Élevage du lapin de chair
i+
Agriculture
Canada
Publication 1782 F
Canada
Élevage du lapin de chair
PUBLICATION 1782/F On peut en obtenir des exemplaires
à la Direction générale des communications, Agriculture Canada,
Ottawa K1A 0C7.
®Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1986
N° de cat. A63-1782/1986F ISBN: 0-662-93943-3
Impression 1986 3M-10:86
Also available in English under the title
Raising méat rabbits.
Agriculture Canada tient à remercier M. Lee Coates, du
Conseil canadien de la cuniculture, pour les critiques qu'il a
apportées au manuscrit, et le ministère de l'Agriculture de
l'Alberta pour lui avoir permis d'utiliser l'information se
trouvant dans la publication intitulée Raising Méat Rabbits
in Alberta (rédigée par Briarpatch Farms Ltd. , Ardrossan,
Alberta).
La présente publication remplace la publication n° 1200 intitulée Élevage du lapin.
Also available in English under the title Raising méat rabbits.
TABLE DES MATIERES
POURQUOI ELEVER DES LAPINS? / 5
DÉMARRAGE DE L'EXPLOITATION / 5
TAILLE DE L'EXPLOITATION / 5
COMMERCIALISATION / 5
CHOIX DE LA RACE / 6
Néo-Zélandais blanc / 6
Californien / 6
Argenté de Champagne / 6
Géant des Flandres / 7
Blanc de Floride / 7
CHOIX DU TROUPEAU FONDATEUR / 7
Appréciation visuelle / 8
Évaluation des registres / 8
Âge du troupeau fondateur / 8
Achat de clapiers entiers / 8
Achat du mâle / 8
Tatouages et généalogies / 8
Animaux enregistrés / 8
BÂTIMENT D'ÉLEVAGE / 9
Aménagement du bâtiment / 9
Construction et conception / 10
Température / 10
Ventilation / 10
Lumière / 11
Coûts/ 11
Conseil professionnels / 11
MATÉRIEL D'ÉLEVAGE / 12
Cages / 12
Abreuvoirs / 13
Mangeoires / 14
Boîtes à nid / 15
Autre matériel d'élevage / 15
ALIMENTATION / 16
Système digestif du lapin / 16
Besoins nutritifs / 16
Aliments / 17
Méthodes d'alimentation / 18
Aliments médicamenteux / 19
Entreposage des aliments / 19
Nutrition et maladies / 19
Modification des rations / 20
REPRODUCTION / 20
Fertilité / 20
Période de gestation / 20
Âge au premier accouplement / 20
Accouplement / 21
Diagnostic de la gestation / 21
PROBLÈMES DE REPRODUCTION / 22
Pseudo-gestation / 22
Stérilité / 22
Mortalité néonatale et avortements / 24
ELEVAGE DE LA PORTEE / 24
Mise bas / 24
Soins à donner à la portée / 24
Adoption / 25
Causes de mortalité chez les nouveau-nés / 25
Allaitement et lactation / 25
Causes de mortalité après l'âge de trois semaines / 26
Sevrage / 26
MALADIES ET DIFFORMITÉS / 27
Stress / 27
Maladies / 27
Difformités / 29
GESTION DU TROUPEAU / 30
Manipulation / 30
Tatouage / 31
Sexage / 31
Castration / 32
Hygiène et lutte contre les maladies / 32
Consultation d'un vétérinaire / 32
Utilisation des médicaments / 33
Diagnostic en laboratoire / 33
Gestion quotidienne du clapier / 33
Programmes de reproduction / 33
Autres considérations / 33
SÉLECTION DES ANIMAUX DE
REMPLACEMENT / 35
Méthodes d'amélioration / 35
Sélection au moyen du test de descendance / 35
Nombre des animaux de remplacement / 35
Sélection des reproducteurs femelles / 36
Sélection des reproducteurs mâles / 36
GÉNÉTIQUE ET SYSTÈME DE
CROISEMENTS / 36
Génétique / 36
Caractères / 37
Système de croisements / 37
TENUE DES REGISTRES / 38
Carte de cage - femelle / 38
Carte de cage - mâle / 39
Fiche de travail quotidienne / 39
Indice de transformation alimentaire / 40
Résumés de la production du troupeau / 40
Registres financiers / 40
Livre généalogique / 41
Utilisation d'un ordinateur domestique / 41
PROBLÈMES D'EXPANSION / 41
GLOSSAIRE / 43
RÉFÉRENCES / 45
SOURCES / 45
Digitized by the Internet Archive
in 2012 with funding from
Agriculture and Agri-Food Canada - Agriculture et Agroalimentaire Canada
http://www.archive.org/details/levagedulapindecOOcana
POURQUOI ÉLEVER DES LAPINS?
La viande de lapin, comme source alimentaire, présente des
perspectives prometteuses. À l'avenir, il se peut que ce petit
animal devienne une des espèces domestiques les plus
importantes. Dans un monde où il faut nourrir un nombre
sans cesse croissant de personnes, les animaux qui peuvent
manger des fourrages représenteront un avantage par rap-
port à ceux qui s'alimentent de grain. Le lapin peut se
nourrir d'aliments ne convenant pas à l'homme à cause de
leur teneur élevée en fourrages et de leur faible teneur en
grain. De tous les animaux domestiques, le lapin est celui
qui utilise les fourrages le plus efficacement. De plus, le
lapin croît rapidement, se reproduit facilement et affiche
une grande diversité génétique.
La chair du lapin est très nutritive. Sa faible teneur en gras
insaturé et en cholestérol en fait une excellente viande pour
les personnes atteintes de maladies coronariennes. Elle
contient également moins de sodium que la viande rouge,
mais à peu près les mêmes quantités de fer et de vitamines.
Valeur nutritionnelle des viandes
les plus courantes1
Partie comestible,
Protéines
Gras
Eau
non cuite
(%)
(%)
(%)
Cal/kg
Lapin
20,8
10,2
67,9
1765
Poulet (à frire)
20,0
11,0
67,9
1798
Veau (moyennement
gras)
19,1
12,0
68,0
1865
Dindon (moyenne-
ment gras)
20,1
22,2
58,3
2642
Agneau (gras)
15,7
27,7
55,8
3152
Boeuf (gras —
-
bonne qualité)
16,3
28,0
55,0
3197
Porc (moyennement
gras)
11,9
45,0
42,0
4551
1 . Robert Bennet, Raising Rabbits the Modem Way, Garden Way Publish-
ing, Vermont (1975), p. 35.
DEMARRAGE DE L'EXPLOITATION
Élever des lapins n'est pas la façon de s'enrichir rapidement.
Cependant, les efforts et l'investissement que vous y consa-
crerez seront récompensés, car vous pourrez produire de la
viande saine pour votre propre consommation, faire quel-
ques profits et récolter le meilleur fumier organique qui soit.
Il vous faudra toutefois quelques connaissances et une cer-
taine expérience, même pour un petit élevage. La meilleure
formation que puisse acquérir un éleveur de lapins, ou
cuniculteur, est celle que lui donne la gestion de son propre
élevage. S'il s'agit d'un débutant, le meilleur conseil que
l'on puisse lui donner est de commencer sur une petite
échelle et d'agrandir son élevage seulement lorsqu'il aura
acquis assez d'expérience pour éviter toute erreur coûteuse.
Il est important de ne pas commencer un élevage avec plus
de vingt femelles et deux ou trois mâles. Un clapier de cette
taille permettra au débutant d'acquérir une expérience va-
riée. Si, après une année, vous décidez de continuer à élever
des lapins, vous disposerez d'un bon troupeau de départ. Si,
par ailleurs, vous décidez d'abandonner l'élevage du lapin,
vous pourrez facilement vendre le troupeau. Qu'elle soit un
succès ou un échec, une petite exploitation ne vous coûtera
pas trop cher.
TAILLE DE L'EXPLOITATION
Le temps et l'argent que vous pouvez y consacrer ainsi que
l'expérience que vous avez devraient déterminer la taille de
votre clapier. Un petit élevage comprenant un mâle et trois
ou quatre femelles fournira assez de viande pour varier le
menu d'une famille moyenne. Un clapier comprenant entre
20 et 200 femelles occupera une personne à temps partiel.
Par exemple, une exploitation de 100 femelles exige envi-
ron quatre heures de travail par jour. Travaillant à plein
temps, une équipe de deux personnes pourrait s'occuper de
600 femelles, mais, dans ce cas, il faut que le clapier soit
bien construit, bien géré et automatisé.
Cependant, quelle que soit la taille de l'exploitation, il faut
d'abord que le futur cuniculteur s'assure d'un marché avant
d'investir.
COMMERCIALISATION
La commercialisation du lapin est régie par les services
provinciaux d'inspection de la viande. A moins de s'en tenir
à la vente à la ferme de lapins vivants, l'éleveur doit faire
affaire avec des transformateurs. S'il y en a dans votre
région, communiquez avec eux (ainsi qu'avec d'autres éle-
veurs) afin de vous renseigner sur l'importance de leur
marché, la demande pour le lapin à frire, la stabilité du
marché et des cours acheteurs ainsi que sur l'existence d'un
service de ramassage. Il est plus avantageux pour l'éleveur
d'être situé près du transformateur, car le transport de lapins
vivants sur de longues distances n'est pas rentable à cause
des coûts élevés de l'essence et de la main-d'oeuvre et de la
perte de poids attribuable au stress du transport.
Idéalement, le lapin à frire devrait être vendu à l'âge de
8 à 10 semaines, lorsqu'il pèse entre 2,2 et 2,5 kg. Les
sujets réformés des troupeaux de reproduction peuvent être
engraissés comme lapins à rôtir, mais ce marché est limité et
commande des prix bas.
Élever des races à fourrure uniquement pour leurs peaux
n'est pas rentable en raison de ce qu'il en coûte pour amener
l'animal jusqu'à la maturité, moment où sa fourrure est de
première qualité.
Les laboratoires constituent des débouchés rentables, mais
ils exigent de l'éleveur qu'il fournisse des lapins possédant
des caractères très particuliers et provenant de souches
exemptes de maladies et élevées dans des conditions op-
timales.
Le marché de l'animalerie est limité et saisonnier.
De nombreux éleveurs expérimentés suppléent au revenu
tiré du clapier en vendant des animaux de reproduction, car
il y a toujours une demande pour des reproducteurs de
qualité. Néanmoins, ils doivent tout de même avoir des
débouchés pour les sujets réformés et les excédentaires.
Les producteurs de viande de lapin doivent faire de la
publicité pour accroître leurs ventes. Le grand public ne
connaît pas la valeur nutritionnelle et la fine saveur du lapin
domestique.
CHOIX DE LA RACE
Il existe plus de 30 races de lapin domestique en Amérique
du Nord, mais seules les races les plus lourdes servent à la
production commerciale de viande. Comme certaines des
races plus lourdes parviennent à maturité très lentement et
ont une chair foncée, on leur préfère le Néo-Zélandais blanc
et le Californien qui croissent rapidement, ont une mor-
phologie de type compact ainsi qu'une chair blanche et
ferme et présentent un bon rapport viande/os.
Les transformateurs préfèrent les lapins blancs, principale-
ment parce qu'un poil foncé laissé par inadvertance sur la
carcasse est plus visible. Dans certaines régions, les trans-
formateurs paient moins cher pour les animaux de couleur.
Il n'est pas nécessaire, pour l'éleveur, de se limiter à une
seule race. Par exemple, de nombreux producteurs commer-
ciaux croisent des mâles de race Californienne avec des
femelles de race Néo-Zélandaise blanche afin d'obtenir des
lapereaux vigoureux convenant au marché du lapin à frire.
Vous pouvez essayer plusieurs races avant d'en choisir une
de façon définitive. Pour obtenir plus d'information sur les
races de lapin, consultez le guide officiel de l'American
Rabbit Breeders' Association.
Néo-Zélandais blanc
Cette race a été développée aux États-Unis à des fins
commerciales; elle est la plus recherchée pour la production
de viande. Les sujets de cette race ont une fourrure blanche,
des yeux rose clair et des oreilles très veinées. Le corps est
^1
d'une longueur moyenne, les hanches sont rondes, les reins
sont bien remplis et les épaules sont proportionnées au reste
du corps. À maturité, les mâles pèsent environ 4,5 kg et les
femelles, environ 5,0 kg. Une portée moyenne compte de
huit à dix lapereaux.
Californien
Cette race a également été développée aux Etats-Unis à des
fins commerciales. La fourrure est blanche, à l'exception
des oreilles, du nez, des pieds et de la queue qui sont noirs
Figure 2 Californien
ou bruns; les yeux sont roses. Les hanches sont bien rem-
plies, la selle est charnue et les épaules sont larges, mais les
os sont petits. Le poids adulte est d'environ 4 kg, pour le
mâle, et de 4,3 kg, pour la femelle. Une portée moyenne
compte de six à huit lapereaux.
Argenté de Champagne
Cette race est une des plus vieilles races connues. À la
naissance, le lapereau a un pelage noir qui devient progres-
sivement argenté, avec des poils de fond de couleur bleu
ardoise et de longs poils noirs parsemés dans toute la
fourrure. Les yeux sont bruns. Le corps est d'une longueur
Figure 1 Néo-Zélandais blanc
Figure 3 Argenté de Champagne
moyenne, avec un arrière-train, des épaules et un dos bien
développés. À l'âge adulte, le mâle pèse environ 4,5 kg et la
femelle, 4,8 kg.
Géant des Flandres
Cette race, également très vieille, est très appréciée en
Europe. Comme son nom l'indique, le Géant des Flandres
est très gros et bien proportionné. Il a des yeux brun foncé et
de longues oreilles. La fourrure peut être blanche, fauve,
grise, sable, bleue ou noire. Les os sont gros, et l'arrière -
train est lourd. La femelle a un fanon plus accentué. Le mâle
adulte pèse en moyenne 6,5 kg et la femelle, 7 kg.
Figure 4 Géant des Flandres
Une étude récente menée par des chercheurs de l'Oregon
State University1 a montré que le Géant des Flandres ne se
reproduit pas aussi bien que le Néo-Zélandais blanc. En
effet, son taux de conception et le taux de survie de la portée
sont plus faibles, l'intervalle entre deux portées est plus long
et l'indice de transformation alimentaire, de la naissance à
l'âge de vingt et un jours, est médiocre.
Blanc de Floride
On a développé cette race pour répondre à la demande de
petits lapins à frire et de lapins blancs de laboratoire de plus
petite taille. On commence à l'apprécier de plus en plus pour
la production domestique de viande et les croisements.
Figure 5 Blanc de Floride
La fourrure, de couleur blanche, est fournie et a une belle
texture. Les yeux sont roses, le corps est ramassé et charnu,
le cou est court et la tête est petite. À maturité, le mâle,
comme la femelle, pèse seulement 2,3 kg environ.
fanon
queue
jarret
poitrine
Figure 6 Anatomie externe du lapin
CHOIX DU TROUPEAU FONDATEUR
Après avoir décidé de la race, vous devez vous procurer un
troupeau de départ. Il faut plusieurs années pour constituer
un bon troupeau; aussi il est important de démarrer avec les
meilleurs sujets possibles. Les transformateurs locaux peu-
vent vous aider à entrer en contact avec des éleveurs de
bonne réputation. Les clubs et les associations de cuni-
culteurs peuvent également vous fournir de l'information.
Votre ministère provincial de l'Agriculture peut vous en
donner des adresses. Visitez plusieurs éleveurs et, si c'est
possible, achetez vos lapins d'un producteur commercial
dont l'entreprise marche bien. Prenez-en livraison seule-
ment lorsque votre clapier sera complètement aménagé.
Même les meilleurs reproducteurs ne donneront pas les
résultats attendus dans un bâtiment d'élevage ne leur con-
venant pas.
Pour trouver les meilleurs troupeaux, il faut tenir compte de
deux points importants : l'apparence des lapins et les regis-
tres du clapier.
Appréciation visuelle
Lorsque vous visitez un clapier, vérifiez si les locaux sont
propres, si les animaux semblent calmes et s'il y a beaucoup
de jeunes lapins bien en chair. Prenez note du nombre de
petits dans chaque portée et du nombre de femelles avec une
portée (les deux tiers des femelles en production devraient
avoir des portées). Il ne devrait pas y avoir de fortes senteurs
d'ammoniac dans le bâtiment ni de lapins qui éternuent.
Examinez attentivement chaque animal que vous envisagez
d'acheter. Recherchez les sujets qui sont typiques de leur
race, en santé et alertes. Evitez les animaux nerveux. As-
surez-vous que le pelage est en bon état. Méfiez-vous des
animaux dont la fourrure est laineuse, clairsemée ou terne.
Les yeux devraient être clairs et brillants, et non larmoyants.
Les dents ne devraient pas être jaunes ni déformées. De
façon générale, l'animal devrait être propre, sec et charnu.
Vérifiez si l'animal a des gales et des plaies sur le corps.
Habituellement, ce sont là des symptômes de maladies. Il
vaudrait donc mieux éviter d'acheter des animaux qui en
ont.
Evaluation des registres
L'apparence des animaux est importante, mais les registres
du clapier le sont également. Evitez les éleveurs qui ne
tiennent pas de registres (ou qui ne veulent pas vous les
montrer). Les registres renseignent sur les performances
de l'exploitation. Examinez d'abord les données sur la re-
production. De bonnes femelles conçoivent facilement,
produisent de six à huit portées par année et environ
quinze portées durant toute leur vie. L'effectif moyen d'une
portée devrait être de sept lapereaux ou plus, avec un taux
de mortalité peu élevé. Méfiez-vous cependant d'un éleveur
qui prétend n'avoir aucune perte; même avec les meilleures
pratiques d'élevage, une certaine perte est inévitable. Les
jeunes devraient croître rapidement et atteindre un poids de
2,2 kg à l'âge de huit semaines. Vérifiez le coût et la quan-
tité des aliments afin d'établir si l'indice de transformation
alimentaire est bon. Enfin, examinez l'ascendance des sujets
pour vérifier la qualité des générations précédentes.
A
Age du troupeau fondateur
Si vous achetez des lapins adultes, vous pouvez commencer
la production rapidement. Vous aurez aussi de bons indices
sur leurs qualités bouchères. Des animaux adultes sont plus
résistants aux maladies et ont tendance à bien s'adapter à un
nouveau milieu, pour autant qu'on les laisse s'acclimater
pendant quelques semaines avant de les faire se reproduire.
Par ailleurs, ces animaux vous coûteront plus cher et vous
risquez d'acheter des sujets ayant mauvais caractère et bien
ancrés dans leurs habitudes.
Si vous voulez vous occuper de l'alimentation et de l'élevage
de votre nouveau troupeau, achetez de jeunes lapins. Ils
coûtent moins cher, sont facilement disponibles et s'adap-
tent rapidement à leur nouveau milieu. L'inconvénient est
que les caractéristiques qu'ils auront à l'âge adulte sont
moins évidentes et que, bien entendu, vous devrez attendre
pour les accoupler.
Pour éviter ces deux situations extrêmes, vous pouvez
acheter des femelles d'âges variés (par exemple, 3 mois,
4 mois et 5 mois) et les mettre en production quelques-unes
à la fois.
Achat de clapiers entiers
Des clapiers entiers sont souvent offerts en vente. Avant de
faire un tel achat, essayez de savoir pourquoi le propriétaire
désire vendre. Si ce dernier n'a pas réussi à rentabiliser son
exploitation, assurez-vous que vous n'achetez par les pro-
blèmes qui ont mené à son échec.
Achat du mâle
Achetez un bon mâle. Sa valeur est souvent équivalente à la
moitié du prix du troupeau total car son rôle est vital pour
l'amélioration de l'élevage. Achetez un animal qui a de
l'expérience; une femelle inexpérimentée acceptera plus
facilement de s'accoupler avec un mâle éprouvé. Vous de-
vriez également acheter un jeune mâle comme reproducteur
de remplacement.
Tatouages et généalogies
Les éleveurs tatouent l'oreille gauche des lapins pour les
identifier. Si un animal est enregistré auprès de l'American
Rabbit Breeders' Association (ARBA), on lui tatoue
l'oreille droite. Un tatouage n'est pas une garantie de
qualité. Celaui de l'ARBA signifie que l'animal est de race
pure, mais non pas qu'il est bon producteur.
Un lapin de race pure est élevé de façon à satisfaire à des
standards reconnus. Si une généalogie écrite de ses ancêtres
a été établie, il s'agit d'un animal pédigré. La généalogie
devrait contenir de l'information au sujet de l'animal lui-
même et d'au moins trois générations d'ancêtres des côtés
maternel et paternel. Pour chaque animal, on doit y trouver
le nom et le numéro d'oreille, le numéro d'enregistrement
(s'il y a lieu), la couleur et les marques, le sexe, le poids, la
date de naissance, les prix gagnés et les numéros de grand
champion.
Une généalogie n'est valable que dans la mesure où l'éleveur
qui l'a établie est honnête et intègre, mais, sans ce docu-
ment, l'animal n'est pas considéré de race pure.
Animaux enregistrés
Être propriétaire d'animaux enregistrés est très important
pour ceux qui participent aux expositions d'animaux. Les
champions enregistrés sont conformes aux standards de
race, ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'ils possèdent
les traits convenant à la production commerciale. Il y a très
peu de troupeaux commerciaux enregistrés.
Toutefois, si vous voulez enregistrer un lapin, vous devez
être membre de l'ARBA. L'animal doit être un adulte de race
pure et avoir une généalogie établie sur trois générations.
Un officier agréé de l'ARBA examine l'animal afin de
s'assurer qu'il n'a pas de défauts et qu'il satisfait aux stan-
dards de la race. Même la progéniture de parents enregistrés
doit être examinée individuellement. L'officier tatoue le
numéro d'enregistrement dans l'oreille droite, puis remplit
une demande donnant la généalogie de l'animal et de l'infor-
mation sur sa conformation et ses antécédents. Si la de-
mande est approuvée, l'ARBA établit un certificat d'enregis-
trement.
Il y a trois catégories d'enregistrement : un sceau ordinaire
signifie que l'animal n'a pas d'ancêtres enregistrés; un sceau
8
rouge signifie que les parents et les grand-parents sont
enregistrés; et un sceau rouge/blanc/bleu signifie que tous
les ancêtres sont enregistrés. Toute interruption dans l'enre-
gistrement des générations signifie qu'il faut recommencer
à zéro. Si, par exemple, une femelle issue de parents enre-
gistrés meurt avant d'avoir été enregistrée, sa progéniture se
verra attribuer un sceau ordinaire.
BATIMENT D'ELEVAGE
Vous pouvez transformer des bâtiments existants, des por-
cheries ou des remises à outils, en clapiers. Cependant, il
est moins coûteux et plus efficace de bâtir des locaux neufs.
Vérifiez les règlements de zonage et le code du bâtiment
dans votre région avant de commencer à construire.
Choisissez un emplacement protégé. Dans les régions nor-
diques, les clapiers sont orientés dans l'axe est-ouest afin
d'assurer une exposition maximale au soleil d'hiver. Les
arbres ou les brise-vent dévient le vent, tandis que les arbres
d'ombrage filtrent le soleil d'été. Assurez- vous que le sol se
draine bien et que vous avez accès à un approvisionnement
continu en eau potable.
Les dimensions du bâtiment dépendent du nombre de lapins
que vous voulez y loger, du genre de cages que vous utilisez,
du programme de reproduction et de l'investissement que
vous voulez y consacrer. Les clapiers commerciaux res-
semblent, au point de vue de la construction, aux poulaillers
commerciaux. Un plan rectangulaire s'avère le plus effi-
cace. Il s'agrandit facilement si vous augmentez votre
troupeau.
Aménagement du bâtiment
Il est plus facile mais plus coûteux de bâtir un local à portée
libre qu'un local avec poutres et piliers. Dans ce dernier cas,
la distance entre les piliers doit être calculée en fonction des
cages.
Les allées entre les cages devraient avoir au moins 90 cm de
largeur. Cependant, le couloir de passage lui-même devrait
être plus étroit afin que les fosses à lisier dépassent légère-
ment le devant des cages. Cet arrangement évite que les
déjections et l'urine ne s'accumulent dans le couloir de
passage. Les salles de stockage devraient être situées à une
extrémité du bâtiment. Il est plus facile de mécaniser l'ex-
ploitation (par exemple, racleurs à fumier automatiques)
lorsque les rangées de cages sont longues.
Chaque lapin a besoin d'une cage d'une surface minimale de
0,7 m2. Habituellement, une cage a 75 cm de profondeur et
75 cm de largeur. Le meilleur agencement pour les cages
consiste à les disposer en rangées doubles, dans le sens de la
longueur du bâtiment, non appuyées au mur. L'air peut ainsi
circuler autour des cages et l'élimination du fumier est plus
facile. On devrait laisser un espace de 3 m environ au bout
des rangées afin de faciliter le déplacement de l'équipement
d'une rangée à l'autre.
Les dimensions du bâtiment illustré aux Figures 7 et 8 sont
les suivantes :
Surface de plancher d'une cage
(largeur sur profondeur) : 75 cm x 75 cm
Nombre de cages : 6 cages de large
Superficie totale des cages :
0,7 m2 x 6 = 4,2 m2
Largeur d'une allée : 90 cm
Largeur du bâtiment : 8,54 m
Surface du plancher du bâtiment : 7,8 m2 (pour 6 cages
plus les allées)
Surface de plancher totale par cage :
7,8 m2 -T- 6 = 1,3 m2 (y compris l'allée)
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Figure 7 Vue en bout d'un bâtiment d'élevage montrant l'espace entre les cages
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Figure 8 Vue de dessus d'un bâtiment d'élevage montrant la disposition des cages
Si l'on compte un espace de 3 m au bout de chaque rangée,
il faut calculer une surface de plancher totale de 1 ,58 m2 par
cage.
Une fois le plan d'aménagement établi, vous pouvez déter-
miner la superficie totale du bâtiment. Si le bâtiment décrit
ci-dessus avait 33,55 m de longueur, il pourrait loger
180 cages disposées sur un seul étage.
Construction et conception
Construisez votre bâtiment d'élevage pour que la production
s'étende sur toute l'année. L'aménagement doit faciliter l'or-
ganisation du travail ainsi que le nettoyage et la désinfection
du matériel. La cellule maternité et la cellule engraissement
doivent être aménagées dans la salle principale. Vous pou-
vez également y loger les animaux de remplacement et les
reproducteurs mâles.
Le clapier peut aussi comprendre deux cellules d'isole-
ment : une pour les lapins malades et une autre pour les
animaux nouvellement acquis (ces cellules peuvent être
dans d'autres bâtiments). On doit également trouver, dans le
clapier, une salle de stockage propre, sèche et exempte de
microbes et de rongeurs, une table de travail où l'on procède
à la palpation, au tatouage, etc. des lapins, une salle où l'on
nettoie les cages, entrepose les boîtes à nid, etc., et un
bureau où l'on conserve les registres.
Les planchers en béton ne sont pas recommandés car ils ne
sèchent pas bien, et la concentration d'urine produit des
vapeurs d'ammoniac. Il vaut mieux installer des fosses à
fumier en gravier (munies d'un plan incliné ou d'un système
de drainage) sous les cages et recouvrir de béton les allées
entre les cages. Une semelle en béton devrait être coulée
autour du périmètre du bâtiment.
Avant de commander les fermes de toit, déterminer le poids
qui pourrait y être suspendu : les cages, les trémies d'ali-
mentation et les aliments, les abreuvoirs et l'eau, les boîtes à
nid et les lapins. L'isolation minimale des murs et du
plafond doit être respectivement de valeur R20 et de valeur
R30 de façon à éviter les écarts extrêmes de température.
Les murs intérieurs doivent être à l'épreuve de l'ammoniac
et de l'humidité pour en faciliter le nettoyage et la désinfec-
tion.
Température
Quand la production s'étend sur toute l'année, les lapins
doivent être protégés de la lumière solaire directe, de la
chaleur radiante et des températures extrêmes. Un mâle
adulte peut devenir stérile temporairement, ou même de
façon permanente, s'il est exposé à des températures de
29 °C pendant cinq jours de suite. Par ailleurs, si le clapier
est trop froid, les nouveau-nés peuvent mourir car la mère
hésitera à arracher sa propre fourrure pour garnir le nid si
elle-même souffre du froid.
Les cuniculteurs ne s'entendent pas sur la température
idéale d'un clapier. Certains prétendent qu'une température
minimale de 2 °C est suffisante, ce qui est juste assez chaud
pour empêcher l'eau de geler dans les abreuvoirs. D'autres
éleveurs maintiennent qu'ils obtiennent les meilleurs ré-
sultats à des températures variant entre 15 °C et 18 °C. En
tout cas, il faut éviter les températures extrêmes, surtout au
cours d'une même journée. Une température constante aide
à favoriser une reproduction régulière.
Les deux systèmes de chauffage les plus courants sont l'air
chaud et l'eau chaude. Le système à air chaud est moins
coûteux et plus facile à installer, mais il coûte plus cher à
faire fonctionner et suscite des problèmes de courants d'air
fluctuants. Le système à eau chaude est d'un fonctionne-
ment plus efficace. Il maintient une température plus uni-
forme, réduisant ainsi le stress causé aux jeunes lapereaux.
Ventilation
La température est toutefois plus facile à régler que la
ventilation. Lorsqu'il fait froid, les lapins consomment plus
d'aliments, emmagasinent plus de graisse et ont une four-
rure plus épaisse, mais lorsque la ventilation est déficiente,
ils ne peuvent pas y faire grand-chose. Durant les grandes
chaleurs de l'été, les animaux consomment moins de nour-
riture et boivent plus d'eau, mais ils ne peuvent pas se
débarrasser de leur fourrure. Une bonne ventilation peut
réduire au minimum les pertes par épuisement général et les
troubles fonctionnels au niveau de la reproduction attribua-
bles à la chaleur. Le fait de renouveler l'air crée un re-
froidissement qui peut être amplifié par l'ajout d'unités
d'évaporation ou de systèmes de refroidissement par vapo-
risation.
10
Même dans les plus petits clapiers, il vaut la peine d'ins-
taller un système de ventilation mécanique par ventilateurs
dont le réglage est assuré par des minuteries et des ther-
mostats. Idéalement, l'ambiance d'élevage devrait être en-
tièrement contrôlée, mais le coût d'un système automatisé
peut être prohibitif pour les petites exploitations.
Un bon système de ventilation doit assurer le renouvelle-
ment de l'air sans causer de courants d'air ou d' inconfort
pour les lapins. L'air doit être renouvelé au moins quatre fois
l'heure en hiver. Le système doit laisser pénétrer autant d'air
frais que possible sans laisser perdre trop de chaleur.
Lorsqu'il fait très froid, on peut abaisser les renouvelle-
ments d'air à un par heure. Lorsqu'il fait très chaud, il faut
renouveler l'air jusqu'à seize fois par heure. Le système doit
évacuer l'air chaud et régler la température.
Le système de ventilation doit aussi évacuer l'excès d'humi-
dité et régler le degré d'humidité. Un taux d'humidité rela-
tive inférieur à 50 % cause l'assèchement des voies nasales,
tandis qu'un taux dépassant 60 % entraîne des difficultés
respiratoires chez les lapins et, éventuellement, une inci-
dence accrue de troubles pulmonaires au sein du troupeau.
La poussière, les bactéries et les virus doivent également
être évacués.
Enfin, un bon système de ventilation doit éliminer les
vapeurs toxiques. Les déjections d'un grand nombre d'ani-
maux élevés dans un espace restreint, particulièrement en
hiver, produisent de l'ammoniac. Un taux d'ammoniac de
20 ppm ou plus est considéré comme nocif pour les lapins.
Si les vapeurs sont irritantes pour les yeux et le nez de
l'éleveur, elles le sont également pour le troupeau. Une
bonne ventilation ne peut pas régler entièrement ce pro-
blème. Il faut également évacuer les déjections afin d'empê-
cher l'accumulation des gaz.
Il existe trois méthodes de ventilation courantes, chacune
comportant ses avantages et ses désavantages.
Ventilation en dépression Ce système est le plus utilisé
de tous les bâtiment d'élevage. Des ventilateurs installés au
niveau du plancher ou plus bas tirent l'air à l'extérieur du
bâtiment tandis que des prises d'air règlent l'arrivée d'air. Ce
système crée un vacuum partiel (zone de basse pression) à
l'intérieur du bâtiment, entraînant un déplacement uniforme
de l'air. Il n'a aucun effet négatif sur les animaux. Par contre,
il faut nettoyer souvent les pales des ventilateurs, car les
poils de lapin flottant dans l'air ont tendance à s'y accu-
muler.
Ventilation en surpression Dans ce système, les ven-
tilateurs sont installés de façon à faire pénétrer de l'air frais
dans le bâtiment, créant ainsi une zone de haute pression à
l'intérieur. Ce système est efficace dans les vieux bâtiments
car l'air sort par les fissures, empêchant les courants d'air
froid de pénétrer. Toutefois, les ventilateurs qui poussent
l'air à l'intérieur peuvent causer des courants d'air. Un
système de distribution de l'air par gaine aide à éviter les
courants d'air et distribue l'air uniformément. Les poils de
lapin flottant dans l'air ne constituent pas un problème pour
ce genre de système, mais les courants d'air et l'air recyclé
peuvent entraîner des problèmes respiratoires et répandre
des germes.
Ventilation naturelle Ce système est habituellement uti-
lisé dans les bâtiments dont le plafond est haut et ouvert. Il
ne convient pas à l'élevage des lapins car il est fondé sur le
principe de la montée de l'air chaud, ce qui entraînerait les
vapeurs d'ammoniac et les bactéries du plancher vers les
cages.
Lumière
Les spécialistes ne s'entendent pas sur les effets de la
lumière sur la production cunicole. Certains éleveurs allu-
ment les lumières seulement lorsqu'ils travaillent dans le
clapier. Les mâles semblent atteindre leur maturité plus
rapidement et affichent une concentration séminale plus
élevée lorsque la période d'éclairement quotidienne est
courte (8 heures de lumière). Par contre, les femelles sem-
blent avoir besoin de photopériodes plus longues (un mini-
mum quotidien de 16 heures d'éclairement continu et de
basse intensité) pour maintenir une production sur toute
l'année.
Les femelles exposées seulement à un éclairage naturel
enregistrent une baisse de fertilité à l'automne lorsque les
jours commencent à raccourcir. Vous pouvez éviter ce
problème en leur fournissant un éclairement comparable
aux plus longs jours de l'été, en juin, à l'aide d'une minuterie
qui règle le système d'éclairage. La longueur de la période
d'éclairement dépend de la latitude à laquelle vous vivez.
Bien que des expériences soient en cours, on connaît très
peu de choses sur les effets de la qualité de la lumière
(incandescente plutôt que fluorescente; lumière du jour
bleue plutôt que violacée-rose, etc.) et de l'intensité de
l'éclairage sur la production.
Coûts
Le coût minimal (1981) pour construire un clapier compor-
tant les caractéristiques énumérées dans ce chapitre s'établit
à 160 $ le mètre carré. Les variables pouvant modifier le
coût de base sont le chauffage et la ventilation. Des dé-
penses additionnelles, comme le coût de la terre et le coût
de forage d'un puits ou d'installation de conduites de gaz,
ne sont pas comprises dans le coût de base.
Conseils professionnels
Que vous construisiez un nouveau clapier ou rénoviez un
bâtiment existant, vous avez avantage à faire appel aux
services techniques fournis par le ministère de l'Agriculture
de votre province.
11
MATERIEL D'ELEVAGE
Cages
Les cages sont suspendues, à partir du plafond, à une
hauteur facilitant le travail de l'éleveur. Le plancher des
cages est au moins à 75 cm de celui du bâtiment. Cette
disposition facilite les travaux de nettoyage sous les cages.
Habituellement, les cages sont construites et suspendues
dos à dos, en rangées doubles.
Une cage standard mesure généralement 75 cm de profon-
deur par 75 cm de largeur par 38 cm de hauteur et est en
treillis métallique. Si vous fabriquez vos propres cages,
utilisez, pour le fond, du treillis métallique soudé et gal-
vanisé de calibre 14 en mailles de 12,5 x 25 mm et, pour
les côtés, du treillis de calibre 14 ou 15 en mailles de
25 x 25 mm ou de 25 x 50 mm. Afin d'empêcher les
nouveau-nés de tomber à l'extérieur de la boîte à nid,
recouvrez les bouts et les côtés de la cage d'un treillis en
mailles de 25 x 12,5 mm pour les dix premiers cen-
timètres du bas et de 25 x 25 mm pour le reste. Un treillis
de calibre 14 ou 16 en mailles de 25 x 25 mm peut être
utilisé pour le dessus des cages qui peut être plat ou arqué
(modèle Quonset).
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Figure 9 Cages de modèle Quonset disposées sur un
seul étage
Les cages logeant les mâles, les animaux de remplacement
et ceux destinés à la vente peuvent être de dimensions plus
restreintes que les cages maternité, car il n'y a qu'un animal
dans chacune. Voici quelques dimensions recommandées
pour ces cages (profondeur x largeur x hauteur) : 45 x
60 x 38 cm, 60 x 60 x 38 cm, ou 45 x 75 x 38 cm.
Vous devez décider également si vous voulez disposer vos
cages sur un seul étage ou sur plusieurs étages. La disposi-
tion sur un seul étage est plus facile à construire, à installer
et à nettoyer. Elle permet un accès facile aux animaux. Les
cages ainsi disposées peuvent être munies d'une ouverture
par le dessus ou le devant de la cage. Dans le premier cas,
c'est tout le dessus de la cage qui se soulève à partir du
devant. Dans le second cas, il faut prévoir une ouverture
assez grande pour permettre le passage des lapins et des
boîtes à nid. Certains éleveurs trouvent difficile de travailler
avec des cages à ouverture sur le devant. Le seul inconvé-
nient de la disposition sur un seul étage est qu'elle exige
plus de superficie, ce qui augmente les coûts de construction
et d'entretien par femelle en production.
Figure 10 Cage à ouverture sur le devant
Les cages à plusieurs étages (deux étages) sont plus dif-
ficiles à construire et à nettoyer. En outre, vous devez
disposer d'un système de ventilation très efficace et installer
des pans inclinés à déjections sous chaque cage. L'avantage
de ce système est qu'il permet de loger un plus grand
nombre de lapins sur une même surface.
Nombre de cages Vous aurez besoin de 40 % à 90 % de
plus de cages que le nombre de reproductrices que vous
possédez, selon le plan de reproduction que vous adoptez.
Le fait d'avoir des cages supplémentaires vous donne plus
de flexibilité. Dans un clapier comptant 100 femelles, le
nombre de lapines effectivement en reproduction peut va-
rier entre 85 et 90 durant l'hiver et entre 110 et 115 durant
l'été. Au cours de l'hiver, vous pouvez utiliser les cages
supplémentaires pour élever les animaux de remplacement
pour l'été suivant et les reproducteurs excédentaires qui
seront vendus au printemps, lorsque la demande est la plus
forte.
Pour établir le nombre de cages nécessaires pour des
clapiers de tailles différentes ayant adopté des plans de
reproduction différents, examinez le tableau suivant :
Cages supplémentaires requises pour
différents plans de reproduction
Plan de
repro- Du sevrage
duction au marché
Nouvelle saillie
entre les 28e et
35e jours
Nouvelle saillie
entre les 14e et
21e jours
Pourcentage
de cages supplémentaires requises
10 % mâles
10 % engraisse-
ment
10 % remplace-
ment
10 % commerciali-
sation
10 % mâles
25 % engraisse-
ment
15 % remplace-
ment
10 % commerciali-
sation
10 % mâles
45 % engraisse-
ment
20 % remplace-
ment
10 % commerciali-
sation
Par exemple :
Nombre de
femelles Nombre de
■ cages supplémentaires requises
100 100 femelles
10 mâles
10 engraissement
10 remplacement
10 commerciali-
sation
Total 140 cages
100 femelles
10 mâles
25 engraissement
15 remplacement
10 commerciali-
sation
160 cages
100 femelles
10 mâles
45 engraissement
20 remplacement
10 commerciali-
sation
185 cages
12
Un clapier d'une certaine importance qui suit un plan de
reproduction intensif a besoin de près de deux cages par
femelle en reproduction. Les cages représentent une partie
importante de l'investissement.
Figure 11 Cage cloisonnée ou européenne
La cage cloisonnée, ou cage européenne, représente un
excellent moyen pour l'éleveur d'éviter l'achat de
nombreuses cages supplémentaires. La cage cloisonnée est
de dimension standard, mais elle est divisée en deux par un
treillis métallique muni d'une porte qui permet à la femelle
et à ses petits d'utiliser toute la cage. Une fois les lapereaux
sevrés, la porte est fermée, avec la mère d'un côté et les
petits de l'autre. Cet arrangement permet un plus grand
contrôle sur l'alimentation et diminue le stress occasionné à
la mère comme aux lapereaux à l'engraissement. Lorsque la
portée suivante de la lapine est prête à quitter la boîte à nid,
la première portée a déjà été commercialisée. La porte de la
cloison est ouverte de nouveau, permettant à la mère et aux
petits l'accès à toute la cage. Les cages cloisonnées dimi-
nuent considérablement l'espace requis par la femelle. On
peut également y loger deux lapins de remplacement. Cha-
que moitié de la cage doit cependant être équipée d'une
mangeoire et d'un abreuvoir.
le tuyau de montée
doit être plus haut que le
niveau du réservoir
: d
soupape d'arrêt
jZ.
clapet
cage
clapet
cage
Abreuvoirs
Les lapins ne doivent jamais manquer d'eau fraîche et
propre. Un abreuvoir très simple peut être constitué d'une
bouteille d'eau retournée sur une coupelle et munie d'un
tube et d'un bouchon. Ce système d'abreuvement est peu
coûteux, mais il suppose de nombreuses heures de travail
pour l'éleveur qui doit remplir les bouteilles souvent et les
nettoyer régulièrement afin d'éviter des problèmes d'hy-
giène. Même l'exploitation de très petite envergure peut
tirer profit d'un système automatique ou semi-automatique.
Le système le plus simple est semi-automatique. Un réser-
voir (il peut s'agir d'un gros seau) est installé au-dessus des
cages, et l'eau s'écoule dans des tuyaux le long des cages.
Un clapet termine le tuyau qui est amené à chaque cage.
L'eau s'écoule lorsque le lapin mord le clapet.
Il y a deux sortes de clapets. Le clapet « goutte à goutte » est
muni d'une tige en métal qui est délogée lorsque le lapin
Figure 12 Système d'abreuvement automatique
réservoir
jZ,
filtre
à eau
clapet
cage
Figure 13 Système d'abreuvement simple fonctionnant par gravité
13
mord ou suce le clapet. L'eau peut ainsi s écouler. Lorsque
le lapin a fini de boire, la tige revient à sa place où elle est
maintenue par la pression de l'eau. Dans le cas du clapet
pivotant, la tige est munie d'un ressort. Lorsque l'animal
boit, la tige s'écarte, puis, lorsqu'il a fini, la tige reprend sa
position première grâce au ressort mettant fin à l'écoulement
de l'eau. Les clapets pivotants et autres clapets à ressort sont
moins sensibles à la pression de l'eau. Ils conviennent donc
mieux aux petits systèmes à flotteur où la pression de l'eau
n'est pas aussi bien contrôlée.
Un système d'abreuvement entièrement automatique doit
être équipé de réservoirs à flotteur ou de régulateurs de
pression. Ces derniers sont nécessaires lorsque le système
est relié aux conduites d'eau de la ville ou à un système à
pression sur les lieux. La pression doit être réduite à environ
20,7 kPa. Des tuyaux d'acier, de plastique rigide ou de
plastique souple peuvent servir à transporter l'eau jusqu'aux
cages. Les tuyaux en acier sont les plus durables mais aussi
les plus coûteux à installer. Les tuyaux en plastique souple
doivent être retenus par des crochets afin d'empêcher leur
affaissement et la formation de bouchons d'air.
Un système d'abreuvement complet comprend des filtres
pour éliminer les dépôts de minéraux et les très petites
accumulations granuleuses qui peuvent causer des fuites
dans certains clapets. Une pression trop basse entraîne
également des fuites, mais une pression trop élevée restreint
l'ingestion en eau des lapins.
Des systèmes d'abreuvement mal équipés, mal installés
ou mal entretenus peuvent être la source de problèmes
qui provoquent la mort des lapereaux entre l'âge de
trois semaines et le moment de la commercialisation.
Même lorsque le système est en circuit fermé, l'éleveur doit
l'entretenir périodiquement pour empêcher la croissance de
bactéries nocives. Une superchloration continue à une dose
de 5 ppm de solution chlorée peut protéger les lapins.
Mangeoires
Les mangeoires doivent être installées de façon à permettre
à l'éleveur de les remplir par l'extérieur de la cage. Elles
doivent être assez grandes pour permettre à tous les lapins
pouvant loger dans une cage de s'alimenter à volonté. Les
ma nniniRB...-
■iiUffllHMVl'
viiiBëiiîïii!
mangeoires en métal sont recommandées car elles se net-
toient et se désinfectent facilement et ne peuvent pas être
endommagées par le mâchonnement des animaux. Il existe
plusieurs sortes de mangeoires ou trémies d'alimentation.
mangeoire
pour la mère
Figure 15 Mangeoire sélective
Certaines sont équipées, dans le fond, d'un crible à mailles
fines qui laisse passer la poussière d'aliments. Un rebord
tourné vers l' intérieur empêche les lapins de faire tomber les
aliments ou de les contaminer. Les mangeoires installées
complètement à l'extérieur de la cage sont celles qui per-
mettent d'éviter le plus le gaspillage.
Les mangeoires doivent être accrochées au moins à
7,5-10 cm du fond de la cage afin d'empêcher la con-
tamination des aliments par les déjections et l'urine.
Les mangeoires sélectives peuvent servir à l'alimentation
des jeunes, car seuls les lapereaux sont assez petits pour se
chaîne ou
fil métallique
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de la cage
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Figure 14 Mangeoire en métal
Figure 16 Râtelier
14
glisser par les ouvertures pratiquées sur le côté de la man-
geoire et atteindre les aliments. Ce genre de mangeoire
permet de donner des aliments différents aux lapereaux et à
la mère.
Vous pouvez fabriquer un râtelier à foin en attachant une
feuille de métal ou un treillis à l'extérieur de la cage, à l'aide
de crochets qui fixent le bas du râtelier à la cage et d'un fil de
fer ou d'une chaîne qui maintient le haut du râtelier contre la
cage. Le râtelier, en forme de « V », retient le foin contre la
cage. Le lapin peut donc se servir à travers le treillis.
Lorsque les cages sont à dessus plat et sur un seul étage, il
n'est pas nécessaire d'installer des râteliers à foin car les
lapins peuvent facilement atteindre le foin répandu sur le
dessus des cages.
Boîtes à nid
Les boîtes à nid offrent une certaine intimité à la femelle au
moment de la mise bas ainsi que confort et protection aux
nouveau-nés. Elles doivent être faciles à nettoyer et à en-
tretenir, bien drainées et bien ventilées.
Il existe plusieurs sortes de boîtes à nid. Elles peuvent être
faites de plastique, de carton-fibre, de treillis métallique, de
tôle, ou d'une combinaison de ces matériaux. Vous pouvez
acheter les boîtes à nid ou les faire vous-même. Certaines
boîtes, vendues sur le marché, sont faites de tôle galvanisée,
doublée de carton jetable. Ce genre de boîte est moins
humide, mais il laisse pénétrer les courants d'air en hiver.
Habituellement, la boîte à nid mesure 39 cm de profondeur
x 25 cm de largeur x 22 cm de hauteur. Une ouverture est
pratiquée sur le devant de la boîte, le bord inférieur de cette
ouverture étant à 15 cm environ du fond de la boîte à nid.
Les lapines semblent préférer les boîtes à nid couvertes,
mais ce genre de boîte devient humide et rend le nettoyage et
l'inspection difficiles. Un morceau de carton ou un sac à
granulés vide, placé sur le dessus de la cage, peut apaiser
une lapine nerveuse.
Garnissez la boîte à nid d'une litière de paille, de copeaux,
de papier journal déchiqueté ou de tout matériel absorbant.
La litière doit être propre, confortable et non comestible. En
hiver, vous pouvez ajouter un isolant supplémentaire et des
lampes chauffantes au-dessus des boîtes à nid.
Le dessus des boîtes à nid installées en décrochement est au
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même niveau que le fond de la cage principale. Ce dé-
crochement évite les pertes de jeunes lapereaux sortis acci-
dentellement de la boîte à nid ou transportés par la mère
hors de la boîte à nid, car ils peuvent y retomber facilement.
Il existe aussi des boîtes à nid en plastique qui s'installent
sous la cage et fonctionnent comme un tiroir. Les boîtes à
nid «tiroir» coûtent cher et demandent des soins supplé-
mentaires, mais elles constituent un milieu plus naturel
pour le lapin qui est un animal fouisseur de nature.
Toutefois, peu importe la sorte de boîte à nid que vous
adoptez, vous devez trouver une solution aux problèmes
d'humidité causés par l'urine des jeunes lapereaux. L'humi-
dité peut être à l'origine de refroidissements, de con-
jonctivites et de coccidioses. Vous pouvez modifier la boîte
à nid en y installant un faux plancher en grillage, à environ
6,5 cm du fond de la boîte à nid, et en ajoutant entre les
deux grillages une couche de copeaux de bois qui isolera le
fond de la boîte à nid contre le froid et absorbera l'urine.
Figure 17 Boîte à nid en décrochement
Figure 18 Boîte à nid avec plancher en treillis
métallique
Si la mère urine ou défèque toujours dans le même coin de
sa cage, installez la boîte à nid dans un autre coin.
Autre matériel d'élevage
Equipement de nettoyage et de désinfection
Torche au propane pour brûler les poils accumulés sur les
grillages des cages
Cages pour transporter les lapins
Balances
Pelles et brouette
Ensemble de tatouage
Table de travail ou établi
Divers outils manuels pour l'entretien et les réparations
Mesures pour les aliments
Extincteurs
Fiches d'enregistrement
Taille-ongles
15
ALIMENTATION
Système digestif du lapin
Comme tous les animaux monogastriques (à estomac
unique), le lapin a un système digestif qui comprend une
bouche, un oesophage, un estomac, un intestin grêle, un
caecum, un côlon et un rectum. Chez le lapin, le caecum est
de grande taille et joue un rôle très important dans la
digestion.
Comparable au premier estomac des ruminants, le caecum
est le siège de fermentations microbiennes qui dégradent
partiellement les fibres ingérées. Le caecum étant situé vers
la fin du système digestif, le lapin doit, pour tirer profit de
l'action microbienne de cet organe, réabsorber les crottes
molles qu'il produit à leur sortie de l'anus pour leur faire
subir une nouvelle digestion. Le réflexe de réingestion des
crottes molles, chez le lapin, porte le nom particulier de
caecotrophie ou, plus généralement, de coprophagie. La
caecotrophie a lieu surtout la nuit.
On estime que 25 % à 30 % des fécès sont des crottes
molles produites par le caecum et que presque toutes sont
réabsorbées par le lapin, lui permettant de tirer profit des
vitamines (surtout des vitamines du complexe B) syn-
thétisées dans cet organe. Les crottes molles sont également
une source de protéines brutes et de certains minéraux.
oesophage
foie
bouche
langue
estomac
vésicule
biliaire
intestin
grêle
pancréas
intestin
grêle
côlon
caecum
appendice
anus
&&C&
rectum contenant
es matières fécales
La caecotrophie débute vers l'âge de vingt jours. Ce réflexe
coïncide avec l'époque où le jeune quitte la boîte à nid et
commence à consommer des aliments secs. À cet âge, le
caecum augmente de volume de façon considérable. La
caecotrophie est essentielle au processus de digestion chez
les lapins, car elle leur permet de tirer le plus grand profit
nutritif des aliments qu'ils consomment.
Besoins nutritifs
Les besoins nutritifs du lapin sont mal connus, quoique des
études sur le sujet soient en cours.
Les éléments nutritifs essentiels au lapin sont regroupés en
cinq catégories. Les spécialistes ne s'entendent pas sur les
quantités de chaque élément qui sont nécessaires.
Énergie Les besoins énergétiques du lapin n'ont pas été
complètement recensés. On sait que la quantité d'aliments
consommée par l'animal est étroitement liée au niveau
d'énergie contenu dans la ration. Les principales sources
d'énergie sont les glucides et les matières grasses. La dégra-
dation des protéines, qui se produit lorsque l'ingestion de
protéines est supérieure aux besoins, fournit également une
certaine énergie.
Dans la plupart des rations, ce sont les glucides solubles et
fibreux qui constituent les principales sources d'énergie.
L'amidon (un glucide soluble) est présent en grandes quan-
tités dans les grains de céréales (avoine, orge, blé, maïs).
Les glucides fibreux (que l'on trouve dans les fourrages)
sont importants pour le lapin, car la longueur de son tube
digestif le rend capable d'utiliser les aliments fibreux. Une
certaine fermentation des fibres a lieu dans le caecum et
cette utilisation des fibres, ajoutée à la caecotrophie, permet
au lapin de tirer profit des éléments nutritifs présents dans
les fibres. Bien que le lapin soit capable de digérer seule-
ment une partie relativement faible des fibres ingérées,
il semble essentiel de lui donner une ration contenant
entre 12 % et 14 % de fibres afin de favoriser le travail de
l'intestin.
Les matières grasses sont une forme concentrée d'énergie
qui contiennent plus que le double de l'énergie digestible
des glucides et des protéines. Les exigences en matières
grasses des lapins n'ont pas été établies de façon précise. La
plupart des rations commerciales contiennent de 2 % à 3 %
de matières grasses, mais il semble que les lapins pourraient
bénéficier de teneurs plus élevées.
Protéines Les protéines sont un des éléments nutritifs les
plus importants et les plus coûteux dans la ration d'un lapin.
Les protéines sont essentielles à la croissance et à la produc-
tion des tissus. Elles sont composées de sous-unités appe-
lées acides aminés dont 20 sont naturels. Lesquels sont
indispensables au lapin et en quelles quantités, l'avis des
spécialistes, là-dessus, est partagé.
On trouve des protéines dans les foins de légumineuses
(luzerne, trèfle), le tourteau de graines de lin, le tourteau de
soja, le son de blé, les céréales et les graminées de pâturage.
Le United States National Research Council recommande
de donner aux lapins en croissance une ration contenant
16 % de protéines brutes, aux lapins à l'entretien, 12 %, aux
lapines gestantes, 15 % et aux lapines allaitantes, 17 %.
Figure 19 Système digestif du lapin
16
Minéraux Le lapin requiert un certain apport minéral
dans sa ration pour le déroulement normal de ses fonctions
biologiques. Des quantités relativement importantes de cal-
cium et de phosphore sont nécessaires pour la croissance, la
reproduction et la lactation. On peut trouver ces minéraux
dans la poudre d'os, les foins de légumineuses, les four-
rages verts et les grains de céréales. (REMARQUE : Un
excès en calcium est excrété sous forme de carbonate de
calcium dans l'urine qui est alors épaisse, blanche et cré-
meuse. Cet état n'est pas nocif pour l'animal.)
Le chlore, le sodium et le potassium aident à maintenir le
pH du corps (équilibre acido-basique) et à régler la teneur
en eau des tissus. Le sel est la principale source de ces
minéraux.
Les oligo-éléments (c'est-à-dire, les éléments qui sont né-
cessaires en très faibles quantités) comprennent le fer, le
cuivre, le magnésium, l'iode, le manganèse, le zinc, le
cobalt, le sélénium et le soufre. Chacun d'entre eux joue un
rôle précis dans le métabolisme; on les absorbe générale-
ment dans les aliments habituels.
Vitamines Les vitamines favorisent la croissance et la
digestion et aident à prévenir les maladies.
La vitamine A est bénéfique pour la santé et la croissance.
Les graminées vertes, les carottes, le lait, le foin de légumi-
neuses bien séché, le maïs jaune et l'huile de foie de morue
sont des sources de vitamine A. On l'ajoute généralement à
la ration sous une forme synthétique pour plus d'efficacité.
Les besoins en vitamines du complexe B sont partiellement
couverts par l'action bactérienne se produisant dans le
caecum. La caecotrophie permet au lapin de réingérer ces
vitamines.
Il ne semble pas qu'il soit nécessaire d'ajouter de la vita-
mine C à la ration du lapin.
On ne connaît pas les besoins du lapin en vitamine D, mais
une carence totale peut engendrer du rachitisme chez l'ani-
mal. De bonnes sources de vitamine D sont le lait, les
graminées, la verdure et les foins bien séchés, de même que
les formes synthétiques de la vitamine.
La vitamine E est indispensable à la croissance, à la gesta-
tion et à la lactation.
Les recherches montrent que la vitamine K est essentielle
pour la reproduction, mais non pour la croissance.
Eau L'eau est probablement l'élément le plus important
de la ration, car tous les processus vitaux du corps dépen-
dent d'elle. Privé d'eau, le lapin meurt. Si l'approvisionne-
ment en eau est restreint, la consommation d'aliments secs
(et, donc, du taux de croissance) et la production lactée chez
les lapines allaitantes diminuent. Des troubles digestifs
peuvent aussi en découler.
Un lapin adulte de race Néo-Zélandaise blanche boit envi-
ron 280 mL d'eau par jour; vers la fin de la gestation, une
femelle peut en consommer deux fois plus. Par temps
chaud, une femelle allaitante et ses petits (une portée
nombreuse à la veille d'être sevrée) peuvent boire 4,5 L
d'eau par jour. Lorsque les températures sont très élevées,
l'ingestion d'eau augmente de façon marquée pour tous les
lapins. En outre, les lapins boivent également plus d'eau que
d'habitude par temps froid car ils consomment probable-
ment plus d'aliments. En tout temps, il est essentiel d'ap-
provisionner les lapins en eau fraîche et propre.
Aliments
Le lapin peut consommer une grande variété d'aliments.
Vous devez fonder votre choix d'aliments sur leur disponibi-
lité, leur coût et leur qualité.
Fourrages Lorsqu'on leur laisse le choix, les lapins pré-
fèrent les foins de légumineuses, tels que la luzerne et le
trèfle, aux autres foins. Les foins de graminées comme la
fléole des prés sont moins appétents et peuvent contenir
seulement la moitié des protéines contenues dans les foins
des légumineuses. Les lapins semblent utiliser les protéines
de la luzerne avec une grande efficacité. Les fibres qu'elle
contient, quoique non digestibles, favorisent la croissance
en maintenant la paroi intestinale en bonne santé. Il se peut
aussi que les fibres protègent l'organisme contre l'invasion
des agents responsables de l'entérite mucoïde. (Voir la
section sur les maladies et les difformités.)
La luzerne est une des sources les plus riches en vitamine A
et en calcium. Une ration composée à 80 % de grain et à
20 % de luzerne couvre les besoins en calcium et en phos-
phore d'un lapin en croissance. On considère que les rations
contenant 20 % de luzerne permettent d'obtenir les
meilleurs taux de croissance et protègent les lapins contre
l'entérite.
Tous les éleveurs ne s'entendent pas sur l'utilisation du foin
comme complément à la ration de granulés. Ceux qui
donnent du foin à leurs lapins prétendent que cet aliment
constitue une source additionnelle de fibres brutes, que l'on
ne trouve pas en quantité suffisante dans les granulés
commerciaux. Ils soutiennent également que le foin protège
les jeunes lapins contre les troubles digestifs et ajoute du
lest à leur régime. Par ailleurs, les éleveurs qui donnent
seulement des granulés à leurs lapins affirment que le fait de
donner du foin en plus exige de la main-d'oeuvre supplé-
mentaire et accroît les travaux de nettoyage. Ils disent aussi
que du foin de piètre qualité peut déséquilibrer la ration et
créer des carences chez l'animal. Il peut aussi arriver que le
foin soit contaminé par d'autres animaux. De toute façon, si
vous donnez du foin à vos lapins, assurez-vous qu'il est de
bonne qualité, sec et exempt de moisissures et de mauvaises
herbes nocives.
Grains Les lapins préfèrent le blé et l'orge au maïs. Mal-
gré la valeur énergétique du maïs, les lapins n'utilisent pas
cet aliment aussi efficacement que les autres céréales.
Ainsi, on obtient de meilleurs résultats avec l'avoine en
dépit de sa valeur énergétique moins élevée. Les lapins
préfèrent peut-être les grains fibreux comme l'avoine en
raison de leur appétibilité. Le sarrasin, le seigle, le lin et les
graines de tournesol sont aussi utilisés comme sources
d'énergie.
Afin d'empêcher le gaspillage et de favoriser la digestion, il
faut aplatir, concasser ou moudre les grains. On peut égale-
ment servir aux lapins des produits moulus du blé et des
sous-produits des autres céréales. Généralement, les lapins
ne mastiquent pas assez les grains entiers pour en tirer toute
la valeur nutritive.
Aliments protéiques Le tourteau de soja est utilisé
comme source de protéines depuis de nombreuses années.
Le tourteau de canola peut également être servi aux lapins.
17
Verdure De façon générale, les producteurs commerciaux
ne servent pas de verdure à leurs lapins en raison de la
diminution du taux de croissance qu'elle occasionne et des
exigences en main-d'oeuvre qu'elle suppose. Cependant,
les éleveurs amateurs et les éleveurs fermiers (petite échelle)
peuvent envisager de donner de la verdure à leurs lapins
parce qu'ils veulent réduire leurs achats de granulés
commerciaux et qu'ils ont le temps et la main-d'oeuvre
nécessaires.
La verdure doit être fraîche et distribuée chaque jour, par
exemple, vers la fin de l'avant-midi. On doit laver avec soin
la verdure achetée chez les marchands de légumes ou les
maraîchers afin d'éliminer les pesticides chimiques. Toute
verdure non consommée doit être enlevée des cages chaque
jour.
Les études montrent que les lapins deviennent plus sélectifs
dans leur choix de verdure à mesure que leur ration de
granulés commerciaux augmente2. Les feuilles et les fleurs
de trèfle rouge semblent avoir leur préférence. Néanmoins,
vous devez essayer de leur en présenter une variété. Cer-
taines plantes comme le chou peuvent causer le goitre si on
en sert en quantités importantes pendant de longues pé-
riodes. Les plantes racines comme les carottes, les navets et
les betteraves peuvent être servies en hiver lorsque la ver-
dure fraîche n'est pas disponible.
Méthodes d'alimentation
Le lapin en cage ne peut pas choisir ses aliments comme ses
congénères vivant en liberté. Il incombe donc à l'éleveur de
lui fournir une ration équilibrée en quantités satisfaisantes.
Rations mélangées à la ferme Si vous décidez de donner
à vos lapins des graines fourragères et du foin, vous devez
prendre en considération le coût et la disponibilité des
aliments ainsi que l'équipement de malaxage et l'espace
d'entreposage requis. Les rations doivent contenir du sel,
des compléments protéiques et minéraux ainsi que des
vitamines. Si vous mélangez vous-même les rations, vous
constaterez que l'animal en fait une meilleure utilisation
lorsqu'elles sont fraîches et bien mélangées. Les rations
peuvent servir d'aliment unique ou être servies en com-
binaison avec des fourrages. Toutefois, dans ce dernier cas,
il faut éviter de servir les deux aliments dans la même
mangeoire.
Si vous donnez à vos lapins des rations mélangées à la
ferme, vous devez faire des essais afin de déterminer les
quantités à leur donner selon les diverses étapes de leur
croissance et de leur développement.
Ingrédients proposés
pour différentes rations
% de la
Ingrédient
ration
Pour les lapins en pleine
Foin de luzerne
50
croissance (de 0,5 à 4 kg)
Avoine
17
Orge
22
Son de blé
5
Tourteau de soja
5
Sel iodé, minéraux
et vitamines
1
100
Pour les femelles et les mâles
Foin de légumineuses
70
à l'entretien (poids moyen
Avoine
29
de 4,5 kg)
Sel et micro-mélange
1
Pour les femelles gestantes
Foin de luzerne
50
(poids moyen de 4,5 kg)
Avoine
45
Tourteau de soja
4
Sel et micro-mélange
1
Pour les femelles allaitantes
Foin de luzerne
40
(poids moyen de 4,5 kg)
Blé
25
Orge ou avoine
22
Tourteau de soja
12
Sel et micro-mélange
1
Ces rations sont semblables à celles qui ont été recomman-
dées par le U.S. National Research Council en 1977. Le
micro-mélange devrait contenir assez de minéraux et de
vitamines pour compléter les teneurs en ces éléments que
l'analyse du grain, des fourrages et du tourteau de protéines
a permis d'établir.
Afin d'assurer la croissance optimale des lapins à frire, on
doit leur servir des aliments à volonté (c'est-à-dire que
l'animal doit toujours avoir de la nourriture à sa disposition),
sans toutefois favoriser le gaspillage. On peut nourrir les
femelles gestantes de la même façon, mais il faut les sur-
veiller de près afin d'éviter qu'elles ne prennent trop de
poids. Une semaine avant la mise bas, réduisez la ration de
la lapine en gestation (surtout une jeune femelle) à 60-110 g
par jour. Dans le cas des mâles et des femelles à l'entretien
que l'on doit alimenter de façon à leur éviter l'embonpoint,
70 g d'une ration mélangée à la ferme plus du foin servi à
volonté sont suffisants. Les femelles allaitantes ont besoin
d'une ration de 85-140 g par jour, plus du foin servi à
volonté.
Aliments commerciaux La plupart des éleveurs achètent
des granulés commerciaux parce que l'aliment est toujours
disponible, facile à manipuler et avantageux au plan de
l'espace d'entreposage requis. Les aliments commerciaux
coûtent plus cher, mais ils permettent d'épargner sur les
coûts de main-d'oeuvre. D'habitude, les formules d'ali-
ments commerciaux sont conçues pour satisfaire les besoins
généraux de l'animal. Cependant, comme il n'y a pas deux
marques d'aliments commerciaux qui contiennent les
mêmes ingrédients, vous devez évaluer chacune en fonction
des besoins de votre troupeau avant de faire un choix.
Certains granulés, vendus comme aliments « incomplets»,
doivent être complétés par du foin de luzerne. Générale-
ment, les aliments incomplets sont des granulés tout-grain
composés de céréales, de leurs sous-produits moulus, de
compléments protéiques et de sel. Les aliments complets
contiennent en plus du foin moulu de bonne qualité.
18
Les granulés doivent mesurer 0,5 cm de diamètre et envi-
ron 12 mm de longueur; s'ils sont trop longs, il y aura
beaucoup de gaspillage dans le cas des lapereaux. Ils doi-
vent être assez durs pour éviter d'être comprimés dans des
conditions normales d'entreposage et de manutention. Une
proportion élevée de luzerne tend à produire des granulés
mous contenant de grandes quantités de matières pul-
vérulentes.
La quantité de granulés à servir aux lapins dépend en partie
de leur qualité. La teneur en protéines des granulés
commerciaux varie selon l'usage auquel ils sont destinés :
les granulés dosant 12 % à 15 % de protéines sont destinés
aux femelles et aux mâles à l'entretien et ceux dosant 16 % à
20 % sont réservés aux femelles gestantes et allaitantes et
aux lapereaux à l'engraissement.
La composition d'une ration de granulés varie, comme
l'illustre l'analyse des ingrédients de deux aliments
commerciaux. La première ration, aliment A, a une teneur
élevée en énergie et une teneur faible en fibres; la seconde,
aliment B , a une teneur basse en énergie et une teneur élevée
en fibres.
Plan d'alimentation
(Rations quotidiennes recommandées)
% de la
Ingrédient
ration
Aliment A
Orge
25,00
Avoine
20,00
Luzerne déshydratée
25,00
Pulpe de betteraves
5,00
Tourteau de soja
17,50
Suif
0,50
Lignosol (liant)
0,70
Phosphate bicalcique
IMC 18-20
2,00
Carbonate de calcium
1,00
Sel
0,30
Pré-mélange 5
0,50
Mélasses
2,50
Aliment B
Tourteau de luzerne
séché au soleil
52,90
Tourteau de soja
20,60
Issues de blé
19,60
Oligo-éléments
0,49
Phosphate bicalcique
0,25
Mélasses
2,96
Suif
1,20
Bentonite (liant)
2,00
Vous pouvez servir à l'animal un aliment différent pour
chaque étape de sa croissance, tout en maintenant la quan-
tité offerte relativement constante. Par ailleurs, vous pouvez
vous en tenir à une seule sorte d'aliment et faire varier les
quantités servies à l'animal en fonction de son état physiolo-
gique et de l'étape de son développement.
Mâles
85-112 g
Femelles à l'entretien
Femelles gestantes (augmentation
progressive de la ration pendant
la gestation)
Femelles allaitantes
85-112 g
168-224 g
jusqu'à 454 g
Lapins à frire (à l'engraissement)
à volonté
Quelle que soit la sorte de ration (granulés commerciaux ou
mélanges à la ferme) que vous serviez à vos lapins, la
quantité offerte dépend de chaque animal. Une ration sura-
bondante pour un lapin peut s'avérer insuffisante pour un
autre. Lorsque vous établissez les quantités d'aliments né-
cessaires à une croissance optimale, vous devez peser avec
soin les aliments et tenir un registre des taux de consomma-
tion et de croissance. Une alimentation surabondante ou
insuffisante peut susciter des problèmes très onéreux pour
l'éleveur. Les aliments constituant une des dépenses les plus
importantes de tout élevage cunicole, un bon gestionnaire
s'assure de bien maîtriser cet aspect de son exploitation.
Aliments médicamenteux
Certains éleveurs servent des aliments médicamenteux à
leurs lapins sur une base continue afin de réduire l'incidence
de maladies (comme la coccidiose). À moins d'avoir à
traiter un animal pour une maladie précise pendant une
période donnée, il n'est pas conseillé de faire un usage
général et prolongé de médicaments dans les aliments, car
les lapins peuvent acquérir une certaine résistance à ces
additifs alimentaires. Dans le cas des animaux destinés à la
consommation humaine, il faut éliminer tout médicament
de la ration avant l'abattage, pendant au moins cinq jours ou
suivant les recommandations du fabricant. Pour traiter une
maladie précise, l'éleveur peut administrer le médicament
dans l'aliment, l'eau de boisson ou par injection (voir la
section sur la gestion du troupeau).
Entreposage des aliments
Les aliments doivent être entreposés dans une autre salle
que celle où les lapins sont gardés. Cette salle doit être
fraîche et exempte d'humidité et de vermine. Les aliments
granulés entreposés dans des sacs en papier demeurent
propres jusqu'au moment de l'utilisation. Les citernes à
aliments peuvent favoriser la prolifération des bactéries si
elles ne sont pas nettoyées régulièrement. Si la ration com-
prend du foin, il vaut mieux l'entreposer dans un endroit
protégé afin d'empêcher une détérioration de sa valeur nu-
tritive. On doit donner aux lapins seulement des aliments
frais et en bon état. L'entreposage du foin à l'intérieur
diminue les problèmes d'infestation par les insectes et au-
tres ravageurs et empêche les chats et les chiens d'infecter
l'aliment avec des kystes de ténia.
Nutrition et maladies
Un régime bien équilibré est essentiel pour les lapins sou-
mis à des conditions de production intensive. Les lapins que
l'on pousse à atteindre le poids de lapin à frire trop rapide-
ment peuvent souffrir d'entérite causée par une alimentation
19
trop riche en glucides. C'est le cas lorsque la ration a une
teneur élevée en énergie provenant de sources de glucides
solubles. Des quantités excessives d'amidon atteignent le
caecum et le côlon, y favorisent une prolifération rapide de
bactéries pathogènes causant une entérite. Les rations riches
en grain et pauvres en fibres entraînent une incidence accrue
d'entérite, tandis qu'une ration sans grain ne suscite aucun
cas d'entérite, comme le montrent les études à ce jour3.
La grosseur de la particule d'aliment peut être également
importante. Les plus grosses particules passent rapidement
dans le système digestif tandis que les plus petites y sont
retenues. Il se peut que cette rétention favorise la croissance
bactérienne, précurseur de l'entérite.
Si le lapin n'est pas capable de bien transformer une ration
riche en énergie, son taux de croissance est alors réduit. Des
rations pauvres en énergie et riches en fibres réduisent le
taux de croissance et font monter l'indice de transformation
alimentaire, deux facteurs pouvant faire diminuer la
rentabilité de l'exploitation. Par ailleurs, améliorer le taux
de croissance en augmentant la teneur en glucides de la
ration peut faire augmenter les risques de pertes attribuables
à l'entérite. Un certain compromis est nécessaire. Par exem-
ple, il peut être plus rentable à long terme de nourrir les
lapins à frire pendant une période plus longue avec une
ration moins riche en énergie que d'accélérer leur crois-
sance avec une ration riche en énergie et de subir des pertes
dues à l'entérite.
Il se peut que 50 % de toutes les maladies connues du lapin
soient liées à l'alimentation. Même lorsque des bactéries ou
des virus sont en cause, l'alimentation peut contribuer, au
premier chef, à prolonger et à aggraver la maladie.
Il y a un certain nombre de maladies communes attribuables
à une carence nutritionnelle. Par exemple, il a été démontré
qu'une carence en vitamine E cause la dystrophie mus-
culaire. La plus grande partie des vitamines ajoutées aux
aliments commerciaux sont synthétiques plutôt que
naturelles et, parfois, elles sont présentes en quantités insuf-
fisantes. De plus, réchauffement de l'aliment aggloméré
pendant sa fabrication peut détruire la vitamine E synthéti-
que. La qualité de la luzerne incluse dans les granulés peut
varier également. Malgré ces désavantages, il est encore
plus efficace d'acheter des aliments commerciaux que d'es-
sayer d'en fabriquer sur une petite échelle. Vous devez
choisir les meilleures rations disponibles et fonder sur elles
votre production. Avec de bonnes techniques de gestion,
vous devriez réussir.
Modification des rations
Le lapin, quoique possédant un système digestif capable de
s'accommoder d'une grande variété d'aliments, est sensible
à la modification de sa ration. Cette sensibilité est plus
apparente lorsque vous remplacez un aliment commercial
par un autre. Vous pouvez également avoir quelques pro-
blèmes lorsque vous offrez aux lapins des granulés prove-
nant d'un nouveau lot, même s'il s'agit de votre marque de
commerce habituelle.
La teneur des aliments peut varier considérablement, même
s'ils contiennent tous les éléments nutritifs nécessaires. Les
conditions économiques dictent souvent le choix des ingré-
dients utilisés dans les rations. Les variations d'une récolte à
une autre et les conditions régnant à la fabrique au moment
où l'aliment a été préparé influent sur la composition de la
ration. En général, la qualité d'un lot d'aliments est com-
parable à celle d'un autre lot, bien que les ingrédients
puissent varier. Afin d'aider les lapins à passer d'un aliment
à l'autre ou d'un lot à l'autre sans leur occasionner de stress
ou provoquer chez eux des troubles digestifs ou des retards
de croissance, vous devez mélanger les deux aliments ou les
deux lots ensemble et diminuer progressivement la propor-
tion de l'ancien aliment au profit du nouveau.
REPRODUCTION
Fertilité
Habituellement, les lapins se reproduisent en tout temps de
l'année, bien que l'automne et l'hiver la fertilité puisse être
plus basse. La femelle demeure fertile pendant de longues
périodes. Quand la lapine adulte n'est pas accouplée, les
follicules contenant les ovules se développent dans ses
ovaires et y demeurent de 12 à 16 jours, après quoi ils
régressent et sont remplacés par des nouveaux. Il y a donc
toujours des follicules prêts à relâcher les ovules presque en
tout temps. Il peut arriver que la femelle soit temporaire-
ment stérile pendant la période où les nouveaux follicules se
développent et les vieux follicules régressent. Cependant,
comme il est impossible de définir l'étape exacte du déve-
loppement des follicules, il vaut mieux supposer que la
femelle est fertile tout le temps.
L'ovulation (libération de l'ovuie), chez la lapine, est un
phénomène provoqué, c'est-à-dire qu'il est déclenché
seulement par une stimulation sexuelle. À la suite de l'ac-
couplement, les follicules se rupturent et libèrent les ovules
environ dix heures plus tard. Pendant ce temps, les sper-
matozoïdes remontent le long des trompes de Fallope jus-
que dans la partie supérieure où la fertilisation a lieu. Les
oeufs fertilisés deviennent des foetus qui se développent
dans les cornes utérines jusqu'à la parturition.
Période de gestation
La période de gestation (de l'accouplement à la parturition)
est de trente et un à trente-deux jours. Il se peut que des
lapereaux naissent avant ou après la date prévue. Si la mise
bas retarde de deux ou trois jours, il peut y avoir là un signe
qu'un ou plusieurs foetus sont exceptionnellement gros.
Age au premier accouplement
L'âge au premier accouplement, tant chez le mâle que la
femelle, dépend de la race et du développement individuel.
Les races de petit format se développent plus vite et at-
teignent la maturité sexuelle plus tôt que les races de moyen
ou grand format. En général, les femelles deviennent
pubères avant les mâles.
Souvent, la femelle se montre réceptive à l'accouplement
20
dès l'âge de trois mois, mais, à cet âge, elle n'a pas encore
atteint la taille ni le développement lui permettant de mener
à bien une gestation. Souvent, les très jeunes mères ne
s'occupent pas de leurs petits.
Chez la plupart des races commerciales, le premier ac-
couplement a lieu à l'âge de quatre ou cinq mois. Avec
l'expérience, vous pourrez déterminer le meilleur âge pour
accoupler vos lapins. L'âge auquel il faut commencer les
accouplements est très important. La femelle doit
commencer à se reproduire avant d'accumuler de la graisse
interne, qui est très difficile à éliminer par la suite. Les
lapins sont censés avoir très peu de graisse, et il est facile de
les suralimenter. Dès que la graisse s'accumule autour des
organes reproducteurs, les femelles ne cherchent plus à
s'accoupler. C'est pourquoi vous devez accoupler les
femelles dès qu'elles ont atteint leur maturité.
Avant l'accouplement, assurez-vous que le mâle comme la
femelle sont en santé et en bonne condition physique et
qu'ils ont atteint leur maturité sexuelle. Un mâle adulte doit
être bien conformé, avoir une bonne constitution sans être
gras; en outre, il doit être vigoureux, avoir bon appétit et les
yeux brillants. Les deux testicules doivent être complète-
ment descendus dans le scrotum qui doit être plein et large.
Si un des deux testicules n'est pas encore descendu, n'utili-
sez pas l'animal pour la reproduction. Mettez-le sous obser-
vation; cet état peut n'être que temporaire. Un mâle dont les
testicules sont atrophiés ou ridés peut être stérile tempo-
rairement ou de façon permanente.
Une femelle adulte doit aussi être en bonne santé, et sa
fourrure et ses yeux doivent être brillants. Une femelle prête
à l'accouplement élève son arrière-train lorsqu'on lui passe
la main sur le dos et les épaules. Souvent, sa vulve est
congestionnée et de couleur rougeâtre à violacée. Une
lapine en chaleur peut être nerveuse, rechercher la compa-
gnie des autres lapins et se frotter le nez aux parois de la
cage ou de la mangeoire. Tous ces indices ne permettent pas
de juger à coup sûr de l'état de réceptivité de la lapine; le
moyen le plus sûr est de la mettre en présence d'un mâle et
d'observer sa réaction.
Accouplement
Le meilleur moment pour l'accouplement est tôt le matin ou
tard le soir, surtout pendant les grandes chaleurs de l'été peu
propices aux accouplements. Il est conseillé également de
faire accoupler les lapins avant de les nourrir, car des
animaux qui ont faim sont plus alertes que des animaux qui
viennent de manger. Il est très important que les accouple-
ments aient lieu dans un endroit calme et tranquille, sans
hâte ni manipulations brusques.
L'accouplement doit toujours avoir lieu dans la cage du
mâle. Dans le cas contraire, la femelle qui a généralement
un fort instinct territorial souvent attaquera et blessera le
mâle que l'on met dans sa cage. En outre, le mâle cherchera
d'abord à repérer à l'odeur le passage d'autres mâles dans la
cage. S'il n'en trouve aucune trace, son instinct lui comman-
dera de marquer son territoire avec le musc produit par deux
glandes situées sous son menton. C'est seulement après cela
qu'il sera disposé à procéder au rituel de l'accouplement.
Accouplement libre Des quatre techniques d'accouple-
ment, l'accouplement libre s'avère la meilleure méthode et
donne lieu au taux de conception le plus élevé. On doit
placer la femelle dos au mâle, dans la cage de ce dernier. Le
mâle peut ainsi monter la femelle rapidement et efficace-
ment, ce qui minimise ainsi le stress occasionné à cette
dernière et la frustration du premier. Une femelle réceptive
élève son arrière-train et redresse sa queue afin de permettre
au mâle de la pénétrer. Le mâle éjacule presque immédiate-
ment après la pénétration. Il se peut que l'un ou l'autre
animal pousse un cri. Une fois la saillie achevée, le mâle se
laisse tomber sur le côté ou sur le dos. Un éleveur expéri-
menté peut vérifier la vulve de la femelle afin de s'assurer
qu'il y a vraiment eu pénétration.
Immédiatement après la saillie, il faut retirer la femelle de la
cage du mâle et la ramener dans sa cage, l'arrière-train
dirigé vers le haut afin d'empêcher le sperme de s'écouler. Si
le premier accouplement n'a pas réussi parce que la femelle
n'était pas réceptive, un nouvel essai peut réussir en la
ramenant auprès du mâle dans les six heures qui suivent.
Accouplement forcé Si la femelle n'accepte pas le mâle,
l'éleveur peut la maintenir de manière à obtenir un accouple-
ment forcé. Cette méthode s'avère utile dans le cas des
lapins qui s'accouplent pour la première fois. Généralement,
il est plus efficace de faire accoupler un mâle éprouvé avec
une femelle sans expérience.
Pour offrir la lapine au mâle, placez-la face à vous et
maintenez-la d'une main par les oreilles et la peau des
épaules. Mettez l'autre main sous son corps, entre ses pattes
de derrière. Placez le pouce et l'index de chaque côté de la
vulve et repoussez délicatement la peau vers l'arrière. Cette
manipulation fait redresser la queue de la femelle. Sup-
portez bien son poids avec votre bras et élevez son arrière-
train. La femelle est maintenant en position de recevoir le
mâle. Les lapins qui sont accoutumés aux manipulations de
leur éleveur acceptent bien cette intervention de sa part.
Accouplement en claustration Une autre façon de
favoriser l'accouplement d'une femelle non réceptive est de
la laisser avec le mâle quelques heures ou toute une nuit,
afin qu'elle s'habitue à lui et se montre plus coopérative. Le
principal désavantage de cette méthode est que, à moins
d'assister à l'accouplement, vous ne pouvez pas être certain
qu'il a eu lieu. Il se peut aussi que les lapins se battent et se
blessent.
Insémination artificielle L'insémination artificielle a
déjà été utilisée pour les lapins, mais cette méthode est loin
d'être généralisée. Il est peu probable que l'insémination
artificielle en vienne à remplacer l'accouplement libre car
c'est une technique trop onéreuse, en temps et en argent,
pour le petit éleveur. Il vaut mieux choisir des reproducteurs
dont l'ardeur sexuelle est intense et qui montrent une dis-
position naturelle à s'accoupler.
Diagnostic de la gestation
Pour savoir si une lapine est gestante, on ne peut pas se
fonder sur ses réactions lorsqu'on la présente au mâle : une
lapine gestante peut très bien accepter l'accouplement et une
autre, non gestante, refuser l'accouplement. Une palpation
abdominale est nécessaire. Cependant, cette méthode ne
doit pas être pratiquée par un éleveur inexpérimenté; il faut
plusieurs années de pratique pour acquérir la dextérité né-
cessaire.
La palpation abdominale permet à l'éleveur de percevoir la
21
présence de foetus dans l'utérus. Elle doit avoir lieu de dix à
quatorze jours après l'accouplement. À cette étape de leur
développement, les foetus se présentent sous la forme d'une
chaîne de petites boules de part et d'autre de l'axe du corps,
au niveau de l'abdomen. À mesure que les foetus se déve-
loppent, ils s'élèvent dans la cavité abdominale, et l'éleveur
qui fait une palpation peut croire qu'il s'agit des organes
internes; avant le dixième jour, l'éleveur peut penser qu'il
s'agit des matières fécales de l'animal qui ont également la
forme de petites boules.
La palpation peut se faire dans la cage de la lapine ou sur
une surface antidérapante à une hauteur facilitant les mani-
pulations. Elle s'effectue plus facilement lorsque l'animal
est calme et habitué aux manipulations de l'éleveur.
Placez la lapine sur la table, face à vous. Maintenez-la en
place en la retenant d'une main par les oreilles et les plis de
la peau au-dessus des épaules. Mettez l'autre main sous son
corps, entre les pattes de derrière et légèrement en avant du
pelvis. Glissez le pouce et l'index contre la paroi ventrale,
de part et d'autre de la corne utérine. Vous pourrez percevoir
la présence de petites boules qui sont en fait constituées par
Figure 20 Palpation
les embryons répartis régulièrement le long des cornes
utérines. Exercer trop de pression pourrait provoquer un
avortement. La première fois, effectuez la palpation seule-
ment le quatorzième jour sur une femelle éprouvée et en
présence d'un guide expérimenté. Avec l'expérience, vous
pourrez effectuer la palpation dès le dixième jour de la
gestation.
PROBLEMES DE REPRODUCTION
L'aptitude exceptionnelle des lapins à se reproduire est
tellement connue que l'on imagine facilement qu'un couple
d'adultes donnera naissance à une nombreuse progéniture.
Cependant, ce qui est vrai en théorie ne se réalise pas
toujours en pratique, car de nombreux problèmes peuvent
empêcher la conception.
Pseudo-gestation
Parfois, une femelle peut présenter tous les signes de la
gestation, c'est-à-dire production de lait et construction
d'un nid, sans être gravide. Une pseudo-gestation peut être
provoquée par l'accouplement avec un mâle stérile ou le
chevauchement de femelles entre elles. La stimulation res-
sentie par la lapine déclenche l'ovulation qui, malgré l'ab-
sence de fécondation, entraîne la formation du corps jaune
dont les sécrétions hormonales simulent les conditions de
grossesse dans l'utérus et favorisent le développement des
glandes mammaires. La femelle pseudo-gestante devient
infertile durant dix-sept jours, aucune ovulation ne pouvant
se produire jusqu'à ce que les sécrétions hormonales se
soient dissipées.
La femelle peut indiquer à l'éleveur que la pseudo-gestation
touche à sa fin par son comportement. Elle prépare son nid
et le couvre de poils. Cependant, elle ne fait aucun effort
pour le garder propre. La palpation permettra de confirmer
que la lapine n'est pas gravide. La femelle devrait être très
réceptive au mâle à ce moment-là, et un accouplement
devrait donner lieu à une vraie gestation car sa fertilité est
très élevée à la fin de la pseudo-gestation.
Pour éviter les pseudo-gestations, séparez les jeunes
femelles à la veille d'être accouplées au moins trois se-
maines avant de les présenter au mâle. Lorsqu'une femelle a
élevé sa première portée, elle est moins susceptible de faire
une pseudo-gestation si l'éleveur la maintient en reproduc-
tion à l'aide d'un plan de réaccouplement hâtif.
Stérilité
Il y a des périodes où les lapins ne montrent aucun intérêt à
se reproduire ou manifestent des signes de stérilité. La
stérilité est l'incapacité pour le mâle ou la femelle de se
reproduire, de façon temporaire ou permanente. Un certain
nombre de causes peuvent limiter la conception chez les
lapins.
Condition physique de l'animal L'obésité est probable-
ment la principale cause de stérilité. Les lapins trop gras ont
tendance à être paresseux et à ne montrer aucun intérêt à se
reproduire. L'obésité n'est pas toujours visible, car, chez la
femelle, une grande partie de la graisse s'accumule autour
des organes reproducteurs. Une fois que la femelle est dans
cet état, il est très difficile de la faire reproduire. De même,
un mâle obèse est généralement un piètre reproducteur.
On peut facilement suralimenter les lapins, surtout
lorsqu'ils semblent avoir plus faim à l'approche de l'hiver.
Afin d'éviter cette erreur, pesez vos lapins périodiquement
et assurez- vous qu'ils maintiennent un poids constant. Ac-
couplez les femelles dès qu'elles ont atteint leur maturité
sexuelle et maintenez-les en production en les réaccouplant
avant que leur portée ne soit sevrée; elles éviteront ainsi
l'obésité et se maintiendront en bonne condition physique.
Carences nutritionnelles Un lapin dont la ration est in-
suffisante ou déficiente sur le plan nutritionnel peut être
incapable de se reproduire. La plupart des aliments
commerciaux contiennent des quantités suffisantes de vita-
mines et de minéraux.
Chaleurs estivales Les problèmes de reproduction aug-
mentent toujours durant l'automne et l'hiver, généralement
du mois de septembre jusqu'au milieu ou la fin de janvier.
22
O)
ro
c
d)
o
O
Q.
100
90
80
70
60
taux de conception
_L
_l_
-1-
_l_
JAN
FÉV
MARS
AVR
MAI
JUIN
JUIL
AOÛT SEPT
OCT
NOV
DEC
Figure 21 Variations saisonnières de la capacité de reproduction4
Les chaleurs estivales peuvent en être une des causes. En
effet, les mâles peuvent devenir stériles lorsqu'il fait très
chaud. La période durant laquelle ils demeurent stériles est
directement proportionnelle à la durée de l'exposition à la
chaleur. Les mâles adultes sont généralement plus touchés
que les jeunes dont le développement n'est pas achevé (entre
cinq et sept mois). Lorsque les températures dépassent
29 °C pendant plusieurs jours de suite, les mâles demeurent
sexuellement actifs mais ils peuvent être stériles pendant
soixante jours environ.
Afin d'éviter les problèmes de stérilité attribuables à la
chaleur, maintenez la température du clapier au-dessous de
24 °C et remplacez les mâles plus âgés par des plus jeunes
lorsque les premiers souffrent de la chaleur. Prenez note
quotidiennement de la température du clapier et évitez les
variations excessives de température. Au retour de la saison
froide, remettez les mâles adultes en service après un repos
de deux mois.
Diminution de Véclairement naturel Les femelles sont
particulièrement sensibles à la diminution des heures
d'éclairement naturel. À mesure que les jours raccourcis-
sent, on constate une baisse de réceptivité chez les femelles
au cours de l'automne. La lapine ressent instinctivement le
besoin de cesser la reproduction et de se préparer à l'hiver en
permettant à sa fourrure d'épaissir et en accumulant une
couche de graisse isolante autour de ses organes internes.
Vers la fin de l'été, il se peut que les femelles refusent
carrément les mâles et que ces derniers ne soient pas plus
intéressés à les saillir. Vers la mi-janvier, les femelles se
montrent réceptives de nouveau à mesure que les jours
allongent.
L'éleveur peut améliorer quelque peu la réceptivité des
femelles à l'égard du mâle pendant l'automne en allongeant
la durée d'éclairement à l'aide d'un éclairage artificiel. La
latitude à laquelle le clapier est situé détermine la quantité
d'éclairage nécessaire. La durée de l'éclairage artificiel ne
doit pas dépasser la durée du plus long jour de l'année. En
outre, il est préférable d'allonger la journée par les deux
extrémités, soit le matin et le soir, afin d'harmoniser
l'éclairage artificiel avec la diminution de l'éclairement
naturel. On peut également surmonter les problèmes de
reproduction survenant à l'automne en faisant en sorte que le
troupeau ait un rythme de reproduction intensif à l'approche
de cette période. Les taux d'hormone sont plus élevés chez
les femelles en reproduction, et les taux de saillie et de
conception sont par conséquent aussi plus élevés lorsque les
lapins sont maintenus en reproduction.
Facteurs héréditaires Certains lapins sont de meilleurs
reproducteurs que d'autres, et il se peut que la tendance à
manifester une baisse de la fertilité à l'automne soit un trait
hérité. Essayez de choisir des animaux dont l'hérédité per-
met de prévoir qu'ils s'accoupleront et concevront facile-
ment toute l'année. Éliminez les reproducteurs médiocres.
Mue Dans la nature, les lapins sauvages subissent une
mue estivale (perte de poils) qui annonce le début de la
période stérile. Les lapins domestiques subissent également
une mue d'intensité variable qui peut influer sur leur capa-
cité de reproduction.
Stress Le stress est un état de nervosité attribuable à des
facteurs comme la peur, la fatigue, les blessures, les écarts
de température soudains, etc., qui peuvent en tout temps
avoir des répercussions sur la reproduction. Certains lapins
peuvent être plus facilement touchés par le stress que d'au-
tres. La sélection des reproducteurs et de bonnes techniques
de gestion peuvent réduire ce genre de problème. (Voir la
section sur les maladies et les difformités.)
Age Parfois, les jeunes femelles n'ont pas atteint leur
maturité sexuelle au moment de l'accouplement, tandis que
les vieilles femelles ont une capacité de reproduction en
déclin. Si elles sont en bonne condition physique, les
femelles doivent pouvoir se reproduire facilement et allaiter
leurs petits sans aucun problème. Dans les troupeaux
commerciaux, les femelles qui ont reçu les soins appropriés
produisent environ quinze portées durant leur vie. Un ani-
mal exceptionnel peut dépasser ce nombre.
23
Maladies et difformités Une mauvaise santé ou des diffor-
mités affectant les organes reproducteurs (malformation,
absence d'organes, testicules non descendus) peuvent in-
fluer sur la reproduction (voir la section sur les maladies et
les difformités).
Mortalité néonatale et avortements
La maladie et une mauvaise alimentation sont généralement
responsables des naissances de lapereaux prématurés ou
mort-nés. La lapine peut mettre bas à une date hâtive, se
désintéresser totalement de ses petits et les laisser mourir.
Elle-même peut souffrir de stress et mourir soudainement.
Assurez un milieu calme aux femelles gravides. Ne faites
pas de bruits excessifs ou de mouvements soudains qui
pourraient leur occasionner du stress.
Parfois, un lapereau à naître dont le poids est élevé reste
bloqué dans le canal génital et meurt par asphyxie. S'il y
demeure pendant un certain temps, les autres foetus encore
dans l'utérus suffoqueront également et seront mort-nés.
ELEVAGE DE LA PORTEE
Mise bas
La mise bas (fait de donner naissance) est une période
difficile; il est donc important que la future mère soit le plus
confortable possible et ait à sa disposition les matériaux
nécessaires à la construction de son nid avant l'arrivée des
petits. La plupart des femelles mettent bas pendant la nuit et
réagissent mal à toute intervention.
Une boîte à nid garnie de matériaux absorbants, non pul-
vérulents, tels que des copeaux de bois ou de la paille, doit
être placée dans la cage de la femelle 27 à 28 jours après
l'accouplement. Un grand nombre de femelles gravides
prennent des matériaux de litière dans leur bouche et tour-
nent en rond dans leur cage avant de se mettre à construire
un nid. Si une femelle urine dans la boîte à nid, il est
possible qu'elle ne soit pas gravide en fin de compte.
Le jour précédant la mise bas, la femelle peut refuser de
manger, mais continuer de s'abreuver à volonté. Juste avant
la naissance de ses petits, elle termine le nid avec les poils
qu'elle s'arrache de la poitrine. Les lapereaux naissent
aveugles, sourds et dépourvus de poils. Après la mise bas,
la lapine est nerveuse, et il faut éviter de la déranger jusqu'à
ce qu'elle se soit calmée.
Soins à donner à la portée
Aussitôt que possible après la mise bas, inspectez la cage
discrètement et rapidement afin de vous assurer qu'aucun
petit n'a été laissé à l'extérieur de la boîte à nid. Les jeunes
mères peuvent donner naissance à leurs petits sur le fond
grillagé de leur cage ou ne pas avoir le réflexe de recouvrir
de leurs poils les petits au nid. Si c'est le cas, vous pouvez
sauver la vie des jeunes en les réchauffant et en les plaçant
dans le nid et en les recouvrant de poils que vous arrachez
vous-même de la poitrine de la mère. Certains éleveurs
mettent de côté de la fourrure provenant des nids ayant servi
durant l'été afin de fournir une protection supplémentaire
aux nouveau-nés durant les mois d'hiver. Toutefois, une
bonne mère veille à fournir elle-même à ses petits une
protection thermique suffisante.
Lors de la première inspection du nid, prenez note du
nombre de petits pour les registres. Le nombre de petits
dans une portée peut varier grandement, d'un seul à une
quinzaine.
Une inspection quotidienne de la portée s'avère essentielle.
Retirez les lapereaux blessés ou morts et comptez-les afin de
Figure 22 Portée au nid
vous assurer que tous sont au nid. Les lapereaux bien
nourris ont le ventre gonflé et sont calmes. Si, pendant les
deux premières semaines de vie, les lapereaux se tortillent,
il est probable qu'ils ne reçoivent pas assez de lait maternel.
On peut réduire une portée trop nombreuse et assurer ainsi
une meilleure alimentation en faisant adopter un certain
nombre de petits par d'autres femelles.
Durant les températures froides, assurez- vous que les
jeunes sont bien couverts. Parfois, la femelle sort de la boîte
à nid avec un petit attaché à sa mamelle et oublie de le
ramener au nid. Si vous découvrez, dans la cage, un
lapereau qui semble mort, il se peut qu'il soit simplement
gelé et qu'il puisse être ranimé. Une des meilleures façons
de réchauffer un lapereau est de le mettre sous votre aisselle
jusqu'à ce qu'il reprenne conscience.
Les jeunes au nid sont également très sensibles à la chaleur
extrême, et, dans ce cas, ils se montrent très agités. Vous
pouvez enlever le matin la fourrure qui les recouvre et la
replacer le soir. Durant l'été, vous pouvez retirer du nid les
jeunes dont la fourrure commence à pousser et les mettre
dans la cage jusqu'à ce qu'il fasse assez frais pour les
remettre au nid. Un sac de toile imbibé d'eau que l'on étend
sur la cage au-dessus de la boîte à nid peut aussi avoir un
effet rafraîchissant.
Les lapereaux ouvrent généralement les yeux 10 à 12 jours
après la naissance. Dans certains cas, une infection causée
par une litière poussiéreuse peut les empêcher d'ouvrir les
yeux. Si les paupières sont irritées et encroûtées, baignez-
les avec une solution à 4 % d'acide borique à l'aide d'un
24
cure-oreilles propre. Lorsque les tissus sont ramollis, une
légère pression permet de séparer les paupières. Une fois
que les paupières sont ouvertes, la guérison est rapide et
tout traitement supplémentaire n'est généralement pas né-
cessaire.
Adoption
De nombreux éleveurs font reproduire plusieurs femelles en
même temps afin de s'assurer qu'elles mettront bas à la
même époque. Si une de ces femelles a une portée très peu
nombreuse (c'est-à-dire, deux ou trois petits), l'éleveur peut
transférer ses petits dans le nid d'une autre mère qui a des
jeunes du même âge et réaccoupler la première femelle
immédiatement. Si une femelle meurt subitement après
avoir donné naissance, ses petits peuvent être adoptés par
d'autres mères, pourvu qu'il n'y ait pas plus de 48 heures de
différence entre la portée de la mère adoptive et la portée à
adopter.
Certains éleveurs ont recours couramment à l'adoption entre
les mères afin d'équilibrer les portées. Par exemple, une
mère qui a une portée de six lapereaux vivants peut recevoir
deux petits d'une mère qui en a produit dix. La décision de
faire adopter des petits par une mère dépend des qualités
maternelles de cette dernière et de sa production lactée.
Il se peut qu'une lapine refuse d'adopter les jeunes d'une
autre mère ou refuse de réintégrer le nid après l'arrivée des
intrus. Pour surmonter ce problème, frottez-lui le nez avec
une goutte d'essence de vanille ou tout autre produit
odorant. Lorsque son odorat se sera complètement rétabli,
la femelle ne fera pas la différence entre ses propres petits et
les autres qui auront pris la senteur du nid.
Si vous envisagez de conserver comme reproducteurs cer-
tains des jeunes mis en adoption, veillez à bien les identifier
en injectant, sous la peau de l'oreille, une goutte d'encre à
tatouage à l'aide d'une seringue hypodermique.
Causes de mortalité chez les nouveau-nés
Environ 20 % des pertes se produisent au cours des huit
premières semaines de vie. La moitié de ces pertes ont lieu
durant la première semaine de vie, et les causes sont
nombreuses.
Refroidissement Si une femelle est dérangée pendant la
mise bas par des bruits, des lumières trop vives, des étran-
gers ou des prédateurs, elle peut donner naissance à ses
petits sur le plancher de sa cage au lieu du nid, et les petits
meurent de froid. Des températures trop basses dans le
clapier, des courants d'air, des boîtes à nid mal conçues ou
des matériaux inappropriés à la confection du nid peuvent
causer la mort des lapereaux par refroidissement.
Blessures Si l'on dérange la femelle après la naissance,
elle peut entrer et sortir successivement de la boîte à nid et
écraser ses petits avec ses pattes de derrière, les blessant ou
les tuant.
Cannibalisme Les femelles, surtout les primipares, man-
gent parfois leurs petits. Le cannibalisme peut être le fait
d'une femelle qui a manqué d'eau avant la mise bas, qui a
peur ou qui a mordillé accidentellement les membres de ses
petits au moment de la naissance. Des carences nutrition-
nelles, particulièrement en calcium durant les périodes de
production lactée intense, peuvent également être à l'origine
du cannibalisme. Un tel comportement peut aussi être un
trait hérité.
Généralement, les femelles ne tuent pas et ne mangent pas
leurs petits qui sont en santé, mais seulement ceux qui sont
mort-nés ou qui ont été blessés et sont morts par la suite.
Certains cuniculteurs prétendent qu'ils empêchent le can-
nibalisme en donnant aux femelles ayant montré de telles
tendances un morceau de bacon un jour ou deux avant la
mise bas. Les femelles qui mangent régulièrement leurs
petits doivent être éliminées du troupeau.
Inanition Parfois, une jeune femelle nerveuse néglige
d'allaiter ses petits. Les lapereaux qui manquent de nour-
riture sont maigres et déshydratés, et, si on veut les sauver,
l'adoption par une autre lapine doit se faire dans les heures
qui suivent.
Une femelle malade peut aussi négliger d'allaiter ses petits.
La gestation est un état qui taxe les forces physiques et
diminue la vitalité de la lapine, accroissant ainsi sa récep-
tivité aux maladies comme la pneumonie. Une femelle
malade doit manger pour continuer à produire du lait et il
peut être nécessaire de l'y encourager avec de la verdure
fraîche. Si elle manque de soins, vous risquez de perdre et la
mère et les petits.
Une femelle dont les glandes mammaires sont engorgées
peut refuser d'allaiter ses petits. L'engorgement des glandes
mammaires peut avoir été causé par des blessures aux
mamelles qui bloquent l'écoulement du lait. Les glandes
mammaires gonflent, durcissent et deviennent très sensi-
bles. L'application de lanoline sur les mamelons peut aider à
les ramollir suffisamment pour que les jeunes s'allaitent,
pourvu que la mère soit maintenue en place par l'éleveur.
L'inflammation s'atténue lorsque l'écoulement de lait est
régulier.
La mammite peut également empêcher la femelle d'allaiter
ses petits. Cet état pathologique est attribuable à une infec-
tion bactérienne qui peut être très contagieuse. La femelle
perd l'appétit et devient inactive. Ses glandes mammaires
s'engorgent, s'enflamment et deviennent rouge foncé à vio-
lacées; les mamelons changent aussi de couleur. La péni-
cilline est efficace dans ce cas; cependant, comme la mam-
mite est une inflammation récidivante, il vaut peut-être
mieux éliminer les femelles qui en souffrent.
Allaitement et lactation
Les lapereaux demeurent au nid pendant deux semaines et
demie à trois semaines et se nourrissent exclusivement de
lait maternel. La composition du lait maternel varie d'une
lapine à l'autre, mais, dans tous les cas, c'est un lait très
condensé qui s'avère essentiel à la croissance rapide du
lapereau. Comparé au lait de vache, le lait de la lapine
contient deux fois plus de matières sèches, quatre fois plus
de protéines et de matières grasses et trois fois plus de
cendres; par contre, il contient six fois moins de lactose
(sucre de lait)5.
La lapine allaitante doit recevoir une alimentation appro-
priée pour être en mesure de produire suffisamment de lait
et conserver sa vitalité. Il est important de donner un apport
nutritionnel supplémentaire à la femelle dès que l'on cons-
tate qu'elle est gravide, car les glandes mammaires
25
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jours suivant la mise bas
Figure 23 Production laitière des femelles6
24
28
32
commencent à se développer tôt au début de la gestation. Le
développement des foetus étant le plus rapide durant le
dernier tiers de la gestation, il est important d'accroître la
ration de la mère pendant la seconde moitié de la gestation
(voir la section sur l'alimentation). L'accroissement de la
ration durant la gestation permet une amélioration de la
production lactée après la mise bas.
La quantité de lait produite varie pendant la lactation qui
dure habituellement de quatre à six semaines. La production
atteint un maximum au cours de la troisième semaine
d'allaitement, puis régresse progressivement.
La durée de la lactation varie avec le niveau d'alimentation,
le nombre de lapereaux qui tètent et la durée de l'allaite-
ment. La quantité de lait produite varie avec la race, la
souche, les aptitudes génétiques, l'état général et le déve-
loppement des glandes mammaires de la lapine ainsi
qu'avec la ration et les besoins de la portée.
Il est essentiel de déterminer la production laitière de cha-
que mère. Le fait de peser les jeunes à l'âge de 21 jours
lorsque la production de lait atteint un maximum renseigne
l'éleveur sur la quantité et la qualité de la lactation. Avant
cette date, l'éleveur peut vérifier que les lapereaux au nid
sont bien nourris s'ils ont le ventre gonflé et sont calmes.
La lapine allaite ses petits une fois par jour, la nuit ou tôt le
matin. Une fois qu'ils ont quitté la boîte à nid et qu'ils
consomment des aliments solides, les petits essaient encore
de téter leur mère plusieurs fois durant la journée. D'habi-
tude, la lapine les repousse et ne leur accorde qu'une tétée
nocturne.
Causes de mortalité après l'âge de trois
semaines
Des pertes peuvent survenir vers l'âge de trois semaines
lorsque les jeunes commencent à quitter la boîte à nid et à
consommer des aliments secs. Entre l'âge de trois et de dix
semaines, la cause de mortalité la plus courante est la
diarrhée ou dysenterie du lapin. La diarrhée est le symp-
tôme d'une maladie et non pas une maladie en soi, et elle se
manifeste souvent dans des périodes de stress comme le
sevrage. Même avec un traitement aux antibiotiques,
jusqu'à la moitié des lapins atteints peuvent mourir. Généra-
lement, les pertes les plus élevées se produisent parmi ceux
dont le poids corporel est le plus bas. La coccidiose peut être
la cause sous-jacente de ce trouble digestif, mais il ne faut
pas négliger non plus les infections bactériennes, les infec-
tions virales et les rations pauvres en fibres.
Parfois, les pertes prennent des proportions épidémiques,
au grand désarroi de l'éleveur. La meilleure façon de préve-
nir ce genre de catastrophe est de donner aux animaux des
aliments d'une qualité constante, de maintenir les
meilleures conditions d'hygiène possible et de réduire les
situations favorisant le stress là où c'est possible. Dès le 21e
jour après la mise bas, enlevez de la cage la boîte à nid qui
est un milieu propice au développement des bactéries. À
cette date, tous les lapereaux ont normalement quitté le nid à
la recherche d'aliments secs et d'un peu d'exercice.
Sevrage
La façon la plus facile de sevrer les jeunes est de les laisser
26
avec leur mère pendant huit à dix semaines, jusqu'au mo-
ment de leur commercialisation comme lapins à frire. Cette
méthode limite, cependant, le nombre de portées que l'on
peut obtenir en une année.
Le moment optimal du sevrage est déterminé par le plan de
reproduction adopté par l'éleveur. Si vous suivez un plan
intensif, il est conseillé de sevrer les jeunes assez tôt pour
permettre à la mère de se reposer quelques jours avant la
naissance de la portée suivante.
La séparation d'avec leur mère occasionne du stress aux
jeunes lapins, quel que soit leur âge. Aussi, afin de réduire
ce stress au minimum, il est préférable de placer la mère
dans une autre cage et de laisser les lapereaux dans la cage
qui leur est familière jusqu'au moment de leur commer-
cialisation.
MALADIES ET DIFFORMITES
Un élevage bien géré et un clapier propre et bien ventilé
offrent, dans une certaine mesure, une protection contre les
maladies. Néanmoins, il est utile de pouvoir reconnaître les
symptômes des maladies les plus courantes chez le lapin.
Stress
Le stress n'est pas une maladie, mais il contribue à l'appari-
tion et à l'entretien de nombreux problèmes de santé chez le
lapin. On définit le stress comme étant la pression ou la
tension exercée sur l'organisme par toute action adverse. Le
stress peut être causé par les conditions à l'intérieur du
clapier ou par des facteurs externes. Il est difficile de dé-
tecter les premiers signes de stress chez un animal en
particulier et, encore plus, d'en déterminer les causes pré-
cises.
Facteurs du milieu Transporter les lapins d'un endroit à
un autre, les changer de cages, les élever dans des cages
surpeuplées ou modifier tout autre élément de leur habitat
peuvent occasionner du stress aux lapins. Modifier l'am-
biance — température, humidité, courants d'air — est
également une source de stress.
Facteurs physiologiques Tout état qui modifie les fonc-
tions physiologiques comme la gestation, la mise bas, la
lactation, le changement de ration, ainsi que des causes
cliniques comme une maladie, une blessure ou une infec-
tion sont des sources de stress.
Facteurs héréditaires La nervosité démontrée par l'ani-
mal en présence de bruits inhabituels, de nouveaux em-
ployés du clapier ou de visiteurs peut être un caractère
héréditaire.
Le stress rend les lapins réceptifs aux maladies. Les jeunes
animaux semblent tolérer mieux le stress et s'en remettre
plus facilement que les animaux plus âgés.
Maladies
Entérite mucoïde L'entérite ou diarrhée est la principale
cause de mortalité dans les élevages cunicoles. En effet, elle
est responsable de 50 % des pertes de lapereaux entre la
naissance et le sevrage, dans les clapiers commerciaux.
L'incidence d'entérite est très peu élevée jusqu'à l'âge de
quatre semaines; elle atteint un maximum à l'âge de sept
semaines, puis régresse de façon marquée après la huitième
semaine7. La maladie s'attaque aussi aux lapines peu avant
ou peu après la mise bas.
Les causes de l'entérite mucoïde sont encore mal connues;
certains soutiennent qu'elle est due à la fois à des virus et à
des bactéries. Par ailleurs, on a enregistré des flambées
importantes de la maladie dans les élevages où on a imposé
des changements brusques de régime alimentaire ou de
régie, ou dont la ration contenait trop de glucides. Les
animaux atteints démontrent de la nonchalance, perdent
l'appétit, grincent des dents, ont les yeux qui louchent,
adoptent une position voûtée et souffrent de diarrhée. En
outre, leur fourrure perd de son lustre et leur abdomen se
gonfle. Leurs excréments peuvent contenir de grandes
quantités de mucus blanchâtre et visqueux. L'animal ma-
lade cherche à s'isoler dans un coin de la cage et, à mesure
que la diarrhée et la déshydratation font leur oeuvre, il peut
perdre entre 10 % et 25 % de son poids en 24 à 48 heures8.
La mort survient rapidement, et les tentatives de traitement
sont généralement vaines.
Certains croient qu'on peut prévenir, dans une certaine
mesure, l'entérite mucoïde en ajoutant à la ration de la fibre
non digestible (foin, trèfle, feuilles de mûrier, paille) afin de
maintenir la muqueuse intestinale en bon état.
Il n'existe pas de traitement spécial pour cette maladie.
Cependant, l'ajout de chlortétracyclines et d'oxy-
tétracyclines aux aliments ou à l'eau s'est avéré efficace pour
diminuer les pertes.
Pasteurellose (coryza) La pasteurellose est une des mala-
dies les plus communes dans les clapiers. Elle se manifeste
tôt ou tard dans presque tous les troupeaux. Elle se caracté-
rise par des éternuements et par un écoulement nasal de
mucus. En outre, le nez de l'animal atteint est parfois
couvert de croûtes et ses pattes de devant sont humides du
fait qu'il se frotte le nez. Le lapin malade démontre de
l'inappétence, perd du poids et paraît déprimé et apathique.
La pasteurellose est une maladie bactérienne très con-
tagieuse; l'agent pathogène responsable peut causer d'autres
maladies comme la septicémie, la péritonite et des abcès
sous-cutanés. Le traitement est difficile et les récidives sont
fréquentes. Le stress peut également causer une flambée
soudaine de pasteurellose. L'utilisation d'antibiotiques dans
l'eau ou les aliments aide à contrôler l'infection mais, pour
empêcher la recrudescence de la maladie, il faut veiller à ce
que la ventilation et la condition sanitaire du clapier soient
excellentes. L'accumulation d'ammoniac provenant des dé-
jections peut aussi favoriser l'incubation des agents patho-
gènes de la pasteurellose. L'ammoniac irrite les muqueuses
nasales du lapin, créant ainsi un terrain idéal pour la pro-
lifération des bactéries.
27
Si la pasteurellose n'est pas soignée, elle peut gagner les
poumons et se compliquer de pneumonie. La pneumonie est
la cause la plus importante de mortalité chez les lapins
adultes. Lorsque les médicaments ne permettent pas de
l'enrayer, il peut être nécessaire d'éliminer le troupeau et de
nettoyer et de désinfecter le clapier avant d'y loger de
nouveaux animaux.
La meilleure façon de réduire l'incidence de pasteurellose
consiste à élever des animaux exempts de Pasteurella en
ambiance protégée (milieu stérile), car il semble que les
lapins ayant été infectés une fois demeurent réceptifs à une
réinfection.
Coccidiose La coccidiose est la maladie parasitaire la
plus courante chez le lapin domestique. Elle est causée par
des parasites microscopiques qui envahissent le foie et
l'intestin de l'animal. Une infection légère peut être tolérée
par le lapin, mais une infection grave le rend malade.
La coccidiose hépatique (foie) n'est généralement pas dé-
tectable chez un animal vivant. L'animal atteint peut affi-
cher un retard de croissance. L'examen du foie, à l'abattage,
révèle la présence de taches blanches.
La coccidiose intestinale, plus grave, entraîne une perte de
poids malgré un bon appétit et se manifeste par une diarrhée
occasionnelle, parfois sanguinolente, et le gonflement de
l'abdomen. Dans les cas les plus graves, la maladie pro-
gresse si rapidement que les lapins meurent avant même que
l'éleveur ne se soit rendu compte de leur état. Certains
laboratoires pratiquent l'examen des excréments permettant
de détecter la coccidiose et de déterminer sa gravité.
La contamination des aliments, de l'eau et du plancher de la
cage par des excréments parasités est le mode de transmis-
sion de la coccidiose. Par conséquent, la désinfection des
cages est un élément essentiel du traitement. La source de
contamination la plus fréquente est une femelle porteuse de
coccidies, selon toute apparence en bonne santé, qui trans-
met la maladie par ses déjections. L'ajout de sulfamides à
l'eau s'avère relativement efficace contre la propagation de
la coccidiose durant une flambée.
Syphilis du lapin Les premiers symptômes de la maladie
sont généralement de petites papules, gales ou pustules
autour des organes génitaux externes. Plus tard, l'anus, les
paupières, le museau, les lèvres et même les jarrets peuvent
être atteints.
La maladie se transmettant par contact direct, il convient
d'examiner les sujets des deux sexes avant de les accoupler.
Les animaux infectés doivent être isolés et traités à la
pénicilline. Désinfectez au chalumeau (torche à souder) les
cages des lapins malades.
Maladie de tyzzer II s'agit d'une infection bactérienne
rarement diagnostiquée jusqu'à maintenant, mais apparem-
ment de plus en plus répandue. Les lapereaux récemment
sevrés y sont sensibles. La maladie se caractérise par une
diarrhée aqueuse, de l'apathie, un manque d'appétit et la
déshydratation, entraînant la mort en 12 à 48 heures. Seule
une autopsie peut confirmer le diagnostic; le foie est couvert
de petites taches grises jaunâtres.
La maladie est transmise par contact direct avec une litière
ou des aliments souillés par des déjections. Le stress dû à
des températures extrêmes ou au surpeuplement peut
favoriser l'apparition de la maladie; par conséquent, une
bonne gestion et des mesures strictes d'hygiène sont des
éléments essentiels de lutte contre cette maladie.
Syndrome de la jeune femelle Le syndrome de la jeune
femelle (mort soudaine déjeunes lapines après la mise bas)
est une maladie relativement nouvelle en Amérique du
Nord. La mort de jeunes femelles qui en sont à leur première
ou deuxième portée survient de façon soudaine deux à
quatre semaines après la mise bas. Le seul symptôme est
une ingestion diminuée d'aliments et d'eau qui se manifeste
un ou deux jours avant la mort. Approximativement la
moitié des femelles montrent une salivation excessive au-
tour de la bouche, tandis que 80 % souffrent d'occlusion
intestinale, en grande partie dans le caecum. Les matières
contenues dans l'intestin ne sont pas toxiques9.
Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer les
causes du syndrome de la jeune femelle. La jeune femelle,
quoique gravide, n'a peut-être pas atteint son poids et sa
taille d'adulte et, par conséquent, est incapable de sur-
monter le stress associé à la production d'une portée et d'une
lactation maximale.
Le syndrome pourrait aussi être attribuable à une infection
systémique faisant suite à une mammite staphylococcique.
Dans ce cas, on pourrait recourir à des injections de pé-
nicilline potassique. Le syndrome pourrait également être le
résultat d'une mauvaise gestion conduisant à une entéro-
toxémie.
Une ration riche ou énergie (grain) peut donner lieu à une
surconsommation de glucides, ce qui favorise une proliféra-
tion rapide des bactéries. Le foie ne peut pas se désintoxi-
quer assez rapidement, entraînant la mort de la lapine. Pour
remédier à cette affection, certains proposent d'accroître la
ration de la lapine très lentement après la mise bas, et tout
particulièrement la proportion de luzerne. Comme mesure
préventive, on suggère de réduire la ration des jeunes
femelles quelques jours avant la mise bas afin d'éviter la
surconsommation d'aliments.
Une bonne ventilation ainsi qu'un nettoyage périodique du
plancher de la cage aident à réduire la population bac-
térienne.
Autres maladies et traitements
Maladie et
symptômes
Cause
Traitement et
prophylaxie
Gale des oreilles ou
gale psoroptique;
secouement de la
tête, grattement des
oreilles, croûtes
écailleuses brunâtres
à la base de l'oreille
interne.
Gale du corps :
peau écailleuse rou-
gie, prurit intense,
grattement et dépila-
tion.
Parasites de
l'oreille — très
contagieux.
Parasites de la
fourrure.
Nettoyer l'oreille avec
une solution huileuse
(par exemple, de l'huile
minérale) deux fois par
semaine jusqu'à ce que
l'oreille soit complète-
ment débarrassée des
parasites. Isoler les ani-
maux atteints.
Utiliser une poudre
contre les acariens pour
tout le clapier ou faire
traiter les animaux ma-
lades par un vétéri-
naire. De préférence,
détruire les animaux
malades et désinfecter
les cages avec un cha-
lumeau.
28
Maladie et
symptômes
Cause
Traitement et
prophylaxie
Maladie et
symptômes
Cause
Traitement et
prophylaxie
Teigne annulaire :
dépilation circulaire
sur la face, les pieds
et autour de l'anus.
Infection cryptogami-
que : peau écailleuse
sur les épaules ou le
dos, fourrure clair-
semée, pellicules.
Kystes de ténias :
impossible à détecter
chez le lapin vivant.
Les kystes de ténias
s'installent dans le
foie, l'intestin et l'es-
tomac de leur hôte.
Néphrite (infection
des reins) :
dépérissement, perte
importante de poils et
lésions aux reins.
Brûlure par l'urine :
inflammation des
organes sexuels ex-
ternes et de l'anus,
pouvant produire des
saignements et du
pus, si l'infection est
grave.
Métrite :
liquide épais et
blanchâtre s'écoulant
des organes sexuels
de la lapine, élar-
gissement de l'utérus
détecté à la palpation.
Orchite : infection
ou inflammation des
testicules.
Mammite :
glandes mammaires
fiévreuses et roses,
pouvant devenir
noires et violacées;
température élevée,
perte d'appétit, refus
d'allaiter.
Engorgement des
glandes mammaires :
glandes mammaires
tendues, congestion-
nées et présentant des
durcissements près
des mamelons.
Conjonctivite (yeux
larmoyants) :
inflammation des
paupières avec écou-
lement rendant la
fourrure humide et
emmêlée autour de
l'oeil.
Champignons —
généralement
transmis par d'au-
tres rongeurs.
Champignons.
Larves de ténias
contenues dans
les déjections de
chats ou de
chiens parasités.
Diverses causes.
Transmission de
parasites Nosema
par l'urine ou au
foetus dans
l'utérus.
Infection bac-
térienne des
membranes.
Infection de
l'utérus par une
variété de bac-
téries.
Bactéries
pyogènes.
Infection bac-
térienne (habituel-
lement des sta-
phylocoques) des
glandes mam-
maires.
Écoulement du
lait en quantités
insuffisantes par
rapport aux quan-
tités produites par
les glandes mam-
maires.
Infection des
paupières par des
bactéries et aussi
par des irritants
dans l'air.
Utiliser un fongicide
approprié et nettoyer
le bâtiment.
Appliquer un fongicide
commercial ou une so-
lution à 2 % de Lysol
sur les régions affectées
chaque deux jours pen-
dant une semaine.
Aucun traitement.
Empêcher les chiens et
les chats d'approcher
des aliments et de l'eau
de boisson des lapins
ainsi que des matériaux
utilisées pour les boîtes
à nid.
Aucun traitement. Dé-
truire les animaux
malades.
Nettoyer les cages, en
accordant une attention
particulière aux en-
droits où l'animal
urine. Appliquer de la
lanoline sur les organes
infectés.
Détruire les femelles
atteintes et désinfecter
les cages. Remplacer
les reproducteurs qui
sont porteurs.
Détruire les mâles at-
teints. L'accouplement
avec un mâle atteint
d'orchite peut provo-
quer une métrite chez
la femelle, et vice
versa.
Injections intra-
musculaires de pé-
nicilline. Ne pas
transférer les lapereaux
à une autre femelle.
Détruire les femelles
atteintes car la mam-
mite est une infection
récidivante.
Ne par sevrer les
jeunes de façon
abrupte.
Divers onguents appro-
priés.
Abcès et furoncles :
Diverses
Les abcès et furoncles
collection purulente
bactéries.
peuvent percer et se
faisant saillie sous la
drainer naturellement.
peau, localisée sur les
Consulter un vétéri-
côtes, le dos, le cou,
naire.
le fanon et les
glandes mammaires.
Pneumonie :
Infection
Traitement à la pé-
dépérissement, respi-
bactérienne des
nicilline, d'autant plus
ration laborieuse et
poumons.
efficace s'il est admi-
rapide forçant l'ani-
nistré tôt.
mal à élever le nez;
yeux et oreilles pre-
nant une teinte
bleuâtre, poumons
congestionnés.
Septicémie :
Infection de la
Antibiotiques. Cepen-
mort soudaine, sou-
circulation san-
dant, l'absence de
vent sans aucun
guine par les bac-
signes cliniques et
symptôme; faiblesse
téries Pasteurella.
l'évolution rapide de la
extrême, température
maladie empêchent par-
très élevée, respira-
fois tout traitement.
tion rapide.
Péritonite :
Infection de la
Antibiotiques, si la ma-
Tempéraure élevée,
membrane tapis-
ladie est diagnostiquée
refus de bouger, ab-
sant la cavité
à temps.
domen tendu et dou-
abdominale par
loureux, respiration
les bactéries
rapide et super-
Pasteurella.
ficielle.
Difformités
Il y a un certain nombre d états pathologiques qui ne sont
pas véritablement des maladies, mais qui ne doivent pas être
tolérés dans un clapier bien géré parce qu'ils influent direc-
tement sur la productivité et la rentabilité de l'élevage.
Graisse jaune La tendance à faire de la graisse jaune est
un trait héréditaire. Le marché n'accepte pas les lapins qui
ont de la graisse jaune, non pas parce que cette graisse est
nocive mais pour des raisons d'esthétique. La graisse jaune
est plus facilement décelable chez les adultes. Les lapins qui
font de la graisse jaune n'ont pas les enzymes qui dégradent
la xanthophylle, pigment jaune se trouvant dans les aliments
verts. La graisse jaune se dépose dans les tissus adipeux,
leur donnant une couleur jaune clair.
Malocclusion dentaire Les dents du lapin poussent con-
tinuellement, mais la mastication assure leur usure normale.
Cependant, si les mâchoires sont mal juxtaposées, les dents
ne s'usent pas normalement. Les incisives supérieures pous-
sent alors vers l'intérieur et les incisives inférieures vers
l'extérieur, empêchant toute mastication.
Une perte progressive de l'appétit et une perte de poids sont
des signes de malocclusion. Une salivation excessive appa-
raît sur les deux côtés de la bouche. Comme la mastication
est défectueuse, l'animal devient progressivement apathi-
que, déshydraté et amaigri. Cette condition peut s'aggraver
au point que l'animal meure d'inanition.
On peut corriger temporairement le problème en coupant
les dents afin que les lapins destinés à l'abattage puissent
s'alimenter et atteindre le poids désiré. La malocclusion
peut être causée par une blessure ou un abcès, mais, le plus
souvent, ce défaut est héréditaire et on peut l'éliminer en
29
évitant d'utiliser comme reproducteurs des lapins qui en
sont atteints.
Pattes tournées en dehors Cette difformité est causée par
un gène récessif et est caractérisée par une torsion des
membres qui fait paraître l'animal désarticulé. Les animaux
atteints de cette difformité ne sont ni paralysés ni malades,
mais ils ne doivent pas être utilisés pour la reproduction.
Maux de patte Chez les animaux atteints, on remarque
des inflammations, des infections, des meurtrissures, des
abcès ou même des plaies sanguinolentes sur les coussinets
des pattes arrière. Cette condition est plus fréquente chez les
races lourdes. Les coussinets plantaires et la fourrure des
coussinets ne sont pas assez épais pour permettre à l'animal
de vivre sur un plancher en treillis métallique. Dans tous les
cas de maux de patte, on remarque que l'animal a des
coussinets plantaires peu garnis, un défaut héréditaire. Les
mâles nerveux qui tapent constamment des pattes sur le
grillage peuvent également être atteints. La condition est
aggravée par une accumulation d'eau ou d'urine, une humi-
dité excessive, une augmentation du poids de l'animal ou un
excès de poids ou des blessures.
L'animal atteint a tendance à rester couché ou à se déplacer
avec beaucoup de précaution, en mettant autant de poids que
possible sur les pattes avant. Des plaies peuvent donc appa-
raître sur les pattes avant. Les mâles et les femelles souffrant
de maux de patte se montrent peu enclins à s'accoupler.
Eliminez les animaux gravement atteints. Dans les cas
moins graves, mettez les lapins dans une cage bien drainée à
plancher plein et sec. Enlevez des coussinets la fourrure
durcie. Chaque jour, nettoyez les plaies avec de l'eau chaude
savonneuse, séchez complètement et appliquez un onguent
à base de zinc ou d'iode.
Nettoyez et désinfectez les cages des animaux atteints et
examinez le plancher en treillis afin de vous assurer qu'il
n'est pas rude au toucher en certains endroits.
Déviation de l'encolure Chez les jeunes lapins, la dévia-
tion de l'encolure peut être causée par une blessure mais,
chez les adultes, cette condition est habituellement le ré-
sultat d'une inflammation de l'oreille interne (souvent, la
gale des oreilles). L'animal perd son sens de l'équilibre et
porte la tête sur un côté, avec les yeux tournés vers le haut et
l'arrière. Lorsqu'il essaie de bouger, il tombe sur le côté. Il
ne peut pas manger et finit par mourir d'inanition. Il n'existe
aucun traitement pour cette condition.
Parfois, des lapins qui ont peur se mettent à tourner frénéti-
quement en rond dans leur cage. Un ou deux jours plus tard,
ils sont atteints d'une déviation de l'encolure, résultat des
blessures subies pendant leur course frénétique.
Paralysie de V arrière-train Une fracture du dos, le dé-
placement d'un disque ou des blessures à la colonne ver-
tébrale ou au système nerveux peuvent souvent entraîner
une paralysie de l'arrière-train. Ainsi, des femelles gravides
atteintes traînent leur arrière-train et sont incapables de se
tenir debout ou de supporter le poids de leur bassin. La
vessie se remplit mais ne se vide pas. La seule action
possible est d'éliminer les animaux atteints.
Glaucome Cette maladie de l'oeil se manifeste d'abord
par la présence d'une tache bleuâtre au contour imprécis
dans le coin de l'oeil. L'oeil devient progressivement opaque
et le globe oculaire commence à saillir. Les animaux at-
teints se montrent peu enclins à s'accoupler, ont un appétit
diminué, affichent une détérioration de leur état de santé et
éventuellement deviennent aveugles. Le glaucome est une
affection héréditaire, transmise par un gène récessif. Les
animaux atteints doivent être éliminés.
Mordillement de la fourrure II est difficile de savoir
pourquoi les jeunes lapins commencent à mordiller la four-
rure, les cils ou les moustaches de leurs congénères. Le
surpeuplement ou l'ennui en sont peut-être responsables, ou
bien un manque de fibres, de protéines ou d'iode dans la
ration. Il se peut aussi qu'il ne s'agisse que d'une mauvaise
habitude.
Lorsque les lapins se lèchent, ils avalent des poils de leur
fourrure qui ne se digèrent pas. Il peut arriver que ces poils
s'accumulent dans l'estomac et forment une occlusion em-
pêchant la digestion. Si vous remarquez qu'un lapin ne
mange plus et que ses déjections contiennent des poils, il se
peut que l'animal ait une occlusion gastrique attribuable à
une accumulation de poils. Donnez-lui une ration supplé-
mentaire de foin ou, dans les cas plus graves, administrez-
lui de l'huile minérale à l'aide d'une sonde gastrique afin
d'empêcher l'animal de mourir d'inanition. Certaines prépa-
rations enzymatiques tirées de l'ananas et de la papaye ont
été utilisées avec succès dans le cas de race Angora.
GESTION DU TROUPEAU
Le succès d'un élevage cunicole est lié à une gestion efficace
du troupeau. Vous devez adopter des méthodes éprouvées
pour ce qui est de la reproduction, de la manipulation, de
l'alimentation, de l'hygiène, de la lutte contre les maladies,
de l'élimination et de la tenue de registres. Ces méthodes
sont le fondement même des tâches quotidiennes que vous
devez accomplir. Faites en sorte de décourager toute visite
au clapier par des étrangers, évitez de prêter vos mâles
reproducteurs et veillez à ce que les animaux soient dé-
rangés le moins souvent possible.
Manipulation
Il est essentiel de faire une inspection quotidienne du
clapier afin de surveiller l'état de santé et le comportement
des lapins. Comme les lapins sont des animaux nerveux de
nature, vous devez apprendre à travailler dans le calme.
Lorsqu'ils sont apeurés par des bruits forts, inhabituels ou
soudains, ils peuvent tourner en rond avec frénésie dans
leurs cages et se blesser. Les femelles peuvent sauter dans la
boîte à nid et blesser leurs petits. Certains éleveurs habituent
les lapins à entendre divers bruits en faisant fonctionner un
poste de radio dans le clapier, ce qui contribue également à
masquer d'autres bruits.
30
Lorsque vous devez soulever et manipuler les lapins pour les
examiner ou les transporter, ne les empoignez jamais par les
oreilles ou par les pattes car cela peut les blesser. Saisissez
les petits par les reins. Cette méthode permet d'éviter les
meurtrissures pouvant déclasser la carcasse et les dom-
mages à la fourrure. Soulevez les lapins adultes en empoi-
gnant d'une main la peau à la base du cou et des épaules et
en soutenant la croupe de l'autre main. Serrez doucement la
tête de l'animal sous votre bras pour le calmer et l'empêcher
de se débattre.
Les lapins peuvent se débattre et vous griffer. Taillez les
ongles trop longs. Les lapins qui font preuve de mauvais
caractère de façon marquée devraient être éliminés du
troupeau. Toutes les personnes appelées à travailler avec les
lapins vivants devraient être vaccinées contre le tétanos, car
la morsure ou le coup de griffe d'un lapin peut provoquer
cette maladie.
Les lapins habitués à être manipulés régulièrement sont
plus dociles et moins sujets à souffrir de stress nerveux que
ceux qui ne sont pas manipulés pendant de longues pé-
riodes. Les lapins peuvent être dressés. Par exemple, il est
particulièrement utile d'entraîner les femelles à subir la
palpation et la saillie forcée.
Tatouage
Une bonne façon d'identifier avec précision tous les lapins
utilisés pour la reproduction consiste à tatouer un numéro
dans l'oreille de chaque animal de remplacement. Une
identification claire et exacte est essentielle à la tenue des
registres.
Pour tatouer l'animal, il faut introduire une matière colo-
rante, encre ou teinture, sous l'épiderme. Appliquez ferme-
ment la pince à tatouer sur l'oreille, puis ajoutez l'encre que
vous pouvez faire pénétrer à l'aide d'une brosse à dents
molle ou d'un cure-oreilles. Recouvrez le tatouage de gelée
de pétrole afin d'empêcher les infections.
Afin d'éviter que le lapin ne se blesse ou ne vous blesse
durant la séance de tatouage, placez-le dans une boîte à
tatouage. Il s'agit d'une boîte rectangulaire qui s'ajuste à la
longueur, à la largeur et à la hauteur du lapin et le maintient
immobile. Les oreilles de l'animal sortent par le dessus de la
boîte. Toutefois, si vous devez tatouer des lapins de tailles
diverses, il ne sera pas suffisant d'utiliser des boîtes ajusta-
bles, surtout si celles-ci permettent les moindres mouve-
ments de tête. Si l'animal a assez de place pour bouger,
même légèrement, pendant qu'on le tatoue, il peut se blesser
gravement, voire se briser le cou. Une façon efficace et sûre
d'éviter ce genre d'accident est d'enrouler l'animal dans une
serviette ou un sac de canevas propre.
Sexage
Vous devez être capable de déterminer le sexe des jeunes
lapins, surtout si vous vendez vos lapins comme reproduc-
teurs ou spécimens de laboratoire ou si vous choisissez des
animaux de remplacement. Vous pouvez déterminer le sexe
d'un lapin dès le troisième jour après la naissance, mais vous
risquez alors de blesser les organes génitaux du nouveau-
né. Il vaut mieux attendre au moment de la pesée, au 56e
jour (voir la section sur les programmes de reproduction).
Pour déterminer le sexe d'un lapin, tenez la tête du lapin
entre vos cuisses tout en soutenant son arrière-train d'une
Figure 24 Façon de transporter un lapin
31
Figure 25 Détermination du sexe de la femelle
I
Figure 26 Détermination du sexe du mâle
main. Avec l'index de l'autre main, éloignez la queue de
l'anus et des organes génitaux et, avec le pouce, exercez une
pression sur la devant les organes génitaux afin de faire
apparaître la muqueuse rougeâtre. Chez le mâle, le pénis fait
saillie et présente un bout arrondi tandis que, chez la
femelle, l'organe génital a la forme d'un sillon longitudinal
qui s'abaisse près de l'anus.
Castration
Les éleveurs qui élèvent le lapin pour la chair n'ont aucun
avantage à castrer les mâles destinés au marché en vue
d'améliorer leur taux de croissance. Certains éleveurs cas-
trent les lapins à frire mâles afin de les empêcher de se
battre, mais les animaux devraient être commercialisés bien
avant qu'ils n'atteignent l'âge auquel ils commencent à se
battre. Dans un clapier commercial, la castration est une
pratique inutile qui fait perdre du temps à l'éleveur.
Hygiène et lutte contre les maladies
De bonnes méthodes de gestion, des mesures d'hygiène
strictes et l'élimination rigoureuse des animaux non con-
formes sont des aspects importants de la lutte contre les
maladies. Il est beaucoup plus avantageux de prévenir le
stress et les maladies que de les soigner. Il peut être long et
laborieux d'appliquer des mesures d'hygiène si vous ne
possédez pas des pièces d'équipement comme un tapis
roulant pour évacuer les déjections et un système de réglage
de l'humidité, mais les efforts que vous y consacrez ne sont
pas inutiles car ils vous assurent un élevage exempt de
problèmes.
Nettoyez périodiquement les accessoires servant à l'alimen-
tation (au moins à chaque fois qu'il y a une nouvelle portée)
avec un savon germicide et de l'eau, puis rincez à l'eau
claire. Laissez-les sécher au soleil, si c'est possible.
Ne mettez jamais un lapin dans une cage qui n'a pas été
désinfectée à fond. Désinfectez les cages des femelles et les
boîtes à nid après chaque sevrage. Utilisez une torche à
souder pour brûler les poils accumulés, surtout au moment
des mues, sur le treillis des cages. Puis, nettoyez les cages
avec un désinfectant.
Évacuez les fientes aussi souvent que nécessaire afin de
réduire au minimum les vapeurs d'ammoniac et les popula-
tions de mouches. Enlevez les aliments souillés et brûlez la
litière utilisée. Assurez-vous qu'il n'y a pas de vermine dans
le clapier et qu'aucun animal errant ne peut y pénétrer.
Faites en sorte que le clapier soit bien ventilé, exempt de
courants d'air et d'humidité excessive. Maintenez la tem-
pérature constante.
Évitez le surpeuplement et introduisez de nouveaux ani-
maux en petit nombre. Isolez les lapins nouvellement ac-
quis ou ceux qui reviennent d'expositions, pendant au
moins deux semaines. Si ces animaux semblent malades,
éliminez-les. Incinérez ou enterrez profondément les car-
casses des animaux morts.
De même, isolez les animaux malades ou ceux que vous
soupçonnez d'être malades jusqu'à ce qu'ils ne représentent
plus un danger pour le reste du troupeau.
Visitez toujours les cages 'isolement en dernier lieu cha-
que jour, ou demandez à un de vos employés de s'en occuper
et d'utiliser des accessoires réservés à cet usage.
N'oubliez pas que l'homme est le principal transporteur de
germes de maladies pour les lapins. Aussi, veillez à vous
laver les mains à fond après avoir manipulé des animaux
malades. Ne prêtez pas vos mâles à d'autres éleveurs et
défendez l'entrée du clapier aux visiteurs, surtout s'il s'agit
d'autres éleveurs cunicoles.
La désinfection est un processus permanent car, dès qu'un
nombre important d'animaux vivent dans un espace con-
finé, les germes circulent. Vous pouvez établir le degré de
contamination de votre élevage en faisant analyser en labo-
ratoire un échantillon de poussière. Les résultats vous per-
mettront d'établir un programme de désinfection.
Le revêtement des murs et des plafonds avec une peinture
germicide aide à réduire les bactéries. Nettoyez murs et
plancher avec un produit germicide (comme ceux qui sont
utilisés dans les laiteries) qui pénétrera le béton et le bois.
Nettoyez le matériel d'élevage avec un détersif iodé. Si vous
disposez d'un système d'abreuvement automatique, net-
toyez périodiquement l'intérieur des canalisations avec une
solution chlorée, puis rincez à l'eau claire. Vaporisez des
désinfectants en aérosol au-dessus des cages. Les aérosols
peuvent également servir à la lutte contre les insectes.
Consultation d'un vétérinaire
Si vous envisagez de consulter un vétérinaire, votre décision
sera probablement fondée sur le nombre de lapins atteints et
sur les coûts de la consultation. S'il n'y a qu'un ou deux
lapins malades et presque aucun danger de propagation, il
32
vaut peut-être mieux éviter une consultation car il pourrait
être moins coûteux de remplacer les animaux malades.
À mesure que vous acquérez plus de connaissances et
d'expérience, vous devriez être en mesure de traiter vous-
même vos animaux malades, et même de leur administrer
par injection intramusculaire les médicaments prescrits par
le vétérinaire. Que vous traitiez vous-même vos animaux
malades ou demandiez à quelqu'un de le faire pour vous, il
vous en coûtera du temps, du travail et de l'argent. Un
éleveur commercial ne peut pas se permettre de perdre du
temps à soigner des animaux qui devraient être éliminés du
troupeau.
Utilisation des médicaments
L'utilisation généralisée de médicaments pour traiter tout le
troupeau est souvent le signe d'une mauvaise gestion. Les
médicaments et les traitements coûtent cher. En outre, l'ad-
ministration généralisée d'antibiotiques peut favoriser le
développement de souches de bactéries résistantes.
Vous devez connaître la posologie et la concentration d'un
médicament et la façon de l'administrer ainsi que la période
de non-traitement avant la commercialisation du lapin des-
tiné à la consommation humaine.
Diagnostic en laboratoire
La meilleure façon de diagnostiquer une maladie est d'en-
voyer les lapins morts ou deux ou trois lapins malades au
laboratoire. Informez-vous auprès des services vétérinaires
de votre province pour connaître les services de laboratoire
à votre disposition.
Réfrigérez (mais ne congelez pas) les carcasses d'animaux
morts jusqu'à ce que vous puissiez les remettre à un labora-
toire. Prenez des soins particuliers en été car il est impossi-
ble de faire un bon examen si la carcasse est putréfiée.
Enveloppez la carcasse dans du papier journal, recouvrez-la
de glace au besoin et apportez-la rapidement au laboratoire.
Le pathologiste vous demandera probablement des rensei-
gnements tels que la taille du troupeau, le nombre d'ani-
maux malades ou morts, leur âge, leur sexe et une descrip-
tion des symptômes. Il voudra également connaître les dates
des premières pertes et des pertes subséquentes, l'incidence
de la maladie (c'est-à-dire, une seule cage ou tout le clapier)
et, s'il y a lieu, les traitements déjà administrés. Il se peut
aussi qu'il vous demande le genre et la marque de
commerce des aliments utilisés au cours des six derniers
mois ainsi que le genre de logement et son état sanitaire.
En attendant de recevoir le diagnostic du laboratoire,
veuillez à appliquer des mesures d'hygiène strictes afin
d'empêcher la propagation de la maladie.
Gestion quotidienne du clapier
Reproduction La reproduction suivie de la mise bas d'une
portée en santé assurent des profits à l'éleveur. Il est donc
normal que les tâches qui y sont associées aient la priorité
dans la gestion quotidienne. Il est coûteux de retarder même
d'un seul jour le programme de reproduction.
Palpation II est essentiel pour l'éleveur de connaître les
femelles qui sont gravides. Pratiquez la palpation au mo-
ment voulu (10 à 14 jours après la saillie) et soumettez
immédiatement à une nouvelle saillie les femelles non
gravides.
Boîtes à nid Les boîtes à nid doivent être mises en place
dans les cages des femelles au 28e jour de la gestation. Si
vous attendez trop longtemps pour fournir une boîte à nid à
la femelle et qu'elle soit forcée de mettre bas sur le plancher
en treillis métallique, il se peut que toute la portée meure.
Vous aurez ainsi perdu la production de tout un mois.
Inspection de la portée et des boîtes à nid Inspectez les
nouvelles portées et dénombrez les nouveau-nés. S'il y a
lieu, veillez à faire adopter les lapereaux par d'autres
femelles.
Pesée Vous devez toujours peser les lapereaux à l'âge de
21 jours afin de tenir un registre exact de la production
laitière de la mère. Vous devez également peser les lapins à
frire à l'âge de 56 jours afin de déterminer le rapport entre les
quantités d'aliments consommés et le gain de poids.
Choix des animaux de remplacement Au moment de la
pesée à l'âge de huit semaines, vous pouvez décider quels
animaux conserver pour la reproduction. C'est également le
moment de déterminer le sexe, de tatouer les jeunes lapins
et de séparer ceux qui serviront d'animaux de remplacement
d'avec ceux qui seront commercialisés.
Alimentation La distribution des aliments peut se faire en
fin de journée. Les lapins s'en accommodent bien puisqu'ils
sont plus actifs la nuit. Certains éleveurs leur donnent du
foin tôt le matin afin de les tenir occupés. Si vous avez un
petit clapier, vous pouvez profiter de la distribution des
aliments, pour vérifier si les lapins ont des blessures, des
difformités ou des maladies.
Traitement des maladies Traitez les animaux souffrants,
blessés ou malades après le repas.
Nettoyage et désinfection Une fois les soins terminés,
vous pouvez nettoyer le clapier, les cages et le matériel
servant à l'alimentation.
Tenue des registres Mettez à jour vos registres chaque
jour, une fois toutes vos tâches accomplies. La méthode et la
fréquence d'inscription des données dépendent de la taille
du clapier et du système utilisé. Au lieu de vous fier à votre
mémoire, prenez des notes tout le long de la journée, après
chaque tâche. (Voir la section sur la tenue des registres.)
Des registres exacts et à jour sont le signe d'une bonne
gestion.
Programmes de reproduction
Votre objectif, en tant qu'éleveur commercial, est d'élever
des lapins à frire en vue de les commercialiser. Vous pouvez
accroître votre production en tirant pleinement profit de la
capacité de reproduction des femelles. Vous devriez essayer
d'avoir en tout temps plus de 75 % de femelles gestantes ou
allaitantes et un taux de conception (voir ce terme au glos-
saire) de plus de 80 %. Tentez d'obtenir des portées
moyennes d'au moins huit lapereaux. Essayez de faire en
sorte que vos lapins atteignent un poids précis à un âge
déterminé.
Les portées devraient être uniformes, chaque lapereau pe-
sant au moins 350 g à l'âge de 21 jours et 2,2 kg à l'âge de
56 jours. Les lapins à frire devraient être commercialisables
vers l'âge de huit semaines.
33
Il y a différentes sortes de programmes de reproduction que
vous pouvez adopter pour obtenir une production maximale
de lapins à frire par femelle. De toute évidence, tous les
programmes ne conviennent pas à tous les éleveurs. Vous
devez décider lequel convient le mieux à votre élevage.
Cinq portées par année (nouvelle saillie
42 jours après la mise bas)
Femelle
Lapereaux
Mise bas
Naissance
42 jours
Nouvelle saillie
56 jours
Sevrage
Sevrage en vue de la
commercialisation
73 jours
Mise base
Le programme ci-dessus convient aux éleveurs amateurs et
non à ceux qui cherchent à rentabiliser une exploitation
commerciale. Il exige un nombre moins grand de mâles
reproducteurs et de cages. La femelle et sa portée subissent
moins de stress car l'éleveur les séparent seulement lorsque
vient le moment de sevrer les petits en vue de la commer-
cialisation. Les lapereaux affichent un indice de transforma-
tion alimentaire moins élevé. Les femelles semblent plus
disposées à accepter le mâle lorsqu'elles ont encore leurs
petits avec elles. Les tâches à accomplir ne nécessitent pas
un horaire exigeant. C'est un programme idéal pour les
débutants et les éleveurs amateurs.
Le principal désavantage du programme de reproduction de
42 jours réside dans une production annuelle peu élevée de
lapins à frire par femelle. N'oubliez pas que vous devez
quand même nourrir vos animaux toute l'année et qu'ils
peuvent facilement devenir gras et paresseux si l'élevage est
mal géré.
Une bonne façon d'entreprendre un élevage cunicole est
d'adopter un programme de reproduction de cinq portées
par année et de s'en tenir à ce programme jusqu'à ce que
vous vous sentiez prêt à le remplacer par un programme un
peu plus intensif qui pourrait être plus rentable.
Neuf portées par année (nouvelle saillie
7 jours après la mise bas)
Femelle
Lapereaux
7 jours
Nouvelle saillie
28 jours
Sevrage
Sevrage
38 jours
Mise base
56 jours
Commercialisation
Avec un système de ce genre, votre troupeau est presque
toujours en production et vous fournit un grand nombre de
lapins à frire. Les bonnes femelles semblent s'adapter très
bien aux exigences accrues d'un tel programme, et il est plus
facile de déceler et d'éliminer les moins productives.
Toutefois, le système de reproduction ci-dessus exige beau-
coup plus de travail de la part de l'éleveur. Il faut aussi
davantage de reproducteurs mâles et d'animaux de rem-
placement. Certaines femelles ne peuvent pas s'adapter aux
exigences d'une production constante, et celles qui réussis-
sent ont une vie utile plus courte. Le taux de mortalité est
plus élevé chez les jeunes qui doivent, en outre, subir le
stress d'un sevrage hâtif. L'indice de transformation alimen-
taire est plus élevé, et des rations supplémentaires peuvent
être nécessaires. Vous aurez besoin de plus de cages, proba-
blement deux cages par femelle, à moins que vous n'uti-
lisiez les cages cloisonnées. Enfin, les tâches associées à la
reproduction, à la palpation, au sevrage et à la tenue des
registres occuperont une plus grande partie de votre temps.
Malgré cela, ce programme de reproduction est adopté par
un nombre croissant d'éleveurs. En effet, il est logique de
sevrer les jeunes à l'âge de 28 jours car la production laitière
de la mère fléchit de façon marquée au cours de la quatrième
semaine et, comme les jeunes se nourrissent déjà en grande
partie d'aliments secs, leurs besoins en lait sont minimes.
Le réaccouplement de la femelle environ sept jours après la
mise bas (selon son état physique) et le sevrage des jeunes à
l'âge de 28 jours permettent à la femelle d'être seule pendant
une semaine avant la mise bas de sa portée suivante. Il faut
réduire les rations de la future mère (la lactation n'étant plus
une nécessité) et la laisser consacrer ses énergies au déve-
loppement des embryons.
Autres considérations
Par le passé, on mettait les lapereaux sevrés dans de grandes
cases pour les engraisser. Cependant, on constatait qu'ils
mangeaient plus mais engraissaient lentement. On a at-
tribué cette situation au fait que la présence de deux ou
plusieurs portées dans une même case engendre du stress et
accroît la concurrence pour la nourriture. Il se peut aussi
que, disposant de plus d'espace, les lapins font plus d'exer-
cice, ce qui donne lieu à une augmentation de la consomma-
tion d'aliments mais à un plus grand gaspillage de l'énergie
procurée par les aliments.
En outre, enlever la mère ou la portée de la cage où ils vivent
depuis leur naissance provoque du stress. Dans un pro-
gramme de reproduction accéléré, il vaut mieux utiliser des
cages cloisonnées, ce qui permet de séparer la femelle
gestante des petits déjà sevrés mais de la laisser tout de
même près d'eux.
Certains producteurs essaient une méthode de réaccouple-
ment hâtif (c'est-à-dire de trois à six jours après la mise
bas). De cette façon, la femelle est réaccouplée presque
immédiatement après la mise bas, ce qui en théorie pourrait
lui permettre de produire dix portées par année. Selon la
souche de lapins utilisée, ce rythme intensif peut donner
lieu à divers problèmes (y compris un taux élevé de mor-
talité des petits et de la mère). Il est important d'amener
progressivement un troupeau à adopter un rythme de ce
genre.
En fait, les programmes de reproduction dépendent de
chaque femelle. Si une portée est peu nombreuse ou si une
partie des nouveau-nés peuvent être adoptés par une autre
femelle et si la femelle est en bonne santé, on peut réac-
coupler cette dernière plus tôt que prévu. Afin de permettre
une exploitation économique, une femelle en santé doit être
maintenue en production.
Malheureusement, une femelle peut d'elle-même arrêter sa
production. Les périodes de stérilité, à l'automne, déçoivent
les éleveurs qui essaient de suivre un programme de repro-
duction donné. De plus, lorsque la condition physique
d'une femelle décroît en raison des exigences accrues de la
34
gestation et de la lactation, elle peut cesser la production
pendant deux à trois mois, jusqu'à ce qu'elle ait reconstitué
ses forces. La capacité de production de chaque femelle
peut aider l'éleveur à choisir les descendants qui serviront
d'animaux de remplacement. Il est possible de développer
une souche de lapins qui peuvent s'accommoder d'un pro-
gramme de reproduction intensif.
Vous devriez choisir votre programme d'alimentation et
votre programme de reproduction en fonction du temps dont
vous disposez et du rendement que vous envisagez obtenir
de votre investissement et vos efforts.
SELECTION DES ANIMAUX DE REMPLACEMENT
Peu importe la qualité du troupeau fondateur que vous
achetez, vous devez toujours chercher à l'améliorer au
moyen de l'élimination et de la sélection. Il se peut que
seulement 25 % de vos animaux soient de bons produc-
teurs, malgré l'excellence des registres et de l'ascendance.
Vous devez relever le défi permanent que pose l'améliora-
tion du troupeau.
Méthodes d'amélioration
Il y a deux façons d'améliorer un troupeau existant. Vous
pouvez acheter de nouveaux animaux de qualité d'autres
éleveurs ou accoupler sélectivement vos lapins en vue de
produire de meilleurs descendants. Habituellement, les éle-
veurs ont recours aux deux méthodes en même temps.
Si le troupeau est petit, les possibilités d'amélioration par la
sélection sont limitées (selon le nombre de souches achetées
à l'origine). Par conséquent, vous devez comparer le coût
d'un programme de reproduction sélective et le coût d'achat
de nouveaux animaux à intervalles réguliers. Si le troupeau
est peu nombreux et que vous procédez à l'accouplement
d'individus ayant un certain degré de parenté, vous risquez
de constater l'effet d'inbreeding (c'est-à-dire, une perte de
vigueur). De plus, vous ne devez pas commencer un pro-
gramme de sélection trop tôt. Prenez note d'abord des
caractéristiques du troupeau existant afin d'identifier celles
que vous voulez améliorer.
Tout nouvel animal de reproduction que vous choisissez
devrait être supérieur à ceux que vous possédez déjà. Véri-
fiez les qualités des nouveaux reproducteurs sur une petite
échelle avant de les intégrer à un programme de reproduc-
tion.
Le fait d'acheter des lapins d'autres éleveurs comporte un
danger. En fait, ces lapins peuvent transmettre des maladies
à votre troupeau. Aussi, assurez- vous d'isoler tous les nou-
veaux venus pendant au moins deux semaines.
Si vous élevez vos propres animaux de remplacement, vous
connaissez leurs antécédents et leur ascendance. Vous pou-
vez observer chaque animal à partir du moment de sa
naissance et compter sur le fait qu'il hérite d'une certaine
résistance aux maladies qui ont cours dans votre clapier.
Cependant, pour élever vos propres animaux de remplace-
ment, il vous faut plus de cages, plus de temps et plus de
connaissances.
Commencez votre programme de sélection en vous fixant
des normes réalistes et choisissez, comme animaux de
remplacement, les lapins qui s'en approchent le plus. À
mesure que le troupeau s'améliore, vous pouvez resserrer
vos normes. Les animaux de remplacement doivent être
choisis pour leur santé et leur vitalité. Vous ne devez pas les
juger sur leurs seules qualités mais en fonction de celles de
toute la portée. Tous les petits d'une portée doivent être
supérieurs avant que vous ne choisissiez l'un deux comme
animal de remplacement.
Au départ, vous pouvez choisir des jeunes issus des
femelles et des mâles qui produisent le plus de viande. À
mesure que le troupeau s'améliore et que vos connaissances
augmentent, vous pouvez commencer à utiliser une mé-
thode d'amélioration plus précise qui consiste à choisir les
animaux de remplacement en fonction du test de de-
scendance.
Sélection au moyen du test de descendance
À l'aide du test de descendance, vous évaluez les lapins non
seulement en fonction de leurs propres qualités mais égale-
ment en fonction de celles de leur progéniture. Il se peut que
les caractéristiques d'une femelle hautement productive ne
soient pas transmises génétiquement à ses petits. Il faut
donc comparer les descendants aux parents afin de déter-
miner quelles qualités ont été transmises d'une génération à
l'autre. Ce genre de sélection suppose la tenue de registre
précis.
Nombre des animaux de remplacement
Dans une grande exploitation commerciale, il faut prévoir
chaque année de 35 à 40 animaux de remplacement par 100
femelles en production. Dans un nouvel élevage, il faut
parfois remplacer jusqu'à 50 % des femelles chaque année.
Le nombre d'animaux de remplacement dépend en grande
partie de la qualité des reproducteurs et du genre de pro-
gramme de reproduction adopté par l'éleveur. Les exigences
du programme d'élimination influent également sur la de-
mande d'animaux de remplacement. Vous devez garder un
nombre d'animaux de remplacement supérieur à vos be-
soins, car certains individus peuvent s'avérer inférieurs ou
contracter une maladie et mourir. En outre, il est difficile
d'évaluer avec précision le nombre d'animaux de remplace-
ment dont vous aurez besoin dans l'avenir. Vous ne pouvez
pas attendre d'avoir besoin d'animaux de remplacement
pour les produire, car vous serez alors privé de cages desti-
nées à des animaux en production pendant plusieurs mois.
Le nombre de reproducteurs mâles de remplacement dé-
pend, bien entendu, de la taille du troupeau et de la fré-
quence avec laquelle vous les mettez en service. Au début,
vous devriez utiliser le jeune mâle avec parcimonie, puis
augmenter progressivement la fréquence de l'utilisation
jusqu'à ce qu'il serve sept femelles par semaine.
35
Les reproducteurs, mâles et femelles, doivent être rem-
placés dès que les registres indiquent une baisse de leur
productivité.
Sélection des reproducteurs femelles
Ne choisissez pas d'animaux de remplacement de la pre-
mière portée d'une femelle. Attendez qu'elle soit en produc-
tion depuis quelque temps afin de sélectionner des animaux
issus d'une mère éprouvée.
La mère doit être facile à accoupler. La réceptivité à l'ac-
couplement est une caractéristique qui peut être héritée.
Elle doit aussi concevoir facilement. Une femelle qui ne
conçoit pas à chaque accouplement est sans valeur écono-
mique. La femelle doit donner naissance à une portée de
huit à douze petits. Lorsque la portée est trop nombreuse, les
lapereaux sont souvent plus petits à la naissance et au
sevrage et ont un taux de mortalité plus grand. Les portées
doivent être uniformes à la naissance; le contraire peut
signifier que tant la mère que les petits ne sont pas en santé.
La femelle doit être bonne nourricière; le poids des petits à
l'âge de trois semaines renseigne l'éleveur sur la production
laitière de la femelle. Elle doit produire au moins sept petits
pesant 2,2 kg à l'âge de huit semaines.
Elle doit être en santé et pouvoir conserver une excellente
condition physique.
Pendant sa vie productive, une femelle produit en moyenne
de 12 à 15 portées. Le nombre d'années en production dé-
pend du programme de reproduction adopté par l'éleveur.
Les grosses femelles ne produisent pas toujours les
meilleurs reproducteurs. Généralement, une femelle doit
avoir le corps d'une bonne longueur, l'arrière-train bien
découpé et les reins bien remplis. Une femelle au corps plus
long accouplée avec un mâle au corps compact, plus court,
(accouplement préféré par la plupart des éleveurs) produit
des lapins à frire mieux pourvus en chair. Les meilleures
femelles sont celles qui produisent régulièrement de gros
lapins à frire en santé, ayant une carcasse bien viandée.
Souvent, les performances d'une femelle sont plus impor-
tantes que son apparence.
Sélection des reproducteurs mâles
Bien que, en général, les jeunes dépendent davantage des
soins et de la santé de la femelle, ils reçoivent 50 % de leur
hérédité du mâle. Vous pouvez choisir des femelles parmi
les 10 % de femelles supérieures du troupeau, mais sélec-
tionnez les mâles parmi les 2 % à 3 % de mâles supérieurs,
car ce sont eux qui engendreront la progéniture de toutes vos
femelles.
Lorsque vous choisissez des mâles de remplacement, sélec-
tionnez ceux qui s'accouplent facilement et en tout temps,
qui fécondent la femelle presque à chaque fois et qui en-
gendrent des portées uniformes composées de lapereaux de
bonne taille.
Les jeunes doivent être exempts de difformités et de mala-
dies, croître rapidement et avoir des carcasses bien vian-
dées. Les mâles choisis doivent toujours engendrer des
portées dont le poids, à l'âge de 56 jours, est supérieur au
poids moyen du troupeau.
Les mâles eux-mêmes doivent transformer leurs aliments
en muscle et en énergie de façon à être actifs et vigoureux
toute l'année. Vous pouvez faire la sélection finale parmi
plusieurs candidats en vous fondant sur l'indice de transfor-
mation alimentaire. Tenez un registre pour chaque mâle, de
l'âge de huit semaines à l'âge de seize semaines, sur les
gains de poids et la consommation alimentaire. La com-
paraison des données vous permettra de choisir ceux qui
affichent le meilleur indice de transformation alimentaire.
Bien que les performances de production soient un élément
essentiel dans le choix des femelles et des mâles, le critère
final demeure la production de descendants dotés de car-
casses solides et viandées.
GENETIQUE ET SYSTÈME DE CROISEMENTS
L'objectif de tout éleveur commercial est de produire des
portées qui sont toujours rentables sur le plan du rendement
en viande, c'est-à-dire des portées dont le coût de produc-
tion est inférieur aux recettes procurées par leur vente. Des
animaux de qualité inférieure ou affichant une faible pro-
ductivité font de la cuniculture une entreprise non rentable.
La première étape en vue de l'amélioration du troupeau
consiste à déterminer les caractères à améliorer. Une fois
ceux-ci établis, vous pouvez décider d'un système de
croisements. Pour réussir dans ce domaine, vous devez avoir
quelques notions de génétique.
Génétique
Les gènes sont les unités auxquelles est lié le développe-
ment des caractères héréditaires de l'individu. Ils sont lo-
calisés sur les chromosomes de chaque cellule vivante.
Chez le lapin, on trouve 22 paires de chromosomes, soit un
total de 44 chromosomes dans le noyau de chaque cellule.
La cellule reproductrice mâle (spermatozoïde) et la cellule
reproductrice femelle (ovule) contiennent chacune un chro-
mosome provenant de chaque paire de chromosomes. Au
cours de la fertilisation, les 22 chromosomes de la cellule
mâle et les 22 chromosomes de la cellule femelle s'assortis-
sent par paire, résultant dans une nouvelle combinaison de
44 chromosomes appariés dans les cellules embryonnaires.
La séparation des chromosomes (et des gènes qu'ils con-
tiennent) a lieu au cours de la formation des spermatozoïdes
et des ovules. La recombinaison des cellules contenant les
chromosomes lors de la fertilisation se fait de façon aléa-
toire, ce qui explique la grande variabilité génétique entre
les individus. En choisissant les animaux à accoupler, vous
devez chercher à améliorer le troupeau en accroissant l'inci-
dence des caractères souhaités. Le but est de favoriser la
combinaison, au moment de la fertilisation, de gènes qui
amélioreront la productivité et la qualité du troupeau.
36
Caractères
Un caractère est un trait ou un signe propre à individu et qui
permet de le distinguer d'un autre soit sur le plan du carac-
tère, du comportement ou de l'apparence. Il y a deux
groupes de caractères à considérer.
Caractères qualitatifs Les caractères qualitatifs, souvent
simplement qualifiés de caractères héréditaires, sont con-
trôlés par une ou quelques paires de gènes et sont rarement
influencés par le milieu. Ils sont dits, soit dominants, soit
récessifs. Les caractères produits par des gènes dominants
apparaissent toujours malgré la présence de gènes différents
portés par l'autre chromosome de la paire. Les caractères
produits par des gènes récessifs sont masqués par les carac-
tères produits par des gènes dominants et peuvent ne pas
apparaître pendant des générations ou jusqu'à ce que le
même gène récessif existe sur les deux chromosomes de la
paire.
La couleur des yeux, la couleur de la fourrure et les dents
saillantes sont tous des caractères déterminés par une seule
paire de gènes. Le tableau ci-dessous illustre la fréquence de
l'apparition du caractère produisant des dents saillantes.
Mère
Père
T
t
TT
Tt
Tt
tt
Progéniture
T = caractère dominant; t = caractère récessif
Ici, le mâle et la femelle ont tous les deux une dentition
normale, mais ils portent un gène récessif (t) pour les dents
saillantes. Par conséquent, on peut voir que 25 % des de-
scendants auront des dents saillantes (tt), tandis que 75 %
auront une dentition normale. Cependant, chez trois indi-
vidus qui ont une dentition normale, deux portent le gène
des dents saillantes et le transmettront aux générations
successives.
Si un parent a un gène récessif pour les dents saillantes et
l'autre ne l'a pas, tous les descendants auront une dentition
normale, mais la moitié d'entre eux porteront tout de même
le gène récessif pour les dents saillantes. Voyez le tableau ci-
dessous :
Mère
Père
T
T
TT
Tt
TT
Tt
Progéniture
T = caractère dominant; t = caractère récessif
Par conséquent, une paire de lapins dont les qualités se
complémentent peuvent produire des lapins à frire de
qualité mais des reproducteurs médiocres, car les caractères
récessifs continuent de réapparaître dans les générations
successives.
Caractères quantitatifs Les caractères quantitatifs sont
contrôlés par plusieurs paires de gènes, et leur expression
peut être très influencée par le milieu. Par exemple, le
potentiel génétique de croissance d'un lapin est fixé lors de
sa conception, mais les conditions de son milieu (alimenta-
tion, hygiène, etc.) détermineront dans quelle mesure il
réalisera ce potentiel. L'héritabilité est une mesure de l'in-
fluence relative de l'hérédité et du milieu sur un caractère.
Les caractères quantitatifs suivants sont énumérés dans
l'ordre descendant approximatif de leur degré d'héritabilité.
(Les caractères ayant le degré d'héritabilité le plus élevé
pourront être améliorés plus rapidement.)
— Poids habillé de la carcasse
— Poids de commercialisation
— Aptitudes laitières
— Indice de transformation alimentaire
— Gain de poids moyen par jour
— Résistance aux maladies
— Longévité
— Taille de la portée
Les lapins choisis comme reproducteurs doivent posséder
des caractères d'importance économique ayant un degré
d'héritabilité élevé.
Système de croisements
Une fois que vous avez choisi les animaux reproducteurs, il
faut établir un système de croisements.
Croisement aléatoire Le croisement aléatoire est l'union
d'individus choisis au hasard, sans considération du degré
de parenté des individus. Les croisements aléatoires n'amé-
liorent ni n'amoindrissent la performance de la progéniture.
Croisement consanguin Le croisement consanguin est
l'union d'individus ayant un certain degré de parenté, par
exemple : frère et soeur, père et enfant. Les croisements
consanguins peuvent permettre d'éliminer les défauts d'une
lignée consanguine et améliorer la vigueur des hybrides
lorsque deux lignées consanguines sont croisées. Assurez-
vous qu'il n'y a pas de faiblesse dominante parmi les indi-
vidus choisis, car le croisement consanguin intensifie cha-
que caractère familial. Par exemple, si une famille montre
une tendance à avoir une production laitière peut élevée, ce
caractère sera intensifié chez les descendants.
Les croisements consanguins diminuent la variabilité géné-
tique des individus. Les gènes tant dominants que récessifs
se fixent, ce qui fait des croisements consanguins une
méthode très efficace pour déceler les porteurs de gènes
récessifs défavorables. Avec ce système, l'éleveur doit élimi-
ner systématiquement les sujets indésirables par certains de
leurs caractères. Par ailleurs, les croisements consanguins
pratiqués pendant un trop grand nombre de générations
diminuent la vigueur de la lignée.
Croisement entre lignées Le croisement entre lignées,
qui est l'union d'individus ayant un degré de parenté moins
grand que dans le cas du croisement consanguin, vise à
préserver ou à accroître l'influence génétique d'un ancêtre
commun. Par exemple, on peut accoupler un mâle à sa
demi-soeur ou à sa grand-mère. Les croisements entre li-
gnées intensifient les caractères d'une lignée, tout en offrant
une possibilité moindre d'intensifier certains caractères
cachés indésirables.
Cette sorte de croisement s'avère le plus utile quand l'ancê-
tre commun est mort, car ses gènes peuvent être concentrés
dans l'accouplement de descendants apparentés. Il va de soi
que l'ancêtre commun doit être reconnu comme un sujet
supérieur. La plupart des éleveurs commerciaux préfèrent
37
les croisements entre lignées parce qu'ils donnent lieu à une
perte de vigueur moins grande et à une diminution moins
accentuée des performances de reproduction.
Croisement non consanguin Le croisement non con-
sanguin est l'union d'individus non apparentés de même
race. Bien qu'on puisse s'attendre normalement dans ce cas
à une amélioration de la performance, il est tout de même
nécessaire de choisir avec soin les individus si on veut en
réaliser tout le potentiel. Pour ce genre de croisement, il faut
élever deux ou plusieurs populations d'animaux. Le main-
tien de populations différentes peut se faire par des ac-
couplements aléatoires.
Croisement entre races L'union d'individus de races dif-
férentes accroît les chances d'obtenir des hybrides ayant une
grande vigueur, surtout en ce qui a trait à l'aptitude de
reproduction, car la variabilité génétique des individus que
l'on accouple est plus grande que dans les cas du croisement
non consanguin. Les hybrides de la première génération
sont très prisés car ils se développent à un rythme plus
rapide et affichent un meilleur indice de transformation
alimentaire que s'ils étaient des produits de race pure.
Pour tirer le meilleur profit économique de la supériorité des
hybrides, il faut se souvenir que ce sont les meilleurs
animaux de race pure qui produisent les meilleurs hybrides.
L'accouplement au hasard d'animaux de race non éprouvés
peut produire des descendants de qualité médiocre.
Grâce à des méthodes de reproduction sélective, aux tests de
descendance et à des pratiques d'élimination rigoureuse,
vous pouvez améliorer votre troupeau. Vous pouvez choisir
d'élever plusieurs lignées d'animaux non apparentés afin
d'être en mesure de les croiser pour obtenir une production
accrue de viande. Quel soit le système que vous utilisez, la
meilleure garantie de succès repose sur des registres bien
tenus.
TENUE DES REGISTRES
Dans n'importe quelle entreprise, la tenue des registres a
beaucoup d'importance; dans l'élevage des lapins, elle est
absolument essentielle. Comme il faut du temps pour tenir
des registres, il vaut mieux conserver seulement des don-
nées utiles, simples mais complètes. L'envergure du sys-
tème d'enregistrement dépend en grande partie du pro-
gramme d'élevage que vous adoptez. Les renseignements
figurant dans les registres vous aident à exécuter votre
programme de reproduction et à juger de la rentabilité de
votre élevage.
Les données importantes sont celles qui portent sur la
généalogie des reproducteurs, sur la performance des
femelles (production de lait), sur la performance des mâles,
sur la production de lapins à frire (y compris les indices de
transformation alimentaire) et sur les profits ou les pertes.
Des registres à jour vous aident également à planifier votre
journée de travail.
Lorsque vous concevez un système de registres, souvenez-
vous des deux points suivants : faites les inscriptions de
façon à pouvoir les résumer facilement et évitez le transfert
fréquent des données d'un registre à l'autre afin d'épargner
du temps et diminuer les erreurs.
Carte de cage — femelle
La carte de cage d'une femelle est un des registres les plus
importants. On y trouve le numéro (ou le nom) de la femelle,
de son père et de sa mère, la date des accouplements, le
poids des portées à l'âge de 21 jours, la date des sevrages, le
nombre de lapereaux sevrés et le poids au sevrage des
portées. Conservez cette carte sur la cage et si vous mettez la
femelle dans une nouvelle cage, n'oubliez pas de faire suivre
NOM ET NUMERO
D'OREILLE
DATE DE
NAISSANCE
NUMÉRO DE CAGE.
PF.RF. M
ERE
ACCOUPLEE A
DATE
TESTEE
MISE BAS
NOMBRE DE LAPEREAUX
Il -.1 NES LAPINS VIVANTS
IDS À
21 JOURS
REMARQUES
NES
1 \ISSI s
\H il Ils
ELEVES
MORTS
M \LES
FEMELLES
Figure 27 Exemple de carte de cage - femelle
38
NUMERO DE CAGE NOM OU NUMERO.
RACE PÈRE
DATE DE NAISSANCE MÈRE
RÉSULTATS DE L'ACCOUPLEMENT
56 JOURS
NOMBRE POIDS
ACCOUPLÉ À
DATE Uh
l'ACCOUPLEMENT
MISE BAS
DATE
VIVANTS MORTS
Figure 28 Exemple de carte de cage — mâle
la carte. Les données sur cette carte permettent de voir si la
femelle conçoit régulièrement pendant l'année, combien de
lapereaux elle élève et combien de lait elle produit. La
production de lait de la femelle est fondée sur le poids de ses
portées à l'âge de 21 jours.
Carte de cage — mâle
La carte de cage d'un mâle, également attachée à sa cage,
résume ses performances. En plus des renseignements sur
son identité, son âge et sa généalogie, on y trouve des
détails sur chaque service et sur les résultats obtenus, à
savoir : le nombre de lapereaux nés vivants et mort-nés, la
date, le poids des portées à l'âge de 56 jours, et le nombre de
lapereaux sevrés.
Fiche de travail quotidienne
Habituellement, les cartes de cage des mâles et des femelles
sont attachées aux cages pour plus de commodité. Bien
qu'elles contiennent des renseignements essentiels, vous
devez quand même faire le tour du clapier pour déterminer
les animaux qui doivent être accouplés, palpés ou pourvus
d'une boîte à nid. Dans un grand clapier, la planification et
l'exécution de toutes ces tâches au moment voulu est un
aspect de très important de l'élevage. L'« agenda à
pochettes, pour 31 jours» est un système qui permet à
l'éleveur de voir d'un coup d'oeil les tâches à faire au cours
d'une journée donnée.
Le numéro de toutes les femelles saillies une même journée
est inscrit sur une fiche de travail quotidienne (voir l'illustra-
tion). Par exemple, si trois femelles sont accouplées le
premier jour du cycle, le numéro de la femelle et son
numéro de cage ainsi que le numéro de mâle sont inscrits
sur la fiche, de même que la date de l'accouplement. La
fiche est placée dans la 11e pochette de l'agenda à 31 jours.
La onzième pochette correspond au 11e jour du cycle.
FICHE DE TRAVAIL QUOTIDIENNE
Date boîte à nid Date
Date
®ït.l
.accouplement natp (/££'■ // paipatinn Date-
. mise bas Date examen de la portée à 5 jours Date
.nouvel accouplement (NOUVELLE FICHE)
.poids de la portée à 21 jours
Date.
.nouvel accouplement (NOUVELLE FICHE) Date.
. poids de la portée à 56 jours .
i <1) 1
Numéro de
la femelle
Numéro
de cage
Numéro
du mâle
(2)
Gravide
Boite
à nid
| (3)
Mise bas
(6)
Transférés
(7) 1
Morts entre
1 et 5 jours
I (8) 1
Poids
à 21 jours
(9) 1
Date — nouvel
accouplement
I (10)
Poids
à 56 jours
Remarques
Oui
Non
Vivants
Morts
25-
SV?
s-
-£<£
8C
4-
«27
/o&
1
Figure 29 Exemple de fiche de travail quotidienne
39
Le 11e jour du cycle, à la lecture de la fiche de travail,
l'éleveur peut voir quelles femelles doivent être palpées.
Une fois la palpation terminée, il écrit la date sur la fiche et
remet la fiche dans la pochette n° 28, jour où il doit donner
des boîtes à nid aux femelles gravides. (Réaccoupler toute
femelle non gravide, remplir une nouvelle fiche pour elle et
la placer dans la pochette à consulter dans 11 jours.) Le
28e jour, l'éleveur sort la première fiche de la pochette
n° 28, met les boîtes à nid dans les cages appropriées et
remet la fiche dans la pochette n° 3 1 . Le 3 Ie jour, en consul-
tant la fiche, l'éleveur sait quelles femelles sont à la veille de
mettre bas. Après la mise bas, l'éleveur écrit la date du
nouvel accouplement sur la fiche et remet cette dernière
dans la pochette appropriée. Le processus continue jusqu'à
ce que les jeunes soient sevrés.
La fiche de travail quotidienne et le système de classement
par rotation de 31 jours peuvent être utilisés dans les
clapiers de toute taille et adaptés à n'importe quel pro-
gramme de reproduction. Le système est simple et infailli-
ble, à la condition de tenir les fiches à jour.
Indice de transformation alimentaire
Pour déterminer la rentabilité de votre clapier, vous devez
toujours surveiller le rapport entre la quantité d'aliments
consommés par les lapins et le nombre de kilogrammes de
viande qu'ils produisent, c'est-à-dire l'indice de transfor-
mation alimentaire. Une façon de calculer l'indice de trans-
formation alimentaire consiste à noter la quantité d'aliments
donnés chaque jour à une femelle, à partir du jour où elle est
accouplée jusqu'au jour où les jeunes issus de cet accouple-
ment sont sevrés. Après le sevrage, l'éleveur continue d'ins-
crire sur la fiche les quantités d'aliments consommés par les
lapereaux jusqu'au moment de leur abattage. Puis, il ajoute
aux données la fraction appropriée (établie à partir du
rapport mâles-femelles dans le clapier) de la ration du mâle
pour la période envisagée. La quantité totale d'aliments
consommés est calculée et divisée par le poids total de la
portée au moment de l'abattage. Le chiffre ainsi obtenu (par
exemple, 3,5) signifie que 3,5 kg d'aliments ont été requis
pour produire un kilogramme de viande de lapin. L'indice
de transformation alimentaire est 3,5:1. Vous devez cher-
cher à obtenir le rapport le plus bas possible.
Cependant, l'indice de transformation alimentaire ainsi ob-
tenu n'est pas valable pour tout le clapier. Pour établir le
véritable rapport, il faut diviser la quantité totale d'aliments
consommés pendant une période donnée (par exemple, un
mois) par le poids total des lapins commercialisés durant
cette même période. Le chiffre ainsi obtenu tient compte
des aliments consommés par les animaux de remplacement
et par les animaux qui meurent ou qui sont éliminés ainsi
que des pertes d'aliments attribuables au gaspillage ou à une
mauvaise gestion.
Résumés de la production du troupeau
Il faut également établir des registres globaux afin d'évaluer
le rendement de tout le troupeau et la production de lapins à
frire. Généralement, il s'agit de résumés de la production du
troupeau qui décrivent sur une base périodique (générale-
ment mensuelle) l'état du troupeau, à peu près de la même
façon qu'un bilan mensuel dans le cas d'une entreprise
commerciale. Voici un exemple d'un tel résumé. L'éleveur
qui le désire peut ajouter l'indice de transformation alimen-
taire mensuel ou le nombre de kilos de viande commer-
cialisés.
Résumé de la production du troupeau
Pour le mois de
19.
A. Résumé de la production
1. Nombre d'accouplements
2. Nombre de conceptions
3. Nombre d'accouplements ratés
(soustraire 2. de 1.)
4. Pourcentage de conceptions
(diviser 2. par 1. et multiplier par 100)
B. Résumé de la gestation et de la mise bas
5. Nombre de femelles ayant mis bas
6. Nombre de femelles mortes avant la mise bas
7. Nombre de femelles vendues avant la mise
bas
8. Nombre de portées mortes dans les trois
jours suivant la mise bas
9. Nombre de portées transférées au cours des
trois premiers jours
10. Nombre de femelles ayant conservé leur
portée (soustraire la somme de 7. et 8. de 4.)
C. Résumé de la période de croissance
1 1 . Nombre de portées détruites
12. Nombre de portées transférées au cours
de la période de croissance
13. Nombre de femelles ayant élevé une portée
(soustraire la somme de 10. et 11. de 9.)
D. Résumé de la production de lapereaux
14. Nombre total de lapereaux élevés par la mère
15. Nombre total de lapereaux sevrés
16. Pourcentage de lapereaux sevrés
(diviser 14. par 13. et multiplier par 100)
17. Nombre moyen de lapereaux dans une portée
élevée par la mère
18. Poids total des lapereaux sevrés
19. Poids moyen du lapereau au sevrage
(diviser 17. par 16.)
E. Résumé de la mortalité
20. Nombre de lapereaux qui sont morts après :
24 heui
1 mois
■p\
48 hpnres 1 (Ptna
îne
21.
Morts :
Femelles
Mâles
22.
Morts :
Animaux
à l'engraissement et
animaux rie remnlacement :
Nombre total d'animaux
morts
Registres financiers
Comme pour toutes les entreprises, vous devez tenir des
registres financiers. Le succès d'un élevage se mesure à sa
rentabilité.
40
Livre généalogique
Si vous décidez d'élever des lapins pour les vendre comme
reproducteurs ou si vous adoptez un programme de repro-
duction afin d'obtenir des animaux de remplacement, vous
devez établir des registres généalogiques où vous inscrivez
le nom et le numéro des reproducteurs mâles et femelles et
de leurs ascendants. Il peut être utile également d'ajouter
une brève description des caractères et de la production de
chaque animal. Bien que les fabricants d'aliments du bétail
puissent vous fournir des fiches généalogiques simples (voir
l'illustration), vous pouvez aussi vous servir d'un calepin
pour y inscrire des commentaires fort utiles sur la taille de la
portée, les qualités maternelles, etc.
Utilisation d'un ordinateur domestique
La cuniculture est une entreprise exigeante en main-
d'oeuvre, et les ordinateurs domestiques conviennent par-
faitement à la tenue de tous les registres dont vous avez
besoin. Un programme informatique peut conserver toutes
les données sur votre troupeau, fournir une fiche de travail
quotidienne et les résumés de production mensuels, établir
les renseignements sur les reproducteurs supérieurs et la
performance des portées, indiquer les animaux à sélection-
ner ou à éliminer, calculer l'indice de transformation ali-
mentaire, tenir un registre des transactions monétaires et
même évaluer les qualités maternelles des femelles. Les
ordinateurs domestiques se vendent à des coûts très raison-
nables, et vous pourrez d'autant plus réduire vos coûts de
main-d'oeuvre que le clapier est de grande taille.
RACE^
PERE
SEXE
NUMERO D'ENREGISTRI MENT
POIDS
NOM
NUMERO D'ENREGISTREMENT
MERE
POIDS
NUMERO D'ENREGISTREMENT POIDS
DATE DE NAISSANCE .
DATE DE SEVRAGE .
NUMERO D'ENREGISTREMENT POIDS
NUMERO D'ENREGISTREMENT POIDS
NUMERO D'ENREGISTREMENT POIDS
NUMERO D'ENREGISTREMENT POIDS
NUMÉRO D'ENREGISTREMENT
POIDS
NUMÉRO D'ENREGISTREMENT
POIDS
NUMÉRO D'ENREGISTREMENT
POIDS
NUMÉRO D'ENREGISTREMENT
POIDS
NUMÉRO D'ENREGISTREMENT
POIDS
NUMÉRO D'ENREGISTREMENT
POIDS
NUMÉRO D'ENREGISTREMENT
POIDS
NUMERO D'ENREGISTREMENT POIDS
Figure 30 Exemple de fiche généalogique
PROBLEMES D'EXPANSION
Malgré l'accroissement constant du marché pour la viande
de lapin, il vaut mieux débuter avec un petit élevage. L'in-
dustrie de la viande de lapin en est encore à ses débuts, et il
est conseillé aux futurs éleveurs de faire des essais d'élevage
pendant un an ou deux avant de s'aventurer dans de plus
grosses entreprises. Si l'on ne peut pas réussir à élever des
lapins sur une petite échelle, il est inutile de tenter l'expé-
rience sur une plus grande échelle.
Si vous avez réussi à gérer un petit troupeau et que vous
désirez l'agrandir, tentez d'établir d'abord si un troupeau
plus gros est viable.
Le marché doit pouvoir absorber une hausse de l'offre de
viande de lapin. Vous pouvez accroître la capacité du mar-
ché en faisant la promotion du lapin en tant que source de
viande et en collaborant avec les transformateurs et les
autres cuniculteurs commerciaux. Assurez-vous que votre
transformateur a une capacité suffisante pour s'occuper
d'une production accrue.
Lorsque vous agrandissez votre élevage, vous multipliez les
exigences concernant tous les aspects de la gestion, de la
main-d'oeuvre à la tenue des registres. Les tâches de net-
toyage, de désinfection et d'assainissement augmenteront à
un point tel que vous devrez vous procurer des aides mécani-
ques (comme un système pour éliminer les déjections).
Vous devrez installer aussi un système automatique
d'abreuvement et d'alimentation; sinon, vous devrez consa-
crer tout votre temps à ces tâches.
Agrandir le troupeau signifie agrandir le bâtiment d'élevage.
Plus le troupeau est important, plus la conception et la
construction du bâtiment doivent être faites avec soin. Votre
investissement financier augmente en conséquence. Pour
élever plusieurs centaines de reproductrices, vous pourriez
envisager de disposer vos cages sur plusieurs étages afin de
41
réduire les coûts de logement par femelle. Ce genre de
disposition, toutefois, est beaucoup plus exigeant sur le
plan de la gestion.
À mesure que les coûts augmentent, vous devez vendre
davantage de lapins à frire afin de couvrir les coûts fixes. Un
programme de reproduction intensif doit être mis en oeuvre.
Cependant, ce genre de programme produit plus de stress au
sein du troupeau, est plus exigeant du point de vue de la
gestion et requiert davantage de cages pour les animaux en
production et les animaux de remplacement. Les animaux
de remplacement supplémentaires font augmenter l'indice
de transformation alimentaire pour tout le troupeau.
Les cellules d'isolement doivent également être agrandies.
Dans la plupart des clapiers commerciaux, les cellules
d'isolement sont dans des bâtiments distincts du bâtiment
d'élevage principal.
À mesure que l'exploitation prend de l'expansion, il faut
constamment améliorer les animaux de remplacement. Des
animaux médiocres ne sont pas un atout pour l'entreprise;
seuls les reproducteurs exceptionnels doivent être utilisés.
Afin d'accroître leurs élevages rapidement, la plupart des
producteurs gardent trop de femelles inférieures. Seulement
la moitié des animaux d'une portée sont des femelles et, de
celles-ci, seulement une ou deux peuvent être assez ex-
ceptionnelles pour être conservées. Il faut garder ces jeunes
femelles six mois avant de pouvoir évaluer leur perfor-
mance.
Généralement, pendant les périodes d'expansion qui peu-
vent durer deux ou trois ans, les éleveurs ont une marge
d'autofinancement négative. Cette situation s'explique en
partie du fait que les éleveurs conservent les lapins au lieu de
les vendre. Il faut planifier avec soin une expansion afin de
trouver un équilibre approprié entre l'augmentation des
dépenses telles que les coûts de construction et les dépenses
courantes et la diminution temporaire des recettes.
La lutte contre les maladies est plus difficile lorsque les
bâtiments abritent des centaines de lapins, mais un clapier
bien conçu et une bonne gestion peuvent contrer cette
difficulté.
Dans un gros clapier, la tenue de registres peut devenir une
tâche à temps plein. Une entreprise commerciale de grande
taille (par exemple, cinq cent femelles ou plus) devrait
probablement s'équiper d'un ordinateur domestique.
À l'heure actuelle, l'industrie cunicole est composée de
nombreux petits éleveurs plutôt que de grosses entreprises
commerciales. La plupart des méthodes de production exis-
tantes ne sont pas économiques et exigent une trop grande
part de main-d'oeuvre pour convenir à l'éleveur moyen.
L'équipement, les installations et les pratiques de gestion ne
sont pas adaptés à une production intensive et donnent lieu à
un produit de qualité inégale et à des mises en marché
irrégulières. L'industrie cunicole ne pourra pas con-
currencer les autres industries animales tant que les métho-
des de production n'auront pas été améliorées.
Selon une étude récente du Colorado State University11, les
principaux facteurs responsables des marges bénéficiaires
peu élevées sont les baisses saisonnières de fertilité, les
maladies respiratoires, des méthodes inadéquates d'hy-
giène et de prévention des maladies, une mortalité néo-
natale (période au nid) élevée, des pratiques financières peu
saines et un investissement insuffisant dans le bâtiment
d'élevage.
Cependant, il y a des personnes qui croient fermement en
l'avenir du lapin domestique et qui cherchent à améliorer
tous les aspects de l'industrie commerciale du lapin. Ces
personnes sont prêtes à aider les débutants à mettre sur pied
une entreprise financièrement viable.
Plusieurs élèvent des lapins pour le simple plaisir que cela
leur procure; d'autres le font pour mettre à l'épreuve leurs
qualités de gestionnaire. Quelles qu'en soient les raisons,
l'élevage du lapin est une entreprise qui procure des satis-
factions.
42
GLOSSAIRE
Abcès — amas de pus formant une poche au sein d'un tissu
ou d'un organe.
Accouplement en claustration — fait de mettre la femelle
en présence du mâle pendant plusieurs heures afin qu'ils
s'accouplent.
Accouplement forcé — maintien de la femelle de façon à la
présenter au mâle pour la saillie.
Adoption — fait de donner les petits d'une femelle à une
autre qui les élève.
Adulte — lapin de plus de six mois.
Alimentation à volonté — fait de mettre des aliments à la
disposition des lapins en tout temps afin qu'ils se nourris-
sent lorsqu'ils le désirent.
Animal de pure race — animal qui possède les caractéris-
tiques définies dans le standard de race établi par l'associa-
tion des éleveurs.
Anorexie — absence d'appétit.
Bave — salivation excessive autour de la bouche et de la
mâchoire inférieure.
Caecotrophie — ingestion de crottes molles prélevées à la
sortie de l'anus; habitude plutôt nocturne.
Cannibalisme — pratique d'une femelle qui mange ses
propres petits.
Caractère — trait disctinctif dans le caractère, l'apparence
et le comportement.
Chromosomes — structures en forme de bâtonnet con-
tenant les gènes et apparaissant par paires dans le noyau
d'une cellule.
Colostrum — premier lait produit par une femelle après la
mise bas.
Condition — état physique du lapin qui est révélé par sa
santé, la fermeté de sa chair, la brillance de ses yeux, etc.
Coprophagie — voir «caecotrophie».
Coryza — infection contagieuse des voies nasales et des
organes respiratoires, appelée aussi pasteurellose.
Couple — un lapin mâle et un lapin femelle d'une même
variété.
Croisement aléatoire — union de deux individus faisant
partie d'un groupe donné, qui n'a pas pour objet particulier
l'amélioration du troupeau.
Croisement consanguin — union de deux individus ayant
un fort degré de parenté.
Croisement entre lignées — union d'individus très peu
apparentés appartenant à une même souche.
Croisement entre races — accouplement de lapins de
races ou de variétés entièrement différentes.
Croisement non consanguin — union d'individus de la
même race mais de souches différentes.
Croupe — partie postérieure du dos et de la colonne
vertébrale.
Cunicole — qui se rapporte à la cuniculture.
Cuniculteur — éleveur de lapin domestique.
Cuniculture — élevage du lapin domestique.
Déviation de l'encolure — affection du lapin qui porte la
tête sur le côté à cause d'une perte d'équilibre due à une
inflammation de l'oreille interne ou à une blessure.
Dominant — qualifie des gènes ou des caractères qui
masquent l'expression de caractères subordonnés ou ré-
cessifs.
Dos creux — dos dont l'arc montre un point plus bas
marqué entre les épaules et l'arrière-train.
Dos — partie du corps qui s'étend du cou jusqu'à la queue,
de chaque côté de la colonne vertébrale.
Élément nutritif — tout composé chimique, ou groupe de
composés, ayant la même composition chimique, qui aide à
maintenir la vie.
Elimination — fait de se débarrasser des animaux malades
ou indésirables.
Enregistrement — inscription officielle d'un lapin, ap-
prouvée par un représentant agréé.
Estomac gonflé — estomac et intestin distendus par une
alimentation inappropriée; se voit généralement chez les
jeunes lapins.
Fanon — repli de la peau qui pend sous le cou.
Flanc — partie latérale du corps qui s'étend des côtes
jusqu'aux hanches, au-dessus du ventre.
Fiche généalogique — fiche où sont inscrits le nom des
ancêtres du lapin, la date de naissance, la race, etc.
Filandreux — qualifie une viande remplie de fibres lon-
gues et coriaces; se remarque chez les races de lapins de
grand format qui n'ont pas été engraissées de la bonne
façon.
Follicule — sac dans lequel les ovules sont produits.
Fourrage grossier — fibres grossières telles que du foin,
des graminées, etc.
Gènes — unités responsables de la production de caractères
héréditaires, localisées sur les chromosomes.
Gestation — période entre l'accouplement et la mise bas.
Glandes mammaires engorgées — glandes mammaires
enflammées et fiévreuses chez une femelle qui a une sura-
bondance de lait.
Hérédité — transmission des caractères des parents à leurs
descendants; constitution génétique d'un individu.
Héritabilité — probabilité pour qu'une caractéristique soit
transmise héréditairement.
Hybride — descendant de deux lapins de races ou de
variétés différentes.
Jarret — partie ou section centrale des pattes arrière, entre
le pied et la hanche.
Lactation — production de lait par la femelle.
Lapereau — lapin de moins de six mois.
Lapin à frire — jeune lapin âgé de moins de douze se-
maines et pesant entre 1,8 kg et 2,75 kg.
Lapin à rôtir — lapin destiné à la commercialisation, plus
gros et plus vieux qu'un lapin à frire, habituellement d'un
poids vif de 2,75 kg ou plus.
Malocclusion — anomalie de la position des mâchoires,
implantation anormale de certaines dents.
Maux de patte — ulcération des coussinets plantaires ou
des plantes des pieds.
43
Mettre bas — donner naissance.
Mortalité — perte de vie; nombre de décès dans une
période donnée.
Néonatal — qui concerne le nouveau-né.
Oestrus — période de rut correspondant à l'ovulation,
pendant laquelle une femelle est fécondable.
Ovulation — libération des ovules en vue de la fertilisation.
Ovulation provoquée — libération de l'ovule chez la
femelle faisant suite à une stimulation sexuelle.
Palpation — manipulation ayant pour but de détecter la
présence de foetus dans l'utérus de la lapine.
Parasite — organisme interne ou externe qui vit aux dépens
d'un hôte.
Poitrine — partie du corps qui s'étend du cou jusqu'aux
pattes avant.
Pool de gènes — nombre et variété de gènes au sein d'un
troupeau d'élevage.
Portée — petits élevés par une femelle.
Post-partum — période suivant la mise bas.
Primipare — qui met bas pour la première fois.
Queue croche — queue anormalement recourbée ou tordue
de façon permanente dans une seule direction.
Race — groupe ou catégorie d'animaux qui ont des carac-
tères distinctifs en commun comme des marques sur la
fourrure, la taille, etc.
Rapport génétique — nombre ou pourcentage de gènes
qu'un individu a en commun avec des individus qui lui sont
apparentés.
Récessif — qualifie un caractère transmis par un parent à
son descendant et qui est masqué par le caractère dominant
de l'autre parent.
Reins — partie du dos de chaque côté de la colonne ver-
tébrale, entre les hanches et les côtes.
Rendement en carcasse — pourcentage obtenu en divisant
le poids de la carcasse parée par le poids du lapin vivant et
en multipliant le résultat par 100.
Sélection — fait de choisir les animaux convenant le mieux
à la reproduction, etc.
Selle — partie arrondie intermédiaire du dos entre l'épaule
et la hanche.
Sevrage — séparation des jeunes de la mère.
Sexage — détermination du sexe d'un lapin.
Souche — population de lapins descendant d'un ancêtre
commun et ayant la qualité de reproduire des caractéristi-
ques raciales marquées.
Standard — caractéristiques d'une race de lapin qui sont
définies et approuvées par une association d'éleveurs.
Stress — pressions exercées sur un animal par des condi-
tions défavorables, donnant lieu souvent à une détérioration
de sa santé et de sa condition.
Taux de conception — pourcentage obtenu en divisant le
nombre de portées par le nombre d'accouplements et en
multipliant le résultat par 100.
Tatouer — faire une marque d'identification permanente
dans l'oreille d'un lapin à l'aide d'un instrument perforant et
d'encre.
Test de descendance — évaluation des parents à partir
de la performance de leurs descendants.
Indice de transformation alimentaire — quantité d'ali-
ments nécessaire pour obtenir un gain de poids d'un kilo-
gramme.
Typique — sert de représentation idéale d'une race ou
variété donnée en ce qui concerne le type, la couleur ou la
qualité de la fourrure.
Variété — groupe de lapins au sein d'une race, identifié par
la couleur.
Viande — qui a une bonne proportion de chair par rapport à
la dimension du corps, surtout au niveau de l'avant-train, du
dos, de la selle, des reins et l'arrière-train.
Vigueur hybride (hétérosis) — tendance qu'ont les
hybrides à avoir des qualités supérieures à celles de leurs
parents.
Yeux vitreux — yeux dont la cornée est recouverte d'une
pellicule blanchâtre.
44
REFERENCES
1. Lukefahr. S.D. et coll. , «Evaluation oftheFlemishGiant as a Purebred
and a Terminal-sire Commercial Rabbit Breed, dans Journal of Ap-
plied Rabbit Research (OSU 1980), vol. 3. n« 3, p. 14.
2. Pote, L.M., P.R. Cheeke et N.M. Patton, «Uses of Greens as a
Supplément to a Pelleted Diet for Growing Rabbits», dans Journal of
Applied Rabbit Research (OSU 1980). vol. 3, n° 4, p. 15.
3. Cheeke. P.R. et N.M. Patton. «Carbohydrate Overload of the Hindgut
— A Probable Cause of Enteritis», dans Journal of Applied Rabbit
Research (OSU 1980), vol. 3, n° 3, p. 20.
4. Enos, H.L., D.D. Caveny, B.L. West et G. Heidbrink. «Equipment
and Management Options to Facilitate Year-round Rabbit Produc-
tion», dans The domestic Rabbit : Potentials, Problems and Current
Research (OSU 1979). p. 38.
5. Netherway, Marjorie E.P , A Manual of Rabbit Farming. (Londres
1977), p. 39.
6. Gouvernement du Québec, Lapin de chair (1980), p. 14.
7. Agriculture Handbook n" 490, Ministère de l'Agriculture des États-
Unis. (1976), p. 30.
8. Ibid.
9. Patton, N.M., «Young Doe Syndrome», dans Rabbit Research Center
Newsletter, Oregon State University, juillet 1979, vol. 12, n° 3, p. 11.
10. Patton, N.M. et P.R. Cheeke, «Etiology and Treatment of Young Doe
Syndrome», dans Journal of Applied Rabbit Research, (OSU 1980),
vol. 3, n° 3, p. 23.
11. Enos, H.L., D.D. Caveny et coll. . «Equipment Management Options
to Facilitate Year-round Rabbit Production», Rabbit Research Center
Newsletter, OSU, vol. 2, n° 4, p. 10.
SOURCES
La documentation ayant servi à la rédaction de cette publi-
cation a été préparée à l'origine pour le ministère de l'Agri-
culture de l'Alberta par Briarpatch Farm Ltd. qui a consulté
de nombreuses sources, dont les suivantes :
Commercial Rabbit Raising, Agriculture Handbook N°
308, ministère de l'Agriculture des États-Unis, 1971.
Domestic Rabbits : Diseases and Parasites, Agriculture
Handbook N° 490, ministère de l'Agriculture des États-
Unis, 1976.
Journal of Applied Rabbit Research, Oregon State Univer-
sity, Corvallis, Oregon.
Manual of Rabbit Farming, par Marjorie E.P. Netherway,
1977.
Officiai Guidebook of the American Rabbitt Breeders Asso-
ciation Inc.. Bloomington, 111., 1973.
Rabbits, une revue publiée par Countryside Publications,
Waterloo, Wisconsin.
Raising Rabbits the Modem Way, par Robert Bennet, 1975.
Oregon State University Rabbit Research Center, Cor-
vallis, Oregon.
Equipment Management Options to Facilitate Year-Round
Rabbit Production, par H.L. Enos et D.D. Caveny et coll.,
Colorado State University, Fort Collins, Colorado.
45
ATE DUE
GAYLCRD
LIBRARY / BIBLIOTHEQUE
AGRICULTURE CANADA OTTAWA K1A 0C5
3 TD73 OCIOMSCm 1