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LES MÉTHODES NOUVELLES
MÉCANIQUE CÉLESTE
H. POINCARÉ,
MEMBRE DE L'INSTITUT,
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES
TOME I.
Solutions périodiques. — Non-existence des intégrales uniformes.
Solutions asymptotîques.
PARIS,
GAUTHIER «VILLAR S ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES
DU BUREAU DES LONGITUDES, DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE,
"Quai des Grands-Augustins, 55.
1892
LES MÉTHODES NOUVELLES
MÉCANIQUE CÉLESTE.
l62g3 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHI ER- VI LLA R S ET FILS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
LES MÉTHODES NOUVELLES
MÉCANIQUE CÉLESTE
H. POINCARE,
MEMBRE 1>E LINSTITUT,
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES
TOME I.
Solutions périodiques. — Non-existence des intégrales uniformes.
Solutions asymptotiques.
PARIS,
GAUTHIER -V1LLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES
DU BUREAU DES LONGITUDES, DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1892
(Tous droits réservés.)
(/•/
LES MÉTHODES NOUVELLES
MÉCANIQUE CÉLESTE.
TOME I.
INTRODUCTION.
Le Problème des trois corps a une telle importance pour l'Astro-
nomie, et il est en même temps si difficile, que tous les efforts des
géomètres ont été depuis longtemps dirigés de ce côté. Une inté-
gration complète et rigoureuse étant manifestement impossible,
c'est aux procédés d'approximation que l'on a dû faire appel. Les
méthodes employées d'abord ont consisté à chercher des dévelop-
pements procédant suivant les puissances des masses. Au commen-
cement de ce siècle, les conquêtes de Lagrange et de Laplace et,
plus récemment, les calculs de Le Verrier, ont amené ces méthodes
à un tel degré de perfection qu'elles ont pu suffire largement jus-
qu'ici aux besoins de la pratique. Je puis ajouter qu'elles y suffiront
encore longtemps, malgré quelques divergences de détails ; il est
certain néanmoins qu'elles n'y suffiront pas toujours, un peu de
réflexion le fait très aisément comprendre.
Le but final de la Mécanique céleste est de résoudre cette
grande question de savoir si la loi de Newton explique à elle seule
tous les phénomènes astronomiques; le seul moyen d'y parvenir
est de faire des observations aussi précises que possible et de les
comparer ensuite aux résultats du calcul. Ce calcul ne peut être
qu'approximatif et il ne servirait à rien, d'ailleurs, de calculer plus
de décimales que les observations n'en peuvent faire connaître. Il
est donc inutile de demander au calcul plus de précision qu'aux
observations; mais on ne doit pas non plus lui en demander moins.
H. P. — I. i
2 INTRODUCTION.
Aussi l'approximation dont nous pouvons nous contenter aujour-
d'hui sera-t-elle insuffisante dans quelques siècles. Et, en effet, en
admettant même, ce qui est très improbable, que les instruments
de mesure ne se perfectionnent plus, l'accumulation seule des ob-
servations pendant plusieurs siècles nous fera connaître avec pins
de précision les coefficients des diverses inégalités.
Cette époque, où l'on sera obligé de renoncer aux méthodes an-
ciennes, est sans doute encore très éloignée; mais le théoricien est
obligé de la devancer, puisque son œuvre doit précéder, et sou-
vent d'un grand nombre d'années, celle du calculateur numérique.
Il ne faudrait pas croire que, pour obtenir les éphémérides avec
une grande précision pendant un grand nombre d'années, il suffira
de calculer un plus grand nombre de termes dans les développe-
ments auxquels conduisent les méthodes anciennes.
Ces méthodes, qui consistent à développer les coordonnées des
astres suivant les puissances des masses,, ont en effet un caractère
commun oui s'oppose à leur emploi pour le calcul des éphémérides
à longue échéance. Les séries obtenues contiennent des termes dits
séculaires, où le temps sort des signes sinus et cosinus, et il en
résulte que leur convergence pourrait devenir douteuse si l'on don-
nait à ce temps t une grande valeur.
La présence de ces termes séculaires ne tient pas à la nature du
problème, mais seulement à la méthode employée. Il est facile de
se rendre compte, en effet, que si la véritable expression d'une
coordonnée contient un terme en
sin amt ,
a étant une constante et m l'une des masses, on trouvera, quand
on voudra développer suivant les puissances de m, des termes sé-
culaires
a3 m3 ts
amt t. \- . . . ,
()
et la présence de ces termes donnerait une idée très fausse de la vé-
ritable forme de la fonction étudiée.
C'est là un point dont tous les astronomes ont depuis longtemps
le sentiment, et les fondateurs de la Mécanique céleste eux-mêmes,
dans toutes les circonstances où ils ont voulu obtenir des formules
applicables à longue échéance, comme par exemple dans le calcul
, INTRODUCTION. î
des inégalités séculaires, ont dû opérer d'une autre manière et re-
noncer à développer simplement suivant les puissances des masses.
L'étude des inégalités séculaires parle moyen d'un système d'équa-
tions différentielles linéaires à coefficients constants peut donc être
regardée comme se rattachant plutôt aux méthodes nouvelles qu'aux
méthodes anciennes.
Aussi tous les efforts des géomètres, dans la seconde partie de ce
siècle, ont-ils eu pour but principal de faire disparaître les termes
séculaires. La première tentative sérieuse qui ait été faite dans ce
sens est celle de Delaunay, dont la méthode est encore appelée
sans doute à rendre bien des services.
Nous citerons ensuite les recherches de M. Hill sur la théorie de
la Lune (American Journal of Mathematics, t. I; Acta mathe-
matica, t. VIIJ). Dans cette œuvre, malheureusement inachevée,
il est permis d'apercevoir le germe de la plupart des progrès que la
Science a faits depuis.
Mais le savant qui a rendu à cette branche de l'Astronomie les
services les plus éminents est sans contredit M. Gyldén. Son œuvre
touche à toutes les parties de la Mécanique céleste, et il utilise
avec habileté toutes les ressources de l'Analyse moderne. M. Gyldén
est parvenu à faire disparaître entièrement de ses développements
tous les termes séculaires qui avaient tant gêné ses devanciers.
D'autre part, M. Lindstedt a proposé une autre méthode beau-
coup plus simple que celle de M. Gyldén, mais d'une portée
moindre, puisqu'elle cesse d'être applicable quand on se trouve
en présence de ces termes, que M. Gyldén appelle critiques.
Grâce aux efforts de ces savants, la difficulté provenant des
termes séculaires peut être regardée comme définitivement vaincue
et les procédés nouveaux suffiront probablement pendant fort long-
temps encore aux besoins de la pratique.
Tout n'est pas fait cependant. La plupart de ces développements
ne sont pas convergents au sens que les géomètres donnent à ce
mot. Sans doute, cela importe peu pour le moment, puisque l'on
est assuré que le calcul des premiers termes donne une approxima-
tion très satisfaisante ; mais il n'en est pas moins vrai que ces séries
ne sont pas susceptibles de donner une approximation indéfinie. Il
viendra donc aussi un moment où elles deviendront insuffisantes.
D'ailleurs, certaines conséquences théoriques que l'on pourrait
4 INTRODUCTION.
être tenté de tirer de la forme de ces séries ne sont pas légitimes à
cause de leur divergence. C'est ainsi qu'elles ne peuvent servir à
résoudre la question de la stabilité du système solaire.
La discussion de la convergence de ces développements doit
attirer l'attention des géomètres, d'abord pour les raisons que je
viens d'exposer et en outre pour la suivante : le but de la Mécanique
céleste n'est pas atteint quand on a calculé des éphémérides plus
ou moins approchées sans pouvoir se rendre compte du degré
d'approximation obtenu. Si l'on constate, en effet, une divergence
entre ces éphémérides et les observations, il faut que l'on puisse
reconnaître si la loi de Newton est en défaut ou si tout peut s'ex-
pliquer par l'imperfection de la théorie. 11 importe donc de déter-
miner une limite supérieure de l'erreur commise, ce dont on ne
s'est peut-être pas assez préoccupé jusqu'ici. Or les méthodes qui
permettent de discuter les convergences nous donnent en même
temps cette limite supérieure, ce qui en accroît beaucoup l'im-
portance et l'utilité. On ne devra donc pas s'étonner de la place
que je leur accorderai dans cet Ouvrage, bien que je n'en aie peut-
être pas tiré tout le parti qu'il eût convenu.
Je me suis moi-même occupé de ces questions et j'y ai consacré
un Mémoire qui a paru dans le tome XIII des Acta mathematica ;
je m'y suis surtout efforcé de mettre en évidence les rares résultats
relatifs au Problème des trois Corps, qui peuvent être établis avec-
la rigueur absolue qu'exigent les Mathématiques. C'est cette rigueur
qui seule donne quelque prix à mes théorèmes sur les solutions
périodiques, asymptotiques et doublement asymptotiques. On
pourra y trouver, en effet, un terrain solide sur lequel on pourra
s'appuyer avec confiance, et ce sera là un avantage précieux dans
toutes les recherches, même dans celles où l'on ne sera pas astreint
à la même rigueur.
Il m'a semblé, d'autre part, que mes résultats me permettaient
de réunir dans une sorte de synthèse la plupart des méthodes nou-
velles récemment proposées, et c'est ce qui m'a déterminé à entre-
prendre le présent Ouvrage.
Dans ce premier Volume, j'ai dû me borner à l'étude des solu-
tions périodiques du premier genre, à la démonstration de la non-
existence des intégrales uniformes, ainsi qu'à l'exposition et à la
discussion des méthodes de M. Lindstedt.
INTRODUCTION 5
Je consacrerai les Volumes suivants à la discussion des méthodes
de M. Gyldén, à la théorie des invariants intégraux, à la question
de la stabilité, à l'étude des solutions périodiques du second genre,
des solutions asymptotiques et doublement asymptotiques, et enfin
aux résultats que je pourrais obtenir d'ici à leur publication.
En outre, je serai forcé, sans aucun doute, de revenir, dans les
Volumes suivants, sur les matières traitées dans le Tome Ier. La
logique en souffrira un peu, il est vrai, mais il est impossible de
faire autrement dans une branche de la Science qui est en voie de
formation et où les progrès sont incessants. Je m'en excuse donc
d'avance.
Une dernière remarque : on a l'habitude de mettre les résultats
sous la forme la plus convenable au calcul des éphémérides en
exprimant les coordonnées en fonctions explicites du temps. Cette
façon de procéder présente évidemment de grands avantages, et je
m'y suis conformé le plus souvent que j'ai pu; cependant, je ne
l'ai pas fait toujours et j'ai mis fréquemment les résultats sous
forme d'intégrales, c'est-à-dire sous forme de relations implicites
entre les coordonnées seules ou entre les coordonnées et le temps.
On peut se servir d'abord de ces relations pour vérifier les for-
mules qui donnent explicitement les coordonnées. Mais ce n'est
pas tout; le véritable but de. la Mécanique céleste n'est pas de
calculer les éphémérides, car on pourrait se contenter alors d'une
prévision à brève échéance, mais de reconnaître si la loi de Newton
est suffisante pour expliquer tous les phénomènes. A ce point de
vue, les relations implicites dont je viens de parler peuvent rendre
les mêmes services que les formules explicites; il suffit, en effet,
d'y substituer les valeurs observées des coordonnées et de vérifier
si elles sont satisfaites.
GENERALITES ET METHODE DE JACOBI.
CHAPITRE I.
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI.
Généralités.
1. Avant d'aborder mon sujet principal, je suis obligé [d'entrer
dans certains détails préliminaires et de rappeler succinctement les
principes fondamentaux des Vorlesungen ùber Dynamik de Jacob i
et la théorie de Cauchy, relative à l'intégration des équations diffé-
rentielles par les séries. Je vais donc consacrer ce premier Chapitre
à l'exposition de la méthode de Jacobi, en me contentant le plus
souvent d'énoncer des résultats dont la démonstration est bien con-
nue.
Donnons d'abord quelques explications au sujet des notations et
des dénominations qui seront employées dans tout ce Mémoire.
Les équations différentielles auxquelles nous aurons affaire seront
de la forme suivante
dxx _ dx2 _ v dx„
(I) -dJ~Xu Ht -x*> •••' -dT = Xn>
X,, X2, . . . , X„ étant des fonctions analytiques et uniformes des
n variables xl: x2, . . . , xn. Quant à la variable indépendante t, que
nous considérerons comme représentant le temps, nous supposerons
le plus souvent qu'elle n'entre pas explicitement dans les fonc-
tions X.
Le système (i) peut être considéré comme [d'ordre n, puisqu'il
équivaut à une équation différentielle unique d'ordre n\ mais, si les
fonctions X sont indépendantes de t, cet ordre peut être abaissé
d'une unité. Il suffit pour cela d'éliminer le temps et d'écrire les
équations (i) sous la forme
dxi dx<i _ dxn
Xj x2 x„
CHAPITRE I.
Afin d'éviter toute confusion, nous fixerons, ainsi qu'il suit, le
sens des mots solution et intégrale.
Si les équations (i) sont satisfaites quand on fait
(2) xl=yi(t), x.2=o%(t), ..., xn=oH(l),
nous dirons que les équations (2) définissent une solution particu-
lière des équations (1).
Si une certaine fonction de xu #2, . . . , x„,
F (xu xi, . . ., se„),
demeure constante en vertu des équations (1), nous dirons que cette
fonction F est une intégrale particulière du système (1).
Il est clair que la connaissance d'une intégrale permet [d'abaisser
d'une unité l'ordre du système.
Dans les problèmes de Dynamique, les équations (1) se présen-
tent sous une forme plus particulière, connue sous le nom de forme
hamiltonienne ou canonique.
Les variables se répartissent en deux séries; nous désignerons
habituellement par
les variables de la première série et par
y.u y* ••■> yP
celles de la seconde série, et les équations différentielles s'écriront
dxi d¥ dyi dF . .
w ■dï = dji> -&=-&* (•=*.». ■••>/»>.
F étant une fonction uniforme des ip variables x et y.
Ces équations admettent une intégrale particulière qui est la fonc-
tion F elle-même et qui est connuesous le nomd' intégrale des forces
vives.
On dit que xu y,, x2: y2, • - ■ , xp, yP forment p paires de va-
riables conjuguées.
Nous dirons, à l'exemple des Anglais, que le système (3) com-
porte/? degrés de liberté. Ce système est d'ordre 2/?; mais la con-
naissance de l'intégrale des forces vives permet d'abaisser cet ordre
d'une unité; le temps n'entrant pas explicitement dans les seconds
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 9
membres des équations (3), nous pourrons, par l'élimination du
temps, comme nous l'avons dit plus haut, abaisser encore l'ordre
d'une unité, de sorte que finalement un système qui comporte/? de-
grés de liberté peut toujours être ramené à l'ordre ip — 2.
On sait, par exemple, que s'il n'y a qu'un seul degré de liberté,
le système peut être ramené à l'ordre o, c'est-à-dire intégré complè-
tement.
Exemples d'équations canoniques.
2. Le cas le plus simple des équations de la Dynamique est celui
où l'on étudie le mouvement de q points matériels libres dans l'es-
pace. Soient /??! la massejdu premier de ces points, xK , x2, xs ses coor-
données cartésiennes; soient de même m2 la masse du second de ces
points, xk, x5, xG ses coordonnées, et ainsi de suite; soient enfin mq
la masse du qieme point, x3q_2, ^3?_i et xiq ses coordonnées.
Projetons la quantité de mouvement du point mt sur les trois axes :
soient y\,y2,yz les trois projections ; soient de mêmejr4, y5, yG les
projections de la quantité de mouvement du point m2, etc.; soient
enfin, jK3?-a> J"3?-i; y%q les projections de la quantité de mouve-
ment du point mq.
Soient Fl3 F2, F3 les composantes de la force qui agit sur mK;
soient F4, F5, F6 les composantes de la force qui agit sur m», etc.;
soient enfin F3?_2, F3y_1? F3q les composantes de la force qui agit
sur rriq.
Nous supposerons que les composantes F ne dépendent que des
3q coordonnées #. S'il y a conservation de l'énergie, il existera une
fonction V des coordonnées x, dite /onction des forces et telle que
clxi
La demi-force vive T aura pour expression
T „rî +rl +.ri , y\ +yî +7' , , ylg-i -t-jiy-i + jiy
2ffl| 2 m2 2 mq
et l'équation des forces vives pourra s'écrire
T — V = const.
lO CHAPITRE I.
Si je pose
T — V = F(a-i, 072, ..., x-3q; yu y2, ...,j3(7),
les équations du mouvement s'écriront
, s dxt dY dyt d¥ , . „ s
<[) -dl = djr -dF^-d*; (. = i,a....,3f).
Ainsi les équations du mouvement de q points matériels libres
comportent Zq degrés de liberté, toutes les fois que les forces ne
dépendent que des positions de ces points dans l'espace, et qu'il y
a conservation de l'énergie. En particulier, le Problème des trois
Corps comportera 9 degrés de liberté. Nous verrons dans la suite
que ce nombre peut être considérablement abaissé.
Si nos q points matériels se meuvent tous dans un même plan, la
position de chacun de ces points sera définie non plus par trois coor-
données, mais par deux seulement. Le nombre des degrés de liberté
sera par conséquent réduit à iq.
Ainsi, lorsque les orbites des trois corps seront planes et situées
toutes trois dans un même plan, le Problème des trois Corps (que
nous appellerons alors Problème des trois Corps dans le plan) ne
comportera plus que 6 degrés de liberté seulement.
Le cas où il n'y a qu'un degré de liberté étant immédiatement in-
tégrable, nous nous attacherons surtout au cas qui se présente
immédiatement après, c'est-à-dire au cas où il n'y a que 2 degrés
de liberté. La plupart des résultats qui suivront ne s'appliqueront
qu'à ce cas relativement simple.
Dans beaucoup de problèmes mécaniques, le nombre des degrés
de liberté peut en effet être réduit à 2. C'est ce qui arrive, par
exemple, quand on étudie le mouvement d'un point matériel libre
dans un plan ou, plus généralement, le mouvement d'un point ma-
tériel assujetti à rester sur une surface, toutes les fois que la force
ne dépend que de la position de ce point. Nous citerons entre au-
tres le problème célèbre du corps mobile attiré par deux centres
fixes, lorsque la vitesse initiale du point mobile est dans le plan des
trois corps.
Mais il est un cas un peu plus compliqué et dont l'importance est
plus grande pour ce qui va suivre.
Soient dans un plan deux axes rectangulaires mobiles Oç et Oi\
GENERALITES ET METHODE DE JA.COBI. II
animés d'un mouvement de rotation uniforme autour de l'origine
O. Soit n la vitesse angulaire de ce mouvement de rotation. SoitP
un point mobile se mouvant dans ce même plan, dont les coordon-
nées, par rapport à ces deux axes, s'appelleront £ et 7), et dont la
masse sera prise pour unité.
Soit V la fonction des forces dépendant seulement de \ et de t\,
de telle façon que les projections sur Oç et Or\ de la force qui agit
! • t. • ■ dV d\
sur le point P soient respectivement —r= et ~j— •
Les équations du mouvement relatif du point P par rapport aux
axes mobiles 0<; et 0'r\ s'écriront
dV ,,
(a)
(wr\ ac «v ,
dt* dt drx "
d'où l'on déduit l'intégrale suivante, dite de Jacobi,
ï[(I),-(S)1-v-t^^=«»«-
qui n'est autre chose que l'intégrale des forces vives dans le mou-
vement relatif.
Je dis que ces équations peuvent être ramenées à la forme cano-
nique, le nombre des degrés de liberté étant égal à i.
Posons, en effet,
Ç = a?i, • 7] = a?2?
di dr\ y
F= ^(jKi-t-/^2)2-+- I (jk2— 7i^i)9- — V— ^- (a?» ■+■ x\),
les équations (2) deviendront
dxy
~dï
_ dF
dx% dF
dt dy^
dyi _
dt
dF
dx\
dy% dF
dt dx<i
C. Q. F. D.
Un des cas particuliers du Problème des trois Corps rentre dans
la question que nous venons de traiter.
Supposons que l'une des trois masses soit infiniment petite, de
telle sorte que le mouvement des deux autres masses n'étant pas
12 C H A P I T R E I .
troublé reste képlérien. Tel serait, par exemple, le cas du mouve-
ment d'une petite planète en présence de Jupiter et du Soleil.
Imaginons que l'excentricité des orbites des deux grandes masses
soit nulle, de telle façon que ces deux masses décrivent d'un mou-
vement uniforme deux circonférences concentriques autour du centre
de gravité commun supposé fixe.
Supposons enfin que, l'inclinaison des orbites étant nulle, la pe-
tite masse se meuve constamment dans le plan de ces deux circon-
férences.
Le centre de gravité du système, qui est le centre commun des
deux circonférences, peut toujours être supposé fixe : nous le pren-
drons pour origine; par cette origine nous ferons passer deux axes
mobiles O £ et Ot\ : l'axe O £ sera la droite qui joint les deux grandes
masses; l'axe Or\ sera perpendiculaire à 0£.
On voit :
i° Que ces deux axes sont animés d'un mouvement de rotation
uniforme ;
2° Que les deux grandes masses sont fixes par rapport aux axes
mobiles.
Nous avons donc à étudier le mouvement relatif d'un point mo-
bile, par rapport à deux axes mobiles, sous l'attraction de deux cen-
tres, fixes par rapporta ces axes. Nous retombons donc sur la ques-
tion que nous venons de traiter.
Ainsi, dans ce cas particulier, les équations du Problème des trois
Corps peuvent être ramenées à la forme canonique avec deux degrés
de liberté seulement.
Passons maintenant à une équation que l'on rencontre souvent
dans la théorie des perturbations et dont M. Gyldén fait un usage
fréquent.
Soit
(3) *£ =/(.,«).
Cette équation peut aussi être ramenée à la forme canonique.
En effet, f(x, t) peut toujours être regardée comme la dérivée
par rapport à x d'une certaine fonction ©(#, t), de telle sorte que
J ~ dx'
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. l3
Si maintenant nous posons
dx
r?
l'équation (3) pourra être remplacée par les équations canoniques
(3) du numéro précédent avec 2 degrés de liberté seulement.
c. Q. F. D.
Je citerai encore un dernier exemple. Considérons un corps
solide pesant, suspendu à un point fixe, et étudions les oscillations
de ce corps. Pour définir complètement la position de ce corps, il
faut se donner trois conditions ; il faut connaître en effet les trois
angles d'Euler formés par un système d'axes invariablement liés au
corps avec un système d'axes fixes.
Le problème comportera donc 3 degrés de liberté; mais nous
verrons plus loin que ce nombre peut être réduit à 2.
J'en ai dit assez pour faire voir combien de problèmes méca-
niques se ramènent à l'intégration d'un système canonique com-
portant 2 degrés de liberté et pour faire comprendre l'importance
de ces systèmes; il est donc inutile de multiplier davantage les
exemples.
Premier théorème de Jacobi.
3. Jacobi a montré que l'intégration des équations canoniques
dxt _ d¥ dyi _ d¥
dt dyi' dt dxt
se ramène à l'intégration d'une équation aux dérivées partielles
(2) F(a?i,3f,, ... , xp;yuy%, ... ,yp) = hu
où hK est une constante arbitraire et où.yt, y-2, . . . , yp sont suppo-
sées représenter les dérivées partielles de la fonction inconnue.
Soit, en effet,
S(xh x2, . . . , xp\ hu lu, ... , hp)
une solution de l'équation (2) contenant, outre la constante Iif,
l4 CHAPITRE I.
p — i constantes d'intégration
de telle façon que l'on ait, quels que soient les h
dS dS dS
F( xhx2, ... , xp; — , -j—, • ■ • , -j— ) = hl.
\ dxi dx2 dxpJ
Jacobi a démontré que l'intégrale générale des équations ( î )
peut s'écrire
dx~ryi (t=I'2' •••'/))'
(3) { -jj- = h't (i= 2, 3, . .. , p),
dS ,,
dh[=t + h^
Les ip constantes d'intégration sont alors
hi, Ju_, . . . , hp,
Il j , '2 j } ■ • • ) hp •
Un autre théorème dont nous aurons à faire usage est celui de
Poisson.
Soient U et V deux fonctions quelconques des x et des y. Con-
venons d'écrire
L ' Zà. \ dxt dyt dyi dxt
Soient maintenant F1 et F2 deux intégrales des équations (i).
On voit immédiatement qu'on exprimera que F, est une inté-
grale des équations (i) en écrivant
[F,F1]=o;
F2 étant aussi une intégrale, on aura également
[F,F,] = o.
Poisson a démontré que l'expression [Ft, F2] est également une
intégrale des équations (i). C'est ainsi que, dans le problème des
n corps, si l'on suppose que F< et F2 soient les premiers membres
GÉNÉRALITÉS ET METHODE DE JACOBI. 1.5
de la première et de la seconde équation des aires, [F,,F2] sera
le premier membre de la troisième équation des aires.
Deuxième théorème de Jacobi; changements de variables.
•4. Nous ne conserverons pas d'ordinaire comme variables indé-
pendantes les coordonnées rectangulaires, et les composantes des
quantités de mouvement. Nous en choisirons de mieux appropriées
à notre objet, en nous efforçant toutefois de conserver aux équa-
tions la forme canonique.
Voyons donc comment on peut changer de variables sans altérer
la forme canonique des équations (i).
Soit
S(ri>72) • • • , yP ; hu h2, ... , h,,)
une fonction quelconque des p variables y et des/? variables nou-
velles h.
Posons maintenant
. dS , , dS
U) Xi=dyV hi = d%-
Les équations (4) seront regardées comme définissant les rela-
tions qui lient les variables anciennes
yu yu ■■■ , yq
aux variables nouvelles
h\ , h-2 , . . . , llq ,
II y , /I2, • • • ? " q •
Jacobi a démontré que, si l'on fait ce changement de variables,
les équations resteront canoniques, et cela quelle que soit la
fonction S.
Changements de variables remarquables.
5. Sauf un cas exceptionnel, tous les changements de variables
qui n'altèrent pas la forme canonique peuvent être déduits du pro-
iG CHAPITRE I.
cédé du n° 4. Il est cependant des cas où il est plus simple
d'opérer autrement. Nous en allons donner deux exemples.
Supposons que l'on ait les équations canoniques
dxi _ dF dn _ dF
^ dt dyt' dt dxi
et que l'on fasse le changement de variables suivant
xt— auixl 4- a2./a?2 -+- . . . -+- ctnjxn,
Comment doit-on choisir les constantes a et (3 pour que les équa-
tions restent canoniques quand on prend comme variables nouvelles
les x\ et les jK;.
Si nous désignons par
oxi, ox2, ..., ùxn; Byi} oj2, ••-, °J«
des accroissements virtuels des x et desjK, que nous multipliions
les équations (i) respectivement par Sj7 et — ùxi, et que nous ajou-
tions, il viendra
( dxt s dyt s, \ ?
Pour que les équations restent canoniques après la substitu-
tion (2), il faut donc et il suffît que l'on ait identiquement
c» 2(£*<-&Si2(£,w-g'*«
Comme les ete; dépendent seulement des efo;-, les 8y; des oyh les
«^/ des tf^-, les ùxt des 8^, on devra avoir identiquement
( 4 ) 2 ^j- 07/ = S efe?i oj-; , S dyt lxt = S c?ji ox'i .
Les relations (2) étant linéaires, les dxi sont liés aux dx], et
les 0.2?; aux Sx] par les mêmes relations qui lient les 27 aux x\. De
même pour les dyt, oyh yh dy'h oy'h y\.
Les relations (4) subsisteront donc quand on y remplacera dxi
et oxi par Xi, et <fj7 et ôj/7 par jv, dx\ et 8^- par x], etc. On devra
donc avoir
(5) Zxiyi = ^x'iy'i.
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 17
La réciproque est vraie et la relation (o) entraîne les relations
(3) et (4).
Ainsi la condition nécessaire et suffisante pour que les équa-
tions restent canoniques, c'est que l'on ait identiquement
S xt yt = ^x'ty'i.
Quelle est maintenant la condition pour que ces équations res-
tent canoniques et qu'en même temps on ait
V-k.i = h:i ?
Je dirai qu'un changement linéaire de variables, tel que (2), est
orthogonal, si l'on a identiquement
1.x? = Xx'f,
c'est-à-dire si l'on a
2
2 = rt
a/U" = I ' Zj aki*h.i= O.
Cette dénomination se justifie d'elle-même, puisque, dans le cas
où le nombre des variables est 2 ou 3, et où l'on peut regarder les
x ou les x comme les coordonnées d'un point dans le plan ou
dans l'espace, une pareille substitution n'est autre chose qu'un
changement rectangulaire de coordonnées.
Cela posé, si Von fait subir aux x et aux y une même substi-
tution orthogonale, on aura
z(^+7/)2-:s(^+7;.)2,
d'où
"Lxtyt = Vx'iy't.
Les équations resteront donc canoniques.
6. Les équations resteront encore canoniques si l'on fait un
changement de variables portant seulement sur xs et sur ru par
exemple, et si l'on pose
&i = «p (a?'i , y\ ) , yi = 4» 0* '1 < 7 1 ) :
II. P. - I. 2
1 8 C H A P I T R E I .
et que l'on prenne pour variables nouvelles x\ et y\, au lieu de X\
et de yK ; ces équations resteront canoniques, dis-je, pourvu que le
déterminant fonctionnel, ou jacobien, de xK etyt par rapport à x\
et y\ soit égal à i.
Ainsi, si l'on pose
xx
= y/2pcosw, jKi = \/2 p sin <
la forme canonique des équations ne sera pas altérée et les va-
riables p et w seront conjuguées comme l'étaient xK etyt.
7. Nous avons défini plus haut le changement de variables
d S _ dS _ , ,
fyi=Xi1 dht~ u
qui n'altère pas la forme canonique des équations, quand S est une
fonction quelconque des yt et des A/.
Cette forme n'est pas altérée non plus si l'on permute les xi avec
les yt et si l'on change en même temps F en — F.
Si donc S est une fonction quelconque de
X\ , X% , . . . ; X p , II y , h 2 , . . . , Il p
et si l'on pose
d S j , _ dS
yi=dx'i\ ^-dht1
la forme canonique des équations ne sera pas altérée quand on
prendra pour variables nouvelles les ht et les h'i} et qu'on changera
en même temps F en ■ — F.
Elle ne sera pas altérée non plus si l'on change
y\, y*, •■•■> yn et F
en
^/i, ^y%, •••: "^y,i et À F,
\ étant une constante quelconque.
Considérons donc encore une fonction S des Xi et des ///, et
posons
dS , dS
x^-^-' hi= dhS
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. l^
la forme canonique ne sera pas altérée, si l'on prend pour va-
riables nouvelles les hi et les h], et qu'on change en même temps
F en — AF.
Mouvement képlérien.
8. Appliquons les principes qui précèdent au mouvement ké-
plérien.
Dans tout ce qui va suivre, nous supposerons toujours que les
unités aient été choisies de telle sorte que l'attraction des deux
unités de masse à l'unité de distance soit égale à l'unité de force ou,
en d'autres termes, que la constante de Gauss soit égale à i .
Considérons donc le mouvement d'une masse mobile sous l'ac-
tion d'une masse fixe située à l'origine des coordonnées et égale
à M. Soient x{, £C2, x% les coordonnées de la masse mobile, et jk<>
y i-, yz les composantes de la vitesse; si nous posons
u /î+71+73 _ »M
y OC J I OC ^ 1 Ou q
les équations du mouvement s'écrivent
dxt _ d¥ dyi _ d¥
dt dj/ dt dxi
D'après le n° 3, l'intégration de ces équations est ramenée à celle
de l'équation aux dérivées partielles
■ /rfsy / ds y i d§ y im __
\dxij \dx%] \dx-zj y/^2 _[_ xi _|_ xï
où h est une constante arbitraire. Posons
Xi = r sinw coso, x2 = r sinu» sincp, a?3 = /' cosw;
l'équation deviendra
\ dr / r2 \ doj / r2 sin"2 co \ <a?cp ,
On peut satisfaire à cette équation en introduisant deux cori-
20 CHAPITRE 1.
stantes arbitraires G et 0, et en faisant
f=8/SÎ, (")'+**=&*,
dm \ ata I sin2 o>
(3) { T N '
'dS\* G2M 2M
drj r* r
La fonction S ainsi définie dépendra de /', co, <p, G, 0, h ou, ce
qui revient au même, de xf, x2, X3, G, 0, h, et la solution géné-
rale des équations (1) s'écrira
<:/S , <r/S dS dS
ri= dx7 ^t='dii' s = dG' J = dé'
h', g et 9 étant trois nouvelles constantes arbitraires. Si nous
posons
nous pourrons écrire
dS dS dh , , , . M ...
dL-dhdL = ^ + ^û = nih-+-t) = L
Les constantes d'intégration sont alors au nombre de six, à savoir
L, G, 0, h', g, 6.
Il est aisé d'apercevoir la signification de ces constantes et de les
exprimer en fonctions de celles qui sont habituellement employées.
Si «, e et i désignent le grand axe, l'excentricité et l'inclinaison, on ;i
L = \Ja, G = \J a{\ — e-), 0 = Gcosî.
D'autre part, 9 est la longitude du nœud, g + Q celle du péri-
hélie, n est le moyen mouvement et l n'est autre chose que l'ano-
malie moyenne.
Si la masse mobile, au lieu d'être soumise à l'attraction de la
masse -M, était soumise à d'autres forces, nous pourrions néan-
moins construire la fonction S et définir ensuite six variables nou-
velles
( L, G, 0,
K ( h g, 0,
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 21
en fonction des xt et des yi par les équations
dS dS dS dS
^ ^=^-' dh = /> dG=g* dë = %>
seulement L, G, 0, g et 9 ne seraient plus des constantes.
Nous pouvons nous servir alors des six variables (4) pour définir
la position et la vitesse de la masse mobile. Nous donnerons à ces
variables (4) le nom de variables képlériennes. Il importe de
remarquer que la définition de ces variables képlériennes dépend
de l'origine à laquelle la masse mobile est rapportée et de la valeur
choisie pour M.
Si la masse mobile est une planète qui est soumise à l'action
prépondérante de la masse M et à diverses forces perturbatrices, on
voit que ces variables képlériennes ne sont autre chose que ce que
les astronomes appellent les éléments oscillateurs de cette planète.
Dans le cas particulier où l'orbite du corps mK est plane, on peut
prendre, comme variables nouvelles,
L = \/a, G = \/a(i — e~)
avec l'anomalie moyenne / et la longitude du périhélie g. Les va-
riables képlériennes ne sont plus alors qu'au nombre de 4-
Il importe de faire quelques remarques au sujet de l'emploi
de ces variables képlériennes : remarquons d'abord que les variables
anciennes
xu x2, xs; yu j2, j3
et la situation du corps mt ne changent pas quand on augmente /,
g ou 9 de 2 7ï, sans toucher aux autres variables. Ces variables an-
ciennes sont donc des fonctions périodiques de /, g et 9.
En second lieu, on doit toujours avoir
L2iG2|02.
Enfin, si G = ± 0, les variables anciennes et la situation du
corps mK ne dépendent plus de 9; et, si L = ± G, elles ne dépen-
dent plus de g.
CHAPITRE I .
Cas particulier du Problème des trois Corps.
9. Revenons au cas particulier du Problème des trois Corps dont
il a été question plus haut.
Deux masses égales, la première à i — pi, la seconde à p., dé-
crivent deux circonférences concentriques autour de leur centre de
gravité commun supposé fixe. La distance constante de ces deux
masses est prise pour unité de longueur, de telle façon que les
rayons des deux circonférences soient respectivement pi et i — p.,
que le moyen mouvement soit égal à l'unité.
Supposons maintenant que dans le plan de ces deux circonfé-
rences se meuve une troisième masse, infiniment petite et attirée
par les deux premières.
Nous prendrons pour origine O le centre commun des deux
circonférences, et nous pourrons rapporter la position de la troi-
sième masse, soit à deux axes rectangulaires fixes Oa^ et Ox2,
soit à deux axes mobiles Oç et Otj définis comme au n° 2. Le
moyen mouvement des deux premières masses étant égal à i, nous
pouvons supposer que l'angle de Oq et de Ox{ (c'est-à-dire la lon-
gitude de la masse pi) est égal à t.
Comme la constante de Gauss est supposée égale à i, la fonction
des forces se réduit à
ml\L mY(ï — j-0
v = -i- ■ ■>
7*1 ''2
en appelant m, la masse infiniment petite du troisième corps, /'| la
distance des deux corps mK , pi, et /'2 la distance du corps m , au corps
de masse i — pi, de telle façon que
r\ — 7)2 + (£ -+- [J. — i)2= [x-i — (i — \x) sint]2-+- [&i — (i — \x) cos/]2,
r| = Tj 2 -+- (| -+- [Ji)'2= [^2+ [Jt. sin Z]2 -i- [a?i -4- \x cos^]2.
L'équation des forces vives s'écrit alors
-2-±- -h -^ V = const.
Convenons d'appeler — mjR le premier membre de cette équa-
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 20
tion, R sera une fonction de x{, x2, de j,, jr2 et de t7 et les équa-
rf(m,R)
lions du mouvement s'écriront
dxi d(miR)
dx2
dt dyi
"dt
dyi d(mlR)
dyj.
dt dxi
dt
dyi
d{mxR)
dx2
Remplaçons les variables x{, j,, x2, y '2 par leurs valeurs en
fonctions des variables képlériennes L, G, /, g, ainsi qu'il a été dit
dans le numéro précédent. R deviendra une fonction de L, G, /, g
et t, et les équations du mouvement s'écriront
«r/L dR
dl
dR
~dt — dl '
dt
dh
dG_ dR
dt dg
dg
~di
dR
~ dG
Ces équations seraient déjà de la forme canonique si R ne dé-
pendait que des quatre variables képlériennes, mais R est aussi
fonction de t; il faut donc transformer ces équations, de façon que
le temps n'y entre plus explicitement. Pour cela, voyons comment
R dépend de t.
On voit aisément que R peut être regardée comme une fonction
de L, G, l et g — t. Si, en effet, on augmente g et t d'une même
quantité, sans toucher aux autres variables, on ne change ni £, ni 7),
ni r(, ni r2, nijK^ -\-ylj ni Par conséquent R.
Il résulte de là que
Si alors nous posons
dR dR _
dt dg
x\
— L, x\ = G,
y\
= l> y'î = g—h
F'=R + G,
F' ne dépendra plus que de x\, x'.2, y\ ety[2, et les équations du
mouvement, qui s'écriront
(I) *Li
w dt
d¥'
~ ~dy'i
dy't _
dt
d¥'
dx\
seront canoniques.
24 CHAPITRE I.
C'est sous cette forme que nous écrirons ordinairement les équa-
tions de ce problème.
Lorsque la masse p. est supposée nulle, la masse i — <j. devient
égale à i et est ramenée à l'origine; r2 se réduit à \jx'\ + x\:\& fonc-
tion des forces V se réduit à — - > et l'on trouve
'•2
ia a.L- ixf
et
F = -L; + x\ .
Quand ijl n'est pas nul, on voit immédiatement que F' peut se
développer suivant les puissances croissantes de p., ce qui nous
permet d'écrire
F'=F0+(xF1-+- ....
On voit que
F0= — m -t- a-,
2Xi-
est indépendant de y\ et dejKo-
De plus, Ft dépendra à la fois des quatre variables; mais celte
fonction sera périodique par rapport ky\ et y2, et elle ne changera
pas quand l'une de ces deux variables augmentera de 2tï.
Observons enfin que, si x\ = -Jr x'2, l'excentricité est nulle et le
mouvement direct, et que F, ne dépend plus alors que de x\,
x'-2 ety\ +y2-
, Au contraire, si œ'{ = — x'2, l'excentricité est nulle, mais le
mouvement rétrograde, et F( ne dépend plus que de x\, x'2 et
y \ y-v
Emploi des variables képlériennes.
10. Soient x^x2 , x3 les coordonnées rectangulaires d'un point-,
yi, y ti y s les composantes de sa vitesse ; m sa masse. Soit Vm la
fonction des forces, de sorte que les composantes de la force appli-
quée au point soient
dX dX dX
ni - — , m -y— ; m -. —
dxi dx% dxs
GÉNÉRALITÉS ET METHODE DE JACOBI. 25
Si nous posons
les équations du mouvement du point prendront la forme canonique
dxt _ dF dyt _ dF
dt dyi dt dxi
Nous avons défini au n° 8 une certaine fonction
S(#i, #2) ^3, G, 0, L).
Nous avons vu que, si l'on fait le changement de variables défini
par les équations
dS dS _ dS _ . dS _ ,
~dx~i=yu d&~g' de ~ ' dL ~ '
les variables nouvelles ne sont autre chose que les variables képlé-
riennes que nous venons de définir.
En vertu du théorème du n° 7, les équations conserveront la
forme canonique et s'écriront
dL _
dt ~
dF
' "dl'
dG
~di ~
dF
dg7
d@
~di
dF
a».
dl
dt ~
d¥
dL'
dg_ _
dt
dF
dG'
dft
dt ~
dF
d&
11 peut arriver que, la force restant constammment dans le plan
des x{x%, il en soit de même du point mobile.
Dans ce cas on aura constamment
G = 0,
et la fonction F dépendra seulement de G, L, l et de la longitude
du périhélie g + 9 = vs ; on aura
dF _dF clF
dg dû djn
Nous poserons, pour conserver la symétrie,
G = 0 = n,
26 CHAPITRE I.
le nombre des variables képlériennes sera réduit de six. à quatre, à
savoir II, L, rn et /, et les équations deviennent
dh
dF
dU dF
dt "
dl '
dt dm
dl
dF
dm dF
dt ~
IV
dt ~ dU
Cas général du Problème des trois Corps.
11. Venons au cas général du Problème des trois Corps: soient
ABC le triangle formé par les trois corps; a, b, c les côtés de ce
triangle; ms, m%, ms les masses des trois corps.
La fonction des forces s'écrit alors
m2m3 m^m! m^m^
abc
Nous appellerons la fonction des forces Vjx, ]x désignant une con-
stante quelconque que nous nous réservons de déterminer plus
complètement dans la suite.
Je supposerai que le centre de gravité du système des trois corps
est fixe et j'appellerai D le centre de gravité du système des deux
corps A et B.
Je considérerai deux systèmes d'axes mobiles :
Le premier système, toujours parallèle aux axes fixes, aura son
origine en A.
Le second système, également parallèle aux axes fixes, aura son
origine en D.
J'appellerai X\, x2, x% les coordonnées du point B par rapport
aux premiers axes mobiles ; œ,n x5 etœG les coordonnées du point C
par rapport au second système d'axes mobiles.
La force vive totale aura alors pour expression
m^nii I dx\ dx\ dx\ \ (nij -I- m^) m3 I dx\ dx\ dx\ \
mx -+- m% \~dt* + dl* + ~d& ) + ?nY -+- m2 -+- m3 \dl* + dF + ~dt* )
[voir Tisserand, Mécanique céleste, Chap. IV).
GENERALITES ET METHODE DE JACOBI.
Si alors nous posons
Pf* =
771,
m 2
t
P> =
m\ -+- 7?i2 -
)™3
Ml-
H m2
+-/W3
F
T
-V =
r? +7l -
»P
-r! +
ri
+rl
yi =
n. dx1
' P dt
7
J2 =
„ dx<>
?
73 =
= p^3
-v,
les équations prendront la forme canonique
dxt d¥ dyt _ d¥
dt dyt dt dxt
Reprenons la fonction
S(a?l5 x2, x3; L, G, 0),
définie par les équations (4) du n° 8.
Construisons-la d'abord en faisant
M — 77li -t- 771* •
Posons ensuite
dS . dS dS „
<I} 2L=i' 2G=* ^0=°-
Construisons ensuite cette même fonction S en faisant
M = m1-\- 77i%-+- m3:
appelons
S'(a?4, x$, x6; L', G', 0')
la fonction ainsi construite et posons
<»> ■ §■ = l'<
Soit ensuite
Les dérivées de S par rapport à L, G, ©, L', G', ©'seront respec-
tivement (3/, $g, (30; (37', [â'g-', £'©'.
rfS'
rfG' _ ^ '
rfS'
d0'
s = ps + p's\
28 CHAPITRE I.
Si nous posons de plus
(3) "=25'
les équations (i), (2) et (3) définiront les douze variables an-
ciennes .2? et y en fonctions de douze variables nouvelles, que je ré-
partirai en deux séries de la manière suivante:
(4)
PL, pc, pe, p'L', p'G', p'0\
Le théorème des nos 4 et 7 montre alors que la forme canonique
des équations n'est pas altérée.
Il est aisé de se rendre compte de la signification de ces varia-
bles nouvelles.
Tout se passe comme si deux masses, égales respectivement à (3u
et à (3' [/., avaient pour coordonnées par rapport à des axes fixes, la
première X\, x-2, x3: la seconde x/t, xs, x6 et comme si ces deux
masses fictives étaient soumises à des forces admettant la fonction
des forces Vu.
Si alors, à un instant quelconque, les forces appliquées à la pre-
mière masse fictive venaient à disparaître, et qu'elles soient rempla-
cées par l'attraction d'une masse m{ + ra2 placée à l'origine, cette
masse se mouvrait suivant les lois de Kepler et les éléments de ce
mouvement képlérien seraient L, G, 0, /, g et 9.
De même, si la seconde masse fictive n'était plus soumise qu'à
l'attraction d'une masse fixe tnt -j- m2 -H m3 placée à l'origine, les
éléments du mouvement képlérien qu'elle prendrait alors seraient
L/, G', 0', ï, g' et 9'.
Observons que F ne dépend pas seulement des variables (4),
mais de mi} m2, m3 et de u.
En général, m% etm3 seront très petits, de sorte qu'on pourra poser
m± = a2 (-«., m3 = a3 \±,
en regardant u comme petit, et conservant le plus souvent à a2, a3,
(3 et (3' des valeurs finies ; F, qui pourra alors être regardé comme
une fonction des variables (4) de jii{, a2, a3 et de u, pourra alors
avec avantage être développé suivant des puissances croissantes de u
F = F0+F,lh-....
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 29
Si l'on fait ^. = o, il vient
OC
et
^3 p'3 a3 g3
F = F„ =
2(PL)2 ^ 2(fL')3 2(pL)2 ^ 2(j3'L')2'
F ne dépend plus alors d'aucune des variables de la seconde série
/, g, 9, l', g', 9'; j'ajouterai que, quel que soit [a, F est une fonc-
tion périodique de période 27c par rapport à ces variables de la se-
conde série.
Disons quelques mots de certains cas particuliers. Si les trois
corps restent constamment dans le plan des x{ , x2 , on aura G = 8,
G' = 6' et F ne dépendra que de g -+- 9 et g' -h 9', de sorte qu'on
n'aura plus que quatre couples de variables conjuguées
pL, pG = pe = pn, p'L', p'G'= p'e'= p'n',
ainsi qu'il a été dit au n° 10.
12. Reprenons la notation du n° 11 et les équations de ce nu-
méro. Je vais mettre ces équations sous une forme nouvelle qui me
sera utile dans la suite.
Considérons d'abord le cas particulier où les inclinaisons sont
nulles et où les trois corps se meuvent dans un même plan.
Posons
11 vient
pL=A,
P'L'= A',
p n = a — h,
l -+- to = X,
7TF =
— K
p'n'= a' — H',
r+Tn' = y,
Bï' =
— h'.
dk
dF
dF
dF dh
dF
dF
dt
rf(PL)
d(pn) "
dX dt
~ rf(pn) ~
dU
dk d¥
dF
dH dF
dF dF
dt dl
~ dl'
dt ~ dl
dxs dh
On voit ainsi que les nouvelles variables A, H, A', H', À, h, //,
h' sont encore conjuguées et par conséquent que le changement de
variables (1) n'altère pas la forme canonique des équations.
ûO CHAPITRE I.
Venons maintenant au cas général et reprenons les notations du
n° 11.
Posons
pL=A, pg=a— n, pe=A — H — z,
, p'L'=A', P'G'=A'— H', P'e'=A'— H'— Z',
j 1 = 1 -h ^+6, h= — g — Q, Ç= — 6,
[ X' =/'+£-' h- 8', A' = — £-' — 8', Ç' = — 8'.
On vérifierait, comme ci-dessus, que ce changement de variables
(2) n'altère pas la forme canonique des équations.
Cette forme canonique ne sera pas altérée non plus, d'après la
remarque du n° 6, si nous faisons
\AH cos/j = £, /îH s'mh = rn
. /2H' cos h' = £', V'^H'sin A'= r/,
i/ô/Z cos Ç = /?, \AZ sinÇ = <7,
yAZ' cos £' = //, y^Z'
sinÇ = g
Les équations restent canoniques et les deux séries de variables
conjuguées sont les suivantes :
,,, (A, A', \, Ç', p, p\
( A, X , 7], 7] , g, g .
Voici quel avantage peut avoir le choix des variables (4)-
La fonction F, exprimée à l'aide de ces variables, est dévelop-
pabletant suivant les puissances de £, £', rj, •/)', /?, //, çr, ^' que sui-
vant les cosinus et sinus des multiples deX et de V, les coefficients
dépendant d'ailleurs d'une manière quelconque de A et de A'.
En effet, d'après les définitions des variables précédentes, on a
H = a(i— v/i — e1-), Z = pG(i — cosi);
on déduit de là :
i° Que H est développable suivant les puissances de e2, le pre-
mier terme du développement étant un terme en e- ;
20 Que e- est développable suivant les puissances de H, le pre-
mier terme étant en H;
3U Que — r est développable suivant les puissances de H;
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE J.VCOBI. 3l
4° Que de même i2 est développable suivant les puissances de
z z
PG — A- H*
5° Que — est développable suivant les puissances de ^ et
par conséquent suivant les jouissances de Z et de H.
Or on a
e e cos /? /a esinh\/i i _ icosÇy/'-2 _ isinÇyA
y/H ~ \ 'q y/z ~ p q
Donc ecos/ï, esin/i, zcosÇ, î'sinÇ sont développables suivant
les puissances de £, 7], p et ^; de même e'cosh', e'sin/j', ï'cosÇ',
i'sinÇ' sont développables suivant les puissances de Ç', V'/>' et 5r-
Mais la forme du développement de la fonction perturbatrice est
bien connue.
Elle est développable suivant les puissances croissantes des ex-
centricités et des inclinaisons et suivant les cosinus des multiples
de X, à', h, h', Ç et Ç', et un terme quelconque du développement
est de la forme suivante (Tisserand, Mécanique céleste, t. I,
p. 3o7)
N eV* e' V-i iV* i'V-e cos(miA -+- m2X'-j- m3h + m4A'+ m5Ç -+- /?is?'),
les p.; étant des entiers positifs ou nuls et les mt des entiers quel-
conques. On a d'ailleurs
[i.j-= [ m; |-f- un nombre pair
et, d'autre part,
m\ ~ m<> = m3H- n%it-\- m$ -+- »?fi.
On peut conclure de là que la fonction perturbatrice est déve-
loppable suivant les puissances de
e cos h , e sin/i , i cosÇ , i sinÇ ,
e'cosh', e's'mh', i'cosÇ, i'sin'Ç,
et, par conséquent, suivant les puissances de
(5) É, S', v), ï)', /?, /?', 7, y.'.
32 CHAPITRE I.
Je puis observer de plus que le développement de
ecosh es'mh icosZ, t'sinÇ
— v — 5 ? 5 ■ } • • •
ne contient que des puissances paires des variables (5); j'en con-
clurai que le développement de F sera de la forme suivante
(6) V N^ïjVa^'ii^'^h^yn^'Ve _ (miX + m^X'),
N étant un coefficient qui dépend seulement de A et A'.
Les nombres [j.;, V; sont des entiers positifs ou nuls, dont la somme
P-3 + V3 4- P-4 + V4 -i- [_l5 -h V5 -f- [_l6 -+- V6
est égale à | mt + m2 | + un nombre pair positif ou nul.
J'ai laissé subsister dans l'expression (6) le double signe cos ou
sin ; on doit prendre le cosinus q\iand la somme
V3 -+- V4 . -+- Vg -t- V6
est paire, et le sinus dans le cas contraire.
Il résulte de là que la fonction F ne change pas quand on change
à la fois le signe des X, des tj et des q; et qu'elle ne change pas non
plus quand on change \ et V en "k + tî et V -\- tt, et qu'en même
temps l'on change les signes des £, des tj, des p et des q.
La fonction F jouit d'une autre propriété sur laquelle il est
nécessaire d'attirer l'attention ; elle ne change pas quand on change
à la fois le signe de/>, q, p' et q'.
Problème général de la Dynamique.
13. Nous sommes donc conduit à nous proposer le problème
suivant :
Etudier les équations canoniques
dxt _ d¥ dyi _ d¥
dt dyi ' dt dxt
en supposant que la fonction F peut se développer suivant les
puissances d'un paramètre très petit y* de la manière suivante :
F=F0 + txF1 + [ji2F2+ ...,
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBl. 33
en supposant de plus que F0 ne dépend que des x et est indépen-
dant des y\ et que F,, F2, . . . sont des fonctions périodiques de
période 2'tï par rapport aux y.
Réduction des équations canoniques.
14. Nous avons vu que l'intégration des équations (i) du numéro
précédent peut se ramener à l'intégration d'une équation aux déri-
vées partielles
„ / dS dS dS \
^ F^^.->^s;'^ -••>^; = const-
Imaginons que l'on connaisse une intégrale des équations (i) et
que cette intégrale s'écrive
Fi(xlfxt, ... , xp; yi,y±, ■ ■ ■ , yP) = const.;
cela veut dire que l'on aura identiquement
(3) [F,F1]=o.
Je me propose de démontrer que la connaissance de cette
intégrale permet d'abaisser d'une unité le nombre des degrés de
liberté.
En effet, l'équation (3) signifie qu'il existe une infinité de fonc-
tions S satisfaisant à la fois à l'équation (2) et à l'équation
dS dS dS \
,, — — , — — , • • • , -j— I = const.
Cela posé, entre les équations (2) et (4) éliminons -3 — , il
viendra
. _ . , / dS dS dS \
(5) ^ [xhXz, ..., Xp) -y—, -j—, • • • ; -y- ) =0.
\ CLOC<£ CLOC% (XX n I
Dans l'équation (5), -=— n'entre pas ; rien n'empêche alors de
regarder xK non plus comme variable, mais comme un paramètre
arbitraire; l'équation (5) devient alors une équation aux dérivées
partielles à p — 1 variables indépendantes seulement.
H. P. — I. 3
34 CHAPITRE I.
Le problème se ramène ainsi à l'intégration des équations
dx-L d<& dyi d<$>
— =-- = -=— ) -~ = j— (i = 2. 3 o ),
qui sont des équations canoniques ne comportant plus que p — i
degrés de liberté.
Ainsi, si, en général, on connaît une intégrale d'un système
d'équations différentielles, on pourra abaisser l'ordre du système
d'une unité; mais, si ce système est canonique, on pourra en abais-
ser l'ordre de deux unités.
Prenons pour exemple le problème du mouvement d'un corps
pesant suspendu à un point fixe ; nous avons vu que ce problème
comporte 3 degrés de liberté; mais on connaît une intégrale
qui est celle des aires ; le nombre des degrés de liberté peut donc
être abaissé à i.
Ou'arrive-t-il maintenant lorsqu'on connaît, non plus une seule,
mais q intégrales des équations (i)?
Soient
Fi, F,, ..., Fq
ces q intégrales, de sorte que
[F,F1] = [FlF,] = ...=[FJF,]=o.
Peut-on, à l'aide de ces intégrales, abaisser de q unités le nombre
des degrés de liberté ? Cela n'aura pas lieu en général ; il faut pour
cela que les q -h i équations aux dérivées partielles
(6) F = const., Fj = const., F2 = const., ..., ¥q — const.
soient compatibles; ce qui exige les conditions
(7) [F/,F*]=o (i,k= 1,2, .... q).
Si les conditions (7) sont remplies, on éliminera entre les équa-
tions (6)
dS_ dS_ dS_
dxi dx2 dxq
et l'on arrivera à une équation aux dérivées partielles <ï> = o, où
ces q dérivées n'entreront plus et que l'on pourra considérer
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 35
comme dépendant seulement des p — q variables indépendantes
tandis que les q premières variables
seront regardées comme des paramètres arbitraires.
On sera ainsi conduit à un système réduit d'équations cano-
niques ne comportant plus que p — q degrés de liberté.
Reprenons, par exemple, le Problème des trois Corps en con-
servant les notations du commencement du n° 2. Nous avons vu
que le nombre des degrés de liberté est égal à 9.
Mais nous avons les trois premières intégrales du mouvement
du centre de gravité qui peuvent s'écrire
j Ft =y1-+-yk'->ry1 = const.,
(8) J F2 = JK2-+-J5-+-JK8 = const.,
( F3 = yz h- jkc -f- y9 = const.
Il est aisé de vérifier que
[F2,F3] = [F3,F1] = [F1,F2] = o.
Le nombre des degrés de liberté peut donc être abaissé à 6.
Si l'on se borne au cas du Problème des trois Corps dans le
plan, le nombre primitif des degrés de liberté n'est plus que de 6.
Mais il n'y a plus que deux analogues à 8. Après la réduction, il
y aura donc seulement 4 degrés de liberté.
Imaginons maintenant que l'on connaisse, outre les q inté-
grales Ff, F2, . . . , F^, une autre intégrale Fq+i ; pourra-t-on en
déduire une intégrale du système réduit? Cette question peut
s'énoncer autrement.
On connaît une équation aux dérivées partielles
F?+1 = const.
compatible avec l'équation
F = const.;
36 CHAPITRE I.
sera-t-elle encore compatible avec le système
(6) F = const., Fj = const., ..., Fq = const.?
On voit tout de suite que la condition nécessaire et suffisante
pour qu'il en soit ainsi, c'est que Ton ait
[F, Fq+1] = [F2, ¥q+1] = ... = [Fq, Fq+1] = o.
Revenons, par exemple, au Problème des trois Corps et consi-
dérons les trois intégrales des aires
/ F4 = x-2 yz — x3jç> -+-a?3j6 — oc6ys -f-^gjKg — x^y& = const.,
(9) j F3 = ^3JKl— ^lJK3-+-^6j4— ^4jB+^9jK7 — ^7 79 = COnSt.,
( F6 = a?ijK2 — ^271 -+-3747-5 — 075j4 -r-a;7jK8 — ■Z'sJ- = const.
Il est aisé de vérifier que l'on a
[Fj/F*] = o, [F2, F4] = + F„ [F„ F*] = - F, ,
[Fl5 F,] =- F„ [F2, FB] = o, [F3. F5] = -+- F,,
[F„ F6] = + F2, [Fj, F6] = - Flf [F3, F,] = o.
On ne diminue pas la généralité du problème en supposant
que le centre de gravité est fixe, c'est-à-dire que les constantes
qui entrent dans les derniers membres des équations (8) sont
toutes trois nulles.
On aura alors
Ft = F2 = F3 = o
et, par conséquent,
[F,-, F/,] =0 (*-= 1, 9., 3; £-4,5,6),
ce qui montre que les intégrales des aires sont encore des inté-
grales du système réduit.
Pour terminer, je vais chercher à réduire autant que possible
le nombre des degrés de liberté dans le Problème des trois Corps,
en tenant compte à la fois des intégrales du centre de gravité et
de celles des aires.
Dans le cas particulier où les trois corps se meuvent dans un
plan, nous avons vu que le nombre des degrés de liberté pouvait
être ramené à 4> en tenant compte des équations (8). Le problème
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 37
ainsi réduit comporte encore une intégrale qui est celle des aires,
ce qui permet de réduire à 3 le nombre des degrés de liberté.
Dans le cas général, il est aisé de voir que l'on a
[F4, F5] = F6, [F„ F6] = F4, [F., F4] = F5.
Les trois crochets n'étant pas nuls, la connaissance des trois inté-
grales des aires ne permet pas de réduire de 3 le nombre des degrés
de liberté.
Mais il est aisé de voir que toutes les fois qu'un système cano-
nique admettra trois intégrales
F4, F8, F6,
il sera toujours possible de trouver deux combinaisons de ces
intégrales
?(F*, F5)F6),
<KF4, F5, F6),
telles que
[?,+] -°-
ce qui permettra de réduire de deux unités le nombre des degrés
de liberté.
Dans le cas qui nous occupe, ces combinaisons s'aperçoivent
immédiatement; il suffira de prendre F4 et
cp = F£+Fl + F§.
On aura alors identiquement
Il n'y aura plus ainsi, toute réduction faite, que 4 degrés de
liberté.
Si l'on se rappelle qu'un système canonique comportant/? degrés
de liberté peut être ramené à l'ordre ip — 2, on devra conclure
que le Problème des trois Corps dans le cas général comporte 4 de-
grés de liberté et peut être ramené au sixième ordre.
Dans le cas du mouvement plan, il comporte 3 degrés de liberté
et peut être ramené au quatrième ordre.
Dans le cas particulier du n° 9, il comporte 2 degrés de liberté,
et peut être ramené au second ordre.
38 CHAPITRE I.
Réduction du Problème des trois Corps.
15. Il s'agit de faire effectivement cette réduction.
Envisageons d'abord le cas où les trois corps se meuvent dans
un même plan. Nous avons vu que le nombre des degrés de liberté
pouvait alors être réduit à 3. Cherchons à opérer effectivement
cette réduction.
Nous avons vu que les équations du mouvement pouvaient
s'écrire
dL dF
dll
dF
dL'
dF
dÏÏ
dF
dl " fdî'
dt
fidm7
dt
$'dl''
dt
[i'dm'
dl dF
dt ~ $dL'
dm
~di ~
dF
~ pn'
dl'
~dt ~
dF
pdL''
dm'
~dt=~
dF
On a d'ailleurs
dF dF
d'où l'intégrale des aires
dm ' dm' '
pn+ p'n' = c.
G étant une constante.
Posons
pn = H, P'n'=C — H, m — m' = h,
d'où (si l'on remplace II et II' par leurs valeurs en fonction de C
et de H)
dF _ _dF_ dF dF _ dF _ _ dF
(l' ~M ~ fidll ~~ p^îf' dh~ d^~~~ ~dm'J
et les équations du mouvement deviendront
«*(PI0
dF
rf(P'L')
dF
dH
d¥
dt
dV
dt
dl1'
dt
dh
dl
dF
dl'
dF
dh
dF
dt ~
rf(PL)'
dt ~
rf(P'L')'
dt
du
11 n'y a plus que 3 degrés de liberté.
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 09
16. Passons au cas général où le nombre des degrés de liberté
doit être réduit à 4- Les équations s'écrivent alors
en,
dF
dG _
d¥
dQ dF
dt ~
$dV
dt —
Ws'
dt ~ p^b
dh'
dF
dG'
dF
dQ' dF
~dt~
$'dl''
dt
$d'g"
~dt ~ pW
dl _
d¥
dg __
dF
d% dF
dt ~
~ JdV
dt
~'pG'
dt~~ Jd®
dl'
dF
dg'
dF
dW dF
dl ~
$'dL''
dt ~
fi'dG''
dt ~ '$'d&
On a d'ailleurs les trois intégrales des aires qui, si l'on prend
comme premier plan de coordonnées le plan du maximum des
aires, s'écrivent
p0^p'0'=C, 8 = 6',
p(G2 — 02) = p#a(G'« — 0'2)-
On a d'ailleurs
^f ; ^f _
~d~%~^ dV ~°'
ce qui montre que F ne dépend de 9 et de 8' que par leur diffé-
rence 8 — 0'; mais, comme cette différence est nulle, en vertu des
intégrales des aires, F peut être regardée comme ne dépendant
plus ni de 8 ni de 8'.
On trouve également
-6',
dQ dW
dt dt
d'où
(a)
dF dF
Wd& ~~ fd&' '
Posons maintenant
( G = r,
G' = r' ,
(.3) d'où
( p0+p'0':
= c, p2r* — p'2r'2 = G(p0-
-P'e')
et
G B'-T2
(4) Pe=^ + Lr.
p,,r,t G rr,2
2G ' ^° - 2 ' 2G
p-2r2
■i G
4o CHAPITRE I.
d'où
CJ]L - dF dG ^ dF de ^ dF d&
dT ~ dG df "^ dû dT + rfë7 dT
ou
«?f _ ^f dF pr dF p«r
rfr - rfG + 5ë G" "" d& p'G
ou enfin, en vertu de l'équation (2),
et de
La constante des aires C peut être regardée comme une donnée
de la question.
Si donc dans F on remplace G, G', @ et Sr par leurs valeurs (3)
et (4), F ne dépend plus que de L, L/, /, l r, g, g\ T et T', et les
équations du mouvement peuvent s'écrire
dF
dF
dT
~ dG
dF
dF
dT'
~ dG'
dh
dF
dT
dF
dV
dF
dT'
dF
dt
JdV
dt
îdg9
dt
$'dV'*
dt
Vdg'
dl
dF
dg
dF
dl'
dF
dg'
dF
dt
ÇdC
dt
~ pr'
dt
P'dL"
dt
p'dT'
et il n'y a plus que 4 degrés de liberté.
Forme de la fonction perturbatrice.
17. Tl importe de voir quelle est la forme de la fonction F
quand on adopte les variables des deux numéros précédents.
Supposons d'abord que l'on prenne les variables du n° 15 et
que les trois corps se meuvent dans un même plan; la fonction F
ne dépendant que des distances des trois corps sera développable
suivant les cosinus et les sinus des multiples de / — V + h', les
coefficients de ce développement seront eux-mêmes développables
suivant les puissances croissantes de
ecos/, esin/, e'eos/', e'sin/',
en désignant par e et e' les excentricités; enfin les coefficients de
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI. 4*
ces nouveaux développements seront eux-mêmes des fonctions uni-
formes de L et de L'.
Je poserai, pour abréger,
pL = A, p'L' = A';
il vient alors, d'après la définition de H,
e =-- I v/Â^^Hâ , e'= T> A'2- (H^G)2.
Ajoutons que F ne change pas quand l: V et h changent de
signe; par conséquent, si l'on développe F suivant les cosinus et
les sinus des multiples de ces trois variables, le développement ne
pourra contenir que des cosinus.
On aura donc finalement
E 1
F = 2A(A2 — H2)2 [a'2 — (H — C)2]2 cos(mx l -+- m%V -+- mz h),
p et q sont des entiers positifs, m{1 m% et m3 des entiers quel-
conques, A est un coefficient qui ne dépend que de A et de A'. De
plus | m3 — m{ \ est au plus égal à p et n'en peut différer que d'un
nombre pair; de même, | m3 + m2 1 est au plus égal à q et n'en
peut différer que d'un nombre pair.
Un pareil développement est valable quand A — H et A' — ■ ( G — H )
sont suffisamment petits; on voit que pour
A = H
tous les termes s'annulent, sauf ceux pour lesquels m3 = m{.
De même, si l'on a
A' = G - H ,
tous les termes s'annulent, sauf ceux pour lesquels rns = — m2.
m Par conséquent, si l'on a à la fois
A = H, A' = C — H ,
tous les termes s'annuleront, sauf ceux pour lesquels
ms = m\ = — ?«2 j
de sorte que F devient une fonction de l — l' -f- h.
42 CHAPITRE I.
Si, dans un des termes du développement de F, on fait
A == — H , A' = H — G ,
ce terme s'annulera encore, à moins que
m3 = Tïly = — ?n.2 .
On pourrait être tenté de conclure que, pour
A = — H , A' = H - G ,
F est encore une fonction de / — ■ /' + h; il n'en est rien, car le
développement n'est valable que pour les petites valeurs de A — H
et A' — C -4- H. Un raisonnement analogue à celui qui précède
prouve, au contraire, que pour A = — H, A' = H — -G, F est fonc-
tion de / — V — - h et non pas de l — V ~f- h .
Dans le cas où la valeur de À — -H est extrêmement petite, il
peut être avantageux de faire un changement de variables parti-
culier.
On a identiquement
Al^-Hh = A(J-hA) — h(A — H);
la forme canonique, en vertu du n° 5, n'est donc pas altérée quand
on remplace les variables
A, A', H,
l, /', h
par les suivantes
A, A', A — H,
l -h h, V , — h .
Posons maintenant
l-+-h = l*, v/2(A — H)cos/i=£*, — v/a(A — H )sinA = ■/)*;
en vertu du n°6 la forme canonique des équations subsiste, quand
on prend pour variables
A, A', $*,
à*, r, ri*.
On a l'avantage que la fonction F, qui reste périodique en À*
et en /', est développable suivant les puissances de \* et v\* quand
ces deux variables sont assez petites.
GÉNÉRALITÉS ET METHODE DE JACOBI. _|3
18. Prenons maintenant les variables du n° 16, c'est-à-dire
pL = A, p'L'=A', pr = H, pT'=H'.
i, r, g, g'-
Les variables H et H' sont manifestement assujetties à certaines
H =A/i — e»,
inégalités; on a
d'où
(i) A2>H2.
De même
(2) A'2>H2.
On a, d'autre part, en vertu de l'équation des aires,
H cos i -4- H' cos ï — C, H sin i -+- H' sin i = o ,
C étant la constante des aires qui doit être regardée comme une
des données de la question. On en déduit les inégalités
( |H|+|H'.|>|G|,
i |H|-!H'[<|C|.
Voyons maintenant comment la fonction F dépend de nos
variables.
Pour les valeurs de H voisines de A, la fonction F n'est plus
holomorphe par rapport à H-, elle n'est plus développable suivant
les puissances entières de A — H, mais suivant celles de y/A — H.
On peut alors employer avec avantage les variables suivantes.
Posons
l -\- g = \* , /2(A — H)cos£-=£*, y/'2(A — H) sin^- = y)* ,
les équations conserveront la forme canonique, si l'on prend comme
variables indépendantes
A, A', £*, H',
^*, l', 1*, g'\
de plus, la fonction F sera alors développable suivant les puissances
entières de ç* et de r\*.
44 CHAPITRE I.
On opérerait d'une manière analogue si l'on avait à envisager
des valeurs de H' très voisines de A'.
Qu'arrivera-t-il maintenant si les valeurs de H et de H' sont
très voisines des limites que leur assignent les inégalités (3), c'est-
à-dire si les inclinaisons sont petites ou nulles?
Supposons, par exemple, que H -h H' = C.
Nous avons vu, au n° 12, que F est développable suivant les
puissances croissantes des variables £, £', "/), V, PiP'i cJicï de ces
paragraphes; c'est-à-dire suivant les puissances croissantes de
v/pL — p"G~ ^fh'^J'W, )/$G=JF, /p'G'-p'e',
si les inclinaisons sont nulles; on a
G = e, G' = e',
et les deux derniers radicaux s'annulent, mais il n'en est pas de
même des deux premiers ; la fonction F est alors holomorphe en
G, G', v/pG— pe , V'?G'-P'0'.
Mais nous avons vu au n° 12 que F ne change pas quand/»,/?',
q, q' changent de signe à la fois, ou, ce qui revient au même, quand
les deux radicaux yj3G — [36 et \Jfi'G' — [i'S' changent de signe
à la fois.
Donc, pour les valeurs très petites ou nulles des inclinaisons, F
est holomorphe par rapport à G et à G' d'une part, et par rapport
à ^(pG— pe)(pG'— p'0') d'autre part.
Mais nous avons
■„(<:+ 3!^),
H _, H' i /„ H« — H'*'
d'où
v/(PG-P0)(P'G'-(3'0') = ± JliU-Cf-lPïTïïïr-Cy-Ml
ou
H + H'-C ,-r-
v/(PG-pe)(p'G'-P'e')= -^— v/(H-G-H')(H'-G-H).
• Ces égalités montrent que
G, G', y/(p"-p0)(P.'G'-P'0')
GEXKR ALITES ET METHODE DE JACOBI. 45
et, par conséquent, F restent holomorphes en H et en H' pour
H -t- H' = C.
Relations invariantes.
19. Nous avons considéré au n° 1, à l'égard du système
/ \ dXi Y
d'une part ses solutions, d'autre part ses intégrales. Mais il nous
reste à parler de certaines équations qui se rapportent à ce sys-
tème et qui peuvent être regardées comme tenant pour ainsi dire
le milieu entre les solutions et les intégrales. Je vais définir ces
équations que j'appellerai relations invariantes.
Soit o une fonction quelconque de xSl x2l - . . , xn\ on aura
do do do do
dt dxj ^ dx% " dxn
Considérons maintenant un système d'équations
(2)
<?lOl, x%, . . -, xn) = o,
ÇaOt, x2, xn) = o,
i
Op(Xi, x2, . .., xn)= o,
et supposons que ces équations entraînent comme conséquence les
suivantes
dot dot dot _ _
dx\ dx% dxn
on en conclura que
doi
—y- = O.
dt
Par conséquent, si les équations (2) sont satisfaites pour une
valeur quelconque de t, elles le seront pour toutes les valeurs
de t; c'est pourquoi nous appellerons le système (2) système de re-
lations invariantes, et l'on conçoit quelle importance peut avoir
la connaissance d'un semblable système.
46 CHAPITRE I.
Supposons maintenant que le système soit canonique et reve-
nons au système (i) du n° 7 et à l'équation
/ dS dS dS \
(3) F^,^,...,^;^-^, -..., g-^const.,
qui y est corrélative.
La connaissance d'une solution particulière de cette équation
(3) nous fournira un système de relations invariantes.
Soit, en effet, S cette solution ; considérons le système
dS dS dS
^ yi=d^> ^=d^,: •••■' r^d^-/
je dis que ce sera un système de relations invariantes par rapport
aux équations canoniques (i).
On trouve, en effet, en différentiant l'équation (3),
dF dF d*S d¥ d*S dF d*S
(5) xr. + x:
dxi dyx dx^dxi dy2 dx2dxi ' dyp dxpdxi
Posons
dS
de manière à ramener le système (4) à la forme (2),
(2) cp1 = tp2 = . ..= Op=0,
il viendra
d®i , . ... , N dot d'2 S
d<?i dvi ,.,,,, doi
dyi ' dyk dxk dxtdxic'
d'où
do
~dt
pi _ -^ dvi dyk ^ do; _ ^1 / dot dF __ d^i dF \
't ~~ <Zd dyk dt Âd dxic £d \dxk dyk dyk dm/c/'
ce qui montre que les équations (5) se réduisent à
d®;
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 47
Or c'est là précisément, d'après ce que nous venons de voir, la
condition pour que le système (4) soit un système de relations in-
variantes.
J'ajouterai que, dans le cas où il n'y a que deux degrés de li-
berté, tout système de deux relations invariantes peut être obtenu
de cette manière.
CHAPITRE II.
CHAPITRE II.
INTEGRATION PAR LES SERIES.
Définitions et lemmes divers.
20. La méthode de Cauchy, pour démontrer l'existence de l'in-
tégrale des équations différentielles, a été appliquéepar d'autres géo-
mètres à la démonstration d'un grand nombre de théorèmes. Comme
cette méthode et ces théorèmes nous seront utiles dans la suite, je
suis forcé d'y consacrer un Chapitre préliminaire. Pour cette ex-
position, je ferai usage d'une notation que j'ai déjà introduite
dans un autre Mémoire et qui m'évitera des longueurs et des re-
dites.
Soient o{x1 y) et <\(x, y) deux séries développées suivant les
puissances croissantes de x et dey; supposons que chacun des coef-
ficients de la série <l soit réel et positif et plus grand en valeur ab-
solue que le coefficient correspondant de la série cp : nous écrirons
alors
ou, s'il est nécessaire de mettre en évidence les variables par rap-
port auxquelles se fait le développement,
cp<t|; (arg.a?, y).
On voit sans peine que, si cp(x, y) est une série qui converge
pour certaines valeurs de x et dey (représentant, par conséquent,
une fonction de x et de y, holomorphepour x —y — o), on pourra
toujours trouver deux nombres réels et positifs M et a, tels que
M M
o ( oc y ) '^ — ■ ■ <^Z *
INTÉGRATION PAR LES SERIES. 4g
Dans le cas où la fonction cp s'annule pour x =y = o, on peut
écrire
Mcx(x -t- y)
o <<
i — a(x-hy)
Ma(.r -+- y) [i — oc(x -\-y)]
1 — a(x-+-y)
Supposons que cp, outre les arguments x et y, par rapport aux-
quels on la suppose développée, dépende en outre d'une autre va-
riable t : les nombres M et a seront des fonctions généralement
continues de t; si ces deux nombres ne s'annulent pour aucune des
valeurs de t envisagées, on pourra leur assigner une limite infé-
rieure ; on pourra donc donner à M et a des valeurs constantes assez
grandes pour que les inégalités précédentes subsistent.
21. Le calcul des inégalités définies dans le numéro précédent
repose sur les principes suivants, que je me borne à énoncer sans
démonstration, à cause de leur évidence:
i° Si la série <|» converge, il en sera de même de la série ca toutes
les fois qu'on aura
cp •< ty.
2" On peut additionner un nombre quelconque d'inégalités de
même sens
c?i<<W> ?2<<h, •■•) (?«<4'«-
3° Si l'on a un nombre infini d'inégalités de même sens,
?o<^o; <?i,<<K •••> ?«<^«, ... adinf. (arg.'x, y),
on pourra écrire, en introduisant un argument nouveau,
ç0 -t- Xcp, -f- X2cp2-r . . .< ^oH-X^i-f- X2^2-t-- • • Ol'g- xi y, X).
4° On peut multiplier deux inégalités de même sens.
5° Si l'on a
cpO,, x, , xn) < '}(>i, #2, • • -, #«) (arg> #i, #2, • • • , #»)
et, d'autre part,
Mx,y)<^{x,y), Mx,y)<^(x,y),
fn(x,j)<(in(x,y) (arg. x,y),
H. P. — I.
CHAPITRE II.
on pourra, dans l'inégalité (i), à la place de xi:xz, — x,n sub-
stituer dans le premier membre /,, f», . . . , fn et dans le second
membre 9,, 9o,. . . , B„. On pourra donc écrire
v[.f\(x,y),Mx,y),...Jn(x,y)}<b[bl(sx,y), 8j(ar, y) . . . ,6„(.r,jK)]
(arg. x,y),
6° Il est permis de différentiel' l'inégalité
(0 <?(#, y)< &(*, y) (arg. ^, jk),
par rapport à l'un des deux arguments x et y.
r-° Il est permis d'intégrer une inégalité; mais cela peut s'en-
tendre de deux manières; on peut d'abord intégrer l'inégalité (i)
par rapport à l'un des deux arguments x et y, en prenant o comme
Limite inférieure d'intégration.
On trouve alors
/ o(x,y) dx <^ f <\i(x,y) dx.
Il va sans dire que, dans le calcul des intégrales, y doit momen-
tanément être regardée comme une constante.
8° Mais il peut arriver également que les fonctions © et ty dépen-
dent non seulement des deux arguments x et y, mais d'une autre
variable £, sans qu'on la regarde comme développée suivant les
puissances de cette variable.
Supposons que l'inégalité (i) soit vraie pour toutes les valeurs
de t comprises entre t0 et tK ; on pourra intégrer cette inégalité par
rapport à £, en regardant x et y comme des constantes, et écrire
/ o(x, y, t) dt •< / <\)(x, y, t) dt (arg x, y) ,
pourvu, bien entendu, que les limites d'intégration soient comprises
entre t0 et tt.
22. Considérons une fonction
o(x, y ),
développée suivant les puissances de x et dey. Il arrivera souvent
que x et y dépendront d'un certain paramètre pi et qu'on pourra
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 5l
les développer suivant les puissances de ce paramètre. Ecrivons
donc
l x = x0 -+- n<V[ -+- (j.2 a?2 -+-•■• ;
(0
Supposons que, dans la fonction cp, on substitue à la place de x
et de y leurs développements (i); alors cp deviendra une fonction
de pi, de <r0, #l5 . . . , xp, . . . adinf. ; et de y0l ytl . . ., y^, ... ad
inf. ; de plus elle pourra être développée suivant les puissances de
u, de sorte qu'on aura
Cp = O0 -+- [JLOj -i- [J.2 Cp2 -H • • • •
On voit aisément que co0 ne dépend que de ^0 et jv"0; fi de #07
j0,^, ety,,...; et, en général, yp de #0, xi:..., xp; J0,J),-, J>
Supposons maintenant que l'on ait
cp (x, y) < «J» O, y (arg. a?,j).
Dans cl» substituons, à la place de # et de y, leurs développements
(i), de sorte que l'on ait
<\l = tl0 H- [JUll! -r- [Jt.2 'J>2 -r- • ■ ■ •
On voit aisément qu'il vient
cpo<^o, (arg. xQ, j0),
<?i<<W, (arg. 2?o,,7o; a?i,.ri),
?p<^> O'S- #0, #1, •••, •*>; JKo, 71, ..-, pP).
On s'en rend compte en appliquant le cinquième principe du
numéro précédent, ce qui montre que
? < ^ (arg. \x, x0, xu ... ad inf.; y0, yu ... ad inf.).
Nous conviendrons d'écrire, pour abréger, ®p(xi, yi), au lieu de
<çp(x0, x^ . . . , xp\ y0, yt, . . . , yp).
Théorème de Cauchy.
23. Le théorème de Cauchy se trouve aujourd'hui dans tous les
Traités classiques; aussi me bornerais-je à l'énoncer sans démon-
52 CHAPITRE II.
stration si je ne me proposais de le compléter en quelques points.
Considérons les équations différentielles
/ \ dx ft . . dy dz
(i) a-=e(*,r,*^). 5f =?(».**, n), â=^j,^}'
Je suppose que les fonctions cp et d» sont développées suivant les
puissances croissantes de la variable indépendante x, des deux
fonctions inconnues y et z et d'un paramètre arbitraire a.
En supposant que la variable indépendante t n'entre pas dans
les seconds membres des équations (i), je ne diminue pas la géné-
ralité, car un système d'ordre /?, où la variable indépendante entre
explicitement, peut toujours être remplacé 'par un système d'ordre
n -h i où cette variable indépendante n'entre pas.
Soient, en effet, par exemple,
dx
il est manifeste que ces deux équations peuvent être remplacées
par les trois suivantes
dx
~di =?(*..**).
dz
dï=I-
Je me propose de démontrer qu'il existe trois séries convergentes
développées suivant les puissances de t, de jj., de x0, Jo, ^o-, c[ui sa-
tisfont aux équations (i), quand on les y substitue à la place de x,
dey et de z, et qui se réduisent respectivement à x0, ky0 et kz0
pour t = o.
Ainsi, au lieu de développer seulement, comme le faisait Gauchy,
par rapport à la variable indépendante x, je développe en outre par
rapport au paramètre fx et par rapport aux valeurs initiales x0, y0,
z0. Mais je dois auparavant démontrer deux nouveaux lemmes.
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 53
24. Soient
(0
/ dx
- = o(x,y,t,l,).
deux équations différentielles, où cp et <]; sont des séries ordonnées,
suivant les puissances des fonctions inconnues x et y, de la va-
riable t et d'un paramètre arbitraire u..
Il est aisé de vérifier qu'il existe deux séries
(2) f(t,{±), fx(t,ll),
ordonnées selon les puissances de t et de [x, s'annulant avec £, et
qui, substituées dans les équations (i) à la place de x et de y,
d'après les règles ordinaires du calcul, satisfont formellement à
ces équations.
En cherchant à déterminer les coefficients de ces séries / et fK
par la méthode des coefficients indéterminés, on trouve qu'un coef-
ficient quelconque de / (ou de f{ ) est un polynôme entier à coef-
ficients positifs par rapport aux divers coefficients de cp et de d».
Considérons donc d'autres équations de même forme que (i)
(i bis)
-£ = <?'(*, y, t, i-O,
c-£ =V(x,y,t, n),
et qui soient telles que
?<?', ù<V (arg.x,y,t,ii);
si les séries
(2 bis) f(t,{x), f(t,\x)
sont ordonnées suivant les puissances de t et de p, s'annulent
avec t et satisfont formellement aux équations (i bis) quand on les
substitue à la place de x et de y, il est permis de conclure que
25. Reprenons les équations (i) du numéro précédent; suppo-
sons que cp et ty soient développables suivant les puissances de x,
5\ CHAPITRE II.
y et [j. pour toutes les valeurs de t comprises entre oet/i (ft> o)
[nous conviendrons de ne considérer que les valeurs de t com-
prises entre ces deux limites]. Je ne suppose pas d'ailleurs que
o et à soient développables suivant les puissances de t.
Il existera alors des séries
/('»f*)i /i(*>tO
qui seront ordonnées suivant les puissances de u. (le coefficient
d'une puissance quelconque de [jl étant une fonction de t, qui peut
ne pas être développable suivant les puissances de ?), qui s'annu-
leront et qui satisferont formellement aux équations (i).
Comment peut-on déterminer les coefficients des deux séries /
et/,?
Soient xm le coefficient de y™ dans /, elym celui de p.171 dans/.
On trouve alors, pour déterminer xm et ym, les équations sui-
vantes
dxQ , _, s dy-Q .
-jf = o(x0,yo,t0,o), -^ =ty(x0,y0, t,o),
dx{ do do v dyi d<\> d<\>
efe,„ do cfo rf^m ety <afy
XOT et Ym étant développées suivant les puissances de
#i> JKi; «2, 72; •••; a?/«-i» JK/«-i,
et dépendant, d'autre part, de #<,, y0 et de f.
D ailleurs, dans —, -j^-, ~~ ■> -r- -, x, y et u. doivent être rem-
placés par x0, y0 et o.
Soient maintenant des équations
~dl —t'^y**' P)'
(1 bis) j
telles que
tp •< o' , <\i ■< <]/ (arg.a.-, 7 et j*, mais non arg. £).
INTEGRATION PAR LES SERIES.
55
Soient
f'(t, (X) = x'0 -h \ix\ -h p.2^'2
les séries ordonnées suivant les puissances de jj. et s'annulant avec t,
qui satisfont formellement aux équations (i bis).
Il viendra
-jf =? (*o>7o>'>°)>
~57
X'„
d<?' , dy' ,
dp-0Xm + dyQy"'
A. l'origine des temps, on aura
X0 = O,
et d'ailleurs
(a)
d'où
(3)
dXa
dt
I ¥ I < ?'»
<^if
-^ = fK,/o>M),
Jo =7o = o
I M < >K;
Y'
dyo
dt
dy'o
dt
x'o et y' 01 Poar ^es petites valeurs positives de £, sont donc posi-
tifs et plus grands en valeur absolue que x0 et y0.
J'écris donc
(4)
^oK^'o, I/o
7c
Les égalités (4) ne pourraient cesser d'être satisfaites sans que
les inégalités (3) cessassent les premières de l'être. Mais il ne pourra
en être ainsi; car les inégalités (4), jointes aux inégalités (2), en-
traînent les inégalités (3) comme conséquences. Donc les inéga-
lités (4) subsisteront toutes les fois que
;o< t<tt.
Je suppose qu'on ait démontré de même que
(5)
| Xi | < x\.
Ijil <y\-.
'.y*i
\Ym-l ! <y'm-i,
56 CHAPITRE II.
et je me propose de démontrer que
I xm I ^C X m, I ym | ^ y m-
En effet, on conclut des inégalités (5) que
! do
CtOCcï CL30 (\
do' I do
\dy0
<
do'
dty
dy*
dty I cty
dx0 | dx'0
! Xm I <C X,„, | Y,„ | <C Y/n.
Nous devons donc conclure que les inégalités
I x m I ■-•» 3* m, | y m I <C JK/n
entraînent les suivantes :
clxUl
dt
dxm
dt
dym
dt
<
dy'm
dt
Un raisonnement tout semblable à celui qui précède montrerait
ensuite que l'on a
| ocm ] < x'm, | ym ! < y'm pour o < t < fc.
Ces inégalités peuvent d'ailleurs s'écrire
/</'> /i</i (arg.fi, mais non arg. *).
26. Reprenons les équations (i) du n° 23.
(i) £t = ft(x,y,z, k-)»
?0,.7,-s> I-1-).
^3
<3^
= ù(oc,y, z, \x)
Ces équations sont satisfaites formellement par certaines séries
(3)
x =f1(t,x0,y0,z0, [j.),
! y =f-2(,t,xo,yo,z<>, i-O,
[ z =fs(t, x0,y0,z0, \x),
développées suivant les puissances croissantes de £, x{), y0, z-0 u,
et se réduisant respectivement à x0, y0 et z0 pour t-= o.
Pour démontrer la convergence de ces séries, comparons-les
aux séries obtenues en partant d'équations différentes.
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 5j
On peut toujours trouver trois nombres réels positifs M, a et (3,
tels qu'en posant
M
on ait
e<6'
> (arg
l
cp<cp'
fr8.r,*,
fi).
ty<¥
)
Envisageons
les
équations
/ dx
~di =
:0',
bis )
] dy _
1 ^
i 5F ~
qui peuvent aussi s écrire
, , . . dx dy dz M
( j bis ) — — = -y- = — - = q — r-; ; rr
dt dt dt (i — P[x) [i — a(a?-i-jK -+-*)]•
On peut satisfaire à ces équations par des séries analogues aux
séries (3), ordonnées comme elles suivant les puissances de t, x0,
y0, z0 et u, et se réduisant comme elles à x0, y0 et z0 pour t = o.
Les principes du n° 24 montrent que les séries (3) converge-
ront toutes les fois que les séries (3 bis) convergeront elles-
mêmes.
Or les équations (2 bis) s'intègrent aisément, et l'on trouve que
les équations (3 bis), qui en sont les intégrales, peuvent s'écrire
x = x0 -+- -î- ( S — /S2 — ht) ,
o a
r=ro+3^(S-\/S^X*),
* = zo + ~(S ~ \/^^lû) ,
où nous avons posé, pour abréger,
6 a M
S = 1 — cc(x0 +jKo-+-^o), '1
I-PfX
58 CHAPITRE II.
Ces séries, développées suivant les puissances de [a, t,£c0,y0, s0j
convergent pourvu que
lui» l*h I xo I . 1 7o I ) I -o I
soient assez petits.
Il en sera donc de même des séries (3).
c. Q. F. D.
Extension du théorème de Cauchy.
27. Les considérations développées au nu 26 montrent la possi-
bilité de développer les solutions d'une équation différentielle,
suivant les puissances d'un paramètre arbitraire pi; mais seulement
pour les valeurs de la variable indépendante t dont le module
est assez petit. Nous allons cherclier maintenant à nous affranchir
de cette restriction.
Considérons les équations suivantes
cl ce cl V"
Je suppose donc de nouveau que la variable t entre explicite-
ment dans les équations.
Soient
ar = 6(f, jx), y = ta(t,ii)
celle des solutions des équations (î) qui est telle que les valeurs
initiales de x et de y, pour t — o, soient nulles.
Je suppose que, pour toutes les valeurs de t comprises entre o
et t0j les deux fonctions © et à puissent se développer suivant les
puissances de
\x, x — 0(£, o), y — to(£, o)
(les coefficients des développements étant des fonctions d'ailleurs
quelconques de t).
Cette condition peut s'énoncer d'une autre manière : lorsque
pour un certain système de valeurs de x, y, t et p., l'une des fonc-
tions cp et <j; cesse d'être holomorphe , on dit que ce système de
valeurs correspond à un point singulier des équations (i). Par con-
séquent, nous pouvons énoncer la condition qui précède en disant,
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 09
dans un langage assez incorrect, mais commode, que la solution
particulière
(ji = o, x = %(t,o), y = oi(t,o)
ne va passer par aucun point singulier.
Je dis que, si cette condition est remplie, 9(ï, u), w(£, [a) pour-
ront, pour toutes les valeurs de t comprises entre o et t0, être
développées suivant des puissances de u. (je dis de jj. et non pas de
t et de pt), pourvu que | jjl | soit assez petit.
J'observe d'abord que l'on peut, sans restreindre la généralité,
supposer que les fonctions cp et <b s'annulent identiquement quand
on y fait
x = y = [jl = o
ou, ce qui revient au même, que l'on a identiquement
Q(t, o) = to(t, o) = o.
Si, en effet, cela n'était pas, on changerait de variables en
posant
x' = x — 0(*,o), y =y — <x>(t,o)
et l'on serait ramené au cas que nous venons d'énoncer; car les
équations transformées admettraient comme solution, pour p. = o,
x' = o, y = o.
Faisons donc cette hypothèse ; les fonctions cp et fy seront déve-
loppables suivant les puissances de x, y et y.; mais je ne les sup-
pose pas développées suivant les puissances de t.
Nous pourrons trouver des séries (3) développées suivant les
puissances de pi. et qui, substituées à la place de x et de y, satis-
feront formellement aux équations (i). De plus, ces séries s'annu-
leront pour
t = o.
Pour démontrer la convergence de ces séries, formons des équa-
tions analogues aux équations (2 bis) du n° 26.
Les fonctions cp et cj> sont développables suivant les puissances
de x, y et a, pourvu que
0 < t < t0 .
6o CHAPITRE II.
Quand t variera de o à t0 , les rayons de convergence de ces
développements varieront également; mais on pourra leur assigner
une limite inférieure. On pourra donc, d'après le n° 20, trouver
deux nombres positifs M et a, tels que, pour toutes les valeurs de t
comprises entre o et t0, on ait
en posant
cp<cp', <\><V (arg.a?,j, fi)
.,_ M(x -1- y -+■ fi) [i -+- a( x -4- y -f- fi)]
i — a(x -^ y -t- p)
Formons alors les équations
7 • s dx . dy
Nous pouvons satisfaire à ces équations par des séries (3 bis)
de même forme que les séries (3), et qui satisfont formellement à
ces équations.
D'après le n° 25, les séries (3) convergeront pourvu que les
séries (3 bis) convergent.
Or, si nous posons
x -+- y ■+- f* = s>
nos équations donnent
S — fi
— y — 2
et
ou
iMdt =
dS _ aMS(S-t-i)
dt _ i — S
dS 2<fS
S S + i
d'où, puisque S = y. pour t = o.
2M* = L /tf S , ~ L ; fX—
On vérifiera sans peine que S et, par conséquent, xety peuvent
se développer suivant les puissances de p. et que le développement
converge pour toutes les valeurs de t pourvu que J y. | soit suffîsam-
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 6l
ment petit; on peut en conclure que les séries (3 bis) et les séries
(3) convergent. c. q. f. d.
Applications au Problème des trois Corps.
28. Les résultats du numéro précédent subsistent évidemment
quand, au lieu d'un seul paramètre arbitraire p., on en a plusieurs.
Voici l'usage que nous allons faire de ce résultat : nous n'avons,
dans le n° 27, envisagé que la solution particulière pour laquelle
les valeurs initiales de x et dey sont nulles.
Supposons que nous considérions la solution particulière pour
laquelle ces valeurs initiales sont x0 el y0, et que nous nous pro-
posions de développer cette solution suivant les puissances de #0,
y a et p..
Mais nous pouvons encore aller plus loin : reprenons les
équations (i) du numéro précédent, et envisageons la solution
particulière telle que
x=^x0, y = j0
pour £= o; cherchons ensuite à développer les valeurs de x et de
y pour l = tQ 4- t suivant les puissances de #0, jk0, p. et t.
Posons ensuite
x = x-i-x0, 7=7+70, t = t — - — ,
les équations (i) deviendront
dx tn ( , t0 -+- - \
■ —— <]; (x -+■ a?0, 7 -+- Jo, « — — ; p
JNous pourrons y regarder .#', y' et if' comme les variables et p.,
t, ^05^0 comme quatre paramètres arbitraires.
La solution particulière que nous envisageons est telle que ,
pour t = o, on a
x = x0, 7=7o
et, par conséquent,
x' —y' = o.
Ga CHAPITRE II.
Nous avons, d'ailleurs, à calculer les valeurs de x' et dey' pour
t = t0 -+- t, c'est-à-dire pour i' = ^0.
Nous retombons donc sur le cas étudié au numéro précédent, et
nous voyons que x et y sont développables suivant les puissances
de x0: y0, t et a, pourvu que les modules de ces quantités soient
assez petits. Il y a à cela une seule condition, c'est que la solution
particulière, pour laquelle les valeurs initiales de x et de y sont
nulles, et dans laquelle on suppose de plus [x = o, ne passe par
aucun point singulier.
Appliquons cela aux équations du n° 13
dxt _ r/F dyt _ _ dF
dt dyi dt dxt
où
F = F0-+- jjlFj -+- fx2F2 -+- ...
et où F0 ne dépend pas desjK-
F sera une fonction des x et des y qui ne cessera d'être holo-
morphe qu'en certains points singuliers. Il pourra se faire que, si
l'on donne aux x les valeurs suivantes
la fonction F reste holomorphe pour toutes les valeurs des y.
Imaginons alors que l'on se propose le problème suivant :
Envisageant la solution particulière, telle que, pour t = o,
on ait
XX = X\ -+- Ci , X% = X% -U g,, . • • , Xp = 37° -r- \p ,
y\—y\-r rn, y* — .r» -i- 1»> ■■•> Yp =yP + r\i> >
et considérant en particulier les valeurs des variables pour
t = t0 -h T,
développer ces valeurs suivant les puissances de ^, de t, des ç et
des 7j .
Ce développement sera possible; en effet, si l'on fait à la fois
[J- = x = \i = ru = o,
la solution particulière envisagée se réduit à
xt= oc\ , yi=nit-hy°i
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 63
( où ni est la valeur de — ->— pour x/{ = x'}i ], et, d'après ce que
nous venons de supposer, cette solution ne passe par aucun point
singulier.
Voyons ce qui arrive dans le cas particulier du Problème des
trois Corps. La fonction F ne peut cesser d'être holomorphe que si
deux des trois corps viennent à se choquer. La solution particu-
lière que nous considérons représente, dans le cas de \x = o, l'en-
semble de deux ellipses képlériennes décrites par les deux petites
niasses sous l'attraction d'une masse égale à i placée à l'origine.
Pour qu'un choc puisse se produire , il faudrait que ces deux
ellipses se coupassent; or c'est ce qui n'arrive jamais dans les ap-
plications astronomiques.
Nous arrivons donc à cette conclusion :
Dans le Problème des trois Corps, nous définirons la situation
du système parles douze variables définies au n° 11.
On se donne les valeurs x\ ~ £/, y\ + 7)° de ces variables pour
t = o, et l'on demande quelles seront les valeurs de ces mêmes
variables à l'époque tQ -\- t.
Nous venons de voir cpie ces valeurs sont développables suivant
les puissances des masses, des S, des 7] et de t.
Il n'y a qu'un cas d'exception, qui est le suivant : supposons que,
pour £ = o, les valeurs initiales des variables soient x\ et y*-, et
que, les masses étant supposées nulles, le mouvement se continue
ensuite d'après les lois de Kepler, si, dans ces conditions, un
choc se produisait avant l'époque i0, ce que nous venons de dire
ne serait plus vrai.
On pourrait calculer de la sorte une limite inférieure du temps
pendant lequel il est permis de développer les coordonnées des
planètes suivant les puissances des masses; mais la limite ainsi
obtenue serait beaucoup trop éloignée de la limite précise pour
que ce calcul présentât de l'intérêt.
Emploi des séries trigonométriques.
29. Les séries de puissances ne sont pas les seules qui puissent
servir à l'intégration des équations différentielles ; on se sert
également des séries trigonométriques. Je veux en dire ici quel-
64 CHAPITRE II.
ques mots avant d'aborder les équations aux dérivées partielles.
On sait qu'une fonction de x périodique et de période au peut
se développer en une série de la forme suivante
F (x) = A0 + A[ cos.r -+- A2 cos ix -+- . . . -+- A„ cos nx ---...
-+- Bt sin x -+- B2 sin ix -+-... -h B/4 sin nx -+- . . . .
J'ai montré dans le Bulletin astronomique (novembre 1886)
que, si la fonction f(x) est finie et continue, ainsi que ses p — 2
premières dérivées, et si sa (/> — i)ieme dérivée est finie, mais peut
devenir discontinue en un nombre limité de points, on peut
trouver un nombre positif K, tel que l'on ait, quelque grand que
soit 71,
|nPA„|<K, \nPBn\<K.
Si /(x) est une fonction analytique, elle sera finie et continue
ainsi que toutes ses dérivées. On pourra donc trouver un nombre
K, tel que
|n*A„|<K, |n«B„|<K.
Il résulte de là que la série
[ A0 | -H | Ai | -+- j A2 [ -t-, . . . -H | An I -+- . . .
-+- ! Bi I + I B2 | -+- . . . + J B„ | + . . .
converge et, par conséquent, que la série (1) est absolument et
uniformément convergente.
Gela posé, considérons un système d'équations différentielles
linéaires
/ dxi
dx*
—-f = ©2,1^1 -t-?2,2^2"+- •.. + 92,/J^rt,
( 1 ) ( dt ' , '
<pn,l#l-l-«P«,2#S-+- ■ ••-*- ?«,»#«■
<fr
Les /i2 coefficients co/^ sont des fonctions de t périodiques et de
période 27t.
INTEGRATION PAR LES SERIES.
65
Les équations (2) ne changent donc pas quand on change t en
t -b 27v. Cela posé, soient
(3)
Xy = 4*1,1 (t), a?S = 4*1,2 (<0<
a?1 = 4*2,1 (*)> «2= 4*2,2 (Oi
\ #1= 4*«,i(0> #2 = 4*«,2(*)>
#« = 4*i,»(0.j
#*.= 4'2,»(iO>'
• ■ • ■ )
0O,i= tyn,n(t)
n solutions, linéairement indépendantes, des équations (2).
Les équations ne changent pas quand on change t en l -f- 27:,
et les n solutions deviendront
X\ = 4*1,1 (î-t- 21t),
27j = 4*2,1 (£ -4- 21t),
#1 = ^«,1(^+270),
&n= tyï,n{t -t- 21t),
#« = 4«,«(f ■+■ 27r)-
Elles devront donc être des combinaisons linéaires des n solu-
tions (3), de sorte qu'on aura
(4)
4*i,i {t ■+- ait) = AM 4*i,i(0 -+- A.1,2 4*2,1(0 -+-•••-+- ki,ntyn,i(t),
4*2,1 (f "+- 21t) = A2>1 4*1,1 C*) + A2,2 tî,l(0 -+- • • • -+" A2,„ tyn,l(t),
4*«,l(^H- 21t) = AB)i ^1,1 («) -h A„>2 4*2,1 (*)
+ A,[i4„ii(«),
les A étant des coefficients constants.
On aura d'ailleurs de même (avec les mêmes coefficients)
4l,<! (i-f-21t) = AM 4*1,2 (t) -4- AI)S 4*2,2 (t) -+-... -+- A1<n 4^,2 (0,
Gela posé, formons l'équation en S
(5)
Aj^i — S A1;2
A, 1 À, , — S
A
1,»
A»,i
A«,2 • ■ • ^-«,« ^
Soit S, l'une des racines de cette équation. D'après la théorie
des substitutions linéaires, il existera toujours n coefficients con-
stants
Bi, B2, . . . , B« ,
H. P. — I. 5
66 CHAPITRE II.
tels que si l'on pose
Bi,i(0 = Bj^i.UO -4- B2^2)1(0 -+- . . . h- B„^/Iit(0,
et de même
6M(0 = Bnl»i,/(«) ■+■ B^i(l) -+-... + Bntyn>i(t),
on ait
8M(*-i- 2ir) = s1e1)1(«)
et de même
6i,f(*H-aTc)= S^i^C*).
• Posons
Si = e2"^,
il viendra
e-«i(*+2it)eI}1(i -h 2-rr) = Ste-^i^e-^i'Oi^fî) = e-«iï61>1(«).
Cette équation exprime que
e-<M0M(O
est une fonction périodique que nous pourrons développer en une
série trigonométrique
AM(n.
Si les fonctions périodiques cpi;/((?) sont analytiques, il en sera
de même des solutions des équations différentielles (2) et de
"kA t(t). La série ~k^{(t) sera donc absolument et uniformément
convergente.
De même
e-"i*6M(iO
sera une fonction périodique que l'on pourra représenter par une
série trigonométrique
MO-
Nous avons donc une solution particulière des équations (2)
qui s'écrit
(6) a?!= e«ifXi,i(0, a?« — ca«'Xi',«(0> ■••> &»= e^i.nCO-
A chaque racine de l'équation (5) correspond une solution de
la forme (6).
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 67
Si l'équation (5) a toutes ses racines distinctes, nous aurons
n solutions de cette forme linéairement indépendantes, et la solution
générale s'écrira
(7)
xx = Cieai'Xlll(OH-C1eai*XSjl(*)+ ■•• -t-G„eB»*XBjl (*),
xt = Gi'e«i«X1)2 (0 -+. G,e«i*Xj,, (*)+ . . . -4- GBc«»*Xll|,(*),
a?„= Gie«t* Xi>B(*)+ G>eai'X,|Ji(f) -+- . . . -+- G„e«»*Xn)„(«).
Les C sont des constantes d'intégration, les a sont des constantes
et les X sont des séries trigonométriques absolument et uniformé-
ment convergentes.
Vojons maintenant ce qui arrive quand l'équation (5) a une ra-
cine double, par exemple quand a, = a2. Reprenons la formule
(7), faisons-j
C3 = C4= -. . = Gn = o,
et faisons-y tendre a2 vers ol1. Il vient
xx = e<M [Ci X1?1 («) -+- C2 e(«2-«i" X2,i (01
ou, en posant
Ci = Ci — C2,
a2 — «i
il viendra
xt= e<M G'1Xiil(t) + G'J
, e(«=-«i^x2)i(?) — X!,i(«;
a2 — «i
11 est clair que la différence
x2,i(0 — Xi,i(0
s'annulera pour a2= a,. Nous pourrons donc poser
Xi,i(0 = W(0'-+-(«2— «i)X'(0-
Tl vient ainsi
wx = e«i* Te; Xm-h C, X1;1 e'a2~a''~I -+- C'2 X'(*)e(a*-a«"l ,
Cï2 — (X\
et à la limite (pour a2= a,),
£P1== C1e«ifXJ,i+ G',e«i*[*Xi,i+ limX'(ï)].
68 CHAPITRE II.
On verrait que la limite ^'(t) pour a2 = a, est encore une série
trigonométrique absolument et uniformément convergente.
Ainsi l'effet de la présence d'une racine double dans l'équation
(5) a été d'introduire dans la solution des termes de la forme sui-
vante
)>(*) étant une série trigonométrique.
On verrait sans [peine qu'une racine triple introduirait des
termes de la forme
et ainsi de suite.
Je n'insiste pas sur tous ces points de détail. Ces résultats sont
bien connus par les travaux de MM. Floquet, Callandreau, Bruns,
Slieltjes, et, si j'ai donné ici la démonstration in extenso pour le
cas général, c'est que son extrême simplicité me permettait de le
faire en quelques mots.
Fonctions implicites.
30. Si l'on a n -\- p quantités y,, y2, ■ ■ • , )rn ] %m %<2.^ • • • ■> xp
entre lesquelles ont lieu n relations
[ /lCKl, J2, •■■, yn\ Xl, X2, ■ ■ .", Xp) = O,
. , \fî(yi,y<i, ■••, yn\ xu x%, ..., xp) = o,
j
I fn(yi,yi, ••-, yn\ xu x%, ..., xp) = o,
si les f sont développables suivant les puissances des x et des y et
s'annulent avec ces n -\~ p variables ;
Si enfin le déterminant fonctionnel des /par rapport auxy n'est
pas nul quand les x et les y s'annulent à la fois;
On pourra tirer des équations (7) les n inconnues y sous la forme
des séries développées suivant les puissances de xf, x2-, ■ . • , xn.
Considérons, en effet, xK comme la seule variable indépendante,
r2, #3, - • • , xn comme des paramètres arbitraires : nous pourrons
remplacer les équations (7) par les n équations différentielles
i = 1, 2,...,n).
dfi dyy dfi dy«
dfi dyn
H dfi
dyi dxi ' dy2 dx\
dyn dxi
dx\
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. 69
jNous sommes ainsi ramenés au cas dont nous venons de nous
occuper.
En particulier, si.f(y-, x{1 x2, . ■ -, xn) est une fonction dévelop-
pable suivant les puissances de y et des x, si pour
y = xi = X% ■■
on a
df >
dy<
et si y est défini par l'égalité
= o,
y sera développable suivant les puissances des x.
31. Ce résultat peut s'énoncer d'une autre manière; considé-
rons en effet une équation algébrique quelconque
f(x) = 0.
Si, pour une certaine valeur x0 de x, f (x) s'annule sans que sa
dérivée s'annule, on dit que x0 est une racine simple de l'équation;
c'est au contraire une racine multiple d'ordre n si f s'annule, ainsi
que ses n — i premières dérivées.
De même, si l'on a un système quelconque d'équations algébri-
ques, trois par exemple, à savoir
fi(x,y, z) = o,
f2(x,y, z) = o,
fs(x,y, *) = o,
on dit que
y =yo,
est une solution simple de ce système si pour ces valeurs/^ fzifi-,
s'annulent sans que leur jacobien ou déterminant fonctionnel s'an-
nule.
On peut conserver la même dénomination quand /,, f2 et/3, au
lieu d'être des polynômes entiers en #, y, z, sont des fonctions
holomorphes en x, y, z.
Le résultat du numéro précédent peut alors s'énoncer comme il
70 CHAPITRE II.
suit : si Ton a p équations (où les inconnues sonty,,y2, - • ■ -,7 p)
fi(yu y*, ■■■-, yP; %i, x-i-, ..., a?«) = o,
f-iiyu y%, • • • , jjt>; «ij 2*2, ■ • -, a?») = o,
fpiyuyzi •■■-, yP; xuxi, ...,«») = o,
dont les premiers membres sont holomorphes, si, pour
a?j = x-i = . . . = xn = o,
le système de valeurs
yi=y2 = --- = yP=o
est une solution simple des équations, les y peuvent se dévelop-
per suivant les puissances croissantes des x. Si donc on donne aux
x des valeurs suffisamment petites, nos équations admettront
encore une solution réelle.
Points singuliers algébriques.
32. Considérons une équation
(i) f(y, a?) = o,
et supposons que, pour
x=y = o,
f s'annule ainsi que ses m — i premières dérivées par rapport ky.
Alors, pour x = o, la valeur o de y est une solution d'ordre m de
l'équation.
On démontre qu'il existe m développements convergents de y
suivant les puissances positives et fractionnaires de x, s'annulant
avec x et satisfaisant à l'équation (voir les travaux classiques de
M. Puiseux sur les équations algébriques).
Mais ces m développements convergents se répartissent en
groupes de la manière suivante.
Soit
il 'i
(2) y = a.\XIJ -+- a2xp -K . .-+- aaxp H-. . .
un de ces développements, et soit X une racine picnxe de l'unité.
INTEGRATION PAR LES SERIES. 71
Le développement
JL 1. Q:
y = «ilccP-h a%l^xP -h. . .-+- a.n\nxP -\-. . .
satisfera également à l'équation (i). On pourra donc déduire du
développement (2) p — 1 autres développements qui formeront
avec lui un groupe ; je dirai que ce groupe est d'ordre p.
La somme des ordres de tous les groupes est manifestement égale
à m.
Supposons qu'il y ait qp groupes d'ordre/?, la somme de leurs
ordres sera qpp, et l'on aura
qi-h 2<72-f-- . --r-pqp -4-. . .= m.
Les coefficients des pqp développements appartenant à des
groupes d'ordre p seront donnés par des équations algébriques
d'ordre pqP-
Si pqp est impair, ces équations auront au moins une racine
réelle et un des développements au moins aura ses coefficients
réels ; comme de plus p est impair, si pqp est impair, la valeur
correspondante de y sera encore réelle.
Mais, si m est impair, l'une au moins des quantités pqp est im-
paire; l'une au moins des valeurs dey doit donc être réelle.
Si donc m est impair, l'équation (1) admettra encore au moins
une solution réelle pour les petites valeurs de x.
J'ajouterai que les nombres de solutions réelles pour les petites
valeurs négatives de x sont tous deux de même parité que m; j'en-
tends parler des solutions réelles qui s'annulent avec x.
Élimination.
33. Considérons maintenant une équation
(I) /(j, XU X2, ..., Xn) = O
etimaginons que, quand y et les x s'annulent,/" s'annule ainsi que
ses m — 1 premières dérivées par rapport àjK, sans que la dérivée
mieme s'annule.
Au début de ma Thèse inaugurale sur les fonctions définies par
les équations aux dérivées partielles (Paris, Gauthier- Villars, 1879),
CHAPITRE II.
j'ai démontré qu'une pareille équation peut être transformée en
une autre de la forme suivante
Cp(jK, XU X-2, ..., xn) =o,
où o est un polynôme de degré m en y, où le coefficient de y'"
est égal à i, et où les autres coefficients sont holomorphes par
rapport aux x.
Si l'on suppose m = i, cette équation x se réduit à
y — fonction holomorphe des x = o,
et l'on retombe sur le théorème du n° 3
J'ai démontré également dans cette même Thèse (lemme IV,
p. i4) que:
Si (pl5 <52, . . . , <fp sonty^ fonctions holomorphes en Z\, <s2, • - • ,
zp\ xK, Xo-, • - -, JCp\ si ces fonctions s'annulent quand on annule
tous les z et tous les x ; si les équations
spi = <p2 = ..'.== <pp =0
restent distinctes quand on annule tous les x; si enfin on définit
les z en fonction des x par les équations
Ci) cpi= cp2 = .. .= Çp = 0,
les p fonctions ainsi définies sont algébroïdes; ce qui veut dire,
dans le langage de la Thèse citée, que les équations (2) peuvent être
remplacées par p autres équations
tl/j = o, ^2=0, •••! typ = O
de même forme, mais dont les premiers membres sont des poly-
nômes entiers par rapport aux z.
Cela posé, soient deux équations simultanées
3)
ù{x,y, z) = o,
définissant y et z en fonction de x; je suppose que les premiers
membres soient holomorphes en #, y et z et s'annulent avec ces
trois variables.
De deux choses l'une, ou bien, quand on annulera #, les deux
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. ~3
équations resteront distinctes ; on pourra alors, d'après ce que nous
venons dé voir, remplacer ces deux équations par deux autres
équivalentes
©1(07,7, z)= o,
dont les premiers membres seront des polynômes entiers en y et
z\ on peut alors, entre ces deux équations devenues algébriques,
par rapport aux deux inconnues y et s, éliminer z, par exemple, et
arriver à une équation unique
F 0,7) --=0,
ou bien, quand on annulera x, les deux équations (3) cesseront
d'être distinctes
Mais alors deux cas pourront se présenter.
Ou bien on pourra trouver un nombre a, tel que les équa-
tions (3) restent distinctes quand on fera x = ay.
Alors, si nous posons x' = x — oy, les équations restent dis-
tinctes pour x'= o et l'on retombe sur le cas précédent; on peut
éliminera entre les deux équations (3) et les réduire à une équation
unique entre x' et y ou, ce qui revient au même, entre x et y.
Ou bien on ne pourra pas trouver un pareil nombre a; mais cela
ne peut arriver que si les équations (3) ne sont pas distinctes;
sauf ce cas exceptionnel, l'élimination sera donc toujours possible.
Plus généralement, soient
( «Pi (*i, ■*«>•• ■., zP\x) = 0,
) <pj(*i,*j, ...,zp\x) = o,
' I
I «PpC-Slj-SSj - • -,zP', x) = 0
p équations dont les premiers membres soient holomorph.es et qui
définissent les s en fonctions de x\ si ces équations sont distinctes,
on pourra toujours éliminer z2, £3, . . -, zp entre ces p équations
et les ramener à une équation unique de même forme
(5) F(a;, *,) = <>.
Je suppose que les équations (4) soient encore distinctes pour
x = o et, par conséquent, que F ne soit pas divisible par x.
74 CHAPITRE II.
Je suppose que cp , , cp2, . . ., fj>p s'annulent avec les z et avec #, de
sorte que
(6) zi = z2 = . . . = zp = o
est une solution du système (4) pour x = o, et que ,s, = o est une
solution de l'équation (5).
Si z-i = o est une solution d'ordre m de l'équation (5), je dirai
également que la solution (6) est une solution d'ordre m du sys-
tème (4)-
Si la solution est d'ordre impair, nous pourrons affirmer que l'é-
quation (5) et, par conséquent, le système (4) admettent encore des
solutions réelles pour les petites valeurs de x.
Théorème sur les maxima.
34-. Soit F(^| , z.2i • • - - Sp) une fonction quelconque holomorphe
par rapport aux z ; on sait qu'on trouvera tous les maxima de cette
fonction en résolvant le système
d¥ d¥ d¥
ii) —=_=...= -—= o;
azi dz% azp
mais on sait également que toutes les solutions de ce système ne
correspondent j>as à des maxima.
Je dis qu'une condition nécessaire, mais non suffisante bien en-
tendu, pour qu'une solution puisse correspondre à un maximum
de F, c'est que cette solution soit d'ordre impair.
La chose est évidente si l'on n'a qu'une seule variable zt et une
seule équation
dF __
dzi
On sait, en effet, qu'il ne peut y avoir de maximum si la pre-
mière dérivée de F qui ne s'annule pas n'est pas d'ordre pair.
Etendons le même résultat au cas général et, pour fixer les idées,
considérons le cas de deux variables seulement Z\ et z2- Regardons
zt et z2 comme les coordonnées d'un point dans un plan ; nous
pouvons toujours supposer que l'on ait pris pour origine le point
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES. j5
qui correspond au maximum, de façon que ce maximum ait lieu pour
On pourra alors décrire autour de l'origine une courbe fermée G
très petite, et telle qu'en tous ces points on ait
F(z1,zi)<F(o,o).
Mais il y a plus : nous pouvons supposer que cette courbe ait
pour équation
F(^,^) = F(o,o)-X»,
À étant une constante très petite, et qu'à l'intérieur de cette courbe
fermée G on ait
F(z1,z2)>F(o,o) — X«;
par conséquent, quand on franchira la courbe G en allant de l'exté-
rieur à l'intérieur, F ira en augmentant.
Ce qu'il s'agit d'établir, c'est que
est une solution d'ordre impair du système
dF _ dF _
CCZi clz%
mais cela revient à dire ce qui suit : soit
F('*i,*>, [-0
une fonction de zh et de £2 qui se réduise à F(-s<, z%) pour pi= o.
Le système
dF dF
(I) 7F7 = d7=0
CC<&1 CIZ%
a, pour [/. = o, une solution multiple qui est
mais on peut toujours choisir la fonction F(^l5 s2, pi) [qui ne nous
est donnée que pour ]x = o, et qui reste arbitraire pour les autres
valeurs de [x], de telle façon que, pour les valeurs de [/. différentes
76 CHAPITRE II.
de zéro, ce même système n'ait plus que des solutions simples. Eh
bien, ce qu'il s'agit d'établir, c'est que, si u. est assez petit, il y a,
dans l'intérieur de la courbe C, un nombre impair de ces solutions
simples.
Dans mon Mémoire Sur les courbes définies par les équa-
tions différentielles [IVe Partie, Chap. XVIII (Journal de Liou-
ville, 4e série, t. II, p. 177)]. j'ai eu l'occasion d'étudier la distri-
bution de points singuliers d'un système d'équations différentielles
et de définir pour cela l'indice kroneckérien d'une courbe fermée
ou d'une surface fermée par rapport à ce système d'équations dif-
férentielles.
Le système que nous aurons à considérer ici est le suivant
O)
dz\ dze>_
I d¥ . == Td¥
\dzi) \dz2
et, plus généralement,
dzi dz^ dzn
d¥\ {dF\ "' / dF
dzij \ dz* ) \ dzn.
Les points singuliers du système (2) seront les solutions du sys-
tème (1).
Nous aurons à calculer l'indice kroneckérien de la courbe fer-
mée C par rapport au système (2). On peut vérifier qu'il est égal
à 1 pour p. = o, et l'on en conclura qu'il sera encore égal à 1 poul-
ies petites valeurs de u, puisqu'il ne peut varier que si une des so-
lutions du système (1) vient à franchir cette courbe C.
Le nombre des points singuliers positifs du système (2), situés
à l'intérieur de G, est donc égal au nombre des points singuliers
négatifs plus un.
Le nombre total des points singuliers, c'est-à-dire le nombre
total des solutions du système (1) supposées simples, situées à l'in-
térieur de C, est donc impair. c. q. f. d.
Ce raisonnement s'applique sans changement au cas où il y a
plus de deux variables.
INTEGRATION PAR LES SERIES. 77
Nouvelles définitions.
35. Je ne parlerai pas pour le moment, afin de pas trop allonger
ces préliminaires, de l'application des méthodes de Cauchy aux
équations aux dérivées partielles, bien que je me réserve de revenir
plus tard sur cette question.
Je terminerai ce Chapitre en donnant une nouvelle extension
à la notation <^ du n° 20.
Soient o(#, y, £), 'h(x, y, t) deux séries ordonnées suivant les
puissances croissantes de x et de y, de telle façon que les coeffi-
cients soient des fonctions périodiques de £, développées suivant
le sinus ou le cosinus des multiples de t ou, ce qui revient an
même, suivant les puissances positives et négatives de eu.
Considérons donc le développement de o et de <b suivant les
puissances de x, y et elt; si chaque coefficient de d/ est réel, positif
et plus grand en valeur absolue que le coefficient correspondant
de co, nous écrirons
c?<^ (arg. x, y, e±lt).
Si la série 'h est convergente pour
# = |#o |, y = ! jko |, t — o,
la série cp convergera pour
x = ctq, y =yo, t = quantité réelle quelconque.
J'ajoute qu'il suffit que la série <b converge quand t = o pour
qu'elle converge quel que soit t.
Si la série cp(#, y-, t) converge et si elle représente une fonction
analytique, il résulte de ce que nous avons vu au numéro précédent
que la convergence est absolue et uniforme.
On peut donc trouver une constante a réelle et positive et une
fonction M de £, périodiques et de période 27c, qui soient telles :
1 ° Que le développement de M, suivant les puissances positives
et négatives de eie, ait tous ses coefficients réels et positifs;
20 Que l'on ait
o< ; (arg. a?, y, e±lt).
' 1 — a(op-i-y) J
78 CHAPITRE II.
On aura donc a fortiori, quel que soit /,
/ Mo
9< 7 (arg. ce, Y),
M0 étant la valeur de M pour t = o.
En effet, soit
cp = Y>kxmynePu\
il viendra
•jï = — I,ApïxmynePit.
Cette série devra converger, par hypothèse, pour toutes les va-
leurs réelles de t et pour les valeurs de x et y qui sont intérieures
au cercle de convergence. Supposons, par exemple, que la conver-
gence ait lieu pour
1
x = y = -•
J a
Les termes de la série devront être limités en valeur absolue, de
sorte qu'on pourra écrire, en appelant K une constante positive,
r,f>i-+-n
IAK-p-K.
Si nous posons
il viendra
M M
?<7 w T<
(1 — aa?)(i — aj) 1 — a(a?-+-i^)
SOLUTIONS PERIODIQUES. 79
CHAPITRE III.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES.
36. Soit
dxt v
(1) —r- =Xi (1 = 1,2, . . . , n)
un système d'équations différentielles, où les X sont des fonctions
uniformes données de xi: x2, . . . , xn.
Soit maintenant
(2) 3?i = <pi(0, #2=?a(0, •••, Xn = <fn(t);
une solution particulière de ce système. Imaginons qu'à l'époque T
les n variables xt reprennent leurs valeurs initiales, de telle façon
que l'on ait
?;(°) = ?/(T)-
11 est clair qu'à cette époque T on se retrouvera identiquement
dans les mêmes conditions qu'à l'époque o et, par conséquent,
qu'on aura, quel que soit £,
cf/(0 = c?/(i + T).
En d'autres termes, les fonctions cp; seront des fonctions pério-
diques de t.
On dit alors que la solution (2) est une solution périodique
des équations (1).
Supposons maintenant que les fonctions X, dépendent non seu-
lement des a?;, mais du temps t. J'imagine, de plus, que les X/
soient des fonctions périodiques de t et que la période soit égale
à T. Alors, si les fonctions <pt- sont telles que
cp;(o) = Ç/(T),
8o CHAPITRE III.
on pourra encore en conclure que
et la solution (2) sera encore périodique.
Voici un autre cas un peu plus compliqué. Supposons de nou-
veau que les fonctions X; ne dépendent plus que des x , mais
qu'elles soient des fonctions périodiques des p premières x, à sa-
voir de xKl Xo, . . . , xp, de telle sorte que les X; ne changent pas
quand on change xt en x{ -+- 27c, ou bien x2 en x2 -+- 2Tr, . . . ,
ou bien xp en xp -f- 1~ .
Imaginons maintenant que l'on ait
ÇllT) = cp1(0)-4-2A-17T, «?g(T) = cp2(o) ^ilur. op(T) = <?p(o)-hikj,T.,
'/;+i(T) = cp7J+1(o), cpp+2(TJ = cpp4.2(o), ■•-. o„(T) = <p»(o).
/fi, k2, • • ■ , kp étant des entiers.
A l'époque T, les p premières variables x auront augmenté d'un
multiple de 2tî, les 11 — p dernières n'auront pas changé; les X;
n'auront donc pas changé, et l'on se retrouvera dans les mêmes
conditions qu'à l'époque o. On aura donc
o;(l + T) = Oi( t) -+■ 2/qtî (i = 1 , 2, . . . , p
®i(t-+-T) = Qi(£) (i — p 4- 1 , p -+■ 2 , ...,«).
Nous conviendrons encore de dire que la solution (2) est une
solution périodique.
Enfin il peut arriver qu'un changement convenable de variables
fasse apparaître des solutions périodiques qu'on ne rencontrait pas
irivec les variables anciennes.
Reprenons, par exemple, les équations (2) du n° 2
d>-\ dr, clY
de2 dt d\
d*T, d\ dV
dP- dt dt) '
Il s'agit, on se le rappelle, du mouvement d'un point rapporté ù
deux axes mobiles Oç et Ot) et soumis à une force dont les con-
n dV dV
posantes suivant ces deux axes sont -y et -7—
Dans beaucoup d'applications, V ne dépend que de \ et de 75
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. Si
et les équations admettent des solutions particulières telles, que
£ et 7) soient des fonctions périodiques de t, la période étant
égale à T.
Si l'on avait rapporté le point à des axes fixes Ox et Oy, on
aurait eu
x = \ cos?it — ■ Y) sin/i£,
y = \ sin ni -+- Y) cos nt ,
et x et y n'auraient pas été des fonctions périodiques de t, à moins
que T ne soit commensurable avec —
1 n
On fait donc apparaître une solution périodique en passant des
axes fixes aux axes mobiles.
Le problème que nous allons traiter ici est le suivant :
Supposons que, dans les équations (i), les fonctions X^ dépen-
dent d'un certain paramètre [j. ; supposons que dans le cas de
jj. = o on ait pu intégrer les équations, et qu'on ait reconnu ainsi
l'existence d'un certain nombre de solutions périodiques. Dans
quelles conditions aura-t-on le droit d'en conclure que les équa-
tions comportent encore des solutions périodiques pour les petites
valeurs de ut. ?
Prenons pour exemple le Problème des trois corps : nous sommes
convenus plus haut (n° 11) d'appeler a2[^ et a3p. les masses des
deux plus petits corps, u. étant très petit, a2 et a3 finis. Pour pi = o,
le problème est intégrable, chacun des deux petits corps décrivant
autour du troisième une ellipse keplérienne; il est aisé de voir alors
qu'il existe une infinité de solutions périodiques. Nous verrons
plus loin qu'il est permis d'en conclure que le Problème des trois
corps comporte encore une infinité de solutions périodiques, pourvu
que [x soit suffisamment petit.
Il semble d'abord que ce fait ne puisse être d'aucun intérêt pour
la pratique. En effet, il y a une probabilité nulle pour que les
conditions initiales du mouvement soient précisément celles qui
correspondent à une solution périodique. Mais il peut arriver
qu'elles en diffèrent très peu, et cela a lieu justement dans les cas
où les méthodes anciennes ne sont plus applicables. On peut alors
avec avantage prendre la solution périodique comme première ap-
proximation, comme orbite intermédiaire , pour employer le lan-
gage de M. Gyldén.
H. P. - I. 6
82 CHAPITRE III.
Il y a même plus : voici un fait que je n'ai pu démontrer rigou-
reusement, mais qui me parait pourtant très vraisemblable.
Étant données des équations de la forme définie dans le n° 13
et une solution particulière quelconque de ces équations, on peut
toujours trouver une solution périodique (dont la période peut, il
est vrai, être très longue), telle que la différence entre les deux so-
lutions soit aussi petite qu'on le veut, pendant un temps aussi
long qu'on le veut. D'ailleurs , ce qui nous rend ces solutions
périodiques si précieuses, c'est qu'elles sont, pour ainsi dire, la
seule brèche par où nous puissions essayer de pénétrer dans une
place jusqu'ici réputée inabordable.
37. Reprenons les équations
CtuU i -%r / * \
(i) _- = \t (i= î, 2, ..., n),
en supposant que les Xj soient des fonctions des n inconnues
X\, #2î ■ • • i xni du temps t, et d'un paramètre arbitraire p..
Supposons, de plus, que ces fonctions soient périodiques par
rapport à t et que la période soit 2 7T.
Imaginons que, pour p. = o, ces équations admettent une solu-
tion périodique de période 2-ïî
xt = <p/(Oj
de telle sorte que
Cherchons si les équations (i) admettront encore une solution
périodique de période air quand \t. ne sera plus nul, mais très
petit.
Considérons maintenant une solution quelconque.
Soit 9i(o) H- (3; la valeur de xi pour t — o ; soit 9^(0) + [3/ -+- <!),■
la valeur de Xi pour t = 27:.
Les <]>/ seront, d'après le théorème du n° 27, des fonctions
holomorphes de \k et des (3;, et ces fonctions s'annuleront pour
H- = Pi = P2 = ••• =P» = o.
Pour écrire que la solution est périodique, il faut écrire les
équations
(r) tyi = <J;2 = ... = ^„ = o.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 83
Si le déterminant fonctionnel ou jacobien des <I>, par rapport aux
[3, n'est pas nul pour fx = (3; = o, le théorème du n° 30 nous ap-
prend que l'on peut résoudre ces n équations par rapport aux (3 et
que l'on trouve
9/([x) étant développable suivant les puissances de jx et s'annulant
avec tx.
i
On doit en conclure que, pour les valeurs de ix suffisamment
petites, les équations différentielles admettent encore une solution
périodique.
Cela est vrai si le jacobien des <!; n'est pas nul ou, en d'autres
termes, si pour p. = o les équations ( i) admettent le système
pt = p2 -- ... = pa = o
comme solution simple.
Qu'arrivera-t-il maintenant si cette solution est multiple ?
Supposons qu'elle soit multiple d'ordre m. Soient mK le nombre
des solutions du système (i) pour les petites valeurs positives de
jx, et m2 le nombre des solutions de ce même système pour les
petites valeurs négatives de jx; j'entends parler des solutions qui
sont telles, que [3,, (32, . . . , fin tendent vers o avec pu
D'après ce que nous avons vu aux nos 32 et 33, les trois nom-
bres m, mK et J7i2 sont de même parité. Si donc m est impair, on
sera assuré qu'il existe encore des solutions périodiques pour les
petites valeurs de u. tant positives que négatives.
Si mK n'est pas égal à m2, la différence ne peut être qu'un
nombre pair ; il peut donc arriver que, quand on fait croître u. d'une
façon continue, un certain nombre de solutions périodiques dis-
paraissent au moment où p. change de signe (ou plus générale-
ment, puisque rien ne distingue la valeur p. — o des autres valeurs
de pi, au moment où [x passera par une valeur quelconque jx0) ;
mais ce nombre doit toujours être pair.
Une solution périodique ne peut donc disparaître qu'après s'être
confondue avec une autre solution périodique.
En d'autres termes, les solutions périodiques disparaissent
par couples ci la façon des racines réelles des équations algé-
briques.
84 CHAPITRE III.
D'après le n'J 33, on peut éliminer entre les équations (i), les
n — i variables [i{ , (32, [33, ..-, (3«_i , et obtenir une équation
unique
(■i) *({JJ1,ti) = o
dont le premier membre est holomorphe en [in et ^ et s'annule
avec ces variables.
Si l'on regarde un instant fin et [x comme les coordonnées d'un
point dans un plan, cette équation représente une courbe passant
par l'origine; à chacun des points de cette courbe correspond une
solution périodique.
On pourra donc se rendre compte de toutes les circonstances
qui peuvent se présenter en étudiant la forme de cette courbe dans
le voisinage de l'origine.
Un cas particulier intéressant est celui où, pour u. = o , les
équations différentielles admettent une infinité de solutions pé-
riodiques.
Soit
a?i = ®i(t, h), cc2 = <?z(t, h) , ..., xn = on(t, h)
un système de solutions périodiques, contenant une constante
arbitraire h. Quelle que soit cette constante, les fonctions ce; sont
périodiques de période 27c par rapport à £, et elles satisfont aux
équations différentielles quand on les y substitue à la place des #.,
et qu'on fait ij. = o.
Dans ce cas, pour |a = o, les équations (i) ne sont plus dis-
tinctes, et l'équation (2) doit se réduire à une identité.
Alors la fonction <É> doit contenir ]x en facteur et se réduire à
u.<I>i, de telle façon que la courbe (2) se décompose en une droite
f/. z=z o et une autre courbe <t>i, = o.
A chaque point de cette courbe <£, = o correspond une solu-
tion périodique, de sorte que l'étude de cette courbe nous fera
connaître les diverses circonstances qui pourront se présenter.
Mais cette courbe <ï>, = o ne passe pas toujours par l'origine.
Nous devons donc avant tout disposer de la constante arbi-
traire h de façon que cette courbe passe par l'origine.
Un autre cas particulier qui me semble digne d'intérêt est le sni-
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 85
vant : Supposons qu'on ait reconnu par un moyen quelconque que
la courbe <ï> = o présente une branche B passant par l'origine. A
chacun des points de cette branche correspondra une solution pé-
riodique. Imaginons de plus que l'on sache d'une manière quel-
conque que la branche B n'est pas tangente à la droite fj. = o ; sup-
posons enfin que le déterminant fonctionnel des ty par rapport aux
[3 soit nul. On en conclura que
d<5> _
et, comme la branche B par hypothèse n'est pas tangente à la droite
jji = o, on devra avoir
d$> _
d[i
Cela montre que la courbe <É> = o présente à l'origine un point
multiple; par conséquent une ou plusieurs branches de courbe
autres que B vont passer par l'origine. Sauf des cas exception-
nels sur lesquels nous aurons à revenir plus tard, une au moins
de ces branches est réelle.
Il existera donc, en dehors des solutions périodiques correspon-
dant à la branche B, un autre système de solutions périodiques, et
les solutions des deux systèmes se confondront en une seule pour
|jl = o. Voici une circonstance où ce cas se présentera.
Nous avons appelé plus haut
<Pf(o) + P*
la valeur de xi pour t — o et
la valeur de Xi pour t = 11t.
• Appelons de même
«P/CoJ-hPh-M
la valeur de xi pour t = 2À"tc, k étant entier.
Je suppose que, pour ]x = ft{ = (32 = • • • = Pn= °> le détermi-
nant fonctionnel des ty par rapport aux (3, que j'appelle A, ne s'an-
nule pas, tandis que le déterminant fonctionnel des <]/ par rapport
aux (3, que j'appelle A', s'annule. _.,
8(î CHAPITRE III.
De ce que A ne s'annule pas, on peut conclure qu'il existe une
solution périodique, de période 21c, qui se réduit à
Xl= Oi(t)
pour [j. = o. Si nous construisons la courbe
<p = o
correspondant aux solutions périodiques ainsi définies, cette courbe
passera par l'origine, et sa tangente ne sera pas la droite u=:o,
puisque A n'est pas nul.
Mais une solution de période 2tï peut aussi être regardée égale-
ment comme une solution périodique de période 2kiz.
Cherchons donc les solutions périodiques de période 2 kiz. Pour
cela, nous aurons à résoudre les équations
fi = "Ki = • ■ ■ = 4»fl = °-
En éliminant entre ces équations (3.,, (32j • • • , (3n_i, nous obtien-
drons une équation unique
*'(P»> i-O = °>
qui, d'après nos conventions, représentera une courbe passant par
l'origine.
Nous devons retrouver nos solutions de période au; donc la
courbe <ï> = o sera une des branches de la courbe <ï>'= o (O' sera
donc divisible par <ï>), et cette branche ne touchera pas la droite
pi = o.
De plus, comme A' est nul, on aura
d<S>' _
Donc l'origine est un point multiple de la courbe <£>' = o. Il existe
donc des solutions de période 2À"7i, distinctes de la solution de pé-
riode 2 7i et se confondant avec elle pour [jl = o.
Il y a quelques cas d'exception sur lesquels nous reviendrons
dans la suite.
J'ai encore à parler du cas où les équations (1) du n° 36 admet-
tent une intégrale
F(a?i, a?2) • •■• %ni t) = const.,
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 87
dont le premier membre (que j'écrirai, pour abréger, F[,£;, t~\)
est fonction périodique de t de période iiz.
Je dis que dans ce cas les équations
(1) (L1== iL2 = . . .= il„ = 0.
ne seront pas distinctes en général.
En effet, on aura identiquement
(2) F[cp;(o)-f-|3,; o] = F[cp;(o)-t-(B; + <];/; 2tt]= Ffcp^o) -H fy-f- «J»/; o].
Considérons donc l'équation
(3) F[?J-(o)-t-^+^, oj — F[o,-(o)-4-P/, o] = o.
Le premier membre est développable suivant les puissances des
'}/, des fit et de u; de plus il s'annule quand les tyi s'annulent.
Supposons que l'on n'ait pas
dF_ _
pour xt= 'fi(o), \k= o.
La dérivée du premier membre de (3) par rapport à tyn ne s'an-
nulera pas pour
<W=o, P*-=o, [1 = 0.
Donc, en vertu du théorème du n° 30, nous pourrons tirer de
l'équation (3)
<K= °(<W> "l'a, •••, tyn-i; pi, p2, •• -, p«, {*),
8 étant une série développée suivant les puissances de i|^, <L2, . . . ,
(lrt_f ; Pi , [32, . . . , prt et u. et s'annulant quand on a à la fois
({/!= (J/2 = ...= <|/„_! = o.
La nième des équations (i) est donc une conséquence des n — i
premières.
Si l'on avait
dF_ _ d¥ >
dxn ' dxi <-
pour Xi= 'f/(o), ce serait la première des équations (i) qui serait
une conséquence des n — i dernières.
88 CHAPITRE III.
Dans tous les cas les équations (i) ne seraient pas distinctes.
Il n'y aurait d'exception que si Von avait à la fois
dF_ _ dF__ dF _
dxx dx2 dxn
pour xt= 'fi(o), \j. = o.
On supprimera donc l'une des équations (1), par exemple
tyn = O,
(si j — <° ) ' et l'on résoudra par rapport aux fi le système
dxn
<W = <b = • • • = .^«-t — ° j
auquel on adjoindra une nième équation choisie arbitrairement, par
exemple
p£- — const. arbitraire ou F — G
(C étant une constante donnée).
Pour chaque valeur de [x il y a donc une infinité de solutions pé-
riodiques de période 2 7t; si toutefois on regarde la constante C (à
laquelle est égalée F) comme une donnée de la question il n'y en a
plus qu'une en général.
Si, au lieu d'une intégrale uniforme, nous en avions deux
F (a?j, a?2, . • • , xn, t) = const.,
F1(a?1, a?2, . . ., xn, t) = const.,
les deux dernières équations (i) seraient une conséquence des n — i
premières, pourvu que le jacobien
dF_ dFx dF dF,
&0C fi Ct Ou n — \ Cl OC fi — \ CLOGji
ne soit pas nul pour %i= <p,(o), [a = o.
On pourrait alors supprimer ces deux dernières équations
<K-i = <K= o,
el les remplacer par deux autres équations choisies arbitrairement.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 89
Cas où le temps n'entre pas explicitement dans les équations.
38. Dans ce qui précède, nous avons supposé que les fonctions
X,, X2, . . • , Xn, qui entrent dans les équations différentielles (■),
dépendent du temps t. Les résultats seraient modifiés si le temps t
n'entre pas dans ces équations.
11 j a d'abord entre les deux cas une différence qu'il est impos-
sible de ne pas apercevoir. Nous avions supposé dans ce qui pré-
cède que les X^ étaient des fonctions périodiques du temps et que
la période était 2—; il en résultait que, si les équations admettaient
une solution périodique, la période de cette solution devait être
égale à iiz ou à un multiple de 2tc. Si, au contraire, les X; sont
indépendants de t, la période d'une solution périodique peut être
quelconque.
En second lieu, si les équations (i) admettent une solution pé-
riodique (et si les X ne dépendent pas de t), elles en admettent
une infinité.
Si, en effet,
est une solution périodique des équations (i), il en sera de même,
quelle que soit la constante A, de
dsl= <pi(*-f- A), x% = cpi(f -j- A), ..., os,i— v,i(t -h )•
Ainsi le cas sur lequel nous nous sommes étendus d'abord et dans
lequel, pour \t-= o, les équations (1) admettent une solution pério-
dique et une seule, ne peut se présenter si les X ne dépendent pas
de t.
Plaçons-nous donc dans le cas où le temps t n'entre pas explici-
tement dans les équations (i) et supposons que pour y.= o ces
équations admettent une solution périodique de période T
(4) x1=o1(t), a?2=<p2(i0, •:•) #«=?»(*)•
Soit <p/(o) -+- fit la valeur de xi pour t = o ; soit <p«(o) + (3; + <j>*
la valeur de Xi pour t = T -f- t.
Les fa seront des fonctions holomorphes de p., de (3(, (32, - • -,
S„ et de t s'annulant avec ces variables.
90 CHAPITRE III.
Nous avons donc à résoudre par rapport aux n -\- i inconnues
Pi, Pi, • ••, P«, t
les n équations
(5)
^1 = ^2 = - ••= <Wî=°-
Nous avons une inconnue de trop ; nous pouvons donc poser ar-
bitrairement, par exemple,
P« = o.
Nous tirerons ensuite des équations (5), (3.,, (32, . . ., (3W_, et t en
fonctions holomorphes de [x s'annulant avec y.. Gela est possible, à
moins que le déterminant
dp.
dû,
dp.
dp„_l
du
dt^2
dp.
dû2
^2
df2
dp„_.
dz
d<^«
dp,
dij>»
dp,
dtyn
dP„_,
d^rl
di
ne soit nul pour [a = <p« = t = o.
Si ce déterminant était nul, au lieu de poser arbitrairement
[i/2 = o, on poserait, par exemple, (3/= o, et la méthode ne serait en
défaut que si tous les déterminants contenus dans la matrice
dp, dp2
d'|i2 d<L2
dj^ d%
d<\>„ d\ht
dp, dp2
d^, dd>i
dp„ dx
d'|i2 dtl*2
dp„ dx
d<K ^W*
dp„ de
étaient nuls à la fois. (Il est à remarquer que le déterminant ob-
tenu en supprimant la dernière colonne de cette matrice est toujours
nul pour pt. = fli = x = o.)
Gomme en général tous ces déterminants ne seront pas nuls à la
fois, les équations (i) admettront, pour les petites valeurs de u., une
solution périodique de période T -+- -z.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. (J '
Appelons
At, A2, .... A„, A„+i
les déterminants contenus dans cette matrice ; A; sera le détermi-
nant obtenu en y supprimant la ïième colonne.
La solution périodique, qui nous a servi de point de départ et
qui appartient aux équations (i) pour p. = o, s'écrivait, on se le
rappelle,
Je désigne par cp-(ï) la dérivée de cette fonction cp;(*) et voici ce
que je me propose de démontrer :
Si cpi,(o) n'est Pas nul5 Ie déterminant A„ ne peut s'annuler sans
que tous les déterminants
Aj, A2, .... A„, An+1
s'annulent à la fois.
En effet, supposons que tous ces déterminants ne soient pas
nuls à la fois et que A„ soit nul, je dis que ®'n(o) sera nul.
Les équations différentielles ne contenant pas le temps explici-
tement, admettront encore pour \x = o la solution périodique
a>i= ?/(*-+- -h),
quelle que soit la constante h.
Si donc on fait
t = o, [* = o, p»= tp,-(A) — <p*(o),
les <l s'annuleront, quelle que soit h.
Cela aura lieu encore si h est infiniment petit, ce qui donne les
relations
(i = i, 2, . . ., n).
Ces relations (66) montrent d'abord que A„+1 est nul.
De plus, il ne pourra pas y avoir entre les quantités
()2 CHAPITRE: UI.
d'autres relations linéaires de la même forme, c'est-à-dire de la
forme
, s » àAfi . d<\ii clbi . dût
(i = i, 2, ..-;, n).
Sans cela, en effet, tous les déterminants A; s'annuleraient à
la fois.
Nous avons supposé que Art est mil. Or ce déterminant n'est
autre chose que le déterminant fonctionnel de <!;,, ^2, ■ • -, tyn et (3„
par rapport à (3(, (32, • • -, [3/? et t. Dire que ce déterminant est nul,
c'est donc dire que l'on a entre les dérivées des ty des relations de
la forme (2) et que l'on a de plus
d$n ^_ . d% d$n d$n
api ap2 «p« dx
c'est-à-dire
A„ = o.
Or il ne peut y avoir d'autres relations de la forme (2) que
les relations (1). On a donc
A»=<p'„(o)
et, par conséquent,
<p'B(o) = 0.
Si donc ©Â(o) n'est pas nul (et l'on peut toujours le supposer;
car, s'il n'en était pas ainsi, un changement de variables approprié
suffirait pour nous ramener à ce cas), il est inutile d'envisager tous
les déterminants At- : la considération de Ln suffit.
Si A„ n'est pas nul, on résoudra par rapport aux [3 les équations
(3) 4»i = +» = - - - =? *h»-— " P».f= o-
Il semble d'abord que l'introduction arbitraire de l'équation
[3W = o diminue la généralité et qu'on ne peut trouver ainsi que les
solutions périodiques, qui sont telles que [3/2 soit nul pour t = o.
Mais on trouvera les autres en changeant t en l -+- /i, h étant une
constante quelconque.
Si, au contraire, Art est nul, on éliminera (32, j33 '{3H et 1
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 93
entre les équations (3), et l'on obtiendra une équation unique
analogue à l'équation de même forme du numéro précédent.
Cette équation pourra être regardée comme représentant une
courbe passant par l'origine, et l'étude de cette courbe fera con-
naître toutes les circonstances qui pourront se présenter.
Nous rencontrerons d'ailleurs absolument les mêmes particula-
rités que dans le numéro précédent.
Par exemple, les solutions périodiques, quand on fera varier jj.
d'une manière continue, ne pourront disparaître que par couples,
à la façon des racines des équations algébriques.
Il pourra aussi arriver que, si l'on fait u. = o et fln = o, il existe
une infinité de solutions périodiques. Alors <ï> est divisible par u.,
et l'on peut écrire
de telle façon que la courbe <ï> = o se décompose en deux, la droite
p. = o et la courbe <ï>, — o. On aura, dans ce cas, avantage à rem-
placer l'équation
<p = o
par l'équation
«ï>i = o.
Il arrivera même que quelques-unes des fonctions d/,- soient divi-
sibles par ul ; de telle façon que, par exemple,
Vn ty'ïi ^'3 étant des fonctions holomorphes de p, des (3 et de 1.
On aura alors avantage à remplacer les équations (3) par les
suivantes :
P« = O, ij/j = <L; = «J/'a = o, 4/4 = <\>s = . . . = tyn = O.
Nous en verrons des exemples dans la suite.
Si l'on suppose qu'il existe une intégrale
F(#i, x.2, . . ., x,i) =■ const.,
les équations (3) ne sont plus distinctes et on les remplacera avec
avantage par les suivantes
P„ = O, F = C -h XfA, ^2 == ^3 = . . . = tyn = O,
g_j C II A. P I T RIS 1 1 1.
OÙ
G = F[cpi(o), <ps(o), ... ,911(0)],
pendant que "X est une constante quelconque.
On pourra aussi remplacer les équations (3) par les suivantes :
P«=o, t = o, d;2 = ^a=. .. = <J^ = o;
d'où cette conséquence importante : dans le cas général, il n'y a
pas, pour les petites valeurs de p., de solution périodique ayant
même période T que pour jx = o 5 au contraire, s'il existe une inté-
grale F = const., on pourra trouver, pourvu que [x soit assez petit,
une solution périodique ayant précisément pour période T.
En effet, si l'on n'a pas
d¥ _
dxi
pour
Xi— c?;(o),
les équations
^2 = &3 = • ■ • = <K = O
entraînent <!>, = o.
Voici une autre circonstance que nous avons rencontrée dans le
numéro précédent et que nous retrouverons ici.
Soient (3; la valeur de xt pour t = o, (3/ H- il; la valeur de Xi pour
t = T -[- t, et fli-\- <|4 la valeur de xt pour t = kT -j- t, k étant un
entier.
Imaginons que le déterminant fonctionnel des <bi par rapport à
(ji, (32, . . ., ^«_i, t ne soit pas nul, mais que le déterminant fonc-
tionnel des <!>'; soit nul.
Eliminons j32, (33, . . ., j3„ et t entre les équations
<W=o, p« = o;
nous obtiendrons l'équation unique
*(Pt, (i) = o,
que nous regarderons comme représentant une courbe ; cette
courbe a un point simple à l'origine.
Eliminons maintenant (32, (33, . . ., {3„ et x entre les équations
«H = o, p« = o,
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 95
il viendra
On verrait, comme au numéro précédent, que <£' est divisible
par <É>. La courbe <£> — o peut donc être regardée comme une des
branches de la courbe $'=0; comme le déterminant fonctionnel
des <l)'t est nul, on doit avoir
d<V _
Donc, ou bien la courbe <I>'=o a plusieurs branches passant
par l'origine, ou bien la tangente doit être la droite ja = o.
Mais nous connaissons déjà l'une des branches de la courbe
$' = o, savoir <E> = o, et nous savons que la tangente à cette
branche n'est pas la droite p. = o. Donc la courbe $'=oa d'autres
branches passant par l'origine.
Ce qui veut dire que les équations différentielles admettent des
solutions périodiques dont la période est peu différente de AT, qui
sont distinctes des solutions périodiques de période T pour les
petites valeurs de p., mais qui se confondent avec elles pour p, = o.
Application au Problème des trois corps.
39. Le Problème des trois corps admet-il des solutions pério-
diques ?
Reprenons les notations du n° 11 et désignons les trois masses
par mi: a2 p. et a3 p. Si l'on fait p. = o, c'est-à-dire si les deux
petites masses sont regardées comme nulles, la grande masse sera
fixe et chacune des deux petites décrira autour de la grande une
ellipse képlérienne.
il est clair alors que, si les moyens mouvements de ces deux
petites masses sont commensurables entre eux, au bout d'un cer-
tain temps, tout le système se retrouvera dans sa situation initiale
et, par conséquent, la solution sera périodique.
Ce n'est pas tout : au lieu de rapporter les trois masses à des
axes fixes (ou à des axes mobiles qui restent constamment paral-
lèles aux axes fixes, comme dans le n° 11), on peut les rapporter
à des axes mobiles animés d'un mouvement de rotation uniforme.
96 C II A P I T H E III .
Il peut se faire alors que les coordonnées des trois masses, par
rapport aux axes fixes, ne soient pas des fonctions périodiques du
temps, tandis que les coordonnées par rapport aux axes mobiles
seront, au contraire, des fonctions périodiques du temps (cf. n° 36. )
Supposons maintenant que y. = o ; les deux petites masses dé-
criront des ellipses képlériennes ; supposons que ces deux ellipses
soient dans un même plan, dans le plan des X\ x2, par exemple, et
que leur excentricité soit nulle. Le mouvement des deux petites
masses sera alors circulaire et uniforme ; soient n et n' les moyens
mouvements de ces deux masses (n' ^> n).
Supposons que l'origine du temps ait été choisie au moment
d'une conjonction de telle sorte que la longitude initiale des deux
masses soit nulle.
Au bout du temps / ; ces longitudes seront devenues res-
pectivement
1T.ll ITzri
—, et —
et leur différence sera égale à 2tï.
Les deux masses se retrouvant en conjonction, les trois corps
seront de nouveau dans la même situation relative. Tout le système
aura seulement tourné d'un angle égal à — r
n — n
Si donc l'on rapporte le système à des axes mobiles tournant
d'un mouvement uniforme avec une vitesse angulaire égale à n1
les coordonnées des trois corps par rapport à ces axes mobiles
seront des fonctions périodiques du temps de période — — — •
A ce point de vue, et d'après ce que nous avons dit à la fin du
n° 36, cette solution pourra encore être regardée comme pério-
dique.
Ainsi dans le cas-limite où p. — o, le problème des trois corps
admet des solutions périodiques. Avons-nous le droit d'en con-
clure qu'il en admettra encore pour les petites valeurs de p.? C'est
ce que les principes des nos 37 et 38 vont nous permettre de
décider.
La première solution périodique qui ait été signalée pour le cas
où \x [> o est celle qu'a découverte Lagrange et où les trois corps
décrivent des ellipses képlériennes semblables, pendant que leurs
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 97
distances mutuelles restent dans un rapport constant (Cf. Laplace,
Mécanique céleste, Livre X, Chapitre VI). Ce cas est trop
bien étudié pour que nous ayons à y revenir.
M. Hill, dans ses très remarquables recherches sur la théorie
de la Lune {American Journal of Mathematics , T. I), en a
étudié une autre, dont l'importance est beaucoup plus grande au
point de vue pratique.
J'ai repris la question dans le Bulletin astronomique (T. I,
p. 65) et j'ai été conduit à distinguer trois sortes de solutions
périodiques : pour celles de la première sorte, les inclinaisons
sont nulles et les excentricités très petites ; pour celles de la
deuxième sorte, les inclinaisons sont nulles et les excentricités
finies ; enfin, pour celles de la troisième sorte, les inclinaisons ne
sont plus nulles.
Pour les unes comme pour les autres, les distances mutuelles
des trois Corps sont des fonctions périodiques du temps ; au bout
d'une période, les trois Corps se retrouvent donc dans la même
situation relative, tout le système ayant seulement tourné d'un
certain angle. Il faut donc, pour que les coordonnées des trois
Corps soient des fonctions périodiques du temps, qu'on les rap-
porte à un système d'axes mobiles animés d'un mouvement de
rotation uniforme.
La vitesse de ce mouvement de rotation est finie pour les solu-
tions de la première sorte et très petite pour celles des deux der-
nières sortes.
Solutions de la première sorte.
40. Je vais reproduire ici ce que j'ai exposé au sujet de ces
trois sortes de solutions. Je commencerai par celles de la première
sorte, qui contiennent, comme cas particulier, celle de M. Hill.
Reprenons les notations du n° 11. Soient A, B, C les trois
masses, que je supposerai rester constamment dans un même plan.
Soit D le centre de gravité de A et de B. Soient xK et x2 les coor-
données de B par rapport à des axes parallèles aux axes fixes
ayant leur origine en A ; soient x3 et x!t les coordonnées de C par
rapport à des axes parallèles aux axes fixes et ayant leur origine
en D.
H. P. — I. 7
Ç)8 CHAPITRE III.
Adoptons les variables du n° 12, c'est-à-dire les variables
A, A\ ë, I', />, p'>
*> *', 1, l'j tf, ?'•
Ici, le mouvement se passant dans un plan, on aura
P =P =9 = q' = o.
Les distances mutuelles des trois Corps et les dérivées de ces
distances par rapport au temps sont des fonctions de
( A, A', % cosX — TjsinX, \ sinX -+- t\ cosX,
( £'cosX' — 7)'sinX', £' sinX' -+- i\ cosX'
et de X' — X.
Pour que la solution soit périodique, il faut donc qu'au bout
d'une période les variables (i) reprennent leurs valeurs primitives
et que X' — X augmente d'un multiple de stt; dans l'espèce, X' — X
augmentera de 2tt.
Si l'on fait [jl = o, le mouvement est képlérien; supposons, de
plus, que les valeurs initiales de X, X', ç, ~t\: £', v\' soient nulles; alors
le mouvement sera circulaire et uniforme.
Si les valeurs initiales A0 et A'0 de A et de A' sont choisies de
telle sorte que les moyens mouvements soient n et n' ', la solution
sera périodique de période —
Ne supposons plus maintenant que [x soit nul, et considérons
une solution quelconque; nous pourrons choisir l'origine du temps
au moment d'une conjonction et prendre pour origine des longi-
tudes la longitude de cette conjonction.
Les valeurs initiales de X et de X' seront nulles.
Soient A0 H- (3(, A'0 + (32 les valeurs initiales de A et de A'.
Soient £0, •/)„, £'0, ï]'o les valeurs initiales de £, t\ et £', t/.
Ce seront aussi les valeurs initiales des quatre dernières va-
riables (i).
Soit maintenant 2 7t -f- d/0 la valeur de X' — X au bout de la période
Soit, au bout de cette même période,
Ao-l-Pi + <pi, A'0 -+- p2 + tyi
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 99
les valeurs de À et A', et
ç"o-+-<h, qo + <K, io -*- 4*» » rio -t- 4^6
les valeurs des quatre dernières variables (i).
Pour que la solution soit périodique, il faut que
'\>0 = <W = *h = ^3 = <H = ^5 = ^6 = O.
Ces équations ne sont pas distinctes ; les équations différen-
tielles du mouvement admettent en effet deux intégrales : celle
des forces vives et celle des aires. Le jacobien de ces deux inté-
grales par rapport à A et A' n'est pas nul pour
;j. = 0, g=7]-=Ê' = 1)'=0.
Les équations fy{ = ^2 = o sont donc une conséquence des
cinq autres.
Nous avons donc à résoudre le système
(■2) 4^0 = {h = <K — ^5 = ^6 = o,
auquel nous adjoindrons l'équation des forces vives F = C, où noas
regarderons la constante C comme une donnée de la question.
Il faut donc que nous considérions le déterminant fonctionnel
des premiers membres de ces six équations par rapport aux six
variables
Pi, P2l S0) ^O; ç'o , r/o
et que nous démontrions que ce déterminant ne s'annule pas
pour
l1 = Pi = Pî = Ço = *ïo = c'o = Vo = °-
Or, pour [x = o, on a
F = Fn =
ï . , ï
Y et y' étant des constantes dépendant des masses,
*-^K-Êr--('*Êr]'
<h = £o(cosX0 — 1) — 7)0sinX0 , <K = £osinX0 -+- 7}0(cosX0 — 1) ,
h = S'o (cosX'u — ij — T)'0 sinX'0 , 66 = £'„ sinX'0 -+- 7)'o(cosX'0 — 1),
I00 CHAPITRE III.
OÙ
271-tt / 3i\-3 -,, an'î
X0 = — M + f- » *o = —
A0 et Xô désignent donc les valeurs des deux longitudes à la fin de
la période, de telle façon que
2 71 4- '% = X'„ X0.
On voit ainsi que, pour ]x = o, F et d»0 dépendent seulement de
(3, et p2; fys et <hA de (3l5 £0 et r10 5 J;5 et <|;6 de [32, £0 et t\0.
Notre déterminant fonctionnel est donc le produit de trois autres :
i° Celui de F0 et <l0 par rapport à fit et (32 ;
20 Celui de ^3 et <p4 Par rapport à £0 et y\0;
3° Celui de ^5 et à6 par rapport à %'0 et r,'0.
Le premier de ces trois déterminants ne s'annule que pour
A0 = — A'0, n = — n' '5 cela n'a d'ailleurs pas d'importance, parce
que, s'il s'annule, au lieu d'adjoindre au système (2) l'équation des
forces vives, on y adjoindra toute autre équation arbitrairement
choisie entre (3, et (32 ; quoi qu'il en soit, le cas de n = — n'
présentant des difficultés de diverse nature et n'ayant pas d'impor-
tance au point de vue des applications, nous le laisserons de côté.
20 Le second déterminant se réduit à
(1 — cosX0)2 -+- sin2X0.
Il ne peut donc s'annuler que si X0 est multiple de 2 t.
Pour
Pi = ps = £0 = ^0 = jj'o = "10 = °>
on a
« Q.fl'TZ
Xo = —, •
71 Il
Notre déterminant ne s'annulera donc que si n est multiple
de n' — n.
3° De même le troisième déterminant ne s'annulera que si /i',
et par conséquent n, est multiple de n' — n.
En conséquence :
Pour toutes les valeurs de la constante des forces vives C, qui
est égaie à
7Z V 3 / n' \ 3 /3
Il ^(7) Y >
SOLUTIONS PERIODIQUES.
et pour les petites valeurs de pi, le problème des trois Corps admet-
tra une solution périodique de la première sorte dont la période
2TT
sera — ; —
Il n'y aura d'exception que si n est multiple de n' — n ou si
n = — n' .
Il y a une quadruple infinité de solutions périodiques de la
première sorte ; nous pouvons en effet, si pi est assez petit, choisir
arbitrairement :
i° La période — — - — = T;
1 "o — «0
2° La constante C ;
3° Le moment de la conjonction, que nous avions pris dans le
calcul précédent pour origine du temps ;
4° La longitude de la conjonction, que nous avions prise pour
origine des longitudes, de sorte que nous avons, pour chaque
valeur de pi, co4 solutions périodiques.
On peut retrouver ces solutions de la manière suivante :
Supposons qu'à l'origine des temps on ait
X = X' = T; = 7]' = o ;
les trois Corps seront en conjonction et leurs vitesses seront per-
pendiculaires à la droite qui les joint; cette droite sera d'ailleurs
l'axe Kx{ qui se confondra à cet instant avec l'axe D<r3. Il résulte
immédiatement de cette symétrie de la position des trois corps à
l'instant O les conséquences suivantes :
Les valeurs des rayons vecteurs, à l'instant t et à l'instant — t,
seront les mêmes; les valeurs des longitudes à l'instant J et à
l'instant — t seront égales et de signe contraire.
Nous dirons alors qu'à l'époque o les trois corps se trouvent
en conjonction symétrique.
Nous avons supposé qu'il y a conjonction symétrique au temps o
et qu'à ce moment la longitude commune des trois corps est
nulle; nous avons ainsi déterminé quatre des éléments oscillateurs
X, X', 7) et t/; il nous en reste encore quatre qui sont arbitraires, à
T
savoir, A, A', £ et £'. Nous en disposerons de façon qu'à l'instant —
il y ait de nouveau conjonction symétrique et que la longitude
CHAPITRE III.
commune des trois Corps soit—; — — ou plus exactement que l'on
ait (en appelant v et v' les longitudes vraies)
n' —
Il ne s'agit donc pas, à proprement parler, d'une conjonction
symétrique, mais d'une opposition symétrique.
Pour qu'il y ait conjonction (ou opposition) symétrique, il
faut, comme nous venons de le voir, quatre conditions; nous au-
rons donc quatre équations pour déterminer nos quatre éléments
restés arbitraires. Ces quatre équations pourront être résolues si
le déterminant fonctionnel correspondant, n'est pas nul ; or il ne
l'est pas en général : c'est ce qu'on verrait par un calcul facile,
tout semblable à celui qui précède et qu'il est inutile de repro-
duire ici.
Ainsi les rayons vecteurs ont même valeur à l'époque t et à
l'époque — t; même valeur encore à l'époque t et à l'époque T — t
(puisqu'il y a encore conjonction symétrique à l'époque—)-
Quant à la différence des longitudes, ses valeurs aux époques t
et — t (ou bien encore aux époques t etT — t) sont égales et de
signe contraire. Donc les distances mutuelles des trois corps sont
des fonctions périodiques dont la période est T. Ces solutions,
qui présentent alternativement des conjonctions et des opposi-
tions symétriques sont donc des solutions périodiques.
On pourrait croire que les solutions périodiques ainsi définies
sont moins générales que celles dont nous avions d'abord démon-
tré l'existence. Il n'en est rien; il y en a aussi une quadruple in-
finité; car nous pouvons choisir arbitrairement l'époque de la
conjonction et de l'opposition, et la longitude des trois corps au
moment de cette conjonction et de cette opposition; il reste donc
quatre arbitraires : ce qui montre que toutes les solutions de la
première sorte rentrent dans cette même catégorie. Si l'on choisit
convenablement l'époque o, il y a, pour toutes les solutions de
la première sorte, conjonction symétrique au début de chaque
période et opposition symétrique au milieu de chaque période.
On peut encore s'en rendre compte de la façon suivante :
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 103
Il est toujours permis de supposer que l'origine des temps ait
été choisie de telle sorte que les valeurs initiales de À et de V
soient nulles. Il suffît pour cela de prendre pour origine des
temps l'époque d'une conjonction et pour origine des longitudes
la longitude de cette conjonction.
D'autre part, les équations du problème des trois corps pré-
sentent une symétrie telle qu'elles ne changent pas quand on
change t en — £, ou bien quand on change simultanément X en
— À et X' en — V.
Si donc il y a solution périodique quand les valeurs initiales
des variables A, A', X, V , £, tj, £', r/ seront A0 + (3|, A'0 + (32, o,
o, ç0> ticm i'0> Tlu> il y aura encore solution périodique quand ces
valeurs initiales seront
A0 + Pi, A'0 + p2, o, o, £„, — 7]0, t'o—rii-
Les équations (3) ne changent donc pas quand on y change tj0
et Vo en — *lo et — ti'0.
Or ces équations (3) ne comportent qu'une seule solution; on
devra donc avoir
V = Vo = °>
ce qui veut dire qu'à l'origine des temps il y a conjonction sy-
métrique, c. Q. F; D.
Les oc4 solutions périodiques de la première sorte sont liées les
unes aux autres par des relations simples. On peut passer de l'une
à l'autre : i° en changeant l'origine des temps; 2° en changeant
l'origine des longitudes ; 3° en changeant simultanément les unités
de longueur et de temps de façon que l'unité de longueur soit
2
multipliée par k3 quand celle de temps est multipliée par k. Tous
ces changements n'altèrent pas la forme des équations et, par
conséquent, ne peuvent que changer les solutions périodiques les
unes dans les autres. Il n'y a donc en réalité qu'une simple infi-
nité de solutions périodiques réellement distinctes; chacune de
ces solutions réellement distinctes est caractérisée par le rapport
—. — - — i ou, ce crui revient au même, par la différence entre la
n'0 — n0 i 1
longitude d'une conjonction symétrique et celle de l'opposition
qui la suit.
104 CHAPITRE HT.
Recherches de M. Hill sur la Lune.
41. Il y a un cas particulier où les solutions de la première
sorte se simplifient : c'est celui où l'une des masses, la masse m»
par exemple, est infiniment petite. Le mouvement de C par rap-
port à A restant alors képlérien, il ne peut y avoir de conjonction
symétrique que quand G passe au périhélie ou à l'aphélie, à
moins que le mouvement de C ne soit circulaire. Mais la longi-
tude d'une conjonction symétrique devrait donc différer de la
longitude de l'opposition symétrique qui la suit immédiatement
d'un angle qui devrait être un multiple de tî. Or il n'en sera pas
. , . n'0
ainsi, a moins crue — ; — - — ne soit entier, cas crue nous avons pre-
^ n'0 — n0 * *
cisément exclu. Nous devons donc conclure que le mouvement
de C est circulaire.
La simplicité est plus grande encore si l'on suppose que la
masse de C est beaucoup plus grande que celle de A et que la dis-
tance de AG est très grande (ce qui est le cas dans la théorie de
la Lune). Si nous supposons AG infiniment grand et la masse de
G infiniment grande, de façon que la vitesse angulaire de C sur
son orbite reste finie; si, en même temps, on rapporte la masse
B à deux axes mobiles, à savoir à un axe A£ coïncidant avec AC
et à un axe Ar, perpendiculaire au premier, les équations du mou-
vement deviendront, comme M. Hill l'a démontré,
/ dï\ drt ( {x \
\dë-2n-dt + [rs-3n*)t==0
J d2r, d\ u
{ df- dt r3 '
n désigne la vitesse angulaire de C.
Les solutions périodiques de la première sorte subsistent en-
core dans ce cas et ce sont celles dont M. Hill a reconnu le pre-
mier l'existence, ainsi que je l'ai dit plus haut.
Elles comportent des conjonctions et des oppositions symé-
triques qui ne peuvent avoir lieu que sur l'axe des \. Mais elles
comportent encore d'autres situations remarquables que l'on
pourrait appeler des quadratures symétriques; dans ces situations
SOLUTIONS PERIODIQUES. 105
l'angle BAC est droit et la vitesse du point B par rapport au
point A est perpendiculaire à BA.
En effet, les équations comportent une symétrie telle qu'elles
ne changent pas quand on change \ en — £; les solutions pério-
diques ne doivent donc pas changer non plus quand on change £
en — £; si donc on envisage la trajectoire relative du point B par
rapport au système des axes mobiles A£ et Ayi, cette trajectoire
estime courbe fermée (puisque la solution est périodique) qui est
symétrique à la fois par rapport à A£ et par rapport à Atj.
Si, au contraire, tout en supposant le mouvement de C circu-
laire et en prenant pour axe des £ la droite AC, on n'avait pas
supposé la distance AC infinie (si, en d'autres termes, on avait,
en faisant la théorie de la Lune, tenu compte de la parallaxe du
Soleil en continuant de négliger l'inclinaison des orbites et l'ex-
centricité du Soleil), cette trajectoire relative aurait encore été
une courbe fermée symétrique par rapport à l'axe des £, mais elle
n'aurait plus été symétrique par rapport à l'axe des r\.
Les équations (i) admettent une intégrale qui s'écrit
L(*\l + l(%\'-!t -*#* = &
■2 \dt ] i\dtj i i
M. Hill a étudié comment varient les solutions de la première
sorte quand on fait augmenter C ; il a reconnu que la trajectoire
relative est une courbe fermée symétrique dont la forme rappelle
grossièrement celle d'une ellipse dont le grand axe serait l'axe
des r\. Quand C est très petite, cette sorte d'ellipse diffère très
peu d'un cercle et son excentricité augmente rapidement avec C.
Pour les grandes valeurs de C, la courbe commence à différer
beaucoup d'une ellipse, mais le rapport du grand axe au petit
continue à croître avec C-, enfin, pour une certaine valeur de C,
que j'appellerai C0, la courbe présente deux points de rebrousse-
ment situés sur l'axe des t\. C'est ce que M. Hill appelle l'orbite
de la « Moon of maximum lunation ». Son calcul, fondé, tanlôt
sur l'emploi des séries, tantôt sur l'emploi des quadratures méca-
niques, est beaucoup trop long pour trouver place ici ; je dirai
seulement que M. Hill a construit exactement la courbe point par
point pour diverses valeurs de C, et en particulier pour C = C0.
iofi CHAPITRE III.
Il ne peut donc y avoir aucune espèce de doute au sujet de l'exac-
titude de ses résultats.
Il est aisé de se rendre compte de la signification de ces points
de rebroussement. Je suppose qu'à un instant quelconque la vi-
tesse relative de la masse Bpar rapport aux axes mobiles devienne
nulle, de façon qu'on ait à la fois
d\ cl-t)
dl ~ ~dt "~ °'
il est clair que la trajectoire relative présentera un point de re-
broussement. C'est ce qui arrive pour la « Moon of maximum lu-
nation » de M. Hill.
M. Hill s'exprime ensuite comme il suit :
_« The Moon ofthe last Une (c'est-à-dire the Moon of maximum
lunalion) is, of the class of satellites consideredin this Chapter,
that which, having the longest lunation, is still cible to appear
at ail angles with the Sun and then undergo ail possible
phases. Whether this class of satellites is properlj to be pro-
longed beyond this Moon, can onlj be decided by further employ-
ment of mechanical quadratures. But it is at least certain that the
orbits, if they do exist, do not intersect the Une of quadra-
tures and that the Moons describing them would make oscillations
to and for, never departing as much as 900 from the points of con-
junction or of opposition. »
Ce n'est là, de la part de l'auteur, qu'une simple intuition ne.
reposant sur aucun calcul ou raisonnement. De simples considéra-
tions de continuité analytique me permettent d'affirmer que cette
intuition l'a trompé.
On peut d'abord se demander si les solutions de la première
sorte existent encore pour C > C0, ou, en d'autres termes, si la
classe de satellites étudiée par M. Hill peut être prolongée au delà
de la Lune de lunaison maximum. Supposons, à cet effet, qu'à
l'origine des temps la masse B (c'est-à-dire la Lune) soit en qua-
drature (sur l'axe des tj), et que sa vitesse relative par rapport aux
axes mobiles soit perpendiculaire à l'axe des 7).
d\
J'appelle £0> £0> r'o> V0 ^es valeurs initiales de l, -r = ;', '/] et
— - = rf. Dans le cas de la Lune de lunaison maximum de M. Hill,
SOLUTIONS PERIODIQUES. 107
011 a
£(> = £<) ~ TI0 = °!
et j'appelle 7)° la valeur correspondante de t\0.
Au bout d'un temps T, égal au quart d'une période, cette Lune
se trouvera en conjonction symétrique, et l'on aura
7) = o, (■'= o.
Considérons maintenant une autre solution particulière de nos
équations différentielles, et soient
O. Ê'0, 7)0, O
les valeurs initiales de
de telle façon qu'à l'origine des temps on soit en quadrature symé-
trique.
Considérons les valeurs de y\ et de £' au bout du temps T + t;
et soient
5' = /«(T-*-'ci 5o».1o)-
/, et /o seront développables suivant les puissances de t, de £'0 et
de Tj0 — t,°, et s'annuleront pour
* = Ê'o = Oi '■/)„= rjg.
Si l'on a
(a) /i=/i = o,
on sera, au bout du temps T + t, en conjonction symétrique, et
la solution sera périodique de période 4T + 4~-
On peut tirer des équations (2) t et 7]0 en fonctions de £'0, et x
et 7)0 seront développables suivant les puissances de £0.
Il n'y aurait d'exception en vertu du n° 30 que si le détermi-
nant fonctionnel de/, et/2 par rapport à t et r\0 s'annulait préci-
sément pour
T = ^'0 = O, T)0= *]()■
11 est extrêmement invraisemblable qu'il en soit ainsi; quelques
doutes pourraient cependant encore subsister, si les quadratures
mécaniques de M. Hill ne prouvaient nettement le contraire. Voici,
I08 CHAPITRE III.
en effet, comment M. Hill a procédé pour déterminer -/)° ; il a cal-
culé, pour différentes valeurs de T et de rl0, les fonctions
/l(T, O,7]o), /2(T,0, 7]0),
et il a déterminé ensuite par interpolation les valeurs de T et
de 7]0, pour lesquelles ces deux fonctions s'annulent. Si le déter-
minant fonctionnel de ft et de f2 s'annulait précisément pour ces
valeurs, l'interpolation serait devenue impossible par les procédés
ordinaires. Nous devons donc conclure que la classe de satellites
découverte par M. Hill peut être prolongée au delà de la Lune de
lunaison maximum.
Que devient donc, au delà de cette Lune, la forme de l'orbite?
Les valeurs de £ et de 7] dépendent du temps t et du paramètre £'0,
puisque l'autre valeur initiale 7)0 est donnée en fonction de £'„ par
les équations (2).
Si £0 et t sont assez petits, £ et tj sont développables suivant les
puissances de ces deux variables. De plus, par raison de symétrie,
ç ne contiendra que des puissances impaires de t, et 7) ne contien-
dra que des puissances paires de t. Nous aurons donc
Ï = R«+K,.+ IL «.+„.,
£l0'l) étant la valeur initiale de la dérivée 7ildtne de £.
Si £'0 et t sont assez petits, je puis, sans erreur sensible, ré-
duire % à ses deux premiers termes; de plus, £" est développable
suivant les puissances croissantes de £'0 ; mais, comme £'0 est très
petit, je puis réduire £™ à la valeur que prend cette quantité pour
i'0 =0. Or, pour i'0 = o, on a
>m _ — 1\J-H
il vient donc
(3) t = P't— [xn t*
{) Ç~'° 3(tjJ)»
Pour les Lunes considérées par M. Hill et dont la lunaison est
moindre que celle de la Lune de lunaison maximum, £'0 est néga-
tif, les deux termes du second membre de (3) sont de même
signe, et £ ne peut s'annuler pour des valeurs très petites de £, si
ce n'est pour t = o.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. JO9
Au contraire, pour les satellites nouveaux dont il s'agit et que
l'on rencontre après la Lune de lunaison maximum, £'0 est positif
et £ s'annule pour
t = 0,
Il y a donc trois valeurs de t très petites pour lesquelles £ s'an-
nule, c'est-à-dire trois quadratures à des époques très rapprochées.
La trajectoire relative pour G >> C0 présente donc la forme re-
présentée par la figure ci-contre.
Fi«
Dans le cours d'une période, la masse B se trouve six fois en
quadrature, car sa trajectoire relative coupe l'axe des r\ en deux
points doubles et en deux points simples.
Ainsi M. Hill se trompe en supposant que cette sorte de satel-
lites ne seraient jamais en quadrature; il y aurait, au contraire,
trois quadratures entre deux syzygies consécutives.
Ce n'est pas- qu'il n'existe des solutions périodiques pour les-
quelles la masse B ne peut jamais être en quadrature : nous les
étudierons plus loin, au n° 52 ; mais ces solutions ne sont pas la
continuation analytique de celles dont M. Hill a fait si magistrale-
ment l'étude dans \ American Journal.
Les mêmes résultats sont encore vrais quand on ne néglige pas
la parallaxe du Soleil, sauf que la symétrie par rapport à l'axe
des tj disparaît.
Application au problème général de la Dynamique.
42. Nous allons maintenant, avant d'aborder l'étude des solu-
tions périodiques de la deuxième et de la troisième sorte, étudier
I lO CHAPITRE III.
d'une façon plus générale les solutions périodiques des équations
de la Dynamique.
Reprenons les équations du n° 13,
dxj _ dF dyt _ d¥
dt dy^ dt dxt
et les hypothèses de ce numéro. La fonction F est développée sui-
vant les puissances d'un paramètre très petit pi, de sorte que
F = F0 + [aFjH- [ji2 F2 -l- . . . ;
F est fonction périodique des y, F0 est fonction des x seulement.
Je supposerai, pour fixer les idées, qu'il n'y a que 3 degrés de
liberté. Il est aisé d'intégrer ces équations quand \x = o et que
F = F0.
En effet, F0 ne dépendant pas des y, ces équations se rédui-
sent à
dxt _ dyt d¥0 _
dt dt dxt
Les xL et par conséquent les ni sont donc des constantes.
Ainsi, les équations (i) admettent pour solution, quand \j. = o,
X\ ^= ^1, ^2= #2î <^3 —- ^3)
JKi = «i t -+- Wi, J2 = «2^-H^2, J% —. n>3 t ■+- 5J3,
les a et les ms étant des constantes d'intégration, et les n des fonc-
tions des a.
Il est clair que, si
«iT, n2T, n3T
sont multiples de 2tc, cette solution est périodique de période T.
Supposons maintenant que pi. cesse d'être nul, et imaginons
que, dans une certaine solution, les valeurs des x et des y pour
t = o soient respectivement
xl = al -+- f^, ^2=a2-f-j32, .r3= «3 -t- (33,
71 = ^!-}-^, JK2=nJ2+P5, J3=TO3-1-P6.
Supposons que, dans cette même solution, les valeurs des x et
SOLUTIONS PERIODIQUES. III
des y pour / — T soient
a?t = ai h- Pi -4-^1,
X2— a2+ P-2 + ^2)
a?3=«3H-P3 -t- ^3,
Ji = **!-+- Wi T -+- p4 -+- i}/4,
J2 == S72 +■ 7l2 T + [33+4/3,
73= W2-+- W2T + P6+ A6.
La condition pour que cette solution soit périodique de période T,
c'est que l'on ait
(12) tyi= tp2= ^3= ^4= <H= ^6 = O.
Les six équations (12) ne sout pas distinctes. En effet, comme
, F = const. est une intégrale des équations (1), et que d'ailleurs F
est périodique par rapport aux y, on a
FO/-+- p/, mi -+- P^+s) = F(a,-H- p/ + t^, wt^ riil -+- P/+s+ <W+s)
= F(at--+- pt-+ ty, nrz-+ p/+8 -+■ ^,-+3).
Il nous suffira donc de satisfaire à cinq des équations (12). Je sup-
poserai, de plus,
cji = p4= O.
Il suffit, pour cela, de choisir l'origine du temps de telle sorte
quejKi s°it nul pour t = o.
Il est aisé de voir que les tyi et les 'J>i+3 sont des fonctions holo-
morphes de p. et des [3, s'annulant quand toutes ces variables s'an-
nulent.
Il s'agit donc de démontrer que l'on peut tirer des cinq der-
nières équations (12) les (3; en fonctions de [ju
Remarquons que, quand jx est nul, on a identiquement
<W = ^2= ^3= 0.
Par conséquent, <!;,, i^2 et <j/3, développés suivant les puissances
de [x et des (3, contiennent jji en facteur. Nous supprimerons ce
facteur u., et nous écrirons par conséquent les cinq équations (12)
que nous avons à résoudre sous la forme
112 CHAPITRE III.
Pour p. = o, on connaît la solution générale des équations (1)5
on trouve donc aisément
<K = - TTQ- Fo(«1+ Pl,-«2+ P23 «3+ P3),
^5 = — T^rF0(«i+p1,a2+p2,a3-+- Pa),
^6 = — T^ô-FoCat-h pu «2 -+- P2J «3+ pa).
°p3
Le déterminant fonctionnel de <j>4, ^ et 416 Par raPPort * p^, ^2 et
(33 est donc égal, au facteur près — T3, au hessîen de F0 par rap-
port aux x.
Je me propose maintenant d exprimer — , — et — en Jonctions
11 r P P P
de (34, (35 et (36, en supposant p. = o et en même temps
Pl=p2=p3=0.
Or on trouve
d fxj— at\ _ d¥j d¥j, %d¥j
dt \ \J- J ~ dyt [X dyi {X dyt
d'où
i>i rTdFl . fTdF, . ,.
— = / —, — dt -+- u. S -j— dt-h. . . (1 = 1,2,5),
P J0 dji J0 dn
ou, pour pv = o,
(3 li= / -j±dt.
u . L . dn
Puisque nous supposons p. = o et en même temps
i,= p2-p3=0,
et si l'on se rappelle que ts,= (34 = o, nous devons, dans le se-
cond membre de l'équation (3), remplacer xi} x2, x3: y{, y2, y~a
respectivement par
«!, «2, a%, llit, Tl% t -+- 7JT2 -f- ps, ll3t -+- TS3-+- p6-
Alors -r-^ devient une fonction périodique de /.
Nous pouvons écrire
Fi = SA sin(/?z171-l- m2y^-+- m3y3 + h),
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. Il3
mi, m2, ms étant des entiers positifs, pendant que A et h sont des
fonctions des x indépendantes des y.
11 vient alors
o ^ * • dFt _ , dFt
F1 = SAsinw, -=— = S A. m, cosw = -5— -,
dyi dvsi
où l'on a posé, pour abréger,
w = t{mviix-\- m%n%-\- m3n3) -fc- h -t- m2(Tu2+ (35) 4- >»3(tît3-h (36);
F< devient ainsi une fonction périodique de £ de période T; c'est
également une fonction périodique de période 2tï par rapport à
w2-f- (âB et à w3+ (36.
Je désignerai par [F4] la valeur moyenne de la fonction pério-
dique F,, de telle façon que
T
[Fi]= ^ f Ficft = SAsinw,
le signe S signifiant que la sommation doit être étendue à tous les
termes tels que
rtix n\ -+- m% n2 -+- m3 n3 = o.
Il vient alors
^ _Td[Fx] _d_ /M=T.rf»[Fi]
dusi ' d$/c+3 \ [J. / dx^i dxn/c
On en conclut :
i° Qu'il est toujours possible de choisir rn2 et tn3 de telle façon
que les équations
ïî _ ï! _ 0
soient satisfaites pour (35 = (36 = o.
En effet, la fonction [F,], qui est finie, est périodique en ra2 et
en ro3 : elle admet donc un maximum et un minimum; on aura,
pour ce maximum ou ce minimum,
d[Ft] = d[Fx] =
dus % dv53
et, par conséquent,
'h — 'h = o
C. Q. F. D.
H. P. - T. 8
Il, CHAPITRE III.
2° Que le déterminant fonctionnel de — et ^-3 , par rapport à B5
et jâ6, est égal à T- multiplié par le hessien de [Fj] par rapport à
77J2 et à T7J3.
11 résulte de là que l'on peut choisir les constantes ttj2 et sj3 de
façon à satisfaire aux équations (i3). Il reste, pour établir l'exis-
tence des solutions périodiques, à faire voir que le déterminant
fonctionnel de ces équations, c'est-à-dire
'{%>£■ ♦*,».,»■)
d(P„P„P„Ps,P6) '
n'est pas nul.
Or, pour {x = o, ^4, tys et <bG ne dépendent que de (3,, (32, (33 et
non de [}s et de (36. Ce déterminant fonctionnel est donc le pro-
duit de deux autres
d ($*,$*)
^ ' ! et ^*' ^5' ^^
d(Ps, p6) «?(?!, 38,p3)
Or nous venons de calculer ces deux déterminants fonction-
nels, et nous avons vu qu'ils sont égaux, à un facteur constant
près, l'un au hessien de [F,] par rapport à m2 et à 7tj3, l'autre au
hessien de F0 par rapport aux x.
Donc, si aucun de ces deux hessiens n'est nul, les équa-
tions (i) admettront des solutions périodiques pour les petites
valeurs de p..
Nous allons maintenant chercher à déterminer, non plus seule-
ment les solutions périodiques de période T, mais les solutions de
période peu différente de T. Nous avons pris pourpoint de départ
les trois nombres «(, n2, n^; nous aurions pu tout aussi bien
choisir trois autres nombres, n\, ri2, n's, pourvu qu'ils soient
commensurables entre eux, et nous serions arrivés à une solution
périodique dont la période T7 aurait été le plus petit commun mul-
. . , 27: 27t ait
uple de —f) —,-■> — - •
J ni 71 2 n 3
Si nous prenons en particulier
n\ = ?ii(i + t), n'2 = n2(H- e), iù = x3(i ■+■ s),
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. Il5
es trois nombres n\, n'2, n'3 seront commensurables entre eux,
puisqu'ils sont proportionnels aux nombres nt, n2 et n3.
Ils nous conduiront donc à une solution périodique de période
T
T + x = — — ,
1+ £
de telle façon que nous aurons
(14) Xi=tfi(t, p., s), ^/=<pi(*>ftO»
les <fi et les <p^ étant des fonctions développables suivant les puis-
sances de [jl et de e, et périodiques en i, mais de façon que la pé-
riode dépende de s.
Si dans F nous remplaçons les Xi et les jy* parleurs valeurs (i4)t
F doit devenir une constante indépendante du temps [puisque
F = const. est une des intégrales des équations (i)]. Mais cette
constante, qui est dite constante des forces vives, dépendra de p.
et de e, et pourra être développée suivant les puissances croissantes
de ces variables.
Si la constante des forces vives B est une donnée de la ques-
tion, l'équation
F({*,e.) = B
peut être regardée comme une relation qui lie e à jx. Si donc nous
nous donnons arbitrairement B, il existera toujours une solution
périodique, quelle que soit la valeur choisie pour cette constante;
mais la période dépendra de e et par conséquent de p..
Un cas plus particulier que celui que nous venons de traiter en
détail est celui où il n'y a que 2 degrés de liberté. F ne dépend
alors que de quatre variables, xt, yt, x-i, y2-> et la fonction [F4]
ne dépend plus que d'une seule variable nr2. Les relations (6) se
réduisent alors à
et le hessien de [F4] se réduit à , \ > d'où cette conclusion :
A chacune des racines simples de l'équation (i5) correspond
une solution périodique des équations (1), qui existe pour toutes
les valeurs de u. suffisamment petites.
Il6 CHAPITRE III.
Je pourrais même ajouter qu'il en est encore de même pour cha-
cune des racines d'ordre impair.
L'existence des solutions périodiques une fois démontrée, il
reste à faire voir que ces solutions peuvent se développer suivant
les puissances de [/. et s'écrire
xt= 6/>0(0 -+- pO/.tCO + V-*§i.i( <)+.-. (s' = i, 2, . ..,«),
6/ o(t), §i^(t), . . . , étant des fonctions périodiques de £ dévelop-
pables selon les sinus et cosinus des multiples de
ITZt
T+T
D'après le théorème du n° 28, nous aurons
X£ = Ei[t— tu fx, x\ — cpi(o), x\ — cp2(o). ..., x% — cp„(o)],
si #J, #", . . . , #° sont les valeurs initiales de #, , #2, • ■ • -, %n pour
£ = o.
Hj sera développable suivant les puissances de
t — tu p et a?° — y/(o),
si a est assez petit et si t est assez voisin de tK et x\ de 'f ;(o).
Nous prendrons
De plus, nous prendrons
a?? — ?*(o) = P*.
Nous choisirons les (3; et t de façon à obtenir une solution pé-
riodique, c'est-à-dirè de façon à satisfaire aux équations (9). Nous
venons de voir que, si % et les j3t- satisfont à ces équations (9), on
pourra développer t, (3<, (32, • • • , (3« suivant les puissances crois-
santes de [x, et que t et les (3/ s'annuleront avec a.
On aura donc
K/ étant une fonction développée suivant les puissances de a..
SOLUTIONS PERIODIQUES. 117
Kj ne dépend pas seulement de [/., il dépend encore de t{ ; nous
écrirons donc
en rappelant toutefois que K; est développé suivant les puissances
de u., niais non pas suivant celles de tK .
Cela posé, quand on augmente tt de T, on augmente t de
T -+- t, et, comme on s'est arrangé de manière à avoir une solution
périodique de période T + t, xi ne doit pas changer; on a donc
(10) K*(*i+T, (jL) = K,(f1, fi),
K; étant développable suivant les puissances de U , on peut
écrire
K|(«i, {*) = 8i-,o -+- 8/,i H1 + eA2 1^2 ■+■ • • • >
9/ o, ^;1 , 8^2, . . . , ne dépendant que de tK . L'identité (10) montre
alors que 0,-^ ne change pas quand on change f, en «( + T. Donc
9/ * est une fonction périodique et peut se développer suivant les
sinus et les cosinus des multiples de
1 TU t\ ITZt
"T~ = f+"x'
C. Q. F, D.
Cas où le hessien est nul.
43. Il peut y avoir difficulté dans le cas où le hessien de F0
est nul.
Voici comment il est permis, dans un assez grand nombre de
cas, de tourner la difficulté.
Supposons que le hessien de F„ par rapport aux variables x soit
nul, mais que l'on puisse trouver une fonction de F0, que l'on ap-
pellera <p (F0) et dont le hessien ne soit pas nul.
Nous allons transformer les équations (i) de la manière sui-
vante .
Ces équations admettent l'intégrale des forces vives qui s'écrit
F = G.
Soit cp' la dérivée de la fonction cp, on aura pour F = C
?'(F)=cp'(C),
il8 CHAPITRE III.
eto'(C)seraune constante qui pourra être regardée comme connue,
si l'on suppose que les conditions initiales du mouvement soient
données et permettent par conséquent de calculer la constante C.
Les équations (i) peuvent alors s'écrire
dxt _ rf[y(F)] dyt rf[?(F)]
dt o'(G)dy£' dt o'(C) dxi'
Elles conservent la même forme, mais la fonction F0 est remplacée
par cp(F0) dont le hessien n'est pas nul.
Prenons, par exemple, le cas particulier du problème des trois
Corps étudiés au n° 6, celui où l'une des masses est nulle et où les
deux autres se meuvent circulairement.
Dans ce cas, nous avons trouvé
'0
on a donc
F0 = — à -+- oc* ;
d*F0 d*F0
dx\ dx% dx\
Notre hessien est donc identiquement nul; mais, si nous prenons
le hessien de <p (F0) est égal à
_6
et est différent de o.
Ainsi tout ce qui précède est applicable à ce cas particulier du
problème des trois Corps qui possède des solutions périodiques
pour les petites valeurs de pu
Considérons au contraire le cas général du problème des trois
Corps traité au n° 11.
Nous avons trouvé que ce problème pouvait être ramené à la
forme canonique, les deux séries de variables étant
pL, pG, pe, p'L', P'G', p-e\
l, g, », l\ S\ 6'.
La fonction F peut se développer suivant les puissances de u.
F = F0 + F, (x + F2 jjl2 _h . . . ,
SOLUTIONS PERIODIQUES. Iig
et l'on a
u 2(pL)* 2(P'L')2
Si, pour reprendre les notations employées dans ce Chapitre,
nous désignons les deux séries de variables conjuguées par
Xi , X=i , X3, Xi, , J75 , ,r6 ,
^1: 72, ^3, 74, 75, 76,
de telle sorte que
#x = pL, x4 = P'L',
il viendra
1X\ 1X\
le hessien de F0 sera manifestement nul.
Si nous considérons une fonction quelconque cp(F0), cette fonc-
tion ne dépendra encore que de xK et de xk et son hessien sera
encore nul. L'artifice que nous avons employé plus haut n'est donc
plus applicable et les raisonnements du présent numéro ne suffisent
plus pour établir l'existence des solutions périodiques.
C'est là l'origine des difficultés que nous chercherons à vaincre
dans les noS 46 à 48.
Ces difficultés proviennent encore, comme on vient de le voir,
de ce que F0 ne dépend que de xx et de xA ; c'est-à-dire de ce
que l'on a
dFo _ dF0 _ dFo _ d¥0 _
dx% ' dx3 dx$ dx6
ou encore, si u. = o,
ctyj _ dys _ cfys _ dye _
dt dt dt dt
Ces équations signifient que dans le mouvement képlérien les
périhélies et les nœuds sont fixes.
Or, avec toute autre loi d'attraction que celle de Newton, les
périhélies et les nœuds ne seraient plus fixes.
Donc, avec une loi différente de la loi newtonienne, on ne ren-
contrerait plus, dans la recherche des solutions périodiques du
problème des trois Corps, la difficulté que je viens de signaler et à
laquelle seront consacrés plus loin les noS 46 à 48.
CHAPITRE III.
Calcul direct des séries.
44. Nous venons de démontrer que les équations (i) du n° 43
admettent des solutions périodiques, et que ces solutions peuvent
être développées suivant les puissances de ;j..
Cherchons maintenant à former effectivement ces développe-
ments, dont nous avons ainsi démontré d'avance l'existence et la
convergence.
Je commence par observer qu'on peut, dans le calcul de ces
développements, introduire une importante modification. Nous
avons introduit plus haut trois nombres :
ni} n2, «3,
tels que
«iT, n2T, n3T
soient multiples de 2ic, et par conséquent commensurables entre
eux. Ces trois nombres caractérisent la solution périodique en-
visagée.
Je dis que l'on peut toujours, quand on étudie une solution
périodique particulière, supposer que
Supposons, en effet, qu'il n'en soit pas ainsi. Nous changerons
de variables en posant
y\ = «1/1 + a2y'i -+- «3/3 ,
7s = Y1/1 + Y2/2 + Ys/s :
Les équations (avec les nouvelles variables x' et y') conserve-
ront la forme canonique.
Si, de plus, les a, les (3, les y sont entiers et que leur détermi-
nant soit égal à 1, la fonction F, périodique par rapport aux y,
sera également périodique par rapport auxj)/-'.
Si nous appelons n\, n[}, n'3 ce que deviennent les trois nom-
bres caractéristiques /i(, n2 et /?3 après le changement de variables,
x\
=
OC]
Xi
■+-
h
x%
-+-
Yi
2"3
X 2
=
«î
,Xi
+
h
; CC%
-H
Ys
\XS
x%
=
«3
Xi -+-
h
X%
+
Y3
x%
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 121
ces trois nombres nous seront donnés par les équations
m = o^ ?i\ -+- a2 rt'2 -+- a3 n'A ,
n3 = Yi «i -H Ya n'2 -+- y s «s ;
comme ii\, ft2 et n3 sont commensurables entre eux, on peut évi-
demment choisir les entiers a, (3 et y de telle sorte que
Il est donc toujours permis de supposer
n<i = «3 = o ;
c'est ce que nous ferons désormais.
Nous allons donc chercher à satisfaire aux équations (i) en
faisant
1xx= x\ -\- \xx\
x% = x\ -+- \xx\
^3 = ^0 + {XX\
f yt =y% -t- w»-
\ j3=j°3 + v-y\
(2)
• \x*x\ -+
[j.2a7| -+■
H«a7j -h
\^y\ +
n27i +
F2rl ■+
les xf et les yk étant des fonctions périodiques du temps de pé-
riode T. Les x\ sont des constantes telles que
— ¥ç>(x\,xl,xl) = — nt, «2=n3 = o,
dXi
et l'on a d'autre part
d'où
y°i =ntt +
72=^2, 73=^3,
to,, w2 et cj3 étant des constantes que nous nous réservons de dé-
terminer plus complètement dans la suite.
L'origine du temps restant arbitraire, nous pourrons la choisir
de telle façon que yh — o quel que soit [x pour t = o. Il en résulte
que y\ , y\ , y\ , • . . seront nuls à la fois pour t = o et que
T3t = o.
Dans F, à la place des x et des y, substituons leurs valeurs (2),
122 CHAPITRE III.
puis développons F suivant les puissances croissantes de u, ainsi
qu'il a été dit au n° 22. Il viendra
F = <S>0 -+- n*i h- H2*2 -+-
et l'on aura
&0 = F0(x<>,x°,x%).
11 viendra ensuite (si l'on se souvient que -r-| = — ni et que
z?2 = nz = o)
(3) *1 = F1(a?01,^,^,7Ï,y§,703)-n1^î.
Plus généralement, on aura
i. ~ ;. d¥n . dF0 , d¥Q
*A. = 6A. - ni*î = 0A H- x\ -^ -+■ 0$ ^ + a?f ^,
et 0A dépendra seulement
des x\ , des x\, ... et des a?f-1 ,
desjK?) des^J, ... et des y*-1.
Par rapport auxjj^, elle est périodique de période 27c.
Cela posé, les équations différentielles peuvent s'écrire, en éga-
lant les puissances de même nom de [jl,
dx\ _ dx% _ dx% _ ^ dy\ _ n dy% _ n dy%
dt dt dt
On trouve ensuite
— o, -^ = «ii -^rr = ni, -~ = n3.
dt dt dt ' dt " dt "' dt
dx\ d¥t
U) dt ~ dy\'
dt
d¥r
~ dy\y
dx\ «r/Ft
~dJ~"dy\
et
(5) M=_f^,
dy\ _
dt
d<S>i
' dx\'
dy\ _ d$>x
dt ' dx\
et plus généralement
(4')
dx'f
dt
d$k
dy\
et
(^±ï- d** - d@* xk dîFo - x« d*F° - x" ^Fo
K ' dt ' dxï dx\ 1 dx\dx\ 2 dx\dx\ ' dx\dx\
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 1^3
Intégrons d'abord les équations (4)- Dans Ft nous remplacerons
v°{, j°2, y\ par leurs valeurs
jilt, cr2, nr3.
Alors les seconds membres des équations (4) sont des fonctions
périodiques de t de période T; ces seconds membres peuvent
donc être développés en séries procédant suivant les sinus et les
cosinus des multiples de -„-• Pour que les valeurs de x\ , x\ et x\
tirées des équations (4) soient des fonctions périodiques de t, il
faut et il suffît que ces séries ne contiennent pas de termes tout
connus.
Je puis écrire, en effet,
F, = 2 A sin(miyï + m%y\ -h msy% -+- h),
où m,, m2, ms sont des entiers positifs ou négatifs et où A et h
sont des fonctions de x°n x\, x\. J'écrirai, pour abréger,
Ft= SAsinw,
en posant
co = m1y1 -+- m-2yl ■+- mzy% -f- h.
Je trouverai alors
d$i ^ » d¥x _, . d¥i ,
-y— f = SA/n,cosw, -r—. t = SAm2cosw, -t— . r = S A m3 cos w
</>? rf^o dy%
et
w = £ Mj «i -+- /\ + 771% nr2 + «^3 T33 .
Parmi les termes de ces séries, je distinguerai ceux pour lesquels
77ty = O
et qui sont indépendants de t.
Ft étant une fonction périodique de £, j'appellerai [F,] la valeur
moyenne de cette fonction et j'aurai
[F^ = SA sinco, {7711 = 0, w = /t + m2nr2-{- m^xs-i),
la sommation représentée par le signe S s'étendant à tous les
124 CHAPITRE III.
termes de F,, pour lesquels le coefficient de t esl nul. Nous aurons
alors
d\F,] c?[Fi] c.
— -. — ~ = ijA/n-iCosto, — -. — - = bA/n3cosw.
Si donc on a
C17J5-2 UVJ3
il viendra, puisque d'ailleurs mK est nul,
(7) SÀ/Wxcosaj = o, SA /n2 cosw = o, SAm3 cosœ = o.
Si donc les relations (6) sont satisfaites, les séries SA/zz/cosio ne
contiendront pas de terme tout connu, et les équations (4) nous
donneront
Ajsiruo j_^ Am2_sinw
«1 ^bs^ 7?lj /Zj
A/?2S sinw
i=2
niiiiY
Ci,
C{, C2 et C3 étant trois nouvelles constantes d'intégration.
Il me reste à démontrer que l'on peut choisir les constantes ts*
et hj3 de façon à satisfaire aux relations (6). La fonction [F,] est une
fonction périodique de rn2 et de to3 qui ne change pas quand l'une
de ces deux variables augmente de 2tc. De plus elle est finie; elle
aura donc au moins un maximum et un minimum. Il y a donc au
moins deux manières de choisir trr2 et tn3 de façon à satisfaire aux
relations (6).
Je pourrais même ajouter qu'il y en a au moins quatre, sans
pouvoir toutefois affirmer qu'il en est encore de même quand le
nombre de degrés de liberté est supérieur à 3.
Je vais maintenant chercher à déterminer, à l'aide des équa-
tions (5), les trois fonctions^; et les trois constantes Gt-.
Nous pouvons regarder comme connus les x\ et les y^ les x\
sont connus également aux constantes près G,- . Je puis donc écrire
les équations (5) sous la forme suivante,
\%\ dy* =h- c ^2F° c? ^8F° c ^2Fn
1 ' dt 1 dx\dxï ' 2 dx%dx\ ' 3 dx\dx\*
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 125
où les H; représentent des fonctions entièrement connues déve-
loppées en séries suivant les sinus et cosinus des multiples de -Ff--
Les coefficients de C], G!, et C3 sont des constantes que l'on peut
regarder comme connues.
Pour que la valeur àey\ tirée de cette équation soit une fonction
périodique de t, il faut et il suffit que dans le second membre le
terme tout connu soit nul. Si donc H" désigne le terme tout connu
de la série trigonomé trique H,, je devrai avoir
<9) C} -£^ + C\ -£^-0 + GJ £^-Q = H?.
Les trois équations linéaires (9) déterminent les trois constantes
cî,cjetcj.
Il n'y aurait d'exception que si le déterminant de ces trois équa-
tions était nul; c'est-à-dire si le hessien de F0 par rapport à x",
a-?, et x\ était nul; nous exclurons ce cas.
Les équations (8) me donneront donc
dy\
*-XS*
ou
yX=r\\ + k\, yl = y\\ + k\, yl^-ni + ki,
les tl- étant des fonctions périodiques de t entièrement connues et
les k\ étant trois nouvelles constantes d'intégration. Il résulte
d'ailleurs des équations que je viens d'écrire que f\\ = 'i\l = ,*i3=o
pour £ = o.
Venons maintenant aux équations (4') en y faisant k = i et
i = i, 2, 3 et cherchons à déterminer, à l'aide des trois équations
ainsi obtenues, les trois fonctions x\ et les trois constantes k\.
Il est aisé de voir que nous avons
où û2 dépend seulement des x\ , des y\ et des x\ et où l'ou a,
comme plus haut,
— - = SA/n/cosw.
dy\
I26 CHAPITRE III.
Les équations (4') s'écrivent alors
dy\ Z*Jk dy\dy\
dxf _ dO.?, | ^ i o?'2F]
~~dt
(io) — — = H} — /ilSA/njm/sinto — k\ S Am2»îjSina) — k\ S A/^m/siruo,.
H' étant une fonction périodique de Z, que l'on peut regarder
comme entièrement connue. Pour que l'on puisse tirer de cette
équation x\ sous la forme d'une fonction périodique, il faut et il
suffit que les seconds membres des équations (io), développés en
séries trigonométriques, ne possèdent pas de termes tout connus.
Nous devons donc disposer des quantités k\ de manière à annuler
ces termes tout connus. Nous serions ainsi conduits à trois équa-
tions linéaires entre les trois quantités k\\ mais, comme le déter-
minant de ces trois équations est nul, il y aune petite difficulté et
je suis forcé d'entrer dans quelques détails.
Comme nous avons supposé plus haut que j>']=o pour l = or
nous aurons
k\=o;
nous n'aurons plus alors que deux inconnues k!2 et k{3 et trois
équations à satisfaire; mais ces trois équations ne sont pas dis-
tinctes, comme nous allons le voir.
Appelons, en effet, EJe terme tout connu de Hj, ces trois équa-
tions s'écriront (si l'on se rappelle que le signe de sommation x
se rapporte aux termes tels que ni\ = o)
Ei = o,
■ E2 = k\ SkA/n| sinio -+- k\ Vu Amsm.2 sin w,
E3 = k\ xAm2/?i3sin w -+- k\ x km\ sin w ;
les deux dernières des équations (i i) pourront aussi s'écrire
F -JM ^F'l , /-■ ^™
dT^i dw2 dm 3
• E Ai d»[Fi] , /f1 <P[Ft]
2 dm* dm* 3 dm l
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. \i~
De ces deux équations, on peut tirer k\ et £3, à moins que le hes-
siende [F4], par rapport àcr2 etw3, ne soit nul. Si l'on donne aux k]
les valeurs ainsi obtenues, les deux dernières équations (10) nous
donneront x\ et x\ sous la forme suivante
' *-! = £! + ci, xl = ti + ci,
les !•? étant des fonctions périodiques de t entièrement connues et
les C? étant de nouvelles constantes d'intégration.
Pour trouver x\ nous pouvons, au lieu d'employer la première
des équations (10), nous servir des considérations suivantes :
Les équations (1) admettent une intégrale
F = B,
B étant une constante d'intégration que je supp oserai développée
suivant les puissances de fi. en écrivant
B = B0+fjiB1-H{Ji»B, + .. ,
de sorte que l'on a
<ï>0 = B0, «P^Bi, *2=B,,
B0, B,, B2, . • • étant autant de constantes différentes.
Le premier membre de l'équation
$2 = B2
dépend des x\, desjK°, des x\ , des y\, de x\ et de x\, qui sont des
fonctions connues de £, et de x\ que nous n'avons pas encore cal-
culée. De cette équation, nous pourrons donc tirera^ sous la forme
suivante
& sera une fonction périodique de t entièrement déterminée etC^
est une constante qui dépend de B2, de C22 et de C|.
Nous pouvons conclure de là que la première des équations (11)
doit être satisfaite et par conséquent que ces trois équations (11)
ne sont pas distinctes.
Prenons maintenant les équations (5') et faisons-y k = 2; nous
obtiendrons trois équations qui nous permettront de déterminer
128 CHAPITRE III.
les constantes CJ, C^ et C? et d'où l'on tirera en outre les y? sous
la forme
yl = il-hkl, ^5 = 7,3 + *», yl = -il + kl
les y étant des fonctions périodiques de t entièrement connues et
les k étant trois nouvelles constantes d'intégration.
Reprenons ensuite les équations (4') en y faisant k = 3 ; si nous
supposons £, = o, nous pourrons tirer des trois équations ains
obtenues, d'abord les deux constantes k\ et k\, puis les x\ sous
forme
les £ étant des fonctions périodiques connues de t et les Cf étant
trois nouvelles constantes d'intégration.
Et ainsi de suite.
Voilà un procédé pour trouver des séries ordonnées suivant les
puissances de ja, périodiques de période T par rapport au temps
et satisfaisant aux équations (i). Ce procédé ne serait en défaut
que si le lies sien de F0 par rapport aux x® était nul ou si le
hessien de [F^par rapport à ra2 et ot3 était nul.
Démonstration directe de la convergence.
45. Il pourrait être utile de connaître une démonstration directe
de la convergence des séries que nous venons de former et dont
nous avions préalablement démontré, dans le n° 28, l'existence et
la convergence. Je donnerai d'abord cette démonstration directe
dans un cas particulier.
Soit
(0 ^J + ^/O^j)
une équation différentielle; nous avons vu au n° 2 que cette équa-
tion (considérée par M. Gyldén, puis par M. Lindstedt dans leurs
recherches sur la Mécanique céleste) peut être regardée comme un
cas particulier des équations de la Dynamique avec 2 degrés de
liberté seulement.
Je supposerai qnef(x,y) peut être développé suivant les puis-
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. I 2.9
sances croissantes dey, et que l'on a
foiff>f-2i • ■ ■ étant des fonctions de x que je supposerai périodi-
ques et de période iiz. Je supposerai de plus que la valeur moyenne
de/0 est nulle,
[/o]=o.
Cela posé, je vais chercher à développer y suivant les puissances
de p., de telle sorte que
y = yi ij- +72 {J---+-.. . +r« ^ + . . . .
En substituant cette valeur de y dans co, il vient
<? = <?o -+- !J-'f 1 -+- ■ • • "+- [-«■"?« -+- - • • ,
et les équations différentielles deviendront
d-.Yo d~yi d-y% d2yn
-d^=°> ~d^ = ^ -^-^ti. • ■•> -asr .= ?-!'
Nous voulons que j-,, 7*2» • • • soient des fonctions périodiques
de 5?. Cela sera possible, pourvu que les valeurs moyennes des
seconds membres soient nulles, c'est-à-dire que l'on ait
[?o] = Oi [?i] = o, ..., [cp„] = 0.
La première condition est remplie d'elle-même, car on a
î?o=/o, |>o] = [fol = 0.
D'autre part, il vient
9„ ne dépendant que dey,, y2, . . . , yn-\-
Soit [jK/z] la valeur moyenne de yn, et posons
y,i= rin-^[yn],
de telle façon que v\n soit une fonction périodique de x, dont la
valeur moyenne soit nulle.
H.P.-I. Q
l3o CHAPITRE III.
Cela posé, imaginons que nous ayons déterminé par un calcul
préalable
(2)
et, par conséquent aussi, jKn J)^? , JK«_i, et que nous nous pro-
posions de calculer r\n+i et [j«].
La relation [©„] = o peut s'écrire
[e„]-h[/^w] + [/1][7»] = o.
Dans cette équation [Brt] et [/"ri/a] peuvent être regardés comme
connus, puisque les quantités (2) sont connues; [f\] est une
constante donnée ; on peut donc en tirer [./«]■
On a ensuite
d2fn+i d2rin+l
dx2 dx'2
Si je pose
il viendra
on = % Amcosm« -i-\ Bm sin/nar,
'1»+i —
= — > cosmx — > — - sin .
^d m2 Jmad m'2
Les Tj, les [y] et les jk peuvent donc se calculer de la sorte par
récurrence.
Il résulte de là que, si <j> est une fonction périodique de x, telle
que l'on ait, en reprenant la notation du n° 20, complétée au n° 35,
<?n<ty, (arge***),
on aura a fortiori
rlll+1^<b, (arge*'*).
Nous écrirons dans ce qui va suivre
G = f—fo —f\y =fiy-i -H/373 -+- • • • •
de telle sorte que
u.( 0 j, H- [J.272 -4- [J.3JK3 -L • • • ) = 02 p.2 -+- 63 M-3 H- • • • -+- ^n :-»-" -»-
SOLUTIONS PERIODIQUES.
I3l
Cela posé, soit/' une fonction de x et dey de même forme que/',
c'est-à-dire telle que
/' = /o -h/'i y +/'272 -+- ■ • • i
/'„, f'\, fl, . . . étant des fonctions périodiques de x, et supposons
de plus que l'on ait
/</'(argj, e^).
Si nous posons ensuite
/' ( wi ■+■ ii2/2 -+- i^js -+- . . . ) = o'» -+- {a<p', -+- . . . + ja" <?;, + . . . ,
il viendra
Nous poserons également
v=f-f'o-Ay,
G'( Wi -H ^2j2 -H H3J3 +.-.)= 62 F ■+■■ 63 H3 +■ ■ • •+ VnV-n +■ ■ • •
d'où
6»<0».
Nous écrirons enfin
T
[7H
-x.
Soient maintenant y', ■/]' et z trois fonctions inconnues liées par
la relation
et développées suivant les puissances de [x, de sorte que
y'= v-y\ -i-^s/s ■+-•••'
l'= Fl'i -H t*" 'ï* H- - • - 1
Définissons ces fonctions par les équations suivantes
(3)
on trouvera tout d'abord
V= p/'to '1'-+--)
.s = X/i r/-+- X6'(a?, ï)'-(-^);
rii = ?o
l32 CHAPITRE III.
et comme on a, d'autre part,
d*rn
on en conclura
On trouve ensuite
et, d'autre part,
d'où
Il vient ensuite
et, d'autre part,
d'où
puis
et, d'autre part,
dx* ~ ?0'
1i<Vi(arge*te).
[ji]= jjO Ui'rnl
Ji</i-
r/2 = tt,',(^, /,)
Vi 9 ■< Ti o î
^2= ^/iV2-+-^'2(^7i)
d'où
0S]<*1, 72<j'2,
et ainsi de suite; la loi est manifeste, on aura
et
7<j' (a«'g^) e*'J>).
Si donc la série
f = V-ï\ ■+■ f**/« + P'/s + • • •
converge, la série
(4) y = v-x -+■ p*n -+- • • ■
convergera a fortiori. Il me reste donc à établir que la série y'
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. l33
converge j ou, ce qui revient au même, que les équations (3) peuvent
être résolues par rapport à 7/ et à z.
Or le déterminant fonctionnel relatif à ces équations (3) peut
s'écrire
OÇt,'— \xf\ z—lf\r'—W)
et sa valeur pour V== ; = ;j. = o est égale à 1 . Il n'est donc pas
nul et, par conséquent, d'après le théorème du n° 30, les équations
(3) peuvent être résolues.
Donc la série (4) converge. c. q. f. d.
Les équations traitées dans ce numéro sont un cas particulier
de celles qui ont fait l'objet du numéro précédent. Une démon-
stration directe tout, à fait analogue pourrait être donnée dans le
cas général. Nous y reviendrons plus loin.
Examen d'un important cas d'exception.
46. D'après ce que nous venons de voir, les principes du n° 42
se trouvent en défaut quand le hessien de F0 par rapport aux x
est nul.
Examinons donc le cas où ce hessien est nul, et plus particu-
lièrement le cas où F0 est indépendant de quelques-unes des
variables x.
Je supposerai, pour fixer les idées, qu'il y a quatre degrés de
liberté, que deux des variables x { et x2 entrent dans F0, que les
deux autres xs et xk n'y entrent pas, et enfin que le hessien de F„
par rapport à xx et à x2 n'est pas nul (le hessien par rapport à xKl
x-2i oc-i et x 4 est nul puisque -3— - = -3— - = o j. Pour jx = o, la solu-
tion générale des équations différentielles s'écrit
(0
les x\ et les nsi étant des constantes.
X-2 = %\,
X3 — X%, Xi —
x
0 v, — „0 /
y% =■ n\t-
+-TO-2, J'3 = TSS,
yw = ™k,
dF0
dx\ '
dFn
ni = n\ = 0,
1 34 CHAPITRE III.
Si x°t et x0o ont été choisis de telle sorte que n\T et /?°T soient
multiples de 271, la solution sera périodique de période T, et cela
quelles que soient les valeurs initiales x\, x\, rn,, ttjo, ra3 tlm,t.
Considérons maintenant une solution quelconque pour une
valeur quelconque de ^ et soient
(2) xt= x\ -t- 3/; yt = me H- 8$
les valeurs initiales des x-L et des yi pour t = o. Soient
Xi = x\ + 3,- + *{i, yi = ni T h- 3', + «!>;■ + ts;
les valeurs des Xi et des yi pour £ = T.
Pour que la solution soit périodique, il faut et il suffit que
l'on ait
( il,, = <L, = il3 = ik
(3)
/. = ib'_ = -V.. = d/.
Je remarquerai :
i° Que je puis toujours choisir l'origine du temps de telle façon
que la valeur initiale de y^ soit nulle, aussi bien pour la solution
périodique (1) que pour la solution qui correspond aux valeurs
initiales (2). On aura donc
^i= Pi = o;
20 Que F — G est une intégrale de nos équations différentielles
et que -, — n'est pas nul ( -j— est égal à «,]. Les équations (3) ne
sont donc pas distinctes et je puis supprimer la première d'entre
elles,
4*i = °>
3° Que pour ]x = o, on a identiquement
^2 = 'h = 4* = 'V-i — ^'4 = ° ;
que par conséquent ^2, <bA, <]/,, J/„, <]/.,, <j/, sont divisibles par jjl.
Je puis donc remplacer le système (3) par le suivant :
(4) fezife = **=*; = *;= ft = 4* =0.
ix <x {x ' •* ix [X
SOLUTIONS PÉRIOD[QUES. i35
Je me propose :
i° De déterminer
x\, x\, 7n2, m3 et wi,.
(x® et x\ sont déjà supposés déterminés et ttt, est supposé nul),
de façon que les équations (4) soient satisfaites pour
H- = o, P/ = o, PÎ = o;
2° De rechercher si le déterminant fonctionnel des premiers
membres du système (4) est nul, ou, en d'autres termes, si pour
p. = o la solution
P* = o, pi — o
est une solution simple de ce système, ou pour le moins une solu-
tion d'ordre impair.
Pour cela, il faut que nous recherchions ce que deviennent les
équations (4) pour p. = o.
Nous avons
" dF
h &
r1, r ' r/F ,
/ dx=> = I —, — <lt
.L ./„ dy.
d¥0
ou, puisque —7 — =c,
l 1 dy2
I-1 J0 dJi \ V- /
ou, pour pi =
= 0,
(5)
±= frpdl:
pour p. — o, on a
œt = x\ + p,-, yt = ni t^-me+ P;-,
«i = ! S ^-" — ! > «3 = 'U = 0.
Substituons ces valeurs des x, el. des y t- dans le second membre de
l'équation (5).
Si nous faisons de plus (3, = (32 = o, n, et n2 se réduisent à /i"
l3G CHAPITRE III.
et /i°, et la fonclion Fj devient une fonction périodique de t de
période T; c'est, en outre, une fonction de to2+(32, ^3+^,
TOi _j_ j^ qui est périodique et de période 2tt; enfin elle dépend
encore de .r" + p3 et x\ -f- (34. Nous pouvons écrire
Fj = 2 A cos(»i1jki -+- '«2 J2 + rn3ys -+- mkyk -r- A),
//?,, w2, ^3 et m/( étant des entiers, A et k des fonctions des Xi.
En effet, la fonction F4 est par hypothèse périodique de période
2 7T par rapport aux/,-.
Après la substitution, il vient
Fj= SAcos(<z*-+- P)
où
a = mj/ij-i- m2n5> P = £ h- m2(ra2-l- P'2) + /w3(ro3-+- [33 )+ m4(sT4 -h (3't).
Parmi les termes du développement de F,, je distingue ceux
pour lesquels a est nul et j'appelle R l'ensemble de ces termes, de
telle sorte que
R= SAcosp,
la sommation étant étendue à tous les termes pour lesquels on a
m\n\-T- m%n\ = o.
La fonction F, est une fonction périodique du temps de période T
et R n'est autre chose que la valeur moyenne de cette fonction,
de telle sorte que l'on a
TR= f Fidt,
ou, en diflérentiant par rapport à gj2,
mais on a
T
dR
dm*
f
•- 0
r/F,
dm-2
dt;
d¥{
d¥{
dy
JFi
dvy%
dy*
dm
2
dyi
L'équation (5) devient donc
<!/, dR
T;
dm-.
S 0 I, U T I 0 X S P É R I 0 D 1 Q U E S . 1 37
on trouverait de même
On trouve, par un calcul tout pareil,
iJ- \J- J0 (lxi J0 dx* V y- /
ou, pour a = o,
et de même
T dK
dxl
D'autre part, il vient
dV
»?T + +'*=-/ £r'
ou, pour u. = o,
On trouve de même
,1/2=(„2_„o)T.
Nous voulons d'abord que pour
(*— o, P/ = o, ?/ = <>
le système (4) soit satisfait. Or, si l'on a (3, = (32 = o, /?, et /?2 se
réduisent à n\ et «", <j/, et >l[2 se réduisent à o ; de sorte que deux
des équations (4) sont satisfaites d'elles-mêmes. Le système (4)
se réduit simplement à
dR d\\ rfR _ rfR _ dR _
dx\ dx\ dm ^ dm3 dm^
Ainsi, dans la fonction R, annulons les (3/ et les (3^.; considérons
ensuite R comme fonction de x\, x\, 717.,, rns, m/( ; si cette fonction
admet un maximum ou un minimum et qu'on donne aux variables
73
'h
V»
<l/4
— ?
5
f*
1 38 CHAPITRE III.
x\ et xsi les valeurs qui correspondent à ce maximum ou à ce mini-
mum, on satisfera aux équations (6).
Cette solution du système (6) nous conduit-elle à des solutions
périodiques existant encore pour les petites valeurs de [J-?
Il suffît pour cela que le déterminant fonctionnel des équations
(4) ne s'annule pas pour
H- = p< = pi = °-
Or d/( et <j>2 ne dépendent (quand on fait. \x = o) que de (3, et (32,
car F0 et ses deux diviseurs — nx et — n2 ne sont fonctions que
de x°t-\- fit et £•"+ |32.
Ce déterminant fonctionnel est donc le produit de deux autres.
i° De celui de <b\ et <!/2 par rapport à [3, et (32 (mais ce n'est autre
chose que le hessien de F0 par rapport à xK et x2, que nous sup-
posons différent de o).
2° De celui de
(7)
par rapport à
Ps, p*. pî» p;, pi-
Or les quantités (7) sont des fonctions de
x\-±$3, fl?J-Hp4, nr2+P'2, Tff,H-P'„ w4+p'4.
La dérivée de l'une quelconque des quantités (7) par rapport à
$i ou à [3j- est égale à sa dérivée par rapport à xf ou à ny'j.
Le déterminant cherché est donc le déterminant fonctionnel des
quantités (7) par rapport à
(8) x%, x\, nr2, nr3, 73t4.
Mais nous devons calculer les valeurs de ce déterminant pour
Mais, quand pi, (3; et (3;. s'annulent, les quantités (7) se réduisent
aux premiers membres des équations (6).
Notre déterminant n'est donc autre chose que le hessien de R
par rapport aux variables (8).
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. I09
■Si ce hessien n'est pas nul, nos équations différentielles admet-
tront encore des solutions périodiques pour les petites valeurs de \x.
Ce résultat peut encore s'énoncer autrement.
11 existera des solutions périodiques pour les petites valeurs de
a, pourvu que les équations (6) admettent une solution simple.
Mais il y a plus, il existera encore des solutions périodiques pourvu
que les équations (6) admettent une solution d'ordre impair.
Mais, d'après le n° 34, à un maximum de la fonction R corres-
pondra toujours une solution d'ordre impair des équations (6).
Donc, si la fonction R admet un maximum ou un minimum, nos
équations différentielles admettront des solutions périodiques pour
les petites valeurs de jj..
Solution de la deuxième sorte.
•47. Appliquons ce qui précède au problème des trois Corps, en
supposant d'abord que ces trois Corps se meuvent dans un même
plan, et occupons-nous de déterminer les solutions périodiques de
la deuxième sorte.
Adoptons les variables du n" 15, c'est-à-dire les variables
PL = A, P'L'=A', H.
r. h.
Une solution sera périodique si au bout d'une période A, A' et
H ont repris leurs valeurs primitives, et si /, /' et h ont augmenté
d'un multiple de 2 7t.
La fonction F est égale à
F0-h |jlF,h- u2F2 + . . .,
et F0 ne dépend que de À et de A'.
Si donc on suppose u = o et qu'on appelle
A-oj A0, H0,
'o} 'cm 'io
les valeurs initiales de nos six variables, quatre de ces six variables,
À, A', H et h seront des constantes et l'on aura
A = A0, A'= A' II = II(), h = //„•
140 chapitr n: Tir.
Si, de plus, on pose
r/F(, , dF0
n = j-r-, n •= , . >
<r/A0 t/A0
on aura
l = ni -+- Z0 j l' = n' t -±- 1'0 .
Donc, pour p. = o, si A0 et A'0 ont été choisis de telle sorte que
nT et n'T soient multiples de 271, la solution sera périodique de
période 21:, quelles que soient d'ailleurs les constantes H0, l0, l'aJh\-
\ oici la question que nous posons :
Est-il possible de choisir les constantes H0, /0, l0 et h0 de telle
sorte que, pour les petites valeurs de pi, les équations du mouvement
admettent une solution périodique de période T et qui soit telle
que les valeurs initiales des six variables soient respectivement
Ao+pi, A'0 + p„ H0+p3,
les Pi étant des fonctions de pi s 'annulant avec pi.
Pour résoudre cette question, il suffît d'appliquer les principes
du numéro précédent.
F, étant périodique en /, /' et A, nous pouvons écrire
Fj = 2 A cos(ml I -+- m2l' -h ?n3h -+- k),
A et k étant des fonctions de A, A' et H.
Remplaçons dans F, les six variables
A,
A', H,
l,
V, h
A0,
K ,
H0,
to-h nt.
l0 + n't,
ho,
par
il viendra
Fi = SAcos(ct/ ■+- (3),
OÙ
« = iny n •+- m<> n', fi = k -t- nii /0 -+- /n2 1'0 -+• m3 h0.
F, est une fonction périodique de t; soit R la valeur moyenne de
cette fonction, de sorte que
R -: X Vco$3,
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 1 4 1
la sommation étant étendue à tous les termes, tels que
a = o, ou nii n -H m^n' = o.
D'après les principes du numéro précédent, on trouvera les valeurs
cherchées de H0, l0, l'0 et h0 en résolvant le système
dR dR _ dR _ dR _
dR0 dl0 dl'0 dh0
Nous pouvons toujours supposer que l'origine du temps ait été
choisie de telle sorte que l0 = o.
D'autre part, d'après la définition de la fonction R, on a
dR , dR
dt0 dl0
On peut donc remplacer le système précédent par le système plus
simple
dR dR _ dR _
\"; dli0 dl'0 dhç
Il pourrait arriver que toutes les solutions du système (i) ne
conviennent pas; mais il y a des solutions qui conviendront cer-
tainement : ce sont celles dont l'ordre de multiplicité est impair, et
en particulier celles qui correspondent à un maximum ou à un
minimum véritable de R.
Pour établir l'existence des solutions de la deuxième sorte, il me
suffit donc de montrer que la fonction R a un maximum.
Or cette fonction R est essentiellement finie; de plus elle est
périodique en l'0 et h0 : elle dépend encore de H0 ; j'ajouterai
qu'elle est développable suivant les puissances de
(2) y/Ag — H02 et v/A'o2-(H0— Cj2,
C étant la constante des aires.
La fonction R ne sera donc réelle que si l'on a
(3) Hg<A02, (H0-C)2<A05,
et H0 devra toujours être compris entre ces deux limites. Je puis
l42 CHAPITRE III.
toujours choisir une variable <p, telle que H0 et les deux radicaux (2)
soient des fonctions doublement périodiques de cp.
Ainsi R est une fonction uniforme, périodique et finie, de trois
variables seulement (puisque A0, A'0 et C sont considérés comme
données, et que l0 = o), à savoir de £'0, h0 et o.
Cette fonction admet donc au moins un maximum et un mini-
mum, de sorte qu'il y a toujours au moins deux solutions pério-
diques de la deuxième sorte.
On sait que le développement de la fonction perturbatrice F,
ne contient que des cosinus, de sorte que la quantité que nous
venons d'appeler À" est toujours nulle.
Si donc on fait
fo — l'o = h0 — 0,
on aura
dR _ dR _
dl'0 dh0
il restera à satisfaire à l'équation
dR
ou, ce qui revient au même, à
dR _
T
Cela sera toujours possible, car R est une fonction périodique
de ce qui doit avoir au moins un maximum et un minimum.
Il existe donc toujours au moins deux solutions de la deuxième
sorte, pour lesquelles
lo = l'a = h0 =0.
Si u = 0, les valeurs initiales de /, /' et h sont donc nulles, ce
qui revient à dire qu'il y a conjonction symétrique.
Par un raisonnement tout pareil à celui du n" 4-0 (p. 102) on
en conclurait qu'il y a encore conjonction symétrique pour les
petites valeurs de p., et que, si au début de la période on a conjonc-
tion symétrique, il en est encore de même au milieu de la période.
Parmi les solutions périodiques de la deuxième sorte, il y en a
donc toujours qui admettent des conjonctions (ou oppositions)
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 1^3
symétriques au commencement et au milieu de chaque période.
Une difficulté pourrait toutefois se présenter et je suis obligé
d'en dire quelques mots.
La fonction R dépend de l'0, h0, H0, puisque nous considérons
A0 et A'0 comme donnés et que nous choisissons /0 nul.
La fonction R est périodique en l'0 et en h0 ; de plus, la troisième
variable H0 est soumise à certaines inégalités, par exemple à la sui-
vante
A0>H0.
Nous en avons conclu que la fonction R admet toujours un maxi-
mum et un minimum.
Mais on peut se demander ce qui arriverait si ce maximum était
précisément atteint quand H0 atteint une des limites qui lui sont
assignées par les inégalités (3).
Les conclusions du n° 46 seraient-elles encore applicables?
On pourrait en douter, car, si R atteint son maximum pour
H0 = A0 par exemple, la dérivée -777- n'est pas nulle, elle est au
contraire infinie.
Il est vrai que, pour le problème des trois Corps, on pourrait
vérifier sans peine que le maximum de R n'a pas lieu pour cette
valeur de H0; mais, comme ce cas pourrait se présenter avec d'autres
forces perturbatrices que celles que l'on envisage dans le problème
des trois Corps, il n'est pas sans intérêt de l'examiner de plus près.
Supposons, par exemple, que l'on considère les valeurs de H0 très
voisines de A0, nous pourrons adopter les variables du n° 17, c'est-
à-dire les variables
A, A', £*,
Appelons alors
Ao+Pi, A'0+(32, §;-J-p„
les valeurs initiales de ces six variables et cherchons si l'on peut
choisir ces valeurs initiales de telle façon que la solution soit pério-
dique, les (3; seront des fonctions de jjl qui devront s'annuler
avec [J..
l44 CHAPITRE III.
Pour cela, nous l'avons vu, il suffit de choisir
'' o > Ç o e^ *î o j
de telle façon que R soit maximum ou minimum; nous savons
d'autre part que A0 et A'0 doivent être regardés comme des données
et que l'on peut toujours supposer que l'0 est nul. Si R atteint son
maximum pour A0 = H0, avec les nouvelles variables, ce maximum
sera atteint pour
Éo =7lo=Q-
Mais cette fois il n'y a plus de difficulté, parce que R est une fonc-
tion holomorphe de £* et de -r\* développable suivant les puissances
de ces variables, tandis que la difficulté provenait avec les anciennes
variables de ce que R cesse d'être une fonction holomorphe de H0
pour A0 = H0 et est développable, non pas suivant les puissances
entières de A0 = H0, mais suivant celles de \/AQ — H0.
Les résultats du présent numéro subsisteraient donc alors même
que la fonction R atteindrait son maximum pour A0 = H0, ou plus
généralement quand H0 atteint l'une des limites qui lui sont assi-
gnées par les inégalités (■>).
Solution de la troisième sorte.
48. Cherchons maintenant à déterminer les solutions pério-
diques de la troisième sorte, c'est-à-dire celles pour lesquelles
les inclinaisons ne sont pas nulles.
Adoptons les variables du n° 16, c'est-à-dire
pL = A, p'i/=A', pr = il, p'r=H'3
1 J «- ) Ô ) S •
Supposons d'abord p. = o et soient
A0, A'0, II0, II 0,
les valeurs initiales de ces huit variables. Si A0 et A'0 sont choisis
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. [45
de telle sorte que
dA0 oJA'0
soient multiples de. 27c, la solution sera périodique, quelles que
soient les six. constantes
"o, H0, /0, i0, gç, g-Q.
Peut-on choisir ces six constantes de telle façon que, pour les
petites valeurs de p., les équations du problème des trois Corps
admettent une solution périodique de période T, qui soit telle que
les valeurs initiales des huit variables soient des fonctions de u.
qui se réduisent à
A0, A'0, H0, H'0,
/ /' tr o-'
<u> 'o' ou' oo-
pour [j. = o.
Nous opérerons comme dans le numéro précédent. Nous sup-
poserons d'abord que l'origine du temps ait été choisie de telle
sorte que /0 = o.
Ensuite nous formerons, comme dans le numéro précédent, les
fonctions Ft et R.
D'après les résultats des deux numéros précédents, nous devons
déterminer les cinq constantes H0, H'0, l'0, g0 et g'0 de façon à
rendre R maximum ou minimum.
A chaque maximum ou à chaque minimum de R correspondra
une solution périodique.
R considéré comme fonction de /'0, g0 et g'0 est une fonction
périodique de période 2 7t. D'autre part, H0 et H'0 sont assujettis à
certaines inégalités (3) que j'écrirai, comme au n° J8,
( |A0|>|Ho|, |A'0|>[H'0|,
(3)
| |H0[-|H'0|<C<|H0| + |H'0|.
Les deux variables H0 et H'0 ne peuvent donc varier que dans
un champ limité.
La fonction R admettra donc forcément un maximum et un
minimum auxquels devront correspondre des solutions pério-
diques.
II. P. - I. io
146 CHAPITRE III.
Une difficulté peut néanmoins se présenter, comme dans le
numéro précédent. Ne peut-il pas se faire que la fonction R atteigne
son maximum au moment où les variables H0 et H'0 atteignent les
limites qui leur sont assignées par les inégalités (3)? Qu'arrive-
t-il alors?
Supposons d'abord que le maximum soit atteint pour
H0 = A„.
Nous adopterons alors les variables du n° 18, c'est-à-dire
A. A', £*, H',
x*, r,
■5 1
■r *
Nous poserons, en conséquence,
l*=l0-h g0, ij£= /2(A0— H0)cos^0, '',o = V^Oo— H0)sin£-0.
Nous verrons alors que R atteint son maximum pour
?o = r/o = °>
et, comme Rest développable suivant les puissances de £* et r,*, la
difficulté sera levée.
Si donc le maximum est atteint pour H0= A0, il n'en sera pas
moins vrai qu'une solution périodique correspondra à ce maxi-
mum; il en sera encore de même pour la même raison si le maxi-
mum est atteint pour H0=: A'0.
Il reste à examiner le cas où le maximum serait atteint pour des
valeurs de H0 et H'0, satisfaisant à la condition
C = ±H0±H'0;
mais ce cas est celui où les inclinaisons sont nulles; si donc le
maximum est atteint pour de pareilles valeurs de H0 et H'0, on
retombe sur le cas des solutions de la deuxième sorte étudié dans
le numéro précédent. A un pareil maximum correspond donc
encore une solution périodique.
En résumé, nous avons démontré que la fonction R admet tou-
jours au moins un maximum et un minimum et qu'à chacun de
ces maxima et de ces minima correspond une solution périodique;
une difficulté subsiste encore cependant.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. ] 47
Les solutions de la troisième sorte que nous étudions ici com-
prennent, comme cas particulier, les solutions de la deuxième
sorte dont nous avons démontré plus haut l'existence.
On peut se demander s'il en existe d'autres; c'est ce qu'un
examen plus approfondi va nous apprendre. Nous verrons que la
fonction R a d'autres maxima et minima que ceux qui se produi-
sent quand les inclinaisons sont nulles, et par conséquent qu'il
existe des solutions de la troisième sorte distinctes de celles de la
deuxième sorte.
A cet effet, examinons de plus près la forme de la fonction R.
Nous avons à satisfaire, d'une part, aux relations
,,. dR dR dR
dl0 dga dg-0
d'autre part, aux relations
dR dR _
dH0 f/H0
Je dis qu'on satisfera aux conditions (4) en faisant
'0 = £u= ft'o — o>
de sorte qu'on n'aura plus qu'à satisfaire aux équations (5), c'est-
à-dire à rechercher les maxima et minima de R considérée comme
fonction de H0 et H'0 seulement.
J'observe, en effet, que R est de la forme suivante (si l'on sup-
pose, comme nous le faisons, /'0 = o, B = 9'),
R= SAcos(yi/'o + Y2^o-+-Y3^'o))
A dépendant de A0, A'0, H0, H'0.
Si donc on suppose
on aura à la fois
IL = Sn =
<m_ _ <m_ _ dR _
Imaginons que l'on change de variables en prenant pour variables
nouvelles les excentricités e et e', et les inclinaisons i et i', c'est-
ï48 CHAPITRE III.
à-dire en posant
~ = G0= Us/i — e'2, G'(, = L'0 /i — e'2 = -gr ?
0O = G0 cos i, 0'o = G'0 cos j',
de telle sorte que l'une des équations des aires devienne
(6) ^L0 y/i — e2 sin i -+- B'L'0 /i — e'2 sm t' = o,
et l'autre
(7) (3 L0 v/i — <?2 cos & + P'L'0 v^1 — e 2 cosi'= c.
Il s'agit maintenant de chercher les maxima de R considérée
comme fonction de e, e\ i et i', ces quatre variables étant suppo-
sées liées entre elles par les équations des aires (6) et (7). Nous
pouvons donc écrire les équations auxquelles nous serons conduits
et qui, jointes à (7), doivent déterminer e, e', i et i' sous la forme
suivante (où k désigne une quantité auxiliaire) :
dR ecosi
— = k B L0 — 1
de y/i — e2
-4 = &BL0sin y7! — e2,
i dR _ e'cosi'
T—, — A p L(, — -
1 ^p
I -r^ = & 6' L'0 sin. i'/i— e'2.
Est-il possible de satisfaire à ces équations? Pour nous en rendre
compte voyons quelle est la forme de la fonction R. J'observe
d'abord que cette fonction ne dépend de jet de i' que parleur dif-
férence i — i7, de telle sorte que l'on a
dR dR _
di di'
Ensuite R se présentera, sous la forme d'une série développée
suivant les puissances croissantes de e, e', i et i', de telle sorte que
le terme général du développement sera de la forme suivante (à un
coefficient près, ne dépendant que de L0 et L'0) :
e'^e'y-ii'j., l'y-, 003(7, 10 -h 7., /'„ -+- *(3g0 + Y*^'o)-
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. l49
De plus on devra avoir, ainsi que je l'ai dit plus haut,
'i Y i -4- rc'y2 = o
et, d'autre part,
] Yi -^ Y 2 1 < ^ -+- a2 H- a3 H- a4,
«l>lïi-t-ï»|l «2>|Y2-+-Y*|-
Je dis que les termes de R, pour lesquels y, et y2 ne seront pas
nuls à la fois, seront du troisième degré au moins par rapport aux
excentricités et aux inclinaisons, à moins que n ne soit multiple
! n — ;?'
de
En effet, soient deux nombres entiers y, et y2 qui peuvent être
positifs ou négatifs, mais qui ne sont pas nuls à la fois et qui satis-
font aux égalités
n Yi -+- n' y2 = o, | Yi -+- Y2 1 = °> 1 ou 1.
Si nous posons
Y'i-*-Y2— £> E = O±I0U±2,
il viendra
n' n
Ti=£^— -, Ys=Er— —•
Je vois d'abord que s ne peut être nul, sans quoLy< et y2 seraient
nuls à la fois. Comme, d'autre part, y, et y2 doivent être entiers,
et que s est égal à ± 1 ou à ±2, le nombre — — — ; devrait être
entier, ce qui veut dire que n devrait être multiple de — C'est
ce que nous ne supposerons pas.
Donc, pour calculer R jusqu'aux termes du deuxième ordre inclu-
sivement, il suffit de faire, dans F, , y, = y2 = o, c'est-à-dire de ne
conserver dans F, que les termes dits séculaires.
Or le calcul de ces termes a été fait depuis longtemps par les
fondateurs de la Mécanique céleste. Je me bornerai donc à ren-
voyer par exemple à la Mécanique céleste de M. Tisserand (t. I,
p. 4o6). On trouve alors
R = |A«»+ £B<"[e2-He'2 — (t — i"f-\ — $BMee'cos(gr0— tfo)+û-
Les coefficients A(0), B(l) et B(2) qui ne dépendent que de L„ et
CHAPITRE III.
L'0 sont définis dans l'Ouvrage cité de M. Tisserand et Q désigne
un ensemble de termes du troisième degré au moins par rapport à
e, e', i et i'.
La question est donc de rendre cette fonction R maximum ou
minimum en supposant que e, e' , i et i' sont liés par la relation
(7) (3L0 /1 — e2 cos? -+- (3'L'0 \/ 1 — e'2 cosi' = G.
Les équations (8) peuvent alors s'écrire (en supposant, comme
plus haut, /'„ = gQ = §'0 = <>)>
(9)
{BMe — |Bi«-e'+D|1 = *(PLoe + D,),
{B»)(iV 0 + D3 = A-(PL0i -f- D4),
iL0 y/i — e2 sini-H P'L'0 \/i — e'2 sin i'= o,
lBt«e'-iBf«)e + D7 = A(P'L'0e'+DB),
les D; désignant un ensemble de termes du second degré au moins
par rapport à e, e', i et i'.
Quant à l'équation (7), elle s'écrira
(10) [3L0(e2 + £») + P'L'0 (e'2 + f«) + D9 = p»,
p2 désignant une constante positive égale à
2pL0 + 2p'L'0 — 2C
et D9 désignant un ensemble de termes du troisième degré au
moins par rapport à e, e', i et i'.
Des équations (9) et (10) on peut tirer e, e', i et i' en séries déve-
loppées suivant les puissances croissantes de p, et cela de six ma-
nières différentes.
Posons, en effet,
e = Ep, e'=e'p, i == tp, i' = t'p;
substituons dans les équations (9), que nous diviserons par p, et
dans les équations (10), que nous diviserons par p2. Les deux
membres de ces équations seront alors développés suivant les puis-
sances croissantes de k, s, s', 1, 1/ et p.
J'ajouterai même que les deux membres de ces équations pour-
ront être développés suivant les puissances de p, z — su, z' — s'0J
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. l5l
'. — •.,), t/ — t'0, k — k0 (si ces quantités sont assez petites en valeur
absolue), quelles que soient les constantes e0, e'0, t0, t'0, k0.
Pour p = o, ces équations se réduisent à
(■O
iBW6-£B<«e'=*pL0e,
l-Bd's'— {B^e =k$'L'0s',
iB»)(l'-i)=ApL0ii
(pL0t -r- P'L'0 1'= o.
pLo(B> + .i»)H-p'L'0Xs'»-M'i)=i.
Les équations (i i) comportent six solutions, à savoir
k =
■4 UL0 P'L'
£ = O, l =
J'L'„
(12)
, _ r -0
/î = H-v/pp'L0L'0(pL0+p'L'0j,
1 - A J
A- = =4 B<i
-4-4
, -PU
(fr^m)' £ = £'=0' t =
A=-v/pp'LoLo.(pL0 + p'L'o),
k= ku
i = i' = o, e = s„ e'= B'n
k = —ku
l = i' = 0, £ = — Si, s' = — £', ,
k = k,,
i = t' = o, e= £2, e'= e'2,
k = k2,
i = i' = o, £ = —£,, e'= — e'«.
P'L'o
Chacune de ces sixsolutions est simple, d'oùnous pouvons conclure,
d'après ce que nous avons vu au n° 30, que l'on peut de six manières
différentes développer e, s', '. et >,', et par conséquent e, e', i et ?',
suivant les puissances croissantes de p.
Nous pourrons donc écrire
(i3) e=/lix(p), e' = /j,x(p), »=/b,x(p), *' = /u(P)>
J'indice )*. pourra prendre les valeurs i, 2, 3, 4? 5 et 6; on prendra
X=i, quand on prendra pour point de départ la première des
solutions (12); on prendra X = 2 quand on choisira pour point de
départ la seconde des solutions (12) et ainsi de suite.
Des six développements (i3), les quatre derniers doivent être
rejetés, car ils donnent
l52 CHAPITRE III.
et les solutions périodiques auxquelles ils conduiraient ne différe-
raient pas des solutions de la seconde sorte étudiées au numéro
précédent. Mais les deux premiers peuvent être conservés et con-
duisent à des solutions périodiques nouvelles pour lesquelles les
inclinaisons ne sont pas nulles, et que l'on peut appeler solutions
de la troisième sorte.
Les deux développements ne conduisent pas d'ailleurs à deux
solutions périodiques réellement distinctes.
Nous avons étudié plus spécialement les solutions pour lesquelles
on a
lo = go = ff'o ;
ces équations expriment qu'il y a conjonction symétrique au début
de la période dans le cas de p. — o.
Un raisonnement, tout semblable à celui du n° -40, montrerait
que, pour toutes les valeurs de u., il y a encore conjonction symé-
trique au début et au milieu de chaque période.
Gela ne veut pas dire qu'il n'existe pas également des solutions
périodiques de la troisième sorte pour lesquelles il n'y ait pas de
conjonction symétrique; il pourrait se faire, en effet, que la fonc-
tion R admît d'autres maximaou minima que ceux qui correspon-
dent au cas de l'0= g0 — g'0 = o. Il y aurait donc lieu de revenir
sur cette question.
Applications des solutions périodiques.
49. Il est, comme nous l'avons dit, infiniment peu probable que,
dans aucune application pratique, les conditions initiales du mou-
vement se trouvent être précisément celles qui correspondent à une
solution périodique. Il semble donc que les considérations expo-
sées dans ce Chapitre doivent nécessairement rester stériles. Il n'en
est rien; elles ont déjà été utiles à l'Astronomie et je ne doute pas
que les astronomes n'y aient souvent recours à l'avenir.
Je montrerai dans le Chapitre suivant comment on peut prendre
une solution périodique comme point de départ d'une série d'ap-
proximations successives, et étudier ainsi les solutions qui en dif-
fèrent fort peu. L'utilité des solutions périodiques paraîtra alors
évidente.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. l53
Mais je veux, pour le moment, me placer à un point de vue un
peu différent.
Supposons que, dans le mouvement d'un astre quelconque, il se
présente une inégalité très considérable. Il pourra se faire que le
mouvement véritable de cet astre diffère fort peu de celui d'un astre
idéal dont l'orbite correspondrait à une solution périodique.
Il arrivera alors assez souvent que l'inégalité considérable dont
nous venons de parler aura sensiblement le même coefficient pour
l'astre réel et pour cet astre idéal; mais ce coefficient pourra se
calculer beaucoup plus facilement pour l'astre idéal dont le mouve-
ment est plus simple et l'orbite périodique.
C'est à M. Hill que nous devons la première application de ce
principe. Dans sa théorie de la Lune, il remplace ce satellite dans
une première approximation par une Lune idéale, dont l'orbite
est périodique. Le mouvement de cette Lune idéale est alors celui
qui a été décrit au n" 41, où nous avons parlé de ce cas particulier
des solutions périodiques de la première sorte, dont nous devons
la connaissance à M. Hill.
Il arrive alors que le mouvement de cette Lune idéale, comme
celui de la Lune réelle, est affecté d'une inégalité considérable bien
connue sous le nom de variation; le coefficient est à peu près le
même pour les deux Lunes. M. Hill calcule sa valeur pour sa Lune
idéale avec un grand nombre de décimales. Il faudrait, pour passer
au cas de la nature, corriger le coefficient ainsi obtenu en tenant
compte des excentricités, de l'inclinaison et de la parallaxe. C'est
ce que M. Hill eût sans cloute fait s'il avait achevé la publication
de son admirable Mémoire.
Voici un autre cas qui se présentera souvent et sur lequel je
désirerais attirer l'attention. Nous avons vu plus haut que les solu-
tions périodiques de la première sorte cessent d'exister quand le
rapport des moyens mouvements n et n' est égal à
n j — i
-, = ■ • — '
11 J
j étant un entier; c'est-à-dire quand — -- — est égal à un entier /.
1 n — n °
Mais si le rapport-; > sans être entier, est très voisin d'un
r r 11 — a
entier, la solution périodique existe et elle présente alors une iné-
1 54 CHAPITI1E III.
ealité très considérable. Si les conditions initiales véritables du
mouvement diffèrent peu de celles qui correspondent à une sem-
blable solution périodique, cette grande inégalité existera encore
et le coefficient en sera sensiblement le même-, on pourra donc,
avec avantage, en calculer la valeur par la considération des solu-
tions périodiques.
C'est ce qu'a fait M. Tisserand {Bulletin astronomique, t. I1J,
p. 425) dans l'étude du mouvement d'Hypérion (satellite de
Saturne). Le rapport du moyen mouvement de ce satellite à celui
de Titan est en effet très voisin de f .
Les mêmes considérations sont applicables à celles des petites
planètes dont le moyen mouvement est à peu près double de celui
de Jupiter, et qui ont été l'objet d'un remarquable travail de
M. Harzer, et à la planète Hilda, dont le moyen mouvement est à
peu près égal à | fois celui de Jupiter.
M. Tisserand signale, en outre, dans le travail que nous citons,
le cas d'Uranus et de Neptune où le rapport des mouvements est
voisin de |. Dans tous ces cas, il existe une inégalité importante
et l'étude de cette inégalité peut être facilitée par la considération
des solutions périodiques de la première sorte.
Au contraire, les solutions périodiques de la deuxième et de la
troisième sorte n'ont pas encore reçu d'applications pratiques ;
tout indique cependant qu'elles en auront un jour, et c'est ce qui
arriverait si les prévisions de Gauss au sujet de Pallas venaient à
se confirmer.
Satellites de Jupiter.
50. Mais l'exemple le plus frappant nous est fourni par Laplace
lui-même et par son admirable théorie des satellites de Jupiter.
Il existe, en effet, de véritables solutions périodiques de la pre-
mière sorte quand, au lieu de trois corps, on en considère quatre
ou un plus grand nombre. Considérons, en effet, un corps central
de grande masse et trois autres petits corps de masse nulle circu-
lant autour du premier conformément aux lois de Kepler. Imagi-
nons que les excentricités et les inclinaisons soient nulles, de telle
façon que les mouvements soient circulaires. Supposons qu'il y
ail, entre les trois movens mouvements n, n' et n" , une relation
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. I 55
Linéaire à. coefficients entiers
a n -+- °j/i'+ y »" = o,
a, [3 et y étant trois entiers, premiers entre eux, tels que
a ■+- p -+- y =o,
on pourra trouver alors trois entiers X, )/ et )/' tels que
aX -+- pX'-r- yX" — o
et on aura
/!=ÀA + B, n' = X'A .+ B, n" = X"A -+- 13,
A et B étant des quantités quelconques.
Au bout d'un temps T, les longitudes des trois corps auront
augmenté de
XAT + BT, X'AT-hBT, X"AT + BT,
et les différences de longitude du second et du troisième satellite
avec le premier auront augmenté de
(X — X')AT, (X-X")AT.
Si donc on choisit T de telle sorte que AT soit multiple de 2-,
les angles formés par les rayons vecteurs menés du corps central
aux trois satellites auront repris leur valeur primitive. Ainsi la
solution considérée pour m = o est périodique de période T.
Le problème comportera-t-il encore une solution périodique de
période T quand on tiendra compte des actions mutuelles des trois
petits corps, et que leur mouvement ne sera plus képlérien, ou
en d'autres termes quand on donnera au paramètre [i. non plus la
valeur O, mais une valeur très petite?
Une analyse toute semblable à celle du n° 40 prouve qu'il en
est effectivement ainsi; il y a une solution périodique de période T
analogue aux solutions de la première sorte et où les orbites sont
presque circulaires. Les trois petits corps sont, tant au début
qu'au milieu de chaque période, en conjonction ou en opposition
symétrique.
IJl) CHAPITRE III. .
Laplace a démontré que les orbites de trois des satellites de
Jupiter diffèrent très peu de celles qu'ils suivraient dans une
pareille solution périodique, et les positions de ces trois petits
corps oscillent constamment autour des positions qu'ils auraient
dans cette solution périodique.
Solutions périodiques dans le voisinage d'une position d'équilibre.
51. Les solutions périodiques dont il a été question jusqu'ici
ne sont pas les seules dont il soit possible de démontrer l'existence.
Ainsi le problème des trois Corps comporte des solutions pério-
diques de la nature suivante : les deux petits corps décrivent autour
du grand des orbites très peu différentes de deux ellipses képlé-
riennes E et E'; à un certain moment, ces deux petits corps pas-
sent très près l'un de l'autre et exercent l'un sur l'autre des pertur-
bations considérables; puis ils s'éloignent de nouveau et décrivent
alors des orbites qui se rapprochent beaucoup de deux nouvelles
ellipses képlériennes E( et E', , très différentes de E et de E'. Les
deux petits corps s'écartent très peu des ellipses E, et E', jusqu'à
ce qu'ils se trouvent encore une fois très près l'un de l'autre.
Ainsile mouvement est presque képlérien, sauf à certains moments
où la distance des deux corps devient très petite et où il se produit
des perturbations très considérables, mais de très courte durée.
Il peut aiTiver que ces sortes de collisions se reproduisent pério-
diquement et de telle sorte qu'au bout d'un certain temps les deux
corps se retrouvent sur les ellipses E et E'. La solution est alors
périodique. Je reviendrai plus tard sur cette sorte de solutions
périodiques qui diffèrent complètement de celles que nous avons
étudiées dans ce Chapitre.
Je réserverai également à un autre volume les solutions pério-
diques que j'ai appelées du second genre et que j'ai définies dans
mon Mémoire du t. XIII des Acta mathematica, mais dont
l'étude ne peut précéder celle des invariants intégraux.
Il est toutefois une catégorie de solutions périodiques dont la
théorie se rattache à celle des solutions du second genre, mais
dont je veux cependant dire quelques mots ici, quitte à y revenir
avec plus de détails en temps et lieu.
SOLUTIONS PERIODIQUES.
157
Soit
(0
dt
dx2
X2,
dxn
dt
= X,
an système d'équations différentielles. Je suppose que les X/ sont
dévéloppables suivant les puissances croissantes de x{, x2, • • • , x„
et d'un paramètre pu
Je suppose de plus que pour
X\ = a?2 ^= . . • = •#« = o
on ait à la fois (et quel que soit u)
Xt — X2 = . . . = X„ = o.
Alors le système (i) admettra comme solution particulière
Tl = 0, Xv = O, ..., Xn, = O,
et comme les valeurs de x{, x2-, •-., #« sont constantes, cette
solution pourra être regardée comme une solution périodique de
période quelconque.
Je me propose d'étudier les solutions périodiques qui en dif-
fèrent fort peu.
Soient [3,, J32, . ■ ., fin les valeurs initiales de xt, x-2, . . ., x/n
soient '|, + (3,, <b2 -h (32, • • • -, '\n + $n les valeurs de ces mêmes
variables pour t = T.
On peut développer J>,, <L25 • • • •> ^«> suivant les puissances de
Pi, Pa, • • -, P« et p..
Considérons l'équation suivante en S
rfx, -s rfX,
tfX. rfX,
rfX/t
dxx
dx=>
rf*Xa
dx»
dX,
doc,
— S
où l'on suppose qu'on ait fait
p. = .n = ;r2 = • • ■ = #« = o.
I 58 CHAPITRE III.
Si cette équation n'a pas de racine multiple, j'appellerai S, ,'S2,
S« ses n racines.
On vérifie alors que le déterminant fonctionnel des <b par rap-
port aux (3, quand on y fait
JJL = [},= f$2 = ...= P„ = o,
devient égal à
A = (eS1T_I)(eSîT _i)... (eS„T_1)i
Pour que la solution considérée soit périodique de période T, il
faut et il suffit que l'on ait
(■>) ^i = 'h = ■ • ■= tyn = °-
Ce système comporte une solution qui est évidente et qui est la
suivante :
(3) ^=pa = ...= p„ = o.
Cela ne nous apprend rien de nouveau, puisque nous savons déjà
que xt = x2 = • ■ • = xn = o peut être regardée comme une solu-
tion périodique des équations (i). En dehors de cette solution
périodique évidente, ces équations en admettent-elles d'autres qui
en soient distinctes tout en en différant très peu? En d'autres
termes, les équations (2) peuvent-elles être satisfaites quand on y
substitue à la place des (3 des fonctions de j., qui sans être iden-
tiquement nulles, s'annulent pour u. = o?
Si le déterminant A n'est pas nul, la solution (3) est pour u. = o
une solution simple du système (2); donc, en dehors de la solu-
tion (3), le système (2) ne pourra être satisfait par des fonctions [3
s'annulant avec jj..
Si, au contraire, le déterminant A s'annule, on pourra trouver
d'une ou de plusieurs manières des séries convergentes ordonnées
suivant les puissances fractionnaires de [J., s'annulant avec cette
variable et qui, substituées à la place des [3;, satisfont aux équa-
tions (2). Les séries ainsi définies ont-elles leurs coefficients réels?
C'est ce qu'une discussion spéciale, sur laquelle je reviendrai
quand je traiterai des solutions périodiques du second genre,
pourrait seule nous apprendre; si ces séries ont leurs coefficients
réels, elles définissent une catégorie nouvelle de solutions pério-
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. 1 5g
diques qui existent pour les petites valeurs de [Ji et pour lesquelles
x{, x-2, ... et xn ne prennent jamais que de très petites valeurs.
Pour que A s'annule, il faut et il suffit que l'un de ses facteurs
s'annule, c'est-à-dire que l'on ait
e8iT = lj
S; étant une des racines de l'équation en S. Pour que cela soit
possible, il faut que S; soit imaginaire; l'équation en S admettra
alors la racine imaginaire conjuguée S y et on aura encore
ce qui montre que deux des facteurs de A s'annuleront à la fois.
Lunes sans quadrature.
o*2. Comme application, reprenons les équations de M. Hill
Cl) • A* = £* -4- ÏJ».
I d'2 71 (/c, LUT]
— r -h2«-r-h£v=o
dP- dt r3
Ces équations sont satisfaites si l'on fait
' 3«*
On voit que ç et y\ sont alors des constantes; les équations (2)
peuvent être regardées comme définissant une solution périodique
des équations (1).
Il est aisé d'apercevoir la signification astronomique de cette
solution. L'équation 71 = 0 signifie que la Lune est constamment
en conjonction ou en opposition, et la seconde des équations (2).
signifie que la distance de la Lune à la Terre est constante. Cette
solution périodique n'est donc autre chose que celle qu'a définie
Laplace dans sa Mécanique céleste, Livre VI, Chapitre X.
Mais nous nous proposons de déterminer les solutions pério-
diques qui en diffèrent fort peu, en appliquant les principes du
numéro précédent.
l6o CHAPITRE III.
Pour cela commençons par supposer que l'unité de longueur ait
été choisie de telle sorte que
o— = i, lJ- = 3«2.
et que l'unité de temps ait été choisie de telle sorte que
n = i -+- a,
a étant un paramètre très petit.
Si nous posons £ = i -4- x, le système (i) peut être remplacé par
le suivant, qui est analogue au système (i) du numéro précédent.
dx , dx' ., . , , „ . >„, x/ i \
— =.r' -^- = a(n-a)r, + o(i -I- a)20 -+- i) ( ~; — ' )'
Si nous formons ensuite l'équation en S du numéro précédent il
vient
S4 — i S2 — 27 — o.
Cette équation admet deux racines réelles et deux racines imagi-
naires
Si = / — 1 y /a8 — 1,
S2 = — /— 1 V /'-*8
Si alors nous prenons
VVÏS
il vient
Le déterminant A du numéro précédent est donc nul.
On peut donc former des séries ordonnées suivant les puissances
fractionnaires de u, (ici ces séries seraient ordonnées suivant les
puissances entières de y/ p.) et qui, substituées à la place des (3,, satis-
font aux équations (2) du numéro précédent. On vérifierait (et j'y
reviendrai plus loin) que les coefficients de ces séries sont réels.
Les équations (1) de M. Hill admettent donc des solutions périb-
SOLUTIONS PÉRIODIQUES. iGl
diques peu différentes de Ja solution (2). Dans ces solutions, ri
reste très petit et la Lune, par conséquent, est toujours presque en
opposition (ou en conjonction). M. Hill a donc eu raison d'annoncer
qu'on peut imaginer une classe de satellites qui ne pourront jamais
être en quadrature; seulement le procédé par lequel il avait cru
pouvoir arriver à un résultat, qu'il avait pour ainsi dire deviné,
n'était en aucune façon capable de l'y conduire ; car cette classe de
satellites n'est pas, comme il l'avait cru, la continuation analytique
de celle qu'il avait étudiée d'abord d'une façon si approfondie et
si brillante.
J'ajouterai que, dans cette catégorie de solutions périodiques,
la Lune se trouve en opposition symétrique au commencement et
au milieu de chaque période.
H. P. — 1.
CHAPITRE IV.
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES.
Équations aux variations.
53. H y a peu de chances pour que, clans aucune application, les
conditions initiales du mouvement soient exactement celles qui
correspondent à une solution périodique; mais il peut arriver
qu'elles en diffèrent fort peu. Si alors on considère les coordonnées
des trois corps dans leur mouvement véritable, et, d'autre part,
les coordonnées qu'auraient ces trois mêmes corps dans la solution
périodique, la différence reste très petite au moins pendant un
certain temps et l'on peut, dans une première approximation,
négliger le carré de cette différence.
Soit
clxi ,r . .
(i) — = X/ U = i, 2, ..., n)
un système d'équations différentielles où les X; sont des fonctions
données de #,, x2, • • • , xn-
Soit
(ibis) ^i = rfi(0, X2 = <?z(t), ■•■-, ■x,l=o,l(t)
une solution quelconque de ces équations que nous appellerons
solution génératrice.
Soit
(i ter) a?i=*<pi(£)4-£i3 &*.= «aC*)-*- jjs> • ••> #« = ?«(0 + s»
une solution peu différente de la première.
Si l'on néglige les carrés des ç, on pourra écrire
, x d\i dXi t dXt t d\( v , . .
M dt = d^ Çl+ dœ, ^■■•^ dTn ^ (t= '' 2' ■- ,l)-
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. [63
Les équations (2) seront ce que nous appellerons les équations
aux variations des équations (1). On conçoit qu'on paisse dans
une première approximation se servir de ces équations aux varia-
tions pour déterminer les ç.
Ce qui précède suffît pour faire comprendre l'importance de
ces équations aux variations. Nous allons donc en faire une étude
détaillée, en insistant surtout sur les équations aux variations des
équations de la Dynamique.
54. Reprenons les équations (1) du numéro précédent et les
équations (2) qui en sont les équations aux variations.
Quand on connaît une solution des équations (1) contenant un
certain nombre de constantes arbitraires, on peut en déduire des
solutions particulières des équations (2).
Supposons, en effet, que les équations (1) soient satisfaites quand
on y fait
x\ = <pi(*5 hx, K, • ••> hp),
, Xî = o%(t, hu lu, hp),
" I •
l xn = <[>»(*> hu h2, . . ., hp).
Je suppose que la solution génératrice s'obtienne en faisant dans
ces équations (3)
h\ = h% = . . . = hp = o,
où A|, h2, . . . , hp sont/? constantes arbitraires.
Il est clair que les équations (2) admettront les p solutions par-
ticulières
t _ dyi _ <r/'f, don
U~thx' ^-dhC •'*' U=dhi'
do y do. 2 don
dlu dlu dlu
do\ ^ do<z dotl
dh„ " dhn l dh,
[l faut, bien entendu, que dans ces dérivées -j~- on fasse après
j 64 CHAPITRE IV.
la diflférentialion
hi= h2=. . .= hp =o.
Supposons maintenant que l'on connaisse une intégrale des équa-
tions (i), et soit
F(a"i, x2, . . ., x„)= const.
cette intégrale.
On aura, pour la solution (i bis),
F[?1(0, o2(t), ..., o,l(t)] = c,
et, pour la solution (i ter),
F'[«pi(0-»-5i. <p«(0 + Ss. •••> ?»(0 + 5n]= c'>
c et d étant deux constantes numériques.
Si nous supposons que les \ soient très petits, il en sera de
même de c' — c et, si l'on néglige les carrés de ces quantités, il
vient
W ^^+^^+--î-S-Ç- = C~C = C0I,8t"
Dans les dérivées partielles -= — il faut, bien entendu, faire après
la diflerentiation
#l=<?l.(Oi &i = <fi(t) ..., Xn = <?n(t).
L'équation (4) nous donne alors une intégrale des équations (2);
il importe d'observer que cette intégrale contiendra en général le
temps explicitement.
Ainsi, si l'on connaît une intégrale des équations (1), on peut en
déduire une intégrale des équations (2).
Application à la théorie de la Lune.
5o. J'ai parlé plus haut, au n° 53, des applications possibles des
équations aux variations et de leur utilité pour l'Astronomie. Un
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. (65
exemple frappant nous en est fourni par l'admirable théorie de la
Lune, de M. Hill.
J'ai dit au n° 41 comment ce savant astronome, après avoir
formé les équations du mouvement de la Lune, étudie en détail
une solution particulière de ces équations qui [diffère assez peu de
la solution correspondant aux véritables conditions initiales du
mouvement. Cette solution est périodique et de celles que j'ai
désignées dans le Chapitre précédent sous le nom de solutions de
la première sorte.
S'en tenir à cette solution, cela revient à négliger à la fois non
seulement la parallaxe et l'excentricité du Soleil, mais les inclinai-
sons des orbites et l'excentricité de la Lune.
Néanmoins cette première approximation nous fait connaître
assez exactement, ainsi que je l'ai dit au n° 49, le coefficient de
l'une des plus importantes inégalités de la Lune connue sous le
nom de variation.
Soient maintenant
xl=ol(t), ,r2=c22(£), xz = cpo(C) = o
les coordonnées de la Lune dans cette solution particulière pério-
dique.
Soient
xt= «p/(*)+Ç/
les véritables coordonnées de la Lune.
Dans une deuxième approximation, M. Hill néglige les carrés
des £ et il arrive ainsi à un s}rstème d'équations différentielles
linéaires. En d'autres termes, il forme les équations aux variations
en prenant pour solution génératrice la solution périodique qu'il
avait d'abord étudiée.
Néanmoins cette seconde approximation lui donne quelques-
uns des éléments les plus importants du mouvement delà Lune, à
savoir le mouvement du périgée, celui du nœud et le coefficient
de Vévection.
A la vérité, les résultats ne sont publiés qu'en ce qui concerne
le mouvement du périgée [Cambridge U. S. A., 1877, et Acla
mathematica, t. VIII), mais le chiffre obtenu est extrêmement
satisfaisant.
166 CHAPITRE IV.
Équations aux variations de la Dynamique.
06. Soit F une fonction d'une double série de variables
yu 72, • -, yn
et du temps t.
Supposons que l'on ait les équations différentielles
dxi _ d¥ dyt _ _ d¥
^ ~dt ~~ dy~i ~dt ~ dx~i'
Considérons deux solutions infiniment voisines de ces équations :
xu x2, ..., xn, yu y-i, ..., Yn,
qui servira de solution génératrice et
a?i-î- |i, #2 +£2, ••-, a?n-+-?n, 7i+ï)i, 72+^12, •••, 7«-+-Ti«;
les | et les ^ étant assez petits pour qu'on puisse négliger leurs
carrés.
Les £ et les 7] satisferont alors aux équations différentielles
linéaires
(£^= y *f t. , y diF r.
1 ^ jLàiidyidxk l ^àkdytdyk ' '
( ~d7 ~" ~~ ZàklIxTàlc',- J;~ Zàkdxidyk f,k'
qui sont les équations aux variations des équations (1).
Soit £j-, r^- une autre solution de ces équations linéaires, de sorte
que
(a')
[ d& = y rf*F y d*F
j rff £àkdyidxk- Zdkdyidyl,k''
\ c^ii - _V d2F V — V rf2F »
l dt £àkdxj,dxk e ^dkdxtdyk
Multiplions les équations (2) et (2') respectivement par 7^., — ç'f-.
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES. 167
i\i, %[ et faisons la somme de toutes ces équations, il viendra
U dt
1 ^lii _ d%1
1 dt r"' dt
d*F
-1
v/2/,(br//^^
Xi 'dt ,
, r/2F „ „, d*Y
1*1* ,, ,„., -+- \k\i
y2
,, d'~F
dyi dxk
1*1*
1 dytcfyk
d*F
dy£ dyk
■+-E/&-
tf*F
d.X( dxk
1*;/
5 il'*
<5fo?; Û?JK*
_#F_
OU
d
^7rt[r''^~^r"'] = 0
ou enfin
( 3 ) l'i 5i — 5 '1 1i + 1 2 5s — 52 I2
1»5* — 5»1« = const.
Voilà une relation qui lie entre elles deux solutions quelconques
des équations linéaires (2).
11 est aisé de trouver d'autres relations analogues.
Considérons quatre solutions des équations (2)
Çi> Çï» Ci» Ci:
11! In 1i; 1t
Considérons ensuite la somme des déterminants
h 51 53 57
1» il i2 i?
5/.- 5 à- 51 5 a
1* 1* 1* 1*
où les indices î et A' varient depuis 1 jusqu'à /i. On vérifierait sans
peine que cette somme est encore une constante.
Plus généralement, si l'on forme à l'aide de ip solutions des
équations (2) la somme de déterminants
2airta ...flp|ç«1ï]a1Ça2'lflrt2 • • • Ç/i^TQrtp |
(au a%, . .., ap = 1, 1, . . ., n),
cette somme sera une constante.
En particulier, le déterminant formé par les valeurs des 111
quantités £ et r\ dans in solutions des équations (2) sera une
constante.
Ces considérations permettent de trouver une solution des équa-
l(58 CHAPITRE IV.
tions (2) quand on en connaît une intégrale et réciproquement.
Supposons, en effet, que
h = <*i, v = Pj
soit une solution particulière des équations (2) et désignons par £,
et i\i une solution quelconque de ces mêmes équations. On devra
avoir
s (£*■?»• — 1/a«) = const.,
ce qui sera une intégrale des équations (2).
Réciproquement, soit
SA^+SB^= const.
une intégrale des équations (2), on devra avoir
2dki yp dBt V A / V d2F > _V d2F \
i clt ^'"Zài dt T[i^Zài tyZlkdyidxk^ ' ZàkdytdyiJ^)
~2, B/ (2* ~ckcUk ^ ^Ïàk-d^dy-k T'*) = °'
d'où en identifiant
dAj = y d'-F A _^y ^F R
c/£ Jmdkdyicdxi ^^kdxkdxi "
«ft " 2dkdykdyt k~* ' 2dkdxkdyt *'
ce qui montre que
\i — B,, 7]/= — A/
est une solution particulière des équations (2).
Si maintenant
4>(37, jKj'j 0 = const.
est une intégrale des équations (1),
sera une intégrale des équations (2), et par conséquent
d<P d<P
dyi u~ dxi
Ci — ~j77>
sera une solution particulière de ces équations.
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 169
Si<ï> =1 const., &\ = consl. sont deux intégrales des équations (i),
on aura
"ri / d<P <-/*! d<i> d^i \ _
jnmà \ dxi dyt djt dxt I
C'est le théorème de Poisson.
Considérons le cas particulier où les x désignent les coordonnées
rectangulaires de n points dans l'espace; nous les désignerons par
la notation à double indice
X[i, X^f, X^i,
le premier indice se rapportant aux trois axes rectangulaires de
coordonnées et le second indice aux n points matériels. Soit mi
la masse du ilime point matériel. On aura alors
dlxi-; dV
dt1 dx/ct
V étant la fonction des forces.
On aura alors pour l'équation des forces vives
Posons ensuite
Jki = mi
dxki
dt
d'où
(3)
F=yzk
— v =
- const.
et
(O
dx/ci d¥
dt dyid
dyki
dt
d¥
dx/ci
Soit
(4) Xki = ?Ai( 0, ïki = m.ty'ki( 0
une solution de ces équations (i'), une autre solution sera
Xki = <?ki (t-r-h), y ki = mi o'/ci (t-i- h),
h étant une constante quelconque.
170 CHAPITRE IV.
En regardant 11 comme infiniment petit, on obtiendra une solu-
tion des équations (2') qui correspondent à (Y) comme les équa-
tions (2) correspondent à (1)
%ki — h cp},/ (t)— h - — - , 7] /,.,- = hnxi <s>'ki (£)■== h - — ■ ,
m i cix/ci
h désignant un facteur constant très petit que l'on peut supprimer
quand on ne considère que les équations linéaires (2').
Connaissant une solution
- ■- - —
m ' dx
de ces équations, on peut déduire une intégrale
7 — —7 -t- \ = const.
Amà 111 Âad (IX
Mais cette même intégrale s'obtient très aisément en difFérentiant
l'équation des forces vives (3).
Si les points matériels sont soustraits à toute action extérieure,
on peut déduire de la solution (4) une autre solution
K\i = ÇiKO-i- h -+- kt, yu — mi(o:lt(t)-+- mtk,
SPii = Ç21 ( t), 7ii = mi ? 2 i ( t )>
X-u = <p3«(0i ysi = mi(?'èï(t ))
h et k étant des constantes quelconques. En regardant ces con-
stantes comme infiniment petites, on obtient deux solutions des
équations (2')
Ile = I, %îi = Ê3/= T\U — 12/' = '13/ = 0,
Çlz' = t, \ïi — Ç3/' = '12/ = '13/ = 0, '1 1,' = /«/.
On obtient ainsi deux intégrales de (2')
2/7)!/ = const.,
2tj,/< — 2m/£-1j= const.
On peut obtenir ces intégrales en difFérentiant les équations du
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 171
mouvement du centre de gravité
2m,ru- = fEjKij-r- const.,
SjKu" = const.
Si l'on fait tourner la solution (4) d'un angle to autour de l'axe
des z, on obtient une autre solution
Tu
x\i = Çl; COSCO — G-,; Sin OJ, = 2), ,- COS'U — O , ,• SI 11 IX),
771 î
Yli < t
m. il T-
<r rr ■ ?3' — m'
xZi — fil, — V3î-
77%i
En regardant to comme infiniment petit, on trouve comme solu-
tion de (2')
Çii — — x-2ii Ti\i = — y lit
\%i = xli> ri2i = JKim
Sst= O, 7)3i = O,
d'où l'intégrale de (2')
2*-(a?iîïï2/— Jizb* — a?2/ïiij+72t-?i/) = const.,
que l'on pouvait obtenir aussi en différentiant l'intégrale des aires
de(i/)
S(a?i/^2z — xiiy\i) = const.
Supposons maintenant que la fonction V soit homogène et de
degré — 1 par rapport aux ce, ce qui est le cas de la nature.
Les équations (1') ne changeront pas quand on multipliera t
par X3, les x par \2 et les y par X-' , ~k étant une constante quel-
conque. De la solution (4) on déduira donc la solution suivante :
xki = X* «p*/ ( Ys ) ' JAz = ^_1 m' <P** ( yj
Si l'on regarde X comme très voisin de l'unité, on obtiendra
comme solution des équations (2')
hi= i®ki— 3ttf'&î, v,; = — htitp'/ci — Smity'/ci
ou
(5) Ui= ixkl-Zt g, ij„ = -j,,-- 3* ^— ,
172
CHAPITRE IV.
d'où l'intégrale suivante des équations (a'), laquelle, à la différence
de celles que nous avons envisagées jusqu'ici, ne peut être obtenue
en différentiant une intégrale connue des équations (V)
2 ( 1 xki v] /ci -+- y m %kt ) = 3 1
"y/j^-^fcYUconst.
Application de la théorie des substitutions linéaires.
57. Avant d'aller plus loin, je suis obligé de rappeler quelques-
unes des propriétés des transformations linéaires qui nous seront
utiles dans la suite.
Soit
(1)
une substitution linéaire qui lie les variables [3 aux variables y. Le
déterminant de cette substitution est
Ti
=
a
0
1 pi
-+-
Ct-2
h
+
«3
Pi.
Ï2
=
b
pi
+
b?
P2
+
63
P.,
73
=
c,
Pi
-f-
C-2
P2
-+-
Ci
Pa
«i «2 «3
A =
61 b% b3
,
et l'équation
Cl c2 c3
«1 — S
«2 «3
(«)
61
£>2 — S 63
Cl
C, • c3 —
3
est ce qu'on appelle l'équation en S de la substitution (1), Si l'on
fait subir aux (3 et aux y une même substitution linéaire, c'est-
à-dire si l'on pose
Pf= ^/,lpl+>^-,2P2 + ^/,3p3,
Yi = */,l Tl "+" ^/,2T2 ■+- ^/,3T3i
les \ étant des constantes; les y' et les (3' seront liés entre eux par
des relations linéaires de même forme que (1), et l'on aura
(3)
ï'i = *iPl-H«ïPl+««P3»
ï« = *iPi + &'»Pi-+-*sP»i
Ï3= c'i P'i + C2 P»-Hc', P'3;
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES.
173
La substitution linéaire (3) s'appellera alors la transformée de la
substitution (i).
La théorie des substitutions linéaires nous apprend :
i° Que la nouvelle équation en S
a\ — S
«2 «3
6'2-S b',
c, c' — S
ne diffère pas de l'ancienne équation eu S (2)',
20 Que si le déterminant A est nul ainsi que tous ses mineurs
jusqu'aux mineurs de l'ordre/? inclusivement, il en sera de même
du déterminant
a\ «', a'a
A' — b\ b'.2 b's
c\ c'.1 c'3
Les mineurs d'ordre p de A' sont, en effet, des combinaisons
linéaires des mineurs d'ordre p de A;
3° Que l'on peut choisir les \ de façon à ramener la substitu-
tion (2) à une forme aussi simple que possible, àhe forme cano-
nique. Voici en quoi consiste cette forme :
Si l'équation en S a toutes ses racines simples, on peut annuler
à la fois «!,, rt'3, b\, 63, c',, c.,.
Si l'équation en S a une racine double, on peut annuler à la
fois a\, a'3, 6'3, b\, c\ ; on a alors b'2 = c'3.
Si l'équation en S a une racine triple, on peut s'annuler à la
fois a'.>, a's et b'3 ; on a alors a\ = b'., = c.A.
Dans tous les cas, on peut toujours supposer que les \ ont été
choisis, de telle sorte que
a. = a,
b'., = o.
Si l'équation en S a une racine nulle, A est nul et réciproquement.
Supposons maintenant que A ait tous ses mineurs du premier
ordre nuls; alors il en sera de même de A'. Mais, comme
a'.z = a'A = b'A = 0,
il y a trois des mineurs de A' qui se réduisent à
a\ b'.,, b'2 c'3, a\ c\ ;
1 74 CHAPITRE IV.
ils ne peuvent s'annuler que si deux des trois quantités a\ , b[, et
c'.j sont nulles.
Mais ces trois quantités sont les trois racines de l'équation en S.
Donc, si les mineurs de à sont tous nuls, l'équation en S a deux
racines nulles.
La réciproque n'est pas vraie.
En effet, l'équation en S
— S
o
o
o
— S
0
o
i
— S
a deux racines nulles et tous ses mineurs ne sont pas nuls.
Nous avons supposé, pour fixer les idées, que nous avions affaire
à une substitution linéaire portant sur trois variables seulement;
mais le même raisonnement s'applique, quel que soit le nombre
des variables.
Si le déterminant cV une substitution linéaire est nul, ainsi
que tous ses mineurs du premier, du second, etc., du (p — fVèn,e
ordre; l'équation en S aura p racines nulles.
08. Soient, comme dans le Chapitre précédent,
dxi
dt
= X,
(i
1,2, . . . , il )
un système d'équations différentielles. Soit
une solution périodique de ces équations de période T.
Soit, dans une solution voisine de cette solution périodique,
'fi(o) + fii la valeur de xi pour t = o, et rf/(o) + [3;-+- -}; la valeur
de Xi pour t = T + t.
Envisageons le déterminant fonctionnel des <h par rapport aux [3
dt/i
d'b.
d^n
dfi
dfo
d$n
dtyt
dfr
dtyn
d$n
dtyn
d$n
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 175
On peut le regarder comme le tableau des coefficients d'une substi-
tution linéaire T.
Si l'on fait subir aux x un changement linéaire de variables, les
3 et les h subiront ce même changement linéaire, et la substi-
tution linéaire T se changera dans la substitution transformée au
sens du numéro précédent.
Nous pourrons donc choisir le changement linéaire de variables
subi par les x, les (3 et les à de façon à simplifier autant que pos-
sible le tableau des coefficients de T, ainsi qu'il a été expliqué
plus haut. Nous pouvons donc toujours supposer que l'on a fait
un changement linéaire de variables tel que
f%
(0 uér =0
«P*
toutes les fois que i << k.
Dans ce cas les racines de l'équation en S relative à la substi-
tution T sont
dtyi d<\>2 dtyn
df^ df2' '■' dfn'
On peut d'ailleurs choisir le changement de variables que subissent
les x, les [i et les tli de façon que ces racines de l'équation en S se
présentent dans tel ordre que l'on veut. Si, par exemple, l'équation
en S a deux racines nulles, on peut choisir ce changement de
variables de telle façon que,
d\n-\ _ dtyn _
d"pVl ~ d$n ~ °"
C • 1 J i • C ) ) • > \ \ «T 1
Si l équation en S n a qu une racine égale a -j*-» on pourra encore
choisir le changement de variables, de telle sorte que l'on ait en
outre
dfyv _ d<l>î _ _ d'b„ _
Supposons donc que l'équation en S ait une racine nulle et une
seule; nous pourrons d'après ce qui précède supposer que cette
racine nulle est -=-!—> de sorte que
«Pi
d'bi _
dfi~0'
1^6 CHAPITRE IV.
et choisir en même temps le changement de variables, de façon à
satisfaire aux conditions (i) et (2).
Si donc l'équation en S a une racine nulle et une seule, il est
toujours permis de supposer que
o,
db,
' ' ~ d$n
d'bi
dû*
~d$l~"
d'b„
Définition des exposants caractéristiques.
59. Soit
(1) ^ = X, (» = i,a>...,n)
un système d'équations différentielles où X(, X2, . • • , X/2 seront
des fonctions données de x] , x2, • - • , ocn. Nous pourrons supposer,
ou bien que le temps t n'entre pas explicitement dans ces fonc-
tions X,-, ou au contraire que ces fonctions X; dépendent non
seulement de xt, x2, ■ • • , xn, mais encore du temps t; mais dans
ce dernier cas les X; devront être des fonctions périodiques de t.
Imaginons que ces équations (1) admettent une solution pério-
dique
Xi — <fi(t).
Prenons cette solution comme solution génératrice et formons
les équations aux variations [voir n° 53) des équations (1), en
posant
et négligeant les carrés des £.
Ces équations aux variations s'écriront
(2) <%L = ^t +^it + ...+ £**£$„.
^ ' dt dxi dx% 2 " dxa
Ces équations sont linéaires par rapport aux £, et leurs coefficients
rfX/
dock
' - [quand on y a remplacé Xi par 'f/(/)] sont des fonctions
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 177
périodiques de t. Nous avons donc à intégrer des équations
linéaires à coefficients périodiques.
On a vu au n° 29 quelle est en général la forme des intégrales
de ces équations; on obtient n intégrales particulières de la forme
suivante
les a étant des constantes et les S^ des fonctions périodiques de t
de même période que les ®î{t).
Les constantes a s'appellent les exposants caractéristiques de
la solution périodique.
Si a est purement imaginaire de façon que son carré soit négatif,
le module de eat est constant et égal à i. Si au contraire a est réel,
ou si a est complexe de telle façon que son carré ne soit pas réel,
le module eaf tend vers l'infini pour i=+œou pour t= — oo.
Si donc tous les a ont leurs carrés réels et négatifs, les quantités
£,, £2> • - -y i« resteront finies; je dirai alors que la solution pério-
dique Xi = ^i(l) est stable; dans le cas contraire, je dirai que
cette solution est instable.
Un cas particulier intéressant est celui où deux ou plusieurs
des exposants caractéristiques a sont égaux entre eux. Dans ce
cas les intégrales des équations (2) ne peuvent plus se mettre sous
la forme (3). Si, par exemple,
ai = <z2,
les équations (2) admettraient deux intégrales particulières qui
s'écriraient
ei
S/=tea.'SMH-e*1*S/),,
les S;j( et les S,j2 étant des fonctions périodiques de t (voir n° 29 ).
Si trois des exposants caractéristiques étaient égaux entre eux,
on verrait apparaître, non seulement t, mais encore t2 en dehors
des signes trigonométriques et exponentiels.
H. P. — 1. 12
1^8 CHAPITRE IV.
Équation qui définit ces exposants.
60. Reprenons les équations (i) du numéro précédent; consi-
dérons une solution quelconque
SoitTla période delà solution périodique génératrice Xi=.^i(t);
soit <pj(o) -I- $i la valeur de xL pour t = o, et <pi(T) H- [3, + <|/,- la
valeur de 3?; pour £ = T.
Comme les ta s'annulent avec les [3t- et sont développables suivant
les puissances croissantes des (3;, nous pouvons écrire, par la for-
mule de Taylor,
Si la solution considérée diffère assez peu de la solution périodique
pour qu'on puisse négliger les carrés des £, on pourra également
négliger les carrés des (i et il restera
dhi 0 d>bi d<bi Q N
*i=sdfch+ df**% WJH (* = '>».■■■>»)■
Considérons une des solutions particulières des équations aux
variations (2), nous aurons pour t = o
f*=fc
et pour £ = T
Parmi ces solutions particulières, nous avons vu au n° 59 qu'il
y en a « qui sont d'une forme remarquable : ce sont les solu-
tions (3); soit
l'une de ces solutions (3), ou, en supprimant l'indice A1 pour abréger
l'écriture,
^=e*'S*(*)-
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 179
Les fonctions S,-(£) sont des fonctions périodiques de t, de
période T ; on a donc, pour t = o,
P/=S;(0)
et, pour t = T,
ou, en remplaçant ti/j par sa valeur,
i,(eaT-i) =
^ P2 + ----+- ^ P« 0=1, 2, ...,»).
En éliminant (B,, (32, . . . , (3/z entre ces /i équations, il vient
2%
dh
d<\>,i
d^
d'où la règle suivante
— **T
dp*
d'1/i
dtyz
Wn.
-+- 1 — eaT
Pour obtenir les exposants caractéristiques a, on forme le déter-
minant fonctionnel des <]; par rapport aux (3; on forme l'équation
en S correspondante : les racines de cette équation sont égales à
eaT — i .
Dans les dérivées partielles -Jp- il va sans dire qu'il faut, après
les différent]' ations, annuler tous les (3,-.
Cas où le temps n'entre pas explicitement.
61. Quand le temps t n'entre pas explicitement dans les équa-
tions (i) du n° 59, l'un au moins des exposants caractéristiques est
nul. Soit, en effet,
la solution génératrice; si l'on fait
OSi— <?i(t->r h),
i8o
CHAPITRE IV.
h étant une constante quelconque, on aura encore une solution des
équations (i); alors, d'après le n° oi, on aura une solution des
équations au* variations, en faisant
(4)
dot
dti
do,-
~cli
Mais, 'Oi étant une fonction périodique de t, il en sera de même de
, , • , dot
sa dérivée ——•
dt
La solution (4) est bien de la forme (3) (c'est-à-dire égale à une
exponentielle multipliée par une fonction périodique det). Seule-
ment ici l'exponentielle se réduit à l'unité et l'exposant caracté-
ristique est égal à o. c. q. f. d.
D'ailleurs nous avons vu déjà au Chapitre précédent que, dans
ce cas, le déterminant fonctionnel des <l par rapport aux (3 est nul.
Nouvel énoncé du théorème des nos 37 et 38.
62. Nous avons, dans le n° 37, envisagé d'abord le cas où les
équations (i) dépendent du temps t et d'un paramètre a, et
admettent pour pi = o une solution périodique et une seule. Nous
avons vu que, si le déterminant fonctionnel
_ <?(&i, 4^ ••• ,_'M <
A- d.(Pi,.p„ ..., p«)->0'
les équations admettront encore une solution périodique pour les
petites valeurs de jj..
Ce déterminant peut s'écrire
A =
dh
dfc
d^
d$n
d^i
rf<h
dift
dfi
rfpt
d$n
dtyn
rfpi
dtyn
d<\>tl
d$n
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. I 8 1
Or les exposants caractéristiques a sont donnés par l'équation
5ëT
dp2
d82 ^
dB„
d<K
rfB2
dd;„
«B„
Dire que A est nul, c'est donc dire que l'un des exposants carac-
téristiques est nul ; de sorte que nous pouvons énoncer ainsi le pre-
mier des théorèmes démontrés au paragraphe précédent :
Si les équations (i) qui dépendent d 'un paramètre jj. admet-
tent pour [x =o une solution périodique dont aucun des expo-
sants caractéristiques ne soit nul, elles admettront encore une
solution périodique pour les petites valeurs de p..
63. On peut arriver à un résultat analogue quand on suppose,
comme au n° 38, que le temps n'entre pas explicitement dans les
équations différentielles.
Nous avons vu au n° 38 que la condition suffisante pour qu'il y
ait encore des solutions périodiques pour les petites valeurs de p.,
c'est que pour jji = o tous les déterminants contenus dans la matrice
afyi <fyi
dfj, rfps
d<\i% dfyi
dfi ~d%
d<\in dbji
dpi dp 2
ne soient pas nuls à la fois.
Cela posé, considérons l'équation en S :
d$
d]n
d<lii
d<Pa
dx
d<p,l
dh
dz
d\„
dp n
dtyn
d~,
'' -S
i
dfyt
dh
#1
dPn
d<\>2
dp,
dh
dp, •
dfyn
dtyn
dpz
d<\>n „
•* dfn~
l8'2 CHAPITRE IV.
Ses racines sont, comme nous l'avons vu au n° 60, égales à eaT — i ,
T étant la période et a un exposant caractéristique. Le temps
n'entrant pas explicitement dans les équations, un de ces expo-
sants doit être nul d'après ce que nous avons vu au n° 61.
L'équation en S a donc au moins une racine nulle; je dis que
si elle 11! en a qu'une, il y aura encore des solutions périodiques
pour les petites valeurs de p..
En effet, d'après ce que nous avons vu au n° 58, il est toujours
permis de supposer que
o,
dt/x
dtyi dtyi ,
dtyi
dfa
" rfp, - 43 ~ '
' ~ d$n
d^
c/^a dfys
dtyn
dpi
~ dft ~ dfx ~~ '
'~ 4i
Le premier membre de l'équation en S s'écrit
d'b,
djl~
dty%
dfc
dtyî
d$n
d<\>3
dh o
d<\>3
d$n
d<\>n
d^
dtyn
dh
d^n
d$n
Si donc l'équation en S n'a qu'une racine nulle, le déterminant
fonctionnel ô de du, d3, . . . , <hn par rapport à (32, (33, . . . , ftn ne sera
pas nul.
Alors le déterminant obtenu en supprimant dans la matrice la
première colonne se réduit à
s*.
dx
Je dis qu'il n'est pas nul; en effet, —0 ne peut s'annuler pour la
raison suivante :
On ne peut pas avoir à la fois
ofyi _ dtyi _ _ d<\ia _
dx dx ' ' ' dx
S'il en était ainsi,, cela voudrait dire que, si l'on considère la
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. l83
solution périodique
qui correspond à jjl = o et qui nous sert de point de départ, on a
pour £ = T (et par conséquent encore pour toutes les valeurs de t)
dxx dx2 _ _ dxn _
~dt '" ar dt ~ '
de sorte que <p»(i), 'fz(t)} • ■•, ~>n(t) seraient des constantes, ce
que nous ne supposerons pas.
D'autre part, je dis que
dt dz dz
Nous avons, en effet, comme on l'a vu plus haut, page 91
dtyi dtyt dtyi e% dtyn d^t _ _ .
~dz~df1^ dz dfa+--'+ dz d$a~ ^-1,2, ...,n;.
Or -~ =0; nous avons donc une série d'équations linéaires
-dTdf2^--^-dVd?;l=0 (* = m,. ..,*),
et, comme le déterminant de ces équations (c'est-à-dire S) n'est pas
nul, il vient
dtyi d<\/3 _ d<l/n
dz dz dz
Comme nous avons exclu le cas où ®t(t), <p2(£), . . ., ®n(t) sont
des constantes, cas qui sera examiné à part, au n° 68, nous en
concluons que
dh>t
dz
<0. C Q. F. D.
Ainsi, si les équations différentielles ne contiennent pas le temps
explicitement, si elles admettent une solution périodique pour
p. = o, l'un des exposants caractéristiques de cette solution sera
toujours nul; si, de plus, aucun autre de ces exposants n'est nul, il
y aura encore une solution périodique pour les petites valeurs de [i..
I 84 CHAPITRE IV.
Cas où les équations admettent des intégrales uniformes.
64. Supposons que les équations
(i) -S =X/ (i = i, 2, ..., n),
où les Xj sont des fonctions uniformes de #| , #2> • • • » #/z et de £,
périodiques de période 2 7t par rapport à £, admettent une solution
périodique de période 2-,
#1= <?l(*)j ^2 = <?2(0> ■■■» #B= ?»(*)»
de telle sorte que 0/(2-)= 'f/(o) est une intégrale indépendante du
temps
F(œl, ir2, . . ., xn)= const.,
uniforme par rapport à .r, , #2, . . - , #72. Je dis qu'un des exposants
caractéristiques est nul, sauf dans un cas exceptionnel dont je par-
lerai plus loin.
Définissons, en effet, les quantités <L et (3 comme au n° 37, et
envisageons le déterminant fonctionnel des -i par rapport aux [3.
Je dis que ce déterminant est nul.
En effet, on a identiquement
F[<p*(o)+P/4-«W) = F[<pi(b)+p,],
en écrivant, pour abréger, F(j?/) au lieu de
FOj, se2, . . ., xa).
En différentiant cette identité par rapport à (3/, on trouve
d¥ dtyx d¥ dù2 d¥ dtyn _
dxi d$i ' dxz d$i ' ~n dxn d$t
rl r t dF dF dF ,
Il faut, dans -y—, — — , • • • , -. — , remplacer x^ x2, • • • , xn par
?i(°)> f2(o), ..., <^(o).
Nous pouvons faire dans les équations (a)/=i, 2, . .., n;
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. l85
nous avons donc n équations linéaires par rapport aux n quantités
d¥_ d¥_ ■ d¥
dxi dx2 dxn
Alors de deux choses l'une : ou bien le déterminant de ces équa-
tions (2), c'est-à-dire le déterminant fonctionnel des <jj par rapport
aux (3, sera nul, et alors, d'après ce que nous avons vu au n° 62, l'un
des exposants caractéristiques sera nul. •
Ou bien on aura à la fois
d¥ _ d¥ d¥ _
dxi dx^ dxn
Ces équations devront être satisfaites pour
Xi=a1(i-,), x.2 = u2(-2-), ..., a?« = Çrt(2it)
ou, ce qui revient au même, pour
xl=ol(o), rr, = cp2(o) x/l = oll(o).
Mais l'origine du temps est restée entièrement arbitraire ; nous
devons donc conclure que les équations (3) seront satisfaites, quel
que soit t, pour
#l=?l(0, 3"2=<f2(0> ■•■> #»=?»(*)•
On peut d'ailleurs s'en rendre compte de la manière suivante :
Supposons que lés équations (3) soient satisfaites pour un sys-
tème de valeurs de x,, x2, ■ • • , xn, je dis qu'elles le seront encore
pour un système infiniment voisin x{-{-dx\, Xo-hdxo, ...,
xn -+- dx/tJ pourvu que l'on ait, conformément aux équations diffé-
rentielles,
dxx _ dx2 _ _ dxn
Xj X2 xw
En d'autres termes, je dis que les équations (3) entraînent les
suivantes,
d*¥ __ d*F _ tf»F _
Xi -I — -, =— •> X2 -f- . . . -t- j -, — X„ = o
dx( dx\ dxi dx=i dxt dx
(i = i,a, ..., n)
l86 CHAPITRE IV.
En effet, on a identiquement (puisque F est une intégrale des
équations différentielles)
d¥ _ d¥ _ d¥ _
-7— X!+ -y— X2 -(-... -4- -j — X„ = o.
<:«?! dxi dxn
En différentiant cette identité par rapport à x;, il vient
y"/ rfaF x rfF rfXA
* = 1
ou, en vertu des équations (3),
Vi e?*F „
ikdxi dxk
C. Q. F. D.
Ainsi, si les équations différentielles admettent une intégrale
uniforme, l'un des exposants caractéristiques d'une solution pério-
dique quelconque sera nul, à moins que toutes les dérivées par-
tielles de l'intégrale ne s'annulent en tous les points de cette solu-
tion périodique. Cette dernière circonstance ne pourra se présenter
q u 'excep tionnellemen t .
60. Supposons encore que les équations différentielles (1) con-
tiennent le temps explicitement et soient, par rapport à cette
variable, des fonctions périodiques de période 27c.
Je dis que si les équations différentielles admettent deux inté-
grales uniformes, F et F(, deux des exposants caractéristiques
seront nuls.
On trouvera, en effet, comme dans le numéro précédent,
(2)
_ç^F dfo t d¥^ d^ _ d¥_ d^, _
dxt d^ dx% d$t • ■ ■ ' ciXn ti^. '
dFx dtyj rfFi dty2 dFi dtyn
= o
dx\ dfif dx% dfii ' dxn d$t
(1 = 1,2, . . ., n)
|>i = Ç>i(o), O72 = cp2(o), ..., xn = <p«(o)].
Nous pouvons en conclure que, non seulement le déterminant fonc-
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 1 87
tionnel des à par rapport aux (3 est nul, mais qu'il en est de même
de tous ses mineurs du premier ordre, à moins que l'on n'ait à la
fois
(3)
dF
dF
dx%
~dF7
dx<>
dF
~d~F~[
CL 30 h
Mais, d'après le n° 57, cela ne peut avoir lieu que si l'équation
en S, formée à l'aide du déterminant fonctionnel des <\>: a deux
racines nulles, c'est-à-dire (puisque ces racines sont égales à
eaT — i) s'il y a deux exposants caractéristiques nuls.
Si donc il y a deux intégrales uniformes, il y aura deux expo-
sants caractéristiques nuls, à moins que les équations (3) ne soient
satisfaites en tous les points de la solution périodique, ce qui évi-
demment ne peut arriver qu'exceptionnellement.
On démontrerait de même que s'il y a p intégrales uniformes,
F(, F2, .. ., ¥p, p des exposants caractéristiques seront nuls à
moins que tous les déterminants contenus clans la matrice
dFt
dFi
rfF,
dxl
dx%
CtJO h
dF,
dF,
dF,_
dxx
dx%
ClX ' n
dFp
dFp
dFR
dxi
dx*
dxn
ne s'annulent en tous les points de la solution périodique consi-
dérée.
66. Imaginons maintenant que le temps n'entre pas explicite-
ment dans nos équations différentielles et, de plus, que ces équations
admettent une intégrale uniforme
F(a,1, x.2, . . . , xn) = const.,
indépendante du temps t.
Je dis que deux exposants caractéristiques seront nuls.
Nous avons vu d'abord qu'un de ces exposants est toujours nul
CHAPITRE IV
quand le temps n'entre pas explicitement. Si de plus il y a une inté-
grale F, on aura, comme au n° 64,
F[?z(o)+'p/-t-<l//] = F[<p*(o)-Hp,]l
et, en différentiant cette relation par rapport à jât- et à t, il viendra
dF dtyi
dx\ dfit
— \-
dF dA(%
dx2 dfit
( J = i , a, • •
dF
dxn
., n),
db„
dF d^t
dx\ dx
-+-
dF d'b,
CLoC% Cl'Z
dF
(XX fi
d'\n
~dï=0
On en conclura ou bien que l'on a à la fois
dF
dXy
dF
dx-i
dF
pour tous les points de la solution périodique, ou bien que tous
les déterminants contenus dans la matrice
d<${ [ d<li !
dft d%
d^i dit')
dj[ df2
dtyn Cttjn
d$l d$.
d'bi d'bi
d$n dx
db, d^
d$n dx
d<\>„ (fyn
d$a dx
sont nuls à la fois.
Or nous avons vu, au n° 63, que cela ne peut avoir lieu que si
deux exposants caractéristiques s'annulent.
67. Je me propose maintenant d'établir ce qui suit :
Supposons encore que le temps n'entre pas explicitement dans
nos équations différentielles; supposons que ces équations
admettent p intégrales analytiques et uniformes et où le temps
n'entre pas non plus explicitement. Soient Fl7 F2, .. ., Fp ces
p intégrales.
Alors, ou bien p + i exposants caractéristiques seront nuls, ou
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES.
bien tous les déterminants contenus dans la matrice
d¥t
dxk
(i = i ,-2, . . .,p; k
, n)
seront nuls pour tous les points de la solution périodique généra-
trice.
Supposons, en effet, pour fixer les idées,
n = 4, p = 2.
Nous aurons alors les équations suivantes
d¥x dbx | d¥x rfj,, rfF, rf<],, rfF, c% _
c/^-j <r/{3j ' dx2 d$t dxz d$t dxk d$£
c/F, oftlj JF2 r% dVj dfy9 / dF2 cty4 _
dxx d$t dx% d$i dx3 dft; "^ ~dxk cïfit
d¥x dtyt d¥x dtyi d¥i dtys d¥x d<b±
dxi dx dx-2 dx dx3 dx dx^ dx
d¥% d<bt dF, d<\>2 d¥t d<\>3 d¥2 <%
(1=1,2,3,4),
dxi dx
dx=,_ dx dx-i dx dx\ dx
De ces équations il est permis de conclure :
Ou bien que tous les déterminants contenus dans la matrice
d¥x d¥x «?F, dFx
dxx dx% dxs dx\
d¥j dF_2 dFj d¥j.
dxx dx-2 dxA dxi>
sont nuls à la fois; ou bien que tous les déterminants contenus
dans la matrice
d<\ix d<\ix dfyi d'bi d'bx
dj[ dfc dft dfa ~dz~
d'l-2 d<b* dli d<ii2 di>2
~d% djz df3 ~d% ~dk
dh-i d'\>3 dtyz dli-t d<b3
d$l djl ' djl d\% ~ch
d'il!, dtyi dtyb rf<K dtyi
dtl d% d% djl ~dz
(0
VI
sont nuls à la fois, ainsi que leurs mineurs du premier ordre.
igo CHAPITRE IV.
D'après ce que nous avons vu au n° 58, nous pouvons toujours
supposer que
df,=°
pour
i<k.
D'autre part, tous les mineurs du déterminant obtenu en sup-
primant la dernière colonne de la matrice (i) devant être nuls,
l'équation en S correspondante aura deux racines nulles : je puis
donc supposer
dû* _ dùk _
d% ~ ~djl ~ °"
Je me propose de démontrer que l'équation en S a une troisième
racine nulle et, par conséquent, que l'on a
ou
df2~°-
En effet, d'après la définition même des <];/, on a <J^ = o, si
l'on fait
P*= ^k{h)~ ça-(o),
Il étant une constante quelconque; d'où en différentiant par rap-
port à h et faisant ensuite h = o,
Mais
donc on a
dty dtyi dty dtys d<\>£ d<\i3 dfyt dfyk . ...
ap! cfa dp, dz dp3 d-z d$k dx '
En faisant /,' = i , il vient
dtyi dtyi
dfl Ih = °'
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES. îgi
d'où
dtyj _
oa
«T
Dans Je premier cas, le théorème est démontré; dans le second
cas, écrivons l'équation (2) en faisant i = 1 ; il vient
dfy} d^_
dif, ~dk
d'où
r 2
rfiU
OU
^=°-
Dans le premier cas, le théorème est démontré; dans le second
cas, on a
d<\i1 d'il 2
dx di
d'où l'on peut conclure ( puisque nous excluons le cas où tous les
-— sont nuls à la fois j que — ^ et — ~ ne sont pas nuls tous deux.
Formons les mineurs que l'on obtient en supprimant dans la ma-
trice (1) les troisième et quatrième colonnes et la troisième ligne
(ou bien les troisième et quatrième colonnes et la quatrième ligne).
Ces deux mineurs devront être nuls, ce qui donne
atyi d<\>2 dfy3 _ dfyx di>2 d<^k _
dfii d$% dz d$i d$2 dz '
d'où cette conclusion ( puisque —0 et -—■ ne sont pas nuis tous
deux j que l'on a
^i=o
ou
d^
C Q. F. D.
192 CHAPITRE IV.
68. Nous avons exclu dans les numéros précédents le cas où
?l(o, «p«(0, •■■'. ?«(0
sonl des constantes, c'est-à-dire le cas où l'on a à la fois
dty\ d<\>2 _ _ d<b„ _
dx dz dx
Si l'on suppose toujours que le temps n'entre pas explicitement
dans les équations différentielles, on a encore les équations
<% d&x _ db, djjj _ _ r% dtyn _
dfii d-z ~'~ dfa dz d$n dx
Mais ces équations n'entraînent plus, comme conséquence, que le
déterminant fonctionnel des b par rapport au (3 est nul, ni que
l'un des exposants caractéristiques est toujours nul.
Si les équations différentielles admettent/? intégrales, on pourra
donc seulement en conclure qu'il j a au moins p exposants carac-
téristiques nuls (et non plus p -\- i) comme dans le cas où le
temps entre explicitement dans les équations.
Cas des équations de la Dynamique.
69. Passons maintenant aux équations de la Dynamique
dri d¥ dvi d¥
i) — =- = -=— 3 —r- = î— (i = i, 2, ... n).
' dt dji dt dxi v
où je suppose que le temps n'entre pas explicitement. Elles admet-
tront l'intégrale des forces vives
F = const.
Supposons que les équations (î) admettent une solution pério-
dique de période i~
xi=Vi(t), yi=<\>i(t),
et formons les équations aux variations en posant
xi = 'fi(t) -F- \h yt = <J//(# ) h- ïj/.
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 193
Nous avons vu au n° 06 que si £,, f\i et ^, -^ sont deux solu-
tions particulières quelconques des équations aux variations, on a
Zii^'i— &?)*) = const.
Je dis qu'il en résulte que les exposants caractéristiques sont deux
à deux égaux et de signe contraire.
Soient en effet £? et ~r\f les valeurs initiales de £t- et de v\i pour
t = o dans une des solutions des équations aux variations; soient
£] et '/\j les valeurs correspondantes de \t et de v^-pour t = iiz. Il
est clair que les £' et les 7]t- seront des fonctions linéaires des £?
et des 7)?, de telle sorte que la substitution T qui change £° et yj0
en £J et •/}! sera une substitution linéaire.
Soit
«11 «12 ... «1,2«
«21 «22 • • • ^2 2/i
a2«,l aïn,% ■ ■ ■ a2,n2/
le tableau des coefficients de cette substitution linéaire.
Fermons l'équation en \
Cl [ 1 — A Cl 1 2
«9 1 «99 — X
4,2/i
a2/l,l &2n,2 • ■ ■ (12/1,2/1 '
Les in racines de cette équation seront ce qu'on appelle les %n
multiplicateurs de la substitution linéaire T. Mais cette substitu-
tion linéaire T ne peut pas être quelconque : il faut qu'elle n'altère
pas la forme bilinéaire
Pour cela, l'équation en X doit être réciproque. En effet, la
théorie des substitutions linéaires nous apprend que, si une substi-
tution linéaire n'altère pas une forme quadratique, son équation
en S doit être réciproque. Si donc on pose
À = e20«S
II. P. - I.
ig4 CHAPITRE IV.
les quantités a devront être deux à deux égales et de signe con-
traire, c. Q. F. D.
Nous reviendrons sur ce point au n° 70.
70. Les équations (i) du numéro précédent admettent toujours
l'intégrale dite des forces vives
F = const.
Je suppose qu'elles admettent, en outre, p intégrales uniformes
F! = const., F2= const., ..., Fp = const.
Je suppose, de plus, que les crochets deux à deux de ces intégrales
soient nuls, c'est-à-dire que
[F,-, F/,] = o (i, k, = ij2, ...,p).
On sait d'ailleurs que, pour une intégrale quelconque F/, on a
[F, F/] = o.
Je me propose de démontrer que, dans ce cas, ou bien tous les
déterminants fonctionnels de F, F4, F2, . . . , F^, par rapport à
p + i quelconques des variables xi et yi, sont nuls à la fois en
tous les points de la solution périodique; ou bien ip + i expo-
sants caractéristiques sont nuls.
En effet, reprenons les équations (2) du n° 56, c'est-à-dire les
équations aux variations des équations (1). Soit
une solution particulière de ces équations (2); appelons S cette
solution; soit ^, r^ une autre solution de ces mêmes équations;
appelons S' cette solution.
Nous savons qu'on a
s(Êf)'f— &1i)= const.
J'appellerai (S, S') le premier membre de cette relation.
Parmi les solutions des équations proposées, nous avons vu au
n° 59 qu'il y en a dont la forme est remarquable. Pour les unes,
chacune des quantités £/ et ru- est égale à une exponentielle eat
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 195
multipliée par une foDction périodique de t. Je les appellerai
solutions de première espèce.
Pour d'autres, chacune des quantités £; et r\i est égale à une
exponentielle eaf, multipliée par un polynôme entier en t dont les
coefficients sont des fonctions périodiques de t. Je les appellerai
solutions de deuxième espèce.
Les équations (2) ne peuvent admettre que in solutions linéai-
rement indépendantes. Une solution quelconque pourra donc
toujours être regardée comme une combinaison linéaire de in
solutions que l'on peut appeler fondamentales.
Si, sur 1 n exposants caractéristiques, p sont distincts, on pourra
choisir comme solutions fondamentales p solutions de première
espèce et in — p solutions de seconde espèce.
Soient
Si, S2, . . . , Sq
q solutions particulières des équations (2) linéairement indépen-
dantes et désignons par S' une solution quelconque.
Il ne peut y avoir plus de m — q solutions S' linéairement
indépendantes qui satisfassent aux conditions
C3) (Si, S') = (S2, S')=... = (S„S') = o.
En effet, soit
l
..-■rk
la solution S*; conservons les lettres Çf- et 7)2 pour désigner la solu-
tion S', alors les relations (3) nous donnent q relations linéaires
entre les \i et les r\i] ces relations sont distinctes si les solutions
particulières S,, S2, ..-, Sq sont linéairement indépendantes.
Elles pourront donc servir à abaisser de q unités l'ordre des
équations différentielles linéaires (2). Après cet abaissement, ces
équations ne conserveront plus que in — q solutions linéairement
indépendantes. c. q. f. d.
Cela posé, supposons que S soit une solution de première ou de
deuxième espèce admettant comme exposant caractéristique a, et
que S' soit une solution de première ou de deuxième espèce
admettant comme exposant caractéristique (3. Formons l'expres-
sion
(S, S').
ig6 CHAPITRE IV.
Cette expression est de la forme suivante : une exponentielle
e(a.+$)t multipliée par un polynôme entier en ?dont les coefficients
sont des fonctions périodiques de t.
Mais cette expression doit se réduire à une constante. Il est
clair que cela ne peut avoir lieu que de deux manières :
Ou bien si cette constante est nulle;
Ou bien si a + [3 = o.
On peut en conclure que, s'il ya^ exposants caractéristiques
égaux à -h a, il y en aura q égaux à — a, ce qui confirme le
résultat obtenu au n° 69. Si, en effet, il y a q exposants égaux à
-+- a, il y aura q solutions de première ou de deuxième espèce
linéairement indépendantes et admettant pour exposant a.
Soient S( , S2, . . . , S? ces q solutions.
Il ne pourra pas y avoir plus de in — q solutions S' indépen-
dantes qui satisferont aux relations
(St, S') = (S„S') = ... = (S„ S') = o.
Par conséquent, parmi les solutions fondamentales (qui sont
toutes de première ou de deuxième espèce), il y en aura q pour
lesquelles l'une des constantes (S/', S') au moins ne sera pas nulle,
et, par conséquent, pour lesquelles l'exposant (3 sera égal à — a.
71. Supposons maintenant que les équations (i) admettent une
intégrale
Fi = const.
D'après ce que nous avons vu au n° 54, les équations (2) admet-
tront comme solution particulière
t _ d¥x c/F,
dyt ' " dxi
Appelons S( cette solution, les fonctions -~ et -~- (où on devra
CL3C i £*-/ i
remplacer xt et yi par leurs valeurs correspondant à la solution
périodique génératrice) seront des fonctions périodiques de /.
Donc la solution S, est de première espèce et son exposant carac-
téristique est nul.
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 197
Si F2 = const. est une autre intégrale et que l'on appelle S2 la
solution
e _ dF, dF,
il viendra
(Si, S2) = [FtjF2].
Supposons donc que nos équations (i) admettent p -h i inté-
grales
F = const., Fj = const., F2 = const., ..., Fp= const.,
et soient
les p -+- i solutions des équations (2) qui correspondent à ces
p 4- 1 intégrales.
De deux choses l'une :
Ou bien ces p -f- 1 solutions seront indépendantes;
Ou bien tous les déterminants fonctionnels de F, Fd, F2, . . . ,Fp
par rapport kp + 1 variables choisies parmi les xt et les j'; seront
nuls à la fois en tous les points de la solution périodique.
Supposons qu'il n'en soit pas ainsi et que les solutions
S, S, , . . . , Sjp soient indépendantes.
Nous aurons dans tous les cas
[F,F,] = 0 (£ = 1,2, ...,/>),
d'où
(S, S,) = o.
Je suppose que l'on ait en outre
[F/, FA.] = o (i, k= 1,1, ..., p).
On aura également
(S/, S*)= o.
Je choisirai pour les 111 solutions fondamentales les p + 1
solutions S, S1; S2, . . -, Sj, et in — p — 1 autres solutions de
première ou de deuxième espèce.
Parmi les solutions fondamentales, il y en aura certainement
p + 1 qui (si je les appelle S') ne satisferont pas à la fois aux
relations
(S,S') = (S1yS')='... = (Si„S') = o,
ig8 - CHAPITRE IV.
et qui, par conséquent, auront un exposant caractéristique nul.
Mais ces p -+- i solutions ne se confondront pas avec les/» 4- i
solutions
S, Sj, . . ., Dp.
Je dis qu'on ne peut avoir, par exemple,
S' = S*,
car on a, par hypothèse,
(S, SA.) = (Si,S/,) = ... = (Sp, S*)=o,
et, d'après la définition même de S', S' ne jouit pas de cette pro-
priété.
Il y a donc en tout 2^ + 2 solutions fondamentales dont l'expo-
sant est nul; il y a donc au moins ip + 2 exposants caractéris-
tiques qui sont nuls. c. q. f. d.
72. Supposons maintenant qu'il existe p intégrales (outre
F = const.), à savoir
Fi=const., F2 = const., F,, = const.,
mais que les crochets deux à deux de ces p intégrales ne soient
pas nuls. Tout ce que nous pourrons affirmer alors, c'est que p -+- 2
exposants caractéristiques seront nuls. Mais nous saurons que
p -+- 1 solutions fondamentales au moins (qui sont celles que nous
avons appelées S, St, S2, . . . , Sp) seront de première espèce avec
un exposant nul.
Si donc on venait à établir que les équations (2) n'admettent
que p solutions linéairement indépendantes qui soient de première
espèce avec un exposant nul, on serait certain que les équations (1)
ne comportent pas/> + 1 intégrales (en y comprenant F = const.),
ou du moins que, si ces p -t- 1 intégrales existent, tous leurs déter-
minants fonctionnels par rapport à /? -+- 1 des 2?i variables x et y
sont nuls à la fois en tous les points de la solution périodique.
Changements de variables.
73. Voyons ce qui arrive des exposants caractéristiques quand
on change de variables.
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES. 199
Soient
dxt _
dt ~ l
nos équations différentielles où je supposerai que le temps n'entre
pas explicitement. Soit
une solution périodique de période T. Soit
xt= 9KO -+- \h
d'où les équations aux variations
d\t _ ^ dHi
Soit
dt j^d dxjc b l '
Ê,= e«'«|i,(«)
une solution de ces équations aux variations, tyi étant périodique
en t.
Changeons de variables en remplaçant le temps t par une nou-
velle variable t définie par la relation
dt __
dx
<ï> étant une fonction donnée de X\ , x2: . . . , xn ; d'où les équations
différentielles
ex» $ = x<*>
et les équations aux variations
<•**> f=*2ë^x'2S^
Les équations (i 6w) admettent une solution périodique
correspondant à
Xi = <!>i(t
200 CHAPITRE IV.
et dont la période est égale à
,T d
"=/£
On doit remplacer dans <£, avant l'intégration, xi par cp/ (t).
Pour résoudre les équations (2 &;s), nous tiendrons compte de
la valeur de -y- et nous les écrirons
dz
d^t v< d^i t , v V ^^
ÇA
Posons ensuite
il vient
<r/ru- , v dX V1-. rfXt- „
— j— -t- A/ -5- -t- > À — : — AI-
cft dt mM dxk h
yr\ dX; ^^ dXt „ X;^ d<i> X./X-«ri d* v
ce qui montre qu'on peut satisfaire aux équations ( 2 ter) en prenant
1,*= «*+,(*) et *-S=x2^X* + 2si«0'+*(')-
On peut tirer de là
et
9 (f) et les §i(t) étant périodiques en £. Il faudra ensuite remplacer
t par sa valeur tirée de l'équation
On trouve ainsi
J : =*[?1(0, ?t(«), •••, ?»(0"
* = ijy ' +'/(•=).
/(t) étant une fonction périodique de t; on a donc
al
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES.
ce qui montre qu'après le changement de variables les nouveaux
exposants caractéristiques sont égaux aux anciens multipliés
T
par ^7-
Développement des exposants. — Calcul des premiers termes.
74. Reprenons les équations
. . dxt d¥ dvt dF . .
(,) -dï = d7;' -dt^-^ (' = ■»»> ■■.-.'O
du n° 13 avec les hypothèses de ce numéro.
Posons
„.= _ dFr
dxt
Pour pi = o les Xt sont des constantes et on a, d'autre part,
yi= ntt -4-to,-,
les 73; étant des constantes.
Soient n\, ni, . . ., n°a des valeurs de ni telles que les quan-
tités n"T soient multiples de au. Soient x\ des valeurs des at-
telles que
Nous avons vu aux nos 42 et 44 que les équations (i ) admettront
une solution périodique de période T, qui sera développable sui-
vant les puissances de u, et qui pour pi = ose réduira à
les to" étant certaines valeurs particulières des constantes xs;. Cela
posé, envisageons une solution quelconque.
Soit #" + fi; la valeur initiale des xtelr^i celle de yi pour t = o.
Soit kxi l'accroissement que subit xi et /z"T + AjKj l'accroisse-
ment que subit yt quand t passe de la valeur o à la valeur T.
Voici comment on formera l'équation qui donne les exposants
caractéristiques. On construira un déterminant dont les éléments
seront donnés par le Tableau suivant. Dans ce Tableau, la pre-
•101 CHAPITRE IV.
mière colonne indique le numéro de la ligne, la seconde indique le
numéro de la colonne, et la troisième fait connaître l'élément cor-
respondant du déterminant.
N° de la ligne. N° de la colonne. Expression de l'élément.
(i<n) k {h<n,k<i)
(2)
(i^n) k = i
ii (i>o) k (k^n)
(i^n) k -+- n (k > o)
n ( i > o ) k -+- n (k > o, k $ i)
cl \xt
d\xk
diZi
cl AjK/r
~dJT
clwi
i-\-n 0'>o) A- + ;i = t + « 7 — S (l).
drui
En égalant à o le déterminant ainsi formé, on a une équation
en S dont les racines sont
a étant un des exposants caractéristiques.
Les Lxt et les Ajv sont développables suivant les puissances
de p., des (3/ et des us; — m®. Il en est de même des quantités
dLxk dLxk d\y/c dkyu
dfii ' clwt dfit dusi
On doit y remplacer les [j; et les ra; par les valeurs qui corres-
pondent à la solution périodique et qui sont développables suivant
les puissances de pt, de sorte qu'après cette substitution les quan-
tités (3) seront développées selon les puissances de p..
Comme, d'autre part, on a
S = e«T_iJ
on voit que notre déterminant est une fonction entière de a,
(') C'est ainsi, par exemple, que le premier élément de la k'im° colonne sera égal
• d Axk .. , , ...
a — j~ pourvu que i S n, k S n, k > i.
"Pi
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES. *2.00
développable d'autre part suivant les puissances de p. J'appellerai
cette fonction G(a, p) et j'aurai pour déterminer a en fonction
de p l'équation
(4) G(a> (A) = °-
Cela posé, faisons
a = s y[x..
Divisons les n premières lignes du déterminant, ainsi que les n
dernières colonnes par y'p. Les éléments du déterminant devien-
dront, en les écrivant dans le même ordre que dans le Tableau (2),
d\x/t- d\x£ S dLxk dtyk dLyk dt^yt S
— ' 1 — ' — 7Q — ' ~1= ' — F= — F^ '
et l'équation (4) devient
[A-»G(evfo !->•) = Gi (s, /[-<•) = o.
Cherchons ce que devient cette équation pour p = o ou, en d'autres
termes, formons le déterminant G|(î, o).
Pour p. = o, Lxk est nul, et Aj^ ne dépend que des (3/. Donc
dbx/c dh.X]c t d\v/c ,...,, ^ i
— jjr—, — — et — p— sont divisibles par u.. Un a donc
dpi dwi dvsi l l
.. dLxh ,. 6?Avyt
lim — ■ = lim — = o pour \x = o.
S eTe^_,
lim— — = lim — — = s 1 .
D'autre part
lim
s/\i \/\x
Il vient ensuite (pour p. = o)
Aj, = - f
dF0 dF0
— — dt = — 1 -= —
Dans -^— -, xi doit être remplacé par x\ + ô*. On a donc
dtyk =_T ^2F0 .
d$i dxtdx//
204 CHAPITRE IV.
Dans -j — -T^-on doit après la différen dation faire (j,-=o, c'est-
Ct OC ï (XX iç
à-dire Xi = x®.
Nous avons (toujours pour u = o)
qui montre d'abord que
/7F
Dans -j-î on doit remplacer ^- par .r" + (3;, et y/ par /ï,-; + nyt-, ce
Gomme nous nous proposons de différentier b.Xu par rapport
aux m;, mais non par rapport aux (3;, nous pouvons tout de suite
donner aux [34- leurs valeurs définitives et faire
Pj- = o, d'où re = raP.
Alors F, devient une fonction périodique de période T par rapport
à t et de période in par rapport aux 73/. Soit
[F1]=R
la valeur moyenne de F< considérée comme fonction périodique
de t; il vient
d'où
■A37& _ c?R
dLxk d2 R
(jl cfcy; dusidwk
Ainsi les éléments du déterminant Gt (s, o) seront, en les écrivant
dans le même ordre que dans le Tableau (2),
cT T ^^ T ^2 ^° -T
efe; dTnk dxi dx/c
Nous avons ainsi une équation algébrique en s; en général, cette
équation aura deux racines nulles et toutes les autres seront dis-
tinctes et différentes de o. En appliquant le théorème du n° 30,
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 205
nous verrons que l'on peut tirer de l'équation
s (et par conséquent a) en série ordonnée suivant les puissances
de y/tu..
Nous sommes donc amenés à discuter l'équation
Gi(e, o) = o.
Si nous changeons e en — s, cette équation ne change pas.
En effet, si nous multiplions les n premières lignes par — i ,
ainsi que les n dernières colonnes, le déterminant ne changera
pas, et tous les éléments du déterminant ne changeront pas non
plus, à l'exception des éléments de la diagonale principale qui
étaient égaux à — - sT et qui deviendraient égaux à -h eT.
Je dis que l'équation a deux racines nulles. Si en effet nous
faisons s = o, le déterminant devient égal au produit de deux
autres, à savoir :
i° Le hessien de — TF0 par rapport aux X[\
i° Le hessien de TR par rapport aux ttt/.
Ce dernier hessien est nul; car on a, d'après la définition de R,
„ d2R n d*R „ d2R
n%
djSidwi dmidm.y '- dmidmH
Donc l'équation est satisfaite pour s=o et, comme ses racines
sont deux à deux égales et de signe contraire, elle doit avoir deux
racines nulles.
Pour qu'il y ait plus de deux racines nulles, il faudrait que le
coefficient de e2 dans Gt fût nul. Or ce coefficient peut se calculer
comme il suit :
Multiplions la première ligne de Gt par n® et ajoutons-y la
seconde multipliée par /z°, la troisième par n\ , . . . , la niL'me par n®r
Tous les éléments de Gj demeurent inaltérés, à l'exception de ceux
de la première ligne, qui deviennent
-ftJeT, -w°sT, -n«sT, ...., -<sT, o, o, ..., o.
Multiplions maintenant la (n -+- i)ieme colonne par n\ et ajoutons-y
la(/i H- 2)iLDie multipliée par n°2, la (n + 3)i6mepar rc", ... ,1a 2/iième
•2o6 CHAPITRE IV.
par /i^.Tous les éléments restent inaltérés sauf ceux de la (/? + i)lL'n
colonne, qui deviennent
o, o, ..., o, — n°sT,
«.HT,
nSeT.
Le déterminant G|, par cette double opération, a été multiplié
par (/î°)2- Divisons-le maintenant par s2, en divisant par s la pre-
mière ligne d'une part et la (n + i)ième colonne d'autre part.
Faisons ensuite e = oet nous aurons le coefficient cherché.
Le déterminant ainsi obtenu a ses éléments conformes au Tableau
suivant :
Numéro
Numéro
Valeur
de la colonne.
de la ligne.
de l'élément.
i (i < n)
I
-n?T
n -4- i
* (k<n)
0
i -+- n ( i > i )
k
(Â>i, k<n)
T ^2R
i (i < n)
k
(7e>i, k<n)
o
i -h n ( i > i )
i
o
i ( i < n )
k
-4-ra (A->o)
T ^2F0
dxi dx
n -f- i
k
4- rc ( A" > o )
-njT
i -+- n ( i > i )
k
-hra (£>o)
0
On voit que ce déterminant est égal au signe près à
T^HjH,.
H, et Ho étant les deux déterminants suivants
Ht
dx]
d^Fp
dxi dx*
d1 F0
CtX \ CiX n
n\
d*¥0
dxx dx<i
dxi
d*F0
cioc i clsc it
d-¥0
dx-2 dxa
d*F0
— n-i
dxi
et Ho étant le hessien de R par rapport à
Si j'observe que n® est égal, au signe près, à -f^j je vois que l'on
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 10J
ne change pas H, en remplaçant dans la première ligne et la der-
nière colonne ni par -j^-> Le déterminant ainsi formé s'appellera
le hessien bordé de F0 par rapport à xK , x2, ■ . - , xn.
Ainsi l'équation G, (s, o) = o ne peut avoir plus de deux racines
nulles et, par conséquent, il ne peut y avoir plus de deux expo-
sants caractéristiques nuls que si H, ou H2 s'annulent.
Dans le cas particulier du problème des trois Corps que nous
avons traité au n° 9, il n'y a que 2 degrés de liberté et l'on a
Fn =
Il vient
alors
dF,
dxi
dF0
dx2
0
H,=
d*F0
dx'l
d>F0
dF»
dxi
d*F0
dx, dx=,
d'-F0
dx?,
dF0
dx=,_
— xtà
1
0
3x~^
0
— ■ X
0
0
1
— 3 x',
tf*R
donc Hi n'est pas nul; d'autre part, on vérifie que H2 = ~jj— -" n'est
pas nul non plus.
Donc, dans ce cas particulier du problème des trois Corps, il y
a deux exposants caractéristiques nuls et les deux autres sont dif-
férents de o.
75. Le déterminant GH peut être un peu simplifié par un choix
convenable des variables. Je dis qu'on peut toujours supposer
(0
71 2 = 71° =...= ?l?, =
En effet, si cela n'était pas, on changerait de variables en prenant
pour variables nouvelles x\ et y\ et en faisant
ln,iyni
les iy.^k étant des coefficients constants. Après ce changement
linéaire de variables, les équations conserveront la forme cano-
nique.
Après ce changement de variables, les quantités qui correspon-
208 CHAPITRE IV.
dront àn',«", . . . , «", et que nous appellerons ?i\°, ?ï.?, . . . , rc'n°,
seront données par les relations
car
«!,£-«? -+- a2)j7i!{-i-. . .-H a*,/^,
f/F0 n rfF0 «?F0 V dF0 dxk v< rfFo
' " c/^7j- ofo?^ ûfo?£ ^<4/v- ote* dx'i Àaà dx/c
Comme les nombres n", n\, . . ., n\ sont commensurables entre
eux, nous pourrons toujours choisir les a^ de telle façon :
i° Que les a^ soient entiers;
2° Que leur déterminant soit égal à i. Ces deux conditions
sont nécessaires pour que F reste périodique par rapport aux y'
comme ill'é tait par rapport aux y\
3° Que
Ainsi nous pouvons toujours supposer que les conditions (i)
sont remplies et nous en déduisons les équations suivantes
(2) -, j— =o (i = i, 2, ..., n).
76. Un cas particulier intéressant est celui où une ou plusieurs
des variables Xi n'entrent pas dans F0. Supposons, par exemple,
que F0 ne dépende pas de xn. Alors tous les éléments de la nieme
colonne (et ceux de la 2rt.ième ligne) sont tous nuls, sauf celui
d'entre eux qui appartient à la diagonale principale et qui reste
égal à eT.
Je supposerai de plus que les variables aient été choisies de telle
sorte que les conditions (i) et (2) du numéro précédent soient
remplies. Il en résulte que les éléments de la première ligne [et
ceux de la (/z -}- i)Iume colonne] sont tous nuls, à l'exception de
celui d'entre eux qui appartient à la diagonale principale et qui
reste égal à — eT.
Ainsi tous les éléments des lignes 1 et in et tous ceux des
colonnes n et n -\- 1 sont divisibles par s (j'ajouterai que tout élé-
ment qui appartient à la fois à une de ces deux lignes et à une de
ces deux colonnes est nul et, par conséquent, divisible par e2);
EXPOSANTS CARACTÉRTSTIQUES. 209
il en résulte que le déterminant est divisible par s4 et, par consé-
quent, que l'équation G, = oa quatre racines nulles.
Dans quel cas peut-elle en avoir plus de quatre?
Pour nous en rendre compte, divisons les lignes i el 2/1 et les
colonnes n et n -f- 1 par s, et faisons ensuite s = o. Dans quel cas
le déterminant ainsi obtenu et qui sera égal à
lim— pour s = o
sera-t-il nul?
Nous pouvons également diviser le déterminant GH par e4 T4,
en supprimant les lignes 1, n, n -f- 1 et in et les colonnes de
même numéro. Si l'on fait ensuite e = o, on voit que tous les élé-
ments sont nuls, sauf ceux qui appartiennent à l'une des n — 2
dernières colonnes subsistantes, et à l'une des n — ■ 2 premières
lignes, ou inversement à l'une des n — 2 premières colonnes et à
une des n — 2 dernières lignes.
Ainsi le déterminant est égal, à une puissance de T près, au
produit de deux hessiens, à savoir :
i° Le hessien de F0 par rapport à x2-, #3, • • ■ , x n-\ ',
2° Et le hessien de R par rapport à gt2, eî3, .... rsn_\.
Si aucun de ces deux hessiens n'est nul, l'équation G| = o
n'aura pas plus de quatre racines nulles et il n'y aura certainement
pas plus de quatre exposants caractéristiques qui soient nuls.
Que devient cette condition quand on suppose que les variables
sont quelconques et que les conditions (1) et (2) du numéro pré-
cédent ne sont pas remplies?
Dans ce cas, on fera subir au déterminant la même transforma-
tion qu'à la fin du n° 74; on verra alors, comme à la fin de ce
numéro, qu'après cette transformation, les éléments delà première
ligne deviennent égaux à
— n?eT, — ngeT, ..., — ft&eT, 0, o, ..., o
et ceux de la (n -h i)iùme colonne à
o, o, ..., o, — n'eT, — n?2zT, ..., — <sT.
Seulement il importe d'observer ici que n°n est nul, puisque
dxa
H. P. — I. i4
2IO CHAPITRE IV.
Nous pourrons diviser ce déterminant par £/,rP, en supprimant
les lignes n et in et les colonnes de même numéro, et en divisant
par eT les éléments de la première ligne et de la (n + i)Ume colonne.
Si on fait ensuite s = o, on voit que le déterminant se réduit
au produit de deux autres, à savoir :
i° Le hessien bordé de F0 par rapport à xu x2, . . . , ocn-\~
2° Le hessien de R par rapport à w2, rn3, . . . , ro«_1 .
Pour qu'il y ait plus de quatre exposants caractéristiques nuls,
il faut (mais il ne suffit pas) que l'un de ces deux hessiens
soit nul.
Supposons maintenant que F0 non seulement ne contienne
pas xn, mais encore ne contienne pas non plus xn_n, en raison-
nant de la même manière, on arriverait au résultat suivant :
L'équation G, (s, o) a toujours six racines nulles; pour qu'elle
en ait davantage, il faut et il suffit que le hessien bordé de F0 par
rapport à xh , x2-, • • • , xn_2 soit nul, ou bien que le hessien de R
par rapport à tu,, to.,, . . ., ro„_2 soit nul. Celte condition est donc
nécessaire (mais non suffisante) pour qu'il y ait plus de six expo-
sants caractéristiques nuls.
77. Reprenons les hypothèses faites au début du n° 76, à savoir
que F0 ne dépend pas de xn et que les conditions (i) et (2) du
n° 75 sont remplies.
Nous avons vu que l'équation
Gi(e, o) = o
admet alors quatre racines nulles et quatre seulement, et nous en
avons conclu qu'il ne peut pas y avoir plus de quatre exposants
nuls. Il n'est pas, au contraire, permis d'en conclure qu'il y a quatre
exposants nuls; cela prouve seulement que, quand on développe
ces exposants suivant les puissances de sj^., le premier terme du
développement est nul pour quatre d'entre eux.
Il nous reste à voir si les termes suivants du développement sont
nuls également.
Je sais que deux exposants sont nuls puisque le temps n'entre
pas explicitement dans les équations différentielles et que
F = const. est une intégrale. Je me propose de rechercher ce
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 211
qu'il advient des deux autres et, pour cela, je vais calculer dans
leur développement le coefficient de pu
Je vais poser
Cf. = 7,1-1., d'0Ù £ = (] /[Jl,
je diviserai l'équation
G(oc, [j.)= G(ï)[a, fx) = o
par une puissance convenable de \k et je ferai ensuite u. = o, et
j'aurai une équation qui me donnera les valeurs de t\.
De ce que F0 ne dépend pas de xn) nous pouvons conclure que
les quantités que nous avons appelées nt et qui sont égales à
r-9 ne dépendent pas nou plus de xn ni par conséquent de j3„.
On aura donc nt= n?, non seulement comme au n° 74, quand
tous les [3 seront nuls, mais alors même que $n ne serait pas nul,
pourvu que les autres (3 le soient.
Si donc nous supposons
nous aurons encore
Gela nous permet de différentier cette identité par rapport à ftn et
d'écrire
d^x^ _ d2B.
\t.d$ri drskd^n
Calculons maintenant
Il vient
dtyn et rfAyB
Ly'1 = ~ dx~dt
dF0
ou, puisque —, — = o, on aura pour p. = o,
Cl OC n
V- J0 dxn dpn
212 CHAPITRE IV.
Cette identité a lieu pourvu que
Nous pouvons donc la différentier par rapport à gja ou à [3rt, ce qui
donne
r/Aj/t _ _ T fl?2R ^ <r/AjKra _ _ T d*R ^
\xdw/c cl^ndw/i {J-dfin d$ft
En ce qui concerne les quantités
d$k ' rfP« '
il nous suffira d'observer qu'elles sont divisibles par ]x.
Nous avons encore à examiner les éléments de la première ligne
de notre déterminant et ceux de la (ji + i)ieme colonne.
Les éléments de la première ligne sont égaux à
dt±X\ T dbx\ d\xi dà.Xi dS-x^ d\xi dSxx
dfiy d$2 d$3 d$n-i d$n dm! dxsn
Ils sont tous divisibles par [/., mais je dis que les h -h i derniers
éléments, c'est-à-dire
d\xt d\Xi
d$n dm/L-
sont divisibles par [j.2. En effet, nous avons trouvé pour [x = o
dLxi d2R dAx! d'-R
A — ^r— 5 ; 1
[j. d$n dw\ d$n (jl drsk dw\ dus h
Or, en vertu de la définition de R, on a
„ dR n dR „ dR
n\ -. 1- ni -7 \- ... -+- nyt -7 — = o,
ou, à cause des relations (i) du n° 75,
dR _
dmi
d'où (en différentiant cette identité)
di^xi __ d&Xi _
|j. dp „ \x dm/;
pOUr UL= 0. C Q. F. D.
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES. 2
Les éléments de la (/i+ i)iùme colonne s'écrivent
d\xi dLx=i d\xn d\yl dt^y^ dhy$
tfei dmi dwi dmi dvsL efej
Tous ces éléments sont divisibles par p.; mais je dis que les n
premiers et le dernier sont divisibles par pi.2, ou, ce qui revient au
même, que
dLxk dS.yn
En effet, nous avons trouvé
poui
dLxk c/2R d\yn d'-R
— 1 — ; ; 5 ; — = — 1
(j. dxsi c/uji dm h [x dmi dm\ d$,t
et
di\ _
dmi
d'où, par différen dation,
#R d'-R
dwidTxSfc dm ^d fin
C. Q. F. D.
Gela posé, dans notre déterminant G(yj, [a, p.), je divise chaque
élément par T ; je divise ensuite :
La iie ligne par p., les lignes 2, 3, 4> . ... , /i, a« par v/p.
La (/i -f- j^ième co]onne par m }es colonnes n, n + a, n -+- 3, . . . ,
2 ft par y/ pi.
Le déterminant est finalement divisé par T2wu."+2.
Je fais ensuite u = 0.
J'observe que les éléments suivants sont nuls :
Puissance de \x Puissance de (J,
Colonne par laquelle parlaquelle
Ligne à laquelle à laquelle l'élément l'élément
appartient l'élément. appartient l'élément. était divisible. a été divisé.
il à n incl. et in 1 à n — 1 incl. p. y/ p.
1 11 et n -f-a à m incl. p.2 M- Vf*
2 à n incl. et 2 ?i n + i p.2 p. y/p-
« + ià2ffl — 1 incl. « et n + 2 à 2ft incl. p. y/pi
214 CHAPITRE IV
et que les éléments suivants sont finis :
» + iàîn — i incl. i à ai — i incl. puissance o puissance o
i i an — i incl. |jl \i.
4 bis) { 2 à n incl. et in n et n-4-2 à in incl. \j. \x
1 n -+- 1 [x2 H2
72 + 1 à m — 1 incl. n -+- 1 [Jt. [x
Les seuls éléments qui sont finis appartiennent donc aux lignes
1 et n . + 1 à 2/i — 1 incl. et aux colonnes 1 à n — 1 incl. et n -+- 1
ou bien aux lignes 1 à n incl. et in et aux colonnes n et n -4- 2 à
2/2 incl.
Notre déterminant devient donc égal au produit de deux autres
que j'appellerai Dj et D2.
Le déterminant Di s'obtiendra en supprimant les lignes
I, 71 + 1, « -H 2, ..., 2 71 — I,
et les colonnes
I, 1, 3, . . ., 71 — 1, 71-4- ï.
Le déterminant D2 s'obtiendra en supprimant les lignes
2, 3, 4> • • • > n7 271,
et les colonnes
7?, 71 + 2, 71 + 3, . . ., 2 71.
Voyons comment ces déterminants dépendront de 7). Pour cela
je remarquerai que
,. S
7] = lim — = (pour 1-1 = 0)
jj. 1
n'entre que dans les termes de la diagonale principale; or le déter-
minant Dt contient deux de ces termes, l'un appartenant à la
colonne et à la ligne n, l'autre à la colonne et à la ligne in.
Le déterminant Do contient aussi deux de ces termes, l'un appar-
tenant à la colonne et à la ligne 1, l'autre à la colonne et à la
ligne n -+- 1 .
Il en résulte que D{ et D2 sont des polynômes du deuxième
degré en r\. Ainsi notre équation en -/) se décompose en deux
équations du deuxième degré,
Dj = o, D2 = o.
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 2l5
Examinons d'abord l'équation D, = o.
Pour former le déterminant D,, on peut appliquer la règle sui-
vante :
Écrire le hessien de R par rapport à
changer les signes de la dernière ligne, celle qui contient les
dérivées de -^-; ajouter ensuite — -r\ aux deux éléments qui sont
c?*R
et a
On obtient la même équation plus simplement (le premier
membre étant seulement changé de signe) en prenant le hessien
de R, et ajoutant — ■/] à l'un des deux éléments qui sont égaux à
djs ' ' do et + 7) à l'autre. Ecrivons l'équation D, = o en supposant
n = 4 pour fixer les idées :
d*R ^R
dml dm 2 dm 3
d*R d*R
cfe2 dm^ dm |
d*R d2R
dm%d^rt dm^dm^
#R d*R
d'-R
dm-2 dm^
d*R
^2R
<itsf
d2R
dm%dm3 dm^d^ dm^dfa
d*R
dm-i d$k
d'-R
dm% dp;,
d*R
dm^ dfi^
d>R
Sous cette forme on voit immédiatement ce que d'ailleurs on
pouvait prévoir : que cette équation en i\ a ses deux racines égales
et de signe contraire.
Ces deux racines seront finies si le hessien de R par rapport à
m%, TO3, TO4, •••) ^« — 1
n'est pas nul.
Elles seront différentes de o, si le hessien de R par rapport à
TO2j 7^3, TTJi, ..., Wa—i, mn, pra
n'est pas nul.
Quant à l'équation D2= o, elle aura ses deux racines nulles.
En effet, nous savons qu'il y a toujours deux exposants caractéris-
tiques nuls et, par conséquent, que deux des valeurs de y\ sont
21 G CHAPITRE IV.
nulles; or nous venons de voir que les racines de D, = o ne sont
pas nulles en général : il faut donc admettre que ce sont les racine*
de Do = o qui sont toujours nulles.
Gomment ces résultats seraient-ils modifiés si la condition (i)
du n" 75 n'était pas remplie d'elle-même?
Dans ce cas on multiplierait (comme nous l'avons fait au n° 7-4)
la première ligne par ;i", et on y ajouterait les 2e, 3e, . . . , nlcme li-
gnes, multipliées respectivement par /i°, /zjj, . . ., /?,° (je rappelle
d'ailleurs que n„ est nul); on multiplierait ensuite la (/? + i)1L'me co-
lonne par n\, et on y ajouterait les n -\- 2e, n 4- 3e, . . . , i nil;me co-
lonnes, multipliées respectivement par /ijj, n°3, ..., n®r Après
cette transformation, tous les éléments du détei^minant G(7i|A, p.)
demeureraient les mêmes, sauf ceux de la première ligne et de
la (n + i)lcme colonne.
D'ailleurs, chaque élément [aussi bien ceux de la première ligne
et de la (/i -f- i)lcme colonne que les autres] est divisible par la puis-
sance de {a indiquée dans la 3e colonne des tableaux (4) et (4 bis).
Nous diviserons ensuite chaque élément par T et par la puissance
de pi indiquée dans la 4e colonne des mêmes tableaux.
Quand nous ferons ensuite jj. = o, un certain nombre d'éléments
seront nuls et d'autres resteront finis, et cela conformément aux
tableaux (4) et (4 bis), Notre déterminant se trouvera encore égal
au produit de deux autres D, et D2, qui s'obtiendront comme plus
haut.
Tous les éléments de ces deux déterminants auront même
expression que dans le cas précédent, sauf ceux de la première ligne
et de la (n -\- i)lème colonne. Or D4 ne contient aucun élément de
cette ligne et de cette colonne.
Donc D< a la même expression que dans le cas précédent et les
mêmes conclusions subsistent.
Les valeurs de 7) sont finies si le hessien de R par rapport à m.2,
w3, .. ., mn_t n'est pas nul, et elles sont différentes de o, si le
hessien de R par rapport à ttj2, 7tt3, . . . , to„, fin n'est pas nul.
En résumé, si F0 ne dépend pas de xn, si Je hessien bordé de F0
par rapport à xK , x2, . . . , xn_{ n'est pas nul, si les hessiens de R
par rapport à gj2, gt3, . . ., tb„_u et par rapport à to2, ts3, . . .,
7n«_t, w„, |3„ ne sont pas nuls, il n'y aura que deux exposants
caractéristiques nuls.
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. >.I7
Passons au cas où F0 ne dépend ni de xn_x ni de xa.
On verrait en raisonnant de la même manière que :
Si le hessien bordé de F0 par rapport à xK, x2-, • - • , * xn_-2 n'est
pas nul, si les hessiens de R par rapport à m2, ct3, . . , , wft_2 et par
rapport à ra2, m3, . . . , ra/2_o, ra«_i, crw, fin-\ et [3rt ne sont pas nuls,
il n'y aura que deux exposants nuls.
Application au problème des trois Corps.
78. Appliquons ce qui précède au problème des trois Corps ; nous
avons vu aux nos 15 et 16 comment on peut réduire le nombre des
degrés de liberté à 3 dans le cas du problème plan et à 4 dans le
cas général.
Ecrivons donc les équations du mouvement sous la forme que
nous leur avons donnée dans ces nos 15 et 16.
Les deux séries de variables conjuguées sont alors
PL, P'L', H,
/, V, h
dans le cas du problème plan, et
pL, p'L', pr, p'r,
i, ï, g, g'
dans le cas général. On a d'ailleurs
F0 = AL-2-+-À'L'-2,
A et A' étant des coefficients constants.
On voit donc que F0 ne dépend pas de H dans le cas du pro-
blème plan, ni de Y et de V dans le cas général.
En premier lieu, le hessien bordé de F0 par rapport à [3L et ,8'L/
est égal à
BL-*L'-6-+- B'L-6L'-*,
B et B' étant des coefficients constants. Le hessien bordé n'est donc
pas nul.
Les hessiens de R ne seront pas non plus nuls en général, ainsi
2l8 CHAPITRE IV.
qu'on peut s'en assurer sur des exemples; nous reviendrons d'ail-
leurs en détail sur ce point au Chapitre suivant.
Donc les solutions périodiques du problème des trois Corps ont
deux exposants caractéristiques nuls, mais elles n'en ont que deux.
Calcul complet des exposants caractéristiques.
79. Reprenons les équations (i) du n° 74 en faisant n = 3 pour
fixer les idées :
, „ dxi dF dyi dF . „
' dt dyt dt dxt v ' ' '
Supposons qu'on ait trouvé une solution périodique de ces
équations
et proposons-nous de déterminer les exposants caractéristiques de
cette solution.
Pour cela, nous poserons
xt = fi(t)-+- h-, n = «W(0 + r"'>
puis nous formerons les équations aux variations des équations (î),
que nous écrirons
dh v^ d'-F , ^ d*F
)dt - ^k dyidXk ^ ^ _* dyidyk
{ dt Amà/- dx; dxje v Adk dx i dy h '
et nous chercherons à intégrer ces équations en faisant
(3) h=e«tSi, ra=e^Th
Si et TV étant des fonctions périodiques de t. Nous savons qu'il
existe en général six solutions particulières de cette forme [les
équations linéaires (a) étant du sixième ordre]. Mais il importe
d'observer que, dans le cas particulier qui nous occupe, il n'y a
plus que quatre solutions particulières qui conservent cette forme,
parce que deux des exposants caractéristiques sont nuls, et qu'il y
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 219
a par conséquent deux solutions particulières d'une forme dégéné-
rescente.
Cela posé, supposons d'abord p. = o, alors F se réduit à F0 et
ne dépend plus que de x\, x", x^.
Alors les équations (2) se réduisent à
' dt ~ °' dt Zàk dx\ dx\ U"
Les coefficients de £# dans la seconde équation (2') sont des con-
stantes.
Nous prendrons comme solutions des équations (2')
^1 = ^2 = ^3 = 0, *H=7)°, ?î2=r,o. ^3 = ^0,
rU i i\oi "I3 étant trois constantes d'intégration.
Cette solution n'est pas la plus générale, puisqu'elle ne contient
que trois constantes arbitraires, mais c'est la plus générale parmi
celles que l'on peut ramener à la forme (3). Nous voyons ainsi que,
pour p. = o, les six exposants caractéristiques sont nuls.
Ne supposons plus maintenant que fj. soit nul. Nous allons
maintenant chercher à développer a, S; et T/, non pas suivant les
puissances croissantes de jx, mais suivant les puissances de v/p. en
écrivant
a. = a! s/{x -+- a, \j. -+- a3 fjt y/jj. -f- . . . ,
S/ = S ■ -i- S) y/y -+- Sf [i. -f- S? {jlV(X -H. . . ,
T, = T? + T* /[I -+- T? [jl -+- T? [x /jl -+-... .
Je me propose d'abord d'établir que ce développement est pos-
sible.
Nous avons vu d'abord au n° 7-4 que les exposants caractéristi-
ques a peuvent se développer selon les puissances croissantes de y/ p..
Démontrons maintenant que S; et T; peuvent aussi se développer
suivant les puissances de v/p--
S/ et T\- nous sont donnés en effet par les équations suivantes :
, y dt jiad dyi dx/c Ami dyi dyk
\ ilIi + aT.= _y d2F s +y ^2f
\ f/£ ^™i «fa?j <a?a?£ ^ai t/iP/ ^vt.
220 CHAPITRE IV.
Soit $i la valeur initiale de S; et (3; celles de Tt-; les valeurs de S;
et de T, pour une valeur quelconque de t pourront, d'après le n° 27,
se développer suivant les puissances de p., de a, des (3, et des f^-.
De plus, à cause de la forme linéaire des équations, ces valeurs
seront des fonctions linéaires et homogènes des (3f- et des j^-.
Soit, pour employer des notations analogues à celles du n° 37,
rpi + ai la valeur de S; et ^ + <J^- celle de T; pour t = T. La con-
dition pour que la solution soit périodique, c'est que l'on ait
tyi = <$ = o.
Les tyi et les <j^- sont des fonctions linéaires des (3; et des [3^; ces
équations sont donc linéaires par rapport à ces quantités. En
général, ces équations n'admettent d'autre solution que
de sorte que les équations (2,;) n'ont d'autre solution périodique
que
Si = T/ = o.
Mais nous savons que, si l'on choisit a de façon à satisfaire à
G (a, p) = o, les équations (i") admettent des solutions pério-
diques autres que S/= Tz = o. Par conséquent, le déterminant des
équations linéaires <j^-= <j^ = o est nul. Nous pourrons donc tirer
de ces équations les rapports
h et &
P'i Pi
sous la forme de séries développées suivant les puissances de a et
de p.
Comme [3', reste arbitraire, nous conviendrons de prendre
[j, = 1 de telle sorte que la valeur initiale de T, soit égale à 1.
Les (3j et les (3^ sont alors développés suivant les puissances de a
et de p.; mais les S/ et les T^sont, comme nous l'avons vu, dévelop-
pantes suivant les puissances de a, de u., des {3; et des [3; et, d'autre
part, a est développable suivant les puissances de y/ p.
Donc les S/ et les Tt- seront développantes suivant les puissances
de y/jx. c. q. f. n.
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES. 221
On aura en particulier
T,1=T,î-+-Tî/ïÏH-T,ïfjL-4-....
Comme, d'après notre hypothèse, f>\ qui est la valeur initiale
de T, doit être égale à i, quel que soit [x, on aura pour t = o
T° = i, o= T» = Tf = ...= Tf = ....
Ayant ainsi démontré l'existence de nos sériesT nous allons cher-
cher à en déterminer les coefficients.
Nous avons
S? — n T"? — •/,?
°t — °> L i — ru
et
(4)
/ & = e*(s,0 + s,Vn
dt
ïj* = e»<( T? h- TJV£ + ..-),
dS? ,- dSj
dt\j
~cît
ext
4- «S?
dT?
/i
- rfT/
Nous développerons d'autre part les dérivées secondes de F
qui entrent comme coefficients dans les équations (2) en écrivant
(5)
d*F
dyt dxk
d?Y
dyi dyk
d°-¥
dx{ "Sixte
rf»F
dxt dyk
Ces développements ne contiennent que des puissances entières
de [j. et ne possèdent pas, comme les développements (4), des
termes dépendants de y/ pi.
222 CHAPITRE IV.
On observera que
(6)
I r^m /-( ni r> ni -r> ni . m x\ »t
Nous substituons dans les équations (2) les valeurs (4) et (5) à la
place des £, des 7), de leurs dérivées et des dérivées secondes de F.
Dans les expressions (4) je suppose que a soit développé suivant
les puissances de y/fji, sauf lorsque cette quantité a entre dans un
facteur exponentiel eat.
Nous identifierons ensuite en égalant les puissances semblables
de \fâ et nous obtiendrons ainsi une série d'équations qui per-
mettent de déterminer successivement
r, ri ri S" S1 TO Tl
Je n'écrirai que les premières de ces équations obtenues en
égalant successivement les termes tout connus, les termes en y/u.,
les termes en lu, .... Je fais d'ailleurs disparaître le facteur eat
qui se trouve partout.
Égalons d'abord les termes en y/p; il vient
(7)
j ^2. + aiT? = S* G?* Si + ï*D&Ti.
Égalons les termes en p., il vient
(8)
( =S*(A?ASl + A?*Sj+BiVTÎ + B?AT£) (1 = 1,2, 3),
outre trois équations analogues donnant les -tt--
Si l'on tient compte maintenant des relations (6), les équations (7)
deviennent
■^-=0, ^r + ^^^A-
La première de ces équations montre que S], Sô et S3 sont des
constantes. Quant à la seconde, elle montre que —~ est une con-
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 223
stante; mais comme Tj doit être une fonction périodique, cette
constante doit être nulle, de sorte qu'on a
(9) «il? = G?1Sî.-4-C/'sSÎ-+TG?sSi,
ce qui établit trois relations entre les trois constantes -i\\, les trois
constantes S' et la quantité inconnue a,.
De son côté, l'équation (8) s'écrira
dt
+ aisj = SkBh-ni
Les B]k sont des fonctions périodiques de t; développons-les
d'après la formule de Fourier et soit 6;Ale terme tout connu de B'jk.
Il viendra
ai S* = 'SLkbik'ru
ou, en tenant compte des équations (9),
«? s] = Vmcê, si + cl, s* -+- eu Si).
(10)
En faisant dans cette équation (10) j'=i, 2 et 3, nous aurons trois
relations linéaires et homogènes entre les trois constantes Sj. Eu
éliminant ces trois constantes, nous aurons alors une équation du
troisième degré qui déterminera a^.
Si nous posons, pour abréger,
l'équation due à cette élimination s'écrira
('i)
en— «r
«31
612 «13
«22 a\ «23
«32 «33 — af
Elle peut encore s'écrire
- 7_!
0
O
C?i
c».
C?3
O
— «1
O
Gli
C«2
CL
O
0
— «1
U31
po
G0
^33
6ll
ou
&13
— «1
O
0
bu
&22
623
O
— ai
0
b3l
&32
633
O
0
— a
'224 C II A P I T K E IV.
La détermination de a, est la seule partie du calcul qui présente
quelque difficulté.
Les équations analogues à (7) et à (8), formées en égalant dans
les équations (2) les coefficients des puissances semblables de y/jx,
permettent ensuite de déterminer sans peine les a/si les S"1 et
les T'". Nous pouvons donc énoncer le résultat suivant :
Les exposants caractéristiques a sont développables suivant
les puissances croissantes de\J^--
Concentrant donc toute notre attention sur la détermination
de a,, nous allons étudier spécialement l'équation (11). Nous
devons chercher d'abord à déterminer les quantités Cfk et b^.
On a évidemment
_ rf»F0
ki ~ dx\ dx\
et
B^ =
dy\dy\'
ou
Bfk = — 2 A m/ 7?i/,; sin co, (w = miy\-\- m^y\-\- m^y\-\-h)
et
bue = — VA m; m h sin w .
La sommation représentée par le signe % s'étend à tous les termes,
quelles que soient les valeurs entières attribuées à m1} m2 et m3.
La sommation représentée par le signe v s'étend seulement aux
termes tels que
nimi-\- /2277?2 -l- n37n3 = o.
Sous le signe x nous avons par conséquent
OJ = /772^2 + nizmi ■+" h.
Cela nous permet d'écrire
1 d'2R , ■
bu- = -; ; — ( pour iel/.' = 2 ou J).
ami dm/c
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 225
Si un ou deux des indices i et k sont égaux à i, &/# sera défini par
la relation
ni bix -f- n.2 6/2 -i- >H b;3 = o.
Nous allons, à l'aide de cette dernière relation, transformer
l'équation (i i) de façon à mettre en évidence l'existence de deux
racines nulles et à réduire l'équation au quatrième degré.
Je trouve en effet, par une simple transformation de détermi-
nant et en divisant par a^,
"1
71 2
«3
O
0
0
o
— aj
O
^22
623
0
0
o
— «!
b%%
633
c
ul 3
^"23
po
^33
— a.
0
nt
ul 2
G°22
3 2
0
— «i
11
(~>0
G°21
PO
^3 1
0
0
n
Dans le cas particulier où l'on n'a plus que 2 degrés de liberté, cette
équation s'écrit
'h
1%2
0
0
0
— a.x
0
ui 2
Vj 2 2
— «i
ni
po
W 1
Gît
0
«1
d2K
n\ rA = -î — » ('l? CU, — 2/ii?z->G°9
nlCU).
L'expression n'^C^ — 2/1, re2C,2 -f- nl^0u ne dépend que de x\
elx°2 ou, si l'on veut, de n, et de n». Quand nous nous serons donné
les deux nombres nK et n2, dont le rapport doit être commensu-
rable, nous pourrons regarder n\ C^ — 2/1, /^2 G"^ -h n2,C°i{ comme
une constante donnée. Alors le signe de a'^ dépend seulement de
celui de -=— =■•
ClWT2
Quand on s'est donné nt et n2, on forme l'équation
(12)
dxxSi
Nous avons vu au n° 42 qu'à chaque racine de cette équation cor-
respond une solution périodique.
H. P. — I. .5
226 CHAPITRE IV.
Considérons le cas général où l'équation (12) n'a que des racines
simples; chacune de ces racines correspond alors à un maximum
ou à un minimum de R. Mais la fonction R, étant périodique, pré-
sente dans chaque période au moins un maximum et un minimum
et précisément autant de maxima que de minima.
Or pour les valeurs de gjo correspondant a un minimum, -7— ^ est
positif; pour les valeurs correspondant à un maximum, celte
dérivée est négative.
Donc l'équation (12) aura précisément autant de racines pour
lesquelles cette dérivée sera positive que de racines pour les-
quelles cette dérivée sera négative, et par conséquent autant de
racines pour lesquelles oq sera positif que de racines pour les-
quelles cr\ sera négatif.
Cela revient à dire qu'il y aura précisément autant de solutions
périodiques stables que de solutions instables, en donnant à ce
mot le même sens que dans le n° 59.
Ainsi, à chaque système de valeurs de n{ et de n2, corres-
pondront au moins une solution périodique stable et une solu-
tion périodique instable et précisément autant de solutions
stables que de solutions instables , pourvu que [x soit suffisam-
ment petit.
Je n'examinerai pas ici comment ces résultats s'étendraient au
cas où l'équation (12) aurait des racines multiples.
Voici comment il faudrait continuer le calcul.
Imaginons que l'on ait déterminé complètement les quantités
au <z2, ..., am
et les fonctions
SO c 1 ç m
i > °i > • • •) °i >
ryO npl rrim—i
1 i j l i 1 • • • 1 *■ i
et que l'on connaisse les fonctions S"t+i et T"1 à une constante
près. Supposons qu'on se propose ensuite de calculer am+1,
d'achever la détermination des fonctions Sf+I et T"J et de déter-
miner ensuite les fonctions S"t+2 et T"l+l à une constante près.
En égalant les puissances semblables de [jl dans les équations (4),
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. 227
on obtient des équations de la forme suivante, analogues aux équa-
tions (7) et (8),
— —4 h^kO!kSf+1 — ajTf— a,„+1T°= quantité connue
(i3) t (1 = 1,2,3).
( ^ ,_2AB*ATf— «iSf+1 — affl+IS'= quantité connue ]
Les deux membres de ces équations (12) sont des fonctions pério-
diques de t. Egalons la valeur moyenne de ces deux membres. Si
nous désignons par [U] la valeur moyenne d'une fonction pério-
dique quelconque U, si nous observons que, si U est périodique,
on a
VdUl
si nous rappelons que, T™ étant connu à une constante près,
ï7-[T7]et
sont des quantités connues, nous obtiendrons les équations sui-
vantes :
, „ ( S*C?A.[S2l+1] — al[Tn-a,«-,-iT? = quantité connue )
(14) ( \ (1 = 1 ,2, 3).
( 2/t.6/A-[T/f] — ai[Sf+1] — am+1S/ = quantité connue )
Ces équations (i4) vont nous servir à calculer v.m+{, '[T"4] et
[S™+l] et par conséquent à achever la détermination des fonctions
T"' et Sjl+] qui ne sont encore connues qu'à une constante près.
Si l'on additionne les équations (i4) après les avoir respective-
ment multipliées par
Cl CI Cl T-O TO TO
°1) 02i °3> Ml X 2 > L3>
on trouve
2S S,' T° acm+1 = quantité connue,
ce qui détermine a.m+{.
Si dans les équations (i4) on remplace a.m+i par la valeur ainsi
trouvée, on a, pour déterminer les six inconnues [T™] et [S™"1"'],
six équations linéaires dont cinq seulement sont indépendantes.
Cela posé, on déterminera [T™] par la condition que [T™] soit
228 CHAPITRE IV.
nul pour t = o, conformément à l'hypothèse faite plus haut, et les
cinq équations (i4) restées indépendantes permettront de calculer
les cinq autres inconnues.
dT'n+i
Les équations (i3) nous permettront ensuite de calculer — jj- —
et — 4 — et, par conséquent, de déterminer les fonctions T™4"1 et
S"'42 à une constante près; et ainsi de suite.
Solutions dégénérescentes.
80. Reprenons les équations (i) du numéro précédent
. „ dxt dF dyi d¥ , .
M -d7 = -dy;' ~dl^~d^t ^ = I'2'3)-
Nous avons supposé qu'il existait une solution périodique de
période T
posant ensuite
xi = vï 4- \i, yi = <\>i -+- t]i,
nous avons formé les équations aux variations
(a)
/ d\i_ _ yi rf»P , V— ^— —
\ dt~ Zà dyt dxk ^+2d dyL dyk T'/o
[ dt ^aà dx{ dxk l jicmi dx i dy k ' l '
Ces équations, ayant en général quatre exposants caractéristiques
différents de o, admettront quatre solutions particulières de la
forme
S, et Tj- étant périodiques. Nous avons appris à former ces inté-
grales.
Mais les équations (2) auront, en outre, deux exposants caracté-
ristiques nuls : elles admettront donc deux solutions particulières
de la forme
(3)
%i — S/, 7]i — T,,
EXPOSANTS CARACTERISTIQUES. 229
S", T*-, S*, TJ étant périodiques de même période que cpt-, <L;, S,
et T/.
Comment doit-on s'y prendre pour former ces solutions (3)?
Nous avons vu au n" 42 que les équations (i) admettent une
solution périodique
(4) ®i= <?i(t, [J-, s), y = tyt(t, i-i, s),
de période
T
1 -T- E'
rui se réduit à
pour s = o.
Les fonctions cd, et <j>; sont développables suivant les puissances
croissantes de s.
Posons maintenant
t=— — j d ou h. = £(n- s).
Si nous substituons cette valeur à la place de t dans les équa-
tions (4), il viendra
Xi= $i(u, 'J., e), jv= &i(u, \x, e).
Les fonctions 9, et 0, seront encore développables suivant les
puissances de [a et de s; mais elles seront périodiques en u et la
période sera constante et égale à T; elles seront donc dévelop-
pables suivant les sinus et cosinus des multiples de — ^— •
Si h est une constante quelconque
xi = <p/(*-+- h, [j., e), yi = tyt{t ■+■ h, ;-i, e)
est encore une solution des équations (t), puisque le temps n'entre
pas explicitement dans ces équations. Cette solution contient deux
constantes arbitraires h et e.
Le n° 54 nous fournit le moyen d'en déduire deux solutions des
équations aux variations (2).
a3o CHAPITRE IV.
Ces solutions s'écrivent
_ dot _ dtyt
%i-~dh' ^-~dh
et
> _ d^i _ d'hi
"-"àr T,i-~dï'
Après la différentiation il faut faire h = s = o.
Or il vient
d'où
et pour s = o
D'autre part,
Ot(t, [X, £)= 6/[<(i-+-s), [X, s],
^(f, [X, 6)=e|[ï(l+6), [X, E],
e?©,- f/cs/ d§i du d§i . .
LL = l_l — I = - (i -+- £)
dh dt du dt du
d'bi dtyi d&f du _ d®i
~dh ~~ ~di ~ ~dû ~di ~ ~du ^ *"'
dof __ dftt ç% _ dSi
dh ~~ du' dh du
dot _ dbi du db± _ d§i t dbi
dz du dt dz du dz
<% _ dS{ du | d&£ _ dSi d@j_
dz ~ du dz "* dz du dz
ou, pour s = o,
d^j _ dot d§j dtyj _ dtyj dQj
dz tf* + rfs ' dz ~ dt dz '
Les solutions cherchées des équations (2) sont donc
et
Ç/ = *SÏ+S?J v=*TÏ+T?
avec
b'-^T' ^-"Â"
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES. l3î
Je dis que les fonctions S;, T^, S*, T* sont périodiques en t de
période T. En effet, 9; et @, sont périodiques de période T en u;
cette période étant indépendante de s, les dérivées
d$i dê{ cft£ d®i
du du dz ch
seront également péi^iodiques en u. Mais, pour e = o, u=t; si
donc on fait après la différen dation s = o, ces quatre dérivées (5),
c'est-à-dire les quatre fonctions S", T"i: S*, TJ seront périodiques
en t. c. q. f. d.
Ces quatre fonctions seront, comme 9; et 0t- dont elles sont les
dérivées, développables suivant les puissances croissantes et posi-
tives de [jl (je rappelle que S; et T/, dans le numéro précédent,
étaient développables suivant les puissances non de jjl, mais de y/jl) .
-Pour [j. = o, cp; se réduit à une constante x] ; donc — j± = S] s'an-
nule. Donc S; est divisible par jji, de même que dans le numéro
précédent S; était divisible par y/j/..
Au contraire SJ n'est pas divisible par p..
Dans un Mémoire que j'ai publié dans les Acta mathematica,
t. XIII, p. 107, je suis amené à considérer des équations analogues
aux équations (2) et deux solutions particulières de ces équations
f _ ç" T"'
%i — °i> 'ii — v ii
^=S?+a*SÏ-, 7),= T?'-i-a«T';.
J'appelle a un des exposants caractéristiques, de telle sorte que a
est développable suivant les puissances impaires de y^x, et que u.
est lui-même développable suivant les puissances de a2 et est divi-
sible par a2.
Je suppose que l'on remplace jjl par cette valeur, de sorte que
toutes nos fonctions se trouvent développées suivant les puissances
de a. J'annonce ensuite que S; et SJ sont divisibles par a. En effet
S'^, comme nous venons de le voir, est divisible par p. et [x par a2.
D'autre part, nous avons manifestement
S'-'— %Sf,
232 CHAPITRE V.
puisqu'il faut multiplier par a la solution que je viens d'étudier
pour obtenir la solution considérée dans les Acta matliematica
k- = s7+«*s';.
J'ai cru devoir faire celte remarque parce qu'un lecteur inattentif
aurait pu ne pas prendre garde à ce facteur a et croire à une con-
tradiction entre le résultat énoncé dans les Acta et ceux que je
viens de démontrer.
CHAPITRE V.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES.
81. Reprenons nos équations canoniques
dxt _ d¥ dyt _ d¥
^ ' dt dyt ' dt dxt '
F = F0 + nFi-l-IJl2F2+---!
Je suppose d'abord que F0, qui ne dépend pas desj^/, dépend
des n variables xt et que son hessien par rapport à ces n variables
n'est pas nul.
Je me propose de démontrer que, sauf dans certains cas excep-
tionnels que nous étudierons plus loin, les équations (i) n'ad-
mettent pas d'autre intégrale analytique et uniforme que l'inté-
grale F = const.
\oici ce que j'entends par là :
Soit <ï> une fonction analytique et uniforme des.r, désuet de [>■■,
qui doit de plus être périodique par rapport aux. y.
Je ne suis pas obligé de supposer que cette fonction soit analy-
tique et uniforme pour toutes les valeurs des x, des y et de u. .
Je suppose seulement cette fonction analytique et uniforme
pour toutes les valeurs réelles desj', pour les valeurs suffisamment
petites de p., et pour les systèmes de valeurs des x appartenant à
un certain domaine D; le domaine D peut d'ailleurs être quel-
conque et être aussi petit qu'on le veut. Dans ces conditions, la
fonction <ï> est développable par rapport aux puissances de u. et je
puis écrire
* = #0 -+- (J-*i -+- p-2 *2 -+- • • • >
$0, <ï»,, <ï>2, . • . étant uniformes par rapport aux x et aux y et
périodiques par rapport ans. y.
234 CHAPITRE V.
Je dis qiï une fonction <ï> de cette forme ne peut pas être une
intégrale des équations (i).
La condition nécessaire et suffisante pour qu'une fonction <I>
soit une intégrale s'écrit, en reprenant la notation du n° 3,
[F, *] = o,
ou en remplaçant F et $ par leurs développements
o = [F0, *„] + n([Fi, *o] + [F0, *i])
-+- ;^-([ F,, *ol + [Fls *, ] + [F0, *s]) ■+- • • • •
Nous aurons donc séparément les équations suivantes, dont je ferai
usage plus loin,
(2) [F0, <P0] = o
et
(3) [F„ *0]+[Fo, *i] = o.
Je dis que je puis toujours supposer que $0 n'est pas une fonction
deF0.
En effet, supposons que l'on ait
*o = <KF0).
Je dis que la fonction b sera une fonction uniforme en général,
quand les variables x resteront dans le domaine D.
Nous avons en effet
F0= F0(a?!, x-2, ..., xn).
Nous pourrons résoudre cette équation par rapport à xK et écrire
xx = 6(F0, xo., ..., xn\
et 8 sera une fonction uniforme à moins que -5— ne s'annule à
^ dxi
l'intérieur du domaine D.
En remplaçant xt par sa valeur 8 dans
X 1 , x% , . . . , X,i
*0 .
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. P.35
il vient
/#!, r2, . . ., a?„\ _ , /F0, a?2, ••■, ^/A _
0 \7l?72, ...,yn) ~~ ' \Ji>X2; ■■■,7n/'
O0 est une fonction uniforme des x et desjK; si l'on y remplace xK
par la fonction uniforme 9, on obtiendra une fonction uniforme <\i
de F0, de #2, . . ,xn et des y; mais, par hypothèse, cette fonction <];
ne dépend que de F0.
Donc 4> = <l est fonction uniforme de F0.
/VF
Cela a lieu pourvu que -~ ne s'annule pas dans le domaine D ;
cela aura lieu également si l'une des dérivées -~ ne s'annule pas
dans le domaine D.
Cela posé, si <ï> est une intégrale uniforme, il en sera de même
de
* — 4>(F).
<î> — <b (F) est développable suivant les puissances de \). et de plus
est divisible par [x, puisque <J>0 — 'H^o) est nul- Posons donc
* — <\>(F) = fi.*':
$' sera une intégrale analytique et uniforme et il viendra
<!>' = <ï>'0 -+- fJL^j -+- [J.2* ', -+- ... ,
En général, <b'0 ne sera pas une fonction de F0 ; si cela avait lieu,
on recommencerait la même opération.
Je dis qu'en recommençant ainsi cette opération, on finira par
arriver à une intégrale qui ne se réduira pas à une fonction de F0
pour [j. =o.
A moins toutefois que <ï> ne soit une fonction de F, auquel cas
les deux intégrales F et <£> ne seraient plus distinctes.
En effet, soit J le jacobien, ou déterminant fonctionnel de <ï> et
de F par rapport à deux des variables x et y. Je puis supposer
que ce jacobien n'est pas identiquement nul, puisque, si tous les
jacobiens étaient nuls, <ï> serait fonction de F, ce que nous ne
supposons pas.
J sera manifestement développable suivant les puissances de [x.
De plus J s'annulera avec fji, puisque <ï>0 est fonction de F0. J sera
236 CHAP[TRE V.
donc divisible par une certaine puissance de [/., par exemple
par y.P.
Soit maintenant J' le déterminant fonctionnel ou jacobien de <I>'
et de F; on aura
J = ix r,
de sorte que J' ne sera plus divisible que par y.P~l.
Ainsi, après p opérations au plus, on arrivera à un jacobien qui
ne s'annulera plus avec [j. et qui correspondra, par conséquent, à
une intégrale qui ne se réduira pas pour y. = o à une fonction
deF0.
Par conséquent, s'il existe une intégrale <ï> analytique et uniforme
et distincte de F, mais telle que <ï>„ soit fonction de F0, on en
pourra toujours trouver une autre de même forme et qui ne se
réduira pas à une fonction de F0 pour (u. = o.
Nous avons donc toujours le droit de supposer que 4\, n'est
pas fonction de F0.
82. Je dis maintenant que <ï>0 ne peut dépendre des y.
Si en effet $0 dépend des y, ce sera une fonction périodique de
ces variables, de sorte que nous pourrons écrire
<t>u = LAe'l/~^"o-i-,-'"2X,+-+"h,yni = £AÇ,
les mi étant des entiers positifs ou négatifs, les A des fonctions
des Xi et la notation Ç représentant pour abréger l'exponentielle
imaginaire qui multiplie A.
Cela posé, nous avons
puisque F0 ne dépend pas des y et que les -j-^- sont nuls.
c'yi
D'autre part,
de sorte que l'équation (2) s'écrit
/ va/ f/F<> , d¥0 , d¥0\
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. l3j
et, comme ce doit être une identité, on aura, pour tous les systèmes
de valeurs entières des m/,
Cl Xi
de sorte qu'on doit avoir identiquement, ou bien
U) A = o,
ou bien
(D) -mi^=0-
De l'identité (5) on déduirait, par différentiation,
i = n
; = i
Or cela ne peut avoir lieu que de deux manières :
Ou bien si
nii = m2 = . . . = nin = o,
ou bien si le hessien de F0 est nul.
Or nous avons supposé au début que le hessien n'élait pas nul.
Donc A doit être identiquement nul, sauf pour le terme où
tous les mi sont nuls.
Cela revient à dire que $0 se réduit à un seul terme qui ne
dépend pas des y. c. q. f. d.
Examinons maintenant l'équation (3). Comme F0 et (î>0 ne
dépendent pas des y, cette équation peut s'écrire
- o.
Âmi dXi d.Yi j^aà
dyt >nd dxi dyt
D'autre part, F, et <Ï>| sont périodiques par rapport aux y et, par
conséquent, développables suivant les exponentielles de la forme
g y/— i{inlyl-¥m.yi+...+m^yll)
les mi étant des entiers positifs ou négatifs.
238 CHAPITRE V.
Pour abréger, je désignerai, comme plus haut, cette exponen-
tielle par Ç et j'écrirai
les B et les G étant des coefficients dépendant des x seulement.
On aura alors
dyt cfyi
de sorte que l'équation (3), divisée par \— i , s'écrira
Comme cette équation est une identité, nous devrons avoir pour
tous les systèmes de valeurs entières des m,-
(6) BEmi"d^=Glmi d7-'
La relation (6) doit avoir lieu pour toutes les valeurs des x.
Donnons alors aux x des valeurs telles que
(7) Sm'd^=o:
le second membre de (6) s'annule. Nous devrons donc avoir,
toutes les fois que les x satisferont à l'équation (7), ou bien
(8) B = o
ou bien
(9) S™'^=°-
La fonction F, est une des données de la question et il en est
de même, par conséquent, des coefficients B. Il est donc aisé de
reconnaître si l'égalité (7) entraîne l'égalité (8). En général, on
constatera qu'il n'en est pas ainsi et on devra conclure que l'éga-
lité (9) est une conséquence nécessaire de l'égalité (7).
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 239
Soient maintenant /?, , p2, . . • , pn un certain nombre d'entiers.
Imaginons que l'on donne aux x des valeurs telles que
, . d¥0 dF0 d¥0
(10)
PldXi p2dx2 Pndxn
On pourra trouver une infinité de systèmes d'entiers mK , m2-,
mn tels que
m\P\ -+- m2/>2 + . . .-H mnpn = o.
Pour chacun de ces systèmes d'entiers, on devra avoir
et, par conséquent,
S m; —. ,— = 0
dxt
iffl; -= — = O.
dxt
La comparaison de ces deux équations montre que l'on doit avoir
<iF0 dFç, d¥0
cfa?! dx-i dxn
d<P0 d<£>0 —■■■— ci^>ù
dx1 dx-2 dxn
c'est-à-dire que le jacobien de F0 et de $0 par rapport à deux quel-
conques des quantités x doit être nul.
Cela doit avoir lieu pour toutes les valeurs des x qui satisfont
à des relations de la forme (10), c'est-à-dire pour toutes les
valeurs telles que les -7-^ soient commensurables entre eux. Dans
un domaine quelconque, quelque petit qu'il soit, il y a donc une
infinité de systèmes de valeurs des x pour lesquels ce jacobien
s'annule, et, comme ce jacobien est une fonction continue, il doit
s'annuler identiquement.
Dire que tous les jacobiens de F0 et de $0 sont nuls, c'est dire
que <ï>o est fonction de F0. Or cela est contraire à l'hypothèse que
nous avons faite à la fin du numéro précédent.
Nous devons donc conclure que les équations (1) n'admettent
pas d'autre intégrale uniforme que F = G. c. q. f. d.
240 CHAPITRE V
Cas où les B s'annulent,
83. Dans la démonstration qui précède, nous avons supposé que
les coefficients B n'étaient pas nuls. Si un ou plusieurs de ces
coefficients s'annulaient (et surtout si une infinité d'entre eux
s'annulaient), il y aurait lieu d'examiner le raisonnement de plus
près.
Pour rendre possible l'énoncé des conséquences auxquelles je
vais être conduit, je serai forcé d'introduire une terminologie nou-
velle.
A chaque système d'indices m,, m2-, . . ., mn (où les m/ sont
des entiers) correspond un coefficient B. Je dirai que ce coefficient
devient séculaire quand les x-t prendront des valeurs telles que
(7) -™<^=°-
Voici ce qui peut justifier cette dénomination.
Lorsque, dans le calcul des perturbations, on suppose que le
rapport des moyens mouvements soit commensurable, quelques-
uns des termes de la fonction perturbatrice cessent d'être pério-
diques, et l'on peut dire alors qu'ils deviennent séculaires; ce qui
se passe ici est tout à fait analogue.
Je dirai que deux systèmes d'indices (mif ?n2, . .., mn) et
(m\, m'.2, . . . , m'n) appartiennent à la même classe lorsqu'on aura
m,\ m ^ m a
et que deux coefficients B appartiennent à la même classe lors-
qu'ils correspondent à deux systèmes d'indices appartenant à la
même classe.
Pour démontrer le théorème du numéro précédent, nous avons
supposé qu'aucun des coefficients B ne s'annule en devenant sécu-
laire.
Pour que le résultat soit vrai, il suffit que, dans chacune des
classes, il y ait au moins un des coefficients B qui ne s'annule pas
en devenant séculaire.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 2^1
Supposons en efïet que le coefficient B qui correspond au sys-
tème (m{, m2, . .., mn) s'annule, mais que le coefficient B' qui
correspond au système {m\, m[2, . . ., m'n) ne s'annule pas.
Si l'on donne aux x des valeurs telles que
on aura également
dxt
v , dF0
et par conséquent
B S nij -y— = o, B S /», — — = o.
CLOC l CtOC l
De la première de ces égalités on ne peut pas déduire
v rf*o
- mt ~r- = o
axi
parce que B est nul; mais, comme B' n'est pas nul, la seconde éga-
lité nous donne
et, par conséquent,
v d<t>Q
S nii -j—
axi
Le reste du raisonnement se fait comme dans le numéro précé-
dent.
Avant d'aller plus loin, considérons d'abord le cas particulier où
il n'y a que deux degrés de liberté.
Il n'y aura alors que deux indices ml et m2 et une classe sera
entièrement définie par le rapport de ces deux indices. Soit \ un
nombre commensurable quelconque; soit G la classe d'indices où
— - = a. Je dirai, pour abréger, que cette classe G appartient au
domaine D, ou est dans ce domaine si l'on peut donner aux xi un
système de valeurs appartenant à ce domaine, et telles que
, dF0 d¥0
H. P. — I. iG
242 CHAPITRE V.
Je dirai qu'une classe est singulière lorsque tous les coefficients
de cette classe s'annulent en devenant séculaires et qu'elle est or-
dinaire dans le cas contraire.
Je dis que le théorème sera encore vrai si l'on suppose que, dans
tout domaine o faisant partie de D on peut trouver une infinité de
classes ordinaires.
Soit en effet un système quelconque de valeurs de x, et x2, tel
que l'on ait en ce point
Supposons que \ soit commensurable et que la classe qui corres-
pond à cette valeur de \ soit ordinaire ; le raisonnement du numéro
précédent pourra alors s'appliquer à ce système de valeurs et on
devra conclure que, pour ces valeurs de x{ et de x2, le jacobien de
F0 et de <E>o par rapport à xK et à x2 s'annule.
Mais, par hypothèse, il existe, dans tout domaine 0 si petit qu'il
soit faisant partie de D, une infinité de pareils systèmes de valeurs
de xK et de x2. Par conséquent notre jacobien doit s'annuler en
tous les points de D ; ce qui montre que <ï>0 est une fonction de F0.
On en conclurait, comme dans le numéro précédent, qu'il n'existe
pas d'intégrale uniforme distincte de F.
Il n'en serait plus de même si l'on pouvait trouver un domaine D
dont toutes les classes soient singulières.
On pourrait se demander alors s'il ne peut pas exister une inté-
grale qui reste uniforme non pas pour toutes les valeurs des x,
mais quand ces variables ne sortent pas du domaine D. On verrait,
en général, qu'il n'en serait pas ainsi ; il suffirait, pour s'en assurer,
d'envisager dans l'équation
[F,*] = o,
non plus seulement le terme indépendant de a, et le terme en jj.,
mais le terme en ul2 et les termes suivants.
Je n'insiste pas, cela n'a pas d'intérêt, car je ne crois pas que,
dans aucun problème de Dynamique, se posant naturellement, il
arrive que toutes les classes d'un domaine D soient singulières sans
que tous les coefficients B s'annulent en devenant séculaires.
Passons maintenant au cas où il y a plus de 2 degrés de liberté.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 243
Les résultats seront analogues, bien que l'énoncé en soit plus com-
pliqué.
Soient
Pu P2, •••, Pn
n nombres entiers quelconques. Considérons tous les systèmes
d'indices m,, m2, . . ., mn qui satisfont à la condition
niipi -+■ m2£>2-t-. . .4- mnpn = o.
Je dirai que tous les coefficients correspondants appartiennent à
une même famille.
Soient q classes définies par les systèmes d'indices suivants
'«1,1, '"2,1, •••, >"*,1
7rt1)2, »72)2, • • ., >W„;2
Si l'on ne peut trouver q entiers,
Cly, Cli, . . . , Clq,
tels que l'on ait
< = <7
\a/»U-.( = o (A- = 1,2, ..., n),
i = i
je dirai que ces q classes sont indépendantes.
Je dirai qu'une famille est ordinaire si l'on y peut trouver n — i
classes indépendantes et ordinaires, et qu'elle est singulière dans
le cas contraire. Elle sera singulière du premier ordre si l'on peut
y trouver n — 2 classes indépendantes, ordinaires et singulières du
^iùme or(jre7 sj l'on peut y trouver n — q — 1 classes indépendantes
et ordinaires et qu'on n'en puisse trouver davantage.
Je dirai qu'une famille définie par les entiers (/?)?/?2, . . . , plt)
appartient à un domaine D s'il existe dans ce domaine des valeurs
des x telles que
cWQ d¥0 dV0
pidxi pidx<i Pn,dxn
Cela posé, je dis que, si l'on peut trouver dans tout domaine 0
244 CHAPITRE V.
faisant partie de D une infinité de familles ordinaires, il ne pourra
exister aucune intégrale uniforme distincte de F.
Le raisonnement du numéro précédent est en effet applicable
à tout sjrstème de valeurs des x qui correspond à une famille
ordinaire.
Les jacobiens de F0 et de <t>0, par rapport à deux quelconques
des variables x, devraient donc s'annuler une infinité de fois dans
tout domaine o faisant partie de D, ce qui ne peut arriver que s'ils
sont identiquement nuls.
Je dis maintenant que, si l'on peut trouver dans tout domaine o
faisant partie de D une infinité de classes singulières du ^r1L'me ordre,
le nombre des intégrales uniformes distinctes que peuvent com-
porter les équations (i) est au plus égal à q -\- i (en y comprenant
l'intégrale F).
Supposons en effet qu'il y ail q -+- 2 intégrales distinctes; soient
F, <Ï>1, <ï>2, . .., <£>gH-l
ces intégrales et supposons que pour y. = o elles se réduisent à
(11) F0J *>, *«, ..., *S+i.
Soit un système de valeurs des x correspondant à une famille
irrégulière du qime ordre. Posons
n — q — 1 — p-
Il existera dans cette famille/? classes ordinaires. Soient
mi,k, 7»M > mn,k (# = 1, 2, ..., p)
les systèmes d'indices correspondant à ces classes.
On aura pour les valeurs des x considérées
j'=l i = l
d¥a V7i d*'> = o
^ db 0 V
dxi
(k = 1, 1, . . . p, h = I, 2, . . ., q -hl).
On en déduira que les jacobiens des q -+- 2 fonctions (1 1) par
rapport à q -h 2 quelconques des x doivent s'annuler pour les
valeurs considérées des x.
NON-EXISTENCE DUS INTÉGRALES UNIFORMES. l\5
Et comme cela doit avoir lieu une infinité de fois dans chaque
domaine 8, on en conclura que ces jacobiens s'annulent identique-
ment et par conséquent que nos q + 2 intégrales ne peuvent pas
être distinctes.
Ces considérations ne présentent pas d'ailleurs d'intérêt pratique
et je ne les ai présentées ici que pour être complet et rigoureux.
On peut évidemment construire artificiellement des problèmes où
ces diverses circonstances se rencontreront; mais, dans les pro-
blèmes de Dynamique qui se posent naturellement, il arrivera
toujours, ou bien que toutes les classes seront singulières, ou bien
qu'elles seront toutes ordinaires, à l'exception d'un nombre fini
d'entre elles.
Cas où le hessien est nul.
84. Passons maintenant au cas où F0 ne dépend pas de toutes
les variables X\: x2, . . . , xn.
Je supposerai que F0 dépend de xK et x2 seulement et que son
hessien par rapport à ces deux variables n'est pas nul.
Pour bien marquer la différence entre ces deux variables xt elx2
et leurs conjuguées yK ety.2 d'une part, et les autres variables x ely
d'autre part, je conviendrai de désigner
y%, 74, ••-, y a
par la notation
~'l 5 ~>2j • • • ) zll— 2)
U[, Ui, -.., l'n-2-
On observera d'abord que les conclusions du n° 81 subsistent
et que, s'il existe une intégrale uniforme <ï> distincte de F, il est
toujours permis de supposer que (I>o n'est pas fonction de F0.
Cela posé, nous devons d'abord avoir
__, d¥0 d$0 dF0 cfào
[F0, *o] = -, ; 1- -5 j— = o.
L J dxx dyi dx2 dy2
Posons
246 CHAPITRE V.
nous pouvons écrire
S>o=2AÇ
les A étant des coefficients dépendant de xu x2, des z et des u.
Il vient alors
/-ISA?/
dF0 r/F0
/??! -1 1- /»2 -ï ) = O.
ax\ ax-2
Cette relation doit être une identité, et, d'autre part, le hessien
de F0 n'étant pas nul, on ne peut avoir identiquement
dF0 d¥0
»ii —, 1- m=> — — = o,
axi dx2
à moins que mK et m2 ne soient nuls tous deux.
On en conclurait, comme au n° 82, que <ï>o ne dépend ni de y{,
ni de y2.
Écrivons ensuite l'équation (3), nous aurons
_ d*o d¥x _ d^o dFi dFo d$>x
dxi dfx dx% dy2 dx\ dyx
dFo d&i ^y / dFt d<5>0 d¥x dA>0 \ _
dx2 dy2 ^^ \ dzt , dut dut dz,- )
Posons encore
Quand il sera nécessaire de mettre les indices en évidence, j'écrirai
Fx = SB,,,,,,^''1'!'».^'^^.
Il viendra
ZBt(zm-d*°) i ZCl(zm dF°) i ^y(dB d*° dB — °
\"" l dxi] " \ L dxi) ~ \Àtd\dzi dut dut dzt
= o.
Cette relation doit être une identité : nous pouvons donc égaler à o
le coefficient d'une quelconque des exponentielles Ç Nous donne-
rons de plus aux x des valeurs telles que
dF0 dF0
(I2) mi^ + m2^2=°'
de façon à faire disparaître les termes qui dépendent de C.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 247
Il viendra
(i3) — B m,- h m2 - — + > __ _
\ aa;i aa?2 / ^à \ dzt du, dut dzt
Nous considérons comme appartenant à une même classe deux
coefficients BOTj7Wa B/H'I)7M'2 tels que
m i m'* — m*i m\ = o,
et je dirai, pour abréger, que le coefficient B,„mj appartient à la
classe — -• Il suit de cette définition que le coefficient B0î0 appar-
tient à la fois à toutes les classes.
D'après ce qui précède, si l'on donne aux x des valeurs qui satis-
font à la relation (12), la relation (i3) devra avoir lieu pour les
coefficients B de la classe — -•
Soient alors p et q deux entiers premiers entre eux, tels que
01} — E.
in2 q
Posons
et
Si l'on donne aux x des valeurs telles que
, d¥Q dF0
on devra avoir
fi3 bis) H dDl { V / ^DX <**»<> <^Dx rf»o \ Q
dÇ âà \ dzi dut dut dzi ]
et cela pour toutes les valeurs entières de X, positives, négatives
ou nulles.
Cela ne peut avoir lieu que de deux manières :
i° Ou bien si l'on a
d<P0 d<S>0 , ■
H = o, -^-=0, _=0 (I = i, a, .. .,»-*),
•2|8 CHAPITRE V.
d'où
dF0 d<t>0 _ £^o d&o _
dxy dx2 dx<i dxi
On en déduirait par un raisonnement tout semblable à celui du
n" 82 que <Ê0 est fonction deF0, ce qui est contraire à l'hypothèse
faite au début.
■2° Ou bien, si le jacobien de in — 3 quelconques des fonctions
Dx par rapport aux m — 3 variables Ç, 5/ et m est nul.
On en conclurait que, si l'on donne à xx et à x2 des valeurs con-
stantes satisfaisant à la condition (12 bis), il en résulte une rela-
tion entre in — 3 quelconques des fonctions D>0 de telle sorte que
toutes ces fonctions peuvent s'exprimer à l'aide de in — 4 d'entre
elles.
On peut énoncer encore ce résultat d'une autre manière :
Considérons les expressions suivantes
(•4) BX/7,)<7BX'p,>>'<7"
Si l'on suppose que l'on donne à xs et x% des valeurs constantes
satisfaisant à l'équation (11 bis), ces expressions (i4) dépendent
de in — 4 variables seulement, à savoir des Zt et des ui.
S'il existe une intégrale uniforme, toutes ces expressions sont des
fonctions de in — 5 d'entre elles; ou, en d'autres termes, on peut
trouver une relation entre 111 — 4 quelconques d'entre elles.
Quelle est la condition pour qu'il existe trois intégrales uni-
formes distinctes
F = const., «P = const., ^ = const.?
Soient F0, <ï>0 et <}0 ce que deviennent ces trois intégrales pour
[j. = o. On démontrerait, comme plus haut, que l'on peut toujours
supposer qu'il n'y a aucune relation entre F0, <ï>o et tyo-
On trouverait ensuite, en posant
_H'£ = — -f- c d^° ,
* dx{ dx.2
que l'on a
„:,,„., * ** +y(£x *-£**.
dl Jmd \ dzi du; du/ dzi
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 24g
Ainsi l'équation (12 bis) entraine, comme conséquence néces-
saire, non seulement l'équation (i3 bis), mais l'équation (i3 ter).
Par un raisonnement tout pareil à celui qui précède, on verrait
que cela ne peut arriver que de deux manières :
Ou bien s'il y a une relation entre F0, 4>0 et ^0, ce qui est con-
traire à l'hypothèse que nous venons de faire ;
Ou bien si le jacobien de in — 3 quelconques des fonctions D^
est nul ainsi que tous ses mineurs du premier ordre.
Il en résulterait que, si xK et x2 satisfont à la condition (12 bis),
il y a entre in — 3 quelconques des T>\ non pas une, mais deux
relations.
En d'autres termes, les expressions (i4) peuvent se calculer à
l'aide de ui — 6 d'entre elles.
Les expressions (i4) qui dépendent des coefficients du déve-
loppement de la fonction F, sont des données de la question et
on pourra toujours vérifier s'il y a entre m — 4 de ces expres-
sions une ou deux relations.
Généralement, on constatera qu'il n'y en a pas une seule et on
en conclura qu'il n'existe pas d'intégrale analytique et uniforme
autre que F.
Qu'arriverait-il cependant s'il n'en était pas ainsi? Pour pouvoir
énoncer le résultat d'une manière complète et rigoureuse, je vais
me servir d'une terminologie analogue à celle du numéro précé-
dent. Je dirai qu'une classe est ordinaire s'il n'y a pas de relation
entre in — 4 des expressions (i4) formées avec les coefficients de
cette classe, qu'elle est singulière du premier ordre s'il y en a une,
singulière du second ordre s'il y en a deux, etc. Plus générale-
ment, une classe sera singulière d'ordre q s'il y a q relations entre
in — 3 quelconques des quantités D\.
Soit 0 un domaine quelconque comprenant une infinité de sys-
tèmes de valeurs de xt, x2 des z et des u.
Si l'on peut trouver dans le domaine 0 des valeurs de xK et x2
satisfaisant à la condition (12 bis), je dirai que la classe — appar-
tient à ce domaine. J'ai dit des valeurs de x, et de x2 et non des
valeurs de xK, x2 des z et des u parce que le premier membre
de (12 bis) ne dépend que de xK et de x2.
Je pourrai alors énoncer le résultat suivant :
25o CHAPITRE V.
Je désignerai par D un domaine comprenant une infinité de
systèmes de valeurs de #,, x2 des s et des u.
Si, dans tout domaine o faisant partie de D, on peut trouver une
infinité de classes ordinaires, on pourra être certain qu'il n'existe
pas en dehors de F d'autre intégrale qui soit analytique et uni-
forme par rapport aux x, aux r, aux z et aux m, et de plus pério-
dique par rapport à/, et à y2 et qui reste telle pour toutes les
valeurs réelles de yK et dey2, pour les valeurs suffisamment petites
de p., et pour les valeurs de xt, x2 des z et des u qui appartien-
nent au domaine D.
Si, dans tout domaine o faisant partie de D, on peut trouver
une infinité de classes singulières du q'l:me ordre, il ne pourra pas
exister plus de q + i intégrales uniformes distinctes, en y com-
prenant F.
Application au problème des trois Corps.
85. Je vais m'occuper maintenant d'appliquer les notions qui
précèdent aux divers cas du problème des trois Corps.
Commençons par le cas particulier défini au n° 9. Dans ce cas,
nous avons 2 degrés de liberté seulement et quatre variables
xi = L, Xi = G,
y\ = h y-i = s — t
(cf. n° 9); on a d'ailleurs
2.CCJ
Le hessien de F0 est nul, mais on peut, par l'artifice du n° 43,
ramener le problème au cas où ce hessien n'est pas nul.
Si donc il existait une intégrale uniforme, il faudrait que, dans
le développement de F1 (qui est la fonction perturbatrice des
astronomes), suivant les sinus et les cosinus des multiples de yK
etjK25 tous les coefficients s'annulent au moment où ils deviennent
séculaires.
L'examen du développement bien connu de la fonction pertur-
batrice montre qu'il n'en est pas ainsi.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. "2.5 1
Nous devons donc conclure que, dans ce cas particulier du pro-
blème des trois Corps, il n'y a pas d'intégrale uniforme distincle
de F.
Dans mon Mémoire des Acta mathematica (t. XIII), je me
suis servi pour établir le même point de l'existence des solutions
périodiques et du fait que les exposants caractéristiques ne sont
pas nuls. La démonstration que je donne ici ne diffère de celle des
Acta que par la forme, mais elle se prête mieux à la généralisation
qui va suivre.
Considérons maintenant un cas un peu plus général du problème
des trois Corps, celui où le mouvement se passe dans un plan, el
supposons qu'on ait réduit le nombre des degrés de liberté à 3,
ainsi qu'on l'a dit au n° 15.
Nous avons alors six variables conjuguées, à savoir
pL, p'L', pn = H,
/, /', Il = w — m' .
Supposons que l'on développe la fonction perturbatrice F, de
la manière suivante
les coefficients f$m m. seront fonctions de (UL, (3'L/, H et //.
Soient/? et q deux entiers quelconques premiers entre eux;
formons les expressions
(14) B^B^ (X, X' = o, ±1, ±i. ..., ad inf.).
Donnons à L et à L/ des valeurs satisfaisant à la condition
(12 bis), c'est-à-dire telles que le rapport des moyens mouvements
soit égal a — — •
& P
Pour que le problème admît une intégrale uniforme autre que
l'intégrale des forces vives, il faudrait qu'il y eût une relation entre
deux quelconques d'entre elles (n = 3, in — 4 = 2), c'est-à-dire
que toutes ces expressions (i4) fussent des fonctions de B0î0,
c'est-à-dire de la partie séculaire de la fonction perturbatrice. Or
l'examen du développement bien connu de cette fonction montre
qu'il n'en est pas ainsi.
CHAPITRE V.
Nous devons donc conclure que, en dehors de l'intégrale des
forces vives, le problème n'admet pas d'intégrale uniforme de la
forme suivante
<ï»(L, V, II, /, /', h) = const.
périodique en / et /'.
Mais cela ne nous suffit pas, il nous faut encore démontrer que
le problème n'admet pas d'intégrale de la forme suivante
<P( L, L', II, n', /, /', m, m')= const.,
où la fonction <t> dépend d'une manière quelconque de ra et de rs'
au lieu de dépendre seulement de la différence m — m'.
Pour cela il faut prendre le problème avec 4 degrés de liberté,
ainsi que nous l'avons fait au n° 16.
Nous aurons alors huit variables conjuguées
PL, p'L', pn, p'n',
/, l', m, m'.
Les coefficients BOTi ,„a et les expressions (i4) dépendent alors
de L, L', II, II', m et m'. Quand on aura donné à L et à L' des
valeurs constantes telles que le rapport des moyens mouvements
soit égal à — -, les expressions (i4) ne dépendront plus que des
P
quatre variables II, II', m et m'.
Pour qu'il y ait une intégrale uniforme autre que celle des forces
vives, il faut que l'on ait une relation entre quatre quelconques
(2ft — 4 = 4> n = 4) des expressions (i4)j c'est ce qui arrive
puisque toutes ces expressions sont fonctions seulement des trois
variables II, II' et to — m'.
Rien ne s'oppose donc à ce qu'il existe une intégrale autre que
celle des forces vives, et il en existe une en effet, à savoir l'inté-
grale des aires.
Pour qu'il y eût deux intégrales, il faudrait qu'il y eût une rela-
tion entre trois quelconques de ces expressions; c'est-à-dire que
toutes ces expressions dépendissent seulement de deux d'entre
elles. 11 n'en est pas ainsi.
Donc, en dehors de l'intégrale des forces vives et de celle des
aires, le problème n'admet pas d'autre intégrale uniforme.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 253
Passons enfin au cas le plus général du problème des trois Corps,
et posons le problème comme au n° 11, c'est-à-dire avec 6 degrés
de liberté et avec les douze variables :
PL, pG, pe, p'L', p'G', p'e'.
i, g, g, r, g', e\
Les expressions (i 4), après qu'on a donné à L et à U des valeurs
constantes convenables choisies comme plus haut, dépendent
encore des huit variables G, G', 6, 0', g, g', 9, Q'.
Pour qu'il y eût q intégrales uniformes distinctes de F, il fau-
drait qu'il y eût une relation entre in — «3 — ^ = 9 — <7 quelcon-
ques des expressions (i4)-
Il est aisé de vérifier que ces expressions dépendent seulement
de cinq variables, à savoir de
G, G', g, g'
et de l'angle des plans des deux orbites osculatrices.
11 y a donc une relation entre 6 = 9 — 3 quelconques des
expressions (i4)-
Rien ne s'oppose donc à l'existence de trois intégrales nouvelles
et elles existent effectivement : ce sont les intégrales des aires.
Mais il n'y a pas de relation entre 5 = 9 — 4 quelconques des
expressions (i4)-
Donc, le problème des trois Corps n'admet pas d'autre inté-
grale uniforme que celles des forces vives et des aires.
Je me suis borné, pour ne pas interrompre le raisonnement, à
affirmer qu'il n'existe pas de relations entre les expressions (i4)j
je reviendrai plus loin sur cette question.
On sait que M. Bruns a démontré (Acta mathemalica, t. II)
que le problème des trois Corps n'admet pas de nouvelle intégrale
algébrique, en dehors des intégrales déjà connues.
Le théorème qui précède est plus général en un sens que celui
de M. Bruns, puisque je démontre non seulement qu'il n'existe
pas d'intégrale algébrique, mais qu'il n'existe même pas d'inté-
grale transcendante uniforme, et non seulement qu'une intégrale
ne peut pas être uniforme pour toutes les valeurs des variables,
mais qu'elle ne peut même pas demeurer uniforme dans un
domaine restreint défini plus haut.
254 CHAPITRE V.
Mais, en un autre sens, le théorème de M. Bruns est plus général
que le mien ; j'établis seulement, en effet, qu'il ne peut pas exister
d'intégrale algébrique pour toutes les valeurs suffisamment petites
des masses; et M. Bruns démontre qu'il n'en existe pour aucun
système de valeurs des masses.
Problèmes de Dynamique où il existe une intégrale uniforme.
86. Il y a des problèmes où l'on connaît l'existence d'une inté-
grale uniforme et où l'on peut se proposer de vérifier que les con-
ditions énoncées dans les numéros qui précèdent sont effective-
ment remplies.
Prenons comme exemple le problème du mouvement d'un point
mobile M, attiré par deux centres fixes A et B.
Je supposerai, pour simplifier, que le mouvement se passe dans
un plan; je supposerai de plus que la masse de A est grande,
tandis que celle de B est égale à une quantité très petite u., de
telle façon que l'on puisse regarder l'attraction de B comme une
force perturbatrice.
Nous définirons alors la situation du point M par les éléments
oscillateurs de son orbite autour de A et nous désignerons ces
éléments par les lettres L, II, /et m, comme au n° 10. Nous aurons
alors
F = i + Mir d'où Fo=i' Fi==mb;
F, pourra se développer sous la forme suivante
F1=SB„ey=ï'»'.
Les coefficients Bm dépendent alors de L, II et m, et, pour qu'il
existe une intégrale, il faut qu'il y ait une relation entre deux
quelconques des coefficients d'une même classe (ft = i, in — 2 = 2;
je dis in — 2, au lieu de in — 4> parce que F0 dépend, non plus
de deux variables xK et x2 comme aux n(jS .84 et 85, mais d'une
seule variable) quand on donne à L une valeur satisfaisant à la
relation (1 1 bis).
Mais ici tous les coefficients Bm (qui n'ont plus qu'un seul
NON-EXISTENCE DUS INTÉGRALES UNIFORMES. 255
indice) appartiennent à une même classe et une relation (12 bis)
s'écrit simplement
ou L = do. Il ne pourrait donc y avoir de difficulté que pour les
valeurs infinies de L. Si donc nous reprenons le langage abrégé
des numéros précédents, et si l'on appelle D un domaine quel-
conque formé par une infinité de systèmes de valeurs deL, Iletra,
mais tel que, pour tous ces systèmes, la valeur de L soit finie, la
classe dont font partie tous ces coefficients B n'appartiendra pas
au domaine D; rien ne s'opposera donc à l'existence d'une inté-
grale qui reste uniforme dans ce domaine D.
Passons à un autre problème; celui du mouvement d'un corps
pesant autour d'un point fixe.
Ce problème a été intégré dans trois cas particuliers différents
par Euler, par Lagrange et par Mme de Kowalevski (cf. Acta matke-
matica, 12). Je crois savoir que Mme de Kowalevski a découvert
encore de nouveaux cas d'intégrabilité.
On peut donc se demander si, dans ce problème, les considéra-
tions exposées dans ce Chapitre s'opposent à l'existence d'une
intégrale uniforme autre que celles des forces vives et des aires.
Je supposerai que le produit du poids du corps par la distance
du centre de gravité au point de suspension est très petite, de telle
façon que l'on puisse écrire les équations du problème sous la forme
dxj _ dF dyt _ d¥
dt dyt dt dxt
F = F„+[xF1.
Les xi et les yi forment trois couples de variables conjuguées;
F désigne l'énergie totale du système; F0 est sa demi-force \ùve;
u. est une quantité très petite et piF, représente le produit du poids
du corps par la distance du centre de gravité à un plan horizontal
passant par le point de suspension.
Dans le cas où jji est nul (c'est-à-dire où le centre de gravité
coïncide avec le point de suspension), le mouvement du corps
solide se réduit à un mouvement à la Poinsot. Comme nous sup-
posons p. très petit, c'est ce mouvement à la Poinsot qui va nous
256 CHAPITRE V.
servir de première approximation, à la façon du mouvement képlé-
rien dans l'étude du problème des trois Corps par les approxima-
tions successives.
Je dois, avant d'aller plus loin, définir deux quantités n et n',
que j'appellerai les deux moyens mouvements et qui joueront un
rôle important dans ce qui va suivre. Dans le mouvement à la
Poinsot, l'ellipsoïde d'inertie roule sur un plan fixe: soit P le pied
de la perpendiculaire abaissée du point de suspension sur ce plan
fixe et Q le point de contact. Ce point de contact appartient à
une courbe fixe par rapport à l'ellipsoïde et appelée polhodie. Au
bout d'un certain temps T, le même point de la polhodie reviendra
en Q' en contact avec le plan fixe. Soit a l'angle QPQ'. Nous
poserons
1TZ , Cf.
« = -7JT ' ,l = X
et n et n' seront les deux moyens mouvements.
Cela posé, les équations du mouvement à la Poinsot pourront
s'écrire de la manière suivante.
Soient x,y et z les coordonnées d'un point quelconque du corps
solide en prenant l'origine des coordonnées au point de suspension
et l'axe des z vertical.
Posons
l = nt -+- g, /' = n'i -+- s',
s et e' étant deux constantes d'intégration.
Soient £, 7j et ^ trois fonctions de n: n' et /, périodiques de
période 2/- en l (ces fonctions, comme on le sait, dépendent des
fonctions elliptiques); soient 9 et o deux, nouvelles constantes
d'intégration 5 on aura
x = cos6(ç cosl' — 7) sin/') — sin G coscp (£ sin/'-t- rt cosl') -h ty sinô sincp,
y — sinô (\\ cosl' — tj sin/')-}- cos6 coscp (ç sin/'-r-T] cosl') — ty cos^ sin 9,
z = sincp(£ sin V -\- rt cos l') -+- ty coscp.
Si l'on suppose que le point (#, y, z) est le centre de gravité
du corps solide, F, se réduit à un facteur constant près à z, de
sorte que nous pourrons écrire
F1 = ïB,llAe*~i<'»<+n + vB/iiMeJ—(m/)_hIiBm__ies/—i{/ll/-r)^
les coefficients B dépendant seulement de /?, de n' et de çp.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 207
Lorsqu'on donnera à n et à «'des valeurs constantes satisfaisant
à la condition (12 bis), les B ne dépendront plus que de <p, de
sorte qu'il y aura une relation entre deux quelconques d'entre eux.
Les D\ ne dépendront que de z> et de Ç en posant, comme dans
les numéros précédents,
Il y aura donc une relation entre in — 3 = 3 quelconques des Dx.
Toute classe sera donc singulière du premier ordre.
Rien ne s'oppose donc à l'existence d'une intégrale uniforme
distincte de celle des forces vives et nous savons, en effet, qu'il en
existe une, à savoir celle des aires.
Mais la question est de savoir s'il peut en exister une troisième.
A cet effet, cherchons quelles sont les classes qui sont singu-
lières du deuxième ordre. Il faut pour cela et il suffît qu'il y ait
entre trois quelconques des Dx deux relations et, par conséquent,
que tous les Dx soient fonctions d'un seul d'entre eux. Nous serons
ainsi conduits à distinguer plusieurs sortes de classes :
i° La classe \ qui contient tous les coefficients Bw0. Celle-ci
est singulière du deuxième ordre. On a en effet
B,«.o = Cw.ocoscp,
G,H.o ne dépendant que de 11 et de n! et devant, par conséquent,
être regardé comme une constante, puisqu'on a supposé qu'où
donnait à n et à n' des valeurs constantes. On a alors
Dx= Gx.ocostp^.
Pour que les Dx soient fonctions d'un seul d'entre eux, il faut que
tous les Cx.o s'annulent, à l'exception d'un seul d'entre eux, ou
(pie la fonction <b se réduise à une exponentielle
Mais, pour satisfaire à la condition (12 bis), il faut donner à n la
valeur o; quel est donc le mouvement à la Poinsot pour lequel
n = o? Un peu d'attention montre que c'est celui qui correspond
à la rotation uniforme autour de l'un des axes d'inertie. Dans un
pareil mouvement, la fonction >l est une constante indépendante
H. P. — 1. i7
2^8 CHAPITRE V.
de /. Cela prouve que tous les Cx.o sont nuls pour ces valeurs par-
ticulières de n et de n', à l'exception de C0.0.
La classe est donc singulière du deuxième ordre.
2° Les classes de la forme — qui ne contiennent que trois coef-
ficients
Ces classes ne peuvent être singulières du deuxième ordre que si
B/n.l = "—m.—l — °
ou, ce qui revient au même, si dans le développement de £ -t- ir,
et de \ — I7i, suivant les puissances positives et négatives de etl, il
n'y a pas de termes en e+mil (en supposant £ et r\ réels).
Cela n'arrivera pas, en général, quand l'ellipsoïde d'inertie ne
sera pas de révolution; mais, si cet ellipsoïde est de révolution, on
aura
ç = A cosl -t- B sin l -+■ G, t] = A'cosZ -+- B'sin / -t- G',
A, B, C, A', B', C étant des constantes. Il en résulte que l'on aura
B/k.i = — B-,,,.-! = o,
à moins que m = î , o ou — i .
Toutes les classes — seront alors singulières du deuxième ordre,
à l'exception des classes -, - et •
1 iii
3° Toutes les autres classes se réduisant au seul coefficient B0.0
seront singulières du deuxième ordre.
En résumé, si l'ellipsoïde est de révolution, toutes les classes
sont singulières du deuxième ordre, à l'exception des classes -, -
et=I.
i
Rien ne s'oppose donc à ce qu'il existe une troisième intégrale
uniforme et même à ce qu'elle soit algébrique, pourvu que le jaco-
bien des trois intégrales s'annule quand on fait ;z'= o ou n' ==. dz n.
(Celte dernière condition n'est pas nécessaire dans le cas de
Lagrange, c'est-à-dire si le point de suspension est sur l'axe de
révolution, parce qu'alors £ et tj se réduisent à des constantes.)
Si, au contraire, l'ellipsoïde n'est pas de révolution, il y a une
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 25ç)
infinité, de classes qui ne sont pas singulières du deuxième ordre,
à savoir des classes — ; mais envisageons un domaine D compre-
nant une infinité de systèmes de valeurs de /*, n' , © et 9 et suppo-
sons que, pour aucun de ces systèmes, n' ne soit multiple de n ;
aucune des classes — n'appartiendra à ce domaine. Rien ne s'op-
pose donc encore à ce qu'il existe une troisième intégrale uniforme,
pourvu que le jacobien des trois intégrales s'annule dès que n' est
multiple de n ; d'où il résulte que cette troisième intégrale ne peut,
en général, être algébrique.
Les conditions énoncées dans ce Chapitre étant nécessaires,
mais non suffisantes, rien ne prouve que cette troisième intégrale
existe; il convient, avant de se prononcer, d'attendre la publication
complète des résultats de Mme de Kowalevski (').
Intégrales non holomorphes en \i.
87. Jusqu'ici nous avons supposé que notre intégrale uniforme <E>
était développabie suivant les puissances entières de [t.. ïl est facile
d'étendre le résultat au cas où l'on renoncerait à cette hypothèse.
Supposons, par exemple, que <ï> soit développabie suivant les
puissances entières de y/ pi; nous pourrons écrire
<i> = <f'-t- \f~[x <ï>",
<ï>' et <ï>" étant développables suivant les puissances entières de u.
Si <I> est une intégrale, on devra avoir identiquement
[F, *] = [F, cp'j + v/^F, *']=o.
Comme [F, <ï>'] et [F, <ï>"] sont développables suivant les puissances
entières de u, on devra avoir séparément
[F,*'] = [Fj*"]. = o.
(') Depuis que ces lignes ont été écrites, le monde savant a eu à déplorer la
mort prématurée de Mn,e de Kowalevski. Les notes qu'on a retrouvées chez elle
sont mallieureusemont insuffisantes pour permettre de reconstituer ses démon-
strations et ses calculs.
260 CHAPITRE V.
Donc <ï>' et 4>" doivent être toutes deux des intégrales.
Si donc on a démontré qu'il ne peut pas exister d'intégrale
uniforme développable suivant les puissances entières de [*, on
aura démontré qu'il ne peut pas exister non plus d'intégrale uni-
forme développable suivant les puissances entières de \Jp.
Plus généralement, soient
(ï) Oxdo, e2o), ..., 6,(1*)
p fonctions quelconques de ;j..
Supposons que $ soit de la forme
/ * = A0.19i(^)H-A1.1i*61(i*)H-A2.1i*261((*) + ...
■ ) +A0.262(i*)-t-A1.2i*62(i*)+...
[ -+- A0.,6,( t*) -+- A,., i*6, ( i*) -+-...,
les A étant des fonctions des x et des y indépendantes de jj..
Nous pouvons toujours supposer qu'il n'y a pas entre les p
fonctions (i) de relations de la forme
(3) ç161-+-«p2|62 + - • --H<P/>6, = o,
cd,, C22, . . ., op étant développables suivant les puissances de [a.
S'il en était ainsi en effet, l'une des fonctions cp,, cp2, . . . , cp^, ne
contiendra pas \k en facteur; car, si toutes ces fonctions conte-
naient pi en facteur, le premier membre de (3) serait divisible
par u et l'on effectuerait la division.
Supposons, par exemple, que o, ne s'annule pas avec [j. ; on
pourra résoudre l'équation (3) par rapport à 9, et on aura
o1 = -2ïe,-2ie,-...-2£eP.
^j ^> ••• seront développables suivant les puissances de u, et si
<?i ffi
l'on remplace G, par cette valeur dans l'expression (2), on aura
réduit d'une unité le nombre des fonctions (1).
Supposons donc que ces fonctions ne soient pas liées par une
relation de la forme (3).
Nous pourrons écrire
«p = «p^-f- <p262 + . . .-h *»6/;,
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 2ÔI
4>(, <ï>o, . . ., $}p élant développables suivant les puissances de p..
Si $ est une intégrale, on aura
(4) [F, *] = 61[F, *,]-+- 6, [F, *2]+...+ e/){F! *p] = o.
Je dis qu'on aura séparément
(5) [F, *!]•= [F, *,]=...= [F, *,] = <>.
Car, s'il n'en était pas ainsi, comme les quantités [F, <&/]
(i=i, i, .••,/?) sont développables suivant les puissances de [x,
la relation (4) serait de la forme (3), ce qui est contraire à l'hypo-
thèse que nous venons de faire.
Donc les relations (5) out lieu.
Donc <&{, <ï>o, . . . , <bp sont des intégrales.
Si donc on a démontré qu'il ne peut pas y avoir d'intégrale uni-
forme développable suivant les puissances de jjl, on aura démontré
qu'il n'y a pas non plus d'intégrale uniforme de la forme (2).
J'ajouterai que le raisonnement s'applique quand les fonc-
tions (1) sont en nombre infini.
Discussion des expressions (14 ).
88. Je reviens sur le sujet que j'avais réservé plus haut, à
savoir sur la démonstration de ce fait qu'il n'existe pas de relation
entre in — l\ quelconques des expressions (i4) dans le cas du
problème des trois Corps.
Nous avons, pour définir les expressions (14)5 supposé que la
fonction perturbatrice F, avait été développée sous la forme sui-
vante
les coefficients B„v„, étant des fonctions des autres variables
L, L', II, II' , 775, T7l'
ou
L, L', G, G', g, g', 6, 0', 6, 6'.
Ce n'est pas sous cette forme qu'on développe d'ordinaire la
fonction perturbatrice dans les traités de Mécanique céleste.
2&2 CHAPITRE V.
On prend comme variables :
Les grands axes, les excentricités, les inclinaisons, les longi-
tudes moyennes et les longitudes des périhélies et des nœuds.
Mais il est aisé de voir que cela revient au même.
Si nous posons
il viendra
\2) il — -JWi|mît' i o i o
Le facteur exponentiel ne dépend que des longitudes moyennes
Z + 3--H0, r+ff'-^v
et le facteur C„2i,„a ne dépend que des autres vai-iables, grands
axes, excentricités, inclinaisons, longitudes des périhélies et des
nœuds. Nous retomberons donc ainsi sur le développement habi-
tuel de la fonction perturbatrice.
Les expressions (i-i) peuvent alors s'écrire
Pour qu'il y ait une intégrale uniforme, il faut donc qu'il y ait
une relation entre in — 4 quelconques (n = 4 dans le plan,
n = 6 dans l'espace) des expressions
(.4 bis) G^.^G^.v7 (X> X' = o, dz i, ± a, ± 3, • . . , ad inf.)
formées à l'aide des coefficients du développement (2).
Ainsi, pour appliquer les principes du présent Chapitre, il n'est
pas nécessaire d'effectuer un nouveau développement de la fonc-
tion perturbatrice à l'aide de nouvelles variables, tel que serait le
développement (1). On peut se servir du développement déjà usité
par les astronomes, c'est-à-dire du développement (2).
Les coefficients Cmi„H sont développables suivant les puissances
croissantes des excentricités et des inclinaisons. Considérons donc
le développement de l'un de ces coefficients suivant les puissances
des excentricités et des inclinaisons. On sait (cf. n° 12) que
tous les termes de ce développement seront de degré )/??, + m2|
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 263
au moins par rapport à ces quantités et, si leur degré diffère
de \mt + m2|, la différence est un nombre pair.
Nous pourrons donc écrire
n po , pi , <rP i
Qra m, représentant l'ensemble des termes du développement qui
sont de degré
| m i -+- m% | -+- ip
par rapport aux excentricités et aux inclinaisons.
Nous dirons que G^ ma est le terme principal de C,„i7„, et que
les autres termes en sont les termes secondaires.
Il y aura exception pour le coefficient C0o5 on a, dans ce cas,
Gqo = C00-f-C0()-t-....
C"0 ne dépend que des grands axes; si ces grands axes sont
regardés momentanément comme des constantes, ainsi que nous
l'avons fait dans les numéros précédents [c'est, en effet, en suppo-
sant les grands axes constants que l'existence d'une intégrale uni-
forme entraîne celle d'une relation entre in — 4 expressions (i4)] ;
si donc les grands axes sont des constantes, C°00 sera aussi une
constante qui ne jouera aucun rôle dans le calcul.
C'est donc Cl00 qui est du second degré par rapport aux excen-
tricités et aux inclinaisons que nous conviendrons d'appeler le
terme principal de C00.
Si alors nous remplaçons le développement (2) par le suivant
nous dirons que nous avons écrit le développement de la fonction
perturbatrice F, réduite à ses termes principaux.
Cela posé, quelle est la condition pour qu'il y ait une relation
entre in — 4 quelconques des expressions
(i4) C^Cv*v7 (l, V = o, ±i,±a, ...).
Formons un tableau composé d'une infinité de lignes formées
comme il suit :
Les différentes lignes correspondront aux diverses valeurs en-
tières de l'indice "k, positives, négatives ou nulles.
204 CHAPITRE V.
Le premier élément de la ligne d'indice ~k sera
les autres seront les dérivées de Gip.iq par rapport aux diverses
variables
e, e', tz, m', i, i', G, G',
c'est-à-dire par rapport aux excentricités, aux longitudes des péri-
hélies, aux inclinaisons et aux longitudes des nœuds.
Eli bien, la condition nécessaire et suffisante pour que l'on ait
une relation entre in — 4 = 8 (n = 6 dans l'espace) des expres-
sions (i4)> c'est que tous les déterminants formés en prenant dans
ce tableau neuf lignes quelconques soient nuls.
Inutile d'ajouter que, dans les cas plus simples, par exemple
lorsque les trois Corps se meuvent dans un plan, le nombre des
colonnes et des lignes de ces déterminants est plus petit que 9.
Nous avons vu que tous les termes du développement de CWi,„,
sont de degré | m{ -h m2 [ au moins. Donc, parmi les éléments de la
ligne d'indice X (que je suppose développés suivant les puissances
des excentricités et des inclinaisons), le premier "kCip.\q commence
par des termes de degré
\lp + \q\.
II en est de même des dérivées de C\p,iq par rapport aux m et
aux 9, tandis que les dérivées de C\p,iq par rapport aux e et aux i
commenceront par des termes de degré
| \p -+- lq | — 1 .
Pour la ligne d'indice o, le premier terme se réduit à o ; les déve-
loppements de dérivées de C0o par rapport aux nr et aux 9 commen-
ceront par des termes du second degré, et ceux des dérivées de G0o
par rapport aux e et aux i commenceront par des termes du pre-
mier degré.
Nos déterminants sont à leur tour susceptibles d'être développés
suivant les puissances des e et des i. Si un déterminant A est formé
par les lignes d'indices
Âlj ^2, ^3; ■'■ • j A9,
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 265
tous les termes de son développement seront alors au moins de
I p + g I ( I * 1 1 + 1*2 1 -+- • • • ■+- 1 * s I -+- 1 1 9 i ) - 4 •
degré
Je pose cette quantité égale à a.
Il y a exception dans le cas où)^ = o ; tous les termes sont alors
au moins de degré
\p + q\ (|Xi| + |'X2h-..:-HM)-2.
Je poserai encore cette quantité égale à a.
Le déterminant A devant être identiquement nul, l'ensemble des
termes de degré a devra aussi être identiquement nul. Or on ob-
tiendra ces termes de degré a, en remplaçant dans le déterminant
A chacun des coefficients Cip.iq par son terme principal Cv^ (ou
CJ 0 si 1 = o).
Le déterminant A0 ainsi obtenu devra donc être identiquement
nul; or que signifie cette condition
A0 = o?
Formons les expressions
(i4 bis) (G{plf/)'~'(Cf,p:/,q)^ {l, X'=±i, ±2, ...),
obtenues en remplaçant, dans les expressions (i4)? chacun des coef-
ficients C par son terme principal.
Si, dans l'expression (i4)> nous faisons \ ==o, cette expression
se réduit à
Co.oj
dont le terme principal est CJ0.
Nous adjoindrons au tableau des expressions (i4 bis) l'expres-
sion Cy0 qui est un polynôme entier du second degré par rapport
aux e et aux i.
Eh bien, la condition A0 = o signifie qu'il y a une relation entre
huit quelconques des expressions (i4 bis) contenues dans le tableau
ainsi complété.
Ainsi, pour qu'il y ait une intégrale uniforme, il faut qu'il y ait
une relation entre huit quelconques de ces expressions (i4 bis).
'266 CHAPITRE V.
Les coefficients C étaient des séries infinies, et les expressions
(i4) se présentaient sous la forme du quotient de deux pareilles
séries.
Au contraire, les expressions (i4 bis) sont rationnelles par rap-
port aux e, aux i, aux sinus et cosinus des ra et des 0.
La vérification est donc facilitée par la substitution aux coeffi-
cients de leurs termes principaux.
Elle devient même aisée pour les petites valeurs des deux entiers
p et q.
Quand on a constaté ainsi que les déterminants correspondant
aux petites valeurs des entiers jp et q ne sont pas nuls, il devient
difficile de conserver l'illusion que les déterminants correspondant
aux grandes valeurs des mêmes entiers puissent s'annuler et per-
mettre ainsi l'existence d'une intégrale uniforme.
Un doute pourrait néanmoins encore subsister.
On pourrait supposer, quelque invraisemblable que cela puisse
paraître, que, parmi les classes (pour parler le langage du n°81), il
y en a un nombre fini qui sont ordinaires et que ce sont précisé-
ment celles sur lesquelles la vérification a porté; mais qu'il y en a
une infinité qui sont singulières.
Pour lever complètement ce dernier doute, il faudrait avoir une
expression générale des fonctions (i4) ou (i4 bis) pour toutes les
valeurs des entiers )., V , p et q et cette expression ne pourrait être
qu'extrêmement compliquée.
Heureusement M. Flamme, dans une Thèse récente ( ' ), a donné
l'expression approchée des termes de rang élevé dans le dévelop-
pement de la fonction perturbatrice et cette expression approchée,
beaucoup plus simple que l'expression complète, peut suffire pour
notre objet.
Toutefois, la forme que lui a donnée M. Flamme n'est pas la
plus convenable pour le problème qui nous occupe; nous serons
obligé de compléter ses résultats et de les transformer considéra-
blement.
Je reviendrai donc sur ce sujet dans le prochain Chapitre, après
avoir traité du calcul approché des divers termes de la fonction
perturbatrice, car, bien que les considérations précédentes soient
(') Paris, Gauthier-Villars, 1887.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES. 267
de nature à convaincre les plus sceptiques, elles ne constituent
pas cependant une démonstration mathématique rigoureuse.
89. Une dernière remarque peut faciliter dans une certaine
mesure la vérification.
Pv.eprenons la relation (i3) du n° 84 qui s'écrit
— B;„, ,„., m, — i- m-, -j— ) -+- > rJ— " ■ — — '— -= =o.
■\ dx, dx=i] A4 dzi dut dut dz; )
En faisant dans cette relation mK =\p, m2 = \q, j'obtiendrai
une relation particulière que j'appellerai (i3 bis); en y faisant
mi = Vp, m2 = V q, j'obtiendrai une autre relation particulière
que j'appellerai (i 3 ter).
Soit ensuite
Mx.v= ^ipi^ï'p.):,/;
Mx.X' sera Tune des expressions (i4) c[ul ont joué un si grand rôle
dans les numéros précédents.
Multiplions (i3 bis) et (i3 1er) respectivement par
X' -X
et
et ajoutons; il viendra
rflogMx.X' rf*o tHogMx.X' d®o
2
o,
dz, diii dut dzi
ou, en adoptant la notation des crochets de Jacobi,
[logMx.X', *o] = o,
ou bien
[Mx.v, *o] = o.
Si donc M et M' sont deux expressions (i4) appartenant à la
même classe, on devra avoir
[AI, *0] = [M', *0] = o,
ou, en vertu du théorème de Poisson,
[[M, M'], *0] = o,
268 CHAPITRE V. — NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES.
d'où l'on peut conclure que [M, M'] est une fonction de in — ■ \
des expressions (i4)-
Il ne faut pas oublier que les crochets doivent être calculés en
considérante) ete2 (c'est-à-dire dans le cas du problème des trois
Corps, (3L et fi'L') comme des constantes.
CHAPITRE Vf.
DÉVELOPPEMENT APPROCHE DE LA FONCTION PERTURBATRICE.
Énoncé du problème.
90. J'ai dit que M. Flamme avait donné une remarquable expres-
sion approchée des termes de rang élevé de la fonction perturba-
trice. Il y est parvenu en appliquant à ce problème la méthode de
M. Darboux qui permet de trouver les coefficients de rang élevé
dans la série de Fourier ou dans celle de Taylor, quand on connaît
les propriétés analytiques de la fonction représentée par ces séries.
Mais la méthode de M. Darboux n'est applicable qu'aux fonc-
tions d'une seule variable, tandis que la fonction perturbatrice
doit être développée suivant les sinus et cosinus des multiples des
deux anomalies moyennes. Voici donc quel est le détour employé
par M. Flamme : il obtient d'abord, par les procédés ordinaires,
un premier développement de la fonction perturbatrice dont les
termes sont de la forme
\ Q0Cg/((Be+Y«) 0'a'g/(pv+Y'«')
o rayon vecteur de la première planète, v anomalie vraie, u ano-
malie excentrique; p', v' et u! quantités analogues pour la seconde
planète.
Alors les deux facteurs
3ag/(|3p-i-Y") et p'a'g/tp'c'+Y'"')
ne dépendent plus que d'une seule variable, à savoir : le premier
de l'anomalie moyenne Ç de la première planète, le second de
l'autre anomalie moyenne "Q . M. Flamme applique à chacun de ces
deux facteurs la méthode de M. Darboux.
Cet artifice ne saurait nous suffire pour notre objet; il nous faut,
au contraire, appliquer directement à la fonction perturbatrice la
CHAPITRE VI.
méthode de M. Darboux et pour cela étendre cette méthode au cas
des fonctions de deux variables.
91. La fonction qu'il s'agit de développer est celle que nous
avons appelée F( et dont je vais rappeler l'expression en reprenant
les notations du n° 11.
On a alors
y\ -*- y\ -+- y\ y\-s<~y\-i~y\ m*mx /?? ^ /?? , 7??,»?.,
F =
fiBG ;j.AC pAB
La fonction F ainsi définie dépend des variables (4) du n° 11
de m,\ , m2, m3 et de jx. Si nous supposons que mt , m2 et m^ soient
des fonctions données du paramètre p. et soient développables sui-
vant les puissances croissantes de ce paramètre, F ne dépendra
plus que des variables (4) et de pi, et sera développable suivant les
puissances croissantes de p..
Cela peut se faire d'une infinité de manières; nous supposerons,
par exemple, que m( , [3 et [3'sont des constantes indépendantes de p..
Les variables (4) sont les variables képleriennes relatives à deux
orbites osculatrices définies dans le n° 11. Le rayon vecteur dans
la première orbite osculatrice est AB, dans la seconde orbite le
rayon vecteur est CD. L'angle de ces deux rayons vecteurs (qui
n'est autre chose que la différence des deux longitudes vraies dans
les deux orbites osculatrices, si ces deux orbites sont dans un
même plan) est l'angle BDC que j'appellerai simplement D.
Les quantités (y] + y\ -\-y\), (y\ +fl -\- y\) et AB dépendent
seulement des variables (4) et non de p.. Au contraire, a2, a3, AG
et BC dépendent non seulement des variables (4) mais encore de p..
Nous pouvons donc nous proposer de développer a2, a3, j-~ et r—
suivant les puissances de p.. Nous trouvons ainsi
a2 = 6 -+- — \- des termes divisibles par p2,
I
a-! = a -h — i- des terme
i
BC
t
ÂG
/AB2 -+- CD2 — 2 AB . CD cos D
i Ba ABcosD
= FT7 rfTi h des ten
CD m y CD2
des termes divisibles par p.,
des termes divisibles par p.2.
DÉVELOPPEMETT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 9.7 1
Si l'on pose alors
F = F0 + [jlF1 + ...,
il vient
y\-+-y\-+-yl , y\ -+-yl -f y\ B'3m, 82m,
r« — ^ -1 7t,
F1 = --^
CD AB '
83' 33'AB'cosD
AB CD /aBs-hGD* — 2AB.GD.c0sD GD2
Envisageons successivement les divers termes de l-a fonction
perturbatrice F { .
Tout d'abord Le premier terme
Il _ Ë2
_ AB ~ "7
ne dépend que de l'anomalie moyenne / et nullement de l'anomalie
moyenne l'\ il ne pourra donc donner dans le développement des
termes en
s'm(ml -+- ni') ou cos ml -+- «/'),
Ou«^o.
De même le second terme
CD _ — ~7
ne pourra donner dans le développement final des termes en
sin(ml -+- ni') ou cos (ml -h ni'),
où m^o.
Nous pourrons donc en général laisser de côté ces deux premiers
termes.
Le dernier terme
BB'ABcosD
GD~2
peut se mettre sous une autre forme. Si je désigne par i l'inclinai-
son des orbites et par v et v' les longitudes vraies comptées à par-
tir du nœud, on a
cosD = cosp cosp'-+- cosi sine sin v',
1~1 CHAPITRE VI.
d'où
ABcosD cost>' . si ni/
GD2 — =(ABcosp) -^^- +cosj(ABsiiip) -^-.
La méthode de M. Flamme est directement applicable aux quatre
facteurs
eosi/ . sini/
ABcosp, -7TfT7? ABsinp, - ^— •
11 reste donc à développer le troisième terme
F?
y/AB2 + CD*— 2AB.GD.c0sD
qui est connu sous le nom de partie principale de la fonction
perturbatrice. C'est du développement de cette partie principale
que nous allons maintenant nous occuper.
Digression sur une propriété de la fonction perturbatrice.
92. On pourrait être tenté d'éviter la nécessité de développer la
partie principale de la fonction perturbatrice en employant l'artifice
suivant :
Nous avons trouvé
B2 S'2 BSVcosw
Fl = _ P_ - JL- + 33'F? -+- PP ° ,
en désignant par /• et r' les deux rayons vecteurs et par to l'angle
de ces deux rayons vecteurs.
Pour arriver à ce résultat, nous avons pris, comme dans le n° 11 ,
pour orbites osculatrices l'orbite de B par rapport à A et celle de C
par rapport à D, centre de gravité de A et de B.
Mais il est clair qu'on aurait pu également choisir comme orbites
osculatrices celle de C par rapport à A et celle de B par rapport
à E, centre de gravité de A et de C.
Gela revient à permuter les deux planètes B et C; on aurait donc
trouvé ainsi, comme nouvelle fonction perturbatrice,
S2 S'2 33Vcosu>
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 273
d'où
, OQ, /r'cosw 7'cosw
*i — Fi= P?
S'il existe une intégrale
<ï> = const.,
on pourra l'écrire, en prenant pour variables les éléments oscilla-
teurs des deux premières orbites [variables (4) du n° 11], et l'on
aura ainsi
<p0 -i- [j.*] 4- . . '. = const.
On pourra l'écrire également en prenant pour variables les élé-
ments oscillateurs des deux nouvelles orbites (orbites de G par
rapport à A et de B par rapport à E); on aura alors
<p„ -+- [j.*! -4- . . . = const.
<ï>y sera formé avec les éléments des deux nouvelles orbites comme
<i>0 avec les éléments correspondants des deux anciennes, mais <!>',
ne sera pas formé comme (I>,.
On devra avoir alors, ainsi que nous l'avons vu au n° 81,
[*o, F.]-[*i, F0J=b,
et de même
[f'o.F'J + t*'!» Fo] = o;
comme &'0 est formée comme <fcu, je puis supprimer l'accent et
écrire
[*»„, F'J-HÎ*;, F0] = o,
d'où
(i) [*o, F't- F,] -i- [*',-*„ F0] = o.
Nous avons vu que, s'il existe une intégrale uniforme et si, après
avoir développé F,, on forme les expressions (i4) du n9 84, il doit
y avoir entre ces expressions un certain nombre de relations.
Mais, en raisonnant sur l'équation (i) comme nous l'avons fait
sur l'équation (3) du n" 81, on arriverait à un résultat analogue.
Développons F, — F, et formons à l'aide de ce développement les
expressions (i 4) ; s'il existe une intégrale uniforme, il devra j avoir
entre ces expressions un certain nombre de relations.
H. P. - I. 18
•274 CHAPITRE VI.
Si donc on pouvait établir que ces relations n'existent pas, on
aurait démontré qu'il ne peut exister non plus d'intégrale uniforme.
Comme le développement de F', — Ft est incomparablement plus
facile que celui de F,, il semble que ce procédé doit simplifier
beaucoup notre tâche.
Mais il est tellement artificiel, qu'a priori on conçoit des doutes
sur son efficacité et qu'on se demande s'il n'est pas illusoire. Il
l'est en effet, car les expressions (i4) formées à l'aide de F't — F,
sont nulles ou indéterminées.
Supposons que l'on développe F', — ¥{ sous la forme suivante
Les coefficients B//Zi,„, seront fonctions de _3L, [j'L' et des autres
éléments osculateurs (/et V exceptés). Donnons à L et à L' des
valeurs telles que
m [ n -+- nuii = o
(en appelant n et /i' les moyens mouvements).
Je dis que, pour ces valeurs de L et de L/, le coefficient B„v„_.
s'annulera.
Pour cela je vais me servir du lemme suivant.
Soit
(2) xi, x2, ..., xn\ juy-2, •••, y,i
un système de variables conjuguées deux à deux; soit
(3) x\, a?',, ..., x'n; y\ , y'2, . . ., y'a
un autre système de variables conjuguées. Supposons que ces deux
systèmes soient liés par des relations telles que l'on puisse passer
de l'un à l'autre sans altérer la forme canonique des équations. On
devra avoir alors, d'après le n° o,
( 4 ) 2 ( dxt oyi — dyt lxt ) = S ( dx\ ly\ — dy\ lx\).
Supposons que les x'£ et les y-t dépendent d'un certain para-
mètre [j. et soient développables par rapport aux puissances de ;j. ;
que, pour pi = o, x't ely'; se réduisent à xi et à yi.
(5)
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. lyb
On aura alors
l X i = Xi —r- ]X Ç ; -i- . . . ,
\ y'i = yi+ [J-r,;-^...,
les ç£- et les %• étant des fonctions des Xi et des yi.
Alors l'expression
s ( Xi dyt — "1 i dxt)= dS
sera une différentielle exacte. C'est là une conséquence nécessaire
de l'identité (4), qui entraîne évidemment la suivante
S ( d\t lyi — dyi l\t -4- dxi or, t — dr{ t lxt ) = o.
Considérons maintenant les équations canoniques
dxt _ dF dyt dF
dt dyt dt dxt
F = Fo(>£, yi)->r [J- Fj (xh yt)
Changeons de variables et prenons les variables (3) comme nou-
velles variables, il viendra
F = F'0 (x'h y'i)+ lxF'l (x'u /,) + ....
Si nous remplaçons les x\ et les y\ par leurs valeurs (5), il
viendra
Fi,V,,/,)=F;(a-,,7,.)+^(g?,+ ^,,)
-+- des termes divisibles par [jl2,
F'l{x'i, y'i) = Fj (xi, yt) -+- des termes divisibles par \x,
d'où, en identifiant les deux développements,
Fo(a?«i yt)~ F'0(^i,yi),
Si l'on observe que F0(ûci, yt) = F'0 (#;, yt) et que
_ dS dS
on pourra écrire
(G) Fi-F'^tFo, S].
•276 CHAPITRE VI.
Supposons que F0 ne dépende que de deux variables x, et x2
et que F,, F2 soient périodiques de période 1- par rapport kjrt et
y2. C'est ce qui arrive dans tous les problèmes que nous avons
traités jusqu'ici.
Supposons de même que S soit périodique en y{ ely2 et soit
S = lAe^1'".^"1^',
A dépendant de xh, x2, . . ., xn; y3: y,n • • ., Jn-
Supposons qu'on veuille développer F\ , et F, — F', sous la même
forme, et soit
. Fi — Fi = S B eV^T(/w1r1+/;i2r2'.
L'équation (6) montre que
Si donc on donne à xK et à x% des valeurs telles que
dF0 dF»
on aura également
B =0.
Appliquons ce résultat au cas qui nous occupe.
Soient
(7)
pL, pG, p©, P'L', P'G', p'0';
1, g, e, l'y g', e'
les variables (4) du n° 11 relatives aux deux orbites osculatrices
anciennes B, par rapport à A, C par rapport à D.
Soient
j PiL„ PiC, PiQi, p;Li, pi g;, p;e;;
I ii, et, e„ z'n *;, g;
les variables (4) du n° 11 relatives aux deux nouvelles orbites
(B par rapport à E, C par rapport à A).
Ces variables (8) pourront remplacer les variables (7) sans que
la forme canonique des équations soit altérée; elles dépendront
des variables (7) et de ;j. ; elles seront développables suivant les
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 277
puissances de jji; elles se réduiront aux variables (^) pour u = o.
Nous nous trouverons donc 'dans les conditions où Je résultat
précédent est applicable et nous devons conclure que, si l'on pose
F' F, — v R pJ^\{'riil + m\l)
BWl„,., s'annule pour
dF0 dF0
mi -=— -+- m2 — — = o.
ct'JC \ ctx '2
Ce résultat peut se vérifier directement sans difficulté. Reportons-
nous en effet aux expressions données par M. Tisserand dans sa
Mécanique céleste (t. I, p. 3 12).
Le résultat qu'il s'agit de vérifier, traduit dans les notations de
M. Tisserand, peut s'énoncer ainsi (je rappelle que M. Tisserand
désigne par <r le cosinus de l'angle des deux rayons vecteurs).
Si l'on pose
- 2B„.B-e»--iW+<'»,
B„)7;< s'annule pour
n
a'2
et, en effet, en se reportant aux expressions de la page que je viens
de citer, on trouve
. n a na .
0,1.11' = -, r—j t.,
na l 11 a1
G dépendant seulement des excentricités, des inclinaisons, des
longitudes des périhélies et des nœuds ; cette expression s'annulera
donc pour
et par conséquent pour
c. q. f. n.
278 CHAPITRE VI.
J'ai cru néanmoins devoir rattacher ce théorème à une théorie
plus générale qui permettra peut-être de découvrir d'antres pro-
positions analogues.
Principes de la méthode de M. Darboux.
93. Après cette digression, je reviens à mon sujet principal. 11
convient d'abord de rappeler les résultats de M. Darboux, qui
doivent nous servir de point de départ.
i° Soit une série
o(x)=Zanx»,
admettant pour rayon de convergence /'.
On aura, quand n croîtra indéfiniment
[imanpn = 0 si p< r,
lima/2 p" = ce si p > /*.
20 Imaginons maintenant que la fonction
o(x) = Za,iX"
demeure finie sur la circonférence de rayon r ainsi que ses p pre-
mières dérivées; le produit nP+i anrn ne croîtra pas au delà de
toute limite quand n augmente.
3° Si l'on a
o(x) = (1 — %x)k = I,anx",
on aura approximativement
nl-kan
(0 a,i =
!■(-*)
je veux dire que le rapport des deux membres de l'égalité (1) tendra
vers 1 , quand n croîtra indéfiniment.
4" Supposons maintenant que la fonction co(#) ait sur la circon-
férence de rayon r deux points singuliers x = a et x = [i; que
dans le voisinage du point x = a nous ayons
o(x) = A, ^1 - ^)Y'+ A2 (1 - ^ jÏ2 + . . .H- A/,^1 - ^y '' 4- <J/(a?)
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 279
et dans le voisinage du point (3
l(x) = Bl(i^-ç) +B2^-p-j +...+ B,^i-pj + *i(*),
4*(^) et <L| (#) restant finis ainsi que leurs/» premières dérivées. 11
viendra alors, pour n == oc,
limn/J+1/'"
„ . n1-T. i _ _, n1-0' i 1
an — ZAi —SB/ — — — — =o,
d'où l'on déduit la valeur approximative de aw.
5° Si l'on a
<p(a?) = log(i — x),
on aura
cp(o?) = log(i — a?)(i — o?)/i',
nous aurons approximativement
— rt '-^'logre
Cette dernière formule n'est applicable que si k n'est pas entier
positif; dans ce cas, on aurait
(_!)*+!*!
6° Soit
71 (n — i) — ( n — k )
u(x) = I.anx" -t- Za-nx-" ;
une série contenant des puissances positives et négatives est con-
vergente pourvu que
| x\ < R \x | > /'.
Soient a et [3, deux points singuliers de la fonction ®(x) situés
sur la circonférence \x\ = R; soient y et S deux points singuliers
de <p(#) sur la circonférence |#j= /'• Supposons que <£>(#) n'ait
pas d'autre point singulier sur ces deux circonférences.
Soient
^{x)=^bax", <\>l(x)= 2cnxn
280 CHAPITRE VI.
deux séries convergentes pour
|ar.|<R.
Soient
deux séries convergentes pour
\x\>r.
Si les différences çp — -i, © — <bt , <p — d/2, 3 — -ji3 sont finies ainsi
que leurs /? premières dérivées, la première dans le voisinage du
point x = a, la seconde dans le domaine du point x = [3, la troi-
sième dans celui du point x = y, la quatrième quand x est voisin
de o, on aura
lim HP+1 R" ( an — 6rt — cn ) = o
iim HP+1 /—" ( a_„ — 6_„ — c_„ ) = o
(pour w — oc).
Les valeurs approximatives des coefficients an dépendent donc
uniquement des singularités que présente la fonction ®(x) sur les
circonférences qui limitent la convergence.
Extension aux fonctions de plusieurs variables.
9i. Appliquons ces principes au cas qui nous occupe.
Il s'agit de développer une certaine fonction F^ des deux ano-
malies moyennes / et V sous la forme suivante
170 — VA pV^Ï(m.l+mJ') •
On a donc
' / ¥\e-^-nm,i+wj')cildr.
o *• o
Il s'agit de trouver une valeur approchée du coefficient A,„w,
quand, le rapport — - étant donné et fini, les deux nombres m, et
m2 sont très grands ou plus généralement quand on a
mi = an -t- b, m<2 = cn -t- cl,
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 28 1
a, 6, c, d étant des entiers finis et n un entier très grand; a et c
sont premiers entre eux.
Si je dis alors qu'on a approximativement
A„v„, = o(n), (mi = an -t- b, m., = en -+- d),
cette égalité signifiera que le rapport
-A 111,711*
®{n)
tend vers l'unité quand n croît indéfiniment et que «, b^ c, d res-
tent finis.
Le problème à résoudre étant ainsi défini, j'emploierai les nota-
tions suivantes.
Posons
1
e^^l=te} e}/=ïi'=i-ajScf
il viendra
m,
17 0 — VA . fin,c—m„a t c
Si nous posons alors, pour abréger,
_d
il viendra
en faisant, pour abréger,
a = niyC — m% a -1- ad — bc — 1 .
Soit maintenant
l'intégrale étant prise par rapport à t le long de la circonférence
I 1 1 = 1 . Nous aurons
1 7?Za — rf ,•»
Toutes les intégrales sont nulles, sauf celles pour lesquelles
a.= — 1 et qui sont égales à 2 lit.
282 CHAPITRE VI.
Si a = — i , on aura
m. — cl
Mi = ct7i -{- o, m* = en -h a, = /?.
c
11 vient alors
Si donc on développe ®(z) sous la forme
$(*)=So^+2fl-si-»l
le coefficient AOTi,„, ne sera autre chose que a« si /« , = an + 6,
m2 = c/? -j- <:/.
Nous sommes donc conduit à chercher l'expression approchée
de aH pour n très grand et par conséquent à étudier les singularités
de la fonction ®(z).
95. La fonction Q{z) est définie comme une intégrale prise par
rapport à t le long de la circonférence \t\ = i . On peut remplacer
cette circonférence par un contour C quelconque, à une condition
toutefois.
Regardons un instant z comme une constante et F (s, t) comme
une fonction de t. Cette fonction admettra un certain nombre de
points singuliers.
Il faut qu'entre la circonférence \i\ = i et le contour C il n'y ait
aucun de ces points singuliers.
Faisons maintenant varier z d'une manière continue; ces points
singuliers se déplaceront d'une manière continue. Si, en même
temps, on déforme le contour C d'une façon continue, et de telle
sorte qu'il ne passe jamais par aucun point singulier, la fonction
®(z) restera holomorphe.
La fonction &(z) ne peut donc cesser d'être continue que s'il
devient impossible de déformer le contour C de façon qu'il ne passe
pas par un point singulier. Voici comment cela peut arriver; ima-
ginons que, pour une certaine valeur de z, nous ayons deux points
singuliers a et [3, l'un extérieur, l'autre intérieur au contour C. Si,
en faisant varier z d'une manière continue, l'un d'eux, a par
exemple, vient sur le contour C, nous pourrons déformer C, en
le faisant fuir pour ainsi dire devant ce point singulier mobile, de
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 283
façon que ce point a ne puisse jamais atteindre ce contour. Ainsi a
restera toujours extérieur à C et [3 intérieur à G. Mais supposons
maintenant que a et fi se rapprochent indéfiniment l'un de l'autre;
le contour C, pris pour ainsi dire entre deux feux, ne pourra plus
fuir devant ces deux points mobiles et la fonction <&(z) ne sera plus
holomorphe.
Par conséquent, pour obtenir tous les points singuliers de <£(,;),
il suffit d'exprimer que deux des points singuliers de F (s, t) con-
sidérés comme fonction de t se confondent en un seul.
La série
sera convergente dans une région limitée par deux circonférences
ces deux circonférences iront passer par un ou plusieurs des points
singuliers que je viens de définir.
Mais, si l'on veut savoir quels sont ceux de ces points singuliers
qui sont sur ces circonférences et qui définissent par conséquent
les limites de convergence de notre série, une discussion plus appro-
fondie est nécessaire.
Tous les points singuliers ne conviennent pas, en effet, à la ques-
tion, et cela pour plusieurs raisons.
En premier lieu, la fonction F (s, t) n'est pas uniforme; si deux
points singuliers a et fi de cette fonction F considérée comme fonc-
tion de t viennent à se confondre pour une certaine valeur de z:
il faut, pour que cette valeur soit un véritable point singulier
de <&(z) que a et fi appartiennent à une même détermination de F
et de plus que cette détermination soit encore la même que celle
qui figure dans l'intégrale
F du
laquelle prise le long de C définit la fonction <ï>.
11 faut, en outre, qu'avant de se confondre en un seul, ces deux
points a et fi ne soient pas d'un même côté du contour C.
Soit H un chemin tracé dans le plan des z et allant d'un point
z0 de module i à des points singuliers Z\ définis plus haut. Suppo-
'284 CHAPITRE VI.
sons qu'on suive ce chemin de z0 en %\ et qu'on étudie les varia-
tions de $(.-) en prenant pour valeur initiale
Bien que la fonction &(z) puisse ne pas être et ne soit pas en
général uniforme, la détermination particulière de *&{z) que nous
avons en vue est ainsi entièrement définie, puisque nous nous don-
nons la valeur initiale et le chemin parcouru.
Il s'agit alors de savoir si le point zt est bien un point singulier
pour cette détermination particulière de &(z).
La fonction F(,z, t) n'étant pas uniforme, il faut faire varier t
non pas sur un plan, mais sur une surface de Riemann S possédant
autant de feuillets que la fonction F possède de déterminations (ce
nombre peut être infini).
Quand z variera en suivant le chemin H, les points singuliers se
déplaceront et la surface de Riemann S se déformera.
C'est sur cette surface de Riemann qu'il faut supposer le con-
tour C tracé.
Ce contour se réduira pour z = z0 au cercle \t\ = i tracé sur
un des feuillets de S; quand la surface S se déformera, on devra
déformer également le contour C, de telle sorte qu'il ne s'y trouve
jamais de point singulier. Une discussion spéciale, souvent déli-
cate, fera voir alors si, pour une valeur de z très voisine de z{, les
deux points singuliers de F(s', t) qui se confondent pour z = zt
sont de part et d'autre du contour C, ce qui est la condition néces-
saire et suffisante pour que le point z = z{ soit un point singulier
pour la détermination particulière de <&(z) que nous envisageons.
Comment reconnaître maintenant si le point z^ se trouve sur une
des circonférences
|*| = R, \z\ = r
qui limitent la convergence de la série,
et si, par conséquent, il est un de ceux dont dépend la valeur appro-
chée que nous cherchons?
Traçons le chemin H allant du point ^0 de module i au point z{
de façon que le module de z varie constamment dans le même sens.
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 285
Si le point zt appartient à l'une de nos deux circonférences, il devra
être un point singulier pour la détermination de <&(z) définie par
le chemin H et on le reconnaîtra parle moyen que je viens d'expli-
quer.
Si un point zt satisfait à cette condition, je dirai que ce point
singulier est admissible.
Gela posé, parmi tous les points singuliers admissibles de module
plus grand que i , ceux-là seront sur la circonférence [ ^ j = J\ dont
le module sera le plus petit.
De même, parmi tous les points singuliers admissibles de module
plus petit que i, ceux-là seront sur la circonférence \z\ = r dont
le module sera le plus grand.
J'ajouterai, en terminant, que la fonction $>(z) possède plusieurs
déterminations qui s'échangent en Ire elles, soit cpiand deux des
déterminations de F(^, t) s'échangent entre elles, soit quand deux
des points singuliers de F (3, t) tournent autour l'un de l'autre.
Je vais d'abord chercher à déterminer les points singuliers
de $(5); je déterminerai ensuite par une discussion spéciale quels
sont ceux qui conviennent à la question.
Recherche des points singuliers.
96. Bornons-nous au cas où le mouvement se passe dans un
plan.
Soient a et u' les anomalies excentriques, sin® et sinco' les
excentricités, L2 et L'2 les grands axes, tjs et nr' les longitudes des
périhélies.
On aura
l = u — sin m sin u, V == u — sin 6' sin u' .
Les coordonnées de la première planète, par rapport au grand axe
de son ellipse et à une perpendiculaire menée par le foyer, seront
L2(cosit — sincp) et L2 cos© sinw :
ce seront donc les parties réelle et imaginaire de £L2. Si l'on pose
\ = cosw — sin o -1- J — 1 coso sin u.
286 CHAPITRE VI.
Si l'on pose de même
7j = cosu' — sincp'-j- s/ — i cos ©'sin u',
les coordonnées de la deuxième planète, rapportée aux mêmes
axes que la première, seront les parties réelle et imaginaire de
Soit
soit
endi
h viendra
r1L'2<?v/-l<cJ'-^,.
ço = cosu — sin© — y/ — i coso sin u,
Y)0 = cosu' — sin o' — \J — i coso' sin u' ,
30 = L^L-^e-^^1^'-^',
L*FJ
/(Ê-P*)XU— Po-no)
Les points singuliers de F (s, £) sont les mêmes que ceux de F" ;
car F (5, £) ne diffère de F° que par une puissance de t et le point
£ = o, qui, d'ailleurs, n'interviendra pas dans la discussion, est
déjà un point singulier de F".
Les points singuliers de F° seront ceux pour lesquels u et u',
et par conséquent?, rn Ço,'Aio> cesseront d'être fonctions uniformes
de / et de /' et, par conséquent, de z et de t; et, en outre, ceux
pour lesquels
\ = St) OU Ço= 307]0.
Je vais poser
d'où
x = e'u, y = e"
cos u — - ( a? h I , cos zi' = -l/H
2 V 7
•2 \ a?
t sin i< — - l x — — I j t sin it = - I y
y
Nous en déduirons
, sin© / i \ , smo / i
L = u ~ X > L = U — r- Y
■il \ x il \ y
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 287
et
sinjp / i_ \ sincp' / 1 \
e'1 = xe 2 \-v /, e'r = ye~ 2\r~v.
Nous aurons ensuite
il \_ sinffl 11 \
£ = <?<' = x1 e 2c' '•*' ', z = eici'tca=ycxaeUi,
en posant, pour abréger,
ffsino / 1 \ c sino / 1
Nous aurons, d'autre part,
1 / i \ . eoso / 1
X H — sino H L ^7 .
I \ . , COSO / I
Les points singuliers de F (s, t) nous sont donnés par
dl
■-=— = i — sino cos« = o,
au
dl' . ,
—r—, = 1 — sin o cos u = 0 ;
du
H = 6 - p r( = o,
"0 = ;o — pOr/0 = o.
Nous pouvons transcrire ces équations en nous servant des
variables x et y\ elles deviennent alors algébriques; les deux pre-
mières s'écrivent, en effet,
(1) ix — sino {x1 ■+- 1) = o,
(a) iy — sino'(j2-M) = o,
et les deux dernières, en chassant les dénominateurs,
\ v [{x~ -h 1) — ix sino — coso(a?2 — i )]
1 =P ^[(J72-^1)— 2.xsino'-i-'cos©'(7* — 1)],
[ j[(«2 + i) — a x sincp -4- cos ®(x2 — j)]
( = Po^[(jK2-+- 1)— 2j sincp'— coscs'(j2 — 1 ) J .
288 CHAPITRE VI.
Pour trouver les points singuliers de $(-), il suffit d'exprimer
que deux des points singuliers de F(z-, t) se confondent. Mais cela
peut arriver de deux manières :
Ou bien un point singulier défini par l'une des quatre équa-
tions -=-=0, -7— -, =0, H = o, H0 == o va se confondre avec un
du du
point singulier défini par une autre de ces quatre équations : nous
obtiendrons ainsi les points singuliers de première espèce de ^(■s) ;
Ou bien deux des points singuliers définis par une de ces quatre
équations se confondront en un seul : nous obtiendrons ainsi les
points singuliers de deuxième espèce de Q(z-).
Pour avoir les points de première espèce, il suffit de combiner
deux à deux les quatre équations (1), (2), (3), (4). On voit que
ces points ne dépendent en aucune façon des entiers a et c.
Pour avoir les points de deuxième espèce, voici comment il faut
faite :
Soit /(s, t) = o une des quatre équations (1), (2), (3), (4); pour
exprimer que deux des points singuliers définis par cette équation
se confondent, il me suffit d'écrire
df
S = °> 1û=°
Si nous changeons de variables en exprimant z et t et, par consé-
quent, /en fonctions de / et de /', il vient
df —il df dp
dt t \ dl dl'
„, .' df
de sorte que 1 équation -j- = o peut être remplacée par
df df
c-dl-adr=°
ou bien encore
c df a df
1 — sin cp cos u du 1 — sin cp' cos u' du'
Les premiers membres des équations (1) et (2) ne dépendent
que de u ou bien que de u' : nous pouvons les laisser de côté; mais
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 289
nous avons des points singuliers qui nous seront donnés par les
deux équations
„ dU
H=o, ^=0
ou encore par les deux équations
„ dB0
Ho = °' -dt-=°-
Nous avons
H = cosa — sino -4- i cosco s'mu — jB(cosa' — sincp'-f- i cos cp'sinw').
L'équation —r- =0 peut donc être remplacée par la suivante :
c( — sinK -i- 1 coscp cosm) a|3( — sinii'-f- î coscp'cosw') _
1 — sincpcosw 1 — sinç'cosii'
ou
c[cosca(^-4-i) + (a72 — 1)] | ap[coso,(^2-+-i)-h(j2 — 1)] _q
237 — sin <x>(^?2 -f- j) 2jK — sincp'(j'2-!-i)
De même l'équation — ~ =0 peut être remplacée par la sui-
vante
c[— coscp(3-2^-i) + (a?2 — 1)] | aPo[— coscp'(,72^-i)H-(y2 — 0] _ Q
2^7— sincp02-4-i) 27 — sincf'(j2H-i)
Les points singuliers de deuxième espèce sont donc donnés par
les équations (3) et (5) ou bien par les équations (4) et (6); à
l'inverse de ceux de première espèce, ils dépendent donc du rap-
port des entiers a et c.
Tous les points singuliers de $(3) sont donc donnés par des
équations algébriques.
Ces équations algébriques se simplifient quand on suppose
tp'=o. Il est permis alors de supposer xs'=xs et par conséquent
L'équation (i)ne change pas, l'équation (2) se réduit ky = o et
il n'y a plus à en tenir compte, les équations (3) et (4) deviennent
(3) (#2-i-0 — ix sincp -i- coscpO2 — 1) = i$xy,
(4) y[(&- + 1)- 23? sin o — coscpO2 — 1)] = 2$X.
H. P. — I. 19
290 CHAPITRE VI.
Les équations (5) et (6) deviennent
C rCOSC2(.772 -1- l) -1- ( X- 01 „
(5) — ! = 7-5 : A-+a$y = o,
ix — sincp(a?2 -r- i)
c[— coso(x^-+-i)-+-(x'1 — i)] a(3 _
nx — sin o(x2 -r- 1) y
La combinaison des équations (3) et (5) donne
2c[cOSCp(a"2H- l)-f- (x*1 — i)]
ix — sino(a72 -+- i)
a[(x- -+- i)- — ix sino -+- coscpfa?2 — i)]
o,
et celle des équations (4) et (6) donne
ic\ — coso {x% -4- i)-!- (a?2 — i)]
23? — sincs (a?2 -t- i)
«[(a?2-1- i) — 2 3? sincp — coscp (a?2 — i)]
Les équations (7) et (8) nous donnent les valeurs de x corres-
pondant aux points de la deuxième espèce; l'équation (1) nous
donne les valeurs de x correspondant à certains points de pre-
mière espèce. Il nous reste à parler des points de première espèce
définis par les équations (3) et (4), puisque l'équation (2) devient
illusoire.
Les équations (3) et (4) s'écrivent
% — P'I = £0— Po*)o =0.
Si elles sont satisfaites à la fois, on aura
ÉÊo=PPoT)o=P».
Or
Éjcj0 = (1 — sincp cosw)2.
Il reste donc
1 — sin es cos u = ± 8,
de sorte que les valeurs de x correspondant à cette sorte de points
singuliers seront données par les deux équations
(9) ix — sino(a?2M-i)= i$x,
(10) ix — sincp(a?2 — 1) = — i$x.
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 29 1
Les valeurs de x qui correspondent aux points singuliers nous
seront données par les cinq équations (1), (y), (8), (9) et (10).
Observons que les équations (1), (9) et (10) sont réciproques et
que les équations (7) et (8) se changent l'une dans l'autre quand
on change x en — • Si x est un point singulier, il en sera donc de
même de -• C'est ce qu'il était aisé de prévoir.
Si l'on fait o — o, nos équations se réduisent à x = o; donc,
quand cp tend vers o, les racines des équations (1), (7) et (8) ten-
dent vers o ou vers l'infini.
Si l'on pose
o
les équations (3), (4), (5), (6), (n) et (8) deviennent
(3)
(4) .._P0-*»)*
(5)
(6)
(7)
{x — x)%
PCl-t-T»)*'
(8)
y = "7
1 — xx y2
1
c(x -+- x)
I XX
+ apy
= 0,
c(i -+- XX
) «3
■ H L
y
= 0,
X X
I
x-hx)
XX
a(x — 1
(i-k-c*.;
■■)-
)X
:(I
H- XX)
a ( 1 — x.
t)-
X X (l-Jr-X'2)X
L'équation (1) nous donne d'autre part comme solution
1
x = -
Lorsque cp et t sont très petits, nous avons vu que les valeurs
de x sont très petites, ou très grandes, et, comme les équations ne
changent pas quand on change x en -y nous devons conclure qu'il
y en a précisément autant de très petites que de très grandes.
292 CHAPITRE VI.
Nos équations et les valeurs correspondantes de x se simplifient
un peu quand, supposant cp très petit, on néglige le carré de cette
quantité.
Les équations (i), (9) et (10) nous donnent alors respectivement
pour x trois valeurs très petites, qui sont approximativement
cp O T C3 I
(11) x = -,
2 2 I — P '2 1+ (i
et trois valeurs très grandes, qui sont approximativement
2 2(1 — P) 2(I-H(3)
(1 1 bis)
CD cp cp
L'équation (7) nous donne deux valeurs très petites, définies
approximativement par l'équation
(12) 4^2(« -+- c)-î- zxo(c — 2«) -h acp2 = o,
et une valeur très grande; qui est approximativement
2 a -+- c
(i3 bis) x =
v ' cp a
L'équation (8) nous donne deux valeurs très grandes, définiespar
(11 bis) 4(a -h c)-h 237cp(c — 2a) -+- ax-u- — o,
et une très petite, qui s'écrit
o a
(i3) x = - ■
Il est aisé de vérifier que les équations (12) et (12 bis) ont leurs
racines réelles quand - <C o. Si donc c et a sont de signe contraire
etquecp soit assez petit, les équations (7) et (8) auront leurs racines
réelles.
Les valeurs de x correspondant aux divers points singuliers étant
ainsi définies, il reste à déterminer les valeurs de y et de z.
J'observe d'abord que, si l'on a un point singulier correspondant
à certaines valeurs de x, dey et de z, les valeurs inverses -, -, -
x y z
correspondront à un autre point singulier, que j'appellerai le réel-
DÉVELOPPEMENT DE LA. FONCTION PERTURBATRICE. 293
proque du premier. On constate, en effet, que notre système
d'équations ne change pas quand on change x, y, z en — , — et- ,
et cela était d'ailleurs aisé à prévoir.
Les valeurs de x et de y seront définies par les couples d'équa-
tions suivants :
(0,(3); (0,(4); (7), (3); (8), (4); (9), (3) ou (4); (10), (3) ou (4).
Ces équations nous montrent que, si çp est très petit et peut être
regardé comme un infiniment petit du premier ordre, y est très
petit si x est très petit et très grand si x est très grand.
Nous avons, d'autre part,
" sin? f\__ \
z = yc xa e 2 \,r ' .
Si cp est infiniment petit du premier ordre, x est infiniment
petit (ou infiniment grand) du même ordre ; il en est de même dey;
,, a si no / i \ . n .
1 exposant L ( x\ est alors fini; par conséquent z est un
infiniment petit (ou infiniment grand) d'ordre a -\- c.
Je distinguerai parmi les points singuliers celui qui est défini
par x = t [solution de l'équation (1)] et par l'équation (3).
Pour ce point, en effet, y et z sont nuls.
De même, pour le point défini par x = - [autre solution de (1)]
et par l'équation (4), et qui est le réciproque du premier, les va-
leurs dey et de z sont infinies.
Nous n'aurons donc pas à nous occuper de ces deux points sin-
guliers dans la discussion qui va suivre.
Discussion.
97. Voici la question qu'il me reste à résoudre.
J'ai en tout 1 4 points singuliers, 7 qui correspondent à des valeurs
très petites de x et de y, 7 qui correspondent à des valeurs très
grandes de x et de y.
A un autre point de vue, 7 de ces points correspondent à des
valeurs très petites de z, et 7 à des valeurs très grandes de z. Il
2g4 CHAPITRE VI.
s'agit de savoir quel est, parmi les 7 premiers, celui pour lequel le
module de,s est le plus grand (cela nous apprendra en même temps,
puisque les valeurs de z sont réciproques deux à deux comme le
sont celles de x et dey, quel est, parmi les 7 derniers, celui pour
lequel le module de z est le plus petit).
Si les points singuliers correspondants sont admissibles, ce
seront eux qui définiront les circonférences
nous avons ici R = -
Pour ne pas prolonger la discussion par l'examen d'un trop grand
nombre de cas différents, je vais faire quelques hypothèses parti-
culières. Je supposerai
0>i.
Je supposerai également que le rapport - est voisin du rapport des
moyens mouvements changé de signe, c'est-à-dire que l'on a à
peu près (en désignant par n et n' ces moyens mouvements)
Les termes les plus intéressants sont, en effet, ceux qui corres-
pondent à de petits diviseurs.
On a alors à peu près
C â
1 = -(?)*,
a
ce qui montre que c et a sont de signe contraire ; je supposerai par
exemple c positif et a négatif; comme (3 est plus grand que i,c-\-a
sera positif.
Grâce à ces hypothèses, toutes les valeurs de x sont réelles.
Cela rend possible une représentation géométrique simple qui
permettra de suivre plus facilement la discussion.
Dans la figure ci-contre, nous représentons chaque point singu-
lier par un point du plan dont les coordonnées rectangulaires
sont x et y.
J'ai fait deux figures {fig- 1 etfig. 2)> la première représentant
le quadrant du plan compris entre l'axe des x positifs et celui
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 2g5
des y positifs ; et la seconde représentant le quadrant compris
entre l'axe des x négatifs et l'axe desj négatifs.
Fie. i.
y i9 s
Fis. 2.
Les droites AS et A' S' ont respectivement pour équation
Les deux branches de courbe C'B'DBP et QFAE'R' ont pour
équation
(a? — -zY-
y
P(i4-t*)*'
296 CHAPITRE VI.
c'est-à-dire l'équation (3); les deux branches de courbe
B'D'BCOREL et R'F'Q'
ont pour équation
(3(i-4-t2)a7
(4) y =
(1 — xx)%
Les divers points singuliers sont représentés sur la ligure par les
points suivants
A Équations (1) et (3) {x = t),
B (9), (3) et (4) [2e éq. (11)],
G (8)et(4)[(i3)],
D (7) et (3) [(12) racine négative)],
E (i)et(4)(a? = T),
F (7) et (3) [(12) racine positive],
R O), (3) et (4) [3e éq. (11)];
et par les points A', B', C, D', E', F' et R', respectivement réci-
proques des premiers.
Il est aisé de vérifier que, si cp est assez petit, ces points sont
bien disposés dans l'ordre de la ligure, c'est-à-dire que les abscisses
des points
G'B'D'DBGFREE'R'F'
vont en croissant.
Comparons les valeurs de z correspondant à ces divers points.
On voit d'abord que, pour les points de la fig. (1) (où x^>o,
y >> o), z est réel positif et que, pour les points de \&Jig. (2) (où
1
x <^o, y <o), l'argument de z est égal à (c -h «2)71, celui de zc égal
à( H )tî. Reste à voir comment varie le module de z. Si l'on
suit l'une des courbes (3) ou (4), les maxima et minima de \z\
correspondent aux points de contact de ces courbes (3) et (4) avec
les courbes
z=ycxae 'l \x ) — const.,
c'est-à-dire aux points C, D, F, A pour la courbe (3), et aux points
D', C, F' pour la courbe (4)-
DÉVELOPPEMENT DE LA. FONCTION PERTURBATRICE. 297
Voici comment varie | z | :
i° Quand on suit la courbe (3)
En O' |,s|=o En 0 | -s ] = o
De 0' en C croît De Q en F croît
En G' max. En F max.
De G' en D décroît De F en A décroît
En D min. En A |*|=o
De D en P croît De A en 0" croît
En P |*J=œ En 0'' |*I = *>
2° Quand on suit la courbe (4)
En P' |*|=o En O 1*1=0
De P' en D' croît De O en L ou en A' croît
En D' max. En A' |.s] = a>
De D' en G décroît De A' en F' décroît
En G min. En F' min.
De G en O' croît De F' en Q' croît
En O \z\ = oo En Q' \z\ = oo
On en conclut que le z du point B est plus grand que celui du
point C, et celui du point E que celui du point R.
De même, le z du point D est plus petit que celui du point B, et
le z de R est plus petit que celui de F.
Nous avons vu que, la fonction F(z, t) n'étant pas uniforme, il
fallait tracer les contours d'intégration sur la surface de Riemann
correspondante dont le nombre des feuillets est infini. Pour éviter
la considération de cette surface de Riemann, on peut changer de
variables. Observons, en effet, que le carré de F" est fonction uni-
forme de x et dey et, par conséquent, que le carré de F (5, t) est
1 1
fonction uniforme de xc et de zc.
1
Si donc nous convenons de donner à zc une valeur déterminée
et que nous considérions momentanément comme constante, à un
1
point du plan des xc correspondront seulement deux valeurs de
F(,g, t) égales et de signe contraire. Nous pourrons alors avec
1
avantage tracer nos contours d'intégration sur le plan des xc.
1
Donnons d'abord à zc une valeur initiale £0 dont le module soit
298 CHAPITRE VI.
égal à 1. Nous sommes convenus, en définissant $(-s), que le con-
tour d'intégration le long duquel doit être prise l'intégrale
*(*)=yF(*, t)dt
doit se réduire au cercle \t\ = 1 pour les valeurs de z de module 1.
1
Pour zc = Ç0, nous devrons donc prendre pour contour dans le
1 1 î 1
plan des t le cercle \t\ = 1 et dans le plan des xc le cercle \x \ = 1 .
Voici donc la règle pour reconnaître si un point singulier de $(5)
1 1
est admissible, Soit a; la valeur de xc et Çj la valeur de zc qui cor-
respondent à ce point singulier. Nous supposerons, par exemple,
que le module de G est plus petit que 1 ; aussi bien savons-nous
que, parmi les points singuliers de &(z), la moitié ont leur module
1
plus petit que 1 . Nous allons faire varier zc de la manière suivante :
son argument devra rester constant et constamment égal à celui
de Z,i et son module ira en croissant de |^| à 1. En d'autres termes,
- ... . ' li
le poin t zc décrira un segment de droite A limité aux points L,i et j~ •
Isa' I
1
Pour chacune des valeurs dezc, F(s, £), considérée comme fonc-
1
tion de xc, présente un certain nombre de points singuliers; pour
1
zc — "Ci, deux de ces points singuliers se confondent en un seul et
1
avec a/. Quand zc décrit la droite A, ces deux points singuliers
1
varient d'une manière continue et parfaitement définie. Quand zc
t'-
atteint la valeur finale -ry-^ il peut arriver ou bien que les positions
I Ci I
finales de ces deux points singuliers sont toutes deux intérieures,
1 1
ou toutes deux extérieures au cercle \xc = 1, et alors le point con-
sidéré est inadmissible, ou bien que ces positions finales sont l'une
extérieure et l'autre intérieure à ce cercle et alors le point consi-
déré est admissible.
La fonction F(z, t) est multipliée par une racine clcme de l'unité
î
quand xc est multiplié par une racine cieme de l'unité. Supposons
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 299
I
donc que, pour une valeur donnée de zc, le point
1
xc — y
soit un point singulier de F(.s, t) considérée comme fonction
1
de xc . Il en sera de même des points
1 2/7T 1 4(71: 1 2(c— 1)rtr
xc = y e '•' , xc = y e c , • • • , xc = ye c
Nous avons vu que les valeurs de x qui correspondent aux points
singuliers de ^(.s) sont toutes réelles, et ont par conséquent pour
1
argument o ou tî. Les valeurs correspondantes de xc auront donc
pour argument — , k étant entier. Soit donc a; une de ces valeurs,
je pourrai écrire
ai— a'te c ,
a!t ayant pour argument o ou — et k étant entier.
Si ai correspond à un point singulier de 3>(-s) [c'est-à-dire à
deux points singuliers de F(^, t) confondus], il en sera de même
de a;..
Je dis que la condition nécessaire et suffisante pour que le point as-
soit admissible, c'est que le point a.'; le soit.
1
En effet, appliquons la règle : quand le pointa décrira la droite A,
les deux points singuliers, primitivement confondus en a,, auront
pour positions finales y et y'; de même les deux points singuliers
primitivement confondus en rx.i auront pour positions finales
2fa'7I %kiiz
ye c et y'6 c •
Il suffit évidemment, pour démontrer le théorème énoncé, d'ob-
server que
lïl=lïc rl> lï'l = lï'e ° I-
Il suffira donc d'examiner les points singuliers qui correspondent
JOO CHAPITRE VI.
1
à des valeurs réelles et positives de xc, c'est-à-dire aux points F,
E, R et A de la figure, et les points singuliers qui correspondent
i
à la valeur — de l'argument de xc, c'est-à-dire aux points D, B et C
de la figure.
Le point E est inadmissible; en elïet, la valeur correspondante
de a.i est
i
1
quand le point zc décrira la droite A, les deux points singuliers
primitivement confondus en a; resteront réels. A chacun d'eux
correspondra une valeur de x et une de y, et par conséquent un
point représentatif sur notre figure.
L'un de ces points représentatifs décrira alors la droite ES et
l'autre la courbe EL.
i
L'un des points singuliers restera donc fixe et égal à xc et aura
par conséquent son module toujours plus petit que i.
i
La valeur initiale "Qi de zc est réelle et positive : la droite A sera
r.
donc une portion de l'axe des quantités réelles et la valeur finale tt—
sera égale à i .
Le second point singulier (qui correspond au point représentatif
qui a suivi la courbe EL) a une valeur réelle et positive que j'ap-
pelle y; il s'agit de savoir si y est plus petit ou plus grand que î .
Lorsque ce point représentatif décrira la courbe EL depuis E
jusqu'en L, le module de z ira en croissant depuis une certaine
valeur très petite jusqu'à l'infini; il passera donc une fois et une
seule par la valeur x. Il s'agit de montrer que la valeur corres-
pondante y2 de x est plus petite que i. Pour cela, il suffit de faire
voir que, quand l'abscisse x de ce point représentatif atteint la
valeur i, \z\ est plus grand que i.
Or on trouve que, pour x = i,
«Binç/1_ \
z—ycxae "2 Kjc / =jc.
Il reste donc à démontrer que jk >> i.
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. :5oi
Or il est clair que
Donc y ■< i .
Donc le point E est inadmissible. c. o. f. n.
Le point F est inadmissible ; ici encore la droite A sera une
portion de l'axe des quantités réelles puisque Ç; sera réel. Les
points singuliers primitivement confondus en a/ ne resteront pas
réels, mais ils resteront imaginaires conjugués; ils ont donc
même module; il est donc impossible que quand zc atteindra sa
r.
valeur finale jy-- = i, l'un de ces points soit plus grand que i et
l'autre plus petit que i en valeur absolue.
c. Q. F. D.
i
Il nous sera cependant utile de savoir si, quand zc atteint sa
valeur finale i, le module commun de ces deux points singuliers
est plus grand ou plus petit que i. Comme il est primitivement
plus petit que i , il ne pourrait cesser de l'être qu'en passant par
la valeur i. Il faudrait donc que, pour une valeur de x imaginaire
i
et de module i, zc eût une valeur réelle et positive.
Construisons donc dans le plan des x les lignes d'égal argument
de la fonction
-3=7777 v^-^,-xae J-
Ces lignes sont représentées sur ]ajig. 3 au moins dans la partie
du plan qui seule nous intéresse et qui avoisine le point O.
Les points remarquables sont le point x = 0, correspondant au
point O de la.Jig. 1, le point x = x correspondant au point A et
deux points qui correspondent aux points D et F. Ces points
sont d'ailleurs désignés sur lajig-. 3 par les mêmes lettres.
Parmi les lignes d'égal argument, les unes regardées comme
remarquables sont représentées en trait plein. Ce sont l'axe des
quantités réelles d'une part et, d'autre part, des lignes allant du
point O au point F et du point A au point D.
Les autres lignes d'égal argument aboutissant soit au point A,
302 CHAPITRE VI.
soit au point O, soit à l'un el à l'autre, sont représentées en trait
pointillé.
i
Quand le point zc décrira la droite A, le point x décrira la
courbe en trait plein FO de notre fi g. 3.
Fi g. 3.
On voit donc que le module de x restera toujours très petit et
que l'on aura
IyI<i-
Le pointR est inadmissible; en effet, quand le point zc décrira
la droite A, les deux points singuliers primitivement confondus
resteront d'abord réels; les deux points représentatifs décriront
les deux branches de courbe RE etRF; quand le premier de ces
points atteindra le point E, le point singulier correspondant se
confondra avec un autre; les deux points ainsi confondus se sépa-
reront ensuite et les points représentatifs correspondants décriront
les courbes EL et ES; nous avons vu, en parlant du point E, que
i
les valeurs finales de xc sont réelles et plus petites que i.
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. ÔOÔ
De même, quand le second point représentatif atteindra F, le
point singulier correspondant se confondra avec un autre, s'en
séparera ensuite; les valeurs finales, comme nous l'avons vu en
parlant du point F, sont imaginaires conjuguées et de module plus
petit que i .
Nous avons donc ici non plus i, mais 4 valeurs finales; et elles
sont toutes quatre plus petites que i en valeur absolue.
c. q. f. n.
Le pointa est inadmissible. Les deux points singuliers primi-
tivement confondus se séparent, mais les valeurs correspondantes
de x restent réelles. Les deux points représentatifs décrivent les
branches de courbe BP et BD'. Pour le premier, qui décrit BP, la
valeur absolue de x va en diminuant; elle reste donc plus petite
que i; considérons le second qui décrit BD', il me reste à démon-
trer que, bien que la valeur absolue de x aille en augmentant, elle
reste plus petite que i , tant que le module de z est lui-même infé-
rieur à i .
Pour cela, il faut faire voir que, pour .2? = — 1, \z\ ^> 1; or, pour
M = ]jIc-
Or
B (1 -j- T2 )
I y\ = ^r r— > 1 (si t est assez petit).
XJ ' (1+ t)2 v VI
C. Q. E. D.
Le point C est inadmissible. Les deux points singuliers primi-
tivement confondus se séparent, x demeurant réel; le premier
point représentatif décrit CO, le second CB. Pour le premier,
|^| va constamment en diminuant : sa valeur finale est donc plus
petite que 1. Examinons le second point singulier qui correspond
au point représentatif qui décrit GB. Quand il est arrivé en B, il se
confond avec un autre point singulier, et s'en sépare de nouveau;
les deux points représentatifs décriront les deux courbes BP et
BD'; d'après ce que nous venons de voir, les valeurs finales de \x\
sont plus petites que 1 . Ainsi nous avons, non pas deux, mais trois
valeurs finales, toutes trois plus petites que 1.
c. Q. F. D.
Le point D est admissible. Les deux valeurs de x demeurent
3o.{ CHAPITRE VI.
réelles, le premier point représentatif décrit DB; arrivée en B, la
courbe représentative se bifurque en BP et en BD', et les valeurs
finales de x sont plus petites que i, ainsi que nous venons de le
voir.
Le second point représentatif décrit DB'; je dis que la valeur
finale de \x\ est plus grande que i. Pour cela, il faut faire voir que,
pour ^ = <i,ona \z | <^ i ; or, pour x = — i
(i -4- t)2
MHjh \y\= B(i-ht») <! (six est assez petit).
De nos trois valeurs absolues finales, deux sont plus petites, une
plus grande que i. Donc le point est admissible.
c. Q. F. D.
En résumé, des six points BCDEFR, le point D est seul admis-
sible.
De même des six points réciproques B'C'D'E'F'R', le point D'
est seul admissible.
Si donc l'une des excentricités est assez petite, l'autre nulle,
l'inclinaison des orbites nulle, le grand axe de l'orbite circulaire
plus grand que celui de l'orbite elliptique; si le rapport ■ dif-
fère peu de celui des moyens mouvements, ce sont les points D et
D' qui déterminent les rayons de convergence r et R = -•
Pour faciliter l'intelligence de cette discussion, j'ai construit
une quatrième figure où j'ai représenté la variation des points
singuliers en prenant pour abscisse x, si x est réel, et \x\: si x est
imaginaire, et pour ordonnée \z\. Je n'ai représenté toutefois que
ceux des points singuliers qui jouent un rôle dans la discussion.
Les droites tracées en trait mixte sont les deux axes
de coordonnées x = o et \z\ = o, et les droites x = -+- 1, \z\ = i.
Les courbes en trait plein représentent la variation des points
singuliers réels, et les courbes en trait pointillé celle des points
singuliers imaginaires. D'après les conventions faites plus haut,
chacun des points de ces courbes pointillées représentent deux
points singuliers imaginaires conjugués.
Les divers points remarquables sont désignés par les mêmes
lettres que les points correspondants des autres figures. Pour
DÉVELOPPEMENT DE .LA FONCTION PERTURBATRICE. 3o5
trouver les diverses valeurs finales obtenues en partant d'un point
singulier donné, il faut suivre les courbes pleines ou pointillées,
en allant toujours en descendant (puisque sur la figure l'axe
Fig. 4-
des |^| positifs est dirigé vers le bas) jusqu'à la droite |
On trouve ainsi que
Pour le point D les valeurs finales sont yt, y2 et y3,
» B » y2 et yb,
" G » y2, y3 et Yi,
» F » y«i
» R » Yâ, Ys et Y7'
» E » Ys et Y7-
Je rappelle que y5 représente deux valeurs finales ima^
conjuguées. On voit que, de toutes ces valeurs finales,
sauf ff , sont plus petites que i en valeurs absolues.
;maires
toutes,
Discussion dans le cas général.
98. Les limites qui me sont imposées ici ne me permettent pas
de répéter cette discussion dans le cas le plus général; mais je puis
indiquer en quelques mots de quelle manière elle doit être con-
duite.
Quand on fera varier les éléments des orbites, d'une manière
continue, les points singuliers de ^(s) varieront aussi d'une façon
H. P. - I. 20
3o6 CHAPITRE VI.
continue. Supposons que l'on fasse varier ces éléments de telle
sorte que les orbites restent réelles et qu'à aucun moment elles ne
se coupent en un point réel, de telle sorte aussi qu'à aucun moment
deux points singuliers de $>(z) ne viennent à se confondre. Consi-
dérons un point singulier de $(^); il va varier d'une façon con-
tinue et, comme nous supposons qu'il ne se confond jamais avec
aucun autre, on pourra le suivre dans ses variations sans avoir à
craindre aucune ambiguïté.
Cela posé, je dis que, si ce point est admissible à un certain mo-
ment, il restera toujours admissible et inversement, sauf dans un
cas sur lequel nous reviendrons.
En effet, dire que le point singulier est admissible, c'est dire que,
parmi les valeurs finales de x correspondant à ce point, il y en a
dont le module est plus grand que i et d'autres dont le module
est plus petit que t. Mais il importe de préciser davantage. En
effet, dans le cas particulier traité dans le numéro précédent,
i i
F (5, t) était fonction uniforme de zc et de xc, ce qui nous a permis
1
de représenter les points singuliers de F(js, t) sur le plan des xc.
Dans le cas général il n'en est plus de même et une représenta-
tion aussi simple n'est plus possible. Il faut représenter les points
singuliers de F (s, t) (considérée comme fonction de t) sur une
surface de Riemann particulière que j'ai appelée plus haut S ; cette
surface peut être définie comme il suit : nous avons
asinÇ/i \ c sin Cf>' / 1 \
(1) z = xae - \i- 'Jc& 2 ■■>' /.
Si nous regardons z comme donné, cette équation définit une
relation entre x et y à laquelle satisfont une infinité de systèmes
- 1
de valeurs de x et de y, ou bien encore de xc et dey"; chacun de
ces systèmes de valeurs représente ce qu'on peut appeler un point
analytique. A chacun des points de la surface de Riemann cor-
respondra un de ces points analytiques et un seul, et récipro-
quement.
Quand on fera varier z, cette surface de Riemann S va varier
aussi, puisque alors les points singuliers de F(z, t) se déplacent.
Soit S0 ce que devient S quand z atteint une valeur de module i .
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 307
Sur la surface S0 nous pourrons tracer un cercle que j'appellerai
C0 et dont l'équation sera
kl = l/l =.ï.
(En effet, si l'on donne à x une valeur quelconque de module i,
on peut toujours choisir une valeur de y ayant également pour
module i , de manière que z ait telle valeur que l'on veut de mo-
dule i.)
Ce cercle C0 partage en deux régions la surface de Riemann S0.
J'appellerai R0 celle de ces deux régions qui contient les points
voisins de C0 et pour lesquels \x\ <C i et R'0 l'autre région.
i
Supposons donc que l'on fasse suivre au point zc la droite A du
numéro précédent et que l'on étudie les variations des points sin-
guliers de F (s, l); quand on fait varier z, ces points se déplacent
sur la surface S en même temps que cette surface S varie elle-même.
Deux de ces points d'abord confondus en un seul [qui est un point
singulier de (ï)(^)] se séparent; quand le module de z atteint la
valeur i et que S s'est réduite à S0, ils atteignent sur cette sur-
face S0 deux positions finales. (La discussion du numéro précédent
nous a fait voir des cas où l'un de ces points singuliers se séparait
lui-même en deux autres; il y a alors plus de deux positions finales,
mais ce que je vais dire reste applicable.) Si toutes ces positions
finales appartiennent à la même des deux régions déterminées sur
la surface S0 par le cercle C0, le point singulier correspondant
de ®(z) est inadmissible; dans le cas contraire, il est admissible.
On voit la nuance qui sépare cet énoncé de celui que j'avais
d'abord donné et qui convenait dans le cas particulier du numéro
précédent. Les affixes de deux points peuvent être, l'un plus grand,
l'autre plus petit que i en valeur absolue, et ces deux points peu-
vent appartenir néanmoins à la même des deux régions définies
plus haut, s'ils ne font pas partie du même feuillet de la surface
de Riemann.
Cela posé, je dis que, quand on fait varier les éléments des deux
orbites, un point singulier d'abord admissible ne peut, en général,
devenir inadmissible ou inversement. En effet, considérons les
variations de la surface S0 et de ce que nous avons appelé les va-
leurs finales. Pour qu'un point singulier cessât en effet d'être
3o8 CHAPITRE VI.
admissible ou le devînt, il faudrait que la valeur finale correspon-
dante franchît le cercle G0, pour passer d'une des deux régions
dans l'autre. Or quelle est la signification des équations de ce
cercle C0
M = \y\ =i-
Elles signifient que les deux anomalies excentriques sont réelles.
A chaque point M de la surface de Riemann S, et en particulier de
la surface S0, correspond sur les deux orbites un couple de points
P et P' définis par les valeurs des anomalies excentriques, ou ce
qui revient au même de x et de y. Si le point M est sur le cercle C0,
les points P et P' sont réels. Le point M ne peut être singulier que
si la distance PP' est nulle, ou si l'un des points P et P' sont à une
distance nulle du Soleil. Cette seconde circonstance ne peut pas
se présenter si les points P et P' sont réels; ni la première non
plus si, comme nous l'avons supposé, les deux orbites ne se cou-
pent en aucun point réel.
Il est donc impossible qu'un point du cercle C0 soit singulier;
c'est-à-dire qu'une des valeurs finales franchisse ce cercle; c'est-
à-dire enfin qu'un point singulier de <&(z) perde ou acquière le
caractère d'admissibilité.
Il est cependant un cas dont il me reste à parler et où ce raison-
nement se trouverait en défaut. Je suppose que l'on fasse suivre
i
au point zc la droite A et que l'on étudie les variations correspon-
dantes des points singuliers de F (z, t). Au commencement, deux
de ces points sont confondus entre eux et se confondent par con-
séquent avec un point singulier A de $(5); ils se séparent ensuite :
soit a l'un d'eux-, il peut arriver (et nous en avons vu des exemples
au numéro précédent) que, pour une certaine valeur de z, le point a
vienne à se confondre avec un autre point singulier de F (g, t)
(généralement différent de celui avec lequel il se confondait
d'abord) et, par conséquent, avec un point singulier B de *&(z). Il
s'en sépare ensuite, de sorte que le point singulier A admet non
pas deux, mais trois valeurs finales.
Je dirai dans ce cas, pour abréger le langage, que le point B est
subordonné au point A; il faut, pour qu'il en soit ainsi, que le z du
point B ait même argument et module plus rapproché de 1 que
le z du point A.
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 3og
Soient alors A et B deux points singuliers de &(z) et supposons
que leurs z aient d'abord des arguments différents. Faisons varier
d'une manière continue les éléments des deux orbites et, par con-
séquent, les points A et B; si, à un certain moment le point B devient
subordonné au point A, il peut arriver qu'à ce moment, par excep-
tion à la règle générale formulée plus haut, le point A devienne
admissible ou cesse de l'être.
Voyons comment cette circonstance pourra se présenter. Obser-
vons d'abord que les valeurs de x qui correspondent aux points
singuliers de <&(z) nous sont fournies par un certain nombre
d'équations algébriques. Si les deux points A et B sont ainsi définis
par une seule et même équation irréductible, je dirai qu'ils sont
de même nature, et, dans le cas contraire, qu'ils sont de nature
différente. On verrait sans peine que, si les points A et B sont de
nature différente, le point B peut devenir subordonné à A, sans
que ce point A puisse perdre ou acquérir le caractère d'admissi-
bilité.
Je suppose maintenant que les points A et B soient de même
nature. Si le point Best inadmissible, il peut encore devenir subor-
donné à A sans que ce dernier point devienne admissible ou cesse
de l'être. Si, au contraire, le point B est admissible, il arrivera en
général, au moment où B deviendra subordonné à A, que A cessera
d'être admissible s'il l'était, et le deviendra s'il ne l'était pas. Le
point B conserve d'ailleurs toujours son caractère d'admissibilité
ou d'inadmissibilité.
Les considérations qui précèdentnous fournissent donc le moyen,
en faisant varier les éléments des orbites d'une manière continue,
et en suivant les variations des points singuliers, de reconnaître
quels sont ceux qui sont admissibles, soit que l'on s'astreigne à
faire varier les éléments de façon que deux points singuliers n'aient
à aucun moment un z de même argument, afin d'éviter la discussion
nécessaire pour savoir s'ils sont réellement subordonnés l'un à
l'autre, soit que l'on ne s'y astreigne pas en se résignant à faire
cette discussion.
On peut faire varier, non seulement les éléments des orbites,
mais le rapport - en oubliant un instant qu'il doit être commen-
surable, ce que nous n'avons supposé que dans un but très parti-
3lO CHAPITRE VI.
culier qui ne se rattache en aucune façon à la discussion de l'admis-
sibilité des points singuliers. Ce rapport - doit toutefois, pour
que ce que nous venons de dire reste applicable, rester réel et ne
passer ni par o ni par l'infini.
Il suffit donc, pour pouvoir appliquer les considérations précé-
dentes, de connaître quels sont les points admissibles pour cer-
taines valeurs des éléments. Ce que j'ai dit dans le numéro précé-
dent sur un cas particulier semble donc pouvoir nous suffire;
mais, dans ce cas particulier, certains points singuliers se réduisent
à o ou à l'infini et je les ai laissés de côté dans la discussion.
C'est pour cette raison que j'ai encore quelques mots à ajouter.
Supposons d'abord que, les deux excentricités étant finies, l'in-
clinaison reste nulle. Soit
tang- = t, tang- = % .
Les points singuliers de F(z, t) seront alors définis par les équa-
tions suivantes
y(x — xY- _ (y — x'y-
(3) — -l-=$x^- —h
(i-u)2 _ (i — <y)5
(4) rK——ih = Vo*\^Ji)
Les courbes (3) et (4) sont du troisième ordre; pour qu'elles
soient réelles, il faut et il suffit que les grands axes des deux
orbites coïncident, c'est-à-dire que la différence ro — m' soit égale
à O OU à 7T.
Supposons es = gj', la courbe (3) présentera un point double
x = i, j/- = t':
Si t7 est très petit, la courbe présentera trois branches : la pre-
mière que j'appellerai y< et qui différera peu de la branche B'DBP
de hijîg. i ; la seconde que j'appellerai y2 ira passer par l'origine
et par le point double. Elle sera d'abord asymptote à l'axe des x
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 3ll
négatifs, s'écartera très peu de cet axe; après avoir passé par le
point double, elle différera peu de la branche AO' de la fi g. i ;
la troisième que j'appellerai y3 est asymptote à l'axe desy et diffère
d'abord très peu de la branche CRA de l&Jig. i ; elle va ensuite
passer par le point double et s'écarte ensuite très peu de l'axe
des x auquel elle est asymptote. Je dirai désormais que deux points
sont réciproques, quand on passe de l'un à l'autre en changeant
x en -, y en — , z en - et \J — i en — ■ \J- — i. Les deux courbes (3)
x y z
et (4) sont alors réciproques l'une de l'autre. Si m = vs' et par con-
séquent que nos courbes soient réelles, cette définition ne diffé-
rera pas de celle du numéro précédent.
Nous avons comme points singuliers :
i° Les intersections des courbes (3) et (4) différant très peu des
points B, B', R, R' de la fig. i et que je puis toujours désigner
par les mêmes lettres. Nous avons vu qu'ils sont inadmissibles.
2° Les intersections de x = t et de la courbe (4), de x = - et
de la courbe (3) différant très peu des points E et E' de lajig. i;
ils sont aussi inadmissibles.
3° Trois points situés sur la courbe (3) et différant très peu des
points D, F et G' de \ajig. i; le premier seul est admissible.
4° Trois points réciproques des premiers situés sur la courbe (4) ;
celui qui diffère peu de D' est seul admissible.
5° Un point défini par les équations (3) et (5) situé sur la
branche y2 et se réduisant à y — o, x == — x, poui"c'= o. Ce point,
dont il n'a pas été question dans le numéro précédent, exige
une discussion spéciale. Cette discussion prouverait que ce point
que j'appellerai T est admissible; les deux points singuliers de
i
F(s, t), d'abord confondus avec lui, se séparent quand zc décrit
la droite A et sont d'abord imaginaires conjugués, puis ils se réu-
nissent de nouveau en un seul point qui correspond au point D
et se séparent encore pour redevenir réels. On voit que les valeurs
finales de T sont les mêmes que celles de D; donc T est admissible
comme D.
6° Un point T', réciproque de T, et par conséquent admissible
comme lui.
7° Le point double x = x, y = t', que j'appellerai U ; par ce
3l2 CHAPITRE VI.
point passent deux des branches de la courbe (3) et les deux droites
x — T) y — x . A ce point correspondent quatre valeurs finales ; car,
i
quand zc décrit la droite A, quatre points singuliers de F (s, t),
d'abord confondus en un seul, se séparent de façon que les quatre
points représentatifs décrivent respectivement les deux branches
de (3) et les deux droites x = x, y = x'; parmi ces valeurs finales,
trois sont plus petites que i en valeur absolue ou plus exactement
appartiennent à la région R0 de la surface de Riemann S0. La
quatrième valeur finale, celle qui correspond à la branche de
courbe y2 appartient à l'autre région. Le point est donc admis-
sible.
8° Le point U' réciproque de U, c'est-à-dire le point double
de (4), sera admissible pour la même raison.
9° Il reste encore les points d'intersection de la droite, y = x'
avec la courbe (4) que j'appelle V et W et ceux de la droite
y = - avec la courbe (3) que j'appelle V et W, auxquels j'adjoin-
drai les deux points réciproques l'un de l'autre
= x, y=^j et ix = \> y =
que j'appellerai X et X'. Le point X est inadmissible et les deux
valeurs finales correspondant respectivement aux deux droites
x = x et y = - appartiennent à la région R0.
Passons au point V [c'est celle des intersections de y = x'
i
avec (4) qui est très près de l'origine] : quand le point zc décrit A,
les deux points représentatifs correspondant aux deux points sin-
guliers qui se séparent suivent : le premier la courbe (4) jusqu'au
point R et le second la droite y = x' jusqu'en U. Les points R et U
sont donc subordonnés à V et V admet, comme valeurs finales,
l'ensemble des valeurs finales de R et de U. Toutes celles de R
appartiennent à R0; celles de U qui est admissible appartiennent
aux deux régions. Donc le point V est admissible; mais il cesse
de l'être dès que la différence m — w', au lieu d'être nulle, devient
très petite. Dans ce cas, en effet, R etU cessent d'être subordonnés
à V, et les seules valeurs finales que conserve V sont, d'une part,
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 3 1 3
une valeur finale peu différente d'une de celles de R, et une autre
peu différente d'une de celles de U (celle qui correspond ky = t')
et qui, toutes deux, appartiennent à R0.
Enfin W est inadmissible c'est celle des intersections de (3)
avec y = - > qui est voisine de l'axe des y . En effet, à ce point son t
subordonnées F et X dont les valeurs finales appartiennent à Ro.
En résumé, si l'inclinaison est nulle, la différence vô — ns'
très petite, l'excentricité y petite, l excentricité a/ très petite par
rapport à o, les seuls points admissibles seront D, T, U et leurs
réciproques.
Supposons maintenant que l'inclinaison n'est plus nulle, mais
très petite.
Si nous écrivons que la distance des deux planètes est nulle,
nous n'obtiendrons plus, comme dans le cas précédent, deux équa-
tions distinctes (3) et (4), mais une équation unique
®(.i-, y) = o
qui, si l'on considère (comme dans la Jig. i) x el y comme les
coordonnées d'un point dans un plan, représentera une courbe du
sixième ordre.
Cette courbe se décompose en deux courbes du troisième ordre
(3) et (4) quand l'inclinaison est nulle; pour qu'elle soit réelle, il
faut et il suffit que les grands axes des orbites soient perpendicu-
laires à la ligne des nœuds.
Si l'inclinaison est très petite, les points singuliers seront :
i° Des points très peu différents de E, D, F, G, T, V, W, X et
de leurs réciproques; je les désignerai par les mêmes lettres; il
est clair que D et T sont seuls admissibles avec leurs réciproques.
2° Deux points B, et B2 très peu différents de B; deux points
Ri et R2 très peu différents de R et leurs réciproques. Tous inad-
missibles.
3° Neuf points peu différents de U, à savoir x = t, jk=-t'; deux
intersections de x = t avec 0 = o, deux de y = i' avec 0 = o,
quatre points de 0 = o. Une discussion spéciale serait néces-
saire.
Avant ainsi reconnu quels sont les points admissibles, il reste-
3l4 CHAPITRE VI.
rait, pour voir celui qu'il convient de conserver, à voir quel est
celui qui correspond à la valeur de \z\ la plus voisine de i.
Si V excentricité qui correspond au plus grand des deux
grands axes et V inclinaison sont petites par rapport à Vautre
excentricité, si la différence m — rs' est petite, le point qui nous
convient est le point D.
Forcé de me borner, j'arrête là cette discussion que je n'ai fait
qu'ébaucher. Mais il me semble que l'importance du sujet peut
tenter plus d'un chercheur; il devrait donner, outre cette discus-
sion, une méthode pratique et rapide de résolution des équations
algébriques auxquelles on est conduit en tenant compte de la peti-
tesse de certaines quantités, et de ce fait qu'on peut se contenter le
plus souvent d'une médiocre approximation. Sa tâche serait d'ail-
leurs grandement facilitée par une étude analytique complète de la
fonction Q{z) et de ses différentes déterminations.
Application de la méthode de M. Darboux.
99. Supposons maintenant que l'on ait déterminé par la discus-
sion qui précède le point singulier de $(z) qui convient à la
question, que l'on sache, par conséquent, quelles sont les deux
circonférences
\z\ = r. \z\ = K=l
qui limitent le domaine où <&(z) est développable par la série de
Laurent et quels sont les points singuliers situés sur cette circon-
férence. En général, il n'y en aura qu'un seul sur chacune d'elles.
Soit donc z0 le point singulier qui se trouve sur la circonfé-
rence \z\ = r.
Soient x0, y0 et t0 les valeurs correspondantes de x,y et t. On
voit aisément que x0 etjKo sont parfaitement déterminés par les
équations algébriques que nous avons discutées plus haut ; au con-
traire,
1 sincp / i ^ \
t0-=x]e 2C V*« V
n'est pas entièrement déterminé, mais est susceptible de c valeurs
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 3 1 5
que j'appellerai
t0, Jt0, /**„, .... 7e-1 t0,
f étant une racine cieme primitive de l'unité.
Appliquons au développement de &(z) la méthode de M. Dar-
boux. Pour cela, il nous est nécessaire de savoir comment cette
fonction se comporte dans le voisinage du point singulier z = z0.
Lorsque z est très voisin de z0, la fonction F (s, t) admet deux
points sing-uliers tK et t2 très voisins de t0, elle admettra également
c — i autres couples de points singuliers
jtiptjh, /**i et/»*,, ..., /«-it! et';Wf„
très voisins respectivement de
jto, j*hi ..., /c-Uo.
Le contour d'intégration C le long- duquel devra se calculer
L'intégrale
*(*) = — / F(<s, t)dt
ii-
devra passer entre les points tK elt.> et de même entre les points/^
etyVo, • • • • On pourra, d'ailleurs, supposer que ce contour présente
la symétrie suivante : il sera formé de c arcs C0, Ci, . ., Ct_i,
et l'on passera de l'arc C0 à l'arc C* en changeant t en tjk, comme
l'intégrale prise le long des c arcs C0, C| , . . . , Cc_1 sera la même,
et l'on aura
*(-)=-% fF{z,t)dt.
2 '' a Je.
L'arc C0 qui est notre nouveau chemin d'intégration passera
alors seulement entre les points singuliers t0 et tt ; d'ailleurs,
décomposons l'arc G0 en trois arcs partiels C^, C'^ et C'^' ; j'appel-
lerai a et (3 les extrémités de l'arc C0, (3 et y celles de G'Q, y et S
celles de C'„. Je supposerai que c'est C^ qui passe entre t{ et t2 et
que, quand z tend vers z0, aucun des quatre points a, [3, y? o ne
tende vers t0, de telle sorte que ces quatre points soient à une
distance finie de tt et de t2.
3 1 6 CHAPITRE VI.
Notre intégrale prise le long de C0 est la somme de trois antres,
prises respectivement le long de G„, de G'^ et de G™. La première
et la troisième restent des fonctions holomorphes de z dans le voi-
sinage du point z = z0, puisque les points tK et t.± sont à une dis-
tance finie des arcs C'0 et C™. C'est donc la seconde intégrale seu-
lement, prise le long de C'^, qui admet z0 comme point singulier;
c'est donc l'étude de cette seconde intégrale qui nous fera con-
naître l'allure de la fonction ®(z) dans le voisinage de z = z0.
Voyons donc comment se comporte la fonction F(^, t) dans le
voisinage de z = z0, t= t0. Cela dépend, bien entendu, de la nature
du point singulier considéré. J'examinerai d'abord l'hypothèse où
ce point est l'un de ceux que nous avons désignés par D, F, T, C
et par les mêmes lettres accentuées, ou bien encore, dans le cas où
l'inclinaison n'est pas nulle, l'un de ceux que nous avons désignés
par B4, B2, R|, R2 ou de leurs réciproques. C'est là l'hypothèse la
plus importante, car nous avons vu que, si l'inclinaison et l'une
des excentricités sont très petites, c'est le point D qui nous con-
vient.
Dans cette hypothèse [F(.g)]~2 est développable suivant les
puissances croissantes de z — z0 et de f — ^o-
J'ai donc
F (*■,*) =
en désignant par fy(z, t) une série développée suivant les puis-
sances croissantes de z et de t.
Je supposerai que z est assez voisin de zQ, et que les points que
je viens d'appeler [3 et y (extrémités de C"0) sont assez voisins de (0
(bien que leur distance à ce point t0 ait été supposée finie) pour
que la série i]> converge pour t = (3 et pour t = y.
Quelle sera maintenant la forme de cette série à. En premier
lieu, pour
t = to, Z = Zq,
on devra avoir
chb
Si donc, dans <j>, on fait z = z0, le premier terme du développe-
ment de 'h sera un terme en (z — £0)2- H suit de là et d'un théorème
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 3 17
de M. Weierstrass, que l'on a identiquement
<1' = [(*-A),4-*]<W,
où tjj| est une série développée suivant les puissances de z — z0,
et t — t0 et ne s 'annulant pas pour z = z0, t = t0 ; où h et k sont
deux séries ordonnées suivant les puissances de z — z0 et se dédui-
sant respectivement à t0 et à o pour z = z0 (Weierstrass, Ab-
handlungen aus der Funclionenlehre, Berlin, Springer, 1886,
p. 107 et suiv. ; voir aussi Poincaré, Thèse inaugurale, Paris,
Gauthier-Villars, 1879).
Nous pouvons poser alors
— = = 0, d'où F(z, t)
8 étant développabie suivant les puissances croissantes de z — z0
et t — t0.
Passons à une seconde hypothèse qui sera celle où, l'inclinaison
étant nulle, le point singulier z0 sera l'un des points B, R, B' ou
R'. On verrait alors que ¥(z, t) est encore de la même forme; il y
a cependant une différence. Dans la première hypothèse, k est
divisible par z — s0, mais non par (z — -o)2 5 dans la seconde, k est
divisible par (z — zQ).
Les dernières hypothèses qu'il nous reste à examiner sont celles
où l'on a soit i0 = tou-; soit y0 = -' ou -,- Dans ce cas, il peut
être utile de faire un changement de variable.
Supposons d'abord
Xç=.x ou -, /o<", 7o<-,'
Nous prendrons alors pour variables nouvelles, non plus t et z,
mais x et z; dans le voisinage du point singulier considéré, y est
développabie suivant les puissances croissantes de t — t0 et z — z0
et, par conséquent, suivant celles de x — x0 et z — z0. [F"]-2 est
également développabie suivant les puissances de z — z0 et de
Si donc nous posons
(1) ^ = [tF(z,t)]-*,
3l8 CHAPITRE VI.
'} sera développable suivant les puissances de x — x0 et z — £0, et
nous aurons
. ^ . , r dx (x — t)(i — zx) r
■îitz<&{z)= / — r = / H(~, x)dx.
La fonction H(,s, x) sous le signe / ne présente de point singu-
lier que si ib = o.
Pour que &(z) présente un point singulier, il faut que deux des
points singuliers de H (z, x) viennent à se confondre. Or cela n'aura
lieu que si l'on a à la fois
dû
<b = -— = o.
' dx
L'équation >l = o correspond aux courbes (3) et (4) du numéro
précédent (ou à la courbe du sixième degré qui les remplace quand
l'inclinaison n'est pas nulle). Les équations <b — ^- = o corres-
pondent aux points singuliers étudiés dans les deux premières
hypothèses.
D'où cette conséquence, le point E et son réciproque ne sont
pour la fonction <&(z) que des points singuliers apparents, et l'on
n'aura jamais à s'en occuper.
Supposons maintenant
Xo<t, 2m)<-> JKo = - ou T.
Nous prendrons alors pour variables nouvelles y et z ; nous trou-
verons, en conservant à ^ la signification que lui donne l'équa-
tion (i),
lÏTZ<b{z)
f
— dy ( y — "O ( x -— x'y)
ayï s/ty H- t 2
Nous en conclurions que les points définis par les équations
yo = -, OU T ; lil =0
(et pour lesquels on n'a pas en même temps -' =oj, c'est-à-dire
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 3li)
les points V, W et.leurs réciproques, ne sont pour la fonction $(;)
que des points singuliers apparents.
Dans le cas où l'on a à la fois
i , i
x0='z ou -i y o = ^ ou —
le choix du changement de variables, qui peut d'ailleurs se faire
d'une infinité de manières, est plus délicat. Voici comment on peut
faire ce choix.
Nous avons
asinjp/l__ v chlny/i \
z — xae % \x ' yce 2 'y J/J
a sincp / i \ c. sincp' / i \
?£ e 2 v *ô ~ x°) yc e 2 Vr^V .
Posons
o sincp' /i \ e sin y' / i \
Alors ^ sera développable suivant les puissances de £, et y suivant
celles de v) ; on aura x = #0 pour £ = o, et y = y0 pour rj = o.
D'autre part, il viendra
d'où
En général, F(.s, t) et t seront des fonctions développables suivant
les puissances de £ et de '/] [il y aurait exception toutefois dans le
cas où l'inclinaison serait nulle et où l'on aurait
ou bien
T I
ce point x = t, 7 = t', que nous avons appelé U, appartient en
320 CHAPITRE VI.
effet comme point double à la courbe (3); ce cas mériterait une
discussion spéciale].
On a donc, en prenant pour variables indépendantes z et ç,
o(z, ç) étant développable suivant les puissances de ç, de z — ^0
et de \J z — s0 — Z'2, ce qui nous permet d'écrire
*(z)=y,«Pldi-H ç
\Jz — z0—^
co4 et ca2 étant développables suivant les puissances de ç et de z — z0.
La première intégrale est une fonction holomorphe de z dans
le voisinage du point z = z0 ; quant à la seconde, elle est tout à
fait de la même forme que l'intégrale
/
Odt
s/yt — hyï-^k
que nous avons été conduits à envisager dans les deux premières
hypothèses. Nous devons donc conclure que les points
i
,r0 = -z ou -, Jo = ~ ou
sont pour la fonction $>(z) des points singuliers véritables et non
pas seulement apparents.
On peut être étonné, au premier abord, de la différence entre les
points singuliers tels que E, V, W, etc., qui ne sont qu'apparents,
et les points tels que x = t, y = "', ou tels que D, etc., qui sont
de véritables points singuliers.
L'origine en semble pourtant tout à fait la même ; on obtient ces
points en écrivant que deux des points singuliers t{ et t2 de la
fonction F (,3, t) viennent à se confondre. Mais examinons la chose
d'un peu plus près. Donnons à z une valeur très voisine de^0, de
façon que les deux points tu et t> soient très peu différents l'un de
l'autre, et étudions l'allure de la fonction F(z, t) dans le voisinage
de ces deux points. La différence entre les deux cas est alors très
grande.
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 321
Premier cas. — lue point z0 est un point tel que D ou que
x = t, y=x'; c'est-à-dire un point singulier véritable de <&(z).
Alors deux valeurs de F(z, l) s'échangent entre elles quand on
tourne autour du point ti: et ces deux mêmes valeurs s'échangent
encore entre elles quand on tourne autour du point t2. Si l'on
construit une courbe en prenant t pour abscisse et F(z, t) pour
ordonnée, cette courbe variera naturellement quand on fera varier
z, et pour z = z0 elle aura un point double.
Second cas. — Le point z0 est un point tel que E, c'est-à-dire
un point singulier apparent de $>{z).
Alors quatre valeurs de F(.s, t) s'échangent quand on tourne
autour de tK et t2, à savoir la première avec la deuxième, la troi-
sième avec la quatrième quand on tourne autour de £,, la deuxième
avec la troisième quand on tourne autour de t2.
Construisons donc la surface de Riemann relative à la fonc-
tion F(^, t), c'est-à-dire une surface de Riemann ayant autant de
feuillets que cette fonction F(z, t) a de déterminations. Dans le
premier cas, l'ordre de connexion de cette surface s'abaissera de
deux unités quand z deviendra égal à z0 ; dans le second cas, il
demeurera le même. C'est là la véritable raison de la différence
entre les deux cas.
Cette circonstance que certains points singuliers ne sont qu'ap-
parents est susceptible, si on l'applique convenablement, de sim-
plifier considérablement la discussion des deux numéros précé-
dents.
100. Rien n'est plus aisé maintenant que de connaître l'allure
de la fonction &(z) dans le voisinage du point z = z0.
Nous avons en effet
T / \ ^ / -, l r 6 dt
Q-l7Z J ^.t — hy + k
$i{z) restant holomorphe pour z = z0 et l'intégrale étant prise
le long de C'„.
Comme 0 est développable suivant les puissances de t — 10 et
z — z0, el h suivant celles de z — z0, nous pouvons écrire
0 = 00 -+- 61 ( t — h) + 02(i - hf +. . .+ 6„( * — h)" -K . . ,
H. P. -I. 21
322 CHAPITRE VI.
de sorte qu'en posant
(t— hy dt
T C {t-
J At
h)*±k
il vient
D'autre part,
. /-'' cfr . y — /l +V(-Y — A-)» -+- *
-2*-J0= / = log- =•
Nous en conclurons (en observant que le chemin d'intégration
passe entre tA = h + y/* et t, = h — \J~k) que
2lTrJ0 = A0O)-+- log(^ — -S0)>
^o(s) étant holomorphe pour z — zQ.
Dans le cas où £ serait divisible par (z — z0)-, il faudrait dire
2 log(; — So) (deuxième hypothèse du numéro précédent) et non
[og(z-Zo).
Il vient ensuite
. /"T (t-h)dt . '. '
aiiïJi^ / • = fonction holomorphe de s,
ni n-\- k(/i — i)J«— 2= fonction holomorphe de z.
Donc Jn reste holomorphe en z si ft est impair. Si maintenant n
est pair et que nous posions
(n — i)(n — 3). . . i
n ( n — 2 ) ... i
on aura
n
VLiTzin = A„(-s)-+-(— kfan\og(z — z0),
~kn(z) étant holomorphe en z.
11 vient donc finalement
71=0
<ï>o restant holomorphe en i pour.z == z0.
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 323
Je puis écrire encore
*(*)= <ï>2 0)-+-<ï>3 0)logO — zQ),
4>2 et $3 restant holomorphes pour z — z0.
Nous avons
#(.z) = I,Aari+biCn+dzn.
Si donc
et si
(s - z0)à Iog(,s — *0) = 2Y»,A*">
on aura approximativement pour w très grand
Aan+b,cn+d == °oY«,0 "+" °1 Y»,l -H. . .-r- »p*(ii,y
En général, on pourra se contenter de prendre le premier terme
a _ Vo — T
°oYrt,o — — — 7»
' 2 i 71 n z q
f)0 0 étant la valeur de 90 pour z = z0, ou bien encore celle de 0
pour z —z0, t=t0.
Or, si j'appelle A le carré de la distance des deux planètes; on a,
F(3,0 =
Donc
• rf2 A
à la condition, bien entendu, qu'on fasse t = t0, z = z0 dans — — •
Ce que je viens de dire s'applique à la première et à la deuxième
hypothèse du numéro précédent. Si l'on supposait
1 , l
Xq = x ou -, r0 = t' ou — . j
T T
une méthode analogue serait applicable puisque nous avons, dans
ce cas, ramené <J>(s) à une intégrale
0
fad—bc—l g c
)/{t — h)*-r
■ /,- /a
oM = I ««*-*"-
, --^2A
/
cp2«?jj
324 CHAPITRE VI.
qui est de même forme que
/
e fit
^(t — hyz-hk
Le coefficient A7„i?,u que nous venons de calculer est celui qui
entre dans le développement de la partie principale F° de la
fonction perturbatrice. Nous avons posé en effet
Il conviendrait maintenant de tenir compte de la partie complé-
mentaire F, — F" de la fonction perturbatrice. Posons donc
puis
_d
F'(4f, t)= Fit^-àe-ls <',
2MT*'(*)= j¥'(z, t)dt.
Si l'on suppose mK = an H- 6, m2 = en -+- d, B/MiOTa sera le coef-
ficient de zn dans $'(z) de même que A„7ma était le coefficient de z"
dans ®(z).
La fonction F'(s, t) — F(r, t) n'a d'autres points singuliers que
ceux des droites
a? = t, x= ___> J = ^', JK = ^'
La fonction ^'(-s) — ^(5) n'aura donc que 4 points singuliers, à
savoir
i r r
3? = T ou -j y — % OU -: •
T T
Il en résulte que, si le point singulier qui convient à la question
n'est pas un de ces quatre points, c'est-à-dire dans les deux pre-
mières hypothèses du n° 99 (ce qui est le cas le plus ordinaire),
la différence BOTi^o — A„2i„2î sera négligeable par rapport à AWi,„;,
et la valeur approchée de BMimi sera la même que celle de Amim,.
Si, au contraire, le point singulier z0 qui convient à la question
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 325
est l'un de ces quatre points, il faudra tenir compte de la diffé-
rence Bm ma — ATOi„Za, ce qui ne présente d'ailleurs pas de diffi-
culté.
Application à l'Astronomie.
101. Le plus souvent on pourra se contenter d'une approxima-
tion assez grossière; et, en effet, ce qu'on se propose, c'est de
reconnaître si certains termes, dont l'ordre est très élevé, mais qui,
par suite de la presque commensurabilité des moyens mouvements,
sont affectés de diviseurs très petits, si ces termes, dis-je, sont ou
ne sont pas négligeables. Le plus souvent ils le seront, et il suffira
de se faire une idée de leur ordre de grandeur.
Je prendrai comme exemple la célèbre inégalité de Pallas. Pour
l'étudier il faut faire le calcul en prenant
a = i, b = i, c = — i, d = o, n = 8,
d'où
mt — 17, m2 = — 8.
Il semble qu'on pourrait tenter de retrouver par cette voie le résul-
tat de Le Verrier.
Application à la démonstration de la non-existence
des intégrales uniformes.
102. Mais ce n'est pas là le but principal que je me suis proposé
en entreprenant ce travail. C'est, on se le rappelle, de combler la
lacune que j'ai signalée à la fin du Chapitre précédent dans la
démonstration de la non-existence des intégrales uniformes.
Dans le n° 85, j'ai établi en effet ce qui suit. Soit
Bmim, dépend à la fois des deux grands axes, des deux excentri-
cités, de l'inclinaison des orbites, des longitudes des deux péri-
hélies (comptées à partir du nœud), c'est-à-dire de sept variables.
Soit
m.\ = an, m* = en,
3a6 CHAPITRE VI.
a, c et n étant des entiers, a et c premiers entre eux et de signe
contraire. Donnons aux deux grands axes des valeurs déterminées
choisies de telle sorte que le rapport des moyens mouvements soit
égala — ■ — • Les coefficients B,„ m, ne dépendront plus que de
cinq variables. Posons, comme dans le Chapitre précédent,
D/2 dépendra de six variables qui sont les deux excentricités, les
longitudes de périhélies, l'inclinaison et Ç.
Eh bien, s'il existait une intégrale uniforme, il y aurait une
relation entre six quelconques des quantités T>n et les diverses
quantités
D_„, ..., D_!, D0, D,, D„ ..., D„, ...
pourraient s 'exprimer en fonctions de cinq variables seulement
et non de six.
Or, nous avons
et, par conséquent,
*'(*) = 2B«
S'(*Ç) = SDft(S«.
S'il y avait donc une intégrale uniforme, les coefficients du déve-
loppement de <ï>'(^^) ne dépendraient que de cinq paramètres.
En appliquant les règles des numéros précédents, on trouverait
que l'on a approximativement pour n très grand
D„ = (AW54 + £ + ^ +...).
On verrait alors sans peine que, si les Dn s'expriment à l'aide de
cinq variables seulement, il doit en être de même de
■ — 5 Ej, E2, . . . ,
et, par conséquent, que les E; dépendent seulement de quatre
variables. On reconnaîtrait ensuite qu'il n'en est pas ainsi.
DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 327
C'était là mon premier dessein; mais il est plus simple d'opérer
autrement.
Les points singuliers de $'(^^) ne dépendent évidemment que
des coefficients Dn : ils ne devraient donc dépendre que de cinq
variables seulement.
Soient
zu zï-> ■ ■ ■ -, z6
six des points singuliers de ^'(.s), les points singuliers correspon-
dants de $'(;Q seront
et ils dépendront de Ç et de nos cinq autres variables, excentricités,
inclinaison, longitudes des périhélies, que j'appellerai pour un
instant
S'il y avait une intégrale uniforme, ils ne devraient dépendre que
de cinq variables et le déterminant fonctionnel
•C ç
<?(Ç, ai, «2, • • -, «s)
devrait être nul.
Mais ce déterminant est égal à
'Ç o(a;i, a2, .. ., a5)
Or 5 n'est pas nul, ni Ç infini ; on devrait donc avoir
à(a1, a.2, . . .,a5)
En d'autres termes, les rapports deux à deux des points singuliers
de $>'(z) ne devraient dépendre que de quatre variables que j'ap-
pellerai [Bt, (32, (33, (34. Or ces points singuliers sontde deux sortes.
128 CHAPITRE VI.
Nous avons d'abord ceux qui nous sont donnés par les équations
i , i
ou -■> y = x ou —
z=xae 2 \* 'yce 2 \r >\
je les appelle s,, z2, z3 et S/,.
On voit tout de suite que zu z2, z% et z,t ne dépendent que des
deux excentricités, c'est-à-dire de t et de t'; que
Le rapport — ne dépendrait que de nos quatre variables (3,, (32,-
f33, {3/, ; or ce rapport est égal à z'2r Donc ^| et de même s2, s3, z4
ne dépendraient que des quatre variables [3;.
Il en serait donc ainsi de-r et de t' qui sont manifestement fonc-
tions de zK et de z2-
Passons aux points singuliers de la seconde sorte, qui nous sont
fournis par les équations
d\
A=0' dt=°-
Quand, dans ces équations, on prend comme variables x ely, elles
deviennent algébriques. L'équation A = 0 définit alors, comme nous
l'avons vu, une courbe du sixième degré qui, pour une inclinaison
nulle, se décompose en deux courbes (3) et (4) du troisième degré;
de l'équation —r- = o combinée avec A = o, on peut, si l'inclinaison
est nulle, en déduire deux autres qui sont les équations (5) et (6)
du n° 96.
Soit z0 une des racines des équations
(I> *=dï=°>
les rapports —3 — et, par conséquent, z0 ne dépendraient que des
quatre variables (3;.
Si donc z0, s'0, z"0 sont trois racines des équations (1), s0, z'u, z"0.
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 3-20,
t et t' dépendraient seulement de ces quatre variables, de sorte que
le déterminant fonctionnel
d{ctu a2, a3, a4, as)
est nul. Supposons par exemple que a, et a2 soient les deux
excentricités; t dépendra seulement de a, et -' de a2, de sorte que
ce déterminant fonctionnel est égal à
d- ch' d(zQ, z'0, z'é)
doL\ da.% d(j, w, m' )
puisque les trois dernières variables sont l'inclinaison i et les lon-
gitudes des périhélies m et m'.
On devrait donc avoir
d(i, vj, tjj' )
ce qui voudrait dire que les racines de l'équation (i) (quand on
regarde les deux excentricités et, par conséquent, t et t' comme
des constantes) ne dépendraient plus que de deux variables.
Il me reste à démontrer qu'il n'en est pas ainsi.
103. Commençons par le cas où l'inclinaison est nulle. Dans ce
cas, les racines des équations (i) ne dépendent que des grands
axes, des excentricités et de la différence ttt — ro'. Si, comme nous
venons de le faire, nous regardons les grands axes et les excentri-
cités comme des constantes, ces racines ne dépendront plus que
de la différence in — m'.
En se rappelant ce que nous avons dit au n° 85 et en raisonnant
comme nous venons de le faire dans le numéro précédent, on ver-
rait que pour que le problème des trois Corps dans le plan admît
une intégrale uniforme (autre que celles des forces vives et des
aires), il faudrait que ces racines ne dépendissent pas de tn — m'
et qu'elles demeurassent constantes quand les grands axes et
les excentricités demeurent eux-mêmes constants et l'inclinaison
nulle.
Or il est clair qu'il n'en est pas ainsi, car z0 est réel quand to — rzf
est nul et imaginaire, en général, dans le cas contraire.
330 CHAPITRE VI.
Revenons maintenant au cas où l'inclinaison n'est pas nulle.
Énumérons les points singuliers donnés par les équations
(i) A = o, ^=o.
Pour cela, supposons l'inclinaison très petite, nous verrons, en
nous reportant à ce qui a été dit au n° 98, qu'il existe :
i° Huit points singuliers très peu différents de D, C, F, T et de
leurs réciproques;
2° Huit points singuliers dont deux diffèrent très peu de B,
deux autres très peu de R et deux autres très peu de chacun de
leurs réciproques;
3° Quatre points très peu différents de U (x = x, y = t') ; et en
effet, quand l'inclinaison est nulle, les deux courbes A = o, —j- = o
ont un point double en U;
4° Quatre points très peu différents de\J' (x = -■< y = -
En tout 24 points singuliers.
On peut arriver au même résultat d'une autre manière.
On voit que
x^-y"- A = P
est un polynôme entier du sixième ordre en x et y; de sorte que
l'équation
P =0
est celle d'une courbe du sixième ordre qui se décompose en deux
autres (3) et (4), quand l'inclinaison est nulle.
D'autre part, l'équation -j-=o peut être remplacée par la sui-
vante
dP d?
Q = C^(I+T2)(_r_T')(I_x'7)____aJ2(I_1_T'2)(.T_T)(]_Tir) =0.
Cette équation Q = o est celle d'une courbe du neuvième ordre,
et les points singuliers seront les intersections de ces deux courbes,
moins celles qui sont rejetées à l'origine ou à l'infini.
La courbe P = o admet l'origine comme point double et les
axes comme asymptotes doubles; la courbe Q = o admet l'origine
DÉVELOPPEMENT DE L\ FONCTION PERTURBATRICE. 33l
comme point triple et les deux axes comme asymptotes triples.
Mais il y a plus. On peut remarquer que P est la somme de trois
carrés, de sorte que je puis écrire
P = Uf-t-U| + U| =SU2,
avec
U = Aa.-2./-!- Bxy*-i- Cxy -h Dx-+- Ey.
D'autre part, on peut poser
V = x -7 U = A a?2 y — Ey,
d'où
d?
x~ =aSVU-+-P.
dx
Il vient donc, en tenant compte de P — o,
Q = îc^r(n-T2)(.r-T')(i-x»S(A.r2-E)U
— iaxy{\ +T'«)(ar — t)(i — -zx^ïiy1 — D)U,
de sorte qu'en supprimant le facteur lûcy le système
P = Q = o
peut être remplacé par le suivant
P=o,
R=c(i-4-x»)(7 — t')(i — T»S(Aay«— E)U
-fl(i + ^)(x-T)([-;T)S(Bj2-D)U =o.
La courbe R = o n'est plus que du septième ordre ; elle n'a plus
à l'origine qu'un point simple. Elle admet comme asymptotes les
deux axes, deux droites autres que l'axe des x et parallèles à cet
axe, deux droites autres que l'axe des y et parallèles à cet axe, une
droite non parallèle aux axes.
Les deux courbes R = o, P = o ont en tout l\i intersections.
Parmi ces intersections il y en a deux à l'origine. Voyons combien
il y en a à l'infini dans la direction de l'axe des x.
La courbe R a trois asymptotes parallèles à l'axe des x parmi
lesquelles cet axe lui-même; la courbe P admet cet axe comme
asymptote double; en général, cela ferait sept points d'intersection.
En général, en effet, s'il y a une asymptote double, c'est qu'il y a un
33'2 CHAPITRE VI.
« point de rebrousseraient à l'infini ». Il n'en est pas ainsi pour la
courbe P, mais elle présente deux branches de courbes distinctes
se touchant à l'infini, ce qui donne non pas sept, mais huit points
d'intersection.
Nous avons donc à l'infini huit points dans la direction de l'axe
des x, et huit dans celle de l'axe des y.
Il reste donc
42 — 2 — 8 — 8 = 24" points singuliers.
Cela posé, est-il possible que les z de ces 24 points singuliers
ne dépendent que de deux variables? Appelons y, et y2 ces deux
variables. Nous pouvons en choisir une troisième y3 de façon
que i, m et m' soient des fonctions de y,, y2, y». Alors, quand on
ferait varier y3, les deux autres variables yi et y2 demeurant
constantes, les z ne devraient pas varier.
On a par hypothèse
d\
A = o, — - = o.
dt
En différentiant la première de ces deux équations, on trouve
d\ . d\ , d\ .
—r- dt -f- -,- dz -+- -=— rfv3 = o.
dt dz dys
d\
Or -y- =0 et d'autre part dz devrait être nul puisque z ne
devrait pas varier. Il resterait donc
d\
Voyons ce que signifie cette équation. Si l'on fait varier y3, la
courbe A = o (ou ce qui revient au même la courbe P = o) varie \
considérons la courbe
A -+- -j— d-(3 = o,
infiniment peu différente de P = o et que j'appellerai la courbe P'.
L'équation (2) signifierait que cette courbe P' devrait passer par
les 24 points singuliers.
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERTURBATRICE. 333
Or ces deux, courbes P et P' sont du sixième ordre ; elles ne peu-
vent donc, sans se confondre, admettre plus de 36 points d'inter-
section.
Elles en ont quatre à l'origine où elles ont toutes deux un point
double.
Elles admettent l'axe des x comme asymptote double, ce qui
fait (en tenant compte de la remarque faite plus haut au sujet de
la nature de cette asymptote double) huit intersections à l'infini
dans la direction de l'axe des x. Il y en aurait de même huit dans
la direction de l'axe des y.
Gela ferait en tout
24 -+- 4 •+- 8 -+- 8 = 44 intersections.
Les deux courbes devraient donc se confondre.
Ainsi, quand on ferait varier y3, la courbe P — o ne devrait
pas varier.
Interprétons ce résultat.
Considérons les deux ellipses décrites par les deux planètes. Ces
deux ellipses seront invariables de grandeur et de forme puisque
nous sommes convenus de regarder les grands axes et les excen-
tricités comme des constantes; mais, quand on fera varier i, m
et n/, ces deux ellipses se déplaceront l'une par rapport à l'autre.
Je puis supposer que l'une des ellipses E est fixe, et l'autre E;
mobile.
Dire que la courbe P = o ne change pas quand y1 et y2 restent
constants, c'est dire que l'on peut trouver une loi du mouvement
de E', telle que si, à un instant quelconque, un point M' de E' est
à une distance nulle d'un point M de E (inutile de rappeler que
ces deux points étant imaginaires peuvent être à une distance nulle
sans coïncider), la distance de ces deux points restera constam-
ment nulle.
Soit M'0 la position du point M' à un instant quelconque. Il y a
sur E quatre points : M,, M2, M3, M4 qui sont à une distance nulle
de M„ ; ces quatre points ne peuvent être en ligne droite. Le point
M' devrait donc rester sur quatre sphères de rayon nul ayant leurs
centres en Ml3 M2, M3, M4 ; mais, comme ces centres ne sont pas
334 CHAPITRE VI. — DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION, ETC.
en ligne droite, ces quatre sphères ne peuvent avoir que deux
points communs à distance finie. Il est donc impossible que le
point M' se meuve en restant sur ces quatre sphères.
La non-existence des intégrales uniformes se trouve ainsi rigou-
reusement démontrée.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 335
CHAPITRE VII.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES.
104. Soient
(i) -~ = Xi (1 = 1, 2, ..., n)
n équations différentielles simultanées. Les X sont des fonctions
des x et de t.
Par rapport aux x, elles peuvent être développées en séries de
puissances.
Par rapport à t, elles sont périodiques de période iiz.
Soit
une solution particulière périodique de ces équations. Les x® seront
des fonctions de t périodiques de période iiz. Posons
Il viendra
Les E seront des fonctions des £ et de £, périodiques par rapport
à t et développées suivant les puissances des £; mais il n'y aura
plus de termes indépendants des ç.
Si les £ sont très petits et qu'on néglige leurs carrés, les équa-
tions se réduisent à
<%t'_ dX^ y _^ dXi _ d\±
{) dt dx\ CA ' dx\Ki dx% Kn'
qui sont les équations aux variations des équations (i).
336 CHAPITRE VII.
Elles sont linéaires et à coefficients périodiques. On connaît la
forme de leur solution générale, on trouve
|i = Àje^^n -1- A2e^'o21 -+-. . .4- A^e0^©,^,
£2 = Aieai*<pi2 -+- A2<?^Mo22 -+-. . .4- A„e^cp„2,
ç,t = A,e*. fç>i«4- A2ex*'cp2„-i-. . .-f- A„ e'^t o lul ;
les A sont des constantes d'intégration, les a des constantes fixes
qu'on appelle exposants caractéristiques, les cp des fonctions
périodiques de t.
Si alors nous posons
Ç 1 = 7/1 <?11 -+- "12 °21 •+-...+ f\ n Çlrt ,
?2 = r( 1 '-? 1 2 "+" 7l2'f22 -+-...+ '/)«Ç32/ij
Çrt — "Il ?1« "+" r/2 92« +••••+■ 1)n ®llll;
les équations (2) deviendront
(2) -^ -H,,
où les H/ sont des fonctions de t et des 7) de même forme que les H.
Nous pourrons d'ailleurs écrire
(2") ^ = H/1 + H?+...4-H? + ...;
Hf représente l'ensemble des termes de H/ qui sont de degré />
par rapport aux r\ .
Quant aux équations (3), elles deviennent
<»'> ^ = HJ = ,„.
Cherchons maintenant la forme des solutions générales des
équations (2) et (2').
Je dis que nous devrons trouver :
rki= fonction développée suivant les puissances de A(ea'f,
A2ea-', . . ., Anea«* dont les coefficients sont des fonctions pério-
diques de t.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 337
Nous pouvons écrire alors
(4') -r,i=-rn -+-.1? +...-+- 7]?+...,
7)f représentant l'ensemble des termes de t\i qui sont de degré/?
par rapport aux A.
Nous remplacerons les r\i par leurs valeurs dans H? et nous
trouverons
Hf = Hf 'p -+- Hf'p+1 -+-...+ H?'* + ...,
Hf'? désignant l'ensemble des termes qui sont de degré q par
rapport aux A..
Nous trouverons alors
"■'^ï „ ^ 2 ri 2 , 2 " "1 ' „ _ 3 H 2 > 3 _l H :i ' 3
Ces équations permettront de calculer successivement par récur-
rence
2 S <7
T)i, TU, ..., Y)/,
En effet, K q ne dépend que des V> "12> • • • ■> 'f\H~K • Si nous suppo-
sons que ces quantités aient été préalablement calculées, nous
pourrons écrire K? sous la forme suivante
K,= SA?1A5,...AS"e««.P.+«!.P»+-+«»P»»^,
les (3 étant des entiers positifs dont la somme est q et ty une fonc-
tion périodique.
On peut écrire encore
G étant un coefficient généralement imaginaire et y un entier
positif ou négatif. Nous écrirons, pour abréger,
A^1 a|3 . . . A?/1 = A?, a, Pi+ a2 [32 +. ..-ra,p„ = £a|3,
H. P. - I. 22
338 CHAPITRE VII.
et il viendra
dt '
Or on peut satisfaire à cette équation en faisant
^1 CA?e'
y y — i-f-2a(3
Il y aurait exception dans le cas où l'on aurait
Y y — i -r- ^«(3 — et,- = o,
auquel cas il s'introduirait dans les formules des termes en t.
Nous réserverons ce cas, qui ne se présente pas en général.
Convergence des séries.
105. Nous devons maintenant traiter la question de la conver-
gence de ces séries. La seule difficulté provient d'ailleurs, comme
on va le voir, des diviseurs
(5) T/^ï+S«p — a,.
Remplaçons les équations (2') par les suivantes
(2") «,*=sA*e«.*-+-H?-^H?+...+ Hf + .-... '
Définissons H?. On voit sans peine que H^ est de la forme suivante
H? = 2C7]?17)Sf...7)£neY^rï.
C est une constante quelconque, les (3 sont des entiers positifs
dont la somme est /?, y est un entier positif ou négatif. Nous
prendrons alors
tlj- — Z,|0|T)1Y)2...rira.
Les séries ainsi obtenues seront convergentes pourvu que les
séries trigonométriques qui définissent les fonctions périodiques
dont dépendent les H convergent absolument et uniformément;
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 33g
or cela aura toujours lieu parce que ces fonctions périodiques
sont analytiques. Quant à s, c'est une constante positive.
On peut tirer des équations (2") les 7) sous la forme suivante
(4") 7j/ = 2M£-8Af'_A|\..A|S<:Sa!3);
Plusieurs termes pourront d'ailleurs correspondre aux mêmes
exposants (3, et 0 est un entier positif. Si l'on compare avec les
séries tirées de (2') qui s'écrivent
A^2 A^ _
voici ce qu'on observe : i° M est réel positif et plus grand que |N|.
20 II désigne le produit des diviseurs (5) dont le nombre est au
plus égal à 0.
Si donc la série (4") converge et si aucun des diviseurs (5) n'est
plus petit que e, la série (4') convergera également. Voici donc
comment on peut énoncer la condition de convergence.
La série converge si l'expression
sT-
1+ lafci — «,■
ne peut pas devenir plus petite que toute quantité donnée s pour
des valeurs entières et positives des (3 et entières (positives ou
négatives) de y; c'est-à-dire si aucun des deux polygones convexes
qui enveloppe, le premier les a et + y — 1, le second les a et
— \J — 1, ne contient l'origine; ou si toutes les quantités a ont
leurs parties réelles de même signe et si aucune d'elles n'a sa
partie réelle nulle.
Que ferons-nous alors s'il n'en est pas ainsi?
Supposons, par exemple, que k des quantités a aient leur partie
réelle positive, et que n — k aient leur partie réelle négative ou
nulle. Il arrivera alors que la série (4') restera convergente si on
y annule les constantes A qui correspondent à un a dont la partie
réelle est négative ou nulle, de sorte que ces séries ne nous donne-
ront plus la solution générale des équations proposées, mais une
solution contenant seulement k constantes arbitraires. Cette solu-
tion est représentée par une série (4') développée suivant les puis-
34o CHAPITRE VII.
sances de
Aie»!*, A2ea^, ..., Ake^t;
comme, par hypothèse, les parties réelles de
<*!, a2, ayt
sont positives, les exponentielles
ex>S ea^, ..., e«jt*
tendent vers o quand t tend vers- — -co. Il en est donc de même des
quantités ru-, ce qui veut dire que, quand t tend vers ■ — oc, la solu-
tion représentée par la série (4;) se rapproche asymptotiquement
de la solution périodique considérée. Nous l'appellerons pour cette
raison solution asympto tique.
Nous obtiendrons un second système de solutions asymptotiques
en annulant dans la série (4') tous les coefficients A qui corres-
pondent à des exposants a dont la partie réelle soit positive ou
nulle. Cette série est alors développée suivant les puissances de
les exposants a,, a',, . . . , a'A ayant leur partie réelle négative. Si
alors on fait tendre t vers + co, la solution correspondante se
rapprochera asymptotiquement de la solution périodique consi-
dérée.
Si l'on suppose que les équations données rentrent dans les
équations de la Dynamique, nous avons vu que n est pair et que
les a sont deux à deux égaux et de signe contraire.
Alors, si k d'entre eux ont leur partie réelle positive, k auront
leur partie réelle négative et n — 2 A" auront leur partie réelle nulle.
En prenant d'abord les a qui ont leur partie réelle positive, on
obtiendra une solution particulière contenant k constantes arbi-
traires; on en obtiendra une seconde en prenant les a qui ont
leur partie réelle négative.
Dans le cas où aucun des a n'a sa partie réelle nulle et, en par-
ticulier, si tous les a sont réels, on a d'ailleurs
k=->
1
SOLUTIONS ASYHPTOTIQUES. 34 1
106. Supposons que dans les équations (i) les X dépendent
d'un paramètre jji et que les fonctions X soient développables sui-
vant les puissances de ce paramètre.
Imaginons que, pour [x = o, les exposants caractéristiques a
soient tous distincts de telle façon que ces exposants, étant définis
par une équation G(a, p.) = o [analogue à celle du n° 74, mais
telle que l'équation G(a, o) = o ait toutes ses racines distinctes]
soient eux-mêmes développables suivant les puissances de u. en
vertu des nos 30 et 31.
Supposons enfin que l'on ait, ainsi que nous venons de le dire,
annulé toutes les constantes A qui correspondent à un a dont la
partie réelle est négative ou nulle.
Les séries (4') qni définissent les quantités r\i dépendent alors
de a. Je me propose d'établir que ces séries peuvent être dévelop-
pées, non seulement suivant les puissances des A;ea^, mais encore
suivant les puissances de [*.
Considérons l'inverse de l'un des diviseurs (5)
Je dis que cette expression peut être développée suivant les puis-
sances de [x.
Soient aH, a2, . . . , <*# les k exposants caractéristiques dont la
partie réelle est positive pour fj. = o et pour les petites valeurs
de [j. et que nous sommes convenus de conserver. Chacun d'eux
est développable suivant les puissances de [x. Soit a" la valeur de a;
pour [j. = o ; nous pourrons prendre p.0 assez petit pour que a; dif-
fère aussi peu que nous voudrons de a" quand | pij •< p0. Soit alors h
une quantité positive plus petite que la plus petite des parties
réelles des k quantités a", ,a°, . . . , a£ ; nous pourrons prendre p.0
assez petit pour que, quand ||x| << fj.0, les k exposants a,, à2, . . .,
ah aient leur partie réelle plus grande que h.
La partie réelle de y y/ — ■ i + 2a(3 ■ — a* sera alors plus grande que
h (si (3; > o), de sorte qu'on aura
(6) IyV^-HS»? — «/|.>'*-
Ainsi, si |p. | << [x07 la fonction
342 CHAPITRE VII.
reste uniforme, continue, finie et plus petite en valeur absolue
que^.
Nous en conclurons d'après un théorème bien connu que cette
fonction est développable suivant les puissances de p. et que les
coefficients du développement sont plus petits en valeur absolue
que ceux du développement de
Il est à remarquer que les nombres h et p.0 sont indépendants des
entiers (3 et y.
Il y aurait exception dans le cas où [6; serait nul. La partie réelle
du diviseur (5) pourrait alors être plus petite que h et même être
négative. Elle est égale, en effet, à la partie réelle de 2af3 qui est
positive, moins la partie réelle de a; qui est également positive et
qui peut être plus grande que celle de Sajâ, si [3/ est nul.
Supposons que la partie réelle de a, reste plus petite qu'un cer-
tain nombre h2 tant que | p. | << p.0. Alors, si
(7) *!ȣ + .
la partie réelle de (5) est certainement plus grande que h 5 il ne
peut donc y avoir de difficulté que pour ceux des diviseurs (5),
pour lesquels l'inégalité (7) n'a pas lieu.
Supposons maintenant que la partie imaginaire des quantités a( ,
a2, • • , a/f reste constamment plus petite en valeur absolue qu'un
certain nombre positif h2, si l'on a alors
(8) |T|'>A,sp + A,
la partie imaginaire de (5) et, par conséquent, son module seront
encore plus grands que h; de telle sorte qu'il ne peut y avoir de
difficulté que pour ceux des diviseurs (5) pour lesquels aucune
des inégalités (7) et (8) n'a lieu. Mais ces diviseurs qui ne satis-
font à aucune de ces inégalités sont en nombre fini.
D'après une hypothèse que nous avons faite plus haut, aucun
d'eux ne s'annule pour les valeurs de jji que nous considérons;
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 343
nous pouvons donc prendre h et u.0 assez petits pour que la valeur
absolue de l'un quelconque d'entre eux reste plus grande que h
quand |p.| reste plus petit que p.0.
Alors l'inverse d'un diviseur (5) quelconque est développable
suivant les puissances de p., et les coefficients du développement
sont plus petits en valeur absolue que ceux de
_ Ji
Nous avons écrit plus haut
D'après nos hypothèses, C peut être développé suivant les puis-
sances de p. de telle sorte que je puis poser
G = SE,.', H? = SEy vjfSf2 . . . rtel^-K
Reprenons maintenant les équations (2"), en y faisant
H?=2|E|^7)S|s...7i!S
Les seconds membres des équations (2") seront alors des séries
convergentes ordonnées selon les puissances de p., de 7](, yj2 ? • • • >
f\n-
On en tirera les r\i sous la forme des séries (4ff)> convergentes
et ordonnées suivant les puissances de p., A, eaif, A2ecl'-t, ...,
Ake«i<c.
Des équations (2'), nous tirerions d'autre part les t\i sous la
forme des séries (4') ordonnées suivant les puissances de p., A4 eaif,
A2ea*f, .. ., A*ea*', W-', e~^~{. Chacun des termes de (4') est
plus petit en valeur absolue que le terme correspondant de (4"),
et comme les séries (4") convergent, il en sera de même des
séries (4')-
344 CHAPITRE VII.
Solutions asymptotiques des équations de la Dynamique,
107. Reprenons les équations (i) du n° 13
dxi dF dyt d¥
« -dï^dj;' ■*'=-&, <l = I'a' ■•■'rt)'
et les hypothèses faites à leur sujet dans ce numéro.
Nous avons vu dans le n° 42 que ces équations admettent des
solutions périodiques et nous pouvons en conclure que, pourvu
que l'un des exposants caractéristiques a correspondants soit réel,
ces équations admettront aussi des solutions asymptotiques.
A la fin du numéro précédent, nous avons envisagé le cas où,
dans les équations (i) du n° 104, les seconds membres X, sont
développables suivant les puissances de u., mais où les exposants
caractéristiques restent distincts les uns des autres pour u == o.
Dans le cas des équations qui vont maintenant nous occuper,
c'est-à-dire des équations (i) du n° 13, les seconds membres sont
encore développables selon les puissances de u; mais tous les
exposants caractéristiques sont nuls pour u = o.-
Il en résulte un grand nombre de différences importantes.
En premier lieu, les exposants caractéristiques a ne sont pas
développables suivant les puissances de u,, mais suivant celles
de y/pï(cf. n° 74). De même les fonctions que j'ai appelées o/^
au début du n° 104 (et qui, dans le cas particulier des équations
de la Dynamique qui nous occupe ici, ne sont autres que les fonc-
tions Si et Tj du n° 79), sont développables, non suivant les puis-
sances de a, mais suivant les puissances de y/ p..
Alors, dans les équations (2') du n° 104
dru
~dl - H"
le second membre H, est développé suivant les puissances des 7),
e'*1, e~t^~i et de y/j (et non pas de a).
On en tirera les ru- sous la forme des séries obtenues au n° 104
A., A, ■ ■ ■ A/t ,(vap ,,_!,
1 U
et N et fi seront développés suivant les puissances de y/a.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUIÎS. 345
• Un certain nombre de questions se posent alors naturellement :
i° Nous savons que N et II sont développables suivant les puis-
sances de y/ p.; en est-il de même du quotient — ?
2° S'il en est ainsi, il existe des séries ordonnées suivant les
puissances de y/ p., des A/ea*f, de eV^1 et de e~l^~K qui satisfont
formellement aux équations proposées; ces séries sont-elles con-
vergentes?
3° Si elles ne sont pas convergentes, quel parti peut-on en tirer
pour le calcul des solutions asymptotiques?
Développement de ces solutions selon les puissances de \/\±.
N
108. Je me propose de démontrer que l'on peut développer —
suivant les puissances de y/ p. et que, par conséquent, il existe des
séries ordonnées suivant les puissances de y/ p., des A;ea^, de eV^1
et de e~tsl~'K qui satisfont formellement aux équations (i). On
pourrait en douter; en effet, II est le produit d'un certain nombre
de diviseurs (5) du n° 101. Tous ces diviseurs sont développables
suivant les puissances de y/ p.; mais quelques-uns d'entre eux, ceux
pour lesquels y est nul, s'annulent avec y/p.. Il peut donc arriver
que II s'annule avec p. et contienne en facteur une certaine puis-
sance de y/ p.. Si alors N ne contenait pas cette même puissance en
facteur, le quotient — se développerait encore selon les puissances
croissantes de y/ p., mais le développement commencerait par des
puissances négatives.
N
Je dis qu'il n'en est pas ainsi et que le développement de — ne
contient que des puissances positives de y/ p..
Voyons par quel mécanisme ces puissances négatives de y/ p. dis-
paraissent. Posons
kieW = wt
et considérons lesxet lesy comme des fonctions des variables tel w.
Il importe, avant d'aller plus loin, de faire la remarque suivante :
parmi les in exposants caractéristiques a, deux sont nuls et les
346 CHAPITRE VIT.
autres sont deux à deux égaux et de signe contraire. Nous ne con-
serverons que n — i au plus de ces exposants, en convenant de
regarder comme nuls les coefficients A,- et les variables wi qui cor-
respondent aux n -\- i exposants rejetés. Nous ne conserverons
que ceux de ces exposants dont la partie réelle est positive.
Cela posé, les équations (i) deviennent
. . dxt _ dxi dF
(2) —rr—^k^k^k-j = -j— ,
dt dw/c clyi
(3) — + SAa* w* ^- = ' — — •
dt " dw/c dxt
Cherchons, en partant de ces équations, à développer les Xi et
les yl — iiit suivant les puissances croissantes de \J]x et des w de
telle façon que les coefficients soient des fonctions périodiques de t.
Nous pouvons écrire
p
ol/c = a}c \/[J. -+- a% [JL -I- . . . = Sa£ jjl2 ,
car nous avons vu au n° 74 comment on peut développer les expo-
sants caractéristiques suivant les puissances de y/'u..
Écrivons, d'autre part,
p
xt = x\ -+■ x\ \f\i -1- . . . = 2 x^ [i'2 ,
p
les xf et \es y? étant des fonctions de t et des w, périodiques par
rapport à t et développables suivant les puissances des w.
Si, dans les équations (2) et (3), nous substituons ces valeurs à
la place de a*, des Xi et des yi, les deux membres de ces équations
seront développés suivant les puissances de \J pu
Egalons dans les deux membres des équations (2) les coefficients
p+j
de p..2 , et dans les deux membres des équations (3) les coeffi-
p_
cients de ja2, nous obtiendrons les équations suivantes
CiX i . cl Xi
(4) <
dt ' ^ka,cWk dw,c ~ l £dkdx\dx\
SOLUTIONS ASVMPTOTIQUES. 347
où Zf et T^ ne dépendent que de
,Ajl 1 ■*■ l 1 • • • ! J'I J
0 1 P— 2
/;> 7/, •■■■> ri -
Convenons, comme nous l'avons fait plus haut, de représenter
par [U] la valeur moyenne de U, si U est une fonction périodique
de t.
Des équations (4), nous pourrons alors déduire les suivantes
v i d[xf] rrjP, X1 [ <-/2F! p^l''
(5) { _ J "
v 1 d\.y'i *] rTPl V d2F() r.,/>i
-/r^'"* —7- — = LTn — 2j / » / »» t^*J-
Supposons maintenant qu'un calcul préalable nous ait fait con-
naître
Jl 1 Jll • • ■ 1 JL 1 II \J l J'
Les équations (5) vont nous permettre de calculer [xf] et [j'f ']
et par conséquent xf etyf-1. Les équations (4) nous permettront
ensuite de déterminer
xf+*-[*T»] et 7?- [7?],
de sorte que ce procédé nous fournira par récurrence tous les
coefficients des développements de xi et dey/.
La seule difficulté est la détermination de [#f] et [yf_l] par les
équations (5).
Les fonctions [x?~] et [yf '"'] sont développées suivant les puis-
sances croissantes des w>, et nous allons calculer les divers termes
de ces développements en commençant par les termes du degré
le moins élevé.
Pour cela nous allons reprendre les notations du n° 79, c'est-
à-dire que nous allons poser
_ d'-F0 _ Q0 f d'Y,
dx\dx\ lk YdyldxW
(pour les valeurs nulles des w).
bu
348 CHAPITRE VII.
Si alors nous appelons £/ et tj/ les coefficients de
dans [%f] et [yf '], nous aurons pour déterminer ces coefficients
les équations suivantes
(6)
Dans ces équations (6), X; et p.e- sont des quantités connues, parce
qu'elles ne dépendent que de
.y0 o4 <r?-l -r? \rp\
A n//J_2 -i/P-1 r-i/P-i
7», y}, ..., rr\ yri-[yr1}
ou des ternies de [%f] et [,xf_f] dont le degré par rapport aux w
est plus petit que
m i + ;n2 -H- . . . -I- 7nn—i.
De plus, nous avons posé, pour abréger,
S = m^al -I- m2a| -H. . .-+- mra_la^_1 .
Nous avons donc pour le calcul des coefficients ^etv^un système
d'équations linéaires. Il ne pourrait y avoir de difficulté que si le
déterminant de ces équations était nul; or ce déterminant est égala
S»[S»-(aî)*][S»-(aJ)»]...[S»--(ai_1)»].
Il ne pourrait s'annuler que pour
S=o, S = ±etJ,
c'est-à-dire pour
my -+- m% -t-, . . -f- mn—i = o ou i.
On ne pourrait donc rencontrer de difficulté que dans le calcul
des termes du degré o ou i par rapport aux w.
Mais nous n'avons pas à revenir sur le calcul de ces termes; en
effet, nous avons appris à calculer les termes indépendants des w
dans le n° 44 et les coefficients de
wu w2, ..., W„_i
dans le n° 79.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 34q
Les termes indépendants des w ne sont en effet autre chose que
les séries (2) du n° 44 et les coefficients de
ne sont autre chose que les séries S£- et Tt- du n° 79.
Il me reste à dire un mot des premières approximations.
Nous donnerons aux x® des valeurs constantes qui ne sont autres
que celles que nous avons désignées ainsi au n° 44.
Nous aurons alors les équations suivantes :
(7)
dyl dx\ dyh , v 1 dy\ yr\ d*F0 1
dt dt dt k dwk Aàkdx\dx\ u'
dxf y dx\ r/Fj
~dt ' " ^k<X/i Wk d^Jc = djf '
DansF0 qui ne dépend que des Xi, ces quantités doivent être rem-
placées para??. DansFj les #; sont remplacés par ocf et les jk, par nit.
F1 devient alors une fonction périodique de t dont la période est T.
Nous désignerons par <L la valeur moyenne de cette fonction pério-
dique F, ; <b est alors une fonction périodique et de période 211
par rapport aux y\.
Les deux premières équations (7) montrent que les y\ et les x\
ne dépendent que des w. En égalant dans les deux dernières équa-
tions (7) les valeurs moyennes des deux membres, il vient
v„i ir>, dyj _ v ro 1
(8)
i v 1 dxf dty
I dwk dy\
Ces équations (8) doivent servir à déterminer les jv^ et les x\ en
fonctions des w. Peut-on satisfaire à ces équations en substituant
à la place des y? et des x\ des séries développées suivant les puis-
sances de w?
Pour nous en rendre compte envisageons les équations diffé-
rentielles suivantes
( ty± _ vCo 1
dt -z,t,«*a?*»
(9) '
dxj di>
~dT ~~dy~î'
CHAPITRE VII.
Ces équations différentielles où les fonctions inconnues sont iesjy?
et les x\ admettront une solution périodique
tbï étant la quantité désignée ainsi au n° 44.
Les exposants caractéristiques relatifs à cette solution périodique
sont précisément les quantités a{k. Parmi ces quantités nous sommes
convenus de ne conserver que celles dont la partie réelle est posi-
tive. Les équations (9) admettent un système de solutions asympto-
tiques et il est aisé de voir que ces solutions se présentent sous la
forme de séries développées suivant les puissances des w. Ces séries
satisferont alors aux équations (8). Ces équations peuvent donc
être résolues.
Les x\ et les y\ étant ainsi déterminés, le reste du calcul ne
présente plus, comme nous l'avons vu, aucune difficulté. Il existe
donc des séries ordonnées suivant les puissances de \Jy., des w et
de e±ts/~^ et qui satisfont formellement aux équations (1).
N
Cela prouve que le développement de — ne débute jamais par
une puissance négative de y/ \k. L'analyse des nos HO et 111 nous
en fournira une nouvelle démonstration.
Divergence des séries du n° 108.
109. Malheureusement les séries ainsi obtenues ne sont pas
convergentes.
Soit en effet
i
Si y n'est pas nul, cette expression est développable suivant les
puissances de y/ u,; mais le rayon de convergence de la série ainsi
obtenue tend vers o quand ~ tend vers o.
Si donc on développe les diverses quantités — suivant les puis-
sances de sj [f-, on pourra toujours, parmi ces quantités, en trouver
SOLUTIONS ASVMPTOTIQUES. 35l
une infinité pour lesquelles le rayon de convergence du dévelop-
pement est aussi petit qu'on lèvent.
On pourrait encore espérer, quelque invraisemblable que cela
puisse paraître, qu'il n'en est pas de même pour les développements
N .
des diverses quantités — ; mais la démonstration que j'ai donnée
dans le tome XIII des Acta maihematica (p. 222) et sur laquelle
je reviendrai dans la suite montre qn'il n'est pas ainsi en général ;
il faut donc renoncer à ce faible espoir et conclure que les séries
que nous venons de former sont divergentes.
Mais, quoiqu'elles soient divergentes, ne peut-on en tirer
quelque parti?
Considérons d'abord la série suivante qui est plus simple que
celles que nous avons en vue
À - —
jmmin I -H II [X
Cette série converge uniformément quand p. reste positif et que w
reste plus petit en valeur absolue qu'un nombre positif w0 plus
petit que 1, mais d'ailleurs quelconque. De même la série
1 dP~F(w, }j.) _ , "V nP-lwn
\p d\iP ^d{i^-n[x)P
converge uniformément.
Si maintenant l'on cherche à développer F(pp, p.) suivant les
puissances de pi, la série à laquelle on est conduit
(10 ) Livn(— n)P\xP
ne converge pas. Si, dans cette série, on néglige tous les termes où
l'exposant de p. est supérieur à/?, on obtient une certaine fonction
Il est aisé de voir que l'expression
F( w. u.) — <&p( w, fj.)
tend vers o quand m tend vers o par valeurs positives, de sorte que
la série (10) représente asymptotiquement la fonction F(w, p.) pour
352 CHAPITRE VII.
les petites valeurs de u., de la même manière que la série de Stir-
ling représente asymptotiquement la fonction eulérienne potir les
grandes valeurs de x.
Je me propose d'établir, dans les numéros suivants, que les séries
divergentes que nous avons appris à former dans le n° 108 sont
tout à fait analogues à la série (10).
Considérons en effet l'une des séries
(10') ^n «'?1«'f2...w|leY^zï=F(v/ÎÂ, «»i, w, ..., wk, t);
les raisonnements du n° 105 ont montré que ces séries sont uni-
formément convergentes pourvu que les w restent inférieurs en
valeur absolue à certaines limites et que y/f/. reste réel.
Si l'on développe — suivant les puissances de y/ p., les séries (io')
sont divergentes, ainsi que nous l'avons dit. Supposons que l'on
néglige dans le développement les termes où l'exposant de y/[x est
supérieur à/?, on obtiendra une certaine fonction
*/XvV> WU <v2, • ••, Wk, t)
qui sera développable suivant les puissances des w, de e±lv~* et
qui sera un polynôme de degré p en sj\>--
On verra plus loin que l'expression
F-<ï>„
tend vers o quand p tend vers o par valeurs positives, et cela
quelque grand que soit/?.
En effet, si l'on désigne par H^, l'ensemble des termes du déve-
loppement de — ? où l'exposant de y/jA est au plus égal kp: on a
et je montrerai que la série du second membre est uniformément
convergente et que tous les termes tendent vers o quand p. tend
vers o.
dxi dxt
_ d¥
dyt dy,-
d¥
dt dw
~ dyt"1
dt dw
dxi
SOLUTIONS AS YMPTO TIQUES. 353
On peut donc dire que les séries que nous avons obtenues dans
le n° 108 représentent les solutions asymptotiques pour les petites
valeurs de y. de la même manière que la série de Stirling repré-
sente les fonctions eulériennes.
Démonstration nouvelle de la proposition du n° 108.
110. Pour démontrer ce fait, je vais faire subir aux équations
une transformation qui me fournira en même temps une nouvelle
démonstration du théorème qui a fait l'objet du n° 108. Supposons
2 degrés de liberté seulement pour fixer les idées; alors nous ne
conserverons plus qu'une seule des quantités w et nous pourrons
écrire nos équations sous la forme suivante
(1 = 1,2)
en supprimant les indices de â et de w devenus inutiles.
Nous savons que a est développable suivant les puissances im-
paires de \'y~ et, par conséquent, a2 suivant les puissances de u,;
inversement p. est développable suivant les puissances de a2 ; nous
pouvons remplacer [x par ce développement, de sorte que F sera
développée suivant les puissances de a2. Pour a = o, F se réduit
à F0 qui ne dépend que de xK et de x2.
Soit
la solution périodique qui nous sert de point de départ. Posons,
comme au n° 79,
nos équations deviendront
/ s d\t d\t _ dr,,- dt\i
(il) -j-H-w-r^û?, -j-+aw-r=H/,
dt dw dt dw
S/ et H/ sont développés suivant les puissances des £/, des r\i et
de a2; et les coefficients sont des fonctions périodiques de t.
tï d¥ M , , ,
Four a = o, -y— et par conséquent ût- s annulent; donc ai est
H. P. — I. 23
354 CHAPITRE VII.
divisible par a2 el je puis poser
a2Xj représentant l'ensemble des termes du premier degré par
rapport aux \ et aux 7), et a2 X';- représentant l'ensemble des termes
de degré supérieur.
De même, quand a est nul, y- et par conséquent H; ne dépen-
dent plus que des \i et non des ru-.
Je puis donc poser
Hi=Y/-HYi-Ka*-Q,+ a»QS,
Y;4-a2Q,; représentant l'ensemble des termes du premier degré
par rapport aux £ et r,, pendant que Y^-j- a2Q,- représentent l'en-
semble des termes de degré supérieur au premier. Je suppose en
outre que Y/ et Y't ne dépendent que de E, et de £2-
Posons
Yj deviendra divisible par a et Y',- par a2, de sorte que je pourrai
poser
Yf-t-a*Q£-=aZ,, Yi-Ha*Qi = a»Zi
et que nos équations deviendront
( dli dL-
\ ai atv
Considérons les équations
(i3)
dt -aX/'
Ces équations sont linéaires par rapport aux inconnues Ç; et -#v
Elles ne diffèrent pas des équations (2) du n° 79, sinon parce que
ç, et i;2 y sont remplacés par aÇt et aÇ2. D'après ce que nous avons
vu aux n0S 69 et 74, l'équation qui définit les exposants caracté-
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 355
ristiques admet quatre racines, l'une égale à -+- a, l'autre à — a ec
les deux autres à o.
A la première racine, c'est-à-dire à la racine -+- a, correspondra
une solution des équations (2) du n° 79, que nous avons appris à
former dans ce numéro et que nous avons écrite ainsi
Je rappelle que S" est nul et, par conséquent, que S/ est divisible
par a.
A la seconde racine — a correspondra de même une autre solu-
tion des équations (2) et nous l'écrirons
£/=e-«Si, 7j/=e-«Ti-.
Enfin aux deux racines o, correspondront (cf. n° 80) deux solutions
des équations (2) que nous écrirons
%i = S'/ -+- a t S/, 7)j = T" -+- a.t T"i .
T'-, T,, T™, S], S;, SJ sont des fonctions périodiques de t, comme
S; et T\.
D'après ce que nous avons vu aux nos 79 et 80, S',, S"£ et $'■ = aS*
seront comme S/ divisibles par a.
Posons alors
1 <i = Si Oi -+- s; e, + s'; e3 -+- s"; 64,
\ aç» == s, ej-t- si e-s -h s; e, -+- sj e4>
1 ï)1=T181-+-T'ie1+T;ea--i-T*84,
r(2= T261-+-T'2e2-+-T"^83 + T™et.
Les fonctions 9,- ainsi définies joueront un rôle analogue à celui des
fonctions 7\i du n° 105. Les équations (12) deviennent alors
( <^l rf°l fi n d{)ï d^ fi
\ dt dw dt dw
(i4) <
f -t \- <xw -ï— =a04 + c<63, — = hacc — — = a ©4.
\ dt dw dt dt
©!, 02, ©3 et ©4 sont des fonctions développées suivant les puis-
sances de 9,, Bo, 93, 9.4 et a, dont tous les termes sont du deuxième
35(i
CHAPITRE VII.
degré au moins par rapport aux 9, et dont les coefficients sont des
fonctions périodiques de t. De plus, les Q doivent être des fonc-
tions périodiques de t et les termes du premier degré en w dans 9t .
Q2, 63 et 64 doivent se réduire à w, o, o et o.
Ces équations (i4) sont analogues aux équations (2') du n° 105.
On trouve en effet
aX't = GjS; ^-Q,S'i
-e3s^-i-04s;'',
aZJ = 6,^+6,^
+ e3T'; + 04T'i',
ce qui nous donne quatre équations d'où l'on peut tirer les quatre
fonctions @, puisque les S, les T, les X' et les 11 sont des fonctions
connues. Je dis qu'on trouvera
&i= U^iX; + Ui)2X'2 -+- U/;3Z', -+- U,-)4Z2,
les U étant des fonctions périodiques de t développables suivant
les puissances croissantes et positives de a. Il suffit en effet, pour
cela, que le déterminant
A =
Si
es;
s2 - s; i s: - S',' |
T,
T,
t;
t;
T.
ne soit pas divisible par a, c'est-à-dire ne s'annule pas pour a = o.
Pour a = o, — se réduit à la quantité que nous avons appelée S*
au n° 79 et T; à T", et ces quantités satisfont aux équations (9)
et (10) de ce n° 79.
Ici nous développons non suivant les puissances de y/jx, mais
suivant celles de a, de sorte que la quantité que nous avions
appelée a, dans le n° 79 est égale à 1. Les équations (9) du n° 79
vont donc s'écrire
lJ;1 £>\ Uij, 02
g.
— = 6a Ti
a
6/2 T2,
et elles devront être satisfaites pour a — o.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 357
En ce qui concerne la seconde solution, l'exposant est égal
— a et, par conséquent, v.K est égal à — i, de sorte que ces
émiations deviennent
n 0 c / p 0 c '
è/iTi^^T;
ce qui permet de supposer
t; = t>, si-= — s,.
g".
S] étant divisible par a2, — s'annule pour a = o. En même temps,
pour a = o, on a
1 1 ~ Hi ~ dxt
Pour a. = o, TJ = aT* s'annule et on a
cm
on trouve
îii — C/j bj -+- Gj2 S2.
Nous pouvons conclure de là que le déterminant A se réduit pour
a = o à
_1 __L
a a.
h. _sl
a a
On trouve d'ailleurs
A = 2
Tl »!
T, n.
s.
S?
T,
"i
a
Cf.
i r<>
1 uii
L.12
T2
n2
S,
a
S2'
a
1 u2 1
l_i22
Le déterminant des C°A, qui n'est autre chose que Je hessien de F0,
ne s'annule pas en général, de sorte que A ne peut s'annuler que si
l'on a
Ti _ T, .
358 CHAPITRE VII.
mais, si l'on observe que
nibn-+- n2bi2 = o,
on en déduirait
_ Sa _
a
ce qui ne peul avoir lieu.
Le déterminant A n'est donc pas nul. On peut encore l'établir
de la manière suivante. Considérons les équations suivantes
~~^J — Wl Si ■+" W2 ?2-
Ce sont des équations linéaires à coefficients constants. Elles
admettent quatre solutions linéairement indépendantes, à savoir
h
= et —,
-0;= efT;;
h
oc
7j<=«-'Ti;
h
a
rxi// .
U
s™
= — -ht
— ?
ïj^Tf + iT?
S-
Il va sans dire que, dans les Tj et les — % il faut faire a = o, de telle
sorte que ces quantités se réduisent à des constantes.
Ces quatre solutions étant linéairement indépendantes, leur
déterminant pour t = o ne doit pas s'annuler; or ce déterminant
est précisément A. Donc A n'est pas nul.
c. Q. F. D.
On voit ainsi que les fonctions ©; jouissent bien des propriétés
énoncées.
111. L'analyse précédente s'étend immédiatement au cas où il
y a plus de 2 degrés de liberté.
Si nous posons
\i = /£&>
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 359
les équations pourront s'écrire comme dans le numéro précédent
> ( i = I } 2 , . . . , 71 ) .
Les fonctions Xj, X'/5 Z(- et Z^ jouissent des mêmes propriétés que
dans le numéro précédent, c'est-à-dire qu'elles sont développables
suivant les puissances des tj,-, des Ç; et de y a., et pério'diques par
rapport à t. De plus, Xj et Z; sont linéaires par rapport aux ■/),- et
aux Ç,- et Xj- et Z^ ne contiennent que des termes du second degré
au moins par rapport à ces variables.
Considérons ensuite les équations
elles admettront in — 2 solutions linéairement indépendantes cor-
respondant aux m — 2 exposants caractéristiques qui ne sont pas
nuls; ces solutions pourront s'écrire
\/[>- & = \i = e%kt S/*, 1/ = ca*' S/* (A = 1 , 2, . . • , 2/1 — 2) ;
elles admettront en outre deux solutions dégénérescentes définies
au n° 80 et que j'écrirai
V p Ç/ = Si',2»— ij ^ji === Ti,2«— 1
et
Les fonctions S/,* et T/^ (A1 = 1, 1, . . . , m) sont périodiques en i.
De plus Sik est divisible par y/ {à.
Nous pouvons alors poser
k = 1n k = In
vV Ki = _Z, S/A 8*> ï] 1 = V T'*
S6û CHAPITRE VII.
et alors nous trouverons les équations
(14 bu) -^
, V ^' fi
-1- Sa/, wk a; 6/ = v
aw]c
(i = i, 2, , . . , in — i).
/[i.02«.
Les fonctions 0# sont définies par les o.n équations du premier
x;.=2
— 0
A- = 1 v '
/fxZ',.= ST;y,0/,.
Le déterminant de ces in équations, c'est-à-dire le détermi-
nant A formé avec les -j= et les T/a, ne s'annule pas pour y. = °-
V/;j.
On le démontrerait comme dans le numéro précédent; la seconde
démonstration en particulier peut être appliquée sans changement
au cas qui nous occupe.
Nous en conclurons que les fonctions 0^ sont périodiques par
rapport à ?, et développables suivant les puissances croissantes et
positives des 0; et de y pu
Cela posé, il est facile de démontrer la proposition du n° 108.
Supposons en effet que/) des exposants caractéristiques a,,
a2, . . . , <Xp aient leur partie réelle positive et cherchons à satisfaire
aux équations (i4 bis) en remplaçant les 6/ par des séries dévelop-
pées suivant les puissances de wi: w2-, • . • , Wp. Soit donc
Qi=-Z[i, j3„ pt, ..., pp,Y]eY^«M\..«#'.
fi,, jj2, . . ., fip sont des entiers positifs, y un entier positif ou
négatif et les coefficients [i, (3, , (32, . . . , (3^, y], que j'écrirai aussi
pour abréger [/,', [ii^, y], sont des constantes qu'il s'agit de déter-
miner.
Si nous substituons ces valeurs des Q; dans les 0/, il viendra
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUJÏS. 36l
les coefficients (i, [itl [32, . . . , fip, y) ou (z, 8a, y) seront des con-
stantes qui dépendront, suivant une certaine loi, des coefficients
indéterminés [z, 8a, y]. Je dis que les [z, 8/f, y] et, par conséquent,
les (?', 8a, y) sont développables suivant les puissances croissantes
de y/ [A et que le développement ne contient pas de puissance
négative.
En effet, les équations (i/\. bis) nous donnent
[i-,P*îY] = (». P*»Y)
/ï
v v/— H- Sa/,p/f
pour i = t , 2 , . . . , i n — 2 e t
[an, pt> T] = (an, ,3,, y) ,_/"
Y ^ — ' -+- Sa* p*
[2/î — i, pA> y]- }[a/i, 3a, y] — (an — i, p*, Y)i
/ï
y v/— n- S«aPa
Ces formules permettent de calculer par récurrence les coefficients
[z, 8a, y]. Si, en effet, nous convenons de dire que le coefficient
[z, (3/r, v] de même que (z, 8a, y) est de degré
il est aisé de voir que la quantité (i, [3a, y) ne dépend que des
coefficients [z, [3a, y] t/e degré moindre, qui peuvent être sup-
posés connus par un calcul préalable.
De même on peut démonfrer par récurrence la proposition
énoncée. En effet, je dis qu'elle est vraie de [z', 3*, y] si elle est
vraie des coefficients de degré moindre; car, s'il en est ainsi, elle
sera vraie de(z, 8a, y) qui dépend seulement de ces coefficients
de degré moindre. 11 reste donc à démontrer que la fraction
Y y/— I-+- SocaPa— rM
est développable suivant les puissances positives de y/ pi. Or, cela
est évident; car, si y n'est pas nul, le dénominateur n'est pas divi-
sible par y/ pi. Si y est nul le dénominateur est divisible par y/ pi,
mais non par pi; mais il en est de même du numérateur.
La proposition du n°108 est donc ainsi démontrée de nouveau.
362 CHAPITRE VII.
Transformation des équations.
112. Revenons au cas où il n'y a que 2 degrés de liberté et
reprenons les équations (i4) du n" 110.
Soit <ï> une fonction qui, de même que 0,, 02, ©3 et 04, soit
développée suivant les puissances de 9,, 92, Q35 Q4, de a, W_l
et e't^~i et qui soit telle que chacun de ses coefficients soit réel,
positif et plus grand en valeur absolue que le coefficient du terme
correspondant dans 0|, 02, 03 et 0/( ; tous les termes de <ï> seront
d'ailleurs, comme ceux des 0/, du second degré au moins par rap-
port aux 9.
Obsei^vons que le nombre
n \J — 1
(où n est entier positif, négatif ou nul, et où p est entier positif et
au moins égal à 1) est toujours plus grand en valeur absolue que 1 ,
quels que soient d'ailleurs n, p et a. Or les nombres qui joueront
le rôle des diviseurs (5) du n° 105 divisés par a sont précisément
de cette forme.
Formons alors les équations
(,5) 8t =«»-*-*, ô.2 = *, O3=04~<ï>, 0<t = *,
qui sont analogues aux équations (2") du n° 105.
Des équations (i/\n on peut tirer les 9 sous la forme de séries
ordonnées suivant les puissances de w et de e— c^~* et qui sont ana-
logues aux séries (4') du n° 104. Des équations (10), on peut tirer
les 9 sous la forme de séries ordonnées suivant les puissances des
mêmes variables et analogues aux séries (4';) du n° 105. Chacun des
termes de ces dernières séries est positif et plus grand en valeur
absolue que le terme correspondant des premières séries ( ' ) ; si donc
elles convergent, il en est de même des séries tirées des équa-
tions (i4)-
(') Voir plus loin la démonstration donnée en détail dans un cas analogue se
rapportant aux équations (21) et (21 bis).
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 363
Or il est aisé de voir que l'on peut trouver un nombre iv0 indé-
pendant de a, tel que, si |«-'|<C w0, les séries tirées de (i5) con-
vergent.
Il en résulte que les séries ordonnées suivant les puissances
de w et tirées de (i4) convergent uniformément quelque petit que
soit u, ainsi que je l'ai annoncé plus haut. Ce raisonnement est
en tout point semblable à celui du n° 105; la fonction a<ï> joue le
rôle de Kj -h H? h- . . . et a celui de s, car tous les diviseurs (5)
sont de la forme n y — i -+- a/?, et par conséquent plus grands que a
en valeur absolue.
Nous possédons maintenant les 9 sous la forme de séries ordon-
nées suivant les puissances de w et de e~c^~i ; les coefficients sont
des fonctions connues de a. Si l'on développe chacun de ces coef-
ficients suivant les puissances de a, on obtiendra les 9 développés
suivant les puissances de a. Les séries ainsi obtenues sont diver-
gentes, comme nous l'avons vu plus haut; soient néanmoins
(16) 6,- - 8?-t- a8j + a»8? + . . .-H a/>8£ 4-. . .
ces séries.
Posons
HI=e1 + 6i, H2 = 02-62, H, = 6,4-84, H4 = 0i.
Posons
(17) 0/= 8? 4-018*4- a*6?H-.. . 4- a*» 8 f -t- a? u{
en égalant 9/ aux/» 4- 1 premiers termes de la série (16) plus un
terme complémentaire v.p m/.
Si dans H; on remplace les 9; par leurs développements (17), les
H; peuvent se développer suivant les puissances de a et on peut
écrire
H,- = Q°c 4- «6 ' -H aç« 0? -+-... + a^-i 0?_1 4- olP U/,
les ©* étant indépendants de a pendant que U; est développable
suivant les puissances de a.
364 CHAPITRE VII
On aura alors les équations
I d%?
08) {
*l+..2»=ej.
dt ' dt dw
dt dw " dt dt l
et ensuite
du; du,- d§?
• dt dw dw
Voici quelle est la forme de la fonction U/; les quantités 8* peu-
vent être regardées comme des fonctions connues de t et de w,
définies par les équations (18) et par l'équation (20) que j'écrirai
plus loin, pendant que les uL restent les fonctions inconnues.
Alors U* est une fonction développée suivant les puissances de w,
de e-^-1, de a et des ut. De plus, tout terme du qlème degré par
rapport aux ut est au moins du degré p(q — 1) par rapport à a.
En effet, les H; et par conséquent les a^U^sont développables sui-
vant les puissances des 9; et, par conséquent, des a*Q*et des ctPui.
Tout terme du qlème degré par rapport aux m sera donc divisible
par ct.Pl dans oc^U; et par o.p{1~{) dans U;.
Soit U; ce que devient Uj quand on annule a et les Ui, on aura
(20) C^-=[Un-
^9?
Je puis ensuite, en posant
Di=U/
puis
Vj = u; — Ui , v2 = u; -4- u2, v3 = u', — uk, v4 = u; ,
mettre les équations (19) sous Ja forme
I du\ du* xr du* dut, Tr
\ dt dw ' dt dw
(21) ^
f/M'i tf?«3 Tr <iW4 <^M4 Tr
— j- -h a w -= a zt4 = a V3, —7- -t- a w -3— = a V4.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 365
On voit alors que les V; ne contiennent que des termes du
deuxième degré au moins par rapport à w et aux m.
En effet, les 9; sont divisibles par w et se réduisent à w ou à o
quand on y supprime les termes de degré supérieur au premier
en w. Il en résulte d'abord que Qf est divisible par w~. D'autre
part, le second membre de l'équation (17) ne contiendra que des
termes du premier degré au moins par rapport à w et U[. Donc 0,
ne contient que des ternies du deuxième degré par rapport à w et
aux m. Il en résulte que les seuls termes du premier degré qui
peuvent subsister dans U(, LU, U3 et U4 se réduisent respective-
ment à iif, — M2, u5 et o.
D'ailleurs w -~~ est divisible par w- ; donc les Vt- ne contiennent
que des termes du deuxième degré au moins. c. q. f. d.
Des équations (21) on peut tirer les ut sous la forme de séries
développées suivant les puissances de w et de e-*v-< . En appliquant
à ces équations le même raisonnement qu'aux équations (î 4), je
vais démontrer que ces séries convergent quand \w\ <w0 et que
la convergence reste uniforme quelque petit que soit a.
Tl 1 a 1 , ■ • , dlli d% h '.;
11 en sera de même pour les séries qui représentent -,—-> —. — -,
1 x x dw dw1
Il résultera de là qu'on peut assigner une limite supérieure indé-
pendante de a, à ut, à -j-±, —r^i • • • > pourvu que \w\ <«V
Je montrerai ensuite plus loin, aux nos 116 et 117, que cela a
encore lieu pour toutes les valeurs positives de w.
Soit en effet $ une fonction développée suivant les puissances de
a, des m, de w et de e-^-1 et telle que l'on ait (pour i = 1, 2, 3, 4)
V; <C <t>(arg. \i\, «2, u3, w4, a, w, e±(-^~l).
Soit <£' ce que devient <E> quand on y remplace «t, w2, w3, il*
par u\, u'2, u'3, u'k.
Envisageons les équations suivantes
(iibis) u\ = w -4- 4>', u'% = <t>', u'à = u\ -t- <£', u'k = <ï>',
analogues aux équations (i5). Il est clair que ces équations admet-
tront une solution telle que u\, u'21 u'3, u'k soient développables
suivant les puissances de w, de a et de e±tsl~* et s'annulent avec w.
366 CHAPITRE VII.
Ces séries u\, u'.,, u'z, uk seront convergentes pourvu que \w\
ne dépasse pas une certaine limite que j'appellerai tv0. Comparons
maintenant les équations (21) et les fonctions ut, u2, u3, uA qui y
satisfont, avec les équations (21 bis) elles fonctions u\, u'%, u's, u,t
qui y satisfont.
Je me propose d'établir que
«;< z*j-(arg. w, e±tyJ^).
[Je fais remarquer que a ne figure pas parmi les arguments
par rapport auxquels est prise cette inégalité.)
En effet, soit u" et u" l'ensemble des termes de m; et de u\ qui
sont de degré n: au plus en w, supposons que l'on ait établi que
Je vais faire voir que
J'aurai alors établi par récurrence l'inégalité à démontrer.
Si l'on substitue dans V; et dans <ï>' à la place des ut et des u\
les développements de ces quantités suivant les puissances de w
et de e~^~\ ces fonctions V; et <E>' deviendront elles-mêmes déve-
loppables suivant les puissances de w et de e-fv/_).
Désignons encore par V" et $'" l'ensemble des termes de degré n
au plus en w.
Si alors u'-^u", on aura aussi
Soit alors
un terme de $'«+< et
A.iWn+iePt'/-i
le terme correspondant de Vf41 , on aura
|A;|<A.
Soient alors
Bnvn+let,t^i et B'iWn+1 ePi^f-i
les termes correspondants de ui et de u't .
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES.
Les équations (21) et (21 bis) nous donnent alors
3C7
B,=
At
p s/— '
B,
A,
p s/—
B4 =
P v — '
B,
B, -+- A,
P
s/'-
Coi
b; = b; = B't = a, b; = bi+a.
p v/—1
d'où
et par récurrence
>i;
B/|<b;-,
ur\<ut
Comme cette inégalité est prise par rapport aux arguments «>
et e^~'\ elle peut être différentiée tant par rapport à w que par
rapport à t, de sorte que l'on a
dut ^ rlu'j du, _ du'i d- u,- d2 u)
dt * dt ' dw " dw dw% dw%
Soit u'f la valeur de u\ pour t = 05 si ut<^. u'i} on aura pour les
valeurs positives de w
| m | < u'i° .
Mais u'/* est développable suivant les puissances de a : on peut
donc lui assigner une limite supérieure indépendante de a pour les
petites valeurs de a puisqu'il tend vers une limite finie quand a
tend vers o.
Il en est de même, en vertu des inégalités que nous venons
d'établir de \ui\.
On démontrerait de même qu'il en est encore ainsi des dérivées
du; I | du,-
dt
d\
d2 II;
dw*
C. Q. F. D.
368 CHAPITRE VII.
Réduction à la forme canonique.
113. Observons que les équations (i4) et de même les équa-
tions (21) peuvent se mettre sous la forme canonique.
En effet, si nous posons, comme au début du n° 110,
Xi= <pK0 -+-!;*> yi = ^i{t)-^-'riu
les équations canoniques du mouvement
dxt d¥
dyt _
d¥
dt dyi
dt
dxi
deviendront
diA _ d¥*
dr\i __
d¥*
dt dr. t
dt
'dit
F* étant défini de la manière suivante.
Quand, dans F, on remplace Xi et yi par rf/-+- ç/et ^-L-\- •/]/, cette
fonction F peut se développer suivant les puissances des ç et des r,,
les coefficients étant des fonctions périodiques de t. Soit alors F'
l'ensemble des termes de degré o et 1 par rapport aux \ et aux t\ ;
nous poserons
F* =F — F'.
Si nous désignons par ôç; et o't\i des accroissements virtuels
quelconques de \i et de t\i et par oF* l'accroissement correspon-
dant de F*, ces équations peuvent s'écrire
- ( d\i 07) i — dt\i llj ) = 8F* dt.
Que devient cette équation quand on prend pour variables
nouvelles les 9/?
Adoptant une notation analogue à celle du n° 70 , nous poserons
eu, u') = 2(S/t;— sit,)
et nous définirons de même (U, U"), (U', U"), .... Le n° 70. nous
apprend que toutes ces quantités sont nulles, à l'exception de
(U, U') et(U", Uw) qui sont des constantes. Ces constantes doivent
SOLUTIONS ASYMPTOÏXQUES. 36g
être divisibles par a; mais elles peuvent être d'ailleurs quel-
conques, puisque S,, T\-, S;, T'z-, ... ne sont déterminés qu'à un
facteur constant près. Nous pourrons donc poser
(U,-U')=eU*, U"') = cc.
Si Ton observe que, d'autre part,
d\i = 0, dst -+- o2 ds't -4- 03 rfs; -+- 04 ds'- -+- S/ 1/0! + s; û?os h- s"ûJô3 -+- s™ do4
0?; = S; 80! -f- S'j Q02 -+• S} O03 -+- S'/ 864, ....
On conclura que
a(^0! 66, — c/02 80!-h ^63 80,,. _ fl?64 o03 ) = (oF* -4- §Q)dt,
8ù désignant une expression homogène et linéaire tant par rapport
aux 9/ que par rapport aux oQ,; les coefficients de cette fonction
bilinéaire sont d'ailleurs des fonctions périodiques de t.
Je dis que 80 est une différentielle exacte et, en effet, les équa-
tions (i4) nous donnent
<*(rf8, o02 — d().2 80! -h d%z o04 — d04 o03) = à«( oG -+- oG')dt
où 3G est la différentielle exacte d'une fonction
G = 010,-f-M
et où
3G' = 0! O02 — 02 O0J -+- 03 O04 — 04 O03.
Je dis que ôF* -+- où = a2(ôG -h oG;) est une différentielle
exacte; il suffit, pour s'en convaincre, d'observer que, dans cette
expression, les termes du premier degré par rapport aux 0; se
réduisant à SG sont une différentielle exacte et qu'il doit en être
de même de ceux dont le degré est supérieiir à i , puisque oF* est
une différentielle exacte et que où ne contient que des termes du
premier degré.
Nous pouvons donc poser
oF*-ho£> = a2o<ï>,
où
* = G+ -",
a2
H. P. - I. 24
370 CHAPITRE VII.
F'' désignant l'ensemble des ternies de F qui sont de degré supé-
rieur au deuxième par rapport aux £; et aux r,/.
Nous po avons donc écrire
d6, _ rf* db, _ d4>
~dt~*Wi dt a dùx '
Si nous nous rappelons que les 6 dépendent de t, non pas seule-
ment directement, mais encore par l'intermédiaire de w, nous
écrirons ces équations sous la forme
«r/ô, dbi d<5> A?6, d&, d<S>
(' 1 4 bis ) —, l-aw ~1— = a. — - , —=- H- a cp -=— = — a ~^- ,
4 ; dt dw dô2 rf/ rfw «61
auxquelles il faudrait adjoindre deux équations analogues que l'on
déduirait des premières en changeant 9, et (L en 93 et, 04.
Ce sont là les équations (i4) mises sous la forme canonique.
Il s'agit d'en faire autant pour les équations (21).
Si, dans $, on remplace les 9/ par leurs valeurs (17), cette fonc-
tion devient développable suivant les puissances croissantes de a
et des m\ si ensuite nous désignons par v.-P<t>' l'ensemble des
termes du degré ip au moins par rapport à a, nos équations
deviennent
du } diii d<ï>' du, du*. d<$>'
(21 bis) —, h a w —j— = a - — , — — 4- a w —j— = — a — —
' dt dw du» dt dw dut
avec deux autres équations analogues.
Ce sont là les équations (21) ramenées à la forme canonique.
Forme des fonctions V,.
114. Considérons la fonction
et remplaçons-j Xi par
(22) xfA-ax} -+- cc^x1-h...-^-xP+iu;^+l-h a/>+<(\-,
et y,- par
( 22 bis ) m t -t- yj -h v.y\ -+- a"- y] -+-...-+- aPyf -+- xt> v,.
SOLUTIONS AS Y M PTOTIQUES. 371
Les lettres
(23)
1 5 P-M
U l 1 **■• l J " ' " ) U l 1
y!, yl, •••> jf
ont la même signification que dans le n° 108. La seule différence
est que nous n'avons ici que 2 degrés de liberté et que le para-
mètre par rapport auquel nous développons et qui joue le rôle
de p. est ici égal à a-; les quantités (23) sont donc des fonctions
connues de v et de w. Quant à o>P+i e; et clPv'^ ce sont des termes
complémentaires quelconques. Je me propose de rechercher à
quelle condition F est développable suivant les puissances de a,
des vt et des v't.
Posons pour abréger
axj -+- a2 xf -T-. . . -+- aP+l xp+1 -+- OLP+lvt = x\,
ccyj -+- aïy\ -»-...+ aPjrf -4- aP+i v\ = y\.
La condition nécessaire et suffisante pour que
F (a:? -t- x'u riit-^yl -j-y'i)
soit développable suivant les puissances croissantes des x't et
des y\ et, par conséquent, suivant celles de a, des vi et des (/•,
sera évidemment que le point
xt=x\, yt=ntt+-y\
ne soit pas un point singulier pour F.
Or x\ et ni sont des constantes; \e% y\ sont des fonctions de w
définies par les équations (8) du n° 108. Mais il arrivera, dans la
plupart des applications, que, si l'on donne à x\ et à ni les valeurs
constantes qui correspondent à une solution périodique, F restera
holomorphe quelles que soient les valeurs réelles attribuées auxy".
Prenons, par exemple, le problème du n° 9 et supposons que
.r, — L, x2 = G définissent la forme de l'ellipse décrite par la
masse infiniment petite, pendant que yK = l, y2 = g — t définis-
sent la position du périhélie de cette ellipse et celle de la masse
sur son orbite.
Pour que F cessât d'être holomorphe, il faudrait que cette
masse infiniment petite rencontrât une des deux autres masses;
3J2 CHAP1TUE VII.
or, si l'ellipse ne coupe pas la circonférence décrite par la seconde
masse, comme il arrivera dans presque toutes les applications,
cette rencontre ne pourra jamais se produire quelles que soient
les valeurs réelles attribuées à / et à g — t.
Il en sera encore de même si nous prenons un plus grand
nombre de degrés de liberté et si nous étudions le Problème des
trois Corps dans toute sa généralité.
Alors les variables x-t définissent la forme des ellipses et l'incli-
naison mutuelle de leurs plans, les variables yi définissent la posi-
tion des nœuds, des périhélies et des masses elles-mêmes. Il arri-
vera alors, dans la plupart des cas, que, si l'on donne aux variables
Xi les valeurs x\ qui correspondent à une solution périodique et
à l'hypothèse limite jj. = o, ces deux ellipses ne pourront se couper
de quelque manière qu'on les tourne dans leur plan. La fonction F
ne pourra donc cesser d'être holomorphe quelles que soient les
valeurs réelles attribuées auxjK;.
Nous sommes ainsi conduit à supposer que, pour Xi= x°, F est
holomorphe pour toutes les valeurs réelles des y;. Les cas où cela
n'aurait pas lieu n'ont pas d'importance au point de vue des appli-
cations. C'est d'ailleurs l'hypothèse que nous avons toujours faite
jusqu'ici.
Si alors on remplace dans F les xL et les yt par les expres-
sions (22), F peut se développer suivant les puissances de a, de Vi
et de Pj-, et ce développement, dont les coefficients sont des fonc-
tions de t et de w, reste convergent pour toutes les valeurs de t et
de w. Les rayons de convergence tant par rapport à a qu'aux p,-
et aux v't sont des fonctions continues de t et de w qui ne s'annu-
lent pour aucune valeur réelle de ces variables.
Si l'on observe que les Xi, les Q;, les il;, les £,-, les Vi, . . . sont
liés entre eux par les relations
Xi = <pz-(*) -+- a.Q, yt = tyi(t) -+- -fil-
et par les relations (i3 bis), (17) et (22), on conclura que F et,
par conséquent, <î>' sont développables suivant les puissances de
y. et des ut, que les coefficients du développement et les rayons de
convergence sont des fonctions continues de t et de w et que ces
rayons de convergence ne s'annulent pour aucune valeur réelle
de t et de w.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 373
De ce fait, et de ce que nous savons déjà au sujet des fonc-
tions V; (qui ne sont autre chose que les dérivées de <E>'), nous
pouvons conclure ce qui suit :
On peut trouver deux nombres réels et positifs M et (3, indé-
pendants de t et de w assez grands pour que l'on ait (en posant,
pour abréger, s = uK -f- u2 -+- u% + Ur>)
MaPs2
V;<M«'2 + M(W+ ô Q—^~ (arga> UU «2, «3, Uk),
i — pa — pa/J s
pour toutes les valeurs réelles de t et pour toutes les valeurs de w
comprises entre o et une limite supérieure quelconque W. Cela
aura lieu quelque grand que soit W; mais les nombres M et (3
devront être choisis d'autant plus grands que W sera lui-même
plus grand.
Lemme fondamental.
115. Etablissons maintenant le lemme suivant :
Soient <p(#, t, w)., <?'(x, t, w) deux fonctions de x, t et w qui
soient développables suivant les puissances de x et telles que l'on
ait pour toutes les valeurs de t et de w que l'on a à considérer
<q << cp' (argx).
Considérons les deux équations suivantes
. . dx dx
K ' dt dw ' v ' '
et
. , . N dx' dx' ,, ,
(i bis) — , h a.w — — — o (x , t, w).
dt dw ' '
Considérons une solution particulière de chacune de ces deux
équations, choisie de telle sorte que, pour w = wa (iv0 étant une
valeur positive quelconque de tv), on ait
\x\ <C x'.
374 CHAPITRE VII.
Je dis que, pour toutes les valeurs de w plus grandes que tv0, on
aura encore
(2) • \x\ < x'.
Changeons de variables en posant
1 ,
t = - logtp -+• T.
a
On aura alors, en représentant par des à ronds les dérivées par-
tielles prises par rapport aux vai^iables t. et w
dx dx 1 dx
dw dw a. w dt
Nos équations deviendront donc
dx
dx'
a w -. — = cp , a w - — = cd ,
dw ' ' dw ' '
si pour un certain système de valeurs des variables
l'inégalité (2) est satisfaite; on aura également
dx
dw
<
dx'
dw '
de sorte que l'inégalité (2) sera encore satisfaite pour
w = w\-\- dw, T = Xi,
puisque l'on aura
et, par conséquent,
dx
\x\ <x'
dx
dw
(h
dx .
-■ — dw
dw
x -+- — dw
dw
< #
dx
dw
dw
dx ,
-.— dw.
dw
Il suffit donc qu'elle le soit encore quand on a
W = Wq, T = Ti
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 375
pour qu'elle le soit quand on a
Mais nous avons supposé qu'elles le sont, quel que soit t et, par
conséquent t, pour w = w0 ; elles le seront donc encore, quel que
soit t et, par conséquent t, pour w > «V c- Q- F- D-
On démontrerait absolument de la même manière un lemme un
peu plus général :
Soient cp,, o2, . . ., cprt, cp', , cp',, . . ., ®'n des fonctions de a?,,
x-2, . . ., irn, £ et (*>, développables suivant les puissances des x et
telles que l'on ait pour toutes les valeurs considérées de t et de w
cp1<œ'1, cp2<cp'2, ..., o„<cp;i (arga?!, a?2, .. ., xn).
Envisageons les équations
dxi dxi
( 3 ) —j- +SW -j— = 'f/(a?i, a?2, • • • , xn, t, w)
et
cl £ * £/«£* ■
(36iS) ~d~t~^a'W~dw= ^'^1' ,2''2' ••" a"/" *' "° (1 = 1,2,..., »■).
Supposons que l'on ait, quel que soit / pour w = ir0,
c<?/« aw/*# /f'e« quel que soit t pour w > <v0.
Faisons maintenant des hypothèses plus particulières au sujet
des fonctions cp; et o't.
Supposons :
i° Que ces fonctions sont périodiques par rapport à t et de
période 2 7i;
à0 Que pour les petites valeurs de w, elles sont développables
suivant les puissances croissantes de w ; cela peut d'ailleurs ne pas
avoir lieu pour toutes les valeurs considérées de w : il suffit qu'il
en soit ainsi pour les petites valeurs de cette variable;
3° Que ces fonctions sont développables suivant les puissances
376 CHAPITRE VII.
entières du paramètre a et sont divisibles par a : on doit d'ailleurs
avoir
<?i< ?'/ (arga?i, a?2,' . . ., a?/i, a);
4° Que si l'on appelle cp" et cp^° ce que deviennent co,-et cp^- quand
on y annule tous les .2*, ces quantités 3" et co^0 sont divisibles parw2.
Si toutes ces livpothèses sont réalisées, les théories des numéros
précédents nous font savoir qu'il existe des solutions particulières
des équations (3) et (3 bis) de la forme suivante
(4)
xi = A/i2 <ï'2 4- A/)3 w'6
x't— A'/;, (v2-h A',-;3(p3
les A,-jH et les Kt n étant des fonctions de t et de a, périodiques
par rapport à t et développables suivant les puissances croissantes
de a.
Les équations (3) [ou (3 bis) qui sont de même forme] peuvent
en effet se ramener à la forme des équations (2) du n° 104.
Reprenons, en effet, ces équations (2) du n° 104, elles s'écrivent
oi "
les E;, étant développables suivant les puissances des \i et d'un
paramètre très petit, sont de plus des fonctions de t '. elles s'an-
nulent avec les £,-.
Les \t dépendent de t non seulement directement, mais par l'in-
termédiaire des exponentielles
Aye^t, A2.ea»', ..., k„e*»t.
Ici nous supposons que tous les coefficients A{, A2, . . ., A/2 sont
nuls à l'exception de l'un d'entre eux; nous n'aurons donc à nous
occuper que d'une seule exponentielle w = Aeaf. Les ^dépendront
alors de t d'abord directement, puis par l'intermédiaire de w. Si
donc nous représentons les dérivées partielles par des d et les
dérivées totales par des d, il viendra
dit d\t d\t
-r- = -f- -f- a w ~r~ 1
at al dw
SOLUTIONS ASYMl'TOTIQUES. 077
et nos équations deviendront
,n d\t dit _,
(5) -l_atv =ia/.
a£ dw
La seule différence de forme entre les équations (3) et les équa-
tions (5), c'est alors que les seconds membres des équations (3)
dépendent de w et ne s'annulent pas pour
X\ = 372 = • - • = 3T« = o.
Mais il est aisé de faire disparaître cette différence de forme. Il
suffit pour cela d'adjoindre aux équations (3) l'équation suivante
O^/j+l UX n-\- i
dt dw
qui admet pour solution xn+K = w, et de remplacer w par xn+{
dans les fonctions ©;. Alors ces fonctions ®t ne contiennent plus w
et s'annulent pour
xi = x2 = . . = a?,n_i = o.
Nous pouvons donc appliquer aux équations (3) et (3 bis) les
résultats du n° 104- et conclure que ces équations admettent des
solutions de la forme (4)-
Le calcul des coefficients Aj 2, Az-)3, ... se fait très facilement
par récurrence en appliquant les procédés du n° 104.
Supposons donc que l'on trouve ainsi
|A.*lS|< a.;-j2
et cela quel que soit t.
Nous en conclurons que
lim
— - < lim — (pour w = o)
W'z\ (V2
et, par conséquent, qu'on peut trouver une valeur w0 de w assez
petite pour que l'on ait
pour toutes les valeurs réelles de t et pour toutes les valeurs de w
plus petites que w0 et plus grandes que o.
378 CHAPITRE VII.
On aura alors, en vertu du lemme démontré plus haut,
| OCi I < x'i
pour toutes les valeurs réelles de t et pour toutes les valeurs posi-
tives de w.
Analogie des séries du n° 108 avec celle de Stirling.
116. Appliquons le lemme précédent aux équations (21) que
nous écrirons
du; dlli rT,
D'après ce que nous avons vu à la fin du n° 114, nous pouvons
trouver deux nombres positifs M et S tels que, pour toutes les
valeurs réelles de t et pour toutes les valeurs de w comprises entre
o et W (et cela restera vrai quelque grand que soit W), on ait
MaP s-
U^fc+M^ + Mw-i n â (arg«> "ij u2, u%, «*)>
1 — pa — ■ fiy./J s
S = Ui -+- K2 -H «3 -t- «4.
Quant à l'indice k de Uk, il est égal à i pour i = 1 ou 2 et à 4 pour
î = a ou 3. Posons alors
M aP s2
mz- + Mh'2+M(W 0 71 = <ï>(iv, if1} a2, a3, i*4)
1 -+- pa — paPs
et comparons aux équations (21) les équations
, ■ s dll'i du';
Parmi les solutions particulières des équations (21) et (21 bis),
nous choisirons celles qui sont divisibles par w~ (ce sont bien
celles-là que nous avons appelées plus haut ui).
Il est clair que nous pourrons toujours prendre M assez grand
pour que
I,. Ui I ^ ,• u)
I li m — < lim — ; •
SOLUTIONS ASYMPTOT IQUES. 379
Nous en conclurons alors que
pour
o < w < W .
Cherchons maintenant à intégrer les équations (21 bis). J'observe
d'abord que, <D ne dépendant pas de t, les ut n'en dépendront pas
non plus et qu'on aura
, s'
U, = lt9 — U* = Ul = — 5
1 - d * 4
*' s' tvt . iu ' MaPs'*
dw 4 1 — p<y — paA'*2
Celte dernière équation admet une intégrale
s' ' -■= cp( w, a)
développable suivant les puissances de w et de a, et divisible
par w2; quand a tend vers o, s' tend manifestement vers l'intégrale
de l'équation
dw 4
Cette équation linéaire s'intègre très aisément, on trouve
1 f> w 3
lims' = M w'*eMw t e-Mww'*dw (pour a = 0).
De cette formule, je ne veux retenir qu'une chose, c'est que, si
o < w < W,
s', et, par conséquent, ux, u2, u3 et uA tendent vers une limite finie
quand a tend vers o.
Il résulte de là que la série
0? -+-a8j + «2 02 + _
représente la fonction 9/ asymptotiquement (c'est-à-dire à la façon
de la série de Stirlijng) ou, en d'autres termes, que l'expression
6,. __ e? - ae* _ gae?_ ...— qp-ier1
38o CHAPITRE VII.
tend vers o avec a. En effet, cette expression est égale à
et nous venons de voir que 9f + m reste fini quand a tend vers o.
dut
dw
117. Mais ce n'est pas tout; je dis que -~ reste fini quand
tend vers o.
Nous avons en effet
d / dut
dt \ dw
d / dut\ dui\ v^ d\J; diik d\Jf
rf£ a«i. atv ace
dw \ dw J \ dw
j— - et -j— î sont des fonctions de £, de cv,de a et des «z-; mais, d'après
aujc dw 7 ' ' i
ce que nous venons de voir, nous pouvons assigner aux m des
limites supérieures; nous pourrons donc en assigner également
dU'i dU'j o i h •
aux — — et aux -=—• supposons, par exemple, que 1 on ait
du/c
dU'j I
du/c
A,
^~\<B (Poutw<W),
dw
, dut
A et B étant deux nombres positifs.
D'autre part, nous savons qu'on peut assigner une limite à .
pour w = wK , si w, est inférieur à la quantité que nous avons
appelée w0 à la fin du n° 112.
Supposons, par exemple, que l'on ait
du;
dw
u0 pour w = w>i,
u'0 étant un nombre positif. Soit ensuite u' une fonction définie
comme il suit
du' du'
dt dw v
pour
W = W\.
On aura manifestement
dut
dw
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES. 38l
Or on voit sans peine que u' ne dépend que de w et satisfait à
l'équation
du' , „
w ~j- = i*'(4A -+- W)-i-B.
dw ' '
Donc u' est fini; donc -^ reste finie quand a tend verso. Donc on
dw *
a asymptotiq aement (en entendant ce mot au même sens que plus
haut)
dht = rfB? i ^6? i , dBf
dw dw "^ dw ~r~ dw
On démontrerait de même que l'on a asymptotiquement
dQj _ rfe? ^6? 2 r/0?
<r/? ~~ ^ ~dt ~dt
d^L #6,° rfse/ d^Qf
-y~^ = , „ -1- « — ; — r -f- a2 — ; h . . .'.
aw2 aip2 «iv2 <r/w>2
Voici donc la conclusion finale à laquelle nous parvenons :
Les séries
x°i -+- /^a?* -+- fia?? h- . . . , re,- f + j? -+- /wi H- f*r! -+-•■■
définies dans ce paragraphe sont divergentes, mais elles jouissent
de la même propriété que la série de Stirling, de telle sorte que
l'on a asymptotiquement
&i = ar?H- y]XXï-\- [xxf -+■...,
fi =n;t —yï -+- Jpy\ -+. ixyf H- . . . .
De plus, si D est un signe quelconque de différentiation, c'est-à-dire
si l'on pose
Df=_ dM^-^kf
dt^o dw^1 dw^- . . . dw)*
on aura encore asymptotiquement
V)xt = Da?° -+- y/fj. Dxj -+- jj. Dxf -+-...,
En ce qui concerne l'étude des séries analogues à celles de Stirlikg,
382 CHAPITRE VII. — SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES.
je renverrai au § 1 d'un Mémoire que j'ai publié dans les Acta
mathematica (t. VIII, p. 290).
Il est clair d'ailleurs que les mêmes raisonnements subsisteraient
quand on aurait plus de 2 degrés de liberté et, par conséquent
n — 1 variables w,, w2, . . . , w„_, au lieu d'une seule.
FIN DU TOME PREMIER.
TABLE DES MATIERES
DU TOME PREMIER.
Pages.
Introduction
CHAPITRE I.
GÉNÉRALITÉS ET MÉTHODE DE JACOBI.
Généralités 7
Exemples d'équations canoniques 9
Premier théorème de Jacobi ' °
Deuxième théorème de Jacobi ; changements de variables i5
Changements de variables remarquables io
Mouvement képlérien l9
Cas particulier du Problème des trois Corps 22
Emploi des variables képlériennes 24
Cas général du Px-oblème des trois Corps 26
Problème général de la Dynamique 32
Réduction des équations canoniques 3.3
Réduction du Problème des trois Corps 38
Forme de la fonction perturbatrice 4°
Relations invariantes -P
CHAPITRE II.
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES.
Définitions et lemmes divers 4^
Théorème de Cauchy 5i
Extension du théorème de Cauchy 58
Applications au Problème des trois Corps 61
Emploi des séries trigonométriques ^3
Fonctions implicites 68
Points singuliers algébriques 7°
Élimination 71
Théorème sur les maxima 74
Nouvelles définitions 77
384 TABLE DES MATIÈRES.
CHAPITRE III.
SOLUTIONS PÉRIODIQUES.
Pages.
Solutions périodiques 79
Cas où le temps n'entre pas explicitement clans les équations 89
Application au Problème des trois Corps çp
Solutions de la première sorte 97
Recherches de M. Hill sur la Lune io4
Application au problème général de la Dynamique 109
Cas où le hessien est nul 117
Calcul direct des séries 1 20
Démonstration directe de la convergence 128
Examen d'un important cas d'exception i33
Solution de la deuxième sorte i.3g
Solution de la troisième sorte 1 44
Applications des solutions périodiques i5a
Satellites de Jupiter i54
Solutions périodiques dans le voisinage d'une position d'équilibre i56
CHAPITRE IV.
EXPOSANTS CARACTÉRISTIQUES.
Équations aux variations 162
Application à la théorie de la Lune 164
Équations aux variations de la Dynamique 166
Application de la théorie des substitutions linéaires 172
Définition des exposants caractéristiques 17^
Équation qui définit ces exposants 17S
Cas où le temps n'entre pas explicitement 179
Nouvel énoncé du théorème des n0B 37 et 38 180
Cas où les équations admettent des intégrales uniformes 184
Cas des équations de la Dynamique 192
Changements de variables 198
Développement des exposants. — Calcul des premiers termes 201
Application au Problème des trois Corps 217
Calcul complet des exposants caractéristiques 218
Solutions dégénérescentes 228
CHAPITRE V.
NON-EXISTENCE DES INTÉGRALES UNIFORMES.
Non-existence des intégrales uniformes a33
Cas où les B s'annulent 2/|0
Cas où le hessien est nul 245
TABLE DES MATIÈRES. 385
Pages
Application au Problème des trois Corps 25o
Problèmes de Dynamique où il existe une intégrale uniforme a54
Intégrales non holomorphes- en \i 239
Discussion des expressions ( i4 ) •. 2^x
CHAPITRE VI.
DÉVELOPPEMENT APPROCHÉ DE LA FONCTION PERTURBATRICE.
Énoncé du problème .• • ■ • 2^9
Digression sur une propriété de la fonction perturbatrice 272
Principes de la méthode de M. Darboux 278
Extension aux fonctions de plusieurs variables 280
Recherche des points singuliers 285
Discussion • 293
Discussion dans le cas général 3o5
Application de la méthode de M. Darboux 3 14
Application à l'Astronomie 325
Application à la démonstration de la non-existence des intégrales uniformes. .325
CHAPITRE VII.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES.
Solutions asymptotiques 335
Convergence des séries 338
Solutions asymptotiques des équations de la Dynamique 344
Développement de ces solutions selon les puissances de y/jl 345
Divergence des séries du n° 108 35o
Démonstration nouvelle de la proposition du n° 108 353
Transformation des équations 362
Réduction à la forme canonique < 368
Forme des fonctions V; 3^0
Lemme fondamental 373
Analogie des séries du n° 108 avec celle de Stirling 378
FIN DE LA TABLE DES MATIERES DU TOME PREMIER.
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». Le Tome IL qui a paru récemment, traite de deux sujets principaux : la figure
des corps célestes et leur mouvement de rotation. L'Auteur a exposé complète-
ment les travaux classiques,de Clairaut et de Laplace, et a fait une étude détaillée
de tous les travaux les plus récents. Le lecteur sera ainsi mis au courant des der-
niers progrès de la théorie. Pour les mouvements de rotation, on a adopté la
méthode de la variation des constantes arbitraires qui permet d'embrasser dans
une même analyse les deux problèmes principaux de la Mécanique céleste et d'é-
tablir entre eux des analogies intéressantes.
Le Tome III est sous presse, et l'année 1892 verra se terminer ce grand travail,
qui, suivant l'expression d'un illustre savant, est « un monument élevé à la
Mécanique céleste ».
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