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LES
GRANDES INVENTIONS
SCIIIinillllIlS IT IIIKSIIIEUKS
CHKZ LBS ANCIENS ET LES MODERNE?
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PARIS. — IMPRIMERIE DE CH. lAHURE ET (:»•
Hues de Fleuras, 9, et de 1*00081, 21
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GRANDES INVENTIONS
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S(!|ENTIFI9UES KT INDUSTRIELLES
CHEZ LES ANCIENS ET LES MODERNES
PAR
^LOUIS FIGUIER
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f A SERVIR 1>B LIVRE DE LECTURE DANS LES ÉCOLES PRIMAIRES
ET DANS LES CLASSES D'ADDLTES
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LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET C"
BOR PtIBItK-SASHASIII, M* 14
1859
Droit d« traduoiioB tàvorti
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PUBUC UBRÂK»
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TILA&N FOUNOATISM.
I»06
LES
GRANDES INVENTIONS
SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES
DES TEMPS ANCIENS ET MODEMJES.
I
L'IMPRIMERIE.
Époque de la déeenverte de rimprlmerle. — L'im-
primerie, c'ést-à-dire Fart de multiplier irapidement et
h bon marché les copies d'un même livre , et de rendre
ainsi accessibles à tout le monde les produits de Tintelli-
jence et de la pensée , a été découverte et mise en pra-
tique au milieu du xv* siècle. On ne saurait rap-
porter à aucune époque antérieure l'origine de cette
invention immortelle, car les Chinois et quelques autres
peuples de l'Europe, auxquels on a voulu l'attribuer, n'ont
jamais fait usage que des moyens de reproduction qui
servent à obtenir les estampes, c'est-à-dire de tablettes
de bois gravées en relief ou en creux, La mobilité et la
fonte des caractères sont le fondement de l'imprimerie ;
or, ce n'est qu'au milieu du xv» siècle, vers 1450,
c'est-à-dire quarante années avant l'époque de la décou-
2 L'IMPRIMERIB.
verte derAmérique (1492), que les caractères mobiles el
la foute de ces caractères out été imaginés par le génie
de Gulenberg.
Avant le xv* siècle, rimprimerie était inconnue; oïl ne
se servait que de manuscrits, et voici comment ^exé-
cutaient ces manoscrits qui, en très-petit nombre, Vx)m-
posaient la bibliothèque des cloîtres et des cb&teaiBx.
Le libraire qui était un homme instruit en toutes sciences ^
confiait au copiste le manuscrit à reproduire ;
Le parcheminier préparait les peaux douces, relui-
santes et polies sur lesquelles Yécrivain exécutait^on tra-
vail ;
U artiste rehaussait les pages du manuscrit de pein-
tures et de dorures ;
Le relieur réunissait les feuilles du livre, qui revenait
dès lors, à Fétat d'achèvement, entre les mains du clerc-
libraire.
On comprend d'après les travaux multipliés que né-
cessitait son exécution , qu'un livre constituât à cette
époque un objet rare et précieux. On le serrait dans un
coffre richement sculpté, ou bien on l'attachait, au moyen
d'une chaîne , au pupitre de lecture. Beaucoup de ces
manuscrits valaient plus de 600 francs de notre monnaie.
Ils avaient pourtant fini par rendre peu de services, car
les copistes multipliaient tellement les abréviationSi que
es savants eux-mêmes avaient quelquefois de la peine
à les lire.
Impression tabeUsire. — Dans les premières années
du xv<> siècle 9 le désir de s'instruire devenant de plms
en plus général , et le prix élevé des manuscrits étant
un obstacle presque insurmontable à la satisbction de ce
désir, on eut l'idée de graver sur une {Manche de bois
des cartes géographiques, des figures de dévotion, etc.,
que l'on accompagnait d'une courte légende explicative.
On recouvrait ces planches d'encre grasse, et on y ap-
puyait dessus des feuilles de parcb^oiin ou de papier, sur
lesquelles on transportait, par cette pression, 1^ sôgnes
L'IMP&IMEBIS. 3
gvsifés sur le bois. Peu après, la longueur de la légende
aincd gravée augmenta ; on finit par reproduire par ce
moyen des pages entières. Une Bible des pauvres im-
priml^e par ce procédé parut dans kfs premières aimées
du XV*. sièjcle.
Ce mode primitif d^impressùm tabeUairé fut, dit-on ,
connu 4es Chinois dès le xui* siècle de notre ère. Mais
ces simples tables de bois sculpté ne sauraient être
considéi^es conune les débuts de l'imprimerie qui a
pour base essentielle la mobilité des caractères.
Gutem^ef^. — Jean Gutenberg , le père de Timprime-
rie, naquit à Mayence en 1409, d'une famille noble de
cette cité allemaade. Il passa une partie de sa jeunesse
dans la maison paternelle. Cette maispn était décorée de
sculptures et d'oniements allégoriques, selon l'usage des
iniagiers en pierre du moyen âge. Au-dessus de la porte
d'entréq principale , était sculptée I4 tète d'un taureau
colossal> avec cette inscription : « Rien ne me résiste. >
Cette devise inscrite au front de la maison du taureau
noir de Mayence, devint celle de Gutenberg; et n'est*elle
pas aufôi celle de l'imprimerie ?
A 1^ ans, Jean Gutenberg ayant perdu son père, qui
ne hn laissait pour héritage qu'une petite rente , quitta
Mayence,^ se rendit à Strasbourg. C'est là que lui vint,
pour la première fois, la pensée de créer l'art nouveau
de multiplier les manuscrits à l'aide d'un moule unique
qui, recouvert d'encre grasse , permettait d'obtenir sur
le papier un nombre indéfini de reproductions du texte.
Pendant 10 ans, il travailla seul à Strasbourg, cherchant
learand areane^ l'invention merveilleuse^ en un mot l'im*
pnmerie. Béjà parvenu k d'importants résultats, mais
obligé par ses recherches à beaucoup de dépenses , il
associa à ses travaux trois bourgeois de la ville qui
devaient fournir les fonds nécessaires à la continuation
de r^itreprise.
Ces dix ans de travaux avaient porté des fruits pré-
cieux : Gutenberg était parvenu à graver facilement des
4 l'imprimbrie.
lettres métalliques mobiles ; mais il restait à obtenir un
métal ou un alliage convenable pour la confection de ces
lettres et pour l'usage auquel on les destinait. Le fer était
trop dur : îl perçait le papier ; le plomb trop mou : il s'é-
crasait sous l'effort; de la presse. Quant au bois, il'n'au-
rait offert ni la force ni la durée nécessaire pour un tel
emploi. Il fallait donc, au moyen de l'alliage de certains
métaux, obtenir des caractères pourvus du degré de
dureté convenable et susceptibles d'être coulés dans des
moules.
L'inventeur touchait au but ; mais les nombreuses
dépenses occasionnées par tant de travaux et d'essais
avaient ruiné ses courageux associés. Pour arriver à créer
l'œuvre glorieuse qu'ils avaient entreprise, les associés
de Gutenberg n'hésitèrent pas à vendre leurs meubles,
leurs bijoux et môme leur patrimoine. Aucune plainte ne
sortit jamais de leur bouche, tant il§ avaient conscience
de la grandeur de l'œuvre et du génie de l'ouvrier qui la
dirigeait.
Tout ce qui touche à l'histoire de la découverte de
l'imprimerie est d'unsi puissant intérêt, que nous inscri-
rons ici les noms des trois hommes qui aidèrent Guten-
berg de leur fortune ou de leur intelligence pour enfan-
ter ce grand art : c'étaient Heilmann, André Dryzehn et
Riff.
Découragé par la mort de ses associés, arrivée sur ces
entrefaites , poursuivi par ses créanciers , Gutenberg
abandonna ses travaux et quitta Strasbourg.
Faust et Sehœffferi mort de Gutenberg» — Revenu
àMayenee, sa ville natale, et livré à ses propres forcqs,
Gutenberg reprit le cours interrompu de ses travaux. Il
dessine , grave , fond , essaye des alliages , fait de véri-
tables essais d'impression. Mécontent de ses résultats ,
il recommence dans une direction nouvelle. Mais
comme les ressources lui manquaient pour continuer
son œuvre, il forma une nouvelle association avec Jean
Faust
l'imprimerie.
Jean Faust était un riche orfèvre de Mayence. Rusé et
retors, il prêta de l'argent à Gutenberg, mais après avoir
pris ses précautions pour attirer à lui tous les bénéfices
de TxBUvre future. Pierre SchœlBfer était un jeune clerc
très-instruit, un copiste d'une adresse inimitable, que
Faust choisit bientôt pour son gendre.
On pense généralement que Gutenberg, ayant inventé
les lettres mobiles en métal, n'était pas encore parvenu
à combiner l'alliage nécessaire pour la perfection de son
œuvre. Ce fut Pierre Schœffer qui réussit à produire, par
l'union, faite en proportions convenables, du plomb et
de Tantimoine, ce précieux alliage au moyen duquel on
obtient des lettres aux fines arêtes , moins dures que
celles de fer, mais d'une résistance suffisante à l'effort
de la presse. Dès ce moment , l'imprimerie était créée.
Mais dès ce moment aussi, la scène changea. L'inven-
tion étant accomplie, et l'inventeur étant devenu désor-
mais inutile, le perfide Faust ne songea plus qu'aux
moyens de se débarrasser de Gutenberg. Créancier im-
pitoyable, il force Gutenberg à abandonner les droits
qui lui reviennent dans l'exploitation de sa découverte ;
il l'arrache à ses fourneaux , à ses presses , à son im-
primerie. Réduit à la misère par l'ingratitude de Faust,
le père de l'imprimerie fut forcé de quitter Mayence.
Après le départ de Gutenberg, Faust s'associe à son
gendre Schœffer pour exploiter les produits de cet art
nouveau. D fait travailler avec ardeur à l'impression de
livres, qu'il vend, sans scrupule, comme des manuscrits.
A ses ouvriers, défiants et mécontents de sa conduite
envers « le maître, » il fait jurer sur la Bible de garder
k secret de cette fabrication. Pour mieux s'assur^er leur
silence, le vieil usurier leur fait souscrire des billets dont
il retiendra le montant sur leur salaire en cas d'indis-
crétion. Gomme dernière garantie de sûreté, il établit
ses ateliers au fond de sonores caves, et y tient ses ou-
vriers sous clef. Grâce à ces précautions, Faust put
vendre à Paris un nombre considérable de livres que l'on
L*iimminiB.
prenait généralement pour des manuscrits. Mais air mi-
lieu de ses sck^cès, la peste l'emporta.
Son gendre Schœffer, devenu propriétaire de ITinpri-
merie de Faust à Mayence, continuait à exploiter - Vin-
Tention nouvelle, lorsque cette ville fut prise d'asaïut et
livrée au pillage. Schœffer périt dans ce désastraî « et sa
mort fut le signal de la dispersion de ses ouvriers. Ce-
pendant, son fils Jean Schœffer reconstitua, l^juclque
temps après, l'imprimerie de Mayence. ;
Jean Schœffer n'imita pas la déloyauté de Faut envers
le malheureux Gntenberg. Faustaurait peut-ét|*e réussi,
par ses manœuvres perfides, à dépouiller 6uteiip[>erg aux
yeux de la postérité de la gloire qui lui revient pour Fadmi-
rable création de l'imprimerie, si Jean ScfaosSer, «m avait
succédé à son père Pierre Schœffer, n'eût écrft ce qui
suit en tète d'un livre imprimé en 1505 et 4édié à
Pempereur Maximilien : « C'est à Mayence que l'art
admirable de la typographie a été inventé par l'ingé-
nieux Jean Gutenberg l'an 1460, et postérieiîrement
amélioré et propagé pour la postérité par les travaux
de Faust et de Schœffer. »
Gutenberg survécut deux ans à son associé Faust. Après
avoir quitté Mayence, il erra pendant dix ans en proie &
la misère, et Fon ne peut savoir aujourd'hui cominent
l'inventeur de l'imprimerie employa ces tristes aniiées.
Tout ce que l'on sait, c'est qu'en 1465, il n'avait pas de
pain. Vers la fin de ses jours, il fut recueilli, par l'ardie-
véque de Mayence, qui le mit au nombre de ses gen-
tilshommes et lui fit une pension. Grâce à cette géné-
reuse, mais tardive protection, Gutenberg put consacrer
les dernières années de sa vie à perfectionner les pr^
cédés d'impression. Il mourut le 14 février 1468.
Dével^ppemeiit de l'Imprimerie. — Après la mort de
l'inventeur de l'imprimerie, «les enfants de Gutenberg»
comme on appelait les ouvriers imprimeurs, se disper-
sèrent sur divers points de l'Europe, disciples nouveaux
de la science et du progrès. Us allèrent s'établir à Cologne,
lWeikirie.
à AilgslKmrg, à Nuremberg, àBâIe, etc. L'Allemagne, Jâ
Sqîsse et la France, virent bientôt s'ouvrir des imprime-
ries plus ou moins importantes.
If invention de l'imprimerie fut accueillie avec faveur
par in plupart des souverains de cette époque, qui méri-
tèrent bien de l'humanité en favorisant les progrès d'une
invention destinée à ouvrir les yeux des peuples aux lu-
mièreial de la vérité et de la raison. Louis XI accorda
des lettres de naturalité aux typographes allemands.
GharleaVIIl admit l'imprimerie et la librairie àparticiper
aux prâiléges et prérogatives de l'Université. Louis XII
confirmant ces privilèges , considère cette invention :
comme phis divine qu'humaine, laquelle, grâce à Dieu,
a été. inventée et trouvée de notre temps* » Fran-
çois It exempta les imprimeurs-libraires de tout service
militaire.
Cependant cette ère d'encouragement pour l'imprime-
rie naissante n*ait pas une longue durée, fin 1521, com-
mença la censure des livres imprimés. Désormais au-
cun ouvrage ne put être imprimé avant d'avoir été
examiné préalablement et approuvé par les délégués du
roi.li'autorisation donnée au libraire portait le nom de
prilbilige. Un m trouve le texte à la fin de tous les anciens
ouvrages.
Ia même année, des lettres patentes constituèrent le
syndicat de l'imprimerie. Ses officiers, qu'on appelait
fforéksde t Université^ avaient mission de visiter les im-
primeries, de s'assurer si les livres étaient imprimés cor«*
yectemait, enbonscaractères, sur papier convenable, etc.
Pendant la révolution de 1789, tous les privilèges éta-
;btis dans les siècles antérieurs en faveur des corpora-
tioiis professionnelles, comme en faveur des divers or-
dres de rÉtat, ayant été détruits, chacun put imprimer
comme chacun pouvait parler et écrire. Mais sous l'Em-
pire^ la censure reparut et se montra très-rigoureuse.
Imprimeries céiéiires. — L'imprimerie impériale de
Paris a été fondée par Louis XIII, ou pour mieux dire
8 L'iHPRnmiB.^
par son ministre le cardinal Richelien, qui Finstallà au
rez-de-chaussée et à Tentre-sol de la grande galerii du
Louvre. En 1809, elle fut transportée dans l'ancien bfttel
deRohan, situé rue Vieille-du-Temple. C'est Timprime-
rie la plus riche qui existe au monde pour la ijàriété
des caractères. Elle possède une collection complète
de caractères grecs, hébreux, arabes, chinois, etc. Elle
est organisée pour employer des milliers d'ouvriers, qui
travailleraient à Taise dans le vaste local qu'elle occupe
et avec son admirable matériel. Cependant elle n'em-
ploie ordinairement que 40 fondeurs, 200 comipbsiteurs,
250 imprimeurs, 20 relieurs et 130 régleuses, brocheu-
ses, etc. L'État y fait imprimer tous les ouvrages néces-
saires aux services publics ; il y trouve des garanties de
discrétion qui sont souvent d'une grande importance.
L'imprimerie impériale de Vienne mérite d'être citée,
comme s'étant particulièrement distinguée dan| notre
siècle par l'adoption et la mise en pratique de tous les
procédés propres à l'impression, qui sont isshs des
applications des découvertes de la science modèle. La
photographie et la galvanoplastie ont reçu dans l'injpri-
merie impériale de Vienne de nombreuses applications,
qui ont beaucoup ajouté aux ressources de l'art typogra^
phique.
imprimears célèbres. — Del'année 1488 à 1580,floris-
sait la famille des imprimeurs célèbres connus sous le
nom des Âldes^ et dont le chef avait pour nom Aide Ma-
nuce. Le chef de cette famille Aide Manuce^ dit YAncim^
fonda à Venise une imprimerie qui avait pour objet spé-
cial de reproduire les chefs-d'œuvre de l'antiquité. Aide
Manuee se plaça au premier rang .des imprimeurs. Ses
éditions ont l'autorité des manuscrits. La marque de son
imprimerie est un dauphin enlacé autour d'une ancre.
Paul Manuee et Aide Manuee, dit le Jeune^ fils de Paul,
continuèrent la gloire de leur père. Ils furent protégés par
les papes et composèrent plusieursouvrages d'érudition.
Les Elzévir, imprimeurs hollandais, florissaient aux
l'imprimerie. 9
\W et xYii* siècles. C'est à Bonaventure Elzévir, îm-
prbneur à Ijeyde (1618-1653) et à Abraham son frère et
son associé, qu'on doit les chefs-d'œuvre typographiques
qui ont illustré leur nom et qui brillent par la beauté
et la netteté des caractères.
En France, les Didot ont beaucoup contribué aux pro-
grès de l'imprimerie. François- Ambroise Didot, mort en
1804, fondit d'admirables types de caractères et publia
de très^remarquables éditions. Son âls, Firmin Didot«
continua la gloire de sa maison.
Citons encore Baskerville, célèbre imprimeur anglais,
mort en 1776, qui fut lui-même le dessinateur, le gra-
veur et le fondeur des caractères qu'il employait.
Desèrlptloii des appareils et des moyens qui servent
ft rimpression. — L'impression en caractères mobiles
s'exécute au moyen de lettres isolées que l'on réunit de
manière à en composer successivement des mots, des
lignes et des pages.
La itiatière des caractères d'imprimerie est un alliage
de quatre-vingts parties de plomb et vingt parties d'anti-
moine. Ce dernier métal, ajouté au plomb, lui donne toute
la dureté nécessaire pour résister à Taction de la presse.
On obtient les caractères d'imprimerie en coulant
l'alliage fondu dans un moule qui forme une sorte de pè^
tit oanal allongé. Au fond de ce canal on a placé une mor
trice qui reproduit avec fidélité la lettre gravée en creux
fournie par le graveur de caractères qui a exécuté en acier
le type primitif de cette lettre. Avec un seul de ces types
d'acier, fourni par le graveur de caractères , on tire un
grand nombre de matrices, et ces matrices elles-mêmes
que l'on place au fond du moule peuvent donner au fon-
deur de caractères un nombre très-considérable de lettres.
La lettre préparée par le fondeur de caractères se
compose de deux parties : l"" la lettre même; 2** une tige
aplatie sur laquelle cette lettre est fixée, et qui doit
permettre àl'ouvrier imprimeur de la manier facilement
pendant le travail de la composition.
1 ilO
L IHPHIUEBIE.
CaMr«MitiMi. — Les lettres fournies par le fondeur âe
caraclères sontlivrées aux ouvriers imprimeurs, qui les
rangent dans des eiuses, c'est-à-dire dans des boites divi-
sées en plusieurs coiTi|tarlimcnts.
Pour assembler les lettres destinées à former un mot,
hi compositeur prend un petit iiistruoienl uommé com-
pottevr [fîg 1], dans lequel d place succe^Eivemenl
les lettres convemliles nom foi mer les mots qu'il lit
l
sur la copie. Cet iuslrumeut consiste en une règle
mëlallique sur latiuelle glisse une sorte d'équcrre en
rasant un de ses bords. Ce bord est percé de trou»
également espacés, qui permettent de flxer l'équerre
avec un |if lit bouton quand l'ouvrier a obtenu l'écarté-
L'iMraiMBRIE. 1 1
ment touIu ou la longueur de ligne qu'il désire. Quand
la première ligne est composée, on applique sur elle une
lame ou une interligne de cuivre poli contre laquelle on
pos^ les lettres de la seconde ligne, etc.
La figure 2 représente l'ouvrier compositeur occupé
à son travaiï.
Un compositeur peut lever dix mille lettres par jour, et
Ton acakulé que pendant les 300 jours de Tannée la main
droite de roufrier compositeur parcourt en moyenne
ISOOiienes.
Quaâd le «MMpeffeiir est rempli, on enlève les lignes
en les: somnt catre te pouce et f index et on les met
^ Fig. 3.
t
dans^ la galée (fig. 3), petite planchette carrée dont Tan-
gie ^inférieur est muni d'un rebord en équerre.
Quand il y a assez de lignes pour faire un paquet ou
p4ge, on les léonit, on les lie avec des ficelles, et on place
le paquet Mr une t£d>le de mariire. -
"nim^e. — Les formes étant prèles, il reste à en
faire le tirage sur papier. Depuis l'époque de l'in-
yention de l'imprimerie jusqu'à notre siècle, le tirage
s'est exduâyement pratiqué au moyen de presses à bras*
Hais aujourd'hui, dans la plupart des imprimeries, le
tirage s'opère à la mécanique, c'est-à-dire par des ma-
chines appropriées. Parlons d'abord des anciennes près-
ses à bras.
La figure 4 représente la presse à bras qui est encore
aujourd'hui en usage.
Les formes étant placées sur la table plane P, l'ouvrier
les recouvre d'encre à Taide d'un rouleau qu'il tient à la
main. U abaisse ensuite le papier, préalablement mouillé
(ie la presse N et la feuille est imprimée.
i^ ligure 6 montre couimeul on enduit le rouleau
l'imprimxaie. 13
d'encre pour porter ensuite cette encre sur les formes.
Une provision d'encre demi-fluide est placée dans
une rainure qui termine la table- T. À l'aide de la ma-
nivelle My l'ouvrier fait tourner le rouleau D, qui fait pas-
ser ube certaine quantité d'i^ncre sur la surface plane
de la table. L'ouvrier prenant ensuite le rouleau porta-
tif R prend ainsi de l'encre qu'il transporte enfin sur la
presse conune l'a montré la figure 4.
Tirage A la presse mécanique. — La première presse
mécanique a été inventée en 1790 par un mécanicien
anglais, iiommé Nicholson.
La ôgfTB 6 , qui représente un très-bon système de
presse lùécanique , fera comprendre les moyens qui
servent aujourd'hui à effectuer les tirages d'imprimerie
avec une très-grande rapidité, et sans nécessiter l'assis-
tance de plus de deux ouvriers.
A, est une roue mise en mouvement par la vapeur.
Une courroie B transmet le mouvement à la roue C.
Gelle-d; engrène avec la grande roue dentée qui est au-
dessus d'elle et celle-ci avec sa voisine. Ces deux roues
et tous les cylindres auxquels elles sont fixées sont donc
doués d'un mouvement de rotation. Une table D bien
plane et bien dressée, qui porte les formes , c'est-à-dire
les pages composées en caractères, reçoit de la roue G
un mouvement horizontal de va-et-vient. Quand le com-
mencement de la feuille de papier blanc M, poussée par
l'ouvrier sur la pente de trois rouleaux tournants, E, F, G,
qui l'entraînent sur le cylindre H, vient ensuite passer
sur la table D, il reïicontre le commencement d'une
forme encrée qui s'avance dans le même sens, en sorte
que, parce contact et la pression, le papier se trouve en-
tièrement imprimé.
Mais il n'y a encore qu'un côté de la feuille imprimé.
Voici comment se fait l'impression du second côté.
Quand la feuille a été imprimée d'un côté, le côté im-
primé de la feuille de papier s'enroule, à l'aide de quel-
ques rubans convenablement disposéAsur son passage,
L*IBfPRIVIRIK. 15
sur la. surfece du cylindre I, le côté blanc en dehors;
le côté blanc s'enroule ensuite sur la surface du rou-
leau K, et le c6té imprimé est ainsi en dehors. Enfin ce
côté imprimé s'enroule lui-même sur la surface du rou-
leau L, et le côté blanc demeure en dehors pour recevoir
Pimpression sur une seconde forme dont le va-et-vient
est lié à la rotation du cylindre L.
Un jeu ingénieux de rubans maintient comme nous
Tarons (fit la feuille de papier enroulée sur les cylindres,
et la fait passar de l'un à Tautre. Enfin, c'est la machine
eUe-mèwe qui met l'encre sur les formes au moyen d'un
mécanisme particulier produit par un système de rou-
leaux qd*Gn apert(»t & l'extrémité gauche de la figure.
II
ÎA PODDRE A CMON.
RIstortqme* ABciemieté des mélaiises inflammables
employés dams les combats. — Uiie opinion presque
universellement répandue attribue l'invention de la
poudre à canon à un moine très-versé dans les connais-
sances scientifiques, Roger Bacon , qui vivait au xiu*
siècle. Cette opinion est pourtant inexacte. On ne peut
rapporter dtine manière exclusive à aucun savant en
particuner Finvention de notre poudre de guerre. Dès
les temps les plus reculés, les mélanges inflammables
ont été en usagecomme moyens d'attaque ou de défense,
tant dans l'Occident que dans l'Orient. Mais c'est our-
toot dans les contrées de l'Asie que, de temps immé-
morial, on fit usage dans les combats de ces mélanges
inflammables qui, perfectionnés de siècle en siècle, ont
fini par constituer la poudre à canon actuelle. Nous
dhms voir comment les mélanges inflammables primi-
16 LA POUDBS ▲ CANON.
tivement employés ea Orient se sont peu à peu modifiés,
ont fini, en Europe , par acquérir la propriété de lan-
cer des projectiles, et par quels moyens on a pu parvenir
à créer l'artillerie moderne. ^^
Emploi des feux de guerre chez les Orientaux. —
L'Asie produit en abondance divers combustibles natu-
rels, entre autres le naphte, le bitume ou gisphalte,
l'huile de pétrole , etc. En mêlant ces substances à du
goudron et à des huiles grasses, les Chinois, les Indiens
et les Mongols obtenaient des matières inflammables
susceptibles de s'attacher aux objets contre lesquels
on les lançait. Au vu* siècle, ces mélanges incen-
diaires, dont l'invention première se perd dans la nuit
des temps, furent introduits en Europe. Les Grecs du
bas Empire durent la connaissance de ces mélanges,
auxquels on donna dès lors le nom de feu grégeois^ à
un architecte syrien nommé Gallinique.
Le feu sréseois. — Le mélange des produits inflam-
mables connu sous le nom de feu grégeois était loin de
posséder ce degré extraordinaire d'activité de combus-
tion que tant d'historiens se sont plu à lui accorder.
C'était plutôt, pour les guerriers de l'Orient, un moyen
de semer l'épouvante dans les rangs ennemis, qu'une
arme offensive et redoutable.
On connaît aujourd'hui, d'une manière exacte, auelle
était la composition du feu grégeois. C'était un mélange
d'huile de naphte , de goudron , de résine , d'huiles vé-
gétales et de graisses , des sucs desséchés de certaines
plantes, auxquels on joignait certains métaux combusti-
bles réduits en poudre. Le salpêtre n'entrait pas encore
dans la composition du feu grégeois aux premiers temps
où l'on en fit usage.
Comment faisait-on servir le feu grégeois aux usages
de la guerre ? Dans les sièges, on le lançait au moyen de
balistes ou d'arbalètes, pour incendier les tours en bois
et les travaux de défense. Dans les batailles navales, des
brûlots, remplis de cette matière enflammée et poussés
LA POUBBS A CANON. 17
par le vent, allaient porter et attacher le feu aux flancs
des navires. Quelquefois on lançait le feu grégeois au
moyen de tubes de cuivre ou d'airain é|^lis sur la proue
des fiyfitiments. Dans les combats sur terre, le feu gré-
geois était très-rarement employé ; il ne servait guère,
comme nous l'avons déjà dit, que comme moyen d'éton-
ner et de terrifier l'ennemi.
£.e fea iprègeols Introduit chez les Arabes. — Le feu
grégeois valut aux Grecs du bas Empire, beaucoup de
victoires navales depuis le iv siècle jusqu'à la prise de
Constantinople par les croisés en 1204. Après la prise
de cette capitale, la connaissance du feu grégeois se
répandit chez les peuples musulmans.
A cette époque, c'est-à-dire au commencement du
Xiu* siècle, la composition du feu grégois reçut un
grand perfectionnement. On y introduisit le salpêtre,
c'est-à-dire le produit qui porte vulgairement le nom
de nitre et scientifiquement celui d'azotate de potasse
ou de soude. Les Chinois avaient eu de bonne heure
connaissance de ce sel qui fuse sur les charbons ar-
dents, c'est-à-dire qui fait brûler* le charbon avec un
vif éclat en activant singulièrement sa combustion.
£n effet, ce sel se rencontre tout formé en Chine à
la surface du sol, où il constitue des effiorescences.
Il suffit de recueillir ces terres chargées de salpêtre,
de les délayer dans l'eau chaude qui dissout ce sel, et de
faire évaporer cette dissolution, pour obtenir du salpêtre,
impur sans doute, mais capable néanmoins de fuser,
c'est-à-dire d'activer énergiquement la combustion des
matières inflammables, telles que le soufre, le charbon,
les matières grasses ou résineuses. iBn ajoutant des pro-*
portions convenables de ce salpêtre impur aux matières
inflammables dont ils faisaient usage depuis longtemps
comme moyen de guerre , les Chinois accrurent consi-
dérableqient la combustibilité de ces mélanges. De cette
manière le feu grégeois acquit entre leurs mains un
degré nouveau de puissance.
18 Lk POUDRB A CANON.
Les Arabes emprantèrent aux Chinois l'idée d'ajouter
au feu grégeois le salpêtre naturel, mais on ne saurait
dire avec exactitude à quelle époque précise ils reçu-
rent des Chinois cette importante application du salpêtre.
Les Grecs du bas Empira n'avaient guère employé le
feu grégeois que dans les combats maritimes. Les Arabes,
au contraire, s'en servirent surtout dans les combats
die terre et dans les sièges. Pour lancer le feu gré-
geois, les Sarrasins possédaient des machines très-diver-
ses et quelquefois très-perfectionnées. Dans les sièges,
(m lançait le feu grégeois avec des balistes, det madrés
à levier, des madiines à fix)nde contre les tours et les
ouvrages de bois que l'on voulait incendier. Dans les
combats corps à corps, on avait les arbalètes à tour^ les
flèches à feu, les lances à feu : le nom de ces divers in-
struments indique assez la manière dont on les employait.
Dans leurs combats contre les chrétiens, les Sarrasins
faisaient encore usage des massues à asperger qui, en se
brisant sur l'ennemi, le couvraient de féu grégeois brû-
lant. Des cavaliers portaient avec eux d^ flacons de
verre remplis de ce mélange incendiaire; le bout du
verre était enduit de soufre; à un moment donné,
on mettait le feu au soufre, le flacon se brisait ea
tombant, et le cheval et son cavalier, envelop^ de
flammes , allaient répandre l'épouvante dans les rangs
ennemis.
Les croisés, qui ne savaient se battre qu'avec It fer,
étaient saisis d'effroi quand ils voyaient leurs armes
couvertes de feu par la massue à asperger ou les bmces
à feu des infidèles, et l'historien Joinville, qui prit part
lui-même aux guerres de la terre sainte , nous a \èesk
des témoignages de l'impression profonde que fin*
saient sur l'esprit des guerriers chrétiens ces annes
étranges et inusitées.
On a longtemps prétendu que le feu grégeois brûlait
avec tant d'activité qu'il était impossible de l'éteindre,
et que l'eau jetée pour arrêter ses ravages ne faisait, au
Là POUDRri GiNOR. 19
contraire^ que les aocrottre. Mais il est aujourd'hui bien
reconnu que le feu grégois s'éteignait dans l'eau.
iBTeBtioii de la p««dre A eaii«m. — Il paratt bien éta-
bli qite ce sont les Arabes qui, en ajoutant du salpêtre aux
matiètes qui entraient dans la composition du feu gré-
geois, c'est-à-dire au soufire et au charbon , ont les pre-
miers composé un mélange tout à fait analogue à notre
poudre à canon actuelle. Au xiy* siècle, les connaissances
chimiques étant déjà fortaTancées chez les Arabes, orf^
réussit ckez ces peuples à purifier le salpêtre' et à le dé-
barrasser des produits étrangers qui retardaient sa défla-
gration. Le salpêtre ainsi purifié, et par conséquent plus
actif, étant ajouté au soufre et au charbon , donna un
mélange dont la combustion pouvait se faire assez brus-
quement pour que la subite expansion des gaz formés
pendantcette combustion pût chasser un projectile.
Cependant, le salpêtre préparé chez les Arabes était
encore trop impur pourdonner àla poudre de guerre une
grande force de projection. La poudre préparée au
xiv*siècle n'aurait pu imprimer aux projectiles une vitesse
assez considéraMe pour percer les armures massives des
hommes d'armes de cette époque. Aussi, pendant le
xiv^ siècle , la poudre ne servit guère qu'à laâcer de
grosses pierres qui écrasaient sous leur poids les édifices
et les remparts des villes assiégées. Ces premières bou-
ches à feu portaient le nom de bombardes.
H faut bien faire remarquer ici que la découverte de
la poudre de guerre ne fit pas renoncer, dans les pre-
miers temps, à l'usage du feu grégeois chez les musul-
mans et diez les Européens eux-mêmes. En effet les pre-
laières bombardes ne servaient pas seulement à lancer des
pierres contre les remparts ourles défenses des villes
assises ; elles servirent encore à lancer le feu grégeois.
Ce dernier fait prouve suffisamment d'ailleurs, con-
trairement à une opimon encore bien répandue, que
le secret de la préparation du feu grégeois ne s*était ja-
mais perdu en Eiorope. Les artificiers du moyen Age
20 LA POUDRE À CANON.
connaissaient parfaitement et savaient employer ce feu
grégeois qui avait causé tant 4' épouvante à leurs an-
cêtres dans les combats de la Palestine. Loin d'avoir été
perdu , le feu grégeois était encore au xiv* siède . en
usage dans les sièges, et on Tavait même appliqué à
l'art des mines ; seulement, on Tabandonna de plus en
plus à mesure que la préparation de la poudre à canon
alla se perfectionnant.
V^ Les canons employés pour la première fols A Flo-
^ renceen f 3!2S.— En 1325, d'après un document authen-
tique, le gonfalonier et les douze bons hommes (magistrats)
de la viile de Florence, avaient la faculté d^ nommer
deux officiers chargés de faire fabriquer des boulets
de fer et des canons pour la défense des châteaux et
des villages, appartenant à la République. C'est donc
en Italie que l'on a fait la première fois usage du
canon.
On employa pour la première fois en France la poudre
à canon au siège de Cambrai par Edouard III, en 1339.
En 1345, on fabriquait des canons k Cahors et on emr
ployait, dès cette époque, des boulets et des balles de
plomb .
Si les Anglais n'ont adopté la poudre à canon qu*après
nous, ils furent les premiers de tous les peuples à s'en
servir en rase campagne , et ce fut contre nos troupes.
A la fatale journée de Crécy, le 26 août 1346, les Anglais
tirèrent trois canons qui lançaient de petits bouletâ de
fer. Notre désastre ayant été attribué à l'emploi des bou-
ches à feu dans cette bataille, toutes les nations militaires
de l'Europe adoptèrent^ bientôt l'usage de rarlillerie.
li'oplnlon se prononce contre les armes à ffiMi. -—'Le
canon qui jusqu'alors n'avait tonné que contre les murs
^et les remparts des villes assiégées, se tourna bientôt
contre les combattants eux-mêmes. Cependant l'emploi
de l'artillerie paraissait une fél^îé aux hommes d'armes
de ce temps. Il leur répugnait d'employer Jl la guerre des
instruments avec lesquels uH lâche pouvait abattre deloifl
LA POUDRE À aNON. 21
et à couvert, un guerrier intrépide. Le concile de Latran
défendit de diriger contre les hommes ces machines de
guerre trop meurtrières et déplaisant à Dieu. Les ar-
tilleurs allemands devaient jurer de ne s'en servir jamais
pour la destruction des hommes. Mais depuis le succès
des Anglais à la journée de Crécy, ces scrupules géné-
reux s'effacèrent, l'usage des armes à feu se généralisa
et se répandit dans toute l'Europe.
En France, vers 1350, les communes avaient des ca-
nons, des artillers, et un maître d'artillerie, pour ré-
sister aux attaques de la féodalité. En 1376, les Anglais
qui n'avaient eu que trois bouches à feu à la bataille de
Crécy, attaquaient Saint-Malo avec 400 canons.
En 1380, les canons apparurent pour la première
fois à bord des navires.
Berikold Sebwartz perfeetionne les bonehes ft ten.
— On a souvent attribué à Berthold Schwartz, moine cor-
delier de Fribourg, qui vivait vers 1350, l'invention de la
poudre à canon. Cette opinion est très-mal fondée, comme
le montrent suffisamment les détails historiques qui pré-
cèdent, mais il est hors de doute que c'est à Berthold
Schwartz que revient l'invention des bouches à feu cou-*
lées au moyen d'un alliage de plomb et d'étain.
Avant l'année 1378, un canon était composé de pièces
de fer reliées entre elle^ par des liens circulaires. A
cette époque, Berthold Schwartz fit connaître à la répu-
blique de Venise, alors en guerre contre ses voisins, un
alliage dur, élastique, très-résistant et propre à fabriquer
d'excellentes bouches à feu. Les Vénitiens se servirent
de ses canons au siège de Chiozza ; après leur victoire, ils
jetèrent l'inventeur dans ^un cachot, en manière de ré-
compense jf
i;réatlon\t proches de l'artillerie. — Née en Italie et
&n Allemagne, par suite du perfectionnement apporté par
Berthold Schwartz à la fabrication des bouches à feu,
l'artillerie reçut bientôt une organisation définitive dans
les principales armées de l'Europe. C'est auxnombreuses
22 LA PODDRB À CANON.
bouches à feu qu'il tratnait à sa suite, que le roi de
France Charles VIII dut sa prompte conquête du royaune
de Naples. François I*', qui créa en France de nombreuses
fonderies de canons , et beaucoup d'ateliers pour k fa-
brication de la poudre» rendit la première ordonnance
relative à rinstiUition de Fadministration des poudres et
salpêtres.
Résumé de l*histoire de la dée««Terte de la p^vdre
à eamoB. — D'après le récit qui précède, on voit en dé-
finitive que la découverte de la poudre de guerre ne
saurait être rapportée, comme on l'a fait si souvent,
à un inventeur isolé. La. poudre à canon est Toravre
non d'un individu, mais des efforts des siècles réunis.
Une longue série de perfectionnements successifs ap-
portés, par les différents peuples de l'Asie et de l'Europe,
à la préparation des màanges incendiaires qui étaient
de temps immémorial employés dans les combats, a
donné naissance, par le progrès naturel des choses, à ce
terrible agent de destruction qui a exercé une si profonde
influence sur la destinée des peuples modernes.
Causes de TexplosloB de la poudre. -—La pOUdre est
un mélange combustible qui doit sa puissance d'expan-
sion et sa propriété de chasser au loin les projectiles à cette
circonstance physique, savoir : la subite transformation
de cette matière solide en gaz qui occupent un espace
très-considérable, et dont le volume est encore aug-
menté par la dilatation que la chaleur leur imprime.
Le soufre, le charbon et le salpêtre sont des matières
solides. Pendant la combustion qui est provoquée par
l'oxygène que le charbon cède au salpêtre et au soufre»
il se produit du gaz acide carbonique et du gaz azote, et
la production de ces gaz est extrêmementVapide. De
plus, comme toute combusMon développe de fa chaleur,
cette chaleur développe considérablement les gaz qai
proviennent de l'inflammation de la poudre. Aussi a-
t-on reconnu qu'un litre de poudre en brûlant donne
8000 litres de gaz. C'est, nous le répétons, cette subite
Là POCIIU ▲ CAHON. 23
transfarmation de la poudre en gaz occupant un volume
conadérable qui produit les puissants effets mécaniques
dont son explosion s'accompagne.
FatarieatioB de la poiuirek — La poudre est un mé-
lange <le soufre 9 de charbon et de salpêtre, matières so-
lides ei très-combustibles. Deux moyens différents sont
employés pour la fabriquer : 1"" le procédé des pilons ^ qui
est le plus ancien et qui sert encore dans les poudreries
de France pour la fabrication de la poudre de guerfe;
â"" le procédé des meules^ qui donne la poudre de chasse.
La différence entre ces deux procédés ne consiste que
dans la manière d'opérer le mélange des substances en-
trant dans la composition de la poudre.
III
ÏA BOUSSOLE.
y
'^ ^On donne le nom à' aimant naturel à un minéral com-
posé de deux oxydes de fer combinés, que certains ter-
rains recèlent en abondance et qui a la propriété d'attirer
à soi le fer et quelques autres métaux, tels que le nickel
et le cobalt.
D'après une tradition extrêmement ancienne, un
berger^ nommé Magnés^ étant à la recherche d'une
de ses brebis égarée sur le mont Ida, sentit que sa
chaussure ferrée et le bout ferré de son bâton adhé-
raient fortement à un bloc noirâtre sur lequel il s'était
reposé un nïbment : ce bloc était une pierre d'aimant.
L'ancienneté de cette légende prouve que la pierre d'ai^
trumt a dû être connue dans les temps les plus reculés
chez différents peuples.
Aiguille aimaMtée*— Au TU* et auTUT siècle de notre
ère, les commerçants chinois faisaient de longues courses
24 Là BOUSSOLI.
maritimes. On prétend que c'est l'usage de a guiUe ai-
mantée qui assurait leur route à travers les n^ers, et quel-
ques érudits ont avancé que les Chinois possédaient, dès
l'année 121 après Jésus-Christ, ce moyen si précieux
pour la navigation. Toutefois, le document le plus ancien
que l'on trouve dans les ouvrages chinois relativement
à cet objet, n'est que du xr siècle.
La pierre d'aimamt ehez les RomalBs et les Ctrees. —
Les Grecs et les Romains ont connu Y aimant^ qu'ils appe*
laient la pierre^ c'est-à-dire la pierre par excellMce, mais
ils se contentaient de l'admirer sans en tirer ie moindre
parti. Ils savaient que l'aimant attire le fer, mais ils ont
toujours ignoré sa vertu principale, c'est-à-dire la pro-
priété dont il jouit de se diriger toujours vers le nord.
La boussole eoBBue en Europe an XII* sièele*— C'est
vers le xn* siècle que l'aiguille aimantée parait avoir
été connue pour la première fois en Europe. Pen-
dant les Croisades, les Européens s'étant trouvés en
contact continuel avec les Arabes, obtinrent de ces
peuples cette précieuse révélation. Les Arabes eux-
mêmes avaient appris des Indiens l'usage de la bous-
sole, car, grâce aux commerçants chinois, l'emploi de
l'aiguille aimantée s'était répandu dans les mers de
l'Inde.
Un document, fourni par l'histoire littéraire de la
France, établit avec une évidence complète la connais-
sance de la boussole en Europe à la fin du xn* siècle
Un poëte troubadour français , Guyot de Provins , ve
Tannée 1180, décrit
Une pierre laide et brunière
Où 11 fer volontiers se joint.
■
Ces deux vers constituent le tifre historique le plus an-
cien et le plus authentique en faveur de la boussole eu-
ropéenne. ])<.
Ce n'est donc que vers le xu« siècle que la boussole flijj
connue des navigateurs de l'Europe. Hugo Bertin, quij
I
t.
LA BOUSSOLE. 25
ait du t -^ips de saint Louis, à peu près en même
ips que Giiyot de Provins, raconte comment on enfer-
it Taiguille aimantée dans une fiole de verre à moitié
iplie d'eau, et comment on la faisait flotter sur Feau
moyen de deux petits fétus. Mais qui eut l'heureuse
e d'enleveV la calamité (c'est ainsi qu'on appelait l'ai-
lle aimantée) au fétu sur lequel elle flottait et au bo-
qui la renfermait, pour la placer sur un pivot d'acier
intu s'élevant du centre d'une boite, c'est-à-dire pour
nposer la boussole ?
jCS Italiens en ont revendiqué le mérite en faveur d'un
)itaine ou pilote nommé Flavio Gioia, natif du royaume
Naples; mais cet honneur leur est bien contesté,
qu'on ne peut nier pourtant, c'est que les Italiens
ient donné son nom à ce précieux instniment.
iCS Anglais ont préjtendu, de leur côté, à la décen-
te de la boussole, pour avoir attaché à l'aiguille ai-
intée un carton circulaire divisé en trente-deux aires
vents. Quoi qu'il en soit, la fleur de lis qui, chez
tes les nations maritimes, désigne le nord sur le car-
où est figurée la rose des vents, ne permet pas de
iter que la boussole n'ait reçu des Français des per-
tionnements notables.
SxpUeatioB des phémomènes qne présente ralgnille
lantée. — Le phénomène essentiel que nous présente
çuille aimantée, c'est-à-dire sa propriété constante de
diriger vers le nord et de revenir toujours vers ce
me point quand on l'écarté de cette direction, s'ex-
[ue facilement si l'on considère, avec les physiciens,
:lobe terrestre lui-même comme un immense aimant
arel. La terre, dans son action magnétique, nous prê-
te, en effet, tous les phénomènes qui sont particuUers
: aimants naturels et artificiels,
i l'on roule dans d6 la limaille de fèr un aimant na-
û de forme oblongue , ou simplement un barreau
lanté, on remarque que la limaille^ de fer atth:ée par
tion magnétique n'est pas également distribuée sur
1
l
Ll BOUSSOLI.
toute la longueur de raimaut ou du barreau aimaiM.
On voit la limaille de fer se ûxer principalement aux
deux extrëuiilés du barreau, et sa quantité décroître m*
pidement à mesure qu'on s'éloigne de ces extrémités ; àta
partie ipoyemic du barreau, l'attraction est nulle, au-
cune parcelle de limaille ne s'y attache. On nomme
pôles les extréoû-
lés a 6 de l'ainttiit,
I et ligne neutrt » t
I la partie moyemie
I du barreau oti la
[ force magnétiqOG
* Fip. ,. est presque nulle.
Les deux pôles d'un aimant ou d'un barreau aimanté
paraissent exercer une action identique quand on les
présente à de la limaille de fer;' mais cette identité n'est
qu'apparente. Les physiciens admettent, dans un aimant,
l'existence de deux sortes de fluides agissant chacun par
répulsion sur lui-oitoie
et par attraction sur l'au-
tre fluide, et dont les ri»
suilantes d'action seraient
situées aux extrémités oa
pôles de l'aimant-'J^
Êneffet,fiironsnspend
à un fll une petite aiguilla
aimantée a b, et que, te-
nant à la main une autn
aiguille aimantée A, M
approche successivemoit
l'extrémité A de cette ib-
guille des deux pôles a t
de l'aiguille aimanté*
suspendue, on voit qoï
" ' l'aig^uille aimantée A a^
tire l'extrémité ou pôle b de l'aignUle suspendue, of
repousse, au contraire, l'extrémité ou pôle a.
Tous I^aimniiits Jouissent de cette propriété : ils se
repoussent par leurs pôles respectif^ de même nom , et
l'on a posé en physique la loi suivante sur l'action réci-
proque des aimants :
Lb$ pâles magnétiques de même nom se repoussât ^ et le$
pôles de nom contraire s'attirent.
La terre peut être considérée comme un aimant de di-
mensions colossales, car elle produit, en agissant sur les
différents corps magnétiques, tous les phénomènes que
Ton observe dans l'actionréciproque que les aimants exer-
cent les uns sur les autres. Si une aiguille aimantée, libre-
ment suspendue et mobile sur un pivot, se dirige eon-*
stamment vers le nord , c'est'-^^dire subit de la part du
globe terrestre une attraction dont le sens est toujours le
même, cela tient à ee que le globe, agissant à la manière
ordinaire des aimants , attira l'un des pôles de ce$te
aiguiT^e vers son propre p<âe de nom contraire-fest
aosomment (e cas de aeux aimants agissant Tun sur
l'autre et s^attiran^ par leurs pôles de nom contraire :
l'un de ces aimants, c'est la terre, l'autre, c'est l'ai-
guille aimantée que nous considérons.
Gomme tous les aimants naturels ou artificiels, la terre
présente deux pôles jouissant de propriétés opposées et
une ligne neutre. Comme on l'observe sur tous les autres
aimants, l'attraction magnétique du globe est la plus
puissante à ses deux extrémités ou à ses deux pôles, et
presque nulle à son centre de figure, c'est-à-dire à Véguo'
teur. En eSbt, l'action magnétique de la terre s'accroît à
mesure que l'on s'approche de l'un ou de l'autre des pôles
terrestres, et cette action est presque nulle à l'équa-
teur.
En résumé, les phénomènes que nous présente Taî-
guille aimantée s'expliquent aisément, si l'on considère
notre globe comme un aimant immense, dont les deux
pôles seraient situés aux pôles terrestres, et dont la
ligne neutre coïnciderait avec l'équateur .
BMiMoie Marfaie. — Laboussole qui sert fc diriger les
Sg * U B0C8S0LE.
navigateurs traversant les mers , n'est autre chose que
l'aiguille aimantée , qui, tenue en équilibre sur un
pivot et pouvant prenne ainsi son mouvement en toute
liberté , se dirige constamment vers le pôle nord de la
terre , et signale par là aux navigateurs la direction da
nord.
Les premiers navigateurs n'osaient trop s'écarter des
côtes, et s'ils gagnaient la grande mer, ils n'avaient pour
guides que le soleil ou l'étoile polaire. Mais les nuages
voilent souvent le soleil, et bien des nuits sont obscures.
Comment alors gouverner le navire et ne pas rouler au
hasard avec les vagues? C'est Taiguille aimantée, cette
pierre laide et brunière^ qui assure aujourd'hui la route
des navigateurs . En effet, une aig uiile aimantée, librement
et horizontalement placée sur un pivot, prend et conserve
toujours lamème direction, celle du nord au sudv^ .
La figure suivante représente Télément essentiel de b
-„ „ boussole,c'est-à-dire,d'une
^-^««■■■■^■■■^ part,l'aiguiUeamiantéeA,
d'autre part , le pi vot B muni
d'une chape d'agate, sur
lequel repose l'aiguille ai-
B mantée, libre de se mou-
voir dans le plan hori-
zontal,
lia boussole marine ou
^**^* *' compas de route, se com-
pose d'une aiguille aimantée en équilibre et très-mo-
bile sur un pivot. On la place dams une boîte. Cette,
boîte est en bois ou eu cuivre. Le fer doit être banni
de sa construction, car ce métal changerait la direc-
tion naturelle de l'aiguille en l'attirant. L'aiguille ai-
mantée est disposée de manière à pouvoir se prêter à
tous les mouvements du navire sans perdre son horizon-
talité. A cet effet, on maintient la boîte qui la refnférme»^
par un système particulier de suspension, dans une di-^'
rection constamment horizontale, quelle que soit rincU**
A
LA BOOSSOLE.
20
naison du vaisseau. Un carton circulaire est placé au-
dessous de l'aiguille : son centre correspond, à la fois
au milieu de la longueur de Taiguille et à la verticale
du pivot. Ce disque accompagnant Taiguille dans tous
ses mouvements, en modère les oscillations.
La figure suivante représente la coupe d'une boussole
Fig. 10.
et donne une idée du mode de suspension de l'aiguille
aimantée, c d représente la boîte dans l'intérieur de
laquelle l'aiguille aimantée h est suspendue ; /; /, sont
des ouvertarés transversales pour observer, sans ouvrir
la boite, la situation de l'aiguille.
On appelle rose un cercle tracé au-dessous de l'ai-
guille de la boussole et dont le centre est placé dans la
verticale du pivot. La circonférence de ce cercle porte
trente-deux divisions égales, qu'on nomme rumbs ou
aires de vents. Les quatre principales pointes de la rose
désignent les quatre points cardinaux. On les nomme
nord, sud, est et ouest. Ces quatre divisions princi-
pales se subdivisent ensuite en quatre autres intermé-
diaires, qui sont le nord-est, le sud-est, le sud-ouest et
le nord-ouest : on les appelle aussi deminrumbs. Ceux-ci
se divisent en quarts de rumb, et ces derniers en demi-
quarts de rumb.
La figure 1 1 représente la rose avec * ses divisions ; le
milieu de l'aiguille en occupe le centre.
La boussole sert à diriger la proue du navire, ou, comme
QB dit, le cap, vers le lieu où l'on veut se rendre. On a
tracé dans l'intérieur de la boite, qui est parfaitement
ourrée» uu trait vertical t placé de manière que le rayon
qui y aboutit «oit exactement paraUMe & l'axe loogitu-
^al du taisseaU. En examinant )& situation de l'sî-
guille sur le cadran de la boussole par raptimt à
la botte, on sait dônedaos
quelle direction la jnroM
du navire s'avance, hds
être obligé de regarder
plus loin. Quand le ca-
pitaine ordonne au ti-
moniiier de gouvenieT
selon tel ou tel rumb de
vent, le timonnier main-
tient le gonvemail de
manière que le cap ré-
ponde toujours au ramli
"^' "' qui lui est prescrit, car la
direcUon de la quille varie selon que le liait du caf
correspond à tel ou te) rayon de la rose*
Déellnalaon d« l'ftignille ftlUB«té«. — 'Pendant lol^*
temps on a cru que l'aiguiJIe aimantëe se dirigeait par-
tout exactement vers le nord. C'est Christophe Colomk
qui s'aperçut le premier en t<i93, dans le célèbre voyagt
où fut découvert le noUveaumonde, que l'aiguille déviait
sensiblement du vrai nord.
En 1599, les navigateurs hollandais dressèrent des
tables pour constater cette variation dans différents liera
de la terre. D'autres observateurs remarquèrent que
□on-seolement la déviation de l'aiguille variait en passaat
d'un lieu à un autre, mais encore qu'elle variait avec le
temps dans le même tieu. Dès lors on distingua la dlreo-
tion variable de l'aigruille de la direction constante di
méridien astronomique, et par analogie on- lui donna le
nom de méridien magnétigua. L'angle que font entre en
les deux méridiens se nomme la déclinaison, et selon que
la pointe du nord de l'aiguille se tient à l'est ouà l'ouMl
de la méridienne, on dit que la déclinaison est orientait ou
«cefdnrfaiA. Les marins appellent la déclinaison vtaiatkê.
■
là BO090OLB. 81
La déclinaison de Taiguille aimantée est très-*va*
riable d*an lieu à un autre. EUe est occidentale en
Borope, orientale en Amérique et dans le nord de
TAdie. Mais dans un même lieu elle présente dé nom-
breuses Tariations : les unes sont régulières, les autres
irrégulières et se nomment perturbations. Les au-
rores boréales, les éruptions volcaniques, les chutes de
foudre, troublent accidentellement la déclinaison de
Vaigoille aimantée. Quant aux variations régulières
elles sont séculaires, annuelles, ou diurnes. Ainsi on a
pu constater d'après des tables ti:ès-rigoureusement
tenues, qu'à Paris, la déclinaison a varié de plus de 31*
depuis 1580. EUe était alors de 11* W k l'est. En 1851
elle était de 20^ 25' à l'ouest. On a remarqué que la dé-
clinaison était nulle en 1663, c'est-à-dire que le méridien
magnétique et le méridien terrestre se sont trouvés cette
aimèe*confondus dans le même plan.
lAélliiftlMB ée l*iilgHille nlmaatée. — JusqU*en 1576,
on avait toujours supposé que l'aiguille aimantée devait
être parfaitement horizontale. Quand on la voyait s'a-
baisser plus d'un côté que d'un autre, on Tattribuait à ce
que le centre de gravité de l'aiguille était mal déterminé.
A cette époque, Robert Norman, fabricant d'instru-
ments dans un des faubourgs de Londres , reconnut,
par une expérience bien simple, qu'il y avait dans cette
inclinaison de Taiguille une influence autre que celle
de la pesanteur. S'étant avisé de mesurer le poids néces-
saire pour rétablir l'horizontalité, complète d'une ai-
guille aimantée, il trouva que ce poids n'était pas en
rapport avec la différence de longueur des deux bran-
ches de l'aiguille, et que , par conséquent , il y avait une
autre cause que celle du poids inégal des deux côtés de
l'aiguille qui provoquait cette inclinaison.
Qu'on suspende une aiguille aimantée gg' de manière
qu'elle se meuve librement autour de son centre de
gravité dans le plan vertical du méridien, et qu'elle soit
empêchée par un châssis de se mouvoir dans le sens
borinmlal, od )a Ton ^indino- sur rbonion. Cest ce
que montre la figure 11. Cette indinaison est d'autant
plus grande qa'oD s'annce daianlage vers ron on l'aotre
p61e de la terre, de sorte
que dans b zone éqm-
loriale, il y a une série de
points où l'aignille se timt
parfaitement horizontale,
tandis que dans les ré-
gions polaires il exîsle
on point où l'aigniDe est
parbilemenl ¥0*0016.
Ip On a donné le nom d'en-
elimaûtm h ces diverseE
positions de l'aiguille par
rapport à l'horizon. Les
poiols dtoés \as ies p6-
les où l'aiguille est verti-
cale se nomment p6kt
maçKétiq%es. La ligne de
^ '^ la r^on éqnalorlale où
l'aigoiOe demeure au conlraire horizontale, se nomme
ïéquateur magnétiq<ie.
niuii* de te k**as*ie. — Id boossole est pom* le
navigatem- l'instniment le plus précieox; c'eâ gr&ce i
ses indications qu'il peut toujours comialtre avec certitude
la marche de son naTire. Cet instrument rend les mêmes
services h. terre. Au sein d'une épaisse forêt, au fond
d'une mine profonde, la boussole indique à l'obsem'
teur la direction du nord ; elle lui permet par conséquent
dereconnaltre le lieu qu'il occupe, et lui trace la marcbe
qu'il doit suivre pour se rendre au lieu désiré.
LE PÀPIIB. 38
r
IV
LE PAPIER.
HUiieriqve. — Les fibres végétales préparées de ma-
nière à recevoir récriture sont d'une origine extrême-
ment ancienne. Les Égyptiens en faisaient usage de temps
immémorial , et transmirent aux Romains les procédés
pratiques qui permettaient de transformer les fibres vé-
gétales en surfaces brillantes, souples, polies et suscep-
tibles d'une longue conservation.
Le papyrus est une plante qui croissait autrefois avec
abondance dans les marais de l'Egypte. C'est avec cette
matière que les Égyptiens prépar^ent les premières
feuilles propres à recevoir des caractères : on les désigna
sous le nom de papyrus pour rappeler leur origine.
Les plus beaux papyrus avaient reçu le nom de papy--
rus hiératique : les prêtres s'en servaient pour les écrits
religieux et, de peur qu'on ne le consacrât à des ouvrages
profanes, les lois de l'Egypte défendaient de le vendre
aux étrangers. Aussi le papyrus demeura-t-il longtemps
la propriété exclusive des prêtres égyptiens.
Cependant, pour jouir à leur tour de ce précieux
papyrus, quelques amateurs romains achetèrent en
Egypte des livres religieux , et les lavèrent, pour pou-
voir écrire à leur tour sur le même papier. Ce pa-
pier lavé, très-estimé à Rome, se nommait papier
Auguste.
C'est en Orient que l'on a préparé pour la première
fois le papier. Les Chinois le labriquaient au moyen de
la soie, les Japonais avec le coton, le chanvre, l'écorce
de mûrier et la paille de riz.
Les procédés de fabrication du papier étaient de temps
%«
S4 UC PAFIEt.
immémorial mis en pratique en Orient lorsque des manu-
facturiers arabes allèrent, vers le xi* siècle, établir en Es-
pagne des fabriques de papier de coton. Les procédés de
cette fabrication une fois connus en Europe, on ne tarda
pas aies appliquer, ce qui rendit bientôt général dans tout
rOccident l'usage du papier. Les Arabçs aTaient étahli
des manufactures de papier de coton à Septa (aujourdlmi
Geuta) ainsi qu'à Xantia (aujourd'hui San-Felipe). Dans
les manufactures dues aux Arabes, le papier se fabriquait
avec du coton cru, et cotntne on ne connaissfait JMI
encore les moulins à eau ni les divers procédés qui reft*
dent le papier propre à recevoir récriture, ce pajA»
était fort imparfait : il avait peu de corps et ae déchmdl
à la moindre traction.
Papier de lin. — PostérieUf au papier dé coton, te
fmpîer de lin n'a pas été fabriqué avant l'an 1300. Ih»
ettre adressée vers Tannée 1315 par l'historien Joinville
au roi de France , Louis X dit le Hutin , est écrite MT
du papier de lin. Dans les manufactures de TEorope, oA
fut naturellement conduit à substituer le lin au coton
cru, qui, dans les premiers temps, et d'après le procédé
des Arabes, servait à la confection du papier. Seulement,
au Heu d'employer la matière végétale crue, on fit usâgé
de chiffons de toile. Ces chiffons hachés, bouil]iS dans
l'eau et maintenus dans une sorte de fermentation,
étaient ainsi amenés à former une pâlte propre à être
convertie- en papier. Les chiffons de coton avaient, du
reste, été consacrés à cet Usage , en Europe , dés que
Ton fut parvenu à y établir des manufactures d'étoffes
de cette matière. L*invention des moulins à bras, et
bientôt celle dès moulins à martinet mus par l'eau,
dont on se servit en Italie pour IsT première foii pour
le papier de coton, donnèrent ensuite le moyen de per-
fectionner la fabrication du papier.
Les premiers papiers qui furent ftibrîqués en Europe
étaient destinés à l'écriture ; aussi avaient-ils beaucoup
de corps, et étaient-ilfi collés. Lefi premiers ouvrages
LI PàPIBE. 3&
imprimés furent exécutés sur des papiers collés, ce qui
permettait d'ailleurs plus facilement de les recouvrir de
peintures et d'ornements à la main pour les faire ressem-
bler aux manuscrits. On ne commença qu'au xvi« siècle
à imprimer les livres sur du papier sans colle ; aussi dès
oc moment le prix du papier destiné à l'impression di-
minua-t^il de moitié. ^,
Au XVII* et au xvm* siècle la fabrication du papier prit
en France et en Allemagne de grands développements.
En 16SB, la France exportait déjà en Hollande et en An-
gleterre pour plus de deux millions de livres tournois
de papiers de toutes sortes.
FmpicM de tenture. — La fabrication des papiers solides
elàtrès*Ims prix qui servent à recouvrir les murs de nos
appartements, est originaire de la Chine et du Japon.
Vers l'année 1555, les Hollandais et les Espagnols intro-
duisirent leur usage en Europe.
Le papier de tenture remplaça ces tapisseries d'herbes
.<m de jonc que l'on fabriquait à Pontoise, et ces ten-
tures de cuir doré, si richement gaufrées qui, au moyen
Age , décoraient les salons et couvraient les murs des
châteaux. On en trouve encore çà et là de magnifiques
débris chez les marchands antiquaires, ou dans le
musée de Cluny à Paris.
Ce n*est qu'en 1760 que l'on a trouvé le moyen d'appli-
quer sur les papiers de tenture une couleur soÛde
qui porte avec elle son vernis et n'a pas à redouter
que la poussière s'y attache.
iPipogrètf duBs la fabrieAtion d« pa]^ier« •-* Les per-
fectionnements de l'industrie de la fabrication du papier
ftarent lents ou peu sensibles pendant le xvu* et le
rrin* siècle. Les procédés employés pendant ce long
intervalle exigeaient un nombre considérable d'ouvriers,
ear toutes les opérations s'exécutaient à la main* La dé-
couverte de la fabrication du papier au moyen de ma-
chines, c'est**dire du papier dit à la mécanique^ vint
tmprimer à cette industrie une impulsion immense.
36 u paphi.
La gloire de cette invention capitale revient à on Fran-
çais, nommé Louis Robert, employé à la papeterie d'Es-
sonne.
C'est en 1799 que Louis Robert imagina une série
d'appareils mécaniques permettant de produire des
feuilles de papier d'une longueur indéfinie sur une lar»
geur déterminée. L'inventeur obtint, pour toute récom-
pense du gouvernement français, une somme de
8000 francs.
Le système de Louis Robert avait besoin , pour ren-
dre de grands services, d'être perfectionné. C'est ea
Angleterre, en 1803, que la pensée féconde de Robert
reçut définitivement son application pratique. M. Didot
Saint-Léger, propriétaire de la papeterie d'Essonne,
avait acheté de Louis Robert son brevet d'invention pour
la fabrication du papier continu. N'ayant pas trouvé en
France les secours ou les encouragements nécessaires
pour perfectionner cette invention importante , il partit
pour l'Angleterre espérant y trouver plus de ressources.
Son espoir ne fut point trompé. C'est à sa persé^
rance et aux sommes immenses qui furent mises à
sa disposition par plusieurs fabricants de Londres,
que l'on doit la réussite définitive de l'admirable ma-
chine qui sert aujourd'hui à la fabrication du papier
continu.
En 18t4, M. Didot Saint-Léger importa en France
cette machine perfectionnée. Il établit chez H. Berthe,
propriétaire de la papeterie de Sorel, près Anet, une
machine qui avait été construite par M. Calla. Ainsi, ce
nouveau mode de fabrication du papier fut imaginé en
France; mais, négligé dans notre pays, il eut besoin
d'aller chercher en Angleterre les encouragements né-
cessaires pour le porter à sa perfection. Nous verrons
plus tard le même fait se reproduire à propos de l'in-
vention et de la mise en pratique de l'éclairage ]^ar le gaz.
En 1827, il existait déjà en France quatre papeteries
travaillant par les procédés mécaniques; il en existait
LI PAPISR. 37
douze en 1834; aujourd'hui on en compte plus de deux
cent trente. Les efforts de MM. Chapelle, Ganson et Mont-
goLSer ont été pour beaucoup dans le développement de
cette importante industrie./
Procétléii employés poar la fabrication da papier. -^
Le papier se fabrique aujourd'hui par deux procédés
distincts : la fabrication à la main et la fabrication par
des appareils mécaniques. La fabrication du papier par
des appareils mécaniques a presque entièrement rem-
placé aujourd'hui la fabrication à la main. Limitée à
un petit nombre de papiers spéciaux et de qualité géné-
ralement supérieure, cette dernière méthode ne sert
plus aujourd'hui qu'à satisfaire aux exigences de cer-
taines consommations. La fabrication mécanique, au
contraire, fournit l'immense généraUté des différents
papiers versés dans l'industrie, et qui sont destinés soit
à récriture manuscrite, soit à l'impression.
Nous allons décrire successivement, et à part, ces
deux procédés de fabrication.
Fabrication da papier à la main. — Les chiffons ap-
portés à la fabrique, et qui sont exclusivement formés
de vieux débris d'étoffes de toile ou de coton, sont divi-
sés en fragments de petit volume , humectés d'eau et
entassés dans un lieu nommé pourrissoir. Cette masse
organique, abandonnée à elle-même sous l'influence
de l'air et de l'eau , commence , au bout d'un certain
temps , à présenter le phénomène de la fermentation :
les matières étrangères à la substance organique, qui
porte le nom Ae ligneux, et qui constitue la substance
pure du papier, subissent une décomposition, une alté-
ration plus ou moins complète, tandis que le ligneux,
beaucoup moins altérable, résiste à la décomposition
putride. Le pourrissage des chiffons a donc pour effet de
débarrasser la substance ligneuse, qui doit constituer le
papier, de toutes les matières étrangères qui l'accom-
pagnent dans les chiffons vieux , usés et salis, au moyen
desquels on doit obtenir le papier.
Il U FAPUOU
Dam un espace de dix à ringt jours, selon h
rature du lieu, Tespèce ou Tétat des chiffons et 1
du papier à obtenir, cette fermentation est termi
suite de la disparition des matières étrangères au
cette masse s*est transformée en une sorte de pul
Il faut alors la réduire en une pâte propre i
le papier. A cet effet, on la transporte dans à
remplies d'eau qui portent le nom de piles à
Ces cuves sont garnies, chacune, de trois à c
lets^pileurs, ferrés, placés de front et mis ei
ment par un arbre horizontal armé de cames
soulève et les laisse retomber en commençani
des extrémités du rang et finissant par Tau
succession de chutes déplace la matière , la poi
stamment dans le même sens, et y détermine
tement très-favorable à la destruction des tissi
on le juge convenable, on arrête le mouvement
lets, et on transporte la pAte dans une cuve sp
elle subit sa dernière trituration, ou, comme
elle est raffinée.
\^ U s'agit maintenant de transformer ceUe pâ
/^pier. Pour cela, on la transporte dans une
on lui donne , selon les quantités d'eau qu*on
un degré de fluidité qui servira à détermine)
«eur de la feuille de papier. Un ouvrier, qu'oi
Vouvreufy tient à la main im cadre ou fom
posé d'un châssis de bois recouvert de fils d
dont on aperçoit les traces ou vergures quan
garde par transparence une feuille de pai
façonnée. Ces fils sont soutenus, de distanc(
tance, par d'autres fils plus gros placés en
Le nom du fabricant qu'on lit aussi sur la 1
figuré au moyen d'autres fils de cuivre. Ënl
déterminer la longueur et la largeur de la l
papier, |et aussi son épaisseur, conjointemeu
degré de liquidité de la pâte, un autre cadn
nommé frisquette y s'applique sur la forme. I
E^ongô la forme re^ourerte de la frUqueUe dans la pftte,
Vy maintient horizontalement, puis la retire dans la
■fiême position. Il lui imprime alors divers mouvements
■UScadéd et de balancement pour lier les filaments de la
fête et en faire une distribution égale* IHaut à l'ouvrier
%ne grande habitude pour opérer ici d'une manière con*
^flMiable. Un ouvrier peut préparer 4800 feuilles par jour.
VùHKD^r pousse ensuite la forme sur un plan incliné
et teOre la frisquette. Un autre ouvrier prend cette
DonMy la fait un peu égoutter, puis la renverse sur un
IBoroeau de drap. La feuille de papier se détache de la
Imiê, et on la recouvre d'un nouveau morceau de drap,
qid recevra tout à Theure une nouvelle feuille. Par cet
Miange successif entre les deux ouvriers d'une forme
Eetee et d'une forme vide, les feuilles s'accumulent entre
I morceaux de drap superposés. Quand il y en a un
nombre suffisant, on porte le tout sous une presse pour
m eiprlmâF l'eau. On sépare ensuite les feuilles, on les
fidt 0écher, on les colle, si le papier doit servir à l'écri-*
tare, dans une dissolution de gélatine obtenue avec de
la peau de gants, on remet en presse pour faire pénétrer
la coUe partout, on sèche de nouveau, enfin on met les
feuilles en mains, puis en rames.
FabtfleAtloii du papier â la Méeaiilqtte. «^ Gomme
notis venons de le dire, le papier ne se fabrique à la main
^tie très-rarement ; il faut même ajouter que l'opération
lu pourrissage des chiffons et l'emploi Aes piles à maillets
lont nous avons parlé ne sont plus employés aujom>
l'hui que dans quelques anciennes fabriques. Le procédé
le fabrication mécanique du papier représente donc la
béthode presque universellement suivie aujourd'hui dans
es usines de l'Europe. Aussi devons^nous entrer main^-»
ienant dans l'exposé de diverses opérations prélimi-»
laires antérieures à la mise en feuille de la pÀte du
lapier, opérations que nous n'avons signalées qu'en
luelques mots en parlant de la fabrication du papier
I la main.
/\
40 u PAPin.
Triage* lessivage et lavage des elilffoMs.— Lesdûf-
fons bruts arrivent à la fabrique grossièrement triés.
Là, on les sépare en chifTons de lin, coton , soie,laûie,
et Ton rejette les deux derniers qui sont impropres àli
fabrication du papier. On les classe aussi en chiffons neii4
ou usés, en chiffons blancs ou colorés. Pour arriver à ce
résultat , il a fallu préalablement découdre , coupar ks
chiffons, séparer ceux qui ne se ressemblent pas, mettre
de côté les ourlets et les coutures, détacher les boutons
et agrafes, etc. On doit avoir soin aussi de régulariser la
dimension des chiffons en rognant ceux qui dépassent
une longueur déterminée. Ce travail préparatoire oc-
cupe un grand nombre d'ouvrières et demande beau-
coup de soins. Après le triage des chiffons, on les les-
sive à la soude qui détruit certaines couleurs, dissout
quelques principes gras, et désagrège les autres ; on les
lave ensuite à Teau pure.
Défliage des ehiffons. — G*est à Cette Opération que
commence la préparation proprement dite du papier.
U s'agit ici de détruire les tissus, de désassocier les
fibres textiles, de les nettoyer totalement, enfin de les
mêler ensemble de manière à en faire une sorte de
pâte.
Le défilage des chiffons s'exécute dans une cuve, dans
l'intérieur de laquelle est un cylindre métallique présen-
tant deux plans inclinés formés de planches de bois. En
regard de ce cylindre, est disposée une platine métal-
lique portant plusieurs lames également de métal. C'est
entre la surface de cette platine et celle du cylindre que
s'effectue la division du chiffon. Grâce au moteur de l'u-
sine, qui peut être une jchute d'eau ou une machine à
vapeur, les chiffons repassent continuellement entre
les espèces de dents qui résultent de la réunion des
diverses parties de cet appareil , et continuellement bai-
gnés par l'eau qui faciUte ces divers mouvements , ib
finissent par se transformer en une véritable pâte.
Ainsi préparée, la pâte reçoit un degré encore plus
tE PAPIIft. 41
avancé de division dans une cuve dite raffineuse^ qui ne
diffère de la précédente qu'en ce que le cylindre est
pourvu d'un plus grand nombre de lames et se meut au
i sein du liquide avec une plus grande vitesse. \^
/* BianekiMMice de la p4te. — Après cette opération, la
p&te conserve encore une couleur qui dépend de celle
qu'avaient les chiffons : il s'agit de la blanchir. Pour
cela on lui enlève par la compression une grande par-
tie de ïeau qu'elle renferme. Ensuite on la place dans
un réservoir bien fermé et on y fait affluer du chlore
gazeux.
On obtient ce gaz, qui jouit de propriétés décolorantes
très-prononcées, en chauffant un mélange de sel marin,
d'acide sulfurique et d'un composé très-fréquemment em-
ployé dans les laboratoires de chimie et qu'on nomme
. peroxyde de manganèse. Pour blanchir 500 kilogrammes
de chMons défilés, il faut produire un dégagement d'en-
viron 4 mètres cubes de chlore. On blanchit encore la
çulpe du papier avec du chlorure de chaux ou du chlo-
rure de soude.
Quand la pâte est complètement décolorée, on la lave
et on la fait repasser encore sous des cylindres pour en
séparer le chlore et la diviser davantage. Elle est alors
prête à être transformée en papier.
Mise en feauies. — Nous aUons maintenant donner
une idée de l'opération compUquée et rapide qui con-
vertit la pâte eu. papier continu.
Amenée, par les moyens qui viennent d'être exposés,
à l'état de pâte parfaitement blanche, et maintenue dans
l'eau à l'état de suspension , cette pâte est conduite, à
l'aide d'une pompe, dans un bassin peu profond. Par l'ac-
tion du mécanisme moteur, elle passe de là sur un cylindre
tournant qui est recouvert d'une étoffe de flanelle, sur la-
quelle elle s'attache et se fixe par une sorte d'aspiration
qui résulte du mouvement rapide dont le cylindre est
animé. Ainsi recouverte d'une couche de pâte de papier,
cette flanelle s'enroule successivement autour d une se-
rie de larges ronleaui métalliques^creux qai BontchàvAilf
par la yapeur i lear partie interne. Par ce passage m^l^
cessif sur des rouleaux chauffés, la pftte sèche, dmijtpei |l
à peu, et finit par acquérir la consistance d'une fetflk
papier humide. Il se forme de cette manière une iMÉk
de papier continue, que des ciseaux mus parla niacliiii^
découpent en feuilles de la dimension youlue. Gesfecdh
sont placées une à une, entre des plaques de zinc fà
Ton soumet à l'action de la* presse pour en exprfMer
l'humidité . Enfin les feuilles sont séchées dans m
étuve et sont alors propres à l'usage.
FAtorle«ti€ni 4a e*rtoa« -^ Le carton ^obtient amiN
Tieux papiers que Ton ramène, parle pourrissagei
l'état de pâte. On broie cette pâte entre des menhs
pierres, on met ensuite cette pâte en feuilles
au moyen des formes, comme dans la fabricatîoa
papier à la main.
V
LES H.OBLOGES ET LES MONTRES.
•
niflrtoH^He. -^ Les anciens partageaient en heures!
temps qui s'écoule entre deux levers de soleil : ils
tinguaient les heures du Jour de celles de la nuit,
déterminait les premières par la hauteur du soleil
dessus de l'horizon, et les secondes par la place qn'
cupaient dans le firmament les étoiles les plus
lantes.
tM elepmfàt^ ém l'kovloge de* luieleus. *^ La pi
mière horloge dont l'histoire fasse mention est la cl
if/dre simple : c'est un rase plein d'eau et percé d't
petit trou à sa partie inférieure.
La clepsydre est fondée sur le principe suivant : dtf
LIS H01L06IS IT LIS HOHTRIS. 4t
luanfités égales de liquide s'écoulent d'un yase en des
taap% ég'anx, quand on maintient constant le niveau de
rom. D'après ce principe on peut mesurer le temps en
KBcaeillant et mesurant le volume d'eau qui s'est écoulé
d*un vase dans un intervalle de temps.
La clepsydre simple que nous venons de décrire, ap*
pareil insuffisant et grossier, fut employée longtemps
Kles Grecs et les Romains sans aucune modification ^
un premier perfectionnement, on traça à l'extérieur
da vase d'où l'eau s'écoulait, des divisions égales entre
elles, cie qui donna, en fractions égales ^ la subdivision
àoL temps.
. Jhar un progrès nouveau, la clepsydre perdit son an-
MqiHi simplicité. On la munit d'un cadran dont les ai^
galles marchaient par le mécanisme suivant : à la suiv
ùate de l'eau , contenue dans le réservoir, nageait un
jQMteor qui, en s'abaissant au fur et à mesure de
fèGOUlement de l'eau, tirait verticalement un fil en*
roulé sur l'axe d'une aiguille^ laquelle recevait ainsi
Qû mouvement rotatoire autour du cadran. C'était là un
progrès^ car si l'agent moteur de l'horloge était toujours
grossiet , la manière de mesurer les fi'actions du temps
avMt reçu un perfectionnement réel.
Ce cadran indiquait les heures ; mais la période du
temps ainsi mesuré était trop courte. On parvint à ré-
isoudre le problème d'une plus longue durée de la marche
Jta horloges, en faisant mouvoir les aiguilles du cadran
;m moyen de deux roues dentées de diamètre différent,
jidont l'une indiquait les heures et l'autre les mmutes.
Gtésibius d'Alexandrie fit construire, 250 ans avant
Msus^Ghrist, une clepsydre célèbre et très-compli*
U parait que la clepsydre avait également reçu chez
ici Orientaux d'importants perfectionnements, car, lors-
1. On trouve dans les discours de Démosthène des allusions à la ma-
lière de fixer la durée des discours au moyen de la clepsydre. Ainsi
'ta disait « Votu empiétez sur mon eau. f
44 us HOftLOGlS IT US MORTIRS.
que, 62 ans avant Jésus-Christ, Pompée rentra à Rome
triomphant de Tigrane, d'Ântiochus et de Hithridate,
on admirait, comme le plus glorieux trophée de sa vio-
toire, une clepsydre perfectionnée conquise sur un vd
d*Asie. N^
i^e sainer. — Le sablier qui sert à la mesure du
temps se compose de deux petites bouteilles dont les
goulots très-étroits sont réunis. Une des petites bou-
teilles contient du sable fin. L'intervalle que ce saUe
met à s'écouler d'une bouteille dans Tautre sert à h
mesure du temps. Le sablier fut employé en %ypte,
dès les temps les plus anciens, comme moyen de me-
surer le temps. Les Romains l'employaient concorrem-
ment avec la clepsydre. Le sablier était encore en usage
dans les assemblées de Sorbonne , en 1656.
i^ cadran solaire. — Le cadran solaire est un in-
strument dans lequel le temps est mesuré par le moufe-
ment de l'ombre que projette, sur une surface plane,
une tige éclairée par le soleil.
Les indications du cadran solaire reposent sur les
différentes positions du soleil et de rond)re aux diffi-
rents moments du jour; c'est une des belles applications
de la géométrie. On attribue son invention à recelé
d'Alexandrie, c'est-à-dire aux savants grecs qui s'étaient
établis dans cette vUle d'Egypte , où ils fondèrent une
école justement renommée.
Le cadran solaire était un instrument très-important
sans doute, mais incomplet, puisque ses indications
disparaissent la nuit et pendant l'absence des rayons da
soleil.
Imperfeetloa des procédés connus. an moyen âge
pour la mesare du temps. Décoairerte des korloses i
poids. — Du IV' au X' siècle de l'ère chrétienne , les
sciences demeurèrent, en Europe, enveloppées des
épaisses ténèbres de la barbarie. Le dépôt des sciences
appartenait, à cette époque, aux races mahométanes,
c'est-à-dire aux Arabes d'Afrique et aux Maures d"^
LIS HORLOGES ET LES MONTEES. 4S
pagne. Au ix* siècle, un kalife d'Orient, Haroun-al-
Raschid, étonnait la cour de Ghariemagne par l'envoi
d'une clepsydre. Dans ces temps d'ignorance, l'Eu-
rope avait oublié jusqu'à l'art de mesurer le temps,
que les anciens lui avaient transmis. Les religieux
«u moyen âge en étaient réduits à observer le ciel
pour faire sonner les matines, et il est établi qu'en
1108, dans la riche abbaye de Cluny, le sacristain con-
sultait les astres quand il voulait savoir s'il était l'heure
de réveiller les religieux pour les offices de la nuit.
/ Au X* siècle, les moine& de plusieurs monastères alle-
mands réglaient leurs offices d'après le chant du coq.
La première mention des horloges se trouve dans les
Usages de V ordre de CtteauXy compilés vers l'an 1120,
livre où il est prescrit au sacristain de régler Vhorloge
de l'abbaye de manière qu'elle sonne avant les ma-
tines.
En 1370, du temps de Charles V, parut en France
une horloge très-remarquable. Elle avait été construite
par un Arabe, Henri de Vie. Charles V, qui fit venir ce
Savant à Paris pour y construire l'horloge du palais,
lui assigna six sous parisis par jour pour ce travail.
L'horloge de la tour du palais, renfermait les princi-
paux éléments de précision des horloges actuelles. Elle
avait pour agent moteur un poids, pour régulateur une
pièce oscillante, et était pourvue d'un échappement.
Ce n'était là pourtant que l'enfance de l'art de l'hor-
logerie. Ces machines chronométriques étaient néces-
sairement Iqurdes et incommodes ; le moteur de l'hor-
loge du palais pesait cinq cents livres.
C'est au XV* siècle que l'on commença à se servir des
horloges dans les observations astronomiques , et l'on
sait quels rapides progrès l'application de ces instru-
ments imprima à l'astronomie. Le maître de Kepler,
l'astronome danois Tycho-Brahé, possédait, en 1660,
dans son magnifique observatoire d'Oranienbourg , une
lk)rloge à minutes et à secondes^
46
LIS HOftLOGIS IT LIS IKHITEII.
Fig.13.
\ JkiPplleatloB dH i^ndole aux horloges. -— La phf
grande découverte qui ait été faite pour la constroctNl
des instruments chronométriques, c'est remploi daps»
dule pour régler l'égalité des mouvements d'une hodoge;
. Qu'est-ce que le pendule? C'est une ^
métallique terminée par un corps pusàj
en forme de lentille. Si on susp^
appareil par l'extrémité de sa tige , et qjtm
le dérange de sa position verticale, fl Ikt
crira à droite et à gatiche de cette poiÉki
des allées et des venues qu'on nomme
lations. Ces oscillations seronti toujours f <
durée, c'est-à-dire isochrones selon le tanD6l
consacré , si elles sont petites, bien que fud'j
décrit par la lentille diminue de grandeur par
suite de la résistance de l'air et du Urattei
ment au pomt de suspension.
La découverte de risoehronisme des osdl-
lations du pendule est due à l'immortd GA
lée. En 1582, Galilée, alors dans sa jeunesse, raoo»
nut pour la première fois ce fait capital, en consMit
l'uniformité complète des oscillations d'une lampersair
pendue à la voûte de l'église métropolitaine de K».
Ce n'est que plus de quarante ans après avoir fait
observation fondamentale, que Galilée eut la peiuift,
de construire une horloge d'après le principe des
dilations isochrones du pendule. Mais Galilée n'exée
point ce projet, il se borna à indiquer théorique
la possibilité de tirer parti du pendule, pour donner
égalité absolue aux impulsions du moteur des horlo(
Cette magnifique application fut réalisée par un sav^
hollandais, Christian Huyghens de Zuf lichem, qui a}
fixé sa résidence en France, gr&ce aux encouragenaei
du ministre Colbert.
Christian Huyghens, l'un des plus beaux génb
du xvu* siècle, ne se borna pas à transporter dtftj
la pratique l'idée de Galilée sur l'application du peBf
LB6 HORLOGIS JET LES MOMTRIS. 47
dule à la mesure du temps ; il fit une seconde dé-
couverte d'une importance égale à la première, celle du
ressort en spirale qui, par Teffort qu*U exerce en se dé-
tendant, permet de'remplacer le poids dont on avait fait ex*
dusivement usage jusque-là comme moteur des horloges.
En 1657, Christian Huyghens envoya aux États de la
HoUande la description d'une horloge destinée à mesurer
avec une exactitude absolue les plus petites divisions du
temps. Cet instrument renfermait les deux inventions
capitales qui servent de base à rhorlogerie moderne : le
ressort en spirale comme moteur, et le pendule servant à
régulariser et à rendre isochrone Faction àR ce moteur*
En effet, le ressort en spirale, le régulateur et Féchap-
pement, résument à eux seuls les moyens mécaniquei
qui sont le fondement de toute Thorlogerie.
fluyghens avait compris dès le début toute la portée
de ses découvertes. Voici ce qu'tt écrivait en 167J à
Louis XIY en lui dédiant son horologium oscillatorimm
{horloge oscillatoire) ; c Je ne perdrai pas le temps, gnmd
roi, à vous en démontrer toute l'utilité, pm'sque mes au^
tomates^ introduits dans vos appartements , vous fr^*
pent chaque jour, par la régularité de leurs indications
et les conséquences qu'ils vous promettent poulies pro-*
grès de l'astronomie et de la navigation. »
DéeovT^rte 4es «t^ntres. -^ La découverte du ressort
spiral qui produit, par sa force d'élasticité, l'effet du poids
moteur des horloges, permit de faire des horloges porta-
tives qui, plus tard, étant réduites à de plus petites dimen-
sions, furent appelées montrés. On ne connaît nirépoque,
ni l'auteur de la construction des premières montres.
Quoique très-commodes, les premières montres qui
furent construites Tfee pouvaient encore donner l'heure
avec exactitude, parce qu'on n'avait pas fait à ces instru-
ments l'appUcation de la fusée qui égalise et rend uni-
forme la force motrice.
L'inventeur de la fusée n'est pas connu, et la fusée est
une des plus belles inventions de l'esprit humain.
48
LIS HOILOG» IT LIS HORTUS.
Les montres à répétition furent inyentées en
terre en 1676. Les horlogers Barlow, Quare, et T(
s'en disputèrent la découverte : Louis XIV re
Charles II les premières montres à répétition qi
ait vues en France.
Le xYiii" siècle, fécond en inventions nouirel]
briller les noms des
Pierre et Julien Le R<
dinand Bcrthoud , L
Harrisson , Bréguet
alors qu'on fabriqua li
très marines, instr
admirables par leur pi
et leur exactitude.
Description des ho
dea pcndalCB e( dei
très. — L'art de l'hoi
moderne, qui résulte
Tentions successives
nous venons de pr
l'histoire abrégée, s'oo
construire des horlog
Sendnles, des montras
es chronomètres,
d'instruments destinés
surer des fractions de
avec la justesse la pi
goureusc, et qui sont d'un mécanisn
compliqué que celui des montres.
nous bornerons à examiner ici ie,
Tjb loges, les pendules d'appartement
^Bj • montres. Notre but n'ai pas de d
IH complètement ces appareils, nid'exp
Up lejeu réciproque de tous leurs roi
Fig. I*. nous essayerons seulement de faire
prendre le jeu des pièces principales qui produis
mouvement des aiguilles sur le cadran.
r
LSS HORLOGES ET LES MONTRES.
iriagcB Sxes. — DdDS tes horJoges fixes, telles que
,ndes horloges des édifices publics, l'agent moteur
m poids P (fig. 13], suspendu à l'extrémitë d'une
e qui fait un certain nombre de tours sur la surface
cylindre horizontal A. Ce cylindre peut tourner au-
4e son axe, et il reçoit un mouvement de rotation du
qui tend constamment à descendre. Ce mouvement
Qtation est transmis aux deux aiguilles du cadran au
d'une roue dentée B, soudée au cylindre A et qui
tourner par son pignon et par un engrenage inler-
' are, une autre roue dentée GC et eniin le volant V.
rouages de l'horloge, ainsi mis en mouvement par
[oteur, tourneraient d'une manière coutlime, maie
nniforme, c'est-à-dire que les aiguilles auxquelles le
Vement est communiqué par l'action du poids mo-
beparcourraientpas des espaces égaux, pendant des
n ^aux, par suite de l'inégalité des frottements des
rsronages. Il faut donc remédier à ce défaut d'unifor-
dânsTaclion motrice. On y parvient au moyen d'une
S qui oscille régulièrement et qui, à chaque oscilk'
i'UTËte entièrement, et à des intervalles égaux, le
^eaneat des rouages ; on obtient par cet artiOce un
iveraenl inlermil tent périodiquement uniforme : cette
lèce oscillante a reçu le nom de régulateur. - - .
K«bbU(()w des horloges. — Pour les horloges fixes,
régulateur, c'est le pendule des physiciens qui est
ibituellement désigné dans ce cas sous le nom de èo-
icier. En lui donnant une longueur bien rigoureuse-
ent calculée, le pendule produit une oscillation par
conde, et sert à indiquer ainsi sur le cadran cette
action du temps.
Les pièces par l'intermédiaire desquelles le pendule
1 balancier arrête à chaque seconde le mouvement pro-
iiit par le poids moteur, constituent ce qu'on nomms^
hkappemenC, L'échappement le plus employé est dit
ancre. Nous allons le décrire rapidement.
Une pièce g », en forme d'ancre de vaisseau disposée bi
t
5A LBB. ■OftUKW R 14» WWWHk
r^trémité de ta course du pendule, reçoU de cdiùnân
mouveiBeot d'oscîUaiÙMi autour d'un aie horizootal dt
soapeusioo A. Entre ces deux extrémités g, a, se trooTB
une roue d^tëe ^ m que le moteuj de l'horloge iuf
tourner- Lee dents de cette roue s'appuient altmiatt*
Ivement sur la Tace inférieuire â'uM ta
extraites de l'ancre et sur lai faceiK>
^ périeure de l'autre exlréoùtë,. e(iqfiH><
trémU^ sont ellesrméates taïBAw^
manière que pendant tout 1» Imyi
1^, qa'uûe dent de la roue est airtêl»^
l'une des. exlrémilés de l'ancve,. cette
deet reste immobile comme b roue
^e-mâme. Le mouvement est: nada
ialeroùtteot et égal, parce qa'il B'tst
mis en action que poi; les oscillaboiu
""jT isochrones du peedùle.
'■ On voit donc que les aiguilles d^im
H cadirao. ub marchent pas sur ce csdns
^^^k d'une manière continue , mais par f»*
/^l^^^ tites saccades. Comme lés aîgotllet K
^^^^^B déplacetU à chaque saccade d'une &£»•
^^^^Br faible quantité, oa les croit aninaéd
^^^^^ d'uo mouvement continu; mais, si l'on
^^ ohsarre avec attention les- Jf^piWfîs, on
"*■ '*■ verra que leur mouvement, n'est pas
continu , mais {H:ocède par impulsions régulières.
r«»4«lMi d'MpfarteBdnfc.— Ce n!estque âans-le^bor-
loges tixes que l'agent moteur est un sim]^ pcâds. Le
moieur qui est ea usage dans les pendules d'apparte-
ment, c'est-à-dire dans les horloges putatives, est H
resswt fonné d'une lame d'acier mince et lon^,
eoroulôe autour d'elle-mérae en spirale, comme It
montre la figure 16.
Supposooa qu'on lier r^bréimlé intérieure du ressort,
celle qui occupe le cmtre de la spirale» ^ un axe qfà
puisse tourner sur lui-mâme, l'extréimté extérieure A
I
LES HOBLUGBS B3 Lia MOniEISS.
âl
à UQ point immobilfiit qu'arriverort-il lors-
tourner cet a^ce sur lui-ôiéine aa moyen d'une
ireluera avec lui l'exLréniîlé intérieure du règ-
les se serreront de plus en plus en s'appli-
"uuU'e : le ressort sera alors tendu, selon
l'expression ordinaire.
Si l'on abandonne l'axe
à lui-même, mainte-
nant, que ferale ressort!
Il reprendra sa position
prijûitive, il se déten-
Ws. "6. dra , c'est-à-dire que
IS s'écarteront, mais en même Leutps, et par
«a mouvement dû à son élasticité, il imprimera
uqoeL il est attaché un mouvement de rotation»
! mécanisme du. ressort en spirale (£ui Ml mar-
pendules d'appartement.
Snction du ressort est-elle congtanle, toujours égale
I^ celle du poids motear des horloges? 11 n'en
iafiirce d'un ressort va en diminuant saos cesse '
ilDoment oi!i il commence à agir en se détendant
. moment oii il a repris sa forme prlmilive. Le
spiral n'a donc pas cette action constante néces-
l'harmonie du mécanisme. Voyons, comment
arvenu à lui rendre cette qualité indispeo^l^. .
et le baaiiiei. — On eureruiti le ressort dans
iteboltfi circulaire A.enfoimedetainbour, nom-
itftol. Sur la sinface extérieure de ce barillet; est
52 LIS lOftLOGIS BT usMomis.
enroulée une chaînette d'acier qoi, après avoir £ait un cer-
tain nombre de tours sur cette surface, vient s'enrouler sur
un tambour conique creusé d'une rainure disposée en
spirale qui reçoit les divers tours de la chaînette : ce
tambour conique F a reçu le nom de fusée. Quand le res-
sort est complètement tendu, la chaîne est enroulée sur
toute la surface de la fusée ; mais à mesure que le ressort
se détend , il fait tourner le barillet auquel il est attaché,
et en même temps la fusée par l'intermédiaire delachatoe.
Celle-ci se déroule donc sur la fusée et s'enroule soi
le barillet. Nous savons que la force de tension du ressort
sur la chaîne va en diminuant depuis le moment où il
commence à se détendre jusqu'à celui où il a repris sa
forme primitive : mais, comme nous allons le voir, cette
force, qui diminue d'une part, augmente d'une autre,
de façon que les deux effets se compensant, l'actioD
du ressort demeure égale et constante.
Voici comment la force du ressort augmente par le jeu
de la fusée, malgré la diminution de son intensité rMe.
.A mesure que le ressort se détend et perd progressi-
vement de sa force , il agit successivement sur de çlas
grands rayons du cône de la fusée, et sa force en
est augmentée de manière à rétablir l'équilibre. S'ï
est vrai que le ressort au moment où il commence ï
se détendre, a acquis une force telle qu'il pourrait
entraîner le rouage avec une grande rapidité , il est
vrai aussi qu'à ce moment il agit au sommet de la fiisée
par les plus petits rayons , et que sa forôe s'en trouve
sensiblement diminuée. La force compensatrice de cet
appareil provient donc de ce que le ressort agit succes-
sivement sur la fusée, à l'extrémité d'un plus grand bfls
de levier à mesure qu'il est moins tendu.
Le mouvement régulier ainsi obtenu est transmis à
tout le mécanisme par l'intermédiaire de la roue queb
fusée entraine en tournant.
Montres. — Le moteur des montres est le même qw
celui des pendules d'appartement, c'esl-à-dire un ressor
LKS HOBLOGES BT LES MONTRBS. 53
d'acier en spirale semblable à celui que représente la
figure 16. On régularise, comme dans les pendules d'ap-
partement, le jeu de ce ressort par l'emploi de la fusée et
du barillet.
Mais les montres ne pouvaient recevoir, en raison de
leur mobilité, le même balancier qui, dans les horloges
fixes et dans les pendules d'appartement , sert à régu-
lariser le mouvement du moteur. Il fallait donc trouver
\m mécanisme, autre que le pendule, qui rendit abso-
lument isochrone l'impulsion du moteur, tout en s'ac-
commodant à la mobilité de la montre. C'est Huyghens
qui a imaginé le régulateur des montres qui a reçu le
nom de balancier spiral.
Cet appareil, que représente la figure 18, se com-
pose d'une roue ou petit volant, dit balancier ^ mobile au-
tour d'un axe vertical, et d'un ressort spiral semblable au
grand ressort moteur de la montre, mais de dimensions
beaucoup plus petites. Son extrémité intérieure est fixée
à l'axe de la roue, et l'autre extrémité à une des pfe-
tines de la montre. Lorsqu'on fait tourner le balan-
cier en tendant le ressort spiral au moyen de la clef,
ce spiral se trouve déformé ; mais, par son élasticité, ce
ressort tend à reprendre sa figure primitive, et il en-
traîne le balancier avec lui. Après avoir reçu cette
impulsion, le balancier ne s'arrête pas à cette première
position ; animé d'une certaine vitesse , il continue en-
core à tourner dans le même sens , alors que le spiral
a déjà repris sa figure d'équili-
bre : alors le spiral se déforme
en sens contraire, résiste de plus
en plus au balancier et finit par
l'arrêter : continuant à agir sur
^^S' i9, lui, il ramène de nouveau le ba-
lancier à sa position primitive, le balancier la dépasse de
nouveau en vertu de sa vitesse acquise, et ainsi de suite.
Ainsi le balancier oscille de part et d'autre de sa
position primitive, comme le pendule oscille de part et
54 us floiLOGis n lis ■ortkis.
d*autre de la verticale. Il remplit dans la montre cet effet
régnlatear ou d'ûocknmimte qae le pendule produit
dans les horloges fixes : il régularise le waefayetaeM an
moteur et rend isochrone son action. Dans le pendule
des horlc^es fixes, c'est la force de la pesantear qui
produit risochronisme ; avec le ressort spiral 4es
très , c*est l'élasticité du ressort qui prodiik le
isochronisme.
Un échappement spécial met le régulateur dans ta
horloges fixes ou portatives, comme dans les montrei,
en communication avec un système de trois roues den-
tées qui ont des dimensions convenables ^ur q«e tes
aiguilles qui en reçoivent leur mcNivement indiqaeDt
régulièrement sur le cadran les heures, les ininn^ et
les secondes.
8oBa«i4e. — Dans les hoiioges fixes et les yenUes
d'appartement la sonnerie est produite par uni^eassitqfi
met en action un petit marteau venant frapper -aa jb^
ment voulu un timbre métallique très-sonore.
VI
«
LA P0IU3ELALNE ET LES POTERIES.
Conyositten générale des poteries. — On dotme le
nom d'arffileê à des mélanges naturels de silîoe et d'alu-
mine. Les argiles qui forment des couches lior^onlales
i^tuées à peu de profondeur dans le sol , ont beau-
coup d'influence sur la disposition des eaux soutff^
raines. Les eaux souterraines s'arrêtent à leur surface;
ainsi se forment les nappes d'eau que l'on renoonlre
dans les régions profoztdes du sol , et que va chercher
la tige de l'ouvrier foreur pour en faire jaillir les sources
artéaieiiAes,
U MKCEUINS ET U» WnBllS. R
Les argiles se caractérisent par leur toncher gras et
•onctueux, et leur propriété de former, quand on les pé-
trit avec de Teau , mte pâte lianite et >ducâle qui peut
être lissée, polie sous le tIcMgt, et prendre tontes les
formes que l'on désire. Un autre caractère esseffitid de
Fai^e, c'e^ que, quand on Texpose i l'action d'un feu
tiolent , elle pet A toutes les propriétés que nous venons
4*énumérer, devient impénétrable à l'eau et à tous les
liquides, et acquiert une dureté si prononcée qu'elle
peut fisure feu au briquet.
L'emploi de l'argile pour la confeclioii des poteries
repose sur cette modiâcation profonde que la ctudfxir
lui fait «ubir. Toutes les poteries^ quelle que soit leur
Talrar, depuis la porcedaine la plus précieuse jnsfv'anx
plus infimes qualités des vases de terre employés dans
les ateliers et dafns les -cui^nes>, sont pi^porfee^ ^ta
^moyen d'one terre argileuse préalablement moulée par
rintermédiaire de l'eau, et calcinée eftisuite à me faanble
température. Geftie calcaniaticm les rend dures et impé-
nétrables aux liquides, inatlaquaUes pair la filupart
des agents clumiques. Les poteries si nombreuses ot si
"variées, qui servent à tant d'usages dans les arts et dans
l'économie domesëqoe, ne diffèfrent donc eiitre elles
que par la pureté de l'argile employée à leur confection.
Nous traiterons successivement des poteries comnmnes
et de la porcelaine.
Brt4««s. — Les promiers objets en terre cuite que
l'homme ait su fabriquer, sont les briques qui servent
aux oonstructtoQs.
Les briques ^ préparent au moyen d'uvie argile gros-
sière, telle qu'on la rencontre dans beaucoup de ter-
rains. Après avoir fait, par l'inteiraiédiaGlre de l'eau, «ne
pâte avec ces terres argileuses, on dcdme à cette pâte te,
forme de briques et on l'^pose à la chaleur d'im ibur.
On se contente quelquefois de sécher les briques à «n
soleil ardent; niais efi^les ont alors très->peu de solidité
Les iiriqoe& euiles doivent leur couleiir rooge 4 l'oxji
56 tk POftCELAINB ET LES P0TIRIB8.
de fer qu'elles contiennent. On les façonne à la main on
dans des cadres rectangulaires saupoudrés de sable.
Pour les cuire , on les met en tas en ménageant çà et là
des intervalles où l'on brûle lé combustible* On les cuit
aussi dans des fours, j
Poteries eommiineB. — Les poteries communes se
fabriquent avec des argiles impures qu'on laisse pourrir
pendant plusieurs années dans des fosses afin de les
rendre plus plastiques. Les pots à fleur, les formes i
sucre, etc. , etc. , sont fabriqués sur le tour à potier.
Tour à potier. — Le tour à potier est un des plus an-
ciens instruments de l'industrie humaine. Il consiste en
un grand disque de bois auquel le pied de l'ouvrier im-
prime un mouvement de rotation. Un second disque
plus petit, qui porte la pâte à travailler, est fixé sur
l'extrémité supérieure de l'axe vertical auquel est fixé
le grand disque inférieur. Assis sur un banc , l'oumer
place au centre de ce plateau une certaine quantité de
pâte humide et molle, et, faisant tourner le tour avec
son pied, il façonne la pâte avec les deux mains, de
manière à lui donner la forme voulue. Il n'y a pas de
plus joli spectacle que de voir un potier habile donner
à la pâte, avec une rapidité étonnante, les formes les
plus variées. Il semble que, par miracle, le vase naisse^
se forme, se moule de lui-même entre les doigts indus-
trieux de l'ouvrier.
Vases étrusques. — Les poteries campaniennes, im-
proprement désignées sous le nom de poteries étrusques^
et les poteries grecques anciennes , appartiennent à la
classe des poteries tendres , lustrées, qu'on ne fabrique
plus aujourd'hui. Les vases étrusques sont les modèles les
plus remarquables de la poterie antique ; ils sont d'une
forme pure, simple et élégante, qu'on s'efforce d'imiter
de nos jours. La pâte de ces poteries est fine, homogène,
recouverte d'un lustre ou enduit vitreux particulier, mince
et résistant, rouge ou noir, formé de silice rendue fusible
par un alcali. On les cuisait à une basse tempêratm^.
LA PORCELÀINK ET LBS POTIRIIS. 57
Faienees. Historique. — La faïence émailléBi a été
connue des Perses et des Arabes avant de l'être des Eu-
ropéens. On admet généralement que les ouTriers
arabes ont introduit des îles Baléares , en Italie l'émail
opaque stanifère. « L'introduction, dit M. Alexandre Bron-
gnîart, aurait eu lieu vers 1415, à peu près à l'époque
où Luca délia Robia, sculpteur de Florence, fît ses figures
et bas-reliefs en terre cuite, et les empâta dans un émail
d' étala. » Cette faïence s'appelait JUajolica dans toute
ritalie, nom dérivé de majorica, Mayorque. La fabrica-
tion de la majolica se fit d'abord à Gastel-Durante et à
Florence, sous la direction des frères Fontana d'Urbin,
Des manufactures s'établirent ensuite dans toutes les
villes d'Italie, et entre autres à Faenza, qui aurait depuis
donné son nom à cette espèce de poterie. Selon Mézerai,
son nom viendrait plutôt de Faïence, petit bourg situé en
Provence, « et renommé pour les vaisselles de terre qui
s*y font, > dit cet historien. François I" fit établir me
fabrique de faïence près de Paris ; celle de Nevers fut
créée par Henri IV, en 1603.^ ■
Mais revenons sur nos pas. Les manufactures ita-
liennes exécutaient des pièces de luxe pour les princes :
c'étaient des faïences sculptées, recouvertes d'admirables
peintures. Cependant, à partir de l'année 1560, hmajO'
lica commença à tomber en décadence ; ce qui était un art
devint un métier, les potiers remplacèrent les artistes.
Le secret de la fabrication de la faïence finit même par
se perdre en France, Ijjen qu'en 1530 un petit neveu de
Luca délia Robbia fôt venu décorer en carreaux émail-
lés le château du bois de Boulogne.
C'est à Bernard de Palissy que l'on doit l'art de com-
poser des émaux diversement colorés et de les appli-
quer sur la faïence.
Bernard Palissy. — Cet homme illustre était né
dans l'Agénois vers 1500. D s'appliqua, dans sa jeu-
nesse, à la peinture et à l'arpentage; mais son gi*and
mérite fut d'être, comme il le dit lui-même, ouvrir de
%%
d6 Lk FOACSUINB fiT IMS MmiKS.
terre. Après seize ans d'efforts, il réussit à fabriquer ces
admirables faïences émaillées qui sont encore trèsHT»-
chercfaées à cause de Téclat de leur émail et de la per-
fection des objets qui les décorent Ce sont des rap-
liles, des poissons, des coquilles, etc., d*<me venté
saisissante.
Bernard Palissy nous a laissé Thistoire de ^es dé-
couvertes dans un Traité de la nature des eaux et fah
taines^ des tnétemx, des terres, émcmx, etc. Le xédl ie
ses recherches est du plus vif intérêt. On assiste A œ
grand combat d'un homme anné d'ime idée eC d'une
volonté fortes, qui lutte de toute l'énergie de «mime
contre Tenvie, les refM-oches des petits esprits, laiiusère,
le découragement et la douleur. <}aelqueifois il s*aftinB
sous les coups de l'iofoitune ou se brise coDÉre Tiiisiiaès
de ses expériences^ mais il se relèTe bient^ et dit A son
Ame : c Qu'est-ce qui t'atUiste, puisque tu as trouvé te
que tu cherchais ? Travaille, à présent, et tu rendras liOB-
teux tes détracteurs. > Ailleurs, 11 est si malheoureaXf <t
il raconte ses chagrins avec un style d'une boidK»i9B
naïve et si poignante à la fois , que le lecteur a le 9SS&
serré et pourtant le sourire sur les lèvres :
« Toutes ces foutes, nous dit-il, m'ont cause tn lai la-
beur et tristesse d'esprit , qu'auparavant que j'aye eu
mes émaux fusibles à un même degré de feu^ j'aycnàdé
entrer jnsques à la porte du sépulchre. Aussi, en me
travaillant A tels afEst^res, je me suis trouvé l'espace de
plus de dix ans si fort escoul^en ma personne» qu'il
n'y avait aucune forme ny apparence de bosse aux
bras ny aux jambes : ains estoient mes dites janAes
toutes d'une venue ; de sorte que les liens de qooy j'at-
tachois mes bas de chausses estoient, soudain que je
cheminois, sur mes talons. . . . J'étois méprisé et moqué de
tous.... L'espérance que j'avois me laîsoit pixicédar en
mon affaire si viril^tnent , que plusieurs fois, popr ea«
tret^r les personnes qui me venoyect voir, je CwMb
mes efforts de rketCombieB que îiiténettremeal j« fiouK
IX ■Mêo/ljokz m LIS poisiiis. M
bien triste;... JTai été plusieurs années que, n'ayant rien
de quoy faire couyrir mes fourneaux , j'étois toutes les
nuits à la meîcy des pluyes et vents sans avoir aucun
secours, aide, ny consolation, sinon des chats-huanits
(fui chantoyent d'im costé et les chiens qui hurloyent de
Tantre.... Me ^s trouvé plusieurs fois qu'ayant tout
quitté, n'ayant rien de sec sur moy à cause des pluyes
qui e^oient tombées , je m'en allois coucher à la mi-
nuit on au point du jour, accoustré de telle sorte
comme un homme que l'on auroit traîné par tous les
bourbi^s de la ville ; et , m'en allant ainsi retirer, j'ai-
lois brîcoUant sans chandelle, et tombant d'un costé
et d^autre, comme un homme qui ^eroit ivre de vin,
j^empli de grandes tristesses! » ');/
/ Bernard Palissy avait embrassé la' religion réformée,
'^'il refusa d'abjurer. On le jeta daiis une prison où il
mounit en 1689.
Co«Cèetl«ft 40S p^erles de falenee^ — * Les faîeQCes
s'obtiennent , comme toutes les poteries , en calcinant
dans des fours la pâte argileuse préalablement nïoulée.
lia pftte des faïences est mie argile qui reste blanche a^rès
la cuisson , -quand elle est pure , et se colore en rouge
ou en brun quand elle est impure. La faïence anglaise,
ou faïence fine, est d'une pâle qui demeure blanche
après la cuisson ; au contrah^ , les faïences communes
de Frasice, que l'on désigne souvent sous le nom.de
terré de pipe , donnent par la cuisson une pâte colorée.
Toutes les faïences doivent être couvertes d'un vernis
^i éoime à ia poterie* l'éclat et le poli nécessaires aux
cisages «uxquels on la destine. Si la pâte est incolore
après la osssson, telle qne la faïence fine anglaise, qui
reçat de 1760 à f770 de grands perfectionnements
centre les mains de Wedgvoed ^ et qui est caractérisée
par nne pâte blanche, opaque, à texture fine, on la re-
couvre d'un vernis trampiffent, que l'on obtient par im
mélange de sable et d'oxyde de plomb. Par sa trandu^
«idiléy ce vernis laisse apercevoir à travers sa subgtano^
60 LÀ POECKLAINI BT LES POTIillS.
la couleur blanche et mate de la poterie. Si, an contraire,
la pâte de la faïence est d'une couleur rougeâtre , et td
est le cas de nos faïences communes de France , il faut
l'envelopper d'une couverte en vernis opaque , afin de
masquer la couleur désagréable de la poterie. Ce vernis
opaque est un émail, c'est-à-dire, une combinaison
de silice avec de l'oxyde d'élain ou de plomb.. JÇ
Voici comment en opère pour appliquer sur les fefcn-
ces la couverte ou vernis. On pulvérise, de manière k
la réduire à un état de grande division , la matière des-
tinée à servir de couverte, et qui consiste , comme nous
l'avons dit, en un émail ou verre à base d'oxyde d'é-
tain ou de plomb. On délaye cette poudre dans de l'eau,
que l'on agite de manière à la tenir en suspension, et
l'on plonge dans ce liquide la pièce de poterie cuite et
par conséquent poreuse et très-absorbante. Par cette im-
mersion rapide , la pièce absorbe une certaine quantité
d'eau qui pénètre à l'intérieur de sa substance, en lais-
sant à sa surface une légère couche d'émail pulvéru-
lent. En portant ensuite la pièce au four, l'eau s'évapore,
rémail , matière très-fusible , fond par la chaleur, et
forme à la surface de la pièce une enveloppe de vernis
opaque ou translucide , selon la nature des matières em-
ployées.
Porcelaine. Historique. — La porcelaine est la pluS
précieuse des poteries , parce qu'elle est obtenue avec
une argile particulière nommée kaolin ^ qui est d'une
pureté absolue.
L'art de fabriquer la porcelaine a été connu et mis
en pratique de temps immémorial en Chine et au Japon,
où il existe de très-riches gisements de kaoUn. Ce n'est
pourtant que dans les premières années du xvu* siècle,
que des voyageurs revenant de l'Orient apportèrent eft
Europe et firent connaître ce précieux produit céra-
mique. On s'occupa tout aussitôt avec ardeur, en diffé-
rentes parties de l'Europe , d'imiter et de reproduire
cette poterie qui étonnait par sa pureté, son éclat, sa
LA POKCKLÂmE ST LES POTKiISS. 61
translucîdîlé et sa blancheur. Les souverains consacrè-
rent des sommes considérables à provoquer cette dé-
couverte qui aurait enrichi leurs États.
^ C'est en 1707, que l'art d'imiter la porcelaine de Chine
fat trouvé en' Saxe, par l'alchimiste Bôtticher, après de
longues recherches faites pour le compte de l'électeur
de Saxe. Un gisement de kaolin, trouvé près d'Aué,
avait permis de réaliser cette remarquable découverte.
En 1707, l'électeur de Saxe créait à Dresde la première
manufacture de porcelaine que l'on ait vue en Europe.
^ En France , les efforts faits pour arriver à imiter la
porcelaine de la Chine et du Japon , finirent également
par aboutir à d'heureux résultats. En 1727, on com-
mença à fabriquer en France une poterie blanche,
translucide, à couverte brillante, qui diffère beaucoup,
par sa composition , de la porcelaine dure, et qu'on ap-
pelle porcelaine à pâte tendre ou vieux Sèvres. Mais la
fabrication de celte pâte très-coûteuse et très-difficile
cessa dès qu'on eut découvert à Saint-Yrieix, près de Li-
moges, un gisement d'une véritable terre à porcelaine.
La manufacture royale de Sèvres fut fondée en 1766
et, l'année suivante, l'impératrice Marie-Thérèse recevait
de Louis XV un service de cette porcelaine. Depuis, un
grand nombre de manufactures s'établirent en France
et ailleurs.
Préparatton de la poreelalBe. — Façonnage des
pièees. — L'argile employée pour la fabrication de la
porcelaine à la manufacture de Sèvres est le kaolin de
Saint-Yrieix, matière ^anche et douce au toucher; on
y mêle un peu de sable et de craie.
On commence par chauffer ces matières au rouge
et on les jette dans l'eau froide; on les réduit en
poudre sous des meules , puis on les lave pour séparer
les grains grossiers. Après les avoir mêlées et humec-
tées en partie, on obtient une pâte plus solide, qu'un
homme piétine en marchant dessus pieds nus. Toutes
ces opérations doivent être faites avec grand soi^. on
4t LA POftOSLAIlVB IT L» ffOnMES.
abandonne ensuite la pâte pendant plusieurs aimèei
dans 4es caves humides où elle pourrit^ c*est-^-dîre»
que la petite quantité de matière organique qu'elle peat
oontenir se détruit. Avant de procéder k la ooniectiDn
des pièces, <m malaxe la pâte à la main, on «n tarwè
des boules , qu'on lance avec force f(ur la table de tn^
vail pour (aire sortir les bulles de gaz qu'elle peut txm^
tenir après la pourriture.
Le premier façonnage ou Vibauehage se fait snr k
tour à potier que nous avons décrit plus haut*. "*>* jl
pièce ainsi préparée ne saurait être soumise à la Om
son : «Ue est trop imparfaite; on achève de hàisxiûsx
fies formes dans une seconcte opération : le ^oimiis^
On laisse l'objet se dessécher un peu sur le tour, ptài
l'ouvrier mettant le tour eo rotation, entame la pièce
avec un instrument tranchant et lui donne répaissearet
la pureté de contours nécessaires.
M^Biagift. -^ Toutes les pièces ou parties de pièott4e
porcelaine ne sont pas façonnées par l'ouvrier sur k
tour. Beaucoup d'objets se façonnent par le mouUii^é
même par le couU^e.
Dans le moulage^ la pâte céramique est apgiliqaie
dans un moule creux dont elle doit conserver b
forme. Ce moule est ordînaîrement en plàtn. Pov
les pièces rondes, comme les anses et les colonnes,
on se sert de moules composés de deux parties égales
exactement superposées. On moule une moitié de li
pièce dans chacune de ces parties, et quand la pâte est
encore molle, on rapproche les^eux moitiés du inoiik*
Coviage. — Les lubes et les cornues de pnrrfliîift.
les becs de théières et beaucoup d'autres pièces crenes
se font par emUage. Si l'on verse dans un moute pereli
^1 plâtre une bouillie liquide de pâte de porcelaîneifc
moule absorbe beaucoup d'eau, et une cpucbe de pite
adhère à la face intérieure du moule. On'latsse écoukr
LA 'POECXLAIRI IT LIS POTBEHS. tS
tat partie liqoîde qui reste et on remplit de nonvean le
fiMMsIe, Iisef(Mrme une seconde couche de pâte ronconti»
aoe ainsi jusqa'à ce qu'on ait obtenu répaissenr suffisante.
Les pièces de porcelaine feçonnées par ces di-
verses méthodes sont lentement desséchées, puis sou-
mises à une première cuisson dans la partie supérieure
d'un fDur à porcetsine. ËHes prennent ainsi une certaine
consistance, mais elles sont très-poreuses et ne sauraient
être «oBi^yées en cet état aux usages auquels sont des-
tinées les poteries.
CMnrerte •« «teiçme. — La couverte ou glaçurB^ qui
VappMque après cette première cuisson de la pièce, a
p0Qr efiet de s^opposer à l'absorption des liquides par
te pâte de la poterie , et de lui donner un éclat et on
poï agréables à ToeiL
La matière qui constitue la couverte ou vernis de la
poroeftaine, est le. feldipath^ roche naturelle qui a une
grande analogie de txHuposition avec l'argîle qui sert à
obtenir la poredaîne : die fond à une température infé-
rieure à celle à laquelle le vase se déformerait.
Tja couverte, réduite en poudre extrêmement fine , est
mise en suspension dans l'eau. Un ouvrier plonge avec
adresse la pièce à vernir dans le liquide : Feau est
absorbée parla pâte poreuse, et la matière vitrescible
se dépose à sa surface. Si on voulait vernir des pièces
déjà cuites et non poreuses, il faudrait appliquer la cou-
verte au pinceau ou par arrosement.
CttiMMa. —-La cuisson de la porcelaine se fût, i la ma-
BOfadure de Sèvres, dans des fours A trois étages. L'étage
supérieur sert, comme nous l'avons dit, à donner i la
pièce nne première cuisson, les deux autres servent à la
cuisson définitive de la porcelaine. Chacun de ces étages
est chauflé par quatre foyers extérieurs accolés au four;
la flamme pénètre dans le four par des ouvertures late-
ntes qui font^aiuM office de cheminées pour cc^ foyers.
Pour cuire chaque pièce de porcelaine, on l'enferme
dflwsun vase 4Kppelé •case^0 qui a une ibnne appropriée
64 LB TSEEl.
à In forme même de la pièce. Les eazettes sont fabriquées
avec des argiles encore moins fusibles que la porcebine,
afin qu'elles résistent à la violence de la chaleur. Quand
le four est plein, on mure les portes avec des briques
réfract/iires et on donne le feu. La cuisson est teroÂiée
après lr(înte-sîx heures de feu.
Pelntare et domre de la poreelalne. —Quand 011
veut recouvrir la porcelaine de peinture ou de dorore,
c'est-à-dire la décorer^ selon l'expression consacrée, on
applique sur la pièce déjà cuite et recouverte de son
vernis de l'or en poudre ou d'autres substances miné-
rales diversement colorées qui servent à effectaer le
dessin. Ces substances minérales colorées sont mêlées
d'un fondant qui est ordinairement le borax. On porte
au four les pièces ainsi décorées. Par l'action de la eha*
leur, le borax fond et détermine par cette fusion l'idhé-
rence des matières minérales colorées avec le vernis de i
la porcelaine. Ces couleurs sont très-peu altérablesqinnl 1
elles sont appliquées avec les soins voulus. ]
VII
LE VERRE.'
Hlstoriqae. — Il est parlé du verre dans rÉcritore |
sainte en deux endroits , dans le livre de Job et dans
celui des Proverbes.
Dès l'antiquité la plus reculée, les Égyptiens connai»-
saienl l'art de fabriquer les verres blancs et colorCi,
de les tailler et de les dorer ; c'est ce que démontient
les ornements dont étaient parées plusieurs moimes
trouvées dans les catacombes de Thèbes et de Memphis.
L'an 370 avant Jésus-Christ, Théophraste cite des verre-
ries phéniciennes, situées à l'embouchure du fleuve Béhs.
LE YSRRS. 85
. Les Romains ont connu le verre plus de deux siècles
avant Jésus-Christ. Nous devons à Pline des détails
curieux sur le mode de fabrication de ce produit dans
les verreries antiques. De son temps , des verreries com-
mençaient à s'établir en Gaule et en Espagne. 210 ans
après Jésus-Christ, sous Alexandre Sévère, les verriers
étaient si nombreux à Rome, qu*on les avait relégués
dans un quartier séparé.
Les notions qui précèdent, relatives à la connaissance
du verre par les anciens, expliquent pourquoi Ton
trouve si souvent en Egypte , en Italie , en Allemagne ,
en France, etc., beaucoup de vases et fioles de verres
dans les tombeaux antiques.
Les premières verreries de l'Europe , dans les temps
modernes, furent établies à Venise, sous la direction
d'ouvriers arabes, ce qui montre que ces peuples avaient
conservé l'art de la fabrication du, verre que leur avaient
transmis les anciens. jr
Au xin* siècle, les Vénitiens avaient découvert le
secret d'étamer les glaces, et répandaient dans toute
l'Europe des glaces étamées sous le nom de glaces de
Venise. Les anciens, en effet, n'ont point connu l'élamage
des glaces; chez eux, les miroirs étaient composés d'une
simple lame d'argent poli, ou d'un métal peu oxydable
et k surface très-réfléchissante.
L'art de graver , de tailler le verre et de le transformer
ainsi en un objet d'ornement, a été, dit-on, découvert
par un artiste allemand, Gaspard Lehmann , ^ qui l'em-
pereur d'Allemagne, Rodolphe II, mort en 1612, ac-
corda le titre de graveur sur verre de la cour d'Alle-
magne. Cependant l'art de polir et de décorer le verre
n'avait pas été complètement ignoré des anciens, car
Pline parle de certains tours servant à graver le verre ,
qui: étaient employés de son temps. ,
Composition générale du Terre. — Quand on fond dans
an creuset chauffé au rouge un mélange, fait en p^Q.
portions convenables, de silice (sable pur) et d'uu oxyde
46 Lt TIRlt.
métallique alcalin on terreux (potasse, soade, chanx,
alamine ou magnésie), la siliœ se combinant à l'oxyde
métaUiqoe, donne naissance àxm mélange de sHcsta
divers , c'est-à-dire à des silicates de potasse, de «nd»',
de chaux , etc. Les silicates de soude , de petase, de
chaux, d'alumine, purs ou mélangés, c'est-à-dife tefn-
dnit résultant de la combinaison de la silice aiec k
soude , la potasse , la chaux ou l'alumme , conitilMBt
donc d'une manière générale le produit que l'on déâ|Qe
sous le nom de verre.
On peut distinguer les verres en verres ineobrm qm
l'on emploie pour la gobeletterie , les vitres et k&^taM
coulées , et en verres noirs ou colorés ^qai servent à h
confection des bouteilles et <les objets de yerrerie gros-
sière. Enfin , on désigne sous le nom de cristal imymt'
excessivement pur et qui jouit de qualités optiifseï {}l^
ticulières. Nous allons passer en revue les prooéièiée
fabrication de chacune de ces espèces de vente,
Yenws laeofores. — Les verres incolores oordinrins
que l'on emploie pour la gobetetterie, les vitresKta
glaces , sont formés de silice unie à de la cha«s tl ï
de la potasse ou de la soude. Les plss beaux vofts
à baâe de potasse et de chaux sont ies yanw k
Bohème. Le verre blanc de première qualité est talHÎqà
à Paris avec du sable d'Ëtampes, de F<>ntai]i]e!bleaii A
de la butte d'Aumont, de la craie blanche de Boa|^ d
du carbonate de soude.
Le four à verrerie se compose d'un loyer cenfnl »
touré de deux compartiments latéraux^ dans lesqids
on place les matières entrant dans la composition Ai
verre, pour leur faire subir une calcination prttis-
naire qu'on nomme ftitte. Ces matières étant ftîtléei,
•c'est-à-dire chauffées à une certaine température^ oate
place dans le foyer central, dans des creusets où e&K
fondent et donnent le verre. €e prodoit vei^Aa liquide '
par la chaleur du foyer, est ensuite façonné en dift^
rentes formes par les moTens que nous aUons décria
LE TERBB. 67
La came^ outil principal de l'ouvrier verrier, est un
tnbe de fer creux , muni d*un manche de bois. Nous
lonnerons comme exemple de la manière dont Touvrier
kQoniie les objets de verre nu moyen de cet outil, ht des-
sription de la préparation 'à'un carreau de vitre.
L'ouvrier plonge sa canne dans le creuset rouge con-
tenant le verre liquide, puis en soufflant dans la canne,
eA «n lui faisant subir divers mouvanents de rotation
ou de balancement, il. d<j>nne peu à peu au verre la
forme d'un cylindre '^aflongé. Avec des ciseaux il
coupe rapidement le (iàme qui termine le cylindre de
verre encore rsKmlli par la chaleur ; puis il détache de
ht canne le -manchon de verre ainsi façonné, en plaçant
une goutte d'eau sur la partie voisine de la canne et y ap-
pliquant aussitôt un fil de fer rouge, ce qui provoque
ime séparation nette et immédiate. U coupe ensuite le
manchon suivant sa longueur au moyen d'une goutte
û^eaxL et d'une tige de fer chauffée au rouge. On porte
aiors au four d'étenâage le manchon de verre. Quand il
est suffisamment ramoHi4)y la chaleur, l'ouvrier éiei^}
éeurj armé^d'une régie ,%Rltsse à droite et à gauche les
deux côtés du cylindre, puis, au ntoyen d'un fàb'c en
b(HS qu'il &it glisser ranjd^menft à la surface du verre,
il étend parfaitement ta plaqtie. On la pousse enfin dans
le fcmr t recuire et on la laisse refroidir lentement. EHe
constîtue alors un carreau de vitres.
wevM 1 ibo«tc!ni«s« — Pomr la préparation du verre
à bouteilles ou veire noir, on emploie des sables ocreux,
parce que l'oxyde de fer qu'ils renferment donne de la
fusibilité mu verre. On y ajoute de la soude brate, des
cendres de bois et une grande quantité de morceaux de
bouteilles. Les fours pour le verre à bouteille renferment
ordinairement six grands creusets qu'on remplit du
mélange et qu'on chauffe pendant sept à huit heures. "' '
Pour faire une bouteille, un aide plonge plusieurs fWs
la canne dans le verre fondu, jusqu'à ce qu'il en ait retiré
la quantité nécessaire au façoeni^ d'une bouteiU^ ^^ 4
68 LE VERRE.
chaque fois il la tourne constamment entre ses mains. Le
$ouf fleur prend alors la canne, appuie 1^ verre sur une
plaque de fonte en tournant la canne pour former le gou-
lot de la bouteille, puis il souffle dans la canne et donne
au yerre la forme d'un œuf. Il marque ensuite le col delà
bouteille, réchauffe la pièce et la souffle de nouveau après
ravoir introduite dans un moule de bronze qui lui donne
la forme et les dimensions convenables. Pour faire lefMid
de la bouteille, il appuie un des angles d'une péâte
plaque de tôle rectangulaire, nommée molette^ an centre
de la base de la bouteille, tout en tournant celle-d avec
la canne. Il ne reste plus qu'à détacher la bouteille de
la canne et à ajouter une petite corde de verre au
sommet du goulot. On place ensuite les bouteilles dans
le four à recuire, et on les laisse refroidir lentement.
Cristal. — Le cristal diflfère du verre proprement dît
en ce qu'il contient une certaine quantité d'oxyde de
plomb, à l'état de silicate d'oxyde de plomb, que ne
renferme pas le verre ordinaire. Ce silicate de plomb '
donne à la masse vitreuse une grande pesanteur spéci-
fique et une limpidité parfaite. Les rayons luminenxqû
le traversent y éprouvent une réfraction (c'est-à-dire
une déviation ) beaucoup plus considérable que dans le
verre commun. Enfin, le cristal se taille par le cisean
avec la plus grande facilité , et peut recevoir aiusi toutes
les formes propres à la décoration. C'est cet ensemble ^
de propriétés remarquables qui rendent le cristal si pré- ^
cieux pour un grand nombre d'usages , et font sa supé-
riorité sur le verre proprement dit.
Le minium, ou oxyde rouge de plomb, est le composé
plombique qui sert à la préparation des difTérentes
variétés de cristal.
Le cristal le plus commun s'obtient en fondant ens&Sf
ble dans un creuset du sable pur, du minium et du
carbonate de potasse purifié.
Une variété de cristal qui est très-dense , très-réfipin-
^nt, et qui, sous l'influence de la taille, imite singuliè-
LE YERRB. 69
ment le diamant, porte le nom de strass. Si on le colore
rec des oxycj^s métalliques, on obtient des pierres pré-
euses artificieMes.
Les verres employés pour former les lentilles qui en-
ent dans les instruments d'optique, sont le crown-glass^
li présente une composition analogue à celle du verre
5 JBohême , et Je flint-glass^ qui est un véritable cristal.
sins le crown^glass entrent : sable blanc, carbonate de
dtasse, carbonate de soude, craie, acide arsénieux. Le
int-çkus est composé de sable blanc , de minium et de
irbonate de potasse très-pur.
VIII
LES LUNETTES D'APPROCHE.
■Uiferique. — On a prétendu que Finvention des
mettes n'appartient pas aux modernes; mais toutes
\s preuves que Ton a invoquées à cet égard sont tombées
evant leur interprétation raisonnée. Il a été bien con-
até seulement que, cbez les anciens , on examinait les
jtres avec de longs tuyaux, de manière, dit Aristote, à
^produire Tefifet d'un puits, du fond duquel on voit les
toiles en plein jour. Mais un tel moyen n'avait rien de
Dmmun avec les instruments d'optique dont nous avons
nous occuper. i
Frascator et Porta. — On lit, dans un ouvrage de
tascator publié à Venise en 1638 : « Si on regarde à
"avers deux verres oculaires placés l'un sur l'autre,
a voit toutes choses plus grandes ou plus proches. »
n lit encore dans la Magie naturelle, ouvrage publié
1 1590 par un physicien napolitain, nonmié Porta,
d'en réunissant une lentille convexe et une lentille
mcave , on pourra voir les objets agrandis et distincts.
70> LIS LUNSTIS& D*AfPROCfiS.
Cependant aucun de ces physiciens n'a construit d'appi-
reU d'optique réalisant la lunette d'appro^e.
Jean Lippershey. — Il résulte de documents ttmvris
dans les archives de la ville de la Haye que, le S oclifare
1606, Jean Lipper^ey, opticien^ bourgeois de Wdd^
^ bourg et natif de We^ demandait aux Etats gb/àam
^ de la Hollande un H^rde trente ans, pour koah
struction privilégiée d'un instrument servant à fte
voir les objets très-éloignés , comme cela a été prune è
Messieurs les membres des États généroMX. Qualire JMR
après, une commission nommée par ^es Etats giitan»
décidait que l'instrument de Lippershey serait utile au
pays, mais qu'il fallait le perfectionner, afin qu'on pût
y voir des deux yeux. Le 15 décembre 1608, l'instra-
ment reçut de l'inventeur cette modification.
Le 17 octobre 1608, un savant hollandais, Jacques
Metius, fabriquait un instrument qui, selon lui, ètsût
tout aussi bon que celui du bourgeois de Middelbourg.
Ajoutons qu'en 1609, l'immortel Galilée, en Italie, réus-
sit à construire , par ses propres efforts, cettâ £aîaMse
lunette hollandaise , dont U n'avait entendu parler' fK
par le bruit public.
Comment le bourgeois de Middelbourg, Jean Ifaippenh
bey , était-il parvenu à construire \d lunette d'a^yroebe!
Est-ce par la force de son génie, ou par un effirt dabar
sard? « Je mettrais au^-dessus de tous les mortel^ dît te
grand physicien Huyghens^ celui qui, par ses seules rt*
flexions , et sans le concours du hasard y serait arrivé à
l'inveption des lunettes. » Si on en croit la traditkmi
Lippershey ne serait arrivé que par hasard à ccéer ees
admirables instruments. La tradition rapporte» qu'a
étranger ayant commandé à Lippershey des leutillii
convexes et concaves, vint les chercher au jour o»
venoi eii choisit deux» les mit devant son oui en kft
éloignant et en les écartant tour k tour, paya» puis par-
tit sans rien dire. Lippershey demeuré seul, imita , dit*
on, les dispositions qu'il avait vues employer par L'a-
tger, €t reconnisl ainsi le gros^ssanent. En fixant
l!s les deux .verres aux deux extrémités d'un tube > il^
Ittmisit la première luneUe d'approcbe^
binant une antre version, les ràfants de lâppershey
Dit rapproché par hasard et à la distaiiee voulue
X lentilles, dont Tune était concave et l'autre con*
!), poussèrent des cris de joie, en voyant de si près^
Mt du clocher de Middelbourg. Lippershejr, qai était
MUfc» fixa les deux verres sur une planchette , puis,
extrémités d'un tube, et coostiruisii ainsi, pour te. pce^
vetoiSi l'instruiaent merveilleux dont nous parlons.
lelte que soit la manière dontLippershey soit arrivé-
résultais , il semble bien démontré aujourd'hui que
à cet artiste que revient Tlioimeur d'avoir cowtniit i.
imcaièrt lunette d'approche.. /
t^mÊimt lamette irmm à Wmdm^ — On Ut dans le /o«r-
dm règne de Mmri IV par Pierre de L!£stoîle, à la
i de 1A09: : c Le jeudi, 30 a^vril, ayant passé sur le
dt marchand , je me suis arrêté chez un lunettier qui
itrait à plusieurs personnes des lunettes d'une nour
^ mientktt et usage. 6e& lunettes sont composées
lu tuiyaia long d'environ un: pied : à chaque bout il y
a Terre, maïs différent l'un de l'autre. BUes servent
r voir di^ûijGtemjsnt les objets éloignés, qu'on ne-
que tiès-confiisément. On approche cette lunette
1 œil, on ferme l'autre : et regardant l'objet qu'on
l Gonaattire ,. il parait s'approcher et on le voit dte-
tement, en sorte qu'on reconnaît une personne d'une
lii-lieiie. Osi m'a dit qu'un lunettier de Middelbourg
Zélande en avait fait l'invention.... » Le pont mar-
id» dont parle Pierre de L'Estoile, traversait la Seine
> à côte avec le Pont*aa*Change , et» comme lui > il
t couvert de maisons,
^«tefte éM iiuMUB» a'»ppv0eiie. •*<* Ou réunit sous
omii de lonettes d'approche : l"" la lunette astrono-^
uBf â« la lunette terrestre , 3"^ la lorgnette de specr
s.
^ UBB unosnss D'ânmcxaB.
Toni{ kl thrtorir expliquant le jeu physique desk-
iiNift> «Vannror.hr repose sur le phénomène connu sous
L nnii. d( «Y/nirffVwi dr ^ lumière. Il est donc indispen-
^hir. pair ]'int(^lli4?enrr de ces instrmnents, deluen
ronipri"»n«1rc ce phAnonir-nc.
l ni mft^st (ludconqnr- de lumière, un faisceau tnim-
HMi\ n«: (^\o.nini( . nom (Mrf considéré conuuefonné
H: 1; «^{"«nnior de pU)sip.urf lûmes lumineuses parallèles
^nii\ rll/s 01. donne h' nom de rayons lumineuxi{X&
\ifr\t> innnnHî^io> iv^ralliVics,^"S\ ,
'>-^î> wn( sul>>ianr.( lîjanlia^c uune constitotiaaimi-
^^'^«Trt*■ ,l;^n> nnt r^wriu- lî'air. par exemple, oa une
"•^nrh. i'fwu. h. lumu'în se meui en ligne droilcMais
<^ï>.^n, r.î iMMM. d( lumière pai%sr obliquement d*im mi-
•»i^» *Mî.-*ir,w,Mi. . dt '.'air. na: exemple, dans im autre
«^*J*.î ou i\ ii:î> I; mi>mi densiif . comme Teaii on le
vrir^ .. ^.,^^^ ^. T»^^^irîyù:pa=ii«. niuu en ligne diwte; ,
• ^ ' '"î^ . *r<'-r^ii^. tn.'i. st meu: dani- iesewmdmi- (
'•■*«: >5ï vo mv rt:n>rîiM ou. ni iornii pasleproloD-
^ï^-» ^v -- vMvjnf'dr T-r.voT^ o\t(înfUK. c es- -à-dire qDÏI«
- ••->?. -^ ^j* y Tkn«!»rioii OUI nitsseden; les rayons
^•'" >. .^. ,T^.,,. fi. i.^r ro«t; àirtLCXi quand ils pas-
^" ^' '-iJT^; ,,,j^,r;>dens;^^n>ui:niiiiexnjus dense,
..V. v^xM.>5< î \^^ft^;r,»i^ùa. Aî> iennlieî. îesqndies con-
vr»»N>, ,^ ij^, 'ii^uiAi- ^«în^«naiut:. lu /«Kttc fap"
V im^ io i i i, -- 4*- b«tfilfc- "^==™nfin: d optique k pins
xî*i^-ii. ^^M^ >^T!ftfe^)Hir yxoi iip]iiicaiioL ùt îa réfraÀ)n
> j >%>«Mi^!^ nMft> ite mibeui. pius^ otoises que Tair.
. . i >^i-.«^i>$K «iM^ sud^ ûf vfrrt , îrtvaiijee de numière
_yj ^ «Urwticc du sciftil une lentille bi-cott-
■*"*"^ aui reik.vuan?n: Il s^irfice de ceuelen-
iit, ie rà!rac;ent ceux fois : en en-
LBS LUNETTES D'APPROCHS.
7$
trant dans le verre et en en sortant, tous s'inclinent l'un
vers l'autre ; de l'autre côté de la lentille, ils se réunissent
en cône ou, comme on dit, convergent tous de manière à
se rassembler sur un point Irès-restreint, qu'on nomme
foyer principal de la lentille^ ainsi que le montre la fi-
gure 19.
-^
Fig. 19.
D*après cela, si on place un objet lumineux, ou éclairé
AB (fig. 20), au delà dufoyer d'une lentille biconvexe, les
rayons émanés de A convergeront en a, et les rayons
émanés de B en 6 , a et ^ étant les foyers de tous les
rayons lumineux émanés des points A et B. Il en sera de
même de tous les
rayons émanés des
différents points de
l'objet.
L'image produite
par la réunion des
foyers correspon-
dants à chacun des points de l'objet pourra être reçue
sur un écran blanc, ou bien encore être vue par un œil
placé sur la direction des rayons qui se propagent en
divergeant après s'être croisés à leur foyer. C'est cette
figure visible au foyer que l'on appelle Yimage réelle
de la lentille.
Plaçons maintenant un objet lumineux oa éclairé en-
tre le foyer de la lentille biconvexe et cette même len-
tille. Les rayons de lumière qui en émanent subissent
en traversant la lentille des réfractions en quelque sorte
imparfaites. Us ne convergent pas à la sortie ^ jjjj^jg
Fig. 20.
TES »
' «î COL e^ r^îvïit a; rj^s^^ite de la lentille voit, da
^ïAl m * :ti»ie::. sxk ia&p: > Z a^nudie de l'objet HL
^^du i&» ou r^ÀL K fis: ivceTûir s^ur un écnm esH
iise tirtmelie.
^ Une lentille biconYexe
• ^ riifc,"êe au-devant de Fœil
rji^nie la ioMpe oo nn-
^ zrz^czz'e simple. Cet in-
^cisKst sert au natma-
li^sc; i êoidier soil dusks
jL=irL£sx, soit dans hs fé-
*^ ■ f&sscx. de petits détails
,-..- <--v:-r. :v->iirn.^ j ~ t1 nz X:u5 T leTieDdroiis
vw> I mt «MMMMwmMi. — 1 jc^yse que noos venons
A A\r.rv-> m ,r*'.>!^!;s!(!^P33if3£ if< f^ffcs par oBe IcDliZIe
>5,-.'.v^T„ %,"..s-v..r:. et Bk-^ïs îtîSTîte'rr: f expliquer le jea
'n^-v.v^-; t;.^ 7i\-^\>i .tu^ufL ;& j::::3ir:;f ces astroDûiDfiS
^^ ^-v^v^^ir v^^^iv^vxikTZf: k^ fr-ois corps célestes
«<v«^t V 'iai^nvrcsT AonÀî;* ç:;:: ji^ sc:.ir^ ie notre gfok.
V.'t V«\*îv «54rv«ormi>43i* <^ .v.r-*7»::sc ei.e3eî delaréu-
-Nx>* <v vvNRX V-ri:;.ii>t >'\vcr£ifs. f^acikissées lai
Am\ o\"v^^u.> /'a:r, r.:N; r-ïiCOjwr, h roi est formé
V *nNïW ♦»«* À"^v rvi^rïJk-^ TvciTir.: I'jldc djns i'aufire,
^*** <««f" r^^îvfcX'^^îi.v^r rcisîSsi'' frcre v^er à volonlé la
t t>K 4%«$K^)i»^MW< vW «m:\ }ex»il^ dans la lunette d'ap-
rf^-w J^^ m^ îî^MU |v*s k^ uW^»;^ ; vvie «îiii est placée prts de
>(^' ^i^Ht'^'eUo ^ui «"^^^ UHinuv eu cùtê de Tobjet i Ql)6e^
\s^«* \ou\Mis dV\pliqt;or tviîunoiit une seule lentille
Ui^^wxo i^iN^^^t un objet. Sans entrer dans d'aiikes
V\l4UMlHm!A luuu iK>u$ Umierons à dire que àasi
\m »MUhUM<'s« diri^tS;^ vers le même objet, aifr-
tt i^lHHav lo» diiuensioiis apparentes de cet ot^f
mktmx c\u»idiSr»blettiatt et produisent par coft-
(
LIS ujubtus d' approche. 75
sêguent reffet qne Ton recherche avec les lunettes d'ap^-
proche.
La lunette astronomique est donc fiorméè par la réu-
nion de deux lentilles biconvexes» L'une des lentilles
sert, à former l'image; la secondé l'amplifie considéra-
Uieanent.
l«HBe(«e tenwMre OU loaipae-Tae. — La lunette ter-
restre OU la longue-Yue ne diffère de ]a lunette astrono-
Biiqpeque parce que les imageasont redressées , et ce re-
ds^Mment s'obtient à l'aide de deux lentilles biconvexes
coBfrenablement disposées entre l'objectif et l'oculaire.
IjMvpBette de 8f«euieie« — • La lorgnette de spectade
n'est autre chose que la lunette astronomique réduite à
de petites dimensions ; seulement la lentille oculaire est
biconcave , afin de redresser Timage amplifiée par le
jeu des deux lentiUesn.
La lorgnette de speetatU porte quelquefois le nom de
lunette de GalUée^ parce que la lunette astronomique qui
servit à Galilée à faire pour la pranière fois l'observation
des astres avait pour oculaire une lentille biconcave
et pour objectif une lentille biconvexe. Notre lorgnette
de spectacle n'est donc autre cbose que la hmette de Ga-
lilée réduite à de petites proportions et rendue portative.
IX
LES TÉLESCOPES.
Gomme la lunette astronomique, le télescope sert à
l'observation des astres; mais le grossissement des obr
jets est dû ici à un autre mécanisme physique. Dans la
lunette astronomique c'est ^ comme nous venons de le
iWf par un effet de réfraction à travers le verre que
les objets sont amplifiés ; daas te télfiseofevte m^âai»-
76
LIS TiUtSGOPBS.
ment a lieu par la réflexion des objets opérée sur il
miroirs métalliques courbes.
La première idée d'un instrument de ce genre tÙ
émise, au milieu du xvir siècle, par le P. ZeneÉL
Dans un ouvrage publié à Lyon, en 1652, ce mit
nous dit qu'il lui vint la pensée , pendant Tannée 1111^
déployer des miroirs concaves de métal pour pnÉh
le grossissement des objets lointains, afin d'obtenr,ii
n^oyen d'un simple phénomène de réflexion , les fil*
sants efi'ets de grossissement, que l'on n'avait eaan
réalisés que par la réfraction des rayons lunÛDCBià
travers deux lentilles. Mettant ce projet en pnfiqoei
le P. Zeuccbi construisit un télescope à réflexion (â
donnait les mêmes résultats que les lunettes d'ai^im
découvertes sept années auparavant.
Télescope de Grégory.— C'est en 1663 qu'a été d&ril
sinon exécuté, le télescope de Grégory, que l'on dèsgDe
souvent à tort sous le nom de télescope de Newttm»
Le télescope de Grégory repose sur les phénonte
de réflexion qu'éprouvent les rayons lumineux en fcfr
bant sur une surface concave ; il sera donc nécesÉte,
pour l'explication des effets de cet instrument, d'entiet
dans quelques détails sur les réflexions qu'éprouFen^les
rayons lumineux sur différentes surfaces.
Fig. 22.
Quand un faisceau de rayons de lumière tombe verti-
calement sur une surface plane et polie, comme -sur une
UCS TiLlSGOPIS. 77
lame plane de fer-blanc, par exemple, ils reviennent sur
eux-mêmes sans changer de direction. Mais s'ils tombent
obliquement, ils se réfléchissent et sont repoussés dans
un sens opposé à celui de leur première direction, mais
en faisant le même angle avec la surface plane, comme
le montre la figure géométrique 22, dans laquelle a c re-
présente le rayon lumineux incident, et ôc le rayon ré-
fléchi sur la surface plane au point c.
Si des rayons parallèles tombent perpendiculairement
sur un miroir oblique, ils se dévient de la même façon
que s'ils tombaient
obliquement sur un
miroir plan. Or, un
"~ miroir sphérique et
> concave présente
partout une surface
^*^* ^^' oblique hormis au
centre, et s'il est frappé par des rayons parallèles, ceux-
ci se réfléchissent à sa surface, convergent les uns vers
les autres, et finissent par se réunir en un même point
de l'axe du miroir. Ce point, c'est le foyer principal P
(fig. 23).
Si un objet V T est placé en avant d'un muroir concave
(fig. 24), les rayons partis de V viendront tous, après
Fig. 2%.
leur réflexion , passer sensiblement par le point v , qijù
sera le foyer de tous les points lumineux émanas de V.
n en sera de même pour le point T, et on aura ainsi
une image renversée en v t. Ce miroir concave pourr»
i
78
donc remplacer l'objectif des hinettes , c*est-à--dire fa^
mer à smi foyer ooe image de Tobjet éloigné.
Il faat maintenant amplifier cette image awc mi Wh
laire. Mais on doit nécessairement s'arranger de na*
niëre que l'observateur, placé devant l'oculaire, ne
s'interpose pas entre l'objet et le miroir , car les njooi
lumineux seraient empêchés par cet obstacle d'anrinr
au miroir. Voici l'ingénieuse disposition qui fot inagH
née par Grégory pour parer à cette difficulté.
Son télescope se composait d'un long tuyau àe aàm,
AFun des bouts de ce tuyau est un miroir concave M percé
M
a'
i 1-
S a
)
► N
k
\l
tf
B
Fig. 2S.
à son centre d'une ouverture circulaire. En N est un se-
cond miroir concave, un peu plus lai^e seulement fW
l'ouverture centrale du premier miroir. Les rayonsânis
par un astre se réfléchissent sur le grand fairbir M, elfor-
ment une première image en a b. Celle-ci se trouve entre
le centre et le foyer du petit miroir N, en sorte que les
rayons, après s'être réfléchis une seconde fois sur le mi-
Boir N, vont former en a! b' une image amplifiée et ren-
versée de a bfeU par conséquent, droite par rapport à
l'astre. On amplifie encore cette image au moyen de l'o-
culaire qui est une lentille biconvexe et jouît, par
conséquent, d'un effet amplificateur.
En 1672, Newton fit présent à la Société royale de
Londres d'un télescope à réflexion , qu'il avait exécuté
de ses propres mains d'après le système de Grégory que
nous venons d'exposer. C'est cette circonstance qui ex-
plique Terreur assez commune qui a fait attribuer i
Newton la découverte du télescope à miroir, qui , ea
^^telité, appartient à Grégory.
LBS TÉLBSGOPIS. 79
TéiesMpe d'HerMiieii. — L'astroDome William Hers-
chell, qui vivait alla fin du dernier siècle, a beaucoup
contribué, par les gigantesques dimensions des téles-
copes qu'il construisit, à répandre la connaissance de
cet instrument dans le vulgaire, dont il frappait l'imagi-
nation. Herschell n'était ni destiné ni préparé, par sa po-
sition, à embrasser la carrière des travaux astrono-
miques : c'était un simple musicien. Un télescope lui
tomba par basard entre les mains. Ravi des merveilles
que les cieux oSreA&oi à sa vue, grtce à cet instrument
d'optique, il s'éprit d'un grand enthousiasme pour l'ob-
servation céleste. Le télescope dont il se servait n'avait
qu'une faible puissance de grossissement; il essaya de se
procurer alors un télescope de plus grandes dimensions.
Mais le prix du nouvel instrument était trop élevé pour
la bourse d'un simple amateur. Cependant Herschell ne
perd point courage : l'instrument qa'U ne peut acheter
il le construira lui-môme. Le voili donc devenu mathé-
maticien , ouvrier, opticien. En 1781« il avait iaçonné
plus de quatre cents miroirs réflacteors pour les téles-
copes.
Les puissants télescopes dUerschell consistaient en un
miroir métaliifve placé an fond d'un large tube de cuivre
ou de bois légèrement Incliné, de manière à projeter l'i-
mage très^amplifiée et très-lumineuse d'un astre au bord
de rorificeéft lobe, où il l'examinait à Fiide d'une loupe,
c'est-à-dire en supprimant le second miroir employé par
Grégory, qui amène nécessairement une perte par cette
seconde réflexion sur le petit miroir.
Le plus grand télescope. dont Herschell se soit servi,
était formé d'un miroir de 1"',47 de diamètre. Le tuyau
avait 12 mètres, et l'observateur se plaçait à son extré-
mité, une forte lentille à la main, pour regarder l'image.
Le grossissement pouvait s'élever jusqu'à six mille fois le
diamètre du corps observé. Afin de donner au télescope
l'inclinaison convenable pour chaque observation, Hers*
chell avait fait établir l'immense appareil de mits , àe
LES TELESCOPES.
cordages et de poulies que représente la figure »,' '
Toute la conâtruclion reposait sur de» roulettes, et onh
faisait mouvoir tout d'une pièce pour l'orienter, à l'aide
d'un treuil. L'observateur se plaçait sur une plate-forme
suspendue à l'orifice du tube, comme les fauteuils ac-
crochés à ces balançoires qui ont la forme de vastes roues '
et qu'on voit fonctionner aux Champs-Elysées. Du reste ,
Herschell ne se servait que rarement de cet immense
télescope. Il n'y avait guère que cent heures dans l'an-
née pendant lesquelles, sous le ciel brumeux de l'A
iel'j^^
us TÉUSGOPES. 81
terre, l'air fût assez calme et limpide pour employer cet
instrument avec syiccës.
De nos jours, lord Ross, en Angleterre, a construit un
télescope encore plus puissant et plus énorme que celui
d'Herschell. Le miroir du télescope de lord Ross pèse
3809 kilogrammes, le tube 6604 kilogrammes.
Nous dirons toutefois que, depuis les premières an-
nées de notre siècle, on a abandonné en France Tusage
du télescope comme moyen d'observation céleste. On
ne se sert communément, pour observer les astres, que
des instruments à réfraction , c'est-à-dire des lunettes
d'approche.
X
LE MICROSCOPE.
On appelle microscope l'instrument qui sert à ampli-
fier considérablement les objets trop petits pour être
aperçus à la vue simple.
II importe de distinguer le microscope simple et le
microscope composé ^ car ces deux instruments, quoique
concourant au même but, difTèrent beaucoup, tant
par leurs dispositions que par l'époque de leur décou-
verte. ^
Hieroseope simple. — Le microscope simple n'est
autre chose qu'une lentille biconvexe. On le désigne
vulgairement sous le nom de loupe. Placée très-près de
l'œU de l'observateur, cette lentille grossit l'objet que
l'on considère à travers son épaisseur , d'après le méca-
nisme physique que nous avons suffisamment exposé
en parlant des lentilles (page 74, figurent). Nous n'avons
donc rien à ajouter ici pour expliquer l'effet de grossisse-
ment du microscope simple.
82 Li nciiasGOPi.
L'usage des leatilles grossissantes remonle àM.lg
Iiaute antiquité. Ou reconnut ea efiGdt de très-èoBt 1^-
heure )e phénomène de grossissement que prodmiat \\,
les corps translucides terminés par des snr&ces i|l^
riques. Les ampoules de verre on d'autres matita
diaphanes et réfringentes, étaient en usage chaki
anciens pour grossir l'écriture et pour graver la»
mées. Au xiv* siècle, on employa les loupes ou «n
taillés en forme sphérique pour les travaojL de es-
taines professions , telles que Thorlogerie , la §^
^iire, etc. C'est avec ces verres taillés que furent c»
struits les premiers microscopes simples qui servM
aux travaux des anatomistes, Leuvenhôek, Swamme^
dam et Lyonnet.
La loupe sert aujourd'hui aux naturalistes pour obser-
ver, avec un grossissement convenable, différentes pau^ .
tics du corps des animaux ou des plantes. Les miDénr
logistcs, les physiciens, les chhnistes l'emploient poor
reconnaître la forme des cristaux trop petits pour être
discernables à la vue simple.
On a donné, pendant quelque temps, le noaie
microscope de Raspetil au microscope simple , c'est4-iKi^
à une loupe ou lentille que l'on avait assujettie i ott
tige munie elle-même d'un porte-objet , qui poEvait se
fixer à différentes hauteurs sur cette tige à l'aide d'une
vis. Ce n'était autre chose que le microscope dont
s'étaient servis, comme nous venons de le dire, les pre-
miers observateurs, tels que Leuvenhôek et Swash
merdam.
Le microscope simple, quelle que soit la poissance
de réfraction de la lentille et son degré de courbiu^, ne
peut amplifier des objets au delà de cûufqante fois
leur diamètre.
iiieros««pe eompoaé. *— Le microscope compofié
est formé de la réunion de deux lentilles de dioiett-
sions inégales, la plus petite est l'objectif et Ja pios
grande l'oculaire.
LB MTCROSGOPS. S3
Hist«riq«e. — Le premier microscope composé , c'est-
5i-dire formé de !a réunion de deux lentilles, fut con-
struit, en 1590, par le HoUanduls Zacharie Zansz ou
Jansen. D'autres en font honneur à Corneille Drebbel,
alchimiste hollandais (! 572). Le microscope que Jansen
présenta en 1590, à Charles- Albert, archiduc d'Autri-
che, avait deux mèlres de long : il était donc d'un usage
assez incommode.
Cet instrument fut perfectionné depuis par Galilée
et par Robert Hooke. Mais pour obtenir des grossis-
sements considérables , il fallait employer des lentilles
très-fortes, c'est-à-dire réfractant fortement la lumière.
Quand les physiciens voulurent amplifier les objets
plus de cent cinquante à deux cents fois en diamètre,
ils furent arrêtés par un obstacle qui parut insur-
montable , et qui retarda la science pendant plus de
deux cents ans. Essayons de faire comprendre la nature
de cet obstacle.
En même temps que la lumière se réfracte en passant
de l'air, par exemple, dans un morceau de verre, elle
subit encore une modification plus profonde : elle se
décompose en plusieurs espèces dé rayons différem-
ment colorés. Dans la lumière blanche ou ordinaire, il
y a sept couleurs : le violet, J'îndigo, le bleu, le vert, le
jaune, l'orangé et le rouge. Tout le monde a vu ces cou-
leurs quand l'arc-en-ciel jette un pont irisé d'un bout
à l'autre de l'horizon céleste. On les voit encore sur nos
tables, quand la lumière colore de mille nuances, en
les traversant , nos vases de cristal. C'est encore cette
même décomposition de la lumière, qui fait apparaître
comme des diamants de toute couleur les gouttes d'eau
que la rosée du matin a suspendues sur l'herbe des
prairies.
Par suite de cette décomposition de la lumière qui s'ef-
fectuait à travers le verre des lentilles , plus les micro-
scopes étaient puissants, c^est-à-dîre formés de plus fortes
lentilles , plus les images produites Paient colorées ff
84
LE MlCROSœPB.
confuses. Newton regarda comme impossible de remëffier
à ce défaut. Selon lui, les lentilles qui ne donneraient pas
d'images irisées ou, comme on dit, les lentilles ocArono-
tiques^ étaient impossibles à obtenir.
Cependant en 1757, un opticien de Londres nommé
Dollond , réussit à construire des lentilles achromatiques.
Il parvint à ce résultat en juxtaposant deux, lentflks,
l'une biconvexe en crown-glass, l'autre concave-c»
vexe en flint-glass. Mais ce n'est qu'en 1824, queea
lentilles , appliquées depuis longtemps à d'autres instru-
ments d'optique, furent utilisées dans la constroctÎMi
du microscope, par M. Selligues. Dès lors, le poaToir
amplifiant du microscope alla rapidement en angmeiH
tant. On a fini par atteindre un grossissement de 1 200 ^
\jnètres.
Théorie du mieroseope composé. — Il nous reste i
expliquer le mécanisme physique au moyen duquel
on parvient, avec deux morceaux de cristal come-
nablement taillés, à découvrir aux yeux émerveillés
de l'observateur tout un monde inconnu, et à dévoiler
ainsi à l'homme une page admirable du livre dsli
création que ses sens lui dérobaient et qu'a recon^
son génie. «
Le ifiicroscope composé renferme un oculaire et on
objectif, formés chacun d'une lentille biconvexe comme
la lunette astronomique. C'est , en quelque sorte, la
lunette astronomique , car il est aisé de compreiidre
^
b'
Oi
Fig. 27.
que, puisqu'il s'agit avec le microscope d'amplifler les
objets très- petits, un mécanisme physique aqalogue
LB MICROSCOPE.
85
ï celui de la lunette astronomique doit permettre
l'obtenir ce résultat.
Dans le microscope, l'objet AB (fig. 27) étant très-près
de l'objectif 0, une image amplifiée a b va se former de
l'autre côté de l'objectif. Ensuite, l'oculaire P jouant
comme dans la lunette astronomique le rôle de loupe, on
obtient, en avant de la première image ab, une nouvelle
image a'ô' très-amplifiée et qui produit ainsi l'effet gros-
sissant qui permet de reconnaître les objets que leur di*
mension très-faible empêchait de discerner à la vue
simple.
Un microscope est donc un instrument au moyen du-
quel on regarde à travers une loupe, non pas un objet,
mais l'image de cet objet déjà amplifiée par une lentille
biconvexe.
Dans la figure du microscope que
nous donnons, on voit en I l'oculaire
et en C l'objectif; B est le porte-
objet ; A est une vis avec laquelle on
fait mouvoir un miroir propre à
éclairer l'objet qu'on doit observer
par transparence. En E est une cré-
maillère qui sert à mettre l'image au
foyer de l'œil de l'observateur.
Applications du mioroseope.^- Ap-
pliqué à une foule d'objets de la nature,
cet admirable instrument charme
nos yeux , étonne notre esprit, ravk
notre imagination, devant les mer-
veilles d'organisation et de structure
qu'il nous révèle au sein des corps
organisés et dans les milieux qu'ils
habitent. Un petit fragment de l'herbe
de nos prairies, l'œil le plus imper-
ceptible d'un insecte, soumis à
l'action de cet instrument, nous découvrent tout un
monde nouveau où s'agitent l'activité et la vie. Une
Fig. 28.
^'
86 LE MICH08G0PI.
goatte d*eau empruntée à un ruissean charge de qneL"
qucs immodices végétales, une matière organique en
Yoie de décomposition , laissent apparaître, si on les
observe au microscope, des myriades d*êtres vitants,
d'animaux ayant chacun une organisation parfaite, et
accomplissant leurs fonctions physiologiques comme les
grandes espèces que nous connaissons. La réyélafitm de
ce monde invisible que les anciens ont ignoré, est,ponr
les générations modernes, un motif de plus d*adnBRr
la toute-puissance du Créateur, d'apprécier et debWr
les bienfaits que sa bonté nous prodigue. |
Dans les sciences proprement dites , les applicatioDs
du microscope sont nombreuses. Les chûnistes en-
ploient cet instrument à découvrir les cristaux qui m*
dent certains liquides opalins ou nacrés, à étudier leurs
formes, à les différencier ainsi d'autres substances ana-
logues. Entre les mains du médecin, il peut senrîr Ifiôre J
reconnaître diverses maladies par la seule inspeetiondes T
liquides vitaux : le sang, le lait, l'mne, la salivc^^etcUsert i
encore à mettre en évidence les falsifications nontaeoses 1
auxquelles sont soumis le fil , la soie , la laine, etc., et
les matières alimentaires , telles que l'amidoB ci te
farines. Il sert enlin à mesurer les corps les jIm ténTis.
Ou a pu, de cette manière, reconnaître que la dteensioa
des globules du sang n'est que de j^ de rnSnètrede
diamètre. Nous occasionnerons âans nul dotte à nos
lecteurs une vive surprise, et une haute adniiatîoD
pour les procédés de la science actuelle, en leur appre-
nant que, grâce à certaines machines à diviser^ on apo
exécuter dans le faible intervalle que mesure un mffi-
mètre, jusqu'à mille divisions égales. Quand on vegii's
au microscope un millimètre ainsi divisé en wm»>» ft-
ties égales on aperçoit très-nettement chacmw de ces
divisions.
Lg BllOMiTRK.
87
IPvftMipe d« bsroanèCre t la ipesBAtemr die l*air. —
L*air est un gaz incolore et invisible, Fair est donc un
^rps ; or tous les corps étant pesants, Tair est nècessai-
remeaiït doué de pesanteur.
Ce que le raisonnement indique, l'expérience le dé-
montre avec certitude.
Prenez, comme l'indique la figure suivante, un vase
de verre de forme sphérique, pourvu d'une garniture mé-
tallique et d'un
robinet, de bal-
lon étant plein
d'air, par suite de
son séjour dans
l'atmosphère, at-
tacbez-le, par le
crochet qui le
surmcnite, à un
autre crochet fixé
à la partie infé-
rieure du plateau
d'une balaiice,et,
dans le plat^u
opposé, de oette
balance , placez
des ppid^ en suf-
£sanle quantité
pour contrerbâlancer le poids, du ballon ptein d'air.
L'équilibre de la balaiye éiant ain^ établi, détachez
le laalIcMi; puis^ au moyen de la-jnachine coniûe
Fi^. U9.
8S U BAMMÈni.
dans le» laboratoires de physiqae sous le nom de fnt-
fàmt jmewmutime ci qui seii à faire le ifide, eiilpvezJ*air
qui remplissait ce ballon. Fermez le robiiiat du ballon
de manière à i^mpteber Tair de rentrer dans son inté;^
rieur, et suspendez de nouveau, par son crochet, le bal-
lon à la partie inférieure du plateau de la balance. Vous
reconnaîtrez alors que Féquilibre, qui existait kmc k
ballon* plein d*air. n e3Ûste plus quand le ballon est ?ide
d*sqr. I\>uc le rétablir, il &ut ajouter un certain nomhR
de poids. Ces poids, nécessaires pour irétablir Téqiûfibte
détruit, n^présentent évidemment le poids de Tair énkvé
de Tiutérieur du baUon par la machine pneumatiqoe.
Uair est donc pesant.
On peut exécuter cette e3qpérience d*une manière in-
Terse et arriver à la même conclusion. Ccounencez par
foire le vide dans le ballon à Vaide de la machine pneo-
matique« fermez le robinet du ballon pour empècto b.
rentrée de Taîr dans son intérieur, attachez ce baDon
ride d*air à la (virtie inférieure du plateau de la babmce;
et mettez la balance en équilibre au moyen de poids
convenables placés dans le plateau opposé. En cet état,
ouvrez le robinet du ballon de manière à laisser re^emr
dans son intérieur Tair du dehors f vous verrez ansâlH
Téquilibre de la balance se détruire , et le pbteaa qm
contient le robinet avec sa charge d*air, tomber, n*èteiiit
plus tenu en équilibre par les poids de Fautre plateau.
11 faudra» pour rétablir Téquilibre, ajouter de nou-
veaux poids dans le plateau opposé à celui du ballon. Sib
capacité de ce ballon est exactement d'un litre, le pcrids
nécessaire pour rétablir Féquilibre sera de 1 granune,!;
si sa capacité est de 10 litres» le poids à ajouter serai
ISgramm^. Donc, Tair est pesant : il pèse Igranune^t
par litre -^ \
Tair. — L'air étant pesant, il exerce nécessairement tf i
tous les corps placés à la surface de la terre une cero
taine pression. Le sol, les eaux, et en général tout ce |
'
LB BIROMÂTRE.
89
Fig. 30.
qui existe sur la terre se trouvent pressés uniformément
par la masse de Tair qui repose sur eux. Si Ton prend
une cloche pleine d'air et qu'on place cette cloche sur la
surface de l'eau contenue dans une cuve , l'air contenu
dans l'intérieur de cette cloche
presse l'eau recouverte par la clo-
che, et les autres parties du liquide
non recouvertes par la cloche
sont soumises à la même pression.
Mais si, par un artifice quel-
conque, on vient à supprimer l'air
qui existe à l'intérieur de la clo-
che, si, par exemple, on épuise
l'air de cette cloche par la succion
ou mieux au moyen d'une ma-
chine pneumatique (ce que l'on
peut faire aisément en adaptant à une ouveriure placée à
la partie supérieure de la cloche, un tuyau qui commu-
nique avec la machine pneumatique) , l'air étant chassé
de l'intérieur de cette cloche , aucune pression ne s'exer-
cera plus sur la partie de l'eau recouverte par la cloche.
Mais comme l'air extérieur comprime toujours le li-
quide placé hors de la cloche, et comme la pression
qu'il exerce se transmet au liquide dans tous les sens,
il forcera l'eau de la cuve à s'élever dans l'intérieur de
la cloche , puisque nulle résistance ne s'oppose à cette
ascension.
Si l'on remplace l'eau, dans l'expérience précédente ,
par un liquide plus pesant , le mercure , par exemple ,
et qu'au lieu de la cloche on prenne un tube de verre
long d'un mètre ouvert à l'une de ses extrémités, et
fermé à l'autre extrémité par un robinet assujetti dans
une monture de cuivre , l'expérience donnera le même
résultat. Le robinet étant d'abord ouvert de manière à
laisser à l'air atmosphérique un libre accès à l'intérieur
du tube , le mercure se maintiendra à la même hauteur
à l'intérieur et à l'extérieur du tube, parce que la p^gg^
M
LE BAMMkmS.
i
âoD exercée sur le liquide par l'air costem à 1
du tube est la même qui presse, à rextérieur, la
du reste du mercure. Hais si , à l'aide d'un tuju
ble adapté au robinet B qui sumoi
tube de verre, on met rextrémité
rieure du tube de verre en
tion avec une machine pneoroiâ^
que, faisant jouer cette machinerai
l'air contenu dans l'intérieur du
air étant enlevé, aucune presÉtd
s'exerce plus i l'intérieur du làV*
comme l'air extérieur contîmie di
àans tous les sens la surface dittkii
force , par cette pression qui n'<Mt
balancée par rien , le mercure à
à l'intérieur du tube. Dans ces
le mercure s'élève et reste susflA^
une hauteur d'environ 76 cenÉnèlNiV
moyenne, parce que la pression àtril
la colonne d'air atmosphérique dVi ||
force exactement suffisante poftto
équilibre à une colonne de merciitti|iA
la même surface et une hauteur de 76
timètres. On peut donc dire que l'iir
sur tous les corps placés à la sintee
la terre une pression qui est «x
représentée par le poids d'une colonne ^ de
ayant pour hauteur 76 centimètres et pour base la «É
face du corps considéré. ^C^
Le petit appareil que nous venons de décrire, c'csM
dire le tube de verre reposant sur une cuvette conteM
du mercure et dans lequel on peut faire le vide à l'aï
de la machine pneumatique ou par un autre moy«
renferme tout le principe du baromètre, c'est-à-dire t
l'instrument qui sert à traduire , par son effet , iBt à m
surer exactement , la pression que l'air atmosphéri^
exerce à la surface de la terre et des eaux. Le bai
Fig. 31.
LE ayscnrinAS. 91
l'^st autre cbose , «n effet, qu*Qn tube de verre
à son extrémité sopéfrieure dont on a chassé
t à rinlérîeur duquel le mercure Relève par
de la pression atmosph^qœ. On verra plus
mnaient, dans la prati<pie, on piovîent, par le
mple des moyens , à chasser l'air de rintérleiEr
e du baromètre. Mous &ous contentons ée
ci le principe général sur lequel rinstrum^it
lé.
^M ée la déiNniverte «de Ui pesnoitcnup 4e Fair
la eoAStraetieA du barMaètre. -— Les anciens
ntv assez vaguenoent, au phénomène de la pe-
' de Taiija, Il était assez difficile, en effet, de mettre
su «bute en présence des puissants résultats mé*
s prodmts par les mouvemenis de l'atmosphère :
ts éa vent auraient suffi pour en établir Tévi-
àristote admettait donc, avec ks> philosophes de
aps, le fait de la pesanteur de Tair, mais il n'ai-
ifdos loin et ne savait pas tirer de ce principe la
fère déduction pour Texplicatioa des f^énomènes
expliquer le fait de l'asceitsioa de l'eau dans
a des pompes aspirantes, et cet autre fait, plus
que TeaU s'élève dans l'intérieur d'un tube oa-
ses deux extrémités quand on le plonge dans
qu'on aspire par l'extrémité opposée, les anciens
ient le principe de Y horreur du vide. Si l'eau, di-
s'éiè?e à l'intérieur des tuyaux des pompes aspi-
si elle monte dans un tube ouvert à ses deux bouts,
nt dans l'eau par un de ses bouts, et à l'extrémité
on aspire l'air avec la bouche, c'est que la nature
ir de tout espace vide. Quand le jeu de la pompe
te a soutiré l'air existant dans ce tuyau et pro-
si le vide dans cette capacité, quand, par 1^ suc-
1 a extrait l'air d'un tube plongeant dans l'eau,
isait-on , se précipite aussitôt à Tintérieur de ce
irce qu'il ne peut jamais exister sur la terre le
02 LI BÂRMftTBS.
moindre espace vide en vertu de la répulsion de la tiatare
pour le vide et de son affection pour le plein. Ceci nooa L
donne un exemple de la manière vicieuse dont les an-
ciens , si remarquables pourtant dans le raisonneiDOi
des choses abstraites, envisageaient les phénomèoes
/ du monde physique, et des hypothèses erronées qa*ib
mettaient en avant pour les expUquer, quand îb /o-
geaient nécessaire de s'en occuper,- ce qui arrlnit nn-
ment.
La scolastique , c'est-à-dire la philosophie du mojea
âge, continua de professer cette étrange maxime de l'ior-
reur du vide empruntée aux anciens , qui demeura en
honneur jusqu'au milieu du xvn* siècle.
Opinion de GaUiée. — Dans le palais du grand-doc de
Florence, des fontainiers avaient construit des pompes
pour élever les eaux de YAmo. L'eau ne put s'ëefGtvd
jusqu'à l'orifice de l'écoulement, parce que la hauteur
de la colonne liquide élevée était de plus de 32 pieds. Ge
phénomène était d'ailleurs connu des ouvriers fontaitaiens,
qui n'ignoraient point que l'eau ne peut s'élever aa delà
de 30 pieds dans le tuyau d'une pompe aspirante quia plus
de 32 pieds de hauteur verticale. Témoin de ce fait, eUîant
. cherché à l'expliquer, Galilée, malgré Isuprofondeur de
son génie, ne put s'affranchir des entràvp^NÉe la théorie
des anciens : il n'osa rejeter la maxime d^ l'horreur du
vide et donna une explication presque aussi erronée de
ce phénomène.'. ' , y^i^^'
TorrieelU déeonTre la cause de l'ascension de Tcm
dans le tuyau des pompes. ^— Torricelli, jeune matbi^
maticien romain , élève de Galilée , qui avait reçu, eoo-
munication des idées de ce savant sur la cause de Tas-
cension de l'eau dans le tuyau des pompes , fol j«
satisfait de l'explication de son maître. Il cherdtft et
découvrit la véritable cause de ce phénomène. Hïal* I
tribua, avec juste raison, à la pression de l'air quii
agissant sur l'eau, la force à s'élever dans le tujau
plongeant, lorsque cet espace a été dépouillé de tout
LE B4R0MÈTRE. * 93
le jeu des soupapes et du piston de la pompe
confirmer à ses propres yeux la vérité de cette
3n, Torricelli fit une expérience capitale et qui
►rigine de la construction du baromètre,
^sicien romain pensa que si la pression de l'air
était réellement la cause de l'ascension de l'eau
tuyau vide d'air, la pression de l'air devrait élever
liquide que l'eau, et plus pesant que l'eau elle-
one hauteur moindre que l'eau. Le mercure étant
fois plus pesant que l'eau, Torricelli espéra
que la pression de l'air extérieur
soutiendrait le mercure dans un
tube à une hauteur quatorze fois
r moindre, c'est-à-dire à 28 pouces
.,.<-, seulement, n prit donc un tube de
verre d'environ 30 pouces de long, le
remplit de mercure, boucha avec le
doigt le tube plein de mercure, et le
renversant dans un bain de mercure,
comme le montre la figure 32, il retira
le doigt. Il ne vit pas alors sans une
vive satisfaction le mercure se main-
tenir dans le tube ainsi disposé, à la
hauteur exacte de 28 pouces qu'indi-
quait sa théorie.
/ Cette expérience ne pouvait laisser
aucun doute : l'ascension de l'eau dans
un tube vide à une hauteur de 32 pieds
était bien due à la pression de l'air,
puisque, avec un autre liquide, la
hauteur de la colonne maintenue en
l'air par la pression de l'atmosphère,
était en raison inverse de la densité
•• ^*' de ce liquide.
ieaees de Paseai.— L'immortel philosophe fran-
56 Pascal eut la gloire démettre toutàfaiten évi-
9k ' LK BàftOBÉm.
dence le grand phénomène de la pesantenr de
manifester à tous les yeux la pression que Fai
sur les liqnides placés sur notre terre, et d'e
ainsi une foule de phénomènes natorels de
n*ayait encore permis de découTrir la cause.
Ayant eu connaissance , en 1646^ de rexj
de Torricelli» Pascal la répéta à Rouen sm
ses amis, nonmié Petit, intendant des. forti
de la ville. Ayant Tarie et étendu cette esf
Pascal conunença à partager l'opinion du nÉ
cien romain. Cependant, comme il trouvai
rience de Torricelli trop indirecte comme pn
la pesanteur de Falr, il conçut, par un trait de
le projet d'une autre expérience complètement!
à cet égard.
Jk « J'ai imaginé, écrivait Pascal, le 1 5 novemlx
à son beau-frère Périêr, une expérience qui
seule sufBre pour nous donner la lumière (f
cherchons , si elle peut être exécutée avec j
C'est de faire l'expérience ordinaire du vuide p
fois le inéme jour, dans un même tuyau,
même vif-arg^it, tantôt au bas et tantôt au
d'une montagne élevée pour le moins de cim
cents toises, pour éprouver si la hauteur du i
susp^adu dans le tuyau se trouvera pareille
rente dans ces deux situations. Vous voyez àl
doute» que cette expérience est décisive sur la
et que s'il arrive que la hauteur du vif-ar
moindre au haut qu'au bas de la montagne
j'ai beaucoup de raisons pour le croire, quo
ceux qui ont médité sur cette matière soi
traires à ce sentiment), il s'ensuivra nécess
que la pesanteur et pression de l'air est la se
de cette suspension du vif-argent, et non p
reur du vuide, puisqu'il est bien certain i
beaucoup plus d'air qui pèse sur le pied de
tfi^e que non pas sur le sommet; au lieu
U HAEOMÈTRB. 16
ne saurait dire que la nature abhorre le yuide au pied
de la montagne plus que sur le sommet. *%. •
Le Puy-de-Dôme, montagne Située à peu de. distance
de Glermont en Auvergne, et haute ^e plus de 500 toi-
ses, fiit choisie par Pascal pour yérifier le fait de la dé-
crcMBsance de la colonne de mercure dans le tiibe de Tor-
ricdli, selon la hauteur des lieux.
Gel important essai fut e&écuté le 20 septembre 1648
par Përier, et donna le résultat prévu par le génie de
¥aflcal. Au bas du Puy-de-Dôme, la hauteur du mercure
dans le tube de Torricelli était de 26 pouces 3 lignes et
demie; au sommet du mont, cette hauteur n'était plcfô'
que de 23 pouces 2 lignée; il y avait donc 3 pouces l ligne
et demie de différence entre les hauteurs du mercure au
bas et au sommet de la montagne.
Cette magnifique expérience (ut répétée bientôt après
àParis par J^ascal lui-môme, qui, ayant mesuré la hau-
teur du mercure dans le tube de Torricelli au bas et au
sommet de la tour Saint-Jacques la Boucherie, haute
alors de 25 toises, trouva une différence de plus de deux
lignes entre ces deux mesures. C'est pour rappeler le
Souvenir de cette expérience célèbre que la ville de Pa-
lis a fait placer, en 1856, la statue de Pascal au-dessous de
ta tour Saint-Jacques la Boucherie, dans la rue de Rivoli.
Ces expériences de Pascal établissaient avec une com-
{ilète évidence le fait de la pression de l'air, et donnaient
L'explication d'un grand nombre de phénomènes natu-
tc\s : ïaseension de l'eau dans le tuyau des pompes, le
fea dn siphon, celui du soufQet, de la seringue, etc.
Le tube de Torricelli, que Pascal avait employé dans ses
inamortelles expériences, fut conservé, à partir de cette
époque et sans subir aucune modification dans sa forme,
comme moyen de mesurer la pression de l'air atmo-
qpliérique. Cet instrument, qui porte aujourd'hui le nom
de barmnètre, ne diffère en rien par son principe de ce-
lai dont se sont servis Torricelli et Pascal. L/
C«Mivaeil9B du Itovratétre. —On dOEj^ aujourd'hoi
96
LK BAROHÉTU.
au baromètre deux dispositions différentes , qui ont été
toutes deux employées par Pascal : on construit le toi-
metxe à cuvette et le baromètre à siphon ^ qui est d'mi
usa^e plus commode et plus facile à transporter.
Baromètre à envette. — Oo prend un tube deiem
d'environ 80 centimètres de longueur et de 5 à 6 mini-
mètres de diamètre intérieur, fermé à Tune de ses extré-
mités. On le remplit à peu près à moitié de meraire, et
on place ce tube contenant le mercure sur uneg^
inclinée et chargée de charbons ardents. Le mercure
entre en ébullition et laisse dégager, par cette ébolli-
tion , la petite quantité d'air et d'humidité qu'il conte-
nait. Quand le métal s'est refroidi, on achève de rempGr
le tube de mercure, et on fait bouillir cette seconde cih
lonne sans chauffer la partie qui a déjà bouiDi;
on chasse ainsi tout l'air et toute rhumid^
adbérelits au mercure ou aux parqis da verre.
Le tube étant ainsi rempli de mercure bien
purgé d'air et d'humidité, on le renverse, J'on-
verture en bas et en le tenant bouché an nwjcfl
du doigt, dans une cuvette pleine de mffcore
bien sec. L'air ayant été chassé du tube parle
mercure qui le remplissait entièrement, Jeffle^
cure redescend en partie dans ce tube et s*]
maintient à une certaine hauteur au-dessus de
laquelle il n'existe plus d'air et qui est lia» de
tout corps : c'est le vide barométriçtse.
Le tube et la cuvette dans laquelle ce tobe
repose sont alors dressés contre une plandielfe
de bois verticale contenant une échelle divisa 1
en millimètres et destinée à indiquer trèf* 1
exactement la hauteur de la colonne liqnife I
au-dessus du niveau du mercure de la cuirifc. 1
Cette hauteur représente et mesure la prencA
Fig. 88. exercée par l'air atmosphérique, car teUe estll
seule fonction de cet appareil. Cette hauteur, qui varié
selon les moments, est, en moyenne, de 76 centimètrei;
LI BABOUÈTRB. 97
elle peut varier ée 750 à 775 environ dans an même lieu
et à une hauteur qui ne dépasse pas le niveau de la mer^
SaroBBétve à stphoB. — Les indkations du baromètre
à cuvette ne sont pas d^uiie exactitude absolue quand
cet instrumeni présente la forme qui vient d'être dé-
crite. En effet, lorsque, par Taugmentation de la pres-
sion de Tair, le mercure s'élève dans le tube, le niveau
du mercure s'abaisse dans la cuvette, parce qu'il reçoit
celle augmentation de la pression de l'air ^ par eonsé^>^
qeent le 0, ou le point de départ de l'échelle de mesure,
n'est plus exact , il est au-dessus de la hauteur qu'il
devrait occuper. Pour remédier à ce grave inconvénient,
on donne au baromètre la forme dite à siphtm
qui a été imaginée par Pascal.
Le baromètre à siphon est formé d'un tube
de verre à deux branches recourbées et iné-
gales; la plus courte est ouverte et reçoit la
pression de l'air; la plus longue est fermée, elle |
est d'une hauteur d'environ 80 centnnètres.
Pour comprendre cette forme du baromètfS7
il faut se rappeler le principe de physique
que Ton énonce en disant que deux fluides
de densité inégale étant placés dans deux
vases communiquant librement entre eux, les
hauteurs occupées par chacun de ces fluides
dans chaque vase sont en raison inverse de la
densité de ces fluides.
Le tube 6, a, <?, peut être considéré comme
un vase contenant deux fluides de densité diffé-
rente : le mercure dans la branche la plus
Fifr8%. 1<^?^^ » ^t ^^ns la plus petite l'air atmosphé-
rique , c'est-à«^ire te colonne d'air ayant pour
hase la surface b et pour hauteur la hauteur de l'at-
■losphère. Quand la densité, et par conséquent la
pression de l'air, viendra à varier, la hauteur de la
eolonne de mercure dans la grande branche variera
également, et traduhra râisi la mesiffe de cette pressioD-
08 U UBOHiTU.
Dans le baromètre à siphon, l'échelle disposéei
tube de verre n'indique pas directement la
atmosphérique; il faut prendre la hauteur m ethi
Gure dans la plus longue hranche, et la faauteiriii
mercure dans la plus courte branche, et relrandffi '
dernière quantité de la premii^re : la différence dsj
nombres représente la pression de l'air éralnée li
limëtres.
BaroMAtM ft cMrftB. — C'est un baromèlreli
disposé de manière à représenter à l'extérieur, ui
d'une aiguille mobile sur un cadran , la ~
ments du mercure correspondant aux varii
pression de l'air. Sur le mercure de la courte
flotte un cylindre de fer exactement équilîM.
/~-jt\ poids; ce cylindre est aUiJikj
fil qui se replie sur une ptA.'
Ion que le mercure moiIt>«'
cend, la poulie tourne dams'
ou dans un autre, et une ail ''
est attachée à cette poulie .
la circonférence d'uncadrui
Le baromètre et la poulie soM
par le cadre; la figure Si»
donc cet appareil \a pur dsoli
Le baromètre à cadran a tt'
giné par le physicien anglail
Hoocke , dans la seconde nunttl
xvu* siècle.
On admet généralement q^
temps très-sec, une atmospn
I [ j très-pure, c'est-à-dire le beau tenfl
H ont pour résultat de faire éleverl
l^ j colonne barométrique , et qae
V y pluie ou un air chargé d'humîA
ng. ïi. font baisser le baromètre. On tn»
ces indications sur le baromètre d'appartement. C
relations sont assez souvent vraies, car un air chu
LE BAROMÈTRE. 99
de vapeur d'eau diminue de densité , la vapeur d'eau
étant plus légère que l'air *, et par conséquent exerce
moins de pression sur le mercure contenu dans le ré-
servoir, dès lors le mercure redescend en. partie dans le
tube. Cependant, comme une foule d'autres influences,
et surtout les vents, font varier la colonne barométrique,
ces indications sont souvent trompeuses. y
lisais dn baromètre* — Ce serait Une eiTOur de
penser que l'usage essentiel du baromètre réside dans
son emploi pour reconnaître d'avance les variations du
temps, c'est-à-dire le beau temps ou la pluie. Ce n'est là
qu'une application de bien peu d'importance et qui n*a
rien de scientifique. Le véritable usage du baromètre,
c'est d'apprécier la pression c'est-à-dire le poids de l'air,
d'évaluer les modifications continuelles qui s'y pro-
duisent. Ces variations sont indispensables à connaître,
tant pour les expériences des physiciens occupés à me-
surer des gaz, que pour la connaissance des phénomènes
atmosphériques qui se produisent sur notre globe.
Le baromètre sert encore à mesurer la hauteur des
montagnes. En effet, plus on s'élève au-dessus de la terre,
moins la colonne d'air dans laquelle on se trouve exerce
4e pression puisque sa longueur a diminué. Dè^ lors le
baromètre qui traduit la pression de l'air peut aussi ser-
vir à déterminer l'altitude des lieux. C'est là un impor-
tant usage de cet instrument.
Par les mêmes motifs, le baromètre sert à l'aéronaute,
flottant dans les airs avec son ballon, à reconnaître la
liauteur où il se trouve dans l'atmosphère. Quand le bal-
Jon s'éJève, le mercure du baromètre baisse , quand il
descend, le baromètre s'élève ; en tenant les yeux fixés
^ur la colonne mercurielle, l'aéronaute est donc averti
du sens de son mouvement dans l'air.
1. Nous avons tu que : 1 litre d*air pèse 1»» ,3 ; un litre de vapeur d'eau
pèse seulement 0«%81 ; en d'autres termes 1,00 représentant la densité
ou le poids spécifique de l'air, 0,62 représente la densité ou le poids j
i^iécifique de la Tapeur d'eau. 1
lOO LE
xn
LE THERMOMÈTRE.
— Le AemKNBètre, on rînstrmiieÉlfî
sert à mesurer la rfadAir, est «finTeiitîoD modoie^
car les principes sv lesquels reposent sa osnstoK-
tioo et son usage appartiennent à la physi^e puni,
science qoe les anciens ont complètement innovée. Ccst
dans les premières années du xnr siècle, èpoqae tt'
s'accomplit la véritable création des sciences pliyri^wi^;
qoe fut construit le premier thermomètre. Conidta
Drebbel, savant hollandais, mort en 1634, fdt naicn-
leur de cet instrument dont on se servit pour la praiiièf&'
fois en ADema^e, en 1011. -L'appareil de Drebbeiéfeit
toutefois singulièrement imparfoit ; c'était phittt k m-
diment du thermomètre que le thermomètre hàmtiBÊ. ..
Il consistait en un simple tube de verre fecmè k m
extrémité supérieure et contenant de Tair, qui ploageril
verticalement dans un ïiquide par son extrémilA oafert&
Par l'efTet des variations de température de Fnf exIJ- 1
rieur, ce liquide s'élevait ou s'abaissait à rintèrienrdi
tube. Une règle, portant des divisions égales, placéile
long du tube , indiquait les degrés de FinstnunenL Itf
indications du thermomètre de Drebbel n'avaient 110
de scientifique, car sa graduKition, toute arbitraire^ ifc'élii
fondée sur aucun principe rigoureux.
li^Aemàénkïe del CHiMmîB pevffe«tloMfte la flManw^
tre de Drebbel. — Il existait au xTii* sièclc, è fkawfi I
une association scientifique composée de physicieDS
éminents, Y Académie del Cimenta^ Tune des prendiM
compagnies savantes qui aient paru en Europe. Yen k
wiUcu du xvn* siècle, divers membres de YAemUmkU
u raiftifOiBrRE. 101
nento perfectionnèrent rinstrument inventé par le
llanddis Cornélius Drebbel. Le réservoir du liquide
ïs iequel plongeait le tube de firebbel fut supprimé,
ie liquide placé tout entier dans un tube de verre
mé à ses deux bouts. De cette manière, le corps des-
é à indiquer, par sa dilatation, les variations de la
apérature , n'était plus l'air, comme dans le thermo-
itre hollandais, mais bien un liquide, et cette substi-
ioa offrait de nombreux avantages.
Lelî^nide adopté par les académrcieifs i^/ Cim^^o était
teod, que Ton colorait avec un peu de carmin. Pour
riier rebelle du thermomètre, on avait adopté un point
départ constant : c'était la hauteur à laquelle s'arrê*
1 le liquide de l'instrument quand on le plaçait dans
le cave. On divisait ensuite en cent parties égales la
irtie du tube située au-dessus de ce point, et l'on divi-
it également en cent degrés égaux la partie du tube
tuée au-dessous de ce même point, ^^j^
iàâm§ihmm des points Ane» ponr la gradamiioM du
enBMMètre. — Le thermomètre de l'Académie del
nmiù fut employé par les physiciens pendant une
Inde partie du xvu* siècle ; mais il présentait un vice
ientiel : c'était sa graduation, dont le point de dé-
t était purement arbitraire, car la température
ne cave varie selon les locaUtés. Il résultait de
que les instruments employés par les physi-
16 des divers pays n'étaient nullement compara-
\ entre eux^ c'est-à-dire n'auraient pas marqué
Dtene degré pour une même température. Il fal-
nécessairement découvrir et adopter, pour en faire
base de l'échelle du thermomètre, un point &xe
lé sur un phénomène naturel, facile, par consé-
aU i produire en tous lieux. Un professeur de Padoue,
jBé Renaldini, démontra le premier la nécessité de
:er les points de départ arbitraires et variables dans
«struction des thermomètres ; il proposa d'adopter
9ainis fixée pour l'échelle de cet instrument.
%
102 LS THIRMOMÈTBI.
Thermomètre de NewtoM. — Rcnaldini, qui avait pfr
faitement posé le principe théorique de la nècesâlé ta
points fixes , n'avait su qu'incomplètement réaliser dm
la pratique cette importante idée. C'est le grand pliisif
cicn Newton qui exécuta, en 1701, le premier tberiD-
mètre à indications comparables ; et, depuis cette ëpofK, |
cet instrument fut désigné sous le nom dft iktfjimÊi
de Newton.
Le thermomètre de Newton était un tube devenez
tièrement purgé d'air, fermé à son extrémité supériOR'
et terminé à sa partie inférieure par un réservoir qki-
rique ou cylindrique. Ce tube contenait de rhnh k
lin qui s'élevait à peu près jusqu'à la moitié datobe.
Les points fixes de cet instrument étaient : pour le tenK
supérieur, la température du corps humain, qmolKDr
siblement constante à toutes les latitudes et dam tons
les climats; et pour le terme inférieur, le point ob le
liquide s'arrêtait quand on maintenait Tinstrument àaos
de la neige. On divisait eu douze parties l'espace cOBteoa
entre ces deux points fixes, et l'on prolongeait lesotoKS
divisions au-dessus et au-dessous de ces deux pointe.
Thermomètre d^Amontons: — Guillaume AmODlOlfii
habile physicien français du xvu« siècle, et qui fit partiade
l'ancienne Académie des sciences de Paris aux premiers
temps de sa fondation par Golberl, proposa de sabsûtoct
au thermomètre de Newton un thermomètre à air; ilTe-
venait ainsi aux dispositions primitivement adoptées pit
GorneUus Drebbel. Amontons adopta comme point
fixe, pour le terme supérieur de son thermomètre, li
température de l'eau bouillante qu'il avait le premifl
reconnue comme un terme absolument constant
Le thermomètre à gaz d' Amontons rendit de grani
services aux physiciens. Seulement , comme les gaz i
dilatent considérablement par la chaleur, les degrés d
cet instrument occupaient un grand espace, ce qui obi
geait à donner à l'appareil une longueur gênante. B
outre, le point fixe inférieur n'avait pas la constaiû
LI TBSaiIOlfÈTRE. 103
exigée pour la précision et la comparabilité des indica-
tions : c'était toujours le terme adopté par Newton, c'est-
à-dire le degré de froid propre à la neige , et comme la
neige, dans différentes conditions, varie dans sa tempé-
rature, ce point de départ manquait d'exactitude.jjç^
Thermomètre de Fahrenheit. — Gabriel Fahreimeit,
constructeur d'instruments, de Dantzig, modifia, avec le
plus grand bonheur, le thermomètre de Newton en sub-
stituant le mercure à l'huile employée par le physicien
anglais, et en adoptant, pour point fixe, la température de
l'ébullition de l'eau, terme d'une exactitude irréprocha-
ble, emprunté au thermomètre à air d'Amontons. C'est
en 1714 que Fahrenheit commença à construire ses ther-
momètres. Dans les premiers instruments sortis de ses
mains, l'artiste de Dantzig avait fait usage d'alcool conmie
liquide thermométrique; mais, quelques années après,
il adopta exclusivement le mercure , Uquide qui pré-
sente des avantages inappréciables pour mesurer la cha-.
leur, en raison de l'uniformité de sa dilatation, et parce
qu'il n'entre en éhuUition qu'aune température très-éle-
vée, ce qui permet de le consacrer à la mesure des tem-
pératures les, plus hautes. ,.
Le thermpmètre de Fahrenheit consistait donc en un
tube de vôfre fermé à sa partie supérieure, terminé par
un réservoir et contenant du mercure. Le point fixe su-
périeur était le point où le mercure s'arrêtait quand on
plaçait l'instrument dans la vapeur de l'eau bouillante ;
le )ërme inférieur, le point où le mercure s'arrêtait
quimd on laissait séjourner l'instrument au milieu d'un
XDélange firigorifique particuUer formé de neige et de
' sel ammoniac , mélange fait dans des proportions dont
l'artiste allemand s'est toujours réservé le secret.^ L'in-
tervalle entre ces deux points fixes était divisé en deux
cent douze parties égales, qui représentaient les degrés
du thermomètre.^
Le thermomètre de Fahrenheit est encore très en
usage aujourd'hui en Allemagne et en Angleterre.
TbenMBtMM d0 Bteumir. — Le point fixe isférieiir,
ou le zéro du thermomètre de Fahrenheit, étant difficâe
k retrouver par d'autres qoe far \e coi»trnctfiiir alle-
mand, Réaumur, physideo et n&tur^iste firancais,
membre de l'Académie royale des sciesces de Piris,
proposa , vers 1730, d'adi^diar le tenae de la glaoe <qii-
dante pour le zéro du thèriiMMnètre , et de diviser ai
quatre-vingte parties égales la partie de cet instruneot
comprise eotre ces deux points. lA partir de 17S0,le
Qiermomètre de Aéaumur devint, en France, d'un ncagt
général.
ThevMMMèure aenticrkAe. — C'est un physidca d'Uy-
sal, en Suède, Dommé Gelsins, qui proposa, en 17{ù,
de diviser en cent parties égales, au lieu de quatre-
vingts, l'échelle du tbermon^tre de Réaumur. Depoii
cette époque, cet instrument n'a pas reçu de modiâca-
tions qui touchent an principe de sa construction»
le f iiMaliiili I le IhermoMétre. — On prCUi
un tube d'un diamètre extrèmeoient £d,
d'un;; diamètre dit capillaire , ou de l'é-
paisseur d'un chevea. On commence par
s'assurer, par des moyens convenables,
que son canal intérieur est sensible-
ment le même dans tous les points, afin
que les degrés que l'on tracera plus tard
sur ce tolw renframenl des volumes de
mercure parfaitement les mêmes.] Quand
on a reconnu que le tube choisi présente
sensiblement la même capacité dans toutes
■es parties, on soaffte en boule son ex-
ti^mité à l'ude de la lampe d'émaiUear,
ou bien l'on y soude an morcean de tnte
eylindriqne d'on diamètre plus Tort, A
\3 "\^. rinetPument a dès lors la forme représen-
Fii;. 36. tée par l'une des deux figures ci-joigtet-.
Il s'agit maintenant d'introduire dans ce tube le 11'
qiûàe Uiermométrique. Cette opératioa présente ifuel-
LS T»MIMiÉT]». 105
illés , car Textrfcifte pëfitesee éta diamètre du
ose à oe ^fa'cm puisse y verser ce liquide
t, avec un entoniHMr par exemple; ce tube
; que le mercure et Tair ne peuvent s'y mou-
^me temps , le premier pour y entrer, le
ir en sortir. Voici le moyen qui est em*
' introduire le m«rcure dans le tube capil-
qrmomètre.V^
îe sur une lampe ï«sprit-de*vin le réservoir
'air qu'il contient, se dBatant considéraMe-
action de la chaleur, s'échappe en partie du
îmeure remplis à cette température, d'un air
et par conséquent d'une faible tension. On
•s la pointe ouverte du tube dans le mercure
d'introduire , comme le représente la figure
arle refroidissement, l'air contenu dans fin-
térieur du tube a perdu
son élasticité , ri n'est |âns
capable de faire équilibre
à la pre^ion atmosphé-
rique extérieure qui , dès
lors, agissant coffline dans
le baromètre, force par sa
pression le mercure à
s'élever dans l'intérieur
du tube thermométrique.
En relevant le tube, on fait
descendre sansdifficidtéle
Hiercurc à l'intérieur du
réservoir. On répète alors
la n^me opération : on
' fait bouiHir, k l'aide d'une
lampe k alcool, le mer-
cure qui occupe une partie
Dir ; les vapeurs de [mercure provenant de
i du litîuide chassent tout l'air àa tube et
sa place ; si l'on plonge alors de nouveau la
106 L£ TOAiOlOMËTAS.
pointe ouverte du tube dans le bain de mercQTe,lB
vapeurs du mercure, s'étant condensées par le r^
dissement à l'intérieur du tube , laissent le vide i l'in-
térieur de cette capacité; dès lors la pression defair
atmosphérique extérieur fait élever le mercure à Tià-
térieur du tube qui se trouve ainsi entièrement rem^lL
Il s'agit maintenant de fermer le tube sans y laisser
aucune trace d'air, car sa présence gênerait les mome-
ments du mercure. Pour cela, on chauffe, à l'aide d'ne
lampe à alcool, le réservoir de l'instrument. Par ïeSA
de la chaleur, le métal se dilate ; par cette augmenla-
tion de volume, il remplit toute la capacité intérieure
du tube et déborde même en partie à l'extérieur. C& ce
moment, c'est-à-dire lorsque le tube est entiëraDOt
occupé par le mercure dilaté, et par conséqu«itne
contient pas trace d'air^ on dirige, à l'aide d'une taiope
et d'un chalumeau pareil à celui des orfèvres, un dard
de flamme sur l'extrémité du verre, qui fond et ferme
ainsi l'orlûce du tube, toujours plein de mercure. Quand
l'instrument s'est refroidi, le mercure, revenu parle
refroidissement à son volume primitif, n'occupe plus
qu'environ la moitié du tube, ce qui laisse une ccïtofc
latitude aux variations de la colonne thermométrique
pour les usages de l'instrument. L'espace libre au-des-
sus de la colonne thermométrique étant entièrement
vide, c'est-à-dire privé d'air, le métal ne doit rencontrer
aucune résistance capable de gêner son mouvement de
dilatation.
Graduation dn thermomètre, on établissemeBt dei
points fixes* — Sur le thermomètre construit comme
nous venons de l'indiquer, on détermine le point fixe
inférieur ou le zéro à Taide de la glace fondante.
Dans un vase rempli de glace pilée et disposé, comme
l'indique la figure 38, on place le thermomètre jusqu'à la
moitié de la hauteur de sa tige; au bout d'un quart d'heure,
on marque, à l'aide d'une pointe de diamant, le point où
le mercure s'est arrêté et qui sera le zéro du thermomètre.
L8 TBIRMOUËTIIX.
107
Le poÎQt lixe supérieur s'obtient en exposant le tube
la température, non de l'eau bouillante elle-même,
car les différentes couches
d'eau bouillante n'ont point la
même température (les plus
inférieures sont plus chaudes
que les supérieures) , mais en
l'exposant à l'action de la va-
peur d'eau bouillante dont la
température est toujours la
même quand on se place dans
les conditions physiques vou-
lues. _JL-
La figure 39 représente l'é-
tuve à vapeur qui sert à obte-
nir le point fixe supérieur du
thermomètre. On voit que, par
un bouchqn qu'il transperce ,
^''' "■ l'instrument est soutenu au-
lessus d'une espèce de botte métallique ÂB surmontée
d'un tuyau CD. Une certaine
quantité d'eau contenue dans
la boite AB, que l'on place
au-dessus d'un fourneau al-
lumé , fournit de la vapeur qui
vient remplir le tuyau CD, dans
lequel le Ûiermomètre est sus-
pendu. Au bout de dix minutes
environ, la colonne du mer-
^ cure étant devenue station-
naire, on marque, avec une
pointe de diamant, l'endroit
où le mercure s'est arrêté, et
Sb qii sera le centième degré de
Fig. 3». l'échelle thermométrique.
DlvUiom da tiienB*aiéire. — La denûêre opération
:onsiste k diviser en cent parties égales l'intervaUe coip-
108 Li
pris entre les detix pomts fixes. Qoelqaefois, c(c*eàl
le procédé le phis exact on exécute ces A^iâoiis n
le verre même de la tige de rinstrumeat ; les thenno-
mctrcs dont on fait nssge dans les laboratoires de ph|ft^
qne et de chimie ont lenr échelle ainsi graduée soi lé
verre. Mais, pour les thermomètres d'appartement, ca
se contente de fixer le tobe sur une petite plancbeè
bois, de métal ou de porcdaine. On marque zéro en te
du trait laissé par le diamant qui correspond à la gbft
fondante, et cent d^rés au point qui correspond i h
température de rébuUition de Teau. Ensuite, kTùk
d*nnc machine à diviser, on partage l'entre-deiiK ea
cent parties égales, qui représenteront les degrés dn
thermomètre, et, s'il est nécessaire, on prolongeas
mêmes divisions au-dessus et au-dessous de ces dem
poiiits.
The»«Hiètre à ric # rf . — On CODGtniit le theilDO-
niétre à alcool à pen près comme le thermomètre k
mercure, mais on ne saurait procéder de la mtoe
manière pour diviser l'échelle de cet instrumeot &
effet, Talcool ne jouit pas, CQmpie Je mercure, de la
précieuse propriété de se dilater unifonnément entre
Oct 100 degrés, c'est-à-dire d'augmenter le volume dans
la proportion exacte de la chaleur qu'il reçoit. L'irrégu-
larilé de la dilatation de l'alcool oblige de se servir ïvm
bon thermomètre à mercure pour fixer sur le thermo-
mètre à alcool en construction, un certain nombre de
points, correspondant à des tem|iératures distantes
entre elles de 8 à 10 degrés. On subdivise ensuite,
en parties égales, l'intervalle compris entre les points
de raccord qui ont été déterminés par le secours do
thermomètre à mercure.
On voit, par ces détails, que le thermomètre à alcool
doit donner des indications moins rigoureuses que
celles du thermomètre à mercure. C'est donc à ce
dernier instrument qu'il faut toujours recourir pour la
mesure exacte de la teropératui^ de6<;orps. Le thenno-
mètre à alcool présente neanmoiiie une supériorité sur
le thermomètre à mercure, quand Û s*agit d'é^uer des
tempérdfture^ très-basses. En effet lé mercure se congèle
à 39 degrés centigrades au-dessous de zéro, Y^icwA, au
conftraire , ne se congèle jamais ; le thennomètre à al-
cool eet donc le seul dont on doive fure usage pour ob-
server des températures très-inférieures à zéro.
VliCPraioiBètre tk air; ihenuMMnAtre aiétalitqBe. -^
G*«et wec des liquides, le mercure et l'alcool, que sont
eoBflIniits, comme on vient de le voir, les thermomètres
usuels. Gependaiït les physiciens font également usage
de tliermomètres construits avec des gaz et des corps
solides. Le thermomètre à air est assez souvent employé
dans les recherches des physiciens; un thermomètre
méteMique a été imaginé, bien qu'il soit peu employé.
Nous devons nous borner à mentionner ici l'existence
. de ces deux instruments, dont l'invention et l'ap-
plicalion ont été faites par k6 ph^ysieiens de notre
époque.
)L
XIÏI
LES MACHINES A VAPEUE.
Tous nos jeunes lecteurs ont été témoins des effets
extoordinaires de la vapeur emptoyée ccHxime force
ipotrice , et saiis nul doute , chacun d'esox a désiré se
seDidre compte de son action. Quand on entre dans une
usine mécanique, quand on assiste À ce spectacle éton«-
oant d^UB meleur unique distribuant la fcMPce dans les
diflëreates pièces d'un atelier, soulevant les Hu^deanx les
phis lourds, Hiettant en mouvement des masses énormes
ëL Irioaiphaiil de toutes les résistanoes qu'<m teû oppose ;
— lorsque, embarqué sur un bateau à vapeur, on voit les
110 LES MACHINES ▲ YâJPEUR.
roues de ce bateau, tournant avec une rapidité excessive,
fendre avec force les eaux d*un fleuve ou les flots de
rOcéan, et, sans le secours des voiles, s'avancer . contre
les courants et les vents contraires ; — lorsque, emporté
sur les rails d*un chemin de fer, on voit une locomotive,
lançant des torrents de vapeur sur son passage, traîner
après elle, et connue en se jouant, de longs convoi
pesamment chargés; — quand on voit, en un mot,Jes
applications innombrables de la machine à vapeur, de-
venue ragent indispensable et comme l'âme de l'indus-
trie moderne, après le sentiment naturel de la recon-
naissance envers Dieu qui accorde à l'homme la
possession d'une telle puissance, il s'élève dans notre
esprit rimpérieux désir de connaître exactement le mé-
canisme physique qui donne les moyens d'accomplir
toutes ces merveilles. C'est ce désir que nous allons
essayer de satisfaire, en exposant les principes, les règles
et les faits sur lesquels repose l'emploi mécanique
de la vapeur dans la série infiniment variée de ses appli-
cations. Nous rappellerons en môme temps les noms
des hommes de génie qui , par leurs efforts successifs,
ont doté l'humanité de cet inappréciable bienfait.
Principe spénéral de Taetion méeaniqne de la vapeur.
HacliiiieB & -vapeur à condensation et sans conden-
sation* — L'emploi général de la vapeur d'eau comme
force mécanique repose sur un principe simple et facile
à comprendre.
Les gaz et les vapeurs, quand on les tient enfermés
dans un espace clos, pressent très-fortement contre les
parois de l'enceinte qui les resserre. Gomme les vapeurs
de tous les liquides, la vapeur d'eau maintenue dans un
espace clos jouit d'une énorme force de pression.
Si l'on fait bouillir de l'eau dans une marmite cxBidid-
ment fermée par son couvercle, au bout de quelques
minutes d'ébuUition, la vapeur d'eau qui se forme au
sein du liquide bouillant, surmontant le poids du cou-
vercle, le soulève et s'échappe dans l'air.
LIS HACHEHES 1 VlPECl.
111
Si Ton enferme dans une bombe métallique creuse une
petite quauLité d'eau, qu'on ferme exactement, k t'aide
d'un bouchon à vis métallique , l'oririce de la bombe ,
et qu'on la place en cet ëlat au milieu d'un feu ardent,
la Tapeur formée par l'ébuUition du liquide à l'intérieur
de cet espace, ne trouvant aucune issue pour s'échapper
au dehors, brise violemment l'enveloppe métallique et
en projette au loin les édals avec une dangereuse et
Itruyante explosion.
Ga faits bien connus de tout le monde, établissent
suffisamment la grande puissance mécanique dont
jouit la vapeur d'eau resserrée dans un espace clos. Mais
il est évident que l'on doit pouvoir tirer un parti utile
de cette puissance, lorsque,
sans atteindre la limite
à laquelle elle produit ces
effets de destruction, on
la dirige par l'Intelligence
et par l'art. Nous allons
voir quels sont les moyens
dont on fait usage pour
tirer parti, dans les ma-
chines dites à vapeur, de
la force qui réside dans la
Tapeur de l'eau bouillante.
Si l'on adapte k une
chaudière pleine d'eau
que l'on peut porter à
f l'ébullition à l'aide d'un
fourneau F, un tube 1
qui dirige la vapeur de la
chaudière dans un cylin-
dre métallique creux CC
parcouru par un piston
Fig M glissant à froltement dans
son intérieur, il est évident que la vapeur arrivant par
le tube Th à la partie inférieure du cylindre au-
111 Ln rncBUOi A
daacww àm fiston, fnreerm fv ta prwii»
É'^lefer jusqu'au btut éa cjUaire. flt Vm
ék&n Tanivée 4e la vapeur au-4eMoai da fiHUi
qatt ouvrant le rolunet E, on permette à Impeui
remplit cet espace de s'échapper dans Tair odè
fu'eu même temps eu ewrrantun secondlubeli
anifer de nouvelle vapeur au^iiettmê du pûlOB,
8k>a de cette vapeur» s'ex^çant de hMt eu 1m,
pitera le piston jusqu'au bas de sa <
u'edstera phis, au-dessous de Iw, de r
de contrarier l'effort de la vapeur. Si l'on
eoalinuelIemeBt eette arrivée aUemalifc de k
«u^essous et au-dessus du piston, en donnani
fois issue à la vapeur contenue dans la parlie
éa cylindre, le {liston, ainsi alternativement
ses deux fetoes, exéeutera un mouvement
d'élévation et d'abaînement dans l'intériear
Ainsi, en dirigeant successiveoGient la vapc^^
duHidîère, tanlAl aunfessous, tantôt au-d^#^
piston, ou imprimera à ce piston un mouvem^^''^
nuel d'^évation et d'abaissement à l'intérieiff^^
lindre.
U cçt facile de comprendre maintenant que siklC'
attachée à ce piston par sa partie mférieure , estki^V^
sa partie supérieure à la manivelle de l'arbre W^
d'un atelier A, l'action continue de la vapeur aui&l^
résultat d'imprimer à cetarbrevu snouvement coi '
de rotation. Le mouvement de cet arbre poona e
à l'aille de courroies et de pouUes, èti^ truMSi
nombreuses madUnes ou outils dli^niNiés dass ks
Itoentes pièces d'une usine. i
Beaucoup de nu^iues à vapeur sont canstorifeili
la simple application du principe général que atf
venons d'exposer. On désigne ces machines à vaptf
«MUS le nom deincK^Mnef d Acu^ireMiott. BUesseréi
santànncylioàre métailî^ae dans leuuel la vapeur vit
ïMB VÂtwm 1 yàF«7t. lis
presser alternativement les deux faces opfK)8ées du
piston et s'échapper eDsyite dams Tair.
Il est cependant une seconde manière de tirer parti
de la force élastique de la vapeur. Au lieu de rejeter la
vapeur dans Tair après chaque oscillation du piston,
comme nous venons de le montrer dans l'appareil pré-
cédent, on condense la vapeur à l'intérieur de l'appareil,
et Toici commefit cette condensation donne naissance à
un €8et mécanique.
Si au lieu de laisser perdre au dehors la vapeur d'une
BMiehine quand elle a produit son effet, on la dirige au
moyen d'un tube, dans un espace continuellement re-
froidi par un courant d'eau, la vapeur, en arrivant dans
cet espace, se condensera et repassera immédiatement
à l'état liquide : par suite de cette condensation, le vide
existera à Tintérieur du cylindre. N'éprouvant plus
de résistance au-dessous de lui , le piston obéit faci-
lement à la pression que la vapeur exerce sur sa face
supérieure, et il descend jusqu'au bas du cylindre. Si
l'on répète continuellement ce jeu alternatif : l'arrivée
de la vapeur sous le piston, la condensation de cette
vapeur dans im vase isolé, l'arrivée de nouvelle vapeur
au-dessus du piston , la condensation de cette vapeur,
ainsi de suite , on produit une élévation et un abaisse-
ment continus du piston dans rintérieur du cylindre ;
ces effets se transmettent ensuite comme à l'ordinaire,
à l'irbre moteur par la tige du piston. €ette Seconde
espèce de machines porte le nom de machine à conden^
9eur ou à basse pression.
ClMMlllcatloii des maeiiiiies à irmpenr. — Les ma-
cfaiiies à vapeur peuvent se diviser, si l'on considère
leur service, en quatre classes :
1» Les machines fixes, à l'usage des ateliers et des
usines;
2* Las machines de navigation ;
3* (Les locomotives ;
114 Lss Machines i viPEum» *
4* Les locomobilés.
Nous allons étudier successivement les machines à
vapeur, au point de vue historique et descriptif, dans
chacune de ces divisions.
MACHINES ▲ VAPEUR. FIXES. *
Historique. — Les anciens ont entièrement ignoré
qu'il existât , dans la vapeur d'eau chauffée, une force
élastique, capable d'être utilisée comme agent moteur.
C'est à la science moderne qu'appartient exclusivement
la création de ces machines puissantes.
Nous avons vu, en parlant du baromètre, que c'est
au xvïi» siècle, par les travaux d'Otto de Guericke et de
Pascal , que fut découvert le grand phénomène de la
pesanteur de l'air, et que l'on mit en évidence la pres-
sion que l'atmosphère exerce sur tous les corps placés à
la surface de la terre. C'est par une application du prin-
cipe de la pression de l'air que fut imaginée la première
machine à vapeur qui ait fonctionné dans l'industrie.
L'illustre Huyghens avait eu la pensée de créer une
machine motrice en faisant détoner de la poudre à
canon sous un cylindre parcouru par un piston : l'air
contenu dans ce cylindre, dilaté par la chaleur résultant
de la combustion de la poudre, s'échappait au dehors
au moyen d'une soupape; il se formait dès lors au-des-
sous du piston, un vide partiel, c'est-à-dire de l'air con-
sidérablement raréfié, et dès ce moment, la pression de
l'air atmosphérique extérieur s'exerçant sur la partie
supérieure du piston, et n'étant qu'imparfaitement
contre-balancée par l'air raréfié existant au-dessous do
piston, précipitait ce piston au bas du cylindre. Par
conséquent, si l'on avait attaché à ce piston une chaîne
ou une corde, venant s'enrouler autour d'une poulie,
on pouvait élever des poids placés à l'extrémité de cette
corde et produire ainsi un véritable effet mécanique.
LIS MACHINES A TAFEdK. 115
t ce que montre la figure 41, empruntée à un dessin
eite époque. Dans cette figure, A représente la pe-
tite coupe destinée à recevoir la poudre
à canon; P, le piston qui doit être
soulevé par l'effet d'expansion des gaz;
SS les soupapes par lesquelles l'air di-
laté se dégage au dehors; M, le poids
soulevé grâce à la corde qui s'enroule
sur la poulie.
Soumis à l'expérience pratique, l'ap-
pareil précédent n'avait pas donné de
bons résultats en raison de la trop
faible raréfaction de l'air contenu au-
dessous du piston. C'est alors que se ■
présenta l'idée, pleine d'avenir, de
remplacer la poudre à canon, comme
moyen de produire le vide sous un pis*
ton, par de la vapeur d'eau que l'on fai-
' sait condenser dans cet espace même.
On comprend en effet que si dans le
cylindre A (fig. 42), parcouru par un
piston bien dressé contre la surface in-
térieure de ce cylindre , on îsàt arriver
un courant de vapeur d'eau, la vapeur,
par sa force élastique , obligera le
'ig- *»• piston à s'élever jusqu'au haut du
» de pompe. Maintenant, si, par un moyen quel-
que, par exemple en faisant refroidir les parois
irïeures du cylindre, on provoque la condensa-
de la vapeur d'eau, quand cette vapeur sera con-
sée, le vide existera dans ce cylindre, car l'air
it été chassé de cet espace par la vapeur d'eau, et
sqae cette vapeur disparaît à son tour en se liqué-
it, il n'existe plus rien dans cet espace : c'est le vide.
U pression de l'air extérieur pesantde toute sa masse
la tête du piston, et cette pression n'étant contre-
mcée par rien, puisque le vide existe au-dessous du
116
us lUCBUaS k TàFBUR.
pûtOD dans llntérieur de ce cylindre, doit piétàpiiettit
piston jusqu'au ba« de sa course. D'après c^, il soffin
d'introduire et de condenser succesuvement de la th-
peord'eau dans le cylindre A pour imprimer mu piston
qui le parcourt un mouvement alleraatif d'élévatioD et
d'abaissement; et si une
tige B est fixée à ce piston,
et qu'on mette cette t^
en communication aiee
l'arbre moteur d'une ma-
chine, oa pourra, grâce lu
mourement contimid de
cette tige , imprimer on
ïnouTement de rotatira i
l'arbre et produire mm
toute sorte de travail méa-
nique.
L'appareil ipie non ve-
nons de décrire esttepre-
mîëre macliine à qpeor
"«■ "■ qui ait été imaginée. Elle
a été proposée, en 1690, par un savant traaçi&, ;
l'immortel Denis Papin.
Beaia Papin. — Né à Blois, le 22 aoùtl645, mortrers
l'amiée 1714, DenisPapinnous offre un des plus tristes et
des plus remarquables exemples du génie en proie i
une adversité constante. Protestant, et fidèle à safei
religieuse, il s'expatria à l'époque de la rêTOcaliao
de l'édit de Nantes par Louis 'Kï\ , en 1685, et ce lot
à l'étranger, en Angleterre, en Italie et ea Allema-
goe , qu'il réalisa le plus grsn*^ nombre de ses îaren-
tions, parmilesquellesûgure surtoutla machine à Tapeor.
En 1707, Papin avait exécuté une machine à rapenr
conçue sur un principe un peu différent de celle dont
nous avons parlé plus haut, et il l'avait iostallée sur on
bateau muni de roues. Il s'était embarqué à Gitssel sur
la rivière Fulda, et était arrivé à Moadeu, ville deflft-
us MAcmias x vapedi. 117
Bovre, pour passer de là, a^ec son bateau, dajtts les eaux
do fleure Wcser, el se rendre emSnt en Angleterre,, où il
aorait fak connalti*e et expérimeBÉé sa machine à vapeur,
liais les bateliers du Weser lui refusèrent l'entrée de ce
fleuve, et, pour répondre à ses plaintes, ils eurent la
barbarie de mettre en pièces son bateau. A partin de ce
moment, le malheureux Papin, sans ressources et sans
.asile, traîna une vie de privations et d'amertume; il
languit dans la misère et l'abandon. Retiré à Londres,
il y vécut à l'aide de faibles secours péniblement arra-
chés à la Société rudoie de Londres^ dont il était membre,
et qui l'employait à des travaux de faible importance.
On ignore même l'année précise et le lieu de la mort
de cet homme illustre autAnt que malheureux , et dont
la France glorifiera étemellemenili mémoire.
IVewcomeii etCawlejr. HachiiM <• Hiewconieii. — La
machine à vapeur atmosphérique fie Papin avait fait
connattre en 1690, fut réalisée et livrife à l'industrie par
deux «rftans intelligents de la ville de Darmouth, en
AngldBTe, parNevrcom'en et Cawley. En 1698, Thomas
Savery, ancien ouvrier des mlBa^ devenu , grâce au
travail et à l'étude , un habike imMcar, avait réussi à
exécuter une machine de son invention qui avait pour
principe la pression de la vapeur d'eau, et il avait appli-
qué cette machine à l'élévation èes èMX dans les mines
de houille. Mais la machine à vaficvr construite par
Newcomen et Gawley, d'après les principes de Papin,
avak une telle supériorité sur celle de Savery, qu'elle fit
promptement abandonner l'usage de cette dernière.
Vers le milieu du xvm* siècle, la machine de Newco-
men était déjà très*répandue en Angleterre.. Une très*
puissante machine de ce genre servait à la distribution
des eaux dans la ville de Londres, et beaucoup dTaAitres
machines semblables fonctionnaient dans les mines de
bouille de l'Angleterre, pour l'épuifiement des eaux.
La figure mivante représente les élénaents essentiels
de la iMebne de Newannejiu P est le csUodr^ duos J
118
us NÂCHinS & TAPIUB.
lequel le piston H s'élëTe par la pression de la vapa
envoyée par la chaudière Â. Quand le piston est pana
au sommet de sa 'course, on fait couler au moyen t
tube D, un courant d'eau ^oide qui vient condenni I
Tai>eur à l'iutÉrieur du cylindre, et produire ainâicti
par suite de la condensation de la vapeur. D6s lors,
Tide existant à l'intérieur du cylindre, le piston H, si
le poids de l'air atmosphérique extérieur, descend di
l'intérieur du cylindre. Au moyen de la chaîne S attad
à la partie supérieure de ce piston et du contre-poids
on peut produire un effort mécanique, élever des 1
deaux, mettre en action des pompes pour l'épuiseni
LES MACHINES A YAPEUB. 119
des eaux, etc. On voit que la machine de Newcomen
n*est autre chose que l'application pratique de l'appa-
reil conçu en 1690 par notre compatriote Denis Papin.
PerfeetioBBemeBt de la macliliie de NewcomeB.
Trairanx de James ITITatt. — Le célèbre James Watt,
qui s'est tant illustré par ses découvertes multipliées sur .
le mode d'emploi de la vapeur, n'était qu'un pauvre
ouvrier mécanicien de la ville de Greenock, en Ecosse.
Par son application au travail, par sa persévérance et
son génie, il devint un des hommes les plus importants
de la Grande-Bretagne; .par ses découvertes sur la con-
struction des machines à vapeur, il enrichit son pays et
le monde entier.
La première découverte de James Watt eut pour
objet le perfectionnement de la machine de Newcomen,
iDaiîs cette machine, alors très-répandue en Angleterre,
il ,y avait un vice essentiel : c'était le mode de condensa-
tion de la vapeur que l'on provoquait, comme nous
l'avons déjà dit, par un courant d'eau froide injectée
dans l'intérieur même du cylindre. Cette eau refroi-
dissait le cylindre, et la vapeur, en arrivant dans cet
espace refroidi, s'y condensait en partie, ce qui ame-
nait une perte considérable de chaleur et augmentait
l)eaucoup la dépense du combustible. Par une inven-
tion capitale , James Watt réalisa dans cette machine
une économie des trois quarts du combustible em-
ployé. Au lieu de condenser la vapeur dans l'intérieur
même du cylindre , il fit communiquer le cyUndre au
moyen d'un tuyau , avec une caisse séparée parcourue
par un courant d'eau continuel : la vapeur allait se liqué-
fier dans cet espace qui reçut le nom de condenseur isolé.
BéeonTerte de la maehiae à vapeur à double etteU —
Dans la machine de Newcomen, perfectionnée par
James Watt, la vapeur n'agissait que sur la face infé-
rieure du piston, pour produire son oscillation ascen-
dante. Par une autre invention capitale. Watt créa la
machine à vapeur à double effet. Au lieu de faire agir la
120 LIS MACHINBS À VikfBim.
vapeur sur la face inférieure du piston seulement, i) h
fit agir sur ses deux faces, de manière à produire par le
seul effet de la force élastique de la vapeur, les moufe-
menks d'élévation et d'abaissement du piston. Il bomit
ainsi toute intervention de la pression de l'air de cette
machine, qui reçut dès lors exdu^vemenl de la Ibiee
élastique de la vapeur son principe d'action.
Aaive ^vféeilMiBieiBeiit de la iMielilse ik -^mpiit'iar
Wau. — Après avoir construit la machine à dovtble eM,
Watt apporta encore des améliorations d'une iMle
importance aux différents oiiganes de la machine & t»-
peur. Sans entrer dans des détails qui noi» entnÉDe-
raicnt trop loin, nous nous bornerons à dire que James
Watt découvrit successivement : 1* le parallélogramme
articulé qui sert à transmettre au balancier de la maébîBe
les deux impulsions successives résultant de TélévatioB
et de l'abaissement du piston; 2» la manivelle qui serti
transformer en un mouvement de rotation le moQfe-
ment de va et vient du piston ; 3* le régulateur à AmA»
qui sert à régulariser i'entrée de la vapeur dazB W»-
térieur du cylindre, en n'y admettant que laqoantiti
de vapeur exactement nécessaire au jeu de la maclôBe.
C'est par cet ensemble de perfectionnemente et èc
découvertes dans les organes essentiels et secondûres de
la machine à vapeur, que Watt parvînt à créer presque
de toutes pièces la machine à vapeur moderne. Ayant
reçu de cette manière les formes, les dispositions les
plus avantageuses, tant pour Téconomie que poor
la commodité pratique, cette importante machine 86
répandit promplement en Europe, et dans les premières
années de notre siècle, elle était devenue (f un nss^
général en Europe et en Amérique.
Bé€MiTevte des maclilBMi & liaste i^ressieii. •«-« Ibe
découverte d'iuie haute importance dans le mode d^esh
ploi de la vapeur, a été faite au début de notre sièete :
c'est l'emploi dsms les machines à vapeur, de la vapesT
à haiiie;;pves8Mn*
LES HACHINK A VIPKDK. ISI
Que ftiut-il entendre {mr ce mot de vapeur à hamte
Quand l'eau est en ébnllitiony si Ton envoie sa vapeur
dans le cylindre, eHe y produit une puissante action
mécanique. Mais cette action mécanique sera considé-
rablement augmentée si, avant d'envoyer dans le cylin-
di^ cette vapeur, on la chaoffe très^fortement en la
maintenant dans la chaudière, sans ouvrir le robinet qui
doit la faire passer dans le cylindre. Ainsi chaufTée, elle
acquiert une puissance considérable ; et la tension de la
vapeur (c'est là l'expression consacrée) est d'autant plus
forte que la vapeur est chauffîe plus longtemps avant
d'être dirigée dans le cylindre*
C'est un mécanicien allemand, Leupold, qui avait le
premier, vers 1725, émis l'idée de faire usage de la
vapeur à haute tension dans les machines à vapeur.' Mais
ce mode d'emploi de la vapeur ne fût pas adopté
par James Watt. La construction des premières ma-
chines à haute pression, appartient à un Américain,
Oliver Evans, d'abord simple ouvrier à Philadelphie,
plas tard constructeur d'appareils mécaniques dans
la même ville.
En 1895, les mécaniciens Trévithick et Vivian com-
mencèrent à répandre, en Angleterre, l'usage des ma-
chines à vapeur à haute pression d'Oliver Evans, qui
jouirent bientôt d'une grande faveur.
Perfec<ioBAeBieMt ée la maehlne & yrspemr depuis
Watt. — Une fouie d'autres perfectionnements ont été
appâtés de nos jours à la machine à vapeur. Gomme
syst^es nouveaux destinés à remplacer la machine de
Watt, nous citerons : l"" les machines à deux x^lindres^ ou
machinée de Wolf, qui sont très-répandues dans les usi-
nes françaises; 2** les wMLchines à cylindre fixe horizontal^
qui sont aujourd'hui très en faveur dans nos ateliers
mécaniques; df" les machines à cylindre oscillant ^ qui
offraient peu d'avantages et sont aujourd'hui aban-
dimnées ; 4* les machines roiaUpeê » dont le système a
Ii2 us MlCHmiS À TAFIOl.
beaucoup d'avenir ; 5** les machines à vapeur d'éther^
lesquelles un liquide auxiliaire» Téther, vient aj
la force élastique de sa vapeur à celle de la y;
d'eau; 6* enfin les machines à air chaude dans lesqi
on se propose de remplacer la vapeur d*eaa pai
même masse d'air alternativement échauffée et reb
DeseriptioA des BiaclilBeB & vapem ftxet.
peut réduire à deux les systèmes des machines à^
qui sont en usage dans nos ateliers et nos xmom
1* Les machines sans condenseur^ dans leifli
vapeur s'échappe dans l'air après avoir exercé ||
sur les deux foces du piston ; j
2"* Les machines à condenseur y dans lesquelleis
d'eau, au lieu de se perdre au dehors, se liql
un vase nommé condenseur, fi
r
Rien n'est plus facile à comprendre que le méb
des machine sans condenseur y souvent désignée
le nom de machines à haute pression^ parce queb
sion s'y trouve employée à une tension de dettx
sphères au moins et qui peut aller jusqu'à 10 à 11
sphères.
La figure 44 représente le mécanisme essâri
la machine à vapeur sans condenseur.
La vapeur arrive sous le piston et le ^
bas en haut. Quand le piston est parvenu au se
de sa course , une soupape s'ouvre et fait arfi
vapeur de la chaudière au-dessus ou sur la i
piston. En même temps, une autre soupape
à s'ouvrir, la vapeur du cylindre se précipite i
hors. N'ayant à surmonter que la résistance i
à sa partie inférieure, c'est-à-dire la résistance
atmosphère, étant soumis à sa partie supérieure
sa tête à la pression de la vapeur qui est de pi
atmosphères, le piston s'abaisse nécessairemec
l'intérieur du corps de pompe. A peine y est-
venu que l'on fait échapper au dehors , la vape
LBS B1ACH1ME3 X VAFECin. 123
teait la partie supérieure du cylindre. Au même
, une nouvelle vapeur arrive au-dessous du pis-
ton et la repousse en haut
par le lait de la pression de
cette vapeur qui, portée à la
tension de plusieurs atmo-
sphères, n'a k surmonler que
la pression d'une atmosphère
de l'air extérieur. C'est en
répétant la série de ces mou-
vements , c'est-à-dire en fai-
sant arriver altcrnalivement
de la vapeur au-dessus et
au-dessous du piston, et en
lâchant ensuite celte vapeur
dans l'air dès qu'elle a pro-
duit son effort sur l'une des
faces dn piston, que l'on pro-
i maniÈre continuelle les mouvements d'élé-
it d'abaissement de ce piston. Il est facile de com-
i&qu'&raide de dispositions mécaniques parliculiè-
n peut transmettre ce mouvement recUligne de la
a pistou à l'arbre moteur d'an atelier mécanique.
hlnes sans condenseur ont la disposition ro-
B par la figure 45 : A est le cylindre à vapeur
I placé horizontalement, T le tube qui rejette hors
'jie la vapeur sortaut du cylindre.
' transmettre h l'arbre moteur de l'usine le
114 LIE MACHINEE 1 TArEUl
mouvement de la tige du i>i&ton A, on ailai)leil
met de celle Li$;e une articulation trés-mobile,fy'
la lige 0, mobile aulour du poini ou do l'arlicul)
et lui permet d'eiéculer ainsi un mouveineotiie tl
4n bas. Ce mouvemeni se transmet ensaite à lalipfl
et fait loumer l'arbre isoleur dont la section sci«i9
point D.
ÏM vtaeliine à condenseur diffère de la préttdciiï»]
ce qu'on ne prr jette pas dms 1 m la sapeur sortai
cylindre, mais qu on K dn ige dans une tiisse
/«mplie d't:au Loide, à ImlLiicui de laquelle et
Condense -
Là figure 4i6 rc^éeeate Ja atachiue i coQ<iea«eur;
LIS MACHINES A TAPEDll. tS5
Filtrée de la Tapeur qui passe sucees6iT«mei>f, par le
jeu da tiroir y au-dessus et au-dessous du piston, c, est
le crlindre à vapeur, d la tige de ce cylindre qui Tient
mettre en mouvement le tedancieree; g est la mani-
Tdle du volant t; qui transmet à ce volant le mouvement
du balancier, et change en un mouvement circulaire
eontinu le mouvement alternatif de ce balancier. L*ap*
pareil de condensation de la vapeur est placé dans Tin-
térieur de la caisse qui supporte la machine, m esi le
régulateur à boules ou à force centrifuge qui règle les
quantités de vapeur admises dans le cylindre; i la tige
de la pompe alimentaire qui introduit dans la chaudière
de Teau pour remplacer celle qui disparaît à Tétai de
vapeur ; ft» t ecml les ûges de pompes qui alimentent
d'eau froide le eondensenr et extraient feaa édiaiifféc
par la condensation de cette vapeur.
Nous devons nous borner à énoncer cette disposition
génénde, car k descriplioD spédale des différents orga-
nes qui servent à eSectuer la eondensatiott de la vapeur,
dans les nukcbines i basse pressioo, exigerait des
détaib et des ccmsidérations que nous ne saurions
aborder ici.
Nofiis mettrons seulement sous les yeux du lecteur la
figure de là chaudière qui, dans les machines fixes, sert
Il produire la vapeur.
G (fig. 47) est le corps de la chaudière ; H , l'un des
deux bouilleurs, c'est-à-dire l'une des deux chaudières plus
petites qui sont placées au-dessous du corps de la chau-
dtèce principale. Les bouilleurs communiquent avec la
chaadière principale par de gros tubes et ont pour
jbBCtion d'augmenter la surface offerte à l'action de
la chaleur. F, le flotteur qui fait connaître au chauffeur
la hauteur que Feau occupe à l'intérieur de la chau-
dière ; B est le niveau d'eau, c'est un tube de verre
communiquant avec l'intérieur de la chaudière, et qui,
se remplissant d'eau à la même hauteur que celle de la
chaudière, laisse voir la hauteur de l'eau dans son in-
ne
LIS UACHI.NE3 A VIPEDI.
lirieor. Ccsl le tube de sortie delà vapeur se le
cjlindre de la machine. A, le tube donnant entrteklmu
liquide envoyée par la pompe d'alimcntulionçooria
placer celle qui disparaît sans cesse à l'ùlat de n
T est le Irou tThotiime par lequel l'ouvrier s'intnMfOl
visiter ou réparer l'intérieur delà chaudière. Ot lui
sufCsammenl sur cette figure la marche de l'ùi â
qui provient du foyer, et qui s'échappe dans le IbJM
cheminée après avoir circulé autour des parois S
rieures de la chaudière. S est la soupape de flM
plaque mobile, organe qui, en raison de son imf
tance, doit nous arrêter quelque temps. '•
Cet organe essentiel qui est d'ailleurs en usage A
toutes les machines à vapeur en général, consiste eu'
bouchon métallique qui ferme la chaudière et qm
trouve maintenu par un poids opissnnl àrcxtrémiléd'
LES MACHINES 1 Y1PEI7B. 127
levier horizontal RS. Le poids qui porte le bouchon
métallique a été calculé de manière à être soulevé par
l'effort de la vapeur, quand elle a acquis une puissance
assez considérable pour inspirer des craintes sur la soli-
dité de la chaudière. Si la température du foyer vient à
s'élever trop, et que la vapeur vienne à acquérir ainsi
une tension dangereuse, parla pression de celte vapeur,
le bouchon métallique R est soulevé, parce que le poids
situé à l'extrémité du levier horizontal RS ne peut sou-
tenir cette pression ; dès lors, la chaudière étant ouverte
en ce point, la vapeur se dégage librement dans l'air et
aucune explosion n'est à craindre. Quand la vapeur a
été ramenée par cet écoulement partiel à sa tension
normale, la soupape retombe sous la pression du
poids S, et la chaudière se trouve refermée.
Cet organe si important pour la sécurité des machines
à vapeur, c'est-à-dire la soupape à poids, fut imaginé
par Denis Papin, en 1681, et appUqué par lui, en 1707,
à une machine à vapeur comme moyen de prévenir
l'explosion de la chaudière.
MACHINES DE NAVIGATION.
•
Historique. — La machine à vapeur fixe une fois créée,
l'industrie humaine à disposé d'un nouveau moyen de
force, et elle n'a pas tardé à en tirer toutes les applications
que peut recevoir un moteur mécanique. La machine
à vapeur a été appliquée à la navigation, à la locomotion
sur les routes ferrées , enfin aux travaux de l'agricul-
ture. L'emploi de la machine à vapeur à la propulsion
des bateaux est, dans l'ordre historique, la première
de ces applications : c'est donc ce sujet qui nous occupera
d'abord.
L'emploi de la voile et des rames comme moyen de
navigation, présente, dans une foule de circonstances,
de graves inconvénients. La voile et les rames assujet-
tissent les navires à une marche lente et somvnl pè«
nible» retardée par les Yents oontraîres» arrêtée ptr te
calme. Aussi a-t-on de tout temps désiré pouvoir db-
poser à bord des naTires^ d'une force motrice propre,
indépendante des éléments extérieurs ou du travait ha-^
main. Vers k milieu du siècle dernier, la découTerte
de la machine à vapeur vint apporter à la navigation le
moteur depuis si longtemps désiré. La madûne à ta*
peur fixe était à peine créée; elle commençait à peinei
fonctionner dans les usines, que, de tous les cdtès, oa
cherchait à appliquer celte nouvelle force motrice à la
navigation, afin de substituer à remploi de la rame oa
des voiles le moteur puissant qui rendait déjà tant de
services pour les travaux des ateliers. Cependant l'ap-
propriation de la machine à vapeur à la propulsion des
navires présentait dans la pratique beaucoup de diffi-
cultés, de sorte qu'un temps considérable s'écoula avant
que l'industrie des hommes parvînt à appliquer avec
sécurité et économie la puissance de la vapeur au ser-
vice de la navigation sur les fleuves et les mers.
Denis Papin. — Papin fut le premier qui osa en-
treprendre d'appliquer la force mécanique de la vapeur
à la navigation. En 1707, nous l'avons déjà vu, il instal-
lait sur un bateau qui navigua sur la Fulda, la première
machine de navigation à vapeur, fruit du génie de
l'homme.
£n 1724, un mécanicien anglais, J. Dickens, en
1737, Jonatham Hulis, proposaient d'appliquer à la na-
vigation la machine à vapeur telle qu'elle. existait à
cette époque.
Le même projet était mis en avant en France en 1753,
par Fabbé Gauthier, savant chanoine de Nancy. Peu de
temps après, en 1760, un ecclésiastique du canton de
Berne, nommé Genevois, insista sur les avantages que
présenterait la machine de Newcomen, comme moyen
de propulsion des bateaux. Cependant, la machine à
vapeur telle qu'elle existait à la un du xvui* siècle» c'est-
LK HACBINES ▲ ¥lPKnU 190
àHlire la machine de Newcomen» étatt trop imparfitite
pour poiiYoir servir à cet usage.
IjO ■Hurqiiis de J%mÊbtoj% première tenCutive peur
Ilipplleatlon de la vapear â la aaTigatloa. — En per-
feetiannant la Boachiite à vapeur de Newcomen par l"m-
Tention du condenseur isolé , James Watt avait donné
bcamoop de chances de réussite à remploi de la ma-
chine à vapeur dans la navigation. Le premier essai
prttfeipze de k navigation au moyen de la vapeur, est
dèî à uu. Français^ au marquis de Jouffroy, qui installa
sur nu bateau une machine à vapeur à simple effet,
ielfe que Watt l'avait perfectionnée. Après plusieurs- ten-
tatives faites à Paris, en 1775, et continuées par lui, en
1776, sur la rivière du Doubs , à Baume-les^Dames, le
marquis de Jouffroy fit construire à Lyon, en 1780, un
bateau à vapeur de 46 mètres de long. Le 15 juillet 1783^
ce bateau fit une expérience décisive sur les eaux de
la Saône; il navigua avec succès sans les yeux de
10000 spectateurs. Tooiefois cette importante tentative
n'eut pas de suites sérieuses. Née en France, l'applica-
tion de la vapeur à la navigation den^uca fort long-
temps négligée dans notre pays^
En Amérique, deu^ constructeurs, Jbhn Fitch et
James Rumsey, firent de nombreuses recherches pour
employer la vapeur comme moyen de propulsion sur
les fleuves. Mais leurs efforts n'aboutirent à aucun ré-
sultat positif. Leurs travaux embrassèrent la période
de 1781 à 1792.
Bn Ecosse, Patrick Miller, James Taylor et Willram
Symington s'efforcèrent, en 1787, d'atteindre le même
buà, mais ils échouèrent aussi dans leurs tentatives.
WiamoÊt Buitwm. — G'est à Robert Fulton, ii^énieur
américain^ né dans le comté de Lancastre, dans rét»at
de Pensylvanie, qu'appartiennent le mérite et la gloire
d'avoir créé, dans ses conditions pratiques, la naviga--
tiott par la vapeur.
Fils de pauvres émigrés irlandais, d'abord apprenti
% %
130 LIS llACBINSS A. TAPUm.
chez un joaillier de Philadelphie, le jeune Fniton, doué
de quelques talents pour la peinture et le dessin, avait
tiré de son pinceau ses premiers moyens d'existence.
A Tâge de 20 ans, il était peintre en miniature à Phila-
delphie. En 1786, il partit pour TEurope, et se rendit
en Angleterre, où son goût pour la mécanique se dé-
veloppant de plus en plus, il abandonna sa profession
de peintre pour devenir ingénieur. Pendant le séjour des
quinze années qu'il fit en Europe, tant en Angleterre
qu'en France, Fulton se distingua par un grand
nombre d'inventions mécaniques d'un ordre varié.
Mais le problème de la navigation par la vapeur, qu'il
commença à aborder en 1786, fut le but principal de
ses travaux.
Par ses persévérantes recherches , par l'étude appro-
fondie à laquelle il se livra des causes qui avaient em-
pêché le succès des tentatives de ses nombreux devan-
ciers, Fulton parvint à réussir là où tant d'autres avaient
échoué. Au mois d'août 1803, un bateau à vapeur, con-
struit par l'ingénieur américain, navigua sur la Seine,
en plein Paris. Cependant, Fulton n'ayant pas trouvé
en Europe les encouragements qu'aurait dû renconlrer
son admirable invention, retourna en Amérique, après
avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour enri-
chir son pays de sa grande découverte.
La navigation à vapeur aux États-Unis. — Le
10 août 1807, le Clermont^ grand bateau à vapeur,
construit par Fulton, fut lancé sur la rivière de l'Est à
New-York. Ce bateau, qui présentait la plupart des dis-
positions mécaniques qui sont encore employées de nos
jours, décida l'adoption de la navigation par la vapeor
aux Etats-Unis. Dans les divers États de l'Union améri-
caine, la marine à vapeur prit bientôt un grand déve-
loppement, sous l'inspiration et grâce aux efforts con-
tinuels de Fulton, qui mourut à New-York, en 1815,
après avoir doté son pays de la cause la plus puissante
du sa prospérité.
LU MACHINES 1 TlPilTE. I3l
lABATlgatloA ft vapeur em Europe. — L'Europe ne
tarda pas à profiter de la découverte de Fultou. En 1812,
un constructeur» nommé Henry Bell, établissait sur la
Glyde, en Ecosse, le premier bateau à vapeur, qui ait
fait un service régulier en Europe : c'était la Comète^
construite à Timitation du bateau de Fulton.
De la Grande-Bretagne, la navigation par la vapeur
ne tarda pas à se répandre dans le reste de TEurope.
Vingt ans après ses modestes débuts en Ecosse, la marine
à vapeur avait pris chez toutes les nations un développe-
ment immense. Les fleuves et les rivières du continent
se couvraient de bateaux à vapeur, et bientôt toutes les
mers du globe en étaient sillonnées. Aujourd'hui, la
marine à vapeur tend à faire disparaître la marine à
voiles, par suite des avantages pratiques, de l'économie
et de la rapidité qui sont propres à ce genre de moteur.
Deserlptlon des maehlnes à vapeur qui servent à la
naTigation. — Les machines à vapeur consacrées au
service de la navigation varient dans leur système se-
lon la nature du moyen de propulsion adopté. Il est
donc nécessaire, avant de parler des systèmes de ma-
chines à vapeur employées dans la navigation, de dire
quelques mots des agents propulseurs.
Moyens propulseurs t les roues ft aubes, l*héllee. -—
Deux principaux moyens mécaniques sont employés
pour la propulsion dès bateaux à vapeur : les roues à
aubes ou à palettes^ et Y hé lice.
L'emploi, dans la navigation, des ronesh aubes oujpa-
Mtes remonte à une époque très-ancienne. On trouve
dans quelques écrivains latins la description de roues à
aubes, mues par des bœufs, et qui s'appliquaient à des
radeaux ou à des navires. Papin, sur son bateau de
1707, faisait usage de deux roues à aubes comme
moyen propulseur. Le bateau à vapeur de Lyon, du
marquis de Jouflroy, avançait au moyen de ces roues.
Fulton adopta sur ses liateaux l'usage des roues motri-
ces, et depuis on les a très-longtemps conservées d'une
A'
maaièce <aclusi¥e sur les batdii» «i iMBMmiii*
peur
est d'ane mveitfîM beftiiooii|i plw itali,
Sa 1752, le matliémaUcien Daniel Sernovitti pnpMli
premier, pour les nairires de mer, i» motew delm
héliçoide. Ea l768,Pau€U>a. iogéîdear finmcM» pn|ft»
sait de rempkcer par des héllcmle» raine» en irâtti
Sa 1803 i ua mécaniciea nalif d'Andena , 4|9Mri|
Dallerf , avait adapté deux liéUcea 4 ua petit haîawipl
aurait commeucë à coostruire sur la Scâne • il Buk
pour essayer de résoudre le proUème da la jmUffÊB
par la vapeur. Mais les fond» lui manquàreit
pousser plus loin cette tentative.
▲près Daller y, beaucoup de mécanicîeaM,
France qu'en Âjigleterre, se sont oocnpés die i
l'hélice aux roues à aid>es dans, la ni^vigatîw W^h
vapeur.* C'est un Français» le capiteinft riu,fl:<iiiaM<i
qui a démontré avec le pÂus d'évidence, parodia W>
sidérations théoriques, la supériorité de rJhéUcD Mrèl
roues à palettes.
En Angleterre, les constructeurs Smith jrrllBfimky
fait les premières expériences heureuses, «^vee lailft'
lice substituée aux roues à aubes.
La disposition actuelle de l'hélice, c'es(-4Hlireiliiv
simple à une seule révolution, a été essayée e4 lM|lrii
par un constructeur de Boulogne, Frédéric Sump^
Malheureusement, notre compatriote ne put pirçÉ
à exécuter ses essais sur une échcUe suttîsanliit
Frédéric Sauvage est mort en I8ô7, à Paria, daasw
maison d'aliénés» Détenu dans la prison pouri^dettei è
Boulogne, il assistait de sa {enétre aux expérÂettcesfH
disait dans ce port le commandant du Ruiiiâr^ nttÉl
anglais, construit k Londres, i>Qur essayer le sysâàiV
de l'hélice simple que Sauvage avait lui-même ini«igjMl'
Ca spectacle, si déchirant pour un inventeur, éhrsAli#
raison. ^ *<
La premier bateau^ vapeur français à hélice a été co»"
slmit au Baire, en 1M3, par M. Normand. Depuis oelte
époque, l'emploî de Fhéliee n*a cessé de prendre fayeur
dans notre marine. Aujourd'hui, chez toutes les na-
tions maritimes du monde, l'hélice a presque entiè-
femenl détrôné les roues motrices. Toutefois, dans les
paquebots à vapeur qui font le service sur les: riTières
eiks fleuves, on substituerait difficilement l'hélice aux
roues à aubes, de telle sorte que l'on peut dire, pour
résumer ce qui précède, que l'hélice est aujour-
d'hui le moyen propulseur généralement employé pour
la navigation maritime, et que les roues à palettes sont
le moyen propulseur qui reste afl'ecté à la navigation à
vapeur sur les fleuves et les rivières.
Systèmes de machines à Tapear employées but les
iwitoanm à roHMi. — Le type de machines à vapeur le
plus souvent employé aujourd'hui pour mettre en ac-
tion les bateaux à roues, c'est ta machine à conden-
seur, telle à peu près que Watt l'a établie. Nous avons
décrit, en parlant des machines fixes, la machine à
condenseur ou machine de Watt. Nous n'entrerons en
eonséquence dans aucun détail à cet égard, car la ma-
c^ne à condfôiseur qui met en action les bâtiments à
roues ressemble, dans toutes ses parties essentielles, à la
Bdaehine à condenseur qui fonctionne dans nos ateliers
fklttos usines. Elle n'en diffère que par quelques dispo*
citions secondaires que Ton est forcé d'adopter pour
ménager l'espace dans l'installation de ce mécanisme à
bord d'un bateau.
Sur les bateaux à roues en fait aussi assez souvent
usage, au lieu de la machine àd Watt à cylindre verti-
eal, delà machine à cylindre horizonialy dont le méca-
nisme est plus simple pour œ qui concerne le renvoi
du nroitvement.
fiyaièiKes île lai^btnes à Tapear «mployée» swr les
fcsf wjs; à hélice. -^ Quand l'agent pi*oputseur d'un
navire à vapeur est l'hélice, la machine de Watt n'est
pas employée parce qu'elle ne saurait fournir commo-
•A
dément l'énorme vitesse qu'il Gstnt imprinier à IDÊkt
tournant au sein de l'eau. On bit alon mage de qi»
tèmes particuliers de machines dans l e scpidles la km
de la vapeur agit directement sur Tarlâre loumat de
l'hélice. Sans entrer dans des détails qui nùosoiiat-
neraient trop loin, nous nous bornerons à dire qieYon
fait usage dans ce but : 1' de machines à ejBnte
horizontal ; 2* de machines à deux cylindres hiHikt
agissant sur le même arbre et conformes an tjpeéi
locomotives.
LOGOXOTIVIS.
■totori^me. —C'est la découverte des machia»à
peur à haute pression qui a rendu possible la
tion des locomotives et leur emploi pour traîner kl
vois les plus lourds sur des routes pourvues ds nii
ferrés. Dès que la machine à vapeur fut en usage dMito
ateliers et 1^ usines, on chercha à consacrer ceUelM
mécanique à la traction des véhicules. On flt, k^tit
époque, des essais pour construire des voitures à Hfcv
roulant sur les routes ordinaires.
En 1769, un officier suisse, nommé PianliiMA
proposé d'appliquer la machine à vapeur à la Mte
(les véhicules sur les routes ordinaires. Un ingtoiav
français, né à Yoid en Lorraine, nommé JosnhAn
gnot, poussa plus loin ce projet, car il constroist O
chariot à vapeur qui fut expérimenté, en 1770, enpri-
sence de M. de Ghoiseul, ministre de Louis XY, et à
général Gribeauval, l'un des créateurs de l'artOM
moderne. Mais la machine à vapeur, telle qu'elle eii^
taità cette époque, ne pouvait en aucune manière 8*9*
pliquer à cet usage, car le poids de Feau que l'on pi'
vait admettre sur le chariot étant très-peu considéitM
il aurait fallu s'arrêter tous les quarts d'heure p^^p
renouveler la provision d'eau de la chaudière; enfisto
LIS MAGHINXS A YAPIOR. 1S6
inégalités de la rouie aoraient opposé trop de résistance
à la force motrice.
Ces premiers essais ne pouvaient aboutir à un résultat
utile que par le perfectionnement des machines à vapeur
et la découverte des machines à vapeur à haute pres-
sion.
Oliver Evans. — En Amérique , Oliver Evans , l'in-
venteur de la machine à vapeur à haute pression, s'oc-
cupa, vers 1790, de construire des voilures à vapeur
marchant sur les routes ordinaires, h l'aide d'une ma-
chine à haute pression, mais il n'obtint aucun résul-
tat pratique avantageux.
TrévUhick et vivUiii. — C'est en Angleterre que l'on
réussit pour la première fois à retirer quelques avan-
tages de l'emploi de la vapeur dans la locomotion.
Trévithick et Yivian, constructeurs dans le comté de
Gomouailles, eurent le mérite de cetle première ten-
tative. Ils obtinrent le succès qui avait manqué en 1790
à Oliver Evans, parce que, après avoir échoué,
comme leur prédécesseur, dans le projet de lancer les
voitures à vapeur sur les routes ordinaires, ils eurent
l'heureuse idée d'appliquer la même machine locomotive
sur les diiemins à rails de fer qui étaient en usage dès
cette époque dans plusieurs manufactures et mines de
l'Angleterre.
Origine des ciiemins de fer aelaels. — Sur les rOUtes
ordinaires, beaucoup d'obstacles nuisent à la rapidité
de la marche des voitures. LeS roues rencontrent
une grande résistance par le frottement considérable
qu'elles exercent contre le sol élastique qu'elles pres-
sent. Le sol, sablonneux ou caillouteux, présente des
inégalités de niveau qui font perdre une partie de la
force motrice à surmonter ces petites pentes acciden-
telles; enfin, les ornières du chemin opposent des dif-
ficultés à la régularité de la marche.
Pour diniinuer le plus possible la résistance que pré-
sente le sol inégal des routes, les Romains avaient
136 UB UCBINK L TAFHB.
imaginé de paTer ea pierre trëfr^dne et peu élastiqM
les parties des voies publiques les plus fréquentées.
Mais ce pavage était dispendieux et ne fui employé chez
les anciens que dans de rares circonstances.
CheailMS à rails de bols da*s les nsiBes et les ms-
Aufflsetnres de l'Angleterre. — Vers le XYII* Siècle, OB
commença à foire usage, en Angleterre^ d*oriiÉ^!t& de
bois disposées le long des routes, afin de diminuer le
fh>tlement des roues contre le soL On posait sur le soi
des madriers en ligne non interrompue formant une
sorte d*ornière dans l'intérieur de laquelle drcutaienC
des chariots, dont les roues étaient garnies d'iui rebord
qui les maintenait constamment dans Tornièire de bois.
Gomme la résistance du bois n'est pas. considénU^
ces ornières artificielles s'usaient assez promplemeut
On prit donc le {mrli de les remplacer par des ornières
de fonte. Plus tard, enfin, le fer fut substitué à lafoole;
c'est vers l'année 1789 qu'eut lieu celte substitiitiao.
Les chemins à amières de fer ainsi établis fitreat en
usage à partir de cette époque dans beaucoup demmes
et de manufactures de l'Angleterre. La tracÉm des
chars ou wagons se faisait par des chevaux.
C'est en 1804 que les constructeurs TrévtthidL et
Vivian eui^eiit l'idée de remplacer les chevaux dans les
chemins de fer des mines, parleur locomotive à vapeur.
Quelques mines de houille adoptèrent ces premières
locomotives sur leurs rail-ways,
Béf ouverte de l'alkéresee des reises sm les vsili
de fer. — Une découverte capitale fut faite en 1813 par
un ingénieur anglais , M. Biacket , qui constata que ,
quand le poids d'une locomotive est considérable» ses
roues ne glissent point sur la surface unie du rail.
Cet ingénieur reconnut, par l'expérience, que, grâce
aux aspérités qui existent toujours sur la surEsyce
des rails, quelque polie qu'elle soit, les roues peuvenl
7 prendre un point d'appui qui leur permet d^a-
tancer. On avait pensé jusque-^là qye les surfiices de
LIS MACHINES ▲ ▼ARVi. 1S7
la roue et da rail étant extrèmeineiit polies toutes les
deux , la roue devait tourner sur place ou du moins
n'avancer sur le rail qu'en perdant par le glisse-
ment ou le patinement une quantité énorme de force.
Les expériences de M^ Blacket démontrèrent qu'en don-
nant à la locomotive un poids de plusieurs tonnes, on
jM>UYait triompher de ce glissement et ne perdre par
le paimement de la roue qu'une très-petite quantité de
force.
Gette découverte eut pour résultat de donner de la
faveur à l'emploi des locomotives sur les routes ferrées
alors en usage dans les mines. En 1812, George Sté-
pbenson construisit une locomotive qui fonctionna avec
un certain avantage sur le chemin de fer des usines de
Klllingwartb.
IlécoavertQ des eliaadlèrMi tvMilalres. — Mais la
découverte qui provoqua directement, on peut le dire,
la création des chemins de fer actuels, est due à un
ingénieur français, M. S^uinaîné,d'Ânnonay.£n 1829,
M. Seguin construisit la première chaudière à tubes ,
forme particuUère de chaudière à vapeur, dans laquelle
la surface de chauffe étant extraordinairement étendue,
permet de produire dans un temps donné une quantité
prodigieuse de vapeur. L'emploi des chaudières tubu-
lures sur les locomotives accrut énormément la puis-
sance de cet appareil moteur.
Coaconrs d« locomotives ft LlTorpool. -—En 1830,
eut lieu à Liverpool, en Angleterre, l'événement qui dé-
termina la création des chemins de fer européens. Les
directeurs du chemin de fer de Liverpool à Manchester
ayant décidé d'adopter pour le senice de ce chemin,
l'usage des locomotives , ouvrirent un concours public,
où tous les constructeurs de l'Angleterre furent invi-
tés à présenter des modèles de locomotives. Le prix
fut décerné à la locomotive ia Fusée, de George et
R(^rt Stépbenson. La supériorité que ceUe machine
montra sur les autres locomotives figarant dans ce
138 us maiiHis ▲ vAmm.
concours , tenait à ce que le constmcteor avail adopté
les chaudières à tubes de H. Seguin.
Les locomotives destinées au chemin de fer de Man-
chester à Liverpool, furent construites sur le modèle de
la Fusée. Les avantages de ce système de locomotion se
manifestèrent dès lors avec une telle évidence que ce
chemin de fer, qui n'avait été construit que pom* trans-|
porter les marchandises, fut bientôt consacré au service
des voyageurs.
Le rapide succès économique et financier du che-
min de fer de Liverpool à Manchester, décida l'adop-
tion générale du système des voies ferrées dans toute
l'Europe. L'Angleterre, la Belgique, l'Aliemagne, enfin
la France et les autres nations, se sont couvertes,
dans l'espace de dix ans, de 1840 à 1850, d'une im-
mense étendue de ces voies nouvelles, qui, dans tousles
pays, ajoutent à la fortune publique, et procurent au
commerce et à l'industrie des avantages incomparables.
On a dit que les chemins de fer produiraient dans la
société actuelle une révolution analogue à celle qu*a
amenée au xv* siècle la découverte de l'imprimerie, et
cette assertion n'a rien d'exagéré.
Deserlptlon de la machine à irapeur dite loeometWe.
— La locomotive est une machine à vapeur à haute
pression, qui se traîne elle-même, et qui dispose de son
excès de puissance pour remorquer outre sa charge
d'eau et de combustible, un nombre plus ou moins
considérable de véhicules composant un convoi.
La figure suivante représente en coupe les éléments
essentiels d'une machine locomotive. L'appareil moteur
est représenté par le cylindre A, dont la tige b attachée
au piston a, et pourvue d'une seconde tige ou bielle ar-
ticulée ce , vient agir sur l'un des rayons de Tune des
roues m pour pousser en avant cette roue sur les
rails. Deux appareils moteurs du même genre sont dis-
posés sur les deux côtés de la locomotive et viennent
agir chacun sur chaque roue motrice; cette double
140 LIS MAOnRIS ▲ TAVunu
impokion déteroMii» la progression da Tâûcifle m
les rails.
Mais comment est disposé le mécanisme de rappinil
à Tapeur, pour produire, dans Tespace si ressenédek
locomoUye, rénotiK piiiMinrii nfinnHra
traîner de loiurds coaroit «lee bb» ^iMhmi ai
moit jusqu*à dis%«C Kenes par hepnf Cr«it.R.fS
montre dans la mêmû Sgpan U amgm ^ nqipvrfi*
Y^porisation de la locmnotiTe» '
La machine locomotive as! inia MMiiine àvapeari
haute pression , c*est4rdire daaa lufarife la nfm
n'est point condensée. Toid la maiàiR émA on ëifm
sur cette machiBS Tapparci de -têfmimÊhn et l'ap-
reil moteur ou les cylindres i mpear:
Le foyer est placé en M; cet e^pMe est diMa
deux parties par la grille verticale (gai nrt ê9Ugf^
au combustiUe; C est le eendrier» M I« Ibj B nnf W
ment dit» où brûle le cole en la hoèdfe.
La chaudière, qui occupe i elle seole presqoe fariB
rétendue du véhicule» est de fiarme cylindrigm; A
est traversée par un grand nombre de tubes kafeB-
taux ; le nombre de ces tubes, sur nne Iocomo6a«-
diuaire, est de plus de cent. Ces tobes, qui coniftKirt
la cause de Ténorme puissance de vaporisation defcb»-
dières des locomotives, servent à donner passageaflui
et à la fumée qui se forment dans le fDfcr et à midâ^
considérablement les surfaces exposécai Tactionèîia-
Après avoir travorsécea tubes, les gai FteHantdelMa'
bustion s'échappent dans l'espace O^^est-A-direlnisk
boiie à fuv%ie^ et se dégagent au debcHrs per la cheminéeP*
Traversant ces tubes, avec la température très-élefh
qu'ils ont prise dans le foyer, ces gaz échauffent très-rai»'
dément l'eau de la chaudière qui remplit les intervaû
qui les séparent ; la chaleur se trouve ainsi conumd^
quée sur mille points à la fois à l'eau qui entre en B^
lition avec une très-grande, rapidllé, et fournit, dans^T^
très-court espace de temps, une quantité de vapeur pitHfr
un 1UCBINBS A vAnrau làl
gieuse* Or» la forée d'iuie machine à tapeur étanl pn>*
portioancÛe à la quantité de vapeur qui est diri^ dans
un mèiae eapaœ <fe iemps daiis k cylindre, ceUe dr-
conslonee, c'esM-dire la forme tubuiaire de la chau-
dière , explique la puissance extraordinaire qui est
propre aux machines locomotives. Une soupape de
sûreté V surmonte la chaudière et sert à prévenir xme
trop forte tension de la vapeur.
C'est à l'extrémité du tube p, c'est-à-dire à une cer-
taine distance au-dessus du niveau de l'eau de la
chaudière, que se fait lapriw de vapeur. Cette partie
du cylindre surmontant la dhaudière a reçu le nom de
dôme de vapeur. C'est par Textrémité p du tube q s que
la vapeur s'introduit dans le petit canal qui doit la con-
duire dans les deux cylindres ^acés, comme nous
l'avons dit, sur les deux c6tés de la locomotive.
Après avoir agi à l'intérieur descylindres, c'est-à-dire
après avoir mis en actkm le piston moteur qui joue à
leur intérieur, la vapeur s'échappe au dehors, car la lo-
comotive, il ne faut pas l'oublier, est une machine à va-
peur à haute pres^on, dans laquelle par conséquent la
vapeur n'estpoint condensée, mais est rejetéeà l'extérieur
après avoà* exercé sur le piston son eflfort mécanique.
Au lieu de rqeter purement et simplement dans l'air
la vapeur qid s'échappe des cylindres, comme on
le fait dans les machines fixes qui fonctionnent à
haute pression, on dirige cette vapeur à l'intérieur
du tuyau de la chaninée de la locomotive, par l'oriâce R
du tube OR, et c'est par là qu'elle se trouve définitive-
ment rejetée dans l'air, péle-méle avec les gaz et la
fumée qui s'échappent du foyer. Chacun a yu, en effet»
que c'est par le même tuyau, c'est-à-dire par le tuyau
de la cheminée, que l'on voit s'échapper alternative-
ment et simultanément la &uné§ du foyer et la vapem*
de la'cbaudière.
Ce n'est pas sans motif que l'on rejette ainsi la vapeur
sortant des cylindres dans le tmau de la cheminée de U^
i
locranolire. Ce moyen entre pour bcuMonp taril
pulHaiice de Taporisation de U diai^ira,et,pirg»
séqaeDt, dans la pnissance mtaw de la imàimUt
iojecUon continnelle d'an conraiit de mpearnkiA
Inyaa de cheminée a en ^iet ponr rtooltit AM
extraordinairemenl le tirage de ta dmtiBte^tfd
rant de rapeur entraîne , batoye i
rig. M.
lui l'air occupant le toyau de la cheminée; dès lors,
l'antre extrémité , c'est-à-dire dans le foyer, de rnn
vellca quantités d'air sont incessamment attirées c
appelées; le tirage du foyer prend ainsi une éner;
extraordinaire, le combustible brûle très-rapidema
sous l'influence de ce courant d'air sans cesse enlr
lenn; de telle sorte que le tuyau soufflant est une di
causes les plus actives de la puissance des machines 1(
LES MACHINES À TAPEUR. lUI
comotives. Il aurait été difficile de provoquer un cou-
rant d'air convenable pour entretenir la combustion
du foyer à travers les cent petits tubes que la fumée
doit franchir en s'échappant dans l'air, l'ingénieux arti-
fice du tuyau soufflant a merveilleusement remédié à cet
obstacle.
La figure 49 montre la disposition du iut/au souf-
flant placé à Tavant de la locomotive. On voit sur cette
ligure la terminaison des tubes à fumée de la chau-
dière, et la réunion des deux tubes qui, venant de
chaque cylindre à vapeur, se réunissent en un seul pour
former Yéchappement de vapeur ou le tuyau soufflant A
qui débouche au bas de la cheminée P.
On voit, en résumé, que la forme tubulaire donnée à
la chaudière, c'est-à-dire les tubes à fumée, joints au
tuyau soufflanty contiennent le secret de l'énorme puis-
sance motrice qui est propre à la machine à vapeur
locomotive.
LOGOMOBILES.
On donne le nom de locomobile ou de machine à vapeur
locomobile à une machine à vapeur que l'on peut trans-
porter d'un point à un autre, pour y exécuter sur place
diflférents travaux mécaniques. On l'a appliquée particu-
lièrement jusqu'ici aux travaux réclamés par l'agricul-
ture , c'est ce qui lui a fait donner le nom de machine à
vapeur agricole.
Historique. — La machine à vapeur destinée à accom-
plir les opérations mécaniques réclamées par l'agricul-
ture, c'estrà-dire à battre les grains, à confectionner sur
place les tuyaux de drainage, à exécuter les irrigations,
à semer, à moissonner et même à labourer les champs,
nous est venue d'Amérique. La rareté des bras, le prix
élevé du travail manuel, ont conduit les agriculteurs des
États-Unis à remplacer, pour le travail de la terre, les à
14à
bms d68 oafriien par un aiiparril mècaidtoe-^
chine à fapeor éteal te plus fNÛ88aflA4t k fto A^
^oe de tous les moteon actods, ks Amèàak^^ ^
ainsi ccmdiiîtB à créer ks premkrt k wmriln tm *^
L'Angleterre a adopté, après rAmériqQe,
qui nous occupe, et ce pays n*a pÉi lurdé i
résultats les plus atantagem: sous te rapport
oife dans le travail agrîrak.
Lliiposition uniTorselk de Londrea dt 1861- 9 7
sentait dix-huît appareils de ce genre, de modbS^^ss (
fit oonnattre tes locomobites à rJBurope indoi»<^
France n'a pas tardé à profiter de cet ensefi^^^
et aujourd'hui, dans plusieurs de noa oootr^,
locoinc^es sont devenues an utite auxiliaire V^k
travaux mécaniques qui s'exécutait dans kf
gnes. Leur rôle se borne encore parmi noos ai
des grains et à la confection des tuyaux de .
mais il serait de l'intérêt bien entendu des propriMi
et des ouvriers eux-mêmes de voir leur usage pi^
plus d'extension. On n'a pas à redouter que VsSsM J
tion des appareils mécaniques dans les tiravaox'B ^
champs ôte te travail aux ouvriers de chaque cMli^
car il est bien établi par les résultats de l'expéÂinA
toutes les nations, que l'emploi des machines kft^
difiërentes industries, loin d'avoir diminué lé aNÉn i
des ouvriers employés, a, au contraire, considtaM^
ment augn^enté ce nombre et amélioré leur sort.
Deseription de la machine à Tapeur Itctti^MHtoi^
La locomobile étant une machine destinée à ètie aiV
en œuvre jMur des personnes peu expérimentées* à M
fonctionaer que par intervalles, et à être par conséqad
souvent démontée, devait nécessairement piés^ÉM
très-peu de complication dans sa structure. On a dos
extrêmemeat simplifié la machine à vapeur pour ceM
appUcaikm spéciale. On l'a réduite à ses éteoients t0l
4 dEait indisf aasalsites» de telte sorte que la looooashi
us lUCaUlflS A TAPfOR. 145
n*€st, à proprement parler, qu'on radiment delà ma-
chine à Tapewr.
Dbbs une locomobile, la sapeur n'est jamais con-
densée, car la machine est à haute pression. On se
trouve ainsi débarrassé de& organes lourds et encom-
brasls qui servent, dans ks Biacfaines à basse pression,
à coodenser la vapeun Bédotte ainsi i un bible poids,
cette machine montée sur fks roues et pourvue d'un
brancard auquel s'attde ud cheval, peut tire aisé-
ment transportée é*xm pont à un autre sur les routes
étriiiles et acditeatécs qoi traversent les propriétés
rurdes.
Cmnme on le voit, |Mur h Sgore suivante, «te loco-
mobile est une macUne à mpeur réduite à ses deux
éléments essentiels: la cliriWrp et le cylindre. F, est le
foyer de la machine, 6, le cendrier. La chaudière est
tubuJaire comme celle des locomotives, mais réduite
& un petit nombre de bdies, ce qui permet néan-
moins de produire une ccileii i e quantité de vapcnr avec
une quantité d'eau nsé^ocre. Le réservoir (Tean né-
cessaire à l'alîmenfatiiMi de la cfaaofière consiste sim-
plemenl en un sceau ou tonneau placé à tem, dans
leqod la machine eUe-roème Tient puiser Fean à faide
d'us tube R asi finret à mesure de ses besoins. GTest le
moorement de fat niacbîue elle-mtee qui règle la
quaMitè d^eau qak ^introduit dans la chaudière.
' LTqppareîl moteur ou cjlinâre à ^apeiu* A, est établi
au-dôses de la chaudière dans le sens horizontal. Au
moyen d'une tige T et d'une manivelle M, le piston de ce
cylindre imprime un mouvement rolatoire à un arbre
horizontal placé en travers de la locomobile ; cet arbre
fait tourner une large roue ou volant V qui s'y trouve fixé.
Une courroie qui s'enroule autour de ce volant, permet
d'exécuter toute espèce de travail mécanique. On peut
donc, en adaptant cette courroie à la machine qu'on
veut faire travailler, battre les grains, manœuvrer des
pompes, exécuter enfin toute action qui demande l'em-
1
IM LtS HACfllfliiS 1. VAPBUK.
pioi d'au moteur. C, est le luyau de la cheminée q«
l'on a rendue mobile, au moyen d'une charoiiTe,
pour que l'appareil occupe moins de place quand il
est au repos.
M
L*ÉLECTRiaT£ STATIQCE. 147
XIV
L'ÉLECTRICITÉ STATIQUE.
Iji selenee de l'éleetrlelté dans l'antiquité et le
moyen ^e. — La science de rélectricité est entièrement
moderne. Tout ce que les anciens nous ont transmis à ce
sujet, c*est la. connaissance de la propriété d'attraction
pour les corps légers qui distingue Tambre jaune. Thaïes,
chez les Grecs, six cents ans avant Jésus-Christ, Pline,
chez les Romains, au premier siècle de Tère chrétienne,
ne connaissaient rien de plus que ce fait vulgaire de
rattraction des corps légers par 1 ambre et le jayet. C'est
que la philosophie des anciens détachait ses yeux des
objets terrestres , pour s'envoler vers les choses idéales
et les contemplations abstraites. Les anciens, qui ont
poussé si loin les sciences morales et philosophiques,
n'ont eu aucune notion rigoureuse sur les sciences phy-
siques.
Approfondissant les mots au lieu d'approfondir les
choses, la philosophie du moyen âge n'était pas mieux
en mesure que l'antiquité de découvrir et de développer
la partie de la science qui nous occupe. U faut attendre
jusqu'à la fin du xvi* siècle pour voir naître l'étude
de l'électricité en même temps que la méthode expéri-
mentale.
Gilbert et Otto de «nerieke. — Guillaume Gilbert de
Colchester, médecin de la reine Elisabeth d'Angleterre,
après avoir étudié le phénomène de l'attraction du fer
par l'aimant, eut l'idée d'étudier le phénomène de l'at-
traction des corps légers par l'ambre. Pour se livrer à
ces expériences, il plaça une aiguille pareille à celle* de
nos boussoles sur un pivot; comme la boussole, cette
1%8 L*iLICTlICITi STATiQOI.
ai;?uillc était excessivement mobile, la plus petite at-
trarlion électrique la faisait tourner.
Gilhcrt eut bientôt Tidée Je s*assurer si d'autres
corps que Tambre et le jayet jouiraient de la propriété
électrique. Il reconnut alors que le diamant, le saphir,
le rubis, Topale, Tainélhyste, le cristal de roche, le verre,
le soufre, la cire d^Espagne, h résine, etc., attiraient
son aiguille après des frictions préalables. Gilbert ûi
encore d*autres essais, mais sans pouvoir en tirer de
conclusion générale. II lui manquait, en effet, un instm-
nient pour faire des observations rigoureuses : il n'avait
employé, dans le cours de ses expériences, qu'un tobe
de la matière susceptible de s'électriser, qa*îl frottait avec
un morceau de labie.
C*est un bourgmestre de la ville de Magdebourg,
Otto de Guericke qui, vers 1650, construisit lapremi^
machine électrique que les physiciens aient eue à leur (fis-
position. Elle consistait en un globe de soufre qu^on faisvt
tourner rapidement d*une main avec une manivelle, et
que l'on frottait, de l'autre main, avec une pièce de drap.
■•eftlae éleetriqve d*Havkskée. — Un phjsicifll
anglais, Hauksbée, ayant remplacé le globe de soufre
de la machine d'Otto de Guericke, par un globe de
verre qu'on frottait au moyen de la main, obtnrt une
machine électrique beaucoup plus puissante. IdioARi-
reusement pour la science, cet instrument ne Ait pas
adopté ; on en revint au tube de verre de Gilbert, q«*(m
frottait avec une étoffe de laine. »
Dé«oBverte da transport de l'éleetrlelté Ik tfstance.
— En 1729, Grey et Wehler, physiciens anglais, firent
une découverte capitale : celle du transport de Pélec-
tricité le long de certains corps qu'ils nommèrent em-
dueêeurs. Dans la suite de leurs belles expériences, ces
deux physiciens furent amenés à diviser les corps
en corps conducteurs et en corps non eot%dueteiÊrf de
Félectricité, Grey et Wehler reconnurent que le verre,
la résine, le soufre, le diamant, les huiles, etc., arr£-
L*£LICTRIC1TÉ STATKKJV* 149
Cent le transport du fluide électrique, tandis que les mé-
taux, les liqueurs acides ou alcalines, Teau, le corps des
animaux» etc^ lui laissent un libre passage. Grey et
Webler avaient donc découvert le transport de Télectri-
cité à dislance, et de plus divisé ies coit)s de la nature
ea Héetriques et noiiékcirique$^c'e9trk'^\re en mauvais
et eo bons conducteurs. C'étaient deux premiers pas,
et deux pas immenses, àans la scJence alors nouvelle de
rëlectricité.
iNOhiy. — Jusqu*ici les faits acquis lia science étaient
assez nombreux, mais extrêmement confus. Il fallait les
relier entre eux, les expliquer, en un nu>t créer la
théorie de rélectricité. Dufay, naturaliste et physicien
français, membre de rAcadémie des sciences, et prédé-
ces^ur deBuffondans Tintendance du jardin des plantes
de Paris, eut le mérite de jeter les fondements de cette
théorie. Le système d'explication des phénomènes élec-
triques, imaginé par Dufay, a permis jusqu'à nos jours
de se rendre compte d'une manière simple et commode
de tous ces phénomènes.
Grey avait divisé les corps en éleetrisabUê et non
élecirisables i^r le frottement. Dufay prouva que tous
les corps étaient électrisables à la condition d'être iscdés,
c'est-à-dire tenus avec un manche de résine ou de verre.
U fit voir aussi que les substances organiques doivent
leur conductibilité à Teau qu'elles contiennent. Mak le
vrai titre de gloire de Dutay consiste à avoii; étabU
les deux principes théoriques suivants qu'il énonça en
ces termes :
« 1* Les corps électrisés attirent tous ceux qui ne le
« sont pas, et les repoussent dès qu'ils sont devenusélec-
« triques par le voisinage ou par le contact d'un corps
« électrisé,
c 2* Il y a deux sortes d'électricité différentes Tune de
« l'autre : Télectricité vitrée et l'électricité résineuse. La
«« première est celle du verre, des pierres précieuses, du
« poil des animaux, de la laine, etc.; la seconde est celle
150 L^ÉLicnicrrt statique.
« de Tambre, de la soie, du fil, etc. Le caractère de ces
c deux électricités est de se repousser elles-mêmes ét^
« s*attircr Tune Fautre. Ainsi, un corps animé de l'éleo-
« tricité Titrée, repousse tous les autres corps qui pos-
c sèdent l'électricité vitrée, et, au contraire, il attire tons
« ceux de l'électricité résineuse. Les résineux pardlle-
c ment repoussent les résineux. et attirent les vitrés. >
Faisons remarquer que le dernier principe peut servir
à reconnaître quelle espèce d'électricité possède uncorpi
électrisé. En effet, étant donné un corps électrisé, onfeot
connaître la nature de l'électricité qu'il renferme, c'est-
à-dire si c'est du fluide vitré ou du fluide résineuL
Approchez de ce corps un fll de soie électrisé résinena?-
ment : si le fil est attiré c'est que le corps est ebirgé
d'électricité vitrée; si le fil est repoussé c'est quekcnr^
est chargé d'électricité résineuse. C'est là le prindpe
d'un appareil très-important qu'on nomme éleetrmètre,
et qui sert à la fois à déterminer la présence, la natare
et l'intensité de très-faibles quantités de fluide iteo*
trique '.
Le nom de Dufay devint populaire en France qoaiil
il eut montré que le corps humain peut fournir des étiB-
celles électriques. Il s'était placé sur une petite jUt'
forme, soutenue par des cordons de soie* propretl /^
1er, et se faisait toucher avec un gros tube dbiQî^
frotté pour électriser son corps. Un jeune savant, tat
plus tard le nom devint célèbre, l'abbé NoUet, fmU
servait d'aide, tirait de vives étincelles quand il appo-
chaît son doigt de la jambe de Dufay.
■odificatipns snecesslves de la ■laehiiie élet? irf f<
liisqa*à nos fovrs. — Nous avons dit plus haut qn'oB
avait abandonné la machine électrique d'Haoksbi^
En 1733, un physicien allemand, nommé Boze, con-
struisit une machine qui n'était autre chose que cdk
1. Les physiciens modernes se serrent des mots positive et i*^' k
tive pour désigner rélectricité vitrée et l'électricité résineuse. L^
l'électricité STilTIOUK. ^^fl
idllauksbée, dans laquelle seulement un globe de verre
remplaçait le globe de soufre. La machine de Bozp se
Soniposait, en effet, d'un globe de verre creux, traversé
Ir une tige de fer et qu'on faisait tourner à l'aide d'une
lanivelle, pendant qu'une main bien sèche, appuvatit
ir ce globe, y développait de l'électricité parle frotte-
Lent. Un conducteur de fer-blanc, sur lequel s'accumu-
ait et se conservait le fluide, élail porlé par un homme
l^onté sur un gâteau de résine.
Wolfius et Hausen modifièrent un peu la forme de
leelle machine, en la munissant de gros conducteurs
ïlés au moyen de cordons de soie suspendus au plafond
i portés sur des pieds de verre.
Bientôt après; Winckler, professeur de langues g
que et latme à l'nniiersité de Leipsick, sub^itilua un
f coussin & la maui de l'opéraleur Cette dernière modifi-
F cation ne fut pas d'abord généralement goûlée Elle fui
'l-epoussée en France, surtout par l'abbé Noilet, qui con-
^h-uisit et fit adopter généralement la machine que re-
nte la figure 51.
152 L'KLICniGITt STàTIQUL
On voit qae celte machine se compose d'un globe de
verre A, que Ton fait tourner au moyen d'une roue Bpor-
tant *dans uue gorge ou rainure une corde enroulée sur
l*axe du globe de soufre. Un aide présentait la main aa
globe en rotation ; par le frottement qui en résnllait,
rélectridté qui se formait demeurait accumulée sur le
globe de soufre. Cette machine fut pendant longtemps
en usage.
Maehlne électrique de RmMsdem» — Yers Tannée
1768 « un opticien anglais, nommé Rauisden, substitoa
au globe de verre de la machine de NoUet, un plateaa
circulaire de la même substance. Le plateau îroUsH
en tournant contre quatre coussins de peau rembouirà
de crin; Télectrlcilé développée sur ce plateau de verre
passait ensuite sur deux conducteurs isolés par désfkds
de verre. En 1770, l'usage de cette machine était gé-
néral.
Machine éleetrlqvede RaauUleii modifiée. ^ La ma-
chine électrique généralement employée aujourdlnùi I
est celle de Ramsden modifiée en ce sens, qu'elle adeni
conducteurs au lieu d'un. La figure 52 représente cette
machine. Voici comment il faut expliquer le défdoppe-
ment de rélectridté dans cette machine, et le puige
de ce fluide sur les conducteurs qui doivent la ISP"^
et la conserver. ^}
L'électricité positive développée sur le plal
verne V par frottement, décompose par infl
Suide naturel des conducteurs G, G. L'extrémité
conducteurs est armée de pointes par rinflueoœ
qodles le fluide naturel de ces conducteurs est déoriv*
posé, le fluide négatif passe, en franchissant Tîntervalle
d'air qui le sépare, sur le plateau, pour ramener à
l'état naturel l'électricité positive répandue sur ce pla-
teau, tandis que le fluide positif reste accumulé sur les
mêmes conducteurs. Des tiges de verre T, T, supportent
et isolent ces conducteurs.
kouteiiie de i.eyde. — Les corps électrisés exposés
LEliCrniUlTÉ SIATIOUK. 153
liUiremeiil à l'air y pei-denl ra[udetiieiil leur élËClricité,
WMree que l'air csl bon conidiicleiir du fluide électrique.
P wi physicien de Leyde, Mussenbroek, s'occupail un jour
■ é'dectriscr de l'eau dons une iioie de verre, espérant
qu'en raison de la mauvaise conduclibitilé du verre, l'eau
recevrai: une plus grande somme d'électricité et la con-
serverait plus longtemps. L'expérience ne présentant
rieu de particulier, un des opérateurs qui aidaient Mus-
seœbroek , voulut retirer la fiole : il la saisit d'une main
<t*jpCTBbft l'autre main du copducleur métallique qui
154 L'ÉLASTICITB bTATIcUE.
amenait dans l'eau réleclricitè de la machine. QaelsBe
furent pas sa suq)rise et son effroi de se sentir fnaçifk
d'un coup violent sur les bras et à la poitrine. Mossen-
broek se crut mort, et il déclara qu'il ne s'exposeraitpas
à une nouvelle décharge semblable quand on loi offii-
rait la couronne de France.
A Paris, l'abbé Nollet répéta sur lui-même cette expé-
rience, qui réussit si bien, que la commotion lui II
tomber des mains le vase plein d'eau qu'il tenait. Il li-
péta la même expérience à Versailles , devant le roi et
la cour. Il donna la commotion électrique à toute ime
compagnie de gardes françaises, composée de deox
cent quarante hommes, qui se tenaient par la rniiD.
formant ce que l'on appela dès lors la chatmâet-
triqxie, La commotion se fit sentir au même instant it
tous les soldats qui se tenaient ainsi par la main. Qod-
ques jours après, il soumit à la même épreuve lesrefi-
gieux du couvent des Chartreux. La commotira U
éprouvée simultanément de toutes les personnes qni
composaient la chaîne.
vitesse de transport de Téleetrleltë et de U CM-
motion. — Tout le monde s'étonnait de la rapidité pro-
digieuse avec laquelle le fluide électrique se tnîseportâ
d'un point à un autre. On essaya de mesurer il vitesse
de transport de ce fluide. En France, Lemonnier,inbT&-
bre de l'Académie des sciences à Paris, fit, dau celle
vue, un grand nombre d'expériences. Dans l'une de ees
expériences, une personne placée à l'extrénnilé ffnn
conducteur long de deux cent cinquante toises, rèW^
tait la commotion au moment précis où elle voyait brû-
ler l'étincelle à l'autre extrémité de ce conducteur.
En Angleterre, la commotion se fit sentir au méfflc
instant à deux observateurs séparés par la Tamise,
l'eau du fleuve formait une partie de la chaîne condoc-
trice. On put même enflammer des liqueurs spiritneoses
à Taide d'un courant électrique traversant le fleuve. On
s'assura encore que la vitesse du passage du fliuVIe
r l'blasticité statiode. lî^
électrique, dans un fll qui avait douze mille deux cent
soixante-seize pieds de longueur, était instantanée. Ces
belles expériences excitèrent l'enthousiasme de tous les
"fcysiciens de l'Europe.
f CoBSIrnellon définitive de In bonlellle de L«yde. —
BFrance.NolIel modifie de plusieurs fa(;ons la fameuse
ipérience de Leyde. Il montre que la forme de l'appa-
' sntre pour rien dans le résultat. Mussenbroek
lODnalt ensuite que l'expérience éclione quand les
""'b extérieures de la bouteille sont humides. Watson,
I Angleterre, montre que le choc est plus violent
md le verre est plus mince, et que la force de la dé-
■ge augmente proportionnellement avec l'étendue
la surface du verre; son intensité étant indépen-
nte de la force de la machine électrique qui la
WToque.
l*Un autre physicien anglais, Bévis, pensant que l'eau
jlatenue dans la bouteille et la main qui la tenait,
fosat seulement le rûle de conducteurs, substitua à
I de la grenaille de plomb. Une feuille d'étain
neloppant la bouteille jusqu'à une certaine hauteur
Daplàca dès lors la main. On put ainsi placer la bou-
teille sur un support en bois sans qu'il fût
besoin d'une personne pour la tenir.
C'est parcette série de découvertes succes-
sives, et quand on eut substitué des feuilles
d'or à la grenaille de plomb, que la bouteille
de Leyde reçut la forme qu'on lui donne au-
jourd'hui, et que représente la figure sui-
vante.
L représente l'armature extérieure de
' iï' "■ la houleille que l'expérimentateur tient
ins la main, et C, le crochet par lequel la bouteille est
tpendue au conducteur d'une machine électrique.
V^BalT*« pbyBlqne de In bontetlle de Leyde. — Tous
p physiciens de l'Europe étaient resiés impuissants k
fnner l'explication théorique de l'expérience de Le; de.
ISS L'
Cre«t à riUostre Fraidilio, philoasplie et savant Amé-
ricain, que lamenoe doit ranalrae des effets de cet in-
strument. Void oMnment ôd ae md eompte du ]^
nomène depuis les travaux de FraôUia.
Qaand on met la bouteille de Leyda an c oa inn n ifati fm
avec le conducteur d'une machine éleetrîqDe, fourmi- i
sant par exemple du fluide positif» ce floidie passe daou
les feaiUes d'or ou, comme on dît, dans la gsroitiiis Ik
întérieBPe de la bouteille. Là, il agit par influence^ as | ^
travers du verre» sur la lame d'étain «pii reavekfpeil
rextèriear, et il décompose son fluide nestffe. Le flddf
positif repoussé, s'éôoule dans le ad. Le fluide néfrit
au eontraire, est attiré ; mais le verre de la boalciltoiW
mnnais condocteur, rarrèle et ne M permet paaiTilf
former du fluide neutre avec le fluide positif quieMi
rintérieur de là bouteille. C'est ainsi qu'une masseefllli'^
dérable d'électricité s'accumule entre les deù ganitsnSi
la iiamitnre extérieure empruntant au soi avec ktgà
elle la communique, autant d'électricité que la gsriilWf
intérieqre de la bouteille peut en accumuler. Si
saut oa fait communiquer les deux garnitures au
d'un arc métallique pourvu d'un manche isolant Itt
deux ëlectricités se précipitent au-devant l'une deFasAv
et se combinent en formant une brillante étinadh^
l'on réunit les deux garnitures avec les mains, FtJ^-
leur reçoit une vive secousse, parce que la jHWi-
position des fluides se fait i Tintérienr même As W
corps en provoquant un ébranlement physiqi
dérsble.
4
LE PAJUTONKIilU. 157
••T"
XV
i£ vmimmM.
Hj^lskiii des «rneiens sur la natnre de la Cendre. —
Torigioe des âodéiés, chez les peuples de Tan-
âenne Asie, plus tard même en Europe, malgré la ciid-
lisatiou avancée des aations de la Grèoe et de l'empire
ronaain, le tonnerre fut toujours considéré comme
une arme vengeresse aux mains de la divinité. La
pensée d'attribuer à la foudre une origine divine, d'en
faire une sorte de manifestation de la colère céleste,
s'est maintenue chez les différents peuples du monde
depuis l'antiquité, et de nos jours mlùae, il a été difficile
de l'extirper des croyances du vulgaire. Cependant la
science moderne a parfaitement étatrii la véritable na-
ture du tonnerre. Elle a démontré que les éclairs, le
tonnerre et la foudre ne sont dus qu'à la décharge,
opérée au sein des airs, de plusieurs nuages diverse-
ment électrisés. En découvrant la véritable origine de
ce grand phénomène naturel, le génie de l'homme ^
rendu à la divixûté un hommage phis digne et plus sin-
cère que ne le faisaient ceux qui entretenaient dans
l'esprit du peuple, au sujet de ce météore, des craintes
superstitienses et erronées.
JÊtade selemtlfi^ae da yliéounaène de la fondre ea*
tFcprtae daas lee t^nkfm ai^odenica. *— Pour soumettre
à une étude fructueuse le phénomène de la foudre et
des orages, il feUaii nécessairemeiU posséder un en**
semhJe de notions scientifiques rigoureuses. Ce n'est
donc qu'après le xvi' ^ècle» c'est-à-dire à l'époque de la
cr^éatron des sciences physiques actuelles, que des re*
cbericbes sérieuses purent ètpe entreprises pour Q%r
158 U PAliTOMiaiRlI.
pliquer la nnlure et Torigine de ce météore. Qaand les
lumières de la science et de la raison eurent disâpé les
ténèbres de la superstition des anciens âges, on osa
soumettre à un examen réfléchi le grand phénomène
([ui n'avait été jusque-là pour les hommes qa*an sujet
d'épouvante ou de fausses notions.
opinion de Deseartes et de B«erhaave m» la cmm
da tonnerre. — Descartes, ce philosophe immortel
qui a tant contribué à la création des sciences modernes»
fut le premier qui essaya de découvrir la cause du ton-
nerre. Il attribuait ce phénomène à la chaleur qui sewt
résultée de la chute d'un nuage tombant sur un mire
placé plus bas. Boerhaave, l'illustre médecin de leffe
dont le nom jouissait en Europe d'une renommfeatf
égale, proposa ensuite, pour expliquer la formatoia
tonnerre, une théorie plus rigoureuse que celle de Dès-
cartes. Ralliant toutes les opinions, la théorie de Boe^
haave fut unanimement professée en Europe jnsqifaB
milieu du xvnr siècle. Boerhaave rapportait la caine
du tonnerre à l'inflammation, se produisant an seÎB de
l'an*, des difiérents gaz ou vapeurs émanés de h sor
face de la terre. Tout inexacte qu'elle était, cette théorie
fut admise d'une manière unanime , et elle eirfraF^
pendant longtemps la marche de la science len fex-
plication rationnelle du phénomène qui nous oeco^*
Déeonverte de ranaloffle de la fondre et de FélM*
trieUé. — On a de tout temps observé, pendant les ora-
ges, des flammes, des aigrettes ou des scintillations bril-
lant au-dessus des mâts des vaisseaux, des clochers des
églises, des piques ou des épées des soldats. Ces phé-
nomènes n'excitèrent longtemps qu'une curiosité sté-
rile. L'analogie des efiets de la foudre avec ceux de l'ékc-
tricité ne se fit jour qu'au moment où l'on commençait
à étudier les phénomènes électriques. A cette époque,
le docteur Wall, physicien anglais , exprima l'idée de
la ressemblance de l'étincelle électrique avec l'éclair,
et de la singulière analogie du craquement de ceVe
LE PARATONNSftU. 199
étincelle avec le bruit du tonnerre. En 1735, le physi-
cien Grey exprimait plus formellement la même analo-
gie. En France, Tàbbé NoUet pensa qu^on pourrait c en
c prenant rélectricité pour modèle , se former, tou-
c chant le tonnerre et les éclairs, des idées plus saines
« et plus vraisemblables que tout ce qu'on avait imaginé
« jusqu'alors. » L'académie de Bordeaux, en 1750, cou-
ronna un mémoire de Barberet, médecin de Dijon, qui
admettait l'analogie de la foudre avec l'électricité, mais
sans invoquer aucune expérience de physique et en se
maintenant dans les termes d'une simple dissertation
académique.
Quelques jours à peine après la publication du mé-
moire de Barberet, couronné par l'académie de Bor-
deaux, un savant appartenant à la province de Guyenne,
présentait à la même académie un mémoire dans le-
quel il assurait, d'après les effets produits par la chute
de la foudre sur un château situé près de Nérac, « que
la foudre était analogue avec l'électricité. » Cet obser-
vateur était M. de Romas, sur les travaux duquel nous
aurons à revenir. ^ ?f_ c>v^v\ f \. a
Frantcllii établit l^nalofl^le probable de la fovdire
et de l'éieetrieUé. — Nous avons VU, en parlant delà
bouteille de Leyde, que l'illustre Franklin avait eu le
mérite d'expliquer les effets de la bouteilledeLey|e. Il
rendit aux sciences un service tout aussi^fgïfSîeeh fai-
sant ressortir l'extrême analogie que la foudre présente
avec l'étincelle électrique, et en développant cette pensée
beaucoup plus que ne l'avaient Tait ses prédécesseurs.
Franklin n'était pas un physicien proprement dit ,
c'était un grnnd citoyen et un sage. En appliquant son
bon sens naturel et l'allenlion d'un esprit libre et indé-
pendant à l'étude des phénomènes électriques, il ac-
complit ^es découvertes qui immortaliseront son nom
comme savant, pendant qu'il exécutait, dans Tordre
moral et politique, des travaux de la môme valeur.
Fils .d'un pauvre fabricant de savon, Benjamin Fran-
160 LB PARATONNERRE.
klîD fut successivement apprenti dans une fabrl^e de
chandelles, ouvrier imprimeur, chef d'une imprimaû
importante à Philadelphie, député, et enfin présent
de rassemblée des Ëtats de Pensylvanie. H eut une
grande part à la déclaration de rindépeudance desËtate-
Unis, et quand il vint en France pour y solliciter des
secours en faveur de son pays insurgé contre la donû-
nalion derAngleterre, il y fut regu avec un enthousiasme
indicible. Franklin mourut en 1790, après avoir con-
tribué au perfectionnement de ses concitoyens par une
foule d'écrits populaires ; mais sa vie fut encore son plus
bel enseignement.
C'est entre les mains de ce grand homme (juelado^
trine de Tidentité de la foudre et de rélectricitëftfe
plus de progrès. En même temps que Barberet et Bonus
publiaient leurs travaux, Franklin exposait comme il
suit, dans ses Lettres sur V électricité, les raisons de
l'hypothèse, selon lui fort admissible, qui attribue à
Télectricité la cause du tonnerre ;
^ Les éclairs sont ondoyants et crochus comme Xir
« tincelle électrique ;
« Le tonnerre frappe de préférence les objets élerfeel
« pointus ; de même, tous les corps pointus sont plosac-
« cessibles à rélectricilé que les corps en forme arnMwfeî
tt Le tonnerre suit toujours le meilleur conMssSi
« et le plus à sa portée ; rélectricité en feil autant dans
« la décharge de la bouteille de Leyde ;
K Le tonnerre met le feu aux matières combustibles»
« fond les métaux, déchire certains corps, tue les'ani-
« maux; ainsi fait encore l'électricité. »
Franklin alla plus loin. Il mit en avant cette hypothè»
qu'une verge de fer pointue élevée dans les airs, com-
muniquant avec un conducteur métallique en contad
lui-môme avec le sol, pourrait peut-être enlever rélec-
tricité aux nuages orageux et prévenir ainsi Texplosioa
de la foudre.
Remarquons cependant que Franklin ne parlait ^la
LX PAR^TONNSUIK. 161
paratonnerre ipie comme d*uae expérience à réaliser;
ce moyen était subordonné à la réalllé de cette suppo-
sition que la foudre était un phénomène électrique,
car il n'avait fidt encore aucune expérience propre à
déterminer Texistenoe de Télectricité dans Tair. Il
avait seulement bien constaté la propriété remar-
quable dont jouit un conductem* terminé en pointe,
d'anéantir Télat électrique d'un corps placé à peu de
distance.
Pfcit pr^daft war les savmiuts de TEnrope wmw les
Uéea de Frankxiiu— Les idées que nous venons de
faire oonuaître, c'ftst-à-dire Thypothèse de la nature
électrique de la foudre, et l'expérience proposée par
Franklin consistant à annuler les eifels d'un nuage
orageux par un conducteur aiétallique dressé verti-
calement en l'air , furent exposées par ce physicien
dans un petit ouvrage ayant pour titre Lettres sur
l'éleetricité, qui parut à Londres, en 1751. Présenté
à la Société royale des sciences de Londres, ce livre
fut très-mal accueilli par la docte assemblée, qui trouva
souverainenftent absurde le projet de détourner la foudre
avec quelques barres métalliques élevées dans les airs.
Cependant, malgré l'opinion défavorable de ce coips
savant, les Lettres de Franklin obtinrent un grand suc-
cès en Angleterre, et bientôt dans toute l'Europe sa-
vante. La France, surtout, les accueillit avec enthou-
siasme. Notre grand naturaliste Buffon chargea un de
SCS amis, nommé Dalibard, de traduire l'ouvrage de
Franklin, et il prit soin de revoir cette traduction. Il
voulut, en outre , exécuter lui-même l'expérience pro-
posée par le philosophe américain.
MwMfis^MUiaa de la pi^éMnee de l'éleeârieicé dama
rataMspMre. — Dans le but de vérifier la justesse des
idées 4e Franklin et de mettre à exécution l'expérience
proposée par le philosophe américaio, Buffon fit placer
scur la tour de son château de Montbard une longue
barre de fer poiAtue k son soounet et isolée à sa base
162 Ll PâRATOHNBKMI.
par de la résine. En même temps DaVibard dispot&l
un appareil tout semblable dans le jar^ de sa nui*
son de cami)agne située à Marlj.
Le 10 mai 1752, un orage éclate sur Mariy. Dalibard
se trouvait en ce moment à Paris, mais il avait Ussé
pour le remplacer, le cas échéant, nn homme inlât
gent, nommé Coiffier, à qui il avait donné ses instn»-
tions. Coiffier approche de la barre de fer une pA
tige de fer emmanchée dans une bouteille de lem
afin d'isoler le métal et de préserver ropérateor; i
en tire aussitôt deux étincelles. Il appelle aussitM «
Voisins et fait venir le prieur de Marly, qui accourt u
milieu d*unc pluie battante. Les étincelles eiàtta de
la barre isolée ressemblaient à de petites -a^Ritai
bleues, et produisaient 4n bruit pareil & celm ({f ta-
raient fait entendre des coups de clef sur la barre.
Quelques jours après, Dalibard lut sur ce siqet, k
r Académie des sciences de Paris, un mémoire ^U
reçu par les savants avec des transports de joie.
Le 19 mai 1752, BufTon put à son tour tirer de k
barre de fer élevée sur son château un grand nornbif
d'étincelles électriques.
Ces expériences se multiplièrent bientôt à Paris. Xe-
monnier découvrit, en les répétant, la présence db/'éfee-
tricité dans une atmosphère sereine : fait împortMX ^
nouveau, car on avait toujours cru jusque-là que la
présence d'un nuage orageux était nécessaire à laç»-
duction de rélectrîcité atmosphérique.
A Nérac, de Romas varia ses moyens d'expérimffli'
lation, et reconnut qu'une barre plus élevée qu'une
autre donnait de plus fortes étincelles; il songea dès
lors « à porter des conducteurs le plus haut possible
« dans la région des nuages, afin d'augmenter le feuda
« ciel. » Nous verrons bientôt comment il y réussit.
Mort du physielen Richmann à Salnt-PéterskeVf*
— Les expériences que nous venons de rapporter
n'étaient pas sans danger; c'est ce que prouva bienW!
i
Ll PARATONNERaB. 163
la triste fin du professeur Ricbmann, membre de TAca-
démie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, qui
périt frappé du tonnerre, en répétant Texpérience pré-
cédemment exécutée par plusieurs autres physiciens.
Ricbmann avait élevé sur le baut de sa maison un
conducteur qui aboutissait dans Tintérieur de son ca-
binet de pbysique, en passant à travers le toit. Ce con-
ducteur avait été isolé avec le plus grand soin, de sorte
que Félectricité atmosphérique soutirée par la pointe
de la barre et accumulée dans le conducteur» ne trouvait
aucune issue pour s'échapper dans le sol.
Le 6 août 1753 , au milieu d'un violent orage qui
tonnait sur Saint-Pétersbourg, Ricbmann, un électro-
mètre à la main, et se disposant à mesurer au moyen
de cet instrument l'intensité ^u fluide électrique, se
tenait à une certaine dislance de la barre pour éviter
les fortes étincelles qui en partaient. Son graveur, Solo-
kov7, étant entré sur ces entrefaites, Ricbmann fit par
mégarde quelques pas en avant, et comme il n'était
plus qu'à un pied du conducteur, un globe de feu bleuâ-
tre , gros comme le poing , le frappa au front et l'é-
tendu mort.
Lies eerfs-TolaBts éleetrlqves. — Les barres isotées
qui servaient à aller puiser l'électricité au sein de l'air
ne permettaient de recueillir ce fluide qu'à une hauteur
médiocre dans Fatmosphère. Pour recueillir de l'élec-
tricité dans des régions très-élevées de Tair, deux phy-
siciens imaginèrent alors, chacun de son côté, le cerf-
volant électrique. Ces deux physiciens étaient : en
Amérique, Franklin ; en Europe, Romas, de Nérac.
Au mois d'août 1752, Romas communiqua, sous
le sceau du secret, à ses amis, le projet qu'il avait
conçu, de lancer vers les nuages orageux un cerf- volant
armé d'une pointe métallique. Il fit le 14 mai 1753, sa
première expérience. Mais elle ne réussit pas, parce que
la corde attachée au cerf-volant n'étant pas assez con-
ductrice, elle n'avait pu amener le fluide jusqu'au sol- .
i
164k LB PAIAIKHSSBU.
Pour remédier à ce défaut de condnrtihilîté, il enroola
un 01 de cuivre autour de la corde sur ioule sa loogueur,
qui était de 260 mètres. "j
Le 7 juin 1753, par une journée ongeose, Romas fit
une expérience magnifique. Il atladia à la partie ixâÈ-
rieure de ia corde du cerf-volant un oord<mnet de soie,
et ce cordonnet se rattachait à une pierre très-lourde
placée sous l'auvent d'une maison, k la OMrde et en avant
du cordonnet de soie on suspendit un cylindre de fer-
blanc en communication avec le fil de cuivre et prc^rfi
à tirer des étincelles s'il y avait lieu; on se servait pour
cela d'un tube de fer-blanc fixé à un tube de verre. On
tira d'abord de faillies étincelles, et les personnes qoi
assistaient en grand nombre à cette expérience eilnor-
dinaire jouaient, en riaal, avec le dangereux méléore.
Mais bientôt l'orage devint plus violent, et Romas s'em-
pressa d'écarter les curieux. La longueur et l'éclat des
étincelles allaient en augmentant sans cesse. Bientôt,
l'intrépide expérimentateur excita des lames de feu qui
partaient à plus d'un pied de distance et dont on enten-
dait le bruit à plus de deux cents pas. Un bruissement
continu comparable à celui d'un soufflet de forge, une
forte odeur sulfureuse émanée du conducteur, un cy-
lindre lumineux de 3 à 4 pouces de diamètre enie/op-
pant le conducteur : tels étaient les pbénomèBes ^^
Homas observait avec un calme et une fermeté extra-
ordinaires. Il arriva un moment où il jugea prudent
de ne plus tirer d'étincelles, et bientôt une violente ex-
plosion qui était, comme un petit coup de tonnerre, fui
entendue jusque dans le milieu de la ville. C'était Félec*
tricité du conducteur qui se déchargeait sur le sol.
En 1757, le physicien de Nérac, poursuivant ces dan-
gereuses expériences, tirait de la corde d'un cerf-volant
des lames de feu de neuf à dix pieds de longueur, dont
l'explosion ressemblait à un coup de pistolet. De Romss
faisait toutes ces expériences devant la foule stupéfaite
de tant d'audace.
L'èi^lftalité des belles expériences que bous ve-
nons de rapporter, fut contestée de son vivant S
leur auteur, et elle Ta été même josqu*^à nos jours.
Ou a dit que Romas n^avait été que le copiste de
Franklin qui, après le mois de septembre 1752, et
ayant eu connaissance des expériences de Dalibard sur
la barre isolée, avait lancé un cerf- volant dans les
plaines de Philadelphie. C'est par des causes indépen-
dantes de sa volonté que le phy«cien de Nérac ne put
esêeuter qu'en 1753 une expérience. conçue et commu-
niquée à ses amis, et même à Facadémie de Bordeaux
en juillet î752. Il est aujourd'hui reconnu que Romas
n*a rien emprunté à Franklin et que l'origînalilé de sa
belle expérience ne saurait lui être contestée.
— Au mois de septembre 175%, Franklin faisait dans la
campagne, aux environs de Philadelphie, l'essai d'un
cerf-volant électrique, et obtenait, avec une joie fecile
à comprendre, de véritables manifestations électriqoes
avec la corde de chanvre de son cerf-volant. Si l'expé-
rience du physicien de Philadelphie est antérieure en
date à cette du physicien de Nérac, elle fut bien infé-
rieure à celle de notre compatriote sous le rapport de
llntensité et de l'éclat des phénomènes électriques
observés.
Quoi qu'il en soit, toutes les expériences que nous ve-
nons de rapporter démontraient suffisamment ta pré-
sence de l'électricité VS»re dans l'atmosphère, la nature
étectrique de la foodre et la possibilité de prévenir ses
effets désastreux, au moyen de la barre pointue dres-
sée en Tair proposée par Franklin , c'est-à-dire au
moyoi du paratonnerre.
l*e premier pat a l—a erre» — C'est eiï 1760- que Fran-
klin fit construire le premier paratonnerre, qui fut
élevé sur la maison d^m UKirehand de Phîlade^)hie.
C'était une baguette de fer de neof pieds et itetni de
long et de plus d'un demi-pouce de diamètre; eU<*
186 u PABÀTommu*
aUait en s'amincissant vers son extrémité supérieure.
L'extrémité inférieure portait une seconde tige de fer
dont le bas communiquait avec un long conducteur de
fer pénétrant dans le sol jusqu'à une profondeur de
quatre ou cinq pieds. A peine installé» ce paratonnerre
fut frappé par le feu du cieU qui ne causa aucun dom-
mage à la maison défendue par le nouvel instrument
dû au génie de Franklin.
4 Aeenell fait en Europe à l'iaventloM dn paratom-
lierre. — L'Amérique avait accepté avec enthousiasme,
et comme un bienfait public, Tinvention du paraton-
nerre ; mais elle trouva en Europe une résistance sé-
ricusCy qui se prolongea plusieurs années. En Angle-
terre, par haine contre Franklin, l'un des auteurs prin-
cipaux de l'émancipation des États-Unis, on repoussa
la découverte américaine, ou du moins on prétendit
y apporter des modifications de nature à annuler le
mérite de Tinventeur. Le paratonnerre proposé par
Franklin se terminait en pointe à son extrémité ; les
physiciens anglais décidèrent que les paratonnerres à
tige pointue étaient les plus dangereux des appareils,
et qu'il fallait leur substituer des tiges terminées en
boule, hérésie scientifique qui tomba sous le ridicule
et déconsidéra les savants anglais, tristes Q^tteurs des
rancunes d'un roi et d'un vain amour-propre national.
En France, les débuts du paratonnerre ne furent pas
beaucoup plus ' *^ureux. L'abbé Nollet s'était déclaré
l'adversaire de Fianklin et de son invention; et comme
l'abbé Nollet était l'oracle ''*' ♦emps en matière d'élec-
t'Jté, l'adoption du paratoiii...re rencontrait parmi
liBus de grandes difficultés. Jusqu'en 1782, la France
repoussa l'introduction de cet appareil, considéré alors
comme dangereux pour la sûreté publique.
C'est dans les provinces du midi de la France que
les premiers paratonnerres furent établis. Leur effica-
cité ayant été promptement reconnue, on en établit de
semblables à Paris.
LI PÀIUTOMNIHU. 167
En Angleterre 9 Tusage des paratonnerres ne corn-
nença à s'établir qu'en 1788. Le grand-duc de Toscane
d l'empereur d'Autriche adoptèrent cet appareil à ]a
Quèine époque. Bientôt toutes les nations de l'Europe
nirent à profit l'invention américaine, de sorte, dit
Franklin, que « M. l'abbé Nollet vécut assez pour se voir
ie dernier de son parti. »
Principes et réfl^les pour la eonstrnetioii des para-
toMiierres. — Un paratonnerre se compose d'une tige •
de fer pointue élevée dans l'air, et d'un conducteur du
même métal descendant de Textrémité inférieure de
la tige et aboutissant dans une partie du sol occupée
par une masse d'eau courante en communication elle-
anëme avec une rivière ou un fort ruisseau.
Voici les conditions auxquelles doit satisfaire un pa-
ratonnerre pour être utile et ne devenir jamais dan-
gereux :
1* La pointe de la tige doit être sufûsamment aiguë
et cependant assez résistante pour n'être pas fondue
par un coup de foudre.
• 2* Le conducteur doit communiquer parfaitement
avec le sol.
3* Depuis la pointe jusqu'à l'extrémité inférieure du
conducteur, il ne doit exister aucune solution de con-
tinuité«
Indiquons maintenant les dispositions qu'il Uni don-
ner à cet appareil pour répondre,. c'v^x conditions que
nous venons d'énumérer.
La tige d'un bon parajqpnerre a neuf mètres de lon-
eeur et se compc .^i^v^ trois pièces ajoutées b'^;\t à
ut : une barre de îfôr de 8°' 60, une baguette de laiton
4e 0" 60» une aiguille de platine de 0°" 05. Le platine
est un métal qui ne s'oxyde pas à l'air ; c'est pour cela
^ çi'on l'a adopté pour en faire la pointe de l'instru-
inent, car les oxydes métalliques sont mauvais conduc-
^, teurs de Télectricité. L'effet d'un paratonnerre terminé
par une pointe de fer oxydée, serait nul.
tes
Le eondoctenr da panitoniierre est une longue terre
de fer à section carrée de 15 à SdBKUimètres de cAté, ré-
sultant de ta réanion bout à bout d'un nondire sotskal
de barres. Toute solution de continuité doit être soi-
gneusement évitée; car die eiposerail l*édifice à one
décharge électrique. On entoure chaque point de
jonction des barres d'un bourrelet de soudars à f élsn,
et elles sont maintenues en place par des support» en fer,
Le conducteur ainsi fixé doit, eonmie noo» ïïïnm
dit, aboutir à un cours d'eau. De la base intérieore do
mur de Tédifice jusqu'à ce cours d*ean, il passe dus
un petit canal en brique, rempli entièreonent de bnÉe
de boulanger, substance qui conduit très-bien fékp-
tricité, et l'aciHte par conséquent récoulement nfile
do fluide; de plus elle défend le conducteur damfact
de l'air.
XVI
LA PILE DE YOLTA.
Travaax de Galvani préparant la déeouveflA te U
ptie de Voie a. — Jusqu'à la fin du siècle dernier, les
physiciens n'ont connu que Féleclricilé obtenue par les
machines à frolteuient, ou, comme on le dit, IV&drWe
statique. En 1791, Aloysius Galvani, professeur fana-
tomîe à Bologne , publia un travail résultant de ome
années d'expériences et dans lequel était révélée Tcxis-
tence de réJeclrîcité sous la forme de courant con-
tinu. L'électricité en mouvement ou Félectncîté dpnâ-
mique fut ainsi révélée aux hommes pour la prem^
fois. C'était une branche de la physique, entièrenwBt
nouvelle et qui devait être féconde en applications mer-
veilleuses. Donnons une idée des travaux de Galvani.
Lk PiLB bE VOLTA. 169
X Un soir de Fannée 1780, Galvani posa par hasard sur la
tablette de bois qui servait de support à la machine
électrique de son laboratoire, une grenouille, dont on
avait séparé, d'un coup de ciseau, les membres infé-
rieurs , en conservant les deux nerfs de la cuisse qui
maintenaient ces membres appendus au tronc. Galvani
reconnut qu'en approchant la pointe de son scalpel
tantôt de l'un, tantôt de l'autre des nerfs de la grenouille,
au moment même où l'on tirait une étincelle de la ma-
chine , des contractions violentes se manifestaient dans
les muscles de l'animal.
Que se passait -il donc? Quelle était la cause du
phénomène qui émerveillait Galvani et ses amis? Le
corps de la grenouille, placé dans le voisinage de la
machine électrique, s'électrisait par influence; quand on
enlevait tout à coup réleclriciié répandue sur le con-
ducteur, en tirant une étincelle , l'influence cessant,
le fluide neutre se reformait tout à coup dans le corps
de l'animal et déterminait les contractions énergiques
que l'on observait.
Galvani se rendit fort bien compte, par l'explication
môme que nous venons de donner, du curieux phéno-
mène qu'il venait de provoquer chez la grenouille. Mais
cette explication du fait ne l'arrêta pas dans ses recher-
ches. Poursuivant son élude de l'action du fluide élec-
trique sur les corps vivants , il expérimenta pendant six
années consécutives pour observer la manière dont la
décharge de la machine électrique provoque chez les
animaux des contractions musculaires. Le hasard le
conduisit enfin à son observation fondamentale, à celle
qui devint le germe de la découverte de la pile de
Volta.
Le 20 septembre 1786, Galvani voulant étudier l'in-
fluence de l'électricité atmosphérique sur les contrac-
tions musculaires de la grenouiUe, passa uirfcrochet de
cuivre au travers de la moelle épinière d'une grenouille
préparée comme nous l'avons dit plus haut, et suspeu-
1170 &â. HLB »» «WU.
ditl^aniiiial-par oe:oroisiiet§ 1fer.BalatlBiiii.' à» finr A
teirane dé sa iBuseiiâ.. II. s'obterv» nen éè taole k
journée; mais le sotfy miuafê-àBiltmameëSf ilJratitii- 1
▼emenl te crochet dodiivne eoiilye le.fier éaift Uv- 1
Imde; pour rendre plu» oorafilet le? «ootMà dfis^te j
métaux. U vit aussitôt les- menriures da^FaBûnaLflfrw- 1
tracter,, et ces mouvemeiilsi se népétaieut ebupriÉ 1
que: Fanneau d& cui^ne touduûit le^ fce dtt Inlfliiii M
terrasse; Gependant. les inrtctmnenta^ de phjsiqiWBli'
dîquaient pas. dans. Tair la. psésesce: do^ Viàstii^âÊkb
coiitractiou était donc indépendante rtnir anwMii rtfl
Heures : elle était propre à Tanioud. H y aniLdomBe
âeelricité animale :coinme;Galirani;L'ayail.to:
çonné.
fialvani répéta cette expérienee daiiB: ao»
Il plaça.sur un plateau de fèruse granoufflii
ment préparée, et passa: taoL petit fiDaslieà de
travers la: masse des nuiscle» lombairas'eli
de la moelleépimère'..A chaque; oontoci dii.«iiiMi'€là
fer, les contractions se reproduisaienk. Àiaà>wb^
métallique en contact, par lune de: ses- estréinidifvee
les muscles de lagrenouilleetpair KautceasesESttiflft,
excite des contractions violentes^
Ctalvani: crut poavoir poser en^ priacipr ^ 1^
muscle est une bouteille de Leyde oi^niqai^qpfe ^
nerf joue le rôle d'un simple eondutteur, qas fttfi-
tricité positive circule de Tintérieur dw nciuacie wivsA
et du nerfi au muscle,, à travers l'ara exoîtaliMt ^
observateurs modernes ont reconnu rexiétence S^
courant propre dans les animaux , et. le Mtf^
d'électricité indiqué par GaiVani dan» Ita nmidtf
et les nerfs des animaux a été ainsi pleinement tf^
firme..
tes phyi^logistes: et on: grand mmilinc^ de
adoptèrent les^ idées; dé (UikanL: iDaiseUat ùsaâvMfM
«ni adversaire redoutable* dai» unr fbjmà»n' d9liiv<r
LA rlLE DE VOLTA. 171
dï^jà célèbre, mais qui allail le devenir bien davantage,
Alexandre Volta.
Prenant le contre-pied de la théorie de Galvaoi, Voila
iaça. dans les métaux l'origine de l'électricité que Gai-
[oi avait placée dans le corps de l'animal. Quand l'arc
nétaUique qui unit les muscles lombaires anx nerfs
I est formé de deux métaux, (lisait Voila, c'est
î contact de ces deux métaux qui dégage de l'électri-
■ ér et celle-ci, passant dans les organes de la gré-
mille, y provoque des contractions. Quand l'arc exci-
Bn; 3St formé d'un seul métal, c'est la différente
tics humeurs qui mouillcnlles muscles et les nerfs
idre de même de t'éleclricité.
i défendit pendant six ans sa théorie contre les
_ étions incessantes de Voila, Il y avait alors deux
m^ opposés dans la science européenne: 1^ galsa-
Jte st les voltaïstes.
' V» savant italien, Fabroni, qui n'appartenait ni à l'un
lîii iîautre des deux camps, attribua tous Ibs effets ob-
fé&à une action chimique exercée piu^ ïa liquides
keQnp& de l'animal sur le métal qui forme' Tare cxci-
itaieui.tt^s sa théorie passa inaperçue dans te: choc des
ideux psrtis.
re((e. division et la lutte des deux doctiiaes continué-
t parmi les physicieiio de l'Europe jtiBqa'en 1799.
A cetteépoque, Volta, on peut le dire, foudsoya ses adver-
5 par la. découverte de l'appareil qui porteson nom.
».de vaiis. — Volta avait remarqué (gie deux dis-
uee de zinc et d'argent isolés par une ^s-ds verre et
lis en contact, puis séparés, se chargeMent d'une
ntité d'èleotricilé faible, mais apffléGii^lfr. ffrest en
fammblant plusieurs couples de ces disques métalli-
«s que Voila construisit la pile.
« lt'ai>parcil doiU je vous parle, écrivait Volta. le 20
> mars 1860 au président de lu Société royale (le Londres,
>a'est qu^un assemblage de bons conducteurs de diffé-
■tfis espèces arrangés d!une:QeElame PUmière^ViDgl.
m
L* nu ni T«.iÂ.
•I qnaniite, sotunle pièces de coiTre, on mieux Su-
' gent, appliquées chacune k une pièce d'ëtain od, ce
■ qm est l>eaucoup mieui, de diic, et un nombre^
- de eoucbes d'eau, on d'ean salée, de lessive, elc, «
« desmorceaux de carionbien imbibés de ces hunai:
- de telles couches iDterposées à chaque coupleoue»
■ binaison des deux métaux diOËrents ; une telle «Jk
• altemative et toi^jours dans 'le même oi^re de m
■ trois espèces de conducteurs, voilà tout ce qui w^
■ tue mon nouvel instrument. >
La figure suivante représente l'appareil prodoetarà
courant électrique tel qo'il fat eon^
par Volta et employé par les phfÉÉB
(lanslespremiëresani^esdenotnddt
On voit, à part, les disques e, s (fel,tt
cuivre , de zinc et de drap nuxdè^
constituent un élément ou eomph. L^
seinblage de ces couples snperpoiliti
pUe, forme l'appareil qui a reçu, pov
celle raison, le nom de pila de Tiit.
L'ékclricité dégagée parla rénnidde
tous ces éléments s'accumule aux dem
extrémités de l'appareif, jui
portent le nom de pila- 1'^
eclricîlé positlvesettomV»!
pôle positif terminé par le
iil conducteur jî,-J'éleclridtÈ
négative au pâle aé^'ii,
terminé par le fîl condu-
' teurn,
DéeompssliloM «« rcM
par la pile. — Nicholson e[
Carlisle, expérimentateurs anglais , ont les premiers
montré, par une découverte des plus brillantes, le rftte
important que la pile de Volta était appelée i jouer
dans la chimie. Nicholson et Carlisle réalisèrent l'expé-
rience capitale qui servit de point de départ k looW
LA PILE DK VOLU.
17»
les applications chimiques de la pile, c'est-à-dire la dé-
composition de l'eau.
Ayant pris un tube de verre, rempli d'eau de source
et fermé par des bouchons de liège, Carlisle et Ni-
ebolson firent passer à travers chacun des bouchons
un fil de cuivre rouge. Après avoir placé le lube verti-
calement, le fil de cuivre inférieur fut mis en commu-
cation avec le disque d'argent qui formait la base (pâle)
d'une petite pile i colonne construite par Carlisle, et le
M supérieur avec te disque de zinc du sommet. Alors
ils approchèrent à une petite distance l'une de Vautre
les deux estrémilés des fils. •■ Aussitôt, dit Nicholson,
• une longue traînée debulles excessivement fines s'éleva
c de la pointe du fil de cuivre inférieur, tandis que la
H pointe du fil de cuivre opposé devenait terne, puis jaune
> orangé, puis noire. >
L'eau avait été décomposée en ses deux éléments : le
gaz hydrogène, qui s'était dégage en bulles au fil néga-
fif, etroxygène, quis'était
porté sur le fll supérieur
attaché au pAle positif et
l'avait oxjdè. Nicholson
substitua hientdt aux fils
de cuivre des fils de pla-
tine ou d'or : ces métaux
n'étant pas oxydables, on
pouvait recueillir le gaz
oxygène k l'état de liberté.
On démontre aujour-
d'hui la nature de l'eau
au moyen de l'appareil
de Nicholson légèrement
modifié. On prend un
verre à pied (fig. 65) con-
Fig. ». tenaDldeTeau, et dontle
fond renferme une masse de cire traversée par deux filâ
de platine f, f\ L'extrémité de ces fils s'engage dans deux
174 lA fîLE H ^0LT4.
étroites doches de verre gradoSes ^ ffleiMB ^d^em; on
les met en rapport avec les pôles dHine |31e. iTesn se
décompose, et Ton recueille dans une-fles^iodies 4bu
vohmies de gaz hydrogène» tandis qn'im vdNime'defai
oxygène seulement s*est rénni dans -ranitre docflie.
Les expériences de Nicbolson furent reprroduites p»-
tont «n ADemagne. A la même époque, WilIiam^Cnâ»-
lumk démontrait que le courant voltiâqne iqm'déooB-
pose l'eau, pecft aussi décomposer Jes oxydes laMil-
Uqoes çux-mémes dans les sels dont ces composés fort
partie, en sorte que qud4uefois le métal "se déposa
petits cristaux sur le pôle -négatif.
BiÉite les appHeatiras Aela pile& l»'JWe«iiflp«ÉMtai
éleeiv»-«MaKi4«e éem corps. Timvavm ^olÊ m m $. ^if* •
pliquée h la chimie, la pile devait enrichir ^œiteiiVtt
de faits nouveaux et perfectionner d'une inmiMiihii
tendue ses procédés d'expérimentatioii. fiumfiMito}
fit un fiiisc^o de tous les faits épars sur Taniiili-
mique de la pile, cft par ses travaux et son géni^ kar
donna l-unitë qui leur manquait.
Davy montra que tous les corps composés peuvent se
réduire en leurs éléments sous l'influence de la pile. Il
découvrit la véritable nature des terres, c'est-à-dire de
la diaux, de la baryte, de la magnésie et celle (tes al-
calis, c'est-à-dire de la potasse et delà Boude. llsfeçan
ces divers corps en deux éléments : un métal eldcFoiî-
gène. A l'aide d/un appareil très-puissant, c'est-à-dire
composé de six cents couples voltaïques <qii!il devait à
une souscription nationale, Davy reconnut -que, si Ton
termine les deux fils conduclcuBS de la pile par deux
pointes de charbon et que l'on approche ces charbons à
une petite distance l'un de l'autre, on voiljailUr entre eux
une étincelle resplendissante dlé^t. En éloignant peu à
peu les charbons l'un de l'autre, 'tefeidelumi^pe^feopait
un arc lumineux de trois à quatre pouces de longueur et
dont Téclat était comparable à celui de la 'lumière f^
laire. 'Qe *ph6nonifène lunnneux est purement xjftrjéqifi]
LÀ PILE DE YOLTA. 1^1
!!ôïygène de l'uii" n'y a point de pari, car i'espéiienee
réussit aussi bien dans le vide que daBGl'oir. Ges-Fwiwr-
qoablcB effets «ont te résultai delà chaleur développée
I»r le courant de la pile. I>e nos jours, tel arc lumineux
a été appliqué à l'éclairage, comme nous le verrons dans
Je chapitre spécial de l'éclairage électrique.
Wéconverle de !■ pUc ft u-agea. — AVCC la ptle à CO-
tormes due h Voila, il était impossible d'oblenir des
flffiïls proporlîonnés au nombre .des couples. En effel,
Ift pression des disques supérieurs sur les rondelles de
;ênip de la partie inférieure de la colonne, qui expri-
Imnit les disques de drap, en faisait écouler le liquide,
el dimiuuail ainsi l'action chimique exercée entre le
Ljinc el le •iiiiuidc acide imprégnant les xondelles de
jlrap. lues '|ih}Eiciens songèrent donc à madifier l'ins-
'frumeul de ïolta. En 1802 , Cruiksliank ;ie iil très-
teuGeiuemeat, en rendant cette pile liorizontale. Il
IBBiplltça ks couples circulaires par des plaqBes reclan-
gulaires de cuivre el de zinc placées en contact l'uneavec
Kautre.ficellées au fond d'une boite de manière à former
i^ipelites, auges, dims lesquelles on plaça le liquide Ce fut
<l|i^iediteâau<7i°«que représenlela figure 56. Au moyen
d'inslFumenls de ce geni-e, on put brûler des fils de fer
de -platine, des ligee de plomb, d'argent, etc., pro-
ire enfin divers elTels électro-chimiques irès-intenses.
l'ormeHnauvellos donnËee il la pll« de Volta, — Od
!Ht de voir que la pile à colonne -dont Voila avail lait
â
17S U riLE M VOLT*.
usage, fut bientdt remplacée par la pUê à aufu cod-
- %j Btrnite, en 1809, par GruauhaqL Cette
B forme de la pile demeorapendanltrè^
T
.....uv Mc ui |HH, UC1UDIU9 iwaouiiira-
g longtemps en tiiage dans ki Uion.
loires , et c'est avec la pile i Mogts
qu'ont été accomplies les décomotes
les pltia remarquables qoi aimt rigniU
labranche importante de la Mâence wà
l'eau étendue de dix t m
nous occupe. Mus cette forme de k
pile présentait divers inconvénients, db
fut d'abord remplacée par la pifa A
Wotlaitom, qoi rendît de grands seni»
pour certains cas déterminés.
En 1 836 et 1 839, les physiidêiu B^
Dauiell et GroTe firent subir A IMm-
meni producteur de raeetricttJWBiMh
Telles et protonde8~niodIflcaQiMib.jlooi
ne décrirons pas id tes appavdbnn-
stniils par ces savants. Noos padcnn
seulement de la pii» d9 ttmHmm qui et
Irès-énergique, et qui est aujonrAa'
presque esclnsÎTement employée dus
les ateliers pour la dorure, l'argenlore,
ou le cuivrage des métaux , et dans
les labor&tiHits de
physique.
Chaque conplede
la pile de Bunsen
se compose de qua-
tre pièces qui reo- '
trent les unes dans
les autres. Ces piè-
ces sont (flg. 67) :
1* un vase ie
faïence on devem
V contenant de
■Is d'acide snl/briqne;
LA PILE DB VOLTA. 177
^yune lame de zinczniunie d'une lige de cuivre qui doit
lervir de conducteur pour le fluide négalif ; 3° un vase de
tcrreperméablepquipKUtse laisser traverser parles gaz et
Eontient de l'acide azotique ; V un cylindre de charbon c
ïiuni en haut d'un anneau de cuivre sur lequel est soudée
"me lige de cuivre , qui est le conducteur du fluide po-
sitif. Ces pièces sont placées les
f ""Jt." ~ ""^^ ^^'^^ ^^^ autres, comme
"' • ï^* le montre la figure 58, qui est
une coupe d'un élément de la
pile de Bunsen, et la figure 59
qui représente l'appareil monté
et prêt à agir.
Dès que le zinc et le charbon
communiquent par un con-
ducteur, le couple devient actif,
^^-^^^^^^^^^^^^,' <^' si l'on réunit entre eux un
^k ^^^^^^■^^^ cortainnombredeceséléments,
^F ^"^' *"' on obtient la pie de Bunsen.
^k La pile de lîimsen se compose donc de la réunion
Bf an certain nombre de couples qu'on fuit communi-
^naer Von k l'autre, en mettant en rapport la lame mé-
V'talliqoe fixée au cylindre de zinc avec celle du cylindre
^"de charbon.
K La figu
figure 60 repréEenle une pile de Bunsen formée
176 Là TILI DI TOLTl.
de quctre. flémeiltB oa emipleB. Le plSIe 'poâflf-See^
pile te Iroure bd demier cyfinBie do cbBftKm^, elk
pAle négatif au dernier cylînde Se âmtX.
Thémwtn «e im #ii«. — L'idée tfaÉongue -fla tlén»-
loppemeDt de réieclricité par le contact , c'eA-Mire
hi tbéorie de Voila , a été reconnae inesacte. la
•Ifaéoi'ie qui admet , au eontruire , que le. développe-
Tnent de l'électricité par la pile est le résaltat de fac-
iion chimique qui s'exerce entre les acidsaitles métaiu
de la pile, est admise aujourd'hui mam imaestatioiL
Ou explique très-bien les eOfels de aril.^;pvaâl et To-
rigine de l'électricité qu'il produit, parlasetJleconadé-
ration des effets chimiques , c'est-Mfae en zrappir
tant ses effets à l'électricité qui prend ■Énsamie toBtes
les Foî&lque s'accomplit une action chûâ^ie qnalcongiit.
Voici comment on explique le ItTgiymii ni li tfc
tricîté dans l'appareil qui est aujonid'Juii niiliiMiÉgii]
en usage comme moyen de produire l'électricité, c'est-
it'dire àans la pile de Bunsen.
Quand l'instrument est mis en action, c'est-à-dire qiuit
on charge les couples en plaçant l'acide suIturiqueBus
le Tase extérieur , l'acide ibb-
tique dans le vase inttiÏRir,
et dès que les Ills conèttean
sont mis en contact demaiûfeie
•àidoniiarï'^oulcment au cou-
vantiiéinttn^ne qui va se pco-
doiip., «loici la réaction cbi-
i^^ue qui ec passe et qui a
yaur résultat de produire uae
■ae cosBidémblcd'électricilÉ
i prenâ alors la forme àe
coiffant.
Fig. j,. L'acide sulfurique élenda
d'eau, qui remplit Icvaseeit^ i
rieur V, attague la lame de zinc Z qui plonge dans
ce ËquiSe ; "SOUS riuQuence deTacide suirariqcie, -l'eau
kX «ILE «DE YOLTA. il7p
«st décomposée en ses éléments, savoir Thydrogène et
Toxygèue: Toxygène, se portant sur le: zinc, v forme de
l'cxxyâe de sine qui, se combinant avec Tacide sulfu-
rique, produit du sulfate de zinc, sel soluble dans l'eau
et qui demeure dissous dans Teau du vase N. Cette
première réaction, c'est-à-dire la décomposition de l'eau,
produit un grand dégagement d'électricité , puisque
tonte réaction chimique s'accompagne nécessairement
d'un dégagement d'électricité. De là , une première
wurce td'électricité dans l'instrument que nous consi-
dérons.
Mais il y a , dans le même appareil , une seconde
soaroe d'électricité qui vient s'ajouter à la première. Le
foz hydrogène provenant de la décomposition de l'eau
par lennc, ne se dégage pas purement et simplement
àrextérîeur; le vase intérieur D qui est fait en porce-
lanie non-'vernîe, est perméable au gaz, il peut donner
^ssage, à travers la porosité de sa substance, au gaz
hydrogène formé dans le vase extérieur Y. Le gaz hy-
difegène passe donc à travers l'épaisseurdu vase D, et
parvenu à l'intérieur de ce vase, il se trouve en contact
avec Vacide azotique qui le remplit. Il s'étoblit alors
une Mfin chimique entre le gaz hydrogène et l'acide
aJEDfJfoe : l'hydrogène se combinant à une partie de
roxysgène de l'acide azotique forme de l'eau et ramène
r«Mde azotique à l'état d'acide hypo-azotique ou de
iiîosdude d'azote. Cette nouvelle action chimique entre
rhydrogène et l'acide azotique a pour résultat néces-
saire de produire un nouveau développement d'élcctri-
dftéiqai prend la forme de courant, et s'ajoute à l'élec-
faûtiié 'déjà «produite par la réaction qui s'est exercée
.eBlre:l!aciée4iilfari^e «t'ie zinc dans le compartiment
•eilériisuc. 'Les deux f courants électriques provenant de
•colle véaction, ?ne «lannulent pasréoiproquement, mats
•joulent leuFS effets, parce qutils marchisnt dans le
'iHéiiie te ns,'<;!estfAtdipe vont du»vaae intérieur au-vasie
(ttténmirr'àitMHnBrs âas liquides tek .la doison poreuse.
180 LA PILI DB TOLTA.
Le bloc (le cliurboii G, substance inaUaqoable par Ta-
cide azolique et très-conductrice de rélectriciiè, reçmt
l'électricité positive, qui s'écoule par le fil métaUiq[itt
fixé sur cet élément ; le zinc Z reçoit rélectricitè D4^
tive et lui donne Técoulement par le fil métallique
soudé à la lame de zinc et qui représente le ftk
négatif.
Quand on réunit entre eux, au moyen d'un fil métal-
lique conducteur, le pôle négatif et le pdle positif le
rinstrument, la pile entre en action, et il se former
courant électrique continu, parce que les deux électri-
cités positive et négative qui viennent se neutraliser et
se détruire mutuellement au point de jonction des ta
conducteurs interpolaires, se reforment sans cesse d
constituent ainsi ce que Ton nomme un courani eut*
trique.
Effets de la plie. — Linstrument dëcouvert par ToHa
est un des plus merveilleux qui soient sortis des mains
des hommes, en raison de la diversité et du nombre des
effets auxquels il donne naissance. On peut les divisar
en trois catégories : V Effets physiques,^* effets €himifm^
3* effets physiologiques.
Si Ton réunit les deux pôles d'une pile en activité par
un fil de métal de faibles dimensions, ce fil s'édtfafi»
rougit, fond et disparaît. Aucune matière ne pentréas-
tcr à la puissante action calorifique de la pile de \o\\a*.
les métaux les plus infusibles entrent en fusion et mêine
se volatilisent quand on les place, sous la forme de fils
fins, entre les deux pôles.
Cet instrument, qui est une source de chaleur, est aussi
une source de lumière. Si Ton termine les deux conduc-
teurs d'une pile puissante par deux pointes de charbon,
et qu'on les tienne éloignés seulement de quelques cen-
timètres, on obtient une lumière d'un prodigieux éclat.
Comme nous le verrons plus loin (à l'article ÉlectrO'
magnétisme), la pile peut aussi devenir un instrument mé-
canique, c'est-à-dire servira transformer des barres de
LÀ PILE DE VOLTA. 181
en puissants aimants qui attirent des masses de fer
Il poids considérable, et produisent ainsi un véritable
I mécanique.
Production de chaleur et de lumière, force mécanique,
sont donc les efTets physiques principaux de cet in*
iment.
la pile deVolta est encore un agent extrêmement puis-
t de décompositions chimiques. Plongez dans la disso-
on d'un sel, dans une dissolution de sulfate de soude
^eiemple, les deux pôles d'nne pile, et vous verrez les
□c éléments du sel se séparer sous l'inOuence décom-
snte de Télectricité : Tacide sulfurique libre apparaî-
au p6le positif, et la soude libre, c'est-à-dire la base
sel, se portera au pôle négatif. Souvent même la base
ce sel sera décomposée elle-même et elle se réduira
ses deux éléments, oxygène et métal. Faites plonger
is une dissolution de sulfate de cuivre les deux pôles
ne pile en activité, Tacide sulfurique sera mis en li-
rté et se portera au pôle positif, et l'oxyde de cuivre
i s'ert porté au pôle négatif sera décomposé lui-même
ses deux éléments, le cuivre et l'oxygène. L'oxygène
dégagera à l'état de gaz au pôle positif avec l'acide
Ifùrique et le métal, le cuivre se déposera au pôle nd-
liL Cest sur ce fait, comme nous le verrons plus loin,
e reposent les opérations de la galvanoplastie.
La pfle est donc, au point de vue de ses effets chimi-
es, tin agent puissant de décomposition, puisqu'au-
De subs^nce composée ne peut résister à son ac-
n.
Quant à ses effets physiologiques, ils consistent dans
i commotions que le courant de la pile fait éprouver
X divers organes des animaux.
Chaleur, lumière, force mécanique, décompositions
imiqoes, action puissante sur les organes des êtres vi-
tits, tels sont donc les effets que produit la pile de
^Ita, et qui en font un instrument véritablement uni*
rsel par la variété de ses attributs.
LA nu DB VOUTA.
flirtied , physicien danois , déeooirit «n M imÉ
quable, qui fut la source d*une nouvelle knMkèt
.flhj%\qxte^Yéleeir(Hmagnétimm. Bn rëunîcsnitfrafl
métallique les deux pôles d*uBe pile, ^ «ppRÉaNe
fil d'une aiguille aimantée, QErsted reconnut ^fB^H
guiUe était écartéede sa direction'primiiive.i'MÉH
en monvenient agissait donc sor ies corps nuguM
1a flcienœ allait dès lors marcher TapiéeiiKÉÎi
conquêtes nourelles, cqr Féle^ro-inagpétiaKMl
IWigîne de la découverte ffune 7oule defrilMjri^
considérablement étendu le cercle de nos cftB SMi*^^
dans Télectricité, et qui ont reçu de nos J0on1v4r|
cations les plus précieuses et les plus variées. ^. .|)
Nous allons avoir Toccasion d'étudier, da^W*
de cet ouvrage, les applications les plus rt ^j^jf
ont > été faites de nos jouris de rélectro-4M|?|*fJ*
en parlant de la télégraphie électrique, delà fri0tlf^
et de Yéelairaçe électrique.
I
XVII
LE TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE.
flUMoBiqne. — La pensée d'appliquer rél«*i**
une correspondance télégraphique, c'est-à-dire j^l
inaoïsmifision instantanée de signes ou de letifCB^
«lieu. à un autre, s'est naturellement présentée à* V
des physiciens, dès qu'ils eurent connaissance *8|P'l
^nomènes électriques, et surtout de ce fiait que4*l^'
-cité se transmet d'un point à un autre dansîun^flJJ
jde temps inappréciable. Après Famiée 1766, c?e8t4^
*afMièsiles travaux/de.Grey,'Dufa7, Mussenbroft, Uf?
nier et Franklin, l'idée d'appliquer à la'télégrf#>>^
m TBLÉGKAPHE ÉLIECTRÎQOE. W6
USB et mystérieuse force de l'électricité ne tarda
^clore.
ttiére «ennon dti "[télégraphe éleetriqne. — On
dans le Scofs Magazine, recueil écossais, dans une
ignée d'une^simple initiale, la description d'un télé-
I «edrique déjà Tort bien conçu. Uauteur de cette
Hcrite de Renfrew, le 1^ février 1758, li'est pas con-
te idée attirad'ailleurs très-peu d'attciilion,carrap-
Proposé par le savant anonyme ne fut pas exécuté.
K® L.esiige eonstnilt le premier télégraplieéleo-
— Il en fut autrement d'un appareil imaginé
1 savant genevois, d'origine française, nommé
ï^Louis Lesage. En 1760, Lesage, professeur de
ïTSrtiques "à Genève, conçut le projet d'un télé-
t électrique qu'il exécuta de ses mains en ^1774.
Uniment se composait de vingt-quatre (ils métal-
séparés les uns des autres et enfermés dan* une
Dce non conductrice. Chaque fil aboutissait à une
ïrtant une petite balle de sureau suspendue à im
soie. Un des fils étant mis en contact a^ec une
t d'éleclricité , la balle de sureau était repoussée ,
nouvemcnt désignait une lettre de l'alphabet.
îrc projet de télégraphe électrique. — L'idée dc
îervir le fluide électrique à là télégraphie se pré-
'vers la même époque, en Allemagne, en Espagne
France, à beaucoup de physiciens, qui firent con-
avec plus ou moins de précision, des appareils fon-
r €e principe. Lhomond, en France, en 1787;^
court, en Espagne, en 1787; Reiser, en Alle-
i, *cn 1794; François Salva, médecin de Madrid,
¥d, agirent ces idées en pratique par différentes
liions.
i-ces divers instrumeilts , qui foncliomiaieiit ou
. de rékctricité statique fournie par la machine à
1 de verre, n-étaient guère autre chose t}ae ides
ités de cabinet, et n'auraient pu servir à une vé-
t^orrcspondanee télégraphique. Bn effet, 3%le0-
It4 U TlLiBÛPn faARTirQUE.
tridU Statique développée par k frollemenl,neitiii« ^''''^^^
qn*4 la surface des corirâ, et tend toujours à émitm ""'^^4
ses conducteurs par divenes causes, et cd parliniliK ,^tiK
par l'action de l'air buoiide. ^^éc
Les télégraphes électriques fondés surl'eiTipliiiilel'^ ^-a
lectriùté statiqne De poavant rendre dansùt^i^ iip*"'
aucun service sérieux, l'art de la télégraphie dut'g!^ j*»^^
car k faire usage de ces instruments. Sur ces ^^ [^ \
tes, un système parlait de télégraphie Bérïeo^j^fA ^Â
été découvert par l'abbé Claude Ghappe, I^^^^^Xn^''^
aériens furent adoptés en France, à partie ^f \%\\?^
comme moyen de la télégraphie, et ce moy^* \b«..
pagea bientôt dans l'Europe entièie. trf^X"^'
Lb dtfCABvrale de !• plie ae Voila fait ^'{li^ii^Xi
IM OMBl* de «lésraphle «ectrique. — L.^:-'^^(pia*'^\
Statique ne pouvait, avons-nous dit, s'appli ^ * ç, C^* '
avantage & la correspondance télégraphiqu^^jVjtsii ^
découverte de la pile de Volta, qui fournï *i(,[nje #
source constante d'éleclricité dynamique, r«*^ c-jctopft
laquelle l'électricilé n'a aucune tendance à s^ ^eeild^
des corps qui la recèlent , vint changer la fac^ * j'.,,,
question. A partir de ce momeni, on put satii,*^f
manière positive à faire usage de l'électricit»^ itémÊS
agent de télégraphie.
TélécPBpbea de SDcmmerlag, Schlllliig «t ^hui-y
d«r. — Dans les premiers temps de la découi- ^'^eélsj-
pile de Volta, la décomposition de Veau pari -^cornlhi
électrique avait particulièrement fixé ratle*^%ife/ "'
physiciens. C'est ce phénomène de décompos»%ûitA
mique qui servit de base au premier lélégrapAe ^Swf
trique qui fut proposé pour tirer parti de la pile àe fi^l
En 1811, Sœmmering, physicien de Munich, ''""«Ji/l^
dcscripliond'untélégraphe fondé sur ladécomposiliaifj^
l'eau que l'on produisait à distance dans dilTérenls m
représentant les 24 lettres de l'alphabet el leslOeiiï
de la numération. Mais ce procédi: présenlail iJeauM^ïi;
de difficultés dans la pratique, tant par la complin^jli
LB TÉLÉGRAPBX ÉLECTRIQUE. IM
ait de remploi de plus de (rente fils conduc-
e par llncertitude de la réaction chimique
oquée à distance. Pour réussir, il fallait pou-
ituer à l'action chimique de Feau une véritable
canique.
Tannée 1820, la science n'offrit aucun moyen
juer au moyen de l'électricité, cette action
e nécessaire pour créer un bon télégraphe
. Ce moyen fut réalisé par la grande décou-
)hysicien danois (Krsted.
ayant découvert, en 1820, qu'un courant vol-
culant autour d'une aiguille aimantée écarte
lie de sa position naturelle, les physiciens son-
ut aussitôt à appliquer cette découverte à la
e. Ampère donna la description d'un appareil
pondance télégraphique basé sur les dévia-
itant d'aiguilles aimantées qu'il y a de lettres
labet.
$ effets étaient encore très-faibles; il fallait aug-
îur intensité. Schweigger ayant enroulé sur
le fil conducteur d'une pile en l'isolant par une
s de soie, et ayant placé une aiguille aimantée
! de ce système, remarqua que la déviation de
ille augmentait avec le nombre des tours du fil
ir. Grâce à ce nouveau principe, Schilling et
• purent fonder un nouveau système de télé-
ectrique. Mais leurs appareils étaient compli-
. grand nombre de fils métalliques pour indi-
leltres de l'alphabet, et leur emploi dans la
était presque impossible^ Il fallut demander de
ressources à la science.
erte de raimantaclon temporaire par Arago.
20 , Arago découvrit ce fait fondamental , que
é circulant autour d'une lame de fer dottx^
'e très-pur, communique à cette lame les pro-
3 l'aimant. Qu'on enroule autour d'une lame
mx un fil de cuivre recouvert de soie, sub-
166
ÉLECTBIQCS.
stance ieolanic, ci qu'on nielte les deux exteéa
du£) en rapport avec les pôl^s de la pile, auasiU
lane de fer doux devient un aimant et peut attire
morceau de Ter placé à une certaine distance- Q
interrompe le courant, c'est-à-dire la cammunicalio
fer doux avec la. pile, aussilâl il perd ses propr
d'aimant, revient à son état naturel, et le inorces
Ter qu'il avait attiré, se détache de lui. En une aeta
on peut tûnsi changer plusieurs lois un inorccai
fer en nimant, puis Ini rendre ses propriétés r
relies. Si on faitusnge d'une pile de quarante élém
de Bunsen, et que l'on enroule le conducteur un gi
nombre de fois autour d'une pièce de fer façonné
fer à clieval, comme l'indique la figure suivante,
peut obtenir un électro-aimant, ou aimant artifi
capable de porter plos de StWkilogramniee.
LB t^rïkTftiTFHE ÂLSCTRIQDB* 187
eipe général trar teqirel -repose la ecni^traetlon
{ les télégraphes électriques. L*aiinailtation
aire du fer par le courant électrique, tel est le
)rincipe sur lequel sotit fondés tous les appareils
de télégraphie électrique. On va comprendre
nt on peut produire à distance un effet mécaiii-
. moyen de l'aimantation du fer par un courant
ue.
i Paris une pile en activilé. Le fil conducteur de
.6 s'étend jusqu'à Calais, et là il est enroulé au-
ine lame de fer doux, puis ramené à la pile «i-
^aris.Le fluide électrique partant de Paris aimante
de fer doux placée à Calais, et si devant cette lame
ce un disque de fer mobile, ce disque sera aussitôt
; s'appliquera sur noire aimant artificiel et lem-
. Maintenant supprimons à Paris la commuriîca-
fil conducteur avec la pile, la lame de fer doux
rouveà Calais est désaimantée ; elle ne retient plus
le de fer mobile , qui reprend alors sa position
œ, et cela d'autant plus aisément qu'un ressort
pourra favoriser son mouvement en arrière,
comme on le voit dans la figure 63.
Ainsi, en établissant et en interrompant
successivement le courant ÏParis, on obtient
à Calais un mouvement de va-et-vient du
* disque de fer. Ce mouvement que Taimanta-
lion temporaire permet d'exercer à distance
est le fait fondamental sur lequel repose la
»• construction du télégraphe électrique,
construit de nos jours un nombre très-varié de
lires électriques qui sont tous fondés sur le prin-
l'aimantation temporaire du fer, mais qui diffè-
tablement par le mécanisme qui sert à appliquer
à la production des signaux. La diversité des
s qui ont été mis en usage, selon les préférences
hiie des mécaniciens des divers pays, pourlirer
3 ce mouvement, a donné naissance aux ttèar
188 Li TiLÉGBAPHi iucniQini.
nombreux appareils de télégraphie électrique qui sont
aajoard'hui adoptés.
Pour ne pas s*égarer au milieu de la multiplicité des
systèmes actuels de télégraphie électrique, on peut les
r^nire wa\ suivants :
1* L'appareil américain inventé par le professeur
Morse, des États-Unis;
i* L'appareil à deux fils et à deux aiguilles qui esf
osilé en Angleterre ;
3* L'appareil à cadran , qui sert principalement au-
jourd'hui pour le service des chemins de fer ;
V Enfin, l'appareil imprimant c'est-à-dire qui inscrit
la dépèche en signes coloriés ou en caractères û^im-
primerie. j
Tél«|praphe élertriqve de ■•rse •« télécmf ke a»é-
ricAiB. — Le professeur Samuel Morse, physicien des
Etats-Unis, est généralement considéré comme le créa-
teur de la télégraphie électrique. 11 imagina, dit-on, ce
instrument le 19 octobre 1832 a bord du nayirefeSW/jf,
en revenant de France en Amérique. Voici la dispo-
sition du télégraphe de M. Morse, tel qu'il fonctionne au-
jourd'hui dans les principaux États de l'Europe. (Test
un télégraphe qui écrit lui-même, conune on vafoir,
les dépèches qu'il envoie.
A est un électro-aimant double : chaque âedco-
aimant se compose d'un long fil de cuivre entouré de
soie enroulé autour d'une lame de fer. Au-dessos et
à peu de distance on voit la lame de fer B qui sera at-
tirée par rélcctro-aimanl A. Cette lame est liée à on levier
de métal CD. Quand on fait passer le courant, la plaque
de fer B vient s'appliquer sur l'électro-aimant A. Cette
plaque étant attachée à un levier coudé CD, et ce levier
basculantautour du centre auquel il est lié, son extrémité
C s'abaisse, et son extrémité libre D, qui porte un poinçon,
s'élève et se met en contact avec une bande de papier,
qui, à l'aide de rouages d'horlogerie H , marche con-
tinuellement. Si l'on interrompt le courant , la lame B
LB TÉLËGRAPHB ÉLECTRIQUE. 189
pus attirée, et un ressort E a pour effet d'abaisser
1er CD, et par conséquent de relever la pièce II
D'elle n'est plus retenue par l'influence tcmpo-
le l'électro-aimant. On voit que, par l'élablisse-
H la rupture alternative du courant électrique, le
■ est ainsi animé d'un mouvement alternatif d'é-
■ et d'abaissement, et qu'il peut former une série
leintes sur la bande de papier qui s'avance con-
Binenl. On voit dans la mf inc fi^re le cylindre F
rte un ruban mince et continu de papier dont
dite passe sur la poulie G, et le mouvemcrit
gerie H qui produit le mouvement de déroule-
Onstanl de ce papier.
aégraphe est placé à la station d'arrivée. La
rinslrument qui sert à établir et à interrompre
Ivement le courant sont à la station de départ. Ce
tinslruraent se compose d'un petit bouton métalli-
(6g. 6â), ûxé à l'extrémité d'une tige métallique
Jtar son élasticité , celle tige métallique tend
eoaMtfliDieiil k sa Fellmr*Sîi<Hiifie90i^,aa myfCAèi
deiglv Ift beuton^Av ôit appl^uftct^bouion: conive; une
petîâe ¥iiv^e métalUqaa qoL eommonkiae ^ aut mofa
dJune lame c(mduotii(^ métalliqne^plafite '
plateau,, avec deux boutons G,. G». aii»{ael& aoBl attel
le» deux fils condacteacs.da k ]iye*.AiBsi » eu pPMU/
le- cessort; et le laissant ensuilB:abaiiiiomé h soDjtt#
oilé, oniétaidili et Yobl intecrûn^t suscetBÎwnieBiiciif-
mi. 65.
sage de rélectricSBS;cbn& rappaeeS télégraphique placé
à Tautre statiom.
Quand le ciccuit esH ouvert et ftnnEiÉipiâement, le
poinçon de rappareàil tÉiégnii^ïmgtm^ âUUh i ISétf^
station, macq^de: atai!pfes.|moa»«vl»|aii^
Ion que le^ oausaiit est étsAU plbfr <m mcjÊm taig-
tenqps^ oa aAtfoÉ As l§iHft Ahiiï iHipBMt fto ou
nissent autant de combinaisons qu'il est nécessaire pour
la correspondance. Les lettres représentées an plus par
qaatse signaux aoni séparéesiks uass. des «liesipar
des espaces blancs ei les mois pardesiotervaUisft «apoi
plus grands.. Seloa la ducéa du; ccAtast db Qetta;a0Rta fc
crayon métallique avec le papier», oe^ peut* ùmmut tii
point eu une ligue d'une longueur plus QmmamkgngaAe.
Sîi L'aimantaliofi a'aa dune qu'uni instaoÉ^ Im paiMcne
csonsectvbquereniprante dfuapeiiirtUilaiaaUfaèQMÉMi
9*«st probBsvgée;. le crayouv ^nxA de- fl«tidflMr^.».cftIe
tenqHtds! Boarqnev sur le papier naaMlo' «a Inpiti dfvic
eestaiar iMBgueur. Amsi,, en pintengeaÉ:|^iUi«i| nites
Ik dorée dn'courant éfectriqnBi remployé delà station du
départ peut, 4 cent lieues de distance, faire succédersur
lepapier de son correspondant un point à un poinf, un
traiïd'une longueur médiocre à un trait plus long, inter-
caler un point entre deux traits, ou un trait entre deux
points, etc. Delà combinaison de ces lignes et de ces points,
résulte un alphabet de convention, C alphabet de Morse qui
traduit en signes particuliers les caractères de l'écriture.
Un point et une ligne (. — ) représentent la lettre A,
une ligne et demtBâmtfr( — ..^ï ceiiEésentent la lettre B;
trois points ( . . .)ir]Ai]itUi^C^vfitt&.O^peut imposer ainsi
des mots et des nbnases.
L'appareil qua ibous ven(»B db^ cféeiire, a été le pre-
mier instrumentdfl&ce genres (|us aiii fbafitionné sur une
ligne télégraphiiqpLaf* aux Bt&t)s4rB9i.
C'est au miUB» dfe mai lâ^iftepe: fiit inaugurée aux
États-Unis lait jiMiièra ligne tfiiJ^SEapImjue. Elle fut
établie entfce? IJMifflgtDn^ eti BMfiiwnîc Imaginé par
M. Morse, TllaBifte pi^eiei» ^pàat 1m gloire d'ima-
giner les pinanavinstramenllb ofo cet ant nouveau, et
de créer la pranSse ligne XfSk^faiffbSapK qui ait mis
deux viUes fflg^cflBMmtnifaition^.gitt agtMmttn'a pas cessé,
depuis cetfilirépKepie^ (?âxre «s wugit mm États-Unis. U
est devenu, efegniffqpdicg»ss iimgmri,jftBB usage presque
exclusif en EiunpK. kaRaRKr,.FiKII1smâgne, la Suisse,
l'Espagne, l'IlalièRrat usage aujourd'hui du télégraphe
de Morse. En Angleterre seulement on persiste à faire
usage d'un autre instrument beaucoup moins certain
dans son jeu et que nous allons décrire.
— Itô télégraiiàe à. aiguéUes,, ^ui; est le plu^ simple de
tauft'pa» soa mécanisme , laaist non le plus: fidèle,, a Uè
hnagiué' par M. Wheatsione , pfaysici^ft distingués' à qui
Kottj doit réta^fiemeni de; k. télég;r>phîe éieetiâqne
en: Aagldeirre..
CiSî téléjçraplia se eomi^cise ds deux aÂgiaille» aimaaiée
futs^âttineiU semoui^îr et &'arxète£ è vatoatéï par Ua^" ^
lOS u liiicuTD iucmooi.
lion du coDrant ëlecirique établi oa inleirom^'
met ces aiguilles en mouvement à l'aide de deoi)
gnées qui laissent circuler le courant autour Si
Sous l'influence du couranl électrique raigoSt
déviée^de sa direction vers le Nord, et exécute nni^
cernent qui sert de signe télégraphique. En eSit,'
aiguilles étant au nombre de deiix, on a pu fanM
alphabetd'aprèslenombredecoups frappés pur l'i
de droite, celle de gauche, ou toutes les deux simi
ment. Ainsi, par exemple, la lettre E est représen
un coup de l'aigiiille de gauche et deux de l'aigu
droite, lalettreFparun coup deTaiguille de gauche
de l'aiguille dedroite, etc. II faut nécessairement c(
ici sur l'adresse.et l'habitude des employés pour su
h l'insafBsance du mécanisme. On se sert d'enfoi
LE TiLÉGRAPHB ÉLECTBIQUr. 193
ont acquis une habileté prodigieuse, et qui font mouvoir
les aiguilles avec la rapidité de la pensée.
Si le télégraphe anglais a en sa faveur l'avantage de la
simplicité, il n'a point celui de l'économie ni de l'exac-
titude. Il exige, en effet, pour être mis en action, deux
fils conducteurs et deux courants électriques, au heu
d'un seul fil et d'un seul appareil voltaïque qui suffisent
dans le système Morse. Cette circonstance double les dé-
penses d'installation. Ce système présente en outre cet
inconvénient, que nulle trace du message ne p'eut y être
conservée. Tout dépend de la mémoire des employés,
qui peut être en défaut, qui l'est quelquefois en effet,
et c'est là ce qui exphque les erreurs assez fréquentes
qui sont commises dans les dépèches sur les hgnes an-
glaises.
Télégraphe à cadran. — Le télégraphe électrique à
cadran a été imaginé par M. Wheatstone en Angle-
terre.
Ce système assez compHqué, n'est point en usage pour
le service de la correspondance télégraphique publique
ou privée; il est spécialement affecté à l'usage des che-
mins de ter. En raison de cette circonstance, qui ôte
pour nous une partie de l'intérêt de cet instrument,
nous nous contenterons de faire connaître le principe
général sur lequel il est fondé, sans entrer dans les dé-
tails de son mécanisme. Voici donc le principe général
sur lequel repose le télégraphe à cadran :
A la station de départ est disposé un cadran circulaire,
sur lequel sont inscrits les vingt-quatre lettres de l'al-
phabet et les dix chiffres de la numération. Le cadran est
mis en relation par le fil de la pile, avec un autre cadran
tout semblable placé à la station d'arrivée, et sur lequel
se répètent exactement les mouvements exécutés sur le
prenoier. Veut-on transmettre une dépèche? A la station
de départ on amène successivement les diverses lettres
qui composent les mots, devant un point d'arrêt du ca-
dran, çt par l'établissement ou la rupture alternative
9
194 Ll TÎLBGRIPBE ftLFCniQOI.
du conrant qui Mt mouToir l'aignille, ces mêmes lettra
apparaissent, au niËme moment, sm- le cadran de h
station d'arrivée,
par l'cfTet de l'é-
tablissement ou
de l'interruplioii
du courant vol-
laîqucicetlesla-
tion. La figure 67
représente ce ca-
■ dmn élecriquc.
T«légrftphe
iHiprimUDt. —
On désigne, soi:s
ce nom, un Ic-
légraplic élec-
trique qui.à l'aided'un mécanisme particulier, tracesur
le papier, en caractères d'imprimerie ou autres, la dÉ-
péche envoyée.jLe moyen qui permet d'atteindre «ré-
sultat consiste à pousser, par la force électro-raagnétîqne
engendiée par la pile, une lettre ou caractère d'impri-
merie recoUTert d'encre, contre une bande de papier
tournant continuellement d'un mouvemenl viiUome.
Ce système n'est point en usage en Europe; il est
employé seulement sur un petit nombre ôe Wpiw 1
aux Étals-Unis. Le télégraphe de Morse, auioorâ'hni
presque universellement adopté en Europe, remplit I
d'une manière sulTisante l'olîice de télégraphe imvn-
mant, puisqu'il marque sur le papier des traces suffi-
samment visibles et qui, d'après leur signification con-
venue, servent à composer des mois.
Télégraphe «leclriqne Boas-marlH. — La Scienre
a réalisé une des merveilles des temps modernes en
continuant au delà des terres les communications té-
légraphiques, au moyen de fils conducteurs déposés SDr
Je Tond du bassin des mers.
La télégraphie électrique sous-marine a présenté
. LB TtLtGRAPHB ÉLIGTBIQUB. 195
^longtemps des difficultés, par suite de Tinsuffisance et de
la cherté des différentes matières dont on pouvait faire
usagée pour obtenir Tisolement du fil au milieu de la
masse, éminemment conductrice, des eaux de la mer.
Ce n'est qu'en 1849 que la gutta^ercha, substance
apportée de la Chine, et qui constitue un excellent iso-
lateur du fil électrique, pennit de résoudre le problème
de la télégraphie sous-marine.
Le 13 novembre 1851, on inaugurait le télégraphe
sous-marin entre Douvres et Calais. Le conducteur était
un câble métallique, souple et solide à la fois. Quatre fils
de cuivre , contenus dans une gaîne de gutta-percha,
étaient entrelacés avec quatre cordes de chanvre, le
tout étant réuni par un mélange de goudron et de suif :
une corde de chanvre servait de fourreau au câble
qui était fortement serré à l'extérieur avec des fils de
fer. La gvticHpercha offrait un moyen parfait pour réta-
blissement d'un fil télégraphique à travers les mers :
car si les liquides conduisent bien l'électricité, la gutta-
percha est une excellente substance isolante et, par
conséquent, elle est très-propre à servir d'enveloppe
pour un fil électrique sous-marin.
Le système de communication sous-marine a fait en
peu d'années de rapides progrès. Des télégraphes sous-
marins réunissent aujourd'hui l'Angleterre avec l'Irlande,
la Hollande, la Belgique. Les deux continents d'Europe et
d'Afrique sont réunis par un télégraphe électrique partant
du littoral de la France, aboutissant à la Corse, franchis-
sant le détroit de Bonifacio qui sépare la Corse de la Sar-
daigne, et plongeant alors dans les profondeurs de la
Méditerranée, pour aller, sans aucune interruption, se
rattacher à la côte d'Afrique, aux environs de Boue.
En 1866, après l'entrée des armées alliées en Crimée,
un câble électrique fut jeté à travers la mer Noire ,
entre Varna et Balaclava. C'est au moyen de ce câble,
que les gouvernements anglais et français étaient in-
formés instantanément, à Londres et à Paris, des moU'
Tements des armées en présence. Adnrïnbles ci
qui semblent les rëres d'une imagmalnn puis»
I^a longueur du c&ble télégrapiiiqae de D»
Calais est d'environ 30 kilomètres ; son diamètn
ron 3 centimètres , et son poids total de 180<
grammes. 11 est composé, comme le montre
68, de quatre fils de cuivre entourés d'un
isolante de gutt»-percha ; ces
ensuite réunis et recouverts p£
velop|»e générale de même mai
tont est solidement fixé au mo;
}^08 fils de fer recouTerts de s
bon de remarquer que ces ^
ne sont d'aucune utilité pool
munication électrique ; ils sm
ment pour protéger les fils co
et leur enveloppe, ils donne
semble une force suffisante piv
aux causes extérieures de di
La figure 69 représente la sec
coupe, foite à l'inléneur du i
graphique de Douvres à Calais.
♦ milieu les quatre fils de cuin
les conducteurs du courant éfci
au pourtour les dix fils de ti
protègent.
Le c&ble sous-marîn d'Irlan
rend de Holy-Head à Dublin,
"■ ■ 130 kilomètres de mer, ne con
seul fil de cuivre, tandis que sa cuirasse ext'
composée de douze fils de fer assez minces ; i
t-il i£x fois moins, à longueur égale, que le c
de Douvres k Calais : son poids, par kilomètre,
ment de 610 kilogrammes, et son poids total de
logrammes environ. Un seul joura suffi pour li
et l'étendre au fond de la mer.
T4Uccmpfee tisaMiiftauioe. — Une tentai
rg. M.
LE TÉLiGEAPHS ÉLECTRIQUE. 107
=diose a été faite en 1858 : c'est de relier par un câble
sous-marin l'Europe et le continent américain. Ce câble
avait 800 lieues de longueur ; il était formé de sept fils
de cuivre, tordus ensemble et protégés par une enve-
loppe de gutta^percha et de fils de fer.
On a parfaitement réussi à jeter ce câble au fond de
rOcéan entre l'Irlande et l'île de Terre-Neuve, en Amé-
rique; mais il n'a pu transmettre que pendant quelques
jours le courant électrique, et l'on a dû renvoyer à une
autre année une nouvelle tentative.
■ Un fait très-curieux se manifestera, lorsque le câble
tél^aphique mettra les deux mondes en communica-
tion instantanée : c'est la différence d'heure qui s'ob-
servera aux deux bouts opposés du câble, c'est-à-dire
en Europe et en Amérique. Les dépêches envoyées
d'Europe dans l'Amérique du Nord y arriveront six
heures environ avant l'heure à laquelle on les aura ex-
pédiées de Paris ou de Londres. Un négociant français,
par exemple, envoie une dépêche télégraphique à son
correspondant aux États-Unis, à dix heures du matin :
elle- arrivera en Amérique à quatre heures du matin
du même jour. Ce fait résulte de la différence des
temps solaires, qui est d'environ six heures entre Paris
et la Nouvelle-Orléans, par exemple, en raison de la
différence des longitudes. Pour chaque Heu situé à
16 degrés de longitude à l'ouest, le soleil est en re-
tard d'une heure ; il s'ensuit que pour la Nouvelle-Or-
léanâ, qui est située à 90 degrés, c'est-à-dire à six fois
15 degrés à l'ouest du méridien de Paris, le soleil se
lève six heures plus tard que pour nous.
On pourrait donc, en quelque sorte, dire que lorsque
le câble transatlantique sera en fonction , les dépêches
seront reçues en Amérique avant d'être parties d'Europe.
Quels étranges résultats la science réalise autour de
nous, et quel sujet continuel de surprise et d'admiration
elle apporte à notre esprit 1
198 LA GALYAROPUSTII.
XVIII
U GALVANOPLASTIE.
La Galvanoplastie est une des applications les plus
utiles qui aient été faites de la chimie aux opérations
des arts. Elle permet d'obtenir par de simples dissolu-
tions salines, et grâce à l'action de l'électricité, des é-
jets métalliques en cuivre, argent et or, que foD
n'avait pu produire jusqu'ici que par le travail du ciseau
ou par la fonte de la matière métallique.
galvanoplastie a pour but de réproduire un objet qui-
conque , en cuivre , argent, or, ou tout autre métal.
Pour obtenir cette reproduction, on opère sur un moule
pris sur l'original à reproduire. Le dépôt de cuivre, d'or
ou d'argent, s'obtient en décomposant, par le courant
électrique d'une pile voltaïque, ime dissolution du sel
contenant le métal à déposer : une dissoiutioD de sul-
fate de cuivre, s'il s*agit de provoquer un dépbl d& cm-
vre; une dissolution d'un sel d'argent ou d'un sd d'or,
si l'on veut obtenir par la pile une reproduction en
argent ou en or. Nous avons donc à considérer, ^ur
décrire les opérations pratiques de la galvanoplastie :
l*" la manière de préparer le moule; â*" la manière d'ef-
fectuer dans ce moule la précipitation du méial par le
courant électrique.
Préparation eu Movie. — La matière qui sert au-
jourd'hui presque exclusivemeiit pour obtenir le moule
destiné à la reproduction de l'original, c'est la guUê^
percha. Cette substance offre les plus précieuses qua-
lités pour servir à cette opération, car elle se ramol-
I.A GALVANOPLASTIE. 199
lit par la chaleur, et elle prend avec la plus grande
facilité les formes d'un objet, quand, après l'avoir ra-
mollie par la chaleur, on l'applique avec une légère
pression contre le modèle à reproduire. Par cette
pression, Ja gutta-percha^ matière éminemment plas-
tique, pénètre dans tous les creux de Foriginal. Après
le refroidissement, grâce à son élasticité, on l'ar-
rache très -facilement du modèle, dont elle conserve,
tous les détails avec une exquise fidélité.
Mais la gutta-percha, qui forme le moule galvano-
plastique, est une matière qui ne conduit point l'élec-
tricité ; par conséquent, elle ne donnerait pas passage
au courant de la {yle destiné à dëoon^oser le sulfate
de cuivre. Il faut donc rendre sa surfiwîe intérieure
conductrice de l' électricité. On y parvient en recouvrant,
à l'aide d'un pineeaa, Vîntârieiir da maille^ ée plomba-
gine réduite «i pondre, substance qoi ccmduit fort bien
Vélcctrlcité et donne à la gntta-perdia, sur laquelle elle
est appliquée, la conductibilité éiedrique qui est indis-
pensable pour ropéraCion.
Au lieu de gutta-^ercha, on se sert quelquefois d'autres
matières plastiques, savoir: la gélatine appliquée à chaud
et arrachée du moule après le refroidissement; le
plâtre, qui prend très-hien les empreintes; enfin, la cire
k cacheter. Toutes ces matières ne conduisant pas l'é-
lectricité, il est toujours indispensable de recouvrir in-
térieurement le moule qu'elles ont fourni, d'une légère
couche de plombagine en poudre, qui rend conductrice
sa surface intérieure.
Xanlére d*effeetiier le 4ép6t métallique dans rinté-
rlenp en moule. — Le moule étant ainsi préparé et rendu
conducteur, il reste à provoquer dans son intérieur le
dépôt du métal. A cet effet, on attache le moule au pôle
négatif d'une pile de Bunsen, formée d'un ou, deux
couples, selon le volume ou le nombre de pièces placées
dans le môme bain, et on dépose ce moule dans une cuve
de bois contenant une dissolution de sulfate de cui-r
SCO LA GALViNOPUSTII.
vre *, les fils conducteurs plongeant sènis dans le bun,
comme le montre la figure 70.
Par l'aclion décomposante du courant èlectriqae,k
sel de cuivre est décomposé, son oxyde est réduit enn
éléments cuivre et oxygène, l'oxygène se porte aD pNe
positif et se dégnge dans l'air; le cuivre se porte ■
paie négatif et se précipite à l'état métallique, t^ommek
mouledegulla-perciiaestattacliéau fil négatif de lapi^
c'est dans son intérieur que s'eSectue la précipilatioik
métal, et les creux du moule se trouvent «oa, sa
bout de quelques heures, remplis d'un dépôt de oÛTre.
Ce dépôt augmentant sans cesse par l'action conlinnedu
courant électrique qui décompose le sulfate de cuiTre,la
capacité intérieure du moule se trouve bientôt occnpt*
tout entière par un dépôt de métal, qui reproduit aiec
une fidélité extraordinaire les détails les plus délifflU
du moule.
1, Comme cette dissolution unirait par s'épuiser, on & lapiécantiDii
de placer au sein de la liqueur, un sac coatenant des crisUui de sul-
fate de cuivre qui se dissolvent dans l'eau à mesure qu'uae partie du
sel dissous est détruite parle courant, et qui, lie cette maniÈre entre-
tiennent toujours le La^ii au même âlat de sati:ratiOD.
LA (iALVA.NOrLAST[E. S4f *
A.U boul de trois ou quatre jours, le moule étant
ilièrement recouvert et le dépôt métallique ayant pris
'■^e l'épaisseur que l'on a jugé nécessaire de lui
iiner, on le retire du bain, on détache le dépôt du
«le auquel il n'adhère que faiblement, et l'on ob-
L ainsi une reproduction extrêmement fidèle de
iriginal.
Le cuivre n'est pas le seul métal qui puisse servir
Etax reproductions galvanoplastiques. On peut, par des
aérations toules semblables , obtenir des dépôts en
B^ent et en or, en faisant agir le courant de la pile sur
H^ dissolutions de sels d'argent ou d'or.
^LxppUeallonB de la gai va no pi as t le. — La galvano-
plastie a déjà reçu des applications fort étendues. Elle
permet d'obtenir la reproduction des médailles, et de
multiplier ainsi à peu de frais des types rares ou pré-
cieux. On en fait une application plus importante en
iiM>roduisant des statuettes, des bas-reliefs, diverges
Hnorines d'art. On a essayé d'obtenir par ce moyen des
Rmiies de grandes dimensions, en prenant à part la re-
production de différentes parties de la statue, et réunis-
sant ensuite ces parties pour en composer la statue
entière. Cette application importante de la galvano-
plastie a déjà donné de bons résultats, et elle est appelée,
dans l'avenir, h. remplacer le mode actuel, cVst-à-dire
la fusion du métal de la statue dans un moule de
sable.
Ajoutons que l'art de la typographie et celui de
la gravure ont dùji reçu de très- importants services
des procédés galvanoplastiques. La galvanoplastie vient
aujourd'hui sérieusement en aide à l'art de l'impri-
merie, en permettant de reproduire les matrices de
caractères rares et épuisés. On peut aussi tirer par
les mêmes moyens plusieurs types des gravures
sur cuivre en relief, qui servent à imprimer les ligures
par le tirage typographique dans le texte des livres inv-
primés.
L'art de b çravore tire an partiavaalifmK de la gdn
Dopiastk, parce qa'ilestdefeiHi bcile, gràœ à ses procé-
dés, d'obtenu- plosicBis reprodpctkH» scnUaUes Svêl
pbncfae de cuivre çraiée. Une planche de cû\Te eiécvlie
(AT le burÎD do graveor esl bore dfssage an bout d*in li-
rage plus oa moins long: Mais la galvanoplastie domak
moyen, arec cftte première plandie sortantdes maittle
l'artiâte, de tirer plusieurs vq)nidiiclîoiis tooles senolb-
bles au type primitif. De œtle manitee, od n'a plosi
craindre l'usure de la planche, paîsqii*€m ne failpôi
le tirage sur la planche elle*ii>Êine, mais sur des t]|B
identiques fournis par cette planche, qui derienl en,
pour ainsi dire, étemelle. Si Ton eût possédé la ph-
iioplastie aux siècles derniers, on aurait pu couener
les planches qui ont serri à tirer les belles graymà
x¥u* et du xYiu* siède, ei qui n^eustent plus éa/à
longtemps.
•risiB« «• i« caiTMWFtestie. — La galfaBO|Mie
doit son origine à Fétude chimique de la pile de Tatk
Uès que Texpérience eut appris que les oouraaiiâac-
triques ont la propriété de décomposer les sebdd'eD
précipiter le métal, on songea à tirer parti de ce fui
pour obtenir des dépôts métalliques à l'aide ffoD
courant électrique. Bmgnatelli, physicien deJUow;
élève de Voila, a le premier, en 18ù7, fait coBoatiR^
manière d*obtenir par la pile des dépôts d*or el ^^
gent. Mais la galvanoplastie n'a été créée que vers 18S7,
par les travaux de MM. Spencer en Angleteire, et J^^^
en Russie.
PORURE ET ARGENTURE ÉLECTRO-CHIMIQUES. 203
XIX.
LA DOaURE ET L'ARGENTURE
ÉLECTRO-CHIMIQUES.
'jUstorique. — La dorure et l'argenlDre des métaux
B^JBbtenaient autrefois par Fintermédiaire du mercure.
Pônr dorer ou argenter le cuivre , -le bronze, ou le
rinc, on préparaît un amalgame d'or ou d'argent,
c'est-à-dîre une combinaison de mercure et d'or pour
la dorure, de mercure et d'argent pour l'argenture.
Avec cet amalgame on barbouillait, au moyen d'un
pinceati, la pièce à dorer ou à argenter ; on Tcxpo-
saît ensuite au feu : la chaleur volatilisait le mercure
tandis que l'or ou l'argent restaient appliqués sur la
pièce.
Ce procédé de dorure était une source de dangers
pour les opérateurs. La vapeur de mercure se répan-
dait dans les ateliers, et l'atmosphère chargée de va-
peurs mercurielles étant respirée par les ouvriers, était
pour eux la cause de graves maladies, en particulier de
cette que l'on désigne sous le nom de tremblement mer-
curiel. La découverte de la dorure et de f argenture par
la pile a fait disparaître, au grand bénéfice de i'hn-
manité, la meurtrière industrie de la dorurepar les amal-
games.
La dorure électro-chimique, qui a été imaginée en 1841
par un chimiste français, M. de Ruolz, est une application
des plus heureuses des procédés galvanoplastiques. La
dorure et Targenlure électro-chimiques ne sont at»tre
chose, en effet, qu'une opération de galvanoplastie,
dans laquelle on emploie au lieu de moule le métal* à
204 DOiUBB ET ÀRGEHTUaB ÊLECTlO-CHlIflQOIS.
argcntcr ou à dorer. La pile, le bain, et tout ce qoe
nous avons décrit en parlant de la galvanoplastie, seneot,
sans aucune modification , pour les opérations de k
dorure et de Targcnture électro-chimiques. La seak
difficulté c*est le choix du sel d*or ou d'argent à em-
ployer.
Deserif^cioB die i*opéracioB. — Pour dorer par h
pile un objet métallique en cuivre ou en bronze, on
attache l'objet à dorer au pôle négatif d'une |nk
de Bunsen , dans un appareil semblable a celui qn
est représenté par la figure 70 (page 200). Le biii
renferme du cyanure d'or dissous dans le cyannn
de potassium. On met la pile en action, et, par En-
iluence du courant , le cyanure d'or se décompose : k
cyanogène se dégage au pôle positif, l'or se priogîte
«iu pôle négatif, et vient recouvrir l'objet attaché an fil
terminant ce pôle; l'objet est ainsi doré. L'opération tt
dure que quelques minutes. Si on veut obtenir une
dorure d'une certaine épaisseur, on prolonge la doriè
du séjour de la pièce dans le bain. Après cet internOt,
on retire du bain la pièce dorée , il ne reste, poor
lui donner le brillant de la dorure, qu'à la ôrtmr, c*csl-
à-dire à la frotter avec un morceau d'agathe ou d'un
autre corps dur.
Arsentnre par la pile. — En remplaçant le qWVWt^
d'or par du cyanure d argent, et dissolvant ce cjaiïure
d'argent dans du cyanure de potassium, on obtient un
bain qui, sous l'influence décomposante de Ja pile, ar-
genté les métaux avec la plus grande facilité. On conduit
l'opération comme pour la dorure, et l'on obtient à la
surface des corps, placés dans le bain, un dépôt d'a^
gent qu'il suffit de brunir pour lui donner le plus bril-
kint éclat.
Dép6t de divers métaux les uns sur les avtres. —
L'or et l'argent ne sont pas les seuls métaux que la
galvanoplastie permette de déposer en mince couche sur j
un autre métal. Au moyen de dissolutions saUnes conve*
DORURE ET ARGENTORB iLKCTRO-CDIlflQUES. 205
nables, on peut précipiter divers métaux les uns sur les
autres. On peut obtenir de cette manière le dépôt du
platine, du plomb, du cobalt, du nickel, etc., sur
d'autres métaux. Ces applications n*ont pas été faites
jusqu'ici sur une grande échelle, parce que l'utilité de
ceplatinage^ zinguage^ plombage^ etc., ne s'est pas ma-
nifestée dans les arts ou dans l'industrie. Mais la réa-
lisation pratique de ces dépôts métalliques n'offrirait
aucune difficulté.
'Vaisselle arfi^entée et dorée par les procédés éleetro-
eliimiqaes* — L'application la plus importante qui ait
encore été faite de l'argenture et de la dorure électro-
chimiques, consiste dans la préparation de la vaisselle ar-
gentée ou dorée par la pile. Cette opération occupe une
place considérable dans l'industrie moderne. Les couverts
argentés par la voie galvanique sont d'un très-grand
usage en Angleterre, en France et dans le reste de l'Eu-
rope. Pour un prix modique, chacun peut se procurer
aujourd'hui les avantages hygiéniques et l'agrément
qui résultent de l'emploi de l'argent pour les besoins
domestiques. Lorsque la couche d'argent a été enlevée
par quelques années d'usage, on les fait recouvrir d'une
nouvelle couche du môme métal par le courant voltaïque.
C'est ainsi que les sciences remplissent une bienfaisante
mission, en mettant à la portée du plus gi^and nombre
les avantages et les jouissances utiles qui n'étaient jus-
qu'à ces derniers temps que l'apanage privilégié des
personnes favorisées de la fortune.
- I
i06 L'HOaLOGB iLECTRIQUE<
XX.
UHORLOGE ÉLECTRIQUE.
C*cst une des plus belles merveilles scientifiqaes de
noire époque, que l'invention qui a permis de ifla^
quer par réleclricité les divisions du temps , de fidre
r^'péter au môme instant les indications d*une Ih»^
loge par un grand nombre de cadrans semblables, mr
toutes les places d'une ville , dans toutes les salles Sm,
édifice, dans toutes les chambres d'une maison on Ane
moyen . ^ . r
quer l'heure, la minute, la seconde en divers lieux sé-
parés par de grandes distances. Les différents chinas,
reliés entre eux par le fil conducteur d'une pk nrf-
taïque partant de l'horloge directrice, réflédnsscnl,
comme autant de miroirs, les mouvements des aiguilles
de cette horloge. Dans une ville, par exempte, rbor-
loge d'une église peut répéter son heure , sa miaute ,
sur cent cadrans séparés et distants entre eux. On
peut, en un mot, pgir d'invisibles conduits, distribuer les
indications de la mesure du temps comme, dans nos
grandes villes, on distribue la lumière et l'eau par des
canaux souterrains.
Quels sont les moyens qui permettent de faire mar-
cher, par l'action d'un courant électrique, les aiguilles
d'un ou de plusieurs cadrans éloignés en leur faisant
reproduire les mouvements d'une horloge unique ? C'est
ce que nous allons essayer de faire comprendre.
Gomme on l'a vu, dans le chapitre de cet ouvrage
consacré à l'horlogerie, une horloge se réduit à deux élé-
L'HORLOGI ÉLEGTaïQVK. 207
meuts principaux : le ressort moteur ou spiral et le 6a-
Icmeier ou pendule qui, par Tuniformité de ses mou-
vements, est destiné à régulariser Faction du ressort
moteur. Le principe sur lequel repose la construction
de riiorloge électrique, c*est de transmettre à distance
les divisions du temps en transportant à un point éloi-
gné chaque oscillation du balancier. Mais comment
faire répéter, à dislance, les battements du pendule
d'une horloge î Voici l'artifice qui permet d'atteindre ce
résultat.
A chaque extrémité de la course circulaire du balan-
cier ou pendule d'une horloge, on place deux petites
lames métalliques que ce balancier vient toucher alter-
nativement à chacime de ses oscillations périodiques.
Chacune de ces petites lames est attachée à l'un des
bouts du fil conducteur d'une pile voltaïque , de telle
sorte que, quand on fait communiquer entre elles par
un corps conducteur ces deux petites lames métalliques,
le courant électrique s'établit et parcourt toute l'étendue
du fil conducteur, en comprenant l'horloge elle-même
dans son circuit
Cette communication s'établit nécessairement toutes
las fois que le balancier de l'horloge, qui est formé
d'un métal, c'est-à-dire d'un excellent conducteur de
l'électricité, vient se mettre en contact avec les petites
lames métalliques disposées à l'extrémité de sa course,
et qui communiquent elles-mêmes avec le fil con-
ducteur de la pile. Établi de cette manière par
le contact du balancier avec les petites lames mé-
talliques, le courant est interrompu dès que le balan-
cier quitte cette position dans chacune de ses oscilla-
tions périodiques. On comprend donc qu'à chacune des
oscillations du balancier, il y ayra successivement éta-
blissement et rupture du courant voltaïque. Maintenant»
si le fil conducteur de la pile qui part de l'horloge
régulatrice, est mis en communication, à une distance
quelconque, avec un simple cadran dépourvu de tout
208 L*HOBLOGB ÉLICTRIQDE.
mécanisme d'horlogerie et simplement réduit aux deux
aiguilles du cadran, et que ce fil s'enroule derrière ce
cadran autour d'un petit électro-aimant qui, en se char-
geant d'électricité, peut attirer une petite lame de fer,
c'est-à-dire une armature placée en face de lui, voici
ce qui doit nécessairement arriver. Quand le balancier
de l'horloge régulatrice, par ses oscillations succes-
sives, établit le courant électrique et fait passer l'élec-
tricité à travers ces deux cadrans compris dans le
même circuit, l'électro-aimant du cadran placé à dis-
tance, devenant actif, attire la petite armature, qui se
trouve en face de lui. Cette armature étant ainfeî mise
en mouvement, pousse, au moyen d'un petit méca-
nisme nommé rocket^ la roue des aiguilles de ce ca-
dran, et, par le mouvement de cette roue, fait avancer
d'un pas l'aiguille de ce cadran. Mais la seconde oscil-
lation du balancier de l'horloge régulatrice ayant in-
terrompu le passage de l'électricité dans ce système,
l'électro-aimant du cadran éloigné ne recevant plus de
fluide électrique retombe dans l'inactivité, son arma-
ture, repoussée par un faible ressort, reprend sa
place primitive, et maintient immobile l'aiguille de son
cadran, jusqu'à ce qu'une nouvelle oscillation de J'hor-
loge-type, rétablissant de nouveau le courant, fieDue^
par le mécanisme expliqué plus haut , imprimer un
nouveau mouvement à la roue des aiguilles et la faire
avancer d'un second pas sur le cadran. Comme le
balancier de l'horloge-type bat la seconde, c'est-à-
dire exécute son oscillation dans l'intervalle d'une se-
conde, on voit que le cadran éloigné répète et réfléchit
à chaque seconde les mouvements de l'aiguille du
cadran de l'horloge régulatrice et comme lui bat la se-
conde.
Nous avons supposé que l'horloge régulatrice est en
communication avec un seul cadran ; mais il est évi-
dent que ce qui vient d'être dit pour un seul cadran re-
produisant les indications d'une horloge-lype , peut
l'hôrlogb iLKcntiQui. 209
s'appliquer à an nombre quelconque de cadrans sem-
blables compris dans le même circuit voltalque, avec
la seule précaution d'augmenter, dans une proportion
convenable, Ténergie de la pile destinée à faire cir-
culer Télectricité dans tout le système.
On voit, en résumé, qu'avec une seule horloge-type,
on peut faire marcher les aiguilles d'un certain nom-
bre de cadrans placés à distance, qui tous fournissent
des indications conformes entre elles et identiques à
celles de Thorloge-type.
Si l'on a bien compris les explications qui précèdent,
on aura reconnu que l'horloge électrique n'est qu'une
ingénieuse et belle application de la télégraphie élec-
trique. Le même moyen physique qui sert à tracer des
signes à distance avec *le télégraphe électrique améri-
cain, permet aussi de télégraphier le temps, c'est-à-
dire de marquer ses divisions. En effet, quand on fait
fonctionner le télégraphe électrique de Morse *, c'est la
main de l'opérateur qui, à l'une des stations, établis-
sant et interrompant le courant électrique, met en ac-
tion, malgré la distance, l'électro-aimant de la station
opposée. Bans l'horloge électrique, le balancier d'une
horloge remplace la main de l'employé du télégraphe,
et, parses oscillations successives, établit et interromptle
courant à intervalles égaux, de manière à transmettre
à distance les divisions du temps, c'est-à-dire de faire
battre la sconde.
Cette belle appUcation du principe de la télégraphie
électrique a été réalisée pour la première fois, en 1839,
par un physicien de Munich, M. Steinheil. En 1840,
M. Wheatstone, à qui l'on doit la création et rétablis-
sement en Angleterre de la télégraphie électrique, con-
struisit à Londres une horloge électrique fondée sur le
principe qui vient d'être exposé. Au moyen d'une pen-
dule-type , il faisait répéter en différents lieux éloi-
1. Voy. page 190, flg. 65.
i
210 L'iOftLOOl iLBCTRIODI*
^és les uns des autres Tbeure et la minute de ce\te
horloge.
Le premier essai pratique pour Tapplication de Vhor-
logerie électrique dans une grande Tille, a été fût l
Leipzig, en 1850, par un mécanicien, M. Siorer, le
concert avec un horloger de la même Tille, M. Schdk
L'horlogerie électrique commence à se répandre
quelques villes de l'Europe, bien que Ton ne soit in
encore parvenu à vaincre d'une manière sufQsanUla
dinicultés que l'on rencontre quand on veut mullifiB
les cadrans et les placer à une assez grande distaaoeki
uns des autres.
L'horlogerie électrique fonctionne depuis pinsiens
années dans la vlHe de Gand, en Belgique ; les cadnB
électriques, au nombre de plus* de cent, sontfbibb
dans les lanternes à gaz. Ces horloges commu]W|iial
entre elles par un fil conducteur du courant éleclriqBe,
qui les relie toutes à l'horioge-type. En 1856, un ee^
tain nombre d'horloges électriques ont été placées, aiee
les mêmes dispositions, dans la ville de Marseîlfe
Dans l'intérieur des gares de plusieurs de nos che-
mins de fer, des cadrans électriques distribuent ïbeore
dans plusieurs salles séparées. Ce système existe cd
particulier dans les gares des chemins de fer ittOwsi^
(lu Nord et du Midi.
Quelques difficultés pratiques s'opposent encore à
radoplion générale de 1 horlogerie électrique; mais de
nouveaux perrectionncments apportés à son mécaiùsofi)
permettront sans doute bientôt de transporter d'uus
manière générale dans nos usages cette invention remif-
quable.
LES DIViaS IfOTSNS D^ÉCLAlftAGI. 2tl
/
XXI
LES DIVERS MOYENS D'ÉCLAIRAGE.
Nous allons parcourir et décrire rapidement les di-
vers moyens d'éclairage dont on a fait usage depuis les
temps anciens jusqu'à nos jours.
l'ÉCLIIRAGK chez les AKOEIfS.
Des branches de différents bois résineux, c'est-à-dire
des torches, furent le premier moyen dont les hommes
firent usage pour s'éclairer. Aujourd'hui encore, chez
différentes peuplades sauvages, la combustion des bois
résineux est le seul moyen qui serve à se procurer de
la Imuière.
Bu» la civilisation ancienne, l'huile et la dre forent
1^ premiers corps employés à l'éclairage. Les peufdes
indiens, tous les habitants de la Haute-Asie, les Ëgyp-
tiem et les Hébreux, ont fait usage, dès la plus ti^ute
antiquité, de lampes servant à la combustion de Fhuile.
On possède les modèles d'unno^obre considérable de
formes variées de lampes ^o^SSSS^!ies j^ptiens , des
Romains et des Grecs. Mais tous ces appareils étaient
fondés sur le même principe : la combustion de l'huile
au moyen d'une mèclie de coton plongeant dans ce
Hquide , qui s'élevait le long de cette mèche par Tefifet
de la force connue sous le nùmd^.cajpUiarité.
^ . L'emploi dans l'éclairage, du^surf; c'est-à-dire de la
«^pFâisse qui s'accumule^iutpur du tube intestinal chez le
mouton, est bien po^eP^EjLfglui de l'huile et de la
cire. Les cliandelles de ^êôfirtnitété employées pour la^
i
21S us D1VKB8 M0TE1V8 D*ÉGLAIBAGB.
première fois, en Angleterre, au xn«. siècle; ontfenfil
usage en France qu'en 1370, sous Charles Y.
ÉCLAIRAGE PAR LES HUILES.
PerffeeUoBBomcBt de l*é«lalrage à l'halle àmm% In
teaii^s BioderBes. — L'éclairage par les corps gra&fi-
quides, c'est-à-dire au moyen des lampes, n'avait p
fait le plus léger progrès depuis l'origine des socitt
jusqu'à la fm du dernier siècle, lorsque, à cette époqv,
un pliysicien de Genève, nqau^ Argand, inventa h
cheminée de verre et les méfies circulaires de cofon.
Par ces nouvelles dispositions , la combustion de l*hoile
était parfaite è^ 4%V¥^ ^^ ^^^^ ^^^ éclat possiUe a
raison de raY()u?( considérable d'air appelé autoo Afi
la flamme. Cette invention mémorable porta tout f on
coup presque à sa perfection l'art de l'éclairage aa
moyen des lampes. Le quinqmty c'est-à-dire la lampe à
réservoir d'huile supérieur au bec, fut le premier appa-
reil d'éclairage qui reçut l'applicSation des cheminées*
verre et des mèches circulaires imaginées par Argand.
Déeoaverte de la lampe mécanique. Lampe CuceV .
— Le quinquet et quelques autres appareils seinhUïte|/^
dans lesquels le réservoir d'huile était placé à rnm^ïï
supérieur au bec où s'effectue la combustion, wife^
l'inconvénient de projeter une ombre p^^^efîS^W» ré-
servoir placé latéralement. Divers essais furent entre-
pris, au début de notre siècle, pour faire disparaître ce
défaut. Le problème avait été jusque-là assez impar-
faitement résolu, lorsque l'horloger Carcel inventa,
en 1800, l'admirable lampe qui porte son nom.
Pour éviter toute projection d'ombre, éclairer circu-
lairement toutes les narUes d^un appartement, et en
même temps pour alimèSte^'anuile d'une manière con-
tinue la mèche où s'accomplit la combustion, Carcel
plaça le réservoir d'huile à la partie inférieure de la
lampe, et provoqua l'ascension de l'huile jusqu'à la
A^'
[ \\N ^ LES DIVERS MOYENS D*ÉGU1RAGK. %Û
mèche , par un mécanisme d'horlogerie faisant mouvoh*
une petite pompe foulante qui élevait Fhuile dans un
tube vertical et la conduisait jusqu'au bec. Au moyen
d'une clef, on tendaiUe ressort du mouvement d'hor-
logerie. W»vA«v,^jrV. *
La lampe Carcel est la plus parfaite de toutes les lam-
pes mécaniques qui aient été construites. Elle est encore
très en usage de nos jours et n'a reçu que des perfec-
tionnements fort secondaires. Carcel est mort en 1812,
sans avoir retiré de bénéfices de son importante création.
Lampe à modératenr. — Cet appareil d'éclairage a
été imaginé en 1836, par un mécanicien français,
M. Pranchot. C'est une lampe plus économique que
celle de Carcel, mais qui lui est inférieure sous le rap-
port de la. perfection et de la durée du mécanisme. Dans
cette lampe, devenue aujourd'hui d'un usage universel
par son bas prix, le mouvement d'horlogerie d^la lampe
Carcel est renjplacé par un simple ressort à Iroudin, que
l'on tend au moyen d'une clef. Un piston est attaché à la
partie supérieure du ressort à boudin ; par la détente
de ce ressort, le piston exerce une pression sur l'huile
et la force de s'élever dans l'intérieur d'un tube vertical
plongeant dans le réservoir et aboutissant au bec où la
combustion s'effectue.
Le nom de lampe à modérateur a été donné & cet ap-
pareil, parce qu'il existe dans l'intérieur du tube d'as-
cension de l'huile une tige métallique qui suit les mou-
vements du piston , et qui , selon la hauteur qu'elle
occupe dans l'intérieur de ce tube d'ascension, sert à
rendre toujours la même la quantité d'huile qui arrive
jusqu'au bec. Cette tige a pour effet de régulariser et de
rendre uniforme le mouvementaècgasfoM de l'huile
pendant toute la durée de la œieSfiTuuî^ssort, dont le
mouvement n'est pas uniforme, car il décroit d'intensité,
comme celui de tous les ressorts, à mesure qu'il arrive à
sa fin. La tige métallique ou modérateur est fixée au ^
piston> et par conséquent le suit dans tous ses mouve^
tt4 i^mrwnMMfim
menti. An début, c'6st-lhdire imbAbdC IssfiKAdon tBn|i
de la déiste du ressort, cette ItoeiienpIttpreBqM Mil
la eapadtë Intérieure du tube SwsKSÊmàmk de rbnils,^
dés lors, oppose au passage du MqoMte m obslad&fd
a pour résultat de diminuer la quantité d*huile poMM
la médie. Mais à mesure que le pisten deseeoditfk
tige, qui descend a^ec lui, laisse aa passage 4e Mk
un espace qui devient prognseslvemeiil ptos giM^tt
permet TarriTée d'une quantité d'huile de ph» ms^
considérable. Ainsi , l'abaissement progressif dA stte
tige dans l'intérieur du tid)e d'osoeMieB , dmrt «IM-
cupait d'abord presque toute la capadtA, a pour risÉi
de compenser FafihiUissement quesabit la forcedaM*
sort moteur à mesure qu'il se détend , puisque l^akskih
ment de cette tige augmente le foloine da conMtfti
donne accès à l'buile. dette tige mélalltqae porii igir;i
juste titre, le nom de «omjMiiMâwr oia de medyhrftaiA
.1 "
ÉGLAIKAOK A0 0A2.
■istori^vo. ~ C'est yers Tannée 1920 que ssripMi-
dit et commença à se généraliser en France us'ifitee
nouveau d'éclairage qui devait bientôt prodnirsswM-
volution complète dans les habitudes du publîiv fAÎM*
une importante économie dans l'emploi des eooitaQf^-
blés éclairants, et ajouter au bien-être de tous enfij^
dant à profusion et à bon marché une lumière pm ^
éclatante.
Quelques détails historiques sur l'origine et les profits
de l'éclairage au gaz ne seront pas de trop ici. fiienqiR
les débuts de l'éclairage au gaz rie datent, en FriiMfe,
que de l'année 18S0, un grand nombre de fentalim
avaient été faites avant cette époque dans la mIflM
direction. Ce sont ces travaux préliminaires que neiB
devons faire connaître.
Philippe liOlioB isveflrte l*éelalnige an gas.' -^ 0D
savait, dès la fia do ivm« siècle, que la houille ou elM^
LES BITBIIS MOYENS D*iCLÀlBAGI. 215
bon de terre, quand on la soumet, dans un vase fermé,
à Faction du calorique, laisse dégager un gaz suscepti-
ble de s*enflammer« Mais, jusqu'à la fin du xyiu* siècle,
on n'avait tiré aucun parti de cette obseryation. En 1786,
un ingénieur français, Philippe Lebon, né vers 1765, à
Brachet (Haute-Marne), eut l'idée de faire servir à l'éclai-
rage les gaz provenant de la distillation du bois, grz
inflammables et qui sont doués d'un certain pouvoir
éclairant.
En 1789, Philippe Lebon prit un brevet d'inventvDu
pour un appareil nommé ihermolampe ou poêle qui chauffe
et éclaire avec économie^ qu'il voulait faire adopter comme
un meuble de ménage. Pour obtenir le gaz, il plaçait
dans une grande caisse métallique des bûches de bois
qu'il soumettait à une haute température. Le bois, en
se décomposant, donnait naissance à des gaz inQam-
mables, à des matières empyreumatiques, à du vinaigre
et à de l'eau. La chaleur du fourneau devait servir à dé-
composer le bois, et le gaz produit par cette décompo-
sition du bois, à éclairer les appartements. C'est au
Havre que Lebon tenta d'établir ses premiers thermo-
kimpes. Mais le gaz qu'il préparait était peu édairant
et répandait une odeur désagréable, parce qu'il n'était
pas épuré. Aussi ses expériences eurent-elles peu de
retentissement. Lebon revint à Paris. Pour donner au
public un spécimen de ce nouveau mode d'éclairage,
les jardins et ses appartements dans la rue Saint-
Dominique furent éclairés par le gaz retiré de la houille.
Mais ce gaz encore était impur, fétide, et sa combustion
donnait naissance à des produits nuisibles. Lebon fut
contraint d'abandonner une entreprise qui l'avait ruiné.
]E«i»4«eh et i^Viaser. — En 1798, un ingénieur an-
glais, Murdoch, qui connaissait les résultats obtenus à
Paris par Philippe Lebon, éclaira au gaz retiré de la
houille le bâtiment principal de la manufacture de James
Watt. En 1805 seulement, la manufacture entière reçut ce
mode d'éclairage ; mais le gaz était encore fort mal épuré.
S16 UB
OndqQe temps api^ vm Mlffimnil nammé Winsor
fbnna, en Angleterre, une sodété mdDStrielle pour Tap-
idicaiion da gaz à Fédainge puMîc. G*esl à rinâstanoe
inùuigalile de Winsor que nous devons Fadoption de
réclairage an gaz. En iSiS, il existait à Londres fdn-
sieors compagnies riches et pnissanles, et celle de Win-
sor. protcgéc*^ par le roi Geoiçes IH, avait posé à eDe
senie cinquante licoes de tnyaux condnctenra sons k
pnvr des rues.
En asih. Winsor s'occi^ul d'introduire en France
ccâiT magnifique industrie. Mais il eut à soutenir de Itf-
rihies Juiies contre les intérte que menaçait c^te in-
«onuon nouvelle. Il y snccomba et s e ru ina,
ùrâcr à k proiecbon de Louis XVUI, Féclairage au
gn7 fo: rffnri> à Paris quelques années après, et Tentie-
Tiràr nr tarda pas à être coaronnée de snooès.
On vnii. en rêsnmê. en ce qui conoerDe rinfentioa
d^ J erJAiragr an gaz. que la France a eu la gloire de
r.oncrvDJr ce qiir l'Angleterre a eu le mérite d'exécoter.
L'inxienioxir de ce nouveau mode d'éclairage, Philippe
LoUm. c^ mon à Paris en ISOi, panwre, presque in-
comxAi ea sans avoir retire le nxùndne a^aiitage da ihût
de SCS' lorur? efforis,
e>wiiiiirti«dtaigM 4e rëitetace. — Ugude ré-
^lairaé:^ ^ conapose essentieUement dli^droetea b\-
cartK>né^ câz qui résulte de Tunion €ml eomme on
le dit en chimie, de la combinaison, du diailKA avec
rhydrogène, corps simple gazeux. Toutes les sob-
slances qui renferment une notable quantité de charbon
et d'hydrogène fourniraient, si on les rfiainf^nît tar-
tement, des gaz inflammables doués d*un certaîn poo-
Toir éclairant. Les matières organiques qui présentent
cette composition, comme l'huile, la touiiie, la résme*
les graisses , pourraient donc servir à iabriquer an
gaz éclairant. Mais on se sert de préférence de b
houille parce qu'elle laisse comme résidu, après sa
combustion, une grande quantité d'un charbon très-
-r:m7k
LES DIVERS MOYENS D'SCLAIRAGI.
sif^
raerchê, le coke, qui suffit à couvrir le prix d'achat
a houille.
tépBraiian du gaz. — Pour obtenir le gaz de la
kle, on place celte matière dans des cylindres de
s ou de terre nommés comwes, disposés au nombre
bis ou de cinq dans un fourneau de briques, que .^
fliauffe très-fortement. Les éléments qui constituent ■* '
liille se séparent; il se forme du^udron, des huiles
•eumatiques, des sels ammoniacaux et divers
»anni ces gaz nous citerons : l'hydrogène pur,
îioniaque , l'hydrogène bicarboué , l'hydrogène '
Ifuré.cegaz infect dont tout le monde connaît l'odeur
qu'exhalent les œufs pourris et les fosses d'aisance ;
ifin le gaz acide carbonique, ce composé gazeux qui
»nne à l'eau de Sellz sa piquante saveur.
Quand il est souillé par ces divers produits, le gazpro- ,
:nant de la distillatio];i de la houille est peu éclairant;^.'--f-;
exerce une action dététerè sur nos organes ; il altère ; .' /
couleur des étoffes ; il attaque les métaux et les peintures
buse de plomb. Ces effets fâcheux sont dus à l'ammo-
,aque, aux huiles empyreumaliques et surtout à l'hydro-
&ne Bulîarè, qui en brûlant donne du gaz acide sulfu-
■ux ; il importe donc de se débarrasser de ces derniers
roduils, en ne conservant que l'hydrogène bicarboné,
1 seul gaz qui soit d'un effet utile pour l'éclairage.
Poury parvenir, on fait arriver tous les produits de la
écoœposilion de la houille dans des tuyaux plongeant ^^
ansime boîte de fonte qui porte le nom de barillei, sous ^H
ne couche d'eau de quelques centimètres. Les sels am- ^H
loniacauxse dissolvent dans l'eau, en même temps que ^|
■ goudron s'y condense. On dirige ensuite le gaz dans ■
;ii nouvel appareil apfelé dépuraieur, où il traverse des
■unis chargés de chaux pulvérulente et humectée d'eau.
'■rite substance enlève au gaz l'acide carbonique et l'hy-
irogène sulfuré, dont il était si important de le dëbarra»* -
fer. Néanmoins l'épuration n'est jamais complète et le gaï
Unserve toujours une odeur un peu fétide. Purifia par les \
su ' us UTl
noyensqae nous TeaoQsd'iodiqaer, il «t amené dADsini l
réservoir destiné àleconleuîr et qu'on nomme gazmàn f
fiMoM«t*e. — Cet ajpparcil se compose de deux pir- f
lies : la cuve destioét; à recevoir l'eau, et la docbc t
dans laquelle on emmag^asine le gaz. Les cuves iont I
creosées dans le sol et revËluesd'un ciment queïett I
ne peut pénétrer. La cloche, recouverte d'une d
che épaisse de goudron, est Formée de plaques de tOl 1
ta^S'forte. Une cbaloe adaptée à la cloche glisse s
deux poulies, et porte, à son exlréoiité, des poids ^ \
font k peu près équilibre au gazomètre. Cette dermèn 1
disposition permet à la cloche de mcmler et de descen-
dre focilement dans la cuve. De cette manière, le g»
n'est pas soumis à uae trop forte pression, qui aunil
pu provoquer des fuites ou gêner ladécouiposilioa^^
houille jusque dans les cornues.
La ligure suivante dODoe l'aperçu en raccourci des
2
appareds qui servent à préparer le gaa de la koHW
F est le fourneau contenant les conuies ûè terre fitir"
de houille soumiseà l'action delà cbaleor;Tettie1'
qui aminé le. gaz provaiaQl. de la déeoaipoajitieB ita
M
L8S DIVERS HiaYSNS ^'ÉCLAIRAGE. 219
; B le barillet où le gaz se dépouille du goudron el
duits solubles dans l'eau; S une série de conduits
I plongeant dans Teau par leur partie inférieure,
int librement dans Fair, et qui ont pour objet de
r le gaz qui est arrivé très-chaud des cornues;
dépuratenr à chaux composé d'une série de trois
eurs semblables que le gaz doit traverser suc-
aent; G le gazomètre ou réservoir de ggz.
sortie du gazomètre, un large tuyau amène le gaz
iduits de distribution qui sont en fonte. Les tubes
branchements et ceux qui introduisent le gaz
ntérieur des maisons, sont en plomb.
. — Par un petit tube conducteur qui s'embran-
• le conduit principal, le gaz est amen^ dans un
cylindre creux, aboutissant à ime petite cou-
nétallique , percée ordinairement de vingt trous
ment issue à 120 ou à 150 Htres de gaz par
Telle est, en général, la forme des becs, dans
^ur des maisons. Ceux qui servent à éclairer les
ont formés d'un petit tube épais, percé d'une
broîte. Le gaz qui sort par cette fente, s'étale en
mé mince et produit une flamme qui ressemble
d'un papillon.
\é de Féclat da gaz de Téelalrage. — C'est ici le
donner une explication du grand pouvoir éclai-
opre au gaz de l'éclairage.
az n'est jamais éclairant par lui-même, mais bien
lépôt d'un corps solide qui se fait dans l'intérieur
amme. Ainsi l'hydrogène pur, en brûlant, donne
mme très-pâle et presque invisible , parce que sa
stion ne donne lieu à aucun dépôt de matière
la vapeur d'eau étant le seul produit qui résulte de
bustion. Auicontraire, la flamme de l'hydrogène bi-
é est très-vive, parce que l'hydrogène bi-carboné
)n brûlant un petit dépôt de charbon, lequel re&-
lelque temps contenu au sein de la flamme avant
)rûlé, y devient luimneux à cause de sa haute tem-
220 LES DIVERS MOYENS D'ÉGLAIRACB.
pérature. Le gaz emprunte à ce corps étranger séjournant
quelques instants dans la flamme, sa propriété lumineuse.
C'est en vertu du même principe qu'on a pu employer
pour l'éclairage la flam me naturellement très-pâle de Thy-
drogène pur. II a suffi de placer aumilieu du gaz hydrogène
en combustion un petit cylindre ou corhillon formé de fils
de platine très fins. Ce cylindre, porté au rouge blanc,
répand un éclat des plus viîs, et la flamme du gaz hydro-
gène est ainsi rendue très-éclairante.
L'hydrogène pur, consacré à l'éclairage, s'obtient en
faisant passer de la vapeur d'eau sur du charbon incan-
descent. L'eau se décompose et donne naissance à du
gaz hydrogène pur et à de l'acide carbonique, que Ton
absorbe otx moyen de la chaux pour ne laisser que /hy-
drogène pur. Ce procédé est très-simple , mais le prix
de revient du gaz hydrogène est trop élevé pour que l'on
ait pu en adopter l'usage d'une manière générale.
Gaz portatif. — On transporte quelquefois le gaz à do-
micile dans d'immenses voitures de tôle mince, contenant
des outres élastiques munies d'un robinet et d'un tuyau.
Pour distribuer le gaz, on serre par un moyen quelcon-
que, des courroies qui compriment cette outre et chassent
le gaz dans le gazomètre ou réservoir du cousotomateur.
LÀ BOUGIE STÉÀRIOUE.
Vers l'année 1831, on a commencé à faire usage en
France, et bientôt après dans les autres parties de TEu-
rope, de l'éclairage au moyen delà bougie stéarique. Ima-
ginée, dans l'origine, pour servir à l'éclairage de luxe el
remplacer la dispendieuse bougie de cire dans l'éclairage
des salons, ce nouveau produit, fabriqué à plus bas prix»
n'a pas tardé à devenir d'un usage général dans les mé-
nages. Il a remplacé à la fois la bougie de cire, que
l'industrie ne fabrique plus aujourd'hui , et dans beau-
coup de cas la chandelle même, dont l'usage est si dés-
agréable et quesoii bas prix oblige seul à conserver encore.
LBS DIVSES MOYENS D ECLAIRAOS. 221
Composition de la boag^e stéarlqne. — La bougîe
stéarique est ainsi nommée parce qu'elle est formée
d'un acide gras qui porte le nom ^acide stéarique. Mais
qu'est-ce que cet acide stéarique lui-môme? L'acide
stéarique n'est autre chose que le suif qui compose Tan-
cienne chandelle, mais débarrassé, par une opération
chimique, d'un composé liquide qu'il renferme, l'acide
oléique, auquel le suif employé en chandelle doit tous ses
mconvénients, savoir : son extrême fusibilité, sa mollesse
et sa mauvaise odeur.
f Le suif peut être considéré comme la réunion de deux
produits, l'un solide, l'acide stéarique, l'autre liquide,
t acide oléique. L'opération que l'on fait subir au suif
pour le transformer en acide stéarique ou bougie stéa-
rique, se réduit à le débarrasser du produit liquide,
c'est-à-dire l'acide oléique, pour le réduire à sa partie
concrète, c'est-à-dire à l'acide stéarique. Ainsi débarrassé
de la matière liquide qui l'accompagne dans le suif, l'acide
stéarique constitue une matière sèche, peu fusible, suffi-
samment éclairante, et qui, brûlée à l'aide d'une mèche
qui n'a pas besoin d'être mouchée (car elle se mouche
seule en s'infléchissant à l'extérieur de la flamme de ma-
nière à s'y consumer entièrement), fournit un éclairage
commode, propre, et, relativement peu dispendieux*
Vréparafion de Taclde stéarique. — La préparation
de l'acide stéarique destiné à être moulé en bougies, con-
siste à décomposer le suif par la chaux ; on obtient ainsi
un savon de chaux, c'est-à-dire un mélange d'oléate et
de stéarate de chaux. Ce mélange de stéarate et d'oléate
de chaux est ensuite décomposé par l'acide sulfurique
étendu, qui forme du sulfate de chaux et met en hberté
les acides stéarique et oléique. Pour séparer ces deux
acides, se débarrasser de l'acide oléique liquide et ne
conserver que l'acide stéarique soHde, on soumet ce mé-
lange, enveloppé dans une étoffe de laine, à une pres-
sion exercée d'abord à froid, ensuite à chaud, au moyen
d'une presse hydraulique. Par cette pression, aidée de
222 LES DIVERS MOTEIIS D*gGLAlRAGE.
Il chaleur, ]*a(-ide olciqnê s*écoiile, et il ne reste ^m
toure.iu d'acide stéariquc , sons la forme d'une mass
blanche, sùcUc et friable. Coulée dans des moideSfi
Tintérieur desquels on a tendu d'avance une mèdxde 1 \
coton nattée et tressée, cette matière constitue la toipe U
sléarique. It^
Qael est l*liiTeiitear 4e la bo«|^e Btéarlqne!— ly li
a eu deu\ phases différentes dans la série deUnor
qui ont eu pour résultat de doter l'industrie et \\mt
mie doincstique du produit qui nous occupe. Dans iafA* \
mière, ia science a dévoilé la véritable compositioades '
matières grasses, et par conséquent celle du suif,dë-
montré la prt'sence dans tous les corps gras, de te
matières diflérenles, l'une solide et l'autre liquide. Uns
la seconde période, on a transporté dans la pn&<{oeclt |
dans l'industrie celle découverte de la science*. onfa
appliquée à la trdiu formation du suif en boug^ sèche.
Un chimiste de Nancy, nommé Braconnot, aooifitaté
le premier ce fait général, que tous les corps gras, sans
exce|)tion, se composent de deux principes ioiniédiate,
l'un solide elFaulre liquide dont la prédomînancereiati?8
dans un corps gras quelconque, lui communique la
consislance solide, demi-fluide ou liquide. Un aulrecin-
mistc, Aï. Chevreul, a lait connailre ensuite /as iDodi/i-
cations que les corps gras éprouvent par TacVioû A» al-
calis, et prouvé que la formation des acides gras est une
des conséquences de Taclion exercée par les alcatissor
les matières grasses. C'est en 1813 que les acides slèa-
rique et oloique ont été découverts par M. ChevreuL
L'applioalion des acides gras à Téclairag-e et la pro-
duclion manufacturière de la bougie sléarique sont does
à M. de Mllly, qui commença en 1831 cette fabricatiofl
et la propagea ensuite dans toute l'Europe. Le nom de ^
boufjie de r Étoile, par lequel on désigne encore quelque {,
fois la bougie sléarique, provient de ce que lapremièw f^j
usine de M. de Mllly était située à Paris, près de Ja l»^ ..,
rière de l'Étoile.
LBB DIVSRS MOYENS D*iCLAIRAGE. SS3
ÉCLAIRAGE PAR LES HTDBOGABBïïBES LIQUIDES.
Le suif, les huiles Tégétales ou le gaz, pciivent être rem-
placés, comme moyen d'édairage, par divers liquides que
Ton trouve dans la nature avec une certaine abondance, et
qui, formés de carbone et d'hydrogène comme le gaz de
Téclairage, peuvent fournir un éclairage très-économique
en raison de leur bas prix. L'huile essentielle qui pro-
'rtwit de la distillation du bitume naturel connu sous le
nom de schiste ou d'asphalte, c'est-à-dire Phuile de
5cAt5^5,M'essence- de térébenthine, que l'on obtient en
distillant la résine qui découle des pins, les huiles essen-
tielles de naphte et de pétrole, etc., peuvent être accom-
modées aux besoins de l'éclairage. Seulement, comme
ces différents liquides, extrêmement riches en carbone
et en hydrogène, ont besoin, pour brûler satas fumée
et sans odeur, d'un courant d'air très-acfif, on a dû ima-
giner des lampes d'une disposition partioulière dans
lesquelles, par un tirage convenable, on fait affluer une
grande quantité d'air dans le point où s'effectue la com-
bustion du liquide éclairant.
De tous les hydrocarbures liquides, l'huile de schiste
est aujourd'hui le composé le plus employé, parce
qu'il fournit un éclairage très-brillant et très-économi-
que. Son usage est déjà très-répandu dans les fabriques
et dans les ateliers. L'odeur, bien difficile à éviter, qui
résuite de sa combustion, empêche d'adopter Thuile de
schiste dans l'éclairage domestique.
Il ne faut pas manquer défaire remarquer ici que rem-
ploi de l'huile de schiste dans Féclairage n'est pas exemptde
dangers, en raison de l'inflammabilité de ce produit. Les
huiles végétales ne sont pas inflammables par elles-mê-
ntes; elles ne peuvent brûler que par l'intermédiaire
d'une mèche , c*est ce qui donne une sécurité absolue
pour l'emploi et le maniement de ce liquide éclairant à
l'iatérieur de nos maisons. Au contraire, l'huile de
224 LBS DIYXRS MOTINS D'ICLAItAOI. 1
schiste, Fessence de térébenthine mélangée d'alcooleleiA- 1 ^\v
nue alors sous le nom de gazogène^ etc.» s^enflammenlfrl^v
rectemcnt par l'approche d'un corps en combustion, 1iiA|^
qu'une allumette. Cette fâcheuse propriété commuA V^
beaucoup de précautions et de soins dans le maiûmat l
de ces liquides consacrés à l'éclairage. Dans les aA» |
et les fabriques éclairés à l'huile de schiste, on aliap \ ^
précaution de fixer, à demeure, les lampes contrelev» 1 [
ou de les suspendre invariablement au plafond, deib \t\
niére que Tappareil d'éclairage ne puisse jamais (IkR i
changé de place, car il pourrait arriver des accidents pen-
dant ce transport.
L'application de l'huile de schiste à l'éclairage est doe
à un fabricant français , nommé Selligue, qui étdBl la
première usine consacrée à la distillation des «kBÉB&,
et qui imagina la lampe aujourd'hui en usage pour k
combustion des hydrocarbures liquides.
ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE.
Le dernier mode d'éclairage dont nous ayons à noos
occuper, est d'une découverte récente : c'est l'édwnge
électrique, c'est-à-dire l'application qui a été ilute de
l'arc lumineux résultant de la décharge d'une ib/te pfle
voltaïque, pour se procurer une source puîssan\fc$iSû-
mination.
On sait que le courant électrique s'établissant «itte
les deux extrémités disjointes d'un fil conducteur, déve-
loppe entre ces deux extrémités disjointes un arc d'un
grand éclat lumineux, qui n'est autre chose que l'étin-
celle électrique ayant pris un large développement par
la grande masse d'électricité due à la pile très-puissanle
dont on fait usage.
Si l'on attache deux fils métalliques aux deux pôles
d'une très-forte pile voltaïque en activité, et que, sans
établir entre eux le contact, on maintienne l'extrémite
de ces fils à une certaine distance, suffisante pour per-
LES DIVERS MOYENS d'ÉCLAIRÀGS.
225
mettre la décharge électrique , c'est-à-dire la recom-
position des deux électricités contraires qui parcou-
rent les conducteurs, il se manifeste une étincelle, ou
plutôt une incandescence entre les deux extrémités de
ces conducteurs. Cet effet lumineux provient de la neu-
tralisation des deux électricités contraires, dont la re-
composition développe assez de chaleur pour qu'il en
résulte une apparition de lumière. Quand on emploie
quarante à cinquante couples de la pile de Bunsen, l'arc
lumineux présente une intensité prodigieuse.
L'élément essentiel de la Idunne photo-électrique ^ se
compose de deux tiges de cuivre a , 6 , ( fig. 72 ) ,
placées en regard, et qui commuuiquen
avec une pile de Bunsen en activité com-
posée de quarante couples environ. C'est
entre ces deux tiges de cuivre placées à
l'extrémité des deux conducteurs, c'est-à-
dire aux pôles de la pile, que s'élance l'arc
lumineux <?, provenant de la recomposition
des deux fluides. Seulement comme la cha-
leur si intense qui se développe, et la
présence de l'air, auraient pour résultat
inévitable d'oxider promptement le métal
terminant les conducteurs, on adapte aux
deux tiges de cuivre deux ^baguettes d'un
charbon très-peu combustible, connu sous
le nom de charbon des cornues de gaz. Cette
matière, qui ne brûle que très-lentement à
l'air, est très-commode pour servir de conducteur ter-
minal, et c'est entre les deux pointes de charbon que
s'établit l'arc lumineux éclairant.
La figure 73 représente la lampe photo-électrique avec
tous ses accessoires. À un support isolant formé d'un
tube de verre v sont attachées deux bagueUes métalliques
a, 6, qui constituent les pôles de la pile. Deux pointes de
charbon terminent les conducteurs. Comme les charbons
finissent par s'user en brûlant à l'air, par suite de la
Ftg. 72.
226
» •
LES DIVERS U0TIM8 D £CLA1IÂGE.
m
Mi
ci
1
\
durée de TexpérieDce, on fait descendre àraidedekpik- 1»^
gnéc de bois e la tige cd dans la coulisse d, et oqti(*
proche ainsi les charbons Tun de l'autre & mesure qK
la combustion, usant leur pointe, aurait pour rènU
d'auj^menter leur écarlement et dès lors de dimimiffOQ
d'arrêter le courant électrique.
Kéclairage au moyen de k
pile Yoltaïque, n'est pas eneon
entré dans la pratique ; 1 ne
sert que dans quelques a&
spéciaux , ou comme moyen
de produire de beaux eCGste de
lumière dans les théâtres ou
les fêtes publiques.
La difticulté principal {oi
empêche de consacrer\a\u&fe
électrique aux usages hatitoeb
de Téclairage privé, c'eitioii
excès même de puisHOce.
Pour obtenir la lumière élec-
trique, il faut employer afl
moins quarante couples de
Bunsen, et Téucrme fojer lu-
mineux que Ton prodoS éssi
ne peut ensuite èirerédmi ni
diminué. Pour tirer parti de celte lumière dans les couâi-
tions habituelles de Téclairage, il faudrait pouvoir al&i-
blir son intensité excessive et la réduire à ne fournir
que le volume de lumière que donnent nos apparrik
ordinaires d'éclairage; il faudrait pouvoir diviser ea
jnille petits flambeaux l'arc élincelant produit par le
courant électrique; il faudrait subdiviser en petites frac-
tions, de manière à les distiibuer en différents poiflis,
la puissante lumière qui jaillit entre les deux pôles qiWK'
on met en action un nombre convenable de couples delà
pile de Bunsen, en terminant les conducteurs par doux
pointes de charbon placées en regard. Or, ce résultat fl'â
\
Fig. 73.
uss AlbiosnrATB. ffT
pu être atteint jti«qu*îd. Cette circonstance est d'autant
plus rc^ettabie, qise l'Maira^e électrique serait en-
core plus économique que le gar, qt» constitue pourtant
le plus éoonomi^yue de tous nos moyens actuels d'édaî-
rage.
XXII ,
LEB AÉROSTATS.
ÏÏJtm frères Hmite^Mer In'veateat les %ftlk»iis A feu.
— Les frères Etienne et Joseph Montgolfier, fabricants
de papier dans la petite viUe ffAnnonay, en Vivarais,
soiBt les inventeurs des 'ballons à feu, que Ton désigne
souvent , en raison de cette circonstance , sous le nom
de montgolfières. Considérant <|iiie tout gaz plus léger
que l'air doit s'^ver dans ratmosphère, par suite de
la différence de densité de ce gaz avec Taif environnant,
les frères Mofytgolfier composèrent cu'tlficielleinent un
gaz "Unès-léger par tin moyen fort simple, c'est-à-"dîre en
diaulEuit un volume d'air contenu dans une enveloppe
de fort papier . Après s'y être préparés par des essais conve-
nables, ils rendirent leurs concitoyens témoins du résul-
tat de leurs expériences.
Le 43«in 1783, imefbiïle immense 'Se pressait sur une
des places de la petite ville d'Annonay. La machine
aérostatique, (faite de toile d'emtmllage et doublée de
papier, portait à sa partie inférieure im rêebaud sur le-
quel en brûk de la paitle et de la laSne , pour produire
le goniement du ^Iton au moyen de Taîr chaud. Les ac-
cla»BlioBsdes«peettfteurs salvfèrent la machine, qui s'é-
leva -ea dix minutes à cinq t^eMte mètres de hauteur.
Les eaembres des états «du \ivarais , «qui assistaient &
cette expérience, adressèrcwt le prooès-verbal de celte
i)€9lie .opération à l'Acadéane 4es «sciraces de Paris, qai
228 LES AÉROSTATS.
manda aussitôt Ëliennc Hontgolfier dans la capitale, el
décida que l'expérience sérail répétée à ses frais.
Le physiriea Charles. — Mais tout Paris était impft-
tient de jouir de ce spectacle nouveau. On ouvrit une
souscription publique qui produisit 10,000 francs en
quelques jours. Charles, professeur de ptiysique d'm
grand renom, se chargea de présider à la confection dn
ballon, qui fut evécuté dans les ateliers des frères Mat,
constructeurs d*apparcils de physique.
Personne, à Paris, ne connaissait encore la nature ta
gaz dont s'étaient ser\i, à Annonay, les frères Monlgol-
fier : on savait seulement, d'après la relation transmise
par les états du Yivarais, que ce gaz était « moitié moins
pesant que l'air ordinaire. » Sans perdre son temps à
rechercher quel était ce gaz , et sans savoir que l'air
chaud avait été le moyen employé par les frères Monl-
golficr, Charles résolut d'emplir son ballon avec le gaz
hydrogène, corps qui n'était connu que depuis fort peu
de temps dans les laboratoires de chimie, et qui pësequa-
torze fois moins que l'air.
Le 27 août 1783, ce ballon à gaz hydrogène, lancé lomi-
lieu dujardin des Tuileries, parCharles etRobert,çaniiit,
en moins de deux minutes, à mille mètres de hauteur.
Les applaudissements elles cris d'enthousiasme itefroê
cent mille spectateurs de cette belle ex périenoe, saluè-
rent l'ascension du premier aérostat à gaz hydrogène.
Hontgoifler à Paris. — Pour répondre au désir mani-
festé par l'Académie des sciences , Etienne Montgolfier
se rendit bientôt dans la capitale. Le 19 septembre 1783,
il répéta l'expérience du ballon à feu , telle qu'il l'avait
faite à Annonay. On avait enfermé dans une cage d'osier,
suspendue à la partie inférieure du ballon, un mouton,ufl
coq et un canard. Ces premiers navigateurs aériens firent
un heureux voyage et, après s'être élevés à une assez
grande hauteur, ils touchèrent la terre sans accident.
Premier ballon à ffea portant des voyai^enra. — Le
succès de ces belles expériences encouragea Montgolfier
LES AEKOSTATâ-
229
râirè un ballon propre à recevoir des hommes.
sa donc, autour delà partie extérieure de l'oriiîce
m, une galerie circulaire faîte en osier, recou-
î toiie, formant une sorte de balustrade à bauleur
ae, et destinée à donner place aux aéronautes.
le physicien , Pilàtre des Uosiers et un officier
I, le marquis d'ArJandes, osèrent s'aventurer sur
;ereus esquif.
L octobre 1783, après de longues hésitations de
de Montgolfier et du roi Louis XVI, qui con-
t des craintes sur le sort des courageux aéro-
Pilàlre des Rosiers et le marquis d'Arlandes
arent dans tes airs, portés par un ballon à feu
il par Etienne Montgolfier, Ils partirent du
, de la Muette , situé au bois de Boulogne. Leur
j^ voyage aérien fut très-
'^^n^^^ heureux. On les reçut, à
IJ^^J^^^^ leur descente, eu véri-
BflNH|^^^^^^ tables triomphateiu's.
^^^^^^^^^^^ La figure cmprun-
^^^^l^^^^^^l tée à un dessin de cette
^^^^^^^^^^^H représente la
^^^^^^^^^^H em-
^^^^^^^^^^H des Rosiers
^^^^^^^^^^H et le
^^^^^^^^^^V dans ce premier
^^^^^^^^HpEL Fremtère
^^^^^^^^fiit d'aa ballon gaz
^^^^^^^MijJ\ drogèue partant des
PHHJI^^U'^ voyageurs. — La hril-
^^^^Hh lante expérience de Pilâ-
■'i^™*'*^ Irc desKosiersTutbienlôt
■'E ■-■ répétée avec im ballon &
logène, qui présentait beaucoup plus de sécurité
allon à feu pour un voyage aérien. Celle expé-
titlieule 1" décembre 1783. Charles et Robcrtpar-
<
230 LES Aft&OSTATS.
tirent du jardin des Tuileries, et descendirent, deinte' r ^
res après, à neuf lieues de Paris, dans la praiiie k
Nesic.
L'expérience que nous venons de rapporter a marqué
une grande date dans Thistoire de i*art qui nous occofe,
car c'est à cette occasion que le physicien Chartes crti
tous les moyens qui ont été mis en usage depuis dans
les voyages aériens, savoir : la soupape pour iure des-
cendre l'aérostat, en donnant issue au gaz, — lai^oâle
qui reçoit Taéronaute, — le lest pour modérer h Tïesae
de la descente, — l'enduit de caoutdHmc applîqné sur le
ballon de soie pour s'opposer à la déperditioa Aq ^
hydrogène ,— enfin l'usage du baromètre qm leÂpt,
par les variations de hauteur de ia colonne de Bereore,
si l'équipage aérien monte ou descend dans l'ataMiqhèR,
etpoiu* mesurer au besoin la hauteur à laquelle se trouve
le ballon.
La figure 75 représente les fisposîfioiis qm forent
prises par le physicien Gharles^pour i^mplir MaMon
de gaz hydrogùne. Le gaz se fMnmait à TkàUmà
plusieurs .tonneaux contenue de facide riiilfuiifir^in
fer et de l'eau ; ces tonneaux ètsitaU munis d'uatAele
métal qui conduisait rh;ilif)g<èse dans m tmmKi
plus grand, à demi rempfi d'eao, pour le dffotÊkr
des gaz étrangers solubles disis fcAis; ^eat iBOtlM.^ ce
grandtanneau, le gaz hydrogièiM at «Bnig-eastp aiHij^
d'un tube de caoutchouc , dans Iiaiérie«ar du ^tabe de
soie.
Blanchard Tranchit en ballon le S^WB^aD-Galalit —
Blanchard , aéronaule français, aprèsi^wear fait plusienrs
brillantes ascensions, conçut un prcgBttd^uBB audace in-
croyable pour une époque où la wicnee «ôrostatique
étaït encore plleine d'hésitations et d'incertitudes. Il an-
nonça qu'au premier vent propice, il passerait en ballon
de Douvres à Calais, en franchissant le 'bras de mer gui
sépare T Angleterre de la Frafnce.
Le 7 janvier 1786, Blanchard s'éleva, en «efifet, avec m
232
LES iiaOSTlTS.
voyaient déjà les c&tes de France , le ballon qui perdiil I
du gaz, se mit & descendre avec rapidité. Us lancenUb 1
mer leurs provisions de bouche , leurs agrès , et mèm I
leurs Ttïlemenis, Mais le ballon continuait à descend». '
Enfin , après avoir couru plus d'une fois le danger de
tomber à la mer , ils atteignirent la côte et descendiitot
aux porlcs de Calais, où l'on fit aux intrépides loyageurs
une réception splendide. Blanchard reçut dumairedes
lettres qui lui accordaient le titre de citoyen de Cïlù,e(
son ballon fut déposé, en commémoration de cet M-
nement, dans la principale église de la ville.
■«ri de F114trc des Xoalera. — Le phy&îcien PîlÂtre
des Rosiers , qui avait déployé un talent et un zèle
remarquables pour les progrès de l'aérostation, pitll
peu de temps nprès, le 5 juin 1785, en voulaol imiter
la tentative audacieuse de Blanchard. Il avait ima^
de combiner en un système unique les deux moyos
dont on s'était servi jusque-U, c'est-
à-dire , la montgolfière etl'^roslat
à gaz hydrogène. II se propoau'lè
franctiir ainsi la Manche el i'abot-
dor en Angleterre en parlant de li
côte de Boulogne. Mais quelques
instants après le départ et srant
môme qu'il ne fût parvenuaa-dcssus
de l'Océan, l'étoiïe du ballon b, gai
hydrogène s'élant déchirée pendinf
que l'aéronaute lirait la soupape,
l'aéioslat, vide de gaz, tomba sur la
monlgolfière, cl par son poids préci-
pita l'appareil sur la terre. PiUtre
des Rosiers, qui périt dans cette
circonslanco , était accompcigné
d'un physicien de Boulogne noioinè
i "B '0- Romain, qui partagea sa triste fin-
La Ggure 76 représente, d'après une gravure de celle
époque, /'orir<»-mon(i(o/^érfi, de Pilaire des Rosiers.
LES AÉROSTATS. S3S
I^es aérostats employés dans les gaerres de la Fépa-
Miqae. — Les globes aérostatiques, maintenus captifs
au moyen de cordes, à une hauteur convenable dans l'at-
mosphère, pouvaient fournir des postes d'observation
pour découvrir les forces et les manœuvres des troupes
ennemies. On penia, en 1794, à mettre ce moyen aa ser-
vice des armées françaises , et l'on créa à cet efifet quel-
ques compagnies d'aérostiers. Un jeune physicien nommé
Goutellc, reçut le commandement de la première compa-
gnie d'aérostiers. Le ballon du capitaine Goutelle rendit
de véritables services à la bataille de Fleuras. On se ser-
vit encore des aérostats dans quelques campagnes de la
république. Mais la carrière militaire des ballons ne fut
pas de longue durée. Le premier consul Bonaparte, qui
n'accordah point de confiance à l'emploi des ballons dans
les armées, licencia les deux compagnies d'aérostiers et
fit fermer l'école que l'on avait établie dans les jardins
du château de Meudon pour étudier, sous la direction
de Goutelle, les applications militaires des aérostats.
Tojtigem aériens entrepris dans l'intérêt des seien-
ees. — Ce n'est qu'en 1803, vingt ans après la décou-
verte des ballons, que l'on commença à employer les
aérostats comme moyen d'observation scientifique. La
première ascension entreprise dans un but scientifique,
fut exécutée à Hambourg le 18 juillet 1803, par un physi-
cien flamand nommé Robertson, aidé de son compatriote
l'Hoest. Parvenus à une grande hauteur, ils se livrèrent à
diverses observations de physique.
En France, MM. Biot et Gay-Lussac exécutèrent en
1804, une très-belle ascension qui donna lieu à plusieurs
observations très-importantes pour la science. Dans un
second voyage, M . Gay-Lussac partit seul et s'éleva jusqu'à
7016 mètres au-dessus du niveau de la mer. Dans ces
régions élevées le baromètre était descendu de la hau-
teur de 0",76, qu'il marquait à terre, à celle de 0"*,32.
Le thermomètre qui marquait 27 degrés à terre, mar-
quait dans le ballon parvenu à cette hauteur, 9 degrés
s
234 LIS ABiOSTATS.
au-dessous de zéro. Dans ces hautes ridons, la sèche- \^
rcsse était extrême ; un parchemin se crispait eonniK | ?
devant le feu; la respiration et la circulation dusasgée
Tobservateur étaient accélérées à cause de la grande n-
réfaclion de i'.ûr.
En 1850, MM. Barrai et Bixio ont exécuté uneasc»-
sion scientifique qui a donné peu de résultats utiles.
Jusqu'ici on est loin d'avoir tiré des aérostats (oos te
avantages qu'ils peuvent fournir pour rétude scienfifii|iie
de l'atmosphère.
Théorie de l'ascension des nérostmCs. — Lorsqu'on
corps est plongé dans l'air, il est soumis à l'action de
deux forces opposées : d'une part la pesanteur qai tend
à l'abciisser, et d'autre part, une poussée de l'air en sms
contraire qui tend à le soulever : cet effort de bas en
haut est égal au poids môme de Tair déplace par le
corps. Si donc le corps plongé dans l'air pèse moins que
l'air qu'il déplace, c'est la poussée de celui-ci qui prédo-
mine sur le poids du corps, et le corps prend un moD-
vemcnt ascensionnel. La machine aérostatique desMres
Montgolfier était remplie d'air chaude Or, l'air chand pe-
sant moins que l'air froid , puisqu'il n'est que de Vair
dilaté qui, sous le môme volume, contient inoins de
matière, il arrivait que l'air chaud du ballon, augmenté
du poids de l'appareil, pesait moins que le inômeNoVawe
d'air extérieur; donc le ballon devait monter. MaisTair
va en diminuant de densité à mesure qu'on s'élève '.
l'appareil doit donc s'arrêter et demeurer en équilibre
quand il rencontre une couche d'air telle que le volume
qu'il en déplace pèse précisément autant que lui.
L'explication que nous venons de donner de Tasccn-
sion des montgolfières ou ballons à feu, rend nécessaire-
ment compte de la cause del'asccnsion des aérostatsàg»z
hydrogène. Un ballon rempli de gaz hydrogène déplaceun
volume égal d'air atmosphérique; mais comme le gaz hy-
drogène est beaucoup plus léger que Tair, il est nécessai-
rement poussé de bas en haut par une force égale à b
LE AÉROSTATS. 235
différence qui existe entre la densité de l'air et celle du
•gfa hydrogène. Le ballon doit donc s'élever dans l'atmo-
sphère jusqu'à ce qu'il rencontre des couches d'une den-
sité précisément égale à celle de sa propre densité, et,
arrivé là, il doit rester en équilibre. Pour que l'aérostat
redescende, il faut nécessairement remplacer une partie
du gaz hydrogène qui le remplit par de l'air atmosphé-
rique, et il ne peut toucher terre que lorsque le gaz hydro-
gène a été expulsé et remplacé totalement par de l'air
atmosphérique.
opérations ft exéeater poa» rasoeiiBion d*an aéro-
vfmt. — Dans ia plupart des ascensions aérostatiques qui
s'opèrent dans les grandes villes, on se contente de rem-
plir le ballon avec du gaz d'éclairage , c'est-à-dire avec
Vhydrogène bicarboné provenant de la décomposition
de la houille, qui est environ deux fois plus léger que
Tair. Il suffit alors d'engager dans l'orifice inférieur du
ballon, un tuyau de conduite recevant de l'usine le gaz
d'édalrage. Mais la trop faible différence qui existe entre
la densité de l'air et celle du gaz de l'éclairage oblige d'em-
ployer des ballons d*un volume considérable quand on
veut élever des personnes ou des objets un peu lourds.
Les dimensions des ballons peuvent être extrême-
ment réduites si l'on remplit le ballon avec du gaz hy-
drogène pur, dont la densité est quatorze fois inférieure
à celle de l'air K
On prépare très-facilement le gaz hydrogène pur, en
Gûsant réagir sur des fragments de zinc ou de fer de
[eau et de l'acide sulfurique. On place ces substances
dbois des tonneaux qui communiquent par des tuyaux
te conduite avec un tonneau central défoncé à sa partie
inifarieare , et plongeant dans une cuve pleine d'eau.
En même temps que le gaz hydrogène se produit par la
réaction de l'eau et de l'acide sulfurique sur le zinc ou
1. La densité de l'air étant 1,00, la densité ou le poids spécifique du
gu hydrogène pur est de 0,0C.
S30
LES AÉBOSTATS.
le ter, il se /orme aussi du çaz acide sulfureux : c'est ce
gaz îrrespiralile et irrilanl qui provient de la combustion
du soufre à l'air et qui se produit quand on enflamnie
une allumette. Le gaz hydrogène ainsi souillé d'acide
sulfureux, se débarrasse de ce produit nuisible en
traversant la cuve pleine d'eau , c'est-à-dire le tonneau
central, et en s'y lavant parfaitement : l'acide sulfurem
demeure dissous dans l'eau. Le gaz ainsi purifié se rend
dansTaérostalparunlong tube en toile, fixé par un bout 1
au tonneau central et par l'autre à l'aérostat.
La figure 77 fait voir tous les détails du remplissage
d'un aérostat par le gaz hydrogène pur préparé au moyffl
de l'acide sulfuriquo et du fer.
l
On ne remplît jamais l'aérostat qu'à moitié ou aux trois
quarts de sa capacité. Eu elTel, ii mesure que le balb
a lebaU^^
LES AÉROSTATS. 237
s*élèvera, il pénétrera dans des couches d'air de moins
en moins denses qui le presseront ainsi de moins en
moins : dès lors le gaz intérieur, sediiatantproportionnel-
lement à la diminution de pression, gonflera progressive-
ment le ballop, en sorte que si celui-ci eût été entièrement
rempli au moment du départ, la dilatation du gaz n'au-
rait pas manqué de faire éclater l'enveloppe.
Il est presque inutile de faire ressortir l'immense supé-
riorité des aérostats à gaz hydrogène sur les ballons à
feu. Pour ces derniers, la grande quantité de combustible
qu'il fallait emporter, la faible différence qui existe entre
la densité de l'air échauffé et celle de l'air froid, la né-
cessité d'alimenter, de surveiller sans cesse le feu dans
la corbeille suspendue à la partie inférieure du ballon,
étaient des obstacles et des dangers presque insur-
montables. Aussi, ne se sert-on jamais de l'air chaud que
pour lancer des ballons perdus, c'est-à-dire des mont-
golfières. Pour élever des aérostats montés par des voya-
geurs, on ne doit jamais employer que le gaz de l'éclai-
rage ou le gaz hydrogène pur,
l.» nacelle» la soupape» le lest. — La nacelle dans
laquelle se place le voyageur aérien, est suspendue au-
dessous du ballon, et soutenue par un filet en corde qui
enveloppe le globe tout entier. La soupape qui a été ima-
ginée par le physicien Ghmes, s'adapte à la partie supé-
rieure du ballon, et l'aéronaute peut la manœuvrer
comme il lé veut, à l'aide d'une longue corde. Quand il
ouvre la soupape, une partie du gaz s'échappe, et comme
ce gaz est remplacé par un même volume d'air, le
poids de l'appareil augmente, et le ballon peut ainsi des-
cendre lentement et graduellement. Mais si le ballon en
descendant se dirige vers un édifice, une forêt, une
rivière, et qu'il y ait quelque danger pour l'aéronaute
et pour la conservation de son appareil, comment éviter
ce danger? Le moyen est très-simple et a encore été
indiqué par Charles. En partant, l'aéronaute a eu soin
de placer dans sa nacelle des sacs pleins de sable : dans j
a vàe BU de ces sa<s, et le
aUgé faotant, sa force ascensiou-
; 1 Vaèie cl |«M condoire r.iéroi)aute
it ftH favonbfe paor y (wendre Icare.
■e ^ae par fe Btaie rooreo on paisse
■làr tarhMe f m aérostat
t. ^ Od aaaHie fiani^jlirfr uo ap^mll
qBÎ a éié imaginé, pour donner plïï;
cenle aéroslalique. Si , par une cause quelconque, le
ballon n'oflre plus les conditious de sécurité voulues,
l'aéronanle, en se plaçant dans la nacelle du pan»
tcb^^
us AÉIOSTATS. 239
peut s'abandonner à l'air et arriver à terre sans accident.
Faisons pourtant remarque^ que cet appareil n'a jamais
été employé jusqu'ici comme moyen de sauvetage dans
un voyage aérien; il n'a encore servi qu'aux aéronautes
de profession, pour étonner le public par le saisissant
spectacle d'un homme qui se précipite courageusement
dans l'espace du plus haut des airs.
Le parachute, que représente la figure 78, est une sorte
de vaste parasol de cinq mètres de rayon, formé de trente-
six fuseaux de tafiTetas cousus ensemble et réunis au
sommet, à une rondelle de bois. Quatre cordes pailant
de celte rondelle, soutiennent la nacelle destinée à rece-
voir l'aéronaute. Au sommet de l'appareil se trouve pra-
tiquée une ouverture qui permet à l'air comprimé de
s'échapper.
Le parachute modère la rapidité de la descente par la
large surface qu'il présente à la résistance de l'air.
Le parachute dont on se sert aujourd'hui est le même
appareil que Jacques Gamerin, aéronaute français, a
osé employer le premier. Le 22 octobre 1797, en pré-
sence d'une foule étonnée de son courage, Jacques Garne-
rin se précipita, protégé par le parachute, d'une hauteur
de mille mètres. Ce spectacle a été depuis prodigué aux
yeux avides des spectateurs, par sa nièce, Éiisa Game-
rin, par madame Blanchard, et de nos jours par Godard
et Poitevin.
Direetfon d«s aérostats. — On se demande bien sou-
vent s'il est possible de diriger à son gré les ballons
flottants dans les airs. Les études approfondies, faîtes de
nos jours parles géomètres et les physiciens, ont prouvé
qu'il serait impossible d'obtenir la direction des ballons,
parce que l'on ne possède aujourd'hui aucun appareil
suffisant pour combattre Ténorme puissance des vents
et des courants de l'atmosphère, et en même temps
assez léger pour être enlevé dans les airs avec le ballon.
240 PIJITS AlTiSlBHS.
XXIII
PUITS ARTÉSIENS.
On nomme puits artésiens des trouJs de sonde ^cartkœ
pratiqués dans le sol, et au moyen desquels les eaniâboto
à une certaine profondeur remontent jusqu*à la sor-
facedela terre,et jaillissent quelquefoisà de grandes bat-
teurs.
Historique. — L'usage de la sonde, pourlareGfaferâie
des eaux artésiennes, remonte aux temps les plus reca-
lés. La Syrie, TÉgypte, les oasis de Tancienne dialne
Libyque, présentent un certain grand nombre de poiU
obtenus à l'aide de ce procédé. Olympiodore, (joi i)r
vait dans le vi" siècle à ALexandrie, dit que dans les oasis
il existe des puits creusés à 300 et même à 500 aones
(48 et 80 mètres), qui lancent des rivières à la sarfece
du soL
Depuis un temps immémorial, le forage des source
jaillissantes est pratiqué par les Chinois, ce feupleextrà-
ordinaire qui, dans le mystère et le silence de^xiÂsAe-
ment, revendique une si grande part dans loutesle^ gran-
des inventions de Tespril humain. Dans la province ïOvl-
tong-kiao, sur une étendue de dix lieues de longueur
et de quatre de large , on a compté plus de dix mille
puits dont la profondeur pouvait atteindre quelquefws
jusqu'à trois mille pieds.
Pour creuser ces puits d'une si grande profondeur,
les Chinois employaient un appareil à percussion, dont
on ne connaît pas bien toutes les dispositions. On sait
seulement que la pièce principale est un cylindre can-
nelé en fonte pesant de un à trois quintaux, et soutenu
par une corde attachée à un arbre horizoAtal dont le pied
PUITS AKTÉSTIN6. S41
est assujetti au soi. Cet instrument se nomme mouton.
Des hommes le font danser au fond du puits, comme
un pilon au fond d'un mortier , en faisant ployer sous
leur poids, puis en laissant se redresser le grand arbre
incliné auquel il est suspendu.
1.68 puits artésiens en Enrdpe. — En Europe, dès
le commencement des temps modernes, nous voyonsl'u-
sage des puits artésiens répandu dans le nord de lltalie.
Les armes de la yille de Modène sont deux tarières de
fontainier avec cette épigraphe : Avia pervia. L* ou-
vrage le plus ancien dans lequel on trouve quelques
données certaines sur l'emploi de la sonde pour le per-
cement des pilits, est celui que publia en 1691 Bemar-
dini Ramazzini , professeur au lycée de médecine de
Modène.
Dominique Gassini , appelé d'Italie en France par
Louis XIV, s'efforça d'y faire connaître les procédés dont
il s'était servi,- dans sa première patrie, pour construire
les puits forés. Mais les anciens puits forés de l'Artois, qui
subsistent encore aujourd'hui, témoignent que l'usage
de la sonde était depuis longtemps connu en France. Ce
fut au temps de Louis le Gros, en 1126, que le premier
puits artésien fut creusé dans le couvent des Chartreux
de LiJlers, dans le département acluel du Pas-de-Calais.
Cette fontaine, qui n'a pas cessé de donner de l'eau jus-
qu'à nos jours, n'impose à la commune qu'une bien petite
dépense, celle de remplacer tous les vingt-cinq ans le
tubage en bois.
Bernard Palissy , l'illustre auteur des Rustiques figu-
rines^ dont nous avons cité les travaux et rappelé la des-
tinée malheureuse en parlant des poteries, décrit un
instrument qu'il avait conçu et qui est absolument l'ana-
logue de notre sonde, ou mieux, qui en est le premier
élément. « En plusieurs lieux , dit Bernard de Palissy,
* « les pierres sont fort tendres, et singuUèrement quand
« elles sont encore dans la terre ; pourquoi il me semble
« qu'une torsière la percerait aisément, etaprèslatorsière
S4S ram AKiisiim.
c on pourrait mettre l'autre tarière et, par tel i»ft]%]
« ou pourrait trouver du terrain de marne, ymi ilkw^
€ eaux» pour faire puits,' lesquelles bien squy^ }/m "
« raient monter plus haut que le lieu où la pcâoteM
« tarière les aura trouvées>et eela oe pourrafoire wpt
« nant qu'elles viennent de i^us baut que k îoÀh
c trou que tu auras lait. ^ \i^
Le premier puits artésien ereosé à Paris fet» £t-oii,
celui que fit creuser Jaeques Leborgne » dam ïlpiApital
des Enfants-Rouges , fondé par la duchesfie CAJeaçoa
sœur de FrançoisI*'. Depuisle preniier quart daio* siède,
le nombre des puits artésiens s'est coasidéfaUiHOiQat
accru en France, en Allemagne , en Prusse, et daos ia
plupart des pays de l'Europe. Sn 1S18, la Ssmààtm-
couragement pour V Industrie nationale attira beuKiCRV^
Tattenlion sur ce système en proposant des prix pourte
meilleurs outils et instruments de forage. M. Bèricart
de Thury, M. Degousée, se sont particuUërement distin-
gués par leurs travaux théoriques et pratiques dans fart
du forage des puits. C'est grâce à leurs recherches fitf
celle branche importante des arts mécaniques a i^> ii
y a trente ans, un degré de perfectionjoement ieiaan|ia"
l)lc. En 1844, le succès du forage entrepris par If. Mulot
à Grenelle, a excité un vif intérêt en France» elâtàhiUâ^
vivement Tattention et l'admiration publiques.
ConsidératloAs s^aérales sur les puits. artéftkMl* -*
Les eaux artésiennes circulent généralement dans VBA
couche de terrain perméable et entre deux couches iBape^
méables. La couche perméable est sablonneuse ou formée
de calcaire désagrégé, ou même composée de rochescoab
pactes, mais présentant desiissures profondes. LescoudMS •
imperméables sont du granit, de l'argile, de la marne, deli jl
craie, ou toute autre roche compacte sans fissures. BfA \
doncune cx)uche perméable a d, 6, comprise entre daox
couches imperméables ; elle absorbera continuelleffl<^
les eaux pluviales par tout son pourtour, et se remplira
dès lors entre les deuxcouches imperméables jusqu'&uflf
EDtB) iBTismS. 349
sertawe hsuleur, au niveau «4, par exemple. Si l'on vient
ij0rs à percer loos les dépMs qui recourrent la coudie
k^eûfère, l'eau BoaterralBe qui y est contenue jaillira par
«trou de sonde et a'élèvcraau dehWFJusqu'aunireaucd
qu'elle alleist dans eette espèce de t&Be naturel, que
iorooela coucbeaqiiifèread,(ifr.L'eau s'élève doscihms
tes trous de sonde^ en raison de la tendance qu'ont les
lîilHides k se mettre en éqraiibre eu au même nhrean
éûob les v(U£s communiquants.
L'eseinple d'un bassin bien clos et demi-eirenlaire,
«eNBue celai que nous yeoons de figurer, se rcoconire
miauent dans la nalure. Le bassin, de forme plus on
moîat iiTéguliëre, est souveal coupé, interrompu par
mille accidents de t»rei», en sorte qu'une partie de la
Uppe d'eau souterraine s'échappe par des fissures late-
ntes ; il en résulte que l'eau ne peut pas s'élever exacte-
acBl à le hauteur de son point de départ, ou à la hau-
teur qu'elle occupe dans les branches du vase naturel
|qui la ooQtieoit. Le Crottemoit que l'eau éprouve, avant
Â'arriveran trou de sonde, dùrumia aussi la hauteur de
la «oloime jaillissante: en ^t, ce» eaux se meuTent dans
igi canaujc irré^uliers et eueooibréfl de détritus qui leur
Opposent une grande résist^ic».
■-Pour trouver des «avMLiaiUiaaMitw, ditM. Dégooaée,
011 dena rechereher ces espaces phuoa màos
gés dans des saillies dominantes, tenksqadhs
ches de la plaine se relèroit qoelqnefois de
présenter leur tranche. H résulte en effet de obM[
position qne les eaux extérieures, s'mfiltnurt '"^
coudies perméables, affleurent en Tenant
les coteaux de bordure, et, suivant avec cesco*^
inflexions du fond , sont d'autant plus soscfi^^f^'
remonter par les trous de sonde et de d<)Qi^^^]^'^
à des puits artésiens, que les points d'iDfiL*''|yi^
plus élevés et le»points de déperdition plB>^^^
Fmlts «rtésle» 4e CtecseUe. — Lës M^'^^S^
tent la magnifique source jaillissante de &^^^
portesde Paris, coulent du dessous d'une su^ ^
yiron soixante lieues de pays, et partant de C^;;;;^
yent à peu près la direction de Bar-sor-Seii:::^^^^^^^^^
IVoyes, Nogônt-sm>-Sèine , Provins. C'est
qu'affleure une couche épaisse de sable vert
ment perméable, située sous Paris et renfc^^
puissante nappe d'eau. Au-dessus de ces grè ^
ris, se trouvent des couches de craie et d'à
méables , qui affleurent en Champagne à
plus grande que celle de Paris. Le plateau (M^
est par&itement placé pour favoriser le jaîHte^sB^'
eaux dont il est le point de départ, car son ûût^
dessus du niveau de la mer est de 473 mètres, ts0^
celle de Paris n'est que de 60 mètres.
Ârago avait calculé d'une manière approxiinatit^<
Paris l'épaisseur des couches à traverser pour att^^''
les sables verts, c'est-à-dire la couche aquifêre h P
teau de Langres, était de 460 mètres. D'après ces*
nées, M. Mulot commença le forage du puits deGren(
le 3 novembre 1833. En 1836 on avait atteint uncp
fondeur de 400 mètres par un travail très-régulier; fl
alors, ime cuiller consistant en un cylindre d'un p(
énorme, étant tombée au fond du puits, on ne put
retirer que par morceaux, et ce travail opéré i
PUITS ARTÉSI£NS. - 246
7 les ciseaux et la lime à une aussi grande profondeur,
L dura quatorze mois. Le 26 février 1841, le forage étant
; irrivé à 548 mètres, un Yolume d*eau considérable en
sortit.
. Pendant près d'un an , le puits de Grenelle lança une
énorme quantité de graviers provenant de la dégrada-
tion de ses parois. Enfin, il se dévia de sa direction primi-
tive perpendiculaire, et lança néanmoins, en 24 heures,
4 500 000 litres d'une eau limpide dont la température
s'élevait à 27''. Le jet de cette eau atteint aujourd'hui la
hauteur de 96 pieds au-dessus du sol.
M. Héricart de Thm^, dans son rapport du 8 avril
1840, avait annoncé quels seraient le nombre et la na-
ture des couches de terrain à traverser, et à quelle pro-
iondeur on devait trouver l'eau. Il avait dit : l'eau jail-
lira des grès verts à 675 mètres environ , et elle parut à
548 mètres : elle donnera 4000 litres par minute, et elle
donne 4000 litres par minute : elle aura une température
-de 30*" degrés : elle sera douce, dissoudra parfaitement
le savon et conviendra à tous les usages domestiques.
Toutes ces prédictions de la science ont été confirmées.
Ynits «ptésien de Passy. — Le puits qu'on exécute
en ce moment dans les anciennes carrières de Passy,
près de Paris, présente des proportions gigantesques.
On compte atteindre la même nappe d'eau qu'à Grenelle ;
mais comme le lieu est plus élevé, il faudra creuser plus
profondément. Ce grand travail a été commencé par
M. Kind, habile ingénieur Saxon.
La méthode appliquée à Passy n'est pas la même que
' celle qui fut employée à Grenelle. A Grenelle, l'instru-
ment de forage était une sorte d'énorme tire-bouchon. A
Passy, on se sert, pour creuser la terre, d'un ciseau outré-
pan, armé de sept dents en acier fondu et pesant 1800 ki-
logrammes. A Grenelle, l'instrument de forage était atta-
ché à. une longue tige de fer. A Passy, le trépan est sup-
porté par des tiges en bois de dix mètres de longueur
vissées l'une à l'autre. L'ensemble de ces liges et du trépan
est M^peMiu à l^one dn eiMflrillB dPttn halMrifti
l'aolrt octrimité iaquel eet ■IfccMe «iftflge
an fiiton dHm cylindre à tapear* laUi^qi
Irépaa reçoit ainsi un mouTement alternatif
Oaand ce trftpan a foré le^afts nr'une
1 mètre à l-,60, on le détidio de restN»M«0M|>
dir et en le remonte à l'iMe d^oi ««UeftaftMMlMl
vm tregU, mis em m o uTcmo Bt^ar qa »w<imi<nimii
fapeor* Les dètrims ssnt wiiMB «te- p^màlÊÊÊk
nieBm*e qae Toatil entame la^ terre. Qêl fa»
six heures, ensuite on procMe mi
mêaftetemps. On em^efowr tem
driqae en tAte, qn*oii descend an flMd Aa
afoimliréle trépan« Le londdn aeaM eat
clapets 8V)uvrant de dehors -eR deftade; SarU^dMli
sera au fond du faits, les natièpea<bi mbmws «^lm»
ses pén^rent dans son intAiteur tmi ^mwmÊlltÊfêÊf/Ê,
qm se rsferraent ensuile wm le iMsids 4e «aMMs
matières. Le terme des trataux du pviila :ftrt dslÉif
n'est pas encore atteint. Un accident au f fenu «nlHK t
retardé le moment de la rtossite déftniiiw.
XXIV
PONTS SUSPENDUS.
composent de câbles ou de ctiatnes de fer» tendus^w
rrre à l'autre d'un fleuve ou d'une ritières et s»ppoit0(t>
ail moyen de tiges de suspension y un tabtier qui dusie
passage aux piétons et aux Toitures. Les avantage! te
plus spécaux de ces ponts sont leur positioii jnéip»'
dante du Ut des fieuves et des lorrens impétorax att-
dessas desquels on n'aurait pu 4lablir4es {nies depiUfif
PONTS SUSPENDFS. SWn
hr 'ftcilité , la protiiptilude et l'économie de leur con-
atruction, enfin leur hardiesse, leur légèreté et leur
élégance, Tanilis que dans les ponts fixes, la largeur
des arches n'a jamais dépassé 60 mètres lorsque la voûte
est en pierre, 73 mètres quand elle «st en fer, et 1 19niêtreË
quMid on emploie seulement le bois [ces nombres étant
àes limites maximum qu'il a été permis d'atteindre,
mais en deçà desquelles on s'est presque toujours tenu),
la portée des arches des ponts suspendus , au contraire ,
peut s'étendre jusqu'à 500 mètres. Ils l'ranchissent les
raillées les ptus profondes et relient entre eux les faîtes
les plus escarpés. D'autant plus solides et d'autant moins
dangereuï que leur portée est plus grande, ils devien-
t l'ornement architectural des abîmes par la grâce
à légèreté de leurs courbes.
é biBtoriqne. — C* esta l'Asie que revient l'hon-
F des premiers essais de ponts suspendus. Le voya-
STOT Turner, dans la relation de son ambassade au
Thibet, parle d'un pont appelé Chouka-Cbazum, et
composé d'un plancher en bambou, appuyé sur cinq
chaînes de fer, La longueur de ce pont était de 146 mètres ;
les haTtitaats lui attribuaient une origine fabuleuse.
'L'Histoire générale des voyages parle de l'existence, en
en Clime, de deux autres ponts du môme genre.
Ces ponts, que les écrivains chinois ont pitloresque-
ment appelés ponts votants, sont souvent tellement
éiçvés qu'ils ne peuvent être traversés sans crainte. Un
pont de cette espèce existe encore dans la Shenlse ; il
s'étend d'une montagne à une autre, sur une longueur
de 400 pieds dans le vide. De la surface des eaux dans
le fond du précipice au tablier du pont , ii y a 500 pieds.
La plupart de ces ponts volants sont assez larges pour
que quatre hommes puissent y chevaucher de fronl;
<Igs balustrades solides et élégantes sont placées de cha*
que côté pour la sécurité des voyageurs. Il n'est pas
impossible que les missionnaires chrétiens envoyés en
Cbtae, n'aient connu ce fait il y a oent cinquante ans, et
iU rOlITS SUSPENDUS.
ce renseignement, communiqué aux ingènienTS eor^
péens» a pu être la cause première de rintroductum k
ponts suspendus en Europe.
Depuis assez longtemps, dans 1* Amérique duSod^des
ponts suspendus relient entre eux les hauts sommets
des Andes et des Cordillères. M. de Humboldt trawm,
en 1812, la rivière de Chambo sur un pont sospendode
40 mètres de longueur. Dans ces contrées, oA le fer e8(
rare , les câbles sont construits avec des liane» , et In
cordes, fournies par les fibres de Y Agave amerietm.
En Europe, on trouve dans un recueil de madùm
publié & Venise en 1617, deux planches repiaenlant
des ponts suspendus, Tun en chaînes de fer, l'antre
en cordes. En 1741, un pont fut construit surbLees,
entre les comtés de Durham et d'York : un petit plancto
de deux pieds de large, pour le passage des piétons, était
établi sur deux chaînes en fer. Long de 70 pieds, il est
muni seulement , d'un côté , d'une main courante; sas-
pendu à plus de 60 pieds au-dessus d'un torrent, il
éprouve un balancement considérable. Mais le premiff
pont suspendu permanent pour le passage des voitures,
établi d'après le système moderne , a été constniit par
M. Findley en Amérique.
Après rAmérique, l'Angleterre vit s^éleyer des ponts
suspendus sur plusieurs points de son territoitft.
Quant à la France, les guerres continuelles qmïèpTÙ-
sèrent, au commencement de ce siècle, arrêtant ïcs-
sor naturel de son industrie et l'isolant du mouvement
des autres nations , retardèrent parmi nous la natu-
ralisation des ponts suspendus. Le premier pont de ce
genre fut établi dans la célèbre petite ville d'Annonay,
par les frères Seguin , neveux des Montgolfier. Ce pont
n'était destiné qu'aux piétons, mais les constructeurs eu-
rent bientôt le mérite de jeter sur le Rhône, entre Tain
et Tournon, le premier pont suspendu propre aux voi-
tures qui ait été vu en France. Depuis cette époque, les
ponts suspendus remplacèrent bientôt partout les bacs
PONTS SUSPENDUS. 249
Biôn se servait pour iraverser les rivières, et ia France
h plus rien eu à envier, sous ce rapport, à l'Amérique
y l'Angleterre.
istmellon des pOBts sospendas. Les cAblea. —
bc&blcs, qui doivent servir à supporter le tablier du
" it, sont tendus d'un bord à l'autre du cours d'eau ou
adépression qu'il s'agil de franchir, et supportent ce
Uier au moyen de tiges de suspension. Ces câbles sont
lés de fils de fer ayant tous la même longueur, non
06 eosemblc, mais juxtaposés parallèlement, et re-
i^de distance en distance à l'aide de lils recuits qu'on
e ligatures.
j doit donner aux câbles une dimension suffisante
r qu'ils supportent, sans chance de rupture , le poids
I &Tdeaux accidentels qui peuvent se présenter. Il
1. tendre d'une manière égale tous les fils, de peur
^, on petit nombre seulement supportant l'effort, ils
a rompent et ne déterminent ainsi la chute du pont.
i cette condition n'est pas rigoureusement réali-
té. U faut avoir soin de faire bouillir les fils dans
1 mélange d'huile et de litharge, et de les recou-
vrir ensuite de plusieurs couches de peinture à l'huile
lorsqu'ils sont réunis pour former le câble , aûn de les
É élire à l'abri de l'oxidation. Les cables en fils de fer
pt faciles à fabriquer et on les emploie Irès-générale-
Bit en France.
Chaînes. — Les chaînes, dont le rôle est le même que
celui des câbles, sont formées de barres de fer forgé re-
liées entre elles par des boulons. Le forgcage de ces
pièces doit être fait avec le plus grand soin, car il suffit
d'un grave défaut dans l'une d'elles pour que sa ru^ure
entraîne la chute du pont. C'est là le grand inconvénient
des chaînes. Quoi qu'il en soit, elles sont presque exclusi-
vement usitées en Angleterre, et leur usage tend même
à se substituer en France à celui des câbles, quandil ne
s'agit pas seulement de passerelles, mais de ponts que
doivent traverser des voitures lourdement cliargées.
b
YëMtar. — liS taUier sefntage «aoftcliMMitefMI h
les waves et en deux traMsin filnoés éo dBqpRoi^ 1
IK)qr le passage des piétons, n se composs de taMMl 1
soqUmmbs am den bMis far iM4ien im mÊfmimu 1
■lessoiitreUéesparlsaloogvcniiCBlinviMÉlel^^ |
I* liaiion des tiwenes est trt»4raportBite,-dl^
b«ft d*éyiler les ondalalkiiis proànitas
ifoilaiea en répartissaflt leur pé t àB <
nombre de tiges. Le plancher de 1» ekaouBi
de férts madriere fixés eor les Inwmea et
perpenfienlaire ao leur, et de pitaWbee àk
madriers en travers du pont. Le plancheT'dn
formé de plandies clouées for le» 'longnriMHiMP
trMifent a« bom -des traverses et sur càkSêqàÈmèKâ
la chaussée.
4MéeB. — Pios la coorhere dee dudnes e^Mif»
par rapport anfRri, moins Peftirt qfiie k» rhiJnifsnlw
câMes ont à sopporler est osMidéciUMe, Qisi jftm éfi
qu'on élèw beaucoup les points d'appui 4» pndi M*
petodos, afti de doimer aux chedoM-tat ptaB|nii
comfmre possible. Les points d'appui mm des mmà
en maçonnerie ou des colonnes de Ion te. In f/tataUf il
y en « deux placés sur les mes, et qnelquefcîs sBiw-
sième placé an milieu de la rivière et qui preaitewm
de frilê. Au delà des poîntsd'appui fixés sur les AMLdm^
les chaînes s'infléchissent vers le sol, oùéiieesetMÉà
des massift de maçonnerie appelés cuiéeB. CwMtiwÊm
qui sedirigentdansnn sens innerse deceluîdapoat^ sHt
dites ehatnês de tetmm, Grdce à oette inginieiise dis^
âfion, la résistance de toin les efforts transnris le leiBf de
la ciUtne est dirigée dans le sens des points d'i^pui ^
tend non pas i 1^ renyerser, mais à les écraser» ce qà
n'est pas focile. Les chaînes se figent définitrvaBeBtdssu
des chambres souterraines.
tprevira 4« IpMMt M0|MM««« --^ Lee ponts Sl^
sont jamais livrésàlatârcnhition sansanm* été seonmi
une éprewiepréalaUei duas laquelle Hsdeimt «apporter
me charge dépassant de beaucoup celle qu'ils supporte-
«ieiit s'ils étaient couverts d'hommes se coudoyant les
ms les autres. On exige en effet qu'un pont suspendu
puisse supporter pendant vingt-quatre heures la charge
le 200 kilogrammes par mètre de surface; or des hom-
mes se coudoyant, n'y produiraient en moyenne qu'une
charge de 70 kilogrammes, et l'ouragan le plus furieux ne
produirait pas plus d'effet qu'une charge de 68 kilo-
pummes. Cependant, afin de ne pas trop ébranler les
nnttèriaux de construction , on permet pour six mois le
jnâsage sûr le pont, après qu'il a subi une épreuve moi-
tié momdre, dans laquelle le tabher est chargé seulement
de IW kilogrammes par mètre carré. Mais après le
délai fixé par cette autorisation provisoire, l'épreuve
entière doit être faite.
VoBtAi «nspendus les plas remarquables. — Le pont
de Pribourç, jeté sur une profonde vallée, n*a qu'une
seule travée de 265 mètres de longueur, et les chaînes
sont aitiarrées dans le roc; celui de Menay en Angle-
terre possède trois travées; il est élevé d'à peu près
30 mètres au-dessus de la mer et les bâtiments à voiles
peuvent passer dessous. Le pont de Cubzac, en France,
a cinq travées et 500 mètres de longueur. Il est sup-
porté par des colonnes de fonte et donne aussi passage
auft navires. Le pont de RoiMi possède une arche en
toÊtè f très-élevée et située au milieu de la Sdne; on
laiwpchit à Paide d'un pout-lefte qn*on soulève lors du
pJMige des narres, hes massife de imconiterie <pii
sunNNlent eetle arche sont asset écartés l'on de l'autre
pour livrer passage aux plus largas des Taiaseaux qai
iroipMloiit ie poft*
PONTS SCSPBRDCS.
XXV
lA PHOTOGRAPHIE.
Ja«a|^ Kl«pce crée Ia pholoBTMplile. — CtA
sepli NicépUore Niepce , ai à Gliâloii-sur-Saône ei
que revient l'hoiincur de la découverte exlrao
don! nous allons nous occuper. A 27 ans, Joseph Kiepcè'
Taisait , comme lieutenant, une partie de la campagne
d'Italie, el en 1794, il ôlait nommé adminislrsleurdu
district de Nice. En 1802, il rentra duns sa ville natale.
où il fut rejoint par son frère Claude Niepce. ReUrès
dans une petite maison de campagne sur les bords de la
Saône, aux environs de Cbàlon, les deux frères s'y occu-
pèrent d'industrie et de science appliquée. Le dÉliut des
recherches de Niepce remonte à l'année 1813, el sa
premiers succès au commencement de Tannée 18J4.
Le problème que Niepce poursuivait consistait ikfeet
les images de lu chambre obscure. Cet înstrumealcoti-
sisle en une boite, fermée de toutes paris,
tion d'une petite ouverture par laquelle pénètrent là
rayons lumineux. Ces rayons lumineux, en s'entre-
croisant, vont former une image renversée et
I wgg
LA PHOTOGRAPHII. 253
courcie des objets sur un écran placé au fond de la
>oîte.
La figure 80 met en évidence le phénomène d'op-
tique qui se passe dans la chambre obscure, et qui a
pour résultat de donner à l'inlérieur de cet instrument
une image renversée des objets extérieurs.
Ppr^a, physicien Napolitain, qui le premier fit connaî-
'tre le phénomène auquel donne lieu la chambre ob-
scure, imagina de placer une lentille biconvexe devant
l'ouverture de cet instrument. L'image gagna beaucoup
en éclat, en netteté et en coloris.
C'est en 1824 que Niepce résolut le problèine qu'il s'é-
tait proposé, qui consistait à fixer l'image de la chambre
obscure. L'agent chimique impressionnable à la lu-
mière donUl/it choix, fut le bitumé de Judée ^ matière
noire qui** exposée à la lumière, se modifie chimi-
quement eî perd sa solubilité dans les liqueurs spiri- *
tueuses. Il appliquait une couche de bitume de Judée
sur une lame de cuivre recouverte d'argent, et pla-
çait cette lame au foyer de la chambre obscure. Après
une action assez prolongée de la lumière, il retirait la
plaque et la plongeait dans un mélange d'huile de pé-
trole et d'essence de lavande. Les parties influentêes'par
la lumière demeuraient intactes, les autres se dissol-
vaient. Ainsi formé, l'enduit de bitume représentait les
clair^ ; la plaque dénudée du métal représentait les om-
bres ; les parties de l'enduit partiellement dissoutes, les
demi-teintes. Malheureuseipent, il ne fallait pas moins
de dix heures pour un dessin, à cause de la lenteur
avec laquelle se modifie le bitume de Juilée sous l'in-
fluence de la lumière. Pendant ce temps, le soleil pour-
suivant sa route , déplaçait les ombres et les lumières.
Par ce procédé, encore bien imparfait on le voit,
Niepce parvint à former des planches à l'usage des
graveurs, car tel était son but. En attaquant ces pla-
ques par un acide faible, le métal se* creusait dans les
parties que n'abritait pas l'enduit résineux, et l'on pou**.
254 LA raoTOGtAmi.
vait eiisaite se servir de celte planche pour tirer im V
gravures sur papier. Niepce appelait ce nouveau proeèii \|
de gn^vare kéliograpkie.
•• ^ ■wpic. — Dans ce moment, un antre expèrimen^
tateur s'occupait à Paris des mêmes travaux; c'itûtk
peintre Daguerre qui s'était fait nn certain renom pv
l'invention du Diorama. Mais Daguerre n^avait WQ.
obtenu aucun résultat satisfaisant de ses \ongmmlm
veSy quand il appri t qu'au fond de sa province, unhwn
était parvenu à résoudre le problème dont il i»
cupait, c'est-à-dire & fixer les images de la chmbK
Le peintre parisien ayant reos^à se mettre en np*
port avec l'inventeur çhalonnaiSy Jui proposa de s'taaor
cier à lui-pidur continuer dé po^rsuivre^ msnmn^li
* ^solution ,du problème qu'ils avaient aM^M^icuB d»
son côté, te 14 décembre 1S30, un traité fUcTà-cetcM,
signé entre eux à Châlon.
Niepce ayant communiqué à Daguerre le secret de ses
procédés, Daguerre s'applique aussitôt à les perfisctioA-
ner. Il remplace le bitume de Judée par la résine qu'on
obtienten distillant Tessence; de lavande; il ne lave plus
la pla^ftnfdans une liuile essentielle, iri'exposeà J'aclioD
de là Vù^peul* fournie par cette essence à la iempératare
ordinaire. Ciette va{)em- se condensait seulemeiiV^ÈNi\fiS
parties restées dans Tombr^ét respectait les clai^ repré-
sentés par la r^ine blanche. Les ombres étaient rep^
sentées par^ne sorte de verQÎa transpËHhent formé parte
résine^dissoute dans l'huile essentielle. En même tempSi
Daguerre change complètement les bases du procëdi j
dont Niepce s'était servi. Tandis que Niepce ne£8âsaitdi 1
la plaque qu'un moyen d'arriver & la gravure, c'est4r ?
dire cherchait à obtenir, par l'action de la lumière, une T
planche typographique propre à donner des épieavci ,
sur papier, Daguerre, au contraire , ve^ -que le desiin
définitif demeure sur la plaqîQe. Ainsi l'image sera M'
mée suc mé^al i|tt lieu d'être tirée sur^apîer, eocnnisla '
Lk PHOTOGRAVHIS. 3A5
voulait Niqpce, le premier inventeur ; c'est le système de
J)aguerre qui prévalut h/vc/^^-t^JuJU
Les deiix associés venaient dejgttfostituer aux substences
réâneuses l'iodé^ qm dpifkne une grande^ sensibilité aux
plaques d'argent, lorsque Ntepce mourut à l'âge de 63 ans^
Après vingt ans de travaux, il mourut pauvre et ignoré ;
la gloire ne devait^rayoniMT que plus lard autour du
nom d^'homme^ui av^it* produit la plusxurieuse dé-
couTOle de sbn siècle.- /'
Continuant seajrecherches, .Daguerre eut bientôt le
bonheur de découvrir la ^riîerveilleuselnfluence des va-
peurs de mercure sur l'apparition de l'image photogra-
phique. Il reconnut que l'image formée par l'action de
la lumière sur une plaque revêtue d'îodure d'argent,
est d'abord invisible, mais qu'elle apparaît subite-
nnent si on expose cette plaque aux vapeurs mercu-
rielles.
C'est le 7 janvier 1839 qu'Arago annonça publique-
ment à l'Académie des sciences de Paris, la découverte
de Niepce et Daguerre. Le 19 août 1839, Arago rendit
publics les procédés des inventeurs, qui jusqu'alors
étaient demeurés secrets. Le gouvernement accorda
une récompense nationale à Daguerre et au flls de
Niepce.
Bescriptioa an ^r«cé4é pkot^ipraphlqiie Ae Bai^iierÉpe.
— Dans le procédé de Daguerre, c'est-à-dire dans le dch
gnerréotype ou photographie sur métal, les images se
ferment à la surface d'une lame de cuivre recouverte
d'argent. On expose cette lame aux vapeurs que l'iode
dégage spontanément : cet iode se combine avec l'aiv
^gent, et il se forme ainsi une minée couche d'iodure d'tr*
5^ent qui est excessivement sensible à l'action des rayons
lumineux. On place la plaque iodurée au foyer de la
chambue noire, et on ai3(iène sur cette plaque l'image
formée par la lentille de l'instrument. La lunièrOt
avons nous dit, a la propriété de décomposer Tiodure
d'ai^ieot ; les iwrties de la plaque, vînunem édairèos^
?<wpee,'lefnaia
oén
JMbevttt-flBeMeto.
plus ïigoureuXï
,ics sVimalgaraaDt 3
,1, le dessin devient [
.f^e peut dès lors rfr.i 1
îiiorcure qui formait
■lils el peu adtiÉrenls,
iLic d'or qui adhère à
I
2M LA PHOTOGRÂPUI.
subissent donc cette décomposition, tandis qu^
sont dans l'ombre demeurent intactesNC é
Retirée de la chambre obscure , la pmqphie'
d*iodure d'argent décomposé par la lumière , ne inré-
sente encore aucune trace visible d'image. On la soumet
alors , dans une botte fermée , aux vapeurs émises par
le mercure, que l'on chauffe légèrement. Cette opéra-
tion fait apparaître l'image. Eh effet, les vapeurs vienneot
se condenser seulement sur les parties que la lumièn
a frappées, c'est-à-dire sur les parties décomposées de
la couche d'iodure d'argent. Un vernis éclatant de mer-
cure accuse donc les parties éclairées, et les ombres sont
représentées par la surface même de la plaque dans les
parties non recouvertes par le mercure. Il ne reste plus
qu'à débarrasser la plaque de l'iodure d'argent qui
l'imprègne encore, car cet iodure d'argent noircirait sous
rinlUience de la lumière et ferait ainsi disparaître le des-
sin. Pour cela, on plonge la plaque dans une dissoMon
d*h>po$uintc de soude, sel qui a la propriété de dis-
soudi^e riodurc d'argent non impressionné par la lu-
mière.
Pc^rtoclloMiieineMls 4e la découverte 4e BÎlcpee H
D«c«erre. — Dans le procédé que nous venons de dé-
oriiv , il fallait pour obtenir une épreuve, exposer là
plaquo pendant un quart d'heure à une ImmibTeVc^
vive, lios éprouves miroitaient désagréablement par
TolTot du métal ; on ne pouvait reproduire les objete
animés; le ton du dessin n'était pas harmonieux; on
n'avait que la silhouette des masses vertes des arbres;
entin l'image pouvait s'etTacer peu à peu par suite de
la volatilisation lente du mercure. La plupart de ces
défauls résultaient de la trop longue exposition de la
plaque à la lumière»
\a\ promière modification faite au procédé primitif
do l'inventeur, porta sur la chambre obscure. H. Gharies
tUievalier en y introduisant un double objectif achro-
matique, put concentrer une plus grande quantité de
Jd
/•' j/^^^pOl.
y •-
f LÀ PHOTOGRAnilI. i57
lumière sur la plaque, et réduire ainsi la durée de
l'exposition lumineuse à deux ou trois minutes. Par
ce moyen, le champ de vue était agrandi, et on pouvait
faire varier à volonté les distances focales de la lentille.
En 1841, M. Glaudet, artiste français, qui exploitait à
Londres le procédé de Daguerre, découvrit que le chlo-
rure d*iode appliqué sur la plaque préalablement iodée,
augmente singulièrement la sensibilité lumineuse de la
plaque. Le brome, le bromure d'iode, Tacide chloreux
sont des substances accélératrices encore plus puissantes et
découvertes postérieurement. Avec l'acide chloreux, on a
obtenu des épreuves irréprochables en une demi seconde.
La découverte des substances accélératrices permit de
faire des portraits. Jusqu'alors, l'obligation pour le mo-
dèle de se tenir longtemps en plein soleil, n'avait permis
que d'obtenir des figures contractées et grimaçantes.
Il restait encore un dernier perfectionnement à ajou-
ter à la méthode de Daguerre. Les images miroitaient,
comme nous l'avons déjà dit; de plus, le dessin man-
quait- de fermeté, parce qu'il ne résultait que de l'oppo-
sition des teintes du mercure et de l'argent ; le plus frêle
attouchement suffisait pour effacer l'image. Tous ces
inconvénients disparurent par la découverte, due à
M. Fizeau, du procédé qui sert à fixer les épreuves. Si
Von verse sur l'épreuve une dissolution de chlorure d'or
mêlée à de l'hyposulfite de soude , et si on chaufiTe lé-
gèrement la plaque, elle se recouvre d'une mince feuille
d'or métallique. Dès lors l'argent ne miroite plus autant;
en effet, il est bruni par la mince couche d'or qui se dé-
pose & sa surface ; les noirs sont aussi plus vigoureux,
et le mercure qui constitue les blancs s' amalgamant
avec l'or et prenant un plus vif éclat, le dessin devient
plus net et plus ferme. Enfin, Timage peut dès lors ré-
sister au frottement, parce que le mercure qui formait
le|dessin & l'état de globules très-petits et peu adhérents,
est maintenant recouvert d'une lame d'or qui adhère à
la plaque.
\
iS9 LA raoTomnoE.
i
— Poor résumer ce qû
précède, iit)as feroos conriftttre en pea de mots les
moyens rii ïcnt employi^ anjocondliai pour obtenir une
ênr^u^e «le ohotfljrnphîe sur mélïl, c*esl-à-dire me
êpren^ an. 'laguerrifetfpe proprement dit.
La lame de pL.iqaé <rdrsreat, préalablement polie afee
des <<:ins minatienx. est exposée aux vapeurs d*iode pour
provoquer In formati<?ii d'one mince cooche d'iodore
d':irffwît: — on la soumet à l'action d«s vapeurs du
brome, du ohîomre d'iode ou d'autres substances accé- '
Léntnees ; — ou place la plaque dans la chambre ob-
scure, et <?n laisse arriver sur cette plaque les ravons
lumineux: — ou la soumet aux vapeurs mercarieUes :
pour faire apparaitre l'image ; — on lave Tépreuvc k ,
rhyposuUite de soude pour enlever Tiodnre d'argent non j
attaqué ; — enfin, on trxe réprenve par le chlorure d'or. '
Pk«c«^v«pkle mmr papier. — La photographie SOT i
pla«pie mèt:\l:îque a un inconvénient capital, c*estqne
chaque opêr\tion ne fournit qu'un tjrpe unique. Comme
inconvénients secondaires, on lui reproche , avec rai-
son, le miroitasre métallique, qui est si choquant snr Ja
plupart des épreuves, et qu'il est presque impossible (te
bannir. En outre, le dessin ne reposant qu'à Ja sarface
de la plaque , n'est qu'un mince voile qui ne ^tteSûVe
pas la résistance nécessaire à un objet de durée.
La photographie sur papier a apporté le comptèmenl
le plus brillant à la découverte qui nous occupe, car die
est exempte de tous les inconvénients qui sont inhé-
rents à la daguerréotypie. Elle présente, en effet, cet im-
mense avantage, qu'un premier dessin étant une fois
obtenu, il peut fournir un nombre immense de rep^odu^
tions; cette condition est d'une importance essentielle.
En second lieu , dans les photographies sur papier, l'image
n'est pas formée seulement à la surface du papier, mais
elle pénètre assez profondément dans sa substance, ce
qui est une condition de résistance et de durée.
LA PHOTOGRAfniE. SSf' "
A photographie sur pnpier, celle modiflcation si né-
SBire de la mélhode de Niepce et Dagiierrc, a été
»uverte en 1839, piir M. PoxTfilbot,aiTinleur anglais,
n'est pourtant qu'à partir de 1845, que cette nonvelle
■^ode a élé connue et s'est répfindoe en Europe.
iMorle et pratique de« opérations Ae la p^otogm"
te «wr papier. — Ayant de faire connaître le procédé
lique de la photographie sur papier, nous donn«-
s «ne idée générale de l'opération.
I Von expose i l'action de la lumière solaire les sels
tgeat, lesquels sont naturellement incolores, ils noir-
rart «a se déromposant. Si donc, on place an foyer
be chambre ohscure une fenille de papier imprégné
tire ou d'iodure d'argent, les parties vivement
s de l'image noircissent la couche de chlorure
^ent existant sur la feuille de papier, tandis qne
inrHea obscures ne la modifient point. On a de cette
ât/te un dessin dans lequel les parties claires appâ-
tent en noir et les ombres en blanc : c'est ce qu'on
efie nne iwiagr négative. Qu'on place maintenant
eëtte image sur une feuille de papier imprégnée d'un
sel d'argent et qu'on expose le tout au soleil, les par-
ties blanches da dessin laisseront passer les rayons lu-
mineux, les parties noires les arrêteront. Il en résultera
donc sur le papier ainsi recouYerl par l'épreuve négative
et imprégné du sel d'argent, une épreuve dite positive
a laquelle les clairs et les ombres seront dans une
jHition normale,
►assons maintenant au procédé pratique,
*our ohtenîr l'épreuve négative dans la chambre
(Cure, on reçoit l'image sur une feuille de papier en'
Ite d'iodure d'argent mélangé d'un peu d'acide acé-
[ae, puis on l'expose au foyer de la chambre obscure,
lit d'une demi-minute environ, l'action chimi-
il produite.
;ndant, quand on relire la feuille de papier de la
i obscure, on n'y voit point d'image. T
260 LA rHOTOGBAPHII.
faire apparaître, on plonge Tépreuve dans une dissola-
tion d*acide gallique, qui forme un sel noir, le galkU
d'argent^ dans tous les points où il s'est formé de l'oxyde
d'argent libre, c'est-à-dire dans tous les parties que Ja
lumière a frappées. On enlève l'excès du sel d'argent non
influencé, on lave l'épreuve dans une dissolution dliypo-
sulfite fe soude, et on obtient ainsi l'épreuve négatire.
Plaçant cette épreuve sur une feuille de papier imiikgnée
de clilorure d'argent et exposant au soleil pendant 15 i
20 minutes ou à la lumière, diffuse pendant un temps
qui varie d'une demi-heure à quatre heures, on obtient
l'image positive qu'il faut laver comme tout à l'heure et
pour le même motif avec l'hyposulfite de soude.
Ajoutons que l'on peut tirer un nombre très-considé-
rable d'épreuves positive^ avec l'épreuve négative ou le,
cliché. f^^
Photographie sur Terre» emploi du eouoéi#B. — ,
L'irrégularité de la p&te du papier empêche d'obtenir sur
cette substance des épreuves à coiitburs nets et arrêtés.
La découverte de la photograhie sur verre a remédié à
cette imperfection en permettant d'obtenir des dessins
dans lesquels le trait est doué de la plus rigoureuse pré-
cision. Dû à M. Niepce de Saint-Victor, cet artifice con-
siste à former l'image négative sur la surface, parfaite-
ment égale ou polie, d'un morceau de verre ou4eg\ac,e,
recouverte d'une matière transparente telle que Ya\bu-
mine. On obtient ainsi une surface parfaitement plane et
polie, presque égale, sous ce rapport, à la plaque du da-
guerréotype, et sur laquelle le dessin photographique
s'imprime en épreuve négative avec les contours les
plus précis et les mieux arrêtés. Avec ce cliché négatif
sur verre, on tire ensuite des épreuves positives sur
papier.
Voici maintenant les opérations pratiques qui senenl
à obtenir une épreuve au moyen de la photographie sur
verre.
Sur une lame de glace on étale une légère couche
B LA PHOTOGBAPniE. '< ^W
d'albumine liquide, c'est-à-dire de blanc d'œuf dàs^
dans l'eau. On laisse séch^ celte couche, qui forme sur
la lame de glace un enduîtlrânsparent el poli. A cette al-
bumine, ou a eu d'avance la précaution d'ajouter une pe-
tite quantité d'iodure de potassium. Quand on veut opé-
rer, on semibilise l'albumine en plongeant la lame de
verre recouverte de l'eiWflrt^lbuminc dans une dissolu-
tion d'azotate d'argent ai^!lraèètt*flf^peu d'acide acétique.
Tl se foriH'e, par l'action de l'iodure de potassium sur l'azo-
tate d'argent, une certaine quantité d'iodure d'argent ;
c'est là l'agent photographique, c'est-à-dire la matière
qui doit-être Impressionnée par les rayons lumineux.
Ainsi imprégnùe d'iodure d'argent, la plaque de verre
est portée daîis la tbamhre ohscurç où elle reçoit l'action
de la lumière qui doit former l'image négative. Au sortir
de la chambre noire, on soumet cette épreuve aux opé-
rations ordinaires qui servent à faire apparaître et à fixer
les épreuves négatives sur papier, c'est-à-dire qu'on la
traite par l'acide gallique pour faire apparaître l'image
et par l'iiyposulflte de soude pour la fixer.
Il ÀinBL obtenu, ce cliché négatif sur verre sert ensuite à
Bïer, sur papier, des épreuves positives.
^ Ou voit donc que le verre n'est employé que pour
'obtenir l'épreuve négative destinée à servir de type)
quant aux épreuves positives, ellesaQiit toujours tirées
sar papier. Il faut être prïVftfîT'aec'elte circonstance,
car le mot de photographie sur verre est susceptible d'in-
duire en erreur, en faisant supposer, à tort, que les
épreuves positives elles-mêmes sont tirées sur verre. --^
Depuis l'année 1861, on a substitué à l'albumine pour
former l'enduit organique recouvrant la lame àe verre,
une malière nouvelle, le collodion, qui n'est autre chose
qu'une dissolution de colon-poudre dans l'alcool addi-
tionné d'éther. Le collodion active à un degré prodigieux
la sensibilité lumineuse de l'iodure d'argent. Grâce au
collodion, on peut obtenir des épreuves négatives en huit
à dix secondes. On peut même obtenir ainsi des images
MB^ H mrromiffi
ImkMbnéM, tftÉWà^dJrefcgr t la-fimae |ili«litÉ|i
pUqoe te objeto Mîmii d*w «MMneiit ni|iM*
tt>|Mjr des chgmtg. UK hrtem fHwtSht la^ ftiU^ whi
Ia phologni|dM W Yorrs pimitfiite «» jMfVLli
eoDodlMi, esl aqjourd-hiii !• «igm pvMqvevÉMHli»
méat eiployé poar ohtem» toft6p>Marat iiluili pu
fv^ais wr jMpte. GTetl! WatycD <pg—ttpiokt MÉifc
photograplMft pèwt le» porlnilB. ki eoHodiin. ponMt
es effel» dropérôr »vec une ripidiié yarodigiaw»
lAplMÉegriphîe lur Tcnne a ètèfueppoetectt MI0;pr
M. Niepce de Saint-^ielQK, neieit de Niréfkam MJf»,
le créalemr de la photographie^ i/ ap^ltea^ai dv«iB^
dieB am arb. phaleginâqiieB ool éom k Jt Ante^dk
Uflaivesi, ei à IL Le GrejE^ de Paiûk ^
XXVI
L^ÉTHÉRISÀTION.
ToJci une des plus ourieuses conquêtes faîte V^ ^<^
science pour soulager les maux de l'hmnanité^ La ïroin?
dence divine, qui a imposé à sa créatare le jeug de U
douleur, a pourtant daigné permettre que l'iiojxune iM
à sa disposition le moyen de suspendre pour quelqM
instants sou aiguillon terrible. Nous allons pféeeDlerl^^
tableau rapide de la découverte de la môtbodA extraw*
dinaire trouvée de nos jours» qui pemiet d'abolîr tempos
rairement la douleur physique, et, qui est ad^yourd'lmi
universellement en usage soua le nom de métho^ùorn^
ihésique ^
w
L'ETBÉBlSATIOfi,
■B^enB aBestbéslquea essayas ebea les anciens •(
ih«B les modernes. — L'idée de supprimer ou de dirni-
luer la douleur dans les opéralioas chirurgicalea, esl
lussi vieille que la médeciDe elle-Diéuie; mais jus-
lu'à notre époque, le succès n'avait couronné aocuiti^
les nombreuses recherches qui furent entreprises sar
;etle question, depuis la naissance de la chirui'gie. Lç
taforaltste Pline prétend que le marbre du Caire, ré»
luit ea poudre et appliqué en Uniment avec du vinaigre,
mdort les parties qu'on veut couper ou cautériser.
Uoscoride assure que le suc épaissi des baies de la
lantc nommée mandragore, était employé parles chi-
iirg^us de son temps pour abolij- la douleur d'une opé-
tlioD, lorsqu'il s'agissait de couper ou de caulériser un
lecnlire.Onnevoit pas néanmoins que ces moyens aient
mais été mis eu usage dans la chirurgie des anciens.
■reav*£«s nareotiqnes nslIéB an moyen Age. — Il
;t ceitain qu'an moyen Age on savait préparer des
oissoDs narcotiques qui abolissaient la sensibilité. Les
lalheureux soumis au supplice de la question pou-
lient ainsi se soustraire à d'abominables tortures.
ais ces moyens, uniquement connus du personnel des
tchols, n'entrèrent jamais dans la pruUque de ta chi-
irgie.
Essnis faits dans les temps m»durne$ pour abolir
t, donlcar dans les cas ehlrnpgleaux. — A partir de
I renaissance de la cliirurgie, c'est-à-dire vers le mi-
en du svi' siècle, on lit beaucoup de tentatives pour
■OQverlc moyen d'abolir la douleur. On employa suc-
jssivemeHl l'opium, agent toxique qui a l'inconvénient
provoquer des congestions cérébrales ; — la corapresr-
ion des membres qui ajoute une nouvelle douleur à
elle qu'on n'atténue qu'^ peine; — l'appUcatioD de la
ilace qui ne pouvait produire une insensibilité eom-
liète ;— l'ivresse alcoolique, qui provoque l'imbécillité,
'abrutissement et le dégofit, sans amener l'insensibilité
Stpie; — le haschisch, qui donne desailes 4 l'imag;!-
^ i
I
tGï L'iniiisAnoN.
nation, en laissant le corps en proie à toutes les senti-
tiens physiques. Mais aucun de ces moyens n'avait pi^
duit l'effet qu'on en avait espéré.
Jusqu'en 1846, la science chirurgicale était donc de-
meurée impuissante à vaincre la douleur; elle proda-
mait» en se résignant, qu'éviter la douleur dans kiopè-
raHons était une chimère qu'il n'était pas permis de
poursuivre. Cependant cette chimère allait se léaber;
l'homme allait bientôt pouvoir blraver « cette nùabikte
boutique et magasin de cruauté du chirurgien, » comme
l'appelait Ambroise Paré, et sourire sous le fer de l'opé-
rateur.
■uBipliry Davy déeonvre les propriétés ezUtauMUiCM
et stapéflastes dm protoxyde d*asote. — En 1798^ le
jeune Humphry Davy entrait comme chinûste dans l'in-
stitution pneumatique du docteur Beddoês , à CliAon, /
créée pour soumettre à une étude thérapeutique les gai
que la chimie naissante venait de découvrir. FÎir un sin-
gulier hasard, le premier gaz qu'il eut à examiner M
le protoxyde d'azote, qui se trouva doué fies propriétés
physiologiques les plus extraordinaires. Davy constala
que le protoxyde d'azote jetait les personnes qui leres-
piraient dans un état tout particulier à'exciiâtioB,
de trouble et de plaisir. La sensibilité etles&caliés
intellectuelles étaient exaltées au plus haut àegrfe, ^
quelquefois Tâme était si complètement arrachée àTim-
pression des causes extérieures, que les organes âe
l'individu soumis à l'influence de ce gaz devenaicçt
insensibles à la douleur physique. Dans le mémoire
où Davy consigna le résultat de ses expériences, on
trouve ce passage important : « Le protoxyde d'axote
« paraissant jouir entre autres propriétés, de celle de
« détruire la douleur, on pourrait probablement V&Sk-
« ployer avec avantage dans les opérations de chirurgie
« que n'accompagne pas une grande effusion de sang. ■
Les expériences de Davy furent répétées dans plusieurs
autres villes d'Angleterre, et bientôt après en France al
L'ÉTUÈniSATION. 285 1
Dn Allemagne. Elles ne donnèrent pas toutes les mêmes
résultats ; les effets du gaz variaient selon les individus
soumis aux expériences, et peut-être selon l'élat plus
t moins grand de pureté du gaz.
«■ In ■pirations d'éther employées comme moyen
rapentiqne. — Lcs résultats physiologiques obtenus
Evec le protoxyde d'azote donnèrent l'idée de faire usage
en médecine de l'inspiralion des vapeurs d'un liquide
extrêmement volatil, l'élher sulfurique. On ne saurait dire
à quelle époque précise l'idée se présenta de substituer les
Tapeurs d'élher au gaz protoxyde d'azote ; mais il est con-
slant qu'en Anglelerre et en France, vers 1SI5, quelques
médecins faisaient respirer à leurs malades, pour cer-
taines afîections, les vapeurs d'éther au moyen d'un
ilacon à deux tubulures. Bien plus , en Angleterre
ït en Amérique, les élèves en chimie et en pharmacie
demandaient aux vapeurs d'élher cette ivresse que pro-
»rait le protoxyde d'azote. Seulement l'action de l'élher
présentait des dangers. Un gentleman, rapporte M, Fa-
raday, placé sous l'influence des vapeurs éthérées, tomba
Jans une léthargie qui dura trente heures et dont il fail-
it ne pas se réveiller,
Horaee n'els essaye les Inspirations da protoxyde
l'azofe comme agent anesthéslque. — En 18^4, UU
3eo liste d'Arlford (Etats de Gonnecticul) en Amérique, es-
saya le premier d'administrer le gaz protoxyde d'azote
comme moyen d'aboUrlasensibihté. Il respira lui-même
ce gaz, et se faisant arracher une dent, il ne ressentit
lucune douleur. Il esécula alors cette même opération
sur dix ou quinze personnes avec un succès complet.
Horace Wels se rendit à Boston pour y répéter , pu-
bliquement dans an hôpital, ses curieuses expériences.
Ouand les élèves furent réunis, Horace Wels admi-
nistra ie gaz à un individu souffrant de douleurs
dentaires, et se mit en devoir de lui arracher la dent
malade. Mais soit que le gaz îùl impur, ou que l'indi-
ïidu fût réfractaire à son influence, il jeta des cris sous
id
966 L*ftTIRI1SiT101f.
le conp de nnstrument; les filères se mirent à nffler le
malhenreux opérateor, qm se retira ptein de eonfo-
sion.
Horace Wels, désespère, repartft pour Hartford. Après
nne longue maladie que loi causa le tAiagriii de son
échec public, il abaadonna ses recherches. Leprairier
auteur des expériences sur Fanesthésie eut uae fin mi-
sérable ; il termina sa carrière par le suicide, la 1847,
quand la méthode anesthésique, nouTéHementhiaugarte,
remplissait les deux mondes du brait de ses triomphes,
il se donna la mort, ne voulant pas survivre sa regret
qu'il éprouvait de n'avoir pu pousser jusqu'au bout me
découverte dont d'autres recueillaient la gloire.
JaekBan et Morton font les preamlers esMdt ée Tém
ther e«DAMe agent anesthéÉlqive. — - Doc4eur en mUe-
cine, chimiste et géologue distingué» €barles JadcMmit
sur lui-même en 18<k2 des expéricDces qui raroeBèreot
à reconnattre que Pinspiration des vapeurs d'élher sol-
furique n'offrait point de dangers, et que Fivresse éthérie
amenait une insensibilité générale du corps sans que cet
état remarquable fût nuisible à la santé. Persuadé dès lors
que Ton pourrait opérer un malade soumis à Vinûuencede
l'éthcr sans qu'il ressentît la moindre donirtir, mais
n'ayant pas toutefois assez de confiance dans te fait ptrar
oser le véritîer lui-même sur l'homme vivant, ilcoMcBta
à un dentiste de Boston, nommé William Morton, de
faire cet essai sur un de ses clients.
Le 1" septembre 1846, Willam Morton Ri pour la fre-
miôre fois, sur un habitant de Boston, l'essai des vapeon
d'éther pour une extraction de dent. Plongé dans l'ivresse
éthérée, l'individu n'eut aucune conscience de Topéra-
tion.
Morton répéta plusieurs fois et avec le môme succfe
cette expérience importante. Tout permettait dès lors
d'essayer l'emploi de l'éther comme moyen anesthé-
sique dans une opération chirurgicale proprement dite.
A la prière de Morton, et à l'aide d'un appareil pré- k
L*ÊTBÉft(ftàTlO!f. 287
paré et apporté par lui, ledocteur Wareti procéda, dans
rbâpitftl de Bo^on, le 14 octobre t848, à 'cette Yérific»-
tion décishre. H enleva xmelifmeur «du con à un malade
éâiéridé^qBi, pendant ropêration, ne manifesta aoctin
signe de douleur, et dédlara, après avoir repris ses isem,
n'ffvoîr rien senti pendant que le bistonri divisait sea
chairs. A cette déclamation du malade, la salle reteriftH
dKs applandtssements enthousiastes des spcctatem*s. Dès
ce jora^, lune découverte d'une importance capitale étaift
scqoàse à Vhumanîté.
X*^tliéris»«i«» em Oarope. ^ Le Î9 décembre ¥946,
réthérisatkm pénétrait en Angleterre; on essayait, à
Londres, Fenipploi des vapeurs d'éther dans de grandes
of)ânations chirurgicales, qui furent |nratiquées sans que
les malades eussent aucun sentimenft de la douleur.
En France, c'est M. Jobert (de Lamballe) qui con^tale
premier l'action stupéfiante de l'éther. MM. Velpeau, Mal-
j^igne, ftouxet Laugier, obtinrent, peu de jours après,
les mêmes résultats. Le !•' février 1847, M. Velpeau
communi^ai/t «oefte beiDe décraverte à rAcadémie des
scî^Aoes de Paris^.
Le bruit ides résultats extraordinaires obtenus, grâce
aux vapeurs d'éther, dans les hôpitaux de Londres et de
Padris, se répandît promptemenrt dans toute FEm'ope, et
dans k courant de Tannée 1847, la ncmvelle méthode
était connue et mise en pratique dans le monde entier»
i^éeo«iT«rto ctos pro'priétés tmesthésIqiieB dn e1iIo«
ff^RnpMM. — Les chirurgiens français perfectionnèrent
la méthode aneslhésique, soit en construisant d'ingénieux
appareils propres à administrer les vapeurs d'éther, soit
en précisant les opérations chirurgicales qui appellent
ou qui doivent faire rejeter rélhérisation, soit enfin en
recherchant si d'autres substances ne jouiraient pas des
merveKleuses propriétés de l'éther.
Quelques-unes des différentes espèces qui composent
la grande classe des éthers, l'essence de moutarde, ta
créosote, le camphre, l'essence d'amandes amèreSf
368 L*BrBÊBISi710N.
^essence de lavande, etc., produisent en effet des phi-
noinènes d'anesthésie chez Thomme ou les animauL
Mais la substance qui donna les résultats les plus ex-
UTiordinaires , sous ce rapport, fut le chloroforme,
corps très-voisin des éthers par sa^composilion. Ccst
un savant français, M. Flourens, qui a constaté le pre-
mier les propriétés anesthésiques du chloroforme.
Le 10 novembre 1847, M. Simpson, chirurgien dt-
dimbourg, communiqua à la Société médiethchinrgi'
cale de cette ville, un mémoire dans lequel il rendait
compte d'un grand nombre d'observations qui sem-
blaient devoir donner le premier rang au chloroforme
comme agent anesthésique. En effet, il suffisait d'une
minute d'inhalation des vapeurs de ce liquide pour
provoquer une insensibilité absolue.
Aujourd'hui, le chloroforme est à peu près le seul
composé qui soit en usage dans les hôpitaux; la promp-
titude extraordinaire de ses effets a amené presque tons
les chirurgiens à le substituer à Téther.
Haatère d'administrer le ehlorofforme •■ l'ëlAer
pour abolir la doulenr dans les opératians ckirvff-
eaies. — Quand on fait usage d'élher sulfurique, te ma-
lade respire les vapeurs de ce liquide à l'aide d'un tube
placé au-devant de sa bouche et qui ahoutU à an rase
de verre contenant une éponge arrosée d'éther. Le ma-
lade respire de cette manière un air qui se charge, en
traversant le flacon, d'une certaine quantité de vapeurs
d'éther. Introduit dans les poumons, et se trouvant ainsi
mis en contact avec le sang à travers la faible épaisseur .
des nombreux vaisseaux qui parcourent cet organe, '
l'éther est rapidement absorbé et ne tarde pas à pro- j
duire sur l'économie l'action qui lui est propre. |
Avec le cliloroformc , dont l'aclion anesthésique est '
plus rapide et plus profonde , on ne fait usage d'aucun ■
appareil d'inhalation. Le chirurgien se contente d'ar- •
roser de chloroforme une compresse ou le creux d'un \
mouchoir ou d'une éponge disposée en entonnoir, que
\
L ÉTflÉRISATION. 269
•
l'in place sous le nez du malade. Au bout d*une ou deux
minutes 9 l'action se manifeste et le malade tombe dans
rinsensibilité.
PhékoBièAes de ranesthésie générale. — Quand on
soumet une personne bien portante à l'inhalation régu-
lière des vapeurs d'éther ou de chloroforme, voici la
série des phénomènes qu'il est possible d'obsel^ver.
Le chloroforme ayant été absorbé par les mille rami-
fications vasculaires du poumon, la chaleur générale du
corps s'élève, la face rougit, l'œil brille, la vue se trou-
ble; des mouvements désordonnés, le rire ou les lar-
mes, des cris ou des paroles incohérentes, annoncent*
l'excitation et le trouble qui envahissent les facultés in-
tellectuelles : le malade n'a plus dès lors conscience du
monde extérieur, il rêve. Mais bientôt à cet état d'exci-
tation succèdent une torpeuf f t un anéantissement com-
plets; la face pâlit, les ]î^atipiêres se ferment, le cœur
bat très-lentement. C'est alors que l'insensibilité est com-
I plète et qu'on peut travailler la machine humaine sans
que l'âme emportée dans la région des rêves en ait la
moindre conscience : cet état peut durer de sept à huit
minutes^ Au bout de ce temps , un réveil paisible vient
ranimer ce mort vivant, qui ne garde qu'un vague sou-
venir des impressions et des songes rapides qui l'ont
bercé pendant ce sommeil extraordinaire.
L'insensibilité dans laquelle est plongée l'économie
pendant cet étrange état physiologique, est absolue : dé-
chirez, tordez, broyez les chairs, la face du sujet ne
présente pas le plus léger frémissement , l'oreille n'en-
tend plus, l'œil ne voit plus, le cerveau ne sent plus.
Quant à l'intelligence, elle est singulièrement exaltée
sous l'empire des premiers effets du chloroforme ou de
l'éther. Les idées se pressent si vite qu'il semble qu'on
ait beaucoup vécu en peu de temps ; l'excitation morale
provoque le rire, les larmes, tu le délire chez certains
sujets. Mais bientôt cette excitation s'affaiblit et s'éteint
en même temps que l'intelligence tombe dans un demi-
170 l'étiâhsazioh.
gounneil. G!est alors que ejktese- délieiiefise : te soifl»
détaché dfis réalités de la fie» croit nager oitre dsk î I tt
terre dans un état de ravissement InexpriioaMs. 1 1)
A cet étal »icfiéde Ifi sooiiiimI» eacQctë: da nAwpm-
que toujours en rapport avec l'âge , le gofti atiks^tubir |
tudesdes personnes endormies. Ce» rèws^ promit Mft
tristes ou gais; certains opérés couchés^auc la taJ»lftdfi
torture se croyaient transportés en paradis^ et ae plai-
gnaient, au rév^U, d^être encore sur cetie ten!e..l)!aBilBn,
plongés dans les flammes de Tenfer, s'écriaient: cAhl
« mon Dieu! je brûle^.je brûle! et- aana jainatsaroif
« l'espérance d'en sortir! »
Quand le sommeil est devenu plus profond, les riras
mêmes di^araisseot et il ne reste de l'homme-i en
apparence, que cette périssable argile dont DûhlI'^
pétciv
VHUté il« te méthpékt Miesiliésiqn». ~ L'aboUliOD
de la douleur dans les opérations, chiruifgicates, reod
d'inestimables services. Il est bien reconnu qpe h
douleur causée par une opération., les conséqaences
d'une douleur excessive , et même sa seule apprélt^"
sion de la part des malades, déterminent souvent
les accidents les plus graves et ont même suffi pour
amener la mort. En supprimant la douleur^ i'ânes-
thésie conjure ces redoutables effets. Il a ttè çôTifîtotà
de plus que la. mortalité, à la suite dbs giani^^
opérations, a notablement diminué depuis l'inlroduo-
lion dans les hôpitaux de l'éther et du chloroforme,
et que les suites des opérations présentent moins de
gravité depuis l'emploi des moyens anestbésiques ;
enfm on a reconnu que la. guérison. est plus rapide
chez les maladiss amputés sous l'influence du chloro-
forme que chez ceux qui ont été opérés sans son secours.
Une certaine chance de danger accompaguâf quelque-
fois Tadministralion du chloroforme. Mais cette chaacc
est, numériquement, excessivement faible, car sur plus
de cent mille malades soumis à l'action de Félher, il en
L'ÂTH&aiSATION. 171
est à ftkie: deux oa troi& qpi aient positivement suc-
eonalié à FactioB de cette substajoce. Toutefois » ces faits
doÎA(ent Mre pm êb eonsidévatiofl > et Von ne doiL se
soosietlre à FacièDA de Véther et du cbJorojC(»rnie que
peur des ofératiotts Traimeiit gia^es.
Oa ¥oit» ea résusié, ^ue l'éibédrisaliou est une des
pbas beUes décottyerte& des temps modernes^ un des
bienfaits les plus précieux dont la science ait ennchi
rbwnamté.
XXVII
LE D&MNAGE.
DéftBiUa»» — Donner aux eaux stagnantes qui imbibent
les terres un écoulement régulier, sans produire néan-
moins une dessiccation complète» tel est le but de Fopé-
pération connue sous le nom da drainage. Le mot drai-
nage dérive du verbe anglais to drain qui signifie
égoutUrj^ dessécher au moy,en de conduits souterrains.
L'eau qui demeure en stagnation, soit à la sur£ace du
iol^ soit en dessous de cette surface, nuit considérable-
ment au développement des plantes utiles. Cest là un fait
d'expérience. Le drainage, en donnant un écoulement à
cette eau, doit donc produire un assainissement très-
efficace du sol.
Bans les quelques lignes que nous allons rapporter» un
avocat de Bordeaux, M. Martinelli a fût comprendre d'une
Hianière aussi simple qu'heureuse le but et l'utilité du
drainage. M Prenez ce pot à fleurs, dit M. Martinelli; pour-
« quoi ce petit trou au iondt Je vous demande cela parce
« qu'il y a toute une révolution agricole dans ce petit
« trou. Il permet le renouvellement de l'eau , en l'éva-
« cuant k mesure. Et pourquoi renouveler l'eau? Parce
i
172 LK DRlOfAGI.
« qu'elle donne la TÎe ou la mort : la vie, lorsqu'elle ne
« fait que traverser la couche de terre, car d*8diK)rd elle
c lui abandonne les principes fécondaiits qu'elle porte
c avec elle, ensuite elle rend solubles les éléments desti-
« nés à nourrir la plante : la mort, au. contraire, lors-
« qu'elle séjourne dans le pot, car elle ne tarde pas à
« corrompre et à pouiTir les racines, et puis elle empè-
« che l'eau nouvelle d'y pénétrer. » •
Par l'opération du drainage, on ménage dans cha-
que champ ce petit trou du pot à fleurs. H esl re- {
présenté par des tuyaux en poterie que l'on pl^ce dans
les fossés, tranchées ou drains, creusés dans les tenes à
assainir. Les tuyaux communiquent les uns avec les an-
tres et débouchent à l'air libre au point le plus bas de
chaque système de rigoles. L'eau qui Imprègne le sol
arrive en s'infiltrant jusqu'aux tuyaux de terre cuite, s'j
introduit à travers les joints qui existent entre leurs eitrè-
mités, et s'écoule suivant la pente du sol, par l'extrémité
la plus basse de la ligne des drains.
Bons effets da drainai^e. — Il résulte , d'un drai-
nage bien fait , que les eaux de pluie s'écoulent rapi-
dement à travers le sol, et que le niveau des eaiu
stagnantes s'abaisse : dès lors, une moindre évapora-
lion se faisant à la surface de la terre , la chaleur da
sol s'accroît, car l'eau, pour passer de l'étal Wcjvài^ ^
l'état de vapeur, a besoin d'une grande quaniUè de
chaleur. — En outre , le sol drainé a moins de ten-
dance à se fendre et se conserve frais pendant rété.—
Les eaux de pluies rapidement absorbées ne peuvent
plus dégrader la surface des terres et entraîner au
loin les principes utiles des fumiers. — Les terres hu-
mides drainées peuvent être labourées en presque
toute saison. — L'époque de la maturité des récoltes
est considérablement rapprochée. — Il se fait sans
cesse autour des racines un renouvellement d'air et
d'eau c'est-à-dire des principes les plus nécessaires
à l'alimentation des végétaux ; en effet, l'eau qui im-
LE DBIINAGI. S73
bibe le sol et qiii s*écoule peu à peu dans les tuyaux,
est immédiatement remplacée par de Fair atmosphéri-
que, et celui-ci par de Teau, laquelle à son tour est
remplacée par un volume égal d'air et ainsi de suite.
— Ajoutons enfin que l'assainissement du climat est
une conséquence du drainage. Les fièvres intermittentes
épidémiques ont disparu dans plusieurs localités après
l'exécution de grands travaux de drainage. On voit
donc quel ensemble varié d'avantages procure cette
opération agricole , dont la découverte est un véritable
bienfait public.
Résumé historique. — Ghcz les Romains, le premier
auteur qui ait parlé des rigoles souterriines est Golu-
melle, savant agronome qui vivait l'an 42 de Jésus-Christ
et qui publia un traité en douze Uvrcs intitulé De re rus--
tica. « Si le sol est humide, dit Golumelle, il faudra faire
« des fossés pour le dessécher et donner de l'écoulement
«c aux\eaux. On fera pour les fossés cachés des tran-
« chées de trois pieds de profondeur que Ton remplira
« jusqu'à moitié de petites pierres ou de gravier pur et
« on recouvrira le tout avec la terre tirée du fossé. »
Palladius, agronome qui a écrit longtemps après Golu-
melle, a donné aussi une description des fossés souter-
rains. Le drainage pratiqué à l'aide de fossés couverts
contenant des matériaux perméables n'est donc point
une invention tout à fait moderne.
Olivier de Serres, le père de Tagriculture française,
dont le Théâtre de l'agriculture a été imprimé en 1600,
va plus loin que Golumelle. Il donne une description
complète du drainage,, tel à peu près qu'on l'exé-
cute de nos jours, et recommande expressément son
emploi.
Le capitaine Walter Bligh, en Angleterre, a reproduit
les principes exposés par Olivier de Serres, et «es com-
patriotes ont voulu lui accorder l'honneur d'avoir le pre-
mier eu ridée des tranchées profondes. Un autre anglais,
Elkington, praticien éclairé et persévérant, employa ur
••
17% UL dmaihagi.
méthode qui ne diffère que bien peu* d)9 œDe d'OUfier
de Serres. La méthode BlkingUm' consiste daus 1-amploi
simultané des fossés couverts et des puits.
Mais une invention d'une importance capitalèjetémi
rhonncur revient à bon dt^ilà l'Angleterre, c-estÙLSob-
stitution des tuiles, et ensuite des tuyaux, auxmstériaDQ[
qu'on employait anciennement pour remplir le fond des
fossés d'assainissement. L'invention et l'emploi d'oadis
convenables peut* ouvrir les tranchées, de machines pro*
près à fabriquer les tuyaux, la rapidité et le peu defitus
des opérations exécutées avec le secours de- ces machi-
nes , ont rendu le dWiinage plus applicable , et par suite,
plus général. Aujourd'hui on ne- pourrait prcsqnenidle
pari fouiller le sol de la Grande-Bretagne sans y rencon-
trer des tuyaux de drainage.
A la Belgique revient l'honneur d'avoir introduit wr
le continent le drainage perfectionné par les procédés
imaginés en Angleterre.
En France , des propriétaires éclairés , entre antres,
M. le marquis de Bryas, ont fait de louables efforts pour
populariser le drainage, et grâce à leur dévouement, au
concours des sociétés savantes, à l'appui et aux enoou-
ragemcnts du gouvernement, tout fait espérer que nous
n'aurons bientôt plus rien à envier à l'Angleleme oa à
la Belgique en ce qui concerne cette grande opfeWLÛwii
dont les conséquences sont incalculables pour Paugmen-
tation de la valeur des terres cultivées.
Sols qu*il eoiiTient de drainer* — Les tomainS SUT
lesquels le drainage s'applique avec utilité, sont lesierres
froides, c'est-à-dire qui reposenl sur un sous-sol imper»
méabic , et les terres fortes^ c'est-à-dire celles où Téié-
ment argileux domine.
tes terres ffvides sont dans, le cas d'un pot de fleurs
dont le fond ne serait pas percé. Leur étal constant d'hu-
midité est très-défiftvorable à la végétation-; les. ra-
cines y pourrissent ; à la plus, légère gelée une< croûte de
glace s'attache autour des jeunes plantes; une évaporation
coosfantc refroidit teur sol; les plantes qui n'ont pas été
détruites par la gelée végètent fcingmsBamm#nt, mûris-
sent Dial,t:t les récolles peuvent être complétemenl com-
promises dans les années plicvicuses.
Les terres fortes ou. argileuses ne loisseut pas assez fa-
cilement pénétrer l'eau pluviale qui tombe à leur snr-
Ëace, et d'autre part, k retiennent li'Op fortement lors-
qu'oUes en sont imprégnées. Les vents et le soleil les
durcissent et arrèteul la végétadcHn. Les pluies acciden-
t(d!les.ravii4enitlâur suuEacedicniraliietitlesengraisIe long
des pentts; tes pluies continues les imbibent compléle-
meni, l'eau y est fortenient rel^iue et les dommages
cmsés par révHporation et les gelées s'y font cruellement
sentir. Elles opposent, en oulce, de p-andes diffioullés
k la cuilure. En résumé-,, tout t«rrain où l'eau séjourne
soit à fleur de terre soit h un» petit* protbndout, demande
à être assaini ou drainé, car ces deux expressions. signi-
^Ht la marne cbose.
Kpl(Bes,e&t4rleME»dH tieMin do dmlnagc. — i> ?ar-
^f^, ditM. Barrai, où, quelques heures après une pluie,
sn^aperçoit de Tenu qui séjourne dans les sIUouSt par-
tout où la terre est forte, grasBe,' oii elle s'attache aux
souliers, où le i)ied soit des hommes, soit des chevaux,
laisse, après le passage, des cavités dans lesquelles l'eau
demeure comme dans de petites citernes; parlouloùle
béaiil ne peut pénélfer après un temps pluvieux sans
enfoncer dans une sorte de boue; partout où. le
soleil forme sur la terre une croûte dure, légèrement
fendillée, resserrant comme dans un- étaulea racines des
plantes; partout où l'on voit les dépressions du terrain,
nolablciiient plus huiindos que le reste des piècus, trois
ou quatre jours après les pluies; parU)ut où un bàlon
enfoncé dans lo sol à une profondeur de 40 à 50 cen-
timètres forma un trou: qui ressemble à une sorte de
puits, au fond duquell'eau stagnante s'aperçoit, on peul
affirmer que le drainage produiradc bons eûels. »
L'aspect de la végétation- est aussi un excellent indice .
L ^
276 Ll DRIUIÂGI.
de la nécessité du drainage. Les bonnes plantes sonl
chassées de ces terres inhospitalières, où ne croissent
plus que les habitantes des marais que le sarclage ne
saurait faire disparaître, mais que le drainage anéantira.
Telles sont les prèles , les renouées , les menthes ou
baumes sauvages, les Iris jaunes ou Glayeuls des marais,
les laiches, les sdrpes, les joncs, les renoncules, k
colchique d'automne, dont les feuilles ressemblent de
loin à celles d*un gros poireau et doiil les fleurs pré-
sentent un long entonnoir d*un lilas tendre et que les
animaux ont la prudence de ne pas brouter, eic.^ etc.
On a remarqué que, dans un pâturage humide, iln*| a
que deux plantes que les animaux mangent avec plaisir,
et que ces deux plantes sont dans une proportion insi-
gnifiante par rapport aux auti*es espèces mauvaises qm
étouffent ces pauvres nourrices : ces deux plantes sont
la flouve odorante et le trèfle ordinaire.
■anlére d'exéenter le drainage • — Nous allODS dé-
crire rapidement la série d'opérations qu'il faut exécuter
pour drainer un terrain.
Sondage. — On commence par pratiquer des son-
dages qui servent à faire connaître la nature du sous-sol,
sa consistance, son degré de perméabilité, enfin l'épais-
seur des couches de terrain et la manière don/ elles
sont superposées. Pour sonder, on creuse, à la piocteou
à la bêche, des fossés de 1 mètre 50 à l mètre 80 dans
diverses parties du terrain à drainer. Cette opération
préUmiqaire permet de saisir les difficultés plus ou moins
grandes que nécessitera le creusement des tranchées, et
de déterminer approximativement par avance les frais
du travail d'assainissement.
Tracé. — Quand ces premières études sont terminées,
on dresse le plan du terrain , on cherche par le nivelle-
ment son relief exact, de manière à pouvoir, sans se trom-
per, placer les drains dans la direction des plus grandes
pentes pour faciliter l'écoulement de l'eau. En effet, la
pesanteur étant la seule force qui détermine l'écûule-
LE DHaINAGE.
toi de l'eau à travers les drains, rinclinaison des lig^ies
l^tranchées doit favoriser cet écoulement.
Un réseau de drainage se compose de fossés couverts
5e diverses grandeurs; les plus petits de ces fossés sont
appelés ped'fs draina; ceux qui reçoivent directement les
eaux des petits drains sont nommés collecteurs du
r ordre; ceux qui reçoivent les eaux des coUec-
î de premier ordre sont les collecleurs de deuxième
e, etc.
»es petits drains doivent être dirigés suivant les lignes
btus grande pente du terrain ; le nivellement fera con-
tre les points où l'on devra amener les brandies des
ins principaux. Ceux-ci sont établis à O^.Oii ou O^.OS
^tus bas que les drains dont ils reçoivent les eaux, et ils
doivent se raccorder à angle aigu avec eux. Ce raccor-
dement s'effectue au moyen d'une ouverture circulaire,
ralîquéc dans le plus gros tuyau et dans laquelle
lètre le plus petit. Chaque drain doit former une
De parfaitement droite, afin que l'eau ne rencon-
I pas d'obstacles dans son cours souterrain, L'extré-
ité des nialtres-drains , au point où ils débouchent
1 les ruisseaux ou canaux de décharge à l'exté-
, est garnie d'une grille en fer qui s'oppose à t'in-
tduction des matières qui pourraient obstruer les
jure 81 est le plan d'un champ de 4",^ drainé,
petits drains débouchent dans les maîtres- drains
EB, AB, qui communiquent en E et en B avec le canal
décharge, quii leur donne dérmitivement issue au
lors.
CreKsnge el profoudeor des dralos. — On emploie
ar le creusage des druins, la bëclie, la pioche, la
le à puiser. 11 faut donner aux tranchées une pro-
ideur telle qu'en enlevant toute l'eau surabondante,
ta abaissent en inémc temps la hauteur de l'eau sla-
ante, de manière que celte eau ne poisse remonter
qu'aux racines; celle profondeur est comprise ealre
I71
Ll DUOUCI.
0",90'et l",80.BIls iDfliiefliirla.larKeiiEdes-dnHDStCar
plus ceux-ci sont pEO&mds, pins- il ^t de-pLsœ atixoit
vriers pour les citeuso-. Quant àrécarteme&tdesdnùns,
il variearec la natareda sol.
ris. »i.
Caaip«*iiioB dMtdvataBk —Dans les premîeis essaù
(le dniinaf^e, on se borna & placer au fond desfosife
(fua l'onavait oreuséSs une suite de pieux cmisés eu atic-
valat 8ur lesquels on assujettissait de» fagots de menu
bois- ou d'épines, el on recouTrait le tout de terre'-
Ulanlât on exécuta ces drains au moyen de pierres.
Pour drainer ainsi une terre, tantôt on place au fond.dfH
tranchées, sur- une hauteur de 30t à, 40 centimètra», des
pierrailles d'un faible volume, qullaissententoe ellesdei
inlw^cos où l'eau s'introduit et peutB'écoulenau dehon
ot on< reuouvre le tout' de geion et de terne; taoUll on
emploie des pierres plbtes- disposées comme le montrt
kl Hgure M, qui représente une coupo de l'un, de ces
Ll DUMAGI.
tn
Le canal sstfbrané, coosmeomle toîIv aui moysa de
piëires ptateg pour fomun la oondsite, et de pienniUe»
pour recmtnàr e( protéger ce
conduit: Ge- dernier- procâdd est
bien préférable au précédent ,
mais il eiàt^ de lai'ges tranchées,
il' aioeseite' on tempsoonsi'dérable
et des soins qui le rendent très-
dispendieux. Ainsi établis , les
divins peuvent durer plusieurs
siècles. Ajoutons que les brlq;ueg
peuvent remplacer avec avantage
les pierres plates, mais les con-
duits ainsi construits sont encore
trèsrcoùteux.
On a enfin très-heureusement
"*■*"■ remplacé' ces divers moyens de
construire les condtiites d'éau en fabriquant à très-bas
prix des tuyaux en poterie, qui l'emportent de beaucoup
sur tous les moyens précédents , sous le rapport de la
durée et dB l'économie.
TajAVL. — Ces tuyaux sont cylihdUques : Ifeur lon-
gueur varie de 0-,30 à 0",40 ; leur diamètre de 0",03
à 0™,02'. Les avantages de la forme circulaire pour les
tiiyaux sont nombreux et iinportants. Cette forme per-
met d'obtenir, avecune quantité déterminée de matière,
la plus grande surfEice d'écoulement: c'est celle qui op-
pose au mouvement de l'eau le moins de r-ésislance, en
sorte que le diamètre des tuyaux peut être réduit au mi-
nimum : c'est encore celle qui résiste le mieux aux. chocs
et aux pressions extérieures', en sorte que l'épaisseur
des parois peut n'èlre que de O",©! pour les plus petits.
Ainsi, les tuyaux cylindriques sont tout à la fois légers,
et faciles à transporter ; ils occupent peu de place au fond
des tranchées, s'obstruent difJicilement et coûtent fort
peu. Enfin , s'ils sont de bonne terre, et si on les a po-
sés avec soin , leur durée est , pour ainsi dire , iUimiléa
Haoés simplement boat àbont dans le fond des drains,
cet tayanx sont reliés oitre eox» comme le montre la fi-
gure 8S , par des manchons on colliers dans lesquds
leurs eitrânités sont emboîtées ; le diamètre descoUiers
PIg. u.
est tel que le tuyau puisse entrer fitdlemenl dans leed-
Uer. C'est par ]c& joints de ces tuyaux que se fiiit^aÉime
nous Pavons dit, là pénétration de Tenu qai ioiÙie le
sous-sol.
La pose de ces tuyaux doit être Ikite pai: un jboBfUB
soigneux et expérimenté, car c'est de oâttè ofèçiàxi
que dépend en grande partie le succès du dranuge. ^
■achlAM à ftibrf««er !«• («yawK. — Sans macUlMS
à fabriquer les tuyaux, la propagation génénde dn dnh
nage aurait été impossible. C'est en Angleterre qu'ont ta
construites les premières machines de ce genre. Le
principe commun des machines les plqis répandoesyicon-
siste à faire avancer un piston dans rintérieur d'une
boite de fer contenant de la bonne argile à tuiles. Lafiulede
la boite opposée au piston est munie d'une filière. Pres-
sée par le piston, la terre sort en se moulant ii travers
la filière, et compose ainsi le tuyau. Au sortir du
moule les tuyaux viennent se placer sur une table où ils
sont coupés de la longueur voulue à l'aide d*un fil de
cuivre. Des machines qui fonctionnent à la fois dans
les deux sens à Taide d'une double botte et d'un don*
ble piston, peuvent fabriquer par jour 12 000 de ces
tuyaux.
LE STEHÈOSCOPE.
XXVIII
LE STÉKÉOSCOPÏ.
1
Considérations préliminaires. — Les objets eslérieurs
ment au fond de uotre œil une image semblable k
He qu'on observe dans la chambre obscure ; mais nos
: yeux ne sont pas placés exactement de la môme
[nière par rapporl à l'objet que nous considérons ;
aussi les images produites à l'Intérieur de chacun de ces
organes, ne sont-elles pas exactement pareilles; l'une
est plus étendue que l'autre; l'une est plus colorée que
Ktre, etc. Nous recevons donc deux impressions dis-
les, deux images différentes d'un même objet; et
rtant tout le monde sait bien que ces deux percep-
is se fondent, s'allient, en un jugement simple, c'est-
à-dire que nous n'apercevons qu'un objet unique. C'est
là un phénomène bien curieux et qui lient à diverses
causes ; à l'éducation des yeux, à une habitude prise
dès l'enfance, à un effort, sans doute réel, mais dont
nous n'avons pas conscience , et qui , combinant entre
elles les deux images dissemblables perçues par cha-
cun de nos deux. yeux, les complète l'une par l'autre
et en forme une seule confoi-me à l'objet considéré,
c'est-à-dire présentant le relief qui existe dans la
nature.
Cet effort de notre intelligence, sourd en quelque
sorte, nous donne le senlimenl du relief.
Ce sentiment du relief s'efface quand on regarde avec
les deux yeux des objets très-éioignés. Notre jugement
devient alors incertain et même trompeur. Pourquoi?
Parce que l'inlcrvalle qui sépare nos yeux est relative-
ment si petit, que les deux images de l'objet situé
i
I
ABâ
— ta MteAfliCAf»
à une grande distance ne présentent pins de ëSk-
renoe entre elles, s*aocordent sans e£Eori sur nos don
rétines et ne produisit plos dès lors la senmtion do
relief.
Ainsi la sensation du rdktfmoL corps tu parles deux
yeux» résulte de la combinaison qae fiât notre intelli-
gence des deux imayi dimf wMaWes de ce corps, for-
mées. Tune sur la rétine de FœH droit, ranlre sur la
léliMdtrosil gauche.
teaJtttkcette proposîtieannAplyeetitagranaasiii-
lenDe» M disant foe les posoyanealMiigMftde^^^
ewttâdentriteBiaHt, perçiMient ka^réliith apprieteUH
dislancM et lea e&ts de penvcctivc,, à Dtt p&oapnt
celles qnî joaîsscnt de leua deia ](cux* llw
ciMptedaBs^ ce ca^âe-Vexeccice des «atcea sens, ^IjraK
kagne iMbitnde. ILest«dAreste, aafim impprtantànih
ter: e*est §iie, qaand nn individapmè d'un càiT^gal/t
nn citijet éloîig^ , la diceeUon d« soit ragard» la pofiSta
da. sa tête varient cantinnelkment sans qpiH en aHonir
science ; U cherche iïistincii;waenl à obtenir ânr saré-
tine uaicpue diverses iBoages destinées k suppléer aux
deux images natiHrelles des deux rétines* « Ge mouffemeni,
dit M. Tabbé Moigne, est d'alUeucs^ assez rapide pour
fue la seconde ijuage se forma avant la disparitioû
de la première^ et que de leur existence siQX\d\aiite
résulte Testiination de. la distance avec la pereeptioii du
relief. >
■Sitafl^ne. -- EucUde et Galien connaissaient àé\k ce
&it, que raccoupleuieot des deux images, dissemblables
reçues sur les deux rétines, donne la sensation du
reliefs
Porta, physicien italien, Gassendi et plaa^ récenuuent
Ht.. Harids^ et le docteux* SquUi, a.'vaient des. idées, assez
précises sur le sujet q|uui nou& occupe.
M,, de Haldat,, savant physicien de Nancy, qui s'est
beattcoup occupé des phénomènes de la vision,, a. le pce^
miec étudié expérimentalament les efiSats de la visioa
sîimltBné» dé dens objets de tosme et d«r cci!iileais.di8*-
semblables; tt. de* Haldat n'wdit. plus qu'un pas-àfaîv^
pourconstruire le stéfféoseopQ^niai&ili sâ:ltU8sa deitaocar
par un illustre' pbg^cieni augbib^ M.. Wbeatatoiie* .
StéfeiéiMMMpe Ai iiilBotak,--^Le:SfrjlUa 183^, le^^^éo*
9eopeà.mwm de ftLWbealstoiia faisait sa pcemièFe apr-
paritkm au seia de la. Société rotjais: d0 iéimdres. Oans^
aeb instrument on; produisait! l'effet du relief en faisant
coïncider deux images à. paît près semblables pac lemr
muinellie néllexion sus im miroirs planft eonvenalile-
Bunti placés;
Le> sténéoscope» ds^ M.. Wbccitfi^ond: était complètement
oublié' qiuaiut sir 0a9idi Brewster construisit le sien.
Uni premier modèle de celi instrument fut fabriqué sous
les yeux, de cepfaysieieav &. Dundee , en Ecosse. Mais les
opticiens de Londres^ et dis Birmingham ne se prêtèrent
pas. à Ib pnopager;. (i!e petit appareil serait peut-être
retombé* dans ITbubliv. sans un voyage que le physicien
écossais;fiX' à;Paris enHdôO. M. Tabbé Hoigno, frappé
des délicîeuK effets duf stéréoscope de* Ht.. Bnewster,. le
pria d*eni confier la construction à* UU: habile^ opticiea
de Paris, M. lules^ Bubosqv. L'heure du succès avait
sonné. Le stéréoscope devint populaire en France un an
avant, d'avoir attiué TaUention en
4«« Angleterre. Depuis L'Exposition
I universelle de 19(Ht,^ on. a vendu
/ \ I plus d'un demi-mUItoi de s^^r^os-
\ j oopes de Brewsterr,,
SMéréoseope- fMT «ÉAriaetloBi, oa
BtéBénscope ^ÙÊhWmmmttst, Tlutorle
-. Soient I^ «h ft (figure 84) deux
images à peu près^ semblables d'un
môme objet, et telles qu'elles sont
^^' **• vues pour l'une de rœil droit, ot
pouv l'autce dBîrofâligaufîbe..6onaidéiîon&deux points
et G. de ces Images, et plaçons deux pri«n^* de v«
IruMpHools PP nr le tnjet des rayons lamineax frà
par CM points. Ces rayons,- en traTersant hé dem
pciHMSiSe rétneUaA et arrlTent anx yenx de îtUntintr
tenr soivant b dirodion KO. et K'O'. Hais alon Toâ croit
les voir partir d'vn peint unique S, lieu d'inlenettimi
des deox lignes OK et OK'. En sorte que û rmgte da
deax wismei et lenr distance anx images Cet D ml
bien détenninés, les deux images se rejoindront en I
et nooB donnerout la sensation da relief.
Poor répondre fc cette condition, les deux piioBoa
duTent être rigonrensement égaux et dévier les raim
de la même quantité. Sir David Brewatera xéMbld
probUrae, ^ c'est peol-ête
1& sa Traie part tf innadÎM
dans la eonstmctii» h
stéréoscope. H a sabittDt
anx deux prismes les den
moitiés HM' d'une mens
n» u- lentille bîconTexe, daiisJa-
quelles on taille deux nourelles lentmes LL' sjméiri-
ques et qu'on ajuste aux extrémités de deux tubes.
là,On voit (figure 86) le stéréoscope de Brewster.
(Test une botte, & I une des parois de laquelle on
a percé une ouverture fermée par la fenêtre looMe F-
L'intérieur de la îcafeVie
est recouvert de papier d'è-
lain et constitue une sorte
de réflecteur. On inlroduit
dessins par la.coulùse
AB. Les deux 'tubes U
renferment les prismes Ie&-
tilles : on peut les enfoncer
ou les retirer, de manière
«f- «■ à les approprier aux diflfr-
renlesvaes. Les prismes lenticulaires, outre qu'ils dé-
vient et superposent les images, ont encore la propriÉt*
de les amplifier. C'est , comme on le voit, un nounl
LK SliRftOSGOPB. 285
avantage du stéréoscope de H. Brewster sur le stéréos-
cope de M. Wheatstone.
Images stéréoseopiqves. — Les images stéréoécopi-
ques sont deux vues du même objet, qui ne diffèrent
que très-peu Tune de l'autre. Elles représentent cet ob-
jet comme l'observateur le verrait en regardant cet objet
alternativement avec l'œil droit et avec l'œil gauche.
Placées dans le stéréoscope, elles se réunissent en une
image unique par l'effet des deux lentilles, et nous
donnent ainsi la sensation du relief.
Le daguerréotype permet de produire très-facilement
deux images de bas-rêliefs , de statues, de portraits , sa-
tisfaisant à cette condition. Pour cela , on prend succes-
sivement de la même distance et sous des angles égaux
de quelques degrés à droite et de quelques degrés à
gauche, avec une même chambre obscure, deux images
de l'objet qu'on a choisi. Des images photographiques,
ainsi obtenues sur métal ou sur papier, produisent dans
le stéréoscope des effets magiques et ont ouvert une ère
nouvelle aux applications de la photographie.
XXIX
LE CAOUTCHOUC. •
Origine et propriétés dv caoviciiove. —Le CaOUtchOUC
est contenu dans le suc laiteux de plusieurs végétaux ;
il s'y trouve sous la forme de petits globules en suspen-
sion dans une liqueur aqueuse , absolument c0hne le
sont les globules de graisse dans le lait. Si ofi aban-
donne ce suc laiteux à lui-même, les globules de caout-
chouc montent à la surface , comme la crème vient sur-
nager le lait maintenu en repos. Mais dans le lait et 1'
émulsions produites par les graisses, la matière qui
9M UK c«mncBonc.
rassemble à ht ««rfece de la liqueur aqaeuse, esl
corps gras, tandis que les globules de oaofitchouc n
rien ée eommoB avec une matièn grasse. C'est xm o
parficiAîer dont nons alloos énomérer rapidemen
cnrienses et utiles propriétés.
Oqfiide Aans les «végétaux qui le contiennent, le ca
cheve change de consistance quand il en est &ë|
D*abord épais et mou, il prend biesntôt sous Viinfhiau
Tair , la couleur, Taprparence et ia consistance 4\x
Élastique à la températsre ordinaire, il devient r
comme 4a bois k ane températore de qudqœs de
an-dessovs de 0. Il se ramollit à 100^, .sans s*allère
peut se sonder intimement à luinxièiKie. A IdCS
cbaiQge en une matière visqueuse -qui, par le n
dissement, ne reprend plus kfi propriétés pnmilivc
caoutchouc. Mis en contact ayec Teau, le caouic
aiisorbe le 4piart de son poids de ce liquide : il d<
alors blanc et opaque comme de la porcelaine. L*étÈ
sfulfare'de carbone, les carbures d'hydrogène liquii
les corps gras, dissolvent une partie du caoutchon
Ton soumet à leur action. Le caoutchouc forme a^
soufre un composé très-important sur lequel noi
viendrons plus loin.
Déeonirerte da caontchone. — Le Caou fchoUC <
employé depuis très-longtemps par les naturels de
gions tropicales de l'ancien et du nouveau mond
n'est pourtant qu'à la fin du siècle dernier, qu'il
connu en Europe. Le célèbre voyageur et natur
LaCendamine composa en 1751 la première descri
scientifique de cette substance, et c'est l'ingénieur
neau tai découvrit, dans ia Guyane française, l'i
qui lawoduit.
Aux Indes orl-înlales, on retire le caoutchouc <
guîer élastique {/icus elasHca)^ arbre très- répandu
le royaunte d'Assam. On importe aussi de Jav
grandes quantités de caoutchouc provenant du fici
dula et de fieus prinoides. Au Brésil et à la Guyane
LB CAOtTCHOUC, Slf
Irait An siphonia eahwrha. C'est uiftine celle dernière
•ce qui lui a donné son nom. Le caowEchouc du Bré-
lïlre dans la consommaticm Européenne pour une
|K)rlion plus que décuple de celle du caoutcbouc
un retire des Indes orienln^s,.
Cor se procurer le caontchouc, les Indiens font, de
à seplemhre, et fous les huit jonrs, un certain
Bbre d'incisions autour Ai ironc de l'arliire. Le «uc
rs «n découle, et il est reçu dans des caleliasscB ou
de grandes feuilles. Le commerce l'eçoit ce produit
ids prismes groswers, qui ont été obtenus par les
■els en faisant couler le snc dans des tranchées pra-
es dans le sol où il se coagule. Les naturels cou-
nnenl encore des moules en argile plastique repré-
tit des masses pyriformes, des figures d'animaux ou
pîeds d'homme. Ils trempent plusieurs f<MS ces
1«8 grossiers dans le caonlcbouc un peu épaissi, et
lifl le dépôt est assez abondant, ils le laissent
pnis brisent le moule et font sorlrr l'argile
Heure p»r le Roulot de la bouleille, soit au moyen
•chocs répétés, sont an moyen d'un simple lavage à
V.
H arrire souvent que les masses pyriformes ou les
tes de caoutchouc, ont leurs couches de soperpoà-
mai soudées, qT3'«lles renfennent des impuretés,
mne du snMe et des débris végélans provenant 4eE
les employés par les naturels, et suHeut de leurs
nœu-ïrea frauduleuses. Il est d^ néceseaire 4e p ari-
■ le caoutchouc avant de rempilojer. Pour cela, on le
Bnrt à l'action de cyHndres armés de dénis, tournant
wcns inverse avec une vitesse inégale. En Faisant ar-
dans ces appareils un petit frlel d'eau, les ma^^es
igéres écrasées ^jar le lïmiinoir sor^ entraînées peu
!u,et les morceaas decaoutcbouc pnrfiié se soudent les
aux autres. Le caoutchouc ramolli constitue bienlôl
masse homogÊne qu'on obtient sous la lorme de
rectangulaires en la plaçant dans des moules et en
J
288 LI CAOUTCHOUC.
la soumettant à une forte pression. On peut détacher de
ces blocs, au moyen de couteaux mus d'un mouvement
très-rapide, des feuilles aussi minces que Ton veut. Si
celles-ci ont élé obtenues à un centimètre d'épaisseur
et qu'elles soient ensuite divisées en parallélipipède»,
elles constituent ces petits carrés de gomme élastique
employés par tous les dessinateurs.
Appiieaiions. — En 1820, on parvint en Angleterre i
ramollir le caoutchouc de manière à l'étendre en lames
très-minces et à le faire servir à la fabrication de tissus
imperméables. C'est à Makintosh de Glascow qu'on doit
celte heureuse innovation.
Pour obtenir les fils de caoutchouc employés i la
fabrication des tissus élastiques, on divise cette sub-
stance en lanières, puis en bandes très-étroites, an
moyen de machines appropriées. En élevant légère-
ment la température , on augmente l'élasticité du caout-
chouc ; on distend ces bandes étroites en fils dix foB
plus longs en les étirant et en les entourant sur des dé-
vidoires chauffés par la vapeur d'eau. On les soufliet
ensuite à une basse température et les fils perdantleor
élasticité deviennent propres à être introduits dans te
tissus. On peut les revêtir de soie, de coton, etc., avantûc
les placer sur le métier à la Jacquard qui doit les tisser»
Jusqu'ici le caoutchouc a conservé sa rigidité. Mais il
reprendra son élasticité si on le cftaufie à 60 ou 70 degrés.
Le tissu conserve alors une élasticité permanente.
Caoateiaoïie vnlcaBisé. — Vulcaniser le caoutchouc,
c'est le soumettre à l'action du soufre. On procède à
cette opération de différentes manières; on peut im-
merger les feuilles de caoutchouc dans un bain de soufit
fonAu, ou les pétrir avec du soufre en poudre. On sul-
fure encore le caoutchouc à l'aide du chlorure de soufid
du bromure de soufre, ou du polysulfure de potassiuia
Mais quelle que soit la méthode que l'on préfère, il est . ^
un point essentiel : c'est d'élever la température vers | j
140 ou 150 degrés. Après la première opération, c'^
LE CAOUTCHOUC. 280
It'dire, la sulfuration simple, le mélange conserve en-
core toutes les propriétés du caoutchouc non altéré : la
propriété de durcir par un abaissement de température,
de se ramollir par la chaleur , de sa souder à lui-
mèine quand les sections sont récemment faites, de se
dissoudre dans Téther, Thuile de térébenthine, etc. Mais
après la seconde opération, pendant laquelle on élève la
température du caoutchouc sulfuré vers 150 degrés, cette
jnatièse a pris des propriétés toutes nouvelles et qui
sont précieuses pour une foule d'applications dans l'in-
dustrie ot les arts. Elle ne »e dissout plus dans les
liquides que nous venons de citer, mais seulement
s'en emprègne et se gonfle par leur contact. Elle ne
peut plus se souder avec elle-même et résiste sans s'al-
térer à une température qui aurait changé en une sorte
de poix le caoutchouc ordinaire : un abaissement sen-
sible de température ne lui enlève pas son élasticité.
^ M* Payen s'est assuré que le caoutchouc vulcanisé ne
/Ognserve que 1/100 de soufre.
.lia découverte de la vulcanisation du caoutchouc, qui
.^t perdre h cette matière ses principaux inconvénients,
"^ a. imprimé les plus rapides progrès à son emploi géné-
ra* À partir de ce moment, ses applications se sont ex-
trêmement multipliées.
Quel est l'inventeur du caoutchouc vulcanisé î Dès l'an-
, jOée 1842, M. Goodyear de New-Haven, dans l'État de Gon-
, necticut , avait importé en Europe des chaussures de
_ jcaoutchouc dont l'élasticité résistait aux plus grands
jb'oids, et qui présentaient les autres propriétés propres
- au caoutchouc que Ton connut plus tard sous le nom de
" tmlcanisé. Mais M. Goodyear n'avait point pris de brevet
^ et il tirait parti de sa découverte en tenant son procédé
■ secret. M. Haucok, de Newington près de Londres, qui
il s'occupait des mêmes recherches que M. Goodyear, décou-
.Tirit la transformation opérée par le soufre dans le caout-
chouc, l'appela vukanùation et obtint une patente avant
.K. Goodyear« Ce dernier était cependsmt le premier in*
13
300 LB GAODTCHODC.
venteur» et si rhonneur de la déconverte de la Tok»
sation doit se partager entre deux noms, la plus Iai|t
part doit peut-être appartenir à M. Goodyear.
Les applications du caoutchouc vulcanisé
menses : on en fait des tampons de machines
tir les chocs, des rondelles pour les cylindres des màt
nés à vapeur, des sou|(apes pour les divers systèmes è
pompes, des chaussures, des gants, des bandes pow
pendire le lit des malades dans les hôpitaux, des rdskp
pour les machines à imprimer et à lithographier,iki
appareils chirurgicaux, des fils, des ressorts, des baltes,
des ballons qui font la joie des enfants, des tétés i^pr
pées, des figures d'animaux, etc.
En forçant la vulcanisation, M. Goodyear a créé on
nouveau produit, dur comme de la pierre ou de l'ivoire.
En augmentant successivement la proportion de soufre
on obtient des composés dont la souplesse va insensible-
ment en diminuant depuis le produit ordinaire jusqu'il |
produit complètement rigide. A cdté du caoutd^pe |^,
souple, on a donc du caoutchouc qui imite le b#)
récaille, le fanon de baleine, etc. C'est ainsi queM.ÉtoJ-
dyear a obtenu des manches de couteau sculptés, te
crosses de fusil ornementées , des lorgnettes de théâtre,
des instruments de musique, etc., etc.
Nous ne quitterons pas le long chapitre des aççli-
cations industrielles du caoutchouc sans dire un "sd
des étoffes rendues imperméables à l'aide de celle sub-
stance. Pour produire cette imperméabilité, onéteïii^ p
la surface de l'étoffe une couche de caoutchouc ^'' Jj
teux : on le rend tel en le traitant par le sulfure de car-
bone, l'essence de térébenthine ou l'huile de houille
rectifiée. On ajoute quelquefois à ces substances un pet
d'alcool et d'éther. La couche de caoutchouc pâteux est
égalisée avec une règle horizontale : on la laisse sécher;
on étend une seconde couche, et ainsi de suite selon l'é-
paisseur voulue. Sans laisser sécher la dernière couche,
on y appUque un deuxième tissu et les couches de caout-
^^ LA GUTTA-PBBCHi. 291
ont ainsi comprises entre deux épaisseurs d'éloffe.
t encore obtenir des étoffes imperméables en pla-
elame de caoutchouc très-miuce et échauffée entre
BUS, et faisant passer le tout au laminoir. C'est avec
ffes ainsi rendues imperméables qu'on obtient
îmenls conforlables et élégants , des bouées de
ge, des bateaux insubmersibles, des appareils
!S plongeurs, des lits hydrostatiques, des t
, des cuvettes flexibles et porlatives, etc., etc.
XXX
LA GUTTA-PERCHA.
»K et propriétés de la gnltk-pereha. — La
îrcha, véritable suc végétal concret , qui rap-
ar quelquGS-uns de ses caractères le caout-
n'a été jusqu'ici retirée que d'un seul arbre,
Bftt gulia. Cet arbre , d'un très-bel aspect , porte
iuleur de 20 mètres sa tète chargée d'un fcuÙlage
; touffu. Il est fort répandu dans les archipels de
■isie (Océanie), et c'est presque exclusivement du
! Singapore que vient toute la gutta-percha que
oerce introduit en Europe. Les naturels n'exploi-
s Visonandra par incisions régulières et conve-
ent ménagées. Ils abattent l'arbre pour en
r tout le suc qu'il contient , et qui peut s'élever
18 kilogrammes. Trois cent mille pieds ont été
iupés aux environs de Singapore , et par cette
m barbare cette espèce végétale a un moment
. A Bornéo et à Sumatra on mélange la vi'aie
îpcha avec le suc d'autres essences analogues.
itta-percha semble se composer de caoutchouc
peu de résine. Elle diffère surtout du caoutchf
WS LÀ corrà-moiu.
par sa consistance, qui à la températare ordia
analogue à celle des gros cuirs. Elle conserv
souplesse même à 10^ au^essous de zéro. En
de S6 à 48*, elle se ramollit et devient pâitev
rayons solaires de Tété produisent le même ef
surface, k W, elle est molle et plastique ; on i
laminer en feuilles, l'étirer efi fils et reproduire
pression tout le fini des moules. A 120^ elle fon<
peut reprendre sa forme habituelle si on la ra
sa température première. Par la vulcanisation If
percha devient dure comme de la pierre ; elle e
térable par la chaleur et propre à la refonte.
On reçoit en Europe la gulta-percha sous la fc
poires brunes ou blancb&tres dont le poids s'é
1 à 4 kilogrammes. Comme les naturels introduise
sa masse des pierres , de la terre et autres objeti
souillent, il faut la purifier, et on le fait par des
analogues à oeux qui servent à la purification 40
diouo.
iipplIeattMia te la c«ttm-pMPeka, — Matière
légère, inaltérable par les agents chimiques,
peu, pouvant prendre toutes les formes quand ei
ramollie, prenant, par le refroidissement, une
lance intennédiaire entre celle du cuir et oeUe t
eu conservant une légère élasticité, la gutta-pente
recevoir dans rindustrie de très - nombreuses
cations*
On Ta d'abord employée à remplacer enc
eourroH^ de cuir qui, dans les machines . âa^
Ininsiuission des mouvements. On Tutillsa plu
n^usemeni dans la confc^^n des clapets, des pi:
des armatures des corps de piston des pompe:
Ou la substitue au cuir avec beaucoup d^a^iantâ^
la ci^nfediûii des diaussunes ; dos sràieUes eiu
gvna^perdia coûtent moins que les senîelles <
téàsktM davwUge au 6x>ttemeolet se nâparon: ii
iiKiiUcaâoaftimittiaâioçittdehnièiiie subsi^
LA OUTTA*PIACHA. 203
la fMiiti6 usée par un long service. Ce genre de chaus-
sure est très-hygiénique , car le pied étant présenré de
toute humidité, conserve sa chaleur naturelle.
Étendue en lames minces sur des murs salpêtres «
la gatta-percha les empêche d*exhaler au dehors leur
dangereuse humidité. En lames plus épaisses, elle
commence à remplacer le plomb et Tétain c[ui reoou-
i^rent les comptoirs des débitants de vin, de bière et
de cidre. On double des vases de bois avec des la-
mes de gutta-percha pour la conservation de Veau;
^n fait des tuyaux de gutta-percha pour conduire ce
môme liquide. Des cuvettes, des verres k boire, des
encriers qu'on ne peut ni rompre ni bosseler, se . fa-
briquent avec cette même substance.
Dans le dernier voyage polaire entrepris à la recherche
d*an navigateur anglais ^ sir John Franklin , un bateau
de guUa-percha rendit de grands services dans des cir-
mstanees où des bateaux de bois eussent été brisés par
glaces,
gutta-'percha résiste aussi à l'action de l'eau salée.
m inaltérabilité par les acides , les alcalis , les disso-
lutions salines diverses rend cette substance bien pré«
eleuse dans le laboratoire du chimiste et dans la manu-
Jhcture de l'industriel. Il y a en Angleterre des fabriques
où l'on conserve l'acide chlorhydrique dans de grands
,iféservoirs doublés en gutta-percha. On fait circuler cet
iftcide dans des tuyaux, on l'élève au moyen de pompes,
Wi le transporte dans des vases inaltérables, non fragiles
pi légers : ces tuyaux , ces pompes , ces vases sont en
gutta-percha.
C'est à celte précieuse matière qu'on doit, comme
BOUS l'avons dit dans un autre chapitre, la perfection et
le bon marché des épreuves galvanoplastiques. Si l'on
applique un bloc de guUa-percha chaude sur l'objet
Iju'on veut reproduire, et qu'on le presse fortement
fcontre cet objet, la gutta-percha pénètre peu à peu dans
les détails les plus délicats du modèle. On l'enlève en-
294 Là QuriA-mCÊk^
core moDe, et en deyenant rigide par le refiroidissfflieDt,
elle garde remprunte qa'èUe a reçoe. On recouvre
alors ce moole de ploml^gine pour y opérer le dépôt
gahaniqne.
En pressant dans des monks conrenablcs la gnlta*
percha ramollie, on obtient des meubles et ces objets
innombrables de fantaisie artistique, plateaux à serrir,
porte -montres, corbeilles de tra^edl, statuettes, etc.^ dont
les détails sont pleins de finesse et de correction, et qa*0B
peut impunément manier et exposer à tons les chocs.
La curieuse substance qui nous occupe jouit â*ime
autre propriété singulière qu*on a immédiatement uti-
lisée : elle conduit le son avec une grande perfection.
On en fait de petits cornets acoustiques qui s*adapteDl
d'eux-mêmes à l'oreille. Des porte-voix en gutta-percha
ont été introduits dans l'intérieur des.offices, des usines,
des magasins, et à bord des yaisseaux.
Une dernière application de la gutta-percha, «et l'une'
des plus importantes pour le progrès des relations dei
hommes, c'est son emploi pour la télégraphie électriqiti
sous-marine. La gutta-percha jouit de la double pro^
priété, qui manque au caoutchouc, d'être un isolait
parfait du Quide électrique et de résister à l'action chi^
mique de l'eau de la mer. Cette double circonstance k
déterminé son emploi dans la confection des c&bles de
la télégraphie sous-marine. Gomme nous l'avons dit
dans un autre chapitre , on enferme dans une gaine de
gutta-percha les fils métalliques des câbles sous-marins
destinés à la télégraphie électrique, qui se trouvent ainsi)
garantis des déperditions électriques et de l'action cor-
rosive de l'eau de la mer. La gutta-percha peut donc
réclamer une large part dans la réalisation pratique de
la télégraphie sous-marine, l'un des événements sociaux
les plus importants des temps modernes.
FIN.
NOMS
DES PRTNCIPATO AUTEURS CITÉS DANS CET OUVRAGE,
A
montons ;..... 102
jnpère 185
jrtgo 185
ji^r..... 252
jgand , -212
B
laoon (Roger) 15
ttlow 48
4, 2T5
etBixio 234
Lonrille 9
(Henry) 131
(Daniel) 132
48
leoart 183
Mb. 155
ioft et Gay-Iaissac 233
tacket 136
tanchard (Mme) 239
ittrhaaYe 158
^ttieher 61
ice 150
soonnot 222
!^égaet. 48
«aster ( David) 283
ngnatelli'. 202
Traa( de) 274
(àfon 161
ansen 176
C
»rcel 212
Celsius 104
Chappe 183
Charles et Robert 228
Chevalier ( Charles ) 256
Chevreul 222
Claudet 257
Gûlumelle 273
Coutelle 283
Cmikshank 174
Ctôsibius ( d'Alexandrie ) 43
Cugnot 134
D
Daguerre .7^54
Dalibard "161
Dallery ( Charles ) 132
Daniell 176
Davy ( Humphry) 174, 264
Degouisée 242
Delisle 132
Descartes 158
Dickens (J.) 128
Didot ( Firmin ) .9
Didot ( François-Ambroise ) . . 9
Dollond 84
Drebbel( Corneille) 83, 100
Dubosq ( Jules) 283
Dufay 149
H
Elkington -. 273
Elzévir ( Bonaventure ) 9
Evans (Oliver) 121, 135
Jonffiny (De) IS
tTT
103
t
■1
13»
FnuciiûC
FfukËv f^. 15#, I«IL
Fraseatorec Porta^
lia
Ponurut «f Crtsin.
6&
2»:
19
Gtmée 46,70,
GflKanî
-; Ilnii
V&
La. Candsmine
Lebaa ( Phili^e )
I*g«F-
Ti^TTianT! (Gfispaid)
Lanaaniisr 154,
Le HoL ( Piecre et Jolisi }
GtHendi
Giotbier 138
Gésfrfoift 138
Gilbert 1&7
Oîoia (Flario) 36
Oré^ory 76
GreyetWehler 148. 159
Oribeauval 134
Ofoire 179
Gtineborg (Jean) 36
Jl«Mat(De) 282
mrr\n 282
liâfrlMon 48
jfiiikH/tn 148
ffunri rio Vie 45
îfArIcîart de Thury 242
IfwMoliflU (William) 79
ftookn ( HoWt ) 85r, 98
KttllM (ionnthan) 128
Hlirttlm]rlt(I)o) 248
HuyKOni 46, 70, 114
LeavcoÎLo^
LiMHOOCii ,
Ijfçeahej
Lao9dcQa Robo.,
LiomieC.
Makîatoah
i
Metins ( Jacques )
3imy(De) «
Montgolfier ( les frères ). . 37, îîl
Morse ( Samuel ) 188J 1^
Morton (William ) 261
Mulot 24^
Mordoch 215
Mussenbroek 153
Newcomen et Gawley^ ...... lit.
Newton 78, 84, 10!
Nicholson et Garlisle. « . . 13, 172
Niepce ( Claude > 24Î
Niepce ( Joseph ) ^ Va
Niepoe de Saint-Victor 260
Nollet 150, 144, 159, 266
Normand ( Robert )...,.. 31, 133
4iinkNnn (Charles ) 266
Hmh\ « 202
JAninn ( /.Aooharie )* .t,.i,, 83
Oersted 182, 185
Oliîier de Serres 213
OTiS DANS CET OUYHAGB.
297
le Guericke 114, 148
P
y (Bernard)... 67, 59, 241
lius 273
( Denis) 116, 127
l 93, 114
k Miller 129
on 132
• 94
94
e des Rosiers 229, 232
i 134
252, 282
48
ien
lur
152
104
183
lini 101
iann 163
t( Louis) 36
tson et L'Hoest 233
»(De) 159, 163, 165
in. 232
81
3y( James) 129
(De). 203
(François) 183
je (Frédéric) 132
r( Thomas) 117
ng et Alexander 185
fer ( Jean ) 6
Schœffer ( Pierre ) 5
Schwartz ( Berthold ) 21
Schweigger , 185
Seguin (aîné ) 137, 248
Selligue 84, 224
Simpson 268
Smith 282
Smith et Rémie 132
Soemmering 184
Spencer 202
Steinheil 209
Stéphenson 137
Sully 48
Swammerdam 82
Symington ( William ) 129
Taylor ( James ) 129
Talbot(Fox) 259
Thaïes 147
Tompion 48
Torricelli 92
Trévithick et Vivian... 121, 135
Tycho-Brahé 45
Volta
171
^nr
WaU , :.... 158
Walter Bligh 273
Watt (James) 119, 215
Wedgwood 59
Wéls ( Horace ) 266
Wheatstone. . 191, 193, 209, 283
Winckler 151
Winsor 216
Wolfius et Hausen 151
TABIE DES CHAPITRES.
L'iMPBiHEHiE. — Epoque de la découverte de l'Eniprinierie. — Im
pression tabellaire. — Gutanberg.^- Faust et Scbislfer; morlda
Gateolierg. — Développement de l'imprimerie. — Imprimefîes
Eéllbres. — Imprimeurs célèbres. — Desariptions des appareils et
des moyens qui servent S rimpression, — Composition. — Tirage.
— Tirage à la presse mécanique i — 13
La PounHE a. canon. —Historique. Ancienneté des mélanges ia-
Dammables employés dans les combats. — Emploi des feui de
guerre chez les Orientaux. — Le feu grégeois. — Le feu grégeois
' introduit cbez les Arabes. — lUTeotlan de la poudre A canon. —
Lm canons employés pont la première fois à Florence, en 1325.
— L'opinion se prononce contre les armes h feu. — Barthald
Schwartz perfectionne les bouches k feu. — Création et progrès
de l'artilleriB. — Résumé de l'hisloi te de la découverte de la poudre
i canon. — Causes de l'explosion de la poudre. — Fabrication de
la poudre 15 à 23
La bodseolg. — Aiguille aimantée. — La pierre d'aimant cbez
les Romains et les Grecs. — La bonssolo connue en Europe au
zn* siècle. — Explication des phénomènes que présente l'aiguille
aimantée. — Boussole marine. — Déclinaison de Taiguille aimaa-
Inclinaison de l'aiguille aimantée. — Utilité de la b
23-
Lb papier. — Historique. — Papier de lin. — Papiers de tenture.
— Progrès dans la fabrication du papier. — Procédés employés
pour la imbrication du papier. — Fabrication du papi
— Fabrication du papier à la mécanique. — Triage, lessivase et
lavage des chiffons. — DéQlage des cbilTons. — Blanchissage de
la pâte. — Mise en feuilles. —Fabricalion du carton.,. 33 Ï41
:^ "« *L •> — -Tfr iL-'r«Es. — Haorr--::^- — La clepsydre ou
"' . ..-o .':^ il- -ur> — 1-- s:*iii»îr — Zjs airan solaire. — Im-
- -f. ■.. r .t> *-.- Tir^^ïv .-.■.!iî'j£- HL larysc içe r-our la mesure
■1 -!-.>* I=»-^•i•e^•î^ lw iLrujçîs i TCufi. — Application du
«=«.•.■:*.- .L.-. .■.■■"..c-^ — I— .v'i-^n* û» 2i!:c-5re$. — Description
■ï> •. •-..v^-». ."7"^ ■^T-'.-r^ « i!» nuoirîSk — Hrrioces fixes. —
■.^- '.:•■ .ï> . . ■:• .>>«K ^ ?^!Miuef L-irçaraeC'izss. — La fusée
i î o^ •-.:«.. - L.-.r*s ~ S-'iiawre . . 42—54
-. VNï.iL.^'-r ;r -::s •* -i-^siss» — JjciaiBBicii c^néraîe des
vi'ït-?». - fr iVMfi — inwm» wwnmniak. — 'ftc i poiie:.-
."><> L:va<.*ir's. - *^iïir.-«» iisnTrtmiî. — aenari Paîîssv.-
v:-x-..u .f^ ---.t^ïa- .t --lâxe*. — 7';ir:aîa«z.«î. HLsarlqJe.-
lik.-. - :--...;iC!î. — *.u'5»i-t: nLCiarjz^ — Iir«eii- — PeïzMS
t ,.;iv.> .^ I t.--:*i.irr . . 5è-w
. u ; ■^* A- . u-s - ^ „-.":-i::'t ■ lu m ?gMHinmg> — ^ . - — . ij — '5
'«*«. . . .. '•»-!
w ■.■-■ tK^-ïfc-."**-. — lï^rr ■■«?:■.>? sî^iHii. •» XlisvnuaiK senucst.—
*'^ itt:r«?».>îw. . "j|_fi
.« • •i.v;---.; ^•."s ;ï - rïsisîu'ir œ jur jt m li -niseTi.'^;i
.u .**.•■..:■■. r^. — ^"12. -^a :î -aiiIc»*. — rîmrsJi fesTr? J
^^i^:**s iu jbu''^m»;Tr^. •■..... iC— ?^
T*Hriaoi»dm ie >K»uiiiixr. ^-^ riemfîintwrn -saafi^çrscc. — ï^
m$rr9, JM. itiiàî!:$$MHHnc ùs pouLs i»& ^-^ SrnaNXL lb& -..^^
9hn»^CF>». -> raerscindcr*» t iu:'J^à. — ri«3riK.^a« a u
mer'jvuida^ anALiqtw ^ MC à ."^ ^-
TABLli DES HATIEUBS. 301
\ vuPEUR. — Principe général de l'&ciion méca-
' nique de lu vapeur. Uachines à vspcur à condensation et sans '
. conilensatiûn. — Classification des machines à vapeur. — Ma-
ehinvs à rapeur /Sste*. — Elstoriiioe. — Denis Papin. — Naweo-
I mea et Cawley. MBchine de Newooman. ~ Perfectionnement da
I la machine de Newcamen. Travaux de James Watt, — Uécou-
B de la macbins à vapeur à double efTet. — Autre perTsction-
f nement de la machine h vapeur par Watt. — Découverte des
I inaciuoes k hftute pression.- — Perfectiannement de la machine à
, . v^Mtir depuis Watt. — DesccipUon des machines à vapeur fîies.
I Machines de navigation,. -~ Historique. — Denis Papin. — Le
. parquis de JoulTroy; première tentative pour l'applicstion de la
, Tapeur î la navigation. — Rohert Fulton, — La navigation à ts-
peur aux Elals-Dnis. — La navigation à vapiWT en Etirope. —
bescription des machines i vapeur qui serrent à la navigalioD.
— Hoyens propulseurs; les roues à aube, l'hélice. — SjslSmei
' de machines k vapeur employées sur les bateaux â nraes.— Sys-
tliqes de machines â vapeur employées sur les bateaux K hélice.
' -!■ [ocofliolii'w, — Historique. — Oliver Evans. — Tréyithiclt et
Vivian. — Origine des chemins de fer actuels. — Chemins à rails
, de bois dans les mines et les manufaeluns de l'Angleterre. — Dé-
OouTerlB de l'adhérence des roues sur !ei rails de fer. — Décou-
' TBrte des chaudières tuhulaires. — Concours de iocomotivea à Li-
Terpool. — Description de ia machine i vapeur dite locomotive,—
Lfêmtobilti. — Historique. — Detcripliou de la machine à vapeur
leootD^le 109 — 144
^ t/di-GCTiiiciTÉ ETiiTiQUG. —La soïencB de réleclrloité dans l'anli-
I mité et le moyen âge. — Gilbert et Otlo de Guerîcke. — Machine
' métrique d'Hauskbée. — Découverte du transport de l'électricité
tk distance, ~- Dufay. — Modifications successives de la machine
' fileotrique jusqu'il nos jours. — Machine électrique de RAmsden.
— Hacbine électrique ds Kamsdau modifiâe. — La bouteille de
^ Leyde. — Vitesse de transport de l'électricité et de la oommo-
tion, — Construction déânitivD de la bouteille de Leyde. — Ana-
î|rsfl physique de la bouteille de Leyde UT — 155
r I)B FA.aATOKNEHaE, — Opinion des anciens sur la nature de la
foudre. — £tude scientifique du phénomâne de la foudre eutre-
f prise dans les temps modernes. — Opinion de Descartes et de
(Boarbiave sur la cause du tonnerre. — Découverte de l'analogie
de la foudre et de l'électricité. — Franklin établit l'analogie pro-
. Jiable de h Icudre et de l'Électricité. — Effet produit sur les sa-
L vanta de l'Europe par les idées de Franklin. — Démonstration de
t, la présence de l'électricilé dans l'almosphSrB. — Mort du physi-
L cien nichmann h. Sainl-Pétersbourg. — Les cerfs-volants élec-
r ti'inaes. ~ Cerf-volant électrique de Franklin aux Etats-Unis. —
^ L
1
«MU MES MàlliM».
La praniv ptiiloiiim«« --- AMoeQ Mt en Snepe i Fini
do pmtoiuMm. — Prino^ et ligbf poarlaooiistniction
pÊi È tmu uim. 15t-
XTI. Lk ruM n Yoma, — Tikmix da Galftal pr ép a r ant la dé
▼erla de la pOa da Yalta.— IHaonarion «jBftraOalmii et Yolta.-
PfledaTotta. ^Décompoiltiofade reaaparlapUe.^ Suite *
i^pUcatioiu de la pile a la déaompodtloii ileetro-ehimiqne
oofps. Ttaranz de Dcrr. -^ Déeoufetlé da la pfle à auges.
Formai nomreDef danaief à la pOe do Tolla^ — Ibéode de!
pile. — Kilrii de U ipOe. -^ Dteouverta da Vttectio-i
liflBie.... •.... ••...... ^68 —
XVn. la ituaoaAFHB ÉLiciiiQnB.-«Hiitori4iia.-«Premièiei&eiit
da télégiiphe électrique. — Cieoige Laaaga oonatmit la pi
téMfnqpha élactriqua. -> Autre prqjat de ttfégffipl» étoctrigae.*
La décMiTarte de la pila de Voita ftât tapNodia laa aoKis de
graphie âecAriqoe. -r Télégraphea de Sffwftnmrfaigy Sahilling
' Alaiandar. — Béooaferte de rainumtatiaa teaaporaire peii
— Principe général snr lequel reppie la coutaction de tous
télégcaphea élactriquai. -r Téléçpi^a élairtrîgae de |Çone
télégraphe amérieein. — Télégr^[>lie an^fria ou télégraphe âdec]
aignnia». — Télégrqthe à cadran. — Téiégraphe imprimant -
Tâégraphe étectr^pie sotu-marin. rr-' Télégraphe transailaii-j
tique •••• 182— ir
XYIU. La. GALYAROPJUUina. — Opérationa pratiquée de la galrai»
plastic. — • Préparation du moule. — Manière d'effectuer le d^
métallique dans Pintérieur du moule. —Applications de la gaV-
Tanoplastie.^ — Origine de la galvanoplastie 198 — ^
XIX. La DoauRB et l'àrgbnturb âLBCTRO-CHiMiQiiES. — Historique. —
Description de PopératioB. — Argenture par la pile. — Précipi-
tation de divers métaux les uns sur les autres. — Vaissâle argen-
t6e et dorée par les procédés électro^^himiques. • • . 203 — 205
XX. L'HORLOGE ÉLEGTBIQUE 206
XXI. Les divers moyeivs d'éclairage. — Védairage éhe% les anciem,
— Éclairage par les huiles, — • Perfectionnement de Féclairage
à Phuile dans les temps modernes. — - Découverte de la lampe
mécanique. Lampe Garcd. — Lampe à modérateur. — Éclairage
au gaf* — Historique. — Philippe Lebon inventé Péclairage au
gaz. — Mardoch et Winsor. — Composition du gaz de Péclairage.
~ Préparation du gaz. — Gazomètre. — Becs. — Cause de Tédat
du gaz à l'éclairage. — Gaz portatif. — La bougie stéarique. -
Composition de la bougie stéarique. — Préparation de l'acide
stéarique. — Quel est l'inventeur de la bougie stéarique? —
Éclairage par les hydrocarbures liquides, — Éclairage éiec-
trique , îll —224
TÂSiA DBS MÀTliRBS. 803
JUI. Les AiROSTÀTS. -* Les frères Montgolfier inTentent les ballons
à feu. — Le physicien Charles. — Montgolfier à Paris. — Pre-
mier ballon à feu portant des yoyageurs. — - Première ascension
d'un ballon à gaz hydrogène portant des voyageurs. » Blan-
chard franchit en ballon le Pas-de-Calais. — Mort de Pil&tre des
Rosiers. — Les aérostats employés dans les guerres de la répu-
blique. — Voyages aériens entrepris dans l'intérêt des sciences.
— Théorie de Pascension des aérostats. — Opérations à exécuter
pour Pascension d'un aérostat. — La nacelle, la soupape, le lest.
— Le parachute. — Direction des aérostats 327 — 239
XIII. Pdits artésiens. -~ Historique. — Les puits artésiens en Eu-
rope. — Considérations générales sur les puits artésiens. — Puits
artésien de Grenelle. — Puits urtésien de Passy,..de 240 à 245
XIV. Ponts suspendus. » Considérations générales. » Résumé his-
torique. »> Construction des ponts suspendus. — câbles. —
Chaînes. — Tablier. — Culées. — SpreuTe du pont suspendu.
— Ponts suspendus les plus remarquables 246 — 252
XV. La photographie. — Joseph Niepce crée la photographie. —
Daguerre. — Description du procédé photographique de Daguerre.
— Perfectionnement de la découverte de Niepce et Daguerre. —
Procédé actuellement suivi pour obtenir une épreuve de photo-
graphie sur métal. — Photographie sur papier. •— Théorie et
pratique des opérations de la photographie sur papier. — • Photo-
graphie sur verre, emploi du coUodion 253 — 261
KVI. L'ÉTHÉRisATiON. — Moyous anesthésiques essayés chez les an-
ciens et chez les modernes. — Breuvages narcotiques usités
au moyen &ge. — Essais faits dans les temps modernes pour
abolir la doideur dans les cas chirurgicaux. — Humphry Davy
découvre les propriétés exhilarantes et stupéfiantes du protoxyde
d'azote. — Les inspirations d'éther employées comme moyen thé-
rapeutique. — Horace Wels essaye les inspirations du protoxyde
d'azote comme agent anesthésique. — Jac^n et Morton font les
premiers essais de Téther comme agent anesthésique. — L'éthé-
risation en Europe. — Découverte des propriétés anesthésiques
du chloroforme. — Manière d'administrer le chbroforme ou
l'étherpour abolir la douleur dans les opérations chirurgicales. *
Phénomène de l'anesthésie générale. — Utilité de la méthode
anesthésique , . 26S — 271
.VII. Le drainage. — Définition. — Bons efi'ets du drainage. —
Résumé historique. — Sols qu'il convient de drainer. — Signes
extérieurs du besoin du drainage. — Manière d'exécuter le drai-
nage. — Sondage. — Tracé.— Creusage et profondeur des drains.
— Composition des drains. — Tuyaux. — Machines à fabriquer
les tuyaux . ^; 27 2 — 28 1
TAILI JIKS MàTtiftBS.
JUnni. iM fTiwieiConi. — Goiifi(ièiaUou pFéliminaim. r~ His
— fitéféôaeppt ptr tétntiUtta^ on atéiéoicope de Brei
-^TMorw «t dsiDriptMtt dt pet butniment. —Images
piqiiM.... m-\
XXIX. lA CAOUtCBODC. — Origise et propriétés da caoutchouc-
Déeeufwte da cievIclMme. — Ses appUcatioiiB. ^ Gaoutch
vi^nueé 287
X^X. J^ GUTTÀ-nBCBÀ. ~ Origine et propriétés de la gutta-peichL-
A^loations de U gutta-percha 292-8
Nom* dM principaux auteurs cités dans cet ouvrage. 295-1
m M u TAw n» «cAc*uft«
Tfirii* — Imprimerie de Gb. Laliure el C^», rue de Pleurus , 9.
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