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Full text of "Le Naturaliste canadien"

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Bulletin  de  recherches,  observations  et  découvertes  se  rapportant 
à  THistoire  Naturelle  du  Canada. 


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'ABBE  L.  rROVANCHKR,  RlîDACTEUU-l'ROPRlETAIRE 


N„_.  '''^^^ 


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QUÉliEC  : 

C.  DAKVEAU,  IMPIIOÎEUR-ÉDITEUI^ 

N^  82,  Une  ]janiont;i2:iie. 


I.S.SI. 


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Vol.XîI.  CapRouge,  Q.,  JANVIER  1880.       No.  133 


Rédacteur  :  M.  l'Abbé  PROVANCHER. 


A  NOS  LECTEURS. 


Nous  venons,  bien  que  tardivement,  commencer  une 
nouvelle  année  de  publication,  que  nous  espérons  bien 
compléter  comme  les  précédentes,  et  qui  constituera  le 
douzième  volume  de  notre  Naturaliste. 

Plus  d'an,  sans  doute,  parmi  nos  lecteurs,  ont  pensé 
en  voyant  passer  janvier  et  février  sans  nous  voir  donner 
signe  de  vie,  que  nous  étions  passé  de  vie  à  trépas  et  qu'ils 
ne  nous  reverraient  plus. 

Nous  avouons,  en  toute  sincérité,  que  de  fait  nous  re- 
venons du  tombeau,  et  que  quoique  revenu  à  la  vie,  avec 
grand  espoir  .''e  la  conserver  encore  longtemps,  il  ne 
nous  est  pas  encore  possible,  pour  le  moment,  de  fournir 
notre  carrière  comme  ci-devant.  Nous  disons  pour  le  mo- 
ment, car  dans  quelques  mois  seulement,  nous  reprendrons 
nos  allures  d'autrefois,  si  nous  n'y  apportons  de  plus  quel- 
ques améliorations» 

Et  si  nos  lecteurs  veulent  connaître  la  raison  de  ces 
hésitations  et  de  ces  incertitudes,  la  voici. 

On  se  rappelle  que  c'est  en  septembre  dernier  que  le 
cabinet  Joly  nous  décréta  de  mort.  Oui,  en  septembre, 
lorsque  nous  avions  déjà  fait  les  trois  quarts  des  frais,  et  ce 
avec  la  parole  du  premier  ministre,  la  quasi  assurance  que 


2  LE  NATURALISTE  CANADIE.V. 

nous  pouvions  compter  sur  l'cctroi  ordinaire.  Qne  nous 
restait-il  à  faire  alors?  Arrêter  de  suite  notre  publication, 
en  renvoyant  à  chacun  Ja  proportion  de  Tabonnement  déjà 
payé  d'avance,  ou  continuer  la  publication  d;ins  Tespoir 
qu'un  gouvernement  pins  équitable  tiendrait  à  honneur  de 
réparer  l'injustice  commise  à  notre  égard.  Or  c'est  ce 
dernier  parti  que  nous,  avons  adopté,  et  nous  avons  com- 
plété notre  volume. 

Maintenant  nous  n'avons  aucun  doute  que  les  hommes 
éclairés  qui  sont  aujourd'hui  à  la  tête  des  affaires  nous 
feront  voter  par  les  chambres  la  même  allocation  que  ci- 
devant.  Mais  cette  allocation  ne  commencera  à  courir  que 
du  premier  juillet  prochain,  et  d'ici  là,  allons-nous  pour- 
suivre la  publication  à  nos  propres  frais,  dans  l'espoir  que 
non  seulement  le  gouvernement  assurera  notre  avenir» 
mais  qu'il  se  chargera  encore  de  réparer  l'injustice 
commise  ?  Et  c'est  ici  que  nous  hésitons.  La  soustraction 
de  $400  à  un  employé  à  gros  émoluments,  ou  à  un  entre- 
preneur qui  ne  tire  les  dollars  du  coffre  public  que  par 
milliers,  est  une  bagatelle,  une  somme  insignifiante  ;  mais 
pour  nous,  qui  vivons  au  jour  le  jour,  qui  n'avons  jamais 
su  thésauriser,  et  qui  ne  trouvions  dans  ces  $400  qu'une 
indemnité  pour  nos  déboursés,  sans  rémunération  aucune 
pour  nos  labeurs,  leur  soustraction  est  plus  Cju'une  perte 
considérable,  c'est  une  ruine. 

J^ous  n'entretenons  aucun  doute  sur  l'esprit  de  justice 
qui  anime  les  membres  du  gouvernement  actuel,  mais  les 
intrigues  politic[ues  sont  si  peu  scrupuleuses  et  si  puis- 
santes, les  moyens  mis  en  œuvre  sont  souvent  si  ingénieux 
et  si  bien  calculés,  qu'il  arrive  quelquefois  qu'on  surprend 
la  bonne  foi  des  gouvernants  pour  les  entraîner  dans  des 
démarches  que  la  suite  des  événements  force  à  condamner 
comm.e  contraires  aux  règles  de  la  justice  et  de  réc[uité. 
Et  le  dirons-nous  aussi,  le  désintéressement,  le  pur  patrio- 
tisme sont  des  monnaies  qui  ont  si  peu  cours  aujour- 
d'hui au[)rès  des  gouvernements,  tant  les  roueries  poli- 
tiques sont  parvenues  à  altérer  le  sentiment  des  plus 
saines  notions,  cjue  lorsqu'on  entend  parler  de  c[uelques 
centaines   de   piastres   seulement,    d'une   somme    qui    ne 


A  NOS  LECTEURS  .  6 

suffirait  pas  même  à  la  confection  de  100  pieds  de  longueur 
de  chemin  de  ter,  pour  une  œuvre  qui  fera  connaître  notre 
humble  province  de  tout  le  monde  savant,  qui  lui  assurera 
une  place  dans  le  con-^rès  des  intelligences  supérieures 
qui  marchent  à  la  conquête  du  progrès,  une  telle  de- 
mande attire  à  peine  l'attention,  et  n'est  accueillie  qu'avec 
indiiférence,  iois^ue  toutefois  elle. n'est  pas  rejetée  avec 
mépris. 

Qni  sait,  si  imitant  les  prudents  du  siècle,  nous  ajou- 
tions sans  hésiter  quelques  zéros  aux  sommes  que  nous 
réclamons,  nous  ue  serions  pas  plus  heureux  dans  nos  dé- 
marches ?  l'ample  marge  que  nous  laisserioais  aux  déduc- 
tions qu'on  sait  toujours  faire,  permettant  aux  bribes  qui 
en  resteraient  de  surpasser  encore  le  stricte  nécessaire  au- 
quel nous  bornons  nos  demandes.  Mais  non  ;  nous  hono- 
rons tro()  les  droits  sacrés  de  la  vérité,  et  l'honnêteté  pure 
et  simple  a  trop  de  chariues  pour  nous,  poar  que  nous 
recourrions  à  de  tels  moyens  ;  et  nous  préférons  succomber 
et  disparaître,  que  de  devoir  le  succès  à  des  manœuvres  de 
ce  genre. 

Dans  de  telles  circonstances,  pour  ne  pas  nous  exposer 
à  de  plus  grands  risques,  voici  la  résolution  à  laquelle 
nous  nous  sommes  arrêté  :  c'est  de  "pabUer  quelques  nu- 
méros d'ici  à  ce  que  l'action  des  chambres  nous  soit  connue. 
Si  alors  on  se  montre  disposé  à  nous  indemniser  pour  nos 
frais  de  l'an  dernier,  nous  multiplierons  nos  numéros  de 
manière  à  completer  les  12  dans  le  cours  de  1880;  mais  si 
au  contraire,  on  nous  laisse  porter  seul  les  frais  encourrus, 
alors  nous  rendrons  nos  livraisons  encore  plus  rares,  de 
manière  à  n'en  donner  que  6  dans  le  cours  de  la  présente 
anné  ,  pour  ne  compléter  les  12  qu'en  juin  1881. 

Notre  marche  pour  l'avenir  se  trouve  toute  tracée  par 
celle  que  nous  avons  suivie  jusqiVici  ;  cependant,  comme 
la  partie  la  plus  utile  de  nos  travaux  est  cette  étude  mé- 
thodique que  nous  poursuivons  de  notre  faune,  nous  nous 
proposons  de  lui  accorder  un  peu  plus  d'espace  que  ci-de- 
vant, afin  de  pouvoir  publier  aussitôt  que  possible  les 
descriptions  des  nouvelles   espèces   que  nous  découvrons 


4  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

tous  les  jours.  Nous  en  avons  actuellement  pins  de  60  dc^ 
ces  nouvelles  espèces  qui  attendent  ainsi  leur  tour  pour 
être  publiées.  Nous  regrettons  beaucoup  de  ne  pouvoir 
porter  à  48  pages  au  lieu  de  32  chacune  de  nos  livrai- 
sons mensuelles,  afin  de  pouvoir  faire  connaître  plus 
T^Tomptement  la  partie  de  notre  faune  qui  reste  encore  à 
peu  près  inexplorée  ;  mais  impossible  d'ajouter  encore  à  la 
somme  de  nos  sacritices. 

Le  manuscrit  du  reste  de  l'ordre  des  Hyménoptères 
est  déjà  terminé  ;  M.  l'abbé  Burquo  travaille  actuellement 
aux  Hémiptères;  et  sans  plus  tarder,  nous  allons  nous  oc- 
cuper des  Lépidoptères;  resteront  encore  les  Diptères,  les 
Arachnides,  les  Crustacés,  les  Mollusques,  etc.,  c'est-à-dire, 
plus  qu'il  en  faut  pour  occuper  la  vie  entière  du  travail- 
leur le  plus  actif.  Nous  nous  efforcerons  du  moins,  si  la 
faculté  nous  en  est  accordée,  d'en  parcourir  un  espace  aussi 
long  que  possible. 


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FAUNE  CANADIENNE 

LES  INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 

(^Continué  de  la  page  281  du  volume  XI). 


51.  Gren.  ExoQUE.    Exochus,  Grav. 

Tête  pyramidale,  avec  une  élévation  portant  les  an- 
tennes. Celles-ci  courtes,  épaisses,  à  articles  très  courts. 
Ailes  sans  aréole,  ou  en  portant  une  petite,  triangulaire, 
pédiculée.  Pattes  courtes,  épaisses,  à  cuisses  renflées. 
Abdomen  large,  ovalaire,  à  premier  segment  triangulaire 
et  assez  large  à  la  base  ;  dans  les  $  l'extrémité  est  plus 
large  avec  la  valvule  du  6e  segment  proéminente. 

Insectes  de  petite  taille  que  leur   tête  pyramidale  fait 


IV — ICHNEUMONIDES.  5 

de  suite  distinguer.  Les  Erroiièmes,  les  Ortkocentres  et 
}c;s  Chorinées  ont  aussi  les  atiteiiues  fixées  sur  une  éléva- 
tion de  la  face,  mais  dans  aucun  de  ces  genres  la  tête  n'est 
allongée  el  pyramidale  com  aie  dans  les  Exoques.  Cinq 
espèces  rencontrées. 
Abdomen  noir; 

Une  aréole  aux  ailes  ; 

Aréole  pédiculée 1.  fulvipeS. 

Aréole  sessile 2.  pygmaeus. 

Point  d'aréole  aux  ailes  ; 

Jambes  postérieures  rousses 3.  lœvis. 

Jambes  postérieures  blanches,  aunelées  de  noir  aux 

2  extrémités 4.  albifronS. 

Abdomen  roux,  flancs  sans  taches 5.  SemirufuS. 

1.  Exoque  pieds-fauves.  Exochus  fulvlpes^  Cresa.  Proc. 
Ent.  Soc.  Phil,  iii,  p.  285,  d". 

Ç — Long.  .28  pce.  D'un  beau  noir  brillant,  avec  une  courte 
pnbescenca  grisâtre  ;  la  bouche  avec  les  écailles  alaires,  jaune-pâle. 
Face  à  ponctuations  peu  denses  et  fortement  prononcées.  Antennes 
noires  en  dessus,  brun-roussâtre  en  dessous.  Dos  du  mésothorax  dé- 
primé ;  métathorax  coupé  brusquement  en  arrière,  le  dos  portant  2 
carènes  longitudinales  bordant  une  aréole  étroite  et  allongée.  Ailes 
hyalines,  les  nervures  brunes,  pâles  à  la  base,  le  stigma  noir,  aréole 
très  petite,  oblique,  pédiculée.  Pattes  entièrement  d'un  beau  roux 
clair.  Abdomen  allongé,  un  peu  plus  large  en  arrière,  le  premier 
segment  ponctué,  le  reste  poli,  brillant,  les  segments  terminaux  à  pu- 
bescence jaunâtre  abondante.  —  R. 

Cette  belle  espèce  est  la  plus  forte  taille  parmi  toutes 
celles  qui  suivent. 

2.  Exoque  pygmée.  Exochus  pygmœus,  Cress.  Proc.  Ent. 
Soc.  Phil,  iii,  p.  285,  (^. 

9 — Long.  .18  pce.  Noir;  la  bouche  avec  les  écailles  alaires, 
jaune-pâle.  Face  finement  ponctuée.  Antennes  plus  courtes  que  le 
corps,  brunes,  roussâtres  à  la  base  en  dessous.  Ailes  hyalines,  nervures 
et  stigma,  brun,  aréole  petite,  sessile.  Pattes  entièrement  d'un  roux 
pâle.  Abdomen  subcylindrique,  un  peu  plus  étroit  à  la  base,  les  seg- 
ments 2  et  3  équilatéraux,  segments  ventraux  tachés  de  jaune  à  la 
base.— PC. 

3.  Exoque  lisse.  Exochus  lœvis,  Cress.  Proc.  Eut.  Soc. 
Phil,  iii,  p.  286,  (S   ?. 


b  LE    NATURAl.lSTK    CANADIKN 

9 — Long.  .19  pee.  Noir,  lisi^-e,  brillant  5  la  biMiclic  avec  les 
écailles  alaires,  jaune-pâle,  la  fiico  avec  les  antennes,  brun-rouspâtre,  ces 
dernières  plus  claires  en  dessous  à  la  buse.  Thorax  alioniré,  le  dos  du 
mésothorax  déprimé.  Métathorax  poli,  tronqué  postérieurement,  11 
lignes  soulevées  distinctes  avec  une  aréole  centrale  allongée.  Pattes 
entièrement  d'un  jaune  roussâti-c.  Ailes  liyalincs,  les  nervures  et  le 
stigma  brun-foncé  ;  point  d'aréole.  Abdomen  pâle,  svibcylindriijiie,  le 
premier  segment  canaliculé,  les  ter:ninaux  pubo.-ceiits  ;  tarière  rous- 
sâtre,  à  peine  sortante. — AC. 

4.  Exoque  front-blanc.  Exochns  alhifrons,  WaUh,  Trans. 
Am.  Ent.  ii,  p.  114.   (E.  annulicms,  Walsh,  Nat.  vii,  p.  139). 

cf — Long.  .25  pce.  Noir,  la  face  excopté  une  petite  ligne  brune 
au  milieu,  les  palpes,  les  écailles  alaires,  les  4  hanches  antérieures  avec 
les  trochantins,  jaune-pâle.  Antennes  sétacées,  jaunâtres,  plus  claires 
en  dessous,  noires  en  dessus  à  la  base.  L'écusson  et  le  post-écusson 
chacun  avec  une  ligne  pâle,  le-;  flancs  plus  ou  moins  roux  inférieure, 
ment.  Ailes  hyalines,  les  nervures  et  le  stigma  brunâtres,  point  d'a- 
réole. Pattes  jaunc-roussâtre,  les  postérieures  avec  les  jambes  et  les 
articles  des  tarses  annelés  de  brun  à  l'extrémité.  Abdomen  subcylin- 
drique, rétréci  à  l'extrémité,  tous  les  segments  finement  marginés  de 
jaune  au  sommet.  — C. 

5,  Exoque  semi-roux.  Exochns  semiru/us,  Cress.  Trans. 
Am.  Ent.  Soc.  ii,  p.  114,   Çj^. 

Ç — Long.  .26  pce.  Noir  avec  une  courte  pubescence  jaunâtre. 
Tête  entièrement  noire.  Antennes  courtes,  fortes,  brunes.  Ecailles  alaires 
jaune-pâle.  Ailes  hyalines,  nervures  brunes,  pâles  à  la  base,  stigma 
très  petit,  brunâtre.  Métathorax  poli,  ponctué,  avec  une  aréole  centrale 
allongée.  Pattes  rousses,  les  hanches  noires.  Abdomen  roux  excepté 
à  la  base  et  à  l'extrémité,  le  premier  segment  faiblement  rétréci  à  la 
base. — R. 

Cette  espèce  est  bien  remarquable  par  la  petitesse  de 
son  stigma. 

Sous-fam.  V.  PIMPLIDES.    PimpUdœ. 

Abdomen    sessile,     c'est-à-dire  tenant  au  métathorax 
par  une  portion  plus  ou  moins   étendue  de  son   diamètre 
jamais  rétréci  en  pédicule  grêle   et  allongé.     Tarière  ton- 
jours  longue,  souvent  plus  du  double  de  la  longueur  de  l'ab- 
domen. 

Insectes  généralement  de  forte  taille  ;  c'est  même  dans 
cette  sous  famille  que  se  rencontrent  les  plus  grands  insectes 


XV. — ICIINEUMONIDES.  • 

de  l'ordre  entier,  puisque  certaines  Thalesses  ne  mesurent 
pas  moins  de  5  ponces  de  longueur.  Les  ailes  sont  tantôt 
pourvues  d'une  aréole  et  tantôt  sans  cette  aréole.  Les  an- 
tennes filiformesou  sétacées  sont  généralement  fort  longues^ 
Cette  sous-famille  se  répartit  pour  notre  faune  dans  les  2. 
o-enres  qui  suivent. 

Clef  pour  la  distinction  des  genres. 

1(  6  )  5e  segment  abdominal   prolonsié  en  une  écaille 
lancéolée  servant  de  gaîne  à  la  tarière; 

.    1  52     COLEOCENTRDS. 

2(3)   Ailes  avec  une  aroole ^^-   ^'^^  " 

l[  V^  D":ir;:atIll,o™n,l  a.lon.o  enfer  delanoe.  53.  Ac.v,«. 
5r  4  ^   Dernier  arceau  abdominal  court,  non  allongé 

^     ^  ^     j    1      „  54.  Arotes. 

en  fer  de  lance 

en  )  Abdomen  sans  écaille  ventrale; 

7(14)  Dos  du  mésotborax  ridé  en  travers; 

8(11)  Une  aréole  aux  ailes  antérieures; 

9(10^  Abdomen  poli,lisse.  non  aciculé  transversalement.  55. Thalfssa. 

10(9)   Abdomen  aciculé  transversalement oo-   x^ti»»»   • 

11(8)  Point  d'aréole  aux  ailes  antérieures  ; 
12(13)  2e  cellule   cubitale   carrée   à  la  base  ;  tête 

fortement  concave  en  arrière 57.  EPiRHYsSA. 

13(12)  2e  coUule  cubitale  arrondie  à  sa  base  ;  tête 

,                        ••  .^  ....    58.   XORIDES. 

plane  en  arrière -  - .  - . 

14(  7  )   r>os  du  mésotborax  non  ridé  en  travers  ; 
15(^28)  Abdomen  avec  impressions  ou  tubercules  ; 
16(27)  Abdomen  avec  impressions  transversales  ; 
17(20)  Tarière  plus  longue  que  le  corps; 
18(19)  Seirments  abdominaux  relevés  à  leurs  bords 

intérieurs  et  postérieurs 59.  Ephialtes 

19(18)  Seo'ments  abdominaux  unis  aux  bords,  mu- 

°  nis  seulement  de  tubercules  sur  les  cotés.  60.  Perithous. 
20(17)  Tarière  plus  courte  que  le  corps; 

21(22)  Ailes  avec  une  aréole   '   "1-  ^^^^'^^^' 

22(21)  Ailes  sans  aréole  ; 

23(24)   Les  2  derniers  segments  abdominaux  non 

fendus  pour  recevoir  la  tarière 62.   PoLTSPHlNCTA. 

24(23)   Les  2  derniers  segments  abdominaux  fen- 
dus pour  recevoir  la  tarière  ; 
25(26)   Articles  5  et  6  des  antennes  c?  non  écliran- 

^  .,  63.  Clistopyga. 


8  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

26(25)  Article  5   et  6  des   antennes  cj'  écbancids 

extérieurement. 64.  Cyllockrta. 

27(16)  Abdomen  à  impressions  obliques,  en  forme 

de  cbevrons 65.  Gl.Yl-TA. 

28(15)  Abdomen  sans  impressions  ni  tubercules  ; 

29(30)  Ecusson  en  carré  transversal,  cnréiié  sar  les 

côtés 66.  Metopius 

30(29)  Ecusson  non  en  carré  transversel,  ni  caréné 
sur  les  côtés  ; 

31(36)  Abdomen  non  comprimé  à  l'extrémité  ; 

32(35)   Tarière  plus  longue  que  le  corps: 

33(34)  Thorax  non  pubescent 67.  Lampronota. 

34(33)  Thorax,  tcte  et  cuisses  pubescents  ........   68.  Arenetra. 

35(32)   Tarière  plus  courte  que  le  corps,  droite,  forte.    69.  Meniscusj 

36(31)  Abdomen  plus  ou  moins  coaipriiLié  à  l'extréniité  ; 

37(40)  Ailes  avec  une  aréole  ; 

38(39)  Aréole  triangulaire 70.  Piiytodietus. 

39(38)  Aréole  pentagonale 71.  Echthrus. 

40(37)  Ailes  sans  aréole  ; 

41(42)  Cuisses  inermes;  jambes  antérieures  épaisses.  72.  Xylonomus. 

42(41)  Cuisses  postérieures  armées  d'une  dent  en  des- 
sous   73.  Odontomerus. 

52.  Gen.  Coléocentre.   Coleocentrus,    Grav. 

Antennes  filiformes,  un  peu  moins  longues  que  le 
corps.  Ailes  antérieures  avec  une  aréole  triangulaire  et 
pédiculée.  Corps  assez  long  et  étroit.  Abdomen  à  pre- 
mier segment  plus  long  que  large,  avec  le  dernier  allongé 
en  forme  de  fer  de  lance,  le  5e  prolongé  en  dessous  en  une 
longue  écaille  servant  de  gaîne  à  la  tarière  ;  celle-ci  aussi 
longue  ou  plus  longue  que  le  corps.  Pattes  de  longueur 
moyenne. 

Insectes  de  bonne  taille,  qu'on  distingue  à  première 
vue  par  l'épaisseur  de  l'abdomen  que  lui  donne  surtout 
l'écaillé  qu'il  porte  en  dessous.     Deux  espèces  rencontrées. 

Abdomen  noir,  à  segments  marginés  de  jaune  au  sommet.  1.  Pettitii. 
Abdomen  et  thorax  roux 2.  rufus. 

1.  Coléocentre  de-Pettit.  Coleocentms  Pettitii,  Cress.  Can. 
Ent.  i,  p.  35,  C.  Quebecensis,  Prov.  Nat.  vi,  p.  79. 

Ç — Long.  .75  pouce.     Noir;  palpes,  borJs  intérieurs  des  yeux, 


IV ICHNEUMONIDES.  9 

écailles  alaires  avec  un  point  en  avant,  stigma,  toutes  les  patfes  et  le.s 
trochantins,  d'un  roux  plus  ou  moins  foncé.  Antennes  fortes,  filiformes, 
noires  avec  le  2e  article  roussâtre.  Ailes  enfumées  et  jaunâtres,  à  aréole 
pétiolée,  triangulaire  ;  nervures  brunes.  Hanches  noires,  jambes  pos- 
térieures brunes  à  l'extrémité.  Abdomen  s'élargissant  en  massue  à 
partir  du  3e  segment,  le  5e  se  prolongeant  en  dessous  en  une  grande 
écaille  pour  recevoir  la  tarière,  les  derniers  marginés  de  blanchâtre 
postérieurement.  Tarière  plus  longue  que  le  corps,  droite,  à  valves 
comprimées  et  épaissies  à  l'extrémité. — PC. 
c?  Encore  inconnu. 

2.  Coléocentre  roux.  Colcocentrus  r»/»s,  Prov.  Nat.  viii,  p. 
316  Ç. 

Ç — Long.  .70  pouce;  tarière  .50.  Koux  foncé,  les  antennes 
avec  les  valves  de  la  tarière,  noir.  Tête  tachée  de  noir  sur  l'occiput  et 
sur  le  vertex  à  l'endroit  des  ocelles,  la  face  jaune  dans  le  bas.  Thorax 
avec  les  sutures  noires,  la  partie  médiane  du  mésothorax  prolongée  en 
avant  ;  écusson  élevé,  roux,  ses  environs  noirs  ;  métathorax  avec  un 
sillon  peu  profond  au  milieu.  Ailes  légèrement  ob^^curcs,  nervures  et 
stigma,  brun,  ce  dernier  blanc  à  la  base,  aréole  petite,  triangulaire,  pé- 
tiolée. Pattes  de  même  conleur  que  le  corps,  tous  les  tarses  avec  les 
4  jambes  antérieures,  jaune-pâle  ;  les  jambes  postérieures  noires  à  l'ex- 
trémité. Abdomen  sessile,  très  eijaissi  postérieurement,  écaille  ventrale 
très  grande,  son  extrémité  brune;  dernier  segment  allongé  en  forme  de 
fer  de  lance  ;  tarière  rousse,  ses  valves  noires,  de  la  longueur  de  l'abdo- 
men.— 11. 

53.  G-en.  Acémte.  Acœnites,  Grrav. 
Antennes  courtes,  iiliformes,  assez  épaisses.  Ailes  an- 
térieures sans  aréole,  la  nervure  moyenne  se  continue  di- 
rectement avec  celle  qui  gagne  le  bout  de  l'aile.  Abdomen 
sessile,  fort  épais  dans  sa  dernière  partie  et  portant  une 
grande  écaille  en  dessous,  son  dernier  segment  prolongé  en 
forme  de  fer  de  lance.  Tarière  de  la  longueur  du  corps 
environ.     Pattes  moyennes. 

L'absence  d'aréole  aux  ailes  et  la  brièveté  des  antennes 
distinguent  surtout  ces  insectes  des  Coléocentres,  et  la 
prolongation  de  leur  dernier  segment  abdominal  les  sépare 
des  Arotes. 

Deux  espèces  rencontrées,  dont  une  nouvelle. 

Les  4  hanches  antérieutes  rousses 1.  flavipSS- 

Les  4  hanches  antérieures  blanches  2.  Canadensis,  n.  sj). 


10  LK    NATURALISTE    CANADIEN 

1.  Acénite  pieds-jaunes.  Acœuifrsjîavijxs,  Prov.  Nat.  vi., 
p.  80. 

Ç — Lotie.  .55  ponce.  Noir;  f^ce  ruo'uen.ec,  chaperon  poli,  bril' 
lant  ;  palpes,  écailles  alaires,  un  point  en  avant,  toutes  les  pattes,  avec 
nne  li<rne  sur  ie  bord  postc^rieur  de  char|ue  seçrinent  abdominal,  jaune- 
Ailes  hyalines,  nervures  noires,  sti<rnia  noir  avec  un  point  blanc  à  la 
base.  Abdomen  très  dilaté  à  l'extrémité,  à  profil  en  massue,  écaille 
ventrale  très  (grande,  brunâtre,  dernier  segment  très  allonsé,  en  fer  de 
lance.     Tarière  plus  longue  que  le  corps. — it. 

2.  Acénite  du  Canada.      Acœni.fes  Canadensis^  nov.  sp. 

(J — Lont;'.  .70  pce.  Noir  foncé,  brillant  ;  la  face  au  dessous  des 
antennes,  le  scape  en  dessous,  les  palpes,  les  écailles  alaires,  les  4 
hanches  antérieures  avec  leurs  trochantins,  blanc.  Antennes  assez 
longues,  filiforme^,  noires,  le  3e  article  très  court,  en  anneau,  roux- 
Thorax  poli,  brillant,  à  peine  pubescent,  le  métathorax  fortement  cana- 
Hculé.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  les  nervures  et  le  stigma,  noir,  le 
dernier  avec  une  tache  blanche  à  la  base  ;  point  d'aréole.  Pattes  d'un 
beau  roux  clair,  les  postérieures  avec  l'extrémité  des  cuisses,  les  jambes 
et  les  tarses,  noirâtres,  les  jambes  pâles  en  dedans.  Abdomen  allongé» 
très  finement  ponctué,  tous  les  segments  finement  marginés  de  blanc  au 
sommet,  à  surface  inégale,  mais  sans  tubercules  distincts,  le  1er  plus 
long  que  le  2e,  2  et  3  chacun  avec  une  impression  oblique  à  la  base,  le 
dernier  allongé  en  fer  de  lance,  dépassé  par  deux  appendices  verticaux, 
en  forme  de  palettes  minces,  échancrées  à  letir  base  au  bord  inférieur 
avec  les  bords  de  cette  échancrure  blancs. — K. 

Ç  Inconnue,  Très  remarquable  .  par  ses  appeiidices 
abdominaux 

54.  GJ-en.  Aeote.     Aroies,  Grray. 

Antennes  nssez  grêles,  plus  courtes  que  le  corps.  Ailes 
sans  aréole,  avec  la  nervure  moyenne  recevant  les  2  récur- 
rentes comme  dans  les  Opinons.  Abdomen  subpétiolé, 
comprimé  à  l'extrémité  sans  être  prolongé  en  forme  de  fer 
de  lance,  portant  en  dessous  une  écaille  servant  de  gaîne  à 
la  tarière  ;  celle  ci  aussi  longue  que  le  corps. 

Insectes  Ce  bonne  taille,    bien  reconnaissables  par  les 
nervures  des  ailes,  les  2   récurrentes  étant   reçues  par  la 
nervure  moyenne.     Trois  espèces  rencontrées. 
Flancs  noirs  ; 

Cuisses  postérieures  noires 1.  formoSUS. 

Cuisses  postérieures  jaunes 2.  vicinUS. 

Flancs  blancs . . . .  , 3.  ainaBIlUS. 


IV — ICHXliUMONIPES.  11 

1.  Arote  beau.     Arotes  formosus^    Cress.   C;in.  Ent.  i,  p,  34 

Ç — Long.  .50  pee.  Noir;  le  cluiperon,  les  inandibulep,  les  jonea 
en  arrière  des  yt^JS,  les  orbites  aTit.érieurs,  un  large  anneau  aux  an- 
tennes, les  écuillcs  nlairos,  un  point  on  avant,  une  ligne  au  desso'is 
récusson,'le  post-c'usson,  l'estrémité  du  métatliorax,  les  4  pnttes  anté- 
rieures, les  ])0stérieures  en  partie,  jaune-pâlo.  Antennes  plus  ou  moins 
tachées  de  jaune  à  la  base,  portant  un  large  anneau  au  delà  du  milieu 
et  leur  dernier  article  aussi  jaune.  Ailes  hyalines,  les  antérieures  avec 
une  grande  tache  brune  à  l'extrétnito  et  une  autre  moins  prononcée  à 
la  base  de  la  cellule  radiale,  la  2e  récurrente  rtçae  à  l'intersection  de  la 
nervule  divisant  les  2  cubitales.  Pattes  moyennes,  les  postérieures 
'ongues,  leurs  cuisses  avec  l'extrémité  des  jambes,  noir;  les  hanches 
plus  ou  moins  tachées  de  jaune,  les  postérieures  noires.  Abdomen  sub- 
pédiculé,  épais  à  l'extrémité,  noir,  les  segments  1  et  2  avec  une  bande 
transversale  jaune  au  sommet  ;  éciilie  ventrale  longue,  c;irénée,  jaune, 
avec  la  carène  et  la  pointe  noires.  Tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen 
brune,  jaune  à  l'extrémité. —  R. 

2.  Arote  voisin.  Arofes  vicinus,  Cress.  Trans.  Am.  En  t 
Soc.  il,  p.  2G0  ;  A.  sn))eroiis,  Prov.  Nat.  vi,  p.  81,  $. 

Ç — Long.  .52  pouce.  Noir  varié  de  jaune  ;  face  jaune,  excepté 
un  point  au  milieu  et  1  bando  de  chaque  côté  noirâtres,  orbites  jiunes, 
larges  postérieurement.  Antennes  noires,  avec  un  anneau  jaune  au 
delà  du  iidlieu,  scape  jaune  en  dessous.  Ecailles  alaires,  un  point  en 
avnnt,  une  ligne  en  d  ssous,  bords  des  lobes  latéraux  du  niécothornx 
les  écussons,  une  grande  tache  au  sommet  du  mL'tathoras,  les  pattes 
avec  les  rrochantins,  une  bande  sur  tous  les  anneaux  de  l'abdomen  au 
bord  postérieur,  d'an  beau  jaune.  Ailes  hyalines,  un  peu  jaunâtres 
avec  le  stigma  noir  et  une  grande  tache  brune  à  l'extrémité  ;  2e  ner- 
vure récurrente  non  en  ligne  avec  la  nervure  qui  divise  les  2  cellules 
Cubitales,  mais  un  peu  en  avant.  Hanches  noires,  plus  ou  moins 
tachées  de  jaune  en  dessous.  1er  segment  abdominal  avec  une  tache 
jaune  au  sommet,  canaliculé  dans  ses  deux  tiers  antérieurs,  les  segments 
terminaux  entièrement  jaunes  ;  ventre  jaune,  écaille  ventrale  grande, 
proéminente,  pointue,  jaune  avec  la  pointe  noire.  Tarière  plus  Icno-ue 
que  le  corps,  à  valves  brunes,  jaunâtres  à  l'extrémité. 

Le  (^  a  T^eaucoup  plus  de  jaune  que  la  Ç.  Face  tonte  jaune; 
mdsothorax  tout  jaune  avec  une  tache  noire  sur  chaque  lobe.  Les  4 
hanches  antérieurs  jaunes,  les  postérieures  noires  avec  une  tache  en 
dessus,  une  autre  en  dedans  et  le  dessous,  jaune.  Abdomen  compri- 
mé et  tronqué  à  l'extrémité. — AC. 

3.  Arote  agréable.  Arofes  amœnus^  Cress.  Can.  Ent.  i,  p.  34, 
Ç;  Tropistes  elegans,  Prov.  Nat.  vi,  p.  80, 


12  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

Ç — Long'.  .58  pouce.  Noir  v:irit5  de  blanc  ;  tête  blanche,  noire 
en  arrière  et  sur  le  vertex,  extréiuité  des  n)andibules  avec  une  ligne 
enfonc<5o  nu  dessus  du  chnperon,  noir.  Antennes  noires,  le  scape  en 
dessous  avec  un  larj^e  anneau  au  milieu,  blanc,  le  dernier  article  blan- 
châtre. Thorax  noir,  une  ligne  sur  les  bords  des  3  lobes  niésothora- 
ciques,  écailles  alaires,  un  point  en  avant,  une  ligne  en  dessous,  presque 
tous  les  flancs  du  uiésothorax  excepté  en  avant,  les  côtés  du  protho- 
rax, l'écusson  et  le  post  écusson,  la  suture  du  métathorax  avec  une 
grande  tache  circulaire  sur  ses  flancs  et  une  bande  transversale  sur 
tonte  son  extrémité,  les  pattes  avec  les  trochantins,  un  anneau  à  l'ex- 
trémité de  tous  les  segments  abdominaux,  d'iin  jaune  blanc.  Les  4 
hanches  antérieures  blanches,  les  postérieures  avec  une  strie  noire  en 
dedans  et  en  dehors,  les  cuis,•^es  postérieures  excepté  à  la  base  et  l'ex- 
trémité de  leurs  jambes,  noir.  Tous  les  tarses  blancs.  Pattes  posté' 
rieures  très-longues.  Ailes  jaunâtres  avec  une  tache  brune  à  l'extré- 
mité, sans  aréole,  stigma  noir,  avec  une  petite  tache  blanche  à  la  base, 
nervures  brunes.  Abdomen  à  1er  segment  plus  long  que  les  2  sui- 
vants réunis,  les  terminaux  comprimés  ;  écaille  ventrale  grande,  noire, 
lachéo  de  jaune.  Ttirière  plus  longue  que  le  corps,  ses  valves  jaunâtres 
à  l'extrémité. — PC. 

(^ — Avec  las  antennes  blanches  dans  toutes  leur  longueur  en  des- 
sous, noires  seulement  en  dessus  dans  leur  moitié  basilaire.  Le  pre- 
mier segment  abdominal  taché  de  blanc  à  la  base. 

55.  Gren.  Thalesse.   T/m/e.s-sa,  Holmgren. 

Antennes  longues,  sétacées,  cependant  plus  courtes 
que  le  corps.  Dos  du  mésothorax  fortement  ridé  en  tra- 
vers. Ailes  avec  une  aréole  triangulaire.  Abdomen  ses- 
sile, fort  long,  les  segments  lisses,  non  aciculés  transver- 
salement, les  terminaux  plus  épais  et  fendus  pour  recevoir 
la  tarière  ;  celle-ci  très  longue,  plus  longue  que  le  corps. 
Dans  les  c?,  abdomen  cylindroïde.  Cuisses  et  jambes  anté- 
rieures arquées  et  contournées. 

Ce  sont  les  plus  grands  insectes  du  genre,  et  même  de 
tout  Tordre.     4  espèces  rencontrées. 
Couleur  noire  ; 

Antennes  jaunes 1.  atrata. 

Antennes  noires 2.  nitida. 

Couleur  jaune-rous.'^âtre  ; 

Ailes  sans  taches 3.  Nortonî. 

Ailes  tachées  de  brun 4.  luuator. 


IV — ICHNEUMONIDES.  13 

1.  Thalesse  noire.  Thahssa  atrata,  Fabr,  Dalm.  Act.  Stock. 
1825. 

9 — 'Loriir.  5  pees.  Noire  ;  tête  jaune,  une  tnche  au  milieu  de  la  face 
au  dessus  du  chaperon,  une  ligne  transversale  à  l'insertion  des  antennes» 
avec  une  autre  sur  le  vertex,  noir.  Antennes  entièrement  jaunes.  Le 
prothorax  avec  une  itelite  li2:ne  jaune  sur  son  bord  en  avant  des  écailles 
alaires,  l'écusson  avec  une  petite  ligne  de  la  :iiêine  couleur  de  chaque 
côté.  Une  tache  jaune  soulevée  au  dessous  des  ailes  antérieures;  une 
petite  tache  jaune  de  chaque  côté  à  l'extrémité  du  n^étathorax.  Ailes 
légèrement  jaunâtres,  sans  taches,  qnoique  légèrement  obscurcies  à  l'ex- 
trémité. Pattes  jaunes,  les  hanches  et  les  trochantins  avec  les  4  cuisses 
postérieures,  noir.  Abdomen  fort  long,  très  élargi  à  l'extrémité  et  plus 
ou  moins  taché  de  de  jaune  sur  les  derniers  segments.  Tarière  très 
longue,  noire,  roussâtre  à  l'extrémité. 

(^ — Cuisses  des  pattes  intermédiaires  presque  toutes  jaunes,  n'ayant 
qu'une  petite  tache  noire  en  dehors  vers  la  base.  Prothorax  avec  le 
bord  supérieur  jaune  ;  mésothorax  noir  avec  les  sutures  jaunâtres. 
Ecusson,  post-écusson,  une  grande  bande  de  chaque  côté  du  mésothorax 
s'étendant  de  la  base  à  l'extrémité,  les  4  hanches  antérieures,  quelques 
petites  taches  sur  les  flancs,  d'un  jaune  plus  ou  moins  clair.  Les  han- 
ches postéiieures  sont  noires  à  l'extrémité.  Abdomen  d'un  brun  uni- 
forme, avec  une  seule  tache  d'un  j'aune  clair  au  sommet  du  premier 
segment.  Les  segnients  3,  4,  5,  6,  et  7  portent  une  petite  fossette  au 
sommet  dont  le  milieu  est  quelque  peu  jaunâtre.  Long.  1^  pouce.  Va- 
riable dans  sa  coloration. 

2.  Thalesse  nette.  Thalessa  nitida,  Cress.  Proc.  Eut.  Soc 
Phil,  iii,  p.  319. 

(^ — Long.  .54  pce.  Noire,  polie  ;  la  face  au  dessous  des  antennes, 
les  orbites  antérieurs  n'atteignant  pas  le  haut  des  yeux,  blanc.  An- 
tennes filiformes,  brunes,  plus  pâles  à  l'extrémité.  Dos  du  mésothorax 
strié  transversalement,  les  flancs  polis,  brillants.  Ailes  hyalines,  irides- 
certes,  nervures  et  stigma,  brun-foncé  ;  aréole  petite,  pétiolée,  triangu- 
laire (manquant  quelquefois).  Pattes  jaune-miel  ;  les  hanches  anté- 
rieures, leurs  jambes,  leurs  cuisses  en  avant,  les  jambes  intermédiaires 
excepté  à  l'extrémité,  la  base  et  le  sommet  de  leurs  cuisses,  avec  le  de- 
dans des  jambes  postérieures,  blanc.  Les  tarses  avec  l'extrémité  des 
cuisses  et  des  jambes  postérieures,  brun-foncé.  Abdomen  linéaire,  poli 
brillant,  noir,  les  sutures  des  segments  marginées  de  blanc  plus  ou  moins 
distinctement. — R. 

Ç — Encore  inconnue. 

3.  Thalesse  de  Norton.  Thalessa  Nortoni^  Cress  Proc.  Ent. 
Soc.  Phil,  iii,  p9.317, 


14  LE  NATURALISTS  CANADIEN 

Ç — Long.  1^  ;  tarière  3  pouces.  Rousse,  variée  de  jaune.  Tête 
jaune:  labre  et  [uamlibules,  noir  ;  lace  avec  une  bande  rousse  au  nii- 
lieu;  antennes  brui'.cs.  Ailes  jaunàtre.s,  avec  nervures  noires;  stij^nia 
jaune.  Prothorax- avec  une  tache  jaune  de  chaque  côté  vers  le  milieu. 
Mi'tathorax  d'un  roux  unifori'.e.  Ecussou  et  post-'jcusson,  une  tache 
soulevée  au  dessous  des  ailes  antérieures,  une  double  tache  de  chaque 
côté  à  l'extréiiiité  du  niétathorax,  les  4  j  iiubcs  antérieures  avec  tous  les 
tarses  et  les  genoux,  jaune>.  Métathorax  noir  à  l'extrémité.  Abdomen 
roux  avec  une  tache  jaune  à  l'extrémité  des  si-guients  1  et  2  ;  les  autres 
segments  portant  sur  leurs  côtés,  vers  l'extrémité,  une  tache  jaune 
circulaire  ;  une  bande  de  brun  foncé  s'étend  longitudinalement  sur  les 
segments  du  milieu  et  se  répand  sur  le  souauet,  la  base,  et  les  côtés  du 
2e  segment-  Tarière  noire,  à  gaines  rous-âtres-  Les  flancs  sont  roux 
avec  les  sutures  noires,  unt  longue  tache  noire  se  voit  aussi  en  avant  des 
hîHiches  intermédiaires. — AC- 

(J^, — Long.  1.10  pouce.  DiiTère  peu  de  1  a,  quoique  à  couleurs 
plus  claires-  Les  côtés  du  prothor;ix  sont  jaune-clair,  avec  la  pUi<|ue 
polie  rousse.  Le  métathorax  est  plus  clair  vers  l'extrémité,  mais  sans 
tîiches  distinctes  sur  les  côtés.  Les  flancs  sont  d'un  roux  uniforme, 
avec  les  sutures  noires,  mais  sans  taches  jaunes-  Abdomen  roux, 
luisant  ;  les  segments  1  et  2  portant  une  bande  jaune  vers  le  sommet. 
Le  2e  segment  est,  de  meuie  que  dans  la  9,  bordé  de  noir  aux  2  bouts 
et  sur  les  côtés. — CC. 

Bien  que  les  coiilevirs  soient  assez  variables  chez  les 
Thalesses,  cette  espèce  se  sépare  rigoureusement  de  la  sui- 
vante. Ses  laches  jaunes  des  côtés  de  l'abdomen,  qui  sont 
circulaires  au  lieu  d'être  en  chevrons,  ses  ailes  sans  taches 
etc  ,  la  distinguent  à  première  vi^e.  Le  c?  est  aussi  distinc- 
tement caractérisé. 

4.  Thalesse  porte-lunes.  Tkakssa  haiafor,  Fabr.  Brullé 
Hym.  iv,  p.  78. 

Ç — Jaune-roussâtre.  Dos  du  mésothorax  fortement  ridé  en  tra- 
vers, noir  avec  les  bords  des  lobes  jaunes.  Une  large  bande  brune  à 
l'endroit  du  stigma,  avec  le  bout  de  l'aile  aussi  taché  de'brun.  Les 
jambes  sont  plutôt  jaunes  que  rousses  ;  le  métathorax  est  roux  avec  une 
tache  noire  à  l'extrémité  et  une  autre  jaune  de  chaque  côté.  Les 
côtés  sont  bruns  avec  différentes  taches  jaunes.  Ab  lomen  roussâtre,  les 
segments  1  et  2  avec  une  ligne  transversale  au  sommet  et  les  suivants 
avec  une  ligne  jaune  en  chevron  sur  les  côtés.  Tarière  rousse,  valves 
rousses.     Long.  1.40  pouce  ;  tarière  4^  pouces. — R. 

(^ — Ailes  tachée.2  comme  dans  la  Ç.  Jambes  postérieures  entière 


IV — ICHNEUMONIDKS  15 

ment  et  les  deux  autres  paires  en  dehors  seulement,  d'un  jnune  brun. 
Hanches  brunes,  les  antérieures  jaunes  en  avant,  le«  intermédiaires  avec 
une  tache  jaune  sur  les  côtés  et  les  postérieures  avec  une  semblable  tache 
en  arrière.  Abdomen  brun  avec  une  tache  jaune  trarsversale  à  l'extré- 
mité du  1er  et  du  2e  segment.     Long.  1.30  pouce. —  CC. 

Les  taches  brunes  des  ailes  avec  la  disposition  des  ta- 
ches jaunes  sur  le  corps  permettt^nt  avec  assurance  d'attri- 
buer ce  mâle  à  cette  espèce.  La  description  cidessus  cor- 
respoiid  assez  exactement  à  celle  de  la  Piliy^ui  lœvi'^atn, 
Brullé,  qui  évidemment  n'est  autre  que  le  ç^  de  la  Imiator. 

bQ.  G-en.  Rhysse.  Rhyssa,  G-ray. 

Ce  sont  des  Thalesses  avec  cette  seule  différence  que 
les  segments  abdominaux  sont  finement  aciculés  en  travers 

Deux  espèces  rencontrées. 

Abdomen  avec  taches  blanches  sur  les  côtés... 1.  pei'SCaSOria. 

Abdomen  sans  taches  blanches  sur  les  côtés 2.  Canadensis. 

1.  Rhysse  attrayante.  Rhyssa  persjtasoria,  Lin.  Fa  un. 
Suec.  n.  1593. 

Ç — Long.  2.35  pces.  Noire  tachée  de  blanc.  Les  orbites  an- 
térieurs et  postérieurs,  les  premiers  brièvement  interrompus  vis-à-vi.s 
les  antennes,  les  bords  supérieurs  et  inférieurs  du  protboras,  les  écailles 
alaires,  une  tache  au  dessous  des  ailes  antérieures^  une  autie  au 
dessus  des  hanches  intermédiaires,  une  tache  sur  l'écusson  (manquant 
quelquefois),  le  post-écusson,  2  taches  confluentes  sur  les  côtés  du  mé- 
tathorax,  une  ligne  en  équerre  à  l'extrémité  des  segments  1  et  2  de 
l'abdomen  sur  les  côtés,  une  tache  circulaire  au  sommet  de  chacun  des 
autres  segments  de  chaque  côté  du  milieu,  une  tathe  triangulaire  à. 
l'extrémité  des  mêmes  segments  sur  les  côtés  du  ventre,  blanc.  Dos 
du  mésothorax  fortement;  ridé  en  travers.  Antennes  filiformes,  de 
longueur  moyenne,  entièrement  noires.  Métathorax  avec  un  sillon  au 
milieu,  finement  aciculé  en  travers  de  même  que  l'abdomen.  Ailes 
hyalines,  nervures  et  stigma,  noir,  aréole  petite,  triangulaire.  Pattes 
d'un  beau  roux  fauve,  les  hanches  antérieures  tachées  de  blanc,  les  4 
postérieures  noires  à  leur  extrême  base  ;  les  tarses  postérieurs  avec 
leurs  jambes,  brun  plus  ou  moins  foncé.  Tarière  noire,  plus  longue 
que  le  corps. — C. 

(J' — Face  blanche  au  dessous  des  antennes.  Le  scape  roussâtre 
avec  la  base  des  antennes  en  dessous.  Les  4  hanches  antérieures 
blanches  en  dessous.     Les  cuisses  postérieures  plus  au  moins  brunes. 


16  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

Après  avoir  examiné  et  scrupuleusement  confronté 
32  ç  et  20  J*  de  cette  espèce  et  de  celle  nomméo  alboma- 
culata  par  M.  Cresson,  nous  en  sommes  venu  A  la  conclu- 
sion que  les  deux  ne  formaient  qu'une  seule  et  même' 
espèce,  fort  variable  dans  la  plupart  de  ses  caractères, 
comme  on  peut  le  voir  par  ce  qui  suit: 

Anneau  aux  antennes. — Large,  moyen,  petit,  plus  petit, 
nul. 

Lignes  orbitales  blanches. — Larges,  étroites,  interrom- 
pues plus  au  moins  sur  le  vertex,  parfaites. 

Ecusson. — Avec  une  ligne  blanche  au  sommet,  une 
tache  triangulaire  à  la  base,  tout  blanc. 

Aréole  des  ailes  antérieures.- -Grande,  sessile,  plus  petite, 
subpétiolée,  pétiolée,  petite,  très  petite,  nulle»  Un  c?  et 
une  9  avec  anneau  blanc  aux  antennes,  un  autre  cf  sans 
cet  anneau  n'avaient  point  d'aréole.  (^) 

Taches  géminées  du  métalhorax. — La  supérieure  tantôt 
plus  grande  et  tantôt  plus  petite,  l'inférieure  quelquefois 
nulle. 

Pattes. —  Toutes  rousses;  les  postérieures  avec  les 
jambes  et  les  tarses  noirs  ;  les  hanches  postérieures  rousses, 
noires  à  la  base,  noires  avec  une  tache  blanche  sur  les 
côtés  ;  les  antérieures  avec  une  tache  blanche  en  dessus 
et  sou^'^nt  entièrement  rousses. 

7e  segment  abdominal. — Tantôt  raarginé  de  blanc  au 
sommet  et  tantôt  avec  taches  détachées  comme  dans  les 
précédents. 

Et  tous  ces  changements  avec  les  antennes  tantôt 
annelées,  et  tantôt  sans  anneau. 

Les  larves  de  cette  espèce  sont  particulièrement  para- 
sites de  celles  des  Monohammus  scutellatus  et  confusor.  Nous 
avons  fréquemment  surpris  les  ?  de  cette  Rhysse  oc- 
cupées à  déposer  leurs  œufs  dans  les  larves  des  Monoham- 
mes  qui  rongeaient  des  troncs  de  sapin  et  d'épinette  abat- 


{})  Nous  pensons  cependant  que  le  genre  Epirhyssa  doit  être  main- 
tenu, repesant  surtout  sur  cette  absence  d'aréole  et  sur  la  forme  de 
Tabdonien   (J"  qui  est  plus  épais  et  recourbé  à  Textreiuile. 


IV — ICHENEUMONIDES.  17 

tus  de  l'année  précédente,  souvent  aussi  dans  des  cordes  de 
bois  de  cJiaufFage  où  la  moulée  de  ces  larves  décelait  leur 
présence. 

2.  Rhysse  du  Canada.  Rhyssa  Canadensis,  Cress.  Can. 
Eat.  i,  p.  35,  ?. 

Ç — Long.  1.20  pee.  Noire;  les  orbites  antérieurs  interrompus  à 
l'insertion  des  antennes,  avec  les  écailles  alaires,  blanc.  Antennes  fili- 
formes, brun-tbncé.  Dos  du  mésothorax  fortement  ridé  en  travers  ; 
flancs  polis,  brillants.  Ailes  hyalines,  les  nervures  et  le  stigma  noirs, 
ce  dernier  avec  une  petite  tache  blanche  à  la  base.  Pattes  d'un  beau 
jaune-miel  y  compris  les  hanche,'  :  les  jambes  postérieures,  celles-ci 
avec  un  anneau  à  l'extrémité  de  leurs  cuidses,  brun.  Abdomen  noir, 
avec  une  ligne  blanche  au  sommet  de  chaque  segment. — R. 

57.  G-en.  Epikhysse.  Epirhyssa,  Cress. 

Ce  sont  des  Khysses  avec  les  différences  qui  suivent. 
Ailes  sans  aréole  ;  antennes  plus  courtes  et  plus  fortes,  les 
segments  de  l'abdomen  plus  courts,  mésothorax  plus  gib- 
beux  en  avant.  Dans  les  J*  Fabdomen  a  à  peine  2  fois  la 
longueur  de  la  tête  et  du  thorax,  et  il  est  un  peu  plus  épais 
à  l'extrémité. 

Une  seule  espèce  rencontrée,  que  nous  croyons  nou- 
velle. 

Epirhysse  de  Crevier.     Epirhyssa  Crevieri,  nov.  sp. 

(^ — Long.  .28  pce.  Noir  ;  la  face  au  dessous  des  antennes,  une 
ligne  orbitale  en  arrière  des  yeux,  le  scape  en  dessous,  les  palpes,  les 
écailles  alaireft,  une  ligne  au-dessous,  les  bords  supérieurs  du  protho- 
rax, une  tache  au-dessus  des  hanches  antérieures,  le  sommet  de  l'écus- 
son,  le  post-écusson,  les  4  hanches  antérieures  avec  tous  les  trochantins, 
une  petite  tache  sur  les  flancs  au-dessus  des  hanches  intermédiaires  et 
2  autres  au  dessus  des  postérieures  avec  une  ligne  au  sommet  de  tous 
les  segments  abdominaux  interrompue  au  milieu,  blanc.  Antennes 
longues,  filiformes,  plus  épaisses  à  l'extrémité  qu'à  la  base,  brunes  en 
dessus,  plus  ou  moins  pâles  en  dessous.  Mésothorax  élevé  en  avant, 
fortement  ridé  en  travers,  métathorax  canaliculé  au  milieu.  Ailes 
hyalines,  iridescentes,  les  nervures  et  le  stigma,  noir,  sans  aréole. 
Pattes  jaune-roussâtre,  les  postérieures  avec  les  hanches,  l'extrémité 
des  cuisses,  les  jambes  et  les  tarses,  noir.  Abdomen  plus  épais  et 
légèrement  recourbé  à  l'extrémité,  sans  rides  ni  tubercules,  tous  les 
segments  termiaés  de  blaqc,  — R. 


lo  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

ç  — Non  encore  rencontrée.  Nous  dédions  ce  bel  in- 
secte  au  Dr  J.  A.  Crévier,  zélé  naturaliste  de  Montréal. 

58.  G-en.  Xoeide.  Xorides,  Grav. 
Tête  en  carré  transversal  ;  la  face  longue  et  plus  étroite 
inférieurement.  Antennes  grêles,  cylindriques,  com- 
posées d'articles  allongés,  ou  un  peu  renflés  à  l'extrémité. 
Thorax  long  et  étroit,  déprimé,  le  lobe  moyen  du  méso- 
thorax à  peu  près  carré.  Ailes  antérieures  sans  aréole,  la 
nervure  de  séparation  entre  les  2  cubitales  très  courte,  la 
cellule  cubitale  externe  arrondie  à  son  origine.  Pattes 
grêles,  les  cuisses  un  peu  renflées.  Crochets  des  tarses 
simples.  Abdomen  long  et  élroit,  avec  le  bord  postérieur 
de  chaque  segment  échancré  au  milieu.  Tarière  à  peu 
près  aussi  longue  que  le  corps. 

L'absence  d'aréole  distingue  surtout  ;  ces  insectes  des 
Ephialtes.    Une  seule  espèce  rencontrée. 

Xoride  du-nord.  Xorides  horealis,  Cress.  Trans.  Am.  Ent. 
Soc.  iii,  p.  167,  ?. 

Ç — Long.  .68  pce.  Noir,  les  orbites  antérieurs  interrompus  vis- 
à-vis  l'insertion  des  antennes  et  réunis  au-dessus  du  chaperon,  une 
tache  sur  les  mandibules,  les  bords  supérieurs  et  inférieurs  du  pro- 
thorax, les  écailles  alaires,  l'écusson  et  le  post-écusson  avec  les  trochan- 
tins,  blanc.  Ailes  hyalines,  le  stigma  brun.  Pattes  roux-clair,  les 
postérieures  avec  les  jambes  excepté  un  petit  anneau  blanc  à  la  base,  le 
dessus  des  cuisses  et  les  tarses,  noir.  Abdomen  allongé,  poli,  avec  des 
stries  fines  transversales,  les  tubercules  latéraux  peu  apparents,  chaque 
segment  avec  une  marge  dorsale  blanche  au  sommet.  Tarière  plus 
longue  que  l'abdomen. — R. 

Capturé  à  St.  Hyacinthe. 

59.  Gen.  Ephialte.     Ephialtes,  Grav. 

Antennes  filiformes,  de  longueur  moyenne  ;  tête  courte. 
Corps  long  et  étroit;  mésathorax  lisse.  Ailes  antérieures  avec 
une  aréole  triangulaire.  Abdomen  allongé,  cylindrique,  les 
segments  relevés  au  milieu  en  avant  et  en  arrière,  et  portant 
sur  les  côtés  des  tubercules  ou  bosses  plus  ou  moins  sail- 
lantes, l'extrémité  fendue  pour  la  réception  de  la  tarière, 
mais  à  peine  épaissie.  Tarière  souvent  plus  longue  que 
le  corps.     Pattes  ordinaires,  les  postérieures  longues. 


IV — ICHNEUMONIDES.  19 

Le  dos  lisse  du  mésothorax  avec  les  tubercules  de  l'ab- 
domen ne  permettent  pas  de  confondre  les  Ephialtes  avec 
les  2  genres  qui  précèdent.     Six  espèces  rencontrées. 
Abdomen  noir  ; 

Abdomen  portant  des  stries  transversales  très 

fines „ L  occidentalis. 

Abdomen  ponctué,  sans  stries  transversales  ; 

Segment   abdominal   1  pas  plus  long  que  2; 
tarière  noire  ou  brune  ; 

2e  segment  abdominal  à  peu  près  égal  au 

premier 2.  gigas. 

2e  segment  abdominal  distinctement  plus 

court   que  le  premier 3.  pygmSBUS. 

Segment  abdominal  1  plus  long  que  2  ; 
2e  segment  abdominal  sans  tu- 
bercules latéraux 4.  albipes. 

2e  segment  abdominal  avec  tubercules 

bien  prononcés 5.  tuberCUlatuS. 

Abdomen  roux ,, 6.  îrritator. 

1.  Ephialte  du  nord.     Ephialtes  occidentalism   Cress.  Proc 
Ent.  Soc.  Phil,  iv,  p.  269,  ?. 

Ç — Long.  .2  pces.  Noir;  les  palpes  blancbâtres.  Thorax  poli, 
avec  une  courte  pubescence  ;  flancs  faiblement  ponctués  ;  écusson  poli. 
Métathorax  canaliculé  au  milieu,  ce  canal  bordé  par  des  carènes  bien  dis- 
tinctes à  la  base  mais  s'effaçant  avant  d'atteindre  le  sommet.  Ecailles 
alaires  jaune-roussâtre.  Ailes  hyalines,  légèrement  teintes  de  jau- 
nâtre à  la  base,  irridescentes  ;  les  nervures  et  le  stigma,  noir,  le  dernier 
jaune  à  la  base  ;  aréole  triangulaire.  Pattes  longues,  jaune-roussâtre  • 
les  jambes  postérieures  avec  leurs  tarses,  noirâtres  ;  les  tarses  intermé- 
diaires brunâtres.  Abdomen  allongé,  grêle,  couvert  de  très  petites 
stries  iranversales,  les  5  premiers  segments  longs,  étroits,  subégaux,  le 
6e  de  la  moitié  environ  du  5e,  le  premier  déprimé  à  la  base  avec  2  ca- 
rènes sur  le  disque  et  une  autre  de  chaque  côté  ;  le  2e  avec  une  ligne 
enfoncée,  oblique,  se  terminant  vers  le  milieu  du  côté  ;  le  3e  et  les  sui- 
vants avec  une  dépression  longitudinale  au  milieu  des  côtés  ;  l'extrême 
sommet  des  segments  brillant,  proéminent  sur  le  disque  et  déprimé 
sur  les  côtés.  Tarière  très  longue,  grêle,  rousse,  plus  longue  que  le 
corps,  ses  valves  noires,  très  finement  pubescentes. — R. 

2.  Ephialte   géant    -Ephialtes  gigas,    Walsh,   Trans.  St-Ls 
Acad,  iii,  p.  110  Ç. 


20  LE   NATURALISTE   CANADIEN. 

Ç — Long.  1.27  pce.,  y  compris  la  tarière  2.85  pcei=.  Noir  foncé, 
brillant.  Antennes  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corps  environ,  noires 
à  la  base,  brunes  à  l'extrémité.  Ecailles  alaires  blanchâtres.  Thorax 
allongé,  pubescent,  le  lobe  médian  du  mosothorax  avec  points  et  stries 
longitudinales  ;  métathorax  ponctué  avec  une  petite  fossette  au  milieu 
disparaissant  avant  d'atteindre  le  sommet.  Ailes  hyalines,  iridescentes, 
obscurcies  de  roussâtre,  nervures  brunes,  roussâtres  à  la  base,  stigina 
noir,  taché  de  blanc  à  la  base  ;  aréole  triangulaire.  Pattes  d'un  beau 
roux  clair,  l'extrême  sommet  les  jambes  postérieures,  obscurci.  Abdo- 
men robuste,  allongé,  fortement  ponctué,  le  segment  1  plus  long  ou  égal 
à  2,  avec  2  carènes  sur  les  côtés  partant  du  sommet  et  n'atteignant  pas 
la  base.  Le  segment  2  excavé  de  chaque  côté  du  milieu  à  la  base  avec 
une  impression  oblique  partant  de  cette  excavation  et  se  terminant  au 
stigmate  :  segments  2  à  5  avec  des  tubercules  sur  les  côtés,  non  circu- 
laires, mais  allongés.  Tarière  plus  longue  que  l'abdomen,  forte,  noire, 
ses  valves  fortement  pubescentes. — R. 

Espèce  bien  distincte  par  sa  taille,  et  la  structure  de 
son  abdomen,  de  toutes  ses  voisines. 

3.  Ephialte  pygmée.  EpMaltespygmœus,  Walsh.  Trans.  St- 
Ls  Acad.  iii,  p.  111.  ?. 

Ç  — Long.  .40  pce.  Noir  avec  les  pattes  roux-clair.  La  face 
polie,  brillante,  sans  ponctuations  distinctes.  Antennes  filiformes,  bru- 
nâtres à  l'extrémité.  Le  thorax  poli,  brillant,  le  métathorax  ponctué 
avec  un  petit  canal  médian  n'atteignant  pas  le  sommet.  Les  palpes, 
les  écailles  alaires,  les  4  trochantins  antérieurs  avec  le  sommet  des 
postérieurs,  blanc.  Ailes  sub  hyalines,  les  nervures  noires,  le  stigma 
avec  une  tache  pâle  à  la  base.  Les  pattes  postérieures  avec  les  cuisses 
noires  excepté  à  la  base  et  en  dessous,  les  jambes  et  les  tarses  aussi 
noirs,  les  premières  avec  un  petit  anneau  blanc  à  leur  base.  Abdomen  à 
article  2  distinctement  plus  court  que  le  premier,  les  articles  2  à  5  forte- 
ment ponctué,  avec  un  cercle  poli  au  sommet  et  un  tubercule  arrondi 
sur  les  côtés.  Tarière  plus  longue  que  l'abdomen,  noire  ou  brune,  ses 
valves  noires,  pubescentes. — R. 

Capturé  à  Douglastown  (Graspé). 

4.  Ephialte  pieds-blanes.  Ephidltes  alhipcs^  Cress.Tnms, 
Am.  Ent.  Soc.  III  p.  143  ç. 

Ç — Long.  .68  pce.  y  compris  la  tarière  2.10  pces.  Noir-foncé, 
grêle.  Face  avec  une  pubescence  blanchâtre,  le  chaperon  roux.  An- 
tennes longues,  filiformes,  noires,  le  scape  blanc  en  dessous.  Thorax 
avec  une  pubescence  grisâtre,  les  flancs  polis,  brillants.     Ailes  hyalines 


IV — ICHENEUMONIDES.  21 

légèrement  teintes  de  jaune  à  la  base,  iridescentes,  les  nervures  et  le 
stignia,  noir,  le  dernier  avec  une  petite  tache  blanche  à  la  base  ;  les 
écailles  alaires  blanches,  les  palpes  aussi  blancs.  Pattes  d'un  beau  roux 
clair;  les  troehantins,  les  4  hanches  antérieures  avec  leurs  jambes,  blanc, 
les  jambes  postérieures  avec  leurs  tarses  et  l'extrémité  des  cuisses, 
noirâtres,  les  jambes  pâles  au  milieu,  en  dedans.  Abdomen  allongé, 
grêle,  le  1er  segment  excivé  à  la  base,  plus  court  que  les  suivants,  ceux- 
ci  sans  tubercules  ni  dépressions,  2  à  5  polis  à  l'extrémité,  avec  des 
impressions  transversales,  le  2e  portant  aussi  une  ligne  enfoncée  oblique 
de  chaque  côté  à  la  base.  Tarière  près  de  deux  fois  la  longueur  du 
corps,  rousse  avec  les  valves  noires,  pubescentes,  surtout  à  l'extrémité, 
—PC. 

(S^ — Avec  pattes  plus  claires  que  dans  la  $.     Abdomen  à  segment 
1  presque  aussi  long  que  2,  avec  2  carènes  plus  apparentes  à  la  base. 

Diffère  surtout  du  précédent  parses  troehantins  blancs» 
ses  écailles  alaires  blanches,  et  la  forme  de  son  abdomen. 

5.  Ephialte  tubercule.     Eplùaltes  tuberculatns,  Fourcroi. 

? — Long.  3  pces.  D'un  noir  foncé  avec  les  pattes  rousses  ;  face 
avec  une  pubescence  blanchâtre.  Antennes  fortes,  noires,  brunâtres  à 
l'extrémité.  Thorax  couvert  d'une  courte  pubescence,  le  métathorax  à 
peine  canaliculé  au  milieu.  Ecailles  alaires  blanchâtres.  Ailes  hya- 
lines, jaunâtres  à  la  base,  les  nervures  et  le  stigma,  noir,  ce  dernier  avec 
une  petite  tache  blanche  à  la  base.  Aréole  triangulaire.  Pattes  d'un 
beau  roux  clair,  y  compris  les  hanches  et  les  troehantins,  l'extrémité  des 
cuisses  des  postérieures  avec  leurs  jambes,  brunâtre  plus  ou  moins 
foncé.  Abdomen  allongé,  robuste,  beaucoup  moins  grêle  que  dans  les 
espèces  précédentes,  les  segment.^  à  peu  près  d'égale  longueur,  plus  de  2 
fois  aussi  longs  que  larges,  très  finemetit  ponctués,  2  à  5  avec  de  forts  tu- 
bercules arrondis  sur  les  côtés  et  la  suture  polie,  claire,  les  2e  et  3e  avec 
une  ligne  enfoncée,  oblique,  de  charjnc  côté  à  la  base.  Tarière  forte, 
allongée,  roussâtre,  noire  à  l'extrémité,  ses  valves  fortement  pubescentes 
noires. — AC. 

Espèce  bien  distincte  par  les  tubercules  de  ses  segments 
abdominaux. 

6.  Ephialte   irritable.    EpMaltes  irritator,   Fabr.   Brullé, 
Hym.  iv,  p.  81,  ?. 

$ — Long.  1.50  pce.  Noir  avec  les  pattes  et  l'abdomen  roux. 
Antennes  noires,  roussâtres  à  l'extrémité.  Thorax  ponctué  pubes- 
cent, le  métathorax  à  peine  canaliculé  au  milieu.  Ailes  hyalines 
légèrement   teintes  de  jaune,   iridescentes,   les   nervures  et   le  sti'-'ma 


22  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

noir,  les  écailles  alaires  blanches.  Pattes  rousses,  les  hanches  noires, 
les  4  trochuntins  antérieurs  avec  leurs  jambes,  blanc-jaunâtre.  Abdomen 
fort,  allongé,  fortement  tubercule,  roux  avec  le  premier  segment  noir, 
les  3  segments  suivants  sont  tachés  de  noir  aux  angles  postérieurs. 
Tarière  rousse,  noire  à  l'extrémité,  ses  vulves  noires,  fortement  pubes- 
centes. — R. 

60.  Gen.  TeeithouS:  Perifhovs,  Holmgren. 

Mômes  caractères  que  dans  les  Ephialtes  avec  les  diffé- 
rences qui  suivent  ;  écusson  plus  proéminent  ;  métathorax 
moins  allongé  ;  abdomen  tuberculeux  sur  les  côtés,  mais 
l'extrémité  des  segments  unie,  égaie,  ni  relevée,  ni 
éehancrée. 

Une  seule  espèce  rencontrée. 

Périthous  flancs-roux.  PeriÛious  pîeuraîîs,  Cress.  Can* 
Ent.  i,  p.  36,  9. 

? — Long.  .75  pce.  D'un  noir  brillant;  les  orbites  antérieurs,  le 
scape  en  dessous,  les  palpes,  les  écailles  alaires,  une  ligne  au  dessous, 
une  tache  au  dessous  des  ailes  postérieures,  les  bords  du  prothorax, 
l'extrémité  de  l'écusson,  les  4  hanches  antérieures  avec  les  trochantins, 
les  jambes  antérieures  en  avant  avec  le  bord  postérieur  des  segments 
abdominaux  interrompu  sur  les  côtés  par  une  tache  brune,  blanc, 
L'écusson,  le  dos  du  mésothorax  plus  ou  moins,  avec  les  flancs,  jaune- 
miel.  Antennes  brunâtres.  Ailes  hyalines,  iridescentes  ;  aréole  tri- 
angulaire, les  nervures  et  le  stigma  brunâtres.  Pattes  roux-clair,  l'ex- 
trémité des  cuisses  postérieures,  une  ligne  en  dehors  de  toutes  les 
jambes  couvrant  l'extrémité  des  postérieures,  et  l'extrémité  des  articles 
de  leurs  tarses,  brunâtre.  Abdomen  avec  des  tubercules  bien  prononcés 
sur  les  côtés  des  segments  ;  tarière  plus  longue  que  le  corps,  rousse» 
ses  valves  noires,  finement  pubescentes, — PC. 

(^A  continuer) 


IV — ICHNEUMONIDES.  23 

LA  PINCE  CANCROIDE. 

Chelifer  cancroides,  Latr. 

M.  B„  St-Hyacinthe. 

Le  petil  animal  transmis,  qui  parait  vous  intriguer 
beaucoup,  est  de  fait  fort  intéressant  par  sa  forme,  si  peu 
usitée,  et  aussi  par  ses  allures. 

Dans  quelle  classe  le  rangerons-nous?  Ses  8  pattes  le 
retranchent  du  coup  des  insectes  proprement  dits,  qui  n'en 
ont  jamais  plus  de  6;  mais  sa  tête  confondue  avec  le  tho- 
rax le  lie  intimement  aux  araignées,  bien  que  ses  palpes 
démesurément  longs  semblent  l'en  éloigner.  Et  de  fait, 
c'est  aussi  dans  les  Arachnides  qu'on  le  range  aujourd'hui. 

Ses  longs  bras  ou  palpes  terminés  par  une  pince  di- 
dactyle  le  rapprochent  étroitement  des  scorpions,  bien  que 
son  abdomen  ne  ressemble  en  aucune  façon  à  celui  de  ces 
derniers,  étant  déprimé,  ovoïde,  et  sans  aucun  appendice 
à  l'extrémité.  Aussi,  généralement,  on  le  désigne  parle  nom 
vulgaire   de  faux-scorpion  ou  encore  scorpion  de  araignée  ; 


Fig.  1. 

et  c'est  sans  doute  la  ressemblance  de  ses  serres  ou  pinces 
avec  celles  des  crabes  qui  lui  a  valu  son  nom  spécifique  de 
cancroide.  Nous  ignorons  si  nous  en  possédons  d'autres 
espèces  que  celle-ci,  qui  est  commune  à  l'Europe  et  à 
l'Amérique,  mais  nous  n'en  avons  encore  rencontré  aucune 
autre. 

La  Pince  cancroïde  ou  faux-scorpion  {Chelifer  cancroides 
Latr.)  fig.  1,  mesure  .10  pce  en  longueur,  l'envergure  de  ses 

Fig.  1. — Ckelife-i  caacroklcs,  Lin.,  très  grossi. 


24  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

serres  double  à  peu  près  cette  longueur.  Elle  est  à  té- 
guments léo-èrement  coriaces  et  de  couleur  brun-roussâtie- 
Le  thorax  est  arrondi  à  sa  partie  antérieure  et  va  s'élargis- 
sant  insensiblement  jusqu'à  sa  jonction  avec  l'abdomen, 
étant  partaçé  en  doux  vers  son  milieu  par  un  sillon  trans- 
versal. Les  yeux,  au  nombre  de  deux,  sont  fixés  en  avant 
de  chaque  côté,  près  de  l'insertion  des  palpes.  Les  bras 
ou  palpes  sont  fort  longs,  composés  de  4  articles,  dont  le 
premier  est  presque  globuleux,  les  2  suivants  de  forme 
conique,  c'est  à-dire  plus  épais  au  sommet  qu'à  la  base,  le 
dernier  plus  long  et  plus  renflé  que  tous  les  autres  est 
terminé  par  une  longue  pince,  dont  la  branche  inférieure 
seule  est  mobile.  Les  mandibules  qui  dépassent  la  lèvre 
supérieure  sont  terminées  par  2  stylets  courts  et  transpa- 
rents ;  les  mâchoires  sur  lesquelles  sont  insérés  les  palpes 
ou  bras,  sont  larges  et  triangulaires.  Les  8  pattes,  à  5  ar- 
ticles chacune,  sont  de  longueur  moyenne,  épaisses  et  ter- 
minées par  un  crochet  didactyle.  L'abdomen  de  forme 
ovoïde  pins  ou  moins  élargie,  est  souvent  fort  déprimé,  et 
denticulé  sur  les  côtés,  avec  une  bande  ordinairement  de 
couleur  plus  claire  sur  son  milieu. 

Les  auteurs  français  nous  disent  qu'on  trouve  les  faux- 
scorpions  sous  les  écorces,  sous  les  pierres  et  dans  les  ap- 
partements. Nous  ignorons  si  on  en  a  jamais  capturé  dans 
les  champs  ou  les  bois  en  ce  pays,  mais  pour  nous,  nous 
n'en  avons  jamais  trouvé  ailleurs  que  dans  les  maisons. 
C'est  surtout  en  septembre  et  en  octobre  que  nous  les  ren- 
controns plus  communément  sur  les  murs,  les  tranches 
poudreuses  des  livres  etc. 

On  dit  que  ces  petits  êtres  se  nourrissent  de  psoques  ou 
poux  de  bois  et  surtout  d'atropos  ou  poux-de-poussière,  ces 
petits  insectes  qu'on  voit  courir  partout  sur  la  poussière 
des  meubles  l'ers  la  fin  de  l'été  particulièrement,  et  pres- 
que en  tout  temps  dans  les  cases  de  collections  d'insectes. 

Si  ce  que  l'on  rapporte  des  faux-scorpions  est  exact, 
ces  petits  êtres  jouiraient  d'un  singulier  instinct,  ce  serait 
de  se  faire  transporter  d'un  lieu  à  un  autre  par  les  mou- 
ches, en  s'attachant  à  leurs  pattes.  Ils  imiteraient  en  cela 
les  triongulins    ou  larves  de  Méloés,    qui    se   font  trans- 


IV — ICHNEUMONIDES  25 

porter  dans  les  nids  des  bourdons  pour  se  nourir  de  leur 
miel,  en  s'attachant  aux  poils  qui  les  recouvrent. 

Les  Pnices  ou  faux-scorpions,  comme  la  plupart  des 
insectes  de  petite  taille,  sont  rarement  remarquées  du  vul- 
gaire, quoique  fort  communes  ;  mais  quiconque  s'est  arrêté 
un  instant  à  les  considérer,  n'a  pu  manquer  d'être  frappé 
autant  de  leurs  allures  que  de  leur  conformation.  Scor- 
pions par  les  bras  à  pinces  de  leur  partie  antérieure,  ce  ne 
sont  que  des  araignées  ordinaires  dans  leur  partie  posté- 
rieure ;  et  leurs  mouvements  s'exécutent  en  avant,  en  ar- 
rière, de  côté,  presque  avec  la  même  facilité,  absolument 
comme  nous  le  voyons  faire  aux  crabes  de  nos  rivages  à 
l'eau  salée. 

Linné  dit  que  ces  petites  arachnides  s'introduisent  par- 
fois dans  la  peau  et  y  produisent  des  brûlures  doulou- 
reuses. 11  rapporte  même,  sous  la  foi  du  Dr  Bergius,  qu'un 
paysan  ayant  eu  la  cuisse  percée  pendant  la  nuit  par  l'une 
d'elles,  il  s'y  forma  une  pustule  de  la  grosseur  d'une  noi- 
sette, qui  lui  causa  des  douleurs  très  vives. 

Nous  pensons  que  le  fait,  pour  être  admis,  aurait  be- 
soin d'une  nouvelle  conformation,  car  il  est  tout  probable 
que  l'on  a  confondu  l'arachnide  avec  un  parasite  bien  connu 
pour  produire  de  telles  pustules. 


DETERMINATION  DES  PLATINES. 

Le  Bulletin  de  la  Société  Entomologique  de  Brooklyn, 
dans  sa  livraison  de  septembre  dernier,  contenait  une  clef 
systématique  pour  la  détermination  des  Platynes,  qu'on 
sait  êire  si  difficile,  par  M.  J.  L.  Leconte,  avec  la  descrip- 
tion de  six  espèces  nouvelles.  Le  nombre  des  espèces  de 
l'Amérique  du  nord  est  aujourd'hui  de  82.  Plusieurs  es- 
pèces ont  été  retranchées  comme  n'étant  que  des  variétés 
d'autres  espèces  ;  entre  autres  : 

Subcordatus,  variété  de  en  ans, 
Molestîcs,  "         "     airaius. 

Picem,  "         "     prnpinqiivs. 

Harrisii,  "         "     aifinis. 

JS/iiidulum,         "         "     ùiipripeunis. 
Consimilis,         "         "     viciirus. 


26  LE  NATURALISTE  CANADIEN 


L'EOZOON  CANADENSE. 


Le  numéro  4  du  Canadian  Naturalist  de  Montréal,  pu" 
blié  en  décembre  dernier,  contient  une  habile  défense  du 
Dr  Dawson  de  son  foraminitère  comme  étant  réellement 
un  corps  organisé  et  appartenant  de  plus  au  règne  animal. 

On  sait  qneVEozoon  Canadense,  Dawson,  découvert  en 
1859  dans  le  calcaire  laurentien  de  G-renville  et  de  la  Petite- 
Mation,  est  réputé  le  corps  organique  le  plus  ancien  encore 
connu.  Sa  classification  dans  le  règne  animal  a  été,  à  plus 
d'une  reprise,  attaquée  par  divers  savants,  et  tout  récemment 
encore  par  le  Prof.  Kail  Mœbius  de  Kiel,  les  Prof.  King  et 
Rowney  de  Londres  et  le  Dr  Otto  Hahn,  les  uns  voulant 
que  ce  soit  simplement  un  corps  minéral,  et  les  autres  le 
rangeant  dans  le  règne  végétal. 

A  cette  dernière  opinion,  se  rattache  surtout  le  dernier 
nommé,  le  Dr  Hahn.  Et  pour  donner  plus  de  poids  à  son  ar- 
gumentation, il  s'autorise  surtout  d'une  visite  qu'il  a  faite  au 
Canada  tout  récemment,  et  dans  laquelle  il  n'a  pas  manqué 
de  multiplier  ses  observations,  s'étant  rendu  même  jusqu'à 
la  Petite-Nation  pour  détacher  lui-même  des  spécimens  in 
situ  du  célèbre  fossile.  Le  savant  allemand  se  confirme  sur- 
tout dans  son  opinion  par  le  fait  qu'ayant  cueilli,  dans  la  cour 
da  collège  McGrill,  à  Montréal,  quelques  nodales  de  silex 
qui  se  trouvaient  dans  le  gravier  qu'on  y  avait  étendu,  il 
trouva  dans  ces  silex  des  fragments  de  plantes  d'une  struc- 
ture ayant  une  grande  analogie  avec  celle  de  l'Eozoon.  Il 
crut  même  honorer  celui  qui  le  recevait  en  attachant  son 
nom  à  l'une  de  ces  plantes  fossiles,  qu'il  nomma  Phoiophoba 
Daivsoni.  Mais  malheureusement  pour  le  savant  euro- 
péen, il  se  trouva  n'avoir  pas  pris  toutes  les  informations 
qu'il  eut  dû  prendre,  car  le  gravier  contenant  les  nodules  de 
silex  n'était  rien  autre  chose  qu'un  gravier  qu'on  avait  im- 
porté tout  directement  d'Angleterre,  Il  se  trouve  donc  que 
le  savant  allemand  s'est  tout  simplement  fourré  un  doigt 


REFUTATION  DU  DARWINISME  27 

dans  l'œil,  comme  la  chose  est  arrivé  à  pins  d'nn  antre  de  ses 
collègues  européens,  qui  s'en  tenir  compte  des  opinions  des 
hommes  d'étude  du  pays,  se  permettent  en  passant,  de  jeter 
leurs  sentences  à  gauche  et  à  droite,  comme  oracles  devant 
toujours  être  acceptés  sans  examen. 

Nous  ne  prétendons  pas  avoir  voix  au  chapitre  sur  la 
question  en  litige,  mais  nous  avons  tout  autant  de  con- 
fiance dans  l'opinion  des  Drs  Dawson  &  Sterry  Hunt,  que 
dans  celle  de  n'importe  quel  professeur  européen.  Or  le 
Dr  Hunt  (en  1878)  emporta  de  nombreux  spécimens 
d'Eozoon  à  Paris,  et  les  fit  surtout  examiner  par  MM.  Zirkel 
&  Renard,  deux  professeurs  des  plus  compétents  dans  là 
pétrographie  microscopique,  et  tous  deux  s'accordèrent  a 
reconnaître  des  caractères  organiques  au  fossile  Canadien. 


REFUTATION  DU  DARWINISME. 


Les  éditeurs  Lippincott  et  Cie,  de  Philadelphie,  an- 
noncent qu'ils  vont  bientôt  faire  paraître  une  réfutation  du 
Darwinisme,  due  à  la  plume  d'un  membre  du  barreau  de 
Philadelphie,  M.  T.  Warren  O'Neill. 

L'ouvrage,  qui  formera  un  volume  d'environ  300  pages 
in-8,  du  prix  de  $2.50,  portera  le  titre  suivant  :  The  Refuta- 
tion oj  Darivini&m  and  The  Converse  Theory  of  develojmient, 
based  exclusively  upon  Darwin^ s  facts,  and  comprising'  qua- 
litative and  quantitative  analyses  of  the  phenomena  of  variation  ; 
of  reversion  ;  of  correlation,  of  crossing  ;  of  the  repair  of  inju- 
ries ;  of  the  reintegration  of  tissue  ;  and  of  sexual  and  asexual 
generation. 

Comme  on  le  sait,  la  théorie  du  naturaliste  Anglais  qui 
porte  aujourd'hui  son  nom  et  qu'il  désignait,  lui,  sous  le 
titre  de  "  Sélection  naturelle,"  consiste  à  faire  descendre 
tous  les  êtres  de  la  nature  les  uns  des  autres,  si  bien  que 
partant  de  l'homme  et  passant  par  toute  la  série  des  ani- 
maux, des  plantes  et  des  minéraux,  on  parviendrait  à  l'être 


28  LE    NATURALISTE   CANADIEN 

le  plus  simple  connu,  la  monade.  Pour  tout  chrétien  sin- 
cère, cette  théorie  n'a  pas  besoin  de  réfutation,  puisque  son 
énoncé  seul  répudie  la  Bible,  supprime  le  Créateur  pour 
le  remplacer  par  un  hasard  aveugle. 

Cependant,  toute  absurde  que  soit  cette  théorie,  elle 
ne  manque  pas  de  nombreux  partisans,  tant  sur  le  nouveau 
que  sur  l'ancien  continent.  Chez  nos  voisins  les  Yankees, 
dont  la  religion  est  le  moindre  des  soucis,  le  darwinisme 
est  presque  passé  en  symbole  parmi  les  savants.  La  théo- 
rie d'un  Dieu  qui  a  tout  tiré  du  néant  et  qui  doit  faire 
rendre  compte  à  l'homme  de  la  liberté  dont  il  l'a  doué, 
impose  une  certaine  gêne  à  ceux  qui  ne  se  séparant  pas 
des  animaux,  se  constituent  les  esclaves  de  leurs  gros- 
siers appétits  ;  aussi  les  libres-penseurs  se  sont-ils  empressés 
de  faire  disparaître  ce  Dieu  gênant,  et  ils  se  donnent  une 
peine  infinie  pour  trouver,  dans  mille  systèmes  plus  ou 
moins  absurbes  qu'ils  s'efforcent  de  faire  adopter,  les  équi" 
valents  A  cette  clef  de  voûte,  ou  plutôt  à  ce  principe 
de  toute  existense.  La  plupart  des  protestants,  et  sur- 
tout parmi  les  Américains  qui  ne  connaissent  guère  que  le 
dieu  matière,  trouvant  que  ce  système  de  Darwin  pouvait 
fort  bien  les  accomoder  dans  leur  exploitation  de  fhomme 
par  l'homme,  l'ont  pour  ainsi  dire  adopté  les  yeux  fermés. 
Nous  sommes  heureux  de  voir  l'un  de  leurs  enfants  faire 
justice  de  cette  monstruosité,  et  cela,  en  s'appuyant  seule- 
ment sur  l'observation,  sur  les  faits  mêmes  qui  ont  servi  à 
Darwin  de  base  pour  y  asseoir  son  système.  Car  M.  O'Neill 
faisant  abstraction  de  toute  discussion  religieuse  ou  philo- 
soi)liique,  veut  faire  voir  que  les  mêmes  faits  sur  lesquels 
Darwin  base  son  système,  et  qu'il  se  reconnaît  incapable 
d'expliquer,  peuvent  être  expliqués  de  suite  par  tout  éle- 
veur, liorticulteur  ou  agriculteur,  qui  tous  savent  qu'au- 
cune espèce  d'animal  ou  de  plante  n'a  jamais  pu  originer 
d'un  type  inférieur. 

L'ouvrage,  en  outre  de  sa  valeur  philosophique  comme 
donnant  la  solution  de  l'origine  de  l'homme,  pourra  encore 
être  très  utile  aux  cultivateurs,  par  les  explications  qu'il 
donnera  des  améliorations  des  races,  des  variations,  du 
croisement  et  des  mauvais  efïets  qui  résultent  d'ordinaire 


NOUVELLES  PDBLICARIONS 


29 


des  unions  consançrnines,  tons  phénomènes  que  Darwin 
s'avoue  incapable  >expliqaer.  Il  sera  démontré  qu'il 
existe  un  type  parfait  pour  chaque  espèce,  que  ce  type 
peut  être  moditié  à  la  vérité,  mais  qu'il  ne  peut  l'être  cepen- 
dant qu'en  donnant  lieu  à  des  désordres  qui  conduisent  di- 
rectement à  l'extinction  de  es  espèces,  tels  que  l'affaiblis- 
sement de  la  constitution,  des  difformités  organiques,  la 
stérilité,  etc. 

L'ouvrage  promet  devoir  être  des  plus  intéressants. 


~,^^.tnf^f/r^^\ff'  i/^^^^  •  ' 


NOOVELLES  PUBLICATIONS. 

The  North  American  Entomologist.  Buffalo,  N.  Y.  ; 
Rédacteur:  M.  A.  R.  Grote;  Editeurs:  Reinecke,  Zesch 
et  Baltz— C'est  une  publication  mensuelle  de  Spages  in-8 
seulement,  mais  sur  superbe  papier,  à  impression  on  pour- 
rait dire  de  luxe,  et  avec  des  gravures  d'une  exécution  ar- 
tistique des  plus  remarquables.  Le  premier  numéro  a 
paru  en  Juillet  dernier. 

Comme  l'indique  suffisamment  son  titre,  cette  publica- 
tion est  uniquement  consacrée  à  l'entomologio,  et  le  nom 
de  son  rédacteur  suffit  à  lui  seul  pour  la  recommander 
auprès  de  tous  les  amateurs  de  la  science  des  insectes.  M. 
Grote  est  reconnu  comme  une  autorité  de  premier  ordre  en 
entomologie,  surtout  pour  ce  qui  regarde  les  Lépidoptères 
nocturnes,  étant  lui-même  l'auteur  d'un  ouvrage  considé- 
rable sur  les  Noctuélites.  On  ne  regrette  qu'une  chose  en 
lisant  le  North  American  Entomologist,  c'est  qu'il  ne  soit  pas 
plus  étendu.  Comme  cette  publication  est  réputée  l'organe 
de  la  Société  des  Sciences  Naturelles  de  Buffalo,  nul  doute 
qu'avec  l'encouragement  qui  ne  lui  fera  pas  défaut,  elle  ne 
double  bientôt  le  nombre  de  ses  pages.  Prix  d'abonne- 
ment $2  par  année. 

The  American  Entomologist.    New  York  ;  Editeur: 
Max  Jaegerhuber,   323  Pearl  Street;  Rédacteurs:  C.    V- 


30  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

Riley,  Washington,  D,  C.  &  A.  P.  Fuller,  Ridgewood,  N. 
J.— Grrand  in-8  à  2  colonne?,  beau  papier,  superbes  gravures, 
24  pages  par  mois  :  prix  $2  par  année.  Cette  nouvelle 
publication  n'est  que  la  continuation  du  Practical  Entomo- 
logist que  publia,  il  y  a  quelques  années,  M.  Riley  en  so- 
ciété avec  feu  M.  Walsh.  M.  Riley,  après  avoir  été  plusieurs 
années  entomologiste  d'état  pour  le  Missouri,  habitant  alors 
St-Louis,  est  actuellement  attaché  au  département  de 
l'Agriculture  à  Washington,  comme  entomologiste.  C'est 
un  observateur  des  ])lus  sagaces,  un  savant  d'une  vaste 
érudition,  et  qui  manie  aussi  habilement  le  crayon  que  la 
plume.  Ses  rapports  et  Bulletins  sont  remplis  de  détails 
les  plus  intéressants  sur  les  mœurs  et  les  habitudes  d'une 
foule  d'insectes,  le  tout  accompagné  d'illustrations  les  plus 
précises  et  les  mieux  exécutées  pour  faire  connaître  ces 
petits  êtres  jusque  dans  leurs  détails  les  plus  intimes. 

MM.  Riley  &  Fuller  veulent  conserver  à  leur  publi- 
cation le  caractère  qu'avait  le  Practical  Entomologist,  c'est- 
à-dire  qu'ils  s'adressent  autant  aux  cultivateurs  qu'aux 
hommes  de  science.  A  côté  do  descriptions  précises,  d'une 
synonymie  soignée  pour  l'identification  systématique  de 
chaque  espèce  traitée,  se  trouvent  les  caractères  biologi- 
ques, avec  la  nature  des  dégâts  produits  et  les  remèdes 
proposés  à  apposer  au  ravageur.  Ajoutons  que  les  rédac- 
teurs se  sont  assuré  la  collaboration  des  sommités  de  la 
science  entomologique  de  leur  pays.  Longue  vie  au  nou- 
%^eau  journal. 


Correspondance  Botanique.  Liste  des  Jardins,  des 
Chaires,  des  Musées,  et  des  Sociétés  de  Botanique.  Publiée 
à  Liège,  Belgique,  1879. — C'est  une  brochure  in-8  de  154 
pages,  répondant  aux  titres  ci-dessus.  A  l'article  "  Canada," 
page  102,  on  lit  l'énumération  qui  suit. 

Belleville.— yi.  John  Macoun,  F.  L.  S.,  prof,  of  bot. 
Albert  College  {Carex  et  mi/col.) 

Chicoutimi.—MM.  l'abbé  V.  A.  Huart  et  l'abbé  D,  O. 
R.  Dufresne,  prof,  au  Séminaire. 


NQUVELLES  PUBLICATIONS  31 

MonPréal. —ll'M.  G-eo»  Earnston  [Mousses).  J.  W.  Daw. 
son,  principal  MacGill  Univevj^ity  {fossiles).  A.  T.  Driimmond 
(g-éogr.  bot.,  Lichens).  J.  B.  Goode  (Orchidées).  Dr  J.  B.  Mac" 
Connell,  prof,  of  Bishop's  College.  David  A.  P.  "Watt  {pL 
acrogènes).  D.  K.  McCord  [Fougères). 

Québec. — MM.  l'abbé  J.  D.  D.  Laflarame,  Univ.  Laval, 
l'abbé  Provancher,  directeur  du  Naturaliste  Canadien, 

On  donne  aussi  le  nom  de  M.  Ovide  Brunet  pour 
Québec,  mais  M.  Brunet  est  décédé  depuis  plus  de  2  ans. 

C'est  en  tout  12  ;  il  n'y  a  pas  de  doute  qu'une  liste  ex- 
acte pourrait  décupler  ce  nombre.  Sans  compter  les  nom- 
breuses omissions  pour  les  villes  mentionnées  dans  la  liste, 
St'Hyacinthe,  Nicolet,  Kingston,  Ottawa,  Toronto,  Niagara, 
London  etc.  possèdent  toutes  des  botanistes. 


lies  Paillettes  d'Or.  Cueillette  de  Petits  Conseils 
pour  la  Sanctification  et  le  Bonheur  de  la  vie.  ln-18  de  152 
pages,  publié  par  MM.  Rolland  &  Fils,  Montréal, — C'est  le 
4e  de  la  série  que  publient  MM.  Rolland.  Sijamais ouvrage 
a  porté  un  titre  vrai,  c'est  bien  ce  petit  volume.  Après 
l'écriture  sainte  et  Vlmitation  de  Jésus-Christ,  c'est  bien  le 
livre  le  plus  convenable  qu'on  puisse  mettre  dans  les  mains 
de  toute  personne  qui  a  à  cœur  son  salut.  Pour  en  donner 
une  faible  idée  à  ceux  qui  ne  le  connaissent  pas  encore, 
citons  ces  quelques  lignes  de  la  préface.  "Je  veux— je  n'y 
suis  point  parvenu  encore,  mais  j'espère  y  parvenir — ^je 
veux  être  le  buisson  qui  donne  un  peu  d'ombre  sur  le 
chemin,  la  faible  brise  qui  rafraîchit  la  plaine,  la  fleur  per- 
due dans  l'herbe,  le  chant  d'oiseau  qui  réjouit  le  passant. 
Passant,  mon  frère,  je  t'aime  et  ne  te  demande  rien.  Prends 
l'ombre  du  buisson,  et  la  fraîcheur  de  la  brise,  et  le  par- 
fum de  la  fleur  et  le  chant  de  l'oiseau.  Dieu  te  les  donne  ; 
])rends,  oublie,  va  à  ton  bonheur,  ne  rends  grâce  qu'à  Dieu." 
C'est,  en  effet,  un  pèle  mêle  de  pensées,  de  sentences,  d'af- 
fections pieuses  qui  peuvent  s'accommoder  à  toutes  les  dif- 
férentes positions  de  l'âme  chrétienne.  Ce  petit  livre 
devrait  se  trouver  dans  toutes  les  maisons. 


32  LE    NATURALISTE   CANADIEN 


FAITS  DIVERS 


Reproduction. — L'article  de  notre  NATURALISTE  sur 
les  plantes  insectivores  a  été  reproduit  par  le  Bulletin  (Tln- 
sectologie  Agricole  de  Paris. 


Nouvel  ennemi  du  blé. — On  signale   en  France  une 

mite  qui  attaque  les  grains  de  blé  dans  la  terre  au  moment 
de  leur  germination. 


Fécondation  — On  sait  que  pour  la  production  de 
tout  fruit,  il  est  nécessaire  que  les  ovules  renfermés  dans 
l'ovaire  de  la  fleur  soient  fécondés  par  le  pollen  des  an- 
thères. Cette  fécondation  manquant,  les  fruits  coulent  et 
disparaissent  à  peine  formés.  Pour  les  fruits  des  arbres, 
tels  que  pommiers,  cerisiers,  pruniers,  etc.,  le  temps  de 
la  fécondation  se  prolonge  souvent  pendant  plusieurs  jours, 
et  s'il  intervient  alors  des  orages,  de  trop  gros  vents,  etc., 
l'opération  ne  peut  avoir  lieu,  et  les  fruits  manquent  cette 
année  là.  On  attend  ainsi  parfois  des  2,  3  et  4  ans  sans 
pouvoir,  pour  ainsi  dire  avoir  de  fruit.  Mais  voyons  ici  la 
sao'esse  de  la  divine  Providence  !  pour  les  céréales,  dont  les 
fruits  (grains)  nous  sont  indispensables,  cette  fécondation 
est  pour  ainsi  dire  instantanée,  ainsi  45  secondes  suffisent 
au  blé  pour  l'opérer.  Il  suffit  donc,  dans  un  temps  de  pluies 
continues,  que  le  soleil  se  montre  seulement  une  demi- 
heure,  les  anthères  des  céréales  auront  le  temps  de  se  dc- 
barasser  de  leur  humidité  et  d'émettre  leur  poussière  pour 
que  la  fécondation  s'opère*  Aussi  voyons  nous  souvent  le 
blé  donner  encore  des  rendements  satisfaisants  lorsque 
presque  tous  les  autres  fruits  font  défaut. 


XjIB 


■^^^è^s^.^^^^^0i^fs^    1^il%>"^#lp'^Y%%î 


Vol.Xri.  OapRouge,  Q.,  FÉVRIER  1880.       No.  134 


Rédacteur  :  M.  l'Abbé  PROVAKCHER. 


FAUNE  CANADIENNE 


LES  INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 


(Continué  de  la  page  22). 


61.  Gen.  Pimple.  Pimpla,  Fabr. 


Antennes  généralement  longues  et  grêles.  Dos  du 
mésothorax  sans  rides.  Ailes  avec  une  aréole  ordinairement 
triangulaire.  Pattes  moyennes,  avec  les  cuisses  générale- 
ment courtes  et  épaisses.  Abdomen  peu  allongé  et  assez 
robuste,  les  segments  impressionnés  ou  sillonnés  en  travers, 
portant  des  renflements  plus  ou  moins  prononcés  sur  les 
côtés,  ceux  du  milieu  plus  larges  que  longs,  ceux  de  l'extré- 
mité fendus  en  dessous  dans  la  ?  pour  la  réception  de  la 
tarière,  celle-ci  généralement  plus  courte  que  le  corps. 

Insectes  de  taille  moyenne,  qu'on  distingue  toujours 
facilement  des  genres  voisins  par  les  impressions  de  leur 
abdomen  et  la  longueur  moyenne  de  la  tarière.  Ces  insectes 
ont  aussi  une  odeur  particulière  bien  reconnaissable,  cette 
odeur  a  quelque  chose  d'analogue  à  celle  que  rendent  des 
engins  eu  fer  échauffés  par  le  mouvement,  lorsque  le  grais- 


34  LE    NATURALISTE    CANAPIEN 

sao^e  fait  dt^faut.  La  brièveté  de  la  tarière  permet  à  plu- 
sieurs espèces  de  l'enfoncer  dans  les  chairs  lorsqu'on  les 
saisit,  et  de  produire  une  piqûre  assez  désagréable.  Dix- 
sept  espèces  rencontrées,  dont  2  nouvelles 

1(29)   Thorax  et  abdomen  entièrement  noirs  ; 

2(28)  Pattes  rousses,  les  postérieures  variées  de  noir; 

3(4)  Jambes  f)Ostérieures  entièrement  noires  ou 

brunes 1.  p@dâlîs. 

4(  3  )  Jambes  postérieures  noires  variées  de  blanc  ; 
5(18)  Jambes  postérieures  avec  un  seul  annean  blanc  ; 
6(  9  )  Tarses  postérieurs  entièrement  noirs  ou  bruns  ; 
7(  8  )   Les  écailles  alaires  avec  les  hanches  antérieures, 

noir 2.  teimicornis. 

•     8(  7  )   Les  écailles  alaires  blanches,  les  hanches  an- 
térieures roussàtres 3.  ânnulîpes. 

9^  6)   Tarses  postérieurs  plus  ou  moins  variés  de  blanc; 
10(11)  1er  segment  abdominal  sans  aucune  carène.  4.  ffi.|ualîs,  «.  sp 
11(10)   1er  segment  abdouiinal  avec  carènes  plus  ou 
moins  prononcées  ; 

12(15)  Jambes  postérieures  avec  un  large  anneau 
blanc  à  la  base  indistinctement  défini  ; 
13(14)  Jambes  intermédiaires  avec  un  anneau 

blanc 5.  Ontario. 

14(13)  Jambes  intermédiaires  rousses,  sans  anneau 

blanc 6.  anniîlicornis 

I5(l2)  Jambes  postérieures  avec  un  petit  anneau 
blanc  bien  défini; 

IGCIT)  1er  article  des  tarses    postérieurs  seulement 

blanc  à  la  base 7.  picticomis. 

17(16)   Tous  les  articles  des  tarses  postérieurs  blancs 

à  la  base,  excepté  le  4e 8,  4-cingulata,  n.  sp. 

18(19)  Jambes  postérieures  avec  >in  anneau  blanc 

à  la  base  et  une  longue  strie  en  dehors 9.  novita. 

19(18)  Jambes  postérieures  noires   bi-annelées  de 
blanc,  ou  blanches  2-annelées  de  noir; 

20(23)  Ecusson  sans  tache  de  blanc  ;  hanches  an- 
térieures rousses  ; 

21(22)  Aréole  des  ailes  antérieures  subrhomboïdale, 

sessile 10.  indagatrix. 


IV.— ICHNEUMOXIDES.  35 

22(21)  Ar(?ole  des  niles  antérieures  triangulaire, 

oblique,  pédicilée 11.  âlboricta- 

23(20)  Eciis«on  t:iché  de  blanc; 

24(25)  Chaperon  noir,  sans  aucune  tache; 

flancs  noirs 12.  inquisltor. 

25(24)  Chaperon  plus  ou  moins  blanc  ;  flancs 

ordinairemeat  roux; 
26(27)  Le  chaperon  entièrement,  avec  un  point 

de  chaque  côté  du  métathorax,  blanc.   12.  rufopectus. 
27(26)  Le  chaperon  taché  seulement  de  blanc; 

métathorax  sans  taches 14,  SCriptifronS. 

28(2)   Pattes  entièrement  rousses 15.  pterelas* 

29(  1  )   Thorax  noir;  abdomen  taché  de  blanc 

ou  de  roux  ; 

30(31)  Abdomen  noir,  ses  segments  marginés  de 

blanc  au  sommet 16.  COnquisitor. 

31(30)  Abdomen  noir,  les  segments  médians 

plus  ou  moins  roux 17.  ruf0V£iriata 

1.  Pimple  pieds-noirs.  Pimpla  pedalis,  Cress.  Proc.  Eat.  Soc. 

Phil,  iv,  p.  268,  cf. 

Ç — Long.  .55  ;  tarière  .30  pouce.  Noir;  antennes  brunes,  grêles. 
Thorax  brillant,  peu  ponctué  ;  métathorax  strié  transversalement  au 
milieu.  Ailes  hyalines,  légèrement  enfumées,  nervures  et  stigma,  noir, 
ce  dernier  avec  une  tache  blanche  à  la  base  ;  aréole  triangulaire,  non 
pétiolée,  un  peu  oblicjue.  Pattes  fortes,  d'un  loux  foncé;  les  hanches 
antérieures  avec  les  genoux  postérieurs,  leurs  jambes  et  leurs  tarses, 
noirâtres.  Abdomen  fort  épaissi  vers  l'extrémité,  densément  ponctué, 
excepté  aux  sutures  et  sur  les  2  derniers  segments.  Tarière  forte, 
rousse,  à  gaines  noires,  comprimées,  velues,  dépassant  l'abdomen  du 
tiers  de  sa  longueur. — CC. 

(^ — Même  coloration  que  dans  la  Ç  ;  abdomen  rétréci  à  la  base 
et  à  l'extrémité. 

Nous  avons  fréquemment  capturé  cet  insecte  sur  la 
verge  d'or  SoUdago  Canadensis.  Lorsqu'on  saisit  la  ?  avec 
les  doigts,  elle  est  assez  prompte  à  nous  lancer  sa  tarière 
dans  les  chairs,  mais  sa  piqûre  est  assez  peu  douloureuse. 

2.  Pimple  à-cornes-grêles.  Pimpla  tenuicomis,  Cress- 
Proc.  Ent.  Soc.  Phil,  iv,  p.  267,  J*. 

^  Ç  — Long.  .40  pce.    Noir  avec  les  pattes  d'un  beau  roux  clair* 


36  LE  NATURALISTE  CANAr>IEN. 

Antennes  grêles,  longues,  d'égnle  grosseur  dans  toute  leur  longueur, 
niétathorax  sans  sculptures  distinclos  à  l'exception  d'une  aréole  cen- 
trale en  carré  long.  Ailes  fusco-hyalines,  à  réflexion  viol.-icéo,  les 
nervures  et  le  stignia,  noir,  ce  dernier  avec  une  tache  jiale  à  la  base, 
les  écailles  alaires  noires.  Pattes  rousses,  les  hanches  antérieures,  l'ex- 
trémité des  cuisses  postérieures,  leurs  jambes  excepté  un  petit  anneau 
blanc  au  dessous  de  la  base,  avec  leurs  tarses,  noir  ou  brun  foncé.  Ab- 
domen robuste,  fortement  et  finement  ponctué  sur  les  premiers  seg- 
ments à  l'exception  de  la  marge  terminale.  Tarière  plus  courte  que 
l'abdomen,  rousse,  ses  valves  noires.  —  CC. 

3.  Pimple  pieds-annelés.  Pimpla  mmuJipes^  Brullé, 
Hym.  iv,  p.  102  Ç. 

J>  Ç — Long.  .32  pce.  Noir  foncé,  brillant,  avec  les  pattes  d'un 
beau  roux  clair.  Antennes  grêles,  plus  courtes  que  le  corps,  noires, 
plus  ou  moins  jaune-roussâtre  en  dessous  dans  le  (J*.  Palpes  blan-. 
châtres  ;  écailles  alaires  blanches.  Ailes  hyalines,  les  nervures  et  le 
stigma,  noir,  ce  dernier  avec  une  tache  blanche  à  la  base  ;  aréole  sub- 
pentagonale.  Pattes  d'un  beau  roux  clair,  les  hanches  antérieures  de 
la  même  couleur,  les  jambes  intermédiaires  avec  un  anneau  blanc  au 
dessous  de  la  base,  les  postérieures  noires  avec  un  semblable  anneau 
au  dessus  du  milieu,  leurs  tarses  bruns.  Abdomen  robuste,  à  segments 
plus  larges  que  longs,  d'à  peu  près  égale  longueur,  les  5  premiers  densé- 
ment  pontués,  excepté  à  leur  marge  apicale  qui  laisse  aussi  voir  une 
lio-ne  roussâtre  à  la  suture;  tarière  forte  et  courte,  moins  de  la  moitié 
de  l'abdomen. — PC. 

Très  rapproché  du  tenuicornis,  s'en  distinguant  surtout 
par  ses  écailles  alaires  blanches  et  ses  hanches  antérieures 
qui  ne  sont  jamais  noires. 

4.  Pimple  uni.   FimpJa  œqnalis,  nov.  sp. 

Ç — Long.  .35  pce.  Noir  ;  les  palpes  avec  les  écailes  alaires,  blanc. 
Antennes  longues,  grêles,  noires,  brunâtres  en  dessous.  Ailes  hyalines, 
le  stigma  noir,  taché  de  blanc  à  la  base.  Pattes  roux-clair,  y  compris 
les  hanches  antérieures;  les  jambes  postérieures  noires  avec  un  anneau 
blanc  au  dessus  du  milieu,  leurs  tarses  bruns  avec  la  base  des  articles, 
surtout  du  premier,  jaunâtre.  Abdomen  large,  denséuient  ponctui,  le 
premier  segment  ponctué,  uni,  sans  aucune  carène;  tarière  du  tiers  de 
l'abdomen  environ. — R. 

Bien  distincte  des  autres  espèces  par  le  premier  seg- 
ment abdominal. 


IV — ICHNEUMONIDES.  ^T 

5.  Pimple  d'Ontario.  Pinqjla  Ontario,  Cress.  Trans.  Am, 
Ent.  Soc.  iii,  p.  146,  c?. 

Ç — Long.  ..50  I  ce.  Noir-foncé  brillant;  d'étroites  lignes  orbi- 
tales 2  fois  interrompues  au-dessus  des  antennes,  blancbes,  les  écailles 
alaires  brunes,  mais  une  petite  ligne  en  avant,  une  ligne  au  sommet  de 
l'ocusson  et  sur  le  post-ocusson,  les  paljies  avec  le  chaperon,  d'un  blanc 
plus  ou  moins  pur.  Antennes  de  longUHur  moyenne,  brunes  en  dessus, 
blanchâtres  en  dessous  avec  les  sutures  noires.  Métathorax  sans  sculp- 
tures distinctes,  poli,  brillant  sur  le  disque,  court.  Ailes  hyalines, 
les  nervures  et  le  stignia,  noir,  ce  dernier  taché  de  blanc  à  la  base- 
aréole  à  5  angles,  l'angle  extérieur  étant  coupé  par  une  petite  nervule. 
Pattes  roiix-clair,  le-i  postérieures  avec  les  jambes  et  les  tarses  noirs,  les 
premières  avec  un  petit  anneau,  et  les  secondes  avec  la  moitié  basilaire 
du  1er  article,  blanc.  Abdomen  allongé,  très  finement  ponctué,  le 
premier  segment  avec  une  dépression  ovale  sur  le  disque.  Tarière 
courte,  égalant  à  peine  le  quart  de  l'abdomen,  robuste  et  fiaement  pu- 
bescente. 

(^ — Avec  la  face,  le  chaperon,  les  mandibules,  le  scape  en  dessous, 
les  4  hanches  antérieures  et  la  base  de  leurs  jambes,  blanc.  Abdomen 
(J^  et  Ç  avec  les  renflements  sur  les  segments  à  peine  distincts. 

M.  Cresson  n'a  décrit  que  le  d^.  Espèce  bien  remar- 
quable par  la  brièveté  de  la  tarière,  et  très  reconnaissable 
par  les  taches  des  écussons. 

6.  Pimple  à  -  cornes  -  annelées.  PimpJa  annuUcomis, 
Walsh,  Trans,  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  147,   $. 

9 — Long.  .40  pce.  Noir,  brillant;  des  lignes  orbitales  très 
étroites,  les  écailles  alaires,  avec  le  sommet  des  écussons,  blanc  ;  les 
palpes  blanchâtres.  Antennes  brunes,  jaunes  en  dessous  avec  les  sutures 
noires.  Mésothorax  sans  taches  blanches  ;  l'écusson  et  le  post-écusson 
tachés  de  blanc  ;  métathorax  avec  2  carènes  sur  le  disque,  couvert 
d'une  courte  pubescence.  Ailes  hyalines,  stigma  noir,  blanchâtre  à  la 
base  ;  aréole  petite,  triangulaire.  Pattes  roux-clair,  les  hanches  anté- 
rieures noires  avec  le  sommet  blanc  ;  les  jambes  postérieures  noires 
avec  un  grand  anneau  blanc,  leurs  tarses  avec  les  3  articles  basilaires 
blancs,  noirs  au  sommet  de  même  que  les  2  suivants.  Abdomen  large, 
très  densément  ponctué,  à  sutures  enfoncées,  le  premier  segment  bica- 
réné. 

(^ — Avec  la  face,  le  chaperon,  les  mandibules,  les  palpes,  le  scape 


38  LE    NATURALISTE    CANADIEN 

en  dessous,  les  4  hanches  antérieures  et  la  base  des  jnmbes  en  dehors, 
blanc.     Abdomen  avec  une  courte  pubescence  blanchâtre. — R. 

Se  distingue  surtout  du  picticornis  par  l'absence  de 
taches  sur  le  mésothorax  et  la  coloration  des  pattes  posté- 
rieures. 

7.  Pimple  à-cornes-peintes.  Pimpla  picticomif!,  Cress. 
Trans.  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  146  c^. 

(^ — Long.  .40  pce.  Noire  ;  la  face  excepta  une  courte  ligne  noire 
soulevée  au  milieu,  les  orbites  antérieurs,  le  chaperon,  une  tache  sur  les 
mandibules,  les  palpes,  le  scape  en  dessous,  les  écailles  alaires,  une  tache 
soulevée  au  dessous,  2  petites  lignes  sur  le  dos  du  niésothorax,  les 
hanches  antérieures  et  leurs  trochantiiis,  les  4  hanches  antérieures  et 
leurs  tarses,  avec  l'écusson  et  le  post-écusson,  blanc.  Métathorax  poli, 
brillant  sur  le  disque.  Ailes  hyalines,  iridescentes  ;  les  nervures  brunes, 
blanches  à  la  base,  le  stigma  brun,  blanc  à  la  base  et  au  sommet  ;  aréole 
moyenne,  à  5  angles.  Pattes  rous-clair,  les  jambes  et  les  tarses  posté 
rieurs  noirs,  les  premières  avec  un  petit  annem  et  les  second,*  avec  la 
moitié  basilaire  du  premier  article,  blanc.  Abdomen  plus  large  que 
dans  les  espèces  ordinaires  de  ce  sexe,  densément  ponctué,  les  renfle 
ments  latéraux  transversaux,  le  premier  segment  avec  2  c;irènes  soule- 
vées en  angle  au  milieu.  Antennes  brunes  en  dessus,  blaiichâtres  en 
dessous  avec  les  sutures  noires. — R. 

Ç — Encore  inconnue.  Espèce  bien  distincte  par  les 
2  lignes  blanches  de  son  mésothorax. 

8,  Pimple  à-4-eeintures,  Pimpla  4:-cin<j^ulafus,  nov.  sp. 

Ç — Long,  y  compris  la  tarière  .50  pce.  Noir,  les  palpes  jaunâtres, 
les  écailles  alaires  blanches.  Antennes  filiformes,  de  longueur  moyenne, 
brun-foncé.  Métathorax  arrondi,  poli,  brillant  au  milieu.  Ailes 
hyalines,  le  stigma  brun,  taché  de  blanc  à  la  base  ;  aréole  subrhom- 
boïdale.  Pattes  roux-clair,  les  hanches  antérieures  noires,  les  jambes 
intermédiaires  avec  une  tache  noire  en  dehors,  a  la  base,  suivie  d'un 
petit  anneau  blanc,  les  postérieures  noires  avec  un  petit  anneau  blanc 
nettement  défini  au-dessus  du  milieu,  leurs  tarses  noirs  avec  un 
anneau  blanc  à  la  base  de  tous  les  articles  excepté  le  4e.  Abdomen 
robuste,  son  premier  segment  excavé  à  la  base,  ses  bords  déprimés,  le 
2e  poli,  brillant  à  la  base,  tous  jusqu'au  5e  grossièrement  ponctués; 
tarière  de  la  moitié  de  l'abdomen  environ. — C, 

La  coloration  des  tarses  postérieurs  de  cette  espèce  la 
fait  surtout  distinguer. 


IV — ICHNEUMONIDES  39 

9.  Pimple  nouveau.  Pimpla  novùa,  Cress.  Trans.  Am. 
Ent.  Soe.  iii,  p.  146    $. 

Ç — Long.  .44  pee.  Noir,  brillant,  allong<^  ;  les  palpes  et  les 
écailles  claires,  blonc.  Métatliorax  tronquci  au  sommet,  ponctué  sur  les 
côtés,  avec  une  dépression  ovale,  polie,  brillante  sur  le  disque.  Ailes 
hyalines,  iiidescentes,  nervures  et  stignia  bruns  ;  aréole  subtriangulaire. 
Pattes  roux-clair,  les  postérieures  avec  les  jambes  noires,  portant  un 
petit  anneau  blanc  à  la  base  et  une  longue  tache  en  dehors,  leurs  tarses 
noirs  avec  la  moitié  basilaire  du  premier  article  blanche  ;  les  4  jambes 
antérieures  portent  une  petite  tache  blanche  en  dehors  au-dessous  de  la 
base.  Abdomen  suhfusiforme,  denséinent  ponctué,  le  1er  segment  avec 
une  dépression  ovale-obloiigue  sur  le  disque  ;  tarière  de  la  longueur  de 
l'abdomen,  avec  les  valves  densément  pubescentes. — AC. 

Examiné  plus  de  10  spécimens,  aucun  ne  porte  de 
tache  blanche  sur  les  mandibules.  Se  distingue  surtout 
par  la  coloration  de  ses  jami)es  postérieures,  ayant  un  an- 
neau blanc  à  la  base  avec  une  longue  strie  en  arrière  . 

10.  Pimple  chercheur.  Pimpla  indagatrix,  Walsh,  Trans. 
Am.  Ent.  Soc.  iii;  p.  147,  J>. 

Ç  — Long.  .20  pce,  y  compris  la  tarière  .30  pce,  Noir,  brillant  ; 
les  palpes  avec  les  écailles  alaires,  blanc.  Antennes  noires,  fortes,  dg 
longueur  moyenne.  La  face  polie,  brillante.  Thorax  allongé,  grêle  ; 
le  iiiétathorax  sans  carènes  bien  distinctes,  brillant  sur  le  disque,  pubes- 
cent sur  les  côtés.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  les  nervures  et  le  stigma 
bruns,  aréole  subrhoinboïdale.  Pattes  jaune-pâle,  les  jambes  posté- 
rieures blanches  avec  l'extrémité  et  un  petit  anneau  près  de  la  base, 
noir  ;  leurs  tarses  noirs  avec  les  2  articles  basilaires  blancs  terminés  de 
noir.  Abdomen  finement  ponctué,  allongé,  grêle,  subpubescent  ;  tarière 
de  la  longueur  de  l'abdomen. 

(^ — Le  scape  en  dessous  avec  les  4  jambes  antérieures  et  les  tro- 
chantins,  blanc. 

La  plus  petite  espèce  du  genre,  fort  variable  cependant 
dans  sa  taille. 

11.  Pimple  à-plis-blancs.  Pimpla  alboricta,  Cress.  Trans. 
Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  147,  J^. 

cf — Long.  ,30  pce.  Noir,  brillant,  le  chaperon,  le  milieu  des  man- 
dibules, le  scape  en  dessous,  les  écailles  alaires  avec  une  petite  tache 
en  avant,  les  palfies,  les  4  hanches  antérieures  avec  leurs  jambes  et  tous 
les  troch;intins,  blanc.  Antennes  courtes,  noire';,  les  2  articles  de  la 
base   d'un    blanc    d'ivoire   en   dessous.     Métathorax   avec    un    canal 


40  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

central  poli,  brillant.  Ailes  hyalines,  le  stigma  brun,  avec  un  point 
blanc  à  la  base  ;  are'ole  petite,  triangulaire,  oblique,  pétiolôe.  Les 
hanches  postérieures  avec  toutes  les  cuisses,  roux-clair  ;  les  jambes 
postérieures  blanches,  avec  une  petite  tache  en  dehors  au  dessous  de 
la  base,  et  leur  extrémité,  noir,  leur  tarses  blancs  à  articles  noirs  à 
l'extrémité. 

$ — Sans  tache  de  blanc  à  la  bouche  ni  au  scape,  toutes  les 
hanches  rousses,  les  4  jambes  antérieures  roux-pâle,  Tarière  un  peu 
plus  courte  que  l'abdomen,  ses  valves  fortement  poilues. — R. 

La  forme  de  l'aréole  des  ailes  antérieures  permet  sur- 
tout de  distinguer  cette  espèce. 

12.  Pimple  inquisiteur.  Pimpla  wquisitor,  Say.  Say's  Ent. 
i,  p.  375. 

Ç — Long.  .35  pce,  y  compris  la  tarière  .45  pce.  Noir,  brillant; 
les  écailles  alaires  avec  une  petite  ligne  en  avant,  blanc,  le  chaperon 
quelquefois  roussâtre.  Antennes  giêles,  de  longueur  moyenne,  noires, 
quelque  peu  brunâtres  à  la  base  en  dessous  Métathorax  finement  ponc- 
tué, avec  2  carènes  divergentes,  s'effugaat  avant  d'atteindre  le  sommet. 
Ailes  hyalines,  iridescentes,  légèrement  enfumées,  les  nervures  et  le 
Btigma,  noir,  le  dernier  taché  de  blanc  à  la  base  ;  aréole  subrhomboïdale. 
Pattes  roux-clair,  les  jambes  postérieures  blanches,  avec  l'extrémité  et 
un  petit  anneau  près  de  la  base  blanc,  leurs  tarses  aussi  blancs  avec  le 
sommet  des  articles  noir.  Abdomen  allongé,  densément  ponctué  excepté 
au  sommet  des  segments  qui  est  poli,  brillant,  les  sutures  enfoncées  ; 
tarière  un  peu  plus  courte  que  l'abdomen. 

(^ — Avec  la  face,  le  chaperon,  une  tache  sur  le  scape  en  dessous, 
les  trochantins,  les  4  hanches  antérieures  avec  leurs  jambes,  blanc* 
Antennes  jaunâtres  en  dessous. — CC. 

13.  Pimple  poitrine -rousse.  Pimpla  m/opeclus,  Cress. 
Trans.  Am.  Ent.  Soc  iii,  p.  148,  ?. 

Ç — Long.  .40  pce,  y  compris  la  tarière  .47  pce-  Noir,  brillant; 
le  chaperon,  les  orbites  antérieurs,  2  points  au  desous  de  l'insertion 
des  antennes,  les  palpes,  les  écailles  alaires,  une  ligne  en  avant,  une 
ligne  soulevée  au-dessous,  le  sommet  des  écussons,  un  point  sur  le  métatho- 
rax de  chaque  côté,  les  hanches  de  devant,  les  4  trochantins  antérieurs 
avec  leurs  jambes  et  leurs  '. ar&es,  et  le  ventre  en  partie,  blanc.  An- 
tennes brunes,  pâles  en  dessous.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  les  ner- 
vures et  le  stigma,  noir,  le  dernier  pâle  à  la  base  ;  aréole  obliquement 
Bubtriangulaire.  Les  flancs  en  plus  ou  moins  grande  partie  roux 
Pattes  roux  clair,  les  jambes  postérieures  avec  leurs  tarses,  blanc,  les 


IV — ICHNEUJMONIDES.  41 

premières  avec  l'extromité  et  un  petit  anneau  près  de  la  base,  noir,  les 
seconds  avec  tous  les  articles  terminés  de  noir.  AbdoDien  allont^é,  forte- 
ment ponctué,  les  marges  polies  à  l'extrémité  des  segments  larges,  le  1er 
segment  court,  fortement  excavé  à  la  base  qui  est  polie  et  brillante  ; 
tarière  forte,  tics  pubescente. — R. 

(^ — Non  connu. 

14.  Pimple  à-front-taché.  Piinpîa  scriptifrons,  Walsh, 
Trans.  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  148,  Ç. 

Ç — Long.  .30  pce.  Noir,  brillant  ;  le  cliaperon  excepté  à  l'extré- 
mité, les  orbites  antérieurs,  les  palpes,  les  écailles  alaires,  une  ligne  en 
avant,  une  autre  en  dessous,  le  sommet  des  écnssons,  blanc.  An- 
tennes grêles,  brunes,  plus  pâles  en  dessous,  blanchâtres  à  la  base^ 
Thorax  poli,  brillant,  les  flancs  en  avant  des  hanches  intermédiaires, 
roussâtres  ;  métathorax  avec  2  cnrènes  à  la  base  disparaissant  avant 
d'atteindre  le  sommet.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  le  stigma  brun- 
pâle,  blanchâtre  à  la  base  ;  aréole  triangulaire,  oblique-  Pattes  roux- 
clair,  les  hanches  antérieures,  tous  les  trochantins,  l'extréiiiité  des 
cuisses  intermédiaires  avec  leurs  jamhes  excepté  à  l'extrémité,  blanc  ; 
les  jambes  postérieures  blanches,  avec  l'extrémité  et  un  petit  anneau 
près  de  la  base,  noir,  les  tarses  intermédiaires  blancs  avec  les  articles 
terminés  de  noir,  les  postérieurs  noirs  avec  la  base  des  articles  blanche  • 
l'extrémité  des  cuisses  postérieures  noire  bordée  de  blanc.  Abdomen 
brillant,  densément  ponctué,  la  marge  des  segments  à  l'extrémité  polie, 
large,  le  2e  segment  et  les  suivants  portent  une  dépression  transverse 
au  milieu  des  côtés,  et  sont  resserrés  à  la  base 

c^ — A  couleurs  un  peu  plus  claires,  surtout  sur  les  pattes;  le 
chaperon  entièrement  blanc. — R. 

15.  Pimple  à-petites-ailes.  Pimpla  pterdas,  Say.  Say's 
Ent.  i,  p.  376. 

Ç — Long.  .30  pce,  y  compris  la  tarière  .36  pce.  Noir,  brillant; 
les  écailles  alaires  blanches.  Antennes  assez  courtes^  noires,  roussâtres 
à  l'extrémité.  Thorax  poli,  brillant  :  métathorax  avec  2  carènes  lono-i 
tudinales  bordant  une  espèce  de  canal.  Ailes  hyalines,  les  nervures 
brunes,  pâles  à  la  base,  le  stigma  noir  taché  de  blanc  à  la  base;  aréole 
subtriangulaire.  Pattes  d'un  roux  clair,  l'extrémité  des  jambes  pos- 
térieures et  de  leurs  tarses  plus  ou  moins  obscure.  Abdomen  fusi- 
forme,  densément  ponctué  excepté  sur  les  marges  postérieures  des 
segments,  ceux-ci  resserrés  à  la  base  ;  tarière  de  la  moitié  de  l'abdomen 
environ. — Il 


42  LK  NATURALISTE  CANADIEN. 

16.  Pimple  conquérant.  Pimpla  amquisitor^  F:\y  ■  Say's  Ent 
ii,  p.  689. 

Ç  —  Long.  .50  pce,  y  compris  la  tarière  .67  pcc.  Noir,  poli,  bril- 
lant ;  les  palpes,  les  écailles  alaires,  une  ligne  au  sommet  de  tous  les 
segments  abdominaux,  blnnc.  Antennes  longues,  îissez  fortes,  brun- 
foncé.  Métathorax  sans  lignes  Foulevc'es  distinctes,  pubescent  sur  les 
côtés.  Ailes  hyalines,  les  nervures  brunes,  le  stigma  noir,  taché  de 
blanc  à  la  base,  aréole  petite,  triangulaire.  Pattes  roux  clair,  les  jam- 
bes postéiieures  noires  avec  un  large  anneau  blanc,  le«  intermédiaires 
noires  à  la  base  et  à  l'extrémité  avec  aussi  un  anneau  blanc  au  dessous 
de  la  base;  les  4  tarses  postérieurs  blancs  avec  le  sommet  de  chaque 
article  noir.  Abdomen  large,  déprimé,  densément  ponctué-  Tarière 
moins  longue  que  l'abdomen. — PC. 

Espèce  bien  distincte  par  les  bords  blancs  de  ses  seg- 
ments abdominaux. 

17»  Pimple  varié-de-roux •  P'mpJa  rvfovariata^  Cress. 
Trans.  Am.  Eut.  Soc.  iii,  p.  149,  $. 

Ç  — Long.  .30  pce.  Noir,  densément  ponctué  ;  les  mandibules  avec 
les  pattes,  roux-clair.  Antennes  brunes  en  dessus,  roussâtres  en  dessous. 
Ecailles  alaires  blanches-  Métathorax  avec  carènes  longitudinales 
distinctes.  Ailes  légèrement  enfumées,  les  nervures  noires,  le  stigma 
noir,  taché  de  blanc  à  la  base  ;  aréole,  petite  subtriaiigulaire.  Pattes 
d'un  beau  roux  clair,  les  tarses  postérieurs  plus  pâles,  avec  l'extrémité 
des  articles,  de  même  que  l'extrémité  des  jambes,  noir.  Abdomen 
den-'ément  ponctué,  le  2e,  le  3e  et  le  4e  segment,  plus  aux  moins  ronx, 
les  tubercules  latéraux  très  prononcés  ;  tarière  du  quart  de  l'abdomen 
environ. — R- 

62.  Gren.    PolysphinCTE.     Polysphincta,  Grrav. 

Ce  sont  des  Pimples  dont  les  ailes  antérieures  n'ont 
point  d'aréole.  L'abdomen  est  à  peu  près  de  forme  cylin- 
drique, avec  les  deux  derniers  segments  fendus  dans  les 
Ç  pour  la  réception  de  la  tarière;  celle-ci  courte  ou  moy- 
enne. Les  segments  abdominaux  offrent  aussi  des  impres- 
sions transversales,  et  leur  face  ventrale  est  aplatie. 
Antennes  grêles  et  de  longueur  médiocre.  Pattes  grêles 
avec  le  dernier  article  des  tarses  gros.  Dans  la  plupart 
des  espèces,  lesjambes  postérieures,  et  souvent  aussi  leurs 
tarses,  sont  anuelées  de  blanc. 


IV — ICHNEUMONIDES  43 

Sept  espèces  rencontrées,  dont  une  nonvelie  ;  on  peut 
les  distinguer  comme  suit  : 
Abdomen  entièrement  noir; 
Abdomen  ponctué  ou  rugueux  ; 

Antennes  noires  ou  brunes  à  l'extrémité; 

Les  4  hanches  antérieures  blanches 1.  BurgGSSii. 

Toutes  les  hanches  rousses  ; 

Jambes    rostéricures   brunes  avec  un    anneau 

blanc  au  milieu 2.  acuta,  n.  sp. 

Jambes    postérieures    avec    un    petit    anneau 
blanc  à  la  base  et  un  autre  plus  large  vers 

le  milieu 3.  VlCina. 

Antennes  blanches  à  l'extrémité 4.  Ru bricapQnsis. 

Abdomen  poli,  sans  ponctuations  distinctes  ; 

Ecusson  noir 5-  Bruneti. 

Ecusson  roux , 6.  lllîiata* 

Abdomen  avec  avec  les  segments  2,  3  &  4  plus  ou  moins 

roux 7.  angulata. 

1.  Polysphincte  de  Burgess.  Polysphincta  Burgessiî, 
Cress.  Trans.  Am.  Ent,  Soc.  iii,  p.  149,  d^. 

(^ — Long.  .30  pce.  Noir,  brillant;  pattes  rousses;  l'extrémité 
des  articles  1  et  2  des  antennes,  les  palpes,  les  scapulaires 
tous  les  trochantins  avec  les  hanches,  les  genoux,  toutes  les  jam- 
bes (excepté  l'extrémité  des  postérieures  qui  est  noire)  blani3.  Ailes 
hyalines,  les  nervures  et  le  stigma,  noir,  ce  dernier  avec  une  jtctite 
tache  pâle  à  la  b  ise.  Jambes  po.^-térieures  blanches,  noires  à  l'extré- 
mité seulement,  leurs  tarses  noirs,  la  moitié  basilaire  du  premier  article 
avec  seulement  un  petit  anneau  à  la  base  des  autres,  blanc.  Méta- 
thorax  avec  un  petit  canal  longitudinal  au  milieu.  Abdomen  finement 
et  denséirent  ponctué,  la  marge  des  segments  polie  au  sommet,  les 
protubérances  sur  les  côtés  bien  prononcées. 

9  — Avec  les  antennes  brun-foncé,  sans  aucune  tache  ;  les  tro- 
chantins avec  les  4  hanches  antérieures  et  tous  les  genoux,  blanc  •  les 
cuisses  postérieures  avec  un  anneau  '  oir  à  leur  extrémité,  leurs  jam- 
bes blanches  avec  un  petit  anneau  au  dessous  de  la  base  et  leur  tiers 
apical,  noir,  leurs  tarses  aussi  noirs,  la  moitié  basilaire  de  leur  pre- 
mier article  seulement  blanche.  Tarière  très  courte,  moins  du  quart 
de  l'abdomen. 

Espèce  bien  remarquable  par  ses  hanches  blanches.  M 
Cresson  n'a  décrit  que  le  cf,  uous  avons  pris  ensemble  J* 
et  9  au  Capltouge. 


44  LE    NATURALISTE   CANADIEN 

2.  Polysphincte  aigu.     Polysj)liincta  acuta,  nov.  sp, 

9 — Long.  30  pce.  Noir,  brillant  ;  pattes  rousses.  Antennes 
brun-roussâtre,  plus  cbiirps  en  dessous.  Les  palpes  avec  les  (îcailles 
alaires,  blanc.  Pattes  rousses,  les  jambes  avec  un  large  anneau  blanc 
au  dessus  du  milieu,  les  2  postérieures  brunes  en  dehors  au  delà  de 
l'anneau  blanc,  les  tarses  bruns  avec  un  anneau  blanc  à  la  base  de  tous 
les  articles.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  légèrement  enfumées,  ner- 
vures et  stigma,  noir,  ce  dernier  avec  une  petite  tache  pâle  à  la  bnse. 
Métathorax  finement  ponctué,  arrondi  postérieurement  et  sans  carènes 
saillantes  sur  le  disque.  Abdomen  fusiforme,  fortement  rétréci  ù  l'ex- 
trémité, ponctué-rngueux,  le  premier  segment  court,  ceux  du  milieu 
plus  larges  que  longs  ;  tarière  des  trois  quarts  de  l'abdomen  en  lon- 
gueur, rousse,  ses  valves  noires,  comprimées  et  à  pubescence  longue  et 
dense. 

Capturé  au  CapHouge.  Bien  distinct  par  sa  tarière  et 
la  coloration  de  ses  pattes. 

3.  Polysphincte  voisin.  Polysphîncta  vicina,  Prov. 
Nat.  V,  p.  479,  d";  {P.  texana,  Cress.  Nat.  v,  p.  470). 

(^ — Long,  ,18  pouce.  Noir;  les  scapulaires  avec  un  point  en 
avant  des  ailes  antérieures,  les  trochantins  avec  les  jambes,  blanc. 
Antennes  brunes,  assez  fortes.  Ailes  un  peu  enfumées,  stigma  grand, 
brun,  nervures  brunes.  Pattes  roux-!  aie;  les  hanches  antérieures 
blanches,  les  tarses  de  devant  blancs,  les  intermédiaires  bruns,  blancs  à 
la  bas3  et  à  l'estrémité.  Cuisses  postérieures  noires  à  l'extrémité,  leurs 
genoux  blancs,  leurs  jambes  aussi  blanches  avec  un  anneau  noir  près 
de  la  base,  et  l'extrémité  aussi  noire.  Tarses  postérieurs  noirs,  blancs 
à  la  base  du  1er  article  seulement. — R, 

4.  Polysphincte  du  CapRouge.  Polysphîncta  Rubri- 
eapensis,  Prov.  Nat.  v,  p.  470,  9. 

9 — Longueur  .22  pouce.  Noir;  les  palpes,  avec  les  scapulaires 
et  un  point  en  avant  des  ailes  antérieures,  blanc.  Antennes  plus 
longues  que  la  moitié  du  corps,  brunes,  assez  pâles  en  dessous  et  blan- 
ches à  l'extrémité.  Ailes  un  peu  enfumées,  iridescentes,  stigma  et  ner- 
vures, noir.  Métathorax  coupé  carrément  en  arrière  avec  une  pointe 
mousse  aux  angles  latéraux.  Pattes  rousses  ;  hanches  antérieures 
noires  à  la  base,  leurs  trochantins  blancs.  Jambes  postérieures  noires 
avec  un  anneau  blanc  au  milieu;  leurs  cuisses  avec  une  petite  tache 
noire  à  l'extrémité.  Tarses  postérieurs  blancs  avec  l'extrémité  des  ar- 
ticles noire.  Abdomen  en  ovale  allongé,  fortement  ponctué,  chaque 
segment  soulevé  à  l'extrémité  et  portant  au  milieu  une  petite  côte  trjns- 


IV — ICHNEUMONIDKS.  45 

versale,  interrompue  à  la  ligne   médiane.     Tarière   un  peu  plus  courte 
que  l'abdomen. 

Les  extrémités  blanches  des  antennes  de  cette  espèce 
la  rendent  très  reconnaissable  ;  sa  coloration  la  rapproche 
asst^z  de  ['acuta,  mais  la  forme  de  son  métathorax  permet 
toujours  de  les  distinguer. 

5.  Polysphinete  de  Brunet.  Pohj^pincla  Bruneti, 
Prov.  Nat.  V,  p.  471,  Ç. 

? — Long.  .20  pouce.  Noir,  brillant;  palpes  et  scapulaires  avec 
lun  point  en  avant  des  ailes  antérieures,  blanc.  Antennes  filiformes, 
assez  fortes,  noires.  Ailes  hyalines  ;  nervures  et  stigma  brunâtres, 
iittes  rousses  ;  tous  les  trocliantins  nvec  les  genoux  et  la  face  posté- 
rieure des  jambes,  blanc,  les  jainbes  postérieures  noires  en  dedans  et  à 
"extrémité.  Tarses  postérieurs  noirs,  blancs  à  la  base  du  firemier 
article.  Abdomen  poli,  brillant,  sans  ponctuations  ;  tubercules  sur  les 
<ôtés  des  segments  allongés  transversalement,  fortement  prononcés, 
iarière  à  peu  près  du  quart  de  l'abdonien,  forte,  pubescente — R. 

Assez  rapproché  du  limaia,  Cresson,  mais  en  diflerant 
}:ar  son  écusson  tout  noir  et  la  coloration  de  ses  pattes» 
Eédié  à  M.  l'Abbé  Brunet,  professeur  de  Botanique  à 
rUniversité-Laval. 

6.  Polysphinete  poli.  Polysphincta  limata.  Cress» 
Trans.  Am.  Eut.  Soc  iii,  p.  150,  ?•  P.  rnfopectus,  Prov.  Nat.  vii, 
p.  140,  ?. 

? — Long.  .23  pouce  ;  Noir,  brillant.  Tarière  près  de  la  moitié 
de  l'abdomen  en  longueur,  très  forte,  ses  valves  aplaties.  Les  palpes 
avec  les  écailles  alaires,  blanc.  Antennes  plus  longues  que  la  moitié 
du  corps,  brunes.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  stigma  roussâtre.  Ecus- 
son roussâtre.  Pattes  rousses,  de  même  que  les  trochantins,  les  hanches 
et  la  poitrine.  Cuisses  postérieures  noires  à  l'extrémité-  Les  4  jambes 
postérieures  blanches,  plus  ou  moins  tachées  de  noir  aux  extrémités  et 
en  dessous  ;  tarses  postérieurs  à  articles  blancs   terminés  de  noir AC. 

Assez  rapproché  du  Texana,  Cress,  mais  s'en  distin- 
guant surtout  par  son  écusson  roux,  la  coloration  de  ses 
pattes,  et  la  tarière  qui  est  du  double  plus  longue. 

7.  Polysphinete  ceinturé.  Polysphincta  cingulata, 
Prov.  Nat.  vil,  p.  144,  $ . 

9 — Long.  .25  pouce.  Noir,  brillant  ;  palpes  et  écailles  alaires, 
blanc-     Antennes   brunes.     Ailes   légèrement   enfumées,  iridescentes, 


46  LB   NATURALISTE   CANADIKN. 

Stigma  noir,  taché  de  blanc  à  la  base.  Pattes  rousses,  les  hanches  plus 
ou  moins  tachées  de  noir  à  la  base  ;  les  cuisses  et  les  jambes  posté- 
rieures avec  un  anneau  noir  au  sommet,  mais  sans  aucune  teinte  de 
blanc  au  milieu  ;  tarses  postérieurs  bruns,  le  premier  article  roussâtre 
à  la  base.  Abdomen  assez  fort,  ponctué-rugueux,  bosselé,  noir,  les 
scsmonts  2,  3  et  4  roux,  marqués  de  noir  postérieurement.  Métatho- 
rax  strié  transversalement,  avec  2  carènes  longitudinales  sur  le  disque. 
Tarière  du  quart  de  l'abdomen  environ. 

Espèce  bien  distincte  par  sa  coloration. 

63.  Gen.  Clistopyge.     Ciislopyga,  Grav. 

Tête  courte,  rétrécie  en  arrière  des  yeux.  Antenne.' 
0-rêles  et  de  lonjjueur  médiocre.  Aiies  sans  aréole.  Pattes 
moyennes,  les  postérieures  plus  longues.  Abdomen  allongt, 
cylindrique,  légèrement  convexe,  à  impressions  transvei- 
sales,  avec  les  2  derniers  arceaux  du  ventre  entiers,  le  6e 
dilaté  en  une  espèce  de  valvule  protégeant  la  tarière  ;  celle- 
ci  moyenne,  plus  courte  que  le  corps. 

Ces  insectes  se  séparent  surtout  de  ceux  des  deux 
genres  précédents  par  la  forme  de  leurs  derniers  arceaux 
ventraux.  Une  seule  espèce  rencontrée  que  nous  croyons 
nouA'elle. 

Clistopyge  du-Canada.  Clyslopyga  Canadensis,  nov.  sp. 

Ç  — Long.  .35  pce.  Noir,  brillant,  avec  les  pattes  rousses.  An- 
tennes grêles,  brun-roussâtrc,  le  scapc  noir.  Les  palpes,  les  écailles 
alaires  avec  les  trochantins  antérieurs  et  leurs  hanches  en  partie, 
blanc.  Thorax  finement  et  densément  ponctué,  les  flancs  polis,  bril- 
lants,  le  métathorax  canaliculé  au  milieu  sur  le  disque.  Ailes  hya- 
lines iridescentes,  légèrement  enfumées,  sans  aréole,  nervures  et  stig- 
ma brun  foncé.  Pattes  rousses,  les  jambes  avec  un  anneau  blanc,  les 
postérieures  noires  à  part  cet  anneau  ;  les  4  tarses  postérieurs  noirs, 
avec  leurs  articles  annelés  de  blanc  à  la  base.  Abdomen  densémeat 
ponctué,  excepté  au  bord  apical  des  segments,  impressionné  transver- 
salement de  manière  à  foriuer  de  légères  protubérances  sur  les  côtés,  le 
premier  segment  avec  2  carènes  divergentes  atteignant  presque  le  som- 
met, le  6e  prolongé  en  dessous  en  une  valvule  arrondie  égalant  presque 
l'extrémité  Je  l'abdoinen,  cette  valvule  roussâtre  dans  sa  moitié  apieale. 
Tarière  égalant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  de  l'abdomen — PC. 

Capturé  au  CapRouge. 


TV — ÎCHNEUMONIDES.  47 

64.  G-en.  Cyllocérie.  Cylioceria,  Sliiodte. 
Tèti^  assez  forte,  de  la  longueur  du  thorax.  Anteimos 
grêles,  filiformes  dans  les  ?,  sétacées  dans  les  S"  et  présen- 
tant de  plus  dans  ces  derniers  une  échancrure  en  dessus 
vers  le  sommet  du  69  article  et  la  base  du  7e.  Fig.  2.  Thorax 
moyen  et  ass^z  court.  Ailes  sluis  aréole.  Pattes  moyennes, 
les  postérieures  plus  longues.  Abdomen  ponctué-rugueux, 
quelquefois  av^ec  la  marge  des  segments  soulevée  et  polie 
comme  dans  les  Pimples,  et  d'autrefois  sans  offrir  ce  carac" 
tère.  Tarière  des  femelles  quelquefois  aussi  longue  que 
l'abdomen. 


Fig.  2. 

Les  échancrures  des  antennes  cf  de  ces  insectes,  les 
f.nsant  paraître  comme  si  elles  avaient  été  rongées  acci- 
dentellement, les  font  surtout  distinguer  de  ceux  des  genres 
voisins.     Deux  espèces  rencontrées.. 

Jambes  fostt'iieures  entièrement  noires.  —    1.  OCCidentalis. 

Jambes  p'ostérieures  avec  un  anneau  blanc.    2.  LemolllBi. 

1.  Cyllocérie  du-nord.  Cylloceria  occidentalis,  Cress. 
Trans.  Ata-  Eut.  Soc.  iii,  p.  160  J   ?• 

Ç — Long.  .32  pce.  Noire,  brillante;  les  palpes  jaunâtres,  les 
<?caillcs  alaires  blanches.  Antennes  brun-rou>.^âtre.  Thorax  densé- 
mont  ponctué,  le  métathorax  rugueux,  strié  transversalement  sur  les 
côté.»»,  et  longitudinalement  entre  les  2  oarènes  rappro  -hées  qu'il  porte 
au  milieu  de  son  disque.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  légèrement  en- 
fumées, sans  aréole,  nervures  et  stigina,  noir.  Pattes  d'un  beau  roux 
clair,  les  postérieures  avec  les  jambes  et  les  tarses,  noir.  Abdomen 
avec  les  3  ou  4  segments  basilaires  denséraent  rugueux,  le  premier 
encore  davantage,  poli  dans  le  reste,  la  marge  apicale  des  segments 
quelquefois  roussâtre.     Tarière  de   la  longueur  de  l'abdomen. 

cf- — Avec  seulement  le  premier  segment  abdominal  rugueux,  ce 
segment  portant  3  tubercules  proéminents  vers  son  milieu,  les  autres 
très  finement  ponctués,  polis,  et  sans  avoir  la  murge  apicale  sou- 
levée. 

Capturée  au  CapRouge. 

2.  Cyllocérie  de  Lemoine.    Cylloceria  Lemoinei^  Prov. 

Nat.  V,  p.  171,c?. 

Fig.  2.— Une  antenne  do  Cylloceria  ^,  grossie. 


48  LE    NATURALISTE    CANADIAN 

(^  —  Long.  .27  pouce.  Noire  ;  palpes  avec  les  scapulaires  et  un 
point  en  avant  des  ailes  antérieures,  blanc.  Antennes  plus  courtes  que 
le  cor[  s,  filifoini'^s,  les  Ge  et  7e  ai  tides  échancrés  on  dehors.  Ecusson 
proéminent,  poli.  Ailes  hy:ilines,  stigma  noir,  de  même  que  les  ner- 
vures. Pattes  rousses  ;  hanches  et  trochantins  antérieurs,  blanc  ; 
jambes  intermédiaires  rousses  avec  un  annean  blanc  au  milieu,  les  pos- 
térieures noires  avec  un  semblable  anneau  au  milieu  ;  genoux  posté- 
rieurs noirs.  Les  4  tarses  antérieurs  rous«!âtres,  les  postérieurs  noirs 
avec  le  4e  article  roux.  Abdomen  allongé,  fortement  ponctué,  le  pre- 
mier segment  avec  2  tubercules  proéminents  et  distants  vers  son  milieu, 
les  autres  avec  la  marge  apicale  polie  et  présentant  des  tubercules 
arrondis  sur  les  côtés. 

Ç — Même  coloration  que  dans  le  (J,  seulement,  les  pattes  sont 
un  peu  plus  pâles.  Métathorax  avec  un  canal  médian  sur  le  disque. 
Premier  segment  abdominal  allongé,  atténué  vers  la  base,  portant  2 
carènes  atteignant  presque  le  sommet;  tarière  dépassant  guère  le  quart 
de  l'abdomen  on  longueur. 

Dédiée  à  M.  J.  M.  Lemoine,  auteur  de  V Ornithologie 
du  Canada.  Décrite  sur  des  c?  en  1878,  ce  n'est  qu'en  1879 
que  nous  sommes  parvenu  à  capturer  des  ?. 

(^A  continuer). 


Il  n'est  que  sage  pour  l'homme  de  se  demander  parfois 
raison  de  ce  qui  frappe  ses  regards,  de  s'interrog-er  lui- 
même  sur  ce  qui  l'environne  et  le  touche  de  plus  près; 
c'est  là  le  point  de  départ  de  la  véritable  philosophie.  Mais 
si  malheureusement  ce  philosophe  observateur  manque  de 
base  solide  dans  ses  études,  s'il  n'a  jamais  connu  ou  s'il  a 
mis  en  oublie  ces  principes  fondamentaux  de  métaphy- 
sique qui  font  de  l'homme  un  être  à  part  parmi  toutes  les 
autres  créatures,  il  ne  tarde  pas  de  tomber  dans  des  écarts 
à  peine  croyables;  il  croit  voir  plus  clair  que  tous  les 
autres,  lorsqu'il  s'enfonce  de  plus  en  plus  dans  les  ténèbres, 
en  admettant  dos  absurdités  révoltantes  qu'il  est  le  seul  à 
ne  pas  reconnaître. 


LA   PUCE.  49 

Il  lions  est  arrivé  par  hasard,  il  y  a  déjà  quelques  an- 
nées, de  faire  la  rencontre,  sur  un  bateau  à  vapeur  sur 
notre  fleuve,  d'un  philosophe  de  cet  acabit,  et  nous  ne 
fûmes  pas  peu  surpris  de  l'entendre  débiter  sa  thèse  maté- 
rialiste sur  la  filiation  des  êtres  dans  la  nature,  avec  un 
aplomb  que  la  logique  la  plus  rigoureuse  n'aurait  pu 
mieux  inspirer. 

—La  nature  entière,  nous  disait-il  avec  emphase,  n'est 
qu'un  vaste  champ  de  bataille.  La  vie  revendique  ses 
droits  sur  tout  ce  qui  l'environne;  chaque  être  déploie 
pour  se  la  conserver,  toutes  les  ressources  dont  il  peut  dis- 
po?f>r,  sacrifiant  sans  merci  tout  ce  qui  s'érige  devant  lui 
en  obstacle  contre  le  but  qu'il  poursuit  ;  si  bien  que  tous 
les  êtres  de  la  nature  sont  ennemis  les  uns  des  autres. 
Ainsi  voyez  les  végétaux  qui  ravissent  aux  minéraux  les 
éléments  qui  leur  conviennent;  les  animaux  qui  mangent 
les  végétaux  ;  et  parmi  les  animaux,  les  plus  forts  mangeant 
les  plus  faibles,  ceux-ci  en  mangeant  d'autres  plus  faibles 
encore  ;  et  l'homme  encore  plus  puissant,  mange  animaux, 
végétaux  et  minéraux  Jusqu'à  ce  qu'à  la  fin.  Dieu,  l'auteur 
de  toutes  choses,  mange  lui-même  l'homme  ;  et  qu'ainsi  tout 
ce  qui  est  sorti  de  Uieu  retourne  à  Dieu,  se  perde  dans  le 
grand  tout. 

— De  sorte  que,  suivant  vous,  la  guerre  est  la  suprema 
lex  de  la  créaiion,  et  que  ce  que  nous  appelons  harmonie 
dans  la  nature,  n'est  que  la  contrepartie  de  ce  qui  existe 
réelleraeî.t  ? 

— Non  pas  précisément  ;  car  aucun  sentiment  d'hos- 
tilité ou  d'animosité  n'existe  entre  les  difîérents  êtres  ;  ce 
que  veut  avant  tout  chaque  individualité,  c'est  la  conser- 
vation de  sa  vie  aux  dépens  de  ceux  plus  faibles  que  lui, 
peu  lui  importe  que  ceux-ci  périssent  ou  prospèrent,  pour- 
vu qu'ils  lui  fournissent  ce  qu'il  cherche,  sa  sustentation. 
Et  c'est  si  bien  le  cas,  que  grand  nombre  d'êtres  ne  peu- 
vent vive  que  supportés,  soutenus,  nourris  par  d'autres 
plus  forts  qui  ne  semblent  pas  même  souffrir  de  leur  pré- 
sence, comme  sont,  par  exemple,  les  nombreux  parasites  que 
nous  rencontrons  partout. 


50  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

— Vous  prétendez  donc  que  minéraux,  végétaux,  ani- 
maux, êtres  de  toute  sorte  ne  sont  tous  qu'une  même  chose,, 
des  émanations,  des  parcelles  de  divinité  qui  doivent  re- 
tourner au  loyer  d'où  elles  sont  sorties  ? 

— Précisément. 

— Mais  vous  prêtez  donc  des  âmes  aux  pierres,  plantes, 
brutes,  pour  les  rendre  comme  vous  des  émanations  de 
votre  grand  tout  ? 

— Oh  !  ce  que  vous  appelez  Ame,  répliqua-t-il,  n'est 
qu'un  mythe,  une  fiction  ;  tous  les  êtres  sont  frères  et  n'ont 
qu'un  même  instinct  qu'ils  partageitt  en  une  plus  ou  moins 
forte  proportion. 

Et  comme  là  dessus  nous  nous  arrêtions,  sans  parole, 
à  considérer  notre  philosophe  avec  le  plus  grand  sérieux, 

— Vous  mo  paraissez  surpris,  reprit-il. 

—  Oui  !  je  suis  surpris,  étonné,  on  ne  peut  plus  ;  je  vous 
verrais  marcher  sur  la  tête,  que  je  ne  le  serais  pas  davan- 
tage. Vous  divinisez  la  matière,  et  matérialisez  l'âme  ! 
J'aurais  cru  vous  faire  injure  si  je  vous  avais  donné  comme 
le  frère  d'un  caillou,  d'un  crapaud,  d'une  punaise  ou  d'un 
champignon,  et  voici  que  vous  réclamez  vous-même  un. 
tel  honneur;  je  ne  veux  pas,  pour  le  moment,  entreprendre 
de  vous  séparer  plus  longtemps  de  la  compagnie  de  vos 
nobles  parents,  et  je  retourne  m'entreteuir  avec  des 
hommes  à  âmes  mes  semblables. 

Et  là  dessus,  lui  tournant  le  dos,  nous  l'abandonnâmes 
à  lui-même. 

Vingt  fois  dans  nos  études  d'histoire  naturelle,  la  con- 
versation de  notre  pauvre  philosophe  nous  est  revenue  à  la 
mémoire,  surtout  lorsque  nous  avions  à  nous  occuper  de 
parasites,  cette  foule  de  petits  êtres  qui  ne  trouvent  leur 
vie  que  sur  le  corps  d'autres  êtres  d'un  ordre  supérieur  qui 
les  portent,  poux,  puces,  mites  etc.,  et  le  titre  en  tête  do 
cet  article  n'a  pas  manqué  de  nous  rappeler  ce  souvenir. 

Comme  en  entomologie,  les  êtres  les  plus  infimes 
sont  en  règle  générale  ceux  que  nous  connaissons  le  moins, 
nous  avons  pensé  que   quelques  notions  sur  la  Puce  ne 


LA  pUCE.  51 


pourraient  manquer  d'intérpt  pour  la  plupart  de  nos  lec- 
teurs. Combien  de  fois  :iu^i  ne  nous  a-t-on  pas  dit:  vous 
nous  park'Z  SiUis  cesse  d'êtïes  à  noms  plus  ou  moins  baro- 
ques, que  nous  ne  connai^ons  pas,  que  nous  ne  saurions 
où  prendre,  et  que  nous  n^  pourrions  reconnaître  ;  que  ne 
nous  entretenez-vous  de  c^ux  dont  nous  avons  déjà  fait  la 

connaissance?  ça  nous   intéresserait  bien    davantage 

Le  présent  article  sera,  er.  conséquence,  une  réponse  à  ce 
reproche.  Car  dans  la  Pa«e,  nous  ne  prétendons  présenter 
une  connaissance  nouvel/e  à  personne,— qui  ne  connaît  la 
Puce  ?— mais  nous  croyo|îs  pouvoir  faire  connaître  des  dé- 
tails avec  lesquels  bien  peu  de  nos  lecteurs  peuvent  être 
déjà  familiers. 

Tout  le  monde  conuait  la  Puce,  oui  !  pour  avoir  souf- 
fert de  sa  présence,  pouî  avoir  senti  sa  piqûre,  car  sans  dé- 
licatesse aucune,  l'impo'tnne  visiteuse  ne  respecte  pas  plus 
les  rois  et  les  reines,  que  les  paysans  et  les  esclaves,  et  s'intro- 
dnit  sans  cérémonie  aussi  bien  sous  les  habits  précieux  de 
la  princesse  la  plus  soignée  dans  sa  toilette,  que  sous  les 
sales  haillons  de  la  pauvresse  la  plus  négligée.  Oui,  tout 
le  monde  connaît  la  Puce  ;  mais  qui  a  jamais  assisté  à  sa 
naissance?  qui  l'a  jamais  observée  dans  son  enfance,  dans 
son  développement  et  ses  transformations?  iNous  ne  deman- 
derons pas  ici  :  qui  l'a  jamais  vu  mourir?  car  qui  de  vous, 
amis  lecteurs,  n'a  pas  sur  la  conscience  quelques  meurtres 
de  ce  genre  ?  mais  nous  dirons:  qui  a  jamais  vu  une  Puce 

mourir  de  vieillesse  i* Menant  une  vie  de  brigand,  elle 

est  exposée  comme  tous  ceux  qui  ne  vivent  que  de  rapines, 
à  terminer  son  existence  par  une  mort  violente.  Le  bec 
acéré  de  la  poule  ou  du  pigeoii,  l'ongle  d'un  pouce  l'écra- 
sant sur  un  meuble,  la  dent  tranchante  du  chien,  le  peigne 
et  le  baquet  d'eau  chaude  de  la  servante,  le  poison  etc. 
remplacent,  pour  elle,  les  sabres  et  les  balles  des  policiers  à 
l'égard  des  premiers,  pour  mettre  fin  à  ses  jours  ;  et  non 
moins  méprisée  qae  ceux-là,  c'est  à  peine  si  l'on  permet  que 
sa  dépouille  figure  dans  une  collection. 

Quoique  de  très  petite  taille,  la  Puce  a  cependant  été 
étudiée  jusque  dans  ses  plus  petits  détails;  son  anatomie, 


52  LE  NATURALISTS  CANADIEN 

son  embryologie,  ses  transformations,  sont  depuis  longtemps 
connues. 


Fig.  3. 

La  Puce  irritante,  Pulex  irr.tans,  Linnée,  Fig.  3,  Is 
Puce  commune  de  l'homme,  fvppsrtient  à  l'ordre  des  Ap- 
tères de  Lamark,  et  à  la  famille  des  Pulieides,  qui  en  ren- 
ferme plusieurs  espèces.  Elle  est  \  téguments  cornés,  de 
couleur  marron.  Son  corps,  form'^  de  12  anneaux  sans  y 
comprendre  la  tête,  est  convexe  en  dessus  et  comprimé 
latéralement.  Son  thorax  est  à  3  segnents  comme  celui  des 
autres  insectes.  Elle  possède  2  yeux,  mais  point  d'ocelles,  2 
antennes  courtes,  fortes,  à  3  articles,  dont  le  dernier  est  digité 
au  côté,  et  le  2e  renflé,  avec  toufïes  le  poils,  Fig.  4.  Ces 
antennes,  a,  a,  iig.  3,  guère  plus  apparentes  que  les  palpes,  c,' 
se  logent  en  arrière  des  yeux  dans  nue 
fissure  protégée  par  un  opercule.  La  tète 
penchée  en  dessous,  porte  une  bouche 
inférieure  en  forme  de  i-ostre,  capable  de 
pénétrer  dans  les  chairs  et  de  former  un 
suçoir  pour  pomper  le  sang  dont  l'insecte 
se  nourrit.  Les  ailes  font  toujours  défaut, 
elles  ne  sont  représentées  que  par  deux 
petites  écailles  qui  en  tiennent  lieu.  Les 
six  pattes,  à  tarses  de  5  articles,  ont  les 
Fig.  4.  hanches  et  les  cuisses  fortement  renflées, 

éminemment  propres  au  saut. 

Les  Paces  s'attachent  particulièrement  à  l'homme,  au 

Fig-  3. — Une  Puce  grossie  ;  a,  a,  antennes,  h,  b,  mâchoires,  c,  palpes. 
Fig.  4.— Une  antenne  de  Puce  très  grossie. 


LA  pcrcE.  53 

chien,  au  chat,  aux  poules,  pigeons,  hirondelles  etc.     On 
en  trouve  souvent  dans  les  nids  d'oiseaux. 

Elles  se  reproduisent  avec  une  étonnante  rapidité.  Au 
lieu  d'attacher  le^rs  ceuf^^,  comme  les  poux,  aux  poils  des 
animaux,  elles  les  abandonnent  là  où  elles  se  trouvent.  On 
en  rencontre  ordinairement  dans  les  endroits  oii  des  chiens 
ont  l'habitude  de  coucher.  Ces  œufs  sont  d'un  noir  foncé, 
brillants,  en  raison,  dit  on,  de  taches  de  sang  desséché  que 
la  mère  répand  sur  eux,  pour  que  la  jeune  larve  à  son  éclo- 
sion  puisse  trouver  à  sa  portée  la  nourriture  qui  lui  con- 
vient, La  mère  en  pond  de  12  à  15  qu'elle  répand  en 
différents  endroits.  Au  bout  de  4  à  8  jours  suivant  que  la 
température  est  plus  ou  moins  élevée,  on  voit  sortir  de  ces 
œufs  de  petites  larves  poilues,  de  forme  très  singulière. 
Elles  sont  divisées  en  3  sections,  dont  la  dernière  est  pour- 
vue de  2  petits  crochets.  La  tête  écailleuse  porte  2  an- 
tennes, mais  sans  yeux  apparents;  elles  sont  dépourvues 
de  pattes  et  se  meuvent  en  exécutant  des  sauts  et  culbutes, 
des  plus  étonnants.  Les  fontes  des  planchers,  les  balayures 
des  appartements,  les  ordures  etc  ,  sont  les  endroits  où  ces 
larves  trouvent  d'ordinaire  leur  nourriture.  Après  10  à  12 
jours  de  cette  vie,  elles  se  filent  un  petit  cocon  pour  s'y 
transformer  en  nymphes,  et  8  à  10  jours  plus  tard,  elles  se 
montrent  en  insectes  parfaits. 

Certains  auteurs  ont  prétendu  que  les  Puces,  contrai- 
rement aux  habitudes  générales  des  insectes,  donnaient 
des  soins  à  leur  progéniture,  les  mères  venant  dégorger 
près  des  larves  le  sang  nécessaire  pour  leur  nourriture  ; 
mais  ce  fait  n'est  rien  moins  que  prouvé,  puisqu'on  trouve 
de  ces  larves,  bien  vivantes,  tellement  isolées  que  certaine- 
ment des  mères  ne  pourraient  venir  les  visiter.  Il  est  bien 
plus  brobable  qu'elles  vivent  des  détritus  animaux  qu'elles 
trouvent  dans  la  poussière  de  nos  appartements  et  les  or- 
dures où  elles  se  logent. 

Si  lc;s  larves  des  Puces  étaient  plus  apparentes  par 
leur  taille,  ce  serait  sans  contredit,  un  objet  des  plus  capa- 
bles d'attirer  l'attention  des  moins  observateurs,  tant  les 
cabrioles  et  culbutes  qu'elles  exécutent  sont  singulières 
et  bizarres.     Nous  ne  fûmes  pas  peu  intrigué  par  ce  petit 


54  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

être,  la  première  fois  que  nons  le  rencontrâmes.  C'était 
dans  notre  jardin  ;  nons  étant  appuyé  sur  une  vieille  caisse 
d'emballage  qui  s'y  trouvait,  pour  nous  reposer  un-  instant, 
nous  crûmes  voir  une  graine  quelconque  rouler  sur  la 
planche,  bien  que  celle-ci  fut  dans  une  position  horizon- 
tale ;  approchant  alors  notre  loupe,  nous  distinguâmes  une 
espèce  de  petit  ver  blanc-roussâtre,  poilu,  exécutant  de  tout 
petits  mouvements  ondulatoires,  puis,  tout-à-coup,  comme 
lancé  par  un  ressort,  nous  visnes  cette  bestiole  sauter, 
s'enrouler,  se  tortiller  de  manière  à  se  transporter  à  une 
fort  grande  distance,  vu  sa  taille  microscopique,  du  point 
de  départ.  Ne  sachant  d'.tbord  à  quel  être  nous  avions  af- 
faire, nous  recourûmes  à  nos  auteurs,  et  pûmes  constater 
que  c'était  bien  là  une  larve  de  Puce.  La  larve  prélude 
déjà  par  ses  gambades  excentriques,  aux  sauts  prodigieux 
qu'exécutera  l'insecte  parfait.  Nous  disons  prodigieux,  car 
la  Puce  exécute  des  sauts  n'égalant  pas  moins  de  50  à  60 
fois  sa  longueur,  s'  bien  que  si  l'homme  était  doué  de  la 
même  faculté,  il  enjamberait  eu  se  jouant  les  cimes  de  nos 
arbres  les  plus  élevés  et  même  les  plus  hauts  clochers  de 
nos  églises. 

Les  terrains  sablonneux  sont  réputés  comme  particu- 
lièrement abondants  en  Puces;  tous  ceux  qui  ont  visité 
Trois-Rivières,  Burlington  dans  le  Vermont,  etc.,  en  savent 
quelque  chose  ;  ce  n'est  pas  toutefois  que  ces  insectes  trou- 
vent leur  vie  plus  facile  là  qu'ail'eurs,  mais  c'est  que  les 
sables  s'échaufiant  plus  rapidement  que  les  autres  terrains, 
permettent  à  ces  insectes  de  parcourir  leurs  évolutions  en 
un  temps  beaucoup  plus  court. 

Ces  importuns  suceurs  semblent  préférer  la  peau  ten- 
dre et  délicate  des  femmes  et  des  enfants  à  celle  des  autres 
personnes  ;  il  faut  reconnaître  aussi  que  les  habits  des  pre- 
miers ofirent  un  accès  beaucoup  plus  facile  à  ces  visiteurs 
in  proinptu, 

La  Puce  a  la  vie  très  dure  ;  les  alternatives  excessives 
de  chaleur  et  de  froid  n'ont  aucun  effet  sut  elle.  Les  bains 
auxquels  on  soumet  souvent  les  petits  chiens  pour  les  dé- 
barrasser de  leurs  puces,  sont  absolument  sans  effet,  car  on 
a  tenu   de   ces  insectes   submergés   pendant   plus  de  12 


LA    PUCE.  55 

heures,  et  on  les  a  vu  reprendre  leurs  mouvements  presque 
ansisitôtque  retirés  de  l'eau.  Les  meilleurs  remèdes  à  em- 
ployer contre  les  Puces,  sont  une  grande  propreté  dans  les 
appartements,  par  des  balayages  et  des  lavages  souvent 
répétés;  car  comme  ces  parasites  nous  saisissent  au  passage 
dans  les  chemins,  les  voitures,  et  surtout  les  églises  qui  en 
sont  généralement  bien  garnies,  pour  s'introduire  dans  nos 
demeures,  il  ne.  faut  pas  manquer  d'employer  l'antidote 
aussi  souvent  que  le  mal  peut  se  reproduire.  Pour  les 
petits  animaux  qui  en  sont  infectés,  les  onguents  mercuriels 
sont  d'ordinaire  d'un  grand  effet. 

La  Puce,  pour  exécuter  ses  sauts  gigantesques,  doit 
être  munie  d'une  force  prodigieuse  ;  aussi  en  a-t-on  cité 
plusieurs  exemples  surprenants.  Geoffroi  rapporte  qu'un 
certain  anglais,  par  un  prodige  de  patience  et  d'habileté, 
réussit  à  construire  une  chaîne  en  or  de  la  longueur  du  doigt, 
portant  à  sou  extrémité  un  cadenas  avec  sa  clef,  le  tout 
n'excédant  point  un  grain  eu  pesanteur.  Une  Puce  atta- 
chée à  cette  chaîne  l'eulevait  facilement.  IJn  autre  con- 
struisit eu  ivoire  uu  carosse  avec  6  chevaux,  le  cocher, 
ayant  un  chien  entre  ses  jambes,  était  assis  en  avant  avec 
un  postillon,  le  milieu  était  occupé  par  4  personnes  et  l'ar- 
rière par  2  valets,  et  le  tout  était  traîné  par  une  Puce. 

On  aurait  peine  à  croire  qu'un  si  petit  animal,  à  al- 
lures si  peu  régulières,  aurait  pu  être  soumis  à  une  espèce 
d'éducation.  Et  cependant  nous  en  voyous  souvent  des 
exemples.  L'été  dernier  encore  on  exhibait  à  Québec  des 
Puces  instruites,  qui  étonnaient  tous  les  visiteurs  par  leur 
docilité.  Une  dizaine  d'entre  elles  exécutaient  des  exer- 
cices militaires,  tenant  dans  leurs  pattes  au  lieu  de  fusils, 
de  très  petits  éclats  de  bois;  d'autres  armées  de  piques 
également  en  bois,  se  tenaient  assises  sur  leurs  pattes  de 
derrière,  et  toutes  obéissaient  aux  commandements  qu'on 
leur  donnait  de  la  voix  et  du  geste. 

Le  Baron  "Walkener  rapporte  qu'il  vit  à  Paris,  en  1825, 
un  industriel  exhibant  2  puces  enharnachées  qui  tiraient  ua 
carosse  en  or  à  4  roues,  avec  un  postillon,  tandis  qu'une  3e 
puce,  assise  sur  le  siège  du  cocher,  tenait  en  ses  pattes  un  mi- 
nuscule éclat  de  bois  en  guise  de  fouet.  Deux  autres  Puces 


56  LB  NATURALISTE  CANADIEN. 

tiraient  nn  canon  sur  sa  monture.  Le  tout  s'exécutant  sur 
du  verre  poli.  Les  Puces-chevaux  étaient  attachées  par 
"une  chaîne  d'or  qu'on  ne  leur  otait  jamais,  liée  à  leur 
cuisses  postérieures.  Lorsqu'il  fallait  leur  faire  prendre  de 
la  nourriture,  un  homme  les  recevait  sur  son  bras  nu,  et 
elles  se  rassasiaient  en  un  instant  en  exerçant  leurs  piqûres. 
S'il  arrivait  qu'elles  se  montrassent  rébelles  aux  exercices, 
on  approchait  d'elles  un  charbon  ardent  et  elles  se  remet- 
taient aussitôt  à  l'œuvre.  Il  y  avait  deux  ans  et  demie 
qu'elles  vivaient  ainsi  en  servitude» 

On  dit  que  la  Puce  du  chien  est  une  espèce  différente 
de  celle  de  l'homme,  la  conformation  des  antennes  carac- 
térisant surtout  la  difïérence.  Il  n'y  a  pas  de  doute  que 
mieux  étudiées,  les  Puces  ne  fournissent  plusieurs  autres 
espèces,  car  elles  se  trouvent  sur  un  grand  nombre  d'ani- 
maux diflerents. 

Les  contrées  tropicales  de  l'Amérique  possèdent  une 
autre  puce  autrement  redoutable  que  la  nôtre,  c'est  4a 
Chique,  Pulex  penetrnns,  Linnée.  Celle-ci,  au  moyen  d^ 
sa  lance,  pratique  une  ouverture  dans  la  peau  et  s'enfonce 
elle-même  dans  la  plaie,  pour  y  faire  et  élever  ses  petits. 
Il  s'y  forme  aussitôt  une  tumeur  des  plus  douloureuses,  6t 
il  n'est  pas  rare  que  de  telles  tumeurs,  lorsqu'elles  sont 
nombreuses,  entraînent  la  perte  du  membre  qui  les  porte. 
Aussi  rencontre-t-on  fréquemment  à  Cuba,  St-Domingue 
etc.,  des  nègres  avec  les  doigts  des  pieds  ou  des  mains  plus 
ou  moins  mutilés  par  suite  des  attaques  des  Chiques.  Celles- 
ci  sont  plus  petites  que  notre  puce;  elles  sont  aplaties, 
brunes  avec  une  tache  blanche  sur  le  dos.  C'est  sous  les 
ongles  des  orteils  qu'elles  aiment  d'ordinaire  à  se  loger,  et 
gare  aux  malheureux  pieds  nus  qui  reçoivent  leur  visite» 

La  Puce  irritante  est  de  tous  les  climats  et  de  tous  les 
pays,  mais  c'est  surtout  dans  les  climats  tropicaux  qu'elle 
devient  particulièrement  incommode.  La  nécessité  de  se 
défendre  contre  ces  parasites,  autorise  même  en  ces  climats 
des  infractions  aux  règles  de  la  bonne  tenue  en  compagnie 
qu'on  ne  tolérerait  pas  ailleurs.  Salus  populi  sujyrema  lex 
esto. 


VERS  DANî-DES  POTS  D3  FLEUtlS.  5T 

VERS  DANS  ES  POTS  DE  FLEURS. 

Dans  notre  nnmérfde  juin  dernier,  nous  répondions 
à  M.  G.,  de  Trois-feivJres,  qui  nous  a\ait  transmis  des 
petits  vers  trouvés  en  quantité  considérable  dans  un  pot 
de  fleurs,  que  c'étaier.  tout  probablement  des  larves  de 
Diptères  ou  de  mouchs,  mais  que  nos  études  dès  lors  ne 
nous  permettaient  pas  de  pouvoir  déterminer  de  quelle 
espèce. 

Ayant  depuis  prêô  quelque  attention  à  l'étude  des  in- 
sectes de  cet  ordre,  nous  croyons  pouvoir  aujourd'hui 
donner  sûrement  le  n»m  de  l'insecte  en  question. 

Le  premier  pas  i  faire  était  de  prendre  une  descrip- 
tion exacte  de  ces  petts  vers.  Les  ayant  donc  fait  ramollir 
en  les  laissant  trem>er  dans  l'eau  pendant  quelques  mi- 
nutes, nous  lessoumines  au  microscope  pour  noter  les  plus 
petits  détails. 

Les  larves  sontd'un  blanc  sale,  apodes,  mesurant  de 
.33  à  .35  pouce  en  l»ngueur,  et  environ  .05  en  largeur.  La 
tête,  qui  n'a  guère  pus  que  la  moitié  de  la  largeur  du  corps, 
est  brune,  arrondie,  cornée  et  aplatie.  De  petites  papilles 
se  voient  en  rano-s  transversaux  sur  les  segments,  et  sur 
les  côtés,  on  en  cistingue  un  rang  de  plus  grandes,  se 
recourbant  vers  le  sommet  de  chaque  anneau. 

Avec  ces  données,  après  une  attentive  comparaison 
avec  les  descriptions  des  auteurs,  nous  en  vînmes  à  la  con- 
clusion qu'elles  devaient  appartenir  au  genre  Bibio,  Geof- 
froi,  et  les  habitudes  des  espèces  de  ce  genre,  notées  par 
diflférents  auteurs,  s'accordent  pour  nous  conlirmer  dans 
notre  opinion. 

Nous  regrettons  que  les  larves  en  question  ne  nous 
aient  pas  été  transmises  dans  la  terre  qui  les  renfermait, 
nous  aurions  pu  alors  attendre  leur  transformation  pour 
déterminer  à  quelle  es[iéce  du  genre  £>ï6/o  elles  peuvent 
appartenir.  Quoiqu'il  en  soit,  nous  ne  croyons  pas  faire 
erreur  en  les  rapportant  à  l'espèce  albipennis,  Say,  qui  est 
très  commune  ici,  surtout  au  printemps. 


58  LE  NATURALISTE  QNADIEN. 

C'est  nne  petite  mouche,  à  aies  blanchâtres,  avec  les 
pattes  et  le  corps  noirs.  La  tête  et  petite,  et  presque  en- 
tièrement occupée  par  les  yeux  en  dessus.  Les  ailes  blan- 
châtres portent  un  point  noir,  bienapparent,  vers  le  milieu 
de  la  nervure  de  leur  bord  antériar.  La  mouche  mesure 
environ  .40  pce  de  longueur;  ell  a  le  corps  mou  et  les 
pattes  un  peu  fortes  pour  sa  taille. 

Une  autre  espèce  du  même  anre,  Bibio  basalis,  Say, 
se  rencontre  aussi  fréquemment,  jmais  elle  est  détaille 
beaucoup  plus  forte,  se  tient  d'ordiiiaire  plus  éloignée  des 
habitations,  et  comme  elle  est  à  coullurs  beaucoup  plus  fon- 
cées, ses  ailes  étant  brun-foncé  avej;  la  base  rougeâtre  au 
lien  d'être  blanches,  il  est  bien  promble  que  sa  larve  doit 
être  aussi  à  couleurs  passablement  sj)mbres,  et  surtout  de 
plus  forte  taille,  car  cette  mouche  ndmesure  pas  moins  de 
.48  pouce  en  longueur. 

On  voit  souvent,  au  printemps  la  Bibio  albipennis, 
en  nombre  considérable  sur  les  fliurs  de  nos  jardins, 
ce  qui  avait  fait  croire  d'abord  que  U  présence  pouvait 
nuire  à  la  production  des  fruits.  Reaumur,  ce  grand 
anatomiste  des  insectes,  avait  émis  cette  opinion  à  l'égard 
d'une  autre  espèce  du  même  genre,  B(bio  hortulanus,  Mei- 
gen,  très  commune  en  Europe.  Il  iiensail  que  quoique 
dépourvue  de  mandibules  pour  ronger  les  organes  des 
fleurs,  cette  mouche  pouvait  cependant,  en  pompant  leurs 
sucs,  faire  manquer  la  fécondation  et  ei)ipêcher  la  produc- 
tion du  fruit.  Plus  récemment,  le  dikingué  naturaliste 
Eay,  poursuivant  la  même  erreur,  traitait  la  même  mouche 
comme  le  plus  terrible  ennemi  des  fleurs  au  printemps, 
dépouillant  les  jardins  et  les  champs  de  leurs  ornements. 
Mieux  renseignés  aujourd'hui,  nous  savons  que  la  pré- 
sence de  cette  mouche  sur  les  fleurs  ne  cause  à  peu  près 
aucun  dommage  ;  chercher  un  endroit  de  repos  sur  les 
feuilles  ou  les  fleurs  des  plantes  dans  son  vol  peu  soutenu, 
et  tout  au  plus  puiser  quelques  très  petites  gouttes  dans  le 
nectaire  des  fleurs  du  miel  qu'il  recèle,  est  unique- 
ment le  but  de  sa  présence  en  ces  lieux.  Et  comme  la 
femelle  parait  douée  d'une  prodigieuse  fécondité,  ses  œufs 
déposés  en  masses  dans  un  même  endroit,  font  que  les  in- 


VERS  DANS  DKS  POTS  DE  PLEURS.  59 

sectes  qui  en  sortent,  étant  sonmis  aux  mêmes  conditions 
de  température,  ei  subissant  leurs  transformotions  dans  le 
même  temps,  se  trouvent  de  suite,  du  moment  qu'ils 
passent  à  l'état  ailé,  réunis  en  bandes  considérables  ;  et 
delà  leur  présence  en  si  grand  nombre  à  la  fois  sur  les 
mêmes  fleurs  ou  au  moms  les  mêmes  plantes. 

Il  y  a  ])lus,  d'après  les  données  les  plus  précises  que 
l'on  a  pu  obtenir  jusqu'à  ce  jour,  il  paraît  que  la  présence 
de  ces  larves  ne  peut  être  domraag.eable  qu'accidentelle- 
ment, lorsqu'elles  se  trouvent,  comme  dans  le  cas  présent, 
reçues  dans  un  pot  de  fleurs,  absorbant  l'humidité  néces- 
saire aux  plantes  et  moulant  la  terre  en  masse  compactes  ; 
car  pour  leur  nourriture,  en  n'a  pu  constater  encore 
qu'elles  s'attaquaient  aux  racines  vivantes,  ne  les  ayant 
jamais  trouvées  dans  les  champs  que  sur  des  matières  vé- 
gétales en  décomposition. 

"  Ces  larves,  disait  M.  Walsh,  dans  le  Practical  Ento- 
"  mologist,  (Vol.  II,  p.  45),  vivent  sur  les  feuilles  mortes 
"  humides  et  sont  tout-àfait  incapables  de  nuire,  de  même 
"  que  les  mouches  qu'elles  produisent," 

Mais  si  ces  insectes  ne  peuvent  nous  nuire,  ils  se  trou- 
vent d'un  autre  côté  très  utiles  à  certains  oiseaux,  et  surtout 
aux  grives.  Notre  merle,  7urdus  migratoiius,  les  met  laro-e- 
ment,  au  printemps,  à  contribution  pour  sa  table.  On  a  ou- 
vert plusieurs  fois  l'estomac  de  ces  oiseaux  au  printemps, 
et  l'on  a  pu  constater  que  son  contenu  se  composait  en- 
viron de  9  parties  sur  10  des  larves  en  question. 

C'est  ainsi  que  la  sagesse  divine  a  tout  coordonné 
dans  une  harmonie  parfaite  dans  la  nature  ;  telle  chose  qui 
nous  parait  dommageable  d'jpbord,  se  trouve,  lorsqu'elle  est 
mieux  connue,  être  tout  au  moins  indifférente,  lorsqu'elle 
n'est  pas  directement  avantageuse. 


'^^^^'^'^^Ç^^^^^^^^''^^ 


60  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

NECROLOGIE. 


L'année  1879  a  vu  s'éteindre  l'un  des  naturalistes  les 
plus  laborieux  dont  la  France  puisse  s'honorer,  et  l'un  de 
ceux  qui  ont  le  plus  contribué  à  la  diffusion  des  connais" 
soncps  relatives  aux  sciences  naturelles.  Nous  voulons 
parler  du  docteur  Chenu. 

Jean-Charles  Chenu  était  né  à  Metz  le  30  août  1808' 
Après  avoir  fait  ses  études  au  collège  de  cette  ville  et  y 
avoir  commencé  ses  études  médicales,  il  continua  celles-ci 
à  Strasbourg  et  à  Paris.  Il  fit  partie  de  l'expédition  d'Al- 
ger en  qualité  de  chirurgien  militaire,  puis  de  retour  en 
France,  il  fit,  au  milieu  de  l'épidémie  qui  sévit  à  cette 
époque,  connaissance  avec  M.  Grabriel  Delessert,  alors 
préfet  de  l'Aude,  qui,  atteint  de  la  terrible  maladie,  eut  re- 
cours au  jeune  praticien  qui  le  sauva.  M.  G.  Delessert 
était  possesseur  de  magnifiques  collections  dont  M  Chenu 
devint  le  conservateur.  Ce  fut  alors  qu'il  commença  la 
publicatio"n  de  ceux  de  ses  ouvraget  ayant  trait  à  l'histoire 
naturelle.  Il  fit  paraître  d'abord  une  notice  sur  le  musée 
conchyliologique  de  M.  Delessert,  puis  un  petit  traité  de 
Conchyliologie,  précédé  de  leçons  élémentaires  sur  l'histoire 
naturelle  ;  il  entreprit  en  même  temps  sous  le  titre  d'Illus- 
trations conchyliologiques,  un  magnifique  travail  iconogra- 
phique qu'il  continua  jusqu'en  1858.  11  publia  en  1859  son 
Manuel  de  Conchyliologie,  l'un  des  meilleurs  ouvrages  qui 
aient  été  publiés  sur  cette  partie  de  la  zoologie.  Enfin  en 
1865,  il  commença  son  Encyc]|0pédie  d'histoire  naturelle  qui 
traite  de  toutes  les  branches  de  cette  science  et  ne  compte 
pas  moins  de  23  volumes.  Malgré  les  défauts  et  les  inéga- 
lité inévitables  dans  une  œuvre  de  ce  genre,  cet  ouvrage 
n'en  a  pas  moins  été  des  plus  utiles,  car  c'est  celui  qui  a 
propagé  de  la  manière  la  plus  efficace  le  goût  des  sciences 
naturelles  dans  toutes  les  classes  de  la  société,  et  qui  a  fait 
connaître  à  tous  les  principes  nouveaux  de  cette  science. 
Le  docteur  Chenu  a  publié  également  depuis  un  petit 
journal    d'histoire   naturelle    et    divers   autres   ouvrages, 


NÉCROLOGIE.  61 

parmi  lesquels  nn  traité  d'ornithologip,  en  collaboration 
avec  Verreaux  et  M.  des  Murs,  ouvrage  malheureusement 
resté  inachevé. 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  comme  naturaliste  que  M» 
le  Dr  Chenu  s'est  illustré.  La  guerre  d'Orient  a  révélé  eu 
lui  une  supériorité  scientifique  et  militaire  qui  s'est  tra- 
duite par  une  étude  approfondie  de  toutes  les  branches  du 
service  de  santé  dans  l'armée,  étude  dont  les  résultats  ont 
été  en  partie  consignés  dans  le  volumineux  rapport  qu'il 
publia  sur  ce  sujet  et  qui  lui  valurent  le  grand  prix  de  statis- 
tique que  lui  donna  l'Académie*  Les  guerres  d'Italie,  de 
Chine,  du  Mexique,  furent,  de  sa  part,  l'objet  de  semblables 
travaux,  il  compléta  cette  œuvre  par  la  publication  d'autres 
ouvrages  relatifs  à  divers  sujets  d'hygiène  et  de  médecine 
militaire,  et  contribua  activement,  en  1864,  à  la  fondation 
de  la  Société  de  secours  aux  blessés  militaires  ;  aussi  dès  le 
mois  de  juillet  de  1870,  était-il  nommé  directeur  général 
des  ambulances  de  la  Société.  11  accepta  cette  fonction 
plus  que  difficile,  la  préférant  à  sa  rentrée  dans  l'armée 
avec  son  grade,  estimant  avec  juste  raison  que  son  activité 
infatigable  trouverait  plus  utilement  à  s'employer  dans 
cette  situation  indépendante.  Les  services  qu'il  rendit  fu- 
rent immenses  ;  il  paya  constamment  de  sa  personne,  et 
continua  ses  fonctions  pendant  les  plus  mauvais  jours  de 
la  Commune,  sans  être  découragé  par  la  détention  que  lui 
fit  subir  le  gouvernement  insurrectionnel. 

Tant  de  travaux  et  de  fatigue  fiuirent  par  ébranler  sa 
vigoureuse  constitution,  et  dès  1872,  il  ressentit  les  pre- 
mières atteintes  de  la  paralysie  à  laquelle  il  succomba  le 
12  novembre  1879,  à  l'hôtel  des  Invalides,  où  il  était  entré 
au  mois  de  mars  de  la  même  année. — Le  Naturaliste,  de 
Paris. 


Acide  carbonique. — Les  professeurs  Italiens  Frubini 
et  Bronchi  ont  trouvé  que  la  quantité  d'acide  carbonique 
qu'un  homme  dégage  de  ses  mains  et  de  ses  bras  durant 
la  nuit,  comparée  à  colle  qu'il  dégage  durant  le  jour,  est 
dans  la  proportion  de  100  :  113.  La  quantité  s'augmente 
avec  la  température,  et  est  plus  grande  durant  le  progrès 
de  la  digestion,  lorsque  l'estomac  est  vide. 


62  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

LE  PROFESSEUR  A.  E.  FOOTE,  DE  PHILADELPHIE, 

Agent  pour  la  vente  de  spécimens  d'histoire  naturelle. 


On  sait  qu'après  la  clôture  de  l'exposition  de  Phila- 
delphie «n  1876,  il  se  forma  une  société  pour  organiser  une 
exposition  permanente  dans  le  Main- Bail  ding.  On  divisa 
ce  vaste  édifice,  qui  mesure  1880  pieds  de  longueur  sur 
464  pieds  de  l'argeur,  en  10  départements.  On  prit  trois 
de  ces  départements,  couvrant  un  espace  de  six  acres,  pour 
y  former  un  immense  musée  d'histoire  naturelle.  Les 
autres  divisions  lurent  afïëctées  à  l'exhibition  des  matières 
qui  suivent  :  V^  les  matières  inorganiques,  2°  les  matières 
organiques,  3°  l'archéofogie  et  Tethnologie.  4°  l'architec- 
ture, l'ameublement,  les  co.-tumes  et  les  tracés,  5°  modèles 
de  demeures,  6*^'  l'agriculture,  7°  machineries,  appareils  et 
mannfiictures,  7*^  inventions  pour  l'industrie,  8**  les  écoles, 
les  systèmes  scolaires  et  les  publications,  et  9°  les  beaux 
arts. 

C'est  dans  la  partie  réservée  à  l'histoire  naturelle,  que 
le  Dr  A.  E.  Foote,  qui  pendant  de  longues  années  à  été 
employé  comme  professeur  de  minéralogie,  tient  un 
magasin  de  livres  scientifiques  et  de  spécimens  d'histoire 
naturelle  des  plus  considérables  qui  existent  au  monde. 
Il  n'a  pas  moiris  de  40  tonneaux  de  spécimens  minérafo- 
giques,  plus  de  30,000  coquilles,  oiseaux  montés  et  en  peaux, 
œufs  d'oiseaux,  mammifères,  reptiles,  crustacés,  échan- 
tillons de  bois,  herbiers  etc.,  etc. 

Le  catalogue  de  ses  livres,  qui  s'augmente  tous  les 
jours,  n'en  énumère  pas  moins  de  15,050,  se  réparti&sant 
sur  la  géologie,  la  zoologie  en  général,  l'entomologie,  la 
botanique,  la  médecine,  la  pharmacie,  la  chimie  etc.  etc., 
et  ses  prix  sont  toujours  au  dessous  de  ce  que  peuvent  nous 
offrir  les  libraires.  Nous  ne  pouvons  que  conseiller  à  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  l'étude  de  l'histoire  naturelle  de  se 
mettre  en  rapport  avec  M.  Foote,  ils  trouveront  en  lui  un 
savant  distingué  entièrement  à  leur  disposition  pour  leur 


FAITS   DIVERS.  ^^ 


procurer  tout  ce  qui  pourrait  leur  être  nécessaire  pour  la 
poursuite  de  leurs  études. 

M  Foote  publie  aussi  une  revue  mensuelle,  The  Na- 
iuralisfs  Leisure  Hour,  dans  laquelle,  en  outre  d'articles 
des  plus  intéressants  sur  divers  sujets  d'histoire  naturelle, 
il  fut  part  des  nouvelles  acquisitions  de  chaque  mois  a  son 
musée-magasin.  Le  prix  de  cette  publication  est  seulement 
de  75  cts  par  année. 

Nous  faisons  des  afîaires  avec  M.  Foote  depuis  plusieurs 
années,  et  nous  n'avons  jamais  eu  qu'à  nous  féliciter  de  sa 
ponctuante    et   de   la   satisfaction    qu'il    nous   a    toujours 

donnée. 

—  ♦  ■■ 

BIBLIOGRAPHIE 


Eludes  historiques.  Le  tombeau  de  Champlain  et  autres 
réponses  aux  questions  dliistoire  du  Canada  proposées  lors  du 
concours  en  Juin,  1879,  par  S.  E  le  Comte  de  Premio-Real. 
Par  le  Dr  N.  E.  Dionne,  Québec,  1880. 

Nos  remerciements  à  l'auteur  pour  l'envoi  de  cette 
intéressante  brochure. 

Le  Dr  Dionne  n'en  était  pas  à  ses  débuts  dans  l'étude 
des  points  obscurs  de  notre  histoire,  aussi  s'est-il  montré  à 
la  hauteur  de  sa  tâche  dans  ses  investigations.  S'il  n'a  pas 
résolu  d'une  manière  délinitive  les  questions  proposées, 
il  y  a  du  moins  apporté  une  lumière  qui  ne  servira  pas  peu 
à  obtenir  leur  solution  finale,  si  toutefois  elle  peut  jamais 
être  obtenue. 

D'après  M.  Dionne,  les  restes  du  fondateur  de  Québec 
reposeraient  sous  le  couvert  de  la  basihque  actuelle,  ayant 
été  transférés  de  la  chapelle  dans  laquelle  il  avait  été  in- 
humé dans  l'église  paroissiale.  C'est  l'a  l'opinion  de  1  auteur 
de  la  brochure  basée  sur  des  inductions  plus  ou  moins  ad- 
missibles, car  de  preuve,  il  n'y  en  a  pas. 

Nous  ne  serions  pas  prêt,  quant  à  nous,  à  admettre  cette 
supposition,  car  si  telle  translation  eut  été  jamais  faite,  il 
serait  plus  qu'étonnant  que  les  Jésuites,  les  religieuses  etc., 


64  LE   NATURALISTE  CANADIEN. 

qui  tenaient  registre  de  tous  les  événements  tant  soit  peu  no- 
tables dans  la  colonie,  n'en  fissent  mention  nulle  part.  JMous 
serions  plus  porté  à  croire  que  ces  restes  se  trouvent  encore 
dans  l'endroit  où  ils  furent  en  premier  lieu  déposés,  c'est- 
à-dire  à  peu  près  à  l'endroit  où  se  trouve  le  bureau  de  poste 
actuel.  Ce  qui  nous  confirme  dans  cette  opinion,  c'est  qu'on 
a  déjà  trouvé  des  ossements  humains  à  l'endroit  même. 

On  sait  que  l'établissement  d'imprimerie  du  Mercury 
était  autrefois  tenu  dans  la  bâtisse  de  l'ancien  "  chien  d'or." 
Or  nous  avons  entendu  raconte.-  à  l'un  des  ouvriers  de  cet 
établissement,  que  vers  1842  ou  à  peu  près,  il  arriva  un 
jour  que  les  presses,  qui  étaient  dans  la  cave,  firent  cédoj. 
sous  leur  poids  le  vieux  j^lancher  vermoulu  ;  et  lorsqu'on  se 
mit  à  relever  le  tout,  on  fut  tout  étonné  de  trouver  là  des 
ossements,  paraissant  fort  anciens,  mais  encore  bien  conser- 
vés. Un  médeccm  qui  vmt  les  visiter  constata  que  c'étaient 
bien  des  ossements  humains.  Que  sont-ils  devenus  alors  ? 
c'est  que  nous  ne  pouvons  dire.  Mais  l'ouvrier  de  qui  nous 
tenons  ces  détails  vit  encore  et  pourrait  peut-être  donner 
plus  d'éclaicissements,  car  bien  que  son  récit  nous  inté- 
ressât fort  dans  le  moment,  nous  regrettâmes  plus  tard  de 
ne  pas  lui  avoir  posé  plusieurs  autres  questions  plus  pré- 
cises. 

Si  l'on  nous  demande  comment  des  squelettes  auraient 
ainsi  pu  se  trouver  dans  une  cave,  presque  à  l'affleurement 
du  sol,  nous  répondrons  qu'il  aurait  fort  bien  pu  arriver 
que,  lors  de  la  construction  de  la  bâtisse,  l'on  aurait  prati- 
qué des  excavations  pour  la  cave,  qui  auraient  conduit  tout 
près  des  cadavres  en  question,  et  que  les  ouvriers  de  M. 
Cary  en  déblayant  de  nouveau  la  place  pour  réinstaller 
leur  presses,  auraient  pu  mettre  ces  os  à  découvert, 

JSIous  ne  pensons  pas  que  ce  furent  là  les  restes  de 
Champlain,  car  sans  nul  doute  ceux-ci  devaient  reposer 
dans  une  voûte  ;  mais  nous  trouvons  dans  leur  présence 
en  ce  lieu  une  preuve  que  l'on  y  avait  fait  des  sépultures 
antérieurement. 

Quant  aux  autres  questions,  nous  trouvons  les  répon- 
ses de  M.  Dionne  teut-à-fait  concluantes. 


XjE 


Vol.  XII.  CapRouge,   Q.,  MARS  1880.  No.  135 


Rédacteur:  M.  l'Abbé  PROVANCIIER. 


FAUNE  CANADIENNE 


LES  IJN SECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 


{Continué  de  la  page  48). 


65  Geu.  GrLYPTE.     Clypta.    Grav. 

Antennes  sétacées,  à  peu  près  aussi  longues  que  le 
corps.  Thorax  allongé  et  un  peu  aplati.  Ailes  sans  aréole, 
avec  la  nervure  divisant  les  deux  cellules  cubitales  assez 
longue»  Abdomen  allongé,  cylindrique,  les  segments 
moyens  marqués  de  2  sillons  obliques  en  forme  de  che- 
vrons, les  derniers  arceaux  du  ventre  non  fendus.  Tarière 
aussi  longue  ou  plus  longue  que  l'abdomen. 

Les  impressions  obliques  des  segments  abdominaux 
suffisent,  à  première  vue,  pour  faire  distinguer  ces  insectes 
de  ceux  des  genres  voisins.     Six  espèces  rencontrées. 


66  LE   NATURALISTE   CANADIEN. 

Jambes  et  tarses  postérieurs  annelés  de  blanc  ; 
Jambes  postérieures  blanches  avec  2  anneaux 

noirs 1.  tuberculifrons 

Jambes  postérieures  blanches  avec  2  bandes 

en  dehors  et   une  strie  en  dedans  noires 2.  erratica 

Jambes  et  tarses  postérieurs  d'un  roux  plus  ou 

moins  brun;   non  annelés  de  blanc  et  de  noir; 
Abdomen    entièrement     noir;  jambes    posté- 
rieures noires 3.  Canadensis. 

Abdomen  noir,  plus  ou  moins  varié  de  roux  ; 

Segments  2&3  marginés  de  roux 4.  borealls. 

Segments  1,  2  &  3  largement  bordés  de  roux 

à  l'extrémité 5.  rufofasclata. 

Abdomen    roux,   taché   de   noir   à   la  base   et   à 

l'extrémité 6.  macra. 

1.  Glypte  à-front-tuberculeux.   GJypta  tuberculifrons, 
Walsh,  Trans.  Am.  Eut.  Soc.  ill,  p.  152,  c?9. 

9 — Long.  .38  pce.  Noir,  brillant;  les  palpes,  les  scapulaires 
avec  un  point  en  avant,  blanc.  Antennes  sétacées,  longues,  brun-rous- 
sâtre,  noires  à  la  base  et  à  l'extrémité  de  même  qu'en  dessus.  La  face 
avec  un  fort  tubercule  au  milieu.  Thorax  à  ponctuations  fines  et 
denses;  métathorax  à  lignes  soulevées  di-^tinctes,  ses  flancs  plus  ou 
moins  roussâtres.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  les  nervures  brunes, 
pâles  à  la  base,  le  stigma  brun.  Pattes  rousses  ;  tous  les  trochantins 
blancs;  les  cuisses  postérieures  noires  à  l'extrémité,  leurs  jambes  blan- 
ches avec  2  anneaux  noirs,  les  4  tarses  postérieurs  noirs  avec  leurs 
articles  annelés  de  blanc  à  la  base.  Abdomen  noir,  fort,  avec  lignes 
obliques  bien  marquées,  le  premier  segment  avec  deux  carènes  dispa- 
raissant avant  d'atteindre  le  sommet.  Tarière  de  la  longueur  de  l'ab- 
domen environ. 

(^ — Avec  une  pubescence  blanche  sur  la  face,  la  tache  rousse  deg 
flancs  du  métathorax  souvent  absente. 

2.  Glypte  erratique.  Glypta  erratica,  Cress.  Trails^ 
Am.  Eut.  !Soc.  iii,  p.  152,  d*$. 

Ç — Loncf.  .28  pce.  Noir,  brillant;  le  chaperon,  les  mandibules 
excepté  à  l'extrémité,  les  écailles  alaires  avec  une  ligne  en  avant,  blanc. 
Antennes  brunes,  plus  foncées  à  la  base,  à  l'extrémité,  et  en  dessus. 
La  face  avec  une  protubérance  arrondie  au  milieu,  Métathorax  poli, 
brillant,  avec  une  carène   transversale  à  son  sommet.     Ailes  hyalines, 


IV. — ICHNEUMONIDES.  67 

légèrement  enfumées,  noires,  le  sticjma  brun-foncé,  tache  de  blanc 
à  la  base.  Pattes  rousses,  les  trochantins  antérieurs  blancs,  les 
cuisses  postérieures  largement  tachées  de  noir  à  l'extrémité,  leurs 
jambes  blanches  avec  2  bandes  en  dehors  et  une  strie  en  dedans,  noir; 
les  4  tarses  postérieurs  noirs,  annelés  de  blanc  à  la  base  de  leurs  ar- 
ticles. Abdomen  finement  et  densément  ponctué,  les  lignes  obliques 
fortement  marquées,  le  premier  segment  avec  2  carènes  aiguës  à  la 
base  s'affaçant  vers  le  milieu  ;  tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen 
environ. 

cf — Métathorax  avec  2  carènes  |sur  le  disque  ;  les  hanches  an 
térieures  blanchâtres. 

A  part  la  coloration  des  jambes  postérieures,  le  cha- 
peron blanchâtre  suffit  pour  distinguer  cette  espèce  de  la 
précédente. 

3.  Glypte  du- Canada.  Glypta  Canadensis,  Cress. 
Trans.  Am.  Ent.  Soc.  lii,  p.  157,  $. 

Ç — Long.  .30  pee.  Noir,  brillant;  le  chaperon,  les  mandibules, 
les  palpes  avec  les  scapulaires,  blanc-roussâtre.  Antennes  longues, 
sétacées,  brun-jaunâtre.  Ailes  hyalines,  les  nervures  et  le  stigma,  noir. 
Face  faiblement  proéminente  au  milieu,  couverte  d'une  pubescence 
blanchâtre.  Thorax  finement  et  densément  ponctué,  les  flancs  polis, 
brillants,  le  métathorax  arrondi,  avec  lignes  soulevées  distinctes.  Pattes 
rousses,  les  postérieures  avec  les  trochantins  noirs  à  la  base,  les  cuisses 
avec  un  large  anneau  noir  à  l'extrémité,  leurs  jambes  noires  avec  un 
petit  anneau  blanc  à  la  base,  les  4  tarses  postérieurs  brun-foncé,  à 
peine  annelés  de  jaune-pâle  à  la  base  des  articles.  Abdomen  faiblement 
ponctué,  les  lignes  obliques  peu  enfoncées,  à  peine  distinctes  sur  le  4e 
segment.     Tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen  environ. 

4,  Glypte  boréal»  Glypta  borealis,  Cress.  Trans,  Am. 
Ent.  Soc.  iii,  p,  158,  J*. 

Ç  — Long.  .32  pce.  Noir  ;  le  chaperon,  avec  les  pattes  y  compris 
les  hanches  et  les  trochantins,  roux  ;  les  palpes  avec  les  écailles  alaires 
et  un  point  en  avant,  jaunâtres.  Face  avec  un  tubercule  au  milieu. 
Antennes  rous  âtres,  brunes  en  dessus.  Thorax  finement  ponctué,  le 
métathorax  avec  une  carène  transversale  au  sommet.  Ailes  hyalines, 
iridescentes,  légèrement  jaunâtres,  les  nervures  et  le  stigma  jaunâtres. 
Pattes  entièrement  rousses,  les  jambes  postérieures  à  peine  obscurcies 
à  l'extrémité.  Abdomen  densément  ponctué,  les  lignes  profondes,  les 
segments  2  &  3  marqués  de  roux  au   sommet,  le  1er  avec  aussi   un 


68  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

point  roux  au  sommet   de   chaque   côté.     Tarière  plus   longue  que 
l'abdomen. 

(^ — Avec  une  pubescence  blanche  sur  la  face,  le  scape  des  an- 
tennes jaune  en  dessous,  les  trochantius  antérieurs  avec  leurs  hanches, 
blanc-jaunâtre. 

5.  Glypte  à  bandes-rousses.  Glypta  rufofasciata,  Cress. 
Trans.  Am.  Erit.  Soc.  iii,  p.  158,  d. 

9 — Long.  .35  pce.  Noir;  le  chaperon  roux,  les  mandibules  avec 
les  palpes,  les  écailles  alaires,  un  point  en  avant,  les  4  trochantins  an- 
térieurs, blanc.  Face  tuberculeuse  au  nii  ieu,  avec  une  courte  pube«ccnce 
blanchâtre.  Antennes  brun-foncé,  brun-jaunâtre  en  dessous.  Thorax 
finement  et  densément  ponctué,  le  métathorax  terminé  au  sommet  par 
une  carène.  Ailes  hyalines,  légèrement  enfumées,  les  nervures  et  le 
stigma  brun-pâle.  Pattes  rousses,  les  postérieures  avec  l'extrémité  des 
cuisses  et  des  jambes,  et  un  anneau  à  ces  dernières  au  dessous  de  la 
base,  noir,  leurs  tarses  aussi  noirs  avec  leurs  articles  annelés  de  jaune  à 
la  base.  Abdomen  densément  ponctué,  les  lignes  obliiiues  très  pro- 
noncées, les  segments  1,  2  &  3  largement  terminés  de  roux  au  sommet, 
le  premier  avec  2  carènes  très  aiguës  à  la  base,  mais  ne  dépassant  pas 
le  milieu,  ces  carènes  souvent  roussâtres.  Tarière  un  peu  plus  longue 
que  l'abdomen. 

cf — Le  chaperon,  les  mandibules  et  les  palpes,  jaunâtres,  les  3 
premiers  segments  abdominaux  de  même  que  les  pattes,  comme  dans 
la  Ç. 

Capturé  au  CapEouge.  Très  rapproché  du  précédent, 
mais  s'en  distinguant  toujours  par  la  coloration  de  ses  pattes 
postérieures. 

6.  Glypte  mince.  Glypta  macra,  Cress.  Trans.  Am. 
Ent.  Soc.  iii,  p.  158,  ç  ;  Gl.  ruficornis,  Prov.  Nat.  vii,  p. 
473,  cT. 

(^ — Longueur  .38  pouce.  Noir,  allongé,  linéaire-  Antennes 
rousses,  brunâtres  à  l'extrémité,  le  scape  noir,  excepté  à  l'extrémité 
en  dessous.  Chaperon,  mandibules,  palpes,  scapulaires,  un  point  en 
avant  des  ailes  antérieures,  les  4  hanches  antérieures  avec  leurs  tro- 
chantins, jaune  pâle.  Tête  et  thorax  ponctués  ;  métathorax  alignes 
soulevées  très  apparentes.  Ailes  hyalines,  nervures  brunes,  stigma 
jaunâtre.  Pattes  rousses  ;  les  postérieures  avec  les  genoux  et  l'extré- 
mité des  jambes,  noir  ;  tarses  bruns.  Abdomen  avec  la  moitié  apicale 
du  1er  segment,  2,  3,  4  et  5  en  partie,  roux,  les   lignes   obliques  très 


IV — ICHNEUMONIDES.  69 

marquées  ;  le  3e  segment  avec  une  tache  brunâtre   au   milieu  plus  ou 
moins  oblitérée. 

Ç  — Avec  la  moitié  apicale  du  1er  segment,  le  2e  entièrement  et 
le  3e  excepté  f|uelques  taches  vers  son  sommet,  roux.  Tarière  delà 
longueur  de  l'abdomen. 

66.  G-en.  Métope*    Metopius,  Panzer. 

Tête  courte,  tranversaie,  la  face  soulevée  en  une  es- 
pèce de  bouclier.  Antennes  fortes,  assez  courtes,  à  articles 
courts.  Thorax  à  divisions  bien  distinctes.  Ecusson  en 
carré  transversal,  avec  les  bords  latéraux  relevés  et  libres, 
et  le  bord  postérieur  avancé  sur  le  post-écusson.  Méta- 
thorax  coupé  obliquement  en  arrière*  Ailes  avec  une 
aréole  rhomboïdale,  la  nervure  moyenne  presque  droite. 
Pattes  assez  courtes,  les  cuisses  légèrement  aplaties,  les 
tarses  plus  longs  que  les  jambes,  avec  les  crochets  simples 
et  une  pelote  grande.  Abdomen  allongé,  à  côtés  parallèles, 
le  premier  article  un  peu  plus  long  que  les  autres,  terminé 
en  dessous  dans  la  ?  par  un  lobe  impair  dans  la  fente  du 
pénultième  arceau  ventral,  et  dans  le  cf  par  2  appendices 
arqués  formant  une  espèce  de  gaine. 

Insectes  de  bonne  taille  qu'on  trouve  sur  les  plantes. 
Une  seule  espèce  rencontrée. 

Métope  de  Hagen.  Metopius  Hageni,  Cress.  Trans. 
Am.  Ent.  Soc.  iv,  p.  168  Ç. 

Long.  .52  pce.  Noir  avec  une  pubescence  blanchâtre  plus  appa- 
rente sur  les  joues  et  les  côtés  du  thorax.  La  face  blanche  avec  une 
tache  noire  au  milieu  en  forme  d'écusson  ;  les  orbites  antérieurs,  le 
chaperon  excepté  une  petite  tache  noire  de  chaque  côté,  le  labre,  les 
joues,  une  tache  sur  les  mandibules,  un  point  en  dessous  sur  le  scape 
des  antennes,  avec  les  palpes,  blanc.  Ecusson  rugueux,  avec  une  tache 
blanche  au  sommet  :  les  écailles  alaires,  une  ligne  au-dessous,  une  tache 
en  coin  encore  plus  bas,  blanc-  Métathorax  rugueux,  la  face  posté- 
rieure avec  une  double  carène  près  du  milieu.  Ailes  hyalines,  les  ner- 
vures noires,  aréole  rhomboïdale.  Pattes  noires,  l'extré  nité  des  cuisses 
antérieures,  leurs  jambes  excepté  une  ligne  noire  en  arrière,  la  ba-e  des 
4  tarses  antérieurs  avec  celle  des  jambes  postérieures,  b;anc.  Ab  iotnen 
fortement  ponotuc-rugueux,   les  3   premiers  segmeuls   avec  2  Cuièues 


70  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

près  du  milieu  ;  le  ventre  des  5  premiers  segments  blanc,  avec  une  ligne 
noire  près  des  bords  latéraux. — R. 

Une  seule  ç  capturée  au  CapRouge. 

67.  G-en.  Lampronote.     Lampronota,  Curtis. 

Antennes  longues  et  grêles,  ordinairement  sétacées. 
Thorax  assez  allongé,  le  mésothorax  le  plus  souvent  sans 
impressions  distinctes,  le  métathorax  cylindrique,  plus  ou 
moins  ponctué,  mais  jamais  rugueux,  sans  lignes  soulevées 
distinctes,  terminé  au  sommet  par  une  carène  transversale. 
Ailes  avec  une  aréole  triangulaire  (manquant  quelquefois) 
tantôt  sessile  et  tantôt  pédiculée.  Abdomen  allongé,  lisse, 
sans  impressions  ni  tubercules  ;  le  ventre  non  fendu  à  l'ex- 
trémité pour  la  réception  de  la  tarière  ;  celle-ci  grêle,  aussi 
longue  ou  plus  longue  que  l'abdomen. 

L'abdomen  lisse  de  ces  insectes,  et  surtout  la  forme  de 
leur  métathorax,  empêchent  c^e  les  confondre  avec  ceux 
des  genres  voisins.  17  espèces  rencontrées,  dont  une 
nouvelle  ;  on  peut  comme  suit  séparer  les  unes  des  autres. 

1(19)  Abdomen  entièrement  noir,  ou  avec  seulement  les 
sutures  des  segmeots  roussâtres  ; 

2(13)  Hancbes  postérieures  rousses; 

3(10)  Flancs  entièrement  noirs  ; 

4(5)  Bords  latéraux  du   mésothorax  sans  tachos.,.l.  punctllâta. 

5(  4  )  Bords  latéraux  du  mésothorax  plus  ou  moins  tachés  ; 

6(  7  )  Aréole  des  ailes  antérieures  pédiculée 2.  JOCOSE. 

7(  6  )  Aréole  des  ailes  sessile; 

8(  9  )  Une  petite  ligne  blanche  orbitale  vis-à-vis  l'insertion 

des    antennes , 3.  insita. 

9(8)  Point  de  ligne  blanche  orbitale  vis-à-vis  les  antennes  4.  parva. 
10(  3  )  Flancs  plus  ou  moins  tachés  ; 

11(12)  Ecusson  noir  ;    abdomen  à  sutures  rousses 5.  pleuralis. 

12(11)  Ecusson  taché  de  blanc  ;  abdomen  annelé  de  blanc 

au  sommet  des  segments 6.  marginata. 

13(  2  )  Hanches  postérieures  noires  ; 

14(17)  Bords  latéraux  du  mésothorax  sans  taches  ; 

15(16)  Ecailles  alaires    noires .7.  rufipes. 

16(15)  Ecailles  alaires  blanches 8.  nigricornis. 

17(14)  Bords  latéraux  du  mésothorax  tachés  de  blanc  9.  tegularis 
19(  1  )  Abdomen  roux  ou  jaune  et  noir  ; 


IV — ICHN1UM0N1DE8  71 

20(27)   Abdomen  noir  à  la  base  et  à  l'extrémité  ; 
21(26)    Métathorax  sans  aueune   tache; 

22(23)  Eciisson  noir  sans  aucune    tache 10.  frigida. 

23(22)  Ecusson  plus  ou  moins  taché  de  blanc; 

24(25)   Flancs  noirs  ;  hanches  postérieures  noires 11.  varia. 

25(24)   Flancs  jaunes  ;  hanches  postérieures  rousses.  .12.  hunieralis. 

26(21)  Métathorax  plus  ou  moins  taché  de  roux 13.  brunnea. 

27(28)   .'Vbdomen  noir  à  la  base  seulement 14.  Americana.. 

2S(31)  Abdomen  noir  à  l'extrémité  seulement; 

29(30)   Métathorax  entièrement  noir 15.  agilis 

30(29)   Métathorax  plus  ou  moins  taché  de  roux 16.  rubrica. 

31(28)  Abdomen  entièrement  roux 17.  exilis. 

1.  Lampronote  ponctuée.  Lampronota  punctulata 
Cress.  Trans.  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p  163,  ?  {L.  scutellaris 
Cress.  Nat.  v.  p.  474  ç  )  ;  Bassus  areolatus,  Prov.  Nat.  vi,  p. 
58,  c?. 

Ç  — Long.  .30  pouce.  Noire  ;  bo-iche,  palpes,  écailles  alaires  avec 
un  r  oint  en  avant,  d'un  jaune  roussâtre.  Ailes  hyalines,  légèrement  en- 
fumées, à  nervures  brunes;  stigma  triangulaire,  jaune  ;  aréole  sub- 
pentagonale.  Pattes  entièrement  rousses  de  même  que  les  hanches  et 
les  trochantins,  les  jambes  postérieures  avec  leurs  tarses  plus  ou  moins 
obscurcis.  Abdomen  linéaire,  rugueux  à  la  base,  poli  à  l'extrémité  • 
1er  segment  un  peu  plus  large  en  arrière,  le  2e  souvent  finement  mar- 
giné  de  roussâtre  à  l'extrémité  ;  tarière  grêle,  de  la  longueur  de  l'ab- 
domen.— AC- 

Var.  Quelquefois  l'écusson  roussâtre. 

2.  Lampronote  gaie.  Lampronota /ocosa,  Cress.  Tia,ns 
Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  162,  cT. 

(J  —  Long.  .28  pce.  Noire;  la  face  excepté  une  strie  noire  au 
milieu  dilatée  aux  deux  extrémités,  le  chaperon,  les  mandibules,  les 
palpes,  le  scape  en  dessous,  un  point  de  chaque  côté  sur  le  vertex,  lea 
écailles  alaires,  un  point  en  avant,  une  ligne  au  dessous,  une  tache  en 
crochet  sur  les  bords  des  lobes  latéraux  du  mésothorax,  blanc.  Ailes 
hyalines,  iridescentes,  légèrement  enfumées,  plus  pâles  à  la  base,  ner- 
vures et  stigma,  brun  ;  aréole  incomplète,  la  nervure  extérieure  man- 
quant en  plus  du  moins  grande  partie.  Antennes  brunes,  longues, 
grêles,  filiformes.  Métathorax  avec  un  petit  sillon  longitudinal  à  peine 
distinct.  Pattes  rousses,  les  antérieures  plus  pâles,  les  postérieures 
plus  ou  moins  obscures.  Abdomen  poli,  brillant,  le  1er  segment  avec 
2  petits  tubercules  latéraux  eu  avaut  du  milieu,  et  uue  petite  fossette 


72  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

vers  le  sommet,  les  segments  2  et  3  finement  marginés  de  roussâtre  au 
sommet. — AC. 

3.  Lampronote  entée.  Lampionota  insita,  Cress. 
Trans.  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  162,  ç. 

Ç — Long.  .30  pce.  Noire;  une  petite  ligne  orbitale  vis-à-vis  les 
antennes,  le  chaperon,  les  mandibules,  les  écailles  alaires  avec  une 
bande  sur  les  bords  des  lobes  latéraux  du  mi^sothorax,  les  hanches  an 
térieures  avec  leurs  trochantins,  blanc.  Antennes  grêles,  presque  aussi 
longues  que  le  corps.  Ailes  hyalines,  aréole  petite,  triangulaire,  non 
pétiolée.  Pattes  rousses,  les  postérieures  avec  les  jambes  blanches  à  la 
base  et  noires  au  sommet,  leurs  tarses  aussi  noirs.  Abdomen  avec  les 
3  premiers  segments  finement  ponctués,  les  autres  polis,  brillants,  le 
ventre  blanchâtre  ;  tarière  plus  longue  que  l'abdomen — PC. 

4.  Lampronote  petite.  Lampronota  parva,  Or  ess. 
Trans.  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  163,  ç. 

Ç — Long.  -18  pce.  Noire,  petite,  opaque  ;  le  chaperon,  les  man- 
dibules, les  palpes,  les  écailles  alaires,  une  ligne  sur  les  bords  latéraux 
du  mésothorax,  les  hanches  antérieures  avec  leurs  trochantins,  blanc- 
Ailes  hyalines,  iridescentes,  aréole  petite,  incomplète,  triangulaire, 
subpétiolée.  Pattes  rousses,  les  hanches  intermédiaires  plus  ou  moins 
blanches  en  dessous,  les  jambes  postérieures  avec  leurs  tarses  plus  ou 
moins  obscurs.  Abdomen  court,  déprimé,  brillant  à  l'extrémité,  les 
segments  2  et  3  souvent  marginés  d'une  ligne  pâle  au  sommet;  tarière 
de  la  longueur  de  l'abdomen  ou  un  peu  plus  longue. — AC. 

5.  Lampronote  fiancs-taehés.  Lampronota  pleuralis, 
Cress.  Trans.  Am.  Eut  Soc.  iii,  p.  161,  9  ;  L.  albifacies- 
Prov.  Nat.  v,  p.  475,  d^. 

(J* — Longueur  .30  pouce.  Noire  ;  la  face  au  dessous  des  antennes, 
les  joues,  les  mandibules  excepté  à  l'extrémité,  les  palpes,  2  points  sur 
l'occiput  en  arrière  des  yeux,  2  lignes  sur  l'écusson,  (manquant  quelque- 
fois) les  scapulaires,  une  lij^ne  en  avant  et  une  autre  au  dessous  des 
ailes  antérieures,  une  tache  en  coin  sur  les  lobes  latéraux  du  méso- 
thorax, le  bord  inférieur  du  prothorax,  une  tache  sur  les  flancs  du  mé- 
sothorax,  les  4  hanches  antérieures  avec  leurs  trochantins,  blanc 
ou  jaune  pâle.  Antennes  brunes  ;  scape  taché  de  jaune  inférieure- 
ment.  Ailes  légèrement  enfumées;  nervures  et  stigma  brunâtres; 
aréole  subtriangulaire,  non  pétiolée.  Pattes  rousses,  les  postérieures 
avec  les  jambes  et  les  tarses  plus  ou  moins  lavés  de  brunâtre,  les 
4  hanches  antérieures  avec  leurs  trochantins  jaune-pâle.  Abdomen 
noir;  les  segments  2  et  3  marginés  de  roux  postérieurement. — C- 


IV — ICHNEUMONIDES.  73 

Les  marques  blanches  des  flancs  de  cette  espèce  la 
font  aisément  reconnaître.  Les  lignes  orbitales  quelquefois 
non  interrompues  jusqu'en  arrière  des  yeux. 

6.  Lampronote  marginée.  Lampronota  marginata, 
Prov.  Nat.  V,  p.  474  ?. 

ÇLoMîTiieur  .46  pouce.  Noire;  chaperon,  mandibules,  palpes, 
2  points  en  arrière  des  yeux,  scapulaires  avec  un  point  en  avant,  une 
lisne  bordant  les  lobes  latéraux  du  mésothorax  à  pointe  en  crochet  près 
du  lobe  médian,  les  4  pattes  antérieures  avec  les  hanches  de  devant, 
blanc  ou  jiune-pâle.  Antennes  plus  longues  que  le  corps,  grêles,  brune?, 
roussâtres  à  l'extrémité.  Lobes  latéraux  du  mésothorax,  disque  de  l'é- 
cusson,  flancs  en  avant  des  pattes  intermédiaires,  les  4  hanches  posté- 
rieures, d'un  jaune  roux.  Ailes  légèrement  enfumées,  à  aréole  très 
petite,  pétiolée.  Abdomen  cylindrique,  noir,  chaque  segment,  à  l'excep- 
tion du  premier,  marginé  de  blanc  au  bord  postérieur.  Les  lobes  laté- 
raux du  mésothorax  et  de  l'écusson  sont  roux  au  milieu  et  bordés  de 
blanc;  le  post-écusson  porte  aussi  une  ligue  blanche.  Trochantins  pos- 
térieurs blancs  avec  un  anneau  noir  à  l'extrémité-  Cuisses  postérieures 
avec  leurs  jambes  et  leurs  tarses  blanchâtres,  d'un  brun  plus  ou  moins 
foncé  en  dedans-      Tarière  aussi  longue  que  l'abdomen R. 

Voisine  de  Voccidenialis,  Cress,  mais  s'en  distino-uant 
par  son   abdomen   annelé  de  blanc,  son  métathorax    sans 
tache  etc. 

7.  liampronote  pattes-rousses.  Lampronota  ru/ipes, 
Prov.  Nat.  V,  p.  476,  ç. 

Ç— Long.  .30  pce.  Noir  foncé,  robuste  ;  le  chaperon,  les  mandi- 
bules avec  les  palpes,  roux  obscur-  Antennes  plus  longues  que  le  corps, 
brunes  à  l'extrémité.  Ecailles  alaires  noires.  Ailes  hyalines  •  aréole 
petite,  triangulaire,  pétiolée.  Métathorax  fortement  ponctué.  Pattes 
rousses,  toutes  les  hanches  et  les  trochantins,  avec  l'extrémité  des 
cuisses  postérieures,  leurs  jambes  et  leurs  tarses,  noir.  Abdomen  ro- 
buste, légèrement  convexe,  densément  ponctué  à  la  base,  brillant  au 
sommet;  tarière  plus  longue  que  l'abdomen — PC 

8.  Lampronote  cornes-noires.  Lampronota  nigricor- 
nis,  Prov.  Nat.  v,  476,  ?. 

Ç — Longueur  .20  pouce.  Noire,  finement  ponctuée  ;  antennes 
noires-  Palpes,  chaperon,  mandibules  et  scapulaires,  blanc-  Mésutho- 
rax  tout  noir-  Ailes  légèrement  enfumées,  iridescentes;  stigma  et  ner- 
vures, brunâtres  ;  aréole  petite,  pétiolée-     Pattes  rousses,  hanches  ante- 


74  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

rieures  avec  leurs  trochantins,  jaune  pâle,  ces  derniers  tachés  de  noir  en 
avant;  les  hanches  intermédiaires  rousses  et  les  postérieures  noires,  les 
4  trochantins  postérieurs  tachés  do  noir.  Extrémité  des  cuisses  et  des 
jambes  postérieures  avec  leur  tarses,  plus  ou  moins  brunâtres.  Abdo- 
men noir,  les  segments  2  et  3  marginés  de  roux  au  bord  postérieur. 
Tarière  plus  longue  que  l'abdomen. — PC. 

Bien  distincte  dans  la  précédente  par  ses  hanches 
Tousses,  sen  abdomen  à  segments  2  et  3  marginés  de 
roux  etc. 

9.  Lampronote  à-scapulaires-blanches.  Lampronota 
tegularh.  Cress.  Trans.  Am.  Eut.  Soc.  iii,  p.  16-3,  d^  ;  Aretie- 
ira  Quebecensis,  Prov,  Nat.  vil,  p.  141,  cf. 

çj* — Long.  .40  pouce.  Noire  avec  une  pubescence  blanchâtre  peu 
dense  ;  la  face  entièrement,  les  mandibules  excepté  à  l'extrémité,  le 
scape  en  dessous,  les  écailles  alaires,  une  petite  ligne  en  avant,  une 
autre  en  dessous,  l'angle  antérieur  des  bords  latéraux  du  mésothorax, 
les  4  hanches  antérieures  avec  leurs  trochantins  et  leurs  tarses,  blanc. 
Antennes  noires,  sétacées,  fort  longues,  brunes  à  l'extrémité.  Ailes  hya- 
lines, nervures  brunes,  blanches  à  la  base,  aréole  pétiolée.  Les  4  cuisses 
antérieures  d'un  roux  clair.  Pattes  postérieures  noires,  longues,  han- 
ches polies,  brillantes,  leurs  jambes  blanches  dans  leur  moitié  basilaire. 
Abdoîuen  allongé,  droit,  ponctué  surtout  à  la  base,  le  premier  segment 
avec  les  tubercules  stigmatiques  a  peine  saillants. 

Espèce  bien  distincte  par  sa  coloration. 

10.  Lampronote  froide.  Lampronota  frifçida,  Cress. 
Can.  Ent.  i,  p.  36,  d^. 

$ — Long.  .34  pce.  Noire;  le  chaperon,  les  mandibules,  avec  les 
pattes  y  compris  les  hanches  et  les  trochantins,  d'un  beau  roux.  Ailes 
hyalines,  légèrement  enfumées  ;  aréole  petite,  triangulaire,  pétiolée. 
Métathorax  densément  ponctué.  Abdomen  allongé,  le  premier  segment 
excepté  au  sommet,  avec  les  3  segments  terminaux,  noirs,  le  reste  roux, 
brillant;   tarière  plus  longue  que  l'abdomen — C- 

Se  distingue  surtout  de  la  précédente  par  ses  hanches 
postérieures  rousses. 

11.  Lampronote  variée.  Lampronota  varia,  Cress. 
Trans.  Am.  Ent.  roc-  iii,  p.  1G4,  (J*. 

ç^-_[j,,i)g.  .48  oce.  Noire  ;  la  face,  les  mandibules,  les  palpes, 
les  b'iiiLs  du  prothorax,  les  écailles  alaires,  2  taches  en  dessous,  une 
graude   tache  eu  crochet  sur  led  lob^js  latéraux  du  luésothorax,   une 


IV — 1CHBNEUM0NIDE8  75 

tache  sur  IVcusson,  quelquefois  aussi  sur  les  flancs,  les  4  pattes  anté- 
rieures avec  leurs  hanches  et  leurs  trochantins,  jaune-pâle.  Antennes 
grêles,  longues,  brunes  en  dessous.  Ailes  hyalines  jaunâtres,  aréole 
petite,  triaEgulaire,  pétiolée  Métathorax  fortement  ponctué,  avec  une 
pubescence  blanchâtre  peu  dense-  Pattes  jaunes,  les  postérieures  avec 
les  hanches  en  plus  ou  moins  grande  partie,  les  quisses,  l'extrémité  des 
jambes,  et  les  tarses,  noir  plus  ou  moins  foncé.  Abdomen  avec  le  pre- 
mier segment  excepté  au  sommet,  et  ceux  de  l'extrémité  à  partir  du  5e, 
noir,  le  reste  varié  de  noir  et  de  jaune. — CC 

Espèce  très  variable  dans  sa  coloration.  L'abdomen 
est  quelquefois  entièrement  roux,  excepté  au  premier  seg- 
ment, les  flancs  sans  tache,  etc. 

12.  Lampronote   humérale.       Lampronota   humeralis, 

Prov.  Nat.  v,  p.  476,  cJ. 

(^ — Long.  .38  pouce.  Variée  de  blanc,  de  jaune  et  de  roux. 
Tèto  et  thorax  noirs  ;  abdomen  roux.  Toute  la  face  avec  les  orbites 
se  proloniie:int  jusqu'aux  vertex,  les  mandibules,  les  palpes,  le  bord 
inférieur  du  prothorax,  les  scapulaires  avec  une  ligne  en  avant  et  une 
autre  au-dessous,  une  ligne  bordant  les  lobes  latéraux  du  mésothorax 
jiisiju'au  milieu  du  disque,  l'écasson,  les  4  hanches  antérieures  avec 
leurs  trochantins,  les  côtés  et  le  dessous  du  mésothorax,  d'un  blanc 
jaunâtre.  Les  pattes  avec  l'abdomen,  excepté  les  deux  tiers  antérieurs 
du  premier  segment  et  les  2  derniers,  une  tiche  sur  les  côtés  du  mé- 
tathorax, manquant  quel  |uefois,  d'un  roux  plus  ou  moins  foncé.  Les 
segments  médians  de  l'abdomen  sont  quelque  peu  maculés  de  brun. 
L3S  antennes  sont  brunes  avec  le  scape  jaune  en  dessous.  Ailes  hya- 
lines, légèrement  enfumées  ;  stigma  et  nervures  brunâtres;  aréole  très 
petite,  pétiolée.— ce 

Très  rapprochée  de  \?ifngida  par  son  apparence,  mais 
s'en  séparant  distinctement  par  sa  coloration.  Son  abdo- 
men roux,  au  lieu  d'être  jaune,  n'ayant  jamais  plus  de  2 
segments  noirs  à  l'extrémité,  et  ses  pattes  aussi  rousses  et 
non  jaunes  avec  sa  taille  plus  petite  la  distinguent  de  la 
varia. 

Var. —  Le  blanc  sur  l'écusson  manque  plus  ou  moins  et 
quelquefois  entièrement  ;  les  flancs  quelquefois  sont  tout 
noirs,  de  même  pour  le  métathorax;  les  lignes  blanches  du 
disque  du  mésothorax  manquent  aussi  quelquefois  ;  quel- 
ques ligues  noires  dans  la  face,  etc. 


76  LE  NATURALISTE  CANADIKN. 

13.  Lampronote  brune.  Lampronota  brunnea.  Cress. 
Can.  Ent.  i,  p.  37,  ?. 

Ç — Long.  .40  pce.  D'un  brun  ferrugineux,  subopaque;  les 
quatre  jambes  antérieures  plus  pâles.  Corps  densément  ponctué-  Les 
orbites  antérieurs,  la  bouche,  les  écailles  alaires,  jaunâtres.  Ailes 
hyalines-jaunâtres,  les- nervures  noires,  l'aréole  pétiolée,  petite-  Tarière 
plus  longue  que  l'abdomen — PC- 

14.  Lampronote  d'Amérique.  Lampronota  Ameri' 
cana.  Cress.  Trans.  Ara.  Eut.  Soc.  iii,  p.  164,  ?. 

Ç — Long.  .48  pce.  Noire  ;  le  chaperon  avec  les  pattes  antérieures, 
d'un  roux  plus  ou  moins  obscur-  Thorax  densément  ponctué-  Ailes 
plus  ou  moins  enfumées  ;  aréole  pétiolée.  Abdomen  robuste,  plus  épais 
à  l'extrémité,  entièrement  roux  excepté  les  deux-tiers  basilaires  du  1er 
segment;  tarière  plus  longue  que  l'abdomen — CC- 

Un  spécimen  à  part  les  hanches  et  les  trochantins 
avait  les  pattes  rousses,  avec  l'extrémité  des  jambes  posté- 
rieures noire,  ce  qui  nous  porte  à  croire  que  l'espèce  varia 
pourrait  bien  être  le  cT  de  celle-ci. 

15.  Lampronote  agile.  Lampronota  agilis,  Cress, 
Trans.  Am-  Ent.  Soc.  iii,  p-  164,   ?- 

Ç — Long.  .26  pce.  Noire  avec  l'abdomen  roux-  La  face  fine- 
ment ponctuée-  Antennes  très  longues,  le  scape  noir  brillant,  le  reste 
brun-foncé,  les  artiolcs  de  la  base  roussâtres.  Thorax  densément 
ponctué,  sans  aucune  tache-  Ailes  hyalines,  iridescentes,  les  ner- 
vures et  le  stigma  noirs,  aréole  très  petite,  triangulaire,  oblique  et 
incomplète,  la  nervure  extérieure  plus  ou  moins  oblitérée.  Pattes  noir- 
Toussâtre,  les  4  hanches  postérieures  ainsi  que  la  base  de  leurs  cuisses  d'un 
beau  roux  clair-  Abdomen  moyen,  brillant,  plus  épais  à  l'extrémité, 
les  3  segments  basilaires  roux,  le  reste  noir  ;  tarière  forte,  moins 
de  la  moitié  de  l'abdomen  en  longueur — R- 

Capturé  au  CapRouge. 

16.  Lampronote  rougeâtre.  Lampronota  rubrica,Cress. 
Trans-  Am-  Ent-  Soc-  Iii,  p-  165,  Ç- 

Ç — Long- -32  pce-  Noire,  la  bouche  en  partie,  les  orbites  an- 
térieurs supérieurs,  les  écailles  alaires,  une  tacha  sur  l'écusson,  jaune 
Le  métathorax  noir  à  la  base  en  dessus,  roux  dans  le  reste,  les  flancs 
aussi  avec  une  tache  rousse  plus  ou  moins  étendue-  Ailes  hyalines 
aréole  petite,  subpétiolée-  Pattes  rou.sses,  les  4  trochantins  postérieurs 
noirs  en  dessus,  les  jambes  postérieures  avec  leurs  tarses  plus  ou  u^oias 


IV — ICHNEUMONTDES  77 

obscurs.     Abdomen  roux,    les  derniers  segments  tacbés   de    noir  ;   ta- 
rière plus  longue  que  l'abdomen — PC. 

17.  Lampronote  grêle.  Lampronota  exilis,  Cress. 
Trans.  Am.  Eut.  Soc.  iii,  p.  165,  c?ç. 

9 — Long.  -32  pce.  Noire;  le  cbaperon,  les  palpes,  le's  (écailles 
alaires,  les  pattes  y  compris  les  hanches  et  les  trochantins,  avec  l'abdo- 
men en  entier,  d'un  beau  roux  clair;  les  flancs  avec  le  métathorax 
sont  souvent  aussi  tachés  de  roux.  Antennes  avec  le  scape  plus  ou 
moins  taché  de  roux  en  dessous.  Ailes  hyalines-jaunâtres;  aréole  tri- 
angulaire, subpétiolée.  Métathorax  densément  ponctué.  Les  pattes 
antérieures  souvent  plus  claires.  Abdomen  sans  aucune  tache  de  noir  ; 
tarière  plus  longue  que  l'abdomen — C. 

(^ — Avec  la  face,  le  chaperon,  les  écnilles  alaires,  le  scape  dessous, 
d'un  jaunâtre  ferrugineux  ;    l'abdomen  souvent  taché  de  noir  à  la  base, 

68.  Gen.  Arénètre     Arenetra,  Holmgren. 

Ces  insectes  se  distinguent  particulièrent  des  Lampro- 
notes  par  la  pubescence  assez  longue  qui  leur  recouvre  la 
face  et  le  thorax  ;  leur  abdomen  est  aussi  plus  court,  plus 
robuste  et  plus  au  moins  convexe.  Aréole  des  ailes  assez 
grande,  triangulaire,  d'ordinaire  pétiolée.  Tarière  plus 
courte  que  l'abdomen. 

Une  seule  espèce  rencontrée. 

Arénètre  pattes-rousses.  Arenetra  rvjipes.  Cress. 
Trans- Am.  Ent- Soc  iii,  p.  159,  Ç  ;  {Exetastes  niger,  Cress.  Nat-  vi, 
p.  78,  ?)- 

Ç — Long-  -42  pce.  Noire;  la  tête  et  le  thorax  opaques,  l' abdo- 
men brillant,  excepté  à  la  base-  La  tête,  le  thorax  et  les  cuisses  en 
dessous  avec  une  pubescence  blanchâtre,  plus  dense  sur  la  face  et  les 
joues.  Ailes  hyalines,  légèrement  teintes  de  brun,  les  nervures  et  le 
stigma  noir;  aréole  assez  grande,  pétiolée,  subtriangulaire.  Pattes 
noires,  les  genoux,  les  jambes  et  les  tarses,  avec  les  cuisses  postérieures 
excepté  à  la  base,  plus  ou  moins  ferrugineux.  Abdomen  avec  le  pre- 
mier segment  finement  ponctué,  mais  non  aciculé,  le  3e  et  les  suivants 
très  étroitement  marginés  de  jaune  au  sommet;  tarière  plus  courte  que 
l'abdomen — R- 


78  LE   NATURALISTE    CANADIEN. 

69.  G-en.  Ménisque.      Meniscus,  Schiodte. 

Ces  insectes  sont  aussi  très  rapprochés  des  Lampro- 
notes,  leur  métathorax  est  aussi  arrondi,  quoique  un  peu 
plus  court,  moins  cylindrique.  Les  ailes  ont  une  aréole 
triangulaire.  L'abdomen  allongé  porte  une  tarière  ordi- 
nairement plus  courte  que  lui,  à  valves  aplaties,  fortes  et 
pubescentes. 

Trois  espèces  rencontrées. 

Thorax  et  abdomen  noirs  ; 

Flancs  noirs,  immaculés 1 .  SUperbUS- 

Flancs  plus  ou  moins  roux 2.  SCUtellariS. 

Thorax  noir,  abJomen  plus  ou  moins  roux 3.  eleganS. 

1.  -:.énisque  superbe.  Menisr.us  superbus,  Prov.  Nat. 
vi,  p.  30,$. 

Ç — Long.  .40  pouce.  Noir,  luisant;  chaperon,  mandibules,  pal- 
pes, orbites  antérieurs,  scapulaires,  un  point  en  avant  des  ailes  anté- 
rieurs, une  lisne  au  dessous  et  un  autre  point  plus  bas,  une  li^îne  siir  les 
bords  du  mésothorax,  l'écusson,  plus  ou  moins  blanc.  Ecusson  bordé  de 
roux  en  arrière.  Ailes  hyalines,  à  nervures' brunes,  claires  à  la  base  ; 
stif'ua  brun  ;  aréole  petite,  pétiolée.  Pattes  rousses  ;  les  trochantins 
antérieurs  avec  le  devant  de  leurs  hanches  sont  blancs  ;  les  hanches 
•ntermédiaires  portent  aussi  une  tache  blanche  en  dehors.  Cuisses  pos- 
térieures à  l'extrémité,  leurs  jambes  excepté  un  anneau  blanc  à  la  base, 
leurs  tarses  excepté  un  anneau  blanc  à  la  base  du  premier  article,  noir. 
Tarière  un  peu  plus  courte  que  l'abdomen,  très  forte,  hispide. — PC. 

Insecte  bien  remarquable  par  sa  coloration» 

2*  Ménisque  à  écusson-roux.  Meniscus  scutellaius, 
Cress;  Lampronata  scut,  Cress.  Trans.  Am-  Eut.  Soc-  iii,  p.  161  Ç  ; 
Meniscus  Crevieri,  Prov.  Nat.  vi,  p.  29,  ? . 

o Long-  .40  pce-     Noir;  tête  et  prothorax  finement  ponctués. 

Chaperon,  mandibules,  palpes,  étroites  lignes  orbitales,  deux  points  sur 
le  vertex,  les  scapulaires,  un  point  en  avant,  une  petite  ligne  en  dessous, 
une  \Wne  sur  le  bord  des  lobes  latéraux  du  mésothorax,  d'un  jaune 
c  air.  La  poitrine,  le  bord  inférieur  du  prothorax,  les  flincs,  l'écus- 
son, vine  ligne  sur  le  post-écusson,  avec  les  pattes,  d'un  roux  plus  ou 
moins  foncé.  Les  lignes  blanches  du  devant  du  mésothorax  sont 
bordées  de  roux  intérieurement.  Les  4  hanches  antérieures  portent 
une  li"-ne  claire  en  dehors;  jauibes  postérieures  brunâtres  au  sommet 


IV — ICHNEUM0NIDE8  79 

de  même  que  leurs  tarses,  avec  un  très  petit  anneau  clair  près  de  leur 
base-  Ailes  uiî  peu  enfumées,  à  nervures  brunes;  stigma  jaunâtre  j 
aréole  petite,  triangulaire,  pétiolée.  Abdo  iien  un  peu  convexe,  opa- 
que. Tarière  presque  aussi  longue  que  l'abdomen,  rousse,  à  valves 
noires,  bispides. — PC- 

Ses  flancs  roux  le  distinguent  surtout  du  précédent. 

3,  Ménisque  élégant.  Meniscus ele^ans,  Cress.  Traits. 
Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  165,  6^9. 

Ç — .Long.  .45  pce.  Noir;  le  cbaperon,  les  mandibules,  les  orbites 
dilatés  antérieurement,  le  scape  en  dessous,  les  bords  supérieurs  et  in 
férieurs  du  prothorax,  une  tache  en  avant  sur  chaque  côté  da  mésotho- 
rax, une  autre  au  milieu  du  disque,  les  écùlles  alaires,  une  ligne  au 
dessous,  deux  petites  taches  sur  les  fiincs  à  leur  partie  supérieure,  une 
petite  lisjne  longitudinale  à  la  partie  inférioure,  excepté  à  la  base,  le 
post-écusson,  une  tache  triangulaire  au  sommet  du  métuthorax,  un 
point  de  chaque  côté  sur  les  flancs  de  celui-ci,  les  4  pattes  antérieures 
avec  le  sommet  de  leurs  hanches,  le  sommet  des  trochantins  postérieurs 
avec  les  genoux  et  la  base  des  jambes,  jaune-citron.  Ailes  hyalines,  lé- 
gèrement enfumées  au  sommet,  aréole  subrhombaïd  de,  longuement  pé- 
diculée,  le  stigma  brun.  Jjcs  pattes  postérieures  noires.  Abdomen 
roux,  les  segments  1  et  2  avec  la  base  du  3j,  noir  en  dessous,  le  1er 
jaune  aux  2  extrémités  de  même  que  le  sommet  du  2e.  Tarière  de  la 
longueur  de  l'abdomen. — R- 

(^ — Avec  la  face  et  l'écusson  entièrement  jaunes,  et  les  taches  des 
flancs  réunies  en  une  ligne  irréguiière,  l'extrémité  de  l'abdomen 
obscure. 

70.   Gren.  Phytodiète.     Phijtodielus,  G-rav. 

Antennes  plus  ou  moins  grêles,  longues.  Aréole  des 
ailes  triangulaire,  quelquefois  irrégulière.  Pattes  grêles,  à 
crochets  pectines  Abdomen  oblong  ou  ovoïde,  qutlque 
peu  comprimé  à  l'extrémité,  à  premier  segment  s'élargis- 
sant  insensiblement  en  arrière.  Tarière  de  la  longueur  de 
l'abdomen  à  peu  près. 

Quatre  espèces  rencontrées. 
Poitrine  noire,  flancs  noirs,  sans  taches  de  jaune; 

Segments  abdominaux  marginés  de  blanc 1 .  ZOIiatUS- 

Segments  abdominaux  non  marginés  de  blanc. ,.  .  2  distlQCtUS- 
Poitrine  et  flancs  jaunes; 


80  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

Cnissas  postérieures  bi-anne1des  de  noir 3.  VUlgaHS. 

■  ■  Cuisses   posti^rieures   entièrement  jaunes    —    4.  putiasrrJmUS 

1.  Phytodiète  zone.  Phr/todieian  zonalus,  Prov.  Nat. 
vi,  p.  79,  ? . 

Ç — Lono;;.  ,38  pouce.  Noir;  orbites  antérieurs  interrompus  vis- 
à-vis  les  antennes,  orbites  postérieurs,  écailles  alaires  avec  un  point  en 
avant,  les  bords  de  l'écusson  avec  sa  pointe,  le  post-écusson,  une 
bande  transversale  au  sommet  du  métathoras,  une  lii^ne  sur  le  bord 
postérieur  de  tous  les  segments  abdominaux,  d'un  jaune  clair.  An- 
tennes lono'ues,  filiformes,  noires,  brunâtres  en  dessous,  le  scape  taché 
de  jaune  en  dessous.  Les  palpes,  le  stigma,  les  pattes  avec  les  4 
hanches  postérieures,  d'un  roux  plus  ou  moins  foncé.  Hanches  anté- 
rieures noires,  les  intermédiaires  avec  une  ligne  noire  en  dehors  ;  jambes 
T^osté^ieures,  surtout  à  l'extrémité,  avec  leurs  tarses,  brunâtres.  Abdo- 
mun  noir  poli,  à  1er  segment  s'élargissant  en  arrière,  un  peu  comprimé 
et  épaissi  à  l'extrémité,  le  6e  segment  s'élargissant  mais  sans  se  pro- 
longer en  dessous  en  écaille  pour  recevoir  la  tarière.  Tarière  un  peu 
plus  courte  que  l'abdomen,  forte,  droite. — R. 

2.  Phytodiète  distinct.  Phytoditeus  distinctus,  Cress. 
Trans.  'Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  166. 

Ç Long.  .22  pce.  Noir  ;  les  mandibules,    une  tache  orbitale  au 

dessus  des  yeux,  les  écailles  alaires,  une  tache  en  avant  des  bords  laté- 
raux du  raésothorax,  une  double  tache  à  la  base  de  l'écusson,  une 
lio-ne  au  dessous  de  son  extrémité,  blanc.  Ailes  hyalines,  le  stigma 
jaune,  l'aréole  triangulaire,  oblique.  Pattes  d'un  beau  roux  clair,  les 
hanches  antérieures  noires,  blanches  en  avant  de  même  que  leurs  tro- 
chantins  les  cuisses  postérieures  avec  un  petit  anneau  brun  à  leur 
sommet  leurs  jambes  noires  à  la  base  et  à  l'extrémité  avec  un  grand 
anneau  roux  au  milieu.  Abdomen  subsessile,  noir,  les  segments  basi- 
laires  bleuâtres;  tarière  forte,  un  peu  plus  courte  que  l'abdomen. 

Se  distingue  surtout  du  vulgaris  par  sa  taille  plus 
petite,  son  abdomen  subsessile  etc. 

3.  Phytodiète  commun.  Phytodietus  vulgaris,  Cress, 
Trans.  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  166,  9  d. 

Ç Long.  .32  pce.  Noir,  poli,  brillant;  les  mandibules,  les  palpes, 

les  écailles  alaires,  un  point  en  avant,  une  ligne  sur  les  bords  latéraux 
du  mésathorax,  une  ligne  sur  l'écusson,  le  po?t-écusson  et  le  sommet 
du  métothorax,  blanc.  Les  flancs  du  métathorax  plus  01  moins 
tachés  de  roux.  Antennes  longues,  grêles,  brunes  à  l'extrémité,  le 
scape  taché  de  jaune   en  dessous.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  à  aréole 


NOS    B!BLTOTHÈQ«?ES.  81 

triangulaire, oblique, pétiol(^e.  Pattes  d'un  roux  clairjes  hanches  ant(?rieu- 
res  avec  lems  trochantins,  tous  les  genoux,  la  moitié  apicale  d^s  trochan- 
tins  postérieurs  avec  un  petit  anneau  à  la  base  de  leurs  jambes,  blanc  > 
Ja  moitié  basiluire  des  trochantins  postérieurs  avec  un  petit  anneau  à 
la  base  et  un  autre  au  sommet  de  leurs  cuisses,  leurs  jambes  et  leurs 
tarses,  noir.  Abdomen  noir,  poli,  brillant,  comprimé  à  l'extrémité, 
tous  les  segments  marginé.s  d'une  ligne  blanche  au  sommet-  Tarière 
un  peu  plus  courte  <]ue  î'abdomen,  forte. — C. 

lilspècss  très  variable  dans  sa  coloration.  La  ligne 
blanche  snr  les  bords  latéraux  du  mésothorax,  et  celle  au 
sommet  du  niétathorax  taisant  défaut.  Les  jambes  pos- 
térieures blanches  en  dehors  au  milieu,  de  même  que  la 
base  de  leurs  tarses  ec. 

4.  Phytodiète  très-beau.  Pliylodietm  pulcherrimus, 
Cress.  Trans.  Am.  Soc.  ii,  p.  101,  c?  ;  Mesoleptus  pulcherr. 
Cress. 

(^ — Long.  .35  pce.  Noir  varié  de  jaune  ;  tête  jaune,  noire  seule- 
ment en  arrière  avec  une  tache  de  la  même  couleur  sur  le  vertex.  An- 
tennes jaune-roussâtie,  noires  en  dessus  à  la  base.  Thorax  jaune,  le 
dos  du  raésothorax  excepté  une  tache  centrale,  la  base  du  métathorax 
avec  la  partie  supérieure  des  flancs,  noir.  Ailes  hyalines,  l'aréole  tri- 
angulaire, brièvement  pétiolée.  Pattes  d'un  jaune  roussâtre,  l'extrémité 
des  jambes  postérieures  plus  ou  moins  noire,  AbJomen  allongé, 
poli,  brillant,  noir,  tous  les  segments  avec  une  bande  jaune  au  sommet; 
le  ventre  jaune  excepté  à  l'extrémité. — AC. 

(J.  continuel-^ 


NOS  BIBLIOTHEQUES. 

Nos  brochures,  leur  format,  leur  conservation,  leur  reliure. 


Un  correspondant  du  Courrier  du  Canada  qui  signe 
"Léon  Noël,'"  disait  d'excellentes  choses  à  propos  de  nos 
archives  et  de  nos  bibliothèques  dans  l'édition  de  cette 
feuille  du  24  mars. 


82  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

On  néglige  bien  tiop  les  ouvrages  Canadiens  dans  la 
composition  de  nos  bibliothèques  ;  si  bien  que  lorsque 
quelque  érudit  a  besoin  de  faire  des  recherches  sur  notre 
passé,  il  éprouve  des  peines  infinies  à  se  procurer  les 
sources  où  il  pourrait  puiser,  par  ce  que  la  plupart  de  nos 
auteurs  Canadiens  brillent  par  leur  absence  dans  nos  bibli- 
othèques. 

Les  files  de  nos  feuilles  politiques  joarnalières  sont 
sms  doute  d'un  grand  secours  pour  l'historien,  l'anhé- 
ologue,  l'ethnographe  etc.,  mais  empreintes  des  passions 
et  de  l'exaltation  des  partis  dans  le  moment— causes  très 
souvent  d'écarts  considérables, — ces  sources  ne  doivent  être 
utilisées  qu'avec  une  extrême  réserve,  et  n'ont  pour  ainsi 
dire  d'autorité  que  parleur  confimation  par  des  documents 
de  provenance  différente. 

Mais  comme  l'histoire  d'un  peuple,  son  degré  de  civi- 
lisation, ses  tendances,  ses  aspirations  etc.,  se  consignent 
encore  plus  dans  les  brochures  que  dans  les  feuilles  poli- 
tiques journalières,  et  même  plus,  nous  oserions  dire,  que 
dans  les  ouvrages  spéciaux,  puisque  ceux-ci  ne  sont  que 
les  appréciations  d'une  seule  individualité,  les  brochures 
du  moment  sont  bien  les  sources  les  pins  riches  et  les  plus 
abondentes  qu  on  puisse  trouver  ;  et  ce  sont  précisément 
les  brochures  qui  font  défaut  dans  nos  bibliothèques. 

Le  volume  à  centaines  de  pages  qui  peut  fournir  une 
reliure  à  dos  élégant  et  passablement  large,  recevra  des 
égards  de  plus  d'un  bibliophile  ;  on  aimera,  quelque  soit  la 
valeur  de  son  contenu,  à  voir  briller  en  belles  lettres  d'or, 
le  nom  de  l'auteur  Canadien  qu'il  porte  sur  son  dos  ;  muis 
pour  la  brochure,  qui  n'off're  dans  les  rayons  qu'un  mince 
filet  bleu,  jaune  ou  rouge  avec  des  plats-côtés  sans  résis- 
tance et  toujours  si  faciles  à  chiffonner,  on  est  bien  vite 
dégoûté  et  embarrassé  de  sa  présence,  et  le  panier  aux  re. 
buts  ne  tarde  pas  à  la  recevoir. 

Nous  croyons  pouvoir  à  cet  égard  donner  ici  un  avis 
aux  imprimeurs  et  aux  auteurs  qui  pourrait  être  grande, 
ment  avantageux  pour  tout  le  inonde;  nos  voisins  les 
yankees,    si  experts   en  améliorations  matérielles,  nous  en 


NOS  BIBT.IOÏIIÈQUES  83 

oHVeiit  un  exemple  depuis  plusieurs  années  déjà.  C'est 
de  ne  publier  aucune  brochure  que  sous  le  format  in- 8, 
celui  des  livres  ordinaires.  Rien  de  plus  facile  alors  que 
de  réunir  de  nombreuses  brochures  diverses  pour  les  faire 
relier  en  volumes.  C'est  un  moyen  sûr  de  les  conserver 
et  de  faciliter  les  recherches.  En  (ffet,  il  suiht  d'une  seule 
page  des  titres  des  différentes  pièces  qui  composent  le 
volume,  que  vous  faites  imprimer,  pour  placer  en  tête, 
pour  vous  permettre  d'un  seul  coup  d'œil  de  reconnaître  où 
peuvent  se  trouver  les  renseignements  que  vous  cherchez. 
Nous  ajouterons  qu'il  faut  éviter  aussi  de  faire  trancher  ces 
brochures,  ahn  de  laisser  au  relieur  les  marges  suffisantes 
pour  les  proportions  convenables  des  volumes. 

Mais  quand  on  a  à  marier  ensemble  des  brochures  de 
toute  grandeur  et  de  toute  dimension,  depuis  des  in-4 
ou  de-;  in-8  à  2  colonnes  jusqu'à  des  in-24  ou  des  in-18 
presque  carrés,  la  chose  devient  presque  impossible.  Nous 
avons  tout  dernièrement  remis  à  M.  T.  Lemieux,  l'habile 
relieur  de  la  rue  Grarneau,  plus  de  200  brochures  pour  les 
réunir  en  volumes,  et  malgré  la  pratique  et  le  goût  bien 
reconnu  de  cet  ouvrier  pour  ces  sortes  d'ouvrages,  il  n'a 
pu  faire  ses  combinaisons  de  volumes,  qu'en  sacrifiant  tan- 
tôt presque  la  marge  entière  de  certaines  pièces,  et  tantôt 
en  admettant  d'autres  qu'une  tranche  précédente  avait  ré- 
duits au  dessous  de  la  dimension  commune,  et  encore  en 
faisant  des  in-4,  des  in-8,  desin-12  etc.,  tandis  que  s'il  ne  se 
fut  agi  que  d'in-8  onlinaires,  on  n'aurait  eu  que  des  volu- 
mes uniformes  et  parfaits. 

Un  autre  moyen  de  s'assurer  des  files  précieuses  de 
nos  publications  canadiennes,  ce  serait  que  chaque  impri- 
meur prendrait  pour  règle  de  ne  jamais  rien  publier  sans 
eu  garder  une  copie.  iJe  quelles  ressources  ne  seraient 
pas  aujourd'hui  nos  boutiques  d'imprimerie  si  on  eut  adopté 
cette  pratique  depuis  seulement  80  ans.  Ayant  été  chargé, 
il  y  a  quelques  années,  de  faire,  pour  une  bibliothèque 
américaine,  une  collection  de  tout  ce  qui  avait  été  publié 
en  Canada  dans  nos  diverses  langues  sauvages,  nous  par- 
courûmes toutes  les  imprimeries  où  nous  saviohs  que  tels 
ouvrages  avaient  été  publiés  ;  mais   c'est   à    peine  si  nous 


84  LE    NATURALISTE   CANADIE?^ 

pûmes  recueillir  2  ou  3  petites  brochures,  tous  les  impri- 
meur.ç  nous  déclarant  qu'ils  n'avaient  pris  aucun  soin  de 
conserver  des  copies  de  telles  publications.  Nous  allions 
abandonner  notre  tâclif»,  lorsque  la  vente  par  encan  d^^s 
collections  d'un  bibliophile  de  Montréal  nous  permit  ne  re- 
cueillir 15  brochures  en  8  langues  ditférentes. 

A  propos  de  brochures,  nous  attirons  spécialement 
l'attention  de  nos  lecteurs  sur  l'annonce,  à  la  3e  paq^e  de 
notre  couverture  portant  pour  litre  :  "  Demandes  et  Offres." 
Il  n'est  aucun  homme  d'éducation  qui  ne  possède  quelques 
brochures  ou  même  quelques  ouvra^-es  Pi  peu  près  sans 
utilité  pour  lui,  et  qu'il  échangerait  volontiers  pour  d'antres 
d'un  autre  genre  ;  or  au  moyen  de  cette  colonne  d'annonces» 
nos  lecteurs  pourront  faire  connaître  et  ce  qu'ils  désiseront 
avoir  et  ce  qu'ils  peuvent  offrir  en  échange. 

Ce  système  en  vogue  dans  bon  nombre  de  publications 
Américaines  et  Européennes,  a  produit  les  plus  heurex 
effets.     Voir  tannonce. 


LES  PTINES. 


On  nous  écrit  de  Sorel,  en  date  du  11  ultimo, 
M.  le  Rédacteur, 

Encore  fois,  pour  longtemps,  je  l'espère,  vous  donnez  signe  dévie.  La 
seule  publication  française  .«cientifique  qu'on  ait  eu  le  courage  de  fonder 
et  la  persévérance  de  maintenir  pendant  de  longues  années  au  prix 
d'immenses  sacrifices  de  la  part  de  sou  Uédacteur-Propriétaire,  pour- 
rait-elle être,  au  milieu  de  notre  population  parlant  le  franc  lis,  assez 
mise  er.  oubli  pour  ne  pas  pouvoir  vivre  ?  Impossible,  il  nie  semble. 
Tout  de  même  vous  tenez  bon  et  vous  faites  bien.  La  reconnaissance 
de  tous  ceux  qui  ont  le  culte  des  sciences  naturelles  vous  est  acquise  . 
et  je  devrais  pouvoir  ajouter,  la  reconnaissance  de  tous  les  hommes  ins- 
truits et  sensés.  Mais  quelle  insouciance,  parmi  la  classe  lettrée,  pour 
les  merveilles  sans  nombre  que  le  Créateur  étale  aux  yeux  de  celui  qui 
étudie  la  nature  !  Ceci  explique  pourquoi  une  publication  du  genre 
de  la  vôtre  a  tant  de  difficultés  à  se  maintenir. 

Votre  "  Naturaliste,"  je  le  dis  sans  détour  et  sans  flatterie,  devrait 


NOS  BIBLIOTHÈQUES  85 

'e  trouver  sur  la  table  de  tout  homme  sérieux.  Quelque  occupé  que 
oit  cet  hom  me,  ne  trouverait-il  pa»  un  moment    d'attention    à    donner 

à  tojt  ce  monde  de  merveilles  avec  lequel  il  est  continuellement  ea 
apport  et  pres^u'à  son  insçu. 

Que  d'heures  perdue'^  à  des  conversations  inutiles,  pour  ne  pas  dire 
nuisibles,  et  qu'on  poirrait  consacrera  l'histoire  naturelle  1  Au  lieu  de 
recueillir  les  cuicans  de  la  rue  et  d'imiter  les  sauvages  s'amusant  à  voir 
tournoyer  la  fumée  de  leur  pipe,  une  foule  de  gens,  en  cherchant  à  dé. 
couvrir  quelques  uns  des  secrets  admirables  de  la  nature,  développe- 
raient airréablemeiit  leur  iatelligence  et  dissiperaient  les  longs  ennuis  qui 
les  dévorent.   Mais  tout  cela  est  lettre  (îlose.     On  ne  veut  pas  même  se 

donner  la  peine  d'ddmirer 

Mais  je  m'aperçois  un  peu  tard  qu'au  lieu  d'écrire  une  lettre,   je  fais  la 
conversation,  et  ne  vais  pas  à  mou  but. 

Je  vous  expédie  aujourd'hui  quelques  petits  coléoptères,  recueillis, 
il  y  a  déjX  trois  ans,  et  que  j'ai  toujoui's  négligé  de  vous  passer.  Voici 
les  circonstances  qui  se  rattachent  à  la  capture  de  ces  insectes. 

Un  jour,  je  prends  par  hasard  une  fiole  d'un  huilier  qui  se  trouvait 
sur  mon  buffet  à  vaisselle.  Cette  fiole,  contenant  du  poivre  de  CayennCf 
était  bien  feruiée  avec  sa  capsule,  et  n'était  remplie  qu'au  quart  de  sa 
capacité.  A  ma  grande  surprise,  je  vis  s'agiter  en  tous  sens  une  foule 
d'insectes  de  la  couleur  du  poivre,  lequel  semblait  être  leur  nourriture. 

Coniment  avaient  ils  pu  pénétrer  là?  Les  trous  delà  capsule 
étaient  trop  petits  pour  leur  livrer  passage.  Ils  avaient  donc  éclos  dans 
cette  fiole.  Cornaient  les  œufs  y  avaient-ils  été  déposés  ?  La  mère  les 
aurait-elle,  de  l'extrémité  extérieure  des  ouvertures  de  la  capsule,  laissé 
tomber  dans  le  poivre  qui  se  trouvait  au  fond  de  la  fiole?  Cette  fiole 
n'avait  pas  été  ouverte  depuis  trois  ou  quatre  ans,  Le  poivre  qu'elle 
contenait  était  par  conséquent  là  depuis  au  moins  trois  ans.  Le  tout 
toujours  sur  le  même  meuble  et  au  même  endroit.  Vous  qui  avez  la 
clef  des  mystères  de  ce  genre,  ouvrez  la  porte,  s'il  vous  plait,  afin  que 
votre  serviteur  puisse  entrer. 

Votre  tout  dévoué, 

E.  H.  G. 

Avant  toute  chose,  bien  des  Temerciements  à  notre 
iutelligi'ut  correspondant  pour  ses  bonnes  paroles  en  faveur 
de  notre  publication. 

L(»s  insectes,  encore  dans  leur  poivre  de  Cayenne,  ont 
été  reçus  en  bonne  condition.  JNous  en  avons  compté  8 
individus,  tous  de  la  même  espèce.     Leur  seule  inspection 


86 


LE   NATURALISTE    CANADIEN 


nous  a  snfïi  ponr  les  identifier  de  suite  ;  ce  sont  des  Ptine 
larrons,  Plinns  fur,  Linnée.  Les  Ptinos  sont  de  petits  coléop- 
tères introduits  d'Europe,  qu'on  troure  d'ordinaire  dans 
les  maisons  ou  dans  leur  voisinage  au  printemps.  De  cou- 
leur brun-roussâtre,  l'espèce  en  question  porte  en  outre  une 
bande  transversale  blanchâtre  à  la  base  des  élytres  et  une 
autre  vers  leur  extrémité.  Leur  prothorax,  surtout  dans 
les  mâles,  porte  4  tubercules  subépiiieux.  Ils  mesurent  de 
.10  à  .12  pouce  en  longeur.  La  ligure  5 
représente  l'insecte  grossi.  Leurs  larves 
se  nourrissent  particulièrement  de  ma- 
tières végétales  sèches  Elles  constituent 
des  ennemis  fort  redoutables  pour  les 
herbiers,  qu'elles  mettent  souvent  en 
pièces  en  très  peu  de  temps,  pour  peu 
qu'on  en  néglige  la  visite. 

Fig5. 

Maintenant  comment  ces  insectes   ont-ils  pu  s'intro- 
duire et  vivre  dans  le  poivre  de  Cayenne  ? 

Ce  poivre,  comme  nous  avons  pu  le  constater,  était  fort 
éventé  et  avait  perdu  en  grande  partie  sa  saveur  piquante  ; 
et  comme  on  voit  les  plantes  mêmes  les  plus  vénéneuseg 
avoir  pour  ennemis  des  insectes  particuliers,  il  pourrait  se 
faire  que  les  Ptines,  qui  sont  des  insectes  importés,  puissent 
vivre  même  dans  le  poivre  de  Cayenne.  Les  œufs  auraient 
pu  être  déposés  sur  la  capsule  de  la  fiole  et  les  larves  pé. 
nétrer  aussitôt  après  leur  éclosion  dans  les  trous  de  cette 
capsule,  pour  se  nourrir  du  poivre  qui  s'y  trouvait.  Nous 
opinons  cependant  pour  une  marche  difiérente.  Quelque 
petits  que  soient  les  trous  de  la  capsule,  nous  pensons  qu'ils 
ont  pu  encore  permettre  à  l'insecte  parfait  d'y  pénétreri 
pour  trouver  la  mort  dans  le  poivre  mentionné  Car  il  faut 
lemarquer  que  ces  insectes  vivants  sont  quelque  peu  com- 
pressibles, et  peuvent  pénétrer  dans  de  fort  petits  trous. 
Cette  hypothèse  nous  paraît  presque  la  seule  admissible  ; 
car  il  nous  répugnerait  de  croire,  que  les  larves  des  Ptines 
puissent  vivre  et  se  développer  dans  une  poudre,  même  en 
partie  éventée,  aussi  caustique  que  celle  du  poivre  d*^ 
Cayenne.  Et  d'un  autre  côté,  la  manièii©  de  faire   pénétrer 


LE   CHIEN    ET    SFS    PRINCIPALES    RACES  87 

les  larves  dans  la  fiole,  quoique  possible,  nous  parait  peu 
probable. 

Notre  correspondant  a  mille  fois  raison  dans  ses  ré- 
flexions sur  les  merv^eilles  et  les  mystères  de  tout  genre  qui 
jious  entourent,  et  l'insouciance  du  plus  grand  nombre  qui 
ne  venlent  seulement  pas  se  donner  la  peine  d'observer,  et 
encore  moins  d'admirer.  Que  de  problêmes  don!  ont  aurait 
la  solution,  si  de  nombreux  observateurs  voulaient  seule- 
ment s'appliquer  à  remarquer  ce  qui  se  passe  sous  leurs 
yeux  ! 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES 

(Continué  de  la  page  206  du  Vol.  XI). 


Ayant  ainsi  traité  du  chien  en  général,  établi  son  unité 
d'espèce,  noté  ses  affinités  plus  ou  moins  étroites  avec  les 
genres  voisins,  il  convient  que  nous  entrions  maintenant 
dans  le  détail  des  principales  races  entre  lesquelles  se  par- 
tage l'espèce.  Nous  disons  des  principales  races,  car  il  se- 
rait impossible  de  les  mentionner  toutes,  étant  innom- 
brables. Nous  ne  parlerons  donc  que  des  mieux  connues 
et  de  celles  qui  offrent  le  plus  d'intérêt. 

Nous  parlerons  d'abord  des  chiens  domestiques,  après 
quoi  nous  dirons  quelque  chose  des  chiens  sauvages  ou  re- 
devenus sauvages. 

CHIENS    DOMESTIQUES. 
Pour  plus  de  facilité  dans  l'exposition,  nous  adopterons 
la  nomenclature  qui  suit:  A   Les  vrais  chiens  domestiques; 
B  Les  lévriers  ;  C  Les  malins  ;  D  Les  dogues  ;  E  Les  chiens  de 
chasse  ;  F  Les  épag'neuls  ;  G  Les  griffons. 

A 
Les  vrais  chiens  domestiques. 
Ce  premier  groupe  renferme  les  chiens  les  plus  atta. 


88  LE    NATURALTSTE    CANADIEN 

chés  à  l'homme,  ceux  qui  lui  rendent  le  plus  de  services  : 
le  chien  de  berger  en  est  le  type.  En  commeiiçant  p.ir 
eux,  nous  avons  l'avantage  de  noue  conformer  à  l'opinion 
de  Buiïou  et  de  plusieurs  autres  naturalistes  qui  regardent, 
non  sans  quelque  fondement,  le  chien  de  berger  comme  la 
souche  de  tous  nos  chiens, 

1°  Cliieti  de  berger. — Cette  race  se  caractérise  par  une 
taille  moyenne,  un  pjil  disposé  en  longues  mèches  par 
tout  le  corps,  excepté  à  la  tête  et  sur  les  pattes  ;  sa  robe  est 
souvent  brune,  même  noire,  avec  du  jaune  de  rouille  au 
museau,  autour  des  yenx  et  aux  jambes  ;  les  oreilles  sont 
courtes  et  droites  ;  la  queue    est   horizontale  ou   pendante» 

Ce  qui  distingue  pardessus  tout  le  chien  de  berger, 
c'est  son  aptitude  vraiment  prodigieuse  à  garder  les  trou- 
peaux» Dans  les  contrées  où  les  propriétés  ne  sont  pas 
entourées  de  clôtures,  comme  ici,  ils  serait  presqu'inipossible 
sans  lui  de  conserver  intacts  les  champs  cultivés.  Bien 
dressé,  il  arrive  à  connaître  chaque  parole,  chaque  signe, 
chaque  regard  du  berger.  Il  conduit  le  troupeau,  il  le  con- 
tient dans  les  limites  assignées,  il  le  ramèiie.  Il  fait  inces- 
samment la  garde;  il  va,  vient,  revient,  tourne,  retourne, 
court  en  avant,  à  droite,  à  gauche  ;  il  aboie  de  temps  en 
temps;  il  mord  quelquefois  les  moutons  les  pins  récalci- 
trants, mais  il  ne  saisit  que  la  laine  et  n'arrache  rien  de  la 
toison.  Lorsque  tout  va  bien,  il  prend  un  peu  de  repos,  en 
se  couchant  aux  pieds  de  son  maître.  Et  non  seulement  il 
garde  le  troupeau  en  présence  du  berger  ;  mais  même  en 
l'absence  de  celui-ci,  et  pendant  de  longues  heures,  il 
restera  fidèle  à  son  poste  et  maintiendra  tous  les  moutons 
en  respect. 

Arriv9-t-il  que  des  moutons  se  perdent,  le  chien  de 
berger  excelle  à  les  retrouver.  Une  nuit,  en  Ecosse,  un 
troupeau  considérable  fut  soudainement  effrayé  et  dé- 
campa dans  toutes  les  directions  à  travers  les  coteaux,  malgré 
tous  les  efforts  du  berger  pour  les  retenir»  "  Sirrah  !  dit  le 
berger  à  son  chien.  Sirrah  !  cours  chercher  les  moutons.'' 
La  nuit  était  tellement  noire  que  le  chien  et  le  maître  ne 
pouvaient  se  voir  à  quelque  distance.  Sirrah  comprit  et 
s'élança  à  la  poursuite  des  fugitifs.  Le  berger  avec  un  com- 


LE  CHIEN  ET  SES  paiNCIPALES  RACES  89 

pa^non  partit  de  sou  côté.  La  nuit  se  passa.  On  ue  vit,  on 
n'entendit  ni  chien  ni  moutons.  Le  berger  au  désespoir, 
s'en  revenait  le  matin  avec  la  perspective  d'être  puni  se- 
vèreuient,  lorsqu'au  détour  d'une  colline,  il  aperçut  tont-à- 
conp,  en  bas  du  ravin,  et  le  troupeau  rassemblé  et  l'in- 
fatigable Sirrah  qui  se  mit  aussitôt  à  aboyer  avec  force, 
comme  pour  l'appeler  à  son  aide. 

C'est  le  plus  souvent  dans  des  lieux  vagues  que  les 
chiens  de  bersfer  servent  à  tenir  les  troupeaux  rassemblés 
mais  on  les  emploie  aussi,  dans  les  champs  cultivés  pour 
empêcher  que  les  bêtes  s'écartent  de  la  portion  du  pré 
qu'on  leur  a  livrée.  Voici,  à  ce  sujet,  ce  que  nous  racontait 
un  riche  propriétaire  de  la  Beauce,  en  France, 

"Je  garde  d'ordinaire  de  8  à  10  vaches.  Les  bêtes 
sont  renfermées  le  soir  dans  un  parc  pour  y  passer  la  nuit. 
Ou  les  trait  de  bonne  heure  le  matin,  et  un  enfant — sou- 
vent une  jeune  hlle  —va  aussitôt  les  conduire  au  pâturage. 
Avant  le  départ,  on  attache  ans  cornes  de  chacuiîe  un 
panier  lui  couvrant  le  museau,  atin  de  l'empêcher  de  porter 
des  coups  de  langues  à  gauche  ou  à  droite,  dans  les 
champs  de  grain  ou  les  prés  à  travers  lesquels  il  faudra 
passer.  Le  berger  ou  ia  bergère,  marche  en  tête,  portant 
à  la  main  2  petits  pavillons  au  bout  de  deux  longues  jier- 
ches.  Toutes  les  vaches  maichent  à  la  suite  et  deux  bons 
chiens  terminent  la  iile,  veillant  à  ce  qu'aucune  ne  se 
laisse  aller  en  arrière  ou  ne  se  détourne  à  g<iuche  ou  à 
droite. 

"Arrivés  au  champ  destiné,  los  paniers  sont  enlevés 
aux  vaches  et  elles  se  mettent  aussitôt  à  brouter  l'herbe  la 
plus  voisine.  Le  berger  mesure  alors  du  pas  la  larg.air  de 
la  pièce  qu'il  destine  à  la  nourriture  de  la  journée  et  plante 
au  bout  l'un  de  ses  petits  pavillons,  S'avançant  ensuite  à 
travers  le  pré  suivi  de  ses  2  chiens,  il  vajplanter  son  second 
pavillon  à  l'extrémité  opposée;  et  les  chiens  ont  compris 
de  suite  que  les  animaux  ne  devront  pas  passer  du  côté  du 
pré  la  ligne  tracée  entre  les  2  pavillons,  bien  qu'ils  soient 
laissés  libres  de  se  répandre  sur  les  parties  déjà  parcourues 
les  jours  précédents. 


90  LE  NATURALISTE  CANADIKN, 

"  Le  berger  va  alors  s'asseoir  sons  l'arbre  le  plus  voisin, 
et  aucun  animai  ne  pourra  passer  la  ligne  désignée  entre 
les  2  pavillons  sans  qu'aussitôt  les  chiens  fidèles  ne  soient 
à  sa  poursuite  pour  le  ramener  à  la  règle." 

Le  chien  de  berger  ainsi  dressé  à  garder  les  troupeaux 
de  vaches  est  habitué  à  ne  jamais  mordre  qu'aux  pattes  de 
derrièr^';  on  le  laisse  aussi,  pour  éviter  les  coups  de  cornes 
des  taureaux,  leur  sauter  au  museau  et  s'y  tenir  suspendu- 
Un  animal  ainsi  traité  finit  bientôt  par  craindre  le  chien  et 
lui  être  soumis. 

Le  chien  de  berger  ne  se  contente  pas  de  garder  les 
troupeaux  avec  la  sévérité  d'un  maître,  il  les  défend  encore 
AVec  toute  la  bravoure  et  toute  l:i  générosité  d'un  ami.  Il 
faut  que  les  loups  soient  bien  adroits,  au  qu'ils  se  réunis- 
sent ;  lusieurs  ensemble  pour  lui  enlever  quelque  mouton. 
Contre  un  loup  seul  il  ne  recule  jamais,  et  le  berger  aidant, 
le  voleur  est  toujours  mis  en  fuite  et  quelquefois   étranglé. 

On  trouve  le  chien  de  berger  presque  partout.  En 
Afrique,  en  Amérique  et  en  Asie;  les  variétés  en  sont  si 
nombreuses,  qu'il  y  en  a  de  toutes  les  tailles  et  de  toutes 
les  couleurs.  En  Ecosse,  c'est  le  Colley  ;  en  Italie,  c'est  le 
diien  de  Cal abre,  on  chien  des  Abruzzes,  etc.  En  17Go,  un 
énorme  loup-cervier  désolait  la  province  du  Grévaudaa  • 
le  chevalier  Authoine,  porte-arquebuse  du  roi  Louis  XV, 
allant  combattre  la  bête,  choisit  pour  l'accompagiier  des 
chiens  des  Abrnzzes,  avec  faide  desquels  il  découvrit  et 
tua  l'animal. 

2°  Chien-Loap. — Le  chien  loup  est  de  taille  petite  ou 
moyenne  ;  ses  oreilles  sont  tout-à-fait  droites,  et  sa  queue 
est  touffue.  On  l'appelle  vulgairement  Lonloii,  ou  chien- 
renard,  à  cause  de  sa  ressemblance  avec  ci^t  a^im  d.  Les 
plus  petites  vnriétés  ont  reçu  le  nom  de  Roquets.  Le  chien- 
loup  est  fort  attaché  cà  son  maître.  Un  militaire,  à  Paris, 
ayant  pour  comp;\o'non  un  chien  de  cette  race,  du  nom  de 
SuIJan,  venait  habituellement  avec  lui  passer  presque  toute 
la  journée,  quand  il  était  libre,  au  jardin  du  Luxembourg» 
Il  y  déjeunait,  y  dînait,  et  y  prenait  même  son  souper, 
p  irtau'eant  le  tout  avec  Sultan.  Or,  l'ofïicier  vint  à  mourir. 
Que  fit  le  chien  ?  Il  ne  voulut  s'attacher  à  personne,   bien 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RA'^ES  91 

que  plusieurs  amis  du  militaire  eussent  fait  des  efforts  pour 
l'entraîner  ;  et  chaque  jour,  il  se  rendait  régulièrement  au 
jardin,  ne  se  plaisant  qu'en  ces  lieux  tant  de  fois  fréquentés 
avec  son  maître,  et  vivant  tant  bien  que  mal,  des  mor- 
ceaux que  lui  jetaient  les  hôtelliers  ou  les  passants,  touchés 
de  compassion  à  la  A^ue  d'une  si  admirable  fidélité. 

Le  chein-loup  est  communément  répandu  en  Europe. 
La  race  type  est  celle  de  Poméi-ranie,  qui  est  toute  blanche. 
En  Fraîice,  on  a  longtemps  emj^loye  ce  chien  à  la  garde 
des  impériales  de  diligence  et  des  voitures  de  roulage.  En 
Hollande,  on  les  rencontre  souvent  sur  les  bateaux  ;  en 
Allemagne,  il  est  le  compagnon  habituel  des  voituriers;  on 
l'y  emploie  aussi  à  la  garde  des  habitations  et  des  fermes. 
On  trouve  assez  rarement  en  Canada,  quelques  individus 
ayant  plus  ou  moins  les  caractères  de  cette  race. 

8°  Chien  des  Esquimaux. — Pour  toutes  les  peuplades 
sauvages  qui  habitent  les  contrées  polaires,  telles  que  les 
Esquimaux,  les  Kamtschadales,  les  Tongouses,  les  Sa- 
moyièdes,  etc.,  ce  chien  est  l'animal  le  plus  précieux.  Il  est 
plus  grand  que  le  chien  de  berger,  plus  fortement  char- 
penté et  couvert  d'un  poil  plus  épais.  Il  est  de  tous  les 
chiens  celui  qui  ressemble  le  plus  au  loup,  par  son  pelage 
toufî.i,  ses  oreilles  dressées,  son  museau  pointu.  Les 
hommes  du  Capitaine  Parry,  un  jour,  lors  du  second 
voyage  de  ce  hardi  navigateur,  n'osèrent  faire  feu  sur  une 
bande  de  douze  loups  que  poursuivaient  les  Esquimaux  ; 
ils  croyaient  voir  passer  une  bande  de  chiens» 

Le  chien  des  Esquimaux  est  à  la  fois  un  animal  de  trait 
et  un  com3:)agnon  de  chasse  et  de  combat.  On  les  attelle 
au  moyen  d'une  briclle  passée  autour  du  cou,  sur  la  poi- 
trine et  entre  les  jambes  de  devant,  et  à  laquelle,  à  l'en- 
droit des  épaules,  est  attachée  une  forte  courroie  dont 
l'autre  bout  est  fixé  au  traîneau»  Un  attalage  se  compose 
ordinairement  de  plusieurs  chiens.  On  met  en  avant  ce 
qu'on  appelle  un  bon  chef  de  file.  C'est-à-dire  le  chien  le 
plus  intelligent,  le  plus  lort,  doué  du  meilleur  odorat.  Les 
autres  marchent  à  la  suite,  d'après  l'ordre  de  leurs  qualités, 
de  sorte  que  les  plus  inhabiles  sont  les  plus  rapprochés  du 


92  LE    NATURALISTE    CANADIEN. 

traînenu.  Lo  conducteur  est  assis  à  l'avant;  il  conduit  de 
la  voix  son  attelage  ;  il  a  des  mots  particuliers,  bien  connus 
des  chiens,  pour  les  faire  tourner  à  droite  et  à  gauche,  pour 
leur  faire  accélérer  ou  modérer  leur  course.  Il  tient  en 
mains  un  fouet  long  d'une  vingtaine  de  pieds,  y  compris  le 
manche  qui  n'est  guères  long  de  deux  pieds.  Les  charretiers 
ordinaires  seraient  embarrassés  d'un  fouet  de  cette  lon- 
gueur; mais  les  Esquimaux,  accoutumés  à  cet  exercice  dès 
leur  enfance,  le  manient  fort  adroitement.  Toutefois  ils 
s'en  servent  bien  peu  pour  exciter  leurs  chiens;  car  l'ani- 
mal frappé  se  lâche  ordinairement,  il  mord  son  vois-in, 
celui-ci  en  mord  un  troisième,  et  en  an  instant  voilà  tout 
l'attelage  en  désordre.  Le  long  fouet  ne  sert  donc  à  peu 
près  que  pour  infliger  un  châtiment  à  quelque  coupable. 

Lorsque  le  traîneau  suit  une  route  fréquentée, 
l'homme  n'a  que  faire  de  diriger  ses  chiens,  il  se  conduisent 
eux-mêmes;  et  il  est  admirable  de  voir  avec  quelle  sûreté 
le  chef  de  file  sait  retrouver  sa  route  par  le  regard  et  par 
le  flair,  même  si  le  chemin  est  recouvert  d'une  épaisse 
couche  de  neige. 

On  met  ordinairement  trois  chiens  par  quintal  ;  et  à 
ce  taux,  l'on  fait  jusqu'à  huit,  neuf  et  même  dix  milles  à 
l'heure,  selon  l'état  des  chemins. 

Aujourd'hui,  il  n'y  a  pas.  que  les  Esquimaux  qui 
voyagent  en  traîneaux  tirés  par  des  chiens  ;  des  évêques, 
des  prêtres,  des  sœurs  de  charité,  missionnaires  de  Jésus- 
Christ  dans  ces  froides  et  glaciales  contrées,  ont  recours  à 
ce  mode  de  transport.  Quand  les  bêtes  sont  trop  fatiguées 
ou  se  contente  de  leur  laisser  porter  le  bagage,  et  l'on  mar- 
che en  arrière.  De  temps  en  temps  on  tixe  la  tente  au 
milieu  des  neiges,  pour  prendre  un  peu  de  nourriture,  de 
repos  et  de  sommeil.  On  se  remet  en  route,  souvent  à  la 
clarté  des  étoiles  et  des  aurores  boréales,  et  l'on  trouve 
encore  sujet  de  chanter  les  louanges  de  Dieu.  Oh!  que  de 
distances  ont  été  franchies  de  la  sorte,  que  de  misères  ont 
été  endurées  pour  porter  à  ces  p:iuvres  sauvages  les  bien- 
faits de  TEvangile,  les  lumières  de  la  civilisation  et  de  la 
foi! 


LE   CHIEN    ET    SES   rRlNCIPALT' S    RACRS  93 

NoTis  avons  dit  que  le  chien  dos  Esquimaux  est  à  as 
peuples  un  puissant  auxiliaire  de  chasse.  En  effet,  pen- 
dant l'été,  les  Esquimaux  poursuivent  le  renne  sauvage 
dont  ils  mangent  la  chair  et  avec  la  peau  desquels  ils  se 
font  des  habits  ;  et  pendant  l'hiver,  ils  attaquent  le  veau 
marin  dans  les  glaces,  ou  l'ours  blanc  le  long  des  côtes  :  or 
de  telles  chsases  leur  seraient  presqu'impossibles  sans  leurs 
chiens.  Ceux-ci  aperçoivent  à  de  grandes  distances  le 
trou  d'un  veau-marin,  et  sentent  aussi  de  très  loin  le  renne 
sauvage  et  l'ours  blanc.  Ils  ont  une  telle  ardeur  contre  ce 
dernier  animal  que  lorsqu'ils  sont  attelés  à  un  irahieau,  il 
suffit  de  prononcer  le  mot  Neunroifk  (ours  blanc  en  Esqui- 
maux) pour  que  l'attelage  se  précipite  courant  de  toutes 
ses  forces  et  cherchant  l'ennemi. 

Si  srands  que  soient  les  services  que  rendent  ces  chiens 
à  leurs  maîtres,  cettes  race  n'en  est  pas  moins  la  plus  mi^é- 
rable  peut  être  de  toute  l'espèce.  Les  Esquimaux  sont  sans 
affection,  sans  pitié  pour  leurs  chiens.  Ils  les  accablent  de 
fatigue,  les  traitent  cruellement,  et  ces  pauvres  bétes  n'ont 
le  plus  souvent  qu'une  nourriture  tout-à-fait  insuffisante. 
L'hiver  surtout,  ils  en  sont  réduits  à  dévorer  les  matières  les 
moins  propres  à  servir  d'aliment.  Aussi,  cette  rage  do  la 
faim  qu'ils  éprouvent  les  rend-elle  voleurs,  querelleurs  et 
quelquefois  intraitables.  On  remarque  alors  que  les  femmes 
en  viennent  à  bout  bien  plus  facilement  que  les  hommes, 
eu  égard  à  un  certain  empire  qu'elles  exercent  sur  eux  par 
la  douceur  avec  laquelle  elles  les  traitent  habituellement. 
En  été,  ils  sont  mieux  qu'en  hiver.  Ils  éprouvent  plus  de 
fatigue,  il  est  vrai  ;  mais  au  moins,  pendant  cette  saison, 
trouvent-ils  de  temps  à  autre  à  apaiser  la  voracité  de  leur 
faim,  en  se  gorgeant  des  débris  de  baleine,  de  morse  et  de 
veau  marin,  dont  les  hommes  ne  font  pas  usage. 

Ce  que  nous  avons  dit  du  chien  des  Esquimaux  s'ap- 
plique également  au  chien  lapon,  au  chien  du  Kamtschatka, 
et  au  chien  de  iSibérie,  qui  paraissent  tous  appartenir  à  une 
même  race. 

La  légende,  chez  les  Karatschadale?,  rapporte  que  les 
chiens,  à  l'origine,  parlaient  ;  et  elle  explique  pourquoi 
maintenant  ils  ne  parlent  plus.     Leur  Adam,  Kuttka  ne  se 


94  LK  NATURALISTE  lANADIEN. 

servait  pas  de  chiens  et  tirait  lui-même  son  traîneau.  Un 
iour,  les  lils  de  Kutika  descendaient  la  rivière  en  canot  • 
quelques  chiens  qui  étaient  sur  le  rivage  leur  crièrent  : 
"  qui  êtes-vous  ?"  Mais  eux  passèrent  sans  répondre.  Or  ce 
procédé  irrita  tellement  les  chiens,  qu'ils  jurèrent  de  ne  plus 
parler  avec  les  hommes.  Ils  ont  tenu  parole.  Seulement, 
ajoute  la  légende,  ils  sont  restés  très  curieux,  et  c'est  ce  qui 
fait  qu'à  l'approche  d'un  étranger,  ils  aboient  et  s'avancent 
près  de  lui,  comme  pour  lui  demander  d'où  il  est  et  d'où  il 
vient. 

"  Dans  les  contrées  qu'ils  habitent,  dit  Steller,  ces 
chiens  sont  aussi  indispensables  à  l'homme  que  le  sont 
ailleurs  le  bœuf  et  le  cheval."  Ils  servent  d'animaux  de 
transport,  de  bêtes  de  somme;  ils  chassent  et  tra\  aillent 
avec  leurs  maîtres  ;  et  quand  ils  meurent,  ils  donnent 
encore  leur  chair  comme  nourriture  et  leur  peau  comme 
vêtement.  En  été,  ils  se  nourrissent  de  poissons  qu'ils 
attrappent  eux-mêmes  très  adroitement  dans  les  rivières. 
En  hiver,  ils  n'ont  pour  se  rassasier  qu'une  chétive  ration 
de  poissons  a  demi-gâtés  qu'on  leur  jette  le  soir.  Ils  se 
iettent  dessus  avec  tant  d'avidité  qu'ils  se  mettent  souvent 
museau  tout  en  sans  sur  les  arêtes. 

Les  chiens  du  Kamtchatka  sont  de  grande  taille  et 
très  forts.  Avec  un  certain  poids  dans  son  traîneau,  un 
Kamtschadale  fait  30  à  40  verstes  par  jour,  dans  des  che- 
mins mauvais  et  une  grosse  neige,  et  jusqu'à  80,  et  même 
100  verstes,  si  les  chemins  sont  beaux. 

11  ne  faut  pas  croire  toutefois  que  de  tels  voyages  dans 
un  traîneau  tiré  par  des  chiens,  sont  ce  qu'il  y  a  de  plus 
ao-réable.  Il  faut  continuellement  ou  retenir  ou  exciter 
les  chiens  ;  dans  les  routes  trop  mauvaises,  dans  les  mon- 
tées, il  faut  descendre  et  courir  à  côté  du  traîneau.  Ces 
voyages  sont  encore  rendus  dangereux  par  des  cours  d'eau 
qui  ne  gèlent  pas  et  qui  coulent  sous  la  neige  :  on  a  tou- 
jours à  prendre  garde  d'y  tomber  et  de  s'y  noyer.  L'on  a 
aussi  à  traverser  d'épaisses  forêts,  à  passer  entre  les  troncs, 
entre  les  branches  des  arbres,  au  risque  de  se  tuer,  de  se 
casser  bras  ou  jambes,  surtout  si  les  chiens  sont  d'une 
allure  difficile  à  modérer. 


LE  CHIEN  ItT  SES  PRINCIPALES  RACKS  95 

11  est  vrai  qu'à  côté  de  ces  inconvénients,  il  y  a  ans  s 
de  précieux  avantages.  Ainsi  les  chiens  connaissent  ton 
jours  parfaitement  leur  chemin  ;  ils  retrouveront  toujours 
ne  l'auraient-ils  visitée  qu'une  fois,  une  de  ces  huttes  bâ- 
ties de  loin  en  loin  pour  abriter  les  voyageurs  et  qui  sont 
Je  plus  souvent  presque  perdues  aux  regards;  s'il  survient 
une  tempête  et  qu'il  faille  arrêter,  ils  se  coucheront  à  côté 
de  leur  maître,  et  le  réchaufferont,  sans  que  celui-ci  ait  à 
craindre  d'être  enterré  sous  la  neige  ;  ils  pressentent,  en 
outre,  l'approche  du  mauvais  temps  :  les  voit-on  creuser  la 
neige  et  vouloir  se  coucher,  c'est  signe  qu'il  faut  se  hâter 
de  trouver  un  refuge  pour  se  mettre  à  l'abri,  car  la  tempête 
se  prépare. 

Les  vêtement  que  l'on  fait  avec  la  peau  du  chien,  sont 
les  plus  estimés  au  Kamtschatka.  On  les  préfère  aux 
habits  de  renne  ou  de  mouflon,  de  renard  ou  de  castor.  Ils 
sont  plus  chauds  que  les  autres,  le  poil  est  plus  sec,  ils 
durent  plus  longtemps.  La  fourrure  du  chien  est  même 
la  grande  parure  des  jours  de  fête  et  des  cérémonies  ;  et 
lorsque  les  Kamtschadales  disputent  entre  eux  de  leur  no- 
blesse, on  les  entend  s'apostropher  de  la  sorte  :  "  Où  étais- 
tu  quand  mes  ancêtres  portaient  déjà  des  tuniques  de  peaux 
de  chien  ?— Et  toi,  de  quels  habits  étais-tu  couvert  alors?'' 

Un  attelage  avec  les  harnais  et  le  traîneau  se  vend  au 
Kamtschatka,  de  60  à  80  roubles. 

On  jugera  du  prix  que  ces  peuples  font  de  leurs  chiens, 
et  des  peines  qu'ils  se  donnent  pour  les  conserver,  par  le 
fait  que  des  femmes  n'hésitent  pas  à  nourrir  de  leur  lait 
de  petits  chiens  privés  de  leur  mère  et  exposés  à  périr, 
tant  elles  sentent  que  cet  animal  leur  est  indispensable  et 
leur  rend  des  services  précieux  ! 

Ce  sont  bien  ces  peuples,  sans  doute,  qui  souscriraient 
à  la  parole,  ou  plutôt  à  l'hyperbole  de  Zoroastre  :  "  Le 
monde  ne  subsiste  que  par  l'intelligence  du  chien." 

(J.  continuel:) 


96  LE    NATURALISTE    CANADIEN. 

FAITS  DIVERS 


Miel  nouveau. — On  a  découvert  en  Ethiopie,  dans  des 
cavités  soutei  riiiiies,  un  miel  d'une  nouvelle  espèce,  sans 
cire  pour  ie  renfermer,  et  q^ui  est  produit  par  un  insecte 
ressemblant  à  un  couf<in  (raaringoiùn).  On  donne  à  ce 
miel  le  nom  de  iazma.  Les  naturels  s'en  servent  pour  se 
guérir  du  mal  de  gorge.  L'analyse  chimique  a  démontré 
qu'il  contenait  32  par  cent  de  sucres  fermentescibles  et  28 
par  cent  de  dextrine;  c'est  à  peu  près  la  comi)osition  de  la 
manne  du  Sniaï  et  du  Kurdistan,  matière  saccharine  que 
produisent  les  feuilles  du  citronnier  de  ces  contrées  jointe 
à  du  miel  ordinaire.  Cependant  il  diffère  de  ces  subs- 
tances par  l'absence  du  sucre  que  produit  la  canne. 


Diamants. —Le  district  de  Shmtong,  en  Chine,  con- 
tient des  dépots  de  diamants  de  quelque  importance,  mais 
ces  diamants  sont  tous  de  fort  petit  volume,  ne  dépassant 
guère  la  grosseur  d'un  pois.  Comme  ils  sont  d'ordinaire 
anguleux  et  rugueux,  les  naturels  se  servent  d'un  singulier 
moyen  pour  les  recueillir.  Chaussés  de  souliers  de  paille 
fort  épais,  ils  se  promènent  sur  les  sables  où  gisent  ces  dia- 
mants, qui  ne  manquent  pas  de  s'enfoncer  dans  les  semelles. 
Lorsqu'ils  jugent  celles-ci  suffisamment  chargées,  ils  sou- 
mettent leurs  souliers  à  l'incinération  et  recueillent  les  pré- 
cieuses pierres  dans  les  cendres. 


Le  Fauvette  du  Cap  May.— M,  J.  Neilson,  du  Cap- 
Kouo-e,  a  été  assez  heureux  pour  tuer  dernièrement  une 
Fauvette  du  Cap  May,  Dendroica  tigrina,  Baird.  C'est  un 
oiseau  qui  ne  se  montre  que  très  rarement  dans  les  envi- 
rons de  Québec. 


ILTEl 


Vol.  XII.  CapRouge,  Q.,  AVRIL  1880.         No.  136 

Rédacteur:  M.  I'Abbe  PROVAKCHER, 

FAUNE  CANADIENNE 

LES  IM  SECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 

^Continué  de  la  page  81). 


71.  G-en.  Echthre.    Echthrus,  Grav. 

Antennes  grêles  ou  médiocres.  Ailes  à  aréole  pentago- 
nale.  Pattes  postérieures  allongées.  Tête  assez  épaisse, 
en  carré  transversal.  Métathorax  subcylindriqne,  comme 
dans  les  Lampronotes.  Abdomen  convexe,  assez  allongé, 
plus  étroit  que  les  thorax,  subpédiculé,  le  premier  segment 
canaliculé  dans  les  d^  avec  le  pétiole  un  peu  épais.  Tarière 
presque  aussi  longue  que  le  corps.  Jambes  antérieures  $ 
dilatées  en  forme  de  fossette  très  remarquable. 

Six  espèces  rencontrées,  dont  une  nouvelle. 
Thorax  et  abdomen  noirs  ; 
Pattes  noires  ; 

Les  ailes  sans  bande  obscure,  taille  grande 1.  niger. 

Les  ailes  avec  une  bande  obscure,  taille  moyenne.. 2.  luctuosus. 
Pattes  jaunes  ou  rousses. 

Jambes  postérieures  avec  un  anneau  blanc  à  la  base.3  canadensis. 
Jambes  postérieures  sans  anneau  blanc  à  la  base  ; 

EcuBson  noir , 4  nigricomis. 

Ecusson  blanc 5  pediculatus,  n.  sp. 

Thorax  noir,  abdomen  roux  6  abdominalis. 

1.  Echthre  noir.  Eclilhrus  niger,  Cress.  Can.  Eut.  i, 
p.  37,  d^?. 


98  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

Ç — Long.  .70  pce.  Entièrement  noir,  à  l'exception  d'un  anneau 
blanc  aux  antennes  et  de  la  partie  dilatée  des  jambes  antérieures  qui 
est  blanchâtre.  Chaperon  court,  poli,  brillant.  Antennes  fort  longues, 
avec  un  anneau  blanc  au  delà  du  milieu.  Thorax  allongé,  déprimé,  la 
partie  moyenne  du  mésothorax  avancée,  flancs  et  métathorax  fortement 
ponctués,  le  dernier  avec  une  carène  au  sommet.  Ailes  hyalines,  très 
faiblement  enfumées,  les  nervures  et  le  stigma,  noir  ;  aréole  subpenta- 
gonale,  nervure  moyenne  arquée  et  avec  un  rudiment  de  nervure  au 
milieu.  Dilatation  des  jambes  antérieures  fortement  prononcée,  blan- 
châtre. Abdomen  allongé,  plus  épais  à  l'extrémité,  le  premier  segment 
plus  long  que  large,  plus  large  et  arqué  à  l'extrémité,  les  derniers 
segments  légèrement  comprimés.     Tarière  plus  longue  que    l'abdomen. 

Capturé  à  St.  Hyacinthe. 

2.  Eehthre  en  deuil.  Echthrus  luctuosus,  Frov.  Meso- 
chorus  luct.  Prov.  Nat.  vi,  p.  299,  9 . 

9 — Long.  -40  pouce.  Noir  opaque  dans  toutes  ses  parties,  à 
l'exception  d'un  anneau  blanc  aux  antennes.  Antennes  moyennes, 
noires  avec  un  anneau  blanc  au  delà  du  milieu.  Thorax  finement 
ponctué.  Ailes  enfumées  avee  une  bande  transversale  encore  plus 
foncée  à  l'endroit  du  stigma,  aréole  pentagonale.  Métathorax  fortement 
ponctué,  la  carène  du  sommet  interrompue  au  milieu.  Pattes  entière- 
ment noires,  jambes  antérieures  fortement  dilatées.  Abdomen  en  ovale 
à  partir  du  2e  segment,  le  1er  segment  ponctué,  avec  2  carènes  peu 
soulevées  en  arrière.  Tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen  à  peu  près, 
d'un  brun  roussâtre,  ses  valves  noires. — R. 

Espèce  bien  remarquable  par  la  bande  obscure  de  ses 
ailes. 

3.  Eehthre  du  Canada.  Echthrus  Canadensis,  Prov. 
Mesochorus  Canad.  Trov.  Nat.  vi,  p.  299,  ?, 

$ — Long.  .30  pouce.  Noir,  pattes  rousses  ;  un  anneau  aux  an- 
tennes au  delà  dn  milieu  avec  les  écailles  alaires,  blauc  Palpes  et 
labre  blanchâtres.  Antennes  grêles,  assez  longues,  anneau  très  petit. 
Mésothorax  déprimé  en  dessus,  la  partie  du  milieu  s'avançant  en  avant, 
finement  ponctué.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  nervures  et  stigma, 
noir,  aréole  petite,  pentagonale.  Métathorax  sub-glob aïeux,  lisse  à  la 
base,  ponctué  au  sommet,  sans  carène  à  cet  endroit.  Pattes  rousses, 
les  jambes  antérieures  avec  leurs  tarses  plus  pâles,  lafossette  des  jambes 
très  distincte  ;  les  4  jambes  postérieures  noires  avec  un  anneau  blanc 
à  leur  base,  tarses  de  la  dernière  paire  aussi  noirs  avec  un  anneau 
blanc  à  la  base.     Abdomen  en  ovale  allongé,  brillant,  finement  ponctué 


IV — ICHNEUMONIDES  99 

la  base,  lisse  à  l'extrémité  ;  le  1er  segment  sans  carènes,  pas  plus  long 
que  le  2e.     Tarière  de  la  moitié  de  l'abdomen  environ. — R. 

4.  Echthre  cornes-noires.  Echthrus  nigricornis,  Prov. 
3]esosienus  nigric.  l'rov,  Nat.  vii,  p.  264,  J*. 

(J — Long.  .30  pouce.  Noir;  la  face  au  dessous  des  antennes,  les 
mandibules,  les  palpes,  la  première  paire  de  hanches  avec  les  4  trochan- 
tins  nntérieurs,  blanc.  Antennes  sétacées,  plus  longues  que  le  corps, 
noires,  le  scape  taché  de  blanc  en  dessous.  Ecailles  alaires  blanches. 
Impressions  du  mésothorax  très  distinctes  ;  métathorax  à  lignes  soule- 
vées très  apparentes  avec  une  petite  pointe  en  arrière.  Ailes  hyalines, 
stigma  grand,  noir,  taché  de  blanc  à  la  base,  nervures  brunes,  aréole 
pentagonale,  non  très  petite.  Abdomen  allongé,  étroit,  linéaire,  entière- 
ment noir.  Pattes  rousses,  les  postérieures  avec  un  petit  anneau  au 
sommet  des  cuisses,  l'extrémité  des  jambes,  et  les  tarses,  brun  plus  ou 
moins  foncé  ;  les  4  hanches  postérieures  rousses. — PC. 

Var.  La  face  noire,  n'ayant  que  2  petites  lignes  orbitales  blan- 
ches, les  mandibules  avec  les  hanches  antérieures  et  les  trochantins, 
roux. 

5.  Echthre  pédicule.     Echthrus  pediculatus,  n.  sp. 

Ç — Long.  .28pouoe.  Noir;  la  bouche,  une  tache  orbitale  vis-à- 
vis  les  antennes,  le  scape  de  celles-ci,  les  écailles  alaires,  un  point  en 
avant,  une  ligne  au-dessous,  l'écusson,  une  tache  sur  le  post-écussoo, 
les  trochantins  avec  les  4  hanches  antérieures,  blanc.  Antennes  longues, 
filiformes,  noires,  jaunâtres  à  la  base.  Métathorax  allongé,  subcylin- 
drique, sans  carènes  soulevées.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  le  stigma 
allongé,  noir,  aréole  pentagonale.  Pattes,  grêles  longues,  d'un  roux 
sale,  les  jambes  antérieures  sans  dilatation,  les  postérieures  noires  de 
même  que  leurs  tarses.  Abdomen  allongé,  à  pédicule  long  et  grêle,  à 
peine  élargi  à  son  extrémité,  tous  les  segments  et  surtout  les  1er  et  2e 
marginés  de  blanc  au  sommet,  les  terminaux  entièrement  blancs,  de 
même  que  l'écaillé  ventrale  couvrant  la  base  de  la  tarière;  celle-ci  un 
peu  plus  courte  que  l'abdomen. 

Bien  reconnaissable  par  son  long  pédicule. 

6.  Echthre  abdominaL  Echthrus  abdominalis,  Cress. 
Can.  Eut.  1,  p.  37,  ç;  Mesochorus  Saint-Cpri^FroY.  Nat.  vi, 
p.  299,  ?. 

ç — Long.  .70  pouce.  Thorax  noir,  pattes  et  abdomen  d'un  roux 
ferrugineux.  Palpes  avec  un  anneau  aux  antennes,  jaune.  Antennes 
longues,    noires,   le  3e   article    avec  un  petit  anneau  roux  à   la    base. 


100  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

Mésothorax  à  lobes  très  distincts,  le  médian  avancé  en  avant.  Ailes 
légèrement  jaunâtres,  écailles  et  stigma  roussâtres,  aréole  grande  pen- 
tagonale.  Métathorax  arrondi,  rugueux,  avec  2  carènes  transversales. 
Pattes  avec  leurs  hanches  et  leurs  trochantins  roux,  les  jambes  anté- 
rieures portant  une  forte  dilatation  en  forme  de  fossette  en  dessous 
Abdomen  ovoïde,  à  pédicule  court.  Tarière  aussi  longue  que  le  corps, 
roussâtre,  ses  valves  noires. — R. 

72.  Gen*  Xylonome.  Xylonomus,  Grav. 

Tête  globuleuse.  Antennes  grêles,  longues,  un  peu 
plus  épaisses  vers  l'extrémité.  Ailes  sans  aréole,  nervure 
divisant  les  2  cellules  cubitales  presque  nulle,  la  cubitale 
externe  anguleuse  à  son  origine.  Pattes  moyennes,  les 
4  jambes  antérieures  épaisses  avec  une  dépression  à  leur 
face  interne  près  de  leur  base»  Abdomen  en  ovale  allongé 
dans  les  9  et  un  peu  comprimé  à  l'extrémité  avec  la  tarière 
l'égalant  à  peu  près  en  longueur  ;  dans  les  c?  l'abdomen  est 
allongé,  linéaire. 

Quatre  espèces  rencontrées. 

Abdomen  entièrement  noir  ; 

Prothorax  avec  un  tubercule  latéral  en  dessus 1.  humeralis. 

Prothorax  simple  ; 

Pattes  noires  ;  base    des  jambes  et  des  trases 

blanche 2.  stigmapterus. 

.    Les  4  pattes  antérieures  rousses 3.  frigidus. 

Abdomen  noir  avec  des  taches  latérales  blanches 4.  albopictUS. 

1.  Xylonome  Humerai.  Xylonomus  Humeralis,  îSay, 
Ent.  i,  p.  378  ;  X  Lavallensis,  Pro.  Nat.  vi,  p.  53,  ç . 

Ç__Long.  .58  pouce.  Noir;  palpes  brunâtres.  Tête  subglobu- 
leuse,  antennes  filiformes,  grêles,  avec  un  anneau  blanc  au-delà  du 
milieu.  Thorax  long,  déprimé  ;  prothoras  épineux  antérieurement  . 
métathorax  scabre,  sub-épineux  à  la  rencontre  des  lignes  soulevées.  Ailes 
hyalines,  stigma  noir  avec  une  table  blanche  à  la  base.  Les  4  pattes 
antérieures  avec  leurs  hanches,  rousses,  les  postérieures  noires  ;  toutes 
les  jambes  d'un  jaune  pâle  à  la  base.  Abdomen  allongé,  ponctué,  le  2e 
segment  avec  deux  impressions  latérales  à  la  base  bien  marquées,  obli- 
ques, le  1er  segment  très  long,  s'épaississant  graduellement  de  la  base 
au  sommet.     Tarière  plus  longue  que  le  corps,  grêle. — PC. 

f^ — Avec  les  jambes  et   les  tarses  postérieurs  entièrement  noirs  ; 


IV — ICHNEUMONIDES.  lOl 

antennes   sans   anneau   pâle  ;  cet  anneau    manque  aussi  quelquefois 
aux  Ç. 

2.  Xylonome  stigmaptère .  Xylonomus  sti^mapterus^ 
Say,  Can.  Eut.  1,  p.  128,  ?. 

Ç — Long.  .58  pce.  Noir,  densément  ponctué,  la  base  des  jambes, 
celle  du  premier  article  des  tarses,  avec  l'cstrémité  de  ceux-ci,  blanc* 
Mésothorax  à  lobes  distincts,  le  protlioras  tuberculeux  en  avant  en 
dessus.  L'écusson  caréné  en  avant.  Métatborax  avec  de  grosses 
ponctuations  confluentes,  terminé  par  des  pointes  mousses.  Ailes  légè- 
rement fuligineuses,  le  stigma  noir  avec  une  tache  blanche  à  la  base. 
La  poitrine  et  les  flancs  polis.  —  R. 

3.  Xylonome  froid.  Xylonomus frigidus,  Cress.  Trans. 
Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  168,  ?. 

Ç  — Long.  .48  pce.  Noir,  avec  les  pattes  rousses,  la  bouche 
rougeâtre.  Ailes  hyalines,  nervures  et  stigma,  noir.  Métathorax  à  lignes 
soulevées  bien  apparentes.  Les  pattes  postérieures  plus  ou  moins  fon- 
cées. Abdomen  jBnement  ponctué,  rugueux  à  la  base  ;  tarière  plus 
longue  que  l'abdomen. — AC.    • 

4.  Xylonome  à-taches-blanches.  Xylonomus  albo- 
pictus,  Cress.  Trans.  Am.  Ent.  Soc.  iii,  p.  168,  ?. 

$ — Long.  .55  pce.  Noir,  brillant,  la  face  excepté  une  tache  mé- 
diane noire  plus  ou  moins  étendue, .les  mandibules,  les  palpes,  les  orbites 
tant  antérieurs  que  postérieurs,  interrompus  sur  le  vertex,  les  écailles 
alaires,  une  ligne  au-dessous,  une  autre  en  avant,  l'écusson,  le  post- 
écusson,  le  sommet  du  métathorax  avec  un  anneau  aux  antennes  au-delà 
du  milieu,  blanc.  Les  4  pattes  antérieures  rousses,  les  postérieures 
noires  y  compris  leurs  hanches,  leurs  jambes,  avec  un  petit  anneau 
blanc  à  la  base,  et  plus  au  moins  rousses  au  milieu,  leurs  tarses  roux. 
Ailes  hyalines,  nervures  noires,  le  stigma  aussi  noir  avec  une  grande 
tache  blanche  à  la  base.  Abdomen  déprimé  à  la  base,  le  premier 
segment  fort  long,  le  2e  et  le  3e  avec  une  impression  oblique  de  chaque 
côté  du  milieu,  tous  avec  une  tache  blanche  sur  les  côtés  au  sommet. 
Tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen,  à  peu  près. — R. 

Espèce  très  distincte  par  sa  coloration. 
73.  Gren.  Odontomere.     Odontomerus.,  Grav 

Tête  épaisse,  en  carré  transversal.  Antennes  plus 
courtes  que  le  corps,  sétacées.  Thorax  déprimé,  avec  le 
lobe  moyen  du  mésothorax  saillant.  Pattes  moyennes,  avec 
les  cuisses  renflées,  les  postérieures  dentées  en  dessous,  les 


102  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

jambes  intermédiaires  contournées.  Ailes  sans  aréole,  la 
nervure  divisant  les  2  cellules  cubitales  courte.  Abdomen 
en  ovale  allongé,  déprimé  à  la  base  et  légèrement  comprimé 
dans  les  ?  ;  tarière  plus  longue  que  l'abdomen. 

Les  dents  des  cuisses  postérieures  empêchent  surtout 
de  confondre  ces  insectes  avec  les  précédents. 

Trois  espèces  rencontrées,  dont  une  nouvelle. 
Thorax  et  abdomen  noirs  ; 

Jambes  postérieures  rousses 1.  lîiellipeS. 

Jambes  postérieures  noires 2.  Oanadensis  n-  sp. 

Thorax  noir,  abdomen  roux 3.  bicolor. 

1-  Odontomère  pieds-j aune-miel.  Odontomerus  mel- 
lipes,  Say,  Ent.  ii,  p.  697,  $  ; 

Ç — Long.  .48  pce.  Noir,  poli,  brillant,  avec  les  pattes  rousses. 
Antennes  lonsjjues,  grêles,  brunâtres  à  l'extréuiité.  La  bouche  rous- 
Bâtre.  Métathorax  fortement  ponctué  au  milieu  du  disque,  avec  taches 
roussâtres  plus  ou  moins  apparentes  sur  les  flancs.  Ailes  hyalines,  à 
nervures  noires,  la  nervure  moyenne  avec  un  long  rudiment  de  nervure 
en  avant  du  milieu.  Pattes  rousses,  une  tache  sur  l'extrémité  des 
cuisses  postérieures  en  dessus,  avec  leurs  jambes  et  leurs  tarses,  noir 
plus  ou  moins  foncé.  La  dent  des  cuisses  postérieures  fortement  pro- 
noncée. Abdomen  en  ovale  allongé,  poli,  brillant,  les  segments  médians 
quelquefois  obscurément  marginés  de  roussâtre.  Tarière  plus  longue 
que  le  corps. — CC. 

2.  Odontomère  du  Canada.  Odontomerus  Canadensis, 
nov.  sp.     (Exochus  propinquus,  Cress.  Nat.  vii,  p.  138,  c?) 

Çj^ — Long.  30  pce.  Noir,  poli,  brillant,  avec  les  pattes  roux 
claire  •  la  bouche  roussâtre.  Métathorax  avec  la  carène  du  sommet 
saillante  en  pointes  mousses  aux  côtés.  Ailes  hyalines,  les  nervures  et 
le  stigma,  noir.  Lesljpattes  postérieures  avec  l'extrémité  des  cuisses, 
les  jambes  et  les  tarses,  noir  plus  ou  moins  foncé.  Abdomen  à  premier 
segment  long  et  assez  grêle,  les  autres  polis,  brillants,  et  plus  épais 
vers  l'extrémité.  Tarière  un  peu  plus  longue  que  le  corps,  ses  valves 
aplaties  vers  l'extrémité. — PC. 

3.  Odontomère  bicolore.  Odontomerus  bicolor,  C  ress. 
Trans.  Am.  Emt.  Soc.  iii,  p.  169,  ?. 

Ç — Long.  60  pce.  Noir,  poli,  brillant.  Métathorax  à  pubescence 
peu  dense,  avec  2  carènes  médianes  rapprochées,  ses  côtés  grossièreuient 
ponctués.  Ailes  hyalines,  légèrement  fuligineuses.  Les  pattes  et 
l'abdomen  excepté  à  la  base  du  premier  segment,  d'un  roux  clair. 
Tarière  beaucoup  plus  longue  que  le  corps. — R. 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES  103 

LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RAGES 

{Continué  de  la  page  95.) 

B — Les  Lévriers. 

La  taille  des  lévriers  est  élancée,  leurs  jambes  hautes 
et  fines,  leur  queue  longue  et  grêle,  leurs  oreilles  dirigées 
en  arrière  ;  ils  ont  la  tête  effilée,  le  museau  pointu.  La 
poitrine  est  large,  le  ventre  rentré,  ce  qui  caractérise  les 
animaux  puissants  à  la  course.  Le  poil  est  serré,  fin  et 
luisant,  il  est  long  chez  un  petit  nombre  de  races.  La  cou- 
leur est  jaune-rougeâtre,  grise  ou  fauve  comme  chez  le 
chevreuil.     Les  lévriers  tachetés  sont  rares. 

L'œil  et  l'ouïe  sont  excellents,  mais  l'odorat  est  peu 
subtil.  Le  lévrier  est  égoïste.  Il  n'aime  son  maître  qu'en 
autant  qu'il  en  est  flatté  ;  il  est  toujours  prêt  à  s'attacher  à 
quiconque  lui  prodigue  des  caresses.  Son  infidélité  est 
bien  connue.  Edouard  III  sur  son  lit  de  mort  voyait  déjà 
et  son  lévrier  l'abandonner  pour  suivre  ses  ennemis,  et  sa 
maîtresse  lui  enlever  une  bague  précieuse  qu'il  avait  au 
doigt.  Cet  animal,  d'ailleurs,  entre  promptement  en  colère, 
montre  les  dents,  si  on  le  contrarie,  et  ne  souffre  pas  qu'on 
le  néglige. 

Il  n'aime  pas  les  autres  chiens,  souvent  il  les  fuit  ; 
mais  quand  il  se  décide  à  la  lutte,  c'est  un  combattant  dan- 
gereux, grâce  à  l'avantage  de  sa  haute  taille.  Il  ne  se  fait 
pas  scrupule  d'attaquer,  de  mordre,  de  tuer  même,  sans 
pitié,  les  petits  chiens. 

Malgré  ses  défauts,  il  rend  des  services  considérables 
à  la  chasse,  principalement  chez  les  Arabes,  les  Tartares, 
les  Persans,  les  Indiens,  les  Bedouins,  les  Kabyles,  etc., 
c'est  parmi  les  Arabes  qu'on  trouve   ce  barbare   proverbe: 

Moi,  j'avouerai  sans  faqon 
Qu'a  vingt  femmes,  je  préfère 
Chien  rapide,  adroit  faucon, 
Et  cheval  de  mine  fîère. 


104  LE   NATURALISTE  CANADIEN 

Cependant  le  lévrier  est  dangereux  pour  le  gibier  ;  et 
il  est  fort  difficile  de  le  dresser  sur  ce  point.  La  chasse  au 
lévrier  est  interdite  en  France,  par  la  loi.  En  Angleterre 
la  chasse,  ou  plutôt  la  course  au  lévrier,  a  toujours  été  l'un 
des  exercices  des  plus  attrayants.  Le  plaisir  n'est  pas  tant 
de  voir  capturer  le  gibier,  que  de  voir  la  vitesse  et  l'énergie 
de  l'animal  qui  le  poursuit.  Le  major  Tropham,  de  Malten, 
dans  le  comté  d'York,  a  été  célèbre  pour  ces  sortes  de 
chasses,  et  son  lévrier  Snow-ball  a  joui  d'une  grande  re- 
nommée. 

Les  lévriers  ont  un  instinct  particulier  qui  les  porte  à 
chasser  le  lièvre  ;  de  là  leur  nom.  Rien  de  plus  curieux 
que  cette  chasse.  Le  lévrier,  apercevant  le  lièvre,  part  à 
fond  de  train  ;  il  est  bientôt  sur  sa  victime  ;  celle-ci  iait  un 
crochet,  et  se  sauve,  pendant  que  le  chien,  emporté  par  son 
élan,  la  dépasse,  et  fait  plusieurs  bonds  avant  de  pouvoir 
se  retourner.  Il  regarde,  furieux,  il  aperçoit  le  lièvre  à 
plus  de  cent  pas  devant  lui  ;  il  s'élance  de  nouveau  ;  nou- 
veau crochet,  et  le  chien  est  encore  au  delà  du  but.  Une 
chasse  peut  ainsi  durer  fort  longtemps.  Mais  ordinairement 
on  met  deux  lévriers  à  la  poursuite  du  lièvre,  et  celui-ci 
ne  peut  échapper.  Ou  appelle  soliste,  le  lévrier  qui,  seul, 
peut  forcer  un  lièvre  ;  et  sauveur  celui  qui  empêche  les 
autres  chiens  de  la  meute  de  dévorer  le  gibier. 

L'un  et  l'autre  se  vendent  fort  cher. 

Somme  toute,  nous  pensons  que  les  défauts  du  lévrier 
l'emportent  sur  ses  qualités,  car  il  est  reconnu  comme 
voleur,  même  par  simple  goût,  et  son  inconstance  dans  ses 
affections,  fait  aussi  qu'on  s'attache  toujours  à  lui  avec 
quelque  hésitation. 

Un  curé  de  nos  amis  nous  fit  un  jour  présent  d'un 
superbe  lévrier  à  poil  roux.  11  s'en  défaisait  nous  dit-il, 
par  ce  que,  habitant  une  paroisse  pauvre,  les  vols  de  ce 
chien  avaient  plus  d'une  fois  causé  des  dommages  à  des 
gens  à  ressources  restreintes.  Un  jour  c'était  des  pains 
qu'une  pauvre  femme  avait  étalés  sur  son  four  pour  les 
laisser  refroidir  et  que  le  chien  voleur  avait  enlevés  pour 
aller  les  enfouir  dans  un  champ  ;  une  autre  fois,  c'était  un 


LE   CHIEN   ET   SES  PRINCIPALES   RACKS  105 

jambon   entier  qu'il  venait   d'enlever   d'une   dépense  du 
voisinage  laissée  un  instant  entre  ouverte,  etc.,  etc. 

Il  y  avait  à  peines  quelques  semaines  qu'il  était 
chez  nous  qu'il  commença  à  exercer  ses  déprédations  de  la 
même  manière.  Nous  étions  décidé  à  nous  en  défaire, 
lorsqu'il  arriva  un  jour  qu'un  conducteur  de  malle  lui 
ayant  probablement  fait  les  yeux  doux  et  patte  de  velours, 
notre  infidèle  le  suivit  sans  même  venir  nous  faire  ses 
adieux.  Rendu  à  dix  lieues  plus  loin,  il  fut  recueilli  par  un 
cultivateur  qui  nous  fit  dire,  après  quelques  jours,  qu'en 
envoyant  $10  nous  pourrions  recouvrer  notre  chien,  Il  va 
sans  dire  que  nous  n'en  fîmes  rien  ;  et  depuis  lors  nous 
n'avons  plus  entendu  parler  de  l'animal. 

Le  lévrier  d'Afrique  est  employé  à  la  chasse  de  l'anti- 
lope. Très  leste,  et  très  rapide  à  la  course,  il  sait,  par 
toutes  sortes  de  détours,  atteindre  et  saisir  le  gibier.  On  les 
lance  aussi  à  la  poursuite  des  singes.  On  commence  par 
mettre  le  feu  aux  arbres  où  les  singes  gambadent,  ceux-ci 
sont  bientôt  forcés  de  descendre  ;  et  dès  qu'ils  sont  à  terre, 
les  chiens  leur  donnent  la  chasse,  les  harcèlent,  les  épui- 
sent, et  finissent  par  les  happer.  Aussi  ce  lévrier  est-il  très 
estimé  et  se  vend-il  fort  cher.  L'antiquité  n'en  faisait  pas 
moins  de  cas.  On  a  découvert  un  bas-relief,  dans  l'un  des 
quatre  temples  pharaoniques  d'ibrim,  en  Easse-Nubie,  où 
un  prince,  gouverneur  de  cette  contrée,  est  représenté 
offrant  au  roi  Aménophis  II,  successeur  de  Mœris,  des 
présents  parmi  lesquels  figurent  plusieurs  lévriers,  en  tout 
semblables  à  ceux  d'aujourd'hui.  Trop  délicat,  trop  sen- 
sible aux  influences  atmosphériques,  le  lévrier  d'Afrique 
ne  peut  vivre  longtemps  dans  nos  climats,  s'il  y  est  apporté 
étant  adulte.  ♦ 

Le  lévrier  de  (J-rèce  est  remarquable  par  sa  grande 
taille.  La  longueur  de  son  corps  est  souvent  de  plus  de 
trois  pieds,  et  sa  hauteur  de  deux  pieds  et  demi.  Il  était 
tel  du  temps  de  Xéuophon  qui  en  a  parlé  dans  ses  ou- 
vrages. 

Le  lévrier  de  Kordofore  mérite  une  mention  spéciale. 
Il  est  on  ne   pout   plus   estimé   parmi  les  habitants   des 


106  LB  NATURALISTE  CANADIEN 

steppes,  nomades  ou  sédentaires.  Qa'on  en  juge  par  cette 
coutume,  devenue  loi.  Si  quelqu'un,  dans  l'Yemea  tue  uu 
lévrier,  il  est  obligé  de  restituer  au  propriétaire  autant  de 
blé  qu'il  en  faut  pour  recouvrir  complètement  l'animal, 
celui-ci  étant  pendu  par  les  pattes,  et  le  museau  touchant 
la  terre. 

Ces  chiens  du  Kordofore  sont  les  sentinelles  et  les  dé- 
fenseurs des  villages  contre  les  attaques  nocturnes  des 
bêtes  féroces,  hyènes  et  léopards  ;  il  n'y  a  que  le  lion  qui 
les  fasse  reculer.  Le  jour,  ils  sont  tranquilles;  mais  le  soir 
venu,  ils  grimpent  sur  les  murs,  sur  les  toits  de  chaume  des 
Dokhahls,  cabanes  rondes  à  toit  conique,  et  s'y  établis- 
sent en  observation. 

Qu'une  hyène,  qu'un  léopard  cherche  à  s'approcher 
du  village,  aussitôt  un  chien  l'aperçoit,  donne  l'éveil  par 
un  aboiement,*et  voilà  toute  la  meute  debout.  En  quelques 
sauts,  tous  les  chiens  sont  descendus  des  murs  ou  des  toits, 
se  sont  réunis,  et  toute  la  bande  se  précipite  hors  du 
village.  Quelques  minutes  après,  les  chiens  rentrent  vain- 
queurs, la  bête  féroce  est  en  fuite.  Mais  ont-ils  aperçu  un 
lion,  ils  cherchent  à  se  cacher,  ils  se  sauvent  en  hurlant 
dans  la  seriba,  ou  le  long  de  la  haie  dont  le  village  est  en- 
touré. 

Il  ne  se  passe  pas  de  semaine  qu'il  n'y  ait  jour  de 
grande  fête  pour  ces  lévriers  :  c'est  le  jour  de  la  chasse.  De 
bonne  heure,  le  matin,  le  cor  résonne  :  il  produit  sur  les 
chiens  une  animation  indescriptible.  Ils  s'élancent  de  toutes 
parts,  ils  arrivent,  brûlant  d'impatience,  autour  du  sonneur. 
Ils  sautent,  ils  gambadent,  aboient,  hurlent,  courent  à 
droite  et  à  gauche,  et  leur  nombre  augmente  sans  cesse. 
Enfin  tous  les  chasseurs  sont  prêts,  armés  de  flèches  et  de 
lances  ;  la  troupe  se  met  en  marche.  On  s'enfonce  dans  la 
forêt,  où  le  gibier  abonde  ;  on  forme  un  vaste  cercle,  et  les 
lévriers  sont  lâchés.  On  s'empare  ainsi  de  presque  tout  le 
gibier  qui  s'y  trouve.  Les  lévriers  saisissent  jusqu'à  des 
outardes,  des  pintades,  des  perdrix.  Ils  font  des  hécatom- 
bes de  lièvres,  de  gazelles,  et  même  d'antilopes.  Les 
renards  sont  dévorés,  et  il  arrive  souvent  qu'une  hyène,  un 
léopard  est  attaqué  et  tué  dans  la  lutte. 


LE   CHIEN    ET    SES   PRINCIPALES    RACES  107 

Le  lévrier  d'Arabie  est,  au  plus  haut  point,  l'objet  de 
l'estime,  de  la  considération  et  de  la  tendresse  des  habitants 
de  ce  pays.  On  ne  lui  ménage  pas  les  soins  empressés.  11 
couche  dans  la  tente,  à,  côté  de  son  maître,  ou  sur  son  lit 
même.  La  nuit  est-elle  froide  ?  ou  le  garantit  du  froid  par 
des  couvertures,  comme  le  cheval.  Les  femmes  se  plaisent 
à  le  parer  d'ornements,  à  lui  mettre  au  cou  des  colliers  de 
coquillages.  On  le  nourrit  avec  soin,  on  lui  prodigue  le 
Kouskoussou.  Il  accompagne  son  maître  dans  ses  visites  ; 
comme  lui  il  reçoit  l'hospitalité,  et  a  sa  part  des  mets  de  la 
table. 

Les  Arabes  surveillent  le  croisement  de  leurs  lévriers 
avec  autant  de  précautions  que  celui  de  leur  chevaux.  Ils 
feront  jusqu'à  25  ou  30  lieues  pour  accoupler  une  belle 
levrette  avec  un  lévrier  renommé. 

Quand  la  Slouguia  (levrette)  a  mis  bas,  il  se  passe 
dans  la  tente  une  scène  curieuse.  Les  visites  arrivent, 
d'autant  plus  nombreuses  et  plus  empressées  que  la  levrette 
a  plus  de  réputation.     On  entoure,  on  félicite  le  maître,  on 

lui  offre  des  présents,  on  lui   prodigue   les  flatteries ; 

et  tout  cela  pourquoi  ?  Pour  obtenir  un  petit  lévrier.  A 
toutes  ces  sollicitations  le  maître  répond  d'ordinaire  qu'il 
n'a  pas  encore  fixé  son  choix. 

Les  petits  sont  sevrés  au  bout  de  quarante  jours.  A 
l'âge  de  trois  ou  quatre  mois  on  commence  à  les  dresser. 
Les  enfants  les  lancent  d'abord  sur  des  rats  et  des  ger- 
boises qu'ils  font  sortir  de  leurs  trous.  A  cinq  ou  six  mois, 
on  leur  fait  poursuivre  le  lièvre,  après  le  lièvre,  le  petit  de 
la  gazelle,  et  enfin  les  gazelles  adultes.  On  le  ménage 
toutefois  jusqu'à  18  mois,  et  même  deux  ans.  •'  Le  lévrier 
après  deux  ans,  disent  les  Arabes,  et  l'homme  après  deux 
jeûnes  (quinze  ans)  ;  "  exprimant  par  là  que  c'est  l'âge  où 
l'un  et  l'autre  manifestent  ce  qu'ils  seront,  toute  leur  vie.  A 
cette  époque,  on  le  tient  en  laisse  ;  et  quelquefois  avec 
beaucoup  de  peine  ;  car  s'il  sent  ou  s'il  aperçoit  le  gibier  et 
s'il  se  roidit  pour  prendre  sa  course,  sa  force  musculaire 
égale  presque  celle  de  l'homme.  Est-il  en  présence  d'un 
troupeau  de  trente  à  quarante  gazelles,  il  frémit,  il  tremble 
de  joie.    "  Ah  !  fils  de  Juif,  lui  dit   son  maître,  tu   ne  diras 


108  LE    NATQRALISTE   CANADIEN 

pas  cette  fois  que  tu  ne  les  as  pas  vues,"  11  lui  rafraîchit 
alors  le  dos  et  le  ventre  avec  de  l'eau,  puis  il  le  lâche.  Le 
chien  bondit,  se  dissimule  au  besoin,  poursuit  sa  course, 
droite  ou  oblique  ;  et  quand  il  est  à  bonne  portée,  il  se 
lance  de  toutes  ses  forces,  et  ne  manque  jamais  de  saisir 
une  victime"  "  Quand  le  lévrier  aperçoit  une  gazelle  cou- 
pant un  brin  d'herbe,  disent  encore  les  Arabes,  il  l'atteint 
avant  qu'elle  ait  eu  le  temps  d'avaler  ce  qu'elle  tenait  à  la 
bouche  ! " 

On  comprend  que  la  mort  d'un  Slouguï  est  un  deuil 
pour  toute  la  tente  :  hommes,  femmes  et  enfants  le  pleu- 
rent comme  une  personne  de  la  famille. 

Le  lévrier  de  Perse  est  surtout  employé  à  la  chasse  de 
l'antilope,  conjointement  avec  le  faucon.  C'est  là  un  des 
exercices  favoris  des  nobles  persans.  Découvrent-ils  une 
antilope,  ils  lâchent  d'abord  le  faucon,  qui  va  se  cram- 
ponner à  la  tête  de  la  victime,  s'y  tient  malgré  toutes  les 
secousses,  l'ahurit  et  l'étourdit  par  des  coups  d'ailes  ré- 
pétés. On  lâche  alors  les  lévriers  qui  s'emparent  de  l'an- 
tilope. 

On  chasse  aussi,  avec  ce  chien,  le  sanglier  et  Thémione, 
et  même  le  chacal  ;  mais  il  arrivent  souvent  que  les  chacals 
réunis  en  troupe,  se  tournent  contre  leurs  assaillants  ;  et  si 
ceux-ci  ne  sont  pas  bien  dressés,  ils  évitent  difficilement 
d'être  mis  en  pièces  et  dévorés. 

Le  lévrier  d'Italie  est  le  plus  petit  et  le  plus  charmant 
des  lévriers.  C'est  un  lévrier  nain,  aux  proportions  mi- 
gnonnes et  délicates,  plein  d'élégance  et  d'agilité.  Son 
poids  est  de  7  à  8  livres,  sa  hauteur  de  15  à  16  pouces.  Il 
a  le  poil  ras  et  luisant  ;  sa  couleur  varie  du  gris  de  souris 
au  blanc  laiteux.  Tous  ses  organes  sont  finement  bâtis  ; 
tous  ses  mouvements  sont  faciles  et  gracieux.  Il  y  a  de  la 
distinction,  quelque  chose  d'aristocratique  dans  ses  allures  : 
c'est  un  chien  de  boudoir,  un  favori  des  dames.  La  finesse 
de  sa  physionomie  est  le  reflet  de  celle  de  sa  maîtresse, 
dont  il  a,  en  quelque  sorte,  les  habitudes  et  le  caractère.  Il 
ne  porte  pas  de  collier  :  ce  serait  un  obstacle  aux  affec- 
tueuses caresses  qu'on  lui  prodigue.  Extrêmement  sensible 
à  l'affection  et  aux   caresses,  il  éprouve  alors  une   si  vive 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES  109 

éraotion,  que  son  cœur  est  agité   de  mouvements   violents» 
et  sa  poitrine  sillonnée  de  frissons. 

La  robe  du  lévrier  italien,  suivant  Tidéal  des  amateurs, 
doit  être  absolument  d'une  seule  couleur,  sans  la  moindre 
tache  de  blanc.  La  couleur  la  plus  en  vogue  est  le  fauve 
doré  ;  vient  ensuite  le  café  au  lait,  le  gris  de  souris,  le  bleu 
ardoise.  Mais  la  mode,  à  cet  égard,  comme  pour  tout  le 
reste,  comme  pour  les  tulipes  en  Hollande,  ne  laisse  pas 
que  d'être  fort  mobile  dans  ses  goûts,  Stonehenge  cite  deux 
spécimens  de  cette  race,  Billy  et  Minnie,  ayant  appartenu, 
le  premier  à  M,  G-owan,  l'autre  à  M.  Hanley,  qui  ont  été 
regardés,  de  1850  à  1861,  comme  le  nec  plus  ultra  de  l'élé- 
gance. Leurs  descendants  font  encore  prime  sur  les  mar- 
chés anglais. 

Ce  délicat  animal  soufîre  difficilement  d'être  éloigné 
du  beau  ciel  de  sa  patrie.  Les  changements  de  tempé- 
rature, le  froid,  la  pluie,  le  vent,  la  poussière  sont  choses 
qu'il  ne  peut  supporter  et  qui  le  rendent  malade.  11  lui 
faut  un  temps  de  demoiselle.  C'est  la  sensitive  de  l'espèce. 

Les  variétés  dont  nous  venons  de  parler  sont  à  poil 
ras  ;  mais  il  y  a  quelques  variétés  à  longs  poils  qui  ne  pré- 
sentent pas  moins  d'intérêt.  Les  principales  sont  :  le  lévrier 
russe,  le  lévrier  d'Ecosse,  et  le  chien  de  braconnier. 

Le  lévrier  russe  a  la  fourrure  épaisse,  de  couleur  brun 
foncé  ou  gris  d'acier.  On  l'emploie  très  efficacement  à  la 
chasse  des  sangliers,  des  loups  et  des  ours,  dont  beaucoup 
de  forêts,  en  Russie,  sont  infestées.  Les  grands  seigneurs 
russes  entretiennent  ordinairement  de  nombreuses  meutes 
de  lévriers. 

Le  lévrier  d'Ecosse  a  le  poil  dur,  le  museau  relative- 
ment court.  Aujourd'hui  il  a  peu  de  célébrité.  Autrefois  il 
servait  brillamment  à  chasser  le  loup,  le  daim,  le  cerf, 
dans  les  Highlands.  Walter  Scott  reçut  en  présent  d'an 
baron  écossais,  comme  un  gage  de  respect  et  d'estime,  un 
superbe  individu  de  cette  race.  Moïda,  c'était  son  nom, 
gardait  à  lui  seul,  le  château  et  la  propriété  d'Abbotsford, 
séjour  du  célèbre  romancier.  Il  repose  maintenant  à  la 
porte  d'Abbotsford,  où  une  pierre   tumulaire  lui   a  été  éri- 


110  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

O-ée,  portant  en  crenx,  à  sa  partie  supérieure,  une  tête  de 
chien,  gravée  par  un  artiste,  et  audessous,  cette  inscrip- 
tion : 

Moïda,  tu  mormoreâ  dormis  sub  imagine  Moïdœ, 
Ad  januam  domini.  Sit  tibi  terra  levis. 

Le  lévrier  d'Irlande,  fort  ressemblant  au  lévrier 
d'Ecosse,  a  été  chanté  dans  les  poëmes  osséaniques,  où  on 
le  compare,  pour  la  violence  de  sa  course,  au  torrent  qui 
se  précipite  du  haut  d'une  montagne. 

Le  chien  de  braconnier  est  un  métis  du  lévrier  et  du 
chien  de  berger.  C'est  une  race  tout-à-fait  remarquable^ 
ayant  toute  la  souplesse  et  toute  l'agilité  du  lévrier,  jointe 
à  la  hardiesse,  à  la  docilité  et  à  la  sagacité  qui  distinguent 
le  chien  de  berger.  Il  n'a  toutefois,  aucune  élégance,  au- 
cune beauté  ;  et  il  cache  ses  mérites  précieux  sous  des 
apparences  grossières  ;  c'est  ce  qui  explique  le  double  fait 
que  ce  chien  n'est  pas  admis  dans  les  chenils  des  princes, 
des  grands  et  des  amateurs,  etqu'il  est  au  contraire  fort  re- 
cherché des  gens  pauvres  qui  ont  besoin,  pour  les  aider  à 
la  chasse,  d'un  unique  amimal,  à  la  fois  intelligent  et  fort 
à  la  course.  Les  premiers  l'excluent  à  cause  de  sa  rusticité 
de  formes  et  d'habitudes  ;  les  seconds  se  l'attachent  à  cause 
de  ses  grandes  qualités. 

Quoiqu'il  en  soit,  il  faut  dire  que,  généralement,  cet 
animal  jouit  d'une  très  mauvaise  réputation.  Cela  vient  de 
ce  qu'il  est  le  compagnon  ordinaire,  le  compagnon  propre 
des  braconniers  et  gens  de  leur  espèce  qui  le  préfèrent  à 
tout  autre,  parce  qu'il  s'instruit  admirablement  à  garder  le 
silence,  à  comprendre  les  ordres  muets  de  son  maître,  à  se 
tenir  tassé  dans  le  besoin,  et,  en  tout  cas,  à  ne  remuer  qu'en 
faisant  le  moins  de  bruit  possible.  On  l'a  appelé,  pour 
cette  raison,  chien  de  braconnier  ;  et  ce  nom  seul  est  une 
note  ignominieuse  qui  le  condamne  au  mépris  et  à  la  haine 
publique.  Pauvre  animal  pourtant  !  en  quoi  est-il  coupa- 
ble ?  Il  ne  fait  que  son  devoir,  et  il  le  fait  d'une  manière 
admirable  ;  il  n'apprécie  pas  la  malhonnêteté  des  actes  de 
son  maître,  il  n'en  a  pas  conscience,  et  il  doit  en  partager 
avec  lui  toute  la  peine.     Il  est  sans  cesse  exposé  aux  mau- 


LB  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES  111 

vais  traitements,  aux  persécutions,  aux  coups  de  fusils  des 
propriétaires  qui  craignent  pour  le  gibier  de  leur  forêt,  et 
qui  pensent  toujours  voir  en  lui  le  chien  ou  plutôt  le  com- 
plice d'un  braconnier. 

Il  a  le  flair  d'une  grande  délicatesse;  il  sent  sa  proie 
do  très  loin  ;  il  force  le  lièvre  ou  le  lapin,  comme  les  lévriers 
de  meilleure  race  ;  il  attrappe  même  des  perdrix  et  des 
faisans  ;  il  apporte  à  son  maître  la  victime  qu'il  a  saisie,  et 
recommence  silencieusement  sa  quête. 

Parfois  cependant,  ses  instincts  destructeurs  en  font  un 
animal  dangereux  pour  les  troupeaux.  Avide  de  mordre 
et  de  tuer  le  gibier,  il  se  précipite  sur  les  moutons  et  fait 
parmi  eux,  des  ravages  plus  ou  moins  considérables. 


A  continuer. 


MVV/^^  lî^@9  ^^S<VNA^ 


CONCHYLIOLOGIE. 


N'ayant,  pour  ainsi  dire,  qu'accidentellement  de  colla- 
boration à  notre  publication,  et  le  nombre  de  nos  pao-es 
étant  aussi  fort  restreint,  il  reste  encore  plus  d'un  départe- 
ment de  l'histoire  naurelle  dont  nous  n'avons  jamais  entre- 
tenu nos  lecteurs,  ou  que  nous  n'avons  efileuré  que  bien 
superficiellement.  De  ce  nombre  se  trouve  la  malacologie 
ou  étude  des  mollusques,  ou  la  Conchyliologie  si  l'on  veut 
se  concentrer  plus  particulièrement  sur  les  coquilles  ou 
enveloppes  de  ces  animaux. 

11  nous  tardait  d'autant  plus  de  traiter  des  animaux 
de  cette  classe,  que  depuis  quelques  années  nous  leur 
avons  accordé  une  certaine  attention,  que  nous  nous 
sommes  procuré  plusieurs  ouvrages  rares  et  dispendieux 
sur  leur  histoire,  et  que  nous  sommes  parvenu  à  en 
former  une  collection  déjà  assez  considérable.     A  part  TU- 


112  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

niversité  McGill  de  Montréal,  nens  pensons  que  notre  col- 
lection prendrait  le  pas  sur  toutes  les  autres  de  la  Puis- 
sance, tant  sous  le  rapport  du  nombre  des  espèces  identi- 
fiées, que  sous  celui  de  leur  diversité  relativement  à  l'étude 
qu'on  en  peut  faire. 

Nous  commençons  aujourd'hui  la  reproduction  d'un 
article  à  leur  sujet  que  nous  empruntons  au  Naturaliste  de 
Paris,  et  qui  ne  manquera  pas  d'intéresser  les  lecteurs, 
avant  que  nous  puissions  nous  mettre  effectivement  à  faire 
une  monographie  de  nos  propres  mollusques,  sur  le  plan 
de  celles  que  nous  poursuivons  actuellement  sur  nos 
insectes,  ce  qui  ne  pourra  avoir  lieu  tant  que  l'étude  de 
cette  dernière  classe  ne  sera  terminée,  afin  de  ne  pas  con- 
sacrer entièrement  nos  pages  à  des  études  trop  exclusive- 
ment systématiques,  pour  accommoder  les  goûts  différents 
de  nos  lecteurs. 


LES  COQUILLES  RARES. 

M.  Crosse  a  dit  avec  raison,  dans  le  Journal  de  Conchy- 
liologie :  "  La  rareté  des  coquilles  n'est  pas  absolue  ;  elle 
n'est  que  relative." 

Plusieurs  causes,  en  efîet,  concourent  à  la  rareté  de 
certaines  coquilles  : 

Les  mollusques,  qui  vivent  à  de  grandes  profondeurs, 
sont  toujours  rares,  parce  qu'il  sont  difficiles  à  atteindre. 

Les  espèces  pêlagiennes,  c'est-à-dire,  n'habitant  que  la 
haute  mer,  comme  la  Carinaire  vitrée,  se  rencontrent  rare- 
ment, et  le  hasard  seul  amène  le  plus  souvent  leur  capture. 

Enfin,  certaines  espèces  sont  localisées  dans  des  pa- 
rages peu  fréquentés  ;  de  là  leur  rareté  dans  les  collections. 

Il  faut  ajouter  à  ces  considérations  la  fragilité  de  cer- 
taines coquilles  qui  rend  leur  transport  for  difficile,  puis  la 
diminution  de  quelques  espèces  qui  tendent  à  disparaître 
insensiblement,  et  l'on  pourra  s'expliquer  les  prix  élevés 
qu'atteignent  encore  actuellement  beaucoup  de  coquilles. 


LES  COQUILLES  RARES.  113 

Toutefois,  cette  rareté  diminue  chaque  jour,  grâce  aux 
voyages  scientifiques  dans  les  parages  les  moins  connus. 
JSous  pourrons  citer,  comme  exemple,  les  coquilles  de  la 
Nouvelle-Calédonie,  qui  sont  maintenant  répandues  dans 
toutes  les  collections  de  France,  grâce  aux  nombreuses  re- 
lations que  nous  avons  depuis  quelques  années  avec  cette 
colonie  lointaine,  si  peu  explorée  autrefois.  On  peut  en 
voir  au  muséum  de  Bordeaux,  une  splendide  collection,  re- 
cueillie par  deux  missionnaires,  les  RR.  PP.  Lambert  et 
Montrouzier,  qui  sont  devenus  les  pourvoyeurs  gratuits  du 
muséum  de  cette  ville. 

Une  circonstance  a  rendu  malheureusement  certaines 
coquilles  fort  rares  en  France,  c'est  la  dispersion  à  l'étran- 
ger de  collections  importantes,  renfermant  des  types 
uniques  ou  fort  difficiles  à  rencontrer,  et  nous  devons  dire, 
à  ce  propos,  que  le  patriotisme  n'a  pas  toujours  guidé  les 
possesseurs  de  ces  richesses  conchyliologiques,  qui  n'au- 
raient jamais  dû  quitter  le  sol  français. 

Pendant  que  M.  Terver  léguait  sa  belle  collection  au 
musée  de  Lyon,  que  M.  Desmoulins  donnait  la  sienne  au 
muséum  de  Bordeaux,  que  l'Etat,  bien  inspiré,  achetait 
pour  le  muséum  de  Paris,  la  collection  de  coquilles  des 
mers  d'Europe,  formée  par  M.  Petit  de  la  Saussaye,  enfin, 
que  l'école  des  mines  achetait  à  M.  Deshayes  la  splendide 
collection  si  longuement  et  péniblement  réunie  par  lui, 
celle  de  M.  Delessert,  qui  renfermait  les  types  de  Lamarck, 
était  donnée  par  ses  héritiers,  en  1869,  a  la  ville  de  Genève, 
et  celle  de  M.  Recluz  jeune,  était  vendue,  en  1871,  à  M. 
Landauer,  de  Francfort.  Enfin,  la  collection  de  M.  Rol- 
land du  Roquan  (de  Carcassonne),  qui  renfermait  beaucoup 
de  coquilles  rares,  et  parmi  elles  le  seul  exemplaire  alors 
connu  du  PÏcurotomaria  Quoyana  (Fisher  et  Bernard!) 
avait  été  acquise  d'abord  par  M.  Moitessier,  de  Montpel- 
lier. Mais,  à  sa  mort,  en  1867,  sa  famille  cédant  à  des  con- 
seils peu  patriotiques,  et  sans  en  proposer  l'acquisition  au 
muséum  de  Paris,  vendait  cette  collection  à  M.  R.  Damon, 
naturaliste  à  Weymouth  (Angleterre). 

C'est  ainsi  que  certaines  coquilles  sont  demeurées  rares 


114  LE    NATURALISTE   CANADItN.    '  ' 

OU  introuvables  en  France.  Nons  avons  pensé  qu'il  serait 
utile  et  intéressant  tout  à  la  fois  pour  les  jeunes  conchylio- 
logistes,  de  leur  indiquer  les  coquilles  les  plus  rares  ou  les 
plus  recherchées  dans  les  collections. 

1*-  Les  Pleurotomatres. 

Le  genre  l'ieurotomaire  avait  été  créé  par  Defrance,  en 
1825,  pour  des  coquilles  fossiles,  généralement  trochoïdes, 
dont  une  partie  du  dernier  tour  était  occupé  par  un  sinus 
en  forme  de  fente. 

On  en  connaît  environ  400  espèces  fossiles  ;  mais  ce 
n'est  qu'en  1855  que  le  premier  échantillon  vivant  fut  dé- 
couvert. On  se  souvient  encore  quelle  émotion  causa  cette 
nouvelle  parmi  les  conchyliologistes.  C'est  sur  une  nasse, 
mouillée  à  une  grande  profondeur,  à  plusieurs  milles  du 
rivage  de  Marie-G-alante  (Guadeloupe),  entre  cette  île  et  la 
Dominique,  que  fut  faite  cette  capture  inattendue. 

Il  devenait  certain  que  le  genre  Pleurotoraaire  existait 
à  l'état  vivant  dans  la  mer  des  Antilles,  mais  à  une  telle  pro- 
fondeur qu'on  n'avait  pu  jusqu'alors  en  rencontrer  un  seul 
individu.  Encore  l'exemplaire  nouvellement  trouvé  était- 
il  habité  par  un  Bernard  l'Ermite,  qui  avait  été  attiré  par 
l'appât  placé  dans  la  nasse. 

Cette  coquille  rarissime,  apportée  en  France  par  le 
commandant  Bean,  fut  décrite  dans  le  Journal  de  conchylio- 
logie, par  MM.  Fisher  et  Bernardi.  qui  lui  donnèrent  le 
nom  de  Pleurotomaria  Quoyatia.  Des  recherches  furent 
faites  en  vain  pour  retrouver  dans  les  mêmes  parages  cette 
curieuse  espèce.  En  1872,  MM.  Agassiz  et  de  Pourtalès, 
dans  le  cours  de  leur  expédition  de  dragage  sur  les  côtes 
d'Amérique,  draguèrent  un  Pleurotomaire  vivant  dans  le 
voisinage  des  Barbades  ;  mais  on  ne  put  étudier  l'animal 
dans  la  crainte  d'endommager  la  coquille  qui  fut  déposée 
au  muséum  de  Cambridg-e. 

Quant  au  premier  Pleurotomaire  connu,  il  fut  acheté 
par  M.  EoUand  du  Eoquan  (de  Carcossonne),  et  subit  le 
sort  de  sa  collection  vendue  à  un  négociant  anglais,  M.  il. 
Damon. 


LES   COQUILLES   RARES.  115 

En  1873,  ce  curieux  exemplaire  fut  exposé  au  British 
muséum  de  Londres  et  acquis  par  mistress  de  Burgh, 
moyennant  25  livres  sterling  (625  francs),  prix  relativement 
peu  élevé  pour  une  coquille  aussi  rare. 

Aujourd'hui  on  ne  connaît  encore  que  deux  espèces 
vivantes  de  Pleurotomaires. 

Le  PI.  Quoyana  (Fisher  et  Bernardi),  dont  nous  venons 
de  retracer  la  découverte  et  les  vicissitudes. 

Et  le  PI.  Mansoniana  (Crosse  et  Fisher),  qui  fait  partie 
de  la  collection  de  M.  Crosse  et  dont  on  ignore  l'origine. 

La  Carinaire  vitrée. 

La  Carinaire  vitrée,  désignée  successivement  sous  les 
noms:  Pafe/la  cristata  {Lin.)  Argonauta  vitrina  (Gmel.)  et 
Carinaria  vitrea  (Lam.),  est  une  coquille  dont  la  rareté  doit 
être  attribuée  à  deux  des  causes  indiquées  au  commence- 
ment de  cet  article  :  espèce  pélagienne,  n'habitant  que  la 
mer  des  Indes,  le  hasard  seul  peut  la  faire  rencontrer,  et 
son  extrême  fragilité  augmente  encore  la  difficulté  de  se 
procurer  sa  coquille  intacte. 

Ce  petit  casque  transparent,  qui  est  le  rêve  de  tous  les 
collectionneurs,  atteignait  autrefois  le  prix  de  1000  à  1200 
francs  !— Hâtons-nous  de  dire  que  ce  prix  a  diminué  et 
qu'on  peut  actuellement  se  procurer  une  Carinaire  vitrée 
pour  la  somme  de  300  à  400  francs. 

Celle  qui  faisait  partie  de  la  collection  de  M.  J.  Dennison, 
vendue  à  Londres  en  1865,  n'a  atteint  que  le  prix  de  262 
fr.  50. 

Les  Cônes. 

Le  genre  Cône  a  toujours  été  recherché  des  amateurs 
de  conchyliologie  tant  à  cause  de  la  beauté  des  espèces  qui 
le  composent,  que  pour  la  rareté  de  certaines  d'entre  elles. 
— Bruguière,  dans  sa  monographie  des  Cônes  (Encyclo- 
pédie méthodique)  en  décrivait  146  espèces  possédées  par 
Hwass  seul  !  Tout  le  monde  admirait  à  cette  époque  cette 
collection  sans  rivale. 

Lamarck  lui  même  n'a   indiqué    que    181    espèces  de 


116  LE   NATURALISTE  CANADIEN 

Cônes*  Aujourd'hui  on  en  connaît  plus  de  4ôO  !  Mais,  si 
certains  Cônes  ne  sont  recherchés  que  pour  leur  beauté, 
d'autres  sont  rares  et  atteignent  des  prix  relativement  très 
élevés. 

Il  nous  suffira  de  citer  à  ce  propos  les  noms  de  quel- 
ques espèces  et  leurs  prix  dans  doux  ventes  de  collections 
célèbres  : 

A  la  vente  de  la  collection  J.  Uennison,  que  nous  avons 
déjà  citée, 

Le  Conus  Grloria-Maris  a  été  vendu 10.^0  fr.  c. 

—  Cervus 475  " 

—  Omaïcus 300  " 

—  Malaccanus 262  " 

—  Cedo-nulli  (type  de  Reeve) 252  50 

—  Cedo-nulli  (variété  de  Reeve) 550  " 

A  la  vente  de  la   collection   Rœters  Van  Lennep,  une 
des  plus  considérables  de  Hollande,  vendue   aux  enchères 
en  juillet  1876  à    Twello,   près  Deventer,  et    qui  contenait 
9000  espèces  : 
Le  Conus  Cedo-nulli  a  été  vendu 260  fr, 

— r       Cervus  (mauvais  exemplaires)  220 

—  Thomse 180 

Les   collections  françaises   possédant   les   plus   belles 

séries  de  Cônes  sont  celles  de  MM.  Crosse  et  Bernardi  à 
Paris,  de  M.  Boiviu  à  Bordeaux  et  de  M.  le  docteur  Prévost 
à  Alençon. 

Enfin,  on  peut  voir  au  Muséum  de  Bordeaux  un  type 
encore  unique,  provenant  de  la  Nouvelle-Calédonie,  c'est 
le  Conus  Lamberti  (Souverbie).  Il  a  été  impossible  de  re- 
trouver jusqu'à  ce  jour  un  second  exemplaire  de  ce  Cône 
remarquable. 

ROSTELLAIRES  ET  CaNCELLAIRES. 

Les  Rostellaires  sont  des  coquilles  fnsiformes  dont 
l'ouverture  est  terminée  par  un  canal  saillant  et  en  bec 
pointu. 

On  n'en  connaît  que  huit  espèces  dont  les  plus  rares 
vivent  dans  le  mers  de  Chine. 


PTINES    DANS    LE    POIVRE   DE   CAYENNE.  117 

Elles  sont  assez  recherchées  dans  les  collections  et 
l'une  de  ces  espèces,  la  Rostellaria  Powisii,  a  une  valeur  de 
200  francs. 

Les  Cancellaires,  dont  la  coquille  est  rugueuse,  jjlobu- 
leuse  ou  turriculée,  renferment  aussi  très  peu  d'espèces, 
dont  la  plus  remarquable  est  la  Cancellaria  trigonosloma 
(Desh.),  Delphinnla  trigonodoma  (Lam.)  décrite  dans  Kiener 
(mon.  pi.  I.  fig.  I.).  Cette  coquille  rarissime,  qui  est  tur- 
binée  et  composée  de  tours  triangulaires  ne  se  reliant  entre 
eux  que  par  l'angle  interne,  a  toujours  une  très  grande 
valeur.  Le  plus  bel  exemplaire  connu  faisait  partie  de  la 
collection  de  M.  Delessert. 

Albert  Granger. 

(J.  contimier) 


■«*»<VN**S^^S^V^\^  4fs/Nt^^*^  •■«"' 


PTINES  DANS  LE  POIVRE  DE  CAYENNE. 


A  propos  de  notre  article,  dans  dernière  livraison,  sur 
la  présence  des  Ptines  dans  le  poivre  de  Cayenne,  nous 
recevons  d'un  médecin  de  St-ïïyacinthe,  aussi  instruit 
qu'intelligent,  la  correspondance  ci-dessous  qui  donne  sans 
conteste  la  solution  du  problème.  Nous  ignorions,  pour 
notre  part,  que  le  poivre  rouge  du  commerce  fut  un 
mélange  et  non  une  production  pure  et  simple.  Voici  ce 
que  nous  écrit  notre  correspondant. 

**  Monsieur  le  Rédacteur, 

"  Comme  je  sais  que  vous  acceptez,  avec  bienveillance,  toute  infor- 
"  mation  de  nature  à  promouvoir  les  intérêts  de  la  science,  dont  vous 
"  êtes  le  premier  et  le  plus  intrépide  pionnier  en  notre  pays,  je  me  per- 
^*  mets  d'attirer  votre  attention  sur  un  fait  qui  vous  a  échappé,  sans 
**  doute,  lors  de  votre  réponse  au  sujet  des  Ptines  dans  le  poivre  de 
"  Guyenne  (poivre  rouge)  de  votre  correspondant  E.  H,  G.,  de  Sorel.  Le 


118  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

"  fait  est  celui-ci,  je  vous  le  transmets  dans  l'espérance  qu'il  pourra 
"  vous  être  de  quelqu'utilité  ;  ça  sera  ma  récompense. 

"  Dans  99  échantillons  sur  100  de  poivre  rouge  (de  Cayenne)  du 
"  commerce,  on  trouve  \a  farine  de  froment  à  parties  égales. 

"  Ne  trouveriez-vous  pas  là,  la  raison  de  la  présence  des  Ptines  dans 
**  la  fiole  de  M.  H.  G.,  les  œufs  n'auraient-ils  pas  pu  y  être  déposés  au 
"  moment  du  mélange,  y  éclore,  et  les  larves  y  vivre  ?  Vous  êtes  notre 
•'  maître  ;  votre  réponse  nous  satisfera. 

"  Lecteur  assidu  àe.votre  cher  Naturaliste,  dont  je  suis,  avec 
"  orgueuil,  un  des  premiers  abonnés,  je  lis  toujours  avec  plaisir  et  jamais 
**  sans  profit,  vos  importants  travaux  ;  je  suis  heureux  de  profiter  de  la 
"  présente  circonstance  pour  corroborer  en  tous  points  les  remarques  très 
"  judicieuses  du  correspondant  E,  H.  G.  à  votre  adresse.  Veuillez 
"  agréer,  Cher  Monsieur,  mes  sincères  souhaits  de  prospérité  et  de 
"  longue  vie,  et  me  croire" 

Votre  élève, 

J.  H.  *** 
Province  de  Québec,  15  juin  1880. 


L'HISTOIRE  NATURELLE  DANS  NOS  MAISONS 
D'EDUCATION. 


Depuis  plus  de  vingt  ans  que  nous  écrivons  sur  l'his- 
toire naturelle,  nous  avons,  à  mainte  et  maintes  reprises 
insisté  pour  qu'on  prêtât  un  peu  plus  d'attention  dans  nos 
maisons  d'éducation  à  cette  branche  importante  des 
sciences,  en  si  grand  honneur  aujourd'hui  dans  la  plupart 
des  autres  pays. 

Nos  remarques,  sans  avoir  eu  leur  entier  accomplisse- 
ment, n'ont  cependant  pas  manqué  de  produire  un  certain 
effet,  d'exciter  un  certain  réveil  qui  semble  s'accentuer 
d'avantage  de  jour  en  jour.    Bon  nombre  d'institutions 


l'histoire  naturelle  dans  nos  maisons  d'éducation.  119 

demeurent  encore  en  arrière  sous  ce  rapport,  mais  paraissent 
remarquer  aujourd'hui  plus  que  jamais  la  lacune  qu'elles 
n'ont  encore  pris  aucun  moyen  de  combler.  Le  temps  n'est 
pas  éloigné  où  ce  qui  ne  paraît  encore  que  de  convenance, 
deviendra  une  véritable  nécessité  pour  toutes  les  institu- 
tions d'éducation  supérieure* 

Mais  bien  que  l'histoire  naturelle  figure  déjà  dans  le 
programme  de  plusieurs  de  nos  institutions,  la  manière 
dont  on  remplit  cette  tâche,  la  méthode  que  l'on  emploie,  et 
cela  jusque  dans  nos  universités  mêmes,  fait  que  souvent 
l'élève  subit  le  cours  sans  qu'il  lui  eu  reste  guère  plus  que 
zéro. 

On  s'imagine,  en  plus  d'un  quartier,  qu'il  suffit  à  une 
personne  instruite  de  lire  attentivement  les  principes  d'une 
science,  pour  s'en  constituer  de  suite  professeur.  C'est  là 
une  erreur  des  plus  préjudiciables,  car  nemo  dat  qiiod  non 
habet,  et  en  science  peut-être  moins  qu'en  toute  autre  chose. 
Un  professeur  de  cette  -force  pourra  bien  faire  réciter  les 
règles  fondamentales  d'une  science  quelconque,  les  expli- 
quer jusqu'à  un  certain  point,  mais  s'il  n'est  lui-même  un 
amateur  pratique  de  cette  science,  il  ne  pourra  jamais  pro- 
duire de  véritables  adeptes,  il  ne  pourra  communiquer  à 
ses  élèves  ce  feu  sacré  qui  lui  manque  et  qui  est  de  rigueur 
pour  attacher  invinciblement  à  la  poursuite  des  recherches 
et  des  observations  qui  seules  sont  capables  d'assurer  des 
victoires  dans  le  domaine  de  l'inconnu. 

Appelé  tout  dernièrement  à  donner  quelques  leçons 
d'histoire  naturelle  au  couvent  des  Sœurs  de  Jésus-Marie 
d'Hochelaga,  nous  avons  pu  nous  convaincre  une  fois  de 
plus  de  la  justesse  des  prémisses  que  nous  venons  de  poser. 

Nous  avons  trouvé  là  des  maîtresses  parfaitement  au 
iait  des  règles  et  des  principes  de  la  botanique,  et  des  élèves 
montrant  beaucoup  de  goût  pour  l'étude  de  cette  science 
si  attrayante  par  elle-même.  Que  manquait-il  aux  pre- 
mières pour  faire  de  véritables  botanistes,  et  aux  secondes 
pour  devenir  adeptes  sérieuses  de  l'étude  des  plantes  ? 
Uniquement  l'application  des  principes  à  la  partie  pratique 


120  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

de  la  science  ;  et,  comme  il  arrive  le  plus  souvent,  c'était  le 
matériel  indispensable  à  la  pratique  qui  faisait  défaut. 

Les  élèves  possédaient  déjà  si  bien  les  éléments  de  la 
science,  qu'il  suffisait  de  leur  montrer  une  plante  quel- 
conque pour  qu'elles  pussent  dire  de  suite,  suivant  le  cas  : 

Cette  plante  est  une  dicotylédone,  parce  que  sa  tige  a 
une  moelle  centrale  et  que  les  nervures  de  ses  feuilles  sont 
anastomosées  ; 

C'est  une  plante  phanérogame,  parce  que  ses  enve- 
loppes florales  sont  visibles  ; 

Elle  est  polypétale,  parce  que  sa  corolle  se  compose 
de  pétales  libres,  non  soudés  les  uns  aux  autres  ; 

L'ovaire  est  supère,  parce  qu'étant  libre,  il  n'est  point 
renfermé  dans  le  tube  du  calice. 

Et  de  même  pour  la  forme  et  la  disposition  des  feuilles, 
la  nature  de  son  inflorescence,  la  dénomination  de  ses 
fruits  .etc.,  si  bien  qu'on  faisait  de  suite  de  cette  plante  une 
description  minutieuse  et  fort  exacte,  ce  qui  est  déjà  plus 
que  la  plupart  des  élèves  universitaires  ne  peuvent  faire, 
même  après  avoir  subi  leurs  examens  pour  l'obtention  de 
leurs  degrés. 

Nul  doute  que  si  ces  élèves  eussent  eu  entre  les  mains 
des  Flores  accompagnées  de  clefs  analytiques,  elles  ne  se 
fussent  en  fort  peu  de  temps  rendues  capables  de  faire 
l'identitication  de  toute  plante  qu'elles  auraient  pu  ren- 
contrer ;  et  que  si  on  les  eut  employées  tant  soit  peu  à  la 
confection  d'un  herbier,  elles  ne  se  fussent  rendu  familiers 
les  noms  techniques  de  ces  plantes,  noms  si  étranges  parfois 
et  souvent  si  baroques.  Car  c'est  en  parlant  souvent  d'une 
chose  qu'on  se  familiarise  avec  son  nom,  et  pour  l'amateur 
isolé  dans  sa  spécialité,  c'est  la  confection  de  l'herbier,  l'ar- 
rangement de  sa  collection  qui  lui  tiennent  lieu  de  con- 
versation. Il  a  fait  l'identification  d'une  plante,  il  l'a 
couchée  convenablement  disposée  dans  sa  presse,  en  lui 
adjoignant  son  nom  sur  un  petit  morceau  de  papier.  Il 
lui  faut  le  lendemain  changer  ses  papiers  buvards  pour  les 
débarrasser  de  leur  humidité,  corriger  la  position  défec- 
tueuse qu^aurait  pu  prendre  le  spécimen  ;  or,  avant  de  rien 


l'histoire  naturelle  dans  nos  maisons  d'éducation.   121 

déranger,  il  tâche  de  nommer  sa  plante  à  première  vue,  et 
s'il  ne  peut  y  réussir,  il  jette  les  yeux  sur  son  nom  ;  nul 
doute  qu'à  une  deuxième  et  troisième  épreuve,  il  ne  par- 
vienne non  seulement  à  se  rendre  ce  nom  familier,  mais 
même  à  se  rappeler  les  circon!^tances  de  lieu  et  de  terrain 
où  il  a  cueilli  le  spécimen.  Et  c'est  là  ce  qui  lui  tient  lieu  de 
conversation,  ou  plutôt  c'est  là  la  véritable  conversation 
qu'il  entretient  seul  avec  sa  plante  et  qui  le  familiarise  avec 
son  nom.  Car  à  moins  de  posséder  une  mémoire  tout-à-fait 
exceptionnelle,  si  vous  vous  contentez  de  faire  l'idenlifi- 
cation  d'une  plante,  pour  fermer  ensuite  la  Flore  et  ne  plus 
vous  en  occuper  du  moment  que  vous  aurez  trouvé  son 
nom,  il  est  presque  impossible  que  vous  parveniez  à  retenir 
ce  nom. 

Les  élèves  d'Hochelaga  avaient  bien  pour  la  plupart, 
de  petits  herbiers  ;  mais  ce  n'était  pas  de  ceux  qu'on  peut 
considérer  comme  les  plus  utiles.  C'étaient  de  superbes 
volumes,  élégamment  reliés,  achetés  dans  des  magazius,  et 
sur  les  feuillets  desquels  on  collait  certaines  fleurs  de  jardin 
des  plus  apparentes,  avec,  le  plus  souvent,  le  nom  qu'avait 
donné  une  voisine  ou  qu'on  avait  copié  dans  son  herbier 
même,  sans  travail  et  sans  étude,  ^ous  avons  donné  dans 
notre  Traité  de  Botanique,  p.  112  la  manière  de  confection- 
ner un  herbier,  et  nous  y  renvoyons  les  amateurs,  con- 
vaincu qu'ils  auront  là  le  mode  le  plus  avantageux,  et  nous 
dirions  aussi  le  plus  facile,  tant  pour  la  préparation  des  spé- 
cimens que  pour  leur  disposition  pour  l'étude. 

Ce  que  nous  disons  ici  des  plantes,  peut  s'appliquer  égale- 
ment à  toutes  les  autres  branches  de  l'histoire  naturelle. 
Pour  les  insectes,  c'est  le  piquage  et  l'étalage  des  spéci- 
mens qui  familiarisera  avec  leurs  noms  ;  pour  les  mol- 
lusques, ce  sera  leur  disposition  méthodique  dans  leurs 
cases,  de  même  pour  les  minéraux  ;  pour  les  oiseaux,  mam- 
mifères etc.,  ce  sera  leur  montage  ou  empaillage  etc.,  etc.  Il 
en  est  des  espèces  en  histoire  naturelle  absolument  comme 
des  différentes  individualités  avec  lesquelles  nous  venons 
en  contact,  nous  les  connaîtrons  d'autant  mieux  que  nous 
aurons  eu  plus  souvent  occasion  de  les  rencontrer,  de  nous 
entretenir  avec  elles,  ou  du  moins  d'entendre  parler  d'elles  ; 


122  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

or  c'est  dans  la  manipulation  des  spécimens,  dans  leur  pré- 
paration, leur  disposition  etc.,  que  nous  trouvons  le  moyen 
de  faire  une  plus  ample  connaissance  des  espèces,  de  con- 
verser pour  ainsi  dire  avec  elles  et  de  nous  rendre  familiers 
leurs  différents  caractères. 

Nous  savions  depuis  longtemps  déjà  que  le  couvent 
d.'Hochelaga  possédait  un  musée  d'histoire  naturelle  assez 
considérable,  surtout  en  spécimens  ornithologiques  ;  et  ce 
fait  seul  suffisait  pour  nous  convaincre  qu'on  donnait  là 
une  attention  particulière  à  cette  intéressante  branche  des 
sciences.  Aussi  notre  visite  nous  a-t-elle  donné  la  preuve 
qu'en  fait  de  botanique  surtout  on  était  plus  avancé  là 
qu'en  aucune  autre  autre  maison  d'éducation  que  nous 
connaissions  de  cette  Province.  Ce  ne  sont  certainement 
pas  des  élèves  d'Hochelaga  qui  pourraient  se  rendre  cou- 
pables d'aussi  lourdes  bévues,  en  fait  d'histoire  naturt^lle,que 
celles  que  plusieurs  de  nos  littérateurs  de  renom  n'ont  pas 
hésité  à  consigner  dans  leurs  écrits  ;  comme  de  confondre  un 
capitule  avec  un  calice,  de  loger  une  fleur  dans  une  corolle, 
de  prendre  des  tiges  pour  des  queues  etc.,  etc.  Qu'on, 
poursuive  là  la  marche  dans  laquelle  on  est  résolument 
entré,  et  qu'on  y  ajoute  un  peu  plus  de  pratique  dans  les 
différentes  branches  de  l'étude  de  la  nature,  et  les  maisons 
de  cet  ordre  ne  produiront  pas  seulement  des  écrivains 
capables  et  des  littérateurs  distingués,  mais  on  pourra 
peut-être  en  voir  sortir  de  nouvelles  Mériam,  des  Phelps, 
des  Millet-Robinet  etc.,  capables  non-seulement  de  suivre 
le  mouvement  de  la  science,  mais  pouvant  encore  en  pour- 
suivre le  progrès. 

Les  Sœurs  de  Jés  is-Marie  ont  toutes  les  facilités  pos- 
sibles pour  fonder  et  augmenter  des  musées  dans  leurs 
diff'érentes  maisons,  par  les  différents  établissements  qu'elles 
possèdent  dans  les  diverses  partie  de  l'Amérique  du 
Nord,  Cet  ordre,  formé  ici,  en  Canada,  il  n'y  a  pas  encore 
40  ans,  et  dont  la  maison  principale  se  trouve  à  Hochelaga, 
compte  déjà  des  établissement  des  plus  florissants  à  San 
Francisco,  Winnipeg,  Key-West  dans  la  Floride,  Cleveland, 
le  Cap  Breton,  etc.  On  voit  de  suite  la  facilité  de  recueillir 
et  d'échanger  des  spécimens  des  points  les  plus   variées  de 


l'histoire  naturelle  dans  les  collèges  classiques.     123 

notre  partie  du  continent  Nord  Américain,  aussi  avons-nous 
l'espoir  de  voir  bientôt  à  la  maison  mère  d'Hochelaga,  dans 
quelques  années  seulement,  pour  peu  qu'on  continue  l'atten- 
tion qaon  lui  a  déjà  donnée,  l'un  de  nos  musées  des  plus 
considérables  en  fait  de  plantes,  d'insectes,  de  mollusques, 
d'oiseaux,  de  reptiles,  etc. 

Les  maisons  des  Sœurs  de  Jésus-Marie  ne  le  cèdent 
en  rien  à  toutes  les  institutions  des  autres  ordres  sous  le 
rapport  de  la  bonne  éducation,  de  l'instruction  soignée 
qu'on  y  donne,  pour  les  ouvrages  d'aiguille,  de  dessin,  de 
peinture,  etc.,  et  l'attention  particulière  qu'on  y  accorde  à 
l'étude  de  l'histoire  naturelle  doit  les  recommander  encore 
davantage  auprès  de  ceux  qui  veulent  donner  à  leurs  filles 
une  éducation  aussi  complète  que  possible. 


MV>A/S/ 9^^  ^^WMV- 


L'HISTOIRE  NATURELLE  DANS  LES  COLLEGES 
CLASSIQUES. 


On  dit  qu'au  Congrès  des  professeurs  de  collèges,  qui 
s'est  tenu  dernièrement  à  l'Université-Laval,  il  s'est  ren- 
contré un  professeur  à  idées  assez  avancées  pour  proposer 
que  l'histoire  naturelle  fût  totalement  retranchée  du  pro- 
gramme de  nos  collèges  classiques. 

Heureusement  qu'il  ne  s'est  trouvé  personne  pour 
seconder  une  telle  motion,  car  le  clergé  aurait  pu  compter, 
lui  aussi,  des  éteignoirs  dans  ses  rangs  ! 

*  Sur  la  proposition  :  Conviendrait-il  de  donner  une 
plus  large  part  à  l'histoire  naturelle  dans  nos  cours  d'é- 
tude ? 

Seuls  les  représentants  des  collèges  de  Chicoutimi,  de 
St-Laurent  (Clercs  de  Ste-Croix)  et  de  Sherbrooke  se  sont 
prononcés  pour  l'affirmative,  tous  les  autres  votant  contre. 


124  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

Ces  trois  colleges  voudront  bien  nous  permettre  de  leur 
présenter  nos  félicitations,  à  titre  d'avocat  spécial  du  pro- 
grès des  sciences  naturelles  en  cette  Province,  pour  l'atti- 
tude ferme  et  digne  de  leurs  représentants  en  cette  cir- 
constance. Les  nombreuses  échanges  qui  reçoivent  notre 
Nalirralisle,  se  réjouiront  de  voir,  nous  en  sommes  certain, 
que,  quoique  en  minorité,  la  cause  de  l'histoire  naturelle 
possède  néanmoins  quelques  zélateurs  dévoués  pour  son 
progrés  dans  nos  maisons  d'éducation. 

La  grande  majorité  des  directeurs  de  nos  maisons 
<l'édncation  prétend  donc  qu'on  fait  actuellement  une  part 
assez  large  à  l'histoire  naturelle  dans  nos  collèges. 

Que  cette  part  soit  assez  large  dans  leurs  programmes, 
la  chose  est  possible  ;  mais  qu'elle  soit  suffisante  dans  l'en- 
seignement, dans  le  résultat  de  l'attention  qu'on  y  prête  ? 
nous  ne  pouvons  en  convenir.  Tant  qu'on  s'obstinera  à  faire 
donner  des  cours  scientifiques  dans  nos  collèges  par  des 
professeurs  qui  n'en  savent  pas  plus  long  que  leurs  élèves, 
les  résultats  ne  s'élèveront  guère  audessus  de  zéro. 

Il  y  a  déjà  15  ans,  20  ans,  qu'on  trouve  l'histoire  natu- 
relle inscrite  dans  le  progamme  de  plusieurs  de  nos  col- 
lèges, et  qu'on  nous  montre  donc  les  naturalistes  qu'on  a 
produits.  Mais  que  disons  nous  naturalistes  ?  Si  on  avait 
seulement  produit  des  amateurs  !  Ne  voit-on  pas  encore 
chaque  jour,  pour  ainsi  dire,  s'étaler  dans  nos  journaux  les 
absurdités  les  plus  révoltantes  en  fait  d'histoire  naturelle  ? 
Encore  ces  jours  derniers,  n'a-t-on  pas  vu  répété  dans  nos 
principaux  journaux,  et  même  comme  titre,  en  lettres  ma- 
juscules apparentes,  la  traduction  de  Armi/  worm  par  Ver 
DE  l'armée  !  Tout  naturellement,  vous  croyiez,  après  un 
tel  titre,  qu'on  allait  vous  entretenir  d'un  certain  ver  qui 
s'attaquait  aux  soldats  réunis  en  armées  ;  mais  quelle  nré- 
tait  pas  la  surprise  lorsqu'on  voyait  qu'on  voulait  nous 
parler  de  la  chenille  de  la  Leucania  unipunnta,  Haw.  qui 
se  réunit  en  armées  pour  ravager  les  champs  cultivés,  et 
qui  cette  année  fait  des  dégâts  plus  considérables  que  d'or- 
dinaire dans  plusieurs  des  Etats  de  l'Dnion  Américaine. 
La  bévue  accusait  sans  doute  moins  l'inhabilité  d'un  fouil- 


l'histoire  naturelle  dans  nos  collèges  classiques.    125 

leur  de  dictionnaire  que  l'ignorance  impardonnable  du  tra- 
ducteur, en  fait  d'histoire  naturelle.    (^) 

Mais,  MM.  les  professeurs  de  collèges,  qui  prétendez 
avoir  suffisamment  d'histoire  naturelle  dans  vos  cours  d'é- 
tude, n'avez-voiis  pas  rencontré,  cette  année  même,  aa 
concours  poar  le  baccalauréat,  un  aspirant  au  diplôme  qui 
vous  parlé  d'oiseaux  MAMMIFERES  !  !  !  commesi  un  bipède 
empiumé  avait  jamais  porté  des  mamelles. 

Que  vous  considériez  votre  programme  suffisamment 
étendu  et  que  vous  ne  vouliez  pas  le  charger  davanta'je, 
nous  le  comprenons,  et  ne  vous  en  blâmons  pas  ;  mais  que 
cette  partie  de  votre  programme  se  réduise  à  peu  près  à 
zéro  dans  la  pratique,  voila  ce  contre  quoi  nous  nous  ré- 
crions, parce  qu'il  y  va  de  notre  honneur  national  comme 
peuple  intelligent  et  instruit  d'avoir  au  moins  des  notions 
suffisantes  des  sciences  pour  pouvoir  en  parler  pertinem- 
ment dans  l'occasion,  et  ne  pas  permettre  à  nos  écrivains 
de  se  rendre  coupables  de  balourdises  comme  celles  qui 
s'étalent  si  souvent  et  dans  nos  journaux  et  même  dans 
nos  livres.  Or  tant  qu'on  s'obstinera  à  faire  enseigner  des 
sciences  par  des  professeurs  qui  ne  les  connaissent  pas  eux- 
mêmes,  les  résultats  seront  à  peu  près  les  mêmes  que  ceux 
que  nous  avons  eus  jusqu'à  ce  jour. 

C'est  notre  conviction  qu'un  professeur  bien  au  fait  de 
l'histoire  naturelle,  peut,  dans  huit  à  dix  leçons  seulement, 
donner  à  des  élèves  intelligents  la  connaissance  suffisante 
à  tout  homme  instruit  pour  parler  pertinemment  de 
n'importe  quelle  branche  de  l'histoire  naturelle,  telle  que 
botanique,  entomologie,  ornithologie,  etc.  Qu'on  imite  les, 
Clercs  de  Ste-Croix  qui  avant  d'établir  des  cours  d'histoire 
naturelle  dans  leurs  différents  collèges,  ont  commencé  cette 
année  même,  par  former  des  professeurs  compétents, 

(1)  A  propos  de  traduction  la  plupart  de  nos  journaux  nous  ont  présenté  tout 
récemment  une  ineffabilité  au  sujet  des  animaux  du  cirque  de  Forepauo-h.  Le  texte 
anglais  disait  à  propos  de  ces  animaux  qu'ils  étaient  well  trained,  et  le  traducteur 
ignare  a  rendu  ce  mot  par  entraîné,  ce  cirque  fera  paraître  50  animaux  entraînés 
lisait-on  ;  et  cela  jusque  dans  un  journal  qui  se  mêle  de  faire  la  leçon  à  tout  le 
monde  à  propos  de  français,  d'anglais  et  de  cent  autres  choses  encore  ' 


126  LE   NATURALISTE  CANADIEN 


DIVERS. 


Insectes  nuisibles.  —  La  Chrysomèle  de  la  patate^ 
ChrysomeLa  10-lineata,  se  montre  en  plus  grande  abondance 
que  jamais,  cette  année,  dans  notre  Province,  A  moins 
d'une  chasse  continue  et  active,  le  précieux  tubercule  en 
souffrira  considérablement*  Elle  s'est  montrée  aussi,  cette 
année,  beaucoup  plus  à  bonne  heure  que  de  coutume.  Dès 
le  6  juin,  nous  en  rencontrions  partout  sur  les  trottoirs  à 
Québec  aussi  bien  qu'à  Montréal  ;  et  même  avant  que  les 
patates  fussent  sorties  de  terre,  on  voyait  le  redoutable 
insecte  se  promener  sur  le  sol.  Cependant,  ce  n'était  par- 
tout que  des  insectes  parfaits,  nulle  part  nous  n'avons  pu 
rencontrer  de  larves.  Ce  qui  nous  confirme  dans  l'avancé 
que  nous  avons  déjà  fait  que  les  larves  de  cet  insecte  ne 
peuvent  résister  à  la  rigueurs  de  nos  hivers. 

Comme  moyen  le  plus  effiace  de  faire  la  guerre  à  cet 
insecte,  nous  conseillons,  comme  nous  l'avons  fait  les 
années  précédentes,  la  chasse  au  moyen  d'un  petit  filet 
attaché  à  un  cercle  que  l'on  fixe  au  bout  d'un  bâton.  Ce 
mode  est  le  moins  dispendieux,  le  plus  sûr,  et  le  plus  aisé 
à  appliquer  ;  il  vaut  beaucoup  mieux  que  le  vert  de  Paris. 

Chenilles  des  groseilliers.  Les  Némates  qui  dépouil- 
laient si  impitoyablement  les  gadeliers  et  les  groseilliers 
les  années  précédentes,  se  sont  à  peine  fait  remarquer  cette 
année.  Mais  elles  ont  cédé  la  place  à  un  autre  ennemi 
non  moins  redoutable,  c'est  la  Pristiphore  du  groseillier, 
Pristipho)  a  grossulariœ.  Les  larves  des  Pristiphores  diffè- 
rent fort  peu  de  celles  des  Némates  ;  comme  elles,  elles  s'atta- 
quent aux  feuilles  des  mêmes  arbrisseaux  qu'elles  dévorent 
en  commençant  à  les  ronger  par  les  bords,  de  telle  façon 
que  souvent  il  ne  reste  bientôt  que  les  seules  nervures  de 
ces  feuilles.    Cependant,   les  Pristiphores  nous  paraissent 


DIVERS  127 

moins  généralement  répandues  que  lesNémates,  car  tandis 
que  groseilliers  et  gadeliers  étaient  sérieusement  ravagés 
dans  notre  jardin,  nous  voyions  des  jardins  voisins  où  pas 
une  feuille  n'avait  encore  été  attaquée. 

Sélandrie  du  rosier.  Plus  encore  que  dans  les  années 
précédentes,  la  >Se/a«^naro.s-œ,  ravage  les  rosiers  de  toute 
espèce  dans  les  jardins.  Vous  êtes  tout  surpris  de  voir 
tout-à-coup  des  rosiers  qui  paraissaient  forts  et  vigoureux, 
dépouillés  presque  entièrement  de  verdure,  les  feuilles  pa- 
raissant comme  si  elles  avaient  été  rôties  ou  ébouillantées, 
sans  avoir  cependant  rien  perdu  dans  leur  forme.  En  les 
examinant  de  plus  près,  vous  reconnaissez  qu'elles  ne  se 
composent  plus  que  d'un  réseau  de  nervures  et  de  nervules 
ayant  perdu  totalement  leur  parenchyme,  et  vous  ne  man- 
quez pas  de  trouver  sur  leur  limbe  de  petites  chenilles 
gluantes,  vertes,  à  demi  transparentes,  se  confondant  avec 
la  couleur  de  la  feuille  qui  les  porte.  Ce  sont  les  rava- 
geuses qui  dévorent  le  parenchyme  de  ces  feuilles  sans 
endommager  leurs  nervures. 

Les  Sélandries  appartiennent  à  la  même  famille  que 
les  Pristiphores  et  les  Némates,  et  peuvent  être  combattues 
par  les  mêmes  moyens,  les  poudres  insecticides  :  Ellébore 
blanc,  Pyrètre,  etc.  Abandonnées  à  elles-mêmes,  elles  ne 
tardent  pas  à  dépouiller  entièrement  les  rosiers  de  leur 
verdure,  arrêtant  leur  floraison,  et  faisant  plus  ou  moins 
souffrir  les  plants  dans  leur  croissance. 


Catalogue  de  champignons.  Le  Dr.  H.  W.  Har- 
kness,  associé  à  L.  P,  Moore,  vient  de  publier  sous  les  aus- 
pices de  l'Académie  des  Sciences  de  Californie,  un  catalogue 
des  champignons  de  la  côte  du  Pacifique. 


Société  d'histoire  naturelle  de  Boston.— Cette  Société 
a  célébré  le  28  Avril  dernier,  le  50e  anniversaire  de  sa  fon- 
dation. 


128  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

Bibliographie.— M.  A.  H.  Swinton,  de  Binfield  House, 
Gruildford,  Survey,  Angleterre,  annonce  l'apparition  pro- 
chaine d'un  ouvrage  (prix  $1  50)  sur  les  causes  de  propaga- 
tion, de  distribution  et  de  modification  des  insectes.  L'ou- 
vrage traitera  des  organes  des  sens,  des  caractères  sexuels 
secondaires  et  des  variations  des  insectes. 


Kénagerie  du  Central-Park,  New- York. — Le  rap- 
port de  M.  Oonklin,  directeur  de  la  ménagerie  du  Central 
Park,  établit  que  le  nombre  des  animaux  exhibés  en  1879 
était  de  1206.  Bon  nombre  d'oiseaux  et  de  mammifères  ont 
pris  naissance  dans  la  ménagerie  même.  Parmi  les  pièces 
les  plus  remarquables,  on  remarque  :  2  léopards  noirs,  4 
ours  blancs  du  nord,  un  rhinocéros  à  2  cornes,  un  lion  de 
mer  et  son  petit,  etc.,  etc. 


Appropriation. — Le  Congrès  de  Washington  vient 
de  voter  une  somme  de  $25,000  pour  la  Commission  Ento- 
mologique  attachée  au  département  de  l'intérieur,  malgré 
l'opposition  de  Général  Leduc,  Commissaire  de  l'Agricul- 
ture,  et  du  professeur  L.  H.  Comstock  entomologist  du 
même  département.  C'est  la  première  fois  depuis  que  la 
Commission  Entomologique  est  établie  qu'on  vote  la  somme 
entière  réclamée  par  elle» 


Herbier. — On  vient  de  faire  don  à  l'Académie  des 
Sciences  de  Davenport,  Iowa,  de  l'herbier  du  Dr.  C.  C. 
Parry,  le  botaniste  distingué  de  plusieurs  gouvernements 
et  de  différentes  expéditions.  Cet  herbier  contient  plus  de 
15,000  espèces  de  plantes  déterminées. 


ZjE 


Vol.  XII.  CapRouge,  Q.,  MAI-OCTOBRE  1880.  No.  137. 


Rédacteur  :  M.  l'Abbé  PROVANCIIER. 


NOTRE  PUBLICATION. 


La  plupart  de  nos  lecteurs  ont  déjà  appris,  sans  doute, 
par  les  feuilles  politiques,  que  le  gouvernement  Chapleau 
avait  rétabli  l'alloration  au  Naturaliste  soustraite  par  le 
ministère  Joly.  Voila  qui  est  bien  est  pour  l'avenir  ;  mais 
rinjustice  du  passé  est  encore  là  toute  entière.  Les  12 
mois  de  publication  que  nous  avons  passés  sans  allocation, 
lorsque,  appuyé  sur  une  promesse,  nous  avions  tout  lieu 
de  croire  qu'elle  nous  serait  accordée,  nous  pèsent  encore 
de  tout  leur  poids  sur  les  épaules,  et  nous  forcent  à  en 
venir  à  des  retranchements  bien  regrettables  pour  compen- 
ser cette  perte.  Nous  roici  au  mois  de  septembre  et  nous 
n'en  sommes  encore  qu'au  5e  numéro  pour  cette  année. 
C'est  notre  intention  de  n'en  plus  donner  qu'un  autre  pour 
ces  12  mois.  Il  va  sans  dire  que  les  abonnements  ne 
seront  en  rien  dérangés  par  ce  changement,  car  chaque 
abonné  aiua.  toujours  droit  à  12  numéros  pour  ses  $2. 

Nous  disons  que  la  chose  est  regrettable,  parce  que 
nous  avons  déjà  en  mains  plus  de  200  pages  de  manuscrit 
sur  l'Entomologie,  toutes  prêtes  à  être  livrées  à  l'impres- 
sion, et  nous  tenons  à  leur  publication  le  plus  tôt  possible^ 
tant  pour  fournir  aux  amateurs  le  moyen  de   poursuivre 


130  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

leur  étude  de  notre  faune,  que  pour  profiter  de  la  santé  et 
du  temps  à  notre  disposition  pour  pousser  nos  investiga- 
tions aussi  loin  que  possible.  Une  l'ois  disparu,  nous  dou- 
tons fort  qu'il  se  trouve  quelqu'un  avec  les  aptitudes  et  la 
volonté  de  continuer  une  tâche  aussi  ardue  et  aussi  peu 
remunerative  que  celle  que  nous  poursuivons  depuis  plus 
de  douze  ans. 


FADNE  CANADIENNE 

LES  INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 

^Continué  de  la  page  102). 

Fam.  V.      BRACONIDES.     Braconidœ. 

Tête  courte,  transversale,  généralement  plus  étroite 
que  le  thorax.  Labre  le  plus  souvent  caché  par  le  cha- 
peron, celui-ci  tantôt  fortement  échancré  et  tantôt  allongé 
en  bec. 

Antennes  généralement  assez  longues,  filiformes  ou 
sétacées,  presque  toujours  grêles,  à  premier  article  toujours 
plus  fort  et  plus  allongé  que  les  autres,  le  deuxième  toujours 
plus  petit  que  le  premier  et  que  le  suivant  et  jamais  accom- 
pagné de  cet  article  rudimentaire  qui  dans  les  Ichneumo- 
nides's'interpose  entre  le  2e  et  le  3e. 

Thorax  généralement  plus  large  que  la  tête,  mais  le 
plus  souvent  atténué  en  avant  de  manière  à  former  une 
espèce  de  cou  plus  ou  moins  allongé.  Les  lobes  compo- 
sant le  mésothorax  sont  presque  toujours  très  distincts,  et 
le  médian  prolongé  en  avant  des  deux  autres.  L'écusson, 
le  métathorax,  les  pattes,  varient  comme  dans  les  Ichneu- 
monides. 

Les  ailes  antérieures  ont  toujours  la  cellule  discoïdale 
extérieure  ouverte,  de  sorte  qu'il  n'y  a  qu'une  seule  ner- 
vure récurrente  :  c'est  là  le  caractère  le  plus  saillant  qui 


V — BRACONIDES. 


lia 


permet  de  distinguer  à  première   vue  un  Braconide  d'un 

îchiieumouide  ;  en  ourre,  la  priUTiiôre  cellule  discoïdale 
vat  toujours  distincte  et  n'e^t  quVxce[)tionnellement  con- 
i'o.idae  avec  la  pi-etaiere  cubitale,  comme  dans  les  ichueu- 

£     1 


Fig.  6. 
nonides.     La    fi<r.   6  représente    une    aile  de    Braconide, 
la  fig.  7  une  aile  d'Ichneumonide;  un  simple  coup  d'œil 
t  pour  en  faire  saisir  de  suite  la  difîérence. 


Fig.  7. 
La  2e  cellule  cubitale  est  quelquefois  fort  grande  et 
d'autrefois  très  petite,  c'est-à-dire  réduite  à  une  simple 
aréole,  comme  dans  les  Ichneumouides.  Les  ailes  infé- 
rieures sont  généralement  fort  pauvres  en  nervures,  et  dé- 
pourvues de  cellules  discoïdales. 


Fig.  6. — Une  aile  de  Braconide. 
1    2  le  radius. 
3   4  1e  cubitus. 
5   6  la  nervure  parallèle,  celle-ci   est  dite  interstieiale  lorsqu'elle  nait 

du  point  X,  ce  qui  arrive  rarement. 
a,  cellule  radiale. 
6,  le  stigma. 

c,  c,  c  1ère,  2e,  3e  cellule  cubitale. 
d',  d",  d'"  1ère,  2e,  3e  cellule  discoïdale. 

r  X,  nervure  récurrente,  qui  est  unique  ;  l'absence  de  la  2e  récurrente  fait 
que  la  3e  cellule  discoïdale,  ou  la  plus  extérieure,   est    toujours  fort 
grande. 
Fig.   7. — Une  aile  d'Ichneumonide,  les  parties  analogues  étant  représentées  par  les 
mêmes  signes. 
c  d  est  la  cellule  cubito-discoïclale,  formée  de  la  1ère  cubitale  confondue 
avec  la  1ère  discoïdale.    La  2e  cubitale  ou  aréole  o  est  toujours  très 
petite,  lorsqu'elle  ne  manque  pas  totalement. 


182  LE    NATURALISTK    CANADIEN 

L  abdomen  est  le  pins  souvent  sessile,  mais  quelquefois 
brièvement  pédicule.  Un  caractère  qui  lui  est  propre  est 
d'avoir  les  segments  2  et  3  soudés  de  manière  à  n'en  former 
qu'un  seul,  la  suture  n'étant  le  plus  souvent  indiquée  que  par 
un  sillon  plus  ou  moins  distinct.  Dans  certains  groupes, 
l'abdomen  paraît  n'être  formé  que  de  trois  segments,  les 
autres  étant  refoulés  sous  l'espèce  de  carapace  que  forment 
les  premiers  en  se  soudant  ensemble.  La  tarière  qui  ter- 
mine l'abdomen  et  tantôt  plus  ou  moins  longue,  et  d'autre- 
fois très  courte  et  non  apparente. 

Ce  simple  énoncé  des  caractères  peut  suffire  pour  faire 
voir  de  suite  que  les  Braconides  sont  très  voisins  des 
Ichneumonides,  avec  lesquels  on  les  a  longtemps  confondus. 

Si  les  caractères  de  ces  deux  familles  les  rapprochent 
étroitement,  leurs  mœurs  et  leurs  habitudes  les  unissent 
encore  davantage. 

Les  Braconides  vivent  tous  en  parasites  sur  d'autres 
insectes  ;  ils  peuvent,  par  conséquent,  être  rangés  parmi 
les  insectes  utiles,  puisqu'ils  contribuent  à  diminuer  consi- 
dérablement le  nombre  des  insectes  nuisibles.  Ils  choi- 
sissent leurs  victimes  parmi  les  larves  des  Lépidoptères,  et 
souvent  aussi  des  Coléoptères,  sur  lesquelles  ils  déposent 
leurs  œufs  ;  les  larves  sortant  de  ces  œuis,  se  nourrissent, 
dès  leur  éclosion,  des  parties  adipeuses  de  leurs  victimes, 
sans  attaquer  les  parties  vitales.  Elles  se  transforment  là 
même  en  chrysalides,  en  se  filant  pour  cette  fin,  des  petits 
cocons  de  soie.  Il  arrive  même  quelquefois,  comme  on  l'a 
constaté  de  certains  charançons,  que  la  victime  peut  subir 
ses  propres  transformations  et  passer  à  fétat  parlait,  sans 
se  débarrasser  de  ses  parasites.  Le  plus  souvent  cependant, 
les  larves  ainsi  attaquées  périssent  à  l'état  même  de  larves 
ou  de  chrysalides,  comme  on  en  rencontre  si  souvent  sur 
les  clôtures,  les  tiges  des  plantes  etc.,  toutes  trouées  par  les 
ouvertures  qu'ont  pratiquées  les  petits  parasites  pour 
s'échapper  au  dehors.  C'est  encore  ainsi  qu'on  trouve 
souvent  des  chrysalides  de  Piérides  renfermant  une  multi- 
tude de  petits  cocons  ou  de  larves  mêmes  de  Braconides, 
si  bien  qu'elles  semblent  n'être  qu'une  coque  pour  renfermer 


V — BRAC0NIDK8.  133 

ces  intrus.  Les  Rogas  et  les  Microgastres  sont  souvent  ainsi 
trouvés  en  grande  quantité  dans  les  chrysalides  de  la 
Piéride  de  la  rave. 

On  a  vu  des  larves  de  Microgastres  sortir  du  corps  de 
certains  charançons  piqués  et  installés  dans  des  collections, 
et,  s'attachant  à  l'épingle  même,  y  filer  leur  petit  cocon 
pour  subir  leurs  transformations. 

L'insecte  parfait  s'échappe  de  son  cocon  en  faisant 
partir  une  espèce  de  calotte,  que  la  larve,  pour  cette  fin, 
avait  soudée  à  l'un  de  ses  bouts. 

Les  Braconides,  de  même  que  les  Ichneumonides,  n'ont 
été  jusqu'à  ce  jour,  l'objet  d'études  spéciales,  que  d'un  assez 
petit  nombre  d'entomologistes,  de  sorte  que  leur  classifica- 
tion est  encore  assez  incertaine  et  que  leur  investigation 
minutieuse  promet  de  nombreuses  trouvailles  nouvelles. 
Classification  des  Braconides . 

Wesmael,  qui  a  spécialement  étudié  les  Braconides,  a 
partagé  la  famille  en  5  groupes  difiérents,  auxquels 
WesvP'ood  en  a  ajouté  un  6e.  Ces  groupes  se  caractérisent 
comme  suit  : 

1.  Les  Cychstomes. — Insectes   qui    se   dis- 
tinguent par  leur  chaperon  échancré  de  telle 
manière  qu'il  laisse  un   vide   entre  son  bord 
Fig.  8         antérieur  et  les  mandibules.  Fig.  8.     L'abdo- 
men est  composé  de  6  ou  7  segments.  La  2e  cellule  cubi- 
tale est  ordinairement  grande,  mais  elle  manque  aussi  quel- 
quefois. 

2.  Les  Polymorphes. — lis  ont  aussi  la  2e  cubitale  grande 
et  manquant  quelquefois,  mais  leur  chaperon  est  entier,  la 
portion  postérieure  de  leur  vertex  est  convexe  et  non 
concave,  et  leur  abdomen  a  aussi  6  ou  7  segments. 

3-  Les  Aréolaires.  —  Deuxième  cellule  cubitale  très 
petite  et  rappelant  l'aréole  des  Ichneumonides;  ils  ont  le 
vertex  plus  ou  moins  échancré  postérieurement,  leur  cha- 
peron est  entier  et  leur  abdomen  composé  de  6  ou  7 
segments. 

Kg.  8. — Face  d'un  Braconide  du  groupe  des  Cyclostomidee,  laissant  voir  le  vide 
au-dessus  de«  mandibules. 


134  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

4.  Les  Cryptogastres.  -~  Ils  ont  l'abdomen  formé  en 
apparence  de  trois  segments  seulement,  les  antres  plus 
petits  que  ces  premiers  se  cachant  sous  le  dernier  d'entre 
eux.  Leur  chaperon  est  entier,  leur  vertex  convexe,  et  la  2e 
cubitale  grande  quoique  manquant  quelquefois. 

5.  Les  Exodnn^es. —  Contrairement  à  tous  les  autres,  ces 
insectes  ont  les  dents  des  mandibules  dirigées  en  dehors, 
si  bien  que  ces  dents  ne  se  touchent  pas  lors  même  que  les 
mandibules  sont  fermées.  Ces  mandibules  sont  larges, 
fortement  dentées  et  ordinairement  ouvertes  après  la  mort. 

6.  Les  Flexilive?itres.— Insectes  à  abdomen  grêle  à  la 
base,  ayant  la  faculté  de  le  replier  sous  le  thorax  pour 
introduire  leurs  œufs  dans  le  corps  des  autres  insectes. 

La  clef  qui  suit  peut  servir  à  distinguer  les  divisions 
ci-dessus,  de  même  que  les  genres  qui  se  rangent  dans 
chacune  d'elles. 

Clef  pour  la  distinction  des  genres. 

1(6)   Chaperon  échancré  de    manière  à  laisser  un  vide  entre  les  man 
dibulcs  et  son  bord  antérieur  : 

/.  CYCL0STO31ES. 

2(3)  Cellules  discoïJales  1  et  2  d'égale  longueur,  pre- 
miers segments  abdominaux  plus  ou  moins  im- 
pressionnés     1.  Bracon. 

3(2)  Cellule  discoïdale  1  plus  longue  que  2,  premiers 
sements  abdominaux  simplement  striés  ou  plus 
ou  moins  lisses  ; 

4(5)  2e  cellule  cubitale  en  carré,  segments  2  et  3  avec 

une  carène  médiane 2.   RoGAS. 

5(4)  2e  cellule  cubitale  en  trapèse,  segments  abdomi- 
naux 2  et  3  sans  carène,  soudés  ensemble 3.  Syngaster. 

6(1)   Chaperon  entier  ; 

7(39)  Dents  des  mandibules  non  dirigées  en  dehors  ; 

8(^32)   Abdomen  de  6  ou  7  segments  apparents  ; 

9(25)   Vertex  convexe,  2e  cubitale  grande  (quelquefois    manquant)  ; 
10(42)   Abdomen  à  1er  segment  variable,    n'ayant    pas 
la  faculté  de  se  replier  sous  le  thorax  : 


V — BRACONIDES  135 

IL  POLYMORPHES. 

11(17)  Cellules  cubitales  2  ou  3  ; 

12(14)  Abdomen  non  pédicule  ; 

13(18)  2e  cubitale  recevant  la  récurrente  à  son  angle  interne  4.  Opius. 

14(12)  Abdomen  pédicule  ; 

15(16)  Antennes  sétacées,  non  épaissios  à  l'extrémité.  5.  Perilitus. 

16(15)  Antennes  épaissies  à  l'extrémité 6.  Rhopalophorus. 

17(11)  Une  seule  cubitale  unie  à  la  Ire  discoïdale  7.  Gamosecus,».  gren. 

18(13)  Récurrente  reçue  par  la  1ère  cubitale  ; 

19(20)  Cuisses  postérieures  renflées 8.  Helcon. 

20(19)  Toutes  les  cuisses  grêles  ; 

21(22)  Deux  cubitales  aux  ailes 9.  EuBADizON. 

22(2 L)   Trois  cubitales  aux  ailes  ; 

23(24)  1ère  cubitale  recevant  la  récurrente  dans  un 
angle  de  sa  base  ;  vertex  comprimé  transver- 
salement    10.  Macrooentrus. 

24(23)  1ère  cubitale  recevant  la  récurrente  à  son  angle 

externe,  vertex  plein,  non  comprimé 11.  Phylax. 

25(  9  )  Vextex  plus  ou  moins  concave  postérieurement, 
abdomen  à  6  ou  7  segments  ;  2e  cubitale  très 
petite  (quelquefois  nulle)  : 

m.  AREOLJIRES. 

26(27)  Bbuche  allongée  en  bec «*, 12.  Agathis. 

27(26)  Bouche  non  prolongée  en  bec  ; 

28(31)  Yeux  glabres,  non  velus  ; 

29(30)  1ère  cubitale  incomplète,  non  parfaitement  di- 
visée d'avec  la  1ère  discoïdale 13.  MiCRODUS. 

30(29)  1ère  cubitale  complète 14.  Earinus. 

31(28)  Yeux  velua  ; 

32(8)  Abdomen  en  apparence  de  3  segments  les  autres 
se  cachent  sous  le  dernier  : 

IV,  CRYP  TOG  ASTRES. 

33(34)  2  cellules  cubitales  ;  carapace   de  l'abdomen  for- 
mée de  3  segments 16.   SiGALPHDS. 

34(33)  3  cellules  cubitales  ; 

35(36)  La  Ire  cubitale  confondue  avec  la  1ère  discoï- 
dale ;  jeux  velus 17.  Chelonus. 


136  •  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

36(35)   La  1ère  cubitale  distincte  ;  yeux  glabres  ; 

37(38)   Abdomen  droit,  (l'épaisseur  égale 18.   Phanerotoma. 

38(37)  Abdomen  courbé  en  angle,  épaissi  à  l'extré- 
mité     19.  Rhitigastek. 

39(  7  )  Dents  des  mandibules  dirigées  en  debors,  ne  se 
toucbant  pas  étant  fermées  ;  ailes  avec  3  cel- 
lules cubitales  : 

F.  EX0D0NTE8. 

40(41)  Nervure  pcirallèle  non  intersticiale  (^) 20.   Altsia. 

41(40)  Ner-^îui-e  parallèle  intersticiale  21.     Trichesia,  n.  gen. 

42(10)  Abdomen  à  premier  segment  plus  grêle  que  les 
autres,  cylindrique,  ayant  la  faculté  de  se  re- 
plier sous  le  thorax  : 

•  VI.  FLEXILIVENTRES. 

43(44)  Une  seule  celluln  cubitale....- 22.  APHinius. 

44(43)  Trois  cellules  cubitales     ,.... 23.  Aroïropus,  n.  ^e?t. 

I.     CYGLOSTOMES. 

1.  Gen,  Bracon.     Bracon      Fabricius. 

Tête  en  carré  ou  subglobuleuse,  épaisse  en  arrière  des 
yeux.  Antennes  sétacées,  composées  d'articles  allongés 
qui  diminuent  de  plus  en  plus  et  dont  le  2e  est  très  court. 
Corps  généralemeat  assez  court,  plus  ou  moins  déprimé, 
mésothorax  à  divisions  bien  distinctes.  Pattes  de  lon^-ueur 
moyenne.  Palpes  maxillaires  de  5  articles,  le  3e  élargi  à 
l'extrémité.  Ailes  antérieures  avec  3  cellules  cubitales, 
dont  la  1ère  reçoit  la  nervure  récurrente,  la  2e  de  forme 
trapézoïdale,  les  cellules  discoïdales  1  et  2  d'égale  lon- 
gueur. Abdomen  se  rétrécissant  insensiblement  à  partir 
du  2e  segment  jusqu'à  l'extrémité,  les  segments  1,  2,  et  3 
aussi  quelquefois,  marqués  d'impressions  profondes,  les 
segments  2  et  3  soudés  ensemble,  de  manière  à  se  refuser  à 
tout  mouvement  dans  cette  suture.  Tarière  ordinairement 
longue,  souvent  plus  longue  que  le  corps. 

(1)  Wesmael  appelle  nervure  parallUe  <ie.\\&  qui  se  trouve  au-dessous  du  cubitus 
et  qui  lui  est  à  peu  près  parallèle;  cette  nervure  est  dite  intersticiale,  lorsqu'elle 
fait  suite  à  la  nervure  divisant  les  cellules  discoïdales   1  et  2  ;  Fig.  6. 


V — BRACONIDES.  137 

Insectes  généralemeut  de  bonne  taille,  brillants,  à 
ailes  le  plus  souvent  fortement  enfamees.  17  espèces  ren- 
contrées, dont  13  nouvelles, 

1(16)  Ailes  fuligineuses,  fortement  obscures; 

2(^12)  Suture  entre  les  segments  2  et  3  simple  ; 

3(  4  )  2a  segment  abdominal  sans  prot-miiience  sur  son 

disque 1 .  IsevlS,  ".  sj). 

4(3)  2e  segment  abdominal  avco  une  proéminence 
triangulaire  sur  son  disque  ; 

5(6  )  Suture  entre  les  segment*  2  et  3  non  crénelée; 
proéminence  du  2e  segment  courte,  triangu- 
laire  2.  inquisitor,  «.  sp. 

6(  5  )   Suture  entre  les  segments  2  et  3  crénelée; 

7(10)   Segment  3  et  suivant  lisses; 

8(  9  )  Face  avec  un  tubercule  médian  ;  scape   fléchi    à 

l'extrémité 3.  Silïiphx. 

9(8)   Face  sans  tubercule  médian  ;  scape  à  peu  près  droit. 4-  dlssitHS. 
10(11)  Serment  3    et   suivants   aciculés    longitudinale- 

ment 5.  RCiCUlatUS. 

11(10)  Segments  2  et  3  seulement  aciculés 6   StrialUS,  /'.  sp. 

12(  2  )   Suture  entre  les  segments  2  et  3  bifurquée  aux  2  côtés  ; 
13(14)  Suture  entre  les  segments  2  et  3  non  crénelée.  .7.  Ventralls. 
14(15)  Suture  entre  les  segments  2  et  3  crénelée,  celles 

des  autres  segments  simples 8.  OÎ>îiquUS,  n.  sp. 

15(14)  Sutures  entre  les  segments  2  et  3,  et  3  et  4  cré- 
nelées  9.  ornalus,  n.  sp 

16(  1  )  Ailes  hyalines  ou  subhyalines  ; 

17(22)  Abdomen  oblong,  les  incisures  des  segments  non  impressionnées  ; 

18(21)  Hanches  jaunes  ; 

19(20)   Tarière  plus  courte  que  le  corps. .......  10.  SBqualiS,  n.  sp. 

20(19)  Tarière  2  fois  aussi  lomrue  que  le  corps.  H.  laagicaiidUS,  v.sp. 

21(18)  Hanches  noires 12.  rufovariegaîus,  ".  sp. 

22(17)  Abdomen  en  ovale  élargi,  les  incisures  impressionnées  ; 
23(26)  Stigma  noir,  sans  tache  ;   ailes  enfumées  à  la  base  ; 
24(25)   Thorax  noir  ;  tarière  à   peine   plus   longue  q-ie 

l'abdomen 13.  lutuS,  «.  sp. 

25(24)  Thorax  roux  ;  tarière  au  moins  d'un  quart  plus  longue 

que  l'abdomen 14.  nigropeCtUS,  n.  sp. 

26(23)  Stigma  brun;  ailes  hyalines  ; 

27(30)  Tarière  plus  longue  que  l'abdomen  ; 

28(29)  Abdomen  largement  ovalaire,  roux,  le  dos  taché 

de  noir 15.  àpicatus,  n.  sp. 


138 


LE  NATURALISTE  CANADIEN. 


29(28)  Abdomen  étroitement  ovaloire,  poli,  brillant, 
avec  le  dos  noir  excepté  au  2e  segment  qui  est 
plus  ou  moins  roux Ig.  nanuS.  v.  sp. 

30(27)  Tarière  plus  courte  que  l'abdomen  ;  ailes  hya- 
lines-blanchâtres   17.  pygîîiœus,  n.  sp. 

1.  Braeon  poli.     Bracon  lœvis,  nov.  sp.  Fig.  9. 

Ç   Long.  .43  pce.    Noir,  poli,  brillant, 
avec  r  ib'lo:nen  roux:  les  orbites  antérieurs, 
avec  quelques    taches    en  arrière  des  yeux, 
roussâtres.      Le  chaperon  avec   uue   dépres- 
Fig.  9.  sioii  serai-circulaire  à  la  base,  dans  laquelle 

on  distingue  un  point  enfoncé  de  chaque  côté  du  milieu.  Ailes 
très  foncées,  longues,  avoc  une  strie  dans  la  1ère  cubitale,  une  grande 
tache  ronde  à  la  base  de  la  discoïdale  extérieure  et  2  autres  taches 
plus  petites  au  dessous,  hyalines.  Pattes  entièrement  noires.  Abdomen 
roux,  poli,  brillant,  le  premier  seg.uent  avec  le  dis  |U3  convexe,  et  une 
dépression  de  chu(|ue  côté  dans  lesquelles  se  trouve  une  forte  carène  j 
le  2e  segment  fort  large,  relevé  en  pointe  au  milieu  avec  une  impression 
oblique  de  charpae  côté,  le  sillon  médian  transversal  du  même  segment 
simple,  non  bifurqué  ans  côtés.  Tarière  plus  longue  que  l'abdomen. 
— R. 

Capturé  au  Cap-Rouge  ;  espèce  bien  distincte  par  son 
2e  segment  abdominal  qui  n'offre  qu'une  pointe  saillante 
médiane  à  la  base,  sans  proéminence  sur  son  disque. 

2.  Bracon  chercheur.     Bracon  inquisitor,  nav.  sp. 

$  Long.  .43  pce.  Noir  avec  l'abdomen  roux.  Le  chaperon 
avec  une  fossette  de  chaque  côté  du  milieu  à  la  base.  Ailes  longues, 
très  foncées,  avec  taches  hyalines  comme  dans  l'espèce  précédente. 
Métathorax  plus  ou  moins  roux,  surtout  au  sommet.  Abdomen  roux, 
poli,  brillant,  le  premier  segment  déprimé  sur  les  côtés  avec  une 
étroite  carène  dans  cette  dépression,  le  2e  avec  une  proéminence  mé- 
diane en  triangle  à  la  base,  à  peine  déprimé  sur  les  côtés,  le  sillon 
transversal  médian  non  crénelé,  sinué  mais  non  bifurqué  aux  côtés,  le 
5e  avec  3  fossettes  au  milieu  à  la  base  bien  apparentes.  Tarière  plus 
longue  que  l'abdomen.— E,. 

Même  faciès  que  dans  l'espèce  précédente,  mais  s'en 
distinguant  surtout  par  son  métathorax  rougeâtre  et  la 


Fig    9. — Une  aile  du  Braco  lievis,  PrOT. 


v.— BRACONIDES.  139 

structure  de  sou  2e  segment  abdominal.     Capturé  au  Cap- 
Rouge. 

3.  Bracon  simple.     Br  aeon  sim])lex,  Cress.  Trans.  Am 
Ent.  Soc.  iv,  p.  184,   $. 

$ — Long.  .45  pee.  Noir  avec  l'abilotnen  rouse-sang,  les  ailes 
fortement  fuligineuses,  avec  les  tachée:  hyalines  ordinaires  à  la  base  de 
la  1ère  cubit  île  et  de  la  discoïdale.  Fiice  avec  un  tubercule  médian 
au  dessous  des  antennes,  nn  point  enfoncé  de  chaque  côté  au  dessus  du 
chaperon,  et  entre  eux  2  fossettes  longitudinales  ;  sc;ipe  réfléchi  à  la 
base  et  à  l'extrémité.  Orbites  antérieurs  supérieurs,  roussàtres. 
Pattes  noires  avec  l'extrémité  des  trochantins  rousse.  Abdomen  rouije- 
sang,  le  premier  segment  avec  un  sillon  de  chaque  côté  dans  lequel  se 
trouve  une  petite  carène,  le  milieu  du  disque  soulevé  en  ovale,  jaune- 
orange,  déprimé  au  milieu.  Le  2e  segment  excavé  de  chafjue  côté  avec 
une  proéminence  au  milieu  à  la  base,  en  forme  de  coin,  dont  la  pointe 
se  prolonge  tout  près  du  sillon  transversal  ;  celui-ci  simple,  sub  crénelé 
les  bords  latéraux  avec  une  fossette  au  dessous  de  ce  sillon  transversal- 
les  derniers  segments  largement  dé('rimés  en  dessus.  Tarière  do  la 
longueur  de  l'abdomen. — PC 

J^es   sculptures   de   la   tête   distinguent   surtout  cette 
espèce  de  la  dissitus, 

4.  Bracon  épandu.     Bracon  dissitus,  Cress.  Proc.  Ent. 
Soc.  Phii  iv,  p.  300,  $. 

C?  Ç — Long.  .37  pce.  Noir,  poli,  brillant,  avec  l'abdomen  roux, 
les  lignes  orbitales  plus  ou  moins  rousses  au  dessus  des  yeux.  Cha- 
peron ayant  à  la  base  une  dépression  presque  droite,  terminée  à  chaque 
bout  par  un  gros  point  enfoncé.  Ailes  fortement  obscures,  un  peu 
plus  claires  à  l'extrémité,  la  2e  cubitale  fort  longue.  Abdomen  roux 
le  premier  segment  déprimé  de  chaque  côté  avec  une  fine  carène  dans 
cette  dépression,  le  2e  segment  ayant  à  la  base,  au  milieu,  une  protu- 
bérance triangulaire,  allongée,  aiguë,  de  chaque  côté  de  laquelle  se 
trouve  une  dépression  oblique,  laissant  une  autre  proéminence  à  chaque 
angle  basilaire,  le  sillon  iranversal  simple  à  ses  extrémités,  mais  cré- 
nelé au  milieu,  peu  sinué.  c?  à  abdomen  moins  eflSlé  à  l'extrémité  et 
avec  les  sculptures  du  2e  segment  moins  prononcées. — CC. 

5.  Bracon   aoiculé.      Bracon  aciculatus,    Cress.  Proc. 
Ent.  Soc.  Phil,  v,  p.  73,  ç. 

(J — Long.  .25  pce.  Roux,   avec   la  tête  et  les  pattes  noires  ;  les 
ailes  brunes.     Corps  étroit,    allongé.     Uue  tache   noire  en   avant  des 


140  LB   NATURALISTE    CANADIEN 

hanches  antf'rieures,  les  côt(^s  du  m^tathorax  aussi  plus  nu  moins 
obseurs.  Ailes  brunes  avec  une  strie  8ub-liyaMne  dans  la  1ère  cubitale 
et  la  discoïdale  interne.  Pattes  noires»,  l'extrémité  des  troobantins 
rousse.  Abdomen  déprimé,  en  ovale  allongé,  le  premier  segment  dé- 
primé sur  les  côtés  et  ponctué  sur  le  disqnc,  avec  une  carène  de  chaque 
côté  divergeant  du  sommet  à  la  base,  le  2e  avec  une  proéminence  mé- 
diane à  la  base  et  une  autre  plus  petite  près  des  angles  basilaires,  celle 
du  milieu  aplatie,  triangulaire  et  effilée  à  la  pointe,  le  reste  longitudi- 
nalement  strié  ;  le  sillon  médian  transversal  presque  droit  .au  milieu 
et  crénelé,  redressé  aux  côtés,  le  reste  du  segment  avec  le  3e  et  la  base 
du  4e  aciculés  longitudinalement,  les  segments  terminaux  lisses  avec 
une  tache  brune  en  dessus. — R. 

Espèce  bien  reconnaissable  par  son  abdomen  aciculé. 

6.  Bracon  strié.     Bracon  striatus,  nov.  sp. 

çj — Long.  .25  pce.  Noir  avec  l'abdomen  rouge.  Tête  fortement 
épaissie  en  arrière  des  yeux,  la  face  couverte  d'une  pubescence  blan- 
châtre qu'on  ne  peut  distinguer  qu'en  !a  regardant  de  profil.  Thorax 
entièrement  noir,  poli,  brillant.  Ailes  enfumées,  passablement  obscures. 
Pattes  d'un  noir  légèrement  roussâtre,  sans  tache.  Abdomen  d'un 
roux  feiTugineux,  particulièrement  à  la  base,  le  premier  segment  avec 
une  proéminence  médiane,  suivie  de  chaque  côté  d'une  fossette  dans 
laquelle  se  trouve  une  petite  carène  ;  les  segments  2  et  3  striés  longi- 
tudinalement avec  une  proéminence  basilaire  lisse  au  milieu,  le  reste 
poli,  brillant,  sans  tache. — R. 

Un  seul  spécimen  d".  Se  distingue  surtout  du  trifoveo- 
latus  par  les  stries  de  ses  2e  et  3e  segments  abdominaux. 

7.  Bracon  ventral.  Bracon  venimlis,  Cress.  Proc.  Ent. 
Soc.  Phil,  iv,  p.  76.  ç. 

Ç  — Long.  .25  pce.  Tête  et  thorax,  noir,  avec  une  pubescence 
grisâtre  particulièrement  abondante  sur  la  face  et  les  flancs.  Ailes 
brun  foncé,  avec  une  strie  sub-hyaline  dans  la  1ère  cubitale  et  une 
tache  dans  la  1ère  discoïdale.  Abdomen  court,  large,  roux,  avec  les 
incisures  des  segments  larges  et  profondes,  le  premier  segment  convexe 
au  milieu,  déprimé  de  chaque  côté,  avec  une  carène  mal  définie  dans 
chaque  dépression  ;  le  2e  segment  aplati  avec  une  carène  médiane 
dilatée  à  la  base,  suivie  de  chaque  côté  d'une  profonde  dépression  attei- 
gnant obliquement  le  côté,  faisant  de  chaque  angle  basilaire  une  pro- 
tubérance sub-tuberculeuse  ;  le  sillon  médian  profond,  non  crénelé, 
bifurqué  de  chaque  côté,  la  partie  au-dessous  de  ce  sillon  relevée  à  la 
ligne  médiane. — R. 


V — BRAC0NIDE8.  141 

Espèce  bien  distincte  par  les  profondes  incisures  de 
ses  seo-ments  abdominaux  et  par  son  abondante  pubes- 
cence. 

8.  Bracon  oblique.     Bracon  obliqum,  nov.  sp. 

Ç—  Long.  .32  pce.  La  têfe,  le  thorax,  les  ailes  et  les  pattes,  noir. 
L'abiîomen  rouge  ;  les  mandibules,  avec  une  petite  ligne  orbitale 
vis-à-vis  l'insertion  des  antennes,  roussâtres;  les  orbites  postérieurs 
roux.  Face  pubescente,  avec  une  dépression  serai  circulaire  à  la  base 
du  ch-iperon.  Corps  allongé,  poli,  brillant,  les  lobes  du  raésothorax 
médiocrement  distincts.  Les  trochantins  rouges  à  l'extrémité.  Abdo- 
men rouge,  le  premier  segment  avec  le  milieu  du  disi|ue  aplati,  ponctué, 
suivi  de  chique  côté  d'une  profonde  dépression,  dans  laquelle  se  trouve 
une  fine  carène  :  le  2e  segment  aplati,  large,  avec  une  proéminence 
triangulaire,  aplati,  suivie  de  chaque  côté  d'une  large  et  profonde  dé- 
pression confusément  btriée  et  au  milieu  de- laquelle  se  trouve  une  ligne 
soulevée  élargie  au  sommet,  le  sillon  transversal  crénelé  et  fortement 
relevé  sur  les  côtés,  envoyant  dans  la  partie  inférieure  un  petit  rayon 
moins  profond  et  n'atteignant  pas  le  bord,  le  sommet  de  ce  segment 
s'ailongeant  con^^idérablemeiit  i^ur  les  côtés,  les  autres  segments  lisses 
et  à  sutures  closes.      Tarière  plus  longue  que  l'abdomen. — R. 

Se  distingue  surtout  du  simplex,  Cress,  par  les  struc- 
tures de  ses  deux  segments  basilaires  de  l'abdomen  ;  l'obli- 
quité de  la  suture  entre  les  segments  2  et  3  sur  les  côtés,  est 
surtout  fort  remarquable. 

9.  Bracon  orné.     Bracon  ornatus,  nov.  sp. 

(5^  Ç — Long.  .15  pce.  La  tête,  le  thorax,  les  ailes  avec  les 
pattes,  noir  ;  l'abdomen  rouge.  Tête  un  peu  plus  étroite  en  arrière  des 
yeux,  médiocrement  épaisse.  Thorax  court,  largement  ovale  ;  le  1er 
segment  abdominal  à  partie  médiane  du  disque  saillante,  aplatie,  avec 
une  forte  dépression  de  cha'jue  côté,  le  2e  avec  une  proéminence  trian- 
gulaire aplatie  au  milieu  de  la  base,  et  une  autre  un  peu  plus  courte 
de  chaque  côté,  séparées  les  unes  des  autres  par  des  sillons  profonds, 
celles  des  côtés  isolées  des  angles  basilaires  par  une  ligne  enfoncée  ;  le 
sillon  transversal  profond,  large,  crénelé,  bifurqué  aux  côtés,  les  sutures 
entre  les  segments  suivants  aussi  profondes  et  crénelées  ;  tarière  ua 
peu  plus  courte  que  l'abdomen. — AC. 

Rapprochée  de  la  palliventris,  Cress,  mais  en  différant 
par  les  sculptures  du  2e  segment  abdominal» 

10.  Bracon  uni.  Bracon  œqualis,  nov.  sp. 


142  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

Ç  Long.  .12  pce.  Noir,  poli  brillant;  la  face,  la  bouche,  Issjoaes, 
les  orbites,  les  pattes,  l'abiionien  excepté  à  la  base  et  à  l'extrt'iiiité, 
jaune  roussâtre;  les  bords  dtx  prothorax  avec  les  écailles  alaires,  jaune 
plus  ou  moin-i  clair,  les  dernières  avec  une  tache  brune.  Ailes  hyalines, 
le  stigma  brun,  la  1ère  cubitale  recevant  la  récurrente  près  de  sa  jonction 
avec  la  2e  ;  les  jambes  postérieures  plus  ou  moins  obscures.  Abdomen 
oblong,  avec  les  jointures  non  incisées,  très  peu  distinctes,  jaune,  avec 
une  tache  noire  sur  le  premier  et  au  milieu  de  la  base  du  2e  segment, 
ce  dernier  bisinué  à  sa  base,  les  segments  terminaux  aussi  noirs. 
Tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen  environ. — R. 

11.  Bracon  longue  queue.   Bracon  longicaudus,  nov.  sp. 

çj*  Ç — Long.  .17  pce.  Noir;  la  face,  les  joues,  les  mandibules 
excepté  à  l'extrémité,  le  scape  en  dessous,  le  prothorax  en  partie,  les 
pattes,  avec  l'abdomen,  jaune-miel.  Antennes  brunes,  jaunâtres  en 
dessous  à  la  base.  Ailes  enfumées  à  la  base,  sub-hyalines  à  l'extrémité, 
avec  la  strie  hyaline  ordinaire  dans  la  1ère  cubitale  ;  2e  cubitale  longue 
et  étroite,  en  angle  aigu  à  sa  base.  Abdomen  allongé  et  pointu  à 
l'extrémité,  jaune  avec  une  grande  tache  noire  couvrant  les  segments  3 
et  4  ;  le  premier  segment  avec  un  sillon  de  chaque  côté,  le  2e  avec  une 
impression  oblique  de  chaque  côté  du  milieu,  le  sillon  transversal 
médian  presque  droit.  Tarière  plus  de  'L  fois  la  longueur  de  l'abdomen. 
—AC. 

12.  Bracon  varié-de-roux.  Bracon  rvfovariegalus, 
nov.  sp. 

^ — Lonir.  .18  pce.  Noir,  poli,  brillant  ;  la  bouche,  le  chaperon, 
les  joues,  roussâtres.  Antennes  noires,  lon<;ue«!,  grêles.  Ailes  légèrement 
enfumées,  le  stigma  brun.  Pattes  d'un  roux  brunâtre,  les  hanches 
noires.  Abdomen  oblong,  noir  avec  une  tache  roust-ârre  au  milieu  des 
set^metits  2  et  3,  le  premier  segment  avec  un  sillon  de  chique  côté 
portant  une  petite  carène,  le  2e  rugueux  avec  une  impression  oblique 
de  chaque  côté,  le  reste  poli,  brillant. — R. 

Ç — Avec  l'abdomen  d'un  roux  pâle, légèrement  obscurci  à  la  base, 
le  2e  segment  strié  longitudinalement  à  la  base  avec  une  petite 
proéminence  lisse  au  milieu.  Tarière  noire,  de  la  longueur  de  l'abdomen 
environ. 

13.  Bracon  lavé.     Bracon  lutns,  nov.  sp. 

Ç — Long.  .16  pce.  Noir,  poli,  brillant;  la  tête  excepté  à  l'endroit 
des  ocelles  et  sur  sa  face  postérieure,  les  pattes  avec  l'abdomen,  jaune- 
roussâtre  ;  l'extrémité  des  mandibules  noire  ;  les  bords  du  prothorax 
avec  les  écailles  alaires,  roussâtres.  Ailes  hyalines,  enfumées  légèrement 


V — BRACONIDES.  143 

à  la  base,  avec  les  taches  hyalines  dans  la  1ère  cubitale,  celle-ci  recevant 
la  récurrente  près  de  son  angle  externe  ;  le  stigma  noir  ;  la  moitié 
terminale  des  jimbes  postérieures  avec  tous  les  tarses,  brun  plus  ou 
moins  foncé.  Abdomen  en  ovale  élargi,  à  incisures  impressionnées, 
jaune-roux,  avec  une  tache  noire  sur  !e  premier  segment,  s'étendant  au 
milieu  de  la  b:ise  du  2e,  qui  est  saillante  et  aciculée  à  cet  endroit,  les 
segments  terminaux  plus  ou  moins  ob-curs,  tarière  de  la  longueur  de 
l'abdomen  environ. — R. 

14.  Braeon  poitrine-noire.  Bracon  7iigropect'i(S,  nov.sp. 

Ç — Long.  .15  pce.  D'un  beau  jaune  miel,  poli,  brillant,  l'extré- 
mité des  mandibules,  les  antennes,  le  disque  du  métathorax,  une  grande 
tache  à  la  poitrine,  avjc  une  autre  triangulaire  au  sommet  du  premier 
segment  abdominal,  noir.  Métathorax  fiiieuient  ponctué  avec  un  carène 
uiédiane  à  son  sommet  ;  les  jambes  fio>térieure8  plus  ou  moins  obscures, 
le  dernier  article  des  tarses  noir.  Abdomen  en  ovale  élargi,  le  premier 
segment  excavé  au  milieu  avec  une  carène  de  chaque  côté,  et  une  tache 
noire  au  milieu  au  sommet  ;  le  2e  segment  bisinuéà  la  base  et  rugueux 
dans  son  tiers  basilaire.  Tarière  un  peu  plus  longue  que  l'abdomen. — PC. 

15.  Braeon  à-sommet-taché.  Braeon  apicatus,  nov.  sp. 

Ç — Long.  .16  pce.  Noir;  la  face  au  dessous  des  antennes,  les 
orbites  antérieurs,  dilatés  sur  le  vertex,  les  sutures  du  mésothorax, 
les  épaules,  les  pattes,  avec  l'abdomen,  jaune  rous>âtre.  Métathorax 
finement  ponctué  avec  un  petit  sillon  sur  son  disque.  L'extrémité 
des  jambes  postérieures  avi  c  le  dernier  article  des  tarses,  noir, 
Abdomen  court,  en  ovale  élargi,  fi:iement  ponctué,  subopaque,  le 
bord  b:isilairc  des  segments  légèrement  impressionné,  le  premier 
sesfnient  noir,  conceive  et  caréné  de  ch  «que  côté,  le  2e  segment  avec  une 
petite  pointe  au  milieu  à  la  base,  taché  de  noir  en  cet  endroit,  les 
autres  segments  roussâtres  avec  une  grande  tache  noire  au  milieu  du 
disque  sur  les  terminaux.     Tarière  de  2  fois  la  longueur  de  l'abdomen. 

16.  Braeon  nain.     Braeon  nanus,  nov.  sp. 

Ç  ç^ — Long.  .10  pce.  Noir  ;  la  face,  les  joues,  avec  les  pattes, 
roux.  Thorax  noir,  poli,  brillant.  Ailes  hyalines,  légèrement  obs- 
cures au  milieu,  le  stigma  brun-rous.sâtre.  Pattes  rousses  y  compris 
les  hanches;  l'extrémité  des  jambes  postérieures  avec  leurs  tarses,  noir 
ou  brun-foncé.  Abdomen  en  ovale  rétréci,  poli,  brillant,  noir  avec 
le  2e  segment  plus  au  moins  rous-^âtre,  ce  2e  segment  portant  de  fines 
stries  de  chaque  côté  de  sa  proéuinence  basilaire  médiane;  tarière 
forte,  d'environ  une  fois  et  demie  la  longueur  de  l'abdomen,  le  ventre 
taché  de  lou&sâLre. 


144  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

j> — Avec  le  2e  segment  plus  distinctement  roux.  Un 
spécimen  Cet  2  d^.  La  plus  petite  espèce  que  nous  ayions 
encore  rencontrée. 

17.  Bracon  pygmée.     Bracon  pygmœus,  nov.  sp. 

Ç  J* — Long.  .12  pce.  Noir;  la  bouche,  les  orbites  antérieurs, 
une  tache  aux  épaules  avec  les  pattes,  roux-pâle.  Ailes  hyalines- 
blanchâtres  avec  une  tache  absciire  vers  le  milieu,  le  stigma  brun- 
roussâtre.  Pattes  roux-pâle,  les  jambes  pcstorieures  avec  leurs  tarses 
plus  ou  moins  obscures.  Abdomen  ovalaire,  roux-pâle,  le  disque  du 
1er  serment,  une  tache  médiane  à  la  base  dn  2e  avec  une  tache  con- 
tinue au  milieu  des  segments  terminaux,  noir.  Tarière  distinctement 
plus  courte  que  l'abdomen. — PC. 

2  spécimens  $  et  1  cf  ;  dans  le  mâle,  la  face  est  rousse, 
avec  une  tache  brune  au  milieu. 

2.  G-en.  KoGAS.    Rogas,  Esenbeck. 

Tête  petite.  Vide  entre  le  chaperon  et  les  mandibules 
généralement  médiocre.  Antennes  filiformes,  assez  lon- 
gues. Thorax  atténué  antérieurement.  Ailes  antérieures 
avec  3  cellules  cubitales,  la  2e  grande,  en  carré.  Abdomen 
avec  les  3  premiers  segments  à  peu  près  d'égale  longueur, 
finement  rugueux  ou  aciculés,  les  2  premiers  iivec  une  fine 
carène  ou  ligne  soulevée  médiane.  Tarière  très  courte. 
Pattes  ordinaires. 

La  forme   des  trois  segments   abdominaux    basilaires 
distingue  particulièrement   ces  insectes.     Six  espèces  ren- 
contrées, dont  2  nouvelles. 
Thorax  entièrement  noir; 

Jambes  postérieures  noires  avec  un  anneau  pâle..  ..1.  terîliinalîs. 

Jambes  postérieures  rousses,  sans  anneau  pâle.... 2.  abdominalis. 
Thorax  plus  ou  moins  roux  ou  j;iune  ; 

Antennes  blanches  à  l'extrémité 3.  QuebeCeiîSiS  n.  sp. 

Antennes  non  terminées  de  blanc  ; 

Abdomen  sans  aucune  tache  noire  à  la 

l>=ise 4.  Sancti-Hyacinthi,  ».  sp 

Abdomen  plus  ou  moins  taché  de  noir  à  la  base  ; 
Segments  abdominaux  2    et   3    noirs   sur   les 

côtés.... 5  Canadensis. 

Segments  abdominaux  entièrement  jaunes  ou 

^^^^ • 5.  intermedius. 


V — BRACONIDES.  145 

1.  Rogas  terminal.  Rogas  tennimlis,  Cress.  Pleiades 
term.  Cress.  Trans.  Am.  Eut.  Soc.  ii,  p.  379,  d^?. 

$ — Long.  .23  pee.  Noir;  les  mandibules,  les  écailles  alaires, 
les  pattes  avec  les  segments  1  et  2  de  l'ablomen,  roux.  Face  finement 
ponctuée,  avec  un  tubercule  médian.  Antennes  brunes,  plus  pâles  en 
dessous,  le  scape  rous.  Thorax  assez  vobistc,  entièrement  noir,  le 
métathorax  rugueux  avec  une  carène  médiane  bien  distincte.  Ailes 
hyalines,  iridescentes,  la  2e  cubitale  en  carré  allongé,  le  stigma  noir. 
Pattes  rousses,  les  postérieures  avec  l'extrémité  des  cuisses,  la  moitié 
apioule  des  jambes  et  les  tarses,  noir,  la  moitié  basilaire  des  jambes 
jaune,  les  c laisses  intermédiaires  avec  l'extrémité  aussi  noire.  Abdo- 
men noir,  le  1er  segment,  le  2e  excepté  au  sommet,  roux,  ces  deux 
segments  rugueux  longitudinalement,  avec  la  carène  médiane  bien  dis- 
tincte, le  3e  finement  aeiculé  à  la  base,  le  reste  de  l'iibiomea  poli, 
brillant.     Tarière  sortante. — PC. 

2.  Rogas  abdominal.  Rogas  ahdominalis,  Cress. 
Aleiodes  ahd.  Cress.  ïrans.  Am".  Eut.  Soc.  ii,  p.  379,  ç, 

$ — Long.  .23  pce.  Noir;  les  mandibules,  le  chaperon,  les  palpes, 
les  orbites  antérieurs  et  postérieurs,  les  pattes  avec  les  3  segments 
basilaires  de  l'abdomen,  roax  ;  les  écailles  alairss,  jaune-clair.  An- 
tennes brunes,  plus  pâles  à  la  base  en  dessous..  Thorax  finement 
ponctué,  le  métathorax  avoc  une  carène  médiane  très-distincte.  Ailes 
sub-hyalines,  la  2e  cubitale  en  parallélo-z;ramme,  les  nervures  et  le 
stigma,  brun,  le  dernier  avec  une  tache  pâle  à  la  base.  Pattes  rousses, 
les  postérieures  avec  les  cuisses  et  les  jambes  plus  ou  moins  obscures  à 
l'extrémité,  les  dernières  sans  anneau  pâle  à  la  base,  le  dernier  article 
des  tarses,  noir.  Abdomen  avec  le  premier  segment,  le  2e  et  le  3e 
excepté  au  sommet,  roux,  opaques,  rugueux,  avec  la  carène  médiane 
bien  définie,  le  3â  finement  acicalé  à  la  base;  le  reste  noir,  poli, 
brillant.— R. 

L'absence  d'anneau  pâle  à  la  base  des  jambes  posté- 
rieures distingue  particulièrement  cette  espèce  de  la 
précédente.     Capturée  à  St-Hyacinthe. 

3.  Rogas  de-Québec,  Rogas  Qusbecensis,  nov.  sp.  fig.  10. 
Ç  — Long.  .28    pce.  Roux  ;    antennes 

noires    avec    le    tiers    terminal    blanc;     les 

palpes,  les  écailles   alaires,    les    troch;intins, 

-r,.       ,„  un   large   anneau  à  la   base    de   toutes    les 

big.  w.  ° 

jambes,  avec  les  tirses  excepté   1  article  ter" 

minai  qui  est  noir,  b^anc  ou  jaune-pâle.     Une  tache  noire  sur  le  vertex 

Fig.  10  -—Une  aile  du  Eoyas  Q  telccaii!?,  Prov. 


146  LE   NATURALISTE   CANADIEN. 

couvrant  le?  ocelles  ;  les  lobes  du  mésothornx,  les  environs  de  l'écuseoiï 
avec  une  b;inde  transversale  sur  la  partie  antérieure  des  ffancs^  brut» 
plus  ou  moins  foncé.  Métathorax  très  finement  ponctu(^,  avec  une 
carùne  médi;ine.  Les  jambes  postérieures  noire?  à  l'exception  de 
l'anneau  blanc  de  leur  base.  Ailes  sub-hyalines,  les  nervures  et  le 
stio-ma,  noir,  le  dernier  obscurément  taché  de  pâle  à  la  base.  Abdomen 
robuste,  entièrement  roux,  les  2  premiers  segments  longitudinalement 
rugueux,  avec  la  carène  médiane  bien  prononcée,  le  3e  finement  aciculâ 
à  la  base,  le  reste  poli,  brillant. — R. 

Cette  belle  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par 
ses  anneaux  blancs.     Capturé  au  Cap-Rouge. 

4.  Rogas  de  Saint-Hyaeinthe.      Ro^as    Sancti-IIya" 
cinthi,  iiov.  sp. 

9 — Long.  .25  pce.  Roux  ;  une  tache  triangulaire  au-dessus  du 
chaperon,  une  autre  à  l'endroit  des  ocelles,  le  collier,  une  tache  sur 
chacun  des  lobes  du  mésothorax,  une  bande  tranversale  à  la  base  du 
mé+'ithorax,  la  poitrine  en  dessous,  avec  les  derniers  segments  de  l'ab- 
domen, noir.  Antennes  noires,  brunâtres  en  dessous  à  la  base.  Ailes 
légèrement  enfumées,  le  stigma  noir,  avec  une  tache  pâle  à  la  base» 
Pnttes  de  la  couleur  du  corps.  Abdomen  avec  les  2  premiers  segments 
b;'silaires  et  la  moitié  du  3e  longitudinaletnent  rugueux,  le  reste  poli, 
brillant.  La  carène  médiane  sur  les  2  premiers  segments  bien  dis- 
tincte.    Métathorax  finement  ponctué,  avec   une  carène  médiane. — R. 

Capturé  à  St-Hyacinthe.  Rapproché  du  parasiticus, 
Nort.,  mais  s'en  distinguant  par  ses  pattes  sans  tache,  sa 
tête  rousse  etc. 

5,  Rogas  du-Canada.  Rogas  Canadensis,  Cress.  Aleiodes 
Can.  Cress.  Trans.  Am  Ent.  Soc.  ii,  p.  380,  ?. 

cf  ? — Long.  .18  pce.  Noir,  opaque;  la  face,  les  orbites,  le  dos 
du  thorax,  la  poitrine  avec  la  partie  infirieure  des  flancs,  les  pattes 
avec  les  derniers  segments  de  l'abdomen  jaune-roux.  Antennes 
brunes,  roussâties  à  la  buse.  Métathorax  finement  ponctué,  avec  une 
carène  médiane.  Les  patten  postérieures  ont  les  cuisses  plus  ou  moins 
ob-cures  à  l'extrémité.  Abdomen  avec  le  premier  segment  excf  pté 
une  tache  à  l'extrémité  et  les  côtés  des  segments  2,  3  et  4,  noir,  le  dos 
du  segment  2,  le  sommet  de  1  avec  la  base  de  3,  jaune-pâle.  Ailes 
hj:ilines,  les  nervures  brunes,  le  stigma  brun-]iâle  à  la  buse  et  à  l'ex- 
trémité. La  carène  médiane  des  2  premiers  segments  abdominaux  peu 
distincte. 

9  Avec  11  tache  jaune  des  segments  médians  de  l'abdomen 
•  ouvcnt  plus  ou  moins;  obs;ure,  les  derniers  segments  noirs.™ CC. 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINOrPALES  RACES  147 

6.  Rojas  intermédiaire.     Rog-as    intermedius,   Cress. 
Aleiodes  interm.  Cress.  Trans.  Am.  Eut,  Soc.  ii,  p.  880,  d^?. 

d^  ? — Long.  .17  pce.  Roux-jauiiâtre  ;  une  tache  sur  le  chape- 
ron (manquait  quelquefois),  une  autre  sur  le  vertex,  le  métathorax, 
une  bande  sur  les  flancs  avec  la  base  du  1er  segment  abdominal,  noir. 
Antennes  brunes,  jaunes  en  dessous,  particulièrement  à  la  base.  Mé- 
tathorax  fineinent  ponctué,  avec  une  carène  médiane  bien  distincte. 
Ailes  hyalines,  iridescentes,  nervures  bruaes,  le  stigma  brun  au  milieu, 
pâle  aux  2  extrémités.  Pattes  jaunes  ou  roux  clair,  sans  aucane  tache. 
Abdomen  avec  les  segments  1,  2  et  3  ce  dernier  excepté  à  l'extrémité 
finement  aciculés,  les  autres  pâles,  brillants,  le  premier  avec  une  tache 
noire  semi-circulaire  à  la  base. — CC. 

(5*— Avec  une  tache  plus  ou  moins  obscure  à  l'extrémité   de  l'ab- 
domen. 

QA  continuer,^ 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES 

{Continué  de  la  page  III.) 
C — Les  Mâtins. 

Les  Mâtins  sont  des  chiens  de  grande  taille,  aux 
formes  plus  trapues,  plus  robustes  que  celles  du  lévrier. 
Leur  poil  est  court,  leurs  oreilles  dressées  ou  légèrement 
tombantes  ;  leur  robe  est  de  plusieurs  couleurs,  telles  que 
le  blanc,  le  gris,  le  fauv*",  le  brun,  le  noir,  etc.  On  ren- 
contre rarement  des  individus  tout  noirs  avec  quelques 
taches  blanches.  Le  mâtin  est  d'un  caractère  peu  docile, 
peu  sensible  aux  caresses  et  aux  appels  ;  aussi  est-il  un 
excellent  gardien,  que  l'on  emploie,  soit  pour  défendre  les 
habitations,  les  jardins,  soit  pour  veiller  sur  les  troupeaux. 
Sa  force  et  sa  grande  taille  le  rendent  encore  très  utile 
dans  la  chasse  du  gros  gibier. 

Comme  variétés,  nous  ne  mentionnerons  que  le  chien 
Danois  et  le  chien  de  Dalmatie. 

Le  chien  Danois  est  un  superbe  ^animal,  grand,  fort, 
robuste,  aux  allures  nobles  et  fières.  On  l'appelle  aussi 
diien  tigré,  à  raison  de  sa  robe  qui  est  ordinairement  grise 


148  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

OU  blanchâtre,  avec  de  nombreuses  taches  noires,  pins  on 
moins  arrondies  et  régulières. 

Il  y  a  eu  un  temps  où  cette  race  était  très  employée  à 
la  chasse  des  bêtes  fauves,  des  ours,  des  élans  etc.  Au- 
jourd'hui, en  Angleterre,  le  Danois  est  le  compagnon  ha- 
bituel des  chevaux  et  des  équipages. 

Le  chien  de  Dalmatie  ressemble  fort  au  précédent.  Il 
est  peut-être  plus  élégant,  moins  trapu  que  celui-ci.  h 
s'en  distingue  surtout,  par  la  finesse  de  sa  tête,  et  par  sa 
robe,  au  fond  blanc,  très  régulièrement  mouchetée  de 
taches  noires,  rondes,  de  la  grandeur  d'une  pièce  de  10 
centins.  Il  n'est  pas  moins  remarquable  que  le  Danois  par 
son  affection  pour  les  chevaux.  En  France,  il  accompagne 
les  riches  équipages  et  les  cavaliers.  On  lui  enlève  ordi- 
nairement les  oreilles  au  ras  de  la  tête. 

En  Canada,  on  rencontre  quelques  mâtins  qui  tiennent 
autant  du  Dalmatien  que  du  Danois  ;  mais  il  serait  difficile, 
pensons-nous,  d'en  trouver  de  pur  sang,  de  l'une  ou  l'autre 
variété.  Il  n'en  constituent  pas  moins  de  fort  beaux 
chiens,  qui  sont  très  estimés. 

D.—Les  Dogues. 

Cette  race  est  une  des  mieux  caractérisées.  Elle  se 
reconnaît  immédiatement  par  la  grosseur  de  la  tête,  par 
des  lèvres  larges  et  plus  ou  moins  pendantes,  un  museau 
court  et  arrondi,  des  yeux  fiamboyaiits,  un  nez  fendu,  des 
oreilles  médiocres,  retombant  à  demi,  une  vaste  poitrine, 
des  reins  puissants,  un  front  ridé,  un  poil  ras  et  serré,  une 
queue  presque  droite.  La  taille  est  assi'Z  variable. 

Les  dogues  sont  tous  des  animaux  d'une  grande  force 
et  d'un  invincible  coumge;  ils  dédaignent  la  ruse,  attaquent 
de  front  et  sont  bien  souvent  victimes  de  leur  impétuosité. 

Le  chien  d'Epire  des  grecs  était  sans  doute  le  dogue. 
Aujourd'hui,  c'est  l'Angleterre  et  l'Irlande  qui  nourrissent 
les  plus  belles  variétés  de  cette  race. 

Le  molosse  d'Irlande  est  un  grand  et  vigoureux  animal 
auquel  on  a  fait  combattre  maintes  fois,  en  spectacle,  des 


LE    CHIEN    ET    SES   PRINCIPALES    RACES  149 

bêtes  férocf^s,  lâchant  trois  dogues  contre  un  ours,  quatre 
contre  un  lieu.  Il  est  fidèle  à  son  maître,  sans  être 
importun  ;  il  le  défendra,  dans  l'occasion,  contre  plusieurs 
brigands  à  la  fois,  il  sortira  de  la  lutte  criblé  de  blessures, 
mais  victorieux  ;  il  garde  à  merveille  les  habitations,  le  gros 
bétail  et  tout  ce  qui  lui  est  confié  ;  il  maîtrise  le  taureau  le 
plus  sauvage,  en  lui  sautant  au  museau  et  en  le  harcelant 
jusqu'à  ce  qu'il  lui  obéisse  ;  il  est  toujours  redoutable  pour 
fes  étrangers,  surtout  si  on  l'excite  contre  eux.  C'est  cet 
animal  superbe  qu'on  appelle  quelquefois  chien  de  chambre, 
parce  que  son  maître  le  fait  coucher  à  côté  de  son  lit,  pour 
être  en  garde  contre  les  assassins.  On  l'appelle  aussi  chien 
de  corjis,  parce  que  dressé  à  la  chasse  du  cerf,  du  sanglier, 
du  loup,  on  l'habitue  à  ne  saisir  la  bête  que  de  côté,  et  par 
les  oreilles,  afin  de  n'être  pus  embroclié  par  les  cornes  du 
premier,  décousu  par  le  boutoir  du  second,  déchiré  par  les 
dents  et  les  grifïes  du  troisième. 

Le  boule-dogue  proprement  dit,  qui  se  retrouve  à  peu 
près  chez  tous  les  peuples,  mais  surtout  en  Angleterre,  se 
distingue  éminemment  par  une  tête  ronde,  un  crâne  élevé, 
des  lèvres  ornées  de  rides  et  de  verrues,  des  crocs  acérés 
et  terribles,  un  nez  large  et  j^roéminent,  des  oreilles  petites 
et  droites.  Il  est  plus  méchant  et  moins  sociable  que  le 
molosse  ;  et  son  maître,  pour  en  être  sûr,  doit  lui  avoir 
appris  à  le  craindre.  Mal  en  a  pris  souvent  à  des  acqué- 
reurs de  boule-dogues  adultes.  Un  jeune  homme,  dans  ce 
cas,  avait  fait  coucher  l'animal  dans  sa  chambre  :  le  lende- 
main matin,  quand  il  veut  se  lever,  grande  est  sa  stupé- 
faction, de  voir  le  dogue  se  dresser,  mettre  en  grondant, 
ses  deux  pattes  de  devant  sur  le  lit  et  le  regarder  avec  des 
yeux  menaçants  qui  commandent  le  repos  le  plus  absolu. 
Le  -malheureux  maître  se  recouche,  l'animal  se  calme. 
Nouvelle  tentative  un  peu  pins  tard;  nouvelles  menaces  du 
chien.  Le  jeune  homme  dut  passer  au  lit  la  plus  grande 
partie  de  la  journée;  il  fallut  l'intervention  de  l'ancien 
propriétaire. 

Le  boule-dogue  n'est  pourtant  pas  sans  intelligence. 
Brehm  en  a  connu  un  parfaitement  dressé,  qui  comprenait 
toutes  les  paroles,  tous  les  signes  de  sun  maître,  et  s'acquit- 


J  50  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

tait  d'une  foule  de  commissions.  "Va  me  chercher  une 
voiture,"  lui  disait  son  maître,  et  le  chien  courait  à  la  sia- 
tion  voisine,  sautait  dans  une  voiture  et  se  mettait  à  aboyer 
jusqu'à  ce  que  le  cocher  habitué  à  ce  manège,  se  mit  en 
route. 

Chacun  connait  la  ténacité  de  la  morsure  de  cet  ani- 
mal. A-t-il  saisi  un  voleur  autour  d'une  habitation,  il  le 
tient,  et  nul  autre  que  le  maître  à  qui  il  a  donné  l'éveil  par 
ses  aboiements,  ne  peut  lui  arrai^her  son  captif,  si  celui-ci 
demeure  immobile,  il  ne  lui  fera  pas  d'autre  mal  ;  mais  s'il 
résiste,  il  se  fait  alors  dévorer  à  belles  dents. 

Même  instinct  à  l'égard  des  animaux,  Seny  rapporte 
qu'un  grand  et  beau  loup  s'échappa  un  jour  de  sa  cage,  à 
G-otho,  en  1850,  au  grand  effroi  des  spectateurs  de  la  ména- 
gerie :  le  propriétaire  avait  un  boule  dogue  :  il  le  lâcha 
après  le  loup  :  le  loup  est  aussitôt  saisi  à  la  gorge  et  main- 
tenu immobile  par  des  mâchoires  de  fer,  jusqu'à  ce  que 
le  maître,  ayant  fait  un  lazzo,  le  lui  eiit  jeté  autour  du  cou  : 
mais  il  était  trop  tard  ;  la  malheureuse  bête  était  étranglée. 

Qu'on  fasse  mordre  au  boule  dogue  un  bâton,  on 
pourra,  avec  ce  bâton,  le  soulever  par  les  dents,  le  secouer, 
le  renverser,  mais  non  lui  faire  lâcher  prise. 

"Un  voiturier  de  Cologne,  dit  Seny,  m'amena  un  jour 
une  femelle  de  boule-dogue,  affamée  et  n'ayant  plus  que 
la  peau  sur  les  os.  Je  voulus  la  mettre  dans  mon  écurie, 
et  je  traversai  avec  elle  un  local  où  j'avais  des  lapins.  La 
porte  était  à  peine  ouverte,  que  la  chienne  s'élançait  comme 
un  tigre  et  saisissait  un  lapin.  D'une  main,  je  l'arrêtai  et 
la  soulevai,  de  l'autre,  je  tachai  de  lui  ariacher  le  lapin, 
que  je  ne  retirai  que  par  lambeaux.  Je  lui  donnai  quel- 
ques coups,  et  la  remis  par  terre,  croyant  à  son  repewtir. 
A  peine  lâchée,  elle  ne  faisait  qu'un  bond,  et  saisissait  un 
nouveau  lapin  dont  j'entendais  craquer  los  os  sous  ses  dents.'' 

Mais  la  gloire  du  boule-dogue,  c'est  le  combat.  On 
prétend  que  les  Romains  ont  connu  ce  genre  de  spectacles, 
et  ont  fait  lutter  des  boule-dogues  contre  toutes  sortes  de 
bêtes  féroces  ;  mais  c'est  en  Angleterre  qu'on  trouve  à  son 
plus  haut  degré  ce  cruel  amusement.    Sous  le  règne  d'Eli- 


LE  CHiEr^  ET  SSS  PRI^^CIPALES  RACES  151 

sabeth,  pendant  que  Lord  Bnckhurst  était  ambassadeur  à 
hi  cour  de  Charles  IX,  un  boule- dogue,  seul  et  sans  assis- 
tance, lutta  successivement  contre  un  ours,  un  léopard,  et 
un  lion,  et  fut  vainqueur.  On  raconte  encore  un  combat 
célèbre  qui  eut  lieu  sous  Jacques  1er,  entre  trois  boule- 
dogues et  un  lion  :  le  premier  chien  fut  saisi  à  la  nuque 
et  mis  hors  de  combat  ;  il  en  fut  de  même  du  second  ;  mais 
ie  troisième  saisit  à  la  lèvre  le  roi  des  animaux  et  le  tint 
longtemps,  malgré  les  coups  de  griffes  qu'il  en  recevait. 
Enfin  il  lâcha  prise  ;  mais  le  lion  épuisé,  refusa  de  rec '"a- 
mencer  la  lutte,  et  se  sauva  au  fond  de  sa  cage.  Les  deux 
premiers  chiens  moururent  de  leurs  blessures  ;  l'autre  se 
rétablit  et  devint  le  protégé  du  fils  du  roi,  qui  dit  :  •'  Celui 
qui  a  combattu  le  roi  des  animaux  ne  luttera  plus  désormais 
contre  un  animal  inférieur."  Ce  jeune  prince  montra  un 
meilleur  jugement  qu'Henri  YII  qui,  mû  par  un  incom- 
préhensible sentim.ent,  lit  pendre  un  malin,  qui,  ayant  été 
mis  aux  prises  avec  un  lion,  était  sorti  vamqueur  de  la 
lutte.  Fragilité  des  honneurs  de  ja  terre  !  ce  qui  fait  la 
fortune  et  la  gloire  des  uns,  fait  souvent  la  ruine  des  autres  ! 

On  peut  voir  dans  Walter  Scott,  château  de  Kenilworth, 
la  plaisante  figure  d'un  propriétaire  d'ours  et  de  boule- 
dogues, qui  se  plaint  à  la  reine  Elizabeth  du  dommage  que 
lui  font  les  pièces  de  théâtre  d'un  nommé  Shakespeare, 
pièces  d'un  mauvais  goiit  qui  corrompent  l'esprit  de  la 
jeunesse,  et  pour  surcroit  de  malheur,  détournent  le  peuple 
du  spectacle  si  intéressant  et  si  foncièrement  britannique 
des  combats  d'ours  et  de  boule-dogues  ! 

A  Paris,  avant  que  les  combats  d'animaux  ne  fussent 
interdits  par  la  loi,  le  giiure  de  spectacles  du  bonhomme  de 
V/alter-Scott,  avait  aussi  une  certaine  vogue.  Les  amateurs 
se  donnaient  rendez-vous  à  la  barrière  du  Combat,  située 
entre  Belleville  et  la  Viilette.  Le  théâtre  était  une  cour 
carrée,  assez  vaste;  le  milieu  était  sablé;  au  centre  était 
un  poteau  et  un  anneau,  où  l'on  attachait  les  bêtes  fauves, 
ours,  taureaux,  loups,  etc.,  de  manière  à  laisser  autoar 
d'eux,  à  une  certaine  distance,  un  espace  de  réserve  où  les 
chiens  blessés  et  rebutés  pussent  se  mettre  à  l'abri. 

"  Le  combat,  dit   M.    Théophile   Gauthier,   racontant 


152  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

une  de  ces  scènos,  Caprices  et  Zigzag^,  Paris,  1856,  s'ouTiit 
par  des  jeunes  boule-dogues,  d^une  férocité  extraordinaire 
et  d'une  laideur  monstrueuse.  Dès  qu'on  les  eût  posés 
l'un  en  face  de  l'autre,  ils  partirent  comme  deux  flèches, 
en  poussant  un  hurlement  furieux  et  plaintif  et  s'accrochè- 
rent sans  hésiter lisse  colletèrent  assez  longtemps, 

engloutissant  tour-à-tour  leurs  grosses  tètes  dans  leurs 
énormes  gueules  et  se  déchirant  le  muffie  à  belle  dents  ; 
de  nombreux  hlets  de  sang  ra^^aient  leurs  corps,  et  il  ne 
serait  probablement  resté  sur  le  champ  de  bataille  que  la 
dernière  vertèbre  de  la  queue  des  combattants  !  si  la  ga- 
lerie, touchée  du  courage  des  héroïques  boule-dogues,  ne 
fût  intervenue  et  n'eût  crié  :  Assez  !  assez  !  Tous  les  moyens 
qu'on  prit  pour  les  séparer  furent  inutiles  ;  et  l'on  fut 
obligé  de  leur  brûler  la  queue  avec  un  fer  chaud,  moyen 
extrême  mais  seul  efficace. 

"  Ensuite  on  fit  sortir  un  loup  :  museau  pointu,  queue 
serrée  entre  les  jambes,  œil  inquiet  et  sournois,  oreille  mo- 
bile, ime  laide  bête Bientôt  apparut  un  homme  por- 
tant "un  chien  dans  ses  bras,  le  dogue  ne  fut  pas  plutôt 
posé  par  terre,  qu'il  courut  droit  au  loup;  car  chose  remar- 
quable, quelque  soit  la  bête  donnée  comme  adversaire  au 
chien,  c'est  toujours  celui-ci  qui  attache  le  grelot  et  com- 
mence la  bataille.  La  lutte  fut  sérieuse,  et  la  fortune  allait 
incertaine  du  chien  au  loup,  et  du  loup  au  chien.  Les 
deux  bêtes  se  renversaient,  se  foulaient  aux  pieds,  et  se 
mordaient  consciencieusement  ;  toutes  deux  étaient  souil- 
lées de  sang,  d'écume,  de  poussière  et  de  bave.  Le  loup 
avait  pris  le  chien  sous  la  gorge,  mais  le  chien  lui  rongeait 
le  dessus  de  la  tête  ;  le  loup,  outré  de  douleur  et  aveuglé 
par  le  sang,  lâcha  prise  un  instant  ;  le  chien,  dégagé,  fit  un 
saut  en  arrière,  et  s'élançant  de  nouveau,  emporta  un 
grand  lambeau  de  chair  de  la  cuisse  du  loup.  Ce  qui  aug- 
mentait encore  l'intérêt  de  ce  combat,  c'étaient  les  cris  et 
les  gestes  frénétiques  du  propriétaire  du  chien,  qui  en  sui- 
vait les  alternatives  avec  une  sollicitude  passionnée.  Il 
exhortait  son  chien  :  "  Saute  lui  au  cou,  mords- le,  ce  grediu, 
ce  brigand  ! Oh  le  brave  chien  ! Prends-le  â  l'o- 
reille ! Comment  tu  te  laisserais  battre  par  uii  galeux 


LE    CHIEN    ET    SES   PRINCIPALES   RACRS  153 

comme  ça  ? Dieu  et  diable  !  il  est  dessous  mainte- 
nant,   le  loup  l'a    pris  en    traître Ah  !  il  se  relève  ! 

Courage  !  Allons  !  un  bon  coup  de  mâchoire  maintenant,  et 
casse  lui  les  reins  ! Bravo!"  On  sépara  enfin  les  com- 
battants ;  car  l'avantage  ne  se  déclarait  ni  pour  l'an  ni  pour 
l'autre,  et  le  crépuscule  commençait  è  tomber." 

Le  dogue  du  Mexique  est  célèbre  pour  avoir  été  autre- 
fois, entre  les  mains  des  Espagnols,  un  chien  de  gaerre 
très  redoutable  contre  les  Indiens.  Christophe  Colomb 
lui-même  dans  son  premier  engagement  avec  les  naturels 
avait  une  troupe  composée  de  200  fantassins,  20  cavaliers 
et  20  limiers. 

Le  pieax  Las  Casas  et  Oviedo  nous  parlent  longuement 
de  deux  chiens,  fameux  entre  les  fameux,  Bézérillo  et 
Léoncello  dont  ils  racontent  les  aventures  et  les  exploits 
dans  une  multitude  d'expéditions  et  de  combats  auxquels 
ils  prient  part. 

Bézérillo  était  d'un  pelage  roux,  marqué  de  noir  autour 
des  yeux  et  du  museau.  Dans  les  combats,  il  se  précipitait 
au  milieu  des  ennemis,  eu  saisissait  un,  et  l'emmenait  ;  si 
le  premier  obéissait,  il  ne  le  mordait  pas  davantao-e  ;  mais 
s'il  faisait  mine  de  résister,  il  était  aussitôt  renversé  et 
égorgé.  Cet  animal  contribua  puissamment  au  succès  de 
la  bataille  qui  fut  livrée  au  cacique  Mabodomaca.  11  périt 
dans  un  combat  contre  les  Caraïbes,  blessé  à  mort  par  une 
flèche  empoisonnée. 

Léoncello  (le  petit  lion)  avait  Bézérillo  pour  père.  Son 
maître  était  Balboa,  auquel  il  rendit  de  grands  services,  en 
particulier  durant  les  fumeuses  explorations  de  l'Isthme  de 
Darien,  qui  amenèrent  la  découverte  de  la  mer  du  sud 
mais  ne  purent  s'effectuer  sans  de  nombreuses  batailles. 
Léoncello,  dans  les  combats,  jouait  toujours  le  premier  rôle 
et  semait  l'épouvante  parmi  les  populations  indi«-ènes.  Il 
fut  tué  dans  une  rencontre,  à  coups  de  flèches  ;  et  les 
Indiens  en  eurent  plus  de  joie  que  s'ils  eussent  tué  un  bon 
nombre  d'Espagnols. 

Bézérillo  recevait  double  pitance,  Léoncello  recevait  sa 
solde,  comme  un  homme  de  troupe.    Pour  les  Indiens,  les 


154  LE    NATtJRALlSTE   CANADIEN 

blancs  étaient  des  diables.  Nul  doute  qu'ils  ne  dussent 
considérer  de  tels  chiens  comme  les  satellites  à  quatre 
pattes  des  diables  a  deux  pieds. 

Mais  le  dogue  de  Cuba,  un  métis  probablement  du 
molosse  et  du  braque,  est  encore  plus  tristement  célèbre 
que  le  chien  du  Mxique,  par  ses  guerres  et  ses  chasses  à 
l'homme. 

A  la  fin  du  dernier  siècle,  les   nègres  marrons  de  la 
Jamaïque  étaient  en  révolte;  et  les  Anglais,  maîtres  de  l'île, 
eiirayés  de  la  situation,  ne  virent  rien  de  mieux  à  faire  que 
de  faire  venir  de  la  Havane,  une  centaine  de  chasseurs  de 
nègres,  avec  leurs  chiens.  Le  général  Walpole,  pour  juger 
de  leur  efficacité,   voulut    passer   en  revue    ces  nouveaux 
soldats  à  quatre  pattes,  ainsi  que  leurs  conducteurs,  presque 
tous  Espagnols.     La  parade  eut  lieu  sur  une  colline,  à  un 
endroit   appelé   les   Sept-Rivières.     Les   chasseurs   et    les 
chiens  étaient  tous  en  ligne  ;  ces  derniers  étaient  démuselés, 
mais  retenus    par    des   cordes.      Le   commandement   re- 
tentit :  "Feu"!  A  cet  ordre,  pendant  que  les  chasseurs 
déchargent  leurs  fusils,  les  lévriers  s'élancent  avec  impé- 
tuosité, et  toutes  les  ardeurs  du  carnage,  font  etfort  pour 
se  dégager   des   mams   qui  les  retiennent,   se    retournent 
contre  ceux-ci,  hurlant,  aboyant,  faisant  un  vacarme  épou- 
vantable ;  plusieurs  s'échappent  et  se  précipitent  au  milieu 
des  Anglais  fuyant  de  toutes  part.     Peu  s'en  fallut  qu'ils 
ne  sautassent  au  cou  du  général.  Celui-ci  regarrna  en  toute 
hâte  sa  chaise  de  poste.     Il  jugea   ses  troupes  excellentes. 
Il  les  lâcha  contre  les  nègres  ;  et  ces  pauvres  malheureux, 
après  avoir   résisté  à  tous  les  autres   combats,   incapables 
maintenant  de  lutter  contre  de  tels  démons,  ne  tardèrent 
pas  à  se  soumettre. 

Yoici  comment  on  faisait  l'éducation  de  ces  dogues 
destinés  à  combattre  ou  à  chasser  les  nesres  esclaves.  ^ On 
les  enfermait,  jeunes,  dans  une  cage;  on  les  nourrissait  du 
sang  des  autres  animaux  ;  puis  on  leur  montrait  la  figare 
d'un  noir,  dressée  en  bombau;  le  mannequin  était  rempli 
de  chair  et  d'entrailles,  dont  la  vue  et  l'odeur  excitaient 
l'api)étit  des  chiens;  après  les  avoir  privés  un  peu  de 
nourriture,  et   les  avoir   ainsi  provoques,   ou  leur  jetait  la 


LE  CHIEN  ET  SES  paiNCIPALES  RACES  155 

tête  sanglante,  qu'ils  dévoraient  avec  une  voracité  extrême. 
On  continuait  ce  manège  jusqu'à  ce  qu'il  fût  évident  que 
leur  acharnement  contre  les  nègres  serait  effectif.  Ou  les 
lâchait  alors,  et  on  les  envoyait  à  la  chasse. 

Leur  cruauté  et  leur  fureur,  entre  les  mains  des  pro- 
priétaires d'esclaves,  ne  répondaient  que  trop  à  une  telle 
éducation.  Malheur  au  nègre  fugitif!  Il  était  infaillible- 
ment mis  en  pièces.  Cherchait-il  un  refuge  sur  un  arbre, 
les  limiers  se  tenaient  là,  et  par  leurs  terribles  aboiements, 
appelaient  les  maîtres  souveut  plus  féroces  qu'eux-mêmes. 
J'ai  assité,  dit  Revail,  sur  une  plantation  de  la  Loui- 
siane, à  une  expédition  de  ce  geiire,  et  je  déclare  que  si  je 
n'avais  pas  eu  égard  à  l'hospitalité  du  planteur  de  Fairfox- 
Lodge,  je  me  fusse  embusqué  au  coin  du  bois  où  nous 
recherchions  deux  "  marrons,"  et  que  j'eusse  fait  coup 
double  sur  les  deux  monstres  à  quatre  pattes  qui  suivaient 
la  piste  des  malheureux  noirs." 

Mais  là  ne  se  bornait  pas  leur  haine  du  nègre.  Que 
de  fois,  des  enfants  noirs  furent  attaqués  et  dévorés  sur  la 
grande  route  !  Même,  au  milieu  des  bois  et  des  champs, 
alors  qu'une  famille  de  nègres  était  à  prendre  son  chétif 
repas,  que  de  fois  ces  monstres  survenaient  inopinément, 
é""orgeaient  et  dévoraient  à  qui  mieux  mieux,  hommes 
femmes  et  enfants. 

Il  est  heureux,  pour  l'honneur  de  l'humanité,  qu'avec 
l'esclavage,  un  tel  état  de  choses  soit  aujourd'hui  à  peu 
près  complètement  disparu. 

A  continuer. 


■^>vs.*\*^  ÎÊH^^J  4 


156  LE    NATURALISTE    CANAPIEN 

LES  C0Q!'IL!.1'S  RAiîES. 


(Cotitinné  de  la  jjoge  117.) 


LE  GENRE  CYPRJSA. 

Comme  les  Cônes,  les  coquilles  appartenant  à  ce  genre 
ont  toujours  été  recherchées  dans  les  collections,  à  cause  de 
leurs  vives  couleurs  et  de  leur  brillant  poli.  Mais  si 
certaines  espèces  sont  excessivement  communes,  comme 
les  Cyprœa  tigrina,  Jirabica  et  Mauritiana,  d'autres  sont 
rares  et  atteignent  des  prix  encore  très  élevés.  Citons 
d'abord  la  Cyprœa  aurora,  cette  belle  porcelaine  qui  valait 
iadis  jusqu'à  1,000  fr.,  et  qui,  de  nos  jours,  a  encore  une  va- 
leur de  100  à  200  francs.  On  sait  qu'elle  habite  des  parafes 
peu  fréquentés,  l'île  des  Amis,  où  elle  est  même  recherchée 
par  les  naturels  du  pays.  Elle  sert  de  signe  de  distinction 
aux  chefs  de  trii:u  qui  la  portent  susp<*ndae  à  leur  cou  ; 
c'est  pour  se  parer  de  cet  ornement  qu'ils  la  percent  d'un 
trou  facile  à  reconnaître  dans  beaucoup  de  celles  qui  se 
trouvent  dans  les  collections.  Le  docteur  Chenu  dit  qu'une 
des  premières  qui  parvnirent  en  Europe,  fut  donnée  à  un 
matelot  par  un  chef  Zélandais,  en  échange  d'un  de  ces 
couteaux  connus  sous  le  nom  vuluaire  iïeustaches  ! 

D'autres  espèces  du  genre  Cyprœa  sont  encore  plus 
rares  et  ont  une  pins  grande  valeur  :  la  Cyprœa  guttata,  de 
la  collection  Dennison,  fut  vendue  1,050  francs,  et  la  Cyprœa 
pr inceps  1,000  francs.  La  Cyprœa  bicallosa  a  encore  une 
valeur  de  100  francs. 

Parmi  les  espèces  d'un  prix  moins  élevée,  mais  qui  sont 
néanmoins  peu  commuiu^s,  citons  la  Cyprœa  testudina<ia, 
qui  habite  la  Nouvelle-Col édonie  et  la  Cyprœa  spadicea 
(Gray),  qui  doit  sa  rareté  à  son  habitat  resté  longtemps 
inconnu.  On  sait,  depuis  peu,  que  cette  jolie  porcelaine  n'a 
jamais  été  recui'illie  que  dans  une  seule  locilité,  à  8  milles 
de  la  ville  de  San  Diego,  sur  la  limite  méridionale  de  l'Etat 


LES    COQUILLES    RARES.  157 

de  Californie,  où  elle  vit  dans  nue  baie  dont  la  profondeur 
ne  dépasse  pas  5  à  Q  mètres. 

La  Scalaire  Peécieuse. 

Cette  Scalaire,  qui  est  certaiiiement  une  des  plus 
élégantes  coquilles,  a  été  très  reche^rchée  autrefois  dans  les 
collections.  On  la  désignait  sous  le  nom  de  Scalnria  ou 
Turbo  scalaris  et  on  la  payait  jusqu'à  100  louis  !  Hâtons- 
nous  de  dire  que  son  prix  a  bien  diminué  et  qu'on  peut  .'^e 
procurer  aujourd'hui  pour  une  dizaine  de  francs  un  bel 
exemplaire  de  cette  jolie  coquille. 

Le  G-enre  Murex. 

Ce  genre  renferme  de  nombreuses  espèces  dont  la 
forme  originale  et  gracieuse  a  de  tout  temps  captivé  les 
amateurs  de  Conchyliologie.  Les  Murex  vivent  dans 
toutes  les  mers  ;  mais  si  quelques-uns  sont  communs, 
comme  les  Murex  erînaceus,  brandaris  et  trunculus  des  côtes 
de  France,  d'autres  sont  plus  rares  et  atteignent  des  prix 
relativement  élevés.  Les  Blivex  tenuispina,  radix^  eridima 
se  trouvent  dans  toutes  les  collections  ;  mais  les  beaux 
échantillons  ont  toujours  une  valeur,  parce  qu'il  est  difficile 
de  se  procurer  des  individus  bien  intacts  à  cause  de  la 
fragilité  des  épines  qui  ornent  ces  coq  ailles.  I^e  Murex 
palma-rosœ  est  recherché  pour  l'élégance  de  ses  découj^ures 
agréablement  teintées  de  rose.  Citons  aussi  le  Mitres 
Scorpio,  dont  la  valeur  est  de  10  fr.,  le  Murex  rola  (Sowerby), 
de  la  Nouvelle-Calédonie,  dont  Ja  forme  est  si  curieuse  et 
qui  vaut  25  fr.,  le  M/irex  clavus  (Kiener)  de  l'ile  Maurice, 
non  moins  remarquable  que  le  précédent  par  sa  forme 
bizarre  et  dont  la  valeur  est  de  30  fr.  ;  enfin  le  Murex  rosa- 
rium (Chemnitz),  connu  aussi  sous  le  nom  de  Murex  melo' 
nulus  (Lamark),  qui  vit  sur  les  côtes  occid<Mitales  d'Afrique 
et  qui  étant  fort  rare,  atteint  encore  aujourd'hui  un  piix 
très  élevé. 

Les  Dauphinules. 

Ce  genre,  dont  les  coquilles  sont  remarquables  par 
leurs  tours  de  spire  rudes  et  épineux,  ne  renferme  que  peu 
d'espèces  qui  habitent  les  mers  de  l'Inde;  quelques-unes 


158  LE  NATURALISTE   CANADIEN. 

sont  fort  rares;  nous  ne  citerons  que  deux  espèces:  la 
Delphhiidn  iniperialis  (Reeve)  des  îles  Philippines,  remar- 
quable par  sa  belle  couronne  épineuse,  et  la  Delphinula 
Afion  qui  a  encore  une  valeur  de  450  à  500  fr. 

LES   VOLUTES. 

Tous  les  amateurs  recherchent  ces  jolies  coquilles,  aux 
formes  élégantes,  et  dont  quelques-unes  atteignent  de 
grandes  dimensions  ;  aussi  sont-elles  souvent  d'un  prix 
assez  élevé  et  même  dans  les  espèces  les  plus  communes 
les  beaux  échantillons  ont  toujours  une  certaine  valeur. 

Citons  d'abord  la  Valuta  ancilla  (Lam.)  —  Valuta  magel- 
lanica  (Kiener)  du  détroit  de  Magellan,  la  Valuta  impe- 
rialis  (Lam.)  avec  sa  jolie  couronne  épineuse,  la  Valuta  ma- 
gnifica  (Chemn.)  la  Valuta  marmorata  (Swainson),  la  Valuta 
reticulata  (Reeve)  des  côtes  d'Australie.  Ces  espèces,  qui 
sont  fort  jolies,  n'atteignent  jamais  qu'un  prix  relativement 
peu  élevé,  si  on  les  compare  aux  espèces  suivantes  qui  sont 
plus  rares. 

La  Valuta  fusifarmis  (Swains.)  des  côtes  de  Tasmanie 
se  paie  ordinairemet  35  fr.— La  Valuta  caronata  (Kiener) 
vaut  de  50  à  60  fr. 

Enfin,  parmi  les  espèce  très  rares  : 

La  Valuta  Junania,  de  la  collection  R.  Van  Lennep,  a 
été  vendue,  en  1876,  200  fr. 

La  Valuta  lyrœfarmis  (de  la  même  collection)  286  fr.  ; 
la  Valuta  fe:<tiva,  de  la  collection  J.  Dennison,  a  atteint  le 
chifiVe  de  400  fr.  ! 

Albekt  G-ranger. 

ÇA  continuer') 


DIVERS.  159 

DIVERS. 


Rectification. — Impitoyables  ces  typographes,  et  heu- 
reux ceux  qui  n'ont  jamais  eu  à  se  plaindre  de  leurs  écarts  ! 
Mais  parmi  tous  ceux  qui  se  font  imprimer,  surtout  à 
distance,  ils  sont  encore  à  trouver,  pensons-nous.  C'est 
souvent  lorsque  vous  croyez  faire  de  votre  mieux,  et  au 
moment  où  vous  y  attendez  Je  moins,  que  sans  hésitation 
aucune,  ils  vous  jettent  sous  la  férule  de  M.  Tardivel. 
Pour  être  de  bon  compte,  nous  voulons  bien  cependant 
assumer  une  part  de  la  responsabilité,  car  nous  avouons 
que  notre  calligraphie  n'est  pas  toujours  irréprochable. 

Entre  les  mille  peccadilles  que  nous  aurions  à  leur 
reprocher,  nous  croyons  devoir  relever  la  suivante,  si  nous 
voulons  rendre  notre  phrase  intelligible. 

Dans  notre  dernier  numéro,  page  110,  7e  ligne  du  b\s, 
en  parlant  du  chien  de  braconnier,  on  nous  fait  dire: 
"  qu'il  se  tient  tassé  dans  le  besoin  ;  c'est  caché  qu'il  faut 
lire. 

Capture  intéressante  — Dans  une  visite  récente  à 
Danville,  comté  de  Richmond,  nous  avons  capturé,  volti- 
geant autour  d'un  pin  que  ravageaient  impitoyablement 
une  quantité  de  larves  d'hyménoptères,  un  ichneumonide 
dont  la  présence  n'avait  encore,  jamais  que  nous  sachions, 
été  mentionnée  sur  ce  continent.  C'est  un  Exenterus,  de 
la  tribu  des  Tryphonides. 

Nous  avons  tout  lieu  de  croire  que  nous  faisions  là  une 
double  trouvaille,  car  c'était  la  première  fois  que  nous 
rencontrions  des  larves  dévorant  des  feuilles  de  pin,  et 
tout  nous  porte  â  croire  que  ces  larves  sont  celles  des 
Lophirus,  genre  que  nous  n'avons  encore  jamais  rencontré 
en  cette  Province.  Ayant  remis  au  moment  de  notre  dé- 
part à  prendre  quelques  unes  de  ces  larves,  et  un  orage 
étant  survenu  dans  l'intervalle,  nous  ne  fûmes  pas  peu 


IQQ  LE   NATUHALISTE   CANADIEN. 

étonné  (le  constater  qu'elles  étaient  toutes  disparues,  nous 
ne  pûmes  en  rapporter  qu'une  seule,  que  nous  élevons 
avec  beaucoup  de  soin  dans  l'espérance  de  la  faire  par- 
parvenir  à  l'état  parfait.  Après  10  jours  de  captivité,  elle 
continue  à  manger  et  parait  encore  bien  vig-oureuse.  Yoici 
sa  description  :  longueur  |  pouce,  couleur  jaune  très  pâle 
avec  4  taches  noires  sur  chaque  segment  formant  autant 
de  lignes  longitudinales  interrompues  par  les  sutures.  La 
tête  avec  le  dessus  du  dernier  segment  sont  noirs  ;  les  14 
fausses  pattes  sont  de  la  couleur  du  corps,  tandis  que  les  6 
pattes  véritables  sont  noires  avec  les  jointures  blanches. 

Association  pour  l'avancement  de  la  science. — C'est 
à  Boston,  Mass.  que  s'est  ouvert,  mercredi  le  25  août,  la 
session  de  cette  année.  M.  l'abbé  Laflamme,  professeur  de 
minéralogie  à  l'Université  Lavai,  est  allé  prendre  part  à 
ses  délibérations. 

Insectes. — La  grande  sécheresse  des  mois  de  juillet  et 
août  a  rendu  les  insectes  en  général  très  rares,  à  l'exception 
de  la  Chrysomèle  de  la  patate  qui  s'est  montrée  plus 
abondante  que  jamais.  Cependant  les  pluies  que  nous  avons 
eues  vers  la  Un  d'Août  ont  eu  pour  effet  d'amener  l'éclosiou 
d'une  foule  de  petits  hyménoptères,  ichueumoiiides, 
braconides,  crabronides  etc.,  nous  en  avons  fait  de  copieuses 
captures. 

Un  puriste  accommodant.— L'Académie  Française 
ayant  admis  la  traduction  du  terme  de  sport  anglais  trained, 
par  ew/mtvé,  se  rapportant  à  des  chevaux  qu'on  a  rendus 
})lus  rapides  à  la  course,  M.  Tardivel  veut  qu'on  applique 
ce  mot  à  tout  animal  qu'on  a  dressé  à  exécuter  des  jeux 
quelconques.  Un  ours  faisant  de  lourdes  cabrioles,  des 
éléphants  se  dressant  sur  leurs  pattes  de  derrière,  seraient, 
d'après  l'Aristarque  du  Canadien,  des  animaux  bien 
entraînés.  Nous  n'en  sommes  pas  encore,  il  nous  faudra 
une  autre  autorité  pour  nous  convciincre. 


LE 


Vol.  XII.    CapRouge,  Q.,    NOV.-DEC.      1880.  No.  138. 


Rédacteur  :  M.  l'Abbc  PROVANCIIEIl, 


FAUNE  CANADIENNE 

LES  INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 

(^Continué  de  la  page  147.) 


3.  Geii.  Syngastre.     Syngaster,  Brullé. 

Tête  forta,  en  carré  transversal,  épaisse  en  arrière  des 
yeux,  cenx-ci  petits.  Antennes  longues,  filiformes.  Palpes 
arrêles,  à  3e  article  non  dilaté  comme  dans  les  Bracons. 
Thorax  déprimé,  le  prothorax  en  l'orme  de  cou.  Ailes  avec  8 
cellules  cubitales  dont  la  2e  en  trapèze  est  plus  courte  que  la 
Se,  la  première  grande,  recevant  la  nervure  récurrente  dans 
un  angle  de  sa  nervure  inférieure.  Pattes  de  longueur 
moyenne,  avec  les  cuisses  épaisses,  comprimées,  les  4  an- 
térieures plus  fortes  à  l'extrémité  et  comme  tourmentées 
dans  le  reste  ;  éperons  des  jambes  postérieures  courts. 
Abdomen  subsessile,  avec  les  segments  2  et  3  tellement 
unis  qu'ils  ne  laissent  pas  voir  de  séparation.  Tarière  plus 
longue  que  le  corps,  à  valves  souvent  plus  épaisses  à  l'ex- 
trémité. 

Insectes  d'assez  bonne  taille,  qu'on  reconnaît  surtout  à 
la  forme  de  leur  abdomen.  Quatre  espèces  rencontrées, 
que  nous  croyons  toutes  nouvelles. 


2g2  LE  NATURALISTE  CANADIKN. 

Premier  segment  abdominal  seul  acicnlé 1.  CingulatUS,  ??.  s;? 

Les  2  premiers  segments  abdominaux  acicuk's  ; 

Tarière  2  fois  aussi  longue  que  l'abdo  ):en 2.  bSBticatUS,  n.  sp. 

Tarière  1  fois  et  un  quart  la  longueur  de  l'abdomen  ; 
Récurrente  reoue  dans  un  angle  de  la  nervure  in- 
férieure de  la  1ère  cubitale    3.  fartuS,  n.  sp. 

Récurrente  reçue  près  de   l'angle  de  la  2e  cu- 
bitale   4.  macilentus,  ?î.  s;?. 

1.  Syngastre  ceinturé.     Syn gabier  ci ngulatus,  nov.  sp. 

Ç Long.  .28   pce.     Noir,    poli,    brillant,     les    mandibules,     le 

scape,  en  dessous,  les  pattes  avec  le  2e  segment  abdominal,  roux.  Mésotbo- 
rax  à  divisions  très  distinctes,  la  médiane  avancée.  Métathorax 
rugueux,  ses  angles  postérieurs  sub-épineux.  Ailes  médiocrement 
obscures,  iridescentes,  les  nervures  et  le  stigma  bruns.  Pattes  d'un 
roux  uniforme,  y  compris  les  hanebes  et  les  trocb;mtins,  les  cuisses 
épaisses  et  comprimées,  les  4  premières  inégales.-  Abdomen  en  ovale 
allongé,  le  premier  segment  strié  longitudinalement,  les  autres  polis^ 
brillants,  noirs  à  l'exception  du  2e  qui  est  roux.  Tarière  assez  grêle, 
plus  longue  que  le  corps. — R. 

Ce  bel  insecte  a  été  capturé  à  8t-Hyacinthe. 

2.  Syngastre  roux-brun.   Sî/ngasier  bœlicatus,  nov.  sp, 
Ç — Long.   21  pce.     Noir  plus     ou  moins  roux  ;  la  tête  d'un  roux 

obscur,  avec  l'extrémité  des  mandibules  et  une  t:icbe  sur  le  vertex, 
noir.  Antennes  rouss-âtres,  plus  obscures  à  l'extrémité.  Thorax  noir, 
les  bords  du  prothorax,  les  sutures  du  mésothorax,  avec  la  poitrine  et 
le  bas  des  flancs,  roux  ;  les  écailles  alaires  avec  les  pattes,  blanc- 
jaunâtre,  les  dernières  presque  transparentes,  avec  les  cuisses  plus 
grosses  à  l'extrémité,  un  peu  comprimées,  et  légèrement  tourme.itées. 
Métathorax  finement  ponctué.  Ailes  hyalines,  le  stigma  noir  avec  une 
grande  tache  blanche  sur  la  côte  en  avant  de  sa  base,  la  récurrente 
reçue  tout  près  de  l'angle  externe  de  la' 1ère  cubitale  Abdomen 
allongé,  à  côtés  parallèles,  recourbé  à  l'extrémité,  d'un  roux  sale,  une 
tache  sur  le  disque  du  premier  segment,  une  ligne  à  la  base  des  s(!g- 
nients  3,  4  et  5,  avec  les  côtés  des  mêmes  segments  noir,  le  premier 
avec  le  2e  densément  acicuiés,  le  reste  poli,  brillant.  Tarière  rousse 
noire  et  plus  épaisse  à  l'extrémité,  de  deux  fois  la  longueur  de  Tab- 
donien. —  R. 

Espèce  bien  remarquable  par  la  longaenr  de  sa  tarière 
et  la  coloration  de  son  abdomen. 


V — BRACONIDES.  163 

3.  Syngastre  bourré.  Syngaster  fartas,  nov.  sp.  Fig.  H 

9— Long.    .25    pee.    Noir    avec    l'ubdoraen    ronge,    le  chaperon 

abscurénieut  roussâtre,  la  face  avec  une  pubescence  grisâtre.    Antennes 

longues,  noires.     Les  écailles  alaires  avec  les  pattes,   noir,   les  trocban- 

tins  roux  à  l'extrémité.     Mésothorax  à  lobes  très    distincts,    le  médian 

prolongé    en    av.int  ;     métathorax   rugueux 

inférieu renient  avec    un    jetit   canal  sur  le 

disque.     Cuisses  plus  éf)aisses  à  l'extrémité 

et  légèrement  tourmentées    dans   le     reste. 

S-  11-  Ailes     subhyalines,     le     stigma    brun,    la 

récurrente    reçue    dans  un  angle   de   la   nervure  inférieure    de  la  1ère 

cubitale.     Abdomen  de  forme  ovalaire,  avec  le  ventre  gonflé,  le  premier 

segment  noir,  avec  2  pertes  carènes  peu  prononcées,    aciculé  de  mê'ue 

que  le  2e,    le    reste  roux,    poli,  brillant.     Tarière   un  peu  plus  longue 

que  l'abdomen. — C. 

4.  Syngastre  maigre.  Syngader  maci/enius,  nov.  sp. 
c?  ? — l^ong.  .18  pce.  Noir,  rugueux,  avec  l'abdomen  rouge. 
Tête  globuleuse.  Les  antennes,  les  écailles  alaires,  les  pattes,  noir  sans 
aucune  tache.  Thorax  allongé  et  déprimé.  Ailes  subhyalines  le 
stigma  brun,  la  récurrente  reçue  près  de  l'angle  externe  de  la  1ère 
cubitale,  la  2e  cubitale  peu  allongée.  Abdomen  en  ovale  allongé  le 
1er  segment  noir,  le  reste  roux,  les  segments  1  et  2  aciculés,  le  reste 
poli,  brillant.     Tarière  à  peine  plus  longue  que  l'abdomen.— AC. 

(^ — Avec  les  caisses  et  les  jambes  brun-roùssâtre,  et  l'extrémité 
de  l'abdomen  plus  oa  moins  obscure. 

Gen.  Spathe.   Spathius,  Esenbek» 

(Notre  clef  des  genres  des  Braeonides  é:ait  déjà  imprimée,  lorsque  nous  avons 
fait  la  capture  d'un  représentant  de  celui-ci.  Son  abdomen  pédicule  permet  de  le 
distinguer  à  première  vue  dejtous  les  autres  Cyclostomes.^ 

Tête  cubique,  avec  le  vertex  large.  Palpes  filiformes. 
Antennes  grêles,  filiformes,  aussi  longues  que  le  corps,  le 
premier  article  plus  gros,  le  2e  plus  court.  Ailes  à  3  cel- 
lules cubitales  dont  la  2e  la  plus  grande,  subpentagonale, 
reçoit  la  récurrente  près  de  sa  base.  Nervure  parallèle  in- 
tersticiale.  Pattes  longues,  les  cuisses  renflées.  Abdomen 
à  premier  segment  long  et  rétréci  en  [  édicule,  le  2e  grand 
et  formant  un  ovale  par  sa  réunion  avec  les  autres.  Tarière 
longue. 

Une  seule  femelle  rencontrée. 

ïig.  11.— Uae  aile  du  Syn^aaier  fartu»,  Prov. 


^64  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

Spathede  Laflamme.  SpathimLoflammei,  iiov.sp.  Fig.  13. 
Ç— Lonjr.  .17  pce.     Noir,  le  mét^othorax  avec  le  pddicule  de  i'ab- 
domeii  d'un  roux  plus  ou  nioina  obscur.     Antennes    rousses,    brunes  à 
l'extrémité,  le  premier  article  renflé  à  l'ex- 
trémité en  une  nodosité  tiè;^    remarquable 
Thorax  pâle,  le  métathorax  avec  le  premier 

serment  abdominal  finement  rugueux.  Ailes 
Fia;.  12.  '^  .  i_        .  .        ,    i 

avec   une    teinte    sombre,   traversées    a    la 

base  de  la  2e  cellule  cubitale  par  une  bande  incolore,  leur  extré- 
mité plus  claire  ;  2e  cellule  discoïdale  plus  longue  que  la  1ère,  avec  la 
nervure  parallèle  intersticiale.  Pattes  testacées,  les  cuisses  et  les  jambes 
noires  au  milieu,  les  premières  renflées,  les  j.imbes  postérieures  avec 
un  anneau  paie  à  la  base.  Abdomen  longi^^ment  pédicule,  le  premier 
segment  s'éiargissant  à  peine  à  l'extrémité,  finement  rugueux,  les  autres 
polis,  brillants  et  formant  un  ovale  élargi.  Tarière  presque  aussi  longue 
que  le  corps. — R. 

Nous  dédions  avec  plaisir  ce  joli  petit  insecte,  encore 
seul  représentant  mentionné  de  ce  genre  sur  ce  continenf, 
à  M.  l'abbé  Laflamme,  professeur  de  botannique  à  l'Uni' 
versité-Laval. 

77.  POLYMORPHES. 

4.  G-en»  Opius.  Opius,  Wesmael. 
Tête  aussi  large  ou  plus  large  que  le  thorax,  à  vertex 
convexe,  face  ordinairement  carénée  au  milieu  longitudi- 
naleraent.  Thorax  assez  grêle,  le  mésothorax  non  tuber- 
culeux. Ailes  antérieures  avec  la  cellule  radiale  longue, 
le  stigma  long  et  étroit,  la  2e  cellule  cubitale  plus  longue 
que  large,  recevant  la  récurrente  à  son  angle  interne» 
Chaperon  un  peu  relevé.     Tarière  courte  ou  cachée. 

La  brièveté  de  la  tarière  avec  la  disposition  des  ner- 
vures des  ailes  distinguent  surtout  ces  insectes  des  Bra- 
cons.     Une  seule  espèce  rencontrée. 

Opius  pieds-pâles.     Opius  pal/ipes,  nov.  sp.  Fio-.  13. 

cT— Long.  14  pce.  Noir,  poli,  brillant  ; 
la  bouche,  les  palpes,  le  scipe  des  antennes 
en   dessous,   les   écailles  alaires,    avec    les 
^.j     j3  pattes,    jaune-pâle.      La    face    paraissant 

'^"    "'  connue  bicarénée  au  milieu.     Thorax  dé- 

piimé,   long   et    étroit.     Ailes  hyalines,  les  nervures  brunes,  le  stigma 

Fig.  12.  Une  aile  du  Spalhius  Lafiammei,  Prov. 
Fig.  13.— Une  &ile  de  \' Opine  melUpea,  Prov. 


V— BRA  CO  NI  DES.  165 

alloriî^é  et  étroit.  Les  tarses  postérioura  avec  l'cxtrétnité  de  leurs 
jîiinbes,  brun  plus  ou  moins  prononcé.  Abdomen  subsessile,  les  2 
premiers  segments  noir  foncé,  le  reste  roux,  le  premier  sillonné  de 
chaque  côté  avec  un  petit  tubercule  lisse  au  milieu,  aciculé  de  même 
que  la  base  du  2e,  l'ensemble  formant  un  ovale  allongé. 

Un   seul  spécimen  cf.     La  seule  inspection  des  ailes 
suffit  pour  ne  pas  confondre  cet  insecte  avec  les  Phylax. 
5.  Gen.  Périlite.     Perilitus^  Esenbeck. 

Tête  transversale,  à  vertex  plein.  Palpes  filiformes. 
Ailes  antérieures  à  3  cellules  cubitales,  avec  la  radiale  semi- 
cordiforme  et  atteignant  l'extrémité.  Abdomen  à  pédicule 
étroit,  linéaire,  élargi  en  arrière  en  forme  de  cône,  mais  dé- 
primé, tandisque  le  reste  de  l'abdomen  est  convexe;  le  2e 
segment  beaucoup  plus  grand  que  les  autres.  Tarière  plus 
courte  que  l'abdomen. 

Insectes  bien  remarquables  par  leur  abdomen  pédicule. 

Les  Perilitus,  tel  que  nous  les  restreignons  ici,  à  3  cel- 
lules cubitales,  sont  les  Meteorus  de  Wesraael.  Quatre 
espèces  rencontrées. 

1er  segment  abdominal  noir  ; 

Abdomen  noir  à  la  base  et  à  l'extrémité,  jaune 

au  milieu 1.  dimidiatus. 

Abdomen  noir  à  la  base  seulement 2.  VUigariS. 

1er  segment  abdominal  plus  ou  moins  jaune  ; 

Abdo!iien  jaune  ferrugineux 3    Communis. 

Abdomen  noir 4.  humilis. 

1.  Périlite  moitié-jaune.  Perilitus  dimidiatus^  Cress. 
Can.  Ent.  iv,  p.  83,  ?. 

cJ — Long.  .13  pce.  Noir  ;  la  bouche,  les  palpes  et  les  antennes 
fcrr.igineuses,  les  dernières  brunes  en  dessus,  les  écailles  alaires,  les 
pattes  y  compris  les  hanches  et  les  trochantins,  avec  le  2e  segment  ab- 
dominal, jaune  paie.  Métathorax  rugueux.  Ailes  hyalines,  irides- 
ceutes,  le  stiguia  grand,  brun,  pâle  à  la  base,  2e  cubitale  en  carré,  plus 
larire  po^'t'^'rieurement,  la  nervure  qui  la  sépare  de  la  première  ne  fai- 
sant pas  suite  à  la  récurrente,  mais  étant  reçue  par  la  2t!,  f  rès  de  la 
base.  Abdomen  noir,  le  2e  segment  d'un  jaune  sale.  Ç  avec  la 
tarière  plus  longue  que  l'abdomen. — PC. 


166  LE   NATURALISTE  CANADIEN 

Son  stio-ma  brun  distingue  surtout  cette  espèce  des 
trois  autres. 

2.  Périlite  vulgaire.  Feriliius  vulgaris,  Cress.  Can. 
Ent.  IV,  p.  83,  (??. 

Ç — Long,  .16  pce.  Jaune-roussâtre  ;  une  tache  sur  les  ocelles,  les 
lobes  latéraux  du  mésothorax,  le  métathorax  avec  le  premier  segment 
abdominal  plus  au  moins,  noir  plus  au  moins  foncé.  Antennes  longues, 
brunes  en  dessus  et  à  l'extrémité.  Le  métathorax  grossièrement  r<^- 
ticulé.  Ailes  hyalines,  nervures  et  stigma  jaunâtres;  2e  cubitale  en 
carré  oblique.  Pattes  jaune-pâle,  avec  le  dernier  article  des  tarses 
obscur.  Abdomen  avec  le  premier  segment  noir,  finement  aciculé  ; 
tarière  plus  courte  que  l'abdomen,  ses  valves  brunes. — AC. 

3.  Périlite  commun.  Perilitvs  communis.  Cress.  Can. 
Ent.  IV,  p.  82  d^ç.  Fig.  14. 

$  c^" — Long.  .18  pce.  D'un   beau  jaune  ferrugineux  pâle,  légère- 
ment pubescent.     Antennes  léyrèrement  obscuj-es  à  l'extrémité,  quelque- 
fois dans  tout  le  dessus.  Métathorax  quelque 
peu  rugueux,  avec  quelques  carènes  longi- 
tudinales,  quelquefois  à  dos  plus  ou  moins 
Fig-  14.  obscur.     Ailes    hyalines,  le   stigma   jaune, 

quelquefois  brunâtre  ;  la  2e  cellule  cubitale  plus  large  en  arrière,  la 
nervure  récurrente  en  ligne  avec  la  nervure  intercubitale,  la  cellule 
discoïdale  1  plus  longue  que  2.  Pattes  un  peu  flus  pâles  que  le  corps, 
l'extrémité  des  tarses  et  quelquefois  aussi  l'extrémité  des  jimbes  pos- 
térieures plus  ou  moins  obscure.  Abdomen  lisse  et  i  oli,  le  premier  se»-- 
ment  aciculé, — chez  le  (^  plus  au  ou  moins  brun — les  terminaux  quel- 
quefois décolorés  ;  tarière  de  la  longueur  du  1er  segment  abdominal, 
quelquefois  plus  longue. — C 

Var.  $  Avec  une  tache  brune  sur  le  mésothorax,  tout  le  dos  du 
métathorax  noir,  le  1er  segment  abdominal  taché  de  brun  à  la  base.     • 

4.  Périlite  humble.  Perilitus  humilis,  Cress.  Can.  Ent. 
IV,  p.  84,  ç. 

Ç — Long.  .16  pce.  Noir;  la  face,  les  palpes,  les  antennes,  jaune 
ferrugineux.  Autetines  longues,  grenues,  à  articles  courts,  noires  à 
l'extrémité.     Ecailles  alaires  jaune-pâle  ;   métathorax   rugueux.     Aiies 


Fig.   14. — Une  aile  du  Perilitus  communis,  Cress. 


V — BRACONIDES.  167 

hy  (lines,  iride?^centes,  les  nervures  et  le  stigrna,  brun  fonctS  la  2o  cu- 
bitale en  carié  oblique,  la  nervure  la  divisant  d'avec  la  1ère,  faisant 
suite  à  la  récurrente,  la  2e  cellule  di-coïdale  un  peu  plus  courte  que  la 
tère  à  la  base.  Pattes  jaune  pâle,  l'extrémité  des  jambes  postérieures 
avec  leurs  tarses  plus  oa  moins  obscure,  les  jambes  pâles  à  la  base. 
Abdomen  noir,  le  2e  segment  avec  partie  du  premier  plus  ou  moins 
jaunes;  tarière  plus  lonL'ue  que  l'abdomen. — R. 

Sa  tète  noire  et  les  articles  courts  de  ses  antennes  le 
distinguent  surtour  du  dimidiatus. 

Gren.  6.  GtAMOCELLE.  Gamosecus,  nov.  jj-en. 

(de  gamos,yume,  et  sekos,  cellule). 

Tête  assez  grosse,  en  carré  transversal,  généralement 
épaissie  en  arrière  des  yeux.  Antennes  assez  courtes.  Thorax 
court,  robuste,  gibbeux  en  avant  et  coupé  carrément  en 
arrière,  le  mésothorax  sans  sillons  entre  les  lobes  qui  le 
composent.  Ailes  avec  une  seule  cellule  cubitale  unie 
avec  la  première  discoïdale,  la  radiale  assez  grande,  n'at- 
teignant pas  l'extrémité.  Pattes  longues,  grêles.  Abdomen 
à  premier  segment  très  grêle  à  la  base  et  s'élargissant  en 
arrière,  le  2e  très  grand,  les  autres  se  rétrécissant  de  plus 
en  plus,  à  sutures  indistinctes,  déprimé  mais  plus  épais  à 
partir  du  2e  segment  ;  tarière  moins  de  la  moitié  de  l'ab- 
domen, droite. 

Ces  petits  insectes  ont  absolument  la  forme  des  Péri- 
lites,  mais  s'en  séparent  surtout  par  la  disposition  des 
nervures  des  ailes. 

Ils  rentreraient  dans  les  MicrocUmus,  de  Wesmael,  qui 
a  formé  ce  genre  d'insectes  à  caractères  assez  disparates  ; 
nous  pensons  que  l'union  de  la  1ère  cellule  cubitale  avec 
la  1ère  discoïdale  est  un  caraclère  constant  assez  notable 
pour  former  un  genre  distinct.  Deux  espèces  rencontrées. 
Tête  grosse;  radius  gîtgnant  le  côté  en  ligne  droite,  1.  vigilax,  n.  sp 
Tête  moyenne  ;  radius  gagnant  la  côte  par  une  ligne 

courbe 2.  mellinus,  «.  sp. 

1.  Gamoeelle  guetteur.  Gamosecus  vigilax,  nov.  sp, 

ç3^Ç Long.  .14  [ce.  D'un  beau  jiune-miel  brillant  ;  unetacbeaux 

ocelles,  le  collier  en  dessus,  les  environs  de  l'écusson.le  métathorax,  avec 
le  1er  segment  abdomiual,  noir.  Antennes  brunâtres  à  l'extrémité.  Méso. 
thorax  à  sutures  indistinctes  ;     le   métaihorax   noir,   fortement   excavé 


168  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

postérieurement,  une  carône  sur  les  bords  de  cette  excavation  attei- 
gnant tout  près  de  la  base.  Abdomen  poli,  brillant,  le  pioniier  seg- 
ment noir  à  la  base  et  sur  les  côtc^s,  dans  les  (^  les  derniers  segments 
plus  ou  moins  obscurs.  Tarière  noire,  à  peine  du  quart  de  l'abdomen 
en  lonf^neur.  Ailes  hyaline.*,  la  cellule  radiale  en  pointe,  sa  nervure 
inférieure  droite,  ruiii()ue  cubitale  unie  à  la  lore  discoïdale  pour  former 
avec  elle  une  grande  cellule  oblique  ;  le  stigma  jaune,  entouré  d'une 
ligne  brunâtre. — AC. 

2.  Gamoeelle  jaune-miel.     Gamosecus  me.Uinus,  n,  sp. 

Fig.  15. 

9 — Long.  .16  pce.     D'un    beau  jaune-miel.     Tête  à  peine  épaissie 
en  arrière  des  yeux.      Antennes    peu    allongées,    brunes,    jaunes  à  la 
base  avec    les    sutures    de    leurs    articles 
noires.     Mc'tatborax    rugueux    et  plus  ou 
moins  lave  de  brun  sur  le  dos,  arrondi  pos- 
Fig.  15.  tdrieurement.     Ailes  hyalines,  les  nervures 

brunes,  le  stigtna  grand,  jaune-pâle,  entouré  d'une  ligne  brune  ;  la 
cellule  radiale  semi-cordifonne,  sa  nervure  inférieure  se  courbant  pour 
gagner  la  côte  qu'elle  n'atteint  pas.  Tarses  plus  ou  moins  ob>curs. 
Abdomen  poli,  brillant,  assez  grêle,  longuement  pédicule,  le  1er  seg- 
ment plus  pâle  que  le  reste,  une  stria  longitudinale  au  milieu  du  2e 
avec  un  point  de  chaque  côté  à  la  ba^e  du  3e,  plus  ou  moins  obscures. 
Tarière   noire,   de   la    moitié  de  l'abdomen  environ. 

Un  seul  spécimen  ?.  Bien  difi'érent  du  précédent  par 
la  forme  de  sa  tête,  celle  de  sa  cellule  radiale  etc. 

7.  Gen.  Ehopalophoke.     Rhopalophorns,  Haliday. 

Ce  sont  des  Péiilites,  mais  avec  les  antennes  lécnre- 
ment  coudées  et  renflées  à  l'extrémité.  Les  ailes  ont  2 
cubitales  complètes  et  une  3e  imparfaite,  la  2e  est  petite  et 
en  carré. 

Une  seule  espèce  rencontrée. 

Rhopalophore     eornes-de-taureau.       Rhopalophorus 

iauricornis^  nov.  sp.  Fig.  16. 

9      Long.  .13  pce.     Noir  ;   la    face,    le 
chaperon,    les    mandibules,    les    palpes,  les 
„.       „  écailles  alaires,  les  pattes  avec  le  2i^  serment; 

abdominal,  jaune-rousf-atre.  Antennes  jaunes 
brunes  en  dessus  à  la  base,  puis  jaunes  avant  l'extrémité,  et  brunes  à 


Fig.  15. — Une  aile  du  GamoKcua  niellinns,  Prov. 

Fig..  16. — Une  aile  du  Rhopalophorus  tauricornis,  Prov.. 


V — BRACONIDES.      ,  169 

cette  extrémité  où  elles  sont  pins  épaisses.  Thorax  allongé,  grêle,  le 
métathorax  rugueux.  Ailes  subhyalines,  le  stigma  brun  foncé,  avec  une 
tache  pâle  à  la  base  :  la  2e  cubitale  en  carré  oblique,  son  angle  interne 
allongé.  Pattes  avec  l'extrémité  des  cuisses  et  des  jambes  postérieures 
plus  ou  moins  obscure.  Abdomen  à  pédicule  grêle  et  allongé,  peu  élargi 
au  sommet,  finement  aciculé,  le  reste  poli.brillant,  en  ovale  allongé,  le 
2e  segment  d'un  jaune  sale.  Tarière  très  longue,  plus  longue  que  le 
corps. — R. 

Insecte  bien  remarquable  par  ses  antennes  épaisses  à 
l'extrémité. 

7.  Gen.  Helcon.    Helcon,  Esenbeck. 

Tête  grossp,  subglobuleuso,  aussi  large  ou  plus  large 
que  le  thorax.  Antennes  longues,  sétacées,  plus  ou  moins 
enroulées  à  l'extrémité  ;  le  premier  article  allongé,  renflé, 
le  2e  très  court,  les  autres  un  peu  renflés  à  l'extrémité  et  de 
plus  en  plus  courts.  Corps  long  et  étroit,  généralement  ro- 
buste. Ailes  avec  3  cellules  cubitales,  la  première  recevant 
la  récurrente  dans  un  angle  que  fait  sa  nervure  inférieure, 
la  2e  trapézoïdal^,  et  la  3e  se  rendant  à  l'extrémité.  Pattes 
postérieures  longues  et  fortes,  avec  les  cuisses  renflées  et 
souvent  dentées  en  dessons.  Abdomen  inséré  au  bord  su- 
périeur de  la  face  postérieure  du  métathorax,  sessile,  mais 
à  premier  segment  plus  long  que  les  autros. 

Insectes  de  bonne  taille.     Deux  espèces  rencontrées. 

Abdomen  noir 1.  pedalis. 

Abdomen  roux,  tarses  blancs 2.  albitarsis. 

1.  Helcon  pieds-noirs.  Helcon  pedalis,  Cress.  Can. 
Ent.  V,  p.  85,      ? .  Fig.  17. 

(^  9 — Lone.  .40  pee.  Noir,  avec  les  pattes  rousses  excepté  la 
dernière  paire  qui  aies  cuisses,  surtout  à  l'extrémité,  les  jambes  et  les 
tarses  noirs.  Face  très  rugueuse.  An- 
tennes insérées  dans  une  grande  c  ivité  se 
terminant  inférieureinent  par  une  pointe 
aiguë  entre  les  2  scapes.  Thorax  etcepté  une 
°'      '  grande  tache  polie  et  brillante  au  milieu  des 

flanc»,  très  rugueux,    mésothorax    à    lobes  distincts,  le  médian  avancé, 
ponctué  sur  le  disque  et  rugueux   dans  les  sutures.     Ecusson  lisse  avec 


Fig.  17 — Une  aile  de  1  Helcon  pedalis^  Cress- 


170  .  LE   NATURALISTE   CANADIEN. 

«ne  fosH'tte  en  av;inl,  portant  5  petites  c-iièii'S  lony;itudituil'os  ;  w6- 
tîithoiax  luf^iieux  et  coimnii  réticulé,  avec  plusieurs  carènes  loti<>itij. 
dinales.  Ailes  fuli^ioeuses,  iridcsccites,  les  n<nvures  et  le  stigina, 
noir.  Abviouieu  défirinié  à  la  base  et  ic'gèreiut  nt  comprimé  à  l'extré- 
mité, poii,  brillant,  à  l'exception  du  l-'v  scg  ent  qui  est  d'nsément 
i-Mirueux,  le  2;^  se<riin3nt  est  ac  c  .lé  Je  clia  lUe  côté  à  la  base.  Tarière 
noire,   plus  lonj;;]e  q'ie  l'abJoinen   —AC. 

2  Helcon  tarses-blancs  Helcun  albitarsis,  Qress.  C-àn- 
Ent.  V,  p.  83,  cT. 

(^ — Lonir.  .30  pce.  La  tête  avec  le  pro  et  le  mésothorax,  noir,  le 
reste  roux.  La  face  fortement  rugueuse.  Antennes  longues,  bran- 
foncé.  Thorax  rugueux,  particulièrement  sur  le  métathorax  et  dans 
les  sutures.  Aili's  hyalinrs,  iridescentes,  les  nervures  et  le  stigma 
bruns.  PatUs  d'un  jaune  roussâtre  brillant,  les  cuisses  post  rieures 
avec  une  forte  dent  en  dessous,  leurs  jambes  noires,  avec  leurs  tarses 
blancsj  excepté  les  deux  derniers  articles  (jui  sont  noirs.  Abdomen 
étroit,  les  2  premiers  segments  réticulés,  les   lerniers  obscurs. — AC. 

9.  Gen.  Eubidi^on.    Eubadizon,  Eseubeck. 

Tête  assez  grosse,  en  carré  transveisal.  Antennes  fili- 
formes, plus  ou  moins  enroulées  à  l'extrémité.  Thorax 
médiocrement  robuste.  Ailes  avec  une  cellule  radiale 
n'atteignant  pas  l'extrémité,  et  2  cubitales  dont  la  première 
reçoit  la  récurrente  un  peu  en  avant  de  son  aniile  externe. 
Abdomen  subsessile  avec  les  3  premiers  segments  bien  dis- 
tincts et  à  peu  près  d'égale  longu,'ur.  Tarière  droite  et 
allongée. 

L'égale  longueur  des  3  premiers  segments  abdomi- 
naux paraît  être  le  principal  caractère  de  ces  insectes. 
Quatre  espèces  rencontrées,  dont  deux  nouvelles. 

Thorax  noir,  les  flancs  jaune-miel 1.  pleuralis. 

Thurax  entièreujcnt  noir  ; 

Abdomen  entièrement  noir  ; 

Tarière  plus  longue  que  le  corps 2.  AmericanuS. 

Tarière  plus  courte  que  le  corps.    3.  SîlbmuCronatUS,  ?«.  sp. 

Abdomen  plus  ou  moins  varié  de  jaune,   4.  gracilis,  n.  sp. 

1  Eubadizon,  flancs-roux.  Eubadizon  p/euralis,  Cress. 
Can.  Ent.  iv,  p.  230. 

Ç— Long.  .23  pce.  Noir,  poli,  brillant;  les  mandibules  d'un 
testacé  obscur  ;  les  paljes  blanchâtres.     Les  antennes  longues  et  grêles, 


V — BRACONIDES  171 

brunes  en  dessus,  plus  pâles  à  la  b'ise.  L'écusson,  et  quelquefois  aussi 
le  mésothorax,  d'un  testacé  plus  ou  moins  obscur  ;  les  flmcs  d'un  beau 
jaune  miel  ;  le  métathorax  non  rugueux,  portant  senlpiuent  de  fines 
aciculations  au  milieu.  Ailes  hjiilines,  iride^^centes,  le  stlgma  pâe, 
subhyalin.  Pattes  d'un  jaune  miel  pâle,  les  postérieures  avoc  l'extré- 
mité des  jambes  et  les  tarses  obscurs.  Abdomen  poli,  brillant,  à  l'ex 
ception  des  2  premiers  segments  qui  sont  aciculés  ;  tarière  plus  longue 
que  le  corps. — R. 

Son  mi  tuthorax  et  se.s  flancs  le  distinguent  surtout  des 
suivants. 

Eubadizon  d'Amérique  Euhadizon  AmericAinus,  Cress. 
Can.  Ent.  iv.  p.  230. 

Ç — Long.  .18  fice.  Noir,  biillant  ;  les  mandibules,  les  ■  alpos,  le 
«cape  en  dessous,  les  écailles  alairv^s  avec  les  pattes,  d'un  jiiine  rois- 
sâtre.  Antennes  grêles,  longues,  roas.-âtres  en  de!-sous.  Métathor.ix 
fortement  rugueux.  Ailes  hyalines,  iridescentes  les  nervures  et  le 
stigma  brun  foncé,  la  cellule  i  adi  de  non  arrondie  à  la  b:se.  Les 
jambes  postérieures  plus  ou  moins  obscures.  Abdomen  poli,  brillant, 
à  l'exception  des  2  premiers  segments  qui  sont  aciculés  longitudinale- 
ment,  le  premier  porte  2  petites  carènes  à  sa  base.  Tirière  plus 
longue  que  !e  corps. — PC. 

3.  Eubadizon  submucroné.  Eubadizon  submucronattfs, 
nov.  sp.    Fig.  18. 

J*  Ç — Long,   .17;  ce.  Noir  foncé,   poli     brill. nt,    avec  les  pattes 
rousses;  palpes  jaunâtres,  les  mandibules   avec  le  dessous   des  antennes 
brun  ronsfâtre.    Thorax  robuste,  le   iiéso  hor-ix 
à  divisions   iistinctes,    celle  du   milieu  avancée^ 
le  mélathoras    fortement   rugueux,    ses  angles 
Fjo-.  18,  postérieur^!  submucroiiés,  P.iltes  entièrement  d'un 

beau  roux  clair,  l'extrémité  des  tarses  seulement  légèrera.nt  obscure. 
Ailes  hyalines,  les  nervures  et  le  stigma,  noir-  Abdomen  en  ovale 
allongé,  poli,  brillant,  à  l'exception  des  2  premiers  segments  qui  sont 
longitudinalement  rugueux,  tuière  à  peine  de  la  longueur  du  corps,— 
AC. 

Rapproché  de  VÂDiericanus,  Cress,  par  sa  colorr.tion, 
mais  s'en  distinguant  surtout  par  sa  tarière  beaucoup  plus 

■courte. 

4.  Eubadizon  grêle-  Eubadizon  gracilis,  nov.  sp. 

Ç— Long.   .18   pce.    Noir,  varié   de   roussâtre,  allongé,  grêle,  le 


Fig.  18.— Uhe  aile  de  l'Enhadizoïi  sulmucronatua,  Prov. 


172  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

cha  eron,  les  mindibales  le  scape  en  dessous,  les  écailles  alaires,  le 
prothorax  en  partie,  les  flinc-»  du  métathorax,  les  pattes  avec  une  partie 
derabloinen,  jaune-miel.  Antennes  lonsjucs,  prêles,  légèrement  en- 
rouit^es  à  l'extrémité,  brunes.  Thorax  poli,  brillant,  le  métathorax 
avec  un  sillon  médian  Ailes  hyalines,  iridescentes,  le  stigma  brun. 
Pattes  jaunes.  Jes  jambes  postérieures  plus  ou  moins  obscurcies.  Ab- 
domen allon<n',  noir  à  la  base  et  à  l'extrémité,  le  reste  d'un  jaune  sale, 
les  2  premiers  segments  aciculés,  le  reste  poli,  brillant.  Tarière  plus 
longue  que  l'abdomen. — 1*. 

10.  G-en,  Macrocentre.  Macrocentrus,  Curtis. 

Tête  fort  largo,  comprimée  transversalement.  An- 
tennes lonirues,  sétacét's.  Thorax  passablement  robuste. 
Ailes  avec  3  cellules  cubitales,  la  lore  recevant  la  récur- 
rente dans  un  ansfle  de  sa  base,  la  2e  étroite,  allongée,  avec 
la  nervure  infén^'ure  plus  ou  moins  courbe.  Abdomen 
sessile,  allongé,  plus  ou  moins  comprimé  à  l'extrémité. 
Tarière  souvent  fort  longue. 

Cinq  espèces  rencontrées,  dont  3  nouvelles. 
Couleur  noire,  tarière  longue  ; 

Stigma  brun-jaunâtre,  sans  tache 1 .  lUellipeS,  n.  sp. 

Stigma  noir  avec  une  tache  j.âle  à  la  base..   2.  longicomis,  n.  sp. 
Couleur  jaune  ; 

Antennes  jaunes 3-  UniforiuiS  . 

Antennes  noires  ou  brunes  : 

Mésothorax  médiocrement  proéminent.. .   4.  pSCtOraliS,".  sp. 
Mésothorax  fortement  proéminent 3-  delicatus. 

1.  Macrocentre  pieds-jaunes.  Macrocentrus  mellipes, 
nov.  sp   Fig.  19. 

9 — Long.  .28  pee.  Noir  foncé,  poli,  brillant,  avec  les  pattes,  y 
compris  les  hanches  et  les  troch;intins,  d'un  beau  jaune-miel  Méso- 
thorax à  divisions  bien  distinctes;  lea 
écailles  alaires  blanchâtres  ;  métathorax 
densément  ponctué.  Ailes  hyalines,  les 
nervures  et  le  stigma  brun  jaunâtre,  la  2e 
^'o-  1^'  cubitale  étroite,  avec  sa  nervure   inférieure 

courbée  en  dessous.  Abdomen  allongé,  linéaire,  légèrement  comprimé  à 
l'extrémité,  le  premier   segment  le  plus  long,   peu    rétréci  à  la  base, 
tarière  plus  longue  que  le  corps,  droite,  ses  valves  pubescentes — R. 
Capturé  à  Ste  Anne  de  Lapérade. 

ï'ig._19, — Tlae  aile  ia  Macrocentrus  mtUipet,  Pror 


V. — BRACONÎDES.  173 

2.  Macrocentre    longues-cornes       Macrocentrus  Ion- 
gicornis,  nov.  sp. 

cf — Long.  .19  pce.  Noir,  la  bo  iche.  les  ni-indibu i<-,  le«  écailles 
alaires  avec  les  pattes,  jaune-pâle  ;  les  palpes  ja me  pâle  avec  le  der- 
nier article  obscur.  Tête  plus  large  que  le  tborax,  comprimée  trins 
versaleinent.  Antennes  fort  longues,  à  articles  allongés,  enroulées  à 
l'extrémité,  le  scape  d'un  jaune  sale,  le  reste  noir.  M^  sotboiax  tuber- 
culeux ;  métathorax  finement  ponctué.  Ailes  hyalines,  le  stigma  noir 
on  brun  foncé  avec  une  tache  pâle  à  la  base,  la  2e  cellule  cubitale 
plus  longue  que  large,  rétrécie  à  sa  base,  sa  nervure  inférieure  cou^bo, 
la  1ère  recevant  la  récurrente  dans  un  angle  de  sa  base,  les  cellules 
discoïdales  1  et  2  de  niveau  à  la  base.  L'extrémité  des  tarses  plus 
ou  moins  obscure.  Abdouien  noir,  étroit,  allongé,  les  2  premiers  seg- 
ments aciculés,  le  reste  poli,  brillant,  le  premier  canaliculé  en  dessus 
avec  un  petit  tubercule  de  chaque  côté  en  avant  du  milieu  ;  le  ventre 
plus  ou  moins  pâle. 

Un  seul  spécimen  cT,  bien  distinct  du  mellipes  par  sa 
structure  et  sa  coloration» 

3.  Macrocentre  uniforme.  Macrocentrus  uniformis, 
Cress. 

Ç — Long.  .32  pce.  D'un  jaune  pâle  uniforme;  l'extrémité  des 
mandibules,  une  tache  sur  le  vertex  couvrant  les  oceles  et  allant  d'un 
œil  à  l'autre,  avec  le  dernier  article  des  palpes,  noir;  la  face,  les  palpes 
avec  les  4  pattes  antérieures  plus  pâles  que  le  reste.  Métathorax  fine- 
ment ponctué.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  les  nervures  et  le  stigma, 
jaune-pâle,  la  disposition  des  nervures  comme  lians  le  précédent.  Ab- 
domen allotigé,  comprimé  à  l'extrémité,  le  premier  segment  avec  les 
tubercules  stigmatifères  saillants,  ra[iprochés  de  la  base.  Tarière 
jaune,  à  peine  de  la  largeur  de  l'abdomen. —  R. 

4.  Macrocentre  à-poitrine-rousse.  Macrocentrus  pec- 
ioralis,  nov.  sp. 

(J — Long.  .25  pce.  Roux  ferrugineux  varié  de  noir;  une  tache 
sur  le  vertex,  le  prothorax,  les  sutures  du  mésothorax,  l'écusson,  le  do» 
du  mésothorax  avec  les  sutures  des  flancs,  noir;  la  poitrine  rousse,  ex- 
traordinaireraent  gonflée  en  arrière  des  hanches  antérieures,  noire  à  sa 
partie  postérieure.  Aileh  hyalines,  les  nervures  brunes,  le  stigma  brun 
avec  une  tache  pâle  à  la  base;  1ère  cubitale  recevant  la  nervure  ré- 
currente dans  un  angle  de  sa  base,  la  2e  avec  son  angle  interne  allongé, 
fort  aigu.  Pattes  d'un  beau  jaune  miel,  sans  aucune  tache.  Abdotnen 
convexe,  roux,  obscurément  maculé  de  brun,  le  1er  segment  un  que 


174  liï!  NATURALISTE  CANADIEN. 

plus  Ions  que  les  autres,  acicalé.  Antennes  lonsjnes,  noires  excepté  le 
premier  artic'e  qi:i  est  plus  ou  moins  roux. — R. 

Un  seul  spécimen  cf. 

5  Macrocentre  délicat.  Macrocentmsdelicatvs,  Cress, 
Ti-rtus  Am.  Knt.  Soc.  iv,  p.  178. 

Q—Dono;.  .25.  pee.  D'un  beau  jaaie  miel,  l'extrémité  des  mnn- 
dibule?  avec  une  taclu^  sur  les  ocelles,  noir.  Antennes  longues,  noires 
ou  brunes.  Yoi.x  pro(:MniMetits,  noir-.  Mésothomx  fortement  trilobé, 
SI  partie  médiane  grnndement  proéminente.  Ailes  hyalines,  nervures 
brunes.  Siiuma  j;mne  ou  brun  jaunâtre.  Pattes  de  la  couleur  du  corps, 
l'cxtrémiti'  des  janibos  postérieures  avec  leurs  tirses  souvent  brun  plus 
ou  moins  foncé.     Tcaière  de  la  long^ieur  du  corps,  brune.— AC. 

Variable  àiw.s  sa  coloration.  Les  environs  de  récusson 
et  souvent  aussi  le  métathorax  sont  lavés  de  brun.  Son  mé- 
tuthorax  si  fortement  proéminent  empêch»^  de  le  confondre 
avec  le  pertoralis,  la  2e  cellule  cubitale  de  ses  ailes  est  en 
outre  plus  large  et  moins  longue  dans  cette  dernière. 

11.  G*>n.  PllYLAX.  Phylax,  VVesm.  (^Zele,  Curtis). 

Tête  subglobulense  ;  antennes  longues,  filiformes. 
Thorax  assez  grêle,  le  mésothorax  à  sutures  distinctes. 
Ailes  avec  3  cubitales,  la  1ère  recevant  la  récurrente  tout 
près  de  son  angle  externe,  la  2e  fort  longue,  carrée  à  son 
extrémité  postéri^'ure,  sa  nervure  inférieure  droite.  Ab- 
domen sessile,  linéaire,  à  tarière  passablement  longue. 

Trois  cellules  cubitales  dont  la  2e  fort  longue  est  le 
caractère  particulier  à  ces  insfctes  pour  les  distinguer  de 
leurs  voi>ins.  Trois  espèces  rencontrées,  toutes  nouvelles. 
Dos  de  l'abdomen  tout  noir;  ailes  sans  taches  ; 

Pattes  jaiine-i^â'e 1,  palliventris,  n.  s;>. 

Pattes  roux  foncé 2.  rufipeS,  n.  sp. 

2e    segment    abdominal    fe  rugineux  ;    aiie> 

tachées 3,   CinctuS,  n,  sp. 

1.  Phylax  ventre-pàle.    Phyhix  palliventris,  nov.  sp. 

9  —  Long.  .11  pce.  Noir;  les  mandibules,  le  scupe  en  dessous, 
le<  bords  du  prothorax,  les  écailles  alaires,  les  pattes,  la  poitrine  avec 
le  ventre,  jaune-pâle.  Thorax  poli,  brillant,  le  mésothorax  à  sutures  à 
peine  distinctes.  Ailes  hyalines,  iridescentcs,  les  nervures  et  le  stigma 
jaunâtres,  la  2e  cubitale  fort  longue,  carrée  postérieurement.  Abdomen 


V — BRACONIDES.  175 

Iin.?aire,  poli,  brillint,  le  1er  -^oanipnt  '-o  Tt  le  2e  nn  peu  plus  l-.n^  et 
niaro:inf5  d'une  lisrne  pâle  au  somm  t.  Tariè-e  brnr.âtre,  de  ia  loiiir^ieuf 
de  l'ab  io  nen  environ.  —  R. 

2.  Phylax  pieds-roux  Phylax  rvfipea,  iiov.  sj)  Fig.  20 

?— Lono;.   .20  pce.   Noir,  la  f;,ce  m  pai  tie,  K-s  jours,  les  mandibules», 
le    scape    en   dessous,   la    poitrine  en   avant  des  hanches  lostéreures' 
/<:^    '^l^"^-— ^  ^^^    pattes,    roux  fon  é.     Antennes  Ionij;ues 

V— • — -^  — ^VT--)--^^^        fi  ifiunies,    rotissâtres,  niuiesées  de  noir  aux 
^^^CIZ^^'^^'^         '        jointures  ùcs  articles.      Thorax  alloni:*',  dé- 
Fig.  20.  pi  iin.',  avec  une  courte  pube.-cence  i:ii>âtre, 

le  nu'thorax  rugueux.  Ailes  hyalines 
le  stipula  brun  rous-âtre,  la  preniièie  cubitiilc  gratuie,  en  carré  obli'jue 
recev:iiit  la  récurrente  à  ^on  ani^le  iuf -ricur  externe,  lu  2e  plus  longue 
que  large,  en  angle  aigu  à  sa  bisi'.  P.ttes  rousses  de  même  que  la 
poitrine  ai  de-^sus  des  hinche>  antérieures.  Ablomeu  allongé,  le  pre 
mior  segment  ivec  le  2e  rxci^pté  à  l'extrémité  finement  aciculés,  le  reste 
poii,  brillant.      Tairière  un  peu   plus  courte  que  l'abdomen.  —  R. 

3.  Phylax  ceint    Phylax  cincLus,  nov.  sp. 

(^  —  Long.  .12  pce.  Noir,  poli,  brillmt;  la  bouche,  les  palpes,  le 
scape  des  'intennes,  les  l'ciilles  alaires  avec  les  p.;ttes,  jaune-ious^-âtre. 
Vertex  Convexe.  Mét;ithoiax  uni,  non  tuberculeux.  Ailes  hjaiines, 
iridesc  ntes,  avec  une  bande  obscure  à  l'iiKlroit  du  stigma,  les  nervures 
-^noires,  le  stigma  bi  un  foncé.  Lesjunbes  postéiieures  avec  leurs  tarse*, 
plus  ou  moins  obscure.  Ablomi  n  peu  a. longé,  rétréci  à  la  bise,  le 
1er  seg  lient  excavé  à  1  i  b:ise,  1-  2i!  aciculé  excepté  au  sommet,  portant 
au  milieu  de  sa  b  ise  un  tubei.nile  iisse,  d'un  roux  plus  ou  moins  clair 
qui  s'. 'tend  sur  la  base  du  3e,  le  reste  noir  foncé,  poli,  bri  lant. — R. 

Un  ^eul  spécim*'!)  cJ.  Bien  distinct  du  précédent  par 
ses  ailes  t,;chées. 

///.  AREOLAIRES. 

12.  G-en.  Agathis.    Agaihis,  Latreille. 

Tête  transversale,  à  vertex  plus  ou  moins  convexe,  avec 
les  parti-'s  de  la  bouche  prolongées  en  forme  de  bec.  Tho- 
rax gf'nérnlement  robuste.  Ailes  le  plus  souvient  plus  ou 
moins  obscures,  à  trois  cellules  cubitales  dont  la  première 
est  réunie  avec  la  première  discoïdale,  comme  dans  Jes 
Ichneumonides,  la  2e  très  petite.     Abdomen  généralement 


Fig.  20. — Une  aile  du  Phylax  rufipes,  Prov. 


176  ''le  naturaliste  canadien 

court,  avec,  les  3  pr^rniers  segments  Ips  pins  grands  et  le 
plus  souvent  cren^ôs  (!•»  sill  .ns  conrimo  dans  la  plupart  ^U'S 
Br.icon.>  Tunèr'^  gt''néralonn..*:it  .le  la  long  U'U  de  l'ab- 
d(>men. 

La  forme  particulière  de  la  bouche  de  ces  insectes  les 
fait  reconnaître  à  première  vue.   Cinq  espèces  rencontrées, 
dont  4  nouvelles. 
Thorax  noir,  abdomen  roux  ; 

Le  métathorax  aussi  roux     1.  liberator. 

Le  métathorax  noir  ; 

Abdomen  noir  à  l'extrémité 2.  qu86Sitor.  n.  sp. 

Abdomen  entièrement  roux  ; 

Flancs  en  partie  roux. ... .   3.  perforator,  n.  sp. 

Flancs  entièrement  noirs 4.  femorSltOr.  n.  sp. 

Thorax  et  abdomen  noirs 5 .  tiblator.  n.  sp. 

I.  Agathis  libérateur.  Agathis  liberator^  Bosc.  BruUé, 
Hym.  iv,  p.  502,  9. 

(3^9— Long.  .30  pce.  La  tête,  la  poitrine,  les  pro  et  mésotho- 
rax, noir,  le  reste  roux.  La  face  polie,  brillante,  soulevée  longitudi- 
nalement,  marquée  de  3  fossettes,  une  au. dessus  des  antennes,  et  une 
autre  de  chaque  côté,  plus  bas.  Antennes  épaisses,  à  articles  coarts. 
Mésothorax  à  lobes  bien  distincts,  le  médian  avec  2  sillons  longitudi- 
naux ;  l'écusson  précédé  d'une  fossette  transversale.  Le  métathorax 
convexe  avec  plusieurs  carènes  longitudinales,  les  deux  du  milieu  rap- 
prochées obliquement,  la  surface  réticulée  transversalement  entre  ces 
carènes.  Ailes  obscures,  avec  des  taches  hyalines  en  bande  transversale 
vers  le  milieu  ;  la  cellule  radiale  assez  gr  .nde,  la  2e  cubitale  carrée,  assez 
grande.  Les  4  pattes  antérieures  noires  les  2  postérieures roussses,  avec 
les  trochantins,  la  base  et  l'extrémité  des  jambes  et  les  tarses,  noir.  Ab- 
domen en  ovale  allongé,  plat  en  dessus,  entièrement  roux,  le  premier 
segment  allongé,  marqué  d'une  fossette  à  la  base.  Tarière  plus  courte 
que  le  corps. — AC. 

2  Agathis  chercheur.  Agathis  quœsitor,  nov.  sp.  Fig. 
2L 

? — Long.   .30   pce.     Noir,    avec    une  courte 
pubescence  grisâtre  ;  les  pattes  avec  les  3    pre- 
miers segments  abdominaux  d'un  beau  roux  clair. 
'^'      '  La  face  non  très    allongée,  pubescente,  avec  une 

fossette  de  de  chatjue  côté,  lu  bouche  rousse.  Antennes  sétacées,  grêles, 

Fig  20  —Une  aile  de  l'Agatkii  qumiitor,  ProT 


LE 


Vol.  Xîl.    CapRcuge,  Q.,    JAN.-FÉV.      1881.  ISTo.  139. 


Rédacteur  :  M.  l'Abbé  PROVANCHER, 


FAUNE  CAMDIENxNE 

LES  IJNSECTES.—HYMÉNOPTÈRES. 

(^Continué  de  la  page  180.) 


14.  G-en.  Earin.  Earinus,  Wesmael. 

Mêmes  caractères  que  dans  les  M.icrodes,mais  avec  cette 
différence  qne  la  première  cubitale  est  touiours  com.plète, 
la  nervure  qui  la  sépare  de  la  1ère  discoidale,  étant  par- 
faite. 

Une  seule  espèce  rencontrée. 

Earin  des  frontières.  Earinu.'^  limita  ris,  Say  ;  Bassus 
limii.  Say,  Can.  Ent.  V.  p.  54,  d"$.-Fig.  22. 

j^_„Tjong  30  pce.  Noir;  avec  une  courts  pubescence  blaiichâtre. 
Mésothorax  sans  sutures  disîinctss,  le  milieu  portant  un  sillon  longi- 
tudinal ;  le  métathorax  rugueus  avec  nu  petit  sillon  au  milieu.  Les 
écailles  aiaires  blanchâtres.  Ailes  hyalines,  les  nervures  brunes,  pâles 
à  la  base,  le  stigma  noir  ;  l'aréole  en  carré.  Pattes  rousses,  les  posté- 
rieures avec  les  jambes  pâles,  leur  extrémité,  une  petite  tachî  en  dehors 
près  de  la  base,  leurs  tarses  entièrement,  avec  le  dernier  article  de  tous 
les  autres,  noir.  Abdomen  étroit,  Jsbrilla'nt,  le  2o  segment  avec  une 
impression  oblique  de  chaque  côt'i,  dernèro  laquelle  se  trouve  une 
petite  protubérance.     Valves  de  la  tarière  pibescentes. — C. 


J94  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

15.  Gen.  Microgastee.     Microgaster,  Latreille. 

Tête  transversale  ;  yeux  velus.  Antennes  sétacées,: 
droites,  assez  longues.  Thorax  peu  allongé,  généralement, 
robuste.  Ailes  avec  une  celinle  radiale  grande,  triangu- 
laire, à  nervure  inférieure  plus  ou  moins  oblitérée  ;  deux 
cellules  cubitales  à  part  l'aréole  qui  est  touiours  petite,  trian- 
gulaire, souvent  incomplète,  sa  nervure  extérieure  man- 
quant totalement  ou  interrompue  au  milieu.  Pattes  assez 
fortes  avec  les  cuisses  comprimées. 

Insectes  généralement  petits,  qu'on  trouve  souvent  eu 
o-rand  nombre  dans  la  même  chenille  ;  sur  le  point  de  subir 
leur  métamorphose,  ils  sortent  du  cori)S  de  leur  victime  et 
se  filent  en  commun  un  cocon  blanc  ou  jaunâtre  dans 
lequel  ils  achèvent  leur  développement. 

tSept  espèces  rencontrées,  dont  2  nouvelles. 

2e  cellule  cubitale  complète  ; 

Sutures  des  flancs  du  mé.30  horax  crénelée,  comme  alvéolée  ; 

Ailes  fasciées  de  brun 1.  Cailipterus. 

Ailes  hyalines 2.  xyliîlUS. 

Sutures  des  flancs  du  mésothorax  noa  alvéolées  ; 

2e  segment  abdoniiaal  entièrement   scabre.    3.   COngregatUS. 

2e  segment  abdo!!iinal  entièrement  lisse 4.  CarpatîlS. 

2e  cellule  cubitale  incomplète  ; 
Hanches  rousses  ; 

Abdomen  entièrement  noir 5.  Plisiger. 

Abdomen  noir  avec  une  bande  rousse 6.  CinCtUS.  ».sj5. 

Hanches  noires  ou  brun  foncé 7.  clavatUS.  ".  .s/j. 

1.  Microgastre  calliptère.     Microgasler  cailipterus,  Say, 
Says'  Eut.  ii,  p.  715. 

(S' ^ . — Long.  .15  pce.  Noir  ;  les  palpes  blanchâtres  ;  les  pattes 
rousses  avec  les  h.mches  noires  ;  écailles  alaires  noires.  Thorax  avec 
une  courte  pube.>Gonc9  gri>âtre,  les  flanc*  avec  la  suture  du  mésothorax 
crénelée,  comme  alvéolée,  le  métathorax  très  rugueux,  avec  une  carène 
au  milieu  et  une  autre  de  chuijue  côté,  l'écusson  avec  une  fossette 
alvéolée  en  avant.  Ailes  jiune.s  à  la  base,  avec  une  double  bande  brune 
transversale,  l'une  à  l'aréole  et  l'autre  à  la  1ère  discoïdale  ;  le  stigma 
noir  avec  une  tache  pale  à  la  base.  Aréole  complète,  triangulaire, 
longuement  pédiculée.  Abdomen  court,  robuste,  entièrement  noir,  le 
premier  segment  bCibre,  le  reste  poli,  brillant;  tarière  à  peine  sail- 
lante.— G. 


V — BRACONIDES.  195 

2.  Microgastre  ducotonnier.  Microgaster  xylinus,  Say, 
Say's  Eut.  ii,  p.  712. 

cf  ? — 14  pee.  Noir;  les  mandibules,  les  écailles  alaires  avec  les 
pattes,  roux  ;  les  palpes  blaacs.  Les  antennes  bn.m-rotissâtre  en  dessous. 
Thorax  court,  robuste,  la  suture  des  fiancs  du  mésothorax  distincte- 
ment alvéolée,  de  même  que  la  fossette  en  avant  de  l'écusson,  le  meta, 
thorax  très  scabre^  avec  une  carène  médiane.  Ailes  hyalines,  le  stigiua 
noir,  l'aréole  petite,  incomplète,  longuement  pédiculée.  Les  pattes  pos- 
térieures avec  les  hanches  noires,  les  jambes  et  les  tarses  plus  ou  moins 
bruns.  Abdomen  court  et  large,  le  premier  eegraent  acicuié  sur  le 
disque,  ses  côtés  relevés  et  jaunâtres,  le  reste  noir,  poli,  brillant,  les 
côtés  du  vei'tre  excspté  à  l'extrémité  j nunâtres  ;  tarière  à  peine  saillante. 

— c. 

3.  Microg"astre  sociétaire.  Microgaster  congregalus. 
Say,  Say's  Eut.  ii,  p.  713,  c?~Fig,  23. 

cJ^  $ — Long.    17     pce.    Noir;    le  chaperon,  les    mandibules,    les 
^caille^  aiaires  avec  les    pattes,  jaune  roussâtre.  Fossette   à   la  base  de 
l'écusson,  profonde,  large  ;  métathorax  ponctué,  avec    une    carène   mé- 
diane. Ailes  hyalines,  les  nervures  pâles  à  la  base, 
noires  dans    le  reste,  oblitérées  à  l'extrémité,    l'a- 
réole p'tite,  irrégulière.    Abdomen   oblong,    fusi- 
Fig.  23.  forme,  les  2  premiers  segments  rugueux,   le  reste 

poli,  brillant,  le  premier  un  peu  plus  étroit  que  le  %-',  les  côtés  du 
ventre  jaunâtres  excepté  à  l'extrémité.  L'extrémité  des  jambes  posté- 
rieures avec  leurs  tarses,  brunâtres. — CC. 

J" — Souvent  avec  une  bande  rousse  sur  le  3  ^  et  le  4-j  segment. 

4.  Microgastre  à-grand-stigma.  Microgaster  carpatus, 
Say,  Say's  Eut.  ii,  p.  714,   $. 

Ç — Long.  .12  pce.  Noir  ;  la  bouche,  les  écailles  alaires,  avec  les 
pattes,  jaune-pâle  ;  antennes  jaunâtres  en  dessous.  Thor;ix  court  et 
robuste,  la  fossette  en  avant  de  l'écusson  crénelée;  métathorax  forte- 
ment rug'ieus.  Ailes  hyalines,  légèrement  enfumées,  le  stigma  grand 
et  brun,  l'aréole  incomplète.  Les  hanches  noire?.  Abdomen  court,  lisse, 
eubpédiculé,  le  premier  segment  scabro,  les  côtés  du  ventre  jaunâtres  à 
la  base.-C. 

5.  Microgastre  ensiger.  iVinogaster  cnsiger,  Say,  Say's 
Eut.  ii,  p.  711,  ç. 

ç^_Long.  .12  pce.  Noir  ;  le  chaperon,  les  maadibuled,  brun-rous- 


Fig.  23.  Une  aile  du  Microgaster  congregatua,  Say 


^9Q  LE  NATURALISTE   CANADNIE. 

sâtre;  les  palpes  blancs,  le.  Veuilles  alaires  avec  les  pnite?,  jnuno-rons- 
tatre.'  Antennes  brun-rous.ât.e,  le  scnpe  jaunâtre  en  dessoMS.  Thorax 
assez  allonL'<?,  le  niétathorux  finement  ponctué  avec  une  carène  nit'diane. 
Ailes  hyaline's,  le  stigma  grand,  noir,  l'aréole  pédiculée,  petite,  incom- 
plète. Les  hanches  antérieures  avec  les  jambes,  les  4  tarses  antérieurs 
et  un  anneau  à  la  base  de?  jambes  postérieures,  blanchâtres,  les  pattes 
postérieures  avec  la  base  des  hanches,  le  sommet  des  jambes  et  les 
tarses,  noirâtres,  les  derniers  annelés  de  pâle  à  la  base  de  chaque  articlel 
Abdomen  court,  le  premier  ses'. ment  avec  la  base  du  2e  rugneiix,  le 
reste  poli,  brillant,  les  côtés  du  ventre  jaunâtres  excepté  à  l'extrémité. 
—PC. 

6.  Microgastre  ceint.  Microgaster  cinctvs,  nov.  sp. 
Ç— Long.  .11    pce.  Noir  ;    la    bouche,    le  scape,    les    palpes,  les 

écailles  alaires,  les  pattes  avec  le  2e  segment  abdo  i  inal,  jiune-rous- 
sâtre.  Antennes  un  peu  plus  courtes  que  le  corps,  grenues,  noires  aveô 
le  scape  roussâtre.  Ailes  hyalines,  iridescentes,  la  cellule  radiale  avec 
la  nervure  inférioure  oblitérée,  la  2e  cubitale  incomplète,  sa  nervure 
extérieure  manquant.  Hanches  rousses,  les  tarses  postérieurs  noirs 
excepté  à  la  base,  leurs  jambes  rousses,  noires  â  l'extrémité.  Abdomen 
noir,  plan  en  dessus,  le  premier  segment  scabre,  le  2e  roux  avec  une 
impression  transversale  en  avant  du  milieu  ;  tarière  de  la  longueur 
de  l'abdomen,  fortement  en  massue. — K. 

7.  Microgastre  à-tarière-en-massue.  Microgaster  clct- 
valus,  nov.  sp. — Fig.  24. 

ç  — Long.  .1 1  pce.  Noir  ;  les  palpes,  les  écailles  alaires    avec  leS 
pattes,  janne-pâle.  Antennes  longues,  sétacées,  à    articles  peu  distincts. 
Ailes  hyalines  avec  les  nervures  obsolètes  dans    leur    dernière  moitié  ; 
stiL:Ti)a  triangulaire,  grand,  la  nervure  fermant  la 
première  cubitate  partant  de  son    angle  inférieur 
et  se  courbant  au    bas   pour  former  l'aréole    qui 
Fig.  24.  manque  de   ses  nervures    extérieures,  de   môme 

que  la  radiale  qui  parait  ne  pas  exister,  sa  nervure  étant  fort  peu 
distincte.  Abdomen  sessile,  plan  eu  dessus,  en  pointe  à  l'extrémité,  se 
terminant  par  une  tarière  un  peu  plus  courte  que  lui,  droite  et  en 
massue  couipriinée  à  l'extrémité,  cette  tarière  soutenue  en  dessous 
par  une  grande  écaille.  Pattes  jaune-pâle  ;  les  hanches  noires,  les  cuisses 
postérieures  avec  l'extrémité  de  leurs  jambes  et  de  leurs  tarses  plus  ou 
moins  fib>cures. 

cJ'  — Avec  les  hanches  jauneroussâtre,  noires  seulement  à  la  base; 
rabdduicii  avec  une  taohe  jiune  sur  les  côtés  à  la  base, 

Fi^.  -4.  U.ie  ailu  du  Microgadei- clavatus,  Prov, 


V — BRACONIDES.  197 

IV.  CRYPTOGASTRES. 
16  Gen.  Sigalphe  Sig'alphus,   Latreille. 

Têtoen  carré  transversal,  de  la  largeur  du  thorax.  An- 
tennes sétacées,  nn  peu  enroulées  à  l'extrémité.  Thorax 
court  et  assez  robuste.  Ailes  avec  une  cellule  radiale  en 
ovale,  presque  pointue,  et  2  cubitales  dont  la  première 
reçoit  la  récurrente.  Abdomen  ovalaire,  à  carapace  formée 
de  3  segments  bien  distincts.  Tarière  saillante  quoique 
fort  courte. 

Petits  insectes  bien  reconnaissables  par-  la  disposition 
des  nervures  de  leurs  ailes.     Une  seule  espèce  rencontrée. 

Sigalphe  du  Canada.  Sigalphus  Canadensis,  nov.  sp. 
Fig.  25. 

$  —  Lons:.    .14  pce.     Noir  avec  les  pattes  rousses,  y  compris  les 
hanches  et  les  trochantins  ;  les  écailles  alaires  jaunes.     Antennes  brun- 
■'•i'>s>-.«-_  roussàtre  en  dessous.  Thorax  gibbeux  enavant  ; 

■-  /    3— -r^T^î^     écusson  proéminent,  fortement  ponctué;   méta- 
\__^''];ri=^^^-^^'"  thorax  très  scabre  avec  une  carène    médiane  et 

Fig.  25  une    autre   de  chaque    côté.     Ailes    parfaite- 

ment hyalines,  iridescentes,  la  1ère  cubitale  grande,  en  carré,  la  2e 
atteignant  le  bout  de  l'aile  ;  le  «tigma  brun.  Hanches  postérieures 
brunes  à  la  base.  Abdomen  en  ovale,  légèrement  convexe,  à  trois 
segments  apparents  séparés  par  des  sutures  profondes,  aciculés  forte- 
ment, le  premier  avec  2  petites  carènes  sur  le  disque;  tarière  courte, 
mais  saillante. — R. 

Joli  petit  insecte,  à  caractères  bien  prononcés. 

17.  Gî-en.  Chélone.     Ckelom/s,  .J  urine. 

Tête  large,  en  carré  transversal  ;  yeux  velus.  An- 
tennes assez  courtes  ;  sétacées.  Thorax  court  et  robuste» 
Ailes  avec  une  cellule  radiale  courte,  triangulaire,  n'attei- 
giiant  pas  le  bout  de  l'aile,  3  cubitales,  dont  la  première  est 
confondue  avec  la  1ère  discoïdale,  la  2'^  assez  petite,  tra- 
pézoïdale. Pattes  courtes,  fortes,  avec  les  jambes  posté- 
rieures renflées  à  l'extrémité.  Abdomen  à  carapace  formée 
d'une  seule  pièce,  a  tarière  cachée. 

Les  yeux  velus  de  ces  insectes  et  la  nervation  de  leurs 

Fig.  -5. — Uuo  a  le  du  Si^a'^kJ^i  Cunadcnsi-s,  Tri/V. 


193  LE   NATURALISTE   CANAÎITET^ 

ailes  les  distingnent  de  tons  lenrs   voisins.    Sept  espèces 
rencontrées.dont  4  nouvelles. 

Abdomen  tachi?  à  la  base  : 

Abdoinen  avec  2  t;iches  séparées  ;  taille  plus  grande.  1.  insularis^ 
Abdomen  avec  une  bande  continue;  taiilc  plus 

petite 2.  basicinctus,  m.  sp. 

Abdomen  tout  noir,  sans  taches  ; 

Cuisses  postérieures  entièrement  noirea; 

Dos  du  métîithorax  avec  2  petiies  carènes 

longitudinales 3.  SericeiiS. 

Dos  du  métathorax  rugueux,  8^>ns  carènes  ; 

Abdomen  court,  entier  à  l'extrémité 4.  iride^CenS^ 

Abdomen  allongé,  fendu  transversalement 

à  l'extrémité , 5.  fisSUS,  n.  sp. 

Cuisses  postérieures  plus  ou  moins  rousses  ; 

Ventre  caréné,  avec  la  tarrière  saillante,  5.  cariTiatuS,  n.  sp. 
Ventre  sans  carène;  tarière  non  visible.    7.  nanuS,  n.  sp. 

1.  Chélone  des-îies.  Chelonus  insularis,  Cress.  Proc. 
Ent.  Soc.  Phil,  iv,  p.  61. 

Ç — Long.  .23  pee.  Noir,  avec  une  tache  pâle  à  l'abdomen  de 
chaque  côté  de  la  bas?,  fortement  ponctué  ou  chagriné,  les  mandi- 
bules roussâtres.  La  tête  et  le  thorax  couverts  d'une  pubescence  gri- 
sâtre. L'écusson  fortement  ponctué.  Métathorax  fortement  rugueux, 
avec  2  carènes  longitudinales  près  du  milieu  et  une  autre  transver- 
sale au  bord  postériour,  formant  de-;  muerons  subépineus  aux  angles. 
Ailes  hyilines,  légèrement  obscures  dans  leur  moitié  apioale,  les  ner- 
vures et  le  stigraa  noirs.  Pettes  noires,  les  cuisses,  les  jambes  et  les 
tarses  plus  ou  raoin^  variés  de  roussâtre,  les  jambes  postérieures  noires 
à  la  base  et  à  l'extrémité,  rousses  au  milieu.  Abdomen  longitudinale- 
ment  rugueux,  épaissi  à  l'estrémité. — 0. 

2.  Chélone  ceinturé-à-la  base.  Chelonus  hasicinctus, 
nov.  sp. 

Ç — Long.  .12  pce.  Noir  opaque,  avec  la  base  do  l'abdomen 
jaune  f^âle.  Toute  ia  fice  finement  ponctuée,  le  chaperon  luisant,  les 
palpes  jaunâtres.  Ecailles  alaires  noires,  luisantes.  Thorax  grossière- 
ment ponctué,  niétatliorax  rugueux,  tronqué  postérieurement,  ses  angles 
sub-épineux.  Ailes  hyilincs,  iridescenies,  le  stigma  noir,  grand,  la 
2e  cellule  cubitale  en  triangle  irrégulier,  oiîverîe  postérieurement.  Les 
4  pattes  antérieures  y  compris  leurs  hanches  et  leurs  trochantins,  jaune- 
miel,   leurs  tarses  brunâtres,   les  postérieures  noires  avec  les  trochan- 


V— BRACONIOES.  199 

tins,  la  moitié  basikire-des  cuisses  et  un  hir<;c  annoîiu  aux  jambes, 
jaune-miel.  Abdomen  avec  environ  le  tiers  de  sa  lonirueur  à  la  base 
jaune  pâle,  cette  partie  portant  de  chaque  côfd  2  petites  carènes,  le 
milieu  avec  ru^josités  longitudinales,  l'extrémité  arrondie. 

Deux  spécimens  9.     Espèce  nettement  caractérisée. 

3.  Chélone  soyeux,  Chehnus  sericeus,  Say,  Sigalphus 
ser.    Say,   Say's  Ent»  i,  p.  215.  Fig.  26. 

? — Long.   .20-pce.     Noir,    ponctué,  rugueux  ;  la  face  sc-ibre,   le 

chaperon  poli,  ponctué.   Antennes  brun-roussâtre  à  l'extrémité.   Thorax 

comme  dans  la  précédente.     Ailes  fuligineuses- 

jaui.âtres,    le    stigma   brun.       Pattes     noires, 

toutes  les  caisses  excepté  à  la  base,  les  jambes 

Fig.  26.  excepté   les     postérieures   à    l'extrémité,    avec 

leurs  tarses  excepté  à  la  base,  roux  brunâtre.     Abdomen  robuste,  court, 

obtus  et  arrondi  à  l'extrimité. — PC. 

4.  Chélone  iridescent.  Chelonus  iridescens.  Cress. 
Proc.  Ent.  Soc.  Phil,  ir,  p.  294,  <S'- 

$ — Long.  .17  pce.  Noir,  rugueux,  avec  une  courte  pubescence 
grisâtre.  Le  chaperon  poli,  brillant.  M Hatliorax  'fortement  rugueux 
avec  les  muerons  des  angles  allongés.  Ailes  légèrement  fuligineuses, 
fortement  irrideseentes,  surtout  à  l'cxtréiuité,  le  stigma  noir.  Faites 
noires,  la  moitié  apicale  des  caisse^!  antérieures  avec  leurs  jimbôs,  l'éx 
trémité  des  intermédiaires  avec  leurs  jambes,  et  un  anneau  au  milieu 
des  jambes  postérieures,  jaune  roussâtre.  Abdomen  lorigitudinalemout 
rugueux,  obtus  à  l'extrémité. — C. 

5.  Chélone  fendu,     Chelonus  fisaus,  nov.  sp. 

(^ — Long.  .19  pce.  Noir,  rugueux  ;  le  thor.x  poiictué,  brillant  ; 
le  métathorax  médiocrement  rugueux,  les  angles  postérieurs  à  peine 
mucronés.  Ailes  subhyalines,  les  nervures  et  le  stigmi,  brun.  Pattes 
brun-roussâtre,  l'extrémité  des  cuisses  avec  la  b:ise  des  jambes,  plus 
claires,  les  cuisses  postérieur 'S  entièrement  noires,  leurs  jambjs  noires 
à  la  base  et  à  l'extrémité.  Abdomen  allongé,  cylindri  [ue.  iongitudi- 
ualement  rugueux,  non  épaissi  à  l'extrémité,  mais  tendu  transversale- 
ment.— R. 

6.  Chélone  caréné.     Chehnus  carinatus,  now  sp. 

Ç — Long.  13.  pce.  Noir  ;  les  mandibules  avec  les  pattes  rousses. 
La  têle  et  le  thorax  densément  ponctués,  le  métathorax  avec  l'écusson, 
rusr'K'ux.     Ailes  hyalines,  le  stigma    noir,    la    2e  cellule    cubitale  eti- 

i'ig-  26, — Uiio  ailo  da  Chclonua  scrtccu-i,  Say. 


200  LIS   KATUUALISÏi^    CANADIEN 

trapèze.  Pattes  rous-foi:Cu,  les  hanches,  les  trochantms,  les  tarses 
nvpc  l'extrc^mitc^  clos  jambes  et  des  cuisses,  excepté  à  la  première  paire, 
noir  ou  mnin  fonc»?  ;  les  jambes  postérieures  noires  avec  ua  anneau 
roux  aux  milieu,  K.-s  épines  qui  les  terminent  blanches.  Abdomen 
allongé,  étroit,  finement  rugueu::,  les  rugosités  étant  confluentes  longi- 
tuJinalement  à  la  base  ;  1«  ventre  avec  wie  carène  ou  j  li  longitudinal  à 
l'extrémité  de  laquelle  se  montre  ia  tarière. — II. 

Un  seul  spécimf^n  ?  ;  espèce  bien  rçcomiaissable  par 
la  coloration  de  ses  pattes. 

7.  Chélone  nain.     Cheîonns  nanus,  nov.  sp. 

$J>— Long.  .10  pce.  Noir  avec  les  pattes  jtiune-pâle.  Thorax 
fortement  ponctué  ;  le  métathorax  rugueux.  Ailes  subbyalines,  plus 
ou  moins  enfumées  au  milieu,  le  stign'.a  bran-foncé,  la  2e  cellule 
cubitale  étroite,  de  forme  irrégulière,  ouverte  e.i  arrière.  Pattes  jaune- 
pâle,  les  hanches,  les  cuisses  postérieures  excepté  à  la  base,  l'extrémité 
de  leurs  jjunbes  avec  leurs  tarses,  noir  ou  brun-foncé.  Abdomen  court, 
cylindriiuie,  fortement  riigueu.K,  Dan-!  le  (^  les  cuisses  et  les  jambes 
antérieures  sont  plus  ou  moins  obscures  à  ï'extrémité,  les  jambes  posté- 
rieures sont  obscures  à  la  base  et  à  l'estréiaité,  étant  rou--ses  au  milieu, 

Uu  spécimen  c?  et  un  ? .  La  pins  petite  espèce  que 
nous  i^yons  rencontrée. 

18»  G-en.  Phanérotome.     Vhaneroioma,  Wesmael, 

Tète  grossp,  transversale,  le  vertex  fortement  concave. 
Le  premier  article  des  antennes  allongé  et  renflé,  le  2e 
très  court.  Thorax  allongé,  déprimé.  Ailes  avec  une  cellule 
radiale  en  ov;iio  pointu,  3  cubitales  dont  ia  première  très 
grande  reçoit  ia  récurrente,  la  2c  petite,  atténuée  à  sa  base, 
avec  sa  nervure  postérieure  oblitérée.  Abdomen  en  ovale, 
à  carapace  formée  de  3  segments  séparés  par  des  sutures 
bien  distinctes.     La  tarière  courte,  mais  saillante. 

Jolis  petits  insectes,  avec  les  ailes  souvent  tachées. 
Une  seule  espèce  rencontrée. 

Phanérotome  fasciée,  Pkanerotoma  fasciafa,  nov.  sp. 
-Fig.  27. 

Ç — Long,  .15  pce.  Noir  varié  de  j:iiine-roussâtre.  Tête  jaune- 
rau.ssdtre  plus  ou  moins  obscur,  les  mimdibules  avec  lïne  triche  sur  les 
ocelles,    noir;  lu   face   finement  ponctuée,    avec  un    tubercule  médian. 


V — BRACONIDES.  201 

Thora:s  ponctué,  noir  ;   une  tache   en   avant   de  l'écus^on,  les   «^cailles 
alaires    avec     les    flancs    en    par'ie,   jaune- 
^       rous?âtre  ;   le  m(5taîhorax  fortement  rugueux. 
Ailes  hyalines,  avec  2  bandes  obscuîes  Lrans- 
Fig.  27.  versales,  l'une  au  stigma  et  l'autre  à  la  base 

de  la  1ère  cubitale,  les  nervures  et  le  stigma,  noir.  Pattes  d'un  jaune 
plus  ou  moins  obscur,  les  jambes  postérieures  noires  à  l'estréuiité. 
Abdomen  longitudinalement  rugueux,  noir,  les  deux  premiers  segments 
jaunes  sur  le  disque,  noirs  sur  les  côtés.     Tarière  sortante. — R. 

19.  Gen.  Rhitigastre.     Rhitigaster,  Wesmael. 

Tête  forte,  en  carré  transversal.  Antennes  longues, 
filiformes,  grêles.  Thorax  coiirt  et  robuste.  Ailes  avec  une 
longue  cellule  radiale,  et  trois  cubitales  dont  la  1ère  reçoit 
la  récurrente  vers  son  milieu,  la  2e  subpentagonale,  plus 
longue  que  large.  Pattes  longues.  Abdomen  court,  ovalaire 
à  3  segments  distincts  ;  tarière  à  peine  saillante. 

Petits  insectes  remarquables  par  leur  abdomen  court 
et  élargi.     One  seule  espèce  rencontrée» 

Rhitigastre  de-Québec.  Rhîtigasier  Quebecensis,  nov.  sp. 
—Fig.  28. 

Ç  J> — Lont'.  .11  pce.  Noir;  le  chaperon,  les  mandibules,  le 
scape,  les  écailles  ulaires,  les  pattes  y  compris  les  hnnciies  et  les  tro- 
chantius,  jaune  ;  l'abdomen  roussâtre.  La  face  finement  ponctuée  avec 
un  tubercule  médian.  Antennes  brunes,  le  scape 
jaune,  plus  ou  moins  taché  de  noir  en  dessus. 
Thorax  court  et  trapu,  le  métathorax  rugueux. 
Fi<r.  28.  Ailes  hyalines,  les  nervures    brunes,   pâ'es  à  la 

ba«e,  le  stigma  jaunâtre,  étroit,  allongé  ;  la  nervure  séparant  les  cellules 
cubitales  2  et  3  peu  apparente.  Abdomen  en  ovale  élargi,  poli,  brillant 
à  part  le  premier  segment,  celui-ci  rugueux,  en  angle  droit  avec  le  reste, 
le  oremier  seo'meat  avec  le  disque  du  2a  en  partie,  noir,  le  reste  rous- 
sâtre.— C. 

Dans  le  d  l'abdomen  est  quelquefois  presque  tout 
noir. 


Fig.  27' — Une  aile  de  la  Phanei-ofoma  fnsciata,  Prov. 
Fig.  28. — U:ie  aile  da  Rhitigaater  Quebecensis,  Prov. 


202  LE   NATURALISTE    CANADIEN. 

V.  EXODONTES. 

20.  Gen.  Alysie.     Ahpia,  Latreille. 

Tête  courte,  transversale,  échancrée  en  arrière,  mandi- 
bules laro-es,  tridentéos,  ne  se  touchant  pas  lorsquelies  se 
ferment,  ordinairement  ouvertes  après  la  mort,  à  dents 
dirigées  en  dehors.  Antennes  longues,  grêles.  Thorax 
court  et  assez  robuste.  Ailes  avec  3  cellules  cubitales,  la 
première  recevant  la  récurrente.  Abdomen  aplati,  en 
ovale  un  peu  élargi.     Tarière  de  longueur  médiocre. 

La  disposition  des  mandibules  fait  surtout  reconnaître 
ces  insectes.     Trois  espèces  rencontrées. 

Thorax  et  abdomen  noirs 1.  Caudaîa,  «.  .-^p. 

Thorax  noir,  abdomen  roux 2.  luCeilS,  n.  sp^ 

Thorax  et  abdomen  roux,  tête  noire 3.  Iligriceps,  n.  sp. 

1.  Alysie  a-forte-queue.     Alysia  caudata,  nov.  sp. 

Ç — Long  .13  pce.  Noire,  polie,  brillante;  les  mandibules 
lari^es.  jaune  roux  ;  les  palpes,  le  scape  des  antennes,  les  écailles  alaires 
avec  les  pattes  moins  l'extrémité  des  tarses,  jaune-pâie.  Métathorax 
ponctué,  avec  2  petites  carènes  unies  à  la  base  et  s'écartant  au  sommet. 
Ailes  hyalines,  les  nervures  brun  foncé,  la  cellule  radiale  grande,  la  2e 
cubitale  longue,  de  forme  trapézoïdale,  la  1ère  recevant  la  récurrente 
près  de  son  extrémité.  Les  ailes  inférieures  ciliées  de  longs  poils  blancs 
au  bord  postérieur.  Abdomen  en  ovale  allongé,  déprimé,  le  1er  seg- 
ment strié  avi.c  un  rebord  lisse  de  chaque  côté,  les  autres  poli>^,  brillants, 
à  sutures  indistinctes,  tron(jué  obliquement  en  dessous  à  l'extrémité  ; 
tarière  plus  longue  que  l'abdomen,  forte,  ses  valves  poilues,  noires, 
légèrement  épaissies  à  l'extrémité  et  se  terminant  en  pointes  j&aes, 

Un  seul  spécimen  $  . 

2.  Alysie  brillante.    Ahjsia  lucens,  nov.  sp. — Fig.  29. 

Ç — Long.  .15  pce.    Noire  avec  l'abdomen  rouge,  polie,  brillante  ; 
les  mandibules  excepté  à  l'extrémité,  les  pattes   avec  l'abdomen,  noires, 
le     premier    segment    jaune-miel.       Antennes 
brunes,  le  scape  rousfâtre  en  dessous.     Thorax 
court    et  trapu,  le  métathorax  scabre.     Ailes 
Fig.  29.  hyalines,  iridescentes,  le  stigma  brun,  la  2e  cu- 

bitale assez  grande.  Abdomen  avec  le  premier  segment  noir  et  aciculé, 
le  reste  juuiie-miel,  poli,  brillant.  Tarière  noire,  de  la  longueur  de 
l'abdomen. — II. 

Fig.  29.— Uue  aile  do  VAhjaia  Ixiens,  Prov. 


V — BRACONIDES.  203 

8.  Alysie  tête-noire.     Ali/sia  tiigriceps,  now  sp. 

?—  Long,  .13  pee.  Roux  clair  avec  la  tête  et  les  pattes  noires. 
Les  mandibules,  les  antennes  et  toute  la  tête  entièrement  noires.  Tho- 
rax  entièrement  roux,  le  niétathorax  finement  rugueux,  avec  une  petite 
carène  au  milieu.  Ailes  hyalines  avec  le  stigma  brun,  la  2c  cellule 
cubitsle  longue,  fortement  en  pointe  à  sa  base  où  elle  rencontre  la  ré- 
currente. Pattes  noires  ou  brun  foncé,  les  cuisses  postérieures  plus  ou 
moins  rousses.  Abdomen  poli,  brillant,  le  premier  segment  aciculé  ; 
tarière  noire,  épaisse,  aussi  longue  que  l'abdomen. 

Une  seule  $  capturée  au  CapRouge  ;  se  distingue  sur- 
tout de  la  lucens  par  sa  tête  entièrement  noire. 

21.  Gen.  Trichésie.   Trichesia,  nov.  gen. 

(de  triches  poils.) 

Tête  cubique,  aussi  large  ou  plus  large  que  le  thorax, 
à  vertex  plein,  non  excavé  en  arrière.  Mandibules  larges, 
courtes,  à  dents  dirigées  en  dehors  et  ne  se  joignant  pas. 
Antennes  grêles,  plus  longues  que  le  corps,  à  articles  allon- 
gés et  poilus.  Thorax  assez  robuste,  le  mésothorax  uni,  le 
métathorax  anguleux  aux  angles.  Ailes  assez  longues,  ova- 
laires,  velues,  à  stigma  très  étroit,  presque  nul,  avec  une 
lort  grande  cellule  radiale  atteignant  l'extrémité,  3  cellules 
cubitales,  la  1ère  confondue  avec  la  1ère  discoïdale,  la  2e 
en  parallélogramme  irrégulier,  plus  longue  que  large,  re- 
cevant la  récurrente  à  son  angle  interne,  la  3e  atteignant 
l'extrémité,  la  nervure  sous-cubitale  (nervure  parallèle  de 
Wesmael)  intersticiale,  c'est-à-dire  partant  de  l'angle  su- 
périeur de  la  2e  discoïdale.  Pattes  grêles.  Abdomen  snb- 
sessile,  le  premier  segment  rétréci  à  la  base,  le  reste  linéaire, 
tronqué  à  l'extrémité  ;  tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen. 

N'ayant  trouvé  aucun  genre  parmi  les  Exodontes  avec 
3  cellules  cubitales  disposées  comme  ci-dessus,  nous  avons 
cru  devoir  en  créer  un  pour  deux  individus  que  nous  avons 
rencontrés. 

Trichésie  pieds  dorés.  Trichesia  auripes,  nov.  sp. —  Fig. 
30. 

(^ — Long.  09  pce.  D'un  beau  noir,  polio,  brillante;  les  mandibules, 


204  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

h  b:ife  àes  antennes,  les  pattes  avec  le  premier  sc-ment  nhloininnl, 
d'un  beau  jaune  d'or.  Antennes  plus  lon-nes  que  le  corr^,  poihu^s, 
brunes  avec  la  b:ise  jaune.  Ecailles  alaites  blan- 
châtre?. Ailes  hyalines,  velues,  iridessentes,  les 
_  nervures  jaunâtres.  Adomen    plus   court   (]ne    la 

FiiT.  :-ÎO  tête  et  le  thorax  rt^unis,  plus  étroit   à    la  b-ise,  le 

premier  segiuent  strié,   jaune,  le  reste    poli,    brillant,  noir,  l'extrémitd 
comprimée  ;  tarière  à  peine  vi.sible. 

Ç —Semblable  au  c?  !i^ec  les  exceptions  qui  suivent:  abdoiiien 
rétréci  à  la  base,  élargi  vers  l'extrémité  pour  se  tei  miner  brusquement 
en  pointe.  Tarière  de  la  longueur  de  l'abdomen  environ,  portant  des 
poils  longs  mais  peu  fourni-;. 

Deux  spécimens  c?  et  ?  capturés  sur  des  herbes  dans 
un  fossé,  eu  octobre  1879. 

VI.  FLEXILIVENTRES. 

22  G-en.  Aphide.     kphidim,  Esenbeck. 

Tête  de  la  largeur  du  thorax  environ,  à  vertex  con- 
vexe; chaperon  convexe,  mandibules  bideutées.  Antennes 
assez  épaisses,  à  articles  peu  serrés.  Dos  du  mésothorax 
sans  satures  distinctes;  le  môtathorax  court.  Ailes  velues, 
avec  une  cellule  radiale  incomplète,  le  radius  s'eiiaçant  sou- 
vent avant  d'avoir  la  moitié  de  sa  longueur,  deux  cellules 
cubitales  dont  la  1ère  grande,  confondue  avec  la  1ère  dis- 
coïdale,  la  2e  incomplète,  la  2e  discoïdalo  fermée.  Pattes 
grêles  et  assez  longues.  Abdomen  à  pédicule  allongé  et  très 
grêle,  le  reste  formant  un  ovale  plus  ou  moins  allongé. 
Tarière  très  courte,  à  peine  saillante,  épaisse  et  velue. 

Petits  insectes  mous,  qu'on  dit  se  développer  dans  le 
corps  des  pucerons.  Ou  les  rencontie  surtout  sur  les  gra- 
minées dans  les  endroits  ombragés.  Nous  n'avons  encore 
capturé  que  l'espèce  suivante  que  nous  croyons  nouvelle. 

Aphide  du  Canada.  Jlphidius  Canadensis,  nov.  sp.— ^ 
Fig.  31. 

Ç — Long.  .15  ;  ce.     Noir,  poli,  brillant  ;    la-  bouche,  le. scape  des 


Fig   30- — Une  aile  do  la  Trlchesia  aurlpes,  Prov. 


v—BRACOMmrs.  205 

antennes  en  deFsous,  les  flancs,  les  patlesavoc  le  pi'diculedc  l'abdomen, 
tcstucé.  Métathorax  avec  une  carène  longitudinale  sur  le  dos.  Ailes 
Vehies,  hyalines,  le  stigma  brnn  très  pâle,  la  cellule 
radiale  ouverte  en  arrière,  la  2e  cubitale  commencée* 
"pj^_  31.  Pattes  entièrement  testacées,  à    l'exception  du  der- 

nier article  des  tarses  qui  est  noir.  Abdomen  testacé,  le  dos  des 
Segments  2,  3  et  4  noir,  leurs  sutures  testacées,  le  pddicule  g.ôle, 
allongé,  rugueux,  paraissant  comme  portant  2  petites  nodosit.(5s,  les 
segments  terminaux  testacés  ;  tarière  noire,  forte,  à  peine  sortante. 

Un  seul  spécimen  Ç  pris  au  Cap-Ronge, 

23.  G-en.  Aeotrope.  Aroiropus,  nov.  gen. 

{Arotropous,  soc  de  charrue). 

Tète  transversale,  plus  large  que  le  thorax;  yeux  sail- 
lants. Face  courte,  chaperon  convexe.  Antennes  iiiitorraes, 
le  3e  article  plus  long  que  les  autres.  Vertex  convexe.  Pro- 
torax  brièvement  allongé  en  cou,  le  mésothorax  à  lobes 
latéraux  distincts,  le  métathorax  subcylindrique,  tronqué 
obliquement  en  arrière.  Ailes  avec  une  cellule  radiale  sub- 

Fig.  33. 
Fig,  32. 

triangulaire,  complète,  3  cellules  cubitales,  la  2e  plus  longue 
que  large,  recevant  la  nervure  récurrente,  la  discoïdale  in- 
férieure plus  longne  que  la  supérieure.  Fio-.  32.  Pattes 
ordinaires,  les  cuisses  légèrement  renflées  Abdomen  à 
premier  segment  plus  étroit  que  les  autres,  tronqué  obli- 
quement en  avant  et  prolongé  au  delà  de  sou  point  de 
jonction  avec  le  métathorax,  ce  qui  lui  donne  la  forme  d'un 
soc  de  charrue,  le  2e  plus  large,  en  forme  de  nœud,  étant 
étranglé  aux  sutures,  les  autres  unis;  tarière  cachée. — 
Fig.  S3. 

Ce  genre  se  distingue  surtout  par  la  forme  singulière 
de  son  premier  segment  abdominal.  Une  seule  espèce  reii, 
contrée. 


Pig.  31. — Une  aile  de  VAphllius  Canadensis,  Prov. 
Fig   3l — Une  aile  de  V Arotrojms  binodosus,  Prov. 
Fig.  33 — Abdomea  du  même. 


206  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

Arotrope  à-2-nœuds.  Arotropus  binodosus,  nov.  sp. 

Ç Lonf^.  .17  pce.  Noir;  les    antennes    brun-roussâtre,  la  tête  et 

le  thorax  densomcnt  ponctués  ;  le  métathorax  rugueux,  subcylindrique, 
sa  face  postérieure  polie,  luisante.  Ailes  hyalines,  les  nervures  brun- 
pâle,  le  stiiïma  grand,  brun  avec  un  point  pâle  à  la  base,  le  cubitus 
en  partie  oblitéré  dans  la  3e  cellule  cubitale,  les  autres  nervures  en 
dehors  des  cellules  discoïdalcs,  oblitérées.  Pattes  d'un  jaunâtre  sale, 
les  hanches  et  les  cuisses  plus  ou  moins  noires.  Abdomen  tenant  au 
thorax  par  un  pédicule  giêle  mais  court,  le  premier  segment  prolongé 
en  dessous  au  delà  de  ce  pédicule,  ce  premier  segment  rugueux  et 
légùrcment  pubescent,  le  2  j  beaucoup  plus  large,  en  forme  de  nœud, 
les  autres  unis,  de  forme  elliptique  à  l'extrémité  avec  poils  blanchâtres; 
tarière  cachée. 

Insecte  tout- à-fait  remarquable  par  la  forme  de  son 
abdomen. 

Gen.  CoPÈLE.    Copelus,  nov.  gen. 
(De  kôpê,  poignée  d'épée) 

(La  clef  de  nos  genres  était  déjà  iiaprimée,  lorsque  nous  avons  fait  la  rencon- 
tre du  singulier  iusecte  qui  suit,  pour  lequel  nous  avons  créé  le  présent  genre.  La 
forme  de  son  abdomen  nous  force  à  le  ranger  parmi  les  flexiliventres.) 

Tète  'transversale,  plus  large  que  le  thorax.  Antennes 
peu  allongées,  liliformes.  Thorax  large  en  avant  et  fort 
rétréci  en  arrière,  le  mésothorax  à  sillons  interlobulaires 
profonds  et  crénelés.  Ailes  à  nervures  très  anormales,  pré- 
sentant 2  cellules  cubitales  complètes  avec  une  aréole  trian- 
gulaire qui  manquerait  de  sa  nervure  extérieure;  2  cellules 
discoïdales  fermées  dont  le  1ère  assez  petite,  triangulaire,  la 
2e  triangulaire  en  avant  et  suivie  d'une  nervule  détachée 
en  forme  d'arc.  Pattes  longues,  les  cuisses  légèrement  ren- 
flées. Abdomen  fusiforme,  à  pédicule  de  plus  de  la  moitié 
du  reste  en  longueur,  ce  pédicule  plus  gros  près  de  sa  base 
porte  un  petit  anneau  à  son  sommet,  simulant  assez  une 
poignée  quelconque.  Fig.  34:  et  35. 

La  singulière  disposition  des  nervures  des  ailes  de  ces 
insectes  les  rend  tout-à-fait  remarquables.  La  forme  de 
leur  abdomen  porterait  d'abord  à  les  ranger  parmi  les  Proc- 
totrupides,  mais  les  nervures    parfaites  de  leurs  ailes  ne 


LE   CHIEN    ET    SES   PRINCIPALES   RACES  207 

permettent  pas  de  les  faire  entrer  dans  cette  famille.    Une 
seule  espèce  rencontrée. 


Fig.  U.  Fig.  35. 

Copele  paradoxal.     Copeius  paradoxus,  nov.  sp. 

Ç  — Long.  .18  pce.  Noir,  poli,  brillant  ;  la  face  avfic  une  légère 
pubescence  grisâtre.  Ailes  hyalines  avec  les  nervures  noires.  Pattea 
roussâtres,  avec  les  hanches  noires  et  les  cuisses  plus  ou  moins  brunes. 
Abdomen  longuement  pédicule,  ftisiforme,  poli,  biillant,  le  pédicule 
rugueux,  renflé  pràs  de  sa  base  et  terminé  par  un  petit  bouton  lisse. 

Deux  ?  capturées  au  CapRouge. 
(A  Continuer.) 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES 


{Continué  de  la  page  189.) 

Un  messager  avait  été,  un  jour,  englouti  par  une  ava- 
lanche :  Drapeau  le  découvrit.  La  neige  était  trop  épaisse, 
il  ne  put  délivrer  l'homme.  Il  aboya  longtemps,  mais  en 
vain  ;  car  il  était  trop  éloigné  du  couvent  j)Our  être  enten- 
du. Alors  il  s'élance non  pas  vers   l'hospice,  mais   vers 

nn  village  voisin,  plus  rapproché;  il  y  était  connu,  il  n'eut 
pas  de  peine  à  se  faire  comprendre  :  ou  le  suivit,  et  on 
arriva  à  temps  pour  sauver  le  messager. 

Barry  trouva  un  jour  dans  une  grotte  de  glace,  un 
enfant  égaré,  à  moitié  gelé,  et  déjà  saisi  de  ce  sommeil  du 
froid  qui  conduit  à  la  mort.  Aussitôt  il  lèche  l'entant,  le 
réchauffe,  l'éveille,  l'encourage  par  ses  caresses,  et  fait  si 
bien  que  l'enfant  sans  frayeur  embarque  sur  son  dos  et 
s'attache  à  son  cou;  et  l'animal, joyeux  et  triomphant, 
arrive  bientôt  à  l'hospice  avec  son  précieux  fardeau. 


Fig.  34. — Une  aile  du  Conclus  paradoxus,  Prov.  ;  35  l'abdoinea  du  même* 


208  LE   NATURALISTE   CANADIEN. 

Le  même  animal  sauva  encore  la  vie  à  trois  soldats 
français  qui  avaient  perdu  la  route  et  s'en  allaient  vers  des 
abîmps:  il  les  aperçut,  les  arrêta  par  ses  aboyements,  se  fit 
suivre  d'eux,  et  les  ramena  dans  le  bon  chemin. 

Il  mourut  victime  de  son  dévouement.  Un  soir,  au 
milieu  des  brouillards,  un  voyageur  voit  arriver  à  lui  un 
chien  d'une  grande  taille,  la  gueule  béante:  il  se  croit  en 
danger,  il  assène  sur  la  tête  de  l'animal  un  vigoureux  coup 
de  son  bâton  ferré  :  hélas  !  le  chien,  blessé  à  mort,  tombe 
en  gémissant  :  c'était  Barry  qui  était  venu  en  sauveur  et 
qui  était  assommé  comme  un  brigand.  Les  Religieux  arri- 
vèrent quelques  instants  après,  firent  connaître  au  voya- 
geur, à  la  grande  consternation  de  celui-ci,  l'erreur  déplo- 
rable qu'il  venait  de  commettre.  L'animal  rougissait  la 
neiffe  du  sano;  qui  sortait  de  sa  blessure  ;  on  le  transporta 
au  couvent  ;  et  tons  les  soins  lui  furent  prodigués  ;  mais  le 
fer  avait  atteint  le  cerveau  ;  Barry  ne  tarda  pas  à  mourir. 
Son  corps  fut  empaillé  et  conservé  ;  il  a  encore  aujourd'hui 
une  place  honorable  dans  le  musée  de  Berne. 

Un  poëte,  Scheitlin,  a  célébré  ainsi  ce  glorieux  animal  : 

"  Qnel  est  le  meilleur  des  chiens?  Ce  n'est  pas  celui 
qui  réveilla  les  défenseurs  de  Corinthe  ;  ce  n'est  pas  Bêzé- 
rillo  qui  a  déchiré  des  centaines  de  Peaux-Rouges  ;  ni  le 
chien  du  bourreau,  qui,  sur  l'ordre  de  son  maître,  accom- 
pagna à  travers  la  forêt  sombre  et  dangereuse,  un  voya- 
geur craintif;  ni  celui  de  Dryden  attaquant  quatre  bandits 
et  sauvant  la  vie  de  son  maître;  ni  celui  du  meunier  reti- 
rant de  l'eau  l'enfant  qui  y  est  tombé;  ni  le  chien  de  Var- 
sovie, se  précipitant  du  haut  du  pont  dans  la  Vistule,  et 
arrachant  une  jeune  fille  à  la  fureur  des  flots;  ce  n'est  pas 
le  chi^^n  de  Montargis  attaquant  et  égorgeant  en  présence 
du  roi  le  meurtrier  de  son  maître;  ni  celui  de  Benvenuti 
Cellini  le  réveillant  au  moment  où  on  cherche  à  le  voler- 
non,  le  chien  le  meilleur  que  nous  connaissions,  c'est  Barry 
le  chien  du  St-Bernard,  oui,  le  premier  d'entre  les  chiens, 
le  premier  d'entre  tous  les  animaux  !  Tu  fus  un  chien  re- 
marqnable,  presque  un  homme,  compatissant  pour  les  mal- 
heureux. Tu  as  sauvé  la  vie  à  plus  de  quarante  personnes. 
Ta  corbeille  au    cou,  avec   du   pain,  une   gourde   remplie 


LE  CHIEN  ET  SKS  PRINCIPALES  RACES  209 

d'un  vin  doux  et  généreux,  tu  sortais  du  couvent  par  la 
neige  et  la  tourmente;  tous  les  jours,  tu  parcourais  la  mon- 
tagne, cherchant  les  malheureux  précipités,  enfouis  sous 
les  neiges,  les  déterrant,  ou  si  tu  ne  le  pouvais,  accou- 
rant à  l'hospice,  appelant  les  moines  à  ton  aide.  Tu  ressus- 
citais les  morts Homme,  qu'aurais-tu  été?  un  Saint- 
Vincent  de  Paul.  Tu  fus  ainsi,  pendant  douze  ans,  infanti- 
gable,  faisant  le  bien.  J'ai  eu  l'honneur-de  te  connaître  au 
S  dut-Bernard.  Je  me  découvris   devant   toi   avec   respect. 

Ton  corps  est  maintenant  au  musée   de    Berne  que    le 

chien  apprenne  aux  hommes  ce  que  les  hommes  ont  dé- 
sappris !  " 

Un  dernier  trait,  au  sujet  du  chien  de  St-Bernard.  Un 
anglais  avait  réussi  à  acquérir  une  belle  bête  de  cette 
espèce.  Elle  avait  nom  Donna.  Elle  était  gaie  et  folâtre, 
mais  sa  grande  taille  rendait  ses  caresses  plutôt  rudes 
qu'agréables.  Un  jour  son  maitre  s'en  alla  se  baigner, 
suivi  de  Donna.  Celle-ci  le  vit  avec  inquiétude  ôter  ses 
vêtements  et  faire  mine  de  se  jeter  à  l'eau  ;  mais  son  an- 
xiété devint  au  comble,  quand  elle  le  vit  effectivement 
plonger  dans  la  rivière  :  aussitôt  elle  s'élance,  elle  saisit  son 
maître  par  l'épaule,  et  le  tire  au  rivage  ;  celui-ci,  qui  est  un 
excellent  nageur,  résiste  de  toutes  ses  forces  ;  mais  impos- 
sible, Donna,  qui  croit  le  sauver,  l'eutraîne  bon  gré  mal  gré, 
avec  plus  de  zèle  que  de  ménagement.  11  ne  peut  se  re- 
mettre à  l'eau  ;  et  dorénavant,  quand  il  voulut  se  baigner, 
il  eut  soin  de  laisser  à  la  maison  sa  trop  fidèle  Donna. 

13. — Les  Chiens  de  chasse. 

On  réunit  sous  cette  dénomination  tontes  les  variétés 
appartenant  aux  trois  races  des  Bassets,  des  Chiens  cou- 
chants et  des  Chiens  courants  ;  variétés  et  races  fort  dis- 
tinctes les  uns  des  autres,  en  général,  mais  ayant  de  com- 
mun au  fond,  une  aptitade  éminente  à  toutes  les  chasses, 
et  quant  au  physique,  un  cou  long  et  gros,  une  poitrine 
large,  des  flancs  rentrants,  une  \è\Q.  allongée,  un  front  re- 
levé, à  crêtes  osseuses  bien  saillantes.  Tons  ces  chiens  ont 
les  sens  très  subtiles,  particulièrement  l'odorat  ;  ils  suivent  à 
merveille  une  piste  de  plusieurs  heures,  et  même  de  plu- 


210  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

sieurs  jonrs  ;  c'est  chez  eux  qu'on  voit,  an  plus  haut  degré, 
les  qni.lités  des  parents  se  transmettre  à  leur  prooréniture. 
1«  Bassets.— Les  Bassets  j^ont  remarqnal)les  par  leurs 
ïambes  très  courtes,  proportionnellement  au  reste  dn  corps. 
Ce  sont  les  agasses  des  Romans,  les  biborhunt  ou  chiens  à 
castor  des  Franc.'--,  sous  les  rois  Mérovingiens.  On  distingue 
les  Bassets  à  jambes  torses,  et  les  Bassets  à  jambes  droites. 
La  taille,  la  couleur  et  le  pelage  varient  indéfiniment  chez 
l'une  et  l'autre  race. 

Les  Bassets  de  la  première  catégorie  ont  les  jambes  de 
devant  courtes  et  torses,  repliées  d'abord  en  dedans  et  en- 
suite ea  dehors,  de  manière  à  se  toucher  au  milieu.  Les 
pattes  de  derrière,  portent  un  tubercule  armé  d'un  ongle, 
un  peu  au-dessus  des  orteils,  du  côté  opposé.  L'animal 
est  ordinairement  noir  ou  brun  sur  le  dos,  jaunâtre  sous  le 
ventre,  quelquefois  tout  brun  ou  tout  jaune,  et  même 
tacheté.  Il  présente  toujours  au-dessus  de  l'œil,  une  tache 
couleur  rouille  claire. 

On  emploie  les  bassets  à  chasser  toute  espèce  de  gibier, 
surtout  le  gibier  qui  se  tire  au  fusil. 

Ils  poursuivent  de  préférence  le  lièvre,  le  chevreuil 
et  le  renard  ;  au  besoin,  ils  se  précipitent  sur  le  sanglier, 
dont  ils  évitent  les  coups  de  boutoir  avec  une  rare  adresse, 
grâce  à  leur  faible  stature.  Ils  vont  bien  en  meute  ;  leur 
voix  s'entend  de  fort  loin.  Ils  sont  durs  à  la  fatigue,  et 
chassent  avec  tant  d'ardeur  qu'ils  s'oublient  jusqu'à  ne  plus 
obéir  aux  ordres  de  leur  maître  et  à  mettre  en  pièces  le 
gibier  dont  ils  s'emparent.  Leur  impétuosité  dégénère 
ainsi  en  défaut;  et  il  est  très  difficile  de  les  modérer  et  de 
les  dresser  parfaitement  sous  ce  rap[)ort. 

La  basse  stature  du  basset,  ses  pattes  recourbées,  ses 
griffes  robustes,  le  rendent  particulièrement  apte  à  la  chasse 
des  animaux  qui  terrent.  Rien  ne  peut  égaler  la  furie  avec 
laquelle  ils  creusent  le  sol  pour  forcer  un  putois,  un  lièvre, 
un  renard.  Et  c'est  là  en  quelque  sorte,  leur  instinct 
propre.  "  J'ai  vu,  dit  M.  Knight,  un  basset  dont  les  ancê- 
tres avaient  eu  l'h'ibitude  de  laire  la  chasse  aux  putois, 
donner  des  signes  d'une  vive  irritation,  la  première  fois 
qu'il  découvrit  la  piste  de  cet  animal,  encore  bien  qu'il  ne 
pût  voir  l'animal  lui-même." 


LE  CH[EN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES  211 

C'est  à  l'âge  d'nn  an  qu'on  l'habitue  à  pénétrer  dans 
les  terriers.  On  y  envoie  d'abord  un  chien  adulte,  bien 
dresse,  et  ou  le  fait  suivre  par  le  jeune,  au  commanderaent  : 
"  cherche  le  renard  !"  8i  on  découvre  les  petits,  on  les  lui 
fait  égorger.  S'il  sort  de  terre  pour  voir  ori  est  son  maître, 
il  faut  le  caresser  ;  cela  l'excite  davantage  à  retourner  dans 
les  terriers. 

"  Je  chassais  souvent,  dit  Lenz,  avec  deux  bassets  qui 
étaient  assez  petits  pour  pouvoir  entrer  ensemble  dans  un 
terrier  et  qui  venaient  toujours  à  bout  d'en  déloger  le 
renard.  Une  fois,  ils  en  firent  déguerpir  un  d'un  terrier 
dont  l'ouverture  se  trouvait  au  miheu  d'un  buisson.  Le 
renard  se  montre,  sa  tête  est  au  bout  de  mon  fusil  ;  il  m'a- 
perçoit et  n'ose  sortir  ;  d'un  autre  côté,  il  ne  pouvait  reculer, 
poussé  qu'il  était  par  ses  deux  ennemis  :  il  me  regardait 
fixement  ;  je  l'observais,  et  je  voyais  ses  yeux  trahir  chaque 
coup  de  dents  que  lui  donnaient  les  chiens  en  arrière; 
enfin,  je  pressai  la  détente  et  je  lui  brisai  le  crâne." 

Toutefois,  avec  ses  précieuses  qualités,  le  basset  a  bien 
des  défauts  :  il  est  rusé,  voleur  ;  en  vieillissant,  il  devient 
hargneux  ;  il  mord  volontiers  ;  il  gronde  même  contre  son 
maître.  Il  ne  peut  souffrir  les  autres  chiens  :  il  en  attaque, 
même  de  plus  gros  que  lui,  dès  qu'ils  s'approchent. 

Mon  père,  dit  en  substance  Brehm,  avait  un  basset  qui 
est  resté  pour  moi  un  type  d'envie  et  de  jaloutiie.  Il  détes- 
tait tous  les  autres  animaux  de  la  maison  et  de  la  basse- 
cour,  et  en  particulier  un  griffon  très  lâche  qui  se  faisait 
battre  en  toute  rencontre.  Ce  dernier  s'irritait  néanmoins 
quelquefois  et  résistait  alors  avec  vigueur  ;  on  les  voyait, 
dans  ces  moments,  enlacés  l'un  à  l'autre,  dégringoler  les 
escaliers,  tomber  des  murs,  rouler  dans  les  plates-bandes 
dos  jardins,  descendre  toute  la  colline  de  culbute  en  cul- 
bute, jusqu'à  ce  qu'une  haie  les  arrêtât,  ou  qu'une  chute 
dans  le  ruisseau,  un  bain  inattendu  vînt  refroidir  leur 
ardeur.  Chose  étrange!  cette  haine  du  basset  pour  le 
griffon  devint  un  jour  le  remède  qui  lui  sauva  la  vie. 
Malade,  couché,  se  remuant  à  peine,  il  paraissait  approcher 
de  sa  fin.  On  mit  devant  lui,  pour  essayer  à  le  ranimer, 
une  assiette  remplie  des  mets  qu'il  préférait  :  il  se  soaieva 


212  LE   NATURAMSTE  CANADIEN. 

nil  peu,  appiochases  lèvres  de  l'assiette;  mais  il  retomba 
aussitôt,  étant  trop  faible  pour  manger.  A  cet  instant,  le 
o-iiflbn,  t'iihardi  sans  doute  par  la  faiblesse  de  son  rival, 
s'approcha  pour  s'emparer  de  la  pitance  ;  mais,  ô  force  de 
la  haine  et  de  l'envie!  le  basset  n'eut  pas  plutôt  aperçu  le 
n-riflbn  près  de  l'assiette,  qu'il  recouvra  soudain  tonte  son 
ancienne  vigueur;  grondant,  aboyant,  écumant  il  se  préci- 
pite sur  son  adversaire,  qui  résiste  et  qui  le  combat  avec 
courage.  Le  basset  resta  comme  mort  sur  le  carreau  ;  mais 
une  réaction  salutaire  s'en  suivit,  et  l'animal  ne  tarda  à  se 
rétablir. 

A  continuer. 


LES  COQUILLES  RARES. 

(Continué  de  la  jyoge  158.) 
LES  STRUTHIOLAIRES, 
Ce  genre  renferme  des  coquilles  aux  formes  peu  élé- 
gantes, aux  couleurs  peu  brillantes,  qui  ne  sont  recher- 
chées dans  les  coliectioîis  que  pour  leur  rareté.  Elles 
habitent  les  côtes  de  l'Australie  et  de  la  Nouvelle-Zélande 
et  on  n'en  connaît  que  cinq  espèces.  Toatpfois,  les  voyages 
modernes  ont  bien  diminué  le  prix  de  ces  coquilles.  iNous 
citerons  les  Struthiolaria  cretmlata  et  nodu/osa,  qu'on  trouve 
maintenant  dans  toutes  les  collections,  et  la  Struthiolaria 
scutulata  l)esh.  qui  est  plus  rare. 

LE  GENRE  PRIAMUS, 
Ce  genre  a  été  créé  par  le  docteur  Beck,  savant  natu- 
raliste danois,  pour  une  coi|uille  classée  jusqu'alors  parmi 
les  espèces  terrestres  du  genre  Achalina  et  désignéi^  par 
Lamarck  sous  le  nom  diAchatina  Prinmus.  Le  lyenre  Acha- 
tina  ne  renferme  que  des  espèces  terrestres,  on  a  dû.  en  dis- 
traire l'Achatina  Priamus,  qui  est  marine,  {)our  eu  consti- 
tuer le  genre  Priamus.  C'est  un  des  genres  les  plus  curieux 
en  coiichyliolou-ie,  puisqu'il  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  vivante,  fort  rare  et  qui  tend  tous  b^s  jours  à  dispa- 
raître.    Cette  espèce  vit  sur  les  côtes  d'Kspagne,  dans  le 


LES   COQUILLES   RARES.  213 

voisinai^e  do  Cadix  et  sar  les  côtes  du  Portug.il.  Elle  n'est 
remarquable  ni  par  sa  couleur,  iii  par  sa  forme,  qui  est 
celle  d'une  coquille  terrestre  plutôt  qua  marine»  Elle  est 
operculée  et  on  la  désigne  sous  le  nom  de  Priainm  stercus 
puUcum  (Cheran.)-  M.  Petit  de  la  Saussaye  considè»-e  cette 
rare  espèce  comme  appartenant  à  une  ancienne  faune  en 
voie  d'extinction  et  dont  elle  serait  un  des  derniers  repré- 
sentants. 

LES    PHASIANELLES. 

Les  Phasianelles  sont  de  jolies  coquilles,  dont  le  test 
brillant  et  les  vives  couleurs  ont  toujours  captivé  les  ama- 
teurs de  Conchyliologie.  Nos  côtes  nous  en  fournissent  de 
petites  pspèces,  comme  la  Phaùanella  puUa,  qui  n'a  de  re- 
marquable que  sa  vive  coloration  ;  mais  c'est  parmi  les  gran- 
des espèces  qu'il  faut  rechercher  les  plus  belles  Phasianelles, 
Les  grands  individus,  si  rares  dans  les  collections  avant  le 
voyage  de  Pérou  aux  Terres  australes,  proviennent  des 
côtes  d'Australie  On  les  payait  autrefois  jusqu'à  500  fr.,  et 
tel  était  l'engouem^ît  des  collectionneurs  pour  ces  espèces, 
que  l'on  cite  l'exemple  d'un  officier,  amateur  de  coquilles, 
qui  porta  constamment  dans  sa  poche,  pendant  la  guerre 
de  Sept  ans,  une  Phasianelle  unique  alors,  qu'il  avait  ache- 
tée vingt-cinq  louis  ! 

Aujourd'hui,  toutes  les  collections  peuvent  posséder  à 
des  prix  moins  exorbitants,  de  beaux  échantillons  de  la 
Phasianella  bidimoïdes  {ha.m. },  espèce  qui  offre  de  si  jolies 
variétés. 

LE   GENRE   F0SSARU3. 

Ce  genre  a  été  créé  par  Philippi  en  1841,  pour  de 
petites  coquilles,  à  tours  cancellés  ou  garnis,  de  côtes,  aux- 
quelles Adanson  avait  donné  le  nom  de  Fossar.  Elles  habi- 
tent la  Méditerranée,  où  elles  sont  encore  fort  rares.  On 
YLen  connait  actuellement  que  trois  ou  quatre  espèces.  La 
première  fut  recueillie  sur  le  littoral  de  Cette,  en  1828,  par 
M.  Michaud,  officier  au  10e  régiment  d'inlanterie  de  ligne; 
elle  fut  décrite  par  lui  dans  les  Actes  de  la  Société  Linnéenne 
de  Bordeaux,  sous  le  nom  de  Turbo  minutas.  Plus  tard,  M. 
Philbert  a  trouvé  le  Fossarus  clathratus  (Philippi)  sur  les 
côtes  de  Frontignau» 


214  LE   NATURALISE   OANADIRN 

EnKn,  le  Fossams  Adansom  (Philippi)  est  indiqué  par 
M.  Recluz  dans  le  Journal  de  Conchyliologie  (juillet  1864) 
comme  vivant  à  Cette  dans  le  canal  de  jonction  de  l'étang 
de  Thau  à  la  mer,  où  on  le  trouve  sous  les  pierres  :  mais, 
malgré  les  recherches  persévérantes  que  j'ai  faites  person- 
nellement en  cet  endroit,  il  m'a  été  impossible  d'en  décou- 
vrir un  seul  individn  ;  il  est  donc  probable  que  ce  Fossarvs 
qui  était  déjà  indiqué  à  cette  époque  comme  très  rare,  a 
complètement  disparu  aujourd'hui. 

Le  genre  Fossarvs,  qu'on  a  rapproché  du  genre  Litlo- 
rîna  avec  lequel  il  présente  quelques  points  de  ressem- 
blance, est  remarquable  en  ce  qu'il  ne  renferme  que  trois 
ou  quatre  espèc3s  vivantes,  qui,  bien  qu'habitant  la  Médi- 
terrané-^  et  même  les  côtes  de  Franco,  sont  encore  excessi- 
vement rares. 

LES    CÉRITES. 

Le  genre  Cerilhium  ne  comprend  pas  moins  de  cent 
trente-six  espèces  vivantes  et  réparties  sur  le  globe  entier. 
Elles  sont  généralement  assez  communes,  et  plusieurs 
vivent  même  sur  les  côtes  de  France.  Nous  ne  parlerions 
pas  de  ce  genre  s'il  ne  renfermait  une  espère  rare  qui  so 
rencontre  à  l'état  fossile  dans  les  environs  de  Paris  et  dont 
on  n'a  jamais  trouvé  quun  seul  échantillon  vivant.  C'est 
le  Cerilhium  giganteum,  dont  l'unique  exemplaire  appar- 
tient à  la  collection  de  M.  Benjamin  Delessert.  Cette  pièce 
rarissime  est  accompagnée  d'une  note  manuscrite  de  La- 
marck, que  nous  reproduisons  d'après  le  docteur  Chenu  : 

"  Gerithium  giganteum. — Analogue  vivant  de  la  coquille  fossile  con- 
"  nue  sous  ce  noui.  Cette  coquille  qui  paraît  unique,  et  la  première  obser- 
*'  vée  vivante  de  cette  espèce,  fut  apportée  à  Dunkerque,  en  décembre 
"  1810,  par  un  Anglais  nommé  Matbéug  Tristram,  qui  faisait  partie  d'uu 
"  bâtiment  anglais  alors  a  Dunkerque.  Ce  marin  anglais  avait  encore 
"  différents  autres  coquillages,  dont  plusieurs  sont  connus  pour  habiter  les 
"  mers  de  la  Nouvelle-Hollande,  tels  que  des  Faisans,  le  Trocbus  Cookii 
"  etc.  Interrogé  sur  la  manière  dont  il  s'était  procuré  la  belle  Cérite 
"  qu'il  possédait,  il  répondit  qu'étant  embarqué  sur  la  flûte  "  le  Swallow,  " 
"  il  avait  navigué  dans  la  mer  du  Sud,  et  qu'un  jour,  ayant  attaqué,  la 
"  sonde  à.  la  main,  les  bancs  de  rochers,  en  avant  de  la  Nouvelle-Hollande, 
"  et  lui-même  chargé  d'une  partie  de  ces  opérations,  se  servant  alors  d'une 
"  soude  do  nouvelle  invention  qui  rapporte  avec  elle  ce  qu'elle  peut  ramas- 


LES   COQUILLES    RARRS  215 

"  ser  an  fond  des  eanx,  il  avait  ainsi  retiré  cotte  coquille  du  fond  de  la  mer 
"  avec  des  coraux  blaucs  (madrépores)  et  autres  objets  marins.  II  ajouta 
"  qu'il  n'avait  eu  que  ce  seul  individu,  et  que,  comme  il  était  cassé,  on 
"  n'en  voulut  pointa  sou  retour  eu  Angleterre,  ou  du  moius  on  eu  fit  assez 
"  peu  de  cas  pour  ne  lui  eu  point  donner  ce  qu'il  en  demandait.  Denis  de 
'' Moutfort  eu  fit  l'emplette  aiusi  que  de  quelques  autres  des  coquilles  de 
"cet  Anglais,  qui  couteuaieut  du  sable  coucliylifère  assez  iutéressant. 
"  C'est  de  ce  deruier  que  j'eu  fis  l'acquisition,  coimaissaut  l'importance 
"  pour  la  zoologie  du  nouveau  fait  que  présente  cette  belle  coquille. 
7  Janvier,  1811. 

"  Lamarck.  " 

Si  nous  avons  cnéinexiemo  ce  document,  qui  se  tronve 
da.ns  \e  Manuel  de  Co nch'i/liotogie  du  docteur  Chenu,  c'est 
pour  établir  la  rareté  de  cette  Cerile,  dont  on  n'a  pu  retrou- 
ver aucun  échantillon  vivant  depuis  cette  époque, 

Albert  GtRAngee.. 


A  PROPOS  DES  COQUILLES  RARES. 

Il  est  question  ci-dessusdesCérites  actuellement  vivantes, 
^Mollusques  de   golfes    et  surtout  d'estuaires.  11  y  a   long- 
temps que,  dans  ses  leçons  à  l'Ecole  des  mines,  M.  Bayle  a 
fait  justice  de  l'histoire  de  l'exemplaire  unique  du  Cerilhium 
giga?iteum  comme  coquille  actuelle,  passée  de  la  collection. 
Denis  de  Montfort  à  la  collection  Delessert.  11  y  a  eu  là  une 
audacieuse  supercherie,  celle  d'un  magnifique  spécimen  fos- 
sile, qui  fut  peint  et  vernissé  avec  beaucoup  d'art,  de  façon  à 
simuler  une  coquille  vivante,  avec  une  légende   très  bien 
imao-inée  de  matelot  revenaîit  des   mers   antarctiques   et 
rapportant,  après   raille   dangers,  le  précieux    coquillage. 
Les  Cérites  qui  abondent,  au   début  des  temps   tertiaires, 
dans  i'ôocène  inférieur,  ne  sont  pas  des  mêmes  espèces  que 
les  Cérites  actuelles  ;   en  faisant  à  la  scie  une  coupe  longi- 
tudinale on  trouve  une  distinction  importante   d'après   les 
pHs  de  la  columelle  ;  il  y  en  a  deux  (sauf  confusion  de  ma 
part)  dans  les  Cérites  du  calcaire   grossier  et  des  sables  de 
Cuise,  un  seulement  chez  les  actuelles.  Les   genres  zoolo- 
giques actuels  ont   été  inaugurés    pour  la  plupart   avec 


216  LE    NATURALISTE  CANADIEN 

l'époque  tertiaire  ;  mais  il  faut  une  grande  circonspection 
pour  identifier  les  espèces  de  notre  époque  avec  les  espèces 
d'un  temps  aussi  éloigné  que  celui  des  formations  éocènes. 

Maurice  G-irard» 


NOTE  SUR  LA  MITRA  ZONATA,  RiSSO. 

La  Mitra  zonata,  bien  connue  depuis  fort  long-temps, 
est  restée  jusqu'à  ce  jour,  une  des  coquilles  de  la  Méditer- 
ranée rangées  parmi  les  introuvables,  et  qui,  selon  l'expres- 
sion de  M.  Petit  de  la  Saussaye,  font  à  la  fois  "  le  rêve  et 
le  désespoir"  des  amateurs.  Aucun  exemplaire  n'est  com- 
parable en  beauté  à  l'échantillon  typique  du  musée  de 
Nice  ;  quatre  b^aux  spécimens  font  également  partie  de 
celui  de  Marseille. 

Bien  que  l'habitat  de  l'epèce  paraisse  étendu,  puis- 
qu'elle a  été  capturée  en  Sicile,  par  Maravigna  et  sur  les 
côtes  de  Provence,  dans  la  rade  même  de  Marseille,  je 
pense  qu'il  n'est  pas  sans  intérêt  d'indiquer  l'endroit  précis 
où  je  viens  d'en  trouver  dernièrement  un  exemplaire  par- 
faitement conforme  à  celui  du  musée  de  Nice,  pour  les  dis- 
positions de  la  fascie. 

C'est  sur  la  plage  sablonneuse  sise  entre  Mouroupiane 
et  l'Estaque,  parmi  des  Turbo  rugosus  et  autres  coquilles' 
communes,  que  j'ai  trouvé  ma  Mitra  zonata 

Je  désire  que  cette  faible  indication  puisse  jeter  sur  les 
traces  de  ce  rare  mollusque,  les  conchyliologistes  désireux 
de  travailler  à  la  recherche  des  coquilles  de  nos  côtes  et 
que  ce  modeste  renseignement  paisse  leur  être  de  quelque 
secours 

Marseille,  le  3  septembre  1880. 

Paul  Bouvier. 


TABLEAUX  D'HISTOIRE  NATURELLE. 

En  face  de  cette  profusion  d'éditions  de  luxe  d'ou- 
vrages sur  l'histoire  naturelle,  pour  populariser  cette  science 
si  attrayante  et  en  activer  le  progrès,  tant  chez  nos  voisins 
que  sur  l'ancien  continent,  il  n'a  pu  nous  venir  à  la  pensée 


TABLEAU    l'histoire    NATURELLE  217 

d'emboîter  le  pas  à  leur  suite,  pour  nous  lancer  dans  des 
publications  dispendieuses  que  peu  de  bourses  auraient  pu 
atteindre;  cependant,  après  mûres  réflexions,  nous  avons 
cru  qu'en  parlant  davantage  aux  yeux  de  nos  lecteurs 
nous  parviendrions  peut-être  plus  promptement  à  attirer 
l'attention  d'un  plus  grand  nombre  pour  les  décidera  nous 
suivre,  ou  du  moins  que  nous  pourrions  les  intéresser  assez 
à  de  telles  études,  pour  les  engager  à  en  suivre  le  progrès 
avec  intelligence  et  à  en  favoriser  le  développement  par 
leurs  contributions. 

Nous  avons  dans  ce  but  préparé  huit  tableaux  ou 
cartes  murales,  où  la  série  des  productions  naturelles  de 
notre  Province,  rangées  d'une  manière  concise  d'après  les 
classes,  ordres  et  familles  qui  les  distinguent,  est  accompa- 
gnée de  si  nombreuses  illustrations,  que  le  lecteur,  d'un 
seul  coup  d'œil,  pourra,  sans  effort  et  sans  autre  recours 
aux  auteurs,  rapporter  tel  ou  tel  spécimen  qu'il  pourra 
rencontrer,  au  groupe  qui  lui  est  propre,  et  la  plupart  du 
temps,  à  l'espèce  même  qui  le  distingue. 

La  série  complète  des  espèces,  même  restreinte  à  celles 
de  notre  Province,  est  trop  nombreuse  pour  pouvoir  repré- 
senter chacune  en  particulier  ;  cependant  la  plupart  dos 
familles  ou  du  moins  les  groupes  principaux  qui  peuvent 
servir  do  points  de  repère  dans  fimmensité  de  l'ensemble, 
sont  suffisamment  illustrés,  pour  que  tout  lecteur,  sans 
autres  études  préalables,  puisse  saisir  les  rapports  des  unes 
et  des  autres,  se  reconnaître  dans  ce  qui  ne  lui  semblait 
auparavant  qu'un  chaos  inextricable,  et  se  mettre  à  l'abri, 
dans  l'occasion,  de  ces  méprises  impardonnables  à  tout 
homme  lettré,  et  qui  malheureusement  ne  sont  encore  que 
trop  communes  ici,  même  parmi  nos  littérateurs  de  renom. 

Les  illustratrions  en  histoire  naturelle  ne  servent  pas 
peu  à  faire  parvenir  promptement  et  sûrement  à  l'intelli- 
gence du  texte  celui  qui  se  livre  sérieusement  à  cette  étude  • 
mais  elles  ont  aussi  un  autre  but  d'une  non  moindre  impor- 
tance, c'est  de  familiariser  les  amateurs  avec  ces  formes  in- 
solites  qu'on  n'avait  pas  pour  habitude  d'observer,  et  de 
lui  permettre,  dans  une  foule  de  circonstances,  de  remplir 
en  partie  des  lacunes  regrettables  dans  son  éducation,  et. 


218  LE   NATURALISTE   CANADÎFM 

dans  tons  les  cas,  d'admirer  la  sagesse  duCréateur  dans  des  dé- 
tails sur  lesqnel  ne  s'était  encore  jamais  arrêtée  son  attention. 
Les  productions  de  la  nature  sont  innombrables,  et  le 
plus  avancé  dans  ce  domaine  de  i'iniiiii,  laisse  encore  en 
dehors  de  sa  connaissance  un  plus  grand  nombre  d'êtres 
que  ceux  qu'il  a  observés;  ce  serait  donc  une  absurde  pré- 
tention que  de  vouloir  les  connaître  tous;  mais  faadrait-il 
conclure  de  là  qu'un  peu  plus  ou  un  peu  moins  avancé 
dans  cette  étude  ne  peut  pas  faire  grande  différence,  et 
qu'il  vaut  autant  rester  au  point  où  l'on  en  est  que  de  mul- 
tiplier ses  efforts  vers  un  but  qu'on  ne  pourra  jamais  attein- 
dre? Non,  sans  doute;  car  il  n'en  est  pas  plus  différent 
pour  l'histoire  naturelle  que  pour  n'importe  quelle  autre 
branche  de  nos  connaissances;  toutes  sont  extensibles  pour 
ainsi  dire  à  l'infini,  et  leur  degré  d'avancement  est  relatif 
aux  moyens  à  notre  disposition  pour  nous  livrer  à  leur 
poursuite.  Mais  il  est  un  certain  degré  de  connaissances, 
dans  les  différentes  branches  qui  constituent  l'homme  fettré 
de  nos  jours,  qu'il  n'est  pas  permis  d'omettre  sans  honte. 
Et  nous  oserions  dire  que  c'est  surtout  en  histoire  naturelle 
que  ce  manque  de  connaissance  se  montre  surtout  et  se 
révèle  le  plus  communément.  Mais  la  raison  en  est  bien 
siinple.  Etres  de  la  nature,  nous  avons  nécessairement  à 
compter  avec  nos  frères  dans  la  création.  Sans  étude 
aucune,  l'usage  seul  de  fa  vie  nous  fait  connaître  plus  ou 
moins  ceux  qui  nous  avoisiuent.  Et  partant  de  ce  point, 
nous  arrivons  par  un  faux  raisonnement  à  nous  permettre 
déjuger  par  analogie  de  ceux  que  nous  rencontrons  moins 
souvent  ou  que  nous  ne  nous  donnons  pas  la  peine  d'ob- 
server. S'agitil  d'une  science  peu  populaire,  de  l'astrono- 
mie, par  exemple,  de  la  minéralogie,  de  la  géologie,  etc., 
tous  ceux  qui  n'en  ont  point  fait  une  étude  spéciale  se 
tiennent  sur  la  réserve,  connaissant  leur  faible.  Mais  du 
moment  qu'on  traite  d'histoire  naturelle  ;  chacun  se  croit 
chnz  lui,  veut  en  enseigner  à  ses  voisins,  ou  s'imagine  avoir 
fait  des  découvertes  que  nul  autre  n'avait  encore  faites. 
Aussi  rien  de  plus  commun  que  les  méprises,  les  erreurs, 
les  absurdités  mêmes  qu'on  voit  tous  les  jours  débiter  en 
fait  d'histoire  naturelle,  et  même,  trop  malheureusement 


TABLEAU  d'histoire   NATURELLE.  219 

hélas  !  s'étaleT  dans  notre  littérature.  On  est  si  étranger 
aux  principes  de  cette  science,  qu'on  ne  sait  pas  même 
douter  lorsque  l'on  a  à  en  traiter. 

Nous  avons  donc  cru  qu'en  exposant  sous  les  yeux  des 
lecteurs  de  nombreuses  figures  des  formes  de  vie  qu'on  est 
exposé  à  rencontrer  Je  pins  souvent,  et  en  les  accompa- 
gnant d'un  texte  concis  pouvant  conduire  en  peu  de  temps 
à  leur  détermination,  nous  fournirions  aux  amateurs  u^ 
moyen  facile  de  remplir  la  lacune  interposée  dans  leur  édu- 
cation, et  de  se  renseigner  par  eux-mêmes  suffisamment 
pour  pouvoir  parler  pertinemment  des  être  de  la  na- 
ture, sans  encourir   le  blâme  d'une  ignorance  inexcusable. 

Nul  doute  que  si  ces  tableaux  pouvaient  être  mis  en 
couleurs,  ils  ne  devinssent  par  cela  même  plus  efficaces,  en 
outre  qu'ils  constitueraient  un  ornement  plus  appréciable 
pouf  les  salons  où  ils  seraient  installés;  mais  les  hauts  prix 
que  requièrent  d'ordinaire  les  figures  coloriées,  les  eussent 
soustrait  au  plus  grand  nombre  des  bourses.  Nous  avons 
donc  cru  devoir  pour  le  présent  nous  borner  aux  figures 
noires,  sauf  quelques  copies  que  nous  ferons  colorier  pour 
ceux  qui  en  feraient  une  demande  spéciale. 

Comme  nous  nous  proposons  de  partir  prochaineraen(; 
pour  rii]urope,  nous  avons  retenu  les  services  d'un  artiste 
habile  pour  la  préparation  des  dessins  dont  un  grand 
nombre  ont  été  pris  d'après  nature,  dans  le  but  do  les  fnire 
graver  à  Paris,  où  ces  sortes  d'ouvrage  sont  exécutés  d'une 
manière  plus  parfaite  et  à  meilleur  marché  que  partout 
ailleurs. 

Ces  tableaux  seront  d'un  grand  secours  pour  les  mai- 
sons d'éducation.  Les  élèves,  à  leur  simple  vue,  pourront  fa- 
cilement se  graver  dans  la  mémoire  les  quelques  notions  sur 
les  productions  naturelles  qu'on  pourra  leur  communiquer 
par  de  simples  leçons  orales,  même  sous  forme  de  récréation. 
Ils  constitueront  en  outre  un  acct^ssoire  indispensable  pour 
le  cabinet  de  tout  homme  d'étude,  ecclésiastique,  médecin, 
avocat,  notaire,  simple  amateur  etc.,  afin  de  pouvoir  y  re- 
courir dans  l'occasion  ;  et  pourront  fournir,  surtout  s'ils  sont 
mis  en  couleurs,  un  joli  ornement  de  salon  qui  aura  le 
double  mérite  de  joindre  l'utile  à  l'agréable. 

Ces  tableaux,  au  nombre  de  huit,  formeront  des  cartes 


220  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

de  31  pouces  de  hauteur  sur  25  de  largeur.  Les  illustrations 
occuperont  une  bande  de  3  ponces  de  large  aux  côtés  ot  au 
bas,  le  milieu  étant  couvert  par  le  texte.  Ci-suit  le  som- 
maire du  contenu  de  chaque  pièce: 

Tableau  I.        En-tête  représentant   l'ensemble  de   la  créa- 
tion. Les  règnes  minéral,  végétal  et    animal. 
Divisions  du  règne  animal   pour  la  Province 
de  Québec.  17  dessins,  54  figures. 
*'       IL     Le  règne   végétal  dans  la  Province  de  Qué- 

bec»  23  dessins,  51  figures. 
"       III.    Les  Mammifères  de  la  Province  de    Québec. 

18  dessins,  29  figures. 
"       lY.    Les  Oiseaux  de  la  Province   de   Québec.    28 

dessins,  33  ligures. 
"       V,      Les  Reptiles,  9  dessins,  10  figures  ;    les   pois- 
sons, 13  dessins,  23  figures. 
♦'       YI.    Les  Insectes  de    la  Povince  de    Québec.  22 

dessins,  106  figures. 
*'       Yil.  Les  Myriapodes,  1  dessin,  2  figures  ;  les  Ara- 
chnides, 9  dessins,  31  figures;  les  Crustacés, 
12  dessins,  22  figures. 
"     YlII.  Li's  Mollusques  en  général.  22  dessins,  48  fig. 
En  tout  169  dessins  et  plus  de  409  figures. 
Les  tableaux  seront  imprimés  sur  une  toile-papier  spé- 
ciale, de  sorte  que  ceux  qui  préféreraient  les  ployer    pour- 
ront le  faire  sans  risque  de  les  couper  aux  plis  ou  de  les 
déchirer  aux  angles,  et  pour  ceux  qui  voudront  les  appen- 
dre  aux  murs,  ils  n'auront   qu'à   leur   fixer  une  petite   ba- 
guette au  haut  et  un  rouleau  au  bas. 

Le  prix   de   la  série   des  huit   tableaux   sera    de    $8 
payables  à  la  livraison. 

î^ous  avons  espoir  que  toutes  les  maisons  d'éducation, 
collèges,  académies,  couvents  etc.,  et  tous  les  hommes  ins- 
truits qui  ont  à  cœur  le  progrès  des  sciences,  vont  s'era- 
prosser  de  signer  le  billet  de  souscription  ci-joint  et  nous 
le  renvoyer  au  plus  tôt,  afin  que  nous  puissions  juger  de 
suite  si  nous  pouvons  sans  mécompte  tenter  l'entreprise. 

L'ouvrage  pourra  être  livré  en  août  ou  septembre 
prochain. 


BIBLrOQRAPHIE.  221 

BIBLIOGRAPHIE. 

Manual  of  Conchology,  sir ud mal  and  syatematic.  With 
illustrations  of  species.  Par  Greorge  W,  Tryou.  Philadel- 
phie. 

Plus  que  jnmais  la  bibliographie  de  nos  jours  en  est 
aux  illustrations.  Les  sciences  n'ont  pas  voulu  en  céder  à 
la  littérature  légère  sur  ce  point.  Des  simples  figures  en 
traits  de  caractères  destinées  à  favoriser  l'intelligence  du 
texte,  on  en  est  rendu  aujourd'hui  aux  ornements,  au 
coloris  des  plus  attrayants;  on  ne  fait  pas  moins  d'efforts 
pour  parler  aux  yeux  par  les  figures  qu'à  l'intelligence  par 
le  texte.  On  veut  convertir  en  bijoux  les  pièces  mêmes  les 
plus  arides  des  connaissances  humaines. 

Mais  si  d'un  côté  cette  richesse  de  mise  en  scène,  cette 
profusion  d'illustrations  peuvent  faire  naître  le  goût  de 
pénétrer  les  mystères  qu'elles  figurent,  de  l'autre  elles  ne 
contribuent  pas  peu  à  mettre  ces  productions  de  l'intelli- 
gence et  de  l'esthétique  au  dessus  de  la  portée  des  bourses 
communes.  Et  l'on  sait  que  d'ordinaire  ce  n'est  pas  dans 
les  rangs  des  hommes  d'étude  que  se  recrutent  les  Crésus 
du  siècle,  les  princes  de  la  finance 

En  1773,  M.  G-.  W.  Tryon,  junior,  de  Philadelphie,  qui 
s'est  fait  une  spécialité  de  l'étude  des  mollusques,  nous 
donnait  son  American,  Marine  Conchology,  ou  descriptions 
des  coquilles  des  côtes  de  l'Alantique  des  Etats-Unis  ;  vo- 
lume iu-8  de  208  pages  de  texte  seulement,  mais  qui  eu 
égard  à  ses  44  planches  d'illustrations,  est  encore  coté  dans 
la  librairie  aux  prix  qui  suivent  : 

Edition  à  planches  noires $18 

Edition  à  planches  coloriées 25 

Edition  à  planches  en  duplicata  sur  papier  teinté  .     3i> 
Il  faut  reconnaître  que  $30  pour  un   volume   ordinaire    de 
208  pages,  est  un  prix  hors  de  la  portée  des    bourses   ordj- 
naiies. 

Le  même  M.  Tryon  a  actuellement  sur  lo  métier  un 
autre  ouvrage  plus  important  et  qui  l'emporte  encore  p;ir 
ses  prix  de  souscription.  C'est  un  manuel  général  des 
coquilles  dont  le  titre  se  trouve  au  commencement  de  cet 


222  lï:  naturaliste  canadien. 

article,  non  plus  restreint  cette  fois  au  territoire  et  aux 
eaux  des  Etats-Unis,  mais  embrassant  l'univers  entier. 
L'ouvrage  est  aussi  déformât  in-8et  se  publie  par  parties  ; 

4  parties  formant  un  volume  chaque  année-  Ses  éditions 
se  répartissent  comme  suit  : 

Planches  noires $3  par  parties  ou  $i2  le  vol. 

Planches  coloriées 5     „         „         „      20       „ 

Planches  en  duplicata, 

papier  teinté  8     „         „         „      32       „ 

Deux  volumes  sont  déjà  complétés  et  le  3e  commen- 
cera avec  1881.  Le  vol  I  contient  316  pages  et  112 
planches  ;  le  vol.  II  289  pages  et  70  planches.  L'ouvrage 
entier  formera  10  à  12  volumes  ;  ce  sera  donc  $120,  $200 
ou  $320  pour  tout  l'ouvrage.  Nous  n'avons  encore  pu  en 
voir  une  seule  livraison,  nos  ressources  ne  nous  permettant 
pas  de  viser  si  haut  ;  mais  nous  avons  tout  lieu  de  croire, 
vu  la  réputation  de  l'auteur,  que  son  haut  prix  est  le  seul 
défaut  qu'on  pourra  reprocher  à  cet  ouvrage. 

FAITS  33IVERS 

Sangsues.— M.  Herbert  Rollins  écrit  de  Boston  qu'il  a 
trouvé  une  tortue  de  moins  de  six  pouces  de  long,  à  la- 
quelle étaient  attachées  pas  moins  de  249  sangsues. 

Mouvements  de  la  croûte  terrestre. — On  sait  que  la 
croûte  terrestre  subit  presque  en  chaque  endroit  de  cer- 
tains mouvements,  ici  d'élévation  et  là  d'abaissement,  les- 
quels mouvements,  quoique  très  lents,  ont  pu  cependant 
être  constatés  d'une  manière  certaine.  On  a  pu  vérifier 
qtt(»  les  côtes  de  la  Baie  d'Hudson,  encore  plus  que  celles 
de  la  Norvège,  subissaient  un  mouvement   d'ascension   de 

5  à  10  pieds  par  siècle.  Avis  aux  constructeurs  de  quais 
potir  ces  endroits. 

Un  minéralogiste  désappointé. — Un  savant  Améri- 
cain était  à  collecter  des  minéraux  dans  les  montagnes  du 
Colorado.  Il  en  avait  déjà  un  sac  tout  rempli,  et  des  plus  in- 
téressants, lorsqu'il  lit  la  rencontre  d'un  jeune  homme  fort 
qu'il  jugea  cnpable  de  l'aider.  Il  le  char-gea  d abord, 
moyennant  finances,  d'aller  porter  à  son  hotel  son  sac  déjà 


FAITS  DIVERS  223 

fort  lourd,  pendant  qu'il  prendrait  lui-même  une  autre 
direction  dans  l'espérance  de  faire  quelques  nouvelles  trou- 
vailles.— Que  peut-il  y  avoir  de  si  pesant  dans  ce  sac,  se  dit 
le  jeune  homme,  aussitôt  qu'il  l'ut  hors  de  la  vue  du  maître  ? 
Il  faut  m'en  assurer.  Puis  s'essayant  sur  le  bord  du  sentier, 
il  ouvre  le  sac,  et  à  sa  grande  surprise,  il  le  trouve  rempli 
de  pierres — Mais  cet  homme  est  évidemment  fou,  se  dit-il, 
d'aller  si  loin  ramasser  des  cailloux,  tandisqu'à  la  porte 
même  de  l'hôtel  il  y  en  a  un  tas  qu'il  serait  fort  en  peine 
de  transporter  avec  ce  sac.  Allons,  John,  tu  ne  te  crèveras 
pas  en  promenant  ainsi  des  cailloux  sur  ton  dos,  je  vais 
vider  le  sac  ici,  et  je  le  remplirai  mie  fois  rendu  au  las 
près  de  la  maison,  en  enchérissant  encore  sur  la  mesure 
pour  lui  donner  plus  de  satisfaction. — Aussitôt  dit  que  fait. 
Mais  imaginez  quel  ne  fut  pas  le  désespoir  de  notre  savant, 
lorsqu'il  retrouva  son  sac  tout  rempli  de  cailloux  des  plus 
insignifiants  amassés  à  la  porte  même  de  l'hôtel,  au  lieu 
des  rares  spécimens  qu'il  avait  été  collecter  avec  tant  de 
fatigues.  Les  John  de  cette  trempe  ne  sont  pas  encore  si 
rares  qu'on  serait  porté  à  le  croire. 

Phénomène  géologique. — Un  fait  singulier  a  eu  lieu 
dernièrement  en  Sicile,  c'est  l'efîondrement  d'un  ancien 
château  entre  Catane  et  Acireale  par  la  décomposition  de 
la  roche  valcanique  sur  laquelle  il  reposait.  Le  rocher  quj 
servait  de  base  à  ce  chateau  avait  environ  150  pieds  de 
haut  sur  240  de  circonférence  ;  sa  forme  était  presque  cy- 
lindrique. Il  reposait  sur  une  couche  de  lave  plus  ancienne 
qui  forme  un  promontoire.  On  ne  soupçonnait  même  pas 
que  la  solidité  de  ce  rocher"  pût  inspirer  des  craitites, 
lorsque  le  20  mai  dernier,  il  s  effondra  tout  à  coup,  entraî- 
nant la  destruction  de  la  moitié  du  château.  Ce  château 
quoique  ancien  paraissait  encore  très  solide,  et  recevait  de 
fréquentes  visites  de  la  part  de  voyageurs  qui  venaiei't  y 
admirer  la  belle  vue  de  la  mer  ou  faire  des  promenades 
dans  les  îles  avoisinantes.  Au  moment  de  son  eflondrement, 
il  n'y  avait  pas  plus  d'une  demi  heure  qu'une  société  de 
touristes  venait  de  le  laisser  ])0ur  une  excursion  à  l'île  du 
Cyclope  qui  est  en  face.  L'effondrement  paraît  être  l'effet 
de  l'oxidation  du  fer  que  ce  rocher  contient  en  abondance, 


224  LE    NATQRALTSTE  CANADIEN 

et  de  l'action  de  l'acide  carbonique  sur  le  calcaire  qui    s'y 
trouve  entremêlé. 

Société  de  Taxidermistes.— L'art  d'empailler  et  de 
monter  les  animaux  compte  aux  Etats-Unis  des  adeptes 
assez  nombreux  pour  qu'is  aient  pu  s'organiser  en  société, 
à  l'instar  des  sociétés  savantes,  pour  se  perfectionner  dans 
leur  art,  discuter  les  diffh-entes  méthodes,  donner  des  ex- 
hibitions etc.  La  première  exhibition  des  produits  les  plus 
recommandables  de  taxidermie  a  du  ^ivoir  lieu  à  Rochester 
N.  Y.  le  20  décembre  dernier. 

Spécimens  entomologiques. — Un  bon  moyen  de  se 
procurer  de  beaux  spécimens  d'entomologie,  et  souvent  de 
très  rares,  est  de  faire  provision  de  branches  d'arbres,  d'ar- 
brisseaux et  même  de  tiges  herbacées  qu'on  reconnaît  avoir 
été  attaquées  par  des  insectes,  pour  les  garder  dans  des 
boîtes  séparées  jusqu'à  ce  que  les  larves  passent  à  l'état 
parfait.  Nous  avons  pu,  de  cette  façon,  nous  procurer  des 
Ftilinus  que  nous  n'avions  encore  jamais  rencontrés  ;  c'est 
dans  des  branches  mortes  de  noyer,  Julians  ciiierea,  que 
nous  avions  remarqué  leurs  larves.  Les  tiges  de  framboi- 
siers, de  groseilliers,  de  laitrons  etc.,  nous  fournissent  sou_ 
Tent  de  nombreux  spécimens  lorsqu'on  en  fait  ainsi  provi. 
sion.  Comme  il  arrive  fréquemment  que  les  larves  renfer- 
mées dans  ces  branches  périssent  par  défaut  d'humidité,  il 
est  à  propos  de  les  arroser  de  temps  à  autres  dans  leurs 
boites. 

Générosité.— Un  monsieur  Joshua  T.  Jeanes,  décédé 
dernièrement  à  Philadelphie,  léguait,  par  un  codicile  à 
son  testament,  une  somme  de  $20,000  à  l'Académie  des 
Sciences  de  cette  ville.  Mais  malheureusement  ce  codicile 
manquait  de  la  signature  du  testateur,  et  se  trouvait  ainsi 
sans  valeur  légale.  (Cependant  les  héritiers,  considérant  que 
telle  était  l'intention  de  leur  parent  défunt,  remirent  la 
somme  entière  à  l'institution  désignée.  Il  faut  reconnaître 
que  si,  chez  nos  voisins,  les  moyens  d'encourager  l'étade 
des  sciences  se  rencontrent  assez  communément,  l'fsprit 
de  le  faire  ne  fait  pas  non  plus  défaut,  comme  on  pourrait 
le  constater  en  beaucoup  d'autres  endroits. 


LE 


Vol.  XII.    CapRouge,  Q.,  MARS-AVRIL  1881.  No.  140. 


Rédacteur  :  M.  l'Abbé  PROVAKCHER. 


FAUNE  CANADIENNE 


LES  IMSECTES.-HYMÉNOPTÈRES. 


(^Continué  de  la  page  207.) 


Fam.  VI.     CYNIPIDES.     Cynipidœ. 

Tête  petite  et  transversale,  à  lèvre  supérieure  très  pe- 
tite ;  mandibules  courtes  et  épaisses. 

Palpes  maxillaires  de  5  articles,  les  labiaux  do  3. 

Antennes  insérées  sur  le  milieu  de  la  face,  à  premier 
article  épais,  le  2e  très  court,  le  3e  le  plus  grand  de  tous, 
souvent  échanchré  ou  arqué  dans  les  J*.  Les  antennes 
sont  d'ordinaire  plus  courtes  dans  les  c^  que  dans  les  ç  ; 
elles  sont  droites  et  se  composent  de  13  à  15  articles. 

Thorax  trapu  par  le  développement  surtout  du  méso- 
thorax. Ecussoii  de  torme  variable,  m.iis  d'ordinaire  très  dé- 
veloppé. 

Ailes  fort  pauvres  en  nervures  ;  celles  de  devant  ont 
une  cellule  radiale  et  2  ou  3  cubitales,  la  2e  étant  souvent 


226  LE  NATURALISTE   CANADIEN. 

fort  petite  (aréole)  ;  les  inférieures  n'ont  qu'une  seule  ner- 
vure tort  épaisse. 

Abdomen  à  apparence  plus  ou  moins  globuleuse,  sou- 
vent comprimé,  à  premier  segment  très  grand,  tandis  que 
les  autres  sont  très  courts  ;  les  arceaux  supérieurs  se  pro- 
longent jusque  sous  la  face  ventrale,  laquelle,  ne  se  com- 
pose, pour  ainsi  dire,  que  d'une  seule  pièce  en  forme  de 
carène  faisant  saillie  à  l'extrémité  et  recevant  la  tarière. 
Celle-ci,  qui  est  à  peine  visible  dans  le  repos,  se  compose 
d'une  pièce  impaire,  protégée  par  2  demi-fourreaux  droits 
comme  elle  et  fort  larges  à  l'origine.  Fig.  36. 

Les  pattes  n'offrent  rien  de  particulier. 

Les  Cynipides,  eu  égard  à  leur  manière  de  vivre,  ont 
été  appelés  G  ail  in  se  des,  c'est  qu'en  tfiet  leurs  larves  vivent 
dans  des  galles  ou  excroissances  que  provoque  leur  piqûre 
sur  les  feuilles  et  les  jeunes  tiges  de  certains  végétaux. 
Nous  avons  donc  dans  ces  insectes  des  parasites  de  végétaux, 
au  lieu  de  parasites  d'autres  insectes  comme  les  Ichneu- 
monides  et  les  Braconides.  Les  femelles,  au  moyen  de  leur 
tarière,  percent  les  végétaux  dans  lesquels  elles  intro- 
duisent leurs  œufs.  La  présence  de  ce  corps  étranger,  et 
très  probablement  aussi  de  quelque  snc  particulier  qui 
l'accompagne!,  fait  dévier  les  sucs  de  la  plante,  de  manière 
à  former  les  galles  dans  lesquelles  se  trouvent  renfermées 
les  larves,  et  de  la  substance  desquelles  elles  se  nourrissent 
à  leur  sortie  de  l'œuf. 

i)'après  Reaumur  qui  a  fait  de  si  nombreuses  obser- 
vations minutieuses  sur  les  habitudes  des  insectes,  les  œufs 
des  Cynipides  croîtraient  en  grosseur  en  même  temps  que 
les  galles  qui  les  renferment.  Les  larves  qui  sortent  de 
ces  œufs  sont  apodes,  et  portent  des  tubercules  charnus 
qui  leur  tiennent  lieu  de  j>icds.  Ces  larves  habitent  d'or- 
dinaire leur  demeure  5  à  6  mois.  Quelquefois  elles  se  trans- 
forment dans  leur  prison  même  et  passent  l'hiver  en  cet 
état  pour  en  sortir  au  printemps;  d'autres  fois  elles  vont 
subir  leur  métamorphose  dans  le  sol.  Les  trous  par  où 
elles  se  sont  échappées  restent  toujours  visibles  sur  la  galle. 

Chaque  espèce  d'insecte  produit  des  galles  d'une  forme 


Vl  — CTNIPIDKS.  227 

qui  lui  est  propre.  Tantôt  cos  galles  sont  sphériqnes,  lissée 
ou  hérissées,  lesseniblant  pins  ou  moins  à  des  fruits,  comme 
celles  qu'on  trouve  sur  les  rosiers,  les  airelles  etc.  ;  d'autres 
fois  elles  sont  ovoïdes,  oblongues,  tuberculeuses,  et  plus  ou 
moins  informes,  comme  celles  des  framboisiers  etc.  Les 
galles  sont  (]Uelquefois  la  demeure  d'un  seul  insecte,  et 
d'autrefois  elles  en  renferment  un  «rrand  nombre. 

Il  arrive  souvent  que  le  collecteur  de  galles  voit  sortir 
de  SOS  captures  d'autres  insectes  que  des  Cynipides  ;  ce  sont 
alors  des  parasites  de  cos  derniers  qui  ont  été  les  trouver 
jusque  dans  leurs  retraites  les  plus  obscures.  La  loi  est 
générale  dans  la  nature,  tel  être  qui  s'en  assujétitun  grand 
nombre  d'autres,  est  lui-même  la  victime  de  quelque  autre, 
le  plus  souvent  bien  plus  faible  que  lui-même. 

On  sait  que  certaines  galles  sont  exploitées  dans  l'in- 
dustrie ;  toile  est,  par  exemple,  la  noix  de  gnihs,  dont  on 
extrait  de  l'encre,  qui  est  produite  par  le  C  y  nips  gallœ-tinc' 
toriœ,  sur  le  Quercus  infcclona. 

Et  ces  fruis  mystérieux,  qu'on  trouve  sur  les  bords  de 
la  mer  Morte,  qui  ne  renferment  à  leur  intérieur  qu'une 
espèce  de  poussière  ou  de  cendre,  comme  nous  le  rap- 
portent tous  les  visiteurs  de  la  Terre-Siinte,  ne  sont  aussi 
autre  chose  que  les  galles  produites  par  le  Cynips  însaua 
sur  un  petit  chêne  qui  croit  sur  ces  rives. 

La  verge  d'or,  les  aubépines,  les  rosiers,  les  peupliers 
et  la  plu[mrt  des  végétaux  sont  attaqués  par  les  Cynipides 
et  en  portent  des  galles,  mais  le  chêne  semble  être  celui 
que  ces  insectes  affectionnent  davantage  ;  on  en  rencontre 
sur  les  feuilles,  les  tiges,  les  fruits  et  mêm  ■  les  racines. 

Classification  des  Cynipides. 

La  petite  famille  dos  Cynipides  a  été  étudiée  plus  que 
bien  d'autres  plus  importantes  qu'elle,  et  cependant  la  plus 
ffrande  confusion  existe  encore  dans  la  distinction  de  ses 
genres,  iïartig,  Halid  ly,  Reinhardt,  en  E  irope,  le  baron 
Oc ten-Sacken,  "Walsh  et  Basset!  eu  Amérique  lui  ont  accordé 
une  attention  toute  particulière. 


228  LE   NATURALISTE  CANADIEN 

Pour  une  raison  que  nous  ne  pouvons  comprendre, 
on  a  procédé  à  l'égard  de  cette  famille  d'une  façon  toute 
différente  de  celle  qui  servait  de  guide  dans  les  autres;  et 
c'est  là,  pensons-nous,  la  cause  du  désordre  et  de  Tincerti- 
tude  qui  existent  encore  dans  ses  divisions  et  subdivisions. 
Au  lieu  de  s'attacher  aux  caractères  distinctifs  des  insectes 
mêmes,  on  a  commencé  par  décrire  les  galles  produites 
par  chaque  espèce,  en  la  confinant  rigoureusement  à  la 
même  plante;  tandis  qu'il  est  démontré  aujourd'hui  que 
plusieurs  espèces,  à  l'instar  des  insectes  des  autres  ordres, 
laissent  souvent  leur  plante  fivorite  pour  confier  leurs 
œufs  à  d'autres  dn  même  genre  ou  même  de  familles 
dittérentos.  Il  est  certainement  très  à  propos  de  connaître 
les  h;ibitudes  et  le  genre  de  vie  de  chaque  insecte  ;  mais 
nous  ne  voyons  pas  pourquoi  l'on  ne  f  rait  pas  venir  ces 
habitudes  après  la  distinction  des  caractères  propres  qui 
divisent  les  espèces  ou  les  genres  les  uns  des  autres. 

On  a  aussi  prétendu  qu'un  certain  nombre  de  ces 
insectes,  quoique  rencontrés  dans  des  galles,  n'étaient 
pas  les  véritables  constructeurs  de  ces  galles  ou  ceux  qui 
leur  avaient  donné  origine,  mais  bien  dos  intrus,  des 
locataires  comme  on  les  désigne  {itiquilinœ),  qui  s'en  repo- 
saient sur  d'autres  de  leur  famille  pour  procurer  des 
demeures  convenables  à  leur  progéniture.  Mais  nous 
n'avons  vu  nulle  part  cette  supposition  appuyée  sur  des 
bases  solides.  Des  inductions  fort  vagues  et  très  peu  con- 
cluantes sont  tout  ce  qu'on  peut  faire  valoir  pour  soutenir 
de  telles  prétentions.  Il  n'y  a  pas  de  doute  que  l'étude,  et 
surtout  l'observation  des  î-aHs,  permettront  plus  tard  de 
jeter  une  lumière  décisive  sur  ces  points  encore  obscurs, 
mais  nous  pen&ons  que  si  l'on  eut  commencé  d'abord  par 
les  caractères  propres  des  insectes  pour  définir  nettement 
les  différents  genres,  sans  se  préoccuper,  pour  leur  clas-ifi- 
cation,  des  plantes  qu'ils  recherchent  particulièrement,  on 
serait  parvenu  plus  tôt  et  plus  sûrement  au  but  désiré.  On 
n'aurait  pas  surtout  écarté,  et  souvent  découraffé,  les  débu- 
tants dans  l'étude  de  ces  insectes,  par  des  divisions  de 
genres  vagues,  indécises,  souvent  presque  impossibles  à 
saisir,comme  la  grandeur  relative  dessegments  abdominaux, 
le  nombre  et  la  forme  des  articles  4^8  palpes,  etc. 


VI — CTNIPIDE8.  229 

N'ayant  point  à  notre  disposition  des  matériaux  assez 
abondants  pour  nous  permettre  de  trancher,  suivant  nos 
vues  particulières,  les  points  obscurs  et  indécis  laissés  par 
les  auteurs,  nous  nous  contentons  de  livrer  à  nos  lecteurs 
leur  données  telles  que  consignées  dans  leurs  écrits. 

Nous  donnons  ci-dessous  une  clef  systématique  de  tous 
les  genres  de  la  fimille,  alin  de  permettre  aux  amateurs,  si 
l'occasion  s'en  présente,  d'ajouter  au  nombre  de  ceux  que 
que  nous  signalerons  comme  se  rencontrant  sur  notre  ter- 
ritoire. Nous  distinguons  par  des  caractères  à  face  noire 
les  genres  rencontrés  par  nous. 

1(27)  2e  .segment  abdominal  (le  pédicule  comptant  pour  un)  le  plus 
long  ;  ventre  .visible  dans  presque  toute  sa  longueur  ; 
gaînes  de  la  tarière  dressées  :  Cynipides  ; 

2(20)  Radiale  presque  toujours  ouverte  en  dessus,  ayant  l'aréole  à 
sa  base  ;  extrémité  des  gaîne»  de  la  tarière  faisant  à 
peine  sallie  en  dehors  du  dernier  segment  : 

Psénides  ou  véritables  constructeurs  de  galles. 

3(11)  Antennes  à  articles  inégaux,  les  7  à  8  derniers  plus  épais  ; 

4(  9  )  Ecusson  héiiiisphéri que  ; 

5(  6  )  Dos  du  thorax  pubescent  ;  palpes    maxillaires 

de  5  articles,    les  labiaus  de  3 1.  CynipS. 

6(  5  )  Dos  du  thorax  nu,  le  pius  souvent  coriace  ; 
7(  8  )  Articles  des  antennes  ovules-tronqués,  thorax 

subcoriace ÂndriCUS. 

8(  7  )  Articles  des  antennes  cylindriques,  thorax  très 

lis?e Weuroterus. 

9(10)  Ecusson  déprimé,  plan;  insectes  souvent  aptères Têras. 

10(9)  Ecusson    presque  nul;    souvent  aptères;    les 

derniers  articles  des  palpes  couronnés  d'ap- 

pendices Apophyllus. 

11(3)  Antennes  filiformes  ou  sétacées  ; 

12(19)  Abdomen  peu  ou  point  comprimé  ; 

13(1G)  Abdomen  sessile  ou  subsessile; 

14(15;  Radiale    courte   et     large,   fermée,     dernier 

segment  ventral  en    pointe  fort    allongée  ; 

antennes  cf  do  14  articles 2.  RhoditeS. 

15(14)  Radiale   ouverte  ;     dernier    segment    ventral 

tronqué 3^vDiastrophua- 


230  LE   NATURALISTE   CANADNIE. 

16(13)  Abdomen  p(5dicul(5; 

17(18)  Dos  du  thorax    eoriice  ;    palpes   labiaux  de  3 

articles Spathegaster. 

18(17)  Dos  du  thorax  très  lisse;  pilpes  labiaux  de  2 

articles Tri&onaspis. 

19(12)  Abdomen  très  comprimé Tribalia. 

20(2)  Radiale  huge,  formée  par  ia  nervure  costale  et    ayant  l'aréole 

vers  son  milieu  ;    «faînes  de  la    tarière    toujours  saillantes 

en  dehors  du  dernier  segment: 

InqtiiUnides  ou  locataires  des  véritables  producteurs  de  galles. 

21(26)  Pédicule  de  l'abdomen  lisse  ; 

22(23)  Antennes    en    inissue;     palpe>    à    appendices 

cy'.indriques CeroPTRES. 

23(22)  Antennes  filiformes; 

24(25)   Antennes  à    derniers    articles   égaux  ;    palpes 

appendiculés    4.  AulaX. 

25(24)  Antennes  avec  le  dernier  article  plu<  long    Synophriîs. 

26(21)   Pédicule  de  l'abdomen  strié,  f:cc  striée;    pro- 

notnra  déclivo Stnergus. 

27(  1  )  3e  segment  abdominal  le  plus  long  ;    ventre  vi>ib!e  seulement 

à  l'extr  mité  ;    gaînes  de  la  tarière  horizontales  : 

Figitides  ou  Parasites. 

28^35)  Ecusson  terminé  par  une  fossette  en  forme  de  coupe  ; 

2i)(,34)  Ailes  non  frangées. 

30;31)  2^}  segment  abdominal  non  tomenteuxà  la  base..CoTHONAspis. 

31(30)  2e  segment  tomenteux  à  la  base; 

32(33)  Métapleures  non  toiuenteises;  antennes  à  ar- 
ticle 1  plus  long  que  2 5.  EuCdila. 

33(32)  Métapleures  tomenteuses,  article  1  des  antennes 

à  peine  plus  long  que  2... GLAlROf-piDrA 

34(29)  Ailes  frangées 6.  Kleidotoma. 

35(28)  Fossette  do  l'écusson  non  en  coupe,  sans 
rebords,  quelquefois  o  ; 

38(37)  Abdomen   très  comprimé 7.   Ibalia 

37(36)  Abdomen  peu  ou  point  comprimé  ; 

38(39)  Ecusson  non  fovéolé  à  la  base  ;  segment  2  plus 

long  que  3 Allotr;a. 

39(38)  Ecusson  avec  1  ou  2  fossettes  à  la  base;  ser- 
ment 2  peu  ou  pas  plus  long  que  3  ; 


VI — CTNIPIDES  2al 

40(43)  Abdomen  pi'niiculé  ;  segment  2  pas  plus  court  que  3  ; 
41(42)  Pédicule     court,    strié;    métathorax   avec   2 

aréoles 8.  ffigilipS. 

42(41)   Pédicule  assez    long,  lisse  ;    métathorax   sans 

aréoles AnaCHaRIS. 

43(40)   Abdomen    subsessilc,    segment   2    plus    court  que  3  ; 
44(53)  2e  segment  simple,  non  prolongé  en  dessus; 

45(46)  Une  seule  fossette  à  la  base  de  l'écusson LoNCHiDiA. 

46(45^*  2  fossettes  à  la  base  de  l'écusson  ; 

47(48)  Yeux  velus 9.  Figites. 

48(47)  Yeux  glabres; 

49(52)  2e  se.rment  tomenteuxà  la  base; 

50^51)  Métiipleures  opaques  ;  antennes  ?  plus  longues 
que  le  thorax 

51(50)   Métupleures  brillantes  ;  antennes  ?  pas   plus 

longues  que  le  tborax Sarothbus. 

52)49)  2-3  segment  nu  à  la  base,  très  glubre MklANIPS. 

53(44)  2e  segment  prolongé  sur  le  dos  ; 

54(55)  Ecusson  tronqué  au  sommet,  non  raucroné Onychia. 

55(54)  Ecusson  muer  one  au  sommet SPICER 

1.  Geii.  Cynips.  Cijnips,  Lenné. 

Le  2e  se-ment  abdominal  le  plu3  grand  de  tous.   An- 

tenues  de  15  articles  dans  les  ^  et  14  dans  les   ?  ;  chez  ces 

7  6  5  4  3    2    1         dernières  les  7  à   8  derniers  articles 

•  t  I  <  I     \     \         épaissis  en  massue.     Ecusson     hé- 

\\|.'.'      !     j         nnsphtrique.  Cellule  radiale  étroit.», 

^""■wMttT"^!  ^y^*"*^  l'aréole  vis-à-vis  sa  base. 
Jd  UU         \i         Aréole  ordinairement   ouverte.    Ta- 

^^vV\vSn^— 2  "ère  à  peine  saillante  en  dehors 
^^^^f\,  du  dernier   arceau  dorsal.     Fig.  86. 

1^  I    ;  I  \  Ces  petits  insectes   s'attaquent  ex- 

î  I  I  ;:  \  clnsivement  au  chêne  pour  y  déposer 
t  p  c54  3  leuis  œufs,  feuilles,  pétioles,  fruit, 
Fiu-.36.  branches,  portent    également    leurs 

.ailes.  Comme  chaque  espèce  d'insectes  n'affectionne  d'or- 

dinaire  que  la  même  espèce  de  chêne,  il  suit  de  la  que  les 

j     n     -v^o  .   1    ?   .3   4   5.  fi,  7,  arceaux    dorsaux  ;  2.  3,  4,  5 
Fi-.  Se.-Un  abdomen  de  Cynips  ,!■  ^^,  4^   ...  ^^^^^^  ^„  dehors, 

gée  de  poils. 


e 


232  LB    NATURALISTE  CANADIEN 

espèces  de  Cynips  sont  beaucoup  moins  nombreuses  ici 
qu'un  peu  plus  à  l'ouest,  puisque  nousnnvous  pour  ainsi 
dire  que  2  espèces  de  chênes,  le  ronije,  Queicus  rubra  et 
le  blanc,  Q.  alba,  encore  ce  dernier  est-il  inconnu  dans  les 
environs  de  Québec. 

Les  cf  des  Cynips  sont  toujours  fort  rares,  si  bien  que 
pendant  longtemps  on  a  prétendu  que  ces  infectes  étaient 
agames;  mais  il  parait  acquis  aujourd'hui  que,  de  même 
que  pour  les  pucerons,  les  ?  peuvent  engendrer  plusieurs 
énérations  sans  le  secours  des  c?  ;  nul  doute  que  de  nou- 
velles observations  plus  précises  pourront  plus  tard  faire 
reconnaître  sûrement  ce  qui  existe  réellement.  Nous  n'a- 
vons encore  rencontré  que  les  trois  espèces  qui    suivent. 

Face  et  thorax  aciculés 1.  aciculatû. 

Face  et  thorax  non  acicul»?s; 

Ecusson  nuir  ; 2.  glbbosa,  n.  sp. 

Eeusson  jnune 3.  CiaSSitelUS,  «.  sjO. 

1.  Cynips  aciculé.  Cynips  aciculila,  O.  îSacken,  Proc. 
Ent.  Soc.  PhiJ,  p.  669. 

9 — Lonjr.  25  pce.  Noir;  antennes  de  14  articles.  F  ico  pubcs- 
cente,  à  iciciilations  convergentes  à  la  bniiche.  Thorax  finenifînt  pu- 
bescent, avec  un  petit  sillon  au  milieu;  les  fl  mes  sillonnés  ou  aciculés 
longitudinalement.  Ecusson  avec  un  siilon  au  milieu  et  2  fossettes  à 
la  busic.  Abdomen  d'un  noir  de  poix,  brillitit,  le  bord  postérieur  dea 
segments  trè-j  finement  ponctué.  Pattes  d'un  brun  rous^âtre  ;  les 
hanches  noires.  Ailes  avec  une  tache  brune  foncée  à  la  base  de  la 
cellule  radiale;  aréole  triangulaire,  dictincte. — 'C. 

Sur  le  Chêne  rouge. 

2.  Cynips  gibbeux.  Cynips  [Andricvs)  ^ibbosa,  nov.  sp. 
d  9 — Long.  .08  pouce.  Noir  ;  les  antennes  avec  les  pattes,  jaune 

pâle  ;  les  mandibules  roussâtres.     Face  rugueuse,  avec   une  petite  pro 
eminence  au  milieu.     Antennes  à  14  articles  çf  et  9    jaune  pâle,  plus 
;:~^-^j;^>.    ou  moins   ob.-cures  à  l'extrémité.  Thorax  court  et  forte- 
^^c:^    ment  gibbîux,    les  sutures  du  mésothorax   dibtinctes) 
Fi».  37.         1®^  épaules   avec   le  bas  des  flancs  finement  rugueux. 
Ecusson    rugueux,    tuberculeux,    tellement   rejuté  en 
arrière  qu'il  dépasse  presque  l'extr -inité   du    métathorax.     Ailes  hya- 
lines, ù  radiale  as.>cz  grande,  à  aréale   distincte,  située   au   bas   de  la 

Fig.  37. — Une'aile  du  Cijnips  gibbosa,  Prov. 


VI— CTNIPIDES.  233 

radiale,  les  deux  nervures  tran*verses  ainsi  qae  la  sou^-cost-ile  entre 
elles  (5piissies  et  brui  âtres  ;  la  2j  nervure  transversale  an^Mileuseet  avec 
une  petite  projection  en  dedans  de  la  ra'li;ile,  la  nervure  inférieure  de 
la  1ère  cubitale  obsolète  à  sa  base.  Pattes,  y  compris  les  hanches,  jaune 
pâle,  les  tarses  terminés  de  noir.  Abdomen  noir;  le  bord  postérieur 
du  dernier  se<;nient  ventral,  avec  la  poi.  te  qui  le  termine,  j  lunâtres. 
Dins  le  cf  la  base  des  hanches  postérieures  est  plus  oi  moins  obscure. 
— C.  Fig.  37. 

Espèce  bien  distincte  par  son  écusson  rejeté  considéra- 
blement  en  arrière  ; 

3.  Cynips  queue-épaisse,  Cynips  {Neurotervs)  crassi- 
telus,  nov.  sp. 

Ç — Long,  .llpcp.  Roux  brunâtre;  une  tache  sur  le  vertex  h 
l'endroit  des  ocelles,  l'extrémité  des  antennes,  le  prothorax,  les  envi- 
rons de  l'écusson  avec  le  niétathorax,  noir.  Antennes  presquos  aussi 
longiies  que  la  tête  et  le  thorax  réunis,  le  2e  article  très  petit,  le  3e 
allongé,  les  terminaux  épaissis.  Thorax  glabre,  le  mésothorax  gibbeiix, 
avec  les  sutures  des  lobes  bien  distinctes  surtout  en  irrière,  Ecusson 
très  soulevé,  noir  a  la  base  et  roux  au  sommet,  une  liirne  enfoncée  en 
avant  mais  non  une  fossette.  Ailes  hyalines,  la  cellule  radiale  grande, 
ouverte  en  dessus,  ayant  l'aréole  à  sa  base,  sa  nervure  basiiiire  avec 
une  pointe  intérieure  vers  son  milieu.  Pattes  roux  brunâtre,  de  la 
couleur  du  corps.  Abdomen  très  comprimé,  de  forme  presque  circu- 
laire, le  2e  segment  le  plus  grand,  écaille  ventrale  roux-clair,  de  lon- 
gueur moyenne,  sa  pointe  aiguë;  tarière  noire,  large,  redressée,  foi  te 
et  épaissie  en  massue  à  l'extrémité. 

Bien  reconnaissable  par  sa  tarière  en  massue. 
2.  Gen.  Ehodite.  Rhodites,   Hartig. 

Antennes  de  14  articles  dans  les  2  sexes,  le  dernier 
article  plus  allongé,  montrant  une  suture  obsolète  datis 
son  milieu,  le  3e  article  le  plus  long,  aussi  long  que  les  2 
suivants  pris  ensemble.  Ailes  à  cellule  radiale  assez  grande, 
ayant  l'aréole  vis  à-vis  ou  rapprochée  de  sa  base.  Le  der- 
nier segment  ventral  se  terminant  par  une  longue   pointe. 

Ces  insectes  s'attaquent  exclusivement  aux  rosiers, 
produisant  des  galles,  tantôt  en  forme  de  fruits,  glabres  ou 
épineux,  et  tantôt  en  excroissances  allongées  sur  les  bran- 
ches. La  coloration  des  ailes  et  de  l'abdomen  varie  souvent 


234  LE    NATURALISTE  CANADIEN 

dans  les  deux  soxes  de  la  même  espèce  dans  ce  genre.  Une 
seule  espèce  rencontrée. 

Rhodite  de  la  rose.  Ehodiles  rosœ,  Linné,  Proc  Ent. 
Soc.  Phil,  ii,  p.47.  cf?- 

Ç — Lonir.  .13  pce.  Noir  ;  les  mandibules  avec  l'abdonen  et  les 
p:itLe.«  roiiges.  'J'hoiax  finement  pubcf^cnt,  très  finement  pontué,  les  su- 
tures du  inésothorax  peu  profondes;  les  flincs  nvoo  2  ticbes  brillantes. 
Lea  hanches  et  l'extrémité  des  tarses,  noir.  Ailes  d'un  brun  pâ'e  avec 
un  nnige  brun  dans  l'aréole  et  ses  environs  ;  la  2e  nervule  transverse 
est  anguleuse  avec  une  petite  projection  en  ded;ins  de  la  radiale,  qui 
est  passablement  grande  ;  aréole  de  grantlenr  moyenne.  Abdomen 
ronge  avec  les  derniers  segments  noirs. —  c?  ^^ec  l'abdomen  tout  noir 
et  les  ailes  plus  claires. — C. 

Cette  espèce  est  commune  à  l'Europe  et  à  l'Amérique  ; 
en  France  on  donne  le  nom  de  bédégimrs  aux  galles  pro- 
duites par  cet  insec'e.  Ces  galles  sont  des  renflements  de 
branches  couvertes  de  poils  raides  simulants  des  fruits 
épineux. 

3.  Gen.  DiASTROPHE.     Diastrophus,  Hartig, 

Antennes  de  14  articles  dans  le  d  et  13  dans  la  ?,  lo 
deriiier  divisé  presque  également  en  2  par  une  suture  peu 
yisible,  le  3e  article  entier  dans  la  9,  mais  échancré  infe- 
rieurement  dans  le  c?.  Abdomen  à  2e  segment  couvrant 
presque  toute  la  surface  dans  la  ç,  tandis  que  dans  le  d  il 
est  divisé  presque  également  en  deux,  le  dernier  segment 
ventral  est  tronqué  à  l'extrémité  et  ne  s'allonge  point  en 
pointe  comme  dans  les  Rhodites. 

Les  ronces  et  surtout  les  framboisiers,  avec  les  airelles 
et  quelques  autres  plantes,  servent  particulièrement  de 
refuges  aux  Diastrophes.  Leurs  galles  forment  souvent 
des  excroissances  de  plus  de  2  pouces  de  longueur,  près  de 
la  base  des  framboisiers.  Ces  insectes  ont  parfois  pour 
locataires  dans  leurs  galles  des  espèces  d'un  autre  genre  d'e 
cette  famille,  Aulax,  qui  paraissent,  eux,  dépourvus  de  la 
faculté  de  produire  des  galles.  Et  chose  assez  singulière, 
c'est  qu'à  part  le  caractère  générique  qui  consiste  dans  la 
situation  de  l'aréole  vers  le  milieu  de  la  radiale,  la  couleur 


Vl— CYNIÎ>IDES.  235 

et  la  forme  dos  deux,  propriétaire  et  locataire,  sont  presque 
identiques. 

Une  seule  espèce  rencontrée. 

Diastrophe  nébuleux.  Diastroplius  ?iebulosus,  O.  Sac 
ken,  Pi-oc  Eut.  ï<oo.  Phil.  11,  p.  36  c??. 

(^ — Long.  08.  9 — Ln?ig.  11  jce.  D'un  noir  de  poix;  les  an- 
tenni'sct  les  paites  roux  j  lune;  les  nirniJibulcs  rousj-âtres,  noires  à 
l'extrëniité.  La  face  est  couverte  d'acicuhitions  convergentes  ver»  la 
touche  et  quebjue  peu  rouss-âtie  près  de  celle  ci  et  porte  une  prota- 
bJrance  allongée  au  milieu.  Antonneg  rous^âtrea,  un  peu  obscures  à 
l'extrémité^,  de  14  articles  dans  le  (^  avec  le  3e  échancré  en  dessous, 
et  le  dernier' pi  us  long  que  le  précédent;  dans  la  Ç  ce  dernier  article 
est  aussi  long  que  les  2  [irécédents  réiinis  et  laisse  voir  des  sutures  de 
division  en  trois  parties.  Le  coLier,  les  épaules,  avec  les  flincs  au' 
dessous  des  plaques  sont  lisses.  Ecusson  gibb 'us,  fortement  ponctué 
rugueux,  noir,  avec  2  fossettes  à  sa  base.  Les  hanches  roissâtre*. 
Ailes  hyalines,  à  aréolt;  distincte,  brièvement  pédiculée  ;  les  2  nervu- 
res transver.-es  avec  la  sous  costale  plus  ou  moins  nuageuses  et  un  peu 
plus  fortes  que  dans  le  reste;  la  cellule  radiale  ouverte  é'est-à  dire  non 
fermée  par  une  nervure  au  bord  antérieur  de  l'aile.  Lo  2o  segment 
occupe  presque  toute  la  surface  de  l'abdomen  dans  la  $  et  dans  le  (^ 
il  est  presque  également  divisé  en  deux. — G. 

Galle  oblongue,  de  ]|  à  2  pouces  au  bas  de  la  tige  des 
framboisiers,  Rubus  vitis.idœa. 

4.  G-en.  AuLAX.  Âulax,  Hartig. 

A  part  le  caractère  générique  essentiel  consistant  dans 
la  cellule  radiale  qui  porte  l'aréole  vers  son  milieu,  ce  genre 
est  presque  en  tout  semblable  au  précédent.  Un  autre 
point  de  divergence  entre  les  2,  se  trouve  encore  dans  les 
antennes  de  la  ?  qui  n'ont  que  12  articles,  au  lieu    de   13. 

Mais  si  les  Aulax  et  les  Uiastrophes  sont  si  étroitement 
rapprochés  par  la  ressemblance  extérieure  et  l'ensemble 
des  caractères  généraux  de  structure,  ils  difFèront  grande- 
ment dans  la  manière  de  se  reproduire.  Ainsi  tandis  que 
la  femelle  Diastrophe  perce  de  sa  tarière  l'épiderme  des 
ronces  pour  y  introduire  ses  œufs,  lesquels  avec  le  suc  qui 
les  accompagne  portent  les  sucs  de  la  plante  à  dévier  de 
leur  voie  ordinaire  et  à  produire  les  galles  qui  serviront  de 
demeure  et  de  magazins  aux   larves  une   fois  écloses,   les 


236  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

femelles  des  Aalax,  attendenf,  elles,  que  les  galles  soient 
formées  pour  les  percer  ensuite  et  leur  confier  leurs  œufs, 
si  bien  qu'on  trouve  les  Diastrophes  et  les  Aulax  cohabitant 
et  rotigt^nt  ensemble  les  mêmes  galles,  souvent  même 
la  même  cellule,  mais  avec  cette  différence  que  les  pre- 
miers sont  les  véritables  possesseurs  de  la  demeure,  tandis 
que  les  seconds  ne  sont  que  les  hôtes,  les  locataires  de 
ceux-ci.  Il  suit  de  là  que  les  Diastrophes  se  rangent  par- 
mi les  véritables  producteurs  de  galles,  les  Paénides,  tandis 
que  les  Aulax  appartiennent  aux  locataires,  Inquilinides. 

Une  seule  espèce  rencontrée  : 

Aulax  des  bois.  Aulax  sUvestris,  O.  Sacken,  Proc.  Ent 
Soc.  Phil.  11,  p.  37,  d^?. 

Long  (f  08,  $  10  pce.  D'un  noir  de  poix,  avec  les   antennes   et 

les  pattes  d'un  j:iune  ronssâtre,  les  tuaudibulcs  aussi  roussâtres   excep 

.ti'  à  l'entréniité.  La  f.ice  rugueuse  et  pubeseente,  avec    un    renflement 

au  milieu.  Antennes  de  14  articles  cf  et  12  9,  chez 

^■^^c5^^  les  premiers  le  33  lîch mcré  en  dessus.    Thorax  pu- 

Fie  38  bescent,  les  épaules  scabreg,  l'écusson  gibbeux  et 

scibro.  Ailes  hyalines,  légèrement  jiuinâtres,  iridescentes,  sans  aucun 
nuage,  la  radiale  fermée  par  une  nervure  au  bord  antérieur  de  l'aile, 
en  forme  de  coin,  la  2e  nervure  transverse  légèrement  courbée, 
simple  et  oblique,  portant  l'aréole  vers  le  milieu  de  la  radiale.  Les 
pattes  plus  jâles  que  les  antennes,  les  hanches  noires  à  la  base. 
Abdomen  en  forme  d'entonnoir,  tronqué  postérieurement,  avec  la 
tarière  et  ses  valves  redressées  verticalement,  noir,  quelquefois  plus  ou 
moins  roussâtre. — C. —  Fig.  38. 

Comme  il  est  facile  de  le  reconnaître,  cet  insecte  se 
rapproche  beaucoup  du  Diastrophe  nébuleux,  mais  il  s'en 
distingue  surtout  par  la  position  de  son  aréole,  l'absence  de 
nuage  aux  ailes  et  sa  radiale  fermée  en  avant. 

5.  Iren.  EucoiLA.    Eucoila,  "Westwood. 

Antennes  à  15  articles  dans  les  cf  et  13  dans  les  ç,  ot. 
elles  sont  plus  courtes  et  s'épaississent  vers  l'extrémité» 
Ecusson  tuberculeux.  Ailes  finement  frangées  avec  une 
cellule  radiale  fermée  en  avant  par  une  nervure.  Abdomen 
médiocrement  comprimé. 


ïi£.  J3,8,— ??ae  aile  4e  VJ^lax  êilvMtrù,  0.  S. 


VI— CYNIPIDES.  237 

De  même  que  pour  le  genre  précédant,  nous  ne  som- 
mes pas  certain  que  l'espèce  que  nous  décrivons  lui  appar- 
tient réellement. 

Eucoïla  subcomprimée.  Encoila  subcompressa,  nov.  sp. 

Ç — Long.  10  pce.  Noire  ;  lus  mandibulep,  les  pattes  en  partie 
avec  les  antennes,  plus  ou  moins  roussâtres.  Antennes  courtes,  nioni- 
liformes,  pubescentes,  épa«sies  à  l'exta^mitë,  le  2e  article  petit,  le  3e 
'e  plus  long.  La  f;ice  finement  ponctuée,  avec  un  point  enfoncé  de 
chaque  côté  au-dessus  du  chaperon.  Thorax  poli,  brillant,  lisse.  Ailes 
hyalines,  finement  frangées,  la  cellule  radiale  en  coin,  ferniée  en 
avant,  les  nervures  brunes  ;  aréole  distincte,  la  nervure  sous-cubitale 
seule  étant  oblitérée.  Pattes  rous-âtres,  les  hanches  et  les  cuisses  au 
milieu,  noires.  Abdomen  médiocrement  comf  rimé,  poli,  lisse,  le  pédi- 
cule petit;  les  segments  ventraux  avec  les  borda  roussâtres  à  l'extré- 
mité.—It. 

Prise  au  filet. 

6.  G-en,  Kléidotome.  Kleidotoma,  Westwood, 

Tête  transversale,  étroite  ;  Antennes  de  14  articles 
daiis  les  d^  et  13  dans  les  Ç,  les  derniers  plus  é|)ais  chez  ces 
dernières.  Ecasson  soulevé,  à  disque  cupuliforme.  AiK'S 
frangées,  avec  une  radiale  courte  et  large,  ouverte  du 
côté  antérieur,  et  2  cubitales  dont  la  rencontre  forme  un 
point  épais  mais  sans  aréole.  Abdomen  fortemen  comprimé. 

Deux  espèces  rencontrées  que  nous  croyons  toutes 
deux  nouvelles. 

M'tathorax  ferrugineux,  ailes  tachées 1.  maCîllipenniS. 

Métathorax  noir,  aile  sans  taches Z.  CUpi^liferA 

I.  Kleidotom*  à-ailes-tachées  Kleidotoma  maculi- 
permis,  nov.  sp. 

$  — Long.  .13  pce.  Noir  ;  les  antennes,  le  métathorax,  les  flancs, 
avec  les  pattes  et  la  base  de  l'abdomen,  roux.  Face  longue,  lisse,  avtc 
une  fossette  longitudinale  de  <ha(jue  côté  au  dessus  du  chaperon  ;  les 
mandibules  ro  isses.  Antennes  rousi-âtres,  plus  épaisses  et  pnbescentcs 
à  l'extréniité,  les  2  articles  basi^aires  noirs,  le  2e  petit,  subglobal^ux,  le 
3e  à  peine  plus  long  que  le  4e.  Thorax  gibbeiix,  lisse,  non  sillonné, 
portant  seulement  une  impression  au  dessus  des  ailes  antérieure.».  Ecus- 
son  soulevé,  avec  une  double  fossette  à  la  base,  les  bords  déprimés  ot 
rugueux,  le  disque  en  forme   de  cupule   munie  d'un  rebord  et  concave 


238  LIE   NATURALISE   CANADIEN 

au  inilica,  ro'îX  de  uiêiiie  que  le  reste  du  nii^tatliorax  et  Ifs  flinch 
Ailes  finctiient  fVani^ée-,  hy.ilines,  ;ivîc  une  grande  bande  traiisvers  ilo 
br  'lie  iiu  milieu,  la  radiale  ouverte  et  toito  couverte  pir  ce'te  tiche  ; 
point  d'ari'olc.  Ab'lonicn  fortement  conifiriiDé,  roux  à  la  hase  et  noir 
dans  le  reste,  le  pédic'ile  so  ilcvo  au  soinniet  en    un  rebord  f<-ang?.— R. 

Pris  an  filot,  bien  remarquable  par  la  forme  de  son 
t'cusson. 

2.  Kleidotome  cupulifère.  Kleidotoma  cupulifera,  nov. 

sp.-  Fig.  39. 

j"  Ç — Long.  .  15  pce.  Noir,  avec  les  antmnes,  les  pattes  et 
les  hanches  rousses,  celles-ci  (juelquefois  plus  ou  moins  noires  à  la  base. 
Antennes  â  2j  article  sub-glob  neux,  les  autres  allongés,  suo-égaux, 
cHranglés  aux  jointures,  le  3e  un  peu  j  lus  long  que  les 
autres.  Face  lisse,  soulevée  longitudmaKuient  au  milieu. 
Thorax  lisse,  sans  sillons  loni:itudinaiix,  portant 
Fig.  39  seulement  une  impression  courbe  an-dessus  des  ailes 
antérieures.  Ecnsson  avec  une  fossette  de  chaq'ie  côté  à  la  base, 
soulevé,  déprimé  et  rugueux  sur  ses  bords,  avec  le  disque  ovale  en 
forme  de  c 'pule  munie  d'un  rebord  aigu,  creu-ée  en  déduis  et  partant 
quelques  }ouctu  ition*.  Les  épaules  et  les  flincs  lisses,  le  collier 
portant  seulement  quelques  aciculations  au  milieu.  Ailes  hyalines, 
iridescenti'S,  ù  nervures  jaunes,  la  sous-cubitale  obsolète.  Abdomen  si 
pédicule  muni  au  sommet  d'un  rebord  frangé  et  jaunâtre,  le  2e  segment 
entièrement  lisse;  dans  la  Ç  les  segments  ont  le  boid  inférieur  jau- 
nâ  re  — PC. 

Prise  au  lilet.     Espèce  bien  remarquable  par  sa  colora- 
tion. 

7.  Gen.  Ibai.ie.     Ibalia,  Latreille. 

Tête  tratisversiile,  excavée  profondément  en  arrière. 
Antennes  filiformes,  à  l4  articles  d^  et  13  ?,  le  2e  le  plus 
petit.  Thorax  sillonné  longitudinalement  avec  stries 
transversales.  Ecupson  large,  rugueux.  Ailes  avec  une 
cellule  radiale  fort  étroite,  3  cubitales  dont  la  1ère  longue 
et  étroite  se  prolonge  andessns  de  la  2e.  Abiiomen  com- 
primé en  lame  de  couteau,  à  5e  segment  très  grand,  L's 
autres  à  peu  près  égaux.  Tarière  droite,  grêle,  à  peu  près 
aussi  longue  que  l'ab  lomen. 


Fig.  39 — Una  aile  du  KUidotoma  cupulifera  Prov. 


VI — GTNIPIDE8.  239 

Insectes  bien  reconnaissables  par  la  forme  de  lenr 
abdomen,  et  d'une  laille  bien  au  dessus  de  tous  les  autres 
genres  de  cette  famille.  Plusieurs  auteurs  les  ont  consti- 
tués en  une  fomille  distincte.  Leurs  larves  vivent  en 
parasites  dans  le  corps  d'autres  larves.  Une  seule  espèce 
rencontrée. 

Ibalie  ensigère.  Ibnlia  ensiger,  Norton,  Proc.  En  t.  Soc. 
Phil,  i,  p.  200,  9. 

$ — Lonc;.  5.S  pce.  Noire  avec  l'abdomen  rouge.  La  tête  avec  le 
thorax,  excepté  2  larires  taches  iiï^ses  sur  les  flîancs,  fortement  niouenx. 
Mandibule-;  courtes  et  larges,  roussâtres.  Antennes  à  arti'jes  allongés, 
un  peu  renflés  an  sommet,  le  2e  le  plus  court.  Ecnsson  grand,  en  carré 
se  terminant  pof-té;ieuieinent  par  2  lointes  épineuses  ;  le  métathorax 
avec  une  épine  aus.-i  de  chaque  côté.  Ailes  hyalines,  légùremont  enfu- 
mi'es  dans  leur  noitié  terminale  avec  une  tache  brune  à  l'endroit  du 
stigma.  Pattes  noires,  le>!  jinibes  postérieures  rugueuses.  Tarses  pos- 
térieurs avec  le  premier  article  2  fois  plus  long  que  tous  les  autres 
réunis.  Abdomen  roux,  poU,  brillant,  comprimé  en  lame  ;  tarière 
ce  ute,  des  deux  tiers  de  l'abdom  n  environ. — A  C. 

Nous  avons  fréquemment  rencojitré  cet  insecte  en 
compagnie  de  Bracoiiides,  sur  d;'s  troncs  de  sapins  morts, 
cherchant  sans  doute  à  déposer  ses  œufs  dans  le  corps  de 
larves  lignivores  dont  la  moulée  révélait  la  présence. 

8.  Gen.  .^gimps.     ^g-27î>s,  Haliday. 

Tête  transversale,  à  vertex  généralement  court.  An- 
tennes longues,  de  14  articles  dans  les  J*  et  16  dans  les  ?. 
Thorax  gibbeux  ;  écusson  fort  et  proéminent,  bifovéolé  à  la 
base,  projeté  en  arrière.  Ailes  avec  une  cellule  radiale 
courte  et  large,  ouverte  au  côté  antérieur,  les  autres  cellules 
non  distinctes.  Abdomen  légèrement  comprimé,  à  pédi- 
cule court,  strié.  Yeux  glabres. 

Ces  insectes  se  distinguent  particulièrement  des  Fi- 
gites  par  leurs  yeux  glabres.  Une  seule  espèce  rencontrée. 

.ffigilips  aeiculé.     JEgilips  aciculatus,  nov.   sp. 

Ç — Long.  13  pce.  Noir  ;  les  antennes  les  mandibules,  avec  les 
pattes  plu.i  ou  moius  ferrugineuses.  Face  fortement  pontuée.  Anteunes 


240  LE  NATURALISTE  CANADIEN. 

jiune  fernipincux,  le  1er  et  le  dernier  article  noirs,  tous  deux,  avec  le 
3.Î  !ilIon"'«  los  autres  nioniliformes.  Tons  les  flancs  fortement  aciculéc, 
dos  d'i  niJxithonix  avec  un  sillon  de  ch  ujuc  rôto.  Eeus.«on  bifovdolé  à 
la  base,  projetas  eti  anièro,  snns  opine,  mais  foitoinent  rugueux-alvéolé. 
Ailes  hyalini's,  la  cellule  radiile  triangulaire,  fcrîiiée,  point  d'autres 
cellules  caiiiplotos.  Pattes  ferrugineuses,  les  hanches  avee  les  cuisses 
au  niiiieu  plus  ou  moins  obscures.  Abdomen  avec  le  pédicule  strié,  le 
2j  8e<»ment  finement  aciculé  à  la  base,  les  terminaux  teints  de  roux. 

j» — Avec  les  antennes  jaunes  excepté   le  premier  article  qui    est 
noir,  l'abJoimm  roassâtre  à  la  base,  le  2e  segment  sans  aciculations  etc. 

Trouvés  aussi  dans  des  galles  sur  les  feuilles  du  chêne 
ronge. 

9.  G-en.  Figite.  Figites  Latrielle. 

Tête  en  carré  transversal.  Antennes  de  14  articles  dans 
les  cf ,  le  2e  très  petit,  tous  les   autres  à   peu  près    d'égale 
7  6  54  3      2  1  longueur,   en   iuseau,    c'est  à    dire 

\  Il    î      j  ,  resserrés  sux  jointures  ;  diias  les  $ 

"    '      '  de  13  articles,  plus  grêles  au  milieu 

qu'aux  deux  extrémités,  les  derniers 
plus  courts,  plus  épais.  Ecusi^on 
large,  avec  2  cavités  ou  fossettes  è  la 
base,  rejeté  en  arrière  et  souvent 
épineux  à  son  sommet.  Ailes  avec 
t  c  54  3  2  1  une  cellule  radiale  courte  et  large, 
Fig  40  ayant  l'aréole  vers  son  milieu,  celle- 

ci  souvent  pleine,  n'étant  qu'un  point  plus  épais  par  la 
ri'ucontre  des  nervures,  lèro  cubitale  avec  sa  nervure  in- 
férieure le  plus  souvent  oblitérée.  Ab  lomen  avec  le  3e 
segment  le  plus  grand  de  tous,  les  valves  de  la  taiière 
droites.-  Fig.  40- 

Ces  insectes  habitent  aussi  des  galles  mais  qui  sont 
dues  à  la  piqûre  des  vrais  Cyiiips.     2  espèci'S  rencontrées. 

Flancs  entièrement  aeicu'és  ;    écisson  (J*  épineux 1    armatuS. 

Flancs  avec  une  grande  p  aque  lisse 2.  quînquelineatUS. 


T'^r"'^**'*'^^ 


Fi».  40 — L'ab lomen  du  Figitti  quinquelineatun,  Sny  ;  1,  2,  3,  4,  5,  6,  7  arceaux 
dorFauz  ;  1,  2,  3,4,  5  areeau.t  ventraux  ;  c,  la  carène,  t,  la  tarière;  g,  l'une  de  ses 
valves. 


VI— CTNIPiDKS.  241 

femelles  des  Anlax,  attendent,  elles,  que  les  galles  soient 
formées  pour  les  percer  ensuite  et  leur  confier  leurs  œufs, 
si  bien  qu'on  trouve  les  Diastrophes  et  les  Aulax  cohabitant 
et  rongi^ant  ensemble  les  mêmes  galles,  souvent  même 
la  même  cellule,  mais  avec  cette  dilférence  que  les  pre- 
miers sont  les  véritables  possesseurs  de  la  demeure,  tandis 
que  les  seconds  ne  sont  que  les  hôtes,  les  locataires  de 
ceux-ci.  Il  suit  de  là  que  les  Diastrophes  se  rangent  par- 
mi les  véritables  proi'.ucteurs  de  galles,  les  Piiéaides,  tandis 
que  les  Aulax  appartiennent  aux  locataires,  Inquilinides. 
Une  se.ule  espèce  rencontrée  : 

Aulax  des  bois.    Aulax  siluestris,  O.  Sacken,  Proc.  Ent. 
Soc.  PhiL  11,  p.  87,  d"?. 

Long  (^  .08,  Ç  .10  pce.  D'un  noir  de  poix,  avec  les  antennes    et 

les  pattes  d'un  juune  roussâtre,  les  n)andibulos  aussi  rouss^âires    exoep 

te  à  l'extrémité.  La  f.ice  rugueuse  et  pubeseente,  avec    un    renflement 

au  nnlicn.  Antennes  de  14  articles  (^  et  12  Ç,  chez 

^^^^5^3^^  les  premiers  le  3i.'  échmcré  en  dessus.    Thorax  pu- 

Fig~4l  bescent,  les   épaules  scabrei,   l'écusson  gibbeux  et 

scabre.    Ailes  hyalines,  légèrement  jaunâtres,  iridescentes,   sans   aucun 

nuage,  la  radiale  fermée  pir  une   nervure  au    bord  antérieur  de   l'aile, 

en    forme    de   coin,    la    2e     nervure    transverse    iégèremont    courbée, 

simple   et  oblique,   portant  l'aréole  vers  le    milieu  de  la  radiale.     Les 

pattes    plus    fâles  que  les  antennes,    les    hanches    noivcs    à   la    base. 

Abdomen    en     forme  d'entonnoir,    trontjué    post;5rieurement,     avec   lu 

tarière  et  ses  valves  redressées  verticalement,  noir,  quelquefois    plus  ou 

moins  roussâtre. — C. — Fig.  41. 

Comme  il  est  facile  de  le  reconnaître,  cet  insecte  ae 
rapproche  beaucoup  du  Diastrophe  nébuleux,  mais  il  s'en 
distingue  surtout  par  la  position  de  son  aréole,  l'absenee  de 
nuage  aux  ailes  et  sa  radiale  fermée  eu  avant. 

5.  U-en.  EucoiLA.     Eucoila,  Westwood, 

Antennes  à  "(5  articles  dans  les  c?  et  13  dans  les  ç,  oih 
elles  sont  plus  courtes  et  s'épaississent  vers  l'extrémité. 
Ecusson  tuberculeux.  Ailes  fine  merit  frangées  avec  une 
cellule  radiale  fermée  en  avant  par  une  nervure.  Abdomen 

médiocrement  comprimé. 

A  continue 7' . 


¥ig.  41. — Une  ftile  de  \'Àn!.eac  iVveitrit,  0    ^. 


243  I<E   NATURAr.T?TE   CANAP1^^^ 

QUELQUES  NOTES 

SUR  LA  FERTILISATION  DES  PLANTES. 

Par  le  docteur  L.D.MiGNAm/r,   Montréal. 


Un  amateur  de  la  nature  disait  : — "Si  nous  pouvions 
suivre  de  nos  ymix  ce  qui  se  passe  da))s  les  cellules  des 
vrffeiaux,  ces  plantes,  qui  au  premier  abord  semblent  si 
déjiuées  de  vie  et  d'activité,  maiiiiVsteraient  des  preuves 
de  vitalité,  des  i)hénomènes  de  physiologie  qui  nous  éton- 
neraient."—Le  microscope,  ce  mentor  [)resque  divin  de  la 
science  moderne,  est  venu  aider  à  la  faiblesse  de  nos  yeux, 
et  avec  l'observation  nous  pouvons  constater  que  ces 
plantes  jouissent  de  presque  tontes  les  fonctions  de  la  vie 
animale. 

L'étude  des  plantes  insectivores  a  porté  mon  atten- 
tion sur  la  digestion  végétale,  et  certes  j'y  ai  admiré  des 
choses  réellemetit  étonnantes;  l'investigation  des  phéno- 
mènes de  la  réproduction  sera,  je  le  crois,  non  moins  in- 
téressante, car  elle  as:«ure  à  ces  fleurs  qui  font  l'ornement 
de  nos  bois,  de  nos  champs  et  de  nos  montagnes,  un  titre 
nouveau  à  notre  estime  et  à  notre  admiration. 

Depuis  les  siècli's  les  plus  reculés,  les  hommes  se  sont 
occupés  des  productions  végétales,  mais  les  relations  entre 
les  étamines  et  le  pistil  n'ont  été  comprises  qu'au  siècle 
dernier.  Cette  ihéorie,  comme  il  arrive  toujours,  eut 
d'abord  à  rencontrer  beaucoup  d'opposition.  Aussi  le 
docteur  Darwin,  aieul  du  naturaliste  encore  vivant  de 
ceimni,  écrivit  un  livre  intitulé  :  ''The  Lover  of  flowers,'"  ou- 
vrage dont  on  a  beaucoup  ri,  mais  que  le  temps  et  les 
investigations  des  savants  sont  venus  coniirraer. 

Nous  allons  donc  nous  entretpuir  des  quelques  phé- 
nomènes i|ue  nofiS  j)résente  la  nature  dans  la  reproduc- 
tion des  pl.iiites.  Et  d'abord,  divisons  le  monde  vé"-étai 
à  ce  point  de  vue.     11  y   a,  les   plantes  pha né r optâmes,    ou 


QUELQUES  NOTFS  STI!?   T./    PE^TTr/SATrON  MKS  PLANTE?         243 

ci'lK'S  <iai  Ili'uvissont,  et  Jos  cr//pf.o<ir/ines,  ou  colles  qui 
comme  les  mousses  et  les  Ibuoèies  n'ont  pas  de  fleurs  pro- 
prement dites. 

Clipz  les  Phanérogames,  les  organes  reproducteurs 
sont:  1°  L'-'.s  étanines,  opvane^  coini)osés  d\\n fameut  ou 
tige  très  mince  qui  sonlicnt  Vanihère,  et  d'une  boîte  ou 
capsule  de  difF':'rente  fomio  qui  contii'ut  le  j:ollen,  dont 
l'action  est  essiMitielle  à  la  fécondation. 

2°  Le  r/.sv'// ou  l'organe  central  de  la  fleur,  consiste 
en  une  tige  très  mince  appelée  aiyle,  qui  porte  à  son  ex- 
trémité supérieure  un  disque  que  l'on  nomme  stigmate,  et 
se  termine  inférieurement  par  ['ovaire,  capsule  contemmt 
les  ovules  on  graines  futures. 

Lorsque  le  pollen  tombe  sur  le  stigmate,  le  résultat 
n'appelle  fertilisation,  dont  il  y  a  deux  sortes  :  1°  L-à  fertili- 
sation directe  [self fertilization,  des  Anglais)  qui  a  lieu  lors- 
que le  pollen  des  étamines  d'une  fleur  tombe  sur  le  stig- 
mate de  cette  même  fleur. 

1°  La  fertilisation  croisée,  ce  qui  arrive  lorsque  le 
polleîi  qui  tombe  sur  le  pistil  d'une  fleur  vient  des  éta- 
mines d'un  autre  pied,  ou  d'une  autre  fleur  de  la  même 
espèce. 

Ou  croyait  autrefois  que  chaque  fleur  parfaite,  c'est- 
à-dire,  chaque  ileur  i)onrvue  d'étamines  et  de  pistil  se 
feTtiiisait  soi-même,  mais  depuis  que  la  fertilisation  croisée 
a  été  un  objt't  d'étude,  l'investigation  a  démontré  d'autres 
manières  par  lesquelles  elle  s'effectue.  En  même  temps 
plusieurs  observateurs,  à  la  téie  desquels  se  trouve  le 
célèbre  Darwin,  ont  prouvé  que  les  résultats  de  la  fertili- 
sation croisée  l'emportent  de  b'nuicoup  sur  la  fertilisation 
directe.  Citons  en  une  expérience  sur  le  grand  nombre 
que  lit  le  savant  anglais.  Il  prit  douze  pieds  deVIpomœa 
(Gloire  du  matin)  et  en  Ht  fertiliser  six  par  la  méthode 
directe,  et  six  par  le  croisement  avec  une  autre  fleur.  Ke- 
cuillant  ensuite  l^s  graines  de  ces  individus,  il  trouva,  en 
les  cultivant  sous  les  mômes  conditions,  que  les  six  pre- 
miers n'arrivèrent  qu'a  5  pieds  4  pouces  de  hauteur, 
tandis  que  les  autres  mésurèreu',  après  la  même  durée  de 
temps,   7    pieds.     11  y  avait  aussi  une  différence  notai. le 


244  LE    NATURALISTR    CANADIEV. 

entre  le  port,  le  nombre  des  fleurs  et  la  vigeur  des  deux 

classes. 

La  nature  semble  même,  dans  quelques  occasions,  ne 
pas  permettre  la  fertilisation  directe,  et  déploie  au  con- 
traire un  «>-rand  nombre  d'artifices  propres  à  amener  la 
fertilisation  croisée.  Mous  troiwons  aussi  en  étudiant  ce 
sujet  que  la  fécondation  de  cite  sorte  s'opère  de  trois 
manières  : 

1"^  Par  les  plantes  dioïques,  où  les  fleurs  staminées  se 
trouvent  sur  un  pied,  et  les  pistillces  sur  un  autre. 

2=*  Par  un  temps  de  maturité  diflérent  pour  les  deux 
organes. 

3*^  Par  une  disposition  psirticulière  des  étttmines  et  du 
pistil  qui  opèrent  la  fertilisation  au  moyen  d'insectes. 

Nous  avons  dans  le  Poj  ii/us  pyramidalis  ou  Peuplier 
d'Italie  un  exemple  marquant  de  la  première  classe.  Cet 
arbre,  originaire  primitivement  de  la  Perse,  et  que  l'on 
nous  a  apporté  d'Enro})e,  ne  donne  point  de  graines,  mais 
se  propage  entièrement  par  boutures.  La  raison  en  est 
que  l'on  ne  possède  au  pays  que  des  individus  staminés 
ou  mâles,  qui  au  printemps  couvrent  nos  chemins  et  nos 
trottoirs  d'un  pollen  inutile,  les  individus  pistillés  ou  lè- 
melles  manquant  encore. 

La  seconde  et  la  troisième  classe  se  trouvent  presque 
toujours  réunies  et  demandent  pour  la  fertilisatiou  soit  le 
concours  du  vent,  soit  l'aide  des  insectes. 

En  parlant  de  ces  derniers,  quelques  mots  d'explica- 
tion ne  seront  pas  hors  de  propos.  Il  y  a  longtemps  que 
l'on  se  demandait  l'usage  de  ces  insectes  qui  viennent  au 
printemps,  pour  faire  notre  malheur  jusqu'aux  premières 
gelées  d'automne.  La  science  moderne  est  venue  répon- 
dre à  cette  question,  et  nous  les  montre  comme  les  instru- 
ments les  plus  utiles  de  la  nature  pour  la  fécondation  des 
plantes. 

L'observation  démontre  qu'ils  sont  attirés  aux  fleurs 
par  la  couleur  et  l'odeur,  et  rentrent  dans  la  corolle,  soit 
pour  y  chercher  le  miel,  comme  le  font  les  abeilles,  soit 
pour  se  protéger  contre  le  vent  ou  le  froid.  Il  est  certain 
aufesi  que  les  visites  des  insectes  se  font  avec  beaucoup  de 


QUKLQUhS  NOTES  SUR  LA  FERTILISATION'  DESPLA^TF,S  245 

raélhode.  Aiiij-i  lorsqi\'une  abeille  commence  le  matin  à 
visiter  une  certaine  espèce  de  fleur,  il  est  à  peu  près  cer- 
tain qu'elle  ne  fréquentera  que  les  individus  de  cette 
espèce  pendant  toute  la  journée,  sans  s'occuper  d'autres 
espèces  qui  se  twuvent  sur  son  chemin.  Ainsi  par  une 
sage  prévision  de  la  nature,  l'hybridation  est  effective- 
ment empêchée.  Je  donne  ce  fait  sur  l'autorité  de  Sir 
John  Leubock,  observateur  dont  le  témoignage  est  irré- 
cusable, surtout  lorsqu'il  s'agit  d'insectes. 

,  P]n  oubliant  ce  petit  travail  dans  le  Naturaliste,  ie  dois 
dire  de  suite  que  je  n'ai  nullement,  l'intention  de  traiter  à 
fond  un  sujet  d'une  aussi  haute  importance  que  celui  des 
relations  entre  le  m.onde  entomologique  et  le  monde  vé- 
gétal, je  veux  seulement  attirer  l'attention  de  mes  con- 
frères dans  la  science  sur  cette  partie  si  intéressante  de  la 
botanique»  en  leur  rappelant  que  dans  notre  beau  pays 
la  nature  a  semé  les  merveilles  d'une  main  généreuse,  et 
qu'au  fond  de  nos  forêts  il  se  produit  chaque  année  des 
phénomènes  de  l'existence  desquels,  peut-être,  l'on  ne  se 
doute  pas  maintenant,  mais  dont  l'étude  serait  aussi  utile 
})our  nos  compatriotes  que  nouvelle  pour  la  science»  A 
l'œuvre  donc. 

Parlons  d'abord  de  l'action  des  insectes.  Prenons,  par 
exemple,  l'ylvî/w  ^'///-'////////w,  plante  de  la  famille  des  Jroï- 
dées,  [Flore  Canad.  p-  617)  dans  laquelle  les  étamines  se 
trouvent  avec  les  pistils  sur  un  spadice.  Les  pistils  mûris- 
sent d'abord  et  puis  se  dessèchent  avant  que  le  pollen 
tardif  des  anthères  tombe  au  fond  de  la  spathe.  A  un 
observateur  superliciel  il  semblerait  qu'il  en  serait  fini  de 
l'Arum,  et  que  sa  forme  bizarre  ne  viendrait  plus  réjouir 
nos  yeux  dans  nos  promenades  par  les  bois  et  les  vallons 
lorsqu'ils  sont  encore  tout  humides  de  la  fonte  des  neiges 
au  printemps. 

l.'auteur  de  la  nature  cependant  a  tout  prévu;  et  ici 
les  insectes  sont  les  ministres  de  sa  volonté.  Ainsi,  au. 
dessus  des  organes  de  reproduction,  tig.  42,  il  se  trouve 
un  nombre  des  poils  radiés  <i  cjui  permettent  l'entrée, 
ma^'s  dont  la  d<'-vise  est  :  vestigia  nulla  relmrsuin.  La  bise 
qui  à  cette  saison    u'a    pas  encore  cédé   entièrement   au 


246 


LK  NATUKAliTSTE  CANAIUFN. 


z'^phyr,  ot  l'espoir  aussi  d'y  trouver  du  init'l,  arnôii--'  un 
ffi-MiHl  nombre  dt'  rnonclieions  à  riMitiM^v  dans  la  spalho,  les- 
quels, par   Id  disposition  de  ces  poils,  se  trouvent  ainsi  pri- 


r> 


Fis.  42. 


Fi;:.  43. 


sonniers.  Leur  captivité  dure  pendant  la  maturité  du  pis- 
til, mais  du  morne.- 1  que  celui-ci  se  dessèche  et  que  le  pol- 
ien  commence  à  tom!)er  des  anthères,  les  barreaux  de  leur 
prison  disparaissent,  «'t  aussitôt  les  captifs  joyeux,  s'élancent 
dans  la  lumière  pour  retomber,  hélas,  comme  bien  d'autres, 
dans  leur  erreur  pi'tMnière.  Chargés  du  pollen  qui  adhère 
à  leur  tête  et  à  leurs  aiies,  ils  rentrent  dant>  (l'aatiessi)athes 
et  portent  ainsi  aux  stii^mates  la  poussière  précieuse  qui 
assure  la  ))erpétuité  de  l'Arum. 

Ce  phénomène  admirable  se  voit  aussi  dans  V Âriato 
lochia  sipho,  planu»  connue  vult^an'emeiit  dans  nos  jardins 
sous  le  nom  de  '■'■  pipe-delahnc'". 

Prenons  une  autre  plante  p  irnii   nos    indiirènos,   celle- 
ci  croit  sur  les  roches  escarpées  de  nos*  mo)itagnes,  sur  les 


Fig.  42 —  Une  spathe  de  l'Arum  représentée  ouverte  ;  a  les  poilus  ridié.--,  6  les 
étainines  ;   c,  les  pistils, 

Fi.,'.  -13—800  ion  d'une  fleur  d'Orchi-:  ;  e  l'éperon  ;  «le  sigmate  ;  m  uie  inasso 
poUéûifiuej  avoj  sonrôtintielc  retirée  Je  la  fleur  ;  i;  io  rosteilum. 


QUELQUES  NOTÎiS  SUR  LA  FERTILISATION   DKS  PLANTl.S         217 

collines  et  les  promontoires  de  notre  beau  St-Lanrent,  la 
Campanula  rolaiidifoJia,  ou  comme  nous  aimons  à  l'appe 
ier  avec  M  Provanclier,  la  Oami)anulie  Canadienne.  Ses 
clochettes  d'un  bleu  ioncé,  sa  lige  trêle,  et  ses  feuilles 
linéaires  se  balancent  souvent  sur  le  bord  des  précipices, 
et  servent  d'ornements  aux  scènes  les  plus  grandioses  de  la 
nature. 

Dans  cette  plante,  les  étamines  mûrissent  d'abord,  et  le 
pollen  adhère  au  stigmate  encore  vert.  Alors  les  insectes, 
en  entrant  dans  la  fleur,  passent  nécessairement  ie  long  du 
pistil,  car  l'intérieur  de  la  corolle  est  tapissé  de  poils  r<iides. 
En  peu  de  temps  tout  le  pollen  est  emporté  par  eux,  et 
lorsque  les  stigmates  s'ouvrent,  la  fertilisation  a  lieu  au 
moyen  des  insectes  qui  continuent  à  visiter  la  fleur  et  qui 
portent  sur  leurs  ailes,  ie  pollen  qu'ils  ont  recueilli  dans 
leurs  voyages. 

Dans  la  famille  des  Caryophyllées,  qui  nous  est  repré- 
sentée par  It-s  œillets,  il  y  a  une  manifestation  remar- 
quable de  cette  qualité  de  maturité  variante.  Ainsi  dans 
quelques  espèces  les  étamines  mûiissent  d'abord  et  s'élè- 
vent au-dessus  de  la  corolle,  alors  les  insectes  dans  leurs 
•  visites  parient  chargés  de  pollen  et  vont  le  porter  à  d'autres 
fleurs  où  les  pistils  sont  à  l'état  de  maturité.  Les  résultats 
sautent  ainsi  aux  yeux. 

Ici  nous  pouvons  citer  avec  avantage  le  genre  Gera- 
nium, si  bien  étudié  par  Sir  John  Leubock.  Les  étamines 
sont  au  nombre  de  dix,  dont  cinq  se  projettent  en  dehors 
de  la  corolle,  et  les  autres  restent  à  l'intérieur.  Les  stig- 
mates sont  au  nombre  de  cinq  et  se  présentent  sous  la 
forme  de  lob  >s  étalés  sur  riurérieur  de  la  corolle.  M. 
Leubock  a  trouvé  chez  le  G.  praleiue,  où  les  fleurs  sont 
les  plus  grandes,  que  les  étamines  mûrissent  d'abord  et 
que  le  pistil  n'est  propre  à  la  fécondation  que  lorsque  les 
premières  se  sont  Sesséchées.  Lt»  plante  est  donc  inca[)able 
de  fertilisation  directe. 

Chez  le  G.  jiijrenaicum,  les  fleurs  sont   plus  petites    et 
la  plante  n'e>t  hermaphrodite   que  pour  un   temps  bien 
com  t.     La  fertilisation    ici   se   fait    presque    toujours    au' 
moyen  d'insectes. 


24^  LE  N  ATOKA  LISTE  CANADIEN. 

Le  G.  molle  a  des  fleurs  encore  pins  petites  rjne  colles 
de  l'espèce  précédente,  les  étamines  et  les  pistils  vien- 
nent souvent  à  maturité  en  même  temps,  mais  la  fertili- 
sation s\ff'.ctue  très  fréquemment  par  les  insectes. 

Enfin  le  G.  puailhrn,  dont  les  fleurs  sont  les  plus 
petites  de  toutes,  est  entièrement  hermaphodrite,  se  fer- 
tilise lui-même. 

Nous  avons  dans  ces  quatre  espèces,  et  un  exemple 
des  moyens  que  prend  la  nature  pour  assurer  la  f»Mtilisa- 
tion  croisée,  et  en  même  temps  les  résultats  qui  s'en 
suivent. 

Chez  les  Epilobium,  la  même  chose  s'observe  encore, 
et  j'attire  là  dessus  l'attention  de  nos  jeunes  botanistes. 

La  famille  des  Ericacées  qui  nous  lournit  tant  de  ma- 
gnifiques plantes,  est  très  intéressante  dans  sa  fortiliNalifui, 
mais  nos  espèces  canadiennes  dcmaïKlent  encore  beau- 
coup d'étude. 

Parmi  celles  qui  nons  invitent  à  l'observation,  est  la 
Kalmia.  Ce  bel  arbuste,  qui  orm'  de  ses  fleurs  roses  nos 
marais,  a  une  conformation  toute  particulière.  Ainsi  le 
pistil  est  long,  bien  plus  long  que  les  étamines  ;  ces  der- 
nières au  nombre  de  dix  sont  retenues  par  leurs  anthères 
dans  de  petites  fossettes  qui  se  trouvent  autour  de  la  co- 
rolle. Les  fliaments  en  sont  très  élastiques,  et  aussitôt 
que  par  une  irritation  quelconque  à  leur  base,  ou  par  la 
dilatation  naturelle  de  la  corolle,  les  anthères  se  trouvent 
libérées,  elles  reviennent  brusquement  à  une  position  per- 
pendiculaire en  renvoyant  un  petit  nuage  de  pollen. 

Supposons  maintenant,  qu'un  insecte  quelconque  ir- 
rite la  base  des  étamines,  il  est  presque  certain  de  s'envoler 
effrayé  emportant  avec  lui  une  large  part  de  la  poudre 
précieuf?e  qui  assure  la  continuation  de  l'espèce,  en  l'ap- 
pliquant ensuite  à  un  autre  stigmate.  Si  au  contraire  ceci 
n'a  pas  lien,  la  plante  se  fertilisée  elle-même  par  la  libéra- 
tion ultérieure  des  étamines. 

Il  y  a  aussi  d'autres  plantes  de  cette  famille,  telles 
que  la  Clnmaphila  umbtllata,  la  GauUheria  procumbens,  les 
Pyrola,  etc.,  dont  l'étude  serait  à  la  fois  intéressante  et  ins- 
tructive. 


QUELQUES  NOTÉS  SUR  LA  F E UTILISATION  DES  PLANTES         249 

Passons  maintenant  à  la  famille  des  Orchidées,  fa- 
mille certainement  merveilleuse  dans  la  bizarerie  de  ses 
formes,  mais  bien  plus  étonnante  encore  dans  son  mode 
de  fertilisation.  Le  célèbre  Darwin  a  publié  sur  ce  sujet 
seul  un  livre  d'observations  et  de  recherches  dont  la  lec- 
ture est  souverainement  intéressante. 

Pour  en  citer  un  exemple,  prenons  V Orchis  speclabilis, 
cet  hôte  admirable  qui  orne  nos  bois  humides  au  mois  do 
mai.  Dans  cette  plante,  le  pollen  est  aggloméré  en 
masses  —  renfermées  dans  deux  cellules  —  au-dessus  du 
pistil,  tig.  43.  Ces  masses  polléniques  m,  sont  retenues  en 
position  par  une  membrane  très  fragile  que  l'on  nomme  le 
rostellum  v,  et  portent  à  leur  extrémité  inférieure  un  disque 
couvert  d'une  matière  très  collante. 

Qu'il  vienne  maintenant  un  insecte  plonger  sa  trompe 
dans  l'éperon  e,  de  la  plante,  il  est  presque  certain  de  tou- 
cher au  rostel/itni,  lequel  se  déchirant  aussitôt,  laisse  échap- 
per les  disques  collants  pour  orner  la  tête  du  malheureux 
chercheur  de  miel. 


Yient  ensuite  une  action  très  curieuse  de  la  part  des 
masses  polléniques.  Par  une  contraction  inégale  du  disque, 
celles-ci  s'inclinent  vers  l'extrémité  de  la  trompe  de 
l'insecte,  de  manière  à  se  trouver  opposées  aux  stigmates, 
lorsqu'il  ira  visiter  une  autre  fleur. 

Il  serait  très  facile  à  n'importe  qui  de  vérifier   par  lui- 


î"ig.  44.— Espérieace  du  crayon;    a  avoc  la  pollinio  droite  sur  son  rétinacle, 
b  la  pollinie  se  courbant. 


250  LE    NATURALISE    OANADIKN 

ïnèint»  cotto  assertion  en  plong'eant  l'extrérnité  d'un  crayon 
dans  i'rpcroti  (rnne  de  ces  i)lantes;  il  verra  aus-sitôt  les 
pollinies  tomber,  se  coller  au  crayon  et  s'incliner  bien  vite 
vers  sa  pointe.   Fig.  44. 

Cette  manière  d'opérer  la  fertilisation  croisée  est  rela- 
tivement bien  simple  en  comparaison  avec  l'artifice  de 
qnelques  autres  Orchidées.  Prenons  par  exemple  la  Leis- 
tera  ovala,  plante  qui  se  rencontre  dans  les  bois  humides. 
Ici  les  pollinies  sont  découvertes  et  se  tiennent  dans  les 
cellules  de  l'anthère  et  au-dessus  du  rostellum  qui  s'a- 
vance de  (quelques  lignes,  et  se  montre  sous  la  forme  d'une 
membrane  succulente,  et  assez  épaisse.  Qu'il  vienne  main- 
tenant un  insecte  se  poser  sur  le  rostellum,  il  reçoit  aussi- 
tôt une  décharge  de  quelques  gouttes  d'un  fluide  collant, 
en  même  temps  la  membrane  se  plie  pour  laisser  tomber 
les  pollinies  qui  s'attachent  sur  la  tête  ou  la  trompe  du 
visiteur.  Tout  ceci,  dit  Darw'n,  s'opère  si  promptement, 
qu'il  est  presqu'impossible,  tout  en  le  faisant  rapidement, 
de  passer  une  aiguille  sur  le  rostellum  sans  emporter  les 
pollinies. 

A  continuel'. 


LE  CHIEN  ET  SES  PRiNClPALES  RACES 


(Continué  de  la  page  189.) 

Le  basset  dit  tour neb roche,  en  anglais  turnspitt,  se  dis- 
tingue par  ses  oreilles  courtes,  son  corps  long  et  ses  pattes 
modérément  torses.  Il  tourne  la  broche  avec  assez  de 
complaisance  et  d'habileté.  Sont-ils  plusieurs,  chacun  sait 
Iheure  où  commence  et  l'heure  où  huit  sa  corvée.  Lorsque 
c'est  leur  tour,  ils  n'hésitent  pas,  assuret-on;  mais  en  de- 
hm-s  de  leur  temps,  ils  font  tout  en  leur  pouvoir  pour 
s'échajijier. 

V^oici  un  fait  raconté  par  Dupont  de  Nemours,  cet  ex- 
centrique qui  prétendait  avoir  appris   la   langue   des   cor- 


LE   CHIEN    ET    SES   PRINCIPALES   RACES  251 

neilles,  et  qui  soutenait  que  les  animaux  f^oni  doués  d'iu- 
telligeiico  comme  i'iionime.  — Il  ne  serait  pus  iiupo.vsihle, 
soit  dit  en  passant,  que  les  animaux  eussent  autant  de  rai- 
son qu'il  en  avait,  lui  !  du  moins  dans  l'appréciation  des 
faits  et  gestes  des  bêtes.  Voyons  plutôt. 

Deux  Bassets  tournebroches  servaient  au  collège  du 
Plessis,  tous  deux  passés  maîtres  en  leur  métier,  ne  lais- 
sant jamais  brûler  le  rôti,  trouvant  assez  douce  leur  condi- 
tion, travaillant  bien  chacun  à  leur  tour  ;  mais  hors  de 
leur  tour,  nenni  !  comme  le  comporte  l'histoire.  D'abord 
l'on  n'en  était  pas,  à  cette  époque,  au  temps  de  *la  décade 
républicaine,  et  les  idées  encore  peu  avancées,  n'enten- 
daient et  surtout  n'appliquaient  que  fort  médiocrement  la 
théorie  de  l'égalité  parfaite.  En  conséquence,  le  nombre 
des  jours  de  la  semaine  étant  impair,  et  celui  des  jours 
maigres  pairs,  et  le  cuisinier  trouvant  à  propos  de  ména- 
ger son  Basset  fiivori,  il  en  résultait  que  celui-ci  ne  tour- 
nait la  broche  que  le  lundi  et  le  mercredi,  tandis  que 
l'autre  devait  la  tourner  le  dimanche,  le  mardi  et  le  jeudi  ; 
—le  vendredi  et  le  samedi  étaient  jours  de  congé,  faute  de 
rôtis  à  faire  cuire.  Or,  cette  inégale  répartition  du  travail 
mécontentait  sourdement,  parait-il,  celui  qui  en  était  vic- 
time ;  et  le  pauvre  Basset,  tout  en  se  soumettant  à  la  loi, — 
car  c'était  la  loi, — était  naturellement  disposé  à  résister  à 
toute  transgression  qui  tournerait  à  son  détriment,  de  la 
part  du  trop  partial  cuisinier.  En  effet,  il  seml)le  juste 
d'exiger  que  l'autorité  ne  viole  pas  elle-même  la  loi.  Un 
jeudi  doue,  le  cuisinier  ne  trouvant  pas  sons  sa  main,  son 
Basset  de  prédilection,  crut  devoir  le  laisser  en  paix  et  faire 
acquitter  la  corvée  par  l'autre.  Injustice  criante  !  Celui-ci 
se  révolte,  grogne,  s'esquive  et  se  cache  en  un  coin. 
L'homme  le  poursuit.  Le  chien  se  lâche  et  montre  les  dents. 
Le  cuisinier  attrappe  un  bâton.  Alors  l'anim  il  s'élance 
pardessus  la  demi-porte  de  la  cuisine,  enlile  celle  du  col- 
lège qui  était  ouverte,  court  à  la  place  Cambray,  où  son 
caiparade  jouait  avec  compères  compagnons,  le  bouscule,  le 
lance,  le  pousse  en  le  mordillant  sans  relâche,  le  ramène 
enfin  aux  pieds  du  cuisinier,  et  là,  d'un  air  triomphant,  il 
s'arrête  et  semble  dire  :  liens,  voilà  Ion  chien  ;  c'est  sou  tour  : 
fais- le  tourner  ! 


252  LE  NATURALISTE   CANADIEN 

Voilà  l'exploit.  Hein  !  est-on  forcé  de  s'écrier,  après  un 
tel  récit,  voilà  un  chien  qui  rappelle  fort  le  chien  de  Jona- 
than Franklin,  jouant  aux  dominos,  et  ne  laissant  pas  pas- 
ser les  tricheries  de  son  partenaire  ! 

Parmi  les  variétés  de  la  deuxième  catégorie  des  Bas- 
sets, les  Bassets  à  jambes  droites,  nous  mentionnerons  seu- 
lement le  Basset  de  Loutre,  excellent  nageur,  autrefois 
beaucoup  employé  en  Europe  à  la  chasse  de  l'animal  dont 
il  porte  le  nom  ;  le  skye  terrier,  ainsi  nommé  parcequ'il  est 
très  abondant  dans  l'île  de  Skye  ;  le  Basset  d'Ecosse,  le 
Basset  de  Burgos,  le  Basset  de  St- Doming  ne,  très  précieux 
pour  la  chasse  aux  rats,  dans  les  plantations  coloniales. 

Au  reste  les  Bassets  à  jambes  droites  sont  doués  gé* 
néralement  des  mêmes  qualités,  et  peuvent  être  dressés 
aux  mêmes  chasses,  aux  mêmes  fonctions  que  les  Bassets 
à  jambes  torses. 

2.  Chiens  couchants  ou  chiens  d'arrêt.— Autre- 
fois, lorsque  l'on  chassait  au  lauçon,  il  suffirait  que  les 
chiens  auxiliaires  du  chasseur,  cherchassent  et  fissent  le- 
ver le  gibier  ;  on  les  appelait,  pour  cette  raison,  chiens 
d'appels.  Mais  il  n'en  fut  plus  de  même  après  l'invention 
de  l'arquebuse.  Les  chiens  furent  alors  dressés  à  s'arrêter 
et  demeurer  immobiles,  dès  qu'ils  étaient  près  du  gibier. 
L'arquebuse  étant  lente  à  agir,  on  habitua  les  chiens  à 
s'abaitre,  à  se  coucher  sur  le  ventre,  et  à  ne  plus  bouger: 
de  !;'.  leur  dénomination  de  chiens  couchants.  Aujourd'hui, 
grâce  au  perfectionnement,  à  la  rapidité  d'action  des 
armes  à  chasse,  il  n'est  plus  nécessaire  que  le  chien 
s'abatte  ainsi;  on  le  dresse  seulement  à  s'arrêter  très 
ferme,  à  la  vue  du  gibier;  on  l'appelle,  en  conséquence, 
chiend'arrêt. 

La  race  Braque  esc  celle  qui,  par  son  physique  et  ses 
instincts  se  prête  le  mieux  à  ce  manège;  aussi  braque  est- 
il  synonyme  de  chien-d'arrêt,  quoique,  à  la  rigueur,  un 
chien  d'une  autre  race  puisse  être  dressé  à  rendre  le  même 
service. 

Le  Braque  est  en  général,  de  taille   moyenne,  fortement 
charpenté,  ayant  le  museau  long  et  épais,  les  oreilles  larges, 


LE  CHIEN  ET  SES  PRINCIPALES  RACES  253 

lonjrues  et  pondantes.  Sa  robe  est  à  poils  courts,  comme 
chez  Je  pointer  anglais,  ou  à  poils  longs,  comme  chez  le 
setter  ;  elle  est  généralement  blanche,  avec  taches  noires 
ou  brunes,  inégulières. 

Un  Braque  bien  dressé  est  toujours  admirable  dans 
l'accomplissement  de  son  devoir.  Voyez-le,  le  nez  au  vent, 
cherchant  à  droite  et  à  gauche  ;  il  s'arrête  de  temps  en 
temps  et  regarde  son  maître,  qui,  par  un  signe,  lui  indique 
de  quel  côté  il  doit  aller.  Tout-à-coup  il  s'arrête  ierme, 
immobile  comme  une  statue,  ou  marche  en  rampant,  avec 
la  plus  grande  légèreté  ;  ses  yeux  percent  les  broussailles; 
enKn  il  tombe  en.  arrêt  :  et  alors  ses  regards  se  portent 
d'un  objet  fixe  qu'il  contemple  à  son  maître,  et  de  celui-ci 
à  l'ubjet.  Le  chasseur  peut  en  ce  moment  se  préparer  à 
faire  feu  ;  il  y  a  là  à  coup  sûr  un  gibier. 

"  Ce  matin,  dit  poétiquement  Diezel,  la  rosée  était 
froide,  abondante  ;  et  le  lièvre,  mouillé  à  la  suite  de  ses 
courses  nocturnes,  s'est  mis  autant  que  possible  en  position 
de  ressentir  la  bienfaisante  chaleur  des  premiers  rayons  du 
soleil.  Il  est  à  peine  entré  dans  le  champ  de  betteraves,  il 
est  au  ^Hq  sur  la  bordure  et  prêt  à  partir  en  terrain  décou- 
vert, sur  un  chaume. il  est  déjà  mort  !     Comment 

pourrait-il  échapper?  son  arrêt  n'est-il  pas  écrit  dans  la 
pose  calme,  aisée,  naturelle  de  celui  dont  le  plomb  va  le 
foudroyer  ?  son  chien,  un  beau  Braque,  solide  à  l'arrêt,  si 
expressif  dans  sa  pose,  lui  a,  à  n'en  pas  douter,  indiqué  un 
lièvre  ;  à  lui  le  reste." 

11  est  des  Braques,  les  plus  intelligents  et  les  mieux 
dressés,  qui,  étant  en  arrêt,  et  ne  pouvant  voir  leur  maître 
à  travers  le  bois  ou  les  grandes  herbes,  s'éloignent  douce- 
ment, vont  Je  chercher,  l'amènent,  et  se  remettent  en  arrêt 
pour  Jui  indiquer  où  est  Ja  victime. 

Le  plus  difficile  à  obtenir  d'eux  est  qu'ils  ne  se  préci- 
pitent pas  sur  le  gibier  que  le  plomb  vient  d'abattre,  et 
qu'étant  en  arrêt  devant  un  gibier,  ils  ne  se  lai.»sent  pas 
distraire  et  entraîner  par  un  autre  passant  inopinément 
devant  eux.  Cette  violence  que  l'animal  se  fait  à  lui-même 
est  vraiment  admirable.  Car  l'art  n'a  pas  détruit  la  nature» 


254  LE    NATURALISTE    CANADfEN 

il  l'a  ?;tMi!emont  sabjnguéri  :  le  cbion  est  In,  ferme  à  fon 
devoir,  ])ai-  ohéissanco,  par  habitude,  par  crainte  des  cliâli- 
nients  ;  on  le  voit  quelquefois  frémir,  tant  son  instinct  le 
pousse  à  se  lancer  à  la  poursuife  soit  d'un  lièvre  qui  passe 
soit  d'une  perdrix  qui  s'envole. 

"  Mon  chien,  dit  l'auteur  cité  plus  haut,  était  en  arrêt 
devant  une  compagnie  de  perdreaux,  au  bord  d'un  fossé 
assez  large.  Je  m'approchais  pour  tirer,  quand  un  lièvre 
apparut.  Le  chien  tressaillit,  comme  s'il  eût  ressenti  une 
secousse  électrique.  Il  reste  en  arrêt,  la  tête  toujours 
tournée  vers  le  lièvre,  et  tout  le  corps  tremblant  d'impa- 
tience. Les  perdreaux  ayant  pris  leur  vol,  j'en  abattis 
deux  ;  mais  au  lieu  de  se  précipiter  sur  eux  et  de  les  rap- 
porter, le  chien  s'élança  à  la  suite  du  lièvre  !" 

(Â  Continuer.) 


NOS  TABLEAUX   D'HISTOIRE  NATURELLE. 

Connne  nous  le  disions  dans  notre  prospectus,  nous 
ne  mettrons  notre  projet  à  exécution  que  si  nous  obtenons 
un  nombre  de  souscripteurs  suffisant  pour  couvrir  nos  dé- 
penses; et  les  souscriptions  leçues  jusqu'à  ce  jour  nous 
laissent  encore  dans  l'incertitude  sur  un  tel  succès. 

Le  prix  que  nous  demandons,  quoique  extrêmement 
réduit,  se  trouve  encore  assez  fort  pour  un  bon  nombre 
de  bourses;  cependant,  nous  persistons  à  croire  que 
si  les  maisons  d'éducation,  les  patrons  des  bureaux  publics, 
les  employés  civils  et  les  amateurs  aisés  voulaient,  une 
bonne  fois,  secouer  leur  apathie  pour  favoriser  l'étude  des 
sciences,  on  pourrait  facilement  trouver  au  moins  300 
souscripteurs  à  une  telle  publication.  Mais,  qu'on  nous 
en  donnent  seulement  un  cent,  et  nous  tentons  de.  suite 
l'entreprise.  Avec  300  souscripteurs,  nous  ferions  faire 
nos  tableaux  en  couleurs,  et  sans  augmenter  le  prix  de  la 
souscription. 

Il  y  a  dans  la  Province  18  collèges  classiques,  plus  de 
100  couvents  et  académies,  3  écoles  normales,  3  écoles  d'a- 
griculture, des  centaines  d'employés   civils    et   de    curés, 


NOS   TABLEAUX   L'hisTOIUE    NATURELLE 


255 


fandrait-il  nn  grniid  nombre  d'amateurs  à  lenr  adjoindre 
pour  atteindre  à  800  ? 

Mais  nous  allons  encore  plus  loin.  Non  seulement  les 
institutions  sus-noramées  devraient  se  pt)urvoir  de  tels 
tableaux,  mais  aucune  école  modèle  ne  devrait  en  man- 
quer. Quelle  source  inépuisable  les  maîtres  n'y  trouve- 
raient-ils pas  pour  les  leçons  de  choses  V  Et  comme  il 
serait  facile  à  ces  instituteurs,  au  moyen  de  ces  figures,  de 
donner  à  leurs  élèves,  oralement  et  sans  travail  pour  eux, 
une  fouie  de  connaissances  des  plus  utiles  sur  les  choses 
les  plus  communes,  avec  lesquelles  nous  sommes  tous  les 
jours  en  contact,  et  à  l'égard  desquelles  nous  avons  sou- 
vent à  fouffir  de  notre  iq;norance. 

Les  souscriptions  reçues  jusqu'à  ce  jour  ne  s'élèvent 
encore  qu'au  nombre  de  34.  Nous  en  donnons  la  liste  ci- 
dessous,  tant  pour  honorer  les  amis  du  prcgi  es  des  sciences 
qui  se  sont  empressés  de  répondre  à  notre  appel,  que  pour 
permettre  à  tous  nos  lecteurs  de  juger  par  eux-mêmes  s'il 
serait  sage  pour  nous  de  procéder  quand  même. 


Séminaires  et  Collèges  classiques. 

1.  Svi'i.iriaiie  de  Q.ubcc. 

2.  Collège  de  Joliette. 

3.  Collèp;e  Ste-Mari^^,  Montréal. 

4.  Si'iiiinaire  de  St- Hyacinth:». 

Inslilulions  (T Education. 
5-8.  Dépt.  de  riiistructioii  Publi- 

Miu!,  4  séries. 
9.   Le  couvent  de  Sill^ry, 

10.  L'Ac  idéniie  des  Frères,  Québ. 

Particuliers. 

11.  Msjr  Laii<j;evin,  Ilimouski. 

12.  M^T  Duhamel,  Ottawa. 

13.  Mtj;r  Lafièche,  Tiois-Riviôres. 

14.  Hon.  ju^o  Gill,  Sorel. 

15.  Hon.  E.  T.  Paquet,  Québec. 

16.  Hon.  C.  DeBoucherville,  Bouc. 

17.  Kév.  C.   0.     Caron,    V.    G., 


18.  Kév.  T.  Géliiuis,  Nicolct. 

19.  Rév.  L.  0.  Wuitcle.  Acton. 

20.  Kév.  V.  Huart,  Cliicoutiiui. 

21.  Rév.  F.  Paradis,  St    Raphael. 

22.  R"V.  i\'l.  Bolduc,  Dounlastown. 
2:J.   Rév.  F.  X.  Trépanier^Mont. 
21.  Rév.  F.  Pilot,  St-AuLMistin. 
25.  T.  R.  Caisse,  Trois-Rivières. 
2G.  M.  J.  1.  Falardeau,   St-Roch 

de  Québec. 

27.  C.  Ducharnie,  St-Roch,  Q. 

28.  J.  B.  Cloutier,  Qaébec. 

29.  Gi'éix.  Lapointe,  Québec. 

30.  G.  M.  Mnir,  Québec. 

31.  J.  L.  BeBeilefouilie,St-Eust. 

32.  E.  A.  Birnard,  Varennes. 

33.  H.  Hervieux,  Montréal. 

34.  Alf.  Lechevallior,  Montréal. 


Ti*oi.s- Rivières. 

On  voit  de  suite  quelle  minime  fraction  nous  prenons 
dans  chaque  catégorie. 

Plusieurs,  sans  doute,  négligent  de  souscrire,  se  disant 
qu'ils  achèteront  l'ouvrage  une  fois  publié.  Mais  qu'ils 
n'oublient  pas  que  sans  leur  concours  assuré  d'avance,  la 
publication  ne  peut  avoir  lieu.    Les  déboursés  à  faire  sont 


256  LB    NATURALISTE    CANADIEN 

trop  consitlérables  pour  que  nous  nous  lancions  dans  l'en- 
tro[)r:so  sans  nuire  char-ce  de  romboursoment  qu'une  vente 
iiiciMliiine.  L'exécution  des  gravures  coûtera  de  $600  à 
$700,  le  papier,  toile  seul,  pour  100  séries,  exiî^era  $200, 
restent  encore  les  Trais  d'impn^ssion  et  de  rémunération,  fei 
toutefois  nous  ne  faisons  pas  d'avance  le  sacrifice  de  ces 
derniers. 

Quoiqu'il  en  soit,  nous  ne  perdons  pas  encore  tout 
espoir.  Mous  Mvons  la  confiance  fjue,  réfléchissant  de 
nouveau,  un  grand  nombre  de  souscripteurs  vont  nous 
faire  tenir  de  suite  leurs  bulletins,  et  qa3  nous  poLirrous 
avant  notre  départ  vers  la  mi  février,  compter  certaine- 
ment sur  la  mise  en  œuvre  do  notre  projet. 


BIBLIOGRAPHIE. 

L'Enseignement  Primaire. — M.  le  professeur  .T.  B. 
Cloutier,  de  l'Ecole  Normale  Laval,  a  abandonné  sa  pu- 
blication pédagogique  à  Levis,  pour  la  continuer  à  Qué- 
bec, sous  ce  nouveau  titre.  Il  nous  fait  plaisir  d'apprendre 
que  M.  Cloutier  reçoit  un  tel  encouragement  du  public, 
suriout  des  inspecteurs  d'école  et  des  instituteurs,  qu'il  se 
sent  capable  de  lutter  seul  et  sans  aide,  avec  la  publication 
de  Montréal  soudoyée  par  le  gouvernement.  Il  faut 
reconnaître  aussi  qu'liomme  du  métier  et  de  longue  ex- 
périence, M.  Cloutier  sait  rendre  son  journal  éminemment 
pratique,  et  que  les  ciseaux  ne  lui  sont  d'aucun  usage, 
lorsqu'il  s'agit  de  pédagogie,  trouvant  dans  so)i  expérience 
et  dans  sa  méthode  le  thème  aux  plus  sûres  théories  que 
d'autres  vont  emprunter  ailleurs  sans  pouvoir  se  rendre 
garants  de  leur  efficacité.  Longue  vie  et  prospérité  à 
l'habile  rédacteur. 

Guide  Floral  de  Vick.— Si  vous  êtes  amateur  d'hor- 
ticulture, demandez  do  suite  le  Vick's  Floral  Guide,  de 
Rochester,  N.  Y.,  en  envoyant  10  centins,  et  vous  recevrez 
un  vol'ime  de  luxe,  orné  d'un  superbe  chromo  et  de  cen- 
taines de  tiiîures  de  fieuis,  fruits,  ustensiles,  etc.,  d'une 
ext'culion  irréprochable,  en  outre  d'un  catalogue  de 
graines  (le  jardin  des  plus  variées,  aux  prix  les  plus  mo- 
dérés.    Adressez  :  M.  Vick,  Eochester,  N.  Y. 

The  Valley  Naturalist.  —  Cette  publication  de  St- 
Louis,  Missouri,  vient  de  disparaître  faute  d'encourage- 
ment. 


LIB 


Vol.  XII.        CapRouge,  Q.,  MAI-JUIN  1881.       No.  141. 


Rédacteur  :  I.  I'Abbe  PROVANCIIER. 


FAUNE  CANADIENNE 


LES  IJN  SECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 


(Coniinué  de  la  page.  240.  Par  une  erreur  bien  regrettable,  la.  page  241 
se  trouve  la  répétition  de  la  page  236.  il  faudra  doncla  supprimer  et 
faire  suivre  la  page  240  par  ce  qui  suit). 

1.  Figite  armé.  Fixités  armatus,  Say  ;  Diplolepis  armai. 
Say,  Say's  Eut.  ii,  p.  716,  d". 

(^  Ç  — Long.  .17  pce.  ^loir,  les  pattes  avec  la  partie  inférieure  des 
premiers  segments  abdominaux,  roussâtres.  Antennes  (J  noires,  à  14 
articles,  le  2e  globuleux,  les  autres  allongt^s,  à  peu  près  égaux  et  étran- 
glés aux  jointures  ;  dans  la  Ç  d'un  roux  brunâtre,  de  13  articles,  le  pre- 
mier et  le  dernier  noirs,  le  2e  le  plus  petit,  le  3e  le  plus  long,  les  ter- 
minaux moniliformes  et  plus  épais.  Face  aciculée  au  milieu  avec  une 
grande  plaque  lisse  de  chaque  côté  ;  occiput  rugueux.  Thorax  avec  un 
sillon  de  chaque  côté  atteignant  la  fossette  de  la  base  de  l'écusson,  les 
épaules  avec  les  flancs,  aciculés  fortement.  Ecus.>on  fortement  rugueux, 
se  terminant  par  une  épine  conique.  Ailes  hyalines-blanchâtres,  les 
nervures  brun-pâle,  la  sous-costale  obsolète.  Pattes  d'un  roux  bru- 
nâtre, les  hanches  noires,  le  milieu  des  cuisses  antérieures  aussi  plus 
foncé.  Abdomen  avec  le  pédicule  fortement  aciculé  au  sommet,  le  2e 
segment  l'étant  aussi  à  sa  bise,  mais  plus  finement.  La  Ç  a  l'épine 
de  l'écusson  beaucoup  plus  courte,  et  l'abdomen  souvent  roussâtre  à  la 
base,  la  face  entièrement  rugueuse,  sans  plaques  lisses. 

Rencontré  dans  des  galles  globuleuses  sur  les  feuilles 
du  chêne  rouge,  Quercus  rubra. 


258  Lfi   NATURALISTE   CANADIEN 

2  Figite  à-5-lignes.  Fixités  B-Hneati/s,  Say  ;  Diplole- 
pis  6-lm.,    Say,  Say's  Eut.  ii,  p.  716,  c?.-Fig.  41. 

çf  Ç — Long.  .5  pce.     Noir  ;   les  antennes  avec  les  pattes  plus  ou 
moins    roustâtres.     Antennes  comme    dans   l'espèce    prt^ce'dente.     La 
face  avec  le   milieu  rugueux,  et  une  tache  lisse   de  chaque  côté  beau- 
coup plus  petite  que  dans  l'espèce  précédente,  $  avec  la  face  entière- 
ment  rugueuse.     Thorax  avec  un   sillon  de  cha(jue  côté,  les  épaules 
avec   les  flancs  aciculés,  mais  ces   derniers  ayant   une  grande   plaque 
lisse  au-dessous  des  ailes  antérieures.     Ecassoa  avec  une  double  fos- 
sette à  la  base,  soulevé,  portant  5  lignes  longitudin:ilos 
^v^^~*^  sur  son   disque  et  se   terminant   par  une  épine.     Ailes 
Fig.  41.       hyalines,    les  nervures   brun-jaunâtre,  la  sous-cubitale 
obsolète.         Pattes     roussâtres,      avec     les     hanche» 
noires.     Abdomen  quelque  peu  roussâtre  à  la   base,  de   même  qu'au 
bord  inférieur  des  premiers  segments  ventraux,   le  pédicule  aciculé  aa 
sommet  de  même  que  la  base  du  2e  segment, — 0. — Fig.  41. 

Fam.  VII.  PROCTOTRXJFIDBS. Pioctoirupidœ. 

Tête  sub-globiileuse,  à  antennes  de  10  à  15  articles, 
plus  courtes  dans  les  ç,  épaissies  à  l'extrémité,  mais  no» 
renflées  en  massue. 

Thorax  assez  allongé  et  n'offrant  rien  de  bien  parti- 
culier. 

Ailes  plus  ou  moins  pobescentes  et  finement  frangées, 
très  pauvres  en  nervures,  en  étant  quelquefois  totalement 
dépourvues,  ordinairement  n'offrant  pas  même  une  seule 
cellule  parfaite. 

Pattes  longues,  avec  les  cuisses  un  peu  en  massue. 
Le  premier  article  des  tarses  antérieurs  porte  une  échan- 
crure  en  dessous  qui  est  couverte  par  l'éperon  de  l'extré- 
mité de  la  jambe,  comme  dans  un  grand  nombre  d'autres 
insectes. 

Abdomen  ovoïde  ou  conique,  de  5  à  7  segments,  avec 
tarière  retractile   dans  certaines  espèces   et  assez   longue 


Pig.  41— Une  aile  du  Fit/ites  quinquelineatus,  Say. 


VII — PROCTOTRUPIDES.  259 

dans  d'autres  ;  cptte  tarière  composée   des  mêmes  pièces 
que  celle  des  Ichneumonides. 

insectes  très  petits  et  renfermant  même  les  plus  petits 
de  tout  l'ordre.  Un  grand  nombre  d'entre  eux  ne  peuvent 
pas  même  être  piqués  sans  être  rendus  impropres  pour 
l'étude.  11  faut  ou  les  coller  sur  mica,  ou  les  garder  dans 
l'alcool.  On  les  trouve  sur  les  plantes,  les  uns  dans  le  voi- 
sinage des  eaux,  les  autres  dans  les  terrains  secs  et  sablon- 
neux. Ce  sont  de  véritables  parasites,  leurs  larves  se  nour- 
rissant de  la  substance  d'autres  larves,  particulièrement  de 
celles  des  Cécydomies,  Tipules  et  autres  Diptères  nuisibles 
aux  céréales  ;  ce  sont  par  conséquent  des  insectes  fort 
utiles.  Plusieurs  déposent  leurs  œufs  dans  les  œufs  mêmes 
d'autres  insectes,  particulièrement  des  Lépidoptères. 

Ces  petits  insectes  ont  été  jusqu'à  ce  jour  fort  peu 
étudiés  on  Amérique,  si  bien  qu'on  n'en  connaît  encore 
que  quelques  espèces. 

En  Europe,  et  notamment  en  Angleterre,  Haliday  et 
Westwood  leur  ont  accordé  une  attention  tonte  particulière, 
et  en  ont  décrit  un  grand  nombre  de  genres  et  d'espèces. 

Les  deux  entomologistes  anglais  partagent  les  Proc- 
totrupides  eu  six  groupes  qu'ils  distinguent  comme  suit  : 

1°  Diapriens,  à  abdomen  pédicule,  campanule,  avec 
les  antennes  de  12  à  15  articles,  insérées  sur  le  front  ;  pal- 
pes maxillaires  longs,  de  5  articles. 

2°  Proctntnfpiens,  à  abdomen  subsessile  et  campanule, 
à  antennes  droites,  de  12  articles,  insérées  au  dessous  du 
front. 

3°  Gonatopiem,  à  abdomen  convexe,  non  campanule, 
avec  le  dernier  arceau  ventral  caréné  ;  leurs  antennes 
droites,  de  10  articles  ;  leurs  ailes  postérieures  lobées. 

4°  Céraphrontiens,  à  abdomen  subsessile,  campanule, 
avec  le  dernier  arceau  ventral  caréné  ;  antennes  coudées 
et  insérées  près  de  la  bouche  :  ailes  presque  entièrement 
dépourvues  de  cellules. 

5^  Plat i/gasté riens,  à  abdomen  sessile,  déprimé,  1er 
segment  non  campanule  ;  antennes  coudées,  de  10  à  12 
articles,  insérées  près  de  la  bouche. 


260  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

6°  Mymariens,  à  antennes  insérées  an  milieu  de  la  face, 
lonfçues  et  grêles  dans  les  c?,  en  massue  dans  les  9  ;  ailes 
droites,  velues,  avec  une  très  courte  nervure  costale. 

Nous  n'avons  encore  trouvé  de  représentants  que  des 
trois  premières  de  ces  divisions,  dans  les  6  genres  qui 
suivent  : 

Ailes  inférieures  non  lobées  ; 
Abdomen  pédicule  ; 

Tête  longue,   face    inférieure,    mandibules    rostri- 

formes 1.  Galesus, 

Tête  moyenne,  face  antérieure,  mandibules  courtes  ; 

4e  article  des  antennes  grand,  saillant  en  dehors.  2.  Basalys, 
4e  article  des  antennes  simple,  égal  au  5e  ; 

Stigma  non  distinct 3.  Aneurynchtis. 

Stigma  distinct 4.  Spilomicrus' 

Abdomen  subsessile » 5.  PROCTOTRTJPt.s. 

Ailes  inférieures  lobées,   abdomen  en  ovale,   déprimé, 

tête  longue 6.  Bethylus. 

1.  Gen.  Galese.     Galesus,  Curtis. 

Tête  longue,  le  front  se  projetant  considérablement 
en  avant  ;  face  inférieure,  avec  une  élévation  au  milieu  à 
laquelle  l'ont  suite  les  mandibules  allongées  en  forme  de 
rostre.  Antennes  des  c?  de  14  articles,  le  premier  allongé, 
fort,  courbe,  avec  une  pointe  en  dedans,  2  et  3  petits,  4 
plus  gros  que  les  suivants.  Ailes  sans  nervures  distinctes. 
Abdomen  à  pédicule  du  tiers  de  sa  longueur  environ. 

La  singulière  conformation  de  la  tête  de  ces  insectes 
leur  donne  une  apparence  tout  à  fait  insolite.  Une  seule 
espèce  rencontrée. 

Galèse  de-Québec.     Galesus  Quebecensis,  nov.  sp. 

çj*  Long.  .16  pce.  Noir,  poli,  brillant,  avec  les  pattes  rousses. 
Antennes  velues,  les  articles  séparés  à  leurs  sutures  ;  front  exeavé  en 
avant  pour  l'insertion  des  antennes,  avec  une  petite  pointe  au  milieu 
en  dessus  et  une  autre  de  chaque  cêté.  Thorax  allongé,  déprimé,  le 
métathorax  fortement  ponctué,  avec  2  carènes  unies  à  la  base  et  diver- 
geant vers  le  sommet;  le  mésothorax  tuberculeux.  Ecailles  alain  s 
grandes,  rousses,  noires  à  la  base.  Ailes  subhyalines,  sans  nervures 
bien  distinctes,  velues,  avec  une  tache  claire  près  de  la  base.  Pattes 
d'un  beau  roux,  les  cuisses  renflées  en  massue  et  plus  ou  moins   noires. 


VII— PROCTOTRUPIDES.  261 

Abdomen  pédicule,  le  pédicule  canaliculé  en  dessus  et  velu  sur  les 
côtés,  le  reste  formant  un  ovale  assez  court,  le  2e  segment  avec  petites 
fossettes  à  la  base. 

Deux  spécimens  d,  aucune  $  rencontrée. 

2.  G-en.  Basalys,    Basalt/s,  Westwood. 

Tête  en  carré,  le  front  n'étant  pas  prolongé  en  avant, 
mais  la  face  étant  bombée  comme  dans  les  Exoques,  ce  qui 
lui  donne  une  apparence  pyramidale.  Mandibules  courtes, 
ordinaires.  Antennes  des  d^  de  14  articles,  le  1er  grand, 
2  et  3  petits,  4  grand  et  saillant  en  dehors,  les  autres-  plus 
grêles.  Thorax  court,  assez  robuste.  Ailes  avec  les  2  ner- 
vures sous-costales  atteignant  à  peine  le  tiers  de  l'aile  et 
réunies  à  l'extrémité  par  la  nervure  tranversale.  Pattes 
ordinaires,  les  cuisses  renflées  en  massue.  Abdomen  à  pé- 
dicule allongé,  le  reste  formant  un  ovale  étroit. 

Insectes  bien  remarquables  par  la  forme.de  leurs  an- 
tennes.    Une  seule  espèce  rencontrée. 

Basalys  cornes-rousses.     Basalys  ruficornis,  nov.  sp. 

çj — Long.  .15  pce.  Noir,  poli,  brillant  ;  les  mandibules  avec  lea 
pattes  d'un  roux  ferrugineux  ;  les  palpes  jaune-pâle.  Antennes  ferru- 
gineuses, insérées  sur  une  proéminence  de  la  face.  Métathorax 
rugueux,  court,  avec  2  carènes  divergentes.  Ailes  subhyaiines,  les  2 
nervures  sous-costales  avec  le  stigma,  noir.  Les  hanches  noires  à  la 
base.  Abdomen  à  pédicule  canaliculé,  rebordé  sur  les  côtés,  le  reste 
poli,  brillant,  l'extrémité  ponctuée. 

Un  seul  spécimen  d^,  ?  encore  inconnue. 

3.  G-en.  Aneurynque.     Aneurynchus,  Westwood. 

Tête  transversale,  avec  la  face  bombée  pour  l'insertion 
des  antennes  ;  celles-ci  de  15  articles,  le  premier  très  long, 
légèrement  courbé,  le  2e  très  petit,  le  3e  deux  fois  plus 
long  que  le  2e,  les  autres  courts,  moniliformes  et  plus  épais 
vers  l'extrémité.  Prothorax  ne  formant  en  avant  qu'un 
simple  rebord  en  forme  d'arc  s'étendant  jusqu'à  l'insertion 
des  ailes,  celles-ci  avec  une  cellule  radiale  ouverte  à  son 
extrémité  et  une  cellule  cubitale  aussi  incomplète,  point 
de  cellules  discoïdales  parfaites.  Pattes  ordinaires,  les 
caisses  médiocrement  renflées.  Abdomen  à  pédicule  long 
et  fort,  le  2e  segment  le  plus  grand  de  tous,  campanule, 
quoique  faiblement  aplati. 

TJne  seule  espèce  rencontrée. 


2(32  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

Aneurynque  épineux»     Aneurynçhus  spinosus,  nov.  sp. 

Ç_Long.  .13  pce.  Noir,  poli,  brillant,  avec  les  pattes  rousses- 
Antennes  insérées  sur  un  tubercule  au  milieu  de  la  face,  rousses  dans 
leur  moitié  basilaire,  noires  dans  le  reste.  Mésothorax  grand,  dis- 
tinctement partagé  en  3  lobes  ;  écusson  convexe,  arrondi,  précédé 
d'une  fossette  transversale,  le  post-écusson  armé  d'une  épine  aiguë,  les 
anales  latéraux  du  métathorax  aussi  épineux.  Ailes  légèrement  enfu- 
mées, les  nervures  noires.  Abdomen  à  pédicule  large,  portant  une 
côte  dans  son  milieu  dans  toute  son  étendue,  le  2e  segment  très  grand, 
campanule,  avec  une  fossette  à  sa  base,  vis-à-vis  la  côte  du  pédicule, 
les  autres  très  courts,  les  terminaux  avec  poils  grisâtres. 

4.  G-en.  SpilomiCre.     Spilomicrus,  Westw. 
Spsilus,  Spinola. 

Tête  courte,  transversale,  avec  un  tubercule  frontal  sur 
lequel  sont  insérées  les  antennes  ;  celles-ci  longues,  un  peu 
plus  épaisses  à  l'extrémité.  Stigma  très  petit,  suivi  d'une 
petite  cellule  radiale  triangulaire,  émettant  de  sa  base  un 
rameau  qni  se  dirige  vers  la  base  de  l'aile,  se  joignant  ou 
peu  s'en  faut  avec  le  cubitus  qui,  oblitéré  à  la  base,  devient 
distinct  jusqu'à  l'extrémité  de  l'aile.  Abdomen  en  forme 
de  losange,  à  pédicule  long  et  strié,  en  pointe  à  l'extrémité. 

Insectes  bien  remarquables  par  les  nervures  de  leurs 
ailes. 

Spilomicre    à-longues-cornes,     Spilomicrus    longicor- 

nis,  nov.  sp. 

Ç — Long.  .11  pce.  Noir,  poli,  brillant  ;  les  mandibules,  la  base 
des  antennes,  les  écailles  alaires  avec  les  pattes,  jaune-roussâtre.  An- 
tennes longues,  un  peu  plus  épaisses  à  l'extrémité,  noires,  roussâtres  à 
la  base,  insérées  sur  un  tubercule  frontal.  Thorax  plus  épais  en  avant  ; 
écusson  proéminent  avec  une  petite  fossette  à  la  base.  Ailes  hyalines, 
frangées,  velues,  la  nervure  formant  la  petite  cellule  radiale,  noire,  bien 
distincte,  se  prolongeant  inférieurement  jusqu'à  la  rencontre  ou  peu 
s'en  faut  du  cubitus,  point  d'autres  nervures  distinctes  à  part  celles  de 
la  base.  Pattes  longues,  gtêles,  les  cuisses  et  les  jambes  légèrement 
renflées,  les  hanches  noires.  Abdomen  à  pédicule  strié,  de  la  moitié 
de  sa  longueur  environ,  le  reste  en  forme  de  losange,  terminé  en  pointe, 
déprimé,  poli,  brillant.     Tarière  non  apparente. — R. 

5.  Gen.  Proctotrupe.     Proctotrupes,  Latr. 

Antennes  de  12  articles,  droites,  insérées  au-dessous  du 


VII — PROCTOTRUPIDES.  263 

front.     Mandibules  sans  dents.     Jambes  antérieures  à  un 
seul  éperon.     Abdomen  subsessile,  fusiforme,  à  tarière  sail- 
lante plus  ou  moins  longue.     Ailes  souvent  avec  une  cel- 
lule radiale  et  le  commencement  d'une  cubitale. 
Trois  espèces  rencontrées,  dont  2  nouvelles. 
Abdomen  plus  ou  moins  roux  ;  ailes  avec  nervures 

longitudinales 1.  lufigaster,  n.  sp. 

Abdomen  noir; 

Ailes  avec  une  nervure  partant  de  la    radiale  et 

s'étondant  jusque  vers  le  milieu  du  limbe.  2.  abruptUS. 
Ailes  sans  nervure  transversale    s'échappant  de 

la  radiale 3.  palllpeS,  n.  sp. 

1.  Prototrupide     abdomen-roux.      Proctrotupes     rufi- 
gaster,  nov.  sp, 

$— Long.  .22  pce.  Noir;  le  chaperon,  les  mandibules,  les 
écailles  alaires"  les  pattes  avec  l'abdomen,  d'un  jaune  roussâtre.  Face 
déclive,  pubescente  ;  mandibules  J^  fort  longues,  laissant  un  vide  entre 
elles  et  le  hibre.  Antennes  noires,  à  article  2  noduleux,  court.  Tête 
rétrécie  en  arrière  des  yeux,  plus  large  que  le  prothorax.  Thorax 
allongé,  poli,  brillant,  le  mésothorax  à  lobe  médian  avancé,  le  méta- 
thoraVfortement  rugueux,  avec  une  carène  longitudinale  au  milieu 
et  un  tubercule  de  chaque  côté.  Ailes  subhyalines,  à  nervure  sous- 
costale  complète;  une  cellule  radiale  petite,  obli-iue,  parallèle  au  bord 
extérieur  du  stigma  qui  est  grand,  triangulaire  ;  une  petite  nervure  peu 
distincte  part  du  stigma  se  dirigeant  vers  le  milieu  de  l'aile  ;  le  stigma 
brun  les  nervures  roussâtrcs.  Abdomen  brièvement  pédicule,  fusiforme, 
poli  'brillant,  plus  ou  moins  obscur  aux  extrémités,  le  2e  segment 
court  aciculé  près  du  pédicule,  le  3e  très  grand,  débordant  le  ventre 
de  chaque  côté,  les  terminaux  se  rétrécissant  pour  se  terminer  par 
une  tarière  falciforme,  forte,  de  plus  de  la  moitié  de  l'abdomen  en  Ion- 

^^-Quelquefois  avec  les  hanches  rousses,  1  abdomen  s  amincis- 
sant brusquement  pour  se  terminer  par  2  petites  pointes. 

1  spécimen  ç  et  3  c?.  Femelles  bien  remarquables 
par  leur  forte  et  longue  tarière.  • 

2,  Proctotrupide  abrupte.  Prodotrupes  abruplus,  Say, 
ÎSay's  Eut.  ii,  p.  725. 

Q^_Lonc..  .12  pce.  Noir,  poli,  brillant.  Antennes  velues, 
les  articles  basihdres  obscurément  roussâtres.  Métathorax  fortement 
rucueux.   Ailes  hyalines,  la  radiale  très  petite,  la  nervure  s  eu  échappant 


264  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

ne  dépassant  pas  le  milieu  de  la  largeur  de  l'aile,  les  autres  nervures 
obsolètes.  Ecailles  alaires,  jaune-brunâtre.  La  tarière  non  atténu(^e 
graduellement,  mais  brusquement  rétrécie  et  courbée  en  bas,  presque 
cylindrique  à  la  base,  et  guère  plus  longue  que  le  1er  article  du  tarse 
postérieur. 

ji Avec  la  bouche,  les  écailles  alaires  et  les  hanches  roux  clair  ; 

l'abdomen  brusquement  rétréci  en  une  pointe  se  terminant  par  2  petites 
épines. 

1  spécimen  9  et  4  c?. 

3.  Proctotrupe  pieds-jaunes.  Proclotrupes  flavipes, 
nov.  sp. 

9 — Long.  .15  pce.  Noir  ;  les  mandibules,  les  palnes,  les  écailles 
alaires  avec  les  pattes,  jaunes.  Antennes  assez  courtes,  brunes,  rous- 
eâtres  en  dessous  à  la  base,  le  2e  article  égal  au  3e.  Tête  subglobu- 
leuse, polie,  brillante.  Mésothorax  poli,  brillant,  le  métathorax  rugueux. 
Ailes  hyalines,  iridescentes,  finement  frangées,  nervures  brunes,  avec 
une  petite  radiale  complète,  oblique,  longeant  le  bord  extérieur  du 
stigma,  celui-ci  triangulaire  et  assez  ^ grand,  point  d'autres  nervures 
que  les  costale  et  sous-costale.  Pattes  jaunes,  les  hanches  noires  à  la 
base,  l'extrémité  des  jambes  et  des  tarses  postérieurs  plus  ou  moins 
obscure.  Abdomen  subsessile,  fusiforme,  poli,  brillant,  plus  ou  moins 
jaunâtre  à  l'extrémité  et  se  terminant  par  une  tarière  de  moins  du 
quart  de  sa  longueur. 

Un  seul  spécimen  ç. 

6.  Gen.  Béthyle.     Bethylus,  Lair. 

Tête  oblongue,  aplatie,  ayant  quelque  ressemblance 
avec  celle  des  fourmis.  Antennes  fortes,  insérées  près  de 
la  bouche,  de  13  articles  dans  les  ç,  le  premier  allongé, 
arqué,  le  2e  très  petit,  les  derniers  épaissis  et  plus  étroits  à 
la  base.  Thorax  plan,  fusiforme,  avec  le  prothorax  et  le 
métathorax  très  grands.  Ailes  avec  une  grande  cellule 
radiale  ouverte  à  son  extrémité.  Pattes  assez  longues,  avec 
les  cuisses  passablement  renflées.  Abdomen  déprimé, 
ovale,  à  pédicnle  très  court,  les  segments  presque  égaux 
entre  eux.     Les  ailes  inférieures  lobées  à  leur  base. 

Insectes  bien  remarquables  par  leur  ressemblance 
quant  à  la  tête  et  au  thorax  avec  les  fourmis  et  par  le  lobe 
de  leurs   ailes  inférieures.     Une  seule  espèce  rencontrée. 


VIII— CHALCIDIDES.  265 

Béthyle  prolongé.     Bethylus  prolongatus,  nov.  sp, 

? — Long.  .18  pce.  Noir,  opaque,  l'écusson  et  l'abdomen  seuls 
brilhnts.  Tête  oblongne,  déprimée,  finement  ponctuée,  à  face  très 
courte.  Antennes  insérées  près  de  la  bouche,  le  premier  article  fort 
allongé,  légèrement  courbé,  noir,  les  autres  bruns,  à  pubescence  grisâtre. 
Protborax  allongé,  écusson  hémisphérique,  brillant  ;  métathorax 
allongé,  portant  comme  une  large  fossette  sur  son  disque  avi  c  une 
petite  carène  dans  son  milieu.  Ecailles  alaires  jaunâtres  ;  ailes  légère- 
ment enfumées,  le  stigma  avec  un  point  pâle  à  la  base,  la  cellule  radiale 
grande,  ouverte  à  son  extrémité,  le  lobe  des  ailes  inférieures  profondé- 
ment divisé.  Pattes  d'un  brun  roussâtre,  surtout  les  postérieures. 
Abdomen  poli,  brillant,  subsessile,  déprimé,  en  ovale,  avec  poils  blan- 
châtres vers  son  extrémité. 

Bien   reconnaissable  par  les  lobes  de  ses   ailes   iiifé-    ^ 
rieures. 

Fam.  VIII.  CHALCIDIDES.     Chalcididce. 

Tête  transversale,  avec  la  face  creusée  de  sillons  pour 
recevoir  le  premier  article  des  antennes. 

Mandibules  larges,  cornées,  dentées,  avec  la  lèvre  su- 
périeure petite  et  souvent  cachée,  les  mâchoires  termi- 
nées souvent  par  un  grand  lobe,  galette  {ga'ea).  Palpes 
maxillaires  de  4  articles,  dont  le  dernier  allongé,  épais, 
revêtu  de  soies  longues  et  raides. 

Antennes  de  6  à  13  articles,  généralement  courtes, 
surtout  dans  les  ç,  ordinairement  épaissies  à  leur  extré- 
mité, et  coudées  au  2e  article. 

Prothorax  en  carré  transversal  ou  triangulaire.  Ecus- 
son grand  et  arrondi. 

Ailes  presque  dépourvues  de  nervures,  ou  n'en  ayant 
que  des  rudiments  imparfaits,  la  seule  nervure  qui  soit 
ordinairement  marquée  est  parallèle  à  la  côte  dans  la  pre- 
mière moitié,  s'unit  à  elle  à  l'endroit  du  stigma,  puis  la  suit 
pendant  un  court  espace,  et  se  termine  en  envoyant  un 
rameau  oblique,  plus  épais  vers  l'extrémité. 

Abdomen  de  7  segments  c?,  et  6  dans  les  ç,  fort  variable 
dans  sa  forme  et  même  d'un  sexe  à  l'autre,  sessile  ou  subses- 
sile, il  est  d'autrefois  pourvu  d'un  long  et  étroit  pédicule.  La 
tarière  est  quelquefois  courte  et  cachée,  d'autrefois  longue, 


266  LE    NATURALISTE   CANADIEN 

tantôt  redressé  sur  le  dos  (Leucopxis)  et  tantôt  tout-à-fait 
libre  {Callimoné).  Cotte  tarière  qui  origine  en  avant  de 
l'extrémité  de  l'abdomen,  est  composée  comme  dans  les 
Ichneumonides,  c'est-à-dire  de  2  valves  recouvrant  le  corps 
principal,  lequel  est  canaliculé  à  sa  face  inférieure  et 
renferme  deux  soies  ou  spicules  qui  forment  la  tarière  pro- 
prement dite. 

Les  pattes  sont  fort  irrégulières  dans  leur  conforma- 
tion. Celles  de  devant  sont  ordinairement  simples,  tan- 
dis que  celles  de  derrière  ont  parfois  les  cuisses  renflées  et 
dentées  en  dessous,  et  les  jambes  arquées  pour  s'appliquer 
plus  exactement  sur  ces  cuisses.  Les  pattes  intermédiaires 
ont  quelquefois  une  forme  remarquable  ;  leurs  jambes  sont 
épaisses  et  armées  d'un  long  éperon  denté  en  scié  au  côté 
interne  ;  les  tarses  de  4  ou  5  articles,  sont  d'ordinaire 
larges. 

Les  Chalcidides  se  font  remarquer  par  leur  taille  gé- 
néralement petite  et  leurs  téguments  à  couleurs  métalliques 
plus  ou  moins  brillantes.  Ce  sont  tous  des  parasites,  c'est- 
à-dire  que,  comme  les  Ichneumons,  ils  passtiiit  les  premiers 
temps  de  leur  vie  dans  le  corps  d'autres  insectes,  et  même 
souvent  dans  leurs  œufs.  N'était  leur  petite  taille  qui  les 
soustrait  aux  regards  ordinaires,  ils  attireraient  tout  parti- 
culièrement l'attention,  car  grand  nombre  d'espèces  pré- 
sentent des  formes  tout-à-fait  insolites  et  des  conformations 
de  certaines  parties  fort  curieuses. 

C'est  surtout  aux  Lépidoptères  que  ces  petits  parasites 
s'attaquent  particulièrement,  bien  qu'on  leur  trouve  des 
victimes  dans  presque  tous  les  autres  ordres. 

Certaines  espèces,  comme  les  Callimones,  déposent 
leurs  œufs  dans  les  galles  des  Cynipides  et  même  des  Cé- 
cidomyes,  de  sorte  qu'en  cueillant  des  galles  de  ces  der- 
nières, on  est  tout  surpris  parfois  d'en  voir  sortir  des  intrus 
ne  leur  appartenant  pas. 

Le  nombre  des  genres  et  espèces  de  cette  famille  est 
fort  considérable,  même  en  cette  Province,  pensons-nous  ; 
mais  malheureusement  ils  ont  si  peu  attiré  l'attention  des 
entomologistes  jusqu'à  ce  jour,  qu'il  n'y  en  a  encore  que 
très  peu  de  connus. 


VIII — CHALCIDIDES.  267 

Les  Chalcidides  se  divisent  en  onze  groupes  princi- 
paux ou  sous- familles.  Nous  n'avons  encore  rencontré  des 
représentants  que  des  cinq  qui  suivent. 

Clef  pour  la  distinction  des  genres. 

1(12)  Prothorax  en  carré  transversal  ; 

2(3)  Ailes  pliées  en  deux  dans  le  repos  :  I.  Ledcop- 

SIDIENS 1-  LeUCOPSIS. 

3(  2  )  Ailes  étendues  dans  le  repos  ; 

4(5)   Cuisses    postérieures    très    renflées,   jambes 

arquées  IL  Chalcidiens  ; 
5(  4  )   Cuisses  simples,  jambes  droites; 
6(  9  )  Nervure    stigraatique    assez  longue,    simple  : 

III.    Edrytomiens  ; 
7(  8  )  Antennes  à  articles  3  et  4  pins  courts  que  2  ; 

pulpes  maxillaires  de  4  articles 2.  Edrytqma. 

8(7)  Antennes  à  articles  3  et  4  plus   longs  que  2  ; 

palpes  maxillaires  de  3  articles 3.  Decatoma. 

9(6)  Nervure  stigmatique    arquée  avec    son  extré- 
mité fourchue  :  IV.  Thortmiens  ; 
10(11)  Cuisses  postérieures  dentées  ;  antennes  ciliées 

de  poils  verticillés 4.  Monodontomerus. 

11(10)  Cuisses  postérieures  sans  dents 5.  Callimone. 

12(1  )  Dos  du  prolhorax  très  court,  la  tête    souvent 

plus  longue  que  le  thorax  ; 
13(16)  Antennes  courtes  ;  écusson  très    grand,   sou- 
vent épineux  et  prolongé  au  de&sus  de  l'abdo- 
men :  V.  EUCHARIDIENS  ; 

14(15)  Vertex  très  court,  plein 6.  Eucharis. 

15(14)  Vertex  creusé  par  le  sillon    antennaire 7.  Pkrilampos. 

16(13)  Antennes  ordinaires  ;  écusson  non  très  dé- 
veloppé ; 

17(18)  Une  fossette  occipitale  derrière  la  région  des 
antennes,  nervure  stigraatique  longue  et  obli 
que;  cuisses  postérieures  et  antérieures  ren- 
flées et  comprimées  :  VI.  Agaoniens. 

18(17)  Non  ; 

19(20)  Tête  longue,  antennes  insérées  près  de  la 
bouche  ;  dos  du  prothorax  étroit  ;  pattes 
simples  ;  quelquefois  aptères  :  VII.  SpalAN- 
QIKNS. 


268  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

20(19)  Non  ; 

21(26)  Tête  courte,  velue  de  même  que  le  thorax, 
souvent  plus  large  que  celui-ci  ;  antennes 
de  11  à  13  articles,  filiformes  ^,  en  massue 
$  ;  abdomen  plat  en  dessus  ;  tarière  rare- 
ment saillante  :  VIII.  Ptéromaliens  : 

22(23')  Antennes  insérées  près  de  la   bouche    8.  Paphagus. 

23(22)  Antennes  non  insérées  vers  le  milieu  de  la  face; 

24(25;  Antennes  de  9  articles,  articles  peu  distincts.  9.  Semiotellus. 

25(24)  Antennes  de  13  articles  distincts,  non  com- 
primés   10.  Pteromalus. 

26(27)  Non;  1er  article    des    tarses   intermédiaires 

très  grand  et  velu  en  dessous  :  IX.  Edpelmiens  ; 

27(28)  Non;  antennes  de  8  articles;  jambes  inter- 
médiaires armées  d'un  fort  éperon  :  X.  Encyrtiens  ; 

28(27)  Non  :  antennes  de  8    articles,   branchues  ou 

flabellées  ;  tarses  de  3  ou  4  articles  :  XI.  Eulophiens  ; 

antennes  çf  de  7  articles,  les  articles  3  et  4 

avec  un  rameau  à  la  base 11.  EULOPHUS. 

/.  LEUCOFSIDIENS. 

1.  (ren.  Leucopsis.  Leucopsis,  Fabr. 

Tête  courte  et  large,  un  peu  plus  étroite  que  le  thorax. 
Antennes  en  massue,  de  14  articles,  un  peu  courbées  à 
partir  du  2e.  Thorax  assez  court  ;  le  prothorax  grand  et 
le  mésothorax  plus  grand  encore,  écusson  sans  sillons  ; 
grand,  semi-circulaire.  Pattes  antérieures  grêles,  mais  les 
2  postérieures  d'une  conformation  toute  particulière  : 
les  hanches  sont  grandes,  avec  l'angle  interne  denté  en  scie, 
les  cuisses  très  renflées,  ovalaires,  armées  en  dessous  de 
nombreuses  dentelures,  les  jambes  très  arquées,  canalicu- 
culées  en  dessous,  avec  l'extrémité  prolongée  en  épine. 
Ailes  avec  plusieurs  nervures,  mais  sans  cellules  régulières. 
Abdomen  sessile,  sillonné  sur  le  dos  pour  recevoir  la  tarière 
qui  atteint  d'ordinaire  le  métathorax. 

Ces  insectes,  à  part  la  tarière  recourbée  sur  le  dos,  ont 
toute  l'apparence  des  guêpes.  Ce  sont  les  géants  de  cette 
famille  par  leur  taille.     Une  seule  espèce  rencontrée. 

Leucopsis  allié.  Leucopsis  affinis,  Say,  Say's  Ent.  1  p. 
220,  c^ç  ;  L.fnderna,  Say,  ib.  ii,  p.  718,  d^ç.— Fig.  42. 


BIBLIOGRAPHIE  269 

Ç  —  Long.  48  pee.     Noir;  le  scape  en    dessous,    une  petite  ligne 
sur  le  bord  antérieur  du  prothorax,  une  plus    grande  sur  le    bord  pos- 
térieur,   une  autre    sur  les    côtés  du    niéhOthorax  près  des  ailes,    une 
transversale  sur  l'écusson,  une  tache    en  coin  sur 
les    flancs    du    niétathorax,    tous    les    tarses,    les 
jambes  en  partie,  une   bande   au   sommet  du  1er 
segment  abdominal  interrompue    au  milieu,   une 
autre    au  sommet  du  4e  dilatée  sur  les  côtés,  une 
tache  de  chaque  côté  de  la  tarière  sur  le  segment 
Fig.  42.  terminal,  jaune-pâle.  Toute  la  surface  rendue  ru- 

gueuse par  une  ponctuation  fortement  prononcée.  Antennes  courtes,  cour- 
bées et  s'épaississant  en  massue  à  partir  du  2e  article.  Ailes  fuligi- 
neuses-jaunâtres, plus  claires  à  la  base.  Les  genoux,  avec  les  4  jambes  an- 
térieures en  avant,  les  jambes  postérieures  avec  une  tache  à  la  base  et 
l'extrémité  de  leurs  cuisses,  jaune-pâle.  L'extrémité  des  hanches  pos- 
térieures avec  une  bande  à  la  base  da  premier  segment  abdominal, 
rouge  sang.  Tarière  noire,  forte,  atteignant  la  base  de  l'abdomen. — AC. 

Très  variable  et  dans  sa  taille  et  dans   sa  coloration. 
Eencontré  le  plus  souvent  sur  des  fleurs  de  Ciguë. 

A  continuer. 


BIBLIOGRAPHIE, 

Une  absence  de  plus  de  quatre  mois  expliquera  pour- 
quoi nous  n'avons  pas  plus  tôt  accusé  réception  de  plusieurs 
ouvrages  qu'on  a  bien  voulu  nous  adresser. 

Eléments  de  Minéralogie  et  de  Géologie  par  l'abbé  J.  C. 
K.  Laflamme,  Professeur  à  l'Université  Laval .—Québea  ;  P, 
G.  Delisie,  in-12  de  288  pages  avec  nombreuses  gravures. 
Prix  :  $1. 

Réunir  en  un  si  petit  nombre  de  pages  les  principes  de 
deux  sciences  aussi  étendues,  aussi  complexes  que  la  Miné- 
ralogie et  la  G-éologie,  n'était  pas  tâche  facile  ;  cependant 
M.  l'abbé  Laflamme  l'a  accomplie  avec  un  succès  remar- 
quable.  Ajoutons  que  ce  qui  rend  ce  livre  doublement 
précieux  pour  nous,  c'est  qu'il  est  fait  au  point  de  vue  de 
nos  productions  naturelles.  A  chaque  espèce  minéralogique 
mentionnée  on  n'est  plus  à  se  demander  :  mais  ce  minéral 

Fio".  42. — ^Le  Leuc&psis  affinis,  Sa,j. 


270  LE  NATURALISTE   CANADIEN 

se  trouve-t-il  en  Canada?  Le  problême  est  tout  résolu  ; 
trois  A  quatre  endroits  sont  de  suite  indiqués  où  l'on  peut 
le  rencontrer.  Ce  livre  est  avant  tout  destiné  aux  élèves  des 
maisons  d'éducation,  mais  les  amateurs  pourront  aussi  en 
tirer  les  plus  grands  avantages  ;  ils  pourront  trouver  là,  en 
un  instant,  la  solution  de  problêmes  qu'ils  ne  pourraient 
obtenir  que  par  des  études  prolongées  dans  des  ouvrages 
étrangers. 

Ce  volume,  quant  aux  vignettes  et  à  la  partie  typogra- 
phique, est,  pensons-nous,  ce  qui  est  encore  sorti  de  plus 
parlait  de  nos  ateliers  d'imprimerie. 

Catalogue  of  the  Phcenogamous  and  Vascular  Crijpto- 
gamous  Plants  of  Michigan,  Indigenous,  Naturalised,  and 
Adventive.  By  C.  F.  Wheeler  and  Erwin  F.  Smith.  Lansing, 
1881  ;  prix  $0.50. 

C'est  une  superbe  brochure  in-8  de  105  pages,  accom- 
pagnée d'une  carte  coloriée  de  l'Etat  du  Michigan  avec  ses 
divisions  en  comtés  et  le  tracé  de  ses  diverses  lignes  de 
chemins  de  fer.  Tous  ceux  qui  prennent  intérêt  à  la  bota- 
nique,  devront  se  procurer  ce  Catalogue,  tant  pour  servir 
de  terme  de  comparaison  avec  nos  propres  plantes,  que 
pour  connaiire  l'endroit  précis  du  Michigan  où  l'on  peut 
trouver  chaque  espèce.  A  chaque  espèce  est  donné  son  nom 
scientifique,  son  nom  vulgaire  anglais,  avec  indication  de 
sa  fréquence  on  de  sa  rareté,  du  lieu  précis  où  elle  se  trouve, 
si  elle  est  médicinale  ou  non  etc. 

Second  Report  of  The  United  States  Entomological  Com- 
mission Jor  the  years  1878  and  1879.  relating  to  the  Rocky 
Mountain  Locust,  and  the  Western  Cricket  and  treating  of  the 
best  means  of  subduing  the  Locust  in  its  permanent  breeding 
grounds,  with  a  view  of  preventing  its  migrations  into  the 
more  fertile  portions  of  the  trans- Mississipi  Country,  in  pur- 
suance of  appropriations  made  by  Congress  for  this  purpose  ; 
with  maps  and  illustrations.  By  Riley,  Packard  and  Thomas. 
—  Washington  188U,  in-^  de  322  pages,  80  pages  d'appendices, 
6  cartes  coloriées,  gravures  dans  le  texte  et  17  planches  litho- 
graphiques. 

Le  gouvernement  des  Etats-Unis  s'alarmant  avec  raison 


BIBLIOGRAPHIE  271 

des  rav.ijres  que  causaionl  les  Sauterelles  dans  l'Ouest, 
nomma,  il  y  a  quelques  années,  une  commission  d'entomo- 
logistes, avec  une  appropriation  de  |10,000  à  |25,000  par 
année  pour  étudier  minutieusement  ces  insectes,  et  trou- 
ver, s'il  est  possible,  un  moyen  efficace  de  restreindre  leurs 
dégâts  ;  et  le  présent  volume  est  le  second  rapport  de  cette 
commission.  MM.  Riley,  Packard  et  Thomas  sont  réputés 
des  autorités  parmi  les  entomologistes  américains,  aussi 
donnent-ils  une  histoire  complète  de  la  Sauterelle,  sa 
structure,  ses  habitudes,  ses  migrations,  son  genre  de  vie, 
son  mode  de  reproduction  etc.,  le  tout  accompagné  de 
nombreuses  planches  et  gravures  pour  faciliter  i'intelli- 
gpiice  du  texte.  Plusieurs  espèces  nouvelles  de  l'ouest  y 
sont  aussi  décrites;  aussi  le  volume  est-il  tout  à  la  fois  un 
livre  d'utilité  pratique  en  même  temps  qu'un  ouvrage  pré- 
cieux pour  les  hommes  de  science.  Le  gouvernement  des 
Etats-Unis,  à  l'exemple  des  pays  de  l'ancien  monde,  n'hé- 
site pas  à  consacrer  des  sommes  considérables  pour  l'étude 
des  sciences,  convaincu  que  c'est  là  un  capital  dont  il  re- 
tirera tôt  ou  tard  des  intérêts  considérables.  La  poursuite 
des  hautes  études  scientifiques  est  trop  dispendieuse  pour 
être  laissée  à  l'initiative  individuelle,  il  incombe  aux  états 
de  se  charger  de  ce  soin.  Et  d'un  autre  côté,  n'est-il  pas 
juste  que  ceux  qui  sacrifient  leurs  labeurs  et  toute  l'activité 
de  leur  génie  pour  le  bien  de  la  communauté  en  général, 
soient  au  moins  secourus  par  les  fonds  communs?  Là  où 
le  dévouement  et  l'énergie  des  individualités  échoueraient 
devant  des  obstacles  formidables,  le  secours  des  états  per- 
met souvent  de  pouvoir  passer  outre  ;  c'est  donc  un  devoir 
pour  eux  de  ne  pas  le  refuser,  d'autant  plus  qu'étant  en  quel- 
que sorte  solidaires  les  uns  des  autres  des  progrès  de  l'hu- 
manité, chacun  doit  s'efforcer  de  s'acquitter  de  sa  partie. 

Fête  Nationale  des  Canadiens-  Français  célébré  à  Québec 
en  1880. 

Nous  avons  reçu  un  spécimen  de  cet  important 
ouvrage,  et  tout  fait  présager  qu'il  sera  du  plus  haut  intérêt 
pour  tous  nos  compatriotes.  Les  planches  représentant  les 
chars  allégoriques  qui  ont  figuré  dans  la  grande  procession 
du  24  juin  sont  parfaitement  réussies  et  ne  contribueront 


272  LE  NATURALISTE    CANADIEN 

pas  pen,  avec  la  typographie  irréprochable  qu'il  annonce,  à 
faire  de  ce  volume  un  bijou  pour  nos  tables  de  salon.  Voir 
Vannonce  à  la  couverture. 

Nos  reinercîraents  à  qui  de  droit  pour  l'envoi  de  ces 
difiérentes  publications. 


M  I    1^1    I  I 


DE  QUEBEC  A  JERUSALEM. 
I. 


Le  départ  —  L'Intercolonial  —  Une  entrevue  —  Halifax-  U Hibernian  — 
rOeéan— Sauvé  d'un  danger— Mobile— Liverpool— Londres. 

On  peut  avancer,  sans  faire  injure  à  la  vérité,  que  les 
voyages  sont  presque  aussi  anciens  que  l'humanité. 

Du  moment  que  l'homme  conçut  l'idée  de  connaître 
ce  que  l'horizon  borné  de  son  lieu  d'habitation  dérobait  à 
ses  regards,  data  l'époque  des  voyages  et  des  pèlerinages, 
si  tant  est  que  ces  derniers  ne  se  distinguent  àeê  premiers 
que  par  le  motif  qui  les  inspire. 

Les  besoins  de  la  vie,  les  exigences  du  commerce,  les 
rapports  entre  les  différents  peuples  ont  fait  naître  la  né- 
cessité des  voyages  ;  tandis  que  la  piété  seule  a  donné 
origine  aux  pèlerinages. 

Chacun,  à  l'audition  d'un  récit  quelconque,  se  forme 
de  suite  une  composition  de  lieux  ;  l'imagination  aidant,  il 
arrange  comme  il  croit  le  comprendre  la  topographie  de 
l'endroit  ou  a  eu  lieu  l'action  ;  les  rochers,  les  rivières,  les 
montagnes,  les  plaines  viennent  se  ranger  d'elles-mêmes 
en  leur  lieu  propre,  et  il  voit  de  suite  les  personnages  du 
fait  rapporté,  chacun  avec  une  physionomie  qui  lui  est  par- 
ticulière, venir  prendre  place  à  l'endroit  convenable.  Et 
dès  lors  il  n'a  plus  qu'un  désir  :  voyager,  se  transporter  au 
lieu  où  s'est  passé  l'événement  pour  confronter  sa  composi- 


DE   QCÉB'^;C   A   JÉRUSALEM  273 

fion  imaginaire  avec  la  réalité,  afin  de  faire  les  rectifications 
nécessaires  pour  se  rendre  un  coinpte  exact  de  l'héroïsme 
des  acteurs  dans  la  circonstance,  mieux  apprécier  la  gran- 
deur du  dévouement,  du  sacrifice  qu'on  fait  valoir,  se 
mieux  pénétrer  enfin  d'admiration  ou  de  haine  pour  les 
personnages,  suivant  les  motifs  qui  les  ont  portés  à  agir. 

Les  pèlerinages  sont  aussi  anciens  que  l'histoire  des 
peuples,  mais  c'est  surtout  depuis  le  christianisme  qu'ils 
ont  revêtu  ce  caractère  de  dévotion  qui  les  distingue  au- 
jourd'hui. Le  tombeau  du  Christ  où  il  a  vaincu  la  mort 
et  le  péché,  le  Calvaire  où  il  a  consommé  son  sacrifice,  la 
grotte  de  Gethséraani  où  il  s'est  livré  à  ses  ennemis,  l'étable 
de  Bethléem  par  laquelle  il  a  fait  son  entrée  dans  le  monde, 
les  tombeaux  des  martyrs  qui  ont  répandu  leur  sang  en 
témoignage  de  leur  foi,  ont  été,  dès  les  premiers  temps  de 
l'ère  chrétienne,  l'objet  de  la  visite  des  âmes  pieuses.  C'est 
là  qu'on  venait,  et  de  l'Orient  et  de  l'Occident,  raviver  sa 
foi  à  son  foyer  même,  ranimer  sa  ferveur,  puiser  la  force 
pour  marcher  à  la  suite  du  divin  crucifié,  afironter  les 
tyrans  qui  avaient  juré  de  faire  disparaître  la  foi  nouvelle, 
et  se  disposer  à  faire  le  Sacrifice  de  sa  vie  même,  si  la  chose 
devenait  nécessaire. 

Tout  enfant  encore  sur  les  bancs  du  catéchisme,  il  nous 
souvient  comme  le  récit  de  la  passion  du  Sauveur  embra- 
sait notre  imagination,  évoquait  en  notre  âme  des  sensa- 
tion vives  et  durables.  Nous  nous  faisions  bien  de  suite 
une  composition  de  lieux  à  notre  façon  ;  mais  que  de 
lacunes^  d'interruptions,  de  contradictions  même  venaient 
souvent  enlever  toute  suite  à  notre  arrangement,  pour  nous 
laisser  dans  le  vague,  dans  l'incertain  ;  et  alors  de  nous 
dire  :  mais  tous  ces  lieux,  Bethléem,  Jérusalem,  Nazareth, 
le  Thabor,  Jéricho,  Tibériade,  sont  des  lieux  qui  existent 
encore  sur  la  terre,  ne  pourrait-on  aller  les  visiter  ?  ..  Sans 
doute  nous  n'osions  alors  porter  nos  désirs  jusque  là,  cepen- 
dant nous  savions  que  d'autres  l'avaient  déjà  fait. 

Et  bien  ce  que  nous  n'osions  espérer  dans  nos  rêves 
d'enfant,  il  nous  a  été  donné  de  le  réaliser  dans  notre  vieil- 
lesse. Oui  nous  avons  vu  ces  lieux  sacrés  où  se  sont  aocom- 


274  IE  NATURALISTE   CANADIEN 

plies  les  pins  grandes  merveilles  qu'aient  enregistrées  les 
annales  de  l'humanité.  Nous  avons  foulé  de  nos  pieds  les 
routes  où  Abraham,  David,  Salomon  avaient  marché,  le  sol 
qui  a  reçu  les  empreintes  des  pieds  de  Jésus  et  de  Marie, 
de  Joseph  et  de  Jean-Baptiste,  de  Pierre  et  des  autres 
apôtres,  des  Jérôme,  des  Hélènes,  des  St  Louis  et  de  tant 
d'autres  lumières  de  l'église  qui  font  aujourd'hui  l'orne- 
ment du  Ciel.  Mais  c'est  surtout  aux  pas  de  Jésus  que  nous 
nous  sommes  attaché.  Nous  avons  appliqué  avec  dévotion 
nos  lèvres  sur  le  rocher  de  la  grotte  de  Bethléem  où  il  est 
né,  nous  avons  parcouru  toute  la  Galilée  où  il  a  si  souvent 
marché  ;  nous  avons  vu  le  Jourdain  où  Jean-Baptiste  l'a 
baptisé,  Nazareth  où  il  est  demeuré  pendant  près  de  30  ans 
caché,  le  lac  de  Tibériade  aux  eaux  duquel  il  a  commandé, 
le  Thabor  où  il  s'est  transfiguré,  le  G-olgotha  où  on  l'a  cru- 
cifié, le  sépulcre  d'où  il  est  ressuscité,  enfin  le  mont  des 
Oliviers  d'où  il  s'est  enlevé  vers  le  Ciel  ;  et  c'est  le  récit  de 
ces  pérégrinations,  des  sentiments  que  la  vue  de  ces  lieux 
ont  réveillés  dans  notre  âme,  le  langage  que  ces  témoins 
occultes  de  si  grandes  merveilles  tiennent  encore  au  cœur 
du  croyant,  que  nous  venons  soumettre  à  l'appréciation  de 
nos  lecteurs,  sûr  d'avance  que  notre  narration  toute  simple 
et  sans  emphase  ne  pourra  manquer  de  les  instruire  et  de 
les  édifier,  comme  la  visite  de  ces  lieux  nous  a  éclairé  et 
édifié  nous-même. 

Il  ne  manque  pas  d'ouvrages  sur  la  Terre-Sainte,  pleins 
d'intérêt  et  mieux  écrits  que  nous  ne  pourrions  le  faire, 
mais  nous  avons  cru  que  le  point  de  vue  auquel  nous 
étions  pour  apprécier  ces  lieux  étant  mieux  connu  de  nos 
lecteurs,  nous  les  intéresserions  par  cela  même  plus  que  les 
nombreux  récits  étrangers  qu'on  en  possède.  Canadien, 
nous  avons  vu  les  choses  en  Canadien,  et  nous  osons  le 
croire,  avec  tout  l'intérêt  que  nos  autres  compatriotes 
mettraient  à  les  voir.  (^) 

(1)  Un  ouvrage  des  plus  récents  sur  la  Terre-Sainte,  et  des  mieux  appropriés  aux 
besoins  dus  pèlerins,  est  le  suivant  :  Le  Guide  du  Pèlerin  en  Terre-Sainte  par  le  Yt 
Liévin  de  Hamme,  religieux  franciscain  ;   3  vol.  in-12.     Le  Fr.  Liévin'  est  celui-là 


aujourd'hui  l'une  des  meilleures  autorités  sur  les  points  contestés  daus  l'historique 
des  lieux  auxquel  se  rattache  quelque  fait  mémorable  biblique  ou  évano-élique 
Voir  C  annonce  SUT  la  couverture.  ci 


DE   QUEBEC   A   JERUSALEM  275 

Nous  ne  nierons  pas  qu'un  récit  de  pèlerinage  dans 
une  publication  scientiKque  est  un  hors  d'œuvre  ;  mais 
comme  parmi  nos  lecteurs  il  s'en  trouve  un  grand  nombre 
qui  ne  prennent  qu'an  faible  intérêt  à  l'étude  de  l'histoire 
naturelle,  et  que  d'ailleurs  le  motif  de  piété  qui  doit  nous 
animer  dans  les  pèlerinages  n'exclut  pas  l'instruction  qu'on 
en  peut  retirer,  ne  nous  empêche  pas  de  jouir  des  beautés 
de  la  nature  qui  s'ofïrent  à  nos  regards,  chaque  fois  que 
notre  intérêt  de  naturaliste  a  été  excité  par  les  nouvelles 
productions  qui  se  présentaient  à  notre  inspection,  nous 
n'avons  pas  négligé  d'en  prendre  note,  et  en  les  consignant 
dans  nos  pages,  nous  rentrerons  rigoureusement  dans  le 
cadre  ordinaire  de  notre  journal. 

Dans  toutes  les  nombreuses  générations  qui  se  sont 
succédées  depuis  la  naissance  du  christianisme,  il  s'est 
trouvé  des  hdèles  à  foi  plus  vive,  à  piété  plus  ardente,  qui 
se  sont  sentis  pressés  d'aller  prier  sur  le  tombeau  du  Sau- 
veur, d'aller  visiter  les  Lieux-Saints  qui  ont  été  les  heu- 
reux témoins  des  prodiges  d'amour  et  de  miséricorde  que 
l'homme  Dieu  n'a  cessé  de  semer  sur  ses  pas  durant  tout  le 
cours  de  sa  vie  mortelle  ;  d'aller  raviver  leur  foi  par  le 
temoiffnasre  de  ces  silentieux  témoins  des  ordres  du  Ciel 
communiqués  à  la  terre.  Les  pèlerinages  ont  vu  leurs 
jours  de  plus  grande  si)lendeur  au  temps  des  croisades  ; 
mais  depuis  Pierre  fErmit^  et  St  Bernard,  sans  avoir  été 
jamais  discontinués,  ils  ont  subi  diverses  intermittences 
dans  le  plus  ou  moins  d'attention  qu'on  leur  accordait. 
Dans  ces  derniers  temps  d'impiété  et  d'affaiblissement  de 
la  foi,  les  pèlerinages  ont  semblé  se  réveiller,  comme  pour 
opposer  une  nouvelle  barrière  à  la  libre  pensée  qu'où 
prêche  de  toute  part. 

C'est  dans  le  but  de  rendre  plus  faciles  ces  pieuses 
pérégrinations  aux  catholiques  de  tous  les  pays,  qu'il  s'est 
formé  à  Paris,  en  1853,  un  comité  composé  d'ecclésias- 
tiques et  de  laïques  pour  préparer  l'organisation  de  cara- 
vanes, assurer  par  des  relations  déjà  établies  en  Orient  la 
sécurité  et  la  bonne  direction  des  voyageurs,  et  enfin  ser- 
vir pour  la  réduction  des  prix,  d'intermédiaire  officieux 
entre  les  pèlerins  et  les  compagnies  qui  se  chargent  d'ordi- 
naire du  transport  pour  ces  contrées. 


27G  I^ï  NATURALISTE   CANADIEN 

Le  conseil  organise  deux  voyages  par  an  :  au  mois  de 
mars  et  au  mois  d'août;  le  premier  pour  les  fêtes  de  Pâques, 
et  le  second  au  moment  des  vacances. 

Le  chiffre  de  12  pèlerins  est  le  minimum  pour  cli  ique 
pèlerinage. 

Le  prix  du  pèlerinage,  à  partir  de  Marseille,  aller  et 
retour,  pour  visiter  la  Judée,  la  Galilée  et  la  Syrie  jusqu'à 
Beyrouth  est  de  1410  francs  en  1ère  classe,  et  de  1215  fr^ 
en  2e  classe,  sur  les  paquebots  des  Messageries  maritimes 
françaises. 

L'excursion  étant  un  pèlerinage  proprement  dit,  et 
non  un  voyage  de  touriste,  les  ecclésiastiques  pour  y  être 
admis  doivent  présenter  une  autorisation  de  leur  évêque, 
et  les  laïques  une  recommandation  d'un  ecclésiastique 

Il  est  facile  de  voir  par  les  prix  donnés  ci-dessus,  qu'il 
n'est  pas  nécessaire  d'être  millionnaire  pour  entreprendre 
un  tel  voyage  ;  pour  celui  qui  sait  tant  soit  peu  pratiquer 
l'économie  en  voyageant  $800  à  $900  peuvent  suffire. 

A  plusieurs  reprises  déjà  nous  étions  venu  sur  le  point 
de  partir  pour  l'Europe,  surtout  dans  le  but  de  retirer  d'une 
telle  visite  l'instruction  qui  en  est  la  conséquence  natu- 
relle, mais  surtout  des  connaissances  plus  étendues  sur  la 
science  dont  nous  nous  sommes  fait  une  spécialité  ;  et  tou- 
jours des  obstacles  insurmontables  étaient  venus  renverser 
nos  projets»  C'est  après  avoir  pris  connaissance  des  con- 
ditions des  pèlerinages  français  que  nous  avons  pu  voir 
que  le  voyage,  non-seulement  d'Europe,  mais  encore  d'O- 
rient, n'était  pas  au-dessus  de  nos  ressources,  et  un  compa- 
gnon de  route  s'étant  présenté,  dans  la  personne  de  M^ 
Majorique  Eolduc,  curé  de  Douglastown,  que  nous  con- 
naissions depuis  son  enfance,  nous  nous  décidâmes  de  suite 
à  tenter  l'entreprise. 

Après  donc  nous  être  entendu  avec  le  comité  de  Paris 
pour  assurer  notre  admission  et  connaître  la  date  précise 
du  départ,  nous  laissâmes  Québec  le  17  février  dernier 
pour  nous  diriger  sur  Halifax,  afin  de  prendre  le  steamer 
de  la  ligne  Allan  du  19  pour  nous  transporter  à  Liverpool. 
Le  départ  de  Marseille  était  fixé  au  17  mars,  nous  avions 
donc  tout  un  mois  pour  nous  y  transporter. 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  277 

Comme  notre  compagnon  ne  devait  nous  rejoindre 
qu'à  Dalhoasie,  nous  partîmes  seul  de  Québec.  Dès  8|  h» 
a.  m.  après  avoir  traversé  le  fleuve  en  un  bateau  qui 
semblait  se  taire  un  plaisir  de  faire  fuir  les  glaces  flottantes 
devant  lui,  nous  étions  installé  dans  le  char  de  l'iiitercolo- 
nial  qui  devait  nous  transporter  à  Halifax.  Très  de  trois 
pieds  de  neige  recouvraient  partout  le  sol,  mais  il  faisait  un 
beau  soleil,  et  la  température,  quoique  un  peu  vive,  n'était 
pas  au-dessous  de  nos  belles  journées  d'hiver.  Nous  nou^ 
installons  seul  sur  un  banc,  et  évitons  la  rencontre  d'étran- 
gers qui  voudraient  nous  arracher  aux  réflexions  que  ne 
manquait  pas  de  faire  naître  en  nous  la  séparation  de  tout 
ce  que  nous  avions  de  cher  et  que  nous  laissions  derrière 
nous. 

Tous  les  sentiments  tant  soit  peu  vifs  de  l'âme  com- 
mandent le  recueillement.  La  tristesse  comme  la  joie  vient- 
elle  à  se  faire  sentir,  qu'aussitôt  la  pensée  se  plait  à  se  replier 
sur  elle-même,  pour  perfectionner,  compléter  le  sentiment 
qui  l'agite.  La  nature  a  horreur  du  vague,  de  l'indécis  ;  un 
sentiment  qui  n'est  encore  pour  ainsi  dire  qu'ébauché  ne 
peut  répondre  à  ses  aspirations  ;  elle  ne  peut  être  satisfaite 
que  lorsqu'elle  s'est  livrée  tout  entière  à  la  pensée  qui 
l'agite,  qu'après  que  la  méditation  a  donné  à  ce  sentiment 
sa  parfaite  completion. 

Pourquoi  a-t-on  dit  que  les  grandes  douleurs  comme 
les  grandes  joies  sont  muettes?  C'est  en  vertu  de  la  règle 
que  nous  venons  de  signaler  :  que  la  nature  aime  à  parfaire 
son  œuvre,  que  les  ébauches  de  sentiments,  les  sensations 
miparfaites  lui  répugnent  ;  lancée  dans  la  voie,  elle  tend 
impérieusement  à  parvenir  au  but,  à  compléter  son  ébauche. 
C'est  par  ces  opérations  tontes  naturelles  de  la  pensée,  que 
les  saints,  en  outre  de  la  grâce  qui  les  soutenait,  trouvaient 
une  satisfaction,  une  espèce  d'enivrement,  autant  dans  les 
mortifications  auxquelles  ils  se  livraient,  que  dans  la  con- 
templation des  joies  pures  qu'ils  entrevoyaient  dans  l'autre 
vie. 

C'est  absorbé  tout  entier  dans  les  réflexions  que  fait 
naître  en  nous  la  séparation  que  nous  venons  d'opérer  ; 
c'est   en    mettant   les  sentiments    qui   nous   dominent   en 


278  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

unisson,  par  la  pensée,  avec  ceux  des  amis  que  nous  venons 
de  quitter,  et  en  déroulant  dans  notre  imagination,  les  nom- 
breux accidents  de  la  longue  route  que  nous  allons  par- 
courir, que  nous  nous  détachons  de  la  gare  sans  que  nous 
ayons  remarqué  le  sifflet  qui  en  avait  commandé  le  départ* 
Les  paroisses  de  S.  Charles,  Montmagny,  Ste  Louise,  Ste 
Anne,  etc.,  passent  devant  nous,  sans  pour  ainsi  dire  se 
faire  remarquer.  C'est  à  peine  si  nous  constatons  que  la 
neige  semble  diminuer  d'épaisseur  à  mesure  que  nous 
poursuivons  notre  route  vers  l'Est. 

Mais  voici  que  nous  touchons  à  la  paroisse  de  l'isle- 
Verte,  paroisse  qui  nous  intéresse  d'une  manière  particu. 
lière,  parce  que  nous  en  avons  été  le  curé  de  1852  à  1854. 
Moins  de  deux  semaines  avant  notre  départ,  nous  avions 
reçu  de  notre  ancienne  paroisse  une  lettre  que  nos  lecteurs 
nous  osons  le  croire,  nous  pardonneront  de    reproduire  ici. 

Isle-Verte,  27  janvier  1881. 

M.  l'Abbé  Provancher,  Cap  Rouge. 
Cher  et  ancien  pasteur, 

En  voyant  la  suscription  de  la  présente,  vous  allez 
sans  doute  vous  demander  :  mais  qu'elle  est  cette  Phiio- 
mène  qui  se  réveille  ainsi  de  l'Isle-Verte,  et  que  peut-elle 
me  vouloir  ?  J'avoue  qu'après  un  silence  de  plus  d'un 
quart  de  siècle,  on  peut  sentir  un  peu  la  ressuscitée  ;  mais 
vous  avez  assez  bonne  mémoire— et  je  sais  aussi  que  votre 
cœur  n'est  pas  moins  riche  que  votre  mémoire — pour 
qu'en  évoquant  vos  souvenirs,  vous  ne  vous  rappeliez 
aussitôt  cette  imparfaite  de  Philomène  C,  qui  vous  amu" 
sait  tant  parfois  de  ses  espiègleries,  et  qui  la  veille  encore 
de  voire  départ,  se  mêlait  même  de  vous  faire  des  prédic- 
tions que  les  événements  sont  venus  justifier  depuis. 

Je  prends  plaisir,  parfois,  à  reporter  mes  pensées  vers 
ce  temps  si  éloigné  déjà,  mais  si  beau  ;  à  me  rappeler  tous 
mes  enfantillages,  dont  je  me  sens  souvent  pressée  de  vous 
demander  encore  pardon,  surtout  lorsque  je  considère  la 
reputation  et  les  honneurs  que  vous  ont  si  justement 
assurés  vos  talents  et  vos  travaux.     J'étais  si  enfant  !  mais 


DR   QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  279 

j'ai  souvenance  aussi  que,  lorsque  je  m'associais  à  vos  nièces 
pour  vous  faire  quelque  espièglerie,  vous  ne  dédaigniez 
pas  de  vous  faire  aussi  jeune  que  nous,  pour  riposter  à  notre 
manière.  Hélas  !  ce  temps  si  heureux  est  déjà  bien  loin 
de  nous. 

Votre  chère  Délima  est  depuis  plusieurs  années  devant 
Dieu  ;  sans  doute  qu'elle  prie  là  pour  son  oncle  qu'elle 
aimait  tant.  Et  pour  moi,  de  bien  plus  graves  soucis  sont 
venus  remplacer  les  étourderies  de  la  hllette  de  14  ans- 
Comme  bien  d'autres,  j'ai  pris  mari,  et  trois  enfants,  dont  la 
plus  jeune  compte  déjà  14  ans,  sont  là  sous  mes  yeux  pour 
me  rappeler  sans  cesse  que  mon  printemps  est  déjà  passé. 

J'apprends  par  les  journaux  que  vous  devez  faire  un 
lointain  voyage,  que  vous  voulez  aller  visiter  les  lieux 
que  Jésus-Christ  a  sanctiliés  par  sa  présence.  Je  viens 
donc  solliciter  une  faveur  :  c'est  de  m'adresser  d'abord  votre 
photographie,  à  laquelle  je  tiens  beaucoup  ;  et  lorsque  vous- 
oflrirez  le  saint  sacrifice  de  la  messe  dans  les  vénérés  sanc- 
tuaires de  la  Palestine,  j'ose  vous  demander  un  petit  sou- 
venir pour  moi,  pour  ma  vieille  mère  qui  vous  a  toujours 
tant  aimé,  et  pour  toute  ma  famille. 

Mais  ne  reviendrez-vous  jamais  nous  revoir?  Oh  !  oui  • 
il  le  faudra,  surtout  après  votre  voyage,  pour  nous  racon- 
ter les  merveilles  sans  nombre  qu'il  vous  aura  été  donné 
de  comtempler  et  d'apprécier.  N'est-ce  pas  que  j'ai  droit 
d'espérer  cette  faveur  ? 

Je  forme  des  vœux  pour  votre  voyage,  et  prie  le  Ciel 
qu'il  vous  accorde  santé,  bonheur,  succès  et  prompt  retour. 

Votre  toute  dévouée. 

Philomène. 

Le  convoi  avait  à  peine  touché  la  gare,  que  nous  étions 
sur  la  plateforme  pour  voir  si  nous  n'y  rencontrerions  pag 
quelque  figure  connue.  Mais  parmi  tous  ceux  qui  étaient 
ià,  personne  que  nous  reconnaissions.  Nous  remarquons 
un  monsieur  suivi  de  trois  dames  qui  ont  l'air  de  nous  exa- 
miner un  peu  soigneusement. — Mais  c'est  lui  ?  se  disait-on, 
dépistées  par  nos  habits  de  laïque  et  la  barbe  que  nous 
portions. — Philomène  ?— Oh  !   M,  Provancher  ;  voici  mon 


280  LE  NATRBALIST8  CANADIEtf 

frère  avec  mes  deux  filles.  Mais  hélas  !  nous  n'avons  que 
le  temps  de  nous  serrer  la  main,  et  déjà  le  train  est  en 
mouvement.  Infernale  machine,  dîmes-nous  ;  pas  même 
une  minute  pour  avoir  le  plaisir  de  renouveler  connais- 
sance avec  des  personnes  qui  nous  sont  chères  ! 

Mais  que  les  regards  sont  éloquents  dans  ces  moments, 
qu'ils  en  disent  long  au  cœur  sensible  !  La  gare  fait  rapide- 
ment derrière  nous,  nous  avons  à  peine  le  temps  de  remar- 
quer les  adieux  qu'on  nous  adresse  de  la  main,  que  nous 
retombons  sur  notre  banc  le  cœur  brisé,  et  tout  entier  aux 
idées  noires  qui  nous  obsèdent.  Hélas  !  nous  disions-nous, 
n'est-ce  pas  Jà  l'image  parfaite  de  la  vie  ?  Des  semaines  et 
des  mois  de  soucis  et  de  peines,  pour  dea  minutes  de  joie  ! 
Partout  la  contradiction,  les  contrariétés,  la  déception  ;  par- 
tout les  épines  sous  les  roses  !  Nous  en  étions  encore  à  ces 
sombres  réflexions,  lorsqu'on  annonça  Trois-Pistoles,  où 
nous  savions  qu'un  buffet  bien  gariji  pourrait  au  moins 
satisfaire  aux  exigences  de  l'estomac  qui  commençaient  à 
se  faire  sentir,  s'il  ne  pouvait  guérir  les  blessures  du  cœur. 

Après  le  repas,  nous  reprenons  notre  siège  dans  le 
char  en  nous  efforçant  de  chasser  de  notre  esprit  les  pen- 
sées sombres  qui  nous  obsédaient,  ce  à  quoi  la  conversa- 
tion d'un  compagnon  de  route  ne  contribua  pas  peu,  en 
nous  entretenant  de  cultures  d'amateur  auxquelles  il  se 
livrait-  Qu'il  est  regrettable,  nous  disions-nous,  que  des 
personnes  si  intelligentes  n'aient  pas  au  moins  une  teinte 
de  botanique  ;  commes  elles  doubleraient  et  quadrupleraient 
les  jouissances  qu'elles  éprouvent  dans  la  culture  des 
plantes  exotiques,  si  elles  savaient  en  distingtier  les  familles, 
reconnaître  leurs  analogues,  et  s'appliquer  à  faire  des  col- 
lections de  genres  ou  d'espèces.  Mais  malheureusement 
le  plus  souvent,  on  ne  connaît  pas  même  exactement  le 
nom  des  plantes  auxquelles  on  donne  ses  soins,  et  le  succès 
dans  ces  cultures  est  plutôt  le  fruit  du  hasard  ou  le 
résultat  d'avis  reçus,  que  la  connaissance  des  aptitudes, 
des  besoins  et  des  soins  que  requiert  telle  ou  telle  plante 
recherchée. 

11  était  passé  3  heures   lorsque  nous   touchâmes  Ri- 


DE  QUÉBEO  A  JÉRUSALEM  281 

moiiski,  où,  à  notre  grand  regret,  nous  vîmes  les  amateurs 
qui  nous  avaient  si  agréablement  entretenu,  nous  laisser 
seul  à  continuer  la  route. 

Bientôt  nous  touchons  Ste  Flavie,  et  nous  tournons  le 
dos  au  fleuve  pour  traverser  la  péninsule  Gaspésienne 
Le  cheval  de  fer  qui  nous  entraine  semble  redoubler  de 
force  à  mesure  que  nous  montons  sur  les  hauteurs,  et  fait 
fuir  derrière  nous  les  quelques  habitations  que  nous  ren- 
controns dispersées  çà  et  là  avec  une  vitesse  vertigineuse. 
A  7  h.  20  m.  nous  sommes  à  Campbellton,  N.  B.  ;  nous 
promenons  nos  regards  de  toute  part  sur  le  trottoir  pour 
découvrir  notre  compagnon  de  voyage  ;  mais  en  vain.  11 
nous  attend  à  la  station  voisine,  pensâmes-nous  ;  et,  en 
efîet,  à  Dalhousie,  tandis  que  nous  le  cherchions  sur  le 
trottoir  de  la  gare,  il  était  déjà  dans  le  char  même  à  s'en- 
quérir de  nous.  Nous  voici  donc  associés  maintenant  pour 
ne  nous  séparer  qu'à  notre  retour,  lorsque  nous  aurons  fait 
connaissance  avec  l'Europe,  l'Afrique  et  l'Asie  que  nous 
nous  promettons  de  visiter. 

Après  quelques  instants  donnés  à  la  conversation,  nous 
nous  installons  sur  nos  bancs  de  manière  à  tirer  le  meilleur 
parti  possible  de  la  nuit  que  nous  avons  à  passer  ainsi,  et 
qu'il  nous  faudra  couper  en  deux  par  un  changement  de 
char  à  Monckton. 

Les  émotions  du  départ  que  nous  venions  d'opérer, 
jointes  aux  cahotements  de  la  route  et  aux  couches  peu 
confortables  que  nous  offrent  des  bancs  de  chemin  de  fer^ 
nous  avaient  à  peine  permis  de  nous  livrer  au  sommeil^ 
lorsque  le  conducteur  vint  crier  :  Passengers  for  Halifax 
must  change  cars.  Il  passait  3  h.  du  matin  lorsque  nous 
fûmes  installés  dans  notre  nouveau  char. 

Plus  nous  avançons,  plus  nous  voyons  la  neige  devenir 
de  moins  en  moins  abondante,  si  bien  que  bientôt  les 
champs  n'en  ont  plus  que  quelques  taches.  Il  se  fait  jour^ 
et  nous  voyons  à  notre  droite  se  développer  la  baie  de 
Fundy,  dont  les  bords  à  cet  endroit  sont  fort  bas  et  tout 
couverts  d'une  herbe  ne  recelant  aucune  trace  de  neige  ; 
nous  voyons  même  en  plusieurs  endroits  des  animaux  dans 
les  champs. 


282  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

Nous  perdons  bientôt  la  baie  de  vue  et  reprenons  les 
hauteurs.  Le  terrain  nous  parait  ici  fort  pauvre.  Nous 
voyons  de  nombreux  pins  rouges  sortir  de  blocs  de  rochers 
entassés  les  uns  sur  les  autres,  recouvrant  en  grande  partie 
des  kalmias  et  des  andromèdes   d'assez  chétive  apparence. 

A  10  h.  nous  entrons  dans  la  gare  d'Halifax,  et  allons 
de  suite  nous  installer  à  l'hôtel  de  même  nom.  Nous 
sommes  tout  étonnés  qu'après  nous  être  fait  traîner  en 
cariole  (^)  à  Québec  la  veille,  de  nous  trouver  installés  ici 
dans  un  wagon,  comme  si  une  nuit  avait  suffi  pour  nous 
faire  passer  de  l'hiver  à  l'été  ou  du  moins  au  printemps. 

Halifax,  sans  avoir  rien  d'extraordinaire,  est  une  assez 
jolie  ville  ;  sa  situation  parait  encore  plus  agréable  lors- 
que nous  la  voyons  du  port, 

19.  Fév.  Nous  sommes  tout  surpris  ce  matin  qu'après 
nous  être  promenés  sur  la  terre  hier,  nous  la  trouvons 
maintenant  entièrement  cachée  sous  une  couche  de  7  à  8 
pouces  de  neige  tombée  dans  la  nuit.  Mais  tout  nous  fait 
augurer  qu'elle  ne  sera  pis  de  longue  durée,  car  dès  6  h. 
il  fait  une  pluie  battante  qui  la  délaye  en  une  boite  des 
plus  désagréable  pour  les  piétons. 

.Nous  allons  dire  la  messe  à  la  cathédrale,  où  nous 
sommes  accueillis  avec  une  extrême  bienveillance  par  M. 
le  Grrand-Vicaire  Power,  en  l'absence  de  l'Archevêque,  qui 
nous  devance  d'une  semaine  seulement  en  Europe. 

Vers  11  h.,  la  pluie  diminuant  à  peine,  nous  laissons 
notre  hotel  pour  aller  nous  installer  dans  le  vaisseau  qui 
est  amarré  au  quai  même.  C'est  V Hibernian  que  nous 
allons  avoir  pour  nous  transporter  do  l'autre  côté  de 
l'océan  ;  c'est  un  vaisseau  sûr,  mais  peu  rapide.  Nous 
sommes  les  deux  premiers  rendus  ;  mais  bientôt  nous  voyons 
de  nouveaux  compagnons  arriver  avec  leurs  bagages  et 
prendre  comme  nous  possession  de  leurs  cabines.  On  nous 
sert  à  1  h.  un  copieux  dîner,  auquel  nous  faisons  d'autant 
plus  honneur  que  le  fort  vent  qui  souffle  de  l'Ouest  nous 
inspire  des  craintes  sur  la  disposition  dans  laquelle  nous 
pourrions  être  à  l'heure  du  souper. 

(1)  La  cariole  à  Québec  est  une  espèce  de  traîneau. 


DK  QUÉBKO  A  JÉRUSALEI  283 

La  pluie  a  cessé  de  tomber  et  a  fait  place  à  un  vent 
très  fort  qui,  quoique  sans  eflfet  sur  les  eaux  de  la  baie, 
nous  fait  présager  quelques  désagréments  lorsque  nous 
n'aurons  plus  aucune  terre  pour  nous  mettre  à  l'abri. 
A  2  h.  notre  vaisseau  se  sépare  du  quai,  et  prend  de  suite 
sa  direction  vers  l'Est.  Nous  prenons  plaisir  à  examiner  le 
paysage  des  deux  côtés  de  la  baie,  et  notre  palais  flottant 
semble  mépriser  le  vent  qui  l'assaille  de  côté,  pour  prendre 
une  allure  tuut-à-fait  rassurante  ;  les  eaux  sont  à  peine 
ondulées  par  ce  vent,  et  notre  course  est  si  rapide  que 
nous  voyons  plusieurs  petites  îles  que  nous  passons, 
s'entuir  derrière  nous,  comme  si  elles  avaient  le  mouve. 
ment  à  notre  place. 

Comme  nous  l'avions  prévu,  nous  étions  à  peine  en 
plein  océan,  que  noire  vaisseau  subissait  déjà  toute  l'in- 
l'iufluence  des  vagues  soulevées  par  le  vent.  Il  n'y  a  pas 
encore  deux  heures  que  nous  avons  laissé  le  quai,  que  déjà 
plusieurs  ont  payé  le  tribut  à  Neptune  et  sont  en  proie  à 
tous  les  tourments  du  mal  de  mer.  Notre  compagnon  a  été 
l'un  des  premiers  à  s'exécuter,  et  ne  parait  pas  devoir  en 
être  quitte  pour  si  peu  ;  quant  à  nous,  nous  résistons  encore^ 
mais  nous  voyons  venir  le  moment  où  il  nous  faudra  en 
faire  autant.  Le  tangage  se  joint  au  roulis  pour  nous  agiter 
en  tous  sens.  Sur  les  13  passagers  de  chambre  de  ce 
voyage,  deux  seulement  accompagne  le  capitaine  à  la  table 
à  l'heure  du  souper,  tous  les  autres  préfèrent  l'abstention 
à  toute  nouvelle  absorption,  si  toutefois  ils  n'en  sont  pas 
rendus  déjà  à  faire  des  remises. 

Il  n'était  pas  encore  9  h.  que  nous  allions  nous  mettre 
au  lit,  cherchant  dans  une  nouvelle  position  un  adoucisse- 
ment au  malaise  que  nous  éprouvions.  Mais  à  peine  étions- 
nous  descendu  dans  notre  cabine,  que  nous  nous  sentons 
encore  plus  mal  ;  nous  nous  enfonçons  dans  notre  lit,  et 
et  essayons  de  nous  prémunir  contre  le  roulis  qui,  quoique 
notre  couche  soit  fort  étroite,  nous  ballotte  d'un  côté  à 
l'autre,  menaçant  de  nous  verser  par  dessus  la  planchette 
asst'Z  étroite  qui  nous  protège  du  côté  opposé  à  la  cloison. 
Mais  comme  il  y  a  déjà  quelques  années  que  nous  sommes 
déshabitué  des  mouvements  du  berceau,  nous  n'avons  pas 


2g4  LE  NATURALISTE  OANADIKN 

subi  pins  de  2  ou  3  de  ces  ballota<res,  le  que  cœur  n'y  tient 
plus,  et  qu'il  nous  faut  restituer.  Heureusement  que  l'acci- 
dent a  été  prévu,  car  un  vase  en  fer-blanc,  qui  glisse  en 
coulis.^e  sur  la  planchette  du  bord  de  notre  couche,  nous 
permet  de  nous  exécuter  sans  secours  étranger,  et  aussi 
sans  incommoder  personne,  étant  seul  dans  notre  cabine. 
L'estomac  se  trouve  soulagé,  mais  le  cœur  n'est  pas  encore 
rerais  parfaitement  ;  c'est  à  peine  si  nous  pouvons  jouir 
d'un  demi  sommeil  durant  le  reste  de  la  nuit.  Les  gémis- 
sements et  les  sons  insolites  qui  sortent  aussi  de  toutes  les 
cabines  voisines,  ne  sont  pas  non  plus  des  plus  propres  à 
nous  remettre  ;  cependant  nous  tenons  encore  bon  pour 
cette  fois. 

Dimanche  20  février, —Dq  même  que  nous  avions  été 
chercher  un  adoucissement  à  notre  malaise  la  veille,  en 
allant  nous  mettre  au  lit,  de  même  en  cherchons-nous  un 
nouveau  en  laissant  de  bonne  heure  notre  cabine  pour 
monter  sur  le  pont.  Nous  le  trouvons  tout  couvert  d'une 
nei<Te  fondante  tombée  durant  la  nuit.  Le  vent  souffle  avce 
force  de  l'Ouest  et  le  soleil  semble  vouloir  se  montrer. 
Une  demi  tasse  de  thé  avec  2  bouchées  de  pain  est  tout  ce 
que  nous  pouvons  prendre  pour  le  déjeuner  ;  et  au  dîner, 
nous  ne  voulons  seulement  pas  essayer  de  prendre  quoi- 
que ce  soit. 

A  midi  nous  sommes  à  236  milles  d'Halifax,  par  la  la- 
titude nord  43°,29.  Le  vent  va  toujours  croissant,  et  bien 
qu'il  nous  favorise  dans  notre  course,  vers  les  4  heures 
de  l'après  midi  il  se  déchaîne  en  véritable  tempête.  La 
lame  à  chaque  instant  s'élève  on  colline  sur  le  flanc  du 
vaisseau  et  déferle  sur  le  pont  qu'elle  balaye  en  allant  s'é- 
chapper par  l'autre  côté.  Plus  de  terre  en  vue,  le  ciel  au- 
dessus  de  nos  têtes,  et  l'abîme  sous  nos  pieds.  L'élément 
liquide  semble  furieux  de  se  voir  braver  dans  sa  puissance 
par  ce  copeau  qui  se  balance  à  sa  surface,  en  le  défiant  pour 
ainsi  dire  de  ses  efforts  pour  le  perdre.  Tantôt  le  flot  s'é- 
levant  en  monticule  comme  pour  lui  barier  le  passage,  se 
rabat  sur  son  avant  qu'il  inonde  complètement,  et  tantôt 
l'assaillant  obliquement,  il  le  couvre  presque  d'un  bout  à 
l'autre.     Mais  toujours  la  nef  métallique  se  débarrasse  de 


DS  QUEBEC  A  JÉRUSALEM  285 

ces  étreintes,  et  se  balance  sans  dévier^de  sa  route,  comme 
si  elle  se  riait  de  ces  vains  eflorts. — Mais,  capitaine,  dîmes- 
nous  en  le  rencontrant,  c'est  une  véritable  tempête  que 
nous  avons-là  ? —  Yes,  it  is  ;  bid  no  danger  ;  all  is  right. — 
Pour  nous  rassurer  davantage  nous  interrogeons  les 
stewearts.  N'y  a-t-il  pas  de  danger,  nous  avons  un  vent  de 
tempête  ? — Du  danger  V  nous  nous  occupons  fort  peu  de 
ce  temps  là,  nous  ;  nous  en  avons  vu  bien  d'autres, — Ces  ré- 
ponses suffisent  pour  nous  enlever  toute  crainte  ;  et  de  fait, 
nous  trouvions  que  nous  avions  bien  assez  à  résister  aux 
étreintes  du  mal  de  mer,  sans  avoir  à  trembler  encore  de 
peur  en  vue  du  danger. 

Mais  la  cloche  du  souper  nous  appelle  bientôt  à  table, 
et  nous  faisons  un  ejŒort  pour  nous  y  transporter.  C'est 
un  vacarme  aflfreux  dans  tout  le  salon,  à  chaque  mouve- 
ment du  vaisseau  c'est  un  cliquetis  des  verres,  assiettes  et 
autres  ustensiles  dans  les  cases  qui  les  retiennent  captifs 
à  faire  croire  que  tout  va  se  briser.  Les  tables  sont  toutes 
partagées  en  petits  carrés  par  des  planchettes  destinées  à 
retenir  les  plats  ;  mais  ces  barrières  sont  encore  insuffi- 
santes ;  pas  d'autre  moyen  de  garder  le  bouillon  dans  son 
assiette  ou  le  thé  dans  sa  tasse,  qu3  d'enlever  ces  vases  de 
la  table  et  de  les  retenir  à  la  main,  en  choisissant  les  ins- 
tants les  plus  favorables  pour  se  les  porter  à  la  bouche. 
Nous  avalons  avec  efforts  quelques  bouchées  de  bœuf,  mais 
nous  fcorames  aussitôt  forcé  de  quitter  la  table  pour  aller 
les  remettre.  Nous  sentant  ensuite  moins  tourmenté,  nous 
revenons  vers  la  tin  du  repas  pour  avaler  quelques  gorgées 
de  thé,  et  nous  allons  de  suite  nous  mettre  au  lit.  Le  tangage 
et  le  roulis  sont  toujours  tiffi-eux.nos  chambres  sont  froides 
et  humides,  et  nous  sommes  si  abattu,  que  malgré  le  va- 
carme d'enfer  qui  se  fait  partout,  nous  nous  livrons  au 
sommeil  comme  si  rien  n'était. 

Lundi  21  février. — Ce  matin  vent  N.  N.  Est,  par  con- 
séquent debout,  mer  assez  calme  avec  un  beau  soleil.  Notre 
estomac  semble  nous  dire  que  nous  avons  reçu  le  b;iptème 
du  marin,  et  que  désormais  nous  n'aurons  plus  à  nous 
occu{)er  des  mouvements  de  la  mer.  Aussi  mangeoiis-nous 
au   déjeuner  avec  toute   l'appétit  que  fait  naître  un  long 


286  I'E  NATURALISTE  CANADIEN 

jeûne,  et  nous  ne  nous  sentons  en  aucune  façon  incom- 
modé. La  gaîté  revient  parmi  les  passagers,  et  nous' 
tâchons  par  la  lecture,  le  jeu  de  carte,  et  l'inspection  des 
vaisseaux  que  nous  rencontrons  de  temps  à  autre,  de  rom- 
pre la  monotonie  du  temps  qu'il  nous  faut  passer  ici.  Nous 
sommes  tellement  habitués  aux  mouvements  du  vaisseau 
maintenant,  que  n'en  tenant  aucun  compte,  nous  ne  man- 
quons jamais  de  faire  chaque  jour,  avec  notre  compagnon, 
de  longues  promenades  sur  le  pont,  en  nous  enlaçant  les 
bras  l'un  de  l'autre  pour  nous  prémunir  contre  les  chutes. 
Souvent  aussi  nous  prenons  plaisir  à  examiner  une  foule 
de  goélands  qui  suivent  toujours  le  vaisseau,  à  la  recherche 
de  tout  comestible  qui  peut  en  tomber.  Il  nous  suffit 
d'abandonner  un  simple  morceau  de  papier  au  vent,  pour 
en  voir  de  suite  3  à  4  se  le  disputer,  tant  qu'ils  n'en  ont 
pas  reconnu  la  nature.  A  midi  nous  sommes  à  la  latitude 
de  44°,  28,  et  comptons  262  milles  dans  les  dernières  24 
heures. 

Mardi  2^  février. — Yent  S.  E.,  très  fort  ;  mer  fort  agitée 
A  midi  latitude  46°  03,  nous  comptons  202  milles  dans  les 
24  heures.  Vers  2  h.,  le  vent  redouble  d'intensité  et  nous 
amène  une  nouvelle  tempête  encore  plus  forte  que  celle  de 
la  veille. 

Mercredi  23  février. —  Mer  encore  houleuse;  vent 
O.  «.  0.  ;  à  midi  latitude  48^^  15  ;  238  milles  dans  les  24 
heures. 

Jeudi  24  février.— Y Qwi  N.  N.  E.,  mais  beau  soleil;  mer 
paisible.  A  midi  latitude  50°  08  ;  252  milles  dans  les  24 
heures;  à  1220  milles  d'Halifax,  par  conséquent  à  la  moitié 
de  la  traverse.  Nous  sommes  ici  en  plein  milieu  du  golfe 
stream,  aussi  la  température  est-elle  des  plus  agréables. 
Pour  la  première  fois  depuis  notre  départ,  on  ouvre  les 
hublots  du  salon.  A  10  h-  du  soir,  nous  sommes  encore 
sur  le  pont  à  respirer  l'air  tiède  de  ce  courant  equatorial. 

Vendredi  25  février.— \e\\i  fort,  E.  S.  E.  ;  latitude 
50°  48  ;  248  milles  dans  les  24  heures  ;  1468  d'Halifax. 

Samedi  26/eyner.— Vent  très  fort,  E.  S.  E.,  froid  ;  beau 
soleil;  latitude  53°  01;  225  milles  dans  les  26  heures. 


DE  QDÉBEO  A  JÉURSALEM  237 

Dimanche  27  février.— ^  ent  E.  ;  latitude'  53**  42  ;  146 
milles  dans  les  24  heures;  1839  milles  d'Halifax. 

Limdi  28  février.— Yent  E.  ;  soleil  ;  latitude  54°  23  ; 
213  railles  dans  les  24  heures  ;  2052  d'Halifax. 

Mardi  1er  mars. — Vent  E.  N.  E.  ;  beau  soleil.  Grande 
joie  à  bord  vers  9  h.,  nous  distinguons  les  côtes  d'Irlande 
qui  nous  paraissent  presque  toutes  blanches  de  neige.  Un 
vieux  marin  du  bord  nous  dit  qu'il  n'a  pas  vu  cela  depuis 
18  ans.  Nous  entrons  dans  l'après  midi  dans  le  Loch  Foyle 
pour  déposer  les  malles  à  Moville,  lesquelles,  par  ce  moyen, 
parviendront  à  Londres  15  à  18  heures  avant  notre  arrivée. 

Mercredi  2  mars. — Nous  avions  calculé  pouvoir  débar- 
quer à  Liverpool  vers  les  10  h.  a.  m.,  mais  nous  avions 
compté  sans  la  brume  qui  nous  força  dans  la  mer  d'Irlande 
à  ralentir  considérablement  notre  marche,  et  même  en 
arrivant,  à  l'interrompre  parfois  entièrement  ;  c'est  à  peine 
si  nous  voyions  à  50  pas  devant  nous.  Vers  les  8  h.  nous 
voyions  déjà  distinctement  les  côtes  de  l'Iîcosse,  mais  cette 
brume  nous  enveloppa  bientôt  pour  faire  disparaître  toute 
terre  à  nos  regards. 

Les  vaisseaux  dans  la  brume  doivent  à  tout  instant 
faire  jouer  leur  sifflet  afin  d'éviter  les  collisions  ;  mais  plus 
nous  avancions,  et  plus  nombreux  devenaient  ces  sons  de 
tous  côtés.  Nous  n'avancions  qu'à  marche  fort  lente  lors- 
qu'un petit  vapeur  à  notre  droite  nous  cria  d'avoir  à  nous 
garer  d'une  rencontre  que  nous  allions  faire.  C'était  un 
gros  steamer  américain  qui  venait  à  toute  vapeur  en  sens 
contraire.  Les  ordres  sont  aussitôt  donnés  de  part  et 
d'autre  et  la  vapeur  renversée.  Les  matelots  efiarés  sont 
partout  aux  manœuvres,  les  commandements  se  répètent 
impériousement,  mais  nous  croyions  la  collision  inévitable, 
tant  les  vaisseaux  étaient  poussés  i'un  vers  l'autre.  Nous 
étions  à  prendre  nos  précautions  contre  le  choc,  loisque 
nous  voyons  la  rencontre  s'opérer  sans  se  toucher,  en  lais- 
sant à  peine  un  pied  de  distance  entre  les  deux  steamers. 
Les  prières  de  nos  nombreux  amis  qu  nous  avaient  promis 
leur  concours  ont  sans  doute  forcé  le  Ciel  à  nous  sauver 
de  ce  danger,  aussi  est-ce  de  tout  cœur  que  nous  répé- 
tâmes un  fervent  Deo  Gr alias. 


288  LTî  NATURALISTE  OANADI  EN 

Il  était  4f  h.  p.  m.  lorsque  nous  mîmes  le  pied  sur  le 
quai  de  Liverpool.  Le  prisonnier  qu'on  élargit  après  une 
loiigae  détention,  ne  jouit  pas,  pensons-nous,  d'une  plus 
grande  satisfaction  en  reprenant  sa  liberté,  que  le  voyageur 
impatient,  qui  après  11  jours  de  mer,  foule  de  nouveau  la 
terre  de  ses  pieds. 

Comme  un  train  express  laissait  Liverpool  à  5  h.  pour 
Londres,  nous  passons  directement  du  quai  à  la  gare,  et 
moins  de  20  minutes  après  notre  débarquement,  nous 
étions  transportés  sur  le  sol  britannique  à  une  vitesse  de  40 
milles  à  l'heure. 

Si  nous  ne  sommes  pas  encore  entièrement  en  été  ici, 
nous  touchons  au  moins  au  printemps.  C'est  à  peine  si 
nous  voyons  quelques  taches  de  neige  dans  les  endroits 
ombragés,  partout  on  est  aux  travaux  des  champs  ;  on 
laboure,  on  bêche,  on  prépare  de  toute  part  le  sol  à  recevoir 
les  semences  qu'on  veut  lui  confier. 

A  9  h.  précises  nous  entrons  dans  la  gare  do  Londres, 
ayant  parcouru  les  200  milles  qui  la  séparent  de  Liverpool 
en  5  heures  seulement,  et  10  minutes  après  nous  sommes 
installés  à  l'hôtel  Holborn  &  Viaduck  qu'on  nous  avait 
indiqué. 

(A  Continuer.) 


FAIT^  DIVERS 

Tableaux  d'histoire  naturelle — Les  souscripteurs  à 
nos  Tableaux  d'histoire  naturelle  ont  sans  doute  hâte  de 
savoir  si  le  projet  va  recevoir  son  exécution.  Malheureu- 
sement nous  ne  pouvons  encore  leur  en  donner  l'assurance. 
Les  prix  que  l'on  nous  a  demandés  en  Europe  pour  l'exé- 
cution des  gravures  laisseraient  encore  un  découvert  trop 
considérable,  avec  le  nombre  actuel  des  souscripteurs,  pour 
nous  permettre  de  tenter  l'entreprise  sans  nous  exposer  à 
subir  une  perte.  Espérant  que  de  nouvelles  souscriptions 
viendront  encore  se  joindre  à  celles  déjà  reçues  et  à  quel- 
ques autres  arrivées  pendant  notre  absence,  nous  atten- 
drons encore  avant  de  renoncer  définitivement  à  notre 
projet.  Du  moment  qu'une  décision  quelconque  aura  été 
arrêtée,  nous  en  informerons  nos  lecteurs. 

Retard.— La  présente  livraison  qui  aurait  dû  paraître 
en  mai,  retardée  par  notre  absence,  sera  immédiatement 
suivie  de  sa  voisine  qui  répondra  aux  mois  de  juillet  et 
août. 


LE 


Vol.  XII.    CapRouge,  Q.,  JUILLET-AOUT  1881.    No.  142. 
Rédacteur  :  M.  l'Abbé  PROVANCHER. 


FAUNE  CANADIENNE 

LES  IJN  SECTES.— HYMÉNOPTÈRES. 

^Continué  de  la  page  269.) 

///    EURYTOMIENIS. 

2.  Gen.  Eurytoma.    Eurytoma,  Illiger. 

Tête  plus  large  que  le  thorax.  Antennes  d*  de  8  ar- 
ticles (la  massue  ne  comptant  que  pour  un),  les  articles  à 
partir  du  3e  étant  armés  de  longs  cils  et  dilatés  en  dessus, 
celte  dilatation  rétrécie  en  pédoncule  au  sommet.  Pro- 
thorax grand,  en  carré  transversal.  Flancs  creusés  d'un 
sillon  pour  recevoir  les  cuisses  intermédiaires.  Cuisses 
postérieures  simples.  Ailes  à  stigma  simple.  Abdomen 
pédicule,  comprimé,  en  pointe  à  l'extrémité  ;  le  pédicule 
rugueux  et  plus  long  dans  les  ^. 

De  très  petite  taille.     Une  seule  espèce  rencontrée. 

Eury-tome  studieuse.  Eurytoma  studiosa,  Say,  Say's 
Ent,  ii,  p.  721,  cf^ç. 

(^  Ç — Long.  .09  pce.  Noire,  le  corps  fortement  ponctué-nigueux, 
l'abdomen  poli,  brillant.  Antennes  cf  de  8  articles,  le  2e  le  plus  court, 
les  articles  3-7  dilatés  en  dessus  et  rétrécis  en  pédoncule  au  sommet,  9 
aussi  à  8  articles,  mais  sans  dilatation  et  brièvement  ciliés.  Ailes 
hyalines,  la  nervure  très  pâle,  à  rameau  court  au  delà  du  stigma,  épaissi 
mais  non  fourchu  à  l'extrémité.  Pattes  jaunes,  les  hanches,  avec  les 
cuisses,  noires.  Abdomen  petit,  poli,  brillant,  pédicule. — CC. 

Parasite  sur  différentes  espèces  d^Hyménoptèree. 


290  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

3.  Gen.  Décatoma.  Decatoma,  Spinola. 

Semblable  au  précédent  à  l'exception  de  ce  qui  suit. 
Anteniiob  de  7  articles  d^,  et  8  articles  $,  brièvement  ciliées 
et  non  dilatées  dans  les  c?.  Sti<ima  épaissi,  élargi  et 
obscur.  Abdomen  avec  le  segment  4  cJ*  et  5  ?  le  plus 
grand,  comme  dans  le  genre  précédent. 

Une  seule  espèce  rencontrée,  que  nous  croyons  nou- 
velle. 

Décatome  basilaire.  Décatoma  basi'ans,  nov.  sp. 

Ç — Lon<r,  .12  pce.  Noir  ;  les  inandibnles,  le  scape  à  la  base  seu- 
lement, avec  les  tarses,  jaune.  La  face  avec  tout  !e  coq>s  forienient 
ponctués-rugueux.  Protliorax  grand,  en  carré.  Ailes  hyilines,  la 
nervure  blanche,  le  stign)a  simple,  le  rameau  de  la  nervure  stiginatii|Ue 
sim[ile,  plus  épais  seulement  à  l'extrémité.  Pattes  noires,  les  tarses, 
tous  les  genoux,  l'extrémité  des  cuisses  antérieures,  leurs  jambes 
exce[)té  une  petite  ligne  brune  en  dehors,  jaune.  Abdomen  poli,  bril- 
lant, à  pédicule  niojen,  un  peu  allongé,  terminé  en  pointe. —  C. 

çj» — Les  antennes  ornées  de  verticilles  de  longs  poils  blancs,  les 
articles  du  milieu  bi-dentés  en  dessus.  Abdomen  longuement  pédicule  ; 
les  tarses  blancs. 

Un  spécimen  ç  et  un  d^. 

IV.    THORYMIENS. 

4.  Gen.  Monodontomèke.    Monodoniomerus,  Walker. 

Tête  transversale,  plus  large  que  le  thorax.  Antennes 
$  de  3  articles,  le  premier  grêle,  le  2e  cyathitbrme,  le  3e 
très  petit,  le  reste  épaissi  en  massue.  Ailes  à  nervure 
stigmatique  arquée  et  fourchue  à  l'extrémité.  Thorax 
allongé,  convexe,  le  dos  du  prothorax  grand,  en  carré,  le 
dos  du  mésothorax  avec  les  parapsides  très  allongés  ;  l'écus- 
son  ovalaire.  Pattes  avec  les  hanches  et  les  cuisses  posté- 
rieures très  grandes,  les  dernières  comprimées  avec  une 
dent  en  dessous  près  de  l'extrémité.  Abdomen  sessile, 
comprimé,  avec  le  premier  segment  grand,  les  suivants 
courts  ;  tarière  saillante,  longue. 

Une  seule  espèce  capturée  sur  des  Heurf. 

Monodontomère  vert  -  metallic.  Monodoniomerus 
viridœneus,  nov.  sp. 


VIII— CHALCIDIDBS.  291 

9  — Lonçr.  .18  pee.  D'un  beau  vert  metallic  bleuâtre,  tout  le  corps 
à  ponctuations  denses    et  médiocrement    rugueuses.     Les   mandibules 
i  avec  les  jambes  et  les  tarses,  jaune.  Antennes. 

Ailes  hyalines,  la  nervure  brune  à  partir  du  stigma,  obscurcie  à 
l'endroit  de  sa  bifurcation.  Les  hanches  et  les  cuisses  de  la  couleur  du 
corps,  finement  ponctuées.  Abdomen  comprimé,  poli,  le  premier 
segment  très  grand  et  d'un  beau  bleu  verdâtre  ;  la  tarière  jaune 
plus  longue  que  l'abdomen. — R. 

5.  Gen.  Callimone.   Callimone,   Spinola. 

Tête  transversale,  aussi  large  que  le  thorax  ;  prothorax 
plus  large  que  long.  Pattes  à  peu  près  égales  entre  elles, 
les  hanches  postérieures  renflées,  leurs  cuisses  simples,  sans 
dent,  à  peine  renflées.  Abdomen  sessile  ou  subsessile,  à 
premier  segment  allongé,  empiétant  considérablement  sur 
le  2e  ;  tarière  saillante. 

Se  distinguent  surtout  des  précédents  par  l'absence  de 
dent  à  leurs  cuisses  postérieures.  Ces  insectes  pondent 
leurs  œufs  dans  les  larves  des  Cynips,  perçant  les  galles 
qui  les  recèlent  de  leur  longue  tarière.  Une  seule  espèce 
rencontrée. 

Callimone  sarrazln.  Callimone  fagopîrum,  nov.  sp. 

cf  $ — Long.  .13  pce.  Vert  metallic  brillant  avec  les  pattes  jaunes. 
La  face  dorée,  brillante.  Antennes  assez  courtes,  épaisses,  brunes  avec  le 
scape  jaune.  Thorax  finement  ponctué  ;  métathorax  rugueux  posté- 
rieurement. Ailes  hyalines,  sans  autres  nervures  que  la  costale  qui  se 
courbe  pour  former  le  stigma  sans  aller  au  delà.  Pattes  d'un  beau  jaune 
miel  clair,  la  base  des  hanches  verte,  métallique,  les  postérieures 
renflées.  Abdomen  triquêtre,  ayant  presque  la  forme  d'un  grain  de 
sarrazin,  le  premier  segment  ne  couvrant  pas  entièrement  le  2e;  tarière 
noire,  de  la  longueur  de  l'abdomen. 

7  spécimens  Ç  et  un  d^  rencontrés. 

F.   EUCHâRIDIENS. 

6.  G-en.  Eucharis.  Eucharis,  Latreille. 

Tête  très  courte,  large,  plus  étroite  cependant  que  le 
thorax.  Antennes  petites,  à  articles  serrés  ou  flabellés, 
presque  égaux  à  part  le  1er  et  le  3e  qui  sont  un  peu  plus 


29J  LE    NATURALISTE    CAVADIEtf 

loncs,  insérées  an  milieu  du  front.  Prothorax  très  court, 
étroit,  fort  peu  apparent  ;  mésothorax  très  grand,  renflé  ; 
l'écnssoii  o-rand,  plus  ou  moins  prolongé  en  arrière  et  quel- 
quefois bitiJe  Ailes  à  nervure  stigmatique  très  courte,  sans 
prolongement  de  rameau.  Tattes  grêles,  les  postérieures 
plus  loniîues,  les  cuisses  un  peu  en  massue.  Abdomen  à 
pédicule  assez  long,  à  2e  segment  très  grand  et  fendu  de 
manière  à  cacher  tous  les  autres  ;  tarière  non  apparente. 

Insectes  bien  caractérisés  par  les  détails  ci-dessus  ; 
l'abdomeii  est  d'ordinaire  redressé  sur  son  pédicule  de  ma- 
nière à  venir  s'appliquer  sur  le  métathorax.  Une  seule 
espèce  rencontrée,  capturée  au  til''f. 

Eucharis  gibbsuse,  Eucliaris  gibbosa,  uov.  s  p. 
9  —  Long.  .12  pce.  Noire  ;  les  2  articles  basilaires  des  antennes 
avec  la  massue  et  les  pattes,  jaunâtre.  Tête  très  étroite,  le  vertex 
ponctué,  le  chaperon  poli,  brillant,  toute  la  fice  couverte  d'aeiciilationa 
convergeant  vers  une  côte  médiane.  Thorax  huge  et  fortement  gibbeux 
tout  couvert  de  ponctuations  ou  de  fovéoles  profondes,  l'écusson  senbla- 
bleraent  rugueux  mais  mutiijue.  Ailes  hyalines,  l'épaississemeiit stigma- 
tique de  la  nervure,  jaune-;  aie.  Les  hanches  noires.  Abdomen  court, 
poii,  brillant,  redressé  et  s'appliquant  presque  sur  le  m<^tathorax,  le  2e 
segment  enveloppant  tous  les  autres.  Antennes  à  articles  3,  4  et  5 
longuement  serres  en  dessus. —  R. 

7.  Gen.  Périlampe.    Perilampy^,  Latr, 

Tête  très  grande,  aussi  !nrg(>  que  le  thorax  A  ut  unes 
de  13  articles,  le  premier  très  long,  les  2.>  et  3e  petits,  Ws 
autres  cyalhiformes,  en  massue.  Mésothorax  en  carré,  à 
parapsides  distinctes,  fîcusson  grand,  pointu  à  l'extrémité 
et  prolongé  sur  le  m.'''t-.th'>rax.  Abdomen  subpétiolé,  court, 
convexe,  avec  la  tarière  cachée. 

Les  antennes  de  ces  insectes  renflées  9  en  massue 
compacte  et  hi  forme  de  leur  mésothornx  .«mpèchent  surtout 
de  les  cf)nfoudre  avec  les  i)i^éc(^dents.  Deux  espèces  ren- 
contrées. 

Ailes  obscurcies  à  l'extrémité \   triangularis. 

Ailes  totalement  hyalines 2.  hvallnUS. 

1.  Périlampe    triangulaire.     Perilampus   triangularis, 
■Say,  Say's  Eut.  i,  381, 


Vni— CHALCIDIDES.  293 

Ç — Lons^.  .20  pee.  D'un  vert  metallic  bleuâtre,  tout  le  corps  for- 
tement ponctué-rugueux.  Antennes  à  premier  article  lon<>;,  vert,  le  2o 
roussâtre  en  dessous,  le  reste  noir,  dniment  pubescent.  Li  face  aciculée 
longitudinalement  sur  les  côtés  et  transversalement  sur  le  vertex.  Le 
collier  vert  ;  l'écusson  très  grand,  entier.  Ailes  brunâtres  dans  leur 
moitié  apicale.  Abdomen  très  court,  triangulaire,  poli,  brillant,  con- 
vexe en  dessus  et  en  dessous,  la  moitié  antérieure  bleue,  l'autre  moitié 
verte  à  réflexion  bleue. — C. 

2.  Périlampe  hyalin.  Perilampus  hyaliaus,  Say,  Say's 
Ent.  1,  p.  382. 

Ç — Long.  .16  I  ce.  Vert,  à  réflexion  bleuâtre,  tout  le  corps  ponc- 
tué-rugueux ;  la  face  et  le  vertex  ponctués,  à  peine  aciculés.  Antennes 
noires,  le  scape  vert.  Ecusson  fortement  allongé,  bifide  à  l'extrémité. 
Pattes  avec  les  tarses  et  les  jambes  antérieures  plus  ou  moins  jaunâtres. 
Ailes  totalement  hyalines.  Abdomen  convexe  en  dessus  et  en  dessous, 
poli,  brillant. — GG, 

Diffère  surtout  du  précédent  par  ses  ailes  totalement 
hyalines. 

Till.  F  TE  ROM  ALIENS. 
8.  Gen,  Paphage.  Fapha^us,  "Walker. 

Tête  plus  large  que  longue,  à  antennes  en  massue,  in- 
sérées près  de  la  bouche,  le  premier  article  très  fort,  long, 
le  2e  cyathiforme,  la  massue  ovale,  pointue.  Corps  dépri- 
mé, presque  linéaire.  Pattes  simples,  grêles,  presque  égales. 
Le  prothorax  court,  transversal  ;  le  métathorax  rétréci  en 
arrière. 

Une  seule  espèce  rencontrée. 

Paphage  rugueux    Paphagus  rugosus,  nov.  sp. 

(^ — Lono^.  .14  pce.  Noir  opaque,  très  rugueux  ;  le  vertex  convexe. 
Antennes  ferrugineuses,  insérées  près  de  la  bouche,  avec  un  petit  espace 
lisse  au  milieu  au  dessus  de  leur  insertion.  Pattes  ferrugineuses,  les 
cuisses  légèrement  obscures.  Prothorax  très  court  en  avant,  replié  en 
arc  jusqu'à  l'insertion  des  ailes.  Abdomen  en  opale  oblong,  déprimé,  le 
dessus  aciculé  longitudinalemeut,  les  sutures  des  segments  polies,  très 
distinctes, 

Du  seul  spécimen  J*. 


294  ï^^   NATURALISTE   CANADIEN 

9.  Gen.  Sémiotelle.    Semiotellus,  West  wood. 

Tête  transversale,  plus  large  que  le  thorax.  Antennes 
de  9  articles,  épaissies  médiocrement,  à  articles  peu  dis- 
tincts, comprimés.  Mésothorax  à  parapsides  obsolètes 
postérieurement. 

Ces  insectes  sont  parasites  de  Vlsosoma  hordei,  Harris, 
joint-worm  des  anglais,  qui  fait  tant  de  ravages  dans  les 
céréales,  blé,  seigle  et  orge,  en  produisant  des  galles  à  leurs 
jointures  qui  arrêtent  en  partie  leur  végétation.  Sept 
espèces  rencontrées  que  nous  croyons  nouvelles. 

Ailes  tachées  de  brun 1.  faSciatUS,  n.  sp. 

Ailes  hyalines  ; 

Abdomen  atténué  en  une  longue  pointe..    2.  melanicrUS,  fu  ap 
Abdomen  simplement  conique  ; 

Pattes  brunes,  les  jointures  avec  l'extrémité  des 

jambes  postérieures,  jaune...  3,  fuSCÎpes,  n.  sp. 
Jambes  postérieures  sans  anneau  pâle  au  sommet  ; 
Scape  des  antennes  jaune  ; 

Abdomen  allongé,  oblong. ...    4.  OblongUS,  7i.  sp. 
Abdomen  court,  ovoïde  conique.  5.  CuprSBUS,  n.sp. 

Scape  des  antennes  noir 6.  minimUS,  n.  ap. 

Abdomen  suborbiculaire 7.  Suborbîculairis,  «.  sp. 

1.  Sémiotelle  fasciée.  Semiofellus  fasciaius^  nov.  sp. 
cf' — Long.  .10    pce.     Brun-verdâtre   metallic,    plus    clair    sur    le 

thorax.  Tête  bien  plus  large  que  le  thorax.  Antennes  noires,  les  articles 
1,  2,  3  et  4  jaune-pâle.  Thorax  finement  ponctué,  le  mésothorax  avec 
les  parapsides  absolètes  postérieurement.  Ailes  hyalines  avec  une 
grande  tache  transversale  à  l'endroit  du  stigma,  cette  tache  plus  foncée 
à  la  côte.  PattQ  d'un  jaune-pâle,  avec  les  hanches  brunes.  Abdomen 
sessile,  sub-ovale,  pointu  à  l'extrémité,  plan  en  dessus,  à  segments  sub- 
égaux, le  2e  et  partie  du  3e  jaune,  le  reste  brun-verdâtre. 

Ç — Les  3  articles  basilaires  des  antennes  jaune-roux  ;   abdomen 
sans  bande  pâle  à  la  base. 

Un  seul  spécimen  J  et  un  Ç  pris  au  filet.  Espèce  bien 
distincte  par  la  tache  brune  de  ses  ailes. 

2.  Sémiotelle  cuisses-noires.     Semiotellus  melanicrus, 
nov.  sp. 

cT? — Lon.  .13  pce.    D'un  beau   vert  metallic  brillant,  à  reflets 
plus  ou  moins  bleuâtres.     Le  corps  fortement  ponctué,  l'abdomen  poli, 


viir — ciiALoiDinES.  295 

brillant.  Antenne^  brun-foncé,  les  articles  1  et  2  jaunes.  Prothorax 
court  ;  niésothorax  à  parapsides  obsolètes  postérieurement.  Aile» 
hyalines,  le  rameau  de  la  nervure  stigmatique  fortement  oblique  et 
terminé  par  un  point  épaissi.  Pattes  jaunes,  les  hanches  de  la  couleur 
du  coips,  les  Cîiisses  noires  à  l'exception  des  genoux  et  des  trochantins. 
Abdomen  plan  en  dessus,  terminé  en  pointe  assez  allongée,  coupé  ob'i- 
gueuient  en  dessous  à  l'extrémité. 
Pris  au  filet  1  cJ*  et  1    Ç. 

3  Sémiot  elle  pieds -bruns.  Semioiellnsfuscipes,  nov.  sp, 

9 — Long.  .13  pce.  Vert  cuivré  brun,  densément  ponctuée.  Le 
scape  des  antennes  jaune,  le  reste  brun.  Pattes  brunes,  toutes  les 
jointures  avec  un  anneau  à  l'extrémité  des  jambes  postérieures,  jaune- 
pâle.  Les  hanches  de  la  couleur  du  corps.  Abdomen  court  et  laige, 
cordiforme,  terminé  par  une  pointe  co  irte  de  la  couleur  du  corps. 

2  spécimens  $;  bien  différent  du  précédent  par  son 
abdomen  cordiforme. 

4.  Sémiotelle  oblongue.  Semiotellus  oblongus,  nor.  sp. 

Ç  —  Long.  .15  pce.  D'un  vert  cuivré  brillant,  très  finement  ponc- 
tuée. Le  scape  des  antennes  avec  les  pattes,  jaune  pâle.  Le  pavillon  des 
antennes  brun  en  dessus,  jaunâtre  en  dessous.  Les  tarses  terminés  da 
noir,  les  hanches  de  la  couleur  du  corps.  Abdomen  allongé,  subcylin- 
drique, terminé  en  pointe  moyenne. 

La  forme  de  l'abdomen  le  distingue  de  toutes  les 
espèces  voisines. 

Sémiotelle  cuivrée.   Seiniotellus  cuprœas,  nov.  sp. 

çj — Long.  .09  pce.  D  un  verdâtre  cuivré  ;  la  tête  très  large,  plus 
larse  que  le  thorax.  Antennes  brunes,  le  scape  brun  jaunâtre.  Pattes 
d'un  jaune  sale,  les  tarses  noirs,  les  cuisses  plus  ou  moins  lavées  de 
brun,  les  hanches  de  la  couleur  du  corps.  Abdomen  oblong,  déprimé, 
avec  une  tache  jaune  près  de  la  base,  la  même  tache  plus  apparente 
60U3  le  ventre. 

Bien  reconnaissable  par  la  tache  jaune  de  son  abdomen. 

6.  Sémiotelle  très-petite.  Semiotellus  mininws,  nov.  sp. 

Q Long.  08  pce.     D'un  vert  brun  metallic,  finement  ponctuée. 

Les  antennes  noires  avec  le  scape  vert.  Pattes  jaunes,  les  cuisses  plus 
ou  moins  lavées  de  brun  à  la  base,  l'extrémité  des  tarses  brune. 
Abdomen  subcordiforme,  terminé  en  pointe. 

La  plus  petite  espèce  que  nous  ayions  encore  ren- 
contrée. 


296  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

7.  Sémiotelle  suborbiculaire.  Semiotetlus  suborbicula- 
ris,  nov.  sp. 

Ç — Long.  .09  pce.  D'un  vert  metallic  brunâtre  avec  les  pattes 
d'un  beau  jaune  miel.  Le  scape  des  antennes  jaunâtre.  Ailes  hyalines 
blanchâtres,  les  nervures  mêmes  sans  coloration.  Abdomen  déprimé, 
poli,  brillant,  de  forme  presque  circulaire,  avec  une  petite  pointe  à 
l'extrémité. — R. 

Une  seule  ?  rencontrée.  La  forme  circulaire  de  l'abdo- 
men de  cette  espèce  la  distingue  surtout  de  toutes  les 
autres. 

10.  G-en.  Ptéromale.  Pteromalus,  Swederus. 

Tête  large,  transversale.  Antennes  de  13  articles,  le  8e 
et  le  4e  annulaires.  Le  Prothorax  très  court.  Les  cuisses 
grêles,  celles  du  milieu  sétigères  eu  dessous  à  l'extrémité» 
Tarière  cachée  ou  à  peine  saillante  ;  l'abdomen  plan  eu 
dessus.  Corps  velu.  Antennes  à  articles  distincts,  non 
comprimées. 

Se  distinguent  surtout  des  précédents  par  leurs 
antennes  à  articles  plus  distincts  et  non' comprimés.  Trois 
espèces  rencontrées. 

Scape  des  antennes  jaune  ; 

Abdomen  obtus  à  l'extrémité 1.  pieridîs,  n.  sp. 

Abdomen  allongé  en  pointe  à  l'extrémité.. 2.  aCUtUà,  n.  sp. 

Scape  des  antennes  noir 3.  nigricomis,  n.  sp. 

1.  Ptéromale  de-la-piéride.  Fieromalus  pieridis,  nov. 
sp. 

c?  ? — Long.  ,10  pce.  D'un  beau  vert  metallic,  plus  clair  dans  le 
cf  ;  les  mandibules,  les  antennes  avec  les  pattes,  jaunâtres.  Les 
antennîs  courtes,  mais  à  articles  plus  distincts  que  dans  les  Sémiotelles, 
non  comprimées,  le  pavillon  plus  eu  moins  obscur.  Tout  le  corps  line- 
ment  ponctué  ;  l'abdomen  poli,  lisse.  Prothorax  court,  mésothorax 
avec  les  parapsides  obsolètes  postérieurement.  Ailes  hyalines,  le 
rameau  de  la  nervure  stigmatique  terminé  par  uu  point  épaissi.  Le 
dernier  article  des  tarses,  noir,  les  cuisses  quelque  peu  obscurcies^ 
Abdomen  subsessile,  plan  en  dessus,  terminé  par  une  petite  pointe. 

Trouvé  en  nombre  considérable,  cf  et  ç,  occupant 
presque  toute  la  capacité  d'une  chrysalide  de  la  Pieris 
rapœ. 


VIII — CHALCIDIDES.  297 

2.  Ptéromale  pointu.   Pieromalus  acutus,  nov.  s. 

Ç  — Long.  .11  pce.  Vert  brunâtre  metallic  avec  la  tôte  noire. 
Antennes  noires,  longues,  plus  épaisses  à  l'extrémité,  le  scape  avec  les 
pattes  jaune  pâle.  Abdomen  étroit,  allongé,  se  terminant  par  une  longue 
pointe. 

Bien  différent  du  précédent  par  son  abdomen  atténué 
en  pointe. 

3.  Ptéromale  cornes-noires.  Pieromalus  nigricornis, 
nov.  sp. 

9— Long.  08  pce.  Vert  foncé  brillant  avec  les  pattes  jaunes  et 
les  antennes  noires,  y  compris  le  scape.  Abdoment  brièvement  pédicule, 
plat  en  dessus,  convexe  en  dessous,  se  terminant  brusquement  par  une 
espèce  de  queue  courte  et  forte. 

Bien  distinct  des  2  précédents  par  la  forme  de  son 
abdomen. 

XL  EULOPHIENS. 
11.  Gen.  EuLOPHE.  Eulophus,  G-eofîroi. 

Tête  très  courte,  transversale.  Antennes  c?  de  9  ar- 
ticles, dont  3  à  â  émettent  une  longue  branche  à  leur  base, 
celles  des  ?  simples,  de  8  articles.  Tarses  de  4  articles. 
Abdomen  déprimé.  La  branche  stigmatique  de  la  nervure 
des  ailes  longue. 

Une  espèce  rencontrée. 

ijulophe  à-antennes-rameuses.  Eulophm  ramosus, 
nov.  sp. 

(^ — Long.  ,09  pce.  D'un  beau  vert  cuivré.  Tête  très  courte,  à 
vertex  échancré  par  le  sillon  antennaire.  Antennes  brunes,  de  7  articles 
le  premier  long,  2  très  court,  3  et  4  grêles,  allongés,  chacun  avec  un 
long  rameau  à  sa  base,  5,  6  et  7  allongés  et  épaissis  en  massue.  Les 
jambes  avec  les  tarses,  excepté  à  l'extrémité,  l'extréuùté  des  cuisses, 
jaune-pâle,  le  reste  de  la  couleur  du  corps.  Abdomen  allongé,  plus  large 
à  l'extrémité,  se  terminant  brusquement  en  pointe. 

Ç  — Avec  les  antennes  épaisses  mais  non  rameuses  ;  l'abdouieu 
plus  loBguement  acuminé. 

1  spécimen  cJ*  et  2  9 . 


298  I-E   NATWRALISTE   CANADIEN 

Fam.  IX  des  CHRYSIDES.    Chrysididœ. 

Tête  transversale,  le  plus  souvent  aussi  large  que  le 
thorax. 

Antennes  de  13  articles,  assez  courtes,  insérées  dans 
uhe  cavité  de  la  face,  coudées  après  le  2e  article,  générale- 
ment un  peu  plus  grosses  au  delè  du  milieu. 

Thorax  à  peu  près  plan,  coupé  carrément  en  avan^ 
et  en  arrière,  à  écusson  généralement  grand,  peu  élevé» 

Ailes  à  nervures  incomplètes,  formant  cependant  le 
plus  souvent  une  cellule  radiale  avec  2  discoïdales. 

Pattes  ordinaires. 

Abdomen  en  apparence  formé  de  3  segments  (quel- 
quefois 4)  seulement,  les  autres  étant  refoulés  en  dessous 
en  s'enfonçant  les  uns  dans  les  autres  à  la  façon  d'un 
télescope,  sessile,  avec  les  segments  apparents  fort  grands, 
le  dernier  le  plus  souvent  crénelé  ou  denté  avec  des  points 
enfoncés  près  du  bord  La  tarière  se  compose  des  pièces 
ordinaires  de  celle  des  Ichneumonides. 

Les  Chrysides  sont  comme  les  précédents  des  parasites 
d'autres  insectes,  souvent  de  l'ordre  même  des  Hymé- 
noptères. Leur  taille  ne  dépasse  pas  la  moyenne.  Ils 
sont  tous  remarquables  par  ''éclat  de  leurs  couleurs  à 
reflets  métallics.  L'abdomen  est  creux  en  dessous  et  per- 
met à  l'insecte  de  se  rouler  en  boule  lorsqu'il  est  inquiété. 
Les  ç  sont  assez  promptes  à  user  de  leur  tarière  pour  se 
défendre  ;  mais  les  blessures  qu'elles  infligent  sont  à  peu 
près  comme  celles  des  Pimples,  des  Ophions  etc.,  c'est-à- 
dire  que  dépourvues  de  glandes  à  venin,  ces  blessures  ne 
sont  pour  ainsi  dire  douloureuses  que  par  la  division  des 
tissus  traversés.  Certains  auteurs  ont  rangé  les  Chrysides 
parmi  les  aiguillonnés,  mais  il  est  reconnu  aujourd'hui  que 
leur  tarière  n'est  pas  un  véritable  aiguillon,  étant  dépour- 
vue des  glandes  à  venin  qui  distinguent  les  véritables 
aiguillonnés. 

Si  la  sentence  du  poète  latin  sic  vos  non  vobis  peut 
s'appliquer  avec  raison  quelque  part,  c'est  bien  eu  égard 
aux   Chrysides,     Pendant   que    la   femelle     de     l'Hymé- 


IX — CHRYSIDES 


299 


noptère  fouisseur,  Halicte,  Osmie,  Odynère  etc.  est  allée  à 
la  curée  pour  pourvoir  son  nid  de  provisions  pour  la  larve 
qui  éclora  de  ses  œufs,  la  femelle  Chryside  pénètre  dans 
son  trou,  et  dépose  son  œuf  propre  sur  les  parois,  si  bien 
que  la  demeure  se  trouve  usurpée  par  un  intrus  qui  n'est 
même  pas  encore  né.  La  larve  Halicte,  Osmie  etc.  sera 
déjà  parvenue  à  mi-grosseur  lorsqu'éclora  la  larve  Chryside, 
laquelle  se  ruera  aussitôt  sur  son  hôte  pour  en  faire  sa 
victime  et  s'en  repaître. 

Comme  bien  on  le  pense,  il  arrive  plus  d'une  fois  que 
la  véritable  propriétaire  de  la  demeure,  lorsqu'elle  pénètre 
dans  son  trou  en  revenant  du  champ,  surprend  l'usurpateur 
en  flagrant  délit  d'invasion,   et  c'est  alors  que  s'engage  un 
combat  acharné  entre  le  possesseur  du   foyer  et  le  vaga- 
bond.    Unguibus  et  rostro,  et  aculeo  ajouterions-nous,  il  faut 
repousser  ce  maraudeur  ;  mais  si  ce  celui-ci  est  dépourvu 
d'armes  ofiensives,  il  jouit  par  contre,  d'un  puissant  moyen 
de  défense.     Il  se  roule  en  boule,  et  ongles,  et  mandibules, 
et  aiguillon  glissent  sur  ses  téguments  cornés.     Il  ne  reste 
plus  d'autre  moyen  de  vengeance  au  fouisseur  que  de  lui 
arracher  les  ailes,  qui  font  seules  saillies  en  dehors  de  la 
boule   cornée.     Et  c'est  ce  qu'il   pratique   assez  sonvent, 
comme  plusieurs  entomologistes  en  ont  été  témoins,    entre 
autres  M,  de  Saint-Fargeau,  qui  a  vu  une  Chryside  ainsi 
chassée  du  nid  d'un  Hédychre  et  privée  de  ses  ailes,  faire 
le  mort  pendant  quelque  temps,  puis  lorsque  le  fouisseur 
s'était  de  nouveau  éloigné,  se  remettre  sur  pieds  grimper 
une  seconde  fois  dans  le  nid  et  y  déposer  son  œut. 

La  famille  des  Chrysides  est  plus  nombreuse  en  indi- 
vidus qu'en  genres  et  espèces.     Les  4   genres  qui  suivent 
sont  les  seuls  dont  nous  ayons  rencontré  des  représentants. 
Clef  pour  la  distinction  des  genres. 

3e  article  des  antennes  plus  long  que  2  ;  dernier  segment  ^ 

apparent  de  l'abdomen  muni  de  dentelures.  .  .1.  tHRYbiS. 

3e  article  des  antennes  plus  long  que  2  ;  dernier  segment 
apparent  de  l'abdomen  sans  dentelures  : 

Radiale  incomplète  ;                                  „   ,      j- 
Ailes  antérieures   avec  quelques  cellules  dis- 
coïdules  completes •  •  • 


300  LE    NATURALISTE    CANADIEN 

Ailes  antérieures  sans    cellules    discoïdales  com- 
plètes  3.  Elampus 

Radiale  complète,  2  cellules  discoïdales  fermées. ..  .4.  Cleptids* 

1  G-en.  Chrysis.   Chrysis,  Fabr. 

Tête  transversale,  de  la  largeur  du  thorax.  Antennes 
de  13  articles,  dont  le  3e  est  plus  long  que  le  2e.  Chape- 
ron court,  non  allongé  entre  les  mandibules.  Ailes  avec 
une  cellule  marginale  allongée,  atteignant  presque  l'extré- 
mité et  non  complètement  fermée  ;  une  cubitale  incomplète 
ne  s'étendant  guère  qu'au  milieu  de  la  radiale  ;  une  pre- 
mière discoïdale  grande  et  rhomboïdale,  une  2e  située  au 
dessous  de  la  première  et  ouverte  en  arrière,  enfin  une 
discoïdale  extéritmre  ouverte  en  dehors.  Abdomen  à  3e 
segment  présentant  à  son  bord  postérieur  des  échancrures 
en  nombre  variable  suivant  les  espèces.  ^ 

Ailes  hyalines,  vertex   séparé    du    front  par   une  ligne 

saillante,  3e  segment  abdominal  faiblement  arrondi 

postérieurement 1.  CSerulanS. 

Ailes  partiellement   obscures,  vertex  non    séparé 

du  front  par  une  ligne  saillante;  3e  segment 

abdominal  prolongé  dans  sa  partie  moyenne 

portant  les  2  dents  du  milieu 2.  &UrichalC8a,  n.  sp. 

1.  Chrysis  bleuâtre.  Chrysis  cœrulans,  Lepeil.  Bruilé, 
Hym.  iv,  p.  37. 

(5*  Ç — Long.  .34  pce.  Verte,  avec  le  dos  de  l'abdomen  plus  ou 
moins  bleu,  le  thorax  porte  aussi  diverses  taches  bleues.  Vertex  séparé 
du  front  par  une  ligne  sinueuse.  Vertex  et  thorax  criblés  de  gros 
points  qui  ne  se  touchent  pas  et  dont  les  intervalles  sont  plus  finement 
ponctués,  les  points  de  l'abdomen  sont  plus  petits,  oblongs,  serrés  et 
entremêlés  d'autres  encore  plus  petits.  Le  prothorax  porte  une  petite 
fossette  de  couleur  plus  foncée  au  milieu.  Ailes  hyalines,  le  bord  anté- 
rieur faiblement  obscurci.  Abdomen  à  premier  segment  portant  3 
fossettes  à  la  base,  avec  une  ligne  médiane  lisse  qui  se  prolonge  aussi 
sur  le  2e,  le  3e  à  bourrelet  peu  soulevé  suivi  d'une  ligne  de  gros  points, 
terminé  à  son  bord  postérieur  par  4  dents  à  peu  près  égales. — CC. 

2.  Chryis  cuivrée-dorée.    Chrysis  aurichalcea,  nov.  sp. 
$ — Lons.  .32   pce.    Tête   et  thorax   bleus,  abdomen  d'un  beau 

cuivré-doré.  Vertex  sans  ligne  soulevée  qui  le  divise  du  front.    Vertes 
et  thorax  criblés  de  gros  points  qui  ne  se  touchent  pas,  les  points  de 


IX— OHRYSIDKS  301 

l'abdomen  moins  profonds,  oblongs  et  plus  dense?.  Fossette  m(?diane 
du  prothorax  de  même  couleur  que  le  reste.  Ailes  plus  ou  moins 
obscures,  surtout  au  bord  antérieur.  Premier  segment  abdominal  avec 
3  fossettes  profondes,  la  ligne  médiane  visible  aussi  sur  les  segments  2 
et  3,  ce  dernier  à  bourrelet  peu  soulevé  suivi  d'une  ligne  de  pros  points, 
son  bord  postérieur  prolongé  au  milieu  et  découpé  en  4  dents  peu 
allongées,  les  2  du  milieu  plus  rapprochées. —  il. 

Bien  distincte  de  la  précédente. 

2.  Gen.  Hédychre.  Hedychrum^  Latr. 

Tête  et  antennes  comme  dans  les  Chrysis.  Corps 
court,  plus  large  et  plus  aplati  que  dans  les  Chrysis.  Ailes 
antérieures  à  nervures  oblitérées  dans  leur  seconde  moitié  • 
cellule  radiale  non  fermée  postérieurement,  sa  nervure  in- 
férieure s'eflfaçant  avant  d'atteindre  la  côte  ;  1ère  cellule 
discoïdale  ouverte  à  sa  base  au  bord  antérieur,  la  nervure 
partant  de  l'angle  extérieur  de  cette  cellule  se  divisant 
bientôt  en  trois  branches  dont  les  extérieures  s'écartent  de 
plus  en  plus,  la  2e  discoïdale  ouverte  aux  2  extrémités 
de  son  bord  postérieur.  Crochets  des  tarses  bihdes  ou 
dentelés.  Abdomen  à  3e  segment  arrondi,  sans  bourrelet 
ni  dentelures. 

Ces  insectes  ont  toute  l'apparence  des  Chrysis,  ne  s'en 
distinguant  que  par  leur  abdomen  aans  dentelures  et  les 
nervures  de  leurs  ailes  en  partie  oblitérées.  Une  seule 
espèce  rencontrée. 

Hydychre  violet.  Hedychrum  violaceum,  Lepell. 
Brullé,  Hym.  IV,  p.  5L 

(j^  Ç — Lous'.  .22  pee.  Vert  varié  de  bleu.  Antennes  brunes  à 
l'excei  tion  des  2  articles  de  la  base,  les  tarses  de  même  à  l'exception 
du  premier  article  en  dehors.  Fossette  antennaire  finement  aciculée  en 
travers  avec  un  gros  point  violet  au  haut.  Le  vertex  avec  le  milieu  du 
prothorax  médiocrement  ponctué,  le  reste,  surtout  l'écusson,  le  méta- 
thorax  et  les  flancs,  criblés  de  gros  points  enfoncés.  Ailes  enfumées, 
plus  claires  à  la  base.  Crochets  des  tarses  bifides.  Abdomen  bleu  sur 
le  dos,  vert  sur  les  côtés,  le  premier  segment  avec  une  dépression  au 
milieu,  le  2e  presque  noir  à  la  base,  le  3e  entier  à  l'extrémité.  Le  ventre 
d'un  bronzé  obscur. — C. 


302  LE    NATSRA  LISTE    CANADIEN 

3.  Gen.  Elampe.  Elamjms,  Spinola. 

Ce  sont  des  Hédychres,  mais  avec  les  nervures  des  ailes 
encore  plus  oblitérées  puisqu'elles  n'offrent  aucune  cellule 
complète  ;  les  discoïdales  n'ayant  que  la  nervure  dé  la  base. 
On  trouve  cependant  encore  les  3  nervures  divergentes  au- 
dessous  de  la  cellule  radiale.  Les  crochets  des  tarses  sont 
dentelés.  Le  corps  est  court  et  renflé  ;  le  3e  segment 
abdominal  présente  quelquefois  une  petite  échancrure  à 
l'extrémité. 

Six  espèces  rencontrées. 
Métathorax  prolongé  en  une  espèce  de  cueilîeron  ; 

Face  verte;  tarses  roux,  verts  à  la  base —  .    1.  SpinOSUS,  n.  sp. 

Face  verte  ;  tarses   bruns 2.  COrUSCanS. 

Face  violette  ;  tarses  roussâtres,  taille  plus  petite..  3.  ViridlS. 
Métathorax  non  prolongé  en  cueilîeron  ; 

3e  segment  abdominal  échancré  au  milieu  de  son  bord  postérieur  ; 
Lobe  médian  du  mésothorax  à  peine  ponc- 
tué   4.  cyanescens,  n.  sp. 

Lobe     médian     du     mésothorax    fortement 

ponctué 5.  purpuratus,  m.  sp. 

3e  segment  abdominal  pâle   et   entier   à    son 

bord  postérieur 6.  marginatUS,  n.  sp. 

1.  Elampe  épineux.     Elampus  spinosus.  nov.  sp. 

Ç — Long.  .30  pce.  D'un  beau  vert  metallic  avec  teinte  de  bleu 
sur  le  vertex,  le  dos  du  prothorax  et  la  base  de  l'abdomen.  Mandibules 
vertes  à  la  base,  rousses  au  milieu  et  noires  à  l'extrémité.  Face  excavée 
au  dessus  des  antennes,  d'un  beau  vert  doré,  striée  transversalement 
dans  cette  excavation.  Antennes  brunes,  les  articles  1  et  2  verts. 
Thorax  fortement  ponctué,  ces  ponctuations  plus  fortes  et  en  forme 
d'alvéoles  sur  le  métathorax  et  les  flancs  ;  écusson  prolongé  en  cueil- 
îeron, métathorax  terminé  aux  angles  postérieurs  par  une  épine.  Ailes 
passablement  obscurcies,  sans  cellules  discoïdales  complètes.  Pattes 
vertes,  les  tarses  avec  le  premier  article  vert;  les  cuisses  antérieures 
avec  un  renflement  sub-épineus  en  dessous.  Abdomen  finement  ponotué 
à  la  base,  plus  fortement  à  l'extrémité,  le  3e  segment  noir  à  la  base, 
légèrement  prolongé  à  l'extrémité,  ce  prolongement  échancré. — E. 

Un  seul  spécimen  capturé  à  Danville.  Se  distingue 
surtout  du  curuscans,  par  ses  cuisses  sub-épineuses,  la  cou- 
leur de  ses  tarses,  une  plus  forte  taille,  etc. 


TX— CHRYSIDES  303 

2  Elampe  brillant.     Elamjms  coruscnns,  Nort. 

ÇLong.  .20  pee.  Bleu,  la  face  avec  les  côtds  tant  du  thorax  que 
de  rabdoinen,  vert.  Fossette  antennaire  peu  profonde,  aciculée  trans- 
versalement avec  un  o;ro8  point  enfoncé  au  haut.  Antennes  brunes  à 
part  le  premier  article  qui  est  vert.  Thorax  large  et  convexe,  fortement 
ponctué,  le  meta  thorax  allon-é  en  une  projection  ponctuée  comme  le 
reste,  ses  angles  postérieurs  épineux.  Ailes  hyalines  à  la  base,  forte, 
ment  enfumées  dans  leur  dernière  moitié.  Abdomen  fort,  convexe, 
très  finement  ponctué  au  milieu,  plus  grossièrement  sur  les  côtés,  le 
premier  segment  et  le  3e  noirs  à  la  base,  le  dernier  pubescent  et  avec 
une  petite  échancrure  à  son  bord  postérieur  au  milieu. —  R. 

3.  Elampe  vert.  Elampns  vîridis.  Cress.  Proc.  Ent. 
!Soc.  Phil.  IV,  p.  103. 

cf — Long.  .21  pce.  Tête  bleue  ou  verte  à  réflexion  bleuâtre,  les 
mandibules  et  les  tarses  fauves.  Fossette  antennaire  profonde,  fine- 
ment rugueuse.  Antennes  brun -foncé,  le  [)reniier  article  vert-bleuâtre. 
Thorax  fortement  ponctué,  d'un  vert  bleuâtre  ;  le  métathorax  prolongé 
en  une  pointe  aplatie  et  obtuse,  fortement  ponctuée  comme  le  reste,  ses 
angles  postérieurs  allongés  et  épineux.  Ailes  obscurcies  de  brun-pâle, 
plus  claires  à  la  base.  Abdomen,  court,  largement  ovale,  convexe,  d'un 
vert  brillant  à  réflexion  bleue,  les  2  segments  basilaires  à  peine  ponc- 
tués, le  3e  l'étant  plus  distinctement,  son  bord  postérieur  circulaire, 
quelque  peu  roussâtre  et  légèrement  échancré  au  milieu  — R. 

4.  Elampe  bleuâtre.     Elamjnts  cyariescens,  no\%  sp. 

Ç — Long.  .21  pce.  D'un  beau  vert  metallic  bleuâtre;  la  face, 
les  flancs  avec  les  pattes,  vert.  Antennes  brun-foncé,  le  premier  articie 
vert.  Le  vertex  bleuâtre,  à  peine  ponctué.  Le  disque  du  prothorax 
et  le  lobe  médian  du  mésotohorax  polis,  lisses,  ne  portant  que  quelques 
ponctuations  éparses.  L'écusson,  le  métathorax  avec  les  flancs  criblés 
de  grosses  ponctuations.  Ailes  passablement  enfumées,  plus  claires  à 
la  base.  Abdomen  en  ovale  élargi,  convoxe,  poli,  brillant,  à  peine 
ponctué,  d'un  bleu  foncé  verdâtre,  le  3e  segment  plus  court  que  le  2e, 
légèrement  écbancré  au  milieu  de  son  bord  postérieur. — PC. 

5.  Elampe  pourpré.     Elampus  purpurascens,  iiov.  sp. 
Ç Lono-.  .18  pce.     Vert  à  reflets  bleuâtres;  la  face,    les  flancs, 

l'écusson,  le  métathorax,  avec  les  patte-^,  vert  bleuâtre  ;  le  vertex  avec 
le  prothorax  d'un  beau  violet  à  reflets  purpurins.  Fossette  antennaire 
profonde,  la  face  au  dessus  fortement  fionctuée.  Antennes  brunes  avec 
le  premier  article  vert.  Le  vertex  avec  le  prothorax  à  peine  ponctués, 
n'en  portant  que  quelques  unes  éparses,  tout  le  reste  du  thorux  l'ctaut 


30  4  LR  NATURALISTE   CANADIEN 

fortement.  Ailes  sub-hyalines  à  la  base,  fortement  enfumées  à  l'extré- 
mité. Pattes  vert  bleuâtre,  les  tarses  bruns.  Abdomen  court,  convexe, 
ovoïde,  poli,  lisse,  à  peine  ponctué,  d'un  bleu  violet,  le  3e  segment  plus 
court  que  le  2e,  un  peu  allongé  au  milieu  et  bifide  au  bord  postérieur- 
—PC. 

6.  Elampe  marginé.     Elampu^  warginatus,  nov.  sp. 

Ç — Long.  .12  pce.  Vert  varié  de  bleu;  la  face,  les  flancs,  le 
métathorax  avec  les  pattes,  vert,  le  vertex,  le  dos  du  prothorax  et  du 
mésothorax  avec  l'abdomen  d'un  bleu  violacé.  Les  antennes  brunes  à 
l'exception  du  premier  article.  Le  vertex,  avec  le  dos  du  thorax  et 
l'abdomen  polis,  brillants,  sans  ponctuations  distinctes.  Thorax  allongé, 
déprimé.  Abdomen  subglobuleux,  le  1er  segment  avec  une  fossette  à 
la  base,  le  2e  très  grand,  le  3e  court,  marginé  d'une  bordure  ciliée, 
pâle  postérieurement,  cette  bordure  étant  indistinctement  échancrée  à 
son  milieu.  Ailes  claires  à  la  base,  obscures  dans  leur  dernière 
moitié. — R. 

4  G-en.  Clepte.  Cleptes,  Latr. 

Tête  transversale  ;  ocelles  en  triangle  sur  le  vertex. 
Antennes  insérées  près  de  Ja  bouche,  le  1er  article  allongé, 
Je  2e  le  plus  court,  les  autres  légèrement  épaissis.  Protho- 
rax rétréci  et  allongé,  rebordé  à  son  bord  antérieur.  Ailes 
avec  une  cellule  radiale  complète,  une  seule  cellule  cubi- 
tale ouverte  en  dehors,  2  discoïdales  fermées  et  une  8e 
ouverte.     Abdomen  subcordiforme,  déprimé,  subsessile. 

La  seule  inspection  du  prothorax  de  ces  insectes  suffit 
pour  les  faire  distinguer  de  ceux  des  genres  voisins.  Une 
seule  espèce  rencontrée. 

Clepte  d'Amérique.     Cleptes  Americana,  nov.  sp. 

Ç — Long.  .18  pce.  D'un  beau  vert  métallique,  médiocrement 
ponctuée.  Antennes  brunes,  le  premier  article  vert.  Métathorax 
fortement  ponctué.  Ailes  subhyalines,  les  nervures  brunes.  Pattes 
vertes,  les  tarses  bruns.  Abdomen  vert,  finement  ponctué,  à  reflets 
purpurins  sur  le  disque. 

A  continuer. 


DE   QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  305 

DE  QUEBEC  A  JERUSALEM. 
II. 

Nos  compagnons  de  vaisseau — Un  darwiniste— Londres;  S.  Paul;  che. 
miBs  de  fer;  cabs — Traversée  de  la  Manche — Dieppe — Rouen — 
Paris;  hotel  S.  Sulpice;  le  pourboire;  violation  du  dimanche. 

Londres^  3  Mars  1881.— Malgré  notre  extrême  désir  de 
fouler  de  nouveau  la  terre  de  nos  pieds,  ce  n'est  pas  sans 
quelque  chagrin  que  nous  nous  sommes  séparés  de  nos 
gais  compagnons  de  vaisseau. 

Nous  n'étions,  avons-nous  dit,  que  13  passagers  de 
chambre  en  tout,  pas  une  seule  dame.  C'étaient  pour  la 
plupart  des  marchands  des  Provinces  maritimes,  qui  s'en 
allaient  en  Angleterre  faire  leurs  emplettes  annuelles. 
Plusieurs  d'entre  eux  traversaient  l'océan  pour  la  4e  ou  la 
6e  fois.  Nous  avions  en  outre  un  jeune  officier  de  la  gar- 
nison des  Bermiides,  un  vieux  commerçant  de  grains  de 
Brockville,  Ontario,  un  négociant  de  Montréal  d'une 
naïveté  sans  pareille.  Il  s'en  allait,  disait-il,  voir  sa  belle 
à  Dublin,  devant  l'épouser  dans  quelques  mois.  Et  là 
dessus  les  questions  pleuvaient  sur  les  qualités  physiques 
de  la  fiancée  :  est-elle  grande,  blonde,  svelte,  jolie  de 
figure  ?  quelle  est  son  teint,  la  couleur  de  ses  yeux,  celle 
de  ses  cheveux  etc.  ?  Mais  dit  l'un,  vous  devez  en  avoir  une 
photographie  ?  il  faut  nous  la  montrer.  Et  le  nigaud, 
sans  remarquer  qu'on  le  sciait  ainsi  impitoyablement,  don- 
nait des  réponses  à  toutes  ces  questions!  Il  poussa  même 
la  condescendance  jusqu'à  aller  chercher  la  photographie 
qui  circula  de  mains  en  mains,  avec  force  exclamations  sur 
l'être  sans  pareil  qu'elle  représentait.  Ou  eut  dit,  vraiment, 
qu'il  était  le  premier  à  prendre  plaisir  à  faire  rire  de  lui. 

Nous  comptions  encore  un  comédien  Irlandais  de 
New-York,  qui,  à  l'esprit  naturel  qu'il  possédait,  joignait 
souvent  l'esprit  d'emprunt  dont  il  avait  l'habitude  de  faire 


306  LE  NATURALISTE   CANADIEN 

usage.  Il  était  toujours  fort  gai,  et  avait  sans  cesse  le  mot 
pour  rire  sur  les  lèvres.  Lors  du  gros  temps  que  nous 
eûmes  le  Séjour,  il  était  sans  cesse  à  demander  que  le  vent 
soufflât  encore  plus  fort  ;  il  voulait  voir,  disait-il,  les  vagues 
se  soulever  comme  des  montagnes  et  la  tempête  se  dé- 
ployer dans  toute  sa  majesté.  11  y  eut  de  fait  tempête, 
mais  malheureusement  pour  lui,  non  là  où  il  aurait  voulu 
la  voir.  Ayant  ingurgité  un  peu  trop  de  wiskey,  ii  perdit 
son  aplomb,  et  le  mal  de  mer  s'y  joignant,  il  dut  s'éclipser 
durant  trois  longs  jours,  étant  tout  ce  temps  plus  occupé  à 
remettre  qu'à  prendre;  aussi  le  gai  viveur,  le  spirituel  con- 
teur avait-il  fait  place  à  l'idiot,  au  stnpide  disciple  de 
Bacchus,  et  ce  n'est  qu'au  moment  eu  le  vaisseau  le  déposa 
à  Moville,  qu'on  put  remarquer  chez  lui  le  retour  de  sa 
gaité  première. 

Nous  avions  encore  un  autre  personnage  qui  nous 
intrigua  assez  durant  les  premiers  jours.  11  parlait  le  fran- 
çais,  l'anglais,  l'allemand  etc.  avec  une  égale  facilité.  Trapu' 
carré  des  épaules,  de  taille  moyenne,  le  crâne  en  partie 
veuf  d'une  pilosité  rousse  qui  ne  s'étalait  plus  qu'à  la  nuqne 
et  aux  tempes,  on  ne  le  voyait  guère  qu'à  la  table  à  l'heure 
des  repas  ;  il  passait  tout  sou  temps  sur  le  pont,  à  se  chaufïer 
près  de  la  cheminée,  tantôt  conversant  avec  les  passagers 
d'entrepont  avec  lesquels  il  paraissait  très  familier,  et  tan- 
tôt absorbé  dans  la  lecture  d'un  livre  anglais  qu'il  tenait 
toujours  à  la  main.  Quelle  était  sa  patrie,  où  allait-il,  d'où 
venait-il,  dans  quel  but  voyagoait-il  ?  voila  ce  que  chacun 
se  demandait,  et  ce  à  quoi  personne  ne  pouvait  donner  de 
réponse.  Histoire,  géologie,  botanique,  géographie,  rien  ne 
lui  paraissait  étranger  ;  mais  c'était  un  code  à  lui  qu'il  avait 
pour  toutes  ces  sciences.  11  se  déclarait  surtout  partisan  du 
darwinisme  M.  Grreen,  le  maître  de  poste  du  bord,  nous 
avait  prêté  un  livre  d'histoire  naturelle  dans  lequel  se  trou, 
vait  une  figure  d'un  horrible  gorille  ;  il  nous  arriva  un  jour 
d'exhiber  en  sa  présence  la  gravure  à  d'autres  compagnons, 
en  leur  disant  :  voyez,  c'est  ici  le  portrait  du  grand'père  de 
monsieur.  Et  chacun  de  rire  au  éclats  en  passant  le  livre  à 
son  voisin. —Montrez,  lit  notre  homme;  et  prenant  le  livre: 
très  bien,  dit-il,  c'est  cela,  voila  mon  aïeul  ;  mais  c'est  aussi 


DE   QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  307 

le  vôtre. — Merci,  répliquâmes-nous  ;  libre  à  vous  de  repor- 
ter si  haut  votre  origine,  pour  nous,  laissant  le  singe  avec 
tous  les  autres  animaux  dépourvus  de  raison,  nous  nous 
contentons  de  faire  remonter  notre  origine  à  Adam,  qui 
sortit  pur  et  parfait  des  mains  du  Créateur.  Si  votre  philo- 
Sophie  vous  fait  chercher  votre  origine  en  descendant 
l'échelle  des  êtres,  c'est  en  la  remontant,  nous,  que  nous 
trouvons  la  nôtre.  Nous  finîmes  par  reconnaître  que  notre 
mystérieux  étranger  était  whesphalien  de  nation,  catho- 
lique ou  prétendu  tel  en  religion,  et  qu'il  voyageait  dans 
l'intérêt  d'une  compagnie  puissante  qui  s'occupait  surtout 
de  l'exploitation  de  mines  de  charbon.  Malgré  ses  origina- 
lités, ce  personnage  était  du  reste  fort  accommodant  et  ne 
se  formalisait  de  rien. 

Mais  nous  voici  à  Londres,  la  capitale  de  ce  puissant 
empire  sur  lequel  le  soleil  ne  se  couche  jamais,  la  ville 
la  plus  grande  du  monde,  comptant  4,000,000  d'habitants, 
c'est-à-dire  presque  autant  que  toute  la  population  du 
Dominion  réunie  ensemble.  Quatre  millions  d'êtres  humains 
qui  tous  consomment  et  ne  produisent  rien  pour  le  soutien 
de  la  vie,  se  trouvent  agglomérés  ici  sur  un  même  point. 
Que  de  rayons  doivent  converger  vers  ce  centre  pour  con- 
server sou  activité  à  une  aussi  grande  masse  !  Aussi  voyez 
ces  forêts  de  mats  couvrant  son  fleuve  ;  ce  sont  les  produc- 
tions du  globe  entier  qu'on  réunit  ici  en  entrepôt  !  Voyez 
ces  réseaux  de  chemins  de  fer  qui  couvrent  son  territoire 
comme  d'un  treillis,  pour  l'échange  des  produits  des  arts  et 
de  l'industrie,  que  reclament  les  mille  nécessités  de  la  vie  ! 

Mais  Londres,  comme  toutes  les  autres  grandes  villes, 
n'est  pas  seulement  un  marché  de  provisions,  une  halle 
d'échange  des  produits  divers  ;  c'est  encore  un  centre  de 
civilisation,  un  foyer  de  lumière  pour  les  sciences,  les  arts 
et  l'industrie,  c'est  le  cœur  de  ce  colossal  empire  qui  écar- 
tant ses  bras  de  gauche  et  de  droite,  les  réunit  aux  anti- 
podes en  embrassant  le  globe  entier.  Aussi  ce  n'est  pas 
dans  une  visite  de  quelques  heures,  ni  même  de  quelques 
jours,  qu'on  peut  se  former  une  juste  idée  de  tout  ce  que 
renferme  cette  vaste  métropole.  Mais  comme  nous  nous 
proposons  de  nous  y  arrêter  plus  longuement  à  notre  retour, 


308  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

et  qne  nous  devons  ce  soir  même  nous  mettre  en  route 
pour  le  continent,  nous  nous  coatentons  d'en  prendre  une 
vue  d'ensemble  en  parcourant  ses  principales  vues:  Strand, 
Oxford,  Lutgate,  Essex  etc» 

Et  tout  d'abord  nous  nous  rendons  au  bureau  des 
affaires  Canadiennes,  dans  l'espoir  d'y  trouver  peut-être 
quelque  journal  du  pays  pouvant  nous  donner  des  nou- 
velles de  quelques  jours  après  notre  départ.  Mais  déception  ! 
des  journaux  français  de  Québec,  point  !  ISons  demandons 
la  Minerve,  et  après  recherches,  ou  Unit  par  en  trouver  une 
pile  de  numéros  non  encore  développés,  mais  tous  de  date 
antérieure  à  notre  départ  de  Québec.  Les  Canadiens-fran. 
çais  nous  paraissent  peu  connus  dans  ce  bureau  ;  on  a 
peine  à  nous  comprendre  lorsque  nous  parlons  notre  langue  ; 
nos  journaux  sont  ou  absents  ou  à  peine  trouvables  etc. 

Comme  St  Paul  se  trouve  tout  près  de  notre  hotel» 
nous  ne  manquons  pas  d'y  entrer.  L'aspect  extérieur  est 
bien  celui  des  cathédrales  catholiques  ordinaires,  mais 
comme  tout  est  froid,  insipide  à  l'intérieur  ;  on  voit  bien 
que  ce  n'est  plus  la  maison  de  Dieu,  le  lieu  de  sa  résidence. 
C'est  au  pied  de  l'autel  de  cette  église  que  fat  massacré 
S.  Thomas  de  Cantorbéry.  Eàti  depuis  plus  de  quatre 
siècles,  le  temple,  tel  qu'il  est  aujtnird'hui,  est  ce[)endrtut 
de  construction  assez  récente  ;  un  incendie  l'ayant  réduit 
en  cendres,  on  le  reconstruisit  en  suivant  le  plan  de  ses 
dispositions  premières.  Parmi  les  tombeaux  des  grands 
hommes  qui  ont  eu  ici  leur  sépulture,  on  remarque  surtout 
celui  de  Wellington,  le  vainqueur  de  Waterloo,  dont  le 
cénotaphe,  en  beau  marbre  blanc,  occupe  une  chapelle 
latérale  à  droite  vers  le  bas  de  la  nef. 

Les  distances  à  parcourir  pour  se  transporter  des  diflé_ 
rents  points  de  la  ville  sont  si  considérables,  qu'en  outre 
des  voitures  de  place,  des  omnibus  et  des  tramways,  on  se 
sert  encore  des  chemius  de  fer.  Mais  ces  chemins  c'e  fer 
ne  nuisent  en  rien  à  la  circulation  ordinaire,  étant  cons 
tamment  ou  sous  terre  ou  sur  les  maisons.  Nous  avojis 
remarqué  un  endroit  surtout  où  3  lignes  de  chemin  de  fer 
se  trouvaient  superposées  à  leur  rencontre  pour  diverger 
de  là  en  différents  sens. 


DE   QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  309 

Parmi  les  voitures  de  place,  il  en  est  ici  de  construc- 
tion fort  singulière;  ce  sont  des  cahs  à  un  seul  cheval  avec 
seulement  deux  places  pour  les  voviigeurs.  Le  cocher  est 
iuché  seul  en  arrière  sur  un  sièo-e  fort  élevé,  de  m!?nière 
que  ses  guides  vous  passent  au  dessus  de  la  tête.  Les 
timons  remontant  aussi  au  dessus  du  garrot  du  cheval, 
la  voiture,  lorsqu'elle  est  chargée  de  deux  personnes,  se 
trouve  à  peu  près  en  équilibre,  l'animal  n'étant  fatigué  que 
par  la  seule  traction.  Ces  voitures  sont  rapides  et  très  con- 
fortables ;  elles  sont  de  plus  à  taux  fort  réduit,  suivant  la 
distance  que  l'on  parcourt  ;  le  seul  inconvénient  qu'on  leur 
trouve,  est  que  le  voyageur  est  obligé  de  faire  lui-même  les 
frais  de  la  montée  et  de  la  descente,  le  cocher  demeurant 
toujours  cloué  sur  son  siège  aérien.  Deux  panneaux  en 
bois,  à  chainières,  fort  inclinés  en  arrière,  se  rabattent  sur 
vos  genoux  pour  vous  couvrir  les  pieds  et  vous  mettre  à 
l'abri  de  toute  éclaboussure. 

Nous  sommes  allés  dire  la  messe  ce  matin  à  i'église 
S.  Pierre  (Italienne)  où  les  Pères  qui  la  desservent  nous 
ont  accueillis  avec  beaucoup  de  complaisance.  Nous  n'a- 
vons pas  été  peu  surpris  de  trouver  ainsi,  en  pleine  semaine, 
un  si  grand  nombre  de  personnes  entendant  la  messe  avec 
beaucoup  de  dévotion.  Le  R.  P.  Supérieur  s'est  plu  à  nous 
parler  de  Montréal  et  de  Québec  qu'il  avait  visités  en 
1867. 

Ce  qui  ne  manque  pas  de  frapper  tous  les  étrangers  à 
Londres,  c'est  cet  air  enfumé   qu'on   y    rencontre  partout. 

L'Angleterre  étant  une  île,  se  trouve  par  cela  même 
exposée  à  de  fréquents  brouillards  venant  de  la  mer  ;  mais 
ce  qui  contribue  surtout  à  charger  l'atmosphère  de  cette 
vaste  capitale,  ce  sont  les  cheminées  de  ses  usines  sans 
nombre,  qui  vomissent  continuellement  leurs  jets  de  fumée 
de  charbon,  iussi  remarquons-nous  que  cette  atmosphère 
lourde  et  sombre  est  bien  plus  épaisse  dans  les  faubourgs 
où  se  concentrent  ces  usines,  qu'au  cœur  de  la  ville  même 
où  elles  font  presque  défaut. 

Comme  il  entrait  dans  notre  plan  de  voyager  en  éco- 
nomisant autant  que  possible,  tout  en  ne  nous  refusant 
rien  de  ce  qui  pouvait  nous  intéresser  sous  quelque  rap- 
port, et  que  d'ailleurs  notre  compagnon  pas  plus  que  nous 


310  LE   NATDRALISTB    CANADIEN 

n'avait  été  bercé  sur  les  genoux  d'une  duchesse,  nous 
allâmes  prendre  des  billets  de  2e  classe  à  l'agence  Cook 
pour  Bordeaux,  avec  faculté  de  nous  arrêter  à  toutes  les 
villes  principales  sur  la  route»  Le  prix  du  billet  de  Londres 
à  Bordeaux,  y  compris  la  traversée  de  la  Manche  par 
New-Haven  et  Dieppe,  fut  de  <£3  6  9,  ce  que  nous  consi- 
dérâmes comme  une  déduction  notable  sur  les  prix  ordi- 
naires des  diverses  compagnies. 

Bien  que  nous  eussions  retenu  notre  logement  à 
Holborn  et  Viaduck  hôtel,  notre  plan  était  bien  arrêté  de 
n'y  pas  prendre  nos  repas,  et  cela  pour  deux  raisons:  d'a- 
bord par  ce  que  ça  coûte  plus  cher,  et  ensuite  par  ce  que 
les  repas  y  durent  bien  trop  longtemps  ;  nous  préférons 
de  beaucoup  les  restaurants  où  l'on  nous  sert  à  la  carte  à 
toute  heure,  sans  compter  qu'il  est  bien  plus  facile  d'avoir 
chaque  plat  à  notre  goût»  Nous  allâmes  donc  prendre  un 
excellent  dîner  à  un  restaurant  qui  ne  nous  coûta  que  2/5 
chelins  ce  qui  certainement  était  sort  raisonnable. 

Nous  étant  décidés  à  partir  par  le  train  de  8  h.  p.  m. 
pour  la  France,  nous  laissâmes  notre  hôtel  vers  les  7J  h. 
pour  nous  rendre  à  la  station  du  London  Bridge.  Il  était 
convenu  que  nous  payerons  7;  pour  la  chambre  à  deux  lits 
que  nous  occupions,  mais  voici  qu'on  vient  y  ajouter  3/  de 
plus  pour  le  service.  Allons,  dîmes-nous,  il  parait  qu'ici 
à  part  du  prix  en  gros,  il  faut  encore  payer  les  articles  en 
détail  ;  c'est  un  excellent  moyen  d'exploiter  les  étrangers. 
Mais  ce  n'était  que  pour  une  journée,  nous  nous  exécutons 
sans  faire  aucune  objection. 

A  8  heures  précises  nous  laissions  Londres  pour  New- 
Haven  que  nous  atteignions  à  10|  heures.  Nous  passons 
des  chars  au  steamer  Brighton  qui  nous  attendait  au  quai, 
mais  qui.  eu  égard  à  la  marée,  ne  devait  partir  que  vers 
les  3  heures  du  matin.  Nous  nous  rangeons  donc  à  l'avant 
du  vaisseau  qui  est  réservé  au  passagers  de  2e  classe,  et 
cherchons  à  nous  installer  le  mieux  possible  sur  les  sofas 
pour  y  passer  la  nuit.  Nous  nous  trouvons  noyés  au 
milieu  d'une  bande  d'allemands  et  d'italiens,  que  nous 
trouvons  un  peu  trop  bruyants  pour  nous  permettre  un 
repos  convenable.  Cependant  nos  places  sont  assez  con- 
fortables et  nous  nous  efforçons  de  nous  livrer  au  sommeil. 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  311 

Mais  voici  qu'an  importun  s'en  vient  nous  déranger  en 
criant  sur  tous  les  tons  qu'il  avait  perdu  son  bille  (billet) 
et  qu'il  lui  fallait  retrouver  son  biilé.  Allons,  dîmes-nous 
à  notre  compagnon,  payons  la  difiérence  pour  la  première 
classe,  et  émigrons  d'ici,  pour  laisser  à  ce  brave  la  facilité 
de  chercher  son  bitlé  là  où  il  voudra.  Nous  payons  donc 
chacun  2/  et  allons  nous  installer  à  l'arrière,  sur  des  sofas- 
lits  fort  convenables. 

La  mer,  sans  être  très  mauvaise,  était  cependant 
passablement  houleuse,  si  bien  que  quelques  minutes 
seulement  après  avoir  laissé  le  quai,  plusieurs  des  voisins 
se  mettaient  à  restituer.  Pous  nous,  nous  ne  fûmes  nulle- 
ment affecté  du  mouvement  et  pûmes  jouir  d'un  bon 
sommeil. 

4  Mars. — Dès  les  7  heures  nous  étions  sur  le  pont  à 
examiner  les  côtes  de  France  que  nous  ne  faisions  encore 
qu'entrevoir.  On  nous  servit  le  déjeûner,  et  aussitôt  après 
nous  pûmes  voir  distinctement  les  falèses  de  craie  blanche 
qui  bordent  la  Manche  en  cet  endroit,  et  qui  à  distance 
nous  paraissaient  comme  des  côtes  couvertes  de  neige.  A 
10^  heures  nous  entrions  dans  le  port  de  Dieppe;  -c'est  une 
espèce  de  canal  bordé  de  chaque  côté  de  quais  en  pierre 
taille.  Nous  ne  fûmes  pas  peu  surpris  de  voir,  face  à  face, 
de  chaque  côté  du  port,  deux  superbes  crucifix  de  gran- 
deur naturelle,  que  nous  nous  empressâmes  de  saluer  avec 
dévotion. 

Mais  quoi  !  pensâmes-nous,  on  chasse  le  Christ  des 
écoles,  on  ne  veut  pas  que  les  enfants  aient  son  image 
sous  les  yeux  par  ce  qu'on  craint  qu'ils  ne  comprennent 
son  langage,  et  ici  il  est  exposé  à  la  vue  de  tous,  de  forme 
très  apparente  pour  être  mieux  remarqué  !  Ah  !  c'est  qu'à 
côté  de  la  Errance  des  Ferry  et  des  G-ambetta,  il  y  a  encore 
la  France  de  S.  Louis  et  de  Louis  XIV,  qui  n'a  pas  encore 
renié  son  Dieu,  elle,  et  qui  de  ce  même  port  de  Dieppe  dé- 
tachait ses  flottes  à  la  conquête  de  nouveaux  royaumes  à 
Jésus-Christ.  C'est  de  ce  même  port,  que  l'illustre  fille  de 
Ste  Ursule,  que  le  Canada  pourra  bientôt,  nous  l'espérons, 
honorer  sur  ses  autels  comme  une  sainte,  avec  la  plupart  de 
nos  ancêtres,  probablement  après  s'être  agenouillés  devant 


312  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

ces  mêmes  images  du  Christ,  pour  faire  agréer  leur  sacrifice, 
se  dirigeaient  vers  ce  Nouveau-Monde  qui  est  devenu  notre 
patrie,  et  auquel  l'ancien  pourrait  venir  aujourd'hui  em- 
prunter l'esprit  de  foi  qui  fait  son  bonheur  et  qui  honore  sa 
sagesse,  puisque  celle-ci  n'a  de  véritable  base  que  dans  la 
crainte  de  Dieu.  Non,  certainement,  toute  la  France  n'est 
pas  de  l'école  des  athées  et  libres-penseurs  qui  la  gouver- 
nent aujourd'hui  ;  le  Dieu  du  Calvaire  peut  y  trouver 
encore  de  nombreux  adorateurs. 

Le  premier  parmi  tous  les  passagers,  nous  traversons 
la  passerelle  et  touchons  le  sol  de  la  France.  Enfin,  dîmes- 
nous,  nous  voici  donc  en  France  !— Oui  !  dit  une  dame  qui 
nous  suivait,  que  ça  fait  du  bien  de  se  trouver  en  France  ! 
— Yous  êtes  donc  française  ?— Oui,  mais  absente  depuis 
plusieurs  mois.  Et  vous  aussi,  sans  doute  ?— Pardonnez, 
je  ne  suis  pas  français,  mais  la  France  est  la  patrie  de  mes 
ancêtres,  je  suis  Canadien.— Du  Canada,  à  ancêtres  fran- 
çais, se  mit  à  répéter  la  dame,  paraissant  complètement 
déroutée. 

Dieppe  a  une  population  d'environ  26,000  âmes.  Ses 
deux  principales  églises  sont  St  Jacques  et  St  Rémi.  Elle 
possède  une  promenade  publique  qui  offre  une  magnifique 
vue  de  la  mer. 

Nous  n'avons  pour  ainsi  dire  que  le  temps  de  recevoir 
sur  nos  malles  la  marque  officielle  que  nous  étions  en  règle, 
que  nous  prenons  nos  places  dans  les  w^agons  du  chemin 
de  fer  pour  Paris.  Nous  remarquons  près  de  la  gare  des 
lilas  dont  les  bourgeons  commencent  à  s'épanouir.  La 
température  est  aussi  très  douce  et  serait  des  plus  agréa- 
bles, si  de  petites  ondées  ne  venaient  de  temps  en  temps 
faire  intermittance  avec  un  soleil  des  plus  brillants  qu'on 
préférerait  parfois  un  moins  chaud» 

Nous  traversons  donc  cette  Normandie  d'où  sont  partis 
nos  ayeux.  Nous  remarquons  que  partout  les  terres  sont 
cultivées  avec  un  soin  extrême.  Nulle  part  de  pacages 
comme  chez  nous,  mais  on  fait  pâturer  les  animaux  dans  des 
prairies  dont  on  ne  leur  livre  qu'une  certaine  partie,  des 
enfants  avec  des  chiens  veillant  à  ce  qu'ils  ne  se  répandent 
pas   ailleurs  ;  car   de   clôtures  ici,   point  ;  seulement  des 


DE   QUÉBKC  A   JÉRUSALEM  313 

haies  vives  en  certains  endroits,  et  la  plupart  du  temps  les 
différentes  propriétés  ne  se  distinguent  les  unes  des  autres 
que  par  des  cultures  différentes.  Toutes  les  habitations 
sont  groupées  en  villages  autour  de  l'église,  et  les  campa- 
gnes offrent  partout  des  cultures  sans  interruption.  Peu 
après  midi,  nous  entrons  dans  la  gare  de  Rouen,  la  capitale 
de  la  Normandie.  Comme  il  y  a  un  autre  train  à  3  heures, 
nous  laissons  filer  le  nôtre  pour  avoir  le  temps  de  visitor 
un  peu  la  ville. 

Et  tout  d'abord  nous  portons  nos  pas  vers  la  cathédrale 
S.  Ouen,  dont  nous  avions  surtout  remarqué  le  clocher  qui 
est  en  fer  et  à  jour,  c'est  la  construction  la  plus  haute  qu'ait 
élevée  la  main  des  hommes.  11  mesure  quatre  mètres  de 
plus  que  les  pyramides  d'Egypte. 

A  3  heures  nous  reprenons  le  nouveau  train,  et  à  9  h. 
nous  entrons  dans  la  gare  du  Nord,  à  Paris.  De  Rouen  à 
Paris,  nous  suivons  presque  constamment  la  iSeine.  Nous 
la  suivons  sans  cependant  la  côtoyer,  car  évitant  ses  con- 
tours, nous  la  coupons  jusqu'à  onze  fois  avant  d'entrer  dans 
Paris.  La  Seine,  à  rives  fort  basses,  s'épanchait  dans  les 
champs  voisins  en  plusieurs  endroits.  Partout  nous  avons 
vu  les  hommes  aux  travaux  des  champs,  labourant,  bê- 
chant, hersant,  etc.,  les  prés  verts,  et  les  animaux  broutant 
l'herbe  nouvelle. 

Aussitôt  descendus  dans  la  gare,  nous  prenons  une 
voiture  pour  nous  conduire  à  l'hôtel  S.  Sulpice  qu'on  nous 
avait  recommandé.  Les  cochers  sont  ici,  comme  partout 
ailleurs,  fort  avides  d'emploi  ;  jamais  ils  n'avoueront  ne  pas 
connaître  l'endroit  que  vous  voulez  atteindre,  sauf  à  aller 
se  renseigner  plus  siirement  quand  il  le  faudra.  L'hôtel 
S.  Sulpice,  s'était  probablement  dit  notre  automédon,  doit 
se  trouver  près  de  l'église  S.  Sulpice,  et  traversant  la  ville 
en  passant  la  Seine  sur  le  Pont-neuf,  il  nous  arrête  à  l'hôtel 
du  Vatican,  en  face  de  la  place  S.  Sulpice,  dans  la  rue  du 
Yieux-Colombier.— Est-ce  ici  l'hôtel  S.  Sulpice,  deman. 
dâmes-nous  ? — L'hôtel  S.  Sulpice  ?  il  n'y  en  a  pas  de  ce 
nom,  nous  répètent  à  la  fois  deux  dames  de  la  maison. 
C'est  ici  l'hôtel  du  Vatican  où  logent  d'ordinaire  les  ecclé- 
siastiques. 


314  I'E  NATURALISTE  CANADIEN 

11  est  9  heures  passées,  nous  sommes  près  de  S.  Sul- 
pice,  notre  cocher  n'en  connait  pas  plus  long  que  nous, 
nous  consentons  à  descendre  pour  passer  la  nuit  à  cet 
hôtel,  saufs  à  nous  mieux  renseigner  le  lendemain. 

islotre  bagage  déposé  à  l'hôtel  du  Vatican,  comb'en  ? 
demandâmes-nous  au  cocher  ?  C'est  deux  francs,  répon- 
dit-il.  Nous  donnons  les  deux  francs,  et  notre  homme 
tend  encore  la  main.  Mais  est  ce  qu'il  y  aurait  erreur  ? 
N'avez-Yous  pas  deux  francs?— Oui;  mois  le  pourboire.— 
Comment  !  le  prix  du  tarif  n'est  pas  suffisant  ?  Il  vous  faut 
quelque  chose  de  plus  ?  C'est  une  véritable  mendicité.  Et 
combien  vous  faut-il  ?— Ce  que  vous  voudrez. — Nous  lui 
donnons  10  sous  de  plus,  et  notre  homme  parait  satisfait^ 
Et  voila  ce  que  c'est  que  ce  pourboire  qui  est  inconnu  eu 
Amérique  ;  une  véritable  mendicité  sous  une  autre  forme  ; 
rien  de  plus  désagréable.  Et  que  n'élève-t-on  les  tarifs  de 
manière  que  l'étranger  en  soit  quitte  pour  le  prix  fixé? 
On  dirait  vraiment  qu'en  Europe  on  ne  s'étudie  pas  à 
accommoder  le  visiteur,  mais  qu'au  contraire  on  le  consi- 
dère comme  une  proie  qu'on  peut  exploiter  à  merci.  Car 
il  n'y  a  pas  que  le  pourboire  des  cochers  qui  soit  en  con- 
travention avec  les  règles  du  confort  et  du  commerce  facile 
que  l'étranger  trouve  partout  en  Amérique.  Voyez  encore 
dans  les  hôtels.  Vous  payez  tant  pour  la  chambre,  mais 
le  soir  arrivé,  si  vous  ne  voulez  pas  rester  dans  l'obscurité, 
il  faut  vous  pourvoir  vous-même  de  lumière.  Et  ce  n'est 
pas  encore  tout  ;  vous  êtes  à  votre  toilette,  vous  avez  bien 
de  l'eau  et  une  serviette,  mais  de  savon,  point,  si  vous 
n'avez  pas  eu  le  soin  de  vous  en  pourvoir  auparavant. 
Evidemment  n'est-ce  pas  là  rendre  le  séjour  des  hôtels 
plus  difficile  et  désagréable  ?  Ou  plutôt,  n'est-ce  pas  là  se 
ménager  un  prétexte,  une  occasion  de  pouvoir  exploiter 
l'étranger  à  sa  guise  ?  Car  venez-en  au  règlement  avant 
votre  départ.  Pour  une  bougie  d'un  sou  et  un  morceau 
de  savon  de  deux  sous,  on  vous  chargera  10  sous  pour 
chaque,  ajoutez  à  cela  2  à  3  francs  de  service  par  semaine, 
et  vous  voila  avec  une  pension  de  7  à  10  francs  par  jour, 
au  lieu  de  4à  5  francs  qu'on  vous  avait  fait  entendre.  Est- 
ce  bien  la  viser  à   accommoder  convenablement  les  voya- 


DE    QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  315 

geiirs  ?  Il  arrive  même  parfois  qu'on  ait  fort  à  souffrir  de 
cette  coutume  irrationnelle.  Nous  arrivons  un  soir  vers 
les  11  heures  à  Turin,  nous  logeons  à  un  superbe  hôtel  ;  un 
garçon  monte  notre  bagage  à  notre  chambre  au  3e.  Nous 
avons  besoin  de  faire  un  peu  de  toilette  avant  de  nous 
mettre  au  lit.  Nous  allons  pour  nous  laver  les  mains,  mais 
il  n'y  a  point  de  savon  ;  nous  sonnons.  Après  un  quart 
d'heure  d'attente,  se  présente  une  servante,  qui  probable- 
ment sortait  de  son  lit. — Ne  pourrais-je  avoir  du  savon 
pour  me  laver? — Il  est  trop  tard, les  raagazins  sont  fermés? 
— Mais  n'en  avez- vous  point  dans  la  maison  ? — Nous  n'en 
avons  point  ;  le  garçon  ira  vous  en  chercher  demain 
matin. — Mais  votre  garçon  ne  sera  sur  pied  que  vers  les 
7  heures,  et  dès  5  J  heures  il  me  faudra  être  rendu  à  l'église. 
Demain,  dit  la  fille  en  refermant  la  porte,  le  garçon  ira 
vous  en  chercher.  11  fallut  nous  coucher  ainsi  sans  nous  laver. 

Le  lendemain,  peu  après  5  heures,  le  garçon  se  pré- 
sente avec  un  morceau  de  savon  de  2  sous  ;  c'est  10  sous, 
dit-il.  Nous  les  lui  payons  de  suite.  Au  moment  de  solder 
la  note  nous  trouvons  encore  le  susdit  savon  quote  à  10 
sous.  Biffez  cet  item,  dîmes-nous  au  comptable,  c'est  assez 
d'avoir  payé  une  fois  10  sous  ce  qui  n'en  vaut  que  deux, 
sans  le  voir  figurer  une  deuxième  fois  dans  votre  note. 

Dans  tout  notre  parcours  depuis  la  gare,  nous  n'avons 
vu  partout  qu'une  profusion  de  becs  de  gaz,  tant  dans  les 
vitrines  faisant  briller  mille  objets  divers,  que  dans  les  rues 
que  des  piétons  sans  nombre  encombraient  en  certains  en- 
droits. Çà  et  là  des  lumières  électriques  s'ajoutaient  aux 
becs  de  gaz  pour  faire  de  la  nuit  un  véritable  jour. 

Paris,  5  mars.— Etant  allés  dire  la  messe  à  S.  Snlpice  ce 
matin,  nous  nous  renseignons  sûrement  sur  l'hôtel  que 
nous  voulions  trouver  ;  c'est  au  No.  7,  rue  Casimir-Dela- 
vigne,  cet  hôtel  est  tenu  par  un  M.  Lebrun,  homme  très 
respectable  et  fort  accommodant,  qui  a  eu  occasion  de  faire 
connaissance  avec  plus  d'un  Canadien  déjà.  Aussitôt 
après  notre  déjeuner  nous  allons  nous  y  installer.  Nous 
convenons  de  payer  1.50  franc  par  jour  pour  la  chambre 
et  ne  prendrons  les  repas  qu'à  la  carte.  Mais  un  seul 
repas  pris  ainsi  à  table  d'hôte  a  suffi  pour  nous  dégoûter 


316  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

tout-à-fait  de  ce  mode  ;  les  hôtes  pour  le  plus  g:rand  nom- 
bre  sont  des  étudiants  en  médecine  avec  des  Jeunes  filles 
de  divers  emplois,  les  uns  et  les  autres  à  babil  fort  bruyant 
et  très  peu  intéressant  pour  nous.  Mais  ce  qui  nous  dé- 
courage surtout  c'est  la  durée  des  repas,  le  dîner  à  6  h. 
ne  durant  pas  moins  d'une  heure  et  demie.  On  dirait 
qu'après  chaque  plat,  on  attend  qu'un  commencement  de 
digestion  soit  fait  avant  qu'on  nous  en  présente  un  second. 
Définitivement  nous  arrêtâmes  que  nous  ne  prendrions 
plus  nos  repas  que  dans  les  restaurants,  où  nous  aurions 
plus  à  notre  goût  et  où  un  quart  d'heure  seulement  nous 
suffirait  pour  notre  réfection. 

De  même  que  pour  Londres,  nous  remettons  à  notre 
retour  à  visiter  Paris  plus  en  détail,  nous  nous  contentons 
après  en  avoir  étudié  le  plan,  de  prendre  des  vues  d'en- 
semble des  divers  quartiers  où  nous  appellent  les  quelques 
affaires  que  nous  avons  à  traiter.  Et  tout  d'abord  nous 
nous  rendons  chez  notre  banquier  retirer  le  montant  de 
nos  lettres  de  crédit,  puis  au  bureau  des  pèlerinages,  6,  rue 
de  Furstenberg,  pour  régler  définitivement  notre  admis- 
sion et  payer  notre  passage.  Mous  payons  pour  le  pèle- 
rinage complet  de  Marseille  à  Marseille,  passant  par  Na- 
ples, Alexandrie,  la  Judôe,  la  Galilée,  la  Syrie  jusqu'à  Bey- 
routh et  le  retour  de  cette  dernière  place  par  Jaflfa,  Alexan- 
drie,  etc.,  1370  fr.  pour  chacun,  sans  avoir  rien  de  plus  à 
débourser,  sauf  la  visite  au  Caire  et  aux  Pyramides  si  nous 
voulons  la  faire. 

Tout  en  passant,  nous  admirons  les  magnifiques  ponts 
jetés  sur  la/  Seine,  les  statues  qui  les  décorent,  l'immense 
construction  du  Louvre,  la  plus  vaste  que  nous  ayons 
encore  vue  ;  les  superbes  vitrines  de  la  rue  de  Rivoli,  par- 
ticulièrement celles  des  grands  magazins  du  Louvre  et 
celles  du  Palais-Royal,  où  brillent  en  immense  profusion 
les  bijouteries  les  plus  riches  et  des  plus  variées  etc.  etc. 
Tout  ce  que  nous  voyons,  la  Seine  avec  ses  ponts,  ses  quais 
et  ses  vaisseaux  ;  les  places  publiques  avec  leurs  obélisques 
et  leurs  statues  ;  les  fontaines  avec  leurs  décorations  ;  les 
jardins  publics  avec  leurs  bosquets  et  leurs  parterres  ;  les 
boulevards  sans  fin  avecles  façades  si  ornementées  de  leurs 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  317 

demeures  de,6  à  7  étages  et  toutes  de  même  hauteur,  simu- 
lant des  blocs  sans  fin  ;  les  rues  si  soigneusement  Javées 
chaque  matin  avec  leurs  nombreux  omnibus  et  leurs  riches 
boutiques;  les  églises,  les  théâtres,  les  cafés,  les  édifices 
publics,  tout  nous  convainc  du  premier  coup  d'oeil  que 
Paris  est  sans  contredit  la  plus  belle  ville  du  monde,  celle 
qui  ofire  la  plus  grande  somme  d'agréments  au  visiteur. 
La  Seine  qui  la  traverse  presque  en  son  milieu,  ses  nom- 
breux boulevards  avec  leurs  files  d'arbies  non  interrom- 
pues, ses  larges  rues  toujours  si  propres  et  si  nettes,  font  que 
malgré  la  hauteur  de  ses  constructions,  l'air  y  circule  tou- 
jours librement,  et  n'a  rien  de  cette  atmosphère  lourde  et 
nauséabonde  de  la  plupart  des  autres  villes  ;  et  malgré  ses 
vastes  dimensions,  les  tramways,  les  omnibus,  les  voitures 
de  place  sont  en  si  grand  nombre,  que  le  transport  d'un 
point  à  uji  autre  peut  en  tout  temps  s'opérer  sans  retard  et 
pour  quelques  sous  seulement.  Aussi  si  Londres,  en  vue 
générale,  paraît  surtout  la  villes  des  affaires  et  de  l'indus- 
trie, Paris  s'annonce  comme  étant  particulièrement  la  ville 
des  promeneurs  et  des  touristes. 

Dimanche'^  mars. — Quel  coup  d'oeil  se  présente  à  nous 
ce  matin  dès  notre  sortie  poui  nous  rendre  à  l'église  !  Les 
boutiques  soiit  partout  ouvertes,  les  rues  sont  occupées  par 
de  lourds  camions  chargés  de  matériaux,  et  de  nombreux 
ouvriers  sont  au  travail  et  dans  des  constructions  privées 
qu'on  érige,  et  dans  des  rues  qu'on  répare.  Ce  spectacle 
nous  révolte.  Mais  quoi,  dîmes-nous  à  notre  compagnon, 
cette  ville  si  belle,  si  riche,  si  élégante,  cette  capitale  du 
monde  civilisée  croit  pouvoir  se  passer  de  Dieu,  et  lui  re- 
fuse l'hommage  de  ce  repos  qu'il  a  toujours  si  impérieuse- 
ment exigé  ?  Elle  en  portera  tôt  ou  tard  la  peine.  Le 
Maître  de  l'Univers  saura  bien  encore,  quand  le  moment 
en  sera  venu,  trouver  des  Prussiens  pour  humilier  et  punir 
cette  nation  ingrate  qui  le  méprise  et  foule  aux  pieds  ses 
commandements.  Nisi  Dominus  cuslodierit  civitalem,  frus- 
tra vigilai  qui  custodil  earn.  Si  le  Seigneur  n'y  met  lui- 
même  la  main,  c'est  en  vain  que  veillent  à  la  garde  de  la 
maison  ceux  à  qui  elle  a  été  confiée.  Si  cependant  l'oubli 
de  Dieu  la  violation  du  dimanche  était  le  seul  crime  qu'on 


318  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

eut  à  reprocher  à  la  France,  on  pourrait  encore  ne  pas 
désespérer  de  son  pardon,  mais  qu'on  ouvre  ses  journaux 
et  ses  revues,  qu'y  voit-on  ?  Ce  n'est  plus  seulement 
par  l'indiSerence  qu'on  se  rend  coupable  envers  Dieu,  on 
lui  déclare  ouvertement  la  guerre.  Ni  Dieu  ni  maître  porte 
pour  titre  l'un  de  ces  journaux,  et  l'on  y  prêche  ouverte- 
ment l'athéisme.  La  religion,— la  superstition  comme  on 
l'appelle, — a  fait  son  temps,  répète-t-on,il  faut  la  remplacer 
par  le  culte  de  la  raison.  Et  là  dessus  on  enlève  les  cruci- 
fix des  écoles,  on  les  entasse  pêle-mêle  dans  une  charette 
et  on  va  les  verser  dans  un  coin  d'une  salle  municipale. 
L'homme  descendu  du  singe,  dit  un  autre  organe,  pour- 
suit son  évolution  comme  tous  les  autres  être  de  la  nature, 
et  quand  le  temps  de  sa  dissolution  est  arrivé,  ses  éléments 
vont  se  mêler  à  la  poudre  de  tous  les  autres  êtres  qui  l'ont 
précédé  ;  et,  il  n'en  reste  plus  rien.  Quand  on  en  est  rendu 
ainsi  à  ne  craindre  plus  ni  Dieu  ni  diable,  quelle  morale 
veut-on  qui  puisse  retenir  l'homme  dans  le  devoir  ?  Aussi 
voyez  déjà  les  fruits  de  cette  irréligion,  de  ce  dévergon- 
dage de  la  raison  !  Des  ambitions  effrénées  se  sont  emparé 
du  pouvoir  ;  c'est  au  nom  de  la  liberté  qu'on  opprime  la 
liberté  même  ;la  propriété  particulière  n'est  plus  respectée. 
Au  nom  de  la  légalité  on  vient  vous  arracher  de  votre 
demeure  et  vous  jeter  sur  le  pavé  ;  on  vient  vous  ravir  vos 
enfants  pour  leur  montrer  dès  l'âge  le  plus  tendre  la  voie 
de  la  perversité.  Toutes  les  franchises  honnêtes  sont  ou 
entravées  ou  supprimées,  seule  la  license,  la  liberté  de  faire 
la  guerre  à  Dieu,  d'entraver  le  libre  exercice  de  la  religion, 
est  reconnue  et  proclamée.  Français,  vous  apprendrez 
encore  une  fois  de  plus  qu'on  ne  se  moque  pas  ainsi  impu- 
nément de  Dieu.  Le  Dieu  qui  voit  vos  iniquités  et  votre 
scélératesse  rendra  à  chacun  selon  ses  œuvres,  reddetunicui- 
quique  secundum  opera  ejus  (Rom.  2,  5,  6  )  l'histoire  est  là 
pour  nous  donner  mille  fois  la  contirmation  de  cette  vérité. 
Mais  la  France  a-t-elle  oublié  son  Dieu  à  ce  point  qu'il 
ne  s'en  trouve  plus  chez  elle  qui  fasse  le  bien,  non  est  qui 
faciat  bonum,  non  est  usque  ad  unum,  comme  disait  le  pro- 
phète ?  Détrompons-nous  ;  la  race  des  fils  de  S.  Louis  n'est 
pas  encore  éteinte  ;  la  fille  aînée  de  l'Eglise  compte  encore 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  319 

des  légions  de  ses  enfants  fidèles  ;  la  nombreuse  assistance 
que  lions  avons  vue  aux  messes  de  S.  Sulpice  ce  matin, 
bien  plus  encore  la  société  d'élite  qui  se  pressait  cet  après 
midi  autour  de  la  chaire  Notre-Dame  pour  entendre  le  P. 
Moiitsabré  et  suivre  la  procession  réparatrice  qui  venait 
ensuite,  nous  est  une  garantie  que  la  foi,  nous  dirons  plus, 
la  piété  même  n'a  pas  encore  déserté  le  pays  de  nos  an- 
cêtres. Si  l'ivraie  parait  l'emporter  sur  le  bon  grain  en 
plus  d'un  endroit,  la  moisson  n'est  pas  encore  désespéré- 
ment perdue. 

Cette  procession  réparatrice  qui  se  fait  à  Notre-Dame 
le  premier  dimanche  de  chaque  mois,  est  une  amende  ho- 
norable pour  les  nombreux  outrages  à  la  divinité  durant 
la  grande  révolution  de  1793,  auxquels  on  joint  sans  doute 
aujourd'hui  les  horreurs  non  moins  révoltantes  de  la  Com- 
mune de  1871. 

A  continuer. 


NOTRE  EECIT  DE  VOYAGE. 

Nous  sommes  bien  cliagrin  de  n'  ivoir  pas  l'approbation  d'une 
certaine  feuille  de  Montréal  en  publiant  nos  impressions  de  voyage 
dans  notre  Nat ORALISTE  ;  mais  bien  que  nous  connaissions  maintes 
publications  scientifiques  qui  ont  ainsi  publié  des  récits  de  voyage, 
nous  demanderons  au  gérant  de  la  feuille  en  question  s'il  est  bien  sûr 
d'avoir  toujours  contenté  tout  le  monde  par  sa  manière  de  conduire  sa 
sa  feuille.  Nous  écrivons  avant  tout  pour  nos  abonnés,  or  nous  sommes 
certain  d'avoir  leur  entière  approbation  pour  donner  ainsi  nos  impres- 
sions. Nous  avons  reçu  des  lettres  de  toutes  parts  nous  sollicitant  de 
donner  notre  récit  de  voyage  dans  nos  pages  mêmes,  et  mêine  d'étendre 
ce  récit  autant  que  possible. 


BIBLIOGRAPHIE. 

Annuaire  du  Séminaire  de  Chicoutimi  pour  l'année  scolaioe  1880- 
81.  30  piiges  iii-S. 

La  plupart  de  nos  maisons  d'éducation  ont  déjà  commencé  à  pu- 
blier des  annuaires  où  l'on  donne  le  personnel  de  l'institution,  les  noms 
des  élèves  les  règlements  en  force,  le  programme  des  cours  etc.  Le 
présent  Annuaire  est  le  premier  que  publie  le  Séminaire  de  Cbicoutimi. 
Cette  jeune  institution,  (|ui  n'en  est  encore  pour  ainsi  dire  (ju'à^ses 
deb  Its,  a  déjà  pris  un  rang  di.-tingué  parmi  toutes  les  autres  de  même 


320  I-E  NATRRALTSTE  CANADIEN 

wenre  affiliées»  à  l'Université-Laval.  C'est  peut-être,  parmi  toutes  nos 
maisons  d'éducation,  celle  qui  s'occupe  le  plus  d'histoire  naturelle, 
o-râce  au  zèle  de  son  savant  et  infatigable  professeur,  M.  l'abbé  Huart. 

Annuaire  de  L' Université- Laval,  pour  Vannée  académique  1881- 

82.  No.  25. 

Cet  Annuaire,  comme  tous  ceux  qui  l'ont  précédé,  contient  une 
foule  de  renseignements  sur  la  plus  importante  de  tuutes  nos  institu- 
tions d'éducation.  On  y  trouve  le  programme  de  ses  cours,  avec  le 
personnel  qui  en  sont  chargés,  non  seulement  pour  la  maison  principale, 
mais  aussi  pour  sa  succursale  de  Montréal.  Une  liste  de  tous  les  gra- 
dués dans  les  différentes  facultés  y  est  aussi  donnée  depuis  la  mise  en 
opération  de  ses  cours  universitaires. 

Réponse  aux  remarques  de  M.  l'ahhé  Verreau  sur  le  mémoire 
appuyant  la  demande  d'une  Ecole  Normale  dans  la  ville  des  Trois- 
Rivières.     Par  Mgr.  L.  F.  Laiièche.  Carufel  &  Ayotte  Editeurs. 

L'illustre  Evêque  des  ïroisRivières,  démontre  dans  cette  bro- 
chure, au  moyen  de  chiffres  officiels,  que  le  système  actuel  des  Ecoles- 
Normales  coûte  beaucoup  trop  cher  pour  ce  que  nous  en  retirons,  et 
qu'il  serait  facile  d'obtenir  des  résultats  tout  aussi  satisfaisants,  ou 
même  supérieurs,  à  bien  meilleur  marché.  Nous  ne  nous  dissimulons 
pas  (jue  la  gestion  des  aff'aires  publiques  est  si  complexe  et  si  difficile, 
qu'il  est  presque  impossible  que  des  erreurs  et  même  des  écarts  ne  s'y 
rencontrent  parfois,  mais  il  est  aussi,  souvent,  de  certaines  dépenses 
q  li  ne  peuvent  être  approuvées  par  tout  le  monde,  et  à  l'égard  des- 
quelles une  économie  bien  entendue  pourrait  être  pratiquée  avec  profit. 

Mémoire  établissant  V injustice  et  l'illégalité  du  maintien  de  V  U- 
niversité-Lavil  à  Montréal. — 120  pages  in-8 

Ce  Mémoire  qui  émane  de  l'Ecole  de  Médecine  et  de  Chirurgie 
de  Montréal,  est  la  base  qui  a  servi  à  toutes  les  polémiques  soulevées 
depuis  peu  à  propos  de  cette  brûlante  question,  et  est  indispensable  à 
tous  ceux  qui  veulent  suivre  les  différentes  phases  de  cette  cause  im- 
portante. 

Plaidoyers  de  MM.  Hamel  et  Lacoste  devant  le  comité  des  bills 
privés  en  faveur  de  l' Université-Laval.  138  pages  in-8. 

Discours  de  V Hon.  F.  X.  A.  Trudel  contre  le  projet  de  loi  de 
V Université- Laval.  16  pages  in-8  à  2  colonnes. 

Discours  de  M.  P.  Pagnuelo,  Avocat,  Conseil  de  la  Reine,  contre 
le  bill  de  C Université-Laval.  16  pages  in-8  à  2  colonnes. 

Une  réponse  à  V  Université-Laval.  15  pages  in-8. 
Cette  Réponse  porte  pour  suscription   "  L'EcOLE  DE    MÉDECINE 
ET  DE  Chirurgie  de  Montréal.  " 

L  Influence  spirituelle  indue  devant  la  liberté  religieuse  et  civile. 
— Extrait  du  "  Journal  des  Trois-Kivières  " 

C'est  encore  plus  dans  les  brochures  d'actualité  que  dans  les 
ai  tides  des  feuilles  politiques  ordinaires  que  se  burine  l'histoire  des 
pejples;  aussi  ces  différentes  publications  méritent-elles  d'être  con- 
servées avec  soin,  et  offrons-nous  nos  plus  sincères  remercîments  à  ceux 
qui  out  bien  voulu  nous  les  adresser.. 


LU] 


Vol.  XII.    OapRouge,Q.,  SSPT.-OCTOBRE  1881.    No.  143. 


ROdaetcur  :  M.  l'Abbé  PROVAKCIIER, 


FAUNE  CANADIENNE 

DEUXIÈME  DIVISION  DES  HYMÉNOPTÈRES. 

LES    PORTE-AmmhLON.—ACULEATA. 

{Continué  de  La  page  304.) 

Femelles  dépourvues  de  tarière  ou  d'oviscapte,  mais 
munies  d'un  aiguillon  exsertiie  avec  glandes  à  venin* 

Fam.  X.     F0RMICIDE3.     Formicidœ. 

Tète  de  forme  variable,  ordinairement  triangulaire, 
souvent  fort  grosse.  Languette  arrondie,  voûtée,  presque 
en  cuiller,  plus  courte  que  la  tête.  Mandibules  fortes,  le 
plus  souvent  triangulaires  et  dentées. 

Antennes  insérées  sur  le  front  ou  près  de  la  bouche, 
coudées,  de  12  articles  dans  les  $  et  13  dans  les  c?,  le  pre- 
mier article  formant  souvent  le  tiers  de  la  longueur  totale 
de  l'antenne,  les  autres  le  plus  souvent  épaissis. 

Thorax  fort  variable,  souvent  comprimé  postérieure- 
ment, le  métathorax  épineux  dans  certains  genres. 

Pattes  ordinaires,  le  premier  article  des  tarses  non 
dilaté,  point  d'autre  instrument  non  plus  pour  la  récolte 
du  pollen. 

Abdomen  toujours  uni  au  thorax  par  un  pédicule 
grêle,  court  ou  plus  ou  moins  allongé,  ce  pédicule  portant 
le  plus  souvent  une  ou  deux  écailles  saillantes  ou  en  forme 


322  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

de  nœud,  l'extrémité  dépourvue  de  tarière  saillante,  mais 
munie  dans  les  9  d'un  aiguillon  exsertile  avec  glandes  à 
venin. 

Ailes  manquant  souvent,  portant,  lorsqu'elles  existent, 
une  cellule  radiale,  2  ou  3  cubitales,  avec  les  discoïdales 
plus  ou  moins  complètes  suivant  les  genres. 

Insectes  vivant  en  sociétés  plus  ou  moins  nombreuses, 
composées  :  l''  de  femelles  fécondes,  ailées  jusqu'après  la 
fécondation,  et  s'arrachant  ensuite  les  ailes  ;  2^  de  mâles 
à  ailes  persistantes  ;  et  S°  de  neutres  (^)  ou  femelles 
stériles  qui  se  partagent  en  deux  catégories  que  distin- 
guent leur  forme,  leur  taille  et  leurs  fonctions,  savoir  :  les 
plus  grandes  ou  les  guerrières,  et  les  plus  petites  ou  les  ou- 
vrières. 

Les  sociétés  de  ces  insectes  pérennes,  c'est-à-dire  n'é- 
tant pas  bornées  à  la  durée  de  la  saison,  mais  se  prolon- 
geant durant  plusieurs  années. 

L'instinct  qui  distingue  les  insectes  que  nous  allons  ici 
étudier  a  porté  plusieurs  naturalistes  à  les  ranger  à  la  tête 
des  animaux  sans  vertèbres  ou  articulés,  bien  que  sous  le 
rapport  de  la  conformation  ils  ne  soient  pas  aussi  parfaits 
qu'un  grand  nombre  d'autres. 

Si  la  raison  a  été  refusée  à  l'animal,  il  faut  reconnaître 
cependant  que  chez  les  insectes  sociétaires  la  faculté  de 
comparer  l'utilité  des  choses  pour  régler  leur  conduite  eu 
conséquence,  le  soin  de  la  famille,  bien  plus  de  la  commu- 
nauté entière,  l'assiduité  au  travail,  la  prévision  pour 
l'avenir,  etc.,  les  placent,  sans  conteste,  bien  au  dessus  des 
mammifères  les  plus  renommés  par  leur  intelligence,  et 
ne  leur  laissent  que  l'homme  pour  supérieur  sous  ces 
différentes  considérations. 

Et  même  sous  certains  rapports,  l'homme  lui-même 
est  forcé  de  reconnaître  un  supérieur  dans  l'insecte»  Que 
sont  la  tour  de  Babel,  les  murs  de  Ninive,  les  pyramides 
d'Egyte,  en  comparaison  d'une  fourmillière  s'élevant  à  5 
ou  6  pieds  au  dessus  du  sol  ?  Que  de  millions  de  grains  de 
sable  il  a  fallu  tirer  an  à  un  de  l'intérieur  pour  former  le 
dôme  qui  recouvre   les   galeries    soiiterraines  !  Et   quelle 


X — PORMICIDES  323 

union,  quelle  entente  n'n-t-il  pas  fallu  pour  que  chacun 
des  ouvriers  se  prêtât  de  lui-même,  sans  commandement, 
sans  architecte  dirigeant,  à  appliquer  son  travail  à  l'endroit 
convenable,  pour  laisser,  par  exemple,  les  piliers  néces- 
cessaires  à  la  solidité  de  l'édifice,  conserver  les  galeries  et 
passages  toujours  libres,  ne  pas  perdre  le  travail  en  des 
hors-d'œuvre  sans  but  ! 

Mais  l'homme  peut  encore  aller  chercher  chez  les 
Fourmis  des  exemples  des  plus  nobles  qualités  du  cœur. 
Jamais,  par  exemple,  une  Fourmi  en  rencontre  une  autre 
de  son  espèce  blessée,  sans  lui  porter  secours  ;  elle  s'en 
empare  aussitôt  et  la  transporte  dans  la  fourmilière,  pour 
qu'elle  puisse  se  remettre  sans  plus  rien  craindre.  Et  que 
dire  de  ces  ouvrières  qui  non  seulement  parcourent  de 
grandes  distances,  escaladent  des  arbres  pour  rapporter  à 
l'habitation  la  miellée  nécessaire  à  la  nourriture  des  larves, 
mais  encore  transportent  celles-ci,  incapables  de  marcher, 
et  souvent  plusieurs  fois  par  jour,  à  dliférents  endroits 
pour  qu'elles  puissent  jouir  du  degré  de  chaleur  et  de 
lumière  nécessaire  à  leur  développement. 

Mais  pour  mieux  nous  rendre  compte  des  mœurs  et 
du  gouvernement  des  Fourmis,  pénétrons  dans  une  four- 
milière, et  examinons  bien  tout  ce  que  nous  y  rencontre- 
rons, nous  aidant  tant  de  nos  propres  observations  que  des 
rapports  dignes  de  foi,  livrés  par  des  hommes  qui  comme 
Huber,  Reaumur,  Lyonnet,  Latreille,  ont  passé  leur  vie 
dans  l'étude  des  insectes  et  ont  tenu  des  fourmilières  sous 
x^erre,  a  lin  de  pouvoir  les  examiner  en  tout  temps  et  dans 
les  plus  menus  détails  de  leur  vie  de  famille. 

Si,  vers  le  milieu  de  l'été,  nous  enlevons  la  calotte  qui 
sert  de  toit  à  une  fourmilière,  nous  trouverons  que  la 
société  se  compose  de  cinq  sortes  d'individus,  savoir  : 
1°  les  mères  ;  2°  les  mâles  ;  3°  les  neutres  guerrières  ;  4°  les 
neutres  ouvrières  ;  et  5°  les  larves, 

1°  Mères  —Les  mères,  ç ,  sont  la  plus  forte  taille  dans  toute 
la  société.  Elles  naissent  à  la  vie  parfaite,  c'est-à-dire  sortent 
de  leur  dernière  métamorphose,  avec  des  ailes,  quelles 
ne  perdent  qu'après  la  fécondation.     Leur  principale,  on 


324  LE  NATUUALISTK  CANADIEN 

pourrait  presque  dire  leur  unique  occupa  Hon,  est  de  pon- 
dre des  œufs  pour  perpétuer  la  société.  Elles  ne  vont  pas 
même  à  la  picorée,  elles  sont  nourries  par  les  ouvrièrs^s 
qui  leur  présentent  la  miellée  qu'elles  ont  été  recueillir 
sur  les  fleurs  et  les  plantes,  sur  le  bout  de  leur  langue. 
Elles  paraissent  jouir  d'une  grande  considération,  bien 
qu'on  ne  puisse  les  qualifier  de  reines,  comme  l'ont  fait 
certains  auteurs.  Car  elles  n'exercent  ni  empire  ni  com- 
mandement ;  elles  sont  avant  tout  des  mères.  Elles  ne 
sont  pas  d'ordinaire  en  nombre  bien  considérable. 

Lorsque  le  temps  de  la  fécoiidation  est  arrivé,  elles 
sortent  vers  le  déclin  du  jour  et  prennent  leur  vol  dans  les 
airs,  et  c'est  là  que  les  mâles,  toujours  beaucoup  pUis  nom- 
breux qu'elles,  les  rencontrent  pour  l'accouplement.  Après 
cet  acte,  si  elles  sont  rencontrées  par  des  ouvrières,  celles-ci 
ne  manquent  pas  de  leur  enlever  h\s  ailes  et  de  les  ramener 
comme  prisonnières  dans  la  fourmilière.  Mais  si  dans  leur 
vol,  elles  se  sont  trop  éloignées  de  l'habitation  et  se  trouvent 
alors  solitaires,  elles  s'arrachent  elles-mêmes  les  ailes  et  se 
cherchent  une  retraite  où  elles  pourront  passer  l'hiver  et 
fonder  une  nouvelle  colonie. 

Une  femelle  une  fois  fécondée  l'est  pour  toute  sa  vie  ; 
elle  pourra  chaque  année,  sans  nouvel  accouplement,  pon- 
dre des  œufs  féconds.  Mous  disons  chaque  année,  car 
contrairement  aux  autres  insectes,  la  vie,  chez  les  Fourmis, 
se  prolonge  durant  plusieurs  années. 

Les  mères  au  printemps  pondent  leurs  œufs  que  la 
chaleur  et  l'humidité  font  bientôt  éclore.  Ou  a  observé 
que  ces  œufs  augmentent  de  grosseur  avant  de  s'ouvrir 
pour  donner  naissance  à  la  larve  ou  petit  ver  qu  ils  ren- 
ferment. Certains  auteurs  affirment  même  avoir  vu  des 
ouvrières  induire  les  œufs,  au  moyen  de  leur  langue,  d'un 
certain  liquide,  destiné  sans  doute  à  fournir  par  absorption, 
la  nourriture  aux  embryons  qui  se  développent  ainsi  avant 
que  d'éclore. 

Dans  une  nouvelle  colonie,  c'est-à-dire  lorsque  les 
mères  fécondées  se  trouveut  seules,  elles  pourvoient  elles- 
mêmes  à  la  nourriture  des  larves,  mais  dans  les  anciennes 
colonies,  ce  soin  est  exclusivement  réservé    aux  ouvrières. 


x-FOHMTCiniîS  325 

Nous  avons  déjà  fait  remarquer  que.  contrairernent 
anx  aboilh'?:,  les  mores  chez  les  Fourrais  sont  toujours 
plusieurs  ensemble. 

2°  3hîles.—Les  mâles,  c?,  toujours  plus  petits  que  les 
femelles,  naissent  avec  des  ailes  e.t  meurent  avec  elles.  Ils 
sont  aussi  toujours  plus  nombreux  que  les  mères.  De 
même  que  celles-ci,  ils  reçoivent  la  nourriture  des  ou- 
vrières, et  leur  laissent  aussi  les  travaux  de  construction, 
d'entretien,  de  réparation  de  la  demeure.  Ils  so.tent  de 
la  fourmilière  pour  rencontrer  les  femelles  au  temps  de 
l'accouplement  et  n'y  reviennent  plus,  ceux  qui  ont  satis- 
fait aux  vœux  de  la  nature  mouvant  aussitôt  après  cet  acte, 
et  les  autres  périssant  isolément,  incapables  de  pourvoir 
par  eux-mêmes  à  leur  propre  subsistance,  et  incapables 
aussi,  par  leur  propre  instinct,  de  retrouver  leur  ancienne 
demeure.     Les  mâles  sont  toujours  dépourvus  d'aiguillon. 

3°  Guerrières^. — De  même  que  dans  tout  état  il  est  des 
militaires  chargés  de  veiller  spécialement  an  salut  et  à  la 
{)rotection  de  la  eommuna'.ité,  ainsi  dans  la  république  des 
Fourmis,  se  trouve  une  classe  d'individus  destinés  par  des 
aptitudes  particulières  à  protéger  tous  les  autres  dans  l'oc- 
casion. Ces  guerrières  d'un  nouveau  genre,  sont  des  neu 
très  ou  f  >melles  infécondes,  5,  qui  parleur  '.aille  et  leur  con- 
formation sont  rendues,  encore  plus  que  les  ouvrières 
ordinaires,  plus  capables  da  repousser  les  ennemis  et  même 
de  porter  la  guerre  à  l'étranger.  Comme  ici  les  armes 
consistent  presque  uniquement  dans  les  mandibules  dentées 
et  coupantes  dont  est  pourvue  la  bouche,  la  tète  des  ou- 
vrières o-uerriôres  est  démesurément  développée,  alin 
d'assurer  plus  de  puissance  aux  muscles  qui  font  mouvoir 
ces  mandibules. 

On  est  tout  étonné  souvev.t  en  découvrant  une  four- 
milière de  trouver  que  son  intérieur  renferme  en  outre  des 
mâles,  femelles  et  ouvrières  grandes  et  petites  (guerrières 
et  ouvrières  proprement  dites),  des  fourmis  d'une  espèce 
difiérente  de  celle  à  qui  parait  appartenir  proprement  la 
demeure.  Ces  étrangères,  simples  ouvrières,  semblent 
cependant  se  trouver  chez  elles,  car  ce  sont  elles  qu'on  voit 
continuellement   agir   pour  les   soins  ordinaires  de  l'habi- 


326  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

tatiou.  Ce  sont  des  prisonnières,  des  esclaves  enlevées 
par  droit  de  conquête,  sur  des  peuplades  étrangères  du 
voisinage.  Car  les  Fourmis,  elles  aussi,  paraissent  pousser 
la  civilisation  jusqu'à  ce  point  qu'après  avoir  construit  leur 
habitation,  elles  jugent  à  propos  de  s'assurer  le  repos  en 
se  reposant  pour  les  soins- de  la  vie  sur  des  captives  qu'elles 
iront  prendre  de  force  dans  des  habitations  voisines. 

JNous  rapportons  ces  conquêtes  à  des  actes  de  civili- 
sation pour  nous  conformer  à  la  manière  dont  les  hommes, 
non  plus  sages,  envisagent  la  chose,  car  ce  ne  sont  au  fond 
que  de  véritables  actes  de  brigandage  où  la  force-prime  le 
droit.  On  aurait  peine  à  croire  à  de  tels  faits,  si  des  obser- 
vateurs sérieux  et  dignes  de  foi,  ne  les  avaient  vu  s'opérer 
sous  leurs  yeux  à  différentes  époques,  et  chez  des  espèces 
fort  différentes  dans  cette  même  famille.  Entendons  ici 
M.  Huber,  le  grand  observateur  des  Fourmis,  nous  raconter 
lui-même,  comment  il  dt  la  connaissance  de  ces  fourmi- 
lières mixtes,  où  se  trouvent  des  ouvrières  sans  mâles  ni 
femelles  de  leur  espèce,  chargées  de  tout  le  soin  de  la  de-^ 
meure,  lorsque  les  propriétaires  mêmes  ne  font  rien,  ne 
commandent  même  pas,  et  sont  ponctuellement  servies 

"  Je  vis  à  la  droite  du  chemin  une  grande  fourmilière 
couverte  de  Fourmis  Rouges  •  elles  se  disposèrent  en 
colonnes,  partirent  toutes  ensemble  et  tombèrent  sur  une 
fourmilière  Noir-cendrée,  où  elles  s'introduisirent  presque 
sans  opposition.  Une  partie  d'entre  elles  ressortirent  de  là, 
tenant  entre  leurs  pinces  des  larves  qu'elles  avaient  déro- 
bées  ;  les  autres  moins  fortunées  ne  rapportèrent  aucun 
fruit  de  leur  expédition  :  elles  se  divisèrent  en  deux  trou- 
pes :  celles  qui  étaient  chargées,  reprirent  le  chemin  de 
leur  demeure  ;  celles  qui  n'avaient  rien  trouvé  se  réuni, 
rent  et  marchèrent  en  corps  sur  une  seconde  fourmilière 
Noir-cendrée,  dans  laquelle  elles  firent  un  ample  butin 
d'œufs,  de  larves  et  de  nymphes.  L'armée  entière,  formant 
deux  divisions,  se  dirigeant  du  côté  d'où  je  l'avais  vu  partir. 
"  J'arrivai  avant  les  Fourmis  rousses  auprès  de  leur 
habitation  ;  mais  quelle  fut  ma  surprise  en  voyant  à  la 
surface  un  grand  nombre  de  Fourmis  Noir-cendrées!  Je 
soulevai   la    couche  extérieure    de    l'édifice  ;  il    en    sortit 


X — FORMICIDES  327 

encore  davantage,  et  je  commençai  à  croire  que  c'était 
aussi  une  de  ces  fourmilières  pillées  par  les  Rousses,  lorsque 
je  vis  arriver  à  la  porte  du  nid,  la  légion  de  celles-ci  char- 
gée des  trophées  de  la  victoire.  Son  retour  ne  causa 
aucune  alarme  aux  Noir-cendrées;  les  Fourmis  Rousses 
descendirent  avec  leur  proie  dans  les  souterrains,  les  Noir- 
cendrées  ne  parurent  pas  s'y  opposer  ;  j'en  vis  même 
quelques  unes  s'approcher  sans  crainte  des  Fourmis  guer- 
rières, les  toucher  de  leurs  antennes,  leur  donner  à  manger, 
comme  celles  d'une  même  espèce  le  font  entre  elles,  et 
prendre  quelques  uns  de  leurs  fardeaux  et  les  emporter 
dans  le  nid.  Les  Fourmis  Rousses  n'en  ressortirent  plus 
de  la  journée  :  les  Noir-cendrées  restèrent  encore  quelque 
temps  dehors;  mais  elles  se  retirèrent  avant  la  nuit. 

"  Jamais  énigme  ne  piqua  plus  vivement  ma  curiosité 
que  cette  singulière  découverte.  Je  tiouvai  bientôt,  près 
de  chez  moi,  plusieurs  fourmilières  du   même  genre,   et  je 

m'étonnai  d'être  le  premier  à  reconnaître  leur  existence 

J'étais  impatient  de  reconnaître  les  relations  de  ces  deux 
espèces  de  Fourrais  :  pour  y  parvenir  j'ouvris  une  de  leurs 
fourmilières  ;  j'y  trouvai  un  grand  nombre  de  Fourmis 
Rousses  au  milieu  de  Noir-cendrées,  et  je  commençai  déjà 
à  acquérir  quelques  notions  sur  leurs  rapports  mutuels. 

''  Les  Noir-cendrées  s'occupèrent  de  suite  à  rétablir 
les  avenues  de  la  fourmilière  mixte  ;  elles  creusèrent  des 
galeries  et  emportèrent  dans  les  souterrains  les  larves  et  les 
nymphes  que  j'avais  mises  à  découvert.  Les  Rousses,  au 
contraire,  passèrent  iudifîéremment  sur  ces  larves  sans  les 
relever,  ne  se  mêlèrent  pas  aux  travaux  des  Noir-cendrées, 
errèrent  quelque  temps  à  la  surface  du  nid,  et  se  retirèrent 
enfin,  pour  la  plupart,  dans  le  fond  de  leur  citadelle. 

"  Mais  à  cinq  heures  de  l'après  midi  la  scène  change 
tout-à-coup  ;  je  les  vois  sortir  de  leur  retraite  ;  elles  s'agi- 
tent, s'avancent  au  dehors  de  la  fourmilière  ;  aucune  ne 
s'écarte  qu'en  ligne  courbe,  de  manière  qu'elles  reviennent 
bientôt  au  bord  de  leur  nid  ;  leur  nombre  augmente  de 
moment  en  moment;  elles  parcourent  de  plus  grands 
cercles  ;  un  geste  se  répète  constamment  entre  elles  ;  toutes 
ces  Fourrais  vont  de  l'une  à  l'autre,  en  touchant   de  leurs 


328  Î-S  N,\TURALi:-TE  CAI<ÎADTEN 

antennes  et  de  Icnrs  fronts  le  corselet  de  leurs  compagnes; 
celles-ci  à  leur  tour  s'approchent  de  celles  qnVUes  roi^>nt 
venir,  et,  leur  communiquent  le  mèm^"  signal,  c'est  celui  du 
départ  ;  on  voit  aussitôt  celles  qui  l'ont  voçn  ^=e  mettre  en 
marche  et  se  joindre  à  la  troupe.  La  colonne  s'^or^anise  ; 
elle  s'avance  en  ligne  droite  ;  toute  l'armée  s'éloic^ne  et 
traverse  la  prairie  ;  on  ne  voit  plus  aucune  Fonrrai  Ron.'^se 
sur  la  fourmilière.  La  tète  de  la  lé<rion  semble  quelquefois 
attendre  que  l'arrière  garde  l'ait  rejointe  ;  elle  se  répand  à 
droite  et  à  gauche  sans  avancer  ;  l'armée  se  ra>.-'emble  de 
nouveau  en  un  seul  corps,  et  repart  avec  rapidité.  On  n'y 
remarque  aucun  chef;  tontes  les  F'ourmis  se  trouvent  tour 
à  tour  les  premières;  ell^^s  semblent  chi^rchor  à  se  devancer. 
Cependant  quelques  unes  vont  dans  un  sens  opposé  ;  elles 
redescendent  de  la  tête  à  la  queue,  puis  reviennent  sur 
leurs  pas  et  suivent  le  mouvement  général  ;  il  y  en  a  ton- 
jours  un  petit  lîorabri^  qui  retournciU  en  arrière,  et  c'est 
probablement  par  ce  moyen  qu'elles  se  dirigent. 

"  Arrivé(\s  à  plus  de  trfMite  pieds  de  leur  habitation, 
elles  s'arrêtent,  se  dispersent  et  tâtent  le  terrain  avec  leurs 
antennes,  comras  les  chiens  flairent  les  tracps  du  gibier  ; 
elles  découvrent  bientôt  une  fourmilière  ;  les  Fourmis 
Rousses  ne  trouvant  aiicfine  opposition,  pénètrent  dans  une 
galerie  ouverte  ;  toute  l'armée  entre  successivement  dans 
le  nid,  s'empare  des  nymphes  et  re.-ort  par  plusieurs  issues,; 
je  la  vois  aussitôt  reprendre  la  route  de  la  fourmilière 
mixte.  Ce  n'est  plus  une  armée  disposée  en  colonne,  c'est 
une  horde  indisci^ilinée  ,  ces  Fourmis  courent  à  ia  iile 
avec  rapidité  ;  les  dernières  qui  sortent  de  la  fourmilière 
assiégée  sont  poursuivies  par  quelques  uns  des  habitants, 
qui  cherchent  à  leur  dérober  leur  proie  ;  mais  il  est  rare 
qu'ils.y  parviennent. 

"Je  retourne  vers  la  fourmîllière  mixte  pour  être  témoin 
de  l'accueil  fait  à  ces  spoliatrices  par  les  iSoir-cendiées 
avec  lesquelles  elles  habitent,  et  je  vois  une  quantité  con- 
sidérable de  nymphes  amoncelées  devant  la  porte  ;  chaque 
Fourmi  Rousse  y  dépose  son  fardeau  en  arrivant,  et  reprend 
la  route  de  la  fourmilière  envahie.  Les  Noir-cendrées 
quittant  leur  travaux  en  maçonnerie,  viennent  relever  ces 


X — FORMTCIDRP,  329 

nymphes  les  unes  après  les  antres  et  l^s  descendent  dans 
les  souterrains  :  je  les  vois  même  souvent  décharger  ies 
Fourmis  Rousses,  après  les  r.voir  loucht>es  amicalement 
avec  leurs  anteimes  t  celles-ci  leur  céder  sans  o})position 
les  )iymphes  qu'elles  ont  dérobées. 

"  Une  troisième  excursion  a  encore  lieu  à  la  iourmi- 
lière  déjÀ  pillée,  mais  cette  t'ois-ci  ce  n'est  pas  sans  nue 
violente  résistance  de  la  part  des  résidentes,  si  bien  qu'au 
commencement  les  Rousses  n'étant  pas  eji  nombre  suffi- 
sant, elles  se  trouvent  iorcées  à  retraiter,  jusqu'à  ce  que 
de  nouvelles  arrivées  les  mettent  en  moyens  de  tenter 
l'assaut  avec  succès.  Elles  pénètrent  de  nouveau  dans  les 
souterrains  et  en  reviennent  chargées  probablement  des 
dernières  nymphes  qui  y  restaient.  Aucune  ne  tente  de 
s'emparer  des  adultes,  c'est  SfUileraent  aux  larves  et  aux 
nymphes  qu'on  s'attaque.  On  prévoit  sans  doute  que 
ces  adultes  ne  se  plieraient  pas  à  la  servitude  qu'on  leur 
prépare,  il  n'y  a  que  ceux  qui  y  sont  soumises  dès  leur 
naissa)ice  qui  puissent  la  supporter.  " 

Remarquons  ici  en  passant  que  ce  j^e  sont  pas  seule- 
ment des  espèces  voisines  qui  sont  ainsi  réduites  en  escla- 
vage, mais  souvent  des  espèces  de  ge)ires  tout-à-fait  diffé- 
rents. Et  ces  esclaves,  ces  ilotes,  servent  leurs  maîtres 
avec  une  docilité,  un  empressement  qui  laisserait  croire 
qu'elles  peuvejit  trouver  une  espèce  d'orgueil,  pour  elles, 
faibles  et  petites,  à  faire  tenir  l'existen-^.e  des  forts,  des  puis- 
sants, aux  services  qu'elles  leur  rendent  Car  ces  tyrans, 
ces  forts,  en  sont  venus,  sans  doute  par  l'abus  de  leur 
force,  à  ne  pouvoir  se  suffire  à  eux-mêmes,  à  ne  compter 
pour  leur  existence  que  sur  les  brigandages  qu'ils  peu\  ent 
exercer.  Les  Fourmis  se  rapprochent  de  l'homme  parleur 
intelligence,  et  semblent  aussi  partager  ses  vices  en  partus 
La  vie  mclle  et  oisive  des  grands,  les  rend  incapables  de 
pourvoir  par  eux-itièmes  à  leur  propre  existence;  il  en  est 
de  même  chez  les  Fourmis  de  haute  caste,  de  forte  taille, 
elles  périraient  misérablement  sans  le  service  des  esclaves. 

4°  Ouvrières. —  Ce  qui  constitue  un  état  avant  tout,  ce 
sont  les  ouvriers,  c'est  le  peuple  ;  et  chez  les  Fourmis,  ce 
sont  aussi  les  ouvrières  qui  sont  les  plus  nombreuses,  Sur 


330  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

elles  seules  repose  la  perpétuité  de  la  race,  la  permanence 
de  la  république.  Les  mères  faibles  et  idiotes,  les  mâles 
qui  ne  naissent  que  pour  mourir,  seraient  impuissants  à 
pourvoir  aux  besoins  de  la  communauté.  Aussi  est-ce  aux 
ouvrières  qu'incombe  la  construction  de  la  demeure,  sa 
conservation  et  réparation,  son  entretien  dans  la  propreté 
et  la  salubrité  convenables,  le  soin  de  pourvoir  aux  pro- 
visions, r<ducation  des  enfants,  la  police  intérieure  et  la 
garde  extérieure  de  la  demeure.  Elles  sont  tout  à  la  fois 
guerrières,  policières,  maçonnes,  nourricières,  nourrices  et 
même  accoucheuses.  Oui  !  accoucheuses,  car  sans  leur 
secours  pour  déchiret  le  maillot  dans  lequel  s'enveloppe 
la  nymphe,  celle-ci  ne  pourrait  parvenir  à  voir  le  jour  après 
sa  transformation  ;  et  naissant  aussi  extrêmement  faible, 
elle  périrait  bientôt  si  la  nourrice  n'était  là  pour  soutenir 
sa  faiblesse,  lui  apprendre  à  faire  les  premiers  pas,  la  mener 
à  la  lisière  pour  amsi  dire. 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  femelles  infécondes  se 
partagent  en  deux  divisions  industrielles,  en  deux  corps 
de  métiers.  L'un  fait  toutes  les  œuvres  de  force,  le  trans- 
ports des  objets  pesants,  les  quêtes  lointaines  et  périlleuses, 
et  au  besoin  la  guerre  ;  ce  sont  les  guerrières  que  nous 
avons  fait  connaître.  L'autre  corps  presque  toujours  à  la 
maison,  reçoit  les  matériaux,  fait  le  ménage,  soigne  l'éco- 
nomie intérieure,  et  surtout  est  chargé  de  l'œuvre  capitale, 
l'éducation  des  enfants  ;  ce  sont  les  ouvrières  proprement 
dites. 

Les  deux  corporations,  les  guerrières  ou  pourvoyeuses 
et  les  ouvrières  ou  nourrices,  quoique  de  taille  différente, 
sont  identiques  de  formes,  de  couleur,  et  d'organisation. 

La  nourriture  des  Fourmis  consiste  en  matière  liquide 
sucrée  tirée  des  végétaux,  des  fruits  mûrs,  du  corps  même 
de  certaines  petites  larves,  mais  surtout  produite  par  d'au- 
tres insectes  intimes,  extrêmement  nombreux,  que  Linné 
avait  appelés  les  vaches  laitières  des  Fourmis,  nous  vou- 
Ions  désigner  les  pucerons. 

Les  pucerons,  qu'on  trouve  sur  toutes  les  plantes,  pa- 
resseux, mous,  peu  agiles,  enfoncent  dans  le  tissu  des 
feuilles  ou  des  pousses   tendres  leur  trompe   extrêmement 


X — FORMICIDES.  331 

déliée  pour  se  nourrir  des  sucs  qu'elles  contiennent.  Ils 
portent  sur  l'extrémité  de  leur  abdomen  une  espèce  de 
petit  tube  ou  siphon,  de  chaque  côté,  par  lesquels  exsude 
une  liqueur  sucrée,  qui  est  par  excellence  le  lait  qui  con- 
vient aux  Fourmis  et  qu'elles  s'empressent  de  recueillir. 
C'est  eu  exerçant  une  espèce  de  clapotement  sur  l'abdo- 
men des  pucerons,  que  les  Fourmis  les  engagent  à  laisser 
échapper  la  liqueur  ;  elles  la  saisissent  aussitôt  de  leur 
langue,  l'ingurgitent  pour  la  dégorger  ensuite  lorsqu'elles 
la  présenteront  aux  habitants  de  la  demeure,  femelles, 
mâles  et  larves. 

il  arrive  même  souvent  que  les  Fourmis  emportent 
les  pucerons  dans  leur  souterrains  ou  les  parquent  près 
de  leur  habitation  pour  tirer  d'eux  leur  nourriture  au 
besoin. 

Les  Fourmis  ont  la  propriété  de  sécréter  elles  mêmes 
un  suc  acide  très-caustique  ;  on  sait  qu'elle  est  la  propriété 
de  l'acide  formique.  Les  espèces  qui  se  logent  dans  les 
troncs  d'arbres,  savent  exploiter  cet  acide  avec  avantage. 
Le  bois  oflre-t-il  trop  de  résistance  à  leurs  mandibules, 
elles  l'injectent  de  leur  acide,  puis  le  grugent  à  volonté 
pour  y  pratiquer  leur  galeries.  Ce  sont  ordinairement 
des  troncs  cariés  qu'elles  attaquent  de  préférence  ;  mais  il 
arrive  souvent,  surtout  dans  les  chênes  et  les  érables,  que 
certaines  portions  dans  les  parties  cariées  se  trouvent  encore 
tout-à-fait  saines,  et  c'est  là  surtout  que  leur  acide  leur  sert 
particulièrement. 

Ce  sont  les  ouvrières  qui  ont  à  cœur,  avant  tous,  le 
bien  public,  l'intérêt  de  la  communauté.  Ne  pouvant  as- 
pirer aux  honneurs  de  la  maternité,  elles  reportent  sur  les 
soins  matériels  du  ménage,  toute  l'afîection  dont  elles  sont 
capables.  Les  captives  mêmes  paraissent  s'acquitter  de 
ces  soins  avec  autant  de  zèle  que  les  ouvrières  domesti- 
ques. 

Le  temps  de  l'accouplement  est-il  arrivé,  voyez  les 
ouvrières  se  répandre  de  toutes  parts  autour  de  l'habita- 
tion, afin  de  ramener  au  logis  les  mères  fécondées.  Elles 
s'empressent  d'abord  de  leur  enlever  les  ailes,  puis  bon  gré 


332  LE   NATURALTSTÎ5   CANADIEN 

m  ni  prré  ellos  les  entraînent  à  l'aîicienne  demeure.  Mais 
cette  abstTciction  de?  ailes  n'a  rien  de  douloureux  pour 
celles  qni  les  portent,  puisque,  lorsqu'il  arrive  qu'étant 
trop  éloiîïnées  de  la  demeure  elles  ne  peuvent  la  retrouver, 
on  les  voit  se  les  arracher  elles-mêmes  avant  de  chercher 
quelque  part  un  lieu  de  refuge.  Nous  avons  pu  nous- 
méme  être  plus  d'une  fois  témoin  d'une  telle  opération.  Se 
passant  les  pattes  par  dessus  les  ailes,  elles  les  pressent 
ainsi  comme  avec  un  levier  et  les  font  céder  dans  l'articu- 
lation qui  les  unit  au  thorax.  L'opération  terminée,  elles 
cherchent  aussitôt  une  retraite  dans  le  premier  trou  ou  la 
première  fente  qu'elles  trouvent,  s'il  ne  leur  arrive  pas  de 
rencojitrer  des  ouvrières  qui  les  guident  elles-mêmes  à 
l'ancienne  demeure,  ou  leur  eu  préparent  une  autre  pour 
fonder  une  colonie  nouvelle. 

5**  Les  larves.— Tows  ceux  qui  ont  découvert  des  four- 
milières ont  remarqué  de  suite  un  grand  nombre  de  petits 
corp^  blancs  ou  jaunâtres,  oblongs  ou  ovoïdes,  que  les 
Fourmis  s'empressent  aussiôt  d'e)ilever  pour  les  transporter 
en  lieu  plus  sûr,  dans  les  parties  les  plus  reculées  de  leurs 
goleries.  On  dit  communément  que  ce  sont  là  les  œufs 
des  Fourmis.  Le  plus  souveîit  cependant  ce  ne  sont  pas 
des  cents,  mais  bien  des  Lirves  ou  des  nymphes.  En  effet, 
si  vous  les  examinez  avec  une  loupe,  vous  reconnaissez  de 
suite  aux  anneaux  qui  les  composent  que  ce  sont  des  petits 
vers  tra[nis,  apodes,  qui  ne  sont  doués  que  de  mouvements 
à  peine  perceptibles.  Ce  sont-là  les  enfants  de  la  famille 
que  les  ouvrières  sont  chargées  de  nourrir,  en  leur  dégor- 
geant dans  la  bouche  la  miellée  qu  elles  sont  allées  cueillir 
sur  les  plantes  à  la  poursuite  des  pucerons. 

Ceux  qui  ont  mis  des  fourmilières  sous  verre  pour 
étudier  L^s  mœurs  de  leurs  habitants  de  plus  près,  assurent 
avoir  vu  les  noi^rrices  continuellement  occupées  de  leurs 
nourri>sons  ;  ne  pouvant  les  laisser  pour  aller  à  la  picorée, 
elles  altoident  les  quêteuses  à  la  porte,  reçoivent  d'elles  la 
miel'ée  qu'elles  déversent  aussitôt  dans  la  bouche  des  petits. 
On  dit  même  qu'elles  les  bercent  ou  les  dorlotent  comme 
pour  leur  faire  sentir  qu'elles  sont  toujours  ià  pour  les  pro- 
téger.    Plusieurs  fois  par  jour,  elles  les  transportent  d'un 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM.  333 

étage  à  l'autre  de  la  demeure   suivant  le  degré  de    chaleur 
et  d'humidité  qu'elles  !>avent  leur  être  néce.ss^aire. 

Dans  plusieurs  espèces,  les  larves  se  hlent  un  cocon 
pour  subir  leur  métamorphose.  C'est  encore  anx  iu>ur- 
rices  qu'incombe  le  soin  de  rompre  ce  tissu  lorsque  le 
temps  de  l'éclosion  est  arrivé. 

On  voit  par  tout  ce  que  nous  venons  d'exposer,  qu'il 
n'est  guère  d'animaux  dont  les  mœurs  soient  plus  intéres- 
santes que  les  Fourmis;  elles  laissent  certainement  les 
abeilles  bien  eu  arrière  d'elles  sous  ce  rapport. 

La  famille  des  Formicides  se  divise  en  un  assez  i^-rand 
nombre  de  genres,  dont  plusieurs  sont  particuli^-s  à  des 
cliuuits  plus  chauds.  Cette  famille  a  encore  été  si  peu 
étudiée,  surtout  pour  cette  Province,  qu'on  ne  pourrait 
fixer,  même  approximativement,  le  nombre  de  genres  et 
d'espèces  que  nous  possédons.  On  croit  que  les  Etats- 
Unis  en  possèdent  à  peu  près  200  espèces;  nous  n'oserions 
affirmer  que  celles  de  notre  Province  pourraient  attei)idre 
la  dixième  partie  de  ce  nombre.  Nous  n'avons  encore 
rencontré  que  les  2  genres  qui  suivent. 
A  coniiimer. 


DE  QUEBEC  A  JERUSALEM. 

III 

Départ  de  Paris. — Orléans  ;  Tours  ;  Poitiers;  Angoulême. — Une  discussion 
à  propos  des  Jésuites. — La  Garonne  ;  Bordeaux. — Grenade  ;  Mor- 
cenx  ;  Pont-de-Marsan;  sol  pauvre.  Tarbes,  très  nialj^ropre. — 
Arrivée  à  Lourdes. 

7  et  8  wars.— Nous  continuons  tous  les  jours  notre 
visite  de  Paris.  Les  églises  de  S.  Grermain  des  Prés,  S. 
Germain  l'Auxerrois,  S.  Nicolas  des  champs,  S.  Gervais, 
attirent  particulièrement  notre  attention.  Nous  admirons 
dans  la  dernière  une  supeibe  chapelle  dédiée  à  Ste  Philo- 
mène,  dans  laquelle  on  conserve  de  ses  reliques  ainsi 
qu'une  maguiûque  statue.    Des  lampes  en   grand  nombre 


334  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

brûlent  constamment  devant  l'image  de  la  sainte,  et  tous 
les  murs  sont  couvers  d'ex-votn  ou  de  plaques  de  marbre 
remémorant  des  faveurs  spéciales  obtenues. 

Comme  nous  nous  rendions  à  cette  église,  nous 
fîmes  la  rencontre  d'un  convoi  tunèbre.  Nous  fûmes 
tout  d'abord  surpris  de  ne  voir  aucune  croix  sur  le  cor- 
billard ;  c'est  qu'ici  la  même  voiture  sert  à  transporter  à  la 
dernière  demeure,  et  l'athée  qui  ne  voyait  dans  son  être 
que  des  éléments  matériels  qu'il  devait  un  jour  rendre  à 
la  nature,  et  le  chrétien  sincère  qui  ne  livre  à  la  terre  sa 
dépouille  mortelle  qu'en  attendant  le  moment  où  elle  doit 
revivre  par  la  résurrection  pour  partager  éternellement  le 
sort  de  son  âme,  de  cette  émanation  de  la  divinité  que  le 
Créateur  a  soufflée  en  lui.  Est-ce  là  la  carcasse  d'un  des- 
cendant de  singe  ou  les  restes  mortels  d'un  être  formé  à 
l'image  de  Dieu,  que  l'on  transporte  en  terre  ?  Aucun  signe 
extérieur  ne  donne  de  réponse  à  cette  question.  Cepen- 
dant toutes  les  têtes  se  découvrent  au  passage,  mais  rien 
n'indique,  soit  dans  la  suite  du  cortège  soit  dans  les  allants 
et  venants  des  rues,  que  ces  marques  de  respect  soient 
dues  à  un  sentiment  religieux  plutôt  qu'à  une  simple 
coutume  de  politesse  toute  mondaine. 

Comme  le  Luxembourg  se  trouve  tout  près  de  notre 
hôtel,  nous  ne  manquons  pas  de  nous  diriger  à  plus  d'une 
reprise  dans  les  magnifiques  jardins  qui  l'avoisinent.  Par- 
tout la  nature  donne  des  sisrnes  de  son  réveil.  Les  masrno- 
lias  ont  déjà  les  bourgeons  tout  renflés  et  prêts  à  s'épanouir, 
les  pensées  sont  en  fleur  et  les  rhododendrons  sur  le  point 
de  le  devenir,  etc. 

9  mars, — A  9  heures  ce  matin  nous  laissons  Paris  pour 
Orléans,  que  nous  atteignons  peu  après  midi.  Comme  nous 
l'avions  fait  â  Rouen,  nous  remettons  à  continuer  notre 
route  par  un  autre  train  de  l'après  midi.  Nous  admirons 
sur  la  place  publique  la  statue  équestre  de  Jeanne  d'Arc. 
La  jeune  iille,  sous  son  costume  de  guerrière,  semble 
refléter  sur  sa  figure  l'inspiration  du  Ciel  qui  la  dirige. 
Nous  entrons  dans  l'église  !S.  Vincent  (diacre),  où  se  trouve 
une  superbe  statue  de  Ste  Grermaine;  la  jeune  sainte  est 
représentée  tenant  sont  tablier  rempli  de  fleurs.     Ou  sait 


DE   QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  335 

que  cette  jeune  héroïne  était  fort  malmenée  par  sa  belle- 
mère.  Un  jour  qu'elle  partait  comme  d'ordinaire  pour 
aller  garder  les  troupeaux,  avec  un  morceau  de  pain  noir 
pour  son  unique  repas  de  la  journée,  la  mégère  la  voyant 
tenir  son  tablier  enroulé,  l'accusa  auprès  de  son  mari 
d'avoir  dérobé  des  comestibles  de  la  cuisine  ;  on  courut  à 
elle  et  on  la  contraignit  d'exhiber  ce  qu'elle  paraissait  ainsi 
vouloir  cacher.  Elle  ouvrit  donc  son  tablier,  mais,  ô  sur- 
prise, il  était  tout  rempli  de  roses  !  et  cela  en  plein  février, 
lorsqu'on  ne  voyait  encore  aucune  fleur. 

Nous  pénétrâmes  aussi  dans  la  cathédrale,  où  nous 
nous  plûmes  à  nous  représenter  dans  la  chaire  le  grand 
evêque  qu'elle  venait  de  perdre,  émouvant  les  fi;lèles  par 
le  charme  de  son  éloquente  parole.  Nous  y  admirâmes 
surtout  un  chemin  de  croix  en  rehef  de  grandeur  naturelle, 
du  plus  bel  effet. 

Ayant  remarqué  plus  loin  un  convoi  funèbre  se  ren^ 
dant  au  cimetière,  nous  nous  rangeâmes  à  la  suite  et  le 
suivîmes  jusqu'au  bord  de  la  fosse.  Nous  admirâmes  des 
mausolées  en  grand  nombre  et  de  fort  bon  goût.  Des 
pervenches  sur  plusieurs  tombes  étalaient  déjà  leurs  jolies 
fleurs  bleues. 

A  3  heures  nous  reprîmes  le  convoi  qui  nous  déposa  à 
Tours  à  8  heures.  La  Loire  que  nous  côtoyons  comme 
nous  l'avions  fait  de  la  Seine,  est  aussi  à  rives  fort  basses, 
si  bien  qu'à  quelques  arpents  de  distance  seulement,  la  vue 
s'en  trouve  totalement  dérobée  et  qu'on  ne  soupçonnerait 
pas  même  sa  présence.  La  Beauce  que  nous  traversons 
ici  est  réputée  l'un  des  quartiers  des  plus  fertiles  de  la 
France,  aussi  remarquons-nous  que  les  cultures  sont  par- 
tout  des  mieux  soignées  et  des  plus  promettantes. 

A  mesure  que  nous  avançons,  le  réveil  de  la  végéta- 
tion se  montre  de  plus  en  plus  prononcé.  A  Beaugeney, 
les  amandiers  commencent  à  montrer  quelques  fleurs,  à 
Blois  ils  sont  en  pleine  floraison. 

Il  était  8  heures  passées  lorsque  nous  sommes  arrivés 
à  Tours,  de  sorte  que  nous  ne  pûmes  visiter  cette  ville  qu'à 
la  clarté  de  la  Lune.    Sa  cathédrale  nous  parut  assez   re- 


335  LS   NATURALISTE    CANADIEN 

marquiible,  bien  qutî  ses  tours  sannouceiit  comme  étant 
trop  lourdes. 

10  mars. — Dès  les  5.45  h.  a.  m.,  nous  étions  installés 
dans  le  convoi  eu  route  pour  Bordeaux.  Une  pluie  assez 
abondante  sen)blait  s'annoncer  comme  devant  persévérer 
toute  la  journée,  cepinidant  vers  les  7  h-  les  nuag-es  se 
di.-sipèreîit  tellement  que  le  soleil  brilla  dans  tout  son 
éclat. 

A  7.56  h.  uo\is  mettons  pied  à  terre  à  Poiti'^rs  pour 
prendre  le  déjeûner  ;  les  quelqu*»s  minutes  seulement  qui 
nous  sont  données  ne  nous  laissesit  pas  le  temps  de  faire 
même  la  plus  petite  excursion  dans  la  ville,  dont  le  nom 
nous  est  devenu  familier  par  les  savants  écrits  de  son  der- 
nier évêque,  Mii^r  l*arisis.  Nous  poursuivons  de  suite  notre 
route  jusqu'après  11  heures,  lorsqu'on  nous  arrête  à  Augou- 
lème  pour  y  prendre  le  dîner. 

L'administration  des  chemins  de  fer  ne  vise  pas  seule- 
ment ici  au  confort  des  voyageurs,  mais  s'occupe  encore 
de  leur  agrément.  A  chaque  station,  surtont  lorsqu'il  s'y 
trouve  un  bulïet,  nous  avons  un  joli  parterre  à  notre  dis- 
posii ion,  ou  s'étalent  des  Heurs  en  profusions  et  souvent 
des  plus  rares  ;  et  parfois  nous  ne  savons  ce  qu'il  faut  ad- 
mirer davautige,  ou  de  l'éclat  des  fleurs  qu'on  cultive,  ou 
de  fart  avec  lequel  on  les  dispose.  Nous  trouvons  ici,  à 
Angoulême,  de  magnifiques  fuchsias  dans  le  parterre,  tout 
couverts  de  fleurs,  avec  de  superbes  ribes  ornementales,  à 
fleurs  jaunes  du  plus  bel  effet.  Les  magnolias  ont  les 
bourgeons  un  peu  plus  développés  qu'au  jardin  du  Luxem- 
boura',  mais  ne  montrent  pas  encore  leurs  fleurs. 

Sur  presque  tout  le  continent  européen,  les  voitures  de 
chemins  de  fer  ont  une  disposition  toute  difiérente  de 
celles  de  f  Amérique.  Les  chars,  au  lieu  d'une  grande 
salle  unique  où  se  rangent  les  bancs  à  la  suite  les  uns  des 
autres  de  chaque  côté  d'une  allée  médiane,  sont  divisés 
transversalement  en  compartiments  pouvant  loger  10  per- 
sonnes, 5  de  de  chaque  côté  se  faisant  face.  Les  portes 
sont  tontes  latérales,  et  une  fois  renfermé  dans  votre  com- 
partiment, vous  n'en  pouvez  plus  sortir  qu'à  la  station  sui- 


BE   QUÉBEC  A  JERUSALEM  337 

aanle.  Ce  système  a  ses  avantages  et  ses  inconvénients. 
Malheur  à  vous,  par  exemple,  si  vous  vous  trouvez  pressé 
de  soulager  la  nature,  il  vous  faudra  endurer  votre  colique 
jusqu'à  la  prochaine  station,  et  encore  ne  vous  donnera- 
t-on  là  que  quelques  minutes,  que  vous  ayiez  été  retardé 
ou  non  par  d'autres  qui  occupaient  les  places  avant  vous. 
La  propreté  de  ces  cabinets  laisse  souvent  aussi  à  désirer.  Pas 
moyen  non  plus  d'étancher  votre  soif  sur  la  route,  à  moins 
que  vous  n'ayiez  eu  la  précaution  de  renfermer  une  bou- 
teille de  vin  dans  votre  porte-manteau.  Il  arrive  souvent 
aussi  que  la  société  de  ceux  qui  viennent  partager  votre 
compartiment  n'est  rien  moins  qu'agréable  ;  pas  moyen  de 
l'éviter.  D'un  autre  côté,  n'êtes-vousque  2,  3  ou  4  en- 
semble, vous  pouvez  tout  à  votre  aise  vous  étendre  sur  les 
bancs  et  vous  y  livrer  au  sommeil. 

On  voyage  généralement  ici,  et  môme  les  personnes 
de  bon  ton,  dans  les  voitures  de  2de  classe,  qui  sont  très 
confortables,  bien  rembourrées  et  très  propres.  Il  n'y  a 
pour  ainsi  dire  que  les  princes  et  les  grands  seigneurs  qui 
se  rangent  dans  la  1ère  cla^^se,  aussi  ces  compartiments 
sont-ils  presque  constamment  vides. 

Ajoutons  encore  une  autre  particularité.  On  n'entend 
jamais  parler  ici  de  chars  de  chemins  de  fer,  et  on  parait 
même  s'étonner  de  nous  entendre  désigner  ainsi  ce  qu'ils 
appellent  tout  simplement  voitures,  ou  parfois  vragons, 
qu'on  prononce  vaguons.  "  En  voiture,  messieurs,"  tel  est 
le  cri  qui  retentit  dans  toutes  les  gares  au  moment  de 
partir.  Que  l'académie  se  prononce  pour  ou  contre  ces 
appellations,  il  nous  semble  que  nous  sommes  bien  libres 
de  désigner  comme  nous  le  jugerons  convenable  des  voitures 
de  forme  particulière  qui  nous  sont  propres,  libre  aux  fran- 
çais de  qualifier  les  leurs  suivant  qu'il  leur  plaira.  Vagon 
nous  semble  une  corruption  du  mot  anglais  tvagon  qui  n'a 
rien  de  rationnel  et  qu'on  doit  trouver  fort  peu  euphoni- 
que ;  cependant  n'allez  pas  entreprendre  de  persuader  aux 
français  que  notre  mot  vaut  bien  le  leur.  Nos  frères  de 
France,  à  force  de  se  vanter  et  d'exalter  outre  mesure  leurs 
qualités,  en  sont  venus  à  croire  qu'ils  possèdent  exclnsive- 
ment  le  monopole  des  connaissances  en   tout  genre,  et  que 


338  LK  NATURALISTE  CANADIEN 

tous  les  antres  peuples  doivent  aller  emprunter  chez  eux 
ce  qui  leur  manque.  Ce  sentiment  est  si  général  chez  eux, 
que  le  premier  venu  ne  se  gêne  nullement  pour  vous  faire 
la  leçon,  s'il  vous  arrive  d'employer  une  expression  peu  en 
usage  chez  eux.  ''  Un  char,  dites-vous  ?  mais  c'est  un 
vagon  que  vous  voulez  dire?"  Il  nous  arriva,  un  jour, 
dans  un  entretien  avec  un  tout  jeune  prêtre  français,  de 
prononcer  le  mot  piquet.  "  Mais  c'est ///ç^vé  qu'il  faut  dire," 
repartit  notre  jeune  suffisant. —  Monsieur,  reqliquâmes- 
nous,  nous  sommes  tellement  attachés  à  la  France,  que 
nous  croyions  que  les  français  avaient  toutes  les  qualités 
au  plus  haut  degré,  mais  nous  voyons  qu'une  certaine  dose 
de  modestie  et  de  savoir-vivre  ne  leur  siérait  pas  mal. 

En  partant  d'Angouléme  nous  nous  trouvâmes  seule- 
ment trois  dans  notre  compartiment:  notre  compagnon 
M.  Bolduc,  et  un  monsieur  fort  bien  mis,  portant  le  ruban 
à  la  boutonnière,  et  pouvant  avoir  la  soixantaine  environ. 
Ce  monsieur  paraissant  d'un  fort  bon  commerce,  la  conver- 
sation ne  tarda  pas  de  s'engager  entre  nous.  Après  quel- 
ques questions  sur  le  pays  que  nous  traversions,  nous  en 
vînmes  à  lui  parler  du  gouvernement  de  la  France.  Mous 
étant  enquis  préalablement  s'il  n'était  pas  un  étranger 
comme  nous,  il  nous  répondit  qu'il  était  du  pays,  un  mili- 
taire  en  retraite,  qu'il  avait  fait  la  campagne  de  Crimée,  et 
que  maintenant  il  se  livrait  à  la  culture  dans  le  voisinage 
de  Tours.  Après  diverses  autres  questions,  nous  nous 
bazardâmes  à  lui  demander  : 

—  Que  pensez-vous  de  votre  République  ?  Croyez- 
vous  qu'elle  vive  ? 

— Mais  pourquoi  pas  ?  Certainement  qu'elle  vivra. 
Est-ce  que  vous  pensez,  vous,  qu'elle  ne  vivra  pas  ? 

— N  )us  sommes  des  étrangers,  et  nous  ne  jugeons  des 
choses  que  par  ce  que  nous  avons  vu  dans  les  journaux. 
Or  nous  en  sommes  venus  à  la  conclusion  que  votre  Répu- 
blique ne  peut  durer  longtemps. 

—  Mais  pourquoi  ? 

— Parce  qu'elle  recèle  des  germes  de  mort  qui  doivent 
nécessairement  amener  sa  perte. 


DE   QUEBVC   A    J,.RTJ-ALEM  339 

— Mais  que  voulez-vous  dire?  Expliquez-vous,  Quels 
sont  ces  germes  de  mort  ? 

—Les  voici  :  les  principes  qui  servent  de  base  à  la 
stabilité  des  gouvernements  sont  méconnus  chez  vous  ; 
les  règles  qui  garantissent  la  sécurité  ne  sont  pas  respec- 
tées ;  la  liberté  qu'on  fait  sonner  si  haut  n'est  plus  qu'un 
mot,  elle  n'a  plus  de  valeur  que  pour  opprimer  les  faibles, 
violenter  les  consciences,  violer  la    propriété    individuelle. 

— Mais  où  ?  mais  quand  ?  mais  comment  ces  choses 
sont-elles  arrivées.  Expliquez-voas,  reprit  notre  homme 
avec  vivacité. 

— Fort  bien.  N'avez  vous  pas  vu  que  tout  dernière- 
ment on  avait  expulsé  des  propriétaires  de  leurs  demeures, 
contre  toutes  les  règles  de  la  justice  et  du  droit  ^ 

— Otï  ça  ?  Jamais. 

— Tout  récemment,  nous  lisions  dans  les  journaux  que, 
dans  une  certaine  ville  non  loin  d'ici,  les  agents  de  l'autorité 
se  présentèrent  devant  la  maison  d'un  certain  propriétaire 
et  qu'on  l'invita  à  sortir.  Le  propriétaire,  qui  s'attendait 
à  cette  visite,  avait  barricadé  sa  porte,  et  il  dit  aux  ao-ents 
par  un  guichet  :  Que  me  voulez-vous  ?  Je  suis  citoyen 
français,  né  en  France,  j'observe  les  lois  de  mon  pays,  et 
je  tiens  ici  dans  ma  main  l'acte  de  ma  propriété,  qu'exige- 
t-ou  de  moi  ? 

— Que  vous  sortiez  de  cette  maison. 

— Je  ne  céderai  qu'à  la  force,  répondit  le  Père,  car 
c'était  un  Père  Jésuite. 

— Oh  !  un  Jésuite!  voila  la  clef  de  l'énigme  Mais  les 
Jésuites  en  ont  tant  fait  qu'il  a  fallu,  pour  le  plus  grand 
bien  de  la  société,  des  mesures  générales  dont  quelques 
uns  ont  eu  à  souffrir.  On  rencontre  des  cas  semblables 
dans  tous  les  états. 

—Les  Jésuites  en  ont  tant  fi^it,  dites-vous  ;  s'il  vous 
plait,  racontez-nous  donc  ce  qu'ils  ont  fait.  Nous  serions 
fort  aises  de  l'entendre  de  votre  bouche  ;  nous  savons  un 
peu,  nous  aussi,  ce  qu'ont  fait  les  Jésuites,  mais  nous  parie- 
rions que  ce  que  vous  pouvez  nous  en  dire  sera  tout  diffé- 
rent de  ce  que  nous  en  conn.iissons. 


340  LE    .NATURALISTE   CANADIE» 

—  Mais  l'histoire  est  là  ;  ils  en  ont  tant  fait  que  l'Eglise 
a  été  obligé  de  les  supprimer. 

— C'est  vrai  ;  mais  vous  savez  qne  dans  toutes  les 
familles  tant  soit  peu  nombreuses,  il  se  rencontre  toujours 
quelques  mauvaises  têtes  qui  viennent  à  bout  de  soulever 
des  mécontentements  et  de  troubler  l'harmonie.  Or  l'Eglise' 
qui  est  une  très  grande  famille,  a  parfois  à  subir  ces  trou- 
bles et  ces  divisions.  Il  arriva  un  moment,  vers  la  fin  du 
siècle  dernier,  que  presque  tous  les  gouvernements  s'enten- 
dirent pour  demander  la  suppression  des  Jésuites,  l'impiété 
les  représentant  comme  un  obstacle  à  la  prospérité  des 
peuples.  L'Eglise,  en  mère  compfitissante  pour  la  fiiblesse 
de  ses  enfants,  crut  devoir  pour  le  moment  céder  à  l'orage, 
et  supprima  l'ordre  de  St  Ignace.  Mais  du  moment  que 
sa  liberté  d'action  lui  fut  rendue,  l'Eglise  ne  tarda  pas  à  les 
rétablir,  et  aujourd'hui,  de  même  qu'il  y  a  un  siècle,  il  se 
trouve  encore  des  mauvaises  têtes  qui  trouvent  dans  les 
Jésuites  un  obstacle  formidable  pour  l'exécution  de  leurs 
desseins  pervers  et  qui  veulent  les  mettre  au  ban  de  la 
société. 

Mais  revenons  à  la  question  de  propriété  et  de  sécu- 
rité personnelle.  tSur  le  refus  du  Père  Jésuite  de  sortir  de 
sa  demeure,  sa  véritable  propriété,  l'agent  ordonna  de 
crocheter  la  serrure  ;  puis  on  saisit  le  propriétaire  et  on  le 
traîna  brutalement  dans  la  rue.  Or  je  vous  le  demande, 
en  quoi  la  qualité,  la  condition  ou  la  profession  d'un  citoyen 
peut-elle  affecter  son  droit  de;  posséder  ?  Si  aujourd'hui, 
au  nom  de  la  légalité,  on  peut  arracher  Pierre  de  sa  de- 
meure et  le  lancer  dans  la  rue,  parce  qu'il  prie  Dieu  trop 
longtemps  et  qu'on  l'appelle  Jésuite,  ne  pourra-t-ou  pas 
demain  aller  traiter  de  la  même  manière  Paul,  parce  que 
ce  sera,  par  exemple,  un  ancien  militaire  et  que  peut-être 

il  ne  priera  pas  assez? Et  ne  voyez-vous  pas  de  suite  la 

tyrannie,  l'arbitraire,  l'anarchie  dans  la  communauté  ?  Non, 
un  gouvernement  qui  ne  sait  pas  respecter  le  droit  et  la  jus- 
tice, ne  peut  subsister,  il  a  en  lui-même  un  germe  de  mort 
qui  tôt  ou  tard  produira  son  efiet  ! 

Wotre  homme  ne  dissimula  pas  en   entendant   ces  ré- 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  341 

flexions  de  vifs  sentiments  d'impatience  ;  cependant  il  se 
contint  ;  mais  bintôt  changeant  un  peu  de  ton,  il  poursuivit 

— Tenez,  entre  nous,  le  prêtre  a  un  regard  faux;  c'est 
un  ennemi  de  la  société  qui  cache  son  jeu. 

— Mais  que  voulez-vous  dire  par  ce  regard  faux  ? 

Mais  oui  !  vous  le  rencontrez,  il  feint  de  ne  pas  vous 
remarquer  ;  puis  avec  son  air  humble  et  piteux,  il  vous 
regarde  en  dessous  en  méditant  les  trames  qu'il  mettra  en 
jeu  pour  vous  dominer  et  vous  asservir. 

— Vous  prétendez  que  le  prêtre  a  le  regard  faux  ;  mais 
n'est-ce  pas  vous  plutôt  qui,  avec  vos  préventions,  le  re- 
gardez le  premier  de  travers  ?  Voila  ce  qu'il  importerait 
d'éclaircir. 

—  Oh  !  je  connais  mon  monde.  Quand  j'étais  enfant, 
nous  rfucontriotiis  .souvf ut  notio  cuiA  ;  cV-iuit  loujour.-  un 
plaisir  pour  nous  ;  il  nous  accueillait  avec  bonté,  nous  lui 
frappions  sur  la  bedaine,  il  prenait  part  à  nos  jeux,  se  mon- 
trait familier  avec  tout  le  monde  ;  c'était  là  l'ami  de  ses 
semblables,  le  citoyen  vraiment  recommandable. 

— Mais  pourquoi  n'allez-vous  plus  frapper  ainsi  sur  la 
bedaine  de  votre  curé  ?  Je  parierais  qu'il  vous  accueille- 
rait encore  avec  plaisir.  Mais  ce  dont  je  n'ai  pas  de  doute, 
c'est  que  si  vous  allez  lui  demander  un  service  quelconque, 
vous  trouverez  toujours  en  lui  un  homme  prêt  à  vous 
aider;  faire  du  bien  à  tous,  se  dévouer  pour  ses  frères 
jusqu'à  obliger  ceux  qui  le  méprisent,  qui  le  persécutent, 
semble  une  seconde  nature  chez  le  prêtre.  Et  c'est  ce 
bienfaiteur  de  ses  semblables  que  vous  accusez  d'être 
l'ennemi  de  la  société  ? 

—  Oh  !  je  ne  me  fais  pas  illusion.  Tenez,  je  vois  bien 
que  vous  ne  partagez  pas  mes  opinions  ;  mais  vous  dites 
ouvertement  ce  que  vous  pensez,  et  il  y  a  plaisir  à  discuter 
avec  vous.  Mais  il  n'en  est  pas  ainsi  avec  les  prêtres  ;  ils 
sont  assez  rusés  pour  ne  pas  découvrir  leur  jeu. 

—Vous  pensez  que  le  prêtre  ne  parle  pas  ainsi  ouverte- 
ment?  Et  bien,  nous  allons  vous  surprendre,  c'est  que 
nous  sommes  tous  deux  des  prêtres. 


342  LE    NATURALISTE   CANADIEN 

— Vous  des  piètres  ?  ....Mais  vous  n'êtes  pas  comme 
les  nôtres. 

Vons    vous    trompez  ;    nous     sommes    absolument 

comme  les  vôtres.  Nous  avons  à  peine  le  temps  de  nous 
reconnaitre,  que  de  suite  nous  sommes  des  frères,  nous 
sommes  en  tout  d'accord.  Mêmes  opinions,  mêmes  vues 
de  la  société,  mêmes  tendances,  mêmes  aspirations,  re- 
cherche constante  du  juste  et  du  vrai. 

— Mais  qui  êtes  vous  donc  si  vous  n'êtes  pas  français  ? 

— Nous  sommes  des  canadiens,  des  français  de  l'Ame 
rique. 

— Oh  !  il  me  foit  plaisir  de  pouvoir  serrer  la  main  à 
des  frères  d'outre  mer,  bien  que  nous  n'ayons  pas  en  tout 
les  mêmes  opinions. 

Notre  homme,  bien  que  vivement  piqué  parfois  de  nos 
répliques,  et  sans  dissimuler  les  mouvements  d'impatience 
qui  quelquefois  s'emparaient  de  lui,  ne  s'écarta  jamais  des 
règles  des  convenances  et  de  la  politesse,  et  après  des  poi- 
gnées de  mains  et  l'échange  de  nos  cartes,  il  nous  pressa 
d'aller  le  voir,  à  notre  retour, dans  ses  terres  de  la  Tourainne. 

— Mais  n'y  aurait-il  pas  risque  de  nous  faire  regarder 
de  travers  ?  dimes-nous  en  riant. 

— Oh  !  je  vous  promets  la  plus  franche  hospitalité.  Bien 
plus,  j'ai  un  fils  qui  s'occupe  d'histoire  naturelle,  et  qui  sera 
enchanté  de  faire  votre  connaissance.  Venez  passer  chez 
moi  au  moins  quelques  jours,  et  vous  pourrez  tout  à  votre 
aise  faire  des  chasses,  examiner  ses  collections  et  vous 
reposer  dans  la  solitude  des  fatigues  de  votre  long  voyage. 

Mais  déjà,  sans  que  pour  ainsi  dire  nous  eussions  re- 
marqué les  nombreuses  stations  que  nous  avions  passées, 
nous  étions  engagés  sur  le  superbe  pont  qui  coupe  la  G-a- 
ronne  en  face  de  Bordeaux;  nous  n'eûmes  que  le  temps  de 
remercier  notre  compagnon  de  sa  cordiale  invitation  et  de 
lui  serrer  de  nouveau  la  main  en  prenant  congé  de  lui,  que 
nous  descendîmes  dans  la  gare.  L'hurloge  de  la  station 
indiquait  2^  h.  P.  M. 

Bordeaux  est  une  bien  jolie  ville,  sur  la  rive  gauche 
de  la  Garonne,     Les  nombreux  vaisseaux  d'outre  mer  que 


DE  QDÉBKC  A  JfidUS.ALKM  343 

nous  voyons  accostés  nux  quais  nous  rappellent  le  port  de 
notre  ville  de  Québec  ;  mais  contrairement  à  notre  capitale, 
Bordeaux  est  en  pleine  rase,  ne  présentant  m  caps  ni  col- 
lines. Sa  population  est  évaluée  à  environ  200,000  âmes. 
Distante  de  363  milles  de  Paris,  la  capitale  de  la  Gironde 
en  compte  56  jusqu'à  son  embouchure  dans  l'océan.  La 
Garonne  qui  a  ici  une  apparence  magnifique,  nous  parut 
un  peu  moins  large  que  le  St-Laurent  en  face  de  Québec. 
A  part  le  pont  du  chemin  de  fer,  un  autre  pont  en  pierre,  de 
17  arches,  relie  ses  rives  l'une  à  l'autre.  Bordeaux  qui 
s'énorguillit  d'avoir  vu  naitre  dans  son  sein  le  moraliste 
Berquin  et  le  peintre  Carie  Vernet,  se  distingue  encore 
aujourd'hui  par  le  commerce,  l'industrie,  les  sciences  et  les 
arts.  Bordeaux  était  déjà  une  ville  importante  lors  de  la 
conquête  de  ce  pays  par  les  Komains  ;  on  y  voit  encore 
aujourd'hui  les  restes  du  palais  de  Galien. 

Nous  prenons  une  chambre  à  l'hôtel  le  plus  voisin 
pour  refaire  notre  toilette,  et  nous  nous  mettons  de  suite  à 
la  visite  de  la  ville.  Pendant  que  notre  compagnon  par- 
court les  places  publiques,  le  port,  visite  les  églises,  etc»  nous 
nous  rendons,  no[is,  directement  à  la  rue  Lamouroux,  pour 
faire  la  connaissance  personnelle  d'un  professeur  de  l'uni- 
versité, avec  lequel  nous  étions  en  correspondance  depuis 
quelques  années  déjà  ;  car  M.  Pérez,  à  de  longues  études 
sur  différentes  branches  des  sciences,  joint  un  goût  parti- 
culier pour  l'histoire  naturelle,  et  spécialement  pour  l'en- 
tomologie, s'étant  attaché  surtout  à  la  lamille  des  Apides 
de  l'ordre  des  Hyménoptères. 

Le  savant  professeur,  qui  nous  parut  jeune  encore, 
mais  très  faible  de  santé,  se  montra  on  ne  peut  plus  surpris 
de  notre  visite,  nesachant  pas  même  que  nous  eussions  tra. 
versé  l'Atlantique.  Il  nous  accueillit  avec  une  extrême 
courtoisie,  nous  présenta  à  sa  dame,  et  lit  de  très  vives 
instances  pour  nous  retenir  à  diner,  invitation  que  nous 
dûmes  décliner,  pour  ne  pas  manquer  l'heure  du  rendez- 
vous  à  notre  hôtel,  arrêtée  avec  M.  Bolduc,  L'intéressante 
conversation  de  notre  ami  nous  lit  trouver  bien  trop  courts 
les  quelques  quarts  d'heure  que  nous  passâmes  avec  lui. 
Nous  ne  pûmes  que  jeter  un  coup  d'œil  rapide  sur  des 


344  Lli    NATURALISTE    CANADIEN 

dessins  exécutés  par  lui  comme  démonstrations  en  rapport 
avec  des  études  embryologiques  qu'il  poursuivait  dans 
le  moment. 

Comme  il  se  faisait  déjà  tard  lorsque  nous  prîmes  con- 
o-é  de  notre  ami,  nous  ne  voulûmes  pas  manquer  de  visiter 
au  moins  la  cathédrale  S.  André,  parmi  les  nombreuses 
éo-Iises  que  possède  Bordeaux.  Cette  cathédrale,  quoique 
déjà  assez  ancienne,  n'est  pas  encore  terminée,  le  portail 
reste  encore  à  construire.  Le  temple  nous  parut  très  large 
pour  sa  longueur  ;  entre  autre  choses  nous  y  remarquâmes 
le  tombeau  du  cardinal  de  Cheverus,  que  Boston  a  eu  l'hon- 
neur de  compter  parmi  ses  évêques. 

11  Mam. — Il  l'ait  ce  matin  un  soleil  magnifique  et  tout 
nous  fait  présager  une  superbe  journée.  Nous  croyons 
remarquer  sur  les  pièces  de  bois  et  ie  gazon  des  traces  d'une 
légère  ^^Af"^  blanche.  Dès  les  6  heures  nous  sommes  ren- 
dus à  la  gare  pour  continuer  notre  route  vers  le  midi. 

A  peine  sommes-nous  sortis  de  Bordeaux,  que  nous 
nous  trouvons  dans  une  campagne  tout  différente  de  celles 
que  nous  avons  traversées  depuis  Paris.  Ce  sont  partout 
des  landes  sablonneuses,  à  sol  pauvre  et  peu  propie  à  la 
culture  ;  aussi  les  habitations  se  montrent-elles  assez  rares 
et  d'apparence  fort  humble.  La  voie  ferrée  est  presque 
partout  bordée  de  forêts  de  pins  d'assez  chétive  apparence. 
A  plus  d'un  endroit  nous  avons  trouvé  des  points  de  res- 
semblance avec  la  Virginie  orientale,  moins  toutefois  la 
belle  venue  des  pins  de  cette  dernière  contrée.  Observons 
aussi  que  ces  pins,  bien  que  fort  ressemblants  en  appa- 
rence, appartiennent  à  deux  espèces  difîorentes  ;  c'est  le 
Pinus  resinosa  que  nous  avons  en  Virginie,  tandis  que  c'est 
le  Fi/tus  inuritima  qui  se  montre  dans  les  landes  au  midi  de 
Bordeaux. 

On  nous  arrête  une  demi-heure  à  Morcenx  pour  le 
déjeûner.  Nous  sommes  encore  ici  en  pleines  landes,  forêts 
de  pins  très  pauvres.  Nous  rencontrons  des  filles  qui  vont 
pieds-nus  et  nous  voyons  dans  les  champs  des  petits  ber- 
gers gardant  les  troupeaux  ;  c'est  la  première  fois  que  nous 
en  remarquons,  et  la  chose  nous  parait  d'autant  plus  digne 


DE  QUÉBEC  A  JKRUSALEM  345 

de  notre  attention,  que  jusqu'ici  nous  ne  connaissions  les 
bergers  que  pour  les  avoir  vus  mentionnés  dans  des  livres, 
car  on  sait  qu'en  Amérique,  avec  nos  champs  clôturés,  la 
garde  des  troupeaux  devient  inutile. 

JNous  nous  éloignons  quelque  peu  de  la  gare  en  atten- 
dant le  départ  du  train,  dans  l'espoir  de  faire  quelques  cap- 
tures d'insectes  et  pour  cueillir  quelques  fleurs  de  bruyère 
qui  commençaient  à  se  montrer.  Mais  partout  le  sol 
est  mélangé  de  cendres  ou  saturé  d'huile  échappée  des  loco- 
motives, deux  conditions  qui  permettent  à  peine  la  vie  aux 
insectes  ;  et  pour  les  fleurs,  elles  se  trouvent  de  l'autre 
côté  d'une  clôture  en  fil  de  fer  qu'il  nous  est  impossible  de 
franchir.  Toutes  nos  chasses  se  bornent  à  2  Bembidium, 
un  îStaphylin  et  une  Coccinelle  que  nous  prenons  sur  une 
plante. 

Plus  nous  pénétrons  vers  le  midi,  plus  la  végétation  sp* 
montre  avancée.  A  Grenade,  nous  remarquons  un  champ 
de  colza  en  pleine  floraison.  A  Pont-de-Marsant  les  pru- 
niers commencent  aussi  à  montrer  leurs  fleurs  ;  de  sorte 
que  pour  cette  année,  ce  n'est  plus  le  printemps  qui  vient 
à  nous,  mais  c'est  nous  qui  allons  au  devant  de  lui. 

Nous  ne  fûmes  pas  peu  surpris,  en  tournant  par  hasard 
nos  regards  à  notre  droite,  de  voir,  malgré  le  beau  soleil 
et  la  chaleur  d'été  qu'il  faisait,  la  chaîne  des  Pyrénées  tout 
près  de  nous  avec  ses  cîmes  toutes  couvertes  de  neige. 
C'était  un  paysage  d'un  aspect  tout  nouveau  pour  nous, 
car  ou  sait  qu'ici  la  neige  de  nos  montagnes  ne  s'allie 
jamais  à  la  chaleur  estivale  des  plaines.  Les  cîmes  des 
Pyrénées,  dont  nous  côtoyons  presque  la  base,  et  qui  se 
montrent  ainsi  revêtues  d'un  manteau  de  neige,  nous  pa- 
raissent de  formes  très  variées  et  à  contours  assez  unifor- 
mes, pouvant  mesurer  en  hauteur  de  2,UÛ0  à  3,000  pieds. 
Dès  notre  départ  de  Morcenx,  nous  avions  remarqué  que 
nous  changions  de  direction,  que  nous  nous  éloignions  des 
bords  de  l'Atlantique  pour  suivre  a  peu  près  la  chaîne  des 
Pyrénées  qui  séparent  la  France  de  l'Espagne. 

A  2  h.  p  m.  nous  entrons  dans  la  gare  de  Tarbes,  qui 
n'est  qvi'à  quelques  lieues  seulement  de  LiOurdes,  où  il 
nous  tarde  tant  d'arriver.      Tarbes,  chef-lieu  du   départe 


346  T'E  NATURALISTE  CANADIEN 

ment  des  Hantes  Pyrénées,  est  une  ville  épiscopale  d'en- 
viron 14,000  âmes.  Cette  ville  n'a  rien  de  remarquable  et 
nous  parait  fort  pauvre.  Lrs  rues  sont  irrégnlières  et  mal- 
propres, et  les  habitations  fort  modestes.  Comme  nous 
avons  plus  d'une  heure  à  passer  ici,  nous  en  profitons  pour 
faire  une  chasse  aux  insectes  dans  une  place  publique, 
tout-à  fait  déserte  dans  le  moment,  ornée  de  rangées  de 
chênes  et  bordée  d'un  côté  par  un  fossé  ouvert.  Nous 
prenons  une  Sialis  ivfinnata,  et  des  hémiptères  en  quantité 
sur  les  herbes  et  le  tronc  des  arbres.  Mais  ces  punaises 
sont  toutes  de  la  même  espèce,  c'est  la  Pyrrhocoris  apteris, 
à  livrée  noire  et  rouge  et  privée  d'ailes  comme  l'indique 
son  nom.  Nous  voyons  aussi  quelques  Libellules  voltiger 
au-dessus  du  fossé,  mais  nous  ne  pouvons  réussir  à  en 
prendre  aucune,  car  il  nous  faut  avancer  avec  d'extrêmes 
précautions  sur  le  gazon  qui  borde  ce  fossé,  si  nous  ne 
voulons  pas  nous  souiller  les  pieds  à  chaque  instant,  cette 
bordure  paraissant  servir  de  latrine  publique  aux  visiteurs 
qui,  sans  aucun  doute,  doivent  à  certaines  heures,  se  réunir 
en  ce  lieu,  comme  l'indiquent  les  bancs  hxés  en  certains 
endroits  et  le  piétinement  du  sol  tout  autour  des  arbres. 
Après  avoir  visité  la  vieille  cathédrale  que  nous  trou- 
vons fort  pauvre  et  assez  petite,  nous  revenons  à  la  gare 
en  suivant  d'autres  rues,  et  bientôt  le  train  se  remet  en 
marche  en  se  dirigeant  vers  les  l^yrénées  mêmes,  pour 
s'arrêter  à  5  heures  dans  la  gare  de  Lourdes.  JNous  pre- 
nons de  suite  une  voiture  pour  nous  conduire  à  un  hôtel 
plus  rapproché  de  la  basilique,  qui  se  montre  sur  la  hau- 
teur dominant  toute  la  ville.  Nous  traversons  le  Grave  qui 
roule  ses  eaux  rapides  sur  les  cailloux  qui  le  tapissent  et 
que  nous  avons  vu  si  souvent  mentionné  dans  les  récits  de 
M.  de  La&serre,  et  tournant  "un  peu  à  gauche,  la  voiture 
nous  arrête  à  l'hôtel  Sonbirous,  tenu  par  une  cousine  même 
de  Bernadette,  l'heureuse  jeune  fille  à  qui  la  Iteine  du 
Ciel  a  bien  voulu  se  montrer.  Nous  ne  voyons  des  deux 
côtés  de  la  rue  que  des  magasins  d'objets  de  piété,  chape- 
lets, médailles,  images,  statues,  cierges,  etc  ,  et  l'hôtel  même 
où  nous  descendons  en  contient  un  des  mieux  assortis, 
(A  Continuer.) 


ÉTUl^E  DES  SCIENCES  d'oBSERVATION  347 

ETUDE  DES  SCIENCES  D'OBSEIIVATIOX. 


Mainte  et  mainte  fois  nous  nous  sommes  élevé  contre 
l'apathie  qu'on  montre  dans  la  plupart  de  nos  maisons 
d'éducation  pour  l'étude  des  sciences  d'observation.  Et 
cependant  il  suffit  de  sortir  du  pays  un  instant,  ou  même 
de  converser  avec  des  étrangers,  pour  se  convaincre  qu'on 
demeure,  sous  ce  rapport,  dans  un  degré  frappant  d'ni- 
fériorité.  Et  ce  qui  étonne  le  plus  dans  ces  rencontres,  ce 
n'est  pas  tant  notre  manque  de  connaissances  que  notre 
inaptitude  à  observer  ce  qui  frappe  nos  regards  pour  en 
tirer  des  sujets  d'instruction. 

Nous  nous  plaisons  trop  à  faire  valoir  le  grand  nombre 
de  nos  collèges  classicjues  et  les  nombreux  élèves  qui  les 
fréquentent,  lotsqu'avec  tout  cela  nous  sommes  forcés  de 
nous  reconnaître  inférieurs  aux  étrangt^rs  en  fait  de  con- 
naissances générales.  A  quoi  bon  savoir  conjuguer  des 
verbes  grecs  et  latins  si  on  ne  sait  pas  même  rendre  compte 
du  premier  phénomène  naturel  qui  se  présente  à  notre 
vue?  On  oublie  trop  facilement  que  les  cours  classiques  ne 
sont  que  la  clef  pour  devenir  savant,  pour  faire  des  érudits, 
qu'avec  cet  appoint  de  première  nécessité  pour  acquérir 
la  science,  il  faut  de  plus  l'étude,  beaucoup  d'étude  et 
encore  de  l'étude.  Mais  du  moment  qu'on  peut  se  vanter 
d'avoir  passé  par  la  llhétorique  et  la  Philosophie,  on  croit 
de  suite  avoir  toutes  les  sciences  infuses.  Avec  un  peu 
d'audace  et  se  con  Haut  que  les  autres  n'en  savent  pas  plus 
long,  on  se  permet,  de  discourir  sur  tous  les  sttjets  à  peu 
près  comme  un  avpugle  le  ferait  des  couleurs,  et  aux  yeux 
des  o-ens  sensés,  au  lieu  de  passer  pour  savant,  on  se  mon- 
tre  simplement  pédant  et  ridicule. 

Que  ne  s'applique-t-on  davantage  à  l'observation,  et 
surtout  à  tirer  des  conséquences  de  la  conformation,  des 
caractères,  des  relations  des  objets  observés  ?  On  parvien- 
drait par  ce  moyen,  sinon  à  entrer  toujours  dans  l'intelh- 
gence  de  ce  qui  aurait  attiré    son  attention,  du    moms  a 


348  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

pouvoir  reconnaître  ce  qui  empêche  d'aller  plus  loin  et  à 
se  montrer  un  peu  i>lus  sage  en  demeurant  plus  humble. 
Et  d'un  autre  côté,  n'a-t-on  pas  signalé,  comme  un  vice 
national,  le  manque  de  goût  pour  l'étude  chez  nos  compa- 
triotes ?  Eh  !  bien,  qu'on  se  livre  à  l'observation,  qu'on  se 
demande  raison  des  phénomènes  et  des  objets  qui  s'ofirent 
à  nos  regards,  on  y  trouvera  tant  d'attraction,  tant  de 
satisfaction,  qu'on  se  sentira  pressé  d'observer  davantage, 
d'aller  plus  loin  dans  ses  investigations,  et  de  ce  moment 
on  se  trouvera  gagné  à  l'étude,  car  une  fois  épris  du  désir 
de  savoir,  plus  on  en  connait  et  plus  on  en  veut  connaître. 
Ces  réflexions  nous  sont  inspirées  par  la  lectuie  d'une 
adresse  du  Professeur  W.  I.  Beal,  du  Collège  d'Agriculture 
du  Michigan,  sur  sa  manière  d'enseigner  la  Botanique. 
Nous  voulons  mettre  ici  sous  les  yeux  de  nos  lecteurs 
quelques  extraits  de  cette  iiirére.ssante  adresse,  pour  qu'ils 
})uissei]t  juger  pur  eux-inéines  comme  cette  méthode  es^t 
tout-à-fait  rationnelle  et  comme  elle  est  puissante  pour 
éclairer  l'esprit  et  former  le  jugement. 

"  Avant  même  la  première  leçon,  on  donne  à  chaque 
élève  un  spécimen  à  étudier.  Si  on  ne  peut  avoir  des 
fleurs  ou  des  spécimens  en  croissance,  on  donne  à  chacun 
une  branche  d'arbre  ou  un  arbrisseau  d'environ  2  pieds  de 
long.  Ils  doivent  examiner  ces  objets  à  leur  salle  d'étude  et 
non  dans  la  classe  ;  car  ce  sera  sans  avoir  le  spécimen  en 
vue  qu'ils  devront  dire  en  classe  ce  qu'ils  auront  observé  à 
son  sujet.  Ils  peuvent  se  servir  de  livres  s'ils  le  préfèrent, 
quoiqu'il  soit  mieux  de  n'en  pas  avoir,  car  aucun  livre  ne 
pourra  leur  être  de  grand  secours  pour  une  telle  leçon.  Au 
temps  venu,  on  prend  à  peu  près  une  heure  pour  entendre 
le  rapport  d'un  chacun  sur  les  découvertes  qu'il  aura  pu 
faire  et  fournir  l'occasion  à  tous  d'ajouter  à  ce  qui  aurait 
pu  être  omis  en  observant.  Le  professeur  signale  quelques 
autres  points  pour  l'étude  et  omet  ceux  que  les  élèves  ont 
pu  eux-mêmes  remarquer.  On  les  engage  à  s'efîorcer  de 
découvrir  ce  qu'ils  auraient  omis  dans  leur  étude.  ISi 
deux  élèves  ne  sont  pas  d'accord  sur  quelque  point,  le 
jour   suivant,  après   de  nouvelles  études,  on    les  engage  à 


ÉTUDK  DES  SC.ÈNOES  D'oBSERVATION  349 

produire  chacun  des  preuves  en  laveur  de  leurs   conclu- 
sions respectives. 

"  II  est  souvent  étonnant  de  noter  tout  ce  que  peuvent 
découvrir  un  si  grand  nombre  de  bons  yeux.  Les  élèves, 
dans  une  leçon  suivante,  reviennent  sur  la  première  en 
examinant  une  branche  d'une  autre  plante,  pour  sig-naler 
les  points  de  dissemblance  ou  de  similitude  entre  les  deux. 
On  continue  ainsi  à  étudier  de  nouvelles  branches  et  à 
faire  de  nouvelles  comparaisons. 

"  Pendant  quelques  semaines,  on  ne  fait  guère  usage 
du  microscope  ni  de  livres  de  texte.  Dans  presque  tous 
les  cas  importants,  on  ne  fait  usage  d'aucun  nom  ni  défi- 
nition avant  qu'on  ne  les  donne.  Après  quelques  leçons, 
on  donne  des  réponses  ?ux  questions  suivantes  :  Y  a-t-il 
une  proportion  définie  dans  le  nombre  des  bourgeons  à 
l'état  dormant  chaque  année  ?  D'où  naissent  les  branches? 
Y  a-t-il  quelque  similarité  de  croissance  rapide  ou  lente  de 
tous  les  membres  d'une  branche  chaque  année  ?  Y  a-t-il 
un  nombre  déterminé  de  feuilles  dans  la  croissance  de 
chaque  année,  ou  une  proportion  définie  dans  la  longueur 
des  entre-nœuds  ?  Peut-on  forcer  les  bourgeons  plus  petits, 
anciens,  dormants,  à  se  réveiller  ?  Y  a-t-il  quelque  ordre 
dans  le  nombre  des  bourgeons  qui  croissent  et  ceux  qui 
restent  dormants  ?  Combien  et  en  quelles  années  croissent 
les  branches? 

"  On  peut  de  la  même  manière,  si  les  spécimens  abon. 
dent,  porter  son  examen  sur  d'autres  parties  comme  les 
racines,  les  graines,  les  fruits,  les  étamines,  sépales,  pétales, 
feuilles,  etc.  Après  cela  vient  l'étude  du  livre.  Les  com- 
mençants doivent  étudier  les  plantes  avant  de  recourir 
aux  livres,  et  non  étudier  les  livres  pour  recourir  aux 
plantes. 

"  Plusieurs  de  ces  topiques  fournissent  d'excellents 
sujets  de  thèses  ou  compositions.  J'en  donne  une  ou  deux 
à  chaque  élève  pour  chaque  terme.  Pour  les  plus  jeunes, 
cette  année,  les  sujets  suivants  serviront  d'exemples  :  Com- 
parez les  feuilles  et  les  jeunes  branches  du  Pin  blanc  et  du 
Pin  rouge,  ou  de  l'Epinette  et  du  Sapin,  ou  de  l'Erable  et 
de  la  Plaine,  ou  du  Noyer  et  du  Caryer." 


350  LE    NATURALISTE    CANADIEN 

On  voit  de  suite  quel  immense  avantage  les  élèves 
retireraient  d'études  conduites  de  cette  manière.  Comme 
elles  les  habitueraient  à  se  rendre  compte  de  tout  ce  qui 
peut  leur  tomber  sous  la  vue.  Et  une  fois  l'habitude  d'ob- 
server contractée,  ils  deviendraient  nécessairement  des 
hommes  d'étude,  car  forcés  de  recourir  aux  auteurs  pour 
la  solution  des  doutes  que  leur  suggérerait  l'observation, 
ils  y  prendraient  goût  sans  plus  tarder,  et  ajoutant  ainsi 
connaissance  sur  connaissance,  ils  deviendraient  avec  le 
temps  des  autorités  dans  les  spécialités  auxquelles  ils  se 
seraient  livrés,  et  se  rangeraient  ainsi  naturellement  parmi 
ces  juonniers  du  savoir  qui  sont  les  porte-étendards  de 
ceux  qui  marchent  aux  conquêtes  sur  l'inconnu.  Ajoutons 
qu'une  fois  gagné  à  l'étude  par  un  point  quelconque,  le 
talent  ne  peut  guère  se  concentrer  dans  les  bornes  d'une 
spécialité,  il  se  livrera  à  toutes  les  carrières  que  les  cir- 
constances ou  le  besoin  pourront  lui  faire  préférer  davan- 
tage. 


Association  Américaine  pour  l'avancement  de  la  science. 

Cette  importante  association  a  tenu  à  Cincinnati  sa 
vingtième  session  annuelle,  du  17  au  23  août  cette  année. 
Les  citoyens  de  Cincinnati  ont  tenu  à  honneur  de  recevoir 
avec  tous  les  égards  possibles  les  nombreux  savants  qui 
avaient  choisi  leur  ville  pour  le  lieu  de  leur  réunion.  Il  a 
été  décidé  que  la  session  de  l'an  prochain  se  tiendrait  à 
Montréal.  Le  Dr  J.  W.  Davison,  de  Montréal,  a  été  nommé 
Président  de  l'Association,  et  M.  "William  Saunders,  de 
London,  Ontario,  Secrétaire  général»  Il  est  à  espérer  que 
plusieurs  de  nos  compatriotes  s'efforceront  de  prendre  part 
aux  travaux  de  la  célèbre  Société  savan'.e,  qui  viendra 
ainsi  siéger  chez  nous. 


BOTANIQUE  351 

BOTANIQUE. 

On  nous  écrit  de  Monte-Bello  ; 

"  Anriez-vous  la  bonté  d'identifier  l'arbnste  dont  je 
vous  inclus  un  échantillon,  et  que  je  ne  puis  trouver  dans 
votre  Flore  Canadienne,  11  croît  ici  dans  nos  taillis.  Des 
anglais  rappellent  Canadian,  Holly,  pour  le  port  de  ses  jolies 
baies  sur  les  branches,  mais  il  n'a  pas  la  feuille  du  Houx. 
Ces  baies  persisteraient  tout  l'hiver  probablement,  si  les 
oiseaux  de  neige  ne  venaient  les  manger  en  janvier.  Avez 
la  lonté  de  m'en  donner  les  noms  scientiKques  et  vul- 
gaires. 

Pardonnez  mon  envoi  et  mes  questions,  me  reposant 
sur  votre  réputation  d'amateur  autant  que  de  savant." 

*^  "  L.  J.  A.  P." 

Nous  dirons  à  notre  estimable  correspondant  que  des 
questions  du  genre  de  celles  qu'il  nous  adresse,  nous  sont 
toujours  agréables,  car  en  outre  de  l'obligation  qu'elles 
nous  imposent  d'étudier  plus  spécialement  certaines  par- 
ties de  l'histoire  naturelle  que  nous  n'avions  pas  suffisam- 
ment étudiées,  et  -de  remplir  souvent  de  regrettables  la- 
cunes dans  nos  écrits,  elle  ne  servent  pas  peu  de  leçons  à 
un  grand  nombre  d'amateurs  en  portant  leur  attention  sur 
ce  qu'il  faut  observer,  et  en  leur  apprenant  comment  ou 
doit  observer. 

En  cherchant  dans  la  table  de  notre  Flore  Canadienne 
le  nom  vulgaire  anglais  Canadian  Hol'y,  on  eut  été  porté 
à  la  page  126,  dans  la  famille  des  Houx  ou  des  Ilicinées,  et 
on  eût  trouvé  là  son  exacte  description.  Son  véritable 
nom  est  l'Apalanche  verticellé,  Prinos  verticillaius,  Lin- 
née.  C'est  un  arbrisseau  de  6  à  8  pieds,  à  écorce 
grisâtre,  souvent  fort  brune,  qui  croît  dans  les  lieux 
découverts  humides.  11  est  surtout  remarqu;ible  par  ses 
baies  d'un  rouge  écarlate  qui  persistent  durant  l'hiver. 
On  lui  donne  en  certains  endroits  le  nom  vulgaire  d'A/ih/e 
blanche,  Bois  de  Crapaud  ;  ici,  aux  environs  de  Québec,  on 
l'appellent  communément   PomnVr,  eu  égard,  san^  doute, 


352  ï-'î^'   NATURALISTE   CANADIEN 

à  la  vertu  astringente  de  son  écorce  ou  peut  être  aussi  au 
principe  émétiqne  de  ses  baies.  Ses  feuilles  ne  sont  cer- 
tainement pas  celles  du  Houx,  elles  ne  sont  ni  si  épaisses, 
Tii  si  o-randes,  ni  si  épineuses,  cependant  elles  ne  s'en  éloi- 
gnent pas  trop  par  leur  forme  et  leur  port. 

Cet  arbrisseau  dépasse  rarement  6  à  7  pieds  en  hau- 
teur, et  sa  tige,  souvent  tortueuse  et  irrégulière,  mesure  à 
peine  2  pouces  en  diamètre.  Nous  avons  eu  peine,  en 
préparant  nos  échantillons  de  bois  pour  l'exposition  de 
Paris  de  1878,  à  en  trouver  des  individus  assej;  gros  pour 
la  dimension  de  nos  échantillons,  qui  mesuraient  5  pouces 
de  largeur  sur  1|  de  longueur  et  5  lignes  d'épaisseur.  Le 
bois  est  à  grain  comi)acte  et  prend  un  assez  beau  poli. 

La  famille  des  Ilicinées,  qui  renferme  un  bon  nombre 
de  genres  et  d'espèces,  n'est  représentée  dans  notre  Pro- 
vince que  par  l'Apalanche  et  son  voisin  le  Némopanthe 
{Nemopanthes  Canadensis,  De  Candolle)  ;  ce  dernier  est  beau- 
coup plus  commun  que  le  premier,  surtout  dans  le  bas  du 
Fleuve. 


FAITS  I>IVEJE1S 

Le  Guide  Indicateur  pour  la  Terre-Sainte. — Nous 
attirons  spécialement  l'attention  de  nos  lecteurs,  surtout  de 
ceux  qui  projettent  un  pèlerinage  en  Terre-Sainte,  ou  qui 
désirent  se  renseigner  sûrement  sur  les  Lieux-Saints,  sur 
l'annonce  de  notre  couverture  au  sujet  de  l'ouvrage  du 
Fre  Liévin.  Comme  cet  ouvrage  est  accompagné  de  cartes 
et  de  plans,  il  sera  aussi  d'un  grand  secours  à  ceux  suivent 
attentivement  le  récit  de  notre  voyage  en  Orient.  L'ou- 
vrage est  en  3  volumes,  mais  les  trois  peuvent  facilement 
se  relier  en  un  seul. 

The  Country  Gentleman. — Les  amateurs  d'agricul- 
ture qui  sont  familiers  avec  la  langue  anglaise,  ne  peuvent 
trouver  un  journal  mieux  rédigé  et  à  meilleur  marché  que 
le  Country  Gentleman.  Les  naturalistes  y  trouvent  aussi  la 
science  agricole  traitée  d'après  les  données  de  l'histoire  na- 
naturelle,  et  dans  presque  chaque  numéro,  des  identifica- 
tions de  plantes  ou  d'insectes  en  rapport  avec  les  produc- 
tions des  champs. —  Voir  V annonce  à  la  couverture. 


LE 


Vol.  XII.       CapRouge,  Q.,    NOV.-DEC.  1881.        No.  144. 


Rédacteur  :  M.  l'Abbe  PROVANCIIER. 


FAUNE  CANADIENNE 


[Continué  de  la  page  333.) 


Clef  pour  la  distinction  des  Genres. 

Pédicule  de  l'abdomen  avec  un  seul  nœud 1.  Formica. 

Pédicule  de  l'abdomen  avec  2  noeuds;  métathorax  épineux.  2.  Myrmica. 

I.  Gen.  Fourmi.  Formica.  Linné. 

9— Tête  subtriangulaire  ;  antennes  insérées  au  milieu 
du  front  ;  mandibules  larges,  dentelées.  Métathorax  bossu, 
mais  non  plus  élevé  que  le  reste  du  thorax.  Palpes  labiaux 
de  4  articles,  les  maxillaires  de  6.  Chaperon  légèrement 
avancé  et  soulevé  en  demi  bosse.  Premier  article  des 
antennes  long,  plus  épais  au  sommet.  Ailes  avec  une  cellule 
radiale,  2  cubitales  et  aucune  discoïdale  fermée.  Abdomen 
oblong,  fort,  le  pédicule  avec  une  écaille. 

r^-  Abdomen  plus  allongé,  plus  pointu.  L'écaillé  abdo- 
minale verticale,  épaisse.  Souvent  de  même  taille  que  la  9. 

§  — Semblables  à  la  ?  moins  les  ailes  et  la  taille. 

Les  Fourmis  habitent  dans  le  sol  ou  dans  le  tronc  des 
arbres  cariés.   Ce  sont  elles,  parmi  tous  les  insectes,  qui 


354  LB  NATURALISTE   CANADIEN 

exécutent  les  plus  grands  travaux  et  forment  les  sociétés 
les  plus  nombreuses.  Ce  sont-elles  anssi  qui  s':u!Joi'2rneut 
des  ouvrières  étrangères.  Les  Fonrmis  que  nous  reîicon- 
trons  épurées  ou  autour  des  Iburmilière;;-,  sont  le  pus  sou- 
vent de  ces  étrangères  qui  vaquent  à  leurs  travaux  ordi- 
naires, de  sorte  qno  pour  s'assurer  à  quelle  espèce  appar- 
tient une  Iburmilière,  il  faut  pénétrer  à  l'intérieur  pour  y 
trouver  les  véritables  propriélairos,  les  mâles  avec  leurs 
ailes,  les  femelles  les  posFédant  encore  ou  en  ayant  été 
privées,  mais  laii-sant  voir  dans  ce  cas  les  cicatrices  de  leurs 
articulations,  et  les  ouvrières,  grandes  (guerrières)  et  petites 
(ouvrières  proprement  dites).  Ce  genre  est  ibrt  nombreux 
en  espèces,  mais  nous  n'avons  encore  pu  constater  l'identité 
que  des  5  espèces  qui  suivent,  auxquelles  nous  en  avons 
ajouté  2  nouvelles. 
Point  de  cellule  discoïdale  fermée  ; 

Noir,  pattes  et  thorax  en  partie,  roux î.  herculeaîîa. 

Noir  entièrement,  pattes  noires  , 2.  Pensylvanlca. 

Noir  oubr  un  plus  ou  moins  foncé  ;  tarses  pâles.  3.  pallitaïSis,n.s^. 

Entièrement  jaune 4.  îîielîea,  n.  sp. 

Première  cellule  discoïdale  fermée  ; 

Noir,  pattes  rousses , 5.  fllSCa. 

Roux  plus  ou  moins  foncé  ; 

Ecaille  abdominale  non  échancrée  ;  abdomen  noir 6.  rîlfa.. 

Ecaille  abdominale  échancrée  ;  abdomen    rous&âtrc .7.  flava. 

1.  Fourmi  ronge-bois.  Formica  herculeana,  Lin.  St. 
Fargeau,  i,  p.  200,  d"  9  S  ;   F.  ligniperda,  Latr. 

9 — Long.  .50  pce.  Noire,  avec  les  pattes  et  le  thorax  c^rcepté  en 
dessus  et  en  avant,  d'un  roux  san-nin.  Les  mandibules  brun-roussiitre. 
les  antennes  à  premier  article  noir,  le  reste  brunâtre  ;  lète  forte,  légère- 
ment excavée  en  arrière  ;  3  ocelles  distincts.  Thorax  ovahiire,  noir  eu 
dessus,  le  reste  d'un  rouge  sanguin.  Ailes  jaunâtres,  passablement 
opaques,  2  cellules  cubitales,  aucune  cellule  ditcoïdale  complète,  les 
nervures  jaunes,  le  stigma  jaune  plus  ou  moins  brunâtre.  Pattes  rouge- 
sanguin.  Abdomen  noir,  fort,  les  segments  polis,  luisants  aux  sutures 
avec  des  rangs  de  poils  transversaux,  ponctués  dans  le  reste  ;  écaille 
du  premier  segment  vouge-sanguin,  grande,  à  extrémité  obtuse,  parais- 
sant même  légèrement  échancrée. 

c/* — Tête  petite,  ovalaire,  arrondie  postérieurement.     Antennes 


X— FORMICIDES  355 

plus  menues  que  dans  la  $.  Thorax  plus  convexe.  Ecaille  abdominale 
plus  courte  et  plus  épaisse,  presque  carrée,  un  peu  velue,  son  bord  supé- 
rieur écliancré  au  milieu.  Le  reste  de  l'abdomen  formant  une  masse 
ovée.  Ailes  d'un  jaunâtre  obscur. 

§  —Tête  très  forte,  convexe  en  dessus,  concave  postérieurement. 
Antennes  roussâtres,  le  premier  article  noir.  Mandibules  courtes, 
épaisses  et  larges.  Thorax  noir  en  dessus,  d'un  rouge  sanguin  dans  le 
reste,  plus  large  en  avant,  comprimé  postérieurement,  son  dos  sans 
sillon  qui  en  interrompe  la  régularité.  Ecaille  abdominale  étroite,  ovale, 
plane  à  sa  ftice  postérieure,  un  peu  convexe  en  avant,  ciliée,  le  reste  de 
l'abdomen  formant  une  grosse  massje  courte,  ovée  globuleuse,  avec  rangs 
de  poils  jaunâtres  transversaux.  Pattes  rouge-sanguin. 

La  pins  grosse  de  jios  fourmis  :  elle  s'établit  dans  les 
arbres  cariés,  surtout  les  conifères,  où  ellef  forme  de  nom- 
breuses galeries.  Cette  espèce  est  commune  aux  deux  con- 
tinents. 

2.  Fourmi  de  Pensylvanie.  Formica  Pensplvanica, 
DcGéer,  St.  Farg.  i,  p.  21C,  9  g. 

Ç  — Long.  .33  pce,  Noire  ;  les  pattes  d'un  brun  roussâtre,  les 
cuisses  étant  un  peu  plus  foncées.  Antennes  avec  le  premier  article 
noir,  le  reste  brun-roussâtre.  Ailes  d'un  jaunâtre  obscur,  les  neivures 
jaunes,  point  de  cellule  discoïdale  fermée,  le  stigma  jaune,  brunâtre  à 
la  base.  Ecaille  abdominale  aplatie  en  avant  et  en  arrière,  légèrement 
échancrée  au  sommet,  le  rejte  de  l'abdomen  formant  une  masse  subey- 
lindrique,  les  segments  avec  une  marge  polie,  jaunâtre  aux  sutures. 

çj — Tête  rétrccie  en  arrière.  Antennes  avec  le  pédicule  roux,  le 
premier  article  noir  et  le  reste  roussâtre.  Mandibules  plus  grêles  que 
dans  la  Ç.  Ecaille  abdominale  plus  courte,  plus  épaisse  et  à  peine 
échancrée,  le  reste  de  l'abdomen  de  forme  subconique, 

g  — Tête  o-rosse,  convexe  en  arrière,  le  chaperon  avec  une  petite 
carène  au  milieu  ;  les  antennes  brun-roussâtre.  Thorax  comprimé  pos- 
térieurement, sa  ligne  dorsale  interrompue  par  une  dépression  à  la  base 
du  métathorax.  Ecaille  abdominale  comme  dans  la  $.  Abdomen  de 
forme  sub-globuleuse,  les  bandes  polies  à  la  base  des  segments  larges. 

Cette  espèce  se  creuse  aussi  des  galeries  dans  les  bois 
pourris  et  sous  les  écorces. 

Fourmi  pieds-pâles.  Formica  pallitarsis,  nov.  sp. 

c?— Long.  .15  pcc.  Noire  ;  l'abdomen  brun  plus  ou  moins  foncé. 
Le  pavillon  des  antennes  brun-pâle  avec  le  dernier  article  jaune.    Ailes 


356  LE    NATURALISTE    CANADIEN 

enfumées  jaunâtres,  les  nervures  brunes  ;  point  de  cellule  discoïdale 
fermée.  Pattes  brun-foncé,  les  jointures  avec  les  tarses  jaune-pâle. 
Abdomen  assez  court,  pubescent,  son  écaille  petite,  non  écbancrée  au 
sommet. 

^ Long.  .11  pce.  Entièrement  noire,  à  l'exception  des  tarses  et 

des  articulations  des  pattes  qui  sont  paies. 

Aucune  femelle  rencontrée.  La  couleur  pâle  des  tarses 
est  constante  dans  tous  les  individus  que  nous  avons  ren- 
contrés. 

4.  Fourmi  pâle.  Formica  mellea,  nov.  sp. 

^ — Long.  .10  pce.  D'un  beau  jaune  pâle  uniforme,  à  l'exception 
des  yeux  qui  sont  noirs  et  de  l'extrémité  des  mandibules  qui  est  bru- 
nâtre. Tête  grosse,» convexe  postérieurement.  Antennes  plus  épaisses  et 
légèrement  obscures  à  l'extrémité.  Tborax  médiocrement  comprimé 
postérieurement,  déprimé  à  la  base  du  métathorax.  Ecaille  abdominale 
petite,  moins  de  la  moitié  de  la  hauteur  de  l'abdomen,  obtuse  et 
subéchancrée  à  l'extrémité,  le  reste  de  l'abdomen  de  forme  sub- 
globuleuse. 

Rencontrée  sous  des  pierres,  nous  n'avons  encore  pu 
trouver  d'individus  ailés. 

6.  Fourmi  brune.  Formica  fusca,  Lin.  St-Fargeau  i, 
p.  205,  c?$S. 

Ç — Long.  .32  pce.  D'un  noir  luisant  avec  un  reflet  un  peu 
bronzé.  Tête  convexe  en  arrière  et  légèienient  excavée  postérieurement. 
Le  premier  article  des  antennes  brun,  le  reste  plus  foncé.  Ecaille 
abdominale  grande,  son  bord  supérieur  droit  ou  légèrement  concave  ; 
le  reste  de  l'abdomen  de  forme  subglobuleuse,  un  peu  velu  à  l'extré- 
mité. Ailes  hyalines,  iridescentes,  un  peu  obscures  à  la  base,  les  nervures 
et  le  stigma  noirâtres,  1ère  cubitale  avec  une  nervure  récurrente,  c'est- 
à-dire  que  la  1ère  discoïdale  est  fermée.  Pattes  d'un  rougeâtre  foncé, 
les  cuisses  pius  obscures  à  la  base. 

(^ — Antennes  d'un  jaune  obscur,  les  pattes  avec  l'anus  rouge-pâle, 
les  hanches  noire».  Ailes  beaucoup  plus  obscures  que  dans  la  Ç , 
le  stigma  noir.  Abdomen  de  forme  ovoïde,  l'éoaille  du  premier  segment 
plus  large  au  f^ommet,  à  peine  échancrée. 

§  — D'un  noir  un  peu  cendré,  luisant,  l'extrémité  des  antennes 
rougeâtre.  Trois  ocelles  distincts.  Ecaille  abdominale  grande,  subtri- 
angulaire, le  milieu   uu  peu  élevé  ;  les  autres  segments  formant  une 


X — FORMIOIDES.  357 

masse   presque  globuleuse.    Pattes  d'un   rougeâtre   foncé,  la  base  des 
euisses  plus  obscure. 

Cette  espèce  se  rencontre  d'ordinaire  sous  les  pierres. 
Il  arrive  souvent  aussi  qu'elle  s'introduit  dans  les  mnisons  et 
se  rend  fort  incommode  en  pénétrant  dans  toutes  les 
armoires  à  la  recherche  surtout  des  matières  sucrées.  Les 
larves  des  Fourmis  brunes  sont  souvent  enlevées  par  les 
Fourmis  rousses  qui  les  transportent  dans  leurs  terriers  et 
les  élèvent  en  esclaves. 

6.  Fourmi  rousse.  Formica  rufa,  Lin.,  St-Fargeau  i,  p, 

201,  c??§. 

Ç — Long.  .35  pce.  D'un  jaune  vif  avec  l'abdomea  et  le  dos  en 
plus  ou  moins  grande  partie,  noir.  L'extrémité  des  antennes  brunâtre* 
Thorax  trapu,  une  tache  noire  plus  ou  moins  étendue  en  arrière  de 
l'écusson.  Ailes  passablement  obscures,  surtout  à  la  base,  les  nervures 
et  le  stigma,  noir,  la  1ère  cellule  discnïdale  parfaite.  Ecaille  abdominale 
grande,  triangulaire  en  haut  avec  le  sommet  tronqué,  le  reste  de 
l'abdomen  de  forme  globuleuse,  d'un  noir  plus  ou  moins  foncé.  Le  cha- 
peron caréné  au  milieu,  les  mandibules  ponctuées  à  la  base  et  aciculées 
à  l'extrémité. 

^ — Corps  noir,  large?  très  poilu,  les  pattes  d'un  roux  jaunâtre. 
Tête  petite,  triangulaire,  les  mandibules  n'ayant  que  2  dents.  Ecaille 
abdominale  épaisse,  presque  carrée,  son  bord  supérieur  presque  droit, 
le  reste  de  l'abdomen  formant  une  masse  subconique,  plane  en  dessus, 
courbée  à  l'anus  qui  est  roussâtre. 

g — D'un  jaune  vif,  le  dessus  de  la  tête  avec  les  antennes  et 
l'abdomen,  noir.  Le  front  avec  une  ligne  enfoncée  dans  son  milieu. 
Thorax  comprinitJ  pobtérieurement,  enfoncé  vers  le  milieu  du  dos. 
Ecaille  abdominale  jaune,  grande,  très  comprimée,  ovale  ou  arrondie  au 
sommet,  (juelquefois  un  peu  échancrée  ;  les  autres  segments  formant 
une  masse  presque  globuleuse,  d'un  noir  brun  ou  un  peu  cendré.  Pattes 
d'un  brun  noiiâtre,  les  genoux  avec  la  base  des  cuisses,  rougeâtres. 

Celte  espèce  construit  ses  nids  dans  la  terre,  entassant 
au  dessus  toutes  sortes  de  débris,  et  plus  particulièrement 
la  terre  qu'elle  retire  en  creusant  ses  galeries,  de  manière 
à  former  des  monticules  souvent  assez  considérables.  Elle 
se  procure  souvent,  par  la  rapine,  les  larves  de  la  Fourmi 
brune  qu'elle  élève  ensuite  en  esclave  pour  l'exécution  de 


358  LE   NATURALISTE   CANADIEN 

ses  travaux.    Capturée  à   St-Hyacinthe  ;  lions  ne  l'avons 
pas  encore  rencontrée  dans  le  voisinage  de  Québec. 

7.  Fourmi  jaune»  Formica  flava,  Fab.  ;  St-Fargeau  i, 
p.  2C8,  cfç?. 

Q Lono-,  .35  pce.  D'un  brun  rouspâtre,  les  pattes  et  les  an- 
tennes d'un  roux  jaunâtre  clair.  Ailes  d'un  jaunâtre  un  peu' opaque, 
les  nervures  et  le  stigina  jaunes,  la  1ère  discoïdale  parfaite.  Ecaille 
abdominale  presque  carrée,  velue,  avec  une  échancrure  aiguë  au  som- 
met, le  reste  de  Tadoujen  de  forme  un  peu  allonge'e,  à  pubescence 
courte. 

çj> — Différant  peu  de  la  ?,  les  antennes  un  peu  plus  grêles,  la 
couleur  du  corps  un  peu  plus  claire  ;  l'écaillé  abdominale  aussi  un  peu 
échancrée. 

§ — Corps  d'un  roux  jaunâtre  luisant,  un  peu  pubescent,  l'abdo- 
men souvent  un  peu  plus  foncé.  L'écaillé  abdominale  presque  carrée, 
entière. 

Cette  espèce  étabit  son  nid  sur  le  bord  des  chemins, 
dans  les  champs  etc.,  élevant  au  dessus  un  monticule  peu 
considérable. 

2.  G-en   Myrmique.  Myrmica,  Latr» 

Tête  triangulaire,  sans  épines  ;  mandibules  triangu- 
laires. Palpes  maxillaires  longs,  de  6  articles.  Thorax  assez 
robuste,  plus  grêle  et  comprimé  postérieurement  dans  les 
g,  portant  deux  épines  allongées  sur  ses  angles  postérieurs 
dans  les  ç  et  les  g  et  seulement  2  muerons  dans  les  cJ. 
Ailes  avec  3  cubitales,  la  nervures  de  division  entre  les  2e  et 
3e  cubitales  souvent  absolète,  la  première  discoïdale  seule 
fermée.  Abdomen  avec  les  2  premiers  segments  allongés 
en  pédicule  et  plus  ou  moins  noduleux.  Les  ?  et  g  sont 
armées  d'aiguillons. 

La  forme  du  pédicule  de  l'abdomen  avec  ses  2  articles 
noduleux  suffit  pour  faire  distinguer  les  Myrmiques  des 
Fourmis  à  première  vue. 

Trois  espèces  rencontrées,  dont  une  nouvelle. 
Couleur,  brun  roax  ou  brun  roussâtre  ; 

.  La  nervure  de  division  entre  les  cubitales 

let  2  incomplète, 1.  incompleta,  n.S2i. 

La  nervure  entre  les  cubitales  1  et  2  complète. .  2.  tuberiim. 
Couleur  jaune  pâle  ;  taille  très  petite 3.  moiCSta. 


X — PORJIICIDES  359 

1.  Myrmique  incomplète.  Myrmica  incompleta,  n.  sp. 

?— Long-.  .26  pee.  Rousse  avec  le  dessus  de  lu  tête,  le  dos  du  tho- 
rax et  l'abdomen,  noir.  La  tête,  y  compris  le  chaperon,  le  thorax  tant  sur 
le  dos  qne  sur  les  flancs,  fortement  acicule's.    Mandibules  triangulaires 
acieulées,  ro-jsses.  Antennes  rousses,  les  derniers  articles  épaissis  en  mas- 
sue, un  peu  ob=c  n-s,  le  terminal  plus  pâle  que  le  reste.  Thorax  roux,  le 
dos  du  uiésothorax,  l'extrémité   de  l'écusson,  avec  les  flancs  en  partie 
noir  ;    le  métathorax  tronqué  postérieurement,   lisse,  avec  2  longues 
épines  sur  ses  anales.     Ailes  hyalines  blanchâtres,  un   peu  obscures  à 
la  base,  la   nervure  entre  les  cubitales  1  et  2  manquant  à  la  base,  la 
1ère  discoïdale  fermée,  un  peu  plus  longue  que  large,  le  stigma  roux 
brunâtre.     Pattes  rousses.     Pédicule  de  l'abdomen  cà  2  nœuds,   le  pre- 
mier subpyramidal,  le  2e  noduleux,  tous  deux  roux  et  avec  quelques 
poils,  le  reste  de   l'abdomen-  subglobuleux,  noir,  l'extrémité  roussâtre 
plus  ou  moins  poilue. 

cJ — Noir,  le  chaperon,  les  mandibules,  le  dernier  article  des  an- 
tennes avec  les  tarses,  plus  ou' moins  roassâtres.  Antennes  plus  grêles 
et  plus  longues  que  dans  la  Ç.  Dos  du  mésothorax  lisse,  les  an^-les 
du  métathorax  simplement  mueronés,  sans  épines.  Le  premier  nœud 
du  pédicule  abdominal  strié,  le  2e  lisse,  le  reste  subglobuleux,  mais 
pointu  à  l'extrémité. 

g  — Roux  ;  la  tête  avec  l'abdomen  plus  ou  moins  obscurs.  Le 
métathorax  un  peu  étroit,  à  dos  continu,  avec  2  longues  épines  aiguës 
sur  ses  angjes.     Pour  tout  le  reste  semblable  à  la  9- 

Très  commune  sous  les  pierres,  particulièrement  dans 
les  endroits  sablonneux.  Peut-être  l'espèce  dimîdiaia,  Say  ? 
la  description  qu'il  en  donne  est  insuffisante  pour  en  faire 
l'identification  d'une  manière  certaine. 

2.  Myrmique  tubéreuse.  Myrmica  tuberum,  Fabr. 
St.  Farg.  i,  p.  183.  $  cJ'  g . 

(^  9 — Long.  .20  pce.  D'un  noirâtre  mat,  les  antennes,  les  man- 
dibules, le  bout  de  l'abdomen  avec  les  pattes,  fauves.  Tête  striée, 
fortement  échancrée  postérieurement.  Thorax  arrondi,  strié,  les  épines 
postérieures  ne  consistant  que  dans  la  saillie  des  angles  latéraux. 
Ailes  blanchâtres,  un  peu  apaques,  le  stigma  janne  pâle,  la  lore  discoï- 
dale  fermée,  aussi  large  que  longue,  la  2g  cubitale  pédiculée  sur  l'angle 
de  la  1ère  discoïJale,  la  nervure  qui  la  divise  de  la  3e  en  partie  effacée. 
Nœuds  du  pédicule  de  l'abdomen  velus  et  chagrinés,  le  premier  pédi- 
cule, le  reste  de  l'abdomen  fauve,  subglobuleux. 

g — D'un  fauve  clair,  tête  un  peu  obscure,  très  large,  déprimée 


360  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

et  striée.     Thorax  comprimé   sur  les  côtés,  à   dos  continu,  avec  une 
épine  courte  sur  ses  angles  postérieurs. 

Eare,  se  trouve  sous  les  écorces. 

8.  Myrmique  importune.  Myrmica  tnolesta,  Say,  Say's 
Ent.  ii,  p.  737,  $. 

çj*  Ç — Long.  .15  pce.  D'un  jaune  pâle,  sans  tache.  Antennes  à 
derniers  articles  beaucoup  plus  gros  que  les  précédents.  Ailes  bl:in- 
châtres,  1ère  discoïdale  très  petite,  la  1ère  cubitale  recevant  la  ner- 
vure récurrente  piès  do  sa  base,  la  nervure  de  la  cellule  radiale  inter- 
rompue avant  d'atteindre  l'extrémité,     Môtathoras  inerme. 

^ — Semblable  à  la  Ç,  avec  l'abdomen  plus  ou  moins  obscur  à 
l'extrémité  ;  le  dos  légèrement  interrompu  au  milieu. 

C'est  Ja  petite  Fourmi  jaune  des  maisons,  si  incom- 
mode en  certains  endroits.  Plusieurs  maisons  de  St  Pioch 
de  Québec  en  sont  infestées.  Elle  se  loge  dans  les  cre- 
vasses des  enduits  et  se  montre  assez  rarement  le  jour,, 
mais  la  nuit  elle  fait  partout  des  excursions,  surtout  dans 
les  armoires  et  les  vaisseaux  où  elle  peut  trouvei  quelques 
restes  de  matières  grasses.  Nous  avons  vu  des  assiettes 
grasses  en  étant  toutes  couvertes  le  matin  ;  les  sucriers 
peuvent  aussi  difficilement  être  sonstmiis  à  ses  visites,,  et  il 
faut  que  le  couvercle  soit  très  exactement  ajusté  pour 
qu'elle  ne  puisse  pénétrer  à  l'intérieur.  Nous  ne  l'avons 
jamais  rencontrée  ailleurs  que  dans  les  maisons,  ce  qui 
nous  porte  à  croire  qu'elle  n'est  pas  indigène  pour  notre 
Province. 

Fam.       XI.  MUTILLIDES.    MuW/idœ. 

Tête  forte,  assez  courte,  à  antennes  insérées  près  da 
milieu  de  la  face  ou  un  peu  au  dessous,  le  chaperon  étant 
très  court. 

Yeux  échancrés  dans  les  J>,  arrondis  et  petits  dans 
les  ç. 

Antennes  généralement  fortes  et  courtes,  le  premier 
article  souvent  allonjre. 

Thorax  fort,  le  més&thorax  plus  large  que  les  deux 
autres  parties,  le  dos  continu. 

Femelles  toujours   aptères  et  ressemblant  à  des  four- 


XT — MDTILLTDKS.  361 

mis,  mais  pourvues  d'un   aiguillon   puissant.    Ailes    dos 
mâles  variant  beaucoup  dans  les  différents  genres. 
Pattes  de  longueur  ordinaire,  souvent  poilues. 
Abdomen  assez  court,  le  premier   segment  toujours 
plus    petit    et  souvent  nodnleux,   le  2e  très   grand,    les 
antres  de  forme  plus  ou  moins  conique  dans  leur  ensemble. 
Ces  insectes  vivent  à  la   fnçon  des  guêpes   solitaires, 
c'est-à-dire  que  les  femelles  se  creusent  des  trous  dans  le 
sol  pour  y  dé{)oser   leurs  œufs  ;  on   trouve  ordinairement 
ces  dernières  courant  sur  le  sol,  dans  les   endroits  saV)lon- 
neux,  tandis  que  les  mâles  se  rencontrent  le  plus  souvent 
sur  IfS  fleurs.     Nous  n'avons  encore  rencontré  qu'un  seul 
représentant  de  cette   famille  dans  notre  Province,  mais 
nous  penFons  qu'il  doit  s'y  en  trouver  encore  d'autres. 

Mous  donnons  ci-dessous  les  caractères  des  3  princi- 
paux genres  de  cette  famille,  pour  permettre  de  les  recon- 
naître à  ceux  qui  viendraient  à  les  rencontrer. 
Tête  cubique;    antennes  fortes  et  courtes,   les  articles  1  et  3  allong(îs; 
abdomen  légèrement  tronqué  à  l'extrémité.     Ailes 

des  c?  à  4  cubitales  et  2  nervures  récurrentes 1.  Mutilla. 

Tête  forte,  transversnle;  antennes  un  peu  en  massue  ; 
prothorax  et  métathorax  bo-sus,  le  mésothorax  plus 
étroit  ;  abdpmen  subpétiolé,  le  1er  segment  pyri- 
forme.  Aius  des  cJ  à  4  cubitales,  la  première  plus 
petite,  2  et  3  égales,  chacune  avec  une  récurrente.  2.  Mlthoca. 
Mandibules  3-dentées^  antennes  plus  longues  que  la 
tête  à  1er  article  cylindrique,  un  peu  courbé. 
Thorax  égal  en  dessus,  mais  partagé  en  2  segments 
distincts  ;  abdomen  conique.  Ailes  des  c?  avec  une 
radiale  en  pointe  appliquée  contre  la  côte,  4  cubi- 
tales, 1  grande,  2  triangulaire,  3  pentagone,  grande, 
ces  2  dernières  chacune  avec  une  récurrente,    la  4e 

iv.^  3.  Myrmosa. 

complete 

Gen.  MétHOQUE.   Metlwca,    Latr. 

Tête  subglobuleuse  dans  les  Ç,  transverse  dans  les  d  ; 

trois  ocelles  dtuis  les  2  sexes.  Yeux  ovales.  Thorax  allongé 

et  à  3  nœuds  dans  les  $,le  prothorax  et  le  métathorax  étant 

bossus,  et  le  mésothorax  plus  étroit;  dans  les  c?  le  dos  du 


362  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

thorax  est  continu.  Pattes  longues,  avec  les  hanches 
robustes,  les  tarses  plus  longs  que  les  jambes.  Abdomen 
subpétiolé,  à  premier  segment  pyritbrme  dans  les  2,  à 
pédicule  linéaire  dans  les  J*,  les  autres  segments  chez  ces 
derniers  subdentés,  le  dernier  prolongé  en  dessous  avec 
une  longae  épine  recourbée.  Ailes  des  d^  à  4  cubitales, 
la  première  plus  petite,  2  et  3  égales,  chacune  avec  une 
nervure  récurrente» 

La  différence  entre  les  2  sexes,  dans  ce  genre,  est  si 
considérable,  que  Latreille  a  considéré  les  mâles  comme 
un  genre  particulier  qu'il  a  décrit  sous  le  nom  de  Tengyra. 
Une  seule  espèce  rencontrée. 

Méthoque  bicolore.  Alethoca  bicolor,  !Say,  Say's  Eut. 
ii,  p.  741,  Q. 

'  Ç — Long.  .90  pce.  Rousse  avec  la  tête  et  l'abdomen,  noir.  Tout 
le  corps  lisse,  poli,  brillant.  Tête  en  carré,  les  mandibules  et  le 
cliaperon,  roussâtres.  Antennes  courtes,  épaisses,  rousses,  noires  à 
l'extrémité.  Thorax  avec  les  3  divisions  subégales  en  longueur,  les 
prothorax  et  métathoras  convexes,  subovales,  le  niésothorax  plus 
étroit  avec  2  convexités  noduleuses.  Abdomen  très  brillant,  subfu- 
siforme,  le  premier  segment  pyriforrae,  le  2o  roux  avec  une  bande 
noire  au  sommet  n'atteignant  pas  les  côtés,  le  3e  roux  à  la  base  et 
noir  dans  le  reste,  les  autres  noirs  avec  une  étroite  ligne  rousse  au 
sommet.     Pattes  rousses,  de  la  couleur  du  corps. — R.    , 

TJn  seul  spécimen  capturé  au  CapRouge. 
(A  Continuer.') 


r|^^^#^yvw~~ 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM.  3G3 

DE  QUEBEC  A  JERUSALEM. 

IV 

Lourdes  ;  la  basili  lue,  la  Grotte,  le  Gave  ;  paysage  ;  le  mont  Calvaire, 
insectes.— Toalouse  ;  S.  Sernin,  ses  précieuses  reliques.— Vignes  • 
Oliviers.— Castelnaudary.— Ségala.—Béziers.— Cette  ;  tonneaux  dé 
vin  ;  mollusques.— Lunel.  —Marseille  ;  la  Cantiebière  ;  la  cathé- 
drale  ;  un  correspondant  ;  rencontre  des  pèlerins;  visite  à  l'Evêque  • 
N.  D.  de  la  Garde  ;  la  croix  de  pèlerin. 

Vendredi,   11   i)i«rs.— Lourdes  !  Lourdes  !  nous  avons 
peine   à   le    croire,   nous   sommes    à     Lourdes,  à  l'extré- 
mité mériditionale  do  la  France,  à  1394  lieues  de  Québec  ! 
Mais  ce   qui  nous  émeut  d'avantage   n'est    pas    tant    la 
distance  qui    nous  sépare    du  pays   natal,   que  les    sou- 
venirs   qu'éveille    dans    notre    esprit   ce    coin    de   terre 
que  nous  foulons  de  nos  pieds  en  ce  moment.     Nous  som- 
mes ici  dans  un  lieu  qui  semble  devenu  un   centre,    un 
foyer  de  merveilles.    Tout  parle  ici  à  l'imagination,    à  l'es- 
prit, et  au  cœur.    Ces  fières  Pyrénées,  à  cîme  couronnée 
de  neige  et  à  lase  couverte   de  fleurs,    ne   sont-elles  i)as 
l'image  de  cette  Heine  dont  le  diadème  est   plus   brillant 
que  le  soleil,  et  dont  les  pieds  sont  couverts  d'une  verdure 
qu'émaillent  des  fleurs  de  vertus  sans  nombre  ?  Ces  mon- 
tagnes abruptes,  qui   semblent  se   resserrer  sur  la  gorge 
profonde  que  s'est  creusée  le   Gave,   ne  figurent-elles  pas 
-les  bras  de    cette  Reine   de  toutes  grâces  se  rapprochant 
pour    étreindre   ses   enfants  soumis   et    respectueux   qui 
viennent  ici  implorer  son  secours,  et  concentrer  davantage 
sur. eux  ses  bénédictions  ?  Et  ce  Grave  qui  roule  constam- 
ment ses  eaux  limpides  sur  les  cailloux  qui  tapissent  son 
lit,  n'est-il  pas  l'image  de  ce  courant  de  faveurs  célestes, 
que  des  hommes  pervers,  au  cœur  endurci,  s'efforcent  d'obs- 
truer par  les  cailloux  de  leur  impiété  et  de  leur  libertinage  ? 
Ces  couvents  sur  toutes  les  hauteurs  des  alentours,  ne  sont- 
ils  pas  des  sentinelles  toujours  en  faction,  le  jour  et  la  nuit, 
pour  honorer  Celle  qui  a  bien  voulu  choisir  ce  coin  de  terre 


364  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

pour  y  semer  ses  largesses  ?  Et  cette  superbe  basilique,  avec 
sa  flèche  perçant  les  uues,  avec  ses  milliers  d'ex-voto  qui 
tapissent  ses  murs;  et  ces  magnifiques  boulevards;  et  ces 
riches  constructions,  tout  ne  proclame-t-il  pas  que  Celle  eu 
qui  le  Seigneur  a  fait  de  grandes  choses,  veut  aussi  en  faire 
d'extraordinaires  en  ces  lieux  ? 

Et  la  G-rotte,  donc  ?  Oh  !  c'est  surtout  la  (irotte  qui 
parle  au  cœur  du  pieux  pèlerin.  N'est-ce  pas  là,  en  effet, 
que  la  Keine  du  Ciel  et  de  la  Terre  est  venue  elle-même 
proclamer  ce  que  le  Père  Eternel  avait  décrété  de  toute 
éternité,  ce  que  Pie  IX,  son  enfant  dévoué,  a  donné  pour 
doo-me  au  monde  entier,  et  ce  que  tous  les  fidèles  s'estiment 
heureux  aujourd'hui  de  confesser  :  JE  suis  l'immaculée 
CONCEPTION  ! 

Aussi  du  moment  que  nous  sommes  dans  la  voiture 
qui  doit  nous  conduire  à  Thôtel,  nos  regards  sont-ils  cons- 
tamment fixés  sur  la  grande  basilique  que  nous  ne  voyons 
pas  encore  entièrement,  pour  épier  le  moment  où  un  acci- 
dent de  terrain  nous  en  fera  voir  davantage.  Nous  remar- 
quons à  peine  le  village  échelonné  sur  les  rives  de  ce 
Gave  si  étroitement  encaissé  dans  les  montagnes  qui  le 
bordent  et  que  nous  traversons  sur  son  vieux  pont,  peu  au- 
dessous  de  la  digue  et  du  moulin  qu  occupait  le  pèie  de 
Bernadette  avec  sa  famille.  Nous  jetons  à  peine  un  regard 
de  curiosité  sur  les  nombreux  étalages  d'objets  de  piété  qui 
s'étendent  sur  la  rue  aux  environs  de  notre  hôtel,  tant  nous 
avons  hâte  de  prendre  possession  de  notre  logement,  pour 
nous  transporter  de  suite  à  la  G-rotte, 

Il  passait  à  peine  6  heures  que  déjà  notre  souper  était 
pris  et  que  nous  nous  dirigions  vers  la  basilique,  par  le 
grand  boulevard  qui  y  conduit  directement.  Nous  détour- 
nons nos  regards  des  vendeurs  et  vendeuses  d'objets  de 
piété  aux  nombreux  étalages  qui  bordent  la  route,  pour 
n'être  pas  retardés  dans  notre  marche,  et  nous  pénétrons, 
de  suite  dans  la  crypte  de  la  basilique,  la  nef  supérieure 
étant  déjà  fermée  à  cette  heure.  Nous  trouvons  un  bon 
nombre  de  personnes  qui  prient  là  devant  l'autel  de  la 
Ste  "Vierge,  avec  une  piété  qui  nous  édifie  beaucoup.  Ayant 
i'ussi  satisfait  notre  dévotion,  nous  nous  présentons   à  i'nn 


DE  dUÉBEC  A  JÉRDSALEM  365 

des  Pères  qui  desservent  le  sanctuaire,  dans  l'une  des  sa- 
cristies latérales,  pour  y  taire  viser  nos  celebrel.  Nous  som- 
mes accueillis  avec  beaucoup  de  courtoisie  par  le  bon  reli- 
gieux, qui  nous  donne  en  outre  de  fort  intéressants  détails 
sur  les  merveilles  dont  ils  sont  si  souvent  les  témoins  dans 
ces  bénis  sanctuaires.  Ces  religieux  sont  des  Pères  de  l'Im- 
maculée Conception,  qui  ont  leur  couvent  tout  auprès. 

Comme  on  nous  l'a  enseigné,  nous  descendons  à  la 
Grotte  par  un  chemin  en  zigzag  sur  le  rocher  presque  a 
pic  au  devant  de  la  basilique  même;  ce  sentier  se  réunit 
au  bas  avec  le  chemin  qui  bifurque  du  grand  boulevard 
pour  aller  directement  à  la  Grotte.  Car  la  basilique  est 
construite  au  dessus  même  de  la  Grotte,  aune  élévation 
d'environ  200  pieds,  sur  un  rocher  à  paroi  inaccessible, 
presque  perpendiculaire.  L'édilice  est  de  style  gothique, 
en  superbe  pierre  de  taille,  avec  une  tour  au  milieu  du 
portail  et  de  nombreux  clochetons  aux  contreforts  des 
longs-pans.  Une  superbe  mosaïque,  au  dessus  de  la  grande 
porte,  nous  montre  le  buste  de  Pie  IX. 

{Suivant  le  chemin  qui  contourne  la  base  du  rocher  en 
longeant  le  Gave,  nous  passons  devant  les  loges  de  bains  à 
notre  gauche,  et  sommes  bientôt  en  face  de  la  Grotte.  La 
statue  est  là  dans  sa  niche,  entourée  de  nombreuses  lu- 
mières ;  et  dans  la  Grotte  même,  qu'une  grille  en  fer  main- 
tenant ouverte,  mais  qu'on  peut  fermer  au  besoin,  aux 
pieds  de  la  statue,  brûlent  des  centaines  de  cierges,  dont 
quelques  uns  n'ont  pas  moins  de  4  a  5  pieds  de  long  sur 
un  diamètre  de  5  à  6   pouces. 

Le  soleil  est  disparu  derrière  les  cîmes  neigeuses 
des  Pyrénées;  les  ombres  commencent  à  s'épaissir  au 
pied  des  rochers  ;  l'atmosphère  est  douce  et  tiède, 
comme  dans  nos  plus  belles  soirées  de  juin  ;  le  Gave, 
qu'on  a  forcé  à  s'éloigner  un  peu  en  empiétant  sur 
son  lit  pour  prolonger  les  dalles  sur  lesquelles  s'a- 
genouillent les  pèlerins,  fait  entendre  son  léger  murmure 
en  roulant  ses  ondes  sur  ses  cailloux  ;  le  silence  de  tous  les 
êtres  animés,  la  solitude  des  alentours,  l'attitude  pieuse  et 
recueiliie  d'une  vingtaine  de  pèlerins  qui  sont  là  à  prier, 
tout  s'harmonise  pour  nous  pénétrer  d'une  douce  émotion 
et  raviver  nos  sentiments  de  piété.      Pas  le  moindre  bruit, 


366  I-E   NATURALISTE   CANADIEN 

pas  le  moindre  écho  pour  troubler  le  recueillement  de  ceux 
qui  prient  et  implorent  l'assitance  du  Ciel  dans  ce  lieu 
béni.  La  nature  elle-même  semble  suspendre  son  souffle 
pour  ne  nuire  en  rien  aux  élans  du  cœur  qui  sont  ici  plus 
éloquents  que  les  paroles  ;  c'est  à  peine  si  les.  lumières  des 
cierges  vacillent  parfois  sous  les  ondulations  de  l'atmos- 
phère. Aussi,  pénétrés  dès  l'abord  d'un  religieux  respect, 
nous  empressons-nous  d'abaisser  nos  fronts  sur  les  dalles 
du  pavé  pour  aller  ensuite  appliquer  nos  lèvres  sur  le  rocher 
même,  aux  pieds  de  la  statue,  en  nous  sig'nant  de  l'eau  qui 
suinte  en  cet  endroit.  Mais  c'est  surtout  l'image  de  l'Im- 
macnlé  Conception  qui  fixe  nos  regards  et  attire  notre  atten- 
tion. C'est  là,  nous  disions-nous,  qu'à  dix-huit  reprises  diffé- 
rentes, en  1858,  la  reine  du  Ciel  et  de  la  Terre,  a  daigné  se 
montrer  !  C'est  à  cet  endroit  même,  qu'indique  une  inscrip- 
tion sur  le  pavé,  que  se  tenait  Bernadette,  lorsqu'elle  vit 
l'apparition  et  entendit  sa  voix  !  C'est  de  cette  niche  naturelle, 
que  la  Reine  des  anges  et  notre  mère  proclama  elle-même 
qu'elle  avait  éié  conçue  sans  péché  !  C'est  du  fond  de  cette 
grotte  que  jaillit  celte  source,  qui  coule  encore  si  abondam- 
ment aujourd'hui,  et  dont  les  eaux  ont  procuré  laguérison 
de  tant  d'infirmités  !  C'est  entouré  de  toutes  ces  merveilles, 
ému  par  de  si  doux  souvenirs,  touché  par  ces  preuves  de 
la  miséricorde  du  Ciel  pour  les  hommes  qu'attestent  ces 
trophées  de  béquilles  qu'on. voit  ici  suspendus,  qu'on  sent  le 
cœur  s'attendrir,  une  ferme  confiance  dissiper  toute  crainte, 
et  que  la  prière  douce  et  suave  s'échappe  des  lèvres  avec 
amour.  On  croit  être  là  dans  un  canal,  dans  un  courant  «de 
grâces,  et  on  se  sent  fortifié  dans  l'espérance,  nous  dirions 
peut-être  mieux,  dans  l'assurance  qu'on  pourra  en  partager 
quelques-unes  ! 

Après  quelques  minutes  de  recuillement,  nous  pre- 
nons nos  chapelets  et  commençons  à  le  récitera  demi  voix; 
mais  aussitôt  toute  l'assistance  se  joint  à  nous  et  veut  y  ré- 
pondre. C'est  donc  en  commun  que  nous  saluons  la  Vierge 
Immaculée  avec  les  paroles  de  l'ange  et  de  sa  cousine 
E  izabeth,  et  que  nous  ajoutons  de  tout  cœur  :  oui  !  priez 
pour  nous,  maiSj  surtout  à  l'heure  de  notre  mort.  Oh  ! 
avec  quelle  satisfaction  nous  rappelons  alors  à  notre  souve- 


DE   QUÉBÏÏC   A   JÉRUSALEM  367 

nir  les  personnes  qui  nous  sont  chères,  pour  appeler  sur 
elles  les  faveurs  que  le  Ciel  se  plait  à  répandre  en  ce  lieu 
par  l'entremise  de  sa  Reine  ! 

Notre  prière  Unie,  nous  prenons  un  verre  d'eau  de  la 
fontaine,  et  recevons  du  bon  Frère  qui  la  garde  des  explica- 
tions sur  les  changements  et  les  améliorations  qu'on  a  pra- 
tiqués tout  autour.  Et  achetant  à  l'étalage  voisin  5  gros 
cierges,  nous  allons  nous-même  les  allumer  aux  pieds  de  la 
statue.  Quatre  pour  des  personnes  de  notre  famille,  et  un 
cinquième  pour  une  pauvre  fille,  ayant  une  maladie  incu- 
rable, qui  était  venue  .se  recommander  à  nous  à  notre  dé- 
part. Qui  sait,  nous  disions-nons,  si  déjà  elle  n'est  pas  dans 
la  tombe  !  Miiis  acquittons-nous  toujours  de  notre  devoir 
de  charité  ;  et  le  cierge  est  allumé.  (1) 

Samedi  12  mars. — Nous  disons,  ce  matin,  la  messe  dans 
la  crypte  de  la  basilique,  car  comme  il  n'y  3,  pas  d'autel 
fixe  dans  la  Grrotte,  on  ne  peut  célébrer  là  que  dans  les 
grands  concours,  sur  un  autel  qu'on  érige  à  chaque  fois. 
ISlous  passons  le  reste  du  jour  à  visiter  le  village  et  à  renou- 
veler nos  visites  à  la  Grotte.  A  chaque  fois  c'est  toujours 
le  même  silence,  la  même  piété  des  assistants,  la  même 
atmosphère  religieuse  qui  semble  nous  imprégner  sponta- 
nément de  doux  sentiments  de  piété  et  de  suaves  émotions. 
Aussi  est-ce  toujours  avec  regret  que  nous  nous  éloignons 
chaque  fois  de  ce  béni  sanctuaire. 

Comme  nous  allions  pénétrer  dans  la  Grotte,  dans 
l'une  de  nos  visites,  nous  remarquons  sur  les  dalles  du 
pavé,  un  superbe  charançon  qui  venait  de  s'y  abattre. 
Inutile  d'ajouter  que  nous  ne  lûmes  pas  lent  à  nous  eu  sai- 
sir et  que  nous  le  conservâmes  avec  soin,  tant  comme  un 
trophée  de  nos  chasses  entomologiques,  que  comme  un 

(1)  DUe  Lse.  G.,  du  CapRouge,  pauvre  fiile  en  service,  souffrait  d'une 
dispepsie  depuis  plus  d'un  an,  qui  l'avait  amenée  à  un  état  d'anémie  auquel 
la  médecine  ne  pouvait  plus  remédier.  Le  II  mars  au  soir,  au  moment  où 
nous  allumions  pour  elle  un  cierge  devant  N.-D.  de  Lourdes,  elle  se  sentait 
plus  mal  que  d'ordinaire,  pouvant  à  peine  marcher.  Le  lendemain  elle  veut 
se  rendre  à  l'église  seule,  malgré  l'opposition  de  ses  parents.  Elle  y  t'ait 
sa  communion,  et  s'en  revient  parfaitement  guérie,  ne  sentant  plus  aucun 
malaise.  Et  après  plus  de  six  mois,  la  maladie  u'a  encore  donné  aucun 
signe  de  réapparition. 


368  liE  NATURALISTE   CANADIEN 

souvenir  du  liou  où  nous  faisions  cette  capture.  Que  nos 
lecteurs  ne  s'étonnent  pas  de  nous  voir  ainsi  entremêler 
aux  suaves  émo',ions  de  la  piété,  la  ]oie  profane  du  natura- 
liste, à  la  rencontre  de  quelque  s|>écimen  nouveau  pour  lui. 
Tous  les  êtres  ne  sout-ils  pas  des  créatures  du  souverain 
maitre,  et  ne  proclament-ils  pas,  chacun  à  sa  manière,  ses 
infinies  perfections,  sa  puissance,  sa  sagesse  ?  Cet  être  in- 
fime, ce  petit  Otiorynchus  scabrosus,  car  c'est  ainsi  que  le  dé- 
sig-iie  la  science,  ne  vient-il  pas,  lui  aussi,  aux  pieds  de 
l'image  de  la  Reine  du  Ciel,  pour  chanter  ses  louanges  ? 
N'ofïVe-t-il  pas  dans  la  perfection  de  ses  formes,  dans  l'har- 
monie de  ses  membres  et  de  ses  couleurs,  aux  hommes  ses 
frères  dans  la  création,  la  preuve  que  tout  dépend  de  Dieu, 
de  ce  Dieu  qui  n'a  pas  accordé  une  moindre  attention  en 
conformant  les  membres  du  plus  petit  insecte,  qu'à  l'or- 
ganisation des  mondes  qui  peuplent  l'espace,  et  que  tout  ce 
qui  existe  doit,  par  conséquent,  rendre  hommage  à  l'auteur 
de  toutes  choses  ? 

C'est  en  nous  livrant  à  ces  réflexions  que  nous  nous 
assurons  notre  capture  en  la  logeant  dans  notre  bouteille 
de  chasse.  Mais  qu'apercevons-nous  en  levant  les  yeux  ? 
Yoici  qu'à  côté  de  l'image  de  Marie,  à  la  hauteur  de  son 
épaule,  dans  la  niche  même,  du  côté  de  la  droite,  un  gen- 
til petit  oiseau,  une  légère  Bergeronnette,  vient  ajouter  un 
brin  quelconque  au  nid  qu'elle  est  en  frais  de  construire  en 
cet  endroit.  Nous  disons  construire,  mais  nous  serions 
plus  exact  en  disant  réparer,  car  le  bon  Frère  qui  garde 
continuellement  la  G-rotte,  nous  dit  qne  depuis  trois  ans 
ce  charmant  petit  oiseau,  vient  chaque  printemps,  à  cet 
endroit  même,  élever  sa  nichée.  Ni  le  grand  nombre  des 
pèlerins,  ni  leurs  allées  et  venues^  ni  leurs  chants,  ni  leurs 
mouvements,  rien  ne  le  dérange  dans  la  mission  que  le 
Créateur  lui  a  confiée.  Ne  veut-il  pas,  lui  aussi,  ce  tout  petit 
passereau,  honorer  à  sa  manière  la  Reine  du  Ciel  et  de  la 
Terre  dans  son  béni  sanctuaire?  joindre  son  action  de  lou- 
ange à  la  prière  des  pieux  pèlerins  qui  se  succèdent  ici 
sans  cesse  de  toutes  les  parties  du  monde  ? 

La  Grrotte,  comme  nous  l'avons  déjà  observé,  est  sur 
la  rive  gauche  du  Gave  qui  coule  en  cet  endroit  de  l'Est  à 


DE  QUÉBRO  A  JÊRU^ALKSr.  369 

rOnost,  au  bas  de  la  colline  escarpée  sur  laquelle  est  cons- 
truile  la  basiiiq'ie,  à  environ  200  pi.'ds  au-dessus.  C.dle-ci, 
avec  sa  façade  à  l'Est,  présente  son  côté  droit  au  cours  du 
G  ive,  de  même  que  la  Grrotle  son  ouverture,  et  se  trouve 
séparée  du  reste  d<»  la  montagne,  qui  s'élève  eiîcore  fort 
liant  au-delà,  par  un  chemin  public  qu'on  a  presque  entière- 
ment taillé  dans  le  roc.  On  a  donné  le  nom  de  montao-ne 
du  Calvaire  au  mamelon  qui  .s'élève  de  l'autre  côté  du  che- 
min, au  dess'.is  de  la  basilicjue,  parce  qu'eu  effet,  on  a  érigé 
un  calvaire  sur  son  sommet. 

La  G-rotte  i^eut  avoir  une  trentaine  de  pieds  d'ouver- 
ture sur  une  i)rof()ndeur  d'environ  20  pieds,  et  sa  voate 
d'environ  25  pieds  à  l'ouverture,  se  Cfurbe  graduellement 
pour  se  terminer  en  angle  assez  aigu  à  l'intérieur.  C'est  de 
cet  angle  de  l'intérieur  que  s'échappe  la  source  qui  coule 
si  abondamment  aujourd'hui  et  que  Bernadette  ne  put  dé- 
couvrir, sui'  l'indication  de  l'apparition,  qu'en  grattant  le 
sol  avec  ses  doigts.  Recouverte  par  les  dalles  du  pavé  de 
la  Grrotto,  on  entend  bouillonner  cette  source  à  sou  origine, 
et  on  la  voit  couler  constimment  dans  des  bassins  de  pierre 
à  l'entrée,  pour  passer  successivement  dans  les  cabinets  de 
bains  installés  à  la  suite  les  uns  des  autres  sur  la  gauche. 
A  droite  de  la  Griotte,  et  un  peu  au-dessus  de  son  ouverture, 
se  trouve  une  niche  naturelle,  presque  régulière,  el  c'est  là 
que  Bernadette  a  vu,  à  18  reprises  différentes,  celle  qai 
s'est  nommée  elle-même  l'Immaculée  Conception,  et  c'est 
là  aussi  qu'est  placée  la  statue  qui  la  représente  dans  l'at- 
titude donnée  par  l'heureuse  jeune  fille  elle-même.  L'é- 
glantier croissant  au  bas  de  la  nieh  ■,  et  qui  lors  des  appari- 
tions parvenait  jusqu'aux  pieds  de  la  Ste  Vierge,  a  disparu 
par  suite  d'un  larcin  qu'on  [)ourrait  qualifier  de  sacrilège 
s'il  n'avait  eu  la  piété  pour  exe  ise  ;  mais  il  a  été  remplacé 
par  un  autre  qu'on  a  planté  sur  une  motte  de  terre  que 
retiennent  des  liens  fixés  au  roc. 

La  niche,  quoique  complètement  distincte  de  la  G-rotte, 
s'y  trouve  cependant  réunie  par  un  trou  dans  son  intérieur 
qui.  met  les  deux  excavations  en  communication;  c'est 
par  ce  coulair  que  la  Ste  Vierge  parla  à  Bernadette  dans 
l'une  de  ses  apparitions. 


370  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

Le  rocher,  tout  aux  alontours  de  la  Grotte,  est  entière' 
ment  nu,  sauf  quelques  broussnllesqui  ont  pris  racine  çà  et 
là  dans  les  crevasses  et  dans  certaines  dépressions,  A  droite 
de  la  Grotte,  de  même  qu'en  face  de  la  basilique,  se  trouve 
aussi  un  chemin,  à  pente  fort  raide,  qu'on  a  pratiqué  en 
ziuz;i«'s  sur  le  flanc  du  rocher  et  qui  condiut  semblable- 
ment  au  chemin  public  en  arrière  de  la  basilique.  Des 
plantations  du  plus  bel  effet  servent  à  protéger  ce  sentier 
contre  les  ardeurs  du  soleil,  en  même  temps  que  des  pa- 
liers à  chaque  détour  t  firent  aux  voyageurs  des  sièges  pour 
se  reposer. 

Poursuivant  ce  sentier  jusqu'au  clî'^min  public,  nous 
passâmes  devant  la  résidence  des  Pères,  et  nous  enga- 
getâmes  dans  un  chemin,  ou  plutôt  un  sentier  à  l'usage  des 
troupeaux,  pour  parvenir  jusqu'au  Calvaire  en  contournant 
le  mamelon  principal.  Nous  voulions  tout  à  la  fois  jouir 
du  coup  d'œil  de  ce  point  élevé,  et  avoir  rocca?ion  de  faire 
provision  de  fleurs  et  d'insectes  pour  nos  colK-ctions.  Deux 
petits  garçons  s'olfrirent  pour  nous  servir  de  guides,  et 
nous  conduisirent  à  l'entrée  d'un  long  corridor  souterrain, 
qu'ils  nous  disent  traverser  la  montagne  de  part  en  part. 
Mous  avions  bien  un  certain  désir  de  faire  cette  excursion 
d'un  nouveau  genre,  mais  la  difficulté  que  nous  avions  à 
comprendre  ces  cicérones,  qui  ne  parlaient  à  peu  près  que 
leur  patois,  et  une  affiche  que  nous  trouvâmes  à  l'entrée 
avertissant  les  voyageurs  de  ne  pas  tenter  cette  entre})rise 
sans  en  avoir  obtenu  l'autorisation, — d'ailleurs  dépourvus 
de  bougies  pour  nous  éclairer  dans  le  traj.^t, — il  nous  fallut 
de  suite  renoncer  au  projet,  et  prendre  la  route  de  l'as- 
cension extérieure.  M.  Eolduc,  ennuyé  de  nous  voir  à  tout 
instant  retourner  des  pierres  pour  y  capturer  des  coléop- 
tères, prit  bientôt  le  devant;  et  nos  deux  gamins  décou- 
ragés de  nous  voir  njeter  les  nombreux  insectes,  tous  de 
même  espèce,  qu'ils  nous  apportaient,  nous  abandonnèrent 
aussi  bientôt  pour  retourner  sur  leurs  pas,  de  sorte  que 
demeuré  spul,  nous  pûmes,  tout  à  notre  aise,  faire  nos 
observations  et  collecter  fleurs,  insecte;*,  pierres  que  nous 
rencontrâmes  dignes  d'intérêt. 

Le  premier  objet  qui  attira  notre  attention  fut  l'Ajonc 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUS/LEM  371 

OU  llenet  épineux,  Wex  euwpœ,,!^,  Linné.  Pour  la  première 
fois  que  nous  faisions  connaissance  avec  cet  arbrisseau, 
nous  pûmes  l'examiner  (ont  à  notre  aise,  car  il  était  en 
telle  abondance,  que  la  montagne  en  étnit  partout  cou- 
Terte.  C'est  un  petit  arbrisseau  de  12  à  20  ])ouces  de  lon- 
gueur, poussant  en  touffes,  à  tiges  souvent  couchées,  à 
feuilles  étroites,  lancéolées,  raides,  entremêlées  de  nom. 
breuses  épines.  11  appartient,  comme  on  le  sait,  à  la  famille 
des  Légnmineuses,  mais  ce  n'était  pas  encore  !e  temps  de 
sa  floraison.  Ce  n'est  qu'après  bien  des  recherches  que  nous 
parvînmes  à  en  trouver  quelques  fl-urs  ouvertes  dans  des 
endroits  abrités  par  quelques  accidents  de  terrain.  Ces 
fleurs  sont  jiunes  et  d'un  fort  bel  effet  lorsqu'elles  sont 
en  parfaite  floraison. 

Nous  prîmes  sous  des  pierres,  à  l'entrée  du  souterrain, 
une  foule  de  cara biques,  mais  tons  de  la  même  espèce, 
c'était  le  Prisionijchus  Pyrœnavs,  Du  four. 

Nous  vîmes  plusieurs  papillons  au  vol,  particulière- 
ment des  Yanesses,  mais  nous  ne  pûmes  en  saisir  aucun. 
Nous  tenions  peu  d'ailleurs  à  faire  la  capture  d'insectes 
que  nous  n'aurions  pu  conserver,  et  nous  n'étions  point 
préparé  pour  cons»^rver  des?  papillons  qui  exigent  des  soins 
tout  particuliers.  Nous  rencontrâmes  aussi  qutdques 
bourdons,  mais  sans  pouvoir  les  capturer,  notre  filet  étant 
partout  accroché  aux  nombreuses  épines  des  ajoncs. 
Nous  prîmes  encore  parmi  les  coléoptères  :  Tiinarcha 
lœvigata,  Lin.,  Anisodaclylus  binotatus,  Amara  trivialis,  A. 
familiaris,  Clerusformicarius,  Lin.  etc,  etc. 

Il  était  près  de  4  heures,  lorsque  nous  revînmes  à  noire 
hôtel;  nous  prîmes  à  peine  quelques  minutes  de  repos  et 
repartîmes  aussitôt  pour  visiter  la  ville  que  nous  n'a- 
vions encore  fait  qu'entrevoir.  Nous  dirigeant  vers  le  sud, 
nous  traversons  le  Gave,  tout  auprès  du  moulin  du  père 
de  Bernadette,  et  continuons  jusqu'à  l'église  parois.siale,  qui 
est  ancienne  et  fort  petite;  mais  tout  à  côté  s'en  trouve 
une  nouvelle  de  fort  belle  apparence,  qu'a  fuît  construire 
Mo*r  JPeyramale,  le  curé  de  Bernadette  au  moment  des 
apparitions,  et  dont  la  cave  recèle  les  restes.  Nous  péné 
trous  daus  la  crypte  pour  admirer  io  sui^erbe  tombeau  qu'où 


372  I'E  NATURALISTE  CANADIEN 

a  éri<^é  sur  le  corps  de  ce  vertueux  prélat.  Rcjoig-iiant  la  route 
que  lions  avions  suivie  à  notre  arrivée  la  veille,  et  complé- 
tons le  circuit  en  nous. remlaiit  do  nouveau  à  la  G-rotte  pour 
y  réciter  notre  office,  tout  en  y  faisant  une  nouvelle  vi>îte. 
Nous  visitons  en  passant  une  très  grande  construction, 
tout  nouvelle,  que  l'on  a  érii^ée  pour  héberger  les  pèlerins, 
lorsqu'ils  se  présentent  en  trop  grand  nombre. 

Revenus  à  notre  hôtel  pour  le  souper,  nous  ne  fûmes 
pas  peu  réjouis  d'y  trouver  4  charmants  commensaux  qui 
venaient  d'y  arriver  ;  c'étaient  les  supérieurs  de  4  maisons 
de  Frères  des  Ecoles  Ohréiiennes  qui  s'y  étaient  donné 
rendez-vous,  savoir  :  de  Parisr,  de  Bordeaux,  Olermont- 
Ferrant  et  de  Pau.  Nous  passâmes  la  plus  agréable  soirée 
avec  ces  dignes  enfants  du  Vénérable  de  la  Salle.  Supé- 
rieurs de  maisons  imj^ortantes,  c'étaient  aussi  des  hommes 
supérieurs  par  leurs  talents,  leur  érudition,  leur  connais^ 
sance  des  hommes  et  des  choses,  et  nous  ajonterons  encore 
par  leur  piété,  v^'ii  est  des  hommes  bien  méritants  de  la 
société,  et  dont  les  services  sont  loin  d'être  apprécié» 
comme  ils  le  méritent,  ce  sont  bien  ces  humbles  enfmts  du 
grand  instituteur.  Remplissant  des  fonctions  aussi  en- 
nuyeuses et  ingrattes  qu'elles  sont  précieuses  et  indispen- 
sables, ces  religieux  à  règle  sévère  et  toute  de  sacriiice, 
semblent  ne  connaître  pour  rémunération  de  leurs  durs 
labeurs,  que  l'indittérence  et  l'abjection,  lorque  toutefois 
le  mépris  et  la  persécuiion  ne  viennent  pas  en  prendre  la 
place.  Ce  sont  les  nourrices  de  l'intelligence,  qui  lui  dis- 
pensent le  lait  de  l'enfance,  en  atteuilant  qu'elle  puisse 
prendre  une  nouriilure  plus  substantielle  ;  ce  sont  des 
éducateurs  de  jeunes  plantes,  dont  la  faiblesse  exige  des 
soins  continuels  ;  ce  sont  des  mentors  su  s  et  expérimentés^ 
pour  faire  faire  sans  crainte  les  premiers  pas  dans  les  sen- 
tiers de  la  vie  intellectuelle  ;  ce  sont  des  substituts  pour 
les  importantes  obligations  que  la  nature  impose  à  t(ms 
ceux  à  qui  elle  conlle  une  famille,  et  qui  s'acqnitient  de 
leur  tâche  avec  un  dévouement  sans  pareil  Mais  q  li  le 
croirait,  nous  sommes  leurs  débiteurs  à  tant  de  titres,  et 
cependant  nous  leur  ménageons  encore  la  considération  à 
laquelle  ils  ont  tant  de  droits.  Mais  sont'-ils  doue  des  parias 


DE  QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  373 

dans  notre  société,  que  nous  puiss^ioiis  recin'oir  h;tl>ituelle- 
ment  k'Uis  sorvict  s  sans  nous  croirt»  seulement  liés  à  la 
reconnaiss  aice  ,i  leur  ép^ard  ?  11  nous  t'iit  toujours  phnsir  de 
nous  trouver  en  société  de  ces  hommes  de  sacrilice  et  de 
si  grande  utilité,  mais  la  sati>iaction  est  encore  plus  grande, 
lorsqu'avec  le  méiite  commun,  ou  rencontre  des  esprits 
aussi  éclairés  et  aussi  distingués  que  les  quatres  supérieurs 
qu'un  heureux  hasard  avait  mis  sur  notre  route. 

Comme    tous    les    ecclésiastiques   que     nous     avions 
rencontrés   jusqu'alors,     ces    bons    relii^ieux    nous    expri- 
mèrent les   mêmes  craintes  pour    l'nvenir    de    la    France. 
Ceux  qui  représentent  aujourd'hui  l'autorité  ne  se  servent 
du  pouvoir  qu'ils  ont  usurpé  que  pour  faire  directement  la 
guerre  à  Dieu.     Le  prêtre  est  de  trop  dans  notre  état  de 
société,  disent  les  impies,  il  est  trop  gênant  pour  nos  allures, 
c'est  un  obstacle  à  notre   marche    dans  la  voie  du  progrès  ; 
il  faut  le  faire  disparaître.     La  religion  est  une  vieille  ins- 
titution qui  a  fait  son  temps,  disent  les   libres-penseurs,  la 
croyance  en  Dieu  est  une  superstition  surannée  qu'il  ne  faut 
pas  plus    longtemps  soulïrir;  il  est   temps  que   la  raison 
prenne  son  libre  essort  et  s'affranchisse  de  ces  mille  entraves 
que  nous  ont  léguées  des  siècles  d'ignorance  et  de  b'goterie. 
El  les  impies  et  les  libres-penseurs  se  donnent  la  main  pour 
déclarer  la  g-uerre  à  Dieu,  pour  faire  disparaitre  des  con- 
sciences cette  foi  qui  fait  seule  le  bonheur  de  l'homme  et 
dans  cette  vie  et  dans  l'autre.  Ni  Dieu  ni  maître,  rel  est  le  titre 
d'un  journal  qui  se  publie  tous  les  matins  dans  la  capitale 
de  cette   puissance  qui  s'intitulait  naguère,  avec  une  noble 
fierté,  la  fille  aînée  de  l'Eglise  !  et  dans  ce  journal  on  prêche 
ouvertement  l'athéisme.     Sous  le  vain  liom   de  liberté,  on 
porte  la  tyrannie  jusqu'à  violenter  les  consiences  dans  leurs 
croyances  ;  il  n'y  a  de  liberté  que  pour  faire  le  mal,  le  libre 
exercice  de  la  reliirion  est  entravé  de  mille  manières.  Tous 
les  gens  sérieux  que  nous  avons  rencontrés  s'accordent  à 
dire  que  la  France  s'en  va  à  l'abîme,  qu'un    nouveau  cata- 
clisme,  une  nouvelle  commune  peut-être,  une  catastrophe 
quelconque  est  inévitable  pour   purger  la  France  de  ces 
êtres  sans  foi  et  sans  honnêteté  qui  se  sont  emparé  de  l'au- 
torité pour  en  abuser  à  qui  mieux  mieux. 


374  LE    NATURALISTE   CANADIEN 

Chose  étonnante,  partout,  à  Orléans,  à  Tours,  à  Bor- 
deanx,  etc.,  tons  cenx  qnc  nous  rencontrons  nous  tioniient 
le  même  langaue,  et  cependant  If  mal  continue  sa  pente. 
Mais  est-ce  que  la  France  n'est  plus  aux  français,  que  tout 
Je  monde  manj^rée  contre  l'état  de  choses  actuel  et  que 
cependant  on  le  soufi're,  on  le  tolère,  on  l'autorise  ?  disions- 
nous  à  un  voisin  dans  un  char.  —  Non,  répliqua-t-il,  la 
France  n'est  pas  entièrement  aux  Français;  l'immense  ma- 
jorité (les  français  est  religieuse,  conservatrice,  légitimiste 
même;  mais  les  bons,  dégoûtés  d''s  procédés  peu  honnêtes 
qu'emploient  les  méchants  pour  dominer,  en  sont  venus 
à  préférer  l'abstention  au  combat  contre  de  tels  gens  ;  et 
delà  la  victoire  de  ces  révolutionnaires. 

D'ailleurs  depuis  longtemps  Paris,  qui  est  la  sentine 
de  toute  rEuro[-)e,  le  réfngium  de  la  canaille  de  tous  les 
pays  circonvoisins,  se  donne  pour  la  France  inémc  ;  o\  ct'tte 
écume  de  la  société,  ameutée  i>ar  des  hommes  sans  foi  ni 
loi,  sait  mettre  à  prolit  cette  apathie  des  honnêtes  gen?, 
pour  s'imposer  et  proclamer  partout  la  révolution.  Ne  pos- 
sédant rien,  n'ayant  rien  à  [)erdre,  ils  ii'attt'udent  que  le 
trouble  pour  s'emparer  de  quelque  chos  .  La  chute  de  la 
Commune  a  amené  la  \)erle  d'une  portion  notable  de  cette 
canaille,  mais  il  en  est  encore  i  rop  resté;  la  souche  a  re- 
verdi et  produit  de  si  nombreux  rej^-tons,  qu'elle  est  deve- 
nue aussi  menaçante  que  naguère.  Non,  à  moins  d'une 
intervention  directe  de  la  Providence,  un  miracle  de  sa 
miséricorde,  que  sollicitent  sans  cesse  ces  milliers  de  reli- 
gieux et  religieuses  voués  h  la  prière  et  à  la  pénitence,  la 
France  ne  peut  être  sauvée  que  par  une  nouvelle  lessive 
qui  la  purgera  des  chenapans  qui  la  dominent  aujourd'hui 
en  lui  imposant  leur  loi. 

Nous  ne  mîmes  fin  à  cette  agréable  conversation  avec 
nos  aimables  religieux,  que  pour  aller  f  »ire  une  dernière 
visite  à  la  grotte  avant  de  nous  coucher. 

Comme  la  veille,  et  comme  la  c'nose  a  lieu  tous  les 
jours,  nous  trouvons  un  bon  nombre  de  personnes  au  jiied 
de  la  statue,  priant  avec  un  recueillement,  une  dévotion 
qui  nous  édihent  grandement  Plusieurs  malades  sont  aussi 
là,  sollicitant  de  la   Keine  du   Ciel  le   soulagement  à  leurs 


DE   QUÉBEC  A  JÉRUSALEM  375 

inlirmités;  les  uns  y  sont  venus  de  leurs  pieds,  mais  les 
nutressout  ou  étendues  dans  des  chaises-lits  munies  de 
roulettes  pour  le  transport,  on  rembourrés  d'oreillers  dans 
des  petites  voitures  à  bras.  Tous,  malades,  infirmes,  aides, 
curieux,  observent  le  silence  le  plus  rigoureux  ;  on  boit  de 
l'eau  de  la  source,  on  égrenne  son  chapelet,  on  baise  le 
j)avé,  mais  surtout  on  laisse  parler  le  cœur  dans  un  lieu 
dont  lu  vue  seule  suffit  pour  impressionner  toute  âme  sen- 
sible. Après  avoir  satisfait  notre  dévotion,  nous  revenons 
à  notre  hôtel  en  récitant  notre  chapelet,  comme  nous  le  fai- 
sions à  chaque  visite. 

Dimanche,  13  mars.  —  \j\\  vrai  soleil  do  juin  de  nos  con- 
trées brille  ce  matin  de  tout  son  éclat,  et  lait  étinceler  le 
blanc  manteau  qui  recouvre  les  cimes  des  Pyrénées,  en  le 
forçant  de  céder  peu  à  peu  à  sa  puissance. 

Comme  nous  avions  été  invité  à  célébrer  à  labasilifjue 
la  messe  paroissiale  de  8  heures,  nous  protitons  de  ce  retard 
pour  examiner  [ilus  à  notre  aise,  du  balcon  de  notre  hôtel, 
le  pittoresque  et  l'agréabie  variété  du  paysage  des  envi- 
rons. En  face  de  nous  ce  sont  les  Pyrénées  avec  leurs 
crêtes  neigeuses;  à  gauche  le  village  échelonné  sur  les 
pentes  du  Grave;  A  droite  c'est  la  basilique  avec  ses  cloche, 
tons  élancés,  qui  à  distance  simulent  des  lances  levées  vers 
le  ciel;  un  peu  au  delà,  de  l'autre  côté  du  Grave,  c'est  le 
couvent  des  Carmélites  avec  ses  superbes  jardins,  une 
autre  communauté  de  femmes,  la  voie  ferrée,  etc..  et  par- 
tout la  verdure,  les  fleurs,  les  suaves  émanations  des  mati- 
nées printaniéres» 

Les  habitants  du  lieu  remplissent  les  chemins,  se  ren- 
dant à  l'église,  en  s'entretenant  dans  leur  patois  dont  nous 
ne  pouvons  comprendre  un  seul  mot.  Nous  admirons  le 
costume  élégant  et  si  rr:odeste  que  portent  les  personnes  du 
sexe.  Toutes  portent  sur  leur  tète  le  capnlet  qui  les  couvre 
presque  entièremejit.  Ce  capnlet  est  blanc,  rouge  ou  bleu, 
ce  qui  fait  dans  les  masses  une  variété  de  couleurs  d-'s  plus 
agréables.  Vous  croiriez  voir  un  parterre  où  les  phlox,  les 
lis,  les  dauphinelles,  les  roses,  etc.,  s'entremêlent  en  for- 
mant des  massifs  continus.  Autant  que  nous  avons  pu  le 
comprendre,  ce  capulet  a  à  peu  près  la  forme  d'un  châle 


376  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

dont  2  côtés  d'une  pointo  serai<>nt  réunis  par  une  couture, 
le  bord  extérieur  est  appuyé  sur  le  iVont  et  laisse  retomber  la 
longue  pointe  en  forme  de  capuchon,  pour  couvrir  tout  le 
dos  de  plis  des  plus  gracieux.  Parfois  le  vent  pénétrant  à 
l'intérieur  projette  en  arrière  la  longU(^  pointe  du  capu- 
chon. 

A  8  heures  la  vaste  basiliqne  est  remplie  de  fidèles, 
tous  dans  l'attitude  la  plus  dévotieuse  ;  et  malgré  les  messes 
nombreuses  qui  avaient  été  dites  auparavant,  nous  don- 
nons encore  la  sainte  communion  à  plus  de  100   personni^s. 

Nous  admirons  une  fois  de  plus  la  lichesse  de  décora- 
tion de  ce  superbe  temple  11  n'y  a  pas  moins  de  2000  à 
3000  cœurs  en  argent  ou  en  vermeil  d'accrochés  partout  ; 
de  tout  côté  flottent  des  bannières  des  plus  liches,  et  la 
plus  graiule  partie  des  murailles  est  rer-ou verte  de  plaques 
de  marbre  remémorant  des  faveurs  obtenues  ;  car,  comme 
on  le  sait,  les  miracles  ici  s'opèrent  par  centaines. 

Nous  allons  faire  une  dernière  visite  à  la  grotte  dans 
le  dessein  surtout  de  taire  toucher  au  rocher,  aux  pieds  de 
la  statue,  de  nombreux  objets  de  piété  dont  nous  avions 
fait  provision,  tant  à  Paris  qu'ici  même,  à  Lourdes.  Nous 
détachons  pour  notre  herbier  une  petite  branche  de  gui 
d'une  toufie  qu'on  avait  déposée  avec  beaucoup  d'autres 
fleurs  devant  l'image  de  la  Ste  Vierge.  Nous  remarquons 
tout  à  côté  une  masse  de  lettres  que  de  pieux  pèlerins  ont 
déposées  là,  à  l'adresse  de  la  Reine  du  Ciel.  Qu'elle  est 
touchante  cette  naïve  dévotion  des  âmes  simples  qui  les 
porte  à  s'adresser  par  lettres  à  Celle  dont  elles  réclament 
la  protection,  comme  si  elles  prévoyaient  ne  pouvoir,  dans 
le  trouble  de  l'improvisation,  épancher  at^sez  librement  leur 
cœur  devant  Celle  à  laquelle  elles  donneiit  à  la  vérité  le 
nom  de  mère,  mais  qu'elles  savent  aussi  être  la  Keme  de  la 
terre  et  même  du  ciel  ! 

Le  petite  ville  de  Pau,  à  quelques  lieues  de  Lourdes 
sur  la  rive  droite  du  Grave,  voit  chaque  hiver  un  bon 
nombre  d'étrangers  c|ui  viennent  y  jouir  de  la  douceur  de 
son  climat. 

On  nous  a  raconté  plusieurs  excentricités  d'au  célèbre 


DE  QUÉJÎEC  A  JÉURSALEM  377 

yankee  qui  y  habite  depuis  quelques  semaines,  et  qui  jette 
l'argent  à  pleines  mains  aux  pauvres  paysans  des  environs. 
C'est  M.  Gordon  Beunett,  le  liche  propriétaire  du  Neiv- 
York  Herald.  11  n'a  pas  acheté  moins  de  50  chevaux,  pour 
les  faire  crever  les  uns  après  les  autres  dans  des  courses 
presque  journalières. 

11  n'y  a  encore  que  quelques  jours,  il  se  rendit  dans  la 
forêt  pour  y  chasser  le  renard.  Peu  familier  avec  cette 
contrée,  il  perdit  bientôt  sa  route,  et  marcha  longtemps 
sans  pouvoir  se  retrouver.  Harassé,  épuisé,  il  aperçoit  à 
la  fin  une  pauvre  chaumière  sur  la  lisière  du  bois,  il  s'y 
rend  directement  pour  parvenir  à  s'orienter  de  nouveau. 
11  trouve  à  l'intérieur  de  cette  chaumière  une  femme  seule 
avec  sa  tille.  Celle-ci,  apercevant  au  doigt  du  riche  chas- 
seur une  bague  fort  apparente,  laissa  échapper  une  excla- 
mation de  surprise  et  échangea  avec  sa  mère  quelque  mots 
en  leurs  patois.  Que  dit-e'le,  demanda  M.  Bennett,  voyant 
bien  que  la  conversation  était  à  son  sujet  ?  —  Oh  !  rien,  fit 
la  mère  ;  c'est  une  enfant, — Mais  encore  ;  elle  a  paru  sur- 
prise ;  qu'elle  en  est  hi  cause  ? — Rien,  rien,  ré[)éta  la  mère. 
—Mais  enfin  ?-—  Puisque  vous  tenez  à  le  savoir,  elle  a  été 
frappée  de  l'éclat  de  l'anneau  qui  brille  à  votre  doigt. — 
Vraiment  ?...  C'est  à  toi,  dit  l'Américain,  en  faisant  passer 
l'anneau  dans  ie  doigt  de  la  jeune  fille,  mais  à  condition 
que  vous  me  remettiez  sur  la  route  qui  conduit  à  Pau. — 
Uardez  votre  anneau,  dit  la  mère  ;  on  ne  se  fait  pas  payer 
pour  de  tels  services  ;  d'ailleurs  la  route  de  Pau  est 
toute  trouvée,  vous  n'avez  qu'à  suivre  le  sentier  qui  passe 
devant  notre  chaumière. 

La  mère  et  la  fille  eurent  beau  prier  le  généreux 
étrano-er  de  reprendre  S'>n  anneau,  il  ne  voulut  absolument 
pas  y  consentir,  et  il  s'éloigna  en  laissant  les  deux  femmes 
stupéfaites  de  cette  rencontre. 

Le  soir  arrivé,  le  mari  est  informé  de  ce  qui  s'était 
passé  ;  il  examine  l'anneau,  le  juge  de  grand  prix,  et  dit 
qu'il  ne  pouvait  pas  le  garder,  qu'il  f  illait  le  remettre  à  son 
propriétaire.  Et  sur  ce,  il  prend  ie  chemin  de  la  ville,  non 
saub  remarquer  que  sa  fille,  lout  en  obtempérant  à   la  dé- 


378  LE  NATURALISTE  CANADIEN 

cision  de  son  père,  ne  pouvait  cacher  une  certaine  contra- 
riété. 

Arrivé  à  Pau,  il  se  rend  chez  un  joaillier  pour  con- 
naître le  prix  du  bijou.  "Je  vous  compterai  40,000 
francs,  dit  le  joaillier,  si  vous  voulez  m'  laisser  cet  anneau, 
car  il  est  monté  en  diamants.  40,000  francs!  ré|)t'ta  le 
paysan  ;  je  voyais  bien  que  c'était  quelque  chose  de  pré- 
cieux, mais  j  '  ne  le  croyais  pas  d'une  si  grande  valeur» 
Puis  reprenant  sou  bijou,  il  f-e  rend  directement  ù  Thôtel 
de  l'Américain. -Monsieur,  dit  il  à  M.  Bennett,  voici  un 
anneau  que  vous  avez  donné  à  ma  lille;  je  vous  le  rapporte. 
Nous  sommes  pauvres,  mais  ïious  ne  nous  fais;»ns  jamais 
pnyer  les  services  que  nous  pouvons  rendre.  D'ailleurs, 
ajouta-l-il,  ma  lille  doit  prochainement  se  m  irier,  et  l'at- 
ceptalion  d'un  bijou  de  si  grand  prix  pourrait  peut-être 
être  mal  jugée  quelque  part.  ~  Votre  lille  doit  se  marier 
prochainement  V  oh  !  fort  bien  ;  alors  elle  gardera  l'anneau, 
et  je  m'engage  de  plus  à  pourvoir  à  son  trousseau.  Et 
prenant  la  plume  pour  écrire  (juelques  mots,  d  poursuivit: 
voici  un  chèque  de  10,000  Irancs  [)our  celte  lin. 

Un  chèque  de  10,000  francs  avec  un  anneau  de  40,000 
francs  est  sans  doute  nu  cadeau  de  noces  dont  s'accom- 
moderaient plus  d'une  villageoise. 

Revenus  à  notre  hôtel,  nous  n'eûmes  que  le  temps  de 
prendre  notre  déjeûner  qu'il  nous  fallut  prendre  congé  de 
notre  hôtesse.  Madame  Soiibirous,  pour  nous  rendre  à  la 
gare,  ahn  de  ne  pas  manquer  le  train  qui  nous  conduirait  à 
Toulouse  le  même  soir.  Nous  recommandons  tout  particu- 
ment  l'hôtel  tSoubirous  à  tous  les  ecclésiastiques  (jui  au- 
raient accasion  de  f  lire  un  pèlerinage  à  Lourdes.  Les  prix 
sont  très-modérés,  l'accommodement  fort  convenable,  et 
les  gens  très  polis  et  bons  chrétiens. 

A  10  h.  nous  étions  de  nouveau  installés  dans  le  convoi 
pour  refaire  notre  route  jusqu'à  Tarbes  et  continuer  de  là 
vers  le  iSud-Est  jusqu'à  Toulouse  et  Marseille. 
(A  Continuer.) 


BIBLIOGRAPHIE  379 


BIBLIOGRAPHIE. 


The  Honey   Ants  of  the  Garden   oj  the   Gods  and   the 
Occidents   Ants   of  the   American     Plains.     Par    Hoiiry    C. 
McCook,  D  D.  — Nos   remtMcumieMts  à    qui  de  droit   pour 
l'envoi  de  cet  intéressant  volume,  si  bien   imprimé  et  por- 
tant 13  planches  des  mieux   exécutées.     Ce    n\'st  (ju'assez 
récemment    que    c<>rtains    voy:i<)-,>urs     ont   rapporté    qu'il 
existait  au  Mexique  et  au  Texas   des    Fourmis    produisant 
du  miel.     Le  Kév.  H.   C.   McCook,    de  Philadelphie,  qui 
avait  déjà  é:rit  sur  ies  Fourmis  du   Texas  et  des   Allégha- 
nies,  voulant  avoir  des    renseig-nemeiits  précMs   et  sûrs  sur 
ces  insectes  mellileres,  partit  pour  !e  Mexique,  dans  le  but 
de  les  étudier  sur  place.      Mais  arrivé  dans    le  Colorado,  à 
cet  endroit  qu'on  appelle  le  j  ir.iiu    dfs  Dieux,    il  lut  assfz 
heureux  pour  en  trouvei'  là,  après  de    miuuti<'U.ses  recher- 
ches, et  |)ut  tout  à   son  aise    multiplier  ses  observations  et 
prendre  d'exactes  descriptions  tant  des  insectes  mêmes,  que 
de  leurs  galeries  et    constructions.     Et  c'est  le  résultat  de 
ces  études  et  observations  qu'il  a  consigné  dans  ce  volume. 
Le  nom  scientifique  de   ces  Fourmis  est   Mjjnnecuci/s- 
tus  mtlliger,  Llave.     Ce    sont   les  ouvrières  majeures,   chez 
ces  Fourmis,  qui  produisent  le  miel.    Mais  au  lieu  de  l'eui- 
magaziner  dans  des  alvéoles  comme  les  Abeilles,  les  Bour- 
dons, etc.,  elles  le  co:is.M-vent  dans   leur   propre  abdomen, 
qu'elles  ont  alors  fort  développé,  en  forme  de    boule,  sem- 
blable à  une  moyenne  cerise.     Elles  vont  cueillir  ce    miel 
sur  des   galles  de   Chêne,    le    Q/iercus   undu/ata,  produites 
elles-mêmes  par  la  piqûre  d'un  insecte,   un  Cyuips.     C'est 
lorsqu'elles  en  ont  fait  ample  récolte  que  leur  abdomen  se 
gonfle  outre  mesure.  Elles  s'en  reviennent  alors  au  logis,  se 
cramponnent  au  plafond  de   leurs  galeries  souterraines  et 
demeurent  là  immobiles  à  la  disposition  de  toute  la  com- 
munauté pour  la  nourriture  journalière.  Constituées  elles- 
mêmes  récii)iciits  pour  la  conservutiou  du  précieux  hquide, 


380  LE   NATURALISTE    CANADIEN 

c'est  en  le  dégorgeant  dans  la  bouche  de  cellos  qui  vion- 
iient  en  requérir,  qu'elles  le  dispensent  jusqu'à  complet 
épuisement,  après  lequel  elles  périssent  très  probablement. 
Ce  sont  là  de  fort  intéressants  détails  à  peu  près  incon- 
nus de  la  science  jusqu'à  ce  jour,  aussi  ce  livre  a-t-il  fait 
grande  sensation  dans  le  monde  savant,  tant  en  Europe 
qu'en  Amérique. 

ALMANACHS  ROLLAND 

Nos  remerciements  à  MM.  Holland  &  F'ils  pour  l'envoi 
de  leurs  Almanachs  pour  1882,  celui  des  Familles  et 
l'Almaiiach  Agricole.  Comme  leurs  devanciers,  ces  Alma- 
nachs renferment  une  foule  de  renseignements,  de  recettes^ 
d'avis  des  plus  utiles.  Le  piix  de  chaque  est  seulement  de 
5  centins. 


TABLE  DES  GRAVURES. 


Figure     1.   Clie/i/er  C'Dtcrnids,  ]j\n 23 

2    Une  ;intoiiiie  de  (7y//ocM-/a  (^ 47 

3.  Une  puco  grossie,  Fh/jX  irrUans,  Lin 52 

4.  Une  .•mtenrie  do  puce 52 

5.  Piinusfur 36 

6.  Une  aile  de  Braconi.ie 113 

7.  Une  aile  d'Icliueunionidc 113 

8.  F;icc  d'un  Braconide  du  groupe  des  Cyclostouiides. .  133 
9    Une  aile  du  5/aco   /œy/s,  Prov 138 

10.  Vinti  -Mh  i\\x  Rigas  QneUccnsis,   Prov 145 

11.  Une  aile  du  Sijng(ti>tcr  farlus^   Prov 1G3 

12.  Uue  aile  du  Spalliim  Lajinmmei,  Prov liJ4 

13.  Une  aile  de  l'0^>à?.s  me////)r's,  Prov 164 

1-1.   Une  aile  du  PeriU/us  Conimuins,  Cress 166 

15.  Une  aWc  du  Gainoseais  7ndli7uis,   Prcv 108 

16.  Vue  u'\\e  d\i  Rho/Hilophonis  (auricornis,  Prov 168 

17.  U'ic  aile  de  \' H<dcou  peiluli.s,  Cress 169 

18.  Une  lùle  ûe  ['EiibdJIzon  submucrtma/Hs,   Prov..    171 

19.  Une  aile  du  Macrocenlrna  mellipcs,  Prov 172 

20.  Une  aile  du  Fhi/lax  rnjîpes,  Prov 175 

21.  Une  aile  de  VAgdthis  quœ.sitor,  Prov 176 

2.J.   Une  aile  de  V£'iriiuis  limituris,  Say 193 

23.  Une  aile  du  Miciogaster  coiigreguttis,  Siy 195 

24.  Une  aile  du  Micingusler  clnvatus^  Prov 196 

25.  Une  aile  du  Sigulphiis  C'uiadeitsis,  Prov 197 

2b.   Une  aile  du  (heloaus  sericeiis,  Say 199 

27.  Une  aile  de  la  PkaneroUmafasciata^   Prov 201 

28.  \]n^  a\\^  ài\  Rhillgaster  Qiuhecensisy  Prov 201 

29.  [Jne  aile  de  VA/t/.sia  laceits,  Prov 202 

30.  Une  aile  de  la  Trichesta  auripes,  Prov 204 

31.  Une  aile  de  VAphidtua  Cunadeiisis,  Prov 205 

32.  Une  aile  de  rArolro/)us  binodosus,  Prov   205 

33.  Abdomen  de  V Arutropiis  binodosus^  Prov 205 

34.  Une  aile  du  Copelus  paradoxus,  Prov 207 

35.  Abdomen  du  Copelus  paradoxus,  Piov 207 

36.  Un  abdomen  de  Cynips 231 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES. 


AciJo  cuboni(|'ic  61. 
A  nos  il  ct(!urs  1. 

A-soci  itioii  pour  l'av  itici  nient  de  ];i  science  350. 
BibliogiMphie  : — The  North  Ameiicin    Ijiitonioloj^ist    2f).  —  The  Ame 
ricin  Entomo'oL'i-t  29.  — Corrcspondaiice   botniii'|ue  30,  — Jje-^  l-*;iil 
Icttcs  d'or  31.  —  (>e  Tombeau  de  Cliainpl  iÏm  G3.  —  C  taiogiie  de  Chmi 
pigi'Ons  127. — Ciuscs  do  pioftatiution,  de  <ri>tiibnrioii  et  de  niodifi 
cation  des  inscetes  128. — Manual  of  Ijoncholoçry   221. — Ii'en«ei_<;nc 
ment  Primaire  256.- Guide  floral    de  Vick   236.  — The  Valley  Na 
turaliî^t  256. — Eléim'nis  de  mint*ral;>iric  et  de  G 'o'.o^ie  de  Jjaflimmc 
269.  -Catalo'jfiie  of  PîX);io<ïaiMOU.<  and  Vascular  Ci  yptoganmus  plants 
of  iMichiu'an  270.     2nd  Re[ort  of  U.  S.  Entoî]io!o<;ical  Commis.sion 
270. — l'êtc    nationale   des    Canadiens-fratu^ais    en  1830    271. — An- 
nuaire du  Séminaire   de   Chicoutimi   319. — Annuaire  de   l'Univer- 
sité Laval  pour  1881  82  320  —  Rf^ponse  aux  remarques  de  M.  l'abbé 
Vorreau  à  propos  d'une  Ecole  Normale  aux  Troi.s  Rivières,  par  .Mgr 
Laflèche    320.  — Mémoire    établi.s.«aut  l'injuslicc    et    l'illégalité    du 
maintien  de  l'Université- Laval  à  Montréal  320,— Plaidoyers  dcMM. 
Hamel  et  Laco.>^te    en  faveur  de   l'Univei.sité-Lival  320,— Discours 
de  i'Hon.  F.  X.  A.  Trudel  contre  l'Université  Laval  320.  — Discours 
de    M.    Pannuelo   contre  le    bill    de  l'Université- Laval    320.  — L'in- 
fluence spi.ituellc  indue  devant  la  liberté  religieu.se   et  civile  320.— 
Le  o-uide  indicateur  po  ir  la  Terre  Saintr  par  le  frère  Liévin  35  -. — 
The  Country  gentlemen  352.  —  The  honey  Ants  par  McCook  379. 

— Almanach.s  Rolland  380. 

Botanique  351. 

Chien  (Le)  et  ses  principales  races  87,  103,  147,  184.  207,  250. 

Conchyliokuie  ;  les  coquilles  rares  111,  156,  212,  215. 

Dj  Q  lébcc  à  Jérusalem  272,  305,  333,  363. 

Déterminations  des  Platynes  25. 

Docteur  ès-sciences  189. 

Eozoon  Canadense  26. 

Etudiez  l'histoire  naturelle  180. 

Faits  divers  :- Reproduction  32.— Nouvel   ennemi    du    blé  32.— Fé- 
coudutior.  32.— Miel  nouveau  96.— Diamants  96.— La  fauvette  du 


384  LE  Naturaliste  canadien 

Cap  Mai  96. — Insectes  nuisibles  12fi. — Socic^té  criii-tnirc  naturelle 
de  Boston  127.— M-)n;igerie  du  Central  Park.  N.  Y  128. — Appro- 
bation 128. — Herbier  128. — Rectification  159. — Capta-o  intéres- 
sante 159. — Association  pour  l'avancement  de  la  science  1(J0. —  Un 
puriste  accommodant  160. — Insectes  reçus  191. — La  Crevette  Lo- 
custe 191 — Sous  presse  192. — De  retour  192. — Jeunes  lauréats  192. 
Dessins  d'insectes  192.  —  Insectes  alimentaires  192. — ïhe  Valley 
Naturalist  192. — Sangsues  222. —  Mouvements  de  la  croûte  terrestre 
222. — Un  minéraloiriste  desappointé  222.  —  Phénomène  géoloiiirjue 
223.  — Société  de  taxidermi.stes  224.  —  Spécimens  entomoloi^iques 
224.— Gériéro.sité  224. 

Faune  Canadienne.  —  Hyménoptères,  Ichiieu  iioniiles'4,  33,65,  97. — 
Bracoiiides  130,  161,193.-  Cynipides  225.  — Proctotrupides  258.— 
Chalcididos  265,  289.— Chrysides  298.— Formicides  321,  353. 

Histoire  (L')  naturelle  dans  nos  maisons  d'éducation  118. 

Histoire  (L')  naturelle  dans  les  collé;^-es  classiques  123. 

Médaille  (Une)  183. 

Nécrologie  : — Jean-Cliarles-Chcnu  60. — Ls  Franc  ns  Pourtales  190  — 
Samuel  Stehman  Haldoman  190. 

Nos  bibliothèques  SI. 

Notes  sur  la  fertilisation  des  plantes  242. 

Notre  publication  129. 

Pince  (La)  cancroï  le  23. 

Profe.-seur  (Le)  A.  E.  Foote  62. 

Pline.-;  (L'3s)  84. 

Ptiiies  dans  le  poivre  de  Cayenne  117. 

Puce  (La)  48. 

Héfutation  du  Darwinisme  27. 

Tableaux  d'histoire  naturelle  216,  254,  288. 

Vers  dans  des  pots  de  lieurs  57. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

DES  NOMS  DE  FAMILLES,  GENRES  ET  ESPÈCES. 


Lee  noms  improprement  appliqués  s,mt  en  italiques,  de  même  que 
les  noms  vulgnircr. 


10 


Acœnites  Canailensis,  Prov.. 

flavipes,  /''ror 10 

Achatina  Piiaimis 212 

At'gilips  aciculatus.  Prov 2:v.t 

Agathis  (Vmorator,  Prop  .....   177 

lil)prator.  Boî^c   17(i 

perforator.  Proo 17? 

quaftsitor,  Prou, I7fi 

til'iator.  Prov- 177 

Aleiodes  abdnminnlis,  Crt-snon.  145 
inlermedins.  Cress...  147 

termina  H  ii,  Cress 145 

Alyeia  cauiiata.  Prov 202 

luccns,  P/ow   202 

n igri pes,  /-'rou 20H 

Amara  faimliaris. 37! 

trivialis H7i 

Andricus  giUbosa,  Prov 2H2 

Aneurynclitis  spinosii>î.   Prov..   2(i"i 

Anisoilaciylus   hinotatus 371 

Apalanclie  vert  ici  liée Hâl 

Aphidiiis  Caiia()ensis,  Prov 204 

Arenetra  Qiiebeceiisis,  l*roi'...     74 

riifipes.  Créas 77 

Argonaula  cilrina,  Gniel 115 

Arisioloclna  siplio     ...   24(; 

Arotes  amœniis,  Cress 1  ! 

formo^n-i.  Cress 11 

svperbits.  Prov Il 

vicinns,  Cress 11 

Arotropus  hinodo'^iis,  Prov  ...  20(; 

Arum  iriphyliiiin    24.5 

Autax  silvestri.s,  0.  Sack 23ti 

Aulne  blanclie.  ...   .331 


Bracoii  inqiiiiiitor,  Prov.. 138 

lœvis.  Proo 133 

longicandiis,   Proo 

liitiis,  Prov 

nuiiiip,    Prov  .... 

nignipectii.-,  Prov. 

oliliqniis,  Prov. . . . 


140 
142 
113 
143 
141 


oriiaiiis.  Prov   I4I 


144 
142 


pygiMœiis,   Prov  .... 
rnfovaiiegiiin-'.   Prov. 

>-'ui\p\ex,  Ciess 139 

striai  lis,  Prov 140 

venlralis,  C/ess 140 

Bracoxides 130 

Campanula  rotnmiifolia 247 

Ca nadian  Holly 351 

C.AXCKI,I,AIKi;.S .    116 

Caiiceliaria  trignnostoma,  Lnm.    1  1  7 

Carinaire  vitrée   112 

Carmaria  vitrea.    Lam 11.5 

Cernliiiiiii   giganleuiii   ..   214 

Chai.ciiudks 2()5 

Clieliler  caiicroiiie.s  Latr <^3 

Clielonus  bas  ciiictiH,  Proo 198 

carinain-s,  Proo 199 

fi.ssiis,  Prov .    199 

insiilaris,  Cress ly.S 

iride-Cc-ns.  Cress 1 99 

iianu»-,  Proo 2ii0 

sericeiis,  Sny 199 

Cliimaphila   luiiLieilata. . . . 

ClI  :Y.SII)KS        

Clirysis  aunclialcea.  Prov. 


24- 
298 
3  0 
300 
126 


c«rulaii«,  Lepel 

Baaalys  riificornis,  Prou 261    Chrysomela    lO-lineaia   . 

Busstis  ariolalus,  Prov 71    Cleptes  Americana,  P/o» 204 

limiluris,  Sai/ 193  Clenis  formicarius 371 

Jiédiguars  234  Cli-^topy^a  C.mailcnsis,  Prov.  . , 

Barnard  r  hermit  e 1 14  |Coleucentru.<  Pettitii,  C'res.v  ... 

QuebKCfnsis,  Prov. 

ni  tus,    Prov 

Ca'limone  fagopyriini,  Prov 


Prov. 


20 


Bethyln-s  piolongatn=i, 

Bibio  alliipennis,  Say 57 

basalif».  Say     5S 

jioriiilanns,  Meigen 5^! 

Boisde  crapaud  .      S.ïl 

Bracon  aciciiiaiup,  Cre.''^ 1H9 

œqualis,  Pmv 14 1 

apicatus.   Proo 143 

dissitus, CVeâs I39| 


46 

8 

8 

9 

291 

CÔVK3     115 

Conus  cedo-nuili.   116 

c-rvus 116 

gloria  tnaris.    116 

Lamberii.  kSou» 116 

Mulaccauua 116 


386 


LE   NATURAI^STE    CANADIEN 


Conus  Omaicns 11  fi 

Thomte    Hfi 

Copelu-!  piradcjxnw,  Proi) - 207 

Coryiiiliite.s  cvliiidrilormis l'.H 

Cre  vetle  locuste     H'  1 

Cylloeeria  1  enioinei,  Prov.   —  47 

occideiitali:*,  Crt'ss. .  47 

Cyxipides  ... 22ô 

Cyiiips  aciculata,  O   Snck 2H2 

crassiteli;?,  Prov 2HH 

gihbosa.  Proo.. 2H2 

CyprsEa  Araliica 15(i 

bicallosa 156 

guttata 156 

Maiiritiaiia 156 

princcps , . . .  156 

spadicea 156 

tegtiidmaria 156 

tigrina 156 

Dccatoma  la'^ilarip,  Prov 290 

Delphinula  Arion   191 

huperiaWs,  Reeve .. .  158 

t rigonoBioiia.  I^r/m.  117 

Dendroica  liiiiina,  Baird 96 

JDiastrophus  iielnilosus.  O.  Sdck.  2:-15 

Dipiolepis  armât u.<,  Saij 257 

quiiiqueiiiiealui--,  i^iay.  25^ 

Earinus  limitaris.  Say 1 93 

Echtlirus  alidoiiiiiialis.  Cress...  99 

Canadensis,  J-'rov ....  9.s 

luctuosn.s,  Prov  ....  98 

niger,  Cress 97 

nigricornis,   Prov  . . .  99 

pedicniatus,    Prov...  99 

Elampus  conl^cani!,  Ao»7 303 

cyanescens,  Prov. .  ..  303 

marginalus,  i-'ro/;..  . .  304 

purj)urascens,  P)-ov. .  303 

spinosus.   Prov 302 

viridis,  Cress 303 

Eozoon  Canadense,   Dawson...  26 

Ephialtes  albipes.  Cress 20 

gigas,  lfa/>7t 19 

irritator,  i^oftr 21 

occidentalin.  Cress. ..  19 

pygnifBiis,  IValsk  ...  20 
tulierctdatiis.  Fourcroi  21 

Epirhyssa  Crevieri,  Froo   17 

Eubadizon  Aniericaniis,  Cress.  171 

gracilis,  Proo  . .    . .  171 

pleurulis,  Cress 170 

subiuucro.natus,  Frov.  171 

Eucharis  gibbosa,  Prov 292 

Encoiia  stibcompressa,  Prov...  237 

Euiophus  raniosufi,  Prov   297 

Euryloma  studiosa,  Sciy 'I^'ô 

Hl^eaterua ,,,.,,,  159 


Bxetnstes  nicrer,  Cresn , 

Exuciiu^  albitVoii-^.    Wahh 

itnnulicrua,    \ Vu Ish. . 

fnlvipes,  Cress  ...... 

laîvis,  C?-e.ss 

jirnpiquus  Cress 

pygiiiiKn'^,  CresS 

semirvfits,  Cresa 

Figites  arniatiis,   Say  ........ 

5-lineatns,    Sut/ 

Formica  flava,  i^<//> 

lusca,  Lin 

lurciileana,  Lin 

ligniperda,  Latr 

niellea,  Prov 

pallitarsa,  Prov 

Pensylvanica,   Degeev 

rnt'a,  Lin. 

FonMiciUEs   

F'ossarus  Adansoni,  P/iilippi. . 

ciathratus,  Philip 

Galc'iis  Quebecensis,   Prov.... 

Gammarus  locusia 

minor 

Gamosecus  melliniis.    Prov.... 

vigilax,  Prov 

Gaultheria  procunibens 

Geranium  uiulle 

pratense 

pn^ilhiMi 

pyrenaioum 

Glypta  borealis,  Cress 

Canadensis,  Cress 

erratica.  Cress 

niacva,  Cress   ......... 

rnjjcornis,    Prov 

riit'ufrfsciata,  Cress 

t u be r cil  1  i i ro n s,  Wa Isa . . 

Hedyclirnr.i  violaceum,  LeptH. 

Helcon  albitai-sis.  Cress 

pedaiis,  Cvtss ,    . 


Ibal 


la  ensiger, 


Nort 


7? 

6 

6 

5 

5 

102 

5 

61 

257 

258 

358 

356 

354 

354 

356. 

355 

355 

357 

321 

203 

213 

260 

191 

192 

168 

167 

248 

248 

247 

248 

247 

67 

67 

66 

68 

68 

68 

66 

301 
170 
169 

239 


Jnglans  cinerea 224 


Kleldotoma  cnpulifera,  Prov  . . 
muCLilipennis,/^riH?. 

Lampronota  agilis.  Cress  .  — 
ulbi faciès,  Prov . . 
Americana,  Crts$. 
brnnnea,  Crtss  . . . 

exilis,  Cress 

iViglda,    Cress 

luimeralis,  Prov.. . 
iubita>  Cresa. ,,... 


238 
23  T 

76 
72 
76 
76 
77 
74 
75 

n 


tADtE  ALPHABET  [QUE 


387 


Lartipronota  jocosa,  Creinf .....     71 


niari^inaia,   l*ron. .  1.\ 

nigi'iôoriii-:, /'/•oo. .  7! 

parv:i.  C-Vi^.C-f      ....  7'J 

pleiiralis.  Cress...  72 

pniictuliita,  Créas.  71 

ruliricaj  Cress 7(5 

riifipps,  f*rnn  ....  7:^ 

scutdlafis.  Cress.  71 

sCiUellata.    Cress..  7s 

varia,  Cress 74 

Lei^tera  ovata    25(1 

Leucopsis  affinis,  S'tj/     ...    ...  2fiH 


Mj'rmica  mole-ta,  Sarj. . , 
tiiberiini,  Fiibr . 


SCO 
859 


fratenia,  Say 'l^'è 

Macrocentrus^deîicatus,  Cress.  174 
loiigicoriiis,  /■>:•(;»  I7.S 
nieliipes,  Prw..  172 
ppctoralis,  Prov.  173 
iiniformis,  Cress.  I7.'5 

Meniscus  Creuier/.   Piou  78 

elegaiis,  CreSs  7!) 

sciitel latus,  Cnss. . ..     78 

snpefbus.  I^rnn 78 

Mesochorus  Canadensis.   Proo    98 

tuclunsus,   Proo   ....      9S 

Saint  Cyri.    Prov...     99 

Mesoleptu!<  pulc'ierrimns.  Cress  81 

Ale.snslenus  nigricnrnis,  Prov.     99 

Metliocji  bicolor,  Saij 8G2 

MetopiiKs  Hageiii,  Cress ti9 

Microdus  agi  I  is,  Cress     179 

aiinulipes.  Cress.. —   17s 

liicolor.  ProD 179 

laticinclus.  Cress....  178 

Quebecensis,  Prov...    178 

Micfogaster  callipteni>!.  Say...    19-1 

c»r|)atus,  Say     . . .    r.l5 

cinctiis,  Pri)v l!)i) 

ciavatus.  Prov. ...    196 
ooiigregata--,  Say..   i9j 

etisiger,  Say 19;j 

xyli'iiis.  Say   195 

Mitra  zonata,   Risso 21  (i 

Monodoiitoinenis  viridifiiieus,  Pr  290 

Murex  braiuiari< 157 

clavis,  Kiener 157 


endivia.  . . 

criiiaceus 

JDeloiitllils 


La  m 


157 
157 
157 


palma-ro.-£e 1  •'J7 

radix 1'27 

rosarium.  Chemnitz...  157 

Toiii,  Sowerby l'^7 

Scorpio !>'  ' 

tenuispina '•^7 

trui. cuius 1^7 

MtTTII.MDES -       '"^^^ 

Myroiica  iacoiupleta,  Prot ....  3 JU 


Ncmopanthes  Canadensis  .... 
Veurotehis  crassitelus,  Prov  ... 

OdontoMierus  bicolor,  Cress... 
Canadensis,  Prov 
nieliipes,  Say.    .. 

Opins  pallipes,  /*roy  

Orcliis  speetabilis    

Oiio'ynclius  scabrosus 

Paphagtis  rngosns,  Prov 

Patella  crisiala,  Lin 

Perilainpus  Iiyalinns,  Say    .... 

triangularis.   Say.  . . 

Perilitus  conunnnis,  Cress.   ... 

diinidiatu*.  Cress   . . . 

hiimilis,    Cres.-i 

vu'garis,  (  ress 

Perithous  pleuralis,  Cress  .... 
Phanerotonia  fasciata,  Prov... 
Pliasianella  bulinioides,  Lam.. 

puila 

Pliotophoba  Daw-nni,  Uakn.  .. 
Pliylax  cin,  tus,  Prov  ........ 

pailiveiiiris,  Proo   

rufipes,  Prov 

Pliytodieius  disimctus,  Cress  . . 
pulclierrinins,  Cress 
vulgaris,  Cress,   . . . 

zonatiis,  Prov 

Pince  cancrcîie 

Pinus  niariiinia   

resino.i^a 

Pinipla  jcqiialis,  Prov     ... 

alburicla,   Cress 

annulicoruis,    Walsh... 

anriulip-s,  Brullc 

conquisilor,  Say 

in  iagatrix,     Walsh 

inquisitor.  Say 

iiovita.  Cress. 

Ontario,  CreSS 

pedalis.  Cress 

picticornis,  Cr'ss 

pterelas.  Say.    

quadi'ioiiigulHtiis.  Prov. 

rutopt-cfi-,  Cre.ss 

rufov.iriata,  Cress  .... 
scriptifrons,     Walsh  .. , 

tenuiconds,  Cress 

PiMPLIDfi 

P\âty nun  (I ff'nis     

alratus 

consinnlis 

cupripennis 

trrana 


.352 
233 

102 
102 
102 
164 
249 
368 

29.3 
115 
293 
292 
166 
lilS 
166 
166 

22 
200 
213 
213 

26 
175 
174 
175 
80 
81 
80 
80 
23 
344 
344 
36 
39 
37 
36 
42 
39 
40 
39 
37 
35 
38 
41 
38 
40 
42 
41 
35 

6 
"5 
25 
25 
25 
2d 


388 


LE  NATURALISTE  CANADIEN 


Platynns  Harrisii 2;i 

mole- tus. 2ô 

iiitidiilum 25 

picc'iis     'l.i 

propinqutis  .......  25 

sut  cordai  IIS 2."i 

vicmus 25 

Pleiirotoiiiti  Adaiisoniana,  Fish.  1 1  ô 
giu.yaiia,  Fish.  .    1  IH,  IIT) 

Pl.KlTIÎOTOM  AlilKS                  1  1 -J 

Priiiof*  verticillat IIS.  Lin H;Jl 

Pri-tipliora  gi-o.«siilariie I2t; 

Pri^tonycliii.H    Fynenœn.e 871 

Pioctotrupe.s  î'.linipiiis.  Smj    ...  2iiH 

flavipfs,   Prov 2(i-l 

riiri^'aster,   Prov  . ..  26:5 

PltOCTOTUrPIDlS     2ôs 

Pleroinaliis  acnins,    Pmv   2:»7 

nigricorni-.  Prov...  2l)i'> 

pieridis,  Pmv 21Mi 

Ptinps H7,  117 

Ptiiiurf  lnr,   Lin   Hd 

Puce "^ ^ 

Puiex  irritans,   Lin 52 

penelran.s,  Lin 5 

Pyrrhoculis  apteris 34() 

Quercus  riibra 2.i7 

Rliiugastt-r  Qiiel.f'Cfiisis,   Prop.  21)1 

Riioditea  ro.-ie.  Lui     ..  2:!  l 

lllu'palopliorus  taiirioorni'^,  Pyy.  K'"^ 

Khyssa  Canaden.si*,  Cress 17 

persuasnria,  Lin 15 

Rogas  aiidoniiiiaiis.   Tjvss  . . .    .  14'> 

Caiiadt'ii^is,  C/'<'S.'{ 14(1 

iiitermediti.",  Cîvss 147 

Quebeceiisis,   Pmv      ....  145 

Sancti-Hyaciiithi.  Prou    .  !4() 

terininali.'»,  CVfSS 14.) 

RoSTKLT-MliK.S      1  1  t> 

Rosteliaria  Powis-ii 117 

Ru  bus  vitisidœa. 285 

Scalaria  scalaris 157 

Selandria  rot^îe !  27 

Semiotellus  cuprajiis,  Pmv  ...  '^i'.^i 

f.iscialiis,  Pmv  . .  . .  2!)4 

i'u.^jcipej,    Prov    ■  -  -  2t)5 


Semioteilu.s  melnnicrn.»,  Proy . .  294 

Illiniums,  Prov  . ..  295 

obloiigns,  Prov.  .  . .  295 

euborbicularis,  Prv.  2y& 

Sialis  infnnnUa  .....      346 

>igalphiis  Canadensis,   Prov...  197 

Solidago  Laflainmei,  Prov 1<>4 

"         CaïKideiisis 35 

Spiloiiucru.'*  lohgicoi'nis.   Prov..  Ifi- 

Striiihiularta  i:reiin'ata 212 

nodiilu.^a 212 

sctuiilata  Ueshtiies  212 

Syiig<9ter  bceticatti.",  Pmv 162 

cii:giilatiis,  Prov....  ï'>2 

fa  II  us,  Prov   I<i3 

uuicileiitii^,  Prov H)3 

Tlialis.«a  atrata,  Fabr   13' 

Iiinatur    F<ibr 14 

tiitida,  Cn'.ss   13 

Ndi't'iid,  Crvss  .....  13 

Tiniarelia  iœvi_^ata 37  1 

Triciie.*ia  atiripes.   Prov      '^^'^ 

'l'rii'fji.sii'S  tfli'g:ins    Prov Il 

I  urljo  iiiiiiutiis,   M'Ch(iu£ 213 

nig(>-ii< 216 

sciiliiris 157 

Tiirdns  Miigratorius 59 

Ulex  eiiropopiis 371 

Voluta  ancil  a.  L'Hji     158 

coioiiaia,  iC/en .,  158 

f-siiva 158 

i'iiRilormis,    Swninson  .  .  158 

iinperialis,  Lain 158 

Jiiiionia 158 

IyrasM)rmi-<                .  158 

luageil.ini.ja.  Kii'n          .  158 

mauiidica,  Ch>  nin 158 

iiianiiorata.  (Si^a/ns   ...  158 

reticulata,  iieej^d     158 

.Xori  les  boreal i«.  Cress       18 

.Kyloiio:vn)s  atbopiciiH.    Cress..  101 

iVigidiis,  Criss 101 

biiiiiHrahs,  Siy      ..  100 

L'iv'iUensis.  Pmv.  100 

tligniaplerus.   iS<.iy.  lOl 


ERRATA. 


Page  23,  ligne  18, 


au  lieu  de  ;  scorpion  de  araignée^  lisez  :  scorpion  araignéti 


25, 

4  du  bas 

26, 

4  du  haut 

27, 

2 

82, 

16  du  ba3 

8\ 

16 

83, 

15 

100, 

17 

110, 

9 

130, 

18 

132, 

9  du  haut 

picens,  "       ptceus. 

forarainitère,  "        foraminifère. 

s'en  tenir,  "        sans  ten  r. 

abondentes,  "        atondantes. 

en  admettant,  "        en  en  admettant. 

avait  réduits,  "        avait  réduites. 

trases,  "        tarses. 

se  tenir  tassé,  "        se  tenir  caché. 

est  bien  e  t  pour         '  '       est  bien  pour. 

et  tantôt,  "       est  tantôt. 

136  à  la  fin  de  la  Clef,  ajoute^,  la  ligne  suivante: 

45(44)  Deux  (î-llules  cubitales 24.  Copblus,  n.  gen^ 

153,  ligne  17,  au  lieu  de  :  ils  prient  part,  lisez  :  ils  prirent  part. 

163     "      26         "  Esenbek  "      Esenbeck. 

176,  numéro  de  la  gravu:e,  au  lieu  de  :  20,  lisez  :  21. 

189,  ternière  ligne  dub  s,  "  l'Univerté,  lisez  :  l'Université. 

199,  dans  la  note  du  La-,  "  xertceus,         "         sericeut. 

219,  ligne  11,  au  lieu  de  :  des  ê  re,     lisez  :  des  êtres. 

221     "       22,  "  1773  "      1873. 

240     "       17,  "  dnas  "      dans. 

241,  cette  page  est  la  répétition  de  la  page  236,  il  faut  la  supprittien 

269,  numéro  de  la  gravure,  au  lieu  de  :  42.  lisez  i  45. 


269,  ligne 

10  du  b  s,  au 

lieu  de  : 

Delisie, 

lisez  : 

:  Delia  le. 

272     " 

8  du  haut 

il 

Mobile, 

II 

Moville. 

273     " 

26 

>( 

des  sensation 

il 

des  sensat  ons. 

282     " 

21 

(1 

désagréable 

II 

désagréables. 

S08     " 

3 

II 

vues 

II 

rues. 

308     " 

6  du  bas 

i< 

chemius 

11 

chemins. 

312     " 

8 

II 

un  moins  chiud, 

II 

un  peu  moins  chaud. 

318     •' 

13  du  haut 

II 

les  autres  être 

II 

les  autrei  êtres. 

318     " 

27 

4( 

license 

II 

licence. 

342     " 

20 

l< 

Tourainne 

II 

Touraine. 

346     " 

9 

<( 

iufumata, 

II 

infumata. 

352  ligne 

12,  au  lieu  de: 

d3 

largeur  sur  IJ  de  longueur,  lisez:  de  longueur 

sur 

IJ  de  largeur. 

VOL.  XII. 


JANVIER,  1880. 


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mmmm 


\i 


BULLETIN  DK   nF.rHFRfHFP,    nBSERVATTONS  F.T   nÊ0OUVERTE8 
BK  RAPPORTANT  A  l'hISTOIKK  NATURfcîLLI-:  l»t!  C.VNAUA, 

Eédacteur;  M.  L'ABBÉ  PROVANCHER. 


S 


O', 


ill 


» 


C  A  P  II  0  U  G  K  : 
PROVINCE  DE  QUEBEC,  ^    ^tht 


CxlNADA. 


SO:^IMAIR£  DE  CE  NUMERO. 


A  nos  lecteurs. 1 

F.mne  Canadienne 4 

]jti  Pince  cancro  le 23 

L'Erznon   Canadense 26 

]vi.'l"':tation  du  Darwinisme 27 

Nouvelles  publications 29 

Faits. Divers 32 


Le  Naturaliste  Canadien  paraîtvers  le  15  de  choque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  S2  par  année,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Four  les  Etats  Unis  $2. 

Pour  les  autres  pays  étrangers  fais^aut }  artie  de  l'union  postale 
12.50  francs. 

N.B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  $1.50  en  faveur  des 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

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méro de  chaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

B^°  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doivent  être  adressées  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 


Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:    à  l'imprimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  84,  rue  de  la 
Montagne. 

Montréal:  MM.  Payette  &  Bonrgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul- 
St  Hyacinthe:    M.  le  Dr.  St-Germain. 

Ottawa  :  M.  J.  E.  Lemieux,  Bureau  de  l'Agriculture. 


"O"  IS  "X"  SS  3?«riS  X  IL«  3E!  IS 


Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 


Epingles  entomologiques  No.  2,  $1 .50,  Nos.  3,  4,  ,5  et  7,  $1 .2')  le  mille. 

Epingles  camion. 0.05  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  émail,  pour  éialoirs 0.25       " 

Loupes,   triplettes,    montées  en  corne     1.75  la  pièce. 

Lonpe  de  poche,  simple ,.0.50       " 

Microscope  de  poche. 0.50       " 

Pinces  courbes,   en    acier. 1.25       " 

"       à  pointes  fines. 1.25       " 

"       pour  la  chasse .0.15       " 

Tubes  en  verre O.OG       " 

S'adresser  au  Réd.  du  Naturalisle,   Caj.  Rouge, 


TJIAITANT  D'lIlSTOlRK  NATURELLE. 


i    Le  Naturaliste.  —  Pails,   bi-mensucl,    8    paties  in-4.      Prix  :    8   ♦ 

francs  par  année  ;   M.  Emile  Deyrollo,  directeur,  23,  rue  de  la 

Montiaie, 
Bulletin  d'Insectologie  i^grieole.— Paris,    mensuel,    16  j)ages 

in-8.      Prix  :  5  francs.     M.  H.  Hanict,  gérant,  67,  rue  Monge. 
The  American  Naturalist.— Philadelf.liie,   80  pages,    in-8  par 

mois,  illustré.     Prix  :  S4.     MM.  McCalla  &  Stavely,  éditeurs, 

237,  Dock  Street. 
The  American  Entomologist.— New-Yoïk,  mensuel,  24  pages 

in-8,  illustré.     Prix  :   Ç2.     M.  Max  J;iegerliuber,  éditeur,  323, 

Peail  Street. 
The  North  American  Entomologist. — Buffalo,  N.  Y.,   men. 

suel,  8  pages  in-8,  illustré.   Prix  :    S2  ;   éditeurs  MM.  lleinecke 

and  Zescb,  500,    Main  Street. 
Science  Observer. — Boston,  Mass.,  mensuel,  8  pages  in-8.     Prix  : 

50  cts.     Adresse  P.  0.  Box  2725. 
Psyche.  —  Cambridge,  Mass.,  mensuel,  8  pages  in  8.      Prix  :   50  cts. 

M.  B.  Pickinnn  Mann,  éditeur. 

Bulletin    of  the    Brooklyn   Entomological   Society.  - 

Brooklyn,  N.  Y.,  mensuel,  8  pages  in-8.  Piix  :  60  cts.  Adresse 
9,  Rroidway,  Brooklyn,  N.  Y. 

The  Young  Scientist. — New  York,  mensuel,  12  pages  in  8,  illus- 
tré,   l^rix  :  50  cts.     Bureau,  14,  Dey  Street. 

The  American  Journal  of  Microscopy. — New-York,  men- 
suel, 24  pages  in-8.      Prix:  $1.     Adresse  1^.  0.  Box  2352. 

The  Canadian  Entomologist.  —  London,  Ont.,  mensuel,  20 
p.iges  iu-8,  illustré.      Prix  :   $1,  éditeur  M.  W.  Saunders. 

The  Entomologist's  Monthly  Magazine. — Londres,  Angle- 
terre, mensuel,  24  pages  in-8.  Prix  :  $1.20,  éditeur  J.  Van 
Voorst,  1  Paternoster  How. 

The  Scotish  Naturalist. — Edimburg,  Ecosse,  4  livnisons  par 
aimée.      Prix  :   50  cts.      ]<]diteur  M.  F.  Buebanan  White 

Hard-wicke's  Science  Gossip. — Londres,  Angleterre  mensuel, 
grand  in  8,  illustré.  Prix  :  $1  ÎTO,  éditeurs  Ilardwickc  and 
Bogue,  191,  Picciidilly. 


Imprimé  par  C.  Dabveap  82   rue  Lamcnta^^ne 


VOL.  XII 


FEVRIER,n880. 


SOIVIMAIRE  BE  CE  NUMERO. 


Faune  Canadienne «^'^ 

La  puce 48 

Vers  dans  des  pots  de  fleurs 57 

Nécrologie -■ 6<' 

Acide  carbonique 61 

Bibliographie 63 

]je  Naturaliste  Canadien  paraît  vers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  S2  par  année,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Four  les  Etats  Unis  $2. 

Pour  les  autres  pays  étrangers  faisant  [urtie  de  l'union  postale 
12.50  francs. 

N.B. —  L'abonnement  est  réduit  à  $1.50  en  faveur  deS 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

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8^^  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doiventctreadressces  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 

Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:     à  l'imprimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  84,  rue  de  la 
Montagne. 

Montréal:  MM.  Payette  &  Bnurgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul. 

St-Hy  icinthe:   M.  le  Dr.  St-Geruiain. 

Ottawa  :   M.  J.  E.  Leiiiieux,  Bureau  de  l'Agriculture. 

"O"  IS  «ï»  :SS  2?»J  S»  ï  SL.  1E5  ^ 

Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Epingles  entomologiques  No.  2,  $1.50,  Nos.  3,  4,  5  et  7,  $1.25  le  mille. 

Epingles  camion   .  .    /. 0.05  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  émail,  pour  éialoirs. 0.25       •• 

Loupes,   tripleltes,    montées  en  corue      1.75  lapiètie. 

Loupe  de  p  che,  simple . . , .0.50        *' 

Microscope  de  poche 0.50       " 

Pince.s  courbes,    en  acier 1.25        " 

"       à  pointes  fines. 1.25        " 

"       pour  la  chasse. 0.15       " 

Tubes  en  verre .". O.OG        " 

S'adresser  au  Réd.  du  Naturalisle,    CapRouge. 


Opinion  de  la  Presse  sur  le  "  Naturaliste." 

Cette  revue  drs  Sciences  Naturelles  dont  le  rédacteur  est  M. 
l'Abbé  Provancher  vient  de  paraître,  après  un  sommeil  de  prés  de 
trois  moisi.  Nous  craignions  vraiment  qu'elle  ne  fût  passée  de  vie  fi 
trép:i.s  ;  celte  publication  si  utile  au.iléveluppement  de  l'histuire  na- 
turelle en  rapport  surtout  avec  la  Province  de  Québec,  ne  p*ouvait 
ainsi  mourir  après  avoir  compté  onze  années  d'existence.  Le.s  sa" 
crifices  que  le  savant  Naturaliste  a  dû  faire  durant  cette  lon<;ue 
période  ne  resteront  pas  oubliés.  Nos  législateurs  ne  se  laisseront 
pas  guider  par  le  prétexte  mesquin  d'une  économie  de  .f  IdO.  Soute- 
nir une  telle  publication,  au  moyen  d'un  crédit  aussi  peu  considérable, 
ce  n'est  pas  mê  ne  faire  preuve  de  générosité,  c'est  tout  au  plus  ac- 
complir un  devoir  d'honneur.  Si  le  gouverneînent-JoIy  a  commis 
une  injustice  à  l'égard  de  M.  l'abbé  Provancher,  le  nouveau  minis- 
tère comprendra  mieux,  espérons-le,  les  intérêts  de  cette  revue  et  de 
ses  lecteurs. — Le  Courrier  du  Canada,  11  Mars  iHfO. 


Le  Naturaliste — qui  a  une  bonne  envie  de  vivre — est  venu 
frapper,  hier,  à  nos  portes,  après  une  absence  de  trois  mois. 

Son  aspect  est  toujours  attrayant,  mais  on  lui  fait  la  vie  dure. 

L'excessive  libéralité  du  cabinet  Joly  a  failli,  un  jour,  le  con- 
duire à  la  fosse  commune — où  gisent  tant  d'autres  journaux  défunts. 
L'énergie  de  son  savant  rédacteur  a  suffi  pour  le  raninier  et  le  mettre 
de  nouveau  sur  pied. 

M.  l'abbé  Provancher— cela  se  comprend  de  soi — n'est  pas  en 
état  de  soutenir  seul  une  pareille  publication. 

Le  gouvernement  doit  lui  venir  en  aide  et  ne  pas  laisser  dispa- 
raître une  revue  aussi  utile  que  le  Naturaliste.. 

Le  public  comme  M.  Provancher  lui-même  est  en  droit  île  comp- 
ter sur  une  subvention  du  gouvernement.  —  Le  Nountliiste,  12 
Mars  1860. 


C'est  avec  beaucoup  de  plaisir  que  nous  saluons  la  réapparition 
de  cette  excellente  revue  "  Le  Naturaliste  Canadien."  Nous  avons 
cru  pemlant  longtemps  que  le  Naturaliste  avait  fini  ses  jours  ;  mais 
nous  nous  sommes  trompé  et  nous  avions  conipté  san.s  le  courage  et 
le  dévouement  de  M.  l'abbé  Provancher. 

Comme  on  le  sait,  le  gouvernement  Joly  avec  ses  prétendus  prin- 
cipes d'économie  avait  refusé  AmNaturaliste  l'allocation  annuelle 
de  $400,  et  le  gouvernement  actuel  ne  viendra  en  aide  à  cette  revue 
qu'au  mois  de  Juillet.  Pendant  ce  temps-là  M.  Provancher  c..i.t:nue 
toujours  son  œuvre  excellente.     Il  a  droit  à  nos  felicitations. 

—  Constitutionnel,  11  Mars  l^HO. 


% 


Opinion  de  la  Presse  sur  le  "  Naturaliste. 


n 


C'est  avec  grand  plaisir  que  iions  signalons  la  réapj.arition,  du  Nahi- 
riih'i^te  CaïKidien  après  une  .suspension  de  prés  de  trois  mois.  0  est  le 
seul  journal  en  ce  pays  qui  se  dévoue  exclusiveiuent  aux  travaux  scienti- 
fiques. Ctttfc  revue  a  déjà  atti:é  l'attention  des  homuies  de  science  et  reçu 
des  éloges  mérités.  Nous  espérons  que  le  Naturaliste  venait  pour  long- 
temps.—A'r)?/rec/?<-Moj;rft',  lo  Mars  1880. 


Le  Ndturolisie  Ccniadien  qui  déjà  a  rendu  de  grands  services  à  la 
cause  de  la  science  en  ce  pays,  est  reparu  sur  la  scène.  Sa  publication 
avait  élé  un  moment  suspendue,  parceque  le  gouvernement  Joly  avait 
refusé  de  l'aide  a  cette  publication.  Nous  espérons  «pie  le  goiivernement 
actuel  pourra  favoriser  le  NaturaUale  et  permettre  au  savant  abbé  Provaii- 
oher  de  continuer  ces  importants  ti^vaux. 

Nos  lélicitations  à  notre  confrère. 

—  Minerve,  13  Mars  1880. 


Nous  saluons  avec  plaisir  lu  réapparition  du  Niiturali)ite  Canadien 
après  une  suspension  de  près  de  trois  mois.  C'est  la  seule  publication 
française  en  ce  }mys  qui  se  dévoue  exclusivement  aux  travaux  scienti- 
f\i\\\it9,.- Canada,  l(i  Mars  1880. 


C'est  avec  "rand  plaisir  que  nous  signalons  la  réapparition  du  Natu- 
raliste Canadien  a^rès  une  suspension  de  près  de  trois  mois.  C'est  le  seul 
juurnal  en  ce  pays  qui  se  dévoue  exclusivement  aux  travatix  scieniifiques. 
Cette  revue  a  déjà  attiré  l'attention  des  h(;mmes  de  science  et  r(çu  des 
éloges  mérités.  Nous  espérons  que  le  Naturaliste  renaît  pour  loiigtemps. 
—  Courrier  de  St.  Hyacinthe,  18  Mara  1880. 


l.e  Naturaliste  que  nous  regrettions  tant,  est  ressu.scité  de  ses  cendres. 
Nous  nous  exprimons  peut-être  mal,  car,  après  tout,  c'est  à  peine  si  on 
peut  dire  qu'il  a  vu  les  portes  du  tombeau.  Tous  ceux  qui  s'occupent  de 
science  en  Canada  en  remercieront  M.  l'abbé  Provancber,  dont  l'activité 
infatigable  a  pour  ainsi  dire  créé  parmi  nous  toute  une  collection  de  publi- 
cations qui  resteront  dans  l'étude  de  notre  Faune  et  de  notre  Flore-  Nous 
qui  buvons  encore  à  longs  traits  à  la  coupe  inéjmisable  des  connaissances 
scientifiques  et  littéraires,  nous  serions  bien  affligés  si,  faute  de  l'encoura- 
gement nécessaire,  le  A'rt/»îT//î't>'/e,  Je  seul  journal  scientitîque  français  que 
nous  avions,  disparaissait  détinitivement,  PZt  en  cela  nous  ne  faisons  que 
répéter  ce  que  la  presse  a  été  unanime  à  proclamer. 

—  L'Abeille,  18  NTars  1880. 


imprimé  parO.  DABVïir  82   rue  Lamcntagne, 


VOL.  XII. 


MARS,  1880. 


SOIÏÏMÂIRE  DE  G£  NUMERO. 


Faune  Canadienne 65 

Nos    Bibliothèques 81 

Les  Ptines -■> 84 

Le  chien  et  ses  principales  races 87 

Faits  divers  : — Miel  nouveau. — Diamants. — La  Fauvette  du 

Cap  M;iy 96 

]je  Naturaliste  Canadien  paraîtvers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

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élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
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B@"  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doiventêtre  adressées  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 

Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:    à  rimjirimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  84,  rue  de  la 

Montagne. 

Montréal:  MM.  Payette  &  Bourgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul. 

St-Hyicinthe:  M.  le  Dr.  St-Germain. 

Ottawa  :  M.  J.  E.  Leuiieux,  Bureau  de  l'Agriculture. 


Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Epingles  entomologiques  No.  2,  $1 .50,  Nos.  3,  4,  5  et  7,  $1 .25  le  mille. 

Epingles  camion 0.05  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  émail,  pour  étaloira 0.25       " 

Loupes,   triplettes,    montées  en  corne     1.75  la  pièce. 

Loupe  de  puche,  simple 0.50       " 

Microscope  de  poche 0.50       " 

Pinces  courbes,   en  acier  1.25       '< 

"       à  pointes  fines 1.25        <' 

"       pour  la  chasse .0.15       " 

Tubes  en  verre 0.06       " 

S'adresser  au  Réd.  du  Naturaliste,   CapRouge. 


Demandes  et  Offi-es. 

Tous  ceux  de  nos  lecteurs  qui  miraient  f|Melques  oîvra-o  , 
brochures,  spécimens  scientifi  |ues,  piè.-e.s  do  mut -riel  pour  l\-tude 
etc.,  etc.,  (|u'il8  aimeraient  à  échanger  pour  d'autres  choses  pour- 
ront faire  leurs  demandes  et  leurs  oflFrci  dans  la  colonne  ..m 
suit.  ' 

N.  B.  Les  numéros  seront  conservés  pour  référence,  do  sorte 
que,  pour  les  transactions,  il  suffira  de  spécifier  le  n  iméro  do 
l'offre  ou  de  la  demande,  san-  avoir  à  donner  le  titre  c.mp'ct  de 
1  ouvrage  ou  de  l'objet  en  vur. 

Demandes. 

1.  Annuaire  deTUniversité-Ii  ival  N'^'  2  (1857-58).  N^  5  (1S61- 

63),  N°  14  (1870-71).      Dire  ce  (,u'on  désirerait  avoir  en 
éi^h  mge — fjo  /tod'tdnir  du  X  il  until  i^te- 

2.  Ouvra-cs  ou  brochures  sur  les  Lichens,  les  Mousses,  les  Mé- 

pathiques,   les    Diptères  exotiques    de    Maqiart Ré,i. 

du  Nnt. 

3.  Le   Naturaliste  Canndieu^   Vol.    I,   Nos  9  ot  10     Vol.    IX 
Nos  9,  10  et  11 — Rêd.  du  Nat- 

Offres. 

1.  Tryon.  Land  et  fresh  water  Shells,   Strepomatidœ.  1873.— 

Réd.  du  Nht. 

2.  Annuaire  de  l'Institut  Canadien  do  Québec.  N°  4  (1877). -«W. 
3-  Annuaire  de  l'Université-Lival,  N°  22  (1878  79). 

4*  Report  of  the  Fruit  growers    Association    of  Ontario   for 
1870 — id. 

5.  Paquin.  Questions  générales  sur  l'Agricîilture,  1859 — id- 

6.  Osten-Saken.  Cynipidaeof  the  N.  AMieric  m  0  ik-i,  1861. — id. 

7-  B:iird.   Catalogue  of  N.  American  Birds,  1857-  — /</. 

8-  Rév.  Lafrance.  Sermon  sur  le  Sacré-Cœur  de  Jésus.  1873— iW. 
9'  Saguenay,  le  passé,  le  présont  et  l'avenir  du,  185  Ltt/. 

10*  B  irnard.     Causeries  agricoles,  1875- 

11.  Fruit  List  for  Province  of  Quebec  (Abbot>ford)  1875 — tV/. 

12-  Dr.  Thyfiult.     Fondation  d'une  colonie  française  dans  l'Ar- 

kansas,    sous   la   direction    des    Pères    du    Saint-Ksprit, 

1878.— id. 

13.  Extrait  de  la  Minerve.     Résumé  du  Recensement  de  1871 

(8  pages). — id. 

14.  Joly.  Report  on  forestry  and  forests  of  Canada,  1877 — id, 

15.  MacPherson.  Speeches  on  the   Public  Kxpenditures  of  the 

Dominion,  1877. — id. 

16.  Spence.  Manitoba  and  the  North  West  territory,  1876,  with 

Map.  —  id. 

17.  Manitoba  et  le  Nord  Ouest,  avec  une  carte,  1878.— id. 


1^ 


I 


ii 


Opinion  de  la  Presse  sur  le     Naturaliste. 


5> 


C'est  avec  grand  plaisir  que  lions  signalons  la  réapparition,  du  Natu- 
rnlîate  Canadien  après  une  su^-pension  de  près  de  trois  mois.  C'est  le 
seul  journal  en  ce  pays  qui  se  dévoue  exclusivement  aux  travaux  scienti- 
fiques. Cette  revue  a  déjà  attiré  l'attention  des  hommes  de  science  et  reçu 
des  éloges  mérités.  Nous  espérons  que  le  Naturaliste  renait  pour  long- 
temjjs. — Nniiveav-Mo)idc,  \'^  Mars  1880. 


Le  Nalurclisle  Canadien  qui  déjà  a  rendu  de  grands  services  à  la 
cause  de  la  .-cience  en  ce  pays,  est  reparu  sur  la  scène.  Sa  publication 
avait  éié  un  moment  suspendue,  parceque  le  gouvernement  Joly  avait 
refusé  de  l'aide  a  cette  publication.  Nous  espérons  «jue  le  gouvernement 
actuel  pourra  favoriser  le  Naturaliale  et  permettre  au  savant  abbé  Provan- 
clier  de  continuer  ces  inipurtant.s  travaux. 

Nos  télicilatiuns  à  notre  confVère. 

—Minerve,  13  Mars  1S80. 


C'est  avec  grand  plaisir  que  nous  signalons  la  réapparition  du  Naiu- 
ruliatt  Canadien  après  une  suspension  de  près  de  trois  mois.  C'est  le  seul 
journal  en  ce  pays  qui  se  dévoue  exclusivement  aux  travaux  scientifiques. 
Cette  revue  a  déjà  attiré  l'attention  des  hommes  de  science  et  nçu  des 
éloges  mérités.  Ne  us  espérons  que  le  Naturaliste  renait  pour  longtemps. 
—  Courrier  de  St.  Hyacintke,  18  Mars  1880. 


Le  Naturaliste  que  nous  regrettions  tant,  est  ressuscité  de  ses  cendres. 
Nous  nous  exprimons  peut-être  mal,  car,  après  tout,  c'est  à  peine  si  on 
peut  dire  qu'il  avu  les  portes  du  tombeau.  Tous  ceux  qui  s'occupent  de 
science  en-Canada  en  remercieront  M.  l'abbé  Provancher,  dont  l'activiié 
infatigable  a  pour  ainsi  dire  créé  parmi  nous  toute  une  collection  de  publi- 
cations qui  resteront  dans  l'étude  de  notre  Faune  et  de  notre  Flore.  Nous 
qui  buvons  enco'-e  à  longs  traits  à  la  coupe  inépuisable  des  connaissances 
scientifiques  et  littéraires,  nous  serions  bien  affligés  si,  faute  de  l'encoura- 
gement nécessaire,  le  Naturaliste,  le  seul  journal  scientifique  français  que 
nous  avions,  disparaissait  définitivement.  Et  en  cela  nous  ne  faisons  que 
répéter  ce  que  la  presse  a  été  unanime  à  proclamer. 

—  L'Abeille,  18  Mars  1880. 


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it  COS   Newsi\m'I:;i'.  Advektisixu   Bckeau  (10  Sprnce  Street),  where 
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Imprimé  parO.DiBvKAr   8'i   riie  I-amcntagrie 


VOL.  XII. 


AVRIL,  1880. 


No.  136. 


SfllïïMAIRE  BE  CE  NUMERO. 


Faune  Canadienne "' 

Le  chien  et  ses  principales  races 1 03 

Conchyliologie —   111 

Les  Coquilles  rares 112 

latines  dans  le  loivre  de  Cayenne 117 

L'histoire  Naturelle  dans  nos  maisons  d'tîdiication 118 

Divers — Insectes  nuisibles. — Catalocçue  de  champignons. — 
Société  d'histoire  naturelle  de  Boston. — Bibliogra- 
phie.— Ménaticrie  du  Central  Park.  New-York. — 
Appropriation. — Herbier .... .    VIQ.  127  128 

]je  Naturaliste  Canadien  paraîtvers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-S. 

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tioii.      Pour  les  Etats-Unis  $2.  ' 

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instituteurs.  i 

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j^^  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doivent  être  adressées  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 

Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:    à  l'imprimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  84,  ^rue  de  la 
Montagne. 

Montréal:  MM.  Payette  &  Bourgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul* 

St-Hy  icinthe:    M.  le  Dr.  St-Gennain. 

Ottîiwa  :   î\!.  J.  E.  Leiuicux,  Bureau  de  rA?riculture. 

Pour  l'étude  de  PHistoire  Naturelle. 

Epingles  entoniologiques  No.  2,  $1.50,  Nos.  3,  4,  5  et  7,  $1."25  le  mille. 

Epingles  camion      . 0.0.5  le  cent.     ^ 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  éuiai],  pour  étaloirs 0.25       " 

Loupep,  triplettes,    montées  en  corne     1.75lapièce. 

Loupe  de  pjche,  simple 0.50        " 

Microscope  de  poche 0.50       " 

Pinces  courbes,   en  acier 1.25       " 

"       à  pointes  fines 1.25        " 

"       pour  la  chasse .0.15       " 

Tubes  en  verre 0.06       " 

S'adresser  au  Réd.  du  Naturalisle,    CapRouge. 


I>eiiiandes  et  Offres. 

Tous  ceux  de  nos  lecteurs  qui  auraient  quelcpies  ouvraçres, 
brochures,  specimens  scientifi  mes,  pièces  de  niatériol  pour  l'étude 
etc.,  etc.,  (ju'ils  aiincniient  à  éch.iiiu;er  pour  d'autres  choses,  pour- 
rorit-faire  leurs  demandes  et  leurs  offres   dans   la   colonne   nui 

suit. 

N.  B.  Ijes  numéros  seront  conservés  pour  référence,  de  sorte 
que,  pour  les  transactions,  il  suffira  de  spécifier  le  nnmero  de 
l'offre  ou  de  la  demande,  sans  avoir  à  donner  le  titre  complet  do 
l'ouvrage  ou  de  l'objet  en  vue. 

Demandes. 

1.  Annnniro  de  l'Université-Laval  N<^  2  (1857-58),  N»  5  (1861- 

6i),  N°  14  (1870-71).     Dire  cccju'on  désirerait  avoir  en 
ocbange. — Le  Rédacteur  du  Naturaliste.., 

2.  Ouvra<ics  ou  brochures  sur  les  Lichens,  les  IVIousses,  les  Hé- 

pathiques,  les    Diptères  exotiques    de    Maquart Réd. 

dn  Nat. 
,3.  Le   NaturaJÀafe  Canadien^  Vol.    I,  Nos  9  et  10,   Vol.    IX 
Nos  9,  10  et  11 — Réd.  du  Nat. 

Offres. 

1.   Tryon.  Land  et  freshwater  Shells,   Strepomatidœ.  1873. — 
Red.  du  Nat. 

2-  Annuaire  de  l'Listitut  Canadien  de  Québec,  N°  4  (1877)— (W. 

3-  Annuaire  de  l'Université-Laval,  N°  22  (1878  79). 

4"  Report  of  the  Fruit  growers    Association    of  Ontario   for 
1870 — id. 

5-  Paquin.  Questions  sénérales  suri' Aizrioulture,  1859 — id. 

6-  Osten-Saken.  Cjuipidseof  the  N.  American  Oiks,  18G1,  —  id. 

7-  Baird.   Catalogue  of  N.  American  Birds,  1857-— »W. 

8-  llév.  Lafrance.  Sermon  sur  le  Sacré-Cœur  de  Jésus.  l873.-id. 

9-  Saiiuenay,  le  passé,  le  présent  et  l'avenir  du,  1851. iJ. 
10-   B  unard.      Causeries  agricoles,  1875- 

11.   Fruit  List  for  Province  of  Quebec  (Ahbot-ford)  1875 — id. 

12-  D\-  Thyf lult.  Fondation  d'une  colonie  française  dans  1' Ar- 
kansas, sous  la  direction  des  Pères  du  Saint-Esprit, 
1878.— id. 

13.  Extrait  de  la  Minerve.     Bésumé  du  Recensement  de  1871 

(8  pages) — id. 

14.  Joly.   Report  on  forestry  and  forests  of  Canada.  1877. — id, 

15.  MaePherson.  Speeches  on  the   Public  Expenditures  of  the 

Dominion,  1877- — i'l- 

16.  Spence.  Mmitoba  and  the  North-West  territory,  1876,  with 

Map.— "i.  ;.        ", 

17.  Manitoba  et  le.Nord  O-iest,  ayeo  une  carte,  187S.  — c)'- 


m      Opinion  de  la  Presse  sur  le  "  Naturaliste.  " 


C'est  avec  sratul  plaisir  que  nous  sicrnalons  la  réapy.arition,  du  Natu- 
riilifte  CaiKtdien  api  es  une  suspension  de  prés  de  trois  itiois.  C'est  le 
?eul  journal  en  ce  pays  qui  8e  dévoue  exclusivement  aux  travaux  scienti- 
fiques. Cette  revue  a  déjà  attiré  l'attention  des  hommes  de  science  et  reçu 
des  éloges  mérités.  Nous  espérons  que  le  Natur<ili>ite  reuait  pour  long- 
temps.— Nniiveun-Monde,  IH  Mars  1880. 


Le  Niiturtiliste  dinadien  qui  déjà  a  rendu  de  grands  services  à  la 
cause  de  la  science  en  ce  pays,  est  rej)aru  sur  la  scène.  Sa  puldication 
avait  été  un  moment  suspendue,  parctque  le  gouvernement  Joly  avait 
refusé  de  l'aide  a  cette  puUiicatioii.  Nous  espérons  que  le  gouvernement 
actuel  pourra  favoriser  ie  Nitturfilixle  i-t  permettre  au  savant  abbé'  Provan- 
clier  de  continuer  ces  importants  travaux. 

Nos  félicitations  à  notre  confrère. 

—Minerve,  13  Mars  1880. 


C'est  avec  grand  plaisir  que  nous  signalons  la  réapparition  du  Natu- 
raliMt  Canadien  anrès  une  suspension  de  près  de  trois  mois.  C'est  le  seul 
journal  en  ce  pays  qui  se  dévoue  exclusivement  aux  travaux  scientifiques. 
Cette  revue  a  déjà  attiré  l'attention  des  hommes  de  science  et  reçu  des 
éloges  mérités.  Nous  espérons  que  le  Naturaliste  renaît  pour  longtemps. 
— Courrier  de  St.  Hyacinthe,  18  Mars  1880. 


Le  Naturaliste  que  nous  regrettions  tant,  est  ressuscité  de  ses  cendres. 
Nous  nous  exprimons  peut-être  mal,  car,  après  tout,  c'est  à  peine  si  on 
peut  dire  qu'il  avu  les  portes  du  tombeau.  Tous  ceux-qui  s'occupent  de 
science  en  Canada  en  remercieront  M.  l'abbé  Provancher,  dont  l'activité 
inlatigable  a  pour  ainsi  dire  créé  parmi  nous  toute*une  collection  de  publi- 
cations qui  resteront  dans  l'étude  de  notre  Faune  et  de  notre  Flore.  Nous 
qui  buvons  encce  à  lorrgs "traits  à  la  coupe  inéi)uisable  des  connaissances 
scientifiques  et  littéraires,  nous  serions  bien  affligés  si,  faute  de  l'encoura- 
gement nécessaire,  le  Aa/j/rw/îs/e,  le  seul  journal  scientifiqne  fratiçais  que 
nous  avions,  disparaissait  définit  vement.  Et  en  cela  nous  ne  faisons  que 
réjjéter  ce  que  la  presse  a  été  unanime  à,  proclamer. 

—  L'Abeille,  18  Mars  1880. 


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9     r.t  GEO.  P.  ROWELIi 

tt  COS   Kcwsi'ArEH  AdveiitislMt   CcKEAU  (10  Spruce  Street),  tvliere 
advertising^  contracts 
may  be  ni^de  for   it 


hiT^irimé  par  C.  Dastsac  S2   rue  Laiccntagne 


VOL.  XII. 


MAI-OCTOBRE  1880. 


No.  137. 


SOI^MAIRE  BE  GE  NUMERO. 


Notre  pnblicntion 1  PO 

Faune  Canadienne 130 

Le  chien  et  ses  principales  races 147 

Tjcs  Cor|uillcs  rares 156 

Diveis — Kectification. — Capture  intéressante. — Association 
pour  l'avancement  delà  science. — Insectes. — Un  pu- 
riste   accommodant , 159 

Jje  Naturaliste  Canadien  paraît  vers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  S2  par  année,"  payable  après  la  réception  d'^ 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Pour  les  Etats  Unis  S2. 

Pour  les  autres  pays  étrangers  faisaut  partie  de  l'union  postale 
12.50  francs.  4 

î^' B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  $1.50  en  faveur  dcS 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

On  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonnement, 
est  tenu  d'en  donner  avis  aussitôt  après  la  réception  du  dernier  nu- 
méro de  chaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

fi^p"  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doivent  être  adressées  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 


Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:    à  l'imprimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  84,  rue  de  la 
Montagne. 

Montréal:  MM.  Payette  &  Bourgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul- 

StHy.cinthe:   xM.  le  D,-.  St-Gînnain. 

Ottawa  ;   M.  J.  E.  Leiliieux,  Bureau  de  l'Agriculture. 

ÏTiS'TC3ËS3NrS»UL,3E!Si 

Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Epingles  entomologiques  No.  2,  $1 .50,  Nos.  3,  4,  5  et  7,  $1 .25  le  mille. 

Epingles  camion 0.05  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  émail,  pour  é;;a]oirs 0.25       " 

Luupes,   triplette.s,    montées  en  corne     1.75  ia  pièce. 

Loupe  de  p  clie,  simple ,. 0.50        " 

Microscope  (ie  poche 0.50       " 

Pinces  courbes,   en  acier 1.25       " 

"       à  pointes  fines 1.25       << 

"       pour  la  chasse 0.15'      " 

Tubes  en  verre. \ "  o'o6       " 

SVadre.9serau  Réd.  du  Naturalhle,    CapRouge. 


Demandes  et  Offres. 

Tons  eenx  de  nos  lecteurs  qui  auraient  quelques  o.ivraa;es, 
brochures,  specimens  scientifi  lues,  pièces  do  matériel  pour  l'étude 
etc.,  etc.,  (ju'ils  aimeraient  à  échanger  pour  d'autres  choses,  pour- 
ront faire  leurs  demandes  et  leurs  oflFres  dans  la  colonne  qui 
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l'ouvrage  ou  de  l'objet  en  vue. 

Demandes* 

1.  Ouvratres  ou  brochures  sur  les  Lichens,  les  Mousses,  les  Hé- 

pathiques,   les    Diptères  exotiques    de    Maquart — Réd. 
du  N'at. 

2.  Le  Kituraliste  Canadien^  Vol.'I,  Nos  9  et  10,   Vol.    IX 
Nos  9,  lu  et  11 — Réd.  du  iVat. 

Offres. 

1.  Tryon.  Land  et  fresh  water  Shells,   Strepomatidae.  1873. — 

Réd  du  Nat. 
2-  Annuaire  de  l'Institut  Canadien  de  Québec,  N°  4  (1877)— /(/. 

3.  Report  of  the  Fruit  growers    Association    of  Ontario   for 

1870 — id. 

4.  Paquin.  Questions  générales  sur  l'Agriculture,  1859.— ùZ. 

5.  Oàten-Saken.  Cynipidaeof  the  N.  American  Oaks,  1861.— ûZ- 

6.  Baird.   Catalogue  of  N.  American  Birds,  1857.— 1</. 

7.  Rev-  Lifrance.  Sjrmon  sur  le  Sacré-Cœur  de  Jésus,  1873.-U?. 

8.  Saguenay,  le  passé,  le  présent  et  l'avenir  du,   185  Lit/. 

9.  Barnard.     Causeries  agricoles,  1875. 

10.  Fruit  List  for  Province  of  Quebec  (Abbotsford)  1875 — id- 
-11.  Dr.  Thjf.ult.     Fondation  d'une  colonie  franc  lise  dans  1' Ar- 
kansas,  sous   la   direction    des    Pères   du    Saint-Ksprit, 
'1878.— lU 

12.  Extrait  de  la  Minerve.     Résumé  du  Recensement  de  1871 

(8  pages),  —id. 

13.  Joly.  Report  on  forestry  and  forests  of  Canada,  1877. — id, 

14.  MaePherson.  Speeches  on  the   Public  Expenditures  of  thi 

Dominion,  1877. — id. 

15.  Science.  Mmitoba  and  the  North-West  territory,  1876,  with 

Map. —it?- 

16.  Manitoba  et  le  Nord  Ouest,  avec  une  carte,  187S.-uf. 


I 


Opinion  de  la  Presse  sur  le  "  Naturaliste.  " 


W 


C'est  avec  grand  plaisir  que  nous  signalnim  la  réapparition  du  Natu- 
raliste Canadien  anrès  une  suppeiiPion  de  près  de  trois  mois.  C'est  le  sen! 
journal  en  ce  pays  qui  ae  dévoue  exclusivement  aux  travaux  scientifiques. 
Cette  revue  a  déjà  attiré  l'attention  des  hommes  <}e  science  et  r.'çu  des 
éloges  mérités.  Ncus  espérons  que  le  Aaturatiste  reiiait  pi;ur  loimlemps. 
— Courrier  de  St.  Hyacinthe,  IS  Mars  1880, 


1»  C'est  avec  grand  plaisir  que  nous  signalons  la  réapparition,  du  Natu- 
'.  raliste  Canadien  ap^è^  nne  su-pension  de  près  de  troi.s  mois.  C'est  le 
seul  journal  en  ce  pays  qui  se  dévoue  exclusivement  aux  travaux  scienti- 
fiques. Cette  revue  a  déjà  attiré  l'attention  des  hommes  de  science  et  reçu  l 
des  éloges  mérités.  Nous  espérons  que  le  Naturaliste  renait  pour  long-  i 
temps. — Nouvean-Moiide,  13  Mars  1880.  ^ 

Le  Naturaliste  Canadien  qui  déjà  a  rendu   de  grands  services  à  la  s 

cause  de  la  science  en  ce  pays,    est  reparu  sur  la  scène.     Sa   publication  ) 

avait  été  un    moment    suspendue,    parceque   le   gouvernement  Joly   avait  } 

refusé  de  l'aide  à  cette  publication.     Nous  espérons  <|ue  le   -louvernemenî  ;; 

actuel  pOTirra  favoriser  le  Naturaliste  et  permeure  au  savant  abbé  Provaa  ;' 

cher  de  continuer  ces  importants  travaux.  \ 

j 

Nos  félicitations  à  notre  confrère.  i 

—Minerve,  13  Mars  1880. 


Le  Naturaliste  que  nous  regrettions  tant,  est  ressuscité  de  ses  cendres.  ? 

Nous  nous  exprimons  peut-être   mal,    car,   après   tout,    c'est  à   peine  si  on  ^ 

périt  dire  qu'il     av»  les  portes  du  tombeau.     Tous  ceux   qui   s'occupent  de  \ 

science  en  Canada  en  remercieront  M.  l'abbé   Provancher,    dont  l'activité  < 

infatigable  a  pour  ainsi  dire  créé  parmi  nous  toute   une  collection  de  publi-  < 

cations  qui  resteront  dans  l'étude  de  notre  Faune  et  de  notre  Flore.  Nous  ^ 

qui  buvons  enco*-e  à  longs  traits  à  la  coupe  iné[)nisable  des  connais.sances  i 

scientifiques  et  littéraire.s,    nous  serions  bien  affligés  si,  faute  île  l'encoura-  •• 
gejnent  nécessaire,  le  Naturaliste,  le  seul  journal  scientifique  français  que 
nous  ayions,  disparaissait  définitivement.     Et  en  cela  nous  ne  fais<jns  que 
répéter  ce  que  la  presse  a  été  unanime  à  proclamer. 

-L'^ôé-îY/e,  18  Mars  1880.  l 


"TTD     mar  be  found  on  file  I 

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&  COS   >Ksvsi'ArKK  Adyektising   Bureatj  ,1')  Spniro  s  m  t),  wliero  '' 

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Imprimé  parO.  Dabvsac   82   rue  hameiitai'i». 


VOL.  XÎI. 


NOV.-DECEMBRE  1880. 


limr  fiK  B APPORTANT  A  L'HIt-T<>i  KH:  NATURE! J,K  OU  flAVAOA. 


Kédacteur:  M.  L'ABBÉ  PROVANCHEE. 


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C  A  P  W  0  U  G  K  . 
PROVINCE  DE  (tUEBEC,  q^ 

CANADA 
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i'^iuiK!  Canadienne 161 

Ktuclicz  l'iiistoire  iiatuvMle ISO 

Une   raédaiile „..'...... iSo 

Jje  chien  et  .«os  principales  i:ie^.s „ 184 

Docteur  es  Scienci^^ ISl) 

Néchrologie 190 

.  Faits  divers  —  Insectes  reçus. —  A  M.  R.  L.,  St.  Rocli  do 
Qui'bec. — Sons  presse. — De  retour. — Jeunes  lau- 
réats.— Dessins  d'iii-eetos. — -In-rctos  alimentaires. — 

The  Valley  Naiiu-aiist 191  192 

]je  Naturaliste  Canadien  paraîtvers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  $2  par  anne'e,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  charjue  volume  ou  nouvelle  année  de  pubîica- 
tioîi.      l-'o'ir  les  Etats  Unis  S2. 

Pour  les  autres  pays  étrangers  faisant  partie  de  l'union  postale 
12.50  francs, 

JN.  B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  $1.50  en  faveur  deS 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
iitstituteurs.  '      * 

On  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonnement, 
est  tenu  d'en  donner  avis  aussitôt  après  la  réception  du  dernier  nu- 
méro de  chaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

8®°"  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doivent  ôtre  adressées  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 


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Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

EDiiigleseiitomologiquesNo.  2,  .$1.50,  Nos.  8,  4,  5  et  7,  $1.2.5  le  mille. 

Epingles  caniion    ... .  ,  . 0.05  le  cent.. 

Epingles  (l'acier,  à  tête  en  étnail,  pour  éualoirs 0.25       •' 

Loupes,   triplelte.s,    montée.s  en  corne      1.75  la  piètre. 

Loupe  (le  p.vche,  simple 0.50 

MicfOcbCope  (le  poche 0.50        " 

Pinces  Courbes,    en  acier   . ..    ]  .'lô        •' 

"       à  pointes  tin  es. 1.25        " 

''       pour  la  chasse ,0.15        " 

Tubes  en  verre 0.06        " 

S'adresser  au  Réd.  du  Nafuralisle,    CapRonge. 


Agents  du  Naturaliste  :  j 

Québec:     à  Timjirimerie  de  M.  C.  Darveau,,  82  et  84,  rue  de  la  6 

Montagne.  s 

Montréal:  MM,  Payette  &  Bourgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul.  j 

Stiïyacinthe:    M.  leDr.  St-Germain.  ;; 
Ottawa  :   M.  J.  E.  Lenieux,  Bureau  de  l'Agriculture. 


S^emamles  et  Offres, 

bJhm.r"^''?'   ""'  ^''^'''''  ^f^'  ^«raient  quelques  ouvrn^c 

lonM.ue  leu,.  demandes  et  leurs  offres   dans  la   colonne   qui 

N.  B.  Les  numéros  seront  conservés  pour  référence    de  eorfr^ 


2.  Ouvrages  ou  brochures  sur  les  Lichens,  les  Mousses,  les  Hé- 

p:itli!qucs,   les    Diptères  exotiques    de    Maqr.art Eéd 

au  j\(d. 

3.  Le   jSr.itnrrdisfe   Canadien^  Vol.    I,   Nos  9  et  10,   Vol-    IX 
iSos  9,  10  et  11 — Réd.  du  Nnt. 

Offres. 

1.  Tryon.  Lnnd  et  fresh-water  Shells,    Streporaatidce.  1873.— 

Rcil.  du.  Nat. 

2.  Annuaire  de  l'Institut  Oanalien  do  Québec,  N"  4  (1877)— tV. 

4.  Report  of  the  Fruit   ;.;ruv/ors    Association    of  Ontario    for 

1870— u^. 

5.  Paquin.   Q^iostions  générales  sur  l'Agriculture,  1859 id. 

6.  Osten-Saken.  Cynipidœof  the  N.  American  Oaks,  1861 l^i 

7-   Baird.   Catalogue  of  N.  American  Birds,  1857.— u?. 

S.  Kév.  Lafrance.  Sermon  sur  le  Sacré-Cœur  de  Jésus,  1873— Û7. 

9-  Saguenuy,  le  passé,  le  présent  et  l'avenir  du,   185  i-û/. 

ll>.  Barnard.      Causeries  agricoles,  1875. 

11.  Fruit  List  for  Province  of  Quebec-  (Abbotsford)  1875 id. 

12.  Dr.  Thyf  !ult.     Fondation  d'une  colonie  française  dans  l'Ar- 

kîinsas,    sons    la    direction    des    Pères    du    Saint-P]sprit, 
1878.— lU 

13.  Extrait  de  la  Minerve.     Résumé  du  Recensement  de  1871 

(8  pages). -n/. 

14.  Joiy-   Report  on  forestry  and  forests  of  Canada,  1877 — id, 

15.  xMacPherson.  Speeches  on  the   Public  Expenditures  of  the 

Dominion,  1877 id. 

16.  Spence-  Manitoba  and  the  North-West  territory,  1876,  with 

Map.  —  id. 
17-   Manitoba  et  le  Nord  Ouest,  avec  une  carte,  1878.  — iJ. 


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Facts  in  Ajjriculture,  Horticulture,  the  Home.  Health,  Medical  Progress, 
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and  now  have  the  largest  e.^tablishmenl  in  the  Avorld.  Patents  are  olitained 
on  the  best  terms.  A  special  notice  is  made  in  the  Scientific  American  of 
all  Inventions  patented  through  this  Agency,  with  the  name  and  residence 
of  the  Patentee.  By  the  immense  circulation  thus  given,  public  attention 
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Imprimé  parC.  Dahveac  82   rue  Lamenta "^iie 


JAN. -FÉVRIER    1881. 


No.  139. 


SOJÏÏMAÎRE  BE  CE  NUMERO. 

Faune  Canadienne    103 

Le  chien  et  ses  juincipales  races .    207 

Les  coquilles  rares 212 

A  propos  fies  cor|nille.s  rares ,    215 

Note  sur  la  Mîtra  Zonata,  Risso  ,. 216 

Tableaux  d'Histoire  Naturelle 21 G 

iiiblio-raphie 221 

Faits  divers, — S.antrsues. — Mouvçnients  de  la  croutp  ter- 
restre.—  lin  niinéraloiïiste  désappointé.  — Phénomène 
p'éoloeriijue  —Société  de  Taxidermistes.  —  Spécimens 
entomolooiqnes, — Générosité. 

Jje  Naturaliste  Canadien  paraît  vers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  82  par  année,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Pour  les  Etats- Utiis  $2. 

Pour  les  autres  pay6.étrangers  faisant  partie  de  l'union  postale 
12.5U  francs. 

iv.l^. —  L'abonnement  est  réduit  à  §1.50  en  faveur  des 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

On  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonnement, 
est  tenu  d'en  donner  avis  aussitôt  après  la  réception  du  dernier  nu- 
méro de  chaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

fi^°  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doivent  être  adressées  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 

Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:     à  rim[irimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  84^,  rue  de  la 

Montagne. 

Montréal:  MM.  Payette  &  Bourgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul. 

St-Hyacinthe:    M.  le  Dr.  St-Germain, 

Ottawa  :    M.  J.  E.  TiCiiiioux,  Bureau  de  l'Agriculiur^». 

Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle, 

EuinglesentomologiquesNo.  2,  $1.50,  Nos.  3,4,  5  et  7,  $1.25  le  mille. 

Epingles  camion 0.05  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  émail,  pour  éialoirs 0.25       •' 

Loupes,   tripleltes,    montées  en  corne      1.75lapièce. 

Loupe  (le  pjclie,  simple 0.50       •* 

Micro;.cope  de  poche O'.ôO        '' 

Pinces  courbes,    en  acier ...l.L'5        " 

"       à  pointes  fines. 1.25        " 

"       pour  la  chasse 0.15        " 

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S'adresser  au  Réd.  du  Nniuralisle,    CapRouge. 


I^emancles  et  Offres. 

Tous  ceux  de   nos   l.^tenrs  qui  auraient  quelques   o.vra-es 

rlnt  fi,';    I       ^^"'^'•^^'«"^  ^  éf  langer  pour  d'autres  eUses.  pour- 
.ontfu.e  leurs  demandes  et  leurs  offres   dans   la   colonne    qui 

ou^.nn/^r  ";""•-'•"°^■'«'•'^"^«'^"'^'^'■vés  pour  référence,  de  sorte 
rôff'  ^r    1    ?   '"''^'^^T''   ''^'^^'"^^   de.pécider   le    Numéro  de 
oHrc  ou  de  la  don.ande,  .an.  avoir  à  donner  le  titre  complet  de 
1  ouvra^'e  ou  de  l'objet  en  vue. 

Demandes» 

3.    Ouvratres  ou  brochures  sur  les  Lichens,  les  x^Iousses,  les  ïlé- 
pathiques,   les    Diptères  exotiques    de    Maquart Bed. 

dit  JS'at 

3.  Le   Niiirndisfr   Conadlen^  Vol.    I,   Nos  9  et  10     Vol.    IX 
Nos  9,  10  et  11.— Rèd.  du  Nat. 

Offres. 

1.   Tryon.  Land   et  fresh-water  SUylls,    Streparaatidœ.  1873.— 
Red.  du  Nat- 

2-   Annuaire  de  l'Institut  Canadien  de  Québec,  N°  4  (1877).-fW. 

4.  Report  of  the  Fruit  growers    Association    of  Ontario   for 

1S70 — id. 

5.  Paquin.   Questions  irénérales  sur  I'xigriculture,  1859.— iVZ. 

6.  Osten-Saken.   Cynipidae  of  the  N.  Atnerican  0  iks,  1861.  — t^;. 

7.  Baird.   Catalojfue  of  N.  American  Birds,  1857.  —  id- 

8.  Rev.  Lafrance.  Sermon  sur  le  Sacro-Cœur  de  Jésus,  1873— iVi. 

9.  Saguenaj,  le  passé,  le  présent  et  l'avenir  du,  l8o\. id. 
10.   Birnard.      Causeries  ag-ricoles,  1875. 

11-   Fruit  List  for  Province  of  Quebec  (Abbotsford)  1875 — id- 

12.  D''.  Thyfiult.     Fondation  d'une  colonie  franc  lis^i  dans  l'Ar- 

kan-tas,    sous   la   direction    des    Pores    du    Saint-Esprit, 
1878.— îU 

13.  Extrait  de  la  Minerve.     Résumé  du  Recensement   de  1871 

(8  pages). — u^. 
14^  Joly.   Report  on  forestry  and  forests  of  Canada,  1877 — id, 

15.  xMacPherson.  Speeches  on  the   Public  Expenditures   of  the 

Dominion,  1877. — id. 

16.  S;jencc.  Mtnitoba  and  the  North-West  territory,  1876,  with 

'  Map.— jrf. 

17.  Manitoba  et  le  Nord  Ouest,  avec  une  carte,  1878.  — ttZ. 


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Cnly  tnglish  Dieiionary  contai;  ing  a  Hiographical  DicM<  nury     this  gvin:^  the 
I^ame  with  Pronunciation,  iS'ation,  Profession  and  l):^te>  f'f  9.7iO  peri-ons. 

Published  b^  G,  «fc  C.  MElioIAM,bpriDgfield,  Ms. 

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BEATTY'S  ORGAN 


Fully  warraDted  for  six  years. 

l<t  BEA  UIJEUL  STOPS  including  t/ie  famous  VOX  CELESTE. 
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Sub  Bass  and  Octave  Coupler.  Tlie  Celebrated  Vox  Cele.-te  and  Vox  Hu- 
mana Stops  are  nsed  in  thi,s  Organ. 

Names  of  Stops.—  Diapason  Forte,  Sub  Bass.  Prnici  pal  Forte,  jiulcct, 
Diapa^^m,  Grand  Organ,  Vox  Humana,  iEoliaii,  Echo,  Dnicma,  Claironet, 
Vox  Celeste,  Octave  Coupler,  Flute  Forte. 

Style,  No.  .5000.     OiDi.'iisions  :  ildght.  71  iiiclics  ;  Dcpili,  24  indies  ; 
Ltnglli.  46  iuclies  ;  Woiglil,  bjxctl  about  400  lbs. 

This  Organ  is  built  exprtssly  for  parties  who  dont  want  lo  pay  a  higli 
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member  you  are  under  no  obligation.  {Nut  even  freight,  charges) .  To  keep 
the  organ  unless  it  is  just  as  represented  m  thi.«  advertisement,  as  it  will 
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luiprim(5  parCDARTS^r  82  rue  LaircDta 


VOL.  XII. 


SOBÏMAISS  ES  es  NÏÏMSHO. 


Faune  Canadienne    225 

Quelques  notcis  sur  la  fertilisation  des  plantes 242 

Le  chien  et  ses  principales  races 250 

Nos   Tableaux  d'Histoire  Naturelle 254 

Bibliorrrapliio 25G 

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]j(i  Naturaliste  Canadien  paraîtvers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  S2  par  année,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Pour  les  Etats  Unis  S2. 

Pour  les  autres  pays  étrangers  faisant  partie  de  l'union  postale 
12.50  francs. 

N.  B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  SI. 50  en  faveur  des 
él«3ves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

On  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonneiuent, 
est  tenu  d'en  donner  avis  au.ssitôt  après  la  récoptioTi  du  dernier  nu- 
méro de  chaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

JB®""  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doivent  être  adressées  au  rédacteur,  Capllouge,  Québec. 


Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:     à  l'imprimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  8-4,  rue  de  la 
Montagne. 

^Montréal:  MM.  Payette  &  Bourgeault,  libraires,  250,  rue  St-Paub 

Stliyacinthe:    xM.  le  Dr.  St-Gerniain. 

Ottawa  :   M.  J.  E.  Leuiieux,  Bureau  de  rAgriculturc. 

Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Epingles  entomologiques No.  2,  $1.50,  Nos.  8,  4,  5  et  7,  $1.25  le  mille. 

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Loupe  de  p ^che,  simple 0.50        " 

Microicope  lie  poche 0.50        " 

Pinces  courbes,    eu  acier 1.25        " 

"       à  pointes  fines 1.25    •    " 

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S'adresser  au  Réd.  du  ISaturalisLe,    CapRouge. 


5 
6 

7, 
8. 
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12. 

13. 

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15. 

16. 

17. 


demandes  et  Offres, 

^>rIZ:::;,^:,::::J^:::^^  q^  auraient  c,nel,.,es  ouvra.es, 

'■ont  fai,;   leurs  Cul      "^f'^-'^T'''  ^"''"^"^  «•'«•^^«'  P*^*^- 
suif.  demande,  et  leurs   offres   dans  la   colonne    qui 

l'offVe  ou  de  la  Znn  r  '         "^"'.  de  sfx^eiSer   le    numéro  de 

I^emandes. 

2.   Ouvrnircs  ou  brochure.s  sur  les  Lichens,  les  Mousse,    les  Hj- 
Path.r,ues,   les    Diptères  exotiques 'de    MaquarLZ/Sl 

Offres. 

1.  Tryon    L.nd   et  fre.h-wat.r  Sholls,    Strepornatidce.  1873.- 

Aiui.  (la  JS'at. 

2.  Annuaire  de  i'In'^titut  Canadien  de  Québec,  X°  4  (1877).-Ù7. 

4.  Roport  of  the  Fruic  growers    Associatiou    of  Ontario    for 
ibiU id. 

Paquin.  Questions  générales  sur  l'Agriculture,  1859 id. 

Osten-SMken.  CynipiJaeof  the  X.  Ainericin  0  iks,  ISijh  — id- 

Baird.   Catalogue  of  N.  American  Birds,  1857.  — /W. 

Rév.  Lafrance.  Sermon  sur  le  Sacré-Cœur  de  Jésus,  1S73.-ÙZ. 

Saguenny,  le  passé,  le  présent  et  l'avenir  du,  1851. u/. 

Barnard.     Causeries  agricoles,  1875- 

Fruit  List  for  Province  of  Quebec  (Abbotsford)  1875 id. 

Dr.  Thyfiuit.  Fondation  d'une  colonie  française  dans  l'Ar- 
knnsas,  sous  k  direction  des  Pores  du  Saint-IOsorit 
1878— lU  ^     ' 

Extrait  de  la  Minerve.     Résumé  du  Recensement   de  1871 
(8  pages) — id- 

Joly.  Report  on  forestry  and  forests  of  Canada.  1877 id, 

MacPherson.  SptK^ches  ou  the   Public  Expenditures  of  the 
Dominion,  1877 id- 

Spence.  Manitoba  and  the  North- West  territory,  1876   with 
Map.— n7. 

Manitoba  et  le  Nord-Ouest,  avec  une  carte,  1878 id. 


Canadian  Sportman  and  Naturalist. —  II  nous  fait 
plniîsir  d'uvoir  à  sii>'nalor  rup[)aritiou  à  Montréal,  eu  langue 
anglaise,  d'une  publication  mensuelle,  à  pei  près  dans  le 
un  genre  de  la  nôtre.  M.  Cooper,  le  rédacteur  en  chef,  est 
naturaliste  distingué,  et  aidé  de  ses  collègues  de  la  société 
Entomologique  de  Montréal,  il  ne  manquera  pas,  comme 
le  constate  son  premier  numéro,  de  rendre  sa  publication 
aussi  agréable  qu'utile  8.  pages  in-8  à  2  colo)ines  par 
mois;  prix  $1.     Longue  vie  au  nouvean  conlVèie. 

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WEBSTER'S     UNABRIDGED 

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l,OQS  Pasres.     3,000  Engravings,  Containing  a  fftipplevu'ni  of 
4.CÎ10  new   IVords  and  Meanings,  and  a  new  Biogrujjhical 
Dictionary  of  i^ ^T l<y  JSames, 
Ancient  and  modem,  incliidins:   many  now  living.  givir)gthe  Name,  Pro- 
nunciation, Nationality,  Profej^Kion  and  Date  of  Each. 

Nf^'W'  EDITION  Cdntains  a  Supplement  of  4,610  new  Vfords  and  tnemings. 

Eiich  new  word  has  been  «eloited  witli  gieat  care,  and  is  thoroifgbly  detincd. 

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Published  by  G.  &  U.  MEK    lAM,  Springfield,  Ms. 

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BEATTY'S  ORGANS  ONLY  $65. 

Fully  warranted  for  six  years. 

14  HEA  UTIEUL  STOPS  including  the  famous  VOX  CELESTE. 
VOX  DUMAiS'A,   SUB  BASS  and  OcUi ce  Coupltr  STOPS. 
Sent  on  Test  Trial  to  all  part  of  the  tourld.     Pltaae 
order  a  sample  organ. 

This  organ  contains  Beatty'.<  Patent  Stops  Action,  H.^tops.  4  set  Reeds, 
Sub  Buss  and  Octave  Coupler.  The  Celebrated  Vox  Cele>te  ami  Vo.x  Hu- 
mana Stops  are  used  in  this  Organ. 

Names  of  Stops.-  \)'vA^-àiiu\\  Forte,  Sub  Bass.  Priucipal  Forte.  Dulcet, 
Diapa-*on,  Grand  Urgan,  Vox  Humana,  ^Eollan,  Echo,  Dulcina,  Claironet, 
Vox  Celeste,  Octave  Coupler,  Flute  Forte. 

Slylc,  No.  SOOO.     Dim;;iisioiis  :  Height.  71  inches  ;  Depth,  U  inches  ; 
Length.  46  inches  ;  Weight,  boxed  about  400  lbs. 

This  Organ  is  built  expressly  for  parties  wlio  dont  want  to  pay  a  high 
price,  but  want  plenty  of  Music  in  a  plain.  .^ul>stantial  case. 
IJ^gi»      I  will  box  and  deliver  the  above  Organ  on  board  cars  at      4^^^^ 
W&  Washinirtun,  N.  J.  wtli  Stool,  Book  and  Music,  forotdv      ^^fO 

Illustrated  Catalogues  and  Newspaper,  Holiday  Edition,  sent  FREE. 

Address,  DANIEL  P.  BEATTY,  Washington.  New  Jersey. 


Imprimé  par  C.  Dabybac  82  rue  Lamenta 


VOL.  XII. 


MAI-JUIN    1881. 


No.  141. 


(S'&mmWo 


BULLETIN  DF,   RT.CÏIFRCHFS,    OBSERVATIONS  FT    DÉOnUVERTES 
6£  RAPPORTANT  A  L'lIISTOIKt  NATURËLLF,  IHI  CANADA. 


SO^IMÂIRE  SE  CE  NUMERQ. 


Faune  Canadienne - 257 

Bibliographie 269 

De  QiK'bec  à  Jérusalem - 272 

Faits  Divers 288 

Le  Naturaliste  Canadien  paraîtvers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  S2  par  année,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Four  les  Etats  Unis  S2. 

Pour  les  autres  pays  étrangers  faisaut  [lartie  de  l'union  postale 
12.5U  francs. 

IN.  B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  $1.50  en  faveur  des 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

On  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonnement, 
est  tenu  d'en  donner  avis  aussitôt  après  la  réception  du  dernier  nu- 
méro de  chaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

8^"  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc.» 
doivent  être  adressées  au  rédacteur,  CapPiouge,  Québec. 


Ag'ents  du  Naturaliste  : 

Québec:     à  l'imprimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  84,  rue  de  la 
Montagne. 

Montréal:  MM.  Fayette  &  Bourgeault,  libraires,  250,  rue  St-PauU 

St  ITyicinthe  :    M.  le  Dr.  St-Gunnuiti. 

Ottawa  :   M.  J.  E.  Leuieux,  Bureau  de  l'Airriculturc. 


Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Epingles  entomologiques  No.  2,  $1.50,  Nos.  3,  4,  5  et  7,  $1.25  le  mille. 

Epingles  camion    .  . 0.05  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  têle  en  émail,  pom*  éialuirs l>.25       •• 

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Loupe  de  p  clie,  simple 0.50        " 

Microscope  iie  poche ..0.50        " 

Pinces  courbe.s,    en  acier .1.25        " 

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Tubes  en  verre O.OG       " 

S'adresser  an  Réd.  du  Naturalisle,    CapRouge. 


AUMONES  POUR  L'ORIENT. 


Comme  les  lecteurs  du  NattiralUfe  pourront  le  voir  ping  amplement 
dans  le  récit  que  non»  faisons  de  notre  voyajre  en  Orient,  les  peuples 
de  ces  contrées  sont  <:énéralement  fort  pauvres,  si  bien  que  sans  le 
concours  irénéreux  des  fidèles  de  l'O  cident,  les  secours  religieux  man- 
queraient complètement  aux  clirétiens  de  Terre  Sainte  et  de  Syrie 
Nous  trouvons  partout  de  nombreuses  occasions  de  pratiquer  l'aumône, 
une  grand  nombre  de  bonnes  œuvres,  même  dans  notre  Provmce,  rd 
clament  notre  attention  d'une  manière  toute  particulière,  cependant, 
comme  la  charité  est  universelle  et  ne  connaît  aucune  délimitation  de 
pays  ou  de  contrées,  il  pourrait  se  faire  que  plus  d'un  cœur  tendre) 
plus  d'une  âne  généreuse  se  sentiraient  portés  à  secourir  ces  infortunés 
chrétiens  de  l'Orient,  à  prêter  la  main  aux  bonnes  œuvres  qui  font  un 
bien  si  considérable  parmi  ces  fidèles  perdus  au  milieu  de  peuplades 
en  dehors  de  la  véritable  voie^,  musulmanes,  hérétiques  ou  shismatiques. 

Nous  donnons  ci-dessous  la  liste  des  œuvres  qui  nous  ont  paru 
mériter  plus  particulièrement  d'etre  secourues. 

lo.  Les  Franciscains,  qui  sont  chargés  -de  la  garde  tous  les  princi- 
paux sanctuaires  :  le  Saint-Sépulcre,  <jrethsémani,  Bethléem,  Nazareth, 
etc. 

2o.  Lo  Patriarche  de  Jérusalem,  obligé  de  soutenir  un  Séminaire, 
de  recueillir  des  p-êtres  âgés  et  infirmes,  de  pourvoir  à  de  nombreuses 
dessertes  sans  aucune  ressource  etc. 

3o.  Les  Sœurs  de  N;izareth,  qui  recueillent  des  orphelines  et  don. 
nent  gratuitement  l'instruction  aux  jeunes  filles  de  toute  croyance. 

4o.  Les  Sœurs  de  charité  de  B  'yrouth,  qui  tiennent  un  hôpital,  un 
dispensaire,  des  orphelinats  etc. 

5o.  Les  Armémicns  de  Beyrouth,  qui  sont  encore  sans  église  pour 
'es  office^  du  culte  dans  leur  liturgie  propi-e. 

Nous  nous  estiiuerons  heureux  de  recevoir  toute  somme,  quelque 
minine  qu'elle  puisse  -être,  pour  la  faire  parvenir  à  telle  institution 
qu'on  voudra  bien  nous  désigner. 

Il  y  a  do  nombreuses  f.iveurs  spirituelles,  telles  que  messc-s  com- 
munions etc.,  pour  tout  bicuf  liteur    de  ces  différentes  œuvres. 

Nous  donnerons,  suivant  qu'on  le  désirera,  les  nomi  propres  de.s 
donateurs  ou  seulement  l'iudication  des  sommes  reçues. 

Adresser:      M.   l'ABBÉ  PROVANCHER, 

C(ip- Ronge,  Q. 


FETE    NATIONALE. 


DES 


CANADIENS-FRANÇAIS 

CÉLÉBRÉE   A  QUEBEC  EN  J830. 

HISTOIRE  —  STATISTIQUES  —   DOCUMENTS 
MESSE— PROCESSION— BANQUKT— CONVENTION 


Par  m.  H.J.-J.-B.  CIIOUINAPD 

Sec.  Géti.  de  1 1  Convention. 


Cet  ouvrage  sera   livré   dans  Cjnelque.s  joiu-s  à  ceux    (pii  y  auront 
souscrit  avant  le  15  juillet  prochain,  aux  conditions  S'iivantes  : 
Le  volume  sera  envoyé,  franc  de  port,  broché  oir  relié  ; 

Pr.X— Broché Si    (M) 

Reliure  en   percaline 1    25 

Ddnii-reliure  (bibliothèque) 1    50 

à  toutes  les  personnes  C|ni  en  enverront  le  prix   à  l'adresse  suivante  : 
H.  J.  J.  B.  CHOUINARD, 

jBoîla  2G1,  Bnrcini  de  Pi)sl.e, 

Québec. 
Ces  conditioris  sotit  offertes  aux  souscripteurs  seiilonient.    Le  prix 
de  l'ouvrage  broché  sera  stricte  ment  d'une  niastre  et  oimiuante  ccntins 
(Il  50). 

Québec.  20  juin  1881. 

Le  Guide  du  Pèlerin  en  Terre-Sainte. 

PAR  LE  FaE  L  [  É  V  IN  DEI  lAMME. 
3  vols.  in-l'2i,  prix  $2. 

C'est  l'itinéraire,  jour  par  jfiur,  étape  par  étape,  des  pèlerin, ■i2:e'«  qui 
se  font  en  'i'erre-Sainte.  Depnis  bientôt  22  ans,  le  Fœ  Liévin  est  charité 
de  conduire  les  ciravanes  qui  vont  visiter  les  Lieux-Saints.  A  !ine 
connaLssance  paifaile  Its  lieux,  il  joint  une  étude  .'^érieuse  der»  faits 
historiques,  biblif|ues  ou  évajjgélifjues  (jui  se  ra  iporteiit  à  chacune 
d'eux.  Doué  d'une  mémoire  les  plus  heureuses,  il  n'a  besoin  ni  de 
livres,  ni  de  notes  pour  faire  l'historique  de  chaque  endroit  que  nous 
rencontrons.  Aussi  tous  les  pèlerins  se  félicitent -ils  d'avoir  un  tel 
i;;uide. 

C'est  le  fruit  de  ses  recherches  et  de  ses  observations  qu'il  a  consifjné 
dans  cet   ouvrage,  que  tout    (èlerinne    nianque  jamais  de   se  procurer 
dès  le  départ.   Ceu.x  qui  ne  pouvant  faire  le  voyage,  voudront  .se  former 
une  juste    idée   des    lieux   que    le   S  luveur  sanctifii   autrefois  par   sa    \ 
présence,  ne  peuvent  le  faire   plus  sûrement  que    par    la  lecture  de  cet    1 
ouvrage. 

Sur  réception  du  prix,  l'ouvrage  sera  expédié  parla  malle  dans  toute 
la  Province. 


imprimé  par  C.  OiuvSAC  82   rue  Laiacnta 


JUILLET-AOUT    1881. 


mi 
^  3 


SOI^IMÂIRE  SE  G£  NUMERO. 


F.iuiie  Canadienne 2R9 

I)  ;  QiK'bee  à  Jéiiisaletn 305 

Notre  rc^cit  de  voy.i<;e PAO 

Biblioirrapliie 31!) 

]ie  Naturaliste  Canatmkn  paraît  vers  le  15  declioqu^ 
mois,  par  livraisons  de  32   pa<;'îs  in-8. 

Abonnement,  S2  par  amiOc,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  cbaque  volunie  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Pour  les  Etals  Unis  §;2. 

J-'onr  les  autres  pays  étr;ingurs  faisant  j  artie  de  l'union  postale 
12.50  francs. 

rs.  B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  §1.50  en  fa^'eur  des 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

On  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonnement, 
esttcnu  d'en  donner  avis  aussitôt  après  la  réception  du  dernier  nu- 
méro de  chaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

fi^°  Toutes  correspondances,  remises,  réclfimations  etc.» 
doiventetreadresséesau  rédacteur,  CapKouge,  Québec. 

Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:     à  l'inipriraerie  de  M.  C  Darveau,  82  et  84,  rue  de  la 
Montagne. 

Montréal  :  MM.  Payette  &  P,ourgeault,  Iibraire3,.250,rue  St-Paul. 

St  Hy.icinthe:    M.  le  Dr.  St-Germain. 

Ottawa  :   M.  J.  E.  Leiliieux,  Bureau  de  l'Airriculture. 


Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Ei>in,2le.'?  etitomologiquesNo.  2,  $1 .50,  Nos.  ?>,  4,-  5  et  7,  $1 ,25  le  mille. 

Epingles  Ccunion 0.0')  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  én>ail,  pour  éialoirs 0.2.5       •• 

Loupes,   triplette.*,    montées  en  corne     l.Tôlapièce. 

Lt)npe  de  p  clie,  simple , 0,50        •' 

MicrOiCope  île  poclie 0.50        " 

Pinces  courbes,    en  acier   . .-...1.25        " 

"       à  pointas  fines   1.25        " 

'^       pour  la  chasse 0.15        " 

Tubes  en  verre. ...O.OG        " 

iS'rtdresser  an  Réd.  du  Nalnralhle,    CapRonoe. 


AUMONES  POUR  L'ORIENT. 

Comme  les  lecteurs  du  NafHvah.fe  pourront  le  voir  plus  nmplement 
d^ins  le  récit  que  noii«  faisons  de  notre  voyage  en  Orient,  les  peuples 
de  ces  contrées  sont  généralem3nt  fort  pauvres,  si  bien  q,:e  snns  le 
concours  -énéreux  des  fidèles  de  l'O  cident,  les  secours  religieux  man- 
queraient complètement  aux  chrétiens  de  Terre  S.inte  et  de  Syrie 
Nous  trouvons  partout  de  nombreuses  occasions  de  pratiquer  l'aumône." 
nue  grand  nombre  de  bonnes  oeuvres,  D.ême  dans  notre  Province,  ré' 
clament  notre  attention  d'une  manière  toute  particulière,  cependant, 
comme  la  charité  est  universelle  et  ne  connaît  aucune  délimitation  de 
pays  ou  de  contrées,  il  pourrait  se  fiire  que  plus  d'un  cœur  tendre, 
plus  d'une  â  ne  généreuse  se  sentiraient  portés  à  secourir  ces  infortunés 
chrétiens  de  l'Orient,  à  prêter  la  main  aux  bonnes  oeuvres  qui  font  un 
bien  si  considérable  parmi  ces  fidèles  perdus  au  milieu  de  peuplades 
en  dehors  de  la  véritable  voie,  musulmanes,  hérétirjues  ou  shismatiquos. 
Nous  donnons  ci-dessous  la  liste  des  œuvres  qui  nous  ont  paru 
mériter  plus  particulièrement  d'etre  secourues. 

lo.  Les  Franciscains,  qui  sont  chargés  de  la  garde  tous  les  princi- 
paux sanctuaires  :  le  Saint  Sépulcre,  Getliséraani,  Bethleeîu,  Nazaretli- 
etc. 

2o.   Le  Patriarche  de  Jérusalem,  obligé  de    soutenir   un   Séminaire 
de  recueillir  des  prêtres  aies  et  infirmes,  de   pourvoir  à   de  nombreuses 
dessertes  sans  aucune  ressource  etc. 

3o.  Les  Sœurs  de  Nazareth,  qui  recueillent  des  orphelines  et  don 
nent  gratuitement  l'instruction  aux  jeunes  filles  de  toute  croyance. 

4o.  Les  Sœurs  de  cliarité  de  Beyrouth,  qui  tiennent  un  hôpital,  un 
dispensaire,  des  orphelinats  etc. 

5n.  Les  Armémiens  de  Beyrouth,  qui  sont  encore  sans  église  pour 
'es  offices  du  culte  dans  leur  liturgie  propre. 

Nous  nous  estimerons  heureux  de  recevoir  toute  sumiin;,  (|iti':(|iie 
minine  (ju'elle  puisse  être,  pour  la  faire  parvenir  à  telle  institution 
(ju'on  voudra  bien  nous  désigner. 

Il  y  a  de  nombreuses  faveurs  spirituelles,  telles  que  messes,  com- 
munions etc.,  pour  tout  bienfiiteur   do  ces  différentes  œuvres. 

Nous  donnerons,  suivant  qu'on  le  désirera,  les  noms  propres  des 
donateurs  ou  seulement  l'indication  dos  sommes  reçues. 

Adresser:      M.  l'ABBÉ  PROVANCHEIl, 

Cap-Rouge,  Q. 


FETE   NATIONALE. 

CANADIENS-FRANÇAIS  ■  I 

CÉLÉBRÉE   A  QUEBEC  EN  J8S0.  | 

HISTOIRE  —  STATISTIQUES  —   DOCUMENTS  ; 

MESSK—PKOCESSION-BANQUKT— CONVENTION  ; 

Pau  M.  1I.J.-.J.-B.  CHOUINARD  l 

Sec.  U6u.  (le  li  Convention.  ^ 


Cet  onvrase  sera  livré  dans  quelques  jours  à  ceux   qui  y  auront 
souscrit  avant  le  15  juillet  prochain,  aux  conditions  s  livantes  : 
Le  volume  sera  envoyé,  f'r.inc  de  jiort,  brciclié  ou  reiié  ; 

Pr;x— Brochi..." SI   OQ 

Beliure  en   perc;ilino 1    l'ô 

Djuii-rcHure  (bibiiotlièquc) 1   50 

à  toutes  les  personnes  qui  en  enverront  le  pri.\   à  l'adresse  suivante  : 
H-  J.  J.  B.  CHOUINARD, 

Jjoîlt  20 J,  Bnitiin  ih  Pdule, 

Ces  conditions  ?ont  offertes  aux  souscripteurs  seulement.  JjO  prix 
de  l'ouvrage  broché  sera  strictement  d'une  niaslre  et  cinquante  contins 
($1  50). 

Québec,  20  juin  1881. 

Le  Guide  du  Pèlerin  en  Terre-Sainîe. 

PAR  LE  Frk  lié  vin  DE  HAMME. 
3  voh.  in-12.  prix  $2. 

C'est  l'itinéraire,  jour  p;ir  jour,  étape  nar  étape,  des  pè'erini2:e-5  qui 
se  font  en  Terre-Sainte.  D.ipnis  bientôt  22  ans,  le  Fie  Liéviii  est  ch;irtré 
de  conduire  les  caravanes  qui  vont  visiter  les  Lieux-Saints.  A  une 
connaissance  T)aifaite  les  lieux,  il  joint  une  étude  sérieuse  der>  faits 
historiques,  bibliques  ou  évaniiéli(|ucs  qui  .se  ra^'portent  à  cliacutic 
d'eux.  Doué  d'une  mémoire  les  pins  heureuses,  il  n'a  besoin  ni  de 
livres,  ni  de  notes  pour  faire  l'iiistorique  de  chique  endroit  que  nous 
rencontrons.  Aussi  tous  les  pèldrins  se  félicitent -ils  d'avoir  un  tel 
guide. 

C'est  le  fruit  de  ses  recherches  et  de  ses  ob.servations  qu'il  a  consigné 
dîins  cet  ouvrage,  que  tout  lèlerin  ne  manque  jamais  de  si  procurer 
dès  le  départ.  Ceux  qui  ne  pouvant  i'aire  le  voyage,  voudront  se  former 
une  juste  idée  des  lieux  (|ue  le  S  uivour  sanctifii  autrefois  pu-  sa 
présence,  ne  peuvent  le  faire  plus  sûrement  (jue  par  l;i  lectuie  de  cet 
ouvrage. 

Sur  réception  du  pris,  l'ouvragj  scracspi'dié  par  la  malle  d  ms  to  ite 
la  Province. 


Jinprimé  par  0.  Dakyeai:  82  rue  Lamenta 


VOL.  XII. 


SEPTEMBRE-OCTOBRE    1881 


No.  143. 


SOI^IMÂIRE  DE  G£  NUMERO. 


Faune  Canadienne ....... 321 

De  Q  icbec  ù  Jc'ius!>lem - 333 

Etndos  des  sciences  d'observation 347 

Association  américaine  pour  l'îiV  incement   de    la   science...  350 

Botanique 353 

Divers — Le  Guide  indicateur  pour  la  Terre  Sainte. —  The 

Couiifrg  Gentlemnn    ...  - 352 

.  J>e  Naturaliste  Canadien  paraîtvers  le   15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  pages  in-8. 

Abonnement,  $2  par  année,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  arïnée  de  publica- 
tion.      Four  les  Etats  Unis  S2. 

Pour  les  autres  pays  étrangers  faisaut  partie  de  l'union  postale 
12.50  francs, 

N.  B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  $1.50  en  faveur  des 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

On  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonnement, 
esttenu  d'en  donner  avis  aussitôt  après  la  réception  du  dernier  nu- 
méro de  chacjue  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

B^°  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc.; 
doiventetre  adressées  au  rédacteur,  CapKouge,  Québec. 


Agents  du  Naturaliste  : 

Québec:    à  l'injprimerie  de  M,  C.  Darveau,  82  et  84,  rue  de  la 
Montagne. 

Montréal:  MM.  Payette  &  Bourgeault,  libraires,  250, rue  St-Paul' 

St  Hyacinthe:    M.  le  Dr.  St-Gerniain. 

Ottawa  :   M.  J,  E.  Leaiieux,  Bureau  de  l'AsTricultare. 

lor  ^  "!?■  :^  x<y  i^  £  11. 3ES  ^s 

Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Epinf^lesentomologiquesNo.  2,  $1.50,  Nos.  3,  4,  5  et  7,  $1.25  le  mille. 

Epingles  cainioû .0.05  le  cent. 

Epingles  d'acier,  à  tête  en  éioail,  pour  éùaloirs. 0.25       " 

Loupes,   triplettes,    montées  en  corne      1.75  la  pièce. 

Loupe  de  pjche,  simple 0.50        *' 

Micro  cope  de  poche   0.50       " 

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Î83I      THE  CULTIVATOR        |882 

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THE  COUNTRY  GENTLEMAN  is  the  LEADING  JOUR- 
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while  it  also  includes  all  minor  departments  of  rural  interest  such 
as  the  Poultry  Yard,  Entomology,  Bee-Keeping,  Greenhouse  and 
Grapery.  Veterinary  Replies,  Farm  Questions  and  Answers,  Fire- 
side Reading,  Domestic  Ecoii>iiriv,  and  a  summarv  of  the  News  of 
the  Week.  Its  MARKETS  REPORTS  are  unusually  complete,  and 
much  attention  is  paid  to  the  Prospects  of  the  Crops,  as  throwin<T 
light  upc)n  one  of  the  most  important  of  all  questions — When  to  Buy 
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space,  but  the  terms  will  continue  as  lollow.  when  paid  strictiv  in 
advance:  ONE  COPY,  one  year,  !?2.r)i)  ;  FUUR  COIME.S.  $10, 
and  an  addilinnnl  copy  for  the  year  free  to  the  sender  o  '  the  Club  : 
TEN  COPIES.  $20,  and  an  additional  copy  for  the  year  free  to 
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0:5="  Ml  NEW  Subscribers  for  \^^'l,  paying  in  advance  now 
WiLL  RECEIVE  THE  PAPER  WEEKLY,  from  receipt  of  re- 
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With  his  Autograph,  aeknewledged  by  himself 
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119  Monroe  St ,  Chicago 


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Guide  Indicateur  des  Sanctuaires 

ET 

LllîiiX  IllSTORKIlllîS  Dlî  L,l  TERRE-Sil.^TE. 

PAR  LE  Frk  LTÉVIN  DE  HAMME. 
3  cols  in-12,  jnix  $2. 

C'est  l'itinéraire,  jour  par  jour,  t?tape  nar  étapo.  de<  i:e!erirnp;es  qui 
se  font  en  Terre  Sainte.  Dtpiiis  bientôt  22  ans,  le  Pre  Liévin  est  charité 
de  conduire  les  ciravanes  qui  vont  visiter  les  Lieux-Saints.  A  '.ine 
connaissance  parfaite  les  lieux,  il  joint  une  c'tude  sérieuse  de;^  faits 
historiques,  bibliques  ou  év.ujiréli(iuos  qui  se  ra-'portent  à  chacun 
d'eux.  Doué  d'une  mémoire  des  plus  lieurcnses,  il  n'a  besoin  ni  de 
livres,  ni  de  notes  pour  faire  l'historique  de  chajue  endroit  que  nous 
rencontrons.  Aussi  tous  les  pèlerins  se  félicitent-ils  d'avoir  un  tel 
guide. 

C'est  le  fruit  de  êes  recherches  et  do  ses  observations  qu'il  a  consi<;né 
dans  cet  ouvrage,  que  tout  fèlerin  ne  manque  jamais  de  s;  procurer 
dès  le  départ.  Ceux  qui  ne  pouvant  faire  le  voyage,  voudront  se  former 
une  juste  idée  des  lieux  que  le  Siuvjur  sauctifii  autrefois  par  s.i 
présence,  ne  peuvent  le  faire  plus  sûromont  que  par  la  lecture  de  cet 
ouvrage. 

Sur  réception  du  prix,  aveo  en  sus  6  centins  pour  le  postage,  l'ou- 
vrage sera  expédié  parla  mallo  d.ns  toute  la  Province. 

L'ouvrage  est  aussi  en  vente  ch(  z  M.  Brousseau,  rue  B  lade,  et  chez 
M.  J.  A.  L-mglais,  St-Roch  de  Québec. 

Imprimé  parO.  Dâ.iiv>AV  82  rue  Lamenta 


VOL.  XII.  NOVEMBRE-DÉCEMBRE    1881 


SOMMAIRE  BE  CE  NUMERO. 

Faune  Canadienne 353 

De  Qnôbec  à  Jérusalem 363 

Bibliojrrapjh'e - .  -  379 

Table  des  gravures 381 

Iphabétiqiie  des  matières 383 

des  noms,  etc 385 

Errai  a 389 

]je  Naturaliste  Canadien  paralt.vers  le  15  de  chaque 
mois,  par  livraisons  de  32  paj^ies  in-8. 

x\bonnement,  S2  par  année,  payable  après  la  réception  du 
premier  numéro  de  chaque  volume  ou  nouvelle  année  de  publica- 
tion.     Pour  les  Etats  Unis  S2. 

Pour'lcs  autres  paysétrangers  faisant  partie  de  l'uuiui)  postale 
12.50  francs. 

iN.  B.  —  L'abonnement  est  réduit  à  $1.50  en  faveur  des 
élèves  des  collèges  et  autres  institutions  d'éducation,  et  des 
instituteurs. 

Ou  ne  s'abonne  pas  pour  moins  d'un  an. 

Tout  souscripteur  désirant  discontinuer  son  abonnement, 
est  tenu  d'en  donner  avis  aussitôt  après  la  réception  du  dernier  nu- 
méro do  cliaque  volume  ou  de  chaque  année  de  publication. 

S^°  Toutes  correspondances,  remises,  réclamations  etc., 
doiventêtre  adressées  au  rédacteur,  CapRouge,  Québec. 

Agents  du  Naturaliste  : 

{^uébrc:     à  rinijirimerie  de  M.  C.  Darveau,  82  et  8-i,   rue  de  la 

Mr)nt;igiie. 
Montréal:  MM.  Payette  &  Bnurgeaatt,  libraires,  250,  rue  St-Paul- 
St  Hyicitithe:   M.  le  Dr.  St-Germaiti. 
OtfMWa  :    M.  J.  E.  Lenieus,  Bureau  de  l'Agriculture.- 

ions  "ocaes  iw  IS  X  Xj.  lES^ 

Pour  l'étude  de  l'Histoire  Naturelle. 

Eoinixlesentoniologique.sNo.  2,  $1.50,  Nos.  3,  4,  5  et  7,  $1.25  le  mille. 

Epingles  camion ;0.05  1ecetU. 

Epingles  d'acier,  à  tête  eu  émail,  pour  éialoirs 0.25 

Loupes,   triplette.s    montées  en  corne      ... 1.75  la  pièce. 

Loupe  de  p  .che,  simple 0.50 

Micro-cope    le  poche      ...,-,.    0.50        '' 

Pinces  courbes,    en  acier   . .,   --    1-2.)        ■' , 

à  pointes  fines 1.25       '' 

"       pour  la  chasse 0.15       '^ 

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S'adresser  au  Réd.  du  Nnluralisle,   CapRouge. 


1831      THE  CULTIVATOR        |882 

AM» 

COUNTRY  GENTLEMAN. 

THE   BEST  OF  THE 

AGRICULTORALWEEKLIES. 


THE  COUNTlfY  GENTLEMAN 
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FARM  CROPS  AND  PROCESSES. 

HORTICULTURE  &  FRUIT-GROWING. 
LIVE  STOCK  AND  DAIRYING, 

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.^  the  Poultry  Yiml.    Knt...n..l..L'y.  lU'.-KeepinLV  Oi 
(  iraptTV,    Veieriti 
H.ii-  HeH.liniî.      I' 

liu-  W  'k.     fi-^  Ma  .:•.     i>  '>i-.' 

;..i;,M  ;ii'  n::  ';i  i-    .'i'  i    '"   ll>''  '"''  .."T 

h-ilt   ll|>:>n  OIK'  III  lin-  lll'int  H ' 

and  IVhen  to  iSelL     It   is   i 

^al.I-ly.  ..M.n-.llv  Ml, 

The    Voh.mc   of  THE  COU.ST:;-       '  -"LEUAN     '   "      •' 
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,,„^  (.lie   I  >  .»iitinuc   as  Iwllow.  \^  ' 

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THE- 


8€1Ë]«ÏIFI€  ilERlCAM 


'<yiEt  188a- 


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3  vols  m-12,  prix  $2. 

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se  font  en  Terre-Sainte.  Dopuis  bien  tôt  22  ans,  le  Fre  Liévin  est  chargé 
de  conduire  les  caravanes  qui  vont  visiter  les  Lieux-Saints.  A  une 
connaissance  parfaite  les  lieux,  il  joint  une  étude  sérieuse  des  faits 
historiques,  bibliques  ou  évangéli(|ues  qui  se  rapportent  à  chacun 
d'eux.  Doué  d'une  mémoire  des  plus  heureuses,  il  n'a  besoin  ni  de 
livreSj  ni  de  notes  pour  faire  l'historique  de  cha(|ue  endroit  que  nous 
rencontrons.  Aussi  tous  les  pèlerins  se  félicitent-ils  d'avoir  un  te! 
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C'est  le  fruit  de  ses  recherches  et  de  ses  observations  qu'il  a  consigné 
dans  cet  ouvrage,  que  tout  [  èlerin  ne  manque  jamais  de  s  •.  procurer 
dès  le  départ.  Ceux  qui  ne  pouvant  faire  le  voyage,  voudront  se  former 
uae  juste  idée,  des  lieux  que  le  Siuvcur  sanctifia  autrefois  par  sa 
nrésMîce  ne  peuvent  le  faire  plus  sûrement  que  par  la  lecture  de  cet 
ouvrage. 

Sur  réception  du  prix,  avec  en  sus  6  centins  pour  le  postage,  l'ou- 
vrat^e  sera  expédié  parla  malle  dins  toute  la  Province. 

L'ouvrage  est  aussi  en  vente  chez  M.  Brousseau,  rue  Boade,  et  chez 
M.  J.  A.  Langlais,  St-Roch  de  Québec. 


Imprimé  par  0.  Dabvbau  82  rue  Lamenta