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Full text of "Les origines de la France contemporaine"

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LES ORIGINES DE 
LA FRANCE CONTEMPORAINE 

PAR 

H. A. TAINE 



EXTRACTS WITH ANNOTATIONS AND 
BIOGRAPHICAL SKETCH 



BY 

J. F. LOUIS RASCHEN 

PROFESSOR IN LAFAYETTE COLLEGE 



NEW YORK :• CINCINNATI •:• CHICAGO 

AMERICAN BOOK COMPANY 










Copyright, 1911, by 

J. F. Louis Raschen 

Entered at Stationers' Hall, London 



ORIGINES DE LA FRANCE 
E-P 6 



INTRODUCTION 



The raison d'être of this text is the recommendation of Taine's 
Les Origines de la France Contemporaine, in sclected portions, by 
the Modem Language Association of America. 

Renan excepted, Taine has probably had the widcst circle of 
disciples among the writers of France since the period of Roman- 
ticism. This is due to his probity and, chiefly, to his new, striking, 
and inspiring ideas which he had the gift to set forth in so brilliant 
and lucid a style. As the work of his riper years, the Origines 
enjoys the distinction of being not only of historical merit but aiso 
of high literary worth, besides exhibiting the results of profound 
psychological study. It is on thèse grounds that the text should 
prove of ihterest and value to American students, either as an 
introduction to French history, or as a stimulus to the finer appré- 
ciation of classical French literature. If the book proves a help in 
thèse directions it has not failed in its purpose. 

The sélections presented hère comprise, in their order, the most 
interesting chapters treated by their author. For the proper 
understanding of the historical and political références and other 
facts or names mentioned in the text, the explanatory notes and 
the chronological table will be helpful. Grammatical peculiarities 
and idioms hâve been referred to in the vocabulary. 

At this place I take the opportunity to thank my esteemed col- 
league, M. G. Reybaz, for his kind assistance in preparing the 
manuscript and for reading the proof sheets. 

J. F. Louis Raschen. 



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LES ORIGINES DE 
LA FRANCE CONTEMPORAINE 



PAR 

H. A. TAINE 



EXTRACTS WITH ANNOTATIONS AND 
BIOGRAPHICAL SKETCH 



BY 

J. F. LOUIS RASCHEN 

PROFESSOR IN LAFAYETTE COLLEGE 



NEW YORK :• CINCINNATI :. CHICAGO 

AMERICAN BOOK COMPANY 










Copyright, 1911, by 

J. F. Louis Raschen 

Entered at Stationers' Hall, London 



ORIGINES DE LA FRANCE 
e-p 6 



INTRODUCTION 



The raison d'être of this text is the recommendation of Taine's 
Les Origines de la France Contemporaine, in selected portions, by 
the Modem Language Association of America. 

Renan excepted, Taine has probably had the widest circle of 
disciples among the writers of France since the period of Roman- 
ticism. This is due to his probity and, chiefly, to his new, striking, 
and inspiring ideas which he had the gift to set forth in so brilliant 
and lucid a style. As the work of his riper years, the Origines 
enjoys the distinction of being not only of historical merit but also 
of high literary worth, besides exhibiting the results of profound 
psychological study. It is on thèse grounds that the text should 
prove of ihterest and value to American students, either as an 
introduction to French history, or as a stimulus to the finer appré- 
ciation of classical French literature. If the book proves a help in 
thèse directions it has not failed in its purpose. 

The sélections presented hère comprise, in their order, the most 
interesting chapters treated by their author. For the proper 
understanding of the historical and political références and other 
facts or names mentioned in the text, the explanatory notes and 
the chronological table will be helpful. Grammatical peculiarities 
and idioms hâve been referred to in the vocabulary. 

At this place I take the opportunity to thank my esteemed col- 
league, M. G. Reybaz, for his kind assistance in preparing the 
manuscript and for reading the proof sheets. 

J. F. Louis Raschen. 



BIOGRAPHICAL SKETCH 



HippoljTte Adolphe Taine, bom April ai, 1828, at Vouzieis, 
Antennes, was the son of a hamster. His father, anxious to hâve 
his son educated, instructed him in the éléments of Latin, while 
an uncle who had spent some time in America undertook to teach * 
■ the boy Engiish. But the father died early, leaving the boy and 
his two older sisters to the care of the mother. The small family 
moved to Paris in 1842 where young Taine entered a boarding 
school, but was subsequently sent to the Collège de Bourbon. 
His brilliant talents made him ezcel and during his last two years 
there (1847-48), he carried off the honors in Rhetoric and Philos- 
ophy. Because of this he became eligible to the École Nonnale, 
the great training school of future teachers for the higher schools 
of France. The intellectual atmosphère that prevailed there 
proved to be a most powerful reagent for inquiring minds among 
whom Taine soon came to be the leader. Hère he began those 
processes of abstraction which hâve made him one of the keenest 
minds of the âge. He attributes the secret of his success to the 
power of concentration, and to the habit of making an abstract of 
everything he read. His formula was: "Read every book of 
importance, pen in hand; reduce eight chapters of your author to 
eight pages; condense thèse into eight Unes; better still, if you can, 
sum up your information in eight words!" It is readily scen 
how he, by this method, was able to master in a few days what his 
fellows could only master in weeks. This gain in time aflForded 
him much opportunity for additional theological and philosoph- 
icai studies among which were the Fathers, Descartes, Hegel, and 
Condillac. Thus he acquired a vast store of knowledge which, 
with his rhetorical ability, made him a dangerous opponent in 



6 Origines de la France Contemporaine 

debate. He loved knowledge not for its uses but for itself, and 
under the libérai régime of the École Normale, where freedom of 
thought and of speech prevailed, he soon developed ideas too 
libéral for staid orthodoxy. The Minister of Public Education 
scented rank materialism in the young scholar, and he promptly 
refused him an appointment when he left the institution in 185 1. 
The combined efforts of Guizot and Saint-Marc Girardin, how- 
ever, placed him in a modest position. When he requested that 
the appointment be somewhere in the North of France so that he 
might be near his mother, the minister answered by sendlng him 
to Toulon in the south. After four months he was transferred to 
Nevers, to occupy the chair of Philosophy, înddentally "to wear 
off his heretical notions.'* The proclamation of the constitution 
of the Second Empire under Louis Napoléon was just impending 
(Jan. 18, 1852) and the rector at Nevers had prepared an address 
of felidtation to the new monarch. This circulated among the 
faculty for their signatures. Taine, for political reasons, refused 
to sign. In conséquence he was removed, four months later, to 
Poitiers where new troubles were in store for him. After his 
arrivai he was requested to write a panegyric in French or Latin 
verse to the bishop of that city. His refusai to do this added 
bittemess to the suspicion with which he was being regarded. 
The govemment even sent a note threatening him with expulsion. 
Probably to bring matters to a crisis, the govemment appointed 
him, shortly after the incident at Poitiers, to an inferior position 
in a primary school at Besançon. Nothing further was needed to 
show what attitude his superiors assumed toward him a&d he 
promptly resigned his govemment position. He had scarcely 
entered upon his duties as a professor in a noted private school in 
Paris, where his famé had preceded him but where his enemies 
also followed him, when he was forced to resign. Such învidious 
hounding led him to abandon teaching for a while and he devoted 
himself to further studies at the Sorbonne. The three years 
spent there in the company of kindred minds were among the hap-' 
piest of his life. 



Origines de la France Contemporaine 7 

Taine finished the studies for his doctorate in 1853, and he 
sent out his thesis on La Fontaine and his Fables in which he had 
worked out his contentions on those three prindples which char- 
acterize his investigations, viz., ail historical facts are explicable 
from drcumstance, race and epoch. This work was followed by 
an essay on Titus Livius, which was awarded a prize, also by a 
philosophical discussion of the Eclectic Philosophers which is 
included in his French Philosophers of the Nineteenth Century. 
Further critical studies followed and in 1858 he wrote essays on 
Macaulay, Thackeray and Dickens, to which, six years later, he 
added excellent critidsms on Balzac, Racine, Jefferson, Marcus 
Aurelius and others. 

In 1863, the position of examiner in German in the Militaiy 
Academy of St. Cyr was offered to him. That same year appeared 
the ôrst three volumes of his famous history of English Literature, 
the fourth volume of which followed a year later. The history is 
realiy a séries of monographs and Is, perhaps, one of the most 
interesting works on that subject written by a foreigner. When 
it was offered to the French Acàdemy it was condemned as heret- 
ical on the ground that it denied the freedom of the will, and 
because it had commended the Book of Common Frayer. To the 
crédit of the same body be it said that they honored themselves in 
1878 by electing Taine to membership in the place of Louis Léo- 
nard de Loménie. 

. The high critical faculty of Taine was beîng recognized and the 
École des Beaux-Arts, in 1864, secuied him for the professorship 
of Aesthetics. The incumbent was required to lecture on Art, 
its Philosophy and its Ideals. It is obvions that this would take 
one far afield in the province of art. Taine's studies in Greek 
and Roman, Italian and Dutch art exhibit the versatility of his 
genius. 

For a considérable time his literary labors were interrupted by 
a nervous breakdown which requiied him to seek absolute rest. 
In 1867 we hear from him again in his Notes sur Paris, ou Vie et 
Opinions de Fréd, Thomas Craindorge, The year followîng the 



8 Origines de la France Contemporaine 

appeaiance of this work he married the daughter of a wealthy 
merchant of Paris, Denuelie, and subsequentiy traveled exten- 
sively in Germany, with the philosophy and literature of which he 
had kept in touch. During a visit to England, in 1872, he de- 
livered an address at Oxford which biought him an honoraiy de- 
gree. The impressions received during that visit are ezcellently 
given in his Notes sur V Angleterre, 

Taine's magnum opus, on which he labored during the last 
twenty years of his lif e, is Les Origines de la France contemporaine, 
It is divided into three sections: L'Ancien Régime, La Révolu- 
tion, and Le Régime Moderne. The last section was not finished 
when he died in 1893 ^^^ ^^ ^^ brought to a conclusion by the 
eminent historian A. Sorel. The work is only "the logical resuit 
of the researches to which this passionate investigator has devoted 
himself from his youth.'' With it begins that period of Taine's 
activity that might well be styled ''sociological" (1870-1893), 
having been preceded by one that was literary and historical 
(1853-63), and one that was aesthetic (1864-1870). Like ail great 
minds he had grown towards the end into a wider conception of 
things, a modification which has been excellently stated by M. 
Laborde-Milaà: "Suivant une courbe inattendue mais nette, 
Taine a refait, avec moins d'angoisse apparente, le chemin de 
Biaise Pascal; parti de la raison pure il a dû compter avec la raison 
pratique; parti à la recherche du relatif, il s'est acheminé insen- 
siblement vers l'absolu; occupé d'abord exclusivement du Vrai, 
H a fini par se préoccuper du Beau et du Bien, élevant peu à peu 
son regard vers la Notion Suprême qui lui eût permis de les unir 
tous trois." 

Because he was controUed by his three gênerai ideas, "Le 
milieu, la race, le moment," from which he endeavored to explain 
every historical fact, Taine has been charged with insincerity. 
Nothing could be more unjust and the fine critic Emile Faguet has 
conclusively shown that the controlling facuity of Taine was pxo- 
bity, and that he hated sham and lying of every sort. If it appears 
as thougfa he had sought out and quoted typical and striking ezam- 



Origines de la France Contemporaine 9 

pies to piove his contentions ak>ng thèse three prindples men- 
tioned, it only shows that his prindples were insuffîdent to ez- 
plain ail the facts and that in his considérations he had lef t out the 
important factor, the personal élément. Once wedded to his prin- 
ciples he was bound to reach those conclusions he has presented. 
The chief def ect then in this work is that it is uncritical, though 
its facts are ezceedingly înteresting. Petit de Jullevilie, recog- 
nizing this f act, would propose to cail it TaUeau des abus de V ancien 
régime et des désordres de la RêvduUan, But the defect of this 
monumental work is compensated for by vivid and stirring de- 
scription, and a lucid and pithy style, sparkling with brilliant ex- 
pressions and terse sayings. Beside this it has the merit of having 
paved the way for a sdentific and critical study of the French 
Révolution. 



The order of his works: 

La Fontaine et ses Fables . . . 1853 (iSth éd. 1907) 

Essai sur Tîte-Live 1855 ( yth éd. 1904) 

Voyage aux Pyrénées .... 1855 (lyth éd. 1907) 
Les Philosophes Classiques du 

XIXe siècle 1856 ( 9th éd. 1905) 

E^ssais de critique et d'histoire . . 1858 ( 6th éd. 1905) 

Le Positivisme anglais .... 1864 

Histoire de la Littérature anglaise . 1863 (i2th éd. 1905) 4 vols. 

Nouveaux essais 1865 ( 8th éd. 1905) 

Philosophie de Tart en Italie . . 1865 (i3th éd. 1907) 

Voyage en Italie 1866 (i3th éd. 1907) 

Notes sur Paris, ou vie et opinions 

de Fréd. Thomas Graindorge . 1867 (i6th éd. 1907) 

De ridéal dans l'art 1867 

Phik)8ophie de Tart en Grèce . . 1869 

De l'Intelligence 1870 (iith éd. 1906) 

Le Suffrage Universel (pamphlet) . 187 1 

Notes sur l'Angleterre .... 2872 (Z3th éd. 1907) 



lo Origines de la France Contemporaine 



Les Origines de la France contem- 
poraine 

Vol. I. L'Ancien Régime 

Vol. 2-4. La Révolution . . 

Vol. 5. Le Régime moderne . 

Vol. 6. Le Régime moderne 
(concluded and edited by A. 

Sorel), 

Derniers essais de critique et d'his- 
toire 



(26th éd. 1906) II vols. 

187s 

1878-1884 

1890 



1894 



1894 



Works of Référence on Taine: 
Barzellotti, G. Ippolito Taine, Rome, 1895. 

Dowden, E. Literary Criticism, Boston, 1895. 

Faguet, É. Politiques et Moralistes du dix-neuvième 

siècle, third séries, Paris, 1899. 
Giraud, V. Essai sur Taine, Paris, 1902 (3d éd.). 

Laborde-Milaà, A. Hippolyte Taine, Paris, 1909. 
Lefèvre, É. Hippolyte Taine, Paris, 1904. 

Margerie,A. de Hippolyte Taine, Paris, 1894. 
Monod, Gabr. Renan, Taine, Michelet, Paris, 1894. 

Montégut, É. Essai sur la littérature anglaise, 1863. 

Sainte-Beuve, C. A. Causeries du lundi, tome XIII, 1857. 

Nouveaux lundis, tome VIII, 1864. 
Sorel, A. Études de littérature et d'histoire, Paris, 1901. 

Hippol3rte Taine, sa vie et correspondance, 
Paris, 1902-7, 4 vols. 



CONTENTS 

PAO a 

Introduction 3 

BlOGRAFHICAL SkETCH 5 

I. L'Ancien Régime: 

1. Le Roi 13 

2. La Cour x8 

3. La Vie de Salon 23 

4. L'Esprit et la Doctrine. Rousseau • • • 34 

5. Le Tiers État 40 

6. La Misère 55 

II. La Révolution: 

1. L'Anarchie 62 

2. Journées des 13 et 14 Juillet 1789 . . .71 

3. Psychologie de la Révolution .... 83 

4. Les Jacobins 89 

5. Paris en 1792 99 

6. Gouvernement des Bandes 107 

7. Marat, Danton, Robespierre . . .120 

8. La Disette et la Misère à Paris dans l'hiver 1794 

à 1795 ......... 137 

9. La Fin du Gouvernement révolutionnaire . . 145 
III. Napoléon Bonaparte 151 

Chronological Table 173 

Index to Names 175 

Vocabulary 177 



LES ORIGINES DE LA FRANCE 
CONTEMPORAINE 

I. L'ANCIEN RÉGIME 

I. LE ROI 

En 1789, trois sortes de personnes, les ecclésiasti- 
ques, les nobles et le roi, avaient dans l'État la place 
émînente avec tous les avantages qu'elle comporte, 
autorité, biens, honneurs, ou, tout au moins, privi- 
slèges, exemptions, grâces, pensions, préférences et 
le reste. Si depuis longtemps ils avaient cette place, 
c'est que pendant longtemps ils l'avaient méritée. En 
effet, par un effort immense et séculaire, ils avaient 
construit tour à tour les trois assises principales de 

10 la société moderne. — 

Le plus énorme de tous les privilèges est .celui du 
roi; car, dans cet état-major de nobles héréditaires, 
il est le général héréditaire. A la vérité son office 
n'est pas ime sinécure comme leur rang; mais il com- 

15 porte des inconvénients aussi graves et des tentations 
pires. 

Deux choses sont pernicieuses à l'homme, le man- 
que d'occupation et le manque de frein; ni l'oisiveté, 
ni la toute-puissance ne sont conformes à sa nature, 

20 et le prince absolu qui peut tout faire, comme Taristo- 

^3 



14 Origines de la France Contemporaine 

cratie désœuvrée qui n'a rien à faire, finit par devenir 
inutile et malfaisant. — Insensiblement, en acca- 
parant tous les pouvoirs, le roi s'est chargé de toutes 
les fonctions; tâche immense et qui surpasse les forces 
5 humaines. Car ce n'est point la Révolution, c'est la 
monarchie qui a implanté en France la centralisation 
administrative. Sous la direction du conseil du roi, 
trois fonctionnaires superposés, au centre le con- 
trôleur général, dans chaque généralité l'intendant, 

lo dans chaque élection le subdélégué, mènent toutes les 
affaires, fixent, répartissent et lèvent l'impôt et la 
milice, tracent et font exécuter les routes, emploient 
la maréchaussée, réglementent la culture, imposent 
aux paroisses leur tutelle, et traitent comme des 

15 valets les magistrats municipaux. 

Bureaucratie au centre, arbitraire, exceptions et 
faveurs partout, tel est le résumé du système. Une 
centralisation grossière, sans contrôle, sans publicité, 
sans uniformité, installe sur tout le territoire une 

20 armée de petits pachas qui décident comme juges les 
contestations qu'ils ont comme parties, régnent par 
délégation, et, pour autoriser leurs grappillages ou 
leurs insolences, ont toujours à la bouche le nom du 
roi qui est obligé de les laisser faire. — En effet, par 

25 sa complication, son irrégularité et sa grandeur, la 

9 généralité: "district of taxation" of whîch there were 
thirty-five. In each of them was a chamber of fiscal offi- 
cers known as the généraux de finance. At the head was the 
intendant, assisted by the subdélégtiés, each. of whom was 
in charge of a district known as the élection, not because 
of popular vote, but because of certain fiscal oflicers called 
élus. 

20 les contestations . . . parties: see contestation. 



L'Ancien Régime 15 

machine échappe à ses prises. Un Frédéric II levé à 
quatre heures du matin, un Napoléon qui dicte une 
partie de la nuit dans son bain et travaille dix-huit 
heures par jour, y suffiraient à peine. Un tel régime 
5 ne va point sans une attention toujours tendue, sans 
une énergie infatigable, sans un discernement in- 
faillible, sans une sévérité militaire, sans un génie 
supérieur; à ces conditions seulement on peut changer 
vingt-cinq millions d'hommes en automates, et sub- 

lostituer sa volonté partout lucide, partout cohérente, 
partout présente, à leurs volontés que Ton abolit. 
Louis XV laisse «la bonne machine » marcher toute 
seule, et se cantonne dans son apathie. «Ils l'ont 
voulu ainsi, ils ont pensé que c'était pour le mieux, » 

ï5 telle est sa façon de parler quand les opérations des 
ministres n'ont pas réussi. Il a beau sentir que la 
machine se disloque, il n'y peut rien, il n'y fait rien. 
En cas de malheur, il a sa réserve privée, sa bourse à 
part. «Le roi, disait Mme de Pompadour, signerait 

20 sans y songer pour un million, et donnerait avec peine 
cent louis sur son petit trésor. » — Louis XVI essaie 
pendant un temps de supprimer plusieurs rouages, 
d'en introduire de meilleurs, d'adoucir les frotte- 
ments du reste; mais les pièces sont trop rouillées, 

25 trop pesantes; il ne peut les ajuster, les accorder, les 
maintenir en place; sa main retombe impuissante et 

I Frédéric II j the Great, of Prussia (i 740-1 786). 

19 Mme de Pompadour (i 721- 1764): the notorious favorite 
of Louis XV who, through her political influence, entangled 
France in the Seven Years' War. 

21 louis: hère and elsewhere louis d^oTj a former French gold 
coin worth about 24 francs. It was first coined under Louis 
XIII. 



i6 Origines de la France Contemporaine 

lassée. Il se contente d'être économe pour lui-même, 
et laisse la voiture publique, aux mains de Calonne, 
se charger d'abus nouveaux pour rentrer dans l'an- 
cienne ornière d'où elle ne sortira qu'en se dislo- 

5 quant. 

Pour bien comprendre l'histoire de nos rois, posons 
toujours en principe que la France est leur terre, une 
ferme transmise de père en fils, d'abord petite, puis 
arrondie peu à peu, à la fin prodigieuselnent élargie, 

lo parce que le propriétaire, toujours aux aguets, a 
trouvé moyen de faire de beaux coups aux dépens de 
ses voisins; au bout de huit cents ans, elle comprend 
27,000 lieues carrées. Certainement, en plusieurs 
points, son intérêt et son amour-propre sont d'accord 

15 avec le bien public; en somme il n'a pas mal géré, 
et, puisqu'il s'est toujours agrandi, il a mieux géré 
que beaucoup d'autres. De plus, autour de lui, 
nombre de gens experts, vieux conseillers de famille, 
rompus aux affaires et dévoués au domaine, bonnes 

20 têtes et barbes grises, lui font respectueusement des 
remontrances quand il dépense trop; souvent ils 
l'engagent dans des œuvres utiles, routes, canaux, 
hôtels d'invalides, écoles militaires, instituts de 
science, ateliers de charité, limitation de la main- 

2 Colonne: Charles Alexandre (1734-1782), Minîster of 
Finance, reckless in policy. 

23 hôtds dHnvaltdes: homes for vétérans. They were 
founded as early as 1550 by Henry II. The Hôtel des Inva- 
lides at Paris was built in 1670 by Louis XIV " pour assurer une 
existence heureuse aux militaires qui, vieillards, mutilés, ou in- 
firmes, se trouveraient sans ressources après avoir blanchi sous 
les drapeaux ou versé leur sang pour la patrie." 

24 la main^morte: dead-hand or mortmain, the inaliénable 



L'Ancien Régime 17 

morte, tolérance des hérétiques, recul des vœux 
monastiques jusqu'à vingt et un ans, assemblées 
provinciales, et autres établissements ou réformes 
par lesquels un domaine féodal se transformé en un 
s domaine moderne. Mais, féodal ou moderne, le 
domaine est toujours sa propriété dont il peut abuser 
autant qu'user; or qui use en toute liberté finit par 
abuser avec toute licence. Pendant cent ans, de 
1672 à 1774, toutes les fois que le roi fait une guerre, 

10 c'est par pique de vanité, par intérêt de famille, par 
calcul d'intérêt privé, par condescendance pour une 
femme. Louis XV conduit les siennes encore plus 
mal qu'il ne les entreprend, et Louis XVI, dans toute 
sa politique extérieure, trouve pour entrave le rets 

15 conjugal. — A l'intérieur, le roi vit comme les autres 
seigneurs, mais plus grandement puisqu'il est le plus 
grand seigneur de France. Marquons deux ou trois 
détails. D'après des relevés authentiques, Louis XV 
a dépensé pour Mme de Pompadour 36 millions, au 

20 moins 72 millions d'aujourd'hui. Selon d'Argenson, 
en 1751, il a dans ses écuries 4000 chevaux, et l'on 
assure que sa seule maison ou personne «a coûté 
cette année 68 millions, » près du quart du revenu 

possessions of the king and the clergy. The référence hère is 
to the manumission of serfs on the estâtes of the crown, ad- 
vocated by Necker and put into efiFect in August, 1781. Serf- 
dom was not abolîshed in France until 1789. 

13 ne: hère expletive. 

18 rdevés: se. de compte; see relever. 

20 Argenson: Marc René Voyer de, Marquis (1694-1757), 
statesman, writer, Minister of Foreign Affairs 1 744-1 748. 
Taine quotes from his Considérations sur le gouvernement de 
France (1764). 



i8 Origines de la France Contemporaine 

public. Quoi d'étonnant, lorsqu'on considère le 
souverain à la manière du temps, c'est-à-dire comme 
un châtelain qui jouit de son bien héréditaire? Il 
bâtit, il reçoit, il donne des fêtes, il chasse, il dépense 
5 selon sa condition. De plus, étant maître de son 
argent, il donne à qui lui plaît, et tous ses choix sont 
des grâces. — Necker, entrant aux affaires, trouve 28 
millions de pensions sur le Trésor royal, et, sitôt 
qu'il tombe, c'est ime débâcle d'argent déversé par 

10 millions sur les gens de cour. Mais c'est sous Ga- 
lonné que la prodigalité devient folle. On a fait 
honte au roi de sa parcimonie; pourquoi serait-il 
ménager de sa bourse? Lancé hors de sa voie, il 
donne, il achète, il bâtit, il échange, il vient en aide 

15 aux gens de son monde, le tout en grand seigneur, 
c'est-à-dire en jetant l'argent à pleines mains. 



II. LA COUR 

Le roi a une cour, il faut qu'il la tienne. Tant pis si 

elle absorbe son temps, son esprit, son âme, tout le 

; meilleur de sa force açtiyeelld^e la force de l'État. Ce 

20 n'est pas une petite D^ogne que d'être maître de 

maison, surtout quand à l'ordinaire on reçoit cinq 

:)./A>S£glÉ^J££ SQPJi9fe> Q9/S§ti» pt)ligé de passer sa vie en 

«ipumic'ër ^**spec(a61e. A parler exactement, c'est le 

métier d'un acteur qui toute la journée serait en 

7 Necker: Jacques, a Protestant banker of Geneva who 
became Minister of Finance in 1778. His Compte Rendu in 
1781 revealed the frightful financial condition of the country 
and led to the establishment of a constitutional government. 



L'Ancien Régime 19 



ir s(fi|enir ( 



et dgréT 



scène. Poursqulenir ce fardeau et travailler d'ail- 
leurs, il a fallu le tempérament de Louis XIV, la 
vigueur de son corps, la résistance extraordinaire de 
ses nerfs, la puissance de son estomac, la régularité 

5 de ses habitude^^après luL sous la g^êyie charge, ses 
successeurs se^ ^^yt o^oeiaillent. / Mais ils ne 
peujpnt^V Tousfi|Cire; la représentation incessante 
et jOTA?alie|e est inséparable de leur place et s'imj 
à eux coDM mg un hab^^^oéjérnonie lourd 

10 Le roi estœiV'd'oœi^er tôme^u|^| ^ ^ , 

conséquent de se montrer et depÉÇ^CT oé s2^ perspnni 
à toute heure, même aux heures les plus intimes' 
même en sortant^ ç^uilit, même au lit. Le matin, à 
r heure qu'il amarqu?e d'avance, le premier valet de 

15 chambre l'éveille: cinq séries de personnes entrent 
tour àtoun pour lui rendre leurs devoirs^^^tcmpigue 
Tasfës; il y a des jours oîi les saion^^uehte 
pAivent à peine contenir la foule desTAiTOsansT» — 
D'abord on introduit «l'entrée familière^)2^fants de 

20 France, princes et princesses du p^^^'^^^trecela le 

premier médecin, le premier Tttn^ien et autres 

^j^rsonnages utiles. « JSaJs on fait passer la «grande 

emlée »; ellexo3!^f(fenaTe g^ndfh agibgUa n, le grand 

maître et le maître de lar^îrae^roDe, les premiers 

25 gentilshommes de la chambre, les ducs d'Orléans et 

13 à Vheure: Taine adds thîs note: Sous Louis XVI^ qui 
quiUait son lit à sept ou à huit heures du matin, le lever était à 
onze heures et demies à moins que des chasses ou des cérémonies 
n'en avançassent Vinstant. 

19 enfants de France: i. e., the king's own children. 

25 Orléans: Philippe, duc d'Orléans (1640-1701), youngest 
brother of Louis XIV, and ancestor of the présent house of 
Orléans. 



20 Origines de la France Contemporaine 

de Penthièvre, q uek [|^ai aut ^ j y^g^f ^ ra t|-^ favori- 
sés, les dames d'iionneiiîl ft Œaioiu'^cre la reine, de 
Mesdames et des autres princesses, sans compter 
les barbiers, tailleurs et valets (k^UisMMrs sortes. 
s Cependant on verse au roi da J ^ ^pB l^/^^n sur les 
/mains^ d a nsg^ ^ j ^ ^ ji ssiette de^?enneiypuis on lui 
'^)rJiente*l^Kniue^irfait le signe de croix et dit une 
^vj^nt tout ce monde, il sort de son lit. 
Le grand chambellan et le 
lo premier gentilhomme lui présentent sa robe de cham- 
bre; il Tendosse et vient s'asseoir sur le fauteuil où il 
doit s'habiller.^ A cet jnstSLnt, Importe si rouvre; uç 



^ prière. Alors, devani 




troisiènte'îlot péhètre,''^esrY< 
et, du même coup, arrive un 
i5j|e ryij:e^ m 4 dQ jms#et jS^iytsy, ^| | ^ 
C*i*^'S|ÎLnfe*aé?lff(gfl5^ 



s lies menus-piaisn-s, JéCtèurs let autres: la publi- 
cité de la vie royale est teHre que nulle de ses fonctions 
ne s'accomplit sans témoins. — Au moment où les 
officiers de la garde-robe s'approchent du roi HP^fAfi^ 

20 rhabiller, le premier gentilhomme, averti par l'mifs- l^ 
sier, vient dire au roi les noms des grands qui at- 
tendent à la porte: j^^t la ij^atrièmeenb^eAdite «de 
la chambre, » pltt ^^ ftlk^ flye j£s ^K^^ "^^2V£%Et m.^mjt' 
^rler des 'JRjMftameStH^ ^oftïaiVfeBiuse, 

^sïapfssiers et autres valets, elle comprend la plupart 

I Penihitvre: in the territory now called Côtes du Nord. 
He was an illegitimate son of Louis XIV. 

3 Mesdames: i. e., the eldest daughter of the king, and the 
wife of the king's eldest brother. Generally appUed to the 
princesses of the reigning house. 

13 Ventrée des brevets: the réception of the one hundred 
knights of the order of the Holy Ghost, founded in 1578 by 
Henry III. 



L'Ancien Régime ^ 21 




des grands officiers, le CTandAuqfenier, les aumôniers 
de quartier, le m^Sre ae cnapeUe, le maître de To- 
ratoire, le capitaine et le major des gardes du corps, 
le colonel général et le major des gardes françaises, le 
5 colonel du régiment^du ro^ le capitaine des Cent 
Sui^^^ le grand^ V^Mur; le "grand louvetier, le grand 
/^•p^^fdïïj'le grand maître et le niaî^ed^cérémonie 
le premier maître d'hôtel, le gran^'pS!netieml^^ 
bassadeurs étrangegs^iJes ministres et secrétaires 
10 d'État, les iffî^ij^Lux oe France, la plupart des seif ^1 ^^ 
giieurs de âHHfue et des prélats. Des huissiers font 



ranger la foule et au besoin faire silence. Cependa^^^ 
le roi se lave les^mah^ ^ ^jM nmence à se SH^féd^^^^ 
Deux pages lui otênt ses pant(t«sf^^ran^ ^pflitre 
15 de la garde-robe lui tire sa c^L?ftîs^jfae qpii par la 

aanc^ droite, le premier valet d^ il'J i>^f;L9?l5 i ^itlv^ kairi-* 

Icne gauche, et tous deux la «mettent aun om- 
cier de garde-r^|Ljpendant qu'unvaktde garde- 
robe apporte lacnemîse dans un^uirtouxoe taffetas 

20 blanc. — C'est ici l'instant solennel, le point cul- 
minant de la cérémonie; la cinquième entrée a été 
introduite, et, dans quelques minutes ^^ q uand le roi 
aura pris la chemise, tout le demeurant des gens 
connus et des officiers de la maison qui attendent 

25 da ns l a galeck apportera le dernier flot. Il y a tout 
un re^êment pour cette chemise. L'honneur de la 
présenter est réservé aux fils et aux petits-fils de 

5 Cent Suisses: the king's bodyguard. A similar body of 
eight hundred men defended Louis XVI during the attack on 
the Tuileries, August 10, 1792, and were killed by the mob. 
Their heroism has been commemorated in the famous monu- 
ment by Thorwaldsen, the "Lion of Lucerae." 



22 Origines ^de laF|ance Contemporaine 

France, à leur défaut! aux princes du sang ou légiti- 
més, au défaut de ceux-ci au grand chambellan ou au 
premier gentilhomme; notez que ce dernier cas est 
rare, les princes étant obligés d'assister au lever du 
s roi, comme les princesses à celui de la reine. Enfin 
voilà la chemise présentée; un valet de garde-robe 
emporte l'ancienne; le premier valet de garde-robe et 
le premier valet de chambre tiennent la nouvelle, F un 
par la manche gauche, Pautre par la manche droite, 

lo et, pendant l'opération, deux autres valetsdexh^bre 

i m^^mSÉÊ^^ ^pvant hii sa robe de chambre*fl2if8yee, en 

>Ui|ttii^j|j^«^g paravent. La chemise est endossée, et la 

toilette finale va commencer. Un valet de chambre 

tient devant k jyy^Bflig^By > ^^ deux autres, sur les 

15 deux côtésj ^cfflrent, siibesoin est, avec des flam- 
beaux. Des valets de garde-robe apportent le reste 
de rhabilkmenl: le grandMnaitre de garde-robe i 
au roTIavi^ïiyç ji^taucorps, lui attaclj^ 
bleu, lui f^aJerépée; puis un valef* 

20 cravates en apporte plusieurs dans unecoFESIIêT^ 
maître d^ ^arje -robe met au roi celle que le roi 
choisit. Ensuite un val gt pro posé aux mouchoirs en 
apporte trois dans une saucc|ipe, et le grand maître 
de garde-robe offre la soucoupe au roi, qui choisit. 

25 Enfin le maître de garde-robe présente au roi son 
chageau^^l^gants et sa canne. Le {PJ^^jRt do rs à la 
riielfe ae SOT lit, s'agenouille sur un cajrîSueoait sa 

18 le cordon bleu: the blue ribbon to which was attached the 
golden cross of the order of the Holy Ghost. Humorously it is 
applied to a good cook. 

26 à la nielle de son lit: i. e. the space between the bed and 
thewall. 




L'Ancien Régime 23 

prièi^, Soldant qu'un aumônier à voix basse prononce 
V0ra^!^r^iaesufnm, deus omnipotens. Cela fait, le 
roi prescrit Tordre de la journée, et passe avec les 
premiers de sa cour dans son cabinet où parfois il 
5 donne des audiences. Cependant tout le reste att end^^ 
dans la galerie, afin de l'accompagner à la'BïftSe^ 
quand il sortira. — Tel est le lever, ime pièce en cinq 
actes. 
Frédéric II, s'étant fait expliquer cette étiquette, 

10 disait que, s'il était roi de France, son premier édit 
serait pour faire un audFattpîoui tiendrait la cour à 
sa place; en effet, à ces oesœuvrlés qui saluent, il faut 
un désœuvréou'ils saluent. Il n'y aurait jguMiii^ 
moyen de d^gagef le monarque; ce serait de reionfift 

15 la noblesse française et de la transformer, d'après le 
modèle prussien, en un régment laborieux de fonc- 
tionnaires utiles. Mais, lant qk^a cour resta ce 



ai^eUe est, je veux dire une escorte d'àpparateriine 
^p^mr^e salon, le roi est tenu d'être comme elle un 
20 décor éclatant qui sert peu ou qui ne sert pas. 

m. LA VIE DE SALON 

Par instinct, le Français aime à se trouver en com- 
pagnie, et la raison en e^t^au'j^fait bien et sans peine 
tou to;^l|a actJQgg^q Vié^vM m\^ ]k société. Il n'a pas 
la mauvaipe nome qur^rae s^ voisins du Nord, ni les 
25 passions fortes qui absorbent ses voisins du Midi. 
Il n'a pas d'effort à faire pour causer, point de timi- 

2 quœsuntusy deus omnipotensf (Latin) : " We pray, O God 
Almighty!" 

9 Frédéric II: cf. note, page 15, 1. i. 



24 Origines de laJErance Contemporaine 

dite naturelle à^ contraindre, point de préoccupation 
habituelle à^^SfentSv II cause donc, à Taise et 
dispos, et il epicouve du plaisir à causer. Car ce guj/ff-Q^ 

^luifaut, c'est un bonheur d'espèce ^p ai jticulièrenm,^ 

"^legâr, rapide, incessamment ^'renouvelé et varié, où 
son amour-propre, tmitease&^ vives et sympathiques 
facultés trouvent leurpatiîrefet cette qualité de bon- 
heur, il n'y a que lé monde et la conversation pour 
lafpjnQjr. Sensible conune il est, les égards, les 

10 nfeaagemente, legjenîpi^sements. la délic ate Aji ^terie 
sont l'airtiaSu nors duquel iiVespire avec pêînR| Il 
souffrirait d'être impoli presque autant que de ren- 
contrer l'impolitesse. Pour ses instincts de bienveil- 
lance et de vanité, il y a dech ar m aitf e^ douceurs dans 

15 l'habitude d'être aimabl^^âuSïu plÇs qu'elle est 
contagieuse. Quand nous plaison sjf^pn j vgu^ ^ nous 
plaire, et ce que nous donnons en pre^fiSSces, on 
nous le rend en attentions. En pareille c^ojagme, 
on peut causer; car causer c'est amuser ^uirui^en 

aos'amusant soi-même, et il n'y a pas de plus vif plaisir 
pour im Français. Ag^^ y nueuse, la conversation 
est pour lui comme liwofl|)oui» UfaQJ jg^^Wf^dées en 
ilerte, excité par i4^efayaS]tâ 
lès circuits, d|s retoursi^pre^ô^^ 
as haut, à jS^g^ erre|pu surlesj! 
""dans les txousV ni s'xmpetreroans les 
ni demander aux mille objets qu'il 
autre chose que la diversité et la gaieté de 
leurs asgecJi^j^^^^ 

30 Ainsi aoue et disposé, il était fait pour un régime 
qui, dix heuregparifj,jr, mettait les hommes ensem- 
ble: le naturel^'imi^'est trouvé d'accord avec l'ordre 



idées, il 

avec des 

25 plus bas. 




L'Ancien Régime 25 

social pour rendre les salons parfaits. En tête de tous, 
le roi donnait Pexemple. Louis XlVavaiteujtputes 
les qualités d'un maître de mais op^le^^jj^^aj^ 
sentation et de l!hos pj tolité, la cofeHqPenoSnceet la 
5 dignité, Part de ERnager Pamour-propre des autres et 
Tart de garden sa pl aç^ la galanterie noble, le tact 
et jusqu'à P^remen! ae l'esprit et du k nga gi|.u((IL pt>^ 
parlait parfaitement bien; s'il fallait Dîtainer, s'il i^ 
faisait des plaisanteries, s'il daignait faire un conte, 

10 c'était avec des grâces infinies, un tour noble et fin 
que je n'ai vu qu'à lui. » « Jamaishom n(^ natu re 
lement poli, ni d'ime politesse si to&ufl?e," lorr p|r 
degrés, ni qui distinguât mieux l'âge, le mérite, le 
rang, et dans ses réponses et dans ses manières. . . . • 

15 Ses révérences, plus ou moins marquées, mais tou- 
jours légères, avaient une grâce et une majesté in- 
comparables. ... Il était admirable à recevoir dif- 
férencient les saluts à la tête des lignes de l'armée et 
aux revues. Mais surtout pour les femmes, rien 

20 n'était yreik^. ^^ Jamais il n'a passé devant la 
moindf^frSfte "sans ôter son chapeau, je dis aux ^ a 
femmes de chambre et qu'il connaissait pour tel-â^^ \^ 
les. . . . Jamais il ne lui arriva de dire rien de cfeo^^^^^ 
bligeant à personne. . . . Jamais devant le monde 

25 rien de déplacé fide hasardé, mais, jusqu'au moindre 
geste, son*lSîarcner, ^^ftf' Çft:1f,*t()ûte sa contenance, 
tout mesuré, tout décent, noble, grand, majestueux et 
toutefois très naturel. » — Voilà le modèle, et, de 

'^•^jflfes ou de loin jusqu'à la fin de l'ancien régime, il est 

30 suivi. S'il change un peu, ce n'est que pom-^yenir 
plus sociable. Au dix-huitième siècle, sam flans les 
jours de grand apparat, on le voit, degré à degré, 



20 Origines de la France Contemporaine 

descendre de son piédestal. Il ne se mit plus autour 
de Im de «ces silences à entendre marcher ime 
fourmi. » « Sire, disait à Louis XVI im témoin des 
trois règnes, sous Louis XIV, on n'osait dire mot; 
5 sous Louis XV, on parlait tout bas; sous Votre Ma- 
jesté, on parle tout haut. »*— :_§j^ l^§yifl£^4^ perd, la 
société y gagne; Pétiquette^ ISfliisffilgmln ^ 
laisse entrer Paisanœ et ^^^ëj^fj^^}i É Desormff^les 
^M&l^^ 4y^t inoi n^mïc^^ de plaire, se 

j£ de|o3m^ la moffc ^^^^ me d'un costume 

•**êenaiu^ «ridicule, et îSfffercEeqt moins les respects 
que les applaudissements. Il ne suffit même plus 
d'être affable, il faut à tout prix paraître aimable à 
ses inférieurs comme à ses égaux. » « Les princes 

15 français, dit encore une dame contemporaine, meu- 
rent de peur de manquer-degr^es ^» Jusques autour 
du trône, «le ton est libiyi?n]TSï, ))1et, sous le sourire 
de la jeune reine, la cour sérieuse et disciplinée de 
Louis XIV se trouve à la fin du siècle le^^li^SfcV 

20 gageant et le plus gai da> ylons. Par ceafe aeftnfe 
universelle, la vie monoaine est devenue parfaite. 
«Qui n'a pas vécu avant 1789, disait plus tard M. de 
Talleyrand, ne connaît pas lidojicei^d|^vivre. » 
Elle était trop grande, on n'eff'^outaft^'&s d'autre, 

25 elLj prenait tout l'homme. Quand le monde a tant 
cram'alis/on ne vit que pour lui. 

En effet, dans aucun pays et dans aucun siècle, un 
art social si parfait n'a rendu la vie si agréable. Paris 
est l'école de l'Europe, une école d'urbanité, oîi, de 

22 M. de Talleyrand: Charles Maurice (175 4- 1838), the 
famous diplomat and statesman. Hîs memoirs were not pub- 
lished until 1891. 



L'Ancien Régime 27 

Ru ssie .d' A Ue m ^ fte|(y Angleterre, les jeunes gens 
vieRniSu^sSû^SSssir. Lord Chesterfield dans ses 

lettres ne s?H3srpoint de 1^ îéfiâfeSàÉ?^ ^îfccSL^ ^^ 
pousser dans ces salons qui unoteront «sa roimie de 
5 Cambridge. » Quand on les a connus, on ne les 
quitte plus, ou, si on est obligé de les quitter, on les 
regrette toujours. «Rien n'est comoarahlgi^it 
Voltaire, A lajiouœ vie qu'on y mène ausSaoesarts 
et d'uij^ f fifupL^Trânquille et délicate; des étrangers, 

ic des rois ont préféré ce repos si agréablement occupé et 
si enchgmtylr ^^^''Jh^^gS^t^ ^^^^ trône. ... Le 
cœui^'T^aliolmet ^xdifsout/comme lesarp ^tesfej 

' Rmaent doucement à im feu modéré et^'exIîMenfen 
parfums délicieux. » Gustave III, battu par les 

15 Russes, dit qu'il ira passer ses vieux jours à Paris 

dans un hôtel sur les boulevards; et ce n'est pas là 

-unCjSÎmple politesse; il se fait envoyer des plans et des 

^^aevlsT Pour être d'im souper, d'une soirée, on fait 

deux cents lieues. Des amis du prince de Ligne 

?o<( partaient de Bruxelles après leur déjeuner, arrivaient 

2 Lord Chesterfield: Philip Donner Stanhope, man of 
fasbion, "mirror of politeness," orator (1694-1773). He wrote 
Letters to His Son (1774). 

8 Voltaire: his right name was François Marie Arouet 
(i 694-1 778). The quotation hère is from La Princesse de 
Babylone. 

14 Gustave III: of Sweden (i 771-1792). In 1788 he lost 
a naval battle to Russia and was forœd to relinquish his daims 
on Finland. At the death of his father (1771) he was visiting 
in Paris. For his attempt to suppress the aristocraqr he was 
assassinated. 

19 de Ligne: Charles Joseph (i 755-1814); died in Vienna as 
an Austrian fieldmarshal. He wrote Mélanges militaires, lit- 
téraireSy et serUimentaires. 



28 Origines de la France Contemporaine 

à POpéra de Paris tout juste pour voir lever la toile, et, 
le M)ectacle fini, retournaient aussitôt à Bruxelles, 
""t^*(î8lnfant toute la nuit. » De ce bonheuc j^ant jeclyr- 
ché, nous n'avons plus que des copies* înformS, et 
5 nous en sommes réduits à le reconstruire par raison- 
nement. Il consiste d'abord dans le plaisir de vivre 
avec des gens parfaitei yent^jgqljs^^iyj^ laisir plus 
pénétrant, plus continu, pm^mJpiiisSbl^ L'amour- 
propre humain étant infini, des gens d'esprit oeuYent 
lo toujours Jnvente|jau e lQ ^ (r^Srosqti le 

satisf assS^ta^^^mfite mtfiï8ltme étant infinie, il 
n'y a pas de mKÈLTC imperceptible qui la laisse in- 
différente. Après tout, l'homme est encore la plus 
grande source de bonheur comme de malheur pour 
15 l'homme, et, dans ceten^s-là, la source toujours 
coulante, au lieu d'^milpies, n'apportait qug /ies^ J 
douceurs. Non seulement il fallait ne pas Hll/lei^ 
mais encore il fallait plaire; on était tenu d^^jbubJier 
^oun lej autres, d'être toujours poig^eiaj^mSjl^ et 
^^SnfipbS; de garder pour soi ses ^cyfftaf letes et ses 
chagrins, de leur épargner les idées tristes, de leur 
fournir des idées gaies. «Est-ce qu'on était jamais 
vieux en ce temps-là? C'est la Révolution qui a 
amené la vieillesse dans le iJgP^ Votre grand-père, 
gs ffi|^lle> a été beau, élégant,'^OT^, gracieux, parfumé, 
Jk^^'^oÇïftt, aimable, affectueux et d'une humeur égale, 
' jusqu'à l'heure de sa mort. On savait vivre et 
mourir alors; on n'avait pas d'in fi^imi];^^ ^BQf tMJ^ s. 
Si on avait la go^^^^^i^ÛSJ^iîâîiSiiML^j^ 
|3<^ang tWih jrf iJi"°^^^^ SJon se* cacnarrd^ sSîhFtr par ' 
C*^ *^«HDonne 'èBAcaflon. On n'avait pas de ces préoccupa- 
tions d'affaires qui gâtent l'intérieur et rendent l'es- 



epaîsT^* 



prit Spâls. On 
comme de beaux 
d'inquiétude et 
demi-mort à uri 
5 valait mieux mourr 
son lit entremise 



L'Ancien Régime v j ^9 - V 

savait sgjrumer sans qu'il y parût, 




erdent sans montrer 

serait fait porter 

assef On trouvait qu'il 

ou à laj 



lédie, que dans 
ho] 

l'auS 

uangjKiéjar 
Sni ou la 
quand T 




On était philosophe; on n^oûâit p 
l'avait parfois sans en faire montre, 
sage, c'était par goût et sans faire 1( 

lo prude. On jouissait de la vie, et, 
était venue de la perdre, on ne cherchait pas à di 
ter les autres de vivr^ Le dernier adieu de mon vieux 
mari fut de m'englger à lui survivre longtemps et à 
me faire une vie heureuse. » 

15 A la longue, le simple plaisir cesse de plaire, et, 
si agréable (me soit la vie de salon, elle finit par 
semblef^vTœ. iQuelque chose manque, sans qu'on 
puisse encored^claîrement ce que c'est; l'âme 
s'inquiète, et^jfifa JPgf^^ ec l'aide des éi^^ 

2o des artistes, elle va ^melerla cause de sonTnaîaise 

jArtjficiel^t sec, voilà les 

marqués qu'il 

est plus parfait, et, dans celui-ci, poussés à l'extrême, 

parce Q^^jL est^jrîvé au suprême raffinement. — 

^^a'Q ^^y^r^^ est exclu; tout y est arrangé, 

'^I»rete,nie décor, le costume, l'attitude, le son de 
voix, les paroles, les idées et jusqu'aux sentiments. 
«La rareté d'un sentiment vrai est si grande que, 

14 heureuse: the quotation hère is from Contes d'une grande 
mère by George Sand, as is also the quotation beginning on 
page 30, l. 7. The vieux mari hère referred to is a man of 
sixty-two, whom the grandmother married at thirty. 



^8-fl**^ 



lïa^^lj^ 



l'objet de son secret d^r. Artificielet 
deux traits du monde/Wattfint piîS*] 






30 Origines de la France Contemporaine 

lorsque je reviens de Versailles, je m'^êtemielque- 
fois dans les rues à regarder un chien ^3h§ér un os. » 
L'homme, s'étant livré tout entier au monde, n'avait 

gardépûMSoL aucune portion i} ^ ga persor 

^''ÇxfcivenaJicesTœmme autanf%e tmnes, avaienrer 
toute la substance de son être et tout le détaiLdesgn| 
action. «Il y avait alors, dit ime personne qurâréSi 
cette éducatiox^nemanière de marcher, d e ^ ^s s|Dir , 
de saluer, c^hrefiSiass^son gant, de tenir sa tcfc'cneue, 

10 de présenter un ob^, enfin une mimique complète 
qu'on devait^ïSeigner aux enfants de très bonne 
heure, afin qu'elle leur devînt par l'habitude une se- 
conde nature, et cette convention était un article de 
si haute importance dans la vie des hommes et des 

15 femmes de l'ancien beau monde que les acteurs ont 
peine aujourd'hui, malgré toutes leurs études^àj^jous^ 
en donner une idée. » — Ngiij|gwLleg|^n t ïe'aenOT^ 
mais encore le dedans étaffiaœciffil y avait une 
façon obligée de sentir, de penser, de vivre et de 

20 mourir. Impossible de parler à un homme sags^cse 
mettre à ses ordres, » et à une femme sans «semjme 
à ses pieds. » Le bon ton aya^ réglé d'avance toutes 
les grandes et petites dâ^arc^s/Jg, manière de se 
déclarer à une dame et de rcfii^re aWlc elle, d'engager 

25 et de conduire un duel, de traiter un égal, un subor- 
donné, un supérieur. Si l'on manquait en quoi que ce 
f û t à ^e code universel de l'usage, on était «une 
espèce» Tel homme de cœur et de talent, d'Argen- 



j^ ^T^gà ^fyt si irnqgasaé^JLl^l^êteâ » J^jt rce que son origi 



30 nairté cKpassâit le cadre cBnvënîi7 «Cela n'a pas de 
nom, cela ne ressem bl e à^ Qe^g^^ tel est le blâme le 
plus fort. Dans iPconœmecomme dans la littéra- 



L'Ancien I^gime 31 

ture, tout ce qui s^otrte cr un certain modèle est 
rejeté. Le nombre des actions permises s'est restreint 

5?JPi3t. l ^ iyEl]^£^à^ autorisés. Le même goût 

/•^* Ipîll'eappaflf if nnuiafi ve en même temps que la 
jl anguey et Ton agit comm»ott|écjit, selon des formes 
'^SJ^JMses, d ans^yi c er c ie^!> ^4f w^^^y ^^^^ mx, Tex^ *,^^Aéu 
centrique, nînjyff^u, le vif elap^pontané ne sdït de 
mise. 
— Le caractère du siècle reçoit alors son trait final, 
ioet«rhomme sensible » apparaît. Ce n'est pas que le 
3njde§gnœurs ^/ ^}Pf ^tfMfe^^t ; elles restent aussi 
a^^^eg^ aussî^^sîpe!(B jusqu'au bout. Mais la 
leauforise une affe^a^^^i^ouvelle, des effusions, 
des rêveries, des ânâMrftsements qu'on n'avait point 
15 encore connus. Il s'agit de revenir à la nature, d'ad- 
mirer la campagne, d'aimer la simplicité des mœurs 
rustiques,* de s'intéresser aux villageois, d'être hu- 
main, d'avoir un cœur, de goûter les douceurs et les 
tendresses des affections naturelles, d'être époux et 
^opère, bien plus d'avoir une âme, des vertus, des 
émotions religieuses, de croire à la providence et à 
l'immortalité, d'être capable d'enthoTtsi^m e^ On 
veut être ainsi, ou du moins on a laKHHîîé Œetre 

ftf^,liti?f<^'^rteVkSi!?^lî on le veut, c'est à la condition 
^^^f^us^ntenoue^iî^on^ sera pas trop dérangé de son 

10 Vhomme sensible: the împressionist. Taîn^'s note upon 
this is: " Pavènement de la sensibilité est marqué par les dates: 
Rousseau, Sur P influence des lettres et des arts, 1749; Sur V iné- 
galité, 1755; la Nouvelle HHoUse, 1759; Diderot, le Fils naturel, 
1 759; le Père de famille, 1 758." A décade later, this same spirit 
was manifest in Germany. Lessing called it Empfindsamkeit, 
which is perhaps best rendered in Fnplish by "impressiona 
bili.ty." 



32 Origines de la France Contemporaine 

train r)r(iïnaira et que leg^gjgati^^^^^ette nouvelle 
ie^ôt^nt rien aux jo^^ffies ae Tancienne. 
Rïssî r exaltation qui*c gp mence ne sera guère qu'une 
ébullition de laxerveïle, et Pidylle presque entière se 
5 jouera dans les salons. La littérature, le théâtre, la 
peinture et tous les arts entrent dans la voie sentime nt j 
our fournir à T imagination échauffée unepafîffe' 
acïïce, et Rousseau prêche en périodes travaillées le 
charme de la vie sauvage. ^£j£|iaj^ l^s détails de la 
lovie privée, la sensibilité ^ig]^ s<|n emphase. On 
bâtit dans son parc un petit temple à TAmitié. On 
dresse dans son cabinet im petit autel à la Bien- 
faisance. On porte des robes à la Jean- Jacques 
Rousseau «analo|a^J2«nfmd^^ 
15 On choisit pourvoi ffure' <rcle?pouis au sentiiïient, » 
dans igsq uelle§^ oft jjla^ le portrait de sa fijie^j^g^^j^ 
mèrejQesSÎTsefin, (^e*on chien, tout celao^anuoes 
cheveux de son père ou d'un ami de cœur. » On a des 
amies de cœur pour qui «on éprouve quelque chose de 
20 si vif et de si tendre que véritablement c'est de la 
passion, » et qu'on ne peut se passer de voir trois fois 

<Vl tÊâ^^ii/l^)^i^^^'^^^^^^^'^^ ^^ d'obligation, 
'^■^'^''^^éanmoins la Tmousseâe l'enthousiasme et des 
grands mots laisse au fond des f^djf^I^ ^ résidu de 
25 bonté active, de bienveillancf toMante/ et même de 

15 des poufs au sentiment: "sentimental hairdress." Such a 
headdress is described by Taine: that of the duchess of Chartres 
"au fond est une femme assise dans un fauteuil et tenant un nour- 
risson, ce qui représente M. le duc de Valois et sa nourrice; à droite 
on voit un perroquet becquetant une cerise, à gauche un petit 
nègre, les deux bêtes d'affection de la duchesse; le tout est entre- 
mêlé de mèches de tous les parents de Mme de Chartres, cheveux 
de son beau -père, cheveux de son mari, cheveux de son père." 



L'Ancien Régime 



33 



bonheur, à tout le moins d'expansion et de f^cili^^^^^ 
La simplicité rentre dans les manières. On ne^ief^*^^ 



plus de poudre aux^etitsgarçons; 

gïlSnsT puis les broderi es, ^SSêJ L^ 
p^'s rouges et Tépée, sauf lorsqu'ils sont en gmnâ 




s quittent les 
ouges et l'ép 
On en rencontre dans les tw 



nombre de sei- 
puis les broderies, j 



la 
Frankly^gnjgros drap, avec im bâton^uiux%|ies 
soulierÎQftîî^» Le goût nip|^us aux cascades, aux 
statues, aux décorations Taïadsl et pompeuses; on , 

lo n'aime que les jardins anglais. La rein^£ajgaggeam^ A^^ê€M^ 
village ^ijMsypjRi P.^> « vêtue^ '^uji^ rcS^^ pSrcafe^ 
blaiMÎ^ffSfiSS^ de 

e, » elléjpl^ne'dar 

itje tombe partamiDcfOx, CDflimfnnrrard quii 
15 s écailleiet laisse reparaître la vive couleur des émo- 
tions naturelks»^ MiQâJ^délaïde prend im violon et 
r absent pour faire danser des 
Bourbon sort le matin in- 
et «chercher des pauvres 
La Dauphîne se jette à bas de 
postillon blessé, un 
Le roi et le comte 



^d^e^JJgjfg^ 



remplace le |?ën< 
paysannes, 
cognîto 
2oda] 
soff'femrosse pour jsecmirir uy 
paysan que l?SrffL reif^ra^ 




6 vêtus à la Franklin: Franklin had lived some years in 
Paris. His simple fashion was copied because he was con- 
sidered the incarnation of the "natural man." 

II Trianon: i. e., the petit Trianow, a château near Versailles 
buîlt for Mme. Dubarry by Louis XV, while the grand TrianoUj 
built by Louis XIV, was constructed for Mme. de Maintenon. 
The former was the favorite abode of Marie Antoinette. 

16 Mme Adélaïde: eldest daughter of Louis XV. 

22 le comte d'Artois: second brother of Louis XVI, who as- 
sumed the title Charles X when he succeeded to the throne in 
1824. 



34 Origines de la Fraiipe Contempor^ne 




d'Artois aident un charretier embourbé à dé^ger sa 
charrette. On ne songe plus à se composer et à se 
contraindre, à garder sa dignité en toute circoastagce^ 
à soumettre les faiblesses de la nature aux^iîpîncfô 
S du rang. On ne cache plus ses larmes, on tient à 
honneur d'être homme; on est humain, on se familia- 
rise avec ses inférieurs. Un prince, passant une 
revue, dit aux soldats en leur présentant la princesse: 
«Mes enfants, voici ma femme. » On voudrait rendre 

lo les hommes heureux et jouir délicieusement de leur 
reconnaissance. Être bon, être aimé, voilà Tobjet 
d'un chef d'Éjtat, d'un homme en place. Des ap- 
plaudissements éclatent au théâtre lorsqu'un vers fait 
allusion à la vertu des princes, et, un instant après, 

15 quand une tirade exaljBjesAérites du peuple, les 
princes prennent leufrcv^ncne de politesse en ap- 
plaudissant à leur tour. 

IV. L'ESPRIT ET LA DOCTRINE 
ROUSSEAU 

Retour à la nature, c'est-à-dire abolition de la 
société: tel est le cri de guerre de tout le bataillon 
20 encyclopédique. Voici que d'un autre côté le même 
cri s'élève; c'est le bataillon de Rousseau et des socia- 
listes qui, à son tour, vient donner l'assaut au régime 

19 le hataiUon encyclopédique: Diderot and his collabora- 
tors, d'AIembert, Holbadi, Grimm, Helvetius, Rousseau, (for 
a short while only), etc., who represent the skepticism of the 
eighteenth century in France. Their idéal was : Give the natural 
man free sœpe! Their philosophy is contained in the 39 vol- 
umes of the Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, 
des arts et des métiers (Paris, 1 751-1780). 



établi. Larsape que 
murailles semble plus 



'Ancien Régime 



35 



•ratique au pied des 



&e, mais n'en est que plus 
efficace, et la machine de destruction qu'il emploie est 
aussi une idée neuve de la nature humaine. Cette 
5 idée, Rousseau l'a tirée tout entière du spectacle de 
son propre cœur: homme étrange, original et su- 
périeur, mais qui, dès l'enfance, portait en soi un 
germe de folie et qui à 1 j i ^^ deyj^t fou tout à fait; 
esprit admirable et mal nê/JuflîKt, fti qui les sensa- 
lo tions, les émotipns et les ij^Mes étaient trop fortes; à 
la fois aveugle^rpS&picace,xvéritable poète et poète 
malade, qui, au lieu des choses, voyait sg^k^es. 
vivait dans* un roman et mourut sousleSu|ffiraiar 
qu'il s'était forgé; incapable de se maftnser et de se 
»i5cradiMr|^prenant ses résolutions pour des actes, ses 
^ '^fBSf espour des résolutions et le rôle qu'il se donnait 
pour le cara ctère^ q u'il croyait avoir; ^^L^Ui^rfHBTgï, 
portionné ^uJjrS^ÉgJ^rant du niop^^^ fe wtam 
blessant, j^^Sfeêroflt ic^ji^sJ^rDomfs%i cheig in ; 
2o ayant commis des e3bîVlcpji|es, des'vïftSJes^eîcies 



crimes, et néanmoins gardant jusqu'au boi^lasjgg^^^^ 
sibilité déli^tû^et profonde, l'humanité, l'attSiSrîs^' 
sèment, l^Jfi^des larmes, la faculté d'aimer, la pas- 



ygion de la justice, le sentîmM^rpli^ieju 
^^iasme, commeautant de'racift^ 

tou joiys laj^^généreuse pendant que- 
^"^ranîKracavortSat, se déforment ou senéïfîssent sous 
l'inclémence de l'air. Comment expliquer un tel 
contraste? Comment Rousseau l' explique- t-il lui- 
30 même? Un critique, un psychologue ne verrait là 
qu'un cas singulier, l'effet d'une structure mentale 
extraordinaire et discordante, analogue à celle 



36 Origines de la France Contemporaine 
d'Hamlet, deXh^tgrton, de WerÎMr, propreà la 



poésie^mfprDpre a la vie ^ jLoyj^e au généralise: préoc- 
cupé de soi jusqu'à la manie et ne voyant dans le 
monde que lui-même, il imagine Thonmie d'après 
5 lui-même et « le décrit tel qu'il le sent. » A cela d'ail- 
leurs l'amour-propre trouve son compte; on est bien 
lisfij^'être le type de l'honmie; la statue qu'on se 
resse en prend plus d'importance; on se relève à ses 
propres yeugCU^*d^i>eA se confessant, on croit con- 

10 fesser le gfflWenmîîSm. Rousseau convoque les 
générations wrkjjjgmpette du jugement dernier et 
s'y présente "naf dlmeM; aux yeux des homn^ et du 
souverain juge: «Qu'un seul te dise, s'il'TTJiyj^fes^^ 
meilleur que cet honmie-là! » Toutes les jÈcRSKures^ 

15 qu'il a contractées lui viennent du dehors; c'est aux 
circonstances qu'il faut attribuer ses bassesses et ses 
vices: ce Si j'étais tombé dans les mains d'un meilleur 
maître, j'aurais été bon chrétien, bon père de famille, 
bon ami, bon ouvrier, bon honmie en toutes choses. » 

20 Ainsi la société seule a tous les torts. — Pareillement, 
dans l'honmie en général, la nature est bonne. «Ses 
premiers mouvements sont toujours droits. Le prin- 
cipe fondamental de toute morale, sur lequel j'ai 
raisonné dans mes écrits, est que Vhomme est un être 

25 naturellement bon, aimant la justice et V ordre. U Emile/ 

I Chatterton: Thomas (i 752-1 770). An English poct 
noted for hîs preœcity and impostures. He wrote the Rowley 
Poems. — Werther: the hero of Goethe's sentimental novel 
Die Leiden des jungen Werthers (1774). 

24 Vhomme est un être. . . : On this point a writer in the 
Reime de Deux Mondes 1889 (page 287) expresses himself: 
" La doctrine de J.-J. Rousseau sur la bonté native de l'homme 
a été tellement battue en bièche et détruite par Texpérience, 



L'Ancien Régime 



37 



en particulier n'est qu'un traité de la bonté originelle 
de r homme, destiné à montrer comment le vice et 
Terreur, étrangersAsaxonstitulio^^ introduisent du 
dehors et TaltèreniîflpHfêroJmï^i^V. . . La nature 
5 a fait Thonmie heureux et bon, la société le déprave 
et le fait miséraWe->^|T- Dj^pouillez-le^par kjMnâée, 
de ses habitudesi^flî fel^^^ ses besoins s\|ttjîine^de 
ses préjugés fauxfecanezies systèjnes^ientrez dans 
votre propre cœur, écoutez le sl^Mïmèfit intime, 

lo laissez-vous guider par la lumière de Tinstinct et de la 
conscience; et vous retrouverez cet Adam primitif, 
semblable à une statue de marbre incorruptible qui, 
tombée d^nsuS^if^Ta^^ depuialongtemps 

sous unê^^iOfiSd^jff^^ijfts et d?vfll^ mais qui, 

15 délivrée de sa^aSeiBlïf^'iîfe, peut remonter sur son 
piédestal avec toute la perfection de sa forme et toute 
la pureté de sa blancheur. 

Rousseau est du peudget|iniest pas du monde. 
Dans un salon il se trouWî:Sne: u i 



user, 



20 être aimable; il n'a de jolis mo^ 
rescaljtrî il se tait d'un air 

et lie se^sauve de la^ 





^^^ (ftS'153Sta'3feÇ' de'Fûstre ou des sentences d^ ^ 

L'élégance lui déplaît, Ig^yxe l'incommode, la dq^^ ^^ 

25lîte^^lui semble un nîeiffionge, la conversation un 

^4Î^^Sraage, le bon ton ime grimace, la gaieté une con- 

^ntion, l'esprit une parade, la science un charla- 

f e, la philosophie une affeçtaticm, les ^^urs un ^ f nxit^ 
/Tout y est factice, ^au^Sfraîl^Sftirdepu^^^^ 
toilette et la beauté des femmes jusqu'à 

qu'on peut la considérer comme une des plus manifestes inepties 
qui aient un moment abusé le ^enre humain." 




38 Origines de la France Contemporaine 

Pair des appartements et aux ragoûts des tables, le 
sentiment comme le plaisir, la littérature comme la 
musique, le gouvernement comme laJcJigion. Cette 

- —P^ ^^^ ^'âBËlâSâu ^^ soirfcytn'est qu'un 
Shoù^ment desin^s purexcités et serviles qui 
s'imitent les uns les autres et se gâtent lesuys les 
it[gspour arriver par le raflSnement OTmlSaî^^à 
lui. Ainsi, par elle-même, la culture humaine est 
m£i}xv2i^^^j^J^lTmts qu'elle fait naître ne sont que 

10 des'occroissances ou des poisons. — A quoi bon les 

-^jgijdgnces? Incertaines, inutile&,^il^ne sont qu'une 

p^'^patire pour les di spi^^u^^y rostts^ « Qui voudrait 

passer sa vie en destiHïescontemplations, si chacun, 

ne consultant que les devoirs de l'homme et les be- 

15 soins de la nature, n'avait de temps que pour la 
patrie, pourjyjsmalbMjreux et pour ses amis. » — A 
quoi bon les»b^mi^Sxrsr Ils ne sont qu'une flatterie 
publique des passions régnantes. «Plusia^gmiédie 
est agréable et parfaite, plus son effet est rnreSffi, » et 

20 le théâtre, même chez Molière, est une école de 
mauvaises mœurs, «puisau^U^cite les âmes perfides 
à punir, sous le nom dêjsottre^ la candeur dgSfhony, 
nêtes gens. » La tragédie, qu'on dit morale, œfense 
en effusions fausses le peu de vertu qui nous reste 

25 encore. «Quand un homme est allé admires de beUas 
actions dans des fables, qu'a-t-on encore ^ilîger*ae 
lui? Ne s'est-il-pas acquitté de tout ce qu'il doit à 
la vertu par l'hommage qu'il vient de lui rendre? 
Que voudrait-on qu'il fît de plus? qu'il la pratiquât 

30 lui-même? Il n'a pas de rôle à jouer, il n'est pas 

20 MoUère: Jean Baptiste Poquelin (1622-1673). The most 
celebrated dramatist, actor, and writer of comeîdies. 



L'Ancien Régime 39 

comédien. » — Sciences, beaux-arts, arts de luxe, 
.,. i^^^y littérature, tout cela n'est bon qu'à 
"ëHSmiàer et dissiper l'âme; tout cela n'est faitûue 
pour letf)etrLta:oupeau d'insectes brillants et uffâwS^^ 
5 qui bbOraranent au sommet de la soc^té et SflMff " 
toute la substance publique. — raTaîï oe sciences, 
une seu le^t^nécessaif e, celle de nos devoirs, et, sans 
tant de^utnftfé?^^d^udes, le sentiment intime 
suffit pour nous l'SSftfnJf . — En fait d'arts, il n'y a 
10 de tolérables que ceux qui, fournissant à nos premiers 
besoins, nous donnent du pain pour nous nourrir, un 
toit pour nous abriter, un vêtement pour nous couvrir, 
des armes PWriî£Bs défendre. — En fait de vie, il 

Lm ^ JJà^ ?^^l^ - j^ ^ A^îSE^ ^'^^ mène aux champs, 
pi5stoA*app^^ famille, dans les occupa- 

tions de la culture; sur les provisions que fournit la 
terre, parmi des voisins qu'on traite en égaux et des 
serviteurs qu'on traite en amis. — En fait de classes, il 
n'y en a qu'ime respectable, celle des hommes qui 
20 travaillent, surtout celle des hommes qui travaillent 
de leurs mains, artisans, laboureurs, leSjSejd&^fiW^ji^i/^ 
soient véritablement utiles, les seuls qui, TapprôcnésT^ 
^as^cjfvmmdeVéUit naturel garden^^^us^ 
^^j'^çnveioppe ruoejda chaleur, la bonté et la toiture (le* 
25 instincts primitifs. — Appelez donc de leur vrai nom 
cette élégance. 4ce lu: ^ j^^ jf / y^ ^anité, cette délica- 
tesse littéraîréîœaéve^onaage philosophique que le 
préjugé admire commaja^fleur de la vie humaine; ils 
n'en sont que l^^Bi^^ure. Pareillement estimez à 
30 son juste prix l ^^i^WP ^ÎT s'en nourrit, je veux dire 
l'aristocratie désœimée, tout le beau monde, les . 
privilégiés qui commandent et représentent, les oîsifsV^ 



40 Origines de la France Contemporaine 

de salon qui causent, jouissent et se croient Télite de 
rhuj^amté; ils n'en|SOTit que les parasites. Parasites 
et îno^êîsmire, ruifatttre'rautre, et l'arbrejjf se por- 
tera bien que lorsque nous l'aurons d?Barrassé de 
5 tous les deux. 



V. LE TIEJRS ÇXAg\ 

Un grand changement ^^^b^JX}i^ dix-huitième 
siècledans la|CQ)|i4i^anj^inaef^ ^ 
a trs^^dMèytajSn gagné, i^argné, et, 

tous les jours, il sjgigchk davantage. On peut dater 
iode Law ce grand^^^aes entreprises, du négoce, de 
la spéculation et des fortunes; arrêté par la guerre, 
il reprend plus vif et plus fort à chaque intervalle de 
paix, après le traité d'Aix-la-Chapelk^en 1748 après 
le traité de Paris en 1763, et surtout a pCrm^ repie 

TiTLE. Tiers Etat: the commons. They, with the clergy 
and the nobles, formed the three social orders in France prior 
to the révolution. Their aim was to ruîn the feudal aristoc- 
racy, who were free from taxation, and whose îdleness they 
were forced to promote by their taxes. Another name for tiers 
état was état commun and le commun, 

10 Law: John Law, financier and projector of financial 
schemes. Référence hère is to the founding of the Banque Gén- 
érale, later Banque Royale, and the conséquent issue of paper 
currency of which he became the ardent advocate; also the 
gaining control of the Louisiana Territory for colonization and 
trade, known as the Mississippi Scheme. 

13 le traité d' Aix-la-Chapelle: October, 1748; ended the 
War of the Austrian succession. 

14 le traité de Paris (1763): in which France ceded to Great 
Britaîn Canada and the territory east of the Mississippi, and 
in. which Spain ceded Florida. England restored to France 



L'Ancien Régime 41 

de Louis XVI. L'exportation française qui en 1720 
était de 106 millions, en 1735 de 124, en 1748 de 192, 
est de 257 millions en 1755, de 309 en 1776, de 354 en 
1788. En 1786, Saint-Dommgue seul envoie à la 

5 métropole pour 131 millions de ses produits et en 
reçoit pour 44 millions de marchandises. ^u ç. c£s 
échanges, on voit, à Nantes, à Bordeaux, se icwnîler 
des maisons colossales. «Je tiens Bordeaux, écrit 
Arthur Young, pour plus riche et plus commerçante 

10 qu'aucune ville d'Angleterre, excepté Londres. Dans 
ces derniers temps, les progrès du commerce maritime 
ont été plus rapides en France qu'en Angleterre 
même. » Selon un administrateur ^u temps, si les 
taxes de consommation ^rappSî^nttous les JQurs. 

15 davantage, c'est que depuis 1774 les divers genres"*^ 

d'industrie se développeijttotgl»îpurs davantage. 

Et ce progrès est régulier, sqppnurTc On peut comp- 

j ter, dit Necker en i78i,''quek produit de tous les 

droits de consommation Tulgmenlede deux millions 

20 par an. » — Dans ce grand effort^'invention, de 



lajbeuret de génie, Paris, quî^ôssît sans cesse, est 
^•***fateIiSrcentral. Bien plus encore ai^faujourd'hui, il 

a le monopole de tout ce <jjji^t]^wp^d'intelligence 
jJe^oût, livres, tableaux^^ftjj ^^fstat^i es, bijoux, 
Sirures, toilettes, voityf s,^^3^upreinents, articles de 

curiosité et de mode, Tlgt^ments et décors de la vie 

élégante et mo&Samej c'est lui qui fournit l'Europe. 

Martinique and other îslands; Spain received Havana from 
Great Britain. 

9 Arthur Young: an English traveler and writer on éco- 
nomies. He traveled in France, 1 787-1 790. His chief work 
is Travels in France, 



42 Origines de la France Contemporaine 

En 1774, son commerce de librairie était évalué à 45 
millions, et^cdia>^de Londres au quart seulement. 
Sur les oéneSces s'élèvent beaucoup de grandes 
fortunes, encore plus de f ortunesmo^^j^ et les 
5 capitaux ainsi formés cherchent uif êfiSpiOL — Juste- 
ment, voici que les plus nobles mains du royaume 
s'étendent pour les recevoir, nobles, princes du sang, 
états provinciaux, assemblées du clergé, au premier 
rang le roi qui, étant le plus besoigneux de tous, em- 

loprunte à dix pour cent et est toujours en quête de 
nouveaux prêteurs. Déjà, sous Fleury, la dette s'est 
accrue de 18 millions de rente, et, pendant la guerre 
de Sept ans, de 34 autres millions de rente. Sous 
Louis XVI, M. Necker emprunte en capital 530 

15 millions, M. Joly de Fleury 300 millions, M. de Ga- 
lonné 800 millions, en tout 1630 millions en dix ans. 
L'intérêt de la dette qui n'était que de 45 millions en .. 
1755, s'élève à 106 millions en 1776, et monte à 206 
millions en-i780|^Que dej^anciers indiqués par 

20 ce peu detnaffesl Et fSmarquez que, le tiers état 
étant le seul corps qui gagne et épargne, presque tous 
ces créanciers sont du tiers état. Ajoutez-en des 
milliers d'autres; en premier liyu^ les financiers qui 
font au gouvernement des avaSj^ ae Tonds, avances 

i^i JS4ÎSB£^^2]^ A ' ^ , ^ i PéJÎ I^ Sï ^Sm ^y^^ immémorial, il 
^f^^^'^^^Bmngy f^jj^ que toujours l'année 

courantâ?8Rged'avance le P^oduk^es ai m ées suivan- 
tes. En second lieu, tant deTournis^eurs; A ffi^yj^et ^^ 
petits, qui, sur tous les points du territoire. 
30 compte avec l'État pour leurs travaux et rouf 

15 Fleury: Joly de, successor of Necker. 




L'Ancien Régime 43 

v^ntàFle arm6et;[ ui^s^gf;cj§î t tous les jours, depuis que 
le gouvernement, efflraÏTO par la centralisation, se 
charge seul de toutes les entreprises, et que, sollicité 
par l'opinion, il multiplie les entreprises utiles au 
S public î sous Louis XV, l'État fait six niillelieue|dg_,w^ 
route, et, sous Louis XVI, en 1788, afin depâfer a la '• 
famine, il achète pour quarante millions de grains. 

Tar cet accroissement de son action et par cet em- 
pnmt dé capitaux, il devient le débiteur universel; 

10 dès lors les affaires publiques ne soi^glj^s^eulefn^nt 
les affaires du roi. Ses créanciers " 

dépenses; car c'est leur argent qu' il^Ss^ftfle;' s'il "gbre 
mal, ils seront ruinés. Ils voudraient bien connaître 
son budget végfi££^ses livres: un préteur a toujours 

15 le droit deMûWluIer soif'ëSIge/Woilà donc le bour- 

^. ^^^^ilHÎJ^^^^^ ^^ ^^^^ ^^ ^^^ commgnce^jcrasidérer 

V ^j^j^fSsia grande machine dont le Jeu, oerooe a tous ^ 

les regards vulgaires, était jusqu'ici un secret H^f^Agi ^^gj ^LJA^ 

Il devient politique et, du même coup, il devîenrme- 

20 content. Car, on ne peut le nier, ces affaires où il est 

si fort intéressé sont mal conduites. Un fils de fa- 



mille qui "^°g ai T t iennes de la même façon 
mériterait d'êt^lmefSKu Touj oig§^daj|s l'ad mini ' 

<tr^fetfy?iirrip r^i^ta. J^ jj^p ense aoipas^ la recette. 

^^T^J^rSpe^Sve^c^oSSels, le déficit annuel était de 
soixante-dix millions en 1770, de quatre-vingts en 

i ■2§l?f -S^^^rii^^ ^ *^^^^ ^^ ^^ ii(j uif |wC'a été par des 

^tanqVeiDutel, l'une de deuxTamiarasa la fin de 

Louis XlV^y^ytap presque égale au temps de Law, 

30 ime autre duiierset de moitié sur toutes les rentes au 

37 ^a: for cela a. 



44 Origines de la France Contemporaine 

temps de Terray, sans compterles suppressions de 
détail, les réductions, les TOaftM^indéfinis de paye- 
ment, et tous les procédés viofeoi^ott fraudale^ 
qu'un débiteur puissant emploie impunSSj^Sfcoîftre 
5 un créancier faible. « On compte cinquante-six viola- 
tions de la foi publique depuis Henri IV jusqu'au 
ministère de M. de Loménie inclusivement, et l'on 
aperçoit à l'horizon une dernière banqueroute plus 
effroyable que toutes les autres. » On ne paye que si 
loJ'onDeut et quapd on peut, même Igs jen s de Jg. ^ y 
-^Hnaison, les fournisseurs de la table, les servitAil^^e la 
personne. En 1753, les domestiques de Louis XV 
n'avaient rien reçu depui g trois années. On a vu que 
ses IfiferenierS' allaient nren^ier pendant la nuit dans 
15 les rues de Versailles, que ses ipourvoy^pis^e ca- ' 
chaient, que, sous Louis XVI, en 1778, il était dû 
792,620 francs au marchand de vin, et 3,467,980 francs 
au fournisseur de poisson et de viande. En 1788, la 



détresse est t ell &que le ministre de Loménie prend et 

sS«Wjaj^cripti( 
ticuliers poflrlês Tiospices; au moment ou u se retire. 



20 dépense lesiq^grd^yne^§ai^scriptîon faite par des par- 



le Trésor est vide, sauf quatre cent mille francs dont 
il met la moitié dans sa poche. Quelle administra- 
tionlr— ^vunj^ce débiteur qui manifestement de- 
25 vient ins^lvaoïe, tous les gens qui, de près ou de loin, 
sont engagés dans ses affaires, se consultent avec 

I Terray: Abbé, Comptroller General, produced another 
bankniptcy. 

j M, de Loménie {de Brienne): (172 7-1 794): he succeeded 
bis opponent Galonné. He was dismissed for acœding to the 
demand of Parliament to summon the States-General in order 
to levy taxes. Necker was then reappointed. 



L'Ancien Régime 45 




alarme,, et ils sont imîohibrables, banquiers, 
ciants, fabricants, employés, prêteur s ^e^ te 
et de tout degré, au premier rangJesr^^l 
mk ch^lui tout leur avoir envTJ^^BtquT 
S iÇftfiJft^^Ml ne leur paye pas chaque année les 44 
millions qu'il leur doit, les industriels et marchands 
qui lui ont confié leur honneur commercial et auraient 
horreur de faillir par ç pjitr^gu p; derrière ceux-ci, 
kutt créanciers, leurs croimB, leurs ouvriers, leurs 
'^t^roofcS, npr e^ Ja^pj^ s jgr ande partie de la classe la- 
borieuse etj^paisi D^*' qui, jusqu'ici, obéissait s^,ns 
çiurmure et ne songeait point à contrôler le régime 
établi. Désormais elle va le contrôler avec attention, 
j Ti?M^ ^^ ^J^9î>a^ ^ colère; et malheur à ceux qu'elïe 
-, «3 pfeîîaraLTCti'îaiiie; car elle sait qu'ils la ruinent en 
ruinant l'État. 

^ En même temnselle a monté dans l'échelle sociale, 
et, par son Vfife,' elle r ejoint J ^^P^^gf.hWi,Ji4^pfe- 
D'une part, les nobles ^s8îA rlp^i^es |î ipfters 

20 état; d'autre part le tiers état s'est rapprocRé des 
nobles, et l'égalité de fait a précédé l'égalité de 
droit. — Aux approches de 1789, on aurait peine à 
les distinguer dans la rue. A la ville, les gentils- 
hommes ne Wjt^ plus l'épée; \h ont ^Ç^W ttf ^es 

25 broderies, les'gÊf^, et se promènent ¥n tmc ûîfi, ou 
courent dans un cabriolet qu'ils conduisent eux- 
mêma»^jt^ siigp licité des coutumes anglaises et les 




usagegoïïiJBrsTeur ont p§,ru gjijjfc^o mmod g&^^ r la 
vie privée. Leu/K:la<ïes^nait7îls étaienrïas ffêtre 
30 toujours en représentation. JP^ffl R ^ Js acceptent 
la familiarité pour avoir l^êSaS^eS^^font contents 
de se mêler sans faste et sans entraves Ji tous leurs 






Origines de la France Contemporaine 

concitoyens. — Certes, ri^iceZstgrave, et les vieilles 
âmes féodales avaient raison de gronder. Le marquis 
de Mirabeau, apprenant que son fils veut être son 
propre avocat, ne se console qu'en voyant d'autres, et 
5 de plus grands, faire pis encore. «Quoique ayant de 
la peine à avaler Tidée que le petit-fils de notre grand- 
père, tel que nous l'avons vu passer sur le Cours, 
toute la foule, petits et graoïds^ ôtant do jp in l^çha-> 
peau, va maintenant tigfier a la ^ j C ^g jJ j ^J^v^ 

10 cour, disputant la pratique aux abo^fl^ SI c Mane, 
je me suis dit ensuite que Louis XIV seraitjan peui 
plus étonné, s'il voyait la femme de son^^Se^ 
successeur, en habit de paysanne et enjÈronerTsans 
^sulfe, sans pages ni personne , ^gur^^le pajft is et les 

1$ terrasses, demander au preAier "^olisjBn ^n" frac de 
lui donner la main que celui-ci lui prète^seulement 
jusqu'au bas de l'escalier. » — En effet, le'mveuemëilt 
des façons et des dehors ne fait que manifester le 
Il < <y l^^teiîP4^^^ esprits et des âmes. Si l'ancien décor ^ 
•**2o s^"«alî, cest que les sentiments qu'il annonçait se 
défont Il |j moa^jt le sérieux, la dignité, l'habitude 
de seSî6ntra!n8feet d'être en public. » ra ut ori jt é, le 
commandement. C'était la parade KiKueuseet 
rigide d'un état-major social. A présent, la parade 

25 tombe parceque l'état-major s'est dissous. Si les 
nobles fltftlMïSît en bourgeois, c'est qu'ils sont eux- 
mêmes devenus des bourgeois, je veux dire des oféifs 
qui, retirés des affaires, causent et s'amusent-^/Sans 

2 Le marquis de Mirabeau: the father of the political orator 
and président of the Jacobin Club and of the National As- 
sembly in 1791. 

10 aboyeurs de chicane: see chicane. 



L'Ancien Régime 47 

doute ils s'amusent en gens de goût et causent en gens 
de bonne compagnie. Mais la difficulté ne sera pas 
grande de les égaler^^el^Deguis que le t^re^^t 
eimch^ beaucoup oe roiuri ers sont devenus gensaiï 



fl^Âvefl de l'argent e^jleT esprit, un parvenu se de- 

^^urSit' vite, et son filsJSinonmi, sera initié: quelques 

années d'exercices à l'académie, un m att re de danse, 

une des quatre mille charges qui ^îmerent la noblesse 

folui donneront les dehors qui lui nianquenlji^nence 

temps-là, dès qu'on sait observer les KeifseaKcS/ 

saluer et causer, on a son brevet d'entrée partout. Un 

Anglais remarqueoueJ^n des premiers mots que 

Ton emploie pouiiouerun homme est de dire «qu'il 

15 se présente parfaitement bien. » La maréchale de 

^jUx gm bourg, si fière, choisit toujours Laharpe pour 

"1er; en effet, «il d^^i^e ^ ^fSijLto^jj^ftff JfeP'V ^g^ 



seulement le plébéien erlr^'àïï p€um§ ;J}i^%ll>u§g ige 
mais il y trône s'il a du talent. Aprèsce miTangei des 

20 classes et ce déplacement des rôles, quelle supériorité 
reste à la noblesse? Par quel mérite spécial, par 
quelle c ap aïQit^econnue se fera-t-elle respecter du 
tiers rïforemi^ireur de suprême bon ton et quelques 
raffinements dans le savoir-vivre, en quoi diffère-t-elle 

25 de lui ? Quelle éducation supérieure, quelle habitude 
des affaires, quelle expérience du gouvernement, 
quelle instruction politique, quel ascendant local, 

15 La maréchale de Luxembourg: a woman of rare beauty, 
known for her relations to Rousseau. 

16 Laharpe: Jean François de (i 754-1 838); a favorite of 
Voltaire. He wrote Lycée ou cours de littérature ancienne et 
moderne. 



48 Origines de la France Contemporaine 

quelle autorité morale peut-elle alléguer 
toriser ses prétentions à la première place ? — ^liftail 
de pratique, c'est déjà le tiers qui fait la besogne et 
fournit les honmies spéciaux, intendants, premiers 
S commis des ministères, administrateurs laïques et 
ecclésiastiques, travailleurs effectifs de toute espèce et 
de tout degré. jJn^n^axqms, a ncjai c apitaine aux 
gardes françaises/roïnmepWfteure^p^al, avoua aux 
élections de 1789 que les connaissances essentielles à 

10 un député se rencontreront plus généralement dans 
le tiers état dont l'esprit est exercé aux affaires. — 
Quant à la théorie, le roturier en sait autant que les 
nobles, et il croit en savoir davantage; car, ayant lu 
les mêmes livres et pénétré des mêmes prinones^ ne 

15 s'arrête pas conmie eux à mi-chemin sur la^enfe des 
conséquences, mais plonge en avant, tête baissée, 
jusqu'au fond de h dgeta* jjf , persuadé que sa logique 
est de la^'^StSiS^ôyanM^t qu' il a d'autant plus de 
lumières qu'il a moins de préjugés. — Considérez les 

20 jeunes gens qui ont vingt ans aux environs de 1780, 
nés dans une maison laborieuse, accoutumés à l'ef- 
fort, capables de travailler douze heures par jour, 
race énergique qui sent sa force, qui juge ses rivaux, 
qui sait leur faiblesse, qui compare son application et 

25 son instruction à leur légèreté et à leur insuffisance, et 

qui, au moment où gronde en elle l'ambition de la 

jeunesse, se voit d'avance exclue de toutes les hautes 

I Dl ac es,|jeléguée à perpétuité dans les emplois su- 

%M^^ • Daltenies, primée en toute carrière par des supérieurs 

30 en qui elle reconnaît à peine des égaux. Çaux examens 
d'artillerie, où Chérin, généalogiste, refuse les rotu- 
31 Chérin: genealogist (died 1795 in Paris). 



L'Ancien Régime 49 

riers, et oîi l'abbé Bossu, mathématicien, refuse les 
aoiants, on découvre que la capacité manque aux 
ev^ nobles, et la noblesse aux élèves capables; 
gentilhomme et instruit, ces deux qualités semblent 
5 s'exclure; sur cent élèves, quatre ou cinq réunissent 
les deux conditions. Or, à présent que la société est 
mêlée, de pareilles épreuves sont fréquentes et faciles. 
Avocat, médecin, littér^teiir, P homme du tiers avec 
lequel un duc VraS^fîeiuTamilièrement, qui voyage 

10 en diligence côte à côte avec uncmjg^jgjllonel de 
hussards, peut apprécier son ^îêrlocuteur ou son 
voisin, compter ses idées, vérifier son ^2|^JJÎg>t|gtÎH?r 
à sa valeur; et je suis sûr qu'il ne le^unera paâ^ 
Depuis que la noblesse, ayant perdu la capacité spé- 

isciale, et que le tigig^ajant^cquis la capacité géné- 
rale, se trouvenroe niveîu!l*par l'éducation et par les 
aptitudes^ l'inégalité qui les sépare est devenue 
blessante en devenant inutile. Instituée par la cou- 
tume, elle n'est plus consacrée par la conscience, et 

20 le tiers s'irrite à bon droit contre des privilèges que 
rien ne justifie, ni la capacité du noble, ni l'incapacité 
du bourgeois. 

Au commencement du règne de Louis XVI, un 
voyageur qui rentrait après quelques années d'ab- 

25 sence, et à qui l'on demandait quel changepjgjtil re- 
marquait dans la nation, répondit: nFlUmmlfre^se, 
*4tfwnque ce qui se disait dans les salons se répète dans 
les rues,» — Et ce qu'on répète dans les rues, c'est la 
doctrine de Rousseau, le Discours sur Vinégalité, le 

I Bossu: Charles (i 730-1814), a famous French mathema- 

tician, author of Essai sur P histoire générale des mathématiques. 

29 Discours sur Vinégalité and Cofitrat social: both famous 



50 Origines de la France Contemporaine 

Contrat social amplifié, vulgarisé et répété par les 
disciples sur tous les tons et sous toutes les formes. 
Quoi de plus*sédi^s^t Bpiir le tiers ? — Non seule- 
ment cette th^ne a îf vogûefeîc'est elle qu'il rencon- 
5 tre au moment décisif où ses regards, pour la première 
fois, se lèvent vers les idées générales; mais de plus, 
contre l'inégalité sociale et contre l'arbitraire politi- 
^cm^JJe lui fournit des armes, et des armes plus tran- 
•^^^^'^^cnlpes qu'il n'en a besoin. Pour des gens qui veulent 

lo contrôler le pouvoir et abolir les privilèges, quel maî- 
tre plus sympathique que l'écrivain de génie, le logi- 
cien puissant, l'orateur passionné qui établit le droit 
naturel, qui nie le droit hîstûtîqugj^ui proclame 
l'égalité des hommes, qui'rWenalqueia souveraineté 

15 du peuple, qui dénonce à chaque page l'usurpation, 
les vices, l'inutilité, la malfaisance des grands^^des 
rois! — Et j'omets les traits par lesquels il iÇree^aux 
fils d'une bourgeoisie laborieuse et sévère, aux hom- 
mes nouveaux qui trav|jUent jgt s'élèvent, son sé- 

2orieux continu, son toïfapr^'et amer, son éloge des 
mœurs simples, des vertus domestiques, du mérite 
personnel, de l'énergie virile; c'est un plébéien qui 
parle à des plébéiens. — Rien d'étonnant s'ils le 
prennent pour guide, et s'ils acceptent ses doctrines 

25 avec cette ferveur de croyance qui est l'enthousiasme 
et qui toujours accompagne la première idée comme 
le premier amour. «44^ ijjJJCUmjU^ 
Un juge compétent, ténfoin oculaire, Mallet Du- 

works of Rousseau. The full titles are Discours sur V origine 
et les fondements de V inégalité parmi les hommes (1755); Du 
Contrat social ou Principes du droit public (1762). 
2S Mallet Dupan: Jacques (i 749-1800). He founded the 



L'Ancien Régime ' 51 

pan, écrit en 1799: «Dans les classes mitoyennes et 
inférieures, Rousseau a eu cent fois plus de lecteurs 
que Voltaire. C'est lui seul qui a inoculé chez les 
Français la doctrine de la souveraineté du peuple et 
5 de ses conséquences les plus extrêmes. J'aurais peine 
à citer un seul révolutionnaire qui ne fût transporté de 
ces théorèmes anarchiques et qui ne brûlât du désir 
de les réaliser. Ce C^ w^o/^y^^qu^jys^t^ es so- 
ciétés, fut le Coran des'aî^olfi'eurs a^îr&^5îfô 1789, 

lodbsjacobins de 1790, des républicains de 1791 et des 
v*^roî?enes les plus atroces. J'ai entendu Marat en 1788 
lire et conmienter le Contrat social dans les prome- 
nades publiques aux applaudissements d'un auditoire 
enthousiaste. » 

15 «Qu'est-ce que le tiers? Tout. Qu'a-t-il été jus- 
qu'à présent d a n§J^(tfdreDpji^ ^9^' Q^^ ^^" 
mande-t^ r îty^veni? qlJ&^ue cnosfe/» — Non pas 
quelque chose, mais tout. Son ambition politique est 
aussi grande que son ambition sociale, et il aspire à 

20 l'autorité aussi bien qu'à l'égalité. Si les privilèges 
sont mauvais, celui du prince est le pire, car il est le 
plus énorme, et la dignité humaine, blessée par les 
prérogatives du noble, périt sous l'arbitraire du roi. 
Peu importe qu'il en use à peine, et que son gouverne-, . 

25 ment, docile à l'opinion publique, soit celui d'un père 
indécis et indulgent. Affranchi du despotisme réel, le 

Journal Historique et Politique, which was later combined 
with the Mercure de France, suppressed in 1792. In 1799 he 
founded the Mercure Britannique in London. 

15 Qu^est-ce que le tiers?: the title of a pamphlet published 
by the Abbé de Sieyès in 1789. It created quite a sensation. 

ly Ay devenir: see devenir. 



52 Origines de la France Contemporaine 

tiers s'indigne contre le despotisme possible, et il 
i?ir^^y^^^if^^i^^^^^^ s'il consent ak^J Lrestef sujet. 
^^^ • ^L^rgueii'Saunrant S'est redressé^^^ffjfjjfet, pour 



mieux assurer son ^To ipf^p^^Jie naic^^er tous les 

5 droits. Il est si doux^s^ermrantTpoiir l'homme qui, 
de toute antiquité, a subi des maîtres, de se mettre à 
leur place^dejgmettre à sa place, de se dire qu'ils 
sont ses/manoaraires, de se croire membre du sou- 
verain, roi de France pour sa quote-part, seul auteur 

10 légitime de tout droit et de tout pouvoir! — Con- 
formément aux doctrines /le Roifespau, les cahiers du 
tiers déclarent k 'l^ifanîmfiS'^qu^i faut donner une 
constitution à la France; elle n'en a pas, ou, du moins, 
celle qu'elle a n'est pas valable. Jusqu'ici «les con- 

isditions du pacte social étaient ignorées»; à présent 
qu'on les a découvertes, il faut les écrire. Il n'est pas 
vrai de dire, comme les nobles d'après Montesquieu, 
que la constitution existe, que ses grands traits ne 
doivent point être altérés, qu'il s'agit seulement de 

20 réformer les abus, que les États générai^x n'ont qu'un 
pouvoir limité, qu'ils sont incompétents pour sub- 
stituer à la monarchie un autre régime. Tacitement 
ou expressément, le tiers refuse de resgeindre son 

<^ii fff^lEte^^^^ LS^^^^^SLP^ ^^^^^ ^"^ oppose des bar- 
aFrlSra. ^'ra!r^l6vk^'i^!^!ânimité, il exige que les dé- 
putés votent, non par ordre, mais par tête et con- 
jointement. « Dans le cas où les députés duclggéx^ 
de la noblesse refuseraient d'opiner en comAunetpar 
tête, les députés du tiers, qui représentent 24 millions 

17 Montesquieu: Charles de Secondât (1689-1755), the cele- 
brated French writer. He expressed thèse views in V Esprit des 
Lois, a work which testifies to his varied yet exact knowledge. 



L'Ancien Régime 53 



nttoujQittrs se dire TAs- 
friront au roi; de^ Concert 



d'hommes, pouvant et devant tojyyrs se dire l'As- 
semblée nationale malgré la*^^ 
tants de 400,000 individus, offriront au rot 
avec ceux du clergé et de la noblesse q ijy^v^di^n t se 
5 joindre à eux, leur secours à l'effet de^lUf^ftifiaux 
besoins de l'État, et les impôts ainsi consentis seront 
répartis entre tous les sujets du roi indistinctement. » 
«Le tiers, disent d'autres cahiers, étant les 99 pour 
100 de la nation, n'est pas un ordre. Désormais, avec 

10 ou sans les privilégiés, il sera, sous la même dé- 
nomination, appelé le peuple ou la nation. » — N'ob- 
jectez pas qu'un peuple ainsi mutilé devient une foule, 
que des chefs ne s'improvisent pas, qu'on se passe 
difficilement de ses conducteurs naturels, qu'à tout 

15 prendre ce clergé et cette noblesse sont encore une 
élite, que les deux cinquièmes du sol sont dans leurs 
mains, que la moitié des hommes intelligents et in- 
struits sont dans leurs rangs, que leur bonne volonté 
est grande, et que ces vieux corps historiques ont 

20 toujours fourni aux constitutions libres leurs meil- 
leurs soutiens. Selon le principe de Rousseau, il ne 
faut pas évaluer les hommes, mais les compter; en 
politique, le nombre seul est respectable; ni la nais- 
sance, ni la propriété, ni la fonction, ni la capacité ne 

25 sont des titres: gyand o u j ^ptit, ignorant ou savant, 
général, soldat oug&ujS^ ^A^gJlyf ^^ sociale, chaque 
individu n'est qu'une uniteroïlW^'un vote; où vous 
voyez la majorité, là est le droit. C'est pourquoi le 
tiers pose son droit comme incontestable, et, à ^on 

30 tour, dît comme Louis XIV: «L'État, c'est moi.» 
— Les mots indéfinis de liberté, d'égalité, de souve- 
14 qu*à tout prendre: see prendre. 



54 Origines de la France Contemporaine 

raineté du peuple, les phrases ardentes de Rousseau 
et de ses successe ur jp ^^cy %J^ gQu^^mix axiomg s^^ 
flambent conmie deàcSKroi^^lminlBipet d^i^U ^ 
une fumée chaude, une vapeur enivrante. La parole 
5 gigantesque et vague sMnterpQaeentre Hesprjt gU^gSun^/ 
objets; tous les contours sontT{foil|lî^?Tt le^erage 
conmience^^ 

Dans des têtes si excitables et tellement surex- 
citées, la magie souveraine des mots va créer des fan- 

lo tomes, les uns hideux, Taristocrate et le tyran, les 
autres adorables, Ta^ndu peuple et le patriote in- 
corruptible, figures Tïemelurées et forgées par le rêve, 
mais qui prendr ont ja p lace des figures réelles et que 
Phalluciné va Mft|rer de ses hommages ^JLB^i&l 

15 suivre de ses fureurs. Ainsi descend et se^WÇage^ 
la philosophie du dix-huitième siècle. Au premier 
étage de la maison, dans les beaux appartements 
dorés, l c& j Ji^, y K9<?l ^^1 q^l^^ s illuminations de 
soirée, Jl^ pîiard/ ïft*Slfl<m,^aes feux de Bengale 

2o amusants; on a joué avec gU gs,^^ les a lancées en 
riant par les fenêtres. RjWSmS'a l'entresol et au 
rez-de-chaussée, portées dans les boutiques, dans les 
magasins et dans les cabinets d'affaires, elles y ont 
trouvé des matériaux combustibles, des tas de bois 

25 accumulés depuis longtemps, et voici que de grands 
feux s'allument. Il semble même W ^ J^^kjftif ^3 ^ g^if** 



mencemerit d'încendîeLûar les fnemii|§es ronflent 
riJbmgnt, et une^ cïalRe rouge jaiUk^^aversk^^^^^ 
^yinSsI— (< Non, disent les gens d'^i naurr ils ffau-*^ 



^ — «Non, disent les gens d'e 
3oVîfië3cgarde de mettre le feu à la maison, ils y habitent 
comme nous. Ce sont là des feux de paîUe^^wt au 
plus des feux de cheminée: mais, avec uiyiSltra'eau 



L'Ancien Régime 55 

- froide^j^ les éteint; et d'ailleurs ces petits acddento 
C»^fStoient les cheminées, fçnt lomjper la vieill^ÇfllfT^ 
Prenez garde: danslesfig^oe la maison, sous les 
vastes et prof ondes^oûtes qui la portent, il y a un^ 
5 magasin de poudre. 1^ 



VI. LA MISERE 

La Bruyère écrivait juste un siècle avant 1789: 
«L'on voit £gtai^ajihfcLaiix farouches, des mâles et 
des femelle^ refaSdus par la campagne, noirs, livides 
eUtout brûlé^jAisoleil, attac b^ s ^ »igt te rre qu'ils 

^'-ofSmlfct et renSfèGt avec une^opmmtreteiqvincible. 
Ils ont conGune une voix articulée, et, quand ils se 
lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine; 
et en effetiksont des hommes. Ils se retirent la nuit 
danides fitnîSresoîi ils vivent de pain noir, d'eau et de 
^15 facînesT Ils épargnent aux autorhjipmes la peine 
de semer, de labourer et de^ftuemîrpour vivre, et 
méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils 
ont semé.» — Ils en manquent pendant les^ing 
cinq années suivantes, et meurent par trcftipeaF 

20 j'estime qu'en 1715 il en avait péri près d'un tiers, six 
millions, de misère et de faim. Ainsi, pour le premier 
quart du siècle qui précède la Révolution, la peinture, 
bien loin d'être trop forte, est trop faible, et l'on va 
voir que pendant un demi-sièclç et davantage, jus- 

25 qu'à la mort de Louis XV, elle demeure exacte; 

6 La Bruyère: Jean de (1645-1696). French novelist. He 
imitated the Characters of Theophrastus in his Les Caractères 
(1688). 
25 Louis XV: died in 1765. 



56 Origines de la France Contemporaine 
peut-être même, au lieu de l^tenuer, faudrait-il la 

" Parcourez les correspondances administratives des 
trente dernières annieLgui^récèdent la Révolution: 
5 cent indices vous tc vSeront line souffrance excessive, 
même lorsqu'elle né se tourne pas en fureur. Visible- 
ment, pour r homme du peuple, paysan, artisan, 
^j^Ù^w^ji^uhsiste par le travail de ses bras, la vie 
^^fpflcaire; il a juste le peu qu'il faut pour ne pas 
lo mourir de faim, et plus d'une fois ce peu lui manque. 
Ici, dan sjguafe^J jiectipQs, «les habitants ne vivent 
presque quê^e^fiSsm, » et depuis cinq ans, les 

les ayant manqué, îlàAl23^5ip ^^ ^'^^^ P^^^ 
MSSpn.^ Làt ^ ^ ^^ s devfgnfSt^y chaque année 

15 «lëJ^^gnSrfes sont engrande partie réduits à mendier 
leur paimJani^^^^5jgi morte. » Ailleurs, les 
ouvriers,^ouJn£3 
de vendre leurs 
morts de froid; 

20 a répandu des maladies, et danadeig élections on en 
coniptetr^ie-cinq mille à J'Imnon^ Dans un can- 
torirecmele| paysai^^Sftpent les mis encore verts 
et le font sécnCTauiour parce que leur faim ne peut 
attendre. ^ L' mto^ant^e Poitiers écrit QiîÊt,-4dès 

25 que les aten&s aecfeantesont ouverts, il s'yprecipite 
un nombre prodigieux de pauvres, quelque soin 
qu'on ait pris pour réduire les prix et n'admettre à 
ce travail que les plus nécessiteux. » L'intendau^^. 
de Bourges marque qu'un grand nombre de mefâyers 

30 ont vendu leurs meubles, que des familles entières 

25 (Udiers de charité: established to provîde work for the 
poor. 




L'Ancien Régime 57 

ont passé de^g^iourSiSaiis manger, que, dans plu- 
sieurs ^pltra^sesTies afï^K^ au lit la plus 
grande partie du jour pour souffrir moins. L'inten- 
^itd'Orléans annonce qu'en Sologne de pauvres 

T'euves ont brûlé leurs bois de lit, d'autres leurs 
arbres fruitiers, pour se préserver du froid, et il 
ajoute: <ifefgi?IS^^iS9Bfr ^ ^^^^ ce j^bleg^^ le cri du 
besoin nepeu? se renare, il faut voir (fe prés fa misère 
des iggiDâCTgspoitf s'j^^ » Il est 

10 claîrqueie p|Sîpievrtai^^ lui man- 

que^itôt flueJa récqltegst^jri^uvaise. Vienne une 

r^Sfée, une^me, une ItomTation, toute une province 
ne sait plus comment faire pour subsister juagiAx^ •« 
l^lgnée suivante; en beaucoup d'endroits il suffitoe^ 

151 ifver, même ordinaire, pour amener la détresse. De 
toutes parts, on voit des bras tendus vers le roi qui 
est Taumônier universel. Le peuplgi ressemble à un 




20 2 

Ea^ginia charité ancienne et l'humanité nouvelle 
s'rïlglnîent pour lui vfinirMi ai^ej l'e^ ujest trop haute. 
Il i§j>dlS^Wfl jlS#sQ"^^^^^^^ pSissatTet que l'étang 
pût sefSllgorgerfpar quelque Igfge issue. Jusque là 

25 le malheureux ne pourra'respîrS que pa {j^iter^lles^ 
et, à chaque moment, il courra risque dère lai^J^. * 

«Fasse le ciel, dit un village de Normandie, que le 
monarque premuL ja ^f , ^ s mains la défyye dn^ 
misérable citoyen rapide ettyrannisé par les commis, 

30 les seigneurs, la justice et le clergé. » — «Sire, écrit 

4 Sologne: in the Dept. of Loiret et Chefj a very sandy and 
barren région. 



58 Origines de la France Contemporaine 

un village de Chan^mgne, tout ce qu'on nous en- 
voyait drvôfte pîrt c'était toujours pour avoir de 
l'argent. On nous faisait bien espérer que cela 
finirait, mais tou|l^ans cela devenait plus fort. 
5 Nous ne nous êïipreSîons pas à vous, tant nous vous 
aimions, mais à ceux que vous employez et qui sa- 
vent mieux faire leurs affaires que les vôtres. Nous 
croyions qu'ils vous trompaient, et nous nous disions 
dans notre chagrin||Si no^eJbon roi le savait! . . . 

loNous sommesSfeables d'inÇots de toute sorte; nous 
vous avons donné jusqu'à présent une partie de notre 
pain, et il va bientôt nous manquer si cela continue. 
Si vous voyiez les pauvres chaumières que nous habi- 
tons, la pauvre nourriture que nous prenons, vous en 

15 seriez touché; cela vous dirait mieux que nog .pagolej j 

,|^guc nous n'en pouvons plus et qu'il faut nous cfiSîï- 
nuer. Ce qui nous fait bien de la peine, c'est que 
ceux qui ont le plus de bien payent le moins. Nous 
payons les tailles, et les ecclésiastiques et nobles, qui 

20 ont les plus beaux biens, ne payent rien de tout cela. 

19 tailles: from this the clergy and nobles were exempt. Ex- 
cept in a few cases, as the land tax, it was arbitrary and Per- 
sonal. It was a distinct check to wealth and comfort. The 
Assembly pronounced it responsible for "a dégradation, nég- 
ligence and insalubrity in the majority of rural dwellings, 
most injurions to the comfort and even to the préservation of 
the tillers of the soil." Outside of the indirect taxes (aides) y 
similar to excise duty, on alcohol, gold, silver, paper, cards, 
starch, etc., and the tithes called vingtièmes j the local taxes 
fell as a burden upon the people. There were ecclesiastical 
tithes, feudal dues, and forced labor (corvée) y and the gabelle y 
the most irksome of ail (cf. note, page 59, 1. 13), taking in ail 
about eighty-one per cent of the income. The privileged 
classes and their servants were exempt. 



L'Ancien Régîme 59 

Pourquoi donc est-ce que ce sont les riches qui payent 
le moins et les pauvres qui payent le plus ? Est-ce que 
chacun ne doit pas payer selon son pouvoir? Sire, 
nous vous demandons xme cela soiLainsi, parce que 
5 cela est juste. Si nous osïoœ, nous,^^|rendrions de 
planter quelques vignes sur les*l(ÎOTeâux; niais nous 
sommes si tourmentés par les commis que nous pense- 
rions plutôt à arracher celles qui sont plantées; tout le 
vin que nous ferions serait pour eux^ilngjjpus res- 

un grannjaeaSilue toute 




aime mieux 

îarrassez-nous d'abord 
des maltôtiers et deagahdoj«; nous souffrons beau- 
coup de toutes ces ra^niîoi^-là; voici le moment de 

15 les changer; tant que nous les aurons, nous ne serons 
jamais heureux. Nous vous le demandûgs^ire, 
avec tous vos autres sujets qui sont aussi las que 
nous. ^Nous vous demanderions encore bien d'autres 
choses, mais vous ne pouvez pas tout faire à la fois. » 

20 — Les impôts et les privilèges, voilà, dans les cahiers 
vraimenLpopula ^ d eux ennemis contre lesquels 
les pla^te^ ne tarissem pas. 

13 gabdoux: collectors of the gabelle, or sait tax. It was an 
important brandi of revenue for the govemment, which held 
the monopoly of sait. Exœpt in a few provinœs, every per- 
son of the commons over seven years of âge was taxed for the 
use of seven pounds of sait a year, or on the average seventeen 
dollars per year for duty thereon! It was called sd de devoir. 
The use of sea water for cookîng or manufacturing purposes, 
as well as forfeeding cattle in the sait marshes, was prohibited. 
The price of sait per pound varied from ten sous (ten cents) 
upwards. The tax was onerous and gave rise to smuggling 
and illégal trading in sait, offenses for which heavy fines, serv- 



n.iVX^ 



60 Origines de la France Contemporaine 

Pourquoi le tiers paye-t-il seul pour les r 
lesquelles la noblesse et le clergé roulent eiLc 




'QurQup> Igs pauvres gens sont-ils seuls astreints 
L muice ? r 



^^Tvêqijes, 



Pourquoi suffit-il d'être le domestique 
5 d'un privilégié pour échapper au service? «Ce 

gint ^ J^gy s ,j^ JB^g^,|^ i4 ^£y t T^^H^^ ^'^^^ ^^^ 

qîjë, auxSî^^fc]psr r^trancn^ aux/ princes de 
r Eglise les deux tiers de leurs revenus. Que la 
féodalité soit abol ie. J#j\gnMn e, le paysan surtout, 

10 est tyrannio u ement^^ap^^ la terre malheureuse 

où il languÎTiMfeS^ne.*. .* . Il n'y a point de liberté, 
de prospérité, de bonheur, là où les terres sont serves. 
Qu'il suffise à la féodalité de soel scgptrad& J^^^san^^jw 
qu'elle y joigne encore le * pft^frd du rraitant . » — 

15 Ici, et déjà depuis quelque tem^jjCen'est plus le 
villageois qui parle; c'est le Tpi^Rrêur,7i'avocat qui 
lui prête ses métaphores et ses théories. Mais 
l'avocat n'a fait que traduire en langage littéraire les 
sentiments du villageois. 

20 Les passions, pour s'autoriser, ont recours à la 
théorie, et la théorie, pour s'appliquer, a recours 
aux passions. Par exemple, près de Liancotu"t, le 
duc de Larochefoucauld avait un terrain inculte; dès 
le commencement de la Révolution, les pau\Tes de 

25 la ville déclarent que^^Mi^u'ils font partie de la 
nation, les terrains mcuftes, propriété de la nation, 

ice on galleys, and even the penalty of death were frequently 
incurred. 

14 traitant: an officiai who had taken over the collection of 
the public revenues. 

22 Liancourt (sous Clermont) : the seat of the castle of the 
duke Larochefoucauld; the grand maître de la garderobe; cf. 
page 62, 1. 2. 



L'Ancien Régime 6i 

leur appartiennent, et tout de suite, sans autre for- 
malité, ils e n|reyt^en pp^ssîgn, se partagent le sol, 
plantent des imêfei (Kmcnent. «Ceci, dit Arthur 
Young, montre Tesprit général. . . . Poussées un 

5 peu loin, les conséquences ne seraient pas petites 
pour la propriété dans ce royaum^ )i Déj^, auprès de 
Rouen, les maraudeurs, qui ^Sftaient et vendaient 
les forêts, disaient que «le peuple a le droit de prendre 
tout ce qui est nécessaire à ses besoins. » On leur a 

lo prêché qu'ils sont souverains et ils agissent en sou- 
verains. Étant donné leur état d'esprit, rien de plus 
naturel que leur condu it i ^ ^ Plusieurs millions de 
sauvages sont ainsi Tances par quelques milliers de 
parleurs, et kjgohtique de café a pour interprète et 

15 ministre rattrbu^mait jie la rue. D'une part la 
force brutale se me{ Sfiservice du dogme radical. 
D'autre part le dogme radical se met au service de 
la force brutale. Et voilà, dans la France dissoute, 
les deux seuls pouvoirs debout sur les débris du reste. 



II. LA REVOLUTION 

I. L'ANARCHIE 

Dans la nuit du 14 au 15 juillet 1789, le duc de 
Larochefoucauld-Liancourt fit réveiller Louis XVI 
pour lui annoncer la prise de la Bastille. «C'est 
donc une révolte,» dit le roi. — «Sire, répondit le 
5 duc, c'est une révolution. » L'événement était bien 
plus grave encore. Non seulement le pouvoir avait 
glissé des mains du roi, mais il n'étoit poînttomibé 
dans celles deUAssemfclée; il éSr^m^ffSre/aux 
mains du peuple Iacne,ae la foule violente et surex- 

10 citée, des attroupements qui le ramassaient comme 
une arme abandonnée dans la rue. En fait, il n'y 
avait plus de gouvy y^men tij l'édifice artificiel de la 
société humaine^^SionCraiTtout entier; on rentrait 
dans l'état de nature. Ce n'était pas une révolutiojj, 

15 mais une dissolution. y^^ ^^Jll:^ ték^f 

Deux causes excitent et entigtienggitf l'émeute 
universelle. La première est la (flîseué, qui, perma- 
nente, prolongée pendant dix ans, et aggravée par 
les violences mêmes qu'elle provoque, va exagérer 

3 la Bastille: a former state prison at Paris; its destruction 
marks the begînning of the Révolution. 

8 P Assemblée: i. e., V Assemblée Nationale^ formed in June, 
1789, by vote of the third estate. 

62 



La Révolution 63 

jusqu'à la folie toutes les passions pom^aji^ es et 
changer en faux pas convulsîfs toute la iBârcne de la 
Révolution. QuandLunJleuve coule ^^JJiWg tor ds, 
il suffit d'une petite crue pour qu'il*cf?D(3ftreT ' jTelle . 
5 est la misère au dix-huitième siècle. L'homme du 
peuple, qui vit avec peine quand le pain est à bon 
marché, se sent mourir quand il est cher. Sous cette 
angoisse, l'instinct animal se révolte, et l'obéissance 
générale, qui fait la paix publique, dépend d'un 

10 degré ajouté ou ôté au sec ou à l'humide, au froid ou 
au chaud;^^En i| 88, a mg^J règ ^^l^ ^ r ^k fj ^^] ^Li^ 

^avaîtéj^ IcSùvirsK^^ oe Ba 

•^'ftWsson^ une'^glr^ç effroyable s'ICatuF autour de 

Paris, depuis la Normandie jusqu'à la Champagne, 

i^dévastasoixante lieues du pays le plus fertile et fit 

^fti"(ieg5rde 100 millions. L'hiver vint et fut le plus 
dur qu'on eût vu depuis 1709; à la fin de décembre, * 
la Seine gela de Paris au Havre, et le thermomètre 
marquait i8J° au-dessous de zéro. Un tiers des 

20 oliviers mourut en Provence, et le reste avait tant 
souffert qu'on le jugeait hors d'état de porter des 
fruits pendant deux ans. Même désastre en Lan- 
guedoc; dans le# Vi w aifc >#t ite ps les Ce vernies, des 
forêts entîères^ecnStaigniers avaient péri, avec 

25 tous les blés et fourrages de la montagne; dans la 
plaine, le Rhône était resté deux mois dehors de son 
lit. Dès le printemps de 1789, k famine était par- 
tout, et, de mois en mois, elle croissait comme une 
eau qui monte. 

30 Plus on approchait du 14 juillet, dit un témoin 
oculaîre^^|Plu^J[^isette augmentait. Chaque bouti- 
que de oomanger était environnée d'une foule à qui 




04 Origines de la France Contemporaine 

aJtJejm îfi^\;e c la plus grande parcimonie^' 
c queîïgpcfKJL LTij de^h eures. OiiEe^Blta 
f^on s*arrachc iTnfmcnt. » Plus de travail, 
pont déserts. » Parfois, après une journée 
'artisan ryi^eMj logis les mains vides, et, 
sll rapporte imTîfficnecraquatre li^xes, elle lui coûte 
3 francs 12 sous, dont 12 sous pour le pain et 3 fra ji^^ 
pour la journée perdue. ^^Dans la longue file ae- 
sœuvrée, agitée, qureScuIeaux portes de la boutique, 
10 les idées noires fermentent: sLcjJte nuit la farine 
manque aux boulangers pour cuire, nous ne man- 
gerons pas demain! Terrible idée et contre laquelle 
un gouvernement n'a pas trop de toute sa force; car 
il n'y a que la force, et la force armée, présente, 
15 visible, menaçante, pour maintenir Tordre au milieu 
j»^de la fajm. ijSq^s Louis XIV et Louis XV, on avait 
^Y jeûné efpai? da^vantage ; mais les émeutes, rudement 
et promptemen t r ép ri mées, n'étaient que des troubles 
partiels et/ÎjSssagersTj Des mutins étaient pendus, 
20 d'autres envoyés aux galères, et tout de suite, con- 
vaincu de son i^m^iance, le payg an. l'ouvrier 
retournait à son eWioppe ou à sa ^cnarrueT Quand 
un mur est trop haut, on ne songe p^i^jg^ e à 
l'escalader. — Mais voici que le mur se ^^vasSe, et 
25 que tous ses gardiens, clergé, noblesse, tiers état, 
lettrés, politiqije^^il^ jusqu'au gouvgjnement lui- 
même, y pra^îÇuent^une large orécne. Pour la 
première fois , les misérables apyçgivent une issue; 
ils s'I&ncent, d'abord par ^fotons, puis en masse, 
30 et la révolte maintenant est universelle, comme 
autrefois la résignation. 

C'est que, par cette ouverture, l'espérance entre 



La Révolution 65 

comme u ne iiimièr|!|^gf: He?;renH peu à peu jusque 
daiîs 1ê? *Das-îoi|as. Depuis un demi-siècle, elle 
monte, et ses rayons, qui ont d'abord éclairé la haute 
classe dans ses beaux appartements du premier 
^étage, DAiis W bourgeoisie dans son entresol et son 
^^ftS-aê^cnauaeeT pénètrent depuis deux ans dans les 
caves où lepeuple travaiU^etiusque dans la pro- 
foi^e^^^gjjdans les r&oi ns jop'y ^ gens 

De îmmraae^tTJuUuIante^ poïïr- 

suites de la loi. 

Il faut qu'il y ait du blé sur le marché; il faut que 
les fermiers et les propriétaires en apportent; il ne 
faut pas que les gros acheteurs, gouvernement ou 

15 particuliers, le transportent ailleurs; il faut qu'il soit 
à bas prix, qu'on le taxe, que le boulanger le donne 
à deux sous la livr^ilfaut que les gr ains, Ja^fea|ig ^ 
le vin, le sel, les^i^enrSSs^ne payent plu^SCSoits^l 
f aut^qi^'il ii'S^^^^Jus de droits,, ni £^^ances sei- ^ 
^^•^^ffffilnales, ni Tnmi?^clésiastiques, ni impôts royaux n. 
ou mimicipaux. Et, sur cette W|ée^j^ tojj^s parts, ^-^ 
en mars, avril et mai, l'émeuteecïaœT Les contem- 
porains «ne savent que penser d'im tel fléau; ils ne 
comprennent rien à cette innombrable quantité de 

25 malfaiteurs qui, sans chefs apparents, semblent 
être d'intelligence pour se livrer partout aux mêmes 
exc è^^^^^léc isé m ent^ l'instant où les Etats généraux 
vont CTJTCT en ^ ^ ^^/^ ^^S^jH^a^^}!^^ ^^ régime 
ancien, l'încendiè^œuvSt pSrt^ cloîesîlsubîtement 

30 la grandg port^^oujcre, l'air pénètre, et aussitôt la 
flamme ^ftlf. |^ 
Ce ne sont d'abord que des feux intermittents 



66 Origines de la France Contemporaine 

isolés, que Ton éteint ou qui s'éteignent d'eux-mêmes; 

mais, im instant apr ès , ^au même endroit ou tout 

près de là, les péftMmSSt^econamencent, et leur 

multiplicité, comme leur répétition, montre Pénor- 

5 mité, la profondeur, réchauffement de la matière 

combustible qui va faire explosion. Dans les quatre 

mois qui précèdent la prise de la Bastille, on peut 

compter plus de trois cents émeutes en France. 

D'ordinaire, et comme il est naturel, les femmes 

losont en tête. * Chaq ug^ sej naine, le jour du marché, 

en apprenant que lanmflKde pain est augmentée de 

trois sous, de quatre soi^ de sept ^us^^ dles crient 




et s'indignent; à cerfàuxîavec le "î&KGS^^alaire de 
leurs hommes et quand l'ouvrag^ manque, comment 
15 nourrir une famille? On s'attfoupe autour des sacs 
et aux portes des boulangers; au milieu des voci- 
férations, et des injures, il se fait une pou 
>uk^Je propriétaire ou marchand est^ 
B^e/la boutique est envahie, la^aenrSî*ï|t aux 
20 mains des acheteurs et des afi^nés^rhacun tire à 
soi, nrv^ûu ne paye pas, et "^e^u^en emportant 

ContrepaTOiers, iiV&W^^^.^l'&^^^^^^^> vaga- 
bonds, mendiantâpFepns 0? jusîiœf^n a vu combien 
25 ils sont nombreux et ce qu'une seule année de disette 
ajoute à leur nombre. Ce sont là autant de recrues 
pour les attroupements, et, dans l'émeute, à côté de 
l'émeute, chacun d'eux emplit son sac. 
Dans toutes les grosses insurrections il y a des 
30 malfaiteurs semblables, gens sans aveu, ennemis de 
la loi, rôdeurs sauvages et désespérés, qui, comme des 
23 faux-sauniers: cf. note, page 59, 1. 13. 



La Révolution 67 

loups, accourent partout où ils Surent une proie. ^ 
^Ct sont^ix qui servent de guides et d'exécuteurs 

aux laiîcujes privées ou publiques. Près d'Uzès, 

vingt-cinq hommes masqués, avec dçs iusils et des 
S bâtons, eni 

pistolet, ri 

bcûlfigt 
leen 



hez un notaire, luiiifëm un coup de , ^ 
~ient de coups, dévastent sa makon^^jg^p^ucC^ 



procureur 
veulent Je 




Registres, avec les titres et papiers 'qû^ 

pour eux,fse7ette sur la nSreoiauSeeei tes délivre. 

i^^On les reconnaît à leurs actes, au besoin de dé- 

^***!nlîrf pour détruire, à leuraccent étranger, à leurs 

figures sauvages, à leurs gifejffles. Il en vient de 

Paris à Rouen, et, pendant quatre jours, la ville est à 

leur disc rétippj Ig^ ^^^^V]^ iSS^ihlff^' ^^ voitures 

15 de g rgjps^lga r g ^ les couvents et 

sénmAî/8f rMçqjfiies; ' ik J^v^b^ssgnk la maison du 

général qui a ^ fëqmS^^ie eux 

lettre en pièces; il£j^^^ ses^'glaCës, 

jhargés deDuunf vont dans 

ireue piller les manufactures, cas- 
ser ou brûler toutes les machines. — Ce sontJà^- 
sormaîs les nouveaux chefs: car, en tout attroupe- 
ment, c'est le plus audacieux, le moins embarrassé 
j^^e .ggy pul f s , qui marche en tête et donne l'exemple 
2saû*c[egaiî L'exemple est contagieux: on était parti 
pour avoir du pain, on finit par (k^^mfi urtres et des in- 
cendies, et la sauvagerie cfuiseaecnaSne ajoute ses vio- 
lences illimitées à la révolte limitée du besoin. — La 
douceur du roi, des chefs militaires est admirable:. 
30 on admet que le peuple est \m enfant, qu'il 
jamais que par erreur, qu'il faut croire à son repentir, 
3 Uzès: near Nîmes, in southem France. 



f- 




68 Origines de la France Contemporaine 

et, sitôt qu'il rentre dans Tordre, le recevoir avec des 
effusions paternelles. — La vérité est que Pepfant 
est un colosse ave^Jejgjp^péré par la souffrance: 
c'est pourquoi il onse to ut^^^ Qii^iltoiiche, non 
5 seulemen t e^ pr o vince les^ftages rocailx' qui, après 
un Trerange m^ r t^Mggffl' yS/^fiSli v^^t être réparés, 
mais encore^mr ?ênire le^ssor^ principal qui im- 
primelemauvement au reste et dont la destruction 
vaTiOTSqu3r toute la machine. 

lo II ne faut pas se faire illusion, ce n'est pas la bour- 
geoisie seulement qui prend parti contre les autorités 
légales et contre le régime établi, c'est le peuple 
entier, gens de métier, de boutique et de service, 
^vres de toute espèce et de tout deg^ai^ 
^s du peuple la populace, vagabonde, fl^aeurs 
ji Rcii^Afs, toHteJamultitude qui, a5ïï?Dee sous 
SOUCI du pain qumiai^fi, n'avait jamais levé les 
yeux pour regarder le grand ordre social dont elle est 
la plus basse assise et dont^elle porlte tout le poids. 

20 Déjà les agitateurs sont eirpfetSaneiice. Le Palais- 
Royal estundub^plein air, où, toute la journée et 
jusque bT^navantoans la nuit, ils s'exaJ^Btles uns 
les autres et i fiQ Jj ssenjl: la foule aux (î8tfpsa?main. 
Dans cetœ enceinle*protégée par les privilèges de la 

25 maison d'Orléans, la police n'ose entrer, la parole est 
libre, et le public qui en use semblechoisi exprès pour 
en abuser. — C'est le p ^^K> ^y j ^ ^^'^^ à ^^flafg/^ 
lieu. Centre du jeu, dWcMsivefe et de^rocfurelf 
le Palai^j^ yal ^a|^^^ à lui toute cette population 

30 sans^ larmes qui notfc qans ^e grande ville, et qui, 
n'ayant ni métier, ni ^nâg^^ e vi t ou e ^ gp ur la 
curiosité ou pour le plaisir, rnaDRuesoes cafés, 




La Révolution 



69 



aventuriers et "aëcIâssésT enfants perdus ou 
méraires de la littérature, de Part et du 
çc^jdg ^procureur, étudiants 
1rs, étrangers et habitan 
5 dit que ceux-ci sont quarante 
pointde place ici pour les ^ 
C*Afl]|ï;es , c'est le rei{de: 
littéraires. Ils 




on 

illeà Paris. Il n'y a 

^indagtrieuses et 

ous des Treions politiques et 

^t des fluatre coins de Paris, 



et leur^ essaim t| m ultii fux ^o^ couvre le 

10 sol comme une ruche repaiiaue. «Toute la journée, 

écrit Arthur Young, il va eu dix mille personnes au 

Palais- Royal, » et la preSV esr telle qu'une pomme 

jetée d'un balcon sur le pavé mouvant des têtes ne 

tomberait pas à terre. —zÙlLÛMÎPffyA^iJ^ ^^^s ces 

is cerveaux; ce sont l€;^^ius vigSf ae ^Jstn^u^l y ait en 

France, les plus gomies d'idées spéculatives, les plus 

excitables et les plus excités. Dans ce pêle-mêle de 

politiques improvisés, nul ne connaît celui qui parle; 

nul ne se sent responsable de ce qu'il a dit. Chacun 

30 est là comme au théâtre, inç^JBgparnji des^ 

avec le besoin d'être ému eHransSîrii 

contafflOBjie^#)assions environnantes,! er 

ands jBQts, des nouvelles i 




des 



vont 




le tolTfDilfon 
vées, des bri 
25 lesquelles leé 
sur les autres. 

Par liberté on entend l'abolition des privilèges, la 

souveraineté du nombre, l'application du Contrat 

D A^i^^a, ^^ la République, » bien mieux, le nivelle- 

**^om«ft|universel, l'anarchie permanente, et même la 

10 Toute la journée (i. e., the 24th of June, 1789 . . . ): 
quoted from Arthur Young, Travels through France. 



70 Origines de la France Contemporaine 

Jacquerie. Camille Desmoulins, Tun des orateurs 
ordinaires, l'annonce et la pimooue en terme|^£récis: 
« Puisque la bête est dans le pi^^qu'on ràS8nme. 
Jamais plus riche proie n'aura été offerte aux vain- 

squeurs. Quarante mille palaiSy hôtels^ châteaux, les 
deux cinquièmes des biem^ la France, seront le prix 
de la valeur, teux qur^*fftœnaent conau^mit| 
seront conquis à leur tour. La nation sery^r^lf » 
Voilà d'avance le programme de la Terreur. 

lo Or tout cela est non seulement lu, mais déclamé, 
amplifié, converti en motions pratiques. |,Bfi\^nt^r 
les cafés, «ceux qui ont la voix de Stentor seTetayent 
tous les soirs. » «Ils montent sur une chaise ou sur 
une table, et lisent l'écrit du jourle^u^fort sur les 

xs affaires du temps. On ne se^Tlgup'pas aisément 
l'avidité avec laquelle ils sont écoutés, et le tonnerre 
d'applaudJKements qu'ils reçoivent pour toute expres- 
sion narailrou plus violente que d'ordinaire contre 

le gouvernement. » lulla<ii>»<»'^"^ 

20 La guerre est déclarée aux unftonj^s susjiects. 
«Dès que paraît un hussard, écn^JDegnguUûSijûn 



crie^Voilà Polichinelle, et les tameuS^epTerreTe 
^fipWrtSf. Hier au soir, deux officers de hussards, 

MM. de Sombreuil et de Polignac sont venus au 
25 Palais-Royal ... on leur a jeté des chaises, et ils 

auraient été assommés, s'ils n'avaient pris la fuite. 

I Jacquerie: the peasant rising in 1358. The French peas- 
ant was nicknamed Jacques Bonhomme. — Camille Desmoulins 
(1760-1794): prominent in the Révolution, harangued and 
incited the mob to storm the Bastille. 

12 Stentor: the herald of the Greeks before Troy, whose voice 
was se powerful as to drown the noise of fifty men; cf. Iliad, 

V. 785. 



La Révolution 



71 



Avant-hier on a saisi un es/a 
baieaié dans le bassin, on Ta forcé comme on 
uirWrtTon Ta harassé, on lui jetait despie^D 
lui donnait des coups de canne, on lui a*mis1 

5 hors de Torbite, enfin, malgré ses prières et qu'il 
criaiJmercivOttra jeté une seconde fois dans le bassin. 
Son™ppfice a duré depuis midi jusQi^à cinq h^m je s 
et demie, et iLy aj jajt ^iejt #dix mille jo i^^ 
Considérez ifer^S^^™ pareîi loyer en im pareil 

10 moment. ATofea^pouvoirs légaux s^e^tjg l ev é 
pouvoir nouveau, une législature de rSwxâourTlVQë 
place jmhlique, anonyme, irresponsable, sans 
pf&l^f ^^^n^aj^apt par des théories dûjcafé,J)_arideî 
lydMîesI "^^'* 



_ _ ïgTOSfTC^Cêfveire, par des excitat igns;,Qf t rétgKigTj'ei 

15 les bras nus qui viennent de toutHSnsei^u faubourg 

Saint- Antoine, sont ses gardes du corps et ses ministres. 



)ri~ force 



>^^^-j^ 




1*^^ 



II. JOURNÉES DES 13 ET 14 JUILLET 1789 

Le moment fatal est arrivé: ce n'est pas un gou- 
vernement qui tombe pour faire place à un autre, 
c'est tout gouvernement qui cess ejxyr^ aire place 

20 au despotisme intermittent des ^Suftons que Ten- 
thousi asij^L-^^U^e dTjlitd l a mis ^ et la crainte lan- 
ceront aravcugl^ct cflrviinT^^>nimei^ 
domestique qui tout d'un coup jpQg^ 
vage, le peuple, d'un geste, jctte%. Ea 

25 ordinaire, et les nouveaux guides 
sur son cou ne sQritJàg||ÀiQj:)our la'môfîT 
vant, il marcire^ sa guise, affranchi de leur raison, 
livré à ses sensations, à ses instincts et à ^y "ri^|*l%|,tiO rtit 
Visiblement, on n'a voulu que (jS*evenir ses ePATE 





Origines de la France Contemporaine 

rgijfi JTntemit loute vyl^e, les commandants 

lenaSit aux troupes de pfèn mais Tanimal surex- 

^i^é, fa uche, prend toutes les précautions pour des 

HJEremSfi; à Ta venir, il entendje conduire lui-même, 

5 et, pour commencer, il ¥tf^e*ses gardiens. — Le 

nouveau souverain s'est^îrontfê; c'est le peuple en 

armes et dary larue. 

Aussitôt laiîe<^a société monte à la surface. Dans 
la nuit de 12 au 13 juillet «toutes les barrières 
10 depuis le faubourg^aint- Antoine jusqu'au faubourg 
Saint-Honoré, ouîre ^celles des faubourgs Saint- 
Marcel et Saint- Jacques, sont forcées et incendiées. » 
Il n'y a plus A^Èuljldi villedœi^^ sans revenu, 
juste au moment où elle esr OD]Jgee a des dépenses 
15 plus fortes; mais peu importe à la populace, qui, 
avant tout, veut lejrâi à bon marché, c^e» bri- 
gands, armés defiïïfl^et de bâtons, ^|ÏOTTeiiipar- 
tout en plusieurs divisions, pour livrer au pillage les 
maisons dont les maîtres sont regardés comme les 
20 ennemis du bien public. » «Ils vont de port^ en 
por te^ çp^Tjjç^e^S LTmes et du pain! — Ôfframcçtte 
nuit '^ffrgjl!^. Ta bourgeoisie se tenait enfermée, 
chacun tremblant chez soi, pour soi et pour les siens. » 
— Le len^gjjjjjn 13, la capitale semble livr|eàk • 



25 dernière pieDe^t aux bandits. Une bande 
à coups de hache la porte des Lazaristes, brise la 

10 depuis le faubourg Saint-Antoine . . .: extending from 
la Place de la Bastille eastward to Vincennes along the right 
bank of the river Seine; Saint Marcel and Saint Jacques are on 
the left bank. 

26 Lazaristes: convent of the Lazarists or prêtres de la mis- 
sion in the northem part of the city. 





La Révolution 73 

iibliothèquej les armoires, les tableaux, les fenêtres, 

^•neionceles tomieat K |t^e^Q myjmg^^^ Heures 

après, on ^^ trowa^ ^rihy^fremaf^ de morts et de 

5 mourants,n[ft9^saans le vin, hommes et femmes. 

Devant la maison, la rue est pleine de débris g t de^ ^* 

'"'i^andsqui tienne^tà lajnainwles ims « de^omes- 

autres ui^fftr^, Ipfceni l'es passants àjboire, 

.tout venant . La vin couk en^alus dans| p fl 

^ ^^srJ!? ^P€ » ; c^est une^lwi- 

'on TnleviUr grain et les farines 

'étaient tenus par édît d'avoir tou- 

igasm, et on en conduit cinquante-deux 

à la Halle. Une autre troupe vient à la 

15 Force délivrer les prisonniers pour dettes; une 

troisième pénètre dans le Garde-Meuble, y enlève 

des armes et des armures de prix. Pendant la nuit 

du 13 au 14, on pille des boutiques de boulangers et 

de marchands de vin; «des ho mm|&s de la plus vile 

20 populace, armés de fusils, de orocnes et de piques, 

se font ouvrir les portes des maisons, donner à boire, 

àmaMpr, de Targent et des armes. » Vagabonds, 

* • ff^fjlmilés, plusieurs «presque nus, la plupart arfnés 

comme des sauvages, d'une physionomie effrayante, » 

25 ils sont «de ceux qu'on ne se souvient pas d'avoir 

rencontrés au grand jour »; beaucoup sont des étran- 

14 la Force: an ancient Paris prison, the résidence of the 
dukes La Force in the sixteenth century. It was built in 1265 by 
Charles, king of Naples and Sicily. There took place the mas- 
sacre during the Reign of Terror. It was suppressed in 1850. 

16 Garde-Meuble: storeroom of the king's fumiture near the 
Tuileries. 



74 Origines de la France Contemporaine 

gers, venus on ne sait^d^oirf On dit qu'il y en a 
50,000, et ils se sontTOnJjBres des principaux postes. 
Pendant ces deux jours et ces deux nuits, Paris 
courut risque d'être pillé, et ne fut sauvé des bandits 
5 que par la garde nationale. Déjà, en pleine rue, 
«descr^tures arrachaient aux citoyennes leurs 

mençaienras^e donner carrje^^jffeij^usement la 
milice s'organise ; jes prgy iers naBftant^des gentils- 

10 hommes s'y font Inscrire; 48,000 hommes se forment 
en bataillons et en compagnies; les bourgeois achè- 
tent aux vagabonds leur fusil pour 3 livres, leur épée, 
sabre ou pistolet pour 12 sous. Enfin l'on pend sur 
place quelques malfaiteurs, on en désarme beaucoup 

15 d'autres. ^ V i n surrection redevient politique. — 
Maièf* cplel que soit son objet, elle reste toujours 
folle, parce qu'elle est populaire. Son panégyriste 
Dussaulx avoue qu'il «a cru assister à la décomposi- 
tion totale de la société. » Point de chef, nulle 

20 direction. Les électeurs qui se sont improvisés 
représentants de Paris semblent commander à la 
foule, et c'est la foule qui leur commande. Pour 
sauver l'Hôtel de ville, l'un d'eux, Legrand, n'a 
d'autre ressource que de faire apporter six barilsde 

25 poudre^ de déclarer aux envahisseurs qu'il valairc 
tout sïWer. Le commandant qu'ils ont choisi, M. 
de Salles, a, pendant un quart d'heure, vingt baïon- 
nettes sur la poitrine, et plus d'une fois, tout le comité 

18 Dussaulx: Jean (died 1799). Quoted from bis V Œuvre 
de sept jours. 

26 M. de Salles: J. Baptiste (died 1794), the leader of the 
électoral committee. 



La Révolution 



75 




sur les autres, 
jusque sur le 



est près d'être n^^ssacré. l^^urez-^u s, d 
ceinte où ils^jfttftemetfent ct"^np^W8ffrT< une 
de q i\jftze|ceQ)ts hommes pressés 
qui ^ror^n|^ d'ent rer^))^l( ' '""" 
5 lesTOlkfffmeîqui seV^Pt'îfeent 
Penceinte du bureau qui est'te]^ 
siège du président, un tumulte à faire croire que c'est 
«le jour du jugemgitdernier, » des cris de mort, des 
chansons, des IrarHtîfems, «des gens hors d'eux- 

la mêmes, et, pour la plupart, ne sachant où ils sont ni 
ce quMls veulent. » A la Bastille, de dix heures du 
matin à cinq heures du^ir, Jls fusillent des murs 
hauts de quarante piedsT^aR^^trente, et c'est par 
hasard qu'un de l§yjscoups atteint sur les tours un 

15 invalide. On les MRf^ comme des enfants à qui 
l'on tâche de faire le moins de mal possible; à la 
première demands^legouverneur fait retirer ses 
canons des^mlSasuîlsTTl fait jurer à la garnison de 
ne point tirer, si elle n'est attaquée; il invite à dé- 

20 jeûner la première députation; il permet à l'envoyé 
de l'Hôtel de ville de visiter toutekfbrteresse, il 
subit plusieurs décharges san ^^^<^|er j e^ il^l^y 
emporter le premier pont sans^ruiSr^ft ambrcc. 
S'il tire enfin, c'est à la dernière extrémité, pour 

25 défendre le second pont, et après avoir 
assaillants qu'on va faire feu. Bref, sa lo|rganlmi 
sa patience, sont excessives, copforîRââ^ihumanité 




du temps. — Pour eux, ils so] 
tion nouvelle de l'attaque 
30 l'odeur de la poudre, p^ e t 
ils ne savent que sëTue 
et leurs expédients soniraTu 




par la sensa- 

par 

|at; 

pierres; 

leur tactique. 




76 Origines de la France Contemporaine 

Uirbrâsse L g ^i mag u ^^ ^ d ^nceiy^er ce bloc de mayy- ^^ 
nerîe, fl|i lSS^!a^^^ll^^ec des pompes de ffluire ' 



^^^^^ pompes 

î^et dïSjlilêll^ïiijectée de phosphore. Un 
jeune charpentier, qui a des notions d'archéologie, 
5 propose de construire une catapulte. Quelques-uns 
croient avoir saisi la fille du gouverneur, et veulent 
la brûler, pour obligerlepère àsfB rendre. D'autres 
mettent le feu à jg^F^^^BlÇê^e bâtiment rempli 
de paille, et se^Doucftent ainsi le passage. «La 

lo Bastille n'a pas été prise de vive force, disait un des 
combattants; elle s'est rendue, avant même d'être 
attaquée, » par capitulation, sur la promesse qu'il ne 
serait fait de mal à personne. La garnison, trop bien 
garantie, n'avait plus le cœur de tirer sans péril sur 

15 des corps vivants, et, d'autre part, elle était troublée 
par la vue de la foule immense. Huit ou neuf cents 
hommes seulement attaquaient, la plupartouvrig^, 
Qjll bo ut iquiers du faubourg, tailleurlf^ oSanSnsî* 
t^ Wfirciers^ marchands de vin, mêlés à des gardes 

20 françaises. Mais la place de la Bastille et toutes les 
rues environnantes étaient comblées de curieux qui 
venaient voir le spectacle; parmi eux, dit un témoin, 
nombre de femmes élégantes et de fort bon air, qui 
avaient laissé leurs voitures à quelque distance. Du 

25 haut de leurs parapets, il semblait aux cent vingt 

Jioqy mes de la garnison que , Paris tout entier débor- 

^m(t contre eux. Aussi bien ce sont eux qui baissent 

le pont-levis, qui introduisent l'ennemi; tout le 

monde a perdu la tête, les assiégés comme lesas- 

30 siégeants, ceux-ci encore davantage, parce qu'ils sont 
enivrés par la victoire. A peine entrés, ils commen- 
cent par tout briser, et les derniers venus fusillent 



La Révolution 77 

les premiers, au hasard: «chacun tûpe^fians faire 
attention ni où ni sur qui les coups "fRinent. » La 
toute-puissance subite et la licence de tu^^^iMm^ 
vin trop fort pour la nature hyji^je: _^___^ 
sPhomme voit rougCy et sonpae'nrf^kîRfeve' '|)'àl'*^ia 
férocité, ^a ^f r^ ^^ y^ 

Car le^ropre o^ine populaire, c'est 

que, personne n'y obéissant à personne, les passions 
méchantes y sont libres autant que les PJssîo§j««év^ 
lonéreuses^^t que les héros n'y peuvent comlnir Tes 
assassins. L,es pliÇes qui sont en avant, les gardes 
françaises qui savent les lois de la guerre, tâchent de 
tenir leur parole; mais la foule quuDOussj^£ar der- 



rière ne sait qui frapper, et frappe^ràvenïWe. Elle 
isépargneleaSuisses qui ont tiré sur elle et qui, daps ^ ^ 

i iJfiW^ J^P ^^^^i^f jLHi ^^^ ^^^ prisonniers. lEn 

^^reranlfne, elle'flacnanie^ifr les invalides qui lui ont 

ouvertJ^DOTje^relui qui a empéc h^ U ggir^m yr 

de faire samer la ^pt^^§sj a le poigne aBaftu (Hun 

20 coup de sabre, est^perce aecleux coups d'épée, pendu, 

efc*agmin, qui a sauvé un quartier de Paris, est 

-^^(pnBneMe dans les rues en triomphe. On entraîne 
les officiers, on en tue cinq, avec trois soldats, en 
route ou sur place. Pendant les longues heures de la 
25 fusillade, l'instinct meurtrier s'est éveillé, et la vo- 
lonté de tuer, changée en idée fixe, s'est répandue au 
loin dans la foule qui n'a pas agi. Sa seule clameur 
suffitàla^^suader; à présent, c'est assez pour elle 
qu'uncri cte na*); dès que l'un frappe, tous veulent 

30 frapper. /*« Ceux qui n'avaient point d'armes, dit un 

5 voir rouge ^ avoir un accès de colère qui pousse au meurtre 
(H. and D., Dict. Français); just the same in English. 



78 Origines de la France Contemporaine 

officie r, Ij^^^nt des pierres contre moi; les fem- 
mes gpnçaienPdes dents, et me menaçaient de leurs 
poings. Déjà deux de mes soldats avaient été assas- 
sinés derrière moi. J'arrivai enfin, >ousuiirf'i gé- 
5 néral d'être pendu, jusqu'à quelques cïnfâmes ae pas 
de l'Hôtel de ville, lorsou'paapporta devant moi 
une tête perchée sur une^ft^ueTlaquelle on me pré- 
senta pour la considérer, en me disant que c'était 
celle de M. de Launay, » le gouverneur. — Celui-ci, 

10 en sortant, avait xeçu un coup d'épée dans l'épaule 
droite; arrivé dans la rue Saint- Antoine, tout le 
monde lui arrachait les cheveux et lui donnait des 
coups. Autour de lui, les uns disaient: «il faut lui 
couper le cou, » les autres: «il faut le pendre, » les 

15 autres: «il faut l'attacher ^ l^^queuedî^ cheval. » 
Alors, désespéré et voulanHCor^er *son ^^ ^^Ijce^ 
crie: «qu'on me donne la mort, » et, en se aeDa|ftnt7 
lance un coup de pied dans le bas-ventre d'un des 
hommes qui le tenaient. A l'instant il est percé de 

20 baïonnettes, on le traîne dans le rujgge aij,_qn fr^Ryg|| 
sur son cadavre, en criant: «c'est iffi* gaTe'iJx^ef un 
monstre qui nous a trahis; la nation demande sa 
tête pour la montrer au public, » et l'on invite 

l'homme qui a ^'^jE^ J|| f9^P^^?£^gJAJj ^^HB^Jji^-y^ 
25 même. — Celui-ci, î:fiisimérsSnf*paç|?aémi3^ 
qui çst allé à la Bastille pour voir ce qui s'y passait, 
juge que, puisque tel est l'avis général, l'action est 
patriotique, et croit même «mériter une médaille en 
détruisant un mons^.^)v Avec un sabre qy iq n jjfli 
30 prête, il frappe sur le col nu; mais, le sabre mal afliiê 
n^cou^gt point, il tire.de sa^g^xeunn^it couteau 
à. mtîBîne noir, et «comme en sa q\ja,fté aetufcmei- 



La Révolution ^ ^ 79 

il sait travailler les viandçs, » il fcneve heureusement 

r-2J[£Péigtion. Puis, mettant la tête au bout d'une 

Pifmîne à trois /fSLncnej^et accompagné de plus de 

deux centsp^onnesarmées, sans compter la pppu- 

5 lace, il se?''Bref ot mjt^pfe, et, rue Saint-Honoré, il 

fait attacher à la tête deux inscriptions pour bien 

indiquer à qui elle était. La gaieté vient: après avoir 

défilé dans le Palais-Royal, le cortège arrive sur le 

pont Neuf; devant la statue de Henri IV, on incline 

10 trois fois la tête, en lui disant: «Salue ton maître. » 

— C'est la plaisanterie finale: il y en a dans tout 

tricmphe^ et, sous le boucher, on voit apparaître le 

Cependant. êi^g^^^^^^M l im ^i^^tiÂ^ ^^^^y ^^^> 
15 avec vfS légèreté Ae bavarcS, mSniem fe vies aussi 
librement que les paroles, ont dressé dans la nuitjdu 
i 3^a\^i^^un e liste de proscription dont ilsc^abitenr 
le?ef5tSpfc.ires; ils prennent soin d'en aol^sser un à 
chacune des personnes désignées, le comte d'Artois, 
20 le maréchal de Broglie, le prince de Lambesc, le 
l^aron de Bezenval, d'autres encore; une récompense 
est promise à qui portera leurs t ê te^jau caffl du Ca- 
veau. Voilà des noms pour la foule lâchée pi suffira 
maintenant qu'une baaderencontj^ l'homme dé- 
25 nonce; il ira jusqu'à la lan^njr^u coin, mais non 

20 de Broglie: Victor François (i 718-1804). Minister of 
War under Louis XVI an d marshal of France, he emigrated af ter 
the outbreak of the Révolution. — le prince de Lambesc (1751- 
1825): commander of the régiment Royal- Allemand. 

21 baron de Bezenval: he fled to bis native land, Switzerland, 
after the storming of the Bastille. 

22 café du Caveau, a meeting place of les chansonniers du 
CaveaUy a literary club of that âge. 



8o Origines de la France Contemporaine 

^*^ .vise siège en permanence e[ aq^vè ses arreies par ses 
actes. — M. de Flesselles, prévôt des marchands et 
présMeiA des électeurs à l'Hôtel de ville, s'étant 



S montré tiède, le ralais-RovaJ le décla reL traître, et 
l ^n^jfie prendre; dans le ^gtjetf u n] li^ Ç./hQP^y}f^ 
iaLat d*im coup de pistolet, les auffes^aPîffiiem 



prendre; dans 
*im coup de pis 
sur son corps, et sa tête, portée sur ime pique, va 
rejoindre celle de M. de Laimay. — Des accusations 
lo aussi meurtrières et aussi proches de l'exécution 
flottent dans l'air et de toutes parts. «Sous le moin- 
dre prétexte, dit un électeur, on nous dénonçait ceux 
que l'on croyait contraires à la Révolution, ce qui si- 
gnifiait déjà ennemis de l'Etat. Sans autre examen, on 
« ngjjariait de rien moins queiiesaî|irj^urs personnes, 
^*cfaDÎmel leurs maisons, d^fasër leurs hôtels. Un 
jeune homme s'écria: qu'à l'instant on me suive, et 
^marchpnâ chez Bezenvall» — Les cerveaux sont si 
'^éfeirîucnes et les esprits ai (^fiants qu'à chaque pas 
20 dans la rue «il faut ,clj3^SyL ¥V - J?gKît ^ felarer sa 
profession, sa demeu^et son vœu. Un ife peut plus 
entrer dans Paris ou en sortir, sans être^ 
trahison. » Toute vie est susp 
f •joi^ stsu ivants, quand le roi a* 
S^rêSîvoye ses ministres, rappelé Necker, touf 

le danger reste aussi grand. Livrée aux révolu- 
tionnairgsetAeUMnême, la multitude a toujours les 
mêmes ^soutfesamsmeurtriers^ et les chefs munici- 
paux qu'elle s'est donnés, Bailly, maire de Paris, 

29 Bailly: Jean Sylvain (i 736-1 793); he became Mayor 
of Paris after the fall of the Bastille. He was a moderate 
man. 




La Révolution 8i 

Lafayette, oramandant de la garde nationale, sont 
forcés ae ruser avec elle, de l'implorer, de se jeter 
entre elle et les malheureux sur lesquels elle s'abat.*^ 
Le 15 juillet, dans la nuit, une fenune, déguisée en 
S homme, est arrêtée dans laœuiL.de THôtel de ville, 
et si maltraitée qu'elle^^gl^it; Bailly, pour la 
sauver, est obligé de/ftïnorecontre elle une grande 
colère et de l'envoyer sur-le-champ en prison. Du 
14 au 22 juillet, Lafayette, au péril de sa vie, sauve, 

iode sa main, dix-sept personnes en divers quartiers. — 
Le 22 juillet, sur les dénonciations qui se propagent 
autour de Paris comme des traînées de poudre, deux 
administrateurs du premier rang, M. Foulon, con- 
seiller d'État, et M. Berthier, son gendre, sont arrêtés, 

15 l'un près de Fontainebleau, et l'autre près de Com- 
piègne. M. Foulon, maître sévère, mais intelligent 
et utile, a dépensé soixante mille francs, l'hiver pré- 
cédent, dans sa terre, pour donneajde l'ouvrage aux 



r .^EâSi^^'iâ-MLîSSF^'^^^^' homme appliqtié et capable, 
•'^^a^dasyeTuf^e France pour égaliser la taiUe, ca 
qui a réduit d'un huitième, puis d'un quart, les œflre 
surchargées. Mais tous deux sont proscrits publique- 
ment, depuis huit jours, par le Palais-Royal, et, dans 
un peuDln^ffaré par le désordre, exaspéré par la 
25 faim, affoI?par le soupçon, un accusé est un cou- 
pable. — Pour Foulon, une légende s'est faite: «Il a 
dit que nous ne valions pas mieux que ses chevaux 
et que, si nous n'avions pas de pain, nous n'avions 

I Lafayette: Marquis de (i 757-1834), noted for hîs serv- 
ices in the American Révolution and the Révolution in France. 
He was Commander-in-Chief of the National Guard from 
1789 to 1791 



82 Origines de la France Contemporaine 

qu'à manger de T herbe. » — Le vieillagddeijDixa 
quatorze ans est conduità^^is, uneBouelde^ 
sur la tête, un collier déraaraoffi au cou, et la bouche 
pleine de foin. En vain le bureau des électeurs com- 
5 mande, pour le sauver, qu'il soit mis en prison; la 
foule crie: «jugé et pendu, » et, d'autorité, elle 
nomme des juges. En vain Lafayette supplie et 
insiste par trois fois pour que le jugement soit régulier 
et que Paccusé aille à T Abbaye; un nouveau flot de 

10 peuple arrive, et un homme bien vêtu s'écrie: «Qu' est- 
il besoin de jugement pouyinhomme jugé depuis 
trente ^s?» — Foulon elPenl^^îHfraîné sur la 
place,'*^ra'8!M à la lanterne; la corde casse deux 
fois, et deux fois il tggj?e sur le p^é ; rependu avec 

15 une corde neuve, piiSTflTTOCnefsatête est coupée et 
mise au >put^'une pique. — Pendant ce temps, 
Berthier, exj^mé de Compiègne par la municipalité 
qui n'osait le garder dans sa prison toujours menacée, 
arrivait en cabriolet sous escorte. Autour de lui, on 

20 portait des écriteaux chargés d'épi thètes infamantes; 
aux relais, on jetait du pain noir et dur dans sa voi- 
ture en lui disant: «Tiens, malheureux, voilà le pain 
que tu nous faisais manger! » Arrivé devant l'église 
de Saint-Merry, une tempête effroyable d'outrages 

25 éclate contre lui. Quoiqu'il n'ait jstmgtisachgt^lg^ 
vendu un seul grain de blé, on l'appâlPaccap 
aux yeux de la multitude qui a besoin d'expliquer le 
mal par un méchant, il est l'auteur de la famine. 
Conduit à l'Abbaye, son escorte est dispersée; on le 

30 pousse vers la lanterne. Alors, se voyant perdu, il 
arrache un fusil aux meurtriers et se défend en brave. 
9 r Abbaye: i. e., /a prison de V Abbaye y a militaiy prison. 



La Révolution 83 

Mais un soldat lurtehd le ventre d'un coup de 'sabre; 
un autre lui arrache le cœur. Par hasard, le cuisinier 
qui a coupé la tête de M. de Launay se trouvant là, 
on lui donne le cœur à porter, le soldat prend la tête, 
5 et tous deux vont à l'Hôtel de vilkpourmontrer ces 
trophé^sL,M,^^QXg^fayette. De*raouf au Palais- 
Royal Tf^uaDÏ^aans un cabaret, le peuple leur 
demande ces deux débris; ils les jettent par la fenêtre, 
et achèvent leur souper, tandis qu'au-desso 



10 on promène le cœur dans un bouquet Œoêiilets blanc. 
— 'Voilà les spectacles que présente ce jardin où, 
rangée précédente, la bonne compagnie en grande 
pânlR venait causer au sortir de l'Opéra, et parfois, 
jusqu'à deux heures dumatin, sous la molle clarté de 

'sj^.luoe, écoutait ''fimane violon de Saint-Georges, 



Smotia voix délicieuse de Garât. 

III. PSYCHOLOGIE- DE LA RÉVOLUTION 

Que sera-ce donc, à présent que le péril, devenu 
'palpable>et ggve, va croissant tous les jours, qu eJa* ^ ^ 
guer^e|te^g6ée, que l'armée de Lafayette f eciuië 
20 à Isro^DpSlaWrque l'Assemblée déclare la patrie eii^ 
danger, que le roi est renversé, que Lafayette paâP^ 

15 Saint-Georges: a famous violin virtuoso, pupil of Leclair 

(1745-1799)- 

16 Garât: Jean Pierre (i 764-1823) . He studied law, and later 
became a famous ténor singer. 

18 la guerre est engagée: on April 20, 1792. France declared 
hostilities against Francis II of Austria. 

21 Lafayette passe à V étranger ... le sol de la France est 
envahi . . . etc.: referring to August 19, 1792, when Lafay- 



84 Origines de la France Contemporaine 

à rétranger, que le sol de la France est envahi, que 
les forteresses de la frontière se rendent sans résis- 
tance, que les Prussiens entrent en Champagne, que 
r insurrection de la Vendée ajoute les déchirements 

S de la guerre civile aux menaces de la guerre étrangère, 
et que le cri de trahison éclate de toutes parts? — 
Déjà le^îÀmaLi792, à Metz, M. de Fiquelmont, 
ancien cnanomeT* ayant causé ^su;^ ^Jag^S^nfaj>^ 
Jacques avec un hussardjaHet^Sra^mMiM 

10 pour les princes, enlevé gialgjémne triple naiede 
gardes, assommé, percé,*mcne/^rcoups de bâtons, 
de baïonnett^^^eaabres: autour des meurtriers, 
la multitude |r6fcCTfee flqus| a^t^des cris de rage, et, 
de mois en mois, ^njœure^ue ses craintes aug- 

15 mentent, son imagination s'exalte et son délire 
s'accroît. — Qu'on en juge par uft sful^e^^p l^.^^ L^ 
31 août 1792, huit mille prêtres msmnïntes/ c n^p!^^^ 
de leurs paroisses, son1;^à ^Q uen^vjUSy m^ jft Jntolé- 

auoecre 



rante que les autres, et,*'xomôfmeménr^au décret qui 

2gks^jnnit, se préparent à sortir de France. Deux 

^navires en ont déjà emmené une centaine; cent vingt 

autres s'embarquent pour Ostende sur un plus grand 

bâtiment. Ils n'empotent rien avec eux, sauf un peu 

d'argent, quelquéy^Sfaês, une, ou tout au plus deux 

25 parties, de leur bréviaire, parce qu'ils comptent 

ette, not wishing to serve the cause of those who contemplated 
the déposition of his king, surrendered himself a prisoner to 
the Austrians. The allied forces of the Austrians and Prus- 
sians, after the victories of Longwy (August 27) and Sedan 
(September 2), had a clear way to Paris. 

4 la Vendée: the province between the Maine and Loire. 
Thèse Vendéens took up the Royalist cause against the Re- 
public, on March 14, 1793. 




La Révolution 85 

revenir bientôt. Chacun a son passeport en règle, 
et, juste au moment du départ, la garde nationale a 
tout visité pour ne laisser fuir aucun suspect. — Il 
n'importe: arrivés à Quillebœuf, les deux premiers 
5 convois sont arrêtés. En effet, le bruit s* est répandu 
que les prêtres vont rejoindre Tennemi, s'enrôler, et 
les2|ensjdu pays, se jetant dans leurs barques, en- 
ï^toumifles navires. Il faut que les prêtres descen- 
dent, sous une tempête de hurlements, de blasphèmes, 

10 d'injures et de mauvais traitements; l'un d'eu; 
vieillard à cheveux blancs, étant tombé dans 
les cris et les huées redoublent; tant mieux s'il 
c'en sera un de moins. Débarqués, on les jette tous en 
prison, sur la pierre nue, sans paille, sans pain, et l'on 

isJcritAParis pour savoir ce qu'il faut faire de tant de 
»^ouimes . j-j^Çf pendant le troisième navire, man- 
quant de vm», a envoyé deuxjgretres à Quillebœuf 
et Pont-Audemer pour fairtMire douze cents livres 
Dain^sfcnalés par desnSnftccS^e village, ils sont 
rcnâssSs comme des bêtes fauves, passent la 
'nuit dans un bois, reviennent à grand'peine et les 
mains vides. — Signalé lui-même, le navire est as- 
siégéi«Dajis toutes les municipalités riveraines, 
le tanrDoftWfeule sans discontinuer, pour engager les 

25 populations à se tenir sur leurs gardes. L'apparition 
d'un corsaire d'Alger ou de Tripoli aurait causé 
moins de rumeur^ur les côtes de l'Adriati|^. Un 
S^mSfm du Baflment a publié que lé^SaUesdes dé- 
portés sont pleines d'armes de toute espèce, » et le 

30 peuple des campagnes s'imagine à tout instant qu'ils 

4 QuiUebcsuf: a seap)ort at the mouth of the Seine, where 
the refractory priests were to embark. 




86 Origines de la France Contemporaine 



vontf fSlidre sur lui, le sabre et le pistolet au poing. — 
tJCuJèSSèS^^ plusieurs longues journ| es, J| ^cfl nvoi af- 
*'^^ame|reste au milieu du fleuve, e n^^i^^^ ^ jt^^ ^ 
vue. Des barques chargées de'^fonMires et de 
5 paysans tournent alentour, avec des injures et des 
menaces: dans les prairies voisines, les gardes na- 
tionales se forment en bataille. Enfin on^e décide; 




des braves, bien armés, mont ent jj^u^ ^es cm 
approchent avec précaution, ""^p^tLil^end i pit ^ eL je ^ 

iQjpooment les plus favorables, s'élancent à î^aBîft-'aage/^ 

'^è^jftfent du navire, et sont tout étonnés de n'y 
trouver ni ennemis ni armes. — Néanmoins les 
prêtres sont consignés à bord, et leurs députés doi- 
vent comparaître devant le maire. Celui-ci, ancien 

15 huissier et bon jacobin, étant le plus effrayé, est le 
plus violent; il refuse de valider les passe-ports, et, 
voyant deux prêtres approcher, l'un muni d'une 
canne à épée, l'autre d'un bâton ferré, il croit à une 
invasion soudaine. «En voici encore deux, s'écriait- 

20 il avec angoisse; ils vont tous descendre; messieurs, 
la ville est en danger. » — A ce mot, la foule s'alarme, 
menace les députés; on crie A la lanterne! et, pour 
les sauver, des gardes nationaux sont obligés de les 
conduire en prison dans un cercle de baiOTU^ttes. — 

25 Remarquez que ces furieux sont «aiÎTradles meil- 
leures gens du monde»: après l'abordage, l'un des 
plus terribles, barbier de son état, vojantjg^arbes 
longues de ces P^^u^Jgâ prêtres, s'estT^ftKuoâ l'in- 
stant, a tiré sa ^ffou^, et, complaisamment, s'est 

30 mis à raser pendant plusieurs heures. En temps 

22 A la lanterne! Thèse words recur in the song Ça ira; cf. 
note, page 105, 1. 13. 



ca^uâcur iigrcilUic, 4U1 vicul ic buix icibbuicx ici 

S ^^S^^^ ^ ^jS^^^^É^^iA^ ^^^^ ^^^ prison; 

t, il^rîîamfô3r?es mi^d et, grâce à so p^ ^ ^. ^^ 

, ses nerfs sont devenus calmes: c'esTi&^our- 



La Révolution 87 

ordinaires, les ecclésiastiques ne recevraient que des 
saluts; trois ans auparavant, ils étaient respectés 
coninied^^ères^ejj^es guides. Mais, en ce moment, 
leS:îSÎ!Çagna:^ du peuple est hors de son 

5 assiette. Par force et contre nature, on a fait de lui 
un théologien, un politique, un capitaine de gendar- 
merie, un souverain local et indépendant: la tête lui 
tourne dans un pareil office. — Parmi ces gens qui 
semblent avoir perdu la raison, il n'en est qu'un, 

10 officier de la garde nationale, qui conserve son sang- 
froid; du reste, personnage très poli, d'excellente 
tenue, causeur agréable, qui vient le soir rassurer les* 
détenus et. 
en effet, 

15 métier, ses nerfs sont devenus calmes: 
reau.llLes autres, qu'on prendrait pour des tigres, sont 
des moutons affolés; mais ils n'ensMatpgjg^|oins 
dangereux; car, emportés par l&^fmii^^u ^^nc^t 
de tout^J^ur masse sur tout ce qui leui^oflfe oni- 
^^/f^t^J^f—^uT la route de Paris à Lyon, les commis- 
saires de Roland sont témoins de cet effarement 
terrible. «Le peuple se demande sans cesse ce que 
font nos généraux et nos armées; il a souvent le mot 
de vengeance à la bouche. ^Oui, dit-iL nous partirons, 

25 mais auparavant nous^ptlf^rons l'intérieur. » — 
Quelque chose d'effroyable se prépare; la septième 
jacquerie va venir, celle-ci universelle et définitive, 
d'abord brutale, puis légale et systématique, entre- 
prise et exécutée en vertu de principes abstraits par 

21 Roland: Jean Marie (1734- 1793), a French statesman, In- 
spector of Manufactures at Amiens and Lyons. Later he be- 
came one of the Girondist leaders. 



88 Origines de la France Contemporaine 

desTm^OTsdignes de leurs manœuvres. Il n'y eut 
jamais rien d'égal en histoire; pour la première fois, 
on va voir des brutes devenues folles travailler en grand 
et longtemps sous la conduite de sots devenus fous. 
5 II est une maladie étrange qui se rencontre ordi- 
nairem^^jdans les quartiers pauvres. Un ouvrier, 
^/ MrtlftflP uelravail, misérable, mal nourri, s'est mis à 
boire; tous les jours il boit davantage et des liqueurs 
©tosiortes. Au bout de ouelques^nnées, son ap- 
^•^^fSffftreU nerveux, déjà ^iÇ^jOTr^^e jeûne, est surex- 
^ cité et se détraque. Une heure arrive oîi le cerveau, 
frappé d'un coup soudain, cesse de mener la machine: 
il a beau commander, il n'est plus obéi; chaque mem- 
bre, chaque articulation, chaque muscle, agissant à 
part |eL pour soi, sursaute convulsivement par des 
sSs discordantes. Cependant, l'homme est 
gai; il se croit millionnaire, roi, aimé et admiré de 
tous; il ne sent pas le mal qu'il se fait, il ne comprend 
pas les conseils qu'on lui donne, il refuse les remèdes 
20 qu'on lui offre, il chante et crie pendant des journées 
entières, et surtout il t)oitpli^ que^^mais. --f^A ]^. 
fin, son visage' l'àssîJftîtftl^'er ses'^iSP^Tnjectentl 
Les radieuses visions ont fait place aux fantômes 
monstrueux et noirs: il ne voit plus autoijt d®iJ^^ 
25 qyejies figures menaçantes, d^^^res^|^tJ?OTÎbus- 
CAHp^t pour tomber sur lui ^ n^çf^ fl^fPI^^^ ^^. 
triers qui lèvent. le bras pour l'égorger, des ooffifleaux 
qui lui préparentdes&upplices, et il lui semble qu'il 
marche dans uncfnmrerde sang. Alors il se précipite, 
3aetADji£^ne pas être tué, jl tijfe* N ul n'est plus re- 
^jS^^^&SinSme; car son délire ^^^^^^j^^^Qfg^ est prodi- 
' gieuse, ses mouvements soiiflîlffreviS^et il supporte, 



La Révolution 89 

sans y faire attention, des misères et des blessures 
squs^ lesquelles succomby ait un homme sain. — De 
a FT3inc^'ê^\sêeue jeûnes sous la monarchie, 
enivrée par la mauvaise eau-de^vie du Cpnirat social ' 
set de vingt autr«^*Siions^^fM«^ 
pui^ubitejn^tfjgppée de paralysie à la tête: aussitôt 
fi11f>^.^lhirrT^fT(^^iig^y^ par le jeu inco- 

hérent et par les uramraiënfl contradictoires de tous * 
ses organes désaccordés. A présent elle a traversé la 
10 période de délire joyeux et va entrer dans la période 
de délire |6fet)r ejl^ vqil^ apable de tout oser, souffrir 
et faire, exploits inomSerDlf baries abominables, sitôt 
que ses guides, aussr^tWy'qu'elle-même, auront dé- 
signé un ennemi ou un obstacle à sa fureur. 

IV. LES JACOBINS 

15 Lorsqu'une doctrine séduit les hommes, c'est 
moins par le sophisme qu'elle leur présente que par 
les promesses qu'elle leur fait; elle a plus de prise sur 
leur sensibilité que sur leur intelligence; car, si le 
cœur est parfois la dupe de l'esprit, l'esprit bien plus 

20 souvent est la dupe du cœur. Un système ne nous 
agrée point parce que nous le jugeons vrai, mais 
nous le jugeons vrai parce qu'il nous agrée, et le 
fanatisme politique ou religieux, quel que soit le 
canal théologique ou philosophique dans lequel il 

25 coule, a toujours pour source principale un besoin 
avide, une passion secrète, une accumulation de désirs^ 
pmfonds et puissants auxquels la théorie Stire un 

M^leDouché. Dans le Jacobin, comme dans le puritain, 

28 le Jacobin: the Jacobin Club originated in a small group 



90 Origines de la France Contemporaine 

il y a une source de cette espèce. — Ce qui la nourrit 

chez le puritain, ce sont les anxiétés de la conscience 

alarmée qui, se figurant la justice parfaite, devient 

rigoriste et multiplie les commandements qu'elle 

5 croit donnés par Dieu; si on la coniTSLint^yio^XiqaeTj 

elle se révolte, et, pour les imposer à^utniî/elle est 

impérieuse jusqu'au despotisme. Mais sa première 

► œuvre, toute intérieure, est la répression de soi par 

^ ' jipi-même, et, avant d'être politique, elle est morale. — 

iIAu contraire, chez le Jacobin, la première injonction 

ii'est pas morale, mais politique; ce ne sont pas ses 

devoirs, mais ses droi^qu'il exagère, et sa doctrine, 

au lieu d'être un^gmnon pour la conscience, est une 

of Breton deputies for the discussion of current p)olitical ques- 
tions. When the Assembly was moved from Versailles to 
Paris, the Club assembled in the Convent of the Jacobin 
monks, whence their name. Its first constituents were mild 
democrats, among them Mirabeau and Lameth. When the 
violent élément came in, thèse seceded. Robespierre became 
its head and aspîred to control both the National and the Lég- 
islative Assemblies. With branches ail over France, its influence 
was most powerful among the masses. The Reîgn of Terror 
and the exécution of Louis XVI on January 21, 1793, were 
due to the support of the measures of Robespierre. The back- 
bone of its j)ower was broken when Robespierre was executed 
in July, 1794. 

13 une flatterie pour P orgueil: Taine remarks: "Camille 
Desmoulins, qui est Tenfant terrible de la révolution, avance 
cette vérité ainsi que toutes les autres. Après avoir cité les 
révolutions du quinzième et du dix-septième siècle *qui ti- 
raient leur force de la vertu et avaient leur racine dans la 
conscience, qui étaient soutenues par le fanatisme et par les 
espérances d'une autre vie,' il conclut ainsi: 'Notre Révolution 
purement politique n'a ses racines que dans l'égoïsme et dans 
les amours-propres de chacun, de la combinaison desquels 
s'est composé l'intérêt général.' " 



La Révolution 91 

flatterie poi^^ iÇ^ueilJ' Si énorme et si insatiable 

^luft^it râïftopiTfWlpt humain, cette fois il est 

"^ a^fl xa^g^ |ajfl ais on ne lui a offert une si prodi- 

gieusq^fjftfiïrfe; -HHN e cherchez pas dans le progranmie 

5 delas^tj les prérogatives limitées qu'un homme fier 

^fff^en^que au nom du juste respect qu'il se doit à 

lui-même, c'est-à-dire les droits civils complets avec 

le cortège des libertés politiquesod^leur servent de 

sen tjfljejlg s et de gardiennes, l?OTetelles biens et de 

10 la x^eTlaimteGte la loi, l'indépendance des tribunaux, 

l'égalité des citoyens devant la justice et sous l'impôt, 

l'abolition des PSJSÎ^^JlLlÈLfèîîi^^^^^' l'élection 
des députés et l^P0^posîtf!ma^ publique, 

bref les précieuses garanties qui font de chaque ci- 
15 tojJ^Jin souverain inviolable dans son domaine res- 
-■^^'ftâmjrqui défendent sa personne et sa propriété 
contre toute oppression ou exaction P^J^Îj£g^(2£y 
privée, Q^k^^.JKg'jgÉSEftSS^ tranquille etoebo^fTm 
face de seFfOToînrentset de ses adversaires, debout 

29 et respectueux en face de ses magistrats et de l'État 
lui-même. Des partisans de la constitution anglaise 
et de la monarchie parlementaire peuvent se conteatei 

. ^ t riV^ j >^ L^VffL J^deau ; mais la théorie jacobine*en 
'^ * fait Don mSSrcBl, et au besoin marchera dessus comme 
25 sur une poussière vile. Ce n'est pas l'indépendance 
et la sécurité de la vie privée qu'elle promet, ce n'est 
pas le droit de voter tous les 4l^wxagslune simple 
influence, un contrôle indirecv^SfneTmtermittent 
de la chose publique; c'est la domination politique, 

30 a savoir la propriété pleine et entière de la France' et 
des Français, — Nul doute sur ce point: selon les 

33 en fait bon marché: see marché. 



92 Origines de la France Contemporaine 

propres termes de Rousseau, le^ntrat. social exige 
« l'aliénation totale de chaquèiass^reavec tous ses 
droits à Jaconraunauté, chacun se donnant tout 
entier, terqïTil s^u^ouve actuellement, lui et toutes 
Sse&,foi^s^dont les biens qu'il possède font partie, » 
téfrahMl^ue l'État, maître reconnu, non seulement 
de toutes les fortunes, mais aussi de tous les corps et 
de toutes les âmes, peut légitimement imposer de 
force à ses membres l'éducation, le culte, la foi, les 

lo opinions, les sympathies qui lui conviennent. — Or 
chaque homme, par cela seul qu'il est homme, est 
de droit membre de ce souverain despotique. Ainsi, 
quelles que soient ma condition, mon incompétence, 
mon ignorance et la nullité du rôle dans lequel j'ai 

15 toujours langui, j'ai plein pouvoir sur les biens, les 
vies, les consciences de vingt-six millions de Français, 
et, pour ma quote-part, je suis czar et pape. — Mais 
je le suis bien plus que pour ma quote-part, si j'ad- 
hère^ la doctrine. Car cette royauté qu'elle me dé- 
-/^^^Srœnier elle ne la confère qu'à ceux qui, conmie moi, 
signent le contrat social tout entier; tous les autres, 

, par^ela vgS^Wyj(fe-ny^ ^^^ rejeté quelque clause, 

^''•^^nœurenfTa'^ecne^ ; on n'est pas admis aux 

bénéfices d'un pacte lorsqu'on en répudie les condi- 

25 tions. — Bien mieux, comme celui-ci, institué par le 
droit naturel, est obligatoire, g uicong^fi }m £iVtf^^^ ^^ 
s'en retire est, par cela même, uir^eK^^^frnaal- 
faiteur public, u %eni|gmL dii peup le. yf)a^y^TPf 
avait des crimes~ael|se-m^sie' royale; maintenant 

30 il y a des crimes de lèse-majesté populaire, et on les 
commet lorsque, par action, parole ou pensée, on 
dénie ou l'on conteste au peuple une parcelle quel- 



La Révolution 93 

conque de Pautorité plus que royale qui lui appartient. 
Ainsi le dogme qui proclame la souveraineté du 
peuple,%)OTta en fait à la dictature de quelques-uns 
et à la proscription des autres. On est hors de la loi 
5 quand on est hors de la secte. C'est nous, les cinq 
ou six mille Jacobins de Paris, qui sommes le monar- 
Que leatimg, le f Ppi^y f £ if fgjU^b^^^ ^^ malheur aux 
^rœshcîmfntf^oifaïKiÎM particu- 

liers, clergé, noblesse, riches, négociants, indifférents, 

'oqui, par la persistance de leur oppositjpn ou^^p ar^ fjiatr ■ 
Jjincertitude de leur obéissance, oseront tcvSÇèK en • 

^^bute notre indubitable droit! 

Une à une, ces conséquences vont se produire à la 
lumière, et visiblement quel que soit l'appareil 

islpgiquequi les SJroulejamais, à moins d'un orgueil 
afemefuirë, un particulier ordinaire ne peut les adopter 
jusqu'au bout. Il lui faut une bien haute opinion 
de soi pour S&£robre souverain autrement que par son 
vote, pour manier les affaires publiques sans plus de 

20 scrupule que ses affaires privées, pour y inteyenk. 
directement et de force, pour'^eriger, lui et sacDiMe, 
en guide, en censeur, en gouverneur de son gouverne- 
ment, pour se persuader qu'avec la médiocrit é 
son éducation et de son esprit^ ^yeg^e s qua^^^pribes 

25 de latin et ses lectures décaDinênitieraîrè/avec ses 
informations de café et de gazette, avec son expé- 

.2SM&'4Sll3£S2il£?^'^^^^P^^ et de club, il est capable 
*^[eirancTS^iiet3?s questions immenses et c gm^lic 

que les hommes supérieurs et spé^ 

30 hésitant. Au commencement, cetto^îutrécïïïS 

taijLen lui qu'un germe, et, en temps ordir 

aeriourriture, elle serait restée à l'état dC 






94 «r Origines de la France Contemporaine 

rampante ou d'avortAj^gjéthCT Mais le cœur ne 
sait pas les étranges^^emarcgs qu'il porte en lui- 
même: telle de ces graines, faible et înoffensive 
d'aspect, nja, au'à jrencpntarerfl'air et^ l'aliment pour 

S devemr uneiSrcroisgan^^f^neneiise et une végétation 
colossale. — Avocat, pWOTreur, chirurgien, journaliste, 
curé, artiste ou lettré de troisième et quatrième ordre, 
le Jacobin r^sepc^e à im pâtre qui, tout d'un coup, 
dans unTrecoffliae sa chaimiière, découvrirait des 

lo parchemins qui Ji^JgE^kgî^^ l^» couronne. Quel 
contraste entre k^mesquuiOT^e son état et l'impor- 
tance dont Finvestit la théorie! Comme il embrasse 
avec amour un dogme qui le relève si haut à ses 
propres yeux! Il lit et relit assidûment la Déclaration 

15 des droîtSj^kcûnstitution, tous les papiers officiels 
qui lui éfcnferent ses glorieuses prérogatives; il s'en 
remplit l'imagination, et tout de suite il prend le ton 
qui convient à sa nouvelle dignité. — Rien de plus 
hautain, de plus arrogant que ce ton. Dès l'origine, il 
li#8éft!e dans les harangues des clubs et dans les pétitions 
à l'Assemblée constituante. Loustalot, Fréron, Dan- 
ton, Marat, Robespierre, Saint- Just ne quittent jamais 
le style autoritaire: c^est celui de la secte, et il finit 
par devenir im jargon à l'usage de ses derniers 

25 valets. Politesse ou tolérance, tout ce qui ressemble 
à des égards ou à du respect pour autrui est exclu de 

21 Loustalot: Elisée (i 762-1 790), a friand of Desmoulins, a 
joumalist. — Fréron: Louis Stanislas (1765-1802), a French rev- 
olutionist, later subprefect of San Domingo. — Danton j Marat, 
Robespierre: see chap. VII, page 120. Cf. also pages iio, m. 

22 Saint-Just: Antoine (i 767-1 794); associated with Robes- 
pierre, whom he later endeavored to replace. He promoted 
the Reign of Ténor. 



La Révolution 95 

leurs paroles comme de leurs actes: l'orgueil usurpa- 
teur et t)Tannique s'est fait ime langue à son image, 
et Ton voit non seulement les PjyypSS^^^^^rs. maisg 
encore les simples comparse^^Bl^^surleur SffMr 
5 de grands mots. Chacun d'eux, à ses propres yeux, 
est un Romain, un sauveur, un héros, un grand 
homme. A l'ouverture du club de Troye^, un maître 
d'école recomm^nde^ajjx femmes «d'appregdr^ 
leurs enfan^dl^^qîr us commenceront à'TOffa^ 
lom^as^jjlit nés libres, égaux en droits aux premiers 
^''^poEentate de l'univers. » — Des Girondins aux Mon- 
giardb^ l'infatuation va croissant. « Je crois avoir 
dit Marat, toutes les combinaisons de l'esprit 
humainsj|r la morale, la philosophie et la politique. » 
15 D'unnBoirrà l'autre de la Révolution, Robespierre 
sera toujours, aux yeux de Robespierre, l'unique, le 
seul pur,^MailliÛe, rimpg^LbJA^'amaîs homme 

'i^&rfiîSEiii^^^^C^-iS ™*st^imenl sous sonnez 
iTnœiKŒr qu'il l)Oumftt de ses propres ^WÈtngeS5— 

20 A ce degré, l'orgueil peut boi r^]aJthé orie jusqu'au 

fond, si répugnante qu'en soit llMie^ mor^s^'en 

soi^iOes effets ôMJc^g-Iàmêmes qui en tlraf|fflt la 

oMftM!Kee*pour en^WêftrTepoîson. Car, puisqu'il est 

la vertu, on ne peut lui résister sans crime. Inter- 

25 prêtée par lui, la théorie divise les Français en deux 
groupes: d'un côté, les aristocrates, les fanatiques, 

II Girondins . . . M owto^ward^; the Girondists represented 
the Département Gironde and were moderate Republicans. In 
1792 they were in control of the Assembly. Opposed to them 
were the Montagnards, or members of the Mountain, the ex- 
trême Revolutionary party under Robespierre and Danton, who 
gained œntrol in 1793. The name mountaîn was applied be- 
cause the party sat in the higher part of the hall. 



96 Origines de la France Contemporaine 

les égoïstes, les hommes corrompus, bref, les mauvais 
citoyens; de l'autre côté les patriotes, les philosophes, 
les hommes vertueux, c'est-à-dire les gens de la 
secte. Grâce à cette réduction, le vaste monde moral 
set social qu'elle manipule se trouve défini, exprimé, 
représenté D^uneantithèse toute faite. Rien de 
plus clair WW^^f^^ l'objet du gouvernement: il 
s'agit de séumfra^ les méchants aux bons, ou, ce 
qui est plus court, de supprimer les méchants; à cet 

10 effet, employons largement la confisca^w^l'emprison- 
nement, la déportation, lÉÉ^TÎbyâoe et l| guillotine. 
Contre des traîtres, tout est permis et méritoire; le 
Jacobin a canonisé ses meurtres, et maintenant c'est 
par phîlanthroDJg^girfil tue. 

15 AinsY^s^fcSivece caractère, pareil à celui d'un 
théologien qui deviendrait inquisiteur. Des con- 
trastes extraordinaires s'assemblent pour le former: 
le Jacobin, c'est un fou qui a de la logique, et un 
monstre qui se croit de la conscience. Sous l'obses- 

2osion de son dogme et de son orgueil, il a contracté 
deux difformités, l'une de l'esprit, l'autre du cœur: 
il a perdu le sens commun, et il a perverti en lui le 
sens moral. A force de contempler ses formules 
abstraites, il a fini par ne plus voir les hommes réels; 

25 à force de s'admirer lui-même, il a fini par ne plus 
apercevoir dans ses adversaires et même. dans, ses 
rivaiuc^que des scélérats dignes du supplice. Sur 
cetté*pfenf^rien ne peut l'arrêter; car, en qu^lifianj 
les choses à l'inverse de ce qu'elles sont, 

30 en lui-même les précieuses notions qui noferâîl 
à la vérité et à la justice. Aucune lumière n'arrive 

^>,plus aux yeux qui prennent leur aveuglement pour 



La Révolution 
de la clairvoyance: aucun remords n'ai 



clairvo^j 
Tâme qiïfertge^ bajiarie en patrigtism 




: la comnosi-ij^ 
sont les^aeP ^ "* 
I qui, ayant 



des devoirs de ses ^ttema^f^ Ainsi*f^op|^1S*cŒv^Û 
quête jacobine: déjà au mois d'avril 1792 elle^^rol^^ 
5 sur plus de vingt départements. Partout ' 
tion des partis est la même. D'un côté 
classés de tout état, «les dissipateurs qui, ayarf 
consumé leur patrimoine, nepeu^nt souffrir ceux 
qui en ont un, les hommes^rfenean ta qui le désordre 

10 ouvre la porte de la richesse et des emplois publics, 

ks envieux, les ingrats qu'un jour de révolution 

^ ^'^^'^^^^^^^^^If^^^^^ bienfaiteurs, les t^^ ardentes, 

le^|^|tt^m^5§*enthousiastes qui prêc nent Ha raison 

le ^^^fSiraà la main, les indigents, la plèbe brute 

15 et misérable, qui, avec une idée principale d'anarchie, 
est excitée à tout oser. » De l'autre côté sont les gens 
paisibles, sédentaires, occupés de leurs affaires 
privées, ^ounjeois ou demi-bourgeois d'esprit et de 
cœiu^ «^^Duspar l'habitude de la sécurité ou des 
^^!o]aêSS(Siic^ étonnés d'un bouleversement imprévu 
eu cherchant à se reconnaître, divisés par la diversité 
de leurs intérêts, n'opposant que le taciet^jDrudence 
à une audace continue et au n^^re tfes moyens 
légitimes, ne sachant ni se décider ni rester inactifs, 

25 calculant péniblement leurs sacrifices à l'instant où 
l'ennemi va leur arracher la possibilité d'en faire 
désormais, en un mot, combattant avec la mollesse 
et l'égoïsme contre les passions dans leur état d'indé- 
pendance, contre la pauvreté féroce et l'immoralité 

30 hardie. » — Partout l'issue du conflit est la même. 
Dans chaque ville ou canton, le peloton aggressif 
des fanatiques sans scrupule, des aventuriers résola«^ 



98 Origines de la France Contemporaine 

et des vagabonds^ajjî(^s, impose sa domination à la 
majorité mout^nî^e; qui, accoutumée à la régu- 
larité d'une civilisation ancienne, n'ose troubler 
l'ordre pour mettre fin au désordre, ni s'insurger 
5 contre l'insurrection. — Partout le principe des 
Jacobins est le même. «Votre système, leur dit un 
directoire de département, est d'agir imperturbable- 
ment dans toutes les occasions, même après une con- 
stitution acceptée, après que les limites des pouvoirs 

10 ont été posées, comme si l'empire était toujours en 
insurrection, comme si vous étiez revêtus d'une 
dictature nécessaire au salut de la cité, comme si 
vous étiez, au nom du salut public, revêtus de tous 
les pouvoirs. » — Partout la tactique des Jacobins 

^5 est la même. Dès l'abord ils se sont attribué le 
monopole du patriotisme, et, par la destruction 
brutale des autres sociétés, ils sont devenus le seu: 
organe apparent de l'opinion publique. Aussitôt 
la voix de leur coterie a semblé la voix du peuple; 

20 leur ascendant s'est établi sur les autorités légales; 
ils ont marché en avant par des empiétements con- 
tinus et irrésistibles, et l'impunité a consacré leur 
usurpation. — Deux obstacles sont encore sur leur 
chemin. D'une part, si conciliant ou si timide que 

25 soit le directoire du district ou du département, il 
contient ordinairement un assez grand nombre 
d'hommes* instruits, aisés, intéressés au maintien de 
l'ordre, et il est moins enclin que là municipalité à 
tolérer les grosses violations de la loi. En consé- 

3oquence, ils le dénoncent à l'Assemblée nationale 
comme un centre incivique et contre-révolutionnaire 
« d'aristocratie bourgeoise. » D'autre part, la gendar- 



La Révolution 99 

merie et la troupe, instituées contre Témeute, sont 
toujours incommodes aux fabricants d'émeutes. En 
CQnséquenœ. ils expulsent, débauchent et surtout 

^^-4^i?ê5tîa gehdarmerie et la troupe. 
5 Telle est la fondation de TÉtat jacobin, une con- 
fédération de douze cents oligarchies qui manœuvrent 
leur clientèle de prolétaires sur le mot d'ordre expédié 
de Paris: c'est un Etat complet, organisé, actif, avec 
son gouvernement central, sa force armée, son 

10 journal officiel, sa correspondance régulière, sa 
politique déclarée, son aut^J;^ établie, ses représen- 
tants et agents locaux. -^Vainement les derniers 
ministres, bons commis JWRnnêtes gens, essayent 
de remplir leur office: leurs injonctions et remon- 

15 trances ne sont que du papier noirci. Désespérés, il 
se démettent en déclarant que, «dans ce renverse- 
ment de tout ordre, dagsc^#étetd' impuissance de la 
force publique et d'a^rnî^femënfldes autorités con- 
stituées, il leur est impossible d'entretenir la vie et 

20 le mouvement du vaste corps dont tous les membres 
sont paralysés. » — Quand un arbre est dScnaîî 
il est aisé de l'abattre: à présent que les Jacobins 
ont tranché -toutes ses racines, il leur suffira d'ime 
poussée au centre pour faire tomber le tronc. 



V. PARIS EN 1792 ^ ^ ^ iL^^^ 



25 Paris a toujours sa population interlope! et flot- 
tante, cent mille indigents, parmi eux un tiers de 
nomades arrivés des départements, «mendiants de 



loo Origines de la France Contemporaine 

race, » ceux que déjà, le 13 juillet 1789, Rétif de la 
Bretonne voyait passer devant sa porte, rue de 
Bièvre, pour aller rejoindre leurs pareils du faubourg 
Saint- Antoine, avec eux «les horribles tireurs de bois 
5 flotté, » débardeurs et conducteurs de trains, nourris 
dans les forêts de la Nièvre et de l'Yonne, vrais 
sauvages habitués à manier le croc et la hache, à qui 
Toccasion suggère des propos de cannibales et qu'on 
retrouvera aux premiers rangs dans les journées de 

10 septembre; à côté d'eux, leurs femmes, «les femmes 
de bateaux, qui, aigries^par la peine, ne voient, 
comme l'animal, que le lieu et l'instant présent, » 
et, trois mois auparavant ont pillé les boutiques de^ 
épiciers. Cela fait «une tourbe redoutable qui 

15 semble dire, lorsqu'elle s'ébranle: c'est aujourd'hui 
le dernier jour des riches et des aisés; demain sera 
notre tour, demain nous coucherons sur l'édredon. » 
— Plus inquiétante est" encore l'attitude des vrais 
ouvriers, surtout dans les faubourgs. Les industries 

20 de luxe chôment depuis trois ans, et l'artisan sans 
ouvrage a mangé ses petites épargnes. Depuis la 
ruine de Saint-Domingue et le pillage des épiceries, 
les denrées coloniales sont hors de prix: îe mienuisier, 
le maçon, le serrurier, le fort de la Halle, n'ont plus 

I Rétif de la Bretonne (i 734-1806): a littérateur, called the 
French Defoe. 

6 la Nièvre . . . V Yonne: the Nièvre, a tributary of the 
Loire, is connected with the Yonne, a tributary of the Seine, 
by a canal at Nevers. 

21 la ruine de Saint-Domingue: the revolt of the mulattoes 
în San Domingo in 1 791-1793, ending in the supremacy of 
the blacks. The island had been œded to France in 1697. 
For the importance of its trade see page 41, 1. 4. 



La Révolution loi 

leur café au lait le matin, et, chaque matin, ils gron- 
dent en songeant que la récompense de leur patrio- 
tisme est un surcroît de privations. ^ 
Mais surtout ils sont devenus Jacobins et, dans 
sieur cervelle oisive, après trente-deux mois de pré- 
dications, le dogme de la souverainté du peuple a 
poussé de profondes racines. « L'opinion des groupes, 
écrit un commissaire de police, est que la constitution 
est inutile, et que le peuple seul fait la loi. Les 

lo citoyens de Paris se croient sur la place publique le 
peuple, poptdus, ce que nous appelons universalité 
des citoyens.» — Ne leur dites pas qu'à côté de 
Paris il y a la France: Danton leur a montré que la 
capitale «se compose de citoyens qui appartiennent 

15 en quelque sorte aux 83 départements, qu'elle est 
plus à portée qu'aucune autre d'apprécier la conduite 
des ministres, qu'elle est la première sentinelle de la 
nation»; et les voilà sûrs de leur droit. — Ne leur 
dites pas qu'il y a des autorités compétentes et mieux 

20 informées qu'eux: Robespierre leur assure «qu'en 
matière de génie et de civisme le peuple est infaillible, 
tandis que tout autre que lui est sujet à de grandes 
erreurs»; et les voilà sûrs de leur capacité. — A 
leurs propres yeux, ils sont les représentants légitimes 

:?5et compétents de la France, et, depuis trois ans, le 
thème unique que leur répètent à l'envi leurs courti- 
sans de la presse, du club et de la tribune est le mot 
du duc de Villeroi à Louis XV enfant: «Voyez, mon 
maître, voyez ce grand royaume. Eh bien, tout cela 

30 est à vous, tout cela vous appartient; vous êtes le 

28 duc de Villeroi: favorite of Louis XIV, later marshal, and 
asamemberof the committee on regency, the tutor of Louis XV. 



I02 Origines de la France Contemporaine 

maître. » — Sans doute, pour avaler et digérer une 
contre-vérité si grossière, il faut des demi-fous ou des 
demi-brutes: mais ce sont justement ceux-là que leur 
capacité d'illusion détache du troupeau raisonnable 
5 ou inerte, et assemble en une bande dont l'ascendant 
est irrésistible. Seuls convaincus que l'attroupement 
dans la rue est souverain au même titre que la nation 
dans ses comices, ils sont les seuls qui s'attroupent 
dans la rue, et ils se trouvent rois, parce que, à force 

iode déraison et d'outrecuidance, ils ont pu croire à 
leur royauté. 

Telle troupe, tels chefs: à un taureau il faut des 
bouviers pour conducteiurs, supérieurs à lui d'un 
degré, mais d'un degré seulement, ayant le costume, 

15 la voix et les façons de l'emploi, exempts de répu- 
gnances et de scrupules, naturellement durs ou volon- 
tairement endurcis, fertiles en ruses de maquignon 
et en expédients d'abattoir, eux-mêmes du peuple ou 
feignant d'en être: Santerre, un brasseur du faubourg 

20 Saint- Antoine, commandant du bataillon des Enfants- 
Trouvés, grand et gros homme de parade; à voix de 
Stentor, qui, dans la rue, donne des poignées de main 
à tout venant, et, chez lui, avec l'argent du duc 
d'Orléans, paye à boire à tout le monde; Legendre, un 

25 boucher colérique, qui jusque dans la Convention 
gardera ses gestes d'assommeur; deux ou trois étran- 
gers et aventuriers, bons pour les besognes meur- 

20 Enfants-Trouvés: a revolutîonaiy battalion under San- 
terre composed of foundlings. Compare this name with that 
of Enfants perdus^ à. name applied to those foot soldiers prior 
to the seventeenth centuiy who led the assault and were cx)n- 
sequently considered as lost 



La Révolution 103 

trières et qui se servent du sabre ou de la b^onnette, 
sans crier gare. — Le premier est un Italien, maître 
d'anglais, Rotondo, émeutier de profession, qui, 
convaincu de meurtre et de vol, finira en Piémont 
s par la potence. — Le second est un Polonais, Lazow- 
ski, ancien élégant, joli fat, qui, avec une facilité 
slave, est devenu le plus débraillé des sans-culottes: 
jadis pourvu d'une sinécure, puis jeté brusquement 
sur le pavé, il a crié dans les clubs contre ses protec- 

loteurs qu'il voyait à bas; on Ta élu capitaine des 
canonniers du bataillon Saint-Marcel, et il sera l'un 
des égorgeurs de septembre; mais son tempérament de 
salon n'est pas assez fort pour son rôle de carrefour, 
et il mourra au bout d'un an, brûlé de fièvre et d'eau- 

15 de- vie. — Le troisième est un autre tueur en chef de 
septembre, Fournier, dit l'Américain, ancien planteur, 
qui, de Saint-Domingue, a rapporté le mépris de la 
vie humaine: «avec sa face livide et sinistre, ses 
moustaches, sa triple ceinture de pistolets, son lan- 

20 gage grossier, ses jurons^ il a tout l'air d'un pirate. » 
A côté d'eux on rencontre un petit avocat bossu, 
Cuirette- Verrières, parleur intarissable, qui, le 6 oc- 
tobre 1789, paradait sur un grand cheval blanc, et, 
depuis, a plaidé pour Marat: à ces deux titres, sa 

25 figure de fantoche est restée dans l'imagination popu- 
laire; d'ailleurs les rudes gaillards qui s'assemblent 

7 sans-culottes: sl nickname applied by the Royalîsts to the 
Revolutionary troops. The Royal troops wore breeches, the 
Revolutionary rabble pantaloons. 

15 tueur en chef . . . Fournier. Fournier had served as a 
volunteer in San Domingo. 

22 le 6 octobre 1789: the date on which the royal family was 
forced to move from Versailles to Paris. 



- I04 Origines de la France Contemporaine 

de nuit chez Santerre ont besoin d'un homme de 
plume, et probablement il fournit le style. — Le 
conciliabule comprend des affidés plus subalternes 
encore: «Brière, marchand de vin, Nicolas, sapeur 
5 au bataillon des Enfants-Trouvés, Gonor, se disant 
vainqueur de la Bastille, » Rossignol, ancien soldat, 
puis compagnon orfèvre, qui, après avoir présidé 

. aux massacres de la Force, général improvisé, 
promènera dans la Vendée son incapacité, sa cra- 

lopule et son brigandage: Huguenin, ex-avocat ruiné, 
ensuite carabinier, puis déserteur, puis commis aux 
barrières, maintenant porte-parole du faubourg 
Saint-Antoine, et finalement président de la Com- 
mune de septembre; le grand aboyeur du Palais- 

15 Royal, Saint-Huruge, surnommé, le Père-Adamy un 
marquis tombé dans le ruisseau, qui boit avec les 
crocheteurs, s'habille en portefaix, et, maniant un 
énorme gourdin, traîne la racaille à ses talons. — 
Voilà tous les meneurs; les Jacobins de la munici- 

2opalité et de l'Assemblée ne prêtent à l'entreprise que 
leurs encouragements et leur connivence: il vaut 
mieux que l'émeute semble spontanée; par prudence 
ou pudeur, les Girondins, Pétion, Manuel, Danton 
lui-même, restent dans l'ombre; ils n'ont pas besoin 

25 d'en sortir. — Si voisins du peuple et si mêlés à la 
foule, les autres sont plus capables de forger pour 

6 Rossignol: commander of troops in the War of the Ven- 
dée in 1793. 

23 Pétion: de Villeneuve (1753-1794), a revolutionist. 
Mayor of Paris, 1 791-1792. Proscribed, he escaped to Bor- 
deaux, where he committed suicide. — Manuel: Pierre Louis 
(i 731-1793); member of the Convention. He wrole La Police 
dévoilée (lygi). 



La Révolution io$ 

leur troupe le roman qui lui convient: c^est un roman 
adapté aux limites, à la forme et à Tébranlement de 
son intelligence, un roman noir et simple comme il 
en faut pour les enfants, ou plutôt un mélodrame de 
5 théâtre forain, avec les bons d'un côté les méchants 
de Tautre, au centre un ogre, un tyran, quelque 
traître infâme qui ne peut manquer à la fin d'être 
démasqué et puni suivant ses mérites, le tout en 
tirades ronflantes, et, pour finale, un refrain chanté 

lo en chœur. Dans un cerveau brut d'ouvrier surexcité, 
la politique ne peut entrer qu'à l'état d'images rude- 
ment découpées et coloriées, comme en fournissent 
la Marseillaise^ la Carmagnole et le Ça ira. On 
fabrique à son usage la légende requise: sous ce 

15 verre grossissant et déformé, la plus débonnaire 
figure lui apparaît avec un aspect diabolique. On 
lui représente Louis XVI «comme un monstre qui 

13 la Marseillaise: written by Rouget de Lisle (i 760-1836) 
as the Chant de Vannée du Rhin. Its présent name was given 
it in Paris when the volunteers from Marseilles entered that 
city in July, 1792. — la Carmagnole: a popular song and dance 
of the Révolution, adapted from a country-dance tune. It be- 
came the Carmagnole of the Royalists in 1 793. The first verse 
is: 

Madame Veto avait promis 

De faire égorger tout Paris; 

Mais son coup a manqué 

Grâce à nos canonniers. 

Dansons la Carmagnole! 

Vive le son! vive le son! 

Dansons la Carmagnole! 

Vive le son du canon! 
— le Ça ira: the most popular song of the Révolution. The 
words ça ira are those of Franklin who is said to hâve uttered 
them on hearing news from the American Révolution. Caught 



io6 Origines de la France Contemporaine 

emploie son pouvoir et ses trésors à s'opposer à la 
régénération des Français. Nouveau Charles IX, il 
veut porter à la France la désolation et la mort. Va, 
cruel, tes forfaits auront un terme! Damiens fut 
5 moins coupable que toi. Il fut puni des plus horribles 
tortures pour avoir voulu délivrer la France d'un 
monstre. Et toi, dont l'attentat est vingt-cinq mil- 
lions de fois plus grand, on te laisse l'impunité! . . . 
Foulons aux pieds ce simulacre de royauté! Trem- 

loblez, tyrans, il est encore parmi nous des Scé- 
vola!» — Tout cela est débité, déclamé ou plutôt 
crié, publiquement, en plein jour, devant les fenêtres 
du roi, par des harangueurs montés sur des chaises, 
et du comité installé chez Santerre partent, chaque 

15 jour, des provocations semblables, tantôt des pla- 
cards qu'on affiche dans les faubourgs, tantôt des 

, pétitions qu'on colporte dans les sections et dans les 

up by Lafayette, they were suggested by him to a street-singer. 
The words were set to the tune of a familiar contre-danse. 

Ah, ça ira, ça ira, ça ira! 

Les aristocrates à la lanterne: 

Ah, ça ira, ça ira, ça ira! 

Les aristocrates on les pendra. 
2 Nottveau Charles IX (another Charies IX) : referring to 
the massacre of St. Bartholomew, 1572. 

4 Damiens: the would-be assassin of Louis XV, who was 
tortured frightfully and then bumed on the Place de Grève 
in 1757. 

10 Scévola: Mucius Scaevola, the Roman youth who set out 
to murder Porsena, king of Etruria. Having killed the royal 
secretary by mistake, he was threatened with death unless he 
should reveal the détails of the conspiracy. He thrust his 
right hand into the lire burning near him, and by his fortitude 
caused the admiration of Porsena, who ordered him released. 
From that time on he was known as Scaevola, the left-handed. 



La Révolution 107 

clubs, tantôt des motions que l'on agite dans les 
groupes des Tuileries, du Palais-Royal, de la place 
de Grève et surtout de la place de la Bastille. Dès 
le 2 juin, les meneurs ont établi dans l'église des 

5 Enfants-Trouvés un nouveau club, pour avoir leur 
officine spéciale et travailler sur place. Conmie les 
démagogues de Platon, ils savent leur métier, ils ont 
découvert à quels cris tressaille l'animal populaire, 
par quels ombrages on l'effarouche, par quel appât 

10 on Tattire, dans quel chemin il faut l'engager: une 
fois attiré et engagé, il marchera en aveugle, emporté 
par son élan involontaire, et il écrasera de sa masse 
tout ce qu'il rencontrera sous ses pieds. ^. 

VI. GOUVERNEMENT DES BANDES 

Ce qu'il y a de pire dans l'anarchie, ce n'est pas 
15 tant l'absence du gouvernement détruit que la nais- 
sance des gouvernements nouveaux et d'espèce in- 
férieure. En tout État qui s'est dissous, il se forme 

des bandes ^^^9i^è^^]^t ^^ ^l^^£]^Î^ ^A <4S?fi S^^^^^^ 
jnalf^ij^ s, geffif^^l^^wc^ 

*2< fa|f J^s ^at ftlM^ g S^^ vagabonds, déserteurs et 

'^yoû^rffi, iCT^ fis'' ennemi s-i^^d ^ avail^ ^^g^ ]^ 

subordination et de Ig^lPJ -tf ^iisi^^ PQ^^ nSScmf 

ensemble les h^jm^^sl^^iow^^sqm retiennent 

encore la U:>\il&miuffn^e^^ jgt f g^^i^^ts^f ^ont pas 

25 de scrupules, ils tuenia tout pr/ffos.* ^ur ce fonde- 
ment s'établit leur autorité: à leur tour, ils régnent, 
chacun dans son canton, et leur gouvernement, aussi 

6 les démagogues de Platon: refers to Plato^s work The Re- 
ptéblic. 



io8 Origines de la France Contemporaine 

brut que leur nature, se compose de vols et de meur- 
tres; on ne peut attendre autre chose de barbares et 
de brigands. 
Mais Jamais ils ne sont si dangereux que dans un 
5 grand Etat récemment dissous, où une révolution 
brusque leur a mis en main le pouvoir central: car 
alorsils^cjoient les héritiers légitimes du gouverne- 
menVœcnuTet, à ce titre, ils entreprennent de con- 
duire la chose publique. Or, en temps d'anarchie, 

lola volonté ne vient pas d'en haut, nWsdfen bas, et 
les chefs, pour rester chefs, sont teros de suivre 
l'aveugle impulsion de leur troupe. C'est pourquoi 
le personnage jmportant et dominant, celui dont la 
pensé^revgLut, le vrai 

15 Louis XIV, est ici le Ja 
club, le faiseur de motions, 
Panis, Sergent, Hébert, Varlet, Henriot, Maillard, 
Fournier, Lazowski, ou, pl us^ b^^ encor e, le premier 
venu de leurs hommes, le laOT^^/marseillais, le 

2ocannoni|r ^u fai^c^ le fWoela Halle qui a 

bu et, emre"cfëux noquets, élabore ses conceptions 

Dolitmjje^ — Pour toute information il a des rumeurs 

S^S^MlÇ^arretour qui lui montrent un traître dans chaque 

17 Panis: brother-in-law of Santerre, opponent of Robes- 
pierre. — Sergent: organized the September exécutions; with- 
drew ta Switzerland in 1795. — Hébert: Jacques René, sur- 
named Le Père Duchesne; he instituted the wofehîp of the 
Goddess of Reason. His scurrilous attacks on Marie 
Antoinette are notorious. — Henriot: was convîcted and sen- 
tenced for theft while a young man. He became commander 
in chief of the National Guard in 1793. He died on the scaf- 
fold wîth Robespierre. — Maillard: leader of the rabble of 
women who marched to Versailles, October, 1789. 




La Révolution 109 

maison, et pour tout acquis, des phrases de club qui 
l'appellent à mener la grande machine. Une machine, 
si y^ste e}: ^ compliquée, un tel ensemble de services 
^êScSëv^ftês^es uns dans les §^^re&^ e| ramifiés en 
offices innombrables, tant^/r/pf/afeifs si spéciaux, 
si délicats et qu'il faut incessamment adapter aux 
circonstances changeantes, diplomatie, finances, jus- 
tice, armée, administration, tout cela ^Sbomè au 
delà (Jg sa i:om^éhension si courte: on ne ià^jj^^s^ 
ansui^^gjjt|ille. Dans saTceg^le^] 
îroîîe,*lS&Skle et Soilf^rsée par r(^ f^S fBent afe^ 
notions disproportionnées qu'on y/"Vtrse, il ne se 
deposecm[une idée simple, appropriée à la gros- 



^^^reté dé ses aptitudes et de ses instincts, je veux 
15 dire Tenvie de tuer ses ennemis, qui sont aussi les 
ennemis de l'État, quels qu'ils soient, déclarés, 
dissimulés, présents, futurs, probables ou même 
possibles. Il porte sa brutalité et son effarement 
dans la politique, et voilà pourquoi son usurpation 
20 est si malfaisante. Simple brigand, il n'eût tué que 
pour voler, ce qui eût limité ses meurtres. Repré- 
sentant de l'État, il entreprend le massacre en grand, 
et il a des moyens de U accpiRp Ur. Car i l^n/a pjs^^ ^w 

vieil ^fltfaffe^ I 



encore eu le temps de aeira qj^gj^ v ieil ^mlage 

25 administrat^^^^umoins les Touages subalteny||rfg 

gendarmes^geôliers/ employés, scribes etxompSbles, 

sont toujours à leur place et sous la main. De la 

part des gens qu'on arrêtera, point de résistance; 

accoutumés à la protection des lois et à la dou- 

3oceur des mœurs, ils n'ont jamais compté sur leurs 

bras pour se défendre, et n'imaginent pas qu'on 

I pour tout acquis: see acquis. 



iio Origines de la France Contemporaine 



veuille tuer si sommairement. Quant à la foule, 
dépouillée de toute initiative par la centralisation 
ancienne, elle est inerte, passive, et laissera fairç. — 
C'est pourquoi,jpeijdant plusieurs longues journées 
5 successives, saiS nateni encombre, avec des écritures 
correctes et des comptes en règlg. ^]^Jj ^^ ^^{^^ ^f é. 
au massacre comme à une opéffS^ftae voine* aiis^^^^ 
^Jmminé meyit/^ aussi ï^ lho^^yQ^^^ ^^'^ Tenlève- 
#i,li|l,ii*fjggj'^ des TOues ou à l^bStâ^le des chiens errants. 

lo Le II aqjit, dans une proclamation, la nouvelle 
Commune annonçait que tous les coupables allaient 
périr sur Téchafaud, et c'est elle qui, par ses dépu- 
tations menaçantes, a imposé à l'Assemblée natio- 
nale l'institution immédiate d'un tribunal de sang. 

15 Portée au pouvoir par la force brutale, elle périt si 
elle ne s'y maintient, et elle ne peut s'y maintenir 
que par la terreur. Pour rester à l'Hôtel de Ville et 
pour se faire nommer à la Convention, les meneurs 
ont besoin d'un coup éclatant, et ils en ont besoin 

20 le jour même. Ce jour-là est le 2 septembre (1792). 
Depuis le 23 août, leur résolution est prise, le plan 
du massacre s'est dessiné dans leur esprit, et peu à 
peu, spontanément, chacun, selon ses aptitudes, y 
prend son rôle qu'il choisit ou qu'il subit. 

25 Avant tous, Marat a proposé et prêché l'opéiution, 
et, de sa part, rien de plus naturel. Elle est raDrege 
de sa politique: un dictateur ou tribun, avec pleins 
pouvoirs pour tuer et n'ayant de pouvoirs que pour 

25 Marat: Jean Paul; an Ultra-Revolutionist; he and Dan- 
ton and Robespierre formed a triumvirate. His career was 
very checkered. Charlotte Corday stabbed him to death on 
July 13, 1793. 



La Révolution m 

cela, un bon cbupe-tête en chef, responsable, «en- 
chaîné et le boulet aux pieds, » tel est, depuis le 14 
juillet 1789, son programme de gouvernement, et il 
* n'enroT^jUnas: «tant pis pour ceux qui ne sont pas 
fS i*nauteurdé Pentendre, Le parti le plus sûr et le 
plus sage est de se porter en armes à TAbbaye, d'en 
arracher les traîtres, particulièrement les officiers suis- 
ses et leurs complices, et de les passer au fil de Tépée. 
Quelle folie que de vouloir leur faire leur procès! 
10 II est tout fait. Vous avez massacré les soldats; 
pourquoi épargnerig^-vous les officiers, infiniment 
plus coupables ? »^Là-dessus la Conmiime l'adopte 
comme son journaïïste officiel, lui donne une tribune 
dans la salle de ses séances, lui confie le compte rendu 
15 de ses actes, et tout à ly^gure va le faire entrer dans 
son comité de surv j}fsmceju^ d'e xécution^ 

Mais un pareil enefgumJlSe n'est bon que pour 

être un instigateur et une trompette; tout auplusau^^^ 

dernier moment, il pourra figure^ pajgii les OTSonn^^'^ 

2oteurs subalternes. — L'entrepreneur en chef est 

d'une autre espèce et d'une autre t aiUe^ anton, un 

vrai conducteur d'hommes: par son(^îsse et sa place, 

par son cynisme populacier, ses façons et son langage, 

par ses facultés d'initiative et de commandement, 

25 par la force intempérante de sa structure corporelle 

et mgntalf , par l'ascendant physiquc vd fl sa volonté 

"^'^^^êSorS^te et absorbante, il est^^ipproprié d'avance 

21 Danton: George Jacques (i 759-1 794). The most mod- 
erate of the Revolutionaiy leaders. He was a powerful orator. 
He led the attack on the Tuileries, was implîcated in the Sep- 
tember massacres, and became Minister of Justice. Hîs mod- 
ération caused suspicion and he was guillotined. 



112 Origines de la France Contemporaine 

à son terrible oflSce. Non^u^il sQ^^^in^atif ^o u 
sanguinaire par natur^'^fouiau reoofefa vec «n 
tempérament de boucher, il a un cœur d'homme, et 
tout à rheure, au risque de se compromettre, contre 
5 la volonté de Marat et de Robespierre, il sauvera ses 
adversaires politiques, Duport, Brissot, les Girondins, 
l'ancien côté droit. Non qu'il soit aveuglé V^rh 
peur, la haine ou la théorie: avec les eippfMements 
d'un clubiste, il a^^^a ^uqidité jl^ip politioue^l n'est 
lopas dupe des phrasâfrœînSuenqu'il^aemt^ sait 
ce que valent les coquins qu'il emploie; il n'a d'illu- 
sion ni sur les hommes, ni sur les choses, ni sur autrui, 
ni sur lui-même; s'il tue, c'est avec une pleine con- 
science de son œuvre, de sonpafti, de la situation, 

^iÉuJâ ^^^^iyMSfiiaÊÎ ^^^ °^^^^ ^^^^ ^^^' ^® ^ ^^^^ ^^ 
^•^^ïaurearu, ilMance au passage ne sont que la f5£2J£Ajjye 

de la vérité exacte: «Nous sommes de Id^^canaillë, 

nous sortons du ruisseau »; avec les R^ P^ Bg^ d'iyma- 

nité ordinaire, «nous y serions bienfot^plonglsffious 

20 ne pouvons gouverner qu'en faisant peur. Il faut 
mettre une rivière de sang entre les Parisiens et les 
émigrés. Le tocsin qu'on va sonner n'est point un 
signal d'alarme, c'est la charge sur les ennemis de la 
patrie. Pour les vaincre, que faut-il? De l'audace 

25 et encore de l'audace, et toujours de l'audace. J'ai 
fait venir ma mère, qui a 70 ans; j'ai fait venir mes 
deux enfants, ils sont arrivés hier au soir. Avant 
que les Prussiens entrent dans Paris, je veux que ma 

6 Duport: a lawyer of Paris. — Brissot: Jean Pierre (1754- 
1794); a Girondist leader and a writer of some note. He was 
instrumental in declaring war against Austria and subse- 
quently against England and Holland. He was guillotined. 



La Révolution 113 

famille périsse avec moi; je veux que vingt mille 
flambeaux en un instant fassent de Paris un tas de 
cendres. C'est dans Paris qu'il faut se maintenir par 
tous les moyens. Les républicains sont une minorité 
S infime, et, pour combattre, nous ne pouvons compter 
que sur eux; le reste de la France est attaché à la 
royauté. Il fautfairjeDeur aux royalistes!» Non 
seulement la m^fiineaiailcher a été construite sous 
ses yeux et avec son assentiment, mais encore, au 

lomonient où elle entre en^ranfe* H^J^^gt^de en main 
IsrÇtSfgfi^ pour en bien diriger la îa^T^ 

Le 30 août, la Commune a décidé que les sections 
jugeraient les R etenus, et, le 2 septembre, cinq sec- 
tions am^^iui répondent en arrêtant que les détenus 

15 seront '^OTges. Le même jour et les jours suivants, 
à la Force, trois membres de la Commune président 
tour à tour le tribunal des assassins. Le même jour, 
un commissaire du comité desurveMlance vient à la 
section des Sans-Culottes Tequerîr douze hommes 

20 pour aider au massacre des prêtres de Saint-Firmin. 
Le même jour, un commissaire de la Commune 
visite les diverses prisons pendant qu'on y égorge, et 
trouve que « tout s'y passe également bien. » Le 
même jour, à 5 heures du soir, le substitut de la Com- 

2smune, BjUaud-Varennes, «avec le petit habit puce 
et la pêfvviiiue noire qu'on lui connaît, » marchant 
sur les cadav^s, dit aux massacreurs de l'Abbaye: 
«Peuple, tu iSmcJes tes ennemis, tu fais ton devoir »; 

20 Saint-Firmin: a convent in Paris. 

25 BiUaud-Varennes: a member of the Commiltee of Pub- 
lic Safety; he brought about the fall of Robespierre. He was 
deported to Guiana. 



114 Origines de la France Contemporaine 

dans la nuit, il revient, les jfeSible ^^f ^Qgfs, et kur 
confirme la promesse du salaire ^conveni|[V; le 
lendemain àimdijl^ revient encore, les félicite de plus 

5 commuer. Par surcroît de précautions, on a ote aux | 
prisonniers leurs couteaux de table et même les 
fourchettes. Un à un^url'appel de JeursMg[§, ils 
d éfilemnt comme des dKuîs dans iiirftaftW^et une 

^îongtame de bouchers par prison, en tout deux ou 

lo trois cents, suflârontà la besogne. 

Au conmiencement, nul ne songe à remplir ses 
poches. A TAbbaye, ils apportent fidèlement sur la 
table du comité civil les portefeuilles et les bijoux des 
morts. S'ils s'approprient quelque chose, ce sont 

15 des souliers pour leurs pieds nus, et encore après en 
avoir^denytndé la permission. Quant au salaire, 
toute fifeS^fin J^érite un, et d'ailleurs, entre eux et 
leurs emBpicn|Wsr'c'est chose convenue. N'ayant 
pour vivre que leurs bras, ils ne peuvent pas donner 

20 leur temps gratis, et, conrnie la besogne est rude, la 
journée doit leur être comptée double. Il leur faut 
6 francs par jour, outre la nourriture et du vin à 
discrétion; un seul traiteur en fournira 346 pintes 
aux honmies de l'Abbaye; dans un travail qui ne 

25 s' interro mpis nigd^ j our ni ^^P^itet^ui ressemble à 
cèmî 18fes^egoùnérî ou des ^JpMT^eurs, il n'y a que 
cela pour mettre du cœur au ventre. A l'ivresse 
mojaleajoutez l'ivresse physique, le vin à profusion, 
là râSiîfifef a chaque pause, l'orgie sur les cadavres: 

30 et tout de suite, de la créature dénaturée, vous verrez 
sortir le démon de Dante, à la fois '^^stialetraffiiié^. 
non seulement destructeur, mais encore^ftoup^SRiJ^ 



■ La Révolution 115 

inventeur et calculateur de souffrances, tout glorieux 
et joyeux du mal qu'il fait. 

Ils sont gais; autour de chaque nouveau cadavre, 
ils dansent, ils chantent la carmagnole: ils font lever 

5 les curieux du quartier pour les «amuser,» pour 
leur donner part « à la bonne fête. » Des bancs 
sont disposés pour «les messieurs, » et d'autres pour 
«les dames»: celles-ci, plus curieuses, veulent en 
outre contempler à leu r, aise <(j^ ari^ oc ratfô» déjà 

10 tués: en conséquence onVïq'fiîert des lïmpions et on 
en pose un sur chaque cadavre. — Cependant la 
boucherie continue et se perfectionne. A l'Abbaye, 
«un tueur se plaint de ce que les aristocrates meurent 
trop vite et de ce que les premiers ont seuls le plaisir 

15 de les frapper»; désormais on ne les frappera plus 

qu'avecle dosdfô^abig^ et on ly^ f e m ygyrir entre 

deif^liaî l s S^ &mjjij^ qui 

^ "'"^ par ces oaguettes. S'il rflggiî/^ijP, homme 

connu, on s'entend encore plus s<$i^fulffî|nt pour 

20 prolonger spn^sm&plice. Un ancien soldat, nommé 
Damiens, Inxonctson sabre dans le flanc de l'adju- 
dant général de Laleu, plonge sa main dans l'ouver- 
ture, arrache le cœur, «et le porte à sa bouche comme 

__i évorer. » «Le sang, dit im témoin oculaire, 

SgStftEiit de sa bouche et lui fe'jsaît ime sorte de 
moustache. » A la Force oiîMfipècpiVIme de Lam- 
balle, amie de la reine; ce qu'a fait le perruquier 

26 la Force: cf. note, page 73, 1. 14. — Mme de LambaUe: the 
intimate friend of Marie Antoinette, who shared the queen's im- 
prisonment after the flîght f rom Versailles. Because she ref used 
to take the oath against the monarchy, she was lîterally torato 
pièces by the enraged mob. 



ii6 Origines de la France Contemporaine 

Chariot qui portait sa tête, je ne puis Técrire; je 
dirai seulement qu^un autres, rue Saint-Antoine, por- 
tait son cœur et «leîîorcîaitr» 



Ils tuent et ils b oivent ^ pujg^ils tuent ei^oreetil^ 
5 boivent encore. La^assuuïe )âënt ^]lfiébètmlent 



commence. Un d*eux, garçon charrofrën a expédié 
dix-sept pour sa pa^j/uniautre «a tant travaillé la 
marchandise que IdnSm^ae son sabre y e^resiép jiy 
«depuis deux heures, dit un autre, que yabafëaes 
lomembresdedroite et de^u^g^e suis plus fatigué 
qu^unfflâ^on qui bat d^^plître depuis deux jours. » 
Leur première colère s'est usée, maintenant ils frap- 
pent en automates. Quelques-imsjdormmtétendus 



bancs. D'autres, eifjSSUuvërif ' léu? vï 



^^ *^ carï! La vapeur duxâfnfg?est si forte, que le prési- 
dent du comité civil s'évanouit sur sa ch^se^etlesex- 
halaisons du gabaret^ moj ^tent^atV^çglJ^fW cïïarmen ^ 
Une torpeurj^^Stç eMmo*rne]envaM par degrés les 
cerveaux ^oftuB^pfe^ et les dernières lueurs de raison 

20 s 'y éteignent une à une, comme les lampions fumeux, 
qui brûlent alentour sur les poitrines d éjà frqf^gg^ jg| 
mortsjAjjT^versjLa^ cf^^oMnfm 

voit, kir-aessous dulooî^reauet du cannibale, apparaî- 
tre ridiot. CJ^st j'kiiot r évo lutionnaire, en qui tou- 

25 tes les idées gfi^^MeTsSiilSiux, rudimentaires, 
machinales et fixes. Tune qui est ridéedumeurtre, 
l'autre qui est l'idée du salut public. SolTtairS dans 
sa tête vide, elles se rejoignent par jmeatoaction 
irrésistible, et l'on devine l'effet qui vaJjStffir de leur 

30 rencontre. çAt tY ^^ 

Puisqu'il s'agit de iiettoyer les prisons, autant 
vaut les nettoyer toutes et tout de suite. Après les 



La Révolution 117 

Suisses, après les prêtres, après les aristocrates et les 
«messieurs de la peau fine, » il reste les condamnés 
et les reclus de la justice ordinaire, les voleurs, assas- 
sins et galériens de la Conciergerie, du Châtelet et 

5 de la tour Saint-Bernard, les vagabonds, les vieux 
mendiants et les jeunes détenus de Bicêtre et de la 
Salpêtrière. Tout cela n'est bon à rien, coûte à 
nourrir, et probablement a de mauvais proy[ets. Pj ^ 
exemple, à la Salpêtrière, la femme de rq^poîsonneur 

10 Desrues est certainement, comme lui, «intrigante, 
méchante et capable de tout »; elle doit être furieuse 
d'être en prison; si elle pouvait, elle mettrait lefeuà -tjUjL 
Paris^elle doit l'avoir dit; elle l'a dit: encoîÇMnrouJ 

*^* oai^ Et le balai, pour cette bçsogne plus sale, 

15 ^.g^Ifj^, ? - gyy y ein ejU^ ous de plus^flSfcwJns; il y a 
dp IftBftues ae^j^e parm i ceux q yi^]^yp|Tgnent le 
manche. Déjà^ l'Abbaye, sîyftufvéfc la fin, les 
tueurs volaient; ici, au Châtelet et à la Conciergerie, 
ils emportent «tout ce qui leur paraît propre à 

20 emporter, » jusqu'aux habits des morts, jusqu'aux 
draps et couvertures de la prison, jusqu'aux lytites 
?pargWs des geôliers; et, de plus, ils racofent des 
confères. «Sur 36 prisonniers mis en liberté, il y 
avait beaucoup d'assassins et de voleurs; la bande des 

25 tueurs se les associa. Il y avait aussi 75 femmes, en 
partie détenues pour vol; elles promirent de bien 
servir leurs libérateurs»; effectivement, plus tard, 

10 Desrues: a druggist who used his profession for mjxing 
poison. He was tortured and burned to death in 1777. The 
description given of him is: "pâle, maigre, les yeux caves, avec 
une stature de 4 pieds 10 pouces, il avait le rire d'une bête 
carnassière." 



ii8 Origines de la France Contemporaine . 

aux Jacobins et aux Cordeliers, elles seront les trico- 
teuses des tribuQes. yn JusquMci du moins le meurtre 



a eu pour aSsaîsonnem^t le vol et la débauch e : mai s ^, ^ 
à Bicêtre il est tout cru; il n'y a que rinsrmct cam&-" 
5 sier qui se gorge. Entre autres détenus, 43 enfants 
du bas peuple, âgés de douze à dix-sept ans, étaient 
là, placés en correction par leurs parents ou par leiurs 
patrons; il n'y avait. que jdys r^j^arder pour recon- 
naître en eux les vraîsvoyoHs parisiens, les apprentis 

iode la misère et du vice, les futures recru^ delab|uide^ 
régnante, et la bande tombe sur eux à cOfflpS'cltTnaS^'^ 
sue. Rien de plus diflScile à tuer: à cet âge, la vie 
est tenace, il faut redoubler pour en venir à bout. 
«Là-bas, dans un coin, disait un geôlier, on avait 

15 fait de leurs corps une montagne. Le lendemain, 

quand il a fallu les enterrer, c'était un spectacle à 

''''^"•'TOtdre l'âme. Il y en avait un qui avait l'air de 

dormir, conmie un ange du bon Dieu; mais les autres 

étaient horriblement mutilés. » — Cette fois, ^£§t 

20 descendu au-dessous de l'homme, dans les basseffcou 
ches du règne anim§tl^ ^^ ^i4.^ssoy s dy loup: les loups 
n'étranglent pas les 

Six jours et cinq iftiits de tuerie non interrompue, 
171 meurtres à l'Abbaye, 169 à la Force, 223 au 

asChâtelet, 328 à la Conciergerie, 73 à la tour Saint- 
Bernard, 120 aux Carmes, 79 à Saint-Firmin, 170 
à Bicêtre, 35 à la Salpê trière, parmi les morts 250 
prêtres, 3 évêques ou archevêques, des oflSciers gé- 
néraux, des magistrats, un ancien ministre, ime prin- 

30 cesse du sang, les plus beaux noms de la France, 

I tricotetises des tribunes: knitting women who attended po- 
litical assemblies. 



La Révolution 119 

et d'autre part un nègre, des femmes du peuple, des 
gamins, des forçats, de vieux pauvres: à présent, 
quel est l'homme, grand ou petit, qui ne se sente 
pas sous le couteau? Est-il un homme qui ne se 
5 voie en imagination, lui aussi, au comité de section 
devant la table verte, pui|^ dans la prj son^so us les 
sabres, puis sur la (minette dans le rafeJftau san- 

Sous une pareille vision, le3CQura|gs s'affaissent; 

10 tous les journaux approuvenj^mlnenfou se taisent; 
personne n'ose résister à rien. Les biens comme les 
vies appartiennent à qui veut les prendre. Aux 
ba y^rej^ a u^ Hal les, sur le boulevard du Temple, 
deyroWs jSlWS^aU ruban tricolore, arrêtent les pas- 

issants, saisissent les marchandes, et, sous prétexte 
que les bijoux doivent être déposés sur l'autel de la 
Patrie, prennent les bourses, les montres, les bagues 
et le reste, si rude me nt, que desfemiî|s ont le s orei ^/; 
les arrachées HâSîe^d'avoiP^ecrocne leurs 'Boucjes 

20 assez vite. D'autres, installés dans les cavea des 
Tuileries, y vendent à leurjtxrofiyle vin et l'iiuiie de 
la nation. Quelques^g^liglg^^ jours aupara- 

vant par le peuple, naimifun plus grand coup, s'm- 
troduisent dans le Garde-Meuble et y volent pour 30 

25 millions de diamants. — Comme un homm^Jrappé 
d'un coup de masse à la tête, Paris,'%sSoinin2/ se 
laisse faire, et les auteursdujmasaiicre ont atteint 
leur objet: la faction s'estftSiareeau pouvoir, on ne 
l'en arrachera plus. Elle a prouvé par un eympley 

30 éclatant qu'elle est capable de tout, et elle s'ènvïmef^ 
tout ce qui n'est pas elle ne vit que sous son bon 
plaisir, au jour le jour et par grâce. En onze jours, 



I20 Origines de la France Contemporaine 

quatre à cinq cents nouveaux prisonniers, arrêtés par 

Tordre de la municipalité, des sections, d'un Jacobin 

^ quelqpnque, sont ^ntassés jdans les cellules encore 

S**fgcfiees du sang rM&nmvet le bruit court que, le 

5 20 septembre, les prisons seront vidées par un second 

massacre. Par la terreur improvisée, les Jacobins 

ont maintenu leur autorité illégale; par la terreur 

prolongée, ils vont établir leur autorité légale. 



VII. MARAT, DANTON, ROBESPIERRE 

Parmi les Jacobins, trois hommes, Marat, Danton, 
10 Robespierre, ont mérité la prééminence et possédé 
l'autorité: c'est que, par la difformité ou la déforma- 
tion de leur esprit et de leur cœur, ils ont rempli les 

^Marat est le plus 
l en offre les 




d écriture, l'automatisme de la pensée et le t^fnTos 
de la volonté, sous la contrainte et la direction de 
l'idée fixej putr^ celi^i^les ^M»£tôgl.^iphysiques ordi- 




dant les cinq derniers mois, des dartres et de 
geaisons par tout le corps. 

Dès la première enfance, son père, médecin, l'a 
25 destiné à être un savant; sa mère, idéaliste, l'a préparé 

10 Robespierre: Maximilian Marie Isidore, sumamed the 
"Incorruptible," bom in Arras May 6, 1758, executed July 28, 
1794. 



La Révolution 121 

pour être un philanthrope, et, de lui-même, il a tou- 
jours marché vers cette double/(!5mfe. «A cinq ans, 
dit-il, j'aurais voulu être maître d'école^à^inze ans 



professeur, auteur à dix- hj^i^g^BJj^gr éareurlt vingt, » 
5 ensuite et jusqu'au bout, ^oi;reei martyr de l'hu- 
manité. Pendant trente ans, il a roulé en Europe ou 

sittfé, BavantToii|ESTe, pnilosophe ignore/ puDnciste de 

troisième ordre, aspirant à toutes les célébrités et à 

10 toutes les grande iys, candidat perpétuel et perpé- 



tuellement fepojisse^ entre son ambition «t^^^^^ 
tés, la disproportion était trop forte, oepourvû^ aë^ 
talent, incapable d^critk[ue, médiocre d'esprit, il 
n'était fait que pour enîAgn'er une science ou exercer 
15 un art, pour être un professeur ou un médecin plus 

^}ifS^ti^Sè^i^A^ ^^^^ ^ ^ - *^^- hfu reux, pour suivre, avec 
cres ycants, une ^ vo/e tracée d'avance. Mais, dit-il, 
«j'ai constamment rejeté tout sujet sur lequel je ne 
pouvais me promettre d'arriver à de grands résultais ^^^^^^^ 

20 et d'être original; car je ne^uisigq Adéci^ er h.TêrMmeT(l^ 
un sujet bien traité, ni à'reksasse^Jiœ^QiijTage^ des 
autres. » En politique, il ramasse lâTloîtiseèn vogue, 
le contrat social fondé sur le droit naturel, et il la 
rend plus sotte encore, en fondant le droit sur le 

25 besoin physique. «Des seuls besoins de l'homme 
dérivent tous ses droits. Quand l'un d'eux rna nau ^^^^^ 
de tout, il a droit d'arracher à un autre le si^rnu 
dont il se gorge. Que dis- je? Il a le droit de lui 
arracher le néc es^| re^ et plutôt que de p^^û^dâ^aim, 

30 il a droit de l'égorger et de dévorer sesphaîrlpalpi- 
tantes. )) Non seulement il a trouvé Jathéorie vraie 
de l'État, mais il est homme d'État, Jfatîcîen expert, 



122 Origines de la France Contemporaine 

capable de prévoir l'avenir et de le faire. «Sî 

j'étais tribun du peuple et soutenu par quelques 

milliers d'hommes déterminés, je réponds que, sous 

six semaines, la Constitution serait parfaite, que la 

5 machine politique marcherait au mieux, que la nation 

serait libre et heureuse, qu'en moins d'une année 

elle serait florissante et redoutable, et qu'elle le serait 

tant que je vivrais. » 

A de pareils signes, le médecin reconnaîtrait à 

lo l'instant un de ces fous lucides que l'on n'enferme 

pas, mais qui n'en sont que plus dangereux; même il 

dirait le nom technique de la maladje^est le délire 

j awW//ew;r, bien connu dans l^^%i|psl*nbeux prédis- 

* liftions, la perversion habituelle du jugement et 

15 l'excès colossal de l'amour-propre, en sont les sources, 

et nulle part ces sources n'ont coulé plus abondam- 

Uient quedans Marat. Jamais honune, après tant 

^^^*•^i^^OTêâlê^fts'dans la spéculation et tant de méfaits 

dans la pratique, n'a conçu et gardé ime sî haute idée 

20 de lui-même. En lui, chacune des deux sources vient 

grossir l'autre: ayant la faculté de ne pas voir les 

choses telles qu'elles sont, il peut s'attribuer de la 

vertu et du génie; peguadé qu'il a du génie et de la 

i^aertu, il prend ses àneft^iifts pour des mérites, et ses 

*-^5luKi^ pour des vérités. . . • î2^^2£^^^ aliéné voit 

partout autour de lui, sur I^^pIP^P^L^^ lee y|jf ^ 

^-^'^^t^fSifondy des scorpions, des Sïp^lie^J^in ^ôume-^ 

ment de vermine infecte et venimeuse, il ne songe 

plus qu'à l'écraser, etjam^^ n^jgjal^entre dans 

: axa suite^T 



30 sa dernière période : à'ia suite 7dir q gyeTé ^ 
de la manie des persécutions et du catftneiSar nxe, 
la monomanie homicide s'est déclarée. 



La Révolution 123 

11 n'y a rien du fou chez Danton; au contraire, 
non seulement il a Tesprit le plus sain, mais il possède 
l'aptitude politique, et à im degré émine nl , ^^^ ffi j. 
degré tel, que, de ce côté, nul de ses anfaDoratiîrs 
5 ou de ses adversaires n'approche de lui, et que, 
parmi les hommes de la Révolution, Mirabeau seul 
Ta égalé ou surpassé. — C'est un génie original, 
spontané, et non, comme la plupart de ses contem- 
porains, un théoricien raisonneur et scribç,-cjes]^à- 

10 dire un fanatique pédai^ ,jing^q ;^atui^ la^ 
briquéeDarlealjsyes, uncneval*3e meule qui^aarc&e 
avec des œillères et tourne sans issue dans.untf efflfl 
fermé. Son libre jugement n'est point eâtf ave pax 
les préjugés abstraits: il n'apporte point im contrat 

15 social, comme Rousseau, ni un art social, cgmjme 

Sieyès, d es pr^gpj^ ou des combinaisons de cabmetj 

il s^en eltecanepar instinct, peut-être aussi par 

'S'^iSï^pns: il n'en avait pas besoin^jjjij^uraît su qu'en 

Lj^îSSiJo ^^^ systèmes sont des^equiUes à l'usage des 
^^f^^S pfeHfe^fit A Sf V^^^Â ¥^ formules sont des lunet- 
tefa l'usaj^des JSfap^ et il a de bons yeux. «Il 
avait lu, peu médité, dit un témoin lettré et philosophe, 
il ne savait presque rien, et il n'avait l'orgueil de 
rien deviner; mais il regardait et voyait, y> Se repré- 

25senter exactement les volontés divergentes ou con- 
cordantes, superficielles ou profondes, actuelles ou 
possibles des différents partis et de vingt-six millions 
d'âmes, évaluer juste la grandeur des risi^nces 
probables et la grandeur des puissances dÉpombles, 

30 apercevoir et saisir le moment décisif qui est unique, 
combiner les moyens d'exécution, trouver les hommes 
d'action, mesurer l'effet produit, prévoir les contre- 



124 Origines de la France Contemporaine 



'7 



^. 



Oê^ 



lointains, ne pas se repentir et ne 
dcepter ^g ff JC^^ à proportion de 
leur eflSicacité politiqu ^ojiv gyer devant les obstacles 
trop ior te, s'an^tgrg^J^iaîJîSP, même au mépris des 
;maximes qu'oniéiale, ne considérer les choses et les 
hoHGimes qu'à la façon d'un mécanicien, constructeur 
d'engins et calculateur de forces, voilà les facultés 
dont il J\J^JJBÎ|îj£^ pendant la dictature effective 
qu'il s'fôt arrogée. 

Par tempérament et par caractère, il est un bar- 
bare, ^tunr barbare né pour cominanderà|ses paxdls^ 
nTJiîosse K tè te ^de ^ ( Tartare )?couîuree de petite 
'érole, d'une f&Ç^Vf ^jgi^^ ^t terrible, un masque 

ç çonvuké de \ pouleaoguej^ lgf gr^d aht, de petits yeux 
Tfêmjhces sous les énorme^piis o /uj^ront menaçant 
qui remue, une voix tonnante, dâPg^^^dç combat- 
tant, une surabondance et jjn ^owl ^^^ t'de sang, 
de colère et d'énergie, les déoorcf/aSnîs^d'une force 
qui semble illim itée i f p Ame celles de lâ^nature^une 

20 déclainatiort^ enrwiee,^ pareille aux mu^î^ementj^ 
d'un mujfeau, et dont les éclats portent à travers les 
fenêtres fermées jiisgu'à cinquante pas dans la rue, 
de^iinag^ "Hémfôîrëes, une emphase sincère, des 
tressamements et des cris d'indignation, de vengeance, 

25 de patriotisme, capables de réveiller les instincts 
féroces dans l'âme la plus /Pfri^^f^y&gs instmcts 
généreux dans l'âme la plus aKrutî^aes juraaset 
âes-gros mots, im cynisme, non MsmjMiptone et 

"^JdKi comme celui d'Hébert, mais j/imssaJit, spon- 

3otané et de source vive, des crudités énormes et dignes 
je Rabdais^ui L^f ly d de sensualité joviale et de bon- 
lomie goukilfeKse/des façons cordiales et familières. 



La Révolution . 125 

un tonHe frandyse Qt^g |C arn a|aderîe, bref le dedans 
et les deho'rS^ies plus plroprega^ confiance et 

les sympathiea d'une plèbe gauloise et parisienne, 
toufnEonpiM a composer «sa popularité infuse et 
5 pratique >> et à faire de lui «un grand seigneur de la 
*-^ ' Ans-oiVôtterie. » Avec de telles 'dispositions pour 

jouer un rôle, on estbim^tegjé de le joue& sitôLaue,^^x^^#»^P 

re ^s'ouvre, Vmei que soit le théâtrs.^fQjerlDpej^ 
cTlangeSx, quels que soient les acteurs ' polissons et 
icgpnenapans, quel que soit le rôle/TgnoDle, meurtrier 
et finalement mortel pour celui qui le prendra. j^^^^lTl^u F^ 

Même avec la résolution ferme de rester le colpe- 
tête en chef, il ne serait pas le,r€y>r^^ itapt parfait de 
la Révolution. Elle est un brigandage, mais philo- 
issophiqué; le vol et l'assassinat sont inclus dansj^esj^l^ 
dogmes, mais comme un couteau^5j^ijS||^2fi"^uif ^^ 
c'est l'étui brillant et 
le 



non le couteau tfancj 
comme Marat, montri 
20 Rien qu'à-^/^oiruMarai 



^^qu'il faut étaJif en^ublic, 

et sanglant. Danton, 

puv^temegtle^outeau. 

X et^Si^raillé, avec son 



:re trgp 01 

visage deTrâpàud livide, av eç ^ eg u y eux ronds, luisants 
et fixes, avec '^oJ^^Ï^DaTlîuminé et la fureur 
monotone de son plro^sme continu, le sens commun 
se révolte; on ne prend pas pour guide un maniaque 
25 homicide. RienW^oir ou écouter Danton, avec ses 
gros jngts de^Bneïaix et sa voix qui semble un tocsin 

Ippe et ses gestes d'exter- 
arouche; on ne se confie 



émeute, avec sa face de 
minateur, l'humanité sn 

pas sans répugnance à un boucher politique. LAj |^ _ 
a besoin d'un autre interprète, pare 



30 Révolution 
comme çlk de deh ors spécieux, et tel est Robespierre, 
avec sa tenue irréprochable, ses cheveux bien pou- 



126 Origines de la France Contemporaine 

drés, son habit bien brossé, avec ses m^3r|£orrectes, 
son ton dogmatique, son style étudié etTerae. Aucun 
esprit, par sa médiocrité et son insuflfaap ce . m s ^f st^ _ 
trouvé si conform^àr|gprit du tempsfa 1^ inverse de* 
5 rhomme d'État, iPpanedans Tespace vide, parmi les 
abstractions, toujours à cheval sur les principes, inca- 
pable d'en descendre, et de mettre le pied dans la pra- 
tique. Sur la France contemporaine et vivante, toute 
idée juste et précise lui manque: à la place des hom- 

lomes, il aperçoit vingt^^ixmillions d'automates simples, 
qu'il suffit de b ien^c^S'^ r, poiu: qu'ils fonctionnent 
d'accord et sansneuasA Si l'on veut le cœinmrgKire ,^ 
il faut le regarder en place et parmi ses^alentours. 
Au dernier stade d'une végétation inteUectuelle qui 

15 finit, sur le rame ay tergiyia l du dix-huitième siècle, 
il est le suprême^^orxoil et A^^ frujyLjec de l'esprit 
classique. De la philosopme épuisée; il n'a gardé 
que le résidu mort, des formules apprises, les formules 
de Rousseau, de Mably, de Raynal, sur «le peu- 

20 pie, la nature, la raison, la liberté, les tyrans, les fac- 
tieux, la vertu, la morale, » un vocabulaire tout 
fait, des expressions trop larges, dont le sens, déjà 
mal fixé chez les maîtres, s'évapore aux mains du dis- 
ciple. 

25 Sa première passion est la vanité littéraire. Jamais 
chef de parti, de secte ou de gouvernement n'a été, 

6 toujours à cheval sur les principes: see cheval. 
19 Mably: a prominent writer who strove for the rigor of 
the law. — de Raynal: Guillaume (1713-96), a French free- 
thinker. He achieved récognition as a philosophie writer and 
historian. One of his works on account of its tendendes was 
bumed and the author was exiled. 



La Révolution 



127 



même au moment dédstf-jd inciurablement rhé^ 
et mauvais rhéteur, îfen^lsé, emphatique et piai 
La veille du 9 thermidor, quand il s'aj 
ou de périr, il apporte à la tribune 

5 Darat, écrit et récrit. TX^liatreTOU^^^ 

^^TcfclHs et de moiTt?itpt a jBfteC »^ ^^ de 

temps et de peine, de tout le vernis académique^ave^^^j^^t^ 
le ^éc or obligé des antithèses symétriques, desÇerio- 
d^m^es, des exclagaattons, prétentions, apostrophes. 



10 et autres figures dû mener. Pas un accen t vr a i A fs 
son éloquence industrieuse; rien que desTecettès, et 



les recettes^dlnnaEtjUsé 
latins, Scfcrate ei sa cigtiëj 
des métaphores c]|Lssiques, 
15 discorde et leJw 4kji^I jde ^I 
mots et *sreussuf/ae si 
rhétoricien s 
grand air de 



leux communs grecs et 

rîitus et son poignard, 

(des flambeaux de la 

t, » des alliances de 

comme en cherche un 

. e sba n cs de son collège, parfois un 

ravouref comme il en faut dans une 



parade publique. Le contraste est trop fcyt entre 
20 son rôle et son talent. Avec ce talenrpeire e| faux 
comme son intelligence, aucun emploi ne lui conve- 
nait moins que celui de gouverner les hommes; d'ail- 
leurs, il en avait un autre, marqué d'avance, et auquel 

3 du ç thermidor: July 27, 1794. In the Republican cal- 
endar which was substituted for the Gregorian in 1792 the 
year began with September 22. There were twelve months 
of thirty days: autumn, vendémiaire, brumaire, frimaire; winter, 
nivôse, pluviôse, ventôse; spring, germinal, floréal, prairial; 
summer, messidor, thermidor, fructidor. Fabre d'Églantine 
had proposed thèse pretty poetical names. Each month was 
divided into décades, Five hoh'days (jours complémentaires) 
made up the remaining to complète the 365 days. This cal- 
endar was abolished on January i, 1806. 



128 Origines de la France Contemporaine 

dans une société tranquille, il se fûtterfuT Supprimez 
la Révolution, et probablement Marat eût fini dans 
un asile; il^^^>MJt des^chjmcesiDouraiie Do^tM 



devînt un îfibïïstîer du bafreâu, màlatdrfn ou bravo 
^ * 5 dans quelque affaire interlope, finalement gorgé et 
peut-être pendu. Au contraire, Robespierre aurait 
continué comme il avait commencé, avocat appliqué, 
upé et considéré, membre de PAcadémie d'Arras, 
Bféat de concours, ajrteu^ ^ ^éloges littéraires, d'es- 
losais moraux, de |/?bcfiniîres philanthropiques; sa petite 
lampe, allumée, comme cent autres de calibre égal, 
au foyer de la philosophie nouvelle, eût brillé mo- 
dérément, sans brûler perscyne, et f épaj^d] ^^ sur un - 
cercle de province sa lumière Danale, Matarae, pro- 
ortkmnée au peu d'huile que contenait son vase 

Orphelin, pauvre, protégé de son évêque, boursier 

par faveur au collège JLpuis-le-Grand, puis clerc 

avec Brissot dans la^Dasocne révolutionnaire, il a 

20 pris pour maître de philosophie, de politique et dé 

style Rousseau qu'il a vu une fois et qu'il étudie sans 

cesse. Probablement, comme tant de jeunes gens 

de sa condition et de son âge, il }\ ^ }'^< ^^ ^ M?^^^^^zg^% ^ 

â^^même im rôle ap^k)gue, et il|a ^ubue aes prà^Joyers^ 

^^^25 à effet, concBuru pour des prix d'académie, lu des 

mémoires devant ses c p U^^s d'Arr as . Succès 

médiocre: une de ses harangues a olWiu une mention 

dans^ l' Almyiach d'Artois: l'Académie de Metz ne 

lui acfécerneque le second prix; l'Académie d'Amiens 

4 malandrin: brigands that infested France in the fourteenth 
century. 
8 Arras: the birthplace of Robespierre. 



La Révolution 129 

ne lui a ri^ dfeerné>du tout; le critique du Mercure 
lui a laissé entwoir «que son style sentait la province. — 
A r Assemblée nationale, éclipsé par des talents grands 
et spontanés, il est resté longtemps dans Tombre, et, 
5 plus d'une fois, par insistance o^^agquede tact^^ ^\LoJh^ 
s'est trouvé ridicule. Sa figure d*Svpu^|in^^ 
sèche, sa voix sourde, monotone et rauque, son élo- 
cution fatigante, «son accent artésien, » son air 
contraint, son parti pris de se mettre toujours en 

10 avant et de développer des lieux communs, savolonté^ 
visible d'imposer à des gens cultiv^ et à des jp^ ileurs 
encore intelligents, rintolérablêennui * qu^l leur 
inflige, il n'y avait pas là de quoi rendre l'Assemblée 
indulgente aux fautes da sens et de goût qu'il com- 

15 mettait. Un jour, i*^opfs*aes arrêts du Conseil: 
((Il faut, dit-il, une forme noble et simple qui annonce 
le droit national et porte dans le cœur des peuDJesl ^^^y t,/ 
respect de la loi »; en conséquence, dans les décrète^ 
promulgués, après ces mots: «Louis par la grâce de 

20 Dieu, etc., » on devra mettre: «Peuples, voici la loi 
qui vous est imposée: que cette loi soiLinviolable et 
sainte pour tous!» — Sur quoi, un oepCfègascon 
se lève, et, avec son accent méridional: «Messieurs, 
dit-jl,^cettg formule ne vaut rien; il 11e nous faut pas 

25 de^^f mîqîœ?» Rire universel; Robespierre ^^d^^ L ^^ 
^^îgne intâjkuiyment: deux ou trois îSesaventJres 
pareilles^iKorcBtnt un homme comme lui de la tête 
aux pieds. 

«Irréprochable, » voilà le mot que, depuis sa pre- 

I Mercure: a literary organ, which served Wieland as the 
model for his Deutscher Merkur. 



130 Origines de la France Contemporaine 

mière jeunesse, une voix intérieure lui répètetout 
bas pour le consoler de son obscurité et de son aueme; 
il Ta été, il Test, et il le sera; il se le dit, il le dit aux 
autres, et tout d'une pièce, sur ce fondement, son 
5 caractère se construit. Ce n'est pas lui qu'on sé- 
duira, comme Desmoulins par des dîners, comme Bar- 
nave par des caresses, comme Mirabeau et Danton 
par de l'argent, comme les Girondins par l'attrait 
insinuant de la politesse ancienne et^le. k société 



-lochoiaie, comme les Dantonistes par happai de la vie 
'^^ha^e ^ et delà licence complète: il est l'incorrup- 
tible. «Seul, ou presque seul, je ^^^g^l^jssepas 
corrompre; seul, ou presque seul, je ne trajisïgepas 
avec la justice; et ces deux mérites supérieurs, je les 
15 possède tous les deux ensemble au suprême degré. 
Quelques autres ont peut-être des mœurs; mais ils 
combattent ou trahissent les principes; quelques 
autres professent de bouche les principes, mais ils 
n'ont pas de mœurs. Nul, avec des mœurs aussi 
20 pures, n'est aussi fidèle aux principes; nul ne joint 
im culte si rigide de la vérité à une pratique si exacte 
de la vertu; je suis l'unique. » — Quoi de plus doux 
que ce monologue sikncieux? Dès le premier jour, 
on l'entend^Si souro^, dans les adresses de Robes- 
as pierre au tiers état d'Arras; au dernier jour, on l'en- 
tend à pleine voix dans son grand discours à la Con- 

6 Bamave: Antoine (i 761-1793), président of the National 
Assembly in 1790. Conducting the king on his retum from 
Varennes, hc became infatuated with Marie Antoinette. Ar- 
rested for treason, he was sentenced and guillotined. 

10 les Dantonistes: the party of modération. The heads of 
this party were guillotined in 1795. 



La Révolution 131 

vention; pendanttout rintervalle, dans chacun de 

^A^ ^^ 't^^^ ^^^% l ^^Al^ ^ ^ on l'entend qui 

leure y^^rce en bornes, en parenthèses, en pé- ^^^lu» 
roraisong^ et roule à travers lesj^jgas|S4Conime um • 

5 lîasse*continue. — A force de s'én^élîcte?, il ne peut 
plus écouter autre chose, et voici justement que les 
échos du dehors viennent soutenir de leiu: accompagne- 
ment la cajito leyin térieure qu'il se chante lui-même. 
«UmquQ^mute du Romain Fabricius, » lui écrit la 

Y^Vutciîrsaie de Marseille; «immortel défenseur des 

droits du peuple, » lui écrit la jacobinière de Bourges. 

, j La^viUe d'Arras illumine pour son arrivée. A la 

cloture| de la Constituante, le peuple l'acclame dans 

la rue; on a posé sur sa^têt e un e couronne de chêne, 

15 on a voulu traîner son^acre,jDh l'a reconduit ^n ^># 
triomphe rue Saint-Honoré, chez Duplay, le i]^ui- 
sier qui le loge. — Là, dans une de ces familles où la 
demi-bourgeoisie confine au peuple, parmi les âmes 
neuves sur lesquelles lesidéeagénérales et les tirades 

20 oratoires ont toute leurprî^il a trouvé des adora- 
teurs; on boit ses paroles; on a pris de lui l'opinion 
qu'il a de lui-même; pour tous les gens de la maison, 
mari, femme et filles, il est le grand patriote, le sage 
infaillible; soir et matm^^ilT end des .^SJ^^ri^l respire 

25 un nuage d'encens, Irest un^Sieil'ên en Jgiby . Pour 
arriver jusqu'à lui, les croyants f ont'^c^ ^^ j^^ n s . l|f tî t j ê ^^^ 
cour; admis un à un dans le saloi^ils^se rec^uk^ 
^s^ portra^ s a u crayon, à l'esTonîpl, aumstre, 
Paqïïarefle; devant «ses petits bustes en terre rouge 

9 la suuufsde de Marseille: the branch of the Jacobin Club 
at Marseilles. 




132 Origines de la France Contemporaine 

ou grise- Dui^ur un signe de sa main saisi à travers 
la port^Jjmilî^Sls pénètrent dans le sanctuaire où il 
trône, dans le cabinet résajvéoÎLson principal buste, 
accompagné de vers et de aevisesTle remplace quand 
5 il est absent. — Ses fidèles sont à genoux devant lui, 
et l ej fem m e^ cncore plus que les honunes; et avec 
quef tfc^ ^ r^ ^ es Faro ! Aux Jacobins, 

q uand TTdlHi te ' « son âiflplîigofln, » iljia des saiSlois 

d àgetiqn^iyietU, , gdep^ ^ ^ ^àJl^^^lè^S^^^^^^^^WéF^ 

10 faire^cmulferTa^ Tlc7)) A^ les f ouâres oe 

la Révolution tombent plus pressées sur les autres 
têtes, Robespierre monte plus haut dans la gloire de 
son apothéose. On lui écrit qu'il est «le fondateur 
de la Républ k j u eyk génie incorruptible qui voit tout, 

15 prévoit tout" déjbueïout, qu'on ne peut ni tromper ni 
séduire, qu'il a l'énergie d'un Spartiate et l'éloquegice/^ 
d'un Athénien, qu'il couvre la République de l'^^b 
de son éloquence, qu'il éclaire l'univers par ses écrits, 
qu'il remplit le monde de sa renonmiée, qu'il régénère 

20 ici-bas le genre humain, que son nom est et sera en 
vénération dans tous les ^iècles présents et futurs, 
qu'il est le Messie que l'Etre éternel a promis pour 
réformer toute chose. » Au bout de trois ans, un 
chœur qu'il a form^ etm i'jl^gj ^ ige, mille voix à l'unîs- 

25 son lui répètent inéugablem^it sa litanie, son credo 
intime, l'hymne en trois versets qu'il a composé en 
son propre honneur et que chaque jour il se récite à 
voix basse, parfois à voix haute: «Robespierre seul 
a trouvé la forme idéale du citoyen. Robespierre 

30 seul la remplit exactement, sans excès ni laJtjTfeT 
Robespierre seul est digne et capable de conduire la 
Révolution. » — A ce degré, l'infatuation froide équi- 



> La Révolution 133 

vam a la fièvre chaude, et Robespierre arrive aux 
idées, presque aux visions de Marat. 

D'abord, à ses propres yeux, il est, comme Marat, 
un homme persécuté, et, commeMarat, il se pose en 
S«martor, » mais avec un^^l a/ag^ lus savant et plut 
'"•^^onfemi, avec l'air résign^aVreiiMi d'une yig^ime pure 
qui s'offre et monte au ciel en"iegufm aux noïmies 
le souvenir impérissable de ses vertus. «Je suis 
certain de payer de ma tête les vérités que je viens 

iode dire, j'ai fait le sacrifice de ma vie, je recevrai la 
mort presque comme un bienfait. — Le ciel m'appelle 
peut-être à tracer de mon sang la route qui doit con- 
duire mon pays au bonheiu: et à la liberté; j'accepte 
avec transport cette douce et glorieuse destinée. — 

15 Ce n'est point pour vivre qu'on déclare la guerre à 
tous ^^s tj g ans, e t, ce qui est plus dang ey u j^^ core, 
à tous leT^r^onsT. . . Plus ils 's?^îepeaïeniae ter- 
miner ma carrière ici-bas, plus je veux me hâter de| ^ . a>a^^ 
la remplir d'actions utiles au bonheur de mesljnn- 

2oblables. . . . Pour moi, dont l'existence paraît aux 
ennemis de mon pays un obstacle à leurs projets 
odieux, je consens à leur en faire le sacrifice, si leur 
affreux empire doit durer encore. . . . Qu'ils cou- 
rent à l'échafaud par la route du crime, et nous 

25 par celle de la vertu. . . -c^i^ ^^ préparent la 
ciguë, je l'attendrai sur ces sîègessacrés; je léguerai 
au moins à ma patrie l'exemple d'un constant gumpur 
pour elle, et aux ennemis de l'humanité l'oj^obre 
de ma mort. » 

il ne 

que ((dés^ërvj-s, des Intrigants, 

des traîtres. » Naturellement, il se forge, comme 



30 Naturellement, et toujours com m e Myat, 
voit autour de lui que « des^peVv ïs, aesintrig 



134 Origines de la France Contemporaine 

Marat, des romans noirs, mais moins improvisés, 
d'une absurdité moins grossière, plus lentement 
élaborés et plus industrieusement concertés dans 
son cerveau de raisonneur et de policier. — La liste 
S des conspirateurs est chez Robespierre bien plus 
longue que chez Marat. Politique et sociale dans 
l'esprit de Marat, elle ne comprend que les aristo- 
crates et les riches; thédggj g j ^fi^ ^j "^y|tt^ jfrP^- ^S ^Pj^^t^r-' i f 
de RobespigrCjellû compfena p^ff siu?n3t le^tt 
^ lo f Lte jiSmo&nêfe? gens. Dans ce^ ^ 
^J^*^*"**^ iivréà l'abstraction et accoutiuné^^ffij^rUles hom- 
mes en deux catégories sous des ëtiqueuS contraires, 
I * > quiconque li'est pas avec lui dans le bon comparti- 
*'*'^ mem est contre lui dans le mauvais. «Tout aristo- 

i5crate est corrompu, et tout honmae corrompu est 
aristocrate;» car «le gouvernement républicain et la 
morale publique, c'jpst la même chose.» L'inmiora- 
lité est un altemat politLgu^^ yn^ complote contre 
PÉtat, par cela seul qu'oiyamonele matérialisme ou 

20 qu'on prêche l'indulgence., quand on est scandaleux 
dapssacQgdjiite outfêoSrauIe'dans ses moeurs, quand 
^Htgîote, quand on dîne troDjDÎerL^ji^nd on est 
vicieux, intrigant, exagéré ou urembleui^ quand on 
agite le peuple, quand on pervertit le peuple, quand 

25 on trompe le peuple, quand on blâme le peuple, 
quand on se défie du peuple, bref quagdjgjjTe^arche 
pas droit, aj^ pas prescrit, dans la voie étroïte que Ro- 
bespiei ^ Jg^trac é^ d'apj;^ les principes. Quiconque 
y/tnoppeou s'eriecarte est un scélérat, un traître. 

30 Et toutfô œ^t &^es , Robespiyi^^ ^ l m s ^ j aaxime s, 
doit lesaDattra" Du premier |ian; la cJ&mereYde 
Marat, à tire-d'aile, avait emporté son cavalier fréné- 



La Révolution 



LéUH. 




cJL» M cftfc>iK C 

scHi^'U charmer nr 



135 



ue^ ius( Mi ;aii c har mer final; celle de Robespierre, 
^etamt, aopV ^nt^y arrive à syo t o^r ; à son tour, 
elle demandeTrfîSfre, et l^ffSngeîïrde périodes, le 
professeur de dogmes commence à mesurer la vora- 
5 cité de la bête monstrueuse sur Jj^9^^j}giL^L jjj^ji^^t^' 
Plus lente que l'autre et moinVcarnasSere en ap- 
pareace^elle est plus dévorante encore; car, avec 
destines et des dents pareilles, elle a de plus vastes 
appétits. Au bout de trois ans, Robespierre a re- 

lo joint Marat dans le poste extrême où Mar^s^st 
établi dès les premyrs jours, et le docteur s'appropne 
la politique, I^BSt^ Pœuvre et pres q uei ^ 

vocabulah^p'^ffi ^ l ^T^^ armée de k'cTanaîlle 

itfbaigfj anolement systématique de la populace 

i5|Duaqyee, guerre aux bourgeois, extermination des 
riches, proscription des écrivains, desa^inistrateurs 
et des députés opposants. Mèrt f^^^ re^ciis deux 
monstres; seulement Robespierre ajoute, à la ralior^ 
du sien, «les hommes vicieux,» en guise^de^ï!^rj^£i-»'i'>*^ 

20 spécial et préféré. Dès lors, il a beau s'gîwfraîrê açT* ^ 
l'action, s'enfermer dans les phrases,"^ 
chastes oreilles, lever au ciel ses yeux de 
il ne peut s'empêcher d'entendre ou de vdr autc 
de lui, sous sesjjjeyg i mmaculé s, les os qui cTamiei] 

25 le sang qui juisselfe^ l^j^eule insatiab lem yitibj 
du monstre qu'il a formé et qu'il 'cnevaucneT 
cette gueule toujourspliis affamée, il faut chaque 
jour un plus ampT(presiin de chair humaine, et il est 
tenu, non seulement de la laisser manger, mais en- 

3ocore de lui fournir la nourriture, souvent de ses pro- 
pres mains, sauf à les laver eiguite^et^dire, ou même 
à croire, que jamais une écBtboussurfe de sang n'a 



136 Origines de la France Contemporaine 

S^néses vertueuses mains. A l'ordinaire, il se con- 
tente de flatter et caresser la bête, de yexc u§er^ ^ 
l'approuver, d^J^laisser faire. Déjà^ôiirtant et 
plus d'une fois/teifte par l'occasion, il l'a lancée en 

S lui désignant une proie. Maintenant, il va lui-naênae 



chercher la proie vivante, il renyeloppy dans le mêi 

de sa rhétorique, il l'apporte toule^^fieexians la gueule 

^^ouv«te; autoiu: du cou des malheureux qui se dé- 

^'^^'bliftent, il met subitement \m\kc ^^ .âe^eur qu'ils 

10 ne s'échappent, il les étrangle/au préalable Vers la 

rien de^Qjut g^ n^uffit^lus: il /Wt à J| jcj^ty^^ 




et,Tongrrmal ^^ £^l .M^SJ^^^^ ^^^ ^^^^ 
dispose et pousse les/pourvoy^s, a Orange, à^Pa^ 

15 ris, pour vider les prisons, avec l'ordre d'êtrepKpedi- 
tifs dans leur besogne. A ce métier^ déboucher, les 
instincts destructeurs, longtemps confprî&W^ar la 
civilisation, se redressent. Sa physionomie de chat, 
gui^^^ d'abord été celle «d'un chat domestique, 

2oinquitte, mais assez douce, est devenue la mine fa- 
rouche d'un chat sauvage, puis la mine féroce d'un 
chat-tigre. . . . A la Constituante, il ne parlait qu'en 
gémissant; à la Convention, il ne parle JSUJej^ 
ma\t. » Cette voix monotone de régence gour 

25 prend un acceEy^^ jy rso imel^d^ p assion furieuse; on 
l'entend qm siffle et quî^^^^cuielquefois, par un 
changeiiM^LÀ^vue, elle/Rnecte ae pleurer; mais 

^esj^|i^j^. éclats sont moins e|fr o ^able^mte son^ 

^attendrissement de commande. Amsi rongeeYm- 

14 Orange: a town near Avignon, capital of the former 
principality of the same name. The instructions for the Rev- 
olutionary Tribunal there were written by Robespierre himself. 






La Révolution 137 

térieurement pax l^œin qu'elle distille, sa machine 
physique se détraque, comme celle de Marat, mais 
avec d'autres^symptômes. Quand il parle à la tri- 
bune, « ircf^l^e^kmah^ par une sorte de contraction 

S nerveuse, des seoolSye^ brusques courent dans ses 
épaules et dans ^o^^^^^^Ç^^^^^ ^^ convulsivement 
à droite et à^jauch^^oo^SelEte^ livide»; 

ses yeujrafgnoient sous ses limettes; et quel regard! 
— « Ah, disait un Montagnard, vous auriez voté 

10 comme nous, le 9 thermidor, si vous aviez vu ses 
yeux verts!» — Au physique^x^me^u moral, il 
devient un second Marat, plusDoiîrrele, parce que sa 
surexcitation n'est pas encore en équilibre, et parce 
que, sa politique étant une morale, il est obligé 

15 d'être plus largement exterminateur. 

VIII. LA DISETTE ET LA MISÈRE À PARIS 
DANS L'HIVER DE 1794 À 1795 

Sous l'ancien régime, Paris, quoique trop gros, 
demeurait un organe utile; s'il absorbait beaucoup, 
il élabMjait davantage; sa production compensait, 
et ^^ ^ Q^ , sa consommation; chaque ajmfe au lieu 

20 de puiser dans le Trésor public, il y versait 77 mil- 
lions. Le nouveau régime a fait (kluijiuvjparasîte 
dévorai^^;^^ 

ses alentours sur quarante neues' de rayon, manj^ 
en un mois le revenu annuel de rÉtat^etgst^n3|^c|e, 

25 malgré les sacrifices du Trésor qu'il Vpui?e, malgré 
l'épuisement des provinces dont il se nourrit, 
10 leç thermidor: cf. note, page 127, 1. 3. 



138 Origines de la France Contemporaine 

Toujours le même régime alimentaire, la queue 
dès Taube |tavant l'aube dans tous les quartiers 
de Paris, rflEt^Hœ nocturne, prolongée, souvent frus- 
trée, parmi les brutalités de la force et les scandales 
5 de la licences f JUê ^Q , fe^ffl^Qfrji^ ^ ^^j^ dix-sept 
mois que le pietinelnenq^^ de la multitude 

à la poursuite des fivre^^dure sans interruption, et, 
après le 9 thermidor, le même piétinement va durer 
encore sans interruption pendant vingt-deux mois> 

10 avec des désordres pires, parce que la teryur etla 
soumission sont moindregj^^^ggf un acflaftemènt 
plus apre^parce que les oenrées du commerce libre 
sont plus chères, avec des privations plus grandes, 
parce que la ration distribuée est plus cou rte, ay^c 

15 un désespoir plus sombre, parce que chaque ménage, 
ayant mangé ses ressources privées, n'a plus rien 
pour s'aider lui-même ti suDiJ. étf;> ^»>^r insuffisance 
de l'aumône publique. Pour combl^il fait si froid, 
pendant l'hiver de 1794 à 1795, que la Seine gèle; 

20 on la traverse à pied; les traî na? flottants n'arrivent 
plus; il faut, pour avoir des ^ucr^ et des fagots, 
«couper les bois de Boulogne, de Vincennes, de 
V £D - jère s^ e Saint-Cloud, de Meudon et les autres de 

^^I^ffilisSiuiC: • 4^^ francs la corde de bois, 50 sous 

;55un|2pisseauae charbon. On voit des nécessiteux^ 
cîer dans les rues leur bois de lit pour faire cuire 
leiu-s aliments^^^mpêchei; de mourir de froid. » 
^""""^♦T ^ rivage par eau recommence au milieu 

^^^ £o n y y j£ bois flotté se vend à mesure que les 

*3!?M?b#(^rs le tirent de la rivière, et on est obligé de 

passer trois nuits au port, pour en obtenir à son tour, 

par numéro. » Il y a 2000 personnes au moins, le 3 



La Révolution 139 

pluviôse, au port Louviers, chacape avec une c 
qui lui promet 4 bûches^^^^nnant 15 sous 
suite, presse, tumulte, hpiÈcum^S, irruption; «les 
marchands prennent la luite de peur; les inspecteurs 
5 manquent d'être assassinés, ils se sauvent avec le 
commissaire de police, et le public se sert lui-même. » 
Le lendemain aussi, pillage abominable; des gendar- 
mes et des canonniers, placés là pour maintenir le 
bon ordre, «se précipitent sur le bois et en emportent, 

10 comme la foule. » Notez que ce jour-là le froid est 

de 16 degrés, que cent, deux cents autres queues le 

•^^"^^Bï^jEtit en même temps à la porte des boulangers 

et des bouchers, qu'elles l'ont subi ou vont le subir 

pendant un mois et davantage: la parole ne suflSt 

75 pas pour rendre ce qu'ont dû souffrir ces longues 
lignes de corps immobileSjjJ i^u it^tuji p etit jour, cinq 
ou six heures durant, ^sous la bise ^ y ^ traverse leurs 

'gueqfiles et gèle leurs pieds ?naoIori$. — Ventôse 
commence, et la ration de pain est réduite à une 

20 livre et demie. Ventôse finit, et la ration de pain, 
maintenue à une livre et demie pour les 324,000 
travailleurs, est abaissée pour les autres à une livre; 
en fait, plusieurs ne reçoivent rien, beaucoup une 
demi-livre, un quart de livre. Germinal s'ouvre, et 

25 le Comité de salut public, qui voit ses magasins se 
vider, limite toutes les rations à un ouarfr'de livre. 
Là-dessus, le 12 germinal, grande raîeute des ou- 
vriers et des femmes; la Convention, envahie, est 
délivrée par la force armée. Paris est déclajj|çe^^3t;ajJL 

30 état^jde^i^ge, et le gouvernement, *î^flîs*en selle, 
/•^''^^rre la Driqe. La classée qui souffre et qui souffre 
I Lauviers: on the Eure, a tributary of the Seine. 



I40 Origines de la France Contemporaine 

-•-audett de toute oatienfie^ç'est,^A^5iftlcs employés et 
les petits/îentiers, la foiile des ouvriers, la plèbe 
urbaine, le bas peuple parisien, qui vit au jour le 
jour, qui est jacobin de cœur, qui a fait la Révolution 
5 pour être mieux, qui se trouve plus mal, qui s'insurge 
encore une fois le i^r prairial, qui entre de force aux 
Tuileries en criant: Du pain et la Constitution de çj, 

A ouis'installe en souverain dans la Convention, qui 

^''M^îxfte le retour à la terreur, mais qui, réprimé par 

lo la garde nationale, désarmé, rabattu dans l'obéissance 

■ ■■■■ .X^' ^'^ P^^^ ^^'^ subir la conséquence des 

^atîentSts qu'il a conmiis, du socialisme qu'il a institué 

et du régime économique qu'il a fait. 

Parce que les ouvriers de Paris ont été des usur- 

15 pateurs et des tyrans, ils sont devenus des mendiants. 
Parce qu'ils ont ruiné les propriétaires et les capi- 
talistes, les particuliers ne peuvent plus leur donner 
de travail. Parce qu'ils ont ruiné le Trésor, TÊtat 
ne peut plus leur fagejc y^ n simulacre d'aumône. 

20 C'est pourquoi tous^Smentjfbeaucoup meurent, et 
plusieurs se tuent. 

«Combien de fois, écrit un voyageur suisse qui 
habite à Paris pendant les derniers mois de 1795, 
combien de fois ne m ^t A J^jA^^^ ^® rencontrer 

25 des hommes tomba nZ ^^ se soutenant à 

peine contre une l^ie, ou bien tombés à terre et 
n'ayant pas la force de se relever! » — Un journaliste 
dit avoir vu, dans l'intervalle de dix minutes, à la 
longueur d'une rue, sept malheureux tomber de faim, 

301m enfant à la ^mgU^mourir sur le seiadftSfrmère 
dont le lait avAra^Tg^une fenimgsgf^ffié avec 
un chien près d'imegout pour lui TmevèrTÉ os. — 



La Révolution 141 

Encore en juin 1796, les iDS]^ecteg»Mnoncyt que 
«le désespoir et le chagrin sofet aieur TOJ^pjg j^quMl 
n'y a qu'un seul cri : la misère. . . . LiTpaieiff et la 
peine sont peintes sur tous les visages. Un silence 
S morne; la haine la plus caractérisée pour le gouverne- 
ment en général, développée dans toutes les conversa- 
tions; rfSîépfîspour tout ce qui compose l'autorité ac- 
tuelle; les intrigants de tous les partis se renversant les 
uns les autres pour obtenir des places; le militaire ivre 

ro d'orgueil des services qu'il a/endpg et de ceux qu'il 
peut rendre, se livrant sanâ^&deur a tous les genres 
de débauche; les maisons de commerce transformées 
en cavernes de voleurs; les fripons devenus commer- 
çants, les commerçants devenus fripons; la cupidité 

15 la plus sordide, l'égoïsme le plus mortel: voilà le 
tableau de Paris. » 

Il manque un groupe au tableau, celui des gouver- 
nants qui administtenUgute^tte misère, et ce groupe 
est au fond de K^loué. Xombien sont morts de 

20 misère? Très probablement, beaucoup plus d'un 
million. — Tâchez d' embrasser jj'un çQup d'oeil le 
spectacle extraordinaire qurPétaTe^ iij^les vingt-six 
mille lieugij^arr^g^jjjy territoire, la multitude im- 
mense déstamâiquesïà la ville et dans la campagne, 

-'5 la queue des fegames pendant trois ans dans toutes 
les villes, telleSSfélde 20,000 âmes où, en vingt-trois 
mçi_^^ 
l'encômlÉ 
maîsoiude^ecoufs, la tile deg^vîèfes qui 

50 file descgmîéfls qui sortent, les hospices dépouillés 
de leurs biens, surchargés de malades, hors d'état de 
nourrir leur troupeau d'enfants abandonnés, ces 




142^ Orirines de la France Contemporaine 

^^ enfants à jeun, desséchés dans leur berceau dès les 
premières semaines, pâles et «le visage ridé comme 
celui d'im^ieiUar^) la maladie de la faim, qui 
■ ^aggrave etaorege toutes les autres, les longues angois- 
' Tisses de la vie tenace qui persiste à travers la douleur 
ets| o bsS^ à ne pas s'éteindre, l'agomefig^eji^s 
iW^aletas ou dans un fossé. Puis, méft^eiTre^rd 
le petit cercle des Jacobins survivants et triomphants, 
qui, aTOOt^i ^^lac ffj g^bon endroit, entendent y 

lo rester, codte que <5^e.^--^ dix heurs du matin, 
au pavillon de l'Egalité, dans la salle du Comité de 
salut public, on voit^yriag Cambacérès, président: 
c'est ce gros homme circonsp^tet fin qui, plus tard 
archichanceli er de > P Egyire, sera célèbre pa^ ses 

15 inventions dé gj/unSêtTA peine assis, il fait mettre 
dans l'âtre de la cheminée un ample pot-au-feu et 
placer sur la table «du bon^v^n^dc l'excellent pain 
blanc, deux choses, dit un^mvive, que dans Paris 
on ne trouvait guère ailleurs. » De midi à deux 

20 heunes^ sQ ^o llègues arrivwl^^r à tour, jygnny^ 
unT DouîlJon/ mangent ime Tfancne de bœuf, avalent 
im coup j^ ^ vi|^ ^uis vont, chacim dans son bureau, 
servir sa TofCTie^ placer celui-ci, faire payer celui-là, 
soigner leurs affaires; dans les derniers temps de la 

25 Convention, il n'y en a plus de publiques; toutes 
sont d'intérêt privé, personnelles. — Cependant, le 

11 pavillon de V Egalité: the name of the Palais-Royal since 
the outbreak of the révolution. 

12 Cambacêrès: Jean Jacques Régis de (i 753-1824). Mem- 
ber of the Convention in 1792, subsequently Président of the 
Commîttee of Public Safety, and of the Five Hundred, second 
consul in 1799 with Napoléon and Arch-Chancellor of the 
Empire in 1804. Made Duke of Parma in 1808. 



La Révolution ^ 143 

député qui préside au:^]Jp&istoiKes,^ J^ ^ ^ W^^ \^ 
Haute-Marne, bénédictinaefrc)que7 jaflis terrorisl 
en province, tient tête à la procession des femmes, qui, 
tous les J2Hg:,4Mf 'îlj^^ viejmen^mploj^^ 
^i^in.gXafge, joufnli, oecoratif ermuni de poumonsï 
infatigables, on Ta bien choisi pour^etoffice; et il a 



bien choisi son bureau, dans les cbnll ^j^ d u palais, 
au sommet d'un haut escalier étroit etraïae, où la 
^âgiieuÊ ascendante, se gé e j M i taiig, jegy d ii^ jau i^illes, 
lioeinpilëe sur eUe-mêm^s^Uonge, se taSejet^vient 
forcément immobile: sauf les deux ou trois du premier 
rang, personne n'a les mains libres ^ur prendre le 
harangueur à la gorge et fermer le rom^^oM^ojf e. 
Impunémen|i m^^m^ 

15 tirades; un four" sa* laconae* ronflante a coulé ainsi, 

du haut en bas de l'escalier, sans interruption, de 

neuf j^uff sdji^atin à cinq heure^duspir; sous cette 

î&'^^&ûcne continue, les auditeurs se rassent, et finissent 

par s'en aller. — Vers neuf pu dix heures du soir, le 

20 Comité de salut public s'assemble de nouveau, non 
pour délibérer sur les grandes affaires; Larevellière 
et Daunou prêchent en vain: chacun est trop égoïste 
et trop excédé; on laisse à Cambacérès l abgj ^ sur le 
cou. Pour hâr il aimerait mieux rest^^ivi^e plus 

25 tirerk^^rette; mais il y a deux nécessités auxquelles 
il esi tenl^e pourvoir, sous peine de mOTt ^ * « On ne 
suffira pas, dit-il d'un ton plaintif, à /mprîmer pen- 

21 LareveUière: Louis Marie (1753-1824), member of the 
Academy. He lost his seat therein for refusing allegîance lo 
Napoléon. 

22 Daunou: Pierre (i 761-1840), a noted historian and first 
Président of the Council of the Five Hundred. 



144 Origines de la France Contemporaine 

dant la nuit les assignats qui sont indispensables 
pour le service de demain. ^Sicela continue, nous 
courons risque, ma foi, d'être^Iccr^^iés à la lanterne. 
Va donc au cabinet d'Hourier-Eloi; dis-lui que, 
5 puisqu'il est chargé des finances, nous le supplions de 
nous faire subsister encore quinze ou dix-huit jours; 
alors viendra le Directoire exécutif, qui fera comme 
il pourra. » — «Mais les subsistances? En aurons- 
nous pour demain?» — «Hé! hé! je n'en sais rien; 

loDMJsk vjjk envQy or chercher notre collègue Roux, 

^^^'îïftfÇous lîlfetbraa^tit Enb^^RouXjJeb 
parleur officiel, le oDmÇteur j^Çu^ârS etjffdk du 
maigre chien populaire. — «Kh bien, Roux, où en 
sommes-nous quant aux subsistances de Paris?» — 

is«Toujours même abondance, citoyen président; tou- 
jours deux onces de pain par tête, du moins pour la 
plus grande partie des sections. » — « Que le dia- 
ble t'emporte! Tu nous feras couper le cou avec 
ton abondance. » — Silei^^jjugj^jjJ^ment, les assis- 

20 tants réfléchissent à ce aénouemênt possible. Puis 
l'un d'eyc:^ « Piaés ide gfe ^ly us, as- tu fait préparer 
quelque cnÉse a la Duvette?^Après des journées 
aussi fatigantes, on a besoin de réparer sesforaps. » 
— «Mais oui: il y a une bonne Ififtggi^^^*^ ^^ 

25 grand turbot, une forte pièce del^ftS s em 
aytre chpse comme cela. » — Onredevient *g!jlf les 
îoires travaillent, on boit du Champagne, il se 
lit des bons mots. Vers onze heures ou minuit, 
viennent les membres des autres comités; on signe 

3ole\tfsaxrét|^,||j^£onôance, sans les lire; à leur tour, 
. . ii^S^tâolent, et le conclave des ventres souA^raj^s 
^'^'^ftf^e, sans plus songer aux millions d'estomacs 



La Révolution 145 



IX. LA FIN DU GOUVERNEMENT 
RÉVOLUTIONNAIRE 

Si la République jacobine meurt, ce n'est pas 
seulement parce qu'elle est décrépit^Lgu'on la tuj^ 
c'est encore parce qu'elle n'est pasTlÂr VÎ^IeTSes 
son origine, il y avait en elle un principe de dissolu- 
5 tîon, un poison intime et mortel, non seulement pour 
autrui, mais pour elle-même. — Ce qui maintient 
une société politique, c'est le respect de ses membres 
les uns pour les autres, en particulier, le respect des 

gouvernés pour l^&^gJJX^ÏÏÏÏ&tSi ^^^ gouvernants 

10 pour les gouverné^ par sf ftffl ces liabitud es ^^coqfc 
fiance mutuelle; chez les gouvernés, la^^ertmî3e 
fondée que les gouvernants n'attaqueront pas les 
droits privés; chez les gouvernants la certitude 
fondée que les gouvernés n'assailliront pas les pou- 

15 voirs publics; chez les uns et chez les autres, la recon- 
naissance intérieure que ces droits, plus ou moins 
larges ou restreints, sont inviolables, que ces pou- 
voirs, plus ou moins amples ou limités, sont légitimes; 
enfin, la persuasion qu'en cas de conflit le procès 

20 sera conduit selon les formes admises par la loi ou 
par l'usage, que pendant les débats, le plus fort 
n'abusera pas de sa force, et que, les débats clos, le 
gagnant n'écrasera pas tout à fait le perdant. A 
cette condition seulement, il peut y aYoirconcgjd^, 

25 entre les gouvernants et les gouvernés/" coi^ ur^^^ 
tous à l'œuvre commune, paix intérieure,^partapV 
stabilité, sécurité, bien-être et force. Sans cette 
disposition intime et persistante des esprits et dei 



146 Orieines de la France Contemporaine 

cœurs, le lien i^^ggue^jgn^jJgBi 
constitue le sentimenTsooS^ar exceï 
dire qu'elle est Pâme dont l'État est le corps. 

Or, dans l'État jacobin, cette âme a péri; elle a 

„^én|non par un accident imprévu, mais par un effet 

v«^>**^ force du système, par uMCOigéquence pratique de 

la théorie spéculative quCerï§ea3îuchaque homme en 

souverain absolu, met chaque homme en guerre 

avec tous les autres, et q u û sows ù tétexte de régéné- 

lorer l'espèce humaine, oécname, autorise et consacre 
les pî^esjûstinctsie la nature humaine, tous les 
appétits retoules'cfelicence, d'arbitraire et de domi- 
nation. — Au nom du peuple idéal qu'ils déclarent 
souverain et qui n'existe pas, les Jacobins ont usurpé 

15 violemment tous les pouvoirs publics, aboli brutale- 
ment tous les droits pri vé^ fiJ^Jt^L)^ peuple réel et 
vivant comme une bête de somme, bien pis, comme 
un automate, appliqué à leur automate humain les 
plus dures contraintes, pour le maintenirm^anique- 

2ojnent|^ans la posture anti-Jiongal^ ef*T?ln^ que, 
iKiL>ê*fffJ^Yes les principes, ils lui inmgeaient. Dès lors, 
entre gjjethi nation ^u t lien f' A t^br^sé Jâ^ dépouil- 
ler, là saiffter et l'ïnaïnS, la '^^In^^llJL^usind elle 
Vk Élà^iVi^^^' l'enchaîner et la bâjïojier à plu- 

^S s'jleiirs repnsps, ils l'ont bien pu; mais la réconcilier 
à leur gouvernement, jamais. — Entre eux, et pour 
la même raison, par une autre conséquence de la 
même théorie, par un autre effet des mêmes appétits, 
nul lien n'a pu tenir. Dans l'intérieur du parti, 

30 chaque faction, s'étant forgé son,gguplcji^al selon 
sa logique et selon ses besoins, a revenaïqué pour soi, 
avec les privilèges de l'orthodoxie, le monopole de 




La Révolution ^47 

la souveraineté; pour s'assurer les bénéfices de l'om- 
nipotence, elle a ccgibatj ^ ses rivales par des élec- 
tions contraintes, tauss?es ou cassées^^ardes com- 
plots et des trahisons, par^jes fîîeïs-apens et des 
5 coups de force, avec le^pïïjues de la populace, avec 
les baïonnettes des soldats; ensuite, elle a massacré, 
guillotiné, fusillé, déporté les vaincus, comme traîtres, 
tyrans ou rebelles, et les survivants s'en souviennent. 
Ils ont appris ce que durent leurs constitutions dîtes 

lo éternelles; ils savent ce que valent leurs proclama- 
tions, leurs serments, leur respect du droit, leur 
justice, leur humanité; ils se connaissent pour ce 
i^ils^t, pour des f rjyesXaffns, tous plus ou moins 
Anlis erdangereux/^ns et oepra vés par leur œuvre: 

1^5 entre de ^ ,^s lyyn m f^ la défiance est incurable. 
Faire de/lftamf^iesjcies décrets, des cabales, des 
révolutions, ils le peuvent encore, mais se mettre 
d'accord et se subordonner de cœur à l'ascendant 
justifié, à l'autorité reconnue de quelques-uns ou de 

2o quelqu'un d'entre eux, ils ne le peuvent plus. — Après 
dix ans d'attentats réciproques, parmi les trois mille 
législateurs qui ont siégé dans les assemblées souve- 
igine^Um'en est pas un qui puisse compter sur la 

^*â^fPraîce et sur la fidélité de cent Français. Le 

25 corps social est dissous; pour ses m illJo n & d'atomes 
désagrégés, il ne reste plus un seufftî^auoe cohésion 
spontanée et de coordination stable. Impossible à 
la France civile de se reconstruire elle-même; cela 
lui est aussi impossible que de bâtir une Notre- 

3oDame de Paris ou un Saint-Pierre de Rome avec la 
*"*^*^OTlB (ks ruea.^t Ia_pojLl3sière des chemins. 



Il en esrautremènrdans la France militaire. Là, 



148 Origines de la France Contemporaine 



les hommes se sont éprouvés les uns les autres et 
dévoués les uns aux autres, les subordonnés aux 
chefs, les chefs aux subordonnés, et tous ensemble 
à une grande œuvre. Les sentiments f orts# e t sa i]|sg^ 
5 qui lient les volontés humaines en un" faisceau , 
sympathie mutuelle, confiance, estime, admiration, 
surabondent, et la franche camaraderie encore sub- 
sistante de r inférieur et du supérieur, k f amiliarit%^>^ 
libre et gaie, si chère aux Français'^ resserrenV le 

10 faisceau par^uji^d^jgrjjœud. Dans ce monde 
préservé de/^^^^wme^^poiitiques et ennobli par 
l'habitude de raoni^alioh, il y a tout ce qui constitue 
une société organisée^^Fiable, une hiérarchie, non 
pas extérieure et^îmÇuee; mais morale et intime, des 

15 titres incontestés, des supériorités reconnues, une 
subordination acceptée, des droits et des devoirs 
imprimés dans les consciences, bref, ce qui a toujours 
manqué aux institutions révolutionnaires, /a dJscjtMne 
des cœurs. Donnez à ces hommes une Ponsigne, ils 

20 ne la discuteront pas; pourvu qu'elle soit légale ou 
semble l'être, ils l'exécuteront, non seulement contre 
des étrangers, mais contre des Françakjjc^^^atosi 
que déjà, le 13 vendémiaire, ils ont Tmfi-aiïïeïes 
Parisiens, et le 18 fructidor, purgé le Corps législatif. 

25 Vienne un général illustre; pourvu qu'il^a r^' \_ 

mes, ils le suivront et recommencerontJrepurafion'eM^ 

12 r abnégation: this is well illustrated in de Vigny 's Le 
Cachet Rouge. 

23 le ij vendémiaire: October 5, 1795; on this date Na- 
poléon repulsed the attack on the Tuileries. 

24 le 10 fructidor: September 4, 1797; the Coup d'État took 
place. 



La Révolution 149 

core une fois. — Il en vient un qui, depuis trois ans, 
ne pense pas à autre chose, mais qui, cette fois, ne veut 
faire Popération qu'à son profit; c'est le plus illustre 
de tous, et justement le conducteur ou promoteur 
S des deux premières, celui-là même qui a fait, de sa 
personne, le 13 vendémiaire, et, par les mains de son 
lieutenant Augereau, le 18 fructidor. — Qu'il s'au- 
torise d'un simulacre de décret, et se fasse nommer, 
par la minorité d'un des Conseils, commandant 

10 général de la force arn^^lia force armée marchera 
derrière lui. — Qu'il liSrce les proclamations ordi- 
naires, qu'il appelle à lui «ses camarades» pour 
sauver la République et faire évacuer la salle des 
Cinq-Cents; ses grenadiers entreront, baïonnettes en 

T 5 avant, dans la salle, et riront même en voyaiitlegj 
députés, costumés comme à l' Opém^sa^er ySftcipi 
tamment par les fenêtres. --^ ^^jijj|[8pa ge les transi- 
tions, qu'il évite le nom mlSSfiflam de dictateur, 
qu'il prenne un titre modeste et pourtant classique, 

20 romain, révolutionnaire, qu'il soit simple consul 
avec deux autres: les militaires, qui n'ont pas le 
loisir d[|>tre ^s Dublicistes et qui ne sont républicains 
qut Q^éœrce, te demanderont pas davantage; ils 
trouveront très bon pour le peuple français leur 

25 propre régime, le régime autoritaire sans lequel il 
n'y a pas d'armée, le commandement absolu aux 
mains d'un seul. — Selon ses propres paroles, le 

7 Augereau: Pierre François Charles (i 757-1816); rose to 
the place of marshal in 1800; Louis XVIII made hîm a peer, 
Duke de Castiglione. 

13 la salle des Cinq-Cents: in St. Cloud, stôrmed by Napo- 
léon, November, 1799. 



ISO Origines de la France Contemporaine 

régime qu'il apporte est a l'alliance de la philosophie 
et du sabre. » Par philosophie, ce qu'on entend alors, 
c'est l'application des principes abstraits à la politi- 
que, la construction logique de l'État d'après quel- 
sques not ipnsj^iyéralgg ^ et simples, un plan social 
imjfonn e^tVfftnigne*; or, comme on l'a vu, la théorie 
•"•^^cftmpOTte deux de ces plans, l'un anarchique, l'autre 




habitable, bien approprié à son objet. Toutes les 
masses du gros ^^ ^ xS9^^ ci vy Lu ni versité, concor- 
dat, administratjpàjp mfe ^ Srt^SS¥?lV ^^^^ 
lesiiétails de V^enageme^t et Jfe la Jfflsmbutïon, 
M^îtÉaJurait à un eff et j^'pnsep^lg , qui est l'omnipo- 
tence de l'État, l' oMnîp^Sfocfe I du gouvernement, 
l'abolition de l'initiative kj^glejetorivée. On n'a ja- 
mais fait une plus belle aiserne, plus symétrique et 
plus décorative d'aspect, plus satisfaisante pour la 
20 raison superficielle, plus acceptable po^Jftleb^^ns 
#. yulgay e? plusc^MMde pour l'égoïsmtTD^riî^imeux 
^^'^^fenue et plus propre, mieux arrangée pour discipliner 
les parties moyennes et basses de la nature humaine. 
— Dans cette caserne philosophique, nous vivons 
25 depuis quatre-vingts ans. 

12 code civil: or Code Napoléon; instîtuted by Napoléon in 
1804. — université: appointment of the régents of the higher 
schools and académies of France. — concordat: it restored, by 
order of Pope Pius VII, the Roman Church in France wîth the 
assumption of ail its prérogatives, however, under the super- 
vision of the State. On December 10, 1905, took place the 
disestablishment of the church. as a state institution, in France. 



III. NAPOLEON BONAPARTE 

Quand on veut s'expliquer une bâtisse, il faut s'en 
représenter les circonstances, je veux dire les diffi- 
cultés et les moyens, l'espèce et la qualité des maté- 
riaux disponibles, le moment, l'occasion, l'urgence; 

5 mais il importe encore davantage de considérer le 
génie et le goût de l'architecte, surtout s'il est pro- 
priétaire, s'il J^it pour se loger, si, ime fois installé, 
il approprie soigneusement la maison à son genre de 
vie, à ses besoins et à son service. — Tel est l'édifice 

lo social construit par Napoléon Bonaparte; architecte, 
propriétaire et principal habitant, de 1799 à 1814, il 
a fait la France moderne; jamais caractère individuel 
n'a si profondément imprimé sa marque sur une 
œu\Te collective, en sorte que, pour comprendre 

15 l'œuvrg. ^st le caractère qu'il faut d'abord observer. 

seulement il e^ nîîrs ligne,/nmis il est horscaîjrî!; 
par son tempérament, ses instincts, ses facultéa^sog^^ 
imagination^jespassicms, sa morale, il semble uJlmia 
20 dans u^*mouie S^àn, composé d'un autre métal que 
ses concitoyens et ses contemporains. Manifeste- 
ment, ce n'est ni un Français, ni un homme du XVIIIe 
siècle; il appartient à une autre ^ace et à j m^ autre 
âge; du premier coup d'oeil, on xlraî&Sîfen lui l'é- 

17 hors ligne . . . hors cadre: i. e., he cannot be classified 
anjrwhere. 

151 



152 Origines de la France Contemporaine 

tranger, ^'ftâ^jgjk ^ flSpifliyir ^^^se à côté, au delà, au 
delà de toS^âmi tude ou a&ilogie. — Italien, il l'était 
d'extraction .etJegnaji'abord par sa famille pater- 
nelle, qui est^cane et qu'on peut suivre, depuis le 

5 Xlle siècle, à Florence^puis à^an-Miniato, ensuite à 
Sarzana, petite ville ^ecar^e, arriérée de l'État de 
Gênes, oïl, de père en fils, elle végète obscurément, 
dans risolemq;it proyinçial, par une longue série de 
notaires et de syndics inunicipaux. «Mon origine, 

10 dit Napoléon lui-même, m'a fait regarder par tous 
les Italiens comme un compatriote. » — Sa mère, 
Laetitia Ramolino, de laquelle, par le caractère et la 
volonté, il tient bien plus que de son I>ère. est^ yg ie^ 
âme prM^pmieJiàviJj^iejo^ 

15 simpleiKtoïït d^ne pifccê, impropre aux spuwe^sé 
auxaffrémjnts^aux élégances de la vie mracMnfe, 

^gfi?s^OTéîau bieBhlîre, sans culture littéraire, parci- 

'^^tîfti^se comme une paysanne, mais énergique 
comme un chef de parj^î^ forje de >cœur et de corps, 

20 habituée aux dangers, exercée aux résolutions ex- 
trêmes, bref ime «Cornélie» rustique, ayant conçu 
et porté son fils à travers les hasards de la guerre 
et de la défaite, au plus fort de l'invasion fran- 
çaise, parmi les courses à cheval dans la montagne, 

25 les surprises nocturnes et les coups de fusil: «Les 

pertes, les privations, les fatigues, dit Napoléon, 

elle supportait tout, bravait tout: c'était une tête 

d'homgi||Bjjr un corps de femme. » Ainsi formé et 

""e^féhlefirs'est senti, depuis le premier jusqu'au 

30 dernier jour, de sa race et de son pays. 



■j-^ 



5 San-Miniato: near Florence, Italy. 
21 Cornélie: Comelia, the mother of the two Gracchi. 



Napoléon Bonaparte ^ 153 

-, ^ :.♦ '.* 
Devenu Franç^s^ar contrainte, transplanté en 
France, élqy4J!w Of^ s du roi dans une école fran- 
çaise, il se^R^JfSSvTdsLTis son patriotisme insulaire 
•et louait hautement le libérateur Paoli, contre lequel 
5 ses parents s'étaient déclarés. «Paoli, disait-il, était 
un grand homme, il aimait son pays, et jamais je ne 
pardomierai^jmon père, qui a été son adjudant, d'a- 
voirt^îjpBnrà la réunion de la Corse à la France; 
il aurait dû suivre sa fortune et succomber avec lui. » 

10— Pendant toute sori adolescence- il Mcmciire anti- 
français de cœur, morose, ai^rT, 1^^^ x^çu^^ni ant, peu 
aimé, obsédé i)jiXjunjgQ\^ïm^\^^^\\Jl^V comme un 
vaincu toujou^JMiîS^ de servir. A 

Brienne, il ne irequ^ïte j^SJle^a m arad es , il évite 

15 de jouer avec tuuC|^il .s^fc^rme' pendant, lys réc ré a^" 
tions dans k^WDïïoiriequfej il n?^Çft!mcKif qll^véc 
Bourrienne et par des explosions haineuses: «Je 
ferai à tes Français tout le mal que je pourrai. » — 
«Corse de nation et de caractère, écrivait sfl5Jj)rofes- 

2oseur d'histoire à PEcole militaire, il ira^oin si les 
circonstances le favorisent. » — Sorti de TÊcole, en 
garnison à Valence et à Auxonne, il reste toujours 

4 Paoli: Pasquale (i 725-1807), a Corsican patriot and 
gênerai who failed in his attempt to drive out the Genoese who 
were aided by France. He was exiled. 

14 Brienne: there were located the Ecole de Brienne which 
Napoléon pntered in April, 1779, "comme élève du roi," and 
also the Ecole Militaire, which he entered in 1784. 

17 Bourrienne: Louis Antoine Fauvelet de (i 769-1834), 
mate of Napoléon; later he was made commander of the 
Italian Army. Under the Consulate he was Napoleon's private 
secretaiy. He was Minister of State under Louis XVIII. His 
Memoirs of Napoléon are valuable. 



154 Origines de la France Contemporaine 

*'^*'*aepays^ hostile; ses vieilles*Scunes lui reviennent; 
il veut les écrire et les adresse à Paoli: «Je naquis, 
lui dit-il, quand la patrie i)éii|sg,i^^^ ^Trente mille 

es,nSoyantle i 



Français vomis sur nos côtes, 



rente 

trône de la - 
5 liberté dans des ^flots/d^ san^^çMut le spectacle 
dnt 'frapper mes ^g^S-o?. Les cris des 

é, les larmes 

dès ma nais- 

rinfamie 



odieux qui vint frapper mes ^reg^to 
mourants, les gémissements de Pç^ 
du désespoir entoij ^ 
sance. Je veux^^ 



îmissements de Vm 
tour^^j^jmpn^Ag 
x^ noircir d\i pmc( 






pmceau de 
loceux qui ont trahi la cause commune, les âmes viles 
que corrompit Tamour d'un gain sordide. » 

Dès quinze ans, à^l'Êçole, puis aurégiment, son 
imagination s'est réfugiée dans le/p^fsse de son île; 
il le raconte; il y habite d'esprit Dgi^[antjQlusieurs 
^5 années; il offre son livre à P ao lij ^^^^ 
l'impriny r , il e n t i r^ un âSr ^^^i l dédie à l'abbé 
Raynalref îly yisuMren style liaulC avec une chaude 
et vibrante sympathie, les annales de son petit 
peuple, révoltes, délivrances, violences héroïques et 
2osanguinaires, tragédies publiques et domestiques, 
^■'^^uefe-â^m, trahisons, vengeances, amours et meur- 
tres; bref une histoire semblable à celle des clans de 
/ la Haiite-É£ûsse. Et le style, encore plus que les 
sympathies, dénote en lui un étranger. Sans doute, 
25 dans cet écrit, comme dans ses autres écrits de 
jeunesse, il suit du mieux qu'il peut les auteurs en 
Rousseau et surtout Raynal; il imite en 
JcoIîêrTeurs tirades, leurs déclamations sentimentales,^ 
leur emphase^' humanitaire. Mais ces habits d'enîviH. 
3oprunt qui le génênr sont^isproportionnés à sa per- 
^ sonne; ils sont trop biei^wjj&v trop ajustés, d'une 
^*-*^eSnc trop fine; ils^%ênî trop de mesure dans la 



Napoléon Bonaparte 155 

^Kmafche et trop de ranîâgei^ntegiai^â^^Jfe^ 
x haoyA PASi Jls font sur lui â^^ns raîoeBou des 
'^ ooursounijres grotesques; il JJfsaitDas les porter et 
les fait'crîiflier à toutes lesTotftîiiresf non ^ul^ 
S il n'a pas appris et n'apprendra jamais l'or 




mais il ignore la langue, Is sens Dm pre, la'ljliâfi^ 
et les alliances des mots, lÉL^Sn^nanco ou la oftÉffii 

/ / venanccL mutuelle des phrases, la valeur propre des 
/ t6ùr%, mporîeeeiacte des image§jUmarà|*violem- 

/oment, à travers un pêle-mêle de (fispaj[^te^fa'i 
hérences, d'italianismes, d| barbarismes, et ffCWftîBe; 
sans doute pgJPmaiiîf ressé,' * par înexpérience, mais 
aussi par excès d'ardgy et^d^ Jofegue^ la pensée 
surchargée de passionj* sbîxfîlee, éruptive, indique 

•15 la profondeur et la température de sa source. Déjà 
à l'École, le professeur de bel ^s-Lgto^^d isait gue^ 
«dans la grandeur incorrecte e^p l&rr^j^ sgs j|jr> 
lications, il lui semblait voir au^îiSft cffifime au 
volcan. » Si original d'esprit et de sensibilité, si 

20 mal adapté au monde qui l'entoure, si différent de 
ses cangy ades, il est clair ^d|a>^ce que les idées 
*'âmb\anrest flui ont tant deT^Wse^sur eux, n'auront 
pas de prise sur lui. ^^ 'dUk UjuLfUJt "rf- 

A Paris, en avril 1792, au plus fort dfe la lutte entre 

25 les monarchistes et les révolutionnaires, il s'occupe 
à découvrir « quelque utile spéculation » et song e^A 
louer des maisons pour les sous-louer avec lienSfce. 
Le 20 juin, il assiste en simple curieux à l'în^ion 
des Tuileries, et, voyant le roi à une fenêtre, affuble 

30 du bonnet rouge: (nClie coglionelï) dit-il assez haut. 

30 Che coglione: (Ital.), "what a fop!" (It is a very coarse 
expression.^ 



156 Origines de la France Contemporaine 

Puis aussitAty^^ « Comment ^t-on pu laisser entrer 
cette^teftaifle! Il fallait en Daïayj/r quatre ou cinq 
cents avec des canons, et le reste courrait encore. » 
— Le 10 août, au bruit du tocsin, son dédain est 
5 égal pour le peuple et pour le roi ; il court au Carrousel, 
chez un ami, et de là, toujours en simple curieux, 
«il voit à son aise tous les détails de la journée»; 
ensuite, le château forcé, il parcourt les Tuilejies, 
les cafés du voisinage et regarde; riffl déplus: chez 

10 lui, nulle envie de prendre parti, nin ?Ian Yntérieur, 

jacobin ou royaliste. Même, son visage est si calme 

«qu'il excite mâîmsl regards hostiles et défiants, 

comme quelqu'un d'inconnu et de suspect. » 

Aucune des croyances politiques ou sociales qui ont 

15 alors tant d'empire sur les hommes n'a d'empire sur 
lui. Avant le 9 thermidor il semblait «républicain 
montagnard,» et on le suit pendant quelques mois 
en Provence, «fav.ori et conseiller intime de^Rgb^^ 
pierre jeune, admirateur de Robespierre aîn'^liea 

20 Nice avec Charlotte Ro bespierre.^ Aussitôt après le 
9 thermidor il sèfa^gagfe iSrhyammat de cette ami- 
tié compromettante: «Je le croyais pur, dit- il de 
Robespierre jeune dans un^l§toe ostensible, mais, 
fût-il mon père, je l'eusse pSigiîardé moi-même s'il 

25 aspirait à. la tyrannie.» De retour à Paris, après 
avoir frappé à plusieurs portes,^ c^est Bajras gu'il 



^^Df^idraDjjur patron, Barras, lepIuBefc^œaes 
^^ *** *^n5)ISrris,^ Barrai 



îarras qui a renversé et fait tuer ses deux 



18 Robespierre jeune: Augustin Bon Joseph, six years younger 
than his brother Maximîlian (cf. page 120) and executed wîth 
him July 28, 1794. 

26 Barras: Paul François (i 755-1829). He took part in the 



Napoléon Bonaparte 157 

premiers protecteurs. •^Parmi k^ fanatismes qui se 
succèdent et lesparti&a^^ reste froid 

et il i^i^S^mkmSiispb^ÎG'j mciifférent à toute cause 
et dévoué seulement à sa propre fortune. — Le 12 
5 vendénmireau soir, sortant du théâtre et voyant 
"^t^^tkj^fp^^^s sectionnaires: «Ah! disait-il à Junot, 
si les sections me mettaient à leur tête, je répon- 
drais bien, moi, de les mettre dans deux heures aux 
Tuileries et d'en chasser tous ces misérables conven- 
10 tionnels! » Cinq heures plus tard, appelé par Barras 
et par les conventionnels, il prend «trois minutes» 
pour réfléchir, pour se décider, et, au lieu de «faire 
rliâti^^^ les représentants^)) ce sont les Parisiens qu'il 
^^-^mifraille, en bon conâotfiere qui ne se donne pas, 
15 qui se prête au premier offrant, au plus offrant, sauf 
à se reprendre plus tard, et, finalement, si l'occasion 
vient, à tout prendre. — Condottiere aussi, je veux 
dire chef de bande, il va l'être, de plus en plus indé- 
pendant, et, sous une apparente soumission, sous des 

C^^*^ rapportait tout asoT, général a son compte et aspn 
profit, dans sa campagne d'Italie, avant et après le 
18 fructidor, mais condottiere de la plus grande 
espèce, aspirant déjà aux plus hauts sommets, sans 
25 autre point d'arrêt que le trône ou l'échafaud, vou- 
lant maîtriser la France et, par la France, l'Europe, 
toujours occupé de ses projets et cela sans dîstrac- 

storming of the Bastille, voted for the exécution of the king, 
and was implicated in the overthrow of Robespierre. 

6 les apprêts des sectionnaires: the préparations of the vot- 
ers of the forty-eîght sections into which Paris had been di- 
vîded, May, 1790, for purposes of élection. 



158 Origines de la France Contemporaine 

tion, dormant trois heures par nuit, se jouant des 
idées et des peuples, des religions et des gouverne- 
ments, jouant de l'homme avec une dextérité et ime 
brutalité incomparables, le^eme dans le choix des 

5 moyens et dans le choix diflSut, artiste supérieur et 
inépuisable en prestiges, en séductions, en corrup- 
tions, en intimidations, admirabket encore plus 
j%^jji^ figf ^ant, comme un^YâlJEgJ^ "'^^'^^ subitement 
^"^^^^ lâcK dans un troupeau apprivoisé qui rumine. Le 

10 mot n'est pas trop fort, et il a été dit par un témoin 
oculaire, par un ami, par un diplomate compétent, 
presque à cette date: «Vous savez que, tout en l'ai- 
mant beaucoup, ce cher général, je l'appelle tout bas 
le petit tigre, pour bien caractériser sa taille, sa 

15 t^adté^^CLcpurage, la rapidité de ses mouvements, 
seseiffiftlsetiout ce qu'il y a en lui qu'on peut prendre 
en bonne part en ce sens-là. » 

«Je le vis pour la première fois, dît Mme de Staël, 
à son retour en France, aprèslglraitéde Campo- 

20 Formio. Lorsque je fus ui\ i^dremise ou trouble de 
l'admiration, un sentiment de crainte très prononcé 
lui succéda.» Pourtant «il n'avait alors aucune 
puissance, on le croyait même assez menacé par les 
soupçons ombrageux du Directoire; on le voyait 

14 le petit tigre: an appellation given him by François Ca- 
cault, member of the Council of Five Hundred. 

18 Mme de Staël: (i 766-181 7), the daughter of Necker, 
famous as a conversationalist and writer. Napoléon exiled her, 
because of her work U Allemagne which he later suppressed. 
Corinne, ou V Italie, and Consignations sur la Révolution Fran- 
çaise, are among her works. 

TQ le traité de Campo-Formio: October 17, 1797, between 
Austria and France. 



Napoléon Bonaparte , 15c 

plutôt avec sympathie, avec des/^?^^Sons favora- 
bles; ainsi la crainte qu'il inspirait n'était causée que 
par le singulier effet de sa personne sur presque 
tous ceux qui l'approchaient. J'avais vu des hom- 
5 mes très dignes de respect, j'avais vu aussi des hom- 
mes féroces; il n'y avait rien, dans l'impression que 
Bonaparte produisit sur moi, qui pût me rappeler ni 
les ims ni les autres. J'aperçus assez vite, dans les 
différentes occasions que j'eus de le rencontrer pen- 

10 dant son séjour à Paris, que son caractère ne pouvait 
être défini par les mots dont nous avons coutume de 
nous servir; il n'était ni bon, ni violent, ni doux, ni 
cruel, à la façon des individus à nous connus. Un 
tel être, n^ayant point de pareil, ne pouvait ni ressen- 

15 tir ni faire éprouver de ja^mpathie; c'était plus ou 
moins qu'un A^w w^ ^sa^ son esprit, son 

langage, sont eî^preints a'une nature étrangère. 
Loin de me rassurer en voyant Bonaparte plus 
souvent, il m'intimidait tous les jours davantage. 

20 Je sentais confusément qu'aucune émotion du cœur 
ne pouvait agir sur lui. // regarde une créature hu- 
maine comme un fait ou une chose, et non comme un 
semblable. Il ne hait pas plus qu'il n'aime, il n^y a 

IV^jkik ^^^^ ^^^'' ^^^^ ^ ^^^^^ ^^^ créatures sont des 

fittres. La force de sa volonté consiste dans l'im- 

^ertohable calcul de son égoïsme; c'est un habile 

ueuroont le genre hu ffl|in^ ^Llft^^^^^ adverse 

qu'il se propose de faire ecnecnff maiV Chaque fois 

que je l'entendais parler, j'étois top^é^^ de sa su- 

30 pêriorité; elle n^ avait aucun^tpforfcnjec celle des 

hommes instruits et cultivés par Vétude et la société, 

tels que la France et l'Angleterre peuvent en offrir 



i6o Origines de la France Contemporaine 

des exemples. Mais ses discours indiquaient le iact 
des circonsiancesy comme le chasseur a celui de sa 
proie. Je fiiMitais dans son âme conmie ime épée 
froide et txaWc'Kahfe qui pi^i^ren blessant; je sen- 
5 tais dans son esprit une ironie profonde à laquelle 
rien de grand ni de beau ne pouvait échapper, pas 
même sa propre gloire, car il méprisait la nation dont 
il voulait les suffrages. Tout était chez lui moyen 
ou but; rinvolontaire ne s|.Jjouvait nulle part, ni 

lo dans le bien ni dans le maLJLtf uUe loi pour lui, nulle 
règle idéale et abstraite; il n'examinait les choses 
que sous le rapport de leur utilité immédiate • uii 
principe général lui déplaisait comme un^niaiserie 
ou conmie im ennemi. » 

15 Au conmiencement du gouvernement consulaire, 
Rœderer, juge expert et indépendant, qui voit chaque 
jour Bonaparte au Conseil d'Etat et note le soir ses 
impMssion^^deia journée, reste stupéfait d'admira- 
tion/HV(ssmu àj^ teHte§; les séances ; les tenant cinq 

20 à SIX heiîfes ae suite; panant, avant et après, des 
objets qui les ont remplies; toujours revenant à deux 
questions: cela est-il juste? cela est-il utile? exami- 
nant chaque question en elle-même sous ces deux 
rapports, après ravoirdivisée par la plus exacte 

25 analyse et la plus^'â^file; interrogeant ensuite les 
grandes autorités, les temps, T expérience; se faisant 
rendre compte de la jurisprudence ancienne, des 
lois de Louis XIV, du grand Frédéric. Jamaisle^ 
Conseil ne s'est séparé sans être plus instruit^slffi 

16 Rœderer: Comte Pierre Louis (1754-1835). He sup- 
portée Napoléon during the Hundred Days. He was the 
collaborator on the Journal de Paris during the Révolution. 



Napoléon Bonaparte lôi 

,e,,^ip;pda^^ du moins de ce qu'il l'a 
ofcé d'approfonairr jamais les membres du Sénat, 
du Corps Législatif, du Tribunat ne viennent le 
visiter sans emporter le prix de cet hommage en 

5 instructions utiles. Il ne peut avoir devant lui des 
hommes publics sans être homme d'État, et tout 
devient pour lui Conseil d'État. Ce qui le carac- 
térise entre tous, ce n'est pas seulement la pénétra- 
tion et l'universalité de son intelligence, c'est aussi 

lo et surtout la flexibilité, la force et la constance de son 
attention. Il peut passer dix-huit heures de suite au 
travail, à un même tra^L ailes travaux divers. Je 
n'ai jamai^ v u son espnrlfer- Je n'ai jamais vu son 
esprit san^*^soff5 même dans la fatigue du corps, 

15 même dans l'exercice le plus violent, même dans la co- 
lère. Je ne l'ai jamais vu distrait d'une affaire par une 
autre, sortant de celle qu'il discute pour songer à 
celle qu'il vient de discuter ou à laquelle il va tra- 
vailler. Les nouvelles heureuses ou malheureuses 

20 d'Egypte ne sont jamais venues le distraire du code 
civil, ni le code civil des combinaisons qu'é^^" 

A le aUit de l'Egypte. Jamais homme ne fut plus 

^^^ritier à ce qu'il faisait, et ne distribua mieux son 

temps entre les choses qu'il avait à faire. » — Lui- 

25 même disait plus tard (m^ (des d i vers objets et les 
diverses affgyresyëtaieny^a^s cl^ sa tête comme 
dans uS^afmo^. Quand je veux interrompre une 
affaire, je ferme son tiroir et j'ouvre celui d'une 
autre. Elles ne se mêlent point l'une avec l'autre et 

30 jamais ne me gênent ni me fatiguent. Veux-je 

2 Sénaty Corps Législatij^ Tribunat: the three bodies of 
State created after Deœmber 25, 179g. 



102 Origines de la France Contemporaine 
dormir ? je ferme tous les tiroirs et me voilà au som- 

Ses collaborateurs flecmJSfiat et défaillent sous la 
tâche qu'il leur impose et qu'il porte sans en sentir 
5 le poids. Étant consul, «il préside quelquefois des 
réunions particulières de la section de l'intérieur 
depuis dix heures du soir jusqu'à cinq heures du 
matin. Souvent, à Saint-Cloud, il retient les conseil- 
lers d'État depuis neuf heures du matin jusqu'à cinq 

lo heures du soir, avec une suspension d'un quart 
d'heure, et ne paraît pas plus fatigué à la fin de la 
séance qu'au commencement. » Pendantlesséances 
de nuit, plusieurs membres tombent cfeTassiiu&S;*te 
ministre de la guerre s'endort; il les secoue et les 

15 réveille: «Allons! allons! citoyens, réveillons-nous, 
il n'est que deux heures, il faut gagner l'argent que 
nous donne le peuple français! » Consul ou Empe- 
reur, «à chaque ministre ild^aande compte des 

pas^rare^ae 



moindres ditailsjMl n'est pas rare de les voir sortir 
20 du conseiraccablés^de la fatigue des longs interroga- 
toires qu'il leur a fait subir; il arrive souvent aux 
mêmes ministres de trouver encore, en rentrant chez 
eux, dix lettres de lui, demandant d'immédiates 
réponses, auxquelles tout l'emploi de la nuit peut à 
25 peine^iiffire. » — La quantité de faits que son 



esprir èîmnagâsïîiei et contient, la quandté^^ées 
que son esprit élabore et produit, semble depasseï' la 
capacité humaine, et ce cerveau insatiable, inépuisa- 
ble, inaltérable, fonctionne ainsi sans interruption 
30 pendant trente ans. 

Sesidées ont dans son cœur et son tempérament 
leurracîne profonde; et cette racine souterraine, qui 



Napoléon Bonaparte 163 

leur fournit lefirlÇré se^e, est un instinct primordial, 
plus puissant que son intelligence, plus puissant que 
sa volonté même, Tiiistinct de se faire centre. et de 
rapporter tout à soi, en d^2 ytT^tom ep|/égofewig. 
5 C'est Tégoïsme, non pa"? mefti âmai s actif et en- 
vahissant, proportionné à l'activité et l'étendue de 
ses facultés, développé par l'éducation et les circon- 
stances, exagéré par le succès et la toutg-gpuiyance, 
jusqu'à devenir un monstre, jusqu'à dresser, au 

10 milieu de la société humaine, un moi colossal, que 
toute résistance blesse, que toute indépmdaye fi^ 
gêne, et qui, dans le domaine illimité qu'il s^ajuge, 
ne ]j|put^sQuff|:ii: aucune vie, à moins qu'elle ne soit 
un api^nmce^bu un instnunent de la sienne. — 

15 Déjà dans l'adolescent et même dans l'enfant cette 
personnalité absorbante^Aaj^jgn^rme. «Carac- 
tère dominant, impérieux, enteié, » aisent les notes 
de Brienne. «Extrêmement porté à l'égoïsme, » 
ajoutent les notes de l'École militaire, «ayant 

20 beaucoup d'amour-propre, ambitieux, aspirant à 
tout, aimant la solitude, » sans doute parce que, 
dans une compagnie diégaiix, il ne peut être maître 
et qu'il est jnal ly Çaisê 1^ ou il ne commande pas. — 
«Je vivais arecari de mes xam |mde|||dira-t-il plus 

25 tard; j'avais choisi, dans renceinfeoe l'École, \m 
petit coin où j'allais m'asseoir pour rêver à mon aise. 
Quand mes compagnons voulaient usurper sur moi la 
propriété de ce coin, je la défendais de toute ma force; 
j'avais déjà l'instinct que ma volonté devait l'em- 

39 porter sur celle des ^^^£s. et o ue^çejyiL m e plaisait 
devait m'appartenîr. » ^ KèmontaPr puis haut et 
10 moi: "ego." 



164 Origines de la France Contemporaine. 

jusqu'à ses premières années sous le toit paternel en 
Corse, il se peint lui-même (jOTEgâ^ l^Êfîttm^t^ 
vage malfaisant, rebelle a tous lesTrSns et dépourvu 



de conscience. « Rien ne m'i: 



; je ne craignais 



5 perso nne : je baUaij|. J^ yn , j'éfefaïîgnais Pautre, je me 
rendaifTedcSutaDie à tb us^^^^on frèrgîo|enhitait 
mordu, battu, et j'avaîspOTlJF ^lamf^jfconfife lui 
quand il commençait à peine à se reconnaître. » 
Excellent stratagème et qu'il ne se ks^gaiamais de 
10 répéter: ce talent d'improviser des meif^Snges utiles 
lui est innéj pji ^ tard, homme fait, il s'en glorifie, il 
en fait l'înaiceet la mesure de «la supériorité politi- 
que, et il se plaît à rappeler qu'un de ses oncles, dès 
son enfance, lui a prédit qu'il gouvernerait le monde 
15 parce qu'il avait coutume de mentir toujours. » 

Notez ce mot de l'oncle: il résume l'expérience 

totale ^^in -ll^qig^tî^^^ ^ temps et de ce pays; voilà 

bien l't^Jig^m^nf^ m| ^ .donnait la vie sociale en 

Corse; par iineniaison infaillîble, la morale s'y adap- 

20 tait aux mœurs. En effet, telle est la morale, parce 

que telles sont les mœurs, dans t^slescgi^^t dans 

tous les temps oîi la police est/Mpuissante7 où la 

justice est nulle, où la chose publique appartient à 

^^^^ouîjpeuj^ prendre, oîi les guerres privées se dé- 

** 25 chaînent sans réDressîen nw^itiérPUjcha 





e bonne guerre, la leinf 
comme le fusil et le poignard 
XVIIIe siècle. 
A table, l'enfant a écouté la conversation des gran- 
30 des personnes, et, sur un mot, comme celui de l'oncle, 
sur une expression de physionomie, sur un geste 
6 Joseph: brother of Napoléon, by one year hîs senior. 



Napoléon Bonaparte 165 

admiratif OU s]ft un hausséHEntU'épaules, il a deviné 
que le^AjiK* coïïrant du mop^ej i^est pas la paix, 
mais la guerre, par quelles ViÂes'on s'y soutient, par 
quelles vi§knce^n s'y pousse, par quels coups de 





; main on ygMpër ^ j^e reste du joiu*, aban^OTiné à lui 

même, à la noumce llaria, à Saveria, la len^ÊI^ 

•ge, aux gens du peuple parmi lesquels il vaga- 

^le, il entend causer les marins du port ou les ber- 

ers du domaine, et leurs exclamations naïves^leut 

o franche admiration desAmbuscades biei/cff^ps^eT 
des ^ëîs-SpraLS îieureux, enfoncent en lui, par une 
répétition énergique, les leçons qu'il a déjà prises à 
domicile. Ce sont là ses lepms de choses; à cet âge 
tendre, elles pénètrent, surtout quand le naturel s'y 

15 prête, et ici le cœur les accepte d'avance, parce que 
l'éducation rencontre en l'instinct im complice. 

Sur Cg|Caxac^£g|^éjà si marqué tombe im second 
coup (leba^^^Jui le frappe une seconde fois de 
la même a^îemte, et l'anarchie française grave 

20 dans le jeime homme les maximes déjà tracées dans 
l'enfant par J'fl n |iK:|pe^ f 9j ;s e ; c'est que, dans une 
société qui *se aeiaiÇ^ les leçons de choses sont les 
mêmes que dans ime société qui n'est pas faite. — 
De très bonne heure, à travers le décor des théories 

25 et la parade des phrases, ses yeux perçants ont 
aperçu le fond vrai de la Révolution, c'est-à-dire la 
souveraineté des passions libres et la conquête de la 
majorité par la Jgmorjjj^ être conquérant ou être 
conquis, il faut ofJter entre ces deux conditions 

30 extrêmes; point de choix intermédiaire. — Dans les 
armées, surtout dans l'armée d'Italie, depuis que le 
territoire est délivré, la foi républicaine et l'abnéga- 



i66 Origines de la France Contemporaine 

aon patriotique ont fait place aux appétitsnaturds 
et aux passions militaires. Pieds nus, en nail^s, 
avec quatre onces^e^^am^par jy^^^^ 
gnats qui n'ont pomt cours ^ le maftne, officiers 
. set soldats veulent avant toutjSMtir de mi^re; «les 
malheureux, après avoir soïpire pendant trois ans 
au sonamet des Alpes, arriventà laJiprre promise: ils 
veulent en goûter. » Autre mpîînon, Porgueil exalté 
par rimagina tjoiy et J.e^ succ ^;^outez -y le besoin de 

lose dépenser, la jpîigu^et le tf^pfeîfcTde la jeimesse: 
ce sont presque tous de ^rfes Jjemies gens, et ils pren- 
nent la vie à la façon ^aiïfoise ou française, conmie 
une partie de plaisir et comme im duel. Mais, se 
sentirbra^ie ^t montrer qu'on Test, affronter les balles 

ispar gaîdaroise et défi, courir d'une bonne fortune à 
une bataille et d'une bataille à un bal, s'amuser et 
se risquer à l'excès, sans arrière-pensée, sans autre 
objet que la sensation d u moment, jouir de ses facul- 
tés surexcitées par rânulalion^et le péril, ce n'est 

20 plus là se dévouer, c'est se donneroarn^e^et, pour 
tous ceux qui ne sont pas de^fefouixnsVse dpn ne^ 
carrière, c'est faire son chemin, monter en grade; 
piller afin de deyenir riche, comme Masséna, con- 
quérir afin de devenir puissant, comme Bonaparte. — 

25 Sur ce terrain, entre fe^ Sé9 ^? àr^^ ^^^ armée, dès les 
premiers jours, l^lÉîëîneesMaue| et, après im an de 

5 les malheureux . . . : a quotation f rom hîs letter to the 
govemment. 

15 bonne fortune: hère "love affair." 

23 Masséna: André, duc de Rivoli et d'Essling (i 758-1817), 
at first a gênerai in Napoleon's wars, later commander in chief 
in Switzerland. He served wîth distinction. 



Napoléon Bonaparte 167 

pratique, elle £St parfa ite. De leurs actes communs, 
une morale ^'âegage; vaguedansji|f mée, précise 
dans le général; ce qu'elle enïr^oî^il le voit; il 
considère le monde comme un grand festin offert à 
5 tout venant, mais où, pour être bien servi, il faut 
avoir les bras longs, se servir le premier et ne laisser 
aiii autres que ses restes. 
A^^^'^^Xela lui semble si naturel qu'il le dit tout haut, 
et devant des hommes qui ne sont pas ses familiers, 

lo devant Nicot, un diplomate, devant Melzi, un étran- 
ger. «Croyez- vous, leur dit-il après les prélimi- 
naires de Leoben, croyez-vous que ce soit pour faire 
la grandeur des avocats du Directoire, des Carnot, 
des Barras, que je triomphe en Italie? Croyez-vous 

15 aussi que ce soit pour fonder une république ? Quelle 
idée! une république de trente millions d'hommes! 
Avec nos Çœwv nos vices! où en est lajPÇgsibUit^ 
C'est une^i^mnâe dont les Français âbm engouas, 
mais qui passera avec tant d'autres. Il leur faut de la 

20 gloire, les satisfactions de la vanité; mais la liberté, 
ils n'y entendent rien. Voyez l'armée; les succès 
que nous venons de remporter, nos triomphes ont 
déjà rendu le soldat français à son ^^riteble caractère. 
Je suis jtoi^poj^jm. Que le DirSiioîrfr yS,vîsiVj^ 

25 vouloir mWfef le comfciandement, et il verra s'il est 
le maître. Il faut à la nation un chef, un chef illustre 
par la gloire, et non pas des théyrig ^jfe gouvernement, 
des phrases, des discours cnoeolog^feauxquels les 

10 Melzi: an Italian statesman from Milan (dîed in 1816). 

11 les préliminaires de Leoben: the provisional treaty be- 
tween Napoléon and the Austrians on April 18, 1797. It was 
later modified by the Treaty of Campo-Formio. 



i68 Origines de la France Contemporaine 

Français n'entendent rien. . . . Quant à votre 
pays, monsieur de Melzi, il y a encore moins qu'en 
France d'éléments de républicanisme, et il faut 
encore moins de façons avec Im qu'av^toat autre. 
5 Au reste, mon intention n'est'rofllfifcent^SPra finir 
si promptement avec l'Autriche. La paix n'est pas 
dans mon intérêt. ; Vous voyez ce que je suis, ce que 
je puis maintenant en Italie. Si la paix est faite, si 
je ne suis plus à la.tête de cette armée que je me suis 




drais quitter l'Italie que pour aller jouer en France 
im rôle à peu près semblable à celui que je joue ici, 

15 et le moment n'est pas encore venu; la poire n'est 
pas mûre. » 

Son expédition d'Egypte n'a pas d'autre motif. 
Que, dans l'état présent de la France et de l'Europe, 
l'expédition soit contraire à l'intérêt public, que la 

20 France se pr iv^ ajp â ^de sa meilleure armée et offre 
sa plus grandepfotte à une destruction presque cer- 
taine, peu importe, pourvu que, dans cette aventure 
énorme et gratuite, Bonaparte trouve l'emploi dont 
ila iesdnj^un large champ d'action et les victoires 

25"^^n{issames qui, comme des coups de trompette, 
iront par delà les mers renouveler son prestige: à 
ses yeux, la flotte, l'armée, la France, l'humanité 
n'existent que pour lui et ne sont faites que pour son 
service. — Si, pour le confirmer dans sa persuasion, 

.îoîl faut encore une leçon de choses, l'Egypte la four- 

12 Luxembourg: a palace on the left bank of the Seine, the 
seat of the Convention and of the Directory. 



Napoléon Bonaparte 169 

- '^^^j^b^îJïPÏÏÎS^î^^ ^ rabrîrde tout contrôle, 
^tftix ^^îs^* avefc*AS^hunianité inférieure, il agit en 
sultan et il s'accoutiune à l'être. 
^jDeyemiConsul, puis Empereur, il applique en 
^^ 5 graLJr^ flieorîe, et, sous sa main, l'expérience four- 
nit chaque jour à la théorie de nouvelles vérifications. 
— A son premier geste, les Français se sont proster- 
nés dans l'obéissance, et ils y persistent comme dans 
leur condition naturelle, les petits, paysans et soldats, 

10 avec une fidélité animale, les grands, dignitaires et 
fonctionnaires, avec une servilit^ byzantine. — De 
la part des républicains, nulle résistance; au con- 
traire, c'est parmi eux qu'il a trouvé ses meillemrs 
instriunents de règne, sénateurs, députés, conseillers 

15 d'État, juges, administrateurs de tout degré. Tout 
de suite, sous leurs prêches de liberté et d'égalité, il 
a démêlé leuis iiytm^ autoritaires, leur besoin de 
commander, oe^flmer, même en sous-ordre, et, par 
surcroît, chez ^^JPJK^T^^^^^^^j^^ c^"^> ^ appétits 

20 d'argent ou de }Gm^^S^^^^ 

Enfin, Wgâ^ïgjci devant sa passion dominante, 

devant le goufffe intérieuih ai^|^instinct, l'éducation, 

la reflôcion, la théorie ontcreSséen lui, et où s'en- 

j, '"'^gftftum le superbe édifice de sa fortu ne; J ç^ veux 

2S parler de son ambition. Elle est le %5Sèur prernier 
de son âme et la substance permanente de sa volonté, 
si intime qu'il ne la distingue plus de lui-même et que 
parfois il cesse d'en avoir conscience. «Moi, disait- 
il à Rœderer, je n'ai pas d'ambition; ou, si j'en ai, 

30 elle m'est si naturelle, elle m'est tellement innée, 
elle est si bien attachée à mon eidstence qu'elle est 
comme le sang qui coule dans mes veines, commel'air 




170 Origines de la France Contemporaine 

que je respire.» — Aussi avide que jalouse, cette 
ambition, qui s'indigne à la seule. idée d'un rival, se 
sent gênée à la seule idée d'une limite; si énorme que 
itJ^Muvoir acquis, elle en voudrait un plus vaste; 
^^"~ m du plus copieux festin, elle demeure inas- 
souvie. Le lendemain du couronnement, il disait à 
Decrès: «Je suis venu trop tard, il n'y a rien à faire 
de grand; ma carrière est belle, j'en conviens; j'ai 
fait un beau chemin. Mais quelle différence avec 

10 l'antiquité! Voyez Alexandre: après avoir conquis 
l'Asie et s'être annoncé au peuple comme fils de Ju- 
piter, à l'exception d'Olympîas, qui savait à quoi s'en 
tenir, à l'exception d'Arîstote et de quelques pédants 
d'Athènes, tout l'Orient le crut. Eh bien! moi, si je 

15 me déclarais aujourd'hui le fils du Père Étemel et 
que l'annonçasse m^^^|c^^^ Ijii^rendre grâces à ce 
titre, il n'y a pâs^eJloisSxaequTn m?Siffl$r sur 
mon passage. Les peuples sont trop éclairés au- 
jourd'hui; il n'y a plus rien à faire. » — Un diplo- 

20 mate qui l'a fréquenté longtemps et observé sous 
tous les aspects résume son caractère dans ce mot 
définitif: «Il se considérait comme un être isolé dans 
le monde, fait pour le gouverner et pour diriger tous 
les esprits à son gré. » 

25 C'est pourquoi quiconque approche de lui doit re- 
noncer à sa volonté propre et devenir un instrument 

7 Decrès: (1761-1820), aFrench admirai who served with 
distinction at Aboukir. 

12 Olympias: the mother of Alexander the Great, who was 
involved in war with his successors. — à quai s*m tenir: see 
tenir, 

19 Un diplomate: he means Mettemich, the elder; cf. note, 
page ^72, 1. 18. 



Napoléon Bonaparte 171 

de règne: «Ce terrible homme, disait souvent Decrès, 
nous a tous subjugués; il tient tout^nps îmagina- 
tû^g^^s sa main, qui esf^nîSt S^lâp, {Stfrolde 

^'^^veloSrs; mais on ne sait quelle sera celle du jour, et 
5 il n*y a pas moyen d'y échapper: elle ne lâche jamais 
ce qu'elle a une fois saisi. » — Propriétaire exploitant 
des hommes et des choses, des corps et des âmes, 
pour en user et abuser à discrétion, jusqu'à épuise- 
ment, sans en devoir compte à personne, il a^ijv e , au> 

10 bout de quelques années, à dire, aussi courSniniKar/ 
et plus despotiquement que Louis XIV lui-même, 
«mes armées, mes flottes, mes cardinaux, mes con- 
ciles, mon sénat, mes^euples, nioxLemp^ja.Tr4^ 
un corps d'armée qui vetranle pour m^ctfçrauTeu: 

15 «Soldats, j'ai besoin de votre vie et vous me la devez. » 
— Au général Dorsenne et aux grenadiers de la 
garde: «On dit que vous murmurez, que vpusTOulez. ^^^ 
retourner à Paris ^à vos maîtresses; mais a^tromp'éz-'^^ 
vous, je vous refieySrâi sous les ar me s, jusqu'à 

20 quatre-vingts ans: vous êtes néSau**Rvacet vous y 
mourrez. » ,jui r^^^^A. 

Plus tard, à Sainte-Hélène, il s'attendrira, en- pa- 
roles, sur «ce peuple français qu'il a tant aimé. » 
La vérité est qu'il l'aiçaecomme un cavaUer aime 

2 g soii,chCTaL ij pand il le '^g^^ quand il l^pfîe et le 
(liu^[î8mj?c)nne;lquand il le"pLue et l'excite, ce n'est pas 

16 Dorsenne: he became a gênerai in 1809. 

23 ce peuple ... : Napoléon had stated in his will: "Je 
désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine au 
milieu de ce peuple français que j*ai tant aimé." Thèse words 
are inscrîbed above the door of his tomb in the Hôtel des 
Invalides. 



uc iiiai, u bc rcicvc, ci, ce 

15 instant, ce n^estpaa Tagonii 

^fc^^ttsa propre mfesaveStere 

^*^Mcu^r compromise, c'est refl 



17a Origines de la France Contemporaine 

pour le servir, mais pour se servir de lui en qualité 
d'animal utile, pour l'employer jusqu'à l'épuiser, 
pour le pousser en avMt^àtravers des fossés de plus 
en plus larges, et paWp^i^des barrières de plus en 
5 plus hautes: encore un fossé, encore cette barrière; 
après l'obstacle qui semble le dernier, il y en aura 
d'autresj^etdgjjs. tous les cas, le cheval restera forcé- 

rng;* àrperpetuité ce SJ^l^JS^jÂ^^hi J^ ^^^^ ^^^^ ^^^ 

'^^***^ ^monture, et une mc^^^sumenée. — A la fin de 

101812 la grande armée gîTdans la neige: le cheval a 

desaouatre pieds. Par bonheur, ce n'est 

'^chevSl lourbu; «la santé de sa Majesté n'a 

jamais été meilleure »; le cavalier ne s'est point fait 

de mal; il se relève, et, ce qui le préoccup 

15 instant, ce n'estjgaa J'agonie de sa monturecr 

re, c'est sa réputation d'é- 

l'effet sur le public. «Vos 

souverains, dit-il à M. de Mettemich, nés sur le trône, 

peuvent se laisser battre vingt fois et rentrer dans leurs 

20 capitalesL^joL je ne le puis pas, parce 'que je suis im 

solcfôlpîivSm. » En effet son despotisme en France 

I -est fondé sur sa toute-puissance en Europe. Sa 

"^^•^aîîî^ère impériale a dévoré des millions d'honmies: 

entre 1804 et 1815, il a fait tuer plus de 1,700,000 

25 Français nés dans les limites de l'ancienne France, 

auxquels il faut ajouter probablement 2 millions 

ji djiommes nés hors de ces limites et tués pour lui, à 

"l**^tf9e d'alliés, ou tués par lui, à titre d'ennemis. 

9 A la fonde 1S/2: i. e., Napoleon's retreat from Moscow. 
18 Mettemich: (1773-1859), the Austrian statesman who ne- 
gotiated the marriage of Marie Louise with Napoléon. 

^■^.. ; •:'- •'■•- /• '.• 



CHRONOLOGICAL TABLE 

1715-1774 Louis XV. 

1770 Louis XVI married Marie Antoinette of Austria. 
17 74-1792 Louis XVL 

1787 Convocation of Assembly of Notables for the better- 
ment of financial conditions. Necker recalled as 
minister of Finance. Resolved to call together the 
States-general which had not met since 1614. 
1789 May 5, States-general assembled at Versailles. 

June, Représentatives of the Third Estate declared 
themselves the " Constitutional Assembly/' and re- 
solved not to adjourn until a constitution was f ramed. 
July 14, Storming of the Bastille. 
Aug. 4, The nobles renounced feudal lights and 

privilèges. 
Oct. 5-6, Stirred by imprudent speeches at a court 
banquet, the mob rushed to Versailles. King and 
Assembly moved to Paris. 
X790 Founding of Clubs: Jacobins (Robespierre), Corde- 
liers (Danton, Desmoulins), Feuillants (Lafayette). 
July 14, Festival of Ci vie Fratemity. 
17 91 April 2, Death of Mirabeau. 

June 20, Royal family stopped in thcir âight, brought 

back to Paris. 
Sept. I, King swore to the revised Constitution, 
restored to throne. 
Z792 War with Austria and Prussia. 

June 20, Mob attacks the Tuileries. 
Aug. 10, Suspension of the king. 

173 



174 Origines de la France Contemporaine 



1792-1804 
1793 



1794 

1795 

1795-1799 

17 99- 1804 
1801 

1804-18 15 
1815 

1814-1824 
1824-1830 

1830 
1830-1848 

1848 



1848-1852 
1852 




Sept. 2-4, Massacres in the prisons. 

Sept. 21, King deposed, republic created. 

The First Republic (properly from 1789-1804). 

Jan. 21, Execution of Louis XVI. Uprising in the 

Vendée against Jacobin rule. Jacobin Révolution. 
Oct., Marie Antoinette executed. Reign of Terror. 
June 27, Fall of Robespierre. Assembly in control 

of Modérâtes. 
Third Constitution adopted. 

Oct. 5; Napoléon Bonaparte queils royalist uprising 
The Directory (five) appointed. 
Nov. 9, Napoléon created Consul. 
The Consulate. 
Civil Code (Code Napoléon). 
The First Empire. 
June 18, Battle of Waterloo. 
Oct., Napoléon sent to St. Helena. 
Louis XVIII. 

Charles X (brother of Louis XVIII). 
July 25, Révolution in Paris. Louis Philippe madeking. 
Louis Philippe, "citizen king." 
Feb. 24, Révolution and abdication of the extravagant 

king. Proclamation of the Second Republic with 

Louis Napoléon as président. 
The Second Republic. 
Dec. 2, Coup d'état of Louis Napoléon, who had 

himself elected emperor. 
Napoléon III. 
Franco-Prussian War. 

Sept. 4, Fall of Napoléon and the second empire. 
The Third Republic. Présidents: Thiers 1871-73, 

MacMahon 1873-79, Jules Grévy 1879-87, Sadi 

Camot 1887-94, Casimir Périer 1894-95, Félix 

Faure 1895-99, Emile Loubet 1899-1906, Armand 

Fallières 1906 — . 



INDEX TO NAMES 



PAGE 

Abbaye, prison de r . . 82 

Adéla][de 33 

d'Argenson 17 

Arras 128, 131 

Artois, comte d' . . . 33 

Augereau* 149 

Bailly 80 

Bamave 130 

Barras 156 

Berthier 81 

Bezenval 79 

Billaud-Varennes . . . 113 

Bossu 49 

Boumenne 153 

Brienne 153 

Brissot 112 

Bn^lie 79 

Ça ira 105 

Calonne 16 

^> Cambacérès .... 142 

Campo-Formio . . . 158 

Carmagnole .... 105 

Caveau, café du . . . 79 

Charles IX 106 

Chatterton 36 

Chérin 48 

Chesterfield .... 27 

Cinq-Cents 149 

code civil 150 

concordat 150 

Comélie 152 

Damiens 106 

Dante 114 

Danton m 



PAGE 

Dantonistes .... 130 

Daunou 143 

Decrès 170 

Desmoulins 70 

Desrues 117 

Dorsenne 171 

Duport 112 

Dussaulx 74 

Égalité, pavillon . . . 142 

élection 14 

encyclopédie .... 34 
enfants de France . . 19 
Enfants-Trouvés, batail- 
lon 102 

Fleury 42 

Force, la 73, "S 

Foumier 103 

Franklin 33 

Frénon 94 

Garât 83 

Garde-Meuble ... 73 

généralité ..... 14 

Girondins 95 

Gustave III .... 27 

Hébert 108 

Henriot 108 

Hôtel des Invalides . . 16 

Joseph, frère de N. . . 164 

La Bruyère 55 

Lafayette . . . . 81, 83 

Laharpe 47 

Lamballe 115 

Lambesc ..... 79 

Larevellière 143 



^75 



176 Origines de la France Contemporaine 





PAGE 


LaiochefoucauM . . 


62 


Law 


40 


Lazaristes .... 


. ^2 


Legendre .... 


102 


Leoben 


. 167 


Liancourt .... 


60 


Ligne, prince de . . 


. 27 


Loménie 


. 44 


Loustalot .... 


. 94 


Louviers 


. 139 


Luxembourg, maréchale 




de 


47 


Luxembourg, palais . 


168 


Mably 


. 126 


Maaiard 


108 


main-morte .... 


16 


Mallet Dupan . . . 


So 


Manuel 


104 


Marat 


IIO 


Marseillaise . . . 


los 


Masséna 


166 


Melzi 


167 


Mercure 


129 


Mesdames .... 


20 


Mcttemich .... 


172 


Mirabeau .... 


g6 


Montagnards . . . 


95 


Montesquieu . . . 


52 


Necker 


18 


Nièvre 


100 


01}nnpias 


170 


Orange 


136 


Orléans 


19 


Panis 


108 


PaoU 


153 


Penthièvre 


20 


Pétion 


104 


Platon 


107 


Pompadour 


15 


poufs au sentiment . . 


32 



PAGE 

Quillebœuf 85 

Raynal 126 

Rétif de la Bretonne . . icx> 

Robespierre .... 120 

Robespierre, jeune 156 

Rœderer 160 

Roland 87 

Rossignol 104 

Rousseau .... 36, 49 

Roux 143 

Saint- Antoine, faubourg . 72 

Saint-Domingue . '.41, 100 

Saint-Firmin .... 113 

Saint-Georges .... 83 

Saint-Honoré .... 72 

Saint- Jacques .... 72 

Saint-Just 94 

Saint-Marcel . . . 72, 103 

de Salles 74 

San Miniato .... 152 
sans-culottes . . .103,113 

Scévola 106 

sectionnaires .... 157 

sensible 31 

Sergent 108 

Siéyès 51 

Sologne 57 

Staël 158 

Stentor 70 

Talleyrand 26 

Terray 44 

Trianon 33 

université 150 

Uzès 67 

Villeroi loi 

Voltaire 27 

Werther 36 

Yonne 100 

Young, Arthur .... 41 



VOCABULARY 



ABBREVIATIONS 



fljy.^adjcctive 


0^50/. s obsolète 


adv.—siàytrh 


^ff^.^person 


adv, ^Af. = adverbial phrase 


/»/.« plural 


conj, = conjunction 


pop. ejcpr.^popular expression 


cp. — compare 


^055.= possessive 


dent. = démonstrative 


p. p.^past pardciple 


<?xpr.= expression 


pr.=«pronounce 


/. — féminine 


près. ^art. «présent participle 


impers. ^ impersonal verb 
* »»</«;.= indicative 


pr<w.=pronoun 


recip. = reciprocal 


t«/f. «intransitive 


fç/î.=reflexive 


f».= masculine 


«»5'.=singular 


w«j. = music(al) 


/r. = transitive 


w. = noun 


i;.=«vide (see) 


»ttf».arf;. = numéral adjective 





à, prep., to, at, in; with, for, 

from, in the style cf. 
abaissé, -e, adj., lowered, di- 

minished. 
abandonné, -e, p. p. and adj., 

abandoned, profligate. 
abatage, m., slaughter (of an- 
imais). 
abattoir, m., slaughterhouse. 
abattre, /r., to eut down, eut 

off, fell; s' — , to fall, stoop, 

alight. 
abbé, m. y abbot. 
abeille,/., bee. 
abêtir, refl.^ to grow stupid. 
abîmer, /r., to overthrow, de- 

stroy. 



abnégation, /., sacrifice; self- 

denial. 
abolir, /r., to aboiish, annul; 

destroy. 
abolition, /*., abolition, 
abominable, adj., abominable. 
abondamment, adv.y abun- 

dantiy. 
abondance, /., abundance. 
abord, m., approach, attack; 

dès r — ^ from the very be- 

ginning; d' — , first, at first, 

ûrst of ail. 
abordage, m., boarding; aller 

à 1'—, to board (a ship). 
aborder, /r., to broach (a 

subject). 



177 



178 Origines de la France Contemporaine 



aboutir^ «n/r., to border upon, 

tend to, end. 
aboyeur, m., barker, pettifog- 

ger; — de chicane, pettifog- 

ger. 
abrégé, ffi., abstract, summaiy. 
abr^er, ir., to abbreviate, epit- 

omize, eut short, shorten. 
abri, m., shelter, cover; à 1' — | 

under cover, away from. 
abriter, tr,, to shelter, shield. 
abrutir, /r., to stupefy, brutal- 

ize. 
absence, /., absence, 
absent, -e, adj., absent, want- 

ing. 
absolu, -e, adj., absolute. 
absorbant^ -e, adj., absorbent, 

ôverpowering. 
absorber, /r., to absorb, waste. 



abstraction, /., abstraction, 

reflection. 
abstraire, tr., to separate; 

s' — de, to stand aloof 

from. 
abstrait, -e, adj., abs tract. 
absurdité,/., absurdity. 
abus, m., abuse, misuse. 
abuser (de), tr. and intr., to 

delude; abuse; misuse. 
académie,/., gymnasium, rid- 

ing academy, academy. 
académique, adj., académie. 
accablé, -e, adj., depressed; 

overwhelmed. 
accabler, tr., to crush, press 

down. 
accaparer, tr., to monopolise, 

swallow up, seize. 
accapareur, m., monopolist. 
accent, m., accent, 
acceptable, adj., acceptable, 
accepter, tr., to accept. 



accèi^ m., approach, fit {pf 

fever), attacL 
accident, m., accident, casu- 

alty. 
acclamer, tr., to applaud; ac- 

claim, bail. 
accompagnement, m., ac- 

companiment. 
accompagner, tr., to accom- 

pany. 
accomplir, tr., to accomplish, 

effect, perform. 
accord, m., agreement; d' — , 

in harmony; être d* — ^ to 

agrée. 
accorder, tr., to concède, allow; 

make agrée, bring into bar- 

monious action. 
accourir, intr., to run to, corne 

running up. 
accoutumé, -e, adj., accus- 

tomed, habituai, 
accoutumer, rejl., to accus- 

tom one's self. 
accrocher, ir., to hang {upon 

a hook). 
accroissement, m., increase, 

growth. 
accroître, ir. and intr., to in- 
crease, enlarge. 
acctunuLation, /., accumula- 
tion, 
accumulé, -e, adj., gathered, 

heaped up. 
accuse, m., person accused; 

prisoner. 
acnamement, m., tenacity, ob- 

stinacy, fury. 
acharner, refl., to be bent 

upon; be infuriated, fall furi- 

ously. 
acheter, tr., to buy. 
acheteur, m., buyer. 
achever, tr., to finish, termi- 



Origines de la France Contemporaine 179 

adorateur, m., admirer. 
adoucir, tr., to aoften, ease, 

lessen. 
adresse, /., address; speech; 

skill. 
adresser, tr., to dedicate, send, 

address. 
adversaire, m., opponent, ad- 

vcrsary. 
adverse, adj,, opposing; parti 

— y adversary. 
affable, adùj affable, cordial, 

approacnable. 
affaiblir, tr., to weaken, en- 

feeble. 
affaire, /., thing, affiJr, busi- 
ness; rompu aux — s, well 

acquainted with business; 

entrant aux — a^ on begîn- 

ning one's duties. 
affaisser, refi., to sink. 
affam^ -e, adj, and n,, hungiy, 

starvmg. 
affamer, tr., to starve. 
affectation,/., affectation, 
affecter, tr,, to prétend, 
affectueu-z, -se, adj,, affec- 

tîonate. 
afficher, ir,, to post up, pro- 

claim, pitrfess. 
affidé, m,, confedentte, tnisty 

agent, 
affidé, -e, adj,, trustworthy. • 
affilé, -e, adj,, sharp, sharp- 

ened; mal — , duU. 
affieurer, ir, and intr,, to level; 

crop out; be level. 
affiuence, /., affluence; âow- 

ing together; throng. 
affofoment, m,, hoodwinking, 

madness. 
affoler, ir., to madden. 
affranchir, tr., to set f ree. 
affreu-z, -se, adj,, frightful. 



Date; dispatch; s'—, to end, 
be completed. 

acier, m,, steeL 

acquérir, tr,, to acquire. 

acquis^ m,, acquirements; pour 
tout — ^ as hîs only knowl- 
edge. 

acquitter, ir,, to pay off, make 
even. 

acte, m,, ad, deed, proceeding. 

acteur, m,, actor. 

acti-f, -ve, adj., active. 

action,/., action, actîvity. 

activité, f,, activity. 

actuel, -le, adj,, actual, prés- 
ent. 

Adam, m., Adam. 

adapter, tr,, to adapt. 

adhérer, intr,, to adhère. 

adieu, adv, and n,, adieu, fare- 
well; good-by. 

adjudant, m,, adjutant. 

adjuger, tr,, to award. 

admettre, ir., to admit, re- 
ceive, accept. 

administrateur, m,, officiai. 

administrati-f, -ve, adj., ad- 
ministrative. 

administration, /., adminis- 
tration. 

administrer, tr., to adminis- 
ter, préside over. 

admirable, adj,, admirable, 
remarkable, wonderful. 

admirateur, m., admirer. 

admirati-f, -ve, adj., of ad- 
miration. 

admiration,/., admiration. 

admirer, tr., to admire. 

adolescence, /., adolescence, 
youth. 

adolescent, m,, lad. 

adopter, tr., to adopt. 

adorable, adj,, charming. 



i8o Origines de ]a France Contemporaine 



aflEronter, ir., to face. 
aMMer, ir., to dicss (oddly), 

deck out, rig out. 
•fin de, pf^P-', in order to; 

afin que, con],^ in order that. 
âgc^ m., âge. 
âgé, -e, «y., aged, old. 
agenooiUery rtfi., to kneel 

down. 
agent, m., agent. 
aggraver, /r., to aggiavate. 
aggresst-f, -tc, <m[;., aggres- 

sive. 
agile, ad],y quick, nimble. 
agioter, intr., to speculate. 
agir, intr., to act, do; s' — ^ to 

be in question; il s'agit de, 

the question is, it is a matter 

of. 
agitateur, m., agitator. 
agiter, i^., to put in motion, 

excite; agitate; discuss; wag. 
agonie,/., agony, pain. 
agrafer, tr., to hook, fasten, 

hook on. 
agrandir, /r., to enlarge; ag- 

grandize; s* — ^ to become 

larger, become greater; s' — 

toujours, to become greater 

and greater. 
agréable, adj., pleasant. 
agréablement, adv., pleas- 

antly. 
agréer, /r., to accept; sn/r., to 

piease. 
agrément m., pleasure, charm, 

adomment, reûnement. 
aguets, m, fl,, watch; être 

aux — 8| to lie in wait, be on 

the aiert. 
aheurter, reft., to be obstinate, 

persist in, coilidc. 
aide, f.y aid, heip, indirect tax; 
air en — ^ to aid. 



aider, tr., to aid. 
aigrin lr., to embitter. 
aiguiuon, m,, goad, ^ur. 
ailleurs^ adv.^ elsewhere; d* — ^ 

besides, moreover. 
aimable, adj., agreeable, love- 

ly, amiable. 
aimer, tr., to love, like, be fond 

of. 
aio^ -e, n. and adj., elder, 

firstbom. 
ainsi, adv., thus, therefore. 
air, m., air, look, appearance; 

en plein — ^ in the open; 

avon 1' — de, to look like, 

seem to. 
aisance, /., freedom, easi- 

ness. 
aise,/., gladness; comfort, ease; 

à 1' — ^ easily, comfortably. 
aise, adj.j glad, joyfui, pleased; 

être bien — de, to be very 

glad to. 
aisé, -e, m. and /., weli-to-do 

person; adj.^ easy; in corn- 

^ fortabie circumstances. 
aisément, adv., easily. 
Aix-la-Chapelle, /., Aix-la- 
Chapelle, Aachen. 
ajouter, /r., to add, join. 
ajuster, /r., to adjust, regulate, 

fit, trim, deck out. 
alarme,/., alarm. 
alarmer, tr., to alarm. 
alentour, adv., around, round 

about. 
alentours, m. pi., environs, 

neighborhood, environment. 
alerte, adj., alert. 
Alger, m., Algiers. 
aliénation,/., aliénation; con» 

fiscation. 
aliéné, -^ adj., lunatic, ma- 

niac. 



Origines de la France Contemporaine i8i 

amphigouri, m., rigmarole. 
ample, adj., vast, large, 
amplification, /., essay, trea- 

tise. 
amplifier, tr., to expatiate 

upon, amplil^. 
amusant, ^, adj., amusing, 

entertaining. 
amuser, tr., to amuse, trifle 

with. 
amuser, refl,, to amuse one's 

self, hâve a good time. 
an, m,, year. 
analogie, /., analogy. 
analogue, adj., analogous, sim- 

ilar. 
analyse,/., analysis. 
anarchie, /., anarchy, lack of 

govemment. 
anarclii<iue, adj., anarchical. 
ancien, -nc^ adj., ancient, old; 

former. 
ancrer, tr., to anchor; s* — , to 

intrench one's self. 
âne, m.f ass. 
ange, m., angel, spirit. 
anglais, -e, adj.^ English. 
Angleterre,/., England. 
angoisse, /., anguish, pang, 

great distress. 
an^leu-z^ -se, adj., angular. 
anunal, n. m., and adj.y animai, 

brute; brutish. 
annales, /. pi., annals. 
année,/., year. 
annoncer, /r., to announce, 

indicate, prophesy. 
annuel, -le, adj,f annual. 
anonyme, adj., anonymous. 
anti-français, m., anti-French- 

man, a hâter of French- 

men. 
anti-normal, -e, adj.y abnor- 

mal. 



aliment, m., aliment, food. 
alimentaire, adj.y alimentaiy; 

régime — ^ diet. 
aUécher, ir., to allure, entice. 
anéguer, ir,, to allège; pio- 

duce. 
Allemagne,/., Germany. 
allemand, -e, adj,, German. 
aller, inir., to go; s'en — ^ to go 

away. 
alliance, /., alliance, union, 

affinity. 
allonger, tr., to stretch out. 
allouer, /r., to allow, grant. 
allumer, /r., to light, kindie. 
aUusion,/., allusion. 
alors, adv.y then, at that time. 
altérer, /r., to change, alter. 
ambassadeur, m., ambassa- 

dor. 
ambiant, -e, adj.^ ambient, 

surrounding. 
ambitieu-x, -se, adj.y ambî- 

tious. 
ambition,/., ambition. 
ftme,/., soûl. 
aménagement, m., forestry or- 

ganization. 
amener, /r., to bring in; bring 

about. 
am-er, -ère, adj.y bitter; harsh. 
amertume,/., bitterness; grief, 
ameublement, m., furniture, 

fumishing. 
ami, tn.y -e, /., friend; — de 

cœur, dear friend. 
amitié,/., friendship. 
amollir, /r., to soften. 
amorce, /., bait; tinder, cap; 

sans brûler ime — ^ without 

ûring a shot. 
amour, m. y love, ardor. 
amour-propre, m., self-iove, 

vanity, dignity. 



i82 Origines de la France Contemporaine 

apporter^ ir.^ to bring; intro- 
duce; let " 



antiquité, /., antiquitv. 

antithèse,/., antithesis. 

•nziétéy/., anziety. 

tLOÛLm., August. 

apatûie,/., apathy; indolence, 
indifférence. 

apercevoir, /r., to percdve, 
discover, notice. 

aplomb, ffi., self-possession. 

Apollon, m., Apollo. 

apostro^e, /., apostrophe. 

apothéose,/., déification. 

apôtre, m., apostle. 

appariutre, in/r., to appear. 

apparat, m,, préparation; show, 
ceremony, parade; un dis- 
cours d' — f a studied speech. 

appareil, m., apparatus, Sys- 
tem, pièce of machineiy. 

apparence, /., appearance. 

apparent, -e, adj., apparent; 
remarkable, obvions, visible. 

apparition, /., apparition; ap- 
pearance. 

appartement, m,, apartment. 

appartenir, inir.^ to belong 
to. 

appât, m., bait. 

appauvrir, /r., to impoverish. 

appel, f»., appeal; call. 

appeler^ /r., to call, snmmon. 

appendice, m., appendiz; ap- 
pendage. 

appétit, m,, appetite. 

applaudir, to applaud; s' — f 
to glorv in. 

applaudissement, m., ap- 
plause; praise. 

ai^cation, /., application, 
industry. 

appliqué, -e, adj.f intent, sed- 
ulous, industrious, active. 

appliquer, /r., to employ, ap- 
ply. 



apprécier, tr,, to appredate, 

judge the worth of, estimate. 
apprendre, ir., to leam, hear of ; 

teach. 
apprenti, m,, apprentice. 
apprêt, m.f affectation; pr^- 

aration. 
apprêté, -e, adj.^ prepared; 

studied; affected. 
appris^ -e, adj,, leamed, 

taug^t. 
apprivoiser, ir,, to tame (an- 

tmals). 
approche, /, approach; corn- 

ing; aux — s de, at the ap- 
proach of ; toward. 
approcher, tr. and ifUr., to ap- 
proach, rival, 
approfondir, /r., to examine 

thorouehly. 
approprié, -e, adj\, suited. 
approprier, /r., to appropriate, 

adapt. 
approuver, ir,, to approve. 
appui, m., prop, support, 
âpre, adj.j rough, harsh, fierce. 
après, frep., after; about; nezt; 

d' après, according to. 
après, adv.f afterwards. 
à présent que, conj\, now 

that. 
après que, conj,, after. 
aptitude, f,, aptitude, apt- 

ness, ability. 
aquarelle,/., water-color paint- 

ing. 
araignée,/., spider. 
arbitraire adj., arbitrary; m., 

arbitranness. 
arbre, m., tree. 
archéologie, /., archaeology. 
archevêque, m,, archbishop. 



Origines de la France Contemporaine 183 

arrogant, -e, adj., haughty, 
assert! ve. 

arroger, refi,, to anogate to 
one's self, assume. 

arrondi, -e, adj., rounded; dou- 
ble, rounded out, extended. 

art, m,, art; —s de luxe, fan- 
ciful art. 

artésien, -ne, adj.y Artesian 
(of the province of Artois). 

article, m., article, section, 
part. 

arnculation, /., joint, articu- 
lation. 

articulé, -e, adj,, articulate. 

artificiel, -le, adj\y artificial. 

artiUerie, /., artillery. 

artisan, m., artisan. 

artiste, m, andf., artist. 

ascendant, m., ascendancy; 
influence, power; ancestor. 

ascendant, -e, adj,, ascend- 
ing, mounting. 

asile, m., asylum, refuge. 

aspec^ m., aspect, sight, look, 
appearance. 

asfttc, m., spike-lavender, as- 
pic, spikenard. 

aspirant, m., candidate. 

aspirer, intr., to aspire. 

assaillant, m., aggressor, as- 
sailant. 

assaillir, tr., to attack, as- 
sail. 

assaisonnement, m., season- 
ing. 

assassin, m,, assassin. 

assassinat, m., murder, assas- 
sination. 

assassiner, tr., to slay. 

assauL m., assault, storm. 

assemolée, /., assembly; — 
constituant^ constitutional 
convention. 



archichancelier, m,, arch- 
chancellor. 

arthitecte, m., architect. 

ardent, -^ adj., fiery, violent, 
ardent, burning. 

ardeur, /., fervency, spirit, in- 
tensity, fire. 

argent, m., money; silver. 

aristocrate, m. or/,, aristocntt 

aristocratie, /., aristocracy. 

arme,/., weapon. 

armé, -e, adj\, armed. 

armée, /., army; corps d' — ^ 
army corps. 

armer, /r., to arm. 

armoire, /., closet, cupboard, 
cabinet. 

armure,/., armor. 

aromate, m., aromatic. 

arracher, ir:, to snatch; pluck 
off, uproot, tear out, pull 
out. 

arranger, ir., to arrange, set 
in order, contrive. 

arrangeur, m., one who ar- 
ranges, combiner. 

arrêt, m., decree, stop. 

arrêté, m., resolution, order, 
decree, décision. 

arrêter, /r., to arrest, stop, de- 
cree, fasten; s* — ^ to stop. 

arrière, m., back; en — 1 back! 
— succès, second success. 

arriéré, -e, adj., in arrears; 
backward. 

arrière-pensée,/, mental rés- 
ervation, reflection; sans — , 
rashly. 

arrière-successeur, m., sec- 
ond successor. 

arrivage, m., arrivai. 

arrivée, /., arrivai. 

arriver, inir., to arrive, hap- 
pen, chance, attain. 



184 Origines de la France Contemporaine 



assembler, ir., to collcct, com- 
bine, meet. 

assentiment, m., assent. 

asseoir, tr., to seat; s' — ^ to sit 
down. 

assenrir, tr., to enslave. 

aase^ adu., enou|^, lather, 
exulte. 

asBulti, -e, adj., punctual, as- 
âduous. 

assidâment, adv., assiduous- 

•y- 

assiégé, m., one who is be- 

sieged, attacked. 
assiégeant, m., one who be- 

sièges; besieger. 
assiette,/., plate; usual state; 

humor; être hors de son — ^ 

no longer to be one*s eveiy- 

daj self. 
assignat, m., assignat {French 

paper money). 
assis, -e, p. p. y seated. 
assise,/., a course of masoniy; 

foundation; pi. (sometimes), 

sessions. 
assistant, m., assistant; one 

who is présent, 
assister, intr.y to be présent 

at, attend, witness. 
associé, m.j associate, fellow, 

partner. 
associer, /r., to associate; s' — ^ 

to enter into partnership, 

take into partnership. 
assombrir, refl., to become 

dark. 
assommer, /r., to beat to death, 

belabor, smite, kill. 
assommeur, m., slaughterer. 
assouvir, /r., to satiate. 
assurer, /r., to assert, affirm, 

Insiire, assure; s* — f to make 

sure of . 



astreindre, tr., to force, com- 

pcl, kvy. 
atelier, m., workshop; manu* 

factory; — de charit^ in- 
stitution for the help of the 

poor, workhouse, industrial 

home. 
atbée^ m., atheisL 
AHiènes, /., Athens. 
Athénien, m., Athenian. 
atome, m., atom. 
atom:, m. {used in pi. only), 

woman's attire, ûnery; dame 

d' — f lady of the bedcham- 

ber. 
Atre, m.j fireplace, hearth. 
atroce, adj., atrocious, cruel, 
attabler, ir., to set to table, 
attacher, tr., to fasten, attach, 

put on; bind. 
attaque,/, attack. 
attaquer, tr., to attack. 
atteindre, tr., to reach, hit, at 

tain. 
attendre, tr. and intr., to wait 

(for), expect. 
attendri, -e, adj., moved. 
attendrir, tr., to soften; s' — ^ to 

be moved. 
attendrissement, m., émotion, 

tendemess, emotional period. 
attentat, m., attempt at crime; 

crime, outrage. 
attent^ /., ezpectation, wait, 

waiting, hope; salon d' — , 

waiting room. 
attention, /., attention; faire 

— , to heed. 
atténuer, ir., to weaken; pal- 

liate, tone down. 
attirer, tr., to attract; lure. 
attitude,/., attitude, manner. 
attraction,/., affinity. 
attrait, m., allurement; charm. 



Origines de la France Contemporaine 185 



attraper, /r., to entrap; over- 

take. 
attribuer, /r., to attribute; s' — ^ 

to assume. 
attroupement, m., mob, as- 

sembly. 
attrouper, refl., to flock to- 

Sîther, form a mob. 
e, /., dawn. 
auberge/., inn, public house. 
aubergiste, m., innkeeper. 
aucun, -e, adj., any; {négation) 

none, no. 
audace, /., audacity, bold- 

ness. 
audadeu-x, -se, adj.y auda- 

cious. 
au delà de, prep.y beyond, 

farther. 
au-dessous, adv.; — de, prep., 

below, beneath. 
au-dessus, adv.; — de, prep., 

above. 
audience, /., audience, inter- 
view, 
auditeur, m. y hearer. 
auditoire, m., audience. 
augmenter, tr. and intr., to 

augment, increase. 
aujourd'hui, adv.j to-day, now. 
au milieu de, prep., among. 



to give alms. 
aumônier, m., almoner, chap- 

lain. 
auparavant, adv. y before. 
auprès de, prep. y before, near, 

in the présence of. 
aussi, adv.y too; aiso; as, 

equally; — ... que, as 

... as. 
aussi, conj,, therefore. 



aussitôt, adv.y immediately, 

directly; — que, as soon as. 
austérité,/., severity. 
autant, adv.y as much, as 

many, so many; d' — mieux 

or d* — plus, adv. phrasCy the 

more so, the rather; — que, 

conj. y as much as, as well as. 
autel, m. y altar. 
auteur, m., author. 
authentique, adj.y authentic. 
automate, m., automaton. 
automatisme, m., automatic 

character. 
autoriser, /r., to authorize; 

legalize; justify. 
autoritaire, adj., authorita- 

tive, arbitrary; dogmatic. 
autorité, /., authority; rule; 

d' — , in spite of everything. 
autour de, prep. y about; 

around. 
autre, adj.y other. 
autrefois, adv.y formerly. 
autrement, adv.y other wise; 

en être — , to be other wise. 
Autridie,/., Austria. 
autrui, f»., pron.y others; other 

people. 
avaler, /r., to swallow. 
avance,/., advance; d' — ^ be- 

forehand, in advance; — de 

fonds, loan. 
avancé, -e, adj.y past, ad- 

vanced; early. 
avant, adv. and prep.y before 

(referring to time and order) ; 

— que, conj. y before; en — , 
adv. phrase y ahead, forward; 

— dans la nuit, far into the 
night. 

avantage, m.y advantage. 
avant-corps, m., fore part. 
avant-cour, /, lower court. 



i86 Origmes de la France Contemponme 



avmnt-liier, aàv.y daj bcfore 

ycsterdaj. 
ftTirc^ m., miser. 
ftTec^ f^'ep.j whh; among. 
avenir, m., future; à V — ^ in 

future. 
aventnre^ /., adventuie; à 

P — ^ at a vcnture, at ran- 

aventurier, m^ adventurer. 
averti, -e, adj., informed, 

warued, notified. 
aven, m., appioyal; acknowl- 

edgment, admission; gens 

sans — ^1 vagrants. 
aveugle, adj.^ blind; deluded; 

à V — ^ blindly; en — ^ 

blindly. 
aveuglement, m., blindness. 
aven^er, tr., to blind. 
avide, adj., greedy. 
avidité, /., avidity, eager- 

ness. 
avilir, /r., to déprave, 
avilissement, m., dégradation, 

humiliation. 
avi% m., opinion, 
aviser, refi.^ to take a fancy 

to. 
avocat, m., lawyer. 
avoir, /r.,to hâve; hold; y — , 

be; — beau faire quelque 

chose, to do something in 

vain. 
avoir, m., substance, prop- 

erty. 
avortementy m., miscarriage. 
avorter, intr., to miscarry, be 

stunted. 
avorton, w., dwarf, runt. 
avoué, m.f attomey. 
avouer, /r., to avow, admit, 
avril, m.f April. 
axiome, m., axiom. 



badaud, «., nzer, inquisithre 

pason, quânuoc 
badiner, imir^ to trifle, qpon, 

jest. 
bague^/, ring, 
baguette, /., switch; passer 

par ks — 8| to nm the 

ÇftuntleL 
bajgncr, ir^ to bathe, dq>, 

duck. 
bêiUmmer, ir.^ to gag. 
bain, m., bath; bathtub. 
baïonnette,/., bayoneL 
baissa -e, adj., lowered; don- 
ner tète — e^ to phuge head- 

long. 
baisser, tr., to lower. 
bal, m., baU. 
balai, m., broom; donner un 

coup de — ^ to sweep up; 

coup de — ^ sweq[> of the 

broom. 
balancier, m., babuidng pôle; 

pendulum, die. 
balayer, tr., to sweep. 
balcon, m., balcony. 
baUe,/., bail; buUeL 
balourdyise,/., stupidity, stupid 

lemark. 
banal, -e, adj.^ commonplace, 

hackneyed, trivial. 
banc, m., bench, seat. 
bande, /., band, company, 

coterie. 
bandit, m., vagrant, ruffian, 
banlieue,/., outskirts, suburbs. 
bannir, /r., to banish. 
banqueroute,/., bankruptcy, 

fauure, panic 
banquette,/., bench. 
banquier, m., banker. 
barbare, adj. and n., savage. 
barbarement, adv,, barbar- 

ously. 



Origines de la France Contemporaine 187 



tMurbarie, /., barbarism, bar- 
barity. 

tMrbarisme, m,, barbarism. 

barbe, /., beard, whiskers; 
faire la — - à quelqu'un, 
to shave; get the better of 
some one. 

barbier, m., barber. 

baril {pr. hari), m., barrel. 

barqu^/., boat, craft. 

barre, /., bar, courts. 

barreau, m., bar. 

barrière, /., rail, bar, barrîer; 
tax-omce; hurdle; tollgate; 
commis aux — s, clerk of 
customs. 

bas, -se, adj., low; à yoîx 
basse, in an undertone. 

bas, adv.f down, low; en — ^ 
below; être à — ^ to be 
ruined; à — , down; au — , , 
de Tescalier, at the foot of 
the staircase. 

bas, m., stocking. 

bas-fond, m., shoal; lowest 
depths. 

basoche,/., basoche (company 
of lawyers)t the bar (coUect- 
ivély) ; league of law clerks. 

basse,/, (mus.), bass; — con- 
tinue, thorough bass. 

bassesse,/., bàseness, villainy; 
fault. 

bassin, m., pond, basin, réser- 
voir. 

bastille,/., Bastile; fortress. 

bas-venfre, m., lower part of 
the abdomen, belly. 

bataille, /., battle; en — ^ in 
battle array. 

bataillon, m., battalion. 

bateau, m., boat. 

batelier, m., boatman, water- 
man. 



bâtiment, m., building; ves- 

sel. 
bâtir, /T., to build. 
bâtisse,/., structure. 
bâton, m., stick, club. 
battre^ ^M to beat, pound; de- 

feat; se — ^ to fight. 
bavard, m., chatterer, babbler. 
bavardage, m., babbling, waste 

of words. 
béant, -^ adj.^ gaping. 
beau or beL -le, adj., beauti- 

ful, handsome, fine, fair; 

— monde^ fashionable so- 
ciety ; avou* — faire, to do 
in vain, waste one's time; de 
plus belle, still more. 

beaucoup, adv.y many, much. 
beauté,/., beauty. 
beaux-arts, m. pi., fine arts. 
b^ayer, tr.f to stammer, bab- 

belles-lettres,/. ^/., polite Ut- 

erature. 
bénédictin, m.y Bénédictine 

monk. 
bénéfice, m., profit, benefit. 
bénéficier, m., clergyman 

holding a church preferment; 

incumbent. 
bénéficier, intr.y to profit. 
bénitier, m., holy-water basin. 
béquille,/., crutch. 
berceau, m., cradle. 
berger, «t., shepherd. 
besogne,/, work; task. 
beso|;neu-x, -se, adj., needy. 
besoigneu-x, -se, ohsol. adj.^ 

needy. 
besoin, m., need, want; dis- 

tress; au — ^ in case of need; 

si — est, if necessary; avoir 

— (de), to need; être — , to 
be necessary. 



i88 Origines de la France Contemporaine 



bestial, -e, adj., bestial, brut- 

ish. 
bête, /., beast; blockhead; — 

de somme, beast of burden. 
biaiser, intr.y to use évasion; 

hedge, pursue a diagonal 

course. 
bibliothèque,/., Hbrary. 
bien, m., weal; goods, property, 

possession; — public, public 

weal. 
bien, adv.^ well; very much, 

properly, very. 
bien-être, m., comfort. 
bienfaisance,/., beneficence. 
bienfait, m., kindness; boon. 
bienfaiteur, m., benefactor. 
bienséance, /., décorum, pro- 

priety. 
bientôt, adv., soon. 
bienveillance^/, benevolence, 

good wiU, kindliness. 
bièvre, w., beaver. 
bijou, m., jewel; trînket. 
biUeu-z, -se, adj., bilious, 

bilious looking. 
biUet, m., note, letter. 
bise, /., north wind; wintry 

blasts. 
bistre, m. (paint), bister; soot 

color; portrait au — , wash 

drawing. 
bivac, m. bivouac, 
bizarre, adj., fantastic. 
blafard, -e, adj., pale, duU. 
blAme, m., blâme, reproach. 
blâmer, /r., to blâme, find 

fault with. 
blanC| -he, adj., white. 
blanchâtre, adj., whitish. 
blancheur,/, whiteness. 
blasphème, m., blasphemy; 

oath. 
blé, m., wheat; manger son — 



en herbe, to spend one's 

money before one bas it; 

count one's chickens befcxe 

they are hatched. 
blessant, -e, adj,, offensive, in- 

sulting, painful. 
blesser, tr., to wound, hurt. 
blessure,/, wound. 
bleu, -e, adj., blue. 
bloc, m., lump; block; mass. 
blouse,/, smockfrock. 
bœuf, m., ox, beef. 
boire, tr., to drink; payer â — , 

to buy drinks. 
bois, m., wood, forest, timber, 

woodeid park; — flotté, float 

wood; — de lit, bedstead. 
boiserie,/, wainscoting. 
boisseau, m., bushel; (three- 

mghths of an English buskd,) 
boisson,/, drink. 
bon, -ne, adj., good, sound, 

hard, real; de — ne heure, 

early; â — droit, rightly, 

justly. 
bond, m., bound, leap. 
bonhetu', m., happiness; good 

fortune; par — f luckily. 
bonhomie, /, good nature. 
bonnet, m., cap. 
bonté,/, goodness, kindness. 
bord, m., shore; â pleins bords, 

on the level witn its banks , 

brimful; â — , on board. 
borne,/, landmark, boundary, 

milestone, fence. 
borné, -e, adj., limited, narrow. 
bosse,/, hunch; bunch. 
bosst^ -e, adj., hunchbacked. 
botte,/, boot; bundle, tniss. 
bouche,/, mouth; lips; avoir 

à la — , to mention. 
boucher, tr., to stuff, choke up, 

stop, block. 



Origines de la France Contemporaine 189 



boucher, m. y butcher. 

boucherie,/., slaughter. 

boucle, /., buckle; ringlet; — 
d'oreille, earring; — de sou- 
lier, shoe-buckle. 

boucler, ir., to buckle. 

bouclier, m., shield. 

boue, /., dirt, mud; street ref- 
use. 

bouge, m., hole; wretched lodg- 
ing. 

bouiUement, m., boiling, ef- 
fervescence, agitation. 

bouiUon, m.j broth. 

bouilloimenient, m^ efferves- 
cence, agitation. 

boulanger, m., baker. 

bouledogue, m., bulldog. 

boulet, m., bullet, bail. 

boulevard, m. y boulevard.* 

bouleversement, m. y destruc- 
tion, overthrow, complète 
change. 

bouleverser, tr.y to agitate. 

bouquet, m., bouquet, clus- 
ter. 

bourdonnant, -e, adj.y buzz- 
ing, humming. 

bourdonner, itUr.y to buzz, 
hum. 

bourgeois, m., citizen, com- 
moner; tradesman, business 
man. 

bourgeoisie,/., middle class. 

bourreau, m. y hangman, exe- 
cutioner, tormentor. 

bourreler, /r., to tonnent. 

bourrer, /r., to ram, cram, stuff. 

bourse,/, puise, funds. 

boursier, m. y student (on 
scholarship). 

boursouflure, /., bloatedness; 
bag, bagginess; puff. 

bousculade,/., jostling. 



bousculer, /r., to jostle. 

bout, m., end; en venir à — ^ 
to finish it; accomplish it. 

boutade, /., whim, outburst; 
par — j by fits and starts. 

boutcâUe,/., bottle. 

boutique,/., shop; gens de — ^ 
clerks. 

boutiquier, m., shopkeeper, 
derk. 

bouvier, w., drover. 

braconnier, m., poacher. 

braise,/, embers. 

branche, /., branch; prong, 
tine. 

branle, m., motion; être en 
— , to be in motion. 

bras, m,y arm. 

brasseur, m., brewer. 

brave, m., courageous man; en 
— , courageously. 

braver, /r., to dare, defy, en- 
dure, face. 

bravo (pi. bravi), m., hired 
assassin. 

bravoure,/., bravery. 

brèche,/., gap, breach. 

bref, adv.y in short. 

bref, brève, adj., brief, short. 

brevet, w., brevet, patent; 
knight of the order of the 
Holy Ghost; certificate; — 
d'entrée, admission certifi- 
cate. 

bréviaire, w., breviary. 

bribe, /, odd ends; scraps; 
quatre — s, smattering. 

bride, /., bridie; laisser la — 
sur le cou, to give a free 
hand; serrer la — , to take 
firm measures. 

brigand, m., brigand. 

brigandage, m., robbery, ex- 
tortion. 



iQO Origines de la France Contemporaine 



brillant, -e, adj., bright, 

showy. 
fariUeTy intr.y to shine. 
briser, ir., to break, shatter. 
broc (pr. bro), m., jug. 
broche,/., spit, rod, pike. 
brochure,/., pamphlet. 
broderie,/, embroidery. 
brosser, tr., to brush. 
brouiUer, /r., to jumble, con- 
fuse. 
broussailles,/ pL, bushes. 
bruire, itUr.j to rustle, roar. 
bruit, m., noise; report, sound. 
brûlé, -e, adj.y bnmed, hot. 
brûler, /r. and intr.y to bum, 

fire. 
brusque, adj., blunt; sudden, 

unexpected. 
brusquement, adv., suddenly, 

rudely. 
brut, -e, adj., rough, coarse, 

crude. 
brutal, -e, adj., brutal, brut- 

ish. 
brutalement, adv.^ brutally. 
brutalité, /., brutality, stu- 

pidity. 
brute, /., brute. 
BruzeUes, /., Brussels. 
bruyamment, adv,, noisily, 

conspicuously. 
bruyant, -e, adj., noisy. 
bûche,/, log. 
budget, m.y budget, prospectus 

of expenses. 
bureau, m., office, desk, board. 
bureaucratie,/, bureaucracy. 
buste, m.f bust. 
but (pr. bu), m., goal, 
butin, w., booty. 
buvette,/, refreshment room. 
byzantin, -e, adj., Byzantine; 

loquacious. 



ç'a«celaa. 

cabale,/, cabal. 

cabare^ m,, tavern. 

cabaretier, m., tavern keeper. 

cabinet, w., study, private 
apartment; — de lecture, 
reading room; — d'affaires, 
office; — de physiaue. phys- 
ical laboratory ; — littéraire, 
reading room. 

cabriolet, m., cab. 

cacher, /r., to hide; on se 
cachait de sotifÉrû* par 
bonne éducation, good man- 
ners made people conceal 
their sufFerings. 

cacheter, /r., to seal. 

cadastrer, /r., to survey and 
appraise. 

cadAvre, m., corpse. 

cadeau, m., présent, gift. 

cadre, m., frame; limit; hors 
— f unique. 

café, m., cofifee; coffeehouse; 
saloon; politique de — , 
drink-begotten political théo- 
ries; — au lait, coflFee with 
milk. 

cahier, m., copy book, mémo- 
rial; brief. 

Gain, m., Gain. 

calcul, m.y calculation; par J 

— d'intérêt privé, out of ' 
selfish considérations. 

calculateur, m., calcula tor, 

watchful observer. 
calculer, /r., to calculate. 
calibre, m., caliber. 
calme, adj.y still, calm, tran- 

quil. 
camarade, m., comrade. 
camaraderie,/, comradeship. ^ 
camisole, ^., dressing jacket; 

— de nuit, nightgown. 



Origines de la France Contemporaine 191 



campagnard, m., countryman. 
campagnei /., country; cam- 

paign. 
canaille,/., rabble, riffraff. 
canal, m., canal, channel. 
candeur, /,, candor, upright- 



candidat, m., candidate. 
canne, /., walking stick, cane; 

— à epèe, sword cane. 
cannibale, m., cannibah 
canon, m., gun, cannon. 
canoniser, /r., te canonîze, 

sanctify. 
canonnier, m., gunner, artil- 

leryman. 
cantate,/., cantata. 
cantique, m., canticle, song, 

hymn. 
canton, m., canton, 
cantonner, refl., to fortify one's 

self; justify one's self. 
cantonnier, m., road labojer. 
capable, adj.y capable, able. 
capacité,/, capadty. 
capitaine, m., captain. 
capital, m., capital, stock. 
capitale,/, chief city, capi- 
tal. 
capitaliste, m., capitalist. 
capitulation, /., capitulation. 
capter, /r., to court, coax,- 

wheedle, win (over). 
car, conj., for, because. 
carabinier, m., rifleman. 
caractère, m., character, char- 

acteristic. 
caractérisé, -e, adj., marked, 

acute. 
caractériser, /r., to charac- 

terize. describe. 
cardinal, m., cardinal. 
caresse, /, caress, endear- 

ment. 



caresser, /r., to caress. 

carmagnole, /, carmagnole 
(a revolutionary song and 
dance). 

carnage^ m., slaughter. 

camassi-er, -ère, adj., car- 
nivorous. 

carpe,/., carp. 

carré, -e, adj.^ square. 

carreau, m., cushion. 

carrefour, m., cross roads; 
Street corner; les — s d'une 
▼ille, public places of a town. 

carrière,/, career; donner — , 
to give free course; se don- 
ner — ^ to indulge one*s 
fancy. 

carro^e, m., coach. 

Carrousel (place du), large 
square between the Louvre 
and the Tuileries in Paris. 

carte,/, ticket, bill. 

cas, w., case, event; dans le — 
où, in case that; en tout — , 
anyway. 

cascade,/, waterfall, cascade. 

caser, /r., to find a place for, 
file away. 

caserne, /., barracks. 

casquette,/., cap. 

casser, tr.^ to breedc; nullify. 

casserole,/, saucepan. 

catapulta/., catapult. 

catégorie,/., category, class. 

Caucase, m., Caucasus. 

cauchemar, m., nightmare. 

cause, /., cause. 

causer, tn/r., to cause; chat. 

causeu-r, -se, adj,^ talkative; 
n. m., talker.' 

cavalier, w., cavalier, escort, 
rider. 

cave,/, cellar. 

caverne,/, den. 



ce /ï^-cda^r r. ---.iiù: le 

CCCly ^/ r 

ceDiile;»/. cr^ 

cciai, « . ccfle,/~ccn, 

r..s:. fier: tbcj. tbtn; thit. 




tetit, adj,, tzsdTtfi; poor —, 

perceau 
cenlainc^/, boaiircri. 
Ctfatnily -e, #d[;.. centrai. 
ceatndlMtioa, /., centraliza- 

tion, 
CClltraliiery i>'., to cer.railze. 

eeatrtf «»,, cerner, kozc. au — 

m tJ»e center. 
cependant, oJi-., mcanwhile, 

m the meantîme, howcver. 
ce qui, ce qtse, that which, 

what, 
CM'Cle, m,, didey ring, 
CM'Ciieily m,, ooffiiu 
eértaonie^ /., ceremony; 

mattre de —4, master of 

cérémonies. 
C^ r^. #a/>), m,, stag. 
ceftiin« '-e, (u//., certain. 
certftiiieme&t| (u/v., cerUinly. 
eertet^ adv.t indeed, certainly. 
certitude^/., certainty. 
cerveau, m.^ brain. 
cervelle,/., brain. 
cette,/, reasing; tans —, in- 

ceisantly. 



de — t pcirate scr%-- 
aai: ceadiîflHHBe de la 
— ^ gc^i^erian ïn vaîtiiig: 
le — ^, chambcr- 




ùdd: sv le — , 
at oace; — dTactîoii, âcki 
of action. 

, fli^ Champagne. 
,7.,luck, HkelOiood. 
_ , JB., change. 

changer, tr^ to change. 

chanoinr, m^ canon. 

chanson,/., song. 

chanter, tr., to sing. 

chapeau, m., hat; — de paille» 
stiaw hat. 

chapelle, /., cfaapd; maître 
de — f precenlor. 

chaqae, adj., each, eveiy. 

charhon, m., coal, embers, 
cbarcokl; — allumé, lighted 
coal. 

chardon, m., thîstle. 

charge,/., load; charge; com- 
mission; duty, task; femme 

. de — f honsekeeper. 

charger, tr., to charge, ac- 
centuate, load, fill; refl.y to 
undertake, take upon one's 
self, become laden. 



Origines de la France Contemporaine 193 



charité,/., charity; faire la —, 

to give alms. 
charuttanismey m., quackery, 

imposture. 
charmant, -e, adj.^ charming, 

delightful. 
charme, m., charm. 
charnier, m., charnel house. 
charpentier, m.y carpenter. 
charretier, m., carter, 
charrette/., cart. 
charron, m., wheelwright. 
charrue,/., plow. 
chasse,/., chase; partie de —, 

hunting party. 
chasser, tr, and intr., to drive, 

expel, hunt, chase. 
chassem", m., hunter. 
chaste, adj.^ chaste. 
chat, -te, m. andf.y cat. 
châtaignier, m., chestnut tree. 
chAteau, m., castle, palace. 
châtelain, m., castellan; lord 

of the xnanor. 
chat-tigre, m., tiger cat. 
chaud, m., beat, warmth. 
chaud, -e, ad]., warm; tierce, 

violent; bot. 
chauffer, /r., to beat, warm. 
chaume, m., stubble; tbatcb. 
chaumière,/, cottage, but. 
chausser, /r., to put on {shots), 
chauz;/, lime. 
chef, f»., cbief, ringleader; — 

de cuisine, bead cook; — 

d'État^ statesman. 
chemin, m.^ road; faire son 

— ^ to get along; make one's 

way. 
cheminée, /., cbimney, fire- 

place. 
chemise,/, sbirt. 
chenapan, m., vagabond. 
chêne, f»., oak. 



cher, chère, ad],y dear, expen- 
sive. 

chercher, /r., to seek; try. 

chéti-f, -ve, ad]. y pitiful; 
wretcbed. 

cheval, m., borse; — de meule, 
borse in a treadmill; tou- 
jours à — sur les princi- 
pes, always mounted on a 
hobby, alwa3rs tbeorizing. 

chevaucher, inir., to ride 
borseback; to bestride. 

cheveu, m., bair. 

chez, prep.y to; among; at tbe 
bouse of ; witb, of, into, in 
tbe case of. 

chicane, /., cavil, quibble; 
aboyeurs de — ^ gens de — , 
pettifoggers. 

chien, m., dog. 

chiffon, m.y rag. 

chifbre, m., figure, digit. 

chimère,/., cbimera, bobby, 
fancy, dream. 

chirurgien, m., surgeon. 

chœur, m., chorus. 

choisi, -e, p. p. and adj., 
cbosen, sélect. 

choisir, /t., to cboose, select. 

choix, m.y cboice, option. 

chômer, intr., to abstain from 
work, be out of work, idle; 
to be sbut down. 

chopper, intr., to falter, stum- 
ble. 

chose,/, tbing, mattc^r; autre 
— , anytbing else; — publi- 

?[ue, public affairs; repub- 
ic. 
chrétien, -ne, adj.y Christian. 
ciel, m., beaven; sky. 
cierge, m., wax taper. 
ciguë \pr. si-gu),f., bitter bem- 
lock {poison). 



194 Origines de la France Contemporaine 



cimei/., top, summit, goal. 

cinqy num. adj., five. 

Cinq-Cents; Conseil des —, 
political assembly which, 
with les Anciens, consti- 
tuted the législative body 
of the republican govern- 
ment. 

cinqtiante, num. adj.j ûfty. 

cinquante-six, num. adj., 
fifty-six. 

cinquième, m., ûfth part; fifth. 

circonspect, -e, adj., circum- 
spect, wary, cautious. 

circonstance,/., circumstance; 
— s, environment. 

circuit, m., circuit. 

cité,/, City. 

citer, /r., to cite. 

citoyen, w., -ne,/., citizen. 

civière,/., litter, stretcher. 

civil, -e, adj.^ civil. 

civilisation, /., civilization. 

civisme, m., patrîotism. 

clair, -e, adj.^ clear. 

clairement^ adv.^ clearly. 

clairvoyance, /., acuteness; 
clairvoyance; inspiration, in- 
tuition; exceptionally acute 
vision. 

clameur,/., clamer. 

clan, m.t clan. 

clarté,/., splendor; light, glow. 

classe,/., class. 

classique, adj., classic. 

clause, /., clause. 

clerc (pr. klair), m., clerk. 

cletg^ w., clergy. 

clientèle, /., clients; retainers, 
foUowing. 

cl^oter, intr., to blink. 

climat^ m.y clîmate. 

cloche,/., bell. 

clopiner, intr., to limp. 



clore, /r., to fence in, shut in. 
clos, -e, adj.f shut, closed; 

portes closes, secretly. 
clôture,/, closing. 
club, w., club. 
clubiste, m., club member, 

clubman. 
cochon, m., hog. 
code, m., code; law. 
cœur, m.y heart, courage; ami 

de — , bosom friend. 
cohérent, -e, adj., cohérent, 

consistent. 
cohésion,/., cohésion. 
coi, -te, adj., quiet. 
coine,/., headdress. 
coiffé, -c (de), adj., wearing 

(on the head). 
coiffer, tr., to dress the hair, 

put on the head. 
coiffure, /, féminine head- 
dress, coif, hood, hairdress. 
coin, m., corner. 
coLm., neck. 
colère,/, anger. 
colérique, adj., coleric, pas- 

sionate. 
collaborateur, m., assistant, 

coworker, colleague. 
collecti-f, -ve, adj., collective, 

joint. 
coUège, m., boarding school, 

collège, 
collègue, m., colleague. 
collier, m., collar. 
coloneL m., colonel. 
colonial, -e, adj., colonial, 
colorier, ir., to color. 
colossal, -e, adj,, colossal, in- 

ordinate. 
colosse, m., colossus, gîant. 
colporter, ir., to spread; re- 

tail; peddle. 
combat, m., combat. 



Origines de la France Contemporaine 195 



combattant, m., combatant, 
fighter. 

combattre, /r., to ûght. 

combien, adv.^ how much? 
how many? how? 

combinaison,/., combination, 
permutation, scheme, plan. 

combiner, /r., to combine, 
unité. 

comble, m.^ zénith, top, peak; 
pour — ^ in addition, as a last 
straw; à lem* — , at their 
work. 

combler, tr.^ to heap, crown, 
crowd. 

combustible, adj., combusti- 
ble. 

comédie,/., comedy. 

comédien, m., co médian, ac- 
tor. 

comestible, m., provisions. 

comices,/ pi. {antiq.), comitia, 
élections. 

comité, m. y committee. 

commandant, m., major, com- 
mander. 

commande,/., command. 

commandement, m., com- 
mand; order; law. 

commander, /r., to order, gov- 
ern, be in control of. 

comme, adv.f as, like, as it 
were. 

commencement, m., begin- 
ning. 

commencer, /r., to begîn. 

comment, adv., how? 

commenter, /r., to comment 
upon. 

conmierçant, m., business 
man. 

commerçant, -e, adj., com- 
mercial; busy. 

commerce, m., trade. 



conmiercer, intr., to trade, 
engage in commerce. 

conmierdal, -e, adj., com- 
mercial. 

commettre, /r., to commit. 

commis, m., clerk; book- 
keeper. 

commissaire, m., commis- 
sioner. 

commode, adj.f commodious, 
convenient. 

commun, -e, adj.^ common; 
w., common people, aver- 
age; en — , together with 
the rest. 

communauté, /, community, 
public. 

compagnie, /, company, So- 
ciety; être de bonne —, to 
be well bred. 

compagnon, m., fellow, com- 
panion, journeyman. 

comparable, adj.^ comparable, 
to be compared with. 

comparaître, in/r., to appear. 

comparse, w., supernumera- 

compartiment, m., division. 

compassé, adj., formai, stifl, 
stflted. 

compatriote, m. or /., com- 
patriot. 

compenser, /r., to compensate; 
balance. 

compétence, /., competency. 

compétent, -e, adj.y com- 
pétent, able. 

complaisamment, adv., com- 
placently, obligingly. 

compl-et, -ète, adj.^ complète. 

complication,/, intrîcacy. 

complice, m. orf., accomplice. 

compliqué, -e, adj.^ intricate. 

complot, m.j plot. 



196 Origines de la France Contemporaine 



comploter, tr., to scheme. 

comporter, /r., to permît; re- 
quire; include, involve; carry 
with it. 

composer, /r., to form; com- 
pose; se — , to be reserved, 
composed. 

composition, /., composition, 
make-up. 

compréhension, /., compré- 
hension. 

comprendre, tr., to compre- 
hend; comprise; understand; 
inciude. 

comprimé, -e, adj.j com- 
pressed; repressed. 

compromettant, adj., dan- 
gerous; compromising. 

compromettre, tr.y to com- 
promise, endanger. 

comptable, m., accountant. 

compte, m.f reckoning; esteem; 
acçount; être en — avec 
l'Etat, to hâve a bill with 
the State, be involved with 

, the State; — rendu, report; 
se faire rendre — ^ to profit 
by, avail one's self of. 

compter, ir.y to reckon, count, 
dépend. 

comte, m., count. 

conception,/., idea. 

concert^ w., concert; de — 
avec, in concert with. 

concerter, /r., to contrive, ef- 
fect. 

concevoir, /r., to conceive. 

Conciergerie, /., prison in 
Paris for the confinement 
of polîtical prisoners con- 
demned to death. 

concile, m., council. 

conciliabule, m., conventicie, 
cabal, secret conférence. 



conciliant, -e, adj., conciliat- 

ing, conciliatory. 
concitoyen, m., fellow-citizen. 
conclave, m., conclave, 
concordant, -e, ckIj., harmo- 

nious. 
concordat, m., concordat, 
concorde,/., concord. 
concourir, intr., to conspire, 

compete; combine, coopéra te; 

concur. 
concours, m., coopération, 

contest, conpetition. 
concurrent, m., comp>etitor. 
condamné, m., convict. 
condescendance, /., conde- 

scension, complaisance. 
condition, /., condition, call- 

ing, requirement; rank; cir- 

cumstances; à ces — s, im- 

der thèse conditions. 
condottiere (liai.), m., leader. 
conducteur, m., leader, guide; 

— de train, driver, log-raft 

runner. 
conduire, tr., to conduct, 

carry on, drive, bring; se — , 

to behave, be one*s own 

master. 
conduite,/., conduct, demean- 

or, guidance. 
confédération,/., league. 
conférer, tr., to bestow, grant, 

confer. 
confesser, tr., to confess, hear 

confession of ; refl., to make 

confession. 
confiance,/, confidence. 
confiant, -e, adj., sanguine, 

confiding. 
confier, tr., to confide, trust. 
confiner, intr., to border upon. 
confirmer, tr., to confirm. 
confiscation,/, forfeiture. 



Origines de la France Contemporaine 197 



conflit, m,, strife, conâict. 

confonnep adj., confonnable, 
in comtormity with, sulted, 
adapted. 

confonnémenty adv., conform- 
ably, accordingly ; — à, in ac- 
cordance with, suitabiy. 

confrère^ m., feilow-member, 
colleague. 

confusément, adv.j vagueiy, 
confusedly. 

conjointement, adv., con- 
jointly, altogether. 

conjugal, -e, adj., conjugal. 

connaissance, /., knowledge; 
acquaintance. 

connaître, tr., to know. 

connivence, /., connivance. 

connu, -e, adj.y known, well 
known. 

conquérant, -e, adj., conquer- 
ing; n. m,, conqueror. 

conquérir, tr., to conquer. 

conquête,/., conquest. 

consacrer, tr.^ to consecrate. 

conscience, /., conscience, 
consciousness. 

conseil, m., council; ad vice. 

conseiller, m., ad viser. 

conseilleur^ m,, adviser (who 
gives advice unasked). 

consentir, ir. and intr.^ to con- 
sent, approve; vote. 

conséquence, /., conséquence. 

conséquent, m.\ par — y con- 
sequently. 

conserver, /r., to préserve. 

considérer, /r., to consider, re- 
gard, esteem; examine. 

consigne,/., order {mil.). 

consigner, tr., to keep in, de- 
tain. 

consister, intr., to consîst. 

consoler, /r., to console. 



consommation, /., consum- 
mation; consumption. 

conspirateur, m., conspira- 
tor. 

constamment, adv., constant 

constance, /., constancy, fix- 

ity. 
constant, -e, adj., unchanging. 
constituant, -e, adj., consti- 

tutional. 
Constituante, /., Constitu- 

tional convention, 
constituer, tr., to form or 

change a constitution, es- 

tablish a constitution. 
constitution, /., constitution, 

original make-up. 
constructeur, m., builder. 
construction, /. , construction . 
construire, tr., to construct. 
consul, m., consul. 
consulaire, adj., consular. 
consulter, tr., to consult, con- 

sider. 
consumer, tr., to use up, 

spend. 
contagieu-x, -se, adj., infec- 
tions. 
contagion,/., contagion. 
conte, m,, stoiy. 
contemplation, /. , conte mpla- 

tion; stargazing. 
contempler, tr., to contem- 

plate. 
contemporain, -e, n. and adj., 

contemporary, modem. 
contenance, /, air, deport- 

ment. 
contenir, tr., to restrain, con- 

tain, hold. 
content, -e, adj., glad. 
contenter, tr., to satisfy; se — 

(de), to be satisfied {with). 



198 Origines de la France Contemporaine 



contenu, m., the contents. 

contenu, -e, adj.y self-con- 
trolled, reserved. 

conter, /r., to relate. 

contestation, /., litigation, 
suit; les — s qu'ils ont com- 
me parties, the suits in 
which they are interested. 

contester, tr., to contest, dis- 
pute. 

continu, -e, adj.y continuai, 
enduring, lasting; consist- 
ent. 

continuer, intr.y to continue. 

contour, m., outline. 

contracter, /r., to con tract. 

contraction,/., contraction. 

contradictoire, adj.y contra- 
dictory. 

contraindre, /r., to constrain, 
overcome, control, compel. 

contraint, -e, adj.y sti£f, un- 
natural. 

contrainte,/., constraint, com- 
pulsion. 

contraire, adj. and n. m., con- 
trary, opposed, adverse; au 
— , on the contrary. 

contrariété, /., annoyance, 
vexation. 

contraste, m., contrast. 

contrat, m., contract. 

contre, prep.y against. 

contrebandier, m., smuggler. 

contre-coup, w., ccunter- 
biow, effect; par — ^ as an 
indirect conséquence. 

contre-révolutionnaire , adj. , 
antirevolutionary. 

oontre-vérité, /., irony; ab- 
surdity. 

contrôle, w., control; vérifica- 
tion, check. 

contrôler, tr., to control, 



check; meddle with; super* 
vise. 

contrôleu-r, -se, m. and /., 
controUer, registrar, super- 
visor; — général, controUer 
in chief. 

controuver, /r., to forge, con- 
trive falsely. 

convaincu, -e, adj., convinced, 
convicted. 

convenance, /, ûtness, con- 
gruity, formality, propriety; 
convention, compatibÛity. 

convenir, intr., to agrée; suit, 
fit; admit, seem fitting. 

convention, /., convention, 
form, formality. 

conventionnel, m., member 
of the National Convention. 

convenu, -e, adj., agreed 
upon, generally accepted. 

conversation, /., conversa- 
tion. 

convertir, /r., to convert, 
transform. 

convive, m. arf., guest. 

convoi, m., convoy, train, pro- 
cession, shipload. 

convoquer, /r., to convoke. 

convulsé, -e, adj., convulsed. 

convulsi-f, -ve, adj., convul- 
sive, fitful. 

convulsivement, adv., con- 
vulsively. 

coordination, /., coordina- 
tion. 

copie,/., copy, imitation. 

copieu-x, -se, adj., copious, 
bounteous. 

coq, m., cock; — de bruyère, 
m. y grouse. 

coquin, m,, knave. 

Coran, m., Koran. 

corbeille,/., wide basket. 



Origines de la France Contemporaine 199 



corde,/., cord, rope. 
CordeUers, Club des — , 

Danton's Club. 
cordial, -e, adj,f cordial. 
cordon, m., nbbon; — bleu, 

sash indicating membership 

in the order of the Holy 

Ghost. 
cornac, m., éléphant driver, 

mahout. 
corporel, -le, adj., corporal, 

pnysical. 
corps, m., body; garde du —, 

bodyguard. 
Corps législatif, the légis- 
lative branch of the repub- 

lican government, consist- 

ing of the Conseil des 

Anciens and the Conseil 

des Cinq- Cents. 
correct, -c, adj\, correct, irre- 

proachable. 
correction, /., correction; en 

— ^ for punishment. 
correspondance, /., corre- 

spondence. 
corrompre, /r., to comipt, per- 

vert, debase. 
corsaire, m., privateer. 
Corse,/., Corsica. 
Corse, m.y Corsican. 
cortège, m., procession. 
corvée, /., irksome toil; un- 

remunerated labor due the 

lord of the manor from the 

vassal. 
costume, m., costume; man- 

ners. 
costumer, tr.^ to costume. 
cote, /., quota, figure, assess- 

ment, tax. 
côte, /., rib; coast; — à — ^ 

side by side. 
côté, m.f side, respect; — droit, 



administration party; à — 
de, by, near, beside. 

coteau, m,, declivity, slope, 
hillside. 

coterie,/., coterie, club. 

cou, m.f neck; — de taureau, 
buU neck; couper le — , to 
eut off the head. 

couche, /., bed, layer, stratum. 

coucher, tr. and intr,, to lay 
(lie) down; sleep; se — , to go 
tobed. 

coude, m.f elbow. 

coudre, /r., to sew. 

coulant, -e, <uf/., flowing. 

couler, intr.f to flow; run. 

couleur, /., color. 

coup, m.f blow, knock, deed; 
shot; un plus grand -— , a 
greater haul; — de balai, 
sweeping; — de pied, kick; 
— de fusil, shot; faire de 
beaux — s, make a good 
haul; du même — ^ at the 
same time; — de pistolet, 
pistol shot; — de canne, 
blow with a stick; après — ^ 
too late; — de force, vio- 
lence; tout d'un — ^ sud- 
denly; — de main, act of 
daring, violence; — de vin, 
draft of wine. 

coupable, m., criminal, cul- 
prit. 

coupable, <uf/., guilty. 

coupé, -e, adj., eut, short. 

couper, ^r., to eut oflF, lop off, 
eut. 

coupe-tête, m. y executioner. 

cour, /., court; faire — à, to 
pay court to. 

courage, m., courage. 

couramment, <ufv., fluently, 
glibly. 



iço Origines de la France Contemporaine 



brillant, -e, adj., bright, 

showy. 
briller, intr., to shine. 
briser, /r., to break, shatter. 
broc (pr, bro)y w., jug. 
broche,/., spit, rod, pike. 
brochure,/., pamphlet. 
broderie,/, embroidery. 
brosser, /r., to bnish. 
brouiller, /r., to jumble, con- 
fuse. 
broussailles,/ pi., bushes. 
bruire, inlr.y to rustle, roar. 
bruit, m., noise; report, sound. 
brûlé, -e, adj., burned, hot. 
brûler, /r. and intr,, to burn, 

fire. 
brusque, adj., blunt; sudden, 

unexpected. 
brusquement, adv,, suddenly, 

rudely. 
brut, -e, cLdj.f rough, coarse, 

crude. 
brutal, -e, adj., brutal, brut- 

îsh. 
brutalement, adv., brutally. 
brutalité, /., brutality, stu- 

pidity. 
brute, /., brute. 
Bruxelles,/., Brussels. 
bruyamment, adv,, noisily, 

conspicuouây. 
bruyant, -e, adj., noisy. 
bûche,/, log. 
budget, m., budget, prospectus 

of expenses. 
bureau, m., office, desk, board. 
bureaucratie,/, bureaucracy. 
buste, m., bust. 
but (pr. hu), m.y goal, 
butin, m., booty. 
buvette,/, refreshment room. 
b]rzantin, -e, adj., Byzantine; 

loquadous. 



c'a» cela a. 

cabale,/, cabal. 

cabaret, m,, tavern. 

cabaretier, m., tavern keeper. 

cabinet, m., study, private 
apartment; — de lecture, 
reading room; — d'affaires, 
office; — de physiqu^ phys- 
ical laboratory; — littéraire, 
reading room. 

cabriolel^ m., cab. 

cacher, /r., to hide; on se 
cachait de soufErir par 
bonne éducation, good man- 
ners made people conceal 
their sufferings. 

cacheter, ir., to seal. 

cadastrer, /r., to survey and 
appraise. 

cadavre, m., corpse. 

cadeau, m., présent, gift. 

cadre, m., frame; limit; hors 
— f unique. 

café, m., cofifee; coffeehouse; 
saloon; politique de — ^ 
drink-begotten political théo- 
ries; — au lait, coffee with 
milk. 

cahier, m., copy book, mémo- 
rial; brief. 

Gain, m., Gain. 

calcul, m.y calculation; par « 

— d'intérêt privé, out of 
selfish considérations. 

calculateur, m., calculator, 

watchful observer. 
calculer, ir., to calculate. 
calibre, m., caliber. 
cahne, adj.y still, calm, tran- 

quil. 
camarade, m., comrade. 
camaraderie,/, comradeship. ^ 
camisole, ^., dressing jacket; 

— de nuit, nightgown. 



Origines de la France Contemporaine 191 



campagnard, m,^ countryman. 
campagne, /., country; cam- 

paign. 
canaille,/., rabble, riffraff. 
canal, m., canal, channel. 
candeur, /., candor, upright- 



candidat, m., candidate. 
canne, /., walking stick, cane; 

— à épèe, sword cane. 
cannibale, m., cannibah 
canon, m., gun, cannon. 
canoniser, tr,^ to canonize, 

sanctify. 
canonnien m., gunner, artil- 

leryman. 
cantate,/., cantata. 
cantique, m., canticle, song, 

hymn. 
canton, m., canton. 
cantonner, refl., to fortify one*s 

self; justify one's self. 
cantonnier, m., road labojer. 
capable, adj., capable, able. 
capacité,/., capacity. 
capitaine, m., captain. 
capital, m., capital, stock. 
capitale,/, chief city, capi- 
tal, 
capitaliste, m., capitalist. 
capitulation, /., capitulation. 
capter, /r., to court, coax,- 

wheedle, win (owr). 
car, coni.y for, because. 
carabinier, m., rifleman. 
caractère, m., character, char- 

acteristic. 
caractérisé, -e, adj., marked, 

acute. 
caractériser, /r., to charac- 

terîze. describe. 
cardinal, m., cardinal. 
caresse, /., caress, endear- 

ment. 



caresser, /r., to caress. 

carmagnole, /, carmagnole 
(a revoltUionary song and 
dance), 

carnage^ m., slaughter. 

camassi-er, -ère, adj.^ car- 
nivorous. 

carpe,/., carp. 

carré, -€^ adj,, square. 

carreau, m., cushion. 

carrefour, m., cross roads; 
Street corner; les — s d'une 
ville, public places of a town. 

carrière,/., career; donner — , 
to give free course; se don- 
ner — , to indulge one's 
fancy. 

carrosse, m., coach. 

Carrousel (place du), large 
square between the Louvre 
and the Tuileries in Paris. 

carte,/, ticket, bill. 

cas, f»., case, event; dans le — 
où, in case that; en tout — , 
an3rway. 

cascade,/., waterfall, cascade. 

caser, ^., to find a place for, 
file away. 

caserne, /., barracks. 

casquette,/., cap. 

casser, ^., to break; nullîfy. 

casserole,/., saucepan. 

catapulte,/, catapult. 

catégorie,/., category, class. 

Caucase, m., Caucasus. 

cauchemar, m., nightmare. 

cause, /., cause. 

causer, intr,, to cause; chat. 

causeu-r, -se, adj,j talkative; 
n. m., talker. 

cavalier, m., cavalier, escort, 
rider. 

cave,/, cellar. 

caverne,/., den. 



192 Origines de la France Contemporaine 



ce, dem. pron., he, she, it. 

ce, -t, -tte, — s, dem. adj.y this, 

that, thèse. 
ce (for cela), it, that; he, she. 
ceci, pron.y this. 
ceinture,/., belt, girdle. 
cela, pron,, that, this; par — 

seul, by the very fact. 
célèbre, adj.^ famous. 
célébrité,/., famé. 
cellule,/, cell. 
celtii, m.y celle,/., ceux, celles, 

/>/., dem, pron., he, she; 

him, her; they, them; that, 

those; the one(s). 
cendre,/., ashes. 
censeur, m., censor. 
cent, adj.f hundred; pour — , 

per cent. 
centaine,/., hundred. 
central, -e, adj.j central. 
centralisation, /., centraliza- 

tion. 
centraliser, tr., to centralize. 
centre, m., center, core; au — 

in the center. 
cependant, adv., mcanwhile, 

in the meantime, however. 
ce qui, ce que, that which, 

what. 
cercle, m., drcle, ring. 
cercueil, m., coffin. 
cérémonie, /., ceremony; 

midtre de — s, master of 

cérémonies. 
cerf (pr. sair)y m., stag. 
certain, -e, adj.y certain. 
certainement, adv.j certainly. 
certes, adv.y indeed, certainly. 
certitude,/., certainty. 
cerveau, m.y brain. 
cervelle,/., brain. 
cesse, /., ceasing; sans — ^ in- 

cessantly. 



cesser, tr., to cease. 

c'est-à-dire, that is. 

chacun, -e, pron.y every one. 

chagrixi, m., sorrow, grief, 
trouble, discontent. 

chaîne,/, chain. 

chair,/., flesh, 

chaise,/, chair. 

chaleur,/, heat, zeal, warmth. 

chaloupe,/, long boat. 

chambellan, m., Chamber- 
lain. 

chambre, /., chamber, room; 
valet de — , private serv- 
ant; gentilhomme de la 
— , gentleman in waiting; 
femme de — , chamber- 
maid. 

champ, m.y field; sur le — , 
at once; — d'action, field 
of action. 

Champagne, m.y Champagne. 

chance,/., luck, likelihood. 

changement, m., change. 

changer, /r., to change. 

chanoine, m., canon. 

chanson,/, song. 

chanter, tr.y to sing. 

chapeau, m.y hat; — de paille, 
straw hat. 

chapelle, /., chapel; maître 
de — ^ precentor. 

chaque, adj.y each, every. 

charbon, m., coal, embers, 
charcoal; — allumé, lighted 
coal. 

chardon, m.y thistle. 

charge,/, load; charge; com- 
mission; duty, task; femme 

. de — ^ housekeeper. 

charger, tr.y to charge, ac- 
centuate, load, fill; refl.y to 
undertake, take upon one' s 
self, become laden. 



Origines de la France Contemporaine 193 



charité,/., charity; faire la —, 

to eive alms. 
charuitanismey m., quackery, 

imposture. 
charmant, -e, adj.y charming, 

delightful. 
charme, m., charm. 
charnier, m.y charnel house. 
charpentier, m., carpenter. 
charretier, m,, carter, 
charrette,/., cart. 
charron, m.y wheelwright. 
charrue,/., plow. 
chasse,/, chase; partie de — , 

hunting party. 
chasser, tr, and intr., to drive, 

expel, hunt, chase. 
chasseur, m., hunter. 
chaste, adj.y chaste. 
chat, -te, m, andf.j cat. 
châtaignier, m., chestnut tree. 
château, m., castle, palace. 
châtelain, m., castellan; lord 

of the manor. 
chat-tigre, m., tiger cat. 
chaud, f»., beat, warmth. 
chaud, -e, adj., warm; tierce, 

violent; hot. 
chauffer, tr., to beat, warm. 
chaume, m., stubble; tbatcb. 
chaumière,/., cottage, but. 
chausser, tr., to put on (shoes). 
chaux,/, lime. 
chef, m., cbief, ringleader; — 

de cuisine, bead cook; — 

d'État, statesman. 
chemin, m., road; faire son 

— f to get along; make one's 

way. 
cheminée, /., cbimney, fire- 

place, 
chemise,/, sbirt. 
chenapan, m., vagabond. 
chêne, m., oak. 



cher, chère, adj., dear, expen- 
sive. 

chercher, tr., to seek; try. 

chéti-f, -ve, adj., pitiful; 
wretcbed. 

cheval, m., borse; — de meule, 
borse in a treadmill; tou- 
jours à — stu" les princi- 
pes, always mounted on a 
hobby, always tbeorizing. 

chevaucher, intr., to ride 
borseback; to bestride. 

cheveu, m., hair. 

chez, ^ep., to; among; at tbe 
bouse of ; witb, of, into, in 
the case of . 

chicane, /, cavil, quibble; 
aboyeurs de — ^ gens de —, 
pettifoggers. 

chien, m., dog. 

chiffon, m., rag. 

chiffre, m., figure, digit. 

chimère, /., cbimera, hobby, 
fancy, dream. 

chirurgien, m., surgeon. 

chœur, m., chorus. 

choisi, -e, p. p. and adj., 
cbosen, sélect. 

choisir, tr., to cboose, sélect. 

choix, m., cboice, option. 

chômer, intr., to abstain from 
work, be out of work, idle; 
to be sbut down. 

chopper, intr., to falter, stum- 
ble. 

chose,/, tbing, matte^r; autre 
— , anytbing else; — publi- 
q[ue, public affairs; repub- 

chrétien, -ne, adj., Christian. 
ciel, m., beaven; sky. 
cierge, m., wax taper. 
ciguë [pr. si-gu),f., bitter bem- 
lock (poison). 



194 Origines de la France Contemporaine 



cisne^f., top, summit, goal. 

cinq, num. adj., ûve. 

Cinq-Cents; Conseil des —, 
political assembly which, 
with les Anciens, consti- 
tuted the législative body 
of the republican govern- 
ment. 

cinquante, num. adj., fifty. 

cinquante-six, num. adj. , 
fifty-six. 

cinquième, w., fifth part; fifth. 

circonspect, -e, adj., circum- 
spect, wary, cautious. 

circonstance,/., circumstance; 
— s, environment. 

circuit, m., circuit. 

cité,/., city. 

citer, tr., to cite. 

citoyen, m., -ne, /., citizen. 

civière,/., litter, stretcher. 

civil, -e, adj,, civil. 

civilisation, /., civilization. 

civisme, m., patriotism. 

clair, -e, adj., clear. 

clairement, adv., clearly. 

clairvoyance, /., acuteness; 
clairvoyance; inspiration, in- 
tuition; exceptionally acute 
vision. 

clameur,/., clamor. 

clan, m., clan. 

clarté,/, splendor; lîght, glow. 

classe, /., class. 

classique, adj., classic. 

clause,/., clause. 

clerc (pr. klair), m., clerk. 

cletg^ m., clergy. 

clientèle, /., clients; retainers, 
following. 

clignoter, intr., to blink. 

climat, m., climate. 

cloche,/., bell. 

clopiner, intr., to limp. 



clore, tr., to fence in, shut in. 
clos, -^ adj., shut, closed; 

portes closes, secretly. 
clôture,/., closing. 
club^ m., club. 
clubiste, m., club member, 

clubman. 
cochon, m., hog. 
code, m., code; law. 
cœur, m., heart, courage; ami 

de — , bosom friend. 
cohérent, -e, adj., cohérent, 

consistent. 
cohésion,/., cohésion, 
coi, -te, adj., quiet, 
coine,/., headdress. 
coiffé, -e (de), adj., wearing 

(on the head). 
coiffer, tr., to dress the hair, 

put on the head. 
coiffure, /, féminine head- 
dress, coif, hood, hairdress. 
coin, m., corner. 
coLm., neck. 
colère,/, anger. 
colérique, adj., coleric, pas- 

sionate. 
collaborateur, m., assistant, 

coworker, coUeague. 
collecti-f, -ve, adj., collective, 

joint. 
coUège, m., boarding school, 

collège, 
collègue, m., coUeague. 
collier, m., coUar. 
coloneL m., colonel. 
colonial, -e, adj., colonial, 
colorier, /r., to color. 
colossal, -e, adj., colossal, in- 

ordinate. 
colosse, ffi., colossus, giant. 
colporter, tr., to spread; re- 

tail; peddle. 
combat, m., combat. 



Origines de la France Contemporaine 195 



combattant, m., coxnbatant, 
fighter. 

combattre, tr., to fight. 

combien, adv., how much? 
how many? how? 

combinaison,/., combination, 
permutation, schéma, plan. 

combiner, tr., to combine, 
unité. 

comble, m., zénith, top, peak; 
pour — ^ in addition, as a last 
straw; à leur — , at their 
work. 

combler, /r., to heap, crown, 
crowd. 

combustible, adj., combusti- 
ble. 

comédie, /., comedy. 

comédien, m., comedian, ac- 
tor. 

comestible, m., provisions. 

comices,/, pi. (antiq.)^ comitia, 
élections. 

comité, m., commit tee. 

commandant, m., major, com- 
mander. 

commande,/., command. 

conmiandement, m., com- 
mand; order; law. 

commander, /r., to order, gov- 
ern, be in control of. 

comme, adv.j as, like, as it 
were. 

commencement, m., begin- 
ning. 

commencer, /r., to begin. 

comment, adv.f how? 

commenter, /r., to comment 
upon. 

commerçant, m., business 
man. 

commerçant, -e, adj., com- 
mercial; busy. 

commerce, m., trade. 



commercer, intr.y to trade, 
engage in commerce. 

commercial, -e, adj.y com- 
mercial. 

commettre, /r., to commit. 

commis, m., clerk; book- 
keeper. 

commissaire, m., commis- 
sioner. 

commode, adj., commodious, 
convenient. 

commun, -e, adj., common; 
m., common people, aver- 
age; en — , together with 
the rest. 

communauté, /., community, 
public. 

compagnie, /., company, So- 
ciety; être de bonne — , to 
be well bred. 

compagnon, m., fellow, com- 
panion, journeyman. 

comparable, adj., comparable, 
to be compared with. 

comparaître, intr., to appear. 

comparse, m., supernumera- 

ry- 

compartunent, m., division. 

compassé, adj., formai, stiff, 
stilted. 

compatriote, m. or /., com- 
patriot. 

compenser, tr., to compensate; 
balance. 

compétence, /., competency. 

compétent, -e, adj., com- 
pétent, able. 

complaisamment, adv., com- 
placently, obligingly. 

compl-et, -été, adj., complète. 

complication, /., intricacy. 

complice, m. or/., accomplice. 

compliqué, -e, adj., intncate. 

complot, m., plot. 



iQÔ Origines de la France Contemporaine 



comploteTi tr., to scheme. 

comporter^ ir., to permit; re- 
quire; indude, involve; carry 
with it. 

composeTy /r., to form; com- 
pose; se — f to be reserved, 
composée. 

composition, /., composition, 
make-up. 

compréhension, /., compré- 
hension. 

comprendre, tr., to compre- 
hend; comprise; understand; 
include. 

comprimé, -e, adj.j com- 
pressed; repressed. 

compromettant, <idj.y dan- 
gerous; compromising. 

compromettre, /r., to com- 
promise, endanger. 

comptable, m., accountant. 

compte, m.f reckoning; esteem; 
acçount; être en — avec 
l'Etat, to hâve a bill with 
the State, be involved with 

, the State; -^ rendu, report; 
se faire rendre — , to profit 
by, avail one's self of. 

compter, /r., to reckon, count, 
dépend. 

comte, m.y count. 

conception,/., idea. 

concert, w., concert; de — 
avec, in concert with. 

concerter, /r., to contrive, ef- 
fect. 

concevoir, /r., to conceive. 

Conciergerie, /., prison in 
Paris for the confinement 
of political prisoners con- 
demned to death. 

concile, m., council. 

conciliabule, m., conventicle, 
cabal, secret conférence. 



conciliant, -e, adj., conciliât- 

ing, condliatory. 
concitoyen, m., fellow-citizen. 
conclave, m., conclave. 
concordant, -e, adj.f harmo- 

nious. 
concordat, m., concordat, 
concorde,/., concord. 
concourir, inir., to conspire, 

compete ; combine, coopéra te ; 

concur. 
concours, m., coopération, 

contest, conpetition. 
concurrent, m., competitor. 
condamné, m., convict. 
condescendance, /., conde- 

scension, complaisance. 
condition, /., condition, call- 

ing, requirement; rank; cir- 

cumstances; à ces — s, un- 

der thèse conditions. 
condottiere (//a/.), m., leader, 
conducteur, m., leader, guide; 

— de train, driver, log-raft 

runner. 
conduire, /r., to conduct, 

carry on, drive, bring; se — , 

to behave, be one*s own 

master. 
conduite,/., conduct, demean- 

or, guidance. 
confédération,/., league. 
conférer, ^., to bestow, grant, 

confer. 
confesser, tr.j to confess, hear 

confession of ; refl.j to make 

confession, 
confiance,/, confidence. 
confiant, -e, adj., sanguine, 

confiding. 
confier, /r., to conôde, trust. 
confiner, intr,, to border upon. 
confirmer, /r., to confirm. 
confiscation,/, forfeiture. 



Origines de la France Contemporaine 197 



eonflity m,, strife, conflict. 

confonncL adj.j conformable, 
in comtormity with, suited, 
adapted. 

confonnémenty adv.y conform- 
ably, accordingly; — à, in ac- 
cordance with, suitably. 

confrère^ m., fellow-member, 
coUeague. 

confusément, adv., vaguely, 
confusedly. 

conjointement, adv., con- 
jointly, altogether. 

conjugal, -e, adj., conjugal. 

connaissance, /., knowledge; 
acquaintance. 

connaître, tr., to know. 

connivence, /., connivance. 

connu, -e, adj., known, well 
known. 

conquérant, -e, adj., conquer- 
ing; n. m., conqueror. 

conquérir, /r., to conquer. 

conquête,/., conquest. 

consacrer, tr., to consecrate. 

conscience, /., conscience, 
consciousness. 

conseil, m., councii; ad vice. 

conseiller, m., adviser. 

conseilleur^ m., adviser (who 
gives advice unasked). 

consentir, /r. and intr., to con- 
sent, approve; vote. 

conséquence,/., conséquence. 

conséquent, m.\ par — , con- 
sequently. 

conserver, tr., to préserve. 

considérer, tr., to consider, re- 
gard, esteem; examine. 

consigne,/., order {mil.), 

consigner, tr., to keep in, de- 
tain. 

consister, intr., to consist. 

consoler, tr., to console. 



consommation, /., consum- 
mation; consumption. 

conspirateur, m., conspira- 
tor. 

constamment, adv., constant 

ly- 

constance, /., constancy, fix- 
ity. 

constant, -e, adj., unchanging. 

constituant, -e, adj., consti- 
tutional. 

Constituante, /., Constitu- 
tional convention. 

constituer, tr., to form or 
change a constitution, es- 
tablish a constitution. 

constitution, /., constitution, 
original make-up. 

constructeur, m., builder. 

construction,/., construction. 

construire, tr., to construct. 

consul, m., consul. 

consulaire, adj., consular. 

consulter, tr,, to consult, con- 
sider. 

constuner, tr., to use up, 
spend. 

contagieu-x, -se, adj., infec- 
tions. 

contagion,/., contagion. 

conte, m,, story. 

contemplation,/., contempla- 
tion; stargazing. 

contempler, tr,, to contem- 
plate. 

contemporain, -e, n, and adj., 
contemporary, modem. 

contenance, /., air, deport- 
ment. 

contenir, tr., to restrain, con- 
tain, hold. 

content, -e, adj., glad. 

contenter, /r., to satisfy; se — 
(de), to be satisfied {with). 



198 Origines de la France Contemporaine 



contenu, m., the contents. 

contenu, -e, adj., self-con- 
trolled, reserved. 

conter, tr., to relate. 

contestation, /., litigation, 
suit; les — s qu'ils ont com- 
me parties, the suits in 
which they are interested. 

contester, tr., to contest, dis- 
pute. 

continu, -e, adj.y continuai, 
enduring, lasting; consist- 
ent. 

continuer, inir.y to continue. 

contotn, m.f outline. 

contracter, /r., to contract. 

contraction,/., contraction. 

contradictoire, adj., contra- 
dictory. 

contraindre, /r., to constrain, 
overcome, control, compel. 

contraint, -e, adj., stifF, un- 
natural. 

contrainte,/., constraint, com- 
pulsion. 

contraire, <idj. and n. m., con- 
trary, opposed, adverse; au 
— , on the contrary. 

contrariété, /., annoyance, 
vexation. 

contraste, m., contrast. 

contrat, m., contract. 

contre, prep.y against. 

contrebandier, m., smuggler. 

contre-coup, w., ccunter- 
blow, effect; par — ^ as an 
indirect conséquence. 

contre-révolutionnaire, adj.y 
antirevolutionary. 

contre-vérité, /., irony; ab- 
surdity. 

contrôle, m., control; vérifica- 
tion, check. 

contrôler, tr., to control, 



check; meddle with; super* 
vise. 

contrôleu-r, -se, m. and /., 
controller, registrar, super- 
visor; — général, controller 
in chief . 

controuver, /r., to forge, con- 
trive falsely. 

convaincu, -e, adj., convinced, 
convicted. 

convenance, /., ûtness, con- 
gruity, formality, propriety; 
convention, compatibility. 

convenir, intr.y to agrée; suit, 
fit; admit, seem fitting. 

convention, /., convention, 
form, formality. 

conventionnel, m., member 
of the National Convention. 

convenu, -e, adj.y agreed 
upon, generally accepted. 

conversation, /., conversa- 
tion. 

convertir, tr.y to convert, 
transform. 

convive, m. or/., guest. 

convoi, m., convoy, train, pro- 
cession, shipload. 

convoquer, /r., to convoke. 

convulsé, -e, adj.y convulsed. 

convulsi-f, -ve, adj.y convul- 
sive, fitful. 

convulsivement, adv.y con- 
vulsively. 

coordination, /., coordina- 
tion. 

copie, /., copy, imitation. 

copieu-x, -se, adj., coplous, 
bounteous. 

coq, m,, cock; — de bruyère, 
m. y grouse. 

coquin, m., knave. 

Coran, m., Koran. 

corbeille, jf., wide basket. 



Origines de la France Contemporaine 199 



corde,/., cord, rope. 
CordeUers, Club des — , 

Danton's Club. 
cordial, -e, adj., cordial. 
cordon, m., ribbon; — bleu, 

sash indicating membership 

in the order of the Holy 

Ghost. 
cornac, m., éléphant driver, 

mahout. 
corporel, -le, adj., corporal, 

pnysical. 
corps, fw., body; garde du — , 

bodyguard. 
Corps législatif, the légis- 
lative branch of the repub- 

lican government, consist- 

ing of the Conseil des 

Anciens and the Conseil 

des Cinq-Cents, 
correct, -e, adj., correct, irre- 

proachable. 
correction, f., correction; en 

— ^ for punishment. 
correspondance, /., corre- 

spondence. 
corrompre, /r., to comipt, per- 

vert, debase. 
corsaire, m,, privateer. 
Corse,/., Corsica. 
Corse, m. y Corsican. 
cortège, m., procession. 
corvée, /., irksome toil; un- 

remunerated labor due the 

lord of the manor from the 

vassal. 
costume, m., costume; man- 

ners. 
costumer, /r., to costume. 
cote, /., quota, figure, assess- 

ment, tax. 
côte, /., rib; coast; — à — y 

side by side. 
côté, w., side, respect; — droit, 



administration party; à — 
de, by, near, beside. 

coteau, f»., declivity, slope, 
hillside. 

coterie,/., coterie, club. 

cou, m,y neck; — de taureau, 
buU neck; couper le — , to 
eut off the head. 

couche, /., bed, layer, stratum. 

coucher, tr. and intr,, to lay 
(lie) down; sleep; se — ^ to go 
tobed. 

coude, m.f elbow. 

coudre, tr., to sew. 

coulant, -e, <uf;., flowing. 

couler, inir.y to flow; run. 

couleur,/., color. 

coup, m., blow, knock, deed; 
shot; un plus grand —, a 
greater haul; — de balai, 
sweeping; — de pied, kick; 
— de fusil, shot; faire de 
beaux — s, make a good 
haul; du même — ^ at the 
same time; — de pistolet, 
pistol shot; — de canne, 
blow with a stick; après — ^ 
too late; — de force, vio- 
lence; tout d'un — ^ sud- 
denly; — de main, act of 
daring, violence; — de vin, 
draft of wine. 

coupable, m., criminal, cul- 
prit. 

coupable, adj., guilty. 

coupé, -e, adj,, eut, short. 

couper, tr., to eut oflF, lop off, 
eut. 

coupe-tête, m., executioner. 

cour, /., court; faire — à, to 
pay court to. 

courage, m., courage. 

couramment, adv., fluently, 
glibly. 



200 Origines de la France Contemporaine 



courant, -e, adj., running; cur- 

rent. 
courbé, -e, adj., bent. 
coureur, m., hunter. 
courir, irUr., to nin; scour; 

drive, travel rapidiy, be cur- 

rent; — (le) risque, to run 

the risk. 
couronne,/., crown. 
couronnement, m., corona- 

tion. 
courroie,/., strap. 
cours, m.f course, race course, 

rate; avoir — au marché, 

to hâve market value. 
course, /., chase, race; — à 

chevaJ, ride, horse race. 
court, -e, adj., limited, short. 
courtisan, m., courtier; flat- 

terer. 
cousu, -e, adj.f sewed, stitched. 
couteau, m., knife. 
coûter, inlr.y to cost; coûte 

que coûte, at ail hazards. 
coutil {pr. koo-ti), f»., ticking, 

canvas. 
coutume, /., custom, habit; 

avoir — , to be accustomed. 
couture,/., seam. 
couturer, /r., to seam. 
couvent, w., couvent. 
couver, tr. and intr., to smolder, 

prépare in secret. 
couverture,/, cover, blanket. 
couvrir, tr., to cover. 
craindre, /r., to fear. 
crainte,/, fear. 
crapaud, m., toad. 
crapule, /., low class; vulgar- 

ity. 
craquer, intr., to creak, crack, 

rip. 
crasseu-x, -se, adj.j dirty. 
cravate,/, cravat. 



crayon, m., chalk; portrait in 

crayons; pendl, crayon, 
créancier, m., creditor. 
créat-eur, -rice, <idj., inven- 
tive, créative. 
créature, /., créature, brute, 
credo (pr. créâo), m., belief, 

creed. 
crédtdité, /., credulity. 
créer, tr., to create, beget, 

produce, 
crémaillère,/, pothook. 
crépuscule, m., twilight. 
creuser, ir., to dig, hollow. 
creu-z, -se, adj., hollow. 
crevasser, tr., to split, crack, 
crevé, -e, adj., crippled. 
crever, tr., to burst; se —, to 

kill one's self, wear one's 

self out. 
cri, m., cry, loud threat;— de 

guerre, war cry; pousser un 

— de naro, to raise a strong 

objection. 
crier, tr., to cry, shout, ex- 

claim. 
.crime, m., crime. 
crisper, tr., to shrivel, fidget, 

twitch. 
critique, m., critic. 
croc (pr. kro), m., hook, pôle, 

boat hook. 
croche teur, m., porter. 
croire, tr., to believe, think. 
croître, itUr., to grow, swell, 

increase. 
croix,/, cross, 
crouler, intr., to crumble, 

come down. 
croupe,/, crupper; en — , be- 

hind (on horseback). 
croûte,/, crust. 
croyance,/, belief. 
croyant, m., believer. 



Origines de la France Contemporaine 201 

dangereu-z, -m, adj,^ dan- 

gerous. 
dans, prep.t in, into. 
danse, /., dance; mattre de 

— , dancing master. 
danser, t'n/r., to dance. 
d'après, prep,, according to. 
dartre,/., tetter. 
date, /., date. 
dater, tr.^ to date, 
dauphin, in., dauphin {ddest 

son of.lhe kings of France). 
dauphme,/., dauphiness (vnfe 

of the dauphin), 
davantage, adv., more. 
de, ^ep,, of, for, in, at, by, 

with, to, than. 
débâcle, /., downfall; rain, 

bail. 
débandade, /., confusion, dis- 

order. 
débardeur, m., wharf porter; • 

unloader of wood. 
débarqué, -e, adj.^ disem- 

barked. 
débarquement, m., landing. 
débarrasser, /r., to rid, clear. 
débat, m., debate, discussion, 
débattre, refi., to struggle. 
débauche,/., debauchery. 
débaucher, /r., to debauch, 

corrupt. 
débiter, /r., to report, utter, de- 

liver. 
débiteur, m., debtor. 
débonnaire, adj.y good-na- 

tured. 
débordant, -e, adj.y master- 

ful; overbearing. 
débordement, m., irruption, 

overflow, invasion, outpour- 

ing. 
déborder, intr.y to overflow, 

tum out, pass. 



cru, -e, adi., crude, hard, 
rough, harsn, raw. 

crudité, /., crudity. 

crue,/, increase, rise, freshet. 

cruel, -le, adj.j cruel. 

cuir, m., leather, skin. 

cuire, tr., to cook; bake. 

cuisine,/., kitchen. 

cuisinier, m., (ntan) cook. 

cuistre, m., pedantic fellow, 
pédant. 

cuivre, m., copper. 

culminant, -e, adj\f culminât- 
ing. 

culte, m.y creed, worship, 
cuit. 

cultiver, tr., to cultivate. 

culture, /, culture, agricul- 
ture. 

cupidité,/., cupidity. 

curé^ m., rector, vicar, parish 
priest. 

curée, /., hunting rights, per- 
quisites. 

curieux, m., inquisitive per- 
son. 

curieu-z, -se, adj.f inquisi- 
tive. 

curiosité, /., curiosity; article 
de — , curio, bric-a-brac. 

cuver, tr.y to appease; — son 
vin, to sleep one's self 
sober. 

cydope, m. y Cyclops. 

cynisme, m., cynicism. 

czar, m.y czar. 

d'abord, adv., at first. 

daigner, inir., to deign. 

d'ailleurs, adv., besides. 

dame, /., lady; — d'atour, /., 
lady in waiting; — d'hon- 
neur,/, maid of honor. 

danger, m., danger. 



202 Origines de la France Contemporaine 



débouché^ m,, openlng; out- 

let. 
debout, adv,, upright, erect, 

stancfing. 
débraillé^ -e, ad}., careless, 

indeœnt, slovenly. 
débris, m,, ruins; rubbish, re- 

mains. 
décembre, m,, December. 
décent, -e, adj., décent, fit- 

ting. 
décerner, tr., to award, bestow. 
déchaîner, tr., to unchain, un- 
loose; se —, to break out, 
go on. 
décharge,/., discharge, volley. 
décharger, tr., to unload. 
déchausser, tr., to lay bare the 

roots of trees. 
déchéance,/., forfeîture. 
déchirement, m., rending. 
. déchirer, /T., to rend, tear. 
déchirure,/., rent, tear. 
déchu, -e, tidj., sunk, fallen. 
décider, intr. or tr., to décide. 
décisi-f, -ve, adj., décisive, 

crucial. 
déclamation, /., déclamation, 

style of delivery. 
déclamer, inlr. or tr., to de- 

claim, recite. 
déclaration,/., déclaration. 
déclaré, -e, adj., open, de- 

clared. 
déclarer, tr., to déclare; refl., 
to take sides, déclare ones' 
dévotion, show one's self. 
déclassé, m., one who has 
lost his position or status; 
outcast. 
déclassé -e, adj., degraded, 

low. 
décliner, tr., to state; — son 
nom, to give one's name. 



déikmiposition, /., dissolu- 
tion. 
décor, m,, décoration, adom- 
ment; setting, order (pièce of 
stage setting). 
décorati-f, -ve, adj., décora- 
tive, showy, ornamental. 
décoration,/., décoration, 
découper, tr., to eut into 

pièces, eut out. 
découvrir, tr., to discover. 
décrépit, -e, adj., décrépit. 
décret, m., decree. 
décréter, tr., to decree, ordain. 
décrire, tr., to describe. 
décrocher, tr., to unhook, 

take down. 
dédain, m., disdaîn, scom. 
dedan^ m., interior. 
dédier, /r., to dedicate. 
défaillir, intr., to grow faint, 

give way, break down. 
défaire, tr., to undo, break up, 

break down. 
défaite,/., defeat. 
défaut, m., default; want; à 
— de, for want of ; à leur — ^ 
in their absence. 
défendre, tr., to défend; for^ 

bid. 
défense, /., défense, prohibi- 
tion. 
défenseur, m., defender. 
déférence, /., déférence, re- 
spect. 
défi, m., défiance; mettre au 

— , to set at défiance. 
défiaÛQce, /, dis trust, 
défiaxit, -e, adj., distrustful. 
déficit (pr. -sit), m., déficit, 
défier, tr., to challenge, defy; 

se — de, to distrust. 
défiler, intr., to défile, pass in 
procession, file out. 



Origines de la France Contemporaine 203 



définir. ^., to deûne, ezplain. 
définiti-f, -ve, adj,, definite, 

final. 
défoncer, /r., to stave in (a 

cash). 
déformation, /., déformation, 

distortion. 
déformé, -e, adi., deformed, 

out of form, distorted. 
déformer, refl., to distort, lose 

th« proper form, become 

deformed. 
défricher, /r., to clear (afield). 
défroquer, tr,, to unfrock. 
dégager, tr., to free; evolve, 

liberate, emandpate, give off . 
dégât, m., damage, destruction. 
dégorger, refl., to empty itself . 
dégourdir, refl., to become pol- 

ished, lose one's nmnbness 

or clumsiness. 
dégoûter, /r., to disgust. 
d^outter, inir,, to trickie. 
degré, m.f degree, step, extent; 

si fort par — s, so perfectly 

suited to the occasion, 
dégrossir, tr., to chip ofF; clear 

up; se — f to become pol- 

ished. 
déguenillé, -e, adj., tattered, 

ragged. 
déguiser, /r., to disguise. 
dehors, adv., without. 
dehors, m., outside, exterior. 
dehors de, prep., outside of, 

without. 
déjà, adv., already. 
déjeuner, m., breakfast, lunch. 
déjeuner, intr., to breakfast; 

lunch. 
déjouer, /r., to baffle, thwart. 
delà; au — de, prep., beyond; 

au — f adv., more; par — ^ 

beyond. 



délabré, -e, adj., tattered, di- 

lapidated. 
délecter, tr., to delight. 
délégation, /., proxy, déléga- 
tion, transference. 
délibérer, tr. and intr., to de- 

liberate. 
délicat, -e, adj., délicate, 
délicatesse, /., delicacy. 
délicieusement, adv., deli- 

ciously. 
délideu-z, -se, adj., delight- 

ful. 
délictueu-z, -se, adj., unlaw- 

fui. 
délié, -e, adj., untied, loose, 

acute. 
délire, m., delirium, frenzy. 
délivrance,/., deliverance. 
délivrer, tr., to deliver. 
démagogue, m., démagogue, 

popular leader. 
demain, adv., to-monow. 
demande, /., demand. 
demander, tr., to ask; want. 
démangeaison,/., itching. 
démarche, /., gait, walk, de- 

meanor, action. 
démasquer, tr., to unmask. 
démêler, tr., to disentangle, 

undo, discover. 
démesuré, -e, adj., huge, im- 

moderate, extravagant, mis- 

shapen, inordinate. 
démettre, tr., to dislocate; non- 

suit; se — ^ to resign. 
demeurant, m., residue, rest. 
demeure,/., abode, dweiiing. 
demetu'er, intr., to dwell, re- 
main. 
demi, -e, adj., half. 
demi-badaud, m., sort of in- 

quisitive idler. 
demi-bourgeois, m., petty 



204 Origines de la France Contemporaine 



tradesman. man of the 
lower middle class. 

demi-bonrgeoine, /., lower 
middle class. 

demi-brute, /., sort of block- 
head, half-baked person. 

demi-fou, m., sort of maniac, 
half-crazy person. 

demi-morty adj., half dead. 

demi-sidde, ir»., half century. 

démon, m., devil, démon. 

dénaturé, -e, adj., unnatural. 

dénier, /r., to deny. 

dénomination, /., dénomina- 
tion; désignation. 

dénoncer^ /r., to denounce, pro- 
scribe, inform. 

dénonciation, /., denuncia- 
tion, report. 

dénoter, /r., to dénote. 

dénouement, m., event; out- 
come. 

denrée, /., commodity, wares, 
goods. 

dent, f.y tooth. 

départ, m.f departure. 

département, m., distribution; 
department. 

dépasser, tr., to go beyond, ex- 
ceed; — le cadre convenu, 
to be outside of conventional 
form, violate the proprieties. 

dépaysé, -e, adj,, away from 
home, exiled; homesick. 

dépecer, et., to eut up. 

dépécher, refl.j to make haste. 

dépendre, intr.y to dépend. 

dépens, ir». pi., expense. 

dépense, /., expense, expendi- 
ture. 

dépenser, ir,, to spend, ex- 
pend; se — , to find an out- 
let for one's énergies. 

dépit, tn.f spite, vexation. 



déplac^ -e^ adj., displaced, 
out of place, in bad taste. 

déplacement, m., displace- 
ment, change, journey, 
confusion. 

déplaire inir,, to displease, 
ofifend. 

déplier, tr., to unfold. 

déployer, ir., to unfold, dîs- 
play, open. 

déportation, /., déportation. 

déporté, If»., exile. 

déporter, ir., to déport. 

déposer, tr., to deposit; lay 
down. 

dépôt, m., deposit, trust; gar- 
der en — f to hâve deposited 
with one. 

dépouiUer, ir., to despoil; 
strip. 

dépourvu, -e, adj., destîtute. 

dépraver, ir., to déprave, vitî- 
ate. 

dépression, /., dépression. 

depuis, prep., since, for, from. 

députation, /., deputation. 

déimté, m., deputy, représenta- 
tive. 

déraison, /, unreasonableness. 

dérangement m., disorder, 
stoppage, disturbance. 

déranger, tr., to put out, dis- 
turb. 

dériver, intr., to dérive, origi- 
nate. 

demi-er, -ère, adj., last, latter, 
récent, lowest 

dérober, ir., to take away; con- 
ceal; se — ^ refl., to steal 
away; shun, escape. 

dérouler, ir., to unroll; bring 
to pass. 

derrière, prep., behind; par 
— f from behind. 



Origines de la France Contemporaine 205 



dèSi prep,^ from, since; — que, 

conj.y when, as aoon as, 

since, from the moment 

that; — lorSi from that 

time onward. 
désaccordé, -e, adj., dis- 
cordant. 
désaccorder, ir., to put out of 

tune, make discord in. 
désagréer, Ir., to displease. 
désagréger, Ir., to disaggre- 

gate, disperse, 
désarmer, /r ., to disarm. 
désastre, f»., disaster. 
descendre, itUr., to descend, 

get off, be handed down. 
désert, -e, adj., deserted. 
déserteur, m., déserter, 
désespéré, -e, adj,, desperate, 

hopeless. 
désespoir, m., despaîr. 
désiçier, /r., to designate, 

point out. 
désin m., désire. 
désobligeant, -e. adj.^ unkind. 
désœuTT^ -e, adj,, idle, fanci- 

ful, futile, out of power; n. 

m., idler. 
désolation,/., désolation, 
désordre, m., disorder. 
désormais, adv,^ henceforth. 
despotique, adj,^ despotic. 
despotiquement^ adv,, despot- 

ically. 
despotisme, adj,, despotism. 
dessécher, /r., to diy up, hard- 

en, ijarch, suck dry, im- 

poverish, wither. 
dessiner, /r., to delineate, plan, 

draw up; stand out; set off; 

se — ^ to assume a form. 
dessus, adv.y thereupon; upon 

it (them). 
desthiée,/., destiny. 



destiner, /r., to destine, in- 
tend. 

destruct-eur, -rice, ». and 
adj.f destroyer; destructive. 

destruction,/., destruction. 

détacher, ir,, to detach, sepa- 
rate. 

détail, m., particular circum- 
stance, détail; de — ^ petty. 

détenir, ir., to detain, im- 
prison. 

détente, /., trigger; relaxa- 
tion. 

détenu, m.y prisoner. 

déterminer, /r., to détermine, 
induce. 

détraquer, /r., to put out of 
order, dérange. 

détresse,/., distress. 

détromper, rejl., to be unde- 
ceived. 

détruire, /r., to destroy; ruin. 

dette, /., debt; être perdu de 
— s, to be deeply in debt. 

dtvCXf adj.f two. 

devant, prep^^ before (place); 
in the présence of . 

dévaster, /r., to devastate. 

développer, /r., to develop, 
open, deliver, extend. 

devenir, itUr,, to become; à y 
— quelque chose, to hâve 
some part in it. 

dévergondage, m., shameless 
life; imbridled excess. 

déverser, ^., to throw, cast, 
scatter, deliver. 

dévêtir, Ir., to undress. 

deviner, /r., to divine, guess. 

devis, f»., estimate, chat. 

devise,/., emblem, motto. 

devoir, m., duty; rendre ses 
— s, to pay one's re- 
spects. 



2o6 Origines de la France Contemporaine 



devoir, tr,j to owe; must, be 
to, ought, hâve to. 

dévorant -e, adj., ravenous. 

dévorer^ /r., to devour. 

dévouer, ir., to dévote. 

dextérité,/., clevemess. 

diable, m., devil, deuce. 

diabolique, adj.j diabolical. 

diamant, m., diamond. 

dictateur, m., dictator. 

dictature, /., dictatorship. 

dicter, tr.y dictate. 

Dieu, m.f God; dieu en cham- 
bre, idol in a sanctuary. 

différemment, adv., differ- 
ently. 

différence,/., différence. 

différent, -e, adj.j différent 

différer, /r., to differ. 

difficile, adj.f dîfficult. 

difficilement, adv., with diôi- 
culty. 

difficulté,/., difficulty. 

difformité,/, deformity, mon- 
strosity. 

digérer, /r., to digest. 

digne, adj.y worthy. 

dignitaire, m., dignitary. 

d^té, /., dignity. 

diligence,/., stagecoach. 

dime,/., tithe. 

diminuer, /r., to lessen, di- 
minish taxes of. 

dîner, m., dinner. 

dîner, intr.j to dîne. 

diplomate, m., diplomat. 

diplomatie,/, diplomacy. 

dire, /r., to tell, say, mean; 
vouloir — , to mean; se — , 
to call one's self. 

directement, adv.j directly. 

directeur, m., director. 

direction,/, direction, leader- 
ship. 



directoire, m., directorate. 

diriger, /r., to direct; se ~, 
to go towards. 

discernement, m., judgment. 

disciple, m., disciple. 

discipline, /, discipline. 

discipliné, -e, adj.j well dis- 
ciplined. 

discipliner, /r., to discipline, 
train. 

discontinuer, /r., to discon- 
tinue, stop. 

disconvenance, /., incongni- 
ity, impropriety, incom- 
patibility. 

discordant, -e, adj., discord- 
ant, warring. 

discorde,/, discord, strife. 

discoureur, m., babbler. 

discours, m., discourse, ad- 
dress, discussion. 

discrétion, /., cîrcumspection; 
à — ^ at discrétion, ad libi- 
tum; à sa — , at one's 
mercy. 

discuter, /r., to examine, dis- 
cuss. 

disette, /, dearth, famine, 
want. 

disloquer, /r., to disorganize; 
se — , to get out of order; 
go to pièces. 

disparaître, in/r., to disap- 
^ pear. 

disparate, /., încongruity. 

disparate, adj., incongruous. 

disperser, /r., to disperse. 

disponible, adj.j free, at one's 
disposai. 

dispos, -e, adj.j active; cheer- 
ful, lively, vivacious. 

disposé, -e, adj., disposed. 

disposer, tr., to make ready. 

disposition, /, disposai, ap. 



Origines de la France Contemporaine 207 



propriation, ability, atti- 
tude. 

disproportion, /., disparity. 

disproportionné, -e, adj.j dis- 
proportionate, ill-fitting; 
eut of step. 

disputer, tr, and intr., to dis- 
pute, compete for. 

disputeur, m., wrangler. 

dissimula -e, adj., dissem- 
bling. 

dissipateur, m., spendthrift. 

dissiper, tr., to dissipate, 
waste the énergies of. 

dissolution, /., dissolution. 

dissoudre, tr., to dissolve. 

distance, /., distance. 

distiller, tr., to distil. 

distinguer, tr., to distinguish. 

distraction, f., amusement, 
absent- mindedness; sans 
— , without neglecting the 
business of the moment. 

distraire, /f., to divert. 

distribuer, tr., to distribu te. 

district, m., district. 

dit, -e, adj., surnamed, called. 

divergent, -e, adj., divergent. 

divers, -e, adj., divers, va- 
rious. 

diversité,/., diversity. 

diviser, tr., to divide, be 
hésitant. 

division,/., division. 

dix, num. adj., ten. 

dix-huit, num. adj., eighteen. 

dix-huitième, num. (uf;., eight- 
eenth. 

dix-sept, num. adj., seventeen. 

docile, /., docile. 

doctrine, /., doctrine. 

dogmatique, adj., positive. 

dogme, m., dogma, tenet. 

do^t, m., finger.. 



domaine, m., domain. 
domestique, m. orf., servant, 
domestique, adj., domestic, 

private, homely, tame. 
domicile, m., home. 
dominant, -e, adj., dominant, 
domination,/., dominion. 
dompteur, m., tamer, sub- 

duer. 
don, ir»., gift. 

donCy conj., then; therefore. 
donner, tr., to give. 
dont, pron,, whose, of whom, 

of which, with which. 
doré, -e, adj., gilt, gold- 

laden. 
dorénavant, adv., henceforth. 
dormir, intr., to sleep. 
dos, m., back. 
double, adj. and adv., double, 

doubly. 
doucement, adv., gently, 

gradually; sweetly. 
douceur, /., sweetness, har- 

mony, joy, charm, delight; 

mildness. 
douche, /., shower bath. 
douer, tr., to endow. 
douleur, /., pain, grief, suf- 

fering. 
doute, m., doubt; sans — ^ no 

doubt. 
dou-x, -ce, adj., gentle, sweet, 

pleasant. 
douze, num. adj., twelve. 
drap, m., cloth, sheet. 
dresser, tr., to erect, prépare, 

draw up, lay, raise, make 

out (accounts) ; train. 
droit, m., right; due, impost; 

law; à boa — , with good 

reason, justly; de — , at 

law, rightfuUy. 
droit, adv., straight on. 



2oâ Qri^zies de la France Contemporaine 



droit, -e, adj,, stratght, right, 

just. 
droite,/., right hand. 
droiture,/., int^ty. 
dû, due, p. p., due. 
duc, m,, duke. 
duchesse, /., duchess. 
duel, m., duel, 
du moins, adv., however, at 

least. 
dupe,/., dupe, 
dur, -e, adj\, hard, harsh, 

cruel, severe. . 
durant, prep., during. 
durer, itUr,, to last. 

eau,/., water; — qui monte, 

rising stream. 
eau-de-vie,/., brandy. 
ébranlement m., shock, trou- 
ble, tendency, degree of 

dérangement. 
ébranler, refl.y to move, get 

in motion, start. 
ébullition,/, ebullition. 
écailler, refl., to peel off. 
écart, m., digression, error, 

vagary, variation; à V — , 

aside, to one side, at one 

side, away. 
écarté, adj\, remote, lonely. 
écarter, /r., to remove, lay 

aside; s* — , to avoid, de- 

viate. 
ecclésiastique, ir»., dergyman; 

pl.f clergy; adj.f ecclesias- 

tical. 
échmfaud, m., scafifold. 
échange, f»., exchange. 
échanger, /r., to exchange. 
échapper, itUr., to escape. 
échauffé, p, p., heated, ex- 

cited. 
échauffement, f»., over-ex- 



dtement, heated condi- 
tion; heating. i 

échauffer, tr,, to warm, ex- 
cite, stimulate. • 

échec, ir»., check, reverse; 
faire — et mat, checkmate. 

écheUe,/., ladder, scale. 

écho (pr. e-ko), m,, écho. 

échoppe,/., booth, stall, shed. 

édaboussure,/., splash. 

éclairé, -e, adj., enlightened. 

éclairer, tr. and intr., to light; 
enlighten, furnish light; 
s' — , to become enlight- 
ened. 

éclat, m., pomp, splendor, 
style, burst, explosion, 
noise. 

éclatant, -e, adj.f bright, daz- 
zling, sensational, strik- 
ing. 

éclater, itUr.y to burst; burst 
forth, break out, eut loose. 

éclipser, tr.j to éclipse, throw 
in the shade. 

école,/., school. 

écolier, m., scholar; en — ^ 
scholarlike; in a scholarly 
manner; like a schoolboy. 

économe, adj., economical. 

économique, adj., économie. 

écorce,/., bark; outside; d* — , 
skin-deep. 

écorcher, tr., to flay. 

écouter, /r., to listen, hear. 

écraser, /r., to crush. 

écrier, refl.y to exclaim. 

écrire, tr., to write, set down. 

écrit, m., writing, article, es- 
say. 

écriteau, m., poster. 

écriture,/., handwriting, do<> 
ument, writing. 

écrivain, m., author. 



Origines de la France Contemporaine 209 



écumer, ifUr,f to foam, froth 
at the mouth. 

écurie,/., stable. 

écwrer, m., squire; rider. 

édince, m., édifice, structure. 

fdit, m., edict. 

édredon, m., eider down, 
eider-down coverlet. 

éducation, /., éducation. 

effaré, -e, adj., wild, fright- 
ened. 

effarement, m., distraction, 
fright, bewilderment. 

effaroucher, tr., to frighten, 
scare. 

effecti-f, -ve, adj., efiScient, 
reliable, in effect. 

effectivement, adv., actually, 
really, in fact. 

efféminer, tr., to enervate. 

effet, tn.f effect; pl.^ things, 
clothes, goods; en — , in re- 
ality, in fact; à V — de, for 
the purpose of ; à cet — , for 
this purpose; à — , for ef- 
fect, pretentious. 

efficace, adj., efficacious. 

efficace, /., effica^. 

efficacité, /., efficacy, effi- 
ciency. 

effleurer, tr., to graze, skim 
over. 

effondrer, refl,, to give way, 
collapse. 

efforcer, refl,, to make an ef- 
fort, strive. 

effort, m., effort, endeavor. 

effrayant, -e, adj,, frightful. 

effrayer, tr., to frighten. 

effréné, -e, adj., unbridled, 
immoderate, intemperate. 

effroi, m., fright, ténor. 

effronté, -e, adj., bra7.en- 
faced. 



I adj., frightful. 

effu^on, /., effusion, démon- 
stration. 

égal, m., equal. 

égal, -e, adj., equal, uniform, 
even. 

également, adv., equally. 

égaler, tr., to make even, 
equalize, equal. 

égaliser, tr., to equalize, level. 

égalité,/., equality. 

égard, m., considération, re- 
spect, courtesy, regard. 

égaré, -e, adj., strayed, mis- 
guided. 

égide, /, i£gis (shield 0/ Ju- 
piter or of Pallas). 

église,/., church. 

égolsme, m., egotism, selfish- 
ness. 

égoïste, m., egotist; adj., self- 
ish. 

égorger, tr., to kill; eut the 
throat. 

égorgeur, m., cutthroat, ex- 
ecutioner. 

égout, m., drain, sewer. 

égoutier, m., sewer- tender. 

égratigner, tr., to scratch, 
claw. 

élaborer, tr., to elaborate, work 
out, refine. 

élan, m., start; dash; soaring, 
zest; impulse, impetus, in- 
spiration. 

élancer, refl., to dash forth; 
rush. 

élargir, tr., to widen; extend; 
release, expand. 

électeur, m., elector. 

élection, /., subdistrict of tax 
ation; élection. 

élégance, /., élégance. 

élégant, m., dandy. 



2IO Origines de la France Contemporaine 



élégant, -e, adj,, élégant, 
élément, m., élément, 
éléphant, m., éléphant, 
élève, m., pupil, student. 
élever, tr., to raise up, edu- 

cate; s* — , to rise, progress, 

be raised; increase, amount 

to. 
élire, tr.j to choose, elect. 
élite,/., choice, pick, flower. 
elle, pron.j she, it, her. 
elles, pron.j they, them. 
élocution, /., manner of 

speech, delivery. 
éloge, m., eulogy, praise. 
éloigner, /r., to remove, take 

away; s* — , to départ, 
éloquence,/., éloquence. 
élu, -e, adj., elected, chosen. 
embarasser, /r., to burden, 

embarrass. 
embarquer, refl., to embark. 
embauchage, m., entîcing 

away; recmiting soldiers. 
embaucheur, m., one who en- 

tices away; recruiting offi- 

cer; employer, 
embourb^ -e, (uij., bemired. 
embrasser, /r., to embrace; 

s' — , to embrace one an- 

other. 
embrasure, /., embrasure; 

porthole. 
embuscade, /., ambuscade. 
embusquer, refl.y to lie in 

wait. 
émeute,/., riot. 
émeutier, m., noter, 
émigré, -e, adj, and »., emi- 

grant, exile; one having 

left Paris to escape the ter- 

ror. 
éminent, -e, adj. y eminent, 

pro minent. 



emmagasiner, ir., to waie 

house, store away. 
emmener, /r., to lead away. 
émotion,/., émotion, 
émouvoir, /r., to move, ex- 
cite, 
emparer, refl.f to seize, 
empêcher, /r., to prevent, 

keep from. 
empereur, m., emperor. 
empêtrer, refl.j to become en- 

tangled. 
emphase, /., pomposity, em- 

phasis, stress. 
emphatique, adj,, emphatic, 

pompons, 
empiétement, m., encroach- 

ment. 
empiler, /r., to pile up. 
empire, m., empire, dominion. 
emplir, tr., to fill up. 
emploi, m., place, use, posi- 
tion, investment, func- 

tions. 
employé, w., employée, clerk; 

officiai. 
employer, /r., to employ. 
empoigner, tr., to grasp, seize, 
empoisonneur, m., poisoner. 
emportement, m., passion, 

excitement, ardor. 
emporter, /r., to carry away, 

run oflF with, capture, take; 

— sur les autres, to con- 

quer, or prove superior to 

others. 
empreindre, tr., to imprint; 

impress. 
empreinte, /., mark, stamp, 

impress. 
empressé, -e, adj,, eager, 

zealous, attentive. 
empressement, m., eagerness, 

zeal, attention. 



Origines de la France Contemporaine 211 



emprifloiiJieiiieiit, m., împris- 
onment. 

emprunt, m., loan, borrow- 
ing; d* — , borrowed. 

emprunter, ir., to borrow. 

ému, -e, p. p. and adj.f 
stîrred, excited. 

émulation,/., rivabry. 

émule, m.f rival, cx>mpetitor. 

en, pron.f of it, by it, about 
it; some, any, of them. 

en, prep., in, wîthin, with, 
to, by, as, while. 

encadrer, tr., to frame. 

enceinte, /., circuit, inclo- 
sure, precincts, place. 

encens, m., incense. 

encensoir, m., censer; donner 
de V — par le nez, to flatter 
fulsomely. 

enchaîner, tr., to chain down. 

enchant-eur, -eresse, adj., en- 
chanting. 

enchérir, tr., to bid, outbid, 
bid up, outdo. 

enchevêtré^ -e, p. p., en- 
tangled, interrelated. 

enchevêtrer, tr., to put on a 
halter. 

enclin, -e, adj., inclined, prone. 

enclore, tr., to inclose. 

encombre, m., impediment, 
hindrance. 

encombrement, m., obstruc- 
tion, blockade. 

encore, adv., yet, again, still, 
nevertheless, after ail. 

encouragement, m., encour- 
agement, moral support. 

encourir, tr., to incur. 

encyclopédique, adj., encyclo- 
pédie, of encyclopedists. 

endolori, -e, adj., painful, 
arhing. 



endormir, refl., to fall asleep. 
endosser, tr., to put on the 

back, put on; shoulder. 
endroiL m., place. 
endurci, -e, adj., hardened. 
énergie,/., energy. 
énergique, adj., energetlc. 
énergumêne, m., demoniac, 

one possessed, a ** crank.'' 
enfance, /., infancy, child- 

hood. 
enfant, m., infant, child; les 

— s perdus, reckless ad- 

venturers, members of the 

f orlorn hope ; — s de France, 

King's children. 
enfanter, tr., to bring forth. 
enfermer, tr., to shut in, lock 

up. 
enfin, adv., finally, anyhow, 

well! 
enfoncer, tr. and intr., to 

plunge, bury, pierce, rush, 

break in, sink. 
engageant, -e, adj., fascinat- 

ing. 
engager, tr., to engage, in- 
vite, start, begin, urge; la 

guerre est engagée, war is 

on. 
engin, m., machine; tread- 

mill; equipment. 
engloutir, tr., to engulf. 
enf;ouer, refl., to be infatuated. 
emvrant, -e, adj., intoxicat- 

îng. 
enivrer, tr., to intoxicate. 
enjoué, -e, adj., spriçhtly. 
enlacer, tr., to lace, interlace, 

enmesh, entangle. 
enlèvement, m., abduction, 

removal. 
enlever, tr., to carry off, take 

away, deprive of . 



212 Origines de la, France Contemporaine 



ennemi, m,, enemy, foe. 

ennemi-né, m., natural ene- 
my. 

ennoblir, ir., to ennoble. 

ennui, m. y tediousness, bore- 
dom; grief. 

énorme, adj., enormous, huge, 
great. 

énormité, /., hugeness, enor- 
mity. 

enridâr, /r., to enrich; s' — , 
to grow rich. 

enrôler, refi., to enlist. 

enseigne,/., mark, sign. 

enseignement, m., instruc- 
tion. 

enseigner, tr.y to teach. 

ensemble, adv., together. 

ensemble, m. y whole, ensem- 
ble, combination, unity. 

ensuite, adv.y afterwards, 
then, and then. 

entamer, tr., to encroach 
upon, broach, touch, aflFect, 
begin. 

entassement, tn.y accumula- 
tion. 

entasser, /r., to pile up. 

entendre, tr.y to hear, un- 
derstand, mean, intend; 
s* — avec, to act in con- 
cert with, get along with, 
agrée. 

entente,/., understanding. 

enterrer, tr.y to bury. 

entêté, -e, adj., stubbom. 

entêter, refl.y to takè a strong 
fancy to, be obstinate. 

enthousiasme, m., enthusi- 
asm. 

enthousiaste, adj.y enthusi- 
astic. 

enti-er, -ère, adj.y entire, 
whole, devoted. 



entourer, tr.y to surround, 
entraînement, m., enthusiasm. 
entraîner, tr.y to sweep off, 

entail, carry away, drag 

off, lead. 
entrave, /., clog, obstacle, 

hobble, restraint. 
entraver, tr,y to hinder, im- 

pede. 
entre, prep.y between, among. 
entrée, /., cntry; réception;' 

free access; brevet d' — , cer- 

tificate of admission; — 

familière, family réception, 
entreprendre, tr.y to under- 

take, begin, try. 
entrepreneur, m., manager, 
entreprise, /., enterprise. 
entrer, inlr.y to enter; — en 

possession, to take posses- 
sion; — en branle, to 

start. 
entresol, m., entresol (between 

ihe ground floor and the first 

floor). 
entretenir, tr.y to maintain; 

s* — , to converse, 
entrevoir, tr.y to bave a 

glimpse of, suspect. 
envahir, tr.y to invade, over- 

run; pervade. 
envahisseur, m.y invader. 
enveloppe,/., exterior. 
envelopper, tr.y to envelop, 

wrap about, involve, 
envers, ^ep.y toward. 
envi ; à r — ^ adv.y in émulation 

of one another. 
envie,/., désire. 
envieu-z, -se, m. and /., en- 

vious person. 
environ, adv.^ about. 
environnant, -e, adj.^ sur- 

rounding. 



Origines de la France Contemporaine 213 



environner, /r., to beset, 

surround. 
environSi m. pL, neighbor- 

hood; aux — de, about, 

near. 
envoyé, m., envoy, emis- 

sary. 
envoyer, tr., to send; il se 

fait — , he sends for. 
épaiSi -se, adj., thick; duU. 
épancher, refl., to open one's 

heart. 
épargne,/., saving. 
épargner, ir,, to save, spare. 
épame,/., shoulder. 
épée,/., sword. 
épicerie,/., grocery. 
épicier, m,, grocer. 
épier, tr., to watch, watch 

for. spy upon, reconnoiter. 
épithet^/., epithet. 
épouvante,/., terror, affright. 
épouz^ m.f husband. 
épreuve,^., proof, test, trial, 

hardship. 
éprouver, /r., to try, prove, 

exhibit, feel, test. 
épuisé, -e, adj. y worn out, ex- 

hausted. 
épuisement, m., exhaustion. 
épuiser, /r., to exhaust, drain 

dry. 
épuration,/., purification. 
épuré, -e, adj, and p. p.j puri- 

fied, sublimated. 
épurer, tr., to purify, elimi- 

nate the troublesome mem- 

bers of . 
équarrisseur, m., flayer, 

knacker. 
équilibre, m., equilibrium. 
équilibrer, /r., to poise, bal- 
ance. 
équiper, Ir., to equip. 



équivaloir, irUr., to be équiv- 
alent. 
ériger, tr,, to erect, raise, set 

^P- . . 

errant, -e, adj.j wandenng, 

stray. 

erreur, /., error, mistake. 

érupti-f, -ve, adj. y eruptive, 
volcanic, explosive. 

escabelle, /., stool. 

escalader, tr., to scale. 

escalier, m., staircase. 

esclave, m. andf., slave. 

escorte, /., convoy, escort, 
retinue. 

escouade,/., squad. 

escrime,/., fencing. 

espace, m., space. 

espèce, /., species, kind, 
"oddperson,""freak." 

espérance, /., hope. 

espérer, Ir ., to hope. 

espion, m,, sp;^. 

esprit, m., mind; spirit, wit, 
intellect; — de vm, spirits, 
alcohol. 

essai, m., essay, attempt. 

essaim, m., swarm. 

essayer, tr., to attempt. 

essentiel, -le, adj., essential. 

essor, m., flight, impetus. 

estampe,/., engraving; print. 

estime, /., esteem. 

estimer, tr., to estimate, es- 
teem. 

estomac (pr. -ma), m., stom- 
ach. 

estompe,/., stump (art); por- 
trait à r — , pastel portrait. 

estrade,/., stage, platform. 
. et, conj., and; — ... — , 
both . . . and. 

établi, -e, adj., established. 

établir, tr., to establish. 



214 Origines de la France Contemporaine 



établissemexity m., establish- 
ment. 

étage, ir»., stoiy. 

étalage, m., laying out, ex- 
hibition, display, appear- 
ance. 

étaler, ir., to spread, spread 
out, set forth, display. 

étang, m.f pool, bog, pond. 

état, m.j State; profession, 
calling; esta te; condition; 
tiers — , third estate, the 
common people, the no- 
bility being the first es- 
tate, and the clergy the 
second esta te; hors d* — , 
unable; étant donné leur 
— d'esprit, having corne 
to this State of belief from 
their point of view; — s gé- 
néraux, national parlia* 
mentary assembly; homme 
d* — , statesman. 

état-major, m., staff ofBce, 
staff, cabinet. 

éteindre, tr., to quench, to 
put out; s' — , to go out. 

étendre, tr.y to stretch, ex tend. 

étendue,/., extent. 

étemel, -le, adj., eternal. 

étiquette, /., label, étiquette, 
procédure. 

étoffe,/., cloth. 

étonnant, -e, adj.f astonish- 
ing, amazing, surprising. 

étonné, -e, adj., astonished. 

étourdi, m., madcap. 

étrange, adj.y strange. 

étrang-er, -ère, adj., foreign, 
strange; ». m., foreigner, 
stranger; passer à V — , to 
go abroad. 

étrangler, ir., to strangle. 

être, tn,f being. 



être, itUr., to be; — d'intelli- 
gence, to be agreed; — en 

scène, to be on the stage; 

— en compte avec, to hâve 

a bill with; — par terre, to 

be on the ground. 
étroit, -e, adj., narrow, small, 

limitad. 
étude,/., study. 
étudiant m., student. 
étudié, -e, adj.f affected. 
étudier, tr., to study. 
étui, m., case, box, sheath. 
eu, p. p., had. 
eux, pron,, them, they. 
évacuer, /r., to evacuate, 

empty. 
évaluer, tr., to value, esti- 

mate, appraise (at). 
évanouir, refl., to faint. 
évaporer, refl., to evaporate, 

vanish. 
évêché, w., bishopric; bishop's 

house. 
éveiller, /r., to awaken. 
événement, m., event. 
évêque, m., bishop. 
évidemment, adv.y evidently. 
éviter, tr., to avoid. 
exact, -e, adj., exact, correct, 

true. 
exactement, adv., exactly. 
exaction,/., exaction. 
exagération, /., exaggeration. 
exagéré, -e, adj., fanatical, 

given to exaggeration. 
exagérer, tr. and intr., exag- 

gerate, to grow more and 

more acute. 
exaltation, /., exaltation, en- 

thusiasm. 
exalter, tr., to exalt, enthuse, 

spur on, stimulate. 
examen, m., ezamination. 



Origines de la France Contemporaine 215 



examiner, /r., to examine. 

exaspéré, -e, adj., exasperated. 

ex-avocat, w., ex-lawyer. 

excéder, tr.^ to wear out. 

excellence,/., excellence; par 
— , in its greatest perfec- 
tion, 

excellent, -e, adj.y excellent, 
fine. 

excentrique, n. m, and adj.y 
odd stick, eccentric. 

excepté, prep.^ except. 

exception, /., exception; par- 
tiàlity. 

excès, f»., immoderation, ex- 
cess, violence. 

excessi-f, -ve, adj.j excessive, 
extrême. 

excitable, adj., excitable. 

excitation, /., stimulus, in- 
fluence. 

exciter, /r., to stir up. 

exclamation, /., exclamation. 

exclure, /r., to exclude. 

excroissance,/., excrescence. 

excuser, tr.j to excuse, apolo- 
gize for. 

exécuter, /r., to exécute. 

exécuteur, m., executor, tool. 

exêcuti-f, -ve, adj.y executive. 

exécution,/., exécution. 

exemplaire, m. y copy. 

exemple, m., example; don- 
ner 1* — , to set the example. 

exempt, -e, adj.y exempt. 

exemption, /., exemption 
(from military service). 

exercer, /r., to drill, practice, 
accus tom. 

exercice, m., drill, lesson, ex- 
ercise. 

exhalaison,/., exhalation. 

exhaler, tr., to exhale; s'—, 
to be exhaled. 



exhorter, tr.^ to exhort. 
exigence, /., daim, demand, 

requirement. 
exiger, /r., to demand, re- 

quire. 
existence,/., existence, 
exister, intr.y to exist. 
exorde, m., exordium. 
expansion, /., expansion, de- 

monstrativeness, effusion. 
expédient, m., expédient. . 
e^dier, /r., to dispatch, 

send. 
expéditi-f, -ve, adj.y quick. 
expédition, /., expédition. 
expérience,/., expérience, ex- 

periment. 
expert, -e, adj.y expert. 
expliquer, tr.y to explain. 
exploit, m. y feat. 
exploitant, -e, cLdj. and n. m., 

managing, manager. 
explosion,/., explosion. 
exportation,/., export, export 

trade. 
exprès, adv.y expressly. 
expressément, adv.y expressly. 
exinression,/., phrase, expres- 
sion. 
exprimer, /r., to express. 
expulser, tr.y to expel. 
extérieur, -e, adj.y exterior, 

foreign, external. 
exterminateur, m., extermi- 

nator. 
extermination, /., extermina- 
tion. 
extraction, /., extraction, 

birth. 
extraordinaire, adj.y extraor- 

dinary. 
extravagance, /., folly, ec- 

centricity, crazy act. 
extrême, m., extrême. 



2i6 Origines de la France Contemporaine 



eztrèmeme&t, adv,, eztreme- 

ly. 

ezmmité, /., extremity, end, 
resort. 

fable,/., fable, stoiy. 

fabricant, m., manufacturer, 
maker; inciter, breeder. 

fabriquer, tr. and intr., to 
manufacture. 

face,/., front; face; en — de, 
before, in the présence of. 

facile, adj.f easy. 

facilité, /., easiness, ease, 
readiness, freedom from 
reserve. 

façon, /., fashion; manner, 
way, ceremony. 

faconde,/., talkativeness. 

factice, adj., artificial. 

factietuc, m., factionist. 

faction, /., faction. 

faculté/., facult^, ability. 

fagot, m.f bundle (usually of 
sticks or tivigs), fine wood, 
kindling. 

faible, adj., weak, faint; small. 

faiblesse,/, weakness. 

faillir, intr., to fail. 

faim, /., hunger; avoir — , to 
be hungry. 

faire, tr., to make, do, bave, 
cause, play, tell, travel; — 
des pnères, to offer up 
prayers; — feu, to fire; — 
la besogne, to do the bulk 
of the work; — la grimace, 
to make a face; — honte, 
to make one ashamed; — 
montre de, to display; — 
queue, to stand in line; 
— sauter, to blow up; — 
passer, admit, hold; se — , 
become, occur, happen, be 



made; ne fait que mani- 
fester, merely indicates. 

faisceau, m., bundle. 

faiseur, m,, maker. 

fait, m., fact; en — , in fact; 
en — de, as for, in point 
of; mettre au — , to post, 
inform; de — , in reality, 
" de facto." 

fait, -e, adj,f fit; constituted; 
calcula ted; suited; fuU 
grown. 

falloir, impers., must, should, 
ought, need, require. 

famélique, m. or /., starve- 
linç. 

familiariser, tr., to familiar- 
ize; se — avec, to be 
démocratie with. 

familiarité, /., familiarity, in- 
timacy. 

familier, m., close friend. 

famili-er, -ère, adj., familiar, 
private. 

familièrement, adv., famil- 
iarly. 

famille,/., family; père de — ^ 
head of a family. 

famine,/, famine. 

fanatique, adj. and n., fanât- 
ical, fanatic. 

fanatisme, m., fanatlcism. 

fangeu-x, -se, adj., miry, 
filthy. 

fantocdni (pr. fan-tot-shee- 
née), m. pL, puppets; fan- 
toche, m., a person not to 
be taken seriously. 

fantdme, m., specter. 

fard, m., complexion paint, 
artificial complexion, com- 
plexion powder; prêteuse. 

fardeau, m., burden. 

farine,/., flour. 



Origines de la France Contemporaine 217 



farouche, adj.y wild, fierce. 

faste, m.f pomp. 

fastueu-z^ -se, adj,^ pompous, 
imposing. 

fat, m., fop. 

fatal, -e, adj., fatal, fate- 
ful. 

fatigant, -e, adj., fatiguing. 

fatigue, /., fatigue, hardship, 
weariness. 

fatigué, -e, adj.f fatigued. 

fatiguer, /r., to tire. 

faubourg, m., suburb. 

faucher, tr.y to mow; machine 
à — , mowing machine; 
guillotine. 

fausser, /r., to bend; pervert, 
falsify. 

iauteff., mistake; want; à — 
de, m default o£; — de, for 
not; prendre en — , to find 
delinquent. 

fauteuil, m., armchair. 

fauye, adj., fawn-colored; 
reddish; wild; n. m,, deer; 
bête — , fallow deer. 

faux,/., Scythe. 

fau-x, -sse, adj., false, artifi- 
cial, counterfeit. 

faux-saunier, m., contraband 
sait dealer. 

faveur, /., boon; favor, pro- 
tection, " pull." 

favorable, adj., favorable. 

favori, m., side whisker. 

favori, -te, adj., favorite. 

favoriser, /r., to favor. 

fébrile, adj,y feverish. 

feindre, ^r., to feign, pré- 
tend. 

feinte, /., prêteuse. 

féliciter, /r., to congratula te. 

femelle,/., female. 

femme, /., woman, wife, 



lady; — de charge, house- 

keeper; — de chambre, 

chambermaid. 
fendre, tr., to split, cleave, 

rend, 
fenêtre,/., window. 
féodal, -e, adj., feudal. 
féodalité,/., feudalism. 
fer, m., iron. 
ferme,/., farm. 
ferme, adj., firm, fixed. 
fermé, -e, adj. and p. p. y 

closed, complète, 
fermenter, intr,, to ferment, 

work. 
fermer, et., to close, 
fermier, m., far mer, tenant, 

renter. 
féroce, adj\, fierce. 
férocité, /., ferocity. 
ferré, -e, adj.y shod, pro- 

vided with iron. 
fertile, adj., productive, 
ferveur,/., fervor. 
festin, m. y feast. 
fête, /., festival, célébration, 

entertainment. 
feu, m., fire; faire — , to fire; 

marcher au — , to enter 

battle; mettre le — à la 

maison, to set the house on 

fire; — ^x de Bengale, Ben- 

gal lights, colored lights. 
fiacre, m., carriage. 
ficelle,/., twine, string. 
fichu, m., neckerchief. 
fidèle, adj, y faithful; m., be- 

liever, devotee. 
fidèlement, adv.y faithfully. 
fidéUté,/., fideUty. 
fier, fi^e, adj, y proud. 
fièvre, /., fever. 
figure, /., figure, face; figure 

of speech. 



2i8 Origines de la France Contemporaine 



figurer» tr. and intr., to ap- 
pear; se — , to imagine. 

fil, m,, thread; passer au — 
de l'épée, to kill with a 
sword thrust. 

file,/., rank, file, procession. 

filer, ir.y to spin out, turn 
(phrases). 

filet, m.f string, net. 

filiation, /., séquence, rela- 
tion. 

fille, /., daughter, girl. 

filou, m.j cheat. 

fils, m.j son; — de famille, 
minor; young man of good 
family; — de France, 
King's son. 

fin,/., end; à la — , at last; in 
the end. 

fin, -e, adj.j fine; poli te; thin; 
élever, crafty, subtle. 

final, -e, adj.f final, last, con- 
cluding. 

finale, /., finale. 

finalement, adv.^ finally. 

finance, /., finance. 

finir, intr.y to finish; — par, 
to end up with, finally 
to. . . . 

fixe, adj.j settled, fixed, pét- 
ri fied, chronic. 

fixer, tr.f to détermine, define. 

fixité,/., permanence. 

flairer, tr.y to scent. 

flambeau, m., torch. 

flamber, intr.j to blaze, flash 
out. 

flamme, /., flame. 

flanc, m., flank, sîde. 

flâneur, m.j stroller. 

flanquer, /r., to guard, stand 
adjacent to, protect. 

flatter, tr.j to flatter, pat. 

flatterie,/, flattery. 



fléau, m., flail, scourge. 
fléchir, intr,y to waver, stag- 

ger. 
flétrir, /r., to wither, blight. 
fleur,/., flower. 
fleuve, m., river, 
flexibilité,/., suppleness. 
flibustier, ir»., freebooter, 

crook. 
florissant, -e, adj.y prospér- 
ons. 
flot, m.f wave, billow; crowd. 
flottant, -e, adj., floating, 

wandering; train — , log- 

raft. 
flotte,/., fleet. 
flotter, ifUr.f to float, waft. 
flux (pr. Jlu)t m.j flow, rising 

tide, influx. 
foi, /., faith, crédit; ma — , 

{upon my) faith! 
foin, m., hay. 
foire,/., fair. 
fois, ?., time; à la — , alto- 

gether, ail at once, 
folie,/., madness. 
fonction, /., office, duty, 

function, position, 
fonctionnaire, m., officiai, 

public employée, 
fonctionner, intr.y to work, 

act. 
fond, m., bottom; heart; 

background, basis. 
fondamental, -e, adj.y funda- 

mental. 
fondateur, m., founder. 
fondation, /., basis. 
fondé, -e, adi. and p. p., 

founded, well founded, sta- 
ble, 
fondement, m., foundation. 
fonder, /r., to found; se — , 

to arise. 



Origines de la France Contemporaine 219 



fondte, tr, and intr., to cast, 
melt; pounce. 

fonds, m.f funds; cash; avance 
de — , loan. 

fontaine,/., fountain. 

forain, -e, adj., foreign. 

forçat, m.f galley slave. 

Force (la), a former prison in 
Paris. 

force, /., strength; vigor, 
force, violence; à — de 
temps et de peine, by 
dint of much time and 
trouble; coup de — , vio- 
lence; la — année, the 
military. 

force, adv.y much, many. 

forcé, -e, adj,, inévitable. 

forcément, adv,, forcibly; nec- 
essarily. 

forcené, adj\, furious, mad; 
m.f madman. 

forcer, tr., to force, break 
open, break into, wear 
down; — un cerf, to run 
down a deer. 

forêt, /., forest. 

forfait, ff»., crime. 

forger, tr., to forge, invent. 

foraialité,/., formality. 

forme,/., form. 

former, tr., to form. 

formule,/., formula. 

fort, m., strongest part of a 
thing; dans le — de la 
lutte, in the heat of the 
struggle; — de la Halle, 
porter; au plus — de, at 
the height of; in the thick 
of. 

fort, -e, adj., strong, stout, 
bad; fine; violent; great; 
severe; heavy. 

forteresse,/., fortress. 



fortune,/., fortune, fortunes; 

bonne — , love affair. 
fossé, m., ditch. 
fou, fol, -le, adj., wild; mad, 

crazy. 
fou, m., madman. 
foudre, m. or }., thunderbolt. 
fougue, /., fury, violence; 

impetuosity; fire; — s de 

cervelle, wild fancies. 
fouiller, tr., to dig. 
foule,/., crowd, throng, mob. 
fouler, tr., to trample; — 

aux pieds, to trample un- 

der foot. 
four, m., oven; au — , in the 

oven. 
fourberie,/., knavery. 
fourbu, -e, adj., unable to 

walk; foundered. 
fourche,/., pitchfork. 
fourchette,/., fork. 
fourmi,/., ant. 
fourneau, m., stove, fumace. 
fournir, tr., to furnish, supply. 
fournisseur, m., tradesman; 

purveyor; — de la table, 

provision dealer, 
fourniture, /., supply; pro- 
vision, goods. 
fourrage^ m., fodder. 
foyer, m., fire grate; lobby; 

center of disturbance; fire. 
frac, m., dress coat; — uni, 

dress suit (0/ ont color). 
frais, m. pi., expenses, costs, 

expense. 
franc, m., franc {coin worth 

ig.S cents). 
franc, -he, adj., frank. 
franchir, tr., to leap over, 

clear. 
franchise, /., freedom, frank- 

ness. 



220 Origines de la France Contemporaine 



frapper, tr., to strike, knock, 

overpower; — les regards, 

to meet the gaze, 
fraude,/., deccit. 
frauduleu-z, -se, adj.j fraud- 

ulcnt. 
frein, w., bridle, check, re- 

straint. 
frelater, /r., to adulterate. 
frelon, m,, homet. 
frémissement, m., shudder. 
frénétique, adj.f frantic, dis- 

tracted, mad. 
fréquent, -e^ adj., fréquent. 
fréquenter, ir., to keep Com- 
pany with, associate with. 
friche, /., waste land; en — , 

uncultivated, f allow ground. 
fripon, m., knave. 
frissonnant, -e, adj.y shudder- 

îng. 
froid, m.j cold; faire — , to be 

cold weather. 
froid, -e, adj\, cold. 
froisser, tr.j to bruise; offend, 

ruffle. 
fromage, m., cheese. 
front^ m., forehead. 
frontière, /., frontier. 
frottement, m., friction. 
fructidor, w., Fructidor 

(twelfth month of the revolu- 

tionary calendaty Aug, i8 to 

Sept. 17). 
frnit, m., fruit, product. 
fruiti-er, -ère, adj., fruitbear- 

ing. 

frustrer, tr,, to frustrate, ren- 

der fruitless. 
^j intr., to flee, fly, escape. 
^^te,/., flight;preàdrela-, 
fumée,/., smoke. 



fumeu- 



'*» -se, ad;., gmoky. 



fumier, m., rubbish, offal. 
funeste, adj,, fatal; baneful. 
fureur, /., fury; rage, frenzy, i 

desperation. 
furieu-z, -se, adj,y furious, 

mad; n. m., madman. 
fusil (pr,fu'Si)y f»., gun. 
fusillade,/., fusillade, 
fusiller, tr., to shoot, fire at. 
futur, -e, adj,, future. 

gabelle,/., tax upon sait; tax 

on products {in gênerai). 
gabelou, m., collector of sait ' 

tax. 
gage, f»., pawn, pledge, se- 

curity. 
gagnant, m,, winner. 
gagner, /r., to win, gain, earn, 

make money. 
gai, -e, adj.y merry. 
gaieté,/., gayety. 
gaillard, w., jovial fellow; 

fellow. 
gaillardise, /., mirth; wan- 

tonness, sport, 
gain, m., gain, profit, 
gahie, /., sheath, scabbard, 

coating. 
galanterie, /., politeness, gal- 

lantry. 
galère,/., galley, prison ship. 
galerie, /., galleiy. 
galérien, w., galley slave. 
galetas, m., garret. 
galeux, «., one affected with 

the itch, scurvy wretch, 

leper. 
galon, m.f lace, officer's 

stripes, galloon. 
gamin, m., urchin, black- 

guard. 
gant, m.y glove. 
garantie, /., guaranty. 



Origines de la France Contemporaine 221 



garantir, /r ., to assure, prom- 
ise. 

garçon, w., boy; journey- 
man. 

garçon-charrony m., wheel- 
wright*s apprentice. 

garde, /., guard; watch; pre- 
nez — ! take care; avoir — 
de, to take care not to; 
n'avoir — de, to be too 
wise to; — -du-corps,body- 
guard; — française, royal 
guardsman. 

Garde-Meuble, m,, royal 
furniture warehouse. 

garder, /r., to keep, retain. 

garde-robe, /., wardrobe. 

gardien, -ne, m. and f., 
keeper, defender. 

garel interj,, look out! sans 
crier — , wîthout warning. 

garni, -e, adj., trimmed, fur- 
nished; hôtel — , lodging 
house. 

garnison, /., garrison. 

gascon, -ne^ €tdj., Gascon. 

gaspiller, tr.y to waste, squan- 
der. 

gftter, /r., to spoil, coprupt, 
pervert. 

gauche,/., left side; à — , on 
{to) the left; membre de — , 
member o£ the opposition 
party. 

gauche, adj.^ left. 

gaulois, -e, adj., Gallic; crude, 
coarse. 

gaze,/., gauze. 

gazette,/., gazette. 

gazon, m., tuif . 

gelée,/, frost. 

geler, impers.^ to freezc. 

gémir, intr.^ to groan. 

gémissement, m., groan. 



gênant, -a, adj., uncomfort- 
able, disturbing. 

gendarme, m., gendarme, po- 
liceman. 

gendarmerie,/., gendarmery, 
police force. 

gendre, m., son-in-law. 

gêne, /., trouble, embarrass- 
ment ; sans — , unrestrained, 
free and easy. 

généalogiste, m,, genealogist, 
worshiper of rank. 

gêner, /r., to impede; embar- 
rass, worry, trouble. 

général, -e, adj,, gênerai, ab- 
stract; États généraux, na- 

- tional parliamentary as- 
sembly. 

général, m., gênerai. 

généralement, o^v., generally. 

généraliser, /r., to generalize. 

généralité,/., général! ty; tax- 
ation district. 

génération, /., génération, 
âge. 

génereu-z, -se, adj., gracious, 
noble, generous, bounteous. 

Gênes,/, Genoa. 

génie, m.y genius. 

genou, w., knee; à — x, on 
one's knees. 

genre, w., kîndj genus; — 
humain, mankind. 

gens, f». or /. pL, peopie; — 
de service, servants; jeunes 
— , young folks; — d'es- 
prit, peopie of sensé, intel- 
lectual class; — sans aveu, 
vagrants; — de la maison, 
domestics; — du monde, 
Society peopie. 

geiAlhomme, m., gentleman, 
nobleman; — de la cham- 
bre, gentleman in waiting. 



222 Origines de la France Contemporaine 



geôle (^.ya/),/.,jail. 
geôlier ipr.jolté), m., jailer. 
gérer, tr., to manage. 
germe, m., germ. 
germinal, m. y Germinal (seih 

enth month of revohUionary 

calendar, Mar. 21 to Apr. 

10). 
gésir, intr.f to lie. 
geste, tn.f gesture; action, 

feat, movement. 
gibier, m., game. 
gigantesque, adj.y colossal. 
Girondin, m., Girondist (mod- 

eraU republtcan) . 
gît (3^ fers. sing. près, indic. 

0/' gésir), lies. 
gîte, f»., lodging; resting 

place, abode. 
glace, /., ice; looking-glass; 

plate glass. 
glacer, /r., to freeze. 
glaçon, m., pièce of ice, icicle, 

cake of ice. 
glisser, intr., to slip, 
gloire,/., glory. 
glorieu-z, -se, adj., proud, 

boastful; glorious. 
glorifier, refl.y to boast, take 

pride in. 
gober, ir.j to swallow. 
goguenard, -e, adj., jeering, 

jesting. 
golfe, m., gulf. 
gonfle, -e, adj., swolien, 

stufiFed. 
gonfler, /r., to puff up. 
gorge, /., throat; neck and 

shoulders. 
goiger, tr,, to gorge, stuff. 
gouailleu-r, -se, adj.y chaffing, 

joking; n. m., jester. 
gouffre, m., whirlpool; cav- 

ity, abyss. 



goujat, If»., laborer; soldier's 

servant; camp folio wer. 
gourdin, m., cudgel. 
gourmé, -e^ adj., affectedly 

grave, 
gourmet, m., epicure. 
goût, m., taste; manner. 
goûter, tr., to taste, hâve a 

taste for, get a taste of, 

enjoy. 
goutte,/., goût; drop, 
gouvernant, m., ruier. 
gouvernement, m., govern- 

ment. 
gouverner, tr., to go ver n. 
gouverneur, m., governor, 

commander. 
grâce, f., favor; élégance, af- 

fability; thanks; — à, 

thanks to; par — , as a 

favor. 
gracieu-z, -se, adj., gracions, 

graceful, courteous. 
grade, m., rank; status. 
grain, m., grain; small par- 

ticle. 
graine, /., seed. 
grand, -e, adj., great, large, 

tall; — jour, daylight; en 

— , on a large scale, in 

bulk; n. f»., noble, 
grand-aumônier, m., grand 

almoner. 
grandement, adv., grandly. 
grandeur,/., greatness, huge- 

ness, dignity, importance, 
grand'peine; à — , with great 

difficulty. 
grand-père, m., grandfather. 
granit m., granité. 
grappillage, m., system of 

spoils, ^raft. 
gra^ -se, adp, fat. 
gratis {pr. gra-tis), adv.y free. 



Origines de la France Contemporaine 223 

guerre^/., war; être de bonne 
— ^ to be le^^timate means 
of warf are. 

guet-apens, m., ambush, foui 

guêtre,/., gaîtcr. 
gueule,/., jaws, maw. 
guichet, m., wicket 
guichetier^ m., tumkey. 
guide, m., guide. 
guider, tr,, to direct, guide, 
guillotine,/., guillotine. 
guillotiner, /r., to behead. 
guise, /., fancy; manner; en 

— de, by way of ; in place of ; 

as; à sa — , as one likes. 



gratuit, -e, adj., gratuitous, 

useless. 
grave, adj., sober, serious. 
graver, tr,y to engrave. 
gré, ffi., will, wish, liking; 

bon — mal — , whethcr he 

will or not. 
grec, -que, adj., Grecian, 

Greek. 
grêle,/., bail, hailstorm. 
grenadier, m., grenadier, 
grenier, m., cornloft; garret, 

attic. 
griffe,/., claw. 
grimace,/., grimace, face, 
grimper, itUr,, to climb. 
grincer, ir., to gnash {teeth). 
gris, -e, adj., gray. 
gronder, tr. and intr.j to 

scold, growl, grumble. 
gros, -se, adj.y big, bulky, 

coarse, gross, fat, huge; 

numerous. 
gros-acheteur, m,, wholesale 

buyer. 
grossi-er, -ère, adj., coarse, 

impolite; homeiy; crude, 

clumsy. 
grossièreté, /., coarseness, 

rudeness. 
grossir, tr, and intr.y to in- 

crease, grow, sweil. 
grossissant, -e, adj.y swelling, 

increasing; verre — , mag- 

nifying gfass. 
grotesque, adj,, grotesque, 
grotte. /., grotto. 
grouillement, m., rumbling, 

swarming; swarm. 
groupe, f»., group. 
grue,/., crâne, 
guenille^/., zag. 
guère, adv,\ ne . . . — , hardly. 



habile, adj,, skillful. 

habillement, m., clothes; 
dressing process. 

habiller, /r., to dress. 

habit, m. y garment, dress; — 
habillé, full dress; — de cé- 
rémonie, costume for state 
occasions; cérémonial dress; 
grand —, full dress; — 
d'emprunt, borrowed fin- 
ery. 

habitable, adj,, habitable. 

habitant, m., résident. 

habiter, /r. and intr., to in- 
habit, live, dwell. 

habitude, /., habit, custom; 
avoir 1* — de, to be accus- 
tomed to. 

habitué, m,j fréquenter, reg- 
ular customer. 

habituel, -le, adj., habituai. 

habituer, tr,y to accus tom. 

'hache,/., hatchet, ax. 

^hacher, tr,, to eut to pièces, 
hack. 

'haie,/., hedge; row. 



* indicates aspiiated A. 



224 Origines de la France Contemporaine 



'haiUon, f»., rag. 
'haine,/., hâte. 
'haineu-z^-se^ adj., malignant. 
'haïr, tr., to hâte. 
*hâle, m.f burning beat; dry 

wind. 
'halle,/., city market. 
halluciné, m., one who bas 

hallucinations. 
'hangar, m., shed, cart house. 
'harangue,/., speech. 
'harangueur, m., orator. 
'harasser, /r., to harass, 

harry. 
'hardes,/. pi. y clothes. 
'hardi, -e, adj., bold. 
'hardiment, adv.j boldly. 
'haro, m., hue and cry; cri 

de — , hue and cry; crier 

un — , to set up a hue and 

cry. 
'hasard, tn.f chance; cas- 

ualty; par — , by chance. 
'hasardé, -e, adj., venture- 

some; presumptuous; going 

too far. 
'hasarder, tr., to venture, go 

too far. 
'hasardeu-z, -se, adj., baz- 
ardons, dangerous. 
•hâte, /., haste. 
'hftter, tr.f to hasten. 
'haussement, m., shrugging 

(of shoidders), 
'hausser, ir,, to raise. 
'haut, m.j top. 
'haut, 'éf adj.j bigh; en — ^ 

above; upstairs. 
'haut, adv., loud; up; tout — , 

out loud; remontant plus 

— , coing further back. 
'hautam. -e, adj,y haughty. 
'Haute -Ecosse, /., Uppcr 

Scotland. 



Iiautement, <idv., loudly, 

haughtily, higbly. 
'hauteur, /., height; à la — , 

in a position, able. 
hébétement, m., stupor. 
herbe, /., grass; manger son 

blé en — ^ to spend one's 

money before one gets 

it. 
héréditaire, adj., beredîta- 

hérétique, m., heretic. 
hérissé, -e, adj,, brushy; brist- 

ling. 
hériti-er, -ère, n. i». and /., 

heir, heiress. 
héroïque, adj,, heroic. 
'héros (pr. -ro), i»., hero. 
hésiter, intr., to hesitate. 
heure, /., hour, o'clock; tout 

à 1' — , presently; de bonne 

— , early. 
heureusement, adv., bappily, 

successfully, fortunately. 
heureu-z, -se, adj., happy, 

successful, lucky. 
'heurt, m., collision, misbap, 

jar. 
'heurter, tr,, to offend; strike, 

coUide with, ruffle. 
'hideu-z^ -sc^ adj., frightful. 
Hier, orfv., yesterday. 
'hiérarchie, /., hierarchy. 
histoire, /., history. 
historique, adj.j historic, bis- 

torical. 
hiver, m., winter; il suffit de 

V — , winter is enough. 
'hocher, /r., to shake. 
homicide, adj,, homicidal. 
hommage, m., homage, 

courtesy, attention, 
homme, m., man, husband; 

— de cœur, whoie-souled 



Origines de la France Contemporaine 225 



man, man of courage; — 

de parade, man of good 

appearance; — en place, 

officer of State; — fait, 

grown man. 
honnête, adj,^ honest, décent. 
honneur, m., honor; tenir à 

— , to deem it an honor; 

perdre d* — , to dishonor. 
'honte, /., shame; mauvaise 

— ^ bashfulness; avoir — ^ 

to be ashamed; faire — a 

quelqu'un, to make one 

ashamed, reproach. 
hôpital, m., hospital; work- 

house. 
'hoquet, m., hiccup; avoir le 

— ^ to hâve the hiccups; entre 

— Sy between drinks. 
horizon, m., horizon; à 1' — ^ 

on the horizon, 
horreur, /., horror; avoir — 

de^ to dread to. 
horrible, adj.^ horrible. 
horriblement, adv., terribly. 
'hors, prep, and adv,, out, 

outsîde of, out of, beyond; 

— de soi, beside one's 
self. 

hospice, f»., almshouse, asy- 

lum, orphanage. 
hosiûtalité,/., hospitality. 
hostile, adj.y hostile, 
hôtel, m., hôtel, mansion; 

— de ville, çity hall; — 
d'invalides, military hos- 
pital, soldiers' home; — 
garni, lodging house. 

'huée,/., hoot, shouting. 
huile,/., oil; — d'aspic, oil of 

spikenard; — d'œillette, 

oil of poppies. 
htdssier, m., usber, bailiff. 
huit, num. adj\j eight. 



humain, -e, adj,, human. 

humanitaire, adj.y human- 
itarian, benevolent. 

humeur, /., humor, disposi- 
tion, temper. 

humide, n. m, and adj.y 
moisture; damp. 

'hurlement, m., howling, 
shout. 

'hussard, m., hussar. 

'hutte,/., hut. 

h3rmne, m., hymn. 

ici, adv.y hère; — -bas, hère 
below, down hère; jus- 
qu' — , hitherto. 

idéal, -e, adj,^ idéal. 

idéalist^ m., idealist. 

idée, /., idea. 

idéologue, m.y ideologist. 

idiot, m., idiot. 

idylle,/., idyl. 

ignoble, adj., ignoble, base, 
mean. 

ignorance,/., ignorance. 

ignorant, -e, adj.y ignorant; 
n. m. y ignorant person. 

ignoré, -e, adj.y unnoticed, 
ignored, unknown. 

ignorer, /r., to be ignorant of. 

il, pron.y he, it. 

île,/., island, isle. 

illégal, -e, adj.y illégal. 

illimité, -e, a4j., unlimited, 
unbridled. 

illumination, /., illumination. 

illuminé, m. y visionary, one 
inspired. 

illuminé, -e, adj.y illuminated. 

illuminer, tr. and intr.y to il- 
lumine, to hâve an illumi- 
nation. 

iUusion, /., illusion; delusion 

illustre, adj.y illustrions. 



226 Origines de la France Contemporaine 



ils, pron,j they. 

image, /., image; picture; 
figure of speech. 

imagination, /., Imagination. 

imaginer, tr., to conceive the 
idea of ; s' — , to imagine. 

imiter, /r.. to imitate. 

immaculé -e, adj., spotless. 

immédiat, -e, adj.^ immédiate. 

immémoriiol, -e, adj., im- 
mémorial. 

immense, adj., immense, in- 
finité, tremendous. 

immobile, <idj.y immovable, 
indiffèrent, motionless. 

immoler, /r., to immola te; 
slay. 

immonde, adj., unclean. 

immoralité, /., immorality, 
license. 

immortalité, /., immortality. 

impeccable, adj,^ impeccable, 
faultless, flawless. 

imperceptible, adj,^ imper- 
ceptible. 

impérieu-z, -se, adj., im- 
perious, arbitrary. 

impérissable, adj.y imperish- 
able. 

imperturbable, adj.y calm. 

imperturbablement, adv.y im- 
perturbably. 

implanter, /r., to implant. 

implorer, tr., to implore. 

impoli, -e, adj,, impolite. 

impolitesse, /., impoli teness. 

importance, /., importance. 

important, -e, adj.y impor- 
tant. 

importer, inir.^ to be of con- 
séquence; il n'importe (pas), 
it is no matter. 

imi>ortun, -e, adj,^ irksome; 
tiresome, vexations. 



imposer, /r., to lay, tax; awe, 

overawe, impress, imprint, 

impose; s' — , to be imposed, 

make a deep impression, 
impossible, adj.y impossible, 
impôt, «»., duty, tax, taxation, 
impotent, -e, adj., helpless. 
imprévu, -e, adj, and n. «».,im- 

foreseen, unexpected, sud- 

den. 
imprimer, ir,, to imprint, 

print, give, impart, 
imprimerie,/., printing ofiice. 
impropre, adù, improper; — 

a, unsuitaole. 
improviser, /r., to extempo- 

rize, improvise, make up, 

set up as. 
improviste; à 1* — ^ adv., sud- 

denly; unexpectedly. 
impuissance, /., impotence; 

swoon, helplessness. 
imptdssant, -e, adj,, power- 

less. 
impulsion,/., impulse. 
impunément, adv., with im- 

punity. 
impimité,/., impuni ty. 
inacti-f, -ve, adj,, inactive; 

neutral. 
inanition, /., inanition, faint- 

•ness from lack of food. 
inassouvi, -e, adj., unsatiated. 
incapable, adj., unable, in- 
capable, 
incapacité, /., incapacity, in- 

efficiency. 
incendie, m., fire. 
incendier, ir., to burn. 
incertain, -e, adj., uncertain. 
incertitude,/., uncertain ty. 
incessamment, adv., inces- 

santly. 
incessant, -e, adj., incessant. 



Origines de la France Contemporaine 227 



inciTique, adj,y unpatriotic. 

inclémence, /., inclemency, 
harshness. 

incliner, tr,y to bow. 

indu, -e, p, p,, included, com- 
prised. 

inclusi-f, -ve, adj,^ inclusive. 

inclusivement, adv.^ inclu- 
sively. 

incognito, adv., incognito, in 
disguise. 

incohérence, f.j incohérence. 

incohérent, -e, adj,, inco- 
hérent, uncertain. 

inconmiodey (idj.y inconvén- 
ient, troublesome. 

incommoder, tr., to trouble, 
distress. 

incomparable, adj., incom- 
parable. 

incompétence, /., incompe- 
tency. 

incompétent, -e, adj,y unau- 
thorized. 

inconnu, -e, adj., unknown; 
Etrange. 

incontestable, a4j.^ incon- 
testable. 

incontesté, -e, adj., uncon- 
tested. 

inconvénient, m. y inconven- 
ience, drawback. 

incorrect, -e, adj., incorrect, 
inaccurate. 

incorruptible, adj.y incorrupt- 
ible, pure. 

inculte, adj.j untilled. 

incurablement, adv,^ incur- 
ably. 

indécis^ -e, adj.y undecided. 

indéfini, -e, adj, y indéfini te, 
interminable. 

indéfiniment, (idv.y indefi- 
nîtely, endlessly. 



indépendance, /., independ- 
ence. 

indépendant, -e, adj,, inde- 
pendent. 

indice, m., sign, mark, symp- 
tom. 

indienne, /., printed calico. 

indifférent, -e, adj., indiffèr- 
ent, of no interest, un- 
moved. 

indigent, m., needy person 

ind^nation, /., indignation. 

indigner, rejl.y to be indignant. 

indiquer, tr., to indicate. 

indirect, -e, adj., indirect. 

indispensable, adj., indis- 
pensable. 

indistinctement, adv,, indis- 
tinctly, without distinc- 
tion. 

individu, m., individual. 

individuel, -le, adj., indi- 
vidual. 

indubitable, adj., indubitable. 

indulgence, /., lenity; len- 
iency. 

indulgent, -e, adj., indulgent. 

industrie, /., industry, skill. 

industriel, m., manufacturer. 

industrieu-z, -se, adj., indus- 
trions, industrial, laborious. 

inégal, -e, adj., unequal. 

inégalité,/., inequality. 

inépuisable, adj., inexhausti- 
ble. 

inert& adj., sluggish. 

inexpérience,/., inexpérience. 

infaillible, adj., infallible. 

infamant, -e, adj., infamous. 

infâme, adj., infamous. 

infamie,/., infamy. 

infatigable, adj., indefatiga- 
ble, tireless. 

infatuation, /., infatuation. 



228 Origines de la France Contemporaine 



infect, -e, adj., infectious; of- 
fensive, loathsome. 

inférieur, -e, a4j.^ inferior. 

infime, adj,^ lowest. 

infini, -e, adj., infinité. 

infiniment, adv.y infinitely. 

infirmité, /., infirmity. 

infiiger, tr.y to inflict. 

influence,/., influence. 

information,/., information. 

informe, adj.j shapeless, vague, 
imperfect. 

informer, /r., to inform. 

infus, -e, adj,^ intuitive, in- 
born. 

ingénier, refl., to strive. 

ingrat, -e, adj, and n. m., un- 
grateful, ingrate. 

initiative,/., initiative. 

initier, ir.y to initiate, admit 
to the inner circle. 

injecté, -e, p. p. and adj.j suf- 
fused, containing a solu- 
tion of (de). 

injecter, refl., to become bleaiy. 

injonction,/., injunction. 

injure,/., insuit. 

inné, -e, adj., innate. 

innomm-able, adj., number- 
less, countless. 

inoculer, /r., to inoculate, en- 
graft. 

inoffensi-f , -ve, o^f;., harmless. 

inondation, /., flood. 

inouï, -e, adj., unheard of, un- 
precedented. 

inqui-et, -ète, adj., uneasy, 
restless. 

inquiétant, -e, adj., alarming. 

inquiéter, refl., to be uneasy, 
worry. 

inquiétude, /., anxiety. 

inquisiteur, m., inquisitor. 

insatiable, adj., insatiable. 



insatiablement, adv., insatia- 
bly. 

inscription, /., inscription. 

inscrire, refl., to inscribe one's 
self, enroU, register. 

insecte, m., insect. 

insensiblement, adv., imper- 
ceptibly. 

insermenté, adj., obdurate 
(refusing to accepi the new 
clérical status of 17 ço). 

insinuant, -e, adj., insinua t- 
ing, subtle. 

insistance, /., insistence. 

insister, intr., to insist. 

insolence,/., insolence. 

insolvable, adj., insolvent. 

insomnie,/., wakefulness. 

inspirer, tr., to inspire, beget. 

installer, Ur., to instal. 

instant, m., instant; à V — , 
at once. 

instigateur, m., instigator. 

instinct, m., instinct. 

instituer, tr., to institute. 

institut, m., Institute, order. 

institution, /., institution, es- 
tablishment. 

instruction, /., éducation. 

instruit, -e, adj., instructed, 
educated. 

insuffisance, /., insufficiency, 
inefficiency. 

insuffisant, -e, adj., insuffi- 
cient, scanty. 

insulaire, adj., insular. 

insupportable, adj., insup- 
portable. 

insurger, refl., to revolt. 

insurrection, /., insurrection. 

intarissable, adj., inexhausti- 
ble. 

intellectuel, -le, adj., intel- 
lectual. 



Origines de la France Contemporaine 22g 



intelligence, /., intelligence; 
être d' — , to hâve an un- 
derstanding. 

intelligent, -e, adj,, intelli- 
gent. 

intempérant, -e^ adj.t in- 
tempera te; unusual. 

intendiuit, in,y intendant, stew- 
ard. 

interdire, /r., to piohibit; dé- 
clare a man incapable of 
managing his own affaira. 

intéresser, tr,, to interest. 

intérêt, m.f interest. 

intérieur, m., interîor, home; 
à 1' — , at home. 

intérieur, -e, adj,y inner. 

intérieurement, adv,y within. 

interlocuteur, m., interroga- 
tor, questioner. 

interlope, adj.y doubtful in 
character. 

intermittant, -e, adj.y inter- 
mittent, sporadic, fitful, 
occasional. 

interposer, /r., to interpose. 

interprète, m., expouncler, in- 
terpréter; manifestation. 

interpréter, /r., to interpret. 

interrogatoire, m., examina- 
tion. 

interrompre, tr., to interrupt, 
stop. 

intervaUe, m., interval. 

intervenir, intr,, to interfère. 

intime, adj,y intima te; ' in- 
born; private. 

intimider, ir,, to intimidate. 

intolérable, adj,y intolérable, 
unbearable. 

intolérant, -e, adj,^ intolérant. 

intrigant, -e, adj.y intriguîng. 

introduire, /r., to introduce, 
letin. 



inutile, adj.j useless. 

inutilité,/., uselessness. 

invalide, m, and /., invalid; 
m,y disabled soldier. 

invasion, /., invasion. 

inventer, /r., to invent. 

inventeur, m., inventor. 

invention, /., invention; 
scheme. device. 

inverse; a 1'— de, in contra- 
distinction to, the reverse 
of. 

investir, /r., to invest. 

invincible, adû^ invincible. 

inviolable^ oj/., inviolable. 

inviter, ^r., to invite, urge. 

involuntaire, adj,^ involun- 
tary, unintentional. 

ironie, /., irony. 

irrégularité, /., irregularity, 
lack of System. 

irréprochable, adj,y faultless, 
above criticism. 

irrésistible, adj,, irrésistible. 

irresponsable, adj., irrespon- 
sible. 

irriter, refl., to be irritated. 

irruption, /., irruption; forci- 
ble entry. 

isolé, -e, adj.y isolated. 

isolement, m., loneliness, iso- 
lation. 

issue, /., issue, outlet, resuit, 
avenue of escape, end. 

italianisme, f»., Italianism. 

italien, -ne, adj., Italian. 

ivre, adj,y drunk. 

ivresse, /., drunkenness, in- 
toxication. 

Jacobin, m., Jacobin, ultra- 
radical of the French Rév- 
olution; dub des — «, rad- 
ical revolutionary club. 



230 Origines de la France Contemporaine 



Jacobinière, /., révolu tionary 

club. 
Jacquerie, /., peasant upris- 

ing (in 1338); peasant dom- 
ination, 
jadis {pr. jamais) ^ culv., for- 

merly. 
jaillir, intr.y to spout, spring, 

burst forth, flash, issue, 

gush. 
jalott-x, -se, adj.f jealous. 
jamais, adv., ever; ne — , 

never. 
Janvier, m., Januaiy. 
jardin, m,, garden. 
Jargoii, m., jaigon, iingo. 
jaune, adj., yellow. 
]e, ^on.j I. 
jeter, tr,, to throw, cast, 

throw away; se — , to 

fall. 
jeu, m., sport, action, run- 

ning, game, working, gam- 

bling. 
jeun; à — , not having eaten 

anything. 
jeune, adj,, young. 
jeûne, m., fasting. 
jeûner, Mr., to fast. 
jeunesse, /., youth. 
joindre, tr., to join, unité; se 

— à, to unité with. 
joli, -e, adj., pretty. 
jouer, tr. and intr., to play, 

prétend, sport; se — de, to 

make light of, make play- 

things of ; — de quelqu'un, 

to manipulate some one. 
Joueur, m., player, gambler. 
joufliu, -e, adj., chubby- 

cheeked. 
Jouir, inir., to enjoy. 
Jouissance,/., enjoyment. 
jour, If»., day; petit —, dawn; 



grand —, broad daylight; 
en plein — ^ in open day- 
light; par — . pcr day, 
daily; les — s de fl;rand ap- 
parat, State occasions; 
vivre au — le — , to li\'c 
from hand to mouth. 

Journal, m., newspaper. 

journalier, m., day laborer. 

Joumali-er, -ère, adj,, daily. 

journaliste, m., journalist. 

journée, /., day's work, day\s 
journey, day s events, day's 
doings. 

jovial, -e, adj., joyous, jolly. 
merry. 

Joyeu-z, -se, adj., joyous. 

jucher, intr., to roost, perch. 

juge, f».j judge. 

Jugement, m., judgment, trial. 

juger, tr., to judge; bring to 
trial; estimate, think, try. 

juillet, m., July. 

Juin, m., June. 

Jurer, tr., to swear. 

jurisprudence, /., jurispru- 
dence. 



Juron, m., oath. 
jusqu^à. 



j P^^P'f to, even, clear 

to, down to, until. 
jusques, old form of jusque, 
justaucorps, m., close coat, 

jerkin. 
juste, adv., exactly, just, just 

in time. 
juste, adj., just, true, right, 

exact, 
justement, adv., just, justly, 

precisely, and now. 
justice,/., justice, court, 
justifier, tr., to justify. 

kermesse, /., fair; parish 
festival; amusement park. 



Origines de la France Contemporaine 231 



la, adj., the; pron,^ her, its. 

là, adv,. there; — -bas, yonder ; 
ce nW pas — , that is not. 

labeur, m., work, labor. 

laborieu-x, -se, adj,^ labori- 
ous, laboring, industrious. 

latx>urer, /r., to plow, till. 

laboureur, m., husbandxnan. 

lac, m,t lake. 

lacet^ m., lace; noose. 

Iftcher, ir,, to let loose, release. 

lacune,/., gap. 

là-dessus, adv., on it, on that, 
thereupon. 

laideur,/., ugliness. 

laïque, adj., laical, lay. 

laisser, tr,, to leave; ailow; 
let; hâve; — faire, to let 
alone, not to interfère; se 
— faire, not to resist. 

lait, ff»., milk. 

lambeau, m., rag, strip, tat- 
ter. 

lame,/., blade. 

lampie,/., lamp. 

lampion, f»., torch. 

lancer, /r., to fling, throw; ut- 
ter; give (coup de pied); 
hurl; lancé hors de sa voie, 
gotten out of his {old pru- 
dent) ways. 

langage, m., speech. 

langue,/., language; tongue. 

languir, intr., to langruish. 

lanterne, /., lantern; street 
light; lamp-post; à la — , 
to the lamp-postl 

lapider, /r., to stone (to death) ; 
maltreat. 

large, adj.y wide, broad. 

largement, adv,, grandly, lib- 
erally, generally. 

laime,/., tear, drop. 

las, -se, adj.y tired; fatîgued. 



lassé, -e, adj,j "treary. 
lasser, tr,, to tire, 
lassitude, /., weariness. 
latin. fn,j Latin, 
lauréat, m., lauréate, victor, 

winner. 
laver, /r., to bathe, wash. 
le, adj,, the; pron., it, him. 
leçon,/., lesson; — s de choses, 

object lessons. 
lecteur, m., reader. 
lecture, /., reading. 
légal, -e, adj., lawful. 
légende, /., legend, mythical 

story, " yarn." 
lég-er, -ère, adj., easy, light. 
l^èreté,/., frivolity. 
lé^slateur, m., legislator. 
législation, /., législation, 
l^slature,'/., législature, 
l^itime, adj., just, lawful. 
légitimement, adv.y legiti< 

mately. 
légitimer, tr., to recognize, le- 

gitimize. 
léguer, ir,, to bequeath. 
lendemain, m., following day. 
lent, -e^ adj., slow, tardy. 
lentement, adv,y slowly. 
lequel, laquelle, lesquels, les- 
quelles, pron.y who, whom, 

which. 
les, adj.f the; pron,, they, 

them. 
lèse-majesté,/., high treason. 
lest, m., ballast; les plus vides 

de — f the shallowest, light- 

est. 
lettre,/., letter. 
lettré, -e, adj., literary, edu- 

cated; ». m., literary man, 

educated man. 
leur, poss. adj.y their; pron.y 

to them. 



232 Origines de la France Contemporaine 



lever, tr., to collect, raise, en- 

force; se — , to get up, rise. 
lever, w., rising, levée, morn- 

ing réception, 
liaison, /., connection, 
liane, /., bindweed, tropical 

creeper. 
libérateur, m., deliverer. 
liberté, /., liberty. 
librairie,/., book trade, book- 

store. 
libre, adj.y free. 
librement, adv., freely; 

lightly. 
licence,/., license. 
lie,/., lees, dregs. 
lié, -e, p. p. and adj., bound, 

intimate. 
lien, m.f bond. 
lier, /r., to bind. 
UeUf m. y place, spot; — ^z com- 
muns, commonplaces; au 

— de, instead of . 
lieue, /., league (about three 

miles). 
ligne, /., Une, rank; hors 

(de) — , out of the line, be- 

yond comparison, excep- 

tional. 
liguer, /T., to league. 
limite, /., limit, boundary. 
limité, -e, p. p. and adj.y lim- 

ited. 
liqueur,/., liquor. 
lire, Ir.y to read. 
liste,/., list. 
lit, m.y bed. 

litanie,/., litany, prayers. 
littéraire, adj.y literary. 
littérateur, m.y literary man. 
littérature, /., literature. 
livide, adj.y livid, lead-colored. 
livre, m.y book. 
livre,/., pound; franc. 



livrer, tr.y to deliver up, give 
over; se — , to commit, 
give one's self up, yield. 

local, -e, adj.y local. 

loger, tr. and intr.y to lodge, 
(^uarter, live. 

logicien^ m., logîcian. 

logique, n. f. and adj.y logic; 
logical. 

logis, m.y dweliinff; home. 

loi,/., law, authon^. 

loin, adv.y far; — de, far from; 
de — , from aiar. 

lointain, -e, adj.y far off, re- 
mote. 

loisir, m.y spare tîme. 

Londres, m.y London. 

long, -ue, adj.y long, slow; à 
la — ^ue, in the long run. 

longanimité,/., forbearance. 

longe, /., loin; — de veau, 
loin of veal. 

longtemps, adv.y a long while. 

longueur,/., length. 

lors, adv.y then; dès — ^ from 
that time onward. 

lorsque, conj.y when. 

louange, /., praise, commen- 
dation. 

louer, tr.y to let, rent. 

louer, tr., to praise. 

louis, m.y louis {an old French 
coin worth aboid $4.^6). 

loup, m.y wolf. 

lourd, -e, adj., heavy. 

louveteau, m., young wolf. 

louvetier, m., head of the 
royal wolf-hunting expé- 
dition. 

louvoyer, intr.y to maneuver, 
tack, dodge, bend. 

loyal, -e, adj.y loyal, honor- 
able, uprignt. 

lu, -e, p. p. y read. 



Origines de la France Contemporaine 233 



lubie,/., whim. 
lucide, adj.j ludd. 
lucidité,/., lucidity, clearness. 
lueur, /., glimmer, light, glow. 
lugubre, adj., doleful. 
lui, pron.y he. to him; it, to it. 
lui-même, pron., himself. 
luisant, près, part., shining, 

gleaming. 
lumière,/., light; insight, en- 

lightenment; se produire 

à la — , to become évident, 
lune,/., moon. 
lunette,/., spyglass; eyeglass. 
lutte,/., stniggle. 
luxe, m., luxuiy; objets de 

— , fancy goods, luzuries; 

industrie de — , high-class 

industry. 

machinal, adj., mechanical. 
machine,/., machine, engine. 
mâchoire,/., jaw. 
maçon, m., mason. 
maçonnerie,/., masoniy. 
madame,/., madam, mlstress. 
Madame, /., king's eldest 

daughter; wife o£ king's 

eldest brother. 
magasin, m., store, shop; 

stock, magazine. 
magie,/, magie. 
magistrat, m., magistrate. 
ma^ m., May. 
maigre, adj., lean. 
main,/., hand; à pleines — s, 

by handfuls, lavishly; les 

— s vides, empty-handed; 

sous la — , under control. 
mainmorte, /., serfdom, en- 

tail; moTtm&in (feudcUism); 

reversion; (al présent) per- 

petuity, corporation tax. 
munt, -e, adj.^ many. 



maintenant, adv., now. 

maintenir, /r., to sustain, 
keep; se — , to keep up. 

maintien, m., maintenance. 

maire, m., mayor. 

mairie,/, town hall. 

mais, conj.j but. 

maison, /., house; firm, fam- 
ily. 

mutre, m., master; teacher; 
proprie tor; — de maison, 
householder; — d'hôtel, 
chief steward; . — de garde- 
robe, master of the robes; 
grand — , master of céré- 
monies, head master, com- 
mander. 

maîtresse,/., mistress. 

maîtriser, /r., to master. 

majesté,/., majesty. 

majestueu-z, -se, adj., ma- 
jestic. 

major^ m., major. 

majorité,/., majority. 

mid, m., evil, harm, pain, 
ache; 

mal, adv., badly, ill. 

malade, adj., sick, ill. 

maladie,/, sickness. 

maladresse, /., awkwardness. 

malaise, m., uneasiness, dis- 
comfort. 

malandrin, m., brigand. 

mâle, m. y maie. 

malf aisance, /., malfeasance; 
wickedness; corruption. 

malfaisant, -e, adj.j mischiev- 
ous; injurious; pemicious, 
dançerous. 

malfaiteur, m., evil doer. 

malgré, prep., in spite of. 

malheur, m., mishap, acci- 
dent, misfortune, unhap- 
piness; — à, woe to! 



234 Origines de la France Contemporaine 



malheureo-z, -se, adj., n. m. 
audf,, unfortunate. 

malhonnête, adj., dishonest, 
discourteous. 

malle,/., trunk. 

malsain, -e, adj.y unhealthy, 
unhealthful, unwholesome. 

malsonnant, -e, adj.y offen- 
sive; heretical, improper. 

maltôte, /., extortion, unjust 
taxation. • 

maitôtier, m,, extortioner. 

maltraiter, tr., to maltreat. 

mamelle,/., breast. 

manche, m., handle. 

manche,/., sleeve. 

mandat, m., warrant, man- 
date, authority. 

mandataire, m., proxy. 

manger, /r., to eat, use up; 
— son blé en herbe, to 
spend one's money before 
one bas it. 

maniaque, m., maniac. 

manie,/., mania. 

manier, tr., to handle, treat, 
wield. 

manière, /., manner, way; à 
la — du temps, as did his 
contemporaries. 

manifeste^ m., manifesto. 

manifestement, adv., mani- 
festly, obviously. 

manipuler, /r., to manipu- 
late. 

manœuvre, m., laborer; ». /., 
action. 

manœuvrer, tr., to manipu- 
late, operate. 

manque, m., want, lack. 

manquer, tr. and intr., to 
miss, fail. lack, be lack- 
ing; — de grftces, to be 
lacking in affability; — 



d'être assassiné, to nar- 

rowly escape being kiUed. 
manufacture, /., manufac- 
ture, factory. 
maquignon, m., horse dealer, 
marais, m., marsh. 
maraudeur, m., marauder. 
marbre, m., marble. 
marchand, m., merchant; — 

de vin, wine merchant. 
marchande, /., peddler wom- 

an. 
marchandise, /., merchan- 

dise, wares, goods. 
marche, /., march; se mettre 

en — , to march off. 
marché, m., market; market 

place; (à) bon — , cheap; 

en fait bon — , does not 

value it highly. 
marcher, itUr., to move on; 

march, go. 
marcher, m., walk, gait, car- . 

riage. 
mare,/., pool, pond. 
maréchal, m., farrier; marshal. 
maréchale,/., marshal's lady. 
maréchausisee, /., mounted 

rural police. 
mar^e,/., margin. 
mari, m., husband. 
marin, m., mariner, sailor. 
maritime, adj., maritime, 
marmite,/., boiler, saucepan. 
marmiton, m., scullion, kitch- 

en drudge. 
marmotte,/., brat; puppet. 
marque,/., mark, cipher; rank. 
marquer, /r., to mark, note, 

prescribe, define. 
marqtds, m., marquis. 
mars, m., March. 
marseillais, -e, adj., of Mar- 

seilles. 



Origines de la France Contemporaine 235 



Marseillaise^ /., the Marseil- 
laise, 
marteau, m., hammer. 
martyr, m,, martyr. 
masque, m. y mask, face, 
masqué, -e, adj,, masked. 
massacre, m., massacre. 
massacrer, /r., to butcher. 
massacreur, m., murderer. 
masse,/., màss; mace, weight; 

unity, unit. 
massif, m., solid mass. 
massue, /., club; coup de —^ 

heavy blow. 
mat, cp. échec, 
matelas, m.y mattress. 
matérialisme, m., material- 

ism. 
matériaux, m. pl.y materials. 
mathématicien, m., mathe- 

matician. 
matière, /., matter, subject, 

material; en — de, in 

point of. 
matin, «., moming; du — ^ 

in the morning. 
maussade, adj., suUen, un- 

pleasant. 
mauvais, -e, adj., bad, ill, 

poor {in quality). 
maxime,/., maxim. 
me, pron., me. 
mécanicien, m., engîne man, 

mechanic, machinist. 
mécaniquement, adv,, me- 

chanically. 
méchant, -e, adj.y mean, evil, 

bad; m, and}., wrongdoer, 

evil person. 
mécontent, -e, adj., dissatis- 

fied. 
médaille,/., medal. 
médecin, m. y doctor, physi- 

cîan. 



médiocre, adj., middling, in- 
diffèrent, only fair. 

médiocrité, /., mediocrity, 
meagerness. 

méditer, /r. and intr., to medi- 
tate, reflèct. 

méfait, m., misdeed, mistake. 

meilleur, -e, adj., better, best. 

mélange, m., mixture, min- 



mèié, -e, adj.y mixed. 

mêler, /r., to mix, mingle. 

mélodrame, m., melodrama. 

membre, m., member, part. 

même, adj., same, self; adv.^ 
even; de — , likewise. 

mémoire, m., brief, disserta- 
tion. 

menaçant, -e, adj., threaten- 
ing. 

menace,/., threat. 

menacer, /r., to threaten. 

ménage, m., household; house. 

ménagement, m., caution; 
conduct, considération, care. 

ménaeer, /r., to save; treat 
with caution; spare, hu- 
mor. 

ménag-er, -ère, adj,, saving, 
stingy. 

mendiant, -e, n. m. and /., 
and adj.y beggar, mendî- 
cant. 

mendier, /r., to beg. 

mener, to lead, conduct, di- 
rect, carry on. 

ménétrier, m., fiddier. 

meneur, m. , ringleader, leader. 

mensonge, m., lie. 

mental, -e, adj., mental. 

mention,/., mention. 

mentir, intr,, to lie. 

menu, -e, adj., small; inten- 
dant des — 8-plaisirs, stew- 



236 Origines de la France Contemporaine 

ard in charge of the lesser 
distractions of the King. 

menuisier, m., joiner. 

mépris, m.y scorn^ contempt; 
au — de, in spite of . 

mépriser, tr.^ to scorn. 

mer,^., sea. 

merci,/., mercy. 

mercier, m., haberdasher; 
peddler. 

méridional, -e, adj., southern. 

mérite, m.j merit. 

mériter, tr., to deserve, mer- 
it. 

méritoire, adj.y meritorious. 

mésaventure,/., mishap. 

mesquinerie,/., meanness. 

messe,/., mass. 

Messie, m., Messiah. 

messieurs, m. pl.y gentle- 
men. 

mestire, /., measure; deliber- 
ateness; à — que, in pro- 
portion as, as fast as. 

mesuré, -e, adj.j cautious, cir- 
cumspect, perfectly adapt- 
ed. 

mesurer, /r., to measure. 

métal, m. y métal. 

métaphore, /., metaphor. 

métayer, w., f armer. 

méthodiquement, adv.^ me- 
thodically. 

métier, m., trade, business; 
gens de — , mechanics. 

métropole,/., metropolis. 

mettre, tr., to put, invest, 
put on, set, place; — le 
feu à la maison, to set the 
house on fire; — au fait, to 
inform of a thing; se — 
(à), to begin. 

meuble, m., household goods, 
furniture, furnishings. 



meule, /., grindstone; mill; 
cheval de — , horse in a 
treadmill. 

meurtre, m., murder. 

meurtriy -e, adj.y bruised. 

nleurtrier, w., murderer; as- 
sassin. 

meurtri-er, -ère, adj., mur- 
derous. 

meute,/., pack of hounds. 

miche,/., small loaf. 

mi-chemin; à — , halfway. 

midi, m., noon; south. 

mieux, adv., better, best; 
être — , to be better off. 

milice, /., militia, military 
service; — s, militiamen. 

milieu, m., middle^ midst; au 
— de, in the middle of, 
among. 

militaire, adj., military; n. m., 
soldier. 

mille, num. adj., thousand. 

milliard, m., one thousand 
millions, billion. 

millier, m., thousand. 

million, m., million. 

millionnaire, m. and /., mil- 
lionaire. 

mimique, adj., mimic; n. /., 
mimicry, pantomime, per- 
formance. 

mince, adj., slight; thin, slen- 
der. 

mine,/., look; source. 

ministère, m., ministry, min- 
isterial office. 

ministre, m., minister; ex- 
pression. 

minorité,/, minority. 

minuit, m., midnight. 

minute,/., minute. 

miroir, m., mirror. 

mise,/, setting; être de — ^| to 



Origines de la France Contemporaine 237 



be présentable, f ashionable, 

in good form. 
misénible, adj.^ misérable, 

wretched. 
misère,/., distress, wretched- 

ness. 
mitoyen, -ne, adj.y interme- 

diate. 
mitraiUer, /r., to fire grape- 

shot at; shell. 
mode,/., fashion. 
modèle, m., model. 
modéré, -e, adj.^ moderate, 

gentle. 
modérément, oJv., moder- 

ately. 
moderne, adj.^ modem. 
modeste, adj.y modest. 
mœurs,/, pi. y manners, mor- 

als, conduct, customs. 
moi, pron., I; ». w., ego. 
moindre, adj.^ less, least, 

smaller, smallest. 
moins, adv.^ less; à — de, for 

less than, short of; au — , 

at least; tout au — , at the 

very least; à tout le — , at 

least. 
mois, m., month. 
moisissure,/. , moldiness, mold . 
moisson,/., harvest. 
moitié,/., half. 
mollesse, /., softness, weak- 

ness. 
moment, m., moment. 
monarcMe,/., monarchy. 
monarchiste, m., monarchist, 

partisan of royalty. 
monarque, m., monarch. 
monastique, adj.y monastic. 
monceau, m., heap. 
mondain, -e, adj., mundane, 

social, of Society, in So- 
ciety, worldly. 



monde, m., world: people, 
circle, society; beau — , 
f ashionable society; tout 
le — , everybody; il n'y a 
que le — , society only is 
necessary. 

monologue, m., monologue. 

monomanie,/., monomania. 

monopole, m., monopoly. 

monotone, adj., monotonous. 

monsieur, m., gentleman, 
sir. 

monstre, m., monster. 

monstrueu-x, -se, adj., mon- 
strous. 

Montagnard, m. , radical mem- 
ber of the Convention of 
1793; a radical. 

montagnard, -e, adj,y radical. 

montagne,/., mountain; party 
of radicals {in the Conven- 
tion of 1793, and National 
Assembly). 

monter, intr.y to ascend, 
mount, increase. 

montre, /., watch, display; 
faire — de, to display. 

montrer, /r., to show. 

monture, /., mount, animal for 
riding. 

moral, -e, adj.y moral, ethical; 
n. /., ethics, attitude. 

morceau, w., bit, pièce; — à 
effet, claptrap. 

mordre, tr.j to bite, eat away, 
gnaw. 

morgue,/., haughtiness. 

morne, adj.j dull, gloomy. 

morose, adj,, sullen. 

mort,/, death; cri de — , cr>' 
of murder; donner la — à, 
to kill. 

mort, m.f dead person. 

mort, -e, adj., dull, dead; — e- 



238 Origines de la France Contemporaine 



saison, idle season (win- 

ter). 
mortel, -le, adj.y mortal, 

deadly, fatal. 
mot, m. y Word, remark; bon 

— , witticism. 
moteur, m., motor; mover; 

author. 
motif, m.y motive, cause, 
motion,/., motion; converti 

en — s pratiques, put into 

form of motions, put into 

action, 
motte,/., clod; turf. 
mou, mol, -le, adj., soft. 
mouchoir, m., handkerchief. 
moule, m. y mold, cast. 
mouran^ m., dying person. 
mourir, inir.y to die. 
mousse,/., froth, foam, effer- 
vescence, 
moustache,/., mustache. 
mouton, w., sheep, mutton. 
moutonni-er, -ère, adj., sheep- 

like. 
mouvant, -e, adj.^ moving, 

restless. 
mouvement, m., impulse, mo- 
tion, 
mouvoir, /r., to move. 
moyen, m., means, way, man- 

ner. 
moyen, -ne, adj., middle 

sized, middle, intermedi- 

ate. 
moyennant, prep., for. 
moyenner, /r., to bring about. 
mugissement, m., bellowing. 
muid, m., hogshead. 
mule,^., slipper. 
multiplicité, /., great num- 

ber. 
multiplier, ^r., to multiply. 
multitude,/., multitude. 



muni, -e, p. " , armed, 

equipped. 
municipal, -e, adj,^ municipal, 
municipalité, /., municipal- 

ity. 
munir, /r., to supply, furnish. 
mur, m., wall. 
mûr, -e, adj.^ ripe, 
muraille,/., thick, high wali. 
murmure, m., murmuring. 
murmurer, in/r., to mur mur. 
muscle, m., muscle, 
museau, m., muzzie; nose. 
musique,/., music. 
mutiler, tr., to mutilate. 
mutin, m., noter. 
mutuel, -le, adj.y mutual. 
myope, m., shortsighted pei 

son. 

naïf, naïve, adj,y simple, art- 
less, candid, innocent. 

naissance,/., birth. 

naître, intr.y to be bom, spring 
up; faire — , to beget. 

nappe,/., tablecloth. 

natal, -e, adj., native, nat- 
ural. 

nation, /*., nation. 

national, -e, adj,y national. 

nature,/., nature. 

naturel, m., tempér, disposi- 
tion. 

naturel, -le, adj., natural. 

naturellement, adv., natu- 
rallv. 

nausée,/., nausea. 

navire, w., vessel. 

ne . . . pas, not; ne . . . 
plus, no longer; ne . . . 
g|uère, hardly; ne . . . 
rien, nothing; ne . . . ja- 
mais, ne ver; ne . . . per- 
B, nobody. 



Origines de la France Contemporaine 239 



nerve; 



néy -e, p. p., born. 
néanmoins, adv., neverthe- 

less. 
néant, m., aothing; homme 

de — j nonentity. 
nécessaire, m., necessaries; 

adj.j necessary. 
nécessité,/., necessity. 
nécessiteux, m., pauper; ctdj.y 

needy. 
négoce, m., traffic. 
négociant, m., merchant, busi- 
ness man. 
nè|;re, w., negro. 
neige, A, snow. 
nerf (pr. nerf)^ w., 

tendon. 
nerveu-x, -se, adj.y nervous; 

sinewy. 
net, adv.y suddenly; trancher 

— , to settle offhand. 
nettoyer, tr.y to clean, clear 

out. 
neu-f, -ve, adj., new. 
neZy m., nose. 

ni . . . ni, c^^y.^neither, nor. 
niaiserie, /., silliness; non- 

sense, silly trifle. 
niche,/., niche, 
nier, /r., to deny. 
nigaud, m., booby. 
niveau, m., level; — d'eau, 

water level; de — , on a 

level, equal; au — de, on a 

par with. 
nivellement, m., leveling; uni- 

fying, simplification. 
noble, m. y nobleman; pi., no- 

bility; adj., noble, dignified. 
noblesse,/., nobility, rank. 
nocturne, adj,^ nightly. 
nœud, m., knot. 
noir, -e, adj.y black, gloomy, 

in black; dark. 



noircir, /r., to blacken; stain. 

nom, m., name; famé. 

nomade, m., nomad. 

nombre, m., number; (bon) 
— de, numerous. 

nombreu-x, -se, adj.y nu- 
merous. 

nommé, -e, p. p. y named. 

nonuner, tr.y to nominate, 
name, appoint. 

Nord, m. y north. 

notaire, m., notary. 

note,/., note. 

noter, tr.y to note, take notice 
of, make note of. 

notion, /., idea; knowledge, 
concept. 

noueu-x, -se, adj.y knotty. 

nourri, -e, p. />., fed. 

nourrice,/., nurse. 

nourrir, /r., to feed, nourish. 

nourriture, /., nourishment, 
food. 

nous, pron.y we, us, ourselves. 

nouveau, nouvel, -le, adj., 
new; récent, other. 

nouvelle,/., news. 

no va têtu*, m. y innovator. 

noyade,/., drowning. 

noyau, m. y nucleus. 

noyer, tr.y to drown; se — ^ to 
be drowned. 

nu, -e, adj.y naked; bare. 

nuage, m., cloud. 

nuance, /., shade; distinc- 
tion, gradation. 

nuit,/., night. 

nul, -le, pron.y nobody, no 
one, no, none. 

nul. -le, adj.y not any, no. 

nullement, adv.y by no means. 

nullité, /., nullity, insignifi- 
cance. 

ntunéro, m., number. 



240 Origines de la France Contemporaine 



obéir, inir., to obey. 
obéissance^/., obédience. 
objecter, /r., to object; re- 

proach. 
objet, m. y object. 
obligation,/., obligation; d' — , 

obligatory. 
obligatoire, adj.y obligatory. 
obligé, -e, adj. and p. p., ob- 
ligatory, forced. 
obliger, /r., to oblige, com- 

pel, subject. 
obscur, -e, adj,^ dark. 
obscurément, adv., obscurely. 
obscurité,/., obscurity. 
obséder, /r., to beset; possess 

(ofevUspirits). 
observer, /r., to observe, 
obsession,/., obsession, 
obstacle, m., obstacle, 
obstiner; s' — , to persist, in- 

sist. 
obtenir, tr., to obtain. 
occasion, /., occasion, op- 

portunity. 
occupatioi^ /., occupation; 

business. 
occupé, -e, adj.j busy. 
occuper, /r., to occupy, em- 

ploy, entertain. 
octroi, m. y grant; municipal 

customhouse; city tolls. 
oculaire, adj. y ocular; témoin 

— , eyewitness. 
odeur, /., smell. 
odieu-x, -se, adj.y odious, 

hateful. 
odorat, m., smell, sensé of 

smeU. 
ceil, m. y eye; coup d* — , 

fflance. 
œillère, /., blinder (harness). 
œillet, m.y carnation, pink. 
œillette, /., poppy. 



œuvre,/., work. 

office, m., office; duty; por- 
tion, purpose. 

officiel, -le, adj.y officiai. 

officier, m.y officer. 

officine,/., laboratory, study. 
apothecary's shop. 

offrant; au plus —, to the 
highest bidder; au pre- 
mier — , to the first appli- 
cant. 

offrir, /r., to offer. 

offusquer, /r., to obscure, daz« 
zle; offend; befuddle. 

o|[re, m.y ogre. 

oiseau, m.y bird. 

oisif, m.y idler. 

oisi-r, -ve, adj.y idle. 

oisiveté,/., idleness. 

oligarchie,/, oligarchy. 

olivier, m., olive tree. 

ombrage, m., shade, shadow, 
suspicion; porter — , to 
arouse suspicion. 

ombrageu-x, -se, adj., skit- 
tish, nervous, uneasy, sus- 
picious. 

ombre, /., shadow; back- 
ground. 

omettre, /r., to omit, pass 
over in silence. 

omnipotence,/., omnipotence, 
suprême power. 

omniprésence,/., ubiquity. 

on, pron.y one; they; people; we. 

once,/, ounce. 

oncle, m.y unde. 

onze, adj.y eleven. 

Opéra, /., Opéra House (m 
Paris). 

opération, /., opération, re- 
pair, process. 

opérer, /r., to operate; s* — , 
to be effected. 



Origines de la France Contemporaine 241 



opiner. itUr., to give one's 

opinion, 
opiniâtreté, /., obstinacy. 
opinion, /., opinion, vote, 

public opinion, 
opposer, tr.f to oppose, set up. 
opposition, /., opposition, 
oppression, /., oppression, 
opprimé, -e, p. p., oppressed. 
opprobre, m., shame. 
opter, intr.t to choose, décide. 
or, tn.f gold. 

or, conj.f but, now; well. 
oracle, m., oracle. 
oraison,/., orison, prayer. 
orateur, m., orator. 
oratoire, adj., oratorical. 
oratoire, m., prayer cabinet, 

oratory. 
orbite, /., socket; mettre un 

œil hors de P — , to gouge 

out an eye. 
ordinaire, adj. and n. m., 

common; usual, ordinary; 

comme à V — , as usual; 

d* — , usually. 
ordinairement, adv.y usually. 
ordonnateur, m., manager. 
ordre, w., order; class, pro- 

gram, good behavior; par 

— s, by classes; mot d' — , 

password. 
oreille,/., ear, hearing. 
orfèvre, m., goldsmith. 
organe, m., organ. 
organiser, tr.^ to organize. 
orgie, /., orgy. 

orgueil, w., pride; — souf- 
frant, wounded pride. 
original, -e, adj., original, ec- 

centric. 
origmalité,/., originalîty. 
origine, /., origin; dès P— , 

from the beginning. 



originel, -le, adj., original, 
ornement, m., ornament. 
ornière,/., rut. 
orphelin, m., orphan. 
orthodoxie,/., orthodoxy. 
orthographe,/, spelling. 
os, m., bone. 
osciller, intr., to vibrate, 

sway, hover. 
oser, tr., to dare, risk. 
ostensible, adj., ostensible. 
ôté, prep., except, save, aside 

from. 
ôter, ir., to take away, re- 

move; take off, detract, 

subtract. 
ou, conj., or, either. 
où, adv., where, when, in 

which; d* — , whence. 
oublier, tr., to forget. 
oui, adv., yes. 
outillage, m., clockwork, ma- 

chinery. 
outrage, m., gross insuit. 
outre, prep. and adv., be- 

yond, besides; en — , as 

well, besides. 
outrecuidance, /., presump- 

tion; overconfidence. 
ouvert -e, adj., open. 
ouvertement, adv., openly. 
ouverture, /., opening. 
ouvrage, m., work; sans — , 

out of work. 
ouvrier, m., workman. 
ouvrir, tr., to open. 

pacha, m., pasha, chieftain. 

pacifique, a J; . ,peacef ul, peace- 
able, peace loving. 

pacte, m., agreement, com- 
pact. 

page, m., page (person), at- 
tendant. 



242 Origines de la France Contemporaine 



paee,/, page {pfa book). 

paill^/., straw. 

pain, m,, bread. 

paisible, adj.y peaceful, peace- 

able. 
paître, /r. and intr.y to graze; 

demander à — , to demand 

food. 
paix,/., peace. 
palais, m., palace. 
pflle, adj.f pale. 
palefrenier, m., groom, 
pflleur,/., paleness, pallor. 
pallier, /r., to palliate. 
palpable, adj., palpable, évi- 
dent, 
palpitant, -e, adj., palpitât- 

ing. 
panégyriste, m., panegyrist. 
panetier, m., master of the 

pantry, inspector of bak- 

eries. 
panne, /.; en — , at anchor, 

heaved to; mettre en —, 

to bring, heave to. 
pantoufle,/., slipper. 
pape, f»., pope. 
papier, m., paper. 
par, prep.f by, through, per; 

— trois fois, three times; 

— instinct, instinctively. 
parade, /., show; state; bur- 
lesque, display, parade; de 
— , showy, pompous. 

parader, intr., to parade. 

paraître, inir.y to appear, 
seem; look; sans ^u'il y 
parût, without showing it. 

paralyser, /r., to paralyze, 
render helpless. 

paralyse,/., paralysis. 

parapet, m., parapet. 

parasite, m., parasite. 

paravent^ m,, screen. 



parc, m., park. 
parcelle,/., partide. . 
parce que, conj., because. 
parchemin, m., parchment; ^i., 

titles of nobility. 
parcimonie,/., parsimony. 
pardmonieu-x, -se, adj.y 

stingy, mean, close. 
parcourir, /r., to travel over, 

run over, traverse, peruse. 
par-dessus, adv. and prep.y 

over, above. 
pardonner, /r., to forgive. 
pareil, m., equal, fellow. 
pareil, -le, adj., like; equal, 

such. 
pareillement, adv., similarly, 

likewise. 
parent, m., parent, relation, 
parenté,/., relationship. 
parenthèse,/., parenthesis. 
parer^ /r., to adom; ward off. 
parfait, -e, adj.y perfect, com- 

pleted. 
parfaitement, adv. y perfectly. 
parfois, adv., sometimes. 
parfum, m., perfume. 
parfumé, -e, adj., perfumed. 
parisien, -ne, adj., Parisian. 
parlementaire, n. m. and adj., 

parliamentarian; parlia- 

.mentary. 
parlementer, inir., to pariey. 
parler, intr., to speak. 
parleur, m., speechmaker; 

spokesman. 
panni, prep., among. 
paroisse,/., parish. 
parole,/., word, speech. 
paroxysme, m., fit. 
parquer, /r., to pen up; con- 

sign. 
part, /., share, part; faire — , 

to announce; de votre — , 



^igjanÊ^ la France Contemporaine 243 

from you; niiM — , no- 
where; en bonne — , in a 
kindly manner; d'une — 
. . . d'autre — , on the one 
hand ... on the other 



hand; de toutes — s, on 
every hand; à — , apart, 
aside, individually. 

partager, ir., to divide. 

partant, adv.y therefore. 

parti, m., party; resolution, 
course; inrendre — , to ar- 
ray one*s self; — pris, set- 
tled policy, détermination. 

particulier, m., individual, 
private indivîdual. 

particuli-er, -ère, adj., par- 
ticular, peculiar; private. 

particulièrement, adv., par- 
ticularly, especially. 

partie, /., part, party; game; 
litigant, project; en — , 
partly; contestations qu'ils 
ont comme — s, suits in 
which they are interested 
parties; faire — , to be a 
part. 

partiel, -le, adj., partial, local. 

partir, intr,, to set out, start; 
à — de, beginning with. 

partisan, m., partisan, advo- 
cate. 

partout^ adv.f eveiywhere. 

parure, /., attire, dress, orna- 
ment. 

panrenu, n, m. and adj,, up- 
start. 

pas, m., step, pace; faux — , 
false step. 

pas, adv, (ne . . . jpas), not. 

passage, m., transition, pas- 
sage, passing by; lancer au 
— , to utter while on the 
run. 



passâg-er, -ère, adj., passing, 
transient. 

passant^ m., passer-by. 

passé, ffi., past. 

passeport m., passport. 

passer, /r. and intr,, to pass, 
spend; cross over; hand 
ovcr; pass along; — par 
les baguettes, to run the 
gauntlet; — au fil de Pépée, 
to slay with a sword thrust; 
faire — , to admit, hold; se 
— , to occur, go forward; 
se — de, to do without. 

passi-f, -ve, adj., passive. 

passion,/., love; passion. 

passionné, -e, adj,, passion- 
ate, impassioned. 

paterne], -le, adj., patemal. 

patience, /., patience, en- 
durance. 

pâtir, inir., to suffer. 

pâtisserie, /., pastry, con- 
fectionery. 

pâtre, m., shepherd. 

patrie, /., native country, 
fatherland. 

patrimoine, m., patrimony. 

patriote, m., patriot. 

patriotique, adj., patriotic. 

patriotisme, m., patriotism. 

patron, m., patron, employer, 
master, sponsor. 

pâture,/., pasturage; aliment; 
exercise, feeding ground. 

pause,/, stop. 

pauvre, n. m. and adj., pau- 
per; poor. 

pauvreté,/., poverty. 

pavé, m., pavement. 

pavillon, m., pavillon. 

payement, m., payment. 

payer, tr., to pay, reward; — 
de sa personne, to appear 



244 Origines de la France Contemporaine 



in person, make one's self 
agreeable. 

pays, m., country. 

paysan, -ne, m. and /., peas- 
ant. 

peau,/., skin. 

pécher, intr.y to sîn, trans- 
gress. 

pêcher, tr. and intr.y to fish. 

pédant, m., pédant; school- 
master. 

pédant, -e, adj., pedantic. 

peindre, /r., to paint, portray. 

peine, /., pain, reluctance, 
difficulty, hardship, labor; 
à — , avec — , hardly; avoir 
— , to hâve difficulty. 

peinture,/., painting, picture, 
depiction. 

pelé, m., ragamuffin. 

pêle-mêle, n. m. and adv.y 
pellmell, hurly-burly, con- 
fusion. 

peloton {pr. ploton), m., 
group; mob, platoon. 

pencher, refl.j to bend, lean. 

pendant, prep.y during; — 
que, conj.y while; c'est que 
— longtemps, it is because 
for a long time. 

pendre, tr., to hang. 

pénétrant, -e, adj., profound, 
deep. 

pénétration,/., pénétration. 

pénétré, -e, p. p., permeated, 
imbued. 

pénétrer, tr.^ to penetrate, en- 
ter, fathom. 

pénible, adj.^ troublesome, 
difficult, disturbing. 

péniblement, adv.^ anxiously, 
with difficulty, painfully. 

pensée,/., thought, imagina- 
tion. 



penser, /r., to think. 
pension,/., pension, 
pente,/., slope, down grade, 
percale, /., cotton cambric. 
perçant, -e, o^/., piercing. 
percer, /r., to pierce; ap- 

pear; thrust through, break 

through, appear. 
perché, m., the being perched 

{ofhirds), perching. 
perché, -e, adj. and p. />., 

perched, planted. 
perdant, m., loser. 
perdre, /r., to lose; — pied, to 

lose foothold; hommes per- 
dus de dette et d'honneur, 

men without crédit and 

honor. 
perdrix, /., partridge. 
perdu, p. p., lost; enfant — , 

reckless adventiurer. 
père, m., father. 
perfection,/., perfection, 
perfectionner, refi.^ improve, 

perfect. 
perfide, adj., faithless. 
péril, m., péril. 
période, /., sentence; phrase, 

period, phase. 
périr^ tn/r., to perish. 
permanence, /., permanence; 

en — , chronic, constantly. 
permanent, -e, adj., chronic, 

perpétuai. 
permettre, /r., to permit. 
permis, -e, adj. and p, p., per- 

mitted, allowable. 
permission,/., permission. 
pemicieu-x, -se, ad/., inju- 

rious. 
péroraison,/., peroration. 
perpétueL -1^ ad;'., perpétuai, 
perpétuellement, odv., per- 

petually. 



Origines de la France Contemporaine 245 



perpétuité^ /., perpetuity; à 

— y f orever. 
perruque,/., wîg. 
perruquier, m., wig maker. 
persécuter, tr., to persécute. 
persécution, /., persécution, 
persistance, /., persistence. 
persistant, -^ adj., persistent. 
persister, intr., to persist. 
personnage, m., person, in- 

dividual. 
personnalité, /., personality. 
personne, /., person, any- 

body, individuality; payer 

de sa — , to appear per- 

sonally, make one's self 

agreeable; ne — , nobody. 
personnel, -le, adj.y personal, 

individual. 
perspicace, adj\, perspica- 

clous, clear-seeing. 
persuader, tr., to persuade, 

convince. 
persuasion,/., conviction, 
perte,/., loss. 
pervers, m., wrongdoer. 
perversion,/., perversion, 
pervertir, /r., to pervert. 
pesant, -e, adj., heavy, pon- 

derous. 
pétard de salon, parlor fire- 

works. 
pétillement, m., crackling. 
petit, -e, adjiy small, little, 

petty; — e vérole, small- 

pox; — jotir, dawn. 
petit-fils, m.f grandson; — 

de France, King's grand- 
son. 
pétition, /., pétition, 
peu, m., little. 
peu, adv,y little; — à — ^, by 

degrees; — importe, it mat- 

ters little. 



peuple, m., people, common 

people. 
peur, /., fear; mourir de —, 

to be frightened to death; 

faire — (à), to frighten. 
peut (pouvoir), can. 
peut-être, adv.y perhaps. 
philanthrope, philanthropist. 
philanthropie, /., philan- 

thropy. 
philanthropique, adj.y philan- 
thropie, 
philosophe, m., philosopher. 
philosophie, /., philosophy. 
philosophique, adj.y philo- 

sophical. 
phosphore, m., phosphorus. 
phrase,/., phrase, sentence. 
physionomie, /., countenance. 
physique, /., physics; cabinet 

de — , physical laboratory. 
physique, adj,, physical. 
pièce, /., pièce; play, part; 



mettre 



to 



rend . . . to fragments; 

tout d'une — , doggedly, 

persistently, clumsily. 
pied, m., foot; footing; perdre 

—, to lose one's footing; 

coup de — f kick; à — ^ on 

foot. 
piédestal, m., pedestal. 
piège, m., snare; trap. 
pierre, /., stone; tailleur de 

—f stonecutter. 
piétinement, m., stamping of 

feet. 
piètre, adj., shabby, sorry, 

wretched. 
pilier, m., pillar. 
pillage, m.y pillage. 
piller tr.y to pillage. 
pin, m.y pine tree. 
pinceau, m.y pencil, brush. 



246 Origines de la France Contemporaine 

pinte, /y pint. 

pique, /, pikc; spitc; par —, 
oui of spite; par — de, at 
the impulse of; at thc dic- 
tâtes of . 

pirate, m., pirate. 

pire, adj\y worse; le — , worst. 

pis, adv,f worse, worst; de — 
en — , worse and worse. 

pistolet, m,f pistol; coup de 
— f pistol shot. 

pitié,/., pity. 

placard, m., placard, sign. 

place, /., place; square, 
stead, office; faire — à, to 



make way for; sur — , on 
the spot, on the ground; 
-, unemployed. 



placé, -e, adj,f holding a posi- 
tion; les plus haut — s, the 
most prominent men. 

placer, /r., to place, commit, 
get a position for. 

plafond, m., ceiling. 

plaider, /r., to plead. 

plaidoyer, m,, défense, speech 
at the bar. 

plain, -e, adj., even; flat. 

plaindre, r^., to complain, 
gxxMin. 

plaine,/., plain. 

plainte,/., complaint; porter 
— f to lodge a complaint. 

plainti-f, -ve, adj.j plaintive. 

plaire, inir., to please. 

plaisanterie, /., pleasantry, 
jest. 

plaisir, m., pleasure, delight. 

plan, m., plan. 

plancher, m., floor. 

planer, intr,, to soar. 

planer, ir., to make smooth. 

planter, ir,, to plant. 

nlMQteur, m., planter. 



plaqué^ -^ adj,, plated, ve- 

neered. 
plat, -e, adj., duU; flat. 
plâtre, m., plaster. 
plèbe, /., common people; 

rabble, lower classes. 
plébéien, m., commoner. 
plein, -e, adj.y full, complète; 

en — , fully, entirely; en 

— air, in the open air; à 
— s bords, on a level with 
its banks; à —es mains, by 
handfuls, lavishly. 

pleurer, intr., to weep. 

pli, m., fold. 

plier, /r., to fold up. 

plombé, -e, adj., leaded, 
lead-colored, livid. 

plongé, -e, p. p.f sunk. 

plonger, /r., to plunge. 

plume,/., feather, pen; homme 
de — f penman; writer. 

plupart, /., greater part, ma- 
jority. 

plus, adv,, more, moreover; 
de — , besides; ne . . . — , 
no longer; — ... — , the 
more . . . the more; tout 
au — , at the very most. 

plusieurs, pron. or adj,, sev- 
eral. 

plutôt, adv., rather, sooner. 

pluviôse, m.. Pluviôse (fifth 
mofUh of the revoltUionary 
calendaff Jan, 20 or 21 to 
F eh, 18 or 10). 

poche,/., pocket. 

poète, m., poet. 

poids, m.t weight. 

poignant, -e, adj., poignant. 

poignard, m., dagger. 

poignarder, tr., to stab. 

poignée, /., handle; handful; 

— de main, handshake. 



Origines de la France Contemporaine 247 



poignet, m., wrist. 

poingy m., est. 

point, m., point; — d'arrêt, 
pause {mus.); stopping 
place. 

point, adv. (ne . . . — ), not, 
not at ail. 

poire, /., pear; — à poudre, 
powderhom. 

poison, m., poison. 

poissarde, /., fishwife, vulgar 
woman. 

poisson, m., fish. 

poissonnier, m. y fishmonger. 

poitrine,/., chest, breast. 

poli, -e, adj., polished; poli te. 

police, /., police. 

Polichinelle, m., Punch. 

polid-er, -ère, adj.y relating 
to police, police; n. m., po- 
lice agent. 

polisson, m., blackguard. 

politesse,/., politeness, cour- 
tesy. 

politique, adj, y polltical. 

politique, /., poli tics, policy. 

politique, m., politician. 

Polonais, m.. Pôle. 

pomme,/., apple. 

pompe,/., pump. 

pompeu-x, -se, adj. y pom- 
pons. 

pomponner, /r., to deck out 
with tufts. 

pont, tn.y bridge. 

pontife, m., pontiff. 

pont-levis, m., drawbridge. 

populace,/., populace, rabble. 

populaci-er, -ère, adj,, per- 
taining to the populace, 
vulgar. 

popultdre, adj. y popular; vul- 
gar; of the people. 

popularité, /., popularity. 



population, /., population. 
port^ m., harbor; demeanor; 

présence. 
porte, /., door; — vitrée, /., 

glass door. 
porté, -e, p. p.y given, prone. 
porte-arquebuse, m., king's 

gun bearer. 
portée,/., reach; range, mean- 

ing, function; qu'elle est 

plus à —, that it is .better 

qualified. 
portefaix, m., porter; steve- 

dore, 
portefeuille, m., portfolio, 

wallet. 
portemanteau, m., portman- 

teau; royal cloak or train 

bearer. 
porte-parole, m., spokesman, 

représentative. 
porter, tr. and intr.y to carry, 

hit, wear; se — , to tend; 

proceed, be {as to health). 
portion,/., part, portion, 
portrait, m., portrait, 
poser, tr.y to place, lay down, 

establish, put, set up; se 

— en, to pose as. 
position, /., position, impor- 
tance. 
posséder, tr.y to possess. 
possession, /., possession. 
possibilité, /., possibîlity; 

power. 
possible, adj. y possible, po- 

tential. 
poste, m., post, position, 
postillon, m.y postilion. 
posture, /., posture, 
pot, m.y pot; au-feu, méat 

to be Doiled to make soup, 

broth; soup kettle, kettle 

of broth. 



248 Origines de la France Contemporaine 



potence,/., gallows; bar. 

potentat, m., ruler. 

poudre,/., powder. 

poudrer, /r., to powder. 

pouf, w., puff; — au senti- 
ment, sentimental hair 
dress. 

poumon, m. y lung, lungs. 

pour, prep.y for; in order to; 
to the value of. 

pourchasser, /r., to pursue. 

pourquoi, adv.y why, where- 
fore? 

pourquoi, tn.y the reason why. 

pourri (obsoL), m., rottenness; 
corrupt person. 

pourritture,/., rottenness, rot, 
mass of filth. 

poursuite, /., pursuit, persé- 
cution. 

poursuivre, tr., to pursue. 

pourtant, adv.y however, yet. 

pourvoir, /r., to provide. 

pourvoyeur, m., purveyor, 
provision dealer. 

pourvu que, conj.y provided 
that, if only. 

poussée, /., thrusting; rush, 
push, thrust. 

pousser, tr., to push, shoot, 
carry forth, utter, urge, 
incite; se —, to get ahead. 

poussière,/., dust. 

pouvoir, inir.y to be able, can, 
may; que nous n'en pou- 
vons plus, that we can not 
endure it any longer; il 
n'y peut rien, he is helpless. 

P^'*7m?'» ^j power, sway, 
ability. 

prairial, m., Prairial (ninth 
month of the revolutionary 
calendary May 20 to June 
18). 



prairie,/., meadow. 
praticien, m., practitioner at 

law, jurist. 
pratique, adj. and n. /., prac- 

tical; practice; expérience, 
pratiquer» /r., to practice; con- 

trive; — une nrèche, make 

a hole. 
préalable, w., preliminary; au 

— , previously. 
précaire, adj., uncertain. 
précaution, /., précaution, 
précédent, -e, adj., preceding. 
précéder, /r., to précède, 
prêche, m. , protestant sermon ; 

protestantism, preachment. 
prêcher, /r., to preach; praise, 

boast of. 
précieu-x, -se, adj. y precious; 

affected. 
précipitamment, adv.y hur- 

riedly. 
précipiter, tr.y to hurl, impel, 

se — , to rush. 
précis, -e, adj. y précise, defi- 

nite, so many. 
précisément, adv.y just; pre- 

cisely. 
prédicateur, m., preacher. 
prédication,/., preaching. 
prédire, /r., to predict. 
prédisposition, /., prédisposi- 
tion, tendency. 
prééminence, /., prééminence. 
préfectoral, -e, adj.y relating 

to a prefect; by prefects. 
préfecture,/, préfecture. 
préférence,/., préférence, pre- 

ferment. 
préférer, /r., to prefer. 
préjugé, m.y préjudice. 
prélaÇ m.y prelate. 
préliminaire, w., prelimina- 
ry. 



Origines de la France Contemporaine 249 



premier, m., leader, leading 
dignitary. 

premi-er, -ère, adj.y first, 
leading, chief, in chief. 

prendre, /r., to lay hold of, 
take, dérive, assume, form, 
seize; — en faute, to over- 
take in misdeed; — soin, 
to take care; s'en — à, to 
blâme; à tout — , taken ail 
in ail; — parti contre, to 
take sides against. 

préoccupation, /., préoccu- 
pation; interest; preposses- 
sion. 

préoccupa -e, adj.y absorbed; 
prejudiced. 

préoccuper, ^r ., to concern, ab- 
sorb completely. 

préparer, /r., to prépare. 

préposer, /r., to set over, in- 
trust, place in charge of, 
assign. 

prérogative,/., prérogative. 

près, adv.y by, near, nearly, 
about; — de, near, about; 
de — , from near, closely; 
à peu — , about. 

prescrire, /r., to prescribe; di- 
rect. 

présent, m., présent time; à 
— , adv,j now; — que, conj.j 
now that. 

présent, -e, adj.^ présent. 

présenter, /r., to présent, of- 
fer; il se présente parfaite- 
ment bien, he makes a fine 
appearance. 

préserver, refl.y to save one's 
self; keep off. 

président, m., président, 
chairman. 

présider, tr. , to be président of , 
préside over, superintend. 



presque, adv., almost. 

presse,/., press; crowd. 

pressé, -e, adj. and p, p., 
hurried; thick. 

presser, ir.y to crowd, push. 

prestige, m., réputation; en- 
chantment, illusion. 

prétendre, /r., to prétend, 
claim; se — , to set one's 
self up as. 

prétention, /., prétention, 
claim. 

prêter^ /r., to lend. 

prétention, /. , pre teri tib n ; 
passing over in silence. 

préteur, m., lender. 

prétexte, m., pretext. 

prêtre, m., priest. 

preuve,/., proof; faire — de, 
make manifest, display. 

prévaloir, i«/r., to prevail. 

prévenance, /., kindness, at- 
tention, courtesy. 

prévenir, /r ., to prevent, warn, 
anticipate. 

prévention, /., préjudice, pré- 
dilection. 

prévoir, tr.y to foresee. 

prévôt, m. y provost; grand- 
— , provost marshal. 

prière,/., prayer. 

primer, tr. and intr.y to sur- 
pass, beat, excel; play first, 
be first. 

primiti-f, -ve, adj. y primi- 
tive. 

primordial, -e, adj.y primor- 
dial. 

prince,/., prince. 

princesse, /., princess. 

principal, -e, adj.y principal, 
main, chief. 

principe, m. y principle, the- 
ory. 



250 Origines de la France Contemporaine 



printemps, m., spring. 

pris, -e, adj.f taken; caught. 

prise,/., capture; prize; hold; 
handie; aux — s ayec, in 
contact with, in conflict 
with; échappe à ses — s, 
gets beyond his control. 

prison, /., prison. 

prisonnier, m. y prisoner. 

privation,/., deprivation, pri- 
vation. 

priy^ -e, adj.^ private. 

priver, tr., to deprive. 

privilège, m.j privilège, im- 
munity. 

privilégié, -e, m. and /., privi- 
leged person. 

prix, m. y price; prize, value, 
reward, cost; à tout — , at 
any price; de — , valu- 
able; hors de — , extremely 
costly. 

probable, adj., probable. 

probablement, adv.y likely, 
probably. 

procédé, m., process. 

procéder, intr., to proceed. 

procès, m., lawsuit, trial; 
faire un — , to bring an ac- 
tion. 

prochain, -e, adj.y near. 

proche, adj.f next; near. 

proches, m. pi., relations. 

proclamation, /., proclama- 
tion. 

proclamer, tr., to proclaim. 

procureur, m., proxy; attor- 
ney; — général, attomey- 
general. 

prodigalité/., prodigality. 

prodigieusement, adv.y pro- 
digiously. 

prodigieu-x, -se, adj., pro- 
digious, enormous. 



production, /., production, 
produire, tr., to produce; se 

— à la lumière, to become 

évident. 
produit, m. y product, încome. 
professer, tr.y to profess. 
professeur, m., professer, 

teacher. 
profession, /., profession, 

trade. 
profit, m. y profit. 
profond, -e, adj. y profound, 

deep, deep-rooted. 
profondément, adv.y pro- 

foundly. 
profondeur,/., depth. 
profusion,/., profusion, 
programme, m., program, plan 

of action. 
progrès, m. y advance, prog- 

ress. 
proie,/., prey. 
projet^ m.y plan; scheme. 
prolétaire, m., proie tarian, 

member of the working 



prolonger, /r., to prolong, 
promenade,/., walk. 
promener, tr.y exhibit, carry, 

beàr; se — , to take a walk. 
promesse,/., promise. 
promettre, /r., to promise, 
promoteur, m.y promoter. 
promptement, adv.y promptly. 
promulguer, tr.y to promul- 

gate. 
prononcer, tr.y to pronounce. 
propager, tr.y to spread, prop- 

agate. 
proportion,/., proportion, 
propos, m.y purpose, design, 

remark; à — , adv.y apropos; 

seasonably, by the way; à 

tout — , on every occasion. 



Origines de la France Contemporaine 251 

publidste, m., publicist; po- 

litical writer. 
publicité, /., public! ty. 
publier, tr.^ to publish. 
publiquement, adv.y public- 

ly. 

puce, adj.f puce-colored; flea- 

colored. 
pudeur,/., shame; modesty. 
puis, adv.f then, afterwards. 
puiser, ir,, to draw. 
puisque, conj., since. 
puissance,/., power; force. 
puissant, -e, adj., potent, 

powerful. 
pullulant, -e, près, part., 

swarming; spreading. 
pulluler, inir., to increase; 

swarm. 
punir, tr.j to punish. 
pur, -e, adj.y pure, clean. 
pureté, /., purity. 
purger, /r., to purge, clean 

out, purify. 
puritain, -e, adj,, Puritan. 

qualifier, tr., to qualify; call. 
qualité, /., quality, capacity, 

good trait; en — de, in 

the capacity of . 
quand, adv.^ when; — même, 

conj,j although, neverthe- 

less, just the same. 
quant à, prep.y as to; con- 

cerning. 
quantité, /., quanti ty; horde, 
quarantaine, /., about forty, 

two score; quarantine. 
quarante, num. adj., forty. 
quart^ m., quarter. 
quartier, f»., quarter, ward, 

district. 
quatorze, num. adj,, fourteen. 
quatre, num. adj. y four. 



_ _ r, /f ., to propose. 

pronre, adj,, own, exact, 
dean, very appropriate; — 
à, suitable for. 

proprei m., characteristic. 

proprietairei m., owner, pro- 
prietor, landlord. 

propriété,/., ownership, prop- 
erty. 

proscription, /., proscription; 
liste de —, death list. 

proscrire, ir., to outlaw. 

prospérité/., prosperity. 

prosterner, tr., to prostrate, 
cast down, lay low. 

protecteur, m., protector, pa- 
tron, benefactor. 

protection,/., protection. 

protégé, m., protégé, ward, 
foUower, favorite. 

protéger, /r., to protect. 

prouver, tr,, to prove. 

proyidencei/.. Providence. 

province,/., province; en — , 
outside of Paris. 

provincial, -e, adj., provin- 
cial. 

provision,/., provision. 

provocation,/., challenge. 

provoquer, tr., to provoke, 
incite. 

prude,/., prude. 

prudence, /., prudence, dis- 
crétion. 

Prussien, m., Prussian. 

prussien, -ne, adj., Prussian. 

psychologie, /., psychology, 
mental aspects. 

psychologiste, psychologue, 
m., psychologist. 

public, m,, public. 

publi-c, -que. adj., public; 
voiture publique, car of 
State. 



252 Origines de la France Contemporaine 



quatre-Tingts, num. adj.y 
eighty. 

quatrième^ num. adj.j fourth. 

que, conj.y that; lest; c'est — , 
the fact is; that is because; 
{in adverbial sensé) how; be- 
cause, as. 

que (ne . . . — ); adv., only. 

quel, -le, adj,, what. 

quelconque, adj,y any what- 
soever. 

quelque, adj., some, any, few; 
quelque ... — , whatever. 

quelquefois, adv,, sometimes. 

question, /., question. 

quête, /., quest, search, col- 
lection. 

queue, /., tail, line; faire — , 
to stand in line; à la — , 
afterward. 

qui, pron.y who, whoever, 
which. 

quiconque, pron.y whoever. 

quinze, num. adj.^ fifteen. 

quitter, tr., to quit, lay aside. 

quoi, pron.f which, what; — 
que ce soit (fût), anything 
whatsoever; à — bon, 
what is the use of? — d'é- 
tonnant, what is there sur- 
prising about that? 

quoique, conj., although, 
though. 

quote-part,/., portion, quota, 
share. 

quotidien, adj., daily. 

rabatteur, m., assassin. 
rabattre, /r., to bring down, 

subdue, reduce, 
racaille,/., rabble. 
race, /., breed, stock, breed- 

ing; mendiant de — , thor- 

oughbred beggar. 



racine,/., root. 

racoler, Ir., to entice, re- 

cruit. 
raconter, ir., to relate. 
radical, -e, adj.j radical. 
radieu-x, -se, adj., radiant, 
radoucir, refl,, to soften. 
raffiné, -e, adj., subtle, re- 

fined; extrême. 
raffinement, m., refinement, 

extrême perfection, 
rage,/., fury, rage. 
ragoût, m., stew. 
raide, adj., stiff; steep. 
raidir, refl., to stiffen. 
raison, /., reason, sensé, con- 

trol; avoir — , to be right. 
raisonnable, adj.j reasonable. 
raisonnement, m., reasoning, 

déduction. 
raisonner, tr. and intr.y to 

reason. 
raisonneur, m., arguer, think- 

er. 
raisonneu-r, -se, adj.y im- 
pertinent; logical. 
ramasser, /r., to collect, pick 

up. 
rameau, m., bough, branch. 
ramener, tr., to bring back. 
ramifier, refl., to ramify. 
rampant, -e, adj., rampant, 

creeping, clinging. 
rançonner, tr., to impose 

upon, hold up, lay under 

tribute. 
rancune, /., rancor, grudge, 

spite. 
rang, m., rank; au premier 

— , first of ail, especial- 

rangé, -e, adJ., senous. 
ranger, /r., to put in ranks; 
faire — , to line up. 



Origines de la France Contemporaine 253 



râpé, -e, adj., shabby. 

rapide, adj,^ swift, quick, 
lîvely, rapid. 

rapidité,/., quickness. 

rapiécer, to patch. 

rappeler, ir., to recall. 

rapport, m,, bearing; account; 
income; report; relation; 
sous le — de, with respect 
to. 

rapporter, /r., to bring back; 
Dring in, refer; relate; ac- 
count for; — tout à soi, to 
consider one's own interest 
in everything. 

rapprocher, /r., to bring to- 
gether, compare, bring into 
contact; se — de, to corne 
doser together. 

rare, adj,j rare, unusual 
scarce. 

rareté, /., rarity. 

ras, -e, adj,, dose-shaved; au 
— de, on a level with; 
skimming, grazing. 

rasade,/., bumper. 

raser, /r., to shave; demolish. 

rasseoir, refl,y to sit down 
again. 

rassurer, tr., to strengthen, 
reassure. 

ration,/., ration. 

rattacher, /r., to tie again. 

rauque, adj., hoarse. 

rayon, m., ray; radius; à . . . 
lieues de — ^ within a rad- 
ius of .. . leagues. 

réaliser, /r., to realize. 

réalité,/., reality. 

rebelle, m,, rebel; adj., re- 
bellious. 

rebours^ ff>., reverse; au — , 
the wrong way; tout au — , 
quite on the contrary. 



rebrousser, /r., to rufflc; — 

chemin, to turn back. 
récalcitrant, -e, adj,, refrac- 

tory. 
récemment, adv.y recently. 
recette, /., receipt, income; 

literary formula; recipe. 
recevoir, tr,, to receîve; wel- 

come. 
recherché, -e, adj., sought 

after. 
rechercher, /r., to seek. 
rédproque, adj.j reciprocal. 
réciter, tr,, to recite. 
reclus^ «t., recluse; les — de 

la justice ordinaire, con- 

victs condemned by common 

law. 
recoin, w., corner, 
récolte,/., harvest. 
recommander, tr., to recom- 

mend, urge, suggest. 
recommencer, /r., to begin 

again. 
récomj^ense,/., reward. 
réconcilier, /r., to reconcîle. 
reconnaissance, /., gratitude, 

certainty. 
reconnaître, /r., to recognîze; 

refi., to get one's bearings, 

compose one's self; stop and 

think, stand up for one's 

self. 
reconnu, -e, p, p., recognized, 

conceded. 
reconquérir, /r ., to reconquer. 
reconstruire,/r., toreconstruct. 
recours, m., recourse, 
récréation,/., play hour. 
récrire, /r., to rewrite. 
recrue,/., recruit. 
rectiliji^e, adj., rectilinear. 
recueUli, -e, adj.^ gathered; 

collected. 



2S4 Origines de la France Contemporaine 



recueillir, tr., to harvest, 

gather; se — , to meditate, 

be awe-stricken. 
recul, m,f recoil; putting off, 

postponement. 
reculé, -c^ adj,^ remote. 
reculer, intr.y to recède, re- 

treat, retire, 
reculons; à — ^ adv., back- 

wards. 
redeyance,/., rent; fine, dues. 
redevenir, intr., to become 

again. 
redoubler, tr., to redouble; 

strike barder. 
redoutable, adj.y formidable. 
redresser, tr., to make straight, 

redress; se — , to bridle up, 

hold up one's head again. 
réduction^ /., réduction, sim- 
plification, lowering of in- 

terest rate. 
réduire, /r., to reduce. 
réel, -le, adj.y actual, real. 
réfléchir, tr. and intr.y to re- 

flcct. 
refléter, refl.y to be reflected. 
réflexion, /., refiection. 
refondre, tr., to recast. 
réforme,/., reform. 
réformer, tr., to reform. 
refouler, tr., to restrain, sup- 

press. 
refrain, m., refrain. 
réfugier, refl., to take refuge. 
refuser, tr., to refuse, reject. 
regard, m., look; gaze; mettre 

en — , gaze on, consider. 
regarder, tr., to look at, 

watch. 
régénération, /., régénération. 
régénérer, tr., to regenerate. 
r^ent, m., régent. 
régime, m., rule; regimen, 



policy, ordcr of things, 

System, scheme of life. 
régiment, m., régiment, 
registre, m., register. 
règle, /., rule; en —, in due 

form. 
règlement, m . , régulation , 

set of riùes. 
réglementer, tr., to regulate, 

organize, control. 
régler, tr., to regulate, settle. 
régnant, -e, adj., prevaillng, 

dominant. 
règne, m., reign, sway, king- 

dom. 
régner, intr., to rule. 
regretter, ir., to regret, 
régularité,/., regularity. 
ré{^-er, -ère, adj., regular. 
reme,/., queen. 
rejeter, tr., to reject. 
rejoindre, tr., to join, rejoin, 

meet, come in contact with. 
relâché, -e, adj., relaxed, 

loose; remiss. 
relais, m., relay; stage, change 

of horses. 
relayer, recip., to relieve one 

another, take turns. 
reléguer, tr., to banish, con- 

sign, relegate. 
relevé, m., abstract; state- 

ment, investigations. 
relever, tr., to raise again, 

lift up, raise; exalt; se — , 

to rise again, gain impor- 
tance, 
religieu-x, -se, adj., religious; 

n, m., monk; ciergyman. 
religion, /., religion, 
relire, tr., to reread. 
remanier, tr., to handle again. 
remarquer, tr,, to note, 
remède, m., remedy. 



Origines de la France Contemporaine 255 

répandu, p. p., scattered, 
spilled. 

reparaître, itUr,, to reappear. 

réparer, tr.y to repair, mend. 

répartir, tr,y to distribute, as- 
sess, divide, apportion. 

rependre, tr.y to hang again. 

repentir, refi., to repent. 

repentir, m., contrition, re- 
pentance. 

répéter, /t., to repeat. 

répétition, /., répétition, fre- 
auency. 

replonger, /r., to reimmerse. 

repolir, /r ., to repolish. 

répondre, tr.^ to answer, re- 
ply; en — , warrant. 

réponse, /., answer. 

repos, m., repose, rest, quiet. 

repousser, /r., to repel; 
crowd back, reject. 

reprendre, tr, and intr,, to re- 
cover, begin again, buy 
back. 

représentant, m,, représenta- 
tive. 

représentation,/., représenta- 
tion, performance; life in 
an exalted station; être en 
— , to be on parade. 

représenter, tr, and intr., to 
represent; pose in public 
view. 

répression,/., repression. 

réprimer, /r,, to repress. 

repris, m., person taken again; 
— de justice, m. liberated 
convict. 



remercier, /r., to thank. 
remettre, /r., to put back, 

hand; se — , recover. 
remonter, intr,, to reascend; 

go back; mount again. 
remontrance,/., remonstrance. 
remords, m., remorse. 
remplacer, /r., to replace, 
remplir, /r., to fil! up, fiU, ful- 

remporter, tr., to carry off, 
win. 

remuer, tr., to move, stir. 

rencontre,/., meeting. 

rencontrer, tr., to meet; se 
— , to be found. 

rendez-vous, m., meeting, 
meeting place. 

rendre, ^r., to return, give 
back, siurrender, restore, 
render, depict, convey; — 
ses devoirs, to pay one's 
respects; se — , to surren- 
der, be described. 

rendu, -^ adj.j rendered. 

renommée,/, renown. 

renoncer, inir., to renounce. 

renouveler, /r., to renew. 

rente,/., income; rent, yearly 
income, yearly outgo; de 
— , a year, in annual in- 
terest charges. 

rentier, m., annuitant; re- 
tired gentleman; investor 
in government securities. 

rentrer, i»/r., to enter again; 
return. 

renversement, m., overthrow. 

renverser, tr., to reverse; turn 
topsy-turvy, upset, over- 
throw, knock down. 

renvoyer, /r., to dismiss. 

répandre, /r., to spill, scatter, 
spread. 



reprise, /., renewal, resump 
tion; a plusieurs ~ 



re- 



peatediy. 
républicain, -e, n. and adj., 

republican. 
république, /., republic. 



256 Origines de la France Contemporaine 



répiidi«r, /r ., to repudiate. 

répugnance, /., répugnance, 
qualm. 

répngnant, -e, adj.y répug- 
nant. 

requérir, tr. and intr., to re- 
quire, demand, beg; com- 
plain. 

réserve, /., reserve. 

réservé, -e, adj. and p. p,, 
reserved. 

résidu, m., residue. 

résignation, /., résignation. 

résigné, -e, adj.^ resigned. 

résistance, /., résistance, en- 
durance, opposition. 

résister, intr., to resist. 

résolu, -e, adj.y resolute, bold. 

résolution,/., resolution. 

respect, m., respect. 

respectable, adj., respectable, 
worthy of considération. 

respecter, tr., to respect. 

respectueusement, adv., re- 
spectfuUy. 

respirer, tr. and intr.y to 
breathe. 

responsablei adj., responsible. 

ressasser, tr., to examine mi- 
nutely, scrutinize; repeat 
frequently. 

ressembler, intr., to resemble. 

ressentir, ir., to expérience. 

resserrer, ir., to bind tighter. 

ressort, m., spring. 

ressource, /., resource, expédi- 
ent. 

reste, m., rest, remainder; 
— s, leavings; et le — , and 
ail that; du — , moreover, 
however. 

rester, intr., to remain, stay. 

restreindre, tr., to restrain, 
reduce, restrict, limit. 



résultat, m,, resuit. 
résumé, m., summary. 
résumer, tr., to summarize. 
retard, m., delay. 
retenir, tr., to retain, reserve, 

detain, restrain, keep. 
retentissant, -e, adJ., re- 

sounding, splendid, sen- 

sational. 
retiré, -e, p. p., retired. 
retirer, tr., to withdraw; se 

— , to retire. 
retomber, intr., to relapse; 

fall down again, fall back. 
retour, m., return; de — , 

back. 
retourner, intr., to return, go 

back. 
retrancher, tr., to retrench; 

take away. 
rétrécir, tr., to narrow. 
retrouver, tr., to find again. 
rets, m., netting; snare. 
réunion, /., union; meeting; 

annexation; consolidation, 
réunir, /f., to combine, unité; 

se — , meet. 
réussir, intr., to succeed; pros- 

per. 
réussite,/., success; issue; — 

de style, happy style, flow- 

ery passage. 
revanoie, /., revenge; en — , 

on the other hand. 
rêve, m., dream. 
réveiller, tr., to wake. 
révéler, tr., to disclose. 
revendiquer, tr., to reclaim, 

demand; assume, cham- 
pion, 
revenir, intr., to return. 
revenu, m., revenue; income. 
rêver, intr., to dream. 
révérence,/., bow. 



Origines de la France Contemporaine 257 



rê^^èrie» /., revcry. 

reTètir» tr,, to invest, put on. 

rêteur, m,, dreamer. 

rérolte,/., revolt. 

révolter, tr,, to shock, irri- 

tate; se — , to revolt, rebel. 
révolution, /., révolution. 
révolutioimaire, n. m, and adj., 

rcvolutionist, revolution- 

ary. 
révoquer, tr., to recall; — en 

doute, to call into question. 
revue, /., review. 
rez-de-chaussée, m., ground 

floor. 
rhéteur, m.j rhetorician. 
rhétorique,/., rhetoric. 
riche, m. y rich man. 
riche, adj,y rich. 
richesse,/., wealth. 
ridé, -e, adj,j wrinkled. 
ridicule, adj., ridiculous. 
rien, m., nothing; anything; 

il n'y peut — , he is power- 

less; — autre chose sinon, 

nothing but. 
rigide, <idj,f rigid, austère. 
rigoriste, m.y hypercritic, 

rigid moralist, martinet. 
riposter, tn/r., to repartee, 

make a witty reply, reply. 
rire, m., laughter. 
rire, intr.^ to laugh. 
risque, m., risk; courir le — , 

to run the risk. 
risquer, tr., to venture. 
rival, -e, adj. and n. m., rival. 
riverain, m., one who lives on 

the bank'of a river, riparian. 
riverain, -e, adj., along the 

river, 
rivière,/., river. 
robe,/., dress; — de chambre, 

dressing gown. 



robinet^ m., tap. 

rôdeur, m., vagrant; prowler. 

roi, m., king. 

rôle, m., rôle, part. 

Romain, -e, n. m. and /., 

Roman, 
roman, m., novel, romance, 

fiction. 
rompre, tr., to break off; être 

rompu aux affaires, to be 

well acquainted with busi- 
ness. 
rond, -e, adj.j round. 
ronflant -^ adj., snoring; 

high-sounding. 
ronfler, intr., to snore, roar. 
ronger, ir., to gnaw; en- 

croach upon. 
roturier, m., commoner; vul- 

gar person. 
rouage, m., wheelwork; gear. 
rouge, adj.y red; voir — ^ see 

red Q>e transported with 

murderous passion), 
rouf;ir, intr.y to blush. 
rouille,/., rust. 
rouill^ -e, adj., rusty. 
rouler, tr, and intr to roU, 

wander, turn. 
rotdier, w., carter, 
route, /., road, highway; en 

— , on the way. 
rouvrir, /r., to reopen. 
royal, -e, adj.^ royal, 
royaliste, n. m. and adj,, 

royalist. 
royaume, m., kingdom. 
royauté, /., royal ty, king- 

ship. 
ruban, m., ribbon. 
ruche,/., hive. 

rude, adj., rough; fierce, hard. 
rudement, adv., harshly, 

clumsily. 



258 Origines de la France Contemporaine 



rudlmentaire, a(i[;., crude, ele- 

mentary. 
Tueff., Street. 
nielle» /., allcy; — d'un lit, 

bedside. 
ruer, refl., to rush upon. 
ruine,/., ruin, panic. 
ruiner, tr., to ruin, destroy; 

se — f to fall to decay, suf- 

fer ruin. 
ruisseau, m., gutter; brook. 
ruisselant, -e, adj.y stream- 
ing; running; dripping. 
ruisseler, itUr.y to gush, stream, 

drip. 
rumeur,/., rumor, uproar. 
ruminer, tr., to ruminate, 

chew the cud; ponder over. 
ruse, /., deceit, wile; fertile 

en — s de maquignon, 

well up in the tricks of the 

horse trader, 
ruser, tnir.y to use deceit. 
Russe, m., Russian. 
Russie,/., Russia. 
rustique, adj., rustic, rural; 

boorish. 
rustre, m., boor. 

sable, m., sand. 

safare^ m., saber. 

saCy m., sack. 

saccadé, -e, adj.y abrupt, 

jerky. 
sacré, -e, adj\y sacred. 
sacrifice, m., sacrifice, ioss. 
sage, m., sage, 
sage, adj\y wise; discreet, 

good, nice. 
saigner, ir. and intr., to 

bleed. 
sain, -e, adj., sound, healthy, 

normal, wholesome. 
saint, "tfadj,, sacred. 



Saint-Domingue, San Do- 
mingo, 
saisir, tr., to seize; catch. 
saison,/., season. 
salaire^ m., wages, hire; toute 

peine mérite — ^ the laborer 

is worthy of his hire. 
sale, adj.y dirty. 
saleté,/., ûlthiness; rubbish. 
salir, Ir.y to dirty, pollute. 
salle,/., hall. 
salon, m.y parlor; drawing 

room; — d'attente, waiting 

room; de — , society. 
saluer, tr. and intr. y to salut e, 

bow to, bow and scrape to. 
salut, m.y safety; bow. 
sanctuaire, m., sanctuary. 
sang, m.y blood; royal blood. 
sang-froid, m.y composure. 
sanglant^ -e, adj., bloody. 
sanglot, m., sob. 
sanguinaire, adj.y bloody, 

bloodthirsty. 
sans, prep.y without. 
sans-culotte, nu y sans-culotte, 

one having replaced knee 

breeches with trousers; 

revolutionist. 
sans-culotterie, /., party of 

the sans-culottes; revolu- 

tionary faction, revolu- 

tionary action. 
sans-gène, m.y unrestraint, 

lack of constraint. 
santé,/., health. 
sape, /., sapping, undermin- 

ing process, trench. 
sapeur, m.y sapper. 
sarrasin, m., buckwheat. 
sarrau, m.y smock, frock. 
satisfaction, /., gratification, 
satisfaire, tr. and intr. y to 

please, satisfy. 



Origines de la France Contemporaine 259 



satisfaisant, -e, adj,, satis- 

factory. 
sauf, prep,, except; — à, 

reserving the privilège of. 
sauter, intr,, to leap; explode; 

faire — , blow up. 
sauyage, ». m, and adj\, sav- 

age; wild. 
sauvagerie,/., savagery. 
sauver, tr., to save; se — , to 

escape; run away. 
sauveur, m., deliverer. 
savant, m.j scholar, phi- 
losopher, 
savant, -e, adj\, learned, wise. 
savoir, tr., to know, know 

how to, be able; à — , that 

is. 
savoir-vivre, w., good breed- 

ing, art of living. 
scandale, m., scandai, scan- 

dalous act. 
scandaleu-x^ -se, adj., scan- 

dalous. 
scélérat^ m., scoundrel. 
scène, /., scène; être en — ^ 

to be on the stage, 
sceptre, w., scepter; sway. 
science, /., science, knowl- 

edge. 
scier, /r., to saw. 
scission, /., sécession; split, 

division (in a party or as- 

sembly). 
scorpion, m., scorpion, 
scribe, m. y writer, clerk. 
scrupule, m., scruple. 
se, pron,y himself, herself, 

themselves. 
séance, /., sitting session; 

entrer en — , begin the 

session. 
séant, m, y sitting. 
seau, m. y pail. 



sec, m. y dryness. 

sec, sèche, adj.y dry, thin, 
withered; fruit — , failure, 
imperfect fruitage 

sécher, ir,, to dry. 

second, num. adj.y second. 

secouer, /r., to shake. 

secourir, /r., to help; assist. 

secours, m., help, aid. 

secousse, /., shock, stimu- 
lus, start, shuddering. 

secret, m., secrecy. 

secr-et, -ète, adj.y secret. 

secrétaire, m. y secretary. 

secte,/., sect. 

section, /., section, group; 
élection district. 

sectionnairé, m. y guardsman 
belonging to a section; sec- 
tionary. 

séculaire, adj.y secular; vén- 
érable; long sustained. 

sécurité,/., safety. 

sédentaire, adj.y sedentary; 
quiet. 

séduction, /., séduction, cor- 
ruption. 

séduure, ir.y to seduce. 

séduisant, -e, adj.y seductive, 
alluring. 

seigneur, w., lord; — de 
marque, lord of rank. 

seigneurial, -e, adj.y manori- 
al. 

sein, m.y bosom. 

séjour, m.y stay. 

sel, m.y sait. 

selle,/., saddle; remis en — , 
again in control. 

selon^ prep.y according to. 

semam^/., week. 

semblable, adj. and n. m.. 
like, such, similar; fellow. 

sembler, intr.y to seem. 



tOo Origines de la France Contemporaine 



semence,/., seed. 

semery /r., to sow. 

séminairey m., setninaiy. 

sénat, m,f senate. 

sénateuTi m., senator. 

sens, m., sensé, meaning, 
purport. 

sensationi /., sensation. 

sensibilité,/., sensibility, sen- 
sitiveness, feelings, senti- 
mentality. 

sensible, adj., sensible; sen- 
sitive, sentimental, im- 
pressionable. 

sensualité,/., sensuality. 

sentence, /., sentence, déc- 
laration, maxim. 

sentiment^ m., feeling, opin- 
ion. 

sentimental, -e, adj., senti- 
mental. 

sentine, /., well room {of a 
ship); sink; cesspool; den. 

sentinelle, /., sentinel. 

sentir, /r. and itUr., to feel, 

Çerceive; smack of; avoir 
eau — , to feel in vain. 
séparer, tr.j to separate. 
sept, num, adj., seven. 
ser-x, -ve, adj., in bondage. 
série,/., séries, group. 
sérieux, m., seriousness. 
sérieu-x, -se, adj., serions, 
serin, m., canary bird. 
serment^ m., oath. 
serrer, /r., to press closely, 

tighten, grasp more firmly, 

crowd. 
serrurier, m., locksmith. 
service, «»., service, function, 

military service; gens de 

— , servants, domestics. 
servile, adj., servile, slavish. 



,aaj. 



servilité, /., servîlity. 



servir, ir., to serve, be useful; 
se — de, to make use of; 
se — soi-même, to help 
one's self. 

serviteur, m., servant; — de 
la personne, body servant. 

seuil, m., threshold. 

seul, -e, adj., alone, mère, 
single. 

seulement, adv., only. 

sève,/., sap. 

sévère, adj., severe, stern, 
rigid. 

sévérité,/., severity. 

si, conj., if ; adv., so; — agréa- 
ble que, however agreea- 
ble. 

siècle, m., centui^. 

siège, m., seat; siège. 

siéger, intr., to sit; — en 
permanence, to sit in con- 
tinuons session. 

sien, -ne, pron., his; one's 
own; les — s, his family. 

sifflé, -e, adj., unsuccessful. 

siffler, tr., to whistle; hiss at. 

signal, m., signal. 

signaler, ir., to give a de- 
scription of ; point out, no- 
tice, note. 

signe, m., sign; faire le — 
de la croix, to cross one's 
self. 

signer, tr., to sign. 

signifier, tr., to signify, mean. 

silence,/., silence. 

silencieu-x, -se, adj., silent. 

similitude, /., si mile, com- 
parison. 

simple, adj., simple, mère. 

simplicité, /., simplicity. 

simulacre, m., phantom, sem- 
blance. 

sincère, adj., earnest. 



Origines de la France Contemporaine jôi 



sinécure^/., sinécure. 
sing^ m., monkey. 
slneiiU-er, -ère, adj.y singular. 
simstre, adj., sinister. 
sinon, conj.f if not, except, un- 

less. 
sinneu-z, «se, adj\, winding, 

sinuous. 
sire, m.y sir, lord, 
sitôt, adv., so soon. 
sitôt ^ue, conj,, as soon as. 
situation, /., situation, con- 

tingency. 
six, num. adj,, six. 
Slave, m. or f.y Slav; adj,, 

Slavic. 
sociable, adj,, social, sociable, 

adapted to one's sodety. 
socialisme, m., socialism. 
socialiste, m., socialist. 
société,/., Society. 
Socrate, m,, Socrates. 
soi, pron., self, itself, one's 

self; tirer à — , to get ail 

that one can. 
soify/., thirst. 
soigné, -e, adj,, neat, spick 

and span; carefully donc. 
soigner, ir,, to take care of . 
soigneusement^ adv,, care- 
fully. 
soi-même, pron,, one's self. 
soin, m., care, concern; 

prendre — de, to take 

pains to. 
soir, m,, evening. 
soirée,/., evening party. 
soixante, num, adj., sixty. 
sol, m., soil; ground. 
soldat^ m., soldier. 
soleil, m,, sun. 
solennel, -le, adj., solemn. 
solide, adj., substantial. 
solitaire, adj., alone. 



solitode,/., solitude, 
solliciter, ir,, to urge. 
sombre, adj., gloomy. 
sombrer, intr,, to go down, 

founder. 
sommairement, adv,, sum- 

marily. 
somme, /., burden, sum; en 

— , in short, on the whole. 
sommeil, m,, sleep. 
sommet, m., summit, peak, 

height. 
son, m., Sound. 
son, sa, ses, poss, adj., bis, 

hers, its, one's. 
songer, intr., to dream; think; 

sans y — f unawares. 
sonner, inir,, to sound. 
sophimne, /., sophistry. 
sordide, adj,, sordid; dirty, 

filthy. 
sorte,/., kind, species, class; 

en — que, de — que, so 

that; en quelque —, in a 

way. 
sortir, intr., to go out; corne 

forth; rise; au — de, on 

leaving. 
sot^ m., fool; blockhead. 
sot, -te, àdj., silly, ridiculous. 
sottise,/., folly. 
sou. f»., sou; cent. 
soubresaut, m., sudden leap, 

fit, impulse. 
souci, m., care; sans — , care- 

less, indiffèrent. 
soucoupe, /., saucer, sugar 

tray, salver. 
soudain, -e, adj,, sudden. 
soudard!, m», disgruntled old 

soldier. 
soudoyer, tr,, to keep in pav; 

employ {soldier s, etc,)', sub- 

sidize. 



202 Origines de la France Contemporaine 



aouffirance,/., suffering. 

soufErant» -e, adj,, suffering, 
indisposée; orgueil — , 
wounded pride. 

soufErir, /r., to siifFer. 

souillure, /., dirt, stain; pol- 
lution, contamination. 

soûler, refl., to become intox- 
icated; gorged. 

soulier, m., shoe. 

soumettre, ir., to submit, 
subject. 

soumission,/., submission. 

soupçon, m.f suspicion. 

soupçonner, tr.y to suspect. 

souper, m.j supper. 

soupière,/., soup tureen. 

soupirer, inir., to sîgh. 

souplesse,/., flexibiUty, adapt- 
ability, concession, com- 
promise. 

source, f., source, spring, 
fountain. 

sourcil (pr, -ci), m,, eyebrow; 
froncer le — , to knit one's 
brows, frown. 

sourd, -e, adj., deaf, hollow, 
muffled. 

sourdine, /., mute (for instru- 
ments) ; en — ^ on the sly, by 
implication. 

sourire, m., smile. 

sous, prep., under; beneath; 
in less than; in the reign of. 

souscription, /., subscription. 

sous-entendu, m., thing un- 
derstood; hidden meaning. 

sous-entendu, -e, adj.y un- 
derstood, implied. 

sous-louer, /r., to sublet. 

sous-ordre, second place; en 
— ^, as a subordinate. 

soustraire, refl., to escape; 
avoid; exempt one's self. 



soutane^/., cassock. 

soutenabl^ adj,, supportable. 

soutenir, to support, keep 
up, sustain, maintain. 

soutenu, -e, adj. and p. p., 
sustained, constant. 

souterrain, -e, adj., subter- 
ranean. 

soutien, m., stay, support» 
prop. 

souvenir, m., memory. 

souvenir (de), refl., to re 
member. 

souven^ adv., often. 

souverain, m., sovereign, sov- 
ereign power. 

souverain, -e, adj., sovereign. 

souveraineté, /., sovereîgnty. 

Spartiate, m., Spartan. 

spécial, -e, adj., spécial, par- 
ticular; homme — , spe- 
cialist, professional man, 
skilled workman. 

spécieu-x^ -se, adj., specious. 

spectacle, m., play, show; en 
— , exposed to public view. 

spéculati-f, -ve, adj., spécu- 
lative, theoretical. 

spéculation, /., spéculation, 
theorizing. 

spontané, -e, adj., spontane- 
ous. 

spontanément, adv., spon- 
taneously, voluntarily. 

stabilité, /., stability, per- 
manence. 

stable, adj., soUd. 

stade, m., stage; period. 

station, A, station. 

statue, /., statue. 

Stentor, m., Greek herald 
distinguished for a very 
powerful voice; voix de — , 
stentorian voice. 



Origines de la France Contemporaine 263 



stérile, adj.y unfruitful. 

stratagème, m., stratagem. 

structure,/., structure, make- 
up, construction. 

stupéfait, -e, adj.y stupiôed, 
dumb. 

style, m.j style. 

subalterne adj., subordinate. 

subdélégué, m. y subdeiegate; 
officiai in charge of a sub- 
district of taxation; under- 
steward. 

subir, tr.y to suffer, undergo, 
bow down before. 

subit, -e, adj.y sudden. 

subitement, adv.y suddenly. 

sub juger, tr.y to subjugate. 

subordination, /., subordina- 
tion. 

subordonné, m., subordinate. 

subordonner, ir., to subordi- 
nate. 

subsistance, /., maintenance, 
provision, commissariat. 

subsister, inir,, to subsist. 

substance,/., substance, core, 
essence. 

substituer, /r., to substitute. 

substitut, m. y deputy, agent. 

subtilité, /., subtiety; cun- 
ning; refinement. 

subyenir, intr., to help, meet, 
supply. 

succéder, intr. y to succeed, 
follow. 

succès, m.y success. 

successeur, m., successor. 

successi-f, -ve, adj.y succes- 
sive, in succession. 

succomber, intr. y to succumb, 
give way, sink; fall. 

succursale,/., branch. 

sucer, tr.y to suck. 

suçoir, m.y proboscis; sucker. 



sueur,/., sweat. 

suflire, intr. y to suffice, be 

equal, be sufficient. 
suffoquer, tr.y to suffocate, 

stifle, choke. 
suffrage, m.y approbation; 

vote. 
suggérer, tr.y to suggest. 
smtf/.y soot. 
suisse, adj.y Swiss. 
Suisse, m.y Swiss. 
Suisse,/., Switzerland. 
suite, /., train; attendance, 

retinue; de — , one after 

another, in succession; tout 

de — , at once; par — , 

consequently; à la — de, 

after, resulting from. 
suivant, prep.y according to. 
suivant, -e, adj.y following. 
suivre, /r., to follow; observe. 
sujets m.y subject. 
sujet, -te, adj.y subject. 
sultan, m.y sultan, 
superbe, adj.y superb, magnif- 

icent. 
superficiel, -le, adj.y super- 

ficial. 
superflu, m.y superfluity, ex- 

cess. 
supérieur, -e, adj.y superior; 

n. m.y superior. 
supériorité,/., superiority. 
superposé, -e, adj., ranking 

one above another. 
superposer, /r., to superpose. 
suppléer, inir.y to supply the 

place, make good. 
supplice, m.y corporal punish- 

ment, tonnent. 
supplier, tr.y to beseech. 
supporter, tr.y to endure, bear. 
suppression, /., suppression, 

déduction. 



204 Origines de la France Contemporaine 



gapprimer, tr., to suppress, 

elimînate. 
suprême, adj.y suprême, con- 

summate, final, extrême, 
sur, prep,, on account of; 

out of; upon; concerning; 

against; ^le-champ, im- 

mediately. 
sûr, -e, adj., sure, safe, se- 

cure. 
surabondance, /., supera- 

bundance; plethora. 
surabonder, intr., to supera- 

bound, be superabundant. 
surajouter, tr., to superadd. 
surcharge,/., additional bur- 

den. 
surchargé, -e, adj.j onerous, 

overburdened. 
surcharger, tr,, to overcharge, 

crowd, overestimate, over- 

burden, surcharge. 
surcroît, w., increase; par — , 

to make matters worse; as 

the last straw; in an ex- 

cess, in addition, 
sûreté,/., safety. 
surexcitation, /., overexcite- 

ment. 
surexciter, /r ., to excite great- 

ly, overexcite. 
surfaire, /r., to overcharge, 

value too highly. 
stur-le-champ, adv., straight- 

way. 
surmener, /r., to Overdrive, 

exhaust, overwork. 
surmonter, /r., to overcome. 
surnommer, /r ., to sumame. 
surnuméraire, m., supemu- 

merary; minor light. 
surpasser, ir., to surpass, ex- 

ceed. 
surprise,/., surprise. 



sursauter, inir., to be startled, 

start, thrill. 
surtout, m. y overcoat. 
surtout, adv., above ail, es- 

pecially. 
surveillance, /., inspection, 

vigilance, close watch. 
surveiller, tr., to watch, keep 

an eye upon. 
survenir, inir., to corne on. 
survivre, intr., to survive. 
suspect, m., suspicions person. 
suspect, -e, adj., suspicions, 

suspected. 
suspendre, tr., to suspend, 

hang. 
suspension,/., interruption, 
symétrique, adj., batanced, 

symmetrical. 
sympathie, /., goodwill; sym- 

pathy. 
sympaâiique, adj., sympa- 

thetic, congenial. 
symptôme, m., symptom. 
syndic, m., trustée. 
S3r8tématique, adj., system- 

atic. 
système, m., system, theory. 

table,/., table. 

tableau, m., painting, picture, 

tablier, m., apron. 

tftche,/, task, job. 

tacher, tr., to stain. 

tftcher, intr., to try, endeavor. 

tacitement, adv., tacitly. 

tact, m., tact, feeling, intui- 
tion. 

tactique,/., tactics. 

taffetas, m., taffeta, silk. 

taille, /., height; shape, figure, 
stature, grade, tjrpe; tax; 
— personnelle, poil tax; — 
xédle, property tax. 



Origines de la France Contemporaine 265 



tailleiir, m., tailor; — de 

pierre, stonecutter. 
tafre, refi., to be silent, keep 

silence, 
talent, m,, talent, 
talon, m,, heel. 
talus, m,j slope; en —, down. 
tambour, m., drum; drummer. 
tandis que, conj., whilst. 
tanière,/., den. 
tant, adv., se much, so many; 

— pis, so much the worse. 
tantôt, adv.f presently, by and 

by; tantôt . . . tantôt, no w 

and then. 
tant que, conj., as long as. 
tape-dur, m,, ruffian. 
tapissier, tn., upholsterer. 
tard, adj. and adv,, late. 
taré, -e, adj. y defective, dis- 

reputable. 
tarir, ir,, to cease; dry up. 
tartare, m., tartar. 
tas, m., heap, pile; en — ^ in 

heaps. 
tasser, tr., to heap up. 
taureau, m., bull. 
taux, m.y price; assessment; 

rate. 
taxe, /., tax, assessment. 
taxer, ir., to fix the price of; 

accuse. 
te^pron.y thee, thyself. 
technique, adj., technical. 
teint, m.y complexion. 
tel, -le, adj. y such a, a cer- 
tain; like; — que, as. 
tellement, adv.y so; in such a 

manner; — que, so that. 
témoin, t»., witness; — ocu- 
laire, eyewitness. 
tempérament, m.y temper, 

disposition; nature. 
température, /., température. 



tempête^/., tempest. 

temple, m., temple. 

temporaire, adj., temporaxy. 

temps, m.y time, period; 
weather. 

tenace, adj., tenadous. 

tendre, adj., tender; soft, 
loving. 

tendre^ /r., to stretch; strain; 
hold out. 

tendresse, /., tenderness; 
fond sentiment; effusion. 

tendu, -e, p. p. and adj. y tight; 
stiff; strained, alert, out- 
stretched, earnest; style — ^ 
stiff style. 

tenir, tr., to hold, keep; con- 
sider, oblige; expect; à 
quoi s'en — , what to 
think of it; — salon, to en- 
tertain high society; — à 
honneur, to consider it an 
honor; se — à, to cling to, 
stick to; — de, to favor, 
take after, resemble. 

tentation,/., temptation. 

tenter, tr., to try, tempt, at- 
tempt. 

tenu, -e, p. p. and adj. y bound; 
obligea, held, expected, 
kept. 

tenue, /., attitude; deport- 
ment, bearing, appearance. 

terme, m., term, expression, 
end. 

terminal -e, adj., last, latest. 

terminer, tr., to end. 

terne, c^j.y spiritless, dull, 
wan, colorless. 

terrain, m.y pièce of ground, 
plot; basis. 

terrasse,/., terrace. 

terre,/., earth, land, ground, 
domain, estate, field, do- 



266 Origines de la France Contemporaine 

minion; IMU* — , on the 

ground; a rase — , skim- 

ming the ground. 
terreur,/., terror. 
Terreur,/., Reign of Terror. 
terrible, adj., dreadful. 
territoire, /., territory. 
terroriste, w., terrorist. 
tétanos, m. y lockjaw; rigidity. 
tôte,/., head; par — , individ- 

ually; en — , at the head; à 

la — , at the head, in pos- 
session; tenir — à, to face 

down, not to flinch before. 
thé, m., tea. 

théâtre, m., theater, stage. 
thème, m., topic. 
théologien, m., theologian. 
théologique, adj., theological. 
théorâiey tn., theorem. 
théoricien, m., theorist. 
théorie,/., theory; — de café, 

cofiPeehouse poUtîcs. 
thermidor, w., Thermidor 

(eleventh month of the revo- 

luHonary calendar, July iç 

to August if). 
thermomètre, m., thermom- 

eter. 
tiède, adj.j lukewarm. 
tiers, adj.y third; — état, the 

people, the commons; cp. 

état, 
tiers, m., third part, com- 

monalty. 
tige,/., trunk, body. 
tigre, m., tiger. 
timide, adj., timid. 
timidité,/., timidity. 
tirade, /., tirade, speech, ha- 
rangue. 
tiraillement, m., twitching. 
tire-d'aile, quick flap of the 

wings; à — , at one swoop. 



tirer, /r., to pull; fire; pull off, 

draw, dérive, make. 
tireur de bois flotté, logman, 

hauler of logs out of the 

river. 
tiroir, m., drawer. 
titre, m, y title, right; deed; à 

— de, by right of; by way 

of. 
tocsiçL, m. y tocsin, 
toi, pron.y thee, thou. 
toile, /., cloth; linen; canvas, 

curtain. 
toilette, /., toilet; article of 

dress; dressing. 
toit, m.y roof, 
tolérable, oJ/., endurabje. 
tolérance,/., toieration. 
tolérer, /r., to suffer. 
tomber, intr.y to fail. 
ton, m, y tone, voice; le bon 

— , good form, fashion. 
tondu, -e, adj,y shom. 
tonnant, -e, adj.y thundering. 
tonneau, m.y cask. 
tonnerre, m., thundering noise, 

thunder. 
tordre, /r., to twist. 
torpeur, /, torpor. 
tort, m.y wrong, blâme; avoir 

— , to be wrong; a tous les 

— s, is to blâme for every- 

thing. 
torture,/, torture. 
toscan, -e, adj.y Tuscan. 
total, -e, adj.y total; whole; 

complète; ». m.y whole. 
toucher, tr. and intr.y to touch, 

handle, move. 
toujours, adv.y al way s, con- 

stantly, still. 
tour,/., tower. 
tour, m.y turn; révolution; 

trick, style, device, man- 



Origines de la France Contemporaine 267 



ner, phrase: — à — , onc 
after another, in turn; 
à leur — , in their turn. 

tourbe,/., mob. 

tourbillon, m., whirlwind, 
Whirlpool. 

tourmenter, tr., to torment; 
beset; persécute. 

tourner, ir, or intr., to turn, 
hover; la tête lui tourne, 
his head swims. 

tournure,/., figure. 

tout, pron., ail, everything; 
n. tn.y whole. 

tout, adv., whoUy, quite; — 
au moins, at the very least; 
— au plus, at the very most ; 
— au rebours, quite on the 
contrary; — de suite, im- 
mediately ; — à fait, whoUy, 
entirely. 

tout, -e, adj., ail, every, 
whole, entire, perfect, com- 
plète. 

toutefois, conj.y nevertheless. 

toute-puissance, /., omnipo- 
tence, absolute power. 

tracer, /r., to trace; lay eut. 

traduire, /r., to translate. 

tragédie,/., tragedy. 

tragique, adj., tragic; horri- 
ble. 

trahir, /r., to betray. 

trahison, /., treachery, trea- 
son. 

train, m., way; train, course, 
tendency; — flottant, raft; 
au — , at the rate. 

traînée de poudre, /., train of 
gunpowder. 

tnuner, tr, and intr., to draw; 
drag along; lie about; be 
found. 

traineur, m., straggler; idle 



fellow; — de rue, street 

loafer. 
traire, tr., to milk. 
trait, m., trait, characteris- 

tic, touch, feature. 
traitant, m., far mer of public 

revenues, deputy coUector; 

tax farmer. 
traité, m., treatise, tract; 

treaty. 
traitement, m., treatment; 

usage, salary, state ban- 
quet. 
traiter, tr., to discuss; treat; 

— en, to treat like. 
traiteur, m., eating-house keep- 

er. 
traître, m., traiter. 
trajet, m., passage, trip. 
tranchant, -e, adj., sharp, 

cutting, keen. 
tranchant, m., edge. 
tranche,/., slice. 
trancher, tr., to eut; — net, 

settle off-hand. 
tranquHle, adj., quiet, fearless. 
transformer, ir., to transform. 
transiger, inir., to come to 

terms, compromise, make 

terms. 
transition, /., transition, 

change, 
transmettre, tr., to convey, 

transfer, transmit, hand 

down. 
transmis, p. p., handed down. 
transplanter, tr., to trans- 
plant, 
transpcnrt, m., carriage; rap- 

ture. 
transporté, -e, p. p., enthused. 
transporter, tr., to transport, 

enthuse; transfer. 
trapu, -e, adj., thîckset. 



268 Origines de la France Contemporaine 



travaili m,, work. 

travaillé, -e. adj. and p. p., 

labored, eiaborate. 
travaiUeTy tr., to work; do 

with care; overwork; carve, 

work at; — les viandes 

(popular expr.)f to carve 

méat, 
travailleur, m., workman, 

worker. 
travers; à — , adv., across; 

through. 
traverser, tr., to cross, pass 

through. 
trébucher, intr,, to stumble, 

waver, îose control. 
trembler, intr., to tremble. 
trembleur, m., trembler, 
trembleu-r, -se. adj,, trem- 

bling; cowardly. 
trémoussement, m., frisking, 

vivacîty, activity. 
trentaine,/., about thirty. 
trente, num. adj., thirty. 
trépignement, m,, stamping. 
très, adv., very. 
trésor, m., treasure, hoard. 
Trésor, i»., public treasury. 
tressaillement, m., starting, 

thrill. 
tressaillir, intr., to tremble, 

thrill. 
tréteau, m,, trestle; pi., stage 

of a mountebank; déma- 
gogie oratory. 
tribun, m., tribune. 
tribunal, m., judgment seat, 

court, tribunal. 
Tribunat, m., a body whose 

members had the right to 

oppose the projects of the 

govemment. 
tribune, /., tribune, office, 

gallery. 



tribut, m., tribute. 

tricolore, adj., tricolored. 

tricoteuse, /., knitter; woman 
who, during the Frcnch Rév- 
olution, attended political 
assemblies. 

triomphant, -e, adj., trîum- 
phant. 

triomphe, m., triumpb. 

triompher, tr., to triumph. 

tripot, m., gambling house. 

triste, adj., sorrowful, sad. 

trois, num. adj., three. 

troisième, num. adj., third. 

tromper, tr., to deceive, cheat. 

trompette, /.y trumpet; coup 
de — f trumpet blast. 

trompette, m., trumpeter. 

tronc, m., trunk. 

trdne, m., throne. 

trôner, intr., to sit on a 
throne, hold forth. 

trop, adv., too much; too. 

trophée, m., trophy. 

trop-pldn, m., overflow, su- 
perabundance, excess. 

nm., hole. 
le, m., confusion, dis- 

turbance, émotion, 
troubler, tr., to trouble, dîs- 

turb, render uneasy, em- 

barrass. 
trouer, tr., to bore; perforate. 
troupe, /., troupe, band, 

troop, soldiery. 
troupeau, m., herd, flock, 

swarm. 
trousse,/., case (of a barber). 
trouver, tr., to find, discover; 

think; se — , to be présent; 

be; prove. 
truite,/., trout 
tu, pron., thou. 
tuer, ir,, to slay; kiU. 



Origines de la France Contemporaine 269 



tuerie, /., butchery. 

tueur, m.f chief slayer, chief 

hangman. 
Tuileries, les, the former 

royal palace, 
tumulte, m., tumult. 
tumultueu-z, -se; adj,, tu- 

multuous. 
turbot, m.y turbot, 
tutelle, /.y protection, guard- 

ianship. 
type, w., type, 
tyran, m., tyrant. 
tyrannie,/., tjrranny. 
tyrannique, adj,, tyrannical. 
tyranniquement, adv.^ tyran- 

nically. 
tyranniser, tr.y to tyrannize 

over. 

un, -e, adj. or pron.y one; a; 

— à — % one by one. 
unanimité, /., unanimity; à 

V — , unanimously. 
uni, -e, adj, y uniform, plain, 

simple, untrimmed. 
tmiforme, n. m. and adj., uni- 

form. 
uniformité, /., uniformity. 
unique, adj,, unique, only, 

sole, alone; ». m., only 

one. 
tmisson, m., unison. 
univers, m., universe. 
universalité, /., entirety, en- 
tire body; generality. 
universel, -le, adj., uni versai, 

gênerai, common. 
imiversité, /., university. 
urbain, -e, adj., urban. 
turbanité,/., urbanity. 
urgence,/., urgency. 
usage, m., custom, training, 

use, usage; avoir de V — , to 



be familiar with the ways 

of Society, 
usé, -e, adj., worn; thread- 

bare. 
user, tr. and intr., to use; 

make use of; wear (out). 
usurpat-eur, -rice, n. and 

adj., usurper, usurping. 
usurpation,/., usurpation. 
usurper, tr., to usurp. 
utile, adj., useful. 
utilité,/., utility. 

vache,/., cow. 
vagabond, m., vagrant. 
vagabonder, intr., to tramp 

about. 
vaçue, adj., vague; loose. 
vam, -e, adj., vain; en — ^ 

vainly. 
vaincre, /r., to conquer. 
vainement, adv., in vain. 
vainqueur, m., conqueror, 

Victor. 
vaisseau, m., ship. 
valable, adj., valid. 
valet, m., footman, servant, 

body servant, satellite. 
valeur, /., value; valor, 

worth. 
valide, adj., valid; sturdy. 
valider, tr., to confirm, ap- 

prove, ratify. 
valoir, intr., to be worth, 

amoùnt to; — mieux, to be 

better; — autant, to be as 

well. 
vanité, /., self-conceit, van- 

ity. 
vanter, rejl., to boast. 
vapeur, /., fume, vapor, 

steam. 
varier, tr. and intr.,- to vary, 

change. 



270 Origines de la France Contemporaine 



▼AMt m., vase, vessel. * 
▼ase,/., mud. 

bf adj,f great, extensive, 
Eicious. 

^ m.f veal, calf. 

aticm, /., végétation, 
ant. 

^éter, ifUr., to vegetate. 
Ue, /., watch; day before, 

evening before, eve; à la — 

de, just before. 
veine, /*., vein; luck. 
velléité, f,y slight désire, im- 

pidse. 
velours, w., velvet. 
velu, -c^ adj.f hairy. 
venant, w., comer; à tout — f 

to ail corners. 
vendémiaire, m., Vendémiaire 

{first month of the révolution- 

ary calendarf Sept. 22 to Oct, 

21). 
vendre, ir., to seli. 
vénéneu-i^ -se, adj., poison- 

ous. 
vénération,/., vénération; en 

— , revered. 
veneur, m., huntsman; grand 

— f m., first huntsman of the 

royal hunting train, mas- 

ter of the hunt. 
vengeance,/., vengeance. 
venuneu-i^ -se, adj., poison- 

ous. 
venin, m., poison. 
venir, tn/r ., to come, come to, 

come and, arrive; — de, 

to hâve just . . . 
ventôse, m.. Ventôse (sixth 

tnofUk of the revolutionary 

caUndarfFeh, 19 to Mat. 20), 
ventre, tn., belly; mettre du 

cœur au — ^ to give fresh 

courage. 



venu; le premier — , the first 

comer, anyone. 
vérification, /., vérification; 

I>roof. 
vérifier, /r., to examine, in- 

vestigate. 
véritable, adj.^ true, gemiine. 
véritablement, adv., really. 
vérité, /., truth; à la —, in- 

deed, to be sure. 
vermeil, m., siiver-gilt. 
vermine, /., vermin. 
vermineu-z, -se, adj.y caused 

by worms. 
vermoulu, -e, adj^^ worm- 

eaten. 
vernis, m., vamish. 
vérole, /., pox; petite — ^ 

smallpox. 
verre, m., glass. 
verrou, m., boit, 
vers, m,, verse, 
vers, prep,y towards. 
verser, tr., to pour (o«/), serve, 

turn. 
verset, m, (Bibl.), verse, 
vcrtj -e, adj., green; sharp. 
vertige, m., dizziness, ver- 

tigo, excitement. 
vertu, /., virtue; en — de, in 

accordance with. 
vertueu-z, -se, virtuous. 
veste,/., round jacket. 
vêtement, m., garment. 
vêtir, Ir., to dress. 
veuf, m., widower. 
veu-^ -ve, adj,, widowed. 
veuve,/., widow. 
viable, adj., likely to live. 
viager, m., life annuity. 
viag-er, -ère, adj.t for life. 
viande, /., méat, 
vibrant, -e, adj.y vibra ting; 

earnest; ringing. 



Origines de la France Contemporaine 271 



vibrer, m.y to vibrate. 
vice, m., vice, fault. 
videu-z, -se, adj.^ vicious, 

faulty. 
victime, /., vîctîm. 
victoire,/., victory. 
vide, adj.y empty. 
vider, /r., to empty. 
vie, /., life; course of life. 
vieil, see vieux, 
vieillard, m., oid man. 
vieillesse, /., old âge. 
vieux, vieil, -le, adj.y old. 
vi-f, -ve, adj.y alive, living, 

lively, keen, bright; de 

vive force, by violence, 
vigne,/., vineyard, vine. 
vigneron, w., vinedresser. 
vignoble, m., vineyard. 
vigueur,/., vigor, strength. 
vil, -e, adj.y vile, base, low. 
vilain, -e, ci//., ugly. 
vilenie, /., nastiness, shabby 

trick, dirty action, base- 

ness. 
villageois, m., villager. 
ville,/., city. 
vin, w., wine. 
vindicati-f, -ve, adj.y vindic- 

tive. 
vingt, num. adj., twenty. 
vingtaine,/., score. 
vingt-cinq, num. adj,, twenty- 

five. 
vingtième, m., income tax of 

five per cent. 
vingtième, num, adj.j twen- 

tieth. 
violation,/., violation. 
violemment, adv.y violently. 
violence,/., violence. 
violent, -e, adj., violent, high- 

handed. 
violon, m., violin, fiddle. 



vipère,/., Viper, 
vuril, -e, adj,, manly. 
visage, m., face, 
visible, adj.f visible, 
visiblement, adv.y vîsibly, ob- 

viously. 
visière,/., visor; peak (ofcaps), 
vision,/., vision, 
visiter, tr., to visit, inspect. 
vite, adv., quickly. 
vitre, /., windowpane; win- 

dow. 
vitré, -e, adj., glazed; of glass. 
vivace, adj., perennial; hardy. 
vivant, -e, adj., living. 
vivre, intr., to live; savoir — ^ 

to be a person of good man- 

ners. 
vivre, m., food; pi,, victuals. 
vocabulaire, m., vocabulary. 
vociférations, /. pi., vociféra- 
tions. 
vœu, m., vow, prayer, vote, 

political belief. 
vogue, /., fashion; avoir (de) 

la — , to be in fashion. 
voici, prep., hère is, this is; 

hère are, there are; — que, 

behold! 
voie, /., way, channel, road; 

lancé hors de sa — , get- 

ting away from his (former 

prudent) ways. 
voilà, prep., there is, there 

are. 
voir, tr., to see; view. 
voirie, /., carrion pit; street 

administration. 
voisin, m., neighbor. 
voisin, -e, adj., adjacent, 

near. 
voisinage, m., neighborhood. 
voiture, /., carriage, wagon; 

-7 publique, car of state. 



272 Origines de la France Contemporaine 



YoiXf /., voice; à pleine -~, 

witnout concealment. 
vol| m., theft; flight 
Yolcas, m.y volcano. 
volée,/., flight; flock. 
▼oler, tr.f to steal. 
▼olet, m., window shutter. 
voleter, inir,, to flutter. 
voleur, m,, thief. 
volontaire, m., volunteer. 
volontairementi adv., volun- 

tarilv, readily. 
volonté, f., will, readiness, 

wîsh; pL, whims. 
volupté,/., pleasure. 
vomir, ir., to vomit. 
voracit^/., voracity. 
vote, m,f vote. 
voter, ir, and inir., to vote, 
vouloir, /f., to will, wish; — 

dire, to mean. 
voulu, adj.f forced, stiff. 
vous, pron,, you, yourself, 

yourselves. 



voûte,/., arch, vault. 
voyage, m., voyage. 
voyager, intr,, to tiavei. 
voyageur, m., traveler. 
voyou, m., hoodlum. 
vrai, -e, adj., true, real. 
vraiment, adv., truly. 
vue, /., sight; à —, at sight, 

in sight, visible, 
vulgaire, adj.f vulgar, eom- 

mon. 
vulgariser, tr.y to make vul- 

gar, popularize. 



y, adv, and pron., there, to it, 
for it, to them, for them; 
of it, of them; by it; — 
avoir, to be. 

yeux, m. pi,, eyes. 



aéro, m.f zéro. 



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