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Full text of "Le voyage en Chine, opéra comique, 3 actes"

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Courtesy  of  the 

City  Archives  of  Brussels 

Archives  de  la  Ville  de 
Bruxelles 

Archief  van  de  Stad  Brussel 


mm 


VOYAGE  EN  CHINE 


OPÉRA-COMIQCE  EN  TROIS  ACTES 


PAROLES  DE 


MM.  E.  LABICHE  ET  A.  DEL  A  COUR 

musique  or; 

FRANÇOIS  BAZIN 


PARTITION,  PIANO  ET  CHANT 

ARRANGÉE   TAIi    A.  BAZILLE 


PRIX    NET    :    1S  FR. 


PARIS 

HENRY  LEMOINE  ÉDITEUR,  RUE  $  A  [NT-  H  ONOR  É .  256 
COMMISSION.  ~  6232  HL  — 

Propriété  de  l'éditeur  peur  tou>  nav-. 


EXPORTATION. 

Droits  de  traduction  réservés, 


LE 

VOYAGE  EN  CHINE 


DISTRIBUTION  DES  ROLES 


PERSONNAGES. 


ACTEURS. 


HENRI  DE  KERNOISAN  Premier  ténor.  . 

POMPÉRY   Couderc  

AL1D0R  DE  ROSEN  VILLE   Jeune  premier  trial. 


MAURICE  FRÉYAL. .  . 
BONNETEAU,  notaire. 

MARTIAL  

Mme  POMPÉRY  

MARIE, 
BERTHE, 
UN  DOMESTIQUE.  .  . 
UN  GARÇON  D'HOTEL. 


filles  de  Pompéry. 


Second  ténor  

Basse  comique  

Basse  

Jeune  mère.  Dugazon.  .  .  . 
I  Soprano,  première  chanteuse. 
|  Dugazon  


Rôles  accessoires. 


mm.  montaubry. 

Couderc. 

Sainte-Foy. 

ponchard. 

Prilleux. 

Bernard. 
Mmes  RÉVILLT. 

Cico. 

Gontiee. 
MM.  Blot. 

Lejettne. 


Paijsans ,  Baigneurs,  Baigneuses  et  Matelots. 


Représenté  pour  la  première  fois  à  Paris,  sur  le  théâtre  de  l'Opéra-Comique, 
le  9  décembre  1865. 


La  mise  en  scène  exacte  et  détaillée  de  cet  ouvrage,  rédigée  par  M.  L.  PALIANTI,  se  trouve  chez 
H.  LEMOLNE  et  chez  l'auteur. 

Elle  est  indispensable  pour  monter  l'ouvrage. 


CATALOGUE  DES  MORCEAUX. 

ACTE  I. 


Pages. 


OUVERTURE  

N° 

j   .4  DUO  

11 

1  B    CHANSON  NAPOLITAINE 

N° 

2  1 

A  MARCHE  ET  CHOEUR  

!   B  AIR  ET  MORCEAU  D'ENSEMBLE .  . 

C'est  -ourdeféte 
Bien  \ran  uille  réne* 

No 

3  ! 

|   A  MORCEAU  D'ENSEMBLE.  . 

Je  vous  résente  ici  ma  femme 

•   B  BOLERO  

Dans  toutes  les  Es  a  nés 

N° 

•4 

RÉCITATIF  ET  ROMANCE.  . 

Ah'  evais  donc  enL  la  revoir 

60 

N° 

5 

DUO  

Ah'   uelle  amusante  folie  ' 

65 

N° 

6 

FINALE  

ACT 

E  II. 

77 
103 

N° 

CHOEUR  ET  MORCEAU  D'ENSEMBLE.  . 

105 

N° 

8 

ARIETTE  

133 

A  CHOEUR  ET  MORCEAU  D'ENSEMBLE 

140 

N° 

9I 

B  DUO  

N° 

10 

DUO  

173 

N° 

11 

DUETTO  

.  186 

N° 

12 

FINALE  

'96 

ACTE  III. 

ENTR'ACTE  

.  227 

N° 

t 

13 

j  A  CHOEUR  DES  MATELOTS 
(  B  CHOEUR  DU  CIDRE  

229 

N» 

14 

COUPLETS  

.  246 

N° 

15 

(   A  RÉCITATIF  ET  AIR  

//  est  parti  !  Rêve  d'amour  et  d'espérance.  . 

.  253 

1  BDUO  

259 

N° 

16 

j   A  MORCEAU  D'ENSEMBLE 
(   B  AIR  

.  266 
269 

N° 

17 

j    A  CHOEUR.  .   .  . 

j   B  COUPLETS  

291 

N° 

18 

302 

Faris.  —  Imprimerie  i 

le  Ad.Lainé 

et  J.  Ilavard,  rue  des  SaiulS-rères,  19. 

h        /' *i-  2/1' 

//     13.     ^Kuiwç^  êtdÂ^d  éuJ^  Vuuésdk 


Il    ¥  V 

1/  v-  £ 


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/  y      h     n    f  i     Q  r' 


"  ft  Y 


M     1  /     ;/  n 

^      *  *  CuJkw*.    -G_    ^vfcvx  Î'-S.frviy 

wttr  ^ 


\AAa 


OUVERTURE 


6252.  tt. 


6252.  E 


6252.  E 


6252.  E. 


6252.  E. 


s 


6252.  E 


10 


12 


6252.  tt 


14 


r  U  p 


te 


=ÉgÉ 


Le       ciel  bleu  se  co    _  lo  _      _  re 


Des  premiers  feux  du  jour; 


nninninn 


1     /Ni  (s'inferrompant) 

Na    _    pies, dès  l'au 

.ro  _    _  re, 

Tout  respi  _  re  l'a 

r>.Fi 

_  mour.  Je  le  sens...      ce  n'est  pas  ce _ 
Allegro. 

i  î 

la.  Qu'as- tu  donc;      un  rien 


t'em_bar  _  ras 


m 


Jv 


Rit. 


BERTHE.  Andante. 


Eh  bien, eh  bien,de  gra  _  ce!  VeuilJeT  m'aider,  ai_ma_ble  signo_ra.  E_coute  bien...  voi 
Andante.  %  -  ki/V^  f 


6252.  H,. 


CHANSON  NAPOLITAINE. 

MARIE. 


6252.  IL. 


17 


6252.  a. 


20 


Ri  _  ant  se  -  jour! — 


6252 .  JL . 


b252 .  E. 


'24 


BEKTHE. 
Brava!  bravai 

MARIE. 

Veux  tu  te  taire  l 

BERTHE. 

Je  savais  bien  que  j'arriverais  a  dissipai  ta 
tristesse. ..Voyons,  nous  somme*  seules...  dis- 
moi  tout.  Qu'est-ce  que  tu  as? 

MARIE. 

Mais  encore  une  fois, je  n'ai  rien. 
BERTHE. 

Laisse-moi  donc...  Autrefois,  tu  étais  comme 
moi...tu  riais...tu  parlais...;  mais  depuis  ton  voya- 
ge à  Naples,  c'est-à-dire  depuis  l'année  dernière,où 
tu  as  été  passer  six  mois  chez  notre  tante,tu  n'es 
plus  la  même, tu  es  grave,  sérieuse... 

MARIE. 
Je  t'assure  que  tu  te  trompes. 

BERTHE. 
Oh!  je  me  trompe... 
(Madame  Pompérj  est  entrée  mit  les  dernières  i-e'plique») 
MADAME  POMPERY. 
Ta  sœur  a  raison . 

BERTHE,  à  part 
Ah!  ma  mère. 

MADAME  POMPE RY. 
Marie  est  très  gaie,  et  parce  qu'elle  ne  court 
pas  comme  toi  après  les  papillons...  et  qu'elle  ne 
mange  pas, toutes  les  fraises  du  jardin  à  mesure 
quelles  mûrissent...;  tu  la  trouves  rêveuse... 
BERTHE.  reprenant  sa  tapisserie. 
Enfin, puisque  vous  le  voulez  toutes  deux.  je 
le  veux  bien  aussi.  Je  me  trompe. „ Elle  est  très 
gaie...  très...  Bios...  je  n'ai  plus  de  laine 
bleue. 

MADAME  POMPERY. 
Si  tu  me  lavais  dit  ee  matin,  j'aurais  prie 
ton  père  de  m'en  rapporter  de  Paris. 

MARIE. 
Papa  est  done  à  Paris?  r 

MADAME  POMPE  H  Y. 
Il  vient  de  partir  il  va  une  demi-heure  avec 
la  petite  voiture  d  osier...  Il  est  allé  prendre 
l'heure  à  la  Bourse. 

MARIE 

Comment!  il  est  allé  à  Paris  pour  cela! 

MADAME  POMPÉRY.  ironiquement. 

Hier,  nous  avons  eu  une  petite  altercation, 
il  m'a  dit.-  Est-ce  qu'on  ue  dîne  pas,  il  est  six 
heures...  Six  heures  moins  un  quart, lui  ai-je  ré- 
pondu, eu  lui  montrant  la  pendule.  _Six  heures 
trois,  a-t-il  repondu  en  tirant  sa  montre.  -Tu 
avances.  -  C'est  toi  qui  retardes. -Non. -Si. - 
Non.- Si.- Et  pour  nie  prouver  que  j'avais  tort, 
il  est  parti  ce  matin  chercher  l'heure  à  la  Bourse. 
MARIE. 

Ah!  je  reconnais  bien  là^mon  Père. 

MADAME  POMPERY 
Oh!  il  n'est  pas  Breton  pour  rien!...  et  quand 
il  a  dit:  Non!  c'est  pour  la  vie. 


BERTHE. 

C'est  bien  vrai!  Avant-hier  encore  il  a  eu  une 
discussion  des  plus  violentes  avec  M.Maurice  Fre1  al. 
MADAME  POMPE'RY. 
Ton  père  prétendait  que  ce  jeune  homme  lui  a- 
vait  sauvé  la  vie,  M.Maurice  s'en  défendait 
BERTHE. 
Si. -Non.- Si.- Non. 

MADAME  POMPERY. 
Cela  a  duré  vingt  minutes. 

BERTHE. 

Et  M.Maurice  a  été  oblige' de  céder. 
MARIE. 

Je  ne  vois  pas  dans  quelles  circonstances  il 
aurait  pu  sauver  la  vie  à  mon  père. 

MADAME  POMPERY. 
Ni  moi!  Certes,  je  ne  veux  pas  jeter  de  défa- 
veur sur  ce  jeune  homme...  il  est  charmant  spi- 
rituel, bien  élevé... 

BERTHE. 
Et  officier  d  etat-major. 

MARIE 
Dans  Ta  garde  nationale. 

BERTHE. 

Et  il  aime  les  fleurs!...  il  vient  tous  les  jours 
de  Paris  avec  deux  bouquets...  un  pour  ma  sœur, 
un  pour  moi ... 

MADAME  POMPERY  a  part. 
11  est  évident  qu'il  recherche  une  de  mes 
deux  l'illes...  mais  laquelle?..  (  Haut  )  Berthe, 
comment  trouves-tu  ce  jeune  homme? 

BERTHE. 
Oh!  très  bien!  très  aimable! 

MADAME  POMPER  Y. 
Et  loi,  Marie? 

MARIE. 
Oh!  très  bien!  très  aimable! 

MADAME  POMPERY. 


Ou 


(A  part)  Je 


pas  pl 


us  avancée. 


SCENE  II 
Les  Mêmes  M  Al  RI  CE. 

MAURICE,  paraissant  avec  deux  bouquets. 
Mille  pardons.  Mesdames. 

MADAME  POMPERY 

CèsL  lui! 

BERTHE.indiquM.it  les  bouquets. 

Ce  sont  eux! 

M \IRICE. offrant  se*  bouquets. 
Mademoiselle  Marie...  mademoiselle  Berthe... 

MARIE. 
Vraiment,  c'est  trop. 

BERTHE. 

Tous  les  jours, vous  n'êtes  pas  raisonuable! 
MAI  RICE.a  Berthe. 

J'ai  tant  de  plaisirs  a  vous  les  offrir.(A-MamO 
Je  suis  si  heureux  de  vous  les  voir  accepter. 
MADAME  POMPÉRY  a  part. 

Laquelle?  Mou  mari  le  forcera  à  s'expliquer 
aujourd'hui  même. 


MAURICE. 
Mais  je  ne  vois  pas  M'  Pompe'ry. 

Madame  POMPERY. 
Il  est  aile' a  Paris  pour...  pour  affaires...  il 
reviendra  tantôt...    Vous  dinez  avec  nous..! 
MAURICE 
Excusez-moi...  mais... 

MARIE. 

Oh!  restez,  Monsieur  Maurice. 

BERTHE 

Oh!  ne  vous  en  allez  pas.  Monsieur  Maurice. 
Madame  POMPERY,  (  a  part.) 

Laquelle? 

MAURICE. 

Mon  Dieu!  si  je  ne  suis  pas  indiscret 
Madame  POMPERY. 

N'ètes-vous  pas  de  la  maison?...  D'ailleurs,  mon 
mari  ne  me  pardonnerait  pas  d'avoir  laisse  partir 
son  sauveur. 

MAURICE,  (riant.) 

Encore! 

Madame  POMPERY. 
Ah! vous  en  êtes  convenu. 

BERTHE. 

Voyons,  comment  avez  vous  sauve  papa? 

MARCHE,  CHOEUR,  AIR  et 


Oui.. 


MARIE.  i>5 
oui  contez  -  nous  cela 
MAURICE 

C'est  bien  simple...  Je  prenais  un  bain,  il  va  en_ 
viron  deux  mois...  tout  à  coup  j'entends  des  ferais  ~ 
sements  dans  le  cabinet  voisin...  je  frappe  contre  le 
mur  et  je  crie:  Monsieur,  est-ce  que  vous  êtes  indis^ 
pose?..  Heu!  heu!...  pas  d'autre  réponse..  Inquiet,  je 
sors  du  bain...  je  passe  un  vêtement  le>er  et  j'en- 
fonce la  porte  de  communication.  ..    Qu'est-ce  que  je 
vois  dans  la  baignoire?...  M.  votre  père...  très  rouge 
et  qui  faisait  des  efforts  inouis  pour  fermer  le 
robinet  d'eau  chaude  qui  e'tait  rouille...  Il  cuisait1 
Je  comprends  la  situation,  je  tourne  le  robinet 
Alors,  M.  votre  père  me  saute  au  cou  et  m'appelle 
son  sauveur  en  me  faisant  jurer  de  ne  jamais  par 
1er  de  cet  accident... un  peu  ridicule  . .Voilà  comment 
je  1  ai  sauve. 

Madame  POMPERY. 

Par  exemple!  je  ne  comprends  pas  qu'on  se  laisse 
cuire  dan*  sa  baignoire,  au  lieu  d'en  sortir. 
MAURICE. 

H  s'était  entête... Il  avait  juré  qu'il  fermerait  le  robi 
net,et  comme  celui-ci  y  mettait  de  l'obstination... 

(Musique  et  rhoeur  au  dehors.) 


2 


MORCEAU  D'ENSEMBLE,. 


Mp  POMPERY.  Qu'esRe  donc? BERTHE. 


qui  est  'emont-e.  C'est  aujourd'hui  la  saint  Fiacre, 


et  ton  père  qui  n'est  pas  la  Heurs.  M  POMPERY.  Il  faut  leur  donner  quelque  chose  ... 

jardiniers    et  des  jeunes    filles  endimanr-^ 


26 


f.  Sop.itfLegato. 


C'est  jour  de  fè  _  te.  Vo  _  yez  les  belJes  fleurs,  Les  bril  _lan  _  tes  cou  _le 
2d"  SoTp.nifLegato. 


Cesl  jnur  de  fè  _  te.  Vo  _  yez  les  beLles  fleurs,  Les  bril  _  la n  _  tes  cou  _  leuri 
1°  Ten.mjf  Legato. 


C'est  jour  de  fè  _  te.  Vo  _  yez  les  belJes  fleurs,  Les  bril  _  lan 
2d"Heniiîf  Légat  o. 


;  cou  _  leurs. 


CVst  jour  de      fè   _   te.  Vo  _  yez  les  beLles  fleurs,  Les  bril  _  lan  _  tes  cou  _  leurs 


m 


Cest  jour  de      fè   _   te.  Vo  _  yez  les  beLles   fleurs,  Les  bril  _  lan  _  tes  cou  _  Ieu 


Mu  _  sique  en    tè    _    te,  Nous    les  of-frons  au    nom  De  no.tre     saint  pa    _   tron,         Pre  _ 


Mu  _  sique  en    tè    _    te,  Nous    les  of-frons  au     nom  De  no-tre     saint  pa    _    tron,au  i 


Mu  _  sique  en     tè    _   te,  "Nous    les  of_frons  au     nom  De  no_tre     saint  pa  _    tron,  Pre_ 


Mu  _  sique  en     tè    _    te,  Nous    les  of _ frons  au     nom  De  no_tre     saint  pa   _    tron,         Pre  _ 


sique  en    tè    _    te,  Nous    les  of_ frons  au     nom  De  no-tre    saint  pa  _    tron, au  nom 


lnj—r= — i 

mm 

y  ■  V 

\      r  J 

v 

j  1  7  f 

_rîain.  \h!  l'a_nimal!  lepoJisson!  Je    lui  ré  _  serve  u _ ne    le  _  çon! 


A-gir  d'u  _  ne   te] -h    fa  _  çon,  Ce_Ia  me  _  rite  u_ne    le  _  çon  À_gir  d'u  . 


À-gir  d'u  _  ne   tel  _ le    fa  _  çon,  Ce-la  me  _  rite  u_ne    le  _  çon  A_gir   d'u  _ 

„.  i,   N  N  h  i  .    N  k  h  iji  K  k  [  i  h  .  .  ».  i 


Â-gir  d'u  _  ne   tel -le    fa  _  çon,  Ce -la  me  _  rite  u_ne    le  _  çon  A_gir  d'u  - 


6252.  tt*. 


6252. tt. 


"36 


POMPERY.  Récit. 


M?  POMPERY.  (aux  jardiniers.) 


(  Pompéry  s'est  jeté  dans  un  fauteuil.  Maurice  est  auprès  de  lui.  Marie, qui  est  sortie  un  nu 
boit  Pompery,  pendant  que  les  jeunes  filles  et  les  jardinier*   sortent  en  repr— 


stant,  rentre  avec  un  verre  d'eau  qw 


enant  le  choeur  d'entrée.) 


6252. tt 


38 


tè  _       _te     Nous       les     of  _  frons    au       nom   De     no  _  tre        saint  pa  _ 


tè  _      _  te     Nous       les     of  _  frons    au       nom  De     do  _  tre       saint  pa  _ 


-tron.  Nous     les        of  _      _  frons  au  nom  De      no  -  tre  saint  pa  _  tron.  Nous 


MARIE  • 
Pauvre  pèreî  Tu  n'es  pas  blesse'? 

POMPÉ  RY. 
Nonîje  suis  furieux! 

MAURICE. 

Mais  vous  aviez  tort...  vous  deviez  prendre 
votre  droite. 

POMPÉ  RY. 
Ma  droite!  Pourquoi  nia  droite? 

MAURICE. 

C'est  l'usage. 

POMPÉ  RY. 

Ce  n'est  pas  écrit  dans  la  Constitution.... 
Ah!  le  drolelle  gredin!..Si  jamais  je  le  rencontre.. 
MADAME  POMPÉRY. 
Eh  bien!  Qu'est-ee  que  tu  feras! 
POMPÉRY. 

Mais...  je  suis  encore  dage  à  corriger  ce 
petit  faquin. 

MADAME  POMPÉRY. 
Un  duel!  toi!...  Tu  es  fou! 

POMPÉRY. 

Mais  ce  ne  serait  pas  le  premier...  je  tire 
très  agréablement  le  pistolet. 

MARIE. 

Ah!  papa! 

MADAME  POMPÉRY. 
Voyons,  calme-toi...  Yoici  M.  Maurice  qui  veut 
bien  passer  la  journe'e  avec  nous. 

POMPÉRY,  à  Maurice. 
Très  bien,  jeune  hommë!...  Vous  êtes  ici  chez 
vous...  Je  vous  dois  la  vie... 

MAURICE. 

Oh!  la  vie... 

POMPÉRY. 

Oh!  ne  recommençons  pas!  Voici  votre  cham- 
bre... liberté'  complète! 

MAURICE. 

Alors,  je  vous  demanderai  la  permissioude 
reparer  un  peu  le  desordre  de  ma  toilette. 
BERTHE. 

Nous  allons  donnera  manger  aux  poissons. 
(Maurice  entre  à  droite. deuxième  plan.  Marie  et 
Berthe -sortent  parle  fond.) 


SCENE  V. 

POMPÉRY,  MADAME  POMPÉRY. 

MADAME  POMPÉRY. 
Je  suis  bien  aise  d'être  un  instant  seule 
avec  toi.  Je  voulais  te  parler  de  M.Maurice. 
POMPÉRY. 
Charmant  garçon! 

MADAME  POMPÉRY. 
Oui...  Mais  ses  assiduite's  commencent  a 
m'inquiéter...  Il  apporte  tous  les  jours  des 
bouquets  à  mes  filles.  Il  ne  fait  pas  un  com- 
pliment a  l'une  sans  en  adresser  immédiate- 
ment un  à  l'autre...  Il  est  temps  de  le  faire 
s'expliquer,  puisque  nous  partons  bientôt  pour 
Trouville. 

POMPÉRY. 
Je  m'en  charge. 

MADAME  POMPERY 
Je  crois  qu'il  aime  la  cadette. 

POMPÉRY. 
Non,  c'est  1  aînée. 

MADAME  POMPÉRY. 
Non,  la  cadette... 

POMPÉRY. 

L'aînée!.... 

MADA  M  E  POM  PÉ  RY,  montrant  les  vases . 
Il  a  mis  une  pensée  dans  le  bouquet  de 
Berthe...  c'est  la  cadette. 

POMPÉRY. 

Il  eu  a  mis  deux  dans  celui  de  Marie... 
c'est  1  aiuee! 

Madame  pompé ry. 

Le  meilleur  moyen  de  le  savoir,  cest  de 
le  lui  demander. 

POMPÉRY. 

Je  l'attends... 

MADAME  POMPÉRY. 
;       DansJ  le  cas  où  il  aimerait  Marie...  ne  pen 
j  ses-tu  pas  qu'il  serait  à  propos  de  le  prévenu:.. 
POMPÉRY. 

De  quoi? 

MADAME  POMPERY. 
De  l'événement... 

POMPÉRY. 
Quel  événement  ? 

MADAME  POMPÉRY. 
Eh  bien!  de  ces  fiançailles  que  ta  folle  de 


sœur  a  fait  célébrer  a  Naples,sans  uotrecon- 
senfeinent,et  que  tu  as  fait  casser  eu  France. 
POMPERY. 
À  quoi  bou?  Cela  pourrait  jeter  un  froid. 

MADAME  POMPERY. 
Mais_eependant... 

POMPÉRV. 

Puisque  le  mariage  a  été'  déclaré  nul. ..il  u"a 
jamais  existé...  on  ne  peut  prévenir  quelqu'un 
d  une  chose  qui  n'a  jamais  existé...  Il  faut  être 
logique!...  Jattends  M  .Maurice...  laisse  moi...  je 
vais  le  mettre  au  pied  du  mur...  et  tu  verras  que 
c'est  l'ainée. 

MADAME  POMPERY. 
Non...  la  cadette . 

POMPERY. 

L'  ainee! 

MADAME  POMPERY,  sortant. 
Oh!  l'entêté! 

SCÈNE  VI. 
POMPERY, MAURICE,  puis  MADAME  POMPERY. 

MAURICE,  entrant. 
Je  vous  demande  pardon...  jetais  couvert  de 
poussière... 

-POMPÉRY., 

Mon  ami,  j'ai  a  causer  avec  vous...  Vous  êtes 
un  charmant  garçon  ...je  vous  dois  la  vie.... 
MAURICE. 

C'est  convenu. 

POMPÉRY. 

Vos  visites  presque  quotidiennes  sont  loin 
de  me  déplaire,..,  mais  pourquoi  les  faites-vous 
avec  un  bouquet  dans  chaque  main? 

MAURICE. 

Mon  Dieu!  je  n'éprouve  aucun  embarras  à 
l'avouer  j'aime  uae  de  vos  deux  filles. 

POMPERY. 
Je  m'én  suis  bien  aperçu.  L'ainee? 

MAURICE. 
Non,  la  cadette! 

POMPERY. 

Ce  n'est  pas  possible!  Vous  regardez  toujours  l'ainée. 

MAURICE. 
Je  regarde  bien  plus  la  cadette. 

POMPÉRY. 

Mon  amiysondez  votre  cœur  et  vous  verrez 


41 

que  c'est  1  ainee . 

MAURICE. 

Eh  bien!  soit.  Jaime  1  aine'e,  mais  je  vous 
demande  la  main  de  la  cadette. 

POMPERY. 

C  est  étrange!  Enfio,  je  n'ai  rien  à  vous  re- 
fuser... Vous  connaissez  ma  position  de  fortu_ 
ne...  Ancien  fabricant  de  cachemires  des  Indes, 
j'ai  amassé  40.000  livres  de  rente. 

MAURICE. 

Moi,  capitaine  à  l'état  major  de  la  garde  na- 
tionale..., 1  espoir  dêtre  décore  uu  jour...  et 
25.000  livres  de  rente. 

POMPERY. 

Toutes  les  convenances'y  sont„.  D'ailleurs 
vous  nous  plaisez...  C'est  convenu,  vous  épou- 
sez ma  fille . 

M  AURICE . 
Ah!  Monsieur,  que  de  remerciements!... 
POMPÉRY. 

Seulemeut,  je  dois  vous  faire  part  d'une 
petite  condition,  je  ne  marierai  la  cadette  qu'a- 
près l'ainee. 

MAURICE. 

Comment? 

POMPÉRV. 
C'est  l'ordre  naturel  des  choses. 
MAURICE . 

Ce  n'est  pas  sérieux,  vous  reviendrez  sur 
cette  décision? 

POMPÉRY. 

Ne  1  espérez  pas.  Vous  me  connais?;ez,qiiaud 
une  fois  j'ai  dit  non. 

MAURICE. 

Mais  c'est  me  condamner  à  nn  supplice 
de  tous  les  jours. 

POMPÉRV. 

Alors,  épousez  l'ainée,  ça  sera  fait  tout  de  suite. 
MAURICE. 

Mais  puisque  c'est  l'autre  que  j'aime. 

POMPÉRY. 
Alors,  mariez  I  aînée. 

MAURICE. 

Cela  ne  doit  pas  être  difficile...  elle  est  jo-^a 
lie,  bien  élevée,  musicienne! 

POMPÉRY. 

Ce  n'est  pas  si  facile  que  vous  le  croyez... 


\'2 


elle  a  déjà  refuse  cinq  prétendus  en  cinq  mois. 
MAI  RICE. 
Diable!  uu  par  inois! 

POMPÉ  H  Y. 

Aidez-nous ...  Vous  êtes  interresse  au  tua. 
riage,  vous,  devez  connaître  des  jeius<s  ^«oh  a 
marier  à  I  êtat-major. 

MADAME  POMPERY  entraol  . 
PoiupeVy.  le  facteur  vient  d  arrher,  une 
lettre  pour  toi. 

(EU-  la  lui  donne.) 
POMPÉKY,prc«ui-aHt  la  lettre. 
Parbleu!  vous  avez  de  la  chance...  c'est  uu 
biliet  de  uiou  notaire  qui  in'anuonce  la  visite 
d  un  prétendu . 

MATRICE. 

Pour  qu  i  ? 

POMPÉE  . 
Rassurez -\ous, pour  l  ainee. 

MATRICE. 

Bravo! 

MADAME  POMPER V,  La-  h  -m  ,11S,  i. 
Ah!  c'était  donc  la  cadette  qu  il  aimait. 

POMPER  Y. 
Ne  m'interromps  pas 

MADAME  POMPERV. 
Et  comment  s'appelle  ee  prétendu"' 

POMPERV. 
M.Aiidnr  de  Roseuviile 
MAL  RICE. 

Quel  joli  uom!  uu  vrai  uom  dopera  «-ouiique. 
MADAME  POMPÉRY. 

Mais», si  je  ne  me  t  rompe,  c'est  ce  jeune  honi_ 
me  que  nous  avons   rencontre'  dans  le  mon. 
de  l'hiver  dernier..    Tien»,  précisément 
chez  ton  notaire,  et  "qui  chante  si  bien  la 
romance. 

POMPÉRY 
II  ne  nous  a  pas  ete'  présente'. 

MADAME  POMPÉRY. 
Non.  mais,  je  uie  souviens  que  Marie  trou, 
vait  que  sa  voix  parlait  à  l'àme. 

MAURICE. 
Oh  alors  ça  va  marcher. 

POMPÉRY. 

Voyons  le  solide...  (achevant  de  lire»  M. de  Ro_ 

6 

y 


seuville  apporte  en  dot  400.000  fr. en  actions 
de  la  Banque  de  France 

MAL  RICE. 

Bonne  chose! 

POMPERY,  continuant. 
Dito...  deux  oncles  sans  enfants...  I  un  ma. 
lade...  bon!  et  l'autre  employé  supérieur  au 
ministère  de  la  marine. 

MADAME  POMPERV. 
Employé'  supérieur  ! 

P0MPERY,eontinuant. 
Je  ne  connais  à  ce  jeune  prétendu  qu'un 
défaut...  défaut  dont  vous  vous  apercevrez  fa- 
cilement en  le  voyant. 

MAL  RICE. 
Oh  qu'est  ce  qui  n'a  pas  un  défaut? 

MADAME  POMPERV. 
Qu'e^t-ce-que  ça  peut-être? 

POMPERV. 
Nous  ne  tarderons  pas  a  lexaminer,  car 
la  lettre  me  dit  qu'il  partira  aujôurdhui  par 
le  tiîvin  de  midi  et  demi. 

MADAME  POMPERV,  regardant  la  pilule. 
I!  est  une  heure  un  quart. 

POMPÉRY,  regardant  sa  montre. 
Tu  retardes...  Tiens,  elle  est  arrêtée. 

MADAME  POMPÉRY. 
Ah!  ce  n'est  pas  malheureux! 

POMPÉRY 
C'est  ma  culbute. 

MADAME  POMPÉRY. 
Je  me  sauve,  j'ai  tout  juste  le  temps  de 
présider  a  la  toilette  de  Marie. (A  part)  Que  j 
peut-être  ce  défaut?  (.Elle  sorti 

SCE>E  VIT 
POMPë'rY,  MAL  RICE.  puis  i  >  domestique, 
et  ALID0R  de  R0SF  WILLE. 

LE  DOMF.STÏQI  E,  annonçant. 
M.  Alidor  d<>  Roseuviile. 

POMPERV. 
Test  lui...  Faites  entrer-. 

(Alidor  partit  et  salue  plusieurs  fois,  sans  parler1 
MAL  RICE  a  part. 
Jai  vu  cette  figure-là  quelque  part. 


POMPE RY,  bas  à  Maurice. 
1 1  a  bonne  façon  . 

MAURICE, de  même. 
Oui...  très-distingue  ! 

POMPER  Y,  à  Alidorqui  salut-  de  nouveau, 
«le  reçois  une  lettre  de  uiou  notaire, Mon- 
sieur, qui  m'annonce  votre  visite, et  m'instruit 
en  même  temps  du  but  de  votre  démarche. 
ALIDOR,  bégayant. 
Je  suis  fia...  fia...  flatte... 

.POMPÉ  RY. 
Veuillez  .prendre  la  peine  de  vous  asseoir. 

ALIDOR. 
Je  ne  suis  pas  fa...  fa...  fa...  tigue'. 

POMPER  Y,  à  Maurice. 

Qu'est-ce  qu'il  a? 

MAURICE. 

Il  est  ému. 

POMPE  RY, a  Alidur.avec  bonté. 

Remettez -vous,  Monsieur,  je  comprends 
tout  ce  qu'une  première  démarche  a  d'em- 
barrassant . 

ALIDOR. 
Vous  êtes  trop  po...  trop  po... 

PO  M  PEU  Y. 

Comment? 

ALIDOR. 

Po...  o...  oli . 

MAURICE. 

Il  bégaye. 

POMPERY. 
Voilà  son  défaut. 

MAURICE. 

Ah!  je  le  reconnais!.- (à  Alidor)Vous  avez  fait 
partie  de  la  garde  nationale,  Monsieur? 
AL  IDOR. 

Oui,  j'ai  e'te'  rav...  ray...  raye'...  c'est  une- 
in ...  une  in... 

MAURICE. 

Dignité'?' 

ALIDOR. 
Non!  non!  une  in...  une  in... 

POMPERY. 

Fa  mie! 

ALIDOR. 
Non... une  in...  une  in...  justice! 


43 

MAURICE. 

Allons.  donc!(à  part)  C  est  fatiguant  de  par- 
le i'  comme  ça. 

ALIDOR, à  Pompery. 
Je  vous  en  fais  ju...  ju...  u...  ge. 

MAURICE. 

iNon,  permettez...  je  connais  1  affaire, ça  ira 
plus  vite...  Monsieur  était  en  faction... on  lui 
avait  donne'  pour  mot  d'ordre:  Patrie  et  Man- 
chester, lue  ronde  passe...  on  lui  demande 
le  mot...  il  repond  papa  et  maman  pour  Patrie 
et  Manchester.  Alors  nous  l'avons  exonère. 
ALIDOR. 
C'est  une  in...  in . 

POMPERY. 

Justice! 

ALIDOR. 
INon!  non!  une  in  ... 

MAURICE. 

F  a  m  i  e  ? 

ALIDOR. 
Non  .,  in...  dignité... 

POMPERY,  bas  à  Maurice. 
Oh!  il  est  impossible! 

MAURICE.de.mêine. 
Mais  non...  ou  s'y  fait...  d  ailleurs ,  cela  se 
guérit  faci Iement...  et  cela  n'empêche  pas  de 
rendre  une  femme  heureuse. 

POMPERY  à  AHdor. 
Cest  depuis  peu  que  vous  avez  ce... 
ALIDOR. 

Quoi? 

POMPERY. 

Ce  léger  défaut  de  prononciation. 
ALIDOR. 

>on...  c'est  de  nais...  nais...  naissance. 
POMPERY. 

Mais  cet  hiver,  nous  vous  avons  eutendu 
chanter. 

ALIDOR. 

Quand...  quand...  je  chan...  ante,  ça  ne  se 
voit  pas  . 

MAURICE. 
La! vous   voyez  bien. 

POMPERY. 

Mais, en  ménage  on  ne  peut  pas  toujours  clianfr." 


MORCEAU  D'ENSEMBLE  et  BOLERO. 


Moderato. 


POMPER^ 


POMPERY. 


(Salutations  réciproques^) 
Je    vous  pré  -  sen  .  te  Lci     ma       fera   -   me  et  mes  deux  fil  -  les. 


EUëssontgen- 


Ne  parlez  pas,  chantez. 

POMPERY.  ( présentant  Alidor.) 


45 


MAURICE.(bas  à  Porapéry.) 


doit  faire  un  ma  _  ri        char  -  mant! 

(aux  dames.) 


_re_  e  Cet    hi_ver...     et    c'est    lui,         dont  la  voix  ins_pi   _  ré"    -    e  Chantait  si 


bien  ret  air..  r-e  grand  air...  Vous  savez  '  alJ<-ïi  rhan_tez!       j  Tout  ce  que \ nus  y  on. 


6252.  E. 


47 


_mours,dans  l'intérêt  de  vos  a_mours,  Allez, chantez, chantez,tou_jours 

: — £5 


/ 


6252.  E. 


-53 


6252.  R. 


6252. E . 


MADAME  POMPERY,à  Alidor. 
Mes  compliments,  Monsieur,  vous  avez  une 
voix  charmante! 

ALIDOR, aux  dames  . 
Vraiment,  je  suis  tou...  tou... 

LES  DAMES. 

Hein? 

ALIDOR. 

Touche...  vous  me  gâ...  gâ...  gâ...  âtez 

POMPERY  toussantet_faisant_des  signes  à  Alidor. 
Hum!  hum! 

MARIE  ,  bas  à  sa  Sœur. 
Qu'a-t-il  donc? 

POMPERY  bas  à  Alidor. 
Ne  parlez  pas. (Haut)  Cher  ami,  chantez-nous 
donc  Le  troisième  couplet. 

ALIDOR. 
C'est  fi...  fi...  ini. 

MARIE, à  Berthe. 
Mais  il  est  bègue. (Elles  rient  toutes  deux) 

MADAME  POMPERY. 
Voyons,  Mesdemoiselles. 

ALIDOR, a  madame  Pompéry. 
Ma...  a...  dame. 
(Le  rire  la  gagne  aussi. Elles  sortent  toutes  troiseu riant) 
ALIDOR. 

Quoi! 

MAURICE. 

Voilà...  il  ne  fallait  pas  parler  ;  vous  avez  | 
la  rage  de  parler. 

POMPERY,  à  Alidor. 
Mon  ami,  je  crois  que  ce  que  vous  avez  de 
mieux  à  faire  c'est  de  reprendre  le  train. 
ALIDOR. 
Je  suis  stu...  stu... 

pompe'ry. 

Non,  je  ne  veux  pas  dire  que  vous  êtes  stupide. 
ALIDOR. 

Stu...  pèfait. 

POMPERY. 
Ah!  je  ne  vous  refuse  pas  complètement  ma 
fille... niais  je  vous  engage  à  vous  faire  soigner. 

Allez  voir,  de  ma  part,  le  docteur  Moulinet, 
de  la  Drôme...  c'est  un  spécialiste.  Venez  je 
vous  accompagne  jusqu'au  chemin  de  fer. 


ALIDOR, saluant  Maurice. 
Monsieur,  agréez  1  hommage  de  ma  consi- 
déra... ra...  ra... 

POMPÉRY,fentrainant. 
Non!  ce  mot  ià  est  trop  difficile...  il  vous 
ferait  manquer  le  train  . 

(  Ils  sortent  par  le  fond; 

SCÈNE  IX. 
MAURICE, puis  HENRI  de  KERNOISAN. 

MAURICE, seul. 
Si  celui-là  arrive  jamais  à  parler  cou- 
ramment!... Allons,  il  faut  que  je  cherche  un 
autre  mari...  Si  j'écrivais  à  M  Bonnefoy  pour 
lui  demander  son  catalogue. 

(Henri  paraît  au  fond;  il  est  en  costume  d  officier  de  marine.) 
HENRI, à  part. 
Personne  pour  in'introduire...  Ma  foi  j'entre. 

MAURICE  l'apercevant, à  part. 
Tiens  un  jeune  homme...  un  officier. 
HENRI. 

Je  vous  demande  pardon  de  me  présenter 
moi-même,  mais  n'ayant  rencontre'  personne... 
MAURICE,à  part. 
Il  est  très  bien„.  et  moi  qui  cherche  un  prétendu. 
HENRI. 

On  m'a  dit  dans  le  pays  que  cette  maison  était 
à  louer...  et  comme  j'en  cherche  uue..._(  à  part)  Je 
n'ai  pas  trouve'  d'autre  prétexte... 

MAURICE,  à  part, l'examinant . 
Il  est  très  bien!  très  bien!  Ah!  c'est  impos- 
sible! je  ue  peux  pas  lui  proposer... 

HENRI,  l'examinant  aussi . 
Mais  je  ne  me  trompe  pas...  Maurice  Frèval... 
MAURICE. 

Mon  nom! 

HENRI. 

Vous  ne  me  reconnaissez  pas...  Un  camara- 
de, de  collège...  un  barbiste...  Henri! 

MAURICE,  le  reconnaissant. 
Comment!  c'est  toi...  c'est  vous... 
HENRI. 

Disons  toi,  comme  autrefois...  (Il  Jui  serre 
la  main)  Tu  vas  bien? 


6252.HL. 


MAL  RICK. 

Pas  mal  et  toi?  Est-ce  drôle  de  se  retrouver 
comuie  ça  au  bout  de  quinze  ans  .  Ou  se  quitte 
gamins  et  on  se  retrouve  officiers; car  moi  «us. 
si,  je  le  suis...  dans  la  garde  nationale... 
H  EMU. 

Vraiment!  Mais  qu'est-ce  que  tu  fais  ici? 
MAURICE. 

Mon  ami,  je  soupire...  je  suis  amoureux  de  la 
fille  de  M  Pomper  y. 

HEIN  RI,  inquiet  . 

.Comment? 

MAURICE. 

La  plus  jeune...  un  bouton  de  rose!...  Mais  le. 
pere...  un  entête'  Breton,  ne  veut  lu  marierqu'a. 
près  sa  soeur  aiuée,  et  je  cherche  un  mari  pour 
1  aînée... 

HENRI, riant. 
Voila  une  profession. 

MAURICE. 
Parbleu!  une  idée!...  es-tu  garçon? 
HENRI. 

Oui! 

MAURICE. 

Riche...  On  prétend  qu'on  n'y  tient  pas;  mais  ! 
ou  y  tient? 

HENRI. 
Une  fortune  honorable. 

MAURICE. 

Officier  de  marine,  décore...  Mon  ami,  rends 
moi  un  service....  épouse  l'uîuee. 

HENRI,»  part. 

Franchement, il  ne  pouvait  pas  mieux  tomber. 
MAURICE. 

Un  ange!  et  qui  aime  son  père...  et  sa  mère... 
Oh!  elle  aimera  bien  sou  mari! 

HENRI. 

J'en  suis  persuade'.  Mais  tu  n'j  penses  pas., 
d  abord,  je  ne  connais  pas  la  demoiselle;  je  de. 
maude  a  voir  la  demoiselle! 

MAURICE. 

C'est  trop  juste;  on  va  te  la  montrer-.  (S'ap. 
profitant  la  fenêtre.)  Tiens!  jusl  ement  elle  s<> 
promène  dans  le  jardin  avec  sa  sœur... Ne  \  ;\ 
pas  te  tromper. 


HENRI. 
Oh'.sois  tranquille! 

MAURICE. 

C'est  la  plus  grande;  ne  regarde  pat»  l'antre 

Il  i:  Mil     I ,  reiiêlri 
Charmante!  (a  part) Elle  m'a  vu.  Ilquitt<  la  t.  . 

nètre) 

MAURICE. 

Eh  bien? 

HE.M',1  . 

Eh  bien!  mon  cher,  je  ne  dis  pa>  non  ...  mais 
-il  faut  que  je  plaise  à  la  famille. 

MAURICE. 

Ça  je  m'en  charge...  Je  vais  te  faire  inviter 
a  diuer...(Tiiant  sa  montre.)  Il  est  quatre  heu  mm. 
HENRI. 

Moins  dix. 

MAUR1C  E. 
Non! quatre  heures* 

HENRI. tirant  la  sienne. 

Moins  dix. 

M  Al  RICK, 
.le  kiis  comme  la  Bourse 
HENRI. 

Et  moi, comme  la  ville... Moins  <li\! 

M  AI  RICE,  riant. 
A  h!  ah!  ah!  Je  parie  que  tu  es  Breton? 
HENRI. 

Oui,  pourquoi? 

M  VI  RICK. 

Pour  rien! (à  paît)  Le  même  caractère  que 
le  beau -père...  ils  s'en  tendront...  parfaitement . 
(Haut)  .le  te  disais  donc  qu'il  était  quai  rc  h< n 
res ...  (Mouvement  d'Henri)  ou  quatre  heures  moins 
dix;  ou  dîne  à  cinq;  voici  ma  cham  hic ...  la  ... 
(Il  indique  la  droite  du  premier  plan)  Tu  mv  at 
tendras.  Je  \ais  préparer  la  famille  a  la  vi- 
site...! De  la  porte  du  foudj  Sois  tranquille»  y 
réponds  du  succès...  Tu  peux  déjà  re'diger  le 
menu  de  la  corbeille.  |  Il  boH 

SCÈNE  X. 

HE>R1.houI. 
Elle  m'a  > n ...  elle  v ii  > enir. 


6252.lt. 


6252.  E. 


62r,2  H, 


62 


64 


-     SCÈNE  XI. 

HENRI,  MARIE 

MARIE,  entrant. 
Henri!  comment  êtes-vous  ici? 

HENRI. 

Je  vous  retrouve  enfin. 

MARIE. 

Tout-à-1 heure  en  vous  apercevant  à  cette  fe- 
nêtre, j'ai  failli  me  trouver  mal. 

HENRI. 

Et  moi,  mon  cœur  battait  

MARIE. 

Quelle  imprudence? venir  chez  mon  père,  car 

vous  ne  savez  pas,  notre  mariage  

HENRI. 

J'ai  trouve'  le  jugement,  il  y  a  deux  jfturs,en 
arrivant  à  Paris...  mais  tout  n'est  pas  fini. 
MARIE. 

Mon  père  ne  vous  pardonnera  jamais  de  ne 
pas  avoir  attendu  son  consentement. 

HENRI. 

Le  pouvais -je?...  J'avais  reçu  l'ordre  de  rallier 
l'expédition  de  Chine. ..les  jours  se  passaient,  le 
consentement  n'arrivait  pas...  Je  vous  aimais,je 
n'avais  plus  que  deux  heures  pour  m'enbarquer.. 
Je  ne  pouvais  partir,  vous  abandonner...  j'étais  fou 


de  douleur.  C'est  alors  que  votif  tanV  prft  «m  -U^ 
de  faire  sanctifier  notre  UMB...EUc  fil  appela  II 
chapelain... et  deux  heures  plu  Urd,j«  ,  i 
mer...  bien  triste,  mais  bieu  heureux!...  rai  m  nm 
avais  donne'  mon  nom. 

MARIE. 

Ah!  pourquoi  n'ètes-vous  pas  revenu  plus  tôt> 
HENRI. 

Je  ne  pouvais  quitter  mon  pavillon  avant  la  fm 
de  l'expédition...  Mais  je  vous  ai  écrit  à  chaque 
courrier. 

MARIE. 

Je  n'ai  pas  reçu  vos  lettres. 
HENRI. 

Comment! 

MARIE. 

Je  devine,  mon  père  les  aura  interceptées!  

Mais  il  avait  beau  faire. ..quelque  chose  me  disait 
-là  que  vous  ne  m'aviez  pas  oubliée. 
HENRI 

Oh!  jamais!  mais  me  voici  revenu.  Je  «en  i  \  fan 
père. ..je  l'attendrirai  . .je  le  fléchirai. ..Ah.'je  suis  tenace! 
MARIE. 

Lui  aussi, malheureusement!. ..Il  faudra  le  prendre 
par  la  douceur. Vous  lui  redemanderez  son  consentement. 
HENRI. 

Plutôt  dix  fois  qu'une. ..C'est  un  mariage  à  re  . 
commencer... nous  le  recommenmons,  \oilà  tout. 


8258  h, 


62S2.  JL 


6252  .  tt 


_de!    Ma  mère  est   là     qui  nous  re  _  gar  _  de... 


Cha  _  que   jour    uous  chantons  en  _  sem  _  ble  C'est  un  du_ 


6252.  EL 


74 


6252.  E. 


6252 


6252.  E. 


MARIE. 

Mais  songeons  au  plus  pressé.  Comment  allez- 
vous  vous  présenter  à  mou  père? 

HENRI. 

Que  cela  ne  vous  inquiète  pas...j'ai  retrouvé  ici 
un  àuij.un  ancien  camarade  de  collège  qui  s'est 
chargé  de  ce  soin. 

MARIE. 
M.  Maurice  Fréval? 

HENRI. 

Précisément...  Il  est  aile'  prévenir  votre  famille. 

POMPER  Y,(au  dehors.) 
Oui, oui, nous  y  allons! 

MARIE. 

J'entends  la  voix  de  mon  père...  séparons-nous. 
HENRI. 

J  entre  dans  la  chambre  que  Maurice  m'a  in_ 
diquée.  (SWêtant  sur  le  seuil.)  Ma  femme!... 
MARIE. 

Mon  mari! 

x  (Henri   sort  à  droite.) 

SCENE  XII. 

MARIE,  POMPÉRY,  MADAME  POMPERY,  BERTHE, 
MAURICE,  puis  HENRI,  puis  les  Domestiques. 

MAURICE,  entrant,  «'adressant  à  la  famille. 

Oui...un  prétendu  jeune...  riche,  beau;  c'est  une 
surprise  que  je  vous  gardais. 

POMPÉRY. 

Son  nom? 

Madame  POMPERY. 

Oui,  comment  s'appelle-t-il? 


77 

MAURICE,(à  part.) 

Ah!  diable!  j'ai  oublié  son  nom  de  famille! (Haut.) 
Il  s'appelle  Henri  de...  c'est  un  barbiste!  Nous  avons 
fait  nos  classes  ensemble... nous  ne  nous  sommes 
jamais  perdus  de  vue,  et  il  est  amoureux. 

MARIE. 
Il  me  connait  donc? 

MAURICE. 

S'il  vous  connait!..  Il  vous  a  suivi  tout  l'hiver 
au  bal... au  concert... 

MARIE,(à  parafant.) 

Oui...  en  Chine! 

MAURICE. 

Mais  il  n'a  pas  osé  se  déclarer...il  est  si  timide... 

BERTHE. 
Oh!  le  pauvre  garçon! 

MARIE. 

Tout  à  l'heure  j'ai  aperçu  dans  ce  salon  un  jeu_ 
ne  homme. 

MAURICE. 

C'est  lui. 

POMPERY. 

Eh  bien? 

Madame  POMPERY. 
Qu'en  penses  tu? 

MARIE. 

Mais... il  m'a  paru  fort  bien. 

MAURICE,(a  part) 

Bravo!  ça  marche! 

POMPÉRY. 

Voyons,  faites -nous  voir  cette  merveille. 


SCENE  XIII. 

les  Mêmes,  Jardiniers  nt  jeunes  Filles  j 

N°.  6.  FINALE. 


HENRI. 


432  = 

TEMPO 


î      ™*  ™>*  *  *«,,  „„*..)   pompéRï.  (Mje  est  cette  Msi 


ique? 


6252.  BL. 


6252.  EL. 


6252.  tt. 


86 


6252  .  H,. 


87 


90 


91 


-  F  .  F  ^T~}    *  F    F  "EEF^ 


92 


6252 .  H, . 


6252.  E. 


Son  coeur  se  venge _ ra.  Etrange  au_da  _  ce, Mais  quoiqu'il 


Mon  cœur  se  venge  _  ra.  Etrange  au _da  _  ce, Mais  quoiqu'il 
f  >  ^  P  


L'amour  tri_omphe_ra.  Le  sort  me  _  na  ce, Mais  quoiqu'il 
/   Pk 


Son  coeur  se  venge  -  ra.  Etrange  au_da  _  ce,  Mais  quoiqu'il 

P.  ■     >    j  K- 


Mon  cœur  se  venge  _ra.  Etrange  au_da  _  ce, Mais  quoiqu'il 


Demain  demain  on  dansera. 
/   


Demain  demain  on  dansera 
/ 


6252.  E. 


6252. E. 


frange  au_d^.  ce  Maison    fa8  .  se  0uisoDcoeur  se  ^  pa 


Ô252. a. 


MM 


62.S2.  tt 


102 


2  ACTE 
ENTRACTE 


104 


6252.  IL. 


105 


Salon   du  Casino  à  Cherbourg'. 

SCÈNE  r.e 

MONSIEUR  POMPÉRY,  MADAME  POMPE RY,  MARIE,  BERTHE ,  BONNETEAU, 

Baigneurs,  et  Baigneuses. 


6252 .  tt 


107 


6252.  H,. 


108 


109 


6252. tt. 


6252.  a 


6252.  E 


6252.  tt. 


116 


m 


De    la  vi 


Les   sou   _  cis, 

JSJSI  J 


Les  en   _  nuis. 


De    la       vi     _      e  Les  sou 


De    la  vi 


Les  sou  _  cis, 


Les  en  _  nuis. 


^  , 

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h 

s 

s— 

6252.  E. 


«252. tt. 


6252.  a. 


6252.  H, 


120 


_  ne  e      Nous        pro  -  met  en  _  cor    un    beau  jour. 


6252.  IL, 


122 


J  iUJ'JmJ    j.i  UJ.j.i 


quelle        heu  _  reu.se  des  _  ti  _  ne'    _     e!  Tout 


charme      en      ce  ri_ant    se'  _ 

__-_J_.  K 


quelle        heu.reu-se  des  _  ti  .né     _     e!     Tout  charme      en      ce  ri_ant 


m 


quelle        heu_reu_se  des  _  ti  _  né     _     e!     Tout  charme      en      ce  ri.ant  se' 


sp,\    J  i^Uij   Air  •    il    ii  rrr.fe 


quelle        heu_reu.se  des  _  ti  _  ne'    _     e!     Tout  charme      en      ce  ri_ant  se' 


quelle       hm  rni  «n1  "  ih".     M    .  rir*— "-a-    eL^  Tout     j        charme      en      ce  ri-ant 


quelle        heu_reu_se  des  _  ti    _  ne'     _     e!     Tout  charme      en      ce  ri.ant  se 


quelle        heu_reu_se  des  _  ti   _  ne'     _     e!     Tout  charme      en      ce  ri_ant    se  _ 


quelle        heu.reu-se  des  _  ti  -  ne'     _     e!     Tout  charme      en      ce  ri-ant  se' 


quelle       heu_reu_se  des  _  ti    _  ne'     _     e!     Tout  charme      en      ce  ri-ant  se' 


6252.  a. 


6252.  EL. 


6252.  H, 


POMPER  Y. 

Eh  bienîines  enfants,  nous  voilà  à  Cherbourg 
depuis  hier  soir... 

BERTHE. 
Jai  déjà  pris  un  bain  ce  matin. 

POMPE  RY. 
Moi  je  suis  aile'  au  parc  aux  huîtres. 

BERTHE. 

Est-ce  désagréable  que  M.Maurice  n'ait 
pas  pu  nous  accompagner. 

POMPERY. 

Ohîimpossible...  son  service  à  l'état  major 
mais  je  n'ai  qu'une  parole...  Dès  que  ta  sœur 
sera  mariée...  d'ailleurs,  tranquillise  -  toi...  il 
tattend...  c'est  un  mari  sur  la  planche. 
MADAME  POMPERY. 
Mais  pourquoi  jusqu'au  dernier  momentnous 
as-tu  dit  que  nous  allions  à  Trouville?.. 
POMPERY. 

C'est  une  ruse  de  guerre  pour  dépister  ce  jeu 
ne  officier  que  j'ai  mis  à  Ja  porte  et  qui  essav 
ait  trop  de  rentrer  par  la  fenêtre  . 

BERTHE. 

Mais  qu'est-ce  qu'il  t'a  fait  ce  jeune  hom 
me?  Il  est  très  bien... 

POMPERY. 
Mademoiselle,  mêlez-vous  de  vos  affaires. 
Je  ris  en  songeant  que  dans  ce  moment  il 
nous  cherche  à  Trouville  sur  la  plage. 

LE  GARÇON  D'HOTEL,  à  Marie  qui  consulte 
le  livre  des  voyageurs. 

Mademoiselle,après  vous  le  livre  des  voyageurs? 
MARIE,  tourne  la  page  et  pousse  un  cri. 

Ah! 

TOUS. 

Quoi? 

MARIE,  fermant  vivement  le  livre 
Rien!  (Elle  le  donne  au  garcon.-à  part)  II  a  reçu 
ma  lettre. 

MADAME  POMPERY. 
Voyons    Qu'est-ce  que  nous  allons  faire  au 
jourd  hui? 

POMPERY. 

Je  propose  avant  le  bain  d'aller  visiter  ladite 
BERTHE; 

Le  livret  parle  aussi  de  la  montagne  du  Roule 
Un  dit  que  la  vue  est  superbe. 


131 

BONNETEAU, se  levant. 
Je  vous  demande  pardon,  Mesdames,  Mon. 
sieur,  de  m'immiscer  dans  votre  conversation 
POMPERY,  le  saluant 

Monsieur... 

BONNETEAU. 
Comme  vous,  je  voyage  pour  mon  agrément 
je  suis  de  Pontoise. 

MADAME  POMPERY 
Tiens!  et  nous  de  Paris!  Bon,  j'ai  casse  le 
bouton  de  ma  manchette.  Marie,  tu  n'as  pas 
une  épingle?      "  b 

BONNETEAU,  prenant  vivement  une  épingle 
sur  sa  manche. 

Madame  voulez-vous  me  perinettre?(il  Ja  lui  offre) 

Madame  pompéry. 

!      AhîMonsieur!  (à  part)  Il  est  très  aimable.' 
BONNETEAU. 
Je  suis  notaire  à  Pontoise. 
I  MADAME  POMPERY,  très  gracieuse. 

On  le  voit  tout  de  suite...  Monsieur... 

BONNETEAU. 
Maître  Bonneteau...  Je  me  suis  offert  quinze 
jours  de  vacances...;  j'ai  laisse  mafeinme  à 
Pontoise  avec  ses  deux  filles. 

MADAME  POMPERY. 
Ah.'Monsieur  a  deux  filles...  Comme  nous 

BONNETEAU. 
La  première  se  nomme  Sophie...  Mais  voulez 
>ous  me  permettre  de  prendre  mon  cafe  a 
votre  table?.. 

POMPERY. 

Comment  donc?(à  part)  Un  notaire! 

(On  fait  place  à  Bonneteau) 
BONNETEAU. 
La  première  se  nomme  Sophie...  Cèst  tout 
le  portrait  de  sa  mère...  un  peu  plus  gran. 
de  ...C  est  une  bonne  nature,  vive,  expansive. 
mais  un  peu  repondeuse...  Je  lui  dis  toujours.- 
Sophie  tu  es  trop  repondeuse  . 

pompe'ry. 

Qu'est-ce  que  ça  nous  fait? 

BONNETEAU. 

La  seconde ... 

POMPERY,  à  part. 
Ah!  il  est  ennuyeux  avec  ses  filles. 


6252.IL. 


132 

BONNETEAU. 
La  seconde  me  ressemble...,  dumoius  mes  a_ 
mis  me  l'ont  re'pe'te'  souvent...  est-ce  pour  me 
complaire?  Je  1  ignore. 

POMPERY,  à  part. 
Quel  insupportable  bavard!... 

BONNETEAU. 
Agathe...  c'est  son  nom,  est  aussi  une  bon. 
ne  nature... 

POMPERY,un  peu  impatiente. 
Allons,tant  mieux! 

BONNETEAU. 
Mais  elle  est  d'un  caractère  un  peu  conc  n_ 
tre'...  elle  garde  pour  elle  ses  e'motions...  Je  ne 
l'ai  jamais  vue  pleurer. 

POMPÉ  RY. 
Allons,  tant  mieux! 

BONNETEAU. 
Du  reste,  un  style  charmant...  Je  croisque 
j'ai  là  une  de  ses  lettres .  (Se  fouillant)  Non, 
non...  je  ne  la  trouve  pas!  mais  je  vous  la  lirai 
plus  tard. 

POMPERY,  se  levant. 
Allons  voir  la  digue. 

BONNETEAU. 
Pardon...  j'ai  encore  une  petite  requête  à 
vous  adresser...  Voulez-vous  me  permettre  Je 
vous  accompagner  dans  votre  excursion?(SL 
lence  général)  Je  contribuerai  pour  ma  quote. 
part  dans  les  petites  dépenses...  Si...  si...  ça 
se  doit. (Se  levant)  Allons  voir  la  digue. 
POMPERY,  a  part. 
Mais  nous  ne  l'avons  pas  invite'... 

MADAME  POMPÉRY. 
Allons,  Mesdemoiselles,  plions  nos  serviettes.. 
(Tous  plient  leurs  serviettes) 
BERTHE. 
Nous  n'avons  pas  de  ronds... 
BONN  ET  EAU,  prenant  vivement  une  épingle  sur  sa  manche 
Mademoiselle  une  e'pingle!  (Il  en  offre  aux  deux 
autres  dames)  Madame...  Mademoiselle... 
POMPÉRY,  à  part. 
Ce  n'est  pas  un  notaire...  c'est  une  pelotte... 

SCÈNE  11 

Les  Mêmes,  le  Garçon  d' hôtel,  puis  ALIDOR. 

LE  GABÇON,  à  Pomper v. 
Monsieur,  il  y  a  là  un  jeune  homme  qui 


désire  vous  parler. 

MARIE, à  part. 

C'est  lui! 

POMPÉRY. 
Je  ne  connais  personne  à  Cherbourg... 
Qu'est-ce  que  c'«st  que  ce  jeune  homme?... 
LE  GARÇON. 
Je  crois  que  c'est  un  acteur.  II  est  ici  de- 
puis huit  jours...  Il  ne  prend  pas  de  bains, 
mais  il  se  met  des  cailloux  dans  la  bouche 
et  se  promène  en  déclamant:  «Oui  je  viens 
dans  son  temple  adorer  1  Eternel!» 

POMPÉRY. 
Qu'est-ce  que  ça  peut  être? 

MADAME  POMPÉRY. 
Un  tragédien  . 

POMPÉRY,  vivement. 
Je  n'y  suis  pas! 

LE  GARÇON, voyant  entrer  Alidor. 
Le  voici. 

TOUS. 

M.  Alidor. 

ALIDOR,  saluant. 
Mesdames... Messieurs...  Quelle  délicieu- 
se surprise!  J'ai  vu  ce  matin  votre  nom  sur 
le  livre  des  baigneurs...  et  je  m'empresse 
de  vous  rendre  mes  devoirs... 

POMPÉRY. 
C'est  charmant!  Et  qu'est-ce  que  vous 
faites  ici? 

ALIDOR. 

Je  suis  le  traitement  du  docteur  Mouli- 
net, de  la  Drôme,  auquel  vous  m'avez  a  _ 
dresse.  Je  suis  presque  guéri. 

POMPÉRY. 

C'est  vrai ...  on  ne  s'aperçoit  plus  de  vo- 
tre difficulté'  de  prononciation...  C'est  pro- 
digieux! Et  comment  vous  traitez-vous? 
ALIDOR. 
Par  les  cailloux... 

TOUS 
Par  les  cailloux!.. 

ALIDOR. 

J'ai  commence'  par  en  mettre  six....  puis, 
j'ai  diminue'  par  degrés;  maintenant,  je  n'en 
mets  plus  que  deux! 


6252. EL. 


6252. tt 


6252 .  TL 


MARIE, 
I  


PP> 


135 


Six  caiLloux,  Cinq  cailloux,    Trois  cailloux,  Deux  caiLloux, 


Six  caiLloux,  Cinq  cailloux^   Trois  cailloux,  Deux  caiLloux, 
i  JJolce.        —  —  


.ment  ,SansbredouiLle  -ment,  Sansbe'gaie  _ment. 
ttPOMPERY.  PP^T 


Six  caiLloux,  Cinq  cailloux,     Trois  cailloux,  Deux  caiLloux, 


Six  caiLloux,  Cinqcailloux,    Trois  cailloux,  Deux  caiLloux, 


-J 

-9 

— 

P 

P* 

i 

n 

— j 

Six  cail-loux   Cinq  cail-loux       TroiscaiLloux   Deux  caiLloux       Cinq  caiLloux  Trois  caiLloux 


Six  cail_loux    Cinq  caiLloux       TroiscaiLloux  Deux  caiLloux       Cinq  caiLloux  TroiscaiLloux 


Six  cail_loux    Cinq  cail  _  loux       TroiscaiLloux  Deux  cail-loux       Cinq  cail  _  loux  TroiscaiLloux 


Six  cail-loux    Cinq  caiLloux       TroiscaiLloux   Deux  caiLloux       Cinq  cail-loux  TroiscaiLloux 


Six  caiLloux    Cinq  caiLloux       TroiscaiLloux  Deux  cail-loux       Cinq  caiLloux  TroiscaiLloux 


m  m  m  ru  m  m 


>  > 


6252. E. 


137 


POMPERY. 
C'est  merveilleux! 

BONNETEAU  . 
C'est  prodigieux! 

MADAME  POMPERY. 
11  parle  comme  tout  le  monde. 

POMPERY. 

Le  voilà  redevenu  possible...  Nous  allons 
vous  essayer...  Voyons,  maître  Bonneteau,  vous 
qui  êtes  notaire,  trouvez -lui  un  mot  difficile... 
BONNETEAU.  .' 

Attendez...  un  mot  difficiIe...  (Cherchant  ) 
Incoinbus  tibi  lit  e'... 

ALIDOR. 

Tout  de  suiteL(Essayant)  Incombus...  ti... 
tibi...  bibi...  bibi ... 

(Tout  le  monde  se  met  a  rire) 
POMPÉRY, à  Bonneteau. 
Vous  avez  eu  tort  de  lui  demander  ce 
mot-là  ! 

ALIDOR. 

Je  re'ussis  mieux  les  vers...  ainsi  quand 
je  pourrai  dire  sans  ui'arrêter .-Pour  qui  sont 
ces  serpents  qui  sif...  sif...  sifflent  sur  vos  tè- 
tes? je  serai  guéri  . 

POMPÉRY. 
Et  vous  pourrez  vous  marier... 

ALIDOR. 

Et  rentrer  dans  la  garde  nationale. 

BERTHE. 
Quel  beau  jour! 

POMPÉRY. 

Il  fait  un  soleil  magnifique,  Mesdames, 
allez  vous  préparer. 

MADAME  POMPÉRY. 
Berthe,  mon  mantelet,  ton  ombrelle! 

MARIE, à  part. 
Et  Henri  qui  ne  vient  pas! 

MADAME  POMPÉRY. 
Eli  bien! Marie? 

MARIE. 

Me  voilà,  ma  mère. (Elle  sort  avec  madame 
Pompe'ry  et  Berthe) 

POMPÉRY,  à  Alidor. 
Nous,  allons  voir  la  digue! 

ALIDOR. 

Je  connais  le  commandant  du  port,grâceà  mon 
oncle,  employé'  supérieur  au  ministère  de  la  marine. 


BONNETEAU. 
C'est  une  très  bonne  connaissance. 
ALIDOR. 

Si  vous  désirez  faire  demain  une  promena- 
de en  mer  à  bord  de  la  frégate  la  Fulmi  ... 
Fulmi ... 

POMPÉRY. 

liante... 

ALIDOR, 

Merci...  Je  vais  aller  demander  une  auto_ 
risation  pour  cinq  personnes?... 

BONNETEAU. 
Pour  six...  si  ce  n'est  pas  indiscret. 

POMPÉRY,  à  part. 
Ali!  mais  il  se  fourre  dans  notre  poche,Ie 
notaire . 

BONNETEAU. 
En  vous  attendant,  je  vais  écrire  à  ma  fem- 
me et  à  mes  deux  filles, Agathe  et  Sophie... 
deux  bonnes  natures . 

POMPÉRY. 
Allons,  tant  mieux! 

ALIDOR. 

Je  cours  chez  le  co...  commandant  du  port. 

POMPÉRY,  à  Alidor. 
Mettez  un  caillou  de  plus,  ça  ne  peut  pas 
nuire . 

ALIDOR. 

Vous  croyez?...  Jeu  ai  toujours  sur  moi. 
(Il  prend  un  caillou  dans  sa  poche,  puis  il  le  met  dans 
sa  bouche  et  sort  par  le  fond) 

SCÈNE  III 

POMPÉRY,  puis  HENRI, puis  ALIDOR. 

POMPERY,  seul. 
Il  parle  presque  comme  tout  le  monde,oe 
jeune  homme...  et  sauf  un  mot...  incombusti..._ 
tibi...  bibi...  Est  ce  que  je  serais  oblige  de 
mettre  des  cailloux?...  M. Alidor  est  un -pré- 
tendu sérieux...  le  mariage  va  marcher...  Je. 
donnerais  quelque  chose  pour  voir  ce  monsieur 
Henri  nous  chercher  sur  la  plage  de  TrouviL 
le!  Enfin,  nous  en  voilà  débarrasses...  un  ma- 
telot, un  .mousse,  un  homme  qui  sent  le  gou- 
dron. Pouah!      (Il   s'assied  et  prend  un  journal) 


6252.H,. 


138 


HEN  RI  paraissant  au  fond,  s'approche  de  Pompèry, 
et  lui  dit  en  le  saluant . 

Monsieur  après  vous  le  Grand  Journal!... 

POMPÉRY,sansle  regarder. continue  sa  lecture. 

Oui,  Monsieur...  je  le  commence! 

HENRI,  il  s'assied  à  une  table  près  de  lui, prend 
un  journal,  lit  un  moment  et  dit  à  Pompérv 

Décidément,  vous  ne  voulez  donc  pas  me  don- 
ner votre  fille? 

POMPE' RY,  bondissant. 
Hein?  Vous! 

HENRI. 

On  est  vraiment  heureux  de  se  retrouver. 

POMPÉ RY. 
Parlez  pour  vous, moi  je  ne  vous  connais  pas. 
HENRI. 

Voyons, calmez-vous,  Monsieur  Pompe'ry;  as_ 
seyez-vous ... 

POMPE' RY. 
Si  je  le  veuxL.(S'asseyant)  et  je  le  veux. 
HENRI. 

Je  suis  sûr  que  lorsque  vous  me  connai  _ 
trez  mieux,  vos  dispositions  pour  moi  change, 
ront. 

POMPÉ  RY. 

Non,  Monsieur. 

HENRI,  doucement. 

Si... 

POMPE' RY. 

Non! 

HENRI. 

Je  cède.  Notre  connaissance  s'est  faite,  je 
l'avoue,  sous  de  fâcheux  auspices...  je  vous  ren- 
contre sur  une  grande  route. ..vous  deviez  pren- 
dre votre,  droite. 

POMPÉ RY. 

Non,  Monsieur. 

HENRI. 

Si... 

POMPER  Y. 

Non! 

HENRI. 

Si! 

POMPÉ RY. 

Non! 

HENRI. 

Je  cède...  Je  vous  prie  de  remarquer  que 
c'est  la  seconde  fois...  Ma  voiture  a  rencon- 


tre la  votre... un  petit  accident  en  a  ete  la 
suite. 

POMPÉ  R  Y. 
Vous  avez  brise'  ma  lanterne. 

HENRI. 

Je  suis  prêt  à  la  rembourser. 

POMPÉ  RY. 

Vous  avez  donne'  un  coup  de  fouet  à  mon 
domestique. 

HENRI. 
Je  ne  lui  en  veux  pas  . 

POMPÉ  RY. 
Il  ne  manquerait  plus  que  ça! 

HENRI. 

Je  suis  prêt  à  l'indemniser...  Là,  c'est  fi- 
ni... Et  maintenant  que  nous  sommes  tout  à 
fait  d'accord  ...(il  se  lève)  j'ai  l'honneur  de  vous 
demander  la  main  de  mademoiselle  votre  fille. 
POMPÉ  RY. 
Jamais!  Monsieur,  jamais! 

HENRI. 

Permettez...  J'espère  qu'un  seul  mot  fera 
tomber  toutes  vos  résistances. ..Cet  officier  qui 
a  été  assez  heureux  pour  plaire  à  mademoi  _ 
selle  votre  fille  à  Naples,  c'est  moi. 
POMPÉRY,  stupéfait. 

Mon  gendre! 

HENRI,se  méprenant,  lui  tend  les  bras. 
Allons  donc! 

POMPÉRY,  se  reculant  vivement. 
Mon  ex-gendre...  car  vous  ne  1  êtes  plus..., 
j'ai  fait  casser  le  mariage,  Monsieur! 
HENRI. 

Permettez- moi  d'en  ramasser  les  morceaux. 
POMPÉRY. 

Non,  Monsieur;  ça  ne  se  raccommode  pas  ces 
chpses-là! 

ALI  DOR,  paraissant  au  fond 
J'ai  la  permission  pour  six  personnes. 

POMPÉRY  à  Alidor. 
Vous  arrivez  bien. (à  Henri)  Voici  qui  va  cou- 
per court  à  tout...  Je  vous  présente  M.  Alidor 
de  Rosenville  qui  va  épouser  ma  fille  dans 
un  mois. 

ALIDOR,  avec  joie. 
Comment? 

HENRI. 

C'est  impossible!  Jamais  elle  ne  consentira. 


6252  ïL 


POMPE  RY. 
Ma  fille  n'a  pas  d'autre  volonté'  que  la 
mienne...  Je  vais  la  chercher  pour  le  lui  si. 
gnifier  devant  vous . 

HENRJ . 
Mais,  Monsieur... 

POMPERY. 

Ah!  vous  croyez  que  je  cède...  On  voit  tien 
que  vous  ne  me  connaissez  pas. (II  sort) 

SCÈNE  IV 

HENRI,  ALIDOR,  puis  POMPERY,  et  MARIE 

ALIDORJoveux. 
L'épouser  dans  un  mois!...  l'épouser  dans 
un  mois!.. 

HEN  RI,  s-approche  dAlidor  et  le  salue. 
Monsieur  de  Rosenville 
ALIDOR . 
Alidor  de  Rosenvillé  !... 

9  HENRI. 
Monsieur  Alidor  de  Rosenville,  j'ai  fait 
vœu  de  tuer  tous  les  prétendants  de  M!.'eMarie. 
ALIDOR. 
Hein?  Plaît- il? 

HENRI. 

Si  vous  l'approchez  à  plus  de  trois  pas, 
vous  êtes  un  homme  mort. 

II  tire  un  pistolet  de  sa  poche  et  le  lui  montre. 

ALIDOR. 
Qu'est-ce  que  c'est  que  ça? 

HENRI.  * 

Un  revolver. 

ALIDOR. 
Je  l'avais  bien  vu. 

POMPERY,  entrant  avec  Marie 
Viens,  ma  fille. 

MARIE,  apercevant  Henri. 

Ah!  lui! 

POMPERY,  a  Marie. 
Voici  M.Henri  de  Kernoisan,  que  tu  as  entre 
vu  à  Naples  chez  ta  tante...  Il  vient  de  me 
faire  l'honneur  de  me  demander  ta  main. 
.MARIE,  avec  joie . 

Ah! 

po:hpery. 

Et  je  la  lui  ai  refusée. ..(gracieusement à Hen. 
n)  et  je  la  lui  refuserai  toujours. 

MARIE. 

Mon  père... 


159 

i  POMPERY. 

Voici  M.  Alidor  de  Rosenville,  qui  m'a  fait 
également  l'honneur  de  me  demander  ta  main, 
je  la  lui  ai  accordée...  (gracieusement  à  Henri) 
et  je  la  lui  accorderai  toujours. 

ALIDOR,  s'oubliant  fait  uapas  vers  Marie 
Ah!  Mademoiselle... 

HENRI,  toussant  fortement. 

Hum! 

ALIDOR,  il  se  recule  brusquement  et  dit^vive. 
ment  à  Henri,  en  lui  montrant  l'espace  qui  le  sepa_ 
re  de  Marie. 

Je  suis  dans  mes  limites. 

MARIE. 

Vous  êtes  lihre  de  disposer  de  ma  main, 
mou  père  (marchant  sur  Alidor),  mais  je  m'adres. 
serai  à  Monsieur,  qui  ett  un  galant  homme. 
ALIDOR. 
Certainement,  pas  si  près... 

MARIE, marchant  toujours  sur  lui. 
Je  compte  sur  votre  loyauté,  Monsieur... 

alidor! 

Pas  si  près!  (Il  tourne  et  passe  de  l'autre_cÔte; 
POMPERY. 

Eh  bien!  il  se  sauve!  ( L'arrêtant  )  Qu'avez  - 
vous  doue?...  Allez  donc?...  Parlez,  eorbleu.L 
ALIDOR. 

Oui...  d  ici...(s'animant  et  bégayant)  MadeinoiseL 
le,  mon  cœur  va  pa...  papa...  pa..  arler.dl  fait 
un  pas  vers  Marie.  Henri  arme  la  détente  de  sompis.. 
tolet.  Alidor  pousse  un  cri  et  porte  vivement  la  main 
a  son  gosier)  Ah!  mes  cailloux! 

POMPERY. 

^  Il  a  avale'  ses  cailloux...(  Il  lui  offre  un  verre 
deau)  Buvez  ça,  ça  les  fera  descendre. 
HENRI,  à  Marie,  à  voix  basse. 
Il  ne  nous  reste  qu'un  moyen  d'arracher 
le  consentement  de  votre  père. 

MARIE. 

Lequel  ? 

HENRI. 
Fuyez  avec  moi!.. 

MARIE. 

Que  me  proposez -vous  ?..  Jamais! 
(Le  ciel  s'est  obscurci,  la  musique  commence 
en  sourdine   annonçant  la  pluie. 


Î40  N°.  9. 

CHOEUR,  MORCEAU  D'ENSEMBLE  et  DUO. 


ALIDOR,finissant  son  verve  d'eau.  Ah!  ça  va  mieux!  Pourvu  que  ça  n'aille  pas  me  donner  la  fièvre! 
SCÈNE  V.  les  Mêmes,  Mme  POMPERY,  BERTHE,  puis  BONNETEAU,  puis  Baigneurs  et  Baigneuses. 
(Wt  POMPÉ RY  entre  avec  Bertbe,  costumes  élégants  des  bains  de  mer.) M™' POMPERY.  Nous  voilà  prêtes. 
BERTHE  et  Mme  POMPERY.  Monsieur  Henri! (Henri  salue  courtoisement  les  dames.  Bonneteau  paraît  en  costume 
de  voyageur.)  ujK^       J  '^^^^^  ^ 


BONNETEAU.  Eh  bien!  partons -nous  pour  la  digue?  HS4|j^I-Ah!nous  allons  voir  la  digue...  très-bien,  j'en  suis! 
POMPERY.      Pas  vou^, Monsieur.  HENRI.  La  Aiguë  est  à  ^«Çj**^***^^^^-  Allons,  Mesdames,  partons. 
BONNETEAU,  rem^anHa^cénè''1  lffipos^iblê  a  ""présent..  .Voyez  ce  .gros  nuage.  ..le' ciel  s'est  obscurci  de  toutes  parts, 

  ~-  c'est  un  orage. 


Allegro. 


Consolons-nous...  restons  ici.    Mme  POMPERY.  Oh!  cielîun  éclair.  (On  entend  un  coup  de  tonnerre. 


les      autres      avec    des    capuches,   envahissent       la  scène.) 


MTOFTteifflitijLij 


441 


Quel  temps  ef  _  fro  _ya   _  ble!       C'est  épou.van.  ta    _  ble!  Rei 
BERTHE.  Xf\ 


Quel  temps  ef.  fro  _ya  _  ble!       C'est  épou.van.  ta   _  ble!  Ren 
A  u   M'TPOMPERY.  ff 


Quel  temps  ef  _  fro  _  va  _  ble!       C'est  épou.van  .ta    _  ble!  Ren 


Quel  temps  ef  _  fro  _  va  _  ble!       C'est  e'pou_van_ta   _  ble!  Ren 


Quel  temps  ef  .  fro  _  ya   _  ble!       C'est  épou_van_ta   _  ble!  Ren 
BONNETEAU.      ff  ^   


Quel  temps  ef_  fro  _ya  _  ble!       C'est  e'pou_van_ta   _  ble!  Ren 


2""S(»P: 


Quel  temps  ef  _  fro  _  ya  _  ble!  '     C'est  epou  _van  _  ta  _  ble!  Ren 

-M- 


trons, 


Quel  temps  ef  _  fro  _  ya   _  ble!       C'est  épou.van  _ta   _  ble!        Ren   _  trons, 


Quel  temps  ef  _  fro  _  ya  _  ble!       C'est  épou.van -_  ta   _  bie!        Ren  _  trons, 


/  I  V 

Quel  temps  ef  _  fro  _  ya  _  ble!       C'est  épou.van  _  ta   _  ble!  Ren 
142  =  é  . 


.fa    _    ble!        Ren    -    trons,  il        le  faut,  Le    ciel  fond  en  eau_ 


_ta    _    ble!         Ren    _     trons,  il        le  faut,  Le    ciel  fond  en  eau._ 


_ta    _    ble!        Ren    _    trons,  il        le  faut,  Le    ciel  fond  en  eau^ 


_ta   _    ble!        Ren    _    trons,  il        le  faut,  Le    ciel  fond  en  eau_ 


_ta  _    ble!        Ren    _    trons,  il        le  faut,  Le    ciel  fond  en  eau._ 


_ta   _    ble!         Ren    _    trons,  il        le  faut,  Le    ciel  fond  en  eau_ 


_ta   _    ble!         Ren    _    trons,  il        le  faut,  Le    ciel  fond  en  eau. 


Mau  _  disjsnns  la    chance,     Qui    fait  au_jourd  hui 

Mau    dirons  la    chanJe,     Qui    fait  aujourd'hui 

-Ni  N 


1    y  1     .  . 
Dunjourde  plai_san  _ 


Dunjourde  plaLsan  _  ce 
P 


445 

Poco  animato. 


Un   long  jour  d'en_nui  D'unjourde  plai_san_ce   Un  long  jour  d'ennui. 


Un   long jourd'en_nui  D'unjourde   plai_san  _  ce   Un  longjour d'ennui. . 


Un  long jourd'en_nui  D'unjourde  plai.san  _  ce  Un  long jourd'ec nui 


Un  longjour  d'en_nui.   D'unjourde  plai_san  _  ce  Un  long  jour  d'einui 


Un  longjour  d'en_nui  D'unjourde   plai_san  _  ce  Un  longjour  d'en  lui  


Un  longjour d'en_nui.  D'unjourde  pïai.sa: 


Un  1  ong  j  our  d  '  e  n  mi 


r''Tfffi[ijrri|ffînfff 


m 


m 


Poeo  animato. 


5P 


"^^T^Aan   _  ce.       Qui  fait  au  _  jourd'hui ,   D'un  jourde  plaisan    -  ,ee 

v     „    □  ■       I  I  i    te  I    ,  I  |       I    fil    S  3  IgËËËiilll 

Mau.dissons  la  chan  _  ce,  Qui  fait  au  jourd'huT^l        Pua  jourde  plaisan    -  ce^ 

— M'au  disons  la  chan  _  ce,        Qui  fait  au -jourd'hui,   Un   long  jour  d'en. 

tt                V\    \  1  fM  ]       ]    -  i  I     H    Klj       j    -,  M  J^jzjB 

Mau.dissons  la  chan  .  ce,        Qui  fait  au  jourdW—-        Un  long  jour  d'au 

Mau.dissons  la  chan  .  ce,        Qui  fait  au  .jourd'hui,   In  longjour  d'en. 

=MLdIsolns  la  chan  _  ce,       Qui  fait  au  .jourd'hui,   D'un  jourde  plaisan    _  èe 


Maudissons   la  chan  _  ce,        Qui  fait  au  _  jourd'hui,   D'un  jourde  plaisan    .  ce 


ns  la  chan  _  ce,        Qui  fait  au  _  jourd'hui,. 


D'un  jourde  plaisan    _  ce 


Maudissons  la  chan  .  ce"        Qui  faU  au.  jourd'hui,   Un  long  jour  d'en. 


153 


6252. H, 


6252. E. 


POMPER  Y.  (bas.) 


156 


157 


6252. IL. 


6252.  FL. 


6252.IL  . 


6252.  FL. 


6252.IL. 


a  teuipO. 


loi,  Et  ma  plus  chère  en.  vie  Est  de  mourir  pour  toi. 
a  tempo. 


loi,  Et  ma  plus  chère  eu  _vie  Est  de  mourir  pour  toi. 
a  tempo. 


Quand  le  cœur  de  ta 


Quand  mon  cœur,ô 


bel  _  le  De  t'ai. mer  a  fait    vœu,  De  son  a.mour  fi  _  dèle,  Accepte  i  _  ci  i'a. 

Riten. 


b 

il  -  1 

\  A 

e 

De  t'ai. mer  a  fait 

vœu,  De  mon  a_mour  fi  _  dèle, Accepte  i  .ci  la. 

y 

P 

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kl  i 

— ^ 

i 

Suivez 
â 

i  tempo. 


_veu.         Oui,  d 


e  son 


mour,  de   son    a.mour   fi  . 


De  mon  a.mour  fi  _  dèle,  Accepte  i  .ci  l'a  _  veu.  De  mou  a.mour  fi  . 
a  tempo. 


6252. fL. 


6252.  FL. 


6252.IL. 


6252.ÎL. 


BONNETEAU. 
Mais  ce  n'était  qu'un  grain...  un  soleil  splen_ 
dide...  Ah!ç,a,  oui...  ou  non,  allons  nous  voir  la 
digue. 

POMPÉ  RY. 
Allez  vous  promener. 

MADAME  POMPERY 
C'est  1  heure  du  bain...  nous  irons  demain... 
(a  Marie)  Viens  tu,  JMarie?  (Elle  sort) 
MARIE. 

Je  vous  demande  la  permission  de  me  re_ 
tirer  un  instant. 

POMPERY. 

Va, mon  enfant. 

HENRI. 

Ma  foi, je  ne  me  baignerai  pas  non  plus... 

POMPÉRY,  à  part 
C  est  ça,  il  reste  pareeque  ma  fille  reste... 
(Haut)  Ma  foi  je  ne  me  baignerai  pas  non  plus. 
(Aux  autres)  je  tiendrai  compagnie  a  Monsieur. 
BONNETEAU. 
Moi  je  vais  voir  arriver  le  bateau  a  vapeur. 
(Il  sort) 

ALIDOR,  à  part  montrant  Henri. 
Je  me  débarrasserai  de  ce  monsieur,  et  on 
me  co...  co...  connaîtra .  Vite...  une  dépêche... 
Allons  au  télégraphe...  (Il  sort) 

SCÈNE  VI. 

POMPÉRY,  HENRI,  puis  ALIDOR  . 

POMPÉRY,  à  Henri. 
Ah!  vous  êtes  bien  fier  de  votre  succes.„ 
Vous  vous  croyez  un  grand  chanteur. 


HENRI. 


Moi? 


POMPERY. 

Mais  ce  n'est  pas  vous  qu'on  applaudissait... 
C  était  ma  fille... 

HENRI. 
Et  j'en  étais  bien  heureux  . 

POMPÉRY. 

Ma  fille  que  vous  n'épouserez  pas,  enten  - 
dez  -vous? 

HENRI. 

Oh!  ca!... 

POMPÉRY. 
Que  vous  n'épouserez  jamais. 

HENRI . 

Décidément  vous  ne  voulez  pas  me-dô^eer 
v/^t-reHriie"?... 

POMPÉRY. 

Non,  Monsieur. 

HENRI. 

C'est  bien  votre  dernier  mot? 

POMPÉRY. 
Le  premier  comme  le  dernier. 

HENRI. 

Alors,  je  n'ai  plus  rien  à  me'nager,  vous  me. 
mettez  à  l'aise...  et  je  vous  déclare  que  M1!*3 
Marie  sera  ma  femme  maigre'  vous, maigre' tout 
le  monde. 

POMPÉRY. 

Ahîcest  ce  que  nous  verrons...  Mais  vous  ne 
me  connaissez  pas...Quand  ou  devrait  me  pendre... 
le  cou  dans  la  corde...  je  dirais:  Non! 

HENRI. 

Et  moi,  attaché  à  la  gueule  d'un  canon, je 
persisterais  a  épouser  votre  fille. 


N°.  10. 
DUO. 


7    /         A  ^ 


P  I  A  N  0  . 


6252.  IL 


174 


6  2  52.IL. 


475 


6252. IL. 


625-2.IL. 


6252.  a. 


179 


1    PjJ    f^j  ' 

6252.IL. 


6252. fL. 


184 

POMPERY,  à  part, avec  rage. 
Et  je  ne  trouverai  pas  un  moyen  pour  me 
débarrasser  de  cet.  enrage  là?..  (Tout  à  coup.) 
Si,  il  y  en  a  un...  Je  vais  le  provoquer...  un 
duel...  pourquoi  pas?.,  au  pistolet...  je  suis 
très  fort. 

HENRI,  à  part. 
Elle  s'est  retirée  dans  sa  chambre  si  je 
pouvais  éloigner  le  père... 

POMPERY,  à  part. 
Une  simple  écorchure  suffirait  pour  ren. 
dre.  le  mariage  impossible. 

HENRI. 
Il  ne  s'en  va  pas . 

POMPERY,  s' approchant  d'Henri  et  d'un  ton 
très  provoquant. 
Savez -vous,  Monsieur,  que  votre  figure  me 
déplaît  considérablement. 

H  EMU. 

Je  le  regrette...  Pourvu  qu'elle  plaise  à 
mademoiselle  votre  fille. 

POMPERY,  vivement. 
Insolent!  Si  je  ne  me  retenais... 
'     (Henri  le  regarde,  puis  fredonne  une  phrase  du 
duo  des  Aveux) 

POMPÉ RY, à  part. 
Il  chante!  Est-ce  qu'il  aurait  peur?..(Haut) 
Monsieur  avec  vous  je  ne  descendrai  pas  a  la 
prière...  Mais  je  vous  intime  Tordre  de  quitter 
Cherbourg  sous  deux  heures! 

HENRI, à  part  et  riant. 
Dieu  me  pardonne!  on  dirait  qu'il  me  cher, 
che  querelle  ...(Haut)  Et  si  je  n'obtempère  pas 
a  vos  de'sirs... 

(Alidor  parait  au  fond  et  écoute.) 
POMPÉ  RY. 

Remarquez  que  ce  n'est  pas  un  désir...  c'est 
.un  ordre!...  Alors, tout  officier  que  vous  êtes, 
je  saurai  bien  vous  forcer  à  partir 
HENRI. 
Comment,  s'il  vous  plaît? 

POMPERY. 

En  vous  jetant  au  visage  une  de  ces  epithètes... 

ALIDOR, à  part. 
Ah! il  va  trop  loin,  le  beau  père... 


HENRI . 

Quelle  epithète,  sans  indiscrétion? 
POMPERY 

Celle  que  l'on  donne  à  ceux  qui  ne  sont 
pas  braves... 

ALIDOR,  à  part. 

Oh! 

HENRI. 

Je  comprends. (  Il  fredonne  le  duo  des  Aveux.) 
POMPERY, à  part. 

Encore! 

ALIDOR,  à  part. 
Ah!  il  recule! c'est  bon  a  savoir.  Je  le_tiens... 
j'ai  mon  idée! 

(Il  disparaît.) 

POMPERY. 

Et  si  l'épithète  ne  suffit  pas...  ja.devien. 
drai  plus  clair. 

HENRI. 

C'est  inutile...  vous  êtes  très  clair...(Tran_ 
quillement)  Voyons,  c'est  un  petit  duel  que  vous 
voulez? 

POMPERY. 

Je  suis  heureux  de  m'être  enfin  fait  comprendre. 

HENRI,  a  part. 
C'est  une  idée...  je  n'y  pensais  pas,  moi...  oui, 
le  moyen  est  excellent. (Haut)  Allons  arran  _ 
geons  cette  affaire-là  en  famille. 

POMPERY. 

D'abord,  Monsieur,  nous  ne  sommes  pas 
en  famille. 

HENRI. 

Ahîça  viendra...  à  propos,  à  quoi  nous  bat^ 
tons  nous? 

POMPERY. 

Au  pistolet...  je  suis  le  plus  âgé,  j'ai  le  choix 
des  armes...  au  pistolet! 

HENRI. 

Ah!  permettez... 

POMPÉ  RY,  avec  autorité 
Comme  père,  je  prends  le  pistolet. 
HENRI. 

Accordé!...  Vous  voyez,  je  suis  gentil... 
vous  finirez  par  m'aimer. 

POMPERY. 

Jamais! 


185 


Si! 
Non! 


HENRI. 


POMPE  RY. 


HENRI. 

Je  cède...  je  vous  prie  de  remarquer  que 
c'est  la  troisième  fois...  Et  où  dêsirez-vous 
qu'ait  lieu  cette  petite  fête? 

POMPE RY. 

Derrière  le  grand  bassin, dans  une  heure. 
HENRI. 

Je  me  ferai  un  plaisir  de  m'y  trouver.. 
POMPE  RY,  à  part. 

De  cette  façon,  je  mets  un  abîme  entre 
ma  fille  et  lui  (Haut)  Dans  une  heure  ...(A  part) 
Je  vais  au  tir  me  refaire  la  main... ( Haut ) 
Dans  une  heure,  entendez-vous  2.. 

SCÈNE  VII 
HENRI,  puis  MARIE. 

HENRI, seul. 
A  merveille!...  un  duel  avec  le  père...  c'est 
le  seul  moyen  de  décider  Marie...  Pauvre  en- 
fant... je  vais  jeter  l'alarme  dans  son  cœur... 
mais  il  s'agit  de  notre  bonheur  a  tous  deux... 
(L'apercevant)  Ah!  la  voilà...  Attention! 
MARIE. 
Vous  êtes  seul? 

HENRI. 

Oui,  je  viens  d  avoir  avec  votre  père  une 
altercation. 

MARIE. 

Ah!  mon  Dieu! 

HENRI. 

Jai  ète  provoquè,insulte,  menace  même. 

MARIE. 
Vous  m'effrayez... 

HENRI. 

Et  maigre'  toute  ma  modération  je  n'ai  pu 
éviter... 

MARIE. 

Un  duel  ? 

HENRI. 

Nous  noue  battons  dans  mie  heure. 


MARIE . 

Avec  mon  père!...  c'est  impossible! 

HENRI. 
11  le  faut  pourtant!... 

MARIE. 
Partez,  éloignez- vous! 

HENRI. 

Vous  me  conseillez  de  fuir... Une  seule  cho- 
se pourrait  m'y  décider. 

MARIE. 
Que  faut-il  faire? 

HENRI. 
Partez  avec  moi. 

MARIE. 

Oh!  taisez  vous! 

HENRI. 

Nêtes-vous  pas  ma  femme?...  Marie,  con  _ 
sentez  à  me  suivre. 

MARIE. 
Non;  c'est  impossible! 

HENRI. 

Alors,  c'est  vous  qui  1  aurez  voulu...  je  reste,  f 
MARIE. 

Henri,  je  vous  en  supplie. 

HENRI. 

Je  ne  me  défendrai  pas.  Je  me  ferai  tuer!  [ 

MARIE, vivement. 
Oh!  non, je  pars  avec  vous!... 

HENRI. 

Oh!  merci!  ce  soir,  à  la  tombée  de  la  nuit!... 
MARIE. 

Je  ne  sais  encore  comment  je  pourrai 
tromper  la  surveillance  qui  m'entoure...  Re- 
venez dans  une  demi-heure...  un  papier  glis- 
se' dans  cet  album  vous  instruira  de  ce  que 
j'aurai  prépare... 

HENRI.  frfl?) 
Un  mot, et  tout  sera  prêt!      \^  ^/ 
MARIE. 

Maie  avant,  Henri,  jurez-moi  sur  votre  hon- 
neur que  cette  rencontre  n'aura  pas  lieu!  - 
HENRI. 

Je  le  jure  sur  notre  amour! 

 "  // 


186 


ISf?  11. 
DUETTO 


6252.  IL. 


G252.£L. 


6252. îL- 


6252.H,. 


192 


SCENE  VIII 

'.HENRI,  puis  ALIDOR,  puis  le  Garço.n  dIhotel. 

HENRI,  seul. 
Avec  Marie  la  partie  est  gagnée...  Il  fau_ 
dra  bien  que  le  père  vienne  à  moi  maintenant... 
ALIDOR ,  paraissant  au  fond;  à  part. 
Ah!  tu  refuses  les  duels!..  IXous  allons  voir! 
(Haut  a  Henri)  Monsieur,  je  vous  cherchais. 
HENRI,  cherchant  à  s'esquiver. 
Pardon!  je  suis  presse... 

ALIDOR,  d  uu  air  matamore. 
Deux  mots  seulement...  Vous  vous  êtes  per- 
mis ce  matin  certaines  menaces... 

HENRI, 

Qui  vous  ont  fait  avaler  des  cailloux... 
-    *  ALIDOR. 

J  ai  dû  me  contenir...  devant  une  femme- 
Mais  maintenant  nous  sommes  seuls. 

HENRI,  à  part. 
Comment, lui  aussi? 

ALIDOR,  élevant  la  voix. 
Monsieur, je  suis  très  carre',  moi. 

HENRI,  a  part. 
S  il  croit  que  ça  va  se  passer  comme  avec 
le  papa...  Non! 

ALIDOR,  menaçant. 
Je  vous  donne  cinq  minutes  pour  quitter 
Cherbourg . 

HENRI. 

Cinq  minutes...  c'est  bien  peu. 

ALIDOR. 

Mettez  eu  six,  mais  pas  une  de  plus. 
HENRI. 

Ah!  je  vois  ce  que  c'est...  vos  cailloux  vous 
gênent,  là...  et  vous  desirez  que  je  pratique 
une  petite  incision. 

ALIDOR. 

Quoi...  mes  cailloux? 


HENRI. 

Enfin  vous  venez  me  prier  de  vous  cou  L 
per  la  gorge...  Volontiers. 

ALIDOR,  à  part  . 
Comment  il  me  provoque...  il  ne  chante  pas? 

(Le  garçon  d  hôtel  parait  et  range  au  fond) 
HENRI. 

Dépêchons-nous,  je  n'ai  pas  de  temps  à  perdre 

ALIDOR,  effrayé  et  bégayant. 
Pe...  pe...  ermettez... 

HENRI. 

Oh!  ne  bégayons  pas,  ça  nous  retarderait... 
Quand  aux  armes,  vous  êtes  le  plus  âge...  je 
choisis  l'e'pèe. 

LE  GARÇON,  à  part. 

Un  duel! 

ALIDOR. 

Mais  je  ne  me  ba...  ba...  ats  pas  aujour  _ 
d  hui ...  de...  de...  main... 

HENRI. 

Oh!  non...  tout  de  suite.,  je  n'ai  qu'une  de- 
mi-heure à  vous  donner...  (Le  prenant  par  le  bras) 
Allons,  marchons . 

ALIDOR,  à  Henri  qui  l'entraîne. 
Je  p...  p...  pro...  proteste. 

(Ils  sortent  par  le. fond) 

SCÈNE  IX. 
Le  Garçon,  MARIE,  puis  MADAME  POMPERY. 

LE  GARÇON,  seul. 
Comment!  ils  vont  se  battre...  le  bègue  n'y 
va  pas  gaîment. 

MARIE, sortant  de  sa  chambré. à  part. 
Il  n'est  plus  là...  (Au  garçon)  Vous  n'avez  pas 
aperçu  M.Henri  de  Keruoisan? 

LE  GARÇON. 
Il  vient  de  sortir  pour  aller  se  battre . 
MARIE. 

Se  battre! 


52. IL. 


198 


LE  ÇA RÇON, sortant. 
-Je  veux  voir  ça. 

(Il  sort  par  le  fond) 
MARIE. 

9e  battre!...  après  la  parole  qu'il  m'a  don_ 
ne'e...  Ah! c'est  indigne!  c'est  lâche! 

MA  DAM  E  PO.M  PE  RY,  entrant 
Ah!  je  vieus  de  prendre  un  bain...  c'e^t  de 
l'eau  tiède!...  (Apercevant  Marie)  Ma  fille...  ce  vi_ 
sage  e'niu...  Qu'y  a-t-il? 

MARIE . 

Il  faut  courir,  mon  père  se  bat  avec  M.Hecri, 

MADAME  POMPER  Y. 
Ah!  mon  Dieu! 

\0n  entend  un  coup  de  pistolet.  Marie  pousse  un  cri 
et  s'évanouit  sur  une  chaise.) 

MARIE. 

Mon  père! 

(Autre  coup  de  pistolet.  Madame  Pompe'rv  pousse  un 
cri  et  tombe  sur  une  autre  chaise) 
MADAME  POMPÉ  RY. 
Mon  mari!  Je  m'évanouis... 

(M.  Pompe'rv  parait  au  fond.) 

SCÈNE  X. 

MONSIEUR  et  MADAME  POMPE  RY,  MARIE. 

(Pompe'rv  entre,  il  tient  son  mouchoir  à  la  main,  sa  figure 
est  rayonnante.— A  part.) 

POMPE' RY,  à  lui  même. 
Je  vieus  du  tir,  je  u'ai  tire'  que  deux  bal. 
les,  et  j'ai  fait  mouche  deux  fois. 

MADAME  POMPERY,  courant  a  lui. 

Toi! 

MARIE. 

Mon  père! 

MADAME  POMPERY. 
Tu  \i ens  de  te  battre!...  Tu  n'es  pas 
blesse? 

POMPERY. 

Moi! 


MARIE. 

OhlHenri!  après  sa  promesse...  je  ne  le 
re verrai  de  ma  vie 

POMPERY, à  part. 
Que  dit-elle?  Elle  croit  que...  (Il  envelop_ 
pe  vivement  sa  main  avec  son  mouchoir.) 

MADAME  POMPERY.^ 
Mais  si,  tu  es  blesse! 

POMPERY. 
Oh!  légèrement...,  on  a  retire'  la  balle 
MADAME  POMPERY,  lui  taisant  une  echarpe 
avec  un  foulard. 

Vite, passe  ton  bras  la-dedans. 
MARIE. 

II  faut  envoyer  chercher  le  médecin 

POMPERY,  le  bras  enecharpe. 
Non ...  c  est  inutile. 

POMPERY. 

Et  maintenant,  ma  fille,  persistes- tu  à 
épouser  le  meurtrier  de  ton  père? 

MARIE. 

Je  connais  mon  devoir...  je  vais  lui  écrire 
de  ne  jamais  se  présenter  devant  moi . 
POMPERY. 

Bien,  ma  fille,  (à  part)  L'affaire  s'arrange 
sans  effusion  de  sang. 

MARIE  ,  a  une  talile, écrivant. 
«Monsieur,  vous  avez  manque'  à  votre  pa  _ 
<role...  Partez  je  ne  veux  plus  vous  revoir... 
POMPERY. 

Parfait!...  c'est  sec  et  digne!...  Je  te  de_ 
mande  dy  ajouter  un  petit post-sc/iptum . 
MARIE. 

Lequel? 

POMPERY. 

Quelque  chose  dans  ce  genre-là:  (dictant  ) 
«  Monsieur  toute  explication  est  inutile...»  (à 
part)U  ne  faut  pas  d'explication.  (  Dictant  •  ) 
«Ma  porte  comme  mon  cœur,  vous  sonfl  d< isor. 
«  mais  fermes.»  Yeux -tu  écrire  ceïa? 


62  52.  IL. 


19  i 


MARIE. 

Oh!  tout  ce  que  vous  voudrez! 
(Elle  commence  à  écrire  Iepost-scriptum  lorsque 
Alidor  entre  par. le.  fond) 

SCÈNE  XI 

Les  Mêmes,  ALIDOR. 
(  Ahdor  a  le  bras  en  e'charpe) 

MADAME  POMPÉRY. 
M.  Alidor!  le  bras  en  e'charpe! 

POMPERY. 

Aussi! 

ALIDOR. 
Je  viens  de  uie  battre 

POMPERY. 
Ah  bah!  avec  qui? 

ALIDOR. 
Avec  M. Henri  de  Kernoisan. 

MARIE,  étonnée. 
Comment!  quand  ça? 

ALIDOR. 
A  1  instant  même,  à  l'epee. 

POMPERY,  bas  a  Alidor. 

Hum!  Tai*c2  ■  vous  donc . 

MADAME  POMPÉRY. 
Mais  ce  n'est  pas  possible...  il  vient  de  se 
battre  a  1  instant  avec  mon  mari 
ALIDOR. 

Allons  donc! 

MADAME  POMPÉRY. 
J'ai  entendu  le  bruit  des  pistolets. 

POMPERY,Iui  faisant  des  signes. 
Mais  taisez-vous  donc. 
MARIE,  à  part,  surprenant  les  signes  de  Pomper v. 
Mon  père  me  trompe!  (Elle  déchire  la  lettre 
sans  être  vue  et  écrit  sur  une  autre  feuille) 
ALIDOR. 
Mais  je  vous  affirme... 

POMPERY. 
Maudit  bavard! 


ALIDOR. 

Comment,  bavard...  je  me  suis  fendu  en 
tierce  et  il  a  riposte'  en  quarte. 

POMPÉRY. 

Silence!  (à  Marie)  Eh  bien!  ce  post-scrip. 
tum? 

MARIE. 
Je  1  écris,  mon  père! 

ALIDOR. 
C'était  derrière  le  grand  bassin! 

POMPÉRY, a  Alidor. 
Quel  temps  fait-il  ? 

ALIDOR. 

Superbe!...  Impossible  de  rompre,  je  serais 
tombe'  dans  l'eau...  alors... 

POMPÉRY. 
Taisez -vous  donc! 

MARIE. 

J'ai  fini, mon  père. (Elle  cachette  sa  lettre) 
Je  vais  appeler  le  garçon. 

POMPERY. 

Donne...je  me  charge  de  la  faine  parvenir. 
MARIE. 

Le  plus  tôt  possible,  n'est-ce  pas?  (Elle 
rentre  dans  sa  chambre) 

SCÈNE  XII. 
Les  Mêmes,  moins  Marie. 
POMPÉRY. 

Est-elle  pressée!  Elle  le  de'teste  mainte- 
nant! (Agitant  triomphalement  Illettré)  Enfin, je 
triomphe! 

MADAME  POMPÉRY. 
Prends  garde  à  ta  blessure. 

POMPÉRY,  otant  son  e'charpe. 
Mais  je  n'ai  rien...  c'est  une  ruse;  je  ne 
me  suis  pas  battu  . 

MADAME  POMPÉRY. 
Comment! 


62  52.IL. 


195 


POMPERY,  à  Àlidor  voulant  lui  ôter  son  echarpe. 
Otez  doue  ça  aussi,  c'est  laid. 

ALIDOR,  poussant  un  cri. 
Aie!  prenez  garde . 

POMPE  RY. 

Quoi! 

ALIDOR. 
Mais  je  suis?  blesse',  moi...  tenez! 

POMPER  Y,  regardant. 

C  est  une  ecorchurej  ça  se  traite  par  Le 
taffetas  d'Angleterre,  (a  sa  l'emme)  As-tu  du 
taffetas  d'Angleterre? 

MADAME  POMPÉRY. 
Non...  je  u*ai  que  des  timbres-poste. 

POMPERY. 
Donne,  c'est  la  même  chose. 

MADAME  POMPÉ  RY. 

Voilà ... 

POMPERY. 

Ah!  mais,  c'est  un  timbre  à  vingt  centimes 
Tu  n'en  as  pas  à  dix...-Enfin,ea  passera  comme  ça... 
(Il  colle  le  timbre)  Voilà  qui  est  fait,  vous  êtes  affranchi. 
MADAME  POMPÉRY. 

Maintenant,  de'pêche-toi  de  faire  porter  la 
lettre  à  M  .  Henri. 

POMPÉRY. 

Oh!  non.  je  veux  me  donner  le  plaisir  de  la 
lui  remettre  moi  même...  Je  veux  voir  son  nez 
s'allonger 

MADAME  POMPÉRY. 
Justement,  le  voici. 

SCENE  XIII 

Lts  MÊMES, HENRI, puis  RERTHE,  BONNETEAU, 
Baigneurs  et  baigneuses,  oui*  MARIE, 

pui>>  LE  GARÇO.\  DHOTEL 

HENRI, a  part. 
.!<•  ne  mi' attendais  pas  à  les  trouver  dans 
ce  salon...  (Haut)  Messieurs...  Mesdames... 
ALIDOR,  à  part. 

Mon  rival! 


MADAME  POMPERY,  Las  à  son  mari. 
Pauvre  garçon!  il  a  l'air  très  gai. 

POMPÉRY,  bas,  montrant  la  lettre 
Tu  vas  voir  le  changement  de  décor. 

HENRI, a  part. 
Je  dois  trouver  mes  instructions  dans  l'ai, 
bum  (Il  s'approche  de  la  table  et  feuillette  laJbum) 
MADAME  POMPÉRY,  bas  à  son  mari. 
Je  fais  une  reflexion...  C  est  bien  impru. 
|  deut  de  laisser  une  lettre  de  ta  fille  entre 
I  les  mains  do  ce  jeune  homme. 

POMPERY. 

Cest  juste;  je  vais  lui  en  donner  lecture 
moi-même:  comme  ça  je  lui  retournerai  le 
poignard  à  chaque  mot. 

HENRI, à  part. 
Rien!  c'est  extraordinaire! 

ALIDOR, à  part. 
Ça  me  cuit! 

POMPÉRY  à  Henri. 
Monsieur,  pouvez-vous  m'accorder  une 
minute  d'attention?  j'ai  un  petit  billet  à  vous 
lire. 

HENRI. 

A  moi?(à  part)  Est-ce  qu'il  aurait  fouille' 
dans  l'album? 

POMPERY. 

Monsieur,  ma  fille  a  réfléchi...  et,  en  re_ 
fléchissant,  elle  s'est  aperçue  que  vous  ne  lui 
plaisiez  pas  du  tout,  du  tout,  du  tout. 

HENRI. 

En  vérité!  Je  vous  demande  la  permission 
j  de  ne  pas  vous  croire. 

ALIDOR. 
C'est  de  la  fatuité'! 

POMPÉRY. 

Vous  ne  me  croyez  pas?...  Eh'bien!  écoutez 
ça  (bas  aux  autres)  Vous  allez  voir  .(il  ouvre  la  let- 
tre et  lit) «Vous  avez  tenu  votre  parole,  je  tien, 
«drai  la  mienne...  Trouvez-vous  dans  le  salon 
«quand  la  cloche  du  diner  sonnera;  je  serai 
'«prête  à  vous  suivre.» 


6252. E. 


6252. tt. 


6252.  tt. 


6252.  a. 


H  se.ra  son  e  _  poux! 
Ail 0  moderato.  :jz 


6252  a. 


6252.  tt. 


6252. a. 


6252, E. 


210 


du     de   _  voir,  Par    _        -    tez,  la  mer  est  bel     _       _    le!  Al  . 


voix  du     de  _  voir,  Par    -       _    tez,  la  mer  est  bel     _      _     le!  Al  _ 


voix  du     de   _  voir,  Par    -       -    tez,  la  mer  est  bel     _       _    le!  Al  _ 


du     de  _  voir,  Par     _       _   tez,  la  mer  est  bel     _       _    le!  Al_ 


du     de  _  voir,  Par     _       _   tez,  la  mer  est  bel  _    le!  Al_ 


6252.  E 


6252.  tt. 


6252.  tt 


6252.  IL . 


6252. tt. 


228 


6252.  IL 


229 


SCÈNE  I. 


MARTIAL.  PDolce  legato. 


Vo  _  guons,  '  la  mer      est     bel      _      le        Le      calme    est  sur  les 


6252.  E. 


230 


6252.  tt. 


6252. a. 


-tons  chantons  gaismate  -  lots. 


_tons  chantons  gaismate  _  lots. 


6252.  IL . 


6252.  a. 


CHOEUR  du  CIDRE. 

Andl.e  sostenuto.  Dolce. 


Cnan    _     tons, chantons   a  _  mis,        /.,     Le     ci-dre     de  no  _   tre  pa 

'    Dolce.   —         ~  —  


Chan.  _    tons^  chantons   a  _  mis 
Andl.e  sostenuto.  66 


ci_dre  de  no   _  tre  pa 


.  ys.      Ah1,  ah!    ah!     qu'il  est    bon,    Le  ci  _  dre  de  Norman  _  di  _  e.  Mais  aus  _  si 


l'aime  . 


.  ys.      Ah!  ah!    ah!     qu'il  est    bon,     Le  ci  _  dre  de  Norman  _  di  _  e.  Mais  aus  _  si 
\  PP, 


l'aime  . 


_ys.      Ah!  ah!    ah!     qu'il  est    bon,     Le  ci' _  dre  de  Norman  _  di  _  e.  Mais  aus  -  si  l'a 


ys.      Ah!  ah!    ah!     qu'il  est    bon,     Le  ci  _  dre  de  Norman  _  di  -  e.  Mais  aus  _  si  l'aime. 


.  y*.  Ah!  ah!  ah!  qu'il  est  bon,  Le  ci  _  dre  de  Norman  -  di  -  e.  Mais  aus  _  si 
Allegretto.  104  =  J 


WTWTWVrTWÎ 


236 


237 


'238 


6252. E. 


239 


W2 


.  ra       Pour  nous  _ 


— r     r r     y     r ;     y    y    v v    v    y  y~ 

le  vrai  vin    le    voi   _    la,  Ré  _  pe  -  tons      ce    re  _  frain  là. 


"v     y     v       v    "     y  Y  

le  vrai  vin     le    voi   _    là,  Ré  _  pé  -  tons      ce     re  _  frain  là. 

j^A       A      A  A      A      A      A  ^ 


Pour  nous 


pp 


Tempo . 


le  vrai   vin     le    voi    _    là,  Re'  _  pé  _  tons      ce    re  _  frain  là. 

.ff  A       A      A  A      A      A      A  ^ 


V       V       V  V  V 


Ah!  ah!     ah!      qu'il  est    bon,      Le  ci  -  dre  de  Norman  _  di  _  e.  Mais  aus  -  si  PaLme. 

PP  K 


Ah!  ah!    ah!      qu'il  est    bon,      Le  ci  _  dre  de  Norman  _  di  _  e.Mais  aus  _  si  l'ai-me- 


Ah!  ah!  ah!  qu'il  est  bon,  Le  ci  _  dre  de  Norman  _  di  _  e.Mais  aus  _  si  l'ai-me- 
PP  \ 


Ah!  ah!    ah!      qu'il  est    bon,      Le  ci  _  dre  de  Norman  _  di  _  e.Mais  aus_  si  l'ai-me- 


Ah!  ah!     ah!      qu'il  est    bon,      Le  ci  _  dre  de  Norman  _  di  -  e.l 

a  Tempo. 


aus  _  si       l'ai  .me. 


i_Ieur est  jn  _  li  _  e!  Ah!  pour  nous, Qu'il  est    doux. Tout  Nor_  mand      en  boi . 
./      -   — ,  P 


24 


6252.  EL. 


'246 


MARTIAL. 

Sapristi!  le  capitaine  peut  se  vanter  d'avoir 
le  sommeil  dur!  Je  ne  pensais  plus  qu'il  dormait 
la-haut,  moi!  (Il  indique  l<éohelle-. .  _  Apercevant  Pompé, 
ry, Bonneteau  et  Alidor  qui  entrent)  Ali!  voilà  nos  pas_ 
sagers  qui  se  lèvent. 

POMPERY à  Alidor  et  à  Bonneteau. 
Venez, nous  allons  assistera  un  magnifique spec. 
tacle...  un  lever  de  soleil  en  mer... 

BONNETEAU. 
J  ai  toujours  désire  voir  ça. 

ALIDOR. 

Moi  aussi. 

POMPE  RY,  à  Martial. 
Mon  ami, à  quelle  heure  se  lève  le  soleil? 
MARTIAL. 

Le  soleil?  Oh!  ben!  il  y  a  beau  temps  qu'il  se 
promène. 

POMPERY. 
Comment  il  est  levé'? 

MARTIAL. 
Rase'  et  masque'. 

POMPERY. 

C  est  donc  un  nuage!  Ahîque  c'est  de'sagréable! 


MARTIAL. 

Voyez-vous, c'est  un  particulier  qui  n'aimepas 
à  faire  sa  toilette  devant  le  monde. 

BONNETEAU. 
Et  nous  qui  sommes  venus  tout  exprès  couchei 
hier  à  bord  de  la  Fulminante . 

ALIDOR. 
Cela  me  contrarie... 

BONNETEAU. 
Moi  aussi...  Je  ne  peux  pourtant  pas  retour, 
ner  a  Pontoise  sans  avoir...  On  se  moquerait  de 
moi. 

POMPERY 

Comment!  vous  n'avez  jamais  vu  lever  le 
soleil  ?... 

BONNETEAU. 

Jamais . 

ALIDOR. 
Ni  moi  non  plus... 

BONNETEAU. 
J  ai  vu  lever  la  lune... 

POMPERY,  avec  emphase. 
Abîmes  amis...  quel  spectacle!...  c'est  splen 
dide,  c'est  magnifique... 

NI  14. 
COUPLETS. 


Moderato. 


POMPERY. 


Quand  le  so  _  leil  sur  no  _  tre 
Moderato  92  =  J 


Pa  _  raît  tou  . 


247 


2  48 


6252. H 


249 


250 


6252.EL. 


252 


POMPE  RY. 

Enfin, consolons-nous...  Nous  allons  faire  une 
petite  promenade  charmante...  deux  heures  de 
mer. 

ALIDOR. 

Nous  serons  rentres  à  Cherbourg  pour  dé_ 
jeûner. 

BONNETEAU. 
J  aurai  tout  juste  le  temps  de  faire  ma  maL 
le...  Il  faut  que  je  reparte  pour  Pontoise  par 
le  train  de  midi...  J  ai  reçu  une  dépêche, qui 
me  rappelle  pour  une  liquidation  très  impor- 
tante. 

POMPER  Y. 
Vous  partez?  Allons...  tant  mieux! 

BONNETEAU. 
C'est  une  singulière  affaire...  le  défunt  lais_ 
se  cinq  héritiers...  et  quatre  moulins  a  vent... 
POMPÉ  RY. 
Très  intéressant.  (Il  le  quitte) 

BONNETEAU,  à  Alidor. 
Chaque  héritier  veut  en  avoir  un. 

ALIDOR. 
C'est  très  inf e'ressant .  (Il  le  quitte) 
BONNETEAU,  à  lui  même. 
Or,  il  manque  un  moulin,  j'espère  qu'on  sera 
oblige'  de  plaider. 

POMPÉRY,  à  Martial. 
Partons -nous  bientôt,  mon  brave? 

MARTIAL. 
Mais,  Monsieur,  nous  marchons. 

POMPÉRY. 
Comment  ,  nous  naviguons? 

ALIDOR. 

Je  ne  m'en  6uis  pas  aperçu  ...Et  moi  qui  a_ 
vais  peur  dêtre  malade!...  mais  ce  n'est  rien 
du  tout  que  la  mer... 

MARTIAL. 
Jeune  homme,  méfiez-vous! 

ALIDOR. 

Allons  donc! 

POMPÉRY. 

Et  ces  dames  qui  ne  sont  pas  encore  levées... 

BONNETEAU. 
En  attendant, si  nous  demandions  à  saluer 
le  capitaine. 

POMPÉRY. 

Cest  juste,  (à  Martial  )  Mon  brave,  nous  serait- 
il  permis  de  saluer  le  capitaine? 

MARTIAL. 

Comme  VOUS  voudrez. ..(.montrant  la  partie  du  pont 

qu'on  p^yoit  pas)-il  est  dans,  sa  chambre^ prenez  I échelle 
POMPÉRY. 
Comment!  C'est  là  son  habitation? 


MARTIAL. 

Seulement, je  vous  pre'viens  qu'il  n'a  pas 
le  réveil  commode. 

POMPÉRY. 

C'est  un  loup  de  mer...  respectons  son  som. 
meil...  puisqu'il  dort,  je  propose  d'admirer 
l'immensité. 

ALLDOR. 
Ah!  que  la  mer  est  belle! 

POMPÉRY. 
Oui,  très  belle! 

BONNETEAU. 
Pas  mal!  seulement,  je  la  croyais  plus  grande, 
(sur  la  fin  de  cette  scène,  les  matelots  se  sont  disperses 
et  Martial  est  sorti.) 

SCÈNE  II 
Les  Mkmks,MADAME  POMPÉRY,  MARIE,  BE RTHE . 

POMPÉRY. 

Ah!  voici  ces  dames. 

BERTHE. 

Papa,  est-ce  que  le  soleil  est  levé? 
POMPÉRY. 

Mon  Dieu!  oui. 

BERTHE. 

Ahîquel  malheur!  Mainan,le  soleil  est  levé! 

MADA1WE  POMPÉRY, 
Moi, qui  me  suis  dépêchée 
POMPÉRY. 
Bah!  ce  sera  pour  une  autre  fois 

BONNETEAU. 
Comment  avez -vous  passé  la  nuit, Mesdames? 

MADAME  POMPÉRY. 
Ah! très  mal!  nous  avons  couché  dans  des_  es. 
pèces  de  tiroirs...  sur  des  matelas  épais  corn, 
me  la  main...  Je  ne  voudrais  pas  faire  une 
longue  traversée  comme  ça. 

ALIDOR. 

Moi,  j'ai  passé  une  nuit  excellente...  La, 
mer  me  va...  je  suis  un  homme  de  mer. 
POMPÉRY. 
Et  toi,  Marie,  as-tu  bien  dormi? 

MARIE. 
Moi?...  je  n'ai  pas  dormi. 

POMPÉRY. 

Je  comprends...  mais  qu'est-ce  que  tu  veux? 
Il  faut  te  faire  une  raison..,  il  a  reçu  l'ordre 
d'aller  en  Chine,  ce  jeune  homme...  Il  est  parti... 
c'était  son  devoir...  Nous  l'avons  vu.  s'embar- 
quer hier  soir  dans  une  petite  chaloupe...  N'y 
pense  plus...  Tâche  de  te  distraire. (à  Alidor) 
N'est-ce  pas  Monsieur  Alidor?  (Bas)  Dites  -  lui 
donc  quelque  chose! 


'253 


ALIDOR. 

Certainement...  certainement .'(Pompery remonte) 
(à  Marie)  J  aime  la  mer.  mais  que  d.eau...  que 
d'eau!...    (Marie  s'éloigne)      «  \ 

BO.YNETEAl. 
Dieu  que  c'est  beau  un  navire  de  guerre! 
POMPE  RY. 

Il  y  a  une  chose  qui  m'étonne...  c'est  qu'une 
frégate  comme  la  Fulminante  n'ait  que  deux 
canons ... 

BO.\.\  ETEAl . 
Les  autres  sont  sans  doute  emballes  et  serre'» 
POMPE  KY. 

11  faudrait  nous  iu former.  (Regardant  l'échelle.) 
Cest  eunuyeux  un  capitaine  qui  dort  toujours... 
Si,  en  attendant  son  réveil, nous  visitions  la  machine! 
BO.NNETEAU. 
Moi, je  voudrais  voir  la  Sainte-Barbe. 

ALIDOR. 
Moi,  la  cuisine... 
POMPERY,  apercevant  Martial, qui  passe  au  fond. 
Eh!  mon  brave! 


MARTIAL. 

Monsieur? 

POMPE  RY. 
Est-il  permis  de  visiter  la  machine? 
MARTIAL. 

Certainement  (indiquant  l'escalier);  si  ces  da_ 
mes  veulent  prendre  la  peine  de  descendre... 

POMPÉRY,à  Bonneteau. 

Il  est  très  poli...  Vous  lui  donnerez  trente 
sous...  IN'ous  réglerons  plus  tard. 

B0>>  ETEAl . 
Soyez  tranquille,  j'écris  tout. 

POMPÉRY,  à  Alidor. 
Venez -vous? 

ALIDOR. 

Allons  visiter  la  machine  et  la  cuisine. 

POMPERY. 
Vous  êtes  un  homme  solide! 

ALIDOR. 
T|||||   l  mil    l'i      mli^J       i    i  ) 

(Tout  le  monde  descend,  excepte'  Marie  qui 


6252  .a . 


*254 


6?52.fL. 


Î255 


6252. HL  . 


6252.  tt,  . 


6252.  il 


62  52  .R. 


6252. a,  • 


6252.  fL 


— |         i         "-f    K-K— i  H  1  ^f-  p  1/  |/  ' —        '   r  k  ' 

Cet        ins   _    tant  Qui  nie  rend       Mon      Hen     _     ri   À  chas _  se'   Dupas. 


Cet        ins    _    tau!  Qui  lui  rend        Son      Hen     .  ri_ 
A  -  ^-  .  A  A 


se  Ladou_Ieur,  Le  mal  _heur.  A  chas  _  se  Du  pas  _  se'  La  douleur^. 


MARIE. 

Mais  comment  êtes  vous  ici...  à  bord  de  ce 
navire? 

HENRI. 

Ohîc'est  toute  une  histoire...  En  réponse  à 
l'ordre  du  ministre,  j'ai  envoyé' ma  démission  . 
MARIE.* 
Votre  de'niission?.. 

HENRI. 

Oui, j'ai  fait  le  serment  de  ne  plus  vousquit. 
ter...  Le  bâtiment  sur  lequel  nous  sommes  est  un 
navire  marchand,  dont  le  capitaine,  un  de  mes 
amis,  m'a  ce'de'  le  commandement. 

MARIE. 

Nous  ne  sommes  donc  pas  sur  la  Fulminante? 
HENRI. 

Non... vous  êtes  sur  la  Pintade...  J  ai  gaguê 
le  batelier  qui  vous  a  embarques  hier  soir... 
et  il  vous  a  conduits  ici. 

MARIE. 

Mais  pourquoi  cette  ruse?  Que  prètendez- 
vous  faire? 

HENRI. 

Je  n'en  sais  rien...  mais  je  tiens  votre  pè- 
re à  mon  bord...  et  en  mer...  je  suis  terrible!., 
il  faut  que  tout  me  cède! 

MARIE. 

Aii!  mon  Dieu  vous  me  faites  peur! 

HENRI. 
Ne  craignez  rien... 

POMPÉRY,  au  dehors. 
Superbe!  magnifique!... 

MARIE. 

Je  i  entends...  je  préfère  ne  pas  assister  a 
la  reconnaissance. 

HENRI,  laccompagnant. 

Ayez  confiance!  (Il  remonte  avec  elle  et  reste  au 
fond) 

SGÈNE'IV 
HENRI,  MARTIAL, POMPERY,  MADAME  POMPÉRY 

BONNETEAU, RERTHE  et  ALIDOR. 
IV  c'alier)6*  '6S  Premierà  en  haut  de 

POMPÉRY. 
Cest  très  bien  installe!  très  confortable! 
et  dun  luisant!...  Cette  machine  est  au  moins 
de  la  force  de  six  chevaux. 

MARTIAL 
Six  chevaux!...  Quatre  vingts.  Monsieur! 

BERTHE  à  Ronneteau,qui  la  suit 
Prenez  garde  vous  marchez  sur  ma  robe. 


265 

BONNETEAU. 

Ah!  pardon. 

MADAME  POMPÉRY,àAJidor. 
Prenez  garde,  vous  marchez  sur  ma  robe. 

ALIDOR,  le  dernier,  il  est  très  pâle. 
Ah!  pardon...  Il  fait  une  chaleur  là-dedans; 
je  ne  suis  pas  à  mon  aise... 

POMPERY,  (appercevant  Henri.)  . 
Ah!  le  capitaine  a  quitte'  son  hamac... 

BONNETEAU. 
Enfin,  nous  allons  pouvoir  le  saluer. 
MARTIAL,  désignant  Henri  au  fond  et  oui  tour 
ne  le  dos.  H 
Je  vais  le  prévenir, 
j  ?  POMPÉRY,  aux  autres. 

Cest  un  vieux  loup  de  mer...  je  vais  lui  of_ 
frir  des  cigares  pour  l'apprivoiser. 

BONNETEAl , montrant  sa  gourde 
Et  moi,  du  rhum... 

POMPÉRY 

Et  puis,  tachons  de  lui  parler  un  peu  sa 
langue...  sabord!  tribord! 

ALIDOR. 

Oui,  ba...  ba... 

POMPÉRY. 
Quoi,  baba?...  C'est  un  gâteau. 

ALIDOR. 
Ba...  ba...  bâbord! 

POMPÉRY. 

Ah! (à  part  )  II  n'est  pas  complètement  guéri. 
(II  prend  le  bras  d'Henri  croyant  prendre  celui  de 
Bonneteau.) 

HENRI. 

Non.  pas  complètement,mais  avec  des  cailloux.... 
TOUS. 

Lui!... 

POMPÉRY,  le  reconnaissant. 
Vous!....  Qu'est-ce  que  vous  faites  ici? 
HENRI. 

Mais  je  suis  chez  moi,  à  mon  bord. 
POMPÉRY. 

Vous  devriez  être  sur  la  route  de  Chine!... 
HENRI. 

Eh  bien! nous  y  sommes...  nous  y  allons... 
TOUS. 

En  Chine! 

POMPE  R\,  criant  à  la  cantonnade. 
Arrêtez...  je  veux  descendre 

BONNETEAU.  . 
Moi  aussi!...  Et  ma.  liquidation!  / 
ALIDOR. 

MoT*TO5Si  !... 


/ 


266 


/  NM6. 
MORCEAU  D'ENSEMBLE  et  AIR. 


6252.  E 


267 


_mis.  Al  _  Ions,      La  Chine  nousap_pel  _  le  Bon.ne    tri      _     se,  la  mer  est 


En  ChLne!        en  Chine!  Or_drefa_ 

HÊNRI. 


En  Chine!       en    ChLne!     en  ChineîOrdre  fa  _ 


6252.  a. 


6*252.  E 


273 


'274 


275 


'276 


_mant,    Qui  doit     vous  plaire     as.su    _   ré  _  ment,    Qui  doit     vous  plaire 


-Su  -  re 


HENRI.  Allegretto. 


ment. 


Partout  des  clo  _  chet  -  tes         Un  bruit  de  son  _ 


BERTHE.  p 


Tin!  tin!    tin!     tin  tin     tin      tin  tin  tin 
m  POMP:  p 


Tin!  tin!  tin!  tin  tin  tin  tin  tin  tin 
Allegretto. 


278 


6252, a. 


<27& 


6252.  E. 


280 


6252.  E. 


6252.  E. 


282 


283 


POMPE RY  à  Henri. 
Monsieur,  je  vous  somme  de  me  mettre  à 
terre,  moi  et  ma  famille...  nous  sommes  enco- 
re en  vue  de  Cherbourg. 

HENRI; 
Ou  prenez-vous  Cherbourg? 

POMPÉ  RY. 
Cette  côte  qu'on  voit  là-bas. 

HENRI. 
Ça,  c'est  Madère. 

TOUS. 

Madère! 

ALIDOR. 
Dieu!  que  j'ai  soif! 

HENRI. 

Nous  avons  marche'  toute  la  nuit. 

MADAME  POMPÉ  RY. 
Mais,  c'est  un  rapt . 

BONNETEAU. 
C'est  de  la  piraterie. 

POMPÉ  RY. 
Vous  faites  la  traite  des  blancs,  Monsieur. 
HENRI. 

Moi,  je  n'ai  pas  été  vous  chercher...  Qu'est- 
ce  que  vous  êtes  venu  faire  ici? 

BONNETEAU. 
Une  promenade  en  mer. 

HENRI. 

Eh  bien!  vous  serez  servi  à  souhait. 
POMPÉ  RY. 

Pas  de  jeux  de  mots...  Vous  nous  débarque- 
rez en  arrivant  à  Madère. 

HENRI. 

Ah!  impossible!...  je  le  voudrais  que  je  ne 
le  pourrais  pas. 

TOUS. 

Pourquoi! 

HENRI. 

Mes  instructions  sont  formelles  ...j'ai  ordre 
de  ne  relâcher  qu'à  Canton. 

TOUS. 

A  Canton!!... 

BONNETEAU. 
Qu'à  Canton!... 

POMPÉRY. 
Ah!  ça,  trêve  de  plaisanteries... Vous  vous 
moquez  de  nous! 

HENRI. 

Monsieur,  quand  je  suis  à  mon  bord  je  ne 
plaisante  jamais! 


POMPERY,  atteré. 

En  Chine! 

BONNETEAU,  de  même. 
En  Chine! 

POMPERY. 

En  Chine!  (Bas  à  sa  femme)  As-tu  de  l'ar- 
gent sur  toi? 

MADAME  POMPÉRY. 
J'ai  29  francs! 

POMPÉRY. 

Et  moi  34! 

MADAME  POMPÉRY. 
Tâche  de  le  fle'chir...  Si  nous  lui  faisions 
parler  par  Marie? 

POMPÉRY. 
Ma  fille!  jamais! 

BERTHE. 

Papa! 

BONNETEAU. 
Monsieur  Pompéry... 

POMPÉ  RY. 

Je  vais  tâcher...  pour  vous... pour  vous  seuls... 
de  lui  dire  quelques  mots  affables,  (il  s'appro- 
che d'Henri)  Voyons...  capitaine,  bâbord!  nous 
sommes  des  gens  raisonnables,  tribord! il  y  a 
peut-être  un  moyen  de  s'entendre,  sabord! 
HENRI, a  part. 
Il  y  vient!  j'en  étais  sûr! 

POMPÉRY. 
Faites  vos  conditions. 

HENRI. 

Ce  que  vous  demandez-là  est  très  gra- 
ve... enfreindre  mes  ordres,  c'est  m'exposer 
à  la  perte  de  mon  grade...  Eh  bien!  accordez- 
moi  la  main  de  votre  fille  et  je  vous  ramène 
à  Cherbourg. 

POMPÉRY. 
Tout! excepte'  cela! 

HENRI. 
Et  moi,  je  ne  veux  que  ça! 

POMPÉRY. 
Je  vous  lai  dit:  le  cou  dans  la  corde... 
HENRI. 

Alors, allons  en  Chine. 

POMPÉRY. 
Allons  en  Chine. 

HENRI, à  part. 
Maudit  Breton! 

POMPÉRY. 

Après  tout,  on  n'en  meurt  pas, pour  aller 


284 

en  Chiue! 

BONNETEAU. 
Mais  moi,  j'ai  mon  étude...  ma  liquidation. 

POMPE RY. 
C'est  quatre  mois  de  traversée. 

MADAME  POMPÉRY. 
Coucher  quatre  mois  dans  ces  affreux  tiroirs. 
HENRI. 

Oh! rassurez-vous,  Mesdames...  nous  tacherons 
d'égayer  le  voyage...  nous  donnerons  des  bals, 
des  concerts,  nous  chanterons  le  duo  des  Aveux. 
POMPÉRY. 
Je  vous  le  défends! 

HENRI. 

Il  n'y  a  qu'une  chose  qui  m'inquiète...  ce 
sont  les  vivres... 

TOUS. 

Comment? 

HENRI. 

Je  ne  comptais  pas  sur  un  aussi  grand 
nombre  de  passagers...  et  nous  avons  levé  I an- 
cre si  précipitamment...  Permettez  que  je  m'in_ 
forme... 

ALIDOR. 

Je  crois  que  j'ai  eu  tort  de  manger  ce  gâ- 
teau. 

HENRI . 

Martial!... 

MARTIAL,  s'approchant. 

Capitaine? 

HENRI. 

Quelles  sont  les  provisions  du  bord? 

MARTIAL. 
Deux  pains  de  quatre  livres. 

MADAME  POMPÉRY. 
Pour  quatre  mois... 

MARTIAL. 
LTn  tonneau  de  rhum... 

HENRI, à  Pompery. 
Nous  ferons  du  punch. 

MARTIAL. 

Trois  canards  maigres...  un  baril  d'olives 
et  75,000  paires  de  guêtres .  Voilà! 

BONNETEAU. 
Comment,  c'est  tout? 

MADAME  POMPÉRY. 
Mais  c'est  la  famine. 

ALIDOR. 
Ah!  moi...  je  n'ai  pas  faim. 

HENRI. 

J'avoue  que  c'est  peu  pour  aller  en  Cliine, 


mais  avec  de  1  ordre,  de  1  économie... 

MARTIAL, étonne. 
Comment,  capitaine,  nous  allons  en  Chine? 
HENRI. 

Sans  doute. 

MARTIAL. 
Mais  c'est  impossible! 

HENRI. 

Tais  -  toi! 

MARTIAL. 
Je  n'ai  pas  envie  de  crever  de  faim. 
HENRI. 

Pas  un  mot...  ou  je  te  fais  fourrer  a  fond 
de  cale 

MARTIAL,  sort  en  grognant. 
Alors,  c'est  la  Méduse,  nous  allons  recom- 
mencer la  Méduse... 

TOUS 

La  Méduse! 

MADAME  POMPÉRY, à  son  mari. 
Pompery,  cède...  c'est  ce  qu'il  y  a  de  mieux 
à  faire. 

BERTHE. 

Voyons,  papa ... 

BONNETEAU. 
Pas  d  entêtement !... 

HENRI. 

Que  Monsieur  dise  un  mot...  Il  est  encore, 
temps...  et  nous  faisons  ce  soir  un  excellent 
dîner  à  Cherbourg. 

MADAME  POMPÉRY. 
Avec  des  huîtres...  Auguste  tu  les  aimes... 

BONNETEAU. 
Monsieur  Auguste...  des  huîtres. 

POMPÉRY,  hésitant. 
C  est  que  vraiment... (  Se  ravisant)  Non...  non! 
Quand  je  devrais  manger  ma  femme  et  mes 
deux  filles... 

HENRI. 

Ah!  c'est  comme  ça!  Eh  bien!  moi  aussi  je 
m'entête!  et  puisque  vous  voulez  aller  en  Chi- 
ne, nous  irons!  j'en  fais  le  serment! 

BONNETEAU. 
Nous  protestons! 

HENRI. 

Je  suis  le  seul  maître  ici,  et  quiconque  nb_ 
béira  pas  sera  jeté  dans  la  soute  au  charbon 
avec  deux  boulets  au  pieds. 

BONNETEAU. 

Mais,  Monsieur... 


285 


HENRI.. 

Jai  dit.  (a  part)  Que  le  diable  emporte  cet. 
te  tête  de  Breton.  (II  rentre  furieux  dans  sa  cabine) 

SCÈNE  V. 
Les  Mêmes,  moins  HENRI. 

BONNETEAU. 
Eh  bien!  il  est  gentil!...  Aller  en  Chine!... 
POMPER  Y. 

Eu  Chine!  Mais  nous  ne  voulons  pas  y  al_ 
1er,  ventrebleu  ! 

BONNETEAU. 
Mais  comment  nous  y  opposer?  Cet  hom- 
me nous  tient. 

MADAME  POMPER  Y. 
Nous  sommes  dans  ses  griffes. 
POMPE'  RY. 

Silence!...  J  ai  une  idée...  Remarquez  que 
c'est  moi  qui  ai  toutes  les  ide'es... 

BONNETEAU. 
Parlez...  parlez  1 

POMPE  RY. 
Nous  touchons  à  une  situations  virile... 
qui  exige  la  plus  grande  discrétion...  les 
femmes  sont  de  trop. 

MADAME  POMPE  RY. 
Par  exemple! 

BERTHE. 

Mais,  papa... 

POMPE  RY. 
Eloignez- vous, je  vous  I  ordonne! 

MADAME  POMPERY. 
Que  va-t-il  faire? 

BERTHE, à  Pompérjr. 
Tu  ferais  bien  mieux  de  donner  tout  de 
uite  ma  sœur  à  M.Henri. 


POMPERY. 

Berthe,  taisez 

-vous  ! 

BERTHE. 

Puisqu  ils  s'aiment... 

POMPERY. 

Obéissez! 

BERTHE. 

Mais  papa... 

POMPERY. 

Obéissez,  nom 

d'un  sabord! 

BERTHE. 

Mais  papa... 

POMPERY. 

J'ai  dit!... 

MADAME  POMPERY. 
On  t'obéit. (à  part)  Je  n'ai  jamais  vu  Augus- 
te comme  ça!  (Elle  sort  avec  Berthe) 

SCÈNE  VI. 
POMPERY, BONNETEAU,  ALIDOR, puis  HEN RI . 
POMPÉ  RY. 

Maintenant  que  nous  voilà  entre  hommes, 
tenons  conseil .  (à  Alidor)  Vous  en  êtes? 

ALIDOR, très  pâle. 
Je  suis  avec  vous...  de  cœur...  mais  ne  me 
faites  pas  remuer...  quand  je  tourne  seule  _ 
meut  la  tète...  ça  m'agite! 

'  BONNETEAU. 
Voyons  votre  plan. 

POMPERY 

Chut!  qu'est-ce  que  vous  penseriez  d'une 
révolte  à  bord? 

HENRI,  sortant  de  sa  eabine.à  part. 
Hein?  une  révolte!... 

(Il  se  cache  derrière  un  mat  et  écoute) 
BONNETEAU. 
Une  re'volte!  c'est  grave! 

POMPERY. 

Nous  sommes  dans  le  cas  de  légitime  de  _ 
fense...  (à  Alidor)  N'est-ce  pas? 

ALIDOR. 

Oui,  mais  ne  me  faites  pas  remuer. 
POMPERY. 

On  ne  transporte  pas  comme  ça  à  Pékin 
un  père, une  mère,  deux  filles. 

BONNETEAU. 
Et  un  notaire  qui  a  une  liquidation  pressée 

POMPÉRV 
Donc,  le  droit  est  pour  nous,  (a  Alidor) 
N  est-ce  pas? 

ALIDOR. 
Oui... ne  me  faites  pas  parler. 

POMPERY,  à  part. 
Ce  garçon- la  manque  de  ressort.  (Haut) 
Une  fois  maîtres  du  navire,  nous  mettons  le 
cap  sur  Cherbourg. 

BONNETEAU. 
Moi...  j'ai  une  inquiétude...  je  crains  que  le', 
quipage  ne  défende  son  capitaine...  et  si  nous 
nous  révoltons...  il  faut  nous  re'volter  par  la 
douceur. 


ALIDOR. 

C'est  ça...  sans  bouger. 

POMPÉRY. 

Oui,  évitons  l'effusion  du  sang...  appelons  la 
ruse  à  notre  aide. 

BONNETEAU. 
Oui... appelons  la  ruse... 

POMPÉ  RY. 

Et  pour  commencer,  le  capitaine  est  dans 
sa  cabine,  je  vais  l'y  enfermer. 

BONNETEAU. 

Bravo! 

HENRI,  à  part. 
C'est  une  bonne  idée 
(Pompery  va  à  la  cabine  d'Henri,  la  ferme,  prend  la 
cle'  et  la  met  dans  sa  poche) 

POMPERY. 

Ce  n'est  pas  plus  difficile  que  ça...  J  ai 
le  capitaine  dans  ma  poche. 

HENRI, à  part. 
En  attendant  que  tu  sois  dans  la  sienne! 
Cette  fois  je  vous  tiens,  papa  beau-pere... 
Vite  mes  instructions  à  Martial.  (Il  disparaît) 
POMPÉRY. 
Maintenant,  il  s'agit  de  souffler  le  feu. 

BONNETEAU. 
Oui,  sans  nous  compromettre ...  mais  com- 
ment? 

POMPERY. 

Monsieur  Alidor,  vous  avez  la  parole...Est  - 
ce  que  vous  dormez? 

ALIDOR. 
Non,  je  me  recueille. 

POMPÉRY. 
Vous  avez  la  parole. 

ALIDOR. 

Je  ne  l'ai  pas  demandée  ...  je  suis  hors  de. 
tat  d'aborder  la  tribune...  Pardon...  je  vais 
respirer  la  brise...  (Il  sort  vivement) 
POMPÉRY. 

Décidément,  il  manque  de  ressort  (à  Bonne, 
teau)  Allons  parlez,  vous,  puisqu'il  n'y  en  a 
pas  d'autres... 

BONNETEAU. 
Je  crois  que  M.Martial,  le  contre  maître 
est  pour  nous. 

POMPÉRY. 
Celui  qui  a  parle  de  la  Méduse? 

BONNETEAU. 
Oui...  je  lui  ai  donne' trente  sous...  soyez 
tranquille...  ils  sont  marques. 


POMPÉRY. 
Oh! je  n'étais  pas  inquiet. Voici  Martial... 
attention! 

SCÈNE  VII. 
Les  mêmes,  MARTIAL, puis  les  Matelots. 

MARTIAL, entrant -à  part. 
C'est  égal!  Elle  est  drôle  l'idée  du  capitaine... 

BONNETEAU,  bas  à  Pompery. 
Prenez -le  par  la  rondeur. 

POMPÉRY. 

Oui...(à  Martial)  Ehbienînom  d'un  sabord! 
nous  voila  donc  en  route  pour  la  ChinaT... 
tribord!... 

MARTIAL. 

Oh!  la  Chine...  la  Chine...  nous  n  y  sommes 
pas  encore. 

BONNETEAU. 
Dame!  c'est  la  volonté  du  capitaine... 
MARTIAL. 

Le  capitaine...  possible...  mais  le  matelot... 
le  matelot  murmure... 

POMPÉRY. 

Àh!  le  matelot  a  l'obligeance  de  murmurer... 

BONNETEAU,  à  part. 
Parfait!  (Bas  a  Pompery)  Chauffez  !...  Chauf- 
fez !...        ( On  entend  murmurer  dans  la  coulisse  ) 
MARTIAL. 

Tenez..;  les  entendez -vous?  et  il  ne  fau- 
drait qu'une  étincelle.... 

POMPÉRY. 

Une  étincelle... 

MARTIAL. 

Oui...  (regardant  la  gourde  de  Bonneieau)  Com- 
me qui  dirait  un  verre  de  rhum ... 

BONNETEAU,  vivement. 

J  en  ai! 

MARTIAL. 
Et  en  y  ajoutant  quelques  pièces  d'or... 

*BONNETEAU,  tirant  sa  bourse. 
J'en  ai! 

POMPÉRY,  la  prenant. 
Donnez  ...Chargez -vous  du  rhum;  moi.je  me 
charge  de  1  or. 

MARTIAL, à  part. 
Ils  marchent  tout  seuls! 
(Il  fait  signe  aux  matelo  arrivent  de  différents 

côtés  ) 

BONNETEAU, à  Pompery. 
*.«s  voici...  Chauffez!  chauffez! 


6252  M. 


287 


W.  17. 

iUMy  ^"tr)l CH0EUR  etC0UPLETS 


416- 
ALLEGRO 
MODERATO. 


[Mit  - 

Cresc . 

pp 

J  i  1  1 1 

'288 


289 


6252.  IL  . 


'290 


'291 


293 


sis,  Ren .  dons -nous    à  leur     voix,  Quels     ex  _  cellents  bour 


-  geois,  Ren  .  dons- nous    à  leur    voix,  Quels      ex  _  cellents  bour  _  geoi: 


6252. 


6252.  a . 


297 


Nous  lui  resis  _  te  _  rons  .. 


es  _  pe.ranceest  vai  _   ne,       Nous  luire.sis.te  _  rons; 

muni  j  i\JÏÏn  i^^tetab 


es  _  pe.ranceest  vai  _   ne,       Nous  luiré_sis.te  .  rons;  Nous  lui  resis  _  te  -  rons. 


Pééééé  J.ifffrnr    i  ,ihfii'  i 


Nous  lui  résis.te  _  rons.. 


6252  .  H. 


299 


ter.      _re,  Nous  nous  ré.  vol  _  te  .  rons,        Nous    nous  ré_vol_te  _  rons!    A  bas  le  ca.pi. 


ter.      _re,Nous   nous  ré.  vol  _  te  _  rons,         Nous    nous  ré.vol.te  -  rons!    A  bas  le  ca.pi. 


-  tai .  _ne!     A  mort     à  mort     à  mort      A  mort  le  ca_pi  _  tai  . 


net     A  mort     à   mort      à  mort      A   mort  le   ca.pi  .  tai 


nel      A  mort      à   mort      à  mort      A  mort  le   ca.pi  _  tai 


300 


301 


SCENE  VIII 

Les  Mêmes, MADAME  POMPÉ R.Y, MARIE,  BERTHE, 
ALlDOR,puis  HENRI. 

MADAME  POMPE'RY,  MARIE,  BERTHE  . 
Grand  Dieu!  quel  est  donc  ce  bruit? 

POMPER  Y. 
Ce  soir  nous  rentrons  à  Cherbourg. 
TOUS. 

Bah! 

POMPÉ RY,  à  Bonneteau. 
La  chose  est  sûre...  A  bas  le  capitaine! 

LES  MATELOTS. 
A  bas  le  capitaine! 
HENRI,  paraissant  un  pistolet  a  chaque  main. 

A  genoux  mise'rables!  et  tremblez  tous  de_ 
vaut  moi...  Vous  venez  de  vous  rendre  coupables 
d  un  crime  que  je  vais  punir. 

LES  MATELOTS. 
Grâce!  grâce! 

MARTIAL. 
Ou  nous  avait  monte  la  tête  en  nous  don- 
nant du  rhum  et  de  for... 

HENRI. 

Qui  donc! 

MARTIAL, désignant  Poniperv  et  Bonneteau. 
Eux!  Mais  justice  sera  faite  à  1  instant... 
Qu'on  attache  une  corde  tout  eu  haut  du  grand 
mat! 

LES  MATELOTS. 
Oui...  oui...  A  mort!...  à  mort! 

HENRI. 

Mes  amis...  ce  bon  mouvement  rachète  bien 
des  fautes!... 

POMPER  Y,  à  part 
Nous  pendre!...  II  appelle  ça  un  bon  mou. 
veinent! 

MADAME  POMPÉ R\r et  BERTHE. 
Grâce! 

HENRI . 

Je  ue  connais  que  mou  devoir... 
MARIE. 

Henri!... 

HENRI. 

Ayez  confiance...  ne  craignez  rien... (à Martial 
Le  livre  du  bord  ... 

MARTIAL. 
Voilà,  capitaine! 


HEN  RI,  aux  trois  accuses . 
Nous  allons  procéder  à  une  petite  instruc- 
tion sommaire  pour  la  forme... 

BONNETEAU. 
Mais...  capitaine... 

HENRI. 

Le  code  maritime  est  formel...  La  révolte 
à  bord  est  punie  de  mort...  Article  227... 
BONNETEAU,  tremblant. 
Et  suivants...  je  le  connais... 

POMPÉRY. 
Brr...  fà  Bonneteau)  Donnez-moi  du  rhum! 

BONNETEAU,  bas. 
Je  n'en  ai  plus!.,  ils»  ont  tout  bu! 

ALIDOR, à  part. 
J  allais  mieux...  ça  me  reprend... 
HEN  RI,  a  Martial, qui  s'est  assis  devant  une  petite  table 

Greffier...  écrivez...  (à  Bonneteau)  Numéro 
1...  Comment  vous  appelez -vous? 

BONNETEAU,  très  trouble. 
Notaire  à  Pontoise... 

HENRI. 

Votre  âge? 

BONNETEAU. 
J  ai  deux  filles...  Agathe  et  Sophie...  deux 
bonnes  natures... 

HENRI. 

Très  bien... (à  Martial)  Ecrivez  eu  marge... 
pendu! 

BONNETEAU. 
Mais  capitaine.:. 

HENRI. 
As^ez ...  à  un  autre... 

BONNETEAU,  se  retirant. 
Que  dira  Pontoise? 

HENRI. 

N?2! 

(Des  matelots  amènent  Alidur) 
HENRI,  a  Alidov. 
Quelle  est  votre  profession? 

ALIDOR 

Malade. 

HENRI,  à  Martial. 

Pendu! 

ALIDOR,  très  pâle 
Ça  m'est  égal,  pourvu  qu'où  ne  me  remue  pas. 
HENRI. 

N?3. 

(Des  matelots  amènent  pompon  ) 

6252.IL. 


302 

MADAME  POMPÉRY  et  BERTHE  . 
Grâce,  Monsieur  le  Capitaine... 

MARIE,l.'.s  arrêtant. 
Mais  laissez -le  donc  faire. 

MADAME  POMPÉ RY. 
Oh!  ma  fille!... 

HENRI,  à  Pomp-.  v. 

Votre  nom? 

POMPERY,diin  air  aimable. 
Comment!  vous  ne  me  reconnaissez  pas?  «Te  suis 
le  père  de... 

HENRI,  avec  ;mtori(e. 

Votre  nom? 

POMPERY. 

Pompe'ry...  Philippe...  Auguste...,  conseiller  mu- 
nicipal... propriétaire  à  Bellevue...  Seine-et-Oise... 
HENRI. 

Voyagez-vous  pour  affaires?...  ou  pour  votre  a_ 
grement? 

POMPÉRY. 

Jetais  parti  pour  mon  agrément...  mais  les 
circonstances... 


HENRI. 

Cela  suffit!...  On  va  de'libe'rer.  (à  Martial.)  Pendu!... 
MADAME  POMPERY  et  BERTHE. 

Pendu! 

MARIE. 
Mais  laissez  donc  faire. 

HENRI, à  Pompéry. 
Avez -vous  à  prendre  quelques  dispositions  dernières? 
pompéry. 

Mais... 

BONNETEAU,  vivement . 

Un  testament...  me  voilà. ..(bas  à  Pompery.)  Faites-ie 
bien  long...  ça  nous  fera  gagner  du  temps. 

LES  MATE  LOTS,  s'impatientant. 
A  mort!  à  mort!... 

(En  mousse  gfunfe  en  haut  du  mat  et  laisse  tomber-  une  eorile  qu'on  passf  au 
cou  de  Pompéry.) 

MADAME  POMPÉRY  et  BERTHE. 
Ah!  mon  Dieu! 

MARIE. 
Ayez  donc  confiance. 

POMPÉRY,  (à  part.) 
M'y  voilà  le  cou  dans  la  corde. 


n:  la. 


MELODRAME.  / 


MARTIAL.  Faut -il  hisser,  capitaine?  HENRI.  Un  moment!  (à  Pompe'ry.)  Décidément,  vous  ne 


voulez  donc  pas  me  donner  votre  fille?  POMPERY,(heMtant.)  Mon  Dieu!  MARTIAL.  Je  hisse. POMPERY,vivenient. 


Non!...  mon  gendre,  embrassez-moi!  Tois, avec  joie.  Ah!  HENRI, (à  Bonneteau.)  Monsieur  le  notaire, vous  allez 


an 


nu 


nu 


an 


è 


m 


303 


rédiger  le  contrat.  BONNETEAU.  Tout  de  suite.  HENRI , (à  Alidor.)  Vous.. vous  serez  mon  témoin  ALIDOR.Mais... 


nous  louvoyons...  POMPERY  Pas  possible!  HENRI  Nous  sommes  revenus  de  Chine... notre  voyage  est  fini. 


6252.  EL. 


306 


30? 


6252.  EL. 


308 


309