^ -i /-
LEPROŒS
DE LA PLUIE
Ministère
de
l'Environnement
Ontario
LE PROŒS
DE lA PLUIE
Rapport sur les précipitations
acides et remèdes
envisagés par l'Ontario
Octobre 1980
Ministère Harry C Parrott. D D.S .
Ministre
de
Graham W.S. Scott, c.r.,
l'Environnement sous-mimstre
Ontario
Index Page
EFFETS DES PLUIES ACIDES
Un problème mondial 1
Effets actuels et éventuels en Ontario 2
Une pollution internationale 2
ASPECTS CHIMIQUES
Éléments de chimie 3
Pluies acides et pH 3
DÉFINITION DU PROBLEME
Croupe consultatif sur la recherche Canada-É.-U. 6
Origine et intensité des rejets — SO2 et NOx 6
Facteurs météorologiques 6
Études des retombées atmosphériques en Ontario 7
Localisation des sources de pollution 7
Centrales électriques aux États-Unis 8
Dépollution par Hvdro Ontario et INCO Ltd 9
MESURES PRISES PAR L'ONTARIO
Programmes de contrôle atmosphérique
du ministère de l'Environnement 11
Efforts et stratégie en Ontario 12
Solutions palliatives et solutions vraies —
Implications socio-économiques 12
MESURES CONCERNANT LES MILIEUX AQUATIQUE
ET TERRESTRE
Nature des effets aquatiques • Études des milieux aquatiques
en Ontario 14
• Effets cumulatifs sur les
milieux aquatiques 14
• Analyse de la faune et de
la flore aquatiques 15
• Neutralisation artificielle
des lacs 16
Effets sur les milieux terrestres et études 17
• Végétation, sols, forêts, bâtiments, structures
Effets sur la santé publique 18
Activités scientifiques fédérales/provinciales 18
Annexe "A"« Extraits des rapports du ministère sur les
précipitations dans les régions de
Muskoka/Haliburton et de Sudbury 20
Index des figures et illustrations Page
Figure 1. Régions d'Amérique du Nord contenant des lacs
sensibles aux précipitations acides 1
Figure 2. Régions de l'Ontario contenant des lacs sensibles
aux précipitations acides 2
Figure 3. Échelle des pH 3
Figure 4. Ampleur et répartition des rejets de bioxyde de soufre
(SO2) dans l'est du continent nord-américain 4
Figure 5. Ampleur et répartition des rejets d'oxydes d'azote
(NOx) dans l'est du continent nord-américain 5
Figure 6. Zones touchées par les pluies acides 20
Figure 7. Principales trajectoires des orages d'été au-dessus
des zones de rejets de SO2 et de NOx 21
Figure 8. Principales trajectoires des tempêtes d'hiver au-dessus
des zones de rejets de SO2 et de NOx 21
Figure 9. Emplacements des stations de contrôle des pluies
acides en Ontario 22
Figure 10. Importance relative des rejets de centrales en
1974-1975 par régions: É.-U., Canada, Ontario 22
Figure 11. Évolution historique des rejets aux É.-U. — SO2 et
NOx 23
Figure 12. Prévision des rejets aux É.-U. — SO2 et NOx 23
Figure 13. Production électrique brute d'FHydro Ontario —
1950-1990 24
Figure 14. Rejets de SO2 et de NOx par les centrales à combustible
fossile d'Hydro Ontario en 1979 24
Figure 15. Illustration d'un déversoir dans un bassin calibré 25
Figure 16. Courbe illustrant une "Dépression de pH au
printemps" — lac Harp, Muskoka (Ontario) 26
Figure 17. Illustration des effets terrestres et aquatiques 27
EFFETS DES PLUIES ACIDES
Le phénomène des précipitations acides, plus connu
sous le nom de pluies acides, est considéré par les
scientifiques et les gouvernements comme l'un des
problèmes de pollution de l'environnement des plus
urgents, qui affecte d'immenses surfaces de l'est du
continent nord-américain, de l'Europe de l'Ouest et de
la Scandinavie.
En Amérique du Nord comme ailleurs, les pluies
acides sont dues pour la plus grande part à la pollution
par les acides sulfurique et nitrique. Ces acides se
forment au cours d'une série complexe de transforma-
tions physico-chimiques des polluants. On ne connaît
pas encore tous les détails des réactions chimiques
impliquées, mais le problème a pour origine le déver-
sement dans l'atmosphère de composés soufrés et
azotés, produits de l'activité industrielle humaine et de
l'usage des véhicules de transport modernes.
Ces composés polluants du soufre et de l'azote
proviennent essentiellement de la combustion de
combustibles fossiles tels que le charbon et le pétrole,
des rejets atmosphériques des centrales électriques,
de la fusion des minerais, du raffinage du pétrole, des
fours et chaudières industriels et des véhicules de
toutes sortes.
Les précipitations acides sont l'aboutissement d'un
cycle en quatre étapes: rejets de composés sulfurés et
azotés, transport atmosphérique à grande distance,
transformations chimiques et, enfin, retombées des
polluants soit par précipitation, soit par dépôt à sec.
Les composés sulfurés et azotés sont progressive-
ment oxydés dans l'atmosphère en bioxyde de soufre
{SO2) et en oxydes d'azote (NOx) et transportés par les
vents et courants atmosphériques de hautes et basses
altitudes. Selon les conditions météorologiques, ces
polluants peuvent être transportés à des centaines ou
des milliers de milles du point de déversement, ce qui
laisse amplement le temps aux réactions chimiques de
se produire. Les polluants finalement retombent sous
forme de "précipitations " (pluie ou neige acidifiées)
ou de "dépôts secs" (particules ou gaz) et affectent les
sols, la végétation, en particulier les forêts et l'eau.
Cette retombée néfaste en pluie ou en neige acide
ou, à un moindre degré, en particules sèches, est
l'aboutissement du transport à grande distance de
polluants atmosphériques et affecte beaucoup de
régions du globe. Il arrive fréquemment que les
régions productrices de cette pollution n'en sont pas
affectées, soit parce que les retombées ont lieu à
grande distance, soit parce que les lacs et sols locaux
sont bien tamponnés par la présence d'une roche-
mère alcaline ou par la formation de composés
alcalins.
Il est maintenant bien connu que les précipitations
acides ont des effets écologiques graves, en particulier
sur les lacs, les rivières et les piscicultures, les structu-
res et les bâtiments. A long terme, elles pourraient se
révéler destructrices pour les forêts et la végétation en
général.
Un problème préoccupant à l'échelle
mondiale
L'aspect le plus préoccupant des pluies acides est
qu'en définitive elles affectent la vie aquatique des lacs
et des bassins hydrographiques des régions qui sont
quartziteuses ou granitiques plutôt que calcaires. Ces
lacs et rivières sont sensibles à l'acidité des apports du
fait de leur très faible capacité de neutralisation ou
capacité "tampon"'.
C'est le cas de beaucoup de lacs du bouclier précam-
brien, en particulier de ceux de Muskoka et d'Halibur-
ton, ainsi que de nombreux autres lacs des régions
touristiques du Nord, où l'on ne trouve que peu de
calcaire naturel.
FIG. 1
Régions d'Amérique du Nord contenant des
lacs sensibles aux précipitations acides
0-.^
kj^ '^
^ >
W ^ "^
i
Source: James N Galloway et Ellis B. Cowling. Journal of the Air
Pollution Control Association 28, n^ 3 (mars 1 978)
Depuis le milieu des années 1950, des centaines de
lacs de l'est du continent nord-américain (figure 1), de
la Scandinavie et de certaines parties de l'Europe de
l'ouest sont devenus tellement acides, du fait de leur
faible capacité 'tampon", que la faune et la flore
aquatiques n'ont pu survivre. Les chercheurs du gou-
vernement de l'Ontario ont constaté que quelque 140
lacs de la province, surtout autour de Sudbury, ont vu
disparaître leurs poissons, incapables de se reproduire
dans des eaux trop acides. Plus de 200 lacs dans les
Adirondacks de l'état de New York et des centaines de
lacs dans le sud de la Norvège et de la Suéde sont
affectés de la même façon.
•Par "tampon", on entend la capacité qu'a une solution a neutraliser
ou a stabiliser les apports en ions hydrogène libres responsables de
l'acidité. Cette capacité caractérise les régions calcaires ou celles
dont le sol a des propriétés alcalines.
De plus, on a constaté que, dans de nombreux lacs
bien tamponnés, l'ensemble des alevins de l'année,
précieux pour la pêche sportive, pouvait être totale-
ment détruit au printemps par le pic d'acidité dû à la
tonte rapide de la neige chargée des polluants accumu-
lés pendant tout l'hiver.
Si beaucoup des effets des pluies acides sur le milieu
aquatique sont bien documentés, on commence à
peine à rassembler les données concernant d'autres
effets éventuels. Il semble bien établi que, si la ten-
dance actuelle à l'augmentation d'acidité se poursuit, il
pourrait se produire un blocage ou une perturbation
de la croissance des forêts et des récoltes.
Effets actuels et éventuels en Ontario
Si l'état d'acidité des lacs de Scandmavie et des Adiron-
dacks est connu depuis plusieurs décennies, ce n'est
que très récemment que l'on a pris conscience de la
vulnérabilité de lacs canadiens très éloignés des zones
industrielles.
Selon les spécialistes, si les déversements d'acides
restent aux niveaux de 1980 ou les dépassent au cours
des 10 ou 20 prochaines années, l'Ontario pourrait voir
disparaître tout ou partie de la vie aquatique dans
FIG. 2
Zones de lacs sensibles aux précipitations
acides
^
Ll'™-
nseos.Kes
1 j!^'™-
3
\
\
^
^
^
"^1
^
^
^"^
^
/.
^^ï
'"''O
1 1 t^
^
Ecreiie
25 0 50 100
l
Ï^
«s
Code
Surlace Surface
Nombre moyenne Pourcentage Nombre totale de lacs
total par lac des lacs de lacs sensibles
de lacs (acres) sensibles sensibles (milles carres)
1
2
3
40.589
76.728
64.133
589
98-0
1300
50%
20%
20%
20.295
15.346
12.827
1.868
2.350
2.605
Totaux:
2
181,450
48.468
6.823
quelque 48,000 lacs sensibles, à moins que l'on ne
prenne des mesures de dépollution efficaces des rejets
dans l'atmosphère (figure 2). Un important programme
d'évaluation de l'état des lacs sensibles est actuelle-
ment en cours en Ontario (Voir "Étude des milieux
aquatiques en Ontario ", page 14).
Des milliers de lacs au Québec et dans les provinces
de l'Atlantique sont également sensibles à la pollution
et nombre d'entre eux sont déjà touchés ou menacés,
parce qu'ils se trouvent sur le trajet des polluants
venant de l'intérieur du continent.
La gravité de la situation en Ontario et la nécessité de
prendre rapidement des mesures de dèpoliution sont
dues à la croissance de l'acidité des précipitations au
cours des dernières décennies. L'acidité des pluies a
augmenté au point que, dans la partie de l'Ontario
située au sud du 50e parallèle (suivant grossièrement la
ligne de partage des eaux), le pH moyen des pluies est
inférieur à 5.0. Dans bien des régions de la province,
on observe régulièrement des pluies de pH compris
entre 4.0 et 4.5 (Voir "Pluies acides et pH", page 3).
On trouvera en détail à la page 14 un exposé sur la
nature des effets aquatiques et terrestres des précipita-
tions acides et une liste des études entreprises et des
mesures de dépollution des rejets adoptées actuelle-
ment par le gouvernement de l'Ontario. On y décrit
également les effets des pluies acides sur la santé
publique.
Une pollution internationale
Transport atmosphérique des polluants et précipita-
tions acides sont étroitement liés. Le transport sur de
longues distances de composés sulfurés et azotés
favorise la transformation progressive du bioxyde de
soufre et des oxydes d'azote en composés acides.
Les conditions atmosphériques qui régnent dans
l'est du continent nord-américain favorisent les mou-
vements à grande échelle des polluants, tant au
Canada qu'aux États-Unis, et leur transport au-delà de
la frontière. Le mouvement des polluants est donc un
problème régional.
L'Ontario a largement contribué à faire prendre
conscience au public de l'existence des pluies acides et
de leurs effets dans les deux pays.
En 1978, le ministre de l'Environnement de l'Ontario,
M. Harry Parrott déclarait: "Cette internationalisation
de la pollution demande, pour que l'on puisse y
remédier à long terme, une étroite collaboration entre
les pays. Il ne fait guère de doute que les pluies acides
en Ontario ne seraient pas réduites sensiblement par la
seule élimination des sources de pollution ontarien-
nes, un fait qui montre l'importance pour l'Ontario
d'une collaboration entre les États-Unis et le Canada".
A cause de cet aspect international de la pollution
atmosphérique, la question des pluies acides crée de
nombreux problèmes de réglementation nationale et
internationale, car les normes antipollution varient
d'une administration à une autre, d'un pays à un autre.
C'est ainsi qu'une réglementation lâche sur les rejets
de polluants en un point du continent peut avoir un
impact direct sur les richesses naturelles en un autre
point du continent. Le Canada et les États-Unis étu-
dient donc à l'heure actuelle les moyens d'intégrer et
de coordonner les programmes d'études et de régle-
mentation et tentent de passer un accord formel sur les
mesures à prendre pour la réduction de la pollution.
Un premier pas important vers un traité entre les
deux pays a été tait le 5 août 1980. Ce jour-là, le
ministre canadien de l'Environnement, M. John
Roberts, et le secrétaire d'Etat américain, M. Edward
Muskie ont signé à Washington une convention décla-
rant l'intention des deux pavs de lutter contre les
pluies acides et de résoudre les problèmes internatio-
naux de la pollution atmosphérique. L'accord prévoit
la création de cinq groupes de travail dont la tâche sera
de préparer le terrain d'un traité sur la qualité de l'air à
négocier en 1982 au plus tard. Ce traité imposera
l'application stricte de normes antipollution.
Éléments de chimie
L'acidité de la pluie n'est pas
entièrement due à la pollution. La
pluie "propre" ou "normale" est
légèrement acidifiée par l'absorp-
tion de petites quantités du bioxyde
de carbone qui est présent dans
l'atmosphère. Dissout dans l'eau, le
CO2 forme un acide faible appelé
"acide carbonique", similaire à celui
présent dans le soda et dans les
boissons carbonatées. En outre, la
pluie est également acidifiée par des
sources de pollution atmosphérique
naturelles telles que les feux de
forêts et les volcans.
Toutefois, les pluies acides du
nord-est du continent nord-
américain sont souvent beaucoup
plus acides que la pluie normale, du
fait des énormes rejets de composés
sulfurés et azotés par l'homme.
On estime que, dans la plus
grande partie de l'Ontario, les
déversements actuels de bioxyde de
soufre sont à l'origine des deux tiers
environ de l'acidité dans les précipi-
tations et que les oxydes d'azote
sont responsables d'environ un tiers
de cette acidité.
Le rythme de transformation des
oxydes en acides et le mode de
formation des acides dans l'atmos-
phère au cours du temps font
encore l'objet de recherches intensi-
ves. L'oxydation peut se produire
suivant plusieurs modes ou méca-
nismes compliqués. Le mode de
formation dépend de nombreux
facteurs tels que la concentration en
métaux lourds dans les particules
atmosphériques, l'insolation,
l'humidité et la quantité d'ammoniac
présent. Par exemple, les métaux
des particules atmosphériques, tels
le manganèse et le fer, catalysent ou
accélèrent la transformation du
bioxyde de soufre en ses produits
d'oxydation, en acide sulfurique et
en sulfates.
Le mode de retombée des acides
avec les pluies ou la neige est appelé
"précipitation". Et il existe un autre
mode de retombée, celui du "dépôt
sec", au cours duquel les particules
(telles que les cendres volantes) ou
les gaz (tels que le bioxyde de soufre
ou l'oxyde nitrique) se déposent sur
des surfaces ou sont absorbés par
elles. Ces particules ou ces gaz ne
sont pas toujours acides lorsqu'ils se
déposent. Toutefois, ils peuvent
être transformés en acide après
contact avec de l'eau de pluie, de la
rosée ou des brouillards. Les méca-
nismes exacts du dépôt sec et ses
effets sur les sois, forêts, récoltes et
édifices ne sont pas entièrement
connus. Il faudra bien des recher-
ches pour pouvoir éclaircir complè-
tement le problème des précipita-
tions et des dépôts acides.
Pluies acides et pH
Les chimistes caractérisent l'acidité
ou l'alcalinité d'une solution au
moyen d'un paramètre appelé
"pH", qui est en fait le logarithme
de la concentration en ions hydro-
gène de la solution, selon une
échelle comprise entre 0 et 14
(figure 3). Sur cette échelle, une
solution chimiquement neutre a un
pH de 7, donc au milieu de l'échelle.
Plus la solution est acide, plus le pH
est faible. Une diminution de pH
d'une unité correspond à une aug-
mentation de la concentration en
ions hydrogène d'un facteur 10; cela
représente une acidité 10 fois supé-
rieure. Une diminution de pH de 2
unités correspond à une augmenta-
tion de la concentration en ions
hydrogène d'un facteur 100. Ainsi,
une solution de pH 4est 10 fois plus
acide qu'une solution de pH 5,
tandis qu'une solution de pH 3 est
100 fois plus acide.
Le pH des pluies normales ou
"propres " dans l'est du continent
nord-américain est d'environ 5.6, du
fait du bioxyde de carbone naturel-
lement présent dans l'atmosphère.
Dans le sud de l'Ontario, dans les
régions des lacs Muskoka et Kawar-
tha, on mesure des pH de pluie
entre 4.5 et 4.0. La pluie y est donc
beaucoup plus acide qu'une pluie
"propre". On considère que la
faune et la flore aquatiques d'un lac
sont en danger lorsque le pH du lac
se situe entre 5.5 et 5.0.
On s'inquiète beaucoup du fait
que si ces concentrations acides se
maintiennent pendant de longues
périodes, les écosystèmes aquatique
et terrestre en seront gravement
affectés. Les effets de l'acidité sub-
sisteront en effet pendant des
années et peuvent même devenir
irréversibles.
FIG.3
Échelle des pH
14.0—
12 4— Chaux (hydroxyde de calcium)
11,0— Ammoniac (NH3)
10 5— Magnésie blanche
10-8 5— Grands Lacs (moyenne annuelle)
8 3— Eau de mer
8 2— Bicarbonate de sodium
7 4 — Sang humain
7 0— Neutre— Eau distillée
66— Lait
56— Pluie "propre" ou normale -p-
5,0— Carottes 1
4 2 — Tomates g
1 0-4,2 — PH annuel moyen de la pluie 0
dans la région de ^
Muskoka/Haliburton 5
30 — Pommes a
2,2— Vinaigre I
2 0— Jus de citron |
0.0— T
-h
FIG.4
Principales zones de rejets de SO2 dans l'est du continent nord-américain
5
m
^
n
>.
f?
0
/
J
V
-.
M
an
tôt
a
/
*•— -
/
ps
.
/
/
/
~>
=»•-
/
c
"^
jNÏ
>
i-
^
■~^
/
'
M
\^
/
^
''
\^
y
^ {
/
\,
V
C^
\
l
--
/
(:
0
\
ry
/
l
C
K
/
l(:s/
' ^
hO
\
i
/
Ont.
no
Vj
\
0
leb
PC
^
1
:•:•:
11
%
^
Kv
-W
/
(
-^
r
■^
'n
FL
),
/?
n
il>
==i?
t^
r:
J
-'-."
■ — ■
(
^
l
~r
-_
•:•:•:
:::;::
^-
^
iii^
'■
1
— 1-^
1
i^
m
P
v:
Tf
\
_
?
u
Çt^
i
^
/
î
N
^
à
i
t
p
—
—
-
0
8
tVi;
^:t
h
i
i
i
^0
J.3
M
1
1
*
è
—
i
ê.
—
-
—
-
6
ft
1 /mmm
m
5
^¥^,
'•yy.
i'^^x
s*
?^
1
^
'■"^^
i 1"-
iïili
HjiiK ^M
i
SPA^
—
—
—
—
—
—
—
—
—
2
^
•lixiM
1
i
!?^^^
DW
^
—
—
—
—
—
—
—
—
—
,
(
Mfi:::^
■
^x:'wV
TO
\n
■\
«a '■■"•:! ■ ■ y.'.m
iwiHHHBHfl!' !*!*
!AA^
J"
l:
SB? ::v:i i:v:«« HfT-'-'-
^^r«4::-:-
Jk $$9 '
9
il
1
ky|
1
,^i
8
, 1 ARK;:;:
""""^/
1^
N
Ç?
éMi^
-
—
—
—
—
—
—
—
—
—
-
—
-
6
5
H^i"
^Là
m
1
m
IF
Sr
—
—
—
-
-
-
-
—
—
—
—
—
-
4
■^ j:-:-: :•:•:■ "^ } • | / ^^
sç
i'i^ifijjfe:-:'
Légende
^
3
, fiv?^;i;i?^^..pii
I-"-:
:-fi
—
—
—
—
—
0
/
LA
i
i>!-;^^
H
Î
"5
i
^
^
^
—
—
-
—
r
i
1
>10.0UU
1000 1- 10.000
100.1-1000 0
10-100.0
<10
-
-
2
]-
_^
L.
iii
s<:
1
r*-:-
—
^[-
:i
/
ip
iS
\
—
—
-
—
-
-
3
\
5
—
—
—
—
i
—
—
-
—
20
Rejets annuels en g /s
0 0 200 400
-
-
6
7
—
—
—
—
^
—
—
-
—
i
<ilom
eire
-
-
S
^
9
1
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
Ampleur et répartition des rejets de bioxyde de soufre (SO2
dans l'est du continent nord-américain
Zone géographique Grammes /seconde
1 Est et ouest de PittsDurg, vallée de rOnio
Virginie-Occidentale 75 586 0
2 Sudbury (Gnlano) 43 61 7 8
3 Ouest du Keniucky, Louisville, sud de rindiana 41 462 5
4 Toledo (Ohio). Détroit (Michigan) 40 1 1 7 7
5 Vallée centrale et inférieure de l'Ohio.
Virginie-Occidentale (Clarksburg) 33.863 8
6 Est et ouest de Cincinnati, nord du Kentucky 33.514 4
7 New York, New Jersey 29.868 1
8 Ouesiderillinois. estduMissoun 29.514 9
9 Indianapolis (Indiana)
10 lulobiie(sudderAlabama)
11 Chicago (Illinois)
12 Ouest du Keniucky
13 Rouyn-Noranda (Québec)
23 507 3
233525
22.1737
21 2812
163360
Une zone géographique est définie par un carré de 160 km par 160 km.
Source: Les taux de rejets aux É.-U sont tirés de la base de données SURE II et correspondent à la période 1977-1978 pour les sources
ponctuelles et â la période 1973-1977 pour les sources diffuses. Les données canadiennes proviennent d'Environnement Canada et
représentent les estimations des rejets en 1 978 par les grandes sources ponctuelles de SO2 et en 1 974 par les autres sources, ponctuelles et
diffuses
FIG.5
Ampleur et répartition des rejets d'oxydes d azote (NOJ
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 3« 35 36 37 38 39 40
Principales zones de rejets de NO, dans l'est du continent nord-américain
Zone géographique Grammes/ secorKle
1 New York. New Jersey
52,024 1
6 Cleveiand(Oho):c_r
2 Cfiicago (Minois)
30 867 0
7 Ouest du Keniuck> ;
3 Trtedo(Oh«); Détroit (MicniganI
25,303 9
8 EstduMissoun oues
4 Est et ouest de Pinsburg: vallée centrale et
9 Toronto (Ontano)
supérieure de rOho
23,132 7
10 Sud de la Louisiane
5 Cincinnati (Ohio). nord du Kentucky
16,536 6
15.541 0
12.161 2
11.783 9
11.0781
10.1178
Une zone géographique est définie par un carré de 1 60 km par 1 60 km
Source: Les taux de rejets aux E -U sont tirés de la base de données SURE II et correspondent à la période 1977-1 978 pour les sources
ponctuelles et a la période 1973-1977 pour les sources diffuses Les données canadiennes proviennent d'Environnement Canada et
représentent les estimations des rejets en 1 978 par les grandes sources ponctuelles de SO2 et en 1 974 par les autres sources ponctuelles et
OBLEME
Groupe consultatif sur la recherche
Canada-É.-U. (Transport à distance de
polluants atmosphériques)
Le "Canada-United States Research Consultation
Group on the Long-Range Transport of Air Pollutants
(LRTAP)" a été créé en 1978 par les deux gouverne-
ments afin de coordonner les études et les program-
mes de recherche et d'accélérer l'échange d'informa-
tions scientifiques.
Dans un rapport préliminaire d'octobre 1979, le
groupe souligne que la nocivité des polluants transpor-
tés sur de longues distances est due a l'accumulation
de composés faiblement concentrés au cours d'une
longue période et aux effets synergiques ou additifs
des divers composés en présence. Par contre, dans le
cas de la pollution locale, les dommages ou effets
nocifs ou désagréables sont dus habituellement a de
fortes concentrations dans l'air ambiant pendant une
courte période. Les normes courantes de qualité de
l'air ne permettent pas de mesurer les effets cumulatifs
à long terme, plus subtils.
Origine et intensité des rejets*
Le récent rapport du groupe donne, pour 1975, des
estimations des rejets de bioxyde de soufre et d'oxydes
d'azote dans les deux pays, accompagnées de cartes
montrant la répartition géographique des points de
rejets (figures 4 et 5).
Le rapport s'intéresse surtout à l'est du continent
nord-américain, qui comprend les principaux centres
industriels des deux pays et dans lequel se trouvent la
plupart des écosystèmes aquatiques sensibles aux pré-
cipitations acides. Par exemple, les trois quarts des
rejets totaux de SO2 et les deux tiers des rejets totaux
de NOx au Canada ont lieu à l'est de la frontière
Manitoba/Saskatchewan .
Les déversements annuels de bioxyde de soufre
(SO2) étaient estimés à 5.5 millions de tonnes au
Canada et à 28.5 millions de tonnes aux États-Unis. Le
rapport prévoit de modestes augmentations des rejets
de SO2 à la fin du siècle, malgré les mesures de
dépollution. Toutefois, ces prévisions deviendraient
caduques si le gouvernement des États-Unis décidait
de convertir certaines grandes centrales électriques du
pétrole/gaz au charbon, sans équipement de dépollu-
tion adéquat.
Les déversements annuels d'oxydes d'azote (NOx)
ont été estimés à 2.1 millions de tonnes au Canada et à
24.4 millions de tonnes aux États-Unis. On prévoit
d'importantes augmentations de ces rejets si l'utilisa-
tion des combustibles fossiles continue de croître, en
particulier aux États-Unis beaucoup plus peuplés.
Les tendances qui apparaissent dans les chiffres
montrent que les oxydes d'azote vont contribuer de
plus en plus à acidifier les précipitations. Les méthodes
et techniques actuelles de lutte contre la pollution
peuvent réduire le total des rejets de SO2. On met
actuellement au point des techniques nouvelles de
réduction des rejets de NOx par des sources fixes.**
Le rapport conclut que les deux tiers environ des
composés sulfurés rejetés dans l'atmosphère dans l'est
du continent nord-américain s'y déposent et que le
reste quitte les régions de rejet, en particulier vers
l'est. L)ans l'est du Canada, les deux tiers environ du
soufre se déposent au cours de précipitations et le
reste se dépose au cours de périodes sèches.
Le rapport ne cherche pas a relier les précipitations
ou leurs effets en des points spécifiques à des sources
particulières, car ses conclusions reposent largement
sur l'étude de modèles d'atmosphère. Il est très impor-
tant maintehant de procéder à des mesures des retom-
bées, ce qui sera fait lors des rapports ultérieurs.
Certaines études s'attachent actuellement à mieux
comprendre le comportement des composés azotés et
sulfurés dans l'atmosphère.
Facteurs météorologiques
Ce sont le climat et les vents dominants qui décident
essentiellement de l'ampleur des échanges de pol-
luants entre les États-Unis et le Canada. C'est pourquoi
les deux pays travaillent à améliorer leurs techniques
de prévisions météorologiques au moyen de modèles
pour mieux évaluer la relation entre sources de pollu-
tion et points de retombée.
Le rapport du groupe Canada-É.-U. montre que le
flux net du soufre est sud-nord à travers la frontière
canadienne. En moyenne sur une année, trois à quatre
fois plus de soufre passe des États-Unis au Canada que
du Canada aux États-Unis. Selon le rapport, la quantité
de soufre émis aux États-Unis et parvenant au Canada
est équivalente au total des rejets canadiens en
volume, soit environ 5.5 millions de tonnes (figures 7
et 8).
Les estimations fournies par le rapport reposent
largement sur l'étude de modèles d'atmosphère,
méthode d'analyse constamment améliorée dans sa
conception et dans sa précision. Entre-temps, on a
implanté dans tout l'est du continent un matériel de
contrôle et des instruments destinés a mesurer et à
analyser l'acidité spécifique des pluies locales afin de
mieux localiser les sources de pollution.
Les travaux de surveillance, de recherche et d'étude
de modèles informatiques, effectués dans les deux
pays sont particulièrement utiles pour les programmes
de réduction des rejets de soufre par des sources fixes.
En dehors des rejets de combustion des centrales
électriques et des industries, les véhicules de transport
constituent la plus grande source de rejets d'oxydes
d'azote. Ces rejets sont donc plus difficiles à réglemen-
ter et requièrent une réglementation stricte et des
normes serrées de conception des moteurs à combus-
tion interne.
Une fois que l'on connaît les sources ponctuelles ou
diffuses de pollution et les données météorologiques
pertinentes et que l'on dispose de points de mesures
des retombées et de leurs effets, les données obtenues
peuvent servir à établir des stratégies de réduction de
la pollution. On peut déterminer celles des sources de
*Les tonnages indiqués dans le rapport sont exprimés en tonnes
courtes ou "standards '.
•Voir le résumé de recherche "Controliing Nitrogen Oxides", U.S.
EPA Office of Research and Development (EPA-600/8-80-004),
publié en février 1980.
pollution qui ont un effet sur une zone sensible
spécifique, ainsi que la contribution de chaque source
à cet effet. Il est possible alors d'établir quelles zones
sensibles bénéficieraient d'une réduction de la pollu-
tion en provenance de ces sources.
Études des retombées atmosphériques
en Ontario
Au printemps de 1980, on a créé dans la province deux
nouveaux réseaux de 45 stations de contrôle pour
mesurer les retombées et identifier les sources de
pluies acides (figure 9).
Ces stations de contrôle sont particulièrement
importantes dans le cadre des recherches en cours en
Ontario pour déterminer les quantités de précipita-
tions acides (pluies et neige) et les retombées de
particules sèches dans les zones sensibles et dans les
autres parties de la province et pour mesurer leurs
effets sur l'environnement.
Ce programme permettra également de mieux cer-
ner la contribution relative des diverses sources conti-
nentales à cette pollution. Les réseaux de contrôle,
appelés "Atmospheric Déposition Studies" du minis-
tère de l'Environnement de l'Ontario, sont l'un des
nombreux moyens d'enquêtes scientifiques utilisés
actuellement dans le cadre des études des précipita-
tions acides en Ontario (APIOS).
Ces deux nouveaux réseaux viennent compléter le
réseau actuel, à l'échelle de l'Ontario, qui comprend
plus de 1,400 instruments, et qui constitue l'indice de
pollution atmosphérique et le système d'alerte. Ce
système permet au ministère de l'Environnement
d'agir sur les niveaux de pollution atmosphérique en
imposant une réduction des rejets de SO2 et de parti-
cules dans l'atmosphère (page 11).
S'ils sont complémentaires, ces deux réseaux four-
nissent des renseignements de types différents. L'un
d'eux est destiné à échantillonner les précipitations et
les retombées de particules au jour le jour. L'autre est
un réseau d'échantillonnage "cumulé" des précipita-
tions et retombées de particules portant sur un mois.
Les deux réseaux recueillent les précipitations humi-
des et sèches. Tous les échantillons recueillis sont
analysés par les laboratoires du ministère à Toronto
grâce à un matériel spécial qui permet de détecter les
taibles niveaux de contamination atmosphérique.
Réseau "journalier"
Le réseau "journalier" se trouve limité aux voisinages
de London, de Dorset et de Kingston, chaque centre
comportant cinq points de prélèvement ou de surveil-
lance groupés dans un rayon de cinquante à cent
kilomètres. Dorset fait partie du réseau parce que
d'importantes études sur les pluies acides y sont
actuellement en cours. Les centres de London et de
Kingston ont pour but de renseigner sur la contribu-
tion des principales sources du nord-est du continent
aux précipitations acides locales.
Ce réseau utilise un matériel extrêmement sensible
en chacun des 15 points de surveillance pour la mesure
des polluants atmosphériques. Les instruments sont
conçus spécifiquement pour échantillonner les com-
posés sulfurés et azotés, particulaires et gazeux, pen-
dant une période de vingt-quatre heures.
Combinées aux données météorologiques corres-
pondantes, telles que les observations à la surface et
en altitude, les données journalières, obtenues par ces
centres, facilitent l'identification des grandes sources
continentales de pollution qui contribuent aux précipi-
tations acides en Ontario. Les données météorologi-
ques requises parviennent directement au ministère
grâce â une liaison informatisée avec le Service de
l'environnement atmosphérique d'Environnement
Canada.
Réseau "mensuel"
Le réseau "mensuel " est constitué de 30 stations répar-
ties depuis la région de Windsor jusqu'à la région de
Kenora, dans le nord-ouest, et la Baie James, dans le
nord-est; le long de la rivière des Outaouais, vers le
sud, et vers l'ouest en divers points dispersés du sud
de l'Ontario.
Chacune de ces stations de contrôle est équipée de
collecteurs automatiques pour mesurer les précipita-
tions et les retombées cumulées. Les échantillons sont
recueillis chaque mois pour les analyses de labora-
toire. En outre, 20 de ces stations sont équipées
d'instruments permettant d'obtenir des échantillons
mensuels de sulfates, nitrates et ammonium particulai-
res et de SO2 gazeux dans leur voisinage immédiat.
Ensemble, les deux réseaux de contrôle permettent
aux spécialistes d'obtenir les renseignements nécessai-
res sur l'étendue et l'intensité des précipitations acides
dans toutes les régions de la province.
En appliquant ces données aux renseignements
recueillis lors de ses études axées essentiellement sur
les régions vulnérables de Muskoka/Haliburton et de
Sudbury, le ministère de l'Environnement de l'Ontario
espère pouvoir extrapoler a des régions très dispersées
de la province les résultats obtenus concernant le
rvthme de détérioration des lacs par les pluies acides.
Localisation des sources
Les centrales électriques et les industries responsables
des principaux rejets de SO2 et de NOx dans chaque
pays sont citées dans le rapport du groupe Canada/
É.-U. d'octobre 1979. Ces secteurs polluants et les
quantités estimatives de leurs rejets mettent en évi-
dence les différentes combinaisons de sources pol-
luantes de chaque pays et montrent aussi où imposer
des mesures de dépollution.
Rejets de SO2
Les centrales électriques constituent la plus grosse
source humaine de SO2 aux États-Unis (environ les
deux tiers des rejets), déversant 18.6 millions de
tonnes de SO2 par an dans l'atmosphère. Au Canada,
les centrales électriques ne rejettent au total qu'envi-
ron 0.7 million de tonnes de SO2. Quant à l'Ontario,
les rejets par cette industrie sont inférieurs â 0.5
million de tonnes.
L'Industrie des métaux non ferreux constitue la plus
grosse source de SO2 du Canada, avec 2.4 millions de
tonnes, ou plus de 40% du total canadien. Aux États-
Unis, cette industrie rejette 2.8 millions de tonnes de
SO2. L'industrie ontarienne déverse environ la moitié
du total canadien; la principale source ontarienne est
le complexe métallurgique et minier de la région de
Sudbury.
Rejets de NOx
Environ la moitié des rejets d'oxydes d'azote en Améri-
que du Nord provient des transports: voitures,
camions, trains et avions. L'autre moitié est due aux
centrales électriques et à diverses sources de combus-
tion.
Aux États-Unis, les centrales électriques sont respon-
sables d'environ un tiers de tous les rejets d'oxydes
d'azote, soit 6.8 millions de tonnes paran, contre
seulement 0.2 million de tonnes par an au Canada. Ces
chiffres reflètent la capacité relative supérieure de
production d'énergie hydro-électrique et nucléaire du
Canada par rapport aux États-Unis (dépendant plus du
charbon). Près de 20% des rejets totaux de NOx au
Canada, soit 0.06 million de tonnes, sont attribuables
aux centrales électriques ontariennes.
Dans les deux pays, les rejets de NOx par l'industrie
des métaux non ferreux sont négligeables.
Centrales électriques aux États-Unis
Selon les rapports du groupe Canada/É.-U., les rejets
de bioxyde de soufre sont particulièrement concentrés
dans la vallée supérieure de l'Ohio (est de l'Ohio, nord
de la Virginie-Occidentale et ouest de la Pennsylvanie)
où un certain nombre de centrales importantes utili-
sent du charbon à haute teneur en soufre, pratique-
ment sans contrôle des rejets de SO2 (figure 10).
Les rejets de soufre aux États-Unis par les centrales
électriques ont pratiquement quadruplé au cours des
vingt-cinq dernières années (figure 11).
Du fait du rôle accru réservé au charbon comme
source d'énergie aux États-Unis, il est indispensable de
réduire les rejets de SO2 et de NOx tant par les
centrales actuelles que par les quelque trois cents
nouvelles centrales qui seront construites aux États-
Unis au cours des années 1980 et 1990.
Les lois adoptées aux États-Unis en 1972 exigeaient
l'installation de systèmes de dépollution dans toute
centrale au charbon construite après 1975. Adoptée en
1979, une autre loi exige aussi dépoussiérage et dépol-
lution pour les combustibles à faible teneur en soufre.
Toutefois, ces dispositions ne s'appliquent pas aux
centrales existantes. L'urgence de mesures importan-
tes de réduction des rejets par les centrales vieillissan-
tes a été soulignée par l'administrateur de l'agence
pour la protection de l'environnement (EPA), M. Dou-
glas M. Costle, à l'occasion d'un discours devant la
"National Association of Regulatory Utility Commissio-
ners" réunie à Atlanta, Géorgie, en décembre 1979.
Lors d'une allocution devant la "Air pollution Con-
trol Association", à Montréal, en juin 1980, M. Costle a
déclaré:
"Nous savons tous que nombre d'usines vieillissantes,
en particulier les centrales électriques, sont peu ou pas
du tout dépolluées. Les nouvelles installations, par
contre, seront "propres". En fait, si nous pouvions
attendre 30 ou 40 ans, les rejets polluants diminue-
raient inévitablement à mesure que les vieilles usines
seraient remplacées par de nouvelles. Il faut que tout le
monde sache bien que, du point de vue de l'environ-
nement, nous ne pouvons pas nous permettre d'atten-
dre aussi longtemps. Aujourd'hui, les calendriers
d'arrêt des vieilles usines sont prolongés et non rac-
courcis. Entre-temps, la base industrielle continue de
croître et avec elle l'ampleur des précipitations acides. "
Selon les prévisions de pollution atmosphérique de
l'EPA, les rejets d'oxydes d'azote aux États-Unis auront
augmenté d'environ 50% en l'an 2000. Actuellement,
les rejets de NOx aux États-Unis sont voisins des rejets
de SO2 et devraient les dépasser (figure 12).
La combustion du charbon produit davantage de
NOx que celle du pétrole ou du gaz. Selon un rapport
de recherche de l'EPA, publié en février 1980, les
sources fixes compteront pour 70% des rejets de NOx
aux États-Unis en 1985, une augmentation très impor-
tante par rapport au pourcentage actuel. L'EPA attribue
cette augmentation excessive à l'utilisation croissante
du charbon dans les centrales électriques et les usines.
L'aide de $10 milliards proposée par le Président
Carter pour aider à convertir certaines centrales élec-
triques du pétrole ou du gaz à d'autres combustibles,
en particulier au charbon, accentuera encore le pro-
blème des pluies acides en Nouvelle-Angleterre et
dans l'est du Canada. En vertu de cette proposition, le
gouvernement fournirait une aide de $3.6 milliards en
subventions, portant sur dix ans, pour convertir au
charbon 80 centrales électriques spécifiquement dési-
gnées et $6 milliards supplémentaires pour aider les
compagnies d'électricité à réduire leur utilisation de
pétrole et de gaz. Enfin, les $400 millions restants
seraient affectés à la réduction des rejets polluants qui
favorisent les pluies acides.
A cause des possibilités importantes de dommages
sur son territoire, le Canada s'oppose à la conversion
au charbon des centrales électriques qui ne sont pas
concernées par les règlements de dépollution fédé-
raux américains. Du point de vue de l'Ontario, ces
conversions aggraveraient considérablement le pro-
blème de pluies acides dû à la disposition de la loi
Principales sources humaines de SO2 et NOx (millions de tonnes courtes par an)
Rejets de soufre (SO2)
Total
Centrales électriques
Fusion de métaux non ferreux
Autres industries
È.-U. Can
É.-U. Can.
È.-U. Can.
É-U Can
285 55
18.6 0.7
2.8 24
7.1 2.4
34.0
193
52
9.5
Rejets d'azote (NOx)
Total
Centrales électriques
Transports
Autres types de combustion
È.-U. Can.
E.-U. Can.
È.-U. Can
E.-U. Can.
24.4 2.1
6.8 0.2
10.9 1.3
6.7 06
26.5
7.0
12.2
7.3
♦Source des estimations (1975); rapport d'octobre 1979 du Canada-U.S. Research Consultation Group.
américaine intitulée "U.S. Clean Air Act" qui dispense
les usines actuelles des exigences de la loi. La
conversion de ces centrales vieillissantes au charbon
augrnenterait de 16% les rejets de SO2 dans l'ensemble
des États-Unis.
Le 8 avril 1980, à Dallas, au Texas, le premier ministre
de l'Ontario, M. William G. Davis, déclarait ce qui suit:
"Nous ne considérons pas que le recours massif au
charbon, selon des techniques anciennes, constitue
un moyen acceptable pour réduire l'utilisation du
pétrole et du gaz naturel par les centrales électri-
ques. C'est pourquoi, nous sommes extrêmement
inquiets de la décision prise par votre gouvernement
fédéral de faire adopter des règlements destinés a
faciliter la conversion au charbon de 107 centrales
électriques", sans dépollution adéquate. "
Les pluies acides résultant de l'adoption de ce
programme accentueront sérieusement l'un des plus
graves problèmes auquel doit faire face l'environne-
ment sur notre continent.
Sans vouloir chercher à imposer nos lois, ni nos
méthodes à un autre pays, nous estimons cependant
que les États-Unis doivent s'efforcer de diversifier
davantage leurs approvisionnements en énergie, de
rechercher des sources de remplacement qui, au
total, auront un effet moins grave sur l'environne-
ment qu'un recours persistant aux combustibles fos-
siles, en particulier qu'une conversion massive au
charbon.
Nous avons déjà fait connaître notre position à ce
sujet à votre gouvernement national et nous conti-
nuerons d'exprimer notre grave préoccupation.
La plupart des centrales désignées spécifiquement
pour être converties au charbon se trouvent situées
dans le nord-est et constituent un énorme danger
pour des milliers de rivières et de lacs canadiens. "
Programmes de dépollution d'Hydro
Ontario et d'INCO
Les centrales d'Hydro Ontario produisent de l'électri-
cité pour la province en utilisant, en proportions à peu
près égales, énergie nucléaire, combustibles fossiles et
énergie hydraulique. Chaque mode de production
compte pour environ un tiers de la production totale
d'électricité (figure 13).
A compter de 1970, la production d'électricité à
partir du charbon a augmenté sensiblement dans la
province, ce qui a provoqué un accroissement des
rejets de SO2 ainsi que de NOx par les centrales
d'Hydro Ontario. Ces rejets devraient atteindre un
plafond en 1981-1982, puis diminuer à mesure que
l'énergie nucléaire prendra une place de plus en plus
grande dans la production totale d'énergie par Hydro
Ontario. Les rejets combinés actuels de SO2 et de NOx
par les centrales d'Hydro Ontario atteignent au total
0.5 million de tonnes. En 1979, ces rejets représen-
taient environ 30% des déversements de SO2 et 20%
des déversements de NOx en Ontario (figure 14).
La production de SO2 par kWh à partir du charbon a
diminué régulièrement au cours de cette période grâce
à l'utilisation de charbon plus propre et à une augmen-
tation du rendement.
*Les 107 centrales électriques qui devaient bénéficier d'une aide
fédérale pour leur conversion au charbon ont été par la suite
ramenées à 80.
Un facteur important pour limiter les rejets de SO2
par Hydro Ontario est l'habitude prise par cette société
d'exiger de ses fournisseurs du charbon lavé. Cette
habitude seule permet de réduire les niveaux de soufre
de 15 à 20%. Une autre pratique générale d'Hydro
Ontario est d'encourager l'utilisation de combustibles
à faible teneur en soufre et de mélanger du charbon
bitumineux de l'ouest du Canada, à faible teneur en
soufre, au charbon fourni par les États-Unis, afin de
réduire les rejets de SO2 dans l'atmosphère. En outre,
la plupart des centrales au charbon d'Hydro Ontario
sont régies par les programmes antipollution du minis-
tère de l'Environnement de l'Ontario axés sur la qualité
locale de l'air et sur la prévention d'une pollution
atmosphérique excessive grâce à l'indice de pollution
atmosphérique (API) et au programme d'alerte du
gouvernement provincial.
Il existe d'autres modes de production d'électricité
faisant appel â d'autres moyens tels que l'énergie
nucléaire, l'accroissement de la capacité de production
hydro-électrique grâce à un réseau à l'échelle natio-
nale, l'utilisation des déchets comme combustible
d'appoint ou en combinaison ou l'énergie solaire ou
éolienne. L'Ontario étudie les possibilités de rempla-
cer jusqu'à 40% des combustibles utilisés actuellement
dans les fours a ciment par des déchets, tandis que le
ministère de l'Energie évalue d'autres utilisations pos-
sibles des déchets comme source d'énergie.
Ces sources d'énergie ne sont pas applicables aux
procédés de fusion des minerais, mais nous disposons
maintenant des techniques d'hydro-métallurgie et
d'autres techniques modernes de réduction de la
pollution.
Fusion de métaux non ferreux — Sudbury
INCO Limited, le plus gros producteur de nickel du
monde, est aussi la plus grosse source de SO2 du
continent avec son complexe métallurgique et minier
de Sudbury qui traite des minerais â forte teneuren
soufre. Cette société a rejeté 3.9% (1 .32 million de
tonnes courtes) du SO2 déversé en 1975 sur l'ensemble
du continent nord-américain, selon le rapport du
groupe Canada-E.-U.
Les rejets de NOx par INCO sont négligeables et la
société est responsable de 2.2% des déversements
totaux combinés (aux États-Unis et au Canada) de SO2
et de NOx, les principaux précurseurs des pluies
acides.
Depuis 1969, INCO a réduit les rejets totaux de SO2
par ses installations de Sudbury de plus de 40% grâce â
la production d'acide sulfurique. Cette diminution,
combinée â la dispersion des fumées par cheminée
très haute depuis 1972, a permis une amélioration
considérable de la qualité de l'air dans la région de
Sudbury, à ce moment-là l'objectif principal.
Dés le début, la dispersion par très haute cheminée a
été toutefois considérée comme une mesure provi-
soire pour limiter la pollution et non comme l'étape
ultime des efforts de réduction de la pollution aux
installations de Sudbury.
Comme première étape d'une réduction des rejets
actuels de SO2 dans la province, le ministre de l'Envi-
ronnement de l'Ontario, M. Harry Parrott, a annoncé,
le l""' mai 1980, l'intention du gouvernement de fixer de
nouvelles normes de dépollution à INCO. Le pro-
gramme proposé vise à réduire les rejets de SO2 par
INCO, des 3,600 tonnes par jour autorisées précédem-
ment à 2,500 tonnes par jour, dans un premier temps,
puis à 1,950 tonnes par jour pendant 1983. Le nouvel ordre
de dépollution des rejets impose également à la société la
réalisation avant décembre 1981 d'une étude des méthodes
qu'elle envisage pour réduire encore ses rejets de SOj
après 1982.
Dans le cadre du programme de dépollution du
ministère de l'Environnement de l'Ontario pour le
complexe de Sudbury, on a créé un groupe d'étude
Ontario-Canada pour évaluer toutes les possibilités
techniques de réduction de la pollution atmosphéri-
que, ainsi que les implications socio-économiques que
cela comporte, tant pour INCO que pour Falconbridge
Nickel Mines, afin d'amener les rejets aux niveaux
minimaux. Le comité de travail de ce groupe mixte est
constitué de représentants des ministères de l'Environ-
nement de l'Ontario et du Canada, du ministère des
Richesses naturelles de l'Ontario, du ministère de
l'Énergie, des Mines et des Ressources du Canada et
de représentants indépendants de la communauté
scientifique.
Trois rapports préparés par Environnement Ontario
et publiés le 27 mai 1980 présentent de récentes
analyses sur le terrain des précipitations acides affec-
tant les régions de Muskoka-Haliburton et de Sudbury.
Le groupe d'étude se base sur ces rapports importants
qui évaluent les effets des rejets du complexe de
Sudbury sur la région voisine ainsi que sur la région
des lacs Muskoka-Haliburton et montrent la nécessité
de l'adoption d'un programme de dépollution interna-
tional pour résoudre le problème du transport à dis-
tance des contaminants.
On trouvera des résumés des trois rapports et de
leurs résultats à l'annexe A (page 20).
Ln luiiiet l^ftd, 1 uiiii propriétaires de ctijiets ,iss/s(j(enr ju plus grand événement "maison ouverte" d'Environnement Ontario au laboratoire
régional du mmistere près de Dorset dans le but de visiter le laboratoire, examiner l'équipement régional et interroger les spécialistes au sujet
des effets des pluies acides sur les lacs de la région de MuskokalHaliburton.
10
MESURES PRISES PAR L'ONTARIO
Programme de contrôle
atmosphérique du ministère de
l'Environnement
Depuis 1968, c'est le ministère de rEnvironnement de
l'Ontario qui a la tâche de contrôler la qualité de l'air
de la province, d'identifier les sources de pollution et
de réduire les rejects pour protéger l'environnement.
Le ministère s'assure également que les nouvelles
installations, sources potentielles de pollution
(qu'elles soient industrielles, productrices d'électricité
ou minières), sont dotées de moyens de dépollution
adéquats avant leur mise en service.
Agrandi d'année en année, le réseau provincial de
contrôle de la qualité de l'air, mis sur pied par le
gouvernement de l'Ontario à partir de 1968, comprend
maintenant plus de 1 ,400 instruments mesurant les
concentrations de 30 contaminants, en particulier du
SO2 et des NOx. Ce réseau, couplé à des unités de
contrôle mobiles spéciales, permet à Environnement
Ontario de détecter la plupart des composes chimi-
ques présents à l'état de trace dans l'atmosphère. Ce
système de contrôle permet donc au ministère de
suivre la progression de sa lutte contre la pollution
atmosphérique.
Dans le cadre du programme antipollution atmos-
phérique du ministère, l'industrie de la province a
dépensé ou va dépenser plus de Si milliard pour
dépolluer ses rejets atmosphériques. Ces mesures
antipoliution ont déjà permis d'améliorer nettement la
qualité de l'air dans les villes ontariennes.
Depuis 1970, les concentrations de SO2 au centre-
ville de Toronto ont diminué d'environ 90 pour cent.
Passant de 0.071 ppm en moyenne à 0.008 ppm en 1979.
Les concentrations d'oxyde de carbone sont passées
de 2.5 ppm en moyenne en 1970 à 1 .5 ppm en 1979, soit
une réduction de 40 pour cent. Les niveaux de particu-
les en suspension ont diminué de 50 pour cent à
Toronto et d'au moins 50 pour cent dans la plupart des
collectivités.
L'amélioration de la qualité de l'air est due essentiel-
lement à la réduction des rejets de polluants, en
particulier des rejets de SO2 dans la communauté
urbaine de Toronto, qui sont passés de 227,000 tonnes
en 1972 à 153,000 tonnes en 1978.
Dans les autres centres industriels de l'Ontario, tels
que Hamilton, Windsor, London, Ottawa et Cornwall,
les concentrations de SO2 ont été réduites de 30 à 60
pour cent et plus.
Dans l'ensemble de la province, les programmes de
réduction communautaires des rejets de SO ont
permis de faire passer ces derniers de près de 3
millions de tonnes en 1972 à 2.2 millions de tonnes en
1977*, soit une diminution de 27 pour cent en dépit de
la croissance de la population et des industries. Il y a
donc une nette réduction de la production totale de
SO2, tout à fait indépendante des améliorations locali-
sées dues à des chemmées plus élevées et à une
dilution accrue dans l'atmosphère.
Cette réduction vraie des rejets de polluants est
également due au fait que l'Ontario impose une autori-
sation préalable des organismes de réglementation à la
construction ou à l'agrandissement d'installations
industrielles.
En outre, les émissions d'oxydes d'azote par les
véhicules automibiles ont nettement diminué. C'est le
gouvernement canadien qui, en 1973, a adopté des
règlements antipollution visant les oxydes d'azote émis
par les autombiles. Les dispositifs antipollution utilisés
ont permis de réduire les rejets d'oxydes d'azote par
les véhicules d'environ 30 pour cent (de 4.5 grammes/
mille à 3 grammes/mille). Toutefois, la diminution
graduelle des rejets polluants, due au remplacement
progressif du parc de véhicules par de nouveaux
modèles équipés de dispositifs antipollution, s'est vue
jusqu'à un certain point annulée par l'augmentation du
nombre de véhicules en service. C'est pourquoi, la
réduction globale des rejets d'oxvdes d'azote entre
1973 et 1979 a atteint 11 pour cent (de 175 ,000 tonnes/
an en 1973 à 155 ,000 tonnes/an en 1979).
Enfin, le système de transports publics de Toronto,
qui dessert plus d'un quart de la population de la
province, est largement électrifié, constitué de tram-
ways, du métro et d'autobus électriques non polluants.
Jusqu'à présent. Environnement Ontario luttait con-
tre les rejets de SO2 et de NOx polluants à cause de
leurs effets locaux et sociaux. Le ministère n'envisa-
geait pas ces polluants en tant que constituants des
précipitations acides, maintenant considérées comme
un problème à long terme et dont les effets se manifes-
tent à l'échelle continentale et même mondiale.
L'accumulation du SO2 et des NOx peut être domma-
geable, même si leurs concentrations ne dépassent pas
les normes admises de qualité de l'air.
On a commencé à prendre conscience de la gravité
du problème des pluies acides en Ontario lorsqu'Envi-
ronnement Ontario, en collaboration avec les ministè-
res du Logement et des Richesses naturelles, a entre-
pris de contrôler l'impact de la construction de mai-
sons de campagne sur les rives des lacs des régions
touristiques de Muskoka/Haliburton en 1975, dans le
cadre des études sur la résistance des rives des lacs. En
étudiant les apports aux lacs en provenance de toutes
les sources possibles, en particulier l'apport atmosphé-
rique, on a constaté que ce dernierétait, en moyenne,
beaucoup plus acidifiant que pré\ u.
"En 1979, les rejets de SO2 étaient descendus à environ 1.65 million
de tonnes, chiffre estimatif, accusant une diminution de plus de 40
pour cent par rapport à 1972. Toutefois, on utilise le chiffre de 1977
parce qu l\CO Limited, la source ponctuelle de SO2 la plus
importante de l'Ontario, a fermé du 17 juillet au 27 août 1978 et a dû
arrêter la production entre le 15 septembre 1978 et le 4 juin 1979 du
fait d'un conflit du travail de 8' 2 mois. Depuis la reprise de la
production en juin 1979, INCO a maintenu ses rejets à environ 2,600
tonnes par jour (0.95 million de tonnes par an), du fait surtout d'une
réduction de la demande. La fonderie de nickel de Falconbridge a
également fermé ses portes entre le 1er juillet et le 21 août 1978, On
trouvera les données concernant ces périodes à l'annexe ".A ", dans
les rapports préparés par Environnement Ontario. Ces rapports
donnent les résultats des analyses sur le terrain des précipitations
acides dans les régions de Sudburv et de Muskoka/Haliburton,
Efforts et stratégie en Ontario
Pour l'exercice 1980-1981, l'Ontario a affecte environ $5
millions aux projets d'étude des pluies acides par les
divers ministères et organismes.
Environnement Ontario, le chef de file, a obtenu
environ $3.5 millions pour ses programmes 1980-1981.
Au cours de l'exercice termine le 31 mars 1980,
Environnement Ontario a dépense $2 millions en
recherches pour mesurer les précipitations acides et
pour mettre au point une stratégie de réduction des
rejets.
Les projets et études scientifiques en cours en
Ontario sont présentés aux sections intitulés "Effets
et études sur les milieux aquatique et terrestre"
(page 14-18).
Les efforts de l'Ontario et sa stratégie pour accélérer
les mesures de dépollution et favoriser la signature
d'un accord formel de coordination des politiques
entre les États-Unis et le Canada ont été présentés par
le ministre de l'Environnement, M. Harry Parrott, lors
d'une réunion des ministres et fonctionnaires de
l'environnement du Canada et des États-Unis, et 18
janvier 1980.
"En Ontario, nous avons pris les mesures qui permet-
tront au gouvernement d'obtenir les données et
renseignements dont il a besoin pour adopter une
bonne stratégie de réduction de la pollution:
— Nous poursuivons le travail d'identification et
d'évaluation des apports acides aux lacs onta-
riens sensibles a une acidification.
— Nous affinons nos tecfiniques de prédiction par
modèles pour mieux évaluer les effets sociaux
et économiques des diverses stratégies de lutte.
— Nous évaluons actuellement les diverses mesu-
res provisoires a notre disposition pour protéger
les lacs sensibles.
Nous estimons, comme beaucoup d'autres, que
nous devons mettre au point des techniques de
dépollution fiables et les appliquer, pour commen-
cer, aux sources existantes et en projet les plus
dommageables pour l'environnement. Parallèlement
à ces recherches, nous étudions actuellement
d'autres moyens de réduire la pollution:
(V charbon à faible teneur en soufre
(2) hydrométallurgie
(3) gazéification du charbon
(4) lavage du charbon pour éliminer une partie du
soufre
(5) usines de transformation d'acide: extraction du
SO2 et sa transformation en acide sulfurique
utilisable à diverses fins."
Le Dr Parrott a déclaré que le problème ne
se présentait pas de la même façon des deux côtés de
la frontière et que les moyens de lutte devaient être
adaptés aux types de sources dans les deux pays.
Cela provient des conditions différentes dans cha-
que pays, qui requièrent des solutions différentes.
"Les pluies acides, qui atteignent déjà des niveaux
alarmants et destructeurs sur de grandes étendues,
restent un problème grave selon nos spécialistes, a
moins que nous ne prenions des mesures de dépol-
lution immédiates.
Je suis persuadé que, pour pouvoir s'attaquer
sérieusement au problème des pluies acides, les
divers gouvernements doivent être prêts à évaluer les
rejets des usines existantes qui, pour beaucoup, ont
été construites à un moment ou gouvernements,
industnes et public ignoraient les questions d'envi-
ronnement. Nous devons en outre réévaluer les lois
risquant de perpétuer le problème du fait de disposi-
tions qui exemptent les sources existantes des
normes antipollution, au détriment de nouveaux
projets plus sûrs pour l'environnement.
Pour ne pas prendre de retard au cours de la
période cruciale de la dépollution, qui devra être
mise en oeuvre au cours dix prochaines années, et il
s'agit ici de sauver des milliers de lacs vulnérables en
Ontario, les mesures internationales devront être
axées sur la dépollution des sources existantes tout
autant que sur la recherche et sur la prévention.
Il est impératif que les Etats-Unis et le Canada
finissent par s'accorder sur ce qu'il faut faire. Mais un
accord doit être négocié en se basant sur les points
forts des deux pays. L'Ontario vise à obtenir rapide-
ment un accord international. Mais cet accord doit
être suffisamment souple pour pouvoir tirer parti, au
fur et à mesure, des connaissances acquises par la re-
cherche. Cela est particulièrement important dans le
domaine des nouvelles techniques de dépollution.
Sachant que les deux pays sont dotés de structures
constitutionnelles et administratives différentes et
que les problèmes se présentent de façon différente
des deux côtés de la frontière, les solutions seront
nécessairement différentes pour chaque pays.
Quelles que soient les stratégies adoptées pour
atteindre notre but commun, elles doivent être appli-
quées rigoureusement par les deux gouvernements.
Je souligne encore une fois que la province
d'Ontano est prête a appliquer les mesures de con-
trôle nécessaires de concert avec les autres gouver-
nements. Nous sommes aussi prêts à agir seuls pour
mener la lutte contre les pluies acides. "
Solutions palliatives et solutions
vraies — Implications
socio-économiques
La résolution des prolèmes dus aux précipitations
acides pose un certain dilemme à la société. D'un côté,
il est possible que les mesures nécessaires soient
prises trop tard ou soient insuffisantes. De l'autre, des
mesures prises trop rapidement risquent d'être trop
coûteuses, perturbatrices pour l'économie ou
inefficaces.
Rien ne permet de vérifier les estimations de
l'ampleur des dommages et des effets des précipita-
tions acides, ni les coûts de dépollution des sources
intérieures ou extérieures à la province.
Pour ces raisons, le Dr Parrott a souligné que, bien
que l'Ontario ait décidé de mettre en oeuvre des
mesures provisoires de dépollution, de façon à ne pas
perdre un temps précieux, il lui faut d'abord s'assurer
que ces mesures à long terme, coûteuses, auront
l'effet désiré.
12
"À long terme, nous devons soupeser l'efficacité des
diverses méthodes de dépollution face au problème
qui se présente. Le coût de ces techniques se chiffre
en milliards de dollars et nous ne pouvons pas les adop-
ter sans être d'abord sûrs qu'elles seront efficaces. "
L'Ontario affine actuellement ses modèles prévision-
nels et ses études des précipitations pour pouvoir
évaluer convenablement les effets économiques et
sociaux des diverses stratégies. En même temps, la
province s'attaque à la mise au point de techniques de
contrôle plus efficaces.
Pour pouvoir évaluer les avantages des mesures de
depollution ainsi que les coûts des programmes de
contrôle, la province a mis sur pied un comité sur
l'impact socio-économique des précipitations acides,
dont les membres représentent les ministères onta-
riens de l'Environnement (chef de file), des Richesses
naturelles, de l'Industrie et du Tourisme, de l'Énergie,
de l'Agriculture et de l'Alimentation, et du Trésor et de
l'Économie.
L'une des questions économiques cruciales con-
cerne l'importance du personnel, du financement et
des efforts requis par la lutte contre les précipitations
acides. Selon certains, les gouvernements et les res-
ponsables de la pollution doivent arrêter immédiate-
ment cette dernière, a tout prix. Toutefois, les citoyens
et la société dans son ensemble tirent des avantages
essentiels des centrales électriques, des fonderies, des
usines et des véhicules de transport, tous responsables
des pluies acides. Pour continuer de bénéficier de ces
avantages et du confort assuré par ces biens et services
et, en même temps, protéger l'environnement, il faut
être prêt à en payer le prix.
Niveaux réalistes de dépollution des rejets
La dépollution totale des sources serait, bien sûr, la
solution au problème; mais il faut accepter le fait que
la société nord-américaine continuera d'utiliser de
grandes quantités de combustibles fossiles pendant de
nombreuses années, malgré les nouvelles possibilités
offertes par les énergies nucléaire, solaire et éolienne.
En outre, il est très improbable que l'on puisse réduire
à zéro les rejets de SO2 et de NOx. De ce fait, les
programmes de dépollution appliqués aux sources
nouvelles et existantes doivent définir des niveaux
spécifiques de dépollution, techniquement réalistes,
qui soient suffisants pour protéger l'environnement.
Nous devons déterminer quantitativement le degré de
pollution acide que peut supporter sans problème
l'environnement, de façon à pouvoir définir les
niveaux de dépollution minimaux.
Les problèmes techniques et économiques sont
extrêmement différents selon que l'on cherche à
atteindre une dépollution de 50%, de 80%, de 90% ou
de 95% des sources. Définir des niveaux de depollu-
tion minimaux demande des recherches intensives.
De ce fait, les études entreprises en Ontario pour
déterminer les effets des précipitations sur les écosys-
tèmes aquatique et terrestre ont pour but d'établir
quelle est l'ampleur des problèmes dans la province et
quels sont les rythmes d'altération de la qualité de
l'eau et les autres effets. Cette information est essen-
tielle pour préparer et mettre en oeuvre le programme
de dépollution.
Une autre question importante étudiée par le comité
sur l'impact socio économique est celle du tourisme et
de la pêche sportive, industries importantes pour
l'Ontario et pour le Canada. Si les recettes liées aux
activités touristiques ne mesurent pas directement
l'avantage d'une réduction des précipitations acides, il
est certain qu'elles sont capitales pour les économies
régionales. A moins de réduire les précipitations
acides, ces dernières pourraient affecter gravement le
tourisme en détruisant la pêche sportive.
Si le coût des divers programmes de dépollution ou
d'assainissement peut, la plupart du temps, être chif-
fré, les conséquences sociales et environnementales
de ces programmes ne peuvent souvent se mesurer
qu'en unités phvsiques intangibles ou font l'objet
d'estimations contestables. Néanmoins, une compila-
tion systématique des conséquences sociales et envi-
ronnementales de chaque programme réalisable de
dépollution ou d'assainissement faciliterait grande-
ment la décision concernant les moyens à atfecter à la
résolution du problème.
Partage équitable des coûts et des avantages
La distribution des etlets des pluies acides et le partage
des coûts et des avantages d'une dépollution consti-
tuent également des questions économiques impor-
tantes. l.es problêmes de partage équitable devront
être résolus par des négociations entre les provinces,
états et gouvernements fédéraux. Pour cela, les négo-
ciateurs devront disposer d'intormations claires sur les
diverses possiblités et sur l'importance des coûts et
avantages impliqués.
Enfin, la décision politique requiert une large con-
sultation du public et un débat approfondi de la
question. Le public doit être informé de ces questions
et les gouvernements doivent obtenir et diffuser
l'information pertinente.
Un rapport de mai 1980 sur les pluies acides, réalisé
par le bureau du programme TADPA d'Environnement
Canada, se termine ainsi:
"On ne dispose pas actuellement, et cela pour
plusieurs années, de preuve directe permettant de
montrer, sans équivoque, que l'écosystème nord-
américain subit actuellement des atteintes graves à
cause du transport a distance des polluants atmos-
phériques et des précipitations acides. Ces effets
sont cumulatifs et difficiles à mettre en évidence;
l'obtention d'un effet net après un temps suffisam-
ment long pourrait bien signifier que la dégradation
est devenue irréversible"
13
ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES
AQUATIQUES ET TERRESTRES
Études des milieux aquatiques en
Ontario
Les études des milieux aquatiques en cours en Ontario
ont pour but d'établir l'ampleur des problèmes dans la
province et le rythme d'altération de la qualité de l'eau,
information vitale pour préparer et appliquer le pro-
gramme de dépollution.
Une étude du milieu aquatique commence par la
mesure aussi précise que possible de tous les maté-
riaux atmosphériques déposés dans chaque bassin
hydrographique. On utilise divers types de collecteurs
pour obtenir cette information. Certains d'entre eux
ne recueillent que l'eau de pluie et sont dotés d'un
dispositif sensible à l'humidité, qui ne s'ouvre qu'en
cas de pluie. D'autres sont ouverts en tout temps pour
recueillir la pluie et les particules et gaz atmosphéri-
ques (les dépôts secs). D'autres encore serxent à
mesurer les chutes de neige. Dans tous les cas, on
mesure la quantité totale d'eau, les acides, les miné-
raux et les autres substances recueillies. Au total, on
mesure dans l'eau de pluie et de neige environ 20
composés.
En même temps, on recueille les données météoro-
logiques qui permettent de calculer les taux d'évapora-
tion, de mesurer les précipitations saisonnières et les
vents dominants et de tracer les trajectoires des orages
et tempêtes.
Tous les cours d'eau aboutissant aux lacs étudiés ou
en partant sont équipés d'un barrage. Ce dernier
comporte un déversoir calibré permettant d'enregis-
trer en continu le débit du cours d'eau. En outre, on
prélève des échantillons d'eau qui sont chimiquement
analysés. Avec ce système, toutes les entrées et sorties
sont donc soigneusement et précisément mesurées
(figure 15).
A l'aide d'ordinateurs, on analyse les données de
débit et de concentration de divers composés chimi-
ques pour déterminer les quantités d'acides et d'autres
composés qui entrent dans les lacs et qui en sortent.
On met en évidence l'influence des arbres et des sols
sur la composition chimique de l'eau en comparant la
qualité de l'eau de ruissellement a celle de la pluie et
de la neige. On mesure en outre directement la nature
chimique des sols. Les données obtenues montrent s'il
y a altération de la qualité de l'eau et à quel rythme cela
se produit et quels types de modifications se produi-
sent; elles permettent l'extrapolation des tendances à
moyen et à long terme.
Les lacs étudiés constituent de bons contrôles de
l'efficacité des programmes de lutte antipollution
à mesure que la quantité d'acides atmosphériques
diminue.
Effets cumulatifs sur les milieux
aquatiques
La quantité d'acide précipitée lors d'une pluie est très
petite, mais ses effets cumulatifs à long terme et les
effets du pic d'acidité sur la vie aquatique dus à la fonte
des neiges préoccupent les spécialistes.
Dans les régions à sols alcalins ou calcaires, comme
dans le cas des Grands Lacs, la charge totale annuelle
des pluies en acides ne pose pas de problème puisque
l'acidité peut être neutralisée indéfiniment. Si ces lacs
ne sont pas menacés globalement, par contre la vie
aquatique dans les frayères riveraines et dans les
tributaires, beaucoup moins profonds, peut être grave-
ment affectée au printemps par le "pic acide" dû aux
"eaux de fonte (figure 16). Cela se produit, par exem-
ple, dans les zones de frayères riveraines et dans les
cours d'eau du lac Huron, bien que ce lac ait un pH
annuel moyen alcalin, d'environ 8.2.
La neutralisation des pluies acides provoque la disso-
lution de matériaux du sol et des roches. Si la pluie
acide tombe sur du calcaire, l'eau de ruissellement
contient du sulfate et du nitrate de calcuim, substances
tout à fait inoffensives.
Les roches précambriennes peuvent également neu-
traliser lentement les pluies acides, mais au lieu de
libérer du calcium, elles libèrent des sels d'aluminium,
de manganèse, de fer et d'autres métaux, qui peuvent
atteindre des concentrations toxiques pour la faune et
la flore aquatiques.
Dans les zones de roches précambriennes aux sols
peu épais, situation courante dans le nord de l'Onta-
rio, la capacité tampon n'est pas suffisante pour neu-
traliser même de petites quantités d'acide atteignant le
sol. De ce fait, l'eau de ruissellement est acide.
Cet effet se manifeste à des moments différents dans
les cours d'eau se jetant dans le même lac, parce que le
processus d'acidification de l'eau de ruissellement est
très inégal. Par exemple, une faible pluie acide peut
être complètement neutralisée alors que, en cas d'une
forte pluie dans le même bassin, l'eau de ruissellement
ne pourra pas être complètement neutralisée et l'on
enregistrera un pic d'acidité descendant le cours d'eau
jusqu'au lac. Peu après le passage du pic, le pH du
cours d'eau sera revenu à une valeur normale. Par
contre, les organismes aquatiques vivant dans le cours
d'eau auront subi un choc chimique très grave.
Les acides précipités avec la neige s'accumulent au
cours de l'hiver. Lorsque la neige fond, il se produit
une libération relativement rapide d'une grande quan-
tité d'acides dans les eaux de fonte. Les sols sont
encore généralement gelés et les possibilités de neu-
tralisation des acides sont donc très faibles. Il en
résulte une chute du pH connue sous le nom de
"dépression du printemps".
Pendant plusieurs semaines, les cours d'eau peuvent
devenir extrêmement acides. Leurs eaux, combinées à
la neige et à la glace fondantes du lac lui-même,
acidifient toute la couche supérieure du lac. Lorsque
les eaux du lac se mélangent et que l'eau acide entre
en contact avec les sédiments, elle finit par être neutra-
lisée. Le lac est généralement revenu à des pH nor-
maux en juin ou en juillet au plus tard.
Certains organismes aquatiques, en particulier les
nouveaux alevins des poissons de pèche sportive
(c'est-à-dire truites, achigans, dorés), ne sur\'ivent pas
au choc de l'eau franchement acide ou de l'eau légère-
ment acide contenant de fortes concentrations de
métaux. De ce fait, tant dans les lacs soumis au choc
acide que dans les lacs entièrement acidifiés, il se
produit une perturbation majeure ou même la destruc-
tion complète du système biologique.
14
La "dépression du printemps" est le phénomène le
plus nuisible qui soit pour un lac, mais son intensité
varie d'une année à l'autre selon les conditions atmos-
phériques du printemps.
Les gros poissons survivent en général et il est rare
de voir flotter des poissons morts dans les lacs. Les
alevins des espèces sensibles peuvent être détruits une
année et présenter un taux de survie élevé l'année
suivante. De ce tait, les populations de poissons dans
les lacs soumis au choc acide sont caractérisées par
l'absence de poissons de certains âges, alors que des
poissons plus jeunes et plus vieux sont présents. Il
peut également se produire une augmentation des
concentrations de mercure dans les poissons qui survi-
vent. Progressivement, les pluies acides dégradent
davantage le lac et son bassin et la dépression de pH
du printemps finit par être grave chaque année. Les
alevins des espèces sensibles sont alors systématique-
ment détruits et les populations existantes disparais-
sent progressivement. Plusieurs décennies peuvent se
passer entre les premières atteintes et la disparition
définitive des poissons.
Si les pluies acides se poursuivent, la capacité de
neutralisation immédiate des roches, des sols et des
sédiments diminue progressivement et les cours d'eau
et lacs finissent par devenir acides toute l'année. Il
peut falloir de nombreuses décennies pour qu'un lac
soit complètement acidifié.
Lorsque le pH d'eau d'un lac se situe en permanence
en dessous de 5.0, il est peu d'espèces d'animaux ou
de plantes aquatiques qui puissent survivre.
Il est raisonnable de penser que l'acidification d'un
lac est réversible si l'on élimine les apports acides ou si
on les réduit à des niveaux très faibles. On ignore le
temps qui! faut pour que cela se produise. Dans les
zones prècambriennes, seule la surface des roches
entre en contact avec l'eau de pluie et de ruisselle-
ment, si bien qu'elle est constamment mise à nu par les
Le personnel d'Environnement Ontario recueille les contenants de
l'appareil collectionneur à "double récipient" destiné à recueillir les
retombées humides et sèches de polluants acides. On prélève
mensuellement des échantillons à plus de 30 stations dans toute la
province aux fins d'analyse en laboratoire.
agents atmosphériques. Si l'apport d'eau acide dispa-
raît, la roche mise à nu rétablira, dans les eaux de
ruissellement, le pH qui existait avant le début des
pluies acides. Le retour aux conditions normales
demandera un certain nombre d'années, mais il n'est
pas possible d'être plus précis. Si tous les organismes
aquatiques ont disparu d'un lac acidifié suffisamment
longtemps, il faudra procéder à une repopulation de
ce lac.
Analyse de la faune et de la flore
aquatiques
Les effets des pluies acides sur la vie aquatique consti-
tuent pour le moment le plus gros problème de ces
pluies. Il faut donc procéder à des mesures très détail-
lées sur les algues, le zooplancton et les poissons des
lacs étudiés. On procède a des numérations du zoo-
plancton et à une détermination des espèces présen-
tes. Les prélèvements sont examinés microscopique-
ment par les laboratoires d'Environnement Ontario
pour déterminer le type d'alimentation de ces animal-
cules. Ces reseignements sont importants si l'on veut
adapter les techniques piscicoles pour aider les popu-
lations de poissons à survivre aux pluies acides. Même
si la qualité de l'eau est acceptable pour certaines
espèces de poissons, une perturbation grave de la
chaîne alimentaire peut mettre en danger la survie de
ces poissons.
Des filets sont disposés dans les lacs étudiés pour
capturer le poisson vivant. Chaque poisson est alors
mesuré et pesé et l'on détermine son espèce et son
sexe. Il est ensuite marqué et remis à l'eau. Lors d'une
opération de piégeage ultérieure, le nombre de pois-
sons recapturés permet d'établir avec précision le
nombre total de toutes les espèces de poissons pré-
sentes dans le lac. Cette méthode de mesure, très
longue, demande de manipuler des milliers de pois-
sons. C'est cependant la seule façon de mettre
en évidence les variations subtiles des populations
piscicoles.
On combine alors les résultats des études chimiques
et biologiques pour estimer les altérations de l'écosys-
tème, établir les raisons des altérations observées et,
surtout, tracer des courbes indiquant les altérations
probables qui se produiront à l'aveniret déterminer la
réduction minimale des apports acides, nécessaire à la
protection de l'environnement.
Six lacs sont actuellement étudiés de cette façon
intensive dans la région de Muskoka Haliburton.
Quinze autres lacs sont également étudiés, de façon
moins intensive. On prévoit d'étudier d'autres lacs à
certaines fins spécifiques.
Près de Dorset en Ontario, un laboratoire provisoire,
aui avait fonctionné pendant plusieurs années, vient
'être remplacé par des installations permanentes
pour l'étude des lacs. Le nouveau laboratoire joue le
rôle de quartier général de la province, coordonnant et
intégrant toutes les études de transport à distance des
polluants.
Les lacs étudiés se trouvent dans l'une des zones les
plus sensibles qui soient affectées par les précipita-
tions acides. Une grande partie des renseignements
obtenus par ces études peuvent être extrapolés ou
appliqués à d'autres lacs sensibles affectés à un rythme
15
moins grand ou ayant une intensité moins grande que
dans la zone d'étude principale.
On sait que l'alcalinité des eaux d'un lac constitue le
facteur le plus important pour déterminer la sensiblité
du lac ou sa capacité à neutraliser les eaux acides.
Concurremment aux études intensives des lacs, on
rassemble actuellement les données d'alcalinité con-
cernant un grand nombre de lacs de l'ensemble de la
province.
La province de l'Ontario comporte environ 250,000
lacs. Même si l'on procède à des mesures d'alcalinité
dans plusieurs milliers de lacs, il y aura toujours
plusieurs milliers d'autres lacs pour lesquels on ne
disposera pas de ces données. Toutefois, les résultats
des études montrent le type d'altérations que l'on peut
attendre pour un lac dont on mesure l'alcalinité. Il est
donc possible d'estimer avec une précision raisonna-
ble les dommages totaux pour l'ensemble des lacs,
alors même qu'on ne dispose que d'une petite quan-
tité de données chimiques et géologiques.
Neutralisation artificielle des lacs
Les pluies acides n'altèrent la vie aquatique des lacs et
des cours d'eau que lorsque les sols et la roche ont une
capacité de neutralisation très faible. Pourquoi alors ne
pas déverser dans les lacs et dans les cours d'eau une
substance neutralisante, ne serait-ce que durant la
période nécessaire à la mise en vigueur du programme
de dépollution?
La principale méthode de neutralisation artificielle
des masses d'eau sensibles est le déversement de
chaux morte ou de calcaire dans les lacs touchés pour
leur rendre leur capacité tampon.
Pour beaucoup de spécialistes, cette méthode de
traitement coûteuse ne peut être que temporaire.
Dans le cadre d'un programme général, couvrant une
grande surface ou des lacs importants, cette méthode
n'est pas économiquement réalisable et son succès
n'est pas assuré.
La quantité de chaux ou de calcaire requise est
d'environ 50 Ib par acre et par année, ce qui représente
plusieurs tonnes par lac, même petit.
Depuis 1973, quatre lacs acidifiés de la région de
Sudbury sont traités à la chaux et au calcaire par
Environnement Ontario dans le cadre de l'étude de
l'environnement de Sudbury entreprise par le minis-
tère. Situés à environ dix milles de la grande cheminée
d'INCO, trois de ces lacs, petits (moins de 200 acres),
étaient complètement acidifiés et avaient de fortes
concentrations de métaux, en particulier de cuivre et
de nickel. Les additions de chaux et de calcaire ont
permis de ramener le pH à des valeurs normales.
Cependant, si les concentrations de métaux ont dimi-
nué (les métaux précipitent lorsque le pH devient
neutre), elles demeurent encore toxiques pour les
poissons. Ces derniers sont très sensibles aux varia-
tions de la composition chimique de l'eau et la neutra-
lisation n'a pas suffi en elle-même pour que les lacs
redeviennent propices à la vie aquatique. Heureuse-
ment, les problèmes de concentrations de cuivre et de
nickel n'existent que dans un petit nombre de lacs, à
quelques milles de Sudbury.
Le quatrième lac étudié a une surface de 750 acres et
se trouve à environ 20 milles au nord de Sudbury. Le
Effets biologiques des eaux à pH bas sur les poissons
pH Effets
6.5 Au bout d'un certain temps, il se produit
ou une réduction sensible de la capacité d'éclo-
moins sion des oeufs et de la croissance de la truite
de ruisseau — Menendez, 7976
6.0 Combiné a des concentrations élevées de
CO2, les pH inférieurs à 6.0 peuvent être
nocifs pour certaines espèces de truites —
Uoyd et Jordan, 1964
5.5-6.0 La truite arc-en-ciel est absente. On rencon-
tre ,de petites populations d'un nombre rela-
tivement faible d'espèces de poissons. Le
frai des "tètes de boule" (Pimephales pro-
melas) diminue. Les mollusques sont
rares— EPA, 7972
5.5 On peut s'attendre à une baisse des prises
de salmonidés — Jensen et Snekvik, 7972
5.0-5.5 Populations de poissons très réduites;
milieu non léthal si le CO2 n'est pas trop
élevé. Peut être léthal pour les oeufs et les
larves. Empêche le frai des tétes-de-boule.
Léthal pour certains éphémêridés. Diversité
réduite des espèces bactériennes — EPA,
1972, Scheider et al, 1975
5.0 Extrême limite du tolérable pour la plupart
des poissons — Doudoroff et Katz, 1950,
McKee et Wolf, 7963.
4.5-5.0 Aucune population viable ne peut être main-
tenue. Léthal pour les oeufs et les alevins de
salmonidés. Faune benthique restreinte —
EPA, 1972.
4.5 Inhibition de la reproduction des "flagfish";
activité générale des adultes réduite — EPA,
1972.
4.0-4.5 Population de poissons limitée — seules,
quelques espèces survivent (brochets).
Flore restreinte. EPA, 1972.
Ministère de l'Environnement de l'Ontario, contrôle
extensif des lacs dans la région de Sudbury,
1974-1976, ministère de l'Environnement (Ontario),
1978, page 20. Références indiquées en italiques.
pH avait baissé, mais le lac comportait encore quel-
ques poissons et les concentrations en métaux lourds
restaient faibles. Le pH a pu être ramené à la normale
en deux ans environ, grâce au déversement de près de
50 tonnes de chaux et de calcaire pulvérisés. Bien que
l'on ait pas terminé toutes les études sur ce lac, en
particulier celles qui concernent la pèche, il semble
bien que ce traitement permettra de réensemencer le
lac. C'est pourquoi, devant les résultats obtenus par
certaines expériences, les biologistes envisagent les
programmes de neutralisation de façon plus optimiste.
Un premier résultat favourable, tant en Ontario
qu'en Suède, montre que les concentrations de mer-
cure dans les poissons n'augmentent pas si les eaux de
lac ont été neutralisées, même si les précipitations et le
ruissellement acides se poursuivent dans le bassin. Il
s'agit là d'une constatation très importante pour la
protection des lacs offrant de la pêche sportive.
L'État de New York et la Suède procèdent également
à des programmes de neutralisation expérimentale. Il
16
semble que cette technique permette de protéger les
poissons de certains lacs sensibles.
Si l'on tient compte des quantités de matériaux, des
coûts et des autres détails de gestion impliqués, on
peut dire que l'addition de chaux et de calcaire pour
protéger toute la zone sensible de l'Ontario n'est
guère réalisable. En outre, l'effet neutralisant disparaît
habituellement en trois ou quatre ans. Toutefois, il est
possible qu'un programme de neutralisation permette
de protéger des piscicultures importantes ou des lacs
présentant une importance historique ou économique
particulière. Si l'addition de chaux et de calcaire peut
remédier, à court terme, à un problème local de pluies
acides et permettre de "gagner du temps ", elle n'offre
cependant pas de solution générale.
Effets sur les milieux terrestres
Les précipitations acides peuvent avoir des effets
graves et étendus sur les écosystèmes terrestres dans
certaines régions du globe, en particulier dans l'est du
Canada (y compris l'Ontario), le nord-est des Etats-
Unis et le sud de la Suède et de la Norvège.
Ces effets ont surtout été observés dans des condi-
tions de laboratoire et à des pH, ou concentrations
acides, très inférieurs à ceux généralement observés
dans la nature.
Lors d'expérience recourant à des précipitations
acides simulées, on a constaté un certain nombre
d'effets néfastes sur la végétation. Sur les sols, il se
produit un lessivage des cations basiques tels que le
magnésium et le calcium, la mobilisation ou la libéra-
tion de métaux du sol, tels que l'aluminium et le fer, et
l'altération d'activités biologiques telles que la nitrifica-
tion. Quant à la végétation, les effets observés com-
prennent l'érosion cuticulaire ou de la surface des
feuilles, des lésions des feuilles, le lessivage des élé-
ments nutritifs et une réduction de la fixation de
l'azote. Les précipitations acides ont parfois un effet
paradoxal sur la végétation, car les composés azotés
peuvent jouer le rôle d'engrais et stimuler la croissance
des plantes.
Les effets néfastes observés lors de l'exposition
expérimentale de sols ou de plantes à des précipita-
tions acides sont difficiles à extrapoler à la nature. A
l'heure actuelle, il n'y a pas de preuve directe d'effets
terrestres notables de la présence de substances acides
dans les précipitations, telles que mesurées actuelle-
ment à l'échelle régionale. Les solutions utilisées en
laboratoire sont en général plus acides que celles
recontrées dans la réalité.
En ce qui concerne la productivité forestière, il est
possible qu'un lessivage excessif des éléments nutritifs
du sol ralentisse la croissance des arbres, ce qui serait
désastreux pour l'industrie forestière canadienne. Tou-
tefois, lesétudes menées jusqu'à présent en Ontario
ne relèvent aucune altération de la croissance des
arbres et ne permettent pas de penser qu'un problème
de cette nature puisse se posera long terme.
On a signalé, dans certaines parties du sud de la
Suède, une diminution de la croissance forestière.
Toutefois, il est difficile d'attribuer ces pertes de pro-
duction aux précipitations acides seules. D'autres
variables environnementales (telles que le climat, un
chagement d'utilisation des terres, l'emplacement,
l'âge des arbres, le génotype, la concurrence entre
espèces végétales) diluent l'effet qui pourrait
être dû spécifiquement aux précipitations acides.
Le recyclage des éléments nutritifs constitue un
phénomène naturel permanent. Le lessivage des bases
des sols forestiers est compensé par la chute des
feuilles et par l'altération de la roche-mère par les
racines. Ces facteurs et d'autres rendent difficile la
détection des effets des précipitations acides sur les
forêts et il existe peu de données historiques sur
lesquelles baser les études actuelles.
Dans les régions agricoles, on ne s'attend guère à ce
que les précipitations acides présentent un danger
aussi grand que celui que l'on envisage généralement
pour les forêts, du fait de l'addition continue de
chaux et d'engrais au sol dans le cadre d'une culture
intensive.
Enfin, s'il n'est pas possible de mesurer sur le terrain
les effets des précipitations acides sur la végétation, du
fait de leur nature subtile, les recherches de labora-
toire ont montré qu'ils pouvaient être graves. En raison
de la menace à long terme que posent les précipita-
tions acides pour les écosystèmes terrestres, en parti-
culier pour l'industrie forestière, vitale en Ontario, on
procède actuellement à la mise en place d'un pro-
gramme de contrôle, de surveillance et d'expériences
dans la province.
Études des effets terrestres
Les études sur les ettets terrestres en Ontario com-
prennent:
— Détermination de l'état actuel (ou données de
base) des sols de l'ensemble de l'Ontario. Ces
données constitueront un système de référence
pour les caractéristiques physiques et chimiques
des sols des diverses régions de l'Ontario, auquel
on pourra comparer les mesures ultérieures pour
suivre l'évolution éventuelle des sols.
— Détermination des sols les plus vulnérables aux
précipitations acides et leur emplacement en
Ontario.
— Détermination de l'influence des systèmes terres-
tres sur les précipitations acides incidentes et sur
l'altération des caractéristiques chimiques des
pluies au cours de leur ruissellement dans
l'ensemble des bassins, jusqu'aux rivières et lacs
récepteurs.
— Détermination des effets expérimentaux à court
terme sur les sols et sur la végétation, en utilisant
des apports acides importants pour réduire la
durée de manifestation des effets; détermination
des effets à long terme éventuels sur les systèmes
forestiers naturels.
— Détermination des mesures protectrices ou pallia-
tives pour les zones terrestres les plus sensibles.
17
Édifices et structures
Il est net que les pluies acides sont responsables,
depuis le début du siècle, de l'altération rapide des
édifices anciens, des monuments et des statues qui
font partie du patrimoine culturel humain. On peut
citer en particulier le Panthéon a Athènes, la Place
St-Marc à Venise et d'autres monuments des grandes
capitales européennes. La pollution croissante accé-
lère aussi la détérioration des structures métalliques et
des maçonneries modernes de toutes sortes et attaque
les surfaces peintes.
Une étude en cours sur les pierres tombales des
cimetières militaires des États-Unis permettra aux cher-
cheurs de mieux comprendre les effets des pluies
acides sur les monuments et statues en pierre.
Effets sur la santé publique
Il est toujours difficile de montrer qu'il existe une
relation entre les pluies acides et la santé publique,
iusqu'à présent, aucun effet n'a pu être scientifique-
ment décrit.
Les études épidémiologiques ont montré qu'il exis-
tait une certaine relation entre la gravité des affections
et le degré de pollution atmosphérique, tel que
mesuré par la concentration de particules en suspen-
sion, en particulier des sulfates, et celle du bioxyde de
soufre dans les milieux industriels et urbains.
On sait que des "épisodes" de pollution atmosphéri-
que excessive ont autrefois, dans d'autres parties du
monde, provoqué une aggravation des troubles ou
une augmentation de la mortalité chez les gens souf-
frant de problèmes respiratoires. Lors de ces épisodes,
les conditions météorologiques provoquaient une sta-
gnation de l'atmosphère plusieurs jours durant, avec
comme conséquence l'accumulation progressive
des polluants atmosphériques, de façon analogue
au "smog" qui recouvre certaines grandes villes
industrielles.
En Ontario, l'indice de pollution atmosphérique
(API) mis au point par la Direction des ressources
atmosphériques d'Environnement Ontario sert de réfé-
rence d'intervention dans le cadre d'un système
d'alerte, pour limiter ou prévenir une pollution atmos-
phérique excessive, néfaste pour la santé publique.
On a suggéré que l'acidification des approvisionne-
ments en eau pourrait provoquer une augmentation
des concentrations des divers métaux libérés par les
roches, le sol ou les tuyauteries, avec des effets néfas-
tes pour la santé. Il est peu probable que cela se
produise, car la qualité de l'eau est surveillée dans les
usines de traitement, conformément à des normes
fixées.
En ce qui concerne l'eau potable alimentant les
maisons de campagne, on recommande, après une
absence, de laisser couler l'eau pendant plusieurs
minutes pour éliminer toute concentration métallique
excessive.
Activités scientifiques fédérales/
provinciales
Pour plus de renseignements sur les activités scientifi-
ques fédérales/provinciales actuelles et sur les pro-
grammes du groupe de travail, se mettre en rapport
avec;
Le coordonnateur
Étude des précipitations acides en Ontario (APIOS)
Division des ressources
Ministère de l'Environnement de l'Ontario
ou
Direction des services de l'information
Ministère de l'Environnement de l'Ontario
135 ouest, avenue St-Clair
Toronto (Ontario)
M4V 1 P5
À la disposition des scientifiques. . .
"A Bibliography:
The Long-Range Transport of Air Pollutants and
Acidic Précipitation"
Préparée conjointement par le ministère ontarien de
l'Environnement de l'Ontario et par le Service de
l'environnement atmosphérique d'Environnement
Canada. Cette bibliographie technique de 95 pages
fournit la liste des communications scientifiques sur
le transport à distance des polluants atmosphériques
par auteurs et par sujets. Elle est offerte à raison de
$5 l'exemplaire. Les commandes postales sont
acceptées, accompagnées d'un chèque à l'ordre
d'une des personnes suivantes:
"Trésorier de l'Ontario",
et adressées à:
Centre des Publications, ministère des Services
gouvernementaux,
5e étage, 880 rue Bay,
Toronto (Ontario) M7A 1N8
ou
"Receveur général du Canada",
et adressées à:
Bureau du programme TADPA,
Service de l'environnement atmosphérique,
Environnement Canada,
4905, rue Dufterin,
Downsview (Ontario) M3H 5T4
On peut également obtenir cette bibliographie en
s'adressent à la Libr.^irie du gouvernement de l'Ontario
(Ontario Government Bookstore), 880 rue Bay,
Toronto.
liV^^\
'^ ..\:lb
Annexe "A"
Trois rapports du ministère de l'Environnement de
l'Ontario concernant les analyses sur le terrain des
précipitations (pluie et neige) dans les régions de
Muskoka-Haliburton et de Sudbury, publiés le 27 mai
1980.
1. "Acidic Précipitation in South-Central Ontario: Analysis
ot Source Régions Using Air Parcel Trajectories".
Reposant sur des mesures directes de pluie et de neige
entre 1976 et 1979, cette étude montre que 90 pour
cent des précipitations acides viennent de sources
situées au sud des régions de Muskoka-Haliburton et
que 10 pour cent proviennent de sources situées au
nord de ces régions. Les sources du nord sont respon-
sables d'environ 9 pour cent des acides, de 7 pour cent
des sulfates et de 8 pour cent des nitrates. Les sources
du sud et du sud-ouest sont responsables de 80 pour
cent des acides, de 75 pour cent des sulfates et de 65
pour cent des nitrates. Le reste, soit 11 pour cent des
acides, 18 pour cent des sulfates et 27 pour cent des
nitrates, vient du sud-est.
2. "Bulk Déposition in the Sudbury and Muskoka-
Haliburton Areas ot Ontario During the Shutdown of
INCO Ltd. in Sudbury".
Cette étude des retombées globales compare les
mesures effectuées sur les précipitations et les dépôts
secs. Les études sur le terrain ont été effectuées avant
et durant l'arrêt prolongé de neuf mois des installa-
tions d'INCO Ltd à Sudbury en 1978. On a constaté que
les apports acides dans les lacs n'avaient accusé aucun
changement notable dans les régions de Sudbury ou
de Muskoka-Haliburton pendant cette fermeture
d'INCO. On peut en conclure que c'est le transport à
grande distance de polluants venant du sud qui
domine dans la région de Muskoka-Haliburton. Le
complexe métallurgique de Sudbury a un effet majeur
sur les retombées de cuivre et de nickel à proximité de
Sudbury et un effet mineur sur les retombées acides au
voisinage de Sudbury. Néanmoins, les polluants acides
dus à la super-cheminée d'INCO ont sans aucun doute
un effet dans d'autres parties de l'est du Canada et aux
États-Unis.
3. "An Analysis of the Impact of INCO Emissions on
Précipitation Quality in the Sudbury Area".
Cette étude confirme la contribution des rejets d'été
d'INCO aux précipitations totales dans la région de
Sudbur>', en fonction du système météorologique tra-
versant la région. En ce qui concerne les acides, le
soufre et un certain nombre de métaux, la contribution
d'INCO dans cette région représente environ 10 pour
cent du total lors du passage de fronts chauds et deux
fois ce pourcentage lors du passage de fronts froids.
Environ 40 pour cent des retombées de cuivre et de
nickel dans la région de Sudbury peuvent être attri-
buées à INCO Ltd, indépendamment des conditions
atmosphériques.
FiG. 6 Zones touchées par les pluies acides
1955-56 1975-76
Lignes isoplètties indiquant le pH annuel moyen des précipitations dans l'est du continent nord-améncain (modification de Likens et al, 1 979).
20
Principales zones de rejets de SOj et de NO, dans lest du continent nord-américain
Zone géographique Grammes/seconde
1 Est et ouest de Pittsburg, vallée
supérieure et centrale de lOhio 98. 7 1 8 7
2 New York New Jersey 81.892 2
3, Toledo (Otiio). Détroit
(Mictiigan) 65.421 6
4 Ouest du Kentucky; sud de
l'Indiana 53,623 7
5 Chicago (Illinois) si O-lO ~
6 Cincinnati (Ohio), nord du
Kentucky
50 051 0
7 Cleveland (Ohioi ouest de la
Pennsylvanie
47.997 7
8 Sudbury (Ontario!
43.9153
9 Vallée inférieure et centrale de
1 Ohio: Clarksburg (Virginie)
42.401 3
10 Est du Missouri, ouest de rill
41.298 8
11 Indianapolis(lndlana) 30.202 9
12 Ouest du Kentucky 25.849 3
13 Mobile (sud de lAlabama) 24.138 5
14 Toronto (Ontario) 18.584 7
15 Rouyn-Noranda (Ouébec) 16.402 2
16 Sud de la Louisiane 14.596 8
Principales trajectoires des orages au-dessus des grandes zones de rejets de SOj et de NO,
FIG.7 ÉTÉ FIG.8 HIVER
Océan Atlantique
Une zone géographique esi définie par un carré de 160 km par 160 km
Source: Les taux de re)ets aux Ê -U sont tirés de la base de données SURE II et correspondent à la période 1977-1978 pour les sources ponctuelles
et à la période 1973-1977 pour les sources diffuses Les données canadiennes proviennent d'Environnement Canada et représentent les
estimations des reietsen 1978 par les grandes sources ponctuelles de SOjet en 1974 par les autres sources, ponctuelles et diffuses Trajectoires
de perturbations atmosphériques par J. Kurtz, météorologiste, ministère ontanen de l'Environnement, d'après 40 ans de données du Bureau
météorologique des É -U
21
FIG.9
mplacements des stations de contrôle des pluies acides en Ontario*
1 Altawapiscat
2 Moosonee"
3. Lac Pickie
4 Ear Falls
5 Zones des lacs étudies '
6 Nakina
7 Moonbeam
8 Gowganda
9 Ramsey
10 Hanmer
1 1 Bear Island
12. Mattawa
13 Lively
14 Burwash
15 Killarney
16 McKellar
17, Dorset
18, Whilney
19 Wilberforce
20 Kaladar
21. Smiths Falls
22 Dalhousie Mills
23- Campbelllord
24 Uxbridge
25 Dorion
26 Lac Shallow
27 Milton
28 Palmerston
29 Lac Golden
30 Pt, Stanley
31 Alvinston
32 Wilkesport
33. Merlin
34 Colchester
35 Waterloo
Remarque
"Stations proposées
•Stations mensuelles, contrôlées tous les mois
FIG. 10
Importa
70 T
60-
nce relative des rejets de centrales en 1974-75 par régions
so.
50-
40-
0^ 30-
20-
NO.
QPart
_ 1
icules
USA
CANADA ONTARIO
EPA EPA EPA EPA
REGII REGIII REGVI REG V
Source: "Acid Précipitation: An Emission Perspective' CTS-07165-1 . service de la protection de l'environnement, Hydro Ontario
22
FIG. 11
Évolution historique des rejets aux É.-U.
30 n
Z 20
<
O)
5i
3i 10
Autres I' ' '
Centrales ]
irticules
m
JM,
ïilà
1940 1950 1960 1970 1975
Sources. Acid Précipitation An Emission Perspective CTS-07165 1. service de la protection de i environnement. Hydro Ontario
FIG. 12
Prévision des rejets aux É.-U.
Fourchette des
estimations
30-1 r— I
20-
xr 10-
SOy
' — ^^^articules
1975
1985
1990
1995
Source; Acid Précipitation An Emission Perspective CTS-071 65-1. service de la protection de I environnement.
Hydro Ontario, d'après des prévisions d'octobre 1979 du ministère de l'Énergie des É -U
23
FIG.13
Production électrique brute d'Hydro Ontario — 1 950-1 990
Production vraie
•
Prévisions /
100-
,
90-
/
/
Nucléaire
80-
/
70-
60-
50-
Thermique
40-
^
30-
20-
^^^y^:^ Hydraulique
10-
1950 1960 1970 1980 1990
Source: "Acid Précipitation An Emission Perspective" CTS-071 65-1. service de la protection de l'environnement, Hydro Ontario
FIG. 14
Rejets de SO2 et de NO^ en 1979 par Hydro Ontario
Centrales a
combustible
fossile
SOo(Mg/AN)
NO/(Mg/AN)
Windsor
31
10
Thunder Bay
10,033
1,059
R.L. Hearn
10,191
4,291
Lakeview
91,347
13,785
Lambton
160,249
12,864
Nanticoke
155,078
28,650
Lennox
10,012
992
Totaux
436.941
61,651
(480,000)**
(68,000)**
"NO^ exprimé en NO équivalent "Tonnes courtes/an
1980: Les niveaux prévus seront légèrement inférieurs.
24
FIG. 15
Déversoir dans un bassin hydrographique calibré
Un barrage est installé en travers de tous les cours d eau qui arrivent ou
quittent les lacs étudiés afin d'enregistrer en continu le débit d'eau à
travers le déversoir
Puits
de mesure
Déversoir
Mesure de
profondeur
Un ingénieur du ministère de l'Environneme'
échantillon d'eau prés d'un barrage sur un i
d'Haliburton La construction sur la rive est .:.
de mesure" et abrite un enregistreur automa' :
niveau d'eau qui permet de mesurer le débit du cours
d'eau en continu
^C2L
Mur en ciment
Barrage ancré dans les rives
La recherche et l'analyse sont effectuées au laboratoirv .
d'Environnement Ontano a Rexdale, l'un des plus per/ecf/onnes en
Amérique du Nord.
25
FIG. 16
Courbe illustrant une "dépression de pH au printemps"
Cette courbe, illustrant la "dépression du printemps", correspond à lun des six cours d'eau qui se
déversent dans le lac Harp, un des lacs étudiés dans la région de Muskoka, On volt que. à mesure
que s'accélère la fonte des neiges, le pH du cours d'eau diminue, produisant un "choc" chimique
grave sur la faune aquatique
15.0
10.0
6 50
T, 6.00 -
5.50
Mars
Avril
Mai
26
FIG. 17
Illustration des effets terrestres et aquatiques
27
ANNOTATIONS
édaction : Direction des services d'information
Ministère de l'Environnement
Directeur: R.|. Frewin
Coordonnateur de la rédaction ;
Ontario A). Raymond
Conseillers Croupe d'étude des précipitations acides
techniques: en Ontario (APIOS)
Impression: Farquharson Associates