Skip to main content

Full text of "Élevage du lapin de chair"

See other formats


Élevage  du  lapin  de  chair 


i+ 


Agriculture 
Canada 

Publication  1782  F 


Canada 


Élevage  du  lapin  de  chair 


PUBLICATION  1782/F     On  peut  en  obtenir  des  exemplaires 
à  la  Direction  générale  des  communications,  Agriculture  Canada, 
Ottawa  K1A  0C7. 

®Ministre  des  Approvisionnements  et  Services  Canada  1986 
N°  de  cat.  A63-1782/1986F  ISBN:  0-662-93943-3 

Impression  1986         3M-10:86 

Also  available  in  English  under  the  title 
Raising  méat  rabbits. 


Agriculture  Canada  tient  à  remercier  M.  Lee  Coates,  du 
Conseil  canadien  de  la  cuniculture,  pour  les  critiques  qu'il  a 
apportées  au  manuscrit,  et  le  ministère  de  l'Agriculture  de 
l'Alberta  pour  lui  avoir  permis  d'utiliser  l'information  se 
trouvant  dans  la  publication  intitulée  Raising  Méat  Rabbits 
in  Alberta  (rédigée  par  Briarpatch  Farms  Ltd. ,  Ardrossan, 
Alberta). 


La  présente  publication  remplace  la  publication  n°  1200  intitulée  Élevage  du  lapin. 
Also  available  in  English  under  the  title  Raising  méat  rabbits. 


TABLE  DES  MATIERES 


POURQUOI  ELEVER  DES  LAPINS?  /  5 
DÉMARRAGE  DE  L'EXPLOITATION  /  5 
TAILLE  DE  L'EXPLOITATION  /  5 
COMMERCIALISATION  /  5 

CHOIX  DE  LA  RACE  /  6 

Néo-Zélandais  blanc  /  6 
Californien  /  6 
Argenté  de  Champagne  /  6 
Géant  des  Flandres  /  7 
Blanc  de  Floride  /  7 

CHOIX  DU  TROUPEAU  FONDATEUR  /  7 

Appréciation  visuelle  /  8 
Évaluation  des  registres  /  8 
Âge  du  troupeau  fondateur  /  8 
Achat  de  clapiers  entiers  /  8 
Achat  du  mâle  /  8 
Tatouages  et  généalogies  /  8 
Animaux  enregistrés  /  8 

BÂTIMENT  D'ÉLEVAGE  /  9 

Aménagement  du  bâtiment  /  9 

Construction  et  conception  /  10 

Température  /  10 

Ventilation  /  10 

Lumière  /  11 

Coûts/  11 

Conseil  professionnels  /  11 

MATÉRIEL  D'ÉLEVAGE  /  12 

Cages  /  12 

Abreuvoirs  /  13 

Mangeoires  /  14 

Boîtes  à  nid  /  15 

Autre  matériel  d'élevage  /  15 

ALIMENTATION  /  16 

Système  digestif  du  lapin  /  16 
Besoins  nutritifs  /  16 
Aliments  /  17 

Méthodes  d'alimentation  /  18 
Aliments  médicamenteux  /  19 
Entreposage  des  aliments  /  19 
Nutrition  et  maladies  /  19 
Modification  des  rations  /  20 

REPRODUCTION  /  20 

Fertilité  /  20 

Période  de  gestation  /  20 

Âge  au  premier  accouplement  /  20 

Accouplement  /  21 

Diagnostic  de  la  gestation  /  21 

PROBLÈMES  DE  REPRODUCTION  /  22 

Pseudo-gestation  /  22 

Stérilité  /  22 

Mortalité  néonatale  et  avortements  /  24 


ELEVAGE  DE  LA  PORTEE  /  24 

Mise  bas  /  24 

Soins  à  donner  à  la  portée  /  24 

Adoption  /  25 

Causes  de  mortalité  chez  les  nouveau-nés  /  25 

Allaitement  et  lactation  /  25 

Causes  de  mortalité  après  l'âge  de  trois  semaines  /  26 

Sevrage  /  26 

MALADIES  ET  DIFFORMITÉS  /  27 

Stress  /  27 
Maladies  /  27 
Difformités  /  29 

GESTION  DU  TROUPEAU  /  30 

Manipulation  /  30 

Tatouage  /  31 

Sexage  /  31 

Castration  /  32 

Hygiène  et  lutte  contre  les  maladies  /  32 

Consultation  d'un  vétérinaire  /  32 

Utilisation  des  médicaments  /  33 

Diagnostic  en  laboratoire  /  33 

Gestion  quotidienne  du  clapier  /  33 

Programmes  de  reproduction  /  33 

Autres  considérations  /  33 

SÉLECTION  DES  ANIMAUX  DE 
REMPLACEMENT  /  35 

Méthodes  d'amélioration  /  35 
Sélection  au  moyen  du  test  de  descendance  /  35 
Nombre  des  animaux  de  remplacement  /  35 
Sélection  des  reproducteurs  femelles  /  36 
Sélection  des  reproducteurs  mâles  /  36 

GÉNÉTIQUE  ET  SYSTÈME  DE 
CROISEMENTS  /  36 

Génétique  /  36 
Caractères  /  37 
Système  de  croisements  /  37 

TENUE  DES  REGISTRES  /  38 

Carte  de  cage  -  femelle  /  38 

Carte  de  cage  -  mâle  /  39 

Fiche  de  travail  quotidienne  /  39 

Indice  de  transformation  alimentaire  /  40 

Résumés  de  la  production  du  troupeau  /  40 

Registres  financiers  /  40 

Livre  généalogique  /  41 

Utilisation  d'un  ordinateur  domestique  /  41 

PROBLÈMES  D'EXPANSION  /  41 
GLOSSAIRE  /  43 
RÉFÉRENCES  /  45 
SOURCES  /  45 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2012  with  funding  from 

Agriculture  and  Agri-Food  Canada  -  Agriculture  et  Agroalimentaire  Canada 


http://www.archive.org/details/levagedulapindecOOcana 


POURQUOI  ÉLEVER  DES  LAPINS? 


La  viande  de  lapin,  comme  source  alimentaire,  présente  des 
perspectives  prometteuses.  À  l'avenir,  il  se  peut  que  ce  petit 
animal  devienne  une  des  espèces  domestiques  les  plus 
importantes.  Dans  un  monde  où  il  faut  nourrir  un  nombre 
sans  cesse  croissant  de  personnes,  les  animaux  qui  peuvent 
manger  des  fourrages  représenteront  un  avantage  par  rap- 
port à  ceux  qui  s'alimentent  de  grain.  Le  lapin  peut  se 
nourrir  d'aliments  ne  convenant  pas  à  l'homme  à  cause  de 
leur  teneur  élevée  en  fourrages  et  de  leur  faible  teneur  en 
grain.  De  tous  les  animaux  domestiques,  le  lapin  est  celui 
qui  utilise  les  fourrages  le  plus  efficacement.  De  plus,  le 
lapin  croît  rapidement,  se  reproduit  facilement  et  affiche 
une  grande  diversité  génétique. 

La  chair  du  lapin  est  très  nutritive.  Sa  faible  teneur  en  gras 
insaturé  et  en  cholestérol  en  fait  une  excellente  viande  pour 
les  personnes  atteintes  de  maladies  coronariennes.  Elle 
contient  également  moins  de  sodium  que  la  viande  rouge, 
mais  à  peu  près  les  mêmes  quantités  de  fer  et  de  vitamines. 


Valeur  nutritionnelle  des  viandes 
les  plus  courantes1 


Partie  comestible, 

Protéines 

Gras 

Eau 

non  cuite 

(%) 

(%) 

(%) 

Cal/kg 

Lapin 

20,8 

10,2 

67,9 

1765 

Poulet  (à  frire) 

20,0 

11,0 

67,9 

1798 

Veau  (moyennement 

gras) 

19,1 

12,0 

68,0 

1865 

Dindon  (moyenne- 

ment gras) 

20,1 

22,2 

58,3 

2642 

Agneau  (gras) 

15,7 

27,7 

55,8 

3152 

Boeuf  (gras  — 

- 

bonne  qualité) 

16,3 

28,0 

55,0 

3197 

Porc  (moyennement 

gras) 

11,9 

45,0 

42,0 

4551 

1 .  Robert  Bennet,  Raising  Rabbits  the  Modem  Way,  Garden  Way  Publish- 
ing,  Vermont  (1975),  p.  35. 


DEMARRAGE  DE  L'EXPLOITATION 

Élever  des  lapins  n'est  pas  la  façon  de  s'enrichir  rapidement. 
Cependant,  les  efforts  et  l'investissement  que  vous  y  consa- 
crerez seront  récompensés,  car  vous  pourrez  produire  de  la 
viande  saine  pour  votre  propre  consommation,  faire  quel- 
ques profits  et  récolter  le  meilleur  fumier  organique  qui  soit. 
Il  vous  faudra  toutefois  quelques  connaissances  et  une  cer- 
taine expérience,  même  pour  un  petit  élevage.  La  meilleure 
formation  que  puisse  acquérir  un  éleveur  de  lapins,  ou 
cuniculteur,  est  celle  que  lui  donne  la  gestion  de  son  propre 
élevage.  S'il  s'agit  d'un  débutant,  le  meilleur  conseil  que 
l'on  puisse  lui  donner  est  de  commencer  sur  une  petite 


échelle  et  d'agrandir  son  élevage  seulement  lorsqu'il  aura 
acquis  assez  d'expérience  pour  éviter  toute  erreur  coûteuse. 

Il  est  important  de  ne  pas  commencer  un  élevage  avec  plus 
de  vingt  femelles  et  deux  ou  trois  mâles.  Un  clapier  de  cette 
taille  permettra  au  débutant  d'acquérir  une  expérience  va- 
riée. Si,  après  une  année,  vous  décidez  de  continuer  à  élever 
des  lapins,  vous  disposerez  d'un  bon  troupeau  de  départ.  Si, 
par  ailleurs,  vous  décidez  d'abandonner  l'élevage  du  lapin, 
vous  pourrez  facilement  vendre  le  troupeau.  Qu'elle  soit  un 
succès  ou  un  échec,  une  petite  exploitation  ne  vous  coûtera 
pas  trop  cher. 


TAILLE  DE  L'EXPLOITATION 

Le  temps  et  l'argent  que  vous  pouvez  y  consacrer  ainsi  que 
l'expérience  que  vous  avez  devraient  déterminer  la  taille  de 
votre  clapier.  Un  petit  élevage  comprenant  un  mâle  et  trois 
ou  quatre  femelles  fournira  assez  de  viande  pour  varier  le 
menu  d'une  famille  moyenne.  Un  clapier  comprenant  entre 
20  et  200  femelles  occupera  une  personne  à  temps  partiel. 


Par  exemple,  une  exploitation  de  100  femelles  exige  envi- 
ron quatre  heures  de  travail  par  jour.  Travaillant  à  plein 
temps,  une  équipe  de  deux  personnes  pourrait  s'occuper  de 
600  femelles,  mais,  dans  ce  cas,  il  faut  que  le  clapier  soit 
bien  construit,  bien  géré  et  automatisé. 

Cependant,  quelle  que  soit  la  taille  de  l'exploitation,  il  faut 
d'abord  que  le  futur  cuniculteur  s'assure  d'un  marché  avant 
d'investir. 


COMMERCIALISATION 

La  commercialisation  du  lapin  est  régie  par  les  services 
provinciaux  d'inspection  de  la  viande.  A  moins  de  s'en  tenir 
à  la  vente  à  la  ferme  de  lapins  vivants,  l'éleveur  doit  faire 
affaire  avec  des  transformateurs.  S'il  y  en  a  dans  votre 
région,  communiquez  avec  eux  (ainsi  qu'avec  d'autres  éle- 


veurs) afin  de  vous  renseigner  sur  l'importance  de  leur 
marché,  la  demande  pour  le  lapin  à  frire,  la  stabilité  du 
marché  et  des  cours  acheteurs  ainsi  que  sur  l'existence  d'un 
service  de  ramassage.  Il  est  plus  avantageux  pour  l'éleveur 
d'être  situé  près  du  transformateur,  car  le  transport  de  lapins 
vivants  sur  de  longues  distances  n'est  pas  rentable  à  cause 
des  coûts  élevés  de  l'essence  et  de  la  main-d'oeuvre  et  de  la 
perte  de  poids  attribuable  au  stress  du  transport. 


Idéalement,  le  lapin  à  frire  devrait  être  vendu  à  l'âge  de 
8  à  10  semaines,  lorsqu'il  pèse  entre  2,2  et  2,5  kg.  Les 
sujets  réformés  des  troupeaux  de  reproduction  peuvent  être 
engraissés  comme  lapins  à  rôtir,  mais  ce  marché  est  limité  et 
commande  des  prix  bas. 

Élever  des  races  à  fourrure  uniquement  pour  leurs  peaux 
n'est  pas  rentable  en  raison  de  ce  qu'il  en  coûte  pour  amener 
l'animal  jusqu'à  la  maturité,  moment  où  sa  fourrure  est  de 
première  qualité. 

Les  laboratoires  constituent  des  débouchés  rentables,  mais 
ils  exigent  de  l'éleveur  qu'il  fournisse  des  lapins  possédant 
des  caractères  très  particuliers  et  provenant  de  souches 


exemptes  de  maladies  et  élevées  dans  des  conditions  op- 
timales. 

Le  marché  de  l'animalerie  est  limité  et  saisonnier. 

De  nombreux  éleveurs  expérimentés  suppléent  au  revenu 
tiré  du  clapier  en  vendant  des  animaux  de  reproduction,  car 
il  y  a  toujours  une  demande  pour  des  reproducteurs  de 
qualité.  Néanmoins,  ils  doivent  tout  de  même  avoir  des 
débouchés  pour  les  sujets  réformés  et  les  excédentaires. 

Les  producteurs  de  viande  de  lapin  doivent  faire  de  la 
publicité  pour  accroître  leurs  ventes.  Le  grand  public  ne 
connaît  pas  la  valeur  nutritionnelle  et  la  fine  saveur  du  lapin 
domestique. 


CHOIX  DE  LA  RACE 


Il  existe  plus  de  30  races  de  lapin  domestique  en  Amérique 
du  Nord,  mais  seules  les  races  les  plus  lourdes  servent  à  la 
production  commerciale  de  viande.  Comme  certaines  des 
races  plus  lourdes  parviennent  à  maturité  très  lentement  et 
ont  une  chair  foncée,  on  leur  préfère  le  Néo-Zélandais  blanc 
et  le  Californien  qui  croissent  rapidement,  ont  une  mor- 
phologie de  type  compact  ainsi  qu'une  chair  blanche  et 
ferme  et  présentent  un  bon  rapport  viande/os. 

Les  transformateurs  préfèrent  les  lapins  blancs,  principale- 
ment parce  qu'un  poil  foncé  laissé  par  inadvertance  sur  la 
carcasse  est  plus  visible.  Dans  certaines  régions,  les  trans- 
formateurs paient  moins  cher  pour  les  animaux  de  couleur. 

Il  n'est  pas  nécessaire,  pour  l'éleveur,  de  se  limiter  à  une 
seule  race.  Par  exemple,  de  nombreux  producteurs  commer- 
ciaux croisent  des  mâles  de  race  Californienne  avec  des 
femelles  de  race  Néo-Zélandaise  blanche  afin  d'obtenir  des 
lapereaux  vigoureux  convenant  au  marché  du  lapin  à  frire. 

Vous  pouvez  essayer  plusieurs  races  avant  d'en  choisir  une 
de  façon  définitive.  Pour  obtenir  plus  d'information  sur  les 
races  de  lapin,  consultez  le  guide  officiel  de  l'American 
Rabbit  Breeders'  Association. 

Néo-Zélandais  blanc 

Cette  race  a  été  développée  aux  États-Unis  à  des  fins 
commerciales;  elle  est  la  plus  recherchée  pour  la  production 
de  viande.  Les  sujets  de  cette  race  ont  une  fourrure  blanche, 
des  yeux  rose  clair  et  des  oreilles  très  veinées.  Le  corps  est 


^1 


d'une  longueur  moyenne,  les  hanches  sont  rondes,  les  reins 
sont  bien  remplis  et  les  épaules  sont  proportionnées  au  reste 
du  corps.  À  maturité,  les  mâles  pèsent  environ  4,5  kg  et  les 
femelles,  environ  5,0  kg.  Une  portée  moyenne  compte  de 
huit  à  dix  lapereaux. 

Californien 

Cette  race  a  également  été  développée  aux  Etats-Unis  à  des 
fins  commerciales.  La  fourrure  est  blanche,  à  l'exception 
des  oreilles,  du  nez,  des  pieds  et  de  la  queue  qui  sont  noirs 


Figure  2     Californien 

ou  bruns;  les  yeux  sont  roses.  Les  hanches  sont  bien  rem- 
plies, la  selle  est  charnue  et  les  épaules  sont  larges,  mais  les 
os  sont  petits.  Le  poids  adulte  est  d'environ  4  kg,  pour  le 
mâle,  et  de  4,3  kg,  pour  la  femelle.  Une  portée  moyenne 
compte  de  six  à  huit  lapereaux. 

Argenté  de  Champagne 

Cette  race  est  une  des  plus  vieilles  races  connues.  À  la 
naissance,  le  lapereau  a  un  pelage  noir  qui  devient  progres- 
sivement argenté,  avec  des  poils  de  fond  de  couleur  bleu 
ardoise  et  de  longs  poils  noirs  parsemés  dans  toute  la 
fourrure.  Les  yeux  sont  bruns.  Le  corps  est  d'une  longueur 


Figure  1    Néo-Zélandais  blanc 


Figure  3     Argenté  de  Champagne 

moyenne,  avec  un  arrière-train,  des  épaules  et  un  dos  bien 
développés.  À  l'âge  adulte,  le  mâle  pèse  environ  4,5  kg  et  la 
femelle,  4,8  kg. 

Géant  des  Flandres 

Cette  race,  également  très  vieille,  est  très  appréciée  en 
Europe.  Comme  son  nom  l'indique,  le  Géant  des  Flandres 
est  très  gros  et  bien  proportionné.  Il  a  des  yeux  brun  foncé  et 
de  longues  oreilles.  La  fourrure  peut  être  blanche,  fauve, 
grise,  sable,  bleue  ou  noire.  Les  os  sont  gros,  et  l'arrière  - 
train  est  lourd.  La  femelle  a  un  fanon  plus  accentué.  Le  mâle 
adulte  pèse  en  moyenne  6,5  kg  et  la  femelle,  7  kg. 


Figure  4     Géant  des  Flandres 

Une  étude  récente  menée  par  des  chercheurs  de  l'Oregon 
State  University1  a  montré  que  le  Géant  des  Flandres  ne  se 
reproduit  pas  aussi  bien  que  le  Néo-Zélandais  blanc.  En 


effet,  son  taux  de  conception  et  le  taux  de  survie  de  la  portée 
sont  plus  faibles,  l'intervalle  entre  deux  portées  est  plus  long 
et  l'indice  de  transformation  alimentaire,  de  la  naissance  à 
l'âge  de  vingt  et  un  jours,  est  médiocre. 

Blanc  de  Floride 

On  a  développé  cette  race  pour  répondre  à  la  demande  de 
petits  lapins  à  frire  et  de  lapins  blancs  de  laboratoire  de  plus 
petite  taille.  On  commence  à  l'apprécier  de  plus  en  plus  pour 
la  production  domestique  de  viande  et  les  croisements. 


Figure  5     Blanc  de  Floride 

La  fourrure,  de  couleur  blanche,  est  fournie  et  a  une  belle 
texture.  Les  yeux  sont  roses,  le  corps  est  ramassé  et  charnu, 
le  cou  est  court  et  la  tête  est  petite.  À  maturité,  le  mâle, 
comme  la  femelle,  pèse  seulement  2,3  kg  environ. 


fanon 


queue 


jarret 


poitrine 


Figure  6     Anatomie  externe  du  lapin 


CHOIX  DU  TROUPEAU  FONDATEUR 

Après  avoir  décidé  de  la  race,  vous  devez  vous  procurer  un 
troupeau  de  départ.  Il  faut  plusieurs  années  pour  constituer 
un  bon  troupeau;  aussi  il  est  important  de  démarrer  avec  les 
meilleurs  sujets  possibles.  Les  transformateurs  locaux  peu- 
vent vous  aider  à  entrer  en  contact  avec  des  éleveurs  de 
bonne  réputation.  Les  clubs  et  les  associations  de  cuni- 
culteurs  peuvent  également  vous  fournir  de  l'information. 


Votre  ministère  provincial  de  l'Agriculture  peut  vous  en 
donner  des  adresses.  Visitez  plusieurs  éleveurs  et,  si  c'est 
possible,  achetez  vos  lapins  d'un  producteur  commercial 
dont  l'entreprise  marche  bien.  Prenez-en  livraison  seule- 
ment lorsque  votre  clapier  sera  complètement  aménagé. 
Même  les  meilleurs  reproducteurs  ne  donneront  pas  les 
résultats  attendus  dans  un  bâtiment  d'élevage  ne  leur  con- 
venant pas. 

Pour  trouver  les  meilleurs  troupeaux,  il  faut  tenir  compte  de 


deux  points  importants  :  l'apparence  des  lapins  et  les  regis- 
tres du  clapier. 

Appréciation  visuelle 

Lorsque  vous  visitez  un  clapier,  vérifiez  si  les  locaux  sont 
propres,  si  les  animaux  semblent  calmes  et  s'il  y  a  beaucoup 
de  jeunes  lapins  bien  en  chair.  Prenez  note  du  nombre  de 
petits  dans  chaque  portée  et  du  nombre  de  femelles  avec  une 
portée  (les  deux  tiers  des  femelles  en  production  devraient 
avoir  des  portées).  Il  ne  devrait  pas  y  avoir  de  fortes  senteurs 
d'ammoniac  dans  le  bâtiment  ni  de  lapins  qui  éternuent. 

Examinez  attentivement  chaque  animal  que  vous  envisagez 
d'acheter.  Recherchez  les  sujets  qui  sont  typiques  de  leur 
race,  en  santé  et  alertes.  Evitez  les  animaux  nerveux.  As- 
surez-vous que  le  pelage  est  en  bon  état.  Méfiez-vous  des 
animaux  dont  la  fourrure  est  laineuse,  clairsemée  ou  terne. 
Les  yeux  devraient  être  clairs  et  brillants,  et  non  larmoyants. 
Les  dents  ne  devraient  pas  être  jaunes  ni  déformées.  De 
façon  générale,  l'animal  devrait  être  propre,  sec  et  charnu. 
Vérifiez  si  l'animal  a  des  gales  et  des  plaies  sur  le  corps. 
Habituellement,  ce  sont  là  des  symptômes  de  maladies.  Il 
vaudrait  donc  mieux  éviter  d'acheter  des  animaux  qui  en 
ont. 

Evaluation  des  registres 

L'apparence  des  animaux  est  importante,  mais  les  registres 
du  clapier  le  sont  également.  Evitez  les  éleveurs  qui  ne 
tiennent  pas  de  registres  (ou  qui  ne  veulent  pas  vous  les 
montrer).  Les  registres  renseignent  sur  les  performances 
de  l'exploitation.  Examinez  d'abord  les  données  sur  la  re- 
production. De  bonnes  femelles  conçoivent  facilement, 
produisent  de  six  à  huit  portées  par  année  et  environ 
quinze  portées  durant  toute  leur  vie.  L'effectif  moyen  d'une 
portée  devrait  être  de  sept  lapereaux  ou  plus,  avec  un  taux 
de  mortalité  peu  élevé.  Méfiez-vous  cependant  d'un  éleveur 
qui  prétend  n'avoir  aucune  perte;  même  avec  les  meilleures 
pratiques  d'élevage,  une  certaine  perte  est  inévitable.  Les 
jeunes  devraient  croître  rapidement  et  atteindre  un  poids  de 
2,2  kg  à  l'âge  de  huit  semaines.  Vérifiez  le  coût  et  la  quan- 
tité des  aliments  afin  d'établir  si  l'indice  de  transformation 
alimentaire  est  bon.  Enfin,  examinez  l'ascendance  des  sujets 
pour  vérifier  la  qualité  des  générations  précédentes. 

A 

Age  du  troupeau  fondateur 

Si  vous  achetez  des  lapins  adultes,  vous  pouvez  commencer 
la  production  rapidement.  Vous  aurez  aussi  de  bons  indices 
sur  leurs  qualités  bouchères.  Des  animaux  adultes  sont  plus 
résistants  aux  maladies  et  ont  tendance  à  bien  s'adapter  à  un 
nouveau  milieu,  pour  autant  qu'on  les  laisse  s'acclimater 
pendant  quelques  semaines  avant  de  les  faire  se  reproduire. 
Par  ailleurs,  ces  animaux  vous  coûteront  plus  cher  et  vous 
risquez  d'acheter  des  sujets  ayant  mauvais  caractère  et  bien 
ancrés  dans  leurs  habitudes. 

Si  vous  voulez  vous  occuper  de  l'alimentation  et  de  l'élevage 
de  votre  nouveau  troupeau,  achetez  de  jeunes  lapins.  Ils 
coûtent  moins  cher,  sont  facilement  disponibles  et  s'adap- 
tent rapidement  à  leur  nouveau  milieu.  L'inconvénient  est 
que  les  caractéristiques  qu'ils  auront  à  l'âge  adulte  sont 
moins  évidentes  et  que,  bien  entendu,  vous  devrez  attendre 
pour  les  accoupler. 

Pour  éviter  ces  deux  situations  extrêmes,  vous  pouvez 
acheter  des  femelles  d'âges  variés  (par  exemple,  3  mois, 


4  mois  et  5  mois)  et  les  mettre  en  production  quelques-unes 
à  la  fois. 

Achat  de  clapiers  entiers 

Des  clapiers  entiers  sont  souvent  offerts  en  vente.  Avant  de 
faire  un  tel  achat,  essayez  de  savoir  pourquoi  le  propriétaire 
désire  vendre.  Si  ce  dernier  n'a  pas  réussi  à  rentabiliser  son 
exploitation,  assurez-vous  que  vous  n'achetez  par  les  pro- 
blèmes qui  ont  mené  à  son  échec. 

Achat  du  mâle 

Achetez  un  bon  mâle.  Sa  valeur  est  souvent  équivalente  à  la 
moitié  du  prix  du  troupeau  total  car  son  rôle  est  vital  pour 
l'amélioration  de  l'élevage.  Achetez  un  animal  qui  a  de 
l'expérience;  une  femelle  inexpérimentée  acceptera  plus 
facilement  de  s'accoupler  avec  un  mâle  éprouvé.  Vous  de- 
vriez également  acheter  un  jeune  mâle  comme  reproducteur 
de  remplacement. 

Tatouages  et  généalogies 

Les  éleveurs  tatouent  l'oreille  gauche  des  lapins  pour  les 
identifier.  Si  un  animal  est  enregistré  auprès  de  l'American 
Rabbit  Breeders'  Association  (ARBA),  on  lui  tatoue 
l'oreille  droite.  Un  tatouage  n'est  pas  une  garantie  de 
qualité.  Celaui  de  l'ARBA  signifie  que  l'animal  est  de  race 
pure,  mais  non  pas  qu'il  est  bon  producteur. 

Un  lapin  de  race  pure  est  élevé  de  façon  à  satisfaire  à  des 
standards  reconnus.  Si  une  généalogie  écrite  de  ses  ancêtres 
a  été  établie,  il  s'agit  d'un  animal  pédigré.  La  généalogie 
devrait  contenir  de  l'information  au  sujet  de  l'animal  lui- 
même  et  d'au  moins  trois  générations  d'ancêtres  des  côtés 
maternel  et  paternel.  Pour  chaque  animal,  on  doit  y  trouver 
le  nom  et  le  numéro  d'oreille,  le  numéro  d'enregistrement 
(s'il  y  a  lieu),  la  couleur  et  les  marques,  le  sexe,  le  poids,  la 
date  de  naissance,  les  prix  gagnés  et  les  numéros  de  grand 
champion. 

Une  généalogie  n'est  valable  que  dans  la  mesure  où  l'éleveur 
qui  l'a  établie  est  honnête  et  intègre,  mais,  sans  ce  docu- 
ment, l'animal  n'est  pas  considéré  de  race  pure. 

Animaux  enregistrés 

Être  propriétaire  d'animaux  enregistrés  est  très  important 
pour  ceux  qui  participent  aux  expositions  d'animaux.  Les 
champions  enregistrés  sont  conformes  aux  standards  de 
race,  ce  qui  ne  veut  pas  nécessairement  dire  qu'ils  possèdent 
les  traits  convenant  à  la  production  commerciale.  Il  y  a  très 
peu  de  troupeaux  commerciaux  enregistrés. 

Toutefois,  si  vous  voulez  enregistrer  un  lapin,  vous  devez 
être  membre  de  l'ARBA.  L'animal  doit  être  un  adulte  de  race 
pure  et  avoir  une  généalogie  établie  sur  trois  générations. 
Un  officier  agréé  de  l'ARBA  examine  l'animal  afin  de 
s'assurer  qu'il  n'a  pas  de  défauts  et  qu'il  satisfait  aux  stan- 
dards de  la  race.  Même  la  progéniture  de  parents  enregistrés 
doit  être  examinée  individuellement.  L'officier  tatoue  le 
numéro  d'enregistrement  dans  l'oreille  droite,  puis  remplit 
une  demande  donnant  la  généalogie  de  l'animal  et  de  l'infor- 
mation sur  sa  conformation  et  ses  antécédents.  Si  la  de- 
mande est  approuvée,  l'ARBA  établit  un  certificat  d'enregis- 
trement. 

Il  y  a  trois  catégories  d'enregistrement  :  un  sceau  ordinaire 
signifie  que  l'animal  n'a  pas  d'ancêtres  enregistrés;  un  sceau 


8 


rouge  signifie  que  les  parents  et  les  grand-parents  sont 
enregistrés;  et  un  sceau  rouge/blanc/bleu  signifie  que  tous 
les  ancêtres  sont  enregistrés.  Toute  interruption  dans  l'enre- 
gistrement des  générations  signifie  qu'il  faut  recommencer 


à  zéro.  Si,  par  exemple,  une  femelle  issue  de  parents  enre- 
gistrés meurt  avant  d'avoir  été  enregistrée,  sa  progéniture  se 
verra  attribuer  un  sceau  ordinaire. 


BATIMENT  D'ELEVAGE 

Vous  pouvez  transformer  des  bâtiments  existants,  des  por- 
cheries ou  des  remises  à  outils,  en  clapiers.  Cependant,  il 
est  moins  coûteux  et  plus  efficace  de  bâtir  des  locaux  neufs. 
Vérifiez  les  règlements  de  zonage  et  le  code  du  bâtiment 
dans  votre  région  avant  de  commencer  à  construire. 

Choisissez  un  emplacement  protégé.  Dans  les  régions  nor- 
diques, les  clapiers  sont  orientés  dans  l'axe  est-ouest  afin 
d'assurer  une  exposition  maximale  au  soleil  d'hiver.  Les 
arbres  ou  les  brise-vent  dévient  le  vent,  tandis  que  les  arbres 
d'ombrage  filtrent  le  soleil  d'été.  Assurez- vous  que  le  sol  se 
draine  bien  et  que  vous  avez  accès  à  un  approvisionnement 
continu  en  eau  potable. 

Les  dimensions  du  bâtiment  dépendent  du  nombre  de  lapins 
que  vous  voulez  y  loger,  du  genre  de  cages  que  vous  utilisez, 
du  programme  de  reproduction  et  de  l'investissement  que 
vous  voulez  y  consacrer.  Les  clapiers  commerciaux  res- 
semblent, au  point  de  vue  de  la  construction,  aux  poulaillers 
commerciaux.  Un  plan  rectangulaire  s'avère  le  plus  effi- 
cace. Il  s'agrandit  facilement  si  vous  augmentez  votre 
troupeau. 

Aménagement  du  bâtiment 

Il  est  plus  facile  mais  plus  coûteux  de  bâtir  un  local  à  portée 
libre  qu'un  local  avec  poutres  et  piliers.  Dans  ce  dernier  cas, 
la  distance  entre  les  piliers  doit  être  calculée  en  fonction  des 
cages. 

Les  allées  entre  les  cages  devraient  avoir  au  moins  90  cm  de 
largeur.  Cependant,  le  couloir  de  passage  lui-même  devrait 


être  plus  étroit  afin  que  les  fosses  à  lisier  dépassent  légère- 
ment le  devant  des  cages.  Cet  arrangement  évite  que  les 
déjections  et  l'urine  ne  s'accumulent  dans  le  couloir  de 
passage.  Les  salles  de  stockage  devraient  être  situées  à  une 
extrémité  du  bâtiment.  Il  est  plus  facile  de  mécaniser  l'ex- 
ploitation (par  exemple,  racleurs  à  fumier  automatiques) 
lorsque  les  rangées  de  cages  sont  longues. 

Chaque  lapin  a  besoin  d'une  cage  d'une  surface  minimale  de 
0,7  m2.  Habituellement,  une  cage  a  75  cm  de  profondeur  et 
75  cm  de  largeur.  Le  meilleur  agencement  pour  les  cages 
consiste  à  les  disposer  en  rangées  doubles,  dans  le  sens  de  la 
longueur  du  bâtiment,  non  appuyées  au  mur.  L'air  peut  ainsi 
circuler  autour  des  cages  et  l'élimination  du  fumier  est  plus 
facile.  On  devrait  laisser  un  espace  de  3  m  environ  au  bout 
des  rangées  afin  de  faciliter  le  déplacement  de  l'équipement 
d'une  rangée  à  l'autre. 

Les  dimensions  du  bâtiment  illustré  aux  Figures  7  et  8  sont 
les  suivantes  : 

Surface  de  plancher  d'une  cage 

(largeur  sur  profondeur)  :  75  cm  x  75  cm 

Nombre  de  cages  :  6  cages  de  large 

Superficie  totale  des  cages  : 
0,7  m2  x  6  =  4,2  m2 

Largeur  d'une  allée  :  90  cm 

Largeur  du  bâtiment  :  8,54  m 

Surface  du  plancher  du  bâtiment  :  7,8  m2  (pour  6  cages 
plus  les  allées) 

Surface  de  plancher  totale  par  cage  : 

7,8  m2  -T-  6  =  1,3  m2  (y  compris  l'allée) 


Ç 

1 

< 

~) 

<; 

1 

L —  rangée  double 
de  cages 

couloir 
de  passaae 

\ 

-  lisier 

1 

J 

1 

i 

1 

Figure  7     Vue  en  bout  d'un  bâtiment  d'élevage  montrant  l'espace  entre  les  cages 


I ■— 1 

I  I 

!       


3 


Figure  8     Vue  de  dessus  d'un  bâtiment  d'élevage  montrant  la  disposition  des  cages 


Si  l'on  compte  un  espace  de  3  m  au  bout  de  chaque  rangée, 
il  faut  calculer  une  surface  de  plancher  totale  de  1 ,58  m2  par 
cage. 

Une  fois  le  plan  d'aménagement  établi,  vous  pouvez  déter- 
miner la  superficie  totale  du  bâtiment.  Si  le  bâtiment  décrit 
ci-dessus  avait  33,55  m  de  longueur,  il  pourrait  loger 
180  cages  disposées  sur  un  seul  étage. 

Construction  et  conception 

Construisez  votre  bâtiment  d'élevage  pour  que  la  production 
s'étende  sur  toute  l'année.  L'aménagement  doit  faciliter  l'or- 
ganisation du  travail  ainsi  que  le  nettoyage  et  la  désinfection 
du  matériel.  La  cellule  maternité  et  la  cellule  engraissement 
doivent  être  aménagées  dans  la  salle  principale.  Vous  pou- 
vez également  y  loger  les  animaux  de  remplacement  et  les 
reproducteurs  mâles. 

Le  clapier  peut  aussi  comprendre  deux  cellules  d'isole- 
ment :  une  pour  les  lapins  malades  et  une  autre  pour  les 
animaux  nouvellement  acquis  (ces  cellules  peuvent  être 
dans  d'autres  bâtiments).  On  doit  également  trouver,  dans  le 
clapier,  une  salle  de  stockage  propre,  sèche  et  exempte  de 
microbes  et  de  rongeurs,  une  table  de  travail  où  l'on  procède 
à  la  palpation,  au  tatouage,  etc.  des  lapins,  une  salle  où  l'on 
nettoie  les  cages,  entrepose  les  boîtes  à  nid,  etc.,  et  un 
bureau  où  l'on  conserve  les  registres. 

Les  planchers  en  béton  ne  sont  pas  recommandés  car  ils  ne 
sèchent  pas  bien,  et  la  concentration  d'urine  produit  des 
vapeurs  d'ammoniac.  Il  vaut  mieux  installer  des  fosses  à 
fumier  en  gravier  (munies  d'un  plan  incliné  ou  d'un  système 
de  drainage)  sous  les  cages  et  recouvrir  de  béton  les  allées 
entre  les  cages.  Une  semelle  en  béton  devrait  être  coulée 
autour  du  périmètre  du  bâtiment. 

Avant  de  commander  les  fermes  de  toit,  déterminer  le  poids 
qui  pourrait  y  être  suspendu  :  les  cages,  les  trémies  d'ali- 
mentation et  les  aliments,  les  abreuvoirs  et  l'eau,  les  boîtes  à 
nid  et  les  lapins.  L'isolation  minimale  des  murs  et  du 
plafond  doit  être  respectivement  de  valeur  R20  et  de  valeur 
R30  de  façon  à  éviter  les  écarts  extrêmes  de  température. 
Les  murs  intérieurs  doivent  être  à  l'épreuve  de  l'ammoniac 
et  de  l'humidité  pour  en  faciliter  le  nettoyage  et  la  désinfec- 
tion. 


Température 

Quand  la  production  s'étend  sur  toute  l'année,  les  lapins 
doivent  être  protégés  de  la  lumière  solaire  directe,  de  la 
chaleur  radiante  et  des  températures  extrêmes.  Un  mâle 
adulte  peut  devenir  stérile  temporairement,  ou  même  de 
façon  permanente,  s'il  est  exposé  à  des  températures  de 
29  °C  pendant  cinq  jours  de  suite.  Par  ailleurs,  si  le  clapier 
est  trop  froid,  les  nouveau-nés  peuvent  mourir  car  la  mère 
hésitera  à  arracher  sa  propre  fourrure  pour  garnir  le  nid  si 
elle-même  souffre  du  froid. 

Les  cuniculteurs  ne  s'entendent  pas  sur  la  température 
idéale  d'un  clapier.  Certains  prétendent  qu'une  température 
minimale  de  2  °C  est  suffisante,  ce  qui  est  juste  assez  chaud 
pour  empêcher  l'eau  de  geler  dans  les  abreuvoirs.  D'autres 
éleveurs  maintiennent  qu'ils  obtiennent  les  meilleurs  ré- 
sultats à  des  températures  variant  entre  15  °C  et  18  °C.  En 
tout  cas,  il  faut  éviter  les  températures  extrêmes,  surtout  au 
cours  d'une  même  journée.  Une  température  constante  aide 
à  favoriser  une  reproduction  régulière. 

Les  deux  systèmes  de  chauffage  les  plus  courants  sont  l'air 
chaud  et  l'eau  chaude.  Le  système  à  air  chaud  est  moins 
coûteux  et  plus  facile  à  installer,  mais  il  coûte  plus  cher  à 
faire  fonctionner  et  suscite  des  problèmes  de  courants  d'air 
fluctuants.  Le  système  à  eau  chaude  est  d'un  fonctionne- 
ment plus  efficace.  Il  maintient  une  température  plus  uni- 
forme, réduisant  ainsi  le  stress  causé  aux  jeunes  lapereaux. 

Ventilation 

La  température  est  toutefois  plus  facile  à  régler  que  la 
ventilation.  Lorsqu'il  fait  froid,  les  lapins  consomment  plus 
d'aliments,  emmagasinent  plus  de  graisse  et  ont  une  four- 
rure plus  épaisse,  mais  lorsque  la  ventilation  est  déficiente, 
ils  ne  peuvent  pas  y  faire  grand-chose.  Durant  les  grandes 
chaleurs  de  l'été,  les  animaux  consomment  moins  de  nour- 
riture et  boivent  plus  d'eau,  mais  ils  ne  peuvent  pas  se 
débarrasser  de  leur  fourrure.  Une  bonne  ventilation  peut 
réduire  au  minimum  les  pertes  par  épuisement  général  et  les 
troubles  fonctionnels  au  niveau  de  la  reproduction  attribua- 
bles  à  la  chaleur.  Le  fait  de  renouveler  l'air  crée  un  re- 
froidissement qui  peut  être  amplifié  par  l'ajout  d'unités 
d'évaporation  ou  de  systèmes  de  refroidissement  par  vapo- 
risation. 


10 


Même  dans  les  plus  petits  clapiers,  il  vaut  la  peine  d'ins- 
taller un  système  de  ventilation  mécanique  par  ventilateurs 
dont  le  réglage  est  assuré  par  des  minuteries  et  des  ther- 
mostats. Idéalement,  l'ambiance  d'élevage  devrait  être  en- 
tièrement contrôlée,  mais  le  coût  d'un  système  automatisé 
peut  être  prohibitif  pour  les  petites  exploitations. 

Un  bon  système  de  ventilation  doit  assurer  le  renouvelle- 
ment de  l'air  sans  causer  de  courants  d'air  ou  d' inconfort 
pour  les  lapins.  L'air  doit  être  renouvelé  au  moins  quatre  fois 
l'heure  en  hiver.  Le  système  doit  laisser  pénétrer  autant  d'air 
frais  que  possible  sans  laisser  perdre  trop  de  chaleur. 
Lorsqu'il  fait  très  froid,  on  peut  abaisser  les  renouvelle- 
ments d'air  à  un  par  heure.  Lorsqu'il  fait  très  chaud,  il  faut 
renouveler  l'air  jusqu'à  seize  fois  par  heure.  Le  système  doit 
évacuer  l'air  chaud  et  régler  la  température. 

Le  système  de  ventilation  doit  aussi  évacuer  l'excès  d'humi- 
dité et  régler  le  degré  d'humidité.  Un  taux  d'humidité  rela- 
tive inférieur  à  50  %  cause  l'assèchement  des  voies  nasales, 
tandis  qu'un  taux  dépassant  60  %  entraîne  des  difficultés 
respiratoires  chez  les  lapins  et,  éventuellement,  une  inci- 
dence accrue  de  troubles  pulmonaires  au  sein  du  troupeau. 
La  poussière,  les  bactéries  et  les  virus  doivent  également 
être  évacués. 

Enfin,  un  bon  système  de  ventilation  doit  éliminer  les 
vapeurs  toxiques.  Les  déjections  d'un  grand  nombre  d'ani- 
maux élevés  dans  un  espace  restreint,  particulièrement  en 
hiver,  produisent  de  l'ammoniac.  Un  taux  d'ammoniac  de 
20  ppm  ou  plus  est  considéré  comme  nocif  pour  les  lapins. 
Si  les  vapeurs  sont  irritantes  pour  les  yeux  et  le  nez  de 
l'éleveur,  elles  le  sont  également  pour  le  troupeau.  Une 
bonne  ventilation  ne  peut  pas  régler  entièrement  ce  pro- 
blème. Il  faut  également  évacuer  les  déjections  afin  d'empê- 
cher l'accumulation  des  gaz. 

Il  existe  trois  méthodes  de  ventilation  courantes,  chacune 
comportant  ses  avantages  et  ses  désavantages. 

Ventilation  en  dépression  Ce  système  est  le  plus  utilisé 
de  tous  les  bâtiment  d'élevage.  Des  ventilateurs  installés  au 
niveau  du  plancher  ou  plus  bas  tirent  l'air  à  l'extérieur  du 
bâtiment  tandis  que  des  prises  d'air  règlent  l'arrivée  d'air.  Ce 
système  crée  un  vacuum  partiel  (zone  de  basse  pression)  à 
l'intérieur  du  bâtiment,  entraînant  un  déplacement  uniforme 
de  l'air.  Il  n'a  aucun  effet  négatif  sur  les  animaux.  Par  contre, 
il  faut  nettoyer  souvent  les  pales  des  ventilateurs,  car  les 
poils  de  lapin  flottant  dans  l'air  ont  tendance  à  s'y  accu- 
muler. 

Ventilation  en  surpression  Dans  ce  système,  les  ven- 
tilateurs sont  installés  de  façon  à  faire  pénétrer  de  l'air  frais 
dans  le  bâtiment,  créant  ainsi  une  zone  de  haute  pression  à 
l'intérieur.  Ce  système  est  efficace  dans  les  vieux  bâtiments 
car  l'air  sort  par  les  fissures,  empêchant  les  courants  d'air 
froid  de  pénétrer.  Toutefois,  les  ventilateurs  qui  poussent 
l'air  à  l'intérieur  peuvent  causer  des  courants  d'air.  Un 


système  de  distribution  de  l'air  par  gaine  aide  à  éviter  les 
courants  d'air  et  distribue  l'air  uniformément.  Les  poils  de 
lapin  flottant  dans  l'air  ne  constituent  pas  un  problème  pour 
ce  genre  de  système,  mais  les  courants  d'air  et  l'air  recyclé 
peuvent  entraîner  des  problèmes  respiratoires  et  répandre 
des  germes. 

Ventilation  naturelle  Ce  système  est  habituellement  uti- 
lisé dans  les  bâtiments  dont  le  plafond  est  haut  et  ouvert.  Il 
ne  convient  pas  à  l'élevage  des  lapins  car  il  est  fondé  sur  le 
principe  de  la  montée  de  l'air  chaud,  ce  qui  entraînerait  les 
vapeurs  d'ammoniac  et  les  bactéries  du  plancher  vers  les 
cages. 

Lumière 

Les  spécialistes  ne  s'entendent  pas  sur  les  effets  de  la 
lumière  sur  la  production  cunicole.  Certains  éleveurs  allu- 
ment les  lumières  seulement  lorsqu'ils  travaillent  dans  le 
clapier.  Les  mâles  semblent  atteindre  leur  maturité  plus 
rapidement  et  affichent  une  concentration  séminale  plus 
élevée  lorsque  la  période  d'éclairement  quotidienne  est 
courte  (8  heures  de  lumière).  Par  contre,  les  femelles  sem- 
blent avoir  besoin  de  photopériodes  plus  longues  (un  mini- 
mum quotidien  de  16  heures  d'éclairement  continu  et  de 
basse  intensité)  pour  maintenir  une  production  sur  toute 
l'année. 

Les  femelles  exposées  seulement  à  un  éclairage  naturel 
enregistrent  une  baisse  de  fertilité  à  l'automne  lorsque  les 
jours  commencent  à  raccourcir.  Vous  pouvez  éviter  ce 
problème  en  leur  fournissant  un  éclairement  comparable 
aux  plus  longs  jours  de  l'été,  en  juin,  à  l'aide  d'une  minuterie 
qui  règle  le  système  d'éclairage.  La  longueur  de  la  période 
d'éclairement  dépend  de  la  latitude  à  laquelle  vous  vivez. 

Bien  que  des  expériences  soient  en  cours,  on  connaît  très 
peu  de  choses  sur  les  effets  de  la  qualité  de  la  lumière 
(incandescente  plutôt  que  fluorescente;  lumière  du  jour 
bleue  plutôt  que  violacée-rose,  etc.)  et  de  l'intensité  de 
l'éclairage  sur  la  production. 

Coûts 

Le  coût  minimal  (1981)  pour  construire  un  clapier  compor- 
tant les  caractéristiques  énumérées  dans  ce  chapitre  s'établit 
à  160  $  le  mètre  carré.  Les  variables  pouvant  modifier  le 
coût  de  base  sont  le  chauffage  et  la  ventilation.  Des  dé- 
penses additionnelles,  comme  le  coût  de  la  terre  et  le  coût 
de  forage  d'un  puits  ou  d'installation  de  conduites  de  gaz, 
ne  sont  pas  comprises  dans  le  coût  de  base. 

Conseils  professionnels 

Que  vous  construisiez  un  nouveau  clapier  ou  rénoviez  un 
bâtiment  existant,  vous  avez  avantage  à  faire  appel  aux 
services  techniques  fournis  par  le  ministère  de  l'Agriculture 
de  votre  province. 


11 


MATERIEL  D'ELEVAGE 

Cages 

Les  cages  sont  suspendues,  à  partir  du  plafond,  à  une 
hauteur  facilitant  le  travail  de  l'éleveur.  Le  plancher  des 
cages  est  au  moins  à  75  cm  de  celui  du  bâtiment.  Cette 
disposition  facilite  les  travaux  de  nettoyage  sous  les  cages. 
Habituellement,  les  cages  sont  construites  et  suspendues 
dos  à  dos,  en  rangées  doubles. 

Une  cage  standard  mesure  généralement  75  cm  de  profon- 
deur par  75  cm  de  largeur  par  38  cm  de  hauteur  et  est  en 
treillis  métallique.  Si  vous  fabriquez  vos  propres  cages, 
utilisez,  pour  le  fond,  du  treillis  métallique  soudé  et  gal- 
vanisé de  calibre  14  en  mailles  de  12,5  x  25  mm  et,  pour 
les  côtés,  du  treillis  de  calibre  14  ou  15  en  mailles  de 
25  x  25  mm  ou  de  25  x  50  mm.  Afin  d'empêcher  les 
nouveau-nés  de  tomber  à  l'extérieur  de  la  boîte  à  nid, 
recouvrez  les  bouts  et  les  côtés  de  la  cage  d'un  treillis  en 
mailles  de  25  x  12,5  mm  pour  les  dix  premiers  cen- 
timètres du  bas  et  de  25  x  25  mm  pour  le  reste.  Un  treillis 
de  calibre  14  ou  16  en  mailles  de  25  x  25  mm  peut  être 
utilisé  pour  le  dessus  des  cages  qui  peut  être  plat  ou  arqué 
(modèle  Quonset). 


IffiBH» 


»!?<' 


**-  mmm 


**i 


WbÊÊT  ^^ïffii 


mr 


i 


Figure  9     Cages  de  modèle  Quonset  disposées  sur  un 
seul  étage 

Les  cages  logeant  les  mâles,  les  animaux  de  remplacement 
et  ceux  destinés  à  la  vente  peuvent  être  de  dimensions  plus 
restreintes  que  les  cages  maternité,  car  il  n'y  a  qu'un  animal 
dans  chacune.  Voici  quelques  dimensions  recommandées 
pour  ces  cages  (profondeur  x  largeur  x  hauteur)  :  45  x 
60  x  38  cm,  60  x  60  x  38  cm,  ou  45  x  75  x  38  cm. 

Vous  devez  décider  également  si  vous  voulez  disposer  vos 
cages  sur  un  seul  étage  ou  sur  plusieurs  étages.  La  disposi- 
tion sur  un  seul  étage  est  plus  facile  à  construire,  à  installer 
et  à  nettoyer.  Elle  permet  un  accès  facile  aux  animaux.  Les 
cages  ainsi  disposées  peuvent  être  munies  d'une  ouverture 
par  le  dessus  ou  le  devant  de  la  cage.  Dans  le  premier  cas, 
c'est  tout  le  dessus  de  la  cage  qui  se  soulève  à  partir  du 
devant.  Dans  le  second  cas,  il  faut  prévoir  une  ouverture 
assez  grande  pour  permettre  le  passage  des  lapins  et  des 
boîtes  à  nid.  Certains  éleveurs  trouvent  difficile  de  travailler 
avec  des  cages  à  ouverture  sur  le  devant.  Le  seul  inconvé- 
nient de  la  disposition  sur  un  seul  étage  est  qu'elle  exige 
plus  de  superficie,  ce  qui  augmente  les  coûts  de  construction 
et  d'entretien  par  femelle  en  production. 


Figure  10     Cage  à  ouverture  sur  le  devant 

Les  cages  à  plusieurs  étages  (deux  étages)  sont  plus  dif- 
ficiles à  construire  et  à  nettoyer.  En  outre,  vous  devez 
disposer  d'un  système  de  ventilation  très  efficace  et  installer 
des  pans  inclinés  à  déjections  sous  chaque  cage.  L'avantage 
de  ce  système  est  qu'il  permet  de  loger  un  plus  grand 
nombre  de  lapins  sur  une  même  surface. 

Nombre  de  cages  Vous  aurez  besoin  de  40  %  à  90  %  de 
plus  de  cages  que  le  nombre  de  reproductrices  que  vous 
possédez,  selon  le  plan  de  reproduction  que  vous  adoptez. 

Le  fait  d'avoir  des  cages  supplémentaires  vous  donne  plus 
de  flexibilité.  Dans  un  clapier  comptant  100  femelles,  le 
nombre  de  lapines  effectivement  en  reproduction  peut  va- 
rier entre  85  et  90  durant  l'hiver  et  entre  110  et  115  durant 
l'été.  Au  cours  de  l'hiver,  vous  pouvez  utiliser  les  cages 
supplémentaires  pour  élever  les  animaux  de  remplacement 
pour  l'été  suivant  et  les  reproducteurs  excédentaires  qui 
seront  vendus  au  printemps,  lorsque  la  demande  est  la  plus 
forte. 

Pour  établir  le  nombre  de  cages  nécessaires  pour  des 
clapiers  de  tailles  différentes  ayant  adopté  des  plans  de 
reproduction  différents,  examinez  le  tableau  suivant  : 

Cages  supplémentaires  requises  pour 
différents  plans  de  reproduction 


Plan  de 

repro-        Du  sevrage 

duction      au  marché 

Nouvelle  saillie 
entre  les  28e  et 
35e  jours 

Nouvelle  saillie 
entre  les  14e  et 
21e  jours 

Pourcentage 

de  cages  supplémentaires  requises 

10  %  mâles 

10  %  engraisse- 
ment 

10  %  remplace- 
ment 

10  %  commerciali- 
sation 

10  %  mâles 

25  %  engraisse- 
ment 

15  %  remplace- 
ment 

10  %  commerciali- 
sation 

10  %  mâles 

45  %  engraisse- 
ment 

20  %  remplace- 
ment 

10  %  commerciali- 
sation 

Par  exemple  : 

Nombre  de 

femelles                    Nombre  de 

■  cages  supplémentaires  requises 

100             100  femelles 
10  mâles 
10  engraissement 
10  remplacement 
10  commerciali- 
sation 

Total           140  cages 

100  femelles 
10  mâles 
25  engraissement 
15  remplacement 
10  commerciali- 
sation 

160  cages 

100  femelles 
10  mâles 
45  engraissement 
20  remplacement 
10  commerciali- 
sation 

185  cages 

12 


Un  clapier  d'une  certaine  importance  qui  suit  un  plan  de 
reproduction  intensif  a  besoin  de  près  de  deux  cages  par 
femelle  en  reproduction.  Les  cages  représentent  une  partie 
importante  de  l'investissement. 


Figure  11     Cage  cloisonnée  ou  européenne 

La  cage  cloisonnée,  ou  cage  européenne,  représente  un 
excellent  moyen  pour  l'éleveur  d'éviter  l'achat  de 
nombreuses  cages  supplémentaires.  La  cage  cloisonnée  est 
de  dimension  standard,  mais  elle  est  divisée  en  deux  par  un 
treillis  métallique  muni  d'une  porte  qui  permet  à  la  femelle 
et  à  ses  petits  d'utiliser  toute  la  cage.  Une  fois  les  lapereaux 
sevrés,  la  porte  est  fermée,  avec  la  mère  d'un  côté  et  les 
petits  de  l'autre.  Cet  arrangement  permet  un  plus  grand 
contrôle  sur  l'alimentation  et  diminue  le  stress  occasionné  à 
la  mère  comme  aux  lapereaux  à  l'engraissement.  Lorsque  la 
portée  suivante  de  la  lapine  est  prête  à  quitter  la  boîte  à  nid, 
la  première  portée  a  déjà  été  commercialisée.  La  porte  de  la 
cloison  est  ouverte  de  nouveau,  permettant  à  la  mère  et  aux 
petits  l'accès  à  toute  la  cage.  Les  cages  cloisonnées  dimi- 
nuent considérablement  l'espace  requis  par  la  femelle.  On 
peut  également  y  loger  deux  lapins  de  remplacement.  Cha- 
que moitié  de  la  cage  doit  cependant  être  équipée  d'une 
mangeoire  et  d'un  abreuvoir. 


le  tuyau  de  montée 
doit  être  plus  haut  que  le 
niveau  du  réservoir 


:  d 


soupape  d'arrêt 


jZ. 


clapet 
cage 


clapet 
cage 


Abreuvoirs 

Les  lapins  ne  doivent  jamais  manquer  d'eau  fraîche  et 
propre.  Un  abreuvoir  très  simple  peut  être  constitué  d'une 
bouteille  d'eau  retournée  sur  une  coupelle  et  munie  d'un 
tube  et  d'un  bouchon.  Ce  système  d'abreuvement  est  peu 
coûteux,  mais  il  suppose  de  nombreuses  heures  de  travail 
pour  l'éleveur  qui  doit  remplir  les  bouteilles  souvent  et  les 
nettoyer  régulièrement  afin  d'éviter  des  problèmes  d'hy- 
giène. Même  l'exploitation  de  très  petite  envergure  peut 
tirer  profit  d'un  système  automatique  ou  semi-automatique. 

Le  système  le  plus  simple  est  semi-automatique.  Un  réser- 
voir (il  peut  s'agir  d'un  gros  seau)  est  installé  au-dessus  des 
cages,  et  l'eau  s'écoule  dans  des  tuyaux  le  long  des  cages. 
Un  clapet  termine  le  tuyau  qui  est  amené  à  chaque  cage. 
L'eau  s'écoule  lorsque  le  lapin  mord  le  clapet. 

Il  y  a  deux  sortes  de  clapets.  Le  clapet  «  goutte  à  goutte  »  est 
muni  d'une  tige  en  métal  qui  est  délogée  lorsque  le  lapin 


Figure  12     Système  d'abreuvement  automatique 


réservoir 


jZ, 


filtre 
à  eau 


clapet 
cage 


Figure  13     Système  d'abreuvement  simple  fonctionnant  par  gravité 


13 


mord  ou  suce  le  clapet.  L'eau  peut  ainsi  s  écouler.  Lorsque 
le  lapin  a  fini  de  boire,  la  tige  revient  à  sa  place  où  elle  est 
maintenue  par  la  pression  de  l'eau.  Dans  le  cas  du  clapet 
pivotant,  la  tige  est  munie  d'un  ressort.  Lorsque  l'animal 
boit,  la  tige  s'écarte,  puis,  lorsqu'il  a  fini,  la  tige  reprend  sa 
position  première  grâce  au  ressort  mettant  fin  à  l'écoulement 
de  l'eau.  Les  clapets  pivotants  et  autres  clapets  à  ressort  sont 
moins  sensibles  à  la  pression  de  l'eau.  Ils  conviennent  donc 
mieux  aux  petits  systèmes  à  flotteur  où  la  pression  de  l'eau 
n'est  pas  aussi  bien  contrôlée. 

Un  système  d'abreuvement  entièrement  automatique  doit 
être  équipé  de  réservoirs  à  flotteur  ou  de  régulateurs  de 
pression.  Ces  derniers  sont  nécessaires  lorsque  le  système 
est  relié  aux  conduites  d'eau  de  la  ville  ou  à  un  système  à 
pression  sur  les  lieux.  La  pression  doit  être  réduite  à  environ 
20,7  kPa.  Des  tuyaux  d'acier,  de  plastique  rigide  ou  de 
plastique  souple  peuvent  servir  à  transporter  l'eau  jusqu'aux 
cages.  Les  tuyaux  en  acier  sont  les  plus  durables  mais  aussi 
les  plus  coûteux  à  installer.  Les  tuyaux  en  plastique  souple 
doivent  être  retenus  par  des  crochets  afin  d'empêcher  leur 
affaissement  et  la  formation  de  bouchons  d'air. 

Un  système  d'abreuvement  complet  comprend  des  filtres 
pour  éliminer  les  dépôts  de  minéraux  et  les  très  petites 
accumulations  granuleuses  qui  peuvent  causer  des  fuites 
dans  certains  clapets.  Une  pression  trop  basse  entraîne 
également  des  fuites,  mais  une  pression  trop  élevée  restreint 
l'ingestion  en  eau  des  lapins. 

Des  systèmes  d'abreuvement  mal  équipés,  mal  installés 
ou  mal  entretenus  peuvent  être  la  source  de  problèmes 
qui  provoquent  la  mort  des  lapereaux  entre  l'âge  de 
trois  semaines  et  le  moment  de  la  commercialisation. 
Même  lorsque  le  système  est  en  circuit  fermé,  l'éleveur  doit 
l'entretenir  périodiquement  pour  empêcher  la  croissance  de 
bactéries  nocives.  Une  superchloration  continue  à  une  dose 
de  5  ppm  de  solution  chlorée  peut  protéger  les  lapins. 

Mangeoires 

Les  mangeoires  doivent  être  installées  de  façon  à  permettre 
à  l'éleveur  de  les  remplir  par  l'extérieur  de  la  cage.  Elles 
doivent  être  assez  grandes  pour  permettre  à  tous  les  lapins 
pouvant  loger  dans  une  cage  de  s'alimenter  à  volonté.  Les 


ma  nniniRB...- 

■iiUffllHMVl' 

viiiBëiiîïii! 


mangeoires  en  métal  sont  recommandées  car  elles  se  net- 
toient et  se  désinfectent  facilement  et  ne  peuvent  pas  être 
endommagées  par  le  mâchonnement  des  animaux.  Il  existe 
plusieurs  sortes  de  mangeoires  ou  trémies  d'alimentation. 


mangeoire 
pour  la  mère 


Figure  15     Mangeoire  sélective 

Certaines  sont  équipées,  dans  le  fond,  d'un  crible  à  mailles 
fines  qui  laisse  passer  la  poussière  d'aliments.  Un  rebord 
tourné  vers  l' intérieur  empêche  les  lapins  de  faire  tomber  les 
aliments  ou  de  les  contaminer.  Les  mangeoires  installées 
complètement  à  l'extérieur  de  la  cage  sont  celles  qui  per- 
mettent d'éviter  le  plus  le  gaspillage. 

Les  mangeoires  doivent  être  accrochées  au  moins  à 
7,5-10  cm  du  fond  de  la  cage  afin  d'empêcher  la  con- 
tamination des  aliments  par  les  déjections  et  l'urine. 

Les  mangeoires  sélectives  peuvent  servir  à  l'alimentation 
des  jeunes,  car  seuls  les  lapereaux  sont  assez  petits  pour  se 


chaîne  ou 
fil  métallique 

métal    s^     \§fOjlffi^ 

ou  /           ^«Krër*M 
treillis               >tëwIlKsn 

\ 

, 

il 

v 

É 

L 

* 

/- 

{\ 

/ 

\ 

charnière Aj 

k 

\ 

\ 

^1 

V 

devant 

> 

V 

J 

= 

t. 

Ci 

*- 

- . 

r 

de  la  cage 

/ 

Figure  14     Mangeoire  en  métal 


Figure  16     Râtelier 


14 


glisser  par  les  ouvertures  pratiquées  sur  le  côté  de  la  man- 
geoire et  atteindre  les  aliments.  Ce  genre  de  mangeoire 
permet  de  donner  des  aliments  différents  aux  lapereaux  et  à 
la  mère. 

Vous  pouvez  fabriquer  un  râtelier  à  foin  en  attachant  une 
feuille  de  métal  ou  un  treillis  à  l'extérieur  de  la  cage,  à  l'aide 
de  crochets  qui  fixent  le  bas  du  râtelier  à  la  cage  et  d'un  fil  de 
fer  ou  d'une  chaîne  qui  maintient  le  haut  du  râtelier  contre  la 
cage.  Le  râtelier,  en  forme  de  «  V  »,  retient  le  foin  contre  la 
cage.  Le  lapin  peut  donc  se  servir  à  travers  le  treillis. 
Lorsque  les  cages  sont  à  dessus  plat  et  sur  un  seul  étage,  il 
n'est  pas  nécessaire  d'installer  des  râteliers  à  foin  car  les 
lapins  peuvent  facilement  atteindre  le  foin  répandu  sur  le 
dessus  des  cages. 

Boîtes  à  nid 

Les  boîtes  à  nid  offrent  une  certaine  intimité  à  la  femelle  au 
moment  de  la  mise  bas  ainsi  que  confort  et  protection  aux 
nouveau-nés.  Elles  doivent  être  faciles  à  nettoyer  et  à  en- 
tretenir, bien  drainées  et  bien  ventilées. 

Il  existe  plusieurs  sortes  de  boîtes  à  nid.  Elles  peuvent  être 
faites  de  plastique,  de  carton-fibre,  de  treillis  métallique,  de 
tôle,  ou  d'une  combinaison  de  ces  matériaux.  Vous  pouvez 
acheter  les  boîtes  à  nid  ou  les  faire  vous-même.  Certaines 
boîtes,  vendues  sur  le  marché,  sont  faites  de  tôle  galvanisée, 
doublée  de  carton  jetable.  Ce  genre  de  boîte  est  moins 
humide,  mais  il  laisse  pénétrer  les  courants  d'air  en  hiver. 

Habituellement,  la  boîte  à  nid  mesure  39  cm  de  profondeur 
x  25  cm  de  largeur  x  22  cm  de  hauteur.  Une  ouverture  est 
pratiquée  sur  le  devant  de  la  boîte,  le  bord  inférieur  de  cette 
ouverture  étant  à  15  cm  environ  du  fond  de  la  boîte  à  nid. 
Les  lapines  semblent  préférer  les  boîtes  à  nid  couvertes, 
mais  ce  genre  de  boîte  devient  humide  et  rend  le  nettoyage  et 
l'inspection  difficiles.  Un  morceau  de  carton  ou  un  sac  à 
granulés  vide,  placé  sur  le  dessus  de  la  cage,  peut  apaiser 
une  lapine  nerveuse. 

Garnissez  la  boîte  à  nid  d'une  litière  de  paille,  de  copeaux, 
de  papier  journal  déchiqueté  ou  de  tout  matériel  absorbant. 
La  litière  doit  être  propre,  confortable  et  non  comestible.  En 
hiver,  vous  pouvez  ajouter  un  isolant  supplémentaire  et  des 
lampes  chauffantes  au-dessus  des  boîtes  à  nid. 

Le  dessus  des  boîtes  à  nid  installées  en  décrochement  est  au 


X 

)  / 

) 

) 

) 

ït 

A 

hbLLcy}/ 

y 

-/-/ 

/ 

/ 

/  s 

/ 

)  /y 

/ 

/ 

/ 

2 

/ 

ZL 

/ 

/ 

/  / 

/ 

/ 

/ 

/ 

/  / 

/ 

7~7  /        / 

/ 

même  niveau  que  le  fond  de  la  cage  principale.  Ce  dé- 
crochement évite  les  pertes  de  jeunes  lapereaux  sortis  acci- 
dentellement de  la  boîte  à  nid  ou  transportés  par  la  mère 
hors  de  la  boîte  à  nid,  car  ils  peuvent  y  retomber  facilement. 
Il  existe  aussi  des  boîtes  à  nid  en  plastique  qui  s'installent 
sous  la  cage  et  fonctionnent  comme  un  tiroir.  Les  boîtes  à 
nid  «tiroir»  coûtent  cher  et  demandent  des  soins  supplé- 
mentaires, mais  elles  constituent  un  milieu  plus  naturel 
pour  le  lapin  qui  est  un  animal  fouisseur  de  nature. 

Toutefois,  peu  importe  la  sorte  de  boîte  à  nid  que  vous 
adoptez,  vous  devez  trouver  une  solution  aux  problèmes 
d'humidité  causés  par  l'urine  des  jeunes  lapereaux.  L'humi- 
dité peut  être  à  l'origine  de  refroidissements,  de  con- 
jonctivites et  de  coccidioses.  Vous  pouvez  modifier  la  boîte 
à  nid  en  y  installant  un  faux  plancher  en  grillage,  à  environ 
6,5  cm  du  fond  de  la  boîte  à  nid,  et  en  ajoutant  entre  les 
deux  grillages  une  couche  de  copeaux  de  bois  qui  isolera  le 
fond  de  la  boîte  à  nid  contre  le  froid  et  absorbera  l'urine. 


Figure  17     Boîte  à  nid  en  décrochement 


Figure   18     Boîte   à   nid   avec   plancher   en   treillis 
métallique 

Si  la  mère  urine  ou  défèque  toujours  dans  le  même  coin  de 
sa  cage,  installez  la  boîte  à  nid  dans  un  autre  coin. 

Autre  matériel  d'élevage 

Equipement  de  nettoyage  et  de  désinfection 

Torche  au  propane  pour  brûler  les  poils  accumulés  sur  les 
grillages  des  cages 

Cages  pour  transporter  les  lapins 

Balances 

Pelles  et  brouette 

Ensemble  de  tatouage 

Table  de  travail  ou  établi 

Divers  outils  manuels  pour  l'entretien  et  les  réparations 

Mesures  pour  les  aliments 

Extincteurs 

Fiches  d'enregistrement 

Taille-ongles 


15 


ALIMENTATION 

Système  digestif  du  lapin 

Comme  tous  les  animaux  monogastriques  (à  estomac 
unique),  le  lapin  a  un  système  digestif  qui  comprend  une 
bouche,  un  oesophage,  un  estomac,  un  intestin  grêle,  un 
caecum,  un  côlon  et  un  rectum.  Chez  le  lapin,  le  caecum  est 
de  grande  taille  et  joue  un  rôle  très  important  dans  la 
digestion. 

Comparable  au  premier  estomac  des  ruminants,  le  caecum 
est  le  siège  de  fermentations  microbiennes  qui  dégradent 
partiellement  les  fibres  ingérées.  Le  caecum  étant  situé  vers 
la  fin  du  système  digestif,  le  lapin  doit,  pour  tirer  profit  de 
l'action  microbienne  de  cet  organe,  réabsorber  les  crottes 
molles  qu'il  produit  à  leur  sortie  de  l'anus  pour  leur  faire 
subir  une  nouvelle  digestion.  Le  réflexe  de  réingestion  des 
crottes  molles,  chez  le  lapin,  porte  le  nom  particulier  de 
caecotrophie  ou,  plus  généralement,  de  coprophagie.  La 
caecotrophie  a  lieu  surtout  la  nuit. 

On  estime  que  25  %  à  30  %  des  fécès  sont  des  crottes 
molles  produites  par  le  caecum  et  que  presque  toutes  sont 
réabsorbées  par  le  lapin,  lui  permettant  de  tirer  profit  des 
vitamines  (surtout  des  vitamines  du  complexe  B)  syn- 
thétisées dans  cet  organe.  Les  crottes  molles  sont  également 
une  source  de  protéines  brutes  et  de  certains  minéraux. 


oesophage 


foie 


bouche 


langue 


estomac 


vésicule 
biliaire 


intestin 
grêle 


pancréas 


intestin 
grêle 


côlon 


caecum 


appendice 


anus 


&&C& 


rectum  contenant 
es  matières  fécales 


La  caecotrophie  débute  vers  l'âge  de  vingt  jours.  Ce  réflexe 
coïncide  avec  l'époque  où  le  jeune  quitte  la  boîte  à  nid  et 
commence  à  consommer  des  aliments  secs.  À  cet  âge,  le 
caecum  augmente  de  volume  de  façon  considérable.  La 
caecotrophie  est  essentielle  au  processus  de  digestion  chez 
les  lapins,  car  elle  leur  permet  de  tirer  le  plus  grand  profit 
nutritif  des  aliments  qu'ils  consomment. 

Besoins  nutritifs 

Les  besoins  nutritifs  du  lapin  sont  mal  connus,  quoique  des 
études  sur  le  sujet  soient  en  cours. 

Les  éléments  nutritifs  essentiels  au  lapin  sont  regroupés  en 
cinq  catégories.  Les  spécialistes  ne  s'entendent  pas  sur  les 
quantités  de  chaque  élément  qui  sont  nécessaires. 

Énergie  Les  besoins  énergétiques  du  lapin  n'ont  pas  été 
complètement  recensés.  On  sait  que  la  quantité  d'aliments 
consommée  par  l'animal  est  étroitement  liée  au  niveau 
d'énergie  contenu  dans  la  ration.  Les  principales  sources 
d'énergie  sont  les  glucides  et  les  matières  grasses.  La  dégra- 
dation des  protéines,  qui  se  produit  lorsque  l'ingestion  de 
protéines  est  supérieure  aux  besoins,  fournit  également  une 
certaine  énergie. 

Dans  la  plupart  des  rations,  ce  sont  les  glucides  solubles  et 
fibreux  qui  constituent  les  principales  sources  d'énergie. 
L'amidon  (un  glucide  soluble)  est  présent  en  grandes  quan- 
tités dans  les  grains  de  céréales  (avoine,  orge,  blé,  maïs). 
Les  glucides  fibreux  (que  l'on  trouve  dans  les  fourrages) 
sont  importants  pour  le  lapin,  car  la  longueur  de  son  tube 
digestif  le  rend  capable  d'utiliser  les  aliments  fibreux.  Une 
certaine  fermentation  des  fibres  a  lieu  dans  le  caecum  et 
cette  utilisation  des  fibres,  ajoutée  à  la  caecotrophie,  permet 
au  lapin  de  tirer  profit  des  éléments  nutritifs  présents  dans 
les  fibres.  Bien  que  le  lapin  soit  capable  de  digérer  seule- 
ment une  partie  relativement  faible  des  fibres  ingérées, 
il  semble  essentiel  de  lui  donner  une  ration  contenant 
entre  12  %  et  14  %  de  fibres  afin  de  favoriser  le  travail  de 
l'intestin. 

Les  matières  grasses  sont  une  forme  concentrée  d'énergie 
qui  contiennent  plus  que  le  double  de  l'énergie  digestible 
des  glucides  et  des  protéines.  Les  exigences  en  matières 
grasses  des  lapins  n'ont  pas  été  établies  de  façon  précise.  La 
plupart  des  rations  commerciales  contiennent  de  2  %  à  3  % 
de  matières  grasses,  mais  il  semble  que  les  lapins  pourraient 
bénéficier  de  teneurs  plus  élevées. 

Protéines  Les  protéines  sont  un  des  éléments  nutritifs  les 
plus  importants  et  les  plus  coûteux  dans  la  ration  d'un  lapin. 
Les  protéines  sont  essentielles  à  la  croissance  et  à  la  produc- 
tion des  tissus.  Elles  sont  composées  de  sous-unités  appe- 
lées acides  aminés  dont  20  sont  naturels.  Lesquels  sont 
indispensables  au  lapin  et  en  quelles  quantités,  l'avis  des 
spécialistes,  là-dessus,  est  partagé. 

On  trouve  des  protéines  dans  les  foins  de  légumineuses 
(luzerne,  trèfle),  le  tourteau  de  graines  de  lin,  le  tourteau  de 
soja,  le  son  de  blé,  les  céréales  et  les  graminées  de  pâturage. 
Le  United  States  National  Research  Council  recommande 
de  donner  aux  lapins  en  croissance  une  ration  contenant 
16  %  de  protéines  brutes,  aux  lapins  à  l'entretien,  12  %,  aux 
lapines  gestantes,  15  %  et  aux  lapines  allaitantes,  17  %. 


Figure  19     Système  digestif  du  lapin 


16 


Minéraux  Le  lapin  requiert  un  certain  apport  minéral 
dans  sa  ration  pour  le  déroulement  normal  de  ses  fonctions 
biologiques.  Des  quantités  relativement  importantes  de  cal- 
cium et  de  phosphore  sont  nécessaires  pour  la  croissance,  la 
reproduction  et  la  lactation.  On  peut  trouver  ces  minéraux 
dans  la  poudre  d'os,  les  foins  de  légumineuses,  les  four- 
rages verts  et  les  grains  de  céréales.  (REMARQUE  :  Un 
excès  en  calcium  est  excrété  sous  forme  de  carbonate  de 
calcium  dans  l'urine  qui  est  alors  épaisse,  blanche  et  cré- 
meuse. Cet  état  n'est  pas  nocif  pour  l'animal.) 

Le  chlore,  le  sodium  et  le  potassium  aident  à  maintenir  le 
pH  du  corps  (équilibre  acido-basique)  et  à  régler  la  teneur 
en  eau  des  tissus.  Le  sel  est  la  principale  source  de  ces 
minéraux. 

Les  oligo-éléments  (c'est-à-dire,  les  éléments  qui  sont  né- 
cessaires en  très  faibles  quantités)  comprennent  le  fer,  le 
cuivre,  le  magnésium,  l'iode,  le  manganèse,  le  zinc,  le 
cobalt,  le  sélénium  et  le  soufre.  Chacun  d'entre  eux  joue  un 
rôle  précis  dans  le  métabolisme;  on  les  absorbe  générale- 
ment dans  les  aliments  habituels. 

Vitamines  Les  vitamines  favorisent  la  croissance  et  la 
digestion  et  aident  à  prévenir  les  maladies. 

La  vitamine  A  est  bénéfique  pour  la  santé  et  la  croissance. 
Les  graminées  vertes,  les  carottes,  le  lait,  le  foin  de  légumi- 
neuses bien  séché,  le  maïs  jaune  et  l'huile  de  foie  de  morue 
sont  des  sources  de  vitamine  A.  On  l'ajoute  généralement  à 
la  ration  sous  une  forme  synthétique  pour  plus  d'efficacité. 

Les  besoins  en  vitamines  du  complexe  B  sont  partiellement 
couverts  par  l'action  bactérienne  se  produisant  dans  le 
caecum.  La  caecotrophie  permet  au  lapin  de  réingérer  ces 
vitamines. 

Il  ne  semble  pas  qu'il  soit  nécessaire  d'ajouter  de  la  vita- 
mine C  à  la  ration  du  lapin. 

On  ne  connaît  pas  les  besoins  du  lapin  en  vitamine  D,  mais 
une  carence  totale  peut  engendrer  du  rachitisme  chez  l'ani- 
mal. De  bonnes  sources  de  vitamine  D  sont  le  lait,  les 
graminées,  la  verdure  et  les  foins  bien  séchés,  de  même  que 
les  formes  synthétiques  de  la  vitamine. 

La  vitamine  E  est  indispensable  à  la  croissance,  à  la  gesta- 
tion et  à  la  lactation. 

Les  recherches  montrent  que  la  vitamine  K  est  essentielle 
pour  la  reproduction,  mais  non  pour  la  croissance. 

Eau  L'eau  est  probablement  l'élément  le  plus  important 
de  la  ration,  car  tous  les  processus  vitaux  du  corps  dépen- 
dent d'elle.  Privé  d'eau,  le  lapin  meurt.  Si  l'approvisionne- 
ment en  eau  est  restreint,  la  consommation  d'aliments  secs 
(et,  donc,  du  taux  de  croissance)  et  la  production  lactée  chez 
les  lapines  allaitantes  diminuent.  Des  troubles  digestifs 
peuvent  aussi  en  découler. 

Un  lapin  adulte  de  race  Néo-Zélandaise  blanche  boit  envi- 
ron 280  mL  d'eau  par  jour;  vers  la  fin  de  la  gestation,  une 
femelle  peut  en  consommer  deux  fois  plus.  Par  temps 
chaud,  une  femelle  allaitante  et  ses  petits  (une  portée 
nombreuse  à  la  veille  d'être  sevrée)  peuvent  boire  4,5  L 
d'eau  par  jour.  Lorsque  les  températures  sont  très  élevées, 
l'ingestion  d'eau  augmente  de  façon  marquée  pour  tous  les 
lapins.  En  outre,  les  lapins  boivent  également  plus  d'eau  que 
d'habitude  par  temps  froid  car  ils  consomment  probable- 
ment plus  d'aliments.  En  tout  temps,  il  est  essentiel  d'ap- 


provisionner les  lapins  en  eau  fraîche  et  propre. 

Aliments 

Le  lapin  peut  consommer  une  grande  variété  d'aliments. 
Vous  devez  fonder  votre  choix  d'aliments  sur  leur  disponibi- 
lité, leur  coût  et  leur  qualité. 

Fourrages  Lorsqu'on  leur  laisse  le  choix,  les  lapins  pré- 
fèrent les  foins  de  légumineuses,  tels  que  la  luzerne  et  le 
trèfle,  aux  autres  foins.  Les  foins  de  graminées  comme  la 
fléole  des  prés  sont  moins  appétents  et  peuvent  contenir 
seulement  la  moitié  des  protéines  contenues  dans  les  foins 
des  légumineuses.  Les  lapins  semblent  utiliser  les  protéines 
de  la  luzerne  avec  une  grande  efficacité.  Les  fibres  qu'elle 
contient,  quoique  non  digestibles,  favorisent  la  croissance 
en  maintenant  la  paroi  intestinale  en  bonne  santé.  Il  se  peut 
aussi  que  les  fibres  protègent  l'organisme  contre  l'invasion 
des  agents  responsables  de  l'entérite  mucoïde.  (Voir  la 
section  sur  les  maladies  et  les  difformités.) 

La  luzerne  est  une  des  sources  les  plus  riches  en  vitamine  A 
et  en  calcium.  Une  ration  composée  à  80  %  de  grain  et  à 
20  %  de  luzerne  couvre  les  besoins  en  calcium  et  en  phos- 
phore d'un  lapin  en  croissance.  On  considère  que  les  rations 
contenant  20  %  de  luzerne  permettent  d'obtenir  les 
meilleurs  taux  de  croissance  et  protègent  les  lapins  contre 
l'entérite. 

Tous  les  éleveurs  ne  s'entendent  pas  sur  l'utilisation  du  foin 
comme  complément  à  la  ration  de  granulés.  Ceux  qui 
donnent  du  foin  à  leurs  lapins  prétendent  que  cet  aliment 
constitue  une  source  additionnelle  de  fibres  brutes,  que  l'on 
ne  trouve  pas  en  quantité  suffisante  dans  les  granulés 
commerciaux.  Ils  soutiennent  également  que  le  foin  protège 
les  jeunes  lapins  contre  les  troubles  digestifs  et  ajoute  du 
lest  à  leur  régime.  Par  ailleurs,  les  éleveurs  qui  donnent 
seulement  des  granulés  à  leurs  lapins  affirment  que  le  fait  de 
donner  du  foin  en  plus  exige  de  la  main-d'oeuvre  supplé- 
mentaire et  accroît  les  travaux  de  nettoyage.  Ils  disent  aussi 
que  du  foin  de  piètre  qualité  peut  déséquilibrer  la  ration  et 
créer  des  carences  chez  l'animal.  Il  peut  aussi  arriver  que  le 
foin  soit  contaminé  par  d'autres  animaux.  De  toute  façon,  si 
vous  donnez  du  foin  à  vos  lapins,  assurez-vous  qu'il  est  de 
bonne  qualité,  sec  et  exempt  de  moisissures  et  de  mauvaises 
herbes  nocives. 

Grains  Les  lapins  préfèrent  le  blé  et  l'orge  au  maïs.  Mal- 
gré la  valeur  énergétique  du  maïs,  les  lapins  n'utilisent  pas 
cet  aliment  aussi  efficacement  que  les  autres  céréales. 
Ainsi,  on  obtient  de  meilleurs  résultats  avec  l'avoine  en 
dépit  de  sa  valeur  énergétique  moins  élevée.  Les  lapins 
préfèrent  peut-être  les  grains  fibreux  comme  l'avoine  en 
raison  de  leur  appétibilité.  Le  sarrasin,  le  seigle,  le  lin  et  les 
graines  de  tournesol  sont  aussi  utilisés  comme  sources 
d'énergie. 

Afin  d'empêcher  le  gaspillage  et  de  favoriser  la  digestion,  il 
faut  aplatir,  concasser  ou  moudre  les  grains.  On  peut  égale- 
ment servir  aux  lapins  des  produits  moulus  du  blé  et  des 
sous-produits  des  autres  céréales.  Généralement,  les  lapins 
ne  mastiquent  pas  assez  les  grains  entiers  pour  en  tirer  toute 
la  valeur  nutritive. 

Aliments  protéiques  Le  tourteau  de  soja  est  utilisé 
comme  source  de  protéines  depuis  de  nombreuses  années. 
Le  tourteau  de  canola  peut  également  être  servi  aux  lapins. 


17 


Verdure  De  façon  générale,  les  producteurs  commerciaux 
ne  servent  pas  de  verdure  à  leurs  lapins  en  raison  de  la 
diminution  du  taux  de  croissance  qu'elle  occasionne  et  des 
exigences  en  main-d'oeuvre  qu'elle  suppose.  Cependant, 
les  éleveurs  amateurs  et  les  éleveurs  fermiers  (petite  échelle) 
peuvent  envisager  de  donner  de  la  verdure  à  leurs  lapins 
parce  qu'ils  veulent  réduire  leurs  achats  de  granulés 
commerciaux  et  qu'ils  ont  le  temps  et  la  main-d'oeuvre 
nécessaires. 

La  verdure  doit  être  fraîche  et  distribuée  chaque  jour,  par 
exemple,  vers  la  fin  de  l'avant-midi.  On  doit  laver  avec  soin 
la  verdure  achetée  chez  les  marchands  de  légumes  ou  les 
maraîchers  afin  d'éliminer  les  pesticides  chimiques.  Toute 
verdure  non  consommée  doit  être  enlevée  des  cages  chaque 
jour. 

Les  études  montrent  que  les  lapins  deviennent  plus  sélectifs 
dans  leur  choix  de  verdure  à  mesure  que  leur  ration  de 
granulés  commerciaux  augmente2.  Les  feuilles  et  les  fleurs 
de  trèfle  rouge  semblent  avoir  leur  préférence.  Néanmoins, 
vous  devez  essayer  de  leur  en  présenter  une  variété.  Cer- 
taines plantes  comme  le  chou  peuvent  causer  le  goitre  si  on 
en  sert  en  quantités  importantes  pendant  de  longues  pé- 
riodes. Les  plantes  racines  comme  les  carottes,  les  navets  et 
les  betteraves  peuvent  être  servies  en  hiver  lorsque  la  ver- 
dure fraîche  n'est  pas  disponible. 

Méthodes  d'alimentation 

Le  lapin  en  cage  ne  peut  pas  choisir  ses  aliments  comme  ses 
congénères  vivant  en  liberté.  Il  incombe  donc  à  l'éleveur  de 
lui  fournir  une  ration  équilibrée  en  quantités  satisfaisantes. 

Rations  mélangées  à  la  ferme  Si  vous  décidez  de  donner 
à  vos  lapins  des  graines  fourragères  et  du  foin,  vous  devez 
prendre  en  considération  le  coût  et  la  disponibilité  des 
aliments  ainsi  que  l'équipement  de  malaxage  et  l'espace 
d'entreposage  requis.  Les  rations  doivent  contenir  du  sel, 
des  compléments  protéiques  et  minéraux  ainsi  que  des 
vitamines.  Si  vous  mélangez  vous-même  les  rations,  vous 
constaterez  que  l'animal  en  fait  une  meilleure  utilisation 
lorsqu'elles  sont  fraîches  et  bien  mélangées.  Les  rations 
peuvent  servir  d'aliment  unique  ou  être  servies  en  com- 
binaison avec  des  fourrages.  Toutefois,  dans  ce  dernier  cas, 
il  faut  éviter  de  servir  les  deux  aliments  dans  la  même 
mangeoire. 

Si  vous  donnez  à  vos  lapins  des  rations  mélangées  à  la 
ferme,  vous  devez  faire  des  essais  afin  de  déterminer  les 
quantités  à  leur  donner  selon  les  diverses  étapes  de  leur 
croissance  et  de  leur  développement. 


Ingrédients  proposés 
pour  différentes  rations 


%  de  la 

Ingrédient 

ration 

Pour  les  lapins  en  pleine 

Foin  de  luzerne 

50 

croissance  (de  0,5  à  4  kg) 

Avoine 

17 

Orge 

22 

Son  de  blé 

5 

Tourteau  de  soja 

5 

Sel  iodé,  minéraux 

et  vitamines 

1 
100 

Pour  les  femelles  et  les  mâles 

Foin  de  légumineuses 

70 

à  l'entretien  (poids  moyen 

Avoine 

29 

de  4,5  kg) 

Sel  et  micro-mélange 

1 

Pour  les  femelles  gestantes 

Foin  de  luzerne 

50 

(poids  moyen  de  4,5  kg) 

Avoine 

45 

Tourteau  de  soja 

4 

Sel  et  micro-mélange 

1 

Pour  les  femelles  allaitantes 

Foin  de  luzerne 

40 

(poids  moyen  de  4,5  kg) 

Blé 

25 

Orge  ou  avoine 

22 

Tourteau  de  soja 

12 

Sel  et  micro-mélange 

1 

Ces  rations  sont  semblables  à  celles  qui  ont  été  recomman- 
dées par  le  U.S.  National  Research  Council  en  1977.  Le 
micro-mélange  devrait  contenir  assez  de  minéraux  et  de 
vitamines  pour  compléter  les  teneurs  en  ces  éléments  que 
l'analyse  du  grain,  des  fourrages  et  du  tourteau  de  protéines 
a  permis  d'établir. 


Afin  d'assurer  la  croissance  optimale  des  lapins  à  frire,  on 
doit  leur  servir  des  aliments  à  volonté  (c'est-à-dire  que 
l'animal  doit  toujours  avoir  de  la  nourriture  à  sa  disposition), 
sans  toutefois  favoriser  le  gaspillage.  On  peut  nourrir  les 
femelles  gestantes  de  la  même  façon,  mais  il  faut  les  sur- 
veiller de  près  afin  d'éviter  qu'elles  ne  prennent  trop  de 
poids.  Une  semaine  avant  la  mise  bas,  réduisez  la  ration  de 
la  lapine  en  gestation  (surtout  une  jeune  femelle)  à  60-110  g 
par  jour.  Dans  le  cas  des  mâles  et  des  femelles  à  l'entretien 
que  l'on  doit  alimenter  de  façon  à  leur  éviter  l'embonpoint, 
70  g  d'une  ration  mélangée  à  la  ferme  plus  du  foin  servi  à 
volonté  sont  suffisants.  Les  femelles  allaitantes  ont  besoin 
d'une  ration  de  85-140  g  par  jour,  plus  du  foin  servi  à 
volonté. 

Aliments  commerciaux  La  plupart  des  éleveurs  achètent 
des  granulés  commerciaux  parce  que  l'aliment  est  toujours 
disponible,  facile  à  manipuler  et  avantageux  au  plan  de 
l'espace  d'entreposage  requis.  Les  aliments  commerciaux 
coûtent  plus  cher,  mais  ils  permettent  d'épargner  sur  les 
coûts  de  main-d'oeuvre.  D'habitude,  les  formules  d'ali- 
ments commerciaux  sont  conçues  pour  satisfaire  les  besoins 
généraux  de  l'animal.  Cependant,  comme  il  n'y  a  pas  deux 
marques  d'aliments  commerciaux  qui  contiennent  les 
mêmes  ingrédients,  vous  devez  évaluer  chacune  en  fonction 
des  besoins  de  votre  troupeau  avant  de  faire  un  choix. 
Certains  granulés,  vendus  comme  aliments  «  incomplets», 
doivent  être  complétés  par  du  foin  de  luzerne.  Générale- 
ment, les  aliments  incomplets  sont  des  granulés  tout-grain 
composés  de  céréales,  de  leurs  sous-produits  moulus,  de 
compléments  protéiques  et  de  sel.  Les  aliments  complets 
contiennent  en  plus  du  foin  moulu  de  bonne  qualité. 


18 


Les  granulés  doivent  mesurer  0,5  cm  de  diamètre  et  envi- 
ron 12  mm  de  longueur;  s'ils  sont  trop  longs,  il  y  aura 
beaucoup  de  gaspillage  dans  le  cas  des  lapereaux.  Ils  doi- 
vent être  assez  durs  pour  éviter  d'être  comprimés  dans  des 
conditions  normales  d'entreposage  et  de  manutention.  Une 
proportion  élevée  de  luzerne  tend  à  produire  des  granulés 
mous  contenant  de  grandes  quantités  de  matières  pul- 
vérulentes. 

La  quantité  de  granulés  à  servir  aux  lapins  dépend  en  partie 
de  leur  qualité.  La  teneur  en  protéines  des  granulés 
commerciaux  varie  selon  l'usage  auquel  ils  sont  destinés  : 
les  granulés  dosant  12  %  à  15  %  de  protéines  sont  destinés 
aux  femelles  et  aux  mâles  à  l'entretien  et  ceux  dosant  16  %  à 
20  %  sont  réservés  aux  femelles  gestantes  et  allaitantes  et 
aux  lapereaux  à  l'engraissement. 

La  composition  d'une  ration  de  granulés  varie,  comme 
l'illustre  l'analyse  des  ingrédients  de  deux  aliments 
commerciaux.  La  première  ration,  aliment  A,  a  une  teneur 
élevée  en  énergie  et  une  teneur  faible  en  fibres;  la  seconde, 
aliment  B ,  a  une  teneur  basse  en  énergie  et  une  teneur  élevée 
en  fibres. 


Plan  d'alimentation 
(Rations  quotidiennes  recommandées) 


%  de  la 

Ingrédient 

ration 

Aliment  A 

Orge 

25,00 

Avoine 

20,00 

Luzerne  déshydratée 

25,00 

Pulpe  de  betteraves 

5,00 

Tourteau  de  soja 

17,50 

Suif 

0,50 

Lignosol  (liant) 

0,70 

Phosphate  bicalcique 
IMC  18-20 

2,00 

Carbonate  de  calcium 

1,00 

Sel 

0,30 

Pré-mélange  5 

0,50 

Mélasses 

2,50 

Aliment  B 

Tourteau  de  luzerne 

séché  au  soleil 

52,90 

Tourteau  de  soja 

20,60 

Issues  de  blé 

19,60 

Oligo-éléments 

0,49 

Phosphate  bicalcique 

0,25 

Mélasses 

2,96 

Suif 

1,20 

Bentonite  (liant) 

2,00 

Vous  pouvez  servir  à  l'animal  un  aliment  différent  pour 
chaque  étape  de  sa  croissance,  tout  en  maintenant  la  quan- 
tité offerte  relativement  constante.  Par  ailleurs,  vous  pouvez 
vous  en  tenir  à  une  seule  sorte  d'aliment  et  faire  varier  les 
quantités  servies  à  l'animal  en  fonction  de  son  état  physiolo- 
gique et  de  l'étape  de  son  développement. 


Mâles 

85-112  g 

Femelles  à  l'entretien 

Femelles  gestantes  (augmentation 
progressive  de  la  ration  pendant 
la  gestation) 

Femelles  allaitantes 

85-112  g 

168-224  g 
jusqu'à  454  g 

Lapins  à  frire  (à  l'engraissement) 

à  volonté 

Quelle  que  soit  la  sorte  de  ration  (granulés  commerciaux  ou 
mélanges  à  la  ferme)  que  vous  serviez  à  vos  lapins,  la 
quantité  offerte  dépend  de  chaque  animal.  Une  ration  sura- 
bondante pour  un  lapin  peut  s'avérer  insuffisante  pour  un 
autre.  Lorsque  vous  établissez  les  quantités  d'aliments  né- 
cessaires à  une  croissance  optimale,  vous  devez  peser  avec 
soin  les  aliments  et  tenir  un  registre  des  taux  de  consomma- 
tion et  de  croissance.  Une  alimentation  surabondante  ou 
insuffisante  peut  susciter  des  problèmes  très  onéreux  pour 
l'éleveur.  Les  aliments  constituant  une  des  dépenses  les  plus 
importantes  de  tout  élevage  cunicole,  un  bon  gestionnaire 
s'assure  de  bien  maîtriser  cet  aspect  de  son  exploitation. 

Aliments  médicamenteux 

Certains  éleveurs  servent  des  aliments  médicamenteux  à 
leurs  lapins  sur  une  base  continue  afin  de  réduire  l'incidence 
de  maladies  (comme  la  coccidiose).  À  moins  d'avoir  à 
traiter  un  animal  pour  une  maladie  précise  pendant  une 
période  donnée,  il  n'est  pas  conseillé  de  faire  un  usage 
général  et  prolongé  de  médicaments  dans  les  aliments,  car 
les  lapins  peuvent  acquérir  une  certaine  résistance  à  ces 
additifs  alimentaires.  Dans  le  cas  des  animaux  destinés  à  la 
consommation  humaine,  il  faut  éliminer  tout  médicament 
de  la  ration  avant  l'abattage,  pendant  au  moins  cinq  jours  ou 
suivant  les  recommandations  du  fabricant.  Pour  traiter  une 
maladie  précise,  l'éleveur  peut  administrer  le  médicament 
dans  l'aliment,  l'eau  de  boisson  ou  par  injection  (voir  la 
section  sur  la  gestion  du  troupeau). 

Entreposage  des  aliments 

Les  aliments  doivent  être  entreposés  dans  une  autre  salle 
que  celle  où  les  lapins  sont  gardés.  Cette  salle  doit  être 
fraîche  et  exempte  d'humidité  et  de  vermine.  Les  aliments 
granulés  entreposés  dans  des  sacs  en  papier  demeurent 
propres  jusqu'au  moment  de  l'utilisation.  Les  citernes  à 
aliments  peuvent  favoriser  la  prolifération  des  bactéries  si 
elles  ne  sont  pas  nettoyées  régulièrement.  Si  la  ration  com- 
prend du  foin,  il  vaut  mieux  l'entreposer  dans  un  endroit 
protégé  afin  d'empêcher  une  détérioration  de  sa  valeur  nu- 
tritive. On  doit  donner  aux  lapins  seulement  des  aliments 
frais  et  en  bon  état.  L'entreposage  du  foin  à  l'intérieur 
diminue  les  problèmes  d'infestation  par  les  insectes  et  au- 
tres ravageurs  et  empêche  les  chats  et  les  chiens  d'infecter 
l'aliment  avec  des  kystes  de  ténia. 

Nutrition  et  maladies 

Un  régime  bien  équilibré  est  essentiel  pour  les  lapins  sou- 
mis à  des  conditions  de  production  intensive.  Les  lapins  que 
l'on  pousse  à  atteindre  le  poids  de  lapin  à  frire  trop  rapide- 
ment peuvent  souffrir  d'entérite  causée  par  une  alimentation 


19 


trop  riche  en  glucides.  C'est  le  cas  lorsque  la  ration  a  une 
teneur  élevée  en  énergie  provenant  de  sources  de  glucides 
solubles.  Des  quantités  excessives  d'amidon  atteignent  le 
caecum  et  le  côlon,  y  favorisent  une  prolifération  rapide  de 
bactéries  pathogènes  causant  une  entérite.  Les  rations  riches 
en  grain  et  pauvres  en  fibres  entraînent  une  incidence  accrue 
d'entérite,  tandis  qu'une  ration  sans  grain  ne  suscite  aucun 
cas  d'entérite,  comme  le  montrent  les  études  à  ce  jour3. 

La  grosseur  de  la  particule  d'aliment  peut  être  également 
importante.  Les  plus  grosses  particules  passent  rapidement 
dans  le  système  digestif  tandis  que  les  plus  petites  y  sont 
retenues.  Il  se  peut  que  cette  rétention  favorise  la  croissance 
bactérienne,  précurseur  de  l'entérite. 

Si  le  lapin  n'est  pas  capable  de  bien  transformer  une  ration 
riche  en  énergie,  son  taux  de  croissance  est  alors  réduit.  Des 
rations  pauvres  en  énergie  et  riches  en  fibres  réduisent  le 
taux  de  croissance  et  font  monter  l'indice  de  transformation 
alimentaire,  deux  facteurs  pouvant  faire  diminuer  la 
rentabilité  de  l'exploitation.  Par  ailleurs,  améliorer  le  taux 
de  croissance  en  augmentant  la  teneur  en  glucides  de  la 
ration  peut  faire  augmenter  les  risques  de  pertes  attribuables 
à  l'entérite.  Un  certain  compromis  est  nécessaire.  Par  exem- 
ple, il  peut  être  plus  rentable  à  long  terme  de  nourrir  les 
lapins  à  frire  pendant  une  période  plus  longue  avec  une 
ration  moins  riche  en  énergie  que  d'accélérer  leur  crois- 
sance avec  une  ration  riche  en  énergie  et  de  subir  des  pertes 
dues  à  l'entérite. 

Il  se  peut  que  50  %  de  toutes  les  maladies  connues  du  lapin 
soient  liées  à  l'alimentation.  Même  lorsque  des  bactéries  ou 
des  virus  sont  en  cause,  l'alimentation  peut  contribuer,  au 
premier  chef,  à  prolonger  et  à  aggraver  la  maladie. 

Il  y  a  un  certain  nombre  de  maladies  communes  attribuables 
à  une  carence  nutritionnelle.  Par  exemple,  il  a  été  démontré 
qu'une  carence  en  vitamine  E  cause  la  dystrophie  mus- 
culaire. La  plus  grande  partie  des  vitamines  ajoutées  aux 


aliments  commerciaux  sont  synthétiques  plutôt  que 
naturelles  et,  parfois,  elles  sont  présentes  en  quantités  insuf- 
fisantes. De  plus,  réchauffement  de  l'aliment  aggloméré 
pendant  sa  fabrication  peut  détruire  la  vitamine  E  synthéti- 
que. La  qualité  de  la  luzerne  incluse  dans  les  granulés  peut 
varier  également.  Malgré  ces  désavantages,  il  est  encore 
plus  efficace  d'acheter  des  aliments  commerciaux  que  d'es- 
sayer d'en  fabriquer  sur  une  petite  échelle.  Vous  devez 
choisir  les  meilleures  rations  disponibles  et  fonder  sur  elles 
votre  production.  Avec  de  bonnes  techniques  de  gestion, 
vous  devriez  réussir. 

Modification  des  rations 

Le  lapin,  quoique  possédant  un  système  digestif  capable  de 
s'accommoder  d'une  grande  variété  d'aliments,  est  sensible 
à  la  modification  de  sa  ration.  Cette  sensibilité  est  plus 
apparente  lorsque  vous  remplacez  un  aliment  commercial 
par  un  autre.  Vous  pouvez  également  avoir  quelques  pro- 
blèmes lorsque  vous  offrez  aux  lapins  des  granulés  prove- 
nant d'un  nouveau  lot,  même  s'il  s'agit  de  votre  marque  de 
commerce  habituelle. 

La  teneur  des  aliments  peut  varier  considérablement,  même 
s'ils  contiennent  tous  les  éléments  nutritifs  nécessaires.  Les 
conditions  économiques  dictent  souvent  le  choix  des  ingré- 
dients utilisés  dans  les  rations.  Les  variations  d'une  récolte  à 
une  autre  et  les  conditions  régnant  à  la  fabrique  au  moment 
où  l'aliment  a  été  préparé  influent  sur  la  composition  de  la 
ration.  En  général,  la  qualité  d'un  lot  d'aliments  est  com- 
parable à  celle  d'un  autre  lot,  bien  que  les  ingrédients 
puissent  varier.  Afin  d'aider  les  lapins  à  passer  d'un  aliment 
à  l'autre  ou  d'un  lot  à  l'autre  sans  leur  occasionner  de  stress 
ou  provoquer  chez  eux  des  troubles  digestifs  ou  des  retards 
de  croissance,  vous  devez  mélanger  les  deux  aliments  ou  les 
deux  lots  ensemble  et  diminuer  progressivement  la  propor- 
tion de  l'ancien  aliment  au  profit  du  nouveau. 


REPRODUCTION 

Fertilité 

Habituellement,  les  lapins  se  reproduisent  en  tout  temps  de 
l'année,  bien  que  l'automne  et  l'hiver  la  fertilité  puisse  être 
plus  basse.  La  femelle  demeure  fertile  pendant  de  longues 
périodes.  Quand  la  lapine  adulte  n'est  pas  accouplée,  les 
follicules  contenant  les  ovules  se  développent  dans  ses 
ovaires  et  y  demeurent  de  12  à  16  jours,  après  quoi  ils 
régressent  et  sont  remplacés  par  des  nouveaux.  Il  y  a  donc 
toujours  des  follicules  prêts  à  relâcher  les  ovules  presque  en 
tout  temps.  Il  peut  arriver  que  la  femelle  soit  temporaire- 
ment stérile  pendant  la  période  où  les  nouveaux  follicules  se 
développent  et  les  vieux  follicules  régressent.  Cependant, 
comme  il  est  impossible  de  définir  l'étape  exacte  du  déve- 
loppement des  follicules,  il  vaut  mieux  supposer  que  la 
femelle  est  fertile  tout  le  temps. 

L'ovulation  (libération  de  l'ovuie),  chez  la  lapine,  est  un 
phénomène  provoqué,  c'est-à-dire  qu'il  est  déclenché 
seulement  par  une  stimulation  sexuelle.  À  la  suite  de  l'ac- 
couplement, les  follicules  se  rupturent  et  libèrent  les  ovules 


environ  dix  heures  plus  tard.  Pendant  ce  temps,  les  sper- 
matozoïdes remontent  le  long  des  trompes  de  Fallope  jus- 
que dans  la  partie  supérieure  où  la  fertilisation  a  lieu.  Les 
oeufs  fertilisés  deviennent  des  foetus  qui  se  développent 
dans  les  cornes  utérines  jusqu'à  la  parturition. 

Période  de  gestation 

La  période  de  gestation  (de  l'accouplement  à  la  parturition) 
est  de  trente  et  un  à  trente-deux  jours.  Il  se  peut  que  des 
lapereaux  naissent  avant  ou  après  la  date  prévue.  Si  la  mise 
bas  retarde  de  deux  ou  trois  jours,  il  peut  y  avoir  là  un  signe 
qu'un  ou  plusieurs  foetus  sont  exceptionnellement  gros. 

Age  au  premier  accouplement 

L'âge  au  premier  accouplement,  tant  chez  le  mâle  que  la 
femelle,  dépend  de  la  race  et  du  développement  individuel. 
Les  races  de  petit  format  se  développent  plus  vite  et  at- 
teignent la  maturité  sexuelle  plus  tôt  que  les  races  de  moyen 
ou  grand  format.  En  général,  les  femelles  deviennent 
pubères  avant  les  mâles. 

Souvent,  la  femelle  se  montre  réceptive  à  l'accouplement 


20 


dès  l'âge  de  trois  mois,  mais,  à  cet  âge,  elle  n'a  pas  encore 
atteint  la  taille  ni  le  développement  lui  permettant  de  mener 
à  bien  une  gestation.  Souvent,  les  très  jeunes  mères  ne 
s'occupent  pas  de  leurs  petits. 

Chez  la  plupart  des  races  commerciales,  le  premier  ac- 
couplement a  lieu  à  l'âge  de  quatre  ou  cinq  mois.  Avec 
l'expérience,  vous  pourrez  déterminer  le  meilleur  âge  pour 
accoupler  vos  lapins.  L'âge  auquel  il  faut  commencer  les 
accouplements  est  très  important.  La  femelle  doit 
commencer  à  se  reproduire  avant  d'accumuler  de  la  graisse 
interne,  qui  est  très  difficile  à  éliminer  par  la  suite.  Les 
lapins  sont  censés  avoir  très  peu  de  graisse,  et  il  est  facile  de 
les  suralimenter.  Dès  que  la  graisse  s'accumule  autour  des 
organes  reproducteurs,  les  femelles  ne  cherchent  plus  à 
s'accoupler.  C'est  pourquoi  vous  devez  accoupler  les 
femelles  dès  qu'elles  ont  atteint  leur  maturité. 

Avant  l'accouplement,  assurez-vous  que  le  mâle  comme  la 
femelle  sont  en  santé  et  en  bonne  condition  physique  et 
qu'ils  ont  atteint  leur  maturité  sexuelle.  Un  mâle  adulte  doit 
être  bien  conformé,  avoir  une  bonne  constitution  sans  être 
gras;  en  outre,  il  doit  être  vigoureux,  avoir  bon  appétit  et  les 
yeux  brillants.  Les  deux  testicules  doivent  être  complète- 
ment descendus  dans  le  scrotum  qui  doit  être  plein  et  large. 
Si  un  des  deux  testicules  n'est  pas  encore  descendu,  n'utili- 
sez pas  l'animal  pour  la  reproduction.  Mettez-le  sous  obser- 
vation; cet  état  peut  n'être  que  temporaire.  Un  mâle  dont  les 
testicules  sont  atrophiés  ou  ridés  peut  être  stérile  tempo- 
rairement ou  de  façon  permanente. 

Une  femelle  adulte  doit  aussi  être  en  bonne  santé,  et  sa 
fourrure  et  ses  yeux  doivent  être  brillants.  Une  femelle  prête 
à  l'accouplement  élève  son  arrière-train  lorsqu'on  lui  passe 
la  main  sur  le  dos  et  les  épaules.  Souvent,  sa  vulve  est 
congestionnée  et  de  couleur  rougeâtre  à  violacée.  Une 
lapine  en  chaleur  peut  être  nerveuse,  rechercher  la  compa- 
gnie des  autres  lapins  et  se  frotter  le  nez  aux  parois  de  la 
cage  ou  de  la  mangeoire.  Tous  ces  indices  ne  permettent  pas 
de  juger  à  coup  sûr  de  l'état  de  réceptivité  de  la  lapine;  le 
moyen  le  plus  sûr  est  de  la  mettre  en  présence  d'un  mâle  et 
d'observer  sa  réaction. 

Accouplement 

Le  meilleur  moment  pour  l'accouplement  est  tôt  le  matin  ou 
tard  le  soir,  surtout  pendant  les  grandes  chaleurs  de  l'été  peu 
propices  aux  accouplements.  Il  est  conseillé  également  de 
faire  accoupler  les  lapins  avant  de  les  nourrir,  car  des 
animaux  qui  ont  faim  sont  plus  alertes  que  des  animaux  qui 
viennent  de  manger.  Il  est  très  important  que  les  accouple- 
ments aient  lieu  dans  un  endroit  calme  et  tranquille,  sans 
hâte  ni  manipulations  brusques. 

L'accouplement  doit  toujours  avoir  lieu  dans  la  cage  du 
mâle.  Dans  le  cas  contraire,  la  femelle  qui  a  généralement 
un  fort  instinct  territorial  souvent  attaquera  et  blessera  le 
mâle  que  l'on  met  dans  sa  cage.  En  outre,  le  mâle  cherchera 
d'abord  à  repérer  à  l'odeur  le  passage  d'autres  mâles  dans  la 
cage.  S'il  n'en  trouve  aucune  trace,  son  instinct  lui  comman- 
dera de  marquer  son  territoire  avec  le  musc  produit  par  deux 
glandes  situées  sous  son  menton.  C'est  seulement  après  cela 
qu'il  sera  disposé  à  procéder  au  rituel  de  l'accouplement. 

Accouplement  libre  Des  quatre  techniques  d'accouple- 
ment, l'accouplement  libre  s'avère  la  meilleure  méthode  et 
donne  lieu  au  taux  de  conception  le  plus  élevé.  On  doit 


placer  la  femelle  dos  au  mâle,  dans  la  cage  de  ce  dernier.  Le 
mâle  peut  ainsi  monter  la  femelle  rapidement  et  efficace- 
ment, ce  qui  minimise  ainsi  le  stress  occasionné  à  cette 
dernière  et  la  frustration  du  premier.  Une  femelle  réceptive 
élève  son  arrière-train  et  redresse  sa  queue  afin  de  permettre 
au  mâle  de  la  pénétrer.  Le  mâle  éjacule  presque  immédiate- 
ment après  la  pénétration.  Il  se  peut  que  l'un  ou  l'autre 
animal  pousse  un  cri.  Une  fois  la  saillie  achevée,  le  mâle  se 
laisse  tomber  sur  le  côté  ou  sur  le  dos.  Un  éleveur  expéri- 
menté peut  vérifier  la  vulve  de  la  femelle  afin  de  s'assurer 
qu'il  y  a  vraiment  eu  pénétration. 

Immédiatement  après  la  saillie,  il  faut  retirer  la  femelle  de  la 
cage  du  mâle  et  la  ramener  dans  sa  cage,  l'arrière-train 
dirigé  vers  le  haut  afin  d'empêcher  le  sperme  de  s'écouler.  Si 
le  premier  accouplement  n'a  pas  réussi  parce  que  la  femelle 
n'était  pas  réceptive,  un  nouvel  essai  peut  réussir  en  la 
ramenant  auprès  du  mâle  dans  les  six  heures  qui  suivent. 

Accouplement  forcé  Si  la  femelle  n'accepte  pas  le  mâle, 
l'éleveur  peut  la  maintenir  de  manière  à  obtenir  un  accouple- 
ment forcé.  Cette  méthode  s'avère  utile  dans  le  cas  des 
lapins  qui  s'accouplent  pour  la  première  fois.  Généralement, 
il  est  plus  efficace  de  faire  accoupler  un  mâle  éprouvé  avec 
une  femelle  sans  expérience. 

Pour  offrir  la  lapine  au  mâle,  placez-la  face  à  vous  et 
maintenez-la  d'une  main  par  les  oreilles  et  la  peau  des 
épaules.  Mettez  l'autre  main  sous  son  corps,  entre  ses  pattes 
de  derrière.  Placez  le  pouce  et  l'index  de  chaque  côté  de  la 
vulve  et  repoussez  délicatement  la  peau  vers  l'arrière.  Cette 
manipulation  fait  redresser  la  queue  de  la  femelle.  Sup- 
portez bien  son  poids  avec  votre  bras  et  élevez  son  arrière- 
train.  La  femelle  est  maintenant  en  position  de  recevoir  le 
mâle.  Les  lapins  qui  sont  accoutumés  aux  manipulations  de 
leur  éleveur  acceptent  bien  cette  intervention  de  sa  part. 

Accouplement  en  claustration  Une  autre  façon  de 
favoriser  l'accouplement  d'une  femelle  non  réceptive  est  de 
la  laisser  avec  le  mâle  quelques  heures  ou  toute  une  nuit, 
afin  qu'elle  s'habitue  à  lui  et  se  montre  plus  coopérative.  Le 
principal  désavantage  de  cette  méthode  est  que,  à  moins 
d'assister  à  l'accouplement,  vous  ne  pouvez  pas  être  certain 
qu'il  a  eu  lieu.  Il  se  peut  aussi  que  les  lapins  se  battent  et  se 
blessent. 

Insémination  artificielle  L'insémination  artificielle  a 
déjà  été  utilisée  pour  les  lapins,  mais  cette  méthode  est  loin 
d'être  généralisée.  Il  est  peu  probable  que  l'insémination 
artificielle  en  vienne  à  remplacer  l'accouplement  libre  car 
c'est  une  technique  trop  onéreuse,  en  temps  et  en  argent, 
pour  le  petit  éleveur.  Il  vaut  mieux  choisir  des  reproducteurs 
dont  l'ardeur  sexuelle  est  intense  et  qui  montrent  une  dis- 
position naturelle  à  s'accoupler. 

Diagnostic  de  la  gestation 

Pour  savoir  si  une  lapine  est  gestante,  on  ne  peut  pas  se 
fonder  sur  ses  réactions  lorsqu'on  la  présente  au  mâle  :  une 
lapine  gestante  peut  très  bien  accepter  l'accouplement  et  une 
autre,  non  gestante,  refuser  l'accouplement.  Une  palpation 
abdominale  est  nécessaire.  Cependant,  cette  méthode  ne 
doit  pas  être  pratiquée  par  un  éleveur  inexpérimenté;  il  faut 
plusieurs  années  de  pratique  pour  acquérir  la  dextérité  né- 
cessaire. 
La  palpation  abdominale  permet  à  l'éleveur  de  percevoir  la 


21 


présence  de  foetus  dans  l'utérus.  Elle  doit  avoir  lieu  de  dix  à 
quatorze  jours  après  l'accouplement.  À  cette  étape  de  leur 
développement,  les  foetus  se  présentent  sous  la  forme  d'une 
chaîne  de  petites  boules  de  part  et  d'autre  de  l'axe  du  corps, 
au  niveau  de  l'abdomen.  À  mesure  que  les  foetus  se  déve- 
loppent, ils  s'élèvent  dans  la  cavité  abdominale,  et  l'éleveur 
qui  fait  une  palpation  peut  croire  qu'il  s'agit  des  organes 
internes;  avant  le  dixième  jour,  l'éleveur  peut  penser  qu'il 
s'agit  des  matières  fécales  de  l'animal  qui  ont  également  la 
forme  de  petites  boules. 

La  palpation  peut  se  faire  dans  la  cage  de  la  lapine  ou  sur 
une  surface  antidérapante  à  une  hauteur  facilitant  les  mani- 
pulations. Elle  s'effectue  plus  facilement  lorsque  l'animal 
est  calme  et  habitué  aux  manipulations  de  l'éleveur. 

Placez  la  lapine  sur  la  table,  face  à  vous.  Maintenez-la  en 
place  en  la  retenant  d'une  main  par  les  oreilles  et  les  plis  de 
la  peau  au-dessus  des  épaules.  Mettez  l'autre  main  sous  son 
corps,  entre  les  pattes  de  derrière  et  légèrement  en  avant  du 
pelvis.  Glissez  le  pouce  et  l'index  contre  la  paroi  ventrale, 
de  part  et  d'autre  de  la  corne  utérine.  Vous  pourrez  percevoir 
la  présence  de  petites  boules  qui  sont  en  fait  constituées  par 


Figure  20     Palpation 

les  embryons  répartis  régulièrement  le  long  des  cornes 
utérines.  Exercer  trop  de  pression  pourrait  provoquer  un 
avortement.  La  première  fois,  effectuez  la  palpation  seule- 
ment le  quatorzième  jour  sur  une  femelle  éprouvée  et  en 
présence  d'un  guide  expérimenté.  Avec  l'expérience,  vous 
pourrez  effectuer  la  palpation  dès  le  dixième  jour  de  la 
gestation. 


PROBLEMES  DE  REPRODUCTION 

L'aptitude  exceptionnelle  des  lapins  à  se  reproduire  est 
tellement  connue  que  l'on  imagine  facilement  qu'un  couple 
d'adultes  donnera  naissance  à  une  nombreuse  progéniture. 
Cependant,  ce  qui  est  vrai  en  théorie  ne  se  réalise  pas 
toujours  en  pratique,  car  de  nombreux  problèmes  peuvent 
empêcher  la  conception. 

Pseudo-gestation 

Parfois,  une  femelle  peut  présenter  tous  les  signes  de  la 
gestation,  c'est-à-dire  production  de  lait  et  construction 
d'un  nid,  sans  être  gravide.  Une  pseudo-gestation  peut  être 
provoquée  par  l'accouplement  avec  un  mâle  stérile  ou  le 
chevauchement  de  femelles  entre  elles.  La  stimulation  res- 
sentie par  la  lapine  déclenche  l'ovulation  qui,  malgré  l'ab- 
sence de  fécondation,  entraîne  la  formation  du  corps  jaune 
dont  les  sécrétions  hormonales  simulent  les  conditions  de 
grossesse  dans  l'utérus  et  favorisent  le  développement  des 
glandes  mammaires.  La  femelle  pseudo-gestante  devient 
infertile  durant  dix-sept  jours,  aucune  ovulation  ne  pouvant 
se  produire  jusqu'à  ce  que  les  sécrétions  hormonales  se 
soient  dissipées. 

La  femelle  peut  indiquer  à  l'éleveur  que  la  pseudo-gestation 
touche  à  sa  fin  par  son  comportement.  Elle  prépare  son  nid 
et  le  couvre  de  poils.  Cependant,  elle  ne  fait  aucun  effort 
pour  le  garder  propre.  La  palpation  permettra  de  confirmer 
que  la  lapine  n'est  pas  gravide.  La  femelle  devrait  être  très 
réceptive  au  mâle  à  ce  moment-là,  et  un  accouplement 
devrait  donner  lieu  à  une  vraie  gestation  car  sa  fertilité  est 
très  élevée  à  la  fin  de  la  pseudo-gestation. 

Pour  éviter  les  pseudo-gestations,  séparez  les  jeunes 
femelles  à  la  veille  d'être  accouplées  au  moins  trois  se- 
maines avant  de  les  présenter  au  mâle.  Lorsqu'une  femelle  a 
élevé  sa  première  portée,  elle  est  moins  susceptible  de  faire 


une  pseudo-gestation  si  l'éleveur  la  maintient  en  reproduc- 
tion à  l'aide  d'un  plan  de  réaccouplement  hâtif. 

Stérilité 

Il  y  a  des  périodes  où  les  lapins  ne  montrent  aucun  intérêt  à 
se  reproduire  ou  manifestent  des  signes  de  stérilité.  La 
stérilité  est  l'incapacité  pour  le  mâle  ou  la  femelle  de  se 
reproduire,  de  façon  temporaire  ou  permanente.  Un  certain 
nombre  de  causes  peuvent  limiter  la  conception  chez  les 
lapins. 

Condition  physique  de  l'animal  L'obésité  est  probable- 
ment la  principale  cause  de  stérilité.  Les  lapins  trop  gras  ont 
tendance  à  être  paresseux  et  à  ne  montrer  aucun  intérêt  à  se 
reproduire.  L'obésité  n'est  pas  toujours  visible,  car,  chez  la 
femelle,  une  grande  partie  de  la  graisse  s'accumule  autour 
des  organes  reproducteurs.  Une  fois  que  la  femelle  est  dans 
cet  état,  il  est  très  difficile  de  la  faire  reproduire.  De  même, 
un  mâle  obèse  est  généralement  un  piètre  reproducteur. 

On  peut  facilement  suralimenter  les  lapins,  surtout 
lorsqu'ils  semblent  avoir  plus  faim  à  l'approche  de  l'hiver. 
Afin  d'éviter  cette  erreur,  pesez  vos  lapins  périodiquement 
et  assurez- vous  qu'ils  maintiennent  un  poids  constant.  Ac- 
couplez les  femelles  dès  qu'elles  ont  atteint  leur  maturité 
sexuelle  et  maintenez-les  en  production  en  les  réaccouplant 
avant  que  leur  portée  ne  soit  sevrée;  elles  éviteront  ainsi 
l'obésité  et  se  maintiendront  en  bonne  condition  physique. 

Carences  nutritionnelles  Un  lapin  dont  la  ration  est  in- 
suffisante ou  déficiente  sur  le  plan  nutritionnel  peut  être 
incapable  de  se  reproduire.  La  plupart  des  aliments 
commerciaux  contiennent  des  quantités  suffisantes  de  vita- 
mines et  de  minéraux. 

Chaleurs  estivales  Les  problèmes  de  reproduction  aug- 
mentent toujours  durant  l'automne  et  l'hiver,  généralement 
du  mois  de  septembre  jusqu'au  milieu  ou  la  fin  de  janvier. 


22 


O) 

ro 
c 
d) 
o 

O 
Q. 


100 


90 


80 


70 


60 


taux  de  conception 


_L 


_l_ 


-1- 


_l_ 


JAN 


FÉV 


MARS 


AVR 


MAI 


JUIN 


JUIL 


AOÛT        SEPT 


OCT 


NOV 


DEC 


Figure  21     Variations  saisonnières  de  la  capacité  de  reproduction4 


Les  chaleurs  estivales  peuvent  en  être  une  des  causes.  En 
effet,  les  mâles  peuvent  devenir  stériles  lorsqu'il  fait  très 
chaud.  La  période  durant  laquelle  ils  demeurent  stériles  est 
directement  proportionnelle  à  la  durée  de  l'exposition  à  la 
chaleur.  Les  mâles  adultes  sont  généralement  plus  touchés 
que  les  jeunes  dont  le  développement  n'est  pas  achevé  (entre 
cinq  et  sept  mois).  Lorsque  les  températures  dépassent 
29  °C  pendant  plusieurs  jours  de  suite,  les  mâles  demeurent 
sexuellement  actifs  mais  ils  peuvent  être  stériles  pendant 
soixante  jours  environ. 

Afin  d'éviter  les  problèmes  de  stérilité  attribuables  à  la 
chaleur,  maintenez  la  température  du  clapier  au-dessous  de 
24  °C  et  remplacez  les  mâles  plus  âgés  par  des  plus  jeunes 
lorsque  les  premiers  souffrent  de  la  chaleur.  Prenez  note 
quotidiennement  de  la  température  du  clapier  et  évitez  les 
variations  excessives  de  température.  Au  retour  de  la  saison 
froide,  remettez  les  mâles  adultes  en  service  après  un  repos 
de  deux  mois. 

Diminution  de  Véclairement  naturel  Les  femelles  sont 
particulièrement  sensibles  à  la  diminution  des  heures 
d'éclairement  naturel.  À  mesure  que  les  jours  raccourcis- 
sent, on  constate  une  baisse  de  réceptivité  chez  les  femelles 
au  cours  de  l'automne.  La  lapine  ressent  instinctivement  le 
besoin  de  cesser  la  reproduction  et  de  se  préparer  à  l'hiver  en 
permettant  à  sa  fourrure  d'épaissir  et  en  accumulant  une 
couche  de  graisse  isolante  autour  de  ses  organes  internes. 
Vers  la  fin  de  l'été,  il  se  peut  que  les  femelles  refusent 
carrément  les  mâles  et  que  ces  derniers  ne  soient  pas  plus 
intéressés  à  les  saillir.  Vers  la  mi-janvier,  les  femelles  se 
montrent  réceptives  de  nouveau  à  mesure  que  les  jours 
allongent. 

L'éleveur  peut  améliorer  quelque  peu  la  réceptivité  des 
femelles  à  l'égard  du  mâle  pendant  l'automne  en  allongeant 
la  durée  d'éclairement  à  l'aide  d'un  éclairage  artificiel.  La 
latitude  à  laquelle  le  clapier  est  situé  détermine  la  quantité 
d'éclairage  nécessaire.  La  durée  de  l'éclairage  artificiel  ne 
doit  pas  dépasser  la  durée  du  plus  long  jour  de  l'année.  En 
outre,  il  est  préférable  d'allonger  la  journée  par  les  deux 


extrémités,  soit  le  matin  et  le  soir,  afin  d'harmoniser 
l'éclairage  artificiel  avec  la  diminution  de  l'éclairement 
naturel.  On  peut  également  surmonter  les  problèmes  de 
reproduction  survenant  à  l'automne  en  faisant  en  sorte  que  le 
troupeau  ait  un  rythme  de  reproduction  intensif  à  l'approche 
de  cette  période.  Les  taux  d'hormone  sont  plus  élevés  chez 
les  femelles  en  reproduction,  et  les  taux  de  saillie  et  de 
conception  sont  par  conséquent  aussi  plus  élevés  lorsque  les 
lapins  sont  maintenus  en  reproduction. 

Facteurs  héréditaires  Certains  lapins  sont  de  meilleurs 
reproducteurs  que  d'autres,  et  il  se  peut  que  la  tendance  à 
manifester  une  baisse  de  la  fertilité  à  l'automne  soit  un  trait 
hérité.  Essayez  de  choisir  des  animaux  dont  l'hérédité  per- 
met de  prévoir  qu'ils  s'accoupleront  et  concevront  facile- 
ment toute  l'année.  Éliminez  les  reproducteurs  médiocres. 

Mue  Dans  la  nature,  les  lapins  sauvages  subissent  une 
mue  estivale  (perte  de  poils)  qui  annonce  le  début  de  la 
période  stérile.  Les  lapins  domestiques  subissent  également 
une  mue  d'intensité  variable  qui  peut  influer  sur  leur  capa- 
cité de  reproduction. 

Stress  Le  stress  est  un  état  de  nervosité  attribuable  à  des 
facteurs  comme  la  peur,  la  fatigue,  les  blessures,  les  écarts 
de  température  soudains,  etc.,  qui  peuvent  en  tout  temps 
avoir  des  répercussions  sur  la  reproduction.  Certains  lapins 
peuvent  être  plus  facilement  touchés  par  le  stress  que  d'au- 
tres. La  sélection  des  reproducteurs  et  de  bonnes  techniques 
de  gestion  peuvent  réduire  ce  genre  de  problème.  (Voir  la 
section  sur  les  maladies  et  les  difformités.) 

Age  Parfois,  les  jeunes  femelles  n'ont  pas  atteint  leur 
maturité  sexuelle  au  moment  de  l'accouplement,  tandis  que 
les  vieilles  femelles  ont  une  capacité  de  reproduction  en 
déclin.  Si  elles  sont  en  bonne  condition  physique,  les 
femelles  doivent  pouvoir  se  reproduire  facilement  et  allaiter 
leurs  petits  sans  aucun  problème.  Dans  les  troupeaux 
commerciaux,  les  femelles  qui  ont  reçu  les  soins  appropriés 
produisent  environ  quinze  portées  durant  leur  vie.  Un  ani- 
mal exceptionnel  peut  dépasser  ce  nombre. 


23 


Maladies  et  difformités  Une  mauvaise  santé  ou  des  diffor- 
mités affectant  les  organes  reproducteurs  (malformation, 
absence  d'organes,  testicules  non  descendus)  peuvent  in- 
fluer sur  la  reproduction  (voir  la  section  sur  les  maladies  et 
les  difformités). 

Mortalité  néonatale  et  avortements 

La  maladie  et  une  mauvaise  alimentation  sont  généralement 
responsables  des  naissances  de  lapereaux  prématurés  ou 
mort-nés.  La  lapine  peut  mettre  bas  à  une  date  hâtive,  se 


désintéresser  totalement  de  ses  petits  et  les  laisser  mourir. 
Elle-même  peut  souffrir  de  stress  et  mourir  soudainement. 
Assurez  un  milieu  calme  aux  femelles  gravides.  Ne  faites 
pas  de  bruits  excessifs  ou  de  mouvements  soudains  qui 
pourraient  leur  occasionner  du  stress. 

Parfois,  un  lapereau  à  naître  dont  le  poids  est  élevé  reste 
bloqué  dans  le  canal  génital  et  meurt  par  asphyxie.  S'il  y 
demeure  pendant  un  certain  temps,  les  autres  foetus  encore 
dans  l'utérus  suffoqueront  également  et  seront  mort-nés. 


ELEVAGE  DE  LA  PORTEE 

Mise  bas 

La  mise  bas  (fait  de  donner  naissance)  est  une  période 
difficile;  il  est  donc  important  que  la  future  mère  soit  le  plus 
confortable  possible  et  ait  à  sa  disposition  les  matériaux 
nécessaires  à  la  construction  de  son  nid  avant  l'arrivée  des 
petits.  La  plupart  des  femelles  mettent  bas  pendant  la  nuit  et 
réagissent  mal  à  toute  intervention. 

Une  boîte  à  nid  garnie  de  matériaux  absorbants,  non  pul- 
vérulents, tels  que  des  copeaux  de  bois  ou  de  la  paille,  doit 
être  placée  dans  la  cage  de  la  femelle  27  à  28  jours  après 
l'accouplement.  Un  grand  nombre  de  femelles  gravides 
prennent  des  matériaux  de  litière  dans  leur  bouche  et  tour- 
nent en  rond  dans  leur  cage  avant  de  se  mettre  à  construire 
un  nid.  Si  une  femelle  urine  dans  la  boîte  à  nid,  il  est 
possible  qu'elle  ne  soit  pas  gravide  en  fin  de  compte. 

Le  jour  précédant  la  mise  bas,  la  femelle  peut  refuser  de 
manger,  mais  continuer  de  s'abreuver  à  volonté.  Juste  avant 
la  naissance  de  ses  petits,  elle  termine  le  nid  avec  les  poils 
qu'elle  s'arrache  de  la  poitrine.  Les  lapereaux  naissent 
aveugles,  sourds  et  dépourvus  de  poils.  Après  la  mise  bas, 
la  lapine  est  nerveuse,  et  il  faut  éviter  de  la  déranger  jusqu'à 
ce  qu'elle  se  soit  calmée. 

Soins  à  donner  à  la  portée 

Aussitôt  que  possible  après  la  mise  bas,  inspectez  la  cage 
discrètement  et  rapidement  afin  de  vous  assurer  qu'aucun 
petit  n'a  été  laissé  à  l'extérieur  de  la  boîte  à  nid.  Les  jeunes 
mères  peuvent  donner  naissance  à  leurs  petits  sur  le  fond 
grillagé  de  leur  cage  ou  ne  pas  avoir  le  réflexe  de  recouvrir 
de  leurs  poils  les  petits  au  nid.  Si  c'est  le  cas,  vous  pouvez 
sauver  la  vie  des  jeunes  en  les  réchauffant  et  en  les  plaçant 
dans  le  nid  et  en  les  recouvrant  de  poils  que  vous  arrachez 
vous-même  de  la  poitrine  de  la  mère.  Certains  éleveurs 
mettent  de  côté  de  la  fourrure  provenant  des  nids  ayant  servi 
durant  l'été  afin  de  fournir  une  protection  supplémentaire 
aux  nouveau-nés  durant  les  mois  d'hiver.  Toutefois,  une 
bonne  mère  veille  à  fournir  elle-même  à  ses  petits  une 
protection  thermique  suffisante. 

Lors  de  la  première  inspection  du  nid,  prenez  note  du 
nombre  de  petits  pour  les  registres.  Le  nombre  de  petits 
dans  une  portée  peut  varier  grandement,  d'un  seul  à  une 
quinzaine. 

Une  inspection  quotidienne  de  la  portée  s'avère  essentielle. 
Retirez  les  lapereaux  blessés  ou  morts  et  comptez-les  afin  de 


Figure  22     Portée  au  nid 


vous  assurer  que  tous  sont  au  nid.  Les  lapereaux  bien 
nourris  ont  le  ventre  gonflé  et  sont  calmes.  Si,  pendant  les 
deux  premières  semaines  de  vie,  les  lapereaux  se  tortillent, 
il  est  probable  qu'ils  ne  reçoivent  pas  assez  de  lait  maternel. 
On  peut  réduire  une  portée  trop  nombreuse  et  assurer  ainsi 
une  meilleure  alimentation  en  faisant  adopter  un  certain 
nombre  de  petits  par  d'autres  femelles. 

Durant  les  températures  froides,  assurez- vous  que  les 
jeunes  sont  bien  couverts.  Parfois,  la  femelle  sort  de  la  boîte 
à  nid  avec  un  petit  attaché  à  sa  mamelle  et  oublie  de  le 
ramener  au  nid.  Si  vous  découvrez,  dans  la  cage,  un 
lapereau  qui  semble  mort,  il  se  peut  qu'il  soit  simplement 
gelé  et  qu'il  puisse  être  ranimé.  Une  des  meilleures  façons 
de  réchauffer  un  lapereau  est  de  le  mettre  sous  votre  aisselle 
jusqu'à  ce  qu'il  reprenne  conscience. 

Les  jeunes  au  nid  sont  également  très  sensibles  à  la  chaleur 
extrême,  et,  dans  ce  cas,  ils  se  montrent  très  agités.  Vous 
pouvez  enlever  le  matin  la  fourrure  qui  les  recouvre  et  la 
replacer  le  soir.  Durant  l'été,  vous  pouvez  retirer  du  nid  les 
jeunes  dont  la  fourrure  commence  à  pousser  et  les  mettre 
dans  la  cage  jusqu'à  ce  qu'il  fasse  assez  frais  pour  les 
remettre  au  nid.  Un  sac  de  toile  imbibé  d'eau  que  l'on  étend 
sur  la  cage  au-dessus  de  la  boîte  à  nid  peut  aussi  avoir  un 
effet  rafraîchissant. 

Les  lapereaux  ouvrent  généralement  les  yeux  10  à  12  jours 
après  la  naissance.  Dans  certains  cas,  une  infection  causée 
par  une  litière  poussiéreuse  peut  les  empêcher  d'ouvrir  les 
yeux.  Si  les  paupières  sont  irritées  et  encroûtées,  baignez- 
les  avec  une  solution  à  4  %  d'acide  borique  à  l'aide  d'un 


24 


cure-oreilles  propre.  Lorsque  les  tissus  sont  ramollis,  une 
légère  pression  permet  de  séparer  les  paupières.  Une  fois 
que  les  paupières  sont  ouvertes,  la  guérison  est  rapide  et 
tout  traitement  supplémentaire  n'est  généralement  pas  né- 
cessaire. 

Adoption 

De  nombreux  éleveurs  font  reproduire  plusieurs  femelles  en 
même  temps  afin  de  s'assurer  qu'elles  mettront  bas  à  la 
même  époque.  Si  une  de  ces  femelles  a  une  portée  très  peu 
nombreuse  (c'est-à-dire,  deux  ou  trois  petits),  l'éleveur  peut 
transférer  ses  petits  dans  le  nid  d'une  autre  mère  qui  a  des 
jeunes  du  même  âge  et  réaccoupler  la  première  femelle 
immédiatement.  Si  une  femelle  meurt  subitement  après 
avoir  donné  naissance,  ses  petits  peuvent  être  adoptés  par 
d'autres  mères,  pourvu  qu'il  n'y  ait  pas  plus  de  48  heures  de 
différence  entre  la  portée  de  la  mère  adoptive  et  la  portée  à 
adopter. 

Certains  éleveurs  ont  recours  couramment  à  l'adoption  entre 
les  mères  afin  d'équilibrer  les  portées.  Par  exemple,  une 
mère  qui  a  une  portée  de  six  lapereaux  vivants  peut  recevoir 
deux  petits  d'une  mère  qui  en  a  produit  dix.  La  décision  de 
faire  adopter  des  petits  par  une  mère  dépend  des  qualités 
maternelles  de  cette  dernière  et  de  sa  production  lactée. 

Il  se  peut  qu'une  lapine  refuse  d'adopter  les  jeunes  d'une 
autre  mère  ou  refuse  de  réintégrer  le  nid  après  l'arrivée  des 
intrus.  Pour  surmonter  ce  problème,  frottez-lui  le  nez  avec 
une  goutte  d'essence  de  vanille  ou  tout  autre  produit 
odorant.  Lorsque  son  odorat  se  sera  complètement  rétabli, 
la  femelle  ne  fera  pas  la  différence  entre  ses  propres  petits  et 
les  autres  qui  auront  pris  la  senteur  du  nid. 

Si  vous  envisagez  de  conserver  comme  reproducteurs  cer- 
tains des  jeunes  mis  en  adoption,  veillez  à  bien  les  identifier 
en  injectant,  sous  la  peau  de  l'oreille,  une  goutte  d'encre  à 
tatouage  à  l'aide  d'une  seringue  hypodermique. 

Causes  de  mortalité  chez  les  nouveau-nés 

Environ  20  %  des  pertes  se  produisent  au  cours  des  huit 
premières  semaines  de  vie.  La  moitié  de  ces  pertes  ont  lieu 
durant  la  première  semaine  de  vie,  et  les  causes  sont 
nombreuses. 

Refroidissement  Si  une  femelle  est  dérangée  pendant  la 
mise  bas  par  des  bruits,  des  lumières  trop  vives,  des  étran- 
gers ou  des  prédateurs,  elle  peut  donner  naissance  à  ses 
petits  sur  le  plancher  de  sa  cage  au  lieu  du  nid,  et  les  petits 
meurent  de  froid.  Des  températures  trop  basses  dans  le 
clapier,  des  courants  d'air,  des  boîtes  à  nid  mal  conçues  ou 
des  matériaux  inappropriés  à  la  confection  du  nid  peuvent 
causer  la  mort  des  lapereaux  par  refroidissement. 

Blessures  Si  l'on  dérange  la  femelle  après  la  naissance, 
elle  peut  entrer  et  sortir  successivement  de  la  boîte  à  nid  et 
écraser  ses  petits  avec  ses  pattes  de  derrière,  les  blessant  ou 
les  tuant. 

Cannibalisme  Les  femelles,  surtout  les  primipares,  man- 
gent parfois  leurs  petits.  Le  cannibalisme  peut  être  le  fait 
d'une  femelle  qui  a  manqué  d'eau  avant  la  mise  bas,  qui  a 
peur  ou  qui  a  mordillé  accidentellement  les  membres  de  ses 
petits  au  moment  de  la  naissance.  Des  carences  nutrition- 
nelles,  particulièrement  en  calcium  durant  les  périodes  de 


production  lactée  intense,  peuvent  également  être  à  l'origine 
du  cannibalisme.  Un  tel  comportement  peut  aussi  être  un 
trait  hérité. 

Généralement,  les  femelles  ne  tuent  pas  et  ne  mangent  pas 
leurs  petits  qui  sont  en  santé,  mais  seulement  ceux  qui  sont 
mort-nés  ou  qui  ont  été  blessés  et  sont  morts  par  la  suite. 
Certains  cuniculteurs  prétendent  qu'ils  empêchent  le  can- 
nibalisme en  donnant  aux  femelles  ayant  montré  de  telles 
tendances  un  morceau  de  bacon  un  jour  ou  deux  avant  la 
mise  bas.  Les  femelles  qui  mangent  régulièrement  leurs 
petits  doivent  être  éliminées  du  troupeau. 

Inanition  Parfois,  une  jeune  femelle  nerveuse  néglige 
d'allaiter  ses  petits.  Les  lapereaux  qui  manquent  de  nour- 
riture sont  maigres  et  déshydratés,  et,  si  on  veut  les  sauver, 
l'adoption  par  une  autre  lapine  doit  se  faire  dans  les  heures 
qui  suivent. 

Une  femelle  malade  peut  aussi  négliger  d'allaiter  ses  petits. 
La  gestation  est  un  état  qui  taxe  les  forces  physiques  et 
diminue  la  vitalité  de  la  lapine,  accroissant  ainsi  sa  récep- 
tivité aux  maladies  comme  la  pneumonie.  Une  femelle 
malade  doit  manger  pour  continuer  à  produire  du  lait  et  il 
peut  être  nécessaire  de  l'y  encourager  avec  de  la  verdure 
fraîche.  Si  elle  manque  de  soins,  vous  risquez  de  perdre  et  la 
mère  et  les  petits. 

Une  femelle  dont  les  glandes  mammaires  sont  engorgées 
peut  refuser  d'allaiter  ses  petits.  L'engorgement  des  glandes 
mammaires  peut  avoir  été  causé  par  des  blessures  aux 
mamelles  qui  bloquent  l'écoulement  du  lait.  Les  glandes 
mammaires  gonflent,  durcissent  et  deviennent  très  sensi- 
bles. L'application  de  lanoline  sur  les  mamelons  peut  aider  à 
les  ramollir  suffisamment  pour  que  les  jeunes  s'allaitent, 
pourvu  que  la  mère  soit  maintenue  en  place  par  l'éleveur. 
L'inflammation  s'atténue  lorsque  l'écoulement  de  lait  est 
régulier. 

La  mammite  peut  également  empêcher  la  femelle  d'allaiter 
ses  petits.  Cet  état  pathologique  est  attribuable  à  une  infec- 
tion bactérienne  qui  peut  être  très  contagieuse.  La  femelle 
perd  l'appétit  et  devient  inactive.  Ses  glandes  mammaires 
s'engorgent,  s'enflamment  et  deviennent  rouge  foncé  à  vio- 
lacées; les  mamelons  changent  aussi  de  couleur.  La  péni- 
cilline est  efficace  dans  ce  cas;  cependant,  comme  la  mam- 
mite est  une  inflammation  récidivante,  il  vaut  peut-être 
mieux  éliminer  les  femelles  qui  en  souffrent. 

Allaitement  et  lactation 

Les  lapereaux  demeurent  au  nid  pendant  deux  semaines  et 
demie  à  trois  semaines  et  se  nourrissent  exclusivement  de 
lait  maternel.  La  composition  du  lait  maternel  varie  d'une 
lapine  à  l'autre,  mais,  dans  tous  les  cas,  c'est  un  lait  très 
condensé  qui  s'avère  essentiel  à  la  croissance  rapide  du 
lapereau.  Comparé  au  lait  de  vache,  le  lait  de  la  lapine 
contient  deux  fois  plus  de  matières  sèches,  quatre  fois  plus 
de  protéines  et  de  matières  grasses  et  trois  fois  plus  de 
cendres;  par  contre,  il  contient  six  fois  moins  de  lactose 
(sucre  de  lait)5. 

La  lapine  allaitante  doit  recevoir  une  alimentation  appro- 
priée pour  être  en  mesure  de  produire  suffisamment  de  lait 
et  conserver  sa  vitalité.  Il  est  important  de  donner  un  apport 
nutritionnel  supplémentaire  à  la  femelle  dès  que  l'on  cons- 
tate qu'elle  est  gravide,   car  les  glandes  mammaires 


25 


250 


200    - 


3 

o 

150 

05 

■^-^ 

— 

ro 

CD 

"O 

d) 

^^ 

c 

100 

3 

CX 

50 


0  4  8  12  16  20 

jours  suivant  la  mise  bas 

Figure  23     Production  laitière  des  femelles6 


24 


28 


32 


commencent  à  se  développer  tôt  au  début  de  la  gestation.  Le 
développement  des  foetus  étant  le  plus  rapide  durant  le 
dernier  tiers  de  la  gestation,  il  est  important  d'accroître  la 
ration  de  la  mère  pendant  la  seconde  moitié  de  la  gestation 
(voir  la  section  sur  l'alimentation).  L'accroissement  de  la 
ration  durant  la  gestation  permet  une  amélioration  de  la 
production  lactée  après  la  mise  bas. 

La  quantité  de  lait  produite  varie  pendant  la  lactation  qui 
dure  habituellement  de  quatre  à  six  semaines.  La  production 
atteint  un  maximum  au  cours  de  la  troisième  semaine 
d'allaitement,  puis  régresse  progressivement. 

La  durée  de  la  lactation  varie  avec  le  niveau  d'alimentation, 
le  nombre  de  lapereaux  qui  tètent  et  la  durée  de  l'allaite- 
ment. La  quantité  de  lait  produite  varie  avec  la  race,  la 
souche,  les  aptitudes  génétiques,  l'état  général  et  le  déve- 
loppement des  glandes  mammaires  de  la  lapine  ainsi 
qu'avec  la  ration  et  les  besoins  de  la  portée. 

Il  est  essentiel  de  déterminer  la  production  laitière  de  cha- 
que mère.  Le  fait  de  peser  les  jeunes  à  l'âge  de  21  jours 
lorsque  la  production  de  lait  atteint  un  maximum  renseigne 
l'éleveur  sur  la  quantité  et  la  qualité  de  la  lactation.  Avant 
cette  date,  l'éleveur  peut  vérifier  que  les  lapereaux  au  nid 
sont  bien  nourris  s'ils  ont  le  ventre  gonflé  et  sont  calmes. 

La  lapine  allaite  ses  petits  une  fois  par  jour,  la  nuit  ou  tôt  le 
matin.  Une  fois  qu'ils  ont  quitté  la  boîte  à  nid  et  qu'ils 
consomment  des  aliments  solides,  les  petits  essaient  encore 
de  téter  leur  mère  plusieurs  fois  durant  la  journée.  D'habi- 
tude, la  lapine  les  repousse  et  ne  leur  accorde  qu'une  tétée 
nocturne. 


Causes  de  mortalité  après  l'âge  de  trois 
semaines 

Des  pertes  peuvent  survenir  vers  l'âge  de  trois  semaines 
lorsque  les  jeunes  commencent  à  quitter  la  boîte  à  nid  et  à 
consommer  des  aliments  secs.  Entre  l'âge  de  trois  et  de  dix 
semaines,  la  cause  de  mortalité  la  plus  courante  est  la 
diarrhée  ou  dysenterie  du  lapin.  La  diarrhée  est  le  symp- 
tôme d'une  maladie  et  non  pas  une  maladie  en  soi,  et  elle  se 
manifeste  souvent  dans  des  périodes  de  stress  comme  le 
sevrage.  Même  avec  un  traitement  aux  antibiotiques, 
jusqu'à  la  moitié  des  lapins  atteints  peuvent  mourir.  Généra- 
lement, les  pertes  les  plus  élevées  se  produisent  parmi  ceux 
dont  le  poids  corporel  est  le  plus  bas.  La  coccidiose  peut  être 
la  cause  sous-jacente  de  ce  trouble  digestif,  mais  il  ne  faut 
pas  négliger  non  plus  les  infections  bactériennes,  les  infec- 
tions virales  et  les  rations  pauvres  en  fibres. 

Parfois,  les  pertes  prennent  des  proportions  épidémiques, 
au  grand  désarroi  de  l'éleveur.  La  meilleure  façon  de  préve- 
nir ce  genre  de  catastrophe  est  de  donner  aux  animaux  des 
aliments  d'une  qualité  constante,  de  maintenir  les 
meilleures  conditions  d'hygiène  possible  et  de  réduire  les 
situations  favorisant  le  stress  là  où  c'est  possible.  Dès  le  21e 
jour  après  la  mise  bas,  enlevez  de  la  cage  la  boîte  à  nid  qui 
est  un  milieu  propice  au  développement  des  bactéries.  À 
cette  date,  tous  les  lapereaux  ont  normalement  quitté  le  nid  à 
la  recherche  d'aliments  secs  et  d'un  peu  d'exercice. 

Sevrage 

La  façon  la  plus  facile  de  sevrer  les  jeunes  est  de  les  laisser 


26 


avec  leur  mère  pendant  huit  à  dix  semaines,  jusqu'au  mo- 
ment de  leur  commercialisation  comme  lapins  à  frire.  Cette 
méthode  limite,  cependant,  le  nombre  de  portées  que  l'on 
peut  obtenir  en  une  année. 

Le  moment  optimal  du  sevrage  est  déterminé  par  le  plan  de 
reproduction  adopté  par  l'éleveur.  Si  vous  suivez  un  plan 
intensif,  il  est  conseillé  de  sevrer  les  jeunes  assez  tôt  pour 
permettre  à  la  mère  de  se  reposer  quelques  jours  avant  la 


naissance  de  la  portée  suivante. 

La  séparation  d'avec  leur  mère  occasionne  du  stress  aux 
jeunes  lapins,  quel  que  soit  leur  âge.  Aussi,  afin  de  réduire 
ce  stress  au  minimum,  il  est  préférable  de  placer  la  mère 
dans  une  autre  cage  et  de  laisser  les  lapereaux  dans  la  cage 
qui  leur  est  familière  jusqu'au  moment  de  leur  commer- 
cialisation. 


MALADIES  ET  DIFFORMITES 

Un  élevage  bien  géré  et  un  clapier  propre  et  bien  ventilé 
offrent,  dans  une  certaine  mesure,  une  protection  contre  les 
maladies.  Néanmoins,  il  est  utile  de  pouvoir  reconnaître  les 
symptômes  des  maladies  les  plus  courantes  chez  le  lapin. 

Stress 

Le  stress  n'est  pas  une  maladie,  mais  il  contribue  à  l'appari- 
tion et  à  l'entretien  de  nombreux  problèmes  de  santé  chez  le 
lapin.  On  définit  le  stress  comme  étant  la  pression  ou  la 
tension  exercée  sur  l'organisme  par  toute  action  adverse.  Le 
stress  peut  être  causé  par  les  conditions  à  l'intérieur  du 
clapier  ou  par  des  facteurs  externes.  Il  est  difficile  de  dé- 
tecter les  premiers  signes  de  stress  chez  un  animal  en 
particulier  et,  encore  plus,  d'en  déterminer  les  causes  pré- 
cises. 

Facteurs  du  milieu  Transporter  les  lapins  d'un  endroit  à 
un  autre,  les  changer  de  cages,  les  élever  dans  des  cages 
surpeuplées  ou  modifier  tout  autre  élément  de  leur  habitat 
peuvent  occasionner  du  stress  aux  lapins.  Modifier  l'am- 
biance —  température,  humidité,  courants  d'air  —  est 
également  une  source  de  stress. 

Facteurs  physiologiques  Tout  état  qui  modifie  les  fonc- 
tions physiologiques  comme  la  gestation,  la  mise  bas,  la 
lactation,  le  changement  de  ration,  ainsi  que  des  causes 
cliniques  comme  une  maladie,  une  blessure  ou  une  infec- 
tion sont  des  sources  de  stress. 

Facteurs  héréditaires  La  nervosité  démontrée  par  l'ani- 
mal en  présence  de  bruits  inhabituels,  de  nouveaux  em- 
ployés du  clapier  ou  de  visiteurs  peut  être  un  caractère 
héréditaire. 

Le  stress  rend  les  lapins  réceptifs  aux  maladies.  Les  jeunes 
animaux  semblent  tolérer  mieux  le  stress  et  s'en  remettre 
plus  facilement  que  les  animaux  plus  âgés. 

Maladies 

Entérite  mucoïde  L'entérite  ou  diarrhée  est  la  principale 
cause  de  mortalité  dans  les  élevages  cunicoles.  En  effet,  elle 
est  responsable  de  50  %  des  pertes  de  lapereaux  entre  la 
naissance  et  le  sevrage,  dans  les  clapiers  commerciaux. 
L'incidence  d'entérite  est  très  peu  élevée  jusqu'à  l'âge  de 
quatre  semaines;  elle  atteint  un  maximum  à  l'âge  de  sept 
semaines,  puis  régresse  de  façon  marquée  après  la  huitième 
semaine7.  La  maladie  s'attaque  aussi  aux  lapines  peu  avant 
ou  peu  après  la  mise  bas. 


Les  causes  de  l'entérite  mucoïde  sont  encore  mal  connues; 
certains  soutiennent  qu'elle  est  due  à  la  fois  à  des  virus  et  à 
des  bactéries.  Par  ailleurs,  on  a  enregistré  des  flambées 
importantes  de  la  maladie  dans  les  élevages  où  on  a  imposé 
des  changements  brusques  de  régime  alimentaire  ou  de 
régie,  ou  dont  la  ration  contenait  trop  de  glucides.  Les 
animaux  atteints  démontrent  de  la  nonchalance,  perdent 
l'appétit,  grincent  des  dents,  ont  les  yeux  qui  louchent, 
adoptent  une  position  voûtée  et  souffrent  de  diarrhée.  En 
outre,  leur  fourrure  perd  de  son  lustre  et  leur  abdomen  se 
gonfle.  Leurs  excréments  peuvent  contenir  de  grandes 
quantités  de  mucus  blanchâtre  et  visqueux.  L'animal  ma- 
lade cherche  à  s'isoler  dans  un  coin  de  la  cage  et,  à  mesure 
que  la  diarrhée  et  la  déshydratation  font  leur  oeuvre,  il  peut 
perdre  entre  10  %  et  25  %  de  son  poids  en  24  à  48  heures8. 
La  mort  survient  rapidement,  et  les  tentatives  de  traitement 
sont  généralement  vaines. 

Certains  croient  qu'on  peut  prévenir,  dans  une  certaine 
mesure,  l'entérite  mucoïde  en  ajoutant  à  la  ration  de  la  fibre 
non  digestible  (foin,  trèfle,  feuilles  de  mûrier,  paille)  afin  de 
maintenir  la  muqueuse  intestinale  en  bon  état. 

Il  n'existe  pas  de  traitement  spécial  pour  cette  maladie. 
Cependant,  l'ajout  de  chlortétracyclines  et  d'oxy- 
tétracyclines  aux  aliments  ou  à  l'eau  s'est  avéré  efficace  pour 
diminuer  les  pertes. 

Pasteurellose  (coryza)  La  pasteurellose  est  une  des  mala- 
dies les  plus  communes  dans  les  clapiers.  Elle  se  manifeste 
tôt  ou  tard  dans  presque  tous  les  troupeaux.  Elle  se  caracté- 
rise par  des  éternuements  et  par  un  écoulement  nasal  de 
mucus.  En  outre,  le  nez  de  l'animal  atteint  est  parfois 
couvert  de  croûtes  et  ses  pattes  de  devant  sont  humides  du 
fait  qu'il  se  frotte  le  nez.  Le  lapin  malade  démontre  de 
l'inappétence,  perd  du  poids  et  paraît  déprimé  et  apathique. 

La  pasteurellose  est  une  maladie  bactérienne  très  con- 
tagieuse; l'agent  pathogène  responsable  peut  causer  d'autres 
maladies  comme  la  septicémie,  la  péritonite  et  des  abcès 
sous-cutanés.  Le  traitement  est  difficile  et  les  récidives  sont 
fréquentes.  Le  stress  peut  également  causer  une  flambée 
soudaine  de  pasteurellose.  L'utilisation  d'antibiotiques  dans 
l'eau  ou  les  aliments  aide  à  contrôler  l'infection  mais,  pour 
empêcher  la  recrudescence  de  la  maladie,  il  faut  veiller  à  ce 
que  la  ventilation  et  la  condition  sanitaire  du  clapier  soient 
excellentes.  L'accumulation  d'ammoniac  provenant  des  dé- 
jections peut  aussi  favoriser  l'incubation  des  agents  patho- 
gènes de  la  pasteurellose.  L'ammoniac  irrite  les  muqueuses 
nasales  du  lapin,  créant  ainsi  un  terrain  idéal  pour  la  pro- 
lifération des  bactéries. 


27 


Si  la  pasteurellose  n'est  pas  soignée,  elle  peut  gagner  les 
poumons  et  se  compliquer  de  pneumonie.  La  pneumonie  est 
la  cause  la  plus  importante  de  mortalité  chez  les  lapins 
adultes.  Lorsque  les  médicaments  ne  permettent  pas  de 
l'enrayer,  il  peut  être  nécessaire  d'éliminer  le  troupeau  et  de 
nettoyer  et  de  désinfecter  le  clapier  avant  d'y  loger  de 
nouveaux  animaux. 

La  meilleure  façon  de  réduire  l'incidence  de  pasteurellose 
consiste  à  élever  des  animaux  exempts  de  Pasteurella  en 
ambiance  protégée  (milieu  stérile),  car  il  semble  que  les 
lapins  ayant  été  infectés  une  fois  demeurent  réceptifs  à  une 
réinfection. 

Coccidiose  La  coccidiose  est  la  maladie  parasitaire  la 
plus  courante  chez  le  lapin  domestique.  Elle  est  causée  par 
des  parasites  microscopiques  qui  envahissent  le  foie  et 
l'intestin  de  l'animal.  Une  infection  légère  peut  être  tolérée 
par  le  lapin,  mais  une  infection  grave  le  rend  malade. 

La  coccidiose  hépatique  (foie)  n'est  généralement  pas  dé- 
tectable chez  un  animal  vivant.  L'animal  atteint  peut  affi- 
cher un  retard  de  croissance.  L'examen  du  foie,  à  l'abattage, 
révèle  la  présence  de  taches  blanches. 

La  coccidiose  intestinale,  plus  grave,  entraîne  une  perte  de 
poids  malgré  un  bon  appétit  et  se  manifeste  par  une  diarrhée 
occasionnelle,  parfois  sanguinolente,  et  le  gonflement  de 
l'abdomen.  Dans  les  cas  les  plus  graves,  la  maladie  pro- 
gresse si  rapidement  que  les  lapins  meurent  avant  même  que 
l'éleveur  ne  se  soit  rendu  compte  de  leur  état.  Certains 
laboratoires  pratiquent  l'examen  des  excréments  permettant 
de  détecter  la  coccidiose  et  de  déterminer  sa  gravité. 

La  contamination  des  aliments,  de  l'eau  et  du  plancher  de  la 
cage  par  des  excréments  parasités  est  le  mode  de  transmis- 
sion de  la  coccidiose.  Par  conséquent,  la  désinfection  des 
cages  est  un  élément  essentiel  du  traitement.  La  source  de 
contamination  la  plus  fréquente  est  une  femelle  porteuse  de 
coccidies,  selon  toute  apparence  en  bonne  santé,  qui  trans- 
met la  maladie  par  ses  déjections.  L'ajout  de  sulfamides  à 
l'eau  s'avère  relativement  efficace  contre  la  propagation  de 
la  coccidiose  durant  une  flambée. 

Syphilis  du  lapin  Les  premiers  symptômes  de  la  maladie 
sont  généralement  de  petites  papules,  gales  ou  pustules 
autour  des  organes  génitaux  externes.  Plus  tard,  l'anus,  les 
paupières,  le  museau,  les  lèvres  et  même  les  jarrets  peuvent 
être  atteints. 

La  maladie  se  transmettant  par  contact  direct,  il  convient 
d'examiner  les  sujets  des  deux  sexes  avant  de  les  accoupler. 
Les  animaux  infectés  doivent  être  isolés  et  traités  à  la 
pénicilline.  Désinfectez  au  chalumeau  (torche  à  souder)  les 
cages  des  lapins  malades. 

Maladie  de  tyzzer  II  s'agit  d'une  infection  bactérienne 
rarement  diagnostiquée  jusqu'à  maintenant,  mais  apparem- 
ment de  plus  en  plus  répandue.  Les  lapereaux  récemment 
sevrés  y  sont  sensibles.  La  maladie  se  caractérise  par  une 
diarrhée  aqueuse,  de  l'apathie,  un  manque  d'appétit  et  la 
déshydratation,  entraînant  la  mort  en  12  à  48  heures.  Seule 
une  autopsie  peut  confirmer  le  diagnostic;  le  foie  est  couvert 
de  petites  taches  grises  jaunâtres. 

La  maladie  est  transmise  par  contact  direct  avec  une  litière 
ou  des  aliments  souillés  par  des  déjections.  Le  stress  dû  à 
des  températures  extrêmes  ou  au  surpeuplement  peut 


favoriser  l'apparition  de  la  maladie;  par  conséquent,  une 
bonne  gestion  et  des  mesures  strictes  d'hygiène  sont  des 
éléments  essentiels  de  lutte  contre  cette  maladie. 

Syndrome  de  la  jeune  femelle  Le  syndrome  de  la  jeune 
femelle  (mort  soudaine  déjeunes  lapines  après  la  mise  bas) 
est  une  maladie  relativement  nouvelle  en  Amérique  du 
Nord.  La  mort  de  jeunes  femelles  qui  en  sont  à  leur  première 
ou  deuxième  portée  survient  de  façon  soudaine  deux  à 
quatre  semaines  après  la  mise  bas.  Le  seul  symptôme  est 
une  ingestion  diminuée  d'aliments  et  d'eau  qui  se  manifeste 
un  ou  deux  jours  avant  la  mort.  Approximativement  la 
moitié  des  femelles  montrent  une  salivation  excessive  au- 
tour de  la  bouche,  tandis  que  80  %  souffrent  d'occlusion 
intestinale,  en  grande  partie  dans  le  caecum.  Les  matières 
contenues  dans  l'intestin  ne  sont  pas  toxiques9. 

Plusieurs  théories  ont  été  proposées  pour  expliquer  les 
causes  du  syndrome  de  la  jeune  femelle.  La  jeune  femelle, 
quoique  gravide,  n'a  peut-être  pas  atteint  son  poids  et  sa 
taille  d'adulte  et,  par  conséquent,  est  incapable  de  sur- 
monter le  stress  associé  à  la  production  d'une  portée  et  d'une 
lactation  maximale. 

Le  syndrome  pourrait  aussi  être  attribuable  à  une  infection 
systémique  faisant  suite  à  une  mammite  staphylococcique. 
Dans  ce  cas,  on  pourrait  recourir  à  des  injections  de  pé- 
nicilline potassique.  Le  syndrome  pourrait  également  être  le 
résultat  d'une  mauvaise  gestion  conduisant  à  une  entéro- 
toxémie. 

Une  ration  riche  ou  énergie  (grain)  peut  donner  lieu  à  une 
surconsommation  de  glucides,  ce  qui  favorise  une  proliféra- 
tion rapide  des  bactéries.  Le  foie  ne  peut  pas  se  désintoxi- 
quer assez  rapidement,  entraînant  la  mort  de  la  lapine.  Pour 
remédier  à  cette  affection,  certains  proposent  d'accroître  la 
ration  de  la  lapine  très  lentement  après  la  mise  bas,  et  tout 
particulièrement  la  proportion  de  luzerne.  Comme  mesure 
préventive,  on  suggère  de  réduire  la  ration  des  jeunes 
femelles  quelques  jours  avant  la  mise  bas  afin  d'éviter  la 
surconsommation  d'aliments. 

Une  bonne  ventilation  ainsi  qu'un  nettoyage  périodique  du 
plancher  de  la  cage  aident  à  réduire  la  population  bac- 
térienne. 

Autres  maladies  et  traitements 


Maladie  et 
symptômes 


Cause 


Traitement  et 
prophylaxie 


Gale  des  oreilles  ou 
gale  psoroptique; 
secouement  de  la 
tête,  grattement  des 
oreilles,  croûtes 
écailleuses  brunâtres 
à  la  base  de  l'oreille 
interne. 

Gale  du  corps  : 
peau  écailleuse  rou- 
gie,  prurit  intense, 
grattement  et  dépila- 
tion. 


Parasites  de 
l'oreille  —  très 
contagieux. 


Parasites  de  la 
fourrure. 


Nettoyer  l'oreille  avec 
une  solution  huileuse 
(par  exemple,  de  l'huile 
minérale)  deux  fois  par 
semaine  jusqu'à  ce  que 
l'oreille  soit  complète- 
ment débarrassée  des 
parasites.  Isoler  les  ani- 
maux atteints. 

Utiliser  une  poudre 
contre  les  acariens  pour 
tout  le  clapier  ou  faire 
traiter  les  animaux  ma- 
lades par  un  vétéri- 
naire. De  préférence, 
détruire  les  animaux 
malades  et  désinfecter 
les  cages  avec  un  cha- 
lumeau. 


28 


Maladie  et 
symptômes 


Cause 


Traitement  et 
prophylaxie 


Maladie  et 
symptômes 


Cause 


Traitement  et 
prophylaxie 


Teigne  annulaire  : 
dépilation  circulaire 
sur  la  face,  les  pieds 
et  autour  de  l'anus. 

Infection  cryptogami- 
que  :  peau  écailleuse 
sur  les  épaules  ou  le 
dos,  fourrure  clair- 
semée, pellicules. 

Kystes  de  ténias  : 

impossible  à  détecter 
chez  le  lapin  vivant. 
Les  kystes  de  ténias 
s'installent  dans  le 
foie,  l'intestin  et  l'es- 
tomac de  leur  hôte. 

Néphrite  (infection 
des  reins)  : 
dépérissement,  perte 
importante  de  poils  et 
lésions  aux  reins. 

Brûlure  par  l'urine  : 
inflammation  des 
organes  sexuels  ex- 
ternes et  de  l'anus, 
pouvant  produire  des 
saignements  et  du 
pus,  si  l'infection  est 
grave. 

Métrite  : 

liquide  épais  et 
blanchâtre  s'écoulant 
des  organes  sexuels 
de  la  lapine,  élar- 
gissement de  l'utérus 
détecté  à  la  palpation. 

Orchite  :  infection 
ou  inflammation  des 
testicules. 


Mammite  : 

glandes  mammaires 
fiévreuses  et  roses, 
pouvant  devenir 
noires  et  violacées; 
température  élevée, 
perte  d'appétit,  refus 
d'allaiter. 

Engorgement  des 
glandes  mammaires  : 
glandes  mammaires 
tendues,  congestion- 
nées et  présentant  des 
durcissements  près 
des  mamelons. 

Conjonctivite  (yeux 
larmoyants)  : 

inflammation  des 
paupières  avec  écou- 
lement rendant  la 
fourrure  humide  et 
emmêlée  autour  de 
l'oeil. 


Champignons  — 
généralement 
transmis  par  d'au- 
tres rongeurs. 

Champignons. 


Larves  de  ténias 
contenues  dans 
les  déjections  de 
chats  ou  de 
chiens  parasités. 


Diverses  causes. 
Transmission  de 
parasites  Nosema 
par  l'urine  ou  au 
foetus  dans 
l'utérus. 

Infection  bac- 
térienne des 
membranes. 


Infection  de 
l'utérus  par  une 
variété  de  bac- 
téries. 


Bactéries 

pyogènes. 


Infection  bac- 
térienne (habituel- 
lement des  sta- 
phylocoques) des 
glandes  mam- 
maires. 


Écoulement  du 
lait  en  quantités 
insuffisantes  par 
rapport  aux  quan- 
tités produites  par 
les  glandes  mam- 
maires. 

Infection  des 
paupières  par  des 
bactéries  et  aussi 
par  des  irritants 
dans  l'air. 


Utiliser  un  fongicide 
approprié  et  nettoyer 
le  bâtiment. 

Appliquer  un  fongicide 
commercial  ou  une  so- 
lution à  2  %  de  Lysol 
sur  les  régions  affectées 
chaque  deux  jours  pen- 
dant une  semaine. 

Aucun  traitement. 
Empêcher  les  chiens  et 
les  chats  d'approcher 
des  aliments  et  de  l'eau 
de  boisson  des  lapins 
ainsi  que  des  matériaux 
utilisées  pour  les  boîtes 
à  nid. 

Aucun  traitement.  Dé- 
truire les  animaux 
malades. 


Nettoyer  les  cages,  en 
accordant  une  attention 
particulière  aux  en- 
droits où  l'animal 
urine.  Appliquer  de  la 
lanoline  sur  les  organes 
infectés. 

Détruire  les  femelles 
atteintes  et  désinfecter 
les  cages.  Remplacer 
les  reproducteurs  qui 
sont  porteurs. 


Détruire  les  mâles  at- 
teints. L'accouplement 
avec  un  mâle  atteint 
d'orchite  peut  provo- 
quer une  métrite  chez 
la  femelle,  et  vice 
versa. 

Injections  intra- 
musculaires de  pé- 
nicilline. Ne  pas 
transférer  les  lapereaux 
à  une  autre  femelle. 
Détruire  les  femelles 
atteintes  car  la  mam- 
mite est  une  infection 
récidivante. 

Ne  par  sevrer  les 
jeunes  de  façon 
abrupte. 


Divers  onguents  appro- 
priés. 


Abcès  et  furoncles  : 

Diverses 

Les  abcès  et  furoncles 

collection  purulente 

bactéries. 

peuvent  percer  et  se 

faisant  saillie  sous  la 

drainer  naturellement. 

peau,  localisée  sur  les 

Consulter  un  vétéri- 

côtes, le  dos,  le  cou, 

naire. 

le  fanon  et  les 

glandes  mammaires. 

Pneumonie  : 

Infection 

Traitement  à  la  pé- 

dépérissement, respi- 

bactérienne des 

nicilline,  d'autant  plus 

ration  laborieuse  et 

poumons. 

efficace  s'il  est  admi- 

rapide forçant  l'ani- 

nistré tôt. 

mal  à  élever  le  nez; 

yeux  et  oreilles  pre- 

nant une  teinte 

bleuâtre,  poumons 

congestionnés. 

Septicémie  : 

Infection  de  la 

Antibiotiques.  Cepen- 

mort soudaine,  sou- 

circulation san- 

dant, l'absence  de 

vent  sans  aucun 

guine  par  les  bac- 

signes cliniques  et 

symptôme;  faiblesse 

téries  Pasteurella. 

l'évolution  rapide  de  la 

extrême,  température 

maladie  empêchent  par- 

très élevée,  respira- 

fois tout  traitement. 

tion  rapide. 

Péritonite  : 

Infection  de  la 

Antibiotiques,  si  la  ma- 

Tempéraure élevée, 

membrane  tapis- 

ladie est  diagnostiquée 

refus  de  bouger,  ab- 

sant la  cavité 

à  temps. 

domen  tendu  et  dou- 

abdominale par 

loureux,  respiration 

les  bactéries 

rapide  et  super- 

Pasteurella. 

ficielle. 

Difformités 

Il  y  a  un  certain  nombre  d  états  pathologiques  qui  ne  sont 
pas  véritablement  des  maladies,  mais  qui  ne  doivent  pas  être 
tolérés  dans  un  clapier  bien  géré  parce  qu'ils  influent  direc- 
tement sur  la  productivité  et  la  rentabilité  de  l'élevage. 

Graisse  jaune  La  tendance  à  faire  de  la  graisse  jaune  est 
un  trait  héréditaire.  Le  marché  n'accepte  pas  les  lapins  qui 
ont  de  la  graisse  jaune,  non  pas  parce  que  cette  graisse  est 
nocive  mais  pour  des  raisons  d'esthétique.  La  graisse  jaune 
est  plus  facilement  décelable  chez  les  adultes.  Les  lapins  qui 
font  de  la  graisse  jaune  n'ont  pas  les  enzymes  qui  dégradent 
la  xanthophylle,  pigment  jaune  se  trouvant  dans  les  aliments 
verts.  La  graisse  jaune  se  dépose  dans  les  tissus  adipeux, 
leur  donnant  une  couleur  jaune  clair. 

Malocclusion  dentaire  Les  dents  du  lapin  poussent  con- 
tinuellement, mais  la  mastication  assure  leur  usure  normale. 
Cependant,  si  les  mâchoires  sont  mal  juxtaposées,  les  dents 
ne  s'usent  pas  normalement.  Les  incisives  supérieures  pous- 
sent alors  vers  l'intérieur  et  les  incisives  inférieures  vers 
l'extérieur,  empêchant  toute  mastication. 

Une  perte  progressive  de  l'appétit  et  une  perte  de  poids  sont 
des  signes  de  malocclusion.  Une  salivation  excessive  appa- 
raît sur  les  deux  côtés  de  la  bouche.  Comme  la  mastication 
est  défectueuse,  l'animal  devient  progressivement  apathi- 
que, déshydraté  et  amaigri.  Cette  condition  peut  s'aggraver 
au  point  que  l'animal  meure  d'inanition. 

On  peut  corriger  temporairement  le  problème  en  coupant 
les  dents  afin  que  les  lapins  destinés  à  l'abattage  puissent 
s'alimenter  et  atteindre  le  poids  désiré.  La  malocclusion 
peut  être  causée  par  une  blessure  ou  un  abcès,  mais,  le  plus 
souvent,  ce  défaut  est  héréditaire  et  on  peut  l'éliminer  en 


29 


évitant  d'utiliser  comme  reproducteurs  des  lapins  qui  en 
sont  atteints. 

Pattes  tournées  en  dehors  Cette  difformité  est  causée  par 
un  gène  récessif  et  est  caractérisée  par  une  torsion  des 
membres  qui  fait  paraître  l'animal  désarticulé.  Les  animaux 
atteints  de  cette  difformité  ne  sont  ni  paralysés  ni  malades, 
mais  ils  ne  doivent  pas  être  utilisés  pour  la  reproduction. 

Maux  de  patte  Chez  les  animaux  atteints,  on  remarque 
des  inflammations,  des  infections,  des  meurtrissures,  des 
abcès  ou  même  des  plaies  sanguinolentes  sur  les  coussinets 
des  pattes  arrière.  Cette  condition  est  plus  fréquente  chez  les 
races  lourdes.  Les  coussinets  plantaires  et  la  fourrure  des 
coussinets  ne  sont  pas  assez  épais  pour  permettre  à  l'animal 
de  vivre  sur  un  plancher  en  treillis  métallique.  Dans  tous  les 
cas  de  maux  de  patte,  on  remarque  que  l'animal  a  des 
coussinets  plantaires  peu  garnis,  un  défaut  héréditaire.  Les 
mâles  nerveux  qui  tapent  constamment  des  pattes  sur  le 
grillage  peuvent  également  être  atteints.  La  condition  est 
aggravée  par  une  accumulation  d'eau  ou  d'urine,  une  humi- 
dité excessive,  une  augmentation  du  poids  de  l'animal  ou  un 
excès  de  poids  ou  des  blessures. 

L'animal  atteint  a  tendance  à  rester  couché  ou  à  se  déplacer 
avec  beaucoup  de  précaution,  en  mettant  autant  de  poids  que 
possible  sur  les  pattes  avant.  Des  plaies  peuvent  donc  appa- 
raître sur  les  pattes  avant.  Les  mâles  et  les  femelles  souffrant 
de  maux  de  patte  se  montrent  peu  enclins  à  s'accoupler. 

Eliminez  les  animaux  gravement  atteints.  Dans  les  cas 
moins  graves,  mettez  les  lapins  dans  une  cage  bien  drainée  à 
plancher  plein  et  sec.  Enlevez  des  coussinets  la  fourrure 
durcie.  Chaque  jour,  nettoyez  les  plaies  avec  de  l'eau  chaude 
savonneuse,  séchez  complètement  et  appliquez  un  onguent 
à  base  de  zinc  ou  d'iode. 

Nettoyez  et  désinfectez  les  cages  des  animaux  atteints  et 
examinez  le  plancher  en  treillis  afin  de  vous  assurer  qu'il 
n'est  pas  rude  au  toucher  en  certains  endroits. 

Déviation  de  l'encolure  Chez  les  jeunes  lapins,  la  dévia- 
tion de  l'encolure  peut  être  causée  par  une  blessure  mais, 
chez  les  adultes,  cette  condition  est  habituellement  le  ré- 
sultat d'une  inflammation  de  l'oreille  interne  (souvent,  la 
gale  des  oreilles).  L'animal  perd  son  sens  de  l'équilibre  et 
porte  la  tête  sur  un  côté,  avec  les  yeux  tournés  vers  le  haut  et 
l'arrière.  Lorsqu'il  essaie  de  bouger,  il  tombe  sur  le  côté.  Il 


ne  peut  pas  manger  et  finit  par  mourir  d'inanition.  Il  n'existe 
aucun  traitement  pour  cette  condition. 

Parfois,  des  lapins  qui  ont  peur  se  mettent  à  tourner  frénéti- 
quement en  rond  dans  leur  cage.  Un  ou  deux  jours  plus  tard, 
ils  sont  atteints  d'une  déviation  de  l'encolure,  résultat  des 
blessures  subies  pendant  leur  course  frénétique. 

Paralysie  de  V arrière-train  Une  fracture  du  dos,  le  dé- 
placement d'un  disque  ou  des  blessures  à  la  colonne  ver- 
tébrale ou  au  système  nerveux  peuvent  souvent  entraîner 
une  paralysie  de  l'arrière-train.  Ainsi,  des  femelles  gravides 
atteintes  traînent  leur  arrière-train  et  sont  incapables  de  se 
tenir  debout  ou  de  supporter  le  poids  de  leur  bassin.  La 
vessie  se  remplit  mais  ne  se  vide  pas.  La  seule  action 
possible  est  d'éliminer  les  animaux  atteints. 

Glaucome  Cette  maladie  de  l'oeil  se  manifeste  d'abord 
par  la  présence  d'une  tache  bleuâtre  au  contour  imprécis 
dans  le  coin  de  l'oeil.  L'oeil  devient  progressivement  opaque 
et  le  globe  oculaire  commence  à  saillir.  Les  animaux  at- 
teints se  montrent  peu  enclins  à  s'accoupler,  ont  un  appétit 
diminué,  affichent  une  détérioration  de  leur  état  de  santé  et 
éventuellement  deviennent  aveugles.  Le  glaucome  est  une 
affection  héréditaire,  transmise  par  un  gène  récessif.  Les 
animaux  atteints  doivent  être  éliminés. 

Mordillement  de  la  fourrure  II  est  difficile  de  savoir 
pourquoi  les  jeunes  lapins  commencent  à  mordiller  la  four- 
rure, les  cils  ou  les  moustaches  de  leurs  congénères.  Le 
surpeuplement  ou  l'ennui  en  sont  peut-être  responsables,  ou 
bien  un  manque  de  fibres,  de  protéines  ou  d'iode  dans  la 
ration.  Il  se  peut  aussi  qu'il  ne  s'agisse  que  d'une  mauvaise 
habitude. 

Lorsque  les  lapins  se  lèchent,  ils  avalent  des  poils  de  leur 
fourrure  qui  ne  se  digèrent  pas.  Il  peut  arriver  que  ces  poils 
s'accumulent  dans  l'estomac  et  forment  une  occlusion  em- 
pêchant la  digestion.  Si  vous  remarquez  qu'un  lapin  ne 
mange  plus  et  que  ses  déjections  contiennent  des  poils,  il  se 
peut  que  l'animal  ait  une  occlusion  gastrique  attribuable  à 
une  accumulation  de  poils.  Donnez-lui  une  ration  supplé- 
mentaire de  foin  ou,  dans  les  cas  plus  graves,  administrez- 
lui  de  l'huile  minérale  à  l'aide  d'une  sonde  gastrique  afin 
d'empêcher  l'animal  de  mourir  d'inanition.  Certaines  prépa- 
rations enzymatiques  tirées  de  l'ananas  et  de  la  papaye  ont 
été  utilisées  avec  succès  dans  le  cas  de  race  Angora. 


GESTION  DU  TROUPEAU 

Le  succès  d'un  élevage  cunicole  est  lié  à  une  gestion  efficace 
du  troupeau.  Vous  devez  adopter  des  méthodes  éprouvées 
pour  ce  qui  est  de  la  reproduction,  de  la  manipulation,  de 
l'alimentation,  de  l'hygiène,  de  la  lutte  contre  les  maladies, 
de  l'élimination  et  de  la  tenue  de  registres.  Ces  méthodes 
sont  le  fondement  même  des  tâches  quotidiennes  que  vous 
devez  accomplir.  Faites  en  sorte  de  décourager  toute  visite 
au  clapier  par  des  étrangers,  évitez  de  prêter  vos  mâles 
reproducteurs  et  veillez  à  ce  que  les  animaux  soient  dé- 
rangés le  moins  souvent  possible. 


Manipulation 

Il  est  essentiel  de  faire  une  inspection  quotidienne  du 
clapier  afin  de  surveiller  l'état  de  santé  et  le  comportement 
des  lapins.  Comme  les  lapins  sont  des  animaux  nerveux  de 
nature,  vous  devez  apprendre  à  travailler  dans  le  calme. 
Lorsqu'ils  sont  apeurés  par  des  bruits  forts,  inhabituels  ou 
soudains,  ils  peuvent  tourner  en  rond  avec  frénésie  dans 
leurs  cages  et  se  blesser.  Les  femelles  peuvent  sauter  dans  la 
boîte  à  nid  et  blesser  leurs  petits.  Certains  éleveurs  habituent 
les  lapins  à  entendre  divers  bruits  en  faisant  fonctionner  un 
poste  de  radio  dans  le  clapier,  ce  qui  contribue  également  à 
masquer  d'autres  bruits. 


30 


Lorsque  vous  devez  soulever  et  manipuler  les  lapins  pour  les 
examiner  ou  les  transporter,  ne  les  empoignez  jamais  par  les 
oreilles  ou  par  les  pattes  car  cela  peut  les  blesser.  Saisissez 
les  petits  par  les  reins.  Cette  méthode  permet  d'éviter  les 
meurtrissures  pouvant  déclasser  la  carcasse  et  les  dom- 
mages à  la  fourrure.  Soulevez  les  lapins  adultes  en  empoi- 
gnant d'une  main  la  peau  à  la  base  du  cou  et  des  épaules  et 
en  soutenant  la  croupe  de  l'autre  main.  Serrez  doucement  la 
tête  de  l'animal  sous  votre  bras  pour  le  calmer  et  l'empêcher 
de  se  débattre. 

Les  lapins  peuvent  se  débattre  et  vous  griffer.  Taillez  les 
ongles  trop  longs.  Les  lapins  qui  font  preuve  de  mauvais 
caractère  de  façon  marquée  devraient  être  éliminés  du 
troupeau.  Toutes  les  personnes  appelées  à  travailler  avec  les 
lapins  vivants  devraient  être  vaccinées  contre  le  tétanos,  car 
la  morsure  ou  le  coup  de  griffe  d'un  lapin  peut  provoquer 
cette  maladie. 

Les  lapins  habitués  à  être  manipulés  régulièrement  sont 
plus  dociles  et  moins  sujets  à  souffrir  de  stress  nerveux  que 
ceux  qui  ne  sont  pas  manipulés  pendant  de  longues  pé- 
riodes. Les  lapins  peuvent  être  dressés.  Par  exemple,  il  est 
particulièrement  utile  d'entraîner  les  femelles  à  subir  la 
palpation  et  la  saillie  forcée. 

Tatouage 

Une  bonne  façon  d'identifier  avec  précision  tous  les  lapins 
utilisés  pour  la  reproduction  consiste  à  tatouer  un  numéro 
dans  l'oreille  de  chaque  animal  de  remplacement.  Une 
identification  claire  et  exacte  est  essentielle  à  la  tenue  des 
registres. 

Pour  tatouer  l'animal,  il  faut  introduire  une  matière  colo- 
rante, encre  ou  teinture,  sous  l'épiderme.  Appliquez  ferme- 
ment la  pince  à  tatouer  sur  l'oreille,  puis  ajoutez  l'encre  que 
vous  pouvez  faire  pénétrer  à  l'aide  d'une  brosse  à  dents 
molle  ou  d'un  cure-oreilles.  Recouvrez  le  tatouage  de  gelée 
de  pétrole  afin  d'empêcher  les  infections. 

Afin  d'éviter  que  le  lapin  ne  se  blesse  ou  ne  vous  blesse 
durant  la  séance  de  tatouage,  placez-le  dans  une  boîte  à 
tatouage.  Il  s'agit  d'une  boîte  rectangulaire  qui  s'ajuste  à  la 
longueur,  à  la  largeur  et  à  la  hauteur  du  lapin  et  le  maintient 
immobile.  Les  oreilles  de  l'animal  sortent  par  le  dessus  de  la 
boîte.  Toutefois,  si  vous  devez  tatouer  des  lapins  de  tailles 
diverses,  il  ne  sera  pas  suffisant  d'utiliser  des  boîtes  ajusta- 
bles, surtout  si  celles-ci  permettent  les  moindres  mouve- 
ments de  tête.  Si  l'animal  a  assez  de  place  pour  bouger, 
même  légèrement,  pendant  qu'on  le  tatoue,  il  peut  se  blesser 
gravement,  voire  se  briser  le  cou.  Une  façon  efficace  et  sûre 
d'éviter  ce  genre  d'accident  est  d'enrouler  l'animal  dans  une 
serviette  ou  un  sac  de  canevas  propre. 

Sexage 

Vous  devez  être  capable  de  déterminer  le  sexe  des  jeunes 
lapins,  surtout  si  vous  vendez  vos  lapins  comme  reproduc- 
teurs ou  spécimens  de  laboratoire  ou  si  vous  choisissez  des 
animaux  de  remplacement.  Vous  pouvez  déterminer  le  sexe 
d'un  lapin  dès  le  troisième  jour  après  la  naissance,  mais  vous 
risquez  alors  de  blesser  les  organes  génitaux  du  nouveau- 
né.  Il  vaut  mieux  attendre  au  moment  de  la  pesée,  au  56e 
jour  (voir  la  section  sur  les  programmes  de  reproduction). 

Pour  déterminer  le  sexe  d'un  lapin,  tenez  la  tête  du  lapin 
entre  vos  cuisses  tout  en  soutenant  son  arrière-train  d'une 


Figure  24     Façon  de  transporter  un  lapin 


31 


Figure  25     Détermination  du  sexe  de  la  femelle 


I 


Figure  26     Détermination  du  sexe  du  mâle 

main.  Avec  l'index  de  l'autre  main,  éloignez  la  queue  de 
l'anus  et  des  organes  génitaux  et,  avec  le  pouce,  exercez  une 
pression  sur  la  devant  les  organes  génitaux  afin  de  faire 
apparaître  la  muqueuse  rougeâtre.  Chez  le  mâle,  le  pénis  fait 
saillie  et  présente  un  bout  arrondi  tandis  que,  chez  la 
femelle,  l'organe  génital  a  la  forme  d'un  sillon  longitudinal 
qui  s'abaisse  près  de  l'anus. 

Castration 

Les  éleveurs  qui  élèvent  le  lapin  pour  la  chair  n'ont  aucun 
avantage  à  castrer  les  mâles  destinés  au  marché  en  vue 
d'améliorer  leur  taux  de  croissance.  Certains  éleveurs  cas- 
trent les  lapins  à  frire  mâles  afin  de  les  empêcher  de  se 
battre,  mais  les  animaux  devraient  être  commercialisés  bien 
avant  qu'ils  n'atteignent  l'âge  auquel  ils  commencent  à  se 
battre.  Dans  un  clapier  commercial,  la  castration  est  une 
pratique  inutile  qui  fait  perdre  du  temps  à  l'éleveur. 

Hygiène  et  lutte  contre  les  maladies 

De  bonnes  méthodes  de  gestion,  des  mesures  d'hygiène 
strictes  et  l'élimination  rigoureuse  des  animaux  non  con- 
formes sont  des  aspects  importants  de  la  lutte  contre  les 
maladies.  Il  est  beaucoup  plus  avantageux  de  prévenir  le 
stress  et  les  maladies  que  de  les  soigner.  Il  peut  être  long  et 
laborieux  d'appliquer  des  mesures  d'hygiène  si  vous  ne 
possédez  pas  des  pièces  d'équipement  comme  un  tapis 
roulant  pour  évacuer  les  déjections  et  un  système  de  réglage 
de  l'humidité,  mais  les  efforts  que  vous  y  consacrez  ne  sont 


pas  inutiles  car  ils  vous  assurent  un  élevage  exempt  de 
problèmes. 

Nettoyez  périodiquement  les  accessoires  servant  à  l'alimen- 
tation (au  moins  à  chaque  fois  qu'il  y  a  une  nouvelle  portée) 
avec  un  savon  germicide  et  de  l'eau,  puis  rincez  à  l'eau 
claire.  Laissez-les  sécher  au  soleil,  si  c'est  possible. 

Ne  mettez  jamais  un  lapin  dans  une  cage  qui  n'a  pas  été 
désinfectée  à  fond.  Désinfectez  les  cages  des  femelles  et  les 
boîtes  à  nid  après  chaque  sevrage.  Utilisez  une  torche  à 
souder  pour  brûler  les  poils  accumulés,  surtout  au  moment 
des  mues,  sur  le  treillis  des  cages.  Puis,  nettoyez  les  cages 
avec  un  désinfectant. 

Évacuez  les  fientes  aussi  souvent  que  nécessaire  afin  de 
réduire  au  minimum  les  vapeurs  d'ammoniac  et  les  popula- 
tions de  mouches.  Enlevez  les  aliments  souillés  et  brûlez  la 
litière  utilisée.  Assurez-vous  qu'il  n'y  a  pas  de  vermine  dans 
le  clapier  et  qu'aucun  animal  errant  ne  peut  y  pénétrer. 
Faites  en  sorte  que  le  clapier  soit  bien  ventilé,  exempt  de 
courants  d'air  et  d'humidité  excessive.  Maintenez  la  tem- 
pérature constante. 

Évitez  le  surpeuplement  et  introduisez  de  nouveaux  ani- 
maux en  petit  nombre.  Isolez  les  lapins  nouvellement  ac- 
quis ou  ceux  qui  reviennent  d'expositions,  pendant  au 
moins  deux  semaines.  Si  ces  animaux  semblent  malades, 
éliminez-les.  Incinérez  ou  enterrez  profondément  les  car- 
casses des  animaux  morts. 

De  même,  isolez  les  animaux  malades  ou  ceux  que  vous 
soupçonnez  d'être  malades  jusqu'à  ce  qu'ils  ne  représentent 
plus  un  danger  pour  le  reste  du  troupeau. 

Visitez  toujours  les  cages  'isolement  en  dernier  lieu  cha- 
que jour,  ou  demandez  à  un  de  vos  employés  de  s'en  occuper 
et  d'utiliser  des  accessoires  réservés  à  cet  usage. 

N'oubliez  pas  que  l'homme  est  le  principal  transporteur  de 
germes  de  maladies  pour  les  lapins.  Aussi,  veillez  à  vous 
laver  les  mains  à  fond  après  avoir  manipulé  des  animaux 
malades.  Ne  prêtez  pas  vos  mâles  à  d'autres  éleveurs  et 
défendez  l'entrée  du  clapier  aux  visiteurs,  surtout  s'il  s'agit 
d'autres  éleveurs  cunicoles. 

La  désinfection  est  un  processus  permanent  car,  dès  qu'un 
nombre  important  d'animaux  vivent  dans  un  espace  con- 
finé, les  germes  circulent.  Vous  pouvez  établir  le  degré  de 
contamination  de  votre  élevage  en  faisant  analyser  en  labo- 
ratoire un  échantillon  de  poussière.  Les  résultats  vous  per- 
mettront d'établir  un  programme  de  désinfection. 

Le  revêtement  des  murs  et  des  plafonds  avec  une  peinture 
germicide  aide  à  réduire  les  bactéries.  Nettoyez  murs  et 
plancher  avec  un  produit  germicide  (comme  ceux  qui  sont 
utilisés  dans  les  laiteries)  qui  pénétrera  le  béton  et  le  bois. 
Nettoyez  le  matériel  d'élevage  avec  un  détersif  iodé.  Si  vous 
disposez  d'un  système  d'abreuvement  automatique,  net- 
toyez périodiquement  l'intérieur  des  canalisations  avec  une 
solution  chlorée,  puis  rincez  à  l'eau  claire.  Vaporisez  des 
désinfectants  en  aérosol  au-dessus  des  cages.  Les  aérosols 
peuvent  également  servir  à  la  lutte  contre  les  insectes. 

Consultation  d'un  vétérinaire 

Si  vous  envisagez  de  consulter  un  vétérinaire,  votre  décision 
sera  probablement  fondée  sur  le  nombre  de  lapins  atteints  et 
sur  les  coûts  de  la  consultation.  S'il  n'y  a  qu'un  ou  deux 
lapins  malades  et  presque  aucun  danger  de  propagation,  il 


32 


vaut  peut-être  mieux  éviter  une  consultation  car  il  pourrait 
être  moins  coûteux  de  remplacer  les  animaux  malades. 

À  mesure  que  vous  acquérez  plus  de  connaissances  et 
d'expérience,  vous  devriez  être  en  mesure  de  traiter  vous- 
même  vos  animaux  malades,  et  même  de  leur  administrer 
par  injection  intramusculaire  les  médicaments  prescrits  par 
le  vétérinaire.  Que  vous  traitiez  vous-même  vos  animaux 
malades  ou  demandiez  à  quelqu'un  de  le  faire  pour  vous,  il 
vous  en  coûtera  du  temps,  du  travail  et  de  l'argent.  Un 
éleveur  commercial  ne  peut  pas  se  permettre  de  perdre  du 
temps  à  soigner  des  animaux  qui  devraient  être  éliminés  du 
troupeau. 

Utilisation  des  médicaments 

L'utilisation  généralisée  de  médicaments  pour  traiter  tout  le 
troupeau  est  souvent  le  signe  d'une  mauvaise  gestion.  Les 
médicaments  et  les  traitements  coûtent  cher.  En  outre,  l'ad- 
ministration généralisée  d'antibiotiques  peut  favoriser  le 
développement  de  souches  de  bactéries  résistantes. 

Vous  devez  connaître  la  posologie  et  la  concentration  d'un 
médicament  et  la  façon  de  l'administrer  ainsi  que  la  période 
de  non-traitement  avant  la  commercialisation  du  lapin  des- 
tiné à  la  consommation  humaine. 

Diagnostic  en  laboratoire 

La  meilleure  façon  de  diagnostiquer  une  maladie  est  d'en- 
voyer les  lapins  morts  ou  deux  ou  trois  lapins  malades  au 
laboratoire.  Informez-vous  auprès  des  services  vétérinaires 
de  votre  province  pour  connaître  les  services  de  laboratoire 
à  votre  disposition. 

Réfrigérez  (mais  ne  congelez  pas)  les  carcasses  d'animaux 
morts  jusqu'à  ce  que  vous  puissiez  les  remettre  à  un  labora- 
toire. Prenez  des  soins  particuliers  en  été  car  il  est  impossi- 
ble de  faire  un  bon  examen  si  la  carcasse  est  putréfiée. 
Enveloppez  la  carcasse  dans  du  papier  journal,  recouvrez-la 
de  glace  au  besoin  et  apportez-la  rapidement  au  laboratoire. 

Le  pathologiste  vous  demandera  probablement  des  rensei- 
gnements tels  que  la  taille  du  troupeau,  le  nombre  d'ani- 
maux malades  ou  morts,  leur  âge,  leur  sexe  et  une  descrip- 
tion des  symptômes.  Il  voudra  également  connaître  les  dates 
des  premières  pertes  et  des  pertes  subséquentes,  l'incidence 
de  la  maladie  (c'est-à-dire,  une  seule  cage  ou  tout  le  clapier) 
et,  s'il  y  a  lieu,  les  traitements  déjà  administrés.  Il  se  peut 
aussi  qu'il  vous  demande  le  genre  et  la  marque  de 
commerce  des  aliments  utilisés  au  cours  des  six  derniers 
mois  ainsi  que  le  genre  de  logement  et  son  état  sanitaire. 

En  attendant  de  recevoir  le  diagnostic  du  laboratoire, 
veuillez  à  appliquer  des  mesures  d'hygiène  strictes  afin 
d'empêcher  la  propagation  de  la  maladie. 

Gestion  quotidienne  du  clapier 

Reproduction  La  reproduction  suivie  de  la  mise  bas  d'une 
portée  en  santé  assurent  des  profits  à  l'éleveur.  Il  est  donc 
normal  que  les  tâches  qui  y  sont  associées  aient  la  priorité 
dans  la  gestion  quotidienne.  Il  est  coûteux  de  retarder  même 
d'un  seul  jour  le  programme  de  reproduction. 

Palpation  II  est  essentiel  pour  l'éleveur  de  connaître  les 
femelles  qui  sont  gravides.  Pratiquez  la  palpation  au  mo- 
ment voulu  (10  à  14  jours  après  la  saillie)  et  soumettez 
immédiatement  à  une  nouvelle  saillie  les  femelles  non 
gravides. 


Boîtes  à  nid  Les  boîtes  à  nid  doivent  être  mises  en  place 
dans  les  cages  des  femelles  au  28e  jour  de  la  gestation.  Si 
vous  attendez  trop  longtemps  pour  fournir  une  boîte  à  nid  à 
la  femelle  et  qu'elle  soit  forcée  de  mettre  bas  sur  le  plancher 
en  treillis  métallique,  il  se  peut  que  toute  la  portée  meure. 
Vous  aurez  ainsi  perdu  la  production  de  tout  un  mois. 

Inspection  de  la  portée  et  des  boîtes  à  nid  Inspectez  les 
nouvelles  portées  et  dénombrez  les  nouveau-nés.  S'il  y  a 
lieu,  veillez  à  faire  adopter  les  lapereaux  par  d'autres 
femelles. 

Pesée  Vous  devez  toujours  peser  les  lapereaux  à  l'âge  de 
21  jours  afin  de  tenir  un  registre  exact  de  la  production 
laitière  de  la  mère.  Vous  devez  également  peser  les  lapins  à 
frire  à  l'âge  de  56  jours  afin  de  déterminer  le  rapport  entre  les 
quantités  d'aliments  consommés  et  le  gain  de  poids. 

Choix  des  animaux  de  remplacement  Au  moment  de  la 
pesée  à  l'âge  de  huit  semaines,  vous  pouvez  décider  quels 
animaux  conserver  pour  la  reproduction.  C'est  également  le 
moment  de  déterminer  le  sexe,  de  tatouer  les  jeunes  lapins 
et  de  séparer  ceux  qui  serviront  d'animaux  de  remplacement 
d'avec  ceux  qui  seront  commercialisés. 

Alimentation  La  distribution  des  aliments  peut  se  faire  en 
fin  de  journée.  Les  lapins  s'en  accommodent  bien  puisqu'ils 
sont  plus  actifs  la  nuit.  Certains  éleveurs  leur  donnent  du 
foin  tôt  le  matin  afin  de  les  tenir  occupés.  Si  vous  avez  un 
petit  clapier,  vous  pouvez  profiter  de  la  distribution  des 
aliments,  pour  vérifier  si  les  lapins  ont  des  blessures,  des 
difformités  ou  des  maladies. 

Traitement  des  maladies  Traitez  les  animaux  souffrants, 
blessés  ou  malades  après  le  repas. 

Nettoyage  et  désinfection  Une  fois  les  soins  terminés, 
vous  pouvez  nettoyer  le  clapier,  les  cages  et  le  matériel 
servant  à  l'alimentation. 

Tenue  des  registres  Mettez  à  jour  vos  registres  chaque 
jour,  une  fois  toutes  vos  tâches  accomplies.  La  méthode  et  la 
fréquence  d'inscription  des  données  dépendent  de  la  taille 
du  clapier  et  du  système  utilisé.  Au  lieu  de  vous  fier  à  votre 
mémoire,  prenez  des  notes  tout  le  long  de  la  journée,  après 
chaque  tâche.  (Voir  la  section  sur  la  tenue  des  registres.) 
Des  registres  exacts  et  à  jour  sont  le  signe  d'une  bonne 
gestion. 

Programmes  de  reproduction 

Votre  objectif,  en  tant  qu'éleveur  commercial,  est  d'élever 
des  lapins  à  frire  en  vue  de  les  commercialiser.  Vous  pouvez 
accroître  votre  production  en  tirant  pleinement  profit  de  la 
capacité  de  reproduction  des  femelles.  Vous  devriez  essayer 
d'avoir  en  tout  temps  plus  de  75  %  de  femelles  gestantes  ou 
allaitantes  et  un  taux  de  conception  (voir  ce  terme  au  glos- 
saire) de  plus  de  80  %.  Tentez  d'obtenir  des  portées 
moyennes  d'au  moins  huit  lapereaux.  Essayez  de  faire  en 
sorte  que  vos  lapins  atteignent  un  poids  précis  à  un  âge 
déterminé. 

Les  portées  devraient  être  uniformes,  chaque  lapereau  pe- 
sant au  moins  350  g  à  l'âge  de  21  jours  et  2,2  kg  à  l'âge  de 
56  jours.  Les  lapins  à  frire  devraient  être  commercialisables 
vers  l'âge  de  huit  semaines. 


33 


Il  y  a  différentes  sortes  de  programmes  de  reproduction  que 
vous  pouvez  adopter  pour  obtenir  une  production  maximale 
de  lapins  à  frire  par  femelle.  De  toute  évidence,  tous  les 
programmes  ne  conviennent  pas  à  tous  les  éleveurs.  Vous 
devez  décider  lequel  convient  le  mieux  à  votre  élevage. 

Cinq  portées  par  année  (nouvelle  saillie 
42  jours  après  la  mise  bas) 


Femelle 

Lapereaux 

Mise  bas 

Naissance 

42  jours 

Nouvelle  saillie 

56  jours 

Sevrage 

Sevrage  en  vue  de  la 
commercialisation 

73  jours 

Mise  base 

Le  programme  ci-dessus  convient  aux  éleveurs  amateurs  et 
non  à  ceux  qui  cherchent  à  rentabiliser  une  exploitation 
commerciale.  Il  exige  un  nombre  moins  grand  de  mâles 
reproducteurs  et  de  cages.  La  femelle  et  sa  portée  subissent 
moins  de  stress  car  l'éleveur  les  séparent  seulement  lorsque 
vient  le  moment  de  sevrer  les  petits  en  vue  de  la  commer- 
cialisation. Les  lapereaux  affichent  un  indice  de  transforma- 
tion alimentaire  moins  élevé.  Les  femelles  semblent  plus 
disposées  à  accepter  le  mâle  lorsqu'elles  ont  encore  leurs 
petits  avec  elles.  Les  tâches  à  accomplir  ne  nécessitent  pas 
un  horaire  exigeant.  C'est  un  programme  idéal  pour  les 
débutants  et  les  éleveurs  amateurs. 

Le  principal  désavantage  du  programme  de  reproduction  de 
42  jours  réside  dans  une  production  annuelle  peu  élevée  de 
lapins  à  frire  par  femelle.  N'oubliez  pas  que  vous  devez 
quand  même  nourrir  vos  animaux  toute  l'année  et  qu'ils 
peuvent  facilement  devenir  gras  et  paresseux  si  l'élevage  est 
mal  géré. 

Une  bonne  façon  d'entreprendre  un  élevage  cunicole  est 
d'adopter  un  programme  de  reproduction  de  cinq  portées 
par  année  et  de  s'en  tenir  à  ce  programme  jusqu'à  ce  que 
vous  vous  sentiez  prêt  à  le  remplacer  par  un  programme  un 
peu  plus  intensif  qui  pourrait  être  plus  rentable. 

Neuf  portées  par  année  (nouvelle  saillie 
7  jours  après  la  mise  bas) 


Femelle 

Lapereaux 

7  jours 

Nouvelle  saillie 

28  jours 

Sevrage 

Sevrage 

38  jours 

Mise  base 

56  jours 

Commercialisation 

Avec  un  système  de  ce  genre,  votre  troupeau  est  presque 
toujours  en  production  et  vous  fournit  un  grand  nombre  de 
lapins  à  frire.  Les  bonnes  femelles  semblent  s'adapter  très 
bien  aux  exigences  accrues  d'un  tel  programme,  et  il  est  plus 
facile  de  déceler  et  d'éliminer  les  moins  productives. 

Toutefois,  le  système  de  reproduction  ci-dessus  exige  beau- 
coup plus  de  travail  de  la  part  de  l'éleveur.  Il  faut  aussi 
davantage  de  reproducteurs  mâles  et  d'animaux  de  rem- 
placement. Certaines  femelles  ne  peuvent  pas  s'adapter  aux 
exigences  d'une  production  constante,  et  celles  qui  réussis- 
sent ont  une  vie  utile  plus  courte.  Le  taux  de  mortalité  est 


plus  élevé  chez  les  jeunes  qui  doivent,  en  outre,  subir  le 
stress  d'un  sevrage  hâtif.  L'indice  de  transformation  alimen- 
taire est  plus  élevé,  et  des  rations  supplémentaires  peuvent 
être  nécessaires.  Vous  aurez  besoin  de  plus  de  cages,  proba- 
blement deux  cages  par  femelle,  à  moins  que  vous  n'uti- 
lisiez les  cages  cloisonnées.  Enfin,  les  tâches  associées  à  la 
reproduction,  à  la  palpation,  au  sevrage  et  à  la  tenue  des 
registres  occuperont  une  plus  grande  partie  de  votre  temps. 

Malgré  cela,  ce  programme  de  reproduction  est  adopté  par 
un  nombre  croissant  d'éleveurs.  En  effet,  il  est  logique  de 
sevrer  les  jeunes  à  l'âge  de  28  jours  car  la  production  laitière 
de  la  mère  fléchit  de  façon  marquée  au  cours  de  la  quatrième 
semaine  et,  comme  les  jeunes  se  nourrissent  déjà  en  grande 
partie  d'aliments  secs,  leurs  besoins  en  lait  sont  minimes. 

Le  réaccouplement  de  la  femelle  environ  sept  jours  après  la 
mise  bas  (selon  son  état  physique)  et  le  sevrage  des  jeunes  à 
l'âge  de  28  jours  permettent  à  la  femelle  d'être  seule  pendant 
une  semaine  avant  la  mise  bas  de  sa  portée  suivante.  Il  faut 
réduire  les  rations  de  la  future  mère  (la  lactation  n'étant  plus 
une  nécessité)  et  la  laisser  consacrer  ses  énergies  au  déve- 
loppement des  embryons. 

Autres  considérations 

Par  le  passé,  on  mettait  les  lapereaux  sevrés  dans  de  grandes 
cases  pour  les  engraisser.  Cependant,  on  constatait  qu'ils 
mangeaient  plus  mais  engraissaient  lentement.  On  a  at- 
tribué cette  situation  au  fait  que  la  présence  de  deux  ou 
plusieurs  portées  dans  une  même  case  engendre  du  stress  et 
accroît  la  concurrence  pour  la  nourriture.  Il  se  peut  aussi 
que,  disposant  de  plus  d'espace,  les  lapins  font  plus  d'exer- 
cice, ce  qui  donne  lieu  à  une  augmentation  de  la  consomma- 
tion d'aliments  mais  à  un  plus  grand  gaspillage  de  l'énergie 
procurée  par  les  aliments. 

En  outre,  enlever  la  mère  ou  la  portée  de  la  cage  où  ils  vivent 
depuis  leur  naissance  provoque  du  stress.  Dans  un  pro- 
gramme de  reproduction  accéléré,  il  vaut  mieux  utiliser  des 
cages  cloisonnées,  ce  qui  permet  de  séparer  la  femelle 
gestante  des  petits  déjà  sevrés  mais  de  la  laisser  tout  de 
même  près  d'eux. 

Certains  producteurs  essaient  une  méthode  de  réaccouple- 
ment hâtif  (c'est-à-dire  de  trois  à  six  jours  après  la  mise 
bas).  De  cette  façon,  la  femelle  est  réaccouplée  presque 
immédiatement  après  la  mise  bas,  ce  qui  en  théorie  pourrait 
lui  permettre  de  produire  dix  portées  par  année.  Selon  la 
souche  de  lapins  utilisée,  ce  rythme  intensif  peut  donner 
lieu  à  divers  problèmes  (y  compris  un  taux  élevé  de  mor- 
talité des  petits  et  de  la  mère).  Il  est  important  d'amener 
progressivement  un  troupeau  à  adopter  un  rythme  de  ce 
genre. 

En  fait,  les  programmes  de  reproduction  dépendent  de 
chaque  femelle.  Si  une  portée  est  peu  nombreuse  ou  si  une 
partie  des  nouveau-nés  peuvent  être  adoptés  par  une  autre 
femelle  et  si  la  femelle  est  en  bonne  santé,  on  peut  réac- 
coupler cette  dernière  plus  tôt  que  prévu.  Afin  de  permettre 
une  exploitation  économique,  une  femelle  en  santé  doit  être 
maintenue  en  production. 

Malheureusement,  une  femelle  peut  d'elle-même  arrêter  sa 
production.  Les  périodes  de  stérilité,  à  l'automne,  déçoivent 
les  éleveurs  qui  essaient  de  suivre  un  programme  de  repro- 
duction donné.  De  plus,  lorsque  la  condition  physique 
d'une  femelle  décroît  en  raison  des  exigences  accrues  de  la 


34 


gestation  et  de  la  lactation,  elle  peut  cesser  la  production 
pendant  deux  à  trois  mois,  jusqu'à  ce  qu'elle  ait  reconstitué 
ses  forces.  La  capacité  de  production  de  chaque  femelle 
peut  aider  l'éleveur  à  choisir  les  descendants  qui  serviront 
d'animaux  de  remplacement.  Il  est  possible  de  développer 
une  souche  de  lapins  qui  peuvent  s'accommoder  d'un  pro- 


gramme de  reproduction  intensif. 

Vous  devriez  choisir  votre  programme  d'alimentation  et 
votre  programme  de  reproduction  en  fonction  du  temps  dont 
vous  disposez  et  du  rendement  que  vous  envisagez  obtenir 
de  votre  investissement  et  vos  efforts. 


SELECTION  DES  ANIMAUX  DE  REMPLACEMENT 


Peu  importe  la  qualité  du  troupeau  fondateur  que  vous 
achetez,  vous  devez  toujours  chercher  à  l'améliorer  au 
moyen  de  l'élimination  et  de  la  sélection.  Il  se  peut  que 
seulement  25  %  de  vos  animaux  soient  de  bons  produc- 
teurs, malgré  l'excellence  des  registres  et  de  l'ascendance. 
Vous  devez  relever  le  défi  permanent  que  pose  l'améliora- 
tion du  troupeau. 

Méthodes  d'amélioration 

Il  y  a  deux  façons  d'améliorer  un  troupeau  existant.  Vous 
pouvez  acheter  de  nouveaux  animaux  de  qualité  d'autres 
éleveurs  ou  accoupler  sélectivement  vos  lapins  en  vue  de 
produire  de  meilleurs  descendants.  Habituellement,  les  éle- 
veurs ont  recours  aux  deux  méthodes  en  même  temps. 

Si  le  troupeau  est  petit,  les  possibilités  d'amélioration  par  la 
sélection  sont  limitées  (selon  le  nombre  de  souches  achetées 
à  l'origine).  Par  conséquent,  vous  devez  comparer  le  coût 
d'un  programme  de  reproduction  sélective  et  le  coût  d'achat 
de  nouveaux  animaux  à  intervalles  réguliers.  Si  le  troupeau 
est  peu  nombreux  et  que  vous  procédez  à  l'accouplement 
d'individus  ayant  un  certain  degré  de  parenté,  vous  risquez 
de  constater  l'effet  d'inbreeding  (c'est-à-dire,  une  perte  de 
vigueur).  De  plus,  vous  ne  devez  pas  commencer  un  pro- 
gramme de  sélection  trop  tôt.  Prenez  note  d'abord  des 
caractéristiques  du  troupeau  existant  afin  d'identifier  celles 
que  vous  voulez  améliorer. 

Tout  nouvel  animal  de  reproduction  que  vous  choisissez 
devrait  être  supérieur  à  ceux  que  vous  possédez  déjà.  Véri- 
fiez les  qualités  des  nouveaux  reproducteurs  sur  une  petite 
échelle  avant  de  les  intégrer  à  un  programme  de  reproduc- 
tion. 

Le  fait  d'acheter  des  lapins  d'autres  éleveurs  comporte  un 
danger.  En  fait,  ces  lapins  peuvent  transmettre  des  maladies 
à  votre  troupeau.  Aussi,  assurez- vous  d'isoler  tous  les  nou- 
veaux venus  pendant  au  moins  deux  semaines. 

Si  vous  élevez  vos  propres  animaux  de  remplacement,  vous 
connaissez  leurs  antécédents  et  leur  ascendance.  Vous  pou- 
vez observer  chaque  animal  à  partir  du  moment  de  sa 
naissance  et  compter  sur  le  fait  qu'il  hérite  d'une  certaine 
résistance  aux  maladies  qui  ont  cours  dans  votre  clapier. 

Cependant,  pour  élever  vos  propres  animaux  de  remplace- 
ment, il  vous  faut  plus  de  cages,  plus  de  temps  et  plus  de 
connaissances. 

Commencez  votre  programme  de  sélection  en  vous  fixant 
des  normes  réalistes  et  choisissez,  comme  animaux  de 
remplacement,  les  lapins  qui  s'en  approchent  le  plus.  À 
mesure  que  le  troupeau  s'améliore,  vous  pouvez  resserrer 


vos  normes.  Les  animaux  de  remplacement  doivent  être 
choisis  pour  leur  santé  et  leur  vitalité.  Vous  ne  devez  pas  les 
juger  sur  leurs  seules  qualités  mais  en  fonction  de  celles  de 
toute  la  portée.  Tous  les  petits  d'une  portée  doivent  être 
supérieurs  avant  que  vous  ne  choisissiez  l'un  deux  comme 
animal  de  remplacement. 

Au  départ,  vous  pouvez  choisir  des  jeunes  issus  des 
femelles  et  des  mâles  qui  produisent  le  plus  de  viande.  À 
mesure  que  le  troupeau  s'améliore  et  que  vos  connaissances 
augmentent,  vous  pouvez  commencer  à  utiliser  une  mé- 
thode d'amélioration  plus  précise  qui  consiste  à  choisir  les 
animaux  de  remplacement  en  fonction  du  test  de  de- 
scendance. 

Sélection  au  moyen  du  test  de  descendance 

À  l'aide  du  test  de  descendance,  vous  évaluez  les  lapins  non 
seulement  en  fonction  de  leurs  propres  qualités  mais  égale- 
ment en  fonction  de  celles  de  leur  progéniture.  Il  se  peut  que 
les  caractéristiques  d'une  femelle  hautement  productive  ne 
soient  pas  transmises  génétiquement  à  ses  petits.  Il  faut 
donc  comparer  les  descendants  aux  parents  afin  de  déter- 
miner quelles  qualités  ont  été  transmises  d'une  génération  à 
l'autre.  Ce  genre  de  sélection  suppose  la  tenue  de  registre 
précis. 

Nombre  des  animaux  de  remplacement 

Dans  une  grande  exploitation  commerciale,  il  faut  prévoir 
chaque  année  de  35  à  40  animaux  de  remplacement  par  100 
femelles  en  production.  Dans  un  nouvel  élevage,  il  faut 
parfois  remplacer  jusqu'à  50  %  des  femelles  chaque  année. 
Le  nombre  d'animaux  de  remplacement  dépend  en  grande 
partie  de  la  qualité  des  reproducteurs  et  du  genre  de  pro- 
gramme de  reproduction  adopté  par  l'éleveur.  Les  exigences 
du  programme  d'élimination  influent  également  sur  la  de- 
mande d'animaux  de  remplacement.  Vous  devez  garder  un 
nombre  d'animaux  de  remplacement  supérieur  à  vos  be- 
soins, car  certains  individus  peuvent  s'avérer  inférieurs  ou 
contracter  une  maladie  et  mourir.  En  outre,  il  est  difficile 
d'évaluer  avec  précision  le  nombre  d'animaux  de  remplace- 
ment dont  vous  aurez  besoin  dans  l'avenir.  Vous  ne  pouvez 
pas  attendre  d'avoir  besoin  d'animaux  de  remplacement 
pour  les  produire,  car  vous  serez  alors  privé  de  cages  desti- 
nées à  des  animaux  en  production  pendant  plusieurs  mois. 

Le  nombre  de  reproducteurs  mâles  de  remplacement  dé- 
pend, bien  entendu,  de  la  taille  du  troupeau  et  de  la  fré- 
quence avec  laquelle  vous  les  mettez  en  service.  Au  début, 
vous  devriez  utiliser  le  jeune  mâle  avec  parcimonie,  puis 
augmenter  progressivement  la  fréquence  de  l'utilisation 
jusqu'à  ce  qu'il  serve  sept  femelles  par  semaine. 


35 


Les  reproducteurs,  mâles  et  femelles,  doivent  être  rem- 
placés dès  que  les  registres  indiquent  une  baisse  de  leur 
productivité. 

Sélection  des  reproducteurs  femelles 

Ne  choisissez  pas  d'animaux  de  remplacement  de  la  pre- 
mière portée  d'une  femelle.  Attendez  qu'elle  soit  en  produc- 
tion depuis  quelque  temps  afin  de  sélectionner  des  animaux 
issus  d'une  mère  éprouvée. 

La  mère  doit  être  facile  à  accoupler.  La  réceptivité  à  l'ac- 
couplement est  une  caractéristique  qui  peut  être  héritée. 
Elle  doit  aussi  concevoir  facilement.  Une  femelle  qui  ne 
conçoit  pas  à  chaque  accouplement  est  sans  valeur  écono- 
mique. La  femelle  doit  donner  naissance  à  une  portée  de 
huit  à  douze  petits.  Lorsque  la  portée  est  trop  nombreuse,  les 
lapereaux  sont  souvent  plus  petits  à  la  naissance  et  au 
sevrage  et  ont  un  taux  de  mortalité  plus  grand.  Les  portées 
doivent  être  uniformes  à  la  naissance;  le  contraire  peut 
signifier  que  tant  la  mère  que  les  petits  ne  sont  pas  en  santé. 

La  femelle  doit  être  bonne  nourricière;  le  poids  des  petits  à 
l'âge  de  trois  semaines  renseigne  l'éleveur  sur  la  production 
laitière  de  la  femelle.  Elle  doit  produire  au  moins  sept  petits 
pesant  2,2  kg  à  l'âge  de  huit  semaines. 

Elle  doit  être  en  santé  et  pouvoir  conserver  une  excellente 
condition  physique. 

Pendant  sa  vie  productive,  une  femelle  produit  en  moyenne 
de  12  à  15  portées.  Le  nombre  d'années  en  production  dé- 
pend du  programme  de  reproduction  adopté  par  l'éleveur. 
Les  grosses  femelles  ne  produisent  pas  toujours  les 
meilleurs  reproducteurs.  Généralement,  une  femelle  doit 
avoir  le  corps  d'une  bonne  longueur,  l'arrière-train  bien 
découpé  et  les  reins  bien  remplis.  Une  femelle  au  corps  plus 
long  accouplée  avec  un  mâle  au  corps  compact,  plus  court, 
(accouplement  préféré  par  la  plupart  des  éleveurs)  produit 
des  lapins  à  frire  mieux  pourvus  en  chair.  Les  meilleures 
femelles  sont  celles  qui  produisent  régulièrement  de  gros 


lapins  à  frire  en  santé,  ayant  une  carcasse  bien  viandée. 
Souvent,  les  performances  d'une  femelle  sont  plus  impor- 
tantes que  son  apparence. 

Sélection  des  reproducteurs  mâles 

Bien  que,  en  général,  les  jeunes  dépendent  davantage  des 
soins  et  de  la  santé  de  la  femelle,  ils  reçoivent  50  %  de  leur 
hérédité  du  mâle.  Vous  pouvez  choisir  des  femelles  parmi 
les  10  %  de  femelles  supérieures  du  troupeau,  mais  sélec- 
tionnez les  mâles  parmi  les  2  %  à  3  %  de  mâles  supérieurs, 
car  ce  sont  eux  qui  engendreront  la  progéniture  de  toutes  vos 
femelles. 

Lorsque  vous  choisissez  des  mâles  de  remplacement,  sélec- 
tionnez ceux  qui  s'accouplent  facilement  et  en  tout  temps, 
qui  fécondent  la  femelle  presque  à  chaque  fois  et  qui  en- 
gendrent des  portées  uniformes  composées  de  lapereaux  de 
bonne  taille. 

Les  jeunes  doivent  être  exempts  de  difformités  et  de  mala- 
dies, croître  rapidement  et  avoir  des  carcasses  bien  vian- 
dées.  Les  mâles  choisis  doivent  toujours  engendrer  des 
portées  dont  le  poids,  à  l'âge  de  56  jours,  est  supérieur  au 
poids  moyen  du  troupeau. 

Les  mâles  eux-mêmes  doivent  transformer  leurs  aliments 
en  muscle  et  en  énergie  de  façon  à  être  actifs  et  vigoureux 
toute  l'année.  Vous  pouvez  faire  la  sélection  finale  parmi 
plusieurs  candidats  en  vous  fondant  sur  l'indice  de  transfor- 
mation alimentaire.  Tenez  un  registre  pour  chaque  mâle,  de 
l'âge  de  huit  semaines  à  l'âge  de  seize  semaines,  sur  les 
gains  de  poids  et  la  consommation  alimentaire.  La  com- 
paraison des  données  vous  permettra  de  choisir  ceux  qui 
affichent  le  meilleur  indice  de  transformation  alimentaire. 
Bien  que  les  performances  de  production  soient  un  élément 
essentiel  dans  le  choix  des  femelles  et  des  mâles,  le  critère 
final  demeure  la  production  de  descendants  dotés  de  car- 
casses solides  et  viandées. 


GENETIQUE  ET  SYSTÈME  DE  CROISEMENTS 


L'objectif  de  tout  éleveur  commercial  est  de  produire  des 
portées  qui  sont  toujours  rentables  sur  le  plan  du  rendement 
en  viande,  c'est-à-dire  des  portées  dont  le  coût  de  produc- 
tion est  inférieur  aux  recettes  procurées  par  leur  vente.  Des 
animaux  de  qualité  inférieure  ou  affichant  une  faible  pro- 
ductivité font  de  la  cuniculture  une  entreprise  non  rentable. 

La  première  étape  en  vue  de  l'amélioration  du  troupeau 
consiste  à  déterminer  les  caractères  à  améliorer.  Une  fois 
ceux-ci  établis,  vous  pouvez  décider  d'un  système  de 
croisements.  Pour  réussir  dans  ce  domaine,  vous  devez  avoir 
quelques  notions  de  génétique. 

Génétique 

Les  gènes  sont  les  unités  auxquelles  est  lié  le  développe- 
ment des  caractères  héréditaires  de  l'individu.  Ils  sont  lo- 
calisés sur  les  chromosomes  de  chaque  cellule  vivante. 
Chez  le  lapin,  on  trouve  22  paires  de  chromosomes,  soit  un 
total  de  44  chromosomes  dans  le  noyau  de  chaque  cellule. 


La  cellule  reproductrice  mâle  (spermatozoïde)  et  la  cellule 
reproductrice  femelle  (ovule)  contiennent  chacune  un  chro- 
mosome provenant  de  chaque  paire  de  chromosomes.  Au 
cours  de  la  fertilisation,  les  22  chromosomes  de  la  cellule 
mâle  et  les  22  chromosomes  de  la  cellule  femelle  s'assortis- 
sent par  paire,  résultant  dans  une  nouvelle  combinaison  de 
44  chromosomes  appariés  dans  les  cellules  embryonnaires. 

La  séparation  des  chromosomes  (et  des  gènes  qu'ils  con- 
tiennent) a  lieu  au  cours  de  la  formation  des  spermatozoïdes 
et  des  ovules.  La  recombinaison  des  cellules  contenant  les 
chromosomes  lors  de  la  fertilisation  se  fait  de  façon  aléa- 
toire, ce  qui  explique  la  grande  variabilité  génétique  entre 
les  individus.  En  choisissant  les  animaux  à  accoupler,  vous 
devez  chercher  à  améliorer  le  troupeau  en  accroissant  l'inci- 
dence des  caractères  souhaités.  Le  but  est  de  favoriser  la 
combinaison,  au  moment  de  la  fertilisation,  de  gènes  qui 
amélioreront  la  productivité  et  la  qualité  du  troupeau. 


36 


Caractères 

Un  caractère  est  un  trait  ou  un  signe  propre  à  individu  et  qui 
permet  de  le  distinguer  d'un  autre  soit  sur  le  plan  du  carac- 
tère, du  comportement  ou  de  l'apparence.  Il  y  a  deux 
groupes  de  caractères  à  considérer. 

Caractères  qualitatifs  Les  caractères  qualitatifs,  souvent 
simplement  qualifiés  de  caractères  héréditaires,  sont  con- 
trôlés par  une  ou  quelques  paires  de  gènes  et  sont  rarement 
influencés  par  le  milieu.  Ils  sont  dits,  soit  dominants,  soit 
récessifs.  Les  caractères  produits  par  des  gènes  dominants 
apparaissent  toujours  malgré  la  présence  de  gènes  différents 
portés  par  l'autre  chromosome  de  la  paire.  Les  caractères 
produits  par  des  gènes  récessifs  sont  masqués  par  les  carac- 
tères produits  par  des  gènes  dominants  et  peuvent  ne  pas 
apparaître  pendant  des  générations  ou  jusqu'à  ce  que  le 
même  gène  récessif  existe  sur  les  deux  chromosomes  de  la 
paire. 

La  couleur  des  yeux,  la  couleur  de  la  fourrure  et  les  dents 
saillantes  sont  tous  des  caractères  déterminés  par  une  seule 
paire  de  gènes.  Le  tableau  ci-dessous  illustre  la  fréquence  de 
l'apparition  du  caractère  produisant  des  dents  saillantes. 


Mère 


Père 


T 
t 


TT 

Tt 

Tt 

tt 

Progéniture 
T  =  caractère  dominant;  t  =  caractère  récessif 

Ici,  le  mâle  et  la  femelle  ont  tous  les  deux  une  dentition 
normale,  mais  ils  portent  un  gène  récessif  (t)  pour  les  dents 
saillantes.  Par  conséquent,  on  peut  voir  que  25  %  des  de- 
scendants auront  des  dents  saillantes  (tt),  tandis  que  75  % 
auront  une  dentition  normale.  Cependant,  chez  trois  indi- 
vidus qui  ont  une  dentition  normale,  deux  portent  le  gène 
des  dents  saillantes  et  le  transmettront  aux  générations 
successives. 

Si  un  parent  a  un  gène  récessif  pour  les  dents  saillantes  et 
l'autre  ne  l'a  pas,  tous  les  descendants  auront  une  dentition 
normale,  mais  la  moitié  d'entre  eux  porteront  tout  de  même 
le  gène  récessif  pour  les  dents  saillantes.  Voyez  le  tableau  ci- 
dessous  : 

Mère 


Père 


T 
T 


TT 

Tt 

TT 

Tt 

Progéniture 
T  =  caractère  dominant;  t  =  caractère  récessif 

Par  conséquent,  une  paire  de  lapins  dont  les  qualités  se 
complémentent  peuvent  produire  des  lapins  à  frire  de 
qualité  mais  des  reproducteurs  médiocres,  car  les  caractères 
récessifs  continuent  de  réapparaître  dans  les  générations 
successives. 

Caractères  quantitatifs  Les  caractères  quantitatifs  sont 
contrôlés  par  plusieurs  paires  de  gènes,  et  leur  expression 
peut  être  très  influencée  par  le  milieu.  Par  exemple,  le 
potentiel  génétique  de  croissance  d'un  lapin  est  fixé  lors  de 
sa  conception,  mais  les  conditions  de  son  milieu  (alimenta- 
tion, hygiène,  etc.)  détermineront  dans  quelle  mesure  il 


réalisera  ce  potentiel.  L'héritabilité  est  une  mesure  de  l'in- 
fluence relative  de  l'hérédité  et  du  milieu  sur  un  caractère. 
Les  caractères  quantitatifs  suivants  sont  énumérés  dans 
l'ordre  descendant  approximatif  de  leur  degré  d'héritabilité. 
(Les  caractères  ayant  le  degré  d'héritabilité  le  plus  élevé 
pourront  être  améliorés  plus  rapidement.) 

—  Poids  habillé  de  la  carcasse 

—  Poids  de  commercialisation 

—  Aptitudes  laitières 

—  Indice  de  transformation  alimentaire 

—  Gain  de  poids  moyen  par  jour 

—  Résistance  aux  maladies 

—  Longévité 

—  Taille  de  la  portée 

Les  lapins  choisis  comme  reproducteurs  doivent  posséder 
des  caractères  d'importance  économique  ayant  un  degré 
d'héritabilité  élevé. 

Système  de  croisements 

Une  fois  que  vous  avez  choisi  les  animaux  reproducteurs,  il 
faut  établir  un  système  de  croisements. 

Croisement  aléatoire  Le  croisement  aléatoire  est  l'union 
d'individus  choisis  au  hasard,  sans  considération  du  degré 
de  parenté  des  individus.  Les  croisements  aléatoires  n'amé- 
liorent ni  n'amoindrissent  la  performance  de  la  progéniture. 

Croisement  consanguin  Le  croisement  consanguin  est 
l'union  d'individus  ayant  un  certain  degré  de  parenté,  par 
exemple  :  frère  et  soeur,  père  et  enfant.  Les  croisements 
consanguins  peuvent  permettre  d'éliminer  les  défauts  d'une 
lignée  consanguine  et  améliorer  la  vigueur  des  hybrides 
lorsque  deux  lignées  consanguines  sont  croisées.  Assurez- 
vous  qu'il  n'y  a  pas  de  faiblesse  dominante  parmi  les  indi- 
vidus choisis,  car  le  croisement  consanguin  intensifie  cha- 
que caractère  familial.  Par  exemple,  si  une  famille  montre 
une  tendance  à  avoir  une  production  laitière  peut  élevée,  ce 
caractère  sera  intensifié  chez  les  descendants. 

Les  croisements  consanguins  diminuent  la  variabilité  géné- 
tique des  individus.  Les  gènes  tant  dominants  que  récessifs 
se  fixent,  ce  qui  fait  des  croisements  consanguins  une 
méthode  très  efficace  pour  déceler  les  porteurs  de  gènes 
récessifs  défavorables.  Avec  ce  système,  l'éleveur  doit  élimi- 
ner systématiquement  les  sujets  indésirables  par  certains  de 
leurs  caractères.  Par  ailleurs,  les  croisements  consanguins 
pratiqués  pendant  un  trop  grand  nombre  de  générations 
diminuent  la  vigueur  de  la  lignée. 

Croisement  entre  lignées  Le  croisement  entre  lignées, 
qui  est  l'union  d'individus  ayant  un  degré  de  parenté  moins 
grand  que  dans  le  cas  du  croisement  consanguin,  vise  à 
préserver  ou  à  accroître  l'influence  génétique  d'un  ancêtre 
commun.  Par  exemple,  on  peut  accoupler  un  mâle  à  sa 
demi-soeur  ou  à  sa  grand-mère.  Les  croisements  entre  li- 
gnées intensifient  les  caractères  d'une  lignée,  tout  en  offrant 
une  possibilité  moindre  d'intensifier  certains  caractères 
cachés  indésirables. 

Cette  sorte  de  croisement  s'avère  le  plus  utile  quand  l'ancê- 
tre commun  est  mort,  car  ses  gènes  peuvent  être  concentrés 
dans  l'accouplement  de  descendants  apparentés.  Il  va  de  soi 
que  l'ancêtre  commun  doit  être  reconnu  comme  un  sujet 
supérieur.  La  plupart  des  éleveurs  commerciaux  préfèrent 


37 


les  croisements  entre  lignées  parce  qu'ils  donnent  lieu  à  une 
perte  de  vigueur  moins  grande  et  à  une  diminution  moins 
accentuée  des  performances  de  reproduction. 

Croisement  non  consanguin  Le  croisement  non  con- 
sanguin est  l'union  d'individus  non  apparentés  de  même 
race.  Bien  qu'on  puisse  s'attendre  normalement  dans  ce  cas 
à  une  amélioration  de  la  performance,  il  est  tout  de  même 
nécessaire  de  choisir  avec  soin  les  individus  si  on  veut  en 
réaliser  tout  le  potentiel.  Pour  ce  genre  de  croisement,  il  faut 
élever  deux  ou  plusieurs  populations  d'animaux.  Le  main- 
tien de  populations  différentes  peut  se  faire  par  des  ac- 
couplements aléatoires. 

Croisement  entre  races  L'union  d'individus  de  races  dif- 
férentes accroît  les  chances  d'obtenir  des  hybrides  ayant  une 
grande  vigueur,  surtout  en  ce  qui  a  trait  à  l'aptitude  de 
reproduction,  car  la  variabilité  génétique  des  individus  que 
l'on  accouple  est  plus  grande  que  dans  les  cas  du  croisement 


non  consanguin.  Les  hybrides  de  la  première  génération 
sont  très  prisés  car  ils  se  développent  à  un  rythme  plus 
rapide  et  affichent  un  meilleur  indice  de  transformation 
alimentaire  que  s'ils  étaient  des  produits  de  race  pure. 

Pour  tirer  le  meilleur  profit  économique  de  la  supériorité  des 
hybrides,  il  faut  se  souvenir  que  ce  sont  les  meilleurs 
animaux  de  race  pure  qui  produisent  les  meilleurs  hybrides. 
L'accouplement  au  hasard  d'animaux  de  race  non  éprouvés 
peut  produire  des  descendants  de  qualité  médiocre. 

Grâce  à  des  méthodes  de  reproduction  sélective,  aux  tests  de 
descendance  et  à  des  pratiques  d'élimination  rigoureuse, 
vous  pouvez  améliorer  votre  troupeau.  Vous  pouvez  choisir 
d'élever  plusieurs  lignées  d'animaux  non  apparentés  afin 
d'être  en  mesure  de  les  croiser  pour  obtenir  une  production 
accrue  de  viande.  Quel  soit  le  système  que  vous  utilisez,  la 
meilleure  garantie  de  succès  repose  sur  des  registres  bien 
tenus. 


TENUE  DES  REGISTRES 

Dans  n'importe  quelle  entreprise,  la  tenue  des  registres  a 
beaucoup  d'importance;  dans  l'élevage  des  lapins,  elle  est 
absolument  essentielle.  Comme  il  faut  du  temps  pour  tenir 
des  registres,  il  vaut  mieux  conserver  seulement  des  don- 
nées utiles,  simples  mais  complètes.  L'envergure  du  sys- 
tème d'enregistrement  dépend  en  grande  partie  du  pro- 
gramme d'élevage  que  vous  adoptez.  Les  renseignements 
figurant  dans  les  registres  vous  aident  à  exécuter  votre 
programme  de  reproduction  et  à  juger  de  la  rentabilité  de 
votre  élevage. 

Les  données  importantes  sont  celles  qui  portent  sur  la 
généalogie  des  reproducteurs,  sur  la  performance  des 
femelles  (production  de  lait),  sur  la  performance  des  mâles, 
sur  la  production  de  lapins  à  frire  (y  compris  les  indices  de 


transformation  alimentaire)  et  sur  les  profits  ou  les  pertes. 
Des  registres  à  jour  vous  aident  également  à  planifier  votre 
journée  de  travail. 

Lorsque  vous  concevez  un  système  de  registres,  souvenez- 
vous  des  deux  points  suivants  :  faites  les  inscriptions  de 
façon  à  pouvoir  les  résumer  facilement  et  évitez  le  transfert 
fréquent  des  données  d'un  registre  à  l'autre  afin  d'épargner 
du  temps  et  diminuer  les  erreurs. 

Carte  de  cage  —  femelle 

La  carte  de  cage  d'une  femelle  est  un  des  registres  les  plus 
importants.  On  y  trouve  le  numéro  (ou  le  nom)  de  la  femelle, 
de  son  père  et  de  sa  mère,  la  date  des  accouplements,  le 
poids  des  portées  à  l'âge  de  21  jours,  la  date  des  sevrages,  le 
nombre  de  lapereaux  sevrés  et  le  poids  au  sevrage  des 
portées.  Conservez  cette  carte  sur  la  cage  et  si  vous  mettez  la 
femelle  dans  une  nouvelle  cage,  n'oubliez  pas  de  faire  suivre 


NOM  ET  NUMERO 
D'OREILLE  


DATE  DE 
NAISSANCE 


NUMÉRO  DE  CAGE. 


PF.RF.                                                                                                                 M 

ERE 

ACCOUPLEE  A 

DATE 

TESTEE 

MISE  BAS 

NOMBRE  DE  LAPEREAUX 

Il -.1  NES  LAPINS  VIVANTS 

IDS  À 
21  JOURS 

REMARQUES 

NES 

1    \ISSI  s 

\H  il    Ils 

ELEVES 

MORTS 

M  \LES 

FEMELLES 

Figure  27     Exemple  de  carte  de  cage  -  femelle 


38 


NUMERO  DE  CAGE NOM  OU  NUMERO. 

RACE     PÈRE 

DATE  DE  NAISSANCE MÈRE  


RÉSULTATS  DE  L'ACCOUPLEMENT 

56  JOURS 
NOMBRE               POIDS 

ACCOUPLÉ  À 

DATE  Uh 
l'ACCOUPLEMENT 

MISE  BAS 

DATE 

VIVANTS               MORTS 

Figure  28     Exemple  de  carte  de  cage  —  mâle 


la  carte.  Les  données  sur  cette  carte  permettent  de  voir  si  la 
femelle  conçoit  régulièrement  pendant  l'année,  combien  de 
lapereaux  elle  élève  et  combien  de  lait  elle  produit.  La 
production  de  lait  de  la  femelle  est  fondée  sur  le  poids  de  ses 
portées  à  l'âge  de  21  jours. 

Carte  de  cage  —  mâle 

La  carte  de  cage  d'un  mâle,  également  attachée  à  sa  cage, 
résume  ses  performances.  En  plus  des  renseignements  sur 
son  identité,  son  âge  et  sa  généalogie,  on  y  trouve  des 
détails  sur  chaque  service  et  sur  les  résultats  obtenus,  à 
savoir  :  le  nombre  de  lapereaux  nés  vivants  et  mort-nés,  la 
date,  le  poids  des  portées  à  l'âge  de  56  jours,  et  le  nombre  de 
lapereaux  sevrés. 

Fiche  de  travail  quotidienne 

Habituellement,  les  cartes  de  cage  des  mâles  et  des  femelles 
sont  attachées  aux  cages  pour  plus  de  commodité.  Bien 


qu'elles  contiennent  des  renseignements  essentiels,  vous 
devez  quand  même  faire  le  tour  du  clapier  pour  déterminer 
les  animaux  qui  doivent  être  accouplés,  palpés  ou  pourvus 
d'une  boîte  à  nid.  Dans  un  grand  clapier,  la  planification  et 
l'exécution  de  toutes  ces  tâches  au  moment  voulu  est  un 
aspect  de  très  important  de  l'élevage.  L'«  agenda  à 
pochettes,  pour  31  jours»  est  un  système  qui  permet  à 
l'éleveur  de  voir  d'un  coup  d'oeil  les  tâches  à  faire  au  cours 
d'une  journée  donnée. 

Le  numéro  de  toutes  les  femelles  saillies  une  même  journée 
est  inscrit  sur  une  fiche  de  travail  quotidienne  (voir  l'illustra- 
tion). Par  exemple,  si  trois  femelles  sont  accouplées  le 
premier  jour  du  cycle,  le  numéro  de  la  femelle  et  son 
numéro  de  cage  ainsi  que  le  numéro  de  mâle  sont  inscrits 
sur  la  fiche,  de  même  que  la  date  de  l'accouplement.  La 
fiche  est  placée  dans  la  11e  pochette  de  l'agenda  à  31  jours. 
La  onzième  pochette  correspond  au  11e  jour  du  cycle. 


FICHE  DE  TRAVAIL  QUOTIDIENNE 

Date boîte  à  nid       Date 


Date 


®ït.l 


.accouplement      natp  (/££'■  //  paipatinn      Date- 
.  mise  bas     Date examen  de  la  portée  à  5  jours     Date 


.nouvel  accouplement  (NOUVELLE  FICHE) 


.poids  de  la  portée  à  21  jours 


Date. 


.nouvel  accouplement  (NOUVELLE  FICHE)  Date. 


.  poids  de  la  portée  à  56  jours . 


i <1) 1 

Numéro  de 
la  femelle 

Numéro 
de  cage 

Numéro 
du  mâle 

(2) 

Gravide 

Boite 
à  nid 

| (3) 

Mise  bas 

(6) 

Transférés 

(7) 1 

Morts  entre 

1  et  5  jours 

I (8) 1 

Poids 

à  21  jours 

(9) 1 

Date  —  nouvel 
accouplement 

I (10) 

Poids 
à  56  jours 

Remarques 

Oui 

Non 

Vivants 

Morts 

25- 

SV? 

s- 

-£<£ 

8C 

4- 

«27 

/o& 

1 

Figure  29     Exemple  de  fiche  de  travail  quotidienne 


39 


Le  11e  jour  du  cycle,  à  la  lecture  de  la  fiche  de  travail, 
l'éleveur  peut  voir  quelles  femelles  doivent  être  palpées. 
Une  fois  la  palpation  terminée,  il  écrit  la  date  sur  la  fiche  et 
remet  la  fiche  dans  la  pochette  n°  28,  jour  où  il  doit  donner 
des  boîtes  à  nid  aux  femelles  gravides.  (Réaccoupler  toute 
femelle  non  gravide,  remplir  une  nouvelle  fiche  pour  elle  et 
la  placer  dans  la  pochette  à  consulter  dans  11  jours.)  Le 
28e  jour,  l'éleveur  sort  la  première  fiche  de  la  pochette 
n°  28,  met  les  boîtes  à  nid  dans  les  cages  appropriées  et 
remet  la  fiche  dans  la  pochette  n°  3 1 .  Le  3  Ie  jour,  en  consul- 
tant la  fiche,  l'éleveur  sait  quelles  femelles  sont  à  la  veille  de 
mettre  bas.  Après  la  mise  bas,  l'éleveur  écrit  la  date  du 
nouvel  accouplement  sur  la  fiche  et  remet  cette  dernière 
dans  la  pochette  appropriée.  Le  processus  continue  jusqu'à 
ce  que  les  jeunes  soient  sevrés. 

La  fiche  de  travail  quotidienne  et  le  système  de  classement 
par  rotation  de  31  jours  peuvent  être  utilisés  dans  les 
clapiers  de  toute  taille  et  adaptés  à  n'importe  quel  pro- 
gramme de  reproduction.  Le  système  est  simple  et  infailli- 
ble, à  la  condition  de  tenir  les  fiches  à  jour. 

Indice  de  transformation  alimentaire 

Pour  déterminer  la  rentabilité  de  votre  clapier,  vous  devez 
toujours  surveiller  le  rapport  entre  la  quantité  d'aliments 
consommés  par  les  lapins  et  le  nombre  de  kilogrammes  de 
viande  qu'ils  produisent,  c'est-à-dire  l'indice  de  transfor- 
mation alimentaire.  Une  façon  de  calculer  l'indice  de  trans- 
formation alimentaire  consiste  à  noter  la  quantité  d'aliments 
donnés  chaque  jour  à  une  femelle,  à  partir  du  jour  où  elle  est 
accouplée  jusqu'au  jour  où  les  jeunes  issus  de  cet  accouple- 
ment sont  sevrés.  Après  le  sevrage,  l'éleveur  continue  d'ins- 
crire sur  la  fiche  les  quantités  d'aliments  consommés  par  les 
lapereaux  jusqu'au  moment  de  leur  abattage.  Puis,  il  ajoute 
aux  données  la  fraction  appropriée  (établie  à  partir  du 
rapport  mâles-femelles  dans  le  clapier)  de  la  ration  du  mâle 
pour  la  période  envisagée.  La  quantité  totale  d'aliments 
consommés  est  calculée  et  divisée  par  le  poids  total  de  la 
portée  au  moment  de  l'abattage.  Le  chiffre  ainsi  obtenu  (par 
exemple,  3,5)  signifie  que  3,5  kg  d'aliments  ont  été  requis 
pour  produire  un  kilogramme  de  viande  de  lapin.  L'indice 
de  transformation  alimentaire  est  3,5:1.  Vous  devez  cher- 
cher à  obtenir  le  rapport  le  plus  bas  possible. 

Cependant,  l'indice  de  transformation  alimentaire  ainsi  ob- 
tenu n'est  pas  valable  pour  tout  le  clapier.  Pour  établir  le 
véritable  rapport,  il  faut  diviser  la  quantité  totale  d'aliments 
consommés  pendant  une  période  donnée  (par  exemple,  un 
mois)  par  le  poids  total  des  lapins  commercialisés  durant 
cette  même  période.  Le  chiffre  ainsi  obtenu  tient  compte 
des  aliments  consommés  par  les  animaux  de  remplacement 
et  par  les  animaux  qui  meurent  ou  qui  sont  éliminés  ainsi 
que  des  pertes  d'aliments  attribuables  au  gaspillage  ou  à  une 
mauvaise  gestion. 

Résumés  de  la  production  du  troupeau 

Il  faut  également  établir  des  registres  globaux  afin  d'évaluer 
le  rendement  de  tout  le  troupeau  et  la  production  de  lapins  à 
frire.  Généralement,  il  s'agit  de  résumés  de  la  production  du 
troupeau  qui  décrivent  sur  une  base  périodique  (générale- 
ment mensuelle)  l'état  du  troupeau,  à  peu  près  de  la  même 
façon  qu'un  bilan  mensuel  dans  le  cas  d'une  entreprise 
commerciale.  Voici  un  exemple  d'un  tel  résumé.  L'éleveur 
qui  le  désire  peut  ajouter  l'indice  de  transformation  alimen- 


taire mensuel  ou  le  nombre  de  kilos  de  viande  commer- 
cialisés. 

Résumé  de  la  production  du  troupeau 


Pour  le  mois  de 


19. 


A.  Résumé  de  la  production 

1.  Nombre  d'accouplements 

2.  Nombre  de  conceptions 

3.  Nombre  d'accouplements  ratés 
(soustraire  2.  de  1.) 

4.  Pourcentage  de  conceptions 

(diviser  2.  par  1.  et  multiplier  par  100) 

B.  Résumé  de  la  gestation  et  de  la  mise  bas 

5.  Nombre  de  femelles  ayant  mis  bas 

6.  Nombre  de  femelles  mortes  avant  la  mise  bas 

7.  Nombre  de  femelles  vendues  avant  la  mise 
bas 

8.  Nombre  de  portées  mortes  dans  les  trois 
jours  suivant  la  mise  bas 

9.  Nombre  de  portées  transférées  au  cours  des 
trois  premiers  jours 

10.  Nombre  de  femelles  ayant  conservé  leur 
portée  (soustraire  la  somme  de  7.  et  8.  de  4.) 

C.  Résumé  de  la  période  de  croissance 

1 1 .  Nombre  de  portées  détruites 

12.  Nombre  de  portées  transférées  au  cours 
de  la  période  de  croissance 

13.  Nombre  de  femelles  ayant  élevé  une  portée 
(soustraire  la  somme  de  10.  et  11.  de  9.) 

D.  Résumé  de  la  production  de  lapereaux 

14.  Nombre  total  de  lapereaux  élevés  par  la  mère 

15.  Nombre  total  de  lapereaux  sevrés 

16.  Pourcentage  de  lapereaux  sevrés 
(diviser  14.  par  13.  et  multiplier  par  100) 

17.  Nombre  moyen  de  lapereaux  dans  une  portée 
élevée  par  la  mère 

18.  Poids  total  des  lapereaux  sevrés 

19.  Poids  moyen  du  lapereau  au  sevrage 
(diviser  17.  par  16.) 

E.  Résumé  de  la  mortalité 

20.  Nombre  de  lapereaux  qui  sont  morts  après  : 


24  heui 
1  mois 

■p\ 

48  hpnres                     1    (Ptna 

îne 

21. 

Morts  : 

Femelles 

Mâles 

22. 

Morts  : 

Animaux 

à  l'engraissement  et 

animaux  rie  remnlacement  : 

Nombre  total  d'animaux 

morts 

Registres  financiers 

Comme  pour  toutes  les  entreprises,  vous  devez  tenir  des 
registres  financiers.  Le  succès  d'un  élevage  se  mesure  à  sa 
rentabilité. 


40 


Livre  généalogique 

Si  vous  décidez  d'élever  des  lapins  pour  les  vendre  comme 
reproducteurs  ou  si  vous  adoptez  un  programme  de  repro- 
duction afin  d'obtenir  des  animaux  de  remplacement,  vous 
devez  établir  des  registres  généalogiques  où  vous  inscrivez 
le  nom  et  le  numéro  des  reproducteurs  mâles  et  femelles  et 
de  leurs  ascendants.  Il  peut  être  utile  également  d'ajouter 
une  brève  description  des  caractères  et  de  la  production  de 
chaque  animal.  Bien  que  les  fabricants  d'aliments  du  bétail 
puissent  vous  fournir  des  fiches  généalogiques  simples  (voir 
l'illustration),  vous  pouvez  aussi  vous  servir  d'un  calepin 
pour  y  inscrire  des  commentaires  fort  utiles  sur  la  taille  de  la 
portée,  les  qualités  maternelles,  etc. 


Utilisation  d'un  ordinateur  domestique 

La  cuniculture  est  une  entreprise  exigeante  en  main- 
d'oeuvre,  et  les  ordinateurs  domestiques  conviennent  par- 
faitement à  la  tenue  de  tous  les  registres  dont  vous  avez 
besoin.  Un  programme  informatique  peut  conserver  toutes 
les  données  sur  votre  troupeau,  fournir  une  fiche  de  travail 
quotidienne  et  les  résumés  de  production  mensuels,  établir 
les  renseignements  sur  les  reproducteurs  supérieurs  et  la 
performance  des  portées,  indiquer  les  animaux  à  sélection- 
ner ou  à  éliminer,  calculer  l'indice  de  transformation  ali- 
mentaire, tenir  un  registre  des  transactions  monétaires  et 
même  évaluer  les  qualités  maternelles  des  femelles.  Les 
ordinateurs  domestiques  se  vendent  à  des  coûts  très  raison- 
nables, et  vous  pourrez  d'autant  plus  réduire  vos  coûts  de 
main-d'oeuvre  que  le  clapier  est  de  grande  taille. 


RACE^ 


PERE 


SEXE 


NUMERO  D'ENREGISTRI  MENT 


POIDS 


NOM 


NUMERO  D'ENREGISTREMENT 


MERE 


POIDS 


NUMERO  D'ENREGISTREMENT  POIDS 


DATE  DE  NAISSANCE . 


DATE  DE  SEVRAGE . 


NUMERO  D'ENREGISTREMENT  POIDS 


NUMERO  D'ENREGISTREMENT  POIDS 


NUMERO  D'ENREGISTREMENT  POIDS 


NUMERO  D'ENREGISTREMENT  POIDS 


NUMÉRO  D'ENREGISTREMENT 

POIDS 

NUMÉRO  D'ENREGISTREMENT 

POIDS 

NUMÉRO  D'ENREGISTREMENT 

POIDS 

NUMÉRO  D'ENREGISTREMENT 

POIDS 

NUMÉRO  D'ENREGISTREMENT 

POIDS 

NUMÉRO  D'ENREGISTREMENT 

POIDS 

NUMÉRO  D'ENREGISTREMENT 

POIDS 

NUMERO  D'ENREGISTREMENT  POIDS 


Figure  30     Exemple  de  fiche  généalogique 


PROBLEMES  D'EXPANSION 

Malgré  l'accroissement  constant  du  marché  pour  la  viande 
de  lapin,  il  vaut  mieux  débuter  avec  un  petit  élevage.  L'in- 
dustrie de  la  viande  de  lapin  en  est  encore  à  ses  débuts,  et  il 
est  conseillé  aux  futurs  éleveurs  de  faire  des  essais  d'élevage 
pendant  un  an  ou  deux  avant  de  s'aventurer  dans  de  plus 
grosses  entreprises.  Si  l'on  ne  peut  pas  réussir  à  élever  des 
lapins  sur  une  petite  échelle,  il  est  inutile  de  tenter  l'expé- 
rience sur  une  plus  grande  échelle. 

Si  vous  avez  réussi  à  gérer  un  petit  troupeau  et  que  vous 
désirez  l'agrandir,  tentez  d'établir  d'abord  si  un  troupeau 
plus  gros  est  viable. 

Le  marché  doit  pouvoir  absorber  une  hausse  de  l'offre  de 
viande  de  lapin.  Vous  pouvez  accroître  la  capacité  du  mar- 
ché en  faisant  la  promotion  du  lapin  en  tant  que  source  de 
viande  et  en  collaborant  avec  les  transformateurs  et  les 


autres  cuniculteurs  commerciaux.  Assurez-vous  que  votre 
transformateur  a  une  capacité  suffisante  pour  s'occuper 
d'une  production  accrue. 

Lorsque  vous  agrandissez  votre  élevage,  vous  multipliez  les 
exigences  concernant  tous  les  aspects  de  la  gestion,  de  la 
main-d'oeuvre  à  la  tenue  des  registres.  Les  tâches  de  net- 
toyage, de  désinfection  et  d'assainissement  augmenteront  à 
un  point  tel  que  vous  devrez  vous  procurer  des  aides  mécani- 
ques (comme  un  système  pour  éliminer  les  déjections). 
Vous  devrez  installer  aussi  un  système  automatique 
d'abreuvement  et  d'alimentation;  sinon,  vous  devrez  consa- 
crer tout  votre  temps  à  ces  tâches. 

Agrandir  le  troupeau  signifie  agrandir  le  bâtiment  d'élevage. 
Plus  le  troupeau  est  important,  plus  la  conception  et  la 
construction  du  bâtiment  doivent  être  faites  avec  soin.  Votre 
investissement  financier  augmente  en  conséquence.  Pour 
élever  plusieurs  centaines  de  reproductrices,  vous  pourriez 
envisager  de  disposer  vos  cages  sur  plusieurs  étages  afin  de 


41 


réduire  les  coûts  de  logement  par  femelle.  Ce  genre  de 
disposition,  toutefois,  est  beaucoup  plus  exigeant  sur  le 
plan  de  la  gestion. 

À  mesure  que  les  coûts  augmentent,  vous  devez  vendre 
davantage  de  lapins  à  frire  afin  de  couvrir  les  coûts  fixes.  Un 
programme  de  reproduction  intensif  doit  être  mis  en  oeuvre. 
Cependant,  ce  genre  de  programme  produit  plus  de  stress  au 
sein  du  troupeau,  est  plus  exigeant  du  point  de  vue  de  la 
gestion  et  requiert  davantage  de  cages  pour  les  animaux  en 
production  et  les  animaux  de  remplacement.  Les  animaux 
de  remplacement  supplémentaires  font  augmenter  l'indice 
de  transformation  alimentaire  pour  tout  le  troupeau. 

Les  cellules  d'isolement  doivent  également  être  agrandies. 
Dans  la  plupart  des  clapiers  commerciaux,  les  cellules 
d'isolement  sont  dans  des  bâtiments  distincts  du  bâtiment 
d'élevage  principal. 

À  mesure  que  l'exploitation  prend  de  l'expansion,  il  faut 
constamment  améliorer  les  animaux  de  remplacement.  Des 
animaux  médiocres  ne  sont  pas  un  atout  pour  l'entreprise; 
seuls  les  reproducteurs  exceptionnels  doivent  être  utilisés. 
Afin  d'accroître  leurs  élevages  rapidement,  la  plupart  des 
producteurs  gardent  trop  de  femelles  inférieures.  Seulement 
la  moitié  des  animaux  d'une  portée  sont  des  femelles  et,  de 
celles-ci,  seulement  une  ou  deux  peuvent  être  assez  ex- 
ceptionnelles pour  être  conservées.  Il  faut  garder  ces  jeunes 
femelles  six  mois  avant  de  pouvoir  évaluer  leur  perfor- 
mance. 

Généralement,  pendant  les  périodes  d'expansion  qui  peu- 
vent durer  deux  ou  trois  ans,  les  éleveurs  ont  une  marge 
d'autofinancement  négative.  Cette  situation  s'explique  en 
partie  du  fait  que  les  éleveurs  conservent  les  lapins  au  lieu  de 
les  vendre.  Il  faut  planifier  avec  soin  une  expansion  afin  de 
trouver  un  équilibre  approprié  entre  l'augmentation  des 
dépenses  telles  que  les  coûts  de  construction  et  les  dépenses 
courantes  et  la  diminution  temporaire  des  recettes. 

La  lutte  contre  les  maladies  est  plus  difficile  lorsque  les 


bâtiments  abritent  des  centaines  de  lapins,  mais  un  clapier 
bien  conçu  et  une  bonne  gestion  peuvent  contrer  cette 
difficulté. 

Dans  un  gros  clapier,  la  tenue  de  registres  peut  devenir  une 
tâche  à  temps  plein.  Une  entreprise  commerciale  de  grande 
taille  (par  exemple,  cinq  cent  femelles  ou  plus)  devrait 
probablement  s'équiper  d'un  ordinateur  domestique. 

À  l'heure  actuelle,  l'industrie  cunicole  est  composée  de 
nombreux  petits  éleveurs  plutôt  que  de  grosses  entreprises 
commerciales.  La  plupart  des  méthodes  de  production  exis- 
tantes ne  sont  pas  économiques  et  exigent  une  trop  grande 
part  de  main-d'oeuvre  pour  convenir  à  l'éleveur  moyen. 
L'équipement,  les  installations  et  les  pratiques  de  gestion  ne 
sont  pas  adaptés  à  une  production  intensive  et  donnent  lieu  à 
un  produit  de  qualité  inégale  et  à  des  mises  en  marché 
irrégulières.  L'industrie  cunicole  ne  pourra  pas  con- 
currencer les  autres  industries  animales  tant  que  les  métho- 
des de  production  n'auront  pas  été  améliorées. 

Selon  une  étude  récente  du  Colorado  State  University11,  les 
principaux  facteurs  responsables  des  marges  bénéficiaires 
peu  élevées  sont  les  baisses  saisonnières  de  fertilité,  les 
maladies  respiratoires,  des  méthodes  inadéquates  d'hy- 
giène et  de  prévention  des  maladies,  une  mortalité  néo- 
natale (période  au  nid)  élevée,  des  pratiques  financières  peu 
saines  et  un  investissement  insuffisant  dans  le  bâtiment 
d'élevage. 

Cependant,  il  y  a  des  personnes  qui  croient  fermement  en 
l'avenir  du  lapin  domestique  et  qui  cherchent  à  améliorer 
tous  les  aspects  de  l'industrie  commerciale  du  lapin.  Ces 
personnes  sont  prêtes  à  aider  les  débutants  à  mettre  sur  pied 
une  entreprise  financièrement  viable. 

Plusieurs  élèvent  des  lapins  pour  le  simple  plaisir  que  cela 
leur  procure;  d'autres  le  font  pour  mettre  à  l'épreuve  leurs 
qualités  de  gestionnaire.  Quelles  qu'en  soient  les  raisons, 
l'élevage  du  lapin  est  une  entreprise  qui  procure  des  satis- 
factions. 


42 


GLOSSAIRE 

Abcès  —  amas  de  pus  formant  une  poche  au  sein  d'un  tissu 
ou  d'un  organe. 

Accouplement  en  claustration  —  fait  de  mettre  la  femelle 
en  présence  du  mâle  pendant  plusieurs  heures  afin  qu'ils 
s'accouplent. 

Accouplement  forcé  —  maintien  de  la  femelle  de  façon  à  la 
présenter  au  mâle  pour  la  saillie. 

Adoption  —  fait  de  donner  les  petits  d'une  femelle  à  une 
autre  qui  les  élève. 

Adulte  —  lapin  de  plus  de  six  mois. 

Alimentation  à  volonté  —  fait  de  mettre  des  aliments  à  la 
disposition  des  lapins  en  tout  temps  afin  qu'ils  se  nourris- 
sent lorsqu'ils  le  désirent. 

Animal  de  pure  race  —  animal  qui  possède  les  caractéris- 
tiques définies  dans  le  standard  de  race  établi  par  l'associa- 
tion des  éleveurs. 

Anorexie  —  absence  d'appétit. 

Bave  —  salivation  excessive  autour  de  la  bouche  et  de  la 
mâchoire  inférieure. 

Caecotrophie  —  ingestion  de  crottes  molles  prélevées  à  la 
sortie  de  l'anus;  habitude  plutôt  nocturne. 

Cannibalisme  —  pratique  d'une  femelle  qui  mange  ses 
propres  petits. 

Caractère  —  trait  disctinctif  dans  le  caractère,  l'apparence 
et  le  comportement. 

Chromosomes  —  structures  en  forme  de  bâtonnet  con- 
tenant les  gènes  et  apparaissant  par  paires  dans  le  noyau 
d'une  cellule. 

Colostrum  —  premier  lait  produit  par  une  femelle  après  la 
mise  bas. 

Condition  —  état  physique  du  lapin  qui  est  révélé  par  sa 
santé,  la  fermeté  de  sa  chair,  la  brillance  de  ses  yeux,  etc. 

Coprophagie  —  voir  «caecotrophie». 

Coryza  —  infection  contagieuse  des  voies  nasales  et  des 
organes  respiratoires,  appelée  aussi  pasteurellose. 

Couple  —  un  lapin  mâle  et  un  lapin  femelle  d'une  même 
variété. 

Croisement  aléatoire  —  union  de  deux  individus  faisant 
partie  d'un  groupe  donné,  qui  n'a  pas  pour  objet  particulier 
l'amélioration  du  troupeau. 

Croisement  consanguin  —  union  de  deux  individus  ayant 
un  fort  degré  de  parenté. 

Croisement  entre  lignées  —  union  d'individus  très  peu 
apparentés  appartenant  à  une  même  souche. 

Croisement  entre  races  —  accouplement  de  lapins  de 
races  ou  de  variétés  entièrement  différentes. 

Croisement  non  consanguin  —  union  d'individus  de  la 
même  race  mais  de  souches  différentes. 

Croupe  —  partie  postérieure  du  dos  et  de  la  colonne 
vertébrale. 

Cunicole  —  qui  se  rapporte  à  la  cuniculture. 

Cuniculteur  —  éleveur  de  lapin  domestique. 

Cuniculture  —  élevage  du  lapin  domestique. 


Déviation  de  l'encolure  —  affection  du  lapin  qui  porte  la 
tête  sur  le  côté  à  cause  d'une  perte  d'équilibre  due  à  une 
inflammation  de  l'oreille  interne  ou  à  une  blessure. 

Dominant  —  qualifie  des  gènes  ou  des  caractères  qui 
masquent  l'expression  de  caractères  subordonnés  ou  ré- 
cessifs. 

Dos  creux  —  dos  dont  l'arc  montre  un  point  plus  bas 
marqué  entre  les  épaules  et  l'arrière-train. 

Dos  —  partie  du  corps  qui  s'étend  du  cou  jusqu'à  la  queue, 
de  chaque  côté  de  la  colonne  vertébrale. 

Élément  nutritif —  tout  composé  chimique,  ou  groupe  de 
composés,  ayant  la  même  composition  chimique,  qui  aide  à 
maintenir  la  vie. 

Elimination  —  fait  de  se  débarrasser  des  animaux  malades 
ou  indésirables. 

Enregistrement  —  inscription  officielle  d'un  lapin,  ap- 
prouvée par  un  représentant  agréé. 

Estomac  gonflé  —  estomac  et  intestin  distendus  par  une 
alimentation  inappropriée;  se  voit  généralement  chez  les 
jeunes  lapins. 

Fanon  —  repli  de  la  peau  qui  pend  sous  le  cou. 

Flanc  —  partie  latérale  du  corps  qui  s'étend  des  côtes 
jusqu'aux  hanches,  au-dessus  du  ventre. 

Fiche  généalogique  —  fiche  où  sont  inscrits  le  nom  des 
ancêtres  du  lapin,  la  date  de  naissance,  la  race,  etc. 

Filandreux  —  qualifie  une  viande  remplie  de  fibres  lon- 
gues et  coriaces;  se  remarque  chez  les  races  de  lapins  de 
grand  format  qui  n'ont  pas  été  engraissées  de  la  bonne 
façon. 

Follicule  —  sac  dans  lequel  les  ovules  sont  produits. 

Fourrage  grossier  —  fibres  grossières  telles  que  du  foin, 
des  graminées,  etc. 

Gènes  —  unités  responsables  de  la  production  de  caractères 
héréditaires,  localisées  sur  les  chromosomes. 

Gestation  —  période  entre  l'accouplement  et  la  mise  bas. 

Glandes  mammaires  engorgées  —  glandes  mammaires 
enflammées  et  fiévreuses  chez  une  femelle  qui  a  une  sura- 
bondance de  lait. 

Hérédité  —  transmission  des  caractères  des  parents  à  leurs 
descendants;  constitution  génétique  d'un  individu. 

Héritabilité  —  probabilité  pour  qu'une  caractéristique  soit 
transmise  héréditairement. 

Hybride  —  descendant  de  deux  lapins  de  races  ou  de 
variétés  différentes. 

Jarret  —  partie  ou  section  centrale  des  pattes  arrière,  entre 
le  pied  et  la  hanche. 

Lactation  —  production  de  lait  par  la  femelle. 

Lapereau  —  lapin  de  moins  de  six  mois. 

Lapin  à  frire  —  jeune  lapin  âgé  de  moins  de  douze  se- 
maines et  pesant  entre  1,8  kg  et  2,75  kg. 

Lapin  à  rôtir  —  lapin  destiné  à  la  commercialisation,  plus 
gros  et  plus  vieux  qu'un  lapin  à  frire,  habituellement  d'un 
poids  vif  de  2,75  kg  ou  plus. 

Malocclusion  —  anomalie  de  la  position  des  mâchoires, 
implantation  anormale  de  certaines  dents. 

Maux  de  patte  —  ulcération  des  coussinets  plantaires  ou 
des  plantes  des  pieds. 


43 


Mettre  bas  —  donner  naissance. 

Mortalité  —  perte  de  vie;  nombre  de  décès  dans  une 

période  donnée. 

Néonatal  —  qui  concerne  le  nouveau-né. 

Oestrus  —  période  de  rut  correspondant  à  l'ovulation, 
pendant  laquelle  une  femelle  est  fécondable. 

Ovulation  —  libération  des  ovules  en  vue  de  la  fertilisation. 

Ovulation  provoquée  —  libération  de  l'ovule  chez  la 
femelle  faisant  suite  à  une  stimulation  sexuelle. 

Palpation  —  manipulation  ayant  pour  but  de  détecter  la 
présence  de  foetus  dans  l'utérus  de  la  lapine. 

Parasite  —  organisme  interne  ou  externe  qui  vit  aux  dépens 
d'un  hôte. 

Poitrine  —  partie  du  corps  qui  s'étend  du  cou  jusqu'aux 
pattes  avant. 

Pool  de  gènes  —  nombre  et  variété  de  gènes  au  sein  d'un 
troupeau  d'élevage. 

Portée  —  petits  élevés  par  une  femelle. 

Post-partum  —  période  suivant  la  mise  bas. 

Primipare  —  qui  met  bas  pour  la  première  fois. 

Queue  croche  —  queue  anormalement  recourbée  ou  tordue 
de  façon  permanente  dans  une  seule  direction. 

Race  —  groupe  ou  catégorie  d'animaux  qui  ont  des  carac- 
tères distinctifs  en  commun  comme  des  marques  sur  la 
fourrure,  la  taille,  etc. 

Rapport  génétique  —  nombre  ou  pourcentage  de  gènes 
qu'un  individu  a  en  commun  avec  des  individus  qui  lui  sont 
apparentés. 

Récessif  —  qualifie  un  caractère  transmis  par  un  parent  à 
son  descendant  et  qui  est  masqué  par  le  caractère  dominant 
de  l'autre  parent. 

Reins  —  partie  du  dos  de  chaque  côté  de  la  colonne  ver- 
tébrale, entre  les  hanches  et  les  côtes. 

Rendement  en  carcasse  —  pourcentage  obtenu  en  divisant 
le  poids  de  la  carcasse  parée  par  le  poids  du  lapin  vivant  et 
en  multipliant  le  résultat  par  100. 

Sélection  —  fait  de  choisir  les  animaux  convenant  le  mieux 
à  la  reproduction,  etc. 


Selle  —  partie  arrondie  intermédiaire  du  dos  entre  l'épaule 
et  la  hanche. 

Sevrage  —  séparation  des  jeunes  de  la  mère. 

Sexage  —  détermination  du  sexe  d'un  lapin. 

Souche  —  population  de  lapins  descendant  d'un  ancêtre 
commun  et  ayant  la  qualité  de  reproduire  des  caractéristi- 
ques raciales  marquées. 

Standard  —  caractéristiques  d'une  race  de  lapin  qui  sont 
définies  et  approuvées  par  une  association  d'éleveurs. 

Stress  —  pressions  exercées  sur  un  animal  par  des  condi- 
tions défavorables,  donnant  lieu  souvent  à  une  détérioration 
de  sa  santé  et  de  sa  condition. 

Taux  de  conception  —  pourcentage  obtenu  en  divisant  le 
nombre  de  portées  par  le  nombre  d'accouplements  et  en 
multipliant  le  résultat  par  100. 

Tatouer  —  faire  une  marque  d'identification  permanente 
dans  l'oreille  d'un  lapin  à  l'aide  d'un  instrument  perforant  et 
d'encre. 

Test  de  descendance  —  évaluation  des  parents  à  partir 
de  la  performance  de  leurs  descendants. 

Indice  de  transformation  alimentaire  —  quantité  d'ali- 
ments nécessaire  pour  obtenir  un  gain  de  poids  d'un  kilo- 
gramme. 

Typique  —  sert  de  représentation  idéale  d'une  race  ou 
variété  donnée  en  ce  qui  concerne  le  type,  la  couleur  ou  la 
qualité  de  la  fourrure. 

Variété  —  groupe  de  lapins  au  sein  d'une  race,  identifié  par 
la  couleur. 

Viande  —  qui  a  une  bonne  proportion  de  chair  par  rapport  à 
la  dimension  du  corps,  surtout  au  niveau  de  l'avant-train,  du 
dos,  de  la  selle,  des  reins  et  l'arrière-train. 

Vigueur  hybride  (hétérosis)  —  tendance  qu'ont  les 
hybrides  à  avoir  des  qualités  supérieures  à  celles  de  leurs 
parents. 

Yeux  vitreux  —  yeux  dont  la  cornée  est  recouverte  d'une 
pellicule  blanchâtre. 


44 


REFERENCES 


1.  Lukefahr.  S.D.  et  coll. ,  «Evaluation  oftheFlemishGiant  as  a  Purebred 
and  a  Terminal-sire  Commercial  Rabbit  Breed,  dans  Journal  of  Ap- 
plied Rabbit  Research  (OSU  1980),  vol.  3.  n«  3,  p.  14. 

2.  Pote,  L.M.,  P.R.  Cheeke  et  N.M.  Patton,  «Uses  of  Greens  as  a 
Supplément  to  a  Pelleted  Diet  for  Growing  Rabbits»,  dans  Journal  of 
Applied  Rabbit  Research  (OSU  1980).  vol.  3,  n°  4,  p.  15. 

3.  Cheeke.  P.R.  et  N.M.  Patton.  «Carbohydrate  Overload  of  the  Hindgut 
—  A  Probable  Cause  of  Enteritis»,  dans  Journal  of  Applied  Rabbit 
Research  (OSU  1980),  vol.  3,  n°  3,  p.  20. 

4.  Enos,  H.L.,  D.D.  Caveny,  B.L.  West  et  G.  Heidbrink.  «Equipment 
and  Management  Options  to  Facilitate  Year-round  Rabbit  Produc- 
tion», dans  The  domestic  Rabbit  :  Potentials,  Problems  and  Current 
Research  (OSU  1979).  p.  38. 

5.  Netherway,  Marjorie  E.P ,  A  Manual  of  Rabbit  Farming.  (Londres 
1977),  p.  39. 


6.  Gouvernement  du  Québec,  Lapin  de  chair  (1980),  p.  14. 

7.  Agriculture  Handbook  n"  490,  Ministère  de  l'Agriculture  des  États- 
Unis.  (1976),  p.  30. 

8.  Ibid. 


9.  Patton,  N.M.,  «Young  Doe  Syndrome»,  dans  Rabbit  Research  Center 
Newsletter,  Oregon  State  University,  juillet  1979,  vol.  12,  n°  3,  p.  11. 

10.  Patton,  N.M.  et  P.R.  Cheeke,  «Etiology  and  Treatment  of  Young  Doe 
Syndrome»,  dans  Journal  of  Applied  Rabbit  Research,  (OSU  1980), 
vol.  3,  n°  3,  p.  23. 

11.  Enos,  H.L.,  D.D.  Caveny  et  coll. .  «Equipment  Management  Options 
to  Facilitate  Year-round  Rabbit  Production»,  Rabbit  Research  Center 
Newsletter,  OSU,  vol.  2,  n°  4,  p.  10. 


SOURCES 

La  documentation  ayant  servi  à  la  rédaction  de  cette  publi- 
cation a  été  préparée  à  l'origine  pour  le  ministère  de  l'Agri- 
culture de  l'Alberta  par  Briarpatch  Farm  Ltd.  qui  a  consulté 
de  nombreuses  sources,  dont  les  suivantes  : 

Commercial  Rabbit  Raising,  Agriculture  Handbook  N° 
308,  ministère  de  l'Agriculture  des  États-Unis,  1971. 

Domestic  Rabbits  :  Diseases  and  Parasites,  Agriculture 
Handbook  N°  490,  ministère  de  l'Agriculture  des  États- 
Unis,  1976. 

Journal  of  Applied  Rabbit  Research,  Oregon  State  Univer- 
sity, Corvallis,  Oregon. 

Manual  of  Rabbit  Farming,  par  Marjorie  E.P.  Netherway, 
1977. 


Officiai  Guidebook  of  the  American  Rabbitt  Breeders  Asso- 
ciation Inc..  Bloomington,  111.,  1973. 

Rabbits,  une  revue  publiée  par  Countryside  Publications, 
Waterloo,  Wisconsin. 

Raising  Rabbits  the  Modem  Way,  par  Robert  Bennet,  1975. 

Oregon  State  University  Rabbit  Research  Center,  Cor- 
vallis, Oregon. 

Equipment  Management  Options  to  Facilitate  Year-Round 
Rabbit  Production,  par  H.L.  Enos  et  D.D.  Caveny  et  coll., 
Colorado  State  University,  Fort  Collins,  Colorado. 


45 


ATE  DUE 


GAYLCRD 


LIBRARY    /     BIBLIOTHEQUE 


AGRICULTURE    CANADA    OTTAWA    K1A    0C5 

3    TD73    OCIOMSCm    1