet
arbre, originaire primitivement de la Perse, et que l'on
nous a apporté d'Enro})e, ne donne point de graines, mais
se propage entièrement par boutures. La raison en est
que l'on ne possède au pays que des individus staminés
ou mâles, qui au printemps couvrent nos chemins et nos
trottoirs d'un pollen inutile, les individus pistillés ou lè-
melles manquant encore.
La seconde et la troisième classe se trouvent presque
toujours réunies et demandent pour la fertilisatiou soit le
concours du vent, soit l'aide des insectes.
En parlant de ces derniers, quelques mots d'explica-
tion ne seront pas hors de propos. Il y a longtemps que
l'on se demandait l'usage de ces insectes qui viennent au
printemps, pour faire notre malheur jusqu'aux premières
gelées d'automne. La science moderne est venue répon-
dre à cette question, et nous les montre comme les instru-
ments les plus utiles de la nature pour la fécondation des
plantes.
L'observation démontre qu'ils sont attirés aux fleurs
par la couleur et l'odeur, et rentrent dans la corolle, soit
pour y chercher le miel, comme le font les abeilles, soit
pour se protéger contre le vent ou le froid. Il est certain
aufesi que les visites des insectes se font avec beaucoup de
QUKLQUhS NOTES SUR LA FERTILISATION' DESPLA^TF,S 245
raélhode. Aiiij-i lorsqi\'une abeille commence le matin à
visiter une certaine espèce de fleur, il est à peu près cer-
tain qu'elle ne fréquentera que les individus de cette
espèce pendant toute la journée, sans s'occuper d'autres
espèces qui se twuvent sur son chemin. Ainsi par une
sage prévision de la nature, l'hybridation est effective-
ment empêchée. Je donne ce fait sur l'autorité de Sir
John Leubock, observateur dont le témoignage est irré-
cusable, surtout lorsqu'il s'agit d'insectes.
, P]n oubliant ce petit travail dans le Naturaliste, ie dois
dire de suite que je n'ai nullement, l'intention de traiter à
fond un sujet d'une aussi haute importance que celui des
relations entre le m.onde entomologique et le monde vé-
gétal, je veux seulement attirer l'attention de mes con-
frères dans la science sur cette partie si intéressante de la
botanique» en leur rappelant que dans notre beau pays
la nature a semé les merveilles d'une main généreuse, et
qu'au fond de nos forêts il se produit chaque année des
phénomènes de l'existence desquels, peut-être, l'on ne se
doute pas maintenant, mais dont l'étude serait aussi utile
})our nos compatriotes que nouvelle pour la science» A
l'œuvre donc.
Parlons d'abord de l'action des insectes. Prenons, par
exemple, l'ylvî/w ^'///-'////////w, plante de la famille des Jroï-
dées, [Flore Canad. p- 617) dans laquelle les étamines se
trouvent avec les pistils sur un spadice. Les pistils mûris-
sent d'abord et puis se dessèchent avant que le pollen
tardif des anthères tombe au fond de la spathe. A un
observateur superliciel il semblerait qu'il en serait fini de
l'Arum, et que sa forme bizarre ne viendrait plus réjouir
nos yeux dans nos promenades par les bois et les vallons
lorsqu'ils sont encore tout humides de la fonte des neiges
au printemps.
l.'auteur de la nature cependant a tout prévu; et ici
les insectes sont les ministres de sa volonté. Ainsi, au.
dessus des organes de reproduction, tig. 42, il se trouve
un nombre des poils radiés <i cjui permettent l'entrée,
ma^'s dont la d<'-vise est : vestigia nulla relmrsuin. La bise
qui à cette saison u'a pas encore cédé entièrement au
246
LK NATUKAliTSTE CANAIUFN.
z'^phyr, ot l'espoir aussi d'y trouver du init'l, arnôii--' un
ffi-MiHl nombre dt' rnonclieions à riMitiM^v dans la spalho, les-
quels, par Id disposition de ces poils, se trouvent ainsi pri-
r>
Fis. 42.
Fi;:. 43.
sonniers. Leur captivité dure pendant la maturité du pis-
til, mais du morne.- 1 que celui-ci se dessèche et que le pol-
ien commence à tom!)er des anthères, les barreaux de leur
prison disparaissent, «'t aussitôt les captifs joyeux, s'élancent
dans la lumière pour retomber, hélas, comme bien d'autres,
dans leur erreur pi'tMnière. Chargés du pollen qui adhère
à leur tête et à leurs aiies, ils rentrent dant> (l'aatiessi)athes
et portent ainsi aux stii^mates la poussière précieuse qui
assure la ))erpétuité de l'Arum.
Ce phénomène admirable se voit aussi dans V Âriato
lochia sipho, planu» connue vult^an'emeiit dans nos jardins
sous le nom de '■'■ pipe-delahnc'".
Prenons une autre plante p irnii nos indiirènos, celle-
ci croit sur les roches escarpées de nos* mo)itagnes, sur les
Fig. 42 — Une spathe de l'Arum représentée ouverte ; a les poilus ridié.--, 6 les
étainines ; c, les pistils,
Fi.,'. -13—800 ion d'une fleur d'Orchi-: ; e l'éperon ; «le sigmate ; m uie inasso
poUéûifiuej avoj sonrôtintielc retirée Je la fleur ; i; io rosteilum.
QUELQUES NOTÎiS SUR LA FERTILISATION DKS PLANTl.S 217
collines et les promontoires de notre beau St-Lanrent, la
Campanula rolaiidifoJia, ou comme nous aimons à l'appe
ier avec M Provanclier, la Oami)anulie Canadienne. Ses
clochettes d'un bleu ioncé, sa lige trêle, et ses feuilles
linéaires se balancent souvent sur le bord des précipices,
et servent d'ornements aux scènes les plus grandioses de la
nature.
Dans cette plante, les étamines mûrissent d'abord, et le
pollen adhère au stigmate encore vert. Alors les insectes,
en entrant dans la fleur, passent nécessairement ie long du
pistil, car l'intérieur de la corolle est tapissé de poils r<iides.
En peu de temps tout le pollen est emporté par eux, et
lorsque les stigmates s'ouvrent, la fertilisation a lieu au
moyen des insectes qui continuent à visiter la fleur et qui
portent sur leurs ailes, ie pollen qu'ils ont recueilli dans
leurs voyages.
Dans la famille des Caryophyllées, qui nous est repré-
sentée par It-s œillets, il y a une manifestation remar-
quable de cette qualité de maturité variante. Ainsi dans
quelques espèces les étamines mûiissent d'abord et s'élè-
vent au-dessus de la corolle, alors les insectes dans leurs
• visites parient chargés de pollen et vont le porter à d'autres
fleurs où les pistils sont à l'état de maturité. Les résultats
sautent ainsi aux yeux.
Ici nous pouvons citer avec avantage le genre Gera-
nium, si bien étudié par Sir John Leubock. Les étamines
sont au nombre de dix, dont cinq se projettent en dehors
de la corolle, et les autres restent à l'intérieur. Les stig-
mates sont au nombre de cinq et se présentent sous la
forme de lob >s étalés sur riurérieur de la corolle. M.
Leubock a trouvé chez le G. praleiue, où les fleurs sont
les plus grandes, que les étamines mûrissent d'abord et
que le pistil n'est propre à la fécondation que lorsque les
premières se sont Sesséchées. Lt» plante est donc inca[)able
de fertilisation directe.
Chez le G. jiijrenaicum, les fleurs sont plus petites et
la plante n'e>t hermaphrodite que pour un temps bien
com t. La fertilisation ici se fait presque toujours au'
moyen d'insectes.
24^ LE N ATOKA LISTE CANADIEN.
Le G. molle a des fleurs encore pins petites rjne colles
de l'espèce précédente, les étamines et les pistils vien-
nent souvent à maturité en même temps, mais la fertili-
sation s\ff'.ctue très fréquemment par les insectes.
Enfin le G. puailhrn, dont les fleurs sont les plus
petites de toutes, est entièrement hermaphodrite, se fer-
tilise lui-même.
Nous avons dans ces quatre espèces, et un exemple
des moyens que prend la nature pour assurer la f»Mtilisa-
tion croisée, et en même temps les résultats qui s'en
suivent.
Chez les Epilobium, la même chose s'observe encore,
et j'attire là dessus l'attention de nos jeunes botanistes.
La famille des Ericacées qui nous lournit tant de ma-
gnifiques plantes, est très intéressante dans sa fortiliNalifui,
mais nos espèces canadiennes dcmaïKlent encore beau-
coup d'étude.
Parmi celles qui nons invitent à l'observation, est la
Kalmia. Ce bel arbuste, qui orm' de ses fleurs roses nos
marais, a une conformation toute particulière. Ainsi le
pistil est long, bien plus long que les étamines ; ces der-
nières au nombre de dix sont retenues par leurs anthères
dans de petites fossettes qui se trouvent autour de la co-
rolle. Les fliaments en sont très élastiques, et aussitôt
que par une irritation quelconque à leur base, ou par la
dilatation naturelle de la corolle, les anthères se trouvent
libérées, elles reviennent brusquement à une position per-
pendiculaire en renvoyant un petit nuage de pollen.
Supposons maintenant, qu'un insecte quelconque ir-
rite la base des étamines, il est presque certain de s'envoler
effrayé emportant avec lui une large part de la poudre
précieuf?e qui assure la continuation de l'espèce, en l'ap-
pliquant ensuite à un autre stigmate. Si au contraire ceci
n'a pas lien, la plante se fertilisée elle-même par la libéra-
tion ultérieure des étamines.
Il y a aussi d'autres plantes de cette famille, telles
que la Clnmaphila umbtllata, la GauUheria procumbens, les
Pyrola, etc., dont l'étude serait à la fois intéressante et ins-
tructive.
QUELQUES NOTÉS SUR LA F E UTILISATION DES PLANTES 249
Passons maintenant à la famille des Orchidées, fa-
mille certainement merveilleuse dans la bizarerie de ses
formes, mais bien plus étonnante encore dans son mode
de fertilisation. Le célèbre Darwin a publié sur ce sujet
seul un livre d'observations et de recherches dont la lec-
ture est souverainement intéressante.
Pour en citer un exemple, prenons V Orchis speclabilis,
cet hôte admirable qui orne nos bois humides au mois do
mai. Dans cette plante, le pollen est aggloméré en
masses — renfermées dans deux cellules — au-dessus du
pistil, tig. 43. Ces masses polléniques m, sont retenues en
position par une membrane très fragile que l'on nomme le
rostellum v, et portent à leur extrémité inférieure un disque
couvert d'une matière très collante.
Qu'il vienne maintenant un insecte plonger sa trompe
dans l'éperon e, de la plante, il est presque certain de tou-
cher au rostel/itni, lequel se déchirant aussitôt, laisse échap-
per les disques collants pour orner la tête du malheureux
chercheur de miel.
Yient ensuite une action très curieuse de la part des
masses polléniques. Par une contraction inégale du disque,
celles-ci s'inclinent vers l'extrémité de la trompe de
l'insecte, de manière à se trouver opposées aux stigmates,
lorsqu'il ira visiter une autre fleur.
Il serait très facile à n'importe qui de vérifier par lui-
î"ig. 44.— Espérieace du crayon; a avoc la pollinio droite sur son rétinacle,
b la pollinie se courbant.
250 LE NATURALISE OANADIKN
ïnèint» cotto assertion en plong'eant l'extrérnité d'un crayon
dans i'rpcroti (rnne de ces i)lantes; il verra aus-sitôt les
pollinies tomber, se coller au crayon et s'incliner bien vite
vers sa pointe. Fig. 44.
Cette manière d'opérer la fertilisation croisée est rela-
tivement bien simple en comparaison avec l'artifice de
qnelques autres Orchidées. Prenons par exemple la Leis-
tera ovala, plante qui se rencontre dans les bois humides.
Ici les pollinies sont découvertes et se tiennent dans les
cellules de l'anthère et au-dessus du rostellum qui s'a-
vance de (quelques lignes, et se montre sous la forme d'une
membrane succulente, et assez épaisse. Qu'il vienne main-
tenant un insecte se poser sur le rostellum, il reçoit aussi-
tôt une décharge de quelques gouttes d'un fluide collant,
en même temps la membrane se plie pour laisser tomber
les pollinies qui s'attachent sur la tête ou la trompe du
visiteur. Tout ceci, dit Darw'n, s'opère si promptement,
qu'il est presqu'impossible, tout en le faisant rapidement,
de passer une aiguille sur le rostellum sans emporter les
pollinies.
A continuel'.
LE CHIEN ET SES PRiNClPALES RACES
(Continué de la page 189.)
Le basset dit tour neb roche, en anglais turnspitt, se dis-
tingue par ses oreilles courtes, son corps long et ses pattes
modérément torses. Il tourne la broche avec assez de
complaisance et d'habileté. Sont-ils plusieurs, chacun sait
Iheure où commence et l'heure où huit sa corvée. Lorsque
c'est leur tour, ils n'hésitent pas, assuret-on; mais en de-
hm-s de leur temps, ils font tout en leur pouvoir pour
s'échajijier.
V^oici un fait raconté par Dupont de Nemours, cet ex-
centrique qui prétendait avoir appris la langue des cor-
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 251
neilles, et qui soutenait que les animaux f^oni doués d'iu-
telligeiico comme i'iionime. — Il ne serait pus iiupo.vsihle,
soit dit en passant, que les animaux eussent autant de rai-
son qu'il en avait, lui ! du moins dans l'appréciation des
faits et gestes des bêtes. Voyons plutôt.
Deux Bassets tournebroches servaient au collège du
Plessis, tous deux passés maîtres en leur métier, ne lais-
sant jamais brûler le rôti, trouvant assez douce leur condi-
tion, travaillant bien chacun à leur tour ; mais hors de
leur tour, nenni ! comme le comporte l'histoire. D'abord
l'on n'en était pas, à cette époque, au temps de *la décade
républicaine, et les idées encore peu avancées, n'enten-
daient et surtout n'appliquaient que fort médiocrement la
théorie de l'égalité parfaite. En conséquence, le nombre
des jours de la semaine étant impair, et celui des jours
maigres pairs, et le cuisinier trouvant à propos de ména-
ger son Basset fiivori, il en résultait que celui-ci ne tour-
nait la broche que le lundi et le mercredi, tandis que
l'autre devait la tourner le dimanche, le mardi et le jeudi ;
—le vendredi et le samedi étaient jours de congé, faute de
rôtis à faire cuire. Or, cette inégale répartition du travail
mécontentait sourdement, parait-il, celui qui en était vic-
time ; et le pauvre Basset, tout en se soumettant à la loi, —
car c'était la loi, — était naturellement disposé à résister à
toute transgression qui tournerait à son détriment, de la
part du trop partial cuisinier. En effet, il seml)le juste
d'exiger que l'autorité ne viole pas elle-même la loi. Un
jeudi doue, le cuisinier ne trouvant pas sons sa main, son
Basset de prédilection, crut devoir le laisser en paix et faire
acquitter la corvée par l'autre. Injustice criante ! Celui-ci
se révolte, grogne, s'esquive et se cache en un coin.
L'homme le poursuit. Le chien se lâche et montre les dents.
Le cuisinier attrappe un bâton. Alors l'anim il s'élance
pardessus la demi-porte de la cuisine, enlile celle du col-
lège qui était ouverte, court à la place Cambray, où son
caiparade jouait avec compères compagnons, le bouscule, le
lance, le pousse en le mordillant sans relâche, le ramène
enfin aux pieds du cuisinier, et là, d'un air triomphant, il
s'arrête et semble dire : liens, voilà Ion chien ; c'est sou tour :
fais- le tourner !
252 LE NATURALISTE CANADIEN
Voilà l'exploit. Hein ! est-on forcé de s'écrier, après un
tel récit, voilà un chien qui rappelle fort le chien de Jona-
than Franklin, jouant aux dominos, et ne laissant pas pas-
ser les tricheries de son partenaire !
Parmi les variétés de la deuxième catégorie des Bas-
sets, les Bassets à jambes droites, nous mentionnerons seu-
lement le Basset de Loutre, excellent nageur, autrefois
beaucoup employé en Europe à la chasse de l'animal dont
il porte le nom ; le skye terrier, ainsi nommé parcequ'il est
très abondant dans l'île de Skye ; le Basset d'Ecosse, le
Basset de Burgos, le Basset de St- Doming ne, très précieux
pour la chasse aux rats, dans les plantations coloniales.
Au reste les Bassets à jambes droites sont doués gé*
néralement des mêmes qualités, et peuvent être dressés
aux mêmes chasses, aux mêmes fonctions que les Bassets
à jambes torses.
2. Chiens couchants ou chiens d'arrêt.— Autre-
fois, lorsque l'on chassait au lauçon, il suffirait que les
chiens auxiliaires du chasseur, cherchassent et fissent le-
ver le gibier ; on les appelait, pour cette raison, chiens
d'appels. Mais il n'en fut plus de même après l'invention
de l'arquebuse. Les chiens furent alors dressés à s'arrêter
et demeurer immobiles, dès qu'ils étaient près du gibier.
L'arquebuse étant lente à agir, on habitua les chiens à
s'abaitre, à se coucher sur le ventre, et à ne plus bouger:
de !;'. leur dénomination de chiens couchants. Aujourd'hui,
grâce au perfectionnement, à la rapidité d'action des
armes à chasse, il n'est plus nécessaire que le chien
s'abatte ainsi; on le dresse seulement à s'arrêter très
ferme, à la vue du gibier; on l'appelle, en conséquence,
chiend'arrêt.
La race Braque esc celle qui, par son physique et ses
instincts se prête le mieux à ce manège; aussi braque est-
il synonyme de chien-d'arrêt, quoique, à la rigueur, un
chien d'une autre race puisse être dressé à rendre le même
service.
Le Braque est en général, de taille moyenne, fortement
charpenté, ayant le museau long et épais, les oreilles larges,
LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 253
lonjrues et pondantes. Sa robe est à poils courts, comme
chez Je pointer anglais, ou à poils longs, comme chez le
setter ; elle est généralement blanche, avec taches noires
ou brunes, inégulières.
Un Braque bien dressé est toujours admirable dans
l'accomplissement de son devoir. Voyez-le, le nez au vent,
cherchant à droite et à gauche ; il s'arrête de temps en
temps et regarde son maître, qui, par un signe, lui indique
de quel côté il doit aller. Tout-à-coup il s'arrête ierme,
immobile comme une statue, ou marche en rampant, avec
la plus grande légèreté ; ses yeux percent les broussailles;
enKn il tombe en. arrêt : et alors ses regards se portent
d'un objet fixe qu'il contemple à son maître, et de celui-ci
à l'ubjet. Le chasseur peut en ce moment se préparer à
faire feu ; il y a là à coup sûr un gibier.
" Ce matin, dit poétiquement Diezel, la rosée était
froide, abondante ; et le lièvre, mouillé à la suite de ses
courses nocturnes, s'est mis autant que possible en position
de ressentir la bienfaisante chaleur des premiers rayons du
soleil. Il est à peine entré dans le champ de betteraves, il
est au ^Hq sur la bordure et prêt à partir en terrain décou-
vert, sur un chaume. il est déjà mort ! Comment
pourrait-il échapper? son arrêt n'est-il pas écrit dans la
pose calme, aisée, naturelle de celui dont le plomb va le
foudroyer ? son chien, un beau Braque, solide à l'arrêt, si
expressif dans sa pose, lui a, à n'en pas douter, indiqué un
lièvre ; à lui le reste."
11 est des Braques, les plus intelligents et les mieux
dressés, qui, étant en arrêt, et ne pouvant voir leur maître
à travers le bois ou les grandes herbes, s'éloignent douce-
ment, vont Je chercher, l'amènent, et se remettent en arrêt
pour Jui indiquer où est Ja victime.
Le plus difficile à obtenir d'eux est qu'ils ne se préci-
pitent pas sur le gibier que le plomb vient d'abattre, et
qu'étant en arrêt devant un gibier, ils ne se lai.»sent pas
distraire et entraîner par un autre passant inopinément
devant eux. Cette violence que l'animal se fait à lui-même
est vraiment admirable. Car l'art n'a pas détruit la nature»
254 LE NATURALISTE CANADfEN
il l'a ?;tMi!emont sabjnguéri : le cbion est In, ferme à fon
devoir, ])ai- ohéissanco, par habitude, par crainte des cliâli-
nients ; on le voit quelquefois frémir, tant son instinct le
pousse à se lancer à la poursuife soit d'un lièvre qui passe
soit d'une perdrix qui s'envole.
" Mon chien, dit l'auteur cité plus haut, était en arrêt
devant une compagnie de perdreaux, au bord d'un fossé
assez large. Je m'approchais pour tirer, quand un lièvre
apparut. Le chien tressaillit, comme s'il eût ressenti une
secousse électrique. Il reste en arrêt, la tête toujours
tournée vers le lièvre, et tout le corps tremblant d'impa-
tience. Les perdreaux ayant pris leur vol, j'en abattis
deux ; mais au lieu de se précipiter sur eux et de les rap-
porter, le chien s'élança à la suite du lièvre !"
(Â Continuer.)
NOS TABLEAUX D'HISTOIRE NATURELLE.
Connne nous le disions dans notre prospectus, nous
ne mettrons notre projet à exécution que si nous obtenons
un nombre de souscripteurs suffisant pour couvrir nos dé-
penses; et les souscriptions leçues jusqu'à ce jour nous
laissent encore dans l'incertitude sur un tel succès.
Le prix que nous demandons, quoique extrêmement
réduit, se trouve encore assez fort pour un bon nombre
de bourses; cependant, nous persistons à croire que
si les maisons d'éducation, les patrons des bureaux publics,
les employés civils et les amateurs aisés voulaient, une
bonne fois, secouer leur apathie pour favoriser l'étude des
sciences, on pourrait facilement trouver au moins 300
souscripteurs à une telle publication. Mais, qu'on nous
en donnent seulement un cent, et nous tentons de. suite
l'entreprise. Avec 300 souscripteurs, nous ferions faire
nos tableaux en couleurs, et sans augmenter le prix de la
souscription.
Il y a dans la Province 18 collèges classiques, plus de
100 couvents et académies, 3 écoles normales, 3 écoles d'a-
griculture, des centaines d'employés civils et de curés,
NOS TABLEAUX L'hisTOIUE NATURELLE
255
fandrait-il nn grniid nombre d'amateurs à lenr adjoindre
pour atteindre à 800 ?
Mais nous allons encore plus loin. Non seulement les
institutions sus-noramées devraient se pt)urvoir de tels
tableaux, mais aucune école modèle ne devrait en man-
quer. Quelle source inépuisable les maîtres n'y trouve-
raient-ils pas pour les leçons de choses V Et comme il
serait facile à ces instituteurs, au moyen de ces figures, de
donner à leurs élèves, oralement et sans travail pour eux,
une fouie de connaissances des plus utiles sur les choses
les plus communes, avec lesquelles nous sommes tous les
jours en contact, et à l'égard desquelles nous avons sou-
vent à fouffir de notre iq;norance.
Les souscriptions reçues jusqu'à ce jour ne s'élèvent
encore qu'au nombre de 34. Nous en donnons la liste ci-
dessous, tant pour honorer les amis du prcgi es des sciences
qui se sont empressés de répondre à notre appel, que pour
permettre à tous nos lecteurs de juger par eux-mêmes s'il
serait sage pour nous de procéder quand même.
Séminaires et Collèges classiques.
1. Svi'i.iriaiie de Q.ubcc.
2. Collège de Joliette.
3. Collèp;e Ste-Mari^^, Montréal.
4. Si'iiiinaire de St- Hyacinth:».
Inslilulions (T Education.
5-8. Dépt. de riiistructioii Publi-
Miu!, 4 séries.
9. Le couvent de Sill^ry,
10. L'Ac idéniie des Frères, Québ.
Particuliers.
11. Msjr Laii<j;evin, Ilimouski.
12. M^T Duhamel, Ottawa.
13. Mtj;r Lafièche, Tiois-Riviôres.
14. Hon. ju^o Gill, Sorel.
15. Hon. E. T. Paquet, Québec.
16. Hon. C. DeBoucherville, Bouc.
17. Kév. C. 0. Caron, V. G.,
18. Kév. T. Géliiuis, Nicolct.
19. Rév. L. 0. Wuitcle. Acton.
20. Kév. V. Huart, Cliicoutiiui.
21. Rév. F. Paradis, St Raphael.
22. R"V. i\'l. Bolduc, Dounlastown.
2:J. Rév. F. X. Trépanier^Mont.
21. Rév. F. Pilot, St-AuLMistin.
25. T. R. Caisse, Trois-Rivières.
2G. M. J. 1. Falardeau, St-Roch
de Québec.
27. C. Ducharnie, St-Roch, Q.
28. J. B. Cloutier, Qaébec.
29. Gi'éix. Lapointe, Québec.
30. G. M. Mnir, Québec.
31. J. L. BeBeilefouilie,St-Eust.
32. E. A. Birnard, Varennes.
33. H. Hervieux, Montréal.
34. Alf. Lechevallior, Montréal.
Ti*oi.s- Rivières.
On voit de suite quelle minime fraction nous prenons
dans chaque catégorie.
Plusieurs, sans doute, négligent de souscrire, se disant
qu'ils achèteront l'ouvrage une fois publié. Mais qu'ils
n'oublient pas que sans leur concours assuré d'avance, la
publication ne peut avoir lieu. Les déboursés à faire sont
256 LB NATURALISTE CANADIEN
trop consitlérables pour que nous nous lancions dans l'en-
tro[)r:so sans nuire char-ce de romboursoment qu'une vente
iiiciMliiine. L'exécution des gravures coûtera de $600 à
$700, le papier, toile seul, pour 100 séries, exiî^era $200,
restent encore les Trais d'impn^ssion et de rémunération, fei
toutefois nous ne faisons pas d'avance le sacrifice de ces
derniers.
Quoiqu'il en soit, nous ne perdons pas encore tout
espoir. Mous Mvons la confiance fjue, réfléchissant de
nouveau, un grand nombre de souscripteurs vont nous
faire tenir de suite leurs bulletins, et qa3 nous poLirrous
avant notre départ vers la mi février, compter certaine-
ment sur la mise en œuvre do notre projet.
BIBLIOGRAPHIE.
L'Enseignement Primaire. — M. le professeur .T. B.
Cloutier, de l'Ecole Normale Laval, a abandonné sa pu-
blication pédagogique à Levis, pour la continuer à Qué-
bec, sous ce nouveau titre. Il nous fait plaisir d'apprendre
que M. Cloutier reçoit un tel encouragement du public,
suriout des inspecteurs d'école et des instituteurs, qu'il se
sent capable de lutter seul et sans aide, avec la publication
de Montréal soudoyée par le gouvernement. Il faut
reconnaître aussi qu'liomme du métier et de longue ex-
périence, M. Cloutier sait rendre son journal éminemment
pratique, et que les ciseaux ne lui sont d'aucun usage,
lorsqu'il s'agit de pédagogie, trouvant dans so)i expérience
et dans sa méthode le thème aux plus sûres théories que
d'autres vont emprunter ailleurs sans pouvoir se rendre
garants de leur efficacité. Longue vie et prospérité à
l'habile rédacteur.
Guide Floral de Vick.— Si vous êtes amateur d'hor-
ticulture, demandez do suite le Vick's Floral Guide, de
Rochester, N. Y., en envoyant 10 centins, et vous recevrez
un vol'ime de luxe, orné d'un superbe chromo et de cen-
taines de tiiîures de fieuis, fruits, ustensiles, etc., d'une
ext'culion irréprochable, en outre d'un catalogue de
graines (le jardin des plus variées, aux prix les plus mo-
dérés. Adressez : M. Vick, Eochester, N. Y.
The Valley Naturalist. — Cette publication de St-
Louis, Missouri, vient de disparaître faute d'encourage-
ment.
LIB
Vol. XII. CapRouge, Q., MAI-JUIN 1881. No. 141.
Rédacteur : I. I'Abbe PROVANCIIER.
FAUNE CANADIENNE
LES IJN SECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
(Coniinué de la page. 240. Par une erreur bien regrettable, la. page 241
se trouve la répétition de la page 236. il faudra doncla supprimer et
faire suivre la page 240 par ce qui suit).
1. Figite armé. Fixités armatus, Say ; Diplolepis armai.
Say, Say's Eut. ii, p. 716, d".
(^ Ç — Long. .17 pce. ^loir, les pattes avec la partie inférieure des
premiers segments abdominaux, roussâtres. Antennes (J noires, à 14
articles, le 2e globuleux, les autres allongt^s, à peu près égaux et étran-
glés aux jointures ; dans la Ç d'un roux brunâtre, de 13 articles, le pre-
mier et le dernier noirs, le 2e le plus petit, le 3e le plus long, les ter-
minaux moniliformes et plus épais. Face aciculée au milieu avec une
grande plaque lisse de chaque côté ; occiput rugueux. Thorax avec un
sillon de chaque côté atteignant la fossette de la base de l'écusson, les
épaules avec les flancs, aciculés fortement. Ecus.>on fortement rugueux,
se terminant par une épine conique. Ailes hyalines-blanchâtres, les
nervures brun-pâle, la sous-costale obsolète. Pattes d'un roux bru-
nâtre, les hanches noires, le milieu des cuisses antérieures aussi plus
foncé. Abdomen avec le pédicule fortement aciculé au sommet, le 2e
segment l'étant aussi à sa bise, mais plus finement. La Ç a l'épine
de l'écusson beaucoup plus courte, et l'abdomen souvent roussâtre à la
base, la face entièrement rugueuse, sans plaques lisses.
Rencontré dans des galles globuleuses sur les feuilles
du chêne rouge, Quercus rubra.
258 Lfi NATURALISTE CANADIEN
2 Figite à-5-lignes. Fixités B-Hneati/s, Say ; Diplole-
pis 6-lm., Say, Say's Eut. ii, p. 716, c?.-Fig. 41.
çf Ç — Long. .5 pce. Noir ; les antennes avec les pattes plus ou
moins roustâtres. Antennes comme dans l'espèce prt^ce'dente. La
face avec le milieu rugueux, et une tache lisse de chaque côté beau-
coup plus petite que dans l'espèce précédente, $ avec la face entière-
ment rugueuse. Thorax avec un sillon de cha(jue côté, les épaules
avec les flancs aciculés, mais ces derniers ayant une grande plaque
lisse au-dessous des ailes antérieures. Ecassoa avec une double fos-
sette à la base, soulevé, portant 5 lignes longitudin:ilos
^v^^~*^ sur son disque et se terminant par une épine. Ailes
Fig. 41. hyalines, les nervures brun-jaunâtre, la sous-cubitale
obsolète. Pattes roussâtres, avec les hanche»
noires. Abdomen quelque peu roussâtre à la base, de même qu'au
bord inférieur des premiers segments ventraux, le pédicule aciculé aa
sommet de même que la base du 2e segment, — 0. — Fig. 41.
Fam. VII. PROCTOTRXJFIDBS. Pioctoirupidœ.
Tête sub-globiileuse, à antennes de 10 à 15 articles,
plus courtes dans les ç, épaissies à l'extrémité, mais no»
renflées en massue.
Thorax assez allongé et n'offrant rien de bien parti-
culier.
Ailes plus ou moins pobescentes et finement frangées,
très pauvres en nervures, en étant quelquefois totalement
dépourvues, ordinairement n'offrant pas même une seule
cellule parfaite.
Pattes longues, avec les cuisses un peu en massue.
Le premier article des tarses antérieurs porte une échan-
crure en dessous qui est couverte par l'éperon de l'extré-
mité de la jambe, comme dans un grand nombre d'autres
insectes.
Abdomen ovoïde ou conique, de 5 à 7 segments, avec
tarière retractile dans certaines espèces et assez longue
Pig. 41— Une aile du Fit/ites quinquelineatus, Say.
VII — PROCTOTRUPIDES. 259
dans d'autres ; cptte tarière composée des mêmes pièces
que celle des Ichneumonides.
insectes très petits et renfermant même les plus petits
de tout l'ordre. Un grand nombre d'entre eux ne peuvent
pas même être piqués sans être rendus impropres pour
l'étude. 11 faut ou les coller sur mica, ou les garder dans
l'alcool. On les trouve sur les plantes, les uns dans le voi-
sinage des eaux, les autres dans les terrains secs et sablon-
neux. Ce sont de véritables parasites, leurs larves se nour-
rissant de la substance d'autres larves, particulièrement de
celles des Cécydomies, Tipules et autres Diptères nuisibles
aux céréales ; ce sont par conséquent des insectes fort
utiles. Plusieurs déposent leurs œufs dans les œufs mêmes
d'autres insectes, particulièrement des Lépidoptères.
Ces petits insectes ont été jusqu'à ce jour fort peu
étudiés on Amérique, si bien qu'on n'en connaît encore
que quelques espèces.
En Europe, et notamment en Angleterre, Haliday et
Westwood leur ont accordé une attention tonte particulière,
et en ont décrit un grand nombre de genres et d'espèces.
Les deux entomologistes anglais partagent les Proc-
totrupides eu six groupes qu'ils distinguent comme suit :
1° Diapriens, à abdomen pédicule, campanule, avec
les antennes de 12 à 15 articles, insérées sur le front ; pal-
pes maxillaires longs, de 5 articles.
2° Proctntnfpiens, à abdomen subsessile et campanule,
à antennes droites, de 12 articles, insérées au dessous du
front.
3° Gonatopiem, à abdomen convexe, non campanule,
avec le dernier arceau ventral caréné ; leurs antennes
droites, de 10 articles ; leurs ailes postérieures lobées.
4° Céraphrontiens, à abdomen subsessile, campanule,
avec le dernier arceau ventral caréné ; antennes coudées
et insérées près de la bouche : ailes presque entièrement
dépourvues de cellules.
5^ Plat i/gasté riens, à abdomen sessile, déprimé, 1er
segment non campanule ; antennes coudées, de 10 à 12
articles, insérées près de la bouche.
260 LE NATURALISTE CANADIEN
6° Mymariens, à antennes insérées an milieu de la face,
lonfçues et grêles dans les c?, en massue dans les 9 ; ailes
droites, velues, avec une très courte nervure costale.
Nous n'avons encore trouvé de représentants que des
trois premières de ces divisions, dans les 6 genres qui
suivent :
Ailes inférieures non lobées ;
Abdomen pédicule ;
Tête longue, face inférieure, mandibules rostri-
formes 1. Galesus,
Tête moyenne, face antérieure, mandibules courtes ;
4e article des antennes grand, saillant en dehors. 2. Basalys,
4e article des antennes simple, égal au 5e ;
Stigma non distinct 3. Aneurynchtis.
Stigma distinct 4. Spilomicrus'
Abdomen subsessile » 5. PROCTOTRTJPt.s.
Ailes inférieures lobées, abdomen en ovale, déprimé,
tête longue 6. Bethylus.
1. Gen. Galese. Galesus, Curtis.
Tête longue, le front se projetant considérablement
en avant ; face inférieure, avec une élévation au milieu à
laquelle l'ont suite les mandibules allongées en forme de
rostre. Antennes des c? de 14 articles, le premier allongé,
fort, courbe, avec une pointe en dedans, 2 et 3 petits, 4
plus gros que les suivants. Ailes sans nervures distinctes.
Abdomen à pédicule du tiers de sa longueur environ.
La singulière conformation de la tête de ces insectes
leur donne une apparence tout à fait insolite. Une seule
espèce rencontrée.
Galèse de-Québec. Galesus Quebecensis, nov. sp.
çj* Long. .16 pce. Noir, poli, brillant, avec les pattes rousses.
Antennes velues, les articles séparés à leurs sutures ; front exeavé en
avant pour l'insertion des antennes, avec une petite pointe au milieu
en dessus et une autre de chaque cêté. Thorax allongé, déprimé, le
métathorax fortement ponctué, avec 2 carènes unies à la base et diver-
geant vers le sommet; le mésothorax tuberculeux. Ecailles alain s
grandes, rousses, noires à la base. Ailes subhyalines, sans nervures
bien distinctes, velues, avec une tache claire près de la base. Pattes
d'un beau roux, les cuisses renflées en massue et plus ou moins noires.
VII— PROCTOTRUPIDES. 261
Abdomen pédicule, le pédicule canaliculé en dessus et velu sur les
côtés, le reste formant un ovale assez court, le 2e segment avec petites
fossettes à la base.
Deux spécimens d, aucune $ rencontrée.
2. G-en. Basalys, Basalt/s, Westwood.
Tête en carré, le front n'étant pas prolongé en avant,
mais la face étant bombée comme dans les Exoques, ce qui
lui donne une apparence pyramidale. Mandibules courtes,
ordinaires. Antennes des d^ de 14 articles, le 1er grand,
2 et 3 petits, 4 grand et saillant en dehors, les autres- plus
grêles. Thorax court, assez robuste. Ailes avec les 2 ner-
vures sous-costales atteignant à peine le tiers de l'aile et
réunies à l'extrémité par la nervure tranversale. Pattes
ordinaires, les cuisses renflées en massue. Abdomen à pé-
dicule allongé, le reste formant un ovale étroit.
Insectes bien remarquables par la forme.de leurs an-
tennes. Une seule espèce rencontrée.
Basalys cornes-rousses. Basalys ruficornis, nov. sp.
çj — Long. .15 pce. Noir, poli, brillant ; les mandibules avec lea
pattes d'un roux ferrugineux ; les palpes jaune-pâle. Antennes ferru-
gineuses, insérées sur une proéminence de la face. Métathorax
rugueux, court, avec 2 carènes divergentes. Ailes subhyaiines, les 2
nervures sous-costales avec le stigma, noir. Les hanches noires à la
base. Abdomen à pédicule canaliculé, rebordé sur les côtés, le reste
poli, brillant, l'extrémité ponctuée.
Un seul spécimen d^, ? encore inconnue.
3. G-en. Aneurynque. Aneurynchus, Westwood.
Tête transversale, avec la face bombée pour l'insertion
des antennes ; celles-ci de 15 articles, le premier très long,
légèrement courbé, le 2e très petit, le 3e deux fois plus
long que le 2e, les autres courts, moniliformes et plus épais
vers l'extrémité. Prothorax ne formant en avant qu'un
simple rebord en forme d'arc s'étendant jusqu'à l'insertion
des ailes, celles-ci avec une cellule radiale ouverte à son
extrémité et une cellule cubitale aussi incomplète, point
de cellules discoïdales parfaites. Pattes ordinaires, les
caisses médiocrement renflées. Abdomen à pédicule long
et fort, le 2e segment le plus grand de tous, campanule,
quoique faiblement aplati.
TJne seule espèce rencontrée.
2(32 LE NATURALISTE CANADIEN
Aneurynque épineux» Aneurynçhus spinosus, nov. sp.
Ç_Long. .13 pce. Noir, poli, brillant, avec les pattes rousses-
Antennes insérées sur un tubercule au milieu de la face, rousses dans
leur moitié basilaire, noires dans le reste. Mésothorax grand, dis-
tinctement partagé en 3 lobes ; écusson convexe, arrondi, précédé
d'une fossette transversale, le post-écusson armé d'une épine aiguë, les
anales latéraux du métathorax aussi épineux. Ailes légèrement enfu-
mées, les nervures noires. Abdomen à pédicule large, portant une
côte dans son milieu dans toute son étendue, le 2e segment très grand,
campanule, avec une fossette à sa base, vis-à-vis la côte du pédicule,
les autres très courts, les terminaux avec poils grisâtres.
4. G-en. SpilomiCre. Spilomicrus, Westw.
Spsilus, Spinola.
Tête courte, transversale, avec un tubercule frontal sur
lequel sont insérées les antennes ; celles-ci longues, un peu
plus épaisses à l'extrémité. Stigma très petit, suivi d'une
petite cellule radiale triangulaire, émettant de sa base un
rameau qni se dirige vers la base de l'aile, se joignant ou
peu s'en faut avec le cubitus qui, oblitéré à la base, devient
distinct jusqu'à l'extrémité de l'aile. Abdomen en forme
de losange, à pédicule long et strié, en pointe à l'extrémité.
Insectes bien remarquables par les nervures de leurs
ailes.
Spilomicre à-longues-cornes, Spilomicrus longicor-
nis, nov. sp.
Ç — Long. .11 pce. Noir, poli, brillant ; les mandibules, la base
des antennes, les écailles alaires avec les pattes, jaune-roussâtre. An-
tennes longues, un peu plus épaisses à l'extrémité, noires, roussâtres à
la base, insérées sur un tubercule frontal. Thorax plus épais en avant ;
écusson proéminent avec une petite fossette à la base. Ailes hyalines,
frangées, velues, la nervure formant la petite cellule radiale, noire, bien
distincte, se prolongeant inférieurement jusqu'à la rencontre ou peu
s'en faut du cubitus, point d'autres nervures distinctes à part celles de
la base. Pattes longues, gtêles, les cuisses et les jambes légèrement
renflées, les hanches noires. Abdomen à pédicule strié, de la moitié
de sa longueur environ, le reste en forme de losange, terminé en pointe,
déprimé, poli, brillant. Tarière non apparente. — R.
5. Gen. Proctotrupe. Proctotrupes, Latr.
Antennes de 12 articles, droites, insérées au-dessous du
VII — PROCTOTRUPIDES. 263
front. Mandibules sans dents. Jambes antérieures à un
seul éperon. Abdomen subsessile, fusiforme, à tarière sail-
lante plus ou moins longue. Ailes souvent avec une cel-
lule radiale et le commencement d'une cubitale.
Trois espèces rencontrées, dont 2 nouvelles.
Abdomen plus ou moins roux ; ailes avec nervures
longitudinales 1. lufigaster, n. sp.
Abdomen noir;
Ailes avec une nervure partant de la radiale et
s'étondant jusque vers le milieu du limbe. 2. abruptUS.
Ailes sans nervure transversale s'échappant de
la radiale 3. palllpeS, n. sp.
1. Prototrupide abdomen-roux. Proctrotupes rufi-
gaster, nov. sp,
$— Long. .22 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, les
écailles alaires" les pattes avec l'abdomen, d'un jaune roussâtre. Face
déclive, pubescente ; mandibules J^ fort longues, laissant un vide entre
elles et le hibre. Antennes noires, à article 2 noduleux, court. Tête
rétrécie en arrière des yeux, plus large que le prothorax. Thorax
allongé, poli, brillant, le mésothorax à lobe médian avancé, le méta-
thoraVfortement rugueux, avec une carène longitudinale au milieu
et un tubercule de chaque côté. Ailes subhyalines, à nervure sous-
costale complète; une cellule radiale petite, obli-iue, parallèle au bord
extérieur du stigma qui est grand, triangulaire ; une petite nervure peu
distincte part du stigma se dirigeant vers le milieu de l'aile ; le stigma
brun les nervures roussâtrcs. Abdomen brièvement pédicule, fusiforme,
poli 'brillant, plus ou moins obscur aux extrémités, le 2e segment
court aciculé près du pédicule, le 3e très grand, débordant le ventre
de chaque côté, les terminaux se rétrécissant pour se terminer par
une tarière falciforme, forte, de plus de la moitié de l'abdomen en Ion-
^^-Quelquefois avec les hanches rousses, 1 abdomen s amincis-
sant brusquement pour se terminer par 2 petites pointes.
1 spécimen ç et 3 c?. Femelles bien remarquables
par leur forte et longue tarière. •
2, Proctotrupide abrupte. Prodotrupes abruplus, Say,
ÎSay's Eut. ii, p. 725.
Q^_Lonc.. .12 pce. Noir, poli, brillant. Antennes velues,
les articles basihdres obscurément roussâtres. Métathorax fortement
rucueux. Ailes hyalines, la radiale très petite, la nervure s eu échappant
264 LE NATURALISTE CANADIEN
ne dépassant pas le milieu de la largeur de l'aile, les autres nervures
obsolètes. Ecailles alaires, jaune-brunâtre. La tarière non atténu(^e
graduellement, mais brusquement rétrécie et courbée en bas, presque
cylindrique à la base, et guère plus longue que le 1er article du tarse
postérieur.
ji Avec la bouche, les écailles alaires et les hanches roux clair ;
l'abdomen brusquement rétréci en une pointe se terminant par 2 petites
épines.
1 spécimen 9 et 4 c?.
3. Proctotrupe pieds-jaunes. Proclotrupes flavipes,
nov. sp.
9 — Long. .15 pce. Noir ; les mandibules, les palnes, les écailles
alaires avec les pattes, jaunes. Antennes assez courtes, brunes, rous-
eâtres en dessous à la base, le 2e article égal au 3e. Tête subglobu-
leuse, polie, brillante. Mésothorax poli, brillant, le métathorax rugueux.
Ailes hyalines, iridescentes, finement frangées, nervures brunes, avec
une petite radiale complète, oblique, longeant le bord extérieur du
stigma, celui-ci triangulaire et assez ^ grand, point d'autres nervures
que les costale et sous-costale. Pattes jaunes, les hanches noires à la
base, l'extrémité des jambes et des tarses postérieurs plus ou moins
obscure. Abdomen subsessile, fusiforme, poli, brillant, plus ou moins
jaunâtre à l'extrémité et se terminant par une tarière de moins du
quart de sa longueur.
Un seul spécimen ç.
6. Gen. Béthyle. Bethylus, Lair.
Tête oblongue, aplatie, ayant quelque ressemblance
avec celle des fourmis. Antennes fortes, insérées près de
la bouche, de 13 articles dans les ç, le premier allongé,
arqué, le 2e très petit, les derniers épaissis et plus étroits à
la base. Thorax plan, fusiforme, avec le prothorax et le
métathorax très grands. Ailes avec une grande cellule
radiale ouverte à son extrémité. Pattes assez longues, avec
les cuisses passablement renflées. Abdomen déprimé,
ovale, à pédicnle très court, les segments presque égaux
entre eux. Les ailes inférieures lobées à leur base.
Insectes bien remarquables par leur ressemblance
quant à la tête et au thorax avec les fourmis et par le lobe
de leurs ailes inférieures. Une seule espèce rencontrée.
VIII— CHALCIDIDES. 265
Béthyle prolongé. Bethylus prolongatus, nov. sp,
? — Long. .18 pce. Noir, opaque, l'écusson et l'abdomen seuls
brilhnts. Tête oblongne, déprimée, finement ponctuée, à face très
courte. Antennes insérées près de la bouche, le premier article fort
allongé, légèrement courbé, noir, les autres bruns, à pubescence grisâtre.
Protborax allongé, écusson hémisphérique, brillant ; métathorax
allongé, portant comme une large fossette sur son disque avi c une
petite carène dans son milieu. Ecailles alaires jaunâtres ; ailes légère-
ment enfumées, le stigma avec un point pâle à la base, la cellule radiale
grande, ouverte à son extrémité, le lobe des ailes inférieures profondé-
ment divisé. Pattes d'un brun roussâtre, surtout les postérieures.
Abdomen poli, brillant, subsessile, déprimé, en ovale, avec poils blan-
châtres vers son extrémité.
Bien reconnaissable par les lobes de ses ailes iiifé- ^
rieures.
Fam. VIII. CHALCIDIDES. Chalcididce.
Tête transversale, avec la face creusée de sillons pour
recevoir le premier article des antennes.
Mandibules larges, cornées, dentées, avec la lèvre su-
périeure petite et souvent cachée, les mâchoires termi-
nées souvent par un grand lobe, galette {ga'ea). Palpes
maxillaires de 4 articles, dont le dernier allongé, épais,
revêtu de soies longues et raides.
Antennes de 6 à 13 articles, généralement courtes,
surtout dans les ç, ordinairement épaissies à leur extré-
mité, et coudées au 2e article.
Prothorax en carré transversal ou triangulaire. Ecus-
son grand et arrondi.
Ailes presque dépourvues de nervures, ou n'en ayant
que des rudiments imparfaits, la seule nervure qui soit
ordinairement marquée est parallèle à la côte dans la pre-
mière moitié, s'unit à elle à l'endroit du stigma, puis la suit
pendant un court espace, et se termine en envoyant un
rameau oblique, plus épais vers l'extrémité.
Abdomen de 7 segments c?, et 6 dans les ç, fort variable
dans sa forme et même d'un sexe à l'autre, sessile ou subses-
sile, il est d'autrefois pourvu d'un long et étroit pédicule. La
tarière est quelquefois courte et cachée, d'autrefois longue,
266 LE NATURALISTE CANADIEN
tantôt redressé sur le dos (Leucopxis) et tantôt tout-à-fait
libre {Callimoné). Cotte tarière qui origine en avant de
l'extrémité de l'abdomen, est composée comme dans les
Ichneumonides, c'est-à-dire de 2 valves recouvrant le corps
principal, lequel est canaliculé à sa face inférieure et
renferme deux soies ou spicules qui forment la tarière pro-
prement dite.
Les pattes sont fort irrégulières dans leur conforma-
tion. Celles de devant sont ordinairement simples, tan-
dis que celles de derrière ont parfois les cuisses renflées et
dentées en dessous, et les jambes arquées pour s'appliquer
plus exactement sur ces cuisses. Les pattes intermédiaires
ont quelquefois une forme remarquable ; leurs jambes sont
épaisses et armées d'un long éperon denté en scié au côté
interne ; les tarses de 4 ou 5 articles, sont d'ordinaire
larges.
Les Chalcidides se font remarquer par leur taille gé-
néralement petite et leurs téguments à couleurs métalliques
plus ou moins brillantes. Ce sont tous des parasites, c'est-
à-dire que, comme les Ichneumons, ils passtiiit les premiers
temps de leur vie dans le corps d'autres insectes, et même
souvent dans leurs œufs. N'était leur petite taille qui les
soustrait aux regards ordinaires, ils attireraient tout parti-
culièrement l'attention, car grand nombre d'espèces pré-
sentent des formes tout-à-fait insolites et des conformations
de certaines parties fort curieuses.
C'est surtout aux Lépidoptères que ces petits parasites
s'attaquent particulièrement, bien qu'on leur trouve des
victimes dans presque tous les autres ordres.
Certaines espèces, comme les Callimones, déposent
leurs œufs dans les galles des Cynipides et même des Cé-
cidomyes, de sorte qu'en cueillant des galles de ces der-
nières, on est tout surpris parfois d'en voir sortir des intrus
ne leur appartenant pas.
Le nombre des genres et espèces de cette famille est
fort considérable, même en cette Province, pensons-nous ;
mais malheureusement ils ont si peu attiré l'attention des
entomologistes jusqu'à ce jour, qu'il n'y en a encore que
très peu de connus.
VIII — CHALCIDIDES. 267
Les Chalcidides se divisent en onze groupes princi-
paux ou sous- familles. Nous n'avons encore rencontré des
représentants que des cinq qui suivent.
Clef pour la distinction des genres.
1(12) Prothorax en carré transversal ;
2(3) Ailes pliées en deux dans le repos : I. Ledcop-
SIDIENS 1- LeUCOPSIS.
3( 2 ) Ailes étendues dans le repos ;
4(5) Cuisses postérieures très renflées, jambes
arquées IL Chalcidiens ;
5( 4 ) Cuisses simples, jambes droites;
6( 9 ) Nervure stigraatique assez longue, simple :
III. Edrytomiens ;
7( 8 ) Antennes à articles 3 et 4 pins courts que 2 ;
pulpes maxillaires de 4 articles 2. Edrytqma.
8(7) Antennes à articles 3 et 4 plus longs que 2 ;
palpes maxillaires de 3 articles 3. Decatoma.
9(6) Nervure stigmatique arquée avec son extré-
mité fourchue : IV. Thortmiens ;
10(11) Cuisses postérieures dentées ; antennes ciliées
de poils verticillés 4. Monodontomerus.
11(10) Cuisses postérieures sans dents 5. Callimone.
12(1 ) Dos du prolhorax très court, la tête souvent
plus longue que le thorax ;
13(16) Antennes courtes ; écusson très grand, sou-
vent épineux et prolongé au de&sus de l'abdo-
men : V. EUCHARIDIENS ;
14(15) Vertex très court, plein 6. Eucharis.
15(14) Vertex creusé par le sillon antennaire 7. Pkrilampos.
16(13) Antennes ordinaires ; écusson non très dé-
veloppé ;
17(18) Une fossette occipitale derrière la région des
antennes, nervure stigraatique longue et obli
que; cuisses postérieures et antérieures ren-
flées et comprimées : VI. Agaoniens.
18(17) Non ;
19(20) Tête longue, antennes insérées près de la
bouche ; dos du prothorax étroit ; pattes
simples ; quelquefois aptères : VII. SpalAN-
QIKNS.
268 LE NATURALISTE CANADIEN
20(19) Non ;
21(26) Tête courte, velue de même que le thorax,
souvent plus large que celui-ci ; antennes
de 11 à 13 articles, filiformes ^, en massue
$ ; abdomen plat en dessus ; tarière rare-
ment saillante : VIII. Ptéromaliens :
22(23') Antennes insérées près de la bouche 8. Paphagus.
23(22) Antennes non insérées vers le milieu de la face;
24(25; Antennes de 9 articles, articles peu distincts. 9. Semiotellus.
25(24) Antennes de 13 articles distincts, non com-
primés 10. Pteromalus.
26(27) Non; 1er article des tarses intermédiaires
très grand et velu en dessous : IX. Edpelmiens ;
27(28) Non; antennes de 8 articles; jambes inter-
médiaires armées d'un fort éperon : X. Encyrtiens ;
28(27) Non : antennes de 8 articles, branchues ou
flabellées ; tarses de 3 ou 4 articles : XI. Eulophiens ;
antennes çf de 7 articles, les articles 3 et 4
avec un rameau à la base 11. EULOPHUS.
/. LEUCOFSIDIENS.
1. (ren. Leucopsis. Leucopsis, Fabr.
Tête courte et large, un peu plus étroite que le thorax.
Antennes en massue, de 14 articles, un peu courbées à
partir du 2e. Thorax assez court ; le prothorax grand et
le mésothorax plus grand encore, écusson sans sillons ;
grand, semi-circulaire. Pattes antérieures grêles, mais les
2 postérieures d'une conformation toute particulière :
les hanches sont grandes, avec l'angle interne denté en scie,
les cuisses très renflées, ovalaires, armées en dessous de
nombreuses dentelures, les jambes très arquées, canalicu-
culées en dessous, avec l'extrémité prolongée en épine.
Ailes avec plusieurs nervures, mais sans cellules régulières.
Abdomen sessile, sillonné sur le dos pour recevoir la tarière
qui atteint d'ordinaire le métathorax.
Ces insectes, à part la tarière recourbée sur le dos, ont
toute l'apparence des guêpes. Ce sont les géants de cette
famille par leur taille. Une seule espèce rencontrée.
Leucopsis allié. Leucopsis affinis, Say, Say's Ent. 1 p.
220, c^ç ; L.fnderna, Say, ib. ii, p. 718, d^ç.— Fig. 42.
BIBLIOGRAPHIE 269
Ç — Long. 48 pee. Noir; le scape en dessous, une petite ligne
sur le bord antérieur du prothorax, une plus grande sur le bord pos-
térieur, une autre sur les côtés du niéhOthorax près des ailes, une
transversale sur l'écusson, une tache en coin sur
les flancs du niétathorax, tous les tarses, les
jambes en partie, une bande au sommet du 1er
segment abdominal interrompue au milieu, une
autre au sommet du 4e dilatée sur les côtés, une
tache de chaque côté de la tarière sur le segment
Fig. 42. terminal, jaune-pâle. Toute la surface rendue ru-
gueuse par une ponctuation fortement prononcée. Antennes courtes, cour-
bées et s'épaississant en massue à partir du 2e article. Ailes fuligi-
neuses-jaunâtres, plus claires à la base. Les genoux, avec les 4 jambes an-
térieures en avant, les jambes postérieures avec une tache à la base et
l'extrémité de leurs cuisses, jaune-pâle. L'extrémité des hanches pos-
térieures avec une bande à la base da premier segment abdominal,
rouge sang. Tarière noire, forte, atteignant la base de l'abdomen. — AC.
Très variable et dans sa taille et dans sa coloration.
Eencontré le plus souvent sur des fleurs de Ciguë.
A continuer.
BIBLIOGRAPHIE,
Une absence de plus de quatre mois expliquera pour-
quoi nous n'avons pas plus tôt accusé réception de plusieurs
ouvrages qu'on a bien voulu nous adresser.
Eléments de Minéralogie et de Géologie par l'abbé J. C.
K. Laflamme, Professeur à l'Université Laval .—Québea ; P,
G. Delisie, in-12 de 288 pages avec nombreuses gravures.
Prix : $1.
Réunir en un si petit nombre de pages les principes de
deux sciences aussi étendues, aussi complexes que la Miné-
ralogie et la G-éologie, n'était pas tâche facile ; cependant
M. l'abbé Laflamme l'a accomplie avec un succès remar-
quable. Ajoutons que ce qui rend ce livre doublement
précieux pour nous, c'est qu'il est fait au point de vue de
nos productions naturelles. A chaque espèce minéralogique
mentionnée on n'est plus à se demander : mais ce minéral
Fio". 42. — ^Le Leuc&psis affinis, Sa,j.
270 LE NATURALISTE CANADIEN
se trouve-t-il en Canada? Le problême est tout résolu ;
trois A quatre endroits sont de suite indiqués où l'on peut
le rencontrer. Ce livre est avant tout destiné aux élèves des
maisons d'éducation, mais les amateurs pourront aussi en
tirer les plus grands avantages ; ils pourront trouver là, en
un instant, la solution de problêmes qu'ils ne pourraient
obtenir que par des études prolongées dans des ouvrages
étrangers.
Ce volume, quant aux vignettes et à la partie typogra-
phique, est, pensons-nous, ce qui est encore sorti de plus
parlait de nos ateliers d'imprimerie.
Catalogue of the Phcenogamous and Vascular Crijpto-
gamous Plants of Michigan, Indigenous, Naturalised, and
Adventive. By C. F. Wheeler and Erwin F. Smith. Lansing,
1881 ; prix $0.50.
C'est une superbe brochure in-8 de 105 pages, accom-
pagnée d'une carte coloriée de l'Etat du Michigan avec ses
divisions en comtés et le tracé de ses diverses lignes de
chemins de fer. Tous ceux qui prennent intérêt à la bota-
nique, devront se procurer ce Catalogue, tant pour servir
de terme de comparaison avec nos propres plantes, que
pour connaiire l'endroit précis du Michigan où l'on peut
trouver chaque espèce. A chaque espèce est donné son nom
scientifique, son nom vulgaire anglais, avec indication de
sa fréquence on de sa rareté, du lieu précis où elle se trouve,
si elle est médicinale ou non etc.
Second Report of The United States Entomological Com-
mission Jor the years 1878 and 1879. relating to the Rocky
Mountain Locust, and the Western Cricket and treating of the
best means of subduing the Locust in its permanent breeding
grounds, with a view of preventing its migrations into the
more fertile portions of the trans- Mississipi Country, in pur-
suance of appropriations made by Congress for this purpose ;
with maps and illustrations. By Riley, Packard and Thomas.
— Washington 188U, in-^ de 322 pages, 80 pages d'appendices,
6 cartes coloriées, gravures dans le texte et 17 planches litho-
graphiques.
Le gouvernement des Etats-Unis s'alarmant avec raison
BIBLIOGRAPHIE 271
des rav.ijres que causaionl les Sauterelles dans l'Ouest,
nomma, il y a quelques années, une commission d'entomo-
logistes, avec une appropriation de |10,000 à |25,000 par
année pour étudier minutieusement ces insectes, et trou-
ver, s'il est possible, un moyen efficace de restreindre leurs
dégâts ; et le présent volume est le second rapport de cette
commission. MM. Riley, Packard et Thomas sont réputés
des autorités parmi les entomologistes américains, aussi
donnent-ils une histoire complète de la Sauterelle, sa
structure, ses habitudes, ses migrations, son genre de vie,
son mode de reproduction etc., le tout accompagné de
nombreuses planches et gravures pour faciliter i'intelli-
gpiice du texte. Plusieurs espèces nouvelles de l'ouest y
sont aussi décrites; aussi le volume est-il tout à la fois un
livre d'utilité pratique en même temps qu'un ouvrage pré-
cieux pour les hommes de science. Le gouvernement des
Etats-Unis, à l'exemple des pays de l'ancien monde, n'hé-
site pas à consacrer des sommes considérables pour l'étude
des sciences, convaincu que c'est là un capital dont il re-
tirera tôt ou tard des intérêts considérables. La poursuite
des hautes études scientifiques est trop dispendieuse pour
être laissée à l'initiative individuelle, il incombe aux états
de se charger de ce soin. Et d'un autre côté, n'est-il pas
juste que ceux qui sacrifient leurs labeurs et toute l'activité
de leur génie pour le bien de la communauté en général,
soient au moins secourus par les fonds communs? Là où
le dévouement et l'énergie des individualités échoueraient
devant des obstacles formidables, le secours des états per-
met souvent de pouvoir passer outre ; c'est donc un devoir
pour eux de ne pas le refuser, d'autant plus qu'étant en quel-
que sorte solidaires les uns des autres des progrès de l'hu-
manité, chacun doit s'efforcer de s'acquitter de sa partie.
Fête Nationale des Canadiens- Français célébré à Québec
en 1880.
Nous avons reçu un spécimen de cet important
ouvrage, et tout fait présager qu'il sera du plus haut intérêt
pour tous nos compatriotes. Les planches représentant les
chars allégoriques qui ont figuré dans la grande procession
du 24 juin sont parfaitement réussies et ne contribueront
272 LE NATURALISTE CANADIEN
pas pen, avec la typographie irréprochable qu'il annonce, à
faire de ce volume un bijou pour nos tables de salon. Voir
Vannonce à la couverture.
Nos reinercîraents à qui de droit pour l'envoi de ces
difiérentes publications.
M I 1^1 I I
DE QUEBEC A JERUSALEM.
I.
Le départ — L'Intercolonial — Une entrevue — Halifax- U Hibernian —
rOeéan— Sauvé d'un danger— Mobile— Liverpool— Londres.
On peut avancer, sans faire injure à la vérité, que les
voyages sont presque aussi anciens que l'humanité.
Du moment que l'homme conçut l'idée de connaître
ce que l'horizon borné de son lieu d'habitation dérobait à
ses regards, data l'époque des voyages et des pèlerinages,
si tant est que ces derniers ne se distinguent àeê premiers
que par le motif qui les inspire.
Les besoins de la vie, les exigences du commerce, les
rapports entre les différents peuples ont fait naître la né-
cessité des voyages ; tandis que la piété seule a donné
origine aux pèlerinages.
Chacun, à l'audition d'un récit quelconque, se forme
de suite une composition de lieux ; l'imagination aidant, il
arrange comme il croit le comprendre la topographie de
l'endroit ou a eu lieu l'action ; les rochers, les rivières, les
montagnes, les plaines viennent se ranger d'elles-mêmes
en leur lieu propre, et il voit de suite les personnages du
fait rapporté, chacun avec une physionomie qui lui est par-
ticulière, venir prendre place à l'endroit convenable. Et
dès lors il n'a plus qu'un désir : voyager, se transporter au
lieu où s'est passé l'événement pour confronter sa composi-
DE QCÉB'^;C A JÉRUSALEM 273
fion imaginaire avec la réalité, afin de faire les rectifications
nécessaires pour se rendre un coinpte exact de l'héroïsme
des acteurs dans la circonstance, mieux apprécier la gran-
deur du dévouement, du sacrifice qu'on fait valoir, se
mieux pénétrer enfin d'admiration ou de haine pour les
personnages, suivant les motifs qui les ont portés à agir.
Les pèlerinages sont aussi anciens que l'histoire des
peuples, mais c'est surtout depuis le christianisme qu'ils
ont revêtu ce caractère de dévotion qui les distingue au-
jourd'hui. Le tombeau du Christ où il a vaincu la mort
et le péché, le Calvaire où il a consommé son sacrifice, la
grotte de Gethséraani où il s'est livré à ses ennemis, l'étable
de Bethléem par laquelle il a fait son entrée dans le monde,
les tombeaux des martyrs qui ont répandu leur sang en
témoignage de leur foi, ont été, dès les premiers temps de
l'ère chrétienne, l'objet de la visite des âmes pieuses. C'est
là qu'on venait, et de l'Orient et de l'Occident, raviver sa
foi à son foyer même, ranimer sa ferveur, puiser la force
pour marcher à la suite du divin crucifié, afironter les
tyrans qui avaient juré de faire disparaître la foi nouvelle,
et se disposer à faire le Sacrifice de sa vie même, si la chose
devenait nécessaire.
Tout enfant encore sur les bancs du catéchisme, il nous
souvient comme le récit de la passion du Sauveur embra-
sait notre imagination, évoquait en notre âme des sensa-
tion vives et durables. Nous nous faisions bien de suite
une composition de lieux à notre façon ; mais que de
lacunes^ d'interruptions, de contradictions même venaient
souvent enlever toute suite à notre arrangement, pour nous
laisser dans le vague, dans l'incertain ; et alors de nous
dire : mais tous ces lieux, Bethléem, Jérusalem, Nazareth,
le Thabor, Jéricho, Tibériade, sont des lieux qui existent
encore sur la terre, ne pourrait-on aller les visiter ? .. Sans
doute nous n'osions alors porter nos désirs jusque là, cepen-
dant nous savions que d'autres l'avaient déjà fait.
Et bien ce que nous n'osions espérer dans nos rêves
d'enfant, il nous a été donné de le réaliser dans notre vieil-
lesse. Oui nous avons vu ces lieux sacrés où se sont aocom-
274 IE NATURALISTE CANADIEN
plies les pins grandes merveilles qu'aient enregistrées les
annales de l'humanité. Nous avons foulé de nos pieds les
routes où Abraham, David, Salomon avaient marché, le sol
qui a reçu les empreintes des pieds de Jésus et de Marie,
de Joseph et de Jean-Baptiste, de Pierre et des autres
apôtres, des Jérôme, des Hélènes, des St Louis et de tant
d'autres lumières de l'église qui font aujourd'hui l'orne-
ment du Ciel. Mais c'est surtout aux pas de Jésus que nous
nous sommes attaché. Nous avons appliqué avec dévotion
nos lèvres sur le rocher de la grotte de Bethléem où il est
né, nous avons parcouru toute la Galilée où il a si souvent
marché ; nous avons vu le Jourdain où Jean-Baptiste l'a
baptisé, Nazareth où il est demeuré pendant près de 30 ans
caché, le lac de Tibériade aux eaux duquel il a commandé,
le Thabor où il s'est transfiguré, le G-olgotha où on l'a cru-
cifié, le sépulcre d'où il est ressuscité, enfin le mont des
Oliviers d'où il s'est enlevé vers le Ciel ; et c'est le récit de
ces pérégrinations, des sentiments que la vue de ces lieux
ont réveillés dans notre âme, le langage que ces témoins
occultes de si grandes merveilles tiennent encore au cœur
du croyant, que nous venons soumettre à l'appréciation de
nos lecteurs, sûr d'avance que notre narration toute simple
et sans emphase ne pourra manquer de les instruire et de
les édifier, comme la visite de ces lieux nous a éclairé et
édifié nous-même.
Il ne manque pas d'ouvrages sur la Terre-Sainte, pleins
d'intérêt et mieux écrits que nous ne pourrions le faire,
mais nous avons cru que le point de vue auquel nous
étions pour apprécier ces lieux étant mieux connu de nos
lecteurs, nous les intéresserions par cela même plus que les
nombreux récits étrangers qu'on en possède. Canadien,
nous avons vu les choses en Canadien, et nous osons le
croire, avec tout l'intérêt que nos autres compatriotes
mettraient à les voir. (^)
(1) Un ouvrage des plus récents sur la Terre-Sainte, et des mieux appropriés aux
besoins dus pèlerins, est le suivant : Le Guide du Pèlerin en Terre-Sainte par le Yt
Liévin de Hamme, religieux franciscain ; 3 vol. in-12. Le Fr. Liévin' est celui-là
aujourd'hui l'une des meilleures autorités sur les points contestés daus l'historique
des lieux auxquel se rattache quelque fait mémorable biblique ou évano-élique
Voir C annonce SUT la couverture. ci
DE QUEBEC A JERUSALEM 275
Nous ne nierons pas qu'un récit de pèlerinage dans
une publication scientiKque est un hors d'œuvre ; mais
comme parmi nos lecteurs il s'en trouve un grand nombre
qui ne prennent qu'an faible intérêt à l'étude de l'histoire
naturelle, et que d'ailleurs le motif de piété qui doit nous
animer dans les pèlerinages n'exclut pas l'instruction qu'on
en peut retirer, ne nous empêche pas de jouir des beautés
de la nature qui s'ofïrent à nos regards, chaque fois que
notre intérêt de naturaliste a été excité par les nouvelles
productions qui se présentaient à notre inspection, nous
n'avons pas négligé d'en prendre note, et en les consignant
dans nos pages, nous rentrerons rigoureusement dans le
cadre ordinaire de notre journal.
Dans toutes les nombreuses générations qui se sont
succédées depuis la naissance du christianisme, il s'est
trouvé des hdèles à foi plus vive, à piété plus ardente, qui
se sont sentis pressés d'aller prier sur le tombeau du Sau-
veur, d'aller visiter les Lieux-Saints qui ont été les heu-
reux témoins des prodiges d'amour et de miséricorde que
l'homme Dieu n'a cessé de semer sur ses pas durant tout le
cours de sa vie mortelle ; d'aller raviver leur foi par le
temoiffnasre de ces silentieux témoins des ordres du Ciel
communiqués à la terre. Les pèlerinages ont vu leurs
jours de plus grande si)lendeur au temps des croisades ;
mais depuis Pierre fErmit^ et St Bernard, sans avoir été
jamais discontinués, ils ont subi diverses intermittences
dans le plus ou moins d'attention qu'on leur accordait.
Dans ces derniers temps d'impiété et d'affaiblissement de
la foi, les pèlerinages ont semblé se réveiller, comme pour
opposer une nouvelle barrière à la libre pensée qu'où
prêche de toute part.
C'est dans le but de rendre plus faciles ces pieuses
pérégrinations aux catholiques de tous les pays, qu'il s'est
formé à Paris, en 1853, un comité composé d'ecclésias-
tiques et de laïques pour préparer l'organisation de cara-
vanes, assurer par des relations déjà établies en Orient la
sécurité et la bonne direction des voyageurs, et enfin ser-
vir pour la réduction des prix, d'intermédiaire officieux
entre les pèlerins et les compagnies qui se chargent d'ordi-
naire du transport pour ces contrées.
27G I^ï NATURALISTE CANADIEN
Le conseil organise deux voyages par an : au mois de
mars et au mois d'août; le premier pour les fêtes de Pâques,
et le second au moment des vacances.
Le chiffre de 12 pèlerins est le minimum pour cli ique
pèlerinage.
Le prix du pèlerinage, à partir de Marseille, aller et
retour, pour visiter la Judée, la Galilée et la Syrie jusqu'à
Beyrouth est de 1410 francs en 1ère classe, et de 1215 fr^
en 2e classe, sur les paquebots des Messageries maritimes
françaises.
L'excursion étant un pèlerinage proprement dit, et
non un voyage de touriste, les ecclésiastiques pour y être
admis doivent présenter une autorisation de leur évêque,
et les laïques une recommandation d'un ecclésiastique
Il est facile de voir par les prix donnés ci-dessus, qu'il
n'est pas nécessaire d'être millionnaire pour entreprendre
un tel voyage ; pour celui qui sait tant soit peu pratiquer
l'économie en voyageant $800 à $900 peuvent suffire.
A plusieurs reprises déjà nous étions venu sur le point
de partir pour l'Europe, surtout dans le but de retirer d'une
telle visite l'instruction qui en est la conséquence natu-
relle, mais surtout des connaissances plus étendues sur la
science dont nous nous sommes fait une spécialité ; et tou-
jours des obstacles insurmontables étaient venus renverser
nos projets» C'est après avoir pris connaissance des con-
ditions des pèlerinages français que nous avons pu voir
que le voyage, non-seulement d'Europe, mais encore d'O-
rient, n'était pas au-dessus de nos ressources, et un compa-
gnon de route s'étant présenté, dans la personne de M^
Majorique Eolduc, curé de Douglastown, que nous con-
naissions depuis son enfance, nous nous décidâmes de suite
à tenter l'entreprise.
Après donc nous être entendu avec le comité de Paris
pour assurer notre admission et connaître la date précise
du départ, nous laissâmes Québec le 17 février dernier
pour nous diriger sur Halifax, afin de prendre le steamer
de la ligne Allan du 19 pour nous transporter à Liverpool.
Le départ de Marseille était fixé au 17 mars, nous avions
donc tout un mois pour nous y transporter.
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 277
Comme notre compagnon ne devait nous rejoindre
qu'à Dalhoasie, nous partîmes seul de Québec. Dès 8| h»
a. m. après avoir traversé le fleuve en un bateau qui
semblait se taire un plaisir de faire fuir les glaces flottantes
devant lui, nous étions installé dans le char de l'iiitercolo-
nial qui devait nous transporter à Halifax. Très de trois
pieds de neige recouvraient partout le sol, mais il faisait un
beau soleil, et la température, quoique un peu vive, n'était
pas au-dessous de nos belles journées d'hiver. Nous nou^
installons seul sur un banc, et évitons la rencontre d'étran-
gers qui voudraient nous arracher aux réflexions que ne
manquait pas de faire naître en nous la séparation de tout
ce que nous avions de cher et que nous laissions derrière
nous.
Tous les sentiments tant soit peu vifs de l'âme com-
mandent le recueillement. La tristesse comme la joie vient-
elle à se faire sentir, qu'aussitôt la pensée se plait à se replier
sur elle-même, pour perfectionner, compléter le sentiment
qui l'agite. La nature a horreur du vague, de l'indécis ; un
sentiment qui n'est encore pour ainsi dire qu'ébauché ne
peut répondre à ses aspirations ; elle ne peut être satisfaite
que lorsqu'elle s'est livrée tout entière à la pensée qui
l'agite, qu'après que la méditation a donné à ce sentiment
sa parfaite completion.
Pourquoi a-t-on dit que les grandes douleurs comme
les grandes joies sont muettes? C'est en vertu de la règle
que nous venons de signaler : que la nature aime à parfaire
son œuvre, que les ébauches de sentiments, les sensations
miparfaites lui répugnent ; lancée dans la voie, elle tend
impérieusement à parvenir au but, à compléter son ébauche.
C'est par ces opérations tontes naturelles de la pensée, que
les saints, en outre de la grâce qui les soutenait, trouvaient
une satisfaction, une espèce d'enivrement, autant dans les
mortifications auxquelles ils se livraient, que dans la con-
templation des joies pures qu'ils entrevoyaient dans l'autre
vie.
C'est absorbé tout entier dans les réflexions que fait
naître en nous la séparation que nous venons d'opérer ;
c'est en mettant les sentiments qui nous dominent en
278 LE NATURALISTE CANADIEN
unisson, par la pensée, avec ceux des amis que nous venons
de quitter, et en déroulant dans notre imagination, les nom-
breux accidents de la longue route que nous allons par-
courir, que nous nous détachons de la gare sans que nous
ayons remarqué le sifflet qui en avait commandé le départ*
Les paroisses de S. Charles, Montmagny, Ste Louise, Ste
Anne, etc., passent devant nous, sans pour ainsi dire se
faire remarquer. C'est à peine si nous constatons que la
neige semble diminuer d'épaisseur à mesure que nous
poursuivons notre route vers l'Est.
Mais voici que nous touchons à la paroisse de l'isle-
Verte, paroisse qui nous intéresse d'une manière particu.
lière, parce que nous en avons été le curé de 1852 à 1854.
Moins de deux semaines avant notre départ, nous avions
reçu de notre ancienne paroisse une lettre que nos lecteurs
nous osons le croire, nous pardonneront de reproduire ici.
Isle-Verte, 27 janvier 1881.
M. l'Abbé Provancher, Cap Rouge.
Cher et ancien pasteur,
En voyant la suscription de la présente, vous allez
sans doute vous demander : mais qu'elle est cette Phiio-
mène qui se réveille ainsi de l'Isle-Verte, et que peut-elle
me vouloir ? J'avoue qu'après un silence de plus d'un
quart de siècle, on peut sentir un peu la ressuscitée ; mais
vous avez assez bonne mémoire— et je sais aussi que votre
cœur n'est pas moins riche que votre mémoire — pour
qu'en évoquant vos souvenirs, vous ne vous rappeliez
aussitôt cette imparfaite de Philomène C, qui vous amu"
sait tant parfois de ses espiègleries, et qui la veille encore
de voire départ, se mêlait même de vous faire des prédic-
tions que les événements sont venus justifier depuis.
Je prends plaisir, parfois, à reporter mes pensées vers
ce temps si éloigné déjà, mais si beau ; à me rappeler tous
mes enfantillages, dont je me sens souvent pressée de vous
demander encore pardon, surtout lorsque je considère la
reputation et les honneurs que vous ont si justement
assurés vos talents et vos travaux. J'étais si enfant ! mais
DR QUÉBEC A JÉRUSALEM 279
j'ai souvenance aussi que, lorsque je m'associais à vos nièces
pour vous faire quelque espièglerie, vous ne dédaigniez
pas de vous faire aussi jeune que nous, pour riposter à notre
manière. Hélas ! ce temps si heureux est déjà bien loin
de nous.
Votre chère Délima est depuis plusieurs années devant
Dieu ; sans doute qu'elle prie là pour son oncle qu'elle
aimait tant. Et pour moi, de bien plus graves soucis sont
venus remplacer les étourderies de la hllette de 14 ans-
Comme bien d'autres, j'ai pris mari, et trois enfants, dont la
plus jeune compte déjà 14 ans, sont là sous mes yeux pour
me rappeler sans cesse que mon printemps est déjà passé.
J'apprends par les journaux que vous devez faire un
lointain voyage, que vous voulez aller visiter les lieux
que Jésus-Christ a sanctiliés par sa présence. Je viens
donc solliciter une faveur : c'est de m'adresser d'abord votre
photographie, à laquelle je tiens beaucoup ; et lorsque vous-
oflrirez le saint sacrifice de la messe dans les vénérés sanc-
tuaires de la Palestine, j'ose vous demander un petit sou-
venir pour moi, pour ma vieille mère qui vous a toujours
tant aimé, et pour toute ma famille.
Mais ne reviendrez-vous jamais nous revoir? Oh ! oui •
il le faudra, surtout après votre voyage, pour nous racon-
ter les merveilles sans nombre qu'il vous aura été donné
de comtempler et d'apprécier. N'est-ce pas que j'ai droit
d'espérer cette faveur ?
Je forme des vœux pour votre voyage, et prie le Ciel
qu'il vous accorde santé, bonheur, succès et prompt retour.
Votre toute dévouée.
Philomène.
Le convoi avait à peine touché la gare, que nous étions
sur la plateforme pour voir si nous n'y rencontrerions pag
quelque figure connue. Mais parmi tous ceux qui étaient
ià, personne que nous reconnaissions. Nous remarquons
un monsieur suivi de trois dames qui ont l'air de nous exa-
miner un peu soigneusement. — Mais c'est lui ? se disait-on,
dépistées par nos habits de laïque et la barbe que nous
portions. — Philomène ?— Oh ! M, Provancher ; voici mon
280 LE NATRBALIST8 CANADIEtf
frère avec mes deux filles. Mais hélas ! nous n'avons que
le temps de nous serrer la main, et déjà le train est en
mouvement. Infernale machine, dîmes-nous ; pas même
une minute pour avoir le plaisir de renouveler connais-
sance avec des personnes qui nous sont chères !
Mais que les regards sont éloquents dans ces moments,
qu'ils en disent long au cœur sensible ! La gare fait rapide-
ment derrière nous, nous avons à peine le temps de remar-
quer les adieux qu'on nous adresse de la main, que nous
retombons sur notre banc le cœur brisé, et tout entier aux
idées noires qui nous obsèdent. Hélas ! nous disions-nous,
n'est-ce pas Jà l'image parfaite de la vie ? Des semaines et
des mois de soucis et de peines, pour dea minutes de joie !
Partout la contradiction, les contrariétés, la déception ; par-
tout les épines sous les roses ! Nous en étions encore à ces
sombres réflexions, lorsqu'on annonça Trois-Pistoles, où
nous savions qu'un buffet bien gariji pourrait au moins
satisfaire aux exigences de l'estomac qui commençaient à
se faire sentir, s'il ne pouvait guérir les blessures du cœur.
Après le repas, nous reprenons notre siège dans le
char en nous efforçant de chasser de notre esprit les pen-
sées sombres qui nous obsédaient, ce à quoi la conversa-
tion d'un compagnon de route ne contribua pas peu, en
nous entretenant de cultures d'amateur auxquelles il se
livrait- Qu'il est regrettable, nous disions-nous, que des
personnes si intelligentes n'aient pas au moins une teinte
de botanique ; commes elles doubleraient et quadrupleraient
les jouissances qu'elles éprouvent dans la culture des
plantes exotiques, si elles savaient en distingtier les familles,
reconnaître leurs analogues, et s'appliquer à faire des col-
lections de genres ou d'espèces. Mais malheureusement
le plus souvent, on ne connaît pas même exactement le
nom des plantes auxquelles on donne ses soins, et le succès
dans ces cultures est plutôt le fruit du hasard ou le
résultat d'avis reçus, que la connaissance des aptitudes,
des besoins et des soins que requiert telle ou telle plante
recherchée.
11 était passé 3 heures lorsque nous touchâmes Ri-
DE QUÉBEO A JÉRUSALEM 281
moiiski, où, à notre grand regret, nous vîmes les amateurs
qui nous avaient si agréablement entretenu, nous laisser
seul à continuer la route.
Bientôt nous touchons Ste Flavie, et nous tournons le
dos au fleuve pour traverser la péninsule Gaspésienne
Le cheval de fer qui nous entraine semble redoubler de
force à mesure que nous montons sur les hauteurs, et fait
fuir derrière nous les quelques habitations que nous ren-
controns dispersées çà et là avec une vitesse vertigineuse.
A 7 h. 20 m. nous sommes à Campbellton, N. B. ; nous
promenons nos regards de toute part sur le trottoir pour
découvrir notre compagnon de voyage ; mais en vain. 11
nous attend à la station voisine, pensâmes-nous ; et, en
efîet, à Dalhousie, tandis que nous le cherchions sur le
trottoir de la gare, il était déjà dans le char même à s'en-
quérir de nous. Nous voici donc associés maintenant pour
ne nous séparer qu'à notre retour, lorsque nous aurons fait
connaissance avec l'Europe, l'Afrique et l'Asie que nous
nous promettons de visiter.
Après quelques instants donnés à la conversation, nous
nous installons sur nos bancs de manière à tirer le meilleur
parti possible de la nuit que nous avons à passer ainsi, et
qu'il nous faudra couper en deux par un changement de
char à Monckton.
Les émotions du départ que nous venions d'opérer,
jointes aux cahotements de la route et aux couches peu
confortables que nous offrent des bancs de chemin de fer^
nous avaient à peine permis de nous livrer au sommeil^
lorsque le conducteur vint crier : Passengers for Halifax
must change cars. Il passait 3 h. du matin lorsque nous
fûmes installés dans notre nouveau char.
Plus nous avançons, plus nous voyons la neige devenir
de moins en moins abondante, si bien que bientôt les
champs n'en ont plus que quelques taches. Il se fait jour^
et nous voyons à notre droite se développer la baie de
Fundy, dont les bords à cet endroit sont fort bas et tout
couverts d'une herbe ne recelant aucune trace de neige ;
nous voyons même en plusieurs endroits des animaux dans
les champs.
282 LE NATURALISTE CANADIEN
Nous perdons bientôt la baie de vue et reprenons les
hauteurs. Le terrain nous parait ici fort pauvre. Nous
voyons de nombreux pins rouges sortir de blocs de rochers
entassés les uns sur les autres, recouvrant en grande partie
des kalmias et des andromèdes d'assez chétive apparence.
A 10 h. nous entrons dans la gare d'Halifax, et allons
de suite nous installer à l'hôtel de même nom. Nous
sommes tout étonnés qu'après nous être fait traîner en
cariole (^) à Québec la veille, de nous trouver installés ici
dans un wagon, comme si une nuit avait suffi pour nous
faire passer de l'hiver à l'été ou du moins au printemps.
Halifax, sans avoir rien d'extraordinaire, est une assez
jolie ville ; sa situation parait encore plus agréable lors-
que nous la voyons du port,
19. Fév. Nous sommes tout surpris ce matin qu'après
nous être promenés sur la terre hier, nous la trouvons
maintenant entièrement cachée sous une couche de 7 à 8
pouces de neige tombée dans la nuit. Mais tout nous fait
augurer qu'elle ne sera pis de longue durée, car dès 6 h.
il fait une pluie battante qui la délaye en une boite des
plus désagréable pour les piétons.
.Nous allons dire la messe à la cathédrale, où nous
sommes accueillis avec une extrême bienveillance par M.
le Grrand-Vicaire Power, en l'absence de l'Archevêque, qui
nous devance d'une semaine seulement en Europe.
Vers 11 h., la pluie diminuant à peine, nous laissons
notre hotel pour aller nous installer dans le vaisseau qui
est amarré au quai même. C'est V Hibernian que nous
allons avoir pour nous transporter do l'autre côté de
l'océan ; c'est un vaisseau sûr, mais peu rapide. Nous
sommes les deux premiers rendus ; mais bientôt nous voyons
de nouveaux compagnons arriver avec leurs bagages et
prendre comme nous possession de leurs cabines. On nous
sert à 1 h. un copieux dîner, auquel nous faisons d'autant
plus honneur que le fort vent qui souffle de l'Ouest nous
inspire des craintes sur la disposition dans laquelle nous
pourrions être à l'heure du souper.
(1) La cariole à Québec est une espèce de traîneau.
DK QUÉBKO A JÉRUSALEI 283
La pluie a cessé de tomber et a fait place à un vent
très fort qui, quoique sans eflfet sur les eaux de la baie,
nous fait présager quelques désagréments lorsque nous
n'aurons plus aucune terre pour nous mettre à l'abri.
A 2 h. notre vaisseau se sépare du quai, et prend de suite
sa direction vers l'Est. Nous prenons plaisir à examiner le
paysage des deux côtés de la baie, et notre palais flottant
semble mépriser le vent qui l'assaille de côté, pour prendre
une allure tuut-à-fait rassurante ; les eaux sont à peine
ondulées par ce vent, et notre course est si rapide que
nous voyons plusieurs petites îles que nous passons,
s'entuir derrière nous, comme si elles avaient le mouve.
ment à notre place.
Comme nous l'avions prévu, nous étions à peine en
plein océan, que noire vaisseau subissait déjà toute l'in-
l'iufluence des vagues soulevées par le vent. Il n'y a pas
encore deux heures que nous avons laissé le quai, que déjà
plusieurs ont payé le tribut à Neptune et sont en proie à
tous les tourments du mal de mer. Notre compagnon a été
l'un des premiers à s'exécuter, et ne parait pas devoir en
être quitte pour si peu ; quant à nous, nous résistons encore^
mais nous voyons venir le moment où il nous faudra en
faire autant. Le tangage se joint au roulis pour nous agiter
en tous sens. Sur les 13 passagers de chambre de ce
voyage, deux seulement accompagne le capitaine à la table
à l'heure du souper, tous les autres préfèrent l'abstention
à toute nouvelle absorption, si toutefois ils n'en sont pas
rendus déjà à faire des remises.
Il n'était pas encore 9 h. que nous allions nous mettre
au lit, cherchant dans une nouvelle position un adoucisse-
ment au malaise que nous éprouvions. Mais à peine étions-
nous descendu dans notre cabine, que nous nous sentons
encore plus mal ; nous nous enfonçons dans notre lit, et
et essayons de nous prémunir contre le roulis qui, quoique
notre couche soit fort étroite, nous ballotte d'un côté à
l'autre, menaçant de nous verser par dessus la planchette
asst'Z étroite qui nous protège du côté opposé à la cloison.
Mais comme il y a déjà quelques années que nous sommes
déshabitué des mouvements du berceau, nous n'avons pas
2g4 LE NATURALISTE OANADIKN
subi pins de 2 ou 3 de ces ballota<res, le que cœur n'y tient
plus, et qu'il nous faut restituer. Heureusement que l'acci-
dent a été prévu, car un vase en fer-blanc, qui glisse en
coulis.^e sur la planchette du bord de notre couche, nous
permet de nous exécuter sans secours étranger, et aussi
sans incommoder personne, étant seul dans notre cabine.
L'estomac se trouve soulagé, mais le cœur n'est pas encore
rerais parfaitement ; c'est à peine si nous pouvons jouir
d'un demi sommeil durant le reste de la nuit. Les gémis-
sements et les sons insolites qui sortent aussi de toutes les
cabines voisines, ne sont pas non plus des plus propres à
nous remettre ; cependant nous tenons encore bon pour
cette fois.
Dimanche 20 février, —Dq même que nous avions été
chercher un adoucissement à notre malaise la veille, en
allant nous mettre au lit, de même en cherchons-nous un
nouveau en laissant de bonne heure notre cabine pour
monter sur le pont. Nous le trouvons tout couvert d'une
nei<Te fondante tombée durant la nuit. Le vent souffle avce
force de l'Ouest et le soleil semble vouloir se montrer.
Une demi tasse de thé avec 2 bouchées de pain est tout ce
que nous pouvons prendre pour le déjeuner ; et au dîner,
nous ne voulons seulement pas essayer de prendre quoi-
que ce soit.
A midi nous sommes à 236 milles d'Halifax, par la la-
titude nord 43°,29. Le vent va toujours croissant, et bien
qu'il nous favorise dans notre course, vers les 4 heures
de l'après midi il se déchaîne en véritable tempête. La
lame à chaque instant s'élève on colline sur le flanc du
vaisseau et déferle sur le pont qu'elle balaye en allant s'é-
chapper par l'autre côté. Plus de terre en vue, le ciel au-
dessus de nos têtes, et l'abîme sous nos pieds. L'élément
liquide semble furieux de se voir braver dans sa puissance
par ce copeau qui se balance à sa surface, en le défiant pour
ainsi dire de ses efforts pour le perdre. Tantôt le flot s'é-
levant en monticule comme pour lui barier le passage, se
rabat sur son avant qu'il inonde complètement, et tantôt
l'assaillant obliquement, il le couvre presque d'un bout à
l'autre. Mais toujours la nef métallique se débarrasse de
DS QUEBEC A JÉRUSALEM 285
ces étreintes, et se balance sans dévier^de sa route, comme
si elle se riait de ces vains eflorts. — Mais, capitaine, dîmes-
nous en le rencontrant, c'est une véritable tempête que
nous avons-là ? — Yes, it is ; bid no danger ; all is right. —
Pour nous rassurer davantage nous interrogeons les
stewearts. N'y a-t-il pas de danger, nous avons un vent de
tempête ? — Du danger V nous nous occupons fort peu de
ce temps là, nous ; nous en avons vu bien d'autres, — Ces ré-
ponses suffisent pour nous enlever toute crainte ; et de fait,
nous trouvions que nous avions bien assez à résister aux
étreintes du mal de mer, sans avoir à trembler encore de
peur en vue du danger.
Mais la cloche du souper nous appelle bientôt à table,
et nous faisons un ejŒort pour nous y transporter. C'est
un vacarme aflfreux dans tout le salon, à chaque mouve-
ment du vaisseau c'est un cliquetis des verres, assiettes et
autres ustensiles dans les cases qui les retiennent captifs
à faire croire que tout va se briser. Les tables sont toutes
partagées en petits carrés par des planchettes destinées à
retenir les plats ; mais ces barrières sont encore insuffi-
santes ; pas d'autre moyen de garder le bouillon dans son
assiette ou le thé dans sa tasse, qu3 d'enlever ces vases de
la table et de les retenir à la main, en choisissant les ins-
tants les plus favorables pour se les porter à la bouche.
Nous avalons avec efforts quelques bouchées de bœuf, mais
nous fcorames aussitôt forcé de quitter la table pour aller
les remettre. Nous sentant ensuite moins tourmenté, nous
revenons vers la tin du repas pour avaler quelques gorgées
de thé, et nous allons de suite nous mettre au lit. Le tangage
et le roulis sont toujours tiffi-eux.nos chambres sont froides
et humides, et nous sommes si abattu, que malgré le va-
carme d'enfer qui se fait partout, nous nous livrons au
sommeil comme si rien n'était.
Lundi 21 février. — Ce matin vent N. N. Est, par con-
séquent debout, mer assez calme avec un beau soleil. Notre
estomac semble nous dire que nous avons reçu le b;iptème
du marin, et que désormais nous n'aurons plus à nous
occu{)er des mouvements de la mer. Aussi mangeoiis-nous
au déjeuner avec toute l'appétit que fait naître un long
286 I'E NATURALISTE CANADIEN
jeûne, et nous ne nous sentons en aucune façon incom-
modé. La gaîté revient parmi les passagers, et nous'
tâchons par la lecture, le jeu de carte, et l'inspection des
vaisseaux que nous rencontrons de temps à autre, de rom-
pre la monotonie du temps qu'il nous faut passer ici. Nous
sommes tellement habitués aux mouvements du vaisseau
maintenant, que n'en tenant aucun compte, nous ne man-
quons jamais de faire chaque jour, avec notre compagnon,
de longues promenades sur le pont, en nous enlaçant les
bras l'un de l'autre pour nous prémunir contre les chutes.
Souvent aussi nous prenons plaisir à examiner une foule
de goélands qui suivent toujours le vaisseau, à la recherche
de tout comestible qui peut en tomber. Il nous suffit
d'abandonner un simple morceau de papier au vent, pour
en voir de suite 3 à 4 se le disputer, tant qu'ils n'en ont
pas reconnu la nature. A midi nous sommes à la latitude
de 44°, 28, et comptons 262 milles dans les dernières 24
heures.
Mardi 2^ février. — Yent S. E., très fort ; mer fort agitée
A midi latitude 46° 03, nous comptons 202 milles dans les
24 heures. Vers 2 h., le vent redouble d'intensité et nous
amène une nouvelle tempête encore plus forte que celle de
la veille.
Mercredi 23 février. — Mer encore houleuse; vent
O. «. 0. ; à midi latitude 48^^ 15 ; 238 milles dans les 24
heures.
Jeudi 24 février.— Y Qwi N. N. E., mais beau soleil; mer
paisible. A midi latitude 50° 08 ; 252 milles dans les 24
heures; à 1220 milles d'Halifax, par conséquent à la moitié
de la traverse. Nous sommes ici en plein milieu du golfe
stream, aussi la température est-elle des plus agréables.
Pour la première fois depuis notre départ, on ouvre les
hublots du salon. A 10 h- du soir, nous sommes encore
sur le pont à respirer l'air tiède de ce courant equatorial.
Vendredi 25 février.— \e\\i fort, E. S. E. ; latitude
50° 48 ; 248 milles dans les 24 heures ; 1468 d'Halifax.
Samedi 26/eyner.— Vent très fort, E. S. E., froid ; beau
soleil; latitude 53° 01; 225 milles dans les 26 heures.
DE QDÉBEO A JÉURSALEM 237
Dimanche 27 février.— ^ ent E. ; latitude' 53** 42 ; 146
milles dans les 24 heures; 1839 milles d'Halifax.
Limdi 28 février.— Yent E. ; soleil ; latitude 54° 23 ;
213 railles dans les 24 heures ; 2052 d'Halifax.
Mardi 1er mars. — Vent E. N. E. ; beau soleil. Grande
joie à bord vers 9 h., nous distinguons les côtes d'Irlande
qui nous paraissent presque toutes blanches de neige. Un
vieux marin du bord nous dit qu'il n'a pas vu cela depuis
18 ans. Nous entrons dans l'après midi dans le Loch Foyle
pour déposer les malles à Moville, lesquelles, par ce moyen,
parviendront à Londres 15 à 18 heures avant notre arrivée.
Mercredi 2 mars. — Nous avions calculé pouvoir débar-
quer à Liverpool vers les 10 h. a. m., mais nous avions
compté sans la brume qui nous força dans la mer d'Irlande
à ralentir considérablement notre marche, et même en
arrivant, à l'interrompre parfois entièrement ; c'est à peine
si nous voyions à 50 pas devant nous. Vers les 8 h. nous
voyions déjà distinctement les côtes de l'Iîcosse, mais cette
brume nous enveloppa bientôt pour faire disparaître toute
terre à nos regards.
Les vaisseaux dans la brume doivent à tout instant
faire jouer leur sifflet afin d'éviter les collisions ; mais plus
nous avancions, et plus nombreux devenaient ces sons de
tous côtés. Nous n'avancions qu'à marche fort lente lors-
qu'un petit vapeur à notre droite nous cria d'avoir à nous
garer d'une rencontre que nous allions faire. C'était un
gros steamer américain qui venait à toute vapeur en sens
contraire. Les ordres sont aussitôt donnés de part et
d'autre et la vapeur renversée. Les matelots efiarés sont
partout aux manœuvres, les commandements se répètent
impériousement, mais nous croyions la collision inévitable,
tant les vaisseaux étaient poussés i'un vers l'autre. Nous
étions à prendre nos précautions contre le choc, loisque
nous voyons la rencontre s'opérer sans se toucher, en lais-
sant à peine un pied de distance entre les deux steamers.
Les prières de nos nombreux amis qu nous avaient promis
leur concours ont sans doute forcé le Ciel à nous sauver
de ce danger, aussi est-ce de tout cœur que nous répé-
tâmes un fervent Deo Gr alias.
288 LTî NATURALISTE OANADI EN
Il était 4f h. p. m. lorsque nous mîmes le pied sur le
quai de Liverpool. Le prisonnier qu'on élargit après une
loiigae détention, ne jouit pas, pensons-nous, d'une plus
grande satisfaction en reprenant sa liberté, que le voyageur
impatient, qui après 11 jours de mer, foule de nouveau la
terre de ses pieds.
Comme un train express laissait Liverpool à 5 h. pour
Londres, nous passons directement du quai à la gare, et
moins de 20 minutes après notre débarquement, nous
étions transportés sur le sol britannique à une vitesse de 40
milles à l'heure.
Si nous ne sommes pas encore entièrement en été ici,
nous touchons au moins au printemps. C'est à peine si
nous voyons quelques taches de neige dans les endroits
ombragés, partout on est aux travaux des champs ; on
laboure, on bêche, on prépare de toute part le sol à recevoir
les semences qu'on veut lui confier.
A 9 h. précises nous entrons dans la gare do Londres,
ayant parcouru les 200 milles qui la séparent de Liverpool
en 5 heures seulement, et 10 minutes après nous sommes
installés à l'hôtel Holborn & Viaduck qu'on nous avait
indiqué.
(A Continuer.)
FAIT^ DIVERS
Tableaux d'histoire naturelle — Les souscripteurs à
nos Tableaux d'histoire naturelle ont sans doute hâte de
savoir si le projet va recevoir son exécution. Malheureu-
sement nous ne pouvons encore leur en donner l'assurance.
Les prix que l'on nous a demandés en Europe pour l'exé-
cution des gravures laisseraient encore un découvert trop
considérable, avec le nombre actuel des souscripteurs, pour
nous permettre de tenter l'entreprise sans nous exposer à
subir une perte. Espérant que de nouvelles souscriptions
viendront encore se joindre à celles déjà reçues et à quel-
ques autres arrivées pendant notre absence, nous atten-
drons encore avant de renoncer définitivement à notre
projet. Du moment qu'une décision quelconque aura été
arrêtée, nous en informerons nos lecteurs.
Retard.— La présente livraison qui aurait dû paraître
en mai, retardée par notre absence, sera immédiatement
suivie de sa voisine qui répondra aux mois de juillet et
août.
LE
Vol. XII. CapRouge, Q., JUILLET-AOUT 1881. No. 142.
Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER.
FAUNE CANADIENNE
LES IJN SECTES.— HYMÉNOPTÈRES.
^Continué de la page 269.)
/// EURYTOMIENIS.
2. Gen. Eurytoma. Eurytoma, Illiger.
Tête plus large que le thorax. Antennes d* de 8 ar-
ticles (la massue ne comptant que pour un), les articles à
partir du 3e étant armés de longs cils et dilatés en dessus,
celte dilatation rétrécie en pédoncule au sommet. Pro-
thorax grand, en carré transversal. Flancs creusés d'un
sillon pour recevoir les cuisses intermédiaires. Cuisses
postérieures simples. Ailes à stigma simple. Abdomen
pédicule, comprimé, en pointe à l'extrémité ; le pédicule
rugueux et plus long dans les ^.
De très petite taille. Une seule espèce rencontrée.
Eury-tome studieuse. Eurytoma studiosa, Say, Say's
Ent, ii, p. 721, cf^ç.
(^ Ç — Long. .09 pce. Noire, le corps fortement ponctué-nigueux,
l'abdomen poli, brillant. Antennes cf de 8 articles, le 2e le plus court,
les articles 3-7 dilatés en dessus et rétrécis en pédoncule au sommet, 9
aussi à 8 articles, mais sans dilatation et brièvement ciliés. Ailes
hyalines, la nervure très pâle, à rameau court au delà du stigma, épaissi
mais non fourchu à l'extrémité. Pattes jaunes, les hanches, avec les
cuisses, noires. Abdomen petit, poli, brillant, pédicule. — CC.
Parasite sur différentes espèces d^Hyménoptèree.
290 LE NATURALISTE CANADIEN
3. Gen. Décatoma. Decatoma, Spinola.
Semblable au précédent à l'exception de ce qui suit.
Anteniiob de 7 articles d^, et 8 articles $, brièvement ciliées
et non dilatées dans les c?. Sti<ima épaissi, élargi et
obscur. Abdomen avec le segment 4 cJ* et 5 ? le plus
grand, comme dans le genre précédent.
Une seule espèce rencontrée, que nous croyons nou-
velle.
Décatome basilaire. Décatoma basi'ans, nov. sp.
Ç — Lon<r, .12 pce. Noir ; les inandibnles, le scape à la base seu-
lement, avec les tarses, jaune. La face avec tout !e coq>s forienient
ponctués-rugueux. Protliorax grand, en carré. Ailes hyilines, la
nervure blanche, le stign)a simple, le rameau de la nervure stiginatii|Ue
sim[ile, plus épais seulement à l'extrémité. Pattes noires, les tarses,
tous les genoux, l'extrémité des cuisses antérieures, leurs jambes
exce[)té une petite ligne brune en dehors, jaune. Abdomen poli, bril-
lant, à pédicule niojen, un peu allongé, terminé en pointe. — C.
çj» — Les antennes ornées de verticilles de longs poils blancs, les
articles du milieu bi-dentés en dessus. Abdomen longuement pédicule ;
les tarses blancs.
Un spécimen ç et un d^.
IV. THORYMIENS.
4. Gen. Monodontomèke. Monodoniomerus, Walker.
Tête transversale, plus large que le thorax. Antennes
$ de 3 articles, le premier grêle, le 2e cyathitbrme, le 3e
très petit, le reste épaissi en massue. Ailes à nervure
stigmatique arquée et fourchue à l'extrémité. Thorax
allongé, convexe, le dos du prothorax grand, en carré, le
dos du mésothorax avec les parapsides très allongés ; l'écus-
son ovalaire. Pattes avec les hanches et les cuisses posté-
rieures très grandes, les dernières comprimées avec une
dent en dessous près de l'extrémité. Abdomen sessile,
comprimé, avec le premier segment grand, les suivants
courts ; tarière saillante, longue.
Une seule espèce capturée sur des Heurf.
Monodontomère vert - metallic. Monodoniomerus
viridœneus, nov. sp.
VIII— CHALCIDIDBS. 291
9 — Lonçr. .18 pee. D'un beau vert metallic bleuâtre, tout le corps
à ponctuations denses et médiocrement rugueuses. Les mandibules
i avec les jambes et les tarses, jaune. Antennes.
Ailes hyalines, la nervure brune à partir du stigma, obscurcie à
l'endroit de sa bifurcation. Les hanches et les cuisses de la couleur du
corps, finement ponctuées. Abdomen comprimé, poli, le premier
segment très grand et d'un beau bleu verdâtre ; la tarière jaune
plus longue que l'abdomen. — R.
5. Gen. Callimone. Callimone, Spinola.
Tête transversale, aussi large que le thorax ; prothorax
plus large que long. Pattes à peu près égales entre elles,
les hanches postérieures renflées, leurs cuisses simples, sans
dent, à peine renflées. Abdomen sessile ou subsessile, à
premier segment allongé, empiétant considérablement sur
le 2e ; tarière saillante.
Se distinguent surtout des précédents par l'absence de
dent à leurs cuisses postérieures. Ces insectes pondent
leurs œufs dans les larves des Cynips, perçant les galles
qui les recèlent de leur longue tarière. Une seule espèce
rencontrée.
Callimone sarrazln. Callimone fagopîrum, nov. sp.
cf $ — Long. .13 pce. Vert metallic brillant avec les pattes jaunes.
La face dorée, brillante. Antennes assez courtes, épaisses, brunes avec le
scape jaune. Thorax finement ponctué ; métathorax rugueux posté-
rieurement. Ailes hyalines, sans autres nervures que la costale qui se
courbe pour former le stigma sans aller au delà. Pattes d'un beau jaune
miel clair, la base des hanches verte, métallique, les postérieures
renflées. Abdomen triquêtre, ayant presque la forme d'un grain de
sarrazin, le premier segment ne couvrant pas entièrement le 2e; tarière
noire, de la longueur de l'abdomen.
7 spécimens Ç et un d^ rencontrés.
F. EUCHâRIDIENS.
6. G-en. Eucharis. Eucharis, Latreille.
Tête très courte, large, plus étroite cependant que le
thorax. Antennes petites, à articles serrés ou flabellés,
presque égaux à part le 1er et le 3e qui sont un peu plus
29J LE NATURALISTE CAVADIEtf
loncs, insérées an milieu du front. Prothorax très court,
étroit, fort peu apparent ; mésothorax très grand, renflé ;
l'écnssoii o-rand, plus ou moins prolongé en arrière et quel-
quefois bitiJe Ailes à nervure stigmatique très courte, sans
prolongement de rameau. Tattes grêles, les postérieures
plus loniîues, les cuisses un peu en massue. Abdomen à
pédicule assez long, à 2e segment très grand et fendu de
manière à cacher tous les autres ; tarière non apparente.
Insectes bien caractérisés par les détails ci-dessus ;
l'abdomeii est d'ordinaire redressé sur son pédicule de ma-
nière à venir s'appliquer sur le métathorax. Une seule
espèce rencontrée, capturée au til''f.
Eucharis gibbsuse, Eucliaris gibbosa, uov. s p.
9 — Long. .12 pce. Noire ; les 2 articles basilaires des antennes
avec la massue et les pattes, jaunâtre. Tête très étroite, le vertex
ponctué, le chaperon poli, brillant, toute la fice couverte d'aeiciilationa
convergeant vers une côte médiane. Thorax huge et fortement gibbeux
tout couvert de ponctuations ou de fovéoles profondes, l'écusson senbla-
bleraent rugueux mais mutiijue. Ailes hyalines, l'épaississemeiit stigma-
tique de la nervure, jaune-; aie. Les hanches noires. Abdomen court,
poii, brillant, redressé et s'appliquant presque sur le m<^tathorax, le 2e
segment enveloppant tous les autres. Antennes à articles 3, 4 et 5
longuement serres en dessus. — R.
7. Gen. Périlampe. Perilampy^, Latr,
Tête très grande, aussi !nrg(> que le thorax A ut unes
de 13 articles, le premier très long, les 2.> et 3e petits, Ws
autres cyalhiformes, en massue. Mésothorax en carré, à
parapsides distinctes, fîcusson grand, pointu à l'extrémité
et prolongé sur le m.'''t-.th'>rax. Abdomen subpétiolé, court,
convexe, avec la tarière cachée.
Les antennes de ces insectes renflées 9 en massue
compacte et hi forme de leur mésothornx .«mpèchent surtout
de les cf)nfoudre avec les i)i^éc(^dents. Deux espèces ren-
contrées.
Ailes obscurcies à l'extrémité \ triangularis.
Ailes totalement hyalines 2. hvallnUS.
1. Périlampe triangulaire. Perilampus triangularis,
■Say, Say's Eut. i, 381,
Vni— CHALCIDIDES. 293
Ç — Lons^. .20 pee. D'un vert metallic bleuâtre, tout le corps for-
tement ponctué-rugueux. Antennes à premier article lon<>;, vert, le 2o
roussâtre en dessous, le reste noir, dniment pubescent. Li face aciculée
longitudinalement sur les côtés et transversalement sur le vertex. Le
collier vert ; l'écusson très grand, entier. Ailes brunâtres dans leur
moitié apicale. Abdomen très court, triangulaire, poli, brillant, con-
vexe en dessus et en dessous, la moitié antérieure bleue, l'autre moitié
verte à réflexion bleue. — C.
2. Périlampe hyalin. Perilampus hyaliaus, Say, Say's
Ent. 1, p. 382.
Ç — Long. .16 I ce. Vert, à réflexion bleuâtre, tout le corps ponc-
tué-rugueux ; la face et le vertex ponctués, à peine aciculés. Antennes
noires, le scape vert. Ecusson fortement allongé, bifide à l'extrémité.
Pattes avec les tarses et les jambes antérieures plus ou moins jaunâtres.
Ailes totalement hyalines. Abdomen convexe en dessus et en dessous,
poli, brillant. — GG,
Diffère surtout du précédent par ses ailes totalement
hyalines.
Till. F TE ROM ALIENS.
8. Gen, Paphage. Fapha^us, "Walker.
Tête plus large que longue, à antennes en massue, in-
sérées près de la bouche, le premier article très fort, long,
le 2e cyathiforme, la massue ovale, pointue. Corps dépri-
mé, presque linéaire. Pattes simples, grêles, presque égales.
Le prothorax court, transversal ; le métathorax rétréci en
arrière.
Une seule espèce rencontrée.
Paphage rugueux Paphagus rugosus, nov. sp.
(^ — Lono^. .14 pce. Noir opaque, très rugueux ; le vertex convexe.
Antennes ferrugineuses, insérées près de la bouche, avec un petit espace
lisse au milieu au dessus de leur insertion. Pattes ferrugineuses, les
cuisses légèrement obscures. Prothorax très court en avant, replié en
arc jusqu'à l'insertion des ailes. Abdomen en opale oblong, déprimé, le
dessus aciculé longitudinalemeut, les sutures des segments polies, très
distinctes,
Du seul spécimen J*.
294 ï^^ NATURALISTE CANADIEN
9. Gen. Sémiotelle. Semiotellus, West wood.
Tête transversale, plus large que le thorax. Antennes
de 9 articles, épaissies médiocrement, à articles peu dis-
tincts, comprimés. Mésothorax à parapsides obsolètes
postérieurement.
Ces insectes sont parasites de Vlsosoma hordei, Harris,
joint-worm des anglais, qui fait tant de ravages dans les
céréales, blé, seigle et orge, en produisant des galles à leurs
jointures qui arrêtent en partie leur végétation. Sept
espèces rencontrées que nous croyons nouvelles.
Ailes tachées de brun 1. faSciatUS, n. sp.
Ailes hyalines ;
Abdomen atténué en une longue pointe.. 2. melanicrUS, fu ap
Abdomen simplement conique ;
Pattes brunes, les jointures avec l'extrémité des
jambes postérieures, jaune... 3, fuSCÎpes, n. sp.
Jambes postérieures sans anneau pâle au sommet ;
Scape des antennes jaune ;
Abdomen allongé, oblong. ... 4. OblongUS, 7i. sp.
Abdomen court, ovoïde conique. 5. CuprSBUS, n.sp.
Scape des antennes noir 6. minimUS, n. ap.
Abdomen suborbiculaire 7. Suborbîculairis, «. sp.
1. Sémiotelle fasciée. Semiofellus fasciaius^ nov. sp.
cf' — Long. .10 pce. Brun-verdâtre metallic, plus clair sur le
thorax. Tête bien plus large que le thorax. Antennes noires, les articles
1, 2, 3 et 4 jaune-pâle. Thorax finement ponctué, le mésothorax avec
les parapsides absolètes postérieurement. Ailes hyalines avec une
grande tache transversale à l'endroit du stigma, cette tache plus foncée
à la côte. PattQ d'un jaune-pâle, avec les hanches brunes. Abdomen
sessile, sub-ovale, pointu à l'extrémité, plan en dessus, à segments sub-
égaux, le 2e et partie du 3e jaune, le reste brun-verdâtre.
Ç — Les 3 articles basilaires des antennes jaune-roux ; abdomen
sans bande pâle à la base.
Un seul spécimen J et un Ç pris au filet. Espèce bien
distincte par la tache brune de ses ailes.
2. Sémiotelle cuisses-noires. Semiotellus melanicrus,
nov. sp.
cT? — Lon. .13 pce. D'un beau vert metallic brillant, à reflets
plus ou moins bleuâtres. Le corps fortement ponctué, l'abdomen poli,
viir — ciiALoiDinES. 295
brillant. Antenne^ brun-foncé, les articles 1 et 2 jaunes. Prothorax
court ; niésothorax à parapsides obsolètes postérieurement. Aile»
hyalines, le rameau de la nervure stigmatique fortement oblique et
terminé par un point épaissi. Pattes jaunes, les hanches de la couleur
du coips, les Cîiisses noires à l'exception des genoux et des trochantins.
Abdomen plan en dessus, terminé en pointe assez allongée, coupé ob'i-
gueuient en dessous à l'extrémité.
Pris au filet 1 cJ* et 1 Ç.
3 Sémiot elle pieds -bruns. Semioiellnsfuscipes, nov. sp,
9 — Long. .13 pce. Vert cuivré brun, densément ponctuée. Le
scape des antennes jaune, le reste brun. Pattes brunes, toutes les
jointures avec un anneau à l'extrémité des jambes postérieures, jaune-
pâle. Les hanches de la couleur du corps. Abdomen court et laige,
cordiforme, terminé par une pointe co irte de la couleur du corps.
2 spécimens $; bien différent du précédent par son
abdomen cordiforme.
4. Sémiotelle oblongue. Semiotellus oblongus, nor. sp.
Ç — Long. .15 pce. D'un vert cuivré brillant, très finement ponc-
tuée. Le scape des antennes avec les pattes, jaune pâle. Le pavillon des
antennes brun en dessus, jaunâtre en dessous. Les tarses terminés da
noir, les hanches de la couleur du corps. Abdomen allongé, subcylin-
drique, terminé en pointe moyenne.
La forme de l'abdomen le distingue de toutes les
espèces voisines.
Sémiotelle cuivrée. Seiniotellus cuprœas, nov. sp.
çj — Long. .09 pce. D un verdâtre cuivré ; la tête très large, plus
larse que le thorax. Antennes brunes, le scape brun jaunâtre. Pattes
d'un jaune sale, les tarses noirs, les cuisses plus ou moins lavées de
brun, les hanches de la couleur du corps. Abdomen oblong, déprimé,
avec une tache jaune près de la base, la même tache plus apparente
60U3 le ventre.
Bien reconnaissable par la tache jaune de son abdomen.
6. Sémiotelle très-petite. Semiotellus mininws, nov. sp.
Q Long. 08 pce. D'un vert brun metallic, finement ponctuée.
Les antennes noires avec le scape vert. Pattes jaunes, les cuisses plus
ou moins lavées de brun à la base, l'extrémité des tarses brune.
Abdomen subcordiforme, terminé en pointe.
La plus petite espèce que nous ayions encore ren-
contrée.
296 LE NATURALISTE CANADIEN
7. Sémiotelle suborbiculaire. Semiotetlus suborbicula-
ris, nov. sp.
Ç — Long. .09 pce. D'un vert metallic brunâtre avec les pattes
d'un beau jaune miel. Le scape des antennes jaunâtre. Ailes hyalines
blanchâtres, les nervures mêmes sans coloration. Abdomen déprimé,
poli, brillant, de forme presque circulaire, avec une petite pointe à
l'extrémité. — R.
Une seule ? rencontrée. La forme circulaire de l'abdo-
men de cette espèce la distingue surtout de toutes les
autres.
10. G-en. Ptéromale. Pteromalus, Swederus.
Tête large, transversale. Antennes de 13 articles, le 8e
et le 4e annulaires. Le Prothorax très court. Les cuisses
grêles, celles du milieu sétigères eu dessous à l'extrémité»
Tarière cachée ou à peine saillante ; l'abdomen plan eu
dessus. Corps velu. Antennes à articles distincts, non
comprimées.
Se distinguent surtout des précédents par leurs
antennes à articles plus distincts et non' comprimés. Trois
espèces rencontrées.
Scape des antennes jaune ;
Abdomen obtus à l'extrémité 1. pieridîs, n. sp.
Abdomen allongé en pointe à l'extrémité.. 2. aCUtUà, n. sp.
Scape des antennes noir 3. nigricomis, n. sp.
1. Ptéromale de-la-piéride. Fieromalus pieridis, nov.
sp.
c? ? — Long. ,10 pce. D'un beau vert metallic, plus clair dans le
cf ; les mandibules, les antennes avec les pattes, jaunâtres. Les
antennîs courtes, mais à articles plus distincts que dans les Sémiotelles,
non comprimées, le pavillon plus eu moins obscur. Tout le corps line-
ment ponctué ; l'abdomen poli, lisse. Prothorax court, mésothorax
avec les parapsides obsolètes postérieurement. Ailes hyalines, le
rameau de la nervure stigmatique terminé par uu point épaissi. Le
dernier article des tarses, noir, les cuisses quelque peu obscurcies^
Abdomen subsessile, plan en dessus, terminé par une petite pointe.
Trouvé en nombre considérable, cf et ç, occupant
presque toute la capacité d'une chrysalide de la Pieris
rapœ.
VIII — CHALCIDIDES. 297
2. Ptéromale pointu. Pieromalus acutus, nov. s.
Ç — Long. .11 pce. Vert brunâtre metallic avec la tôte noire.
Antennes noires, longues, plus épaisses à l'extrémité, le scape avec les
pattes jaune pâle. Abdomen étroit, allongé, se terminant par une longue
pointe.
Bien différent du précédent par son abdomen atténué
en pointe.
3. Ptéromale cornes-noires. Pieromalus nigricornis,
nov. sp.
9— Long. 08 pce. Vert foncé brillant avec les pattes jaunes et
les antennes noires, y compris le scape. Abdoment brièvement pédicule,
plat en dessus, convexe en dessous, se terminant brusquement par une
espèce de queue courte et forte.
Bien distinct des 2 précédents par la forme de son
abdomen.
XL EULOPHIENS.
11. Gen. EuLOPHE. Eulophus, G-eofîroi.
Tête très courte, transversale. Antennes c? de 9 ar-
ticles, dont 3 à â émettent une longue branche à leur base,
celles des ? simples, de 8 articles. Tarses de 4 articles.
Abdomen déprimé. La branche stigmatique de la nervure
des ailes longue.
Une espèce rencontrée.
ijulophe à-antennes-rameuses. Eulophm ramosus,
nov. sp.
(^ — Long. ,09 pce. D'un beau vert cuivré. Tête très courte, à
vertex échancré par le sillon antennaire. Antennes brunes, de 7 articles
le premier long, 2 très court, 3 et 4 grêles, allongés, chacun avec un
long rameau à sa base, 5, 6 et 7 allongés et épaissis en massue. Les
jambes avec les tarses, excepté à l'extrémité, l'extréuùté des cuisses,
jaune-pâle, le reste de la couleur du corps. Abdomen allongé, plus large
à l'extrémité, se terminant brusquement en pointe.
Ç — Avec les antennes épaisses mais non rameuses ; l'abdouieu
plus loBguement acuminé.
1 spécimen cJ* et 2 9 .
298 I-E NATWRALISTE CANADIEN
Fam. IX des CHRYSIDES. Chrysididœ.
Tête transversale, le plus souvent aussi large que le
thorax.
Antennes de 13 articles, assez courtes, insérées dans
uhe cavité de la face, coudées après le 2e article, générale-
ment un peu plus grosses au delè du milieu.
Thorax à peu près plan, coupé carrément en avan^
et en arrière, à écusson généralement grand, peu élevé»
Ailes à nervures incomplètes, formant cependant le
plus souvent une cellule radiale avec 2 discoïdales.
Pattes ordinaires.
Abdomen en apparence formé de 3 segments (quel-
quefois 4) seulement, les autres étant refoulés en dessous
en s'enfonçant les uns dans les autres à la façon d'un
télescope, sessile, avec les segments apparents fort grands,
le dernier le plus souvent crénelé ou denté avec des points
enfoncés près du bord La tarière se compose des pièces
ordinaires de celle des Ichneumonides.
Les Chrysides sont comme les précédents des parasites
d'autres insectes, souvent de l'ordre même des Hymé-
noptères. Leur taille ne dépasse pas la moyenne. Ils
sont tous remarquables par ''éclat de leurs couleurs à
reflets métallics. L'abdomen est creux en dessous et per-
met à l'insecte de se rouler en boule lorsqu'il est inquiété.
Les ç sont assez promptes à user de leur tarière pour se
défendre ; mais les blessures qu'elles infligent sont à peu
près comme celles des Pimples, des Ophions etc., c'est-à-
dire que dépourvues de glandes à venin, ces blessures ne
sont pour ainsi dire douloureuses que par la division des
tissus traversés. Certains auteurs ont rangé les Chrysides
parmi les aiguillonnés, mais il est reconnu aujourd'hui que
leur tarière n'est pas un véritable aiguillon, étant dépour-
vue des glandes à venin qui distinguent les véritables
aiguillonnés.
Si la sentence du poète latin sic vos non vobis peut
s'appliquer avec raison quelque part, c'est bien eu égard
aux Chrysides, Pendant que la femelle de l'Hymé-
IX — CHRYSIDES
299
noptère fouisseur, Halicte, Osmie, Odynère etc. est allée à
la curée pour pourvoir son nid de provisions pour la larve
qui éclora de ses œufs, la femelle Chryside pénètre dans
son trou, et dépose son œuf propre sur les parois, si bien
que la demeure se trouve usurpée par un intrus qui n'est
même pas encore né. La larve Halicte, Osmie etc. sera
déjà parvenue à mi-grosseur lorsqu'éclora la larve Chryside,
laquelle se ruera aussitôt sur son hôte pour en faire sa
victime et s'en repaître.
Comme bien on le pense, il arrive plus d'une fois que
la véritable propriétaire de la demeure, lorsqu'elle pénètre
dans son trou en revenant du champ, surprend l'usurpateur
en flagrant délit d'invasion, et c'est alors que s'engage un
combat acharné entre le possesseur du foyer et le vaga-
bond. Unguibus et rostro, et aculeo ajouterions-nous, il faut
repousser ce maraudeur ; mais si ce celui-ci est dépourvu
d'armes ofiensives, il jouit par contre, d'un puissant moyen
de défense. Il se roule en boule, et ongles, et mandibules,
et aiguillon glissent sur ses téguments cornés. Il ne reste
plus d'autre moyen de vengeance au fouisseur que de lui
arracher les ailes, qui font seules saillies en dehors de la
boule cornée. Et c'est ce qu'il pratique assez sonvent,
comme plusieurs entomologistes en ont été témoins, entre
autres M, de Saint-Fargeau, qui a vu une Chryside ainsi
chassée du nid d'un Hédychre et privée de ses ailes, faire
le mort pendant quelque temps, puis lorsque le fouisseur
s'était de nouveau éloigné, se remettre sur pieds grimper
une seconde fois dans le nid et y déposer son œut.
La famille des Chrysides est plus nombreuse en indi-
vidus qu'en genres et espèces. Les 4 genres qui suivent
sont les seuls dont nous ayons rencontré des représentants.
Clef pour la distinction des genres.
3e article des antennes plus long que 2 ; dernier segment ^
apparent de l'abdomen muni de dentelures. . .1. tHRYbiS.
3e article des antennes plus long que 2 ; dernier segment
apparent de l'abdomen sans dentelures :
Radiale incomplète ; „ , j-
Ailes antérieures avec quelques cellules dis-
coïdules completes • • •
300 LE NATURALISTE CANADIEN
Ailes antérieures sans cellules discoïdales com-
plètes 3. Elampus
Radiale complète, 2 cellules discoïdales fermées. .. .4. Cleptids*
1 G-en. Chrysis. Chrysis, Fabr.
Tête transversale, de la largeur du thorax. Antennes
de 13 articles, dont le 3e est plus long que le 2e. Chape-
ron court, non allongé entre les mandibules. Ailes avec
une cellule marginale allongée, atteignant presque l'extré-
mité et non complètement fermée ; une cubitale incomplète
ne s'étendant guère qu'au milieu de la radiale ; une pre-
mière discoïdale grande et rhomboïdale, une 2e située au
dessous de la première et ouverte en arrière, enfin une
discoïdale extéritmre ouverte en dehors. Abdomen à 3e
segment présentant à son bord postérieur des échancrures
en nombre variable suivant les espèces. ^
Ailes hyalines, vertex séparé du front par une ligne
saillante, 3e segment abdominal faiblement arrondi
postérieurement 1. CSerulanS.
Ailes partiellement obscures, vertex non séparé
du front par une ligne saillante; 3e segment
abdominal prolongé dans sa partie moyenne
portant les 2 dents du milieu 2. &UrichalC8a, n. sp.
1. Chrysis bleuâtre. Chrysis cœrulans, Lepeil. Bruilé,
Hym. iv, p. 37.
(5* Ç — Long. .34 pce. Verte, avec le dos de l'abdomen plus ou
moins bleu, le thorax porte aussi diverses taches bleues. Vertex séparé
du front par une ligne sinueuse. Vertex et thorax criblés de gros
points qui ne se touchent pas et dont les intervalles sont plus finement
ponctués, les points de l'abdomen sont plus petits, oblongs, serrés et
entremêlés d'autres encore plus petits. Le prothorax porte une petite
fossette de couleur plus foncée au milieu. Ailes hyalines, le bord anté-
rieur faiblement obscurci. Abdomen à premier segment portant 3
fossettes à la base, avec une ligne médiane lisse qui se prolonge aussi
sur le 2e, le 3e à bourrelet peu soulevé suivi d'une ligne de gros points,
terminé à son bord postérieur par 4 dents à peu près égales. — CC.
2. Chryis cuivrée-dorée. Chrysis aurichalcea, nov. sp.
$ — Lons. .32 pce. Tête et thorax bleus, abdomen d'un beau
cuivré-doré. Vertex sans ligne soulevée qui le divise du front. Vertes
et thorax criblés de gros points qui ne se touchent pas, les points de
IX— OHRYSIDKS 301
l'abdomen moins profonds, oblongs et plus dense?. Fossette m(?diane
du prothorax de même couleur que le reste. Ailes plus ou moins
obscures, surtout au bord antérieur. Premier segment abdominal avec
3 fossettes profondes, la ligne médiane visible aussi sur les segments 2
et 3, ce dernier à bourrelet peu soulevé suivi d'une ligne de pros points,
son bord postérieur prolongé au milieu et découpé en 4 dents peu
allongées, les 2 du milieu plus rapprochées. — il.
Bien distincte de la précédente.
2. Gen. Hédychre. Hedychrum^ Latr.
Tête et antennes comme dans les Chrysis. Corps
court, plus large et plus aplati que dans les Chrysis. Ailes
antérieures à nervures oblitérées dans leur seconde moitié •
cellule radiale non fermée postérieurement, sa nervure in-
férieure s'eflfaçant avant d'atteindre la côte ; 1ère cellule
discoïdale ouverte à sa base au bord antérieur, la nervure
partant de l'angle extérieur de cette cellule se divisant
bientôt en trois branches dont les extérieures s'écartent de
plus en plus, la 2e discoïdale ouverte aux 2 extrémités
de son bord postérieur. Crochets des tarses bihdes ou
dentelés. Abdomen à 3e segment arrondi, sans bourrelet
ni dentelures.
Ces insectes ont toute l'apparence des Chrysis, ne s'en
distinguant que par leur abdomen aans dentelures et les
nervures de leurs ailes en partie oblitérées. Une seule
espèce rencontrée.
Hydychre violet. Hedychrum violaceum, Lepell.
Brullé, Hym. IV, p. 5L
(j^ Ç — Lous'. .22 pee. Vert varié de bleu. Antennes brunes à
l'excei tion des 2 articles de la base, les tarses de même à l'exception
du premier article en dehors. Fossette antennaire finement aciculée en
travers avec un gros point violet au haut. Le vertex avec le milieu du
prothorax médiocrement ponctué, le reste, surtout l'écusson, le méta-
thorax et les flancs, criblés de gros points enfoncés. Ailes enfumées,
plus claires à la base. Crochets des tarses bifides. Abdomen bleu sur
le dos, vert sur les côtés, le premier segment avec une dépression au
milieu, le 2e presque noir à la base, le 3e entier à l'extrémité. Le ventre
d'un bronzé obscur. — C.
302 LE NATSRA LISTE CANADIEN
3. Gen. Elampe. Elamjms, Spinola.
Ce sont des Hédychres, mais avec les nervures des ailes
encore plus oblitérées puisqu'elles n'offrent aucune cellule
complète ; les discoïdales n'ayant que la nervure dé la base.
On trouve cependant encore les 3 nervures divergentes au-
dessous de la cellule radiale. Les crochets des tarses sont
dentelés. Le corps est court et renflé ; le 3e segment
abdominal présente quelquefois une petite échancrure à
l'extrémité.
Six espèces rencontrées.
Métathorax prolongé en une espèce de cueilîeron ;
Face verte; tarses roux, verts à la base — . 1. SpinOSUS, n. sp.
Face verte ; tarses bruns 2. COrUSCanS.
Face violette ; tarses roussâtres, taille plus petite.. 3. ViridlS.
Métathorax non prolongé en cueilîeron ;
3e segment abdominal échancré au milieu de son bord postérieur ;
Lobe médian du mésothorax à peine ponc-
tué 4. cyanescens, n. sp.
Lobe médian du mésothorax fortement
ponctué 5. purpuratus, m. sp.
3e segment abdominal pâle et entier à son
bord postérieur 6. marginatUS, n. sp.
1. Elampe épineux. Elampus spinosus. nov. sp.
Ç — Long. .30 pce. D'un beau vert metallic avec teinte de bleu
sur le vertex, le dos du prothorax et la base de l'abdomen. Mandibules
vertes à la base, rousses au milieu et noires à l'extrémité. Face excavée
au dessus des antennes, d'un beau vert doré, striée transversalement
dans cette excavation. Antennes brunes, les articles 1 et 2 verts.
Thorax fortement ponctué, ces ponctuations plus fortes et en forme
d'alvéoles sur le métathorax et les flancs ; écusson prolongé en cueil-
îeron, métathorax terminé aux angles postérieurs par une épine. Ailes
passablement obscurcies, sans cellules discoïdales complètes. Pattes
vertes, les tarses avec le premier article vert; les cuisses antérieures
avec un renflement sub-épineus en dessous. Abdomen finement ponotué
à la base, plus fortement à l'extrémité, le 3e segment noir à la base,
légèrement prolongé à l'extrémité, ce prolongement échancré. — E.
Un seul spécimen capturé à Danville. Se distingue
surtout du curuscans, par ses cuisses sub-épineuses, la cou-
leur de ses tarses, une plus forte taille, etc.
TX— CHRYSIDES 303
2 Elampe brillant. Elamjms coruscnns, Nort.
ÇLong. .20 pee. Bleu, la face avec les côtds tant du thorax que
de rabdoinen, vert. Fossette antennaire peu profonde, aciculée trans-
versalement avec un o;ro8 point enfoncé au haut. Antennes brunes à
part le premier article qui est vert. Thorax large et convexe, fortement
ponctué, le meta thorax allon-é en une projection ponctuée comme le
reste, ses angles postérieurs épineux. Ailes hyalines à la base, forte,
ment enfumées dans leur dernière moitié. Abdomen fort, convexe,
très finement ponctué au milieu, plus grossièrement sur les côtés, le
premier segment et le 3e noirs à la base, le dernier pubescent et avec
une petite échancrure à son bord postérieur au milieu. — R.
3. Elampe vert. Elampns vîridis. Cress. Proc. Ent.
!Soc. Phil. IV, p. 103.
cf — Long. .21 pce. Tête bleue ou verte à réflexion bleuâtre, les
mandibules et les tarses fauves. Fossette antennaire profonde, fine-
ment rugueuse. Antennes brun -foncé, le [)reniier article vert-bleuâtre.
Thorax fortement ponctué, d'un vert bleuâtre ; le métathorax prolongé
en une pointe aplatie et obtuse, fortement ponctuée comme le reste, ses
angles postérieurs allongés et épineux. Ailes obscurcies de brun-pâle,
plus claires à la base. Abdomen, court, largement ovale, convexe, d'un
vert brillant à réflexion bleue, les 2 segments basilaires à peine ponc-
tués, le 3e l'étant plus distinctement, son bord postérieur circulaire,
quelque peu roussâtre et légèrement échancré au milieu — R.
4. Elampe bleuâtre. Elamjnts cyariescens, no\% sp.
Ç — Long. .21 pce. D'un beau vert metallic bleuâtre; la face,
les flancs avec les pattes, vert. Antennes brun-foncé, le premier articie
vert. Le vertex bleuâtre, à peine ponctué. Le disque du prothorax
et le lobe médian du mésotohorax polis, lisses, ne portant que quelques
ponctuations éparses. L'écusson, le métathorax avec les flancs criblés
de grosses ponctuations. Ailes passablement enfumées, plus claires à
la base. Abdomen en ovale élargi, convoxe, poli, brillant, à peine
ponctué, d'un bleu foncé verdâtre, le 3e segment plus court que le 2e,
légèrement écbancré au milieu de son bord postérieur. — PC.
5. Elampe pourpré. Elampus purpurascens, iiov. sp.
Ç Lono-. .18 pce. Vert à reflets bleuâtres; la face, les flancs,
l'écusson, le métathorax, avec les patte-^, vert bleuâtre ; le vertex avec
le prothorax d'un beau violet à reflets purpurins. Fossette antennaire
profonde, la face au dessus fortement fionctuée. Antennes brunes avec
le premier article vert. Le vertex avec le prothorax à peine ponctués,
n'en portant que quelques unes éparses, tout le reste du thorux l'ctaut
30 4 LR NATURALISTE CANADIEN
fortement. Ailes sub-hyalines à la base, fortement enfumées à l'extré-
mité. Pattes vert bleuâtre, les tarses bruns. Abdomen court, convexe,
ovoïde, poli, lisse, à peine ponctué, d'un bleu violet, le 3e segment plus
court que le 2e, un peu allongé au milieu et bifide au bord postérieur-
—PC.
6. Elampe marginé. Elampu^ warginatus, nov. sp.
Ç — Long. .12 pce. Vert varié de bleu; la face, les flancs, le
métathorax avec les pattes, vert, le vertex, le dos du prothorax et du
mésothorax avec l'abdomen d'un bleu violacé. Les antennes brunes à
l'exception du premier article. Le vertex, avec le dos du thorax et
l'abdomen polis, brillants, sans ponctuations distinctes. Thorax allongé,
déprimé. Abdomen subglobuleux, le 1er segment avec une fossette à
la base, le 2e très grand, le 3e court, marginé d'une bordure ciliée,
pâle postérieurement, cette bordure étant indistinctement échancrée à
son milieu. Ailes claires à la base, obscures dans leur dernière
moitié. — R.
4 G-en. Clepte. Cleptes, Latr.
Tête transversale ; ocelles en triangle sur le vertex.
Antennes insérées près de Ja bouche, le 1er article allongé,
Je 2e le plus court, les autres légèrement épaissis. Protho-
rax rétréci et allongé, rebordé à son bord antérieur. Ailes
avec une cellule radiale complète, une seule cellule cubi-
tale ouverte en dehors, 2 discoïdales fermées et une 8e
ouverte. Abdomen subcordiforme, déprimé, subsessile.
La seule inspection du prothorax de ces insectes suffit
pour les faire distinguer de ceux des genres voisins. Une
seule espèce rencontrée.
Clepte d'Amérique. Cleptes Americana, nov. sp.
Ç — Long. .18 pce. D'un beau vert métallique, médiocrement
ponctuée. Antennes brunes, le premier article vert. Métathorax
fortement ponctué. Ailes subhyalines, les nervures brunes. Pattes
vertes, les tarses bruns. Abdomen vert, finement ponctué, à reflets
purpurins sur le disque.
A continuer.
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 305
DE QUEBEC A JERUSALEM.
II.
Nos compagnons de vaisseau — Un darwiniste— Londres; S. Paul; che.
miBs de fer; cabs — Traversée de la Manche — Dieppe — Rouen —
Paris; hotel S. Sulpice; le pourboire; violation du dimanche.
Londres^ 3 Mars 1881.— Malgré notre extrême désir de
fouler de nouveau la terre de nos pieds, ce n'est pas sans
quelque chagrin que nous nous sommes séparés de nos
gais compagnons de vaisseau.
Nous n'étions, avons-nous dit, que 13 passagers de
chambre en tout, pas une seule dame. C'étaient pour la
plupart des marchands des Provinces maritimes, qui s'en
allaient en Angleterre faire leurs emplettes annuelles.
Plusieurs d'entre eux traversaient l'océan pour la 4e ou la
6e fois. Nous avions en outre un jeune officier de la gar-
nison des Bermiides, un vieux commerçant de grains de
Brockville, Ontario, un négociant de Montréal d'une
naïveté sans pareille. Il s'en allait, disait-il, voir sa belle
à Dublin, devant l'épouser dans quelques mois. Et là
dessus les questions pleuvaient sur les qualités physiques
de la fiancée : est-elle grande, blonde, svelte, jolie de
figure ? quelle est son teint, la couleur de ses yeux, celle
de ses cheveux etc. ? Mais dit l'un, vous devez en avoir une
photographie ? il faut nous la montrer. Et le nigaud,
sans remarquer qu'on le sciait ainsi impitoyablement, don-
nait des réponses à toutes ces questions! Il poussa même
la condescendance jusqu'à aller chercher la photographie
qui circula de mains en mains, avec force exclamations sur
l'être sans pareil qu'elle représentait. Ou eut dit, vraiment,
qu'il était le premier à prendre plaisir à faire rire de lui.
Nous comptions encore un comédien Irlandais de
New-York, qui, à l'esprit naturel qu'il possédait, joignait
souvent l'esprit d'emprunt dont il avait l'habitude de faire
306 LE NATURALISTE CANADIEN
usage. Il était toujours fort gai, et avait sans cesse le mot
pour rire sur les lèvres. Lors du gros temps que nous
eûmes le Séjour, il était sans cesse à demander que le vent
soufflât encore plus fort ; il voulait voir, disait-il, les vagues
se soulever comme des montagnes et la tempête se dé-
ployer dans toute sa majesté. 11 y eut de fait tempête,
mais malheureusement pour lui, non là où il aurait voulu
la voir. Ayant ingurgité un peu trop de wiskey, ii perdit
son aplomb, et le mal de mer s'y joignant, il dut s'éclipser
durant trois longs jours, étant tout ce temps plus occupé à
remettre qu'à prendre; aussi le gai viveur, le spirituel con-
teur avait-il fait place à l'idiot, au stnpide disciple de
Bacchus, et ce n'est qu'au moment eu le vaisseau le déposa
à Moville, qu'on put remarquer chez lui le retour de sa
gaité première.
Nous avions encore un autre personnage qui nous
intrigua assez durant les premiers jours. 11 parlait le fran-
çais, l'anglais, l'allemand etc. avec une égale facilité. Trapu'
carré des épaules, de taille moyenne, le crâne en partie
veuf d'une pilosité rousse qui ne s'étalait plus qu'à la nuqne
et aux tempes, on ne le voyait guère qu'à la table à l'heure
des repas ; il passait tout sou temps sur le pont, à se chaufïer
près de la cheminée, tantôt conversant avec les passagers
d'entrepont avec lesquels il paraissait très familier, et tan-
tôt absorbé dans la lecture d'un livre anglais qu'il tenait
toujours à la main. Quelle était sa patrie, où allait-il, d'où
venait-il, dans quel but voyagoait-il ? voila ce que chacun
se demandait, et ce à quoi personne ne pouvait donner de
réponse. Histoire, géologie, botanique, géographie, rien ne
lui paraissait étranger ; mais c'était un code à lui qu'il avait
pour toutes ces sciences. 11 se déclarait surtout partisan du
darwinisme M. Grreen, le maître de poste du bord, nous
avait prêté un livre d'histoire naturelle dans lequel se trou,
vait une figure d'un horrible gorille ; il nous arriva un jour
d'exhiber en sa présence la gravure à d'autres compagnons,
en leur disant : voyez, c'est ici le portrait du grand'père de
monsieur. Et chacun de rire au éclats en passant le livre à
son voisin. —Montrez, lit notre homme; et prenant le livre:
très bien, dit-il, c'est cela, voila mon aïeul ; mais c'est aussi
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 307
le vôtre. — Merci, répliquâmes-nous ; libre à vous de repor-
ter si haut votre origine, pour nous, laissant le singe avec
tous les autres animaux dépourvus de raison, nous nous
contentons de faire remonter notre origine à Adam, qui
sortit pur et parfait des mains du Créateur. Si votre philo-
Sophie vous fait chercher votre origine en descendant
l'échelle des êtres, c'est en la remontant, nous, que nous
trouvons la nôtre. Nous finîmes par reconnaître que notre
mystérieux étranger était whesphalien de nation, catho-
lique ou prétendu tel en religion, et qu'il voyageait dans
l'intérêt d'une compagnie puissante qui s'occupait surtout
de l'exploitation de mines de charbon. Malgré ses origina-
lités, ce personnage était du reste fort accommodant et ne
se formalisait de rien.
Mais nous voici à Londres, la capitale de ce puissant
empire sur lequel le soleil ne se couche jamais, la ville
la plus grande du monde, comptant 4,000,000 d'habitants,
c'est-à-dire presque autant que toute la population du
Dominion réunie ensemble. Quatre millions d'êtres humains
qui tous consomment et ne produisent rien pour le soutien
de la vie, se trouvent agglomérés ici sur un même point.
Que de rayons doivent converger vers ce centre pour con-
server sou activité à une aussi grande masse ! Aussi voyez
ces forêts de mats couvrant son fleuve ; ce sont les produc-
tions du globe entier qu'on réunit ici en entrepôt ! Voyez
ces réseaux de chemins de fer qui couvrent son territoire
comme d'un treillis, pour l'échange des produits des arts et
de l'industrie, que reclament les mille nécessités de la vie !
Mais Londres, comme toutes les autres grandes villes,
n'est pas seulement un marché de provisions, une halle
d'échange des produits divers ; c'est encore un centre de
civilisation, un foyer de lumière pour les sciences, les arts
et l'industrie, c'est le cœur de ce colossal empire qui écar-
tant ses bras de gauche et de droite, les réunit aux anti-
podes en embrassant le globe entier. Aussi ce n'est pas
dans une visite de quelques heures, ni même de quelques
jours, qu'on peut se former une juste idée de tout ce que
renferme cette vaste métropole. Mais comme nous nous
proposons de nous y arrêter plus longuement à notre retour,
308 LE NATURALISTE CANADIEN
et qne nous devons ce soir même nous mettre en route
pour le continent, nous nous coatentons d'en prendre une
vue d'ensemble en parcourant ses principales vues: Strand,
Oxford, Lutgate, Essex etc»
Et tout d'abord nous nous rendons au bureau des
affaires Canadiennes, dans l'espoir d'y trouver peut-être
quelque journal du pays pouvant nous donner des nou-
velles de quelques jours après notre départ. Mais déception !
des journaux français de Québec, point ! ISons demandons
la Minerve, et après recherches, ou Unit par en trouver une
pile de numéros non encore développés, mais tous de date
antérieure à notre départ de Québec. Les Canadiens-fran.
çais nous paraissent peu connus dans ce bureau ; on a
peine à nous comprendre lorsque nous parlons notre langue ;
nos journaux sont ou absents ou à peine trouvables etc.
Comme St Paul se trouve tout près de notre hotel»
nous ne manquons pas d'y entrer. L'aspect extérieur est
bien celui des cathédrales catholiques ordinaires, mais
comme tout est froid, insipide à l'intérieur ; on voit bien
que ce n'est plus la maison de Dieu, le lieu de sa résidence.
C'est au pied de l'autel de cette église que fat massacré
S. Thomas de Cantorbéry. Eàti depuis plus de quatre
siècles, le temple, tel qu'il est aujtnird'hui, est ce[)endrtut
de construction assez récente ; un incendie l'ayant réduit
en cendres, on le reconstruisit en suivant le plan de ses
dispositions premières. Parmi les tombeaux des grands
hommes qui ont eu ici leur sépulture, on remarque surtout
celui de Wellington, le vainqueur de Waterloo, dont le
cénotaphe, en beau marbre blanc, occupe une chapelle
latérale à droite vers le bas de la nef.
Les distances à parcourir pour se transporter des diflé_
rents points de la ville sont si considérables, qu'en outre
des voitures de place, des omnibus et des tramways, on se
sert encore des chemius de fer. Mais ces chemins c'e fer
ne nuisent en rien à la circulation ordinaire, étant cons
tamment ou sous terre ou sur les maisons. Nous avojis
remarqué un endroit surtout où 3 lignes de chemin de fer
se trouvaient superposées à leur rencontre pour diverger
de là en différents sens.
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 309
Parmi les voitures de place, il en est ici de construc-
tion fort singulière; ce sont des cahs à un seul cheval avec
seulement deux places pour les voviigeurs. Le cocher est
iuché seul en arrière sur un sièo-e fort élevé, de m!?nière
que ses guides vous passent au dessus de la tête. Les
timons remontant aussi au dessus du garrot du cheval,
la voiture, lorsqu'elle est chargée de deux personnes, se
trouve à peu près en équilibre, l'animal n'étant fatigué que
par la seule traction. Ces voitures sont rapides et très con-
fortables ; elles sont de plus à taux fort réduit, suivant la
distance que l'on parcourt ; le seul inconvénient qu'on leur
trouve, est que le voyageur est obligé de faire lui-même les
frais de la montée et de la descente, le cocher demeurant
toujours cloué sur son siège aérien. Deux panneaux en
bois, à chainières, fort inclinés en arrière, se rabattent sur
vos genoux pour vous couvrir les pieds et vous mettre à
l'abri de toute éclaboussure.
Nous sommes allés dire la messe ce matin à i'église
S. Pierre (Italienne) où les Pères qui la desservent nous
ont accueillis avec beaucoup de complaisance. Nous n'a-
vons pas été peu surpris de trouver ainsi, en pleine semaine,
un si grand nombre de personnes entendant la messe avec
beaucoup de dévotion. Le R. P. Supérieur s'est plu à nous
parler de Montréal et de Québec qu'il avait visités en
1867.
Ce qui ne manque pas de frapper tous les étrangers à
Londres, c'est cet air enfumé qu'on y rencontre partout.
L'Angleterre étant une île, se trouve par cela même
exposée à de fréquents brouillards venant de la mer ; mais
ce qui contribue surtout à charger l'atmosphère de cette
vaste capitale, ce sont les cheminées de ses usines sans
nombre, qui vomissent continuellement leurs jets de fumée
de charbon, iussi remarquons-nous que cette atmosphère
lourde et sombre est bien plus épaisse dans les faubourgs
où se concentrent ces usines, qu'au cœur de la ville même
où elles font presque défaut.
Comme il entrait dans notre plan de voyager en éco-
nomisant autant que possible, tout en ne nous refusant
rien de ce qui pouvait nous intéresser sous quelque rap-
port, et que d'ailleurs notre compagnon pas plus que nous
310 LE NATDRALISTB CANADIEN
n'avait été bercé sur les genoux d'une duchesse, nous
allâmes prendre des billets de 2e classe à l'agence Cook
pour Bordeaux, avec faculté de nous arrêter à toutes les
villes principales sur la route» Le prix du billet de Londres
à Bordeaux, y compris la traversée de la Manche par
New-Haven et Dieppe, fut de <£3 6 9, ce que nous consi-
dérâmes comme une déduction notable sur les prix ordi-
naires des diverses compagnies.
Bien que nous eussions retenu notre logement à
Holborn et Viaduck hôtel, notre plan était bien arrêté de
n'y pas prendre nos repas, et cela pour deux raisons: d'a-
bord par ce que ça coûte plus cher, et ensuite par ce que
les repas y durent bien trop longtemps ; nous préférons
de beaucoup les restaurants où l'on nous sert à la carte à
toute heure, sans compter qu'il est bien plus facile d'avoir
chaque plat à notre goût» Nous allâmes donc prendre un
excellent dîner à un restaurant qui ne nous coûta que 2/5
chelins ce qui certainement était sort raisonnable.
Nous étant décidés à partir par le train de 8 h. p. m.
pour la France, nous laissâmes notre hôtel vers les 7J h.
pour nous rendre à la station du London Bridge. Il était
convenu que nous payerons 7; pour la chambre à deux lits
que nous occupions, mais voici qu'on vient y ajouter 3/ de
plus pour le service. Allons, dîmes-nous, il parait qu'ici
à part du prix en gros, il faut encore payer les articles en
détail ; c'est un excellent moyen d'exploiter les étrangers.
Mais ce n'était que pour une journée, nous nous exécutons
sans faire aucune objection.
A 8 heures précises nous laissions Londres pour New-
Haven que nous atteignions à 10| heures. Nous passons
des chars au steamer Brighton qui nous attendait au quai,
mais qui. eu égard à la marée, ne devait partir que vers
les 3 heures du matin. Nous nous rangeons donc à l'avant
du vaisseau qui est réservé au passagers de 2e classe, et
cherchons à nous installer le mieux possible sur les sofas
pour y passer la nuit. Nous nous trouvons noyés au
milieu d'une bande d'allemands et d'italiens, que nous
trouvons un peu trop bruyants pour nous permettre un
repos convenable. Cependant nos places sont assez con-
fortables et nous nous efforçons de nous livrer au sommeil.
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 311
Mais voici qu'an importun s'en vient nous déranger en
criant sur tous les tons qu'il avait perdu son bille (billet)
et qu'il lui fallait retrouver son biilé. Allons, dîmes-nous
à notre compagnon, payons la difiérence pour la première
classe, et émigrons d'ici, pour laisser à ce brave la facilité
de chercher son bitlé là où il voudra. Nous payons donc
chacun 2/ et allons nous installer à l'arrière, sur des sofas-
lits fort convenables.
La mer, sans être très mauvaise, était cependant
passablement houleuse, si bien que quelques minutes
seulement après avoir laissé le quai, plusieurs des voisins
se mettaient à restituer. Pous nous, nous ne fûmes nulle-
ment affecté du mouvement et pûmes jouir d'un bon
sommeil.
4 Mars. — Dès les 7 heures nous étions sur le pont à
examiner les côtes de France que nous ne faisions encore
qu'entrevoir. On nous servit le déjeûner, et aussitôt après
nous pûmes voir distinctement les falèses de craie blanche
qui bordent la Manche en cet endroit, et qui à distance
nous paraissaient comme des côtes couvertes de neige. A
10^ heures nous entrions dans le port de Dieppe; -c'est une
espèce de canal bordé de chaque côté de quais en pierre
taille. Nous ne fûmes pas peu surpris de voir, face à face,
de chaque côté du port, deux superbes crucifix de gran-
deur naturelle, que nous nous empressâmes de saluer avec
dévotion.
Mais quoi ! pensâmes-nous, on chasse le Christ des
écoles, on ne veut pas que les enfants aient son image
sous les yeux par ce qu'on craint qu'ils ne comprennent
son langage, et ici il est exposé à la vue de tous, de forme
très apparente pour être mieux remarqué ! Ah ! c'est qu'à
côté de la Errance des Ferry et des G-ambetta, il y a encore
la France de S. Louis et de Louis XIV, qui n'a pas encore
renié son Dieu, elle, et qui de ce même port de Dieppe dé-
tachait ses flottes à la conquête de nouveaux royaumes à
Jésus-Christ. C'est de ce même port, que l'illustre fille de
Ste Ursule, que le Canada pourra bientôt, nous l'espérons,
honorer sur ses autels comme une sainte, avec la plupart de
nos ancêtres, probablement après s'être agenouillés devant
312 LE NATURALISTE CANADIEN
ces mêmes images du Christ, pour faire agréer leur sacrifice,
se dirigeaient vers ce Nouveau-Monde qui est devenu notre
patrie, et auquel l'ancien pourrait venir aujourd'hui em-
prunter l'esprit de foi qui fait son bonheur et qui honore sa
sagesse, puisque celle-ci n'a de véritable base que dans la
crainte de Dieu. Non, certainement, toute la France n'est
pas de l'école des athées et libres-penseurs qui la gouver-
nent aujourd'hui ; le Dieu du Calvaire peut y trouver
encore de nombreux adorateurs.
Le premier parmi tous les passagers, nous traversons
la passerelle et touchons le sol de la France. Enfin, dîmes-
nous, nous voici donc en France !— Oui ! dit une dame qui
nous suivait, que ça fait du bien de se trouver en France !
— Yous êtes donc française ?— Oui, mais absente depuis
plusieurs mois. Et vous aussi, sans doute ?— Pardonnez,
je ne suis pas français, mais la France est la patrie de mes
ancêtres, je suis Canadien.— Du Canada, à ancêtres fran-
çais, se mit à répéter la dame, paraissant complètement
déroutée.
Dieppe a une population d'environ 26,000 âmes. Ses
deux principales églises sont St Jacques et St Rémi. Elle
possède une promenade publique qui offre une magnifique
vue de la mer.
Nous n'avons pour ainsi dire que le temps de recevoir
sur nos malles la marque officielle que nous étions en règle,
que nous prenons nos places dans les w^agons du chemin
de fer pour Paris. Nous remarquons près de la gare des
lilas dont les bourgeons commencent à s'épanouir. La
température est aussi très douce et serait des plus agréa-
bles, si de petites ondées ne venaient de temps en temps
faire intermittance avec un soleil des plus brillants qu'on
préférerait parfois un moins chaud»
Nous traversons donc cette Normandie d'où sont partis
nos ayeux. Nous remarquons que partout les terres sont
cultivées avec un soin extrême. Nulle part de pacages
comme chez nous, mais on fait pâturer les animaux dans des
prairies dont on ne leur livre qu'une certaine partie, des
enfants avec des chiens veillant à ce qu'ils ne se répandent
pas ailleurs ; car de clôtures ici, point ; seulement des
DE QUÉBKC A JÉRUSALEM 313
haies vives en certains endroits, et la plupart du temps les
différentes propriétés ne se distinguent les unes des autres
que par des cultures différentes. Toutes les habitations
sont groupées en villages autour de l'église, et les campa-
gnes offrent partout des cultures sans interruption. Peu
après midi, nous entrons dans la gare de Rouen, la capitale
de la Normandie. Comme il y a un autre train à 3 heures,
nous laissons filer le nôtre pour avoir le temps de visitor
un peu la ville.
Et tout d'abord nous portons nos pas vers la cathédrale
S. Ouen, dont nous avions surtout remarqué le clocher qui
est en fer et à jour, c'est la construction la plus haute qu'ait
élevée la main des hommes. 11 mesure quatre mètres de
plus que les pyramides d'Egypte.
A 3 heures nous reprenons le nouveau train, et à 9 h.
nous entrons dans la gare du Nord, à Paris. De Rouen à
Paris, nous suivons presque constamment la iSeine. Nous
la suivons sans cependant la côtoyer, car évitant ses con-
tours, nous la coupons jusqu'à onze fois avant d'entrer dans
Paris. La Seine, à rives fort basses, s'épanchait dans les
champs voisins en plusieurs endroits. Partout nous avons
vu les hommes aux travaux des champs, labourant, bê-
chant, hersant, etc., les prés verts, et les animaux broutant
l'herbe nouvelle.
Aussitôt descendus dans la gare, nous prenons une
voiture pour nous conduire à l'hôtel S. Sulpice qu'on nous
avait recommandé. Les cochers sont ici, comme partout
ailleurs, fort avides d'emploi ; jamais ils n'avoueront ne pas
connaître l'endroit que vous voulez atteindre, sauf à aller
se renseigner plus siirement quand il le faudra. L'hôtel
S. Sulpice, s'était probablement dit notre automédon, doit
se trouver près de l'église S. Sulpice, et traversant la ville
en passant la Seine sur le Pont-neuf, il nous arrête à l'hôtel
du Vatican, en face de la place S. Sulpice, dans la rue du
Yieux-Colombier.— Est-ce ici l'hôtel S. Sulpice, deman.
dâmes-nous ? — L'hôtel S. Sulpice ? il n'y en a pas de ce
nom, nous répètent à la fois deux dames de la maison.
C'est ici l'hôtel du Vatican où logent d'ordinaire les ecclé-
siastiques.
314 I'E NATURALISTE CANADIEN
11 est 9 heures passées, nous sommes près de S. Sul-
pice, notre cocher n'en connait pas plus long que nous,
nous consentons à descendre pour passer la nuit à cet
hôtel, saufs à nous mieux renseigner le lendemain.
islotre bagage déposé à l'hôtel du Vatican, comb'en ?
demandâmes-nous au cocher ? C'est deux francs, répon-
dit-il. Nous donnons les deux francs, et notre homme
tend encore la main. Mais est ce qu'il y aurait erreur ?
N'avez-Yous pas deux francs?— Oui; mois le pourboire.—
Comment ! le prix du tarif n'est pas suffisant ? Il vous faut
quelque chose de plus ? C'est une véritable mendicité. Et
combien vous faut-il ?— Ce que vous voudrez. — Nous lui
donnons 10 sous de plus, et notre homme parait satisfait^
Et voila ce que c'est que ce pourboire qui est inconnu eu
Amérique ; une véritable mendicité sous une autre forme ;
rien de plus désagréable. Et que n'élève-t-on les tarifs de
manière que l'étranger en soit quitte pour le prix fixé?
On dirait vraiment qu'en Europe on ne s'étudie pas à
accommoder le visiteur, mais qu'au contraire on le consi-
dère comme une proie qu'on peut exploiter à merci. Car
il n'y a pas que le pourboire des cochers qui soit en con-
travention avec les règles du confort et du commerce facile
que l'étranger trouve partout en Amérique. Voyez encore
dans les hôtels. Vous payez tant pour la chambre, mais
le soir arrivé, si vous ne voulez pas rester dans l'obscurité,
il faut vous pourvoir vous-même de lumière. Et ce n'est
pas encore tout ; vous êtes à votre toilette, vous avez bien
de l'eau et une serviette, mais de savon, point, si vous
n'avez pas eu le soin de vous en pourvoir auparavant.
Evidemment n'est-ce pas là rendre le séjour des hôtels
plus difficile et désagréable ? Ou plutôt, n'est-ce pas là se
ménager un prétexte, une occasion de pouvoir exploiter
l'étranger à sa guise ? Car venez-en au règlement avant
votre départ. Pour une bougie d'un sou et un morceau
de savon de deux sous, on vous chargera 10 sous pour
chaque, ajoutez à cela 2 à 3 francs de service par semaine,
et vous voila avec une pension de 7 à 10 francs par jour,
au lieu de 4à 5 francs qu'on vous avait fait entendre. Est-
ce bien la viser à accommoder convenablement les voya-
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 315
geiirs ? Il arrive même parfois qu'on ait fort à souffrir de
cette coutume irrationnelle. Nous arrivons un soir vers
les 11 heures à Turin, nous logeons à un superbe hôtel ; un
garçon monte notre bagage à notre chambre au 3e. Nous
avons besoin de faire un peu de toilette avant de nous
mettre au lit. Nous allons pour nous laver les mains, mais
il n'y a point de savon ; nous sonnons. Après un quart
d'heure d'attente, se présente une servante, qui probable-
ment sortait de son lit. — Ne pourrais-je avoir du savon
pour me laver? — Il est trop tard, les raagazins sont fermés?
— Mais n'en avez- vous point dans la maison ? — Nous n'en
avons point ; le garçon ira vous en chercher demain
matin. — Mais votre garçon ne sera sur pied que vers les
7 heures, et dès 5 J heures il me faudra être rendu à l'église.
Demain, dit la fille en refermant la porte, le garçon ira
vous en chercher. 11 fallut nous coucher ainsi sans nous laver.
Le lendemain, peu après 5 heures, le garçon se pré-
sente avec un morceau de savon de 2 sous ; c'est 10 sous,
dit-il. Nous les lui payons de suite. Au moment de solder
la note nous trouvons encore le susdit savon quote à 10
sous. Biffez cet item, dîmes-nous au comptable, c'est assez
d'avoir payé une fois 10 sous ce qui n'en vaut que deux,
sans le voir figurer une deuxième fois dans votre note.
Dans tout notre parcours depuis la gare, nous n'avons
vu partout qu'une profusion de becs de gaz, tant dans les
vitrines faisant briller mille objets divers, que dans les rues
que des piétons sans nombre encombraient en certains en-
droits. Çà et là des lumières électriques s'ajoutaient aux
becs de gaz pour faire de la nuit un véritable jour.
Paris, 5 mars.— Etant allés dire la messe à S. Snlpice ce
matin, nous nous renseignons sûrement sur l'hôtel que
nous voulions trouver ; c'est au No. 7, rue Casimir-Dela-
vigne, cet hôtel est tenu par un M. Lebrun, homme très
respectable et fort accommodant, qui a eu occasion de faire
connaissance avec plus d'un Canadien déjà. Aussitôt
après notre déjeuner nous allons nous y installer. Nous
convenons de payer 1.50 franc par jour pour la chambre
et ne prendrons les repas qu'à la carte. Mais un seul
repas pris ainsi à table d'hôte a suffi pour nous dégoûter
316 LE NATURALISTE CANADIEN
tout-à-fait de ce mode ; les hôtes pour le plus g:rand nom-
bre sont des étudiants en médecine avec des Jeunes filles
de divers emplois, les uns et les autres à babil fort bruyant
et très peu intéressant pour nous. Mais ce qui nous dé-
courage surtout c'est la durée des repas, le dîner à 6 h.
ne durant pas moins d'une heure et demie. On dirait
qu'après chaque plat, on attend qu'un commencement de
digestion soit fait avant qu'on nous en présente un second.
Définitivement nous arrêtâmes que nous ne prendrions
plus nos repas que dans les restaurants, où nous aurions
plus à notre goût et où un quart d'heure seulement nous
suffirait pour notre réfection.
De même que pour Londres, nous remettons à notre
retour à visiter Paris plus en détail, nous nous contentons
après en avoir étudié le plan, de prendre des vues d'en-
semble des divers quartiers où nous appellent les quelques
affaires que nous avons à traiter. Et tout d'abord nous
nous rendons chez notre banquier retirer le montant de
nos lettres de crédit, puis au bureau des pèlerinages, 6, rue
de Furstenberg, pour régler définitivement notre admis-
sion et payer notre passage. Mous payons pour le pèle-
rinage complet de Marseille à Marseille, passant par Na-
ples, Alexandrie, la Judôe, la Galilée, la Syrie jusqu'à Bey-
routh et le retour de cette dernière place par Jaflfa, Alexan-
drie, etc., 1370 fr. pour chacun, sans avoir rien de plus à
débourser, sauf la visite au Caire et aux Pyramides si nous
voulons la faire.
Tout en passant, nous admirons les magnifiques ponts
jetés sur la/ Seine, les statues qui les décorent, l'immense
construction du Louvre, la plus vaste que nous ayons
encore vue ; les superbes vitrines de la rue de Rivoli, par-
ticulièrement celles des grands magazins du Louvre et
celles du Palais-Royal, où brillent en immense profusion
les bijouteries les plus riches et des plus variées etc. etc.
Tout ce que nous voyons, la Seine avec ses ponts, ses quais
et ses vaisseaux ; les places publiques avec leurs obélisques
et leurs statues ; les fontaines avec leurs décorations ; les
jardins publics avec leurs bosquets et leurs parterres ; les
boulevards sans fin avecles façades si ornementées de leurs
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 317
demeures de,6 à 7 étages et toutes de même hauteur, simu-
lant des blocs sans fin ; les rues si soigneusement Javées
chaque matin avec leurs nombreux omnibus et leurs riches
boutiques; les églises, les théâtres, les cafés, les édifices
publics, tout nous convainc du premier coup d'oeil que
Paris est sans contredit la plus belle ville du monde, celle
qui ofire la plus grande somme d'agréments au visiteur.
La Seine qui la traverse presque en son milieu, ses nom-
breux boulevards avec leurs files d'arbies non interrom-
pues, ses larges rues toujours si propres et si nettes, font que
malgré la hauteur de ses constructions, l'air y circule tou-
jours librement, et n'a rien de cette atmosphère lourde et
nauséabonde de la plupart des autres villes ; et malgré ses
vastes dimensions, les tramways, les omnibus, les voitures
de place sont en si grand nombre, que le transport d'un
point à uji autre peut en tout temps s'opérer sans retard et
pour quelques sous seulement. Aussi si Londres, en vue
générale, paraît surtout la villes des affaires et de l'indus-
trie, Paris s'annonce comme étant particulièrement la ville
des promeneurs et des touristes.
Dimanche'^ mars. — Quel coup d'oeil se présente à nous
ce matin dès notre sortie poui nous rendre à l'église ! Les
boutiques soiit partout ouvertes, les rues sont occupées par
de lourds camions chargés de matériaux, et de nombreux
ouvriers sont au travail et dans des constructions privées
qu'on érige, et dans des rues qu'on répare. Ce spectacle
nous révolte. Mais quoi, dîmes-nous à notre compagnon,
cette ville si belle, si riche, si élégante, cette capitale du
monde civilisée croit pouvoir se passer de Dieu, et lui re-
fuse l'hommage de ce repos qu'il a toujours si impérieuse-
ment exigé ? Elle en portera tôt ou tard la peine. Le
Maître de l'Univers saura bien encore, quand le moment
en sera venu, trouver des Prussiens pour humilier et punir
cette nation ingrate qui le méprise et foule aux pieds ses
commandements. Nisi Dominus cuslodierit civitalem, frus-
tra vigilai qui custodil earn. Si le Seigneur n'y met lui-
même la main, c'est en vain que veillent à la garde de la
maison ceux à qui elle a été confiée. Si cependant l'oubli
de Dieu la violation du dimanche était le seul crime qu'on
318 LE NATURALISTE CANADIEN
eut à reprocher à la France, on pourrait encore ne pas
désespérer de son pardon, mais qu'on ouvre ses journaux
et ses revues, qu'y voit-on ? Ce n'est plus seulement
par l'indiSerence qu'on se rend coupable envers Dieu, on
lui déclare ouvertement la guerre. Ni Dieu ni maître porte
pour titre l'un de ces journaux, et l'on y prêche ouverte-
ment l'athéisme. La religion,— la superstition comme on
l'appelle, — a fait son temps, répète-t-on,il faut la remplacer
par le culte de la raison. Et là dessus on enlève les cruci-
fix des écoles, on les entasse pêle-mêle dans une charette
et on va les verser dans un coin d'une salle municipale.
L'homme descendu du singe, dit un autre organe, pour-
suit son évolution comme tous les autres être de la nature,
et quand le temps de sa dissolution est arrivé, ses éléments
vont se mêler à la poudre de tous les autres êtres qui l'ont
précédé ; et, il n'en reste plus rien. Quand on en est rendu
ainsi à ne craindre plus ni Dieu ni diable, quelle morale
veut-on qui puisse retenir l'homme dans le devoir ? Aussi
voyez déjà les fruits de cette irréligion, de ce dévergon-
dage de la raison ! Des ambitions effrénées se sont emparé
du pouvoir ; c'est au nom de la liberté qu'on opprime la
liberté même ;la propriété particulière n'est plus respectée.
Au nom de la légalité on vient vous arracher de votre
demeure et vous jeter sur le pavé ; on vient vous ravir vos
enfants pour leur montrer dès l'âge le plus tendre la voie
de la perversité. Toutes les franchises honnêtes sont ou
entravées ou supprimées, seule la license, la liberté de faire
la guerre à Dieu, d'entraver le libre exercice de la religion,
est reconnue et proclamée. Français, vous apprendrez
encore une fois de plus qu'on ne se moque pas ainsi impu-
nément de Dieu. Le Dieu qui voit vos iniquités et votre
scélératesse rendra à chacun selon ses œuvres, reddetunicui-
quique secundum opera ejus (Rom. 2, 5, 6 ) l'histoire est là
pour nous donner mille fois la contirmation de cette vérité.
Mais la France a-t-elle oublié son Dieu à ce point qu'il
ne s'en trouve plus chez elle qui fasse le bien, non est qui
faciat bonum, non est usque ad unum, comme disait le pro-
phète ? Détrompons-nous ; la race des fils de S. Louis n'est
pas encore éteinte ; la fille aînée de l'Eglise compte encore
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 319
des légions de ses enfants fidèles ; la nombreuse assistance
que lions avons vue aux messes de S. Sulpice ce matin,
bien plus encore la société d'élite qui se pressait cet après
midi autour de la chaire Notre-Dame pour entendre le P.
Moiitsabré et suivre la procession réparatrice qui venait
ensuite, nous est une garantie que la foi, nous dirons plus,
la piété même n'a pas encore déserté le pays de nos an-
cêtres. Si l'ivraie parait l'emporter sur le bon grain en
plus d'un endroit, la moisson n'est pas encore désespéré-
ment perdue.
Cette procession réparatrice qui se fait à Notre-Dame
le premier dimanche de chaque mois, est une amende ho-
norable pour les nombreux outrages à la divinité durant
la grande révolution de 1793, auxquels on joint sans doute
aujourd'hui les horreurs non moins révoltantes de la Com-
mune de 1871.
A continuer.
NOTRE EECIT DE VOYAGE.
Nous sommes bien cliagrin de n' ivoir pas l'approbation d'une
certaine feuille de Montréal en publiant nos impressions de voyage
dans notre Nat ORALISTE ; mais bien que nous connaissions maintes
publications scientifiques qui ont ainsi publié des récits de voyage,
nous demanderons au gérant de la feuille en question s'il est bien sûr
d'avoir toujours contenté tout le monde par sa manière de conduire sa
sa feuille. Nous écrivons avant tout pour nos abonnés, or nous sommes
certain d'avoir leur entière approbation pour donner ainsi nos impres-
sions. Nous avons reçu des lettres de toutes parts nous sollicitant de
donner notre récit de voyage dans nos pages mêmes, et mêine d'étendre
ce récit autant que possible.
BIBLIOGRAPHIE.
Annuaire du Séminaire de Chicoutimi pour l'année scolaioe 1880-
81. 30 piiges iii-S.
La plupart de nos maisons d'éducation ont déjà commencé à pu-
blier des annuaires où l'on donne le personnel de l'institution, les noms
des élèves les règlements en force, le programme des cours etc. Le
présent Annuaire est le premier que publie le Séminaire de Cbicoutimi.
Cette jeune institution, (|ui n'en est encore pour ainsi dire (ju'à^ses
deb Its, a déjà pris un rang di.-tingué parmi toutes les autres de même
320 I-E NATRRALTSTE CANADIEN
wenre affiliées» à l'Université-Laval. C'est peut-être, parmi toutes nos
maisons d'éducation, celle qui s'occupe le plus d'histoire naturelle,
o-râce au zèle de son savant et infatigable professeur, M. l'abbé Huart.
Annuaire de L' Université- Laval, pour Vannée académique 1881-
82. No. 25.
Cet Annuaire, comme tous ceux qui l'ont précédé, contient une
foule de renseignements sur la plus importante de tuutes nos institu-
tions d'éducation. On y trouve le programme de ses cours, avec le
personnel qui en sont chargés, non seulement pour la maison principale,
mais aussi pour sa succursale de Montréal. Une liste de tous les gra-
dués dans les différentes facultés y est aussi donnée depuis la mise en
opération de ses cours universitaires.
Réponse aux remarques de M. l'ahhé Verreau sur le mémoire
appuyant la demande d'une Ecole Normale dans la ville des Trois-
Rivières. Par Mgr. L. F. Laiièche. Carufel & Ayotte Editeurs.
L'illustre Evêque des ïroisRivières, démontre dans cette bro-
chure, au moyen de chiffres officiels, que le système actuel des Ecoles-
Normales coûte beaucoup trop cher pour ce que nous en retirons, et
qu'il serait facile d'obtenir des résultats tout aussi satisfaisants, ou
même supérieurs, à bien meilleur marché. Nous ne nous dissimulons
pas (jue la gestion des aff'aires publiques est si complexe et si difficile,
qu'il est presque impossible que des erreurs et même des écarts ne s'y
rencontrent parfois, mais il est aussi, souvent, de certaines dépenses
q li ne peuvent être approuvées par tout le monde, et à l'égard des-
quelles une économie bien entendue pourrait être pratiquée avec profit.
Mémoire établissant V injustice et l'illégalité du maintien de V U-
niversité-Lavil à Montréal. — 120 pages in-8
Ce Mémoire qui émane de l'Ecole de Médecine et de Chirurgie
de Montréal, est la base qui a servi à toutes les polémiques soulevées
depuis peu à propos de cette brûlante question, et est indispensable à
tous ceux qui veulent suivre les différentes phases de cette cause im-
portante.
Plaidoyers de MM. Hamel et Lacoste devant le comité des bills
privés en faveur de l' Université-Laval. 138 pages in-8.
Discours de V Hon. F. X. A. Trudel contre le projet de loi de
V Université- Laval. 16 pages in-8 à 2 colonnes.
Discours de M. P. Pagnuelo, Avocat, Conseil de la Reine, contre
le bill de C Université-Laval. 16 pages in-8 à 2 colonnes.
Une réponse à V Université-Laval. 15 pages in-8.
Cette Réponse porte pour suscription " L'EcOLE DE MÉDECINE
ET DE Chirurgie de Montréal. "
L Influence spirituelle indue devant la liberté religieuse et civile.
— Extrait du " Journal des Trois-Kivières "
C'est encore plus dans les brochures d'actualité que dans les
ai tides des feuilles politiques ordinaires que se burine l'histoire des
pejples; aussi ces différentes publications méritent-elles d'être con-
servées avec soin, et offrons-nous nos plus sincères remercîments à ceux
qui out bien voulu nous les adresser..
LU]
Vol. XII. OapRouge,Q., SSPT.-OCTOBRE 1881. No. 143.
ROdaetcur : M. l'Abbé PROVAKCIIER,
FAUNE CANADIENNE
DEUXIÈME DIVISION DES HYMÉNOPTÈRES.
LES PORTE-AmmhLON.—ACULEATA.
{Continué de La page 304.)
Femelles dépourvues de tarière ou d'oviscapte, mais
munies d'un aiguillon exsertiie avec glandes à venin*
Fam. X. F0RMICIDE3. Formicidœ.
Tète de forme variable, ordinairement triangulaire,
souvent fort grosse. Languette arrondie, voûtée, presque
en cuiller, plus courte que la tête. Mandibules fortes, le
plus souvent triangulaires et dentées.
Antennes insérées sur le front ou près de la bouche,
coudées, de 12 articles dans les $ et 13 dans les c?, le pre-
mier article formant souvent le tiers de la longueur totale
de l'antenne, les autres le plus souvent épaissis.
Thorax fort variable, souvent comprimé postérieure-
ment, le métathorax épineux dans certains genres.
Pattes ordinaires, le premier article des tarses non
dilaté, point d'autre instrument non plus pour la récolte
du pollen.
Abdomen toujours uni au thorax par un pédicule
grêle, court ou plus ou moins allongé, ce pédicule portant
le plus souvent une ou deux écailles saillantes ou en forme
322 LE NATURALISTE CANADIEN
de nœud, l'extrémité dépourvue de tarière saillante, mais
munie dans les 9 d'un aiguillon exsertile avec glandes à
venin.
Ailes manquant souvent, portant, lorsqu'elles existent,
une cellule radiale, 2 ou 3 cubitales, avec les discoïdales
plus ou moins complètes suivant les genres.
Insectes vivant en sociétés plus ou moins nombreuses,
composées : l'' de femelles fécondes, ailées jusqu'après la
fécondation, et s'arrachant ensuite les ailes ; 2^ de mâles
à ailes persistantes ; et S° de neutres (^) ou femelles
stériles qui se partagent en deux catégories que distin-
guent leur forme, leur taille et leurs fonctions, savoir : les
plus grandes ou les guerrières, et les plus petites ou les ou-
vrières.
Les sociétés de ces insectes pérennes, c'est-à-dire n'é-
tant pas bornées à la durée de la saison, mais se prolon-
geant durant plusieurs années.
L'instinct qui distingue les insectes que nous allons ici
étudier a porté plusieurs naturalistes à les ranger à la tête
des animaux sans vertèbres ou articulés, bien que sous le
rapport de la conformation ils ne soient pas aussi parfaits
qu'un grand nombre d'autres.
Si la raison a été refusée à l'animal, il faut reconnaître
cependant que chez les insectes sociétaires la faculté de
comparer l'utilité des choses pour régler leur conduite eu
conséquence, le soin de la famille, bien plus de la commu-
nauté entière, l'assiduité au travail, la prévision pour
l'avenir, etc., les placent, sans conteste, bien au dessus des
mammifères les plus renommés par leur intelligence, et
ne leur laissent que l'homme pour supérieur sous ces
différentes considérations.
Et même sous certains rapports, l'homme lui-même
est forcé de reconnaître un supérieur dans l'insecte» Que
sont la tour de Babel, les murs de Ninive, les pyramides
d'Egyte, en comparaison d'une fourmillière s'élevant à 5
ou 6 pieds au dessus du sol ? Que de millions de grains de
sable il a fallu tirer an à un de l'intérieur pour former le
dôme qui recouvre les galeries soiiterraines ! Et quelle
X — PORMICIDES 323
union, quelle entente n'n-t-il pas fallu pour que chacun
des ouvriers se prêtât de lui-même, sans commandement,
sans architecte dirigeant, à appliquer son travail à l'endroit
convenable, pour laisser, par exemple, les piliers néces-
cessaires à la solidité de l'édifice, conserver les galeries et
passages toujours libres, ne pas perdre le travail en des
hors-d'œuvre sans but !
Mais l'homme peut encore aller chercher chez les
Fourmis des exemples des plus nobles qualités du cœur.
Jamais, par exemple, une Fourmi en rencontre une autre
de son espèce blessée, sans lui porter secours ; elle s'en
empare aussitôt et la transporte dans la fourmilière, pour
qu'elle puisse se remettre sans plus rien craindre. Et que
dire de ces ouvrières qui non seulement parcourent de
grandes distances, escaladent des arbres pour rapporter à
l'habitation la miellée nécessaire à la nourriture des larves,
mais encore transportent celles-ci, incapables de marcher,
et souvent plusieurs fois par jour, à dliférents endroits
pour qu'elles puissent jouir du degré de chaleur et de
lumière nécessaire à leur développement.
Mais pour mieux nous rendre compte des mœurs et
du gouvernement des Fourmis, pénétrons dans une four-
milière, et examinons bien tout ce que nous y rencontre-
rons, nous aidant tant de nos propres observations que des
rapports dignes de foi, livrés par des hommes qui comme
Huber, Reaumur, Lyonnet, Latreille, ont passé leur vie
dans l'étude des insectes et ont tenu des fourmilières sous
x^erre, a lin de pouvoir les examiner en tout temps et dans
les plus menus détails de leur vie de famille.
Si, vers le milieu de l'été, nous enlevons la calotte qui
sert de toit à une fourmilière, nous trouverons que la
société se compose de cinq sortes d'individus, savoir :
1° les mères ; 2° les mâles ; 3° les neutres guerrières ; 4° les
neutres ouvrières ; et 5° les larves,
1° Mères —Les mères, ç , sont la plus forte taille dans toute
la société. Elles naissent à la vie parfaite, c'est-à-dire sortent
de leur dernière métamorphose, avec des ailes, quelles
ne perdent qu'après la fécondation. Leur principale, on
324 LE NATUUALISTK CANADIEN
pourrait presque dire leur unique occupa Hon, est de pon-
dre des œufs pour perpétuer la société. Elles ne vont pas
même à la picorée, elles sont nourries par les ouvrièrs^s
qui leur présentent la miellée qu'elles ont été recueillir
sur les fleurs et les plantes, sur le bout de leur langue.
Elles paraissent jouir d'une grande considération, bien
qu'on ne puisse les qualifier de reines, comme l'ont fait
certains auteurs. Car elles n'exercent ni empire ni com-
mandement ; elles sont avant tout des mères. Elles ne
sont pas d'ordinaire en nombre bien considérable.
Lorsque le temps de la fécoiidation est arrivé, elles
sortent vers le déclin du jour et prennent leur vol dans les
airs, et c'est là que les mâles, toujours beaucoup pUis nom-
breux qu'elles, les rencontrent pour l'accouplement. Après
cet acte, si elles sont rencontrées par des ouvrières, celles-ci
ne manquent pas de leur enlever h\s ailes et de les ramener
comme prisonnières dans la fourmilière. Mais si dans leur
vol, elles se sont trop éloignées de l'habitation et se trouvent
alors solitaires, elles s'arrachent elles-mêmes les ailes et se
cherchent une retraite où elles pourront passer l'hiver et
fonder une nouvelle colonie.
Une femelle une fois fécondée l'est pour toute sa vie ;
elle pourra chaque année, sans nouvel accouplement, pon-
dre des œufs féconds. Mous disons chaque année, car
contrairement aux autres insectes, la vie, chez les Fourmis,
se prolonge durant plusieurs années.
Les mères au printemps pondent leurs œufs que la
chaleur et l'humidité font bientôt éclore. Ou a observé
que ces œufs augmentent de grosseur avant de s'ouvrir
pour donner naissance à la larve ou petit ver qu ils ren-
ferment. Certains auteurs affirment même avoir vu des
ouvrières induire les œufs, au moyen de leur langue, d'un
certain liquide, destiné sans doute à fournir par absorption,
la nourriture aux embryons qui se développent ainsi avant
que d'éclore.
Dans une nouvelle colonie, c'est-à-dire lorsque les
mères fécondées se trouveut seules, elles pourvoient elles-
mêmes à la nourriture des larves, mais dans les anciennes
colonies, ce soin est exclusivement réservé aux ouvrières.
x-FOHMTCiniîS 325
Nous avons déjà fait remarquer que. contrairernent
anx aboilh'?:, les mores chez les Fourrais sont toujours
plusieurs ensemble.
2° 3hîles.—Les mâles, c?, toujours plus petits que les
femelles, naissent avec des ailes e.t meurent avec elles. Ils
sont aussi toujours plus nombreux que les mères. De
même que celles-ci, ils reçoivent la nourriture des ou-
vrières, et leur laissent aussi les travaux de construction,
d'entretien, de réparation de la demeure. Ils so.tent de
la fourmilière pour rencontrer les femelles au temps de
l'accouplement et n'y reviennent plus, ceux qui ont satis-
fait aux vœux de la nature mouvant aussitôt après cet acte,
et les autres périssant isolément, incapables de pourvoir
par eux-mêmes à leur propre subsistance, et incapables
aussi, par leur propre instinct, de retrouver leur ancienne
demeure. Les mâles sont toujours dépourvus d'aiguillon.
3° Guerrières^. — De même que dans tout état il est des
militaires chargés de veiller spécialement an salut et à la
{)rotection de la eommuna'.ité, ainsi dans la république des
Fourmis, se trouve une classe d'individus destinés par des
aptitudes particulières à protéger tous les autres dans l'oc-
casion. Ces guerrières d'un nouveau genre, sont des neu
très ou f >melles infécondes, 5, qui parleur '.aille et leur con-
formation sont rendues, encore plus que les ouvrières
ordinaires, plus capables da repousser les ennemis et même
de porter la guerre à l'étranger. Comme ici les armes
consistent presque uniquement dans les mandibules dentées
et coupantes dont est pourvue la bouche, la tète des ou-
vrières o-uerriôres est démesurément développée, alin
d'assurer plus de puissance aux muscles qui font mouvoir
ces mandibules.
On est tout étonné souvev.t en découvrant une four-
milière de trouver que son intérieur renferme en outre des
mâles, femelles et ouvrières grandes et petites (guerrières
et ouvrières proprement dites), des fourmis d'une espèce
difiérente de celle à qui parait appartenir proprement la
demeure. Ces étrangères, simples ouvrières, semblent
cependant se trouver chez elles, car ce sont elles qu'on voit
continuellement agir pour les soins ordinaires de l'habi-
326 LE NATURALISTE CANADIEN
tatiou. Ce sont des prisonnières, des esclaves enlevées
par droit de conquête, sur des peuplades étrangères du
voisinage. Car les Fourmis, elles aussi, paraissent pousser
la civilisation jusqu'à ce point qu'après avoir construit leur
habitation, elles jugent à propos de s'assurer le repos en
se reposant pour les soins- de la vie sur des captives qu'elles
iront prendre de force dans des habitations voisines.
JNous rapportons ces conquêtes à des actes de civili-
sation pour nous conformer à la manière dont les hommes,
non plus sages, envisagent la chose, car ce ne sont au fond
que de véritables actes de brigandage où la force-prime le
droit. On aurait peine à croire à de tels faits, si des obser-
vateurs sérieux et dignes de foi, ne les avaient vu s'opérer
sous leurs yeux à différentes époques, et chez des espèces
fort différentes dans cette même famille. Entendons ici
M. Huber, le grand observateur des Fourmis, nous raconter
lui-même, comment il dt la connaissance de ces fourmi-
lières mixtes, où se trouvent des ouvrières sans mâles ni
femelles de leur espèce, chargées de tout le soin de la de-^
meure, lorsque les propriétaires mêmes ne font rien, ne
commandent même pas, et sont ponctuellement servies
" Je vis à la droite du chemin une grande fourmilière
couverte de Fourmis Rouges • elles se disposèrent en
colonnes, partirent toutes ensemble et tombèrent sur une
fourmilière Noir-cendrée, où elles s'introduisirent presque
sans opposition. Une partie d'entre elles ressortirent de là,
tenant entre leurs pinces des larves qu'elles avaient déro-
bées ; les autres moins fortunées ne rapportèrent aucun
fruit de leur expédition : elles se divisèrent en deux trou-
pes : celles qui étaient chargées, reprirent le chemin de
leur demeure ; celles qui n'avaient rien trouvé se réuni,
rent et marchèrent en corps sur une seconde fourmilière
Noir-cendrée, dans laquelle elles firent un ample butin
d'œufs, de larves et de nymphes. L'armée entière, formant
deux divisions, se dirigeant du côté d'où je l'avais vu partir.
" J'arrivai avant les Fourmis rousses auprès de leur
habitation ; mais quelle fut ma surprise en voyant à la
surface un grand nombre de Fourmis Noir-cendrées! Je
soulevai la couche extérieure de l'édifice ; il en sortit
X — FORMICIDES 327
encore davantage, et je commençai à croire que c'était
aussi une de ces fourmilières pillées par les Rousses, lorsque
je vis arriver à la porte du nid, la légion de celles-ci char-
gée des trophées de la victoire. Son retour ne causa
aucune alarme aux Noir-cendrées; les Fourmis Rousses
descendirent avec leur proie dans les souterrains, les Noir-
cendrées ne parurent pas s'y opposer ; j'en vis même
quelques unes s'approcher sans crainte des Fourmis guer-
rières, les toucher de leurs antennes, leur donner à manger,
comme celles d'une même espèce le font entre elles, et
prendre quelques uns de leurs fardeaux et les emporter
dans le nid. Les Fourmis Rousses n'en ressortirent plus
de la journée : les Noir-cendrées restèrent encore quelque
temps dehors; mais elles se retirèrent avant la nuit.
" Jamais énigme ne piqua plus vivement ma curiosité
que cette singulière découverte. Je tiouvai bientôt, près
de chez moi, plusieurs fourmilières du même genre, et je
m'étonnai d'être le premier à reconnaître leur existence
J'étais impatient de reconnaître les relations de ces deux
espèces de Fourrais : pour y parvenir j'ouvris une de leurs
fourmilières ; j'y trouvai un grand nombre de Fourmis
Rousses au milieu de Noir-cendrées, et je commençai déjà
à acquérir quelques notions sur leurs rapports mutuels.
'' Les Noir-cendrées s'occupèrent de suite à rétablir
les avenues de la fourmilière mixte ; elles creusèrent des
galeries et emportèrent dans les souterrains les larves et les
nymphes que j'avais mises à découvert. Les Rousses, au
contraire, passèrent iudifîéremment sur ces larves sans les
relever, ne se mêlèrent pas aux travaux des Noir-cendrées,
errèrent quelque temps à la surface du nid, et se retirèrent
enfin, pour la plupart, dans le fond de leur citadelle.
" Mais à cinq heures de l'après midi la scène change
tout-à-coup ; je les vois sortir de leur retraite ; elles s'agi-
tent, s'avancent au dehors de la fourmilière ; aucune ne
s'écarte qu'en ligne courbe, de manière qu'elles reviennent
bientôt au bord de leur nid ; leur nombre augmente de
moment en moment; elles parcourent de plus grands
cercles ; un geste se répète constamment entre elles ; toutes
ces Fourrais vont de l'une à l'autre, en touchant de leurs
328 Î-S N,\TURALi:-TE CAI<ÎADTEN
antennes et de Icnrs fronts le corselet de leurs compagnes;
celles-ci à leur tour s'approchent de celles qnVUes roi^>nt
venir, et, leur communiquent le mèm^" signal, c'est celui du
départ ; on voit aussitôt celles qui l'ont voçn ^=e mettre en
marche et se joindre à la troupe. La colonne s'^or^anise ;
elle s'avance en ligne droite ; toute l'armée s'éloic^ne et
traverse la prairie ; on ne voit plus aucune Fonrrai Ron.'^se
sur la fourmilière. La tète de la lé<rion semble quelquefois
attendre que l'arrière garde l'ait rejointe ; elle se répand à
droite et à gauche sans avancer ; l'armée se ra>.-'emble de
nouveau en un seul corps, et repart avec rapidité. On n'y
remarque aucun chef; tontes les F'ourmis se trouvent tour
à tour les premières; ell^^s semblent chi^rchor à se devancer.
Cependant quelques unes vont dans un sens opposé ; elles
redescendent de la tête à la queue, puis reviennent sur
leurs pas et suivent le mouvement général ; il y en a ton-
jours un petit lîorabri^ qui retournciU en arrière, et c'est
probablement par ce moyen qu'elles se dirigent.
" Arrivé(\s à plus de trfMite pieds de leur habitation,
elles s'arrêtent, se dispersent et tâtent le terrain avec leurs
antennes, comras les chiens flairent les tracps du gibier ;
elles découvrent bientôt une fourmilière ; les Fourmis
Rousses ne trouvant aiicfine opposition, pénètrent dans une
galerie ouverte ; toute l'armée entre successivement dans
le nid, s'empare des nymphes et re.-ort par plusieurs issues,;
je la vois aussitôt reprendre la route de la fourmilière
mixte. Ce n'est plus une armée disposée en colonne, c'est
une horde indisci^ilinée , ces Fourmis courent à ia iile
avec rapidité ; les dernières qui sortent de la fourmilière
assiégée sont poursuivies par quelques uns des habitants,
qui cherchent à leur dérober leur proie ; mais il est rare
qu'ils.y parviennent.
"Je retourne vers la fourmîllière mixte pour être témoin
de l'accueil fait à ces spoliatrices par les iSoir-cendiées
avec lesquelles elles habitent, et je vois une quantité con-
sidérable de nymphes amoncelées devant la porte ; chaque
Fourmi Rousse y dépose son fardeau en arrivant, et reprend
la route de la fourmilière envahie. Les Noir-cendrées
quittant leur travaux en maçonnerie, viennent relever ces
X — FORMTCIDRP, 329
nymphes les unes après les antres et l^s descendent dans
les souterrains : je les vois même souvent décharger ies
Fourmis Rousses, après les r.voir loucht>es amicalement
avec leurs anteimes t celles-ci leur céder sans o})position
les )iymphes qu'elles ont dérobées.
" Une troisième excursion a encore lieu à la iourmi-
lière déjÀ pillée, mais cette t'ois-ci ce n'est pas sans nue
violente résistance de la part des résidentes, si bien qu'au
commencement les Rousses n'étant pas eji nombre suffi-
sant, elles se trouvent iorcées à retraiter, jusqu'à ce que
de nouvelles arrivées les mettent en moyens de tenter
l'assaut avec succès. Elles pénètrent de nouveau dans les
souterrains et en reviennent chargées probablement des
dernières nymphes qui y restaient. Aucune ne tente de
s'emparer des adultes, c'est SfUileraent aux larves et aux
nymphes qu'on s'attaque. On prévoit sans doute que
ces adultes ne se plieraient pas à la servitude qu'on leur
prépare, il n'y a que ceux qui y sont soumises dès leur
naissa)ice qui puissent la supporter. "
Remarquons ici en passant que ce j^e sont pas seule-
ment des espèces voisines qui sont ainsi réduites en escla-
vage, mais souvent des espèces de ge)ires tout-à-fait diffé-
rents. Et ces esclaves, ces ilotes, servent leurs maîtres
avec une docilité, un empressement qui laisserait croire
qu'elles peuvejit trouver une espèce d'orgueil, pour elles,
faibles et petites, à faire tenir l'existen-^.e des forts, des puis-
sants, aux services qu'elles leur rendent Car ces tyrans,
ces forts, en sont venus, sans doute par l'abus de leur
force, à ne pouvoir se suffire à eux-mêmes, à ne compter
pour leur existence que sur les brigandages qu'ils peu\ ent
exercer. Les Fourmis se rapprochent de l'homme parleur
intelligence, et semblent aussi partager ses vices en partus
La vie mclle et oisive des grands, les rend incapables de
pourvoir par eux-itièmes à leur propre existence; il en est
de même chez les Fourmis de haute caste, de forte taille,
elles périraient misérablement sans le service des esclaves.
4° Ouvrières. — Ce qui constitue un état avant tout, ce
sont les ouvriers, c'est le peuple ; et chez les Fourmis, ce
sont aussi les ouvrières qui sont les plus nombreuses, Sur
330 LE NATURALISTE CANADIEN
elles seules repose la perpétuité de la race, la permanence
de la république. Les mères faibles et idiotes, les mâles
qui ne naissent que pour mourir, seraient impuissants à
pourvoir aux besoins de la communauté. Aussi est-ce aux
ouvrières qu'incombe la construction de la demeure, sa
conservation et réparation, son entretien dans la propreté
et la salubrité convenables, le soin de pourvoir aux pro-
visions, r<ducation des enfants, la police intérieure et la
garde extérieure de la demeure. Elles sont tout à la fois
guerrières, policières, maçonnes, nourricières, nourrices et
même accoucheuses. Oui ! accoucheuses, car sans leur
secours pour déchiret le maillot dans lequel s'enveloppe
la nymphe, celle-ci ne pourrait parvenir à voir le jour après
sa transformation ; et naissant aussi extrêmement faible,
elle périrait bientôt si la nourrice n'était là pour soutenir
sa faiblesse, lui apprendre à faire les premiers pas, la mener
à la lisière pour amsi dire.
Nous avons déjà dit que les femelles infécondes se
partagent en deux divisions industrielles, en deux corps
de métiers. L'un fait toutes les œuvres de force, le trans-
ports des objets pesants, les quêtes lointaines et périlleuses,
et au besoin la guerre ; ce sont les guerrières que nous
avons fait connaître. L'autre corps presque toujours à la
maison, reçoit les matériaux, fait le ménage, soigne l'éco-
nomie intérieure, et surtout est chargé de l'œuvre capitale,
l'éducation des enfants ; ce sont les ouvrières proprement
dites.
Les deux corporations, les guerrières ou pourvoyeuses
et les ouvrières ou nourrices, quoique de taille différente,
sont identiques de formes, de couleur, et d'organisation.
La nourriture des Fourmis consiste en matière liquide
sucrée tirée des végétaux, des fruits mûrs, du corps même
de certaines petites larves, mais surtout produite par d'au-
tres insectes intimes, extrêmement nombreux, que Linné
avait appelés les vaches laitières des Fourmis, nous vou-
Ions désigner les pucerons.
Les pucerons, qu'on trouve sur toutes les plantes, pa-
resseux, mous, peu agiles, enfoncent dans le tissu des
feuilles ou des pousses tendres leur trompe extrêmement
X — FORMICIDES. 331
déliée pour se nourrir des sucs qu'elles contiennent. Ils
portent sur l'extrémité de leur abdomen une espèce de
petit tube ou siphon, de chaque côté, par lesquels exsude
une liqueur sucrée, qui est par excellence le lait qui con-
vient aux Fourmis et qu'elles s'empressent de recueillir.
C'est eu exerçant une espèce de clapotement sur l'abdo-
men des pucerons, que les Fourmis les engagent à laisser
échapper la liqueur ; elles la saisissent aussitôt de leur
langue, l'ingurgitent pour la dégorger ensuite lorsqu'elles
la présenteront aux habitants de la demeure, femelles,
mâles et larves.
il arrive même souvent que les Fourmis emportent
les pucerons dans leur souterrains ou les parquent près
de leur habitation pour tirer d'eux leur nourriture au
besoin.
Les Fourmis ont la propriété de sécréter elles mêmes
un suc acide très-caustique ; on sait qu'elle est la propriété
de l'acide formique. Les espèces qui se logent dans les
troncs d'arbres, savent exploiter cet acide avec avantage.
Le bois oflre-t-il trop de résistance à leurs mandibules,
elles l'injectent de leur acide, puis le grugent à volonté
pour y pratiquer leur galeries. Ce sont ordinairement
des troncs cariés qu'elles attaquent de préférence ; mais il
arrive souvent, surtout dans les chênes et les érables, que
certaines portions dans les parties cariées se trouvent encore
tout-à-fait saines, et c'est là surtout que leur acide leur sert
particulièrement.
Ce sont les ouvrières qui ont à cœur, avant tous, le
bien public, l'intérêt de la communauté. Ne pouvant as-
pirer aux honneurs de la maternité, elles reportent sur les
soins matériels du ménage, toute l'afîection dont elles sont
capables. Les captives mêmes paraissent s'acquitter de
ces soins avec autant de zèle que les ouvrières domesti-
ques.
Le temps de l'accouplement est-il arrivé, voyez les
ouvrières se répandre de toutes parts autour de l'habita-
tion, afin de ramener au logis les mères fécondées. Elles
s'empressent d'abord de leur enlever les ailes, puis bon gré
332 LE NATURALTSTÎ5 CANADIEN
m ni prré ellos les entraînent à l'aîicienne demeure. Mais
cette abstTciction de? ailes n'a rien de douloureux pour
celles qni les portent, puisque, lorsqu'il arrive qu'étant
trop éloiîïnées de la demeure elles ne peuvent la retrouver,
on les voit se les arracher elles-mêmes avant de chercher
quelque part un lieu de refuge. Nous avons pu nous-
méme être plus d'une fois témoin d'une telle opération. Se
passant les pattes par dessus les ailes, elles les pressent
ainsi comme avec un levier et les font céder dans l'articu-
lation qui les unit au thorax. L'opération terminée, elles
cherchent aussitôt une retraite dans le premier trou ou la
première fente qu'elles trouvent, s'il ne leur arrive pas de
rencojitrer des ouvrières qui les guident elles-mêmes à
l'ancienne demeure, ou leur eu préparent une autre pour
fonder une colonie nouvelle.
5** Les larves.— Tows ceux qui ont découvert des four-
milières ont remarqué de suite un grand nombre de petits
corp^ blancs ou jaunâtres, oblongs ou ovoïdes, que les
Fourmis s'empressent aussiôt d'e)ilever pour les transporter
en lieu plus sûr, dans les parties les plus reculées de leurs
goleries. On dit communément que ce sont là les œufs
des Fourmis. Le plus souveîit cependant ce ne sont pas
des cents, mais bien des Lirves ou des nymphes. En effet,
si vous les examinez avec une loupe, vous reconnaissez de
suite aux anneaux qui les composent que ce sont des petits
vers tra[nis, apodes, qui ne sont doués que de mouvements
à peine perceptibles. Ce sont-là les enfants de la famille
que les ouvrières sont chargées de nourrir, en leur dégor-
geant dans la bouche la miellée qu elles sont allées cueillir
sur les plantes à la poursuite des pucerons.
Ceux qui ont mis des fourmilières sous verre pour
étudier L^s mœurs de leurs habitants de plus près, assurent
avoir vu les noi^rrices continuellement occupées de leurs
nourri>sons ; ne pouvant les laisser pour aller à la picorée,
elles altoident les quêteuses à la porte, reçoivent d'elles la
miel'ée qu'elles déversent aussitôt dans la bouche des petits.
On dit même qu'elles les bercent ou les dorlotent comme
pour leur faire sentir qu'elles sont toujours ià pour les pro-
téger. Plusieurs fois par jour, elles les transportent d'un
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM. 333
étage à l'autre de la demeure suivant le degré de chaleur
et d'humidité qu'elles !>avent leur être néce.ss^aire.
Dans plusieurs espèces, les larves se hlent un cocon
pour subir leur métamorphose. C'est encore anx iu>ur-
rices qu'incombe le soin de rompre ce tissu lorsque le
temps de l'éclosion est arrivé.
On voit par tout ce que nous venons d'exposer, qu'il
n'est guère d'animaux dont les mœurs soient plus intéres-
santes que les Fourmis; elles laissent certainement les
abeilles bien eu arrière d'elles sous ce rapport.
La famille des Formicides se divise en un assez i^-rand
nombre de genres, dont plusieurs sont particuli^-s à des
cliuuits plus chauds. Cette famille a encore été si peu
étudiée, surtout pour cette Province, qu'on ne pourrait
fixer, même approximativement, le nombre de genres et
d'espèces que nous possédons. On croit que les Etats-
Unis en possèdent à peu près 200 espèces; nous n'oserions
affirmer que celles de notre Province pourraient attei)idre
la dixième partie de ce nombre. Nous n'avons encore
rencontré que les 2 genres qui suivent.
A coniiimer.
DE QUEBEC A JERUSALEM.
III
Départ de Paris. — Orléans ; Tours ; Poitiers; Angoulême. — Une discussion
à propos des Jésuites. — La Garonne ; Bordeaux. — Grenade ; Mor-
cenx ; Pont-de-Marsan; sol pauvre. Tarbes, très nialj^ropre. —
Arrivée à Lourdes.
7 et 8 wars.— Nous continuons tous les jours notre
visite de Paris. Les églises de S. Grermain des Prés, S.
Germain l'Auxerrois, S. Nicolas des champs, S. Gervais,
attirent particulièrement notre attention. Nous admirons
dans la dernière une supeibe chapelle dédiée à Ste Philo-
mène, dans laquelle on conserve de ses reliques ainsi
qu'une maguiûque statue. Des lampes en grand nombre
334 LE NATURALISTE CANADIEN
brûlent constamment devant l'image de la sainte, et tous
les murs sont couvers d'ex-votn ou de plaques de marbre
remémorant des faveurs spéciales obtenues.
Comme nous nous rendions à cette église, nous
fîmes la rencontre d'un convoi tunèbre. Nous fûmes
tout d'abord surpris de ne voir aucune croix sur le cor-
billard ; c'est qu'ici la même voiture sert à transporter à la
dernière demeure, et l'athée qui ne voyait dans son être
que des éléments matériels qu'il devait un jour rendre à
la nature, et le chrétien sincère qui ne livre à la terre sa
dépouille mortelle qu'en attendant le moment où elle doit
revivre par la résurrection pour partager éternellement le
sort de son âme, de cette émanation de la divinité que le
Créateur a soufflée en lui. Est-ce là la carcasse d'un des-
cendant de singe ou les restes mortels d'un être formé à
l'image de Dieu, que l'on transporte en terre ? Aucun signe
extérieur ne donne de réponse à cette question. Cepen-
dant toutes les têtes se découvrent au passage, mais rien
n'indique, soit dans la suite du cortège soit dans les allants
et venants des rues, que ces marques de respect soient
dues à un sentiment religieux plutôt qu'à une simple
coutume de politesse toute mondaine.
Comme le Luxembourg se trouve tout près de notre
hôtel, nous ne manquons pas de nous diriger à plus d'une
reprise dans les magnifiques jardins qui l'avoisinent. Par-
tout la nature donne des sisrnes de son réveil. Les masrno-
lias ont déjà les bourgeons tout renflés et prêts à s'épanouir,
les pensées sont en fleur et les rhododendrons sur le point
de le devenir, etc.
9 mars, — A 9 heures ce matin nous laissons Paris pour
Orléans, que nous atteignons peu après midi. Comme nous
l'avions fait â Rouen, nous remettons à continuer notre
route par un autre train de l'après midi. Nous admirons
sur la place publique la statue équestre de Jeanne d'Arc.
La jeune iille, sous son costume de guerrière, semble
refléter sur sa figure l'inspiration du Ciel qui la dirige.
Nous entrons dans l'église !S. Vincent (diacre), où se trouve
une superbe statue de Ste Grermaine; la jeune sainte est
représentée tenant sont tablier rempli de fleurs. Ou sait
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 335
que cette jeune héroïne était fort malmenée par sa belle-
mère. Un jour qu'elle partait comme d'ordinaire pour
aller garder les troupeaux, avec un morceau de pain noir
pour son unique repas de la journée, la mégère la voyant
tenir son tablier enroulé, l'accusa auprès de son mari
d'avoir dérobé des comestibles de la cuisine ; on courut à
elle et on la contraignit d'exhiber ce qu'elle paraissait ainsi
vouloir cacher. Elle ouvrit donc son tablier, mais, ô sur-
prise, il était tout rempli de roses ! et cela en plein février,
lorsqu'on ne voyait encore aucune fleur.
Nous pénétrâmes aussi dans la cathédrale, où nous
nous plûmes à nous représenter dans la chaire le grand
evêque qu'elle venait de perdre, émouvant les fi;lèles par
le charme de son éloquente parole. Nous y admirâmes
surtout un chemin de croix en rehef de grandeur naturelle,
du plus bel effet.
Ayant remarqué plus loin un convoi funèbre se ren^
dant au cimetière, nous nous rangeâmes à la suite et le
suivîmes jusqu'au bord de la fosse. Nous admirâmes des
mausolées en grand nombre et de fort bon goût. Des
pervenches sur plusieurs tombes étalaient déjà leurs jolies
fleurs bleues.
A 3 heures nous reprîmes le convoi qui nous déposa à
Tours à 8 heures. La Loire que nous côtoyons comme
nous l'avions fait de la Seine, est aussi à rives fort basses,
si bien qu'à quelques arpents de distance seulement, la vue
s'en trouve totalement dérobée et qu'on ne soupçonnerait
pas même sa présence. La Beauce que nous traversons
ici est réputée l'un des quartiers des plus fertiles de la
France, aussi remarquons-nous que les cultures sont par-
tout des mieux soignées et des plus promettantes.
A mesure que nous avançons, le réveil de la végéta-
tion se montre de plus en plus prononcé. A Beaugeney,
les amandiers commencent à montrer quelques fleurs, à
Blois ils sont en pleine floraison.
Il était 8 heures passées lorsque nous sommes arrivés
à Tours, de sorte que nous ne pûmes visiter cette ville qu'à
la clarté de la Lune. Sa cathédrale nous parut assez re-
335 LS NATURALISTE CANADIEN
marquiible, bien qutî ses tours sannouceiit comme étant
trop lourdes.
10 mars. — Dès les 5.45 h. a. m., nous étions installés
dans le convoi eu route pour Bordeaux. Une pluie assez
abondante sen)blait s'annoncer comme devant persévérer
toute la journée, cepinidant vers les 7 h- les nuag-es se
di.-sipèreîit tellement que le soleil brilla dans tout son
éclat.
A 7.56 h. uo\is mettons pied à terre à Poiti'^rs pour
prendre le déjeûner ; les quelqu*»s minutes seulement qui
nous sont données ne nous laissesit pas le temps de faire
même la plus petite excursion dans la ville, dont le nom
nous est devenu familier par les savants écrits de son der-
nier évêque, Mii^r l*arisis. Nous poursuivons de suite notre
route jusqu'après 11 heures, lorsqu'on nous arrête à Augou-
lème pour y prendre le dîner.
L'administration des chemins de fer ne vise pas seule-
ment ici au confort des voyageurs, mais s'occupe encore
de leur agrément. A chaque station, surtont lorsqu'il s'y
trouve un bulïet, nous avons un joli parterre à notre dis-
posii ion, ou s'étalent des Heurs en profusions et souvent
des plus rares ; et parfois nous ne savons ce qu'il faut ad-
mirer davautige, ou de l'éclat des fleurs qu'on cultive, ou
de fart avec lequel on les dispose. Nous trouvons ici, à
Angoulême, de magnifiques fuchsias dans le parterre, tout
couverts de fleurs, avec de superbes ribes ornementales, à
fleurs jaunes du plus bel effet. Les magnolias ont les
bourgeons un peu plus développés qu'au jardin du Luxem-
boura', mais ne montrent pas encore leurs fleurs.
Sur presque tout le continent européen, les voitures de
chemins de fer ont une disposition toute difiérente de
celles de f Amérique. Les chars, au lieu d'une grande
salle unique où se rangent les bancs à la suite les uns des
autres de chaque côté d'une allée médiane, sont divisés
transversalement en compartiments pouvant loger 10 per-
sonnes, 5 de de chaque côté se faisant face. Les portes
sont tontes latérales, et une fois renfermé dans votre com-
partiment, vous n'en pouvez plus sortir qu'à la station sui-
BE QUÉBEC A JERUSALEM 337
aanle. Ce système a ses avantages et ses inconvénients.
Malheur à vous, par exemple, si vous vous trouvez pressé
de soulager la nature, il vous faudra endurer votre colique
jusqu'à la prochaine station, et encore ne vous donnera-
t-on là que quelques minutes, que vous ayiez été retardé
ou non par d'autres qui occupaient les places avant vous.
La propreté de ces cabinets laisse souvent aussi à désirer. Pas
moyen non plus d'étancher votre soif sur la route, à moins
que vous n'ayiez eu la précaution de renfermer une bou-
teille de vin dans votre porte-manteau. Il arrive souvent
aussi que la société de ceux qui viennent partager votre
compartiment n'est rien moins qu'agréable ; pas moyen de
l'éviter. D'un autre côté, n'êtes-vousque 2, 3 ou 4 en-
semble, vous pouvez tout à votre aise vous étendre sur les
bancs et vous y livrer au sommeil.
On voyage généralement ici, et môme les personnes
de bon ton, dans les voitures de 2de classe, qui sont très
confortables, bien rembourrées et très propres. Il n'y a
pour ainsi dire que les princes et les grands seigneurs qui
se rangent dans la 1ère cla^^se, aussi ces compartiments
sont-ils presque constamment vides.
Ajoutons encore une autre particularité. On n'entend
jamais parler ici de chars de chemins de fer, et on parait
même s'étonner de nous entendre désigner ainsi ce qu'ils
appellent tout simplement voitures, ou parfois vragons,
qu'on prononce vaguons. " En voiture, messieurs," tel est
le cri qui retentit dans toutes les gares au moment de
partir. Que l'académie se prononce pour ou contre ces
appellations, il nous semble que nous sommes bien libres
de désigner comme nous le jugerons convenable des voitures
de forme particulière qui nous sont propres, libre aux fran-
çais de qualifier les leurs suivant qu'il leur plaira. Vagon
nous semble une corruption du mot anglais tvagon qui n'a
rien de rationnel et qu'on doit trouver fort peu euphoni-
que ; cependant n'allez pas entreprendre de persuader aux
français que notre mot vaut bien le leur. Nos frères de
France, à force de se vanter et d'exalter outre mesure leurs
qualités, en sont venus à croire qu'ils possèdent exclnsive-
ment le monopole des connaissances en tout genre, et que
338 LK NATURALISTE CANADIEN
tous les antres peuples doivent aller emprunter chez eux
ce qui leur manque. Ce sentiment est si général chez eux,
que le premier venu ne se gêne nullement pour vous faire
la leçon, s'il vous arrive d'employer une expression peu en
usage chez eux. '' Un char, dites-vous ? mais c'est un
vagon que vous voulez dire?" Il nous arriva, un jour,
dans un entretien avec un tout jeune prêtre français, de
prononcer le mot piquet. " Mais c'est ///ç^vé qu'il faut dire,"
repartit notre jeune suffisant. — Monsieur, reqliquâmes-
nous, nous sommes tellement attachés à la France, que
nous croyions que les français avaient toutes les qualités
au plus haut degré, mais nous voyons qu'une certaine dose
de modestie et de savoir-vivre ne leur siérait pas mal.
En partant d'Angouléme nous nous trouvâmes seule-
ment trois dans notre compartiment: notre compagnon
M. Bolduc, et un monsieur fort bien mis, portant le ruban
à la boutonnière, et pouvant avoir la soixantaine environ.
Ce monsieur paraissant d'un fort bon commerce, la conver-
sation ne tarda pas de s'engager entre nous. Après quel-
ques questions sur le pays que nous traversions, nous en
vînmes à lui parler du gouvernement de la France. Mous
étant enquis préalablement s'il n'était pas un étranger
comme nous, il nous répondit qu'il était du pays, un mili-
taire en retraite, qu'il avait fait la campagne de Crimée, et
que maintenant il se livrait à la culture dans le voisinage
de Tours. Après diverses autres questions, nous nous
bazardâmes à lui demander :
— Que pensez-vous de votre République ? Croyez-
vous qu'elle vive ?
— Mais pourquoi pas ? Certainement qu'elle vivra.
Est-ce que vous pensez, vous, qu'elle ne vivra pas ?
— N )us sommes des étrangers, et nous ne jugeons des
choses que par ce que nous avons vu dans les journaux.
Or nous en sommes venus à la conclusion que votre Répu-
blique ne peut durer longtemps.
— Mais pourquoi ?
— Parce qu'elle recèle des germes de mort qui doivent
nécessairement amener sa perte.
DE QUEBVC A J,.RTJ-ALEM 339
— Mais que voulez-vous dire? Expliquez-vous, Quels
sont ces germes de mort ?
—Les voici : les principes qui servent de base à la
stabilité des gouvernements sont méconnus chez vous ;
les règles qui garantissent la sécurité ne sont pas respec-
tées ; la liberté qu'on fait sonner si haut n'est plus qu'un
mot, elle n'a plus de valeur que pour opprimer les faibles,
violenter les consciences, violer la propriété individuelle.
— Mais où ? mais quand ? mais comment ces choses
sont-elles arrivées. Expliquez-voas, reprit notre homme
avec vivacité.
— Fort bien. N'avez vous pas vu que tout dernière-
ment on avait expulsé des propriétaires de leurs demeures,
contre toutes les règles de la justice et du droit ^
— Otï ça ? Jamais.
— Tout récemment, nous lisions dans les journaux que,
dans une certaine ville non loin d'ici, les agents de l'autorité
se présentèrent devant la maison d'un certain propriétaire
et qu'on l'invita à sortir. Le propriétaire, qui s'attendait
à cette visite, avait barricadé sa porte, et il dit aux ao-ents
par un guichet : Que me voulez-vous ? Je suis citoyen
français, né en France, j'observe les lois de mon pays, et
je tiens ici dans ma main l'acte de ma propriété, qu'exige-
t-ou de moi ?
— Que vous sortiez de cette maison.
— Je ne céderai qu'à la force, répondit le Père, car
c'était un Père Jésuite.
— Oh ! un Jésuite! voila la clef de l'énigme Mais les
Jésuites en ont tant fait qu'il a fallu, pour le plus grand
bien de la société, des mesures générales dont quelques
uns ont eu à souffrir. On rencontre des cas semblables
dans tous les états.
—Les Jésuites en ont tant fi^it, dites-vous ; s'il vous
plait, racontez-nous donc ce qu'ils ont fait. Nous serions
fort aises de l'entendre de votre bouche ; nous savons un
peu, nous aussi, ce qu'ont fait les Jésuites, mais nous parie-
rions que ce que vous pouvez nous en dire sera tout diffé-
rent de ce que nous en conn.iissons.
340 LE .NATURALISTE CANADIE»
— Mais l'histoire est là ; ils en ont tant fait que l'Eglise
a été obligé de les supprimer.
— C'est vrai ; mais vous savez qne dans toutes les
familles tant soit peu nombreuses, il se rencontre toujours
quelques mauvaises têtes qui viennent à bout de soulever
des mécontentements et de troubler l'harmonie. Or l'Eglise'
qui est une très grande famille, a parfois à subir ces trou-
bles et ces divisions. Il arriva un moment, vers la fin du
siècle dernier, que presque tous les gouvernements s'enten-
dirent pour demander la suppression des Jésuites, l'impiété
les représentant comme un obstacle à la prospérité des
peuples. L'Eglise, en mère compfitissante pour la fiiblesse
de ses enfants, crut devoir pour le moment céder à l'orage,
et supprima l'ordre de St Ignace. Mais du moment que
sa liberté d'action lui fut rendue, l'Eglise ne tarda pas à les
rétablir, et aujourd'hui, de même qu'il y a un siècle, il se
trouve encore des mauvaises têtes qui trouvent dans les
Jésuites un obstacle formidable pour l'exécution de leurs
desseins pervers et qui veulent les mettre au ban de la
société.
Mais revenons à la question de propriété et de sécu-
rité personnelle. tSur le refus du Père Jésuite de sortir de
sa demeure, sa véritable propriété, l'agent ordonna de
crocheter la serrure ; puis on saisit le propriétaire et on le
traîna brutalement dans la rue. Or je vous le demande,
en quoi la qualité, la condition ou la profession d'un citoyen
peut-elle affecter son droit de; posséder ? Si aujourd'hui,
au nom de la légalité, on peut arracher Pierre de sa de-
meure et le lancer dans la rue, parce qu'il prie Dieu trop
longtemps et qu'on l'appelle Jésuite, ne pourra-t-ou pas
demain aller traiter de la même manière Paul, parce que
ce sera, par exemple, un ancien militaire et que peut-être
il ne priera pas assez? Et ne voyez-vous pas de suite la
tyrannie, l'arbitraire, l'anarchie dans la communauté ? Non,
un gouvernement qui ne sait pas respecter le droit et la jus-
tice, ne peut subsister, il a en lui-même un germe de mort
qui tôt ou tard produira son efiet !
Wotre homme ne dissimula pas en entendant ces ré-
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 341
flexions de vifs sentiments d'impatience ; cependant il se
contint ; mais bintôt changeant un peu de ton, il poursuivit
— Tenez, entre nous, le prêtre a un regard faux; c'est
un ennemi de la société qui cache son jeu.
— Mais que voulez-vous dire par ce regard faux ?
Mais oui ! vous le rencontrez, il feint de ne pas vous
remarquer ; puis avec son air humble et piteux, il vous
regarde en dessous en méditant les trames qu'il mettra en
jeu pour vous dominer et vous asservir.
— Vous prétendez que le prêtre a le regard faux ; mais
n'est-ce pas vous plutôt qui, avec vos préventions, le re-
gardez le premier de travers ? Voila ce qu'il importerait
d'éclaircir.
— Oh ! je connais mon monde. Quand j'étais enfant,
nous rfucontriotiis .souvf ut notio cuiA ; cV-iuit loujour.- un
plaisir pour nous ; il nous accueillait avec bonté, nous lui
frappions sur la bedaine, il prenait part à nos jeux, se mon-
trait familier avec tout le monde ; c'était là l'ami de ses
semblables, le citoyen vraiment recommandable.
— Mais pourquoi n'allez-vous plus frapper ainsi sur la
bedaine de votre curé ? Je parierais qu'il vous accueille-
rait encore avec plaisir. Mais ce dont je n'ai pas de doute,
c'est que si vous allez lui demander un service quelconque,
vous trouverez toujours en lui un homme prêt à vous
aider; faire du bien à tous, se dévouer pour ses frères
jusqu'à obliger ceux qui le méprisent, qui le persécutent,
semble une seconde nature chez le prêtre. Et c'est ce
bienfaiteur de ses semblables que vous accusez d'être
l'ennemi de la société ?
— Oh ! je ne me fais pas illusion. Tenez, je vois bien
que vous ne partagez pas mes opinions ; mais vous dites
ouvertement ce que vous pensez, et il y a plaisir à discuter
avec vous. Mais il n'en est pas ainsi avec les prêtres ; ils
sont assez rusés pour ne pas découvrir leur jeu.
—Vous pensez que le prêtre ne parle pas ainsi ouverte-
ment? Et bien, nous allons vous surprendre, c'est que
nous sommes tous deux des prêtres.
342 LE NATURALISTE CANADIEN
— Vous des piètres ? ....Mais vous n'êtes pas comme
les nôtres.
Vons vous trompez ; nous sommes absolument
comme les vôtres. Nous avons à peine le temps de nous
reconnaitre, que de suite nous sommes des frères, nous
sommes en tout d'accord. Mêmes opinions, mêmes vues
de la société, mêmes tendances, mêmes aspirations, re-
cherche constante du juste et du vrai.
— Mais qui êtes vous donc si vous n'êtes pas français ?
— Nous sommes des canadiens, des français de l'Ame
rique.
— Oh ! il me foit plaisir de pouvoir serrer la main à
des frères d'outre mer, bien que nous n'ayons pas en tout
les mêmes opinions.
Notre homme, bien que vivement piqué parfois de nos
répliques, et sans dissimuler les mouvements d'impatience
qui quelquefois s'emparaient de lui, ne s'écarta jamais des
règles des convenances et de la politesse, et après des poi-
gnées de mains et l'échange de nos cartes, il nous pressa
d'aller le voir, à notre retour, dans ses terres de la Tourainne.
— Mais n'y aurait-il pas risque de nous faire regarder
de travers ? dimes-nous en riant.
— Oh ! je vous promets la plus franche hospitalité. Bien
plus, j'ai un fils qui s'occupe d'histoire naturelle, et qui sera
enchanté de faire votre connaissance. Venez passer chez
moi au moins quelques jours, et vous pourrez tout à votre
aise faire des chasses, examiner ses collections et vous
reposer dans la solitude des fatigues de votre long voyage.
Mais déjà, sans que pour ainsi dire nous eussions re-
marqué les nombreuses stations que nous avions passées,
nous étions engagés sur le superbe pont qui coupe la G-a-
ronne en face de Bordeaux; nous n'eûmes que le temps de
remercier notre compagnon de sa cordiale invitation et de
lui serrer de nouveau la main en prenant congé de lui, que
nous descendîmes dans la gare. L'hurloge de la station
indiquait 2^ h. P. M.
Bordeaux est une bien jolie ville, sur la rive gauche
de la Garonne, Les nombreux vaisseaux d'outre mer que
DE QDÉBKC A JfidUS.ALKM 343
nous voyons accostés nux quais nous rappellent le port de
notre ville de Québec ; mais contrairement à notre capitale,
Bordeaux est en pleine rase, ne présentant m caps ni col-
lines. Sa population est évaluée à environ 200,000 âmes.
Distante de 363 milles de Paris, la capitale de la Gironde
en compte 56 jusqu'à son embouchure dans l'océan. La
Garonne qui a ici une apparence magnifique, nous parut
un peu moins large que le St-Laurent en face de Québec.
A part le pont du chemin de fer, un autre pont en pierre, de
17 arches, relie ses rives l'une à l'autre. Bordeaux qui
s'énorguillit d'avoir vu naitre dans son sein le moraliste
Berquin et le peintre Carie Vernet, se distingue encore
aujourd'hui par le commerce, l'industrie, les sciences et les
arts. Bordeaux était déjà une ville importante lors de la
conquête de ce pays par les Komains ; on y voit encore
aujourd'hui les restes du palais de Galien.
Nous prenons une chambre à l'hôtel le plus voisin
pour refaire notre toilette, et nous nous mettons de suite à
la visite de la ville. Pendant que notre compagnon par-
court les places publiques, le port, visite les églises, etc» nous
nous rendons, no[is, directement à la rue Lamouroux, pour
faire la connaissance personnelle d'un professeur de l'uni-
versité, avec lequel nous étions en correspondance depuis
quelques années déjà ; car M. Pérez, à de longues études
sur différentes branches des sciences, joint un goût parti-
culier pour l'histoire naturelle, et spécialement pour l'en-
tomologie, s'étant attaché surtout à la lamille des Apides
de l'ordre des Hyménoptères.
Le savant professeur, qui nous parut jeune encore,
mais très faible de santé, se montra on ne peut plus surpris
de notre visite, nesachant pas même que nous eussions tra.
versé l'Atlantique. Il nous accueillit avec une extrême
courtoisie, nous présenta à sa dame, et lit de très vives
instances pour nous retenir à diner, invitation que nous
dûmes décliner, pour ne pas manquer l'heure du rendez-
vous à notre hôtel, arrêtée avec M. Bolduc, L'intéressante
conversation de notre ami nous lit trouver bien trop courts
les quelques quarts d'heure que nous passâmes avec lui.
Nous ne pûmes que jeter un coup d'œil rapide sur des
344 Lli NATURALISTE CANADIEN
dessins exécutés par lui comme démonstrations en rapport
avec des études embryologiques qu'il poursuivait dans
le moment.
Comme il se faisait déjà tard lorsque nous prîmes con-
o-é de notre ami, nous ne voulûmes pas manquer de visiter
au moins la cathédrale S. André, parmi les nombreuses
éo-Iises que possède Bordeaux. Cette cathédrale, quoique
déjà assez ancienne, n'est pas encore terminée, le portail
reste encore à construire. Le temple nous parut très large
pour sa longueur ; entre autre choses nous y remarquâmes
le tombeau du cardinal de Cheverus, que Boston a eu l'hon-
neur de compter parmi ses évêques.
11 Mam. — Il l'ait ce matin un soleil magnifique et tout
nous fait présager une superbe journée. Nous croyons
remarquer sur les pièces de bois et ie gazon des traces d'une
légère ^^Af"^ blanche. Dès les 6 heures nous sommes ren-
dus à la gare pour continuer notre route vers le midi.
A peine sommes-nous sortis de Bordeaux, que nous
nous trouvons dans une campagne tout différente de celles
que nous avons traversées depuis Paris. Ce sont partout
des landes sablonneuses, à sol pauvre et peu propie à la
culture ; aussi les habitations se montrent-elles assez rares
et d'apparence fort humble. La voie ferrée est presque
partout bordée de forêts de pins d'assez chétive apparence.
A plus d'un endroit nous avons trouvé des points de res-
semblance avec la Virginie orientale, moins toutefois la
belle venue des pins de cette dernière contrée. Observons
aussi que ces pins, bien que fort ressemblants en appa-
rence, appartiennent à deux espèces difîorentes ; c'est le
Pinus resinosa que nous avons en Virginie, tandis que c'est
le Fi/tus inuritima qui se montre dans les landes au midi de
Bordeaux.
On nous arrête une demi-heure à Morcenx pour le
déjeûner. Nous sommes encore ici en pleines landes, forêts
de pins très pauvres. Nous rencontrons des filles qui vont
pieds-nus et nous voyons dans les champs des petits ber-
gers gardant les troupeaux ; c'est la première fois que nous
en remarquons, et la chose nous parait d'autant plus digne
DE QUÉBEC A JKRUSALEM 345
de notre attention, que jusqu'ici nous ne connaissions les
bergers que pour les avoir vus mentionnés dans des livres,
car on sait qu'en Amérique, avec nos champs clôturés, la
garde des troupeaux devient inutile.
JNous nous éloignons quelque peu de la gare en atten-
dant le départ du train, dans l'espoir de faire quelques cap-
tures d'insectes et pour cueillir quelques fleurs de bruyère
qui commençaient à se montrer. Mais partout le sol
est mélangé de cendres ou saturé d'huile échappée des loco-
motives, deux conditions qui permettent à peine la vie aux
insectes ; et pour les fleurs, elles se trouvent de l'autre
côté d'une clôture en fil de fer qu'il nous est impossible de
franchir. Toutes nos chasses se bornent à 2 Bembidium,
un îStaphylin et une Coccinelle que nous prenons sur une
plante.
Plus nous pénétrons vers le midi, plus la végétation sp*
montre avancée. A Grenade, nous remarquons un champ
de colza en pleine floraison. A Pont-de-Marsant les pru-
niers commencent aussi à montrer leurs fleurs ; de sorte
que pour cette année, ce n'est plus le printemps qui vient
à nous, mais c'est nous qui allons au devant de lui.
Nous ne fûmes pas peu surpris, en tournant par hasard
nos regards à notre droite, de voir, malgré le beau soleil
et la chaleur d'été qu'il faisait, la chaîne des Pyrénées tout
près de nous avec ses cîmes toutes couvertes de neige.
C'était un paysage d'un aspect tout nouveau pour nous,
car ou sait qu'ici la neige de nos montagnes ne s'allie
jamais à la chaleur estivale des plaines. Les cîmes des
Pyrénées, dont nous côtoyons presque la base, et qui se
montrent ainsi revêtues d'un manteau de neige, nous pa-
raissent de formes très variées et à contours assez unifor-
mes, pouvant mesurer en hauteur de 2,UÛ0 à 3,000 pieds.
Dès notre départ de Morcenx, nous avions remarqué que
nous changions de direction, que nous nous éloignions des
bords de l'Atlantique pour suivre a peu près la chaîne des
Pyrénées qui séparent la France de l'Espagne.
A 2 h. p m. nous entrons dans la gare de Tarbes, qui
n'est qvi'à quelques lieues seulement de LiOurdes, où il
nous tarde tant d'arriver. Tarbes, chef-lieu du départe
346 T'E NATURALISTE CANADIEN
ment des Hantes Pyrénées, est une ville épiscopale d'en-
viron 14,000 âmes. Cette ville n'a rien de remarquable et
nous parait fort pauvre. Lrs rues sont irrégnlières et mal-
propres, et les habitations fort modestes. Comme nous
avons plus d'une heure à passer ici, nous en profitons pour
faire une chasse aux insectes dans une place publique,
tout-à fait déserte dans le moment, ornée de rangées de
chênes et bordée d'un côté par un fossé ouvert. Nous
prenons une Sialis ivfinnata, et des hémiptères en quantité
sur les herbes et le tronc des arbres. Mais ces punaises
sont toutes de la même espèce, c'est la Pyrrhocoris apteris,
à livrée noire et rouge et privée d'ailes comme l'indique
son nom. Nous voyons aussi quelques Libellules voltiger
au-dessus du fossé, mais nous ne pouvons réussir à en
prendre aucune, car il nous faut avancer avec d'extrêmes
précautions sur le gazon qui borde ce fossé, si nous ne
voulons pas nous souiller les pieds à chaque instant, cette
bordure paraissant servir de latrine publique aux visiteurs
qui, sans aucun doute, doivent à certaines heures, se réunir
en ce lieu, comme l'indiquent les bancs hxés en certains
endroits et le piétinement du sol tout autour des arbres.
Après avoir visité la vieille cathédrale que nous trou-
vons fort pauvre et assez petite, nous revenons à la gare
en suivant d'autres rues, et bientôt le train se remet en
marche en se dirigeant vers les l^yrénées mêmes, pour
s'arrêter à 5 heures dans la gare de Lourdes. JNous pre-
nons de suite une voiture pour nous conduire à un hôtel
plus rapproché de la basilique, qui se montre sur la hau-
teur dominant toute la ville. Nous traversons le Grave qui
roule ses eaux rapides sur les cailloux qui le tapissent et
que nous avons vu si souvent mentionné dans les récits de
M. de La&serre, et tournant "un peu à gauche, la voiture
nous arrête à l'hôtel Sonbirous, tenu par une cousine même
de Bernadette, l'heureuse jeune fille à qui la Iteine du
Ciel a bien voulu se montrer. Nous ne voyons des deux
côtés de la rue que des magasins d'objets de piété, chape-
lets, médailles, images, statues, cierges, etc , et l'hôtel même
où nous descendons en contient un des mieux assortis,
(A Continuer.)
ÉTUl^E DES SCIENCES d'oBSERVATION 347
ETUDE DES SCIENCES D'OBSEIIVATIOX.
Mainte et mainte fois nous nous sommes élevé contre
l'apathie qu'on montre dans la plupart de nos maisons
d'éducation pour l'étude des sciences d'observation. Et
cependant il suffit de sortir du pays un instant, ou même
de converser avec des étrangers, pour se convaincre qu'on
demeure, sous ce rapport, dans un degré frappant d'ni-
fériorité. Et ce qui étonne le plus dans ces rencontres, ce
n'est pas tant notre manque de connaissances que notre
inaptitude à observer ce qui frappe nos regards pour en
tirer des sujets d'instruction.
Nous nous plaisons trop à faire valoir le grand nombre
de nos collèges classicjues et les nombreux élèves qui les
fréquentent, lotsqu'avec tout cela nous sommes forcés de
nous reconnaître inférieurs aux étrangt^rs en fait de con-
naissances générales. A quoi bon savoir conjuguer des
verbes grecs et latins si on ne sait pas même rendre compte
du premier phénomène naturel qui se présente à notre
vue? On oublie trop facilement que les cours classiques ne
sont que la clef pour devenir savant, pour faire des érudits,
qu'avec cet appoint de première nécessité pour acquérir
la science, il faut de plus l'étude, beaucoup d'étude et
encore de l'étude. Mais du moment qu'on peut se vanter
d'avoir passé par la llhétorique et la Philosophie, on croit
de suite avoir toutes les sciences infuses. Avec un peu
d'audace et se con Haut que les autres n'en savent pas plus
long, on se permet, de discourir sur tous les sttjets à peu
près comme un avpugle le ferait des couleurs, et aux yeux
des o-ens sensés, au lieu de passer pour savant, on se mon-
tre simplement pédant et ridicule.
Que ne s'applique-t-on davantage à l'observation, et
surtout à tirer des conséquences de la conformation, des
caractères, des relations des objets observés ? On parvien-
drait par ce moyen, sinon à entrer toujours dans l'intelh-
gence de ce qui aurait attiré son attention, du moms a
348 LE NATURALISTE CANADIEN
pouvoir reconnaître ce qui empêche d'aller plus loin et à
se montrer un peu i>lus sage en demeurant plus humble.
Et d'un autre côté, n'a-t-on pas signalé, comme un vice
national, le manque de goût pour l'étude chez nos compa-
triotes ? Eh ! bien, qu'on se livre à l'observation, qu'on se
demande raison des phénomènes et des objets qui s'ofirent
à nos regards, on y trouvera tant d'attraction, tant de
satisfaction, qu'on se sentira pressé d'observer davantage,
d'aller plus loin dans ses investigations, et de ce moment
on se trouvera gagné à l'étude, car une fois épris du désir
de savoir, plus on en connait et plus on en veut connaître.
Ces réflexions nous sont inspirées par la lectuie d'une
adresse du Professeur W. I. Beal, du Collège d'Agriculture
du Michigan, sur sa manière d'enseigner la Botanique.
Nous voulons mettre ici sous les yeux de nos lecteurs
quelques extraits de cette iiirére.ssante adresse, pour qu'ils
})uissei]t juger pur eux-inéines comme cette méthode es^t
tout-à-fait rationnelle et comme elle est puissante pour
éclairer l'esprit et former le jugement.
" Avant même la première leçon, on donne à chaque
élève un spécimen à étudier. Si on ne peut avoir des
fleurs ou des spécimens en croissance, on donne à chacun
une branche d'arbre ou un arbrisseau d'environ 2 pieds de
long. Ils doivent examiner ces objets à leur salle d'étude et
non dans la classe ; car ce sera sans avoir le spécimen en
vue qu'ils devront dire en classe ce qu'ils auront observé à
son sujet. Ils peuvent se servir de livres s'ils le préfèrent,
quoiqu'il soit mieux de n'en pas avoir, car aucun livre ne
pourra leur être de grand secours pour une telle leçon. Au
temps venu, on prend à peu près une heure pour entendre
le rapport d'un chacun sur les découvertes qu'il aura pu
faire et fournir l'occasion à tous d'ajouter à ce qui aurait
pu être omis en observant. Le professeur signale quelques
autres points pour l'étude et omet ceux que les élèves ont
pu eux-mêmes remarquer. On les engage à s'efîorcer de
découvrir ce qu'ils auraient omis dans leur étude. ISi
deux élèves ne sont pas d'accord sur quelque point, le
jour suivant, après de nouvelles études, on les engage à
ÉTUDK DES SC.ÈNOES D'oBSERVATION 349
produire chacun des preuves en laveur de leurs conclu-
sions respectives.
" II est souvent étonnant de noter tout ce que peuvent
découvrir un si grand nombre de bons yeux. Les élèves,
dans une leçon suivante, reviennent sur la première en
examinant une branche d'une autre plante, pour sig-naler
les points de dissemblance ou de similitude entre les deux.
On continue ainsi à étudier de nouvelles branches et à
faire de nouvelles comparaisons.
" Pendant quelques semaines, on ne fait guère usage
du microscope ni de livres de texte. Dans presque tous
les cas importants, on ne fait usage d'aucun nom ni défi-
nition avant qu'on ne les donne. Après quelques leçons,
on donne des réponses ?ux questions suivantes : Y a-t-il
une proportion définie dans le nombre des bourgeons à
l'état dormant chaque année ? D'où naissent les branches?
Y a-t-il quelque similarité de croissance rapide ou lente de
tous les membres d'une branche chaque année ? Y a-t-il
un nombre déterminé de feuilles dans la croissance de
chaque année, ou une proportion définie dans la longueur
des entre-nœuds ? Peut-on forcer les bourgeons plus petits,
anciens, dormants, à se réveiller ? Y a-t-il quelque ordre
dans le nombre des bourgeons qui croissent et ceux qui
restent dormants ? Combien et en quelles années croissent
les branches?
" On peut de la même manière, si les spécimens abon.
dent, porter son examen sur d'autres parties comme les
racines, les graines, les fruits, les étamines, sépales, pétales,
feuilles, etc. Après cela vient l'étude du livre. Les com-
mençants doivent étudier les plantes avant de recourir
aux livres, et non étudier les livres pour recourir aux
plantes.
" Plusieurs de ces topiques fournissent d'excellents
sujets de thèses ou compositions. J'en donne une ou deux
à chaque élève pour chaque terme. Pour les plus jeunes,
cette année, les sujets suivants serviront d'exemples : Com-
parez les feuilles et les jeunes branches du Pin blanc et du
Pin rouge, ou de l'Epinette et du Sapin, ou de l'Erable et
de la Plaine, ou du Noyer et du Caryer."
350 LE NATURALISTE CANADIEN
On voit de suite quel immense avantage les élèves
retireraient d'études conduites de cette manière. Comme
elles les habitueraient à se rendre compte de tout ce qui
peut leur tomber sous la vue. Et une fois l'habitude d'ob-
server contractée, ils deviendraient nécessairement des
hommes d'étude, car forcés de recourir aux auteurs pour
la solution des doutes que leur suggérerait l'observation,
ils y prendraient goût sans plus tarder, et ajoutant ainsi
connaissance sur connaissance, ils deviendraient avec le
temps des autorités dans les spécialités auxquelles ils se
seraient livrés, et se rangeraient ainsi naturellement parmi
ces juonniers du savoir qui sont les porte-étendards de
ceux qui marchent aux conquêtes sur l'inconnu. Ajoutons
qu'une fois gagné à l'étude par un point quelconque, le
talent ne peut guère se concentrer dans les bornes d'une
spécialité, il se livrera à toutes les carrières que les cir-
constances ou le besoin pourront lui faire préférer davan-
tage.
Association Américaine pour l'avancement de la science.
Cette importante association a tenu à Cincinnati sa
vingtième session annuelle, du 17 au 23 août cette année.
Les citoyens de Cincinnati ont tenu à honneur de recevoir
avec tous les égards possibles les nombreux savants qui
avaient choisi leur ville pour le lieu de leur réunion. Il a
été décidé que la session de l'an prochain se tiendrait à
Montréal. Le Dr J. W. Davison, de Montréal, a été nommé
Président de l'Association, et M. "William Saunders, de
London, Ontario, Secrétaire général» Il est à espérer que
plusieurs de nos compatriotes s'efforceront de prendre part
aux travaux de la célèbre Société savan'.e, qui viendra
ainsi siéger chez nous.
BOTANIQUE 351
BOTANIQUE.
On nous écrit de Monte-Bello ;
" Anriez-vous la bonté d'identifier l'arbnste dont je
vous inclus un échantillon, et que je ne puis trouver dans
votre Flore Canadienne, 11 croît ici dans nos taillis. Des
anglais rappellent Canadian, Holly, pour le port de ses jolies
baies sur les branches, mais il n'a pas la feuille du Houx.
Ces baies persisteraient tout l'hiver probablement, si les
oiseaux de neige ne venaient les manger en janvier. Avez
la lonté de m'en donner les noms scientiKques et vul-
gaires.
Pardonnez mon envoi et mes questions, me reposant
sur votre réputation d'amateur autant que de savant."
*^ " L. J. A. P."
Nous dirons à notre estimable correspondant que des
questions du genre de celles qu'il nous adresse, nous sont
toujours agréables, car en outre de l'obligation qu'elles
nous imposent d'étudier plus spécialement certaines par-
ties de l'histoire naturelle que nous n'avions pas suffisam-
ment étudiées, et -de remplir souvent de regrettables la-
cunes dans nos écrits, elle ne servent pas peu de leçons à
un grand nombre d'amateurs en portant leur attention sur
ce qu'il faut observer, et en leur apprenant comment ou
doit observer.
En cherchant dans la table de notre Flore Canadienne
le nom vulgaire anglais Canadian Hol'y, on eut été porté
à la page 126, dans la famille des Houx ou des Ilicinées, et
on eût trouvé là son exacte description. Son véritable
nom est l'Apalanche verticellé, Prinos verticillaius, Lin-
née. C'est un arbrisseau de 6 à 8 pieds, à écorce
grisâtre, souvent fort brune, qui croît dans les lieux
découverts humides. 11 est surtout remarqu;ible par ses
baies d'un rouge écarlate qui persistent durant l'hiver.
On lui donne en certains endroits le nom vulgaire d'A/ih/e
blanche, Bois de Crapaud ; ici, aux environs de Québec, on
l'appellent communément PomnVr, eu égard, san^ doute,
352 ï-'î^' NATURALISTE CANADIEN
à la vertu astringente de son écorce ou peut être aussi au
principe émétiqne de ses baies. Ses feuilles ne sont cer-
tainement pas celles du Houx, elles ne sont ni si épaisses,
Tii si o-randes, ni si épineuses, cependant elles ne s'en éloi-
gnent pas trop par leur forme et leur port.
Cet arbrisseau dépasse rarement 6 à 7 pieds en hau-
teur, et sa tige, souvent tortueuse et irrégulière, mesure à
peine 2 pouces en diamètre. Nous avons eu peine, en
préparant nos échantillons de bois pour l'exposition de
Paris de 1878, à en trouver des individus assej; gros pour
la dimension de nos échantillons, qui mesuraient 5 pouces
de largeur sur 1| de longueur et 5 lignes d'épaisseur. Le
bois est à grain comi)acte et prend un assez beau poli.
La famille des Ilicinées, qui renferme un bon nombre
de genres et d'espèces, n'est représentée dans notre Pro-
vince que par l'Apalanche et son voisin le Némopanthe
{Nemopanthes Canadensis, De Candolle) ; ce dernier est beau-
coup plus commun que le premier, surtout dans le bas du
Fleuve.
FAITS I>IVEJE1S
Le Guide Indicateur pour la Terre-Sainte. — Nous
attirons spécialement l'attention de nos lecteurs, surtout de
ceux qui projettent un pèlerinage en Terre-Sainte, ou qui
désirent se renseigner sûrement sur les Lieux-Saints, sur
l'annonce de notre couverture au sujet de l'ouvrage du
Fre Liévin. Comme cet ouvrage est accompagné de cartes
et de plans, il sera aussi d'un grand secours à ceux suivent
attentivement le récit de notre voyage en Orient. L'ou-
vrage est en 3 volumes, mais les trois peuvent facilement
se relier en un seul.
The Country Gentleman. — Les amateurs d'agricul-
ture qui sont familiers avec la langue anglaise, ne peuvent
trouver un journal mieux rédigé et à meilleur marché que
le Country Gentleman. Les naturalistes y trouvent aussi la
science agricole traitée d'après les données de l'histoire na-
naturelle, et dans presque chaque numéro, des identifica-
tions de plantes ou d'insectes en rapport avec les produc-
tions des champs. — Voir V annonce à la couverture.
LE
Vol. XII. CapRouge, Q., NOV.-DEC. 1881. No. 144.
Rédacteur : M. l'Abbe PROVANCIIER.
FAUNE CANADIENNE
[Continué de la page 333.)
Clef pour la distinction des Genres.
Pédicule de l'abdomen avec un seul nœud 1. Formica.
Pédicule de l'abdomen avec 2 noeuds; métathorax épineux. 2. Myrmica.
I. Gen. Fourmi. Formica. Linné.
9— Tête subtriangulaire ; antennes insérées au milieu
du front ; mandibules larges, dentelées. Métathorax bossu,
mais non plus élevé que le reste du thorax. Palpes labiaux
de 4 articles, les maxillaires de 6. Chaperon légèrement
avancé et soulevé en demi bosse. Premier article des
antennes long, plus épais au sommet. Ailes avec une cellule
radiale, 2 cubitales et aucune discoïdale fermée. Abdomen
oblong, fort, le pédicule avec une écaille.
r^- Abdomen plus allongé, plus pointu. L'écaillé abdo-
minale verticale, épaisse. Souvent de même taille que la 9.
§ — Semblables à la ? moins les ailes et la taille.
Les Fourmis habitent dans le sol ou dans le tronc des
arbres cariés. Ce sont elles, parmi tous les insectes, qui
354 LB NATURALISTE CANADIEN
exécutent les plus grands travaux et forment les sociétés
les plus nombreuses. Ce sont-elles anssi qui s':u!Joi'2rneut
des ouvrières étrangères. Les Fonrmis que nous reîicon-
trons épurées ou autour des Iburmilière;;-, sont le pus sou-
vent de ces étrangères qui vaquent à leurs travaux ordi-
naires, de sorte qno pour s'assurer à quelle espèce appar-
tient une Iburmilière, il faut pénétrer à l'intérieur pour y
trouver les véritables propriélairos, les mâles avec leurs
ailes, les femelles les posFédant encore ou en ayant été
privées, mais laii-sant voir dans ce cas les cicatrices de leurs
articulations, et les ouvrières, grandes (guerrières) et petites
(ouvrières proprement dites). Ce genre est ibrt nombreux
en espèces, mais nous n'avons encore pu constater l'identité
que des 5 espèces qui suivent, auxquelles nous en avons
ajouté 2 nouvelles.
Point de cellule discoïdale fermée ;
Noir, pattes et thorax en partie, roux î. herculeaîîa.
Noir entièrement, pattes noires , 2. Pensylvanlca.
Noir oubr un plus ou moins foncé ; tarses pâles. 3. pallitaïSis,n.s^.
Entièrement jaune 4. îîielîea, n. sp.
Première cellule discoïdale fermée ;
Noir, pattes rousses , 5. fllSCa.
Roux plus ou moins foncé ;
Ecaille abdominale non échancrée ; abdomen noir 6. rîlfa..
Ecaille abdominale échancrée ; abdomen rous&âtrc .7. flava.
1. Fourmi ronge-bois. Formica herculeana, Lin. St.
Fargeau, i, p. 200, d" 9 S ; F. ligniperda, Latr.
9 — Long. .50 pce. Noire, avec les pattes et le thorax c^rcepté en
dessus et en avant, d'un roux san-nin. Les mandibules brun-roussiitre.
les antennes à premier article noir, le reste brunâtre ; lète forte, légère-
ment excavée en arrière ; 3 ocelles distincts. Thorax ovahiire, noir eu
dessus, le reste d'un rouge sanguin. Ailes jaunâtres, passablement
opaques, 2 cellules cubitales, aucune cellule ditcoïdale complète, les
nervures jaunes, le stigma jaune plus ou moins brunâtre. Pattes rouge-
sanguin. Abdomen noir, fort, les segments polis, luisants aux sutures
avec des rangs de poils transversaux, ponctués dans le reste ; écaille
du premier segment vouge-sanguin, grande, à extrémité obtuse, parais-
sant même légèrement échancrée.
c/* — Tête petite, ovalaire, arrondie postérieurement. Antennes
X— FORMICIDES 355
plus menues que dans la $. Thorax plus convexe. Ecaille abdominale
plus courte et plus épaisse, presque carrée, un peu velue, son bord supé-
rieur écliancré au milieu. Le reste de l'abdomen formant une masse
ovée. Ailes d'un jaunâtre obscur.
§ —Tête très forte, convexe en dessus, concave postérieurement.
Antennes roussâtres, le premier article noir. Mandibules courtes,
épaisses et larges. Thorax noir en dessus, d'un rouge sanguin dans le
reste, plus large en avant, comprimé postérieurement, son dos sans
sillon qui en interrompe la régularité. Ecaille abdominale étroite, ovale,
plane à sa ftice postérieure, un peu convexe en avant, ciliée, le reste de
l'abdomen formant une grosse massje courte, ovée globuleuse, avec rangs
de poils jaunâtres transversaux. Pattes rouge-sanguin.
La pins grosse de jios fourmis : elle s'établit dans les
arbres cariés, surtout les conifères, où ellef forme de nom-
breuses galeries. Cette espèce est commune aux deux con-
tinents.
2. Fourmi de Pensylvanie. Formica Pensplvanica,
DcGéer, St. Farg. i, p. 21C, 9 g.
Ç — Long. .33 pce, Noire ; les pattes d'un brun roussâtre, les
cuisses étant un peu plus foncées. Antennes avec le premier article
noir, le reste brun-roussâtre. Ailes d'un jaunâtre obscur, les neivures
jaunes, point de cellule discoïdale fermée, le stigma jaune, brunâtre à
la base. Ecaille abdominale aplatie en avant et en arrière, légèrement
échancrée au sommet, le rejte de l'abdomen formant une masse subey-
lindrique, les segments avec une marge polie, jaunâtre aux sutures.
çj — Tête rétrccie en arrière. Antennes avec le pédicule roux, le
premier article noir et le reste roussâtre. Mandibules plus grêles que
dans la Ç. Ecaille abdominale plus courte, plus épaisse et à peine
échancrée, le reste de l'abdomen de forme subconique,
g — Tête o-rosse, convexe en arrière, le chaperon avec une petite
carène au milieu ; les antennes brun-roussâtre. Thorax comprimé pos-
térieurement, sa ligne dorsale interrompue par une dépression à la base
du métathorax. Ecaille abdominale comme dans la $. Abdomen de
forme sub-globuleuse, les bandes polies à la base des segments larges.
Cette espèce se creuse aussi des galeries dans les bois
pourris et sous les écorces.
Fourmi pieds-pâles. Formica pallitarsis, nov. sp.
c?— Long. .15 pcc. Noire ; l'abdomen brun plus ou moins foncé.
Le pavillon des antennes brun-pâle avec le dernier article jaune. Ailes
356 LE NATURALISTE CANADIEN
enfumées jaunâtres, les nervures brunes ; point de cellule discoïdale
fermée. Pattes brun-foncé, les jointures avec les tarses jaune-pâle.
Abdomen assez court, pubescent, son écaille petite, non écbancrée au
sommet.
^ Long. .11 pce. Entièrement noire, à l'exception des tarses et
des articulations des pattes qui sont paies.
Aucune femelle rencontrée. La couleur pâle des tarses
est constante dans tous les individus que nous avons ren-
contrés.
4. Fourmi pâle. Formica mellea, nov. sp.
^ — Long. .10 pce. D'un beau jaune pâle uniforme, à l'exception
des yeux qui sont noirs et de l'extrémité des mandibules qui est bru-
nâtre. Tête grosse,» convexe postérieurement. Antennes plus épaisses et
légèrement obscures à l'extrémité. Tborax médiocrement comprimé
postérieurement, déprimé à la base du métathorax. Ecaille abdominale
petite, moins de la moitié de la hauteur de l'abdomen, obtuse et
subéchancrée à l'extrémité, le reste de l'abdomen de forme sub-
globuleuse.
Rencontrée sous des pierres, nous n'avons encore pu
trouver d'individus ailés.
6. Fourmi brune. Formica fusca, Lin. St-Fargeau i,
p. 205, c?$S.
Ç — Long. .32 pce. D'un noir luisant avec un reflet un peu
bronzé. Tête convexe en arrière et légèienient excavée postérieurement.
Le premier article des antennes brun, le reste plus foncé. Ecaille
abdominale grande, son bord supérieur droit ou légèrement concave ;
le reste de l'abdomen de forme subglobuleuse, un peu velu à l'extré-
mité. Ailes hyalines, iridescentes, un peu obscures à la base, les nervures
et le stigma noirâtres, 1ère cubitale avec une nervure récurrente, c'est-
à-dire que la 1ère discoïdale est fermée. Pattes d'un rougeâtre foncé,
les cuisses pius obscures à la base.
(^ — Antennes d'un jaune obscur, les pattes avec l'anus rouge-pâle,
les hanches noire». Ailes beaucoup plus obscures que dans la Ç ,
le stigma noir. Abdomen de forme ovoïde, l'éoaille du premier segment
plus large au f^ommet, à peine échancrée.
§ — D'un noir un peu cendré, luisant, l'extrémité des antennes
rougeâtre. Trois ocelles distincts. Ecaille abdominale grande, subtri-
angulaire, le milieu uu peu élevé ; les autres segments formant une
X — FORMIOIDES. 357
masse presque globuleuse. Pattes d'un rougeâtre foncé, la base des
euisses plus obscure.
Cette espèce se rencontre d'ordinaire sous les pierres.
Il arrive souvent aussi qu'elle s'introduit dans les mnisons et
se rend fort incommode en pénétrant dans toutes les
armoires à la recherche surtout des matières sucrées. Les
larves des Fourmis brunes sont souvent enlevées par les
Fourmis rousses qui les transportent dans leurs terriers et
les élèvent en esclaves.
6. Fourmi rousse. Formica rufa, Lin., St-Fargeau i, p,
201, c??§.
Ç — Long. .35 pce. D'un jaune vif avec l'abdomea et le dos en
plus ou moins grande partie, noir. L'extrémité des antennes brunâtre*
Thorax trapu, une tache noire plus ou moins étendue en arrière de
l'écusson. Ailes passablement obscures, surtout à la base, les nervures
et le stigma, noir, la 1ère cellule discnïdale parfaite. Ecaille abdominale
grande, triangulaire en haut avec le sommet tronqué, le reste de
l'abdomen de forme globuleuse, d'un noir plus ou moins foncé. Le cha-
peron caréné au milieu, les mandibules ponctuées à la base et aciculées
à l'extrémité.
^ — Corps noir, large? très poilu, les pattes d'un roux jaunâtre.
Tête petite, triangulaire, les mandibules n'ayant que 2 dents. Ecaille
abdominale épaisse, presque carrée, son bord supérieur presque droit,
le reste de l'abdomen formant une masse subconique, plane en dessus,
courbée à l'anus qui est roussâtre.
g — D'un jaune vif, le dessus de la tête avec les antennes et
l'abdomen, noir. Le front avec une ligne enfoncée dans son milieu.
Thorax comprinitJ pobtérieurement, enfoncé vers le milieu du dos.
Ecaille abdominale jaune, grande, très comprimée, ovale ou arrondie au
sommet, (juelquefois un peu échancrée ; les autres segments formant
une masse presque globuleuse, d'un noir brun ou un peu cendré. Pattes
d'un brun noiiâtre, les genoux avec la base des cuisses, rougeâtres.
Celte espèce construit ses nids dans la terre, entassant
au dessus toutes sortes de débris, et plus particulièrement
la terre qu'elle retire en creusant ses galeries, de manière
à former des monticules souvent assez considérables. Elle
se procure souvent, par la rapine, les larves de la Fourmi
brune qu'elle élève ensuite en esclave pour l'exécution de
358 LE NATURALISTE CANADIEN
ses travaux. Capturée à St-Hyacinthe ; lions ne l'avons
pas encore rencontrée dans le voisinage de Québec.
7. Fourmi jaune» Formica flava, Fab. ; St-Fargeau i,
p. 2C8, cfç?.
Q Lono-, .35 pce. D'un brun rouspâtre, les pattes et les an-
tennes d'un roux jaunâtre clair. Ailes d'un jaunâtre un peu' opaque,
les nervures et le stigina jaunes, la 1ère discoïdale parfaite. Ecaille
abdominale presque carrée, velue, avec une échancrure aiguë au som-
met, le reste de Tadoujen de forme un peu allonge'e, à pubescence
courte.
çj> — Différant peu de la ?, les antennes un peu plus grêles, la
couleur du corps un peu plus claire ; l'écaillé abdominale aussi un peu
échancrée.
§ — Corps d'un roux jaunâtre luisant, un peu pubescent, l'abdo-
men souvent un peu plus foncé. L'écaillé abdominale presque carrée,
entière.
Cette espèce étabit son nid sur le bord des chemins,
dans les champs etc., élevant au dessus un monticule peu
considérable.
2. G-en Myrmique. Myrmica, Latr»
Tête triangulaire, sans épines ; mandibules triangu-
laires. Palpes maxillaires longs, de 6 articles. Thorax assez
robuste, plus grêle et comprimé postérieurement dans les
g, portant deux épines allongées sur ses angles postérieurs
dans les ç et les g et seulement 2 muerons dans les cJ.
Ailes avec 3 cubitales, la nervures de division entre les 2e et
3e cubitales souvent absolète, la première discoïdale seule
fermée. Abdomen avec les 2 premiers segments allongés
en pédicule et plus ou moins noduleux. Les ? et g sont
armées d'aiguillons.
La forme du pédicule de l'abdomen avec ses 2 articles
noduleux suffit pour faire distinguer les Myrmiques des
Fourmis à première vue.
Trois espèces rencontrées, dont une nouvelle.
Couleur, brun roax ou brun roussâtre ;
. La nervure de division entre les cubitales
let 2 incomplète, 1. incompleta, n.S2i.
La nervure entre les cubitales 1 et 2 complète. . 2. tuberiim.
Couleur jaune pâle ; taille très petite 3. moiCSta.
X — PORJIICIDES 359
1. Myrmique incomplète. Myrmica incompleta, n. sp.
?— Long-. .26 pee. Rousse avec le dessus de lu tête, le dos du tho-
rax et l'abdomen, noir. La tête, y compris le chaperon, le thorax tant sur
le dos qne sur les flancs, fortement acicule's. Mandibules triangulaires
acieulées, ro-jsses. Antennes rousses, les derniers articles épaissis en mas-
sue, un peu ob=c n-s, le terminal plus pâle que le reste. Thorax roux, le
dos du uiésothorax, l'extrémité de l'écusson, avec les flancs en partie
noir ; le métathorax tronqué postérieurement, lisse, avec 2 longues
épines sur ses anales. Ailes hyalines blanchâtres, un peu obscures à
la base, la nervure entre les cubitales 1 et 2 manquant à la base, la
1ère discoïdale fermée, un peu plus longue que large, le stigma roux
brunâtre. Pattes rousses. Pédicule de l'abdomen cà 2 nœuds, le pre-
mier subpyramidal, le 2e noduleux, tous deux roux et avec quelques
poils, le reste de l'abdomen- subglobuleux, noir, l'extrémité roussâtre
plus ou moins poilue.
cJ — Noir, le chaperon, les mandibules, le dernier article des an-
tennes avec les tarses, plus ou' moins roassâtres. Antennes plus grêles
et plus longues que dans la Ç. Dos du mésothorax lisse, les an^-les
du métathorax simplement mueronés, sans épines. Le premier nœud
du pédicule abdominal strié, le 2e lisse, le reste subglobuleux, mais
pointu à l'extrémité.
g — Roux ; la tête avec l'abdomen plus ou moins obscurs. Le
métathorax un peu étroit, à dos continu, avec 2 longues épines aiguës
sur ses angjes. Pour tout le reste semblable à la 9-
Très commune sous les pierres, particulièrement dans
les endroits sablonneux. Peut-être l'espèce dimîdiaia, Say ?
la description qu'il en donne est insuffisante pour en faire
l'identification d'une manière certaine.
2. Myrmique tubéreuse. Myrmica tuberum, Fabr.
St. Farg. i, p. 183. $ cJ' g .
(^ 9 — Long. .20 pce. D'un noirâtre mat, les antennes, les man-
dibules, le bout de l'abdomen avec les pattes, fauves. Tête striée,
fortement échancrée postérieurement. Thorax arrondi, strié, les épines
postérieures ne consistant que dans la saillie des angles latéraux.
Ailes blanchâtres, un peu apaques, le stigma janne pâle, la lore discoï-
dale fermée, aussi large que longue, la 2g cubitale pédiculée sur l'angle
de la 1ère discoïJale, la nervure qui la divise de la 3e en partie effacée.
Nœuds du pédicule de l'abdomen velus et chagrinés, le premier pédi-
cule, le reste de l'abdomen fauve, subglobuleux.
g — D'un fauve clair, tête un peu obscure, très large, déprimée
360 LE NATURALISTE CANADIEN
et striée. Thorax comprimé sur les côtés, à dos continu, avec une
épine courte sur ses angles postérieurs.
Eare, se trouve sous les écorces.
8. Myrmique importune. Myrmica tnolesta, Say, Say's
Ent. ii, p. 737, $.
çj* Ç — Long. .15 pce. D'un jaune pâle, sans tache. Antennes à
derniers articles beaucoup plus gros que les précédents. Ailes bl:in-
châtres, 1ère discoïdale très petite, la 1ère cubitale recevant la ner-
vure récurrente piès do sa base, la nervure de la cellule radiale inter-
rompue avant d'atteindre l'extrémité, Môtathoras inerme.
^ — Semblable à la Ç, avec l'abdomen plus ou moins obscur à
l'extrémité ; le dos légèrement interrompu au milieu.
C'est Ja petite Fourmi jaune des maisons, si incom-
mode en certains endroits. Plusieurs maisons de St Pioch
de Québec en sont infestées. Elle se loge dans les cre-
vasses des enduits et se montre assez rarement le jour,,
mais la nuit elle fait partout des excursions, surtout dans
les armoires et les vaisseaux où elle peut trouvei quelques
restes de matières grasses. Nous avons vu des assiettes
grasses en étant toutes couvertes le matin ; les sucriers
peuvent aussi difficilement être sonstmiis à ses visites,, et il
faut que le couvercle soit très exactement ajusté pour
qu'elle ne puisse pénétrer à l'intérieur. Nous ne l'avons
jamais rencontrée ailleurs que dans les maisons, ce qui
nous porte à croire qu'elle n'est pas indigène pour notre
Province.
Fam. XI. MUTILLIDES. MuW/idœ.
Tête forte, assez courte, à antennes insérées près da
milieu de la face ou un peu au dessous, le chaperon étant
très court.
Yeux échancrés dans les J>, arrondis et petits dans
les ç.
Antennes généralement fortes et courtes, le premier
article souvent allonjre.
Thorax fort, le més&thorax plus large que les deux
autres parties, le dos continu.
Femelles toujours aptères et ressemblant à des four-
XT — MDTILLTDKS. 361
mis, mais pourvues d'un aiguillon puissant. Ailes dos
mâles variant beaucoup dans les différents genres.
Pattes de longueur ordinaire, souvent poilues.
Abdomen assez court, le premier segment toujours
plus petit et souvent nodnleux, le 2e très grand, les
antres de forme plus ou moins conique dans leur ensemble.
Ces insectes vivent à la fnçon des guêpes solitaires,
c'est-à-dire que les femelles se creusent des trous dans le
sol pour y dé{)oser leurs œufs ; on trouve ordinairement
ces dernières courant sur le sol, dans les endroits saV)lon-
neux, tandis que les mâles se rencontrent le plus souvent
sur IfS fleurs. Nous n'avons encore rencontré qu'un seul
représentant de cette famille dans notre Province, mais
nous penFons qu'il doit s'y en trouver encore d'autres.
Mous donnons ci-dessous les caractères des 3 princi-
paux genres de cette famille, pour permettre de les recon-
naître à ceux qui viendraient à les rencontrer.
Tête cubique; antennes fortes et courtes, les articles 1 et 3 allong(îs;
abdomen légèrement tronqué à l'extrémité. Ailes
des c? à 4 cubitales et 2 nervures récurrentes 1. Mutilla.
Tête forte, transversnle; antennes un peu en massue ;
prothorax et métathorax bo-sus, le mésothorax plus
étroit ; abdpmen subpétiolé, le 1er segment pyri-
forme. Aius des cJ à 4 cubitales, la première plus
petite, 2 et 3 égales, chacune avec une récurrente. 2. Mlthoca.
Mandibules 3-dentées^ antennes plus longues que la
tête à 1er article cylindrique, un peu courbé.
Thorax égal en dessus, mais partagé en 2 segments
distincts ; abdomen conique. Ailes des c? avec une
radiale en pointe appliquée contre la côte, 4 cubi-
tales, 1 grande, 2 triangulaire, 3 pentagone, grande,
ces 2 dernières chacune avec une récurrente, la 4e
iv.^ 3. Myrmosa.
complete
Gen. MétHOQUE. Metlwca, Latr.
Tête subglobuleuse dans les Ç, transverse dans les d ;
trois ocelles dtuis les 2 sexes. Yeux ovales. Thorax allongé
et à 3 nœuds dans les $,le prothorax et le métathorax étant
bossus, et le mésothorax plus étroit; dans les c? le dos du
362 LE NATURALISTE CANADIEN
thorax est continu. Pattes longues, avec les hanches
robustes, les tarses plus longs que les jambes. Abdomen
subpétiolé, à premier segment pyritbrme dans les 2, à
pédicule linéaire dans les J*, les autres segments chez ces
derniers subdentés, le dernier prolongé en dessous avec
une longae épine recourbée. Ailes des d^ à 4 cubitales,
la première plus petite, 2 et 3 égales, chacune avec une
nervure récurrente»
La différence entre les 2 sexes, dans ce genre, est si
considérable, que Latreille a considéré les mâles comme
un genre particulier qu'il a décrit sous le nom de Tengyra.
Une seule espèce rencontrée.
Méthoque bicolore. Alethoca bicolor, !Say, Say's Eut.
ii, p. 741, Q.
' Ç — Long. .90 pce. Rousse avec la tête et l'abdomen, noir. Tout
le corps lisse, poli, brillant. Tête en carré, les mandibules et le
cliaperon, roussâtres. Antennes courtes, épaisses, rousses, noires à
l'extrémité. Thorax avec les 3 divisions subégales en longueur, les
prothorax et métathoras convexes, subovales, le niésothorax plus
étroit avec 2 convexités noduleuses. Abdomen très brillant, subfu-
siforme, le premier segment pyriforrae, le 2o roux avec une bande
noire au sommet n'atteignant pas les côtés, le 3e roux à la base et
noir dans le reste, les autres noirs avec une étroite ligne rousse au
sommet. Pattes rousses, de la couleur du corps. — R. ,
TJn seul spécimen capturé au CapRouge.
(A Continuer.')
r|^^^#^yvw~~
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM. 3G3
DE QUEBEC A JERUSALEM.
IV
Lourdes ; la basili lue, la Grotte, le Gave ; paysage ; le mont Calvaire,
insectes.— Toalouse ; S. Sernin, ses précieuses reliques.— Vignes •
Oliviers.— Castelnaudary.— Ségala.—Béziers.— Cette ; tonneaux dé
vin ; mollusques.— Lunel. —Marseille ; la Cantiebière ; la cathé-
drale ; un correspondant ; rencontre des pèlerins; visite à l'Evêque •
N. D. de la Garde ; la croix de pèlerin.
Vendredi, 11 i)i«rs.— Lourdes ! Lourdes ! nous avons
peine à le croire, nous sommes à Lourdes, à l'extré-
mité mériditionale do la France, à 1394 lieues de Québec !
Mais ce qui nous émeut d'avantage n'est pas tant la
distance qui nous sépare du pays natal, que les sou-
venirs qu'éveille dans notre esprit ce coin de terre
que nous foulons de nos pieds en ce moment. Nous som-
mes ici dans un lieu qui semble devenu un centre, un
foyer de merveilles. Tout parle ici à l'imagination, à l'es-
prit, et au cœur. Ces fières Pyrénées, à cîme couronnée
de neige et à lase couverte de fleurs, ne sont-elles i)as
l'image de cette Heine dont le diadème est plus brillant
que le soleil, et dont les pieds sont couverts d'une verdure
qu'émaillent des fleurs de vertus sans nombre ? Ces mon-
tagnes abruptes, qui semblent se resserrer sur la gorge
profonde que s'est creusée le Gave, ne figurent-elles pas
-les bras de cette Reine de toutes grâces se rapprochant
pour étreindre ses enfants soumis et respectueux qui
viennent ici implorer son secours, et concentrer davantage
sur. eux ses bénédictions ? Et ce Grave qui roule constam-
ment ses eaux limpides sur les cailloux qui tapissent son
lit, n'est-il pas l'image de ce courant de faveurs célestes,
que des hommes pervers, au cœur endurci, s'efforcent d'obs-
truer par les cailloux de leur impiété et de leur libertinage ?
Ces couvents sur toutes les hauteurs des alentours, ne sont-
ils pas des sentinelles toujours en faction, le jour et la nuit,
pour honorer Celle qui a bien voulu choisir ce coin de terre
364 LE NATURALISTE CANADIEN
pour y semer ses largesses ? Et cette superbe basilique, avec
sa flèche perçant les uues, avec ses milliers d'ex-voto qui
tapissent ses murs; et ces magnifiques boulevards; et ces
riches constructions, tout ne proclame-t-il pas que Celle eu
qui le Seigneur a fait de grandes choses, veut aussi en faire
d'extraordinaires en ces lieux ?
Et la G-rotte, donc ? Oh ! c'est surtout la (irotte qui
parle au cœur du pieux pèlerin. N'est-ce pas là, en effet,
que la Keine du Ciel et de la Terre est venue elle-même
proclamer ce que le Père Eternel avait décrété de toute
éternité, ce que Pie IX, son enfant dévoué, a donné pour
doo-me au monde entier, et ce que tous les fidèles s'estiment
heureux aujourd'hui de confesser : JE suis l'immaculée
CONCEPTION !
Aussi du moment que nous sommes dans la voiture
qui doit nous conduire à Thôtel, nos regards sont-ils cons-
tamment fixés sur la grande basilique que nous ne voyons
pas encore entièrement, pour épier le moment où un acci-
dent de terrain nous en fera voir davantage. Nous remar-
quons à peine le village échelonné sur les rives de ce
Gave si étroitement encaissé dans les montagnes qui le
bordent et que nous traversons sur son vieux pont, peu au-
dessous de la digue et du moulin qu occupait le pèie de
Bernadette avec sa famille. Nous jetons à peine un regard
de curiosité sur les nombreux étalages d'objets de piété qui
s'étendent sur la rue aux environs de notre hôtel, tant nous
avons hâte de prendre possession de notre logement, pour
nous transporter de suite à la G-rotte,
Il passait à peine 6 heures que déjà notre souper était
pris et que nous nous dirigions vers la basilique, par le
grand boulevard qui y conduit directement. Nous détour-
nons nos regards des vendeurs et vendeuses d'objets de
piété aux nombreux étalages qui bordent la route, pour
n'être pas retardés dans notre marche, et nous pénétrons,
de suite dans la crypte de la basilique, la nef supérieure
étant déjà fermée à cette heure. Nous trouvons un bon
nombre de personnes qui prient là devant l'autel de la
Ste "Vierge, avec une piété qui nous édifie beaucoup. Ayant
i'ussi satisfait notre dévotion, nous nous présentons à i'nn
DE dUÉBEC A JÉRDSALEM 365
des Pères qui desservent le sanctuaire, dans l'une des sa-
cristies latérales, pour y taire viser nos celebrel. Nous som-
mes accueillis avec beaucoup de courtoisie par le bon reli-
gieux, qui nous donne en outre de fort intéressants détails
sur les merveilles dont ils sont si souvent les témoins dans
ces bénis sanctuaires. Ces religieux sont des Pères de l'Im-
maculée Conception, qui ont leur couvent tout auprès.
Comme on nous l'a enseigné, nous descendons à la
Grotte par un chemin en zigzag sur le rocher presque a
pic au devant de la basilique même; ce sentier se réunit
au bas avec le chemin qui bifurque du grand boulevard
pour aller directement à la Grotte. Car la basilique est
construite au dessus même de la Grotte, aune élévation
d'environ 200 pieds, sur un rocher à paroi inaccessible,
presque perpendiculaire. L'édilice est de style gothique,
en superbe pierre de taille, avec une tour au milieu du
portail et de nombreux clochetons aux contreforts des
longs-pans. Une superbe mosaïque, au dessus de la grande
porte, nous montre le buste de Pie IX.
{Suivant le chemin qui contourne la base du rocher en
longeant le Gave, nous passons devant les loges de bains à
notre gauche, et sommes bientôt en face de la Grotte. La
statue est là dans sa niche, entourée de nombreuses lu-
mières ; et dans la Grotte même, qu'une grille en fer main-
tenant ouverte, mais qu'on peut fermer au besoin, aux
pieds de la statue, brûlent des centaines de cierges, dont
quelques uns n'ont pas moins de 4 a 5 pieds de long sur
un diamètre de 5 à 6 pouces.
Le soleil est disparu derrière les cîmes neigeuses
des Pyrénées; les ombres commencent à s'épaissir au
pied des rochers ; l'atmosphère est douce et tiède,
comme dans nos plus belles soirées de juin ; le Gave,
qu'on a forcé à s'éloigner un peu en empiétant sur
son lit pour prolonger les dalles sur lesquelles s'a-
genouillent les pèlerins, fait entendre son léger murmure
en roulant ses ondes sur ses cailloux ; le silence de tous les
êtres animés, la solitude des alentours, l'attitude pieuse et
recueiliie d'une vingtaine de pèlerins qui sont là à prier,
tout s'harmonise pour nous pénétrer d'une douce émotion
et raviver nos sentiments de piété. Pas le moindre bruit,
366 I-E NATURALISTE CANADIEN
pas le moindre écho pour troubler le recueillement de ceux
qui prient et implorent l'assitance du Ciel dans ce lieu
béni. La nature elle-même semble suspendre son souffle
pour ne nuire en rien aux élans du cœur qui sont ici plus
éloquents que les paroles ; c'est à peine si les. lumières des
cierges vacillent parfois sous les ondulations de l'atmos-
phère. Aussi, pénétrés dès l'abord d'un religieux respect,
nous empressons-nous d'abaisser nos fronts sur les dalles
du pavé pour aller ensuite appliquer nos lèvres sur le rocher
même, aux pieds de la statue, en nous sig'nant de l'eau qui
suinte en cet endroit. Mais c'est surtout l'image de l'Im-
macnlé Conception qui fixe nos regards et attire notre atten-
tion. C'est là, nous disions-nous, qu'à dix-huit reprises diffé-
rentes, en 1858, la reine du Ciel et de la Terre, a daigné se
montrer ! C'est à cet endroit même, qu'indique une inscrip-
tion sur le pavé, que se tenait Bernadette, lorsqu'elle vit
l'apparition et entendit sa voix ! C'est de cette niche naturelle,
que la Reine des anges et notre mère proclama elle-même
qu'elle avait éié conçue sans péché ! C'est du fond de cette
grotte que jaillit celte source, qui coule encore si abondam-
ment aujourd'hui, et dont les eaux ont procuré laguérison
de tant d'infirmités ! C'est entouré de toutes ces merveilles,
ému par de si doux souvenirs, touché par ces preuves de
la miséricorde du Ciel pour les hommes qu'attestent ces
trophées de béquilles qu'on. voit ici suspendus, qu'on sent le
cœur s'attendrir, une ferme confiance dissiper toute crainte,
et que la prière douce et suave s'échappe des lèvres avec
amour. On croit être là dans un canal, dans un courant «de
grâces, et on se sent fortifié dans l'espérance, nous dirions
peut-être mieux, dans l'assurance qu'on pourra en partager
quelques-unes !
Après quelques minutes de recuillement, nous pre-
nons nos chapelets et commençons à le récitera demi voix;
mais aussitôt toute l'assistance se joint à nous et veut y ré-
pondre. C'est donc en commun que nous saluons la Vierge
Immaculée avec les paroles de l'ange et de sa cousine
E izabeth, et que nous ajoutons de tout cœur : oui ! priez
pour nous, maiSj surtout à l'heure de notre mort. Oh !
avec quelle satisfaction nous rappelons alors à notre souve-
DE QUÉBÏÏC A JÉRUSALEM 367
nir les personnes qui nous sont chères, pour appeler sur
elles les faveurs que le Ciel se plait à répandre en ce lieu
par l'entremise de sa Reine !
Notre prière Unie, nous prenons un verre d'eau de la
fontaine, et recevons du bon Frère qui la garde des explica-
tions sur les changements et les améliorations qu'on a pra-
tiqués tout autour. Et achetant à l'étalage voisin 5 gros
cierges, nous allons nous-même les allumer aux pieds de la
statue. Quatre pour des personnes de notre famille, et un
cinquième pour une pauvre fille, ayant une maladie incu-
rable, qui était venue .se recommander à nous à notre dé-
part. Qui sait, nous disions-nons, si déjà elle n'est pas dans
la tombe ! Miiis acquittons-nous toujours de notre devoir
de charité ; et le cierge est allumé. (1)
Samedi 12 mars. — Nous disons, ce matin, la messe dans
la crypte de la basilique, car comme il n'y 3, pas d'autel
fixe dans la Grrotte, on ne peut célébrer là que dans les
grands concours, sur un autel qu'on érige à chaque fois.
ISlous passons le reste du jour à visiter le village et à renou-
veler nos visites à la Grotte. A chaque fois c'est toujours
le même silence, la même piété des assistants, la même
atmosphère religieuse qui semble nous imprégner sponta-
nément de doux sentiments de piété et de suaves émotions.
Aussi est-ce toujours avec regret que nous nous éloignons
chaque fois de ce béni sanctuaire.
Comme nous allions pénétrer dans la Grotte, dans
l'une de nos visites, nous remarquons sur les dalles du
pavé, un superbe charançon qui venait de s'y abattre.
Inutile d'ajouter que nous ne lûmes pas lent à nous eu sai-
sir et que nous le conservâmes avec soin, tant comme un
trophée de nos chasses entomologiques, que comme un
(1) DUe Lse. G., du CapRouge, pauvre fiile en service, souffrait d'une
dispepsie depuis plus d'un an, qui l'avait amenée à un état d'anémie auquel
la médecine ne pouvait plus remédier. Le II mars au soir, au moment où
nous allumions pour elle un cierge devant N.-D. de Lourdes, elle se sentait
plus mal que d'ordinaire, pouvant à peine marcher. Le lendemain elle veut
se rendre à l'église seule, malgré l'opposition de ses parents. Elle y t'ait
sa communion, et s'en revient parfaitement guérie, ne sentant plus aucun
malaise. Et après plus de six mois, la maladie u'a encore donné aucun
signe de réapparition.
368 liE NATURALISTE CANADIEN
souvenir du liou où nous faisions cette capture. Que nos
lecteurs ne s'étonnent pas de nous voir ainsi entremêler
aux suaves émo',ions de la piété, la ]oie profane du natura-
liste, à la rencontre de quelque s|>écimen nouveau pour lui.
Tous les êtres ne sout-ils pas des créatures du souverain
maitre, et ne proclament-ils pas, chacun à sa manière, ses
infinies perfections, sa puissance, sa sagesse ? Cet être in-
fime, ce petit Otiorynchus scabrosus, car c'est ainsi que le dé-
sig-iie la science, ne vient-il pas, lui aussi, aux pieds de
l'image de la Reine du Ciel, pour chanter ses louanges ?
N'ofïVe-t-il pas dans la perfection de ses formes, dans l'har-
monie de ses membres et de ses couleurs, aux hommes ses
frères dans la création, la preuve que tout dépend de Dieu,
de ce Dieu qui n'a pas accordé une moindre attention en
conformant les membres du plus petit insecte, qu'à l'or-
ganisation des mondes qui peuplent l'espace, et que tout ce
qui existe doit, par conséquent, rendre hommage à l'auteur
de toutes choses ?
C'est en nous livrant à ces réflexions que nous nous
assurons notre capture en la logeant dans notre bouteille
de chasse. Mais qu'apercevons-nous en levant les yeux ?
Yoici qu'à côté de l'image de Marie, à la hauteur de son
épaule, dans la niche même, du côté de la droite, un gen-
til petit oiseau, une légère Bergeronnette, vient ajouter un
brin quelconque au nid qu'elle est en frais de construire en
cet endroit. Nous disons construire, mais nous serions
plus exact en disant réparer, car le bon Frère qui garde
continuellement la G-rotte, nous dit qne depuis trois ans
ce charmant petit oiseau, vient chaque printemps, à cet
endroit même, élever sa nichée. Ni le grand nombre des
pèlerins, ni leurs allées et venues^ ni leurs chants, ni leurs
mouvements, rien ne le dérange dans la mission que le
Créateur lui a confiée. Ne veut-il pas, lui aussi, ce tout petit
passereau, honorer à sa manière la Reine du Ciel et de la
Terre dans son béni sanctuaire? joindre son action de lou-
ange à la prière des pieux pèlerins qui se succèdent ici
sans cesse de toutes les parties du monde ?
La Grrotte, comme nous l'avons déjà observé, est sur
la rive gauche du Gave qui coule en cet endroit de l'Est à
DE QUÉBRO A JÊRU^ALKSr. 369
rOnost, au bas de la colline escarpée sur laquelle est cons-
truile la basiiiq'ie, à environ 200 pi.'ds au-dessus. C.dle-ci,
avec sa façade à l'Est, présente son côté droit au cours du
G ive, de même que la Grrotle son ouverture, et se trouve
séparée du reste d<» la montagne, qui s'élève eiîcore fort
liant au-delà, par un chemin public qu'on a presque entière-
ment taillé dans le roc. On a donné le nom de montao-ne
du Calvaire au mamelon qui .s'élève de l'autre côté du che-
min, au dess'.is de la basilicjue, parce qu'eu effet, on a érigé
un calvaire sur son sommet.
La G-rotte i^eut avoir une trentaine de pieds d'ouver-
ture sur une i)rof()ndeur d'environ 20 pieds, et sa voate
d'environ 25 pieds à l'ouverture, se Cfurbe graduellement
pour se terminer en angle assez aigu à l'intérieur. C'est de
cet angle de l'intérieur que s'échappe la source qui coule
si abondamment aujourd'hui et que Bernadette ne put dé-
couvrir, sui' l'indication de l'apparition, qu'en grattant le
sol avec ses doigts. Recouverte par les dalles du pavé de
la Grrotto, on entend bouillonner cette source à sou origine,
et on la voit couler constimment dans des bassins de pierre
à l'entrée, pour passer successivement dans les cabinets de
bains installés à la suite les uns des autres sur la gauche.
A droite de la Griotte, et un peu au-dessus de son ouverture,
se trouve une niche naturelle, presque régulière, el c'est là
que Bernadette a vu, à 18 reprises différentes, celle qai
s'est nommée elle-même l'Immaculée Conception, et c'est
là aussi qu'est placée la statue qui la représente dans l'at-
titude donnée par l'heureuse jeune fille elle-même. L'é-
glantier croissant au bas de la nieh ■, et qui lors des appari-
tions parvenait jusqu'aux pieds de la Ste Vierge, a disparu
par suite d'un larcin qu'on [)ourrait qualifier de sacrilège
s'il n'avait eu la piété pour exe ise ; mais il a été remplacé
par un autre qu'on a planté sur une motte de terre que
retiennent des liens fixés au roc.
La niche, quoique complètement distincte de la G-rotte,
s'y trouve cependant réunie par un trou dans son intérieur
qui. met les deux excavations en communication; c'est
par ce coulair que la Ste Vierge parla à Bernadette dans
l'une de ses apparitions.
370 LE NATURALISTE CANADIEN
Le rocher, tout aux alontours de la Grotte, est entière'
ment nu, sauf quelques broussnllesqui ont pris racine çà et
là dans les crevasses et dans certaines dépressions, A droite
de la Grotte, de même qu'en face de la basilique, se trouve
aussi un chemin, à pente fort raide, qu'on a pratiqué en
ziuz;i«'s sur le flanc du rocher et qui condiut semblable-
ment au chemin public en arrière de la basilique. Des
plantations du plus bel effet servent à protéger ce sentier
contre les ardeurs du soleil, en même temps que des pa-
liers à chaque détour t firent aux voyageurs des sièges pour
se reposer.
Poursuivant ce sentier jusqu'au clî'^min public, nous
passâmes devant la résidence des Pères, et nous enga-
getâmes dans un chemin, ou plutôt un sentier à l'usage des
troupeaux, pour parvenir jusqu'au Calvaire en contournant
le mamelon principal. Nous voulions tout à la fois jouir
du coup d'œil de ce point élevé, et avoir rocca?ion de faire
provision de fleurs et d'insectes pour nos colK-ctions. Deux
petits garçons s'olfrirent pour nous servir de guides, et
nous conduisirent à l'entrée d'un long corridor souterrain,
qu'ils nous disent traverser la montagne de part en part.
Mous avions bien un certain désir de faire cette excursion
d'un nouveau genre, mais la difficulté que nous avions à
comprendre ces cicérones, qui ne parlaient à peu près que
leur patois, et une affiche que nous trouvâmes à l'entrée
avertissant les voyageurs de ne pas tenter cette entre})rise
sans en avoir obtenu l'autorisation, — d'ailleurs dépourvus
de bougies pour nous éclairer dans le traj.^t, — il nous fallut
de suite renoncer au projet, et prendre la route de l'as-
cension extérieure. M. Eolduc, ennuyé de nous voir à tout
instant retourner des pierres pour y capturer des coléop-
tères, prit bientôt le devant; et nos deux gamins décou-
ragés de nous voir njeter les nombreux insectes, tous de
même espèce, qu'ils nous apportaient, nous abandonnèrent
aussi bientôt pour retourner sur leurs pas, de sorte que
demeuré spul, nous pûmes, tout à notre aise, faire nos
observations et collecter fleurs, insecte;*, pierres que nous
rencontrâmes dignes d'intérêt.
Le premier objet qui attira notre attention fut l'Ajonc
DE QUÉBEC A JÉRUS/LEM 371
OU llenet épineux, Wex euwpœ,,!^, Linné. Pour la première
fois que nous faisions connaissance avec cet arbrisseau,
nous pûmes l'examiner (ont à notre aise, car il était en
telle abondance, que la montagne en étnit partout cou-
Terte. C'est un petit arbrisseau de 12 à 20 ])ouces de lon-
gueur, poussant en touffes, à tiges souvent couchées, à
feuilles étroites, lancéolées, raides, entremêlées de nom.
breuses épines. 11 appartient, comme on le sait, à la famille
des Légnmineuses, mais ce n'était pas encore !e temps de
sa floraison. Ce n'est qu'après bien des recherches que nous
parvînmes à en trouver quelques fl-urs ouvertes dans des
endroits abrités par quelques accidents de terrain. Ces
fleurs sont jiunes et d'un fort bel effet lorsqu'elles sont
en parfaite floraison.
Nous prîmes sous des pierres, à l'entrée du souterrain,
une foule de cara biques, mais tons de la même espèce,
c'était le Prisionijchus Pyrœnavs, Du four.
Nous vîmes plusieurs papillons au vol, particulière-
ment des Yanesses, mais nous ne pûmes en saisir aucun.
Nous tenions peu d'ailleurs à faire la capture d'insectes
que nous n'aurions pu conserver, et nous n'étions point
préparé pour cons»^rver des? papillons qui exigent des soins
tout particuliers. Nous rencontrâmes aussi qutdques
bourdons, mais sans pouvoir les capturer, notre filet étant
partout accroché aux nombreuses épines des ajoncs.
Nous prîmes encore parmi les coléoptères : Tiinarcha
lœvigata, Lin., Anisodaclylus binotatus, Amara trivialis, A.
familiaris, Clerusformicarius, Lin. etc, etc.
Il était près de 4 heures, lorsque nous revînmes à noire
hôtel; nous prîmes à peine quelques minutes de repos et
repartîmes aussitôt pour visiter la ville que nous n'a-
vions encore fait qu'entrevoir. Nous dirigeant vers le sud,
nous traversons le Gave, tout auprès du moulin du père
de Bernadette, et continuons jusqu'à l'église parois.siale, qui
est ancienne et fort petite; mais tout à côté s'en trouve
une nouvelle de fort belle apparence, qu'a fuît construire
Mo*r JPeyramale, le curé de Bernadette au moment des
apparitions, et dont la cave recèle les restes. Nous péné
trous daus la crypte pour admirer io sui^erbe tombeau qu'où
372 I'E NATURALISTE CANADIEN
a éri<^é sur le corps de ce vertueux prélat. Rcjoig-iiant la route
que lions avions suivie à notre arrivée la veille, et complé-
tons le circuit en nous. remlaiit do nouveau à la G-rotte pour
y réciter notre office, tout en y faisant une nouvelle vi>îte.
Nous visitons en passant une très grande construction,
tout nouvelle, que l'on a érii^ée pour héberger les pèlerins,
lorsqu'ils se présentent en trop grand nombre.
Revenus à notre hôtel pour le souper, nous ne fûmes
pas peu réjouis d'y trouver 4 charmants commensaux qui
venaient d'y arriver ; c'étaient les supérieurs de 4 maisons
de Frères des Ecoles Ohréiiennes qui s'y étaient donné
rendez-vous, savoir : de Parisr, de Bordeaux, Olermont-
Ferrant et de Pau. Nous passâmes la plus agréable soirée
avec ces dignes enfants du Vénérable de la Salle. Supé-
rieurs de maisons imj^ortantes, c'étaient aussi des hommes
supérieurs par leurs talents, leur érudition, leur connais^
sance des hommes et des choses, et nous ajonterons encore
par leur piété, v^'ii est des hommes bien méritants de la
société, et dont les services sont loin d'être apprécié»
comme ils le méritent, ce sont bien ces humbles enfmts du
grand instituteur. Remplissant des fonctions aussi en-
nuyeuses et ingrattes qu'elles sont précieuses et indispen-
sables, ces religieux à règle sévère et toute de sacriiice,
semblent ne connaître pour rémunération de leurs durs
labeurs, que l'indittérence et l'abjection, lorque toutefois
le mépris et la persécuiion ne viennent pas en prendre la
place. Ce sont les nourrices de l'intelligence, qui lui dis-
pensent le lait de l'enfance, en atteuilant qu'elle puisse
prendre une nouriilure plus substantielle ; ce sont des
éducateurs de jeunes plantes, dont la faiblesse exige des
soins continuels ; ce sont des mentors su s et expérimentés^
pour faire faire sans crainte les premiers pas dans les sen-
tiers de la vie intellectuelle ; ce sont des substituts pour
les importantes obligations que la nature impose à t(ms
ceux à qui elle conlle une famille, et qui s'acqnitient de
leur tâche avec un dévouement sans pareil Mais q li le
croirait, nous sommes leurs débiteurs à tant de titres, et
cependant nous leur ménageons encore la considération à
laquelle ils ont tant de droits. Mais sont'-ils doue des parias
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 373
dans notre société, que nous puiss^ioiis recin'oir h;tl>ituelle-
ment k'Uis sorvict s sans nous croirt» seulement liés à la
reconnaiss aice ,i leur ép^ard ? 11 nous t'iit toujours phnsir de
nous trouver en société de ces hommes de sacrilice et de
si grande utilité, mais la sati>iaction est encore plus grande,
lorsqu'avec le méiite commun, ou rencontre des esprits
aussi éclairés et aussi distingués que les quatres supérieurs
qu'un heureux hasard avait mis sur notre route.
Comme tous les ecclésiastiques que nous avions
rencontrés jusqu'alors, ces bons relii^ieux nous expri-
mèrent les mêmes craintes pour l'nvenir de la France.
Ceux qui représentent aujourd'hui l'autorité ne se servent
du pouvoir qu'ils ont usurpé que pour faire directement la
guerre à Dieu. Le prêtre est de trop dans notre état de
société, disent les impies, il est trop gênant pour nos allures,
c'est un obstacle à notre marche dans la voie du progrès ;
il faut le faire disparaître. La religion est une vieille ins-
titution qui a fait son temps, disent les libres-penseurs, la
croyance en Dieu est une superstition surannée qu'il ne faut
pas plus longtemps soulïrir; il est temps que la raison
prenne son libre essort et s'affranchisse de ces mille entraves
que nous ont léguées des siècles d'ignorance et de b'goterie.
El les impies et les libres-penseurs se donnent la main pour
déclarer la g-uerre à Dieu, pour faire disparaitre des con-
sciences cette foi qui fait seule le bonheur de l'homme et
dans cette vie et dans l'autre. Ni Dieu ni maître, rel est le titre
d'un journal qui se publie tous les matins dans la capitale
de cette puissance qui s'intitulait naguère, avec une noble
fierté, la fille aînée de l'Eglise ! et dans ce journal on prêche
ouvertement l'athéisme. Sous le vain liom de liberté, on
porte la tyrannie jusqu'à violenter les consiences dans leurs
croyances ; il n'y a de liberté que pour faire le mal, le libre
exercice de la reliirion est entravé de mille manières. Tous
les gens sérieux que nous avons rencontrés s'accordent à
dire que la France s'en va à l'abîme, qu'un nouveau cata-
clisme, une nouvelle commune peut-être, une catastrophe
quelconque est inévitable pour purger la France de ces
êtres sans foi et sans honnêteté qui se sont emparé de l'au-
torité pour en abuser à qui mieux mieux.
374 LE NATURALISTE CANADIEN
Chose étonnante, partout, à Orléans, à Tours, à Bor-
deanx, etc., tons cenx qnc nous rencontrons nous tioniient
le même langaue, et cependant If mal continue sa pente.
Mais est-ce que la France n'est plus aux français, que tout
Je monde manj^rée contre l'état de choses actuel et que
cependant on le soufi're, on le tolère, on l'autorise ? disions-
nous à un voisin dans un char. — Non, répliqua-t-il, la
France n'est pas entièrement aux Français; l'immense ma-
jorité (les français est religieuse, conservatrice, légitimiste
même; mais les bons, dégoûtés d''s procédés peu honnêtes
qu'emploient les méchants pour dominer, en sont venus
à préférer l'abstention au combat contre de tels gens ; et
delà la victoire de ces révolutionnaires.
D'ailleurs depuis longtemps Paris, qui est la sentine
de toute rEuro[-)e, le réfngium de la canaille de tous les
pays circonvoisins, se donne pour la France inémc ; o\ ct'tte
écume de la société, ameutée i>ar des hommes sans foi ni
loi, sait mettre à prolit cette apathie des honnêtes gen?,
pour s'imposer et proclamer partout la révolution. Ne pos-
sédant rien, n'ayant rien à [)erdre, ils ii'attt'udent que le
trouble pour s'emparer de quelque chos . La chute de la
Commune a amené la \)erle d'une portion notable de cette
canaille, mais il en est encore i rop resté; la souche a re-
verdi et produit de si nombreux rej^-tons, qu'elle est deve-
nue aussi menaçante que naguère. Non, à moins d'une
intervention directe de la Providence, un miracle de sa
miséricorde, que sollicitent sans cesse ces milliers de reli-
gieux et religieuses voués h la prière et à la pénitence, la
France ne peut être sauvée que par une nouvelle lessive
qui la purgera des chenapans qui la dominent aujourd'hui
en lui imposant leur loi.
Nous ne mîmes fin à cette agréable conversation avec
nos aimables religieux, que pour aller f »ire une dernière
visite à la grotte avant de nous coucher.
Comme la veille, et comme la c'nose a lieu tous les
jours, nous trouvons un bon nombre de personnes au jiied
de la statue, priant avec un recueillement, une dévotion
qui nous édihent grandement Plusieurs malades sont aussi
là, sollicitant de la Keine du Ciel le soulagement à leurs
DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 375
inlirmités; les uns y sont venus de leurs pieds, mais les
nutressout ou étendues dans des chaises-lits munies de
roulettes pour le transport, on rembourrés d'oreillers dans
des petites voitures à bras. Tous, malades, infirmes, aides,
curieux, observent le silence le plus rigoureux ; on boit de
l'eau de la source, on égrenne son chapelet, on baise le
j)avé, mais surtout on laisse parler le cœur dans un lieu
dont lu vue seule suffit pour impressionner toute âme sen-
sible. Après avoir satisfait notre dévotion, nous revenons
à notre hôtel en récitant notre chapelet, comme nous le fai-
sions à chaque visite.
Dimanche, 13 mars. — \j\\ vrai soleil do juin de nos con-
trées brille ce matin de tout son éclat, et lait étinceler le
blanc manteau qui recouvre les cimes des Pyrénées, en le
forçant de céder peu à peu à sa puissance.
Comme nous avions été invité à célébrer à labasilifjue
la messe paroissiale de 8 heures, nous protitons de ce retard
pour examiner [ilus à notre aise, du balcon de notre hôtel,
le pittoresque et l'agréabie variété du paysage des envi-
rons. En face de nous ce sont les Pyrénées avec leurs
crêtes neigeuses; à gauche le village échelonné sur les
pentes du Grave; A droite c'est la basilique avec ses cloche,
tons élancés, qui à distance simulent des lances levées vers
le ciel; un peu au delà, de l'autre côté du Grave, c'est le
couvent des Carmélites avec ses superbes jardins, une
autre communauté de femmes, la voie ferrée, etc.. et par-
tout la verdure, les fleurs, les suaves émanations des mati-
nées printaniéres»
Les habitants du lieu remplissent les chemins, se ren-
dant à l'église, en s'entretenant dans leur patois dont nous
ne pouvons comprendre un seul mot. Nous admirons le
costume élégant et si rr:odeste que portent les personnes du
sexe. Toutes portent sur leur tète le capnlet qui les couvre
presque entièremejit. Ce capnlet est blanc, rouge ou bleu,
ce qui fait dans les masses une variété de couleurs d-'s plus
agréables. Vous croiriez voir un parterre où les phlox, les
lis, les dauphinelles, les roses, etc., s'entremêlent en for-
mant des massifs continus. Autant que nous avons pu le
comprendre, ce capulet a à peu près la forme d'un châle
376 LE NATURALISTE CANADIEN
dont 2 côtés d'une pointo serai<>nt réunis par une couture,
le bord extérieur est appuyé sur le iVont et laisse retomber la
longue pointe en forme de capuchon, pour couvrir tout le
dos de plis des plus gracieux. Parfois le vent pénétrant à
l'intérieur projette en arrière la longU(^ pointe du capu-
chon.
A 8 heures la vaste basiliqne est remplie de fidèles,
tous dans l'attitude la plus dévotieuse ; et malgré les messes
nombreuses qui avaient été dites auparavant, nous don-
nons encore la sainte communion à plus de 100 personni^s.
Nous admirons une fois de plus la lichesse de décora-
tion de ce superbe temple 11 n'y a pas moins de 2000 à
3000 cœurs en argent ou en vermeil d'accrochés partout ;
de tout côté flottent des bannières des plus liches, et la
plus graiule partie des murailles est rer-ou verte de plaques
de marbre remémorant des faveurs obtenues ; car, comme
on le sait, les miracles ici s'opèrent par centaines.
Nous allons faire une dernière visite à la grotte dans
le dessein surtout de taire toucher au rocher, aux pieds de
la statue, de nombreux objets de piété dont nous avions
fait provision, tant à Paris qu'ici même, à Lourdes. Nous
détachons pour notre herbier une petite branche de gui
d'une toufie qu'on avait déposée avec beaucoup d'autres
fleurs devant l'image de la Ste Vierge. Nous remarquons
tout à côté une masse de lettres que de pieux pèlerins ont
déposées là, à l'adresse de la Reine du Ciel. Qu'elle est
touchante cette naïve dévotion des âmes simples qui les
porte à s'adresser par lettres à Celle dont elles réclament
la protection, comme si elles prévoyaient ne pouvoir, dans
le trouble de l'improvisation, épancher at^sez librement leur
cœur devant Celle à laquelle elles donneiit à la vérité le
nom de mère, mais qu'elles savent aussi être la Keme de la
terre et même du ciel !
Le petite ville de Pau, à quelques lieues de Lourdes
sur la rive droite du Grave, voit chaque hiver un bon
nombre d'étrangers c|ui viennent y jouir de la douceur de
son climat.
On nous a raconté plusieurs excentricités d'au célèbre
DE QUÉJÎEC A JÉURSALEM 377
yankee qui y habite depuis quelques semaines, et qui jette
l'argent à pleines mains aux pauvres paysans des environs.
C'est M. Gordon Beunett, le liche propriétaire du Neiv-
York Herald. 11 n'a pas acheté moins de 50 chevaux, pour
les faire crever les uns après les autres dans des courses
presque journalières.
11 n'y a encore que quelques jours, il se rendit dans la
forêt pour y chasser le renard. Peu familier avec cette
contrée, il perdit bientôt sa route, et marcha longtemps
sans pouvoir se retrouver. Harassé, épuisé, il aperçoit à
la fin une pauvre chaumière sur la lisière du bois, il s'y
rend directement pour parvenir à s'orienter de nouveau.
11 trouve à l'intérieur de cette chaumière une femme seule
avec sa tille. Celle-ci, apercevant au doigt du riche chas-
seur une bague fort apparente, laissa échapper une excla-
mation de surprise et échangea avec sa mère quelque mots
en leurs patois. Que dit-e'le, demanda M. Bennett, voyant
bien que la conversation était à son sujet ? — Oh ! rien, fit
la mère ; c'est une enfant, — Mais encore ; elle a paru sur-
prise ; qu'elle en est hi cause ? — Rien, rien, ré[)éta la mère.
—Mais enfin ?-— Puisque vous tenez à le savoir, elle a été
frappée de l'éclat de l'anneau qui brille à votre doigt. —
Vraiment ?... C'est à toi, dit l'Américain, en faisant passer
l'anneau dans ie doigt de la jeune fille, mais à condition
que vous me remettiez sur la route qui conduit à Pau. —
Uardez votre anneau, dit la mère ; on ne se fait pas payer
pour de tels services ; d'ailleurs la route de Pau est
toute trouvée, vous n'avez qu'à suivre le sentier qui passe
devant notre chaumière.
La mère et la fille eurent beau prier le généreux
étrano-er de reprendre S'>n anneau, il ne voulut absolument
pas y consentir, et il s'éloigna en laissant les deux femmes
stupéfaites de cette rencontre.
Le soir arrivé, le mari est informé de ce qui s'était
passé ; il examine l'anneau, le juge de grand prix, et dit
qu'il ne pouvait pas le garder, qu'il f illait le remettre à son
propriétaire. Et sur ce, il prend ie chemin de la ville, non
saub remarquer que sa fille, lout en obtempérant à la dé-
378 LE NATURALISTE CANADIEN
cision de son père, ne pouvait cacher une certaine contra-
riété.
Arrivé à Pau, il se rend chez un joaillier pour con-
naître le prix du bijou. "Je vous compterai 40,000
francs, dit le joaillier, si vous voulez m' laisser cet anneau,
car il est monté en diamants. 40,000 francs! ré|)t'ta le
paysan ; je voyais bien que c'était quelque chose de pré-
cieux, mais j ' ne le croyais pas d'une si grande valeur»
Puis reprenant sou bijou, il f-e rend directement ù Thôtel
de l'Américain. -Monsieur, dit il à M. Bennett, voici un
anneau que vous avez donné à ma lille; je vous le rapporte.
Nous sommes pauvres, mais ïious ne nous fais;»ns jamais
pnyer les services que nous pouvons rendre. D'ailleurs,
ajouta-l-il, ma lille doit prochainement se m irier, et l'at-
ceptalion d'un bijou de si grand prix pourrait peut-être
être mal jugée quelque part. ~ Votre lille doit se marier
prochainement V oh ! fort bien ; alors elle gardera l'anneau,
et je m'engage de plus à pourvoir à son trousseau. Et
prenant la plume pour écrire (juelques mots, d poursuivit:
voici un chèque de 10,000 Irancs [)our celte lin.
Un chèque de 10,000 francs avec un anneau de 40,000
francs est sans doute nu cadeau de noces dont s'accom-
moderaient plus d'une villageoise.
Revenus à notre hôtel, nous n'eûmes que le temps de
prendre notre déjeûner qu'il nous fallut prendre congé de
notre hôtesse. Madame Soiibirous, pour nous rendre à la
gare, ahn de ne pas manquer le train qui nous conduirait à
Toulouse le même soir. Nous recommandons tout particu-
ment l'hôtel tSoubirous à tous les ecclésiastiques (jui au-
raient accasion de f lire un pèlerinage à Lourdes. Les prix
sont très-modérés, l'accommodement fort convenable, et
les gens très polis et bons chrétiens.
A 10 h. nous étions de nouveau installés dans le convoi
pour refaire notre route jusqu'à Tarbes et continuer de là
vers le iSud-Est jusqu'à Toulouse et Marseille.
(A Continuer.)
BIBLIOGRAPHIE 379
BIBLIOGRAPHIE.
The Honey Ants of the Garden oj the Gods and the
Occidents Ants of the American Plains. Par Hoiiry C.
McCook, D D. — Nos remtMcumieMts à qui de droit pour
l'envoi de cet intéressant volume, si bien imprimé et por-
tant 13 planches des mieux exécutées. Ce n\'st (ju'assez
récemment que c<>rtains voy:i<)-,>urs ont rapporté qu'il
existait au Mexique et au Texas des Fourmis produisant
du miel. Le Kév. H. C. McCook, de Philadelphie, qui
avait déjà é:rit sur ies Fourmis du Texas et des Allégha-
nies, voulant avoir des renseig-nemeiits précMs et sûrs sur
ces insectes mellileres, partit pour !e Mexique, dans le but
de les étudier sur place. Mais arrivé dans le Colorado, à
cet endroit qu'on appelle le j ir.iiu dfs Dieux, il lut assfz
heureux pour en trouvei' là, après de miuuti<'U.ses recher-
ches, et |)ut tout à son aise multiplier ses observations et
prendre d'exactes descriptions tant des insectes mêmes, que
de leurs galeries et constructions. Et c'est le résultat de
ces études et observations qu'il a consigné dans ce volume.
Le nom scientifique de ces Fourmis est Mjjnnecuci/s-
tus mtlliger, Llave. Ce sont les ouvrières majeures, chez
ces Fourmis, qui produisent le miel. Mais au lieu de l'eui-
magaziner dans des alvéoles comme les Abeilles, les Bour-
dons, etc., elles le co:is.M-vent dans leur propre abdomen,
qu'elles ont alors fort développé, en forme de boule, sem-
blable à une moyenne cerise. Elles vont cueillir ce miel
sur des galles de Chêne, le Q/iercus undu/ata, produites
elles-mêmes par la piqûre d'un insecte, un Cyuips. C'est
lorsqu'elles en ont fait ample récolte que leur abdomen se
gonfle outre mesure. Elles s'en reviennent alors au logis, se
cramponnent au plafond de leurs galeries souterraines et
demeurent là immobiles à la disposition de toute la com-
munauté pour la nourriture journalière. Constituées elles-
mêmes récii)iciits pour la conservutiou du précieux hquide,
380 LE NATURALISTE CANADIEN
c'est en le dégorgeant dans la bouche de cellos qui vion-
iient en requérir, qu'elles le dispensent jusqu'à complet
épuisement, après lequel elles périssent très probablement.
Ce sont là de fort intéressants détails à peu près incon-
nus de la science jusqu'à ce jour, aussi ce livre a-t-il fait
grande sensation dans le monde savant, tant en Europe
qu'en Amérique.
ALMANACHS ROLLAND
Nos remerciements à MM. Holland & F'ils pour l'envoi
de leurs Almanachs pour 1882, celui des Familles et
l'Almaiiach Agricole. Comme leurs devanciers, ces Alma-
nachs renferment une foule de renseignements, de recettes^
d'avis des plus utiles. Le piix de chaque est seulement de
5 centins.
TABLE DES GRAVURES.
Figure 1. Clie/i/er C'Dtcrnids, ]j\n 23
2 Une ;intoiiiie de (7y//ocM-/a (^ 47
3. Une puco grossie, Fh/jX irrUans, Lin 52
4. Une .•mtenrie do puce 52
5. Piinusfur 36
6. Une aile de Braconi.ie 113
7. Une aile d'Icliueunionidc 113
8. F;icc d'un Braconide du groupe des Cyclostouiides. . 133
9 Une aile du 5/aco /œy/s, Prov 138
10. Vinti -Mh i\\x Rigas QneUccnsis, Prov 145
11. Une aile du Sijng(ti>tcr farlus^ Prov 1G3
12. Uue aile du Spalliim Lajinmmei, Prov liJ4
13. Une aile de l'0^>à?.s me////)r's, Prov 164
1-1. Une aile du PeriU/us Conimuins, Cress 166
15. Une aWc du Gainoseais 7ndli7uis, Prcv 108
16. Vue u'\\e d\i Rho/Hilophonis (auricornis, Prov 168
17. U'ic aile de \' H<dcou peiluli.s, Cress 169
18. Une lùle ûe ['EiibdJIzon submucrtma/Hs, Prov.. 171
19. Une aile du Macrocenlrna mellipcs, Prov 172
20. Une aile du Fhi/lax rnjîpes, Prov 175
21. Une aile de VAgdthis quœ.sitor, Prov 176
2.J. Une aile de V£'iriiuis limituris, Say 193
23. Une aile du Miciogaster coiigreguttis, Siy 195
24. Une aile du Micingusler clnvatus^ Prov 196
25. Une aile du Sigulphiis C'uiadeitsis, Prov 197
2b. Une aile du (heloaus sericeiis, Say 199
27. Une aile de la PkaneroUmafasciata^ Prov 201
28. \]n^ a\\^ ài\ Rhillgaster Qiuhecensisy Prov 201
29. [Jne aile de VA/t/.sia laceits, Prov 202
30. Une aile de la Trichesta auripes, Prov 204
31. Une aile de VAphidtua Cunadeiisis, Prov 205
32. Une aile de rArolro/)us binodosus, Prov 205
33. Abdomen de V Arutropiis binodosus^ Prov 205
34. Une aile du Copelus paradoxus, Prov 207
35. Abdomen du Copelus paradoxus, Piov 207
36. Un abdomen de Cynips 231
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
AciJo cuboni(|'ic 61.
A nos il ct(!urs 1.
A-soci itioii pour l'av itici nient de ];i science 350.
BibliogiMphie : — The North Ameiicin Ijiitonioloj^ist 2f). — The Ame
ricin Entomo'oL'i-t 29. — Corrcspondaiice botniii'|ue 30, — Jje-^ l-*;iil
Icttcs d'or 31. — (>e Tombeau de Cliainpl iÏm G3. — C taiogiie de Chmi
pigi'Ons 127. — Ciuscs do pioftatiution, de <ri>tiibnrioii et de niodifi
cation des inscetes 128. — Manual of Ijoncholoçry 221. — Ii'en«ei_<;nc
ment Primaire 256.- Guide floral de Vick 236. — The Valley Na
turaliî^t 256. — Eléim'nis de mint*ral;>iric et de G 'o'.o^ie de Jjaflimmc
269. -Catalo'jfiie of PîX);io<ïaiMOU.< and Vascular Ci yptoganmus plants
of iMichiu'an 270. 2nd Re[ort of U. S. Entoî]io!o<;ical Commis.sion
270. — l'êtc nationale des Canadiens-fratu^ais en 1830 271. — An-
nuaire du Séminaire de Chicoutimi 319. — Annuaire de l'Univer-
sité Laval pour 1881 82 320 — Rf^ponse aux remarques de M. l'abbé
Vorreau à propos d'une Ecole Normale aux Troi.s Rivières, par .Mgr
Laflèche 320. — Mémoire établi.s.«aut l'injuslicc et l'illégalité du
maintien de l'Université- Laval à Montréal 320,— Plaidoyers dcMM.
Hamel et Laco.>^te en faveur de l'Univei.sité-Lival 320,— Discours
de i'Hon. F. X. A. Trudel contre l'Université Laval 320. — Discours
de M. Pannuelo contre le bill de l'Université- Laval 320. — L'in-
fluence spi.ituellc indue devant la liberté religieu.se et civile 320.—
Le o-uide indicateur po ir la Terre Saintr par le frère Liévin 35 -. —
The Country gentlemen 352. — The honey Ants par McCook 379.
— Almanach.s Rolland 380.
Botanique 351.
Chien (Le) et ses principales races 87, 103, 147, 184. 207, 250.
Conchyliokuie ; les coquilles rares 111, 156, 212, 215.
Dj Q lébcc à Jérusalem 272, 305, 333, 363.
Déterminations des Platynes 25.
Docteur ès-sciences 189.
Eozoon Canadense 26.
Etudiez l'histoire naturelle 180.
Faits divers :- Reproduction 32.— Nouvel ennemi du blé 32.— Fé-
coudutior. 32.— Miel nouveau 96.— Diamants 96.— La fauvette du
384 LE Naturaliste canadien
Cap Mai 96. — Insectes nuisibles 12fi. — Socic^té criii-tnirc naturelle
de Boston 127.— M-)n;igerie du Central Park. N. Y 128. — Appro-
bation 128. — Herbier 128. — Rectification 159. — Capta-o intéres-
sante 159. — Association pour l'avancement de la science 1(J0. — Un
puriste accommodant 160. — Insectes reçus 191. — La Crevette Lo-
custe 191 — Sous presse 192. — De retour 192. — Jeunes lauréats 192.
Dessins d'insectes 192. — Insectes alimentaires 192. — ïhe Valley
Naturalist 192. — Sangsues 222. — Mouvements de la croûte terrestre
222. — Un minéraloiriste desappointé 222. — Phénomène géoloiiirjue
223. — Société de taxidermi.stes 224. — Spécimens entomoloi^iques
224.— Gériéro.sité 224.
Faune Canadienne. — Hyménoptères, Ichiieu iioniiles'4, 33,65, 97. —
Bracoiiides 130, 161,193.- Cynipides 225. — Proctotrupides 258.—
Chalcididos 265, 289.— Chrysides 298.— Formicides 321, 353.
Histoire (L') naturelle dans nos maisons d'éducation 118.
Histoire (L') naturelle dans les collé;^-es classiques 123.
Médaille (Une) 183.
Nécrologie : — Jean-Cliarles-Chcnu 60. — Ls Franc ns Pourtales 190 —
Samuel Stehman Haldoman 190.
Nos bibliothèques SI.
Notes sur la fertilisation des plantes 242.
Notre publication 129.
Pince (La) cancroï le 23.
Profe.-seur (Le) A. E. Foote 62.
Pline.-; (L'3s) 84.
Ptiiies dans le poivre de Cayenne 117.
Puce (La) 48.
Héfutation du Darwinisme 27.
Tableaux d'histoire naturelle 216, 254, 288.
Vers dans des pots de lieurs 57.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES NOMS DE FAMILLES, GENRES ET ESPÈCES.
Lee noms improprement appliqués s,mt en italiques, de même que
les noms vulgnircr.
10
Acœnites Canailensis, Prov..
flavipes, /''ror 10
Achatina Piiaimis 212
At'gilips aciculatus. Prov 2:v.t
Agathis (Vmorator, Prop ..... 177
lil)prator. Boî^c 17(i
perforator. Proo 17?
quaftsitor, Prou, I7fi
til'iator. Prov- 177
Aleiodes abdnminnlis, Crt-snon. 145
inlermedins. Cress... 147
termina H ii, Cress 145
Alyeia cauiiata. Prov 202
luccns, P/ow 202
n igri pes, /-'rou 20H
Amara faimliaris. 37!
trivialis H7i
Andricus giUbosa, Prov 2H2
Aneurynclitis spinosii>î. Prov.. 2(i"i
Anisoilaciylus hinotatus 371
Apalanclie vert ici liée Hâl
Aphidiiis Caiia()ensis, Prov 204
Arenetra Qiiebeceiisis, l*roi'... 74
riifipes. Créas 77
Argonaula cilrina, Gniel 115
Arisioloclna siplio ... 24(;
Arotes amœniis, Cress 1 !
formo^n-i. Cress 11
svperbits. Prov Il
vicinns, Cress 11
Arotropus hinodo'^iis, Prov ... 20(;
Arum iriphyliiiin 24.5
Autax silvestri.s, 0. Sack 23ti
Aulne blanclie. ... .331
Bracoii inqiiiiiitor, Prov.. 138
lœvis. Proo 133
longicandiis, Proo
liitiis, Prov
nuiiiip, Prov ....
nignipectii.-, Prov.
oliliqniis, Prov. . . .
140
142
113
143
141
oriiaiiis. Prov I4I
144
142
pygiMœiis, Prov ....
rnfovaiiegiiin-'. Prov.
>-'ui\p\ex, Ciess 139
striai lis, Prov 140
venlralis, C/ess 140
Bracoxides 130
Campanula rotnmiifolia 247
Ca nadian Holly 351
C.AXCKI,I,AIKi;.S . 116
Caiiceliaria trignnostoma, Lnm. 1 1 7
Carinaire vitrée 112
Carmaria vitrea. Lam 11.5
Cernliiiiiii giganleuiii .. 214
Chai.ciiudks 2()5
Clieliler caiicroiiie.s Latr <^3
Clielonus bas ciiictiH, Proo 198
carinain-s, Proo 199
fi.ssiis, Prov . 199
insiilaris, Cress ly.S
iride-Cc-ns. Cress 1 99
iianu»-, Proo 2ii0
sericeiis, Sny 199
Cliimaphila luiiLieilata. . . .
ClI :Y.SII)KS
Clirysis aunclialcea. Prov.
24-
298
3 0
300
126
c«rulaii«, Lepel
Baaalys riificornis, Prou 261 Chrysomela lO-lineaia .
Busstis ariolalus, Prov 71 Cleptes Americana, P/o» 204
limiluris, Sai/ 193 Clenis formicarius 371
Jiédiguars 234 Cli-^topy^a C.mailcnsis, Prov. . ,
Barnard r hermit e 1 14 |Coleucentru.< Pettitii, C'res.v ...
QuebKCfnsis, Prov.
ni tus, Prov
Ca'limone fagopyriini, Prov
Prov.
20
Bethyln-s piolongatn=i,
Bibio alliipennis, Say 57
basalif». Say 5S
jioriiilanns, Meigen 5^!
Boisde crapaud . S.ïl
Bracon aciciiiaiup, Cre.''^ 1H9
œqualis, Pmv 14 1
apicatus. Proo 143
dissitus, CVeâs I39|
46
8
8
9
291
CÔVK3 115
Conus cedo-nuili. 116
c-rvus 116
gloria tnaris. 116
Lamberii. kSou» 116
Mulaccauua 116
386
LE NATURAI^STE CANADIEN
Conus Omaicns 11 fi
Thomte Hfi
Copelu-! piradcjxnw, Proi) - 207
Coryiiiliite.s cvliiidrilormis l'.H
Cre vetle locuste H' 1
Cylloeeria 1 enioinei, Prov. — 47
occideiitali:*, Crt'ss. . 47
Cyxipides ... 22ô
Cyiiips aciculata, O Snck 2H2
crassiteli;?, Prov 2HH
gihbosa. Proo.. 2H2
CyprsEa Araliica 15(i
bicallosa 156
guttata 156
Maiiritiaiia 156
princcps , . . . 156
spadicea 156
tegtiidmaria 156
tigrina 156
Dccatoma la'^ilarip, Prov 290
Delphinula Arion 191
huperiaWs, Reeve .. . 158
t rigonoBioiia. I^r/m. 117
Dendroica liiiiina, Baird 96
JDiastrophus iielnilosus. O. Sdck. 2:-15
Dipiolepis armât u.<, Saij 257
quiiiqueiiiiealui--, i^iay. 25^
Earinus limitaris. Say 1 93
Echtlirus alidoiiiiiialis. Cress... 99
Canadensis, J-'rov .... 9.s
luctuosn.s, Prov .... 98
niger, Cress 97
nigricornis, Prov . . . 99
pedicniatus, Prov... 99
Elampus conl^cani!, Ao»7 303
cyanescens, Prov. . .. 303
marginalus, i-'ro/;.. . . 304
purj)urascens, P)-ov. . 303
spinosus. Prov 302
viridis, Cress 303
Eozoon Canadense, Dawson... 26
Ephialtes albipes. Cress 20
gigas, lfa/>7t 19
irritator, i^oftr 21
occidentalin. Cress. .. 19
pygnifBiis, IValsk ... 20
tulierctdatiis. Fourcroi 21
Epirhyssa Crevieri, Froo 17
Eubadizon Aniericaniis, Cress. 171
gracilis, Proo . . . . 171
pleurulis, Cress 170
subiuucro.natus, Frov. 171
Eucharis gibbosa, Prov 292
Encoiia stibcompressa, Prov... 237
Euiophus raniosufi, Prov 297
Euryloma studiosa, Sciy 'I^'ô
Hl^eaterua ,,,.,,, 159
Bxetnstes nicrer, Cresn ,
Exuciiu^ albitVoii-^. Wahh
itnnulicrua, \ Vu Ish. .
fnlvipes, Cress ......
laîvis, C?-e.ss
jirnpiquus Cress
pygiiiiKn'^, CresS
semirvfits, Cresa
Figites arniatiis, Say ........
5-lineatns, Sut/
Formica flava, i^<//>
lusca, Lin
lurciileana, Lin
ligniperda, Latr
niellea, Prov
pallitarsa, Prov
Pensylvanica, Degeev
rnt'a, Lin.
FonMiciUEs
F'ossarus Adansoni, P/iilippi. .
ciathratus, Philip
Galc'iis Quebecensis, Prov....
Gammarus locusia
minor
Gamosecus melliniis. Prov....
vigilax, Prov
Gaultheria procunibens
Geranium uiulle
pratense
pn^ilhiMi
pyrenaioum
Glypta borealis, Cress
Canadensis, Cress
erratica. Cress
niacva, Cress .........
rnjjcornis, Prov
riit'ufrfsciata, Cress
t u be r cil 1 i i ro n s, Wa Isa . .
Hedyclirnr.i violaceum, LeptH.
Helcon albitai-sis. Cress
pedaiis, Cvtss , .
Ibal
la ensiger,
Nort
7?
6
6
5
5
102
5
61
257
258
358
356
354
354
356.
355
355
357
321
203
213
260
191
192
168
167
248
248
247
248
247
67
67
66
68
68
68
66
301
170
169
239
Jnglans cinerea 224
Kleldotoma cnpulifera, Prov . .
muCLilipennis,/^riH?.
Lampronota agilis. Cress . —
ulbi faciès, Prov . .
Americana, Crts$.
brnnnea, Crtss . . .
exilis, Cress
iViglda, Cress
luimeralis, Prov.. .
iubita> Cresa. ,,...
238
23 T
76
72
76
76
77
74
75
n
tADtE ALPHABET [QUE
387
Lartipronota jocosa, Creinf ..... 71
niari^inaia, l*ron. . 1.\
nigi'iôoriii-:, /'/•oo. . 7!
parv:i. C-Vi^.C-f .... 7'J
pleiiralis. Cress... 72
pniictuliita, Créas. 71
ruliricaj Cress 7(5
riifipps, f*rnn .... 7:^
scutdlafis. Cress. 71
sCiUellata. Cress.. 7s
varia, Cress 74
Lei^tera ovata 25(1
Leucopsis affinis, S'tj/ ... ... 2fiH
Mj'rmica mole-ta, Sarj. . ,
tiiberiini, Fiibr .
SCO
859
fratenia, Say 'l^'è
Macrocentrus^deîicatus, Cress. 174
loiigicoriiis, /■>:•(;» I7.S
nieliipes, Prw.. 172
ppctoralis, Prov. 173
iiniformis, Cress. I7.'5
Meniscus Creuier/. Piou 78
elegaiis, CreSs 7!)
sciitel latus, Cnss. . .. 78
snpefbus. I^rnn 78
Mesochorus Canadensis. Proo 98
tuclunsus, Proo .... 9S
Saint Cyri. Prov... 99
Mesoleptu!< pulc'ierrimns. Cress 81
Ale.snslenus nigricnrnis, Prov. 99
Metliocji bicolor, Saij 8G2
MetopiiKs Hageiii, Cress ti9
Microdus agi I is, Cress 179
aiinulipes. Cress.. — 17s
liicolor. ProD 179
laticinclus. Cress.... 178
Quebecensis, Prov... 178
Micfogaster callipteni>!. Say... 19-1
c»r|)atus, Say . . . r.l5
cinctiis, Pri)v l!)i)
ciavatus. Prov. ... 196
ooiigregata--, Say.. i9j
etisiger, Say 19;j
xyli'iiis. Say 195
Mitra zonata, Risso 21 (i
Monodoiitoinenis viridifiiieus, Pr 290
Murex braiuiari< 157
clavis, Kiener 157
endivia. . .
criiiaceus
JDeloiitllils
La m
157
157
157
palma-ro.-£e 1 •'J7
radix 1'27
rosarium. Chemnitz... 157
Toiii, Sowerby l'^7
Scorpio !>' '
tenuispina '•^7
trui. cuius 1^7
MtTTII.MDES - '"^^^
Myroiica iacoiupleta, Prot .... 3 JU
Ncmopanthes Canadensis ....
Veurotehis crassitelus, Prov ...
OdontoMierus bicolor, Cress...
Canadensis, Prov
nieliipes, Say. ..
Opins pallipes, /*roy
Orcliis speetabilis
Oiio'ynclius scabrosus
Paphagtis rngosns, Prov
Patella crisiala, Lin
Perilainpus Iiyalinns, Say ....
triangularis. Say. . .
Perilitus conunnnis, Cress. ...
diinidiatu*. Cress . . .
hiimilis, Cres.-i
vu'garis, ( ress
Perithous pleuralis, Cress ....
Phanerotonia fasciata, Prov...
Pliasianella bulinioides, Lam..
puila
Pliotophoba Daw-nni, Uakn. ..
Pliylax cin, tus, Prov ........
pailiveiiiris, Proo
rufipes, Prov
Pliytodieius disimctus, Cress . .
pulclierrinins, Cress
vulgaris, Cress, . . .
zonatiis, Prov
Pince cancrcîie
Pinus niariiinia
resino.i^a
Pinipla jcqiialis, Prov ...
alburicla, Cress
annulicoruis, Walsh...
anriulip-s, Brullc
conquisilor, Say
in iagatrix, Walsh
inquisitor. Say
iiovita. Cress.
Ontario, CreSS
pedalis. Cress
picticornis, Cr'ss
pterelas. Say.
quadi'ioiiigulHtiis. Prov.
rutopt-cfi-, Cre.ss
rufov.iriata, Cress ....
scriptifrons, Walsh .. ,
tenuiconds, Cress
PiMPLIDfi
P\âty nun (I ff'nis
alratus
consinnlis
cupripennis
trrana
.352
233
102
102
102
164
249
368
29.3
115
293
292
166
lilS
166
166
22
200
213
213
26
175
174
175
80
81
80
80
23
344
344
36
39
37
36
42
39
40
39
37
35
38
41
38
40
42
41
35
6
"5
25
25
25
2d
388
LE NATURALISTE CANADIEN
Platynns Harrisii 2;i
mole- tus. 2ô
iiitidiilum 25
picc'iis 'l.i
propinqutis ....... 25
sut cordai IIS 2."i
vicmus 25
Pleiirotoiiiti Adaiisoniana, Fish. 1 1 ô
giu.yaiia, Fish. . 1 IH, IIT)
Pl.KlTIÎOTOM AlilKS 1 1 -J
Priiiof* verticillat IIS. Lin H;Jl
Pri-tipliora gi-o.«siilariie I2t;
Pri^tonycliii.H Fynenœn.e 871
Pioctotrupe.s î'.linipiiis. Smj ... 2iiH
flavipfs, Prov 2(i-l
riiri^'aster, Prov . .. 26:5
PltOCTOTUrPIDlS 2ôs
Pleroinaliis acnins, Pmv 2:»7
nigricorni-. Prov... 2l)i'>
pieridis, Pmv 21Mi
Ptinps H7, 117
Ptiiiurf lnr, Lin Hd
Puce "^ ^
Puiex irritans, Lin 52
penelran.s, Lin 5
Pyrrhoculis apteris 34()
Quercus riibra 2.i7
Rliiugastt-r Qiiel.f'Cfiisis, Prop. 21)1
Riioditea ro.-ie. Lui .. 2:! l
lllu'palopliorus taiirioorni'^, Pyy. K'"^
Khyssa Canaden.si*, Cress 17
persuasnria, Lin 15
Rogas aiidoniiiiaiis. Tjvss . . . . 14'>
Caiiadt'ii^is, C/'<'S.'{ 14(1
iiitermediti.", Cîvss 147
Quebeceiisis, Pmv .... 145
Sancti-Hyaciiithi. Prou . !4()
terininali.'», CVfSS 14.)
RoSTKLT-MliK.S 1 1 t>
Rosteliaria Powis-ii 117
Ru bus vitisidœa. 285
Scalaria scalaris 157
Selandria rot^îe ! 27
Semiotellus cuprajiis, Pmv ... '^i'.^i
f.iscialiis, Pmv . . . . 2!)4
i'u.^jcipej, Prov ■ - - 2t)5
Semioteilu.s melnnicrn.», Proy . . 294
Illiniums, Prov . .. 295
obloiigns, Prov. . . . 295
euborbicularis, Prv. 2y&
Sialis infnnnUa ..... 346
>igalphiis Canadensis, Prov... 197
Solidago Laflainmei, Prov 1<>4
" CaïKideiisis 35
Spiloiiucru.'* lohgicoi'nis. Prov.. Ifi-
Striiihiularta i:reiin'ata 212
nodiilu.^a 212
sctuiilata Ueshtiies 212
Syiig<9ter bceticatti.", Pmv 162
cii:giilatiis, Prov.... ï'>2
fa II us, Prov I<i3
uuicileiitii^, Prov H)3
Tlialis.«a atrata, Fabr 13'
Iiinatur F<ibr 14
tiitida, Cn'.ss 13
Ndi't'iid, Crvss ..... 13
Tiniarelia iœvi_^ata 37 1
Triciie.*ia atiripes. Prov '^^'^
'l'rii'fji.sii'S tfli'g:ins Prov Il
I urljo iiiiiiutiis, M'Ch(iu£ 213
nig(>-ii< 216
sciiliiris 157
Tiirdns Miigratorius 59
Ulex eiiropopiis 371
Voluta ancil a. L'Hji 158
coioiiaia, iC/en ., 158
f-siiva 158
i'iiRilormis, Swninson . . 158
iinperialis, Lain 158
Jiiiionia 158
IyrasM)rmi-< . 158
luageil.ini.ja. Kii'n . 158
mauiidica, Ch> nin 158
iiianiiorata. (Si^a/ns ... 158
reticulata, iieej^d 158
.Xori les boreal i«. Cress 18
.Kyloiio:vn)s atbopiciiH. Cress.. 101
iVigidiis, Criss 101
biiiiiHrahs, Siy .. 100
L'iv'iUensis. Pmv. 100
tligniaplerus. iS<.iy. lOl
ERRATA.
Page 23, ligne 18,
au lieu de ; scorpion de araignée^ lisez : scorpion araignéti
25,
4 du bas
26,
4 du haut
27,
2
82,
16 du ba3
8\
16
83,
15
100,
17
110,
9
130,
18
132,
9 du haut
picens, " ptceus.
forarainitère, " foraminifère.
s'en tenir, " sans ten r.
abondentes, " atondantes.
en admettant, " en en admettant.
avait réduits, " avait réduites.
trases, " tarses.
se tenir tassé, " se tenir caché.
est bien e t pour ' ' est bien pour.
et tantôt, " est tantôt.
136 à la fin de la Clef, ajoute^, la ligne suivante:
45(44) Deux (î-llules cubitales 24. Copblus, n. gen^
153, ligne 17, au lieu de : ils prient part, lisez : ils prirent part.
163 " 26 " Esenbek " Esenbeck.
176, numéro de la gravu:e, au lieu de : 20, lisez : 21.
189, ternière ligne dub s, " l'Univerté, lisez : l'Université.
199, dans la note du La-, " xertceus, " sericeut.
219, ligne 11, au lieu de : des ê re, lisez : des êtres.
221 " 22, " 1773 " 1873.
240 " 17, " dnas " dans.
241, cette page est la répétition de la page 236, il faut la supprittien
269, numéro de la gravure, au lieu de : 42. lisez i 45.
269, ligne
10 du b s, au
lieu de :
Delisie,
lisez :
: Delia le.
272 "
8 du haut
il
Mobile,
II
Moville.
273 "
26
>(
des sensation
il
des sensat ons.
282 "
21
(1
désagréable
II
désagréables.
S08 "
3
II
vues
II
rues.
308 "
6 du bas
i<
chemius
11
chemins.
312 "
8
II
un moins chiud,
II
un peu moins chaud.
318 •'
13 du haut
II
les autres être
II
les autrei êtres.
318 "
27
4(
license
II
licence.
342 "
20
l<
Tourainne
II
Touraine.
346 "
9
<(
iufumata,
II
infumata.
352 ligne
12, au lieu de:
d3
largeur sur IJ de longueur, lisez: de longueur
sur
IJ de largeur.
VOL. XII.
JANVIER, 1880.
/^
mmmm
\i
BULLETIN DK nF.rHFRfHFP, nBSERVATTONS F.T nÊ0OUVERTE8
BK RAPPORTANT A l'hISTOIKK NATURfcîLLI-: l»t! C.VNAUA,
Eédacteur; M. L'ABBÉ PROVANCHER.
S
O',
ill
»
C A P II 0 U G K :
PROVINCE DE QUEBEC, ^ ^tht
CxlNADA.
SO:^IMAIR£ DE CE NUMERO.
A nos lecteurs. 1
F.mne Canadienne 4
]jti Pince cancro le 23
L'Erznon Canadense 26
]vi.'l"':tation du Darwinisme 27
Nouvelles publications 29
Faits. Divers 32
Le Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de choque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
Abonnement, S2 par année, payable après la réception du
premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica-
tion. Four les Etats Unis $2.
Pour les autres pays étrangers fais^aut } artie de l'union postale
12.50 francs.
N.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des
élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des
instituteurs.
On ne s'abonne pas pour moins d'un an.
Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement,
est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu-
méro de chaque volume ou de chaque année de publication.
B^° Toutes correspondances, remises, réclamations etc.,
doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec.
Agents du Naturaliste :
Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la
Montagne.
Montréal: MM. Payette & Bonrgeault, libraires, 250, rue St-Paul-
St Hyacinthe: M. le Dr. St-Germain.
Ottawa : M. J. E. Lemieux, Bureau de l'Agriculture.
"O" IS "X" SS 3?«riS X IL« 3E! IS
Pour l'étude de l'Histoire Naturelle.
Epingles entomologiques No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, ,5 et 7, $1 .2') le mille.
Epingles camion. 0.05 le cent.
Epingles d'acier, à tête en émail, pour éialoirs 0.25 "
Loupes, triplettes, montées en corne 1.75 la pièce.
Lonpe de poche, simple ,.0.50 "
Microscope de poche. 0.50 "
Pinces courbes, en acier. 1.25 "
" à pointes fines. 1.25 "
" pour la chasse .0.15 "
Tubes en verre O.OG "
S'adresser au Réd. du Naturalisle, Caj. Rouge,
TJIAITANT D'lIlSTOlRK NATURELLE.
i Le Naturaliste. — Pails, bi-mensucl, 8 paties in-4. Prix : 8 ♦
francs par année ; M. Emile Deyrollo, directeur, 23, rue de la
Montiaie,
Bulletin d'Insectologie i^grieole.— Paris, mensuel, 16 j)ages
in-8. Prix : 5 francs. M. H. Hanict, gérant, 67, rue Monge.
The American Naturalist.— Philadelf.liie, 80 pages, in-8 par
mois, illustré. Prix : S4. MM. McCalla & Stavely, éditeurs,
237, Dock Street.
The American Entomologist.— New-Yoïk, mensuel, 24 pages
in-8, illustré. Prix : Ç2. M. Max J;iegerliuber, éditeur, 323,
Peail Street.
The North American Entomologist. — Buffalo, N. Y., men.
suel, 8 pages in-8, illustré. Prix : S2 ; éditeurs MM. lleinecke
and Zescb, 500, Main Street.
Science Observer. — Boston, Mass., mensuel, 8 pages in-8. Prix :
50 cts. Adresse P. 0. Box 2725.
Psyche. — Cambridge, Mass., mensuel, 8 pages in 8. Prix : 50 cts.
M. B. Pickinnn Mann, éditeur.
Bulletin of the Brooklyn Entomological Society. -
Brooklyn, N. Y., mensuel, 8 pages in-8. Piix : 60 cts. Adresse
9, Rroidway, Brooklyn, N. Y.
The Young Scientist. — New York, mensuel, 12 pages in 8, illus-
tré, l^rix : 50 cts. Bureau, 14, Dey Street.
The American Journal of Microscopy. — New-York, men-
suel, 24 pages in-8. Prix: $1. Adresse 1^. 0. Box 2352.
The Canadian Entomologist. — London, Ont., mensuel, 20
p.iges iu-8, illustré. Prix : $1, éditeur M. W. Saunders.
The Entomologist's Monthly Magazine. — Londres, Angle-
terre, mensuel, 24 pages in-8. Prix : $1.20, éditeur J. Van
Voorst, 1 Paternoster How.
The Scotish Naturalist. — Edimburg, Ecosse, 4 livnisons par
aimée. Prix : 50 cts. ]<]diteur M. F. Buebanan White
Hard-wicke's Science Gossip. — Londres, Angleterre mensuel,
grand in 8, illustré. Prix : $1 ÎTO, éditeurs Ilardwickc and
Bogue, 191, Picciidilly.
Imprimé par C. Dabveap 82 rue Lamcnta^^ne
VOL. XII
FEVRIER,n880.
SOIVIMAIRE BE CE NUMERO.
Faune Canadienne «^'^
La puce 48
Vers dans des pots de fleurs 57
Nécrologie -■ 6<'
Acide carbonique 61
Bibliographie 63
]je Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
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8^^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc.,
doiventctreadressces au rédacteur, CapRouge, Québec.
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Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la
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Montréal: MM. Payette & Bnurgeault, libraires, 250, rue St-Paul.
St-Hy icinthe: M. le Dr. St-Geruiain.
Ottawa : M. J. E. Leiiiieux, Bureau de l'Agriculture.
"O" IS «ï» :SS 2?»J S» ï SL. 1E5 ^
Pour l'étude de l'Histoire Naturelle.
Epingles entomologiques No. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1.25 le mille.
Epingles camion . . /. 0.05 le cent.
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Loupes, tripleltes, montées en corue 1.75 lapiètie.
Loupe de p che, simple . . , .0.50 *'
Microscope de poche 0.50 "
Pince.s courbes, en acier 1.25 "
" à pointes fines. 1.25 "
" pour la chasse. 0.15 "
Tubes en verre .". O.OG "
S'adresser au Réd. du Naturalisle, CapRouge.
Opinion de la Presse sur le " Naturaliste."
Cette revue drs Sciences Naturelles dont le rédacteur est M.
l'Abbé Provancher vient de paraître, après un sommeil de prés de
trois moisi. Nous craignions vraiment qu'elle ne fût passée de vie fi
trép:i.s ; celte publication si utile au.iléveluppement de l'histuire na-
turelle en rapport surtout avec la Province de Québec, ne p*ouvait
ainsi mourir après avoir compté onze années d'existence. Le.s sa"
crifices que le savant Naturaliste a dû faire durant cette lon<;ue
période ne resteront pas oubliés. Nos législateurs ne se laisseront
pas guider par le prétexte mesquin d'une économie de .f IdO. Soute-
nir une telle publication, au moyen d'un crédit aussi peu considérable,
ce n'est pas mê ne faire preuve de générosité, c'est tout au plus ac-
complir un devoir d'honneur. Si le gouverneînent-JoIy a commis
une injustice à l'égard de M. l'abbé Provancher, le nouveau minis-
tère comprendra mieux, espérons-le, les intérêts de cette revue et de
ses lecteurs. — Le Courrier du Canada, 11 Mars iHfO.
Le Naturaliste — qui a une bonne envie de vivre — est venu
frapper, hier, à nos portes, après une absence de trois mois.
Son aspect est toujours attrayant, mais on lui fait la vie dure.
L'excessive libéralité du cabinet Joly a failli, un jour, le con-
duire à la fosse commune — où gisent tant d'autres journaux défunts.
L'énergie de son savant rédacteur a suffi pour le raninier et le mettre
de nouveau sur pied.
M. l'abbé Provancher— cela se comprend de soi — n'est pas en
état de soutenir seul une pareille publication.
Le gouvernement doit lui venir en aide et ne pas laisser dispa-
raître une revue aussi utile que le Naturaliste..
Le public comme M. Provancher lui-même est en droit île comp-
ter sur une subvention du gouvernement. — Le Nountliiste, 12
Mars 1860.
C'est avec beaucoup de plaisir que nous saluons la réapparition
de cette excellente revue " Le Naturaliste Canadien." Nous avons
cru pemlant longtemps que le Naturaliste avait fini ses jours ; mais
nous nous sommes trompé et nous avions conipté san.s le courage et
le dévouement de M. l'abbé Provancher.
Comme on le sait, le gouvernement Joly avec ses prétendus prin-
cipes d'économie avait refusé AmNaturaliste l'allocation annuelle
de $400, et le gouvernement actuel ne viendra en aide à cette revue
qu'au mois de Juillet. Pendant ce temps-là M. Provancher c..i.t:nue
toujours son œuvre excellente. Il a droit à nos felicitations.
— Constitutionnel, 11 Mars l^HO.
%
Opinion de la Presse sur le " Naturaliste.
n
C'est avec grand plaisir que iions signalons la réapj.arition, du Nahi-
riih'i^te CaïKidien après une .suspension de prés de trois mois. 0 est le
seul journal en ce pays qui se dévoue exclusiveiuent aux travaux scienti-
fiques. Ctttfc revue a déjà atti:é l'attention des homuies de science et reçu
des éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste venait pour long-
temps.—A'r)?/rec/?<-Moj;rft', lo Mars 1880.
Le Ndturolisie Ccniadien qui déjà a rendu de grands services à la
cause de la science en ce pays, est reparu sur la scène. Sa publication
avait élé un moment suspendue, parceque le gouvernement Joly avait
refusé de l'aide a cette publication. Nous espérons «pie le goiivernement
actuel pourra favoriser le NaturaUale et permettre au savant abbé Provaii-
oher de continuer ces importants ti^vaux.
Nos lélicitations à notre confrère.
— Minerve, 13 Mars 1880.
Nous saluons avec plaisir lu réapparition du Niiturali)ite Canadien
après une suspension de près de trois mois. C'est la seule publication
française en ce }mys qui se dévoue exclusivement aux travaux scienti-
f\i\\\it9,.- Canada, l(i Mars 1880.
C'est avec "rand plaisir que nous signalons la réapparition du Natu-
raliste Canadien a^rès une suspension de près de trois mois. C'est le seul
juurnal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travatix scieniifiques.
Cette revue a déjà attiré l'attention des h(;mmes de science et r(çu des
éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste renaît pour loiigtemps.
— Courrier de St. Hyacinthe, 18 Mara 1880.
l.e Naturaliste que nous regrettions tant, est ressu.scité de ses cendres.
Nous nous exprimons peut-être mal, car, après tout, c'est à peine si on
peut dire qu'il a vu les portes du tombeau. Tous ceux qui s'occupent de
science en Canada en remercieront M. l'abbé Provancber, dont l'activité
infatigable a pour ainsi dire créé parmi nous toute une collection de publi-
cations qui resteront dans l'étude de notre Faune et de notre Flore- Nous
qui buvons encore à longs traits à la coupe inéjmisable des connaissances
scientifiques et littéraires, nous serions bien affligés si, faute de l'encoura-
gement nécessaire, le A'rt/»îT//î't>'/e, Je seul journal scientitîque français que
nous avions, disparaissait détinitivement, PZt en cela nous ne faisons que
répéter ce que la presse a été unanime à proclamer.
— L'Abeille, 18 NTars 1880.
imprimé parO. DABVïir 82 rue Lamcntagne,
VOL. XII.
MARS, 1880.
SOIÏÏMÂIRE DE G£ NUMERO.
Faune Canadienne 65
Nos Bibliothèques 81
Les Ptines -■> 84
Le chien et ses principales races 87
Faits divers : — Miel nouveau. — Diamants. — La Fauvette du
Cap M;iy 96
]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
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élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des
instituteurs.
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B@" Toutes correspondances, remises, réclamations etc.,
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Québec: à rimjirimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la
Montagne.
Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul.
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Ottawa : M. J. E. Leuiieux, Bureau de l'Agriculture.
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Epingles camion 0.05 le cent.
Epingles d'acier, à tête en émail, pour étaloira 0.25 "
Loupes, triplettes, montées en corne 1.75 la pièce.
Loupe de puche, simple 0.50 "
Microscope de poche 0.50 "
Pinces courbes, en acier 1.25 '<
" à pointes fines 1.25 <'
" pour la chasse .0.15 "
Tubes en verre 0.06 "
S'adresser au Réd. du Naturaliste, CapRouge.
Demandes et Offi-es.
Tous ceux de nos lecteurs qui miraient f|Melques oîvra-o ,
brochures, spécimens scientifi |ues, piè.-e.s do mut -riel pour l\-tude
etc., etc., (|u'il8 aimeraient à échanger pour d'autres choses pour-
ront faire leurs demandes et leurs oflFrci dans la colonne ..m
suit. '
N. B. Les numéros seront conservés pour référence, do sorte
que, pour les transactions, il suffira de spécifier le n iméro do
l'offre ou de la demande, san- avoir à donner le titre c.mp'ct de
1 ouvrage ou de l'objet en vur.
Demandes.
1. Annuaire deTUniversité-Ii ival N'^' 2 (1857-58). N^ 5 (1S61-
63), N° 14 (1870-71). Dire ce (,u'on désirerait avoir en
éi^h mge — fjo /tod'tdnir du X il until i^te-
2. Ouvra-cs ou brochures sur les Lichens, les Mousses, les Mé-
pathiques, les Diptères exotiques de Maqiart Ré,i.
du Nnt.
3. Le Naturaliste Canndieu^ Vol. I, Nos 9 ot 10 Vol. IX
Nos 9, 10 et 11 — Rêd. du Nat-
Offres.
1. Tryon. Land et fresh water Shells, Strepomatidœ. 1873.—
Réd. du Nht.
2. Annuaire de l'Institut Canadien do Québec. N° 4 (1877). -«W.
3- Annuaire de l'Université-Lival, N° 22 (1878 79).
4* Report of the Fruit growers Association of Ontario for
1870 — id.
5. Paquin. Questions générales sur l'Agricîilture, 1859 — id-
6. Osten-Saken. Cynipidaeof the N. AMieric m 0 ik-i, 1861. — id.
7- B:iird. Catalogue of N. American Birds, 1857- — /</.
8- Rév. Lafrance. Sermon sur le Sacré-Cœur de Jésus. 1873— iW.
9' Saguenay, le passé, le présont et l'avenir du, 185 Ltt/.
10* B irnard. Causeries agricoles, 1875-
11. Fruit List for Province of Quebec (Abbot>ford) 1875 — tV/.
12- Dr. Thyfiult. Fondation d'une colonie française dans l'Ar-
kansas, sous la direction des Pères du Saint-Ksprit,
1878.— id.
13. Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871
(8 pages). — id.
14. Joly. Report on forestry and forests of Canada, 1877 — id,
15. MacPherson. Speeches on the Public Kxpenditures of the
Dominion, 1877. — id.
16. Spence. Manitoba and the North West territory, 1876, with
Map. — id.
17. Manitoba et le Nord Ouest, avec une carte, 1878.— id.
1^
I
ii
Opinion de la Presse sur le Naturaliste.
5>
C'est avec grand plaisir que lions signalons la réapparition, du Natu-
rnlîate Canadien après une su^-pension de près de trois mois. C'est le
seul journal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travaux scienti-
fiques. Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et reçu
des éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste renait pour long-
temjjs. — Nniiveav-Mo)idc, \'^ Mars 1880.
Le Nalurclisle Canadien qui déjà a rendu de grands services à la
cause de la .-cience en ce pays, est reparu sur la scène. Sa publication
avait éié un moment suspendue, parceque le gouvernement Joly avait
refusé de l'aide a cette publication. Nous espérons «jue le gouvernement
actuel pourra favoriser le Naturaliale et permettre au savant abbé Provan-
clier de continuer ces inipurtant.s travaux.
Nos télicilatiuns à notre confVère.
—Minerve, 13 Mars 1S80.
C'est avec grand plaisir que nous signalons la réapparition du Naiu-
ruliatt Canadien après une suspension de près de trois mois. C'est le seul
journal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travaux scientifiques.
Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et nçu des
éloges mérités. Ne us espérons que le Naturaliste renait pour longtemps.
— Courrier de St. Hyacintke, 18 Mars 1880.
Le Naturaliste que nous regrettions tant, est ressuscité de ses cendres.
Nous nous exprimons peut-être mal, car, après tout, c'est à peine si on
peut dire qu'il avu les portes du tombeau. Tous ceux qui s'occupent de
science en-Canada en remercieront M. l'abbé Provancher, dont l'activiié
infatigable a pour ainsi dire créé parmi nous toute une collection de publi-
cations qui resteront dans l'étude de notre Faune et de notre Flore. Nous
qui buvons enco'-e à longs traits à la coupe inépuisable des connaissances
scientifiques et littéraires, nous serions bien affligés si, faute de l'encoura-
gement nécessaire, le Naturaliste, le seul journal scientifique français que
nous avions, disparaissait définitivement. Et en cela nous ne faisons que
répéter ce que la presse a été unanime à proclamer.
— L'Abeille, 18 Mars 1880.
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Imprimé parO.DiBvKAr 8'i riie I-amcntagrie
VOL. XII.
AVRIL, 1880.
No. 136.
SfllïïMAIRE BE CE NUMERO.
Faune Canadienne "'
Le chien et ses principales races 1 03
Conchyliologie — 111
Les Coquilles rares 112
latines dans le loivre de Cayenne 117
L'histoire Naturelle dans nos maisons d'tîdiication 118
Divers — Insectes nuisibles. — Catalocçue de champignons. —
Société d'histoire naturelle de Boston. — Bibliogra-
phie.— Ménaticrie du Central Park. New-York. —
Appropriation. — Herbier .... . VIQ. 127 128
]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-S.
Abonnement, S2 par année, payable après la réception du
premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica-
tioii. Pour les Etats-Unis $2. '
Pour les autres pays étrangers faisant partie de l'union postale
12.50 francs.
N.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur dè.^~
élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et, -dés
instituteurs. i
On ne s'abonne pas pour moins d'un an.
Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement,
esttenù d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu-
méro de chaque volume ou de chaque année de publication.
j^^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc.,
doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec.
Agents du Naturaliste :
Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, ^rue de la
Montagne.
Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul*
St-Hy icinthe: M. le Dr. St-Gennain.
Ottîiwa : î\!. J. E. Leiuicux, Bureau de rA?riculture.
Pour l'étude de PHistoire Naturelle.
Epingles entoniologiques No. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1."25 le mille.
Epingles camion . 0.0.5 le cent. ^
Epingles d'acier, à tête en éuiai], pour étaloirs 0.25 "
Loupep, triplettes, montées en corne 1.75lapièce.
Loupe de pjche, simple 0.50 "
Microscope de poche 0.50 "
Pinces courbes, en acier 1.25 "
" à pointes fines 1.25 "
" pour la chasse .0.15 "
Tubes en verre 0.06 "
S'adresser au Réd. du Naturalisle, CapRouge.
I>eiiiandes et Offres.
Tous ceux de nos lecteurs qui auraient quelcpies ouvraçres,
brochures, specimens scientifi mes, pièces de niatériol pour l'étude
etc., etc., (ju'ils aiincniient à éch.iiiu;er pour d'autres choses, pour-
rorit-faire leurs demandes et leurs offres dans la colonne nui
suit.
N. B. Ijes numéros seront conservés pour référence, de sorte
que, pour les transactions, il suffira de spécifier le nnmero de
l'offre ou de la demande, sans avoir à donner le titre complet do
l'ouvrage ou de l'objet en vue.
Demandes.
1. Annnniro de l'Université-Laval N<^ 2 (1857-58), N» 5 (1861-
6i), N° 14 (1870-71). Dire cccju'on désirerait avoir en
ocbange. — Le Rédacteur du Naturaliste..,
2. Ouvra<ics ou brochures sur les Lichens, les IVIousses, les Hé-
pathiques, les Diptères exotiques de Maquart Réd.
dn Nat.
,3. Le NaturaJÀafe Canadien^ Vol. I, Nos 9 et 10, Vol. IX
Nos 9, 10 et 11 — Réd. du Nat.
Offres.
1. Tryon. Land et freshwater Shells, Strepomatidœ. 1873. —
Red. du Nat.
2- Annuaire de l'Listitut Canadien de Québec, N° 4 (1877)— (W.
3- Annuaire de l'Université-Laval, N° 22 (1878 79).
4" Report of the Fruit growers Association of Ontario for
1870 — id.
5- Paquin. Questions sénérales suri' Aizrioulture, 1859 — id.
6- Osten-Saken. Cjuipidseof the N. American Oiks, 18G1, — id.
7- Baird. Catalogue of N. American Birds, 1857-— »W.
8- llév. Lafrance. Sermon sur le Sacré-Cœur de Jésus. l873.-id.
9- Saiiuenay, le passé, le présent et l'avenir du, 1851. iJ.
10- B unard. Causeries agricoles, 1875-
11. Fruit List for Province of Quebec (Ahbot-ford) 1875 — id.
12- D\- Thyf lult. Fondation d'une colonie française dans 1' Ar-
kansas, sous la direction des Pères du Saint-Esprit,
1878.— id.
13. Extrait de la Minerve. Bésumé du Recensement de 1871
(8 pages) — id.
14. Joly. Report on forestry and forests of Canada. 1877. — id,
15. MaePherson. Speeches on the Public Expenditures of the
Dominion, 1877- — i'l-
16. Spence. Mmitoba and the North-West territory, 1876, with
Map.— "i. ;. ",
17. Manitoba et le.Nord O-iest, ayeo une carte, 187S. — c)'-
m Opinion de la Presse sur le " Naturaliste. "
C'est avec sratul plaisir que nous sicrnalons la réapy.arition, du Natu-
riilifte CaiKtdien api es une suspension de prés de trois itiois. C'est le
?eul journal en ce pays qui 8e dévoue exclusivement aux travaux scienti-
fiques. Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et reçu
des éloges mérités. Nous espérons que le Natur<ili>ite reuait pour long-
temps.— Nniiveun-Monde, IH Mars 1880.
Le Niiturtiliste dinadien qui déjà a rendu de grands services à la
cause de la science en ce pays, est rej)aru sur la scène. Sa puldication
avait été un moment suspendue, parctque le gouvernement Joly avait
refusé de l'aide a cette puUiicatioii. Nous espérons que le gouvernement
actuel pourra favoriser ie Nitturfilixle i-t permettre au savant abbé' Provan-
clier de continuer ces importants travaux.
Nos félicitations à notre confrère.
—Minerve, 13 Mars 1880.
C'est avec grand plaisir que nous signalons la réapparition du Natu-
raliMt Canadien anrès une suspension de près de trois mois. C'est le seul
journal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travaux scientifiques.
Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et reçu des
éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste renaît pour longtemps.
— Courrier de St. Hyacinthe, 18 Mars 1880.
Le Naturaliste que nous regrettions tant, est ressuscité de ses cendres.
Nous nous exprimons peut-être mal, car, après tout, c'est à peine si on
peut dire qu'il avu les portes du tombeau. Tous ceux-qui s'occupent de
science en Canada en remercieront M. l'abbé Provancher, dont l'activité
inlatigable a pour ainsi dire créé parmi nous toute*une collection de publi-
cations qui resteront dans l'étude de notre Faune et de notre Flore. Nous
qui buvons encce à lorrgs "traits à la coupe inéi)uisable des connaissances
scientifiques et littéraires, nous serions bien affligés si, faute de l'encoura-
gement nécessaire, le Aa/j/rw/îs/e, le seul journal scientifiqne fratiçais que
nous avions, disparaissait définit vement. Et en cela nous ne faisons que
réjjéter ce que la presse a été unanime à, proclamer.
— L'Abeille, 18 Mars 1880.
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> ïaay bo fecund on iîlo
9 r.t GEO. P. ROWELIi
tt COS Kcwsi'ArEH AdveiitislMt CcKEAU (10 Spruce Street), tvliere
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hiT^irimé par C. Dastsac S2 rue Laiccntagne
VOL. XII.
MAI-OCTOBRE 1880.
No. 137.
SOI^MAIRE BE GE NUMERO.
Notre pnblicntion 1 PO
Faune Canadienne 130
Le chien et ses principales races 147
Tjcs Cor|uillcs rares 156
Diveis — Kectification. — Capture intéressante. — Association
pour l'avancement delà science. — Insectes. — Un pu-
riste accommodant , 159
Jje Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
Abonnement, S2 par année," payable après la réception d'^
premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica-
tion. Pour les Etats Unis S2.
Pour les autres pays étrangers faisaut partie de l'union postale
12.50 francs. 4
î^' B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur dcS
élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des
instituteurs.
On ne s'abonne pas pour moins d'un an.
Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement,
est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu-
méro de chaque volume ou de chaque année de publication.
fi^p" Toutes correspondances, remises, réclamations etc.,
doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec.
Agents du Naturaliste :
Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la
Montagne.
Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul-
StHy.cinthe: xM. le D,-. St-Gînnain.
Ottawa ; M. J. E. Leiliieux, Bureau de l'Agriculture.
ÏTiS'TC3ËS3NrS»UL,3E!Si
Pour l'étude de l'Histoire Naturelle.
Epingles entomologiques No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1 .25 le mille.
Epingles camion 0.05 le cent.
Epingles d'acier, à tête en émail, pour é;;a]oirs 0.25 "
Luupes, triplette.s, montées en corne 1.75 ia pièce.
Loupe de p clie, simple ,. 0.50 "
Microscope (ie poche 0.50 "
Pinces courbes, en acier 1.25 "
" à pointes fines 1.25 <<
" pour la chasse 0.15' "
Tubes en verre. \ " o'o6 "
SVadre.9serau Réd. du Naturalhle, CapRouge.
Demandes et Offres.
Tons eenx de nos lecteurs qui auraient quelques o.ivraa;es,
brochures, specimens scientifi lues, pièces do matériel pour l'étude
etc., etc., (ju'ils aimeraient à échanger pour d'autres choses, pour-
ront faire leurs demandes et leurs oflFres dans la colonne qui
suit*
N. B. Les numéros seront conservés pour reféretice, de sorte
que, pour les transactions, il suffira de spécifier le numéro de
l'offre ou de la demande, sans avoir à donner le titre complet de
l'ouvrage ou de l'objet en vue.
Demandes*
1. Ouvratres ou brochures sur les Lichens, les Mousses, les Hé-
pathiques, les Diptères exotiques de Maquart — Réd.
du N'at.
2. Le Kituraliste Canadien^ Vol.'I, Nos 9 et 10, Vol. IX
Nos 9, lu et 11 — Réd. du iVat.
Offres.
1. Tryon. Land et fresh water Shells, Strepomatidae. 1873. —
Réd du Nat.
2- Annuaire de l'Institut Canadien de Québec, N° 4 (1877)— /(/.
3. Report of the Fruit growers Association of Ontario for
1870 — id.
4. Paquin. Questions générales sur l'Agriculture, 1859.— ùZ.
5. Oàten-Saken. Cynipidaeof the N. American Oaks, 1861.— ûZ-
6. Baird. Catalogue of N. American Birds, 1857.— 1</.
7. Rev- Lifrance. Sjrmon sur le Sacré-Cœur de Jésus, 1873.-U?.
8. Saguenay, le passé, le présent et l'avenir du, 185 Lit/.
9. Barnard. Causeries agricoles, 1875.
10. Fruit List for Province of Quebec (Abbotsford) 1875 — id-
-11. Dr. Thjf.ult. Fondation d'une colonie franc lise dans 1' Ar-
kansas, sous la direction des Pères du Saint-Ksprit,
'1878.— lU
12. Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871
(8 pages), —id.
13. Joly. Report on forestry and forests of Canada, 1877. — id,
14. MaePherson. Speeches on the Public Expenditures of thi
Dominion, 1877. — id.
15. Science. Mmitoba and the North-West territory, 1876, with
Map. —it?-
16. Manitoba et le Nord Ouest, avec une carte, 187S.-uf.
I
Opinion de la Presse sur le " Naturaliste. "
W
C'est avec grand plaisir que nous signalnim la réapparition du Natu-
raliste Canadien anrès une suppeiiPion de près de trois mois. C'est le sen!
journal en ce pays qui ae dévoue exclusivement aux travaux scientifiques.
Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes <}e science et r.'çu des
éloges mérités. Ncus espérons que le Aaturatiste reiiait pi;ur loimlemps.
— Courrier de St. Hyacinthe, IS Mars 1880,
1» C'est avec grand plaisir que nous signalons la réapparition, du Natu-
'. raliste Canadien ap^è^ nne su-pension de près de troi.s mois. C'est le
seul journal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travaux scienti-
fiques. Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et reçu l
des éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste renait pour long- i
temps. — Nouvean-Moiide, 13 Mars 1880. ^
Le Naturaliste Canadien qui déjà a rendu de grands services à la s
cause de la science en ce pays, est reparu sur la scène. Sa publication )
avait été un moment suspendue, parceque le gouvernement Joly avait }
refusé de l'aide à cette publication. Nous espérons <|ue le -louvernemenî ;;
actuel pOTirra favoriser le Naturaliste et permeure au savant abbé Provaa ;'
cher de continuer ces importants travaux. \
j
Nos félicitations à notre confrère. i
—Minerve, 13 Mars 1880.
Le Naturaliste que nous regrettions tant, est ressuscité de ses cendres. ?
Nous nous exprimons peut-être mal, car, après tout, c'est à peine si on ^
périt dire qu'il av» les portes du tombeau. Tous ceux qui s'occupent de \
science en Canada en remercieront M. l'abbé Provancher, dont l'activité <
infatigable a pour ainsi dire créé parmi nous toute une collection de publi- <
cations qui resteront dans l'étude de notre Faune et de notre Flore. Nous ^
qui buvons enco*-e à longs traits à la coupe iné[)nisable des connais.sances i
scientifiques et littéraire.s, nous serions bien affligés si, faute île l'encoura- ••
gejnent nécessaire, le Naturaliste, le seul journal scientifique français que
nous ayions, disparaissait définitivement. Et en cela nous ne fais<jns que
répéter ce que la presse a été unanime à proclamer.
-L'^ôé-îY/e, 18 Mars 1880. l
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advertisin'^.^ contracts TTfliT' T^
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VOL. XÎI.
NOV.-DECEMBRE 1880.
limr fiK B APPORTANT A L'HIt-T<>i KH: NATURE! J,K OU flAVAOA.
Kédacteur: M. L'ABBÉ PROVANCHEE.
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C A P W 0 U G K .
PROVINCE DE (tUEBEC, q^
CANADA
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SOUMAÏRE BS OS MMEEO.
i'^iuiK! Canadienne 161
Ktuclicz l'iiistoire iiatuvMle ISO
Une raédaiile „..'...... iSo
Jje chien et .«os principales i:ie^.s „ 184
Docteur es Scienci^^ ISl)
Néchrologie 190
. Faits divers — Insectes reçus. — A M. R. L., St. Rocli do
Qui'bec. — Sons presse. — De retour. — Jeunes lau-
réats.— Dessins d'iii-eetos. — -In-rctos alimentaires. —
The Valley Naiiu-aiist 191 192
]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
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premier numéro de charjue volume ou nouvelle année de pubîica-
tioîi. l-'o'ir les Etats Unis S2.
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iitstituteurs. ' *
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Pour l'étude de l'Histoire Naturelle.
EDiiigleseiitomologiquesNo. 2, .$1.50, Nos. 8, 4, 5 et 7, $1.2.5 le mille.
Epingles caniion ... . , . 0.05 le cent..
Epingles (l'acier, à tête en étnail, pour éualoirs 0.25 •'
Loupes, triplelte.s, montée.s en corne 1.75 la piètre.
Loupe (le p.vche, simple 0.50
MicfOcbCope (le poche 0.50 "
Pinces Courbes, en acier . .. ] .'lô •'
" à pointes tin es. 1.25 "
'' pour la chasse ,0.15 "
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S'adresser au Réd. du Nafuralisle, CapRonge.
Agents du Naturaliste : j
Québec: à Timjirimerie de M. C. Darveau,, 82 et 84, rue de la 6
Montagne. s
Montréal: MM, Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. j
Stiïyacinthe: M. leDr. St-Germain. ;;
Ottawa : M. J. E. Lenieux, Bureau de l'Agriculture.
S^emamles et Offres,
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lonM.ue leu,. demandes et leurs offres dans la colonne qui
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2. Ouvrages ou brochures sur les Lichens, les Mousses, les Hé-
p:itli!qucs, les Diptères exotiques de Maqr.art Eéd
au j\(d.
3. Le jSr.itnrrdisfe Canadien^ Vol. I, Nos 9 et 10, Vol- IX
iSos 9, 10 et 11 — Réd. du Nnt.
Offres.
1. Tryon. Lnnd et fresh-water Shells, Streporaatidce. 1873.—
Rcil. du. Nat.
2. Annuaire de l'Institut Oanalien do Québec, N" 4 (1877)— tV.
4. Report of the Fruit ;.;ruv/ors Association of Ontario for
1870— u^.
5. Paquin. Q^iostions générales sur l'Agriculture, 1859 id.
6. Osten-Saken. Cynipidœof the N. American Oaks, 1861 l^i
7- Baird. Catalogue of N. American Birds, 1857.— u?.
S. Kév. Lafrance. Sermon sur le Sacré-Cœur de Jésus, 1873— Û7.
9- Saguenuy, le passé, le présent et l'avenir du, 185 i-û/.
ll>. Barnard. Causeries agricoles, 1875.
11. Fruit List for Province of Quebec- (Abbotsford) 1875 id.
12. Dr. Thyf !ult. Fondation d'une colonie française dans l'Ar-
kîinsas, sons la direction des Pères du Saint-P]sprit,
1878.— lU
13. Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871
(8 pages). -n/.
14. Joiy- Report on forestry and forests of Canada, 1877 — id,
15. xMacPherson. Speeches on the Public Expenditures of the
Dominion, 1877 id.
16. Spence- Manitoba and the North-West territory, 1876, with
Map. — id.
17- Manitoba et le Nord Ouest, avec une carte, 1878. — iJ.
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JAN. -FÉVRIER 1881.
No. 139.
SOJÏÏMAÎRE BE CE NUMERO.
Faune Canadienne 103
Le chien et ses juincipales races . 207
Les coquilles rares 212
A propos fies cor|nille.s rares , 215
Note sur la Mîtra Zonata, Risso ,. 216
Tableaux d'Histoire Naturelle 21 G
iiiblio-raphie 221
Faits divers, — S.antrsues. — Mouvçnients de la croutp ter-
restre.— lin niinéraloiïiste désappointé. — Phénomène
p'éoloeriijue —Société de Taxidermistes. — Spécimens
entomolooiqnes, — Générosité.
Jje Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
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EuinglesentomologiquesNo. 2, $1.50, Nos. 3,4, 5 et 7, $1.25 le mille.
Epingles camion 0.05 le cent.
Epingles d'acier, à tête en émail, pour éialoirs 0.25 •'
Loupes, tripleltes, montées en corne 1.75lapièce.
Loupe (le pjclie, simple 0.50 •*
Micro;.cope de poche O'.ôO ''
Pinces courbes, en acier ...l.L'5 "
" à pointes fines. 1.25 "
" pour la chasse 0.15 "
Tubes en verre 0.06 "
S'adresser au Réd. du Nniuralisle, CapRouge.
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Red. du Nat-
2- Annuaire de l'Institut Canadien de Québec, N° 4 (1877).-fW.
4. Report of the Fruit growers Association of Ontario for
1S70 — id.
5. Paquin. Questions irénérales sur I'xigriculture, 1859.— iVZ.
6. Osten-Saken. Cynipidae of the N. Atnerican 0 iks, 1861. — t^;.
7. Baird. Catalojfue of N. American Birds, 1857. — id-
8. Rev. Lafrance. Sermon sur le Sacro-Cœur de Jésus, 1873— iVi.
9. Saguenaj, le passé, le présent et l'avenir du, l8o\. id.
10. Birnard. Causeries ag-ricoles, 1875.
11- Fruit List for Province of Quebec (Abbotsford) 1875 — id-
12. D''. Thyfiult. Fondation d'une colonie franc lis^i dans l'Ar-
kan-tas, sous la direction des Pores du Saint-Esprit,
1878.— îU
13. Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871
(8 pages). — u^.
14^ Joly. Report on forestry and forests of Canada, 1877 — id,
15. xMacPherson. Speeches on the Public Expenditures of the
Dominion, 1877. — id.
16. S;jencc. Mtnitoba and the North-West territory, 1876, with
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17. Manitoba et le Nord Ouest, avec une carte, 1878. — ttZ.
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Faune Canadienne 225
Quelques notcis sur la fertilisation des plantes 242
Le chien et ses principales races 250
Nos Tableaux d'Histoire Naturelle 254
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On ne s'abonne pas pour moins d'un an.
Tout souscripteur désirant discontinuer son abonneiuent,
est tenu d'en donner avis au.ssitôt après la récoptioTi du dernier nu-
méro de chaque volume ou de chaque année de publication.
JB®"" Toutes correspondances, remises, réclamations etc.,
doivent être adressées au rédacteur, Capllouge, Québec.
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Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 8-4, rue de la
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^Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paub
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5
6
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1. Tryon L.nd et fre.h-wat.r Sholls, Strepornatidce. 1873.-
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2. Annuaire de i'In'^titut Canadien de Québec, X° 4 (1877).-Ù7.
4. Roport of the Fruic growers Associatiou of Ontario for
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Paquin. Questions générales sur l'Agriculture, 1859 id.
Osten-SMken. CynipiJaeof the X. Ainericin 0 iks, ISijh — id-
Baird. Catalogue of N. American Birds, 1857. — /W.
Rév. Lafrance. Sermon sur le Sacré-Cœur de Jésus, 1S73.-ÙZ.
Saguenny, le passé, le présent et l'avenir du, 1851. u/.
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Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871
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Joly. Report on forestry and forests of Canada. 1877 id,
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Dominion, 1877 id-
Spence. Manitoba and the North- West territory, 1876 with
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Manitoba et le Nord-Ouest, avec une carte, 1878 id.
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Diapa-*on, Grand Urgan, Vox Humana, ^Eollan, Echo, Dulcina, Claironet,
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Imprimé par C. Dabybac 82 rue Lamenta
VOL. XII.
MAI-JUIN 1881.
No. 141.
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BULLETIN DF, RT.CÏIFRCHFS, OBSERVATIONS FT DÉOnUVERTES
6£ RAPPORTANT A L'lIISTOIKt NATURËLLF, IHI CANADA.
SO^IMÂIRE SE CE NUMERQ.
Faune Canadienne - 257
Bibliographie 269
De QiK'bec à Jérusalem - 272
Faits Divers 288
Le Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
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premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica-
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Pour les autres pays étrangers faisaut [lartie de l'union postale
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IN. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des
élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des
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On ne s'abonne pas pour moins d'un an.
Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement,
est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu-
méro de chaque volume ou de chaque année de publication.
8^" Toutes correspondances, remises, réclamations etc.»
doivent être adressées au rédacteur, CapPiouge, Québec.
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Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la
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Montréal: MM. Fayette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-PauU
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Epingles camion . . 0.05 le cent.
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AUMONES POUR L'ORIENT.
Comme les lecteurs du NattiralUfe pourront le voir ping amplement
dans le récit que non» faisons de notre voyajre en Orient, les peuples
de ces contrées sont <:énéralement fort pauvres, si bien que sans le
concours irénéreux des fidèles de l'O cident, les secours religieux man-
queraient complètement aux clirétiens de Terre Sainte et de Syrie
Nous trouvons partout de nombreuses occasions de pratiquer l'aumône,
une grand nombre de bonnes œuvres, même dans notre Provmce, rd
clament notre attention d'une manière toute particulière, cependant,
comme la charité est universelle et ne connaît aucune délimitation de
pays ou de contrées, il pourrait se faire que plus d'un cœur tendre)
plus d'une âne généreuse se sentiraient portés à secourir ces infortunés
chrétiens de l'Orient, à prêter la main aux bonnes œuvres qui font un
bien si considérable parmi ces fidèles perdus au milieu de peuplades
en dehors de la véritable voie^, musulmanes, hérétiques ou shismatiques.
Nous donnons ci-dessous la liste des œuvres qui nous ont paru
mériter plus particulièrement d'etre secourues.
lo. Les Franciscains, qui sont chargés -de la garde tous les princi-
paux sanctuaires : le Saint-Sépulcre, <jrethsémani, Bethléem, Nazareth,
etc.
2o. Lo Patriarche de Jérusalem, obligé de soutenir un Séminaire,
de recueillir des p-êtres âgés et infirmes, de pourvoir à de nombreuses
dessertes sans aucune ressource etc.
3o. Les Sœurs de N;izareth, qui recueillent des orphelines et don.
nent gratuitement l'instruction aux jeunes filles de toute croyance.
4o. Les Sœurs de charité de B 'yrouth, qui tiennent un hôpital, un
dispensaire, des orphelinats etc.
5o. Les Armémicns de Beyrouth, qui sont encore sans église pour
'es office^ du culte dans leur liturgie propi-e.
Nous nous estiiuerons heureux de recevoir toute somme, quelque
minine qu'elle puisse -être, pour la faire parvenir à telle institution
qu'on voudra bien nous désigner.
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de conduire les ciravanes qui vont visiter les Lieux-Saints. A !ine
connaLssance paifaile Its lieux, il joint une étude .'^érieuse der» faits
historiques, biblif|ues ou évajjgélifjues (jui se ra iporteiit à chacune
d'eux. Doué d'une mémoire les plus heureuses, il n'a besoin ni de
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rencontrons. Aussi tous les pèlerins se félicitent -ils d'avoir un tel
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C'est le fruit de ses recherches et de ses observations qu'il a consifjné
dans cet ouvrage, que tout (èlerinne nianque jamais de se procurer
dès le départ. Ceu.x qui ne pouvant faire le voyage, voudront .se former
une juste idée des lieux que le S luveur sanctifii autrefois par sa \
présence, ne peuvent le faire plus sûrement que par la lecture de cet 1
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12.50 francs.
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élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des
instituteurs.
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Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement,
esttcnu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu-
méro de chaque volume ou de chaque année de publication.
fi^° Toutes correspondances, remises, réclfimations etc.»
doiventetreadresséesau rédacteur, CapKouge, Québec.
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Québec: à l'inipriraerie de M. C Darveau, 82 et 84, rue de la
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Montréal : MM. Payette & P,ourgeault, Iibraire3,.250,rue St-Paul.
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Ottawa : M. J. E. Leiliieux, Bureau de l'Airriculture.
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Epingles Ccunion 0.0') le cent.
Epingles d'acier, à tête en én>ail, pour éialoirs 0.2.5 ••
Loupes, triplette.*, montées en corne l.Tôlapièce.
Lt)npe de p clie, simple , 0,50 •'
MicrOiCope île poclie 0.50 "
Pinces courbes, en acier . .-...1.25 "
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Comme les lecteurs du NafHvah.fe pourront le voir plus nmplement
d^ins le récit que noii« faisons de notre voyage en Orient, les peuples
de ces contrées sont généralem3nt fort pauvres, si bien q,:e snns le
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queraient complètement aux chrétiens de Terre S.inte et de Syrie
Nous trouvons partout de nombreuses occasions de pratiquer l'aumône."
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clament notre attention d'une manière toute particulière, cependant,
comme la charité est universelle et ne connaît aucune délimitation de
pays ou de contrées, il pourrait se fiire que plus d'un cœur tendre,
plus d'une â ne généreuse se sentiraient portés à secourir ces infortunés
chrétiens de l'Orient, à prêter la main aux bonnes oeuvres qui font un
bien si considérable parmi ces fidèles perdus au milieu de peuplades
en dehors de la véritable voie, musulmanes, hérétirjues ou shismatiquos.
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mériter plus particulièrement d'etre secourues.
lo. Les Franciscains, qui sont chargés de la garde tous les princi-
paux sanctuaires : le Saint Sépulcre, Getliséraani, Bethleeîu, Nazaretli-
etc.
2o. Le Patriarche de Jérusalem, obligé de soutenir un Séminaire
de recueillir des prêtres aies et infirmes, de pourvoir à de nombreuses
dessertes sans aucune ressource etc.
3o. Les Sœurs de Nazareth, qui recueillent des orphelines et don
nent gratuitement l'instruction aux jeunes filles de toute croyance.
4o. Les Sœurs de cliarité de Beyrouth, qui tiennent un hôpital, un
dispensaire, des orphelinats etc.
5n. Les Armémiens de Beyrouth, qui sont encore sans église pour
'es offices du culte dans leur liturgie propre.
Nous nous estimerons heureux de recevoir toute sumiin;, (|iti':(|iie
minine (ju'elle puisse être, pour la faire parvenir à telle institution
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munions etc., pour tout bienfiiteur do ces différentes œuvres.
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de conduire les caravanes qui vont visiter les Lieux-Saints. A une
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historiques, bibliques ou évaniiéli(|ucs qui .se ra^'portent à cliacutic
d'eux. Doué d'une mémoire les pins heureuses, il n'a besoin ni de
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dîins cet ouvrage, que tout lèlerin ne manque jamais de si procurer
dès le départ. Ceux qui ne pouvant i'aire le voyage, voudront se former
une juste idée des lieux (|ue le S uivour sanctifii autrefois pu- sa
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Sur réception du pris, l'ouvragj scracspi'dié par la malle d ms to ite
la Province.
Jinprimé par 0. Dakyeai: 82 rue Lamenta
VOL. XII.
SEPTEMBRE-OCTOBRE 1881
No. 143.
SOI^IMÂIRE DE G£ NUMERO.
Faune Canadienne ....... 321
De Q icbec ù Jc'ius!>lem - 333
Etndos des sciences d'observation 347
Association américaine pour l'îiV incement de la science... 350
Botanique 353
Divers — Le Guide indicateur pour la Terre Sainte. — The
Couiifrg Gentlemnn ... - 352
. J>e Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 pages in-8.
Abonnement, $2 par année, payable après la réception du
premier numéro de chaque volume ou nouvelle arïnée de publica-
tion. Four les Etats Unis S2.
Pour les autres pays étrangers faisaut partie de l'union postale
12.50 francs,
N. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des
élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des
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On ne s'abonne pas pour moins d'un an.
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esttenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu-
méro de chacjue volume ou de chaque année de publication.
B^° Toutes correspondances, remises, réclamations etc.;
doiventetre adressées au rédacteur, CapKouge, Québec.
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Québec: à l'injprimerie de M, C. Darveau, 82 et 84, rue de la
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Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul'
St Hyacinthe: M. le Dr. St-Gerniain.
Ottawa : M. J, E. Leaiieux, Bureau de l'AsTricultare.
lor ^ "!?■ :^ x<y i^ £ 11. 3ES ^s
Pour l'étude de l'Histoire Naturelle.
Epinf^lesentomologiquesNo. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1.25 le mille.
Epingles cainioû .0.05 le cent.
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Loupes, triplettes, montées en corne 1.75 la pièce.
Loupe de pjche, simple 0.50 *'
Micro cope de poche 0.50 "
Pinces courbes, en acier . . 1.-5 "
: '• à pointes fines 1.25 "
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Tubes en verre. 0.0(> "
S'adresser an Réd. (îii Nalumlii^le, CapRonge.
Î83I THE CULTIVATOR |882
AND
COUNTRY GENTLEMAN.
THE BEST OF THE
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THE COUNTRY GENTLEMAN is the LEADING JOUR-
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Guide Indicateur des Sanctuaires
ET
LllîiiX IllSTORKIlllîS Dlî L,l TERRE-Sil.^TE.
PAR LE Frk LTÉVIN DE HAMME.
3 cols in-12, jnix $2.
C'est l'itinéraire, jour par jour, t?tape nar étapo. de< i:e!erirnp;es qui
se font en Terre Sainte. Dtpiiis bientôt 22 ans, le Pre Liévin est charité
de conduire les ciravanes qui vont visiter les Lieux-Saints. A '.ine
connaissance parfaite les lieux, il joint une c'tude sérieuse de;^ faits
historiques, bibliques ou év.ujiréli(iuos qui se ra-'portent à chacun
d'eux. Doué d'une mémoire des plus lieurcnses, il n'a besoin ni de
livres, ni de notes pour faire l'historique de chajue endroit que nous
rencontrons. Aussi tous les pèlerins se félicitent-ils d'avoir un tel
guide.
C'est le fruit de êes recherches et do ses observations qu'il a consi<;né
dans cet ouvrage, que tout fèlerin ne manque jamais de s; procurer
dès le départ. Ceux qui ne pouvant faire le voyage, voudront se former
une juste idée des lieux que le Siuvjur sauctifii autrefois par s.i
présence, ne peuvent le faire plus sûromont que par la lecture de cet
ouvrage.
Sur réception du prix, aveo en sus 6 centins pour le postage, l'ou-
vrage sera expédié parla mallo d.ns toute la Province.
L'ouvrage est aussi en vente ch( z M. Brousseau, rue B lade, et chez
M. J. A. L-mglais, St-Roch de Québec.
Imprimé parO. Dâ.iiv>AV 82 rue Lamenta
VOL. XII. NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1881
SOMMAIRE BE CE NUMERO.
Faune Canadienne 353
De Qnôbec à Jérusalem 363
Bibliojrrapjh'e - . - 379
Table des gravures 381
Iphabétiqiie des matières 383
des noms, etc 385
Errai a 389
]je Naturaliste Canadien paralt.vers le 15 de chaque
mois, par livraisons de 32 paj^ies in-8.
x\bonnement, S2 par année, payable après la réception du
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tion. Pour les Etats Unis S2.
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12.50 francs.
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doiventêtre adressées au rédacteur, CapRouge, Québec.
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Mr)nt;igiie.
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St Hyicitithe: M. le Dr. St-Germaiti.
OtfMWa : M. J. E. Lenieus, Bureau de l'Agriculture.-
ions "ocaes iw IS X Xj. lES^
Pour l'étude de l'Histoire Naturelle.
Eoinixlesentoniologique.sNo. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1.25 le mille.
Epingles camion ;0.05 1ecetU.
Epingles d'acier, à tête eu émail, pour éialoirs 0.25
Loupes, triplette.s montées en corne ... 1.75 la pièce.
Loupe de p .che, simple 0.50
Micro-cope le poche ...,-,. 0.50 ''
Pinces courbes, en acier . ., -- 1-2.) ■' ,
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" pour la chasse 0.15 '^
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S'adresser au Réd. du Nnluralisle, CapRouge.
1831 THE CULTIVATOR |882
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COUNTRY GENTLEMAN.
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;iii 1 sty e yf publication, it ocoui';
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FARM CROPS AND PROCESSES.
HORTICULTURE & FRUIT-GROWING.
LIVE STOCK AND DAIRYING,
^^ hile il also inc;ll.'ll•^* all nunor dei.arlnie.its of rural
.^ the Poultry Yiml. Knt...n..l..L'y. lU'.-KeepinLV Oi
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historiques, bibliques ou évangéli(|ues qui se rapportent à chacun
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Imprimé par 0. Dabvbau 82 rue Lamenta