EX LIBRIS
William Healey Dali
Division of Mollusks
Sectional Library
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L'HISTOIRE NATURELLE
1
E CLAIRE
DANS DEUX DE SES PARTIES PRINCIPALES:
PA PPPFHOLO@BIE
Eve CL. À
CONCHY LIOLOGIE:
DONT LUNE
TIRAIPE DES PIERRES
ERA ES AU TRS «EE
DESGOQOUILLAGES,
OUVRAGE DANS LEQUEL ON TROUVE
une Nouvelle méthode & une notice critique des principaux
Auteurs qui ont écrit fur ces matiéres.
Enrichi de Figures deffinées d'après Nature.
Oargenvi
Par M “+ ce Ba Societé AE: des Sci ences de Montpeliés
AnToi J03€E <
A PBATR:ITS
Chez DE BURE l’Aîné , Quay des Auguftins, du côté du Pont
Saint Michel , à Saint Paul.
ML D:G6 XL
AVEC APPROBATIONS ET PRIVILEGE DU or.
321640
27 LD) Fr
DS. \ 4 ; j
JU GMhois ST
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PR ES
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AUUNDESS FEU.RS
D'ESE:A
SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES
DE MONTPEELIER.
< SI V EL doit étre, MESSIEURS , #02 em-
Gi prefement à vous marquer la reconnoiffance
[74e Me FE 0 Vous no
Cet Onerage en fèra un monument éternel ; 1l vous
étoit acquis , MEssiEuRS , à bien des titres ; les
avis que vous avez daigné me donner , @r qui font
autant de décifions pour moi , mes doutes que vous avez
levés avec tant de précifion , vos lumières ff propres à
étendre mes idées @ à les perfe&tionner , tout vous af°
féroit un Ouvrage que vous aviez déja bien voulu agréer.
a i]
Quel motif plus preffant pour animer mon travail , que
l'exemple de tant de celebres Academiciens auxquels j'ai
l'avantage d'être affocié ? Qui peut ignorer combien de
fçavans Médecins , @r de fameux Anatomifles | fortent
ous Les jours des Ecoles de Montpellier , fans parler des
Honoraires Iluftres , des grands Affronomes , @r des ha-
biles Phyficiens qui compofent cette fameufé Société !
leurs Ouvrages font leur éloge ; 1l ne me convient point
d'y joindre mes réflexions , je dois plätôt m'apliquer à les
imiter, @r me borner ici à vous marquer La palfion que
j'ai de mériter votre eflime , @r à vous aflurer de La
refpettucufe confidération avec laquelle je ferai toute
mA VIe,
MESSIEURS,
Votre très-humble & très-
obéiflant Servireur ***
, BRIE SR ISnInInIsIn Ines
EXTRAIT DES REGISTRES DE LA SOCIETE
Royale des Sciences , du 23. Mai 1742.
ESSIEURS .CHIcOYNEAU & MARCOT qui avoient
été nommés par la Société pour examiner l'Ouvrage
de M. ***, n'ayant pu en faire leur raport , ont envoyé le
Certificat fuivant. » Nous avons [û avec attention un Ouvra-
» ge intitulé l’Hifoire Naturelle éclaircie dans deux de fes par-
»ties principales , [çavoir la Lithologie € la Conchyliologie VÉE
» nous! n'y avons rien trouvé qui puille en empêcher l'impre:
» fion, les figures dont il eft orné nous ont paru furtout bien
» deflinées : Fait à Fontainebleau le.fixiéme Mai 1742.
» CHicoyNEAU & MaARcoT, fignés dans l'original. Auquel
Certificat la Compagnie s'eft conformée. Fait à Montpellier
1623 Maitre 4.
DE SAUVAGES, Secrétaire de la Société Royale.
Stern eee
APPROBATION PDUNCENSEUR. ROTAL.
‘A1 IG par Orde de Monfeigneur le Chancelier , un Ouvrage intitulé,
La Lithologie & la Conchyliologie. On y trouve un détail très-curieux des
Pierres & des différens Coquillages mis dans un ordre nouveau , & qui
paroïît préférable à celui qu'ont fuivi les Auteurs qui ont précédé celui-
ci, Fait à Paris ce 26, Juin 1742.
MONTCARVILLE,
PET PAT EME G, ED Ù 0 K O.T:
OUIS PAR LA GRACE DE Dieë,ROY DE FRANCEET
DE NAVARRE : À nos Amés & féaux Confeillers les Gens tenans
nos Cours de Parlement , Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel,
Grand Confeil , Prevôt de Paris, Baïllifs, Sénéchaux , leurs Lieutenans-
Civils , & autres nos Jufticiers, qu'il appartiendra, SALUT. Notre bien
a 11]
amé Jean pe Buré, Libraire à Paris, nous a fait expofer qu'il defire-
voit faire imprimer & donner au Public les Ouvrages intitulés 4 Lirho-
logie & la Conchyliologie ; Diodore de Sicile , traduit en françois par le Sieur
Abbé TErrAssON ; Traité de l'Orateur traduit de Ciceron , avec une Pré-
face & des Remarques , par AA. l'Abbé Co1IN , s'il nous plaifoit lui ac-
corder nos Lettres de Privilége pour ce néceffaires : A CEs Causes, vou-
lant favorablement traiter l'Expofant , nous lui avons permis & permet-
tons par ces Préfentes de faire imprimer lefdits Ouvrages, en un ou plu-
fieurs volumes, & autant de fois que bon lui femblera , & de les vendre,
faire vendre & debiter par tout notre Royaume pendant le temps de
douze années confécutives , à compter du jour de la date defdites Pré-
fentes. Faifons défenfes à toutes fortes de perfonnes de quelque qualité
& condition qu'elles foient d'en introduire d'impreflion étrangére dans
aucun lieu de notre obéiffance ; comme aufñli à tous Libraires, Impri-
meurs & autres, d'imprimer , faire imprimer , vendre, faire vendre, ni
contrefaire lefdirs Ouvrages , ni d’en faire aucuns extraits fous quelque
prétexte que ce foit, d'augmentation, correction, changemens ou autres,
fans la permiflion exprefle & par écrit dudit Expofant ou de ceux qui
auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits,
& de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans , dont
un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris & l’autre tiers audit
Expofant , & de rous dépens, dommages & intéréts ; à la charge que ces
Préfentes feront enregiftrées tout au long fur le regiftre de la Commu-
pauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la date
d'icelles , que l'impreflion defdits Ouvrages fera faite dans notre Royaume
& non ailleurs , en beau papier & beaux caractéres , conformément à la
feuille imprimée attachée pour modéle fous le contre-fcel defdites Pré-
fentes ; que l'Impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Li-
brairie , & notamment à celui du dix Avril mil fept vingt-cinq ; qu'avant
que de les expofer en vente , les manufcrits ou imprimés qui auront fer-
vi de copies à l'impreflion defdits Ouvrages feront remis, dans le même
état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher &
féal Chevalier le Sieur DAGUEssEAU , Chancelier de France, Comman-
deur de nos Ordres ; & qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans
notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre
& un dans celle de notredit très-cher & féal Chevalier le Sieur DAGurs-
sEAU , Chancelier de France , le tout à peine de nullité des Préfentes. Du
contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Ex-
pofant & fes ayans caufes , pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il
leur foit fait aucun trouble ou empéchement. Voulons que la Copie def-
dites Préfentes , qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la
fin defdits Ouvrages, foit tenue pour duément fignifiée, & qu'aux Copies
collationnées par l'un de nos Amés & féaux Confeillers & Secrétaires foi
foit ajoutée comme à l'original, Commandons au premier notre Huiflier
ou Sergent fur ce requis, de faire pour l’éxécution d'icelles tous actes re-
quis & néceflaires, fans demander autre permilion, & nonobitant cla-
meur de Haro , Charte Normande & Lettres à ce contraires. CAR TFL
EST NOTRE PLAISIR, DONNE"à Verfailles, le troifiéme jour du mois
d’Août , l'an de grace mil fept cens quarante-deux, & de notre Régne
le vingt-feptiéme, Par le Roy en fon Confeil,
Signé, SAIN SON,
Regiftré [ur le Regiftre XI. de la Chambre Royale des Libraires & Im-
primeurs de Paris N°, $1. fol. 42. conformément aux anciens Réçlemens
confirmés par celui du 28, Février 1723. À Paris le 7. Août 1742,
SAUGRAIN, Syndic,
AVIS-AUX RELIEURS POUR PLACER
les Figures.
PRE MOINE R E LP ASRÈTUNE
Le Frontifpice coté 1 fe placera vis-à-vis le titre du Livre,
La Planche cotée — 2 fera mife vis-à-vis la page — 47.
TT Re 0
————j——————— 83.
a ir 84
SE CON D OPA APTE
s
La Planche cotée — 6 fera mife vis-à-vis la page — 240.
RE I 245:
—— — —— S———— — —- 150.
Re “ee Du CO eu VEN IE 254.
—— — — — 10— — — — — — — 158.
mé ue = JL ue nn me = = —— — 202.
—— 2 — D — — —— 268.
——— — — — 1 —— ——— — 270.
——— — = = 276.
—— — —— 1j ———— — ——- 280,
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—— — — — 17 —— —— — —- 2022
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—— — —— 19 —— — — — — — 298,
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—— — —— 11 — — — — — — 310,
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LITHOLOGIE.
PRENLIERTAPAMTIE.
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CHAPITRE PREMIER:
, . _ Fe 1 , ue ‘ ;
De l'Hifioire Naturelle en général Ca des principaux
Auteurs qui ont traité de la Lithologie ©
de La Conchyliologie.
LE toutes les parties de la Philofophie , la Phy-
| fique, après la Morale, eft la plus utile & la
RS LORS ,
plus intéreffante : elle traite des principes des
ua À chofes naturelles , des propriétés des corps, &
Ne des caufes de tous les effets que la nature pro-
< PE EL s .. »
duit. On peut la divifer en deux parties(z),la (a rffus de
Philofophique & l’Hiftorique. DUPARE LRU
: : ' / 1 ° Perrault, pre-
La Philofophique regarde la fphére célefte , la chéorie des face to. à.
Planettes & le fyflème du monde ; elle établit des hypothé-
fes fur la nature des élémens , des premières qualités & des
autres caufes des êtres naturels.
L'Hiftorique remplie de faits certains & avérés par les
conféquences que l’on tire des phénomenes & des expériences,
regarde le globe terreftre, & décrit tous les corps qu'il porte
& qu'il renferme ; c’eft le véritable objet de l'hiftoire natu-
Premiere Partie,
(a) Onmino
necelle eft ur
fpatia cœle-
{tia omni ma-
teria finc va-
€ua, Newton
opt. pe 313.
{b) Latent
@mnia craflis
occultata &
circumfufa
tencbris , ut
nulla acies
humaniinge-
ni tanta fit,
quæ penetra-
re in cælum,
terram intra-
ye poflit,
* Pline, Al-
d'ovandus,
2 La, Lirwtôrocte TL PAnrreE:
relle. Cette fcience fi négligée anciennement eft devenuë pour
ainfi dire à la mode. Quel progrès la Phyfique n’a-t-elle pas
fait dans le dernier fiécle ; Defcartes l’a tirée du cahos où les
anciens l’avoient laïflée, Gaflendy , Rohault & le Pere Mal-
branche l'ont éclaircie fur bien des points ; Newton qui leur
eft fi oppofé , & qui par fon fyftême ingénieux met les Aftres
à leur aife dans un vuide (4) immenfe, vient d'ouvrir de nou-
velles routes qui méneront , peut-être un jour, fort loin.
Malgré le fecours de ces grands hommes , la Phyfique eft
un monde où nous voyagerons encore long-tems dans le pays.
des conjectures. Quelqu'éclairés que foient tous ces guides,
ne nous flatons pas d'arriver à ce point d’évidence , qui eft
l’objet de nos recherches. La nature retranchée dans ce que
les entrailles de la terre & les abimes de ia mer ont de plus
fecret & de plus profond, ne nous découvrira (4) jamais plei-
nement fes myftéres ; il femble qu'elle ne fe montre , que
pour fe faire mieux defirer. Les parties qu’elle abandonne à
notre examen & par lefquelles nous nn peut-être la fai-
fir , ne font rien en comparaifon de celles qu’elle met hors
de notre portée.
L’hiftoire naturelle eft d'une fi vafte etenduë , qu'il feroit
difficile & prefqu'impoflible de traiter dans un feul volume
de toutes les parties qui la compofent , quand même on
n'en voudroit donner qu'un Abregé. Tout ce qui eft fur la
terre s’y peut raporter ; les Animaux, les Végétaux , & les
Minéraux ; quel fujet immenfe , & quelle carriére pour un
Auteur !
S'il eft de ces grands * génies qui ont entrepris d'étudier to
te la nature, & de raflembler en un feul tableau ce qui exer-
ce également les fenfations du vulgaire & les réflexions des
Philofophes, il s’en eft peu trouvé qui aïent ébauche ce ta-
bleau ; la mort a prefque toujours prévenu l'exécution d’un
deflein fi vafte , & ceux qui les ont fuivis ont fait de vains
eAorts pour l’achever parfaitement. Quelle plus grande perte.
pour une fcience fi utile : En effet il n’y a que ceux qui trai-
tent d’inutile ce qu’ils ignorent, qui puiflent douter des avan-
tages que cette fcience nous procure, tant pa les befoins de
la vie, que pour la confervation de notre fanté, & le progrès
des arts ; la Médecine , la Chymie & la Botanique tirent leur
propre fubftance de l'hiftoire naturelle ; que deviendroient-elles
fans fon fecours ? Ne fçait-on pas que tous les remédes fon
tres des Animaux, des Végétaux, & des Minéraux.
Ex LrTHOoLOo Gt ESEMPARTIHE. :
Une feule réflexion fuffit pour nous montrer combien il eft
important d'étudier la nature ; le plus vil de tous les infcétes,
la moindre plante, le plus petit coquillage , éleve lefprit juf-
qu'au Créateur. Un lecteur judicieux ne peut confidérer tous
ces objets, qu’il ne procure à fa raifon le moyen de réfléchir
fur les merveilles de la Création ; c’eft ainfi qu'un objet très-
mébprifable en apparence , porte l'ame à la contemplation la
plus fublime.
On ne peut difconvenir cependant que l'Hiftoire naturelle
malgré fa grande utilité , n'ait des parties qui ne paroiflent
fimplement que curieufes ; ne nous en prenons qu'à notre igno-
rance qui n’a pu pénétrer jufqu’ici, l'utilité cachée de ces mê-
mes parties. Le temps ne découvre-t-il pas tous les jours mille
chofes nouvelles.
Ces parties curieufes forment les cabinets & les belles col-
leétions. Les fimples curieux fenfibles au plaifir de la vuë , ny
recherchent quele coup d'œil. Les Scavans y trouvent les moyens
de les examiner par comparaifon , & d’inventer plufieurs mé-
thodes pour les divifer , & les ranger dans leurs genres. Ces dif-
férentes combinaifons ouvrent un chemin für pour parvenir à
la connoiflance parfaite de ces belles chofes , fi peu connuës
des anciens.
Peut-être fortira-t-il un jour de tant de connoiflances , trai-
tées aujourd’hui de ftériles , une lumiére qui tout à coup diffi-
pera lobfcurité des conjeétures , & produira des fyftêmes à
couvert de toute objection. A force d'étudier la nature, de
la fuivre pour aïnfi dire pas à pas , de la confulter à toute heu-
re, en toutes faifons , quelqu'un la prendra fur le fait. Le *
Sçavant homme qui me prête cette expreflion, n’a-t-il pas pré-
vu, que la nature à force de multiplier & de varier fes ouvra-
ges , laifleroit quelquefois échaper fon fecret »
Si tout homme qui fe fent de linclination pour la Phyfique
& qui joint à cette difpofition quelque talent pour écrire, étu-
dioit la nature & prenoit foin de la repréfenter telle qu’elle
s'offre à lui dans le lieu de fa naiflance , quelle connoïflance
n'aurions-nous pas de tout ce que l'Univers renferme ? Et (4)
quelle utilité n’en tirerions-nous pas pour la médecine , pour
l'agriculture , pour le commerce, & pour tous les autres arts.
Pline a fait entrer toutes les fciences dans fon Hiftoire na-
turelle jufqu’à la culture des terres & des vignes. La nature
un peu mieux confultée , l’auroic arrêté dans fa courfe rapide,
A i]
* M. de Fons
terclle.
(a) Pauca
enim fæpius
adjeta ma-
gnum deni-
quecumulum
eMciunr,
* Malpighs.
XX Mie
Reaumur.
*#X M. Le Pré-
fident Bon,
(2) Efperien-
ze fono come
rivelationina-
turali, Vali(-
nier. 10m, 2e
p.207. Ce ce
g#on apelle
aujourd our la
Phyfique expe-
ricatale,
La. LiT'HO0 LOGE. LI PaArRTur:
guidé par cette fage mere, il ne feroit pas tombé dans les er-
reurs d’Ariftore & des autres Philofophes qui l'ont précédé.
Ceux-mêmes qui l’ont fuivi jufqu'au commencement du der-
nier fiécle, ne font pas plus exempts de critique , que ce célé-
bre Naturalifte; leur complaifance pour adopter tous les fen-
timens de leurs prédécefleurs , fans même fe donner la peine
de les examiner, leur refpe“t aveugle pour les Anciens , ont
tranfmis jufqu’a nous , une infinité d'erreurs que l'expérience
détruit tous les jours.
La route que Pline a tracée n’a point éte fuivie par les Na.
turaliftes du dernier fiécle ; renfermés dans des bornes plus
étroites , ils ne font point fortis de leur principal fujet. Al-
drovandus quoique plus étendu que Pline , a fouvent réfuté
fes fentimens ainfi que ceux d’Ariftote , & dans fes treize vo-
lumes , il garde fur les fimples, fur l’Aftronomie , fur la Chy-
mie, l'Agriculture, la Peinture & les autres Sciences , un filence
très-profond. S'il n'eut pas trop égaye fon fujet, en fe pro-
menant tantôt dans le pays des Antiquaires, tantôt dans ce-
lui des Poétes, des Médecins , & des Philofophes moraux, fon
ouvrage feroit infiniment plus utile.
Les Naturaliftes modernes fortis de l’efclavage & des préju-
gés de l’école, ennuyés d’ailleurs d'être le jouet des fables des
Anciens, en ont fecoué le joug ; on peut dire d'eux ce qu'Ho-
race dit de lui même nvllius addittus jurare in verba magifiri,
ils ont ouvert les yeux & ils n’ont point cru indignes de
leurs recherches, les plus petits animaux , tels que * les Vers
à Soye, ** les Papillons, les Chenilles, *** les Araïgnées &
les autres infectes.
D'accord entr'eux de ne plus admettre aucune opinion,
qu'elle ne fût fondée (4) fur l'expérience , ils veulent aujour-
d'hui tout approfondir. Un travail aflidu , des obfervations
journalieres, & des conjectures bien fondées , leur fourniflent
les moyens de traiter plus à fond le fujer qu'ils choifif-
fent. Ils y découvrent mille chofes inconnues aux anciens.
Que ne devons-nous point à Malpighi & à Grew pour la de-
couverte de l'anatomie des plantes. Redi n’eft pas moins ad-
mirable d’avoir démontré par beaucoup d’expériences , la gé-
nération des infectes par le moyen des œufs ; fans parler de plu-
ficurs autres modernes qui ont percé le voile que la credu-
lite des fiécles pañlés , avoit jetté fur ces fortes de matiéres.
Eloignons-nous donc des vaftes idées de Pline, & ne fui-
ÉrA ML TE OLOGTESNEMPARTEE.
vons pas Aldrovandus dans fes excurfons fur des terres étran-
géres. Laiflons à l’Aftronomie la connoiffance des mouvemens
céleftes , à la Géographie le foin de mefurer la terre & de
la décrire, à la Medecine la fcience conjecturale de guérir les
maladies , abandonnons aux laboureurs l’emploi de cultiver
les terres, aux Vignerons celui de faire le vin, & aux Pein-
tres l’art d’imiter la nature & de fubjuguer les fens. Toutes
ces fciences ainfi écartées, l'Hiftoire Naturelle ne paroîtra
plus fi faftueufe, elle n'aura plus en vüe que trois objets prin-
cipaux , fçavoir (4) les Minéraux , les Végétaux, & les Ani-
maux.
On avoit eu defflein de donner un eflay fur l’'Hiftoire Na-
turelle, ou, ce qui eft le même, une idee fuccinte de toutes
fes parties. Un eflay n’eft pas toujours du gout de tout le
monde , il eft même prefqu'impoflible de ne point s'étendre
au-delà des bornes étroîtes qu'il prefcrit ; on a fenti combien
cette entreprife étoit difficile à exécuter. Faire un choix heu-
reux , parler de tout en fe reflerrant , être précis fans rien omet-
tre d’effentiel, n’eft pas une chofe bien-aifée , ce point de vuë
eft fouvent plus difficile que de fe mettre au large. On a cru
qu'il convenoit micux de traiter avec plus d'érenduë de quel-
ques parties féparées de PHiftoire Naturelle, pour en donner
une connoiflance plus exacte & plus entiére. Si le Public re-
çoit favorablement cet Ouvrage, ce fuccès encouragera l’Au-
teur à donner dans la fuite, quelques nouvelles parties de cette
Hiftoire , autant que fes occupations férieufes & indifpenfables
le lui pourront permettre.
Cet Ouvrage eft divifé en deux parties ; la premiére traite
des Pierres fous le nom de Zrthologie, matiére fi peu éclaircie
jufqu'à ce jour , que plufieurs Sçavans ont fouhaité qu’elle püt
exciter quelque Naturalifte à y travailler ; elle eft précédée
de notices cririques des plus fameux Ouvrages qui ont paru
jufqu'à préfent tant fur la Lichologie , que fur la Conchylio-
logie.
L’Auteur épris des charmes de ces fciences , fe trouveroit
trop heureux d’en faire fentir le mérite à fes le&teurs. Il fe pro-
Cr moins de les inftruire , que de les engager à rechercher
dans les Auteurs qu'il citera dans ce premier Chapitre , les
véritables fources de linftruétion. On peut être afluré qu'on
n'a point copié les fautes de ceux qui ne RER que fur Je ra-
il]
(a) Les Chy-
mifles les apcl-
lent le rcgne
Minéral ; Le
rigne Végctal
& le règne
ainmal.
(a) Théodore
Gaza, Grec de
gation eff le
premier qui ait
traduit en la-
tintous Les Ou-
vrages d'Arr
flute,
6 La LiTHOLOCIEEU PARTIE
port d'autrui, on n’a parlé d’aucun Ouvrage qu'on ne l'ait lû &
‘examiné foigneufement.
La feconde partie offre un traité général des Coquillages de
mer, de riviere & de terre fous le nom de Conchyliologie :on
y trouvera une nouvelle méthode accompagnée de tables lati-
nes & françoifes pour diftribuer les Coquillages , fuivant leur
caractére générique, dans les clafles qui leur conviennent,
avec des remarques fur chacune de leurs familles , des figures
en taille-douce des plus belles coquilles deflinées d’après na-
ture , avec leurs explications.
Les coquillages ont quelque forte d’affinire avec les pierres;
leurs telts qui fervent de demeure aux Poiflons, font fouvent
aufi durs que les pierres , furtout les coquilles des teftacés,
foit qu’elles foient forties de la mer, foit que fous le nom de
coquillages Fofliles , elles aient acquis leur dureté dans les
terres.
On ne peut ôter le mérite de la nouveaure à ces deux Trai-
tés ; ce font les premiers qui paroiflent en notre Langue , ar-
rangés dans quelque forte d'ordre , & dégagés de toutes les
crreurs que nous trouvons dans les écrits de la plüpart des
Naturaliftes.
Il eft temps de venir aux principaux Auteurs qui ont écrit
fur l'Hiftoire Naturelle des Pierres & des Coquillages, & de
tracer légerement le plan de leurs Ouvrages , en confervant
le nom latin aux Auteurs qu'une traduétion françoife défigure
trop, & n'admettant que les noms françois les plus en ufage.
ARISTOTE, difciple de Platon ,chef des Péripateticiens
& précepteur d'Alexandre le Grand , eft le premier qui fe
foit étendu fur l'Hiftoire Naturelle. Ce Prince lui envoya des
fommes immenfes pour fournir à la dépenfe de fes recherches,
& pour avoir une (4) Hiftoire exaéte de tous les Animaux. I
la écrite en l'an 384. avant J. C. en dix Livres ; le premier
craîte de leur diverfité ; le fecond , de la convenance que les
Animaux ont entreux & de leur différence ; le troiliéme,
des parties qui fervent à la génération ; on trouve dans le qua-
triéme Livre les genres d’Animaux qui, n’ont point de fang ,
où il eft parlé dans les fix premiers Chapitres des coquillages
Teftaces , Cruftacés , ainfi que des Poiflons mous. Le cin-
quiéme & le fixième Livres traitent de ia génération de tous
les Animaux ; le feptiéme, des marques de la Puberté des gar.
ÉALITHOLOGLMELMIPARTEIE.
cons & des filles ; il parle dans le huitiéme livre de la diffé.
rence des actions & des alimens propres à tous les Animaux,
de leurs maladies, de leurs remédes ; & dans le neuviéme ,
de leur inclination naturelle , de leurs adrefles & des caufes
des inimitiés perpetuelles qu'ils ont les uns contre les autres.
Le dixiéme Livre eft le plus court, & il eft regardé comme
le fuplément du fepriéme. Outre ces dix Livres, il y en a
quatre autres qui examinent les diverfes parties des Ani-
maux & les raifons qu'on en peut donner , & cinq Livres de
leur génération, où Ariftote traite des différens œufs des Ani-
maux , de leur maniére de les couver , de leur reflemblance,
du tems de mettre bas leurs petits, de leurs différentes fenfa-
tions, de leurs poils , de leurs couleurs , de ceux qui ont des
dents & des Animaux qui ont du lait. Ariftote y reprend Dé-
mocrite , Empedocle & les autres Philofophes, de n'avoir pas
bien jugé de È génération du male & de la femelle. Il y a en-
core un Livre de la démarche ordinaire des Animaux, & un
autre de leur mouvement. Ce détail n’eft point ici hors de pro-
pos, puifqu’il n’y à pas un feul de ces Livres où il ne foit par-
lé des Poiflons mous, des Coquillages teftacés & des crufta-
cés qu'il fuit dans leur formation , leur génération, leurs ha-
bitudes , & leurs principales aétions. Parmi le grand nombre
d'Ouvrages de ce Philofophe , nous avons quatre livres des
Météores, où il parle à la fin du dernier, des Minéraux, des
Métaux , des Pierres & autres Foffles , dont il attribue la gé-
nération à (4) la chaleur & au froid, ainfi qu’au fec & à l’hu-
mide. On n’y trouve aucune divifion ni methode. Son tra-
vail a été de parler en général de tous les Animaux , en ra-
portant dans le même Chapitre leur génération, leurs ac-
tions , & leur nourriture , différemment de ce que l'on fait au-
jourd’hui dans un Ouvrage où l’on traïte de fuite & en parti-
culier l’hiftoire de chaque Animal. Quelqu’erreur qu'on attri-
bue à Ariftote, on ne peut lui refufer lhonneur d'avoir le
premier entamé une fi grande matiere.
THEOPHRASTE , Philofophe grec, difciple de Platon &
d'Ariftote , lequel vivoit dans la 1:14. Olympiade, a compofé
fuivant Diogene Laërce beaucoup d'ouvrages , parmi lefquels
onremarque une hiftoire des Plantes divifée en dix Livres ; elle
a été traduite en latin par plufieurs Auteurs. Le dixiéme livre
ne fe trouve pas dans toutes les éditions, & il eft divifé en
fix autres dont le dernier traite du goût & de l'odeur des V£-
(24) Ex his
autem per ca-
lorem ac fri-
gus confiftere
corpus omne
in aperto et,
Artft. Méteor.
L 4, p. 592.
10, I. 1629,
8 LA ML TT HO L'OùGME M. P ARTME.
gétaux, où il dit Dulce enim principium faporis ef}, amarum odo:
ris. Il eft fâcheux que ce grand homme qui a fi bien parlé
des Plantes, n’en ait fait aucune defcription , de maniére que
leurs noms ont échapé jufqu’à bec à la connoiflance
de tant d’habiles gens qui l'ont commenté. On ne doit pas
moins regretter ce qui manque à fon traité des Pierres, qui a
été traduit & commente par Jean de Laët, d'Anvers; il y expofe
d’abord la différence de leur matière & de celle des Métaux,
dont il attribue , ainfi qu'Ariftote , la formation au chaud &
au froid. Les Pierres font diftinguées en fondantes, en celles
qui fe brulent, qui fe gravent, qui fe tournent , dont les unes
font faciles à fendre, tels que les Pyrires & les Fluors , les au-
tres réfiftent à tout ferrement. Il parle enfuite des Marbres,
des Albâtres, des pierres de couleur, parmi lefquelles il nom-
me l’Eméraude, la Sardoine , lEfcarboucle , & le Saphir. Des
Pierres qui coulent, d’autres qui ne font que fe féparer en mor-
ceaux & s’enflament comme des charbons. On trouve enfuite cel-
les qui jettent du feu & les lieux d’où l’on les tire, la Cryfocolle
extraite des mines de cuivre ; la pierre de Lynx qui a la vertu
attractive de même que l’Ambre , viennent enfuite , ainfi que
plufieurs Pierres qui nous font inconnuës ; l’Onix , l'Ametifte,
la Perle, le Praze , l'Hematite, le Corail , l'Azur , lOcre, la
pierre Arménienne , la pierre de Touche , le Ver-de-Gris, le
Gyps, & quelques terres qui fourniffent des couleurs aux Pein-
tres, terminent ce Traite. On n’y trouve aucun ordre, mais
comme il eft tout rempli de lacunes, il eft difficile d’en por-
ter un jugement folide. Son opinion d'admettre parmi les pier-
res des mâles & des femelles eft des plus finguliéres.
DIOSCORIDE, Médecin grec d'Anazarbe, qui vivoit dans
le premier fiécle un peu avant Pline, a écrit fix Livres de la
matiere médicale , qui ont été traduits & commentés en Ita-
lien & en François par Dupinet. C’eft un des plus excellens
Ouvrages que nous ayons fur les drogues Aromatiques , fur
les huiles, les onguents, les jus , les refines, les gommes , les
racines & les graines que l’on tire des Arbres , des Herbes &
des Animaux. S'il a parlé au commencement du fecond Livre
des Coquillages, tels que TOurfin , la Pourpre, la Porce-
laine , la mere Perle, la Moule, la Telline , la Came, le Pei-
- gne, les Limacons , les Cancres & autres Animaux; ce n'eft
que par raport à l’ufage que l'on en fait en Médecine; il en
eft de même de quelques Pierres & Minéraux qu'il a placés
parmi
3
ne
LA Enr noLocr él PARTIE,
armi les Métaux à la fin du cinquiéme livre. Mathiole par fa
traduction de Diofcoride & par les fçavans commentaires qu'il
y a ajoutés, a beaucoup furpaflé Ruel & les autres traducteurs :
il s’eft acquis par-là une plus grande réputation que par tous
fes autres Ouvrages fur la Médecine & fur les Plantes. Pour
fuivre le genie de fon original , il a parlé des Coquillages
b À ee 3
& des Pierres dans les commentaires qu'il à faits fur chaque
Chapitre.
PLINE fecond, Chevalier Romain, furnommé le Natura-
lifte, & qui vivoic dans le premier fiécle fous l'Empereur
Trajan, a fi fort étendu l’'Hiftoire Naturelle, qu’il l'a renduë
Univerf{elle, auf Dupinet , fon traduéteur François, l’apelle-
t'il Ze monde de Pline. Des trente-fept livres qui compofent
fon Ouvrage, il y en a un, fçavoir le neuviéme , qui traite
des Ourfins , des Poiflons mous, des Nautilles, des Cancres,
Limaçons, Peignes, Murex , des endroits où l’on trouve les
Perles , de la Pourpre , le tems de la prendre, la maniére de
s’en fervir & fa valeur à Rome, des Pinnes marines, des Or.
ties & Eponges de mer, Il finit ce chapitre par leur généra-
tion , par les différens réfervoirs où l’on les conferve, par leur
longue vie & par l'amitié & l'inimitié qui régnent parmi les
aquatiles. Pline dans fon trente-deuxiéme livre tire plufieurs
remédes des Huitres, des Pourpres & autres Coquillages ; il
parle de la nature des pierres & des marbres dans le trente-
fixiéme livre , enfuite de leurs différens genres , du Corail , des
Pyrites , de la pierre d’Aiman, de celle d’Aigle, de la Spécu-
laire , des Cailloux, de la pierre de Chaux & des Gyps. Le der-
nier livre traite des Pierres fines ; il commence par le Diamant,
la Perle, lEmeraude, l'Opale , l'Efcarboucle , la Topaze, les
Jafpes, & autres pierres la plupart inconnuës rangées par Al-
phabet. Les pierres qui tirent leur nom des parties des hom-
mes, des animaux & des autres objets terminent Ouvrage. Les
vertus de ces Pierres & les remédes qu'on en tire ne font pas
oubliés à chaque article. Rien n’eft plus élégant que la nar-
ration de Pline rien de plus ingénieux que la maniere dont il
fait venir toutes chofes à fon fujet. Son principal but a été de
parler de l'Agriculture & de la Médecine. La belle latinite &
les riches defcriptions de Pline l'ont fait rechercher de tous
les Scavans : plufieurs l'ont commenté & en dernier lieu le
Pere Hardouin , Jefuite, qui regardoic fon Ouvrage comme
un chef-d'œuvre ; cependant lAuteur qui a le mieux reulfli
Premicre Partie. B
10 LA Lirré COLOGNE PARTIE
jufqu'ici par raport à l'Hiftoire Naturelle , eft Dalechamp , fa-
meux Médecin qui vivoit à Lyon dans le feiziéme fiécle. La
lecture de Pline ne conduit à rien, tout y paroît fabuleux &
copié d’après les autres. Il parle de vingt mille chofes diffé-
rentes & {1 fuperficiellement , qu'il eft impoflible d'en tirer
un grand profit. Ce que nous devons le plus à ce grand Na-
turalifte , eft d’avoir ramañlé tous les fentimens des Auteurs
qui Pont précédé ; c’eft par fon moyen qu'ils font parvenus
jufqu'a nous.
CLAUDE ELIEN , de Prenefte, Auteur grec fophifte , qui
vivoit fous les Empereurs Adrien & Antonin Pie, a écrit fur la
foi d’Ariftote l’hiftoire des Animaux en dix-fept livres. Elien
n'a pas mis les Animaux dans un meilleur ordre que ce grand
Philofophe; il mêle dans le même livre les Fourmis, & la Sco-
lopendre marine, avec les Lions, les Elephans, les Loups, les
Poiflons , les Cogqs & les Perdrix. Pour éviter l’ennui dans fon
Ouvrage, il dit en avoir varié les matiéres en forme d’un pré
ou d’une couronne fémée de diverfes fleurs & de couleurs mê-
lées enfemble. 11 parle dans le feptiéme livre de plufeurs Co- :
quillages tels que les Vis, les Ourfins, la Pourpre, les Can-
cres, le Soldat, l’Ortie ; dans le neuviéme livre, il fait men-
tion des Teftacées , des Cruftacées , des Etoilles de mer , de
plufieurs Poiflons mous & des Ourfins de mer. On trouve dans
le dixième livre un chapitre des Coquillages de terre, un au-
tre des Perles, un troifiéme des Coquillages de la mer rouge.
II cft parlé dans le onziéme livre des Limaçons de mer; dans le
quatorziéme des Ourfins de mer & deterre & à la fin de la Neri.
te ; le quinziéme & le feiziéme expofent la Came & la Pourpre.
Outre ces dix-fept livres fur les Animaux, Elien en a fait en-
core quatorze qui traitent de différens fujets. Gefner a com-
mente tous ces livres compris dans un gros volume avec l’in-
terprétation de Petrus Gillius. On en à donné une nouvelle
édition en 1731. fous ce titre Varie bhiflorie C. Eliani cum
notis A. Gronovii. Leiden.
ATHENC'E, fous les Empereurs Marc-Auréle, Commode
jufqu’à Pertinax , a écrit quinze livres fous le nom de Deipno/o-
phifiæ qui fignifie le banquet des Philofophes. Il parle éloquem-
ment de toutes chofes en introduifant à fa table des perfonnes de
différentes profeffions ; les Animaux, les Plantes, les Poilons,
les Coquillages & les Pierres, tout vient à propos pendant fon
repas, Dalechamp a traduit cer Auteur avec des notes en 1573.
La LiTHOoLOocrES ME PAMRTHE, YI
OPPIEN , Poëte grec d'Anazarbe en Cilicie, vivoit dans
le fecond fiécle fous l'Empereur Caracalla , il a fait en beaux
Vers quatre livres de la Chañle, cinq de la Pêche , qui ont
été imprimés en 1597, avec les notes de Conrard Rittershu-
fius. Il y explique la nature , le genre & les habitudes des
Animaux de tout genre. On y trouve même des Coquilla-
ges & des Infectes. Il eft aifé de voir que cet Auteur s’eft fer-
vi dans fes Vers de tout ce qu’ont dit en profe , Ariftote, Elien
& Pline, cependant peu de Poëtes ont été mieux récompen-
fés, puifque l'Empereur lui donnoit un écu d’or pour chaque
Vers. Il avoit encore écrit fur les Oifeaux , onze livres qui
{ont perdus pour la plus grande partie. Ce Poëte eft mort de
la peite à l’âge de 30 ans. On en conferve à la Biblioréque
du Roi un beau manufcric écrit {ur du velin & orné des Ani-
maux peints en mignature, |
PHILE’ ou PHILEAS, Auteur du bas Empire qui vivoit
dans le dix'éme fiécle, dans le tems de Michel Empereur de
onftantinople , a compofé en Vers grecs une hiftoire des Ani-
maux dont voici le titre traduit en latin, fapientifimi Pbile ,
verfus Zambici, de Animalium proprietate , cum autfario Joach.
Camerarii. Les Vers grecs de Philé ont été traduits en Vers
latins, & en même nombre par Grégoire Berfmanus. Il eft
parlé dans cet Ouvrage des Poifflons de mer , des Pinnes ma-
rines, des Huiîtres & des Ourfins de mer. Ce font-là de ces Au-
teurs originaux qu'on ne peut trop refpecter.
MARBODE'E galli Cenomanenrs de Gemmarum Lapidumque
pretioforum formis , naturis atque viribus ad rei medicæ G [cri-
pturæ facre cognitionem. Cet Ouvrage divifé en foixante arti-
cles eft écrit en Vers latins, commentés par Allard d’Amfter-
dam, & Pi&orius Villinganus. Marbodée qui étoïit de la pro-
vince du Maine, vivoit dans le onzième fiécle. Sorti du pré-
juge des anciens, & du trop grand refpe&t que la plüpart des
Sçavans leur ont porté, il a l'avantage , ainfi que Philé , d’a-
voir le premier traité fon fujet d’une maniére nouvelle. Les
Pierres y font détaillées article par article , fans y admettre
d'autre ordre, & en exaltant beaucoup leurs prétenduës pro-
riétés.
GEORGE AGRICOLA , Médecin Allemand, vivoit en
1494 ,fous l'Empereur Charles V. Nous avons de lui deux vol.
in fol. Le premier traite de re metallica libri xur. quibus officia ,
Snffrumenta ; machine ; rc. avec des figures en bois très-bien
| B ij
Yi La LrTuOLOGIE PL PARTÉE:
exccutées. Le fecond volume renferme plufieurs traités ; dans
celui qui eftincitulé, de ortu € caufis fubrerraneorum , divifé en
cinq livres , il eft parlé au quatrième de l’origine de toutes
les Pierres, de leurs caufes efficientes , de leur matiére immé-
diate , de leurs couleurs , de leur dureté & mollefle, de leurs
odeurs & de leurs figures. On y parle de quelques Pierres mé-
talliques , telles que l'Hematite, les Gyps ,la Melitite, la Pier-
re Spéculaire , la Judaïque & autres. Le traité de natura Foffi-
lium , divilé en dix livres, eft plus étendu fur la matiére des
Pierres, principalement le cinquième livre qui les divife en
quatre genres. Ce livre contient le premier genre des Piérres
connuës fous un nom vulgaire ; le deuxiéme genre qui eft ce-
lui des Pierres fines, les comprend tout de fuite dans le fixié-
me livre ; le feptiéme renferme le troifiéme genre des Marbres
qui par leur poliment aprochent des Pierres fines. Le quatrié-
me genre des Cailloux & des Pierres communes fe trouve dans
le fepriéme livre. Agricola eft le premier Metallurgifte q
{oit en eflime & qu'on puiffe dire original.
GUILLAUME RONDELET , Médecin de Montpellier ;
qui fleurifloit en 1554, a fait plufieurs traités fur la Médéci-
ne; le plus confidérable eft intitulé G. Rondeletii D. M. de
Pifcibus marinis in quibus vere Pifcium effigies exprefle funt : il
eft partage en dix-huit livres avec des figures en bois : les deux
derniers traitent des Poiflons mous & de ceux que l’on nom-
me cruftacés. La feconde partie de cet Ouvrage a pour titre
“Univerfe aquatilium biflorie pars altera cum veris ipforum ima-
ginious, Cette partie renferme huit livres ; les deux premiers
offrent tous les Coquillages de mer divifés en Bivalves & en
Turbinées. 11 a mis inconfidérément parmi les Bivalves le Le-
pas & l’Oreïlle de mer, reconnus par tous les Naturaliftes pour
Univalves. Les Turbinées comprennent les Pourpres, les Mu-
rex , les Buccins, les Sabots , les Nerites , les Limaçons de
mer , les Cylindres , & les Porcelaines; les Zoophytes font dans
le livre fuivant. Le quatriéme livre roule fur les Poiflons des
grands lacs de mer ; les deux fuivans fur les Poiflons d’eau-
douce , parmi lefquels il y a des Coquillages. On voit dans le
feprieme livre les Animaux des marais d’eau-douce , & dans
le dernier les Amphybies. Rondelet a traduit lui-même fon
Ouvrage en françois, en y retranchant plufieurs chofes. Ce
Médecin pendant fes voyages en Italie & en Flandre, avoit
diffequé tous les Poiflons qu'il a décrits, furtout ceux de la
4
L'A-LrTTHOoLOGcrE SE PARTLE 13
rer Méditerranée. On voit encore dans fa maïfon de cam.
pagne apellée Zowmus de Rondelet, près Montpellier , des Vi-
viers, où il faifoit entrer l’eau de la mer, pour nourrir ces Poif-
fons. Comme il étoit fort fçavant , il s’écoit attaché à éclair-
cir les endroits les plus difficiles des anciens Auteurs. Sa Phar.
macopée qui eft un petit traité latin fort eftimé , fe trouve
dans lAdverfuria de Lobel , imprimé à Londres en 160$.
Quelque défaut que l'on puifle reprocher à Rondelet, com-
me fon acharnement à critiquer Belon , & Salvien , on ne
peut lui refufer l'honneur d’avoir mis le premier l’hiftoire des
Poiflons dans le meilleur ordre, par raport au temps dans le-
quel il vivoit.
PIERRE BELON , Médecin François du Maine , vivant
dans le feiziéme fiécle, étoit fçavant & avoit beaucoup voyagé
aux dépens du Cardinal de Tournon fon protecteur. C’eft le
remier Auteur qui en décrivant fes voyages , ait donné
hiftoire des Animaux & des Plantes qu'il avoit trouvé en
fon chemin. Il à travaillé fur les Oyfeaux, fur les Serpens &
fur les Infeétes , & a fait un traité de Arboribus coniferis €
[emper virentibus. Son étude l’a porté jufqu’à traduire Théophra-
fte & Diofcoride avec des commentaires. Ce qu’on eftime le
plus eft fon traite des Poiflons qu’il a traduit lui-même en
François, fous le titre de La nature € de la diverfité des Poif
fons, avec leurs portraits en bois. divife ceux qui n’ont point
de fang en Poiflons mous, en ceux qui font couverts de crou-
tes, en Teftacés , en Zoophytes, & en Poiflons qu'il apelle
dejeltamenta marina , tels que le Poumon de mer, le Liévre de
mer & autres. Belon & Rondelet étoient les deux feuls Au-
teurs, & par conféquent les meilleurs que l'on eut eu jufqu’au
temps de Gefner.
Nous avons eu en'1$57,un traité de re Metallica de
CHRISTOFLE ENCELIUS, divifé en trois parties, dont la
1'e parle de l’origine des Minéraux, des Meéraux & de chacun
en particulier ; les demi-Meétaux qui en dépendent font traités
dans la feconde ; la troifiéme renferme un traité des Pierres
en dix Chapitres, fans aucun ordre que de commencer par
les Fluors , les Cailloux , le Corail, l'Aimant, le Diamant &
les autres Pierres de fuite; il finit par l’Emeri. On eftime cet
Auteur parcequ'il parle fort librement de fa matiere, & qu'il
a traité de pluficurs chofes qu'on n’avoit point dites avant lui.
CONRARD GESNER , Médecin Suifle , furnommé le
B ii]
(e) Hifi. lib.
14 LA LiTHOLOGrE TT PARTIr,
Pline d'Allemagne , mort En 1565, a l’âge de 49 ans, a‘fait
une fi prodigieufe quantité de Livres, qu'on eft furpris qu'ils
ayent pû fortir de la même plume. Son principal Ouvrage en
4 vol. eft inciculé de Quadrupedibus ; Viviparis, Oviparis , de
Avibus, de Aquatilibus & de Serpentibus , où il raporte tout
Ouvrage de Rondeler, de Belon, & plufeurs endroits de Sal-
vien , En y ajoutant fes commentaires dans lefquels il les
critique vivement. Son traite intitulé Catalogus Plantarum,
fait connoitre qu'il a été le premier qui les ait rédigés en bon
ordre fuivant leurs fleurs, leurs femences & leurs fruits. Son
livre de rerum Foffilium lapidum € gemmarum maxime fquris
CG fimilitudinibus , eft fort eftime des Sçavans , il en fera parlé
dans le Chapitre fuivant. De (4) Thou raporte que Gefner
attaqué de la pefte, & fe voyant frapé de la mort, fe leva
de fon lit pour mettre en ordre fes écrits, & que la mort le
furprit dans ce travail.
Nous avons de LODOVICO DOLCE ibri tre ne i
guali ff tratta delle diverfe forte’ delle gemine che produce la na-
turè della qualitä ; grandexxa , bellexzxa, € virtè Loro. Ve-
netia 156$. Il parle dans le premier livre de la matiere des
mixtes & fpecialement de celle des Pierres fines, de leur for-
mation, de leur couleur, de leurs figures , de leur tranfpa-
rence & opacite , de leur dureté & rendrete , enfin de leur poids,
On trouve dans le neuviéme Chapitre le moyen de diftinguer
les vrayes Pierres d'avec les faufles. Il n’y a que fix Chapitres
dans le fecond Livre. L’Auteur examine d’abord fi les Pierres
ont des proprietes & des vertus cachées, & de quelle manie-
re elles peuvent les communiquer aux hommes. Il a raflèm-
blé dans le quatriéme Chapitre le nom des Sçavans qui ont
écrit fur les Pierres , & dans le cinquieme un alphabet de leurs
couleurs , par le moyen defquelles on peut parvenir à con-
noître leurs noms. Le fixième Chapitre contient la defcription
des Pierres par ordre alphabétique ; on y trouve leurs noms
avec leur étymologie, leurs couleurs, leurs différentes fortes,
pour connoitre les meilleures, le pays d’où elles viennent , en-
fin leurs propriétés. Le troifiéme livre roule fur les graveurs
des Pierres, le nom de ces anciens Artiftes, les figures qu’el-
les repréfentent , le raport qu’elles ont avec les Signes céleftes,
Icurs fimboles , leurs vertus & les indu“ions qu'on en tire.
Dolce à fait comme bien d’autres ; il s’eft aproprié l'ouvrage
de Camille Leonard , Médecin de Pefaro, imprimé en 1515,
La LiTHorocre,; L PARTIE. t$
fous le titre de Speculum Lapidum , il l'a feulement traduit du
Latin en Italien avec très-peu de changement.
FRANÇOIS RUEUS, Médecin de Lille, a donné
en 156$, un traité des Pierres intitulé de gemmis aliquor, iis
prefertim quarum Divus Joannes Apofiolus in [ua Apocalypfi me-
minet , de aliis quoque , Et. libri duo. Xlexpofe dans le premier
livre divifé en trois chapitres, la génération des Pierres , leurs
propriétés & la caufe d’où elles les tirent. Dans le fecond livre,
divifé en deux parties , on trouve dans la premiére treize cha-
pitres qui parlent des treize Pierres fines, rangees dans le mê-
me ordre que les a mis S. Jean dans le pénultième chapitre
de fon Apocalypfe ; la feconde partie comprend en quatorze
chapitres les autres Pierres, comme le Diamant ,l’Agathe, la
Turquoife , la Cornaline , l'Aimant & autres ; il finit par le
moyen de diftinguer les véritables Pierres des faufles. Cet Au-
teur qui fuit l’ancienne Phyfique, en adopte les erreurs , ainfi
que les vertus imaginaires des Pierres.
ANDRE CESALPIN , d’Arezzo , Médecin de Clement
VIIL. a donné en 1583, parmi plufeurs ouvrages fur la Mé-
decine & fur la Philofophie , un traité des Plantes divifé en
feize livres, très-eftimé quoique fans figures. 11 compare les
fémences des Plantes aux œufs des Animaux, & c’eft le pre-
mier qui ait difpofé les Plantes par clafles. Ce Phyficien a
donne un Ouvrage fur les Métaux, qu’il a divifé en trois li-
vres. Le premier contient en trente-quatre chapitres, les Ter-
res , les Sels, les Bitumes , les Aluns & autres Fofliles. Il eft
parlé dans le fecond livre, compofé de foixante-cinq chapi-
tres , des Pierres & des Criftaux ; il commence par les Silex,
les Cailloux, les Queux , les Marbres, les Pierres fines , les
Criflaux & les Pierres trouvées dans les Animaux, les autres
Pierres font mifes de fuite fans y obferver un autre ordre:il
parle de l’étymologie des noms des Pierres, & s'étend fur leurs
propriétés. Le troifiéme livre, partagé en vingt-cinq chapitres,
regarde les Métaux & rout ce qui s’en fépare. Cefalpin peut
être regardé comme un des meilleurs Auteurs que nous ayons
{ur l’'Hiftoire Naturelle.
FABIUS COLUMNA , de la grande famille des Colonnes,
& Médecin de PEmpereur Rodolphe IL. à enrichi la Répu-
blique des Lettres en 1592, d’un traité des Plantes, intitulé
Qur Ga ayos five Plantarum aliquot hifloria , divifé en 166
chapitres avec des figures en cuivre ; on trouve à la fin un
(a) Ce Livre
a paru dans La
fuite fous Le
20 d'un autre
ALUÉCUT
1.6 LA LiThOLOCHE TL 'DaArxThE,
petit traité, qui a pour titre Piftium aliquor Plantarumaue no-
varum biforis , dans lequel il donne la defcription de quatre
Poiflons , & de huit Plantes , raportées par Diofcoride. Il
compofa en 1606 un autre Ouvrage fous le nom de winus
cognitarum , rariarumque noffro cœlo oricntium fhirpium Ecphralfs 3
item de Aquatilibus aliifque nonnullis Animalibus libellus. Le
petit traité des Animaux aquatiques & terreftres eft compofé
de quarante-un chapitres , où il eft parlé des Poiflons mous
& de quelques Coquillages , tels que la Tuilée , le Lepas,
le Buccin, le Nautille, la Porcelaine , les Tonnes & Con-
ques Spheriques ; on y trouve aufli plufieurs Fofliles étran-
gers. Son excellent traité de Purpura paruten 1616;il eft di-
vifé en vingt chapitres, dont le premier, qui parle de la co-
quille apellée Pourpre , eft le plus étendu; on trouve dans les
autres quelques Plantes rares, & les Coquillages fuivans ; le
Sabot , le Buccin ,le Lepas , les Limaçons , les Peignes, la
coquille foffile du Coq & de la Poule qu'il nomme concha ra.
r'or anomia ; vertice roffrato , le grand peigne convexe dans
fes deux Coquilles, & chargé fur fa fuperficie de tuyaux ex-
térieurs ; il y joint quelques Coquillages fofliles , & il finit par
une diflertation fur les Gloflopetres , où il prouve que ce ne
font point des langues de Serpent, mais des dents de la Lamie
& du Chien de mer ; il donna la même année la feconde par-
tie de fes Plantes rares & peu connuës , fous le même titre,
& comprife en 93 chapitres. Rien r’eft écrit en meilleur la-
tin ; tout y eft exact, avec des defcriprions & des figures que
lAuteur a deflinces lui-même d’après nature & gravées en
partie.
CLEANDRE ARNOBIO , Académicien , a donné en
1602, il (a) Teforo delle gioie trattato maravigliofo, compofé
de $7 Chapitres, il commence par les douze Pierres dont il eft
parlé dans les Saintes Ecritures ; toutes les Pierres fines font dé-
taillées chapitre à chapitre, avec leurs efpéces & leurs proprié-
tés ; il vient enfuite aux Pierres dont on fe fert en Médecine,
telles que les Befoarts, & il finit par les Perles. C’eftune com-
pilation des fentimens des Anciens & des Modernes , avec les
vertus imaginaires qu'ils ont attribuces aux Pierres , auxquel-
les Auteur rajoute que trop de foi.
JEAN BAUHIN, natif de Bafles, dont le pere Jean Bauhin
étoit né à Amiens , a été un Médecin très-diftingué dans le fei-
zicme fiécle ; nous avons de lui une Hiftoire générale des
Plantes
LA PE D'TVH O0 LO GI ESA EDIAIRIT LE. 17
Plantes avec des figures en bois, donnée fous le nom ÆZiforia
féilicet Plantarum univerfalis | in-folio 3. vol. Chabrée à fait
l'abregé de cet Ouvrage en latin en un feul volume, & s’eft
fervi des mêmes figures. Bauhin à commenté Mathiole {ur
Diofcoride & a fait plufieurs autres Ouvrages parmi lefquels
nous diftinguerons le traité de aquis medicatis nova methodus ,
qu'il a divifé en quatre livres. Les trois premiers roulent fur
la fontaine minérale du village de Boll dans le Duché de W'ir-
tembers. Après avoir détaillé la maniére de prendre ces eaux,
les maladies qui furviennent à ceux qui en boivent, & les
remédes qu’on peut y aporter il vient aux différentes Terres,
aux Métaux ,aux Marbres & aux Fluors du pays. Le quatrié-
me livre contient, dans le premier chapitre , les Pierres fiou-
rées trouvées en fouillant les terres pour la recherche des
eaux , ou que l’on voit dans le voifinage de ces fontaines. 11
commence par les moins parfaites & finit par les plus belles ;
on y voit des Bitumes foffiles , des cornes d’Ammon imprimées
fur des pierres , qui fe mettent facilement en feuilles ; en-
fuite viennent les vraies cornes d’Ammon petrifices , les Co-
quillages fofliles , les Aftroites , les Belemnires , les Silex &
les Pyrites. Les Fruits & les Légumes qui croiflent dans ces
cantons fe trouvent dans le fecond chapitre, & dans le troi-
fiéme & dernier , font les Animaux, les Infectes , les Poiflons
& les Oyfeaux qui habitent le pays. Les figures en bois qui
ornent ce Livre le rendent très-intéreflant. Son frere Gafpar
mort en 1623, nous a laifle aufli quantité d'ouvrages , le
Pinax Theatri Botanici & le Prodromus lui ont couté quaran-
te années de travail. Gafpar , quoique tres-habile , étoit in-
férieur pour l'exactitude à fon frere Jean.
ULISSE ALDROVANDUS, Profefleur en Philofophie &
en Médecine à Bologne, eft celui qui a le plus travaillé fur
l'Hiftoire Naturelle ; bien différent de Pline , il a aprofondi
fon fujet ; il a compilé pour cer effet les fentimens de tous
les Auteurs. Ses recherches pour s’inftruire , & les grandes
dépenfes qu’il a faites pour avoir vivans les Animaux , les
Poiflons , les Coquillages , les Oyfeaux & les Infettes dont
il parle , en ruinant fa famille , lui ont attiré une grande
réputation. Il à laiflé à fa mort en 160$, fon cabinet
& fes manufcrits à la ville de Bologne, qui a eu foin de
faire rédiger fes mémoires & de les faire imprimer. Son
Ouvrage eft compofé de 1 3. vol. in-fol, avec des Planches en
Premiére Partie. C
18 Lix Lire oz OGRERA ls P AR TIME.
bois ,très-bien gravées. Les trois premiers volumes ont pour
titre Ornytologia feu Hifloria de Avibus. Il yaun volume de
Infeétis, un de Exançguibus qui font les vrais Coquillages , un
de Serpentibas | trois volumes de Quadrapedibus ,un de Pifcibus,
un de Monffris, un de Arboribus fous le nom de Derdrologia.
Le treiziéme & dernier volume traite des Métaux & fe nom-
me Mufeum Metallicum , où toutes les Pierres font détaillées ;
c'eft le corps de plus complet que nous aions fur l'Hiftoire
Naturelle, quoiqu'il y manque encore les Arbuftes , les Ar-
brifleaux , les Simples, les Légumes & les Herbes , aufl eft-ce
l'ouvrage de plufeurs Sçavans qui ont toujours fuivi les mé-
moires & le plan d’Aldrovandus. On peut dire que ce traité
eft fi étendu qu’il en devient diffus & ennuyeux. Après qu'Al-
drovandus & fes Editeurs ont parcouru les différentes efpéces
d’un Animal , d’une Plante , d’une Pierre, fes proprictes, fa
génération & les ufages que l'on en peut faire dans la vie
Civile & dans la Médecine; ils paflent à des matiéres , quoi.
que relatives au fujet qu'ils traitent , purement curieufes &
propres à égayer Je lecteur. Tels font les termes d'Ægzivoca,
Epitheta , Denominata , Synonima , Symbolica, Myffica , Hiflo-
rica, Augurit, Numifinata , Proverbia , Emblemata , Simula-
cra, Moralia , Hieroglyphica , ils raportent à chaque article
les fentimens & les paroles mêmes des Poëtes & des Hifto-
riens. Cela s’apelle épuifer fon fujet.
ANSELME BOECE ou BOOT , de Bruges, Médecin de
l'Empereur Rodolphe IT. fleurifloit en 1 609. Son traité de Z4-
pidibus & Gemmis n'a d'autre mérite que d’avoir été le pre-
mier qui ait donné quelqu'ordre à cette matiére. Il à été
commenté par André Toll, Médecin de Leiden, ce qui fait
confondre fouvent ces deux Auteurs ; mais on ne peut ôter
le mérite de l’originalité à Boëce. L’Ouvrage a été traduit
en francois , fous le titre du Parfait Jouaillier , par François
Bachou. I a paru depuis Boëce deux livres de Lapidaires , l'un
apellé le Mercure Indien de Rhofnel en 1668 ; l’autre nom-
mé les Merveilles des Indes Orientales , de Berquen en 1699.
Ces deux Auteurs ont voulu critiquer Boëce, & , quoique du
métier tous les deux , ils ne nous ont pas donne un meilleur
Ouvrage que le fien, au lieu des recherches qu’auroit faites
un Naturalifte , ils ont ramaflé toutes les fables que l’on de-
bite au fuiet de la vertu des Pierres.
ESTIENNE DE CLAVE, Docteur en Médecine en 1635,
LA ÉTTHOLOGIF M PARTIE. 19
eft Auteur d’un traité des Pierres intitulé, ?arzdoxes on trai-
tes Philo[ophiques des Pierres ou Pierreries contre l'opinion vul-
gaire. Cet Ouvrage cft divifé en deux parties ; dans la pre-
miére il combat les fentimens d’Ariftote, de Théophraîte ,
d'Avicenne , d'Agricola, de Fallope , de Scaliger , d'Albert
le Grand & de Cardan, fur la matiére & la caufe efficiente
des Pierres. Il établit dans le fecond livre fon op'nion fur le
même fujet & fur la génération des Minéraux , des Mixtes,
des Animaux & des Plantes ; les opinions des Philofophes fur
ce fujet y font raportées ainfi que fur la nutrition des Pier-
res. Il admet le feu central , comme l'agent & la caufe efi-
ciente des Pierres ; l’eau , la terre , l'huile , les fels & Pair
font leurs vrais principes, & il croit que les Pierres fe nou-
riflent & s’augmentent par aflimilation, & non par appoñition
des maticres externes. On a , depuis ce Médecin , beaucoup
éclairci cette matiére.
Nous avons de JEAN JONSTON , Médecin Hollandois,
un Ouvrage connu fous le nom de T'heatrum univerfrle omninm
ÆAnimalium , 1. vol. in-fol. 1653, avec de belles figures en
cuivre. Le Docteur Ruyfch la augmenté de 300. Poiïflons de
PTfle d'Amboine, & les a mis en forme de narration de voya-
geur , fans aucun ordre de divifion , ni de méthode. Jonfton
a donné en 1662 ,un livre intitulé Dendrographia five Hi-
foria Naturalis de arboribus € fruttibus , libri decem cum figu-
ris æneis. On trouve dans les deux derniers livres les Plantes
étrangéres ; on connoit encore de cet Auteur les trois livres
fuivans. Motitia Regni vegetabilis ; où il fait l'énumération
des Arbres diftingués par leurs fruits, & les Herbes, qu'il divife
tantôt par les feuilles & tantôt par leurs fleurs. Cet Ouvrage
eft plus eftimé pour les termes fynonimes des Plantes , que pour
la méthode dont il s’eft fervi. Notitia Regni mineralis feu fub-
terrancorum catalogus cum præcipuis differentiis , et divifé en
deux titres ; il eft parlé dans le fecond des Pierres qu’il di-
ftingue 1°. en diaphanes, qui fe fubdivifent en blanches, en
rouces , en bleuës, en vertes, en jaunes, en noires, & en cel-
les de différentes couleurs comme les opales. 2°. En demi-
diaphanes & demi-opaques. 3°. En petites Pierres opaques.
4°. En grandes Pierres opaques. 50. En Pierres d’une figure
certaine. 6°. En Pierres douteufes. 7°. En celles qui fortent
des Animaux. Il finic par les Métaux. Ce n’eft à proprement
parler qu’un catalogue des chofes que l’on trouve en terre avec
10
de
20 LA 'LiTHOLOGIE 3 L'PARTIE
leurs principales différences. Le troifiéme Ouvrage intitulé
Joan. Jonfoni Thaumatographia naturalis ,in quibus admiranda ,
exc. 1665, eft divifé en dix clafles ; il eft parlé dans les trois
premiéres du Ciel , des Elémens & des Météores. La quatrié-
me clafle traite des Fofliles parmi lefquels font les Pierres figu-
rées, le Criftal, les Pierres fines & celles qui fe trouvent dans
les A imaux. Les Plantes , les Oyfeaux , les Quadrupedes,
font placés dans la $ ,6 & 7e. clafles ; & les Animaux qui
n'ont point de fang dans la 8e, On y voit les Perles, les Li-
maçons , les Ourfins ,les Nautilles, les Huitres , les Poifons
mous & les cruftacés. La 9°. claffe renferme les Poifflons, &
la derniére parle de l’homme. Les matiéres y font traitées fuc-
cinctement dans l’ordre alphabetique. Il y a peu de chofes de
Auteur, & c’eft à proprement parler , un Pro/peëtus nature,
FERRANTE IMPERATO, Napolitain,adonnéen 1672,
Hifforis Naturale nella quale fi tratta della diverfa condition
di minicre , Pietre pretiofe e altre curiofftà con varie hifforie di
Diante & Animali fin hora non date in luce , Venetia, fol. con
fig. di legno. X y à 28. chapitres dans fon Hiftoire ; les cinq
premiers traitent des différentes Terres & de leurs qualités.
Heft parlé dans le fixiéme chapitre des eaux & de leur ufage
en Médecine ; dans le feptiéme , des Fleuves , de la Mer &
de fa falure, de la conduite des eaux & des fontaines. Dans
le huitiéme , il s’agit de l'air. Les vents, les neiges , la grêle
compofent le neuvieme chapitre. Les tonnerres, les éclairs,
les tremblemens de terre, Parc-en-ciel, les feux fouterrains,
où il admet le feu central, font la matiére du 10. & 1 re. cha-
pitres ; le 12. traite du froid & du chaud ;ler3,ler4,lers
& 16°. expliquent les principes des Minéraux & des Métaux,
leurs différentes qualités & leurs marcaflites. On trouve dans
le 17,18, 19 & 20°. l’effai des Mines , leurs féparations
dans les grandes cuifons , & leur affinage. Il eft parlé du
grand œtivre dans le 21°. chapitre ; le 22. & 23. traitent des
Pierres fines & des faufles, des pays d’où l’on les tire, de leur
différence , de leur proprieté , de leur choix , de leur prix,
de la maniére de les monter & de leur donner la couleur.
Les Criftaux, les Marbres , les Pierres métalliques & autres
concretions qui fe trouvent naturellement dans les Métaux,
& les pétrifications font bien détaillées dans le 24 ,le 25
& le 269, chapitres. Il eft parlé dans le 27°. des Plantes
marines ; enfin le 28°, & dernier chapitre contient les Plan-
0
EAU TETE © Lo cLESEAD ANRT PE SE
tes & les Animaux qui ont été oubliés, ou peu obfervés par
les Naturaliftes , c’eft le principal but de Ferrante Imperato;
il ne veut point raporter les paroles mêmes des Auteurs, dont
il a tiré la matiére de la plüpart de ies chapitres ; il a {eu-
lement mis leurs noms à la tête de chacun, & le fien, quand
il donne le chapitre pour être de lui.
JEAN DANIEL MAIOR , Médecin de Kiel dans le Du-
che d'Holftein , a fait imprimer en 1674. le traité de Fab.
Columna de Purpura , avec des notes aflez amples & des re-
marques fçavantes & quelquefois critiques; il a mis à la fin
une méthode pour ranger les Coquillages , avec un Didion-
naire qui explique leurs principales parties , fous le titre de
Diélionarium Offracologicum potifimas Animalium teflaceorum
partes exhibens ac olim fufius edendum. 11 fera parlé de eette
méthode dans le premier chapitre de la feconde Partie.
Nous avons de GAUTIER CHARLETON , Médecin
Anglois , un traité connu fous le nom de Exercitationes de dif-
ferentiis € nominibus Animalium quibus accedunt mantif[x ana-
tomica € quadam de variis fofilinm generibus , deque diferentiis
@ nominibus colorum , imprimé à Oxfort en 1677,avec des
figures. C’eft une Hiftoire abregée des Animaux & des Fof.
Des Les Animaux font rangés par clafles , & fubdivifés en
différens genres fuivant les lieux qu'ils habitent ; les Poiflons
qui n’ont point de fang & qui font des Coquillages pour la
plus grande partie , font divifés d’une maniere très-confufe,
en 23. articles, ou genres, qui ne font , la plüpart, que des
cfpéces, les Fofliles font traités avec plus de méthode, On
trouve à la fin de fon livre une petite addition fur les cou-
leurs , fur le poil, & fur les plumes des Animaux, qui méri-
te l'attention du lecteur.
PAUL BOCCONE , Botanifte & Gentilhomme Sicilien,
a donné en 1674, plufieurs ouvrages fur la Phyfique & fur
les Plantes, dont un a été traduit en François fous le nom
de Recherches € obfervations naturelles | compofées de plufieurs
lettres de l’Auteur écrites aux Sçavans de l'Europe. Il y eft
parlé du Corail en plufeurs endroits, Dans la 13, 14& 15e.
Lettres il fait mention de la Pierre étoillée ; dans d’autres ce
font les Madrepores, & les autres Plantes marines Il pañe
dans les Lettres fuivanres aux pétrifications des parties d’A-
nimaux & aux autres genres des Pierres étoiilées ; il finit par
les Heriflons , les Coquillages fofliles , la Corne d’Ammon &
C ii
22 LA-LiTHOELOGTE LP À RT TE.
les Gloflopetres. Boccone paroït dans fes lertres s’artacher aux
opinions reçuës en Phyfique, & fans trop prendre fur lui, il
emande avec foumiflion , fur les hypotheles non admifes , le
fentiment des Sçavans auxquels il écrit, On ne peut avec ces
récautions lui rien imputer.
MARTIN LISTER , Médecin Anglois , a compofé en
1678, Hifloria Animalium Anglie , divilée en quatre traités;
le premier, de Araneis Anglie 3 le fecond , de Cocleis T'errefri-
bus € Fluviatilibus ; le troifieme, de Cocleis Marinis ; & le
quatrième, de Lapidibus Anglie ad Coclearum quondam ima-
ginem figuratis. Ce Livre ne parle que de quarante & un Co-
quillages de mer trouvés fur les cotes d'Angleterre ; ce font
plutôt des projets ou des mémoires pour l’'Hiftoire Naturelle
d'Angleterre, qu'un Ouvrage qui traite à fond cette matiére.
Il divife fes Coquilles en Turbinées , en Bivalves & en Unival-
ves. Il foutient , contre tous les Phyficiens , que les Coquil-
lages fofliles font de vrais jeux de la Nature. Nous avons de
lui un Ouvrage qui n'eft rempli que de figures de Coquilla-
ges definées par fes filles, & gravées en cuivre, fous le titre
de Hiforia five [ÿnopfis methodica Conchyliorum ; quorum om-
nium pitluræ ad vivum delineatæ exhibentur. On trouvera l’a-
nalyfe de te traité dans le premier chapitre de la feconde
Partie. On connoît encore de cet Auteur trois Diflertations
fous ces titres, Exercitatio anatomica in qua de Cocleis maxime
T'errefiribus & Limacibus agitur. La feconde, de Bucinis fluvia-
éilibus G marinis. La troifiéme , Conchyliorum Bivalvium ,
utrinfque aque , exercitatio. Elles font toutes accompagnées
de figures très-exactes. On peut ici avancer hardiment que
Lifter par les variations de fa méthode , a plus embrouillé
Phiftoire des Coquillages qu'il ne Pa éclaircie.
JEAN-JACOB SCHEUCHZER , Médecin & Profeffeur
de Mathématiques à Zurich , qui fleurifloit fur la fin du der-
nier fiécle, a donné parmi plufieurs Ouvrages en 1672, Phy-
fica facra , in-fol. 4, vol. des voyages en Sirie , îter Alpinum,
herbarium diluvianum colleflum , Gc. cum figuris. I] raporte les
Plantes imprimées fur la Pierre, fur l’'Ardoife & autres ma-
tiéres limoneufes , & les apelle /es reliques du Déluge. On
trouve à la fin une addition qui éclaircit fon fiftème ; il
fair enfuite l'application de tous ces Fofiles aux 22. clafles
de Tournefort , & les rédige fuivant fa méthode. Nous n’a-
vons guére d'Ouvrage plus ingénieux & mieux traité. Son
Pia wir Th O Lo 6 r'ESMISNPPARIT LE. 3
petit Livre intitulé Z:fcium Querele € vinditie eft une fuite
de l’autre. Il fuppofe que les Poiflons , dont les figures font
imprimées en creux fur les Pierres , fe plaignent du Régne
minéral qui, par une jaloufie extrême, voudroit envahir le
régne Animal & le Végétal , pour parvenir à la Monarchie ;
c’eft l'honneur de leur race qu'ils veulent revendiquer , race
qui a vécu avant le Déluge, & qui, fubmergée avec routes
les Créatures , fut la victime du péché des autres ; rien n’eft
mieux écrit que cet Ouvrage. On y parle des Poïflons de
difféerens pays, tous imprimés fur la pierre ou fur le marbre;
on y voit une Ecrevifle pétrifice,un Scarabé , une plume d’Oy-
feau , des Vertebres du corps humain , & plufieurs dents &
offemens d’Animaux ; les plus finguliers font deux Lezards,
dont un eft apellé Zacerta Crocodillus.
NICOLAS LEMERY , de Roüen, Docteur en Médecine
& de l'Académie des Sciences, eft un des grands Chymiftes
que nous aions eu. M parut de lui en 1675, un cours de Chy-
mie fort eftimé. En 1697, il donna deux grands Ouvrages ;
l'un eft une Pharmacopée univerfelle ; c’eft un recuë&il choifi
de tous les remédes contenus dans toutes les Pharmacopées
de l’Europe; l'autre eft le traité univerfel des Drogues fim-
ples, ouvrage fort recherché dans lequel il parle par ordre
alphabétique de toutes les Pierres & de quelques Coquilia-
ges. Ce qu'il a compolé fur l'Antimoine parut en 1707 ; tous
es Ouvrages ont éte imprimés plufieurs fois ; nous lui avons
l'obligation d’avoir tiré la Chymie de toutes les erreurs dans
lefquelles elle étoit plongée depuis long-temps.
La République des Lettres eft redevable de plufieurs Ou-
vrages à PHILIPPE BONNANI, Jéfuite Romain. Il donna
en 1681, Recreatio mentis € oculi in obfervatione Animalium
teflaccorum curiofis nature infpeitoribus , Avec beaucoup de figu-
res en taille douce , il a traduit lui-même fon Ouvrage en
Italien en 1684, & il la augmenté de plufieurs queftions Phy-
fiques avec de nouvelles planches ; on en trouvera l’analyie
dans la feconde partie de cet Ouvrage. Le même Pere donna
en 1691,Ob/fervationes circa viventia quæ in rebus viventibus
reperiuntur , cum Micrographià curiosà 3 il y décrit les Vers &
les Infectes qui naïflent dans l’eau , dans les fleurs , dans les
fruits , dans le lait, & dans le vinaigre ; il foutient ferme:
ment que les Coquillages foffiles croiflent d'eux-mêmes, fui-
vant lopinion d'Ariftore & de quelques Anciens. Il parle dans
14 LA LiITHOLOGEE MI PARTEE
la feconde partie de cet Ouvrage de 47. Coquilles rares &
curieufes , dont il donne les figures , ainfi que des plus petits
Vers & autres objets vüs au microfcope. Il augmenta en 1704,
le Mufeum Kircherianum , par la répétition des mêmes Co-
quillages que l’on trouve dans fon premiér Ouvrage, & par le
nom des principaux cabinets d'Hiftoire Naturelle que l'on
voit en Europe.
Voici un Sçavant qui a donné les trois Regnes tous enfem-
ble, & qui avoit promis un traité de la Pierre Philofophale
fous le nom de Regnum quartum fulphuram fixorun metallico-
rum exhibens Parallelifmum Alchymicum verorum Pbilofophorum,
qu'il a réduit en ÆAppendix , à la fin de la premiére Section du
Régne Minéral. C’eft EMANUEL KONIG , Profeffeur à
Bafles. Son Ouvrage a paru en 1698 ,in-4°. 2. vol. Il a di-
vif le Régne Minéral en quatre Sections, dont la premiére,
outre le traité fur la Pierre Philofophale , parle de la diffé-
rence , de la nourriture , de l'augmentation des Minéraux,
& de leurs parties analogues avec celles des Végétaux & des
Animaux, La feconde Section comprend la nature des fept
Métaux, les lieux où ils fe trouvent, leurs ufages , & les remé-
des utiles qu’on en peut tirer. La troifiéme Seétion regarde les
Pierres , qu'il divife en Pierres précieufes petites, Pierres pré-
cieufes grandes , Pierres moins précieufes, Pierres figurées ; il
y range mal-a-propos le Gloflopetre , la Belemnite & la Corne
d'Ammon. Les Pierres moins précieufes, grandes & dures ;
les Pierres moins précieufes grandes & molles. Il finit par les
Coraux. On trouve dans la quatriéme Section les moyens Mi-
néraux , c'eft-a-dire qui tiennent le milieu entre les Pierres
& les Minéraux. Le Régne Animal eft contenu dans trois
autres Sections où il eft parle de la fabrique du corps des Ani-
maux , de leur divifion, de leurs alimens , & des remédes
qu'on en tire. Le Régne Veégetal eft divifé en quatre Se&ions
contenant la defcription Phvfique des Plantes , leur divifon,
leur nomenclature , la ftruure des fleurs & des fémences,
leurs ufages , leurs propriétés. Ce livre qui n’eft qu'une com-
pilation de plufeurs bons Auteurs, renferme cependant des
chofes fort curieufes.
Le traite des Fofliles d'Angleterre par EDUARD LUI-
DIUS , garde du Cabinet Ashmolé à Oxfort , eft imprime
en 1698, fous le titre ÆEdaardi Luidii Lithophilacii Britannicé
Zchnographia. Les Fofliles ÿ font divifés en douze clafñes 5 la
premiére
EAST O LOG 1 EMMNPEA RT.IIE. 25
premiére contient les vrais Criftaux , les Selenires , les Pierres
criftalifées fans angles , les Talcs , les Stalagmites. La deu-
xiéme, les Pierres corallifées, les Madrepores foffiles , les Fun-
gites ; la troifiéme , les Lythophytes , ceux qui imitent les
plantes & leurs fruits ; la quatriéme, les Foffiles turbinites,
qui font les vrais Coquillages fofliles ; la cinquiéme, les Co-
quillages bivalves; la fixiéme, les Cruftacées ponétuées, comme
les Ourfins , & les Pierres étoilées ; la feptième, les Fofliles tu--
bulaires; la huitiéme, les Cruftacées qui ont des pinces ; la neu-
viéme, les dents pointuës des Poiflons ; ce foncles Gloflopetres;
les dents molaires des Poiflons font contenuës dans la dixié-
me clafle. On voit dans la onziéme, les Os foffiles , apellés
Zyloffez , ainfi que les Bois fofliles ; dans la douziéme ce font
les Vertebres des Poiflons, apellés Zchtyofpondyli, la derniére
claffe , non chifrée, eft pour les Fofiles de claffe incertaine,
tels que les Belemnites , l’Alucolus , V’Infundibulum, le Gryphi-
tes, & autres. Le corps du Livre n’eft proprement qu’une ta-
ble , qui indique les lieux où lon trouve les Fofliles , avec
une courte explication. Ces Fofiles qu’il réduit au nombre
de 1766 , font repréfentés dans 23 planches. Le Livre eft
terminé par fix lettres ; il dit que les Belemnites font des
Fluors fortis du dedans des coquilles. Dans la fixiéme lettre,
adreflée à Rai , il croit que les femences des Poiflons à co-
quilles , des Infectes & des Végétaux, dont on voit les em-
preintes fur les pierres, ont pu pénétrer par leur peticefle &
par le fecours des eaux , jufqu’aux entrailles de la terre, où
les Poiflons à coquilles fécondés par le moyen d’une chaleur
louterraîne ont crus , ainfi que les Plantes, & ont péri par
la fuite, en laïffant les uns leurs coquilles, les autres leurs
empreintes, qui fe font pétrifiées , & qui font les mêmes Fof
files que nous voyons aujourd’hui. Quant à la hauteur où l’on
les trouve, il croit que ce font les vapeurs qui les ont élevés
de la mer , de la terre & des fleuves, & répandus partout
où on les voit aujourd’hui. Il n’y a rien de plus hazardé que
ce fentiment.
NICOLAS VENETTE, Médecin de la Rochelle, Auteur
du Tableau de PAmour Conjugal , a donné en 17017, un trai-
té des Pierres qui sengendrent dans les terres & dans les
Animaux. Quoique fon but principal ait été de chercher à
prévenir l’incommodité de la pierre, & ie moyen de s’en ga-
rentir , il ne laifle pas de traiter fa matiere en Phyficien. Son
Premicre Partie. D
26 LA LiTæoLO@rE, I PARTTE,
Ouvrage eft partagé en treize Chapitres. Il divife les Pierres:
dans le troifième en communes & jectifles, en Pierres tendres,
en dures , en tranfparentes , en Pierres à facettes & en Pierres
coquilliéres , qui ne font autres que des Coquillages pétrifiés.
Dans le Chapitre cinquiéme il parle des fermentations dans
les matiéres chaudes , ainfi que dans les froides, comme le
lait ; il paffe dans le Chapitre fuivant aux différentes fermen-
rations de la terre , qu'il prouve fort bien fans admettre de
feu central : on trouve dans le feptiéme & le neuviéme Cha.
pitres la caufe matérielle & prochaine des Pierres qui s’en-
gendrent dans la terre. 11 y parle du Corail comme d’une
Pierre , quoiqu’on foit convaincu que c’eft une vraie plante.
Le dixiéme Chapitre finit par une diflertation fur les Perles.
Il dit dans le douziéme Chapitre que le manger des Huitres
& autres Coquillages eft très-bon pour fe garentir de la pier-
re ; enfin le treiziéme & dernier Chapitre traite de la Pierre
nephretique, des Befoarts, des Perles, du Corail, & des Pier-
res trouvées dans les Animaux. Cet Ouvrage eft aufli curicux
qu'il paroïît utile.
Nous avons de JACQUES PETIVER , Chimifte Anglois,
en 1702 deux petits Ouvrages, l’un intirulé Gexophilacii nature
Cr artis decades quinque in quibus Animalia Quadrupedia, Aves,
Pifces | Reptilia , Infetla, Vegetabilia , item Folilia , Corpora
marina , G@ Stirpes mincrales à terra erute , Lapides fiqura infr-
gnes , Ec. Defériptionibus brevibus & iconibus illu!räntur. Qui
ne croiroit à lire un titre aufli pompeux, trouver un traité
complet de l’'Hiftoire naturelle? Tout l'Ouvrage cependant fe
réduit à cinq tables ou catalogues, où font , pêle-mêle, les
noms des différens morceaux de l'Hiftoire Naturelle, décrits
en deux ou trois mots latins, avec les noms Anglois des Li-
vres , où ils fe trouvent, ou de ceux qui les poflédent , ou
qui en ont parlé. Il y a à la fin un catalogue de Plantes fé-
ches , fous le nom d’ÆHortus ficeus. L'autre Ouvrage eft inti-
tulé AMufei Petiveriani centuria prima , rariora naturæ conti-
nens Animalia, Foffilia , Plantas , ex variis mundi plagis adve.
Efa ,ordine digefla & nominibus propriis fignata. X] y a dix Cen-
turies qui font encore des catalogues de différens morceaux
dans le goût du premier traité, & qui ne répondent pas mieux
à la magnificence du-titre : les defcriptions latines font un
peu plus étenduës que celles du Gaxophilacium , avec laddi-
tion des noms Allemands. Les Avertiflemens qui font à la
É A ÉITHOLOÿ TERNIDIANTTE. à7
fin de chaque Centurie, & le nom des Soufcripreurs font en
Anglois.
Il a paru en 1729 ,un Ouvrage fur les Fofliles compofe
en Anglois par JEAN WOODW ARD , Médecin, fous le ti-
tre An Attempt Towards a natural Hiffory of The Fofils of
England , Ge. c'eft-à dire Eflai fur PHiftoire Naturelle des
Foffiles d'Angleterre. Ce font proprement deux catalogues
raifonnés & partagés en deux Livres , dont le premier eft di-
vifé en deux parties: la premiére contient en onze clafles les
Fofiles d'Angleterre apartenant au Régne Mincral. Ceux des
pays étrangers qui regardent le Règne Végétal & l’Animal
occupent la feconde partie divilée en douze clafles. Le fecond
Livre offre un autre catalogue dans le gout du premier, par-
tage en fix parties ; ce ne font que des additions au premier
catalogue , tant des Foliles qui {e trouvent en Angleterre que
des étrangers. On connoît encore du même Auteur plufieurs
traités , entrautres #e méthode pour ranger les Foffiles , écrire
en Anglois , & celui intitulé Natwralis Hifloria telluris illn-
ffrata , @c. C'eft dans cer Ouvrage qu’il expofe fon fyitême
fur une nouvelle théorie de la Terre, où il aflure que le glo-
be Terreftre fut diflout & réduit en poufliére au temps du
Déluge. Ce dernier a été traduit en ae en 1735$,/{ous
le titre de Géographie Phyfique ou Eflai fur l'Hifloire Natu-
relle de la Terre. X] fera parle amplement de cet Ouvrage dans
le chapitre cinquiéme de la feconde partie. Woodward étoit
un grand Phyfcien, & il a fair des découvertes dans l’'Hi-
ftoire Naturelle qu’on ne peut trop eftimer. Il eft mort pen-
dant mon féjour à Londres en 1728.
GEORGE EUERHARDUS RÜUMPHIUS , Médecin Hol-
Jandoïs , a prêté fon nom à un Ouvrage qui a paru en 1705,
fous le titre de Thefaurus Cochlearum , Concharum , Conchylioruin
& Mineralium. Le vrai Auteur eft SCHEINVOET , Phyfi-
cien Hollandoïis , qui a donne cet Ouvrage premicrement en
Hollandois avec de belles planches fous le titre d’Æmboinfche
Rariteitkamer, divifé en trois parties : la premiére comprend
les Poiffons Cruftacés & les Zoophites , en feize planches. La
feconde partie contient les Coquillages , en trente-trois plan-
ches. Le troifiéme traité regarde les Minéraux, les Pierres de
foudre , les Fofiles , Dendrites , Poiflons pétrifiés , en onze
planches , ce qui fait en tout foixante planches , avec une ta-
ble Hollandoile fort ample. En 1711, on a donné une fecon-
Di
28 LA) LITHOLOGBEMMIPARTIUE,
de édition des feules figures, avec des tables latines & Hol-
landoifes , qui ne font pas d’une grande intelligence pour le
Lecteur. On fe réferve de parler plus amplement de cet Ou-
vrage dans la feconde partie.
ANTOINE LEUUW ENHOCK , Médecin Hollandois,
de la Sociéré Royale de Londres , a compofé en 1719, 4 vol.
in-4°, avec figures , fous le titre Opera omnia , feu arcana Nu-
turæ deteita. Ce font des lettres Latines écrites à différens
Sçavans de l'Europe. Le premier tome a pour titre ÆEpifole
Phyfiologicæ , au nombre de 46 , où il eft parle de la Baleine
& autres Poiflons , de quelques Végétaux, des poils des di£-
férens Animaux , des Aquatiques, de quelques Infectes , de
la mécanique des Arbres , des œufs de différens Animaux,
& autres obfervations anatomiques. Le fecond volume fous le
titre Anatomica € contemplationes , eft divifé en trois parties,
dans lefquelles il traite de l'anatomie de plufeurs Animaux,
de leur génération, des différens fels, de la fubftance fari-
neufe des graines & grains de Bled, des Vers à foye , des œufs
des Fourmis ,des Animaux dans l’ambre, il finit par la Coche-
nille. On trouve dans le troifiéme volume, intitulé Experimen-
ta € contemplationes ; des lettres écrites fur la fermentation
de la Bierre & du Vin, fur le Syftème des œufs , fur l'humeur
Criftaline , fur la circulation du fang dans les Grenoüilles ,
les Anguilles & autres Animaux , fur l'effet de l'Air, par ra-
port au fang, fur les plumes des Oyfeaux , fur les Cirrons &
autres Infectes , fur les Vers des Enfans & ceux que lon trou-
ve dans les Animaux ; fur les Iufectes qui fréquentent les fleurs
des Pomiers , des Cerifiers & des Pruniers ; fur les œufs des
Moules & fur leurs diflections. Le quatriéme volume à pour
titre Continuatio mirandorum arcanorum nature detelforum , qua-
draginta Epiffolis contentorum , où il eft parlé de l’Aimant , des
yeux d'un Scarabé , des Animaux trouvés tout formés dans la
femence du mâle, des petits Animaux que lon voit dans les
eaux, des matiéres bitumineufes, des Vermifleaux & autres
Infectes , de quelques Métaux & Pierres, des Vers qui s’at-
tachent aux arbres, des Moules & autres Coquillages qui font
en petit nombre , il finit par les Poïflons d’eau-douce. Per-
fonne n’a été plus exaë que ce Médecin dans fes expériences,
& perfonne n’a peut-être eu de meilleurs Microfcopes. Il à
plus paflé pour grand Obfervateur que pour bon Phyfcien.
{ laïfle à fouhaiter un peu plus d’arangement dans les marié
£a LE ue o Loc 1E MD AR DIE. 29
res, & quelque méthode de divifion, ce qui rendroït fon Ou-
vrage beaucoup plus utile ; mais C’eft trop demander dans des
Lettres où l’on ne traite rien à fond & où l’on parle indiffé-
remment de tout ce qui vient à lefprit.
Voici un Médecin Allemand , nommé JEAN - JACOB
BAIERUS , Auteur d'un livre intitulé Orykrographia Norica,
five rerum Fofilium & ad Minerale regnum pertinentium , in
territorio Norimbergenfi , fuccintla defiriptio cum 100 figuris ,
20-41 7298 Aa divifé fon Ouvrage en dix Chapitres. Le
premier & le fecond traitent de Site du pays de Nuremberg
& de fes Eaux minérales. Le troifiéme des Terres différentes
dont fe fervent les Médecins & les Artifans. Ileft parlé dans
le quatrième des Pierres non figurées dures & moins dures.
On voit dans le Chapitre cinquiéme les Pierres figurées , jeux
de la Nature , furquoi il dit #5h5 liberum fit vocabulo lufus
Nature profiteri ignorantiam genvinæ originis € caufe figura-
rum in quibufdam Lapidibus : & fur celles qui imitent les Fruits,
les parties d'Animaux & les Dendrites , il dit , {éd neceffe e/
ut non attendat curiofus [peltator defeflus ac diffmilia ratione
coloris, magnitudinis , Cc. fecus tota ferè peribit fimilitudo. Le
fixiéme Chapitre offre les vrais Foffiles, c’eft-à-dire des parties
d’Animaux & de Végétaux pétrifiées, qui , quoique dechuës
de leur poids , de leurs qualités, & matiéres, ont cependant
conferve des marques évidentes de leur premiére figure, &
ont , pour ainfi dire , exprime leur portrait. On y trouve en-
core des moufles, du bois pétrifié de douze efpéces différen-
tes, des os , des vertébres de gros Poiflons. Le Chapitre fep-
tiéme parle des Coquillages univalves , parmi lefquels il y
a des Nautilles & des Cornes d’Ammon. Les Bivalves de tou-
tes efpéces font dans le huitiéme Chapitre , avec les Foffiles
inconnus apellés Ænomia. Les Sels, les Souphres du pays, le
Charbon de terre, les Pyrites compofent le neuvieme Cha-
pitre ; enfin le dixième & dernier regarde les Métaux qui fe
trouvent dans le pays, tels que le Fer , l’Acier, le Plomb noir,
le Cuivre, dont on fair du Leton, avec la Calamine. Cet Ou-
vrage eft extrêmement curieux. On contefte à cet Auteur la
véritable exiftence de plufieurs objets qu'il a fait graver.
CHARLES-NICOLAS LANGIUS, Médecin de Lucerne,
parmi plufieurs Ouvrages qu'il à donnés , en a publié un en
3722, fous le titre de Methodus nova € facilis iePacea nra-
rina , in [aas debitas claffes , gencra @ fpecies ; diffribucndi ,in-4°.
Die
30 La: LiTanorDbcie,J PMRTAE,
fans figures. Ce Livre, divifé en trois parties , contient dans
la premiére les Coquillages univalves, non contournés, par-
tagés en deux clafles. La feconde partie coupée en fix clafles,
offre les Coquillages contournés. Les Bivalves forment la
troifiéme divifée en trois clafles. Chaque clafle eft partagée
en plufeurs Seétions , qui renferment encore bien des genres,
avec quelques paragraphes , dont le nombrene contribue pas à
fimplifier la méthode. Nous avons encore du même Auteur :
Hijloria Lapidum figuratorum Helvetie 3 c'eft un Ouvrage très-
recherché, avec un traité à la fin fur l'origine des Pierres figu-
rées. L'on aura occafion de parler plus au long de ces deux
Livres dans la fuite de ce traité. |
Le Comte ALOYSIO-FERDIN AND MARSILLY , né
à Bologne, après avoir long-temps commandé les troupes de
l'Empire, s’étoit fort attaché dans fa difgrace à l’étude de la
Phyfique ; nous en avons une grande preuve dans l'Hiftoire
du Danube, en grand papier , in-fol. 6. vol. avec nombre de
figures, fous le titre Danxbius Pannonico-myficus obférvationi-
ôus Geograp. Ajiron. Hydrog. Fifor. Phyficis perlufiratus 1726.
Le premier tome , divifé en trois parties, expofe la géogra-
phie du Danube, où fon cours eft détaillé , avec tous les lieux
adjacens. On trouve dans la feconde partie , des Obferva-
tions Aftronomiques , faites proche le Danube , l'Hydrogra-
phie de ce fleuve, ou la defcription de fon cours , de fon lit,
de fon rivage, fouvent montueux , de fes marais , & de l’a-
croiflement & diminution de fes eaux , compofent la troifié-
me partie. Le fecond tome regarde les antiquités Romaines &
Militaires qui fe trouvent en deçà & au-delà du Danube. On
a divifé le troifiéme tome en huit parties ; les Minéraux qui
{e trouvent aux environs de ce fleuve, ou qui y font conduits
& entraînés , en font la matiére : on y donne la coupe des
trois plus fameufes mines d’Hongric. Le quatrième tome trai.
te, tant des Poiflons qui croiflent dans le Danube, que de
ceux que la mer y améne. On y reconnoit quatre fortes de
Coquillages ; les Oyfeaux compofent le cinquième volume ;
ce font ceux qui cotoyent le Danube & qui y nagent. Le plus
curieux eft un détail de leurs nids & de leurs œufs. Le fixié-
me volume fert de fuplément aux autres , avec des obferva-
tions touchant le Barométre & le Thermométre. Il finit par la
defcription de quelques Infectes. On remarque avec chagrin
que les deffeins ont été faits d’après des Oyfeaux morts. Quoi-
LA ErYTHOLOGIE, EIPARTIE. 37
que les matiéres y foient traitées fuccinétement , l’on peut dire
que c’eft un des plus magnifiques Ouvrages que nous aions,
Le même Auteur a fait une hiftoire Phyfique de la Mer, avec
beaucoup de figures, divifée en cinq parties. La premiére trai-
te de la difpoltion du baflin ou lit de la Mer. La feconde,
de la nature de l’eau; la troifiéme , de fes différens mouve-
mens ; la quatriéme , de la nature , de la propriété & de la
végétation des Plantes qui y croiflent ; enfin la cinquiéme
partie qui manque au Traité , quoiqu'anoncée dans la préfa-
ce, devoir expofer. les Poiflons , les Animaux & les Coquilla-
ges qui vivent dans la mer. C'eft dans la quatriéme partie,
qu’il donne la defcription des plantes Marines, le lieu où elles
{e trouvent , leurs couleurs , leur organifation , quelquefois il
en fait l’analyfe ; le Microfcope lui avoit fait découvrir les
pores de ces Plantes par lefquels entre l'aliment de la Mer. On
y trouve la végétation du Corail , & l’on peut dire qu'il eft le
premier Obfervateur qui ait remarqué des fleurs au Corail &
aux autres Plantes marines , que Tournefurt avoit ignorées &
avoit mifes dans la dix-feptieme clafle des Plantes, qui n’ont
ni fleurs, ni graines.
FRANÇOIS-MARIE-POMPEE COLONNE , Gentil-
homme Romain , qui fut brulé dans l'incendie de fa maifon
à Paris en 1726, etoit Phyficien & furtout grand Chymifte.
Parmi plufieurs Ouvrages qu’il a donnés au public, nous avons
une hiftoire générale de la Nature , fous le titre d’Æifoire
Naturelle de l'Univers, in-121. 4 vol. avec figures. Le premier.
tome, divifé en deux parties, parle du Ciel, des Cométes,
des Phénoménes, du globe de la Terre , de fa fuperficie, des
Montagnes , qu'il croit végéter, des Plaines & des Feux fou-
terrains. On trouve dans le fecond volume la différence des
Terres, la formation du Globe & fes changemens , la géné-
ration du Sable , du Sel , des Pierres , de PAiïmant, & celle
des Métaux & des Minéraux. Il parle dans la troifiéme partie
du flux & reflux de la Mer , des Tempètes , de Porigine des
Sources , de la génération des Végéraux , auxquels il attri-
bue une ame fenfitive, il finit par les Animaux. Le quatriéme
volume eft la fuite des Animaux , il y eft parlé des Poïiflons
& des Coquillages , avec un traité des Vents. La Chymie &
furtout l'Alchymie font des matiéres qui font fi familiéres à cet
Auteur , qu'il y revient fouvent. Charme de faire pañler fa
prévention pour cette dernière Science jufques dans l’efprit
(a) Tome 2.
pag. 452,
32 L'A LiTHOLOGTERMEPuAR TE,
du Lecteur , rien n'eft plus facile, fi on l'en croit , que de faire
de lOr. Sans avoir recours aux Livres de Paracelfe , de Van-
helmont , de Gebber & des autres Alchymiftes , il ne faut
qu'un (a) Souphre ronge , très-pur , apelle l'ame du Souphre , mélé
avec l'ame du vif Argent. Ces deux ames pures @ claires for-
ment le précieux métal de lOr. L'Arcenil pur € net ,mélé avec le
vif Argent pur, donne l' Argent. On ne feroit pas fâché de trou-
ver ici fans de grands frais des fecrets fi importans , fi dans
leurs recherches ils n’avoient ruiné tant de gens.
PIERRE-ANTOINE MICHELI , Florentin, Botanifte
du Grand Duc de Tofcane , a donné en 1729, le premier
volume d’un Ouvrage, qui doit être fuivi d’un fecond , fous
le titre Nova Plantarum genera juxta Turnefortii methodum
difpofita ; in-fol. cum figuris æncis. On y traite de 1900 Plan-
ts, dont 1400 ont cté omifes jufqu'àa prefent , ou expli-
quées peu exadtement, à quoi il a remédié par de nouvelles
Obfervations. Il fuit la méthode de Tournefort pour réta-
blir les Plantes dans leur vraie clafle, & c’eft un fuplément
à l'Ouvrage de cet Auteur. Les 108 planches qui ornent cet
Ouvrage ont été gravées aux dépens de plufeurs Bienfaiéteurs
qui y ont mis leurs noms. Le fecond volume traitera des Plantes
marines , de celles qui font chargées de filets & des Gramen ou
Chien-dents ; il doit être terminé par un traité des pétrifica-
tions & des Plantes marines, imprimées fur les cailloux qui fe
trouvent fur les Montagnes ; il finira par les Coquillages fof-
files dont il attribue point l’origine au déluge univerfel ; la
mort de Micheli a interrompu la publication de ce volume.
Nous avons D'ANTOINE VALLISNIERI, Médecin &
Profefleur en lUniverfité de Padotie , un Ouvrage intitulé
Opere Fifico-Mediche del Cavalier Antonio V'allifnieri racolte da
{20 figlivolo 3 vol. iu fol. col fizure di ramo 1 73 3. Son projet a été
de fuivre fur lenchaînement des chofes créées, le travail de
Redi, de Malpighi & de Swamerdam , touchant l'origine, la
forme , & les actions des Animaux. 11 fuir de cet enchaïne-
ment des chofes créées , que les corps organiques font fujers
à une certaine loi générale malgré la diverfité de leur ftru&u-
re ou mécanifme ; toutes les Plantes, par exemple, fortent de
leurs graines. Le premier volume préfente deux dialogues fur
Jes Infectes, des expériences fur la prétenduë Cervelle de bœuf
pétrifice, qu’il fait voir être une matiére offeufe & pierreufe ;
des penfées & expériences fur la génération des Vers F COrps
aumain
L'ATÉITHOLOGIE MAPARTIFE. 33
Aumain , avec quelques anatomies, telles que celles de l’Autru-
che , lhiftoire du Cameleon , des Lézards, & autres Animaux
d’ftalie. On trouve dans le fecond volume des remarques fur
plufieurs Animaux du Mantoüan & de l'Etat Vénitien , fur la
génération de l'Homme, fur la conception des Animaux & de
leurs œufs , avec beaucoup de lettres écrites à l’Auteur fur
les Coquillages fofliles & fur les Corps marins trouvés fur les
Montagnes, fur l’origine defquels il ne décide point ; après
avoir combatu toutes les opinions différentes , il dit : qui citd
credit , levis eff corde. Ce volume finit par un recuëil d’obfer-
vations fur l’'Hiftoire Naturelle , les Bains , les Eaux chaudes
& froides. Le troifiéme volume contient des leçons Aca-
démiques fur l’origine des Fontaines , des obfervations fur
la Médecine , un Eflai par ordre alphabétique des termes
de l’Hiftoire Naturelle , des Confultations de Medecine,
des Lettres fçavantes , fuivies de quelques corre&ions fur
les Expériences de Redi, & des chefes fur la Phyfique & fur
la Medecine. Ce Philofophe parle bien de toutes chofes , &
fon principal foin a été de réformer les abus de l’ancienne
Phyfique. -
Nous finirons ces Extraits littéraires par Ouvrage de Seba,
dont les deux premiers volumes ont paru en 1735, fous ce titre
Locupletifimi rerum naturalinm Thefauri accurata defiriptio &
iconibus artificiofifimis exprefio per univer[am Phyfices bifloriam,
opus cui in hoc rerum gencre nullum par extitit, Cet Ouvrage
latin & françois eft imprimé en grand papier, & il eft du à
ALBERT SEBA , de la Société Royale de Londres & Phar-
macien d'Amfterdam. Ces deux volumes ne répondent nulle-
ment au faftueux titre de fon livre; fa mort nous privera des
deux autres. Le premier contient 111. figures, les fept pre-
miéres repréfentent des fquelettes de Feuilles & de Fruits; les
22. fuivantes offrent des Plantes rares , mêlées d’Infeétes, de
Papillons & de Sauterelles ; dans le refte des pue , on
voit des Quadrupedes mêlés avec des Oyfeaux, des Reptiles &
quelques nids de différens Animaux. Le fecond volume fe peut
apeller , felon l'Auteur , Serpentologie. Ces Reptiles auffi-bien
que les Vipéres & les Lézards y font dans r 14. planches, tou-
jours mêles de Quadrupedes , d'Oyfeaux , d’Infectes & de plu-
fieurs Plantes. Les quatre dernieres font remplies de Befoarts;
c’eft le théatre le plus complet que nous aions fur les Ser-
pens & les autres Reptiles. Il feroit à fouhaiter qu’il n’eût point
Première Partie,
34 LA LiTHoOLOGIENE PARTIE,
mêlé tous les Animaux enfemble & qu'il y eût plus d'ordre
dans fon Ouvrage ; une table exacte auroit remédié à certe
confufion. Seba poflédoit un très-beau cabinet, qui lui a four-
ni la plüpart des defleins de fon livre. Le troifiéme volume
devoit contenir les Coquillages , les Plantes marines , les Mar-
caflites , les Pierres & les Foililes ; les Infectes , avec quelques
Reptiles devoient faire la matiére du quatriéme.
11 y a encore plufieurs Auteurs, outre ceux qu'on vient de
citer , qui ont écrit des Coquillages & des Pierres ; on pour-
roit fans entrer dans le détail de leurs Ouvrages , les divifer
en trois clafles , qui puflent fe raporter aux différentes vüës
fous lefquelles ils ont confidéré les Pierres. La premiére clafle
eft celle des Naturaliftes qui fe font contentés d'examiner la
nature des Fofiles & des Pierres figurées, fans parler des Pier-
res fines , de leur beauté, & de Îeurs propriétés. Tels font
Gafton du Cloud, Chymifte, qui en traitant de la Chryfo-
gonie, s’eft étendu fur la génération des Pierres & des Fof-
files ; Bernard Paliffy , qui a découvert des premiers que Îles
Coquillages fofliles n’étoient point des jeux de la Nature,
mais de vrayes Coquilles pétrifiées. Jean Kentman en 1565,
dans deux traités , fur les Fofliles , l'autre fur les Calculs , a
fait quelque mention des Pierres fines, &c. La feconde clafñle
qui eft celle des Médecins fe fubdivife en deux. 1°. En ceux
qui n'ont parlé des Pierres qu'en paflant , fans en traiter
exprès , & par raport aux remédes qu'ils employent pour
toutes fortes de maladies ; ainfi ils n’ont confidéré que les
propriétés réelles des Pierres, telle que celle de lAiïmant,
de l'Hyacinte , du Befoart & la qualité alkaline de la plü-
part des Pierres & des Coquillages. Ces Auteurs font Galien,
dans le deuxiéme fiécle ; Avicenne , dans le onziéme; Albert
le Grand, dans le douziéme fiécle ; Paracelfe en 1493; Car-
dan en 15071 ; Fallope en 1523 ; Fernelen 1558, & autres.
2°. En ceux qu'on peut nommer fuperftitieux, qui n’ont en-
vifagé dans les Pierres que leurs vertus imaginaires , & ont
donné trop de créance aux erreurs populaires , tels font Jean
de la Taille de Bondaroy , dans fon Blafon des Pierres pre-
cieufes. Habdarrahamano, Arabe, qui a parlé de la proprié-
te des Pierres en traitant de celles des Animaux & des Plan-
tes. Kiranides, Roi de Perfe, qui dans un Ouvrage fur les
Pierres , leur attribue quantité de vertus fabuleufes , ainfi
qu'Evax , Roi Arabe, dont l'Ouvrage grec a été traduit en
LA LiITHOLOGIEMLPARTLE, xÿ
Vers latins en 1585. Boëce pourroit être placé dans certe
claffe , de même que Cardan, Agricola & bien d’autres. La
troifiéme clafle offre les Auteurs qui ne s’attachant qu'à la
rareté & chéreté des Pierres fines, n’ont point aprofondi leur
nature , & n’en ont parlé qu’en Jouailliers , comme ont fait
du Rhofnel dans fon Mercure Indien , Berquen dans fon livre
des Merveilles des Indes Orientales, Tavernier dans fes Voya-
ges. Benvenuto Cellini, Sculpteur & Orfévre Florentin, dans
fon traité intitulé del Arte del Gioiellare , & autres.
Il ne nous convient point de parler ici des excellens Ou-
vrages des Auteurs vivans , Gefner le dit expreflément en écri-
vant fur les Ouvrages de Tragus, cos qui adhuc in vivis [uns
non æque decer judicare.
On r’entrera point dans le détail des Ouvrages de plufeurs
Sçavans , qui ont traité de l'Hiftoire Naturelle de quelques
pays , comme Robert Sibbaldus qui a écrit des Plantes & des
chofes naturelles d'Ecofle ; Hernandez, de celles du Mexique ;
Tragus, de l’Allemagne ; Plumier, de l'Amérique ; Pifon &
Marcgrave , du Bréfil ; Barrelier , de France , d’'Efpagne &
d'Italie ; Sloanne , des curiofités de l'Amérique. Les Livres
connus fous le nom de Azfeum , tels que les fuivans, A44-
cum Wormianum , Cofpianum , Kirkerianum , Balfourianum ,
Bellorianvm , Cofferianum , Petiverianum ; mufeum regium Du-
nie , Calccolarinm fettali, Moftardi, Mercati metallotheca va-
ticana , auflarium mufei Balfouriani , Valentin Mufeum Mu-
feorum ; le Cabinet de fainte Géneviéve, celui de Livinus Vin-
cent , qui traitent des matières concernant l'Hiftoire Naturelle,
ne parlent ordinairement que des raretés que ces Cabinets pof-
fédent, fans y admettre, pour la plüpart , un ordre fort metho-
dique. Les Mémoires des Académies des Sciences , de Paris,
de Montpellier, de Londres & d'Allemagne ; les Journaux lit-
téraires & quantité dediflertations de Sçavans fur des (4) par-
ties détachées de l’'Hiftoire Naturelle , font encore d’excellens
guides pour étudier la Nature ; nous les paflerons fous filence,
ils font à la portée de tout le monde, & l’on peut les regarder
comme le patrimoine du public.
Ei]
(a) Natura-
lis difpoñtio
Echinoder-
matum.
Spicilegium
de Belemni-
tis.
Tradatus de
Lilio Lapide ,
— de Melo-
nibus petre-
fadis.
— de Pfeudo-
fuccino.
La vana fpe-
culatione di-
finganata dal
fenfo d'Ago-
ftino fcilla,
Hiftoriæ n2-
turalis haflixæ
inferioris pars
prima , Wl-
fart.
Johan. D.
Geieri Sche-
diafma de
montibus
Conchiferis
ac Gloflope-
tris alzcienfi-
bus,
(a) Mixto-
rum genera
{ex funt. 1°,
Quod conitat
ex Lapide fuc-
coque concre-
RO, 22, Quod
ex metallo &
terra conglu-
tinatum elt.
3. Quod æ-
quales habet
partes Lapidis
& Metalli,
4°. Quod ab-
undat Meral-
10: 1e. Quod
Lapide.6°.Py-
riem fulfu-
rofum , &
Cadmiam bi-
tüminofam ,
fed in quibus
ineft aliquid
cam Metal-
BL, Aericola de
Nat. fofil. p.
188. Bafilce
1146,
ve
ARR RE RE ART ART ARE II RS ARE IRT EREIRE ER ADI RE ARR ART ARR RIRES
LR LL LS Lee et EL
SERRE RENERRR RUN RRRRRNRIRIR
CHAPITRE SECOND.
De la Lithologie ou traite des Pierres.
L'A LIiTHOLOCYEMUP AR Tir
L y à dans l’ordre de la Nature de deux fortes de Corps,
les Simples & les Compofes. Les Corps fimples, purs, in-
finimenc plus nobles que les autres, n’ont point de principes
& ne pouvant fe difloudre , ils durent toujours ; tels font le
Ciel , les Planertes , les Elémens , furtout la Terre Elémentai.
re, qui recoit les influences du Ciel pour produire Îles ouvrages
de la Nature. Cette Nature par un ordre de Dieu, des Corps
fimples , en fait des compofés. Omnia ex Cœlo € Terra tan-
quam parentibus progiani, vetuffillima fuit [ententia.
Les Corps compolés , apellés autrement (4) mixtes , tels
que les Animaux , les Végétaux , & les Minéraux font for-
més & croiflent naturellement des Corps fimples : comme ils
font compofes , l'on peut féparer les différentes fubftances qui
s’y rencontrent , mais dans cette opération l’on a toujours en
vue de les rejoindre de nouveau , en les purifiant de leurs ma-
ticres hetérogenes pour les rendre propres aux différens ufa-
ges de la vie. C’eft l'objet & le fondement de la Chymie,
qui les apelle le régne Minéral, le régne Végeral & le régne
Animal.
Les Chymiftes , remontant au premier principe qui ne peut
{e difloudre l'apellent Principium Principiatum. Le Criftal dé.
taché de tout ce qui l'environnoit , ne peut cefler d’être Cri-
ftal. Broyez-le fi menu que vous voudrez , fa poufliére melan-
gée , pañlée & criblée en tant de maniéres qu’on voudra, fera
toujours voir au Microfcope des exagones dans fes plus pe-
tires parties. Ce qui prouve que le Criftal a toujours confervé
fon premier €tat, & fait connoitre que les principes des Mi-
néraux font indeftruétibles.
Le Régne Minéral renferme tous les Minéraux, tels que
les Métaux , les Terres, les Bols , les Sels, les Bitumes, tou-
tes les Pierres en général ; les Criftaux , les Agathes , les
LAXLITHOLOGCIENENPARTIE, 37
Jafpes , les Porphyres, les Granires , les Albatres, les Mar-
bres & les Cailloux.
L'Eau & l'Air entrent dans la compoñition de toutes cho-
fes, même de la Terre; les Minéraux, les Végétaux, & les
Animaux en font nourris. Dans la décompofition de leurs par-
ties on tire de l’eau, de l'huile, du Sel, des cfprits & de l'air ,
preuve inconteftable que l'Eau & PAïr ont contribué à leur
formation.
Tout ce qui eft fur la terre eft rempli de Sels ; ©’eft le Sel
qui foutient par fes pointes ( qui font autant de petites che-
villes ) toutes les parties des autres Corps; s’il n’y avoit point
de Sels, ces objets tomberoïient & fe réduiroient en poudre.
Quoiqu'on puifle dire que toutes les Pierres , les Criftaux,
les Marbres & même les Caïlloux font des Minéraux, on les
renferme cependant dans la clafle des Foflles , terme auffi
ctendu que celui de Minéral.
Ces Fofliles en général, font tout ce que la terre renferme
dans fes entrailles & que l’on trouve dans les fouilles & dans
les excavations que l’on y fait, les Pierres , les Marbres , les
Agathes , les Cailloux , les Minéraux , tout eft Fofile, on
leur a donné ce nom parceque , Que à terræ vifteribus homi-
num labore effodiuntur , follilia vocætur.
Après avoir examiné de quelle maniére-plufieurs Auteurs
ont divifé les Fofiles , nous fuivrons la methode fuivante.
Les Fofliles fe diftinguent en Fofliles naturels à la terre,
& en Fofliles étrangers à la terre.
Les Fofiles naturels à la terre font ceux que la terre pro-
duit naturellement , ils fe divifent en fix clafles ,les Terres
& Bols , les Sels, les Bitumes & Charbons de Terre, les Pier.
res , les Minéraux & les Métaux:
Les Foffiles étrangers à la terre font ceux qui ne croiflent
pas naturellement dans la terre , & que le deluge univerfel à
amenés dans fes entrailles , tels font les Arbres, lesBranches,
les Fruits , les Fougéres , Capillaires & autres Végétaux, les
Dents , les Os , les Gloflopetres, Machoïres, Femur , Cornes :
Côtes & autres parties d’Animaux terreftres & marins ; enfin
les coquilles des Poiflons de mer qu’on a pris autrefois pour
de véritables jeux de la Nature, & dont on parlera ample-
ment dans le Chapitre cinquiéme de la feconde Partie.
Comme le deflein de Auteur n’eft pas de traiter de tous
les Minéraux , maciére où il travaille depuis long-temps , &.
Et}
(a) Magna
-parens terra
eft : Lapidel-
que in corpo-
te terræ ,
Off reor dici.
Ovid. M, Le le
(b) Fumi Mi-
nerales re{o-
luti in liquo-
rem primo
mucefcunt
tum lentè fic-
canturex na-
tura fua,ita
ut ceratracta-
ri queant,
tandem indu-
refcunt fortif-
fimè , & quid-
quid hetero-
geneiin iftud
mixtum ve-
nit, fimul la-
pidelcit. Be-
cher. Lh. [ubt.
d. x. fect. av.
ch. vir. p.293.
(c) Oz trou-
vera à la fin
de ce Chapitre
uue Diflerta-
tion [ur La for-
mation des
Pierres & des
Cerlloux,
38 LA LiTHOoLocHe al PARTIE.
qui demande encore de grandes recherches , il fe borne ici
a ne parler que des Pierres.
Les Pierres, fuivant un grand (4) Poëte, font les offemens
de la terre, ce font des Corps fofliles , durs , non dudtiles ,
qui ne peuvent fc réfoudre dans l'eau ; elles ont pour princi-
pes la Terre, l'Air & l'Eau. Leurs parties moins entrelaffées
que celles des Métaux, font par conféquent moins propres
à fe fondre.
Les vapeurs metalliques , felon (4) un Auteur, telles que
les Sels & les Souphres , fe liquifient & fe pourriflent d’abord,
enfuite elles fe féchent lentement d’elles-mêmes , elles devien-
nent maniables comme la cire, enfin elles durciflent entiére-
ment, & fe changent en Pierres.
L’eau chargce de molecules terreftres & falins forme des (c)
Pierres , lorfque le fluide qui a amené ces parties s’eft écou-
lé, & leur a permis de s’aprocher & de fe coler enfemble.
Souvent l’eau qui pénétre à travers les rochers, fe précipite au
fond des cavernes , & tombant goutte à goutte fur les matri.
ces des Pierres , elle fe coagule , & en augmente la mañle.
Si la matiere eft grofliere , impure & s'étend amplement
par couches, ce font des Roches & des Pierres communes qui
ne font opaques que parceque la terre eft fulphureufe & mé-
tallique. Si cette matiére s'étend en couches plus petites &
forme des grains plus fins, ce fera du Marbre & des Cailloux
fins ; fi ces parties font pleines de fel & d’air & plus entre-
lafées, de maniére cependant qu’elles donnent pañlage à la
lumiére en tout fens,ce fera du Criftal ; fi ces mêmes par-
ties font encore plus compaétes , plus dures & infiniment
plus clarifiées , elles formeront le Diamant. Enfin fi cetre ma-
ticre clarifice fe filtre à travers des matiéres ou les différens
fels ou concretions métalliques aient donné quelque couleur,
elle formera des Pierres fines colorées , des Agathes , des Jaf-
pes dont la baze fondamentale eft toujours la matiére du
Criftal.
Les Pierres fines font des Minéraux durs, compaétes qui
ne fondent point dans l'eau, plufeurs ne font point fufbles
au feu, elles y perdent feulement leur couleur , c’eft un fuc
acide de la terre, coagulé avec des matiéres hétérogénes,
terreftres & falines , fulphureufes & métalliques ; c’eft à la dif.
férente combinaifon de ces matiéres que l’on doit les diver-
fs Pierres fines. Ces Pierres fe forment comme des nœuds,
LatliTuoLoctrEe POIPARUTE. 39
ou porreaux entre les autres Pierres , dans les fentes des ro-
chers, & dans les filons des Minéraux & des Métaux. On les
trouve encore dans les fleuves des Indes, de l'Ethyopie , & de
l'Europe , parmi les fables qui tombent des montagnes après
les grandes pluyes.
Leur diverfité, leur brillant, leur couleur & leur dureté
proviennent du mélange & de la proximité des Métaux , des
Minéraux ou des fucs concrets, qui felon la variété de la cou-
leur du (4) fouphre qui y eft contenu , occafionnent de parcilles
couleurs aux Pierres.
Les Cailloux criftallifés & tranfparens fe forment de la me.
me maniere que les autres Pierres & Criftaux. Quand à la
variété des Pierres figurées , elle eft düë au fouphre ou autre
matiére vifqueufe qui a coulé & s’eft étenduë fans ordre fur
la lapidifique & qui par l'expérience eft moins dure , étant
venuë la derniere.
Les Pierres communes tirent leur différence des mêlanges
d’argille, de fels, de fouphres, & de parties huileufes. Plus
les Pierres font fituées bas, plus elles font dures, ayant été
nourries d’une plus grande quantité d’eau qui tombe toujours
en bas; l'eau qui ne fait que glifler fur les Pierres d’enhaut,
les rend plus tendres & forme ce qu’on apelle le hoxin des
Pierres es fpongieufes font de même parcequ’elles ont man-
qué d’eau. Les Cailloux qui fe trouvent en bas font toujours
dans l’eau & font plus durs par cette raifon.
Le Grez font des grains de fable réunis & collés enfemble
par quelque maticre terreftre qui s'arrête dans les pores qu'ils
laiflent entr'eux.
Comme les Pierres fines perdent leur couleur à une chaleur
modérée, lorfqwelles font mifes dans un creufet avec du fa-
ble & de la limaille de fer , & qu’outre cela elles ne ceflent
point d’être dures & tranfparentes , on peut conjeéturer que leur
couleur eft accidentelle.
Le degré de tranfparence vient d’une matiére Métallique
& Minérale , qui s’incorpore avec la Diaphane & qui bouche
plus où moins le pañlage à la lumière ; la Pierre alors eft plus
tranfparente ou plus opaque. Le noir empêche le tranfparent ,
avec lequel la blancheur confonduë fait naitre un mixte qui
n'eft ni blanc ni diaphane, mais qui tient des deux.
La baze de toutes les Pierres fines eft la matiére du Criftal,
maticre pure, tranfparente , très-dure, & qui cit changée ou
(a) Diapha-
neitas vero
Japidum ex
puritate h-
quorum ve-
nit, opacitas
ex admixta
calcis rerrà
quæ mixtum
incutfrit ; CO-
lores pro ra=
tione fulphu-
ris cum Me-
tallis ejufdem
naturæ funt,
Becher Phif.
fubt. L. 1. fec.
1V. ch. 7. Page
293.
(4) Pro va-
£ia autem ma-
teéria Ex qua
funt , colores
varios & fa-
cultates pofii-
dent. Cefalp.
L. 1. pag. 30.
Floren, 1583.
(b) Lapides
pulcherrimè
colorati in lo-
CIS a mineris
quam longif-
fime diffitis &
ad quæ cxha-
lationes me-
tallorum per-
tingere ne-
queunt , ge-
nerantur &
inveniuntur,
Colores lapi-
dum pretio-
forum à pecu-
Bari fulphuris
in fucco ter-
reftri vifcido
contenti dif-
pofitione de-
pendere,
Lang, de Lap.
bel, p. 12,
(c) De natu-
fa Foflilium,
db. s.
(d) De re-
yum Foffl.
lap.& gemm.
Teri, 1565.
40 LA LirTHOrO Cm P AR TE r:
altérée par des parties (+) métalliques , qui caufent les diffé-
rentes couleurs des Pierres. Ces couleurs y font criftalifées &
mifes en mafle comme des Caïilloux de diverfes couleurs. Le
Diamant même & les Criftaux deviennent bleus , verds &
rougeatres quand ils fe trouvent voifins du Vitriol, de la
Couperofe ou de quelque mine de Cuivre ; ainfi la proximité
des Minéraux augmente ou diminue les couleurs fuivant leur
mêlange & l'abondance de la matiére. Le Plomb ou le Fer
fait le jaune des Topazes ; le Plomb & le Fer joints enfem-
ble forment l'Hyacinte. L’Agathe noire vient de l’Etain, &
celles qui font mélangées de plufieurs couleurs , aïnfi que les
Jafpes , les doivent à la jonction du Fer & de l’Etain. Le Fer
feul occafonne le rouge des Rubis , des Grenats, de la Ver-
meille & de l’'Ametifte. Le bleu du Saphir provient du voifi-
nage du Cuivre & du Saphre ; s’il fe trouve avec un acide tel
que le Vitriol, il forme une Emeraude ; le melange du Cui.
vre avec le Fer fait l’Aioue marine , & le même Cuivre joint
au Plomb forme la Cryfolite, le Beril , le Crifoprafe & le Peri-
dot. Le Lapis lazuli doit fa belle couleur au Vitriol & à la
Couperofe. Le bois pourri qui fe filtre avec les herbes à tra-
vers les terres jufqu’au plus profond des mines , forme le verd
jaune , lequel refifte au fourneau.
I y a cependant des (/) Phyficiens qui conteftent que la
couleur des Pierres foit occafñonnée par la proximité des Mi-
néraux ; fouvent elles fe trouvent dans des montagnes & dans
des fleuves très-éloignés des mines; ils en attribuent la caufe
à la difpofition particuliére du fouphre, contenu dans un fuc
terreftre & vifqueux.
Les couleurs des Pierres communes proviennent des mêmes
caufes que celles des Pierres fines.
Les Pierres, chez (c) Agricola , fe partagent en quatre gen-
res , le premier contient les Pierres connuës , fous un nom vul-
gaire tel que l'Aimant, &c. Le fecond , les Pierres précieules ;
le troifiéme , les Marbres, & le quatrième , les Cailloux &
les Pierres communes.
(d) Gefner divife les Pierres par raport à leur refflemblance
aux chofes & au nom des chofes. Dans le premier Chapitre
il traite des Pierres qui fe font plus remarquer par les lignes
& les points qui compofent leur fuperficie, que par leur corps
même, Le fecond Chapitre comprend les Pierres qui ont ra-
port aux Corps céleftes & aux Elémens. Le troifiéme , celles
qui
LA LirTHoLocrefMPARTrE. AI
qui regardent les Méteores. 11 parle dans le quatriéme Cha-
pitre des Pierres qui reflemblent aux chofes terrefties inani-
mées ; dans le cinquiéme, des Pierres qui de leur nature apro-
chent des chofes artificielles ; on trouve dans le fixiéme , les
Pierres qui ont acquis leur figure par le fecours de l’art ; dans
le feptiéme, ce font celles qui reflemblent aux herbes ; dans
le huitième, celles qui imitent les fruits ; dans le neuviéme,
les Arbres ; dans le dixiéme , on trouve le Corail comme
plante marine ; le onzième Chapitre traite des autres plan-
tes marines pétrifiées. On voit dans le douziéme les Pierres
qui ont raport aux Animaux terreftres. Dans le treiziéme,
celles qui imitenc les Oyfeaux. Dans le quatorzième , celles
qui reflemblent aux Animaux aquatiques. Le quinzième &
dernier Chapitre traite des Pierres qui ont raport aux Ser-
pens & aux Infectes ; cet ordre quoique bon n’a été fuivi par
aucun Auteur.
Aldrovandus les (4) divife en quatre genres qui font les
Pierres communes, les Marbres , les Cailloux, & les Pierres
precieufes ; il les fubdivife enfuite en Pierres communes,
en celles qui jettent quelque fuc, en celles qui tirent leurs
noms des lieux où elles fe trouvent, en Pierres de chaux, en
Marbre, en Pierres engendrées dans les entrailles des Ani-
maux, en objets pétrifiés, en Aftroites , en Jafpes , en Aga-
thes , il finit par les Pierres précieufes.
Boëce (2) admet deux genres de Pierres ; le premier com-
prend celles qui fonc en grande mafñle dans les couches des
carricres , dont les unes ont les pores peu ferrés, les autres
les ont plus ferrés & le grain plus fin. On trouve dans le fe-
cond genre les Pierres qui font en petite mafñle , dont les unes
ne font pas plus dures que le Marbre; les autres plus dures fe
divifent en trois efpéces, les Pierres opaques, les demi sure
rentes & les tranfparentes, autrement les Pierres précieufes.
Jean de Laët, d'Anvers , a fait un petit traité latin fur les
Pierres, qui peut pañler pour la fuite de lOuvrage de Boëce,
qu'il dit lui-même avoir fuivi dans les divifions , en ajoutant
ce qu'il avoit omis.
Nous fuivrons une nouvelle (c) route en divifant toutes les
Pierres en quatre ordres.
Le premier contiendra les Pierres criftalifées ; le fecond,
les Pierres opaques ; le troifiéme, les Pierres figurées ; les
Pierres communes feront dans le quatriéme ordre.
Premiére Partie, F
(a) Mufeum
metallicum,
UV, 4 pe 553
(b) Parfait
J
Jouaallrer ,
traduétroi
françuife. par
Bachou, Lyon
1644.
(ce) Lapides
in certas claf-
fes redigere
dificile ad-
modum ef,
cum mirè in
lis ludat na2-
tura, Mu.
Worinia. pag
36
42 LA LiITHOLÔGTÉ, TL'PARTIE.
Le ñom de Précieufe, que les Jouailliers donnent aux Pier.
res fines , eft un terme vulgaire ; il n'arrête point un Natura-
lifte qui ne doit confidérer que la nature des chofes. On à
nommé ces Pierres précieufes , parceaw’elles compofent ce que
nous avons de plus beau & de plus admirable parmi les objets
inanimés de la nature. Nous les apellerons Criftalifées.
On ne fera aucune attention dans le nouvel ordre à la di-
ftinétion des Pierres de couleur & des Pierres blanches, telles
que le Diamant , le Saphir, l'Amethifte & le Criftal, qui fe
trouvent avoir fouvent différentes couleurs ; ainfi on mettra
toutes ces Pierres de fuire.
On voit de beaux Diamans naturellement jaunes , bleus,
verds & couleur de Rofe , qui font très-rares & très-recher-
chés.
Les Criftaux colorés peuvent auf être naturels, alors on
les diftingue de ceux que l’on apelle Rabafles & qui font fa-
étices.
On peut en impofer aux yeux , pour la couleur des Diamans,
en peignant au pinceau, avec de la couleur chaude, pareille
à celle qui couvre la feuille , le pourtour de la Pierre , juf-
qu'au fletis recouvert par la fertiflure , ce qui eft défendu
tres-rigoureufement par les Ordonnances.
Quand les Saphirs ne font pas d’un beau bleu foncé , ce
qu'on apelle parfaits , on les blanchit pour les faire pañler
pour des Diamans. On les met pour cet effet dans de Por
fondu entre deux creufers lutés , & ils reftent toujours blancs.
On ne peut même les diftinguer du Diamant , que par la
dureté.
Les Criftaux colorés impofent aflez facilement aux yeux,
voici ce que j'ai remarqué. Quand les Criftaux colorés font
d'une couleur pleine & uniforme de tous côtés , fans laïfler
aucun efpace blanc, on peut regarder cette couleur comme
naturelle. Ceux qui laïflent certaines parties blanches qui
nont pas pris la couleur , s’apellent Rabaffes , & font facti-
ces. Pour les colorer, on chauffe les Criftaux par degrés à
un gros feu, enfuite on les jette dans une couleur légére,
fpiritueufe & mordante , qui s'impregne dans les neiges , les
feuillures, & les glaces du Criftal. L'on peut dire alors que ,
quoique les Criftaux foient erès-naturels, leur couleur ne leur
reflemble pas. |
Les Pierres fines de couleur , à La dureté près, aprochenc
ÉALLrTE Oo LOGE SS EPA RTEE, 43
fort des Criftaux par leur tranfparence & par leur figure exa.
gone ; on a déja fait voir par l'expérience, que leur couleur (+) 0» coute
eft accidentelle. deux ) PAU
Celles qui s’apellent Cahochon font auffi fines que les autres, ni on ie
c'eft à l’irrégularité de leurs formes qu’elles doivent ce nom. o4 we couleur
‘Le Doubler eft un artifice pour donner de lépaifleur à une °*” Muse
belle (4) Pierre qui en manque; quand elle à trop de couleur, 4 pierre de
on la cheve, c’eft-à-dire qu'on la creufe par deflous , pour di- champ on aper-
minuer une partie de cette couleur ; ainfi pour être en garde fr; pu
contre toutes ces petites rufes & celles des feuilles & des & que !a cor-
maftics , on ne doit jamais acheter une Pierre qu'elle ne foit pd 0
hors d'œuvre, c’eft-à_dire démontee.
On divife les Pierres criftalifées en Diaphanes, ou tranfpa- PIERRES
rentes & en demi-tranfparentes. CRISTA-
Les Pierres criftalifées Diaphanes , ou tranfparentes , font LISE ES.
les plus belles. Comme elles ont leurs parties plus ferrées , elles
font plus pefantes que les Opaques 5 tels font le Diamanr, le
Rubis, le Saphir , la Topafe, l'Amethifte , l'Hyacinte, l’Aioue
marine , l'Emeraude, le Grenar, la Vermeille , la Cryfolite,
le Peridot , le Beril, le Cryfoprafe , la Girafol, l'Iris, le Cri-
ftal, les Caïlloux tranfparens & les criftalifés.
Le DIAMANT eft la plus dure & la plus belle de toutes
les Pierres ; le brut prend différens noms part raport à fa tail-
le , qui ne fe peut faire qu'avec un autre Diamant, ce qu'on
apelle égrixer, quand on les frotte l’un contre l’autre, comme
il fe pratique dans les Indes. On y employe à Paris de la pou-
dre de Diamant. Quand il eft taillé pardeflus en rofe & plat
pardeflous , il fe nomme 70/e ; quand il eft plat pardeflus, on
le nomme fable ; enfin il prend le nom de brillant | lorfqu'il
a de l’épaifleur , ou de Penfoncement, & qu'il eft taillé à fa-
cettes , deflus comme deflous, ce qui lui donne un grand éclar.
Le Diamant dont l'eau eft la plus blanche , eft le plus efti-
mé , furtout quand la netteté eft jointe à la hauteur du bizeau
de la Pierre. C’eft de toutes les Pierres la feule qui réfifte au
feu le plus violent. Le Diamant blanc eft plus dur que les co-
lorés , mais cela devient imperceptible à la taille.
Les mines riches de Diamans font dans les Royaumes de
Vifapor & de Golconde. Tavernier (4) fait la defcription de 4) rome 2.
quatre mines qu'il a parcouruës, dont deux fe trouvent fituées pag. 316.
entre des rochers ; les Mineurs fuivent les veines , en fe fer-
vanr de petits fers crochus pour en tirer le fable qu'ils met-
Fi]
(a) Boëce Liv.
2. Page 151,
(b) Bersuen
prétend que le
Grenat Cabau-
choa ctort 'Ef-
carboucle des
anciens. Mer-
veil, des In-
des. pag, jo.
(c) Mercure
Indien de Rof-
nel, pag. 28.
feconde Part.
(d) CiUini
del arte dil
groicllare. Liv,
1, pag. 10,
44 LA LiTHOLOGREII PARTIE
cent dans des vaifleaux ; ils le lavent enfuice plufeurs fois ;
our nettéier la terre & trouver les Diamans ; fouvent mè-
me ils font obligés de cafler les rochers, avec un gros levier
de fer , ce qui étonne les Pierres & y fait quelquefois des
glaces.
On trouve encore des Diamans dans la riviére de Goüelt,
dans le Royaume de Bengale; celle de Succadam dans life de
Bornco en fournit auf, lorfque les torrens les y aménent après
les grofles pluyes. L'eau n’eft pas plutôt éclaircie qu'on les
cherche dans le fable & l'on porte le tour au bord de la ri-
viére pour les netteier & les découvrir.
Un autre (4) Auteur parle de plufñeurs roches de Diamans
à Bifnager aux Indes Orientales, proche les villes de Decam
& Malaca, dans lefquelles fe trouvent les plus gros Diamans.
On a aécouvert il n'y a pas long-temps une nouvelle mine
dans le Brefil , que l'on apelle les Diamans de Portugal.
On nomme Jargon , un Diamant très-jaune , moins dur
que le vrai Diamant.
Le RUBIS eft la plus belle Pierre de couleur que nous
aions ; quand il eft parfait & un peu gros, il eft plus cher que
le Diamant ; on prétend que c’eft la vraie (b) Efcarboucle des
anciens ; on le trouve dans une riviére de l’Ifle de Ceylan,
dans le Royaume de Pegu, à Bifnager , à Calecut , même en
Bohème & en Hongrie : on le diftingue en quatre efpéces,
{avoir le vrai Rubis ou le Rubis oriental , d’un rouge fort
vif & incarnat. Le Rubis Spinelle de couleur de feu ; le Ru-
bis Balais tire fur la couleur de rofe ; les plus beaux aprochent
de la cerife & les moindres de la rofe pâle ; la quatrième ef
péce eft (r) l'Almandine ou Alabandine, qui tire plus par fa
couleur fur le Grenat, que fur les trois autres efpéces de
Rubis , ils font tous Orientaux ; mais ils le cédent pour la
dureté au Rubis Oriental ; on voit, felon un Auteur (d) Ita-
Fen, des Rubis blancs, dont l'eau eft femblable à celle de
la Calcédoine.
Le SAPHIR fe tire des mêmes pays que prefque toutes les
Pierres de couleur ; les plus beaux viennent de la montagne
de Capelan, dans le Royaume du Pegu; on les diftingue en
Saphirs violets & blancs , qui font Orientaux & très-durs, em
Saphirs d’eau venant de Bohême & de Siléfe, & en ceux du
Puy en Velay, qui font auffi tendres que le Criftal.
La TOPASE Orientale, d'un jaune citron, différe de cet-
Ex -E rime Ô Li o cr HS PIPEMRIT Es 45
le des Indes qui vient du Pérou & qui eft d’un jaune plus
doré. L'Occidentale vient de Bohème & de différens endroits
de l'Europe ; on en trouve de belles en Arabie & en Ethio-
ie ; la dureté de la Topafe égale celle du Saphir Oriental.
L'AMETHISTE tire plus fur le pourpre que toute autre
Pierre fine; elle fe diftingue en Orientale & en commune ; la
premiére eft un véritable Rubis d'Orient & de la même du-
reté ; la feconde efpéce vient de tout pays où croît le Criftal,
elle a la même forme exangulaire & eft aufli dure ; on en
trouve en Saxe , en Auvergne , & en Bourgogne ; les plus
belles qui imitenc les Penfées hautes en couleur , croiflenc
à Carthagéne & dans les montagnes de Vic en Catalogne.
L’Améthifte Orientale, ainfi que le Saphir, blanchit dans le
feu, & aproche du Diamant ; il y en a de blanches naturel-
lement.
L'HY ACINTE Orientale , qui vient de Cananor, de Ca-
lecut & de Cambaye, eft dure comme le Saphir ; fa couleur
eft celle d’un Rubis, un peu orangé ; celle de Portugal tire
fur le Soucy & eft plus tendre ; il en vient de Bohême & du
Diocefe du Puy.
L'AIGUE MARINE, nommée ainf à caufe de fa couleur de
verd de mer, quelquefois tirant fur un bleu célefte, eft fouvent
prife pour le Beril des anciens ; Pline Papelle Æzgstes ; elle doit
être diftinguée en Orientale & en commune ; celle qui eft
dure eft un vrai Saphir qui n'a qu'une legére couleur célefte ;
la commune a les mêmes couleurs, mais elle eft tendre com-
me le Criftal ; il en vient de Madagafcar & des Indes.
L'EMERAUDE dont la couleur haute tire fur le noir , eft
fort dure ; elle vient des Indes Orientales, & eft apellée de
Vieille Roche , fuivant un (4) Auteur; on en trouve auffi à (à Le 2er
Carthagéne & au Pérou , dont le verd eft plus gay ; on les ie Iadien.
apelle Occidentales , l'Europe en fournit en beaucoup d’en- #77
droits. L’Emeraude croît ordinairement dans le Prafe, Pier-
re de couleur verte, apellée mater Smaragdi, on en trouve
fouvent dans des Pierres métalliques, formant plufieurs an-
gles.
Le GRENAT a plufeurs degrés de couleur ; le plus beau
qui eft de couleur violette , tirant fur le pourpre , eit apel- (B) BoËce la
lé (5) Syrien, à caufe qu'on a trouvé les premiers Grenars pue Sue
en Syrie : fa dureté eft égale à celle de l'Emeraude , & elle # Re
fouffre le feu fans changer de couleur ; Oriental eft quelque. my. *
F ii
46 La LITHOLGG6NE;E PARTIE.
fois moins eftimé , que celui de Bohême & de Silcfie.
La VERMEILLE va au feu ainfi que le Grenat, fans chan-
ger & fans fe dépolir ; fa couleur , d'un rouge cramoify , eft
trop chargée ; plufeurs confondent cette Pierre avec le Grenat
de Bohème.
La CRYSOLITE, qui étoit à ce qu’on croit la Topafe des
anciens, eft fouvent prife pour la Cryfocolle. Cette Pierre ,
inférieure à toutes les autres, eft Orientale, quoique fort ten-
dre. Sa couleur verte tire fur celle de l'or ; il s’en trouve d’une
grandeur extraordinaire ; fon nom vient de fa couleur d’or,
ainfi que celui du Crifoprafe.
Le PERIDOT, ordinairement verd , eft quelquefois jaunä-
tre ; il eft plus dur que l'Emeraude, & aflez difficile à tailler;
on en trouve de fort grands. Cette Pierre eft fi peu eftimée
que les Lapidaires difent proverbialement du Peridor, qui en
a deux en a trop.
Le BERIL fe prend fur le rivage de la mer des Indes ; fa
couleur verte , jetre quelques rayons dorés ; quand ils font
très-vifs on le nomme Chryfoberillus 3 mais fa couleur eft dé-
lavée , quoique tranfparente.
Le CRISOPRASE eft de couleur de porreau , mêlée de
couleur d’or. Il y a toute aparence que les trois derniéres
Pierres font des efpéces de Beril ou de Cryfolite.
La GIRASOLE vient de Bohême & eft plus dure que l'O-
pale ; ce pourroit bien être l’Afterie ou l’Avanturine natu-
relle , qui fait paroître l'image du Soleil, en chatoïant ou
raïonant. Sa couleur jaunâtre eft remplie de plufieurs points
d'or qui lui donnent un grand brillant.
L’'IRIS eft une Pierre Orientale , ayant une couleur de pe-
tit lait, mêlée avec une légére teinture de bleu célefte : il
fe trouve aufli des Criftaux qui lui reflemblent & qui portent
le même nom; ces Pierres font peu eftimées , étant fujettes
à ètre laireufes.
Le CRISTAL tient ici fort bien fa place, la nature le taille
elle-même à cinq, fix, & fept faces que l’on nomme Prifmes.
Les Indes, les Alpes , les Pyrenées , la Bohême , la Hon-
grie , la Suifle & l'Angleterre en donnent quantité. Il ny a
plus qu'à le polir ; fouvent le Criftal capifle le haut d’une Ca-
verne de même que les côtés; un homme fufpendu à une cor-
de , tenant des outils , les détache des rochers inacceflibles
des Alpes. Le plus eflimé eft celui que l’on apelle Criftal de
Plan.2 .
Ve F
Cristal a rec du
s ki ?
Mineral #19. 3
« La
Congellation Salagmites È f29 DIE
& Lx depens de L’Auteur
cl au uwe
150 UE ge du Mn ide) de as 242. ru 12
LA Li THOLOGIE, AMP AR TI 47
Roche & de Montagne. Quand il eft en Pyramide exagone,
quelques (4) Auteurs l’apellent Iris. Il y à encore en Angle-
terre le Criftal en boulle irréguliére; celui de Briftol ; le Cri-
ftal d’Iflande, & celui du Brefl font très-recherchés ; ils ont
tous la même dureté , mais les degrés de blancheur & de
netteté qui conftatent leur beauté font bien différens.
Le Diamant d'Alençon eft un vrai Criftal qui vient au
milieu d’une Pierre qui fe nomme (4) Artrey; il en eft de
même du Criftal, que l’on trouve en Dauphiné près les vil-
les d'Orel & de Die.
Le Criftal de Roche & de Montagne n’eft point formé par
une eau congelée , comme bien des gens le croient; c’eft une
terre très-fine & très-déliée, impregnée de particules crifta-
lines, qui nâge au milieu de l'eau ; cette eau trouvant une
ifluë , abandonne ces particules criftalines qui fe dépofent les
unes fur les autres , fe durciflent & forment à la fin du Cri-
ftal. L'eau en eft le vehicule , & tient les parties pierreufes
& criftalines en fufon , de même que Îles fontaines , qui font
des incruftations autour des objets qu’on leur préfente. Si le
Criftal étoit formé d’eau, il devroit fe confumer dans le feu;
il fe réduit en une terre friable dégagée de tous fels, de la-
quelle on peut former de nouveaux Criftaux en y ajoutant des
fels Alkalis fixes.
Toute maticre Saline difloute dans la terre ou dans un
vaifleau tend à la figure quarrée ou pyramidale & forme un
POHRSRE fans qu'on aït pu rendre raïfon jufqu'à préfent de
a caufe de ces figures. Mettez du fel commun dans de l’eau
commune , il fe Crifralife & prend toujours la figure cubique
quand il eft exatement formé , & qu'on le laïfle repofer un
long-temps fans le mouvoir , le Salpêtre , l'Alun de Roche &
le Sucre Candi, fe criftalifent de même à facettes au milieu
de l’eau , après avoir dépofé l'excédent de leurs parties ter-
reufes.
Le Criftal de la * fig. 3. outre fa beauté & fa netteté, fait
voir dans fon milieu des parcelles d’une matiére métallique,
aprochante du Fer , lefquelles fe font incorporées & renfer-
mées dans la matiére coagulée qui a forme le Criftal. Ce mor-
ceau cft aufhi rare que curieux ; il ne fe rencontre pas fouvent
dans les cabinets.
La Pierre Spéculaire étant tranfparente, criftaline & lui-
fante peut fuivre le Criftal, quoiqu’elle foit talqueufe & quel.
(a) Aldro-
vandus €
Boëce.
(b) Artrey
ef? un Village
a une dumé
licuë d°Alez-
çon , dans le-
quel font f-
tuées les Car-
ricres des Dia
mans qur Por—
tent çe 0m
CMOILEE
planch. 2.
43 LA LirTHoOLOeEAMlLIDARTrE.
le fe fépare en feuilles. Les anciens s'en fervoient pour les v?-
tres de leurs maifons.
La Pierre Selenite eft une efpéce de la Spéculaire , étant
criftaline & fe partageant comme elle en plufieurs lames. Elle
rend de même qu’un miroir , la figure de la Lune ou de quel-
qu'autre objet qu'on lui préfente ; c’eft ce qui la fait apeller
la Pierre de la Lune.
Les Gyps font des Pierres blanches & tranfparentes , qui
fe délitent par feuilles & qui fe trouvent dans les platriéres;
ces Pierres font poreufes & médiocrement dures.
On doit regarder les Talcs comme des efpéces de Pierres
minérales, tranfparentes & luifantes, qui fe féparent par écail-
les. On connoît le Talc de Venife , tirant fur le verdâtre , &
celui de Mofcovie , qui eft le plus beau & le plus blanc.
Les Caiïlloux qui fe divifent en criftalifés , en tranfparens,
& en opaques, fuivent nacurellement les Criftaux & font pref-
qu'aufli durs qu'eux. On ne parlera ici que des tranfparens
& des criftalifés , en renvoyant les opaques parmi les Pierres
de cette nature.
Les Cailloux criftalifés font de deux efpéces.
La premiére offre des Cailloux criftalifes incorporés l’un
dans l’autre, dont l’un qui fert de noyau, paroît d’une nature
bien différente de l’autre ; étant feul criftalifé.
La feconde efpéce cft creufe en dedans, elle n'offre qu’une
caverne congelée & brillante par la criftalifation , & c’eft ce
qu'on apelle Criftal de Caillou. Certe caverne eft d’une ma-
tiére plus fine & plus ferrée que la croute de deflus. Tels font
Les Cailloux d'Orient , dont les cavernes font ornées en
dedans de criftalifations irréguliéres & peu faillantes.
Les Caïlloux du Mont-Liban, que lon apelle melons pé-
trifiés.
Les Cailloux de Breuilpont, dont les criftalifations intérieu-
res font peu de relief & graveleufes.
De ces criftalifations il y en a de jaunes, de blanches & de
différentes couleurs.
Les Cailloux tranfparens font pleins par tout de la même
matiere ; ils imitent parfaitement le Diamant , à la dureté
près, & furpañlent fouvent le Criftal de Roche en blancheur,
en netteté , & par le feu qu'ils jettent, tels font
Le Caillou à fix pans & de différentes couleurs venant du
champ deS, Vincent , près Reynes , en Rouflillon. ;
e
BALL TH OL 0 cr EM PRPEARET 1 E 49
Le Caillou de Guernachanay, près Belle-Ifle en Terre , en
Bretagne, où fe trouvent des Amethiites.
Le Caillou du Rhin, qu’on pêche dans ce fleuve.
Le Caillou d’Ars, en Saintonge, eft femblable au Medoc.
Le Caillou Medoc, en Guyenne , eft fort connu ; les jau-
nes font les plus rares.
Le Caillou de Vichy,en Bourbonnoïis , eft tranfparent &
{e trouve fur le bord de la riviere d’Allier.
Celui de Royan, dans le pays d’Aunis , eft plus dur & plus
cranfparent que celui d'Alençon.
Le Caillou de Sully, fur Loire, eft pêché dans cette Ri-
viére.
Celui de Poitou , fe trouve dans les terres proche Mauleon.
Celui d'Alençon eft apellé Diamant , ainfi que celui de
Brotages.
Le Caillou ou Diamant Bohémique.
Le Caillou du Cap aux Diamans.
Le Caillou traniparent d'Orient , différent de celui qui re-
préfente des feuillages.
Celui qui fe trouve près des villes d'Orel & de Die , au
milieu d’une pierre grife & criftalifée.
La rondeur de ces Cailloux vient, comme plufieurs le croient,
d’avoir été roulés, ou de s'être frotés les uns contre les au-
tres. On en attribue encore l’origine à des grains de fable
qui font ronds naturellement & qui forment à la longue
dans les bancs de fable & dans les miniéres de cailloux , de
grofles mafles, confolidées par le moyen des eaux & des fucs
pétrifians de la terre.
Les Pierres Criftalifées, demi tranfparentes, le cédent aux
premiéres pour la beauté & la dureté, telles font l'Opale, la
Sardoine , les Agathes, la Sardonix, la Dendritte, la Corna-
line, l'Œil de Chat, la Calcedoine, l'Oculus mundi, l’'Helio-
trope ,les Jafpes & le Jade.
L'OPALE, apellée anciennement ?zderos , eft une des plus
belles Pierres qu’il y ait ; elle réunit en elle toutes les couleurs
des Pierres Orientales , fans en avoir réellement aucune, ex-
cepté la blanche. Ces couleurs naiflent feulement des différen-
tes réfractions des raions du Soleil.
On diftingue de quatre fortes d'Opales, la premiére imite
Pris, & c’eft la plus belle ; la feconde, qui eft noire , darde
le feu de l’Efcarboucle , & eft très-rare. On trouve dans la
Premicre Partie. G
(a) LIVe 2
PAL: 2920
(b) Ab un-
gue dicta.
Mathiole [ur
Diofcoride d'i
que lis Agathes
ont pris leur
a0ën du fleuve
Achates en Si-
cile;p, $35e
59 LA LiTHÔEOGNE, L'PARTTE.
troifiéme un melange de diverfés couleurs fur un fond jaune,
c’eft la moindre de toutes. La derniere reflemble aux yeux
d’un Poiflon. C’eft un fond blanc de lait avec un peu de bleu,
de jaune, de verd , & une lueur d'étoiles qu'elle renvoye ; les
Opales font très-rendres , elles viennent d’'Hongrie, d'Egypte,
d'Arabie & des Indes.
La SARDOINE, felon (4) Boëce, eft la même que la Cor-
naline ou Corneole rouge, dont on parlera ci-après. Ce mot
vient de Surda qui veut dire Cornaline.
Les AGATHES font des Pierres fines , la plüpart opaques,
compofées de lignes & de taches qui repréfentent diverfes fi-
gures ; il ne les faut pas confondre avec les Jafpes , qui font
plus tendres , plus opaques & moins polis. La plus belle Aga-
the eft (4) POnix, de couleur d’ongle , quelquefois noire, en-
tourée de plufieurs cercles ou zones d’un blanc bleüätre. Celle
qu’on apelle Camabn où Camehuia ; eft ainfi nommée lorfqu’on
a enlevé la zone blanche de l’'Onix & qu'on découvre la
zone noire. Les Orfévres apellent Nico/us l'Onix à zones noires
& blanches. On voit des Agathes noires , de blanches , de ba-
riolées ; les unes, font Orientales , les autres viennent d’Alle-
magne ; ces derniéres, bien choifies , font aufli eftimées que
les premicres.
La SARDONIX eft une Pierre qui enchérit fur la Sardoi-
ne , dont elle eft compofée ainfi que de l’'Onix ; c’eft une ef
péce d'Onix de trois couleurs, c’eft-à-dire , noïîre, blanche,
& fanguine. Les anciens l’ont apellée Memphites 3 fon nom eft
dérivé des deux mots Sarda & d’Onix.
La DENDRITTE eft une Agathe arborifée d’un gris fale,
avec des traits rouges, jaunes ou noirs, qui reprefentent des
arbrifleaux, des buiflons & autres feuillages ; fon nom vient
du mot grec Jdyoy qui veut dire un arbre ; on l’apelle encore
Mochos | parcequ’elle vient de Mocha ville de l'Arabie Heu-
reufe.
La CORNALINE, Corncole ou Sardoine , eft la même
Pierre ; lorfqw’elle eft rouge , tirant fur le blanc , qui eft fa
couleur ordinaire : il y en à de blanches qui, à proprément
parler, font des Calcédoines, les jaunes font très-rares Cette
Pierre qui ne retient point la cire , eft très-recherchée pour
la gravure. Comme elle fouffre la violence du feu, fans per-
dre fon poli, on y peut fort bien peindre en émail, Les plus
rouges fonr eftimées être de vicille roche,
PL
Éa E:THoLOoGrES PARTIE E si
L'ŒIL DE CHAT a plufieurs efpéces ; on lapelle 4/roi-
tes quand il fait paroître plufeurs couleurs dorées en cha-
toyant ; l'Oriental , qui eft verdätre , a une dureté & un poli-
ment égal au Saphir. Il y en a un qu'on nomme Ocwlus catti,
d’un ue brillant , qui fe change en couleur de paille ; un au-
tre eft apelle (4) Oculus Beli, qui fouvent eft une faufle Opa- {A Bcto
le qui repréfente une prunelle noire au milieu d’une couleur Afjriorum
d’or tranfparente. Cette Pierre à deux couleurs , & fait voir °°°
la prunelle noire de l'œil fortant d’une couleur dorée & bril-
lance. Lorfqu’on y aperçoit une prunelle noire entourée de blanc
on la nomme Zycophtalmos , & Triophtalmos quand il y en a
trois.
La CALCEDOINE eft une Agathe d'une couleur tirant
fur la neige, fur le jaune & fur le bleu. Cefalpin veut que
la Calcedoine foit l'Onix blanche ; ce feroit plutôt une Cor-
naline blanche, mais ce n’eft ni l’un ni l’autre ; la Calcedoine
{e diftingue par une eau bleuë. Cette Pierre eft de peu de va-
leur, étant extrêmement ncigeufe.
Celle qu’on apelle FOCULUS MUNDI eft femblable , par
fa couleur cendrée , à l’Onix , & pour le tranfparent à l’'Opa-
le. Cette Pierre mife dans l’eau froide change de couleur en
peu de temps ; elle devient d’un blanc tirant fur le jaune &
d'un grand brillant ; elle reprend, en fortant de l’eau, fa cou-
leur naturelle ; un (#) Auteur l’apelle Zapis mutabilis. tete
L'HELIOTROPE eft demi tranfparente & de couleur de on. exerc.
porreau avec des taches d’un rouge fanguin. C’eft une efpéce lof. 245:
de Jafpe Oriental qui vient des Indes & de l'Ethiopie ; on
en trouve aufli dans la Bohême.
Le JASPE eft tantôt rouge & tantôt verd , comme on l’a
remarqué ci-deflus ; il y en a de fanguins, de florides, de cou-
leur de rofe, de bleu , de pourpre, & de bariolés de plufieurs
couleurs : il eft apellé lzpis grammatias. Celui que Diofcoride
nomme T'erebintixufa Jafpis eft un Jafpe jaune , imitant la Te-
rebentine cuite ; un autre prend le nom de Panthere , dont
les différentes couleurs repréfentent cet Animal. Ce Jafpe eft
rare & il vient de Médie.
Le JADE verd & blanc qui tire fur le verd, fur le jaune,
& quelquefois fur le bleu, s’apelle fouvent Pierre Divine &
Néphrétique , parce qu'on seit imaginé qu’en le portant fur
les reins il guériloit de cette colique. Cette Pierre quoique
très-dure à tailler eft employée par les Orientaux à faire des
Gi
41e
s? Lix LiTÉOLOCIESMAP ARR TLE.
manches de fabre & de couteaux , de même que plufieurs au:
tres ornemens.
On a donné depuis quelque temps le nom de Gz/guneche à
une nouvelle Pierre fine , qui eft une efpéce d'œil de chat
chatoyant, d’une couleur verdätre foncée : ce nom eft Turc
& veut dire Pierre du Soleil, une autre s’apelle Gusbabul qui
fignifie Pierre de l’homme. Celle qu’on nomme ?lume de Puon,
de couleur verdätre eft encore nouvelle , elle eft rayée com-
me les barbes d'une plume, & bien qu’elle foit verditre , elle
paroit pourpre à la lumiére. Ces troïs Pierres font des Aga-
thes tendres , quoiqu’Orientales.
On taille fouvent au quadran le Diamant & les autres Pier-
res fines; moins on leur donne de facettes & d’angles , plus
elles font veloutées & mirent en forme de glace de miroir ;
pour le Diamant on fe fert de fa poudre même , mais on em-
ploye de l'émery pour ufer les autres Pierres , fur une rouë de
Plomb ou d’Etain, enfuite on les polir avec le Tripoli, plus
elles font dures , mieux elles fe poliflent. C’eft à la pefanteur
& à la lime qui ne mord point fur elles, non plus que fur le
Diamant, qu’on les diftingue des Pierres faufles. On connoit
encore la dureté d’une Pierre au poliment & en la préfentant
fur la rouë.
Toutes ces belles Pierres de couleur n’auroient point l’éclat
qu'on leur remarque, & ne joueroient point , fans le fecours.
d'une feuille d'argent ou de cuivre, mince comme du papier,
brunie à la fanguine fur une glace, & prête à recevoir la cou-
leur qu'on veut lui donner ; on met même fous le Diamant
& fous lEmeraude du papier ou du maftic noir.
Il nya, felon plufeurs Lapidaires , que quatre ou cinq
Pierres fines , apellées Pierres du premier ordre & aprochan-
tes de la dureté du Diamant , defquelles toutes les autres Pier-
res nommées du fecond ordre tirent leur couleur.
Les Pierres du premier ordre font le Rubis, le Saphir, l&
Topaze , l'Amethifte & l’Hyacinte, celles du fecond ordre
font l’'Emeraude , l'Aigue Marine, le Grenat , la Vermeille,
le Beril, le Peridot, & autres. Le Grenat & la Vermeille fonc
regardes comme des Rubis foncés ; l'Hyacinthe comme un:
Rubis jaunître ; le Beril & le Peridot, comme des Emeraus
des pales ; PAïigue Marine Orientale eft eftimée un Saphir
pâle , ainfi des autres.
Quand les Pierres fines font mélangées dans leurs couleurs,
FA EMTH OL oO « 1ESS BMP AIRT LE 53
ce qui arrive quelquefois contre l'intention de la nature, on
peut les nommer des monftres.
Leur valeur , ainfi que celle des Perles , s’eftime fuivant leur
poids ; cette mefure s’apelle Karat ; le Karat contient, comme
celui de l'or, quatre grains que l’on divife en trente-fix par-
ties & même jufqu'à foixante & douze. La netteté , la belle
couleur , & la perfection des Pierres font extrêmement varier
leur prix. On ne peut là-deflus donner aucune régle certaine.
On diftingue encore routes les Pierres fines en Orientales,
en Occidentales & en Fadices.
Les Orientales font les plus belles & les plus dures; ce mor
d'Oriental chez les Joüailliers veut dire dur ; ces Pierres vien-
nent des Indes Orientales , qu'il faut diftinguer des grandes
Indes, apellées Occidentales : celle eft la Topaze des Indes,
qui vient du Pérou ou de Carthagéne, cette derniére , de mê-
me que l'Emeraude de Carthagéne , n’eft pas comparable avec
la Topaze & l’Emeraude Orientale. Ce n’eft point à la gran-
de chaleur qu’eft duë la beauté de ces Pierres; l'Amérique &
l'Afrique font fous le même climar & prefque au même degré
que les Indes Orientales ,on doit plutôt lattribuer aux exha-
laifons , aux qualités & à la difpofition de la terre. Les Pier-
res de couleur font toujours moins dures que les blanches.
Onapelle Occidentales toutes les Pierres tendres; c’eft ainff
que lon nomme premiérement les Pierres qui viennent du
Pérou , de Carthagéne & des grandes Indes ; fecondement,
celles que lon tire de plufeurs endroits de l'Europe , comme
de Bohème, de Siléfe, de Mifnie, de Saxe , d'Efpagne, & de
différentes parties de la France, particuliérement de l’'Evêché
de Puy en Velay. On y ramañlé des Amerchiftes , des Hyacin-
tes, & des Saphirs dans un ruifléau nommé ?erozlliou , dont
on lave le fable. On trouve encore des Topazes & des Eme-
raudes en Auvergne , & en Poitou.
Les Pierres fatices ou faufles, font les Pierres de compo-
fition , apellées ?’{udamiantes , comme le Stras & celles que
vendent les Lapidaires du Temple : avec du fable blanc & gra-
veleux, on fait routes les faufles Pierres , en y ajoutant des
couleurs : un peu de vermillon , joint au verre , mis en pou.
dre , fait paroitre une belle Emeraude.
Avec de la diflolution d’argent dans l’efprit de Nitre, j'ai
formé des veines , des taches & des figures de différentes cou-
leurs fur des Marbres , des. Criftaux , des Jafpes & des Aga-
G ü
PIERRES
OPAQUES.
(a) Mémoires
de l Académie
année 171$»
Pag. 198,
s LA LiTHOLO6erE IPARTIE.
thes, Il faut auparavant expofer l'Agathe ou le Marbre au {o-
leil pendant quelques heures, ou les chauffer vivement. L’ef-
prit de Vin, l'huile de Terebentine , le fang de Dragon, la
Gomme gutte font le même effec fur les Agathes. Pour les
Cornalines on fe fert de Colcothar ou Vitriol calciné , dont
on fait fécher la poudre qu’on délaïe avec de l’eau gommée,
pour en defliner la figure au pinceau : on la laïffe enfuite fé-
cher & on la met chauffer au fourneau fous la mouffle; on
la retire au bout de quelques minutes, crainte que le feu ne
cafle la Pierre , ou ne lui ôte trop de fa couleur ; mais l'imi-
tation de la nature ne trompe perfonne.
Les Pierres Opaques fe fubdivifent en Pierres fines qui
reçoivent le poli, & en Pierres qui ayant le grain gros ne
peuvent fe polir.
Les Pierres fines Opaques qui reçoivent le poli font la Tur-
quoife , la Malachite, le Lapis Lazuli, la Pierre Nephrétri-
que , le Granit, le Porphyre, l'Albâtre, la plüpart des Mar-
bres, les Caïlloux d'Orient & d’autres pays.
La TURQUOISE de Perfe & de Turquie tire fur le bleu tur--
quin ; la nouvelle roche blanchir & verdit en peu de temps,
ce qui fait rechercher davantage celle de l’ancienne roche.
On apelle Turquine celle qui vient de Turquie. On a décou-
vert en France dans le Languedoc des mines de Turquoifes,
qui font naturellement blanchâtres ou jaunâtres & qui ne de-
viennent bleuës qu'au feu. Ce font des Dents ou des Os, qu’on
croit venir d’Animaux de mer, étant compofées de feuilles
pareilles à celles des Os. Nos Turquoifes fuivant les remar-
ques d’un grand (4) Naturalifte , font d’une nature très-diffé-
rente de celles de Perfe & de Turquie.
La MALACHITE ou MALOCHITE a pris fon nom du
mot grec uañdxn qui veut dire Mauve ; fa couleur verte eft
traverfée par des veines blanches mêlées de taches noires;
les plus belles aprochent du bleu.
Le LAPIS LAZULI ou Cyaueus , imite le bleu célefte mêlé
de veines dorées qui jettent une humeur de fouphre. Quand on
a calciné cette Pierre , l’on en tire la belle couleur d’outremer,
& les points d'or qu'on y remarque s’évaporent au fourneau
en fouphre. Cette Pierre devient très-rare.
La Pierre NEPHRETIQUE eftuneefpéce de Jade d’un verd
foncé , racheté de noir , quelquefois de jaune. Cette Pierre
plus dure que le Jafpe ordinaire , eft un peu grafle & ne fe
LA LiTHoLoGct1E, Il PARTIE. s5
polit-pas parfaitement. On la croit propre, ainfi que le Jade,
à guérir la Colique Néphrétique.
Le GRANIT eft une efpéce de Marbre très-dur à tailler
& aflez mal poli, que la quantité de petites taches grifes fur un
fond blanc fale ont fait ainfi nommer. Les Obelifques , les
Colonnes & les Tables fe font de Granit. Il y en à un violet
qui eft tacheté de violet & de blanc.
Le PORPHYRE eft un Marbre précieux de couleur rouge-
brun tacheté de points blancs ; rien n’eft fi dur à tailler ; on
en fait des buftes, des colonnes, des tables & des mortiers,
fouvent la couleur du Porphyre eft pourpre, & quelquefois
violette. On eu wiL aurk de Vedohe.
L'ALBATRE eft moins dur que les deux précédens & fort
aifé à tailler & à polir ; on en connoïit de blanc, de fauve, de
veiné & de rouge, l’efpéce qui imite l’Onix en porte le nom.
Il eft tranfparent & il fert à faire des fisures, des vafes , des
tables & autres ouvrages.
Les MARBR ES different entr’eux par leur dureté, leur éclat,
leur couleur , leurs taches & leur grandeur , ainfi que par les
lieux où ils fe découvrent. Ces Marbres font apellés antiques,
ou modernes par raport à l’ufage qu'en ont fait les anciens,
Des Marbres antiques les carriéres en font perduës, les moder-
nes fe trouvent aujourd’hui.
Le Verd antique eft nommé verde Antico, par le mélan-
ge de fes couleurs où le verd domine le plus avec des taches
noires.
Le Verdelet ou 7erdello eft une autre forte de verd de pré
très-peu tacheré.
Le Jaune antique, giallo Antico , eft tout d'une couleur ex-
trémement luifante. Il fe travaille bien, & s’emporte par éclats.
Le Rouge antique, Roffo antico , fe polit moins, & eft bon
à travailler.
Le Marbre grec de Paros, que les anciens apelloient Zy-
chnites & Phenrites , reflemble par fa blancheur à celui de
Carrare : il eft plus dur , plus tranfparent, & très-propre à la
Sculpture.
Le Marbre grec nommé Saligno, aproche de celui de Paros,
mais il eft plus dur, Il eft fi tranfparent qu'il tient de la na-
ture du Sel dont il a pris le nom, on l’employe dans les fcul-
ptures extérieures parcequ’il réfifte à l'injure du temps.
s6 LA LITHOLOGïIKE., I PARTIE.
Le Marbre nommé Zæmachello eft mêlé de taches noires
& blanches, faires en coquilles de Limaçon.
La Brocarelle antique, qui a le fond jaune, prend un beau
poli & eft facile à travailler.
Le Serpentin ou l’Ophite, eft d’un verd un peu obfcur , avec
des filets de couleur jaune qui fe croiflènt comme une peau
de Serpent. 4
Le Portor eft noir, avec de grandes veines jaunes imitant
lOr.
Le Marbre wifchio fe nomme ainfi, à caufe du mêlange de
diverfes pièces jointes enfemble , dont la couleur eft pourpre,
avec des veines jaunâtres.
Le Marbre Cipollino tire fur le verd, mêlé de grandes vei-
nes ; il prend fon nom de la Ciboule. On en fait des tables
& des vafes.
Le Marbre de Sicile eft rouge, brun, blanc & verd.
La Breche antique eft mêlée de taches rondes inégales ,
les unes bleuës , les autres blanches , rouges & grifes.
Les Marbres modernes d'Italie & d’autres Pays font,
Le Verd de Sicile, qui eft tachete ‘de marques rondes &
noirâtres.
——— de Vérone a des taches très-brillantes.
——— d'Ecoffe eft plus clair, avec des taches fort petites,
La Breche de Vérone eft mêlée de rouge pâle , de cramoi-
fi & de bleu,
Le Verd Campan vient du bourg de Campan , dans l’Evé-
che de Tarbe, il eft verd, blanc, rouge & couleur de chair.
Le Bleu Turquin, des côtes de Gènes, eft mêlé d’un blanc
fali. |
Le Marbre blanc de Gênes, eft très-beau & excellent pour
les figures.
Le Marbre de Zani eft blanc , marqueté de fang ; on le tire
en Tofcane,
Le Garatonio eft parfemé de lignes couleur d’or , imitant des
caractéres fur un fond rouge ; il fe polir rres-bien & l’on en
fait des manches de fabres.
Le Marmo fritto tire fon nom de traits noirs parfemés en
forme de caraëtére fur un fond blanc, c’eft un Marbre fin qui
fe polit parfaitement.
Le Marbre blanc de Padouë eft moins beau que celui de
Gênes & de Carrare. | E6
EAP ET TH 0 Lo cr ENNP ART TE 57
Le Marbre de Carrare en Tofcane eft blanc , fouvent tacheté
de noir & de jaune, c’eft un des plus eftimés pour les ftatuës.
Il verde Mifchio eft mêlé de blanc, de verd & de noir.
La Brocatelle d’Efpagne du côté de l’Andaloufie, a des ta-
ches grifes , blanches & rouges.
La Brefche violetre eft mêlée de noir & de blanc.
— Celle de Saraveche, eft blanche, violette & jaune.
— Celle d'Alep eft mêlée de taches inégales, rouges , blan.
ches & grifes rrès-foibles en couleur.
Le Marbre Bohémique tire fur la couleur rouge foncé.
Le Bafalte eft noir, un peu grenu, lorfqw’il eft poli, il tire
fur le rouge.
Le Marbre de Ratifbonne, de couleur rouge , eft fouvent
mêlé de taches blanches ; il y en a de tout blanc ; on en fait
de grandes tables.
Le Marbre d’Hildesheim eft blanc comme l’yvoire, on en
voit de gris cendré.
Le Marbre de Suifle forme un bleu turquin nuancé de blanc
pile.
On eftime le Marbre blanc d’Annaberg , en Saxe.
Le Serpentin de Zeblicinm a des veines & des points blancs,
fauves & noirs.
Le Marbre de l’Ifle de Zerbec , dans la province de Dorfet,
en Angleterre , eft compolé de Coquilles pétrifiees formant
des cercles gris , blancs & bleus.
Les Marbres de Flandre font,
Le Marbre de Dinant qui eft noir ,très-dur , & prend bien
le poli.
— de Namur eft moins noir, & l’on en fait des quarreaux.
— de Charlemont eft blanc & rouge, d'autre blanc & noir.
Le Rance fe tire dans un Village du même nom proche
Avennes , il eft blanc & rouge, avec des veines blanches.
Le Hou dans le pays de Liege , eft mêlé de rouge où le
blanc domine, mais il eft moins dur que le Rance.
Le Gauchenet, près Dinant, eft blanc & rouge plus tané
& moins beau que le Rance.
Le Givet, qu'on trouve aux environs de Charlemont, eft
noir , veiné de blanc, & moins brouillé que le Barbancçon.
Le Barbançon , nommé ainfi du village de ce nom en Haï-
naut, eft un Marbre noir veine de blanc,
Première Pariie, H
58 LA LirrHOLoctTE ML PARTIE,
La Griotte, de Flandre, eft fort eftimée ; fa couleur d'un
rouge foncé tire fur la cerife.
La Breche , de Fiorennes en Haynaut, vers Namur, eft fe-
mée de grandes taches noires, blanches , couleur d’Agathe,
fur un fond de Porphyre, Ce Marbre ne prend le poli que dans
fes marbrures.
Le Marbre de Leff, près Dinant , eft d’un rouge pâle, avce
des plaques & des veines blanches. ;
Les Marbres de France font les fuivans
Le S. Maximin ,en Provence, eft un port-or, dont le noir
& le jaune font très-vifs.
La Ste Beaume , aproche de la Brocatelle d’Efpagne, c’eft
un mélange de blanc, de jaune & de rouge qui eft fort agréa-
ble aux yeux.
Le S. Remy, près d'Arles en Provence, eft un Marbre
moucheté de taches blanches.
Le Serfontaine ou fept Fontaines eft veiné de gris & de
rouge & afléz commun.
La Griotte de Cofne , en Languedoc , tire fur la couleur
de Cerife.
Le Marbre de Narbonne , a le fond violet avec de gran-
des taches jaunes mêlées de blanc. Il y en a d’un rouge pâle
mêlé de blanc. :
Le Marbre d’Antin, en Bigorre , a le fond blanc avec des
veines couleur de chair , ce qui forme de beaux accidens,
Le Marbre proche Moulins , eft jaune, rouge & bleu.
Le Bleu Turquin, de Cofne, en Languedoc, eft eftimé.
Le Marbre noir de S. Pons, tire fur le roux.
Le Marbre blanc du même pays, n’eft pas fi beau ni fi dur
que celui de Carrare.
Le Marbre rouge & blanc de Languedoc, eft très-commun,
Le Marbre d’Echet, blanc & noir, vient du Village de ce
nom , Evèché de S. Bertrand.
La Breche de Sauveterre , qui fe tire près le Village du même:
nom , a le fond noir, avec des taches & des veines blanches
mêlées de jaune.
Le Marbre de Cofne, incarnat & blanc, eft très-beau , la
carricre en cft confervée pour le Roi.
Le jaune & gris jafpé, vient du même pays.
Le Port-or de Cofne eft aflez beau,
Et Er So Lo @ MELMEMPAR Tri. 59
Le Marbre de Laval, dans le Maïne, a le fond noir avec
des veines blanches ; il y en a de rouge, mêlé de blanc fali.
Le Marbre de Signan, dans les Pyrences, eft verd-brun ,
à taches rouges.
Le Marbre de Balcavaire , près Comenges, eft verdâtre,
rouge & blanc.
Le Marbre de Bayonne eft tout blanc.
Le Cervelas de S. Pons , en Languedoc , eft tacheté de
rouge , de jaune & de blanc.
Le Seracolin vient de la Valée d’Aure , proche Seracolin
en Gafcogne , fa couleur eft ifabelle, rouge & Agathe, c'eft
un Marbre fin qui prend bien le poli.
Le Marbre d'Auvergne eft fingulier par fa couleur de rofe,
mêlée de verd, de jaune, & d’un peu de violet.
Les Marbres font formés, fuivant un (4) Auteur , par la
pureté de la matiére également concrette. Plus la coction eft
parfaite & plus ils font nets : la variété de leurs couleurs vient
de celle des exhalaïfons fouterraines compofées de fouphres
& de fucs concrets.
La formation des Marbres eft la même que celle des Pier-
res , elle fe fait par coagulation ; divers égouts d’eau qui tom-
bent du ciel d’une carriére fur les matrices des Pierres , apor-
tent avec eux différens fels ; les uns paflant contre une mine
de Cuivre ou de Vitriol, font des taches vertes fur la Pier-
re ; les autres, venant d’une mine de Fer , forment la couleur
jaune ; il en eft de même des autres couleurs. Ces égouts en
tombant fur les matrices devroient former des taches rondes,
de la même maniére que font les gouttes d’eau , les éléva.
tions de matiére déja congelée , qu'elles trouvent dans les
matrices les font agir autrement, elles les obligent de couler
(a) Cæfalp.
1. 2. de Lapi-
dibus,
en long dans les parties bafles, & de former chacune des vei-
nes de la couleur qu’elles aportent en ferpentant : elles tracent
en fe mêlant enfemble , des figures confufes entre-mêlées
les unes avec les autrec, relles qu'on les remarque dans la bi-
garure des Marbres.
Les Caïlloux d'Orient quoique pleins & opaques fonc ex-
trêmement fins , leur couleur , leurs veines & leur marbrure
font très-recherchés ; on les polit parfaitement & ils fervent
à plufeurs ouvrages. Quelques-uns repréfentent des feuillages,
des efpéces de têtes, & autres figures bizarres.
Les Cailloux d'Angleterre ,nommés Pxdden-ffone , font for-
Hi
60 La Lir Tr HO LOC HE RP ARTE
més de plufieurs autres petits Cailloux ronds féparés les uns
des autres & joints dans la même Pierre par une matiére cail-
louteufe , de maniere qu’on peut facilement les féparer avec
le marteau ; ils reçoivent crès-bien le poli.
Les Cailloux de Rennes en Bretagne font plus compactes
& fe poliflent parfaitement. Ils tirent fur le rouge & fur le
jaune, ce qui forme une marbrure fort agréable.
Le Caillou découvert nouvellement dans la Terre de Verct
proche Tours, apartenante à M. le Duc d’Aïguillon, eft jaune,
rouge ,agathe , mêlé de quelques taches blanches. 11 fe polit
aifément & aproche fort du jafpe.
Les Pierres opaques qui ont le grain gros, & qui ne peu-
vent fe polir aifement, font les Cailloux communs & les Pier-
res à fufñl que l’on nomme S;/ex.
Les Cailloux communs, qui font pierreux & opaques, font
ceux des Vignes, ceux du fond des Riviéres , & ceux qu'on
apelle galets qui fe trouvent fur la gréve des Mers & des
Fleuves.
Ces Cailloux ont les pores très-ferrés & font d’une matié-
re pierreufe & très-dure, ils font pleins en dedans & unis par
dehors fans aucuns pans ni angles, le plus fouvent ronds, ce
qui fair qu'ils ne font pas propres à bâtir, ne pouvant fe lier
avec le mortier. Ils n’ont ni couches, ni fibres, ni feuilles, ni
grains, ils font feulement revetus d’une croute & d’une enve-
lope pierreufe.
Il y a de ces Caïlloux qui font demi-Pierres & demi-Cail-
loux, matiéres aifées à diftinguer , dans les Pierres de S. Maur
contre Vincennes , & dans celles de la Plaine de Joui près
Verfailles. |
On ne raportera ici que les Cailloux & les Six qui ne re-
préfentent aucune figure, les autres fe trouveront naturelle:
ment places parmi les Pierres figurées.
On diftingue parmi les Cailloux communs & pierreux ceux
de Villebon , contre Chartres ; cenx de la Loire, de différen.
tes couleurs ; les Cailloux d’Alicante qui font marbrés de brun,
de rouge & de blanc; les Cailloux jaunes tachetés de rouge,
de la Fontaine de Givroy, près de Vienne en Dauphine. Ceux
de Toul, en Lorraine ; les Caïlloux de l'Amérique veinés de
gris & de blanc ; les Cailloux du Gué de Loré , près Char-
tres ; ceux de Champigny, près le Village de Ferriéres , aux
environs de Paris,
Lav EnrTuoLoct:ESIMPKAIT IE. 61
Les Pierres à fufl, nommées Si/ex , ne font pas moins du-
res que les autres Cailloux ; ils ne peuvent fervir à bâtir & ne
font d’autre ufage que pour faire du feu , étant frapés contre
le Fer & l’Acier qui fouvent les brifent en morceaux. Leur
couleur ordinaire eft blanche, grife , bleuë & roufle, avec une
croute mal-propre & très-rude par-deflus, On en trouve qui
étant caflés en deux, repréfentent par leurs taches des figures
informes de têtes & de parties d’Animaux.
Le Silex qui eft blanc, un peu tranfparent & qui peut fe
calciner, fe nomme ?yrimachus : s'il eft très-dur & sil n’eft
propre qu'à faire du feu ,c’eft un Pyrites. Quand il noircit en
formant des veines argentées , il prend le nom d’A4reyrome.
lanos.
Les Pierres figurées font la plûpart des Pyrites ou des Si.
lex. On n’a eu deflein ici de les diftinguer que par la fingula-
rice des figures qu’elles repréfentent , d’où elles ont tiré leurs
noms.
L’Auteur (4) qui en à traité le plus amplement les à divi-
fées en huit clafles. La premiére contient les Pierres criftali-
fées ; il y eft parlé des divers Criftaux qui font partie des Pierres
fines. On voit dans la feconde clafle les Pierres arborifées
qu'il nomme Pierres figurées peintes , parcequ’elles repréfen-
tent avec quelques couleurs naturelles , des (4) Feuillages &
des Animaux. Dans la troïfiéme, ce font des parties d’Ani-
maux & des bois pétrifiés. Les cinq autres clafles contiennent
les Coquillages de mer pétrifiés , qui ne font nullement des
Pierres, mais de vrayes Coquilles petrifiées.
Cet Auteur, qui cite Lifter , varie fouvent de fentimene,
& penfe comme lui fur les Coquillages fofiles , les Plantes ,
& les parties d’Animaux pétrifiés. Iles place parmi les Pier.
res figurces , quoiqu'on doive entendre par ce dernier terme,
toute autre chofe que des Coquillages pétrifiés. Les autres
Naturaliftes les ont placés avec plus de raifon parmi les Co-
quillages fofliles ; c’eft retomber dans l’ancienne erreur que
de penfer autrement. Les Pierres figurées , qui repréfentent
des feuillages & que l’on apelle Dendrittes , celles qui offrent
des grains & des fruits, font de vrayes Pierres ; lorfqu’elles
repréfentent diverfes figures , elles les imicent feulement , au
Heu que les Coquillages foffiles, les Poiflons, les Infedes , les
Gloflopetres , les parties d'Animaux terreftres & marins , les
Fougéres & Les Végétaux imprimés dans la Pierre, dans l’Ar-
H ii
PIERRES
FIGURE'ES,
(a) Langius
hift, lap. Hel-
ver. Venetiite
1708.
(b) Cum na=
tura in üillis
prædiéta om-
nia repræfen-
tare nitatur,
Laïg. Codes
(rate
62 La LiTrHOoLocre ME PARTIE:
doife & dans le Tuf, font des objets naturels qui ont autre-
fois exifté foit dans la mer, foit fur la terre, en un mot les
mêmes objets qui fe font comme embaumés , qui fe font im-
primés, qui fe font convertis en Pierres , en Ardoifes , en Tuf
& qui n'imitent rien.
On divifera les Pierres figurées fuivant le raport qu’elles fem-
blent avoir avec les Animaux, les Végétaux & les Minéraux,
ce qui compofe naturellement trois ordres.
Le premier ordre comprendra les Pierres qui repréfentent
& qui imitent les parties des Animaux. Telles font
Hiflerapetra où Hifferolitos , Pierre qui imite parfaitement
les parties naturelles des Animaux femelles ; il y en à de plu-
fieurs efpéces & couleurs.
Priapolitos , Pierre longue qui repréfente le membre viril.
rs . f. font deux Pierres aflez femblables au Priapoli-
te, où font joints les tefticules.
Enorchis ,efpéce de Geodes ou d’Ætites de forme ronde, polie
& pefante qui renferme une autre Pierre ronde, laquelle repré-
fente les Tefticules , & qui change de nom fuivant leur nom-
bre ; Orchis ou Orchites n'a qu'un feul cefticule, Diorchites en
a deux , T'riorchites trois.
Diphyes où Diphris, Pierre qui repréfente les deux natures
du mâle ou de ia femelle, elle eft noire ou blanche.
Matites , Pierre couleur de cendre qui imite les mamelles
de la femme.
Hepatites, Pierre dont la couleur aproche de celle du foie.
Gloffoeides , imite la langue humaine.
Chirites , Pierre repréfentant la paume de la main avec des
formes de doigts & des ongles de couleur blanche , & de la
nature du Gyps.
Encephalites , Pierre graveleufe tirant fur le blanc & imi-
tant le Cerveau humain.
Scelites, Pierre de même nature & couleur , repréfentant
la jambe humaine.
Metapedium [eu Metaturfum , imite le pied de l’homme.
Corfoides , efpéce d’Agathe par fa couleur , laquelle repré-
fente une tête dont la chévelure imite celle de homme.
Boffrychites , eft un Pyrite qui reflemble à la chevelure d’une
femme.
Polia où Spartopolios, repréfente celle d’un vicillard.
FartLurTuoLocrEe ŒDAaRTLr 63
Sarcites , Silex qui imite la chair du bœuf, & dont la cou-
leur tire fur le noir.
Chelidontas , petite Pierre demi fphérique couleur grife fale
qui imite les plumes de l’'Hirondelle, ou qui, felon d’autres,
{e trouve dans l’eftomac des jeunes Hirondelles.
Cancrites vel lapides Cancri, petites Pierres blanches, creu-
fes & tendres, apellées yeux d’Ecrevifle de riviére.
Lapides caudæe Cancri feu aflaci fluviatilis , imitent la queuë
d’un Cancre ou d’une Ecrevifle de riviere.
Gammarolithes , Pierre de couleur cendrée de nature du Talc,
tantôt ronde , tantôt angulaire , avec des étoiles dans cha-
cune de fes cavités : elle imite les yeux des Cancres. On l'a.
pelle aufli Scyphoides.
Perdicites , Pierre qui imite les plumes de la Perdrix.
Scolopendrites , imite la peau des Scolopendres.
Periflerites ; par la tête, le bec, les pieds, la queuë & la poi-
trine imite un pigeon fans aîles. |
Coracites , eft une Pierre femblable à la couleur du Corbeau.
Geranites , imite l'œil d’une Gruë.
Hieracites , repréfente les plumes du Faucon.
Batrachites, Bora, Rubetites , Buffonites ; Pierre qu’on croit
fauflement fortir d’un Crapaut, de couleur verre & creufe ; elle
repréfente un œil dans le milieu , ou un cercle blanc & noir,
c’eft une dent de Poiflon ; on l’apelle Crapaudine.
Chelonites , préfente la figure ou le corps d’une Tortuë qui
n’a point de cète.
ZLepidotes , ce font les écailles d’un Poiflon.
Miytes , Pierre qui offre la figure d'un Rat ou d’une Moule:
Rhombites, Pierre où eit imprimée la figure d’un Turbor.
Pfetites , Paflereau , efpéce de Turbot figuré fur la Pierre:
Silex , qui repréfente une têre d'Oyfeau avec un bec.
Cynites , préfente un Chien.
Hammites feu Ammonites , Pierre grenuë qui fait voir de
petits œufs de Poiflon ou d’Araignée.
Hippurites vel Ephippites , Pierre aroilleufe avec trois.
canelures dans le milieu , lefquelles forment une felle de
Cheval.
A rolobus [eu A/ffrolus , Pierre raionante de couleur blanche:
imitant les yeux de Poiflon:
Ajierias feu Lapis Stellaris, Enafrus , Ajfricus , eftune Pier-
re ronde , peu dure , de couleur cendrée , diflinguée par des:
la) Hitt lap.
Helv. p. 128.
Langius,
64 La: LiTHOLOGI:EMENPaAnTIr
pointes qui imirent les Etoïles. On raporte cette Pierre par
analogie , ainfi que les fuivantes, aux petits os ou aux verté-
bres des Etoiles de mer.
L'Ajroite apellée Cymatites où Hydatite , eft une Pierre
ronde , diftinguée par des lignes en zigzac qui imitent les
ondes.
Aflerias [eu Sphragis ; fe fépare par tronçons, dont chacun
a la figure & la forme d'une Etoile.
L’Affroite nommée Coemetites ; différe par fa grandeur &
préfente des Cométes.
——— Tabularis, de forme longue , eft remplie de tuyaux
formant des Etoiles par le bout.
—— Rhodites , eft celle qui au lieu d’Etoiles offre des rofes.
—— Srigmite , eit remplie d’une grande quantité de petits
points ou de quelque flétriflure.
Lapis Stellaris [eu Stellites, dont les angles font tantôt
émouflés tantôt aigus, eft formée par tronçons dont chacun
prefente une Etoile.
Lapilli, Modioli, Articuli Stellati , font des Pierres qui
ont beaucoup de raport aux Afroites , & font attribuées & re-
gardées comme des oflémens des Etoiles de mer.
T'rochites ; et une piramide ou colonne de différens tron-
cons d’une pierre légére. Ces tronçons repréfentent des rouës
D -
formées par des lignes & par des points.
Entrochus pyramidalis [eu alveolus Luidii,\
Entrochus columnaris [eu Cylindraceus, {
ou colonnes de différens tronçons où l'on voit toujours des
étoiles.
La Pierre des Rompus ou Ofeocole | Ofifragus , Enofeos ,
Offeites , Ammoffeus, Offeolethus , Holofteus , Stelechites , eft une
Pierre fabloneufe & creufe de la figure d’un os, propre à en
remettre les fraftures dont elle a pris le nom.
A/f/ropodium , Pierre large étoilée.
La Pierre Judaïque apellée Circos , Sycites , Phrnicites, Py-
ren, Daflylus , eft une Pierre dure & blanche, faite en forme
d'Ofve ; on croit par analogie que ce font des pointes d'Our-
fin émouflées apeliées (4) Radioli glindarii.
La Belemnite , 2 greco Bexeuvs fagitta dont elle a la figu-
re,apcllée Zapis Lincis, Lincurius, Lingurius , Coracias , Cer-
vinus lapis, Ceraunites, Dafylas & Betiles , eft d’une nature
fort incertaine, Luidius croit que cft la corne du een)
nar ve
font des pyramides
La: LuTH Oo LO ex E FAPEART LE 65
narval ou des Fluors fortis du dedans des Coquilles ; Wod-
vard, que c’eft une produétion minérale de la terre. M. Brey-
nius penfe que c’eft une production marine qui a contenu au-
trefois un Animal , ainfi qu’il le juge des fofliles apellés Z:-
uus & Orthoceras. M. Bourguet penfe que c’eft une dent de
Baleine ou de Souffleur ; ce font des Fluors ou fucs concrets,
des tuyaux fofliles ou des efpéces de ftelectites felon Langius.
M. Kicinius croit que les Belemnites font des pointes de
lOurfin , fur quoi Scheuchzer dit, ## hand mirum fit de iis cer-
ZAVC OMNIA ÎTIA generæ.
Le fecond ordre regarde les Pierres qui repréfentent les
Végétaux, telles font les fuivantes.
Dendrittes où Pierres Arborifées, font des efpéces d’Aga-
thes aujourd’hui fort à la mode qui repréfentent des feuilla-
ges d’Arbres & des buiflons.
Dendrachates , eft à peu près la même Pierre , avec des
traits rouges & noirs.
Brathites [eu Sabinites , efpéce de la même Pierre qui offre
les feuilles de la Sabine.
Dietra Citadina où Citadinefca , eft la Pierre de Florence
qui repréfente des villes, des maifons , des clochers , des
montagnes , quelquefois des arbres & des buiflons.
Salicites , Pierre imitant les feuilles du Saule.
Filicites, - - - - - - - - - - - de la Fougére.
Lonchites,= 20m - - - du Ceterach.
Ericites, - - - - - - : - - - - - de [a Bruyére.
Siclechites ; Pierre longue qui repréfente le tronc d'un
Arbre.
Phycites , Pierre imitant l’Algue marine.
Myrtillites , Pierre cendrée de forme ronde & très-dure,
qui imite les feuilles de Myrthe.
Dryites , Pierre qui imite les feuilles du Chêne.
Bhegites he ee du Hètre.
ÆElatites, - -us- et =. - - du Sapin.
Clethrites, - - - -- . - - - - _ - de l'Aulne.
Daphnites sie he mers cu êle - du Laurier.
Spongites , Pierre blanche , légére & friable , qui par fes
canelures imite l’'Eponge.
Ciffites , autre Pierre blanche qui repréfente les feuilles du
Lierre.
Encrinos feu Pentacrines , Pierre roufle & argileufe formant
Première Partie,
66 LA LiTHoOLocrEr LL 'PanTie
des angles ,qui,en fe féparant, repréfentent cinq feuilles de Lys.
Rhodites , Pierre qui par {a couleur & fa forme imite la
Rofe.
Narcifites | repréfente la fleur du Narcifle par fa couleur
& fa tranfparence.
Fangites ; Pierre qui par fa couleur & fa figure imite le Jonc.
Melopeponites ; Pierre qui aproche du Melon , excepté la
couleur qui tire fur le plomb.
Triticites , Pierre qui imite les épis de Bled.
Tirfites , le Corail.
Myrrhites, Pierre qui par fa couleur & fon odeur aproche
du Myrthe.
Spo!ia [eu Spartopolium , imite le Geneft d'Efpagne.
Orneofpinus , les feuilles du Frefne.
Sycites , Pierre qui aproche par fa couleur de la Figue.
Balanites feu Phänicites , Pierre tantôt verte, tantôt tirant
fur le Cuivre, repréfentant un Gland.
Cydonites , Pierre blanche & friable, qui a l'odeur du Coi.
gnaffier.
Mefpileus Lapis , eft d'une couleur brune & femblable par
{à grandeur au fruirt du Neflier.
f Secatinus ,
VTriticeus,
Smilaces , Pierre qui imite le Lizeron.
Fungites, Pierre de fubftance dure , de couleur jaune, qui
par fes ftries imite le Champignon.
Ficoides , vel Caricoides , Vierre qui repréfente une Figue.
Cuarophyloides , qui repréfente le cloud de Gerofle , eft de
nature du Talc & a la forme d’une Cloche ; on y voit au-deflus.
une Etoile à plufieurs rayons.
Nuaciformes , Pierre qui imite des Noïx ; Scheuchzer parle
d’une Pierre apellée Mux vomica Lapidea.
Confetti di Tivoli, Pierre de couleur blanche , que l’on trou-
ve dans le Teverone , & qui imite les Dragées. Il y en a de:
longues , de rondes & de crochuës.
Artolithos , Pierre creufe , de nature de l'Eponge , imitant
un pain rond.
Similagites , Pierre de mème nature, repréfentant un pain
de farine de Froment.
T'imorphytes feu Lithotyron , Pierre qui imite un morceau
de Fromage.
de Seigle.
Panis
de Froment.
Pierre imitant un pain
La:LrTHhoLocre,: BiPAnT ne 67
Meconites , Pierre compofée d’un amas de grains de Sable
marin conglutinés ; elle imite aufli les graines du Pavor.
Cenchrites , même nature de Pierre , qui imite les grains
épars du Milet.
Botryites , eft un Pyrite qui repréfente une grappe de Raïfin.
Cucurbites (a) feu Echites floridus , Pierre très-pefante quoi-
qu'argileufe, dont la figure aproche de celle du Concombre.
Difolithes [eu Orobix, Pierre, par fa couleur & fa fubftance,
femblable au Nitre; elle repréfente un monceau de Pois.
Amygdaloides ; reflemble à un noyau d’Amande ou à une
Amande.
Lapis Frumenrarins , Silex fur la fuperficie duquel font par-
femés en relief des grains & des pailles pétrifiés.
Gramites , Pierre brillante où font difperfées de petites li-
gnes entrecoupces par d’autres, imitant les caraétéres Ara-
bes.
Boletites ; Pierre argileufe de couleur cendrée , femée de
lignes argentées , qui repréfente une Morille avec fon enve-
lope.
Caflanites ; autre Pierre argileufe de la couleur & de la for-
me d'une Châtaigne.
Cyamites, Pierre noire qui étant rompuë repréfente une Féve.
Perficites , Pierre argileufe imitant la Pêche.
Dattylites , Pierre de la même nature, & de couleur cen-
drée, imitant le noyau de Datte.
Phyalites ,amas de grains de fable coagulé, lequel a la forme
d'une Fiolle.
Pyrites feu Circos , préfente une Poire.
ZLaganites , Pierre qui repréfente une Bouteille.
Hepatites , feu Lapis Comenfis , Manganenfis ; eft la même
Pierre de couleur verdâtre parfemée de taches blanches & ar-
gentées ; fa nature eft fpongieufe , elle peut fe tourner & l’on
en fait des vafes ; on la trouve communément près du lac de
Côme , qui lui donne fon nom.
Calamites, Pierre imitant plufieurs Rofeaux joints enfemble,
Syringites , Pierre creufe & femblable à l'intervalle des deux
nœuds d'un Rofeau.
Phacites, petite Pierre ronde , imitant les Lentilles.
Pierre de Saflenage , reflemblante à une Lentille, dure &
polie , venant de la montagne du même nom, proche Gre-
noble,
Li
(a) Aldrovay-
dus Papelie
Colocynthi-
tes, Muf. Mete
(a) Fert. Im-
p:rato,
) Ceraunia
eft omne 1l-
tud quod f-
gu 2 fulmi-
nis refert,
Barbodius,
68 La LiTHOLOGIE, LI PARTEE.
Toutes ces Pierres figurées font des jeux de la Nature ; ce
ne font point de vrais fruits pétrifiés, l'imagination en fait plus
de la moitié, de même que quand on regarde des Dendrittes.
Le troifiéme ordre des Pierres renferme les Métalliques qui
{e trouveroient placées parmi les Mines, fi lon avoit eu deffein
d'en traiter. Ces Pierres fe peuvent mettre difcilement parmi
les véritables Pierres figurées , n'ayant aucune marque eflen-
tielle dans leurs formes & dans leurs figures. Comme par
leurs natures & leurs proprietés , elles font de vrais Miné-
raux , on n'aura pas de peine à prouver le raport qu’elles ont
avec eux.
La pierre d'Aimant fe trouve dans les mines de Fer & en
conferve la couleur ; fes propriétés merveilleufes font génc-
ralement connuës & décrites dans plufieurs Auteurs.
La pierre d’Aigle, apellée Æwites , de la couleur du Fer,
ne fe trouve point dans les nids des Aigles, maïs dans Les Mi-
nes & fur la Terre, où les torrens les aménent. Leur figure
eft ronde ou oblongue & creufe en dedans , de maniere qu’el-
les font remplies d’une aurre Pierre qui eft apellée Calimus.
La pierre d’Aigle eft fouvent nommée Zapis Pregnans | &
par un Auteur (4) ventre Criffallino.
La pierre de Touche ou Parangon, eft dure & fe trouve de
plufieurs couleurs , elle refflemble au Bafalre & eft tres-propre
a éprouver les Métaux.
La pierre de Verole de couleur noïre & verdätre , eft cou-
verte de grains blancs, d’autres d’un rouge éclatant, imitant
ceux de la petite Vérole.
La pierre de Croix , lapis Cracifer, fur un fond blanc, repré
fente une Croix en noir, ou en gris , fur chaque tronçon dans
lefquels on la coupe ordinairement ; il y en a une efpéce plus
ferrugineufe où la Croix eft extérieure & en relief, laquelle
refte dans fon entier , & ne fe coupe point.
Enbydros eft une Pierre ferrugineufe du genre des pierres
d’Aigle , de forme ronde, légére, de couleur blanchitre ,
creufe & remplie d’eau. Elle paroïît quelquefois fuer.
Geodes eft une Pierre ordinairement ronde & creufe en de-
dans , remplie de terre ou de fable qui fe détache lorfqu'’el-
le eft vieille, & la rend fonnante comme la pierre d’Aïgle ;
quand ce fable eft adhérent, elle ne fonne point.
(b) Ceraunia , Brontia , Ovum Angainam , Ombrix ; font apel-
lés communément Pierres de foudre , fur ce que les anciens
E'4 LT Ho 1 o 6 TE IP RT LE. 69
Auteurs ont cru qu’elles tomboient avec la foudre. Ces Pier-
res font figurées de la main des hommes , qui avant l’ufage
du Fer en ont fait des armes, des haches , des marteaux, des
couteaux , des fléches & des coins : l'on les nomme encore
Cunci Mallei, Les Sauvages qui habitent les pays où l’ufage
du Fer n’eft point établi, les employent encore aujourd’hui.
Il y a une efpéce de ces Pierres aprochante du Si/ex , laquel-
le fe taille en couteau, & qui fe nomme Pierre de la Circon-
cifion , parceque Anse s’en fervent dans cette cérémonie.
Nous avons une Diflertation fur ces Pierres , faire par un (+)
Académicien très-diftingue dans la République des Lettres.
Lapis Novacularum , eft encore une Pierre minérale qui
fervoit à la place du Fer, dont la couleur bleuë , blanche &
noire a quelque efpéce de tranfparence.
Lapis Lucifer, Cafciarolanus vel Bononenfis , eft une Pierre
luifante de couleur d'argent affez pefante ; c'eft un Phofpho-
re naturel , dont il fera parle à la fin de ce Chapitre.
Callais eft une Pierre adhérente aux rochers inacceflibles
& glacés , laquelle reflemble à un œil.
L’Amiante , femblable à des linéamens contigus , eft une
Pierre incombultible qui fe fend aifément ; fa couleur tire
fur le blanc & le verd.
La pierre de Sang, efpéce de Jafpe , efk marquetée de pe-
tits points rouges couleur de fang, dont # a pris le nom ; cette
Pierre arrére le fang.
La pierre Tracias où Tracias , femblable au Jaiet & au
Souphre, s’échauffe en y jettant de l’eau & fe reflerre avec
de Phuile.
La pierre Phrygienne cft de couleur blanche avec de petits
cercles blancs ; les Teinturiers s’en fervent.
La pierre d'Emery dont on nettéie & l’on polit les Pierres
fines, eft rougeître.
La pierre de Périgeux, dure , noire & compacte , eft em-
ployée par les Emailleurs & les Poriers de terre.
La pierre Hematite , dure , ferrugineufe, fert à faire le rou-
ge de fanguine.
Ea pierre Schiffus où ÆAnthracites , eft facile à couper, c’eft
une efpéce de Talc de couleur fafranée & luifante , dont les
veines imitent le peigne.
La pierre Gugates eft noire & dure quoique birumineufe',
ce qui fe remarque en la brulant, Elle eftapellée Jay ou Jaier.
Li
(a) M. Aa
budel, Doéfeur
en Médecine »
l'un des pre-
mIerS anti-
quaires du fié-
cle , de lAca-
démie Royale
des Bel'es-Let-
tre y y à prés
fenté cette Dif-
Jetation ex
1734; clle ef£
Yaportée par
extrait dans
lHifloire de lx
mme Acadé-
mie » depuis
1734 jufqu'à
1737 > TON
12. p. 145:
(a) Aldrov.
pe 709. Mul.
Met,
(b) Ider. p.
924,
70 LA LrTraoLoeuix, L'PARTIE.
Galaëlites , Galaxias où Morochtus , apellée Pierre de laïc
parcequ’elle en a la couleur, eft de la longueur du petit doigt;
les Peintres s'en fervent pour tracer des lignes.
Melitite, a le goût du lait quand on la pulverife , fa cou-
leur eft grife.
Steatite eft une Pierre de couleur brune & rouflâtre , de
fubftance molle femblable au Suif.
La pierre Sæmienne , de l’Ifle de Samos , eft blanche &
dure ; LÉ Orfèvres s’en fervent pour brunir l'Or.
La pierre Thyite eft ronde & verdâtre ; on en fait des
MOrtICrS.
La pierre Ærmenienne où Melochites | grofle comme une
Noiferre, eft ce qu’on apelle la pierre d'Azur bleuë & verte
à l’ufage des Peintres , elle différe du Lapis Lazuli, & elle n°
aucune veine d'Or.
La pierre (4) Obfidiane , de couleur noire, eft tranfparen-
te & reflemble à la Sardoine.
Sagda (b) , eft une Pierre de couleur verte, qui attire à foi
le Bois.
Catochites , eft une Pierre qui s'attache à la chair par une
efpéce de colle vifqueufe qui lui eft naturelle.
Dionifias | Pierre fort dure de couleur noire, marbrée de
taches rouges , laquelle étant broyée & mife dans l'eau, y
donne un gout de vin.
Sarcophagus où pierre d’'A4ffo , eft légére & fpongieufe , avec
des veines jaunes & profondes , confumant les corps. Les an-
ciens en faifoient leurs tombeaux.
La pierre Æmpelite où Pharmatice ; Pierre noire & bitumi-
neufe , qui vient d'Alençon, fe fépare par écailles ; les Pein-
tres s’en fervent pour defliner.
Hoplites ,eft une Pierre revétuë d’une croute métallique
& luifante comme l’Acier.
Spongites , remplie de plufeurs trous, imite l'éponge & fe
trouve avec elle. Cette Pierre fe forme dans la mer , & Gef-
ner lui attribue un gout falé.
On n’a point fuivi quelques Auteurs qui ont placé les Cor-
nes d’Ammon parmi les Pierres figurées , parcequ'on croit
que les Cornes d’Ammon font de véritables Coquillages pe-
trifiés, qui, quoiqu’inconnus, fe doivent raporter aux Coquil-
lages de mer.
Nous avons encore les Pierres que les Volcans jettent, &
œ ouches Cristalisees apellees Lluor metlalique
Congellahion Cristalisce ou
Stalactite ,
Petrihications | ‘14 Petrihcaton
de Mer F7,
L E : : - : n i
aux dépens de 1 WW le Duc de Sul 3° Pair de France Ch del Ordre dela Toison d
t
al plus PA 14 Dans l'asgetrgue. 3 panhe psy LATE
La LithHorocre, ]I4PARTUr. 71
que les Mines & les Grottes fouterraines fourniflent ; elles
s’apellent (4) Fluors , parcequ’étant formes d’une matiére flui-
de & coagulée ; elles fondent plus aïfément au feu que les au-
tres Pierres, & pour cet effer elles fervent de fondant dans
la cuiflon des Métaux & des Minéraux ; leurs couleurs font
relatives à celles des Pierres fines, avec lefquelles elles ont
beaucoup de raport, quoiqu’infiniment plus tendres.
Dans Les entrailles de la terre on trouve des Fluors bleus,
verds , avec des pointes d’un Criftal très-blanc & adhé-
rens à des couches de Marbre blanc & jaune ; d’autres font
aufli variés dans leurs couleurs que dans leur fubftance &
leur figure ; il s’y rencontre des Minéraux d'Argent, de Fer,
de Plomb , avec du Souphre & des parties très-brillantes d’Ai-
gue marine , de Beril , d'Emeraude , de Peridot, de Topaze
& (4) d'Amethifte , qui font trop tendres pour être de véri-
tables Pierres fines.
On en trouve ici deux exemples différens. Le F/vor de la
premiére figure eft une couche criftalifée , mélée de quelques
parties métalliques , & d’autres dont les unes font cubiques &
quelques-unes taillées à facettes, d’une matiére tendre & tranf-
parente, imitant la couleur de l’Aïgue marine. La feconde figu-
re * éft de même nature , mais elle eft pue de gros morceaux
de matiére métallique de Plomb , où l’on voit des parties ten-
dres & tranfparentes , taillées à pans , lefquelles imitent la
couleur du Peridot, ou de la Prifme d'Emeraude.
Les Pierres qui fe trouvent dans les Animaux fuivent na-
turellement & font fouvent tartareufes , & très-fouvent de
vrayes Pierres, telles font
Le Befoart de l'Homme, autrement le Calcul ou la Pierre,
dont la groffeur & la figure font differentes.
Le Befoart Oriental de la Vache marine de Coromandel.
du Cheval, apellé Hypolithus.
—— du Bœuf, nommé Æ4/cheron. ‘
du Porc-Epic des Indes, autrement Pierre de Malaca.
—— du Rinoceros.
—— du Porc.
—— de la Chévre Sauvage des Indes.
—— de la Couleuvre.
du Singe, c’eit le plus rare, il vient de Macaffar.
Le Tophus Juvencarum eft bien différent du Befoart pour læ
dureté , il eft cout rempli de poil. |
(a) Rudi.
menta gem ,
marum & fi-
miles gem-
mis func
Fluores. En
celius de re
Metal, p.156.
Francof.1$5$7e
(b) Fluor
Amethyfti-
n&s ,; Fluor
Hyacinthi-
pusin Mufeo
Mufeorum,
D. Mich. Ber-
nard Valenti=
Ne Ce Is
* Planch. 3
fig, 1. & 2,
(a) Da Rhof-
nel, Mer. Ind,
pag. 832:
Te) L.A LITHOLOGrE, TJ PARTIE.
Les Boules que l’on apelle Egagropiles ou Agropiles ,ne font
pas abfolument des Befoarts , mais elles fe forment dans le-
ftomac des Chamoïs , des Vaches, des Bœufs & le plus fou-
vent dans celui des Veaux.
La Pierre des Reins, qui eft noire & brillante, eft une ef-
péce de Calcul apellé Zapis renalis Sardicus.
La Perle qui fe tire de la Coquille apellée la mere Perle,
tiendra ici le premier rang après le Befoart ; elle eft de la
nature des Pierres , puifque les coquilles d'œuf font de vraies
Pierres formées par des principes femblables aux Pierres des
Animaux, & qui portent avec elles les caraétéres de pétrifi-
cation. La Perle n’eft pas moins rare & moins chére que le
Diamant , quand elle eft grofle & parfaite. Rien n’eft plus
faux que de dire qu’elle s’engendre de la rofée du ciel ou de
la maladie du Poiflon, elle fe forme par lits ou par diverfes
envelopes comme les Oignons ; elle croît avec le Poiflon,
dont la coquille eft certainement de.la même fubftance. La
Perle Orientale fupérieure à celles que lon trouve dans les
autres pays, & furtout à celle d’Ecofle , vient dans le gol-
fe Perfique toute polie ,& avec cette belle eau qu’on lui re-
marque. On donne aux Perles rondes le nom d’Ave Maria;
celles en poire s’apellent Unions , & les irréguliéres fe nom-
ment Baroques. On (+) prétend que dans Pefpace de 100 ans
la Perle jaunit & fe détruit dans fa forme.
Les Œufs ou Pierres des Serpens.
Les Yeux d’Ecreviiles fous le nom de Cancrites,
La Pierre de Coq ou Æ4/cétorienne.
La Pierre d'Hyrondelle ou Chelidonias, ’
La Pierre dx fiel tiré du Bœuf. Et
Les Pierres ou oreilles de Baleine.
La Pierre de Crocodile:
La Pierre de l’Epervier.
La Pierre de la Tortuë de mer.
La Pierre du Broche, de la Perche, de la Carpe, du Mer-
lan , de la Tanche, de la Dorade, du Poiflon Hcebero, des
Crabies, du Lézard, de la Moruë, du Zamentin ou Manati,
du Loup Marin , du grand Poïflon 7'ibzron.
Sarcites , Pierre tiree de la tête d’un Bœuf.
Limacius feu Lapillus , qui fe trouve fur le dos des Limaces.
Les Pierres apellées Loups que lon tire des Poiflons , la
Pierre du Muge , celle du Coracinus , Poiflon de mer qui fe
trouve
ÉA LiruorocrE PARTIE
crouve dans le Nil, celles que Pline nomme Synodontes , Ci-
nedias , Cirites & Iiterias.
Il ne refte plus que les Pierres communes ; quoiqu’elles pa-
roiflent les moindres de toutes , elles font cependant très-re-
marquables par leur utilité reconnuë.
On peur les divifer en deux genres. Le premier compren-
dra celles qui ont les pores peu ferrés & le grain très-gros.
Le fecond , celles qui ont les pores plus ferrés & le grairr
plus fin.
Celles qui ont les pores peu ferrés & le grain très-gros,
font
La Pierre de Meuliere propre non-feulement à former les
Meules de moulin , mais très-excellente à bâtir, étant cou-
verte d’angles , de bofles & d’irrégularités , qui fe lient par.
faitement au mortier , & font des ouvrages de longue durée,
La Pierre à Chaux, Pierre grafle qui fe délite facilement,
& qu’on caleine pour faire de la Chaux.
La Pierre de Plûtre propre à cuire pour être mife en poudre,
& former le Plâtre fi néceflaire dans les Bâtimens. On em-
ploye quelquefois cette Pierre au lieu de Moilons, lorfqu’elle:
a pañlé quelque temps à Pair.
La Pierre de Taille, ou tendre ou dure, ne prend ce nom
que lorfqu’elle eft équarie & taillée à paremens , pour être
pofee dans les différentes parties d’un batiment.
On les diftingue à Paris en plufieurs efpéces, qui fonc le
Bonbanc , le Cliquart , le Liais , le Souchet, la Lambourde,
le Quarreau, le Moilon & le Libage.
Les Pierres (#) communes prennent encore leur dénomina-
tion des lieux d’où on les tire, telles font
La Pierre de S. Leu, le Liais ferault d’Arcueil , la Pierre
de S. Cloud , celle de Meudon , de Monteflon , de Carriére,
de S. Maur, de Troffy & de Fécamp , font les plus eftimées
pour les batimens.
La Pierre Noire de Caën reçoit un grand poli , & fert à
paver les veftibules & les falles, conjointement avec le Liais.
Les Pierres de Senlis, de Vernon & de Tonnerre , font des
Pierres dures & les plus recherchées, après le Marbre, pour
a Sculpture & pour le poli qu’elles prennent.
À Rome , la Pierre la plus belle & la plus eftimée eft la
Pierre Tiburtine, parcequ'elle vientde Tivoli en latin Tiér,
Premice Partie, K
LES PIER<
RES COM.
MUNES,
(a) Où ve-
Marque que les
lits des Car-
riéres des m07%-
tagnes font in
clinés à l’hori:
for & parallé
les entreux
au lieu que Les
lits des Car-
r'éres fituées
dans les plai-
714) » font bori-
Jontaux à pa.
ralléles auic
les mêmes
Dlaines. -
* Fig. 4.
glonch, 2:
FA LA LiITHOLO CRE ALLPARTIE
on l'apelle Travertine par corruption, La Pierre noirâtre apel-
le Piperno , eft aufli fort emploiée.
À Venife, la Pierre d’Iftrie, dont le palais des Procuraties
de S. Marc eft bâti, eft crès-belle, elle fe polit comme le
Marbre.
À Florence, outre la Pierre Sersna, dont il fera parlé dans
la fuite, ils en ont une apellée de! Foffato , & une autre nom-
méce Pictra Forte , qui font d'une grande dureté , & qui refi-
ftent aux injures du temps.
A Naples, le Tuf fert de Moiïlon ; on en bâtir toutes les
iMaifons en les recouvrant d’un enduit de Chaux & de ?0x20-
lane , la Pierre de Piperno qui eft plus dure , s'emploie dans
le bas.
On fait grand cas en Angleterre de la Pierre de Portland.
Le Tuf, apellé Porus fen T'ophus, eft poreux, fe coupe ai-
fément & fe durcit à l'air ; on s’en ferr à Malthe pour bâtir les
maïfons, & le même fofle que l’on creufe pour les élever , en
donne aflez pour les conftruire. Quelquetois le Tuf eft une
Pierre tendre & grofliere, de couleur jaune ou grife , quelque-
fois ce n'eft qu'une terre féche & dure placée au-deffous du lit
de la bonne terre, laquelle commence à fe petrifier ; le Tuf le
plus dur eft celui qui fe forme dans les acqueducs & tuyaux
de fontaines.
La Pierre Ponce , que Pline nomme Zapis Scyrus, eft très-
poreufe , très légére & calcinée par les feux fouterrains. D’au-
tres la croyent l’écume de Ja mer qui en fournit abondamment.
Elle eft commune près les Monts Vefuve & Etna dont on la voit
fortir. Ses efpéces & fes couleurs font aflez variées. Elle fert étant
mêlée avec de la Chaux , à faire le mortier des terrafles de
Naples.
Le Grés ,. qui eft une efpéce de Roche formée par l’af-
femblage de plufeurs grains de fable confolidés , eft d’un fort
grand ufage ; on en diftingue de deux fortes.
Le Grés uni & tendre eit bon à bâtir & convient fort à la
Sculpture.
Le Gres ruftique & dur , n’eft propre que pour paver les
grands chemins , les ruës & les cours des maifons.
La figure 4. offre une * Pierre apellée Gcodes , trouvée
dans une fondriére de Sable. Le Grés a fait plufieurs replis
très-extraordinaires , il a formé une cavité où il eft cru
un petit Caillou rond , efpéce de Calimus , qui eft détaché
La ÉrTaoLoct PART TE. 75
du refte ; c’eft peut-être le morceau le plus fingulier que l'on
puifle voir.
Le fecond genre des Pierres communes renferme celles
qui ont les pores plus ferrés, & le grain plus fin. Telles fonc
Les Pierres à repafler les Rafoirs, qui font de nature à être
polies.
Celle apellée (4) Cos ou Queux , autrement Waxienne , eft
jaunûtre , verte, blanche ou noire , elle a le grain fin & eft affez
dure pour réfifter aux outils de Fer & d’Acier qu’elle éguife ; on
les frote, les unes d’huile, les autres d’eau, enfin d’autres avec
de la falive, d’où elles ont pris le nom d’Olearie, Aquariz &
Salivarie,
Les Pierres d’Ardoize font d’un bleu noirâtre & luifant ; elles
fe tirent de différens pays , la meilleure eft celle d'Anjou , il
y a des Ardoïzes fines & de grofles.
La Pierre de Zavagne de Gênes, efpéce d’Ardoize dont on
couvre les maifons & dont on fait du pavé , eft très-bonne
par fa grandeur & fon épaifleur à peindre de grands tableaux.
On la tire de la côte de Gênes dans un lieu apellé Zavagne.
La Pierre de Bath, en Angleterre, eft une Ardoize qui ne
fe fend point, & que l'on tire de terre en forme de tablettes,
pour couvrir les maifons.
La Pierre Serena | de Florence , eft une efpéce d’Ardoize
plus dure & qui eft bleuë ; elle ne réfifte point à l'air & en-
core moins à l’eau ,ainfi on ne l’employe que dans les lieux à
couvert des injures du temps.
On s’arrétera peu fur les prétendues propriétés des Pierres
fines, pour difliper les frayeurs de la mort, pour diminuer
la mélancolie , pour reprimer la concupifcence , pour fe pro-
eurer du bonheur , pour découvrir ladultére , & les au-
tres fables que Pline , Cardan , Agricola & plufieurs (4) Au-
teurs ont raportées. Ils en ont fait des Amuletes , des An-
neaux & des Talifmans pour en mieux impofer au peuple. 11
y a cependant dans les Pierres ( en abandonnant les proprié-
tés imaginaires ) des vertus réelles qui fe trouvent dans la page
fuivante.
L’utilité que l’on retire des Pierres communes eft des plus
grandes ; elles fourniflent tous les bâtimens du monde, & les
pays où elles manquent, comme ceux du Nord, fe rcflentent
bien de cette privation; on y employe le bois à leur défaut;
K ii
(a) Cos «
Cautc , qui
veut dire Ro-
cher,
(b) Boëce »
Bcrquen ,; du
Rhofnel,
€ORPS
ELECTRI-
QUES.
76 La L'ITHOLOG EM IAPUARTIL.
dans d’autres c'eft la brique , & fouvent de la paille mêlée
avec de la terre délayée, ce qu'on apelle Bezuge.
Les Pierres de Meuliére & les Grés , outre plufeurs ouvra-
ges où on les employe , fervent à paver les ruës & les grands
chemins ; on fait cuire dans des fours les Pierres calcinables,
pour en faire du Plâtre & de la Chaux.
Les Caïlloux qui font fufbles , font triturés par le moyen
des Moulins,& , étant pulvérifés , ils fe fondent à grand feu,
c'eft la matiére principale de la fabrique des Glaces , des
Verres & des Criftaux ; on y ajoute du Nitre, des cendres de
la Fougére ou de la Soude, herbe maritime qui vient à Ali-
cante en Efpagne , à Carthagéne & autres lieux.
On fe ferrt en Médecine de plufeurs Pierres ; on employe
PHyacinte pour la confection qui porte fon nom ; l'Ofracites,
pour guérir l’'inflammation des Mammelles ; la Pierre Néphre-
tique , pour la Colique ; la Pierre d’Aiïgle , pour l’Enfante-
ment ; la Pierre Judaïque, pour le Calcul ; la Belemnite, pour
les Playes ; l’Aftroite , pour les Vers ; la Pierre de Sang , pour
arréter l’'Hémoragie ; la Pierre d’Aflo , pour la Goutte ; la.
Pierre de Lait ou Morotthus , pour provoquer le Lait : on efti-
me lOfteocole ou Pierre des rompus pour confolider les os
rompus ,& la Pierre de Saflenage pour le mal des yeux. Tout.
le monde connoît l’ufage que l'on fait du Corail & du Be-
foart.
Les Pierres ponce & les poreufes , comme les Aftroites,
mêlées dans du Vinaigre diftillé ou du jus de limon , tour-
nent & font du bruit en fermentant lorfqu’elles font mifes à
plat fur une afliette ; l'acide de ces deux liqueurs pénétre leurs
pores & caufe cette petite furprife.
Les Phofphores & Félearicié des Pierres méritent de nous.
arréter un moment.
Les Corps Eleriques ont la vertu d'attirer à eux des Corps.
legers, placés à une diftance peu confidérable.
Plufieurs expériences prouvent que tous les Corps font Ele-
“riques, à l’exceprion des Métaux & des Bois, qui étant échauf-
fés peuvent même être rendus Electriques ; cette vertu attra.
étive qui fe réduifoit à l'Ambre , au Jayer & à la Cire d’'Ef-
pagne , a pañlé jufqu'aux Verres , aux vitrifications des Mé-
taux, au Criftal de Roche & à toutes les matiéres réfineufes
& birumineufes , comme l’Afphalt , les Gommes , les Sou-
LATE TE Oo LC er E SMAMRPEAMRIT 1 x vis
phres, le Maftic, la Cire blanche, & même jufqu'aux liqueurs,
telles que l'eau commune.
Les Pierres dont il s’agit ici, furtout les tranfparentes , ont
la vertu d'attirer à elles la paille, les plumes, les feuilles d'Or,
le papier , les cheveux, le poil des Animaux , la laine & la
foye, les Pierres que Boyle & les autres Auteurs avoient ex.
ceptées de ce nombre , en les chauffant davantage & en les
frottant plus long-temps, ont été reconnuës éle&triques, telles
que l’'Emeraude , l'Améchifte , la Calcédoine, le Saphir blanc
& autres.
Il n'y a pas jufqu'aux Pierres Opaques , comme l’Aimant,
FAgathe, la Cornaline & les Jafpes, qui étant chauffées à
proportion de leur dureté, n’acquiérent auffi la vertu élecri-
que , mais relativement à leurs couleurs , dont les unes atti-
rent plus fortement que les autres.
H faut avant que d’éprouver une Pierre , la frotter
avec du linge ou avec la main , car il ne fufñroit pas de 1x
chauffer ; Ambre même & la Cire d’'Efpagne n'ont de vertu
qu'après avoir été frottés 5 les Corps folides extrêmement
durs, comme les Agathes & les Marbres, doivent être chauf-
fés vivement avant que d’être frottés.
Un Corps Eleétrique communique fa vertu à un autre Corps
qu’il touche ou qui en aproche; une baguette de Bois ou une
corde de Chanvre portent cette vertu extrêmement loin, fans
linterrompre en aucune maniére ; cette propriété cependant
fe perd en peu de temps ; ce qu'il y a de fingulier, c’'eft que
la main de celui qui fair l'expérience acquiert la vertu éle&ri.
que ; quelquefois fon corps tout entier jufqu’à fes habits en
font remplis, & ils la communiquent à ceux qui en aprochent.
Les Corps Electriques font prefque tous Phofphores ; frot-
tez de l’Ambre, de la Cire d’Efpagne ou du Souphre dans l’ob-
{curité, il en fort des érincelles brillantes dont la flâme gagne
le doigt & y caufe une efpéce de douleur.
A l'exemple des Corps Eleétriques , les Phofphores , qui
font des Corps qui rendent la lumiere, fe font aufli fort mul
tipliés ; on ne connoifloit autrefois que la Pierre de Bologne,
le bois pourri & les Poiffons qu’on a laïflé corrom pre, nous avons
aujourd’hui les (4) Phofphores d'urine, ceux que l’on tire des
excrémens des Animaux , prefque toutes les Pierres par la
calcination , Le frottement ou la diflolution deviennent des:
Phofphores,
K iij
PHOS-
PHORES,
(a) Phofphe-
re de Kuzkcl,.
de Bcrie > de
Geffiin de
Londres , de
Hombers , de
PEmcry..
78 La LiTioroins.L'Paairrr.
La Pierre de Bologne , dont tant d’Auteurs ont donné la
préparation , quand elle eft bonne rend une lumiére fort vive
fans autre calcination que d’être expofée au grand jour, & fur
le champ portée dans l’obfcurité.
Le Diamant préfenté à la flâme d’une bougie , à la cha-
leur du feu ou du Soleil, ou encore mieux à la fimple lumié-
re du jour, porte fur le champ dans l'obfcurite , jette une lu-
miére qu'il conferve aflez long-temps : le Diamant jaune eft
le plus lumineux de tous ; ceux qui font taillés en table ren-
dent une lumiére moins vive que les brillans, il n’y à cepen-
dant guéres de Diamans qui ne produifent une lumiére fem-
blable à un charbon ardent ou à un ver luifant, pourvû qu'on
les frotte auparavant.
Le Criftal de Roche, les Criftalifations, les Fluors mêlés
d’Aigue Marine, d'Emeraude , d'Amethifte , de Peridot ou
de Topaie , le beau Lapis Lazuli, rendent encore la lumic-
re, fans autre préparation , que d’avoir été expolés au grand
jour.
Les Pierres fines ne font pas de même; aucune ne jette de
la lumière qu’elle ne foit frottée auparavant , excepté la To-
paze & l’Emeraude commune d'Auvergne , qu’on expofe feu-
lement à l'air. Ces Pierres , ainfi que le Verre, fe frottent con-
tre une glace, fur de la fayance , fur la laine ou fur le linge, les
unes plus, les autres moins long-temps ; il n’y a que les Aga-
thes , les Jafpes , les Cailloux , le Porphyre, & les Grés qui
ne peuvent devenir Phofphores malgré tous les foins pofibles.
Les Marbres, les Albâtres , la Pierre de Bologne , les Belem-
nites, les Gyps, les Pierres à chaux & autres , en les calcinant
une , deux & trois fois, deviennent lumineufes quand elles
font refroidies.
On fait difloudre dans l’eau-forte les Pierres communes ;
pour les faire devenir Phofphores ; elles rendent alors une
lumiére rouge comme un charbon de feu & durent environ
un mois. La lumiére des Marbres, des Pierres de chaux & des
Gyps eft bleuë & blanche, elle dure deux mois après la cal-
cination & même plus ; quand elles perdent leur vertu on les
calcine de nouveau ; l’'Yvoire , les os d’Animaux , les écail-
les d'Huîtres , les coquilles d’œuf brulées fimplement dans le
feu, les cendres du bois, des fruits , & des herbes difloutes
dans l’eau-forte, font encore des Phofphores.
LA YErTRoeLOocrE, LPRTIr 79
Nous avons de trois fortes de Phofphores, les naturels, les
brulans , & les lumineux.
Les naturels font les Vers luifans de la Campagne & les
Eclairs , qui n’ont befoin que des rayons du Soleil pour s’en-
flammer.
Les brulans font ceux que l’on tire des urines & des excré-
mens des Animaux, ils mettent le feu au papier, aux étoffes
& aux matiéres combuftibles. Tels font
L’efprit de Nitre avec de la Craïe, de l’Alun & du Miel re-
cuit, qui font deux Phofphores éprouvés ; il y en a plufieurs
autres.
Les Phofphores lumineux font toutes les Pierres préparées
qui jettent du feu, fans rendre aucune chaleur ; aucun Phof-
phore ne peut rendre de la lumiére fans avoir été expofé
auparavant au Soleil ou à l'air , d’où l’on peut conclure que la
matiére ignée doit fa naïflance à l'air ou au Soleil , la faleu-
re même de l'urine qui fermente & qui fe pourrit pendant un
certain temps, fait entrer le feu de Pair ou du Soleil.
Pour éprouver quelque Phofphore, on fe renfermera dans
un lieu obfcur, on y fermera les yeux ou un feulement pen-
dant un quart d’heure avant que de jouir de l'effet lumineux
du Phofphore qu’on aportera fur le champ & qu'on aura pré.
paré fuivant ce qu'on vient de dire.
Les congellations , les pétrifications , les fncruftations &
les criftalifations trouvent naturellement leur place dans ce
Chapitre; elles tiennent de la nature des Pierres.
Les Congellations font des fucs de la terre congelés dans
les Montagnes , dans les Grottes & dans les Cavernes fouter-
raines ; on en aporte du Levant , des Alpes , des Pyrenées, de
Norvégue & de Suifle, lefquelles font d’une variété admirable
dans leurs figures. Elles repréfentent des glaçons , des grap-
pes de raifin, des confitures féches, des tuyaux , des colon-
nes , des dragées , telles que les confetti di Tivoli, des choux.
Aeurs apellés fangi glaphyri, parcequ'ils font pris dans la grot-
te d’une ville d’Arcadie nommée GZaphyrum ; un (a) Auteura (a) rouvre.
rendu fameufes celles de la grotte d’Antiparos. fort > voyage
Parmi les Congellations apellées concrétions criftallines , “*"*%*%
celles qui font opaques & qui forment différentes figures ron-
des , fe nomment Ssrlagmites.
Dans les caves de l'Obfervatoire, où l’on defcend 171 mar-
ches, j'ai remarqué dans l'endroit le plus fpacicux , occupé
(a) Tourne-
fort dit que ce
m'efl pornt
l'eau qui forme
ces corgella-
tons , MAIS
guece font des
Pierres € des
Maïrbres qui
ont ur germe
dr qui végé-
tent comme les
Plantes. Tom.
1, de fon
voyage du
Levant ; pag.
227
ARLES
planch, 2.
EE 3 FLAN
planch, 2,
tx Fig. Je
planch. 3e
£
80 La-LiTrHOLrOeur AM PARTEE.
par un gros rocher , des congellations formées par des gout-
tes d’eau qui tombent de la voute. Cette (4) eau , en filtrant
au travers de la Roche, fe charge d’une matiére terreftre &
d’un fuc pierreux, qui fe coagule & revêt la Pierre par où elle
pale. Toute la voute ainfi que les murs des pourtours , en font
rapillés. Ces gouttes, en fe coagulant, fe font allongées d’un
pouce fans tomber par terre. L'eau qui tombe en cs va {e
perdre & ne produit aucun changement.
La premiére * figure de la feconde planche repréfente une
congellation falagmite qui forme des efpéces d’écorce de Ci-
tron, tant par la figure que par la couleur. Ces morceaux font
à plufieurs replis & fort raboteux ; on remarque quelque pe-
ute tranfparence dans leur croûte extérieure. La ** feconde
figure eft couverte de petits globes rangés en monçeaux, qui
imitent par leur figure & leur couleur fauve, la grappe de
Raïfin. On pourroit apeller cette derniére flalagmite Bosryites 3
rien n’eft plus curieux que le choix de ces Pierres , leur fingu-
larité les rend extrêmement rares.
Les Congellations qui croiffent en longueur formant des
cylindres s’apellent Ssalatlites , elles font tranfparentes com-
me l’eau & de diverfes figures fouvent pyramidales , différen-
tes en cela des Ssalagmites qui font opaques & toujours ron-
des ; ce n'eft que du Spar qui s'attache à la Pierre & qui fe
forme au moyen de l’eau , laquelle pafle à travers les crevaf
{es des grottes , s’y arréte en gouttes fufpenduës de figure cy-
lindrique , où par fa pefanteur tombe à terre & s’y coagule en
couches qui peu à peu s’élevent en forme d’arbuftes jufqu’au
haut de la grotte. Telle eft la criftalifation *** de la troifiéme
figure de La planche troifiéme , elle repréfente des formes tou-
tes différentes; les unes font couchées à plat, les autres s’é-
lévent en demi-cercles & sentrelaflent, de maniére qu’elles
forment un groupe très-beau & crès-brillant. Il ne faut pas
confondre ces Congellations avec les Pétrifications fuivantes.
Les Pétrifications tiennent de la nature de la Pierre , maïs
elles ne font pas de vraies Pierres. Elles ont été d’une nature
bien différente dans leur origine. Tels font tous les Coquil-
lages de mer devenus Fofliles , les parties d’Animaux terreftres
& marins, les Bois, les Végétaux & les autres corps dépla-
cés que le Déluge a répandus de tous côtés fur la fuperficie
de la Terre, où les fucs lapidifiques les ont convertis en Pier-
res pendant le long féjour qu'ils y ont fait. Tous ces Foffiles
ayant
LA -LiruorLoctrE, L'PÆRTrrx. 8r
ayant une origine bien différente de celle des Pierres, fe nom-
ment Fofliles étrangers à la terre pour les diftinguer des au-
tres Fofliles qui lui font naturels. Il y a cependant bien des
Auteurs qui ont confondu avec les Pierres, ces fortes de Pe-
trifications,
Les Pétrifications fe divifent en deux efpéces, celles de Ia
Terre & celles de la Mer.
Les Pétrifications de la Terre font des corps convertis de leur
propre nature , en une autre fubftance, comme en Pierre, par
le moyen des fucs lapidifiques qui tombent dans les cavernes,
dans les grottes & dans les terres. Tous les Fofliles en général,
ainfi que tous les (4) Coquillages de mer que lon trouve en
terre, fonc de vraies pétrifications. [l en eft de même de quel-
ques parties d’'Animaux comme des Vertébres , des Os, des
Machoires, des Coïnes , des Femurs, des Cotes , des Gloflo-
pétres qu’on fçait n'être point des dents de Serpent de l’Ifle de
Malthe , maïs des dents petrifiées du Poiflon Zamiz ou Carca.
rius & non du Requiem , comme l'ont avance quelques Na-
turaliftes , ceux que l’on trouve aux environs de Paris & à
Boutonnet pres Montpellier , font les dents d’un poiflon de
la Chine du genre des Rayes ; la Crapaudine ou Garatroine
ne vient point d’un Crapau; c’eft une dent pétrifiée d’un Poif-
fon qui eft apellé le Grondeur & qui vient de la mer du Breéfil.
On voit des Cancres petrifies, & un (#) Auteur raporte la fi-
gure de Îa partie antérieure d’une Ecrevifle vüë en deflous.
L’Zéfhyopetre ou Zéthyites , eft une Pierre blanchâtre où font
repréfentés des fquelettes de Poïiflons; les Pierres de Suifle,
d'Allemagne, d'Angleterre, les Ardoïizes de Mansfeld & de
S. Chaumont , reprefentent l'empreinte des Fougéres & des
Capillaires de l'Amérique. Les Bois pétrifiés apellés Szelechi-
tes, les branches, & les feuillages , font des Pétrifications de
terre.
Celles qui repréfentent des Raïfins, des Fruits, du Fro-
mage, des Melons , la Cervelle humaine , dont nous avons
quelques (c) traités particuliers , font de pures Pierres qui imi-
tent des fruits qui n’y ont jamais exifté, ce ne font donc point
de vrais fruits petrifiés , mais des jeux de la Nature, comme
il a été remarqué ci-deflus.
Nous ne raporterons point tous ces exemples qui fe voyent
dans les Ouvrages des Naturaliftes , nous en expoferons un
Premicre Partie. L
(a) Les Co-
qui lagcs fofte-
les Jont rcn-
voyés à La fix
de la feconde
Païtie.
(b) Aftaci
par vi anterio-
rem fupet-
nam Cru-
ftam. F. Co-
lumna obferv.
aqua, © terr.
p. 48.
(:) Foan. Ph,
Breyuii Epift.
de Mclonibus
pe:refictis
montis car-
meli vulgo
creditis Lips.
De ciceri-
bus petrefi@&,
obfcrv. B:l-
lon. {ju. 2, c.
87.
La Vana
fpcculatione
difinganvata
dal fénzo d'a-
goft Scylla.
{a) Ce benr
#AOrCCAu : € COn-
Jerve dans le
cabinet de M.
de Duc de Sul-
dy, Pair de
France ; Che-
valier de lOr-
dre de la Tor-
{or d’or.
Figure 4.
planch, 3,
*Fig.s&6.
planch, 3.
(b) Le Ma-
drepore fono
nafcimenti
canollari che
provengono
da un com-
mun ceppo
Attacati tra di
fe nelle tadi-
ci; le Por: fo-
no vegetabili
di fubftanza a
Corallo pro-
pinqua , diffe-
renti da quel-
lo nella poro-
fra che à de
pori propria.
Fer. Imperato
biff, natur. p.
624, ©" 615$.
(c) Hiflorre
P:yfique de la
Her, p. 82,
82 LA LiTHOLOGIE; I PaArRTrE.
feul qui eft un (4) morceau très-rare ; ce font deux Ourfins de
mer, qui fe font trouvés voifins l'un de l’autre dans la terre,
où ils fe font pétrifiés avec leurs pointes féparées & tombées
fur la même couche de Criftal. On y remarque la féparation
& l'ouvrage des compartimens de la fuperficie des Ourfins,
dont l’un à confervé fa cavité.
Quoiqu'à proprement parler, on entende par pétrifications
ce qui fe trouve pétrifié dans la terre , on ne peut refufer ce
nom aux plantes marines pierreufes ; fi ce ne font pas les fucs
lapidifiques de la terre qui les ont pétrifiées, ce fonc les Ni.
tres & les Sels de la mer, & l'un revient à l’autre.
Les Pétrifications de la mer font des particules terreftres.
& falines confolidées fur des Plantes marines, qui parce moyen
deviennent dures & pierreufes , telles font les Madrepores , les
Coraux , les Coralloides , les Tubulaires, les Lytophytes, les
Champignons apellés Fungites, le Cerveau humain , les Mo-
iles, les Œillets, les Amaranthes, l'Agaric, le bonnet de
Neptune & autres Plantes , dont la maticre poreufe , oflcufe
ou de corne, eft très-différente de celle des pétrifications de
terre, cette derniére eft plus dure & eft ordinairement crifta-
lifée. La * figure cinquiéme eft une pétrification marine, ou
une plante dure analogue aux Champignons de mer ; fa fuper-
ficie eft toute couverte de petites lames hériflées & couchées
de champ les unes contre les autres, ce qui forme un com.
partiment très-régulier. La figure marquée 6 eft un Litho-
phyte, dont la partie boifeufe ou de corne eft recouverte dans
fes interftices d'une matiére pierreufe & dure.
Les (6) Madrepores , dont il y a feize efpéces felon (c)
Marfilly , changent fouvent de nom, comme Millepore, Reti-
pore , Frondipore ; la plus commune qui eft blanche s’apelle
Pfeudocorallum où faux Corail, & reflemble au Corail blanc.
Les branches font percées de plufieurs trous étoilés , ce qui
la pourroit faire apeller Corail blanc Oculé. Ces Plantes vien-
nent dans les mêmes lieux que le Corail, dans la Méditer-
rance , & fur les côtes de Sicile & d'Afrique, près le Cap Né-
gre. La racine ou pied de la Plante eft ordinairement renver-
fée, & croit au haut du Rocher, & les branches pendent en
bas , ainfi que celles du Corail ; elles peuvent croître en tout
fens & nous en avons des preuves.
Le Corail apellé Zythodendron pax les anciens, & en latin
4 = .
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Rocher de Corail Blanc PE.
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LA: EMTHOLOG:rESMIMEULANT r'E, 8 3
Caralium , Coralium , Corallum quafi cor alat ,eft tantôt rouge,
tantot blanc, quelquefois de couleur de chair, &il y en a de
(2) noir apellé Antiphates qui eft très-rare, Comme le Corail
a différens degrès pour prendre fon rouge , on connoît par (i)
l'art qu’il a pu pañlèr du blanc par tous ces degrés jufqu’au rou-
ge. Il va d'abord du blanc au blanc cendrée, il devient enfuire
jaune, enfin il pafle par neuf différens degrés de rouge , juf-
qu'au rouge parfait. » Voici les termes du Comte (c) Marfilly;
» ce dépouillement de couleur fait de cette forte par l’art , eft
»le même que celui qui fe fait accidentellement par le fuc
» gras & huileux qui eft dans le limon du fond de la mer,
» fur lequel tombent les branches du Corail, & le changent
» en toutes ces diverfes couleurs , que j'ai diftinguées par le
» nom d’accidentelles.
Il eft à préfumer que la plüpart des Coraux croiflent na-
turellement blancs au fond de la mer, & qu'ils (d) rougiflent
enfuite. Puifque nous fommes tombés fur la matiére du Co-
rail , qui tient ici fa place comme pétrification , on ne fera
pas fâché de trouver les deux preuves fuivantes qui établif-
{ent ce fyftème. La premiére eft qu’on tire de la mer du Corail
blanc , quoique plus rarement que du rouge ; la feconde eft prife
d’un * rocher fur lequel eft crû du Corail blanc, qui eftun des
plus beaux morceaux qu’on puifle voir en ce genre, il fait par-
tie de mon cabinet. Ce Corail eft fort rameux imitant un vieux
Chêne rabougri. Il eft tout blanc & un peu Oczle. Il fort du haut
d'un rocher, où lon voit plufieurs autres morceaux de Corail
rouge À À À , des Vermifleaux BB , des Coquilles C & mè-
me de l'Eponge D adhérente, répandus de tous côtés. Dans
l’intérieur des rameaux blancs & à leur extrémité , on aper-
çoit le Corail fe rougir en fept endroits différens EEEE ; fon
écorce eft reftée blanche, & le rouge n’eft pas aufli vif que
celui des autres branches, ce qui prouve qu’il pañle par diffé-
rentes teintes de rouge jufqu’à ce qu'il foit parvenu à la belle
couleur que nous lui connoiflons.
Le Corail eft également dur dans l’eau & hors de l’eau, les
crocs de fer avec lefquels on le tire de fon rocher, font con-
noître qu'il eft dur puifqu'il réfifte au fer ; quand il fort de
l'eau l'extrémité de fes branches eft plus molle, & l’on peut
facilement féparer l'écorce de fa fubftance. Comme le Corail
prend exaétement la forme du corps folide auquel il ‘attache,
qu'il lembraffle & le tapifle au-dedans & au dehors , on ne
L ij
(a) Ferraite
Lupcrato afu-
re qu’il y a du
Cirarl notr.
Pornet dans
fox hifloire des
Drogues parle
du Corail noir.
Wormius
dans fon Mu-
feum dit avoir
poflede du Co-
ral noir, pag,
233,
(b) Rien nef?
ff facile que
d’avoir du Co-
rail de toutes
Les couliurs.
On met du Co-
rail rouce dans
une tafle de
Grés avec de
la cire bianche
que lon fat
foxdre, dr fur-
vant le degré
de cuiffon 1
devient cou-
leur de chaïrs.
couleur rouge
foncé, couleur
brune € mé-
me tirant fur
de noir, maïs
on n'a pu cx
avoir de par-
faitemeat ao"
ai de blanc.
(c) Hiffoire
Phyfique de la
mer. p. 125$.
(d) Rhofrel
dit dans [ox
Mercure Ix-
dien que le
Corail ne rou.-
git que lorf-
qu'il ef dans
fa perfeétioz
©" dans [a ma-
turité.
* Fig. dela
planch. 4,
*. Figute 2,
planch, s.
*x Fioure 1,
planch, 5.
84 LA LITHOLOGIE, LPARTIE.
peut sucre douter que fa fubftance n'ait été molle & fluide
dans fa formation , ainfi que la matiére des Vermifleaux &
des Plantes marines. Comment fans certe fluidité, pourroient-
elles fe glifler dans tous les petits trous des corps durs où el-
les s’infinuent ? Comment pourroient-elles s’aplatir & couler,
pour ainfi dire, fur le deflus & le deflous d’une fuperficie ?
J'ai un * Teflon ou couvercle d'une cruche de grés anti-
que, caflée & tombée dans la mer, où le Corail s’eft étendu
fur les bords en deflus & en deflous , comme auroit pu faire de
la cire fonduë , non-feulement dans un endroit de Teflon,
mais en plufieurs comme en AAAA ,; on en voit où ila vé-
gcte & formé un commencement de tige affez grofle, de la
longueur de trois pouces. Il y a encore des Vermifileaux en.
plufieurs de fes furfaces concaves & convexes comme en
B BB.
Les ** Vermifleaux ont aufli travaillé fur toute la fuperficie.
d’un autre Teflon de grés moderne. Ils y forment un beau.
groupe & très gros fur le bord de l'ouverture de la Cruche,
dont ils ont laïflé une partie à découvert. Il eft ordinaire de
trouver des Vermifleaux adhérens , ou du Corail étendu fur des
Coquilles, des Madrepores , des Rochers & des Cailloux de
mer. Il ne leur faut qu'un point d’apui pour s'attacher par-
tout, mais il eft tres-rare de trouver des Vermifleaux & de
grofles tiges & parties de Corail érenduës fur les morceaux
caflés d’un pot de terre.
Les incruftations font certains encroutemens que font quel.
ques fontaines petrifiantes ; elles ne doivent point être confon-
duës avec les pétrifications ordinaires. Ces incruftations ne
changent point la nature de l’objet , elles ne peuvent , par
l'inégalité de leurs parties , pénétrer fes pores , elles lentou-
rent feulement & le revétiflent d'une humeur vifqueufe qui
forme un fourreau lapidifique & pierreux.
Les eaux d'Arcuëil, près Paris , font cer effet: on y jette
du bois , des coquilles de Noix , des Marons d'inde, des Li-
maçons, des Verres de fougére & autres objets. Au bout d’un
certain temps tout eft revetu d'une croûte pierreufe de l’é-
pailleur d’un écu. Ces eaux, dans l’efpace de trente ans, bou-
chent les tuyaux de Plomb par où elles pañlent pour fe ren-
dre à Paris, & les parois de l'Acqueduc font revétus de tous
cotés d’incruftations très-épaifles.
La Fontaine de fainte Alyre, dans la ville de Clermont--
L'
plan . D] d
—
Tes. SO CG karge de T'Ermisseaux
Zesson ou L Corail à vegete
en plusieurs endroits.
aux dep ens de ! 1: 4 Fe 0 O0 CU L Con‘durR ovenses Conseils Maitre Ord'ensat hambre des comptes
24e 2 plus LEP SIVIT, dia Céperrge pass.
/
L'ALAITROLOCrE, SBiP£ARTrTr 8;
Ferrand en Auvergne, attenant l’enclos de l'Abbaye , a une
qualicé des plus pétrifiante ; elle fait en un mois l'opération
que les eaux d’Arcuëil font en plufieurs. Ces eaux ,en amon-
celant leurs fucs pétrifians, ont formé une muraille de plus
de cent quarante pas de long , fur quinze à vingt pieds de
baut en certains endroits, & large de dix à douze. Le plus
fingulier eft une planche qui s’eft trouvée par hazard fur le
ruifleau, & qui ayant été incruftée de cette maniére , forme
aujourd’hui un Pont de pierre fur lequel on pañle.
Gefner parle d’une Fontaine pétrifiante près Francfort
fur l'Odere , & (4) Lifter en décrit une autre qui pétri-
fie tout ce qu'on y jette. Elle eft fituée dans le territoire du
Duché d'York , & on ja nomme Knaresborongh. On con-
noît encore la Fontaine de Veron proche Sens , les Bains
d'Apone & de Corfena , auprès de Padouë ; une Source pro-
che Berne en Suifle ; la Fontaine du bourg d'Hivret prés de
Genéve, celle qui eft en Jutlande auprès de Lubek & plu-
fieurs autres.
Les Criftalifations dont il s’agit ici, différentes de celles
que l’on fait en Chymie, font des Pierres dures ou des Cail-
loux , dans lefquels il f: trouve des parcelles de Criftal en
trop petite quantite pour former du vrai Criftal , mais fufifa-
ment pour produire un effet brillant aux yeux. En rompant
de certains Cailloux on les trouve ordinairement remplis de
ces particules de Criftal, & c’eft ce qu’on nomme des Cail-
loux criftalifés.
Le refte des Pyrites dont on n’a point parle ici, & les Mar-
caflites font renvoyés aux Minéraux.
Nous terminerons ce Chapitre par deux Differtations Phy-
fiques relatives au fujet que nous venons de traiter.
La formation journaliére des Pierres eft un fiftême qui n’e{t
pas encore tout-à-fait établi. Plufieurs Philefophes veulent
que les Pierres foient aufli anciennes que le monte, & qu'avant
été formées lors de fa création , il n’en croifle plus préfente-
ment. Si ce fiflème qui fait tort à la nature toujours agiflan-
te, avoit lieu, on auroit de la peine à trouver aujourd’hui aflez
de Pierres pour fournir à tous les bâtimens de l'univers ; com-
ment fupléer à tour ce que Pair, les vents, la gelce & les
flots de la mer détruifent tous les jours ?
Dieu , après avoir fini les ouvrages de la Création, a laiflg.
L ii]
(4) Exercita--
tio tertia Con-
chyl. Bival,
utriufque
aquæ. pe 17»
(a) EA. de
Clave , Ferre
Imperato ,
Tournefort >
Colonne.
{b) Pofiamo
argomentarc
la virrù vegc-
tale nella na-
£ura delle Pie-
cre, e riconof-
cerle nelle
parti del
ifteffi anima-
li, percioche
le Corteccie
degli animali
marini che
fono nel geno
Oftracino, e
non meéno
delle chioccie
terrene , fono
manifeita-
imente di con-
fiftenza di
Pietra ,e fi
cuocono in
chalce , non
altrimente
che le Pietre
ricevute da
£utti , e non
dimeno que-
fte vengono
da minimi
principii nel-
la propria
grandezza,
lifteflo ac-
crefcimento
di forma 2-
sompagnata
Ja proprie ri-
ghe & avue-
na menti veg-
giamo haver
certa ragione
nelle Giudai-
che & alrre
Pietre. Impe-
rato. Liv, 24
pag. 575.
(c) Mémoires
de l Académie
anne 1702
Page 22%
86 La LtTHÉOLOCEES M'PARTLE,
le cours libre à l'ativité des caufes naturelles, qui fe fuccé-
dent les unes aux autres.
Par un fiftème tout opofe , des (4) Phyfciens ont attribué
aux Pierres une ame végétative , mais infenfible, & ils ont
voulu prouver qu’elles étoient des corps organifés. Il eft dif
ficile de croire qu’il y ait dans des corps aufli denfes que des
Pierres , des vaifleaux par lelquels des fucs puiflent circuler.
On a beau raporter l'exemple des bois durs , tels que lE-
béne & le Gaïac, celui des Coquillages, de nos dents, de
nos ongles , les os des Animaux ; tous ces objets, ditent-ils,
dont laccroiflement vient du fond, malgré leur dureté ac-
croiflent tous les jours, & fourniflent une preuve de l’augmen-
tation des Pierres, qui doivent avoir néceflairement des vaif-
feaux par ou pañlent les fucs qui les nourriflent.
Ferrante (4) Imperato eft de ce fentiment , & Tournefort,
fuivant les mêmes principes , dit que les Pierres font des corps
organifés ; que toute organifation demande une fémence, un
œuf , qui ait contenu le corps en petit & qui n'ait eu befoin
que de fe déveloper. La ftruture des Cornes d’Ammon, des
Pierres Judaïques, des Belemnites, des Aftroites & des autres
Foffiles fuppofe des germes ou des moules ; on ne trouve au-
cun de ces moules dans la terre; nulle piéce qui s’en foit
caffée , qui eft-ce qui a tiré ces objets des moules; donc les
Pierres & les autres Fofliles viennent de fémence ?
Les germes des Pierres & des Métaux étant liquides, pé-
nétrent les pores de certains corps ouvrages ; ils y ec LEA
& fe petrifient. ils fe logent dans le creux de ces mêmes
corps , ils en retiennent le relief, comme nous le voions fur
plufieurs Pierres ; l'empreinte des Coquilles de $. Jacques, des
Ourfins, & des Cornes d’Ammon, fuivant le même Auteur,
vient de germe , ainfi que le Criftal de Roche.
Il prouve (c) encore la végétation des Pierres , par les
noms que l’on grave dans les couches des Carriéres ; ces noms
fe rempliflentc & repréfentent les lettres en relief de deux ou
trois lignes d’épaifleur. Il regarde ce relief comme une efpéce
de calus, formé par le fuc de la Pierre, de même que la
féve remplit l'écorce des Arbres où l’on auroit gravé des noms
en creux ; la Pierre eft donc organifée, le fuc qi la nourrit
& qu’elle tire de la terre , doit être filtré dans fa fuperficie,
que l’on peut regarder comme une efpéce d’écorce , & delà
il doit être porte dans toutes les autres parties,
La LiTHorociz; LPARTrE. 87
La matiere des Pierres & des Cailloux eft liquide dans
fon principe, & l’on y remarque des fibres & des veines, de
même que des fils que l’on fuit en les coupant; ellès ont donc
une ftructure organique , & par conféquent une génération
femblable aux corps organiques.
Il n’étoit permis qu'à un aufli grand Botanifte, d'étendre le
fiftême de la végétation jufqu’aux Pierres & aux Métaux : Quel
effort n’a-t'il pas fait pour parvenir à prouver que tout végé-
toit dans la Nature ?
L'expérience a détruit tous ces raifonnemens. On eft def-
cendu dans les Carriéres ; l’on a confulté la Nature ; fa ma-
nœuvre s'y eft dévelopée, & l’on a reconnu que les preuves
que l’on avoit avancées juiqu'ici pour foutenir le fiftême de
la végétation des Pierres & celui de leur ancienne création ne
pouvoient plus s’admettre. Les yeux ont vu couler l’eau des
voutes goutte à goutte , & fe congeler pour ainfi dire en la
prefence des fpeétateurs; ces eaux s'étendent fur la matrice de
la Pierre , comme feroit de la cire foñduë qu’on répandroit
fur une mañle de cire déja figée, ce qui ne ferviroit qu’à l’aug-
menter d'avantage.
Cette eau qui eft un amas de pluyes, différente de l’eau
commune , fe charge en fon chemin des fels ; des herbes, des
pailles , des foins & des bois pourris qu’elle rencontre ; elle
coule à travers les terres, jufqu’à ce qu’elle trouve quelque fond
qui l’arrête, tel que peut-être un commencement de Pierre
congelée ; c’eft ce fel diflous , qui forme les Pierres & les Cail..
Joux.
L’addition de ces Pierres eft molle dans fon origine, n’é-
tant qu'une eau paiflie qui fe durcit dans la fuite par fa qualité
pierreufe, Sa dilatation horizontale, qui eft celle qu'on remar-
que dans le Wratum des Carricres , prouve aflez que l'eau eft
tombée goutte à goutte, & qu'elle seft érenduë naturellement
ne pouvant prendre une autre fituation. Les veines même &
les taches qu'on y remarque, font entiérement femblables aux
plis d’une eau courante. Ces Pierres prennent la forme du trou
dans lequel les mariéres fe font condenfces & coagulées ainf
que dans un moule, elles font plus ou moins grandes felon le
volume de là matiére qui s’eft amañlée , elles peuvent être tous
les Jours augmeniées , non par végétarien, mais par une addi.
tion de parties qui furviennent les unes après les autres , ce.
que lon nomme j#xta polition,
88 LA LiTHOLOGIE, L PARTIE.
Quand les Pierres font dans leurs matrices ou carriéres ;
elles y croiflèenr & augmentent tous les jours de la manicre
qui vient d'être expliquée, fans qu'on puifle apeller cette opé-
ration végétation , mais coagulation ou j#xta pojition; hors de
leurs lirs elles n’augmentent plus.
On peut préfumer delà que le même fuc lapidifique & ful-
phureux un peu plus épuré, forme tous les jours les Pierres
fines, les Criftaux & les Agathes. Les parties folides que ce
fuc charie fe condenfent , s’accrochent les unes aux autres, &
fe durciflent en petites boules, auxquelles la matiére Vitrioli-
que { dont le Sel n’eft jamais oifif) donne de la couleur & mé-
tallife cout ce qui l’aproche, foit Animaux , Poiflons , Bois,
Oflemens , Coquillages ou Pierres.
Lorfque la même matiere pénétre une Pierre fpongieufe
par la nature de fon grain, elle remplit le vuide qui eft entre
fes molecules ; s’il y en a fuffifament cette Pierre deviendra
Caïllou : lerfqu’il n’y à pas aflez de matiére elle fera demi Cail.
Jou & demi Pierre ,comme il s’en trouve en plufieurs endroits.
Il eft à croire que la matiére qui a produit la criftalifation
interne d’un Caillou s’eft formée la premiére, & la traverfé
pendant qu'il n'étoir encore que Pierre commune & d’une con-
fiftence molle. C’eft un fuc pierreux qui s’eft criftalifé au cen-
tre de la Pierre , avant que la matiére de deflus fe foit durcie
& recouverte d'une croûte pierreufe. Quand il y a un vuide
dans le Caillou, c’eft que cette matiére qui en faifoit le noiau
a été deflechée par une trop grande chaleur ; fi en donnant
du mouvement à un Caillou on entend réfonner un noiau,
on doit attribuer cet effet à ce que la matiére n'a pas été en-
tiérement deflechée , mais qu'elle Pa ére fuffifament pour
laifler un intervalle entre le noïau & la premiére croûte du
Caillou. |
Ces remarques font connoître que toutes les Pierres croiflent
dans leurs Carriéres fans végéter , & qu'il s’en forme tous les
jours , de même que des Cailloux.
La feconde queftion eft de fçavoir files Dendritres qui font
des Pierres arborifées fort à la mode, ainfi que les Pierres de
Florence , font des empreintes de quelques Plantes , ou f ce
font des jeux de la Nature.
L'empreinte des Fougéres fur les Ardoizes que l’on trouve
à S. Chaumont en Forèt, fur le mont Gzppen dans le canton
de Glaris en Suifle, fur le mont Zo/ca proche Verone en Italie,
. &
LA ErruorLocrEe, EMPARTrE. 89
& dans plufieurs endroits de l’Allemagne & de l'Angleterre,
pourroit faire croire que les Arbres, les Buiflons & les autres
figures que l'on remarque fur les Pierres jaunâtres de Floren-
ce & fur les Agathes apellees Dendrittes font de même natu-
re. On y diftingue des ramifications dont on ne fe laffe point
d'admirer le travail. Les Pierres de Florence repréfentent aufi
les unes des villes, des maïfons , des tours & des clochers, les
autres des payfages , des bruyéres , des moufles & autres ar-
brifleaux.
Il y a de ces Pierres ainfi que des Ardoïzes qui ont leurs
parties & leurs contreparties , c’eft-à-dire la partie de deflus,
qui s’eft imprimée fur la couche opofée ; elles font féparces
en deux, & leurs contours de même que leurs feuillages fe
répétent & fe raportent exactement dans toutes leurs parties.
Toutes les Dendrittes & les Pierres de Florence font de vrais
jeux de la Nature, les figures des maifons & des feuillages de
celles de Florence pénétrent l’épaifleur de la Pierre & s’éva-
noulflent au feu, qui étant pouflé vivement convertit la Pier-
re en Verre, d’autres perdent leur noir & confervent leur
figure.
Des matiéres métalliques , des fucs bitumineux & fulphu-
reux de différentes couleurs , maïs fluides , fe renferment &
s'étendent entre deux lames ou plaques d’une matiére d’abord
molle , comme feroit du Tuf, ou de la Glaïze, qui enfuite fe
fige, & par le moyen d’un fuc lapidifique fe durcit en Pierres,
en Agaches, & en Marbres. Elle y forme des feuillages &
des figures de différentes couleurs, lefquels ne font point brouil-
lés ni étendus les uns fur les autres, mais fe trouvent expri-
més fur le bord de la (7) fuperficie , parcequ’aparamment le
milieu eft plus compacte. Cette matiére paflant fucceflivement
des pores d’une feuille à l'autre, forme les mêmes figures def-
fus & deflous de chaque couche, à quelque différence près,
les unes plus hettes, plus marquées, les autres moins, felon la
qualité de la (4) matiére.
Dans les Dendrittes la figure des ramifications ne pénétre
pas ; elle n'eft que fuperficielle & peur s’effacer entiérement
avec de l’eau-forte.
On ne voit jamais dans ces fortes de repréfentations, où
notre imagination fuplee à tout ce qui leur manque, des ti-
ges , des troncs d’Arbres, des fruits , des fleurs, ni des feuil-
les ; ce font toujours des ramages d’Arbres dont on ne con-
Premiere Partie. M
(a) Non Aui-
dum per to-
tam Lapicis
Dendrius fu-
perficiem ct
fufum , fcd
paffim minu-
tarum guttu-
larum forma
ei adhærens,
diduŒis tabu
lis in ftellulas
fingulares
conctetum,
Herb. Dil
Scheuchkcr. p,
8. Lugd. Bat.
1672,
(b) Diverfa
denique ra-
mificationum
directio de-
pender abipfa
fulphuris &
luti petrif-
candi difpofi-
tione, ficuti 8
earum clarior
& obfcurior
expreffo.
PHARE
Laïs.p. 35.
>
(a) Naturæ
Ludibria,
5 L'A LiTHGLOGHEMdIPARTLE
noît point l’efpéce; il en eft à peu près de même de ces re-
préfentations que le givre dans la gelce forme fur les vitres, &
qui imite les Arbres. Le grand froid refferre les parties de
l'eau , leur pefanteur & la gelée les étendent & les figent en
forme d’un rameau. Le grand chaud dans les mins fait le
même effet , il forme des ramifications d’or & d'argent, qui,
ctant frifées , imitent parfaitement les Arbrifleaux. L’Argent
par la grande chaleur de [a terre , ou par le feu allumé dans
une minicre, perce outre par les pores des Pierres , & prend
enfuite la figure des cheveux & des Arbres.
Les Plantes, les Poiflons & les Infeétes que l’on voit repré-
fentés fur les Ardoizes & les autres Pierres apellées Zfhyope-
tres ne font pas des jeux de la (4) nature. On y reconnoit le gen-
re de la Plante, ce font la plüpart des Fougéres & des Ca-
pillaires de l'Amérique , des feuilles de Tillot, de Pcirier, ce
Charme, de Peuplier & de Saule dont on découvre le pedi-
cule , les fibres & lextenfion naturelle. On reconnoît auf
les Poiflons & les Infectes jufqu’à les pouvoir nommer. Ces
figures font différentes à chaque feuillet de l’Ardoize; fouvent
même elles fe croifent les unes fur les autres, fans fe confon-
dre. Ces Pierres viennent ordinairement dans les mines de
charbon de terre à cent pieds de profondeur & au dernier lit ;
la terre s’eft durcie en Pierre ou en Ardoïze , en recouvrant
la Plante ou le Poiffon amenés par le Déluge : car leur fitua-
tion couchée , dénote que ce font les eaux qui les ont cha-
riés. Leur délicatefle les a fait périr dans la fuice , & n’a laif-
{é que l'empreinte de leur figure aplatie fans épaifleur , for-
mant un creux d’un côté & une figure de relief de l’autre,
toutes deux remplies d’une matiere fulphureufe & métallique
qui s’y eft figée.
Plufieurs croient que c’eft le deffus & le deffous de la Plan-
te ; comme elle s’eft pourrie elle n’a pu imprimer fon revers,
C'eft la feule partie fupérieure qui s’eft moulcé en creux fur
une lame de limon , & qui s’eft répetée en relief fur la couche
de limon opofée, de la maniere que le peut faire l'emprein-
te d’un cachet fur la cire.
Luidius, dont il a été parlé ci-deflus , attribue ces emprein-
res de Coquillages , de Poiflons , d’Infeétes & de feuiilages ,
aux femences de ces Animaux & des Végétaux, qui par leur
petitefle & par le fecours des eaux ont pù pénétrer jufqu’aux
entrailles de la Terre, où ces Animaux & ces Plantes, aidés
Eu LiTHOoLoc1Es LÉRAMTIE CE:
d'une chaleur fouterraine , ont crûs & ont péri par la fuite
en laifflant les uns leurs Coquilles & les autres leurs emprein-
tes qui fe font pétrifices par la longueur du temps. 1°. On peut
opofer au fentiment de ce Philofophe que la femence des
Poiflons & des Végétaux, quelque petite qu'on puifle fe l’i-
maginer , n’a jamais pu penétrer fi avant les pores de la terre.
2°. Elle n’a pu trouver parmi les Pierres & les Rochers une
matiére propre à Ja féconder , encore moins une chaleur fou-
terraine fufffante pour produire un tel effet. 3°. Supofé que
les Végétaux y foient crûs , où font leurs racines dont on ne
voit aucun veftige dans toutes les empreintes que ces Plan-
tes nous fourniflent.
Il faut donc conclure que les Dendrittes & les Pierres de
Florence ( bien différentes des Ardoizes & des Pierres qui re-
préfentent de vrais Poifflons & de véritables Plantes pétrifiés )
ne font düës qu’au hazard , & font de vrais jeux de la Na-
ture,
Fin de la premiére Partie.
v.
in
Û
L 1
dites De Th
ni118 bi
FR À
| (
se &
TE
RU Bt
EXPLICATION
DE PLUSIEURS TERMES,
Dont on s'ef? fervi dans les deux Parties de cet Ouvrage,
© qui ny font point expliqués.
Le
CETABULUM eft une cavité qui fe trouve dans une
À partie offeufe ou teftacéc.
ACETABULUM , fe dir encore des vafes ou mamelons
creux qui font le long des pieds des polypes & des nautil-
les, par lefquels ils fucent l'air & l’eau, & Les rejettent en-
fuite.
ADHERENCE, s'entend d’un corps étranger , joint &
colle naturellement à une coquille ; rien n’eft plus ordinaire
aux Huîtres , aux Moules & aux Glands de mer.
ADHESION , eft à peu près la même chofe que le terme
précédent, mais il eft moins ufité.
AGELUTINE , c'eft-à-dire collé enfembie.
AILES , ne font autre chofe que l’extenfion d’une des lé:
vres de la bouche d’une Coquille , ce qui forme une efpéce
d’aile ; on dit un Myrex ailé , on ne doit pas prendre cette
aîle pour une oreille, quoiqu’on dife Murex auritus.
ANALOGIE, eft le raport que deux chofes ont enfemble.
ANALOGUE, qui a du raport , de la convenance avec
quelqu’autre chofe.
ANDROGINE , eft le même qu'Hermaphrodite,
ANOMAL , veut dire irrégulier.
APONEVROSE, eft le tendon, ou l’extenfon d’un muf-
cle , en forme de membrane.
APOPHYSE , eft une excroiffance d'os ou de chair , ou
une partie éminente , qu'on remarque fur la furface d’un:
Animal},
M iii
02 RBORISEE , fe dit d’une Pierre qui repréfente des feuil.
lages d’Arbres.
ARMATURA , s'entend dans les Pierres figurées, d’une
croûte métallique & luifante qui les couvre , & qui paroît
être crûë avec la Pierre même.
ARTICULATION , eft la jonction de deux piéces dans
une même Coquille, on l’apelle autrement Grnetime.
ATHMOSPHERE, eft l'air qui entoure le globe de la ter-
re ,& tout autre corps.
ASSIMILATION , eft l’action par laquelle deux chofes
font renduës femblables.
ASSIMILE’, veut dire rendu femblable à quelque chofe.
AVE-MARIA , fe dit d’une Perle toute ronde , propre à
former un Chapelet,
B.
ANDE, voyez Fafcie.
BANDELETTE ou RUBAN, eft une efpéce de Fafcie
très-étroite , qui fe diftingue fur la fuperficie d’une Coquille.
BASE d'une Coquille, eft extrémité opofée à fa partie la
plus élevée , quand il n’y a point de queuë ; quand il y en a
une, C’eft la partie la plus fee entre la clavicule & la queuë.
BEC, apellé Rof/rum , eft quelquefois l'extrémité de la
queuë qui eft recourbée ; quelquefois c’eft la Coquiile même
recourbée dans l’un de fes deux bouts, ou vers la charniére.
BIVALVE , s'entend d’un Coquillage qui a deux piéces
ou écailles ; elle eft apellée Dosblette par les Hollandois.
BIZEAU , eft ce qui tient & arrete la Pierre d’une Bague
dans le chaton, c’eft quelquefois aufli dans une Pierre taillée
en table , le pourtour qui eft coupé à pans.
BOSSES , font de petites éminences qui fe rencontrent fur
la fuperficie d’une Coquille.
BOUCHE , eft la grande ouverture, par où lAnimal fort
de fa Coquille , pour refpirer , pour marcher, & prendre des
alimens.
BOUTON , eft la même chofe que Boffes & que Tuber-
cules ; on entend cependant par Bouton , l'élévation ronde
qui fe trouve dans le centre d’une Spirale , & qui s’éléve par-
deflus, en latin Umbo.
BRILLANTE , fe dit d’un Diamant qui a beaucoup de fa-
CCItEs.
BRUNETTE,, eft le terme vulgaire dont fe fervent les HOL
landois, pour défigner un cylindre imitant le Drap d’or.
BYSSUS eft le Lin, ou ii Soye qui fort des moules , & des:
pinnes marines,
CG
ABOCHON , fe dit d’une Pierre élevée & irréguliére
dans fa forme.
CALCEDOINEUX, eft une couleur blanche qui diminuë
le prix d’une Pierre.
CANAUX, font des efpaces étroits & longs , en forme de
tuyaux , que l’on voit fur les Coquilles.
CANELURE, eft un Canal régulier gravé en creux fur la.
furperficie d’une Coquille.
CARENE , en fait de Coquillages , eft le fond d’une Co-
uille , tel que celui de l'Arche de Noé , ou du Nautille,
CARTILAGES, en parlant d’une Coquille , font des liga-
mens qui attachent enfembie fes deux piéces.
CARTILAGINEUX , fe dit dans l’Animal , d’une fubftan-
ce qui tient de l'os & de la chair.
CASAQUIN , eft une partie élevée & diftinéte du dos, la-
quelle fe remarque dans quelques Animaux.
CELLULE , voyex Cloifon.
CERCLES , font des lignes qui tournent fur la fuper-
ficie d’une Coquille.
CETASGE , fe dit du genre des plus gros Poiflons de mer.
CHAMBRE’, s'entend d’une Coquille qui eft cloifonnée ;
ou féparée dans fon intérieur , comme le Nautille, là Corne
d’Ammon & quelques Lepas.
CHANTOURNE’, s'entend du contour ou des bords d’une:
Coquille qui font coupés de différentes maniéres , c’eft la mê--
me chofe que Dentelé.
CHARGE , fe dit d'une Pierre dont la couleur eft trop:
foncée.
CHARNIERE , apellée Cardo , eft la jonction des deux
piéces d’une Bivalve ; fs Univalves n’ont point de Charniére.
CHATON,, eft l'endroit de l’anneau où l’on enchafle une:
Pierre.
CHEVER, c’eft creufer une Pierre par deflous , pour lui:
Ôter de la couleur , quand elle en a trop.
6
: CIRCONVOLUTIONS, font les mêmes que les contours
& les fpirales.
CIRRI , veut dire les filamens , ou foyes qui fortent des
Glands , des Moules , des Pinnes marines & des Conques ana-
tiféres.
CLAVICULE, eft la partie pyramidale, extérieure & in-
rcrieure d’une Coquille tournée en fpirale ; elle commence vers
le milieu jufqu'au fommet ; on l’apelle fouvent la tête d’une Co-
uille.
CLAIRET , fe dit d’une Pierre dont la couleur eft trop
foible.
CLOISON , eft une féparation qui fe rencontre dans lin-
térieur des Plantes & des Animaux.
CLOISONNE", eft la féparation que l’on remarque dans
l'intérieur de quelques Coquillages, comme dans les Nautil-
les ; c'eft la même chofe que Chambre.
COAGULATION , cit l'épaifliflement d’une liqueur qui
fe caille.
COAGULER, c’eft donner une confiftence aux liquides.
COAGULUM , ce qui joint plufieurs chofes enfemble.
COL ou DOS de la Coquille , eft le dos des Bivalves au-
deflüs de la charniére ; on l'apelle en latin , Cervix.
COLUMELLA , cft le füt , la rampe , ou l'axe intérieur
d'une Coquille , depuis le haut jufqu'en bas; c’eft autour de
ce füt que les fpirales de la Coquille font contournées ; il ne
fe découvre que vers la bouche.
CONCRETION , eft un amas informe de quelques fub-
ftances minérales.
CONDENSE, £
CONDENSATION : DRE
CONFIGURATION , eft la forme extérieure d’un corps.
CONGLUTINE", voyez Aglutine.
CONTOURS, font les fnirales, & les circonvolutions que
forme la Coquille autour de fon fut.
CONTOURNEE, eft une Coquille apellée autrement 7 #r-
bince, dont la figure tourne au moins une fois dans toute fon
étenduë , & s’éleve en fpirale.
CORCELET , voyez, Cafaquin. : |
CORDELETTE., eft une élévation ronde & étroite , qui
régne le long d’une Coquille entre les ftries & les canelures.
COTES
A 97
CÔTES, sentend des élévations plates & alongées que
Jon voit fur certaines Coquilles , comme fur les Peignes.
COUCHE, eft un lit de Pierre, de Tuf, de Coquillages ou
autre concretion nommée en latin Ssratum.
CRIBLE,, fe dit des pores par lefquels les fucs de la terre
tranfpirent dans les objets qui lui font dépofés.
CROUTE, voyez, Epiderme.
CRUST ACE , s'entend des Poïffons dont la couverture n’eft
pas fi dure ni fi épaifle que celle des Teftacées.
D,
ELAVEE, fe dit d’une Pierre dont la couleur eft foible.
DELTOIDE, eft ce qui a la figure de la lettre grec-
gue delta À, c’eft-à-dire triangulaire.
DENSE , veut dire épais.
DENSITE', c’eft l’épaifleur d’un corps.
DENTS, font de petites éminences , ou pointes qui gar-
niflent la bouche d’une Coquille.
DENTELE", voyex Chantourné.
DETRITUM , s'entend d’une Pierre ou d’un Criftal ufé,
ce qui forme le fable & le gravier.
DIAPHRAGME , eft tout ce qui fépare, voyex Cloifon.
DOIGTS , fe difent des pointes émouflces d’un genre d’Our-
fin , apellé Echinus digitatus.
DOS, eft la partie poftérieure de la Coquille , qui eft la
mème chofe que le Talon.
DOUBLET , eft l’aflemblage de deux Pierres fines collées
enfemble pour gagner de l’épaifleur.
DOUBLETTE, eft un mot Hollandois pour exprimer les
Coquillages qui ont deux écailles ; ce terme revient à celui
de Bivalve.
E.
AU, fe dit de la couleur d’un Diamant bien blanc; une
eau vive & nette.
ECAILLE , s’entend d’une des piéces d’une Bivalve.
ELASTIQUE, eft un corps qui fait effort pour fe remettre
dans l’état d’où l’on lavoit viré.
PDremiére Partie, N
8
. ELASTICITE', eft l'a&ion par laquelle un corps après avoir
été prefle, faic cffort pour fe remettre dans fon premier état.
ENCROUTEMENT , voyez, Incruftation.
ENGLOBE’, s'entend d’une chofe qui eft entourée par une
autre.
ENFONCEMENT, fe dit d’une Pierre épaifle.
ENFANTEMENT, cit quand on incrufte une Pierre dans
une autre.
ENVELOPES , voyex Tégumens.
EPIDERME , en latin Cortex , eft la premiére peau , ou
drap marin , qu'on ôte ordinairement aux Coquilles pour
jouir de leur beauté naturelle 5 cette peau leur eft entiére-
ment étrangérc.
EXCROISSANCE, cft la partie qui excéde la fuperficie
d'une Coquille, laquelle forme comme une couture ou reprife
de la matiére.
EXTUBERANCE , voyex, Protuberance.
F
AMILLE , s'entend de ces premiers genres ou ordres,
que l’on établit dans une méthode pour divifer les clafles
des Minéraux , des Végétaux & des Animaux.
FASCIES, fonc les bandes ou cercles que l’on remarque fur
la robe d'une Coquille , ces Fafcies font quelquefois de ni-
veau , quelquefois elles font faillantes , ou gravées en creux.
FASCIL', fe dit d’une Coquille ornée de bandes & de
cercles.
FECONDE, eft le même qu'engendré.
FELLURES, ce font de petites marques en long qui fe voient
dans une Pierre fine.
FERMENTATION, cft une ébulition caufce par des ef-
prits qui, en fortant de quelque corps, rencontrent des par-
ties grofhéres, qui , s’opofant à leur pañlage , font gonfler &
raréficr la matière, jufqu'à ce qu'ils en foient détachés; c'eft
ainfi que cette matiére change de nature après un mouvement
de quelques heures ou de quelques jours.
FERMENT , voyez Levain.
FEUILLE , fe dir de ce que l'on met fous les Pierres fines
tranfparentes , pour les faire jouër.
FILLETIS d’une Pierre , eft l'endroit où finit la ertifare,
FIBRES :
FILETS,
nent la chair du Poiflon qui eft renfermé dans fa Coquille.
FLUVIATILE , eft un Coquillage d’eau-douce.
FOSSILES , en fair de Coquillage, font ceux que l’on trou-
ve pétrifiés en fouillant la terre.
FRAY ,fe dit des œufs de Poiflons , ou du menu Poiffon
qui en naît.
FRONDIPCORE, eft une Plante marine imitant les feuilles,
FRUSTE , s'entend d’une Coquille dont les canelures , les
ftries , les pointes & les tubercules font ufces.
FÜUME'ES, voyex Glaces,
EUT , voyex Columella.
font des ligamens qui entretiennent & foutien-
G.
INGLIME, voyex Articulation,
GIVRES , font des glaçons pendans , ou une ramifica-
tion formée par une eau glacée,
a ’ j fe difent d’une Pierre qui n’eft point nette,
H.
AUTE EN COULEUR, fe dit d’une Pierre dont la
couleur eft extrêmement vive.
HETEROGENE, veut dire de différent genre.
HELIX , fignifie Volute, dont on trouvera l'explication au
mot de Volute.
HOMOGERNE,, veut dire du même genre.
18
AMBE , eft un membre qui fort de la coquille d’un Poif-
fon lorfqu’il veut avancer ; il y a une efpéce d’Huitre à qui
"on a donné ce fobriquet.
IMPREGNE', qui a tiré à foi le fuc d’un corps par le moyen
de l'humidité,
IMPULSION , action par laquelle un corps eft pouffé.
Ni
‘xo0
INCRUSTATION, eft le revétiflement, ou l’enduit d’une:
matiére fur une autre.
INCRUSTATION,, fe dit auffi d'un fourreau piérreux que:
forment certaines fontaines pétrifiantes , autour des objets que
l'on y depofe.
INTERSTICES, font les intervales qui fe trouvent entre
les parties d’un corps.
JOUER , fe dit de la feuille que l'on met deffous une Pier-
re pour lui donner de l'éclat.
K.
AR À, eft une mefure qui conftate le poids des Piér-
res fines.
KARA , s'entend encore, parmi les Lapidaires , des petits
éclats de Diamans, on dit des Diamans au Kara.
LÉ.
ANGUE, eft une partie qui fort de la bouche du Poif-
fon , telle qu'on le remarque aux Coquillages apellés
Pourpres.
LAITEUSE , fe dit d’une Pierre fine tranfparente, dont la
couleur tirant {ur le lait , en :diminuë confidérablement le
rix.
LEVAIN , eft un ferment ou un acide qui fait bouillir &
gonfler quelque corps humide ou mou.
LEVRES, font les bords de la bouche d’une Coquille.
LIGAMENT., cft une partie, mufculeufe qui attache le.
Poiflon à fa Coquille:
LIT de Pierre, voyex Couche.
M...
M ADREPORE, eft une production pierrenfe qui imite :
le Corail , avec la différence que fes ramages font tout
percés de trous.
MAMMELON , fe dit de la’ partie ronde & élevée qui fe
voit fur la robe des Ourfins, de laquelle le petit bout sens
graine dans les pointes ou piquans dont-la Coquille de cet:
Animal eft revétuë , on l’apelle en latin ?pulla.
TOL
MATRICES, font les endroits où fe forment les Pierres.
& les Minéraux.
MILLEPORE , eft une produétion pierreufe percée de
quantité de trous.
MOLECULES, font les petites parties d’un corps ; on trou
ve ce mot mafculin & feminin.
MOLS, les mols ou les Poiflons mous, font ceux qui tirés
de leur peau ne montrent qu'une chair molle.
MULTIVALVE, eft un Coquillage qui a plufeurs piéces. .
ceft le même que Polyvalve.
ù TACRE, eft la belle couleur de Perle que l’on remar-
que dans les Coquilles.
NACRE, fe dit d’une Coquille dont le dedans eft argenté
& brillant comme la Nacre...
NUAGEUX, } {e difent d’une Pierre fine tranfparente qui
neft pas nette.
NOMBRIL , apellé Vmbilicus , eft un trou dans le milieu
de la bafe d'une Coquille ; a côté de fa bouche ; c'en eftà peu.
près le centre.
O:
OX , fe dit en parlant du tentre de la voluté d'une:
#”, Coquille.
ONDES, font des lignes de différentes couleurs qui vont
en ferpentant fur la robe d’une Coquille.
OPERCULE , eft le couvercle dont le Poiflon fe fert pour
défendre l'entrée de la bouche de fa Coquille , & pour fe ren-
fermer en dedans:
OREILLES , font une ou deux parties plates & faillantes :
des deux côtés de la charniére d’une Coquille , furtout de:
celle qu’on apelle Peïigne , il faut les diftinguer des aîles avec.
lefqueiles on les confond fouvent.
ORIENT , fe dit de la belle couleur nacrée des Perles &:
des Coquilles. s
Nii
OZ
P.
APIRACE’, eft un Coquillage extrêmement mince &
imitant le papier.
PELLICULE, eft fouvent prife pour l’Epiderme ; c’eft la
furpeau d'une Coquille , laquelle s’ufe dans le Roulis de la
mer quand le Poiflon eft mort.
POINTES , apellées Acalei, Mucrones ; Frhinati, Clouds,
Epines , font tous termes finonimes pour fignifier les piquans
qui fe trouvent fur la fuperficie d’une Coquille, furtout de l’'Hui-
tre épineufe.
ve Ù que l'on donne à une Pierre , eft fec ou gras
felon la nature de la Pierre.
POLIVALVE, voyex Multivalve,
PORE fe dit d'une ouverture perceptible ou imperceptible
de quelque corps que ce foit.
PORREAUX, voyez Bofles & Boutons.
PRISME, PREME ou PRASSE , eft la matrice où les Eme-
raudes, les Amerchiftes & les Cornalines fe forment.
PROTUBERANCE, eft l’alongement d’une partie , ou Of.
feufe , ou Teftacée.
Q.
UADRAN , eft une machine de bois, pour tailler les
Pierres ; on dit Emeraude au quadran. Cet inftrument
porte la Pierre horifontalement & verticalement fur la rouë,
ou la tourne fuivant le fens de fa facette.
QUEUE , eft la partie inférieure d’une Coquille , laquelle
eft plus ou moins longue ; il eft effentiel de la diftinguer d'avec
le Bec, qui eft toujours fort court & recourbé.
R.
Fu. ou RAREFIE’, eft ce qui eft plus étendu.
RAYONANTE, {e dit d'une Pierre fine qui jette beau-
coup de feu.
RETIPORE, Plante pierreufe qui imite des Réfeaux.
RESSORT, fe dit de la propriété naturelle qu'ont certains
10
corps de fe remettre dans l'état naturel d'où on les a he
ar violence ; c’eft le même qu'Elafticité.
RIDES, apellées Rage, forment des ondes un peu rele.
vées fur la fuperficie de la robe d’une Coquille ; elles font dif-
férentes des ftries par leur irrégularite.
- ROBE d’une Coquille , eft la couverture ou fuperficie de
la Coquille , après que l’on a enlevé l'Epiderme.
ROCHE , fe dit du gravier que l’on trouve dans une
Pierre.
ROULE’, fe dit d’une Coquille que le flot ou le roulis de
la mer ont jetté & amené route ufée fur le rivage.
RUBASSE, eft un Criftal que l’on a coloré artificiellement,
S.
ATINEE , eft une couleur claire & brillante qu’on remar-
que dans les Pierres taillees au quadran.
SEDIMENT , fe dit de la Craile qu'a dépofé une liqueur
au fond d’un vaifleau.
SERTIR une Pierre , eft l’'enchafler dans un anneau.
SERTISSURE , eft la maniere d’enchaffer une Pierre.
SILLON , cit la cavité formée par l'élévation de deux c6-
tés , ce qui forme des raieures ou ftries.
SOMMET , en latin A4pex , Cacumen , Vertex , eft la pointe
ou lextrémire du hauc d'une coquille Univalve.
SPIRALES , font les mêmes que les contours & les circon-
volutions d’une Vis; elles forment la Volute.
SPIRES, voyez Spirales.
SOURD, s'entend d’une Pierre qui n’a pas l'éclat & le bril-
ant qu’elle devroit avoir.
STRATUM , fe dit d’un lit, d’une couche de Pierre, de
Tuf, de Coquillages, &c.
STRIES , fonc les raieures ou gravures en creux qui fe
voient fur la robe d'une Coquille, différentes des canelures
qui font plus réguliéres & plus grandes.
T,.
AILLE' au quadran , voyex Quadran.
TALON , s'entend de la partie la plus épaiffe d’une:
Moule; elle forme un bec où c!t la charniére.
T0
TAMBOURIN où TABOURIN, eft une Perle ronde d'un
côté & plate de l’autre , qui reflemble à une Tymbale.
TARTAREUX , eft ce qui a la qualité du Tartre.
TEGUMENS, ce font les envelopes des parties différentes
d'un corps.
TENDON , eft le raprochement de plufieurs fibres muf.
culeufes unies enfemble en forme de faifleaux.
HENEE ne les mêmes, pour exprimer le défaut
d'une Pierre qui n’eft pas nette.
TERRASSE , fe dit dans une Pierre , de quelques parties
qui ne peuvent recevoir le poliment.
TESTACE’, eft un Coquillage dur & épais.
TEST, eft la fubftance la plus dure qui forme le corps
d'une Coquille.
TESTE , s'employe quelquefois pour le fommet , quoiqu’im-
proprement.
TISSURE,, fe dit de la maniere dont les parties du corps
font difpofces.
TROMPE, eft la partie inférieure d’un Coquillage , apel-
lé Buccin.
TROMPETTE, eft le nom que les Hollandois donnent
au Buccin.
TUBE, n’eft autre chofe qu’un tuyau ou canaï.
TUBERCULES, du mot latin T'xbercula, font des émi-
nences réguliéres & rondes plus grandes que les Verruës, lef-
quelles fe diftinguent fur la robe des Coquilles.
TUILEE, eft une Coquille dont les cavités font en forme
de Tuiles creufes ; on les apelle en latin Zmbrices.
TURBINEE , veyex Contournée. Il ne faut pas dire Tur-
binite , qui ne doit s’apliquer qu'aux coquillages Fofliles.
TUY AUX, voyex Canaux.
y.
ALVE , veut dire une écaille , ou une des piéces d’un
Coquillage.
VELOUTE , fe dit d’une Pierre qui eft haute en couleur.
VERRUE , du mot latin Verruca , veut dire à peu près la
même chofe que les Tubercules & les Bofles ; les Verruës font
plus inégales , plus poreufes & plus petites.
VIS,
10
VIS, eft la partie contournée d’une Coquille, qui fe F2
mine en pointe; c’eft la même chofe que Spirale.
VIS, fe dit aufli d’une Coquille extrêmement longue dont
la pointe eft très-aiguë & la bafe très-plare , de même que
l'ouverture de fa bouche.
UMBILIQUE , voyex Nombril.
UNION , fe dit d’une Perle faite en poire.
UNIVALVE, eft un Coquillage qui n'a qu'une feule
iéce.
à VOLUTE, eft dite à J’olvendo , c'eft le contour des fpi-
rales autour du fût de la Coquille, lequel va en diminuant à
un point comme centre , apellé l'œil de la Volute.
7
OOPHITES, font des Poiflons , dont la nature tient
, de la Plante & de l’Animal.
ZONES, fignifient la même chofe que les bandes ou fa
cies dont on a parlé ci-deflus.
Premiere Partie, (e]
Le F . Ë "
SECONDE PAR%IE
CONCHYLIOLOGIE
OÙ
MPAITEÉ GENERAL
DES COQUILLAGES DE MER;
DEVRIVIERÉE ET DE TERRE;
DANS LEQUEL ON TROUVERA UNE NOUVELLE
méthode accompagnée de tables latines & françoifes, pour :
diftribuer ces Coquillages fuivant leurs caractéres généri-
ques dans les clafles qui leur conviennent.
AIME °C
DES REMARQUES SUR CHACUNE DE LEURS FAMILLES ,
des Figures en taille-douce des plus belles Coquilles
deffinces d'apres nature , avec leurs explications.
f
CONCHYLIOLOGIE
SE C'OINPDPE IP ANR NT E.
CS
CHAPIFRE PREMIER:
Divifion du traité général des Coquillages de Mer , de
Riviere © de Terre.
= Fa ES Coquillages, traités de bagatelles par bien
_ SN des gens, font regardés bien différemment par
(Qi EN le Philofophe. Ce qui fembloit d’abord ne de-
PF 1] voir fervir qu'à fon amulement & à fon plaifir,
rame it devient pour lui le fujet d’une véritable occu-
— pation , & la fource de mille réflexions utiles.
Les plus petites chofes! dans la Nature , on le fçait, annon-
cent de quelle habile main elles partent, & quei eft l’excel-
lent (4) ouvrier de l'Univers.
Un Coquillage eft un Animal couvert d’une envelope qui
a deux parties, l’une molle qui eft l’Animal même , l'autre
de confiftence dure qui eft fa Coquille.
Les Auteurs qui ont écrit fur l’'Hiftoire Naturelle, fe font
O iij
(a) Nobis
omnia re{o-
nant çondi-
torem,
(4) Nemi-
nem ipfa te-
ftisinhabiran-
tla anhnalia
confideraile ,
variafque co-
rum efoies
tradidifl: ,
mirum videri
poreit,
(b) Pifcium
quidam fan-
guine care:t
de quibus di-
cemus ; funt
autem tria
genera ,im-
prinnis quæ
mollia appel-
fantur , dein-
dè contecta
Cruftis tenui-
bus, pottre-
mo teftis in-
clu fa duris,
(c) Rondeler,
Blon s Aldro-
wa:dus, Jor-
Lon & autres.
{d) Natura
tam dura con-
tigilfe tefa
vidceri poteft,
ne à quam-
plurimis ani-
malibus ma-
rinis quæ €o-
TUmM Carue de-
IcCtantur, de
Voïarentur »
fed in no-
{trum cade-
rent ufum,
Aldrovz.d. de
EXANG. Pi 7$e
{e) Belon
apelle ces Ani-
Faux dejecta-
menta mati-
na, PAL. 435.
110 La ConcHYLiGLocie. IL PARTIE.
contentés la plüpart de parler de la couverture des Poifons
à coquilles, c’eftà-dire des Coquilles feules qui leur fervent
d’étuis , fans dire un mot de ces Animaux , qui méritent ce-
pendant quelque attention. (4) Fabius Columna le dit expref
fément dans fa préface, il eft vrai qu’à peine parvient-il quel-
ques-uns de ces Animaux à notre vuë, & que leur recherche
cit crès-dificile.
Ceux d’entre les Auteurs qui ont parlé de la formation des
Poiflons à coquilles, ont fuivi le fentiment d’Ariftote & de
Pline. Rien n’eft plus partagé que leurs opinions fur la maniere
dont fe forment les Coquiliages de Mer, ceux de Riviére, &
particuliérement ceux de Terre apellés Fofliles.
Tous les Coquillages fe divifent en ceux de Mer , ceux d'Eau:
douce & ceux de Terre.
On ne doit point s'attendre à trouver ici une Hiftoire en-
tiére des Poiflons connus fous le nom latin. Exangnes agmati-
ci, & en grec Judua , c'eft-à-dire , les Poiflons qui n'ont
point de fang, diftinétion néceflaire pour ne les pas confon-
dre avec tous les autres Poiflons de mer & de riviére qui ont
du fang. Ces Poillons qui n’en ont point , comprennent tous
les Coquillages de mer & de riviére.
Pline diitingue les Coquillages en trois (4) genres, les Mous,
les Cruftacés & les Teftacés; les (c) Naturaliftes qui font venus
depuis Pline, y ont ajouté un quatriéme genre, c’éft celui des
Zoophytes.
Les Poiffons apellés #10/1ÿ4 feu mollufta & en grecuaraxiNegne
s'apellent en françois les Poiflons mous , c’eft-a-dire qui étant
tirés de leur peau, n’offrent qu’une chair molle, quoiqu'ils con-
tiennent en dedans une matiere qui leur tient lieu de fang.
Ceux qu'on nomme Crajfacea feu Cruflata , & en grec uaña-
xospaxa | font les Poiflons qui font couverts d’une croute lé-
gere, & qu’on peut apeller en francois Cruftacés.
Les Poiflons connus fous le nom latin de T'efacea, en grec
orexxid\epua & en françois Feftacés, font ceux qui font enfer-
mes dans des (4) Coquilles dures & folides.
Ceux qui font apellés ?/ant- Animalia, & en grec Écipura
fe nomment en notre langue Zoophites, ce qui fignifie ?/ant-
animales. Ces Poiflons laiflent en doute de fcavoir fi ce font
des (e) Plantes marines ou des Animaux marins.
C'eft principalement du troifiéme genre de ces Poifflons ape:
lés T'eflacés ou Coquillages durs, dont on s’eft propofé de par-
LA CoNCHYLIOEOG1E, II. PARTIE rir
ler dans ce traité. L'on s’eft renfermé dans ce genre comme
le principal & le plus intéreflant des quatre , en l’étendant
jufqu'aux Coquillages d’eau-douce & aux terreftres.
Quoique les termes de Tefa ,T cfacea ; Concha » Conchy-
Lium , Offreum , Offracodermum , Coclea , foient employés par la
plus grande partie des Auteurs , comme termes génériques &
finonimes , pour fignifier tous les Coquillages , on devroit ce-
pendant diftinguer Coclez qui veut dire Limaçon , & entendre.
par le mot de T'effa les Coquilles les plus cpailles & les plus
dures ; par celui de Concha , celles qui font (4) creufes ; & par
le mot d'Offreum, les Coquilles faires comme les Huitres, Pour
nous conformer à l'ufage nous nous {ervirons dans la fuite du
terme de Concha , pour exprimer tous les Coquillages, & de
celui de Coclez pour les Limaçons.
Tous ces mots de Concha , de Teffa & d'Offreum fe rendent
en françois par celui de Coquillages , qui ne doit ètre employé
que pour exprimer le Poiflon renferme dans fon ecaille, Il fert
à préfenter également lidec de Pun & de l’autre. Quand il
n'eft queftion que de l’écaille fans le poiflon , le mor de Co-
quille convient mieux ; ainfi l’on employera dans ce traité le
terme de Coquillage quand on parlera du Poiflon & de fon
ccaille conjointement , & celui de. Coquille , lorfqw'il ne
s'agira que de l’écaille.
Les anciens comme Pline , Diofcoride , Rondeler , Bclon,
Aldrovandus , Gefner, Jonfton, & les (4) Auteurs qui ont par-
lé par occafion des Coquillages dans les defcriptions qu'ils ont:
données des cabinets curieux, ont prefque tous fuivi la mê-.
me route. Ils ont divife les Coquilles en trois clafles, les co-.
quilles Univalves, les Turbinées , & les Bivalves. On deman-
de, fuivant cette divifion, à quelle clafle on doit raporter les
Nautilles ,(c) l'Echinus , le Balanus , les Conques Anatiferes
& les Vermifleaux de mer.
On n’a pas trouvé un meilleur ordre chez les modernes,
tels que Jean-Daniel Major, Martin Lifter , Bonanni, Rum-
phius & autres. RTE, À
Jean (a) Daniel Major , Médecin de Kiel dans le Duché
d'Holftiéñ , à la fin du traité de Purpura de Fabius Columna ,
qu'il a enrichi de notes fort curieufes, a donné une méthode
pour ranger les Coquillages dans leur ordre naturel ; elle efk,
intitulée Ofracologie in ordinem redatle tabulz ; il dit dans.
fa préface, qu'à l'infpection feule d’une Coquille, telle qu’elle.
(a) Vañs
quoque ge-
nus quoddana
Concharum ,,
ac fuperiès
patulum,con-
chum voca-
mus,
(b) Mufeum-
Vormianum ;
— Mofcardi,
auétarium
mufæi Balf,
Le Cabinet de
Ste Génevieve.
(c) Ut funt
Echini qui
per fe alre-
rumMm , nimi-
rum fotun-
dum turbina-
torum genus
eciunt, 4/-
drov. de Tef.
p.254.
(d) Doétri-
næ de Trfta-
ceis in ordi
n2m con-
gruum reda-
æ fpeci-
men , tabu-
lis aliquoc
comprehen-
fum & non
minusconne- -
xum cum edi- -
ts annotatio-
nibus in Co-
lumnam de
purpura.
Quam cætero-
> quin infervi-
turum facile
ad Conchylic.
«& Teftacea
reliqua in:
conclavibus
principum &
‘ais reété dif
. ponenda cum
brevi ‘didtio-
nario Oftra-
cologico de
partibus Te-
ftaccorum. -
1674:-
12 LA CoNcHYL'OLOoére, IT PARTIE.
{oit ,on la placera dans fon vrai lieu , fuivant la méthode éta-
blie dans les dix tables qu’il a données, ce qu'aucun Auteur n’a-
voit fait avant lui. Voici l’ordre de fa divifion. La premiere
table offre les Coquillages vivans comme les tuyaux des Ver-
milleaux , les nids d'Oifeaux , & les Coquillages morts tels que
les Fofliles. Dans la feconde table ce font ceux qui renferment
les œufs des Animaux qui marchent & qui nagent, les Co-
quillages de différent genre comme les mafles de Moules &
d'Huitres , & ceux de genre incertain , fçavoir les Coquilles
extraordinaires, On voit dans la troifiéme table les Coquil-
lages de genre certain , ce font les Univalves qui fe divifent
dans la quatrieme table en Univalves dont lorifice s'étend en
long , telles que font les Dentalles & autres tuyaux, ou en
largeur telles que les Zepas & les Oreilles de mer , ou enfin
celles dont la bouche eft ferrée , comme les Porcelaines. Les
Turbinées occupent la cinq, fix, fept, huit & neuviéme table.
Dans la cinquiéme & fixiéeme ce font es Turbinées qui n’ont
point de ventre. Il y parle auffi d’une efpéce de Foffile inconnu;
dans la feptiéme table on trouve les Limaçons ordinaires & les
Turbinées faites en Limaçon , dont la pointe ou volute eft apla-
tie comme celle des Nérites. On voit dans la huitiéme table les
Turbinées dont le ventre eft plus allongé , foit en triangle, foit
en cône ou en pyramide , comme les fabots, les volutes, & les
rouleaux , celles dont les fpirales font pleines de bofles, de
boutons & de pointes comme les Buccins; les Cylindriques .
telles que les Tonnes & les Conques perfiques , celles qui ont
un bouton au-deflus de leur couronne apellées couronnes d’'E-
thiopie , celles qui n’en ont point , occupent la neuviéme table.
La dixiéme & derniére comprend les Coquilles qu'il apelle
Plurivalves qui fe divifent en Bivalves, dont les unes ont les
deux Coquilles également larges , les autres ont la fuperficie
raboteufe, ainfi que les Huitres. Il y en a qui ont un mélan-
ge de ftries & de pointes comme le cœur de Bœuf à tuyaux,
enfin d’autres ont les deux Coquilles inégales , tel qu’eft le
fofile du Coq & de la Poule. Les autres Coquilles plurival-
ves font les Glands & les Conques anatiféres. Il ne fait au-
cune mention parmi les bivalves des Cames , des Peignes , des
Manches de couteaux , des Moules & des Tellines, & il oublie
parmi les plurivalves les Ourfins & les Pholades. Cette mé-
thode n’eft bonne que pour offrir au premier coup d’œil tou-
ses les différentes formes de Coquillages; c'eft plutôt Fa a
uitat
LA ConNCuYLriotOciE, Il. PARTIE 11%
fultat des remarques que l’Auteur a faires fur le traité de la
Pourpre de Columna fuivant ce qu'il dit dans fa préface ; il
a avance que fa methode pouvoit fervir à l’arrangement des
belles collections des Souverains. Comme il ne divife fes Co-
quilles qu’en trois clafles qui font les Univalves , les Turbi-
nces & les Bivalves, fans en diftinguer les genres & les efpé-
ces que par un feul mot, & fans faire aucune defcription des
caractéres génériques & fpécifiques qui les établiflent , cette
méthode eft plus fpéculative que pratique.
Martin (4) Lifter , parmi plufieurs traités fur les Coquilla-
ges qui ont été énoncés dans la premiére partie , a fait un
gros volume fans autre difcours qu'une petite Préface latine.
Cet Ouvrage divifé en quatre livres, traite dans le premier
des Coquillages de terre, dont les trois quarts font reconnus
pour être maritimes. Le fecond livre contient les Coquillages
d’eau douce. Le troifiéme fe divife en deux parties ; la pre-
miére traite des Bivalves , donc les Coquilles font d’inégale
grandeur , comme les Peignes & les Huitres ; il en mêle les
familles avec le Afurex en les apellant Zeffen Muricatus , Mar-
gaririferus , Spondylus Muricatus , Peltunculus Echinatus , ce qui
confond le Peigne avec l’Ourfin. La feconde partie de ce li-
vre parle des Bivalves dont les Coquilles font égales. Le Mar-
teau , eu égard à l'inégalité de fes piéces , eft certainement
déplacé, & Lifter le nomme ?elfen Anguflus € margine &
auribus produttifimis ; quoiqu'il foit reconnu pour une Huitre.
II en eft de même de lOifeau qu’il apelle ?eéfen tenuis ore al.
tero produitiore. Le quatriéme livre eft divifé en quinze Sec-
tions , & chaque Seétion en tant de Chapitres que l'attention
s’y perd facilement. Toutes les Coquilles y font traitées de
Buccins ou de Trompettes. Le Zepas cft nommé Brccinum
leve Difiocidum ; la Nerite ou Limaçon , Buccinum intogrum
clavicula compref[z ; quand elle eft garnie de pointes comme
eft le Dauphin, il l'apelle Merira muricata. L'Oreïlle de mer
eft qualifiée de Buccinum perforatum. La Porcelaine , Buccinum
roffro finuato , five canaliculato utroque latere [e collicente. La
Mufique qui eftun vrai Mwrex, Buccinum clavicula muricata.
La Pourpre Buccinum ampulaceum , Muricatum ex duplici ordi-
ne roffratum. Les Coquilles de forme toute ronde apellées
Globofe , telles que les Cafques , les Tonnes & les Conques
perfiques font nommées Baccinum ampulaceum brevi roffro labro
zepando. Toutes les Araignées & les Scorpions reconnus chez
Seconde Partie, P
(a) Hiftoria
feu Synopfis
methodica
Conchylio-
rum, quorum
omnium fi-
guræ ad vi-
vum delinea-
tæ exhiben-
tur. fol. cum
1067, tabulrs
æneis Ê' 22.18
Appendice.
Lond, 1678.
(a) Recrea-
tio mentis &
oculiin obfer-
vatione Ani-
malium Tef-
taceorum,®&c.
in-4°, cum f-
garis æne7s Ro-
mnæ 1684,
{(b) Thefau-
rus Coclea-
rum : Con-
charum,Con-
chyliorum &
Mineralium,
2 fol. cure f-
£ATIS, Lugd,
EATAV, 1711,
mr LA CoNcuHYLIOLOGIE, II PARTIE.
les Auteurs pour des Murex, font apellés par Lifter des Buc-
cins , terme qui lui eft fi familier qu'il y raporte tous les
genres & les efpéces. Enfin les deux noms de AMwrex & de
Pourpres font entiérement oubliés & ne fe trouvent qu'en
deux endroits de fon livre en citant Aldrovandus. On peut
dire que perfonne n’a jetté tant de confufon dans l’hiftoire
des Coquillages que cet Auteur, d’ailleurs bon Phyficien &
grand Médecin.
Philippes Bonanni (4) fçavant Jéfuite Romain , divife fon
livre en trois clafles , les coquilles Univalves non turbinées,
les Univalves turbinées & les Bivalves. Il range l'Ourfin &
le Gland de mer parmi les Coquilles d’une feule piéce apel-
lées Univalves, quoique l’Ourfin foit compofé de quantité de
epre qui font autant de piéces qui lui font jointes, & que
e Gland de mer ne foit jamais feul , mais adhérent à plu-
fieurs autres, ce qui rend ces deux Coquilles d’un genre très.
différent. Il apelle Vis, les Buccins des chiffres 104 & 105, de
même que la Thiare & la Mitre compris fous les chiffres 119
& 120; rous ces Coquillages font de véritables Buccins. Les
Nérires, les Trompes , les Porcelaines & quantité d’autres
Coquilles paffent chez cet Auteur pour des Murex 5 les Phola-
des & les Conques Anatiféres font encore confonduës avec
les Bivalves. Les réflexions Phyfiques qu’il a mifes à la rête
de fon Ouvrage paroiflent un peu hazardées, quoiqu’écrites
purement , & fes fentimens fur la formation des Coquillages,
ont €te critiques par plufieurs Sçavans de l’Europe. Trop atta-
che aux fentimens d’Ariftote & des anciens , il n’a jamais
voulu fe rendre aux découvertes & aux expériences des mo-
dernes , particuliérement fur les Coquillages fofliles qu’il croit
être des jeux de la Nature.
Georges Everhard () Rumphius, Naturalifte Hollandois,
fous le nom duquel paroît un vol. in-fol. avec de belles figures,
compofé par Scheinvoet Phyficien , a diftribué les Coquillages
en trois clafles conformes à celles de Bonanni , il confond celles
apellées Globofe ou Tonnes en françois, avec les Coquilles qu’on
nomme Cafques, qui font des Afurex en les apellant Cafides Le-
ves ; les autres Cafques qui ont des pointes & des tubercules
font traités de Cafides tuberofe, Verrucofs & tiennent lieu de
Murex. Les Harpes ou les Caffandres font placées parmi les
Volutes & les Rouleaux ; il évite la difficulté de ranger com-
me il faut, les Araisnées & les Scorpions qui fonc de vrais A44-
LA CoNCHyLioLoGtE, Il. PARTIE. Tr
rex, en les nommant Coclee alate : plufieurs autres genres de
Coquilles font encore mêles enfemble. Son livre qui eft écrit
en Hollandois , n'étant traduit ni en latin ni en françois , ne
fournit pas les moyens d’en parler plus précifément.
Charles-Nicolas (x) Langius, Médecin de Lucerne, nous a
donné un petit traité par lequel il prétend remédier au mau-
vais arrangement dans lequel plufeurs Auteurs ont mis les
Coquillages. Il promet de les diftribuer dans leur vrayes fa-
milles , il confond cependant le Gland avec les Coquilles d’une
feule piece; il met la Couronne d’Ethiopie parmi les Cylin-
dres, la Mitre & la Thiare, qui font de la famille des Buc.
cins, parmi les Vis. Sous le nom de Concha Canalicuista font
compris les Murex , les Tonnes & bien d’autres familles qui
fouvent par la feule épaifleur font féparées en différentes claf
fes. Sa méthode ne peut pañler pour nouvelle , puifqu’elle divi-
fe , ainfi que celle du Pere Bonanni , les Coquillages en Uni-
valves non Turbinées , en Univalves Turbinées ,& en Bival-
ves; on n’y voit que le mot de clafle changé en celui de par-
tie, & les fubdivifions qui font différentes. Au refte fon livre
eft ingénieux & écrit en très-bon latin, il feroit à fouhaiter
qu'il fur accompagné de figures.
Toutes ces oblervations ont fait connoître combien les di-
vifions dont les Naturaliftes fe font fervis jufqu’à préfent font
imparfaites. Elles ont fait naître l’idée d’une nouvelle métho-
de où la fimplicité ( fans cependant rien omettre d’eflentiel )
tiendra lieu de ce grand nombre de (4) clafles , de divifions,
de paragraphes & de fections ; à l’infpe&ion feule d’une Co-
quille , on pourra facilement l’apliquer à la clafle, à la famil-
le & au genre qui lui fera propre. Quelle témérité, dira-t-on,
de vouloir ici renverfer une divifion établie prefque dans tous
les livres » L’Auteur a-t-il voulu fe fingularifer par fon fifté-
me? point du tout , c’eft la facilité , c'eft la matiére fimpli-
fée, c'eft l’occafion où l’on s’eft trouvé de ranger plufieurs
Cabinets , qui ont déterminé à tenter une nouvelle route. Il
faudroit fans cela divifer en deux, la premiére clafle des Uni-
valves, en difant Univalves (:) Turbinées , Univalves non Tur-
binées , comme a fait Bonanni 3 ou bien dire avec (4) Lan-
pus , une Coquille contournée fur foi obliquement fuivant fa
longueur , contournée fur foi perpendiculairement fuivant la
même longueur , contournée fur foi en travers. Rien ne cau-
fe tant de confufion dans la leéture des Auteurs que ces mots,
Pi
() Metho-
dus nova &
facilis Tefta-
cca marina
difitibuendi
in fuas debi-
tas & diftin-
as clafles.
in-4°. fans fig
Luccr, 1722,
(b} Qui bene
diftinguit ,
bene docer,
ait , qui ni-
mium diftin-
guit omnia,
male docer,
A. Rivinus
ord. Plant,
pag, 7.
(c) IL faut
dire Turbinée
© non pas Tur-
biaite ; mot ré-
ferve pour les
Coquillages
Fojfiles.
(d) In fe fe-
cundum lon-
gitudinem
0 liquè con-
torta.
In fe fecun-
dum longitu-
dinem per-
pendiculari-
ter contorta,
In fe tranf
verfim con«
tofrta,
(a) Turbina-
ta, non Tur-
binata , con-
torta ,; non
contorta.
{') Turbina-
ti fignificatio
nifi variè ab
autoribus
ufurparetur,
ac proinde
Turbinato-
rum obfcu-
rior eflet di-
vifio. — Alia
in anfractum
intorta ut
Buccina , alia
in globum
cirtcumacta ut
Echinorum
genera. Rond,
de Teffacers.
Pag. 62
{c) Si autem
Turbinata ,
Univalvia ap-
pellamus , ex
canalibus &
tubulis valvas
facimus, non
fine rerum
verborumque
confufione.
Nat, Difp.
Echinoder.
Ken. p.v.:
{d) Eo quod
mul omnia
anfradtuofa
fnt, Ald. de
Teffaceis, L, 3.
116 LA CoNCHYLIiOLOGIE, II. PARTIE.
(4) Turbinée , non Turbinée , contournée, non contournée i
ils fe confondent avec la faille des Coquilles faites en Vis;
ils deviennent par cette raifon, abfolument inutiles dans la
nouvelle méthode.
Pour faire connoître combien le mot de Turbinée eft im-
propre dans le fens que les (4) Auteurs l'ont entendu, & que
cette figure commune à tous les Coquillages ne forme point un
caractere aflez diftiné&t pour établir des clafles particuliéres,
il n'y a qu'à obferver la maxime fuivante. Toute Coquille.
cft turbinée , fi ce n’eft dans un fens, ce fera dans un autre;
fi ce reft en dehors, ce fera en dedans. L’Orcille de mer,
par exemple, qui eft toute plate & qu'aucun Auteur na dit
être turbinée, eft néanmoins contournée dans fa fuperficie
plate , où l’on peut compter les révolutions & l'œil de la Volu-
te, quoiqu’aplatie ; ainfi l'Oreille de mer eft turbince dans un
{ens différent des Volutes & des Cylindres , le Nautille qui
ne paroit point tourner en dehors, a beaucoup de contours
en dedans. Il en eft de même des Lepas , des Tuyaux , des
Ourfins & des Porcelaines qui font de vraies Turbinées, la
pläpart fans volute, & aprochant de la figure d’un Globe, d’une
Piramide ou d’un Cylindre.
Lifter prend les Ourfins pour des Turbinées en les apeliant
T'urbinatæ helicem non babentes. Toutes les Coquilles (c) Uni-
valves font auffi des Turbinées avec un adjedif, & jufqu’aux
Belemnites , illes nomme T'urbinati in lonçum acumen fufigiati.
Lifez les Naturaliftes , ils ne font point d'accord entr'eux
fur la divifion des genres & des efpéces des Coquillages ; le
même objet que vous trouvez placé dans un endroit chez les
uns , eft mis différemment chez les autres , fans qu'on puille
entrevoir ce qui leur a fait prendre des routes fi diffc-
rentes. j;
Le deffein de ces Auteurs a peut être été d’embrouilier {a
matiére , & c’eft le fentiment (4) d’Aldrovandus. Chez Lifter
rous les Coquillages font des Buccins , chez Bonanni tout eft
Murex. Des principes certains ,un examen régulier pour éta-
blir les claffles & les familles , pour en bien diftinguer les
genres, les efpéces & les variétés , font les feuls moyens qu'on
doit employer pour réduire cette matiére à des régles fures:;
c'eft la vraie manicre d'éviter les diftributions arbitraires.
Il a peut-être manqué à ces Phyficiens, quoique. d’ailleurs
tès-fçavans , un talent familier à l'Auteur de cet Ouvrage,
LA CoNCHYLioLoGtE, II. PARTIE. 117
c'eft la pratique du (+) deffein. Qui peut mieux faire connoi-
tre toutes les différences des Coquilles, que de les definer
d’après nature ? Le moindre repli, les finefles de la forme ,du
(2) Fabins
Columna a def-
Jiné > gravé
lui-même Les
contour , de la bouche, rienn’échape & rien ne dévelope mieux planches de
leur vrai caractére.
Quoiqu’on puifle dire en général que prefque toutes les Co-
quilles font des Limaçons, des Volutes , des Huitres ou des
Moules, la Nature a tant diverfifié ces quatre genres , qu’on
fe trouve obligé de les détailler plus particuliérement,
Ne vous laiflez point éblouir par leurs belles couleurs, par
leur éclat brillant, parleurs (4) compartimens réguliers, ce feroit
le moyen d'en multiplier les efpéces à l'infini ; les Auteurs en-
traînés par la belle variété qu'y aporte la Nature , comme le
dit fi bien(c) Pline. Zn quibus magna ludentis nature varietas,
2ot colorum differentie , tot figure , érc. fe font peu apliqués à
reconnoître leurs vrais caractéres ; c’eft à leurs formes, à leurs
figures , à leurs bouches , à leurs extrémités & à leurs circon-
volutions que vous devez le plus vous attacher , & c’eft ce
qui en doit déterminer la famille, le genre & l’efpéce.
Il n’eft pas fi facile qu’on pourroit s'imaginer, d'établir les
premiers genres ou clafles des Poïflons à coquilles , avec les
feconds genres qui leur font fubordonnés & qui en font les
véritables genres & efpeces. On ne peut les tirer de la con-
ftruction des parties intérieures de ces Poifons , qu'on fçair
être fi différentes ; leur maniére de faire leurs petits varie
encore beaucoup. Il ne feroit pas plus aifé de fuivre leurs par-
ties extérieures ; les Cruftacés ont des pieds, les Teftacés
n’en ont point ; leurs cornes font inégales en nombre, celui
de leurs contours ou fpires, qui augmentent avec leur âge, eit
ce qu'il y a de plus incertain. La longueur & la briéveté
des Vis, l'ouverture de leurs bouches , plus ou moins grande’,
lépaifleur ou le wince de leurs couvertures, leur dureté ou leur
molefle, ne peuvent établir ces premiers genres, ils ne peu
vent tout au plus s'étendre qu'aux feconds. Il en eft de mê-
me de leurs pointes & de leurs opercules, qui fouvent ne
font point permanens. Le poli ou le brurg de la fuperf-
cie des Bivalves, l’exiftence ou la privation des oreilles, leur
figure longue, aplatie où ronde, l'inégalité de leurs Coquil---
les, qui n’eft fouvent dûë qu'a la fituation gênce où ces Poif.
fons fe font trouvés fur ur Rocher , tout cela eft accidentete
P ii,
Jon livre.
(b) Natura
in operibus
geometrifats
(c) Liv, g
ch. 33,
(a) Dans l'r-
dée générale de
la Botanique >
édition franc,
pag. 13:14.
(&) Primus
nominum de-
letus noftri
juris eft , no-
tarum pro-
priarum ne-
quaquam. p.
20»
(c) Notas
proprias Plan-
tarum ab au-
Store naturæ
flaturas elle,
PAZ. 36»
118 La CoNCHYLiOLOc1x, II. PARTIr.
d’où pouvoir donc tirer ces premiers genres ou clafles > il pa
roir que ce ne peut être que du nombre de leurs Coquilles
ou piéces; ce font dans ces Animaux les principales parties,
les plus eflentielles, & les moins variables.
Etabliflons des principes certains, ainfi que l'a fait Tour-
pefort, pour tirer la Botanique (2) de la confufion où elle étoit
depuis long-temps. » Il dit qu’il faut établir les clafles fuivant
» la principale partie des Plantes , & non fuivant plufieurs par-
» ties, afin que la nature des clafles & des genres ne foit pas
» la même. Le choix de la mème partie fera fuivi en établif-
» fant les autres clafles , pour conferver une parfaite égalité;
» il dit enfuite qu'il faut raflembler comme par bouquets les
» Plantes qui fe reflemblent , & les féparer d'avec celles qui
» ne reflemblent pas. Cette reflemblance doit être tirée uni-
» quement de leurs raports prochains, c’eft-a-dire , de la ftru-
» éture de quelqu’unes de leurs parties , fans faire attention
» aux raports éloignés. Nous confidererons donc les Plantes
» d’une même ftructure de parties , comme étant de même
» genre, de forte que nous apellerons un genre de Plante, Pa-
5 mas de toutes celles qui auront ce caractére commun qui
» les diftingue effentiellement de touces les autres Plantes.
» Mais comme toutes les Plantes de même genre différent
» entre elles par quelque particularité , nous apellerons efpé-
» ces toutes celles qui, outre le caractére générique, auront
» quelque chofe de fingulier que l’on ne remarquera pas dans
» les autres Plantes du même genre.
» Pour établir le caractere d’un genre , il faut, dir le mè-
» me Auteur, deux conditions , la premiére que les Plantes
» foient auffi femblables qu'il fe peut dans toutes les efpéces ;
» la feconde , que ces Plantes foient femblables ou faciles à
» remarquer fans microfcope. Un (4) feul nom attache à cha-
» que genre ne doit point être mer à fignifier un genre
» différent ; il faut retrancher les différens noms donnes au
» même genre , ou des noms qui ont confondu différens
» genres, & fe fervir de noms reçus jufqu’à préfent.
» Quant à la diftribution des efpéces fous leur vérirable gen-
» re ,clle n'eft point (c) arbitraire ; il y a un caractére commun,
» à chacune de leurs efpéces , qui doit nous fervir de guide
» pour les ranger à leur place naturelle ; & lon doic tirer
# cette diftribution d’efpéce, de ce qu’il y a de plus particu-
LA CoNCcHYLIOLOGIE, IT. PARTIE 119
» lier dans la ftructure de quelqu’unes des parties ou de leur
» modification , comme font la figure, la grandeur , la fitua-
» tion , &c. fans cependant altérer en rien la marque du ca-
» ractére générique.
On n’a raporté tous ces paflages de Tournefort qu'à caufe
de la conformité de fentimens où l’on s'eft trouvé avec lui,
On auroit bien voulu le fuivre en tout. Il a mêlé enfemble
les Plantes Aquatiques , les Terreftres, les Marines, les Mon-
tagneufes , celles des Prés , les Domeftiques , les Sauvages,
les Etrangéres, & celles du Pays, pour les ramafler & les ra-
porter toutes à leur vrai genre. On n’a pas cru devoir en agir
de même en mêlant les Coquillages Terreftres, les Fluviati-
les & les Fofliles avec ceux de Mer , parceque les Coquilla-
ges crès-inférieurs par leur nombre à celui des Plantes , font
fufceptibles d’une plus grande quantité de divifions qui fervenc
toujours à éclaircir une matiére. Ces principes qui peuvent s’a-
pliquer également aux unes & aux autres étant établis, on
a partage la nouvelle méthode en trois parties , la premiére
regarde les Coquillages de Mer, la feconde ceux d’'Eau-dou-
ce , les Terreftres compofent la troifiéme partie. L'une eft une
fuice de l’autre. L’analogie qui régne entre les cara@téres claf.
fiques , génériques & fpécifiques , & tous les autres principes
€tablis dans la méthode , rendent ces trois fuites extrême.
ment conformes , &, pour ainfi dire , n’en font qu’une.
Quoique le mot de Famille n’ait pas été employé dans la
méthode de Tournefort, il revient cependant à ce qu'il apel-
le («) genre du premier ordre ; Moriflon , genre fupérieur, &
un () Auteur moderne ordo. Une famille à proprement par-
ler , eft la premiére divifion de la clafle ; elle doit être tirée
de la forme générale d’une Coquille , & quelquefois de fa
bouche ; les efpéces qui fuivent forment le fecond ordre de
Tournefort , ou fi l’on veut , ce font les genres fubalternes
& fubordonnés aux premiers.
Avant que d'établir les clafles , les genres ou familles, les
efpéces & les variétés des Coquilles, on a retranché d’abord
les mots de T'wrbinire ou T'urbinée , non T'urbinée , de Contour-
née , non Contournée pour fimplifier la méthode, & pour les
raifons alléguées ci-deflus ; l’on a évité enfuire l’ufage de cinq
mots latins très -fréquens chez les Auteurs & qui jettent
une grande confufion dans l'Hiftoire Naturelle des Coquilla-
ges. Ces noms latins font Æchinatus, Muricatus , T'urbinatus,
(a) Genera
primi ordinis,
Life, D: 9.
(b) Sed ejus
loco vocabu-
lum ordo vel
familia à no-
bis merirto
fabfticuitur
ita ut ejufmo-
di ordines {eu
familiæ fint
tantummodo
claflium fub-
divifiones,
Petri Artcds
Iéthyologra.
2, Part, pe 49
(a) Pectina-
tus id eft pe-
étini formis.
(£) Clafis
et congeries
plurium ge-
nerum ob
gandem no-
tam characte-
sifticam inter
fe fimilium,
qua etiam ab
alus clafibus
& generibus
manifeftè &
fuficienter
difinguntur.
Langius Me-
thodus nova
& faclis,
dc. pag. 15.
(c) Unival-
ve appello
quodtefta fin-
gulari claudi-
tur, Ald, pag.
232e
(d) Bivaive
appello quod
gemina tefta
continetur,
Ald.p. 232,
(c) Tournefurt
dit Polypeta-
los quafi mul-
tifolius » flos
Polypetalos
dicitur qui ex
mulris petalis
gonftat,
{f) Valvas
voco quod
aperiantur &
in fua jun-
“fione flexibi-
les fint. Aid.
Pége 232
120 La ConNcyiolLocrtrez, Il PARTIr.
Globofus € (a) Pettinatus , lefquels étant tirés des cinq famil-
les des Echinus, Murex ; Turbo , Globofx & Peften | & joints
comme épichètes aux noms de plufieurs Coquilles , confon-
dent ordinairement deux familles enfemble, en difant par
exemple , Baccinum Muricatum où Echinatum ; ce qui confond
les trois familles des Trompes , des Muwrex & des Ourfins.
Rien n’eft plus commun chez les Auteurs que ces fortes de
méprifes. On s’eft fervi du terme de Spinofus au lieu d’Echinatus
de celui de Mucronatus au lieu de Muricatus, d’'Aculeatus au lieu
de Taurbinatus | d'Orbiculatus au lieu de Globofus & de celui
de Canaliculatus au lieu de Peftinatus. Ces mots font tous
{ynonimes & d’une expreflion aufli forte que les premiers.
On divifera dans la nouvelle méthode toutes les Coquil-
les de Mer en trois (4) clafles indiquées par une de leurs prin-
cipales parties, qui eft leur écaille ; ces clafles renfermeront
tous les genres , toutes les efpéces & les variétés qui nous font
connuës jufqu'à préfent ; elles feront partagées en vingt-fept
genres que nous nommerons familles. On mettra premiere-
ment dans les familles, les différences qui font les efpéces,
avec lépithéte convenable à leur forme particulière ; on fera
fuivre en fecond lieu les variétés des couleurs & les petites
parties peu effentielles qui ne forment point un caraétére ge-
nérique ni fpécifique , en confervant toujours au haut de la
page le nom eflentiel de chaque famille.
La premiére clafle contiendra les Coquilles d’une feule (c)
piece apellées en grec powdJupæ, en latin Univalvis & en fran-
çois Univalues , dont on à formé quinze genres ou familles.
La feconde clafle préfente les Coquilles de deux (d) piéces
ou écailles nommées en grec Aifupa , en latin Bivaluiz & en
françois Bivalves , qui fourniflent fix genres ou familles.
La troifiéme clafle dont on a auffi formé fix familles com-
prendra les Coquilles compofées de plufieurs piéces apellées en
grec æoAudupa , en latin Mulrivalvia ou (e) Polivaluia & en
françois Aultivalves.
Quoique la fignification de (f) F'alva , d’où l'on a tiré les
mots françois d'Univalve , de Bivalve & de Multivalve, prife
£n elle même, fignifie une porte , un batant , ou une ouver-
ture , cependant les Auteurs entendent par le mot de Bival.
ES , concha duabus compofita teffis, ce qui veut dire une Coquil-
le compofce de deux écailles ou de deux piéces , telles que
les Moules, les Huitres & autres. Ainf le mor de 7x/va eft
pris
LA CONCHYLIOLOGXE: IL PARTUE Y2r
pris pour une écaille ou pour une piéce, ce qui a fait hazar-
der le mot nouveau de Multivalve, dont on s’eft fervi pour
exprimer les Coquilles qui font compolces de plufieurs pié-
ces , ou adhérentes ou jointes enfemble.
On à rendu cette méthode générale en l’apliquant aux Co-
quillages fluviatiles & aux terreftres. Lifter diftingue les Co-
quillages d'eau-douce en trois clafles, de même qu'il a divifé
ceux de mer. Ces trois clafles font les Turbinées, les Bival-
ves & les Univalves. En fuivant la nouvelle méthode qui eft
infiniment plus fimple , on divifera les Coquillages fluviatiles
en deux clafles, fçavoir en Univalves & en Bivalves. S'il s'é-
toit trouvé quelque Ourfin ou autre Coquillage compofé de
plufieurs piéces , on ÿ auroit joint la clafle des Multivalves.
Les Coquillages terreftres fe diflinguent en vivans & en
morts apellés Fofliles. Les vivans font tous Univalves, les morts
ou Fofliles rempliflent prefque tous les genres des trois clafles
des Univalves , des Bivalves & des Multivalves de mer.
La variété des Coquilles leur a fait donner des noms con-
venables que l’on a mis en latin & en françois. Ces noms,
latins & quelquefois grecs, font très-fouvent les mêmes que
nous lifons chez les Auteurs , chofe ceflentielle pour conferver
toujours à chaque genre de Coquillages , ceux qui font admis
& connus parmi les Sçavans.
Quant aux noms françois que l’on a donnés à chaque Co-
quille, on a fuivi autant que l’on à pu le fens des mots grecs
& latins ,& ceux qui font le plus en ufage parmi les curieux;
la forme générale & ia couleur de la robe d’une Coquille y
ont contribue le plus. Les Sçavans apellent les noms (4) fran-
çois qu'on leur a donnés des noms de guerre. Ceux que l'on a
cru trop hafardés ou trop bizarres ont été rejettés ; quant à
ceux qu’on leur a fubftitues , on efpére que le Lecteur les re-
cevra avec d'autant plus d’indulgence , que c’éroit le feul
moyen de tirer cette matiére, des langues grecque & latine,
dans lefquelles elle a été enfévelie jufqu’à préfenr.
Il ne fufñit pas de fçavoir le grec & le latin pour bien tra-
duire ces mots. Une explication littérale ne diroit rien. Ce
n'eft qu'en maniant fouvent les Coquillages , en examinant
avec attention leurs différentes parties , qu’on peut parvenir à
faire l’aplication juite de ces mots, aux fujets dont il eft que-
ftion.
Seconde Partie. Q
(a) Al'oqui
rerüum inda-
gatores fedu-
h & in nomi
nibus inve-
niendis fe-
cundiores.
Aldo. Lib. 3e
P+ 399
{a) Nihil dif.
ficilüs efle
quam in ap-
pellarionibus
his, concor-
dem veterum
hiftoriam of-
tendere., Marïcs
Virerlius 1n
Dufcoridem.
123 La CoNCHYLioLoere , El PARTEE.
Cette (4) difiiculté de bien rendre ces mots en françois, a
privé fans doute jufqu'ici le public de ce fecours. Cette partie de
Phyfique, ou plutôt de l'Hiftoire Naturelle manquoit à notre
langue , dans laquelle nous avons des traités fur toutes les
autres fciences.
Le traité général des Coquillages eft divifé en dix Chapt-
tres , le premier, qui eft celui-ci, rend compte de tout lOu-
vrage & explique les motifs qui ont porte à chercher une nou-
velle méthode de diftribuer les Coquillages fuivant leurs ca-
ractéres génériques. Le fecond Chapitre donne la maniére de
connoître dans le moment la claffle & le genre d’une Coquii-
le marine, fluviatile ou terreftre quelque difficile & quelqu'em-
baraffante qu’elle paroifle, du premier coup d'œil. Le troifié-
me explique comment fe forment les Coquillages de mer;
le quatriéme de quelle maniére fe forment ceux d’eau-douce.
Les Coquillages de terre font traités dans le cinquiéme. Le
fixiéme expofe dans quels lieux fe trouvent tous les Coquil-
lages & comment on les pêche. On voit dans le feptiéme
Chapitre les différens ufages que l’on fait des Coquilles, tan
dans la vie civile que dans la medecine. On auroit encore eu
quelque chofe à fouhaiter , fi lon avoit omis la maniére de
nettéier les Coquilles fans les gater , & l’ordre que lon doit
fuivre pour en former un cabinet, matiéres nouvelles qui font
les fujets des huitiéme & neuviéme Chapitres. On a cru ne
pouvoir finir par un Chapitre plus intéreflant que par celui
qui détaille fuccin@tement les plus beaux cabinets de l’Europe
touchant l'Hiftoire naturelle.
La nouvelle méthode parragce en trois parties fuit immé.
diatement. C’eft précifément laplication des principes établis
dans ce premier Chapitre & fon entiére exécution.
ME ATA<
NY
LAYCONCHYLIOLOGIE IL PARTIS ras
RSR SEEN IR ERT IR IRE RTE: ARS IR RIRE RIRE RIRE
Se
BR SRE ER RIRES
CHAPITRE 8 EC O ND:
De la manière de connoître dans le moment La claff ,
la famille , le genre © l'efpéce d'une Coquille
marine , fluviatile on terreftre.
E Chapitre met en pratique les préceptes qu'on vient
d'établir , il donne un moyen für & facile de connoître
dans l’inftant la clafle, la famille , le genre & l’efpéce d’une
Coquille marine, fluviatile ou terreftre , quelque difficile &
quelque embaraffante qu’elle puifle paroître.
Cette pratique confifte en trois différens examens.
Le premier examen eft de voir fi une Coquille n’a qu'une
piéce ou une écaille, ou fi elle en a deux ou plufeurs,
Si la Coquille n’a qu’une écaille, elle doit être placée dans
la premiére clafle des Univalves ; fi elle à deux écailles ou
piéces , elle entre dans la feconde clafle des Bivalves ; lorf-
qu’elle à plufieurs piéces , on la doit mettre dans la troifiéme
& derniére clafle des Multivalves.
La diftribution faite premiérement de la Coquille dans une
de ces trois clafes , l'examen de fa forme générale & quel-
quefois de fa bouche, en determine la famille, l’ordre ou le
principal genre , fuivant le detail qui fuit. Ce fecond examen
eft le plus eflentiel & le plus difficile.
PREMIERE CLASSE:
UNIVAELVES.
La Coquille étant reconnuë Univalve & par conféquenc
de la premiére clafle, examinez la différence des quinze fa-
milles qui la compofent.
Si elle n’a aucun contour & qu’elle forme un petit cône
pointu , comme font les Zepas ou Patelles , qui font très.con-
Qi
Premier
examen poitr
l'étab.if:-
ment des
c'afes.
Second eve.
men pour l’é-
tabliffement
des familles.
r14 LA CoNcHYLIOLoOGrE; Il. ParTre.
nus, elle eft de la premiére famille. Les différences des Zepss ne
doivent point embarrafler dans l’établiffement de certe famille,
ce font elles qui en varient les efpéces qui font les feconds
genres. Le caraëtére eflentiel de la Parelle eft de n'avoir qu'une
Coqui le qui s'attache à quelque corps dur. Cette Coquille eft
un peu plate, quoiqu'élevée en cône dans fon. milieu.
Lorfque la Coquille a fa figure extrêmement plate &
refleblarte à loreille de l'homme , elle eft de la feconde
faille des Oreilles de mer , apellées ?lzne. Sï elle forme
un tuyau ou canal comme les T'abuli marini, elle efe de la
troifieme famille des Tuyaux de mer; la quatrième, des Nau-
tilles qui imicent la figure d’un vaifleau, eft connuë de tout le
monde fous le nom de Navieula.
Si la Coquille a des circonvolutions fur elle-même , exa-
minez fon ouverture , apellée fa bouche , qui en ce cas for-
mera fon caradtére generique; fi elle cft ronde exactement, c’eft
un ordre de Eimacons placé dans la cinquième famille , que
les latins apellent Zanares 5 fi fa bouche eft demi-ronde , elle
fera de la fixieme famille d’un autre ordre de Limaçons à
bouche demi-ronde , nommés /émi-Zunares | laquelie famille
comprend les Nerites qui en font un genre: fi certe Coquil-
le aproche de la figure conique & s’élargit dans fa bafe, avec
une bouche aplatie ou ovale, à qui l’on a donné Île nom de
Coclcz ore depreffo , elle apartient à la feptiéme famille quieft
le troifiéme ordre des Limaçons. Quand elle a la forme ex-
térieure d’une trompe ou trompette avec une grande queuë ,
elle entre dans ia huitiéme famille des Trompes ou Buccins
apellés Buccina , avec cette remarque qu’il y a des Buccins qui
n'ont point de longues queuës , c’eft alors qu'on a recours à
leur bouche , qui et plus large que celle des Afurex ou Ro-
chers, moins allongée ,& dont le bas eît fait en bec recourbé ;
ce font là les caractéres eflentiels qui diftinguent cette famil-
le qui fe trouve fort embrouillée chez les Auteurs. Lorfque la
bafe eft menuë & diminuë également jufqu'à l’autre extré-
mité qui eft pointuë , cette figure allongée compofe la neu-
viéme famille des Vis nommées T'rbines. |
Quand la Coquilie forme un cône où cornet , fans exa-
miner fon ouverture ou fa bouche qui a déterminé les fa-
milles précédentes , on la placera dans la dixieme famille
des Cornets ou Volutes nommées Fo/ate 5 fi l'une de fes ex-
irémités ft moins pointuë & aproche de la largeur de fon:
L'ACoNcayrroLocre, LE PARTIE 12$
extrémité opofee, cette Coquille remplira la onziéme famil.
le des Rouleaux ou Cylindres , connus en latin fous le nom
de Rhembi,
Lorfque ce même Rouleau a la bafe pointuë, fouvent gar-
nie -de boutons ou de pointes avec le milieu du corps très-
gros, arme pareillement de pointes ou de tubercules, la tête
allongée à plufieurs étages , la bouche cblongue garnie de
dents, & quelquefois une excroifflance de matiere qui couvre
la bouche , laquelie eft apellée une aîle , il convient de placer
une pareille Coquille dans la douzième famille des Afurex,
que lon a rendus en françois par le mot de Rocber. On la
mettra dans la treizième famille fuivante des Pourpres nom-
mées ?’arpuræ , fi ce même Rouleau, au lieu d’avoir des bofñles
ou des pointes, fe trouve découpé depuis le haut jufqu’en bas,
telle que feroit une feuille de choux ou de chicorée, s'ilale
corps plus compaét & plus détaché des autres parties, avec
une petite bouche ronde , & fouvent une grande queuë re-
courbée , garnie de longues pointes & canclée en dedans en
forme d'un petit tuyau. |
Lorfque la Coquille eft de forme ronde, on fa raporte à la
quatorziéme famille des Coquilles de forme fphérique , apel-
lées Globofæ en latin, & en françois Tonnes. Cependant tou-
tes les Coquilles qui paroiflent rondes ne doivent point, fans
quelque attention, être placées dans cetre quatorziéme famil.
le. Le Cafque, par exemple, qui paroît rond , quoiqu’un peu
triangulaire , ne doit pas y entrer, c’'eft un Rocher de Ia dou-
zieme famille. Le fommet de la tête & les petites tubérof-
tes déterminent en cette occafion le caraétére eflentiel ; car
les Coquilles de cette quatorziéme famille, pour être véri-
tablement fphériques, doivent être de forme ronde , enflée:
dans leur milieu , la tête peu garnie de tubercules , avec une:
bouche très-évafée qui ne foit point garnie de dents.
La quinziéme & derniere famille des Porcelaines nommées.
Porcellane fu Veneree cit fi univerfellement connuë qu'il
feroit prefque inutile de la détailler. Quelquefois à fon rx
mer il s’éleve une petite fpirale , & quelquefois fon ouvertu-
re ou fa fente ne fe trouve pas précifément dans le milieu,
on en trouve de légéres, d’autres d’une confiftence plus dure ;;
c'eft cependant toujours le même genre qui eft déterminé par
la bouche. ;
Les couleurs & les beaux comrartimens qui fe trouvent fur-
Q ïi
126 LA CoNCHYLIOLOGïE, II. PARTIE.
la robe des Coquilles ne nous ont pas arrété jufqu’à préfent
dans la diftribution qui en a été faite; ces couleurs ne font
que des variétés : on ne s’eft apliqué qu'à la forme générale
& extérieure , à la bouche, aux extrémités & aux circonvo-
lutions les plus marquées d’une Coquille , les autres particu-
larités font réfervées pour détailler les feconds genres qui fonc
les efpéces & les variétés.
SEAG ON D'ÉCOLE A SSE,
BUUNTA LOVuErs,
Les Coquilles qui auront deux piéces & qui auront été mi-
fes dans la feconde clafle des Bivalves , fe diftribueront de
même dans les fix familles qui la compofent.
La premiére eft celle des Huitres nommée Offrez dont la
varièté cft infiniment agréable : fouvent garnies de pointes &
de parties émouflées , elles repréfentent l'Hériflon ou le Ga-
teau feuilleté ; d’autres ont des excroiflances & des parties
en zic-zac , imitant l'Oreille de cochon, ou la Crête de coq;
d’autres font adhérentes à des Rochers , à des Cailloux , à
des Madrepores, ce font cependant toujours des Huitres. Il
faut remarquer que l’'Huitre a très-fouvent la Coquille fu-
périeure plus plate & plus petite que linférieure.
Lorfque la Coquille eft plus élevée dans fon milieu & qu’el-
le eft convexe dans fes deux parties prefqu’égales , elle apar-
tient à la feconde famille des Bivalves qui eft apellée Cham
en latin & en françois Cames. On les diftingue encore des
Huitres , en ce qu’elles font plus unies dans leur fuperficie &
fouvent peu exactes dans la fermeture des deux écailles, ce
que les Naturaliftes apellent ore parulo € hianti.
La troifiéme famille comprend les Coquilles faites en Mou-
les, Maftuli qui font très-connuës ; il faut feulement remar-
quer celles qui font égales dans leurs extrémités que l’on apel.
lé Tellines ou Tenilles, qui en font une efpéce , & celles qui
s’allongent extrêmement par un des bouts, qui fe nomment
en latin ?inna marina , & l'Aigrette en françois ou le Jambon;
çes dernieres forment une autre efpéce.
Dans la 4e famille, on trouve les Cœurs apellés en latin Cor-
di-formes , leur caractére eflentiel eft d’être d’une figure ronde &
élevée , de n'avoir point d'oreilles , comme les Peignes , & de
LA ConésHyriorocres FEUPHRT LS. 117
repréfenter toujours , foit de face, foit de côté , la forme
d'un cœur quelquefois allonge & triangulaire. Les Stries font
ordinaires à cette famille , & à celle des Peignes qui fuit.
La cinquième famille contient les Coquilles apellées Pei-
gnes ou Petuncles, repréfentant des Coquilles de S. Jacques
& de S. Michel , nommées en latin ?eëfines. C’eit peut-être
our la variété & la beauté des couleurs, une des plus agréa-
bles familles que nous poflédions, furtout celle que l’on nom-
me le Manteau ducal, il y en a qui ont deux oreilles , d’autres
n'en ont qu'une , d’autres enfin n’en ont prefque point, les
uns font canelés , d’autres ont des pointes comme la Ratifloi-
e ou la Rape. Le caractére eflentiel des Peignes eft d’avoir
des oreilles, & d’être d’une forme un peu aplatie dans la Co-
quille fupérieure quoique l’inferieure foit creufe. Les Stries
ne fervent qu’à leur donner différentes dénominations.
Les Manches de couteau apellés en latin Solenes | compo-
fent la fixiéème & derniére famille ; leur figure qui reflemble
à un manche de couteau eft toujours la même & très-aifee à
reconnoître.
I
PFROTSEME-CLASSE.
MULTIVALVES.
Les Coquilles qui ont plufieurs piéces, ou adhérentes, ou
jointes enfemble , forment la troifiéme clafle apellée Muiti-
valves, & fe placeront dans les fix familles fuivantes.
La premiére eft celle des Ourfins, Boutons ou Hérifflons
de mer , que l’on apelle en latin Echini, & qui font ordinaire-
ment hérifles de pointes ; lorfqu’on les trouve dénués de ces
pointes , c’eft qu’elles font tombées en les tirant de l’eau.
- Les Vermifleaux nommés Yermiculi marini compofent la
feconde famille , ceux que l’on apelle POrgue font les plus
curieux pour le travail & pour la couleur , qui tire fur le
plus beau rouge ;ils font ordinairement entrelaffes l’un dans
lPautre , de maniere qu'ils forment des monceaux aflez élevés.
La troifiéme famille des Glands de mer n’eft pas plus diff
cile à remarquer , les efpéces en étant peu variées ; les latins
les nomment 2 lui.
Les Poufepieds qui n'ont aucune variété, font très-faciles
Troifieme
examen pour
Pétablie-
ment des
genres ; des
efpéces
des variétés,
x28 LA CONCHYLIOLOG1E, I. PARTIY»
à connoître, ils font contenus dans la quatriéme famille fous
le nom de Zollicipedes.
Les Conques anatiferes ( Conch« anatifere ) qu'il feroit dif.
ficile de traduire autrement en françois, fourniflenc la cinquié-
me famille , il n'y a rien à obferver que leur figure , qui {ouf-
fre peu de difference.
La fixiéme & derniére famille eft celle des Zholas , nom
grec qui eft traduit par celui de Pholades. Elle eft aufi aifée
a reconnoître que les précédentes ; fa forme eft oblongue &
ordinairement de.couleur blanche , feuvent renfermée dans des
pierres de Marne ; les unes ont cinq piéces, les autres deux.
Lorfque la Coquille aura fa clafle & fa famille détermi-
nées , il ne reftera plus qu’à obferver dans chacune, les diffé-
rences qui, quoique moins eflentielles que celles qui ont éta-
bli les clafles & les familles, font cependant aflez confidera-
bles pour former des genres & des efpéces qui fe placeront
d'eux-mêmes , en détaillant dans les Univalves 1°. les parties
extérieures de la Coquille , telles que fa forme , fa figure, fa
bouche , fes extrémités compofées du fommer, de la clavicule,
& de la queuë, fes circonvolutions & fes aîles , fon contour
s’il eft uni ou déchiqueté. 1°. Les parties intérieures comme
{on füt apellé Columella , la longueur & lévafon de fa bou.
che, fi elie eft garnie de dents ou de rides, s’il y a unecham-
bre ou une langue en dedans.
Dans les Bivalves , on obfervera exterieurement fi elles ont
leurs piéces égales ou inégales , fi l'une eft plus élevée que
l'autre, fi ces piéces font unies par deflus , ou couvertes de
rides, de tubercules, ou de pointes ; fi elles ont des oreilles
ou non ; fi leurs ftries font chargées de pointes ou fi elles n’en
ont point; fi elles partent du centre ou font sraverfules, fi leurs
extrémités font égales ou terminées en pointes ou en bec;
dans les parties intérieures il faut remarquer fi ces mêmes
Bivalves font ouvertes, ou fi elles ferment exa@tement, fi leurs
Coquilles font jointes par des charniéres, fi le Poiflon tienc
à fa Coquille par un l'gäment ou par huit mufcles , comme
la Moule,
La bouche ordinairement détermine le genre d’une Coquil-
le , cependant il y a des genres qui ne peuvent fe reconnot-
tre que par les autres parties extérieures ; il ne faut pas s’em-
barafler fi dans une famille il y a quelquefois de la différence
dans
#
LA ConcHyrioroci#,1Il. PARTIE. 129
dans la bouche d'une Coquille, l'une plus alongée, l’autre
plus étenduë, l'une avec une queuë , l'autre fans queuë , l’une
avec un fommet qui s’éleve afléz haut, autre avec un fom-
met très-aplati, un autre enfin dont le corps eft uni, la mê-
me dont le corps eft garni de pointes ou de tubercules.
Toutes ces différences ne changent point le caraétére effentiel
d’une famille ; elles forment feulement des caractéres géné-
riques & fpécifiques d’où naiflent les genres & les efpéces que
lon à mifes à la fuite lune de l’autre, dans la même famille,
pour évirer la quantité de feions , de divifions , de para-
graphes, qui, outre la confufion où ils mettent un ouvrage,
ne permettent pas à la mémoire de retenir ce qui eft ef-
{entiel.
Les efpéces feront tirées des différences qui fe trouvent
dans les genres, comme quand la Coquille eft umbiliquée ou
non, quand elle eft unie ou raboteufe, que fon contour eft
déchiqueré ou régulier , que fon fommer et pointu ou aplati,
quelquefois retourné en bec de corbin.
Les varietés de même feront tirées des plus petites différen-
ces , celles que la grandeur ou la petirefle d’une Coquille ; de
fa longueur ou briéveté ; de fon épaifleur ou de fon wince,
ainfi que de fes couleurs ; fi elle eft oblongue , ovale ou ron-
de; fielle a des ftries légéres ou profondes, & des canelures ,
ce font autant de variétés.
Donnons un exemple d’une famille telle que celle du Buc-
cin où il je trouve des genres , des efpéces & des variétés:
quand le Buccin a la queuë longue ou courte , de même que
quand fa clavicule ou pyramide eft très-longue ou eft ramaf_
fée , quand il a un bec recourbé, ces caraétéres établiffent des
genres qui ont beaucoup d’efpéces qui leur font fubordonnées
& diftinguées par une épithete feulemenrt.
Aiïnfi, fi le Buccin eft poli, on dira Buccinum leve, s’il eft
couvert de bofles #vberofum , s'il eft onde #ndofum , s'il imite
le fufeau fufus , fi c’eft la figure d’une tour #wrris Babilonica ,
la thiare du Pape mitra Papalis. Les variétés fe diftinguent
auffi par une épithéte, fi le Buccin eft blanc Paccinum albi.
dum , s’il eft rouge rubram, s’il eft jaune favidum , s'il eft marbré
marmoreum, S'il eft grand maximum , s'il eft petit de même,
ainfi des autres différences qui font nombreufes dans cette
famille.
Seconde Partie. KR
130 LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
On peut juger par le détail du Buccin , de ce qui peut éta-
blir dans une famille, les différences des genres, des efpéces,
& des variétés : ce feroit une répétition inutile de parcourir
ici routes les autres familles des Coquillages que l'on trou-
vera de fuite dans la méthode.
Quant à la maniére de diftinguer les clafles, les familles,
les genres & les efpéces de Coquillages fluviatiles, on fe fer-
vira de la même methode qu’on vient d'établir & des mê-
mes remarques employées pour les Coquillages de mer. Ce
font les mêmes familles & les mêmes genres, à la vérité en
moindre nombre , puifque nous ne connoiïflons parmi les
Univalves d’eau-douce que fept familles , fçavoir le Lepas,
le Limaçon , la Nerite, le Sabot , la Vis , le Buccin , & la
Conque {phérique , auxquelles on a ajoute la famille des Cor-
nes d'Ammon qui fe trouve rarement dans les Coquillages
de mer. Il n’y a que trois familles dans-les Bivalves toujours
relatives à celles de mer ; ces familles font la Came , la Mou-
le, & le Peigne ; on ne connoît aucune Mulrivalve dans les
Coquillages d’eau-douce. |
La même méthode fera obfervee pour les Coquillages de
rerre ; s'ils font vivans ils fe réduifent en tout à fix familles,
dont les cinq premiéres , qui font les Lepas , les Limaçons, les
Buccins , les Vis & les Conques fphériques , fe raportent
aux mêmes genres marins. Les Limaces fi faciles à diftin-
guer compofent la fixiéme famille. Si les Coquillages terre-
Îtres font morts autrement dirs Foïiles , il faut diftinguer s'ils
font Univalves Bivalves ou Multivalves fuivant les remarques
précédentes. Les Univalves fe renferment dans quatorze fa-
milles qui font, le Lepas, les Tuyaux , le Nautille ,le Lima-
<on, la Nerite, le Sabot , le Buccin , la Vis , le Cornet, le
Roulleau , le Rocher, la Pourpre , la Conque fphérique & la
Porcelaine , il ny manque que l’Oreille de mer. Dans les Bi-
valves on trouve des Huitres, des Cames, des Moules , des
Cœurs , des Peignes & des Manches de couteau ; il ny a
que trois familles dans les Mulrivalves , fçavoir les Ourfins,
les Vermifleaux & les Glands de mer. Tous ces Coquillages
font analogues à ceux de mer dont ils ont fait autrefois par-
tie : on ne trouve d’autre différence entr'eux, fi ce n’eft que
les Foffiles font revcrus d’un fuc pierreux & qu'ils ont perdu
leur couleur naturelle.
LA ConNcHyL'roLocte,lÏl. PARTIE 137
TRE NT PPS CRE NE ENS E SNRES PPS GRET
ES ER PEN NE DESCENTE NE RE AC
CHAPITRE TROISIEME.
De quelle manière fe forment les Coquillages de mer.
IEN ne prouve mieux la puiflance de l’Auteur de [a
Nature , que la formation fucceflive de fes plus petites
parties. Y a-t-il rien qui paroifle plus vil que les Infetes,
les Vermifleaux & les Coquillages ; objets qu'on ne peut di-
ftinguer , pour la plus grande partie , qu'à la faveur du Mi-
crofcope? Rien cependant n’eft plus admirable que ces pro-
ductions. Quelle diverfité dans leurs efpéces , dans leurs figu-
res, dans leurs couleurs & dans toutes leurs parties ? Quel ordre
merveilleux dans la maniére dont ils font conftruits, dont
ils vivent, & dans celle dont ils perpétuent leurs efpéces.
C’eft ici où i! faut dire avec Pline (4) cum rerum natura , nuf-
quam magis , quam in minimis tota fit.
Les Coquillages fe forment dans la mer , dans les fleu-
-ves, dans les rivières , les étangs, les marais & les canaux;
l’on en trouve fur des rochers, fur des bois pourris & fur des
Plantes marines. Les terres , les montagnes , & les fouter-
rains en fourniflent auf quantité.
On a tiré de ces différens endroits la divifion générale que
l'on fait de tous les Poiflons à Coquilles , en Coquillages de
mer, en Coquillages de riviére, & en Coquillages de terre.
On comprend dans les Coquillages de mer , ceux qui fe for-
ment dans les lacs & dans les marais d’eau falée , qui font
voifins de la mer & qui doivent être regardes comme mari-
times.
Les anciens (4) Philofophes ont prétendu que les Coquil-
lages étoient formés du propre gré de la Nature, les uns d’un
limon plus bourbeux comme les Huitres, les autres d’un li-
mon plus fabloneux celles que les autres Coquilles. Ils ont ajou-
té que la formation des Coquillages provenoit partie de leur
gré, & partie d’une certaine faculté qui émanoit d’eux ou
de leurs femblables,
KR ï
(a) Lrb. 29.
cap. 1.
(b) Teftacez
denique om-
nia fponte na-
turx in hmo
diverfa pro
differentia lis
mi oruntur,
nam in Cæno-
fo oftreæ, in
arenof{o con-
chæ, chamæ,
ungues, pecti-
nes oriuntur.
iriféote. Hifi.
Au:m, LS,
E proprio
nature mot
fponte nafci.
Pl, hifi. ratur,
(a) Teftacea
Emo ferè &
materia putri
oriri.
(b) Buccina
Purpura &
myctuli favifi-
care foliti
funt. Hifi.
daim, lib. 3
(c) in mari
vero multum
portionis rer-
renæ eft, om-
nia plena funt
animæ, Lib.
3. de Te/fa-
CEIS ; p. 246.
(d) Navigiis
putrelcente
fece {pumofa
adnafcuntur ,
è truncis pu-
trefcentibus
nafcuntur
conchæ anati-
ferz dite,
Ibiden.
{e) Mareria
in oftreo quæ
pro cœno ha-
bebatur , re-
vera nil €rat
præter CxIgUA
oftrea , feu
t*ecens. nata,
Zewenkock
£oslsn. 4YCA-
sr. PAL. 77,
133 LA CONCHYLIOLOG1IE, II: PARTTE.
D'autres (4) Philofophes ont attribué leur origine à ure
matiére corrompuë, formée par le concours fortuit de quel-
ques atomes ; (4) Ariftote ne s’écarte pas de ce fentiment , &
ne détaille que trois genres de Coquillages , à qui il donne ia
faculté de s’engendrer de race par le moyen de certains gâ-
teaux , comme celui des Abeilles, lefquels fe détachert des
Coquillages & que les anciens apellent frvago. Les Huitres,
les Buccins , les Pourpres & les Moules font de ces gâteaux qui
font une efpéce de fray , ou un amas d'humeur vifqueufe d’une
nature femblable à la femence , & telle qu'en font les gre-
nouilles.
(c) Aldrovandus dit que les Coquillages , qui ne font point
de ces amas d'humeur , croïflent de leur propre volonté. fl
y a dans la mer felon lui, beaucoup de parties rerreftres rem-
plies de vie, de cette concrétion toutes les Coquilles naif-
fent , une portion de la terre fe durcit à l’entour & fe forme
de maniére, que le corps contient en dedans les parties qui
donnent la vie.
Le même (4) Auteur attribue à un Sel volatil , qui fe ré-
pand de la mer fur le rivage , ainfi qu'au bois pourri, la for-
mation des Coquillages qui croiflent fur les rochers, dans les
ouvertures des vaifleaux échoués ou qui reftent long-remps dans
le pere , dans les fentes & troncs d’Arbres, & dans les pieux
enfoncés ivage de la mer, c’eft dans ces endroits que
Pon trouve les Glands de mer & les Conques anatiféres. Ce
fentiment eft entiérement opofé aux expériences , & l’on doit
croire que ces Coquillages doivent leur naiflance à des œufs
dépofés, ou à une femence portée dans ces parties de bois.
pourri & dans les fentes des rochers. Le vent qui tranfporte
la femence des Végétaux, peut fe charger auf de celle de
ces Animaux.
Un («) Auteur moderne qui a obfervé cette matiére corrom-
puë à laquelie on attribué l’origine des Coquillages, dit qu’el-
le n’eff autre chofe que de petites Huitres nouvellement nées.
L'ifter s’écarte de ces principes ; fuivant l'opinion reçüë au-
jourd’hui que toute génération vient d’un œuf, ou de chofe:
qui lui eft analogue, il raporte la formation de tous Îes Co-
quillages à celle du Limaçon terreftre. C’eft la facilité d’en:
faire des expériences qui lui a fait prendre ce parti.
Le corps de F Arimal, feion ces Philofophes , eft couvert
d'un grand nombre de tuyaux remplis de pores par ou pañle
LASCONCHYLIOLOGIE, NPA RTE 133
la liqueur dont il fe nourrit ; cette liqueur eft mêlée de par-
ties vifqueufes & pierreufes qui fe raflemblent fur la furface
du corps de l’'Animal , qui s’y épaifliflenc & sy figent. Ces
parties s’attachent aifément les unes aux autres & compofenc
une petite croûte folide, qui eft la premiére couche ; une fe-
conde , une troifiéme , une quatrième enfin fe forment de
même. Elles croiflent comme les Pierres, par apofition ou addi-
tion de matiére , & non par végétation comme tous les autres
Animaux , elles fe durciflent enfuite à l'air. Nulle crainte que
les pores fe bouchent pour former la feconde couche; l’'Ani-
mal qui a produit la matiére de la premiére, a diminué aflez
pour donner de l'air entre la premiére & la feconde. Ces
touches qui fe levent au feu comme les patifleries feuilletées,
en font une bonne preuve ; elles fe collent aifément l’une fur
l'autre à la maniére des corps folides , mais l'humidité de Ja
peau de PAnimal ou fon mouvement continuel , les empè-
chent de s'attacher à fon corps.
On ne peut que déférer à ce fentiment, qui eft aufi celui
d’un grand (4) Naturalifte. Les expériences qu’il a faites fur
plufieurs efpeces de Coquillages de terre ,-de mer & de rivié-
re ; & les raifons folides qu'il à opofées aux objections qu'un
(ë) Académicien avoit faires à fon fiftème, font bien dignes.
de lui.
Quant à la génération des Coquillages, ceux qui convien-
nent que dans de certains temps ils font enflés & qu'ils font
des œufs , conteftent cependant la différence des fexes , leur
acouplement & la portée de leurs petits.
Elien , flon (c) Aldrovandus , raporte qu’il y a dans [a
mer rouge des Poiflons à Coquilles qui s’acouplent & qui
ont les dents fi pointuës & les lévres de la bouche fi tran-
chantes, qu'ils coupent tout ce qu'ils rencontrent. Il ÿ a tout
lieu de croire que ce font des Pourpres ; le même Aldrovan-
dus eft d’un fentiment bien différent fur la génération des
Poiflons , il croit qu’ils n’ont aucune (d) femence propre à per-
pétuer leur efpéce , & qu'à l'exemple des Plantes , ils croif-
fent de rejettons.
Un autre (e) Auteur fuivant les expériences qu'il a faites
fur les Limaçons qui s’acouplent au mois de Juin & qui cou-
vent leurs œufs , prétend que les Moules & les Huitres en
font autant ; il aflure que les pêcheurs au mois de May, ti-
rent la matrice des Huitres, & qu'après les avoir féparées
Rif,
(a) M. de
Reaurnur ; de
l'Académie
des Sciences
& Tatendant
de l'Ordre m1-
litaire de S.
Louis,
(b) M. Mery y
Mémoires de
lAcadém'e ;,
année 1716,
Pag. 30%.
(c) De Teffa-
cers , p.107.
(d) Semen
vero nullurm
efle eorum
putandum
eft , (ed quo
diximus mo-
do plantis af
fimilantur.
De Teffaces ;:
Pag. 245.
(e) Junio
ineunte int
coitu has co-
cleasvidimus,
Pag. 164;
Menfe Maio
fœturanx in
mare cjiciunc
P:180, Liffer.
(a) Petrus
Gilhus refert
Bi a:tinos
oltrea ferere.
(b) Colli-
forme alio-
rum, infecto-
rurn ovidu-
ui fimile,
ejufdem quo-
que in coclea
vices fuftine-
re probabile
et. Swamimer-
CRIZA
(c) Inrefti-
pum enim
quafñi redexa
linsa 44 os
revolvitur.,
Rond. tom, x.
bez: 198.
134 LA CoNCHYLIOLOGIE,II. PARTrz.
avec le coureau, ils rejettent dans la mer cette matrice qu'il
apelle fœtura , pour en reproduire d’autres. Selon un (a) Voya-
geur on féme les Huitres dans les rivages du Levant, dans
lefquels on fçait qu'elles fe plaifent le mieux.
Plufieurs ont remarqué que les œufs des Huitres ne font
point propres à la génération ; c’eft feulement un indice que
le Poiflon fe porte bien. Elles pondent ordinairement dans la
pleine lune & dans un temps un peu chaud. D’autres difent
que les Huitres font leurs œufs dans une faifon où elles font
laireufes & mal faines ; elles font remplies alors de petits vers
rougeâtres , apellés acouchewrs , parcequ'ils en facilitent la naïf.
fance ; ces œufs au microfcope ne font autre chofe que de
petites Huitres dans leur Coquille.
La plüpart des Naturaliftes croient les Poiffons à coquilles
hecfmaphrodites , fondés fur ce que les Limaçons s’acouplent
avec les deux natures. Ils ont un corps cloifonné felon d’au-
tres, & un membre viril en forme de ver lequel eft proche de
la matrice ou d’un (/) ovaire rempli d'œufs.
Le Buccin eft apellé ovipare , & a des œufs renfermés dans
des gâteaux, & tous les Poiflons à coquilles fraient ou fonc
des œufs. Les germes des uns & des autres renferment aufli-
bien la matiére de leur coque , quelqu’épaifle & quelque gran-
de qu'elle devienne dans la fuite , que le germe d’un Eléphant
renferme ces offemens aufli énormes & aufli durs que nous
les connoifflons. Cette efpéce de gelée par où les Pholades
commencent à fe former dans leurs Pierres, fe trouve dans
le fray , de même que la matiere qui le perfeétionne enfui-
te. On fcait que la coque de l'œuf eft réellement contenuë
dans le germe.
Les germes des Pierres, felon Tournefort , fe trouvent ren
fermés dans le fray des Coquillages , de même que cette ma-
ticre dure & folide qui cft deftinée à former les logemens
des Poiflons, il fupofe que ce germe eft une efpéce de poudre
qui fe détache des Pierres & des Métaux dans le temps qu'ils
croiflent.
La ftructure intérieure des Coquillages eft bien différente
de celle des autres Poiflons ; le ventre fuit la bouche , ainfi
qu'on le remarque dans le gozier des oifeaux. Is ont dans la
partie inférieure deux mufcles blancs femblables à des mam-
melles ou à des caroncules Le gozier , qui eft double du ven-
tre , s'allonge jufqu'à l'endroit des excrémens. La («) bouche
LA CoNcHYLioLoGiE,Il. PARTIE, 13$
ainfi qu'un four s'attache aux inteftins & en conferve la cha-
leur ; comme ils font privés de fang & que certe chaleur ne
peut être que médiocre , l'humeur dont ils font remplis leur
en tient lieu. Ces inteftins joints à la bouche & au gozier
continuent jufqu’à la fortie des excrémens , où le gros boiau
cft attaché du côté gauche : l'ovaire qui contient les œufs
eft de l’autre côté. On ne diftingue toutes ces parties que
dans les grands Poiflons à coquilles.
Les Coquillages qui font contournés , apellés vulgairemenc
T'urbinées , ont cela de particulier que les parties bafles de
leurs Coquilles prennent leur contour de la tête, & qu'elles
remuënt leurs couvertures. En dedans très-égales & très-po-
lies, en dehors fouvent très-raboteufes , leur chair eft moins
attachée à la Coquille que ceile de tous les autres Poifons,
elle ny tient que par un point au fommet.
Les parties extérieures font ordinairement compofées
d’une tête & de quatre cornes qui fortent & qui rentrent
comme celles des Limacons. Ils portent par le même mou-
vement la nourriture en dedans ; deux trompes femblables à
celles des Mouches leur tiennent lieu de langue; ces trom-
pes en ont la figure, & font fi fermes qu’elles percent de mê-
me que l’éguillon des mouches, la peau des Quadrupédes.
(a) Ariftote ne leur donne point d’yeux ; (4) Rondeler eft
du même fentiment ; felon Hoock & Borelli, les Poiflons à
Coquilles ont des yeux, des dents, & la tête en bas ; fem-
blables aux Plantes qui tirent leur nourriture du bas de leurs
racines ; ils ont de même leurs parties renverfces.
La Pourpre a des yeux, felon (c) Columna , ainfi que plu-
fieurs Coquillages qui ne font pas couverts , tels que l'Our-
fin ; les Bivalves , les Peignes , les Tellines, & les Cames fe-
lon un autre (4) Auteur, en font privés.
On remarque à toutes les Bivalves une charnière qui lie
les deux écailles enfemble ; le ligament qui fait larticulation
& le mouvement de leur ouverture, s’apelle en latin Gingli-
mum ; rien n'eft plus admirable que leur ftrudure , leur jeu,
& leur varieté ; le plus habile ouvrier ne peut joindre fi par-
faitement deux piéces , fouvent irrégulieres dans leur con-
tour, que le fait un petit Poiflon privé de la vuüë.
Les Univalves ont une clavicule qui n’eft pas moins fur-
prenante, c’eft la fpirale ou la Pyramide de la Coquille, prife
vers fon milieu juiqu'à fon fommer,
(4) Habcre
oculos tum
cætetra Ani-
malium om-
nia , præter-
quam tefta
intecta, Lib,
5e CAP. 12.
(b) Nam
mytuli , of-
trea & fimiliz
dura tefta in-
tecta , quod
fuis ceftis hæ-
reant , oculis
carent, De
Pifcib. tom. 1.
P4ag. 46.
(c) De Pur-
Pura ,p.21,
(d) Charleter
Exeret,
(a) Pline,
Hifi, natur.
(b) Singulis
annis incre-
mentum ejus
patct per or-
bes quibus to-
sidem quot-
annos habet
£efta intorta
cuniculatim
in crepidi-
nem definit,
(c) Privatim
autem mate-
ria Quæ gru-
mum promp-
tids accrefce-
re facir in te-
ftam firmio-
rem , vel faxi
cujufdam æ-
mulam , eft
aiter quidam
fuccus lapi-
deus vitali
permiftus ;
quo aquæ tam
dulces quam
marinæ natu-
galiter ac ne-
<effarid ob ve-
gerationem
ac facilem fo-
Jucionem la-
pidis calcis,
fanè omnium
Jongè copio-
fifi Metalli
imbutæ fint,
Lifler exercit.
pege 122»
136 LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIF.
Si les Coquillages ont peu de parties extérieures , ils font
aufli exemts de plufeurs fonétions qu'on remarque dans les
autres Animaux , leur mécanique eft ajuftée à leur nature fta-
ble & prefque immobile.
Il y a lieu de croire que ces Animaux ont des parties
équivalentes au cœur , au foye & à la ratte qu’on dit leur
manquer, parcequ’elles font imperceptibles. IÎs n’ont point
d'os, point de fang & peu de différence dans le fexe, de mê-
me que la nature en a donné à tous les autres Animaux qui
font plus parfaits. S'ils avoient toutes ces parties internes ,
ils feroient plus lourds, & ils auroïent plus de peine à fe re-
muer dans leurs demeures.
Les Coquillages fuivant un (+) Ancien, croiïflent dans la
pleine Lune , principalement les Pourpres , c’eft-à-dire qu'ils
engraiflent ; ils décroiflent avec la Lune , il faut entendre
qu'ils font moins gras dans ce temps-la.
Quelques Auteurs penfent que ces Animaux croiffent prom-
tement 5 ils durent les uns plus , les autres moins , les Pour-
pres & les Buccins font réputés vivre fix à fept ans.
Leurs écailles , par une addition fucceflive & extérieure des
parties qui furviennent les unes après les autres , des pores de
Animal, s’entaflet peu à peu par couches , ou par apof-
tion , de même que les Pierres & les Minéraux. Les nouvel-
les parties font apliquées au corps , fans avoir reçu aucune
préparation du corps même auquel elles font jointes. Les (4)
couches fe fuccédent les unes aux autres, jufqu’à ce qu’elles
foient parvenuës à l’épaifleur que le Créateur a deftinée à
chaque efpece. |
Ces couches font faites du même fuc baveux ou de la mê-
me humeur dont eft formé l’Animal ; l’on croit que les écail.
les font d’abord molafles & qu’à l'exemple du Corail , elles
fe durciflent dans la fuite , la premiére peau décide des au-
tres ; elle fe trouve au-deflus & les envelope toutes. Cette
premiére couche s’épaiflit par le moyen des autres qui fe pro.
duifent fous elle, le Poiflon travaillant toujours en déflous,
L'opercule ou le couvercle va & vient, & fert à donner de
Pair au Poiffon : les Bivalves qui ont deux écailles qui les cou-
vrent exactement , ne les ouvrent que pour refpirer & pour fe
nourrir. (c) Un Auteur veut que ce foit un fecond fuc qui dur-
cifle les Coquilles. s
Il y à lieu de croire que le Poifon fe forme avant fa Co-
quille
LA CoNCHYLioLoctE,Il. PARTIE 137
quille, fon humeur vifqueufe fe coagule & ayant formé le
Poiflon, elle lui fert en bavant à étendre , lune fur l’autre,
plufieurs couches de cette matiére, pour en conftruire fa mai-
fon ; c’eft ainfi que fa Coquille devient plus forte, pour main-
tenir fa chair qui eft molafle, & pour le garantir des infultes
des autres Poillons ; cette Coquille le couvre dans les grands
froids , aufli-bien que dans le grand chaud , qui fondroit fon
humeur gluante & huileufe fi néceflaire à fa confervation.
A mefure que le Poiflon croit , il devient nud ; alors il
eft néceflaire pour fe couvrir , qu'il étende fa Coquille, Les
Limaçons & les Univalves faits en fpirales ne peuvent aug-
menter que du côté de leur bouche ; les Bivalves au contrai-
re, comme les Moules & les Cames , peuvent s'étendre dans
tout leur circuit : cette addition de Coquille fe fait de la mê-
me maniére que fa premiére formation , & elle eft toujours de
moindre épailleur que l’ancienne Coquille. Nul doute que le
Poiflon à mefure qu'il croît, naugmente fa Coquille, quoi-
qu'elle ne fe forme pas avec lui-même, & qu'elle ne foit point
un membre de l’Animal.
Une humeur douce, un limon gras, l'eau de la mer adou-
cie par les pluyes”, fervent de nourriture aux Coquillages ; ils
la prennent la plüpart par le moyen de leurs pores ainfi que
les Plantes. Les uns demeurent enfévelis dans ce limon, d’au-
tres en fortent , & s’elévent pour refpirer fur la furface de
l'eau.
On à remarqué que les Zepas qui font attachés aux rochers
fortent de leur place, pour aller chercher l'aliment, & que
les Oreilles de mer vont paître dans les beaux jours, furtout
pendant la nuit ; les Pourpres mangent de petits Poiflons,
elles aiment aufli la chair corrompuë ; les Buccins fortent de
leau pendant l'été, on les voit paître l’herbe, & au raport
de plufeurs Voyageurs, ils montent fur les branches plian-
tes des Arbres dans l’Ifle de {4) Caïenne.
Peut-être que les autres Coquillages mangent de petits
Poiflons & des infeétes marins : il faudroit pour s’en aflurer,
pècher de ces gros Poiffons qui tiennent le fond des mers &
les difléquer.
On a déja remarqué que les Coquillages avoient les par-
ties renverfces & la bouche près de la terre ; ils prennent de
cette maniére les alimens par en bas, & leurs excrémens apel-
les papaver , fortent par en haut.
Seconde Partie, S
(a) Le Buccin
de lIfle de
Caïenne ef?
terrefire »
conformément
au Limaçon il
s’'accouple €
fait des œufs.
(a) Anima-
lia , inquit
Ariftoteles ,
alia ftabili fe-
de d:gunt,
aha fedem lo-
cumque mu-
tant , quæ
ftabilem fe-
dem habent,
in aqua dun-
taxat degunt,
nullius ter-
reftrium, fe-
des ftabilis
lt. Rond, p.
92.
(b) Moven-
tur purpura,
turbinata , &
chamæ leves,
quas in gy-
Ium verti in
aquà vidi-
mus. Rondel.
10. 2. pag 2.
Moventur
etiam omnia
turbinata &
ferpunt parte
dextrà, non
ad claviculas,
fed in adver-
fam, Rond.
t0m.2,p. 63,
{c) In orbem
volvi, Pline,
bift. natur.
(c) Commu-
ne quidem
habent turbi-
nata omnia
quod limbo
fint prædita,
quodimmo-
do fimih quo
gradiuntur fi-
verepunt, F,
Colunna in
brefztione.
{d) Alia fuper
terram jacent
ob teilæ gra-
vitatem ut
oftrea ma-
gra, Rond. p.
9S,{ur
1,2
Ve Lo
138 LA CoNCHYLIOLOGIE, IE PARTIE.
Les Murex, les Pourpres , les Huitres & les autres Coquil-
lages qui ont des pointes & des tubercules , ne les ont fans
doute que pour garantir leurs ouvertures de l’aproche des ro-
chers. Sils ne changent point d’écailles tous les ans, comme
les Ecrevifles , les Crables & les Homarts, C’eft parceque la
plüpart de ces Poiflons ne fe meuvent point , qu'ils vivent
peu, & que leurs écailles plus épaifles qu'une croûte , ne fe
féchent point.
Ce feroit une grande queftion à agiter , fi tous les Ani-
maux à coquilles ont un mouvement progreflif ou non.
(«) Ariftote diftingue les Poiflons à coquilles qui fe meu-
vent , d'avec ceux qui font immobiles : il dit faliunt petines,
Les Nérites font réputées avoir le même mouvement ; les
Cames, les Pourpres & les 7'#rbinées (b) tournent en rond dans
la mer , elles prennent leur mouvement du côté droit , non
du fens de leur entortillement ou clavicule , mais dans un fens
contraire.
Les Ourfins, felon (r) un Ancien , tournent en rond ; la
Patelle & l’Orcille de mer qui s’attachent aux rochers , s’en
féparent & vont paître fur le rivage : la plüpart des Twrbi-
nées font réputées fe donner (r) du mouvement , & ferpen-
ter ainfi que les Sabots, les Buccins & les Vis.
Le Nautille fait encore remarquer fon mouvement ; les
Vermifleaux , furrout ceux qui font rouges apellés POrgue ,
fe logent fur les rochers & fur les Coquilles des Huitres, ils
font {ortir de leurs tuyaux la partie fupérieure & enfuite ils
la retirent. Les Glands de mer , attaches dans les fentes des
vaiffleaux, ont à peu près le même mouvement que tous les
Coquillages qui Ée ouverts par en haut. Les Moules , les
Cames , les Peignes, les Tellines & furtout les Bivalves par
le moyen d’un membre ou d’une jambe qu’elles font fortir,
fendent le fable , s’allongent & fe donnent quelque mouve-
ment ; leur trainée dans le fable fait découvrir leur route,
les endroits qu’elles quittent , & ceux où elles veulent aller ;
qui peut mieux anoncer leur mouvement ?
Nous avons cependant des Poiflons qu'on peut croire im-
mobiles , ce font les gros Poiflons à Coquilles qui tiennent le
fond des (d) mers apellés Cesi. Leur pefanteur fpécifique &
leur grofièur confiderable jufqu’à pefer 200 livres, font des
preuves certaines de leur ftabilite. Il n’eit pas croyable, à
moins d'admettre des eaux aufli violentes & aulli agirées qu’e-
LA CoNCHYLIoLOG1E,II. PARTIE #30
æoient celles du Deluge, que ces gros Animaux fi chargés de
leurs maïfons , puiflent nager & avoir quelque mouvement
progreffif. Outre ces gros Poiffons nous avons encore les Hui-
tres colées fur les rochers , les Pinnes marines qui enfoncées
dans le fable & attachées par leur foye, ne fortent point de
leur place ainfi que les Manches de couteau. Les ?holzdes font
encore immobiles dans leur fépulere ou dans leur pierre, que
Jon rompt en plufieurs morceaux , pour les faire fortir : Les
autres Poiflons à coquille vont chercher leur nourriture , mais
ces derniers battent l’eau avec leurs trompes pour faire fuivre
à cette nourriture , le mouvement de l’eau & lattirer à eux.
Les Poiflons à Coquilles n'ont d’autres fenfations que
celle de chercher (4) de la nourriture. (4) Ariftote leur
dnne les fens extérieurs de la vuë, de l’odorat, & du gout,
mais on ne doit apliquer ce pañlage qu'a quelques Coquilla-
ges qu'on a remarque ci-deflus avoir des yeux. Leur goût
& leur odorat ne confiftent qu'en ce qu’ils ne mangent rien
qu'ils n'aiment ,& qu'auparavant ils n'aient fenti. On pour-
roit encore leur attribuer la fenfation de l'oüie , puifque ces
Poiflons fe retirent lorfqu'ils entendent du bruit , & que pour
les pêcher, on garde un profond filence. Tout ceci peut être
pris pour une habitude naturelle à ces Animaux , & non pour
la fenfation diftine de l’oüie, du gout & de l’odorat , mais
comme leur en tenant lieu.
Il eft à préfumer que toutes les taches, les raies , les mar-
brures & les beaux compartimens qui fe remarquent fur la
robe des Coquilles , proviennent de la rêre des Poiffons , ou
de la partie inférieure de (c) fa peau : cette partie excéde or-
dinairement l’ouverture de fa Coquille & lui fert à porter fon
fuc baveux dans toute fa couverture, pour l’épaiflir & l’éten-
dre quand il fe trouve trop ferré. Elle revient au colier du
Limaçon & elle eft ordinairement différente en couleurs &
en raies, de la peau de l’Animal ; on voit cette partie toute
percée de cribles, dont les différentes tiflures par leur difpo-
fition , caufent la varieté des compartimens.
A l'égard des intervalles, des taches particulieres, & des
irrégularités qui fe rencontrent fur la robe de la Coquille, il
faut concevoir qu’elles fe forment quand le Poïflon fe déplace,
qu'il fe repofe en chemin , & qu’il cefle de travailler en hyver
& dans le grand chaud, il laifle alors un certain intervalle
entre l’endroit qu’il a quitté & celui qu'il reprend. Le fuc
Si
(4) Elcas fe
qui , odoran-
di fcilicet fa-
culrate, Plia.
bifé. natur.
(b) Vifu ,ol-
fau , guitu
Le!
præditæ.
(c) In cute
enim concha-
rum teltaceæ
colores præci-
puè apparent,
non aliunde
perfettæ mul-
ticolori &
variæ, nifi ex
yaris humo-
ribus quibus
nutriuntur,
x4o La CONCHYLIOLOGES; IT: PARTIE.
baveux ou l'humeur qui produit des bandes, des ftries, des
lignes , des points, fuit le contour du Poiflon & forme des
taches, des marbrures , des mofaïques & des compartimens
en réignant la fuperficie de la Coquille dans tous ces en-
droits , ce qui forme des reprifes de matiére faciles à remar-
quer.
Ce pourroit être encore la fluidité de la liqueur , qui fe
tranfpofant d’un crible qui doit donner de la couleur rouge,
va fe placer vers un autre qui produit du brun & du noir , &
qui par fon changement de place, a nuance les couleurs; ainfi
ce feroit au changement de la tiflure des cribles qu'on pour-
roit attribuer l’irrégularite , la bizarrerie des compartimens
& la marbrure des Coquillages nommés Porcelaines & Veuves.
Les Bofles apellées tubercules , les canelures & les pointes
qu'on remarque fur la coquille d’un Poiflon, imitent la forme
de fon corps fur laquelle elles font pour aïinfi dire moulées.
On obferve que dans l'endroit du corps, ou le Poiflon a une
éminence ou une pointe charnuë , fa Coquille eft vuide en
dedans , & forme en dehors une tubercule ou une pointe di-
rectement opofce. Si le Poiflon fe déplace en rournane, il for.
me une autre bofle fur fon écaille en mème diftance. Quand
fon corps eft canclé , renflé ou creufé , fa Coquille eft de
même canelée , renflée ou creufée ; lorfque la canelure et ex-
térieure feulement, & que la partie opofée en dedans cft po-
lie, il faut entendre que les canelures du corps de PAnimal
s'étant diflipées entiérement pendant qu'il croifloit , la martié-
re qui fert à former la Coquille a rempli les canelures en de-
dans , excepté les bords de la furface intérieure, lefquels re-
ftenc toujours caneles.
Les circonvolutions ou fpirales, & la forme fphérique des
Coquilles partent de la même caufe. Comme le Poiflon fe
meut doucement & toujours en tournant autour de lui-même,
il décrit des lignes, des fpirales & des bandes circulaires. I]
eft aifé de voir que ces lignes font toutes décrites fur des cer-
cles ou fur des ellipfes.
La forme ronde & tournée en poires , felon quelques na-
turaliftes ,a été donnée aux Coquillages, comme la plus con-
venable à leur nature. Ils n’ont, comme on le fçait , ni pieds,
ri nageoires. Les rides du dedans font faites pour les empè-
cher de fortir de leurs Coquilles au premier efort qu'ils fonr,
où au moindre abftacle aqw’ils rencontrent en leur chemin
LA CoNcHYLiOLOGIE, II. PARTIE. TA
Cette forme peut encore venir de ce que leurs extrémi.
tés brifces & ufees par un égal & continuel choc, fe rédui-
fent en forme ronde ; l’agitation des flots de la mer & leur
frotement continuel, lun contre l’autre , pourroit y contri-
buer, de mème qu'il arrive aux galets que la mer roule fur
la grève.
Il et aufi difficile de découvrir la caufe immédiate des
belles couleurs des Coquilles que de celles des fleurs. La di-
verfité des eaux , & des humeurs dont fe nourriflent les
Poiflons caufe à ce que l’on croit les différentes couleurs
dont ils font embellis. Les eaux chaudes forment la couleur
blanche, ce qui fe prouve par l’écume ; la couleur fauve pro-
vient des eaux froides. Les couleurs dépendent encore des
exhalaifons & des efprits des Minéraux ; ceux du Vitriol, de
PAlun, du fel Ammoniac fe communiquent facilement aux
eaux, l’ardeur du Soleil, la fanté du Poïiflon, fon âge & les
différens pays où il fe nourrit , tout cela joint enfemble aug-
mente , affoiblit & varie leurs couleurs à l'infini.
Nous avons l'expérience des Huitres que lon pêche à Dicp-
pe & au Havre de Grace ; ces Huitres ont une robe fort com-
mune, & ne produifent aucune Perle à caufe de la différence
des eaux, de la diminution de lardeur du Soleil , & de la qua-
lité des Huitres qui font excellentes à manger ; celles que lon
pêche en Amérique & en Perfe font au contraire nacrées &
renferment prefque. toutes de belles Perles, leur chair n’eft pas
bonne à manger & les Côtes de la mer font très mal faines ;
ce qui a fait dire à Pline que la naïflance des Perles eft dûë
a la maladie des Huitres.
Un {*) Moderne dit que les couleurs fe forment dans les
Animaux par leurs vaifleaux excrétoires, ainfi que dans ’hom-
me par des glandes & des vifcéres, par lefquelles fe féparent
certaines liqueurs qui ont des couleurs particulicres. Le foie
donne le fiel qui eft verd 3 la ratte la bile qui eft noirûtre , les
veines & les artéres , le fang qui eft rouge; les vaifleaux fa-
livaires une humeur crafle & blanche & le chyle qui eft blanc,
ainfi du refte; comment apliquer ce fiffême aux Coquillages
qui n’ont point de cœur, de foie, de ratte', ni de fang ?
Il faut concevoir que lAuteur de la nature a difpofé les:
glandes excrétoires de ces Animaux, de maniére qu'ils puif-
fent former leur Coquille avec telle ou telle couleur, c’eft-à-
dire avec cette bave vifqueufe ceince d’une couleur conforme aux
Si
(a) Bifloïre
naturelle de
Univers, par
Colonne, tom.
LIDIL
(a) M. de
Reaumur , me-
anoires de A4-
cadèm. année
1709. p. 380,
dr Jurvantes.
142 LA CoNCHYLIOLOGIE., II. PARTrE.
glandes & aux vifcéres d'où elle fort, il réfulteroit de-là que
la difpofition des couleurs , dépendroit abfolument de celle
des cribles par où pañle humeur vifqueufe qui forme la Co-
guille de lanimal.
La varieté des couleurs & des raies peut encore venir de la
peau de lAnimal, laquelle eft différemment percée en plu-
fieurs endroits, ou compofée de différens cribles, dont les uns
laïflent pañler certaines parties qui varient en figure & en natu-
re , d'avec celles qui paflent par les autres cribles & qui fer-
ment le paflage à celles-ci.
Il s’agit préfentement de fçavoir , comment ces liqueurs
colorées A A ; peuvent trouver pañlage & s’impri-
mer fur la robe des Coquilles. Le (4) fçavant Academicien,
dont on a déja raporte le fentiment fur la formation des Co-
quilles , dit » que c’eft une fuite néceflaire de la maniere dont
» croît la Coquille du Limaçon, que tout le contour de la Co-
» quille foit formé par fon colier, parcequ’il eft la partie ia plus
» proche de la tête, & que par conféquent pour peu que l’A-
» nimal croifle , il cefle ce colicr d’être découvert par l’an-
» cienne Coquille ; c’eit donc toujours à lui à létendre , &
» on peut le regarder comme louvrier de tout le contour de
» la Coquille ; ainfi il fufiira que ce colier foit compofé de
» différens cribles pour former une Coquille de différente cou.
» leur. S'il y a fur la Coquille trois ou quatre raies différen-
tes en largeur & en couleur, il y aura autant de cribles fur le
colier du Limaçon en même proportion & propres à laïfler
pañler des parties noires, brunes , blanches , rougeñtres ou
citron.
Pour preuve que les raies différentes viennent des cribles
différens du colier, » il remarque que lorfqu'on a dépouillé
» un Limaçon d’une partie de fa Coquille , tout le refte du
» corps paroît d'une couleur aflez blanche , au colier près, dont
» Je blanc tire un peu fur le jaune, & qui outre cela eft mar-
5 qué d’un nombre de raies ou taches noires ou brunes , égal
» à celui des raies de la Coquille pofces dans le même fens :
5 1] raporte plus bas, pour prouver que les taches du colier
» font la fonétion de cribles différens de ceux du refte du
colier, l'expérience d'une partie de Coquille rompuë que le
5» Limaçon à répare, La Coquille qui croît fur le colier, vis-
»a-vis les raies brunes ou noires , eft elle-même noire ou
» brune ; celle qui fe forme entre ces raies eft blanche ou
&
Le
LA CONCHYLIOLOGIE, II PARTIE. T4%
citron , &c. Ici ce n’eft point l’Auteur qui parle, la nature en
fait tous les frais.
Les couleurs ne pañlent pas les premiéres couches des Co-
quilles, & les derniéres font toutes blanches. Les petites ex-
croiflances ou reprifes de matiére qui fe voient fur leurs robes,
marquent les accroiffemens de l’Animal en différens temps.
. le Poiflon eft pris vivant , les couleurs des Coquil-
les font plus belles ; elles font alors exemtes des vers qui
les attaquent fürement lorfqw’elles ont été prifes après la mort
de l’Animal, Ces couleurs font plus vives que celles des Plan-
tes, on fçait que l’humide eft plus propre à entretenir la vie
que le fec , l’eau même y eft plus convenable que la terre.
On remarque qu’un genre de Coquillages, ne change point
de couleur , quand il eft déterminé naturellement au blanc,
au brun ou au rouge ; ce changement n'arrive que lorfque le
Poiflon à été malade, comme l’on vient de dire en parlant
des Huitres du golfe Perfique, ou que différens fels ou ex-
halaifons font portés en même temps dans la même ma-
crice.
Un (4) Auteur prétend qu'on voit rarement la couleur Lieuë
parmi toutes les belles nuances qui décorent les Coquilles.
Il a connu par expérience qu'un morceau de foye bleuë,
une plume d’une très-belle couleur bleuë , une quantité de
couleur d'Inde , mifes dans du fel de nitre , du jus d’orange,
du vinaigre & de l'urine perdent leur couleur bleuë. Ces
matieres , felon lui , analogues ou correfpondantes aux fels
corroffs de la mer, détruifent l'humeur qui peut occafion.
ner la couleur bleuë ; à la vérice elle fe trouve rarement dans
le mêlange des belles couleurs que nous remarquons fur les
Coquilles.
On pourroit raporter contre ée fentiment l'exemple de la
(ë) Dorade & de plufeurs efpéces de Glaucus , de Chromis
& d'Orties de mer qui ont le dos bleu doré. Ces Poïflons fe
nourriflent tous dans la même eau ; ainfi les fels qui peuvent
détruire la couleur bleuë des Coquilles, devroient auf dé-
truire celle de ces Poiflons.
Les Coquillages qui vivent fous le fable ou dans fa bouë,
pourroient s’apeller Coquillages à tuyaux , parcequ'ils ont un
ou deux tuyaux charnus plus ou moins longs, felon que ces.
Animaux s'enfoncent plus ou moins dans le fable, C’eft par
(a) Inter co-
lores quibus
diverfimodè
cocleæ pin
guntur, non
apparet color
cœruleus, Po
nanni recreale
ments € 0c4=
Ur, p. 263.
\
(b} Dorfunz
ex cæœruleo
nigrefcir, la-
tera arventea
funt , venter
lacteo colore,
Rod. de Pr{-
cibus,.p. 1143
144 LA CONCHYLIOLOG:E, IT. PARTIE.
ce moyen qu'ils fe confervent une communication libre avec
Peau qui eft au-deflus d'eux.
Les gros Poiflons à coquilles font la plüpart attachés les
uns aux autres, tantôt fur des pierres, tantôt fur des cail-
Joux, fouvent au fable même ; une gluë qui fort de leur corps
fait toutes ces liaifons ; d’autres ont de grofles pattes pour fe
cramponner fur les mêmes objets. I] ÿ en a qui fe fervent de
leurs langues, pointuës & tranchantes, pour s’enfoncer dans
la vafe & dans le fable; c’eft par ce moyen que ces Animaux
gefiftent à la violence des flots de la mer.
CHAPITRE
LA CoNcHYLioLOocte, Il. PARTIE 14$
RTE TRE ARE TRUIR TRUE SPARIE TRUE TRUE JUS 20
GG Or D On Ge D D De DL QG DD Le LL Br Ge
SNA EN AT AR AU D DRE
CHAPITRE QUATRIEME.
De quelle maniére [è forment les Coquillages des Fleu-
ves , des Riviéres , des Lacs , des Etangs , des
Marais © des Canaux.
A (a) mer, par la qualité & la force de fes eaux four-
nic infiniment plus de Coquillages & plus grands & plus
beaux , que tous les fleuves , les riviéres & les lacs pris en-
femble. Ces Coquillages d’eau-douce, moins épais & moins
variés dans leurs genres & dans leurs efpeces, n’ont ordinai-
rement que deux cornes , au lieu qu’on en voit quatre dans
les Coquillages de mer & dans ceux de terre.
Les Auteurs ont fort peu parlé des Coquillages d’eau-
douce, ils fe font contentés de dire qu’il y avoit des Moules,
des Tellines & quelques Limaçons. Un (4) feul a plus étendu
leurs genres en parlant des fluviatiles qui fe voient dans fon
pais. Que ne trouve-t-on point quand on confulre Ja nature »
différentes recherches faites fur les eaux, plufieurs pêches ont
fait découvrir de nouveaux genres, comme des Vis , des Sa-
bots, des Conques fphériques , des Patekles & des Peignes dans
la Claffe des Bivalves.
On comprend toutes les efpeces de Coquillages d’eau-douce
fous le nom de Coclee fluviatiles , il nimporte qu'ils fe trouvent
dans les fleuves , dans les riviéres, dans les lacs, dans les
étangs, dans les marais, & dans les canaux.
Il ne faut pas confondre parmi les Coquillages fluviatiles ,
ceux que l’on pêche dans les lacs & les marais d’eau fallée,
qui font regardés comme des Coquillages marins ou mariti-
mes étant dans le voifinage de la mer ; les Auteurs apellent
ces derniers Coquillages , Conchæ flagni magni, Lacufires , Pa-
Znffres ; ne s’agit dans ce Chapitre que des Coquillages d’eau-
douce,
Les fleuves & beaucoup de ruifleaux engendrent de pe-
Seconde Partie.
(a) Longè
plura & ma-
jora in mari
quam in flu-
viis , vel lacu-
bus gignun-
tur oftraco-
derma , cujus
rei caufam
fæpèaliàs ma-
rinæ aquæ vi
attribuimus.
Rondelet.
(b) Hiftoria
Animalium
Angliæ. Lir
fier.
(a) Rondelet,
de Pifcibus ,
P. 114
{b) Medio
Septembrnis
cas in coitu
deprehendi.
Lifler de Co-
tleis fluviats-
d'bus, Anglie,
?- 138,
146 LA CoNCHYLroroctE,Il. PARTIE.
tits (x) Coquillages femblables à ceux de terre; ils ont com-
me eux des cornes plus courtes à la vérité, mais plus larges en
forme de nageoires ; leur Coquille eft plus longue finiffant en
pointe à la maniére des Vis. Il y en a quelques-unes de plus
aplaties avec des pointes, ce qui les pourroit faire nommer
fluviatiles épineufes.
Quoique l’on trouve dans les grands fleuves , dans les rivié-
res & dans les lacs ,des Coquillages femblables à ceux de la
mer,on ne peut raporter leur origine au Sel & au Nitre;
tout le monde fçait que les eaux douces en font exemtes; elles
font cependant remplies de quelques parties falines propres à
la végétation, ainfi qu’à la fermentation.
Nous ne répéterons point ici que c’eft une erreur de croire
que tous ces Poiflons à coquilles fe forment du propre gré de
la nature , ou d’une matiére corrompuë , ( opinions fufifamment
combattuës dans le Chapitre précédent ) on ne peut attribuer
Porigine des Coquillages Auviatiles, qu’à leur propre efpéce qui
fe mulriplie.
Les uns s'acouplent & font des petits tout vivans , on les
apelle Vivipares, les autres pondent des œufs & font nommés
pour cet effet Ovipares , d’autres enfin font des glaires baveu-
les, ainfi que les autres Poiffons. De ces glaires fecondées par
humeur prolifique que le mâle y répand , & échauffées par
l’ardeur du Soleil, il en fort des œufs qui éclofent dans la
fuite. Les Limaçons d’eau-douce font réputés Vivipares par
Ploot & par Lifter. On croit les Buccins amphybies, les Pa-
celles ou Lepas ont été vüës acouplées à la fin du mois de
Septembre ; les Conques fphériques font des œufs , ou bien jet-
tent une femence qui s'attache aux herbes & qui eft fembla-
ble à celle: des Grenoüilles.
Lifter (4) a obfervé fur les côtes d'Angleterre les Cornes
d’'Ammon dans le coït vers le milieu du mois de Septembre; elles
ont cela de fingulier qu’elles fortent & fe montrent dans l’eau
hors de leurs Coquilles ; elles jettent de plus par leur falive
une humeur qui teint en vermillon. On trouve une efpéce de
Cornes d’Ammon au fond de la riviére des Gobelins.
Il eft à préfumer ,.que les Vis, les Sabots , les Nérites &
tous les genres qu’on pourra découvrir font de même: confor-
més comme les autres Coquillages , ils ont toutes les parties
néceflaires à produire leurs femblables, Quelques-uns font um-
biliqués, les autres ne le font pas.
LA ConNcHyLioLociEe, IL PARTIE 147
Les Moules d’étang fe produifent d’elles-mêmes indépen-
damment de l’acouplement d’un autre Animal de leur efpé-
ce, à la différence des autres hermaphrodites. Leur femence
{e répand fur les œufs à la fortie de l'ovaire, Ces œufs fe ren-
dent dans l'anus & éclofent au Printemps.
_ Les Cames, les Tellines & les Peignes de riviére n’excé-
dent pas la grandeur d’une fève. Elles ont ordinairement le
dos, ou le talon boflu, & leur couleur tire fur le blanc, quel-
ques-unes fur le fauve ; on en voit qui font bariolées , leur con-
fiftence eft des plus minces & des plus fragiles.
La Moule de riviére, beaucoup plus petite que celle d’é-
tang , étant couchée fur le plat de fa Coquille en fort en for-
me de langue pour creufer le fable fous elle : on la voit s’a-
puyer fur fon extrémité pour attirer fa Coquille & fe trainer
ainfi dans une efpéce de rénure qu’elle forme elle-même dans
le fable, & dont on à donné la figure dans les Mémoires de
l'Académie (4) des Sciences. L'Auteur du Mémoire ne fe con- (+) 4e
tente pas de les faire marcher , il les fait volriger fur la fu- 17°6:?- 60.
perficie de l’eau. On ne doute point du mouvement progref-
fif des Moules pour fe rencontrer & fraier, quoique bien des
gens les croient androgines. Elles ont une fingularité dans leur
marche, c’eft d'avancer par la partie la plus courte de leur Co-
quille , & non par la pointuë, qui étant mince & tranchante
feroit plus propre à fendre la terre.
Leur ftructure intérieure & extérieure ne laïfle pas d’é-
tre différente de celle des Coquillages de mer. L’articulation
des Moules de riviére fe fait par le moien d’un ligament co.
riafle à reflort , qui fe voit en dehors , au lieu que les Mou-
les de mer ont ce ligament en dedans , les Huitres ont cetre
articulation renfermée dans le creux du talon qui eft entre
les deux Coquilles. Tous ces ligamens qui s’allongent ne vont
point jufqu'a la pointe du talon, ils laïflent un certain efpa-
ce pour donner la liberté aux Coquilles de s’ouvrir. Deux
gros ligamens fitués fur leur dos fe racourciflent , & fervent
à les fermer, & étant mouillés ils fe joignent à la membra-
ne qui borde le tranchant des Coquilles , de maniére à ne
pas laiflèr échaper l’eau néceffaire à la nourriture de la Mou-
le. Elles font fortir un tuyau en forme de langue qu’elles trai-
nent de tous côtés pour chercher un point d’apui, ou pour re-
muer le fable & s’en couvrir.
Tij
{a) Mali fuc-
ti,quo fir ut
qui His copio-
fûs vefcuntur
in febres in-
cidant, Rond.
de Auv.p.rr4,
148 LA CoNCHYLIOLOGrE, IL PARTIE.
Les mufcles circulaires de l’inteftin font en aflez grand noms
bre & par paquets, ils contiennent les excrémens. Outre ces
inceftins , les Moules ont une efpéce de tête , des poumons , un
cœur, un foye, un anus, deux réfervoirs d’eau, qui fe communi-
quent par deux canaux de chaque côté du ventre, deux ovaires
& deux vefcules feminales. Elles ont encore une groffe glande
lcine de lait qui fort par les petits trous de la glande ,em-
Prañée par une membrane mufculeufe qui devient dure & ri-
dée , quand le Poiffon rentre dans fa coquille. Huit mufcles
attachent la Moule intérieurement à fes deux Coquilles. On
ne peut douter que leur accroiflement ne fe fafle de la même
maniere que celui des Coquillages de mer ; lorfque la mem-
brane mince qui retient les extrémités des ligamens, croît &
s'étend vers les bords de la Coquille , les ligamens changent
de place & avancent avec cette membrane, & cela infenfible-
ment & par degrés. Les différens étages d’accroiflement qui
la forment rendent fa Coquille raboreufe & fervent à la con-
ferver à mefure qu’elle croît.
Les fluviatiles mangent de petits Poiflons & piufieurs vont
paitre. Les Moules vivent d’eau & dans leur trainée mangent
du fray de Poiflons. Il y a tout lieu de croire que les autres
Coquillages vivent de la même maniére.
On ne peut guére attribuer d'autre fenfation à ces Coquil-
lages que celle de louïe. Il feroit inutile de répéter ici ce
qui a été dit dans le Chapitre précédent à ce fujer. Il y a
tant de conformité entre les Coquillages marins , ceux de
terre, & ceux des riviéres , qu’on peut apliquer à ces derniers
prefque tout ce qui a été dit des premiers.
Les compartimens des fluviatiles ne font point comparables
à ceux des Coquillages de mer , leur couleur & leurs raiu-
res font également légéres. On trouve cependant des Lima-
çons jaunes raiez , quelques-uns de couleur d'Agathe avec quel-
que compartiment ; les Nérites de la riviére de Seine forment
un beau réfeau, on en voit quelques-unes de rouges , d’autres
verdatres , on trouve aufli des petits Buccins rouges , beaucoup
de bruns & quelques-uns verds. La foiblefle de leur couleur
vient du défaut de parties falines & nitreufes , ce qui rend
ces Coquillages mal-fains, peu propres à manger, furtout les
Moules , dont la chair eft dure & indigefte (4). Un Auteur veut
même qu’elles donnent la fiévre.
LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIR 149
Il y en a qui ont des fpirales , des canelures , des boffes,
des pointes , des tubercules , mais en petit nombre ; les Vis
forment plufeurs tours, quelques-unes font à étages avec de
petites pointes. Le Buccin apellé Baccinum fluviatile eft la
plus belle Coquille d’eau-douce que nous atons, elle eft extrè-
mement mince, aiant trois étages de même que la thiare,
garnis de pointes peu élevées. Sa couleur qui eft commune
ne répond nullement à la fingularité de fa figure. Toutes ces
marques ne femblent point avoir d’autres principes que ceux
qui ont été établis dans le Chapitre précédent en parlant des
Coquillages de mer.
(a) Ex his
teftis aliquoc
soffe efle ma-
inas. Lifler
nf. [eu Syno-
fs prefar.
pag.s$.
(b) Aquarum
certè moles
quo ampliùs
quam telluris
paret.Deaqua-
sUbus, Epif.
HUaCUp. Ps 3.
{c) Ova pa-
riunt quibus
incubantes
aliquando re-
periuntur
maio menfe,
Gefrer. 2971.
de aquat.
{c) Lifler de
Coclers fl. Ang.
{c) Soli co-
eunt quod €o-
rum fingula
de utroque
fexu æquè
participant &
funtandrogy-
na , viciflim
enim agunt
& patiuntur,
immittunt fi-
mul & reci-
piunt, Raï,
12 catalogo
Plant, Canta-
Dr Go
1$0 LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
&
ee tn dd dn dd dd drain
$ FFTTTTT TT
CHAPITRE CINOQOUIEME
De quelle manière fe forment les Coquillages de terre.
Oise la terre foit moins propre à former des Co.
quillages que la mer , les Coquillages terreftres , fui-
vant un (4) Naturalifte , égalent ceux de la mer, s'ils ne les
furpañlent. Il met pour le prouver la plupart des Limaçons &
les petits Buccins marins parmi les terreftres, de maniere qu'il
y a plus des trois quarts de ces Coquillages qui font marins,
& il en convient lui-même. (4) Gefner eit d’un fentiment en-
tiérement opofc.
On connoit de deux fortes de Coquillages de terre, les
Coquillages vivans & les morts.
Les Coquillages vivans font tous les Animaux à coquille
qui fe trouvent dans la terre.
Ces Animaux vivans fe fubdivifent en ceux qui font cou-
verts d’écailles , & en ceux qui font nuds.
Nous connoiflons cinq genres de ceux qui font couverts de
Coquilles, les Limaçons, les Buccins , les Conques fphériques,
les Vis & les Zepas. |
On voit les Limaçons s’acoupler pendant les mois de Mai
& de Juin ; lacouplement ne les empêche point de marcher,
leurs œufs qu'on trouve en fouillanc la terre prouvent fufi-
famment qu'ils font ovipares. J'ai trouvé des amas confidéra-
bles de ces œufs, en faifant fouiller des terres : ils font tout
blancs, de forme fphérique & couverts d’une membrane mol-
le. Plufieurs (c) Auteurs regardent les Limaçons comme an-
drogynes, ou hermaphrodites ,ils croient aufli qu'ils couvent
leurs œufs.
Le Limacon ne avec une petite Coquille d’un tour tout au
plus, étend lorfqu'il groffit , les tours de fa maifon jufqu'à
trois ou quatre fpirales, par le moyen d’une humeur baveu-
fe qui fort continuellement de fon corps ; c’eft cette même
humeur qui facilite fa marche.
LA ConwcuyrtotoctE, Il PARTIE rsr
Les Buccins {ont apellés Ovipares par plufieurs (4) Phyficiens,
ils s’acouplent à la fin du mois de Mars, on ne voit cepen.
dant aucune différence de fexe, celui des deux qui eft pofé
fur l'autre dans le coït eft remarqué le plus grand ; les œufs
en perpétuent l’efpéce, & il y a tout lieu de croire que leurs
Coquilles fe forment & croiflent de la même manicre que
celles des Limaçons dont on a parlé dans le troifiéme Cha-
pitre.
Les Conques fphériques ont une forme enflée dans le mi-
lieu , avec une bouche évafée, c’eft en quoi confifte toute leur
différence.
Les Vis ne fe diftinguent des Buccins que par leur figure:
pointuë & leur bouche aplatie & tournée en deflous de droit
à gauche : tous ces Animaux fe raportent au Limaçon tant
pour les parties extérieures que pour les intérieures.
A l'égard des Zepas je n’en aï point trouvé de vivans , &
c’eft fur le témoignage de Fabius Columna que j'en ai rapor-
te la figure.
Les Animaux vivans qui font nuds fe réduifent à la feule
Limace qui a plufeurs efpéces.
Ces Animaux font hermaphrodites & font de la nature des
Limaçons, ils s’acouplent & font des œufs tout bleus & gres
comme des grains de poivre, que les Limaces ont grand foin
de cacher en terre. Ces œufs n’éclofent que fept à huit mois
après le coït. On trouvera plufeurs efpéces de Limaces dans.
la 32e planche qui repréfente les Coquillages vivans.
Les Coquillages morts font ceux qui n’offrent plus que Îles:
fépulcres ou les couvertures des Animaux qui y ont exifté &
qui ont péri faute d’eau , tels font tous les Coquillages fof-
files.
Ona déja vû ci-deflus que les Coquillages foffiles font ainfi
apellés , parcequ'ils fe trouvent dans les fouilles de la terre,
ce font de vrais Coquillages de mer qui ont fervi de demeu-
res & de couvertures à des Poiflons marins , ces Coquillages:
par fucceffion de temps fe font convertis en pierres; les fucs la-
pidifiques de la terre , les mêmes qui forment les pierres , ont:
produit ces changemens.
On . de cinq fortes de Coquillages foffiles, 19. ceux:
qui ont conferve leur poli. 2°, Ceux qui Pont perdu & qui font:
entierement calcinés. 3°. Les Coquillages pétrifiés. 4°. Ceux:
qui. ont imprimé leurs figures {ur le limon ou fur la pierres.
(a) Lifers
Aldrovanduss
(a) Conchi-
tes lapides qui
quamdam fi-
militudinem
cum conchis
marinis ha-
bent. Liffer.
bifl. [eu Syxo-
pfs. Ub, 3.
pl. 446,
L
tb) Ariflote,
Strabon ; Lls-
20'4UE
152 LA CoNcHYLioLoGte, Il. PARTIE ,
5°. Les Coquillages qui ont moulé leurs images feulement &
font entiérement péris.
Les deux dernières efpéces font détruites totalement ; aux
unes il n'y a plus que l’empreinte ou la figure de la Coquille
périe, imprimée fur le limon , la marne ou la pierre tendre,
qui fe font durcies depuis , telles font les empreintes des Pei-
gnes , des Moules, des Tellines, des Buccins & des Vis. On
ne trouve aux autres fofliles que le noiau du moule qu’a for-
me la Coquille qui eft périe par fucceflion des temps, ce qu’on
remarque dans les Cornes d'Ammon , dans les Cames , dans
les cœurs de Bœuf & autres.
On apelle ces Moules ou portraits du nom latin de la (4)
Coquille qu'ils repréfentent , en terminant ce nom latin en
ites 5 ceux qui repréfentent un Ourfin dont le nom latin eft
Echinus, font nommés Echinites , un cœur de Bœuf Brcardi-
tes , un Buccin Baccinites , un Peigne Peéfinites | on en trou-
vera d’autres genres dans la fuite.
Il ya des Foffiles qui fe font confervés dans leur entier,
& qui ne tiennent prefque rien de la Pierre. Les Coquillages
dont la figure ne trouve rien de femblable dans ceux de la
mer, comme les Cornes d’Ammon & autres, ne font pas moins
des Fofliles.
Deux dificultés fe préfentent dans la maniére dont ces Co-
quillages fofliles fe font formés , la premiére eft leur forma-
tion primitive qui eft la même chofe que leur origine ; elle
n'eft fürement dûë qu’à la mer, l’on en a parlé fufffamment
dans le troifiéme Chapitre de cette partie qui traite de la for-
mation des Coquillages de mer.
La feconde difficulté roule fur la maniére dont les Co:
quillages de mer pe dans les entrailles de la terre, fe
font pétrifiés, ef: pour ainfi dire leur feconde formation , &
ce qui leur a fait donner le nom de Fofliles.
Le fiftème de ces Coquillages eft un des plus intéreffans de
la Phyfique ; il a toujours exercé & exerce encore nos meil-
leurs Phyficiens. Ce fiftème roule fur trois points effenriels ;
le premier regarde leur origine ; le fecond, le chemin qu'ont
tenu ces Coquillages pour fe rendre de la mer dans tous les
endroits de la terre où l'on les trouve aujourd’hui , on rend
compte dans le troifiéme point de la maniére dont ces mêmes
Coquillages fe font pétrifiés.
Les anciens (6) Philofophes attribuoient l’origine des CoEs
ages
LA ConcuyLrioLociE,ll. PARTIE r$3
lages fofliles au changement des lieux & des mers, de forte
que ce qui eft terre aujourd’hui étoit eau autrefois. Ifidore
& Tertullien l’ont raporté au déluge ; Olympiodorus qui a tra-
duit Ariftote , s’éléve contre ce fentiment; il dit que les vents
impétueux ont porté les Coquillages de mer jufqu'au fommet
des plus hautes montagnes. Jean (+) Goropius Becanus admet
une puiflance générative qui donne la forme de toutes chofes
autant que la matiére en eft fufceptible.
Il s’engendre, felon (4) Aldrovandus, des Coquilles dans les
(a) Atque in
univerfum,
flatuo vim
unamquam-
que formatri-
cem ,tantum
ubiquè pro-
ducere quan-
tum materia
> capere poteit.
pag. 113.
(b) Non eft
igitur mirum
montagnes, dans les fouterrains & dans les mines , quand il reftasin mon-
{e rencontre dans ces endroits un Nitre pareil à celui de la
mer;des matiéres fulphureufes y font encore très-propres, tel-
les qu'on en trouve dans les mines & dans l'Egypte proche
du (c) Nil, dont les eaux font toutes chargées de Nitre.
Plufieurs (d) Philofophes ont prétendu que les Coquillages
foffiles étoient des Coquilles imitées, des jeux de la Nature
cibus fummis
inveniri, in
quibus falfa-
go aliqua eft
marinæ {alfa-
gini compar.
pag. 245. de
Teflacers.
(c) Idcirco
& des effets du hazard. La Nature, felon eux , eft par tout forailis Ægy-
la même ; elle contient fur terre , comme fur mer, les fémen-
ces des mêmes chofes. La terre eft donc fuffifante pour pro-
duire par fes fels, ces fortes de Coquillages fans le fecours de
la mer, & fans avoir recours au déluge.
Tous les Coquillages que nous poffédons ne fe forment pas
dans la mer 5 il croît, felon (e) Bonanni, dans les montagnes
& dans les mines des pierres de même genre, de même ef-
péce & de même figure que les Coquilies de mer , c’eft-à-dire
imitées & qui ne renferment aucun Animal.
Lifter (f) eft du fentiment que les Coquillages foffiles ne
font que des reffemblances & de pures pierres que la terre a
produit & auxquelles elle à donné cette forme. Son opinion
va fi loin qu’elle s'étend fur tout ce que l’on trouve en terre,
urnes, armes de pierre, Pierres magiques, Talifmans , & pour-
roit bien aller jufqu'aux Médailles & aux Monnoyes fabri-
quées.
Les raïfons que ce Naturalifte aporte font, 1°. la différen-
ce qu'il y a entre la figure des Coquilles de mer, & celle des
Foffles. 2°, L’énorme grandeur de quelques Coquillages fof-
files de la claffe des Bivalves, fi opofée à la forme ordinaire
des Coquilles de mer. 3°. Il n’y a felon lui que deux fucs la-
pidifiques , le fuc vitriolique & celui de chaux ; le vitriolique
change toutes chofes en fa nature ; on n’a jamais vû chan-
ger des Coquilles rerreftres imbuës de tous cotés de fuc de
Seconde Partie, V
ptus teftaceo-
rum fertilis
regio cit,
quia aquis
Nil nitrofis
imbuta , ma-
gnam nitri
copiam fub-
miniitrat, 4/-
drov. p. 241,
(d) Aldrovan-
dus ; Rarts
Bonnannt ,
Lifler.
Rerum vi-
ventium fi-
mulacra a na-
tura edita &
efficta,
(e)Quos la-
pides intrin=
feca virtute
auétos, quam
eis naturæ
conditor im-
pertivit qua-
fi ludens in
orbe terra-
rum. Recreat.
mentrs € ocu-
li, c. 8.p. 52.
(f) Univer{os
cochlitas tam
folidos quara
cruftacéos ex
pura & mera
Japidea mare-
Tia concretos
ef. p. 100.
præf. cochlita-
ru Angle.
(a) Ingenio
fè excogita-
tam fentinis
alicujus vim
plafticam vel
ridendum lu-
fum naturæ,
754 LA CoNcHyitoLoctE,lIl. PARTIE.
chaux, foit pour la matiére , foit pour l’épaifleur & le poids.
On feroit voir fur le premier article, des fofliles parfaite-
ment femblables aux Coquillages de mer pour la forme , la
figure , le genre & lefpéce; il n’y a de différence entr'eux que
l'émail & la couleur naturelle que les Fofliles ont perdu dans
la terre. 2°. Nous ne connoiflons pas tous les Poiflons à co-
quilles , furtout les gros qui tiennent le fond des mers, & il
eft à préfumer que cette grofleur énorme dont parle Lifter,
cft ordinaire à ces gros Poiffons que le déluge a répandus par-
tout ; quant au fuc de chaux qui n’a rien changé aux Coquil-
lages qu'on lui à préfentés, il faut croire que les chofes fe
pañlent tout autrement dans les entrailles de la terre , ou bien
que le fuc vitriolique aiant corrodé les Coquillages , ils font
péris enticrement & qu’on ne trouve que ceux qui étoient
voifins d’un fuc de chaux ou d’un autre fuc moins corrofif que
le vitriolique.
Si certains Philofophes qui donnent tout au hazard , confi-
déroient attentivement des objets aufli réguliers que le font
les Coquillages, s'ils examinoient la multitude des lignes , la
régularité des compartimens , la précifion des contours, l’af-
fortiment des couleurs , la variété dans les formes , la char-
niére & l’emboiture des Bivalves , la place du tendon ou nerf
qui attachoit le Poiflon à fa coquille , le lieu qui marque dans
l'intérieur d'une Huïtre ou le Poiffon étoit aflis, la répétition
à l'infini des mêmes chofes, ils verroient fans doute que rien
ne fent le (4) hazard , ils feroient forcés d’avouër que des
mefures fi juftes & des proportions fi bien gardées indiquent
plutôt l'attention que le jeu de la Nature. C’eft une unifor--
mite régulière répétée dans la mécanique de chaque efpé-
ce de Coquillages. La vertu générative ne peut former en
terre des Coquillages , parceque ce font les Poiffons de la mer
qui forment eux-mêmes leurs Coquilles , comment la terre
pourroit-elle les produire , elle qui ne peut former un Lima-
çon fans femence & fans œuf. Si la terre produifoit ces Co-
quilles , elle produiroït auffi les Poiflons qui y font logés &
l'on trouve toujours ces Coquillages vuides. Nous avons l’e-
xemple du Limaçon qui augmente fa maifon & en forme pref
du une nouvelle. J'ai fouvent caflé un morceau de la coquille
’un de ces Animaux , & l’aiant enfermé dans une boëte pendant
la nuit, la cicatrice s’eft trouvée fermée le lendemain matin ;
C'eft une humeur gluante & baveufe qui opére & forme fa
LA CoNcHYLtoLo@trE, IL PARTIE : “ss
Coquille. Les Crables &'les Ecrevifles lorfqu’elles perdent une
de leurs pattes , en rétablifient de nouvelles qui font toujours
plus courtes que les premiéres.
Les Oifeaux forment eux-mêmes leurs plumes , les Animaux
terreftres leurs poils , ils naïflent , comme l’on fçait, prefque
tout nuds , & la nature ne leur a pas refufé les moyens de fe
couvrir ; il eft donc certain que les Poiflons aportent comme
eux en naïflant, la caufe immédiate de leurs Coquilles ; ils en
font eux-mêmes les fabricateurs.
On objee que les Coquillages fofliles ne font pas marins
& que ce font des Animaux terreftres,
Si les Coquillages foffiles font des Animaux terreftres , com-
ment fe peut-il faire qu'ils foient détruits au point qu'il ne s’en
préfente aucuns de vivans aujourd’hui ? A en juger par la pro-
digieufe quantité que l’on trouve de Coquillages répandus dans
toute la terre, ils devroient être en grand nombre ; la terre
n’eft donc point leur élement, & nous lifons dans la (4) Ge-
néfe que Dieu dit à l’eau de produire des Poiflons & non à
la terre. Une autre preuve que tous ces Coquillages font ma-
rins, C’eft qu'on en tire un fel marin pareil à celui que l’on
tire des autres Coquillages de mer. Ils ont le même goût, la
même odeur.
Peut-on dire que la terre ait forme autrefois ces Animaux
& qu'elle cefle aujourd'hui de les produire? La Nature trop
invariable dans fes opérations fait rejetter un tel fentiment,
Les fofliles & les autres pétrifications qui n'ont point renfer-
mé d'Animaux pourroient plutôt s’attribuer à la terre. C’eft
plutôt ici une métamorphofe qu'une nouvelle produdtion. Nous
trouvons donc des Coquillages bien exprimés, tant dans la Pier.
re dure que dans la tendre, parceque de véritables Coquilles
fe font trouvées dans la terre avant qu’elle fût convertie en Pier-
re, & elles ont donné leur configuration à cetteterre, ou au fable
qui les touchoient, foit en s’incorporant avec la Pierre, foit en
fe détruifant elles-mêmes dans ce changement. Les unes font
adhérentes à la Pierre, les autres fe détachent facilement de la
concrétion pierreufe ; il y a toujours un petit efpace vuide entre
ces Coquilles & la mafle de Pierre, & l’on en voit dont la Co-
quille trop chargée par les objets voifins, s’eft aplatie en fe
pétrifiant.
On dit encore que les Coquillages foffiles n’ont jamais ren-
fermé de Poiflons & que ce font des Pierres qui imitent par-
faitement les Coquillages de mer. Vi
(a) Dixit
etiam Deus
producant
aquæ reptile
aniMmæÆ viven-
tis. Gere Ce le
Vs 209
156 La ConNcHYLioLOGtE, IT. PARTIE.
Le nerf ou rendon qu’on remarque dans les fofliles Bival-
ves , & la place qui paroïît au milieu de leur intérieur où l'A-
nimal étoit aflis, dénotent qu'il y a eu certainement un Poif-
fon attaché dans ces Coquilles , lequel eft péri faute d’eau. Sa
conftruction intérieure eft encore une preuve du tournoiement
d’un Poifflon. Souvent il eff pétrifié & endurci dans fa Coquii-
le même, par le moien d'un limon rempli de fels pétrifians.
Ce limon s'y eft infinue fi fubtilement , que les parties inté-
rieures s’y font confervées dans toute leur délicatefle.
Voici la derniére objeétion. Si ces Animaux avoient exifté
au temps du déluge, en refteroit-il aujourd’hui le moindre
veftige après 4000 ans , & ne fe feroient-ils pas confumés ,
au lieu qu'on en trouve de tout entiers : Comment une ma-
ticre aufli délicate qu'une Coquille qui n’a fouvent qu’une de-
mi ligne d’épaifieur , a-t-elle pu réfifter à ce qui détruit le fer
& le bronze , comment peut-elle fervir aujourd’hui de mo-
nument autentique du déluge ?
Quand ces Coquillages fe trouvent entiers ,n’en raportons
la caufe qu'au limon où ils font demeures couverts & enfe-
velis à Pabri des injures de l'air & fans aucune agitation? Ce
limon même mêlé avec leur propre élément n’a fervi qu’à les
durcir, & à les fortifier au point où l’on les voit. Ceux qui ont
perdu leurs écailles ont été détruits par la rencontre des fels
corrofifs & vitrioliques, & parcequ’etant demeurés fur la fur-
face de la terxe , le Soleil, les pluyes , les vents, & les autres
intempéries de l'air ont ruiné leur écaiïlle, qui fouvent par fa
propre délicatefle à pü périr d'elle-même.
Il s’agit préfentement d'examiner les deux autres points du
fiftême, 1°. comment les Coquillages de mer , devenus Foffi-
les , en font fortis pour fe rendre dans tous les endroits de la
terre où ils fe manifeftent à nos yeux. 2°. Comment ces Co-
quillages s’y font pétrifiés.
Le chemin qu'ont tenu ces Coquillages, eft ce qui fouffre
le plus de difficulté dans le fiftème. Il eft bon de raporter là-
deflus les différentes opinions des Philofophes.
Quelques-uns ont avancé que les hommes & les Oïfeaux
de proye , avoient aporté de la mer, ces Coquillages pour les
manger , & que par fucceflion de temps, ils s’étoient enfouis
dans la terre & étoient devenus Foffles.
Eft-il naturel de croire que les hommes aient pû aporter
des Coquillages principalement dans des païs incultes, en auffi
La CowcuyriotoctEe, IT PARTIE rç+
grand nombre que ceux qui fe rencontrent partout » Ces lieux
très-éloignés de la mer font naître une difficulté pour le tranf.
port ; & dans tous les Coquillages étrangers à rios mers, il s’en
préfente une feconde encore plus invincible ; fi l’on ne peut
manget le Poillon renfermé dans ces Coquillages fans les caf-
fer , pourquoi les trouve-t-on ordinairement tout entiers dans
la terre. La même raifon milite contre les Oifeaux de proye.
Les Coquillages, à ce que difent d’autres , ont remonté
d'eux-mêmes par les riviéres comme font les Saumons , ou
bien ils ont été pouflés par des canaux fouterrains dans let
quels la mer entre.
C’eft la plus grande de toutes les erreurs de croire que Îa
mer d'elle-même , ait pà poufler des Coquillages , pefans quel-
quefois trente à quarante livres, fur des montagnes hautes de
cinq à fix cens pieds au-deflus de la fuperficie des eaux. Ilne
faudroit pas moins que des eaux aufli hautes & auf agitées
que celles du déluge pour produire an cel effer.
Ces Coquillages n'ont pu faire ce voyage d’eux-mêmes ;
ils ne peuvent avoir nage, ni être remontés par des riviéres.
dans lefquelles on en trouveroit encore quelques-uns. Comme
ces tranfports ne fe font plus aujourd’hui, on ne peut en ren.
dre raifon qu'en recourant à des agens fupérieurs , tels qu’é-
toient les élémens confondus, les vents impétueux & les eaux
du ciel, de la mer, & de la terre, mêlées enfemble , foule-
vées & agitées violemment de tous côtés par les feux fourer--
rains.
D’autres attribuent l’arrivée des Coquillages fur la terre
à des eaux extrêmement agitées & pouflées loin par des vents:
impétueux , ou par des débordemens d’eau.
Rien n’eft plus contraire aux loix de l'équilibre que ce:
fentiment ; aufli a-t-il été peu fuivi? Comment fe peut-il que:
des vents & des débordemens d’eau pouffent de gros Coquil.
lages qui ne nagent point, à quatre-vingt & cens lieuës loin
de la mer , & à deux ou trois cens toifes de haut fur le {om
met des plus hautes montagnes? La vrai-femblance en eft cho
quée. Ils auroient été , de plus , tout brifés par le flot, & l’on:
les trouve aujourd’hui tout entiers avec leurs ftries ; un fluide:
immenfe Îles a foutenu en l'air jufqu'à ce qu'ils fe foient a£.
faiflés imperceptiblement dans les différens fratum de la terre:
Les Poiflons à coquilles qui ne peuvent nager, difent quel.
ques-uns , n’ont point eù aflez de temps pour tranfportés
Ji},
{a) Genefe.
cb. vi, €
Vire
{b) Rupti
funt omnes
fontes abiffi
magnæ , &
cataradtæ cx-
liapertæ funt,
Gen. Ce 7e V.
Ile
5
158 LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTYE.
par le Déluge d’aufli loin qu’on les fait venir , c’eft-à-dire des
extrémités de l’Afie , de l'Afrique & de l'Amérique.
Il eft dit dans (4) lEcriture que les eaux commencérent à
diminuer 1$0 jours après le commencement du Déluge , &
que Noë ne fortit de l'Arche avec fa famille & les Animaux,
qu’au bout d’une année ; par conféquent les eaux couvrirent
la terre près d’un an. Ce terme eft aflez long pour avoir
pu amener des Poiflons par toute la terre. Alors les cataraétes
du ciel ouvertes, () les fources du grand abime rompuës,
jointes aux eaux douces des lacs & des riviéres , & les feux
& vents fouterrains qui cauférent des fecoufles violentes dans
la croûte du globe terreltre, foulevérent infiniment les eaux
de la mer, & les agitérent à un tel point, que les gros Poif-
fons qui ne nagent point & qui tiennent ordinairement le
fond des hautes mers, fe trouverent ébranlés , changérer: de
place & furent difperfés de tous côtés malgré leur peanteur
énorme. Pour peu que ces Animaux fe fuflent agités d’eux-
mêmes , le grand volume d’eau égal à leur pefanteur fpccifi-
que , auroit facilité leur tranfport par toute la terre, & comme
ces eaux avoient furpaflé de quinze coudées les plus hau-
tes montagnes , ils auroient atteint fans peine à de fi grandes
élévations.
Nous avons des Phyficiens qui ont apellé à leur fecours, des
vapeurs élevées fur les montagnes venant des eaux fouterraines
où fe nourriflent des Poiflons marins; Ces vapeurs ont porté
felon eux, les œufs & les femences des mêmes Poiflons {ur le
haut des montagnes, où ils fe font nourris pendant un temps,
ils ont péri par la fuite, & fe font pétrifiés. D’autres fe {er-
vent d’un bras de mer, pour amener tous ces Fofliles fur la
terre , lequel s’eft enfuice rempli.
Il eft aife de leur répondre, 1°. Qu'il eft impoffible que des
Poiflons {e nourriffent dans les entrailles de la terre. 2°. Qu'il
n’eft pas moins impoflible que des vapeurs légéres, portent des
œufs ou des femences d’une confiftence à ne pouvoir pénétrer
au travers les pores de la terre. On ne croit pas d’ailleurs que
ces vapeurs malgré leur fubtilité, foient capables feules, de
pénétrer le Tuf & les rochers, dans lefquels on trouve les Co-
quillages. Si elles avoient pu porter en ce temps-là les femen-
ces ou les œufs de ces Poiflons fur le haut des montagnes,
qui pourroit empêcher qu'elles ne les portaffent encore aujour-
d'hui , & qu'on ne trouvât des Poiflons à coquilles, par exem-
La Coxcnyrioroc:1ze, Il P+«TIE. T59
ple L for l'étang du mont Ceni. Ous=< a l'autre opinion, on ne
voit aucune trace fur rer ue €es prétendus bras de mer, &
il n'efk pas n-Ævie de fçavoir ni comment les eaux font par-
veuues dans les terres, ni de quelle maniere ellés fe font écou-
lées. Parmi les Coquillages fofliles ramaflés dans le même lieu,
il fe trouve un mélange de Coquillages de l'Océan & de la
Méditerrannée , ainfi que des mers les plus éloignées, un feul
bras de mer n’a donc pû lés amener, ni par un Canal, ni par
une inondation, Le feul Déluge univerfel à pà faire ces tranf-
ports différens. |
Nos terres ont fait autrefois partie du (z) baflin de la mer,
enforte que ce qui eft terre aujourd’hui, étoit eau autrefois;
en admettant ainfi une ancienne pofition de la mer, on met
fon fentiment à l’aife, pour rendre raïfon de l’arrivée des Co-
quillages fur la terre, fans recourir au Déluge. Les uns en at-
tribuent la caufe à des inondations caufées par des refus ex-
traordinaires, à des tremblemens de terre, à des écroulemens
confidérables de ces hautes & vaftes montagnes, dont la chute
aiant occupé un grand Wu dans le lit de la mer , en a rejetté
les eaux dans les terres ; les autres ont recours à des flots im-
pétueux, pouflés du Nord au Sud, & renvoiés du Sud au
Nord, ou à des fecoufles confidérables qui ont fait de grandes
ouvertures. C’eft par leur moiïen que l’eau de la mer a été re-
pouflée bien avant dans les terres.
Quelles preuves nous en donne-t-on ? des obfervations de:
Plantes pierreufes trouvées dans des fouterrains, lefquelles ne
viennent qu'au fond de la mer, des Grés couverts d’un fable:
femblable à celui de la mer, & plufieurs miniéres de Coquilla-
es dans les entrailles de la terre. Quant aux changemens de-
a terre arrivés de mémoire d'homme, ou plus éloignés, fi l’on:
veut, dont les Hiftoriens & les Voiageurs faflent mention.
nous avons la nouvelle Ifle de Santorin dans Archipel , à 35
mille de Candie , laquelle fut divifée en deux en 1707, par
des tremblemens de terre qui ont fait naître encore en 1710,
PIfle neuve entre les Acores proche les Ifles de Terceres & de:
faint Michel, le Monte delle Cinere en 1538 près Pouzol en:
s’élevant, a comblé une partie des lacs Zucrino & d’Averno,,.
entre lefquels il eft fitué préfentement. (4) Le Monticule qui.
s’eft élevé à côté du,mont Vefuve, & qui en a changé la for-
me, eft l'effet de l'Hruption d’un: Volcan qui a vomi quantité
de Pierres, de Fluors , de Charbons, & de Cendres, La mer peur:
(a) Cf te
fifiéme des an-
ciens furv: par
Dlufieurs mem.
bres de lAca=
démie Royale
des Stiences »
l'Académie ce
Corps n’a pris:
AucUR parti
la-deffus ; trop
Jagc fir une
maticre auffs
conjetturale »-
elle attnd ds:
temps € des:
EXPÉTICACES > à
Je déterminers.
(b) J'ai ve
em 17I4i ces!
deux prodiges*
quine font riést
4 la queflivrs-
160 LA C-xcuyriozocie, II. PARTIE.
avoir MINE VINSE à Eeise lieues de terrain, dans de certains
pais, comme depuis la Rochelie ; va Luçon, fans que cela
décide rien. Voila les feuls exemples que noë. Æurnifent tou-
res ces relations, ils ne prouveront jamais la poflibuité dun
changement total de la fuperficie de la terre.
(2) Cards C'eft donc au (+) Déluge qu'il convient d'attribuer le che.
Lane min que les er pese devenus fofliles, ont tenus pour fe
rendre dans tous les lieux où ils fe découvrent à nos yeux. Rien
ne paroît plus naturel que d'admettre que ces Coquillages font
des corps déplacés qui vivoient dans la mer, elle feule les a
portés 38 la terre , lorfqu'elle s’eft répanduë & élevée fi con-
fiderablement fur fa furface. |
F6) Dansk On ne peut auf attribuer à d’autres caufes, l’arrivée des
SEA Fofiles étrangers à la terre, tels que font les os , les dents , les
de Comté du Cornes, les machoires, les vertebres, & les parties folides des
te PE Animaux terreftres & marins, ainf que celle des arbres, des
dre proche 14 Oranches, feuilliges & fruits étrangers, que l'on trouve en
villedekruges, beaucoup de (6) païs. 1 en eft de même des Plantes marines
au & du Sable marin; les eaux du ciel, de la mer, & de la terre
foréts entiérs Mmêlées enfemble, n’ont pü être portées par-tout avec violen-
DE sas ce , fans fupofer une grande agitation du fable de la mer, des
Tonnen dans le Tivicres & de tout ce aui a pu fe détacher de la terre, tels
Landgraviat que les arbres & les Animaux morts, que limpétuofité des va-
Fe Je gues aura répandus par-tout, DATE
Eléphantpéri- » Le fçavant (c) Hiftorien de l'Académie, dit que pour par-
gs deb » ler plus furement fur cette matiére, il faudroit avoir desefpé-
dun homme ® ces de Cartes Géographiques , dreflées felon toutes les mi-
smprimé far » nicres de Coquillages , enfouis en terre.
Voici le dernier point du Syftème ; c’eft Ie moien par le
d‘Oeningen du 1eS Coquillages de mer fe font pétrifiés dans la terre, & font
A de devenus Foffles.
cnffance. Pour établir ce Syftème, plufeurs Philofophes modernes ont
(3 M. de été obligés de recourir à une nouvelle Théorie de la terre,
ge dans laquelle ils conviennent que l’arrivée des Coquillages de
PAZ mer fur la terre, ne peut s’attribuer qu’au Déluge univerfel.
(à) Geogra- Le Docteur (d) Woodward, prétend dans fon Syftème que
Pie Phifqu tout le Globe terreftre fut diffous & réduit en pouflére au
DS temps du Déluge , que les particules de Pierres, de Marbre,
relie de la ter. & des autres Fofñliles , furent defunies , qu'elles fe trouvérent
pi Fat Fe fotantes & fufpenduës dans l'eau, confonduës avec des Co-
sréfase ,p. a. Quillages de mer, des Animaux & des Végétaux, que ae
ceflant
LA CoNcHYLioLoctE, Il. PARTIE. Y67
ceffant de tenir fufpenduës toutes ces fubftances , elles font
recombées dans les lieux où elles éroient autrefois, & fe font
ainfi réunies, que par conféquent la terre dans l’état où elle
fe trouve à préfent , n’eft autre chofe qu'une mañle compo.
fée & formée d’un aflemblage de fable , de terre, de Co-
quillages, &c.
Il admet une (+) deftruction totale de la terre , & pour la
prouver il marque que Dieu dit à la terre vous (4) ferez mau-
dite; le Déluge n'étoit pas fait feulement pour punir les hom-
mes, mais pour la deftruétion d’une terre trop fertile, dont il
falloit changer l’étar & la rendre plus difficile à labourer & plus
convenable 2 la fituation où fe trouvoir lhomme après fa chüûte.
Il n’étoit nullement néceflaire de former une nouvelle ter-
re pour la rendre ftérile , une feule parole de Dieu eut fuf
pour en arréter la fécondité , il n’en avoit pas fallu davantage
pour opérer un plus grand effet qui étroit fa formation. La
terre fut inondée , les crimes de fes habitans furent punis
Dieu fut vangé, mais la terre ne fut
de fertilité fut feulement change.
Quant à la diflolution du globe terreftre , elle ne paroît
guéres plus néceflaire , pour rendre raifon du logement des
Fofliles dans les couches de Pierres dures , dans les matiéres
métalliques ,le Spart, la Pierre à fufl , le Marbre & autres
concretions. Cette diflolution fupofée du globe auroit été la
deftruäon de la premiere création, ce qui eft contraire à la
Religion & à toute vrai-femblance.
Il fufifoit de dire que le Déluge univerfel aïant detrempé
les terres jufqu’à une certaine profondeur, & aïant répandu
les Coquillages de mer & les autres Fofliles fur toute la terre,
les plus legers font reftés fur la fuperficie des terres & y ont
péri: dans la fuite , que ceux qui étoient plus pefans ont été
déterminés felon les loix de la gravité , à s’enfoncer dans les
terres & les fables , aufli avant qu'ils ont été détrempés, les
pluyes enfuite, les ravines , & les rorrens qui entrainent conti-
nuellement les terres du haut des montagnes en auront com-
blé les plaines & les vallées ; ils auront caufé la profondeur
où l’on les voit aujourd’hui. Ces Fofliles fe font donc trouvés
couchés horizontalement dans des mañles molles de fable &
de limon fratum per ffratum , c’eft-à-dire lit par lit. Ces mañles
ar fucceflion de temps fe font durcies en Pierres, en Mar-
fe & autres concretions.
Seconde Partie.
|
pas reproduite, fon état
X
(a) Delebe,
inquit, homi-
nem quem
creavi, a facie
terræ ab ho-
mine ufque
adanimantia,
areptiliu(que
ad volucres
cæli. Pœnitet
enim me fe-
cie eos. Gex.
Ce 6 Das
(b) Cela veut
dire férile, [e-
lon M.de Sacy.
Gen, p. $ÿ. ve
17e
(a) Thomæ
Burnetii
Thcoria tel-
luris facræ.
in-4°.
(b) Nouvelle
Thcorre de La
icrre , En An-
LAURE
(c) Igitur
perfe@i funt
cœli & terra,
& omnis or-
ratus eorum,
GE7. Gr Le Vo Jo
162 LA CoNCHYLIOLOGYE, ÏIE PARTIE
Le Docteur Thomas (+) Burnet & (4) Whifton ont compofé
des fiftèmes fi opofés à l'Hiftoire & à la Nature , qu'il fufhe
d'en raporter quelques endroits pour en être convaincu. Ils.
admettent tous deux une terre fabuleufe, fans aucune vicifli-
tude de chaleur ni de froid ; point d'Eté, point d'Hiver ; une
terre fans mer, fans montagnes & fi informe, qu'ils l’envifa-
gent comme une vile Planette compofce de bouë, & qu'ils
ont peine à regarder comme la production d’un agent raïfon-
nable ; le Déluge eft arrive, felon eux, par un concours ac-
cidentel des caufes naturelles. L’extravagance de ces fiftèmes.
n'épargnera la peine de les combattre.
D'autres Sçavans de différens païs qui ont fuivi lhypothe-
fe du Docteur Woodward, ont avancé 1°, que l'état préfent
de la terre eft tres-différent de celui dans lequel elle a été
endant plufieurs fiécles après fa premiére formation. 19, Que
k forme & la difpofition préfente du globe fupoie néceflai-
rement qu'il a été dans un état de fluidité , qui admet le
mouvement du globe fur fon axe & autour du Soleil. Ils con-
cluent delà que la velocité du globe, l’a fait diminuer après
avoir fait un certain nombre de révolutions fur fon axe &
autour du Soleil, & que certe diflolution changea tout-à-fait
fon état précédent & détruifit fa ftru@ture extérieure. Les
preuves les plus fortes qu'ils aportent font 1°, les Coquilles
remplies de la matiére même qui forme les bancs, les cou-
ches, ou les mafñles de pierres qui les renferment, & jamais
d'aucune matiere hétérogéne. 2°. La ftruture réguliére des
montagnes & la connexion des unes avec les autres, tirant
des Poles vers l’Equateur , & de l’Equateur vers les Pôles.
Cette régularité fuit le globe, elle paroît partir de la même
caufe, & ne point fortir d’un cahos comme étoit la premic-
re création.
Pour établir ce fiftême , on feroit oblige de prouver que:
le monde étoit dans un defordre extrême au temps du Dé-
luge. Le mot de cahos lors de la création du monde ne dé-
taille rien, Dieu en tirant le monde de ce cahos, l'a rendu
(c) parfait dans toutes fes parties. Toutes les montagnes auff
régulières dans leur contour & leur connexion , les différen-
tes couches des Métaux, des Minéraux, & des autres concré-
tions arrangées, fuivant leur pefanteur fpécifique , telles que
nous les voions aujourd’hui. Envain les Auteurs du fiftème
prouvent-ils la diffolution du globe par fa fluidité & fon mou-
LA CoNcHyLIoLoGIE, IL PARTIE. 16%
vement fur fon axe, comme s’il étoit queftion d’une machine
ordinaire fujette aux frotemens ; d’où ils concluent qu'il faut
néceflairement qu'il y ait eu une feconde formation du globe
cerreftre.
Ce feroit attaquer la puifflance de Dieu , que de croire la
premiére création imparfaite. Le monde a été créé parfait en
toutes fes parties. Dieu lui-même examine fon ouvrage & l'ap-
prouve (a) viditque Deus cuntta qua fecerat € crant valdè
bona. Le Ciel qui n’a jamais fouffert de changement en eft
une bonne preuve. L'homme & tous les êtres qui lui font fub-
ordonnés n’ont point été créés de nouveau après le Déluge.
Dieu répandit fur chaque efpece confervée , aflez de fécon-
dité pour la rendre enceinte de toutes les créatures de fon ef-
péce qui devoient naître dans la fuite des fiécles. Les Ani-
maux & les Plantes qui croiflent aujourd’hui font d’une ori-
gine aufli ancienne que le monde. Preuve manifefte que dès
leur commencement, elles étoient parfaites de même que le
globe terreftre.
L’Afie , l'Afrique & l’Amérique ainfi que les plus hautes
Montagnes ont toujours été dans la même pofition , par ra-
port à l’afpe“t du Soleil , malgré les mouvemens qu'on veut
attribuer au globe terreftre & à l'équateur , contre le fenti-
ment de nos meilleurs aftronomes. Celles de l'Arménie dont
parle (4) la Genéfe , où l'Arche commença à fe repofer le 27
jour du 7€ mois, & cet autre paflage (c) qui annonce lappa-
rition du fommet des montagnes , font connoître qu’elles n’a-
voient point change de fituation , & que leur terrain quoiqu’en-
touré d’eau , pouvant arrêter & foutenir une aufli grande mafñle
qu'étoit l’Arche , n’étoit pas entiérement diflous. Joignez à
cela la confervation de plufeurs Végétaux de chaque efpéce,
qui ont été tranfmis jufqu’à nous, & qui ont fourni à la Colom-
be une branche d'Olivier , laquelle étoit encore verte ; toutes
ces raifons conftatent la folidité & la ftabilité du terrain où
ces Arbres étoient plantés.
Les Naturaliftes qui ont attribué une vertu générative à la
terre, ne font point embaraflés de rendre raifon de quelle ma-
niere les Coquillages de mer font parvenus fur le fommet
des montagnes & dans les entrailles de la terre 5 leur pétri-
fication ne leur coute pas davantage. (4) Ceux qui dans leur
nouvelle Théorie de la terre mollifient tout le globe terreftre
par le moyen du Déluge , n'ont pas plus de peine à rendre
X ij
(a) Gen. c.r.
Ve, 10e À" 31e
(b) Requie-
vitque Arca
menfe fepti-
mo, vigefime
feptimo men-
fis fuper mon-
tes Armeniæ,
Ve 4 Ce 8e
(c) Reverfæ
funt aquæ de
terra prime
die menfis
apparucrunt
cacumina
montium,
Genef. c. 8.
v, 6.
(d) Le Dae-
eur Wood-
ward © au-
Irese
(a) On ne
peut douter
que ces dents
fofiles ne
foient réelle-
ment dis dents
de Porffors &
d Animaux
terreflres ; el-
des ont confer-
vé leur cara-
étére offeux &
parorffènt
a#fécs , à force
avoir maché
€ broié les
alimens dont
Les Animaux [e
jout naurres,
164 LA CoONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
raifon du chemin que ces Coquillages ont tenu & de leur
pétrification. Le Déluge , felon eux, les à répandu fur toute
la terre dans des couches détrempées de fable & de limon , ils
{e font trouvés enclavés dans ces mêmes couches , durcies par
fucceflion de temps en Pierres, en Marbres & autres concré-
tions , de même que les moucherons le font dans l’Ambre.
Les Arbres & les Fofies les plus pefans , en s’affaiflant avec
les mêmes couches détrempées, fe font arrangés facilement
dans les entrailles de la terre, & les Fofliles les plus legers
font reftés fur le fommet des montagnes & fur la fuperficie
de la terre. Ne femble-t-il pas que ces fiftêmes, {oient faits
exprès pour répondre à toutes les difcultés ?
C'eft affez difcuter les fentimens des Philofophes, j'ai long-
temps cru avec eux , que la terre étoit fufiifante pour produire
par fes fels, tous les Coquillages fofliles, fans le fecours de
la mer, & fans avoir recours au Deéluge. Quand elle fait naî-
tre une Fleur, un Arbre, un Fruit, un Diamant, elle nous
produit quelque chofe d’aufli merveilleux qu'une Coquille,
J'ai combattu avec ces Auteurs, les nouvelles opinions, enfin
Je me fuis rendu, leur Syftème ne pouvant répondre aux trois
difficultés fuivantes.
1°, I] fe trouve en terre des Coquillages étrangers , qui
n'ont point de femblables fur les Cotes voifines de ces terres.
On y voit de plus des os ,(#) des dents , des cornes , &
d'autres parties folides d’Animaux rerreftres & marins, qui ne
font point originaires du Païs où ils fe manifeftent. L'on ren-
contre encore dans les mêmes couches pierreufes, des bran-
ches , des feuillages, des fruits, tels que des Noix & des
Pommes de pins, & même des Arbres entiers qui ne croiffent
pas naturellement dans le Païs, & que tout le monde recon-
noît pour étrangers.
2°, Le goût, l'odeur & le Sel marin que l'on tire des Co-
quillages foffiles, font pareils à ceux que rendent au fourneau
les Coquillages de mer.
3°. L'affaiflement horifontal dans lequel on trouve les Foffi-
les. n’a pu fe faire que par le moien des eaux abondantes &
continuës, capables de les avoir fufpendus & confervés entiers
jufqu’à leur defcente, aulieu que les eaux violentes des débor..
demens & les vagues, les auroient entiérement brifés.
I n’y a point de replique à ces trois Articles, toute la Phy-
fique devient inutile, le Syftême du Déluge eft la feule porte
La ConcHyriozocte, Il. PARTIE. 165
ar où l’on en peut fortir. Comment rendre raifon des Coquil-
ages que lon découvre dans la terre , dont les femblables ne
fe trouvent qu’à deux mille lieuës de diftance ; la vertu génc-
rative de la terre ne peut produire à plus de deux cens pieds de
bas, un Arbre, des branches, des feuilles, & des Fruits étran-
gers, encore moins des os, des dents, des cornes, & des par-
ties folides d'Animaux terreftres & marins , toutes matiéres
hétérogenes.
Aujourd’hui, comme dit fi bien M. de (2) Fontenelle, que
la Phyfique eft fortie de l'enfance, il n’eft plus queftion des
jeux de la nature & des effets du hazard pour expliquer lori-
gine des Coquillages fofliles : c’eft un point décidé, tout le mon-
de fçavant Pattribuë à la mer , & plufeurs (6) Naturaliftes les
ont apellé /es reliques du Deluge. 1e
Il faut cependant convenir qu'il y a des Pierres qui font de
vrais jeux de la nature, & des effets du hazard. Les Agathes
arborifées apellées Dendrites , les Pierres de Florence qui re-
préfentent des Villes, des Païfages, d’autres des Arbres, &
des feuillages, ne doivent point s’attribuer au Déluge, elles
font cruës depuis, & croiflent encore naturellement tous les
jours. On a remarqué dans le fecond Chapitre de la premiere
Partie, où il eft parlé de ces Pierres, qu'elles repréfentent de
faufles Plantes qui ne détruifent point le fiftême du Déluge.
C’eft donc à la mer que lon doit attribuer l’origine des Co-
quillages fofliles , qui font des Coquillages marins , où ont
exifté de vrais Poiflons ; c’eft au (c) Déluge univerfel qu’eft
duë leur arrivée & leur difperfion fur la terre; enfin c’eft au
temps, aux Sels, aux Sucs pierreux, & à la coagulation des
eaux acides, & falces de la terre , que l’on doit leur dureté &
leur pétrification.
Deux réflexions finiront ce Chapitre, l’une fur l’univerfaliré
du Déluge , l'autre fur l'événement du régne Animal, du régne
Minéral, & du Végétal dans le temps du Déluge.
Quelques Sçavans veulent nier l’univerfalité du Déluge ;
les hommes, difent-ils, n’habitoient qu'une partie de l’Afie,
le Déluge n'étant fait que pour les punir, n’a pu s'étendre que
fur les lieux habités, & nullement par toute la terre.
La Gencfe dit expreflément que les eaux (4) couvrirent
toute la furface de la terre, & que tout ce qui eut {e) vie
périt fous Les eaux. Les Animaux étoient FR par toute
X ii}
(a) Hi. de
l’Académie
année 1711.
pag. 2.
(b) Wood-
ward , Scheu-
chxer.
(c) Qua oc-
cafione tefta-
cea ifla à loco
natali fuo,
nimirum O-
ceano , in ter
ram conti-
nentem tanta
copia perve-
nerint,refcrre
ad diluvium
univerfale ,
quæ quidem
opinio tam
firmiter infita
eft animo
meo , Ut quot-
quotinter eos
reftacea à ma-
rinis foflilia ,
totidem cato-
lici illius Ca-
taclyfmi mo-
numenta vi-
dere me arbi-
tror, aureis
veluti inferi-
pra litteris
memoria uni-
verfalis dilu-
vil. Bajerus
Oryétog. Nori-
Ca. pag, 67.
( d ] Ve he-
menter enirm
inundave-
runt & omniz
repleverunt
in fuperficie
TEITæ, Gen, c.
VII, V.18,
(e) Confumr-
Pta eft omnis
caro quæ mo
vebacur fupe-
terra (
lucrum , à
mantium, be-
ftiarum , om-
niumque re-
puilium quæ
reptant fuper
terram. Gex.
Go VIe Ve 21e
(a) 11 faut
esterdre cela
des parties du
monde connues
alors, & ba-
bitces , il pou-
voit y avoir
plafieurs au-
tres parties du
monde babr-
tées © Inc0H-
aués en ce
temps-là, com-
me nous er
AVONS atj04r-
d'hai,
(b) Quinde-
cim cubitis al-
tior fuit aqua
fuper montes
quos operue-
rat. Gen. c.
YIL, V. 29,
166 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
la terre, à la différence des (4) hommes qui n'habitoient qu’une
partie de l’Afie. Si tous les Animaux font péris fous les eaux,
comme nous n’en devons point douter, le Déluge a donc été
univerfel, la précaution de conferver dans l'Arche, chaque
cfpéce d’Animal , auroit été inutile, fi le Déluge l'eût épargné
dans quelques parties de la terre.
Les loix de PHydroftatique prouvent encore parfaitement
l’univerfalité du Déluge; les eaux fuivant la Genefe, ont fur-
paflé de (4) quinze coudées les plus hautes montagnes. On
fçaic que les eaux fe mettent toujours de niveau , ainfi elles fe
font répanduës par toute la terre, & l'ont furpañlée de quinze
coudées par tout , pour conferver un niveau parfait. On ne
peut concevoir des parties fubmergées , à côté de parties vui-
des, que l'énorme poids des eaux auroït remplies fur le champ.
D'autres difent, fi le Deluge a été univerfel, il ma pas dû
être fi refferré dans fes effets. La caufe étant fi générale , on
devroïit trouver par toute la terre, des Coquillages fofliles &
du Sable marin.
Si l’on trouve des Coquillages foffiles en de certains endroits
& non en d’autres, c’eft que tous les endroits de la terre n’é-
toient pas également difpofes à recevoir ces fortes de dépôts;
ceux qui ont pà par leur réfiftance s’opofer à leur paffage,
comme les rochers , les digues & les montagnes, ont été des
lieux très propres à retenir ces Fofliles.
Il eft indubitable que le Déluge a répandu dans une infinité
d’endroiïts des quatre parties du monde, des Coquillages foffi-
les & du Sable marin jonché de Coquilles ; ces lieux faute d’a-
voir été découverts font cenfés ne point exifter ; c’eit au be-
foin des hommes que l’on doit toutes les fouilles des Puics,
des Mines, des Carriéres, des Miniéres , & des Sabliéres ; tous
ces trous n’ont jamais été faits pour chercher des Fofliles, ils
les ont feulement expofés à notre vuë ; d’autres Fofliles fe font
découverts fur les montagnes & fur les rampes des coteaux,
dans le temps des grandes pluïes qui font écrouler les terres
de deffus: fi enfin nous ne connoiflons point tous les endroits
remplis de Fofliles, prenons-nous-en à notre ignorance, & fou-
vent à celle des habitans du lieu où ils exiftent. Ces gens ac-
coutumés à ces merveilles , qu'ils ont fans cefle devant les
yeux, ne s'en éconnent point, ils n’en font aucun cas, aucune
mention, Il y a donc des Coquillages foffiles par toute la
É A ConNcaytroLoëlrE, LI RARTEIE +167
terre, & le Déluge qui les y a répandus, doit être réputé uni-
verfel. Ces Coquillages en font les reliques , ils fervent de
monumens eternels de fon ancienne exiftence.
L'autre reflexion fur l’evénenent du régne Animal, du
Mineral & du Végétal , dans le temps du Déluge, confifte en
ce que tous les Animaux à l'exception des Poïflons qui étoient
dans leur élément , ont péris & ne fe font perpétués que par
les foins que Noë prit d’en conferver dans l'Arche , la quantité
de chaque efpéce que Dieu lui avoit ordonné. Les Miréraux
fe font aufli confervés dans les couches, dans les Carriéres
& les concrétions Metalliques , quoique détrempés par les
eaux du Déluge; les fels, les fouphres , les matiéres huileufes
qui fe fonc formées de nouveau, quand la terre a été (4) def-
{echée, ont fermenté, & ont produit de nouveaux Minéraux.
A l'égard des Végétaux, malgré le fentiment du Pere (4)
Kircher , qui ne parle que de la Vigne , du Bled, & des
Plantes délicates , dont on avoit eu foin de conferver une
grande quantité de rejettons & de femences, le rameau d’Oli-
vier que la Colombe aporta (c) à Noé qui étoit encore enfermé
dans l'Arche , prouve qu'il refta fur la terre des Plantes de
chaque efpece, & en quantité fuffifante pour en perpétuer la
race jufqu'à nous; s’il n'étoit refté aucun arbre fur pied, com-
ment la Colombe auroit-elle pü arracher une branche verte ?
S'il n’étoit refté aucune herbe fur la terre, comment Noë au-
roit-il pü fans un nouveau miracle , les conferver une année dans
Arche, affez fraiches pour pouvoir produire leurs femblables ?
Il n’a donc fallu pour les trois régnes, aucune (d) création
nouvelle , ils n’ont fait que croître & multiplier depuis ce
temps-là , jufqu'à nous , fuivant cette parole de l’Ecriture :
Crefcite € multiplicamini.
(a) Viditque
quod exficca.
ca eff:t fuper-
ficies terræ,
Gen. c. VIII.
V. 13.
(b) Vitium
furculos un
cum ingenti
frumenti co-
pia, fruétife-
rarumque at-
borum ftolo-
nibus , ut ea
fubito in
plantationis
negotio fer-
vire poflent,
Krrcher.
(c) Portans
ramum olivæ
virentibus fo
lis in ore fuo,
Gen. c, VIII.
Ve 133
(d) Tanto fa-
cilior fuit ar-
borum omnis
generis fpe-
ciatim oleæ
confervatio ,
quod aqua di-
luvialis fuerit
non fimplex,
pura,himpida,
fed cœnofa,
limofa parti=
bus terreis
copiosè im=
prægnata.
Scheucker ;
berbar. diluv,
p.14
(à) Ramphius
apclle une Co-
guilie Ico af
cendens , 4
caufe d'une
efpéce de f-
£gäre dé Lion
qui fe diffin-
gwe fur [or
écaille,
Concha fpe-
rorum #1
mec af, par
raport a quel.
ques petites
feures bifarres
faites comme
des fpectres.
COQUIL-
LAGES DE
MER,
(b) Conchæ
in mari In-.
diarum O-
rental egre-
giùs pictura-
Le. Bonanni.
YEcreat, nent,
É oçuir,
168 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTTE.
IRIS SIREN: IS RER RSS IS SRE
RCE CEC EC RCINT REC ECC NC NC
RERRSNRRERRRSR RRNNRNMRNmRRRn
CHAPITRE SIXIEME.
Dans quels lieux fe trouvent les Coquillages de mer , de
riviere @r de terre , avec les différentes
manières de les pécher.
OUS venons de voir l’admirabie ftruure des Coquil-
Î lages qui nous font connus, que ne remarquerions-nous
point dans ceux que la mer nous cache : Quelle varieté dans
un même genre : Elle cft fi grande qu’on trouve rarement deux
Coquiiles parfaitement femblables ; il y a toujours de la dif-
férence dans la grandeur , dans la forme extérieure, ou dans
quelques marques particulières , la Nature y a même emploié
jufqu'a la bizarrerie ;en effet on y découvre des lettres ro-
maines, des caractères hébraïques, des notes de mufique &
quelquefois des rères d'Hommes & (4) d'Animaux ; la régula-
rite des compartimens l'emporte fur le compas & fur la régle ;
& à la vivacite de leurs belles couleurs, la peinture eft obli-
gée de céder. Parcourons préfentement les lieux où tous ces
beaux Coquillages fe trouvent, & les différentes maniéres de:
les pêcher. |
Ces belles Coquilles viennent de la mer, maïs toutes les
mers n’en fourniflent pas , nox- omnis fert omnia tellus , nous ti-
rons les plus belles Coquilles, des grandes Indes, des Indes (4)
Orientales, & de la mer rouge.
Le Soleil par la forte chaleur qu'il répand dans ces climats
f voifins de la ligne, y rend les couleurs plus vives, plus bril-
lantes & plus nettes ; la vafte étenduë des mers, qui ne per-
met pas à l’eau falée d’être adoucie ni tempérée par les fleuves
qui s’y jettent, conferve encore & entretient cette chaleur.
Les Sels , les Nitres , le Vitriol & les bitumes qu'emporte de
deflus les terres , le mouvement continuel de ces vaftes mers,
fourniflent aux Poiflons la nourriture & les humeurs nécef-
faires pour former ces beaux Coquillages.
Les côtes de l’Afic font les premiéres parties du monde qui
167
La ConcyLioLoctE, Il PARTIE 169
fe préfentent à nos yeux, l’Ifle de Bzbren dans le golfe Per-
fique où d'Ormus eit l'endroit où fe pêchent les plus belles
Nacres de perles , ainfi que fur la côte de l'Arabie heureufe,
prete la ville de Catifa , & proche le bourg de Manar dans
‘le de Ceylan. On en pêche encore , felon Tavernier, en
cinq endroits de l'Amérique, dans les Ifles de Crbagua & de
la Marguerite, à Comogote , au Rio de la Hacha & à Ste Mar-
the. Celles d’A4rzx, de Ceram , de la Sonde & d’ Amboine fi fré-
quentces par les Hollandois, fourniflent des Peignes, la Feuil-
le de choux, l’Arrofoir, les Doublettes ou Bivalves comme
le Manteau ducal, les belles Moules , les Huitres épineu-
fes , les Tellines, les belles Volutes ou Cornets, les Roul-
leaux, les Trompettes ou Buccins , la Couronne d’Ethiopie,
les Tonnes, l’Efcalier, les AMwrex , les Sabots , les Nérites,
les Cafques , les Caffandres , les beaux Limaçons , l'Araignée,
le Scorpion , le Lambi, les Vis, lEperon , & les Conques fphé-
riques.
Les Ifles Maldives , les Philippines , Bengal & la côte de
Malabar donnent de beaux Limaçons & autres Coquillages,
Ja Chine produit des Nérites , des Sabots , de petits Boutons,
des Porcelaines & de tres-beaux Limaçons. Le Japon fournit
fur fes côtes, des Bivalves très-épaifles : les Moules & les
Tonnes fe trouvent fur celles de la terre des Papous.
Dans PIfle de Chypre, on voit de très-beaux Zepar.
L'Amérique ne donne pas d’aufli belles Coquilles ni en fi
grande quantité que l’Afie ; Panama, ville de la Terre-ferme,
fournit des Roulleaux, des Porcelaines & des Conques fphé-
riques , apellées Pourpres de Panama. On trouve au Brefil
principalement à Fernambuco & dans le golfe du Mexique,
proche Campeche, des Murex , des Tonnes, des Buccins, des
Burgau, des Pourpres , des Peignes, des Porcelaines , des Né-
rites ,des Moules, des Vis, des Sabots , des Cœurs & des Le-
pas. L’Ifle de Caïenne nous fournit un beau Buccin & lO-
reille de Midas. La Jamaïque & l’Ifle des Barbades eft rem-
plie de Porcelaines , de Cames & de Buceins. On trouve à
S. Domingue de toutes les efpéces qui viennent des Indes
Orientales mais moins belles, ainfi que des meres Perles moins
grofles que celles du golfe Perfique.
On pêche à la Martinique de très-perits Coquillages infe-
rieurs à ceux de $S. Domingue.
On trouve au Canada des Cames violettes , & les hauts
Seconde Partie, %
{a) C°efl une
Petite Porce-
laruc apcllée
vVulzarrement
la Colique.
170 LA CoNCHYLIOLOGIE , II. PARTIE.
lacs du même païs, donnent de très-belles Moules de cou-
leur de Lilac bien nacrée ; il y en a de légéres, d’autres font
très-lourdes & tres-épaifles.
Dans le grand banc de Terre-neuve en Amérique , on pê-
che des Moules de différentes efpéces. Srinam dans la Guian-
ne ne laifle pas de fournir des Coquillages , des Animaux ra-
res, des Infectes & des Plantes.
A Carthagéne, dans la même Guianne, on trouve des Co-
quillages pareils à ceux des autres côtes, & des méres Perles
qui font plus baroques & d’un œil moins éclatant que celles
du golfe Perfique.
L’Ifle de Magellan, à l'extrémité de l'Amérique Méridio-
nale , nous fournit la belle moule de Magellan de la grande
& petite efpéce, & le beau Lepas pyramidal.
Dans l'Afrique , la Guinée vous offre la petite (7) Coquil.
le qui y fert de monnoye, il y a une autre Porcelaine toute
blanche , dont les femmes he des bracelets & dont les
._Lcvantins garniflent les brides de leurs chevaux.
À Mofimbique , {ur la côte de Zanguebar , la mer vous don-
ne des Porcelaines, des Noix de mer & des Nautilles de tou-
tes les efpéces. On trouve d’aflez beaux Coquillages aux Ifles
de Zounda & de l’Afcenfion : aux Ifles Canaries on pêche des:
Marex , & dans lIfle de Afadere qui eft voifine, les Moules,
les Ourfins , & les Oreilles de mer font communs.
Rien n’eft fi abondant en Coquillages que la mer rouge ;
les Nérites , les Pourpres, les Porcelaines , les Buccins, la
Faitiére , le Manteau ducal, les Tonnes , les Limaçons , les
Huitres , les beaux Ourfins , les Lepas & quantité de très-
belles Coquilles s'y préfentent de tous côtés.
L'Europe, dans l'Ocean Septentrional & dans la Méditer-
ranée , pofléde bien des richefles en Coquillages , à la vérité
moins gros & inférieurs en couleurs à ceux des Indes.
La Méditerranée eft plus abondante que POcean ; le golfe:
de Tarente donne des Pourpres, des Porcelaines, des Nau-
tilles, des A{wrex, des Manches de couteau & de belles Huï.
tres; Naples & les côtes voifines en font remplies, aïnfi que
la Sardaigne. La Sicile, près les Villes de Palerme, de Mef-
fine, de Trapani & fur toutes fes côtes, fournit des Huitres
tres-blanches , de grandes Moules apellées Pinnes marines,
des Porcelaines, des Peignes , des Hirondelles , des Tellines,
des Cames & autres belles Coquilles,
LA CoNCHYLIOLOGIE, IT: PARTIR tros
Les Ifles de Sardaigne & de Corfe abondent en Coquilla-
ges, furtout en Pinnes marines.
On trouve à Syracufe des Gondoles , des Afwrex aïlés , des
Sabots , des Limaçons , des Tonnes , des Nérites, des Che-
nilles & autres.
La mer Adriatique ou le golfe de Venife n'eft pas fi abon-
dante en ces fortes de produétions ; elle donne cependant de
même que les côtes de l'Italie, des Moules de différente ef
péce, des Huitres , des Cœurs , des Cames, des Tellines &
des Patelles qui s’attachent fur les rochers de Dalmarie. Le
Lholas encaftré dans des pierres de Marne, eft fréquent dans
le port d’Ancône, & les Oreilles de mer font très-communes
près Pouzol.
Les ports de Marfeille, de Toulon, d'Antibes, deS. Tropés,
de Fréjus, de Cete font remplis de Bivalves , de Pinnes mari-
nes, de Cames, de Tellines , de Moules & d’autres Coquillages.
Les Glands de mer, les Conques anatiféres & les Poufle-
pie fe prennent en Bretagne fur les Plantes marines, fur les
ois pourris des vaifléaux, dans les marécages & dans les caver-
nes voifines de la mer, il s’en trouve encore dans les Eponges.
Les autres côtes de France , en Bretagne ,en Provence , en
Normandie, comme Breft , la Rochelle, S. Malo, l'Orient,
Luçon, Rochefort, Dieppe, le Havre, Dunkerque , Calais,
fourniflent des Huitres très-excellentes à manger , mais dont
les écailles font communes, quantité de Moules ordinaires,
des Burgau, peu de Tellines, des Manches de couteau , des
Glands de mer, Pelüres d’oignon , Conques anatiféres. On
trouve de très-beaux Peignes & des Cœurs de bœuf à Gran-
ville, en Bafle-Normandie ; pour le Mont S. Michel , dont le
fond eft vafeux ,il ny a pas une Coquille, & celles dont on
chamare les bandouliéres des Pélerins viennent des côtes voi-
fines.
L'Angleterre ne laïffle pas d’avoir beaucoup de Coquillages
fur fes bords, on trouve à Plimouth , à Rochefter des Hui-
tres, des Moules, des Manches de couteau , des Oreilles de
mer , des Dentales & des Peïgnes bons à manger ; Lifter dit
qu'il a,pèché des Coquilles en pleine mer vers Scarborough ,
Hartkepool , Lancafier , Lincoln, Philo, Redcar, Portland ;
on trouve de belles Moules fur les hauts bords de l'Irlande,
vers les Ifles Acores , & les Perles d’Ecoffe font eftimées, ainfi
que les Pholades.
Y ij
(a) 4x rapoit
de Mathiole ©
de Tavernier.
COQUILLA-
GES D'EAU-
DOUCE,
(b) Rordelet.
171 LA ConNényLiorocye, ll ParRTrre
Les côtes d’Efpagne , de Portugal , de Danemarck &
d'Allemagne produifent à peu près les mêmes genres de Co-
quillages que celles des Indes, à la vérité d’une couleur ter-
ne & d’une nacre bien différente. Il y a des riviéres en (4) Bavié-
re qui donnent d'aflez belles Perles. A Cadix & à Carthagéne
de Murcie, on prend beaucoup de Buccins, de Madrepores,
& de grandes Pinnes marines. Les Ifles de Majorque & de
Minorque font les plus abondantes en ces fortes de Coquilla-
ges, qui ont de très-belles couleurs , de leur foye ou de leur
biffus on fait plufeurs ouvrages dans le païs. S. Jacques de
Compoftelle en Gallice, offre des Murex , des Peignes , des
Cames & des Giands. On trouve des Limaçons & des Buc-
cins en Portugal, & la mer Baltique, parmi nombre de Co-
quillages , vous donne un fort beau Peigne de couleur orangé.
Il n’y a guéres de Fleuves ni de Riviéres en quelque païs
que ce foit , qui ne fourniflent des Coquillages remplis de
Jeurs Poiïflons vivans. Ces Coquillages font petits & d’une
couleur blinchatre ou grife. On y pêche beaucoup de Mou-
les, de Cames, de Peignes , de Limaçons , de Nérites , de
Cornes d'Ammon, de Buccins & autres efpéces. L'Egypte &
le Nil fourniflent des Tellines aflez grandes & très-bonnes à
manger , on les apelloit anciennement par excellence T'e/line
(ê) bafilicæ , hoc ef? regie. La Seine , la Marne & la Loire font
très-abondantes en Coquillages qui ne font d'aucun ufage, le
Rhône où j'ai fait jetter plufieurs fois la drague , ne donne
que des Limaçons , & la Saone, foit à Lyon foit aux envi.
rons ne produit aucun Coquillage.
Près le village de S. Savinien fur la Charente , au-deflous
de la Ville de Saintes, en pèche une fort belle Moule épaiffe
& bien nacrée en dedans.
La petite riviére d'Huines dans le Perche fournit des Buc-
cins petits à la vérité, mais qui ont leurs opercules.
On a trouvé dans la rivière des Gobelins , des Moules gran:
des & moiennes, des Limaçons , des Cornes d’Ammon, des
Buccins , des Cames & des Conques fphériques.
Pour être plus au fait de ces fortes de Coquillages d’eau-
douce , dont les Auteurs ont peu parlé , on a deflein de faire
Vhiftoire des principaux fleuves de l’Europe , fuivie d’une col-
leétion des Coquillages, des Pierres , des Caïlloux , des Plan.
tes & des Sables qu'ils charient dans leurs lits.
Cette partie de l'Hiftoire Naturelle, négligée jufqu'a pré-
LA CoNcHyrioLociE, Il: PARTIE, 1793
fent , fourniroit fans doute quelques nouveaux genres de Pier-
res ou de Coquillages , échapes à la recherche des Naturali-
ftes , elle ferviroit encore de Mémoires pour travailler À lhiftoi-
re Naturelle de l'Europe, & furtout de la France dont nous
n'avons jufqu’a préfent que des parties peu détaillées.
Le projet eft de recueillir des Pierres , des Cailloux & des
Coquillages de la Seine , de la Marne , du Rhône, de la
Saone , de la Loire , de la Garonne , de la Mofelle, du Danube,
du Rhein, du Main, de l’Elbe, de la Meufe , du Tibre, du P6,
du Tage, de l'Ebre, du Douro , de la Tamife, du Tay, du
Schennun, de la Viftule , de la Torne, de la Guden,, du Don
ou Tanais, de Lobi, du Volga, du Boriftene , du Drin & de
plufieurs autres riviéres moins confidérables de l'Europe , en
y joignant le Sable qu'elles charient & les Plantes qui y
croiflent.
Cette entreprife n'eft pas petite ; combien de voyages fur
l'eau, combien de pêches en différentes riviéres , quel foin,
quelle dépenfe & quelles relations indifpenfables : 11 eft bien
vrai que ces fortes de collections qui tiennent dans un tiroir
ou deux , ne préfentent point des objets fort agréables à la
vüë , elles font plus curieufes que belles, mais elles ferviroienc
infiniment à l'Hiftoire Naturelle de l'Europe. C'eft au temps
à nous mettre à portée de la finir. ZL’E/perance ; felon Pope,
Voyage avec nous Ex ne nous quitte pas mème à l'heure du trépus.
(a) Les Lacs , les Erangs, les Maraïs d’eau-douce , jufqu’aux
canaux des jardins , donnent des Coquillages , la plüpart des
mêmes gerres & efpéces que ceux des Riviéres : les Moules
extrêmement minces font les plus communes.
Nous avons encore des couches entiéres ou des lits de Co-
quilles de rivière dans les Ifles qui s’y forment ; tous ces Poif-
fons à Coquilles fe nourriflent de feuilles , d'herbes & de Plan-
tes qui croiflent dans les eaux.
L'on a vû dans le premier Chapitre de cette Partie , que les
Coquillages terreftres fe divifoienc en vivans & en morts.
Les vivans font les Limaçons de tout genre , les Buccins,
les Conques Sphériques, les Vis & les Lepas , que lon trouve
par-tout en fouillant la terre, dans la moufle des vieux murs
de Jardins, dans celle qui eft dans les troncs, ou au pied des
rands Arbres, fous les bruyéres , fous les palliffades d’ifs, dans
es Galles des Figuiers ou des Mirthes; les Limafles, ou Limas
Yii
(a) Le lac de
Zurick ; felon
Gefner. De
aquat, p.299,
COQUIL-
LAGES DE
TERRE,
174 LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIr.
font encore de ce nombre. Ils habitent les Caves , les lieux
fouterrains , humides & marécageux ainfi que les bois épais;
ils paiffent plutôt la nuit que le jour.
Si l’on n’a pû augmenter jufqu’à préfent le nombre des Co-
quillages terreftres, c’eft à la difficulté de pénétrer dans les
terres des Sauvages, & à la fragilité de ces objets, qu’on doit
s’en prendre. Les Coquillages que l’on apelle morts ou Fofliles,
font enfoncés dans les terres, dans les montagnes, dans les
carricres , fondriéres, marnieres, mines, puits, fontaines, &
fouterrains. On les trouve en fouillant la terre, & la plüpart ne
{ont que des débris de Coquillages de mer, quoiqu'il y en ait
cependant d’entiers ; rarement on y voit des Coquillages d’eau
douce. |
Les Foffles fe rencontrent prefque en tous les Païs de la
terre ; chaque jour en découvre de nouveaux, chaaue fouille
en différens Roïaumes eft une preuve qu’ils font répandus par
toute la terre, le temps découvrira ce Phénomene qui eft pref-
que démontré.
Les endroits fuivans font les plus renommés de l'Europe pour
les beaux Foffiles. Proche la Ville de Syracufe , il y a des car-
riéres toutes pleines de Coquilles, celles des Mégariens en ont
abondamment, la Ville de Mefline en expofe dans tous fes en-
virons, & Palerme dans une grotte attenant fes murs. Dans
la Pouille, Province du Roïaume de Naples, près la Ville
d'Andriz, tous les côteaux font remplis de pierres de Tuf
chargées de Coquillages , entr'autres les cavernes de fainte
Marie in Lamis , à un mille de cette Ville, ainfi que du côté
de Milaxze. On trouve à Malthe dans le Tuf du terroir apellé
terra di fan Paolo , beaucoup de Coquillages , & des Gloflope
tres. Sur le monte Mario, à Ncttuno pres Albano , qui font dans
les environs de Rome il y a quantité de Fofliles. Près la Ville
de Verone, principalement fur les monts Boca & Zoppica , &
dans un lieu apellé Roncà , on voit non-feulement de toutes
fortes de Coquillages, mais encore des pierres empreintes de
figures de Poiflons, de Plantes, & d’Infectes. Les montagnes
du Frioul principalement les monts de l'Art & Spilimbergio ,
le Modenoiïis dans un lieu dit Monte delle maraviglie, fur le
mont dela Sxlfa, & proche Saxguolo , le Bolonoïs fur le mont
delle grotte , dans les lieux dits dell'inferno , del Martignon ,
& Mercati, font tout remplis de Fofliles , ainfi que les environs
de Turin & de Nice,
EA CoNcuysrrozocte, ll. Partir r7;s
Les Mines (4) d'Allemagne font pleines de ces petrifications
fur tout le canton de Hidelberg, de Nuremberg, d'Evftetten,
d’Eifleben , Hildesheim en Saxe , Braubac , Franckenberg,
Spangerberg, les monts Carbonare & Odenberg, Riegelfdorff &
le Comté de Mansfeld. La Suifle n’en pofléde pas moins , princi-
palement dans les cantons de Soleure, de Zurich fur 1 mont
Legerberg ,de Berne, de Bafles., de Glaris fur le mont Guppen,
de Schwits fur le mont Albrig , dans le Païs de Neufchâtel au
torrent de Scyon, dans les carriéres d’Oceningen fituées dans
l'Evêché de Conftances, il y a des couches de Coquilles dans les
Païs-Bas, principalement à Anvers & à Bruxelles, lefquelles
s'étendent plufeurs lieuës , & le Doëteur Woodward , dit que
rien n’eft fi commun "dans toutes les Provinces d'Angleterre On
trouve des Fofliles à Almanda en Portugal ; les Pyrenées &
les montagnes près de Barcelonne , font connoître que l’Ef-
pagne n’en eft pas dépourvuë. Rien n’eft plus certain que les
Roïaumes du Nord tels que la Pologne, la Suéde, la Mofcovie,
le Danemarck & fur-tout la Norwege , fourniflent en tous
lieux dés Foffiles ; les relations des Voïageurs nous inftruifent
que l’Afie, l'Afrique & l'Amérique expofent des Fofliles en
plufieurs endroits, principalement fur le mont Liban, & dans
le Roïaume de la Chine. Ces grandes parties de la terre en
fourniroient davantage, fi lon y failoit les fouilles & les re-
cherches néceflaires.
En France dans la Province de{4) Touraine, il y a un canton
d'environ neuf lieuës en quarré, éloigné de plus de 36 licuës
de la mer, tout rempli de Coquillages fans nul autre mêlange,
on s’en fert comme de marne pour fertilifer les terres, ce que
lon apelle Falun ou miniére de Falun ou faluniére. Il s’en
trouve aufli dans tout le Poitou , dans l'Auvergne , dans le
Rouffillon, dans le Languedoc, à Boutonet, & au pont du
Gard près Montpellier, & dans la Provence. À quatre lieuës
de Rheïims fur le côteau de Comtagnjon, qui dure plufieurs
lieuës , il y a des Fofliles très curieux & des mieux confervés ;
on les découvre fur la fuperficie de la terre, fur-tout lorfqu'il
a plu. La même chofe arrive à Nogent-le-Rotrou dans le Per-
che, dans le Païs Chartrain près d’Armenonville, au Château
de Vilbon , au gué de Loré fur le chemin de Paris à Chartres,
dans la plaine près d’Eftampes, au gué Douefence, où lon
trouve non-feulement des Fofliles , mais de très-beaux Cail
loux tranfparens & criftallifes,
(a) In edi-
tiffima fermé
montis parte,
quam Wider-
feld vocants
fcopuli funt
compaéti ex
meris con-
charum La-
pidearum te-
bis. Scheuch-
er. iter alp,
P: 22e
(b) Depurs
la petite viile
de Ste Maure
jufqu'au Man
telas
Couvtaogon —
(a) On tra-
vaïlle à dox-
aer au public
ua calalogue
raifouné de
tous les cx-
droits de la
France 0% l’on
trouve des
Foyilese
176 LA CoNcuYrtôtocte, Il PanTre:
A cinq lieuës de Blois dans le champ des grandes vignes ;
qui dépend de l’Abaïe de Pont-le-Voï, on tire du Sable marin,
très-eftimé pour bâtir, il eft tout femé de Coquillages de mer,
parmi lefquels on en reconnoît plufieurs de Ocean & de la Mé-
diterraneée. Des pierres finguliéres , femblables à celles des ri-
vages de la mer, des oflemens d’Animaux aquatiques pétrifiés,
des racines de Plantes marines pétrifices , des mafles de Sable,
& de matières hétérogenes formant des galets criftallifés, s'y
voient fréquemment. 11 y a cinq ou fix lieuës de terrain tout
couvert de Coquillages étrangers ou inconnus aux portes de
la Ville de Seez en Normandie, à plus de vingt lieuës de la
mer. On trouve encore fur une montagne près la ville de Caën,
des Nautilles, des Cornes d’Ammon, & des Priapolites. Chau-
mont dans le Vexin François , eft un des endroits des plus
abondans en toutes fortes de Fofliles.
On ne finiroit jamais fi l’on voulois raporter ici tous les en-
droits de la France , où l’on trouve des (4) Fofliles. Les environs
de Chantilly, de Breuilpont, de Soiflons , les Carriéres de
faint Leu, celles d'Arcuëil, de faint Maur & d’Ify aux envi-
rons de Paris, à plus de quarante-cinq lieuës de la mer , ont
fuccefivement des lits de Coquilles , des lits de Sable, de
Marne & de Pierre ; toutes ces couches font horizontales, &
les Carriers apellent Coguilart , celle où font les Coquilles.
Dans les lits même où fe forment les Pierres de taille, il y a
des Coquilles de mer enclavées dans la pierre même où elles
ont moulé leur figure, les plus ordinaires font des Buccins , des
Peignes, des Vis & des Cœurs de bœuf; quand la Coquille,
fouvent périe par fa délicatefle ne s’y trouve plus, elle laifle
fon moule interieur ou fon noïau, & lon peut aifément remar-
quer le vuide que remplifloit la Coquille, entre la terre & le
moule ou nojau intérieur.
Outre tous ces Coquillages, on voit dans les mêmes cou-
ches des Arbres & des Végétaux en plus grand nombre, que
celui des fragmens d’Animaux terreitres & marins, à fainc
Chaumont & à faint Etienne en Forêt , il y a dans des mi-
nes de Charbon, à cent pieds de profondeur, des Pierres
écaillcufes & feuilletées d’un noir ardoizé , où fe trouvent les
empreintes en creux & en relief de plufieurs Plantes étran-
géres de l'Amérique ; ce font la plupart des Capillaires &
des Fougéres étenduës de leur long.
il
DALCONCEYLIOLOCLESIMPPARTRE 17
I ya cinq maniéres de pêcher les Coquillages , à la main,
au Rateau, à la Drague, au filet & en plongeant.
Quand la mer fe retire , on marche à pied fur la gréve , &
l'on prend les Huitres & les Moules à la main, rien n’eft plus
ordinaire au Havre, à Dieppe, & en Angleterre; quand les
buitriéres & les mouliéres ne découvrent point , on prend des
bateaux & l’on fe fert de la Drague. Il y en a qui foulent
le fable avec les pieds, pour faire fortir les Coquillages qui
s’enfablent après le retour de la marée.
Pictro (a) Della Valle , fameux voiageur , raporte qu’en pê-
chant lui-même dans la mer rouge, il prit une fi grande quan-
tité d'Huitres , de Limaçons & d’autres Coquillages , qu’il en
remplit quatre à cinq caïfles. Il dit que ces Coquilles naiflene
dans les fonds & dans les cavités qui font en grand nombre
dans le golfe Arabique, & que les pêcheurs defcendent dans
l'eau avec leur chemife qui ne leur vient qu’au bas de lefto-
mac & les prennent à la main, l’eau étant fi claire, que l'on
découvre tout ce qui eft au fond.
Le Rareau eft un inftrument de fer garni de dents longues
& creufes enmanché de perches proportionnées à la profon-
deur du fond où l’on pêche, c'eft ainfi que l’on prend les
moules.
La Drague eft un autre inftrument de fer qui a ordinaire-
ment quatre pieds de long fur dix-huit pouces de large , avec
deux traverfes ; celle d’en bas eft faite en bifeau , pour mor-
dre fur le fond & enlever l'Huitre attachée au rocher, il y
a un fac dont le deflus eft ordinairement un refeau de cor-
dage , & par deflous on fubftituë un cuir , ou bien l’on fait les
mailles du deflous du fac , de laniéres de cuir qui étant glüant
de fa nature , glifle mieux au fond de l’eau. On defcend la
Drague avec un cordage proportionné à la profondeur où font
les Coquillages. En Amérique la Drague a fix pieds en quar-
ré, & l’on y attache des cordages convenables à la profon-
deur du fond , c’eft par leur moïen qu'on tire la Drague à
bord , & c’eit la meilleure maniere de pêcher Îles Coquillages
& la plus ufitée.
On fe fert de différentes efpéces de filets dans les ports de
mer pour pêcher le Poiflon. Parmi les ordures qu'aménent
les filets des Pêcheurs, il fe rencontre des Coquillages & des
Plantes marines , qu'ils rejettent ordinairement dans la mer.
Seconde Partie. 4
Maniere
de pêcher les
Coquillages,
(a) Lestre II.
x9$ La ConNCHyrioroere.,II. PARTIE.
ai trouvé de cette maniére à Marfeille & à Toulon des Co-
quillages & des moufles de mer très-curieufes.
L'on pêche à Toulon à vingt ou trente pieds de bas avec
des crocs de fer, des Pinnes marines toutes grifes & qui n’ont
pas les belles couleurs de celles de Mefline, de Corfe & de
Majorque.
Les Manches de couteau, ou Dattyles, fe prennent dans le
golfe de Tarente & autres ports de mer, dans les trous qu'ils
font dans le fable , ou lon jette du Sel pour les faire fortir.
On fe fert beaucoup de plongeurs dans les Indes, & c’eft
le meilleur moien d'avoir de beaux Coquillages ; leurs belles
couleurs ne fe confervent qu'autant qu'ils ont été pêchés vi-
vans en pleine mer, ou à la rade. Ceux que le flot aménent
fur le rivage font roulés ou fruftes , & les Bivalves fonc dépa-
reillées.
Les Negres de l'Amérique , furtout à la Martinique & à
S. Domingue, plongent fans aucune précaution à une demie
lieuë du rivage & à plufieurs brafles d’eau. Dans un calme,
Peau eft fi claire qu'ils voient diftin&ement à huit & à dix
brafles d’eau, les Coquillages & les Plantes marines qui font
au fond. Ils les vont détacher à la main l’une après l’autre
n'ayant point de paniers comme les plongeurs de Perles : quand
les Plantes tiennent fur le rocher, deux plongeurs vont paf-
fer un baton & une corde deflous pour les tirer. A S. Domin-
gue les Huitres s’attachent fur les branches pendantes du
Manpglier , Arbrifleau qui vient au bord de la mer.
Il n’y à que les jeunes Négres qui puiflent retenir affez long-
temps leur haleine pour être propres à être plongeurs ; ils fe
rempliff.nt la bouche d'huile de Palmier afin de rejetter cet-
te huile dans l'eau , ce qui leur procure un moment de ref-
piration. C’eft un métier qu'ils ne peuvent faire que quatre
ou cinq ans de fuite , il ne font plus maîtres de retenir leur
baleine à vingt-trois ans. Un bon plongeur mange peu , &
toujours des viandes féches.
Les plongeurs qui vont à cinqou fix lieuës du rivage pêcher
des Huitres & des Coquillages , portent des paniers apellés
Canois , dans lefquels ils mettent les Coquillages & ce qu'ils
rencontrent. Ils plongent huit à neuf fois de fuite , ordi-
nairement à douze brafles d’eau. Ce qui les incommode le
plus c’eft la froideur de l'eau ; ils craignent encore un Poi£.
EA CoNcuyzcrorocrE, IL PARTIE. r?9
fon apellé Tiboron , grand comme un Marfoüin , lequel cou-
pe cout ce qu'il rencontre. Pour prévenir ce danger, ils por-
tent avec leur panier un baton ferré pour l’enfoncer dans la
gorge du Poiflon.
D'autres (4) plongeurs defcendent au fond de l’eau fous une
cioche de verre, & font obligés quelque temps après de re-
monter pour refpirer un air (4) plus frais.
On pêche les Huitres qui portent des Perles dans le gol-
fe Perfique , à dix ou douze brafles d’eau , fur des bancs éloi-
gnés de terre de cinq à fix lieuës. La barque où eft un plon-
geur & deux rameurs, part de la Côte avant le lever du
Soleil avec un vent de terre qui dure environ jufqu’à dix heu-
res. Le plongeur fe met du cotton dans les oreilles, & des
pincettes au nez pour empêcher que leau n’y entre, enfuite on
lui lie fous les bras une corde dont les rameurs qui font dans la
barque tiennent le bout : il s'attache au gros doigt du pied
une pierre d'environ vingt livres pefant , dont la corde eft
tenuë par les mêmes hommes. Le plongeur prend un Refeau
fait comme un fac, qu'un cerceau tient toujours ouvert, le-
quel eft attache à une corde, dont le bout eft encore retenu
dans la barque. Alors il defcend dans la mer , où la pefan-
teur de la pierre l’entraïne au fond de l’eau , il détache auffi-
tôt de fon pied la pierre , que ceux qui font dans la barque
retirent. Le plongeur remplit fon refeau , d’huitres & de Co-
quillages ; fi-tôt qu’il manque d’haleine, il en donne le fignal en
tirant la corde qui eft liée fous fes bras , alors on le remon-
te le plus vite que l’on peut. On retire enfuite le retz rempli
de Coquilles. Ce manége peut durer environ un demi quart
d'heure, tant à tirer le refeau, qu’à donner au plongeur le temps
de fe repofer & de reprendre haleïne, il retourne enfuite avec
les mêmes précautions au fond de la mer. Cette pêche dure
fept à huit heures pendant lefquelles il plonge une cinquan-
taine de fois.
Les Coquillages d’eau-douce font fi aifés à pêcher , foit au
filet foit avec une drague pareille à celle qui fert à tirer du
fable de rivière , qu'il eft inutile d’en parler ici.
(a) Oz ef
obligé de plor-
ger dans la pé-
che du Corail,
pour ramalfèr
les morceaux
que le chaffis
de bois a café
& qui font
tombés au fond
de La mer.
(b) O7 pré-
tend que Pair
ef? plus pefant
dans la mer
& plus fupor-
table dans les
mines.
(a) Menfa-
rum præcipuè
ornamenta &
gulæ incita-
menta. A/dro.
dib. 3. de Te-
flaceis.
(b) Lex fcau-
ri & popuii
cenforum
fuit, conchy-
Horum u‘um
proh'bens cæ-
nis,ac ea fe-
renti pænas
perfcribens,
Seec. lib, 24.
Ep'f. 1,
(c) A'dro-
vandus. pag.
530.
(d) Cocleas
rum cervices
in rebus ve-
nérem ma-
gnopere exci-
tantibus , nu-
meratæ funt.
(e) Dignus
prorlus filio,
a quo devora-
tas diximus
margaritas ;
fingulis unio-
nes COonvivis
quoquèabfor-
bendos dedir,
Pl a. lb. 9.
(f) Ipfa ab-
forbuit , ut
difceret An-
toniIus, quan-
ticænare pof-
fet Regina
meretrix, Ma
crobius. [a-
lhrie 3 Ce 17e
(g\ Has quo-
què faginare
folent , jra ut
180 LA CoNCHYLioLOcte, Il. PARTIE.
SUD CSS CS US AS SACS
D) Cr) 0) 0) pd Le) 0) |
AREA Pen AR ee She An
CHAPITRE SEPTIEME.
Des differens u ages que l'on peut faire des Coquillages.
OUT le monde fçair que les Coquillages fervent à
Ï differens ufages dans la vie, les uns font bons à man-
ger , comme les Moules , les Huitres, les Patelles & les Li-
maçons ; les autres ont diverfes proprictés.
Les Coquillages étoient fort en ufage dans les repas des
Romains, qui connoïifloient jufqu'a quel point ils excitoient
à la (4) volupté. Cet ufage, devenant abufif, fut défendu par
une (4) loi. Un Auteur les apelle viduarum (c) cupediæ , & (d)
Petrone eft du même fentiment.
Le fils de Clodius (e) Efopus, fameux Comédien Romain,
pour furpañler fon pere en magnificence , fit avaler des Perles
difloutes dans le vinaigre à tous les convives de fon feftin ; &
la Reine Cléopatre (f) pour prouver fon luxe & fon opulen-
ce à Marc-Antoine , avala dans un repas qu’elle lui donnoit,
une des fameufes Perles qui lui fervoient de pendans d’o-
reille.
Varron donne la maniere d'engraifler (g) les Coquillages
pour les rendre plus agréables au goût.
Avant l’ufage des fèves , établi aujourd’hui en pluficurs
endroits, les Coquilles fervoient dans les grandes aflemblées
Fe donner fon fuffrage. A Venife on vous donne de petites
alles blanches & vertes que vous jettez dans une boëte ou-
verte , d’où eft venu le mot de baloter. J'ai vu en Angle-
terre dans la Chambre des Communes, une manière d’opiner
fort finguliére. Sept à huit cent députés des villes & bourgs
d'Angleterre font aflis fur des gradins en amphitéatre des
deux côtés d’une grande falle, & l'Orateur eft en bas dans
le milieu. Il ouvre un avis ; ceux qui en font, reftent à leur pla-
ce , ceux de l'avis contraire eu de l’autre côté , de forte
qu’il cft aifé enfuite de compter le nombre des voix. Ce ma-
nége, pendant toute une matinée que l’on traite plufieurs af-
faires , ne laifle pas d’être divertiflant,
LA CoNcHYLioLoGiE,Il. PARTIE. 1Sr
La Loi de l'Ofracifme tire fon nom d'Orpaxw , qui fignifie
une Coquille ; elle fut établie chez les Athéniens pour exi-
ler pendant dix années, ceux que leurs grandes richefles avoient
rendus fufpeéts au peuple. On fe fervoit de Coquilles dans les
aflemblées publiques , on y écrivoit le nom de lPExilé, & le
nombre des fuffrages devoit excéder celui de fix mille ; fans
toutes ces conditions , le Magiftrat charge de cet emploi ne
prononçoit point l'exil.
Chez les Romains, les (+) Coquilles nommées Buccins fer-
voient de trompettes à la guerre , elles en ont retenu le nom;
ils teignoient leur belles robes du fuc des Mwrex & des Pour-
pres, & ceux de la ville de Tyr, au raport de (4) Virgile, ex-
celloient dans ces fortes d'ouvrages. Les Coquilles étoient en-
core propres , felon le même («) Auteur à faciliter le pañflage
des Aa dans les terres enfemencées ou plantées auxquelles
elles communiquoient leurs fels.
Cette teinture eft encore en ufage dans plufieurs endroits,
quoique l’on fe ferve aujourd’hui de la Cochenille en France, en
Angleterre & en Hollande. À Panama dans le Pérou , mer du
Sud, on tire une couleur Pourpre de la Conque Perfique ,que lon
apelle pour cet effet Pourpre de Panama ; on en teint des étoffes
de Cotton faites de fil de Plantes & d’Arbres ; dans l’Ameéri-
que Septentrionale au Royaume de Guatimala , on amañle ces
Coquilles & l’on en teint pareillement des morceaux d’étoffes
faites de fil de Cotton. La Pourpre & le Mwrex fervent en-
core aujourd’hui en Sicile à la teinture , & plufieurs relations
nous aprennent qu’en différentes mers beaucoup de Coquilla-
ges ont la même propriété. On tire également cette belle cou-
leur du Buccin, comme du Murex & de la Pourpre.
Dans l’Ifle de Goana on met les Coquilles dans des four-
neaux bien allumés , leur cendre fait de la chaux très-propre.
à bâtir ; on les pile à la Chine, dans la Province de Kiamfi,
on les enterre & au bout d’un certain temps elles fe réduifent
en une pâte très-propre à faire de belles Porcelaines. Quel-
ques Sauvages les joignent enfemble pour en former des Lires
qui rendent un certain bruit qui les fait danfer.
Les Coquilles, dans lIfle de fainte Marthe font emploïces
à orner les nattes de Joncs & de Palmes qui couvrent les mu-
railles de leurs habitations ; en Guinée elles fervent de monoie
ainfi qu'aux Ifles du Cap verd, dans celle de Loanda au Sé-
Z iij
ollam cum fo:
raminibus in-
cruftent fapa
& farre ubi
pafcantur,
quæ foramina
habeat ut in-
trare aër pof=
fit , vivax
enim hæc na-
tura. Varro de
re Ruflica.
lib. 3.
(a) Buccina
jam prifcos
cogcbat ad
arma Quiri=
tes.
(b) Tyrioque
ardebat Mu-
rice lana,
Ænerd, l. 4.
(c) Aut La=
pidem bibu-
Jum aut fqua-
lentes infode
Conchas.
Georg: l, 2e
(a) Alius
ufus hodier-
nus noftro-
rum homi-
num ad ce-
ram fcilicet
dealbandam,
An Coccineus
quarumdam
humor ad pi-
&uram adhi-
beri poilir. p.
108. de Coclers
ÿn genere.
(b) Forum
præcipuus
ufus apud
Lancaftrien-
fes quofdam
ad agros fer.
çorandes,
AE LA CoNcHYLioLocizr, II. PARTIr ;
négal, à Bengale, & dans quelques Ifles Philippines : on les
emploie encore à Bengale à faire des Coliers, des Bracelets,
& autres Bijoux.
Les Turcs & les Levantins, en garniflent les harnois de
leurs chevaux ; ils en revêtent de grandes bouteilles de Cuivre,
avec une adrefle furprenante.
Plufieurs Infulaires dans les Indes, fur-tout à Zaganguara,
en couvrent les parties que la pudeur ne permet pas d’expofer
aux yeux.
Les Canadiens font des Ceintures & des Coliers de paix,
d'une grofle Came violette en dedans qui vient de leur mer
d'Oüelt, & des morceaux de Lambis, couleur de rofe ; ces
Coliers font fort recherchés dans le Païs. Il ne fe fait aucun
traité entr'eux, ni avec les Officiers du Roi, qu’on ne fe pré-
fente de part & d'autre pour aflurance de fa parole, de ces
fortes de Coliers.
En Egypte & en Afrique, les femmes pour ornement pen-
dent les Coquilles à leurs oreilles & à leur cou, elles fe font
des Bracelets pour les bras, & pour les jambes. Les Gréques
en compofent du fard mêle avec du jus de Citron , ou de la
graifle de Coq dont elles fe frotent tout le corps.
En Angleterre , felon (4) Lifter, les Coquilles fervent à
blanchir la Cire, & à Montpellier l’on les deftine au même
ufage ;les Anglois emploient même les Coquillages, fur tout
les () Moules, à engraifler leurs terres.
On fe fert en France d’Ecailles d'Huitres pour faire de
la chaux, & pour blanchir les toiles qui fervent au commerce
d'Efpagne, fur-tout à Landernau à cinq lieuës de Breft , re-
montant la riviere du même nom.
Dans le Poitou , la Touraine & dans plufeurs autres Pro-
vinces , les Coquillages de terre apellés Fo/fles , fervent d’en.
grais pour les terres en guife de marne; on les apelle des Fe/x-
nicres,
Les ouvriers tirent du Burgau une belle nacre apellée PBr-
gaudine , propre à Eur ouvrages. En y joignant de petits
Limacons faits en fabots, que les Bretons apellent Sorriéres, on
fait de fort belles fleurs à l’Abaïe de la Joie, à deux lieuës du
port d'Orient. On fait encore avec les Cames, des bagues
{culptées que l’on apelle Camées.
Aujourd'hui les Perles fervent d'ornement aux Dames, &
La ConNcuyLrioLo@tE, ll. PARTIE 183
l'on les emploioit au même ufage du temps de (4) Martial ;
les autres Coquilles communes embeliflent les grottes & les
fontaines. Jen excepre les belles, dont les curieux parent leur
Cabinets. De ces derniéres on fait des Tabatiéres , des Boëtes
à mouches, des manches de couteau, des cuilliers, on en in-
crufte des fufils, des tables , & les Peintres en mignature les
emploient pour déleier leur couleurs.
En Sicile, en Sardaigne, & en Corfe, la foye de la Pinne ma-
rine qui y eft fort commune, fert à faire des Etoffes, des bats
& des gans. A Meffine & à Palerme, on ne voit que des fem-
mes occupées à dévider cette foye, qui a beaucoup de rapert
au Biff[us des Anciens.
La Médecine ne laifle pas de tirer quelque fecours des Co-
quilles.
Le Buccin eft bon pour les (4) palpitations de cœur, & pour
les douleurs d’eftomac.
La Pourpre eft un contre-poifon , elle guérit les Puftules &
les Ulceres , & apliquée fur le nombril d’une femme, elle la
difpofe à devenir féconde.
Le Murex Ôve les tumeurs, les taches du vifage & les abcès
qui viennent fur les oreilles , fur quoi (c) un Ancien dit: Mwri-
cum vel Conchyliorum tefLe cinis maculas in facie mulierum purgat,
cum melle illitus.
Les Sabots & les Nerires excitent l’apetit, & [a Pinne ma-
rine fait uriner.
Les Peignes font bons pour leftomac & la retention d’u-
rine.
Les Moules étant broiées font cenfées propres à guérir les
douleurs & tumeurs des talons.
Les Huïtres communes, étant calcinées, donnent une pou-
dre excellente pour les dartres vives.
Leur difloiution eft d’un grand fecours pour Îles Eftomacs
dérangés. Ceile des Perles fait le même effet. Cette poudre fe
fait après avoir fait fécher au Soleil , les Coquilles pendant
plufieurs jours.
L’Echinus marinus eft propre aux ulceres, & la petite Co-
quille apellée monoie de Guinée , guérit de la colique, dont
elle a pris le nom.
Selon Galien, les Coquilles guériflent la fiftule lacrymale ;
la veigne des enfans, les ulceres , la douleur des denrs, &
(a) Muliebrt
ornatui præ-
cipuè conve-
nientes & ob
cytheriacæ di.
cebantur quia
veneri gratæ,
Lævior Ô Con
chis Galle Cy-
therracise
(b) Thea-
trum Anima=
lium. Jon/ftor
Ÿ Ruÿfch.
(c) Plime
lib, 32.
184 La ConNcHyLioL1octE,ll. PARTIE.
les brûlures ; leur qualité falée provoque encore le ventre & les
urines.
(4) Conchas Lifter (4) dit que les Coquilles en général font corrofives ;
fe elles gucriflent la fiévre apellée Heéfica , & fi nous en
mar , in om. Croions les Auteurs, elles font propres à une infinité de remé.
A des , tout le monde convient qu'elles ont toutes une vertu Al-
nn kaline, qui diflout les humeurs acides.
Les Coquilles d'Huitres calcinées , font eftimées propres à
prévenir l’hydrophobie, lorfqu’on a eu le malheur d'être mordu
par quelque Animal enragé.
CHAPITRE
LA CoNcHYLioLoGiE, II PARTIE 18;
A D
LR D D GE DE D Ge GG Bb GG D DE LD D GG DD GG Be
ATARI RAT RTE TAN AT TR TTR TAPER TAN A TAN
CEA PT PRET A ULTIEME:
De quelle maniére on doit nettéier les Coquilles , les
polir © augmenter leur beauté naturelle, [ans
les altérer.
Ç< la nouveauté répand des agrémens fur un ouvrage, ce
Chapitre & ceux qui le fuivent , doivent fe reflentir de cet
avantage.
Aider la nature, & la faire paroître dans tout fon éclat,
cft le but principal où chacun doit tâcher d’afpirer : vou-
loir au contraire forcer cette nature, y ajoûter des graces,
rien de plus téméraire, La hardiefle de ce travail , démen-
tie par la découverte de la vérité, rend le fujet encore plus
méprifable & le gâte entiérement. L'exemple des Agarthes
arborifces ( où l’on defline des figures d’arbres, en y paflant
enfuite de la Térébentine, ce qui les imprime aflez fur la
Pierre pour ne point s’effacer ,) ne trompe perfonne, rien ne
faute plus aux yeux que ce preftige.
Il y a des Coquilles qui fortent de la mer très-belles & très-
polies, & qui n’ont befoin que d’être rangées dans leurs clañes,
telles font les Porcelaines , les Caflandres, les Tonnes , les Buc-
cins, les Cornets & les Cylindres, excepté la Thiare, la plume
& la Pelotte de beure dont la pelicule comme un voile en ca-
che la beauté. La pläpart de ces Coquilles ont un poli natu-
rel & fi parfait , qu'il eft difficile d’y atteindre.
D’autres fortent de la mer, fangeufes, bruttes,& couvertes
de leur Epiderme, qui eft une premiére Pellicule, ou un certain
Drap marin, velouté, ou à poil , tel qu’on le remarque fur les
Tellines, les Moules, les Limaçons & fur certains Cornets. En-
fin il y en a qui ont des défauts très effentiels, qu'il eft bon
d'examiner dans ce Chapitre.
Quoique plufeurs Naturaliftes veuillent avoir toutes les Co-
quilles, celles qu’elles fortent de la mer, c’eft-à-dire, couver-
Seconde Partie. Aa
186 La CONCHYLIOLOGTïE, II. PARTIE.
tes de leur fange & dans tout leur brut, on ne peut adhérer
entiérement à leur avis. Combien perdroit-on de beautés &
de varictés dans les couleurs & dans les efpéces , fi l’on ne
{e déterminoït à néteier les Coquilles & à les découvrir ,
jufqu'à même les ufer fur la rouë ; une Coquille eft comme
un Diamant brut, dont on ne jouit que quand il eft découvert.
qu'il eft taillé & poli; c’eft par ce moien qu'on acquiert de
nouvelles efpéces, & pour ainfi dire de fecondes Coquilles.
On pourroit en prenant les Coquilles doubles, concilier les
deux fentimens ; la Coquille brute conferveroit fon naturel, &
l’autre perdant cet état, préfenteroit de nouvelles beautés.
Le travail qu'il eft quelquefois néceflaire de faire aux Co-
quilles, demande de grandes précautions, pour ne les pas
perdre entiérement. Examinez premierement fi la Coquille a
une fuperficie unie, ou fi elle paroïît raboteufe par les pointes.
& les Tubercules qui la couvrent ; c’eft ce qui doit détermi-
ner le travail.
Une Coquille unie , qui a naturellement un poli terne, froté
avec du chamoïs, ou avec la main devient brillante , pourvü-
que l’on y mette un peu de Tripoli fin. Il ne faut point fe fervir
d'Emeri, parce qu’en poliffant il ufe trop. Cette operation de
mande un homme entendu , & qui n'oublie point que les belles
couleurs & le petit travail de l’Animal, qui confifte en raiures
imperceptibles , ne pénétrent pas bien avant. Souvent même
elles n’exiftent que fur la premiére peau.
Si la Coquille eft limoncufe, crafleufe, où couverte d’un
Sel Tartareux, on la laiflera tremper une journée dans de l’eau
chaude pour la laïfler imbiber , enfuite on la frorera d’Emeri
rude pour achever de la décrailer , en fe fervant d’un morceau
de bois ou d’une lame de coureau , avec lefquels on la ratiflera
doucement. On peut encore la tremper dans de l’eau feconde,
en la retirant de moment-à-moment, pour la plonger dans
un autre vafe plein d’eau commune. Cette eau feconde n’eft
autre chofe que de l’eau forte, moderée. Le Savon noir
peut être aufli fort bon avec un petit linge mouillé, la Co-
quille étant néteiée fuffifamment, on prendra pour achever de
la polir, une broffe fine de poil avec de l'Emeri fin.
Si, lorfqu’elle eft féche , elle n'a point acquis affez de poli,
on pañle par-tout avec un pinceau fin, un eau de gomme Ara-
bique, qui donne de la vivacité aux couleurs fans rien gâter.
& fans fentir trop fort, comme le vernis; le blanc d'œuf y eft
LA CoNcuyrioLocieE, II. PARTIE. 187
encore fort bon, il eft plus luifant que la gomme, mais il eft
fujet à jaunir.
I arrive quelquefois que l’Epiderme d’une Coquille, empê-
che qu'on ne la puille polir ; on ne peut fe difpenfer alors de
l'enlever avec de l’eau pe Cet Épiderme fe détache peu-
à-peu , & laifle voir le deflous , que l’on frote enfuite avec une
brofle fine de poil trempée de potée d’Emeri ou de Tripoli, juf-
qu'a ce que la Coquille foit nette & polie.
Si ce n'eft qu'une Pelicule comme l’on en voit aux Thiares,
aux Plumes & aux Pelotres de beure, on les laïfle tremper dans
de l’eau chaude, enfuite avec une lime ufée, on les découvre
peu-à-peu. crainte d’emporter les couleurs & le beau travail
de la Robe.
Quand la Coquille eft couverte d’un Epiderme graïfleux,
ou l’eau feconde & même l’eau forte pure ne mord point,
comme font la plüpart des Moules & des Tellines, on fe fert
d'un Emeri fort avec des brofles plus rudes; la peau de chien
de mer , la Pierre ponce , y font quelquefois emploïées. Si
la croute un peu épaifle ne s’enlevoit pas, comme il arrive
fouvent aux Lepas, aux Oreilles de mer , aux Burgau , aux
Cafques & autres, il n’y a qu’un feul moïen de jouir des beau-
tés que cache cette croute, c’eft de Rue la Coquille dans
un vafe plein d’eau forte pure : ce qui fe fait ainfi; on attache
un long morceau de cire qui couvre la bouche de la Coquille,
& qui fert de tenon pour la pouvoir tremper facilement, de
maniére que l’eau forte ne pénétre pas dans l'interieur , ce qui
ruineroit {a belle nacre, on à grand foin de la retirer de temps-
en-temps , pour la plonger dans un autre vafe plein d’eau com-
mune , & à chaque fois on examine les progrès de l’eau forte,
qui écume & devient toute blanche fur la Coquille, jufqw'à ce
qu'elle foit trempée dans l'eau, c’eft ainfi qu'on ménage une
belle piéce, de peur d’en altérer la nacre & les belles cou-
leurs. Pour conferver la pointe de la Coquille & les parties
délicates , on les couvre de cire, afin d’empécher l’eau forte
de corroder. Les trous de vers feront encore remplis de cire,
fans cela l’eau forte tranfperceroit la Coquille ; l'on pañlera
enfuite l’'Emeri fin pour la polir , & l’eau de gomme ou le blanc
d'œuf, fi l’on la veut rendre plus brillante. Aïez la précaution
de mettre des gants pour garentir vos doigts de l’eau forte
a les rend jaunes, fouvent pele la peau, & fait comber Les on-
gles.
Aaï
{a) On fe [rt
d'une roue de
Dors pour polir
des Agathes.
188 La CoNcHyYLioLoGteE, II PARTIE.
Il y a des Coquilles qu’il faut encore decouvrir plus avant,
ce qui s’apelle les dépouiller entiérement, on les paile pour cet
effet à la rouë horifontale, qui eft de (z) Plomb ou d’Etain,
& lon les ufe avec de l’Emeri fort, de même que les piérre-
ries. Rien n’eft plus difficile à conduire que ce travail, fou-
vent même on rifque de les gâter ; quand il refle quelque
veine ou excroifance, on les adoucit à la lime douce ; enfin
on les polit avec de l’'Emeri fin ou du Tripoli & un petit mor-
ceau de bois ; à la place de la rouë, il n'y a qu'à mettre une
grofle brofle de poil de Sanglier , qu’on fait rourner à la main,
ou au marche-pied:; ce qui polir en peu de temps.
Quand on à des Coquilles raboteufes, donc les pointes &
les tubercules empèchent de fe fervir de la rouë , ou d’un vale
plein d’eau forte , la feule patience en vient à bout: on prend
un pinceau ou la barbe d’une plume, pour porter Peau forte
dans tous les petits endroits qui fe voient entre ces pointes ou
ces tubercules, & l’on les trempe fouvent dans l’eau commune,
l'eau forte, fans ce corre&if, mordroit trop avant & mange:
roit les couleurs. Enfuite on les polit avec du Tripoli ou de
l'Emeri. On peur encore fe fervir de la Pierre à polir des Or-
fevres, en l’éguifant fuivant le befoin. Cette opération longue
& ennuieufe, fur-tout quand on nettéie des Huitres épineufes,
des Pourpres , & des Murex garnis de pointes , ne fouille pas
partout & l’on eft oblige de fe fervir d’eau de gomme, dé
blanc d'œuf & quelquefois de vernis pour faire briller les en-
droits qu'on n’a pu nettéier, & qui fans ce moien refteroient.
ternes.
Voici le moien de reproduire les Coquilles fuivantes qui re:
naïflent pour ainfi dire, & forment des efpéces fi. finguliéres,
qu’elles ont trompe les plus habiles gens.
Le Cornet apellé Onix , dont l’épiderme eft brun:, vous
donne étant découvert une couleur jaune peu vive ; lorfqu'il
eft dépouillé jufqu'au vif, vous jouiflez d'un beau blanc de
lait dont l’extrémité d’en bas qui eft violette, imite l'Onix.
La Porcelaine violette ne paroïît dans cet éclat, que lorf-
qu'elle eft dépouillée.
L’Oreille de mer, qui ordinairement eft aufi crafleufe en
dehors , qu’elle eft nacrée & belle en dedans, découvre des
marbrures vertes , quelquefois rouges ,& fi l’on va plus loin,
une très-belle nacre,
Le Nautille étant découvert, préfénte un fort bel orienr:,
EA CoNcHyLioLociE, IL PARTIE 189
quand il eft feulement nettéié , fa robe eft d’un jaune doux
avec de grandes veines fauves,
On ne peut voir un orient plus parfait que le Burgau dé:
pouillé entiérement. Quand il n’eft que découvert, il montré
une robe marbrée de verd & de rouge , qui le fait nommer le
Perroquet.
Le Cafque, étant découvert eft de couleur d’Agathe claire:
La Moule de la terre des Papous qui eft de couleur fauve,
par le même moien expofe aux yeux les plus belles couleurs:
de rofe & de violet, mêlées d’Agathe.
Celle de Magellan grande & perite ne nous paroîtroit pas
d'un fi beau Pourpre nacre, fi elle n’étoit pas découverte,
La Conque Perfique qui eft toute blanche & couverte de:
tubercules, étant ufée fur la rouë, préfente une robe grife,
raice de lignes pontuées de blanc & d’un très-beau poli.
On voit l’Oreille de Midas , qui eft pareillement brune ;
devenir lorfqu'elle eft dépouillée , aufli belle que l’Agathe.
Les Lepas font tout différens lorfqu'ils font travaillés , fur-
tout le Magellan & celui que l’on nomme l’écaille Tortuë.
La Came jonquille qui a furpris tant de curieux, qui l'ont
cru une nouvelle efpèce, n’eft autre chofe qu’une Came blan-
che dont le deflus eft: fait en refeau ; quand ce travail eft
abatu , elle préfente une robe très- polie & d'un beau ci
tron. La Came violette de Canada, dont on fait les coliers
de paix , étant dépouillée, vous découvre fur fa fuperficie unx
blanc de lait , mêlé de veines violettes tirant fur l'Agathe,
d'une couleur admirable. |
Une autre Came du même païs qui eft d’une nacre couleur
de chair en dedans, & toute brune par deflus, acquiert par
le travail la même couleur de chair.
Lorfque l'Oreille d’Afne eft mangée à la lime, dans la par
tie qui correfpond au rouge intérieur de fa bouche, elle dé=-
couvre une'robe, couleur: de rofe , très-agréable à la’ vuüë.
On n’auroit jamais fini, fi l’on vouloit parcourir toutes les :
nouvelles beautés que ces moïens fourniflent ; fans eux on ne-
jouiroit point de toutes ces couleurs ; la Nature nous les avoit :
d’abord refufées:
Les Hollandois habiles à'travailler les Coquilles,, ne s’arz-
rêtent jamais aux moiens fimples, ils ÿ emploient les plus vio:-
lens; fouvent ils alrérent les Coquilles à un point qu’elles font -
iérement perduës; ils les liment de tous côtés, ils les ufenc-
A à ii],
(a) Le Pere
Bonañant re-
creat. mentis
oculis
(b) Oz y peut
caploier du
lait de chaud,
ow de La colle
de Porffor »
avec du jus
d'ail.
*90 LA CoNcHYLioLoclre!, II. PARTIE.
toutes à la rouë pour les mieux polir , & ils y ajoutent au pin-
ceau des couleurs brillantes fur lefquelles ils paflent un vernis
imperceptible. Les Scorpions & les Dauphins font fouvenc
peints en rouge , ainfi que les Brulées en noir. On prétend
que ces couleurs font mifes à la lampe, ou que c’eft un noir
compofé au fourneau , lequel ne s’en va pas étant mouillé.
Combien de curieux font trompés tous les jours de cette ma-
niere ?
Ceux qui font graver & cizeler des fujets d'Hiftoire fur les
Nautilles & fur les Burgau, en diminuent beaucoup le mé-
rite. On y forme des bandes , des cercles, des étoiles en re-
lief & mille autres figures que la Nature n’avoit point jugé à
propos de leur donner, ils apauvriffent, pour ainfi dire , le fu-
jet pour vouloir le fingularifer ; c’eft ainfi qu'on travaille les
Coquilles apellées Veuves les Sabots, les Boutons de la Chine,
& les Nérites. Un (4) Auteur donne à la fin de fon livre plu-
fieurs figures de Coquilles ainfi travaillées, & il a foin dans
fa defcription d’avertir le Lecteur de la tromperie.
Les défauts qu'on remarque aux Coquilles font naturels,
ou accidentels. Les naturels viennent de la maladie, de l’âge
ou de la mort des Poiflons ; la maladie ou la mort leur 6tent
la durée de leurs belles couleurs , & les vers les piquottent de
tous les côtés, ce qui les détruit entiérement. L'âge ou la
vicillefle les rend jaunes & livides.
On évite tous ces défauts en pêchant les Coquillages en
pleine mer, où ils font ordinairement bien vivans.
Les autres défauts naturels , comme les raies , les cavités
& les excroiflances fe peuvent pallier ; c’eft ainfi qu’on peut
augmenter leur beauté naturelle, fans les altérer.
Les raies ou cavités fe rempliflent avec du maftic (4) très-fin,
délaié dans l'efprit de vin ou dans le vinaigre, pareil à celui qui
fert à racommoder les Porcelaines. L'on y mêle une couleur
femblable à celle de la Coquille, ou bien l'on pañle deflus le
maltic, une petite couleur à la gomme & fur le tout un ver-
nis à l’eau, une eau de gomme Arabique, ou un blanc d'œuf,
Cet expédient , quand les cavités font petites , réuflit à s’y
méprendre , on peut même s’en fervir dans les parties caflées.
On abat les excroifflances à la lime douce; quand la bou-
che d'une Coquille eft bleffée dans fon bord ou écornée en
quelques endroits, on l’ufe & l'on l’unit adroitement avec des
limes très-fines,
LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE. 197
Les défauts accidentels des Coquilles font , d’être fruftes, d’&
tre roulces , d’être piquées de ver ou rouillées.On apelle fruftes
& roulées les Coquilles dont les pointes & les extrémités ont
été ufées par le flot, jufqu’à ce qu'il les ait jetté fur le riva-
ge. A ces défauts il n’y a point de reméde, non plus qu’à la
piquûre de vers, lorfqu’elle eft confidérable. Pour la rouille
on peut empêcher qu’elle n’augmente , en frotant les Coquilles
d’huile ou de vernis ; on prétend qu’une eau de favon y eft très-
bonne ; on les efluye de façon qu'il ne refte d'huile ou de favon
que ce qui eft entré dans la rouille.
L’habitude qu'ont les Hollandois de peindre les Coquilles
n’eft nullement à fuivre ; c’eft une fupercherie dont un Natu-
ralifte ne doit point ufer ; plus il s’'aproche de la nature, plus
l'art doit s’eloigner de lui,
492 LA CONCHYLIOLOGIE, II PARTIE
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À ts Pa SZ CA » 5 F7 3 F r 5 ] s 5
LÉEELREETT:
CHAPITRE NEUVIEME,
De larrangement d'un Cabinet d'Hifloire Naturelle.
23
(a) Juin1727. N OUS avons donné autrefois dans le Mercure (+) Fran-
ER çois une diflertation fur le choix & l’arrangement d'un
Cabinet curieux ; tout y eft emploié & tout contribué à l’em-
bellir ; les livres , les médailles, les morceaux d’antiquité , ceux
de fculpture, les tableaux , les defleins des grands Maïtres,
les eftampes, les habillemens étrangers , jufqu'aux ouvrages
de tour & de mécanique ; l'équipage d’un laboratoire n'y eff
pas même oublié.
C’eft ici une nouvelle fcene , qui ne préfente que les ouvra-
ges de la Nature ; infiniment au-deflus de l’art , ils doïvent ef-
facer tous les autres ; cette fcene donne l’idée de l’ordre qu'on
pourroit fuivre dans les grandes collections.
Comme on diftingue l'Hiftoire Naturelle en trois Régnes,
le Régne Minéral , le Régne Végétal & le Régne Animal,
cet ordre demanderoit trois piéces de fuite.
La premiére offriroit ce qui concerne le Régne Minéral ;
on trouveroit dans la feconde pièce le Végétal ; enfin dans
la troifiéme , les Animaux, & tout ce qui y a raport feroient
placés méthodiquement ; les matiéres par cet arrangement fe
trouveroïent divifces fuivant leur ordre naturel , au lieu qu’on
les voit pêle-mêle dans une galerie, qui n’a d'autre avantage
que celui du coup d'œil.
De belles armoïres uniformes régnantes au pourtour , avec
des fcabellons dans les angles, pour porter des buftes de Mar-
bre , compoferoient tous les meubles de cet apartement ; des
pilaftres avec des agraffes d’ornemens dorés enrichiroient ces
armoires garnies en dedans de tablettes, avec des portes de
glace pour expofer aux yeux, dans des fioles de criftal ou de
verre blanc apellées Bocaux , les tréfors de la Nature. D'au-
tres armoires formant deux colonnes feroient partagées en
différens tiroirs pour être moins larges & plus portatifs, avec
ses
Ba CoNcnyrriorocte;PUPARDEE, 797
des ftudioles pratiquées dans le bas, dont le deflus ferviroit
à pofer les tiroirs quand on les veut vifiter.
C’eft dans la premiére piéce ,deftinée au Règne Minéral,
que commenceroit le droguier ; des Bocaux remplis de bols,
de terres ,argilles, fables , talcs, & craies que l’on diftinque
par la couleur, la pefanteur, l'odorat, & le goût, occuperoient
la premiére Armoire : ceux de la feconde offriroient les Sels,
les Bicumes , les Charbons de terre & les poudres des Miné-
raux, rangés fuivant les différens païs d’où ils viennent,
Les Pierres fines, les Criftaux, les Agathes, les Jafpes, les
Marbres, le Porphyre; le Granite, P'Albätre, le Jade, les Pier.
res figurées, les Dendrittes ou Pierres arborifées, les Zhyope-
tres ou Poïflons qui ont imprimé leurs figures, les Pierres com-
munes,les Silex & les Caïlloux feroïent ranges dans les ci.
roirs de la troifiéme Armoire.
On trouveroit dans ceux de la quatriéme , les Métaux &
les Minéraux diftingues par les lieux où ils fe trouvent. On ÿ
joindroit les Gangues , les Mines , les Marcaflites , les Pyrites
avec les différens eflais de ces Minéraux & leurs vitrifica_
tions. -
Les gradins des deux dernieres armoires , contiendroient
Jes Pétrifications de la mer , celles de la terre, les Congella-
tions, les Criftallifations , & les Encroûtemens , matiére fuf-
fante pour les remplir, quoiqu’on les fupofe ici diftingués des
autres Fofliles.
Quelques buftes de Marbre , & les gros morceaux de Pé-
trifications , de Marcafites, & de Congellations, qui par leur
grofleur ne peuvent avoir place dans les tiroirs & fur les gradins
des armoires , feroient rangés par fimétrie, fur le deflus des
fix armoires, relativement à la matière contenuë dans chacune.
Cet arrangement méthodique , peut tenir lieu d’un catalogue
chiffré & numérotée, c’eft le feul moien , malgré la multitude
des objets, de trouver dans le moment ce que lon cherche.
Le Régne Veévetal placé dans læ feconde niéce , ne feroi
peut- être pas le moins intércflant ; même ordre d’armoires <
même fimétrie, même arrangement.
On metcroit à fec dans des bocaux , les fruits tant de France:
que des Païs étrangers bien ériquetés. Les bois de toures ef-
péces ; les racines, les écorces , les feuilles, & les fleurs four--
airoient une fcconde armoire, On trouveroit dars la troifiéme
Seconde Partie, b
(se! [ee]
194 La CoNcHyLiorocte, Il. ParTte.
les graines , les femences, les gommes, les fucs, les huiles , les
réfines & les poudres qu'on tire de tous les Végétaux.
L'herbier collé dans des livres feroit rangé par genres , ou
par ordre alphabétique, les Plantes molles, les Coralloides,
fe placeroïent de la mème maniére, & compoferoient une Bota-
nique marine, qui laifferoit dans la quatriéme armoire une
place pour lhiitoire du corail prife dans fon commencement,
fes progrès & fes differentes couleurs.
Il conviendroit de placer fur ces quatre armoires, (en fui-
vant la décoration des autres ,) les Plantes marines pierreufes,
& demi pierreufes , telles que les Maarepores, Millepores,
Retipores, Frondipores, Eponges, Efcara, Zytophytes, Pänaches
de mer, œillets & siroflées de mer , montés fur des pieds d’ou-
che de bois dore; les racines de Bambou, de Mandragore, quel-
ques roches de Végétations chymiques OR ces derniéres
foient dûës en partie à l’art, pourroient aufli y trouver leur place.
Entrons dans la troifiéme piéce deftinée au Régne Animal,
comme la plus curicufe & la plus ornée, elle termineroit agréa-
blement le coup d'œil.
Les grands oyfeaux , les Animaux terreftres, maritimes,
& aquatiques empaïliés & attachés à des crampons, feroient
rangés par fimétrie fur le Plat-fond , dont la couleur blanche
ferviroit infiniment à les faire valoir.
On trouveroït dans la premiére armoire des bocaux rem-
plis d’efprit de vin, d'Eau-de-vie camphrée, ou de l’eau de
grin , pour conferver des Embriogs humains de tout âge ;
ceux des Animaux Aëriens, terreftres & aquatiques, & des
Montres de plufeurs efpéces , viendroient à la fuite.
La feconde armoire ferviroit pour mettre pareillement dans
des bocaux iles petits Serpens, les Couleuvres, Afpics, & au-
tres Repriies ; les Grenoüilles , les Souris & Rats des Indes.
Les petits Oyfeaux & les Amphybies y pourroïent trouver leur
place.
Les gros Infeétes renfermés dans des bocaux, les uns à fec,
les autres remplis de liqueur orneroient la troifiéme armoire.
Ces gros Infectes font les mouches , les Scarabés , les Tarentu-
Îes, Scorpions, Efcarbots, Saurerelles, Scolopendres, Araïgnées,
Bourdons , Demoifelles , Hannetons , & autres Infectes de la
grande cfpéce.
Les petirs Infectes, tels que les Mouches, les Chenilles ,
La CoNcHyriozocte,Il. PARTIE 195
Araignces , Papillons , Abeilles, Vers à foye, Fourmis, Che-
nilles, Cochenilles, Kermes, & différents Vers mis entre deux
Verres, bordés de cire, crainte des Mittes, rempliroient la
quatriéme armoire.
La fuivante feroit partagée en crente-fix tiroirs pour les
Coquillages qui y feroient divifés en vingt-fept familles, ow
genres fuivant la nouvelle méthode,
Bonanni apelle les armoires qui renferment des Coquilles ;
Coclearium , qu'on peut fort bien rendre en François par celui
de Coquillier, de même que l’on apelle Médailler , une ar-
moire remplie de Médailles.
L’arrangement de ces Coquilles demande ici quelque dé-
tail. Les Naturaliftes difpofent les Coquilles par clafles & par
familles ; c’eft fans contredit la meilleure maniere & la plus
méthodique ; ils mêlent , fuivant ce principe, les bruttes avec
les belles , les grandes avec les petites, de forte que l’œii en
eft quelquefois fatigué.
Les curieux , au contraire , donnant tout aux plaifirs des
yeux , facrifient l’ordre méthodique, pour former des compar-
timens variés, tant dans la forme des Coquilles, que dans les
couleurs ; l'émail, en eft charmant , & c’eft le plus beau coup
d'œil qu’on puifle imaginer; enchantés de cer afpe&, les uns
en forment des Parterres , les autres les rangent dans les diffé-
rens tiroirs d’une armoire.
Ces Parterres fe difpofent ainfi ; on prend le deflus d'un
grand Bureau dans toute fa longueur, & l’on le coupe en plu-
fieurs compartimens, formant un vrai Parterre. Ces feparations
fe font de bois ou de carton recouverts de fatin ou de velours
verd, bordes d’un galon d’or. On éléve ces compartimens de
cinq à fix pouces pour y pouvoir loger les plus hautes Coquilles
fans crainte de les brifer. Le fond de ces quarrés, où cafes
garni de cotton , empêche les Coquilles de rouler les unes fur
les autres. Comme l’on ne cherche dans les Parterres que le
plaifir de la vüë , on y difpofe fimétriquement, les formes &
les couleurs les plus opofées, c'eft le goût qui en décide.
Quand on veut jouir du Parterre , on leve le deflus du Bureau
qui eft à renures: il pourroit encore fe renverfer en deux par-
ties , par le moien de grofles charniéres. Les Coquilles ainfi
renfermées font en füreté & font exemtes de la poufiére.
Ceux qui fe fervent des tiroirs d’une armoire, les garniflent
de fatin ou de velours verd, pour empêcher les SE en dé
Bb i;
196 LA CONCHYLIGEOGIE TI PARTIE.
rouler. On y forme des colonnes , des foleils, des lignes tra:
verfalles & autres compartimens. Attentifs à opofer toujours
par fimétrie, les formes & les couleurs les plus variées , ils
jouiflent d’un afpect aufli agréable que les premiers.
Les Hollandois difpofent leurs Coquilles par compartiment,
fans s’'embarrafler d'un ordre plus méthodique. Ils ont de
grandes armoires de noier , coupées de tiroirs rangés fur plu-
fieurs colonnes. Au fond de ces tiroirs, au lieu de fatin ou de
velours, ils collent une etoffe de lin blanc , aflez rude pour re-
tenir les Coquilles dans leurs places. C’eft fur cetre éroffe
qu'ils forment avec de petites bandes de carton peintes en
bleu, des foleils & des compartimens, dont l’œil efttrès fa-
tisfait. Souvent même les Plantes marines font rangées dans
ces armoires fur des gradins, avec des glaces dans le fond.
Quoiqu'il paroiffe qu’en rangeant les Coquilles par familles,
l'on perde le bel émail des couleurs , on peut cependant apro-
cher de la beauté des Parterres par une nombreufe collection,
de maniére que chaque tiroir foit rempli d’une feule famille ;
les couleurs alors variées dans les différentes efpeces de la fa-
mille, préfentent un afpe& fort agréable, & l’on ne perd que
dans la diverfité des formes.
Il y auroit un moien de réünir les deux maniéres différen-
tes de ranger les Coquilles, ce feroit de n’en mettre qu'un
genre dans chaque féparation du Parterre, l'exécution en eft
à la vérité un peu difficile,
Revenons à la fixiéme armoire qui termine notre derniére
piéce , on la réferveroit pour les Coquillages d’eau douce, les
terreftres vivans, & les rerreftres morts, autrement dits Fofiles.
Ces derniers feroient compris en trois tiroirs, lun pour les
Univalves , l’autre pour les Bivalves, & le troifiéme pour les
Multivalves. Les parties féparées des Animaux, telles que les
os , les dents, les gloflopetres, les cornes , les machoires , les
vertébres, les befoarts & leurs plumes feroient rangés dans les
autres tiroirs ; une tête injectée fuivant la méthode du Doc-
teur Ruych, ou quelqu’autre Partie du corps humain, telle
que le cerveau, les parties nobles , ou celles de la génération
conviendroient fort dans cette place.
On ne répétera point ici que la même fimétrie doit être ob-
fervée pour la décoration du deflus de ces armoires, on y ran-
geroit des fquelettes d'Oyfeaux & d'Animaux de différentes
cfpéces entremêlés de buftes & de Porcelaines,
?)
LA CoNcHYLio1octe,ll. PARTIE 197
Il feroit à fouhaiter qu'un petit cabinet terminât ces trois
piéces , pour y placer les meilleurs livres de Phyfique & d’hi-
ftoire Naturelle ; ce feroit joindre l’utile à l’agréable, & l’in-
ftruétion au coup d'œil; par ce moien, on feroit en état d’o-
pofer fur le champ l'autorité des bons Auteurs, aux objections
des Sçavans qui vifitent une colle&ion. En matière de Phyfi-
que , quel befoin n’a-t-on pas d’autorité & d'expérience »
Cette piéce pourroit encore fervir de laboratoire, pour faire
les expériences de Phyfique & de Chymie, leflai des Métaux
& des Minéraux , les décompofitions de plufieurs corps, &
l'Analyfe des Terres, des Bols, des Sels, des Souphres, & des
Bitumes. Il s’agiroit alors d’y conftruire un fourneau, & de l’ac-
compagner des principales piéces qui y font néceflaires,
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FRANCE,
198 LA CoONCHYLIOLOG1E, II. PARTIE.
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FERRER RNRNERN NENINNNNRNRRmE
CHAPITRE DIXIEME.
Des plus fameux Cabinets de l'Europe touchant
l'Hifloire Naturelle.
N nauroit jamais entrepris de décrire les plus fameux
Cabinets de l’Europe, fans en avoir vû la plus grande
partie par foi-même , & c’eft ce qui eft arrivé à l’Auteur que
des voiages pendant plufeurs années dans les principales vil-
les de l'Europe, ont mis à portée de vifiter. Ce Chapitre pour-
roit fort bien porter le titre de Mw/cographie.
La France ne le céde à aucune Nation en fait de goût &
de curiofité ; on y regarde les belles chofes , furtout les pro-
dudions de la Nature, comme la vraie nourriture des fcien.
ces. Commençons par la capitale.
La galerie d'Hiftoire Naturelle que le Roi fait augmen-
ter tous les jours , eft fituée au Jardin des Plantes médecina-
les ; elle eft précédée d’une Bibliothéque des meilleurs livres
de Phyfique , de Botanique, & d’Hiftoire Naturelle ; plus de
foixante volumes de Plantes & d’Animaux peints en migna-
ture en font le principal ornement , ainfi que les Herbiers
compofés de 14000 Plantes defléchées, & qui ont été recueil-
lies par Meffieurs Tournefort & Vaillant. La galerie a fept
travées dans fon plat.fond ; la premiére eft remplie d'armes,
de raquettes, de lits & autres équipages de Sauvages , atta-
chés au plat-fond. La feconde offre des fruits des Indes ; la
troifiéme, des Reptiles & des Quadrupedes ; on voit dans la
quatriéme des Animaux amphybies, & dans la cinquième des
Poiflons. Les Serpens font attachés dans la fixiéme travée;
enfin la feptième eft remplie de fquelettes de différens Ani-
maux. Le pourtour des murs eft orné de belles armoires , ou-
vertes & garnies de glaces , avec des ftudioles par le bas cou-
pces de quantité de tiroirs ; deux armoires accompagnent la
porte d'entrée , elles fervent à renfermer dans des phioles, les
gros Infectes , & des parties de Crables & d’autres Animaux; .
La ConNcHyLioLoetE, II. PARTIE roo
on a rangé au-deflus de ces deux armoires, différens habille-
mens & plumages des Indiens. Les ftudioles d’en bas font rem-
plies de Pierres, d’Aftroites, de Cornes , & de Foffiles ; à droite
on trouve neuf armoires de fuite à neuf rangs de gradins cha-
cune , garnis de bocaux ; les quatre premieres renferment les
Métaux, les poudres, & les cendres des couleur$ qu'on entire,
les Sels , les Pierres, les Tales, & les terres ; la cinquiéme,
qui eft au milieu , eft ornée de deux pilaftres de glaces, &
s'éléve en ceintre, portant un trophée des armes du Roi,
cette armoire n’a que cinq gradins ; le fond eft garni de dif&
rens Coquillages couchés fur des fils de léton , des bocaux
partie pleins d’efprit de vin, partie vuides , confervent plu-
fieurs Animaux, des Befoards, entr'autres celui d’une Couleu-
vre avec un gros morceau d’Ambre gris, lefquels font placés
fur les gradins ; les quatre derniéres armoires fuivantes offrent
les fucs & les gommes des Végétaux , leurs racines , & les
différentes parties des Plantes de la Chine.
Le deflus de ces neuf armoires eft décoré de différentes Plan-
tes marines, avec des galles, quelques grofles Coquilles, & des
Guepiers de l’Ifle de Caïenne; les ftudioles d’en bas ont cin
rangs de tiroirs ; le premier renferme toutes les Pierres fines dif-
pofées par clafles & placées dans des Criftaux de montre ; on
y remarque une belle Topaze d’Inde ; parmi les Jafpes, les
Agathes, les Jades , les Cornalines & les Crapaudines, fe di-
ftingue un œil de Chat oriental, & deux belles Agathes arbo-
rifées. Les Pierres de Florence, les Cailloux d'Egypte & des
autres pays , les Lapis, les Marbres, les Albâtres, les Criftaux
fuivent le même ordre , avec une Pierre étoilée très-diftin-
guce & des tranches de bois pétrifié de la Chine, auf par-
faites que des Jafpes pour le poli & la bigarrure , on y voit
un grand Platau convexe des deux cotés, de Criftal noir &
ondé , trouvé dans les tombeaux des Tncas du Pérou. Un Echi-
nus poli, & une grande partie de Nautille warbrifié © agati-
fe, qui eft un très-beau morceau, Le deuxiéme & le troifiéme:
rang font remplis des Coquillages de mer & de riviére, ran-
gés fuivant la méthode de Lifter : on voit au quatriéme rang,
différens Animaux cruftacés, Echinites , Etoiles | Coraux.,
œufs de Canards des Indes, parmi lefquels on remarque une:
Etoile , venant de Salonique apellée la Tulipe. Le cinquiéme &
dernier rang offrent différens Poiffons defféchés, Zoophites ,&
autres, Il y a encore fix armoires dans les. trumeaux des. croi
(a) Fameux
Anatomifre Si-
CilICi
{b} €e Vafe
eff gravé dans
explication
des IOAUMENS
faguliers des
plus anciens
peuples ; par
Dom Jacques
Martin ; [ça-
cant Bénédi-
CAR
100 La CoNcuyLiIoLOoerE, II. PARTIE.
fées qui renferment les Bois , les Fruits & les Graines étran-
géres , les gros morceaux de Mine & les fragmens d’Animaux
fonc logés dans les ftudioles d’enbas ; les Infeétes occupent la
troifiéme ftudiole, Le deflus de ces fix armoires eft difpofé
dans le goût des autres, il préfente quelques Quadrupedes ,
comme le Rinoceros, le Caftor , quelques Oïfeaux , avec de
grands bocaux remplis de Serpens & de Poiflons ; les cinq ar-
moires du fond font remplies de Fruits & le deflus eft garni de
bois de Cerf, de Dain, d’Elan , & de Rennes, on trouve des
Mines & différentes petrifications , dans le bas des ftudio-
les. Une niche qui forme cinq gradins en occupe le milieu ;
on y voit un gros femur avec deux dents macheliéres d'un
Animal inconnu ; deux autres défenfes extraordinairement
grandes & pétrifiées , une belle congellation aportée de la
grotte d’Antiparos par feu M. Tournefort. Plufeurs criftalifa-
tions , de grofles Coquilles bien choifies , quelques Tubulites,
un très-gros Befoart oriental d’'Eléphant, le gros Champignon
apellé par M. Tournefort le bonnet de Neptune : au milieu eft
une tête en cire colorée & fculptée par l'Abbé(4) Zumbo ; cet-
re galerie a été arrangée par M. de Bufon, Intendant du Jar-
din Royal & de l’Academie des Sciences , on y reconnoît par-
tout fon bon goût & fon habileté dans l'Hiftoire Naturelle.
M. le Duc de Sully, Pair de France & Chevalier de la Toi
fon d'Or, par fon amour pour les Arts & par la belle colle-
ion qu’il à amaflé dans tous les genres de curiofités, mérite
ici une place diftinguée; c’eft une foible reconnoiffance de ma
part pour toutes les politefles que j'en reçois tous les jours. Son
Cabinet eft compofé de cinq piéces de fuite; la premiére eft rem-
plie d’une Biblioréque nombreufe ornée de recueils de Cartes,
dEftampes & de Defleins des meilleurs maîtres, on voit fur la
corniche des tablettes, un rang de buftes de Marbre & d'urnes,
dont la plus grande partie font antiques. Les Fofliles font ren-
fermés dans deux bureaux placés entre les croifées, fur lefquels
font deux coffrets, l’un rempli de Pierres fines & l’autre de
Papillons étrangers. La feconde piéce eft deftinée à la Pein-
ture, on y remarque plufeurs tableaux de grands Maîtres,
les tables & la cheminée font garnies de gradins qui portent
quantité de figures de bronze antiques , parmi lefquelles on
diftingue plufieurs divinités Egyptiennes & Gauloifes , avecun
(6) vafe à anfes, Egvyptien & charge d’hieroglyphes, qui fer-
voit à mettre l’eau luftrale. Les Pierres précieufes, les NU
thes,
LA CoNcHyLioLoctE, Il. PARTIE. 20r
thes , les Jafpes rares & les Pierres gravées font renfermés
dans un grand bureau , & les Oifeaux , les Poiflons , les par-
ties d'Animaux , les Cailloux d'Egypte fe voient vis-à-vis dans
un beau cabinet de la Chine furmonté de gradins ornés de
vafes de Criftal de roche, d’Albâtre oriental, d'Ambre & de
Pierre antique. On trouve dans le troifiéme apartement deux
Coquilliers de quarante-huit tiroirs remplis de tout ce qu’on
peut defirér en ce genre, & rangé par familles. Les murs font
ornés de têtes de Marbre en bofles, ainfi que de plufieurs bas-
reliefs antiques. Une lanterne trouvée dans un ancien fépul-
cre eft fufpenduë au milieu du plat-fond. La quatriéme piéce
fuivante eft recommandable par une armoire pleine de bijoux
garnis d’or & d'argent, de belles Porcelaines, de Pierres fines,
de Criftaux de roche travaillés, & de figures d'Ambre & d’Y-
voire, Le bas de l'armoire montre plufieurs Planres marines,
des Coraux, des mines d'Emeraude & de Diamant, avec quel
ques parties d'Animaux. Deux petits cabinets de la Chine
placés au côtés de cette armoire renferment les plus petites
Coquilles de mer & de rivière, Enfin la cinquiéme piece eft
pour les Minéraux , les Métaux , les Pierres figurées , les Cail-
Joux , les Congellations , les Pétrifications & les Marbres , avec
un Droguier qui régne tout autour rangé fur des tablettes,
dont je deflus eft orne de Plantes marines, de Madrepores &
de Coraux , avec quantité de petites figures de Porcelaine,
d'émail & de pierre de Lare. On y trouve une belle colletion
de Médailles Confulaires & Impériales en or & en argent,
avec une fuite de Cachets & de Sceaux antiques & gaulois,
& une autre très-nombreufe de Jertons françois & étrangers.
Les murs de ces deux derniéres piéces font couverts de def
feins d’Animaux , de modes Turques & Chinoifes mifes dans
des bordures.
M. le Duc de Sully a encore dans fes terres, d’autres colle-
étions d’'Hiftoire Naturelle , avec une galerie d'armes ancien-
nes & modernes & une fuite de médailles Impériales & Grec-
ques , grand , moyen & petit bronze.
Le Cabinet de M. le Prefident Bernard de Rieux n'eft
point encore , fuivant fon projet , réuni dans une galerie.
Un grand modele en bronze doré , très-bien réparé , de la
ftaruë équeftre de Louis XIV. exécutée en grand dans
une des villes de France, eft monté fur un beau piéd’eflal de
Marbre accompagné de plufeurs figures, & place au bout du
Seconde Partie. Ce
202 LA CONCHYLIOLOGIE,ÏI. PARTIE.
cabinet où eft le bureau : de grands candélabres de bronze
doré , ornés de groupes d’enfans , fe voient dans les encoi-
gnures de la même piéce. On pañle delà dans une Biblioté-
que nombreufe & compofce de Livres rares : on y voit une
pendule extrêmement curieufe avec des ouvrages de Méca-
nique & d’Horlogerie , entr'autres une Cycloide. On trouve
dans un autre endroit un amas d'armes anciennes & d’habil-
lemens étrangers. Ce qui regarde l’Hiftoire Naturelle confi-
fte dans un parterre de Coquilles renfermées dans un grand
bureau qui occupe tout le milieu d’un cabinet. On voit dans
d’autres armoires l’hiftoire du Corail, confidéré & fuivi dans
tous fes états, celle des Plantes Coralloïdes , celle du Criftal;
la ftruture intérieure de tous les genres de Coquillages eft
démontrée par les Anatomies que feu M. Mery de l’Acadé-
mie des Sciences en avoit faites. On y trouve des preuves de
leur âge , de leurs accidens, de leurs maladies , & par plufeurs
ouvrages de l'art qui les accompagnent, on eft convaincu que
les Coquilles ne font pas inutiles.
M. l'Abbé Joly de Fleury, Chanoïne de l'Eglife de Paris,
dans fes momens de loifir a commencé un cabinet d’Hiftoire
Naturelle , qui devient très-intéreflant par les belles chofes
qui y entrent tous les jours. Les Coquillages les plus rares s’y
trouvent , tels que le Marteau , Amiral, les belles Huitres
pineufes , une couronne d’Echiopie tigrée & panachée dans
toute fa fuperficie , des Zepas dont les ftries s’élevent en for-
me de piquans, & un Ourfin à grandes pointes. Les Dendrit-
tes font en grand nombre & d’un choix parfait ; on en remar-
que une qui repréfenre les feux du mont Vefuve , deux autres
offrent des têtes de Négre très-bien formées. Parmi les Pier-
res précieufes on diftingue une belle Onix , deux grandes Opa-
les de la premiére beauté, & des Jafpes très-bien choïfis done
on a fait des Tabatieres mêlées de Dendrittes. Il y a une col.
le&tion des plus beaux Marbres d'Italie & de France, une au-
tre de Papillons choifis , la plüpart étrangers, avec une nom-
breufe Bibliotéque , des recueils d’'Eftampes & tout ce qui a
raport aux expériences de Phyfique & à l'Hydraulique.
M. Sevin , Confeiller honoraire au Parlement , a fait un
choix de Pierres fines de couleur, d’Agathes, de Dendrittes,
de vafes de Jafpes & de Criftal , Cornalines , Pierres gravées &
une colie&ion de Coquilles , où fe rencontrent les plus belles
ë& les plus rares, Extrêmement délicat dans leur con{ervation,
| La ConcuyLiozocte, II PARTIE. 203
il n'a cherché dans leur arrangement que le coup d'œil. On
remarque dans ce cabinet un Chrift flagellé , taillé dans un
Jafpe fanguin, dont le rouge imite les taches de fang , & une
{culpture en Yvoire de la derniére beauté, c’eft l'union de
l'Amour & de Bacchus repréfentés par plufieurs Nÿmphes &
Amours qui fe groupent autour de deux troncs d’Arbres LEA
nis de Pampres & de Raïfins. M. Sevin joint à une parfaite
connoiflance , l’habileté de la main pour tailler & pour mon-
ter des Pierres dans la derniére perfection.
Le Cabiner de M. Dargenville, Maître des Comptes , de la
Société Roiale des Sciences de Montpellier , eft connu depuis
long-temps par fa belle collection de Livres , de Tableaux,
d'Eftampes, & de Defleins de grands Maîtres, dont l'accès
a te rendu facile aux Amateurs & aux Artiftes, par des affem-
blees publiques qu'il a tenuës pendant plufieurs années. Ce qui
regarde l'Hiftoire Naturelle eft un amas choïifi de toutes les
parties qui la compofent ; les Animaux , les Minéraux , les
Métaux , les Marcaflites , les Criftaux, les Agathes, les jaf-
pes , les Cornalines, les Dendritres & les Marbres anciens &
modernes s'offrent à la vüë dans un ordre nouveau ; ils for-
ment des parterres ainfi que les Pierres fines, les Pierres figu-
rces, les Pierres communes & les Cailloux de toute efpéce.
Ce qui eft porté le plus loin, ce font les Foffiles , les Plantes
marines , les Coraux , les Coquillages d’eau-douce , les ter-
reftres & furtout ceux de mer, qui peuvent le difputer par leur
nombre , leur choix , leur rareté & leur diftribution , à tous
les autres Cabinets.
Voici un des plus beaux cabinets de Paris, tant par l'ar-
rangement que par les belles chofes qu'il pofléde ; il fuffit de
dire qu'il apartient à M. Bonier de Lamoflon. Sept piéces de
plein-pied & d’enfilade forment un coup d'œil charmant. La
premiére eft un laboratoire doré & peint en Marbre , avec
deux fontaines dans des niches, & plufieurs tablettes fur lef-
quelles font arrangés les Alambics , les Recipiens & les Matras
en criftal d'Angleterre ; rien n’eft plus propre que les four-
neaux, L’Apotiquairerie vient enfuite compofee de plufieurs
rangs de pots aux armes du Maître ; les armoires d’en bas
font remplies d’'Efprits, d'Elixirs , de Sels & autres productions
de la Chymie. On trouve dans la troifiéme piéce le tour gar:
ni de tous les morceaux les plus curieux ; la quatriéme piéce
€ft deftinée pour le Droguier, compolé de Bocaux placés {ur
C ci
204 La CoONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
des tablettes, avec des portes vitrées; on trouve aufli dans des
phioles quantité de Fœtus , de Serpens & autres Animaux
rares , avec des tiroirs par bas où font les Minéraux, les Mé-
taux, les Marcaflites , les Marbres , les Agathes & autres dif.
férentes Pierres; on a pratique derrière ces deux piéces, un
petit corridor , où fe confervent plufieurs Anatomies du corps
humain, avec se parties injectées. La cinquiéme piéce qui
fuit , infiniment plus grande & plus élevée , eft confacrée à
l'Hiftoire Naturelle. Rien n’eft rangé avec plus de goût & de
magnificence ; cinq grandes armoires de menuiferie vernie , fé-
parces par des montans fculptés en ferpentaux , forment des
portes & des quadres garnis de glaces , pour expofer fur les
tablettes les Oifeaux , les Reptiles , les Infectes , furtout les
Papillons collés fur des cartons blancs ; einq petites armoires
pratiquées entre les grandes , offrent des Plantes marines, des
Minéraux, des Métaux & des Coraux. Au-deflous font cinq ou-
vertures garnies pareillement de glaces, où lon découvre les
plus belles congellations, pétrifications , quelques gros mor-
ceaux d'Agathe, de Calcedoine Orientale , une ramification
d'Or, & une grofle mine d’Argene; il y a au-deflous plufieurs
tiroirs remplis de Cruftacées , d’Etoiles différentes , de Be-
foarts, de Crables & autres curiofités. Toutes les armoires.
font furmontées de grandes Plantes marines, de Cornes d’A-
nimaux & de Plumages;, qui paroiflent fortir des rêtes fcul-
ptées dans le couronnement d’enhaut. C’eft à la mécanique
qu'on a deftine la fixiéme chambre ; de grands montans de
menuiferie, fculptés en Palmier , foutiennent par leurs bran-
ches plufieurs tablettes , où font rangés les machines & les
modeles en bois & en carton, qui concernent l'Hydraulique,
PArtillerie, la Navigation & l’Architeëture ; des inftrumens de
Mathématique & toutes les figures d'Optique garniflent les
armoires des encoignures ; on y voit aufli plufeurs figures
Chinoiïfes & des habitlemens étrangers ; une belle Sphére cé-
lefte mouvante & toute dorée en remplit le milieu. Enfin lon
voit dans la derniere piece une Biblioréque contenuë dans
neuf grandes armoires remplies de Livres des plus curieux
fur différentes matiéres, l'Hiftoire Naturelle en fait le prin-
cipal objet, la grande table, ou bureau qui eft dans le milieu
fert de parterre à de très-belles Coquilles rangées en compar-
timens , & autant que l’on a pû par genres, il y en a de très-
rares, Cette belle enfilade eft terminée par un Apartemenc
La CoNcHyLro1ociE,Il. PARTIE. 210$
d’été avec un joli cabinet , boifé & orné de Tableaux, l’enf-
lade du rez-de-chauflée, fe diftingue par de très-beaux Meu-
bles, de belles Porcelaines, des Bronzes , un buffet d'Orgue,
& une grande boëte qui expofe la Mécanique de l'Opéra.
Le Cabinet de M. Pajot d'Onfembray , honoraire de l’Acadé-
mie Roiale des Sciences, eft fitué au village de Bercy, près Paris,
il a depuis long-temps la réputation d’être un des plus beaux
cabinets de l'Europe. On trouve au premier étage huit pié-
ces d’enfilade toutes entourées d’armoires vernies de différen-
tes couleurs & garnies pour la plüpart de glaces. La premié-
re piéce eft remplie de quantité de machines pour calculer la
force du vent, & connoître le fillage des vaifleaux autremene
que par eftime. Le fameux miroir ardent de feu M. le Duc
does fe voit dans cette piece ; la feconde eft deftinée à
la géométrie, dont routes les figures font exécutées très-pro-
prement en cuivre. Les armoires de la troifiéme piéce offrent
chacune une matiere différente ; dans lune c’eft l'optique,
dans l’autre la Staftique, l'Hydraulique , les forces mouvan-
tes , où l’art de PHorlogerie eft fuivi & exécuté depuis le
mouvement le plus ffmple , jufqu'aux pendules les plus com-
pofées. La quatriéme piéce eft confacrée à l’hiftoire de lAi-
mant avec toutes les expériences qu’on en peut faire , cha-
que expérience a fa Pierre particulière , & l’on en compte
dans ce Cabinet jufqu'à 400 , dont la plus confidérable qui
péfe environ 9 livres , emporte un poids de 96 livres. La
machine Pneumatique & différens Microfcopes avec ce qui
eft néceflaire pour les expériences , fe voient dans les em-
brafures des croifées, ainfi que toutes les Sphéres en cuivre
qui établiflenc les différens fiftêèmes du monde. Les quatre
autres piéces ne font pas encore rangées , deux font defti-
nées à la mécanique; la troifiéme qui eft en galerie , eft pour
la bibliotéque , les arts & métiers rempliront la derniére.
Au-deflus de ces Cabinets font les deux d'Hiftoire Naturelle
& le laboratoire ; les grofles Coquilles font placees fur la cor-
niche de la premiere piéce, dont le plat-fond eft couvert de
différens Animaux , chaque armoire eft remplie d’une matié.
re, l’une eft pour le Corail , l'autre pour les Mines, “ont une
feule qui eft de l’'Or du Pérou eft de la valeur de 13375 li-
vres. On voit dans les autres armoires les Madrepores, les Ly-
thophites & autres Plantes marines, il y en a une qui ne mon-
re ques des Congellations & des ou » & deux fons
ET
206 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
remplies de Coquillages ; on trouve dans d’autres des parties
d’Animaux & des habillemens étrangers. L’embrafure de la
porte eft ornée de deux paneaux remplis de tubes où font renfer-
més des Serpens ,& autres Reptiles. La feconde piéce eft le Dro-
guier , dont les armoires font peintes des deux côtés fur du
taffctas , & repréfentent les Oifeaux & les Plantes les plus ra.
res, Le plat-fond eft garni dans le goût de la premiére piéce,
& dans plufeurs armoires en long l’on trouve des fquelettes
d'Homme, de Femme, & de différens Animaux avec plufieurs
parties injectées. La troifiéme piéce eft le fameux laboratoire
avec trois cheminées fur lefquelles font rangés les alambics,
recipiens & matras de Criftal d'Angleterre ; toutes les tables
qui couvrent les fourneaux font de Marbre, avec différens
robinets dont l’eau qui tombe fur le plancher pavé de Mar-
bre, s’'échape par un écoulement imperceptible. Le pourtour
des murs préfente des tablettes garnies de tout ce qui eft né-
ceflaire à la Chymie.
M. de Reaumur , Intendant de l'Ordre Militaire de faint
Louis, de l'Académie Roïiale des Sciences , dont on a déja eu
occafion de parler plufeurs fois, a ramaflé dans une grande
piéce tout ce qu’on peut fouhaiter en Minéraux, en Métaux,
en Terres, Bols, Pierres, & Foffiles. On y trouve non-feulement
toutes les Mines de France, mais celles des Païs étrangers les
plus éloignés telles que les Mines des Indes & du Perou. Les plus
remarquables font celles de Hartz dans le Duché de Brunfwick.
Les Minéraux font renfermés dans des Bocaux rangés fur les
tablettes de plufieurs armoires grillées, dont la plus grande
qui occupe le milieu, contient les Fofliles, de même que les
Studioles régnantes au pourtour des armoires. Une fuite de
pierres fines , entr'autres de Turquoifes s’y diftingue parmi le
refte. Le bureau qui eft au milieu, eft rempli d’une quantité
d’Infectes pris dans rous leurs états différens : ces Infeétes fe
confervent fecs entre deux verres, & il y a encore une fuite
confidérable d’Infeétes mous comme Chenilles , vers , Clopor-
tes , &c. qui font logés dans la liqueur de plufieurs petits
tubes de verre différens, des Phioles & des Bocaux, invention
très nouvelle. Cette fuite fe voit dans un cabinet, à côté de
la grande piéce, & elle eft rangée fur des tablettes, avec une
collection de Phioles qui os dans la liqueur, quantité de
Quadrupedes , de Reptiles & de Poïiflons étrangers, fans par-
ler de plufieurs Animaux defféchés qu'on a rangés fur le mur.
LA CONCHYLIOLOGIE, IT PARTIE 207
C'eft une des plus belles collection & des plus complettes que
nous aions dans ce genre. .
* Le Cabinet de M. Juffieu Doéteur en Médecine, & Démon-
ftrateur Roïal des Plantes du Jardin du Roi, des Académies
des Sciences de Paris & de Londres, & Secretaire de Sa Ma-
jefté en la grande Chancellerie de France, contient un grand
nombre de Plantes rares des Païs étrangers, qui compofent
un herbier très confidérable. Il joint à cela une fuite de pé-
trifications, de Mineraux, & de Fofliles, où l’on trouve des
chofes extrêmement curieufes , renfermées dans quatre gran-
des armoires, dont les montans forment en dedans un Dro-
guier, fans parler d’une Bibliotéque des mieux choiïfies con-
cernant la Médecine & l’'Hiftoire Naturelle.
M. Duhamel du Monceau des Académies des Sciences de
Paris & de Londres, fait connoître fon goût pour l’'Hiftoire
Naturelle, par une colleétion de Coquillages bien choifis , de
Plantes marines, de Coraux, de Fofliles, de Madrepores &
Lichophytes. Plufieurs tiroirs font remplis de plumes & d’ha-
billemens étrangers. Les pétrifications, les congellations, &
les criftallifations n’y font pas oubliées ,on y remarque un gros
Caillou marin marbrifié & fcié en plufieurs tranches, où font
incorporées des Pholades , qu'on nomme Dattes à Toulon : of
y trouve aufli plufieurs parties humaines injeées. Il y à une
piéce remplie de modéles des machines concernant la Marine
& la conftruction des Vaifleaux.
Celui de M. Mahudel Docteur en Médecine, & de lAca-
démie Roïiale des Belles-Lettres, eft remarquable par lallian-
ce étroite de l’Hiftoire Naturelle avec celle de lantiquiré :
elles font foutenuës par une Bibliotéque nombreufe , garnie de
Livres finguliers fur ces matiéres, ce qui verifie la remarque
qui a été faite fur le grand nombre de Médecins, qui fe font
attachés à la Phyfique aufli-bien qu'à l'Antiquité , rels que
Occo, Lazius, & les deux Wolcamer en Allemagne, Fabri en
Italie, Jacobeus en Danemarck , Nonnius dans les Païs_Bas,
Lepois en Lorraine , Savot , Spon , Charles Patin, & Vaillant
en France.
La colle&tion de M. Geoffroy de l’Académie Roiale des
Sciences , & de la Societe Roïale de Londres, s’étend fur toute
PHiftoire Naturelle. Le cabinet au rez-de-chauflée , contient
environ 1800 Bocaux de Criftal remplis de ce qu'il y a de plus
curieux dans les trois régnes. La fuite des terres Sicillées eft
208 LA CoNCHYLIOLOGtTE, II. PARTIE.
des plus complettes ainfi que celle des Befoarts. Ce Droguier
rangé fur des tablettes, occupe deux faces du cabinet avec des
Serpens confervés dans des Tubes de verre, & placés dans lés
montans de la Menuiferie. La troifieme face offre une Biblio-
téque , concernant l’Hiftoire Naturelle & la Médecine. Le
Plat-fond eft garni de plufieurs Crocodilles, de Lézards écail-
leux, de Serpens & autres Reptiles. Le bas des tablettes porte
quatre rangs de tiroirs remplis de Pétrifications , de Minéraux,
de Foffiles & de Pierres figurées. Dans un autre cabinet au pre-
mier étage compofé de plufieurs piéces , on voit une colle&tion
de Coquilles choifies & tres-bien rangées , une fuite de Coquil-
lages fofliles des mieux confervés, ou fe trouvent des Frag-
mens d’un So/en , & un petit Nautiile dans lequel on diftingue
les cloifons du dedans. Il y a plufeurs Plantes marines, où le
Corail {e voit dans toutes fes couleurs & dans tous fes Ecats,
entr'autres une belle branche de Corail blanc, tel qu'il ef forti
de la mer, on y remarque encore une fuite de Pierres fines,
d'Agathes, de Jafpes & de Cailloux, plufieurs parties humai-
nes injectées, furtout la tête d’un jeune homme. Je.ne parle
point de plufieurs beaux laboratoires, munis de tour ce qui eft
néceflaire aux procédés Chymiques, & dignes d’un auñli grand
Pharmacien.
La Bibliotéque de Ste Geneviève , fi connuë par fa vafte
fabrique & par fes Livres rares , eft accompagnée d’un cabi-
net d'Hiftoire Naturelle qui étoit autrefois dans un grand or-
dre. Ce Cabinet a été donné au public avec nombre de plan-
ches. Renfermé préfentement dans un garde-meuble, jufqu’à
ce qu'on ait bâti un lieu convenable pour le placer , il n’ex-
pole pas au grand jour toutes les belles chofes qu'il contient,
On y remarque un grand amas de Médailles , plufieurs figu-
res antiques, des Urnes , un beau Cincraire , tous les coins
des Médailles apellées Padotianes, Les Minéraux , les Mé-
taux, les Pétrifications, les Fofliles , les Plantes marines & les
Coquillages s’y font remarquer. Le temps & de nouveaux foins
augmenteront cette collection & la rétabliront dans fon an-
cien luftre.
Les Bénédidins de l’Abaïe S. Germain des Prez ont une
colle&ion d'Hiftoire Naturelle qui devient confidérable de
jour en jour. Elle eft placée au bout du Jardin dans le bati-
ment de l’Apotiquairerie ; le vaifleau n’eft pas grand , mais il
eft proprement boifé & entouré de fix grandes armoires. On
trouve
LA CONCHYLIOLOG:IE, II. PARTIE 2039
trouve dans l’une des Minéraux de différens pays, des Cri-
faux , des Pierres fines accompagnées des Fadices ,des Dendrit-
tes, des Befoarts avec quelques vitrifications de Métaux , une
autre préfente les Cailloux , les Agathes, les Jafpes , les Por.
phyres, les Marbres avec plufieurs Plantes marines , furtout
les Coraux parmi lefquels eft un groupe de Corail blanc, qui
par fa groffeur & fon élévation peut pañler pour un morceau
unique. La troifiéme eft deftinée aux Pierres figurées, on y
voit celle qui repréfente un amas de Lentilles apellée ?haci-
tes, la Pierre Pyrites feu Circos, qui imite la Poire ; celle qui
eft nommée Ficoides qui repréfente une Figue & des Hif/erape.
tra de plufieurs fortes. On trouve dans la quatriéme armoire des
Animaux de différens genres avec quelques-unes de leurs par-
ties détachées, des Fruits étrangers , des bois pétrifiés , de
grofles Coquilles, des grappes de Raïifin & des fruits factices for-
més avec de petires Coquilles. Les deux derniéres armoires
font réfervées pour quelques Livres curieux & des recueils
d'Eftampes. Des parties d’Animaux , de groffes Plantes mari-
nes , des peaux de Serpens, deux grofles boules de Pierre de
Florence qui imirent le globe Terreftre, font répandus en plu.
fieurs endroits & principalement fur le deflus de ces armoi-
res dont les tiroirs d’en bas font remplis de belles Coquilles
rangées par clafles & par familles. On y voit le Marteau,
des Couronnes Impériales, des Huitres épineufes & autres mor-
ceaux rares.
Les Augufñins de la place des Vi&oires ont au bout de leur
belle Bibliotéque ,un cabinet de Médailles rares ,avec plufieurs
figures antiques. Ils y ont joint une colle&ion de Coquil-
lages, de Plantes marines, de petrifications , & de Pierres fi-
gurées. Ces différens morceaux entre-mêlés de bons tableaux
d'Italie, par la variété des objets & par leur difpofition mé-
ritent d’être vus.
On voit un Cabinet chez le fieur Gaillard près le petit
Châtelet , lequel eft préfentement à vendre, on en a diftri-
bué le catalogue imprimé. Ce cabinet eft compofé, fur cha-
que partie de l’Hiftoire Naturelle, de piéces aflez curieufes.
Les Plantes marines de tout genre , les Coralloïdes dans des
bordures fous des verres , ainfi que les Infeûes , les Plantes
terreftres deflechées & les Papillons étrangers y font en grand
nombre. On y voit plufieurs Oifeaux en plume. Les Lezards,
les Serpens , avec quelques Poiflons & autres Animaux font
Seconde Purtie. D d
LES PRO-
VINCES
DE FRAN-
CE.
210 LA CONCHYLIOLOGIE. AL PARTIÉ,
confervés dans des phioles & dans la liqueur. D’autres font
defléchés , d’autres en fquelette. Des Coquillages bien choi-
fis & en quantite s'offrent de tous côtés. Les Congellations,
les Petrifications , les Pierres figurées , les Cailloux criftalifés
& les Marbres y {ont en abondance, de même que les Mines
de différens païs , entr'autres une mine de Diamans ; quelques
dieux Egyptiens avec de grandes urnes antiques, des vafes de
Criftal d2 roche & d’Agathe font placés dans différens en-
droits du Cabinet. On y trouve des Armes anciennes & très-
curieufes , entr'autres un bouclier de Cuir , avec des habil-
lemens de Sauvages & des Momies. Les ouvrages de tour,
les figures de cire & de bois, n’y font point oubliés.
Le refpe& ne permet pas de nommer ici plufieurs Dames
auffi diftinguées par leur rang, que par leur goût pour les Arts
& les Sciences. Les colle@ions qu’elles ont amaflées fur l'Hi-
foire Naturelle, & qu’elles communiquent fi gracieufement
aux amateurs, font des preuves certaines de ce que lon avan-
ce.
Le Cabinet de M. le Duc de Bourbon, qui fe voit à Chantilly
proche Senlis, à dix lieuës de Paris, réunit toutes les parties
de l’'Hiftoire Naturelle dans deux piéces de fuite, placées à
Pentrée du petit Château. La premiére de forme barlongue
toute entourée d’armoires, offre une grande quantité de Bo-
caux Ctiquetés aux armes du Prince. Cette piéce confacrée
au régne Minéral , outre les Bols, les Sels , les Souphres, les.
Bitumes, les Fofiles, & les Pierres figurées qui s’y voient en
abondance ,expofe les Pierres précieufes parmi lefquelles fe re-
marque une Amethifte renfermant une bulle d’air qui fuit la
direction qu'on'lui donne , & quantité de Dendrittes ; la fuite
des Métaux, & des Minéraux de France & étrangers, eft des
plus complettes, on y voit plufieurs végérations chymiques en
or & en argent. Les tiroirs qui occupent le bas des armoires, font
remplis de quantité de Pétrifications , de Congellations, de Cri-
ftalifations, de Marbres, Zéfhyopetres, Ardoïzes arborifées d’Al-
lemagne, de Suifle & de faint Chaumont. La deuxième piéce
qui cit plus grande & de forme quarrée, renferme le régne
Végétal & l’Animal. Des armoires pareilles à celles de la pre-
miére picce, contiennent des Bocaux remplis de fruits, de feuil-
les d'arbres, de Plantes terreftres & marines de l’Europe &
des Païs étrangers , des bois différens, des plumes & diverfes
parties Animales, Le Plat-fond cft orné de grands Poiflons,
LA CoNCHYLIOLOG:IE, II. PARTIE. 211
de Reptiles & d'Amphybies. On trouve dans les tiroirs d'en
bas les Eponges, les Coraux , les Plantes marines, & les Co-
quillages compris dans quatorze tiroirs, partagés en compar-
timens revêtus de Taffetas verd , où chaque piéce eft enca-
ftrée avec beaucoup d'art. On a pratiqué dans la croifée en
face de la cheminée des gradins garnis de Phioles , dont lar-
rangement eft de bon goût; les vitres de cette croifée font
peintes en jaune, pour faire un fond agréable à toutes ces belles
chofes ; on y voit des Serpens , des Oyfeaux , des Reptiles,
des Madrepores & de très-belles Roches , d’Amethifte & de
Calcédoine Orientales ; dans une petite antichambre à côté,
eft une armoire en vernis rouge , remplie de tiroirs , où font
arrangés fous des verres & dans des tubes, différens Infectes
rares & curieux.
On connoît de tout temps la fameufe collection de M. de
Bon, Premier Préfident des Cours des Comptes, Aides &
Finances de Montpellier, des Académies de Paris, de Mont-
pellier & de Londres. Notre commerce litreraire depuis plu-
fieurs années, n'a fait obtenir le détail fuivant, je n’en at-
tendois pas moins d’un grand Magiftrat , aufli connu par fa
Littérature , que par fa politefle. On ne peut guéres difcon-
venir que le progres de l'Hiftoire Naturelle en France , ne
doive beaucoup à M. de Bon, & par fes recherches dans fes
voiages, & par la dépenfe confiderable qu’il a faite en expe-
riences , & en machines dont il a gratifié l'Académie de
Montpellier. Sa maifon a toujours été le rendez-vous des Sca-
vans. Son cabinet eft compofé d’une ample collection de Co-
quillages de toutes efpéces , de Plantes marines & terreftres;
l'Hiftoire du Corail y eft dans tout fon entier. On y trouve
nombre de Foffiles, de Pierres fines, & de Marbres tant an-
ciens que modernes , de tout païs , des Pierres figurées , des
bois & des Fruits rares de beaucoup d’efpéces , des Infedes
& des Animaux différens , une Mithologie très-fuivie d’Idoles,
de Dieux Egyptiens, Grecs & Romains, des Urnes, des Vafes,
Lampes, Cinéraires , & Lacrimatoires , trois fuices de Médail-
les très nombreufes, quelques Médaillons, & une belle fuite de
Médailles Impériales & Confulaires en argent , avec un grand
nombre de Monoies & de Jettons modernes. M. de Bon a joint
à toutes ces belles chofes , une Bibliotèque des mieux choiïfie,
& ornée d’un grand nombre de Livres, d'Eftampes, de Ta-
D di
212 Ex CONCHYLTOPOGCTE MIAPARTIE.
bleaux des Grands Maîtres, & d’Inftrumens de Mathémati-
que & de Phyfique.
M. de Robien le fils, Préfident à Mortier du Parlement de
Bretagne, eft encore un Magiftrat très-diftingué , par fon
amour pour les Sciences, par fon goût, par fa connoiflance,
& par la belle colle&ion qu'il à amafñlée; c’eft une juftice que
notre ancienne amitie ne peut lui refufer. Il a divifé le catalo-
gue de fon cabinet en quatre parties. La premiere contient
les Foffiles naturels à la terre, comme les Sels, les Bitumes,
les Souphres ,les Bols & Terres rares, les Pierres précieufes, les
moins précieufes, & les communes, les Pierres figurées, les
Minéraux, les Meraux & Marcaflites, les Fofliles étrangers à
la terre, tels que les Coquillages, les Bois, & les parties d’A-
nimaux pétrifiées. On trouve dans la feconde partie les Plantes,
les Bois rares de l'Europe & des Païs étrangers, les Ecorces, les
Racines, les Feüilles, Fleurs, Fruits , Gommes, Sucs& les di-
verfes Plantes marines. La troifiéme partie fe divife en deux, la
premiére comprend les Animaux marins , comme les vefta-
cés, les cruftacés , ceux à peau molle & gluante , les Animaux
qui ont des écailles , & ceux dont la peaa eft unie & cha-
grinée , les Ceracés & les Amphybies. La feconde divifion
regarde les Animaux terreîtres, cu h que les Quadrupedes, les
Oyleaux, les Reptiles, les Infectes rampans & volans ,& les em-
brions d’enfans, tant naturels, que monftrueux. L’antiquité &
la Michologie des Dieux font le Dee de la quatriéme partie. On
y voit cinq belles fuites de Médailles très complettes, des Mo-
noies de nos Rois & des Païs étrangers, diverfes gravûres en
Pierres, en Bois & en Métaux, plufeurs Statues de Marbre &
de Bronze, des Tableaux, des Inftrumens de Mathématique,
des Machines, avec une Biblioréque ou les Livres rares, les
Cartes & les Eftampes ne manquent pas.
M. Peftalozzi, fameux Médecin établi à Lyon, a joint au
Cabinet de feu M. de Monconis, quantité de Morceaux dont
il a formé un cabinet très curieux divifé en trois régnes. Ce.
lui des Minéraux contient les Terres, les Sels, les Birumes =
les Ambres où font enfermés divers Infectes, les Criftaux de
roche avec des Corps étrangers qui s'y font incorporés. On y
trouve des Criftalifations , des Congeliations, des Pierres f-
gurées, des Pierres fines, des Fluors du mont Vefuve, des
Cailloux , Dendrittes, Marbres , Pétrifications, parties d’Ani-
FA ConNcayriorocirs IL PARTIE 1$
aux pétrifices d’une confervation parfaite ; entr'autres une
groffe dent molaire qui fait l'admiration des curieux ; les Mé-
taux, les Minéraux, les Mines & les Marcaflites finiflent cette
claffe. Le régne Végetal préfente un Herbier fort ample , avec
un Droguier, & une collection de Plantes marines , & autres
produ“ions de la mer. Les Animaux compofent ie troifiéme
régne; on y voit des Quadrupedes , des Oyfeaux , des Reptiles,
des Infectes, & des Poiflons avec une fuite de Coquilles de
mer de trois grandeurs différentes. Il y a encore des Cruftacés,
des Etoiles de mer, des Ourfins, des Squeletres & des monftres
de différens Animaux. Ce cabinet offre aufli quelques Piéces
étrangeres travaillées de main d'Ouvrier.
Le Cabiner de M. Barerre Médecin de Perpignan, cft di-
vife en trois articles. Le régne Minéral contient les Ter-
res , les Bols , les Gyps, les Talcs, les Pierres figurées, les
Pierres fines, les Métaux, les Minéraux, les Sels foffiles & les
Sucs Bitumineux. Le fecond article eft pour les Végétaux tels
que les Eponges, les Madrepores , les Lithophytes, les Coraux,
les Racines, Ecorces, Fruits, Sucs tirés des Plantes, Subftan-
ces gomeufes & réfineufes, & excroiflances des Végéraux. Le
troifieme article qui regarde les Animaux , contient plufeurs
peaux de Serpent & de Porc-Epic, des Infectes étrangers, un
Cämeleon , des Etoiles de mer, des Cancres & Crables, des
Ourfins, Befoarts , becs d’'Oyfeaux , Oeufs , Machoires, Ecailles,
Pieds , Griffes, Cornes, Dents ,nids de Colibri ,& des Coquil-
lages différens, mais en petite quantité. Cet habile Médecin qui
a demeuré long-temps dans les Ifies, a ramaile quantité d’ha-
billemens, d’armures , & d'ouvrages de différentes nations des
Sauvages. On compte dans fon Catalogue 3 2 5 articles.
La collettion de M. l'Abbé Favart, Archidiacre de l'Eglife :
de Reims, outre les bons Livres, les belles Eftampes , les
Tableaux & une fuite de Médailles Impériales de grand Bron-
ze des mieux confervés , eft confidérable dans ja partie de
PHiftoire Naturelle. On y trouve de belles Coquilles Bival-
ves rangées dans quatorze tiroirs , principalement des Hui-
, tres épineufes , le Marteau , le Choux, la Tuillée, la dou-
ble crête de Coq, l’Ephyppinm & autres ; or remarque dans
les Univalves , de beaux Limaçons de la Jamaïque, des Ca-
drans , des Chenilles, & des Pourpres. Les Minéraux, les
Petrifications., les. Congellations, les Plantes marines & ks
Ddii
214 LA CoNCHYLIOLOGIE, II PARTIE.
Coraux font rangés fur différens bureaux avec des Etoiles
& quelques Ourfins qui ont confervés toutes leurs poin-
res. On diftingue dans les Métaux une ramification d'argent
qui a végeté dans un morceau de Marbre , & y a formé un
joli arbrifleau , une Agathe fur laquelle eft venuë une prifme
d’Amethifte. On voit différens Poiflons imprimés fur la Pier-
re & fur l’Ardoïize parmi les Pierres figurées, & dans les gra-
vées , il y a une ?/yché parfaitement belle fur une Corna_
line de vieille roche, &un Didius Julianus fur un Saphir Orien-
tal. Les Pierres d’Aiman, & les Fofliles étrangers & du païs,
n'y font pas oubliés , ceux du païs fe trouvent la plüpart
dans les bancs de Craye des carriéres fituées aux portes de
Reims, & dans le coteau du village de Comtagnion à quatre
lieuës de cette Ville.
On connoît dans la Ville de Roüen la colle&tion de M.
François, manufaéturier de Tapifleries de laines, elle confifte
en eu habillemens Indiens, Armes , Etoffes, Plumages
& autres curiofités. Les Coquillages & les Pétrifications s’y
diftinguent & s’y augmentent tous les jours.
Le fieur Ferret Apotiquaire à Dieppe, a ramañlé un cabinet
fur toutes les parties de l’'Hiftoire Naturelle avec quelques Mé-
dailles. Comme il eft dans le deflein de le vendre, & peut-
ètre même que la chofe eft deja faite, nous n’avons pü obtenir
de lui un détail un peu circonftancié.
M. Bleville du Bocage , fameux Commerçant au Havre
de Grace, commence une coiletion d’'Hiftoire Naturelle où
l'on trouve des chofes fort curieufes. Son commerce dans les
Indes le met en état de la perfectionner tous les jours.
On voit à Marfeille la colleétion de M. Chabert Chirur-
gien du Roi pour les Galéres , & celle de M. Verc, Apo-
tiquaire du Roi. Le détail nous en manque n’aiant répondu ni
l'un ni l’autre aux lettres qu'on leur a adreflées.
Tout le monde le doit céder aux Hollandoïs, en fait de
cabinets d’'Hiftoire Naturelle , aucun peuple n’eft plus à portée
d'acquerir de nouvelles richeffes en ce genre ; le commerce &
la pofeflion d'une partie des Indes Orientales , les Ifles d'Am-
boine, de Banda , de Ceram , celles de la Sonde où eft fi-
tuce Batavia, font des fources fécondes où ils ne permettent
la pèche qu'à leurs Marins. Ces païs , ainfi que Surinam dans
FAmérique, font abondans non feulement en beaux Coquilla-
LA CoNcuytrOLocte, I PARTIE 215$
ges , mais même en Plantes rares, en Animaux, en Ovyfeaux,
& en Infectes très finguliers; chaque jour en fournit de nou.
velles efpeces, on y envoie des (4) Peintres & des Deflina-
‘teurs, dont les ouvrages d'après nature ont fervi à compofer
d’excellens traités fur l’'Hiftoire Naturelle.
Les Cabinets de (#) Wormius Médecin, & de (c) Cofpio
ctoient fort renommés, & ils ont tous deux été donnés au
public. Ces deux collections ont paflé en d’autres mains, &
C’eft aflez la deftinée de ces tréfors particuliers. Il feroit à fou-
baiter qu’ils fuflent entre les mains des Princes , des Colléges,
des Maïfons Religieufes, ou bien qu'à l'exemple des Italiens,
un cabinet pañlät du pere au fils, qui, loin de le démembrer,
cherchât tous les jours le moien de l'enrichir. Combien de
temps, combien de foins & de dépenfes pour completter une
collection, que huit jours de vente publique anéantiflenc &
difperfent de toutes parts :
Le Docteur Ruyfch qui a travaillé à augmenter le théâtre
des Animaux de Jonfton, & qui s'eft diftingué par fon {e-
cret pour injecter les parties charnuës du corps humain, pof
{édoit aufli un beau cabinet qu'il a vendu à Pierre Alexiovis
Premier , Czar de Mofcovie.
On vient de vendre publiquement le Cabinet de M. de la
Fay, Auditeur des Etats à la Haye, c’étoit la plus ample col-
icction de la Hollande ; le Cabinet de M. Seguelde vient d’a-
voir le même fort.
On voit aujourd’hui, dans la mème Ville de la Haye, celui
de M. Kifglaër, qui eft des plus recherchés & des plus dignes
d’être vifité pour les Coquillages.
Monfieur Boot Officier des Etats, vient d’acquerir le fameux
Cabinet de Levinus Vincent , lequel fe diftingue par une grande
quantité d’Infeétes & d’Animaux dans des Phioles rangées
avec un grand art, de très-belles Coquilles , des Pétrifications,
des Plantes marines, des Coraux, un grand Herbier, des
Habillemens , des Armes, & Inftrumens de tous les païs. Les
Métaux ,les Minéraux, les Pierres différentes y trouvent leur
place 5 nous avons un (d) Catalogue imprimé avec des figu-
res qui repréfentent les douze armoires, dont ce cabinet étoit
compofé.
La Ville d’Amfterdam pofféde le Cabinet de Rumphius,
qui étoit d’abord entre les mains de M. Schçinvoët, Admi.
() Ccrrerlis
le Brun , 4u-
tour du voyage
d# Levant,
© des Indes
Orrentales,
Plantes de Su-
rinum deffinées
par Sybrlle
Mer:an.
(b}) Muœum
Vormianum,
(c) Mufæum
Cofpianum.
(d) Elenchus
tabularum
Pinacotheca-
rum atque
nonnullorun»
Cimelioruna
in gazophy-
lacio Levini
Vincent Axe
leini, 1719
FLAN-
DRE.
ANGLE-
TERRE.
#16 La Conwcuytrotôcrg, IL PARTIÉ
niftrateur de l'Hopital des Orphelins , & Auteur du Livre at
ribué à Rumphius. I] a pañle entre les mains de M. Vincent Po-
ftumus Gendre de M. Scheinvoët: cette colletion fe diftingue
par une grande quantité de Mines & de beaux Coquillages.
On voit encore dans la même Ville, le Cabinet du fieur
Scba fameux Apotiquaire mort depuis peu. On a donné au
public deux Volumes de fon cabinet ; on y remarque une
grande fuite d’Animaux en Phioles , & c’eft certainement la
plus ample colleétion de Serpens que nous aions.
Il y a encore à Dort plufieurs cabinets de Coquillages, que
je paflerai fous filence , mon deffein n'étant que de parler des
collections qui embraflent toutes les parties de l’'Hiftoire Na-
turelle.
La Flandre n'offre qu'un cabinet dans la Ville de Lille,
c’eft celui de M. Defguides, Avocat, il confifte en un grand
nombre de Plantes, de Pétrifications & de Coquillages très-
bien choifis.
Le plus beau cabinet que j'aie vû en Angleterre, eft celui de
M. Seloanne Médecin, & Préfident de la Société Roiale des
Sciences : il femble que les Indes fe foient dépouillces pour
remplir tous fes tiroirs , pour tapifler fes muraïlles de mor-
ceaux de vernis & de lacque, relevés en bofle, & d’un travail
admirable. On y trouve des Minéraux, des Métaux , entr’au-
tres des ramifications très finguliéres , d’or & d'argent, for-
tant des Mines du Potofi, une quantité d'Animaux & de
Serpens dans des Phioles , un grand Droguier, un Herbier,
des Pétrifications , des Plantes marines, dés Coquilles en grand
nombre, parmi lefquelles , on diftingue un bel Amiral & deux
Huitres à pointes rouges, parfairement belles. 1] feroic difi-
cile de détailler toutes ces richefles; il y a parmi fes Livres,
des Eftampes fort curieufes , & de beaux defleins d’4/bcrdurer,
Le Doéteur Woodward poflédoit une belle colle&ion
d'Hiftoire Naturelle, entr'autres beaucoup de Fofliles, de
Minéraux, & de Coquillages dont la plus grande partie étoit
brutte. Ce Cabinet, depuis fa mort, eft paflé en d’autres mains.
Un Officier de la Monoie avoit encore une colleétion très
complette de Coquillages, de Pierres gravées, d’Agathes,
de Jafpes, & d’autres curiofités ; ée cabinet moins nombreux
que les deux précédens , étoit infiniment plus parfait par le
choix & par la rareté des Morceaux.
Le
EA ConcHyLroLocirs IE PARTNEU,,,.21>
Le Cabinet d'Hiftoire Naturelle de la Société Roïale de
Londres, mérite d’être vû par les belles chofes qui le compo-
{ent.
Celui de M. Letticullier n’eft pas général fur toutes les
parties de l’Hiftoire Naturelle, mais il renferme des piéces
très curieufes, entr'autres une Corne d’Ammon affez grande,
qui eft toute convertie en Agathe & d’une fort belle couleur,
on l’a fciée en travers pour y découvrir toutes les cloifons du
dedans.
On voit dans les Villes d'Oxfort & de Cambrige, qui font
les deux feules Univerfités d'Angleterre, de belles Biblioré-
ques accompagnées (4) de cabinets curieux , où l’on conferve
plufieurs productions naturelles.
Le fameux Cabinet d'André Balfourianus Médecin , fe voit
dans la Bibliotèque publique de la Ville d'Edimbourg Capitale
d'Ecofle; c’eft un compofé de tout ce qu’on peut voir de plus
rare en chaque genre , à en juger par le Livre (2) imprimé
que nous en avons, furtout depuis qu’on y à joint le (c) Cabi-
net de Robert Sibbaldus Médecin , qui en a fait préfent à
la Ville, à condition de le rendre public.
L'Allemagne, dans fon étenduë, offre quantité de beaux
cabinets touchant lHiftoire Naturelle. Voici ceux qu’un (d)
Sçavant du Païs nous a indiqués , comme exiftans actuellement.
Les changemens arrivés depuis trente ans que je fuis de retour
d'Allemagne , m'ont obligé d’avoir recours à cette informa-
tion.
La galerie du Roi de Pologne Electeur de Saxe , fe voit
auellement à Drefde ; on la dit très-bien choifie & fe foute-
nant également , per omnem ambitum Hiflorie N'aturalis. Ce
font les termes mêmes du mémoire; on ajoute que de l’aveu
des Connoifleurs & Voiageurs qui l'ont vifité, elle furpañle en
tous genres les plus belles colleétions de l'Europe,
Le Cabinet de S. A. S. le Marggrave de Brandebourg
Bayreuth eft dans la Ville de Bayreuth, & vient d’être confi-
dérablement augmenté par l’acquifition de celui de M. Kleïnius
de Dantzic. On peut regarder ce cabinet comme un des plus
complets fur l'Hiftoire Naturelle.
Celui du Bourguemeftre Anderfon eft fameux à Ham-
bourg : le maitre l’a arrangé fuivant la méthode du Docteur
Woodward. On prétend que les Fofliles s’y diftinguent par-
faitement, par leur choix & leur grand nombre,
Seconde Partie, Ee
(a) Mufzutm
Ashmolea-
num.
(b) Mufæum
Balfouria-
num.
(c) Auéta-
rium muixi
Balfouriani,
L'ALLE-
MAGNE.
(d) M. de
Heucher, Cox
feiller de La
Cour de Saxe
dr Médecin du
Ror, Directeur
de la galerie
d# Ro! de Po-
logne, Elelteur
de Saxe , à
Drefde.
SUISSE,
218 LA CoNcHyLiotôete;, Il PARTIE
M. l'Abbé Molannus pofléde à Hanovré un cabinet très-
curieux.
Le Cabinet de M. Bruckmann à W'olfenbuttel , eft renom.
me pour les morceaux pétrifiés.
Celui de M. R. Rofinus, dans la Baflé Saxe, eft auffi fameux
pour les Pétrifications.
M.Schluter Direéteur des Mines , à Clauff-thal fur le Harrz,
a recueilli une belle collection de Minéraux ; on vifite pour le
même genre de curiofités, le Cabinet de M. Tettau , Capitaine
des Mines de Saxe à Freyberg, & celui de M. Lyncke de
Leiplic qui a rafflemblé une grande quantité de Coquillages
& de Pétrifications, ainfi que des Animaux étrangers con-
fervés dans une liqueur Balfamique.
Le Jardin Boflianus à Leipfic poflede peu de Coquillages,
il eft plus confidérable en Animaux & en Infe&es.
Le Cabinet de M. Richter Banquier dans la même Ville,
eft très confidérable dans toutes les branches de PHiftoire
Naturelle, mais principalement dans les Minéraux.
Celui de M. Trier Confeiller de la Cour de Saxe & des
Mines du Païs à Drefde, eft très diftingué pour les Pierres,
les Minéraux, & les Coquilles.
M. de Heucher Confeiller de la Cour de Saxe à Drefde,
& Médecin du Roi , à ramañlé une fuite complette de Pierres ;
il a compofé, pour prouver leur origine , un ouvrage dont il
feroic à fouhaiter qu'il voulût faire part au public.
La colle&ion du fameux Felix Platner eft la plus riche de la
Ville de Bâles, quoiqu'on en ait démembré les Médailles &
les Pierres précieufes : elle contient dans une même piece fur
de grandes Tablettes, les Terres , les Minéraux & les Cri-
ftaux, les Pierres figurées, grand nombre de femences & de
fruits, des Plantes marines, des Coquilles & autres produ-
ions de la mer. Les Animaux tant térreftres qu'aquatiques
y trouvent leur place; il y a deux Herbiers, dont un eft relié
en 18 vol. fol. & dont les Plantes font tres-bien confervées
avec le deffèin de chacune, vis-à-vis de la naturelle. On voit
outre cela un recucil de trente vol. remplis de Figures faites
à la main, avec les couleurs naturelles des Oyfeaux, des Pa-
pillons , des Poiflons, des Reptiles, & autres Animaux auxquels
il a joint les Eftampes des mêmes Animaux tirées des Auteurs,
M. Benoît Stehelin Docteur en Médecine , & Profefleur de
Phyfique, a ramañlé beaucoup de Foflilés , de Minéraux & de
LA ConcHyLioLociE, II. PARTIE 219
Criftaux tirés du Marquifat de Bades. Il y a joint des fruits,
des femences , & un herbier fort ample, où {e trouve princi-
palement une fuite de graminées, de lichen, & de moufles.
Parmi les Pierres figurées, il peut montrer des parties d’Ani
maux pétrifices fi diftinées , qu'elles levent tous les doutes
qu'on en peut avoir. Il poféde un recueil de defleins de Plan-
tes , d'Animaux, de Volatils, avec leurs œufs , leur ftrudure,
leur anatomie , & la maniére de les injecter , dont il fe dit l’in-
venteur.
M. de Heuber Peintre & Confeiller de cette Ville , avoit
une belle colleétion de Pierres figurées & de productions ma-
rines qu'il a venduë : il a depuis ce temps-là, fait un nouvel
amas, qui fait plaifir aux Amateurs.
On ne parlera point ici de la Bibliotéque publique de Ba-
les qui eft autant confidérable par fes Livres , qu’elle left peu
par {a fuite d'Hiftoire Naturelle.
M. le Marggrave de Bade Dourlac , outre fa belle collection
de Médailles , en commence une pour l'Hiftoire Naturelle
qui contiendra des pieces très-intéreffantes ; comme le païs
eft plein de Fofliles & de Minéraux, il ne peut manquer d’ac-
querir tous les jours des nouveautés.
M. Ritter le fils, Docteur en Médecine à Berne, a raflem-
blé dans fon cabinet ce qu'on peut fouhaiter fur l'Hiftoire Na-
turelle : les Fofliles en font la principale partie, & il y a joint
ce qu'il a pu ramafler fur les trois Régnes.
On voit à la Bibliotéque publique un amas confidérable de
Fofliles , mais très-peu de productions marines.
À Burgdorf , dans le canton de Berne, M. Greinerus qui
en ft Curé , pofléde un cabinet de Fofliles & de Pétrifica-
tions , où l’on trouve des chofes fort curieufes.
La ville de Zurich fe glorifioit autrefois d’avoir les Cabinets
de W agnerus, de Muralt, de Scheuchzer & de Conrad Gefner ;
le premier qui eft riche principalement en Minéraux , en Pétri-
fications & en Marbres très-bien choifis, & dont Scheuchzer
fait mention dans fes écrits, fe voit à la Biblioteque publi-
que. Le fecond cabinet qui eft celui de Muralt , eft entre les
mains de M. Lochman Médecin, qui a époufé fa fille; ce-
lui de Scheuchzer à été un des plus fameux & des plus am-
ples de la Suifle, il en a donné le catalogue (+) au public.
Plufieurs perfonnes en ont acquis différentes parties, & l’'Her-
bier eft entre les mains de fon frere, Les Coquillages, les Pa-
EC 1
(a) Herba-
rium diluvia-
num,
12260. LA CONCHYLIOLOG1IE, II. PARTIE.
pillons, les Pétrifications , les Minéraux & quelques Végétaux
{ont encore à vendre.
Le Cabinet de M. Efcherus eft un vrai tréfor par les bel-
les chofes qu’il contient ; fans parler du recueil des monoies
modernes & particuliérement de la Suiffe, confidérables par
le poids de Por & de l'argent , il fe diftingue par les pétrifi-
cations d'Italie, de France , d'Allemagne & de Suifle , qui
font très-belles & très-bien confervées. Les Minéraux ne font
je moins remarquables , furcout les Fofliles de Saxe que
ui a donnés le Roi de Pologne & les beaux Criftaux qu'il
a achetés d’un Comte de Milan, qui font dignes d’entrer dans
les Cabinets des Princes. On y trouve des Pierres précieu-
fes , de beaux Marbres , au nombre de $oo , tirés de l'O-
rient , de l'Egypte, de l'Italie & de divers païs, des ouvra-
ges de raport faits à Florence, qui imitent plufieurs Animaux,
des fruits , des fleurs, jufqu'au profil des Villes ; une grande
multitude de Coquillages, & quantité d’Animaux confervés
dans la liqueur. Sa mort arrivée depuis peu a interrompu
une fuire de Végétaux , qu'il avoit commencée avec M. ie
Doteur Gefner.
Celui de Zollierus doit fon origine depuis $o ans à M. Col-
lerus, & fe diftingue par la varieté , l’arrangement & le nom-
bre des belles chofes que fournit la Suifle. Les anciennes mé-
dailles du païs, les produ&ions de la mer , les Pétrifications,
les Minéraux & les ouvrages de l'art y trouvent leur place.
Tout eft difpofe dans un grand ordre ; chaque tiroir expofe
dans unebelle fimétrie & d’un coup d'œil, toute une matiére
diftinguée par le lieu qui la fournit , avec des catalogues très
exacts & très-hiftoriques. ;
Les Cabinets de Meicherianus & de Heffianus , contenant
quantité de chofes rares , font entre les mains de M. Jean
Gefner , Profeffleur en Médecine , defcendant du fameux Con-
rad Gefner , fi connu dans la République des Lettres. Cette
colleétion contient beaucoup d’Animaux , quelques-uns avec
leur peau , des Oyfeaux , plufieurs Amphybies , les Poiflons
de Suifle empaillés, des Papillons confervés entre deux verres,
& $0oo Coquilles & Vers difpofés en deux armoires. On voit
dans cinq gros volumes en grand papier , les figures de tous les
Animaux peintes & gravées parfaitement. L’Herbier contient
4000 Plantes vives , mifes en bon ordre & attachées à l’éguille-
{ur de pareil papier , compofant 20 gros volumes. Les femen-
LA CoNCHYLIOLOGIE, II PARTIE #21
ces, au nombre de 600, font placées dans des féparations de
bois , ainfi que les fruits, On ÿ voit peu de Plantes marines:
les Foffiles, les Pierres & les Minéraux font rangés par fymé-
trie dans une grande armoire , coupée en de longs tiroirs,
partagés en nombre de cafes.
On voit à Lucerne la colle&ion de M. Langius commen-
cee par fon pere , & qu'il a beaucoup augmentée ; elle con-
tient des produétions marines, des Fofliles, des Plantes, fur-
tout des Pétrifications admirables d'Hulits , Province de la
Rufie Polonoife.
M. Capplerus pofléde à Fribourg un amas confidérable de
Fofliles , de Criftaux, de Minéraux & d’autres effets de la
Nature.
Ec Cabinet de M. Puntiner , dans le canton d’Uri, s’eft
fait connoître par fes beaux Criftaux , fes Fofliles & autres
chofes rares , qu’il a mifes en ordre dans le couvent d’Ein-
fidlen. |
On remarque à Glaris la colleétion de M. Tfchudius, qui
après avoir parcouru toutes les montagnes du païs , l’a enrichie
de leurs dépouilles , par un très-grand nombre de beaux foffiles
& de Pétrifications, où il prétend faire apercevoir toutes les
figures imaginables , dont la plus grande partie n’exifte que
dans l’idée. Il à joint à ces belles chofes un recueil confidé-
rable de Plantes.
Celle de M. Keller Profefleur de Phyfique à Schafoufe,
mérite d’être vüë , il a joint au cabinet de feu fon pere, qui
toit Médecin de l'Empereur , ceux d’Ammianus, d'Hurteria-
nus & de Thurn, & il pofléde auellement des piéces rares.
M. Scobingerus à S. Gall, a ramañlé $00 Fofliles de diffé-
rens genres très- bien choïfis, avec un grand nombre de
Plantes, & M. Schærerus Docteur en Médecine dans la même
Ville , pofféde toutes les Pétrifications du païs de S. Gall.
On connoît à Neuf-chatel le Cabinet de M. Bourguer:
Profeffeur en Philofophie ; il confifte principalement en Pierres
figurées, dont il vient de faire une nouvelle colle@ion , il a
vendu la premiére aux Magiftrats de Geneve. Il y à encore
celui de M. Hædleri Docteur en Médecine, qui pofléde les:
plus beiles productions de la Suiffe ; fa diftribution fuivant . les:
lieux d’où viennent les morceaux d'Hiftoire Naturelle, eft afez.
curieufe Les Plantes marines n’y manquent pas.
Outre le cabinet de M. Bourguer , qu'on voit à Geneve dans:
E°e'1ij,
ÉTALIE.
(a) Metallo-
theca Vatica-
na Mercati,
auginentée par
Lancifi.
{b) Mufæum
Kircheria-
num,
Recratio
ments &
oculi,
(c) Ædes
Barbarinæ.
(4) Mufæum
Bcilorianum,
222 LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
da Bibliotéque publique, il y a encore celui de M. le Profefleur
Gallebert qui eft rempli de belles chofes.
Le cabinet de M. Harder le fils Jurifconfulte de Schafoufe,
mérite d’être vifité par les Amateurs.
M. de Sandos Confeiller à Neuf-chatel, parmi les raretés
de fa colletion, montre des Crables pétrifiés de la côte de
Coromandel , d’une confervation parfaite.
M. Gourgas de Geneve, a fait un recueil d’Hiftoire Na-
turelle qui eft vifité par les Amateurs, principalement pour
les Poiffons imprimés fur des Tables de pierre trouvées fur la
montagne de Tripoli en Syrie. Ces Animaux font fi bien con-
ferves & fi diftinétement marqués, qu’on en reconnoît le genre
& le nom.
L'Italie remplie des merveilles de l’art , offre dans plufieurs
cabinets celles de la nature. Le Vatican riche dans toutes les
matieres, ne l’eft pas moins dans la partie des Mincraux, dont
la collection fe voit dans la petite cour des antiques. On en a
fait une (+) defcription latine, Clement XII a acheté la col-
leion du feu Cardinal Gualterio, qui confifte en beaucoup
de Coquillages très-bien choifis, en Mineraux , en Plantes
marines en Fofliles, en Criftaux, en Coraux, en ouvrages de
Tour, en inftrumens de Mathématique & de Phyfique, & en
un grand nombre de defleins originaux de Grands Maitres
mis dans des bordures, avec des verres blancs.
Les Jefuites poflédent la Galerie du fameux Pere Kircher,
qu'ils ont fait augmenter par les foins du Pere Bonnani, qui
en a compofc (4) deux Ouvrages, avec plus de cinq cens figu-
res à chacun. Les Métaux, les Minéraux & les Coquillages, y
font en grand nombre, quoiqu'ils n’aient pas les plus rares , on
y a joint beaucoup de Médailles, d'Urnes, de Lampes, de
Lacrymatoires, d’Idoles & d’autres morceaux antiques, avec
des habillemens étrangers, & plufieurs modéles de Mécanique.
On voit de belles colledtions en ce genre, dans la (c) Bi-
bliotéque du Palais Barberin, & chez le Prince Pamphyle,
dans fa maifon de bel Refpiro , proche faint Pancrafle.
Celle du Palais Chigi, fur le mont Efquilin, eft la même que
celle de Bellori dont le (d) cabinet étoit fi fameux.
Il feroit furprenant que le Grand Duc de Tofcane ne poñe-
dât pas dans fon Palais de Florence fi riche en toutes chofes,
une collection d’'Hiftoire Naturelle, elle y eft en effet, mais
elle n’étoit point encore rangée , quand je l'ai vifité , on yÿ voit
LA ICONCHYEIOLOGIES IL PARTUE. 177
des piéces rares & en grand nombre. Le Chevalier Baïllou,
Directeur Général des Fortifications du Grand Duc, a amañlé
à Florence une colle&ion confidérable ; il y en a encore une
belle à Livourne.
On peut aller voir à Verone les collections du Chevalier
Bianchi, du Marquis Maffey, & du Doéteur Rotario.
Le Cabinet de (4) Mofcardi dans la même ville, eft plus
diftingué pour les Médailles & pour lantiquité , que pour
l'Hiftoire Naturelle; il y a cependant une nombreufe fuite de
Coquillages aflez fales , & ou les beaux & les rares ne fe trou-
vent point. ‘
Celui du Comte Marfilly à Bologne, eft ce qu’il y a de plus
curieux en Italie; le Senat a deftiné un Palais pour le ranger
& pour le rendre public; chaque Science a fa chambre parti-
culiére: quand on vient à celle de l’'Hiftoire Naturelle, les
yeux font fatisfairs de larrangement des Coquillages , des.
Métaux & des Minéraux, c’étoit le fruit de tous fes voiages.
Il a donné ce cabinet à l'Académie de PInftitut qu'il à lui-
même établie dans la même Ville.
On voit au Palais Caprara à Bologne , une belle colle&ion
de Coquillages , de Madrepores , & autres tréfors de la mer.
Celle de Jofeph Monti, Profefleur en Botanique & en Hiftoire
Naturelle, ne mérite pas moins d’être vifitée.
La Galerie (4) Setalle à Milan, eft remplie de tout ce que
lon peut fouhaiter en fait d’Hiftoire Naturelle; j'en excepre
toujours les Coquillages rares & uniques, qu'on ne voit qu’en
Hollande & qu’en France.
Le Cabinet du Docteur Taffi Préfet de la Bibliotéque Am-
brofiane dans la même Ville, mérite d’être vifité ; parmi plu-
fieurs belles chofes on y remarque une grande Couppe ou
Tafñle naturelle , dans laquelle lAgathe ,l'Amérhifte, la Cal-
cédoïne , & autres Pierres forment le dedans , revêtuë en
dehors de parties de Criftal de roche.
Jai vü à Pife trois cabinets aflez curieux; le premier eft
au Jardin des fimples, la rareté & la condition des morceaux
qui le compofent , eft jointe à l'abondance de la matiére:
les deux autres moins confidérables à la vérité , offroient de
Le
très - belles chofes, & apartenoient à deux Médecins, dont
un s’apelloit Cofmo Rofernizni.
La Ville de Padouë renommée pour être le féjour des Sça-
vans, offre aux curieux le beau cabinet de Valifnieri, fils dur
(a) Mufeum
Mofcardi.
(b) Mufæum
Settalli.
224 LA CoNCARYLIOLOGIE, II. PARTIE.
Profefleur qui a donné plufeurs bons ouvrages au public.
Venife pofléde la collection de Zannichelli fameux Apoti-
quaire mort depuis quelques années, dont le fils à donné le
Catalogue au public en 1736. Cette colle&tion cft rangée en
£rois armoires, qui ont chacune plufieurs tiroirs. On trouve
dans la premiére les Plantes marines & les Coraux , quelques
Oyfeaux , les Poiffons cruftacés , les Mous & les Zoophites, des
parties féparées d’Animaux, & les grands Coquillages. Les pe-
tits font rangés dans cinq tiroirs de la même armoire ; les rares
n’y font point marqués , & les Univalves & les Bivalves font
mêlees toutes enfemble. Comme il raporte les dénominations
des Auteurs , il adopte par conféquent routes leurs erreurs. Les
grandes Pierres figurées occupent la feconde armoire, avec
les parties pétrifices de plufieurs Animaux , entrautres le
crâne d’un homme avec fes dents, des Cancres, & des Ecré-
villes d'Egypte , plufieurs dents molaires d’Eléphant, des cô-
tes de Baleine, des ongles de Boëuf, des Squelettes de Poif-
fons , d’autres Poiflons entiers figurés fur la Pierre, & trouvés
dans les environs de la Ville de Verone, des Pierres qui imi-
rent plufieurs fruits, deux Nautilles dont un découvre fa ftru-
fture intérieure. Les moiennes Pierres figurées font comprifes
dans les neuf tiroirs d’en bas de la même armoire, on y voit
des Dendrittes , des feuilles de Fougeres , de Capillaires , Ce-
rerach, Lauriers, & autres Plantes imprimées fur lArdoize &
fur la Pierre. On a rangé parmi ces Pierres, fuivant la com-
mune erreur, les Coquillages foffiles & les Cornes d'Ammon
qui s’y trouvent en grand nombre. Ce qui paroït le plus re-
marquable eft le Squelette pétrifié d’un Lezard , quelques
ovaires de Poiflons & des dents pétrifiées. Enfin la derniére ar-
moire eft réfervée pour les Minéraux. Des Mines d’or &
d'argent de tous les pais sy préfentent en nombre avec
des Marcaflites très-riches mêlées de Criftal. Les autres Mé-
taux viennent enfuite avec les Minéraux, les Pierres minérales
comme lAiman, le Lapis Lazuli. &c. les Silex, les Pyrites,
les Fluors, les Befoarts, les Bois pétrifiés, les Criftaux, les
Agathes, les Jafpes, & les Marbres finiflent cette grande col-
lection qui eft préfentement entre les mains du fieur Zanni-
chelli le fils.
On voioit autrefois dans la ville de Naples le fameux Ca-
binet de Jean-Baptifte del4 Porta, & celui de Ferrante Im-
Perato, qui a donné au public un grand ouvrage dont il à
ét
Q-
LA CoNcCHYLiIOLoG1iE, II PARTIES 22
cté parlé au commencement de la premiére Partie de ce
Traité. Ces deux cabinets, fuivant le fort ordinaire, ont été
difperfés à leur mort, & il n’y a préfentement à Naples aucun
Naturalifte qui foit en état de foutenir la réputation de ces
deux grands Phyficiens. C’eft ce que me mande un des plus
(4) fçavans hommes de cette Ville dont l'amitié & le com-
merce littéraire entretenu depuis plufieurs annees, me font
extrèmement chers.
Les villes de Palerme & de Mefline au raport du même Scça-
vant,ne font pas mieux fournies d’Amareurs & de Naturaliftes.
Il faut un fiécle ( comme cout le monde le fçait) pour former
de grands hommes.
Le Cabinet du Marquis de Villena , Duc d’Efcalonne à Ma-
drid eft très-eftimé. Les Pétrifications , les Plantes Marines,
les Pierres fines , les Fivurées , les Minéraux , les Coquilla-
ges, les Animaux & les Plantes defléchées qu'il a recueillies,
ne font pas indignes de la recherche des Curieux.
Celui de Dom Jofeph Bermudez, Confeiller du Roi, Grand
Prevôt de fon Hotel , offre une collection confidérable fur
toutes les parties de l'Hiftoire Naturelle ; on y remarque de
belles Pierres d'Aiman, des mines d'Or & d'Argent fi riches,
que les feuilles & les ramifications font détachées de la mine,
des Agathes, des Jafpes, des Hyacinthes de différentes figures
qui fortent avec l'eau courante d’une fontaine qui eft dans la
ville de Toléde , apellée pour cet effet la Fontaine des Hya-
cinthes, Les vafes d’Albatre , les Marbres de différens pays, un
vafe de Criftal fait au tour, auquel on a ajouté des ances avec
beaucoup d'art, les Pierres imitant des Poires, des Amandes,
des Figues , des Dattes & autres Fruits qui fe trouvent dans
le Royaume d’Arragon , quantité de Coquillages fofliles & de
Pierres figurées , plufieurs Aftroïtes venant d’Haquera à qua-
tre lieuës de Valence, s'y voient en abondance, ainfi que dif.
férens Cailloux dont la fuperficie eft couverte de plufeurs
pointes unies, dont les unes brillent comme des Diamans, les
autres comme des Emeraudes , quelques-unes imitent le Rubis
& l'Hyacinthe , d’autres d’une couleur blanchâtre n’ont au-
cune pointe & font groupés en forme de nuages; il y en a
de lifles avec des taches de couleur de laque apellée Rof-
cler. Les Campagnes voifines de la Ville de Madrid four-
niflent de ces fortes de Pierres. Ce qui regarde les Végétaux
Seconde Partie. FF
(24) Dom
MateoEgizio,
Bibliothé-
quaire du Roi
des deux Si-
ciles , & fa-
meux Auti-
quaire.
ESPAGNE
116 LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE:
confifte en Plantes marines de différente nature , en plufeurs
Aïbrifleaux pétrifiés, des Chataignes de mer pétrifiées , ainfi
que quatre Champignons de diverfes grandeurs ; le Régne
Animal offre plufieurs Animaux & des Poïflons defléches,
entrautres une Tortuë de mer d’une grandeur prodigieufe ,
un Hériflen & un Tatcu d’une beauté parfaite , lefquels on
a vûs vivans à Cadix il y a plus de 100 ans, un Limaçon
extrêmement grand qui renferme un Murex , de beaux
Coquillages de diverfes couleurs , grandeurs & figures que
l'on à tires de toutes les mers ; une entr'autres qui a trois
pieds de diamétre & qui pcfe environ cent livres, une autre
femblable qui ne pefe que quatre vingr-trois livres parcequ'il
y manque plufeurs morceaux, deux cranes de rêres d’un Poif-
fon apelle Guittare, par fa rellemblance avec cet inftrument., Un
autre Crâne couvert de pointes très-aiguës qui pourroit être
la tête d’un Poiflon apelle Centolls, des Limacons , des Co-
q illages & des Infectes pétrifiés de diverfes grandeurs , dont
la plus grande partie ont conferve leur figure naturelle , quoi-
que renfermés dans des morceaux de Pierres.
Ce Cabinet eft encore recherche pour les Tableaux des
grands Maîtres d'Italie & de Flandre , pour les figures de
Bronze & de Marbre , les Mofaïques antiques , les Armes
curieufes , les inftrumens de Mathematique & autres curio-
iites.
La Colle@ion del Señor Horteza , Apotiquaire à Madrid,
prouve que le Maître eft fort intelligent dans l'Hiftoire Na-
turelle , il n’a négligé aucune de fes parties & il peut montrer
fur chacune , des piéces très-curieufes.
Le Cabinet del Señnor Jean Salvador, Dodteur en Médecine
& Apoticaire à Barcelone , frere de celui qui le poflede au-
jourd’hui & qui exerce la même profeflion dans cette Ville, a
toujours été regarde comme un des premiers Cabinets de l’Eu-
rope. On y trouve fur toutes les parties de l'Hiftoire Naturel-
le , des amas confidérables d’Infectes, de Coquillages , d’Ani.
maux fecs & d’autres confervés dans la liqueur ;les Minéraux, les
Pierres fines, & les pétrifications qui fe trouvent en Efpagne,
principalement dans la province de Catalogne , avec un Her-
bier très nombreux , font le principal objet de ce Cabiner qui
eft accompagné d’une belle Bibliothéque de livres d'Hiftoire
Naturcilc& de Phyfique.
LA ConNcHyLioLoctE, ÏI. PARTIE. 2:27
L'Académie de Seville a commencé une colle@ion de cu-
#iofités naturelles où l’on trouve des morceaux très-finguliers,
avec un Herbier confidérable & beaucoup d’inftrumens de
Mathématique. Cela eft joint à une Bibliothéque curieufe où
le choix des Livres eft ce qu’il y a de plus à cftimer.
Le Roi de Portugal parmi les belles chofes qu'il pofféde, a
ramafle quantité de morceaux très-intéreffans concernant l'Hi.
{toire Naturelle ; on y remarque parmi les Pierres fines, de très.
beaux Diamans & des Pierres de couleur de toutes cfpéces,
“un Amiral d’une grofleur confidérable & d’une confervation
pariaice ,fe remarque parmi de très-belles Coquilles. Ces ad-
mirables produétions de la Nature acquiereront bien d’autres
beautés, quand elles feront mifes en ordre.
On diftingue à Lifbonne, le Cabinet du Comte d’Ericera
chef de l'Académie, pere du Viceroi des Indes Orientales.
Oatre fa Bibliothéque & fes Médailles qui font confidérables, il
pofléde touchant l'Hiftoire Naturelle des chofes rares & qui
méritent d'être recherchées par les Amateurs.
Celui du Comte d’Afflumar dans la même Ville, n'eft pas
inférieur au premier, en ce qui regarde les productions natu-
relles. Sa ColleŒion de monnoyes d'Or eft extrêmement cu
rieufe.
Le goût des Sciences & des Arts brille fouvent chez les
Dames ; outre les exemples que nous en avons auellement
à Paris, nous en trouvons un à Lifbonne dans la Perfonne de
l1 Ducheffe de Cadaval , qui étoit de la Maifon de Lorraine.
Cette Dame nourrifloit quantité d’Animaux de toute efpéce,
& elle avoit amañfe plufieurs chofes rares ,entr’autres une tres-
belle fuice de Befoarts. |
La Suéde poffédoit autrefois les Cabinets de Mrs Nyman
& Harlfteen.
Celui de feu M. Bromel , premier Médecin du Roï à Stoc-
kholm, confifte en beaucoup de Minéraux de Suéde, de Pétri-
fications , de Coquillages, de Pierres figurées & des Befoarts
de différens Animaux , dont une partie eft reftée à fes héri-
tiers. Les actes littéraires de Suéde font mention de ce Ca-
binet fous le nom de Zithographia Suecana.
Le Collége Royal des Mines , dont M. le Baron de Ralamb
eft Préfident, a fair recueillir avec grand foin un amas de Mi-
néraux tant de Suéde que des pays étrangers ; on y a joint une
F fi
PORTU-
GAL,
SUEDE.
POLO-
GNE,
228 LA CoNcHYLtOLOGIE, II. PARTIE.
fale de modeles des machines inventées pour les mines & les
forges par le célébre M. Polhem & autres.
À Malmnÿk , terre fituée auprès du Lac de Meler ,ily à
un très-beau Cabinet de Minéraux, de Petrifications & d’au-
tres curiofités naturelles avec une fuite de morceaux antiques.
À Upfal, M. Roberg , ancien Profefleur de Medecine, à
fait une belle colle&tion d'Hiftoire Naturelle.
M. Rudbek , aufli Profefleur dans la même Univerfité
d'Upfal , qui vient de mourir , avoit fait de grandes recher-
ches fur la même matiére ; il en à fait imprimer le Catalo-
gue fous le titre de Zaponia Illuffrata. L'incendie qui brula
la Ville en 1702. confuma une partie de fon cabinet, dont
le refte, furtout les Oyfcaux peints partairement, font entre
les mains de fes héritiers.
M. Celfus , Docteur en Théologie & Doyen du Chapitre
de la Carhédrale, a fait un recucil tres curieux des Plantes que:
fournit le pays.
M. Stobeus, Profefleur & Médecin du Roï à Lund, après:
avoir ramafñlé avec grand foin des Minéraux , des Plantes &
des Foffiles tant de la Suéde que des pays étrangers , en a fait
préfent à l’Univerfite de Lund ; il continuë même à augmen-
ter ce Cabinet avec la même ardeur que s’il lui apartenoit
encore.
Le Cabinet de M. le Comte de Teffin, Surintendant des
Batimens du Roi, confidérable en Tableaux, en Eftampes,
en Livres & en Defleins originaux des plus grands Maîtres,
mérite bien ici une petite place, quoiqu'il ne pofléde que
quelques morceaux détachés de l'Hiftoire Naturelle. Ce bel
amas commencé par M. le Baron de Teflin fon Pere, & aug-
menté depuis très-confidérablement , prouve bien le bon gout
& la connoiffance parfaite dans les Arts, de M. le Comte de
Teïlin. C’eft de lui que nous tenons le mémoire ci-deflus con-
cernant la Suéde,.
On voioit autrefois en Pologne le fameux Cabinet des.
Princes Radfivil , lequel eft pañlé pour la plus grande partie
dans la colle&ion du Roi de Pologne, Eleéteur de Saxe , & fe:
conferve à Drefde.
Le Pere Gabriel Rfaefynski Jéfuite , a donné en 1721 une
Hifoire Naturelle de la Pologne imprimée à Sandomir in-4°,
Ce Livre contient pour la plus grande partie, le détail de
fa propre collection.
LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE. 219
On voit à Dantzic le fameux Cabinet de M. Breynius,
Auteur connu par plufieurs bons Ouvrages de litterature. IL
confifte en quantité de morceaux rares des pays étrangers.
Celui de M. Kleïinius , autre Sçavant très-renommé & Sé-
cretaire de la ville de Danrzic, lequel étoit tres-vifité par les
Etrangers , vient d’être vendu à S. À. S. le Margorave de
Brandebourg Bayreuth.
Parmi les colledtions qui fe trouvent dans le Royaume de
Dannemarck fi riche en Mines , en Congellations & en Pé-
trifications particuliérement en Norvege , Iflande & Grone-
land , celle du Roi eft la plus confiderabie , elle confifte en trois
Cibinets. Le premier eft riche dans routes les différentes produ-
étions de la Nature , aïant ete confiderablement augmenté
& embelli depuis la defcription que Olig. Jacobeus en à faite
fous le titre de Mufæum Regium Dante. Le fecond Cabinet
eft à Rofenbourg, Château fitué dans Copenhague même : il
renferme principalement les chofes produites par Part, & les
Pierres precieufes avec quelques armoires qui contiennent des
curiofités Naturelles. Le troifiéme Cabinet du Roi eft à Got-
torp en Slefwig , c’eft le plus confidérable quant aux Ani-
maux , aux Planres & aux Minéraux , dont le fameux Olea-
rius a donné la defcription enrichie de figures.
Le Cabinet de l’'Univerfité de Copenhague étoit fuperbe
& renfermoit toutes fortes du curiofités avant l’incendie de
la Ville en 1729. Le Roï pour réparer cette perte , leur a
fait donner tout ce qu'il y avoit de double dans ces Cabinets,
M. Foff, Profefleur de l'Académie de Copenhague, a fait
depuis long-temps , une collection confidérable d’Animaux , de
Pétrifications & de Coquillages qu'il a joint à une Bibliothé-
que nombreufe fur cette matiere.
Celle de M. le Commandeur Kloumand eft très-belle , on y
trouve plufieurs piéces fort rares dont le détail feroit ici trop
long.
Le Cabinet de M. Rüis eft le plus eftimé pour les belles
Coquilles , & les autres parties de l'Hiftoire Naturelle.
Les Cabinets de Mrs Sechus & Samfoë font enrichis de plu.
fieurs curiofités naturelles & artificielles.
M. Hersleb , Evêque de Zeelande, & M. Pontopidan, Pré-
dicateur du Roi, ont commencé des colleétions qui devien-
ment confiderables de jour en jour.
En Fionie Mrs Biercherod & Luja , Profefleurs du Collége
F £ üg
D'ANNE-
MARCK,
MOSCO-
VIE,
230 LA CONCHYLIOLOG1E, II. PARTIE,
d'Odenzée, ont de grandes colleétions fur toutes les parties de
l'Hiftoire Naturelle , & M. PEvêque de Schalholc en Iflan-
de , a recueilli toutes les raretés du pays.
Pierre Alexiowis , premier Czar de Mofcovie, furnommé
le Grand , a mérité ce nom par plufieurs endroits, particu-
liérement en faifant fleurir les Arts & les Sciences dans un
pays aufli groflier que le fien. Ce Prince avoit acquis dans fon
voyage d’'Hollande ,la colleétion du Docteur Ruyfch, Bora.
nifte Hollandois , auquel a été jointe celle d’un autre Bota-
nifte très-fameux nommé Paul Herman, Saxon , qui avoit
aporté de fes voyages quantité de belles chofes, particuliere-
ment un herbierde Plantes féches & étrangéres des plus rares,
Toutes ces produétions naturelles font rangées à Peterfbourg
dans le lieu deftiné à l'Obfervatoire , voifin de la fale de
l’Académie & de la Bibliothéque du Czar, on apelle en Mof-
covie ce Cabinet Cous-caimbre , ce qui veut dire Chambre des
Rarctés. On y voit une Piéce remplie d'Oyfeaux , d’In-
fetes & d’autres Animaux confervés dans une liqueur dont le
Docteur Ruyfch avoit feul le fecret. La colle&ion des Plan-
tes d'Afrique & d’autres pays , n'eft point encore rangée
ni décrite. Le beau recueil des Plantes rares des Indes Orien-
tales definces & peintes d’après nature par Sibille Merian,
n’eit pas le moindre objet de ce Cabinet. Les Papillons qui
fe nourriflent fur les Plantes qui leur font propres , font
peints de la main de cerre illuftre femme. Quatre chambres
de fuite font confacrées à l'anatomie du Corps humain dont
toutes Jes parties ont été injectées avec beaucoup d'Art, cha-
que partie principale a fon Armoire où tout et detaillé &
fubdivifé dans un arrangement qu'on ne trouve nulle part.
Plufieurs piéces font deftinées pour la Bibliothéque com-
pofce des meilleurs Livres fur chaque matiere & rangés très-
mcthodiquement. Il y a encore des Cabinets particuliers où
l’on trouve des colletions de Minéraux , de Pétrifications ,
de Plantes marines, de Fofliles , de Coquillages & autres
productions de la Nature & de PArt. Ce Prince avoit formé
des Jardins de Plantes rares, & des ménageries où l’on éle-
voit de toutes fortes d’Animaux. Sa mort & celle de l’Impé-
ratrice Catherine fon époufe , ont interrompu le progres de
tous ces grands projets qui feroient parvenus au point le plus
parfait.
La CoNCHYLIOLO&TE, Il: PARTIE" “23e
Au D: Debiishs Le ON
Cure l'on à envoyé trop tard les mémoires fuivans,
lé Lecteur eft prié de les reporter ci-deflus aux articles
de France & de Suiffe.
M. Gotbout , marchand Brafleur à Dieppe, a fait une col-
lection de Coquillages , de Pétrifications , de Madrepores,
de Minéraux , de Poiffons & Animaux defléchés , où l’on
remarque entrautres un Choux de Mer quia trois pieds de
tour venant de l’Amérique, une Huitre toute blanche d’une
groffeur confidérable & hériflée de grandes pontes de la
même couleur, & un grand Crable de l'Amérique dans lequel
eft contenu l’Animal.
Le Cabinet de M. Verc, Apotiquaire du Roi à Marfeille,
confifte en plufieurs pieds de Corail rouge, blanc & autres
couleurs , fr leurs Rochers , fur des Coquillages , fur des
Madrepores , fur un morceau de Fer , & fur une Urne anti-
que de Terre. Les yeux font frapés de la quantité de Ma-
drepores de différentes efpéces , de Zithophiton , de Panaches
de mer , accompagnés d’une très groffe Concha Veneris , de
plufieurs efpéces d'Ourfins , d’Etoilles de mer , de. quelques
Poiflons & Animaux rares , de fquelertes d'Oyfeaux , avec
des peaux de Serpens de l'Amérique.
M. Jallabert, Médecin à Genéve , a formé un afflortiment
très-curieux de Plantes marines, de Coquillages , de Miné-
raux & de Marbres tant anciens que modernes ; il y a joine
différentes efpéces de Criftalifacions , plufieurs empreintes de
Poiflons tirées des Cantons de Glaris & de Schaffonfe | des
bois , des os , & autres parties Animales converties en Pierre.
Le Cabinet de M. de Sandos , Confeiller d'Etat & Préf-
dent en la Châtellenie de Thiele dans la Souveraineté de
Neuf-Chîtel , confifte en une colleétion de tous les Mar-
bres d’Italie , de France d'Allemagne , & de Suifle, de Mi-
néraux étrangers , de diverfes pieces d’Ambre où font enfer.
més des Infeîtes , de Criftaux , de Pétrifications très bienr
confervées de différens pays, parmi lefquelles fe diftinguene
un gros Crable de mer apellé Pagwrus, une Coquille de faint
Jacques & un Efcargot d’une groffeur non commune, divers
Poiflons , Ourfins & Coquillages fofliles. On y trouve une
FRANCE.
SUISSE.
*230 LA CoONCHYLIOLOGIE, II. PARTTE.
belle fuite de Coquilles de mer tant des Indes que de l'O-
cean, de la Méditerranée & du golphe Adriatique, plufieurs
Plantes & Animaux de mer & divers Fruits étrangers. Quan-
tire de Papillons des Indes & de la Suiffle. M. de Sandos n’a
pas néglige les belles chofes duës à l'Art, les Monnoyes étran-
géres , les Médailles modernes , & les belles Eftampes gravées
par les plus fameux maïtres de l'Europe.
NOUVELLE
NOUVEETE) : NO V'A
METHODE on
AE FACILIS METHODUS
Diftribuer les Coquillages de] Teftacea marina diftribuendi
mer , fuivant leurs caraté-| in fuas debitas clafles, fe-
res génériques &fpécifiques,| cundum notas eorum cha-
dans les claffes qui leur con-| raéterifticas , genericas , &
viennent. fpecificas.
AVEC CU M
Des figures en taille-douce des| Figuris æneis concharum eximia-
plus belles Coquilles ; leurs| rum earumque defcriptionibus,
explications @r des remarques| adduntur obfèrvationes in fin-
fur chaque famille. gulas concharum familias.
Seconde Partie. G£g
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OR E SI ROE SE RN SENS LS RS ER E ESS SE SNS SN ES SES ESS
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AVERTISSEMENT.
N ne répétera point ici les principes de la nouvelle mé-
chode de diftribuer les Coquilles fuivant leurs caraété-
res clafliques, génériques & fpécifiques , dans les clafles &
les familles qui leur conviennent. Ces principes , établis dans
le premier Chapitre de cette partie, expofent dans le fuivant
la pratique de connoître dans le moment, la clafle, la famil-
le, le genre, & l’efpéce d’une Coquille quelqu'embaraflante
qu'elle paroifle au premier afpect.
Il s’agit préfentement de diftribuer dans les vingt-fept fa-
milles établies , & comprifes dans les trois claffes d'Univalves,
de Bivalves & de Multivalves, toutes les Coquilles connuës
jufqu'à préfent, & dont les noms fe trouvent dans les ouvra-
ges des Naturaliftes. Raïfon plus que fuffifante pour mettre
cette diftribution en latin & en françois, afin de conferver à
chaque Coquille , le nom primordial, dont fe font fervis ces Au-
teurs. L'on a donc mis à l’exemple de Tournefort, toutes les dé-
nominations en latin & en françois, elles en feront mieuxrecon-
nuës par les étrangers ; à l'égard de la méthode, l’on n’a point
eu en vüë de la donner en latin dans cette édition , non plus
que de citer les différentes dénominations qu'ont emploices
les Auteurs, lefquelles répondent à chaque genre , à chaque
efpéce , & à chaque variété des Coquilles. Le Lecteur y pourra
fupléer de lui-même , pour peu qu'il ait quelque connoïffance
de ces fortes d'Ouvrages.
Pour l'intelligence des tables , il eft bon d’avertir que le
nom de la Famille qui eft au haut de la table denote le genre
d’une Coquille dent on a marqué les Efpéces par des chiffres
Arabes , pour les diftinguer des variétés que l’on à indiquées
par une main #7. On a encore obfervé ( pour une: plus gran-
de exaétitude ) de mettre à la fin de chaque Efpéce les Co-
quilles que l’Art à découvertes ou polies ; elles font défignées
par un aftérique *.
On n’a pu parler avec certitude d'un Coquillage , apellé le
Ggi
{a) F. Impe-
rato. BaJcrus.
F. Columna
dit : mirum
quidem eft
hujufmodi te-
{tas recentes
& vivas hodiè
non reperiri ;
quamobrem
è longa maris
alluvione pro-
fettas & eve-
as cenfemus
potiufquam
naturam defi-
ifle fimiles,
1232 LA CoxcHyrio1oct1e,Il. PARTIE.
Cog & la Poule, Bivalve d’une confiftence légére & fembla-
ble à de la corne , avec un bec qui reléve au-deflus de fa
charniére. Ces mots du Cog & de la Poule font ufités en Bour-
gogne & en Normandie , près la ville d'Eu. Aucun Natura-
lifte ne fait mention de ce Coquillage dans fon état naturel.
On trouve en beaucoup de livres fa figure pétrifiée, fous le
nom de Concha rarior anomia vertice roftrato. Plufeurs (4) Au-
teurs l'ont raporté à la clafle des Fofliles, parmi lefquels elle
eft aufli commune, qu’elle eft rare à trouver dans fon premier
état.
Les Coquillages les plus difficiles à placer dans une metho-
de font l'Arche de Noë bivalve, la Navette qui eft l'œuf al-
longé & une petite Coquille plate qui laifle en doute, fi elle
eft une Patelle , ou une Oreille de mer , ces deux derniéres
font Univalves ; après les avoir bien examinées on les a pla-
cées dans les familles qui ont paru leur mieux convenir.
On pourroit hazarder le nom de Parafites à certains Coquil-
lages qui font crus fur d’autres, ce qui forme des groupes ;
ils font différens de ceux qui font adhérens à des Coquilla-
ges de leur efpéce , ou à des corps étrangers , dont il ne pa-
roit point qu'ils puiflent tirer aucune nourriture , comme font
les premiers.
Il ne refte plus qu'à parler des trente-trois planches qui or-
nent cet ouvrage, le titre peint aux yeux tous les différens
objets de l'Hiftoire Naturelle, les quatre planches fuivantes
font remplies de morceaux extrêmement rares & qui n’ont
point encore été gravés; ce font des Pétrifications, des Con-
gellations , des Criftalifations, & quelques Plantes pierreufes.
Les vingt-fept autres planches expofent les plus belles Coquil-
les de mer, de riviére , & de terre, dont plufieurs paroïflent
pour la premiére fois. La dépenfe auroit été trop grande de
faire graver toutes celles dont il eft parlé dans cette métho-
de , ce n’auroit été d’ailleurs qu'une répétition d'objets, puif
qu’elles fe trouvent, pour la plus grande partie, dans les ou-
vrages de Lifter, de Bonanni & de Rumphius. On a fait gra-
ver feulement les plus belles & les plus rares Coquilles de
chaque genre , au nombre de cinq cens. La derniére planche
comprend tous les Coquillages Foffiles , relatifs aux mêmes
genres des Coquillages de mer.
Quoique quelques Auteurs aient repréfenté les Coquilles la
pointe en haut, on a cru, ainfi que Columna, qu’elles feroient
LA CONCHYLIOLOGTEN IT P ART EEE 233
mieux & qu'elles auroient plus de grace, étant difpofées en
cul de lampe.
On 2 évité le défaut qui fe rencontre dans les planches de
Rumphius , de Bonanni , & de PÈRE tous les Auteurs qui
ont traité cette matiere. Ces planches , d'ailleurs très-bien
gravées , repréfentent les objets à contre-fens , de ce qu'ils
font vus naturellement. Cette précaution échapee aux Auteurs
fuivant (4) Columna , a obligé nas les Coquilles au mi.
roir, afin-que la planche les rendit du même fens , qu’elles
font vûes & examinées par les curieux. Elles font prefque tou-
tes repréfentées de leur grandeur naturelle.
Chaque planche a fa defcription particulière , ce moien feul
en peut faire connoître toutes les beautés de détail , de même
ue la varièté des formes & des couleurs. Des remarques ef-
fatielles & intéreflantes accompagnent chaque famille ; on y
raporte leurs différens noms & les fentimens des Auteurs, fou-
vent mêmes leurs paflages. On a répété pour l'inftruétion du
Lecteur les obfervations qui fe trouvent dans le fecond Cha-
pitre de cette Partie, pour établir les caractéres génériques
& fpécifiques de chaque famille. Cer ordre rend à chacune ce
qui lui eft du.
L’Auteur avoit defliné luimème d'aprés nature toutes les
figures de cet Ouvrage ; fans fortir de fon cabinet , il avoit
trouve prefque tous ces tréfors. Quelle perte pour le public,
fi l'on eut exécuté fes defleins : Une maïn plus habile accou-
tumée à failir les finefles de la Nature , & , pour ainfi dire,
à fe les aproprier , a bien voulu fe charger de ce foin. Qu'on
ne s’'imagine pas que ce coup de pinceau trace l’homme du
métier, fa naïflance & fon caractére le mettent au-deflus de
cette fphére, c’eft un ami tendre & fidele , chéri des mufes,
familiarifé avec le beau en tout genre , & dont les talens dans
la partie du deflein & des arts, égalent l'élévation dans les
Sciences. 11 eft fâcheux que fa modeftie ne permette pas que
fon nom acheve cet éloge.
On ne peut mieux finir cet Avertiflement qu’en parlant des
perfonnes de diftinétion , qui par leurs fecours généreux , ont
contribué à la dépenfe des planches de ce traité : ces per-
fonnes , aufli diftinguees par leur naïflance , que par leur goût
& leur connoïffance dans les Arts & les Sciences, donnent un
grand exemple à la poftérité ; elle verra un jour que tous les
fiécles ont eu leurs Mecenes , & que celui de Louis XV. rem-
Ggii
(a) Pidtor
ignoravit ar-
tem typogra-
phicam in
qui omnia
averfa depin-
guntur utim-
prefla deindè
recta reddan-
tur, Quare
omnia ilhus
& aliorum
iconesfiniftro
afpeétu funr,
cum dextro
efle debeanr.
Aquat, dr ter-
refl. obferva-
150n€5. ?: 6le
234 LA CONCHYLIOLOG:E, IL. PARTIE.
pli de Sçavans & d'Amateurs, n’eft pas inférieur aux fiécles
d'Augufte & de Louis XIV.
M. le Duc de Sully , Pair de France, Chevalier de l'Or-
dre de la Toifon d'Or.
; M. le Comte de Meurcé , Maréchal des Camps & Armées
u Roi.
M. l'AbbE Arnauld de Pomponne, Confeiller d'Etat ordinai-
re ,Commandeur & Chancelier des Ordres du Roi, ci-devant
Ambafladeur de France auprès de la République de Venife.
M. de Bon le pere, Premier Préfident des Cours des Com-
ptes , Aides & Finances de Montpellier, des Académies. de
Paris, de Montpellier & de Londres.
M. l'Abbé Joly de Fleury , Chanoine de l’Eglife de Paris.
M. de Robien le fils, Prefident à Mortier au Parlement de
Bretagne.
M. Chevalier, Préfident honoraire au Parlement de Paris,
M. Bernard de Rieux, Préfident au Parlement de Paris.
M. le Comte de Rantzau, fils du Viceroi de Norwége.
M. le Comte de Danneskiold Laurvig , Chambelan du Roi.
de Danemarck.
M. le Comte de Teflin , fur-Intendant des bâtimens du Roi
de Suéde.
M. le Baron de Wind , Envoié du Roi de Danemarck.
M. le Comte d'Egmont , Duc de Gueldre & de Juliers.
M. Bonier de Lamoflon.
M. l’Avocat, Confeiller du Roi en fes Confeils, Maître or-
dinaire en fa Chambre des Comptes.
M. Sevin , Confciller honoraire au Parlement de Paris.
M. de Monflambert , Chevalier de S. Louis, Commandant
un Bataillon du Régiment de Champagne.
M. Dufort , Maître des Comptes & Seigneur de S. Leu.
M. le Marquis d'Houël, Capitaine aux Gardes Françoifes.
M. Raudot, Meftre de Camp, ci-devant Major des Cara-
biniers.
M. de Beze de Lys , Confeiller au Parlement,
M. de Julienne, Chevalier de l'Ordre de S. Michel.
M, de Lope, Avocat en Parlement.
“Re
LA CoNcuyLroroerz, Îl PARTIE. ET
ASE ARE DT ANT AR ARE ARE RE ART ART AR ADS RSR ER AR RIDE ET STAR ER ER ER RER RER
AUJUS TRACTATUS] DIVISION GENERALE
‘ DISTRIBUTIO UNIVERSALIS. DE? CE ROME.
PREMIERE CLASSE.
COQUILLES UNIVALVES.
Famille 1° Coquilles dites Patelles,
CLASSIS PRIMA.
CONCHÆ UNIVALVES.
Lepades -
Familia 14, Conchæ diétæ Patelle —
Plates ou Oreilles
de mer,
3 ————— J'uyaux de mer.
cree 2 us ous es ass Planæ _—
—— 3 a te nt = ANIAIES
— ga ———— Nail - | —— 4 ——— — Vaiffeaux ou Nautilles,
m——— $ Cocleæ=—— Lunares - -[—— 5- Limaçons— à Bouche ronde,
—— G———— — femi-Lunares|—— 6 ——— — } Bouche demi-ronde,
—— 7 mm — — Ore depreflo|—— 7 ——— — à Bouche aplatie,
—— 5 Conchæ dittæ Buccma - |—— 8 Coquillesdires Trompes,
mn Qu mm mm urbines - [> 9 —— —— — Vis,
LO — = — — Cornets.
TL ms ms me Roulleaux.
em À ee NO IT =
es [2 mm mm Murices - = [12 — ——— +# Rochers,
—— 13 ——— — Purpure - - [— 13 ———— Pourpres,
SRE CIUDD RE PEN | ee CS EOnTes.
mn [5 — = — Porcellane - [15 — —— — Porcelaines,
SECONDE CLASSE,
COQUILLES BIVALVES.
Famille 1'*Coquilles dites Huitres.
— 2 ———— *t ÇCames.
— 3 ———— Moules,
—— 4 — ——— Cœurs.
— ÿ ———— Peignes.
—— 6 — — — — Manches de Couteau,
CIASSIEIS SECUN DEA
CONCHÆ BIVALVES.
Familia 12, Conchæ diûæ Oftrea - -
— 3 ———— Mufculi -
—— 4 ———— Cordiformes
a ÿ ———.—— Pectines —
ms Om mme mms mm Solenes - -
TROISIEME (CLASSE
COQUILLES À PLUSIEURS PIECES.
Famille r'e Coquilles dites Ourfins ou Boutons,
2 = — —* — Vermifleaux de mer,
CLASSIS TERTIA.
CONCHÆ MULTIVALVES.
Familia 14, Conchæ diétæ Echini - -
2 =. mm = — Vermiculi =
— 3 —— — Balani - + [—— 3 — — — — Glands de mer,
—— 4 ———— lollicipedes | 4 — ——— Poufle-pieds,
— $ ———— Anatifere - [—— $ ——— — Conques anatiferes,
ae Os ee rm Pholates = CE me mm —— — Pholades,
* On:a rendu le mot de Murex par celui de Rocher auquel il reffemble aflez bien,
#* Ona retranché l'H du mot de Cames pour le rendre plus doux dans notre langue,
236 LA CONCHYLIOLOGTE, II. PARTIE:
RÉRRRRRSARRÈRSRRRSRÉRRE
ES RS TS Ta nn een
ÉELEEESSSTLELEDELELTELTELLILST:
CLASSIS PRIMA. CLASSE PREMIERE,
CONCHÆ DES COQUILLES
D'UNE SEULE PIECE
UNIVALVES. |ApELLÉES UNIVALVES:
Familia 14, Conchæ diétæ ie Famille re Coquilles dites Patelles.
Plates ou Oreilles
2 ee mes mms qe Plangæ — - mm 2 mu me de mn ste
3 = mm = Canales - - | 3 ————— Tuyaux de mer.
4 ——— — Navicule - [—— 4 ———— Vaiffeaux ou Nautilies,
5 Cocleæ= Lunares = -|== 5- Limaçons— à Bouche ronde,
Cm a ame es (eNI--JInATES G = ms mme = à Bouche demi-ronde,
7 —— — — Ore depreflo 7 ——— — à Bouche aplatie.
8 Conchæ diétæ Buccina - |» 8 Coquilles dites Trompes,
— jm Vis,
—— g———— Turbine -
10 = = = = (Cornets.
semmcsn [| O ons oo ue mes Volutæ CR
—— 11 = ——— = Roulleaux,
——. 12 == ————— Rochers.
—— 13 ——— — Pourpres.
— 14 == —e = — J'onnes.
ms 1j = me me mm Porcelaines,
FAMILIA
LA CowcayLioLoctE,ll. PARTIE.
234
Ls
FAMILIA PRIMA.
Conchæ didtæ Parellæ feu
Lepades.
Zepas eff Concha univalvis , gib-
boja , alicui corpori duro femper
adhærens , vertice obtufo,acato,
depreffo , recurvo vel perforato.
Lepas, vertice acuto — — = —|1,.
—T pyramidalis & mucronata. —
— — — canaliculata, —
=—— cinerea.
—— levis. — = — — —
decem coftis inftructa, = —
—F canaliculata & marmorea. —
—— uberis papillam exhibens. —
—— in ftriarum cireuitu laciniata,
—— capillaceis flriis infignita, —
ftriata, aculeis albidis horrida.
—— *clypeus teftudinarius, — —
—— maculis rubris diftinctus,
—— — — albido & rubro radiatus
—— — -oculushirci. — —
—— — — — carbunculi, = —
.——— intüs concamerata. = = —
— XF figura oblonga cum roftro. —
rotunda & volutata, rarior. —
—— mitella Sinenfis. — — —
cum ftilo interno è
fundo exurgente,
vertice irrégulariter
elongato,
=— femi concamerata, — —
feptenis coftis à vertice eMuen-
tibus , in circuitu extremo
——<{ feprem aculeos formantibus ,
fellæ inftar radiata, aliàs diéta
aftrolepas.
—-
—--
——— vertice TECUTVO. = us mme Se
—XT —— elongato, — = —
—— papilla fubrobra: — ——
— extùs cinerea , intüs rofea, —
Seconde Partie.
.—— vertice depreflo, — — —|1,
»
ie
PRENVLERELE A MILLE.
Des Coquilles apellées Parelles ou
À Lepas.
La Patclle eff une Coguille univalve ,
convexe, toujours attachée à quelque
corps dur, dont le fommet eff obtus ,
pointu , aplati , recourbé on percé.
Patelle , dont le fommet eft pointu,
— KT pyramidaie & en pointe,
— — — çanelée,
de couleur cendrée,
—— * polie,
—— qui a dix côtes élevées,
dont le fommet eft aplati
— EF canelée & marbrée,
——— imitant le bout d’un mammelon.
—— déchirée dans le contour de fes flries,
j raiée de ftries menuës comme des
cheveux.
raiée & garnie de pointes blanches,
—— * le bouclier d’écaille Tortuë.
avec de grandes taches rouges.
—— —— raié de lignes rouges & blanches
—— — — à œil de bouc.
—— — — — de Rubis.
—— chambrée en dedans.
—— {#7 de forme longue , avec un bec,
—— ronde & à volute, très-rare,
—— bonnet Chinois.
cabochon avec une languette
intérieure qui fort du milieu,
dont le fommet eft alongé
ETS
irréguliérement,
——— à demi cloifon. °
faite en Etoile à fept pointes , qui
partent du fommet & qui failient
dans l'extrémité de fon contour , au-
trement dite , 4/frolepas.
dont le fommet eft fait en Crofle.
— TT — —— — eft alongé,
—— à mammelon rougeûtre,
cendrée en dehors , couleur de Rofe
5 en dedans,
. H h
vertice incurvato ad limbum
definente, quod reprefentat
pectinem profunde ftriatum,
aliàs diéta concholepas.
6.Lepas
me mn — adem minüs ftriata -
7. —— vertice perforato, — — —|7.
—T cancellata. = — — —-
—— ftriüis maximis infignita. —
capillaceis ftris. — — —
oblonga & biforis, — —
—— * colore fubrubro. — = —
— CINEIEO, = =
(a) Erf Pa-
tellz con-
cham vel re
ftim unam
duntsxat ha-
beant , ea ra-
men non con-
tinentur aut
incfüdunrur,
fed altera par-
te nudæ funt
qua faxo ad-
hærent, quod
eis alterius
teftz loco eft.
Aldrov. de Te-
flaceis. Lib. 2.
p:230.
(5) Ufum
enim quem
Bivalvibus
pars utraque
adminiftrat,
cundem al-
tera exhiber
Univalvibus
& Turbinatis.
Rond. de Tef?.
Part. 2, p. 79.
(c) À paten-
do dictæ Pa-
tellæ.
(4) Hiffaive
de l Académie
pag. 29, année
1700.
(ce) Aquar. &
238
LA CoNCHYLIOLOGTrE, Il PARTIE.
dont le fommet eft recourbé & va fe
terminer fur un desbords, ce qui for-
6. PatelleS me une efpéce de Peigne à ftries pro-
fondes & noueufes, apellée Corcho=
lepas.
—— — la même à ftries moins profondes.
dont le fommet eft percé,
— ET faite en treillis.
——— à grandes ftries.
à ftries menuës comme des cheveux.
de forme oblongue & à deux trous,
—— * de couleur rougeätre,
— — — cendrée,
REMARQUES
Sur La premiere famille des Lepas on Patelles.
Ÿ EPAS à latinis vocatur Patella à vafis cftarii fimilitu-
dine , à græcis dicitur Lepas quai [juama f[axorum , qui-
bus femper adhæret. En effet ce Coquillage eft toujours adhe-
rent aux rochers ou à quelqu’autre corps dur , & certe adhé-
rence lui fert de feconde Coquille , pour le preferver des in-
jures du temps x ce qui fait (+) qu'Aldrovandus & (4) Rondelec
ont mis mal-à propos ie Lepas parmi les Bivalves; ils n’ont
éte en cela fuivis d'aucun Auteur.
On apelle ce Coquillage en françois, (c) Parelle, ou œil de:
Bouc, felon (4) Tournefort ; en Provence on l’apelle Arapéde ;
en Normandie, Berdin ou Berlin ; Jambe en Poitou & dans.
le païs d’Aunis ,en d’autres endroïts Bernicle ; on peut fort:
bien lui conferver fon nom grec de Zepas..
Sur ce que l’on voit fouvent plufieurs Lepas affemblés fur ur:
rocher, Belon dit, cum multe faxis affixe funt , capita clavorum
faxis infixorum effe diceres.
(e) Fabius Columna diftingue quatre fortes de Lepas ; Ze-
pas vulgaris, parcequ’il eft très-commun à Naples ; fa figure:
eft ovale & fa couleur cendrée. Zepas major exotica qui vient
d’Efpagne, dont la Coquille dure, épaifle & à ftries relevées ,.
forme des angles & des dentelles autour de fa bafe. La croi
fiéme efpéce s’apelle Zepas agria où Syluefiris , c’eft un petit
Terrefirpxr, Coquillage d’un ovale inégal, de couleur cendrée avec quel-
La CoNCHYLIoLociE,ÏI. PARTIE 239
ques filets & des zones fur fa robe, il eft troué dans le haut
& ceft par où fortent fes excrémens. Columna apelle la
quatrième efpéce Patella regalis quia regis menfa fit digne,
elle eft nacrée en dedans & percée de plufieurs trous avec une
ccaille raboteule.
Parmi les fept efpéces de Patelles qu’on vient de défigner
dans la table précédente, on diftingue celle dont l'œil eft re-
plié fur un de fes bords ; celle qui eft chambrée & celle à
cabauchon ne forment point des genres différens, mais des
efpéces, qui fe rangent dans la famille, & c’eft ce qu'on apel.
le caractére fpécifique. 5
La Parelle ronde à ftries & à volure , qui eft une des plus
rares , n’eft cependant qu'une variété de l’efpéce de celles qui
font chambrées , ainfi que celle qui eft faire en bonnet de Dra-
gon, dont la pointe eft très-recourbée. Sa couleur extérieure
€ft d'un gris fale, l'intérieure eft d’une couleur de chair, bril-
lante & polie. On l’a trouvée attachée fur le dos d’une Tor-
tuë de mer , j'en ai vu une fur une grande Pinne marine,
venant de la Martinique. Ces deux Lepas font places à la fuite
de leur efpéce & forment des variétés.
La marque ou le caractére eflentiel du Lepas, eft de n’a-
voir qu'une Coquille convexe qui s'attache aux rochers, ou à
quelqu'autre corps dur.
Hhï
z40 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
EX PL I CA FO"
DE LA SIXIEME PLANCHE.
À lettre A repréfente un Lepas venant de l’Ifle de Ma-
gellan, de forme pyramidale & de couleur fauve & tranf-
parente. Son œil eft tres-beau, tirant fur le violet.
Le Lepas , marqué à la lettre B eft à grandes ftries, fauves
& denrelces dans leur contour ; l'œil en eft tout blanc & à
mammelon.
Celui de la lettre C eft tout uni, quoique raie de lignes bru-
nes ; il eft percé dans fon fommet.
La lettre D offre un Lepas des plus finguhiers. Son fom-
met, ou œil, fe recourbe, & va fe terminer pres d’un de fes
bords , ce qui forme une efpéce de peignes à ftries profondes
& noueufes ; la feconde fingularité eft d’avoir la moitie de fes
bords prefque unie , pendant que l’autre eft dentelée. On pren-
droit ce Lepas pour une moitic de Bivalve, & il n’y a que le
manque de charniére qui conftate que c’eft un Lepas.
Le Lepas marqué E a dans fon fommet deux trous réunis,
qui forment un ovale alongé. Sa confiftence eft épaifle, ra-
boteufe & de couleur cendrée. Sa forme eft oblongue.
On voit à la lettre F un petit Lepas qui imite par fa figure
un Bonnet Chinois ; il eft extrêmement poli en dedans, avec
une pointe faillante & repliée dans fon fommert interieur.
Le Lepas G eft à ftries & dentelé dans fon contour; fa robe
eft tacherée de brun en ziczag , avec un œil de Rubis.
Le petit Lepas marqué H eft brun, à ftries armées de pe-
tites pointes blanches.
Le fuivant à la lettre I eft à ftries partant de fon œil , tra-
verfées par d’autres ftries, ce qui forme un réfeau ; fa couleur
eft commune & fon œil eft troué. è
K eft un Lepas blanc apellé le Cabochon; il eft tout contre-
fait en dehors, & il a en dedans une efpéce de chambre, de
langue ou de pointe qui s’élargit à mefure qu’elle fort de fon
fond. ,
Le Lepas marqué L eft extrêmement rare, fa figure eft
toute ronde & fa couleur raiée de blanc & de brun, avec
Lepas ou Patelle Planc. 6.
A
( li] dt s
ITA Se
MN DS
Ÿ 0) ja h
X +, à 4 ,
7 ES de M'Le Duc de Sully Par de France Ch°de lordre de la Toison dor
ee
.…
o
LA CoNcHYLIOLOGIE, II PARTIE. 24:
des ftries peu profondes. Il eft chambré en deflous , ou, fi l’on
veut, il eft fait comme font les fabots. Il forme en deflus une
volute, à plufieurs tours , avec un œil jaune & très faillant.
La lettre M,offre un Lepas partage en fept côtes partant
du fommet & formant à l'extrémité de fon contour , une Etoile
fur un fond blanc mêlé de taches noires.
Le petit Lepas marqué N , de forme longue eft tout brun &
rabôteux ; il n’a de fingulier que d’être chambré, & d’avoir l'œil
fait en bec placé à l’une de fes extrêmités.
Le Lepas marqué ©, cft à grandes ftries détachées & eft
déchiré dans fes contours. On trouve deux yeux au lieu d’un
dans fa partie fupérieure, ce qui lui eft particulier.
Voici le plus beau Lepas à la lettre P. Sa grandeur , la na-
cre de fon intérieur , la beauté de fes taches rouges , qui for-
ment un compartiment imitant l’Ecaille Tortuë , le diftinguent
infiniment des autres. C’eft d’où il a pris le nom de Bouclier
de couleur d’Ecaille Tortuë.
La lettre Q, offre le dernier Lepas qui fe fait remarquer par
la beauté de fa robe unie & compartie en lignes brunes , dé-
coupées, & d’échirces, fur un fond gris-de-lin , ayec un petit
point brillant qui lui tient lieu d'œil. 1] eft encore plus beau
en dedans ; cet œil extrêmement étendu , vu à la lumiére ,
imite la belle couleur du Rubis,
() LR <
HAN
SO
Œ
H hi
242
La ConNcHyzioLoctie,IÏl. PARTIE:
Em
FAMILIA SECUNDA.
Conchæ planx Auresmarinæ
dits.
Auris marina cf Concha uni-
valvis ,plana, ad aurem bu-
manam multum accedens ,
apertura [ua omnium pa-
tentifima.
#. Auris marina fex foraminibus, =
— iT Veneris, = — —-
2.—— margaritifera 7. foraminibus,
—— T7 rugofa & ftriata. — —
K IDvis, x = — —
mm VINS, = = = —
fubrubra, == — —
——— fufco & viridi maculofa.
4. =——— ocblonga, — — —
—— &T bal inequali. — —
OVALIS. = + x em
ms À VINIAIS, = ee
foraminibus carens , fpira
interna admodum à circui-
tu diftinéta & nullo modo
intus fplendida.
FAMILIA TERTIA.
€Conchx Canales feu Tubuli
marini.
Canalis [eu T ubulus marinus
eff Concha univalvis , fiau-
ra oblonga in apicem defi-
nente, cornu modice inflexo ,
relta.
#3, Canales diéti dentales ftriatt,
es ET — — leve, — 1
2, pen un eue ms J'ECHI, ——
cornu modicè inflexo
D, een
d” fimiles.
mms 7 radici-formis, sms se
2.
SECONDE FAMILLE.
Des Coquilles plates apellées Oreilles
de mer.
ZL'Oreille de mer eff une Coquille uni-
valve , plate , reffemblante à l'oreille
de l’homme ; dons l'ouverture eff des
plus grandes.
: L'Oreille de mer percée de fix trous.
mm LT — de Venus.
—— nacrée & à fept trous,
—— AT — ridée & à ftries,
——— * — polie.
em — VET TE,
———— — rougeître,
— tachetée de brun & de verd.
— de forme longue.
— dont la bafe eft inégale,
— — de forme ovale,
+ —— de couleur verte.
qui n’a point de trous & qui
n'eft point nacrée, avec une
volute en dedans détachée de
fon bord.
ma
TROISIÈME FAMILLE.
Des Coquilles faites en Tuyaux.
Ze Tuyau de mer eff une Coquille uni-
valve, de fizure oblonque qui [e termi-
ne en pointe, quelquefois un peu cour-
bce , quelquefois droite.
1. Tuyaux apellés dentales raiés,
— — — — — polis.
2.— — YF — — droits,
j—————{
femblables à une corné
peu courbée,
= me 7 mm = en forme de racine,
La ConcHyLrorocrez, I PARTIE + 243
, : : / en forme d’une raci«
Canales dentales Biftortæ formis. =| Tuyaux apellés dentales { Diilortes
mu me Rapæ-formis, | ee — — — — de Rave.
——— — dentes Canis. = — = — — faits comme des dents de chiens.
— — — —Elephantis, | —— — — — — — —déléphan,
— — fubalbidi. = — | —— — - de couleur blanche,
=——— — ViridefceNtes, = ms =] mu = tirant fur le verd.
Penicillus marinus, five
DORERR ER eee
boina.
ÿ.——— — Antales diCti. un me | 5, apellés Antales,
— — 5 —albidi, = —| 57 — blancs,
mm mme ss mm {|A Vi, ve on me — — — — Jaunes.
PA EAND A RO: DES
Sur La feconde famille des Oreilles de mer.
EUX (4) Auteurs ont apellé l'Oreille de mer, Parella
le Pinceau de mer ou l'Arrofoir,,
ARS RUE A — — venant de l'Ifle d'Amboine,
(a) Aldro-
Fera, ce qui la confond avec la Patelle, ils l'ont mife DePeMNIUE
encore parmi les Bivalves , quoique rien ne foit plus opofé.
On l’apelle en François l’Orcille de mer, à caufe de la
grande refflemblance qu’elle a avec notre oreille 5 il y a des
endroits où l’on l’apelle Ormeau ; Belon la nomme le grand
Bourdin, & les Hollandois Ssockfiche.
Les Oreilles de mer donnent fouvent de petites Perles, dont
on voit les femences dans le milieu de leur cavité, qui préfen-
te un fort bel Orient ; cette partie cft traverfée deflus &
deflous , par de grandes rides, ou des ondes, qui fe terminent
en dehors à un œil formant une efpéce de volute , avec un re-
bord , aplati d’un eôté, & de l'autre tout uni. Les Oreilles.
ont un rang de trous ronds, dont il y en a ordinairement fix
d’ouverts ; quand le Poiflon veut augmenter fa coquille pour
couvrir l'augmentation de fa chair, il fait un nouveau trou &-
en ferme un autre.
Lifter met l’Oreille de mer parmi les Turbinées ou Con--
tournées , il dit: (4) Tarbinatorum more claviculatim contor--
deler. -
{b) De Co
guetur, adeo ut ab aliquibus | univalvibus malè annumerata fit. <eis marinis:
. . . - SA, A : . Te *
Sur ce principe toutes les Coquilles feront Turbinées, jufqu’à Pas te
la Porcelaine qui a une Pyramide ou Clavicule contournée,,
{a) Aidro-
vandus. lib. 3.
de Tettaccis,
#3 282,
ad4 LA CONCHYEIOLOCIE, AT PARTIE,
qui eft aplatie , & qui rentre en elle-même vers fon fommet.
Il y a une efpéce d’Oreille plus alongée & finguliére, parce
w’on n’en trouve aucune de pareille dans nos mers. Ce ca-
ractére fpecifique fe peut joindre à celui d’une autre petite
oreille fort mince, d’un gris fale & qui a la fingularité de n’ê-
tre ni nacrée, ni percée ,comme les autres ; elle a de plus fon
bord intérieur tourné en fpirale, & très détaché de fon cir-
cuit.
Le caraëtere générique de l’Oreille de mer eft d’être plate ;
& de reflembler à celle de l'homme.
REMARQUES
Sur la troifiéme famille des Tuyaux de mer.
IL ES Tuyaux de mer font apellés en Latin Txbuli à rubo
feu Tubulo qui canalis fillulofus dicitur, Dentale dicitur ,
guod denti alicui canino fimile cf. |
Il ne faut pas confondre les Vermifleaux de mer , qui for-
ment plufeurs Tuyaux joints enfemble, avec les Canaux ou
Tuyaux de mer, qui font ordinairement folitaires ou féparés ,
& dontil eft ici queftion. Les premiers par leur nombre & leur
jonction ont paru devoir être placés parmi les Coquillages
multivalves.
Dentales (a) & Antales magnitudine folum diffinquntur , con-
che non merentur appellari , cum neque Bivalviumnec Univalvium
generis [int , neque maritimis aut venereis conchis fimilis forma.
I] dit dans un autre endroit: Antale diverfis involucris circum-
gyratur , ef} autem Buccinum.
L'arrofoir ou le Pinceau de mer eft l'efpece parmi les
Tuyaux la plus diftinguee, on ne peut cependant le regarder
que comme ajant un caractere fpecifique , foit par fa forme
toute droite, foit par la fingularité de fa cète percée en ar-
rofoir ; des Auteurs l’apellent Phallus, c'eft-à-dire un Priape.
Son caraëtére générique eft d’être faicen Tuyau ou Canal.
EXPLICATION
L (a : OMR n. D .
ren AA qe
oui ë
: CRE LAN : |
L | HD D) : L : Du. |
p LEUR Nr Mes. ne 4 a :
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DUR
N. .
| LC
Plane. 7
Oreilles de Mer
PORTO Tree
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aUortier au Parlement de Bretagr
| SE .
aux Depens de
LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIF. 145
EXP LICATrON
DE LAUSEP MEME DL AN CEPE.
Cette planche comprend la fèconde famille des Oreilles de
mer , @r La troifieme famille des Tuyaux. de née,
*OREILLE de mer, marquée A, percée de trous, vient
de nos mers avec fa couverture naturelle, elle eft nacrée
en dedans, & a plufieurs femences de Perles dans fon milieu,
entr'autres une Perle ronde & belle qui fe diftingue des au-
tres.
Celle de la lettre B plus petite de moitié, eft plus belle,
étant Orientale, ce qu'on remarque à la beauté de fon Orient,
à la rondeur & à l’uni de fes bords, & à la belle marbrure
verte & blanche de fa robe; elle eft percée de fix trous à l'or-
dinaire.
La lettre C offre une Oreille des plus petites ; fa fingula-
rité confifte à n'être point nacrée, ni percce, comme les au-
tres, & à avoir un rebord très-large, près l'œil de fa volute.
Sa couleur genérale eft d’un gris fale & fauve par deflus.
L'oreille de la lettre D eft retournée fur fon deflus, com-
me étant bigarée de taches rouges, fur un fond blanc, fes
rides font tres faillantes, ainfi que fon œil avec des bords iné-
gaux & déchiquetés.
On voit à la lettre E une Oreille rare & finguliére par fa
forme alongée & très-mince ; la beauté de fa nacre la fait
reconnoître pour Orientale; fes bords font unis, & fes rides
peu relevées.
La fixième & derniére Oreille, qui fe voit à lettre F ,n'eft
différente de la premiére marquée A, que parce qu’elle n’a
point de Perles, qu’elle n’a que fix trous, & que fon épiderme
Ôté, elle montre une robe bariolée de verd & de grandes ta-
ches brunes.
Le Tuyau de mer marqué G , eft apelle le Pinceau de mer;
en effet fa rêre eft garnie d’une fraife, & d’un gland percé de
petits trous, remplis d’une infinité de filets , qui reflemblenc
Seconde Partie, Ft
246 LA CONCHYLIOLOGtE, II PARTIE
aflez aux poils d’un Pinceau. Si-rôt que ce Poiflon eft hors de
l'eau, tous fes filets combent, & vous voiez alors un Tuyau
blanc, mince & creux, qui va en diminuant jufqu’à l’autre ex-
trémité, formant quelques replis d’efpace en efpace. Comme
il eft percé dans le gros bout d’une infinité de trous, il peut fort
bien s’apeller l'Arrofoir,& non comme quelques-uns ont voulu,
le Brandon d'amour.
Les lettres HH offrent deux Tuyaux faits en cornets apellés
Dentrales, de couleur verte à l'une des extrémités, & la pointe
blanche; ils font tous deux canelés & orientaux, quelques ex-
croiflanc es qui fe voient à celui qui eft au-deflus de PArroloir,,
en font la différence!
Aux lettres IT, font deux autres Dentales canelées de cou-
leur blanche; elles paroïflent n'être que des tronçons de ces.
derniers.
Les lettres K K marquent fept petits Tuyaux, faits en croif-
fant, & rout unis; les uns font blancs, les autres rougeîtres,
bien moins épais que les deux Dentales ci-deflus. On apelle:
ces derniers Antales.
L'A.GONCHYLIOLOGIE, HYPARTIER 247
FAMILIA QUARTA., FAMILLE QUATRIEME.
Naviculæ feu Conchylia
naviculam experimentia
Nautili dicta.
Nautilus ef Concha univalvis | Le N'antille eff une Coquille univalve, de
oblonga , & rotunda , tenuis | forme ronde €> oblongue , mince, bpaille,
craffa ,aurita , inaurita, levis à oreilles , fans oreilles , unie ea quel-
où canaliculata , naviculam| quefois canëlée , imitant le V'aiffeau.
exhibens. |
Des Coquilles imitant le vaifleau,
apellées Nautilles.
x, Nautilus maximus craflus & lævis.| 1. Le Nautille de Ia grande efpéce, poli, épais,
— XF MINIMUS, = = | {7 de la petite efpéce.
— — umbilicatus, —e — —| ——— umbiliqué,
ie partitionibus con- rs & partagé en plufieurs
Le ut use Dog = em
cameratus, cellules,
canelé, vuide , fans aucune fépa-
inteper nullo : daphrap”l 3m mm ee A dedans
canaliculatus, vacuus &
3 —— .n {
mate disjunétus,
—{ papiraceus, depreffus &
are : .
= miss mm [e papiracé aplati & mince.
tenuis, 4. PE P
AT
à oreilles, & dont la carene eft plus
— — auritus & latiore carinä, j.——— ÿ large
LA
fpina lata, fulcata, & in $ dont la carene eft large, ondée en
7 utroque latere ferrata, au & fillons & dentelée des deux côtés.
= — fpina acuta ferrata, = — mn mm dont la carene eft dentelée partout,
are” $ Fe. , Margaritiferal x qui eft dépouillé & nacré,
"80 QD
SARA
(a) Bonannr.
{b) A'dro-
vandis.
(c) Liféer.
{d) Pia. lb.
9,6. 29.
{e) Aldro-
vandus, de
Exançuibus.
P. 10, &' 261.
z48 La CoNcuHyriorzocre, Il PARTLE.
REMARQUES
Sur la quatrième famille des Nautilles.
(4) AUTILUS fic diftus à navigando. Nautilus à ver-
bo Greco vavri\os derivatur per quod pifcis € nauta
Jignificatur 3 tefla enim bujus teflacei naviculum pre [e fert emi-
nente pappe , in fe ipfam aliquantulum tranfverfim contortam.
(6) Quelques Auteurs l'ont apellé Pompilus , Nauplius,
Nauticus, Ovum Polypi , Polypus , (c) Polypus teflaceus , le
terme le plus ufité et Mautilus. C'eft de lui que les hommes
ont apris l'art de la navigation, & plufeurs l’apellent /e F'oi-
lier.
On connoît de deux efpeces de Nautilles , le premier eft
le Papiracé , qui n’eft point attaché à fa Coquille, & qui la
quitte fouvent, pour venir paître fur la terre. (d) Quand il
veut nager, il étend deux de fes bras en haut, entre lefquels
eft une membrane légére qui lui fert de voile, & les deux
autres en bas dans la mer, qui lui tiennent lieu d’avirons: fa
queuë eft fon gouvernail. Dans une forte tempête, ou quand
il entend du bruit, il retire fes pieds, remplit fa Coquille d’eau,
& par là fe donne plus de poids pour aller au fond de la mer.
Plufieurs (+) Auteurs veulent que les Nautilles croiflent
d'eux-mêmes, & qu'à l'exemple du Polype, ils marchent &
hument l’eau par les cavités qui fe trouvent le long de leurs
pieds. C’eft par ces mêmes trous qu'ils fe vuident pour fe ren-
dre plus légers, quand ils veulent naviger.
L'autre Nautille, dont la maïifon eft plus épaifle, ne la
quitte jamais; fon intérieur eft partagé en quarante cellules
ou cloifons qui diminuent , à mefure qu’elles aprochent de
leur centre; l’on prétend qu'il pafle de l’une de ces cloifons
dans lautre, par un petit tuiau pour pénétrer dans la cellule
la plus recule. Ce trou qui eft fort étroit & par où pourroit à
peine pañler la plus petite alène, rend ce fentiment prefqu’in-
croiable. Ce Poiflon occupe fans doute l’efpace le plus large
de fa Coquille depuis fon ouverture jufqu'à la premiére cloi-
fon, & le nerf qui pafle au travers de toutes fes cloifons, fert
à le retenir dans fa prifon, à donner la vie à toutes les cellules
La ConNcHytrOLocte, II. PARTIE. 249
& à y porter l'air & l’eau par le petit canal pour apefantir fa
Coquille. On ne peut penfer autrement d’un Poiflo } en chair
& en os tel que le repréfente (4) Rumphius. Æ4d"4lium porro
{um natura eas conffruxit , ignotum tamen nec unquam ab auto
ribus N'autilum defcribentibus ad trutinam revocatum — ego qui.
dem ut meam fententiam feram , ad motum infervire mihi [uadeo,
ut animal faciliàs pollit in aqua fupernatare.
Ariftote a décrit deux efpeces de Nautilles, & fur ce que
Belon raporte qu’il en a décrit trois ; (c) Rondelet dit : P7;-
num flupidi eff, non animadvertifle Ariflotelem duo tantum Po-
lyporum genera conchis inclafa conflituiffe. Hoc non eff artificiose
fingere, qui enim fingit , [altem probabilia debet dicere. Rondelet
n’aimoit point Belon & le critique en plufeurs endroits, fur-
tout au fujet du (4) folen mas. Deinde cum nautili corpore [int
exiguo , trahere concham tante magnitudinis non poffent. Le même
Auteur apelle le Nautille ordinaire, (e) Coclez margaritifera
vulgo difa , feulement à caufe de fa belle couleur de Nacre,
car on n'y trouve point de Perles.
Il faut obferver de ne point confondre le Polype & la Corne
d’Ammon, avec le Nautille duquel ils différent confidérable-
ment,
Les efpeces particuliéres du Nautille font le Papiracé , celui
à Oreilles & celui qui eft Umbiliqué.
Le caradére générique du Nautille, eft de refflémbler à un
Vaifleau,
Ii iï
(d) Pag.23:
(e) Pag. 97,
250 LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
EXPLICATION
DE LA HUITIEME PLANCHE.
1° grand Nautille marqué A , eft aplati & canele en fer-
pentant , & fi mince, qu'il en a pris le nom de Papiracé.
Les dentelures de fa caréne font noires vers l'œil de fa volute,
& tout fon corps eft d’un blanc de lait.
Le Nautille à la lettre B eff plus petit de moitie, mais fa
caréne eft beaucoup plus large, ce qui le rend plus élevé que
le premier. Sa couleur blanche tire un peu fur le jaune, fes ca-
nelures & fes dentelures font les mêmes.
C'eft le même Nautille à la lettre C dont la différence con-
fifte dans l’évañon des parties de fon ouverture à l'endroit de
l'œil , ou centre de la volute. Ces deux parties échancrées
& faillantes en forme de crochets, font apellées Oreilles. La
couleur de ce Naurille eft d’un blanc de lait, fes canelures
qui ferpentent , ou plutôt fes rides font entrecoupées par des
lignes circulaires qui forment un compartiment avec des tu-
bercules.
On voit à la lettre D un très petit Nautille chambré , il eft
découvert , & il montre une fort belle Nacre.
Le Nautille à la lettre E, que la planche n’a pas permis de.
repréfenter dans toute fon étenduë eft très grand, & il con-
ferve fa robe naturelle qui cft très unie, de couleur fauve
tachetée de blanc. Le dedans eft nacre & jette plufieurs cou-
leurs changeantes , comme l’Opale ; on y voit au milieu un
petit trou rond qui fe communique par des nu , de cloifon
Æn cloïfon. L’extrémité de la révolution de la volute en de.
dans eft d’un brun tirant fur le noir.
C'eft le même Nautille à la lettre F, qui n’eft différent que
parcequ’à l'œil ou centre de la volute, il y a un petit trou qui
traverfe , ce que l’on apelle Umbiliqué,
Nautilles
plane &
il | [
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MNKÇKK
ALU
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js \ j ANAL 1 l A
CL AAA \ \ AK N
UE se RS —
1 CR : ASC = |
|
aux depens de M Bonnier de Lamosson.
LA ConNcuytioLocte, II. PARTIE.
mir
PAMIEPATOUIN TE
Coclex lunares.
Coclea lunaris ef} univalvis,
ore rotundo , umbilicata ,
clavicula deprela ; elata,
feperfcie ffriata, laciniata ,
canaliculata , tuberofa ,
Levi.
x. Coclea lunaris fafciata & tuberofa.
&T Burgau Americanus, —
+ Lœvis.
pellis lacerti vel Ser-
pentis.
Limax viridis, = =
—
Olearia & umbilicata.
apice EXerto. — —
vitta.
canaliculata, —
Pfittacus.
caftanea tofta, — —
VATICGATA, — —— —
.———— apice depreflo — —
* maculata & viridefcens.
=—— Smaragdus minor. —
——— oculus Hira, — —
x $ Sinenfis, cum lineis al-
ÿ bidis, viridefcens.
———— Janthina F. Columnæ,
lineis albidis & flavidis
ne circumdata , labro ex-
ten{o,
{ canaliculata & afpera,
ro & afpera,
s os Argenteum dicta.
Delphinus.
————— granulata & umbilicata,
utraque parte circum-
data.
calcar aculeis in duos
ordines difpolitis,
os Aureum diéta,
depreffa, tuberibus ex
ER
IO.
Ir.
HSE ELA
9 ou a
EINQUIEME- FAMILLE.
Des Limaçons à bouche ronde.
Ze Limaçon à bouche ronde eff une
Coquilleunivalue ,ambiliquee , dont
le fommet cf aplati , quelquefois
élevée, @ dont la robe off raiée , de.
chirée ,canelée , garnie de boutons ,on
bien unie , toujours La bouche ronde.
. Limaçon à bouche ronde,
tt nee
———{
fafcié & garni
3 de boffes.
— —— ÈT le Burgau de l'Amérique,
* uni,
_— _— g la peau de Lézard ou de
{ Serpent.
mie: ae ane |e Limaçon verd.
ni
— — — dont le fommet eft élevé.
—— — Ÿ Le Ruban:
qui fervoit de vafe à met-
tre de l'huile,
— — — — çanel
a = —— — |e Perroquet,
— — — — Je maron roti..
= — — — bariolé
— — — dont le fommet eft aplati,
— — — * tacheté, tirant fur le verd,
Le 5 l'Eméraude de la petite
efpéce.
— — l'œil de Bouc,
—+£ de la Chine, verdâtre avec
des lignes blanches.
entouré de lignes blan-
ÿches étenduë,
canelé & brut, dit la bou:
che d'Or.
_ £ canelé & brut, dit ja bou
che d'Argent,
— — le Dauphin,
—— — — grenu-& umbiliqué.
——{
—{
de tous côtés.
l'épéron, à deux rangs de
piquans, |
— — la Violette de F. Columna,.
ches & jaunes, avec une:
aplati, entouré de boffes.
Ru hil'qut Les
(2) Rumphius
Lifier.
(b) Opercu-
lum ipfus
Animalis
caici adnaf-
citur ,in hoc
poftremum
fi: , quod in-
tûs ducatur
teftamque
claudat. Lrffer
pag. 103.
{c) Quañ fit
umbilicus ge-
nus quoddam
teftaceum,
alud à Co-
cleis. Gefuer
de aquat.
10m. 4. pag,
272. © plus
bgs, non ge-
aus fed fpe-
ciem ali-
qyam fignif-
care, Fbtd ,
252
LA CoNCHYLiIOLOGIE,II. PARTTE.
REMARQUES
Sur la cinquième famille des Limaçons à bouche ronde.
N divifera tous les Limaçons en trois genres qui naïffent
de la différence de leur bouche , le premier genre a la
bouche ronde, le fecond la bouche demi-ronde , & le troifiéme
fe diftingue par fon ouverture ovale. On commencera par celui
à bouche ronde. ;
(4) Les Auteurs partagent cette famille en trois Se&tions ;
qui ne font qu'embarafler, lunares Leves, lunares fulcate , &
lunares afperæ , les premiers Limaçons font unis , les feconds
raiés & les troifiémes raboteux. Cette différence ne fe trouve
que fur la robe de la Coquille, & nullement dans fes parties
eflentielles, elle ne peut donc produire, ni caractére généri-
que ni fpécifique. C’eft feulement une variété.
Le Limaçon, en Latin, Zimax, nomen accepit à limo in quo
generatur € nutritur. On peut le nommer en François Limas ;
dans les Provinces on les apelle des Vignots, qui font de pe-
tits Efcargots de mer, le mot de coclez leur convient mieux
que celui de concha. Ils ont une couverture nommée operculum ,
qui ferme entiérement leur bouche ronde ; fouvent on l’apelle
umbilicus veneris , quoique très improprement ; c’eft prendre le
genre pour l’efpéce, fuivant la remarque (c).
On a obfervé que les Limaçons n’ont pas moins de deux
fpirales, ou contours, & qu'ils en ont dix tout au plus; fou-
vent le /oldat où Bernard l'Hermite, qui eft un Crable, s'y
vient loger; on en verra un exemple dans la planche fuivante:
c’eft des Limaçons qu'Archimede a pris l'invention de fa vis,
& l’on en a tiré l'idée des efcaliers de cette forme.
Il y en a une efpece très grande apellée olearia feu rotunda ,
qui tient quatre livres d’eau; & l’on s’en fervoit autrefois pour
contenir de huile.
L'efpéce , nommée le Dauphin, n’eft pas moins diftinguée
par les pointes déchiquetées, dont font armés tous fes con-
tours, ainfi que celle qu'on apelle léperon, dont les pointes
{ont aiguës & plus réguliéres. Celle à qui Rondeler donne le
nom d'echinophora, eft garnie de tubercules ; c’eft un terme
qui
LA ConwcayLrorocre, lEMPARBTE 2/53
qui ne paroïît guéres convenable ; il valloit autant dire , coclea
tuberculis infignita , afin de ne pas confondre cette Coquille
avec les Echinus ou Ourfins ; l'œil de Bouc eft encore une ef-
pece qui fe fait remarquer.
Les ouvriers tirent du Burgau une belle Nacre, apellée
Burgaudine qu'ils emploient à différens ouvrages.
Le caractere générique de ce Limaçon confifte dans fa bou-
che, qui doit Ctre ronde.
OR
LÀ 2e =
TOUT
HU
A
Seconde Partie, K K
154 LA CoNcHyLioLocte,Il. PARTIE,
E XPTLICATFTON
DE LA NEUVIEME PLANCHE.
Le. Limaçon marqué A , eft canelé en forme de corde
letres rachetées de brun, fur un fond jaunâtre, à œil
perle; il eft nacré en dedans.
Celui qui eft marqué B, vient de la Chine; il eft affez rare,
fon fond eft gris de lin, avec une raie blanche tournante juf-
qu'a l'œil, qui eft brun ; une autre raie blanche, mêlée de
rouge , qui traverfe la partie la plus grande du Limaçon & qui
borde fa bouche , en fait tout le fingulier.
On voit à la lettre C, un Limacon verd aflez gros, apellé
la peau de Serpent.
Celui qui eit marqué D , eft bariolé avec des ftries & cinq
rangs de tubercules; il n’eft remarquable que dans fon inté-
rieur, qui eft doré & brillant, d’où ila pris le nom de bouche d’or.
Le Limaçon de la lettre E , eft uni & tout:blanc, d’une figure
aflez aplatie, Pœil de fa volute qui eft brun, l'a fait nommer
œil de Bouc. C’eft un des plus rares de la Planche.
Celui de la lettre F, différe de celui de la lettre D, parce-
qu'il eft canelé, qu'il n’a point de tubercules, & que fa partie
intérieure, qui €ft nacrée ou argentée , le fait apeller la ozche
d'argent. :
La lettre G, préfente un fort beau Limaçon , remarquable
par fa robe bariolée à fond brun, avec une raie rougeître
tres diftin&e ; on l’apelle le ruban.
On voit à la lettre H, celui qu'on nomme le Dauphin, au
quel il reflemble aflez par fa figure entourée de pattes déchi-
quetées, de couleur de rofe, avec une volute ou œil jaunâtre.
Il eft umbiliqué, & d’une très-belle nacre en dedans.
Le Limaçon de la lettre I , a perdu fa couverture naturelle,
& l’on ne doit qu'à cet artifice le bel orient dont il eft revêtu
extérieurement. Tout fon corps eft canelé.
La lettre K , offre un très-beau Limaçon bariolé , aiant
plufieurs bandelettes brunes, formant un ruban de couleur
rougcâtre.
Voici le Limacçon le plus rare de cette Planche à la lettre L,.
Limacons a Bouche ronde.
E LD.
ne
Gone
y
1)
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« dépens de M7 Le Comte 4 Heurce Marechal des Camps le: 1rmees du Roy
LINE LL
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11
D
LA CoNCHYLIOLOGIE, II PARTIE 255
fon fond jaunâtre avec des taches & des lignes d’un brun fali,
le rend femblable à un maron rôti dont il a retenu le nom.
Le Limaçon marqué M, eft de deux couleurs ; fa partie fu-
périeure ( qui eft la clavicule ) eft brune, & rachetée de petits
grains blancs qui font en relief ; fa partie inférieure tire fur le
gris de lin, avec des grains de verole plus gros & de la mê-
me couleur.
La lettre N, montre un petit Limaçon à canelures blan-
ches & noires , mêlées de verd.
La forme du Eimaçon de la lettre O, eft très aplatie ; fa
robe tire fur le verd & le brun, avec des couleurs changeantes
affez belles.
On voir à la lettre P ,un Limaçon plus petit & plus élevé; .
il eft canelé & d’une nacre tirant fur le verd, {a clavicule &
fon œil d’un très-beau verd changeant , lui ont acquis le nom
d'Emeraude ; {a bouche eft dentelée, ce qui eft très fingulier
dans ce genre.
Rien n’eft plus extraordinaire que le Limaçon Q, il eft à
plufieurs étages chargés de groflès tubercules. Sa couleur eft
d’un gris fale.
On voit à la lettre R, un Limaçon à doubles rangs d’épe-
rons , d’une couleur nacrée & à pointes très faillantes ; fa bou-
che eft plus ronde que celle des éperons ordinaires.
Le Limaçon marque S , eft extrêmement mince; fa bouche
eft de forme ne er , & fa couleur d’un blanc tirant fur le
violet qui devient très beau dans fes extrémités.
Enfin le dernier marqué T, a une clavicule fort élevée avec
une robe, ouvragée de ziczags bruns fur un fond blanchâtre.
Kkij
256
LA CONCHYLIOLOGTE, II. PARTIE.
BR
- Nerita dentata.
.— — çcanaliculata.
,— — fulcara,
.—— — edentula.
.Coclea umbilicata.
FAMILIA SEXT A.
Coclex valvatæ , feu femi-
lunares.
Coclea femi lunaris eff unival-
vis ,compatlyli corpore , ore|
glino , & dentato, ex parti
columelle edentulz , que.
daim apice paulum exerto,
guædam compref]o.
— IT gingiva, —
— — dens fanguineus.
—— palatium Bovis, — —|
— — fhriata & punétuata. _— —
—-+{ fafciata maculis nigris &
flavis.
— 7 Turdus, — — —
— — Perdiix, = — — —
— * jafpidea , cum roftro. —
— — — — cum operculo. —
— — Pifum, colore citrino. —
—— — — — flavo, — —
— IT fpinofa. — — — —
— — reticulata,
—— * maculis nigris depiéta. —
5 rubris fufcis & nigris ma-
culata,
— — virefcens , leviter ftriata. —
partita ad machinam pro-
j ductilem.
— Om —
RS in longum ex-
pan{o.
— — apice parum exXerto. ——
— — — depreflo, — —
— — Teftes
— — Cancellus,
.—— umbonata. — — —
— ST uber tenue.
ponderofum & albidum.
— * cortex mali aurei, = =
me
F
SEXIEME FANCIIELE.
Des Coquilles ou Limaçons à bouche |
demi-ronde ou ceintreée.
Le Limaçon à bouche demi-ronde ef? une
Coquille univalve , dont le corps eff
ramaf]e , la bouche plate, garnie de
dents , quelquefois [ans dents du cote de
Pre sily en a dont le fommet
ef? éleve , d'autres l'ont très-aplati.
1. Nerite qui a des dents.
T la genfive,
— la quenotte.
— le palais de Bœuf,
— quia des ftries & des points,
He)
= * fafciée à taches noires & jaunes.
te
— canelée.
— qui a des fiflons.
XF la Grive.
— la Perdrix.
qui n’a point de dents.
* jafpée avec un bec.
— — —avec un couvercle.
le Pois de mer couleur de citron.
_——— —— — — jaune,
TT garnie de pointes.
à refeaux.
— — * à taches noires,
PP]
EE; à
taches fauves & noires.
— — à ftries legéres , tirant fur le verd..
— — faite en ziczag,
$..Limaçon umbiliqué.
— — — dont l’umbilique eft étendu.
— — — dont le fommet eft peu élevé..
——— dont le fommet eft aplati,
——— Jes Tefticules.
— — — Bernard l'Hermite,
G.——— — à mammelons,
——%T le mammelon de la petite efpéce,
— — — — — — pefant & blanc,
— — * l'écorce d'Orange.
LA CowcHyLrioLoë@rE,IE PARTIE 757
REMARQUES
Sur La fixième famille des Limaçons à bouche
demi-ronde.
Fe y a dans cette famille plufeurs caraétéres fpécifiques qui
forment des efpéces confidérables , comme les Nérites , qui
outre le caractere générique d’avoir la bouche ronde, ont les.
unes des dents & des genfives, d’autres font umbiliquées.
Le Limaçon à bouche demi-ronde ou ceintrée , eft encore
une efpéce confidérable & très différente de la Nerite, en ce
qu'il n'a jamais ni dents, ni genfives, ni palais. On en voit
d'umbiliqués de deux maniéres ; d’autres ont un mammelon au:
fommet ; ilen réfulte que la Nerire eft furement un Limaçon,
dont la crête eft aplatie & ramañlee.
Rumphius lapelle concha valvara, five femi-lunaris, parce-
que fa bouche eit toujours ceintrée en forme de demi-cercle.
Belon l'apelle Pigourncau. |
(a) Nerita id eff maris genita , ac fi cæteris rebus que in mari (à) Ponamr.
generantur pulchritudine antecellut, ficuti Nereides inter omnes N'e- on nr
rei filias venufate elegantifime, N'erita coclearum regina , flos ma- A & “a
ris, adeo fpettabilis ut gratiarum manibus elaborata videatur, Le
même Auteur après un fi bel éloge de la Nerite, l’a confonduë
avec les Trompes & les Porcelaines qui font fi différentes.
(8). D’autres l'apellent Matices pour Nerites, Natica à Na- (b) Atdro:
tando vandus. de
; : : . . . : Teftaceis. /. 35
(c) Un Ancien dit des Nerites, navigant ex bis Norite, {c) Pline
præbentefque concavam fui partem , G alteram auræ opponentes lib. o.6, 353.
per fumma-æquorum velificant.
Les Nerites naïflent dans les cavernes & fur les rochers aux-
quels elles font adhérentes.
Le caractere genérique de cette famille , eft d’avoir la bou:
che demi-ronde, peu de contours, & l'extrémité de la volute-
très peu faïllante.
K kif
258 LA CoONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
EXPLICATION
DE EA DIXPEME. PLANICFE
L E Limaçon marqué A, eft umbiliqué à côté de fa bou-
che demi-ronde. Sa robe eft d’un fond roux , avec trois
fafcies , rachetces de lignes brunes & quelques ziczags , qui
partent de la volute, vers la premiére fafcie.
Celui qui eft marqué B, eft de l’efpéce des Nerites, dont
la bouche ceintrée eft garnie de dents, & d’une efpéce de
palais chagriné. Sa robe canelée , avec des taches blanches &
-noires l'ont fait nommer la Grive.
La lettre C offre un gros Limaçon qu’on a renverfé pour
mieux faire connoître la figure de l’umbilique.
Le Limaçon de la lertre D , a un fond blanc bariolé de jau-
ne , avec un œil couleur d’Agathe ; au-deflus de fa bouche eft
un umbilique.
Celui de la lettre E eft une Nerite ; il fe diftingue encore
par fa couleur brune, raice de ftries peu profondes , avec des
ZiCzags jaunes.
La lettre F offre une Nerite, dont la figure alongée deflus &
deffous , forme un bec.
A la lettre G eft une jolie Nerite, fond jaune , avec des faf-
cies & des marbrures de couleur brune, fa bouche eft garnie
de deux quenottes faïgnantes.
La Nerite de la lettre H, eft la vraie quenotte ; on y voit
deux dents faignantes , avec un ratelier fupérieur.
Celle de la lettre I, eft couverte de canelures profondes ,
toutes noires.
La Nerite à la lettre K, eft à bandes rouges, marbrées par tout
de verd & de noir fur un fond blanc.
On voit à lalettre L , une Nerite bouchée entierement par
fon opercule.
A la lettre M , on en voit une autre , dont le fond eft jaune ;
avec des fafcies marquées feulement par des traits noirs difpo-
{és en ziczags.
A la lettre N , eft une autre Nerite à fond blanc, avec deux
grandes zones noires.
La Nerite que préfente la lettre O, offre le deflus de la que-
Limacons a Bouche demironde Plane 10
dpends de M Bon le Pere, P' President de Montpellier, des Acadile Paris. d
Hontp P27/ ZCn0.
| ù Se 1
: (ae mn (son
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| A
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| à : Qi
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o t " .
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“so ”
É
;
Lx CGoNcayriotoetre, M PERTIE L'459
notte H dont le fond eft jaunâtre , avec des ziczags bruns.
Voici une des belles Nerites P, dont le compartiment en:
ziczags noirs , eft fur un fond cendre.
La Nerire canelée de la lettre Q, eft jolie par fa couleur
mêlée de blanc , de couleur de rofe, & de noir.
La lettre R offre une Nerite femblable à celle de la lettre],
mais fes couleurs font tachetées de points jaunes, ainfi que le-
fond , ce qui les détache beaucoup mieux.
Trois fafcies brunes , mêlées de traverfes jaunes fur un fond
gris, rendent fa NeriteS très belle.
Le Eimaçon de la lettre T,differe des autres par fon fond
qui eft fauve, couvert de lignes inégales & ferrées comme des
cheveux dont le jaune eft plus foncé.
On apelle le Limaçon fuivant V,les Tefticules ; on en voit
la figure à côté de fa bouche.
Le Limaçon fuivant X , eft le mammelon blanc avec un bout
faillant.
Le fuivant de la lettre Y ,eft dans fon brut, & eft rempli de
* Bernard l’'Hermite.
La lettre ‘Z expofe un joli Limaçon , à fond jaune , avec des
bandes blanches, il eft umbiliqué , & il vient de la Chine.
On voit à la marque &, une petite Nerite fafciée de points
noirs & rouges, avec un fommet blanc.
Au chiffre r ,eft un petit Limaçon renverfe , pour faire con-
noître les différentes parties des umbiliques.
* Bertard
PHcrmite ou
le So!dat , (ff
tre. efpéce de
Cralle qui à
la partie de
derriére nuë ,
ce qui l’oblige
à- chercher du
couvert € à
Le chiffre 2 fait voir une des plus rares Nerites ; fon fond je /ger dans
olivatre eft raié , avec un rang de pointes aflez longues, &
toutes noires.
La Nerite du chiffre 3 vient de Mififipi, elle eft toute ta-
chetée de points blancs, fur un fond gris de lin.
Le dernier Limaçon marqué 4, eft racheté de points rougeä-
tres , fur un fond blanc , avec une tête élevée formant une:
volute.
generee
RRERÇA GR
£R
la premiére
Coquille qu’il”
YCHGONETS,
260 LA ConNcHYr:OrOcrE MT PARTIE
FAMILIA SEPTIMA.
Coclex ore depreflo.
Coclea ore deprefflo , ef? uni-
valvis , lata, bafr conocide,
apice exerto , depreffo , pla-
no, ore dentato , edentulo,
ambilicata , unionum fplen-
dore diftintta.
SEPTIEME FAMILLE.
Des Limaçons à bouche aplatie.
Ze Limaçon à bouche aplatie , eff une
Coquille univalve , dont la baxe ef} fai-
te en cône , le fommer élevé , quelque-
fois aplati, tout-à-fuir plat, la bouche
à dents @ fans dents , umbiliqué , &
dont la couleur en dedans reflemble à
celle des Perles.
2. Trochus , apice exerto. — —|1. Sabot dont le fommet eft élevé.
— ÈT maculofus. — — — — FT marbré,
-*{ 3 At rubris & albidis| x racheté de rouge & de blanc,
infignitus.
— punctuatus, — — —
— Viridis., — = —
_.. de fplen-
dore confpicuus.
— nodofus, —— —— —
ET viridis. = — —
— fubruber, — — —
— Cinereus, =" = —
— flavidus — — —
Si minus exerto, ore
— couvert de points.
— de couleur verte,
— dépouillé , brillant comme la Perle.
— plein de nœuds,
&F verd.
— rougeitre.
— de couleur de cendre.
— jaune.
LI El
| NT
dont le fommet eft moins élevé , &
3.— ampliore & fubrotundo, | 3. ——)" bouche grande & prefque ronde,
umbilicatus, umbiliqué,
— Vidua, nm = — — — la Veuve.
— Pic — — — — — — la Pie.
— Tignis — — —
— coftis exertis,vertice acuto.
aculeis & tuberibus cir-
$ cumdatus.
Fe lucernæ depreflior,
FHII
— — le Tigre,
— — à côtes élevées , & le fommet pointu
u
|
4. —— entouré de pointes, & de boutons.
Pagoëus, feu tectum Si-
nenfe.
— totus albus, coflis exertis.
aculeis in ordine difpofi-
Lx { tis armatus.
— — rugofus cum operculo. —
Fhon p thoracis inte-
le cul de lampe, la Pagode, ou le
— 87 À ir Chinois
|
— — qui eft tout blanc, les côtes relevées.
— — garni de pointes en compartiment.
— — brut, avec un opercule.
le bouton de camifole , chagriné,
rioris, pelle equina , Fe] ç. — ÿ & qui a des dents,
dentato,
Calcar aculeis cuique
6e circulo difpolitis,
G, ss ms J'éperon, ou la molette d'éperon.
Trochus,
LA CoNcHyLIoLociE, Il. PARTIE 267
r minùs acu- ; : : -
Trochus 7 j En nu Sabot &F l'éperon , moins garni de pointes,
f aureum,um-
/ Lé
— ——— — ! bone argen- ee me — doré à mammelon argenté,
teo.
© fpoliatum &1 __ __%x découvert & couleur d'ar-
argenteum, gent,
7:— — apice depreflo & plano, |7.—— — dont le fommet eft aplati.
. lucerna antiqua , ore pla- la lampe antique, à bouche éten-
—ÿ#T { no & extenfo, ne ÿ due & plate.
are $ lineis albidis & FOR SR EE $ avec des lignes blanches
rufis diftincta. & roufles,
— — —— — oye dentato, —— ——-— — dont la bouche a des dents,
ti b t 1 Il Le “ 2 .,
LATTES { on. HSE; 8, —— — — le cornet de S. Hubert à lévre replice.
— KT apice cavato, colore fulvo. | = — #7 dont ie fommet eft creufe & fauve,
— —— apice paululum exerto, —
0. - —— — — — — — eft un peu élevé.
fubalbidus , cum lineis
— ae — — — blanchâtre , avec des lignes fauves,
—$ fcalæ, feu folarium ore] ___$ l’efcalier, ou le quadran à bouche
DE depreflo. 2: $ aplatie.
colore fufco, cum lineis — $ de couleur brune, entouré de li-
ca 5 fulvis & albidis. 0 gnes fauves & blanches.
fubalbidus , lineis & pun- ne { blanchâtre , entouré de lignes & de
His j is fulvis circumdatus, points fauves.
REMARQUES
Sur la féptième famille des Limaçons à bouche aplatie.
AO ICI le troifiéme genre des Limaçons de mer , diffé-
rens des autres & par leur bouche aplatie en ovale, &
par leur figure conique, c’eft là ce qui détermine leur caraére
générique.
Cette famille renferme des efpéces auffi finguliéres, que les
deux précédentes ; il yen a, dont la tête s’élevant en pyra-
mide , forme plu'ieurs fpirales & ce font là les vrais Sabots;
d'autres s’elevent la moitie moins , & confervent mieux la for-
me des vrais Limaiçons ; d’autres enfin font entiérement apla-
tis, els que la lampe antique & l’efcalier. Ces remarques font
connoitre que lélévation de la figure, ne détermine pas le
vrai caractére d’un Coquillage.
Seconde Partie. | A |
(a) Rowdeler.
262 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
Il ÿ a une efpece de Sabots qui font umbiliqués, d’autres ne
le font pas , il nait de là un cara@ére fpécifique que l'on doit
remarquer.
Rondelet a fait, ainfi qu'Aldrovandus , un genre particulier
des Coquilles umbiliquées, qui ne font qu'une efpece de Li-
maçons répandus dans ces trois derniéres familles, ce font les
mêmes Coquillages dont la bouche a fon couvercle apellé
Umbilicus , à fimilitudine Umbilici bumani.
On apelle cette Coquille Trochus , & en François Sabot æ
fimilitudine (4) infrumenti quo lufitant pueri. Les Bretons ont
donné le nom de Sorciére à une efpece de Sabot qui eft petite
& plate.
E XP E I CA T I ON
DE LA ONZIEME PLANCHE.
"A figure marquée A, repréfente un beau Limaçon , fair
en Sabot à plufieurs étages , chargés de tubercules, fur
un fond raié & raboteux de couleur cendrée; on lui donne
trois noms, le Toit Chinois , la Pagode, & le cul de Lampe.
La lettre B, offre un très gros Limaçon à tubercules , dont
la pointe ou la têce eft aplatie; comme il eft découvert, on
jouit d’un très-bel orient avec un œil orangé, cette efpéce
n'eft point umbiliquée.
On voir à lettre C, un Sabot à fond blanc bariolé de rouge
& de brun, il s’éleve de fept étages peu faillans , & fe nomme
le bouton de l1 Chine.
Le Limaçon de la lettre D, dont la volute eft aplatie, & la
couleur brune, imite par fa figure, la lampe antique & il en
conf{erve le nom.
Celui de la lettre E, eft encore une efpece de lampe anti-
que, dont le fond eft jrune, bariolé de taches blanches ; il eft
umbilique dans {on milieu.
La lettre F, à caufe des bords évafés de fa er
fente un Corner de faint Hubert, ou celui d’un Chafñfeur ;
l'œil de la volute , au lieu de faillir, eft renfonce, ce qui la-
proche fort de la corne d’Ammon qui fe trouve dans la ri-
vicre des Gobelins,
plane ZT,
Lo lee
/]
ln
A
i|
Saut
Siv
aur depends de ALL 1bbe’ Joly de Fle
A/ .
[4 y
LA CoNcHYLIOLOG:1E, IL PARTIE 263
Voici une efpece différente de Sabots à la lertre G, parce
qu’elle eft umbiliquée ; fa robe eft à fond blanc racheté de
noir , ce qui la fait nommer la Pie,
Le Sabot de la lettre H eft apellé lEperon, & rien ne lui
reflemble mieux; fouvent fa couleur nacrée eft dorée: l’on re-
marque dans le tour de fa volute , plufieurs étages faillans
garnis de petites pointes.
La lettre [, offre un Sabot chagrine , de couleur verte, avec
des excroiffinces blanches à chaque érage.
Le Saboc de la lertre K, eft une efpéce de Toit Chinois,
d’une couleur toute blanche, & dont les tubercules ou cloifons
faillent très peu.
Le petit Sabot marqué L, eft apellé le bouton de Camifole,
à qui il reflemble aflez, ce font de petites cordelettes d’un
beau rouge mêlé de points noirs.
La lettre M, expole un des plus beaux Sabots aplatis nom.
mé le Quadran ou l’efcalier , rien n’eft mieux travaillé que
lenfoncement de la vis de l’efcalier, & les diverfes couleurs
qui s’y voient le diftinguent parfaitement ; le deflus de fa vo-
lue, eft bordé d’un liferé blanc fur un fond brun.
On trouve à la lettre N , un petit Sabot couleur de chair,
entouré de quelques ftries légéres.
A la lettre O , eft un gros Sabot ou Limaçon couvert de fon
Epiderme , & bouché de fon opercule.
Le Sabot de la lettre P, eft un petit cul de lampe, à plu-
fieurs étages garnis de pointes.
On voit à la lettre Q , le même bouton de Camifole mar-
que L, qui eftrenverfé , pour montrer fon umbilique, à côté
duquel eft une lévre très épaifle, & une bouche dechirée
avec des dents.
Le Limacçon de la lettre R , eft fort fingulier, par fa bouche
tout-a-fait ronde.
La lettre S, offre un petit Sabot aplati & à cubercules fur
un fond blanc tacheté de couleur de chair, apellé Sorciére
en Bretagne.
Le dernier cul de lampe marqué T , eft remarquable par la
quantité de fes boutons blancs , très faillans, & de différentes
groffeurs ; on compte fur un fond minime, trois rangs de pe-
tits boutons entre les grands.
Lli
264 LA CONCHYLIOLOG:5E, II. PARTIE.
EEE
FAMILIA OCTAVA. HUITIEME FAMPELE,
Des Coquilles en Trompe apellées
Buccins.
Buccina.
Buccinum eff Concha unival-
vis tubæ formis , ventre ex-
tenfo ,ore lato € clongato ;
cauda longa € diffinita ,
brevi , clavicula in longum |
ereita , minus erella , conta-
bulata , roffro recurvo.
Ze Buccin cf? ane Coquille univalve en
forme de Trompette , le ventre étendu,
la bouche alongee , la queuë longue &r
détachée du corps , quelquefois courte,
avec un bec recourbe € une clavicule
fouvent élevée, quelquefois aplatie G*
par étages quarrés.
cauda longa & diftin-
ta, ore elongato.
gr ris fufus albidus con.
tabulatus & tuberofus.
—— parvus fufus canaliculatus.
labro duplica-
to & dentato,
= — Jurris Babilonica, — —
maculis rubris in-
His -{ fignita.
= — veftis Perlica, == —
radiatum maculis latis ex
j rufo nigricantibus.
ex utroque jatere fafcia-
u
à queuë longue & détachée, dontla
bouche eft alongée.
le grand fufeau blanc , étagé & plein
pr à $ de bofles, ô É
— — le petit fufeau canelé.
dont les lévres font re-
bordées & dentelées..
—— Ja Tour de Babel.
— — — — tachetée de points rouges..
1. Buccinum $ 1. Buccin
—————; ls
— — le tapis de Perfe,
$ rai de taches larges & brunes tirant
{ur le noir.
nn œ——
- fafcié & ondé de tôus côtés , le füt
tum & undulatum, colu- ke
dentelé.
mella dentata.
( caflum tuberibus oblon-
mt HIS CE maculofis infigni-
$ épais dont les tubérofités font longues
& tachetées,
Ü tum.
ECS $ maculis fufcis & cæruleis| . + taches brunes & bleuës.
depictum.
EE $ ampullaceum friatum & | en forme de bouteille, àftries, &tacheté..
maculofum.
bin $ clavicula contabulata feu | = dont le fommet eft étagé en oreiller.
pulvinata.
is Rriatum, tribus eminentiis | — à ftries , remarquable par trois ex-
tuberofis infignitum. croiflances pleines de boffes,
de "à COTES Ba IÉTIES.
2,=— —= à queuc courte, avec une bouche large,
—— coftatum & ftriatum, —
2.—— cauda brevi, ore expanfo.
tr re & hirfutum Rum-
hi,
ee auris es craffa , co-
iumcella dentata,
— FT garnt de poils, dont parle Rumphius.
l'oreille de Midas, brute , dont Le füs
nt { eft à dents,
La ConcuyrioLoctE, IL PARTIE.
|: Ne” auris Midæ , colore
Achatæ.
— XT cinereum, ore expanfo, —
— — * maculofum lineis cinétum.
— — undofum & ftriatum, = —
tuberculis acutis in ordi-
past $ ne difpofitis coopertum,
depreflum , umbilicatum
labro & columella den-
tatis,
— — flavidum & umbilicatum.—
unicum ore à dextra ad
finiftram inclinato,
— — alatum & punétuatum. —
tuberofum,duobus coftis
ras { falientibus infignitum.
“afperum, canaliculatum,
& coftatum labro craflo,
ore ovali.
Sem « , cancello ple-
num, clavicula Balanis
cooperta,
.—— clavicula in longum erecta
Turris finenfis columel-
ans ÿ la dentata.
ENS à fafcis rubris & al.
bidis circeumdata.
Mitra Papalis clavicula &
labro dentatis,
— — — Epifcopalis feu penna.
fulvum , columella den-
tata.
fafcus fufcis & flavidis
7 À decoratum.
lineis rubris & punétis
Gras $ ftriatum.
—— magnum Tritonis
labro expanfo , annulis
7 à Cymatiam referentibus.
ftriatum, coftis aculeatis
circumdatum,
reticulatum , tuberculis
oblongis infignitum,
265$
l'oreille de Midas découverte & de
couleur d'Agathe,
de couleur cendrée, dont la bouche
gré $ eft étenduë,
— — * tacheté & entouré de lignes,
— — ondé & tout couvert de ftries,
couvert de boutons rangés en com-
partiment,
Buccin *
à corps aplati, umbiliqué , la lévre &
Go $ le füt dentés,
— — jaune & umbiliqué,
Lu $ l'unique dont la bouche eft tournée
à gauche.
— — ailé & couvert de lignes pondtuées,
couvert de boutons, remarquable par
DE $ deux côtes faillantes,
$ brut ,canelé à côtes, avec une lévre
épaifle & la bouche ovale,
rempli de Bernard l’hermite, &
le fommet couvert de glands,
———-|
dontle fomimnet s’éléve confidérable_
L ment.
le minarez dont le füt eft garni de
I À dents,
entouré de zones rouges &
rer blanches
la Thiare dont la bouche eft garnie
Re { de dents.
Epifcopale ou Mitre apel-
lée la plume.
ee mm — fauve dont le füt eft denté..
— — raié de zones brunes & jaunes,
— — coupé de lignes & de points rouges,
— — apellé de la grande efpéce.
ÿ à lévre étenduë , dont le fommet eft
coupé en cymaife.
RARE QE + À = .
j à fries & à côtes garmies de petits
piquans.
chagriné avec des tubercules Ion
gues & cfnacées,
LI ii]
do —
1266 LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE.
maculofum, clavicula
Buccinum< irregulariter ftriata ,
apice rubro,
clavicula minüs erecta,
$ roftro recurvo.
ir $ afperum Braccæ helve-
tiorum dictum.
diftorfio , columella &
labro ftriatis.
margine oris fupra ta-
bulam elato.
— — —— — mints elato, —
us
——-;
— — minùs tuberofa, =
afperum , tubulis elatis
TEE j donatum,
tuberofum , ore dentato
—_— $ & lato , roftro longo, ca-
naliculato , & recurvo,
flavidum , tuberofum ,
ftriatum, columella & la-
bro ftriatis, clavicula de-
preffa.
clavicula erecta,
ore rubro,
RER 5 ftriatum ; tuberibus ob-
longis infignitum.
= = = — COlOre aureo.
ftris fulvis, flavidis,
è & albidis cinctum.
——--;
Suds $ tacheté , dont le fommet eft raié irré-
guliérement & la pointe rouge,
dont le fommet eft moins élevé & le
15 PSE ? bec recourbé,
— XT brut, apellé la culotte de Suifle,
ce 5 la grimace dont Ja bouche & le füt
au font garnis de dents,
dont la lévre s'étend deflus
le corps.
— — _— — — — eff moins évafée. :
dont le corps eft moins ra-
| boteux,
; brut, garni de tuyaux qui s'élévent
7 à en deux endroits,
3 plein de bofles avec une bouche den-
————;
tée & large , le bec long , recourbé
& canelc.
€ jaune, plein de boutons, à ftries, la
—— < bouche dentée, dont la clavicule eft
très-aplarie,
RS 5 dont la clavicule eft élévée
& la bouche rouge.
— — à flries , garni de tubercules oblongues,
— — — — — de couleur orangée,
— — à ftries fauves, jaunes, & blanches.
REMSROLES
Sur la huitième famille des Buccins.
OË ne peut entrer dans le détail de cette Famille fans
faire le proces à Lifter ; cet Auteur lui a donné beaucoup
d'étenduë aux dépens de plufeurs autres, elles que font les
Familles des Murex & des Pourpres ; une feule épithéte a fait
cette confufion. Et ces deux exemples: Bzccinum Muricatum ,
Buccinum Echinatum, {front pour faire reflouvenir que le Buc-
Fe eft mêlé avec le genre des Mwrex , & des Echinus ou Our.
ins,
LA CoNCHYLioLociE, II. PARTIE 267
La plüpart des Auteurs ont mêlé les Buccins avec les A44-
rex 5 Pline même a compris les Afwrex , les Buccins & les
Pourpres , fous le nom de Ceryx.
Pour éviter une pareille confufion dans les trois Familles
des Pourpres, des Murex & des Vis, que l’on confond fou-
vent avec les Buccins, d’où nait le grand defordre qui régne
dans toutes les Méthodes qu'on nous a données jufqu’à pré-
fent , voici des caractéres certains, fur lefquels on peut fe ré-
gler.
Le Caractére générique des Buccins peut varier ; le plus or-
dinaire eft d’être fait en Trompette avec une grande queuë,
& un ventre un peu gros dans le milieu , maïs comme il y&
des Buccins qui n’ont point cette grande queuë, on a recours
à la bouche qui devient alors la partie eflentielle, générique ,
& déterminante ; cette bouche doit être large , très alongée,
& peu garnie de dents. S
Le Buccin differe de la Pourpre, en ce qu'il a la bouche
ovale ou très alongée, & la rère élevée , au lieu que la Pour-
pre a la bouche ronde & la tête un peu aplatie: la queuë des
Pourpres eft ordinairement canelée , plus courte & plus re-
courbée que celle des Buccins.
Le Buccin differe du Murex par une queuë plus alongée,
par une robe plus unie, & par une bouche plus large & peu
garnie de dents ; le AMwrex, au contraire, à la bouche plus
alongée , garnie de dents, & le corps ordinairement couvert
de pointes ou de boutons.
Il eft encore plus aïfé de diftinguer le Buccin d’avec la
Vis, dont la figure eft beaucoup plus menuë & plus alongée
que celle des Buccins, outre que les Vis ontla bouche aplatie,
& qu’elles ont rarement une queuë. Ce font là de ces grandes
Familles dans l’'Hiftoire Naturelle des Coquillages , qu'il eft à
propos de bien connoître.
Le Caraére fpécifique le plus fingulier parmi les Buccins,
eft d’avoir contre l'ordinaire, la bouche tournée de droit à
gauche , ce qui fait une efpéce rare apellée l’Unique, ou la
fans pareille.
Les autres Cara&éres fpécifiques, font la culotte de Suifle ,
la grimace, celui qui a fix tuyaux dont un fe communique à
fa bouche, & celui dont les étages de la clavicule font aplatis,
On a donné au Buccin le nom de Trompe ou de Tompetre,
{a) Remphius.
(b) 4ldro-
vandus.
(c) Martrr
Lifler. Hilto-
fia anima-
Jlium Angliæ,
de cocleis ma-
Kinis. p.158.
(d) Columella.
(e) De Te-
ftaceis, lib. 3.
Pag. 231.
168 LA CoNCHYLIOLOGC:YE, II PARTIE
ad fimilitudinem Buccini quo [onus editur. Les (4) Hollandoïs
l'apellent T'rompetten , d’autres l’ont nommé Buca, Tuba.
Quant à la generation du Buccin, on lit dans plufieurs (4)
Auteurs: Buccinis quoque favificare in more eff, ex Ariffotele,
& un autre (c) Auteur dit: Hec Buccina junio ineunte pof? «ffus
receffum ; in ficco [copulo, tempore matatino, in coitu frequenter
obfervavimus , il les apelle Bzccina littoralia ; (d) un autre les
nomme Baccina Pafloralia.
Aldrovandus prétend que les Buccins peuvent être dans la
clafle des Bivalves à caufe de leur opercule. Voici fes termes:
(e) Sedturbinata Bivalvibus quodam modo affimilantur , quippe
que omnia operculo quodam congenito , carni patule appofito clau-
dantur. Si cette remarque avoit lieu, tous les Limaçons qui ont
des opercules , deviendroïent des Bivalves.
EXP E EE AT IOuN
DE LA DOUZIEME PLANCHE.
E Buccin marqué À , eft de couleur fauve, raié fur toute
LL: fuperficie, les fept étages de fa clavicule qui font apla-
tis, le rendent extrêmement rare.
Celui de la lettre B , eft tout blanc & raïé par tout, avec des
tubercules & de petites taches fauves, dont la couleur domine
fur fa longue queuë ; on l’apelle le Fufeau, ou la Quenouille.
La lettre C, fait voir celui que l’on nomme la mitre, à fond
blanc , racheté réguliérement de rouge.
D eft apellé la culotte de Ssifle ; il eft garni de pointes &
de tubercules, les replis de fa bouche le font reflembler à la
culotte large que portent les Suifles; fa queuë eft fort courte
& recourbée.
Le Buccin marqué E, tacheré de rouge aflez réguliére-
ment fur un fond blanc, avec une rête à trois étages garnis
de petites pointes, s’apelle la Thiare.
Le Buccin F de couleur fauve, fe diftingue des autres par
une clavicule très-longue à neuf étages , & par une lévre aïlce,
il eft extrêment rare.
Voici celui G, que l'on nomme l'unique , de couleur de Ci-
tron,
Buccins Le
RENE ES Il
FERRER
SUR NS ET À
à Se Ÿ ‘ NW ANNEES
EE ALAN
AY
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\
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aux depens de M! le Comte de Rantzau fs du Vrcero y de Worwege)
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«
LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE. 2639
tron, on l’a opofé à un autre tout femblable pour la figure,
quoiqu'umbiliqué & de couleur fauve ; la bouche en fait la
différence ; celle de l’unique G, contre l'ordinaire des Co-
quillages, eft tournée de droit à gauche.
Le Buccin marqué H, fe nomme la grimace, les lévres de
fa bouche extrêmement repliées font fi raboteufes qu’elles la
cachent en partie & forment une vraie grimace , tout fon corps
eft couvert de tubercules & d’inégalités très finguliéres.
Celui de la lettre I, eft aufli tout chargé de tubérofités qui
forment un compartiment ; fa taille eft médiocre, & fa cou-
leur eft en partie fauve, en partie blanche; on remarque des
dentelures aux lévres de fa pe ; & un peu de couleur de
rofe à l'extrémité de fa clavicule.
Le fuivant marque K , eft fingulier par fes ftries aurores
interrompuës par de grofles tubercules blanches; fa bouche eft
garnie de dents , dont la lévre forme un replis.
La lettre L montre un Buccin, dont les contours & la tête
font garnis de petites pointes imitant le poil.
On voit à la lettre M, celui que lon nomme la Tour de
Babel, la longueur de fa clavicule extrêmement pointuë la
fait nommer ainfi ; fes contours formés de différentes moulu-
res font raies de taches rouges fur un fond blanc ; ordinaire-
ment ces taches font noires.
Le Buccin de lalertre N, eft charge de grandes ftries en
forme d'ondes, de couleur brunes, avec une queuë recourbée.
Celui qui eft marque O , fe diftingue par des pointes & des
lignes tranfverfales , qui garniflent les côtes , dont fa robe eft
coupée.
Rien n’eft plus fingulier que le petit Buccin P, il eft tout
chargé de tubercules faillantes fur les côtés, en forme de Bof
fages.
Le Buccin de la lettre Q , apellé le Minarés , eft à côtes re-
levées & tacherées de noir , fur un fond blanc, fa clavicule
forme plufeurs étages d’un beau travail.
Voici un Buccin des plus rares ; malgré fa fuperficie rabo-
teufe, on y voit différens ouvrages de réfeau, & furles côtés
s'élévent fix tuyaux fendus, dont un communique à fa bouche,
qui reflemble à celle de la culotte de Suifle D.
Celui qui eft marque $S, eft à côtes de Melon raiées & de
couleur fauve, tirant fur le cendré.
La lettre T , offre un Buccin d’un très-beau poli, & bariolé
Seconde Partie, Mm
270 LA CoNcHyLrioLroctE,ll. PARTIE.
de brun ; il ne fe diftingue que par fa bouche d’une forme
finguliére & qui eft garnie de dents des deux côtés.
Le dernier marque V , eft d'une figure plus alongée que les
autres , & toute coupée d’étages qui vont en diminuant par
les deux bouts. Ces étages raies de rouge perpendiculaire-
ment fur un fond gris, préfentent un travail admirable.
EX PE" PGA ME ON
De la feconde planche des Buccins marquée treize.
E Buccin À , eft un petit fufeau tout blanc à douze con-
tours aveC une Queuë tres pointuë.
Celui qui eft marqué B, eft un des plus beaux Buccins qu'il
air; tout eft irrégulier dans fa figure ; des boffages, des tu-
Er des pointes forment une tête en pyramide, fa bouche
des plus évaleées, eft bordée d’un côté d’ur double rang de
dents noires & blanches, fur un fond fauve ; fa queuë eft
courte & recourbec.
Le petit Buccin € , eft fort fingulier par fes tubercules en
compartiment , fa bouche eft dentelée.
La lettre D, fe nomme le grand fufeau blanc dont la lévre
eft déchiquetée, avec une longue queuë à tuyau.
On voit à la lettre E , un Buccin d’une fort belle couleur
d’Agathe bariolée de rouge & de couleur fauve , avec une bou-
che fort évafée & toute unie.
F fait voir celui que l’on apelle le Tapis ou la robe de Perfe,
dont il imite les raiures, rouges, noires & brunes.
On nomme l'oreille de Midas, le Buccin marqué G, fa cou-
leur eft toute brune quand il fort dela mer, elle tire fur P'A-
gathe lor{qu'il eft découvert comme on le voit ici. On en
remarque l’épaifleur , ainfi que des deux replis, qui font dans
le bas de fa bouche, dont la forme aproche de celle d’une
oreille.
Le Buccin de la lettre H, eft extrêmement long avec des
tubercules raiées de brun , fur un fond blanc, fa bouche fe
replie en bec , avec des dents irréguliéres du côté de la co-
lumelle,
On voit à la lettre I ,un Buccin dans tout fon brut, il eft cou-
Buccins : 2
il depens de ML Baron de Wind Envove du Roy de Danne
AUS C CIt France
|
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La CoNCHYLIOLOGLE LS PARTIE 277
vert de petits glands de mer; il loge encore dans fon inté.
rieur , * Bernard l'Hermite.
Le Buccin de la lettre K , eft remarquable par fa belle mar-
brure de couleur brune fur un fond blanc, rien n’imite mieux
la Tulipe; fa queuë eft à ftries plus marquées que le refte de
fon corps.
Celui de la lettre L, à fond jaune, eft relevé de côtes qui
forment de grands boffages à chaque étage, ces boffiges font
bariolés de taches brunes & blanches ; il femble que le milieu
de fa figure forme un tambour d’où partent la clavicule & la
queuë.
On voit à la lettre M, un Buccin des plus raboreux; fa
bouche eft d'un beau rouge raie de blanc, avec des lévres
qui forment un bourrelet des deux côtés, & unz petire queuë
à bec.
Le Buccin de la lertre N, eft des mieux marbrés, de cou-
leur orangée & blanche, les ftries & les tubercules qui cou-
vrent fa robe, font valoir fa figure, qui diminue par étages
avec une queuë médiocrement longue.
O eft le dernier Buccin dont la bouche forme des replis fin-
guliers ; fon corps eft tout raboreux , fa couleur eft fauve,
avec une queuë qui eft canelée , aflez longue & replice.
M mi
* Ox 4 ex-
plique cr-def.
Jus pag. 259
ce que c'ef
que Ecrrard
ON OLHTE
272
FAMILIA NONA.
Turbines feu Strombi.
Turbo [eu ffrombus eff Concha
anivaluis ,ore longo , Largo ,
depreffo , rotundo , dentato ,
cdentulo , verfàs bafim, an-
guffiore, auritus , in longum
€ acutiflimum mucronem de-
finens.
ore longo, edentulo, co-
. Turbo 3 89; 7
clavus maculis cœruleis
decoratus,
fubula lineolis flavis &
— perpendicularibus nota-
s'Eueiuecus in circulis
punctuatus.
— — acus maculofa,lineis cinéta.
ARE ea , lmeis &
pe , reticulatus , &
granulatus.
GLEN , funiculis con-
Dee eee
nexus.
£ rugofa.
= Pen ICUS = —
.— — pyramidalis, ore depreffo.
g eco tranfverfis
LE fulcis corrugatum.
lumella rugofa.
= <S 3
ta,
punctis infignitum.
ore dentato , columella
— &T fafciatus , contabulatus. —
pass , lineis flavis cir-
7 Lcumfcriptus.
à pyramis , feu obelifcus
: Sinenfis.
Gun nm
rugofus , elatis puncto-
ÿ rum orbibus decoratus,
_.$ Turricula flis cinéta &
granulata,
.—— cre in longum ereéto,
— XF terebra alata,
4
4.
"La Vis, $
LA CoNCHYLIOLOGtTE, II. PARTIE.
NEUVIEME FAMILLE.
Des Coquilles faires en Vis.
La Vis eft une Coquille univalve , dont
la bouche eff tantèt longue ; larce,
aplatie , ronde , dentée , 4 tantôt [ans
dents diminuant vers la bafe , quelque-
fois à oreilles , [e terminant toujours
en une longue pointe très-aigui.
à bouche longue, fans dents, dont le
fut eft raié,
— #7 le cloud marqué de taches bleuës,
|
—— le Poinçon entouré de points.
l’aléne chargée de petites lignes jau-
nes & droites.
— — l'éguille tachetée & cerclée,
—— le Perçoir entouré de lignes & de points.
— — blanche , à réfeau & grenuë.
—— vergetée , entourée de cordelettes,
.— — à bouche dentée, dont le füt ef raié,
— KT falaée & étagée,
__— — l'Enfant en maillot,
.— — faite en pyramide, à bouche aplatie,
—{T le Telefcope ridé de fillons en travers,
— — blanche, entourée de lignes jaunes.
—— la pyramide, ou l’obelifque Chinois,
res $ petite Tour , entourée de lignes &
grenue,
— — à bouche qui s'étend en long.
—{ÿT la tariére ailée,
ridée , remarquable par des cercles
élevés & garnis de pointes.
LA CoNcHyLiOLoGiE, II. PARTIE.
Turbo , Terebra fubalbida, = =
— — — — lineata, = — —
nr $ ore plano, figura produ-
; ctiore
Eruca contabulata , ro-
ftrata, tuberofa, maculis
cœruleis & fufcis infi-
gnita,
Sins , roftrata ,
—$T
fpiris & tuberculis
donata.
.— — ore largo & ovali, =
vitta, venulis nigris flavis
PQ re ÿ & rubris difcriminata,
colore Achatæ, cla-
rie { vicula variegata.
CE ES ss vicula depicta.
Te = Ore rotundo, = = —
Gun pr fulco admo-
dum profundo excava-
tum.
mediis 20. orbibus in
— — 1 pluresfinus depreflis, co-
ai lore offeo.
craflis Toris fubalbidis
7 À & fulvis decoratus.
Le infignitus.
craflis 20. Toris elegan-
ÿ ü ftruétura decoratus.
a $ fufcus, 14. Toris ftriatis
inftructus,
EE
lis ligatus.
9.—— auritus Rondeleti, — —{9.
$ fubalbido, cla-
Toris 17. canaliculatis|
fcalaris Rumphii albis fi- e.
273
La Vis, la Tariére blanchître,
— — — — bariolée,
— — — — entourée de lignes fauves,
,—— à bouche aplatie & fort étenduë,
la Chenille étagée, à bec, à tuber-
— {#7 < cules, marquée de taches brunes &
bleués,
blanche , à bec , entourée
de cercles & de tubercules,
.—— à bouche large & ovale.
le ruban bariolé de veines noires , jau=
Ro i nes & rouges.
de couleur d’Agathe, à fommet
ME ER Ébariolé
——— — — blanche, dfomimet colorée,
.—— à bouche ronde,
e Vis de prefloir creufée profondé-
ment,
$ de couleur d'os , à vingt tours tour-
nés différemment,
Hire $ dont les Tours épais font blancs &
fauves.
—— qui a 17. Tours canelés,
entourée de 20, Tours épais, d'um
beau travail,
— — brune, à quatorze Tours raiés,
____ $lefcalier de Rumphius entouré de
$ filets blancs.
— — à oreilles, de Rondeler,
85 69
{a) Rordelet.
Aldrvandus.
(b) Martin
Lifler,
(c) Fabius
Columna.
Aquat, &
Terreit, pag.
39
{d) Pas. 65.
274 LA CoNcuYyLioLocte,Il. PARTIE.
RE NE A ROUES
Sur la neuvième famille des Vis.
RISTOTE, felon Aldrovandus, ne fait aucune diftin-
tion des Vis apellées T'wrbines d'avec les Turbinées ;elles
font cependant très différentes; les Vis ont une bouche longue,
large , & dentelée qui diminue vers la bale; elles fe terminent de
plus en une pointe fort aiguë. Les Coquilles au contraire
apellées Turbinées ou Contournées , ne font pas fi pointuës ;
elles ont le corps gros, la bouche large , & fouvent très alon-
gée, comme celle des Buccins. Twrbines quos Græci nominant
firombi, in longiorem € acatiorem verticem deficiunt, quam Tur.
binata € rocles.
Rien n’eft plus a'fe que de confondre la Vis avec le Buccin;
(4) deux Auteurs les ont bien confondus, & y ont joint l'épi-
chère de mwricatus , ce qui mêle trois familles enfemble.
Le vrai cara@ére de la Vis, eft d'avoir la figure extrème-
ment longue & menuë, avec une pointe très aiguë, des fpi-
res qui coulent imperceptiblement fans une grande cavité, la
bafe plate & perice, de même que l'ouverture de la bouche:
une figure qui imite le foret ou l’alène, détermine fon cara-
tére genérique.
(#) Un Auteur, qui veut que toutes les Coquilles longues
foient des Buccins, apelle une Vis dont les intervalles de la
fpirale font très profonds, Baccinum intortum tefle anerturæ
plana, [eu ore plano, faurà produfliore, combien lui a t-il fallw
de mots pour fe tirer d'affaire , & habiller cette Coquille en
Buccin ?
(c) D’autres confondent le Sabot apellé Trochus avec la Vis,
unicoque nomine , idem effe ac fynonima Strombum , T'rochum, €
Rhombum quem Poctæ aliàs Turbinem dixerunt , de forre que
Turbo, Strombus , Rhombus € Trochus , font les mêmes felon
lui, cependant la vraie fignification de Rhombus cf une lo-
fance, figure à quatre côtés égaux & à angles obliques ; le
même Auteur dit dans un autre (4) endroit: Sed ff in Pyramidis
modum cacumen reétum gerat , verum T'urbinem effe pronuncia-
VMS.
LA CoNcHyYLioLoGiE,ÏI. PARTIE 275$
Pour éviter l’obfcurité de ces quatre mots, il faut en faire
Taplication à des exemples. Twrbo & Strombas ab codem verbo
Greco stpiqo derivantur, quia apud Græcos Strombus dicitur. Ainfi
ces deux mots de Turbo & de Srrombus fignifient une éguille
très menuë & très longue, dont la bouche & la bafe font
petites & de peu d’étenduë; le Z'rochus à aufli la bouche pe-
tite, mais il a la bafe tres large & prefque plate, ce qui le di-
ftingue des deux premiers : {a figure conique eft encore une
des principales marques de fon genre.
On n’a rien à ajouter à ce qu'on vient de dire du Rhombus,
qui malgré fa fignification de lofange , fe trouve emploié à
fignifier une figure cylindrique.
Les Caractéres fpécifiques les plus finguliers font, la Vis
apellée Sczlare par Rumphius , dont la ftructure des fpirales
féparées par un petit jour , eft remarquable ; la rareté de cette
efpéce n'eft que dans la grandeur, & l’on la trouve facile-
ment en petit dans le (z) golfe Adriatique ; l'enfant en maillot
eft encore particulier par fa bouche qui aproche de celle de la
précédente ; le ruban, par la groffeur de fa bafe, mérite d’ê-
tre remarque.
(à) Bozannr
recreat, men-
us & oculi. p.
126,
276 LA CONCHYLIOLOG:IE , If. PARTEE.
EXPLICATION
DE LA QUATORZIEME PLANCHE.
A Vis marquée A , eft très grofle ; fa couleur blanche eft
raiée de fauve, avec des fafcies larges , formées par des
lignes bleuës, violettes & brunes, interrompuës par des cer-
cles de même couleur.
Celle qui eft marquée B, eft prefque toute brune , avec
quelques ftries ; fa pointe tire fur le blanc , on la nomme le
Telefcope. |
La Vis de la lettre C, eft contournée de différentes façons
formant deux rangs de vives arêtes, avee des enfoncemens
confidérables tels que ceux d’une vis de Prefloir ; fa couleur
eft d’un blanc tirant fur le jaune & le rouge.
On voit à la lettre D, une vis de couleur fauve , &
compofee de différentes pointes rondes toutes raices, qui vont
toujours en diminuant, jufqu'à une pointe fort aiguë.
L'éguille E, eft contournée à fond blanc bariolé de jaune
fans aucune ftrie.
La vis F préfente un vrai clocher Chinois, formant plufieurs
étages; fa couleur d’un brun fali régne partout ; fa bouche
recourbee elt à remarquer.
On ne peut mieux nommer la vis G , qu'une tariére fort
jolie & fort pointuë , avec une lévre en forme d’aîle.
H s’'apelle la Chenille , elle eft éragée à plufeurs rangs;
garnis de tubercules bleuâtres ; elle eft très joliment marbree,
& fa bouche eft des plus finguliéres.
Les lettres fuivantes jufqu'à &c. offrent plufeurs fortes de
Vis, qui ne différent que par la couleur & les raiures ; on
fera feulement remarquer que celle de la lettre M , apeliée
le Ruban, eft bariolée feulement par le haut, & route blan-
che par le bas, à la différence des Vis ordinaires, que l’on
apelle Rubans , comme celle marquée N : la bouche de
la vis marquée P , qui fe recourbe par le côté , & forme
un bec, mérite encore d’être obfervée, ainfi que la bouche de
celle quieft marquée L, laquelle eft garnie en dedans d'un
rang
| "NT s
-
»
Planc 14
A
jù )
Am
Fe
(
EE de M: Bon le Pere, P'1 resident de Montpellier, des Acad,
|
|
“dePiris, Hondp “tdeLondres.
é
eng ji eu rpr
i À L
10 ci Lys Pa sh La
t
LA CoNCHYLiIoLOctE, II. PARTIE. 277
rue de petites dents vis-à-vis de fa columelle qui a plufieurs
replis.
La vis qui occupe le milieu de la derniére rangée à la lettre
V , eft digne par fa rareté d’être décrite ; fept fpirales coupent
toute fa figure pyramidale, la derniére revient en cornet, vers
fa bouche ovale , dont elle forme le bourrelet. Ces fpirales
font coupées par des côtes minces , faillantes & très blanches,
fur un fond plus fale ; elles font féparées les unes des autres,
ar un petit jour , ou efpace aflez fenfible, furtout celle d’en-
Le , dont les derniéres côtes fe réuniflent en un point vers le
bord de fa bouche.
Seconde Partie. Nn
278
FAMILIA DECIMA.
Volutæ feu Cuculli.
V'oluta [eu Cucullus eff Con-
cha univalvis, à figura fic
nominata ,ore femper oblon-
go ,clavicula creita , depref-
fa , aliquando coronota.
. Voluta clavicula exerta, ——
— &T Architalaflus primus. —
— — — — fecundus, —
— — — — Arauficanus, —
_ —$ napus, feu fpeudo-Archi-
talaflus.
— — concha fpeétrorum,
— — lineata, colore fufco, —
—— flaminis infignita, — —
a —f granulats, feu pellis Equi-
na,
— — Guinea, = — — —
— — fafciata , ftriata, fubrubra.
— — PUNCEUALA, — = — —
— — Hebraica. = — — —
fufca , duabus zonis albi-
us — dis infignita,
—— Jfabella, = — nu ——
—— Veaxllum = = — —
duabus zonis reticulatis
VATIGATA, — = —
— — Vefpertilio.
albida , punétis & macu-
US ÿ lis avis variegata,
.— — clavicula deprefla, — —
—{%T Pardus niger, — — —
— = — flavus, = — —
— — — rubefcens, — —
— — alveus luforius,
— — — punétis cœruleis, —
fafciata punétis flavis &
NT $ albidis,
— — meta butiri, = = — =
OT $ lineolis virgata , colore
Achatæ,
EE
LA CoNCHYLIOLOGIE,II. PARTIE.
Û 7 » + oo
FAMILLE DIXIEME.
Des Coquilles faites en Cornets ou
Volutes.
Za Volute on Cornet eff une Coquille uni-
valve , qui 4 pris ce nom de [x propre
figure, dont la bouche ef? toujours alon.
gée , le fommet élevé , fouvent aplati,
quelquefois couronné.
, Cornet dont le fommet eft élevé,
— XF le grand Amiral,
—— le Vice-Amiral,
— — l'amiral d'Orange.
— — Je faux Amiral ou le navet,
— — les Spetres,
— — entouré de lignes couleur fauve,
— | flamboyante,
—— grenu, ou la peau de Chagrin,
— — la Guinée, ou la fpeculation.
— — fafcié, à ftries, & rougeûtre.
— — entouré de points,
— — l'Hébraïque.
brun, entouré de deux fafcies blan-
ches.
— — l'Ifabelle,
— — le Drapeau.
— — bariolé de deux zones à réfeau.
— — Ja Chauve-Souris,
—{ blanc, bariolé de points & de taches
jaunes.
— — dont le fommet eft aplati,
es &T le Léopard noir.
— — — — jaune.
— — — — rouge,
— — Je Damier,
À ;
— — — — à points bleus.
— — fafcié de points jaunes & blancs,
—— Ja Tinne de Beure,
tacheté de petites lignes couleur d'A-
ÿ gathe,
L'A CoNcuvrro1oGt1E, IL PARTPE. 279
Voluta Hauts, fafcia albida cin-
— — Cereolus afper, = — — — — le cierge brut , ou l'Onix,
Cornet jaune , entouré d’une fafcie blanche,
découvert , autrement l'Onix
RO
fpoliatus feu Onix. ou le Cigne,
—— Papilionis ala, = = | ——— l'aile de Papillon.
fubviridis, punétis cinéta à s
ns verdûtre, entouré de pointsavec deux
— —< cum duabus fafciis varie- mdr Re:
: fafcies bariolées,
gatis.
. #
3.—— clavicula coronata, = — |3.——— dont le fommet eft couronné,
— F Corona [Imperialis. = — — #F la Couronne Impériale,
— — — — mins fafciata. — — — — — moins fafciée.
— — — — fufco variegata, — — — — — bariolce de brun,
— — — — nigro marmorata, — — — — marbrée de noir,
Bombix fpifliori
2 nt es = — [1 Moire,
filo textus.
——-{
REMARQUES
Sur la dixième famille des Cornets.
ETTE famille fe confond aifément avec la fuivante,
qui renferme les cylindres ; pour peu qu’on examine ces
Coquillages dans leur figure extérieure , on obfervera que
les Cornets font faits en cônes, dont une des extrèmités eft
de forme pyramidale, & l’autre fe coupe à vives arêtes, pour
former une clavicule aplatie ou une Couronne dentelée. Le
cylindre, au contraire, eft prefque égal dans fes deux extrè-
mités. On ne doit point s'arrêter à fa bouche pour fixer fon
caractére générique ; fa figure qui s’alonge en pointe par le
bas, eft tout ce qui le détermine, ainfi que fa tête aplatie &
féparée du corps, par une vive arète.
Les Volutes ou Cornets font apellés par plufieurs Auteurs
(4) Rhombi, dont la vraie fignificarion eft une lofange ; on
leur à donné le nom de volute, parce que dans l’Architeture
les volutes d’un chapiteau vont en diminuant , jufqu'au point
apelle , l’œil de la volute.
Le caractére fpécifique qui fe diftingue le plus dans cette
famille, eft dans la clavicule dont il y en a de fort élevées
comme celle de la flamboyante, d’autres de très plates, telle
Nni)
(a) Aucta-
tium mulxæi
Balfouriani,
380 LA CoNCHYLIOEOGIE, II. PARTIE.
weft la clavicule de la moîre : la Couronne Impériale à auffr
a fingularité , dans la Couronne dentelée qui orne fa cête.
C’eft ici une des LS riches familles que nous aïons dans
l'Hiftoire des Coquilles , Rumphius lapelle Volute Eximie ;
rien n’eft au-deflus des beaux compartimens de lAmiral & du
Vice-Amiral, l'éclat de fes couleurs, l'émail de fa blancheur,,
fa belle forme, le rendent encore plus recommandable que fa
rareté. Les Hollandois font fi paflionément curieux de cette:
Coquille, qu'il s’en eft trouvé parmi eux qui l'ont achetée
jufqu'à 500 florins. Les fafcies ou Îles bandes qui coupent fa
robe en différens endroits, femblables en quelque forte aux
bandeletres & aux flâmes des Navires, paroïflent lui avoir
fait donner le nom d’Amiral & de Vice-Amiral. Quelques-
uns veulent que les Hollandoïis diftinguent une efpéce d'Ami-
ral en l’apellant Extramiral ( ce qui veut dire au-deflus.
de l'Amiral) quand les bandes ne fe détachent point, & for-
ment un compartiment continu. Cette Coquille qui paroït alors
moins belle & moins finguliére, me fait douter de cette Re-
marque, |
E X PE LC À PEON
DE LA QUINZIEME PLANCHE.
E Cornet A, cerclé de lignes brunes fur un fond fauve,
eft nommé la Minime.
La lettre B, eft bariolée de. filets bruns , fur un fond blanc.
Le Cornet que l'on voit à la lertre fuivante C, eft apellé
les Speëfres , à caufe de quelques figures bizarres dont elle eft
chargée, ces figures font rougeûtres, fur un fond blanc ,.&
forment deux grandes fafcies avec trois rangs de points entre
chacune d'elles: certe Coquille n’eft pas commune.
On voit à la lettre D , un petit Cornet brun , avec un Ruban
blanc dans le milieu, & un autre dans ie haut.
Le Cornet de la lettre E, eft une efpéce de Couronne Im-
périale, aflez bariolée, fans aucune fafcie.
Nous voici à la vraie Couronne Impériale F, elle a deux
zones fauves raices de noir & de blanc ; fa vère qui eft très
Vo
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pens ae 2Z - D'EUTIT @nsealler Honoraire au Llarlement de Paris .
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La Concayzriozoc1izr, EL PaARTrEz 282
plate & chargée de rubercules, forme une efpéce de Couronne
ui lui a donné fon nom.
L’hébraïque fe voit à la lectre G , elle doit ce nom aux ta-
ches noires répanduës fur fa robe blanche ; ces taches imitenc
affez bien les caracteres Hébraïques.
C’eft ici la fameule Coquille du Vice-Amiral H, dont les
fafcies marbrées de taches blanches fur un fond jaune, for-
ment un très-beau compartiment ; ces fafcies imitent les ban-
derolles des Vaifleaux,; fa tête eft très bien marbrée & fort
élevée pour un cornet.
La lettre E, offre un petit cornet ponétué de brun für un
fond blanc avec deux fafcies d’un jaune pâle.
K offre un autre cornet plus gros , entouré d’une feule zone
blanche bariolée de brun , ainfi que le haut de la rêre, qui eft
toute marbrée, le fond de la robe eft ponétué, & d’un jaune
tirant fur le verd. :
On voit à la lettre L , un faux Amiral à bandes jaunes fur
un fond blanc bariolé de différentes couleurs.
Le cornet M eft rare, il eft apellé le Tigre jaune, par ra-
port à fes taches blanches fur un fond jaune.
Nous. voici au grand Amiral N , qui ne différe du Vice-
Amiral que par une ligne ponétuée, qui fe trouve au milieu de
la grande fafcie jaune. Le compartiment de la robe & de la
rête de l’Amiral eft infiniment au-deflus de celui‘du Vice-Ami-
ral ; c’eft une Coquille des plus rares.
Le Cornet O, eft le vrai Tigre , dont le fond eft rouge ta.
cheté de blanc, celui des Tigres ordinaires eft brun.
Celui de la lettre P, eft un joli Cornet blanc avec deux
zones, formant des réfeaux jaunes.
Le Cornet Q, eft de la grande taille , cout entoure de lignes.
ponctuces & de petites fafcies chargées de différentes taches
brunes & violettes , für umfond blanc; il aproche afez de celui
que lon apelle la guinée , ou la fpéculation.
La lettre KR, eft un Cornet fauve avec quelques taches blan-
ches, répanduës de trous côtés ; fa rêre eft élevée par étages:
nue de petits points ; ce qu'il a de plus fingulier eft que fa:
uperficie reflemble à une peau de chagrin.
Le Cornet de la lettre S, eft coupé de différentes côtes.
ponétuées de brun fur un fond blanc , on peue Papeller Lx
moîre.
N'n if
282 LA CONCHYLIOLOGIE, IT. PARTIE.
On voit à la lettre T, un Cornet à trois Zones coupées de
flâmes pourpres fur un fond blanc ; deux larges Zones auro-
res fe trouvent entre les trois premieres, & la rète en eft ex-
trêmement élevée & pointue ; on ie nomme la flamboyante.
Le Cornet de la lertre V, eft apellé l'aile de Papillon, cer-
tains yeux & des taches faites en croiïflant que l’on remarque
dans les trois rangs de bandelettes qui l'entourent, reflem-
blent aflez à celles des aîles de Papillon ; le fond du Cornet
eft fauve , & il n’y a de blanc que les efpaces entre les raches
brunes des cercles & des fafcies. Cette Coquille eft très rare,
K Ai À
a
il
La Conwcuyzrorocir;, MPARTIE.
FAMILIA UNDECIMA.
Rhombi feu Cylindri.
Rhombus feu Cylindrus eff Con-
cha anivalvis, à figura fic
appellata , ore femper oblon-
go , aliquando claviculz cir-
culo dijintla , coronata, co-
lumella Levi, rugofz.
+ Rhombus, clavicula corpori unita.
— ET pannus Aureus, — — =
— — — Argenteus.— — —
— — — Crrinus = — —
— — — falciatus. — — —
— — Nigella, — — — —
— — Julipa = = — —-
— — (vorumintrita, = = —
— — reticulatus. = = == —
— — pennatus, = — —
Een { variegatus cum maculis
cæruleis,
granulatus , maculis &
punétis cinétus.
— — — — &flavidus, —
2,——— clavicula circulo diftincta.
— {#T defpoliatus leviter,. —= —
cum maculis
AT = 1 ?fuicr.
— — nubecula, = = = = —
e— — clavicula coronata, — —
— KT Textile Seticum. = — —
— —— — — Argenteum. — —
— — Pannus fericus levidenfus.
Bombix fpifiori filo tex
res { tus,
— — — — Argenteus, —
.— — Columella rugofa, = —
—&T Olea viridis, — = — —
$ Achates in ima par-
nn Gone .
te variepatus,
Cylindrus Porphy-
Gants png eu .
Ÿ retiCus,
283
ONZIEME FAMILLE.
Des Coquilles faites en Roulleaux
ou Cylindres.
Ze Roulleau ou Cylindre ef une Coquille
anivalve , nommée ainf pour [x figure,
dont la bouche ef} toujours alongee , le
fommet ef} quelquefois détaché du corps
par un cercle, ou ef} couronné le fat
fouvent eff uni, ou ride.
ne Roulleau, $ dont le fommet eft joint au
corps , fans aucun areft,
— &F le drap d'Or.
— — le drap d'Argent.
— — le drap couleur de Citron,
— — le drap d'Or fafcié,
— — la Brunette,
— — la Tulipe,
— — l’'Omeletre,
— — à Réfeau.
— — repréfentant des plumes d’oyfeaux,
— — bariolé de taches bleuës,
—— grenu , entouré de taches & de points,
— — — & jaune,
avec un fommet détaché du corps
par un cercle,
— KT l’écorchée,
— — — — avec des taches fauves,
— — repréfentant des nuées,
.— — dont le fommet eft couronné,
— 87 le Brocart de Soye,
— — — — d’Argant,
— — le Taffetas.
— — [1 moîre,
— — — — d'Argent,
.— — avec un fût ridé,
— &TF l'Olive verte,
__ — $ de couleur d'Agathe, bariolée
Fu $ par le bas,
— — — le Cylindre de Porphyre,
184 LA CONCHYLIOLOGIE, IL PARTIE.
Rhombus, Olea nigra. —= = = — | Le Roulleau, l'Olive noire,
— — — flavida —— —| — — — — jaune,
=— = —— Solitarius diéta, | — — — dite le Solitaire,
mt cmt
$ in ima parte fufco va- — — — — — bariolée & fafciée par le bas,
riègata & fafciata,
= —— — litterata, ———| — — — — avec des caraétéres de lettres,
(a) Au“a-
num mufæi
Ralfouriani,
Gi be Panama.
amethyftina ex ur- :
À — —— — — violette venant de Panama,
albida , lineis fulvis _ $ blanche, marquée de lignes
delineata, fauves,
RE NELAUR OO: UME-S
Sur la onzieme famille des Roulleaux.
E caraëtére generique du Roulleau { fans avoir égard à fa
bouche) eft d’avoir les deux extrémités à peu près de mê-
me largeur , & celle d’en bas toujours un peu moindre ; fa tête
n'eft point fcparée de fon corps par une vive arèête , comme
celle du Cornet, elle fuit le corps en s’arrondiffant ; il y a ce-
pendant des Roulleaux qui ont une Couronne dentelée , &
qui ne laiflent pas d’avoir leur tête féparée du corps, par une
cfpéce de vive arête , ce qui pourroit embarafler ; c’eft alors-
Pextrêmité d’en bas, qui n’eft jamais pointuë, comme celle
du Cornet , qui en détermine le caractére générique.
Cerre famille a deux caratéres fpécifiques très diftin®æs
un eft le Roulleau ou Cylindre. dont on vient de parler ;
Pautre eft l'olive, dont les deux extrêmités font prefque égales
mais donc le corps eft renflé dans le milieu : on a déja dit que
les couleurs qui fe trouvent fi belles dans ces deux familles,
ne forment point d’efpéces , mais feulement des variétés dans
Pefpéce.
Le même /4) Auteur qui a apellé les Cornets Rhombi ,
donne le même nom aux Roulleaux , en les diftinguant par des
épichetes , d'autres les ontapellé Cylindroides , à caufe de leur
figure Cylindrique , ou bien Cylinlrus capite [eu mucrone in al-
tum edito, Les Hollandoïs apellent ces fortes de Coquillages
Brunettes. |
Rondeler a mis les olives dans une claffe particuliére, ne fca-
chant où les placer, Aldrovandus qui l’a fuivi en beaucoup de
chofes , en a fair autant. EXPLICATION
5
:
Lis
Cylindres ou Roulleaux Plans
V4
RTE
1 \
OL eur) de
OU
LA r
t
aux depens de M" l'Abbe Joly de Fleury
La CoNCHyLioLoctE, II PARTIE 28;
EXPLICATION
DE LA SEIZIEME PLANCHE.
Roulleau A s’apelle le Brocart de foye, qu'il imite par
fa bigarure brune, fur un fond blanc.
Celui qu'on à marqué B, a plufeurs taches bleuës & bru-
nes traverfées par des lignes & des points fur un fond blanc :
on l’apelle la Tulipe ; c'eft un morceau très-rare,
Le Roulleau fuivant €, par fon fond couleur de chair,
aproche de la couleur d'une écorchée dontil a pris le nom. Ce
fond eft traverfé de grandes taches brunes, & raié par-tout
légérement.
La lettre D , offre par fon compartiment le drap orangé ;
c’eft une tiflure admirable pareïlle à celie des draps d’or.
Le fuivant E, eft apellé le drap d’argent, il eft à fond blanc
avec des taches légéres, & tout ponctué de noir.
Le Roulleau de la lettre F, par fon beau compartiment do-
ré a mérité le nom de drap d’or.
On voit à la lettre G, un fort beau Roulleau marbré de
grandes taches brunes , ce qui le fait nommer Brunette chez
les Hollandois. :
Le Roulleau H , eft apellé l'Omeletre , à caufe de fa couleur
aurore mêlee de blanc.
Voici le Roulleau le plus beau à la lettre I, c’eft le drap
d’or, non feulement comparti dans toute fon étenduë, de
randes taches & de lignes aurores fur un fond blanc , comme
ls draps d’or ordinaires, mais fafcié en deux endroits par des
marbrures plus ferrées, dans lefquelles on aperçoit un peu de
bleu.
Les Coquilles fuivantes, à l'exception de la figure P , forment
une cfpéce dans le genre des Roulleaux ; on les apelle olives,
La premiere qui ft marquée K, eft nommée le Porphyre,
& le reprefente parfaitement.
La feconde marquée L, à le fond d’un jaune pâle marbré,
avec trois fafcies tachetées de brun.
L'olive de la lettre M eft des plus belles; le fond eft blanc
tout tigre de petites taches fauves, & vers la bafe eft une faf
cie bariolée réguliérement de la même couleur.
Seconde Partie, Oo
286 La CoNCHYLIOLOGIE, Il. PARTIE.
On voit à la lettre N , une olive pareille à celle de la lettre
L, avec des taches plus grandes & plus longues fur un fond
blanc & marbré.
L'olive de la lettre O, eft raiée de lignes inégales de cou-
leur aurore fur un fond blanc,
La figure P , eft un Roulleau chagriné , pon@tué de noïr avec
des taches jaunes.
L'olive de la lettre Q ,eft blanche & agréablement marbrée
de taches brunes.
Celle à la lettre KR, eft blanche avec deux bandes dans fes
extrêmités, formées par des lettres brunes, où l’on lit diftin-
&tement deux B & un D, on l’apelle Zirterata.
La derniére olive à lalettreS , forme des zic-zags bruns fur
un fond jaunatre.
= ca #p)
A
LA CoNCHYyLi'oLocrte, Il. PARTIE.
a ———————————— om
FAMILIA DUODECIMA.
Murices,
Murex eff concha univalvis ,
tuberculis € aculeishorrida,
clavicula afpera propè [um-
mitatem , exerta | compref-
[a sore femper expanfo , den-
sato ; edentulo , labro digi-
tato, alato, plicato,lacinia-
to , columella rugofa, Levi.
M $ turberculis & aculeis hor-
.Mur .
ridus.
aculeis obtufis & nigris
— ef horridus , clavicula com-
preffa.
cinereus , aculeis nigris
— $ circumplicatus ,clavicula
exerta,
aculeis obtufis fubcæru-
— dieis, clavicula comprefla.
lu 4. ordinibus acu-
leorum obtuforum cr
cumdatus,
fubalbidus, duobus ordi-
— —{ nibus aculeorum plica-
torum confpicuus.
fufcus & cœruleus 3, or-
———— À dinibus aculeorum di-
ftinétus.
y $ flavus, aculeis ubicunque
regulariter difpofitis.
fubalbidus, umbonibus
flavis indutus , ore ame-
thyftino ex utraque par-
te dentato.
hericius albidus, aculeis
nigris, ore dentato,
— — * lignum venofum, — —
— — mufica, columella rugofa.
$ fimplex canendi modus,
= —
feu mufica rufticorum,
— — fulmen, columella rugofa,
287
DOUZIEME FAMILLE.
Des Coquilles imitant le Rocher.
Ze Rocher eff une Coquille univalve ,
garnie de pointes € de tubercules , avec
un fommer charge de piquans , quel
quefois cleve | quelquefois aplati ; Ex
bouche toujours alongée , dentée ; éden-
tee , la lévre ailee, garnie de doigts,
repliée, déchirée , le für ridé , quelque-
fois uni.
1. Rocher garni de pointes & de tubercules.
#7 { garni de pointes émouflées & noires,
le fommet aplati.
{ couleur de cendre , entouré de pi-
= sun n a 7 F
quans noirs, avec une clavicule élevée,
_ __ $ à pointes émouflées bleuâtres , avec le
fommet aplati.
__ $ fauve, entouré de quatre rangs de
pointes émouffées,
blanchâtre , remarquable par deux
RE { rangs de pointes pliées,
— = * brun & bleu , à trois rangs de pointes
jaune ,avec des pointes rangées régu-
liérement.
ms LAS
blanchâtre, couvert de boutons jau-
— = < nes , la bouche violette avec des dents
des deux côtés.
l'Hériflon blanc à pointes noires , &
Cie j à bouche dentée,
— — Xe bois vené,
— — la mufique avec un fût ridé,
— — le plein-chant,
— — Je foudre , avec un füt ridé,
O oi)
288 LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE.
variegatus,clavicula exer-
ta & afpera.
undofus, clavicula exerta,
= —{ tuberofa & contabulata.
albidus, ftriatus, clavicula
Lacets longis inftructa.
$ fulvus , coftatus, ex omni
ms eme
Murex {
parte tuberofus & canali-
culatus.
verrucofus,ftriatus,umbi- |
licatus,claviculafubrubra.
RE $ lævis, clavicula paulifpe:
à afpera, roftro recurvo.
cou , feu caffis|
— TT ? Rondeletii ore dentato,
\ labro plicato.
Turcarum galerus ruber,
umbonibus infignitus,la-
bris ex utraque parte ex-
panfis,
— = Galeæ formis Bonanni. —
SOU” $ Cañis colore Achatæ ,
ore minüs dentato,
—— — — fulvo variegata, —
cinerea, ftriata, um-
bonibus denudata,
albida , lineis flavi-
dis undulata,
Achates , regulari- |
— —— — < bus fulvifque notis
interftinctus.
cærulea, flriata , li-
—— — ) neis rufis flexuofo
fluxu inftructa,
3.——— labro digitato, = — —
— KT Aranea, — = —
— — — — APOITAIS, — ——
— — —— harpago mas, —
— = — em — femina, —
cornuta, millepeda,
feu pedydaétylus.
cornuta, decumana
Rumphii.
a heptadactylus Plini.
|
-——{
———-{ |
ri
nm ——"pentadaétylus, —- |
bariolé , avec une clavicule élevée &
Rocher
raboteufe,
ondé , avec un fommet élevé , rabo-
nn me LA F4
teux & étage,
blanc raié, dont le fommet eft garni
de longues pointes,
fauve ,à côtes, raboteux de tous cô-
tés & canelé.
plein de verrués, de ftries, umbiliqué,
avec un fommet rougeûtre,
uni , dont la clavicule eft peu chargée
SAHNE VE { de pointes & le bec recourbe.
triangulaire , ou le cafque de Rond,
ir $ à bouche dentée & à lévre replice.
le Turban rouge, piein de boutons ;
— + dont les lévres font étenduës des deux
cÔtés.
a $ en forme de Cafque , dont parle Bo-
nanni,
s _+$ Cafque couleur d'Agathe, à bouche
moins dentée,.
— — — — bariolé de taches fauves.
couleur de cendre , fans bou-
— — — — blanc, ondé de lignes jaunes.
————$ Agathe , féparée par des ta-
ches fauves & réguliéres,
bieu ,à ftries, garni de lignes
roufles en zic-zag.
ES ;
3.—— dont les lévres font garnies de doigts,
—{T Araignée,
— — —— celle qu'on nomme Lambis,
— — — — le Crochet ou l’Araignée mâle.
— — — — l’Araignée femelle,
——— — la Millepieds.
très groffe , & qui a des cornes:
felon Rumphius.
— — — — qui a fept doigts, felon Pline.
gquia cinq doigts ou groflez
À pointes,
———-{
LA CoNcuyLioLocte, Il PARTIE.
Aranea teflaro datylus
Murex { Rondeletii,
fenis appendicibus
canaliculatis deco-
rata,
f Scorpio , apertura oris|
= = / minutiflinis incifuris ru-
gata.
= — Orthocentros purpureus, =
ruse coracoides , feu corvi ro-
{tro fimilis.
labro in $. appendices
plicato, cæruleo, albo &
fufco colore,
4, = jabro alato & laciniato. —
_ er $ auris Afini, labro intus
rubente, roftro recurvo
f triangularis , ftriis maxi-
—— — {À mis & tuberculis cinctus,
LR Porci nominatus.
ore rubro, columella ni-
gra. |
ore ex utraque parte ni-
er ÿ gro & ftriato.
fufco.
st © ms
= Ÿ
— — ore aibo &
—— * J'urtur,
pee admodum exten-
=— = / fo, fubrubro, laciniato,
id clavicula aculeata.
_ ruber , labro laciniato,
clavicula aculeata.
variegatus , verrucofus,
labro laciniato & craflo.
— — — — — — & tenui. |
flavus, labro laciniato , |
clavicula gibbofa.
$ ventricofus, labro repli-
Den mt
cato, colore plumbeo,
{ lævis, labro craflo & pli-
ee
cato , columella dentata,
fubflavus & tuberofus,
labro plicato,ex una par-
te dentato, ex altera ma-
culot
=
289
l’Araignée qui a quatre doigts , felon
Rocher ÿ Rondelet,
— — — = qui à fix excroiflances canelées,
- _st Scorpion , dont la bouche elt raiée
de petites lignes. |
$ de couleur rouge & dont les pointes
font droites.
$ à pointes recourbées , femblables au
RS er
bec d’un Corbeau,
5: à lévre pliée en cinq excroiflances ;
Œatr $ de couleur bleuë , blanche & fauve.
— — à lévre aîlée & déchirée,
l'oreille d’Afne, rouge en dedans avec
— #7 À un bec recourbé,.
[ triangulaire, entouré de grandes ftries
— } & de tubercules, nommé l'oreille de
L Cochon.
— — à bouche rouge, & le füt noir,
——— [a gueule noire,
—— bouche blanche & brune,
— —*]a Fourterelle,
à bouche faite en oreille, dont parle
{ Rumphius.
à lévre très étenduë, rougeâtre, dé-
f coupée , avec une clavicule pleine de
pointes.
$ rouge, à lévre déchirée & la clavicule
garnie de piquans.
NUS $ bariolé , plein de verrués , à lévre dé-
chirée & épaille.
— — jaune, à lévre déchirée & la tête bofifuë,
_ $ ventru , à lévre repliée , de couleur
de plomb.
A $ uni , à lévre épaille & pliée, & la co
lumelle dentée,
f jaunâtre & à tubercuies , à [évre re-
se Ù pliée, dentée d’un côté & rachetée de
l'autre,
Oo iit
1290 LA CoNCHYLIoLOGtE, II. PARTIE.
flavidus, cofta regulari, jaune , avec une côte réguliére & ta=
maculofa,traverfim à cla- Rocher à Shetée, qui prend du fommet vers la
vicula ad roftrum per EE queuë traverfant par le milieu du
medium dorfi protenfa. dos.
cinereus, coftatus, labro
|
Murex
extenfo ex parte colu-
mellæ,
$ albidus , coftatus & con-
out ame
tabulatus,
unicus, ore a dextra ad l'unique dont la bouche eft tournée
finiftram inclinato. à de droit à gauche,
__ _ $ couleur de cendre, à côtes , la lévre
étenduë du côté du füt,
= — blanc, à côtes & étagé.
À ao loue
REMARQUES
Sur la douzième famille des Murex 04 Rochers.
Ce le caraétére générique des Mwrex ou Rochers,
{oit d’avoir la bouche oblongue, garnie de dents, &
tout le corps couvert de pointes , ou de boutons , avec une rête
élevée & une bafe alongée , on y remarque encore quatre ca-
ractéres fpécifiques , qui déterminent des efpéces eflentielles
dans ce genre ; le Rocher qui n’a point dé pointes, & quia
des aîles, l’Araignée qui a des pointes, des doigts , ou crochets
remarquables, & que plufeurs Naturaliftes apellent sporrais
Ou lambis ; la troifiéme efpéce, les cafques qui font de vrais
(a) Roñdelr, Murex triangulaires ; c’eft ainfi que plufieurs (4) Auteurs les
au Eee ? ont nommés ; la derniére eft un Rocher tout canelé , fans poin-
id tes, niaïles, ni boutons, avec la rête plate ; la bouche dente.
lée & oblongue du Afurex en détermine le genre.
A lPafpe&t de quelques cafques, fur-tout de ceux dont la
Robe eft unie, on leur refuferoit une affiliation avec les Af#-
rex; leur corps dénué de pointes femble d’abord leur défendre
l'entrée dans cette famille; qu’on examine leur bouche oblon-
ue & garnie de dents, c’eft le premier caractére des AMurex, &
re corps uni , coupé d’une excroiflance faillante, & fouvenr
d'un repli mince & très fenfible vers la bouche , dénote l’apa-
rence de quelques tubercules ; dans les circonvolutions d'une
tête peu élevée, on voit la naiflance de plufieurs pointes &
trois gros replis faillans , interpofés dans leur contour ; en
LA ConcHyLioLogiE,Il PARTIE. 29H
faut-il davantage pour être de vrais Murex, à la vérité moins
hériflés que les autres ?
Obtinuir nomen muricis bec concha , ob fiauram qu reprefentar
faxorum afpera 3 cadem pariter voce exprimitur bellica clava ferreis
aculeis horrida quam eximie refert tea admodum crafla , tubercu-
difque horrida € afpera propè fummitatem, à latere dextro [ulcata
G aurita , de forte que AMurex € tribulus fignifient la même
chofe , sribulus veut dire chaufle-trape, cheval de frife terme
de fortification.
On a rendu le mot de AMywrex en François par celui de Ro-
cher, on peut même lui conferver fon nom de Murex , com-
me on à fair en parlant de la Nerite & du Lepas.
Murex fumitur pro omni colore purpureo, five Parpura , buccina
€ conchylia , de forte que Murex eft à ce que prétendent plu-
fieurs Auteurs le nom générique, & les Pourpres n’en fonc
qu'une efpéce , c’eft de là qu’eft venuë la confufion des différens
genres, dont on a parlé dans les remarques fur la famille
des Buccins.
(4) Virgile dit: 7yrioque ardebat Murice lana , parce que le
fuc de ce Poiflon fervoit chez les Anciens à teindre leurs Ro-
bes de pourpre & que ceux de Tyr y excelloient.
Comme ce Poiflon eft place parmi les exangues aquatici, on
ne doit pas fe fervir du terme de fang , ce qui fair qu'Ariftote
& Pline n’ont point apellé la liqueur qui en fort du fang, mais
fles [eu fuccus quem exiflimant Sanguinis loco effe , in candidà ve-
na, quà ablatä € compref[à , manus flore tingitur.
On apelle le AMurex (b) en Amerique /e piffeur , à caufe
qu'il jette promtement fa liqueur , qui eft Ha Hope
{c) Un Auteur Italien nomme le Murex , concha fortificata
di multiplicate punte , come chiodi con belliffimo ordine difpote.
Un (d) Sçavant à fait entrevoir qu’on devoit diftinguer le
Murex d'avec la Pourpre & le Buccin, voici comme il s’ex-
plique : Sicur enim purpuras ab afu coloris , ita murices ab aculea.
2is tuberculis , Buccina ab ufu € effigie tortili € longa. I] y auroit
bien quelque chofe à redire à la diftinétion de la Pourpre, à
laquelle feulement, il aplique la propriété de donner la couleur
pourpre , ce qu’eile a de commun avec -les Murex , & même
avec les Buccins.
Enfin un autre (e) Auteur fait dériver le nom de Mwrex à.
Mure , à caufe, dit-il, que la figure de ce Coquillage a quel-
que refflemblance avec celle d’un Rac ; je m'en raporte [À def-
fus au Lecteur,
(a) Æneid,
D. 4,
(b) Le Pere
Llumier.
(c) Mufæum
Mofcardi. /5b,
3.0, $ 3e
(d) Fabius
Columna.
aquat, & ter-
reft. obferva-
tiones, pag,
Se
(e] Lexzcon >
med. Etym,
Jo. Callard d
la Dyquerre,
292 LA CoNcuyLioroctE, Il. PARTIE.
EXPLICATION
DE LA-DIXSEPTIEME PLANCEIE
| Lex Rocher A eft fort petit ; il fe peut nommer l'Hériffon
blanc, il eft tout couvert de pointes blanches , avec une
tète de la même couleur.
Celui de la lettre B, eft le Scorpion dont le corps de couleur
jaunâtre eft tout ridé & chargé de tubercules; il fort de fa lé-
vre, cinq grofles pattes & deux autres plus recourbées l’une de
fa tête ou de fon fommet, & l’autre de fa queuë, rien n’eft
plus beau que fes iévres raies de blanc & de violet.
Le petit Rocher C, eft très ventru & à côtes relevées, ainfi
que les cinq étages de fa crête; il eft tout blanc, avec une bou-
che fort large, & il n’a point de queuë.
On voit à la lettre D , celui qui s’apelle le bois vené, dont
les côtes font arrondies, fe terminant en pointes vers le haur ;
fa couleur imite celle du bois vené.
L’Araignée de la lettre E, préfente une figure fort finguliere,
garnie de pieds ou de doigts fort longs & crochus; fa queuë,
ainfi que fa clavicule , eft pointuë , on la nomme Zaæmbis.
La lettre F, offre un Rocher des plus connus fous le nom de
la Mufique, il fe diftingue par de très-beaux points rouges, &
par la netteté de {es cinq lignes pareilles à celles d’un papier
de Mufique.
La lectre G, repréfente un Rocher couleur d’Agathe à tu-
bercules & à lévres retrouflées , bariolées de brun.
Celle H, offre un autre Rocher de la mème couleur, dont
les lévres forment un bourreiet avec une bande ou côte de re-
lief qui traverfe la Coquille dans fon milieu , depuis la rête juf-
qu'à la bafe, chofe très finguliére & unique.
Le Rocher de la lettre I, eft à ftries & n’a de tubercules que
dans fa clavicule à fix étages , fa robe eft bariolee de jaune fur
un fond blanc.
Le fuivant marqué K , eft auff à ftries avec des boutons dans
fa clavicule ; la fingularité de cette Coquille eft d’être aîlée
avec une pointe très faillante dans le haur.
La lerrre L, offre un petit Rocher armé de pointes dans tout
fon
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: , e” Les
LA CoNCHYLIOLOGIE, Il. PARTIE 295$
fon corps; le fond & les pointes font noires & blanches par
incervales , à l'exception de quelques petites taches rouges.
Le petit Rocher marqué M, eft revêtu d’étages chargés de
tubercules ; il n’eft fingulier que par une aîle très faillante,
qui forme deux pointes.
Celui de la lettre N ,eft un peu boffu dans les contours de
fa tête ; fes lévres font quelquefois rouges & quelquefois noi-
res, ce qui le fait nommer alors la gueule noire.
Le Rocher qu’on voit à la lettre O, à fa lévre en aîle qui
sérend & forme une pointe fort longue ; le fond de fa bouche
qui eft d’un rouge vif, ainfi que fa figure lui a fait donner le
nom d'oreille d'âne.
La lettre P fait voir un Rocher très extraordinaire ; fa figure
ramafñlée eft toute hériflée de grofles tubercules , dont les
pointes émouflees forment des dents de chien ; fa clavicule
eft pointuë, mais peu élevée ; fa couleur générale tire fur le
violer, fur le bleu & le brun.
La derniére figure de la lettre Q, eft un Rocher très enflé
dans fon milieu, de couleur blanche, raiée de brun, fa lévre
cpaifle & étenduë, forme une efpéce d'aile dont la couleur
aproche de celle du plomb,
Setonde Partie, Pp
#.
294 LA CONCHYLIOLOG1E, II. PARTIE.
E XPLICATION
De la féconde planche des Murex o4 Rochers marquée
dix-huit.
E Rocher À, eft à oreille déchirée, avec deux rangs
de pointes , à la naiflance de fa clavicule , garnie de qua-
tre à cinq rangs de tubercules jufqu'à fon extrémité ; fa cou-
leur eit aurore , tirant fur le rouge.
Celui qui eft marqué B , eft l’Araïgnce, apellée millepeda,
par le nombre des pieds qu'on voit au pourtour de fon aîle , qui
cit fort eérenduë , le corps eft cout rempli de bofles & de tuber-
cules , & la queuë eft alongeée & recourbée. La tête ne laifle
pas de fe découvrir aflez diftinétement.
La lettre C,expofe aux yeux un Rocher garni de rides & de
tubercules par étages. Sa lévre fort en forme d’aïîle ; fa couleur
à fond blanc eft mèlee de quelques taches brunes. Il y en a une
efpéce à levres minces, & une autre, dont les lévres font fort
cpaifles.
On voit à la lettre D ,un Rocher triangulaire , apelle Caf-
que, dont les lévres font retrouflées ; fa robe eft traverfée de
haut en bas, par des lignes aurores , fur un fond blanc.
Le Rocher de la lettre E eft rare ; fon corps eft tout chargé
de pointes noires aflez longues fur un fond blanc ; ces pointes
forment différens étages avec une clavicule élevée.
Le fuivant F , s’apelle l'unique , à caufe de fa bouche qui
eft tournée contre l'ordinaire, de droit à gauche , avec une cla-
vicule , aufli aplatie , que fa queuë eft pointuë. Ce Murex n’eft
pas commun.
Le Rocher G, eft extrêmement rare ; tous fes rangs garnis
de pointes pliées , furtout celui d’en bas, le diftinguent infini-
ment des autres.
On remarque dans celui de la lettre H, de très belles cou.
leurs brunes tirant fur le bleu , avec des pointes blanches ;
il ne doit ces belles couleurs qu’à la fupreffion de fon épiderme,
La Lettre I, fair voir un Cafque truiré d’un très beau poli,
avec une belle clavicule. +
Le dernier Rocher marqué K, eft à côtes très raboteufes, avec
des tubercules à chaque étage. On y découvre un umbilique,
& fa couleur eft d’un gris fale.
Murex ou Rochers .
Plane 18.
| Es ER . , Le a
L Lu à ui)
1
4 af ue
HAE
7 depens de _ Bernard de Riu. U President au Lart
mnmeru delhsris
En
le
1
LA
LA CoNénYitôLoctEe,ll PARTIE 295$
Le
FAMILIA DECIMA-TERTIA. EREIZTEME FAMILLE.
Purpuræ. Des Coquilles äpellées Pourpres.
Purpura eff Concha unival-| La Pourpre ef} une Coquille univalve ;
Vis ,a capite ufque ad bafim, découpée depuis le fommet jufqu'à la
tuberculis, ffriis ,umbonibus bafe , de tubercules, de fries | de bou-
€ fpinis laciniata , ore te-| tons Cr de pointes , avec me bouche
nui ferè rotundo , cauda bre- mince prefque ronde , une queuë cour-
vi, pleræque baft in lonçum te , quelques-unes ont leur bafe termi-
rofirum cretta. née en une longue queuë.
quia des branches & la queuë
courte.
horrida, labro carneo 3. la brülée, dont la bouche eft
me { ordinibus ramorum. sn rouge à trois rangs de feuilles.
£. Purpura ramofa, cauda brevi, | 1. La Pourpre, $
flava , triplici ordine ra- $ jaune , à trois rangs de branches
_—— A à = me .
morum eminentium. faillantes,
fubalbida , tribus ordini- blanchâtre , à trois rangs de ra-
bus ramorum minùs la- meaux moins découpes , apel-
se eg nm uns
ciniatorum , nominata lée chaufle-trape , ou cheval de
tribulus. Frife,
$ canaliculata Jineis fulvis, OR { canelée de lignes roufles, & les
À ramis mins laciniatis. branches moins découpées.
pentadaétylus feu quin- à cinq pattes ou doigts, ou bien
que ordinibus ramorum atant cinq rangs de rameaux dé-
— € laciniatorum Bufonis pe- er COUDES en :pattesde Crapaud,
dis inftar , clavicula mul- avec une clavicule très détachée
tum diftincta. du corps.
femi-horrida , fenis ordi-
ur :
nibus ramorum.
foliis in fex ordines dif- découpée de feuilles , formant
pofitis, à capite ufque ad fix tours , qui tiennent depuis le
—— — [1 Rôtie, à fix rangs de feuillages.
se ER en mem H x
— S bafim laciniata , lau- fommet jufqu'en bas, elle eft
cæ crifpatæ nomine, apellée la Chicorée ou la Laituë,
: couverte de pointes à queut lon
2,——— fpinofa , caudâ longâ, | 3, mms mue $ gue b D ?
{pinis longiflimis munita _ $ la grande épineufe , à grandes
— 17 À re Fe fpinofa. scsi 5 i Ses ; ;
— minûüs longis in tres
= À orne difpofitis , feu] — …… ÿ
minima fpinofa,
—— mins afpera, —— — (pineufe moins raboteufe,
are tuberofa, longo roftro & garnie de tubercules , à long bec
TC ; cauda longa, & la queué longue,
Ppit
la petite épineufe, à trois rangs
de pointes,
= {
296
Hauftellum longio-
re roftro canalicu-
Purpura ÈS lato donatum, fpi-
nis denudatum,
5 minüs ma-
nt nt GE NET eu a
culofum,
exiguum
& fufcum,
$ craffà, coftata, roftro re-
on mm
cu] VO.
marmorea, coftata, tube-
rofa, fafciis amethyftini:
cinéta.
=
aculeis
Lehtea,
= pilofa , Clavicula elongata.— TE
lorum confpicua , clavi-
cula exerta , recti-roftra.
cinerea,triplici ordine pi-
mn LT
curvi-roftra, fimbris feto-
fis munita,
tenuis, aculeata , clavi-
—
——{
cula comprefla , brevi ro-
ftro.
aculeata, feu hyftrix ma-
rina,
Porphyroides, vel Por-
phyrites,
NT £
a
4.
TRE |
LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTLE.
la Becafle avec une longue
queue, creufée en tuyau fans
aucune pointe,
La Pourpre &T j
UT CN Re un ee moins tachetée,
— —— — — — plus petite & brune,
épaifle , & à côtes, dont Le bec
eft crochu,
marbrée , à côtes, garnie de
boutons , & entourée de faf-
cies violettes,
--—-{
EE SRE
garnie de
pointes,
à filets imitant les poils , avec
un fommet élevé,
gris fale , remarquable par
trois rangs de poils, avee une
clavicule élevée, & le bectout
droit.
dont le bec eft crochu , garnie
de franges de foie,
mince , garnie de pointes , le
fommet aplati, & le bec très
court.
armée de pointes, apellée le
Porc-Epic de mer.
dont la couleur imite lè Por
phyre..
———————-—{
———-;
_——ÿ
————|{
Bern
vo
REMARQUES
Sur La treizième famille des Pourpres.
A Pourpre aflez femblable au Afurex fe diftingue, en ce
Pc n’a pas la bouche fi alongée ni fi garnie de dents
& d’aîles; fon corps & fa tête ne font point fi élevés , ils ne
font point couverts de pointes ni de boutons.
C’eft de là qu'on peut tirer fon caractére générique, qui eft
d’avoir la bouche petite, ronde & unie, & le corps rout chargé
de feuilles, comme la chicorée: & quelquefois de longues
LA CoNCHYLIOLOG1IE, IL PARTIE. 297
pointes , avec une queuë longue, ou courte, creufée en tuyau,
& fouvent recourbée. |
Les Anciens diftinguoient trois fortes de Pourpres;- celles
qui avoient une longue queuë recourbée & faite en tuyau.
celles qui n’avoient point de queuë, ou du moins très-courte,,
& celles qui étoient privées de fpirale ou de tête élevée, ce
qu'on apelle clavicule. ,
On peut diftinguer quatre caracteres fpécifiques dans cette
famille ; la Pourpre qui a le corps garni de feuilles déchi-
quetces , avec une queuë recourbée, mais très courte , celle
qui a le corps armé de pointes fort aiguës avec une très longue
queuë, celle qui a pareillement une très longue queuë, mais
dont le corps plus uni, n’a que quelques rides & des tuber-
cules, la quatrième eft plus petite, avec une clavicule aflez
clevée, la queuë courte & peu recourbée, le corps couvert
de petites pointes , ou poils. |
Ce Coquillage, ainfi que le Afwrex , fervoit à teindre les (a) z5b. 1.
robes des-Romains, (4) Cicéron dit: Weffis purpurea , Purpura T 44.
fulgere ,unde purpurati ditti [ant qui apud Principes , cæteris di-
ghitate anteeuntes | purpurcà vefle atebantur: |
Ces deux Poiffons fe pêchent en Italie dans le golfe de Ta.
rente ; cette belle teinture fe tire du fuc ou de la fleur qui fort.
du Poiflon. Purpureæ florem habent inter papaver C> cervicem. La
petite quantité qu'on en tiroit, & la néceflité de l'employer-
avant la mort de l’Animal, rendoient cette.couleur extrême-
ment chere; elle n'étoit propre qu'aux étoffes de Coton & de:
Eaine , au lieu: que notre Cochenille , petit infeéte inconnu:
aux Anciens, peut teindre également les Laines, les poils des:
Animaux & la Soye.
On fe fervoit des termes de (4) Tin£fores Purpurarii , Pifta- (b) Atdre
tores Purpurarii , offfcina purpuraria , pour ceux qui teignoienc. v#4#s. lib.-
de ce Poiflon, ou qui en faifoient commerce. HE
La Pourpre eft apellée par Pline (c) Pelagia , en Grecopqisa, (ce) on apel
& par (d) Mathiole, Poifflon de Pourpre, on l’apelle quelque- {e Pelagii , Les
fois Vierge.Conchylium fumitur pro Purpura, à Plinio dicitur con- LU ue
chyliata veflis , quando purpura , fèu Murex fumitur pro flore , five le fond de le
colore. mer.
Martial apelle la Pourpre , Zana Tyria, Lacerna Tyria , Vir= (9 Lib.
ile, farranum offreum , & Juvenal, farrana purpura. Li
La Pourpre aime la chair & les petits Poiffons ; elle fe cache
dans le fable , même dans l’eau douce, elle fait fortir une langue
P p ïi]
298 La CoNCuyLiotocte, Il. PARTrz.
trés longue , qui darde & perce tout 5 on veut qu’elle vive fept
ans, d’autres difent quatorze & même plus.
(a) Fab.©o- Elles ont des yeux fuivant un (4) Auteur : oculi non in fummo
. L. ne ut in terreftribus , [ed fapra medium cornicularum obfervantur : ubi
ra cornicula velati ref£ta per longum tenuiora efficiuntur,ex Ariflotele
(b) rerrante P#rpuræ condunt favaginem ; & fuivant un (#) Auteur Italien,
imperato. L quefle dunque racolte in tempi convenienti del ann, ft forban
FE vive, à punte con L/fromento à cid deffinato , vomitano il lor colore
di nobilifima tintura.
EXPEICAT LEON
DE LA DIX-NEUVIEME PLANCHE.
n° Pourpre À eft extrêmement belle ; fa couleur eft jau-
natre & fa queuë très longue, garnie de grandes pointes,
dont on diftingue quatre rangées avec quelques érages de pe-
tites pointes entre deux, fon corps canelé, & fa clavicule,
font élevés & garnis de longues pointes qui fuivent les ran-
gces de fa queuë ; on l’apelle la grande Becafle épineufe.
Celle marquée B , fe nomme la Becafle à caufe de fa figure,
le fond de fa robe eft fauve, raié de lignes & de taches brunes
& grifes. Cette Pourpre eft couverte de rides, de canelures ra-
boteufes & de tubercules, avec une clavicule aflez élevée, &
une queuë extrêmement longue & canelée. Sa bouche paroît
bordee d’un liferé couleur de chair.
La Pourpre de la lettre C, eft d’un blanc fale, couverte de.
boffages, de rides, & de trois rangs de ramages déchiquetés
A le haut jufqu’en bas ; on l’apelle chaufle-trape, ou che-
val de Frife.
On voit à la lettre D , une Pourpre dont les découpures
imitent les pattes de Crapaud; fon corps & fa rêre ne font pas
moins finguliers dans leur forme; la couleur brune dans la
partie des pattes & de la queuë , fe change en celle d’un blanc
fale dans fa clavicule & dans une partie de fon corps.
Celle de la lettre E, eft de couleur fauve & fort dégagée
dans fes feuillages plus longs & plus pointus que les autres,
avec une tête très élevée & garnie de feuillages pareils,
La Pourpre F eft à feuilles de Chicorée , dont les extrêmi-
Po urpres.
Planc TO
N
SNS
N NA
NAS
\| 1h \
D
“ty Er We 0
, 408 2 |
Die:
La CONCHYLIOLOG1IE, II. PARTIE. 20939
tés font noires fur un fond blanc, ce qui la fait nommer Ja
rotie. Sa robe eft mince & tranfparente, avec fix rangs de feuil-
lages.
On voit à la lettre G, une petite Pourpre toute blanche à
pointes peu faillantes , dont quelques-unes font noires.
La Pourpre de la lettre H eft prefque toute noire, avec des
branchages extrêmement dentelés, on l’apelle la brülée, en
dedans elle eft d’une blancheur à éblouir , avec une des lévres
de la bouche de couleur de rofe.
On voit à la lettre I, une Pourpre à côtes garnies de pointes
ferrées, formant du poil , dont la couleur eft d’un gris fale, fa
clavicule couverte de bofles eft fort diftinéte, & fa queuë eft
recourbée en bec.
Celle de la lettre K eft curieufe pour fes feuilles dentelées
moins faillantes que les autres; elle eft apellée la Chicorée;
fa couleur tire fur le blanc & le jaune, excepté quelques-unes
de fes feuilles, dont les extrémités font brunes.
300 La ConcHyLrioroctx,il. Partie
FAMILIA DECIMA-QUART A.
Conchæ Globofx.
Concha globofa eff univalvis,
ventre inffar globi fubro-
tundo , apertura laxiore ,
dentata, edentula , clavi-
cula mediocriter umbonata,
depref[a , columella afpera,
+ [
levi.
2. Dolium rotundum & umbilicatum.
— 7 ftriatum,, albidum & tenue.
canaliculatum, funiculis
flavis cinétum.
funiculis ma-
un men en = os f cuofs ar
cumdatum.
fer , regulariter ma
es
culofum , Perdfix appel-.
latum. :
craffum,albidum,ubicun-
> = j que fulcatum, labris den
Gratis.
ftriatum, maculofum, co-
lumella rugofa.
2, A — —
Concha fpherica flavida,
un 3 fine rs or
——;
————-;
umbone,
fufca , coro-:
nata cum umM-
= > es mn mm bone, corona.
Æthiopicadi-
éta.
oblonga, fine
TT 3 umbone.
variegata,um-
RP eee mme een {bone depref-
fo.
clavicula exerta, conta-
= { bus cavata , variega-
{um,
albida cum:
QUATORZIEME FAMILLE.
Des Conques fphériques ou Tonnes.
ZLa Conque fpherique ou Tonne , eff une
Coquille unrvalve , ronde en forme de
T'onneau , dont l'ouverture eff très lar-
ge , fouvent avec des dents, quelque-
fois fans dents , un fommet peu garni
de boutons , aplati, & le fut ridé 0%
uni.
. La Tonne ronde & umbiliquée,
— — {T7 à Îtries, de couleur blanche,
canelée , entourée de petites cor-
delettes jaunes.
——-}
derpetites corde-
AS en ;
lettes tachetées,
à ftries, & tachetée réguliérement,
em eu = à ; .
nommée la Perdrix.
jeu , blanche , toute fillonnée
ex ce É 7
& la bouche dentée.
5 à ftries, & tachetée, avec la colu-
— NÉ
melle ridée,
,—— — Jongue & unie.
Tr :
ur - 5 Conque fphérique jaune, fans bou-
ton.
blanche, avec un
ns un so es Dent — {msmmdon ; OÙ
bouton.
fauve, & couron-
née , avec un mam-
— nm me == = / melon , dite la
Couronne d’E-
tlopie.
très longue , fans
j mammelon,
5 bariolée , avec un
mammelon aplati,
dont la pyramide eft élevée , creu-
fée dans fes étages , & bariolée.
Dolium
1
La CoNCcHYLIOLOGIE, II. PARTIE,
oblongum , coftatum,
umbonatum,
Harpa , 13. coftis rofeis
cincta & Pennara.
11, coftis varie-
gata.
= = = es ODIlIS.
& fubrubra, 1 4. co-
te me ms < ftis angufbis cir-
cumdata,
Concha perfica umbo-
nata, alias Purpura Pa-
namæ,
lævis, lineolis
Re $ ads Cin-
Éta,
—— mori nomine donatum, —
___ $ friatum, maculis fufcis &
$ albidis infignitum,
3. Dolium ÿ
TE
œvs on
,—— cauda elongata & arcuata.
Ficus , clavicula admo:
mue | { dum depreffa.
— — Rapa, amethyftino colore
ftriata , colore Cicri
ET eo $ no. ;
( craflum, flavidum , ftri
& umbonibus regularite:
€ difpofitis cinétum.
albidum, eoden
LE TETE : modo fignatum.
— — Bulla diétum., — — —
cymbium craflum , colo-
—#7{ re cinereo , aliàs Nux
oblongum & vi
ridefcens,
fubru
brum.
tenue feu papira-
{ ceum , albidum
Citrinum ,
cum 4. faf-
cis fulvis.
fulvum, lineis ca-
pillaceis cinctum.
Seconde Partie.
3. La Tonne
ie
30E
$ longue , garnie de côtes & de bou-
tons,
la Harpe imitant la plume, à 13.c6-
pa ÿ tes couleur de rofe, |
—— — — bariolée, à rr, côtes,
— — —— —— belle,
rougeâtre , entourée de qua-
torze côtes très étroites,
|
Ç Conque perfique chargée de
— ms ms mm < boutons , autrement dite la
€ Pourpre de Panama.
unie & ceinte de
—— ————-petites lignes
€ blanches,
— — apellée la mure.
à Îtries , remarquable par fes taches
brunes & blanches,
dont la queut eft alongée & faite en
; croiffant.
2 $ la Figue , dont la tête eft entiérement
aplatie,
— — le Radis, de couleur violette,
———— — à ftries, couleur de Citron.
épaifle, jaune, entourée de ftries &
de boutons rangés réguliérement.
blanche , avec les mêmes mar-
ques.
$.—— dite la gondole.
groffe Gondole , gris cendré, autre-
Cn ©4 { ment la Noix de mer.
{ longuette , tirant fur le
verd.
_— —— — — — — rougeûtre,
mince ou papiracée , de
couleur blanche,
couleur de Citron,
avec 4. fafcies fau-
ves.
f fauve , entourée de li-
gaes fires comme des
"4 cheveux,
Qa
|
ct nt Cent nm DORE ee
302 LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE.
cymbium albidum, ex
Dolium < utraque parte umbilica- La Tonne ; nee perse D
tum. F
Concha fp herica fafcia- Conque fphérique fafaée , de
ta, cœrulea , intus fla- a ;
bien HA che Cds 6. mm = € couleur bleuë, jaune en dedans,
VICSUN ARTE RER EE apellée le Cordon bleu, très-rare.
pellata, rariflima.
de couleur
— KT = = æ OCACCa, a ET nt pee eq) ee
(a) 4ldro-
vandus. de
Teftaceis. p.
ÿ60,
(b) Pag. 144.
REMARQUES
Sur la quatorziéme famille des Conques fphériques
ou Tonnes.
N apelle ces Coquilles Æmpullaceæ , à caufe qu’elles ont
la forme d’une bouteille ou d’une Tonne.
La Conque perfique eft une efpéce très diftinguée dans le
genre des Conques fpheriques où Tonnes, & elle s’y trouve
placée naturellement par fa figure extérieure.
Il eft furprenant qu'un (4) bon Auteur, n’aiant pû trouver
une clafle pour placer cette Coquille , lait mife à la fin de fon
livre ,il dit: Nif turbine careret , ex turbinatorum genere vide-
Tetur,
L’Auteur de (b) l4xéarium Balfouriani , apelle la Conque
perfique , Turbo coclez. X1 dit que bien des gens la rangent
parmi les Porcelaines.
La Couronne d’Erhyopie eft encore une efpéce fort fingu-
liére, par fa Couronne formée de pointes, & par la couleur
fauve, qui lui eft prefque toujours affe&ée.
La Harpe, que l’on apelle communément la Caffandre, fans
trop fçavoir d’où lui vient ce nom, eft une tres belle efpéce
& très variée dans fes couleurs. Celle que l’on connoît fous le
nom de Harpa nobilis, eft à côtes bariolées de noir fur un fond
Café Quelques-uns prétendent qu’on lapelle Caffandre , parce
qu'elle fe trouve dans l’Ifle de Caflan , ce qui la devroit faire
apeller Caffan au lieu de Caflandre.
L’efpéce de la Figue, & celle du Radis ne font pas moins à
remarquer par leur figure alongée en queuë recourbée, & par
leurs couleurs qui imitent le naturel.
LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 303
Un(z) Auteur Hollandoïs confond la famille des Conques
fpheriques avec celle des Cafques, qui font de vrais Murex,
en les apellant Cafides loves.
La Coquille que Rondelet apelle Echinophora , eft une Con-
que fpherique , avec des boutons, ou petites pointes, il l’a pla-
cée avec les Buccins , ainfi que celle qu’il nomme Coclez Ru.
gofa & Umbilicata.
Un Naturalifte (4) fait la defcription d’une Conque fphéri-
que qui pourroit bien être la petite gondole légére; voici fes
termes : Concha natatilis vneamwdws minima , concha eff UNQHIS Ma-
joris digiti magnitudine , unquis tenuitate , [ed fragilior, colore ex
pullo candicans , amplo admodum hiatu ; ut infra fe turbinem col-
ligat. Caret illo lunato finu circa Columelle fummum , quo linçua
exeri poit , ut in congencribus ,— velificat ut Nerita, id ef} navi-
Gaë.
Une forme ronde enflée dans fon milieu , & la tête peu gar-
nie de tubercules avec une bouche très évafée & fans dents,
marquent le caradtére générique des Conques fpheriques,
Qaï
(a) Ramphyue.
(b} Fabius
Columna. De
Purpura. p.
28, 6 KV
304 LA CoNCHYrtoroetE; IL PARTIE.
EXP LI C-A T I ON
DE LA VINGTIEME PLANCHE.
L° Conque fpherique ou Tonne A, eft apellée la Perdrix,
parce qu’elle en imite le plumage.
Celle marquée B, eft extrêmement rare, fa couleur blanchà-
tre, raice de fafcies bleuës, lui à fait donner le nom de Cor-
don bleu. Sa couleur interieure eft jaunâtre.
La Tonne C eft chargée de cordeiettes, tachetées de jau-
ne fur un fond blanc.
La belle Harpe fe voit à la lettre D, fa couleur eft brune,
avec des côtes bariolees de blanc; elle fe nomme Harpa nobilis.
La lettre E eft la Conque perfique ; fes cubercules naturelles
étant ufces, elle acquiert un très beau poli, elle eft entourée
d: lignes pontuces & blanches, fur un fond brun raie, fa bou-
che eft polie naturellement avec une lévre tres aplatie, & l’au-
tre très évafée, fa tête forme une clavicule pointuë, mais peu
élevée.
La Couronne d’'Ethiopie marquée F, fe diftingue par fa
couleur fauve & par fon couronnement garni de pointes, avec
un bouton dans le milieu.
La lettre G , offre une petite Conque fpherique, dont la rère
cft très aplatie, avec des rides, ou plis dans le bas de fa Co-
lumelle, fa robe eft tigrée de taches fauves fur un fond blanc.
La Tonne H, eft apellée la mure, parce qu’elle eft garnie
de tubercules noires; cette petite Tonne, qui eft une Conque
perfique , fait voir la figure des tubercules dont la grande
marquée E, étoit chargée avant que d’être polie.
On voit à la lettre 1, la petite gondole raïce, de couleur
grife fur un fond jaune; elle eft extrêmement mince & légére,
avec quelques bandelertes brunes , efpacées irréguliérement.
La fuivante K, s’apelle le Radis ; fa forme, fa queuë, & fes
couleurs y conviennent aflez.
La Tonne de la lettre L, d’un blanc tacheté de jaune, eft
canelce affez profondément ; on remarque des dents des deux
côtés de fa bouche, & un double rebord que forme fa lévre
exterieure,
“rà
È
SS
|
AE
tu
SAN de où
AD
He Borens
3 Lamo SON.
d
er
des
Le depens
LA CoNcHyrioLoëtE, Il. PARTIE 30;
La lettre M , expofe une petite Tonne , à côtes plates raices,
de couleur jaunâtre , avec des marques fauves, de maniére
qu'elle préfente un réfeau ; fa rête eft élevée par étages , avec
une lévre intérieure à grands replis.
Celle de la lettre N, de couleur d’Agathe claire tachetée
de compartimens fauves , fait voir une clavicule ctagee des
plus extraordinaires; certe Tonne eft umbiliquée.
On voit à la lettre O , celle que lon apelle la Figue, rien
n'en aproche davantage , que fa figure, fa queuë, & la couleur
violette qui régne en dedans.
La fuivante marquée P, eft couverte de tubercules parrangs,
avec une tête élevée, une queuë recourbée, & la lévre re-
bordée avec des dents ; fa couleur générale eft fauve , excepté
la bouche, qui eft toute blanche.
La derniere à la lettre Q , eft la grande gondole extrême-
ment légére & d’un gris fale, avec une bouche très évafée par
les deux bouts. On pourroit l’apeller la gondole Papiracée, II
ya (4) des Auteurs qui l’apellent la noix de mer,
Qqi
(a) Bora,
306
LA CONCHYLIOLOGYE, II. PARTIE.
FAMILIA DECIMA-QUINT A.
Porcellanx feu Venerex.
Porcellana feu V'enerea ef? Con.
cha univalvis , à rimula ob-
longa fic nominata , ore
dentato ex utraque parte,
conglobata , oblonga , gib-
bof: , umbonata.
. Porcellana conglobata & crafla. —
&T Carta Geographica. —
mn um — | jtterata.
———pellis Tigrina. — —
— — — — Anguna — —
— — — Pediculus marinus, —
— — — Porcellio,
— — — punctuata.
— — — Leucophæa.
a — OMIS
— — — vertice in fpiram elato.
—— — * Violacea.
— — — fubrubra,
— — — variegata.
— —— — teftudinaria.
UC 41,
- ç Cujus medium in 4. zo-
pub 5e j # rubras Aie
ovale cœru-
leum refert.
— —— Pyriformis & tenuis. —
maculis flavis perfper-
fa, rimaarcuata, Py-
riformis.
duabus zonis diftinéta,
rima arçuata.
ovum Rumph. cum
—; umbonibus.
== = = [EXTOrIS radius,
s figura oblonga & craf-
Tr
— —
—
— —
— ——
ns
— —
+
—-#
———;
DRE mes
œ——
ee em
= = (CT Argus major. ne Pet
er me AÂYOUS MINOT, =
192]
QUINZIEME FAMILLE.
Des Coquilles apellées Porcelaines.
La Porcelaine ef? une Coquille univalve ;
ainf nommée à caufe de [a longue fen-
te, avec une bouche garnie de dents des
deux côtés , de forme ronde , oblonque ,
quelquefois bofluë , quelquefois termi-
née par des mammelons.
. Porcelaine arondie & épaifle.
—— FT la Carte de Géographie,
___ 5 imitant les caractéres des lettres
& Arabes,
la peau d'un Tigre.
la peau d'un Serpent,
— — — le Pou de mer,
— — le Cloporte.
— — chargée de points,
— — la Tanée,
— — de la Chine.
— — dont le fommet va en pointe.
——* Violette,
— — rougeûtre,
— — bariolée,
— — imitant l’écaille Tortuë.
—— parfemée de petites taches.
gr $ dont le milieu eft féparé en quatre
zones rouges.
DS repréfente un ovale
bleu.
— — mince , faite en Poire.
rer $
l'œuf de Rumphius , avec des mam-
His" $ melons.
— — — Ja navette de Tiflerand.
|
—
——
—
—
e—
—
——
—
=
——
femée de taches jaunes , la fente
arquée & de la figure d'une Poire,
marquée de deux fafcies & la fente
arquée.
.— — — de forme longue & épaifle,
— —XT le grand Argus,
— — — le petit Argus.
EA CONCHYLIOLOGIE, IL PARTIE.
Porcellana, pfeudo Argus, == mm
——— Lepufculus.
— mn mm /ariolæ , fubviridis. —
albida, punctis
— —— —— — < elatis & exaf-
peratis.
— Æ
—— — Afellus,
—— — Mus.
——— J'alpa. :
fulva, 4. zonis rubris
infignita.
fufca , 4. zonis fulvis
notata,
fafciis amethyftinis ex
urbe Panama.
— mn mme VINIdiS , MACUIOa, —
— — — Achates virgata, — —
cœrulea , animal re:
Ha Vue { præfentans.
— — — — maculofa —
.— —— in aliqua parte gibbofa,
lactea , umbonibus
——ÿ À rofeis, labro dentato.
$ albida , gibbofa , um-
——-|
———{
———{
bonibus & dentibus
denudata.
flavida,abfque umbo
nibus & dentibus.
me
fenis gibbis in fuper- |
ficie , ore dentato ,
moneta congo , vel
Guinea dicta,
——— magna, dorfo gibbofo,
307
Porcelaine, le faux Argus,
— — — le Lévreau.
——— — Ja petite Verole, de couleur verte;
blanche , avec des
points faillans,
= ----
— — — le petit Afne,
— — — la Souris.
——— la Taupe,
roufle , entourée de quatre zones
Er i rouges.
_ ___$ brune, marquée de quatre fafcies
ai $ roufles.
à fafcies violettes venant de Pa-
NE $ nama.
—— — tachetée, de couleur verditre,
— — — couleur d'Agathe,
— — — bleuâtre, repréfentant un animal,
achetées
,—— — boffluë en quelqu’endroit,
couleur de lait , avec des mamme-
— 75 À lons rouges & des dents.
blanche, bofluë, fans mammelons
7 À & fans dents.
$ jaune , boflué , fans mammelons ni
on dents
qui a fix bofles en deflus, la bou-
= = À che garnie de dents, apellée monoie
} de Guinée ou la Colique,
—— psrande, dont le dos eft boffix
(a) 4'dro
wandus. de
‘IFeftacels. L,
3e Page S52e
(b) Gefuer.
. {c) De Te-
flaccis. L. 2.
bag. 101,
308 LA CONCHYLIOLOGtE, II. PARTTE,
REMAROUES
Sur la quinzième famille des Porcelaines.
ORCELLA NA [eu Venerea nomen accepit à fimilitudine
pudendi muliebris quod græcis noïos, latinis porculus [eu por-
cellus , cujus aliquam fomilitudinem refert hujus conche rimas hinc
enim concha venerea dicitur.
Pline dit que certe Coquille eft apellée F'enerez , co quod
apud Gnidiorum Venerem colebatur.
Un Auteur (4) que nous avons déja cité plufieurs fois, dit:
Sant enim Conchæ non gratæe modo Veneri , [ed ctiam cognatæ 0b
communem à mari originem , celebrifque ef ejus Des effigies atque
baud [tio an ex hoc ipfo genere , pede premens 3 deindè mirum , quod
non Concavam partem auræ prabeat Concha, fed diverfam , cum
concava fit velificationi aptior. 1 admet une douzaine d’efpé-
ces de Porcelaines , en y comprenant les différentes couleurs de
la Robe. 7cf undique conglobatæ [ed non in ayrum conclufe que
rimam babent fine operculo , ut Conchx venerez.
Un autre (4) Naturalifte veut que le nom de Porcelaine ait
été donné à cette Coquille, qua ex ilis Porcellanica vafa confi-
ciuntur , pracipuë in Provincra finarum Kiam/.
Rondeler(c) l’apelle Remora Mutiani ,ou Murex Mutiani, —
— Muricem effe latiorem purpura , neque afpero ,neque rotundo ore,
ncque in ançulos prodcunte rojiro, [ed fimplice Concha atroque latere
fefe coleente: quibus inhærentibus plenam ventis ffetiffe navem por-
tantem nuncios à Periandro ut caffrarentur nobiles pueri, conchafque
que id prafliterunt, apud Gnidiorum Venerem coli, Quam defcriptio-
nem nulli alteri meliàs quadrare contenderim , quamei Conchx qu'im
Porcelaine vocamus,nonnulli levigatoriam, quia Levilima ef tea,
qua mulieres noffræ ornamenta quadam [ua linea in amylo aqua
multa diluto , lota , deindè exficcota poliunt, adeo ut fplendeant.
Quoïqu’on apelle la Porcelaine, Coauille de Venus, il faut
bien prendre garde de la confondre avec la Conque de Venus
apellce concha Veneris, qui eft une Bivalve dont il fera parlé
dans la claffe fuivante.
On nomme certe Coquille le ?rceluge , le Cauris en plu-
fieurs endroits, principalement aux Maldives, & dans la Gui-
nec
LA CoNCHYLIOLOGIE, II PARTIE. 305
née elle fert de monoie; on lui donne encore le nom de Co/i-
que ; parce qu'on prétend qu'eîle guérit cette maladie.
On peut remarquer plufieurs efpèces différentes dans le
genre des Porcelaines, celle qui eft légére, celle qui lui eft
entiérement opofce par fa pefanteur , une autre dont l’ouver-
ture eft toute droite, & celle qui a la bouche de travers.
La Porcelaine qui eft boffuë dans le milieu de fon dos, n’eft
pas moins remarquable , ainfi que celle qu'on nomme l’œuf,
qui a deux boutons faillans à fes extrémités. Joignez y la
navette qui fe peut raporter à l'œuf, dont les deux extrémités
{ont longues & pointuës.
La bouche eft la partie eflentielle qui détermine le genre
des Porcelaines ; elle doit être oblongue , très étroite en for-
me de fente & ordinairement bordée de dents au moins d’un
coté,
Seconde Partie. R r
510 LA CONCHYLIOLOG1IE, II. PARTIE.
EXP LIiC.A TEON
DE LA VINGT ET UNIEME PLANCHE.
A Porcelaine marquée À , merite par fa blancheur &
| Ses la couleur jaune qui régne dans fon intérieur , le
nom d'œuf, fa bouche eft terminée par deux becs ou bouts
faillans.
La lettre B,eft la carte Géographique , reprefentée fur fa
robe brune par une grande traïnée blanche , qui imite les fi-
nuofités de la mer. Les autres taches blanches répanduës fur
les cotés, donnent l’idée des Lacs du globe Terreftre.
C ,eft celle que l'on apelle la Souris dont la couleur tire fur
le gris, avec des points noirs à chaque extrémité , imitant les
yeux de cet animal.
La Porcelaine D , eft le grand Argus d’une forme longue,
avec un fond jaunâtre & trois fafcies brunes marquées lé-
gérement ; fon corps eft tout femé de petits ronds bruns, vui-
des en dedans, qui repréfentent les yeux d’Argus.
La lettre E, eft une Porcelaine dont les bords & la bouche
font d’un brun tirant fur le noir, & le deflus couleur d’Agathe,
avec une raie fauve qui le traverfe.
Celle de la lettre F, eft truitée , d’une couleur fort douce fur
un fond blanc.
On voit à la lettre G , une Porcelaine remarquable par une
tête qui forme une petite pyramide , fa robe eft feparée par
trois fafcies , bariolées de gris brun , fur un fond bleuitre.
La Porcelaine de la lettre H, eft apellée la Taupe ; elle n’a
de fingulier , que quatre grandes zones fauves , qui partagent
fa fuperficie.
La lettre I, offre une petite Porcelaine , affez femblable à
l'œuf pour la forme & pour la couleur , excepté que fes deux
bouts font beaucoup plus alongés & plus pointus. Elle s’apelle
k Navetre de Tifilerand , & elle n’eft pas commune.
La Porcelaine marquée K, s’apelle la Colique ou la monoie
de Guinée.
L , eft celle qu’on apelle le Pou de mer, raice & rachetée.
|
\ HE. TUE
Porcelaines. "
= — : D . » : : an. ZI,
Es
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1 F. r 2 &) es é e À ; K] 8 = : L a ,
idepens de M! le Comte de Tessin Surintendant des Patimens du Roy deSnede
,
a.
24
1h
LaA-:ConwcuvrirorzOôeie; II PARTEE -srr
On voit à la lettre M, la Bofluë avec deux boutons & deux
ouvertures bordées de couleur de Rofe.
A la lettre N , eft une petite Porcelaine bariolée en zic-
zags bruns, fur un fond blanc, avec quelques fafcies.
La Porcelaine de la lettre O, n’eft finguliére que par le mi-
nou de fa robe, partagé en zones rougeñtres , fur un fond Aga-
tne.
Celle de la lettre fuivante P , eft vergetée de lignes brunes,
fur un fond d’Agathe claire.
On remarque à la lettre Q , une autre Porcelaine toute blan-
che & bofluë, différente de la précédente , fur tout par fa bou.
che.
La lettre R ,eft à fafcies, chargées de figures en S, de cou-
leur brune, fur un fond d’Agathe, les bords de fa bouche font
pointilles de rouge.
La Porcelaine S , extrêmement petite & chargée de points
gravel:ux de couleur brune, s’apelle cloporte.
Celle qui eft marquée T , eft apellée le petit afne à caufe de
trois barres noires, qui fe voient fur fa robe blanche.
V ,eft celle que l’on apelle la petite verolle , de couleur blan-
che, avec des grains re élevés, elle n’eft pas commune.
On voit le petit Argus à la lettre X , fes yeux formés par
de petits ronds blancs , fur un fond aurore , different de beau-
coup de ceux du grand Argus.
La Porcelaine Ÿ , eft des plus fingulières & des plus rares;
elle repréfente fur fa robe de couleur d’Agathe , un petit ani-
mal informe, de couleur brune.
On apelle la Porcelaine fuivante marquée Z , la Porcelaine
de la Chine, qui, quoique très commune, eft d’une belle
marbrure & très polie, avec des lévres aurores.
Le chiffre 1 , offre une petite Porcelaine avec de petites ta-
ches brunes, formant trois fafcies fur un fond bleuitre.
Enfin la derniére, marquée du nombre 1 , eft extrêmement
jolie par fon fond Agathe, avec trois fafcies blanches tra-
verfées par de petits zic-zags fauves, fes lévres de la même
couleur font pointillées de rouge.
Rri
31% LA CONCHYLIOLOGIE, II PAKTIE.
Tr re remet
Tire EN Te ver eve er
CONCHÆ DES COQUILLES
DE DEUX/PIECES
BIVALVES: | APELLÉES BIVALVES.
Familia 12, Conchæ diétæ Oftrea - - [Famille 1° Coquilles dites Huitres,
ms 2eme —m—— Chamæ - - [= 2 = — — Cames.
— 3 Mu - |—— 3 ———— Moules,
— 4m mm Cordiformes [—— 4 = ——— Cœurs,
—— j ——————— Peétines - | $ == — —— Peignes. |
Gun mme mms mm Solenes - - Mme 6 em mme = = Manches de Couteau.
LA ConNcHyLioociE, I]. PARTIE.
FAMILIA PRIMA.
Oftrea.
Offreum eff Concha Bivalvis,
éeflis extas fordidis , luto
obduitis | &. cruffis mualtis
feu laminis compofitis 5 Le.
vis ,aculeis, ffriis, tuberibus
inffrula , plana , plicata,
globofa , valva inferiore cla-
tiori quam fuperiore.
. Oftreum planum & læve, — —
— 7 commune fquammofum, —
—— viride, = = = — —
— — — Orientale — —
— — unio feu margaritifera. —
— — cepa viridis. = = —
— — rofea, = = —
— — flava = — —
— — electrina, = - -
— ftriata, - - - -
ISERE
— — ephyppium placenti forme,
— — — yiolaceum, - -
— — gallina guttata, - - -
— —— ]jmnoftrea dicta. -
rubrum ,ftriatum, & Ja-
{ ponicum,
— — Avicula feu Hirundo, - -
.— — plicatum læve.
divifum , feu malleus bra-
rer chiatus,
plicatum minùs , auris
Lo + its 4 Por feu crifta Galli di-
Ctum,
tubulis
nn OS = uns se“ arma-
tum,
— — cratium feu folium,
—— tortuofum, crus appellatum,
— — — — femur diétum, -
.— — globofum & fpinofum. -
— &T aculeis rotundis
—— — planis,
farmatum.
313
TT ED CP PS0 SRE RE RENT ER T OU SERRE RE PERPOPONT CE LAET TSCNE OPTTR LOT N SONT re sen nr |
PREMIERE FAMILLE.
Dés Huitres.
L'Huitre eff une Coquille Bivalve, dons
les pièces [ont couvertes extérieurement
de fange , G compofées de plufieurs
feuilles on écailles ; V Huitre ef nnie,
fouvent couverte de pointes ,de ffries ,
de boutons € de canelures ; [a forme ef
plate, replice , ronde , aiant La Coguille
inférieure plus clevée que la fupéricure.
1. L'Huitre plate & unie.
— ÈT à l’écaille,
— — verte,
— — — Orientale,
—— qui produit la Perle,
— — la pelure d'Oignon, verte,
a me dm couleur de rofe.
— — — — — — jaune,
ne done M et couleur d’ambre,
a à ftries,
re $ la felle de cheval , ou la grande pelure
d'Oignon.
es lee es de couleur violette,
— — Ja Pintade.
— — d'Etangs falés,
— — rouge & raiée, venant du Japon,
— — l'Oyfeau ou l'Hyrondelle,
2.— — feuilletée & unie,
— #7 le Marteau,
——|
— == ee = em — hérifice,
l'oreille dé Cochon , ou la crête de
Coq.
—— la feuille,
— — tortueufe, apellée la Jambe,
— la Cuifle.
3.— — de forme ronde & épineufe,
— &T à pointes rondes,
RO Ou, plates.
R riij
= = =
314
of auritum, flammis rubris
TU S infignitum.
mucronibus candidis, &
”—— } faxo adhærens,
ps mms Pons , faxis adhærens., —
canaliculatum , rofeum ,
aculeis planis & albidis.
= sm concha Corallina, —
= medokina.
aculeis rubris lividifque
? armatum.
Oftreorum congeries co-
$ orum varietate confpi-
ù TE NE {
cua.
globofum , laminis emi-
D ou
nentibus laciniatum.
Placenta foliacea, feu pli-
catum majus Rumphii.
ftriatum,arauficanum, ex
mare Baltico.
,—— globofum, foliaceum, = —
oftreum fylveftre, fquam-
D come j mofum Scandebec Ron-
deletii.
fquammofum, foliaceum,
= — 4 colore citrino , madrepo-
ræ adnexum.
oftreum fylveftre, Bala-
ET $ nis adhærentibus.
6. — oblongum & umbonatum.
so me fpondylus Iævis. = —
$ rugofus, fpinis
carens.
laminis albidis te-
Gus, in margine
rofeis fpinis digi-
tatus,
FR» Cu cum ue
n mg aux
laminis flavis,um-
Sæ = ÿ bone rubro & al-
bido diftinétus,
Gaideropa didtus
À Rondeletii,
LA CoNCHYLIOLOG1IE, II. PARTIE.
à oreilles , à grandes pointes couleur
de feu.
à pointes blanches , & attachée à un
caillou.
apellée le Pont, par la fituation des
{ cailloux qui y font adhérens.
canelée , couleur de rofe , avec de
Ti ÿ longues pointes plates & blanches,
——— de couleur de Corail.
bel. { nommée Aedcc à Bordeaux, par le
vorfinage d’un lieu apellé Medoc,
— — dont les pointes font d’un rouge fali,
——{
L'Huitre {
i
groupe de plufieurs Huitres de diffé-
rente: couleurs,
de frrmeronde, découpée de gran-
7 À des iame: très faillantes.
le gate: 1 feuilleté, dont parle Rum-
nt { phius
à ftries & de couleur d'orange, venant
de la mer Baltique.
——{
.— — de forme ronde & garnie de feuilles,
ÿ
écailleufe , apellée Scandebec par
Dee Es
Rondelet,
$ la même, avec des tuyaux
DR CON © uS mx y 7
levés.
ELA { écailleufe & à feuilles couleur de ci-
tron, jointe à une madrepore.
=— = ja même, couverte de Glands de mer,
oblongue , avec un mammelon à fa
6 GES °7
. charniére.
— — le pied d’Afne uni.
Mn s Enes n’aiant point
de pointes,
couvert de lames blan-
ches , & armé dans fon
pourtour de pointes
couleur de rofe.
diftingué par des lames
jaunes & par un mam-
melon moitié rouge,
moitié blanc.
apelié Gaïidaron par
Rondelet,
|
La CONCHYLIOLOG1IE, II. PARTIE. 315
REMARQUES
Sur la première famille des Huitres.
ee UITRE s’apelle mere Perle, quand elle renferme ce
précieux ornement ; les Italiens l’apellent #4dre di Perle, &
les Latins: (a) Concha margaritarum [eu unionum Indica dicitur.
Dans le golfe Perfique où fe fait leur grande Pêche, les In-
diens les apellent Berberi. (4) L'Huitre eft auffi apellée o/reum,
ex offum Duritie vel ab Ov quod os fignificat.
Les Huitres ont un caractére générique, qui les doit diftin-
guer des Cames, avec lefquelles on les trouve prefque toujours
mêlées chez les Auteurs ; l'H’uitre eft compofée de plufieurs
croütes ou lames , formant une furface raboteufe ; fa Coquille
fupérieure eft plus plate que l'inférieure; elle a un bec qui s’éléve
à l’une de fes extrémités , ce qui rend cette Coquille fupérieure
un ne pointuë. L’Huitre ferme exa@tement nonobftant fes
furfaces raboteufes, & les pointes dont elle eft fouvent garnie.
Les efpéces les plus finguliéres des Huitres, font elles que
Jon apelle le (4) Marteau , dont l'épaifleur, les replis, la
couleur & la forme ne fe peuvent trop admirer ; l’Oyfeax, par
fes deux aîles, par fon bec, & par fa queuë, eft encore des
plus finguliers ; la pelure d'Oignon , par fa figure contournée
des plus minces, & par une ouverture fur la partie fupérieure
à l'endroit de la charniére ; ’épaifleur , le bec, & les 4/péri.
tés du pied d’Afne, ont des caractéres fpecifiques qui les diftin-
guent extrêmement des autres Huitres. Za feuille n'eft pas
moins remarquable par fes replis & par l'affectation qu'elle à
de s'attacher à quelque morceau de bois , ce qui lui à fait don-
ner ce nom. Z’Oreille de Cochon, ou la Crète de Cog , eft encore
plus repliée dans fon contour, & fon caractére eft des plus di-
ftingués. On ne parle point de la variété des pointes & des tu-
bercules qu’on obferve fur la robe des Huïitres, non plus que
de leurs belles couleurs , on fçait qu’il en naît feulement de la
variété , fans former aucune efpéce.
On remarque que les Huitres s’attachent à tout ce qu’elles
trouvent; elles ne demandent qu’un point d’apui. Les Rochers,
les Pierres,le Bois les Plantts marines , cout leur eft propre; fou-
(a) Aldrovs
de Teitaceis,
Pag. 417,
126,
(b) L’exten-
Jion de [es bras
La fait nom-
mer le Crucifix
chez les Hul-
landois,
316 ELA CoNcHxLioxOerE LES PARTIE
vent même elles fe colent les unes fur les autres ; c’eft une gluë
ui fort du Poiflon, fi forte, qu’elle réfifte à tout. On diftingue
dans les Ports de mer deux fortes d'Huitres, les fécondes,
& celles qui ne le font pas : une petite frange noire qui les en-
toure eft la marque de leur fécondité, & de leur bonté.
Le moien d’avoir des Huïitres vertes, eft de les jetter dans
(a) Hz vero des (4) foflés pratiqués fur des bancs de fable, qui fe remplif-
En fent d'environ trois pieds d’eau par la marée ; par ce moien
prierate, fole elles deviennent vertes avec le fecours du Soleil , dans l’efpa-
adisvente ri CE de trois ou quatre jours:
rides fiunt,
fuumque co-
lorem tridui
aut quatridui
a EX PETCA TION
cant, Lifler.
Poe DE LA VINGT-DEUXIEME PLANCHE.
À lettre À, offre un des plus curieux Coquillages que
l'on ait, il eft apellé le Afarteau; fes replis, fa longue
queuë, & les deux parties d’enhaut qui s'étendent comme deux
bras, forment la figure d’un vrai marteau. Sa couleur brune
4 cire fur le violet , eft aflez diftinguée : malgré la bizarerie
es contours de fes écailles, on eft étonné de la jufteffe dont
elles fe joignent.
On voit à la lettre B, l'Huitre apellée l’Oyfezx ou l'Hyron- :
delle , dont les aîles étenduës, la queuë & le bec d’enhaut , don-
nent aflez l'idée d'un Oyfeau, elle eft nacrée en dedans, &
d’un rouge fale par deflus ; quand cette Coquille eft découver-
te, rien n'eft au-deflus de fa couleur aurore.
La Coquille de la lettre C, s'apelle la pe/vre d'Oignon; fa
légéretc , fa belle nacre en dedans tirant fur le verd, ne peu-
vent aflez fe remarquer, ainfi que, fes replis & fa large fe-
nêtre d’enhaut, ot re
L’'Huitre marquée D, eft raboteufe & repliée dans fon
contour en forme de zic-zag , elle s'attache ordinairement à
des branches d’arbres d’où elle a pris le nom de feuille.
Celle de la lettre F, qu'on décrit exprès avant E , eft encore
une feuille plus grande, moins repliée dans fes bords , avec un
refte de morceau de bois , fur lequel elle étroit attachée. Deux
petits glands de mer sy font joints.
La marque E, DA EREe une Huitre épineufe , de couleur
brune,
Huitres Plan
|
udepens de M'Mon/lambert Com “un Bataillon du Reg‘det kamp zgrte
LA CoNcHyLioLoctE,IÏl. PARTIE 317
brune , mêlée de rouge, avec plufeurs pointes ; elle eft adhé-
rente à fepr ou huit autres petites Huitres, toutes attachées
fur deux cailloux de mer, différens en couleur l’un de l’autre,
de maniére qu'ils laiflent un petit efpace vuide en deflous, ce
qui la fait nommer le Pont; c’eft un morceau unique.
Les figures G & H, qu'on a fait grouper enfemble pour le
coup d'œil de la Planche , font deux Huitres épineufes, ex-
trêmement belles, & fort différentes par les pointes dont elles
font couvertes.
Celle de la figure G, eft des plus rares par fes longs ra-
mages aplatis ,dechiquetés , & de couleur blanche , fur un fond
couleur de Rofe, le deflous eft aufli beau & aufli garni que le
deflus.
L'autre Huitre marquée H, eft d’un rouge fali, avec quan-
tite de pointes rondes de la même couleur; elle n’eft pas moins
rare & moins eftimeée que l’autre ; on reconnoît en deflous
qu'elle étoit attachée à quelque corps longs. Les charniéres les
fermetures exactes de ces belles Huitres , leur parfaite confer-
vation ne peuvent trop fe remarquer.
Seconde Partie. ST
318 LA CoNCHYLIOLOG:1E, II. PARTI:E.
EXP L IC A TION
De la feconde planche des Huitres marquée vinst-trois.
ee Coquille de la lettre A , eft apellée la Pintade, à caufe
de fa couleur canelée de gris & de blanc, qui imice
cette belle Poule ; elle eft un peu écailleufe par deflus , en de-
dans c’eft une nacre parfaite, avec des nuances tirant fur le
violet.
Le groupe des quatre Huitres marqué B, eft des plus fin-
guliers. Ces Huitres font toutes épineufes à pointes rouges &
blanches , très bien confervées ; deux de ces Huitres font rou-
geatres, pofces l’une deflus l’autre, la grande deflus ; les deux
autres font blanchâtres, cette varieté de pofition & de cou-
leur , eft encore augmentée par celle d’avoir les deux grandes
Huitres de deflus fermées , quand les deux petites qui- font
deflous font ouvertes, ce qui devroit être autrement fuivant
les loix de l'équilibre. Ces morceaux font pofés fur une couche
qui a tenu à quelque corps.
La petite Huitre marquée C, eft pliée comme la Crête de
Coq & de la même couleur; ce qu’elle a de fingulier , ce font
neuf glands de mer , adhérens fur fa fuperficie, dont la couleur
tire fur le blanc , bordée de couleur de chair.
On voit à la lettre D , l'Huitre apellée l'oreille de Cochon,
ou la Crête de Coq, de couleur tirant fur le violer & fur le
brun, Ses couleurs, fes grands replis, fa fermeture exacte fonc
admirables.
Celle de la lettre E, s’apelle le pied d’Afne par la refflem-
blance qu’elle a avec la corne du pied de cet Animal; le fond
de l'Huitre eft blanc, avec de longues pointes couleur de
rofe.
On apelle l'Huitre marquée F, le gâteau feuilleré. Ses rama-
ges étagés , déchiquetés, & tronqués, repréfentent aflez bien
cette figure ; cette Coquille eft prefque toute blanche , avec
des taches couleur de rofe.
L'Huitre marquée G, eft des plus belles & des plus rares;
les Auteurs Pont décrite par ces mots: Ofreum flammis rubris
infignitum 3 non - feulement fes piquans font couleur de feu,
Huitres
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LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 3r9
mais toute l'Huitre eft de la même couleur ; on remarque deux
Oreilles proche fa charniere: la Planche n'a pas permis de la
repréfenter de fa grandeur naturelle.
On voit à la lettre H, celle apellée o/reum filuefre, parce
welle s'attache à des morceaux de bois ; fes étages repliés en
ut tout le mérite; fa couleur, qui tire fur le verd, eft très
commune.
La petite HuitreI , fe diftingue par de longues pointes pla-
tes de couleur blanche, fur un fond cramoifi, fa confervation
eft parfaite.
Celle marquée K , eft de couleur de citron; fa forme irré-
guliére & raboteufe, reflemble aflez à celle d’un gâteau feuil-
lete.
Rien n’eft fi joli que la petite Huitre L, qui eft d’un blanc
à cblouir ; elle eft garnie Fr & deflous d'un nombre confi-
dérable de petites pointes fines , aigues, de la même couleur,
& elle eft ouverte naturellement fans qu'on la puifle fermer.
La derniére Huitre à la lettre M, eft d’une couleur aurore
très vive , garnie de plufieurs pointes de la même couleur,
elle charie avec elle un petit caillou de mer, auquel elle eft
adherente au-deflous de fa charniere, ce qu’elle a de commun
avec plufieurs Coquilles de cette famille,
sfi
B
FAMILIA SECUNDA.
Chamæ.
Chama eff Concha Bivalvis,
Levis, aliquantulum ragofa,
fpino[a , valvis æqualibus
elatis, convexis ; ore patulo
€> bianti.
oblonga, plana , tranf-
Chama { RE ;
versè ftriata.
—!ŸTF litterata, = = —— —
cum maculis fuf-
cis.
— ——virgata, — = —
— — tranfversè ftriata.
oblonga, elata, ab apice
[triata,
= —— CINCTEA, = = = = —
—— Yamethyflina = — —
——fÎlava = = = — —
—— fubrubra = — — —
—— *fpoliata, & lævis, = —
— — variegata, = = = = —
———-|
,— — rotunda , æquilateralis, —
— #5 Nux maris.
— — fcobinata, = = = = —
— — granofa, = = = —
— =— reticulata, = = = —
— — Cratitia,
= = =
= = COnCha piétorum,. = =
= Canceliata, = = ——
= =— clathrata.
trachea , id eft rugata
777 À Rondeletii,
= — (Caftanea,
— — optica Rumphii, — —
— — punctuata,
mm VArlegata, — mn
fafcis rubris, cum panno
idarl no,
_— — tenuis & fubflavida,
3:20 La CoNcuyLioLzociEe,lT. PARTIE.
SECONDE FAMILLE.
Des Cames.
La Came ef? une Coquille Bivalve , fou-
vent unie , quelquefois rabotenfe, épi-
neufe , dont les deux Coquilles font éga-
lement clevces , € la bouche ouverte &
bcante. ù
oblongue, plate, dont les ftries font
tranfverfales,
| apellée l'écriture Arabique @ Chi-
+, j noife,
|
Came $
avec des ta-
chesbrunes.
— — marquée de verges.
— — quia fes ftries en travers. |
oblongue, élevée, dont les ftries par-
AU $ tent du fommet,
— — cendrée,
—— * violette,
— — jaune.
— — rougeître,
— — * découverte & unie,
— — bariolée,
de forme ronde & dont les côtés font
égaux,
— iT apellée la Noix de mer.
— — la tricotée, la lime ou la corbeille,
— — grenué,
— — faite en réfeau,
— — faite en claye.
——$ qui fert à mettre les couleurs des
Peintres.
—— la chagrinée.
— — faite en treillis,
— — la ridée de Rondelet,
— — apellée la caftagnete. |
— — apellée le zig-zac de Rumphius,
— — couverte de points,
— — barilée.
avec des fafcies rouges, & fon épider-
En À $ me marin.
—— mince & jaunâtre,
La CoNcHyLioLociE,ll. PARTIE.
Chäma amethyftina, fafciata. —
—$ albida , crafla , plicata,
ex Jamaica,
— — galades Rond. -
= Pelorides Beloni.
a glycimeris Æliani,
— — chamæ-trachea, - - -
— — piperata, - - = - - -
— — chameleia, -
— — lingua Tygerina Rump. -
$ tenuis , albida , & reti-
7 À culata.
— — Venerea, inæquilateralis. -
Ç amethyflina, mutilata,
85 À cum ovali concavo,
$ conchaVeneris,occiden-
nt ms é ‘ è
talis cum fpinis,
orientalis ,
me — :
: plicata,
falbida, lævis,
— — — —! cum oval
Lamethy{tino
= = —— = cinereo.
— — fufco, -
— — mutilata , ab apice ftriata.
— — fufca, tranfversè ftriata, -
— — variegata, colore Achatæ,
— — anus rugofa cum aculeis, -
< major,intüs amethyftina,
ex infula Rorde, Torqui
77 )bus pacis conficiendis
idonea.
cadem fpoliata , albida
intüs & extüs,cumun-
dis amethyftinis.
major cinerea, intüs ro-
fea & argentea, ex pro-
vincia Canada,
moral
\
,
— LT L
4.
321
Came violette & fafciée.
$ blanche , épaifle, avec un pli, venant
7 dela Jamaique,
$ apellée Galades par Rondelet, à caufe
7 À de fa couleur de lait.
$ apellée Pelourde par Belon , parce-
qu'on la péche proche Peloro.
j à caufe qu’elle eft noire & moins fa-
lée ,felon Ælien,
— —— à caufe que fon deflus eft rude,
1 $ à caufe qu'on la mange avec du poi-
vre , ou qu'elle fent le poivre,
— — à caufe de la Iégéreté de fa Coquille.
Re: $ la Langue venant de Tygers, apellée
ainfi par Rumphius,
—— mince, blanche & faite en réfeau,
—— de Venus, à cotés inégaux.
nr violette, tronquée, formant un ovale
Œ concave,
> la coquille de Venus, d’occident avec
des pointes
d'Orient , fans
pointes & avec
des rides,
blanche , unie ,
— — — — — — J{ormantun ova-
le violet,
couleur de
PA ER EN NA
— — — — — — brun,
tronquée, dont les ftries partent du
fommet.
brune , dont les ftries font tranfver-
fales,
— — bariolee & couleur d’Agathe,
— — la vieille ridée garnie de piquans.
grande , violette en dedans, très ra=
re, venant de l'Ifle Ronde, les coliers
de paix de Canada, en font faits,
—-+{
_#w$
la même, dépouillée , blanche deflus
& en dedans, avec des ondes vio-
lectes,
grande & grife, en dedans couleur de
rofe & argent , venant de Canada,
S L'iij
LA CoNCHYLIOLOG:IE, II. PARTIE.
322
{poliata, intùs & la même, découv leur d
M eadem P : M *3 , erte , couleur de
Chama ÿ extùs rofea. Sie rofe deflus & en dedans.
ee
ob
i
rs
= 7 albida, paulifper maculofa.
(a) Selon Bc-
don. pag. 408.
(b) Rondelet.
(c) D Prnet,
traduéteur de
Matbiole fur
Diofcoride, Les
apelle en fran-
gois , Chames.
Pag. 137.
(d) In gene-
te minorum
Oftreorum,
Chamæ funt
tanta cum
aliis afinita-
te, ut facilè
in antiquis
fcriptoribus
confundatur
earum hifto-
ria.
major , cinerea , albida
intüs, EX provincia Sene-
gal.
flriis diverfi-modè exa-
ratis,
grande & grife , blanche en dedans,
venant du Senégal.
er $
ne Al $ à fîries tranfverfales , placées diffé-
: remment.
— &F blanche, & un peu tachetée,
REMARQUES
Sur La fèconde famille des Cames.
N donne différens noms François aux Cames , on les apelle
(a) flâmes ou flamertes, à caufe de leur goût de poi-
vre qui enflâme la bouche. En Poitou & dans le païs d’Aunis,
on les apelle Lavignons, d’autres les nomment (2) Pelourdes,
ou Palourdes.
On n’a pu mieux rendre en François le mot de Chæma , que
par celui de (c) Came; on a retranché l'H, pour le rendre
plus doux dans notre langue , de même qu’en parlant des figu-
res gravées, l’on dit Camée qui devroit s'écrire Chamée , ces
deux mots étant dérivés du Grec.
Le mot de Camée vient fürement de la Coquille apellee
Chama, parce que les anciens fe fervoient d’un morceau de cette
Coquille amincie pour y graver deflus des figures. Les fonds
fe peignoient en bleu & fouvent les cheveux & les habillemens
des figures, peintes de différentes couleurs, s’imprimoient fa-
cilement HE , fuivant la proprieté du Coquillage. Camée ou
Camayeu fe difent en Grec noroxpouæ.
Les Cames (4) font fouvent mêlées avec les Huitres , c’eft
l’effec de leur refflemblance, quoique leurs parties effentielles dé-
notent fuffifament la différence de leur genre. Elles font ordi-
nairement unies dans leur fuperficie; on en trouve rarement de
raboteufes & de garnies de pointes ; les Cames font plus élevées
que les Huitres, & convexes dans leurs deux Coquilles qui
font aflez égales ; elles s’attachent peu comme les Huitres aux
autres corps, & l’on les voit fouvenc fur le rivage la gueule
béante, c’eft.à-dire entr'ouverte.
LA CoNCcHYLIoLOoctE, Il. PARTIE. 323
Les caraétéres fpécifiques les plus remarquables dans cette
famille , font la Concha V'eneris, avec fes piquans & {a robe toute
chargée de grandes ftries tranfverfales & les autres efpéces de
cette Coquille; la Came violette, qui préfente une figure tron-
quée; la vécille ridée , dont les lévres font garnies de piquans,
la Corbeille à ftries ondées, & celle dont les ftries font en partie
tranfverfales & en partie droites, fortant de la charnicre, mé-
ritent d’être examinées foigneufement.
En obfervant que la Came eft différente de l'Huitre , il faut
encore la diftinguer de deux autres Coquilles , avec lefquelles
elle eft quelquefois confonduë , l'une eft la Telline, efpéce de
Moule, & l’autre eft le Peigne.
La Came eft plus ronde & plus épaifle que la Telline, dont
la figure eft ordinairement un peu longuette.
La Came a fes ftries ou raiures tran{verfales ferrées & pro-
fondes , au lieu que les Peignes ont leurs ftries droites, peu pro-
fondes, & qui partent de leur fommet: la Came eft rarement
élevée dans le fien prefque toujours aplati , au lieu que le Pei-
gne a le fommet extrêmement élevé, & garni d'oreilles.
Aldrovandus à mis parmi les Cames le cœr de Bauf, la
Tuillée apellée Zméricata & le cœur ordinaire, en les apellant
Chamæ afpere.
3:24 LA CONCHYLIOLOGIE II. PARTIE
E XP LI CSP T ON
DE LA VINGT-QUATRIEME PLANCHE.
A Came A, s'apelle l'Ecriture Arabique , ou Chinoïfe ;
plufieurs lignes noires qu’on y remarque, par leur difpo-
fition bizarre paroiffent former des caradtéres finguliers.
La petite Coquille marquée B, eft nommée /4 vicille ridée ,
à caufe de fes grandes rides, dont les extrémités fe terminent
en pointes fur les lévres de fa bouche ; fa couleur eft blanche
bariolée de brun.
La grande Came à la lettre C, eft d’un blanc tirant fur le
fauve , avec des ftries tranfverfales, très ferrées, qui la diftin-
guent infiniment des autres.
La lettre D , offre une Came violette, dont les ftries partent
de la charniere ; elle eft orientale.
Ceiie marquée E , a le fommer plus élevé que les autres, &
les ftries moins profondes ; toute fa robe forme un vrai Réfeau
blanc. |
On voit à la lettre F , une Came apellée Conque de Venus,
dont la robe eft unie & raiée à fond blanc ; la forme de fa bou-
che & de fes lévres, d’un brun tirant fur le violet, la fait nom-
mer ainfi.
La Came de la lettre G , eft apellée la Tricorce ou la Cor-
beille, d'une couleur toute blanche; fes ftries coupées fur les
deux fens forment un ouvrage reticulé extrèmement curieux.
Celle de la lertre H, eft toute unie, fon fond couleur d’A-
gathe claire, eft truité ou bariolé de taches d'un brun adouci,
formant une efpéce de compartiment.
Voici celle qui fe nomme Concha Veneris , à la lettre I, les
pointes qui garniflent fes lévres & fes ftries profondes de cov-
leur de rofe, l'ont fair nommer Coquille de Venus occidentale.
La fuivante de la lettre K, eft la Levantine, ou Coquille de
Venus orientale, parce que fes levres n’ont point de piquans ;
au lieu de ftries , elle a le corps couvert de plis relevés & tranf-
verfaux, il n'y a point de comparaifon à faire de fa rareté avec
celle de la Concha V'eneris occidentale.
On voit à la lettre L, une fort belle Came violette & a
che
Plane
1
4 ol
ux depens de MN Bernard de Rieux resident au Parlement de laits :
dt :
EA'CONCHŸLIOLOGCIE, TIUPARTIE 325$
che toute raie fur fa fuperficie, dont la figure paroît tronquée ;
elle fe diftingue dans l'efpéce des Concha Veneris.
C’eft un vrai zic-zag que la Came M, les traits en font au-
rores fur un fond blanc.
On apelle Jamaïque la Came de la lettre N, qui eft toute
blanche; on remarque fon épaifleur confidérable, & dans fa
partie gauche , un plis ou reprife de matiére qu'on trouve def-
fus & deflous, avec une petite cavité de l’autre côté formant
un cœur vers la charniére qui eft faite en bec. Cette Coquille
fe trouve dans peu de collections.
La Came marquée O, eft d’une figure prefque ronde, elle
eft moucherée de points rouges arrangés fur un fond jaunâtre. :
La fuivante marquée P, eft très petite & barlongue, de
couleur blanchâtre mêlée de petites taches rouges ; tout fon
mérite confifte dans fes ftries pofées, partie de travers, & par-
tie droices.
On apelle la derniére Came de la lettre Q, Concha rugofa {a
fuperficie toute raboteufe eft d’un jaune fale, qui n’attire pas
le coup d'œil ; elle n’eft ici que pour en marquer l'efpéce.
Seconde Partie, Tt
526
LA CONCHYLIOLOG1E, II PanTrre.
M
Bd
. Mufculus
FAMILIA TERTIA.
Mufculi feu Mutili.
Mufculus , [eu Mutilus cf
Concha Bivalvis, oblonga,
in acumen definens , æqua-
libus extremitatibus , la-
Vis , afpera , plana ,elata,
aliquanda roffre paulifper
elato.
planus in acumen de-
inens.
— #5 Magellana major ftriata, -
— = —— MINOr, - - -
— — — — variegata, - -
mn lævis _——--——— — —
— — gula Soricis, - - - - -
—— Daétylus, - - - - -
— = — — balanis coopertus.
Vermiculis mari-
gp Dee um *
nis tectus.
f cæruleus, in infimà par-
= = ) te ftriatus, admodum ra-
rus.
— — rofeus & variegatus. - -|.
{ cinereus,admodum ftria=
mm ce
tus.
= — €X Syrti maxima. - - «
— — ex lacu fuperiore Canadæ,
{ Pinna marina major ,ru-
q— qe i
bro cinerea.
_ $ parva, albida,
& aculeata,
rubra &
{ aculeata,
— — = — perna dicta. -
Pinnalana, ob
byffum,
|
TROISIEME FAMILLE,
Des Moules.
Za Moule cf une Coquille Bivalve ,
de forme longue , tantot fe terminant
en pointe , € tantôt aiant les extre-
mites égales ; unie , rude , plate, éle-
vée ; quelquefois avec un bec tant foit
peu alonge.
* La Moule plate , fe terminant en pointe.
la Magellane de la grande efpéce , à
—# { ftries. s “ ,
— —— — — de la petite efpéce,
— — — — bariolée
— — UNE,
— — apellée la gueule de Souris,
— —— jonitant la Datte.
couverte de glands de
mer,
de Vermifleaux
de mer.
——---"{
…— — bleuë, ftriée dans le bas, très-rare,
— — couleur de rofe & bariolée.
f couleur de cendre & toute couverte
de ftries.
— — venant du banc de Terre-Neuve.
— — — des hauts lacs de Canada. :
la de Pinne marine , partie grife
Se - { ES rouge. | é
la petite Pinne marine, blanche &
garnie de pointes,
rouge , avec
des pointes,
apellée le Jam-
= un = me { bon ou Jambo-
neau,
apellé porte-lai-
= = == = 3e à ae de fa
foye.
LA CoNcHYLioLoctreE, Il. ParTre.
Pinna marina, Tridac-
na Rondeletii.
Pinnoteres.
Pinnophylax. ? Rumph.
Anatarius , feu roftrum
anatis,
,— — clatus , æquilateralis, = …
— %TF albidus, & tenuiflimus.
——*Y Argenteus. = = —
— — Pholas nigra.
— = 1 11102
Mufculus
——{
fubtilifimus, due a-
_— rerus, Probofcidem 2
pertam exhibens.
minÿs
apertus
— — Papuanus, cute luridäà, —
Idem , fpoliatus , fafciis
pus = * À ex ER Palléfcentibues
albis & cæruleis depictus.
$ oblonga, plana , æquali-
. Tellina { bus jm rer
— FT omnino violacea. = —
violacea cum 4. zonis al-
bidis.
lævis, fafciis rofæis & al-
bis pulchrè variegata.
ri { Hilo , ex mare Mediter-
raneo.
— — = — QOceano.
— ex lacu fuperiore Canadæ,.
— ex infulis Azoribus.
— ex Syrti maxima, — —
— ex lacubus Canadæ. — —
— Sancti Saviniani.
La $ cadem fpoliata , Argen-
tea, & rofea.
oblonga , diffimilibus
n { extremitatibus.
vulfella fubrubra, cum
—ÿ À roftro.
pu — = =— Citrind,
— —— cultri-formis.
= = PEtafunculus, = = —
2,
. Telline
327
S la petite Pinne marine, qui mord
La Moule4 & qu'oneft long-temps ans man-
Li ger , felon Rondelet,
FORTS $ apellée ainfi par Rumphius , quand
— = le bec de Canard.
un Cancre y loge,
= — élevée, à cotés égaux.
— TT blanche & très mince,
—— — * couleur d’ Argent.
— — Pholade de couleur noire,
è
très lepére , ouverte de tous cotés,
avec une T'rompe auffi ouverte,
moins ouverte , avec la
même Trompe.
— — de l'Ifle des Papous, fauve en deffus.
_x$ la même, découverte , portant des
fafcies rougeâtres, blanches, & bleuës.
oblongue & plate, dont les cotés font
égaux.
— TT tout-à-fait violette,
—— violette, avec quatre zones blanches,
PER { garnie de poils, venant de la Méditer-
ranée,
— = = = = — de l'Ocean,
— — des hauts lacs de Canada,
— — des Jfles Azores.
— — du grand banc de Terre-Neuve,
— — des lacs de Canada.
— —deS, Savinien.
ST $ la même, découverte, couleur de rofe
& Argent.
— — oblongue , dont les cotés font inégaux.
—w$
unie , bariolée de fafcies blanches &
couleur de rofe.
la pince de Chirurgien , rougeâtre,
avec un bec.
couleur de
Citron,
— — en forme de couteau,
— = à Jong bec.
Tri
$
—— |
628 LA CoNCHYLIOLOGIE,II. PARTIE.
Teïlina lingua felis. = = Telline apellée la langue de Chat,
fafciata & radiata, rofeo da P .
ee : = — fafciée & raiée de couleur de chair.
colore.
; couleur d'Orange, aiant un pli fur un
arauficana,unolatere pli- ; à :
? P = me f des cotés, & des dents dans fon cir-
—— |
cata, in ambitu dentata, ;
cuit,
— — folium Rumphii, = = =] — apellée la feuille d'Arbre par Rumphius.
— — albida & granulata. - - — — blanche & chagrinée,
— — iubrubra,tranfversè ftriata. | — —— rougeâtre, à ftries tranfverfales.
ÿ.— — mutilata - - - - -|$.— — aplatie & tronquée,
: ; : violette, dont les ftries viennent du
—ÿT violacea, ex apice ftriata. —iT j pepe
Citrina , eodem modo tirant fur le Citron ,avec les mêmes
A ftriata, 1 À flries.
— — fubrubra, = - - - -| — tirant fur le rouge,
(a) Erexru-
di calculo
cenfui multos
sytulos bis
nulle & ultra
oviseffe onu
tOS. Lewwen-
bock experim.
ES contempl.
P- 429. Epifl,
8;.
(2) Tellinæ
dicuntur à
crelcendi ce-
itritaie,
REMARQUES
Sur la troifiéme famille des Moules.
ES trois termes de Mufeulus feu Matilus, Mytulus, G
Tellina {e confondent aifément & fignifient tous trois le
même genre de Coquillages qui eft apellé Moules. On peut
cependant dire que chacun de ces mots defigne une efpéce très
diftin@te par fa figure & par fon caractére, mais c’eft toujours
la même famille, & ©eit mal à propos que Lifter fépare la
Telline d'avec la Moule, c’eft le même genre dont la Telline
eft une efpéce différente.
On doit entendre par Mytulus les plus grandes Moules, les
plus grofles, les plus pointuës & les plus élevées dans leur ron-
deur ; elles ne font attachées à leur Coquille que par un muf-
cle , & elles font remplies de plus de 2000 œufs fuivant (4)
un Auteur ; on comprend fous le nom de Afw/eulus où Mutilus,
les petices Moules dont la forme eft plus plate.
Les (6) Tellines , ou Tenilles, d’une confiftence plus lésere
& plus mince que les Moules ont la forme plus alongée, fans
être pointuë ; l'endroit où elles fe ferment qui eft la charniére,
n'eft pas exactement dans le milieu , & elles ont la plüpart, à
l'extrémité de la partie la plus courte , une efpéce de bec, qui
s’eléve tant foit peu; elles s’apellent Fions en Normandie. On
+
LA CONCHYLIOLOGIE, Il. PARTIE. 229
remarque que les Tellines à la différence des Moules, ont deux
mufcles qui les attachent à leur Coquille.
Une des grandes efpéces des Moules eft la (4) Pinne marine,
qu'on place parmi les Afytuli. On en diftingue de trois fortes,
celles de la grande efpéce, qui font rouges en dedans, & qui
ont des Perles nacrces & rougeitres de la même matiére de la
Coquille; il y en a qui pefent jufqu'à quinze livres. Celle de la
petite efpéce, & celle qu’on apelle Perna , garnie de pointes
dans fes canelures , & que l’on connoît ici fous Ie nom de Jam-
bon, ont la fingularité d’avoir les bords de leur Coquille plus
épais du côté qu'elles s'ouvrent , que vers la charniére. La Pinne
marine a une filiere qui produit de la foye brune, ce que les
Anciens apelloient (4) Byffus, & la plüpart des Moules en ont
-auffi ; elles font attachées enfemble par des fils qui fortent de
leur langue, gros comme des cheveux , ou comme une foye de
Cochon, on peut les apeller les fileufes de la mer.
Les Moules ont des foyes,& un(e) Auteur les apelle Sesifere ;
ces foyes différent autant de la beauté & de la finefle de celle
des Pinnes marines , que l’écoupe du chanvre eft différente d’un
flocon de belle foye : c’eft par ces foyes ou fils qu’elles s’atta-
chent les unes aux autres , ainfi qu'à la pierre & à différens
corps ; cette raifon leur a fait donner le nom de Pinna lana.
La Pinne marine fe nomme en François l’Aigrette, la Nacre,
la Plume ; outre l’étymologie qu’on a trouve ci-deflus, dans la
remarque À , du mot Pinna , Aldrovandus en donne une autre:
Pinna fic diéla, à figurà quam habet fimilem Pinnis murorum.
Elle fe tient immobile & toujours droite dans la place
qu'elle à choifie, fans jamais en fortir d'elle-même, la partie
pointuë eft en terre , & l’autre dans l’eau; fes foyes , for-
tant environ vers le milieu de fa Coquille, fervent à attirer
le limon à elle, & à la tenir ferme contre les Tempètes & le
mouvement des flots.
La chair des Moules eft fort bonne à manger , elle fert encore
à prendre les autres Poiflons.
TE
(a) Exterio=
rem faciem
terrcæ glebæ
fimilem ha-
bet,multoque
luto macula-
tam ; hinc
nonnulli cre-
diderunt no-
men Pinnæ
€X GT&CO ee
È
quæ vox for.
des denorar,
provenire,
(b) Purpura
& Byflo By£-
fus feu lançeus
villus,
(c) Setam
excruntéfinu
magis rédu-
€o,adverfum
quem Angu-
lus acutus
eminet, Lifles
P.182, 7 plus
bas, Mufculi
fuum byfam
gignunt Pin-
narum more,
fed ram dif-
fert , inquic
Rondeletius
à Pinnarum
byflo, quam
ftuppa canae
bina à tenuit
fimo & deli-
catiflimo ferie
co,
+
330 LA CoNCHYLIOLOCtE, II. PARTIEL:
EXPLICATION
DE LA VINGT-CINQUIEME PLANCHE.
1 N A Moule marquée À , eft extrèmement longue, avec des
bandes triangulaires , partant de fa charniére , lefquelles
font de couleur de rofe fur un fond blanc.
Celle de la lettre B, eft la grande Pinne marine grife en
deflus & toute écaillée, en dedans elle eft partie nacrée &
partie rouge; quand le Poïflon eft dans la mer, le Zy/f/#s ou la
{oye eft placé de même qu'on le voit dans la planche.
La Moule C, eft la Moule de la terre des Papous, dont Îa
couleur eft fauve ordinairement; celle-ci qui eft découverte,
expofe aux yeux, les plus belles couleurs d’Agathe, de violer &
de couleur de rofe. Cette Moule eft bofluë dans fa fuperficie,
& cette bofle occafione deux avances à l'endroit de la char-
nicre.
On voit à la lettre D , une Moule finguliére par fa couleur
aurore, nacrée & mêlée de taches violettes fur les côtés. Il y a
toute aparence qu’elle vient de l’Ifle de Magellan.
La Telline de la lettre E , eft d’une couleur jaune foncée;
les deux côtés les plus courts vers fa charniére font garnis de
dents.
La lettre F, montre une petite Pinne marine, de couleur
brune , avec des ftries armées de piquans; on lapelle en Latin
Perna , & en François le Jamboneau, dontelle repréfente aflez
Ra figure.
La lettre fuivante G , fait voir une Telline toute graticulée
formant un réfeau ou une lime, avec quelques fafcies extrê.
mement légéres, de couleur de rofe, fur un fond blanc.
On voit à la lettre H, une petite Moule d’une rareté infi-
nie , par raport à fa couleur parfaite de bleu célefte ; on pour-
roit la dire unique , il paroit dans le bas quelques raies jaunes
par étages.
La Telline de Ia lettre I, eft bariolée de violet & de blanc.
La petite Moule marquée K , eft nommée la gueule de Souris,
par raport à fa forme pointuë & à fa couleur grife ,tachetée de
violet ; les bords de fes deux piéces font de couleur de rofe.
Moules
= Planc 26.
a 2. à JA
A \!
LU (AAMALD
: +) V
TM
à
\ x
clins,
ii )
1
JN
lux dépens du Comte d Æ£ ROM Tete he he Pen
LA CONCHYLIOLOGIE, II. PAKTIE. 331
L'autre petite marquée L, paroit tronquée dans fa figure &
toute raice de blanc & de violet.
La Telline M, eft couverte de fon Epiderme ou d’un drap
marin brun, dont on aperçoit plufieurs poils.
La Moule qu'on voit à la lettre N, eft d’un très beau vio-
let mêlé de Pourpre & d’Agathe, c’eft la grande Moule de
Magellan. :
O , eftune Telline à long bec, d’une couleur tirant fur le
jaune & la couleur de chair.
P ,eft une autre Telline très longue, dont les deux extrémités
font arondies réguliérement, fa couleur toute violette eft bar-
rée de quatre fafcies blanches.
La derniére Moule marquée Q , eft une magellanique, ba-
riolée de brun fur un fond Agathe ; fa marbrure eft fort diffé-
rente des autres.
332 LA CoNCHYLIOLOGtE, II. PARTIE:
FAMILIA QUARTA.
Cordi formes.
Concha Cordi formis eff Bival-
vis, globofa ,elata , canali-
culata , inaurita , [pino[a |
vel imbricata.
QUATRIEME FAMILLE,
Des Cœurs.
Za Coquille faite en Cœur ef Bivalve ;
de forme ronde , élevée , canelée, fans
oreilles , garnie de pointes, fouvent en
forme de T'uilles creufes.
‘y. Bucardium globofum. - - - |1.Le Cœur de Bœuf de forme ronde,
——{ÿ#T { DURE Gccamalcu-|. F jaunâtre & canelé,
——— cinereum, & fpinofum:| = mu — ÿ 5 is de cendre , & chargé de
s , pointes.
albidum, & canalicu- DL y
DES ER een latum. un R eu— lanc & canelé,
“cartifla Rumphü di-
Cr) um
_— — $ craffum, umbone car-
dinum diduéto.
en forme de Tuille, nommé
ainf par Rumphius.
épais, le bout de la charniére
féparé,
———{
pen
; ‘oint en=
= = = ss A unito. nt 8 SES CE femble,
elongatum,archæ Noe- / |
dE Vas x alongé, en forme d’Arche de
es mom ni fimile ; corbula di- nl ms — { Noé , apellé la Corbeille,
ctum.
2. Cordi-forme triangulare. =
2.Le Cœur triangulaire.
reticulatum ma-
PR = FT à réfeau &tacheté.
fragum pun@is rubris apellé la Fraife, marquée de points
Des cos a m—œ eue
notatum. rouges.
$ albidum, ftriatum in blanc , à ftries, & dentelé dans fon
Des eus coueme . . a . .
ambitu denticulatum. circuit.
em mn Varie gatum & ftriatum.
variegatum & canali-
TES ÿ culatum.
es mm mn bullatum & ftriatum. -
cor hominis, feu Ve-
Dre { neris.
punétis rofeis infi gni-
mir j tum, in circuitu den-
ticulatum,
naviculæ , vel circuli-
formis , intùs cana-
liculatum , totum al-
bum,
en = bariolé &.à: ftries,
— = bariolé & canelé.
— —— faiten gondole, & àftries,
_ $lecœur de l’homme, autrement de
3° Venus,
$ marqué de points couleur de rofe ;
NE $ & dentelé dans fon pourtour,
le cœur en Bateau , ou à Bourrelet ;
HPÉREEE “| ‘0 H tout blanc,
Cordi-
A
.
—
LA Covcuyriorocre IMPR TEES,, 333
: corculum rofeum
Cordi-forme { É
exiguum,
= — iMDtICAtUM, - = -
magnis laminis & fla-
vidis munitum.
— — — — compreflum.
fundo rofeo, laminis
— — <albis dictinétis infi-
gnitum,
$ dictum folium Braf-
——— }
ficæ , maculis rubris
decoratum,
— — ArchaNoëmi. - -
É albida &
mr PET fubflava.
La Pa ste variega-
gata.
Concha exotica
margine in mucro-
nem emifo , intùs
fiftulofa, tota can-
dida & tenuis F.
Columnæ.
G. mn —
Le Cœur, petit, & couleur de role,
4.—— = fait en tuile creufe.
<$ chargé de grofles côtes, ou lames
TT À jaunes iès-Pélantés
— — — — de côtes moins élevées.
à fond couleur de chair , chargé de
—— {im blanches & très détachées du
corps,
dit la feuille de Choux , tachetée de
rouge,
.— — l'Arche de Noé.
— RS — — blanche & fauve,
— — — — bariolée,
Coquille étrangére , dont les bords
font élevés en pointes ,qui forment
en dedans des canaux, blanche &
mince, au raport de Fabius Columna,
&
REMARQUES
Sur La quatrieme famille des Cœurs.
EST ici un nouveau genre de Coquilles; c’eft une famille
qui marche pour la premiére fois fans compagnie; on la
joint ordinairement avec les Peignes, il ne faut pour cela qu'y
ajouter une épithére, en l’apellant Concha echinata peltini for-
mis , ce qui confond le cœur de Bœuf avet les Peignes & avec
les Ourfins.
Sans parler des ftries & des canelures, dont les Cœurs & les
Peignes font également couverts , les oreilles qui accompagnent
les Peignes font leur vrai caraére ; celui des Cœurs eft leur
figure ronde & relevée , qui repréfente ( quand les deux Co-
quilles font jointes) la vraie forme d’un Cœur, foit de face,
foit de côté, foit en deflus, foit en deflous. C’eft de là que ce
Coquillage a pris fon nom.
Seconde Partie,
Vu
(a) Imbrica-
ta feu imbri-
catim undu-
lata, fic dicta
quod refta ad
undarum {ele
actollentrium
fimihtudi-
em diftin-
a fit. Char-
leton. exerc.
Pr 64.
(à) F. Colum-
za. De Pur-
pura, ch, 17
Paz. 26.
Les Hollan-
dois l’apel-
lent de Ge-
ribde ; Venus-
Dosblet.
(c) Lib. 9,
€, 35e
(d) Hiftoria
feu Synopfis
methodica
Conchylio-
JUN, se
(c) Metho-
dus. p. 59, &
68,
334 La CoNcHyLiorocte, Il. PART:E.
Il y a plufieurs efpéces confidérables dans cette famille ;
(4) l’nbricata , où la fairiére tient le premier rang , elle repré-
fente de côté un cœur ouvert, & le faitage de deflus eft fon
caractere fpécifique ; cette belle Coquille a fept principales &
grandes ftries avec de grandes cavités entre deux, traverfées
par différentes lignes qui forment des étages, ou des couches.
Le choux eft , pour ainfi dire, une efpéce de faitiere, qui fe-
roit tronquée par un bout; le cœur canelé extérieurement, avec
des tuyaux creux, qui ne communiquent point en dedans, eft
encore une efpéce des plus finguliéres : voici la defcription qu’en
fait un (2) Auteur: Série ipfe iterum ab anguffo , fed elato limbo
intis fiffulofe , fapra illarum dorfum decurrente , in alias tenues no-
venas ftrias efformantur © loco frigium ele videntur € conche
margo extrema roffrata cfficitur, fingulis novenis [friis , que interna
parte cave apparent. Pline (c) parle de certe Coquille & Lifter
en donne la figure en deux endroits de fon (d) livre.
L’Arche de Noë eft peutèêtre la Coquille la plus difficile à
placer dans une méthode; Mathiole & Rondelet l'apellent
Rhomboides , feu mufculus friatas, Lifter quiles a fuivi, la met
parmi les Moules ; Rumphius parmi les Peïgnes, d’autres la
placent dans la famille des Huitres ; quoïqu’elle paroïfle exté-
rieurement un peu différente du Cœur , il n’y a point de genre,
où elle fe raporte mieux, elle eft à ftries comme lui, & elle
reprefente une efpéce de Cœurirrégulier & alongé par-deflous;
il y en a même une efpéce apellée le Cœur de Bœuf alongé,
fait comme l'Arche de Noë ; la bouche qui fouvent détermine
un genre , ne fait rien en cette occafion.
(e) Langius apelle ces Coquilles cordi formes , à caufe qu’elles
repréfentent parfaitement la figure d’un Cœur, c’eft ainfi qu'on
apelle peitini formes les Coquilles qui ont du raport aux Pei.
gncs.
+ EXPLICATION
DE LA VINGT-SIXIEME PLANCHE.
E Cœur de Bœuf de la lettre A, eft apellé chez jes Au-
_yteurs Concha exotica, il eft tout blanc avec dix canaux
triangulaires creux & faillans fur {à robe, lefquels ne com-
aux dépens de 1° Drijort Maitre des C
nples et Seigneur de S'L eut
?
PA
4
La CoNCuYyLtiOLoGtE, II. PARTIE - 335
muniquent point en dedans. Cette Coquille eft cranfparente
extrêmement mince.
La lettre B, offre un très beau Cœur de Bœuf de couleur
cendrée, garni de longs piquans placés fur chacune de fes ca-
nelures.
Celui de la lettre C, eft extrêmement fingulier par une plate-
forme , qui fepare fes deux becs , ce qui le tait aflez reffembler
à l'Arche de Noë gravée dans cette planche à la lettre G;
cette Coquille eft toute blanche avec des canelures pleines de
tubercules, & elle eft aufli pefante que du marbre; fa charniére
à petits crancs fins comme une lime, mérite d’être remar-
quée, chacun de fes cotés forme un cœur.
D, eft un autre petit Cœur tout blanc, raié & vouté par def-
fous ; un bourrelet relevé l’environne de tous côtés, ce qui le
fait nommer le Cœur en bateau.
L'Imbricata ; où la faitiére , que l’on voit à la lettre E , eft
d’un jaune clair par deflus, & d’un blanc en dedans à éblouir;
fes tuiles minces & très faillantes rangées par étages, lui ont
fait donner le nom de la tuilée ; fon ouverture forme un Cœur
à jour garni de dents.
On voit encore un autre Cœur marqué F , à ftries moins pro-
fondes fans pointes & fans tuiles, formant un vrai réfeau; il
n'eit pas commun, quoique d’une couleur ordinaire.
A la lettre G, eft l'Arche de Noë , qui préfente une efpéce
de Cœur oblong dans la partie de fa Carêne , fa charniére eft à
dents fines comme une lime, & les ftries qu’on voit fur fa robe,
forment un ouvrage chagriné de couleur brune, fur un fond
blanc ; plus elles s’'aprochent de fa Carëne , plus elles font creu-
fes.
La Coquille H, eft une efpéce de faitiére tronquée, apellée
la feuille de choux , elle eft à grandes ftries blanches mêlées de
couleur de rofe, avec des bords dentelés; différente de la fai-
ticre ,elle n’a qu’une fente pour ouverture dans fa partie tron-
quee , & elle forme un vrai Cœur raié.
Le Cœur 1, eft le vrai Cœur de l’homme ou de Venus, fon
fond eft blanc, avec des raies très légéres, qui fuivent fon
contour : ce Cœur eft fendu dans le milieu , dentelé par tout,
& joliment moucheté de petits points couleur de rofe.
K , eft le pesit Cœur de Bœuf, fes deux becs fe contournent
d’une façon finguliére, & font fort féparés l’un de l'autre, tout
fon corps eft canclé & fa couleur eft d’un blanc fale.
Vui]
#36 La CONCHYLIOLOGIE, IE PARTIE.
On voit à la lettre L, un Cœur triangulaire relevé dans le
milieu , il eft canele avec des taches brunes fur un fond gris.
Le Cœur de Bœuf M, n’eft point garni de pointes, mais de
petites parties plates, creufes & repliées , formant des efpéces
de tuiles, d’où il a pris le nom de Cœur de Beœuf tuile, fa cou-
leur eft d’un blanc fale, mêlé de taches jaunes & rouges.
La derniere figure N , eft le Cœur apelle la fraïfe ,à caufe de
RARE points rouges qu’on remarque fur fes cordelertes blan-
ches, :
bed
LA CoNcuyLioLocrte, Î. PARTIE. 337
FAMILIA QUINTA.
Pecines.
Peflen eff concha Bivalvis ,
ex omni parte clufilis &
friata in formam Petlinis
quo capilli Pelluntur , pla-
na , clata , aurita , femi-
auvita | InAUTIÉA,
Pecten utrinque auritus, - -
— YF pallium Ducale rubrum, -
— — — — fubflavidum.
— — Corallinus, cum tuberibus
Concha Sancti Jacobi,
variegata,
Sancti Michaë-
hs, flavida.
— — aureus, ex mare Cafpio. -
— — major rufefcens, - - - -
— — variegatus, & fubcæruleus.
— — ruber & canaliculatus. -
$ parte fuperiore croceus,
|
inferiore albus, umbella,
feu fola dictus,
fupina parte maculofus ,
Con { prona albidus,
coftatus,& flavidus,labro
CUS { repando,
—— utraque tefta æqualiter cava.
— — Pyriformis, - - - - -
— — virgineus Rumphii,
— — amufium ejufdem, - -
: maculis fulvis variegatus,
inæquali fuperfcie.
— —— {emi-auritus, - - - -
— ET aculeatus & niger, - -
— — — — ruber. - - -
a —— — Gincreus — —
— — — — variegatus. -
se
AAA NUS -
nn mm 4]DIdus & I&vis, = - -
CINQUIEME FAMILLE.
Des Coquilles faites en Peignes.
Ze Peigne cf} une Coquille Bivalve ,
fermant exaltlemenr de tous cotés , &@
raie en forme d'un Peigne , dont on
fe fért pour peigner les cheveux 3 elle
eff plate, élevée , garnie de deux oreil-
des quelquefois d'une feule, quelquefois
auf fans oreilles.
- Le Peigne qui a deux oreilles.
— FT le manteau Ducal rouge,
— — couleur de Corail, avec des boutons,
— Coquille de S. Jacques, bariolée,
— — — deS. Michel, jaune,
— — de couleur orangée,de la merCafpienne,
— — de la grande efpéce, rougeûtre,
— — bariolé, tirant fur le bleu,
— — rouge & canelé,
Ex $ brun par deffus & blanc par deffous,
apellé l'éventail ou la Sole,
tacheté dans l’écaille fupérieure , &
TE $ blanc dans l'inférieure.
à côtes , & jaunâtre , la lévre rebor-
En dée,
— à coquilles également creufes,
— en forme de Poire,
— très beau, dont parle Rumphius.
$ fait en table polie, felon le même
Auteur,
pur { à coquilles inégales , bariolé de ta-
ches fauves,
— qui n'a qu'une oreille,
&T couvert de pointes, & noir,
_— — — — -rouge.
— — — — — gris cendré,
a 1 DATIOIES
— — — — — orangé,
…— blanc & uni,
Vuiij
VU
535
.Pelten inauritus. - - - - -
— FT radula. - - - - - --
de , albidus ,
afper
coffatus & flavus , in cir-
os j cuitu laciniatus.
+ Sa $ variegatus, ambitu laci-
niato.
craflus , funiculis fufco ,
= — flavo , variega-
is munitus.
—— Jœvis & variepgatus, - -
globofus & albidus Sowr-
don diétus.
nn as
FAMILIA SEXTA.
Solenes five Ungues.
Solen eff Conchs Bivalvis,
corpore longo , ex atraque
extremitate patente ; rellu
vel arcuato.
Solen corpore re&o, - - -
ir AU I
—— rofeus & Americanus, -
=——— Varie gatus, = = — -
——— Onix didus, = = = —
——— HE
= — Mas, = — — - —
——— femint, = = = - -
nm UMIBUIS, je = = =
digitus, - + = -
dactylus, - - - -
En me
Don pen que, — — = - - -
.Le Manche de Couteau,
LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE,
. Le Peigne qui n’a point d'oreilles.
— KT la ratifloire ou la Rape.
oblong , de couleur blanche, & ra-
boteux.
__ __ __ 5 àcôtes, de couleur jaune,& décou-
3 pé dans fon contour.
— bariolé, avec un pourtour déchiré,
Us 5 épais, chargé de cordelettes bario-
7 "7 2lces de brun, de jaune & de bleu,
— uni & bariolc,.
— rond & blanc, nommé Soxrdon.
SIXIEME FAMILLE.
Des Manches de Couteau.
Ze Manche de Couteau eff une Cequille
Bivalve , dont le corps cf long , ou.
vert par Les deux extrémités > quelque-
fois droit, fouvent arque.
dont le corps eft
droit,
sen &3 blanc.
___ _ $ couleur de rofe ;
Ha $ & de l'Amérique,
D nd dd bariolé.
RE ir dit l'Onix,
Re Ed re brun.
EPS L , Eicée ANA Jr mâle, c'eft à-dire
le plus grand.
$ la femelle, c'eft-à-
dire le plus petit.
CNE 2 COR SE parcequ'il reflèm-
$ ble à l'ongle.
imitant le doigt par
fa longueur.
mis ler ___ gparcequ'il reffem-
{ ble à une flute,
enter eh pue:
parcequ'il eft fait
feau,
anim son AONIX, + = — + = ji un ro-
LA CoNCHYLIOLOGIE, Il. PARTIE.
DHDRE fufcus, an-
Solen - {au uftiffimus, mufculo ad
cardinem nigro,
3 corpore arcuato , feu|
curvus,
inftar enfis Hungarici
me 3 falcatus.
=—— —arenarius.
339
très long ; très
étroit, de couleur
brune , avec un
mufcle noir vers la
charniére,
dont le corps eft
Le Manche de Couteau
Pi So AE Déc en Arc,
courbé en forme
ie $ dun fabre Hon-
grois.
ENRE R T pue trouve dans
le fable.
REMARQUES
Sur la cinquième famille des Poeignes.
(a) ECTINES, à rugis feu imbricibus , Re fignati fant
ita dicantur ; peften quo capilli petluntur @ extenduntur.
Ces Coquilles fe nomment en François (2) Petoncles. D'au-
(a) Petraus
Gillius.
(b) Bclo.
tres Auteurs difent que c’eft: Ob MANAUM À pedum fimilitudi-
mem. On les apelle Sozrdon en Poitou, & prefque partout, la
grande & la petite Pelerine ; le mot de Peigne & celui de e-
toncle , aïinfi que leurs noms Latins de Peélen & Petlunculus ne
différent que par la grandeur. Petoncle eft un diminutif de Pei-
gne.
Leur caractére générique eft d’être d’une figure aplatie, d’a-
voir des oreilles avec une des Coquilles plate & l’autre plus
creufe. Les ftries ou canelures ne fervent qu’à leur donner dif-
férentes dénominations.
Leur caraétere fpecifique eft d’avoir , les uns deux oreïlles,
les autres une, & quelques-uns de n’en avoir point du tour. Ii
y a encore des Péroncles qui ont les deux écailles élevées &
Convexes.
Theodore Gaza, d’après Ariftote, dit: item alia fe movent
at pellines quos ctiam (c) volare nonnalli aiunt , nam & de ferra-
mento quo capiuntur, [ché exiliunt.
onfton fait une claffe particulière des Peignes, en les apel-
(c) Id eft a-
hre celerirer s
in modum
volatus,
ant : Conche imbricatæ , ffriaiæ ; longæ ; coralline , TUgaie ,
{a) De Co-
cleis marinis
Anpliæ, pag.
187.
(b) Idem.
788.
{c) Rondelet.
340 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE.
faftiate , ce qu'ils ont de commun avec les autres Coquil-
lages.
(4) Lifter diftingue le Peigne d'avec le Peroncle ; ce dernier
felon lui n’a point d'oreilles, mais ce fentiment lui eft particu-
lier , que fine auribus funt Ex tamen firiis, petlinum more, donan-
tur, @ quibus ntraque tefla æqualiter cava ef? , peltunculi dicun-
tur, Il y a beaucoup de Pertoncles qui ont des oreilles. Dans un
(é)autre endroit, il apelle Peéfunculus Echinatus , la mème
Coquille que Rondelet &, Aldrovandus nomment Concha Echi-
nata. Il y en a une efpéce qu'il apelle Petfen Triquetrus.
Le corps de ce Poiflon eft canelé , de même que fa Coquille,
il s'attache aux pierres, ainfi que la Moule ; on lui remarque
une filiere, d’où fortenc des fils plus courts & plus gros que ceux
de la Moule,
REMARQUES
Sur La fixième famille des Manches de Couteau.
Su N dicitur à græcis, hoc eff fiflula, five canalis cui alle
milatur, cum telle ambzæ quibus conffat conjunguntur, à latinis
vocatur unguis, quem fubantia @ colore imitatur, d'autres di-
fent : Conchee tenuibus longifimi[que valvis ab traque parte natu-
raliter biantibus.
Les François l’apellent Manche de Couteau par raport à fa
figure , & dans le Païs d’Aunis on le nomme Coutelier, les Ita-
liens Cannolichio.
Le Solen aun mâle & une femelle, fuivant {c) un Aute1r ,qui
dit que la femelle eft différente par la grandeur, par la cou-
leur, & par le goût. Femina unicolor € dulcior.
Ce Poiflon en alongeant la tête , refpire l'air & attire l’eau
par deux tuyaux qu’on remarque au bout d’en haut, & par le
moyen d’une jambe qu'il alonge & qu’il retire par le bout d’en
bas, il s'enfonce à deux pieds de fond & s’eléve tout droit dans
le fable , c’eft tout le mouvement qu'on lui remarque. Pour le
prendre, on jette du fel dans le trou qu'il a forme, ce quile
fait fortir , & enfuite on le tire avec un fer pointu.
Rumphius
LA ConNcHYLioLoctE,.Ïfl PARTI:E; 341
Rumphius (4) décrit un Manche de couteau d’une feule
piéce qu’il apelle So/en Arenarias , c’eft un long tuyau à plu-
fieurs reprifes ou nœuds, & les autres figures qu’il en donne
font des monftres qui n’ont aucun genre déterminé.
(#) Un Ancien prétend que ces Coquillages, par leur fuc glu-
tineux , reluifent dans les ténébres , fur la terre, fur les habits,
fur la main, & même dans la bouche de ceux qui les mangent.
Lifter apelle, So/en Curvus , celui qui eftun peu courbé dans
fa longueur , d’autres l'ont nommé Znfar Enfis Hungarici fal-
CAtus,
Seconde Partie. X x
(a) Planche
XLI.
() Ungues
velut igne
lucent in te-
nebris, etiam
in ore man-
dentium, Plj=
LUTTE
342 LA CONCHYLIOLOG:E, II. PARTYE.
EXPLICATION
DE LA VINGT-SEPTIEME PLANCHE.
Cette planche comprend la cinquième famille des Peignes,
Cr la fixicme famille des Manches de Couteau.
Où voit un petit Peigne à la lettre A , qui n’a d'autre
mérite que d’être chantourné dans fon contour , & de
n'avoir aucune oreille, la couleur de fes ftries tire fur le blanc
& le rouge.
Voici un des plus beaux Peignes à la lettre B, fes coquilles
extrêmement épaifles & d’un beau blanc en dedans, fes cane-
lures bariolées de brun, de jaune , & de bleu le diftinguent
infiniment des autres. Il na point d'oreilles.
Le fuivant à la lettre C , eft fauve & a deux oreilles éga-
les avec un bourrelet qui rentre en dedans.
Le Peigne D, eft à grandes ftries partant de fon fommer,
lefquelles font toutes bariolées de taches brunes ; fes oreilles
qui font égales , font marbrées de même , mais fa coquille in-
férieure eft toute blanche.
Celui marqué E, eft apellé la rape ou la ratifloire à caufe
des petites éminences qui fuivent fes ftries & qui le rendent
fort rude au toucher. Ce Peigne eft tout blanc, & n’a point
d'oreilles.
Le Peigne de la lettre F, eft tres rare & l’on l’apelle la cora-
line imitant par fon rouge la couleur du Corail. De grandes
ftries canelées fur lefquelles font des tubercules eleves & creu-
{es , le coupent dans toute fon étenduë. On remarque l’inéga-
lité de fes oreilles & le chantournement régulier de fes bords.
On voit à la lettre G , un Peigne extrêmement mince dont
les raiures légéres font tranfverfales , il eft brun par deflus &
gris par deflous, ce qui le fait nommer la fole, d’autres l’a-
pellent l’éventail à caufe de fa forme. Deux petites oreilles
fort égales, brunes par deflus & blanches en deffous , accom-
pagnent fon fommet.
Le Peigne qui eft à la lettre H , eft de lefpéce de ceux que
l'on nomme /emi-aurirus n’aiant qu'une orcille bien formée, &
D. 07 Sc
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v dépens de L 1 Le Ma ques © Louel Capuaite AUX gardes Francouses.
; $
2
La CoNcHwLioLoGiE, Il. PARTIE. 341
un petit commencement de l’autre, fa couleur d’un beau rou-
ge régne fur des ftries legéres chargées de petits piquans blancs
qui le rendent très remarquable.
Le dernier Peigne marque I , eft le beau manteau ducal dont
les couleurs rouges bariolées de blanc & de jaune , ne peuvent
affez s'admirer ; il eft également beau deflous comme deflus ;
le travail grené de fes ftries , les bords orangers de fes oreil-
les & fes contours chantournés , le font très rechercher des
curieux.
Le manche de Couteau marqué K, eft de couleur de rofe
& vient d'Orient , fon épaifleur & fa rareté le diftinguent af
fez des autres.
Celui à la lettre L, vient de nos côtes ; la moitié de fa ro-
be eft vio'ette & l’autre bariolée de brun , fa figure eft un peu
courbée & creufée en forme de goutiére , ou d’un fabre Hon-
rois.
Les deux Manches de Couteau M M, font de la petite efpé-
ce apellée femelle.
X xi
344 LA CONcHYLIOLOGIE, IT PA RTE.
PRRRRARRRRRARRARARÉRSARARRE
“ét RE ge LE ee
EST EF TES VIEN FIEF ITTTTTTTTT
CLASSIS TERTIA. TRKROISIEME CLASSE.
coNcuzæ |DES COQUILLES
D'E PLUSIEURS PIÈCES
MULTIVALVES!]APpELLEÉES MULTIVALVES
SEU POLYVALVES. OUr POLYVALVES.
Familia 12, Conchæ diétæ Echini - - | Famille z'° Coquilles dites Ourfins ou Boutons,
mm 2 cm me me Vermiculi- [= 2 — — —— Vermiffleaux de mer. .
mm 3 mm mm Balani + - | 3 —— — — Glands de mer,
Se ms 4 um SE so Pollicipedes ns 4 = un ou ms Ppufle-pieds.
mm ÿ = …—m Anatifert - [um $ me — — Conques anatiferes.
acces ( um me mms me Pholades = [mme 6 mcm ms mm Pholades,
ÉA CONCHYLIOLOGTE, IL PARTIE 345
a
FAMILIA PRIMA. PREMIERE FAMILLE.
Echini. Des Ourfins ou Boutons de mer;
Echinus marinus cf Conchal L'Ourfin de mer cf} une Coquille Mulri-
Multivalvis , orbicularis, valve de forme ronde, ovale ,à pans,
ovalis , angulofa , irregula- irréguliere, quelquefois plate , armée
ris , plana , aculeis , tuber- de pointes ; de boutons ; quelquefois
culis infignitæ , aliquando tonte unie.
fhinis denudata.
z. Echinus orbicularis, — = | [. Ouïfin de:forme ronde,
digitatus aculeis minimis
6 arni de petites pointés rondes, ve-
— HT À &rotundis ,ex mare Me | {7 { Ê F Ÿ |
nant de la mer Mediterranée.
diterraneo,
— — — — exOceanol — — — — — — de l'Ocean.
Echinometra magnis acu- < Me
Fos ss ot _ $ grand Ourfin ; à grandés pointes, ve-
RUE re al ? s nant de l'Amérique.
ricanum.
Echinophora ex mare $ pareil grand Hériflon , venant de la
sx . LES .
rubro , Carduus dictum. mer rouge, dit le chardon.
— OVANIUS, — — | —— dont les œufs font bons à manger,
— ruber, — = — — — rougeûtre
— Viidis, — — — — — de couleur verte,
— violaceus, = — — —— de couleur violette, :
— dentatus, = = — — —— qui a des dents,
NOIR IRIEIEt
Z, — Ovalis, = = —— —|2,-— — de forme ovale,
&T albidus, major. — — | —— #7 blanc, de la grande efpéce,
— — MINOr, = | —— — —— de la petite efpéce,
3.— — cn — Fe —| ;.— — de figure à pans.
ecangulus , fafciatus, rougeûtre, qui a dix angles & qui ef?
— 1" } Hier ‘haus. © Lt , È are
= — _— — viridis = = _— — yerd,
— — em = = CINElEUS, un = ms nm — gris de céndte, /
4 — — irregularis, _— ——|4— — de forme irréguliére,
fpatagus magnus, pun- -en forme de tonneau, grand, dont
—# } étuatus. ÈS Er du dos eft en cœur, -
= levis & tennis. ——— — — —:— petit & très leger,
mes: Sum DTIfUS, es ms : em = — —; de figure longue , avec des fillons
crenelés.
— — compreflus, Stellatus. | = aplati, formant une Etoile. :
= —— Clunicularis, — — — fair: comme des feffes.
— — pas Equinus major, — — — le grand pas de Poulain, -
Ps + ms œ JNININUS, = — — le petit pas de Poulain,
X x if.
Echinus
346 LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE.
cordatus quaternis ra-| g, $ imitant le cœur à quatre raions à
dis, è duplici ferie. doubles raies,
quinis radis, | __ __ $ imitant le cœur à fix raions à doubles
=: ÿ e duplici ferie. $ raies.
$.—— planus, Stellatus. — —|5$.— — plat & étoilé.
—{ÿT À
fupinà parte quinque fo- $ qui a cinq trous fur le deffus, & fept
raminibus,prona feptem. | À au-deffous,
nibus , pro-
aP au-deffous.
2 rates rè forami- ai qui a fix trous fur le deflus , & huit
(a) Aldro-
vandus._ pag.
337,
(b) Pline.
{c) Ariflote
er plufieurs
Auteurs.
(d) Bonanmr.
(e) Aculei vi-
vo pifce &in-
tra aquam
natante ere-
éti, at mor-
£uo aut extra
aquam pofito
iidem deci-
dunt. Lificr.
f: 169.
na octo.
BRENT AR OUUPE”S
Sur la première famille des Ourfins.
CHINUS marinus, fic ditlus ,eo quod vas quoddam ad
hauriendam aquam adhibitum exprimat; echinophora fic di.
Elus à tuberculis quibus [pire frequenter gibbulofe tumefcant (a)
echinometra ratione magnitudinis duntaxat ab echinis difierunt.
On Papelle en François, l'Ourfin , le Bouton ou l’'Hériflon
de mer , quelquefois Chataigne de mer, à caufe de fa figure
hériflée.
Plufeurs (2) Auteurs ont mis les Ourfins parmi les Poiflons
cruftacés , tels que font les Etoiles de mer & les Crables (c)
D’autres les ont placés dans les Coquillages durs ; les Ourfins
de la mer rouge & ceux de l'Amérique font d’une confiftence
aflez forte , pour y tenir leur rang ; il y en a qui penfent que
les Ourfins tiennent le milieu entre les Cruftacés & les Tef-
taces.
(d) Un Auteur, malgre la quantité de pointes qu’on remar-
que à l'Ourfin , le place dans les Coquillages univalves, c’eft
aparemment, parce que ces pointes ne fe voient d'ordinaire
que lorfque le Poiflon (e) eft vivant , & qu’elles tombent fitôt
qu'il eft mort, ou qu’on le tire de l’eau.
On compte plus de douze cens Cornes dont fe fert l'Ourfin
pour tâter le terrain, pour fe fixer contre quelque corps & pour
fe tenir en repos; fes Cornes plus longues que fes pointes ne
fe voient que dans l’eau , elles s’affaiflent & fe cachent entre les
bafes ou mammelons de fes pointes , qui fe trouvent au nom-
La CoNcHYLioLoGiE, IT. PARTIE. 347
bre de plus de deux mille & qui lui fervent à marcher +0
jours la bouche contre terre pour prendre fa ROUES qe
bouche ronde & large, opofce au trou par où sax {es
excrémens , et garnie de cinq dents Apr in e cinq
oflélets , au centre defquels eft une petite PAU me à
efféce de caruncule où eft la bouche, qui nit en mt :
tournant autour de la Coquille, fufpenduë par des fibres délica-
ces, Ces petits offelets liés par une petite RE a es
la figure d’une lanterne ; j'ai remarqué, en difféquant le Poi
la dureté de ces oflelets creux en dedans, pour laïfler pa er
un fllament qui fait agir les dents : en dehors ils font entourés
de membranes de tous côtés , ce qui les lie enfemble ; chaque
pointe de l’Ourfin a fa membrane ‘E charniére, & des dents
extrêmement pointuës, il y a lieu de croire que Es pue
pointes lui fervent à fe défendre contre les pêcheurs, P je
dit : Aculeorum proceritate præflant , elles lui fervent ne À
pieds pour marcher, pour fe retourner, & rentrer dans fa
boule. re AR ;
J'ai compté fur la fuperficie d'un Ourfin de la En re ;
cinq divifions à deux rangs de mammelons, & de gran Es
pointes au nombre de 70, fans compter cinq autres rangs de
petites , & toutes les bandes qui féparent les . des mam-
melons, lefquelles font percées d’une infinité e petits PA .
par où fortent fes cornes : le grand nombre de pointes que plu-
fieurs Ourfins confervent toujours & qui font a de ce
Coquilles, n’a pu les faire mieux placer que ie es multi-
valves 4 (4) Charleton & (4) Aldrovandus es a ss
pendant parmi turbinées, parce qu’ils n’ont point de volu-
ramides. |
nait en admet cinq efpéces ; la planche fuivante en
montre huit des plus belles & des plus rares. (c) LEE co
en raporte fept efpeces, & (4) M. Kleïnius LVIII efpèces com-
j it genres. |
ne. Hate dit en avoir pêche de couleur use mêlée
de bleu & de verd proche les villes de Cumes & de Baye .
virons de Naples; quand le Poiffon eft mort, toutes ces belles
couleurs difparoiflent. + era
L'Ourfin a intérieurement un inteftin qui s'attache en tour-
nant aux cinq anneaux , que lon remarque dans fa sr près
fa bafe, & cet inteftin va fe terminer à a de ..
rieur cft partagé en cinq loges & rempli d’une efpéce de chair
(a) Exercita-
tiones, p. 62,
(b) De Te.
flaceis, pag.
26.
(c) Differta-
tio Phyfica
de Polytha-
lamiis nova
Teftaceorum
clafle,
(d) Natura-
lis difpofitio
Echinoder..
matum, 4°,
Gedani cum
tab, æneis,
(e) Juxta
Baias purpu-
reo colore
cœruleo ac
viridi mixto ;
{éd mortuo
pifce, colores
rabefcunt.Pe-
trus Gillius
apud Gefre-
run de Aquat.
pag. 410,
Dentibus
Echini, algas,
faxa & Con-
chyliorum
ceftas arrode-
re, inteftinis
autem mate-
riam uligino-
fam commix.
tam arenulis
continere di
cuntur, Bel-
lonius,
(a) Echinus
ovarius, €/?
ainfi apellé à
caufe de fes
œufs.
(b) Oz l’apelle
encore Pas
Equinus,c’eft-
a-dire le Pas
.de Poulare.
348 LA CoNcHyLiIoLOoGreE, II. PARTIE
& d’une multitude (4) d'œufs rouges qui étant cuits ont le goût
des Ecrevifles.
Le Spatagus (b) ou Spatangus , efpéce du genre des Ourfins ,
reflemble à un petit tonneau garni d’efpaftules; l'ouverture de
fon dos a la figure d'un cœur, au lieu quele Briffus qui n’a
point cette ouverture, eft roujours de figure ovale, avec des
fillons crenelés & ponétués au fommet. On prétend qu’ils n’ont
point de dents, ni l'un ni l'autre, ils ont une machoire pour
prendre l’eau & le fable, & en dedans un feul inteftin rempli
d’eau qui leur tient lieu de chair & d'œufs.
L’efpèce qui eft plate , en forme d’étoiles percées en quel-
ques endroits , eft le corps même du Poiflon , revêtu d’une
croûte.
La figure & les pointes de l’Ourfin, denotent aflez fon ca-
ractére générique, & rien ne fe diftingue mieux que l’efpéce
de l’Amerique, celle de la mer rouge, & celle de nos cotes.
EX P LA CAMION
DE LA VINGT-HUITIEME PLANCHE.
LL ‘Ourfin marqué À , eft des plus rares , on lapelle Echinus
digitatus ; quand il conferve tous fes piquans , qui ne font
pas pointus comme les autres , mais de forme quarrée. Sa cou-
leur générale eft toute brune, & il vient de l'Amérique.
On a mis féparément un de fes piquans marque B , pour en
faire mieux connoître la forme & le bout qui entre dans les
mammelons qui couvrent l'Ourfin. Le piquant C, eft d’une
forme renflée dans le milieu & vient d’un autre Ourfin
La figure marquée D, eft le noiïau que l’on trouve au mi-
lieu de Pinteftin ; ce font cinq offelets terminés par cinq dents
téunies en pointes , ainfi qu'il eft expliqué dans les remar-
ques.
On voit à la lettre E, un Ourfin de la mer Rouge, dont
le compartiment à grands & petits mammelons eft fingulier.
Sa confiftence eft plus mince que celle des autres ; il tire un
peu fur la couleur noire & fes doigts font tombés.
L'Ourfin marqué F, eft le plus beau de la mer rouge, de
ouleur de brun clair ; le compartiment de fa robe eft see
plus
Oursins ou Boutons deMer Plan 28
N ù Cefiuu p) fé
\\L \ ) /
\
UN
£ ui <: > 1 er 17 dre e SM, el.
aux dépens de M. de Jului IUU ; CA: d. lOrd, d (2/2)
à
LA CoNcHYLi@LoOoGtE, II. PARTIE. 349
plus parfait que celui du précédent. Cinq rangs de gros mam-
melons , dont il y en a douze à chacun , font féparés par des
bandes en zic-zag , d’un joli travail. Comme le Poiflon eft de-
dans fa Coquille , on voit pañler cinq dents ou pointes à fon
fommet , par où il vuide fes excrémens , fa rête eft def-
fous direétement, il eft ainfi que le precedent dégarni de fes
pointes.
Le bouton G , eft plus fimple & il a de plus petits mam-
melons ; il vient de nos mers. Sa couleur tire tantôt fur le brun
fale , tantôt fur le verdâtre.
Celui H, eft entouré de tous fes piquans dont le nombre
eft infini, ce qui le fait paroître comme un vrai Hériflon , de
couleur noire & violette.
On voit à la lettre I, un autre Bouton fafcié , avec de pe-
cites cubercules & des points entre chaque bande, ce qui forme
un joli travail , on y remarque deux couleurs differentes; la
dominante eft verditre , fur un fond d’un blanc fale, Dix ban-
des coupent fon compartiment en dix efpaces inégaux , & fon
contour au lieu d’être rond comme celui des autres, préfente
divers pans.
Le fuivant marqué K , eft tout blanc , & n’a de fingulier que
fa forme ovale.
On apelle Briffus lOurfin de la lettre L , fon compartiment
en étoile percée à jour & tous fes points faillans font agréa-
bles à la vue ; fa couleur eft grife ou blanche , avec une ou-
verture dans le haut , & une autre vers le milieu dans la
partie de deflous, c’eft par ces trous que le Poiflon refpire &
vuide fes excrémens. Cette partie de deffous , qui eft le ven-
tre, eft toute chagrinée. Les autres Ourfins font ouverts dans
le milieu.
L'Ourfin de la lettre M, pour la couleur & les ouvertures,
reffl:mble au dernier , mais fon compartiment eft différent , il
eft garni d’efpatules, & l’ouverture de fon dos préfente la figure
d'un cœur. On l’apelle Sparagus où Spatangus , & en françois
ces deux derniers Ourfins font nommés Pas de Poulain,
se
Seconde Partie, y
ÿso La CoNCHYLIOLOG1IE, II. PARTIE.
ET TT 2 2 1 CRT
. FAMILIA SECUNDA.
Vermiculi marini.
V'ermiculi marini funt Conche
Multivalves, canaliformes,
fubrotundeæ , rugofæ , incur-
vatæ , rétlæ, intortæ.
1. Vermiculi directè difpofiti. = —
— — T tubularia purpurea. —
— — — rüfefcentes leviter. —
calamos organorum
conftituentes.
mm — Jœves & ftriati, — —
= — — ftriati & canaliculati, —
Le — — INCUTVATI, —— — —
{ maffam vifcerum con-
seine à fituentes.
=— — — diverfi-modè crifpati.
& in elegantem clavicu-
ms mm = < Jam tortilem definen-
(tes.
——— rugofi & fufci, —
3°— — — circulariter difpofiti.
—— #7 { Mo in modum
ormati,
tubuli concamerati,
cum fiphonculo,
fub luto Scopulis ad-
à hærentes,
— —— — — Oftreis,
———|
ne — —— — — Mufculis,
— = _— — — Bucanis,
— — — rufefcentes , cancellati.
—— — filvi, & figura tortili,
mm mn fubrofacei & albidi, =
3
SECONDE FAMILLE.
Des Vermifleaux de mer.
Les Vermiffleaux de mer font des Coquil-
les Multivalves , faites comme des
tuyaux , de forme ronde , ridés , cour-
bés , droits € tortillés de plufteurs ma-
nieres.
. Vermifleaux , difpofés en ligne droite.
— — ËT l'Orgue, couleur de pourpre,
—— — d'une couleur tirant fur le roux,
— —— imitant les tuyaux d'Orgue,
—— — unis & pleins de ftries.
— — — à lies & à canelures.
.—— — difpofés en plufieurs arcs.
— — YT imitant l'aflemblage des boiaux,
— — — ondés de différentes maniéres,
— — — finiflant par une belle vis tortillée,
— — — ridés, & de couleur brune,
.— — — difpofés en plufeurs ronds,
— — KT formés comme des Vers,
— — — tuyaux à cloifons, avec un Siphon,
s adhérens aux Rochers , qui font
è dans le limon,
— = — — aux Huitres,
— — — — aux Moules,
— — — — aux Bucans.
— — — faitsen réfeau, & tirans fur le roux,
— — — fauves & tortillés,
— — — blancs & couleur de rofe,
RAR
PS AT ER Em Pa SUN D
Go
La ConNcHyLioLociE, Il, PARTIE. 3fÿr
RENAN OUE,S
Sur La fèconde famille des Vermiffeaux de mer.
| T ERMICUZI fic diéfi à vermibus quos continents mal[x
quedam formata ab aliis, qui nunquam à cæteris feparati
nafcuntur ; maflam vifcerum conffituunt ali. Un (4) Naturalifte
compare les Vermifleaux à des Serpens de mer, lefquels font
entrelaflés confufément, ils s’attachent aux Rochers & à la
Carène des Vaifleaux.
En effet ils font fi intimement joints enfemble, qu'ils ne pa-
roiflent qu'une mafle confufe ; leur vraie place eft parmi les
Multivalves , quoiqu'on convienne que chaque Poiïffon a fon
tuyau & fon trou, indépendemment de fon voifin.
Ferrante Imperato , (b) décrit ainfi les Vermifleaux , qui
compofent la mafle que l’on apelle l’orgue couleur de Pourpre.
Tubulara purpurea à confiffenxa marina compoffa di piccioli tu-
buli ordinatamente accoffati infieme , di color vivo puniceo ; con-
cavi , è lff didentro , è fuori uniti dà alcune traverfe crufle,
difpofe con eguale intervallo 3 ff fima madre , ove fi concreino ani-
mali marini, nel modo che le api , nelle favi; da alcuni à numerata
trà Ql Alcyonii.
Jl ne faut pas confondre les Vermifleaux ou petits Vers de
mer , avec les Tuyaux de mer apelles Dentales & Antales,
dont on a parlé dans la premiére claflè des Univalves ; ces
derniers font toujours feuls, & rarement on voit les premiers
en petit nombre.
On compte de deux fortes de Vermifleaux ; ceux qui reftent
dans le fable fans Coquilles ni Tuyaux, rels que font ceux qui
habitent les bancs de fable , & dont le travail eft fi fingulier; ils
ne font qu'à une ligne plus élevée, que la vafe ; chaque ver a
fon trou, qui eft une efpéce de Tuvau, fait de grains de menu
fable , ou de fragmens de Coquillages liés avec leur glu; leur
nombre eft prodigieux & caufe une furprife agréable aux yeux.
Les feconds font ceux qui s’attachent enfemble à tous les
corps, & qui ne cherchent qu'un point d’apui. Le même fuc
gluant qui forme leurs Coquilles, fert à leur adhefon:ilfe forme
: Yyu
(a) Videntur
ferpentes te-
ftacei qui ta-
men fine ulla
regula cir-
cumflcŒun-
tur,fcopulis &
navium Cari-
nis adhærent,
Bonannr. Ye-
creal. mentis
€ oculi.p. 1.
(b) Lib, 27,
Page 62fe
352 La CoNCuyriôtoatze, IF PARTrE.
de leurs différens replis, des figures & des monceaux, tels qu'en
feroient plufeurs Vers de terre entrelaflés.
Ces Vermiffeaux fortent de leurs Tuyaux pour prendre de
J'eau, ils font très menus & de la longueur du doigt, leurfigure
reflemble à la Scolopendre, & leur partie poftérieure va en di-
minuant comme une feuille de Myrte ; ils ont des pieds des
deux côtés de leur partie antérieure, avec un trou placé à leur
extrémité , par lequel ils puifent de l’eau.
EXPLICATION
DE LA VINGT-NEUVIEME PLANCHE.
N voit à fa lettre À, un gros monceau de Vermiffeaux
rouges , apellé Tbularia Purpurez, & en François les
Tuyaux d’Orgue. L’arrangement de ces petits Vers eft admira-
ble ; les Ruches & l'ouvrage des Mouches de l’Ifle de Caïenne
ne font pas au-deflus de ce travail. Chaque Ver a fon tuyau, &
il eft adherent à celui de fon voifin, par le moien d’une gluë qui
leur eft commune,& qui fert à joindre tous leurs différens étages.
La figure B, eft un autre monceau gris-blanc, que d’autres
Vermifleaux ont formés, ils font tortillés & enlafles de diffé-
rentes manicres.
Ceux de la figure €, font ua peu plus gros, ainfi que ceux
qui font marqués D & E.
En voici un à la lettre F, qui eft folitaire & très recomman-
dable par fa longueur & fes replis, on le prendroit pour un
vrai ferpent; il eft oriental.
La figure G , eft un gâteau des plus petits Vermifleaux , dont
le travail eft furprenant.
Le Vermiffeau marqué H, eft de couleur de chair en quel-
ques endroits, & blanc dans le refte, il eft des mieux contour-
nés ;on ne peut, quoi qu'il foit feul, lui refufer ici une place,
parce qu'ordinairement ces fortes de Vermifleaux font en com-
pagnie.
La lettre I, offre de même un folitaire de couleur fauve ;
dont les replis finguliers vont fe terminer à une pointe blanche
fort aiguë,
Vérmisseaux de Mer RS -
Ji
uk l jh
« ) = : : L
«x dépens LA. Raudot Mestre de Camp,cy devant?" Hayor de
s Carabuuers
FA CoNcaŸLiôoLocie, IL PaARTEE. 353
On voit aux figures KK, deux petits Vermifleaux, contour-
nés en forme de crofle , ou fi lon veut deux cornes d’Ammon
de mer , venant de lifle d’Amboine ou des Ifles Moluques fui-
vant Rumphius , Woodvard, & quelqu’autres Auteurs, leur
figure eft compofce de trois tours , évides par tout ,& leur corps
eft coupé de plufieurs cloifons qui fe communiquent par un pe-
tit canal. On prétend que ce Coquillage eft adherent aux Ro-
chers,&comme il eft extrêmement fragile, les vents le dérachent
facilement , alors il laifle fa bafe attachée aux rochers, & le
flot en amene quantité fur le rivage. L’incerticude du nom de
ce Coquillage, fa figure évidée, unie & fi peu conforme aux
différentes efpéces connuës de la corne d’Ammon, l'ont fait
placer dans cette famille.
Ce pourroit être encore le bout d’un Fofñle apellé (a) Zi-
tuites , qu'on placera ici fous le nom d’un tuyau chambré, par-
tie droit & partie courbé, ainfi que (4) l’erthoceratites , autre
tuyau chambre, dont la figure eft toute droite; M'.J.T. (6)
Klcinius eft de ce fentiment, il apelle ces Vermifleaux , ainfi
que les Belemnites de Prufle , T'abuli concamerati.
Yyi
(a) & (b) Ces
deux Fofiiles
très yares Je
L'ouvent en
Prulle , en Sue-
de,&en In-
gria,le dernier
orthoceratites
s’apelle fagir-
ta à fimiliru-
dine fagittæ,
(c) Natura-
lis dipofitio
Echinoder-
matum acellie
Lucubratiun-
cula de acu-
leis Echino-
um marino=
rum cum fpi-
cilegio de Be-
lemnitis. p. 7.
354
FAMILIA TERTIA.
Balani.
Balanus eff Concha Multival-
vis , Glandi formis , duode-
cim laminas continens , ore
ampliore , anguffiore.
. Balanus oré ampliore, major latus.
— &T diadema Turcorum. —
mn — Calici formis., — —— —
— — Tulipæ formis, ftriatus. —
— — Jintinnabuli formis. —
— — Purpurafcens. — —
— — CInereus,
=? —$ ore anguftiore , ftriatus
parvus, feu minor.
Ç anguftiore apertura in-
—{### < ftarincifionum peponum,
€ colore rubro infignitus.
— — anguitus & purpurafcens.
& fenis larminis compofi-
tus, ipfo vertice ftriatis ,
altera tefta bihda, rhom-
boide occulto , five figu-
ra quadrata,
en mms QNBUITUS & ÉUIVUS,
FAMILIA QUARTA.
Poilicipedes.
Pollicipedes funt Conche Mul-
tivalves ,planze,triangula-
res ,multis laminis in acu-
men definentibus conffantes ,
pediculo inhærentes , multis
cirris infighitæ.
4
LA CONCHYLIOLOG:1E, II. PARTIE:
L RSS
TROISIEME FAMILLE.
Des Glands de mer.
Ze Gland de mer eff une Coquille Mal-
tivalve de la forme d'un Gland , aiant
douxe lames , la bouche évafte , quel-
quefois retrecie.
. Gland de mer $ ue efpéce, à grande
— — #F apellé le Turban.
— — fait en Calice.
— — àftries, en forme de Tulipe,
— — en forme de Clochette,
— — tirant fur le Pourpre.
— — de couleur gris de cendre,
de la petite efpéce , raié, dont
NRA TE —{ la bouche eft petite,
er $ à petite bouche, à côtes de Me-
ur cms *
lon, & de couleur rougeûtre.
— — — étroit & tirant fur le Pourpre.
compofe de fix piéces, raiées au
fommet, le refte fendu en deux,
& la rondeur fi peu marquée,
qu'il paroit quarré,
— — —— étroit & TOUX.
QUATRIÈME FAMILLE,
Des Pouflepieds.
Zes Pouffepieds font des Coquilles Mul-
tivalves , plates, triançulaires, aiant
plulieurs pieces terminées en pointes,
attachées à un pedicule, € remarqua.
bles par plufieurs filamens.
x. Pollicipedum congeries, = | 1. Groupe de Pouflepieds,
1
|
La CoNcHYLiOLoGiE, II. PARTIE.
355
DER en
FAMILIA QUINTA.
Conchæ Anatileræ.
Concha Anatifera ef} Multi-
valvis ,plana,triangularis,
è quinque teffis compofita
longo pediculo ligatis , qua-
tuordecim cirris confpicua.
adhærens pe
1. Concha Anatifera, ici oblon:-
go & craflo.
margine lævi,
Sir $ Lilo,
Glans marina,
AE 2 -Rondeletir.
pediculata, pe-
diculo exiguo
Amygdalæ for-
mis.
ramofa feu ar-
borefcens , e-
longatior &
acutier,
2, ut os
See em re
FAMILIA SEXTA.
Pholades.
Dholas eff Concha Mulrival-
vis , oblonga , duabus aut
quinque teffis diffinéta , Le-
VIS , afpera , reticulata , ac-
curatè claufa ; non perfeile
claufa.
BDs oblonga & rotunda , dua-
; bus valvis conftans,
—{T Rondeleti.
— — Aldrovandi,
ts =
—— lignorum Rumphii,
— — Jævis, Mufculiinftar, —
— — dactylus Bonanni, == —|
|
3e en mm
CINQUIEME FAMILLE,
Des Conques Anatiferes.
La Conque Anatifere ef Multivalve ;
plate , triangulaire ; compofée de sing
piéces attachées à un long pedicule,
avec quatorze filamens.
1. Conque Anatifere , attachée à un long pedicule,
avec un bord mince, au ra-
ra j port de Lifter.
Le. A —; apellée le Gland de mer par
Rondeler,
qui a fon pied au fond de la
mer, fait en queuc d'Amande,
$ rameufe, plus longue & plus
pointue,
SIXIEME FAMILLE.
Des Pholades.
Za Pholade ef} une Coquille Maltival-
ve ,oblongue ; qui à deux ou cinq pié-
ces, unie , raboteufe , faite en réfeuu,
fermant exailement ; quelquefois en-
trouverte en quelqu'endroit.
* Pholade longue & ronde, à deux écailles,
— {KT celle de Rondelet,
— ——— d’Aldrovandus,
_____ $ mouvée fur du bois , au raport de
{ Ramphius,
— — unie, faite comme une Moule,
— — faite en doigt, felon Bosauni,
Pholas rubra & fubalbida, == =
D ,—
mn 7 Americana Major, = —
Des
—
=— À Pholas Lifteri,
(a) Materia
femine ana-
tum produ-
&ius , fœra
arbuitis qui-
bufdam, pu-
tridarumque
navium frag-
mentis allap-
fa ,ibi tan-
dem five ter-
rx locique, fi-
ve infita qua-
dam arbufto-
rum fucco
virtute ; in
vérmes pri-
mum deindè
in alatas vo-
lucres ani-
mentur, Krr-
cherus apad
Jonffonium. L.
XDad7I,
{(b) Conchæ
anatiferæ (eu
edatzæ in
quibus fallum
eltdicereaves
ralcere,
*) gum exertam , fpectabi-
356 LA CONCHYLIOLOGIE, IL PARTIE.
Pholade rougeâtre & blanchâtre,
longue , irréguliére , & à deux
écailles.
— #F la grande de l'Amérique.
oblonga, irregularis, dua- RS
bus valvis conftans.
propter latitudinem &
craffam fiftulam , in lon- remarquable par fa largeur & par un
tuyau très-épais , qui fort en dehors,
lis.
oblonga , irregularis , JA AS dose
: : .— rréeuliére, à cinq écailles,
quinque valvis conftans. 3 — longue &urrég : q
— &7 celle que raporte Lifter.
REMARQUES
Générales © préliminaires fur Les trois familles des
Glands de mer, des Pouffèpieds | @ des
Conques Anati! eres.
1e nom de Conque Anatifere vient des deux Latins nas
Canard & de Ferre porter, c’'eft-à-dire Coquille qui porte
un Canard, c’eft de là qu'eft venuë la fable qui fe lit dans plu-
fieurs Auteurs, & dont on fait encore aujourd'hui le récit en di-
vers endroits ; on dit que la Bernacle ou Bernache efpéce d'Oy-
feau marin , plus gros que la Macreufe, croît & fort de la Con-
que Anatifcre, & que ce Poiflon tire fon origine du bois (4)
pourri des Vaifleaux & de l’Ecume de la mer. D’autres difent
que ces Oyfeaux croifflenc des feuilles des arbres où les Co-
quillages s’attachent. Ces fortes de genérations ne font plus
admifes dans la Phyfique.
Rien n’eft plus vrai qu'il y a un Poiflon dans cette Coquille,
mais il eft (6) faux que des Oyfeaux marins & la Bernacle y
croiffent naturellement , & que ce Poiflon fécondé par l’ardeur
du Soleil fe change en Oyfeau. Ceux de mer font leurs nids dans
les Plantes marines , & dans des amas de différentes Coquilless
prêts à pondre ils bequettent le Poiflon renfermé dans ces Co-
quillages, ils l’obligent de fortir, & mettent leurs œufs à la
place. Quand les petits font affez forts , ils rompent leurs pri-
ons pour prendre leur vol. Il fe pourroit faire encore que,
comme la vraie Conque Anatifere s'ouvre dans la Le ee
aille
Lire, De UE
La ConchYyrrozoerr; Il PARTIE... 357
laifle entrer l'œuf de la Bernacle qui eft très petit, qui eft mo-
lafle, & environné d’un mucilage, par lequel il fe colle aux dif.
férens corps qu'il rencontre. Cet œuf ainfi attaché au Poiflon
de la Conque Anatifere, en tire fa nourriture ( en vrai parafi-
te ) ainfi que de l’eau de la mer.
Le nom de Conque Anatifere eft un terme général, qui
comprend les trois familles des Glands de mer , des vraies Con-
ques Anatiferes, & des vrais Pouflepieds; la plus grande diffé
rence qu'il y ait entr'eux, c’eft qu'on ne mange que de la chair
du Pedicule des Pouflepieds. L'on croit vulgairement qu'il
fort des Oyfeaux marins & des Canards, de ces trois genres de
Coquillages qui ont tous un Panache plus où moins grand.
Pour mieux éclaircir cette matière fort obfcurcie chez les
Auteurs, j'ai eu par les foins d’un ami généreux (4) des Glands
de mer, des Conques Anatiferes, & des Pouflepieds fortant
de la mer & tranfportés à Paris dans de lefprit de vin, c’eft
par ce moien que je les ai difléqués, examinés & deflinés exa-
tement.
On s’eft fervi des termes de vraies Conques Anatiferes, & de
vrais Pouflepieds pour les diftinguer des Glands de mer, pour
les fixer , & les apliquer aux genres qui leur conviennent.
RE, M. A +4R:Q U'E:S
Sur la troifième famille des Glands de mer.
E Gland de mer qui s’apelle en Latin (4) Balanus , par fa
| De eus avec le Gland de terre, en a pris le nom
François. On le confond aifément avec la Conque Anatifere &
le Pouflépied, dont il différe , en ce qu'il eft formé par un fim-
ple calice arondi, plus ou moins grand, & dont l'orifice eft
plus ou moins ouvert. Le Gland s'attache en forme de petit
vale fur les Rochers, fur les Cailloux, fur les Coquillages, fur
les Crables, les Homarts & Ecrevifles de mer , les Plantes
marines, Lichophytes , Coraux , même fur le dos des (rc)
Poiflons cetacés , dans les fentes & fur les’ bois des Vaifleaux
qui féjournent long-temps dans le port.
Rarement les Giands font feuis, collés les uns contre les
autres par la même glû qui forme leur Coquille, ils compo-
Seconde Partie. 2:32
(a) M. le
Préfidcnt de
Robic.
(b) Balani
ficut glandes
à gladium fi-
mili-udine
nomen ob-
tinuerunt,
(c) Balerne,
Requiein ; tor=
tué de mer.
(a) Conchæ
plurium la-
minarum lo-
co affixx ver”
tice aperto
Balani dicun-
tur, quidim
func duode-
cim teftarum
compofiti
p'æter oper-
culum mitra-
tun),
(b) Rozdel Le
de Tzftaceis,
p. 28. Balani
pholades te-
{ts conftant
duabus longis
non in latum
extenfis my-
tulorum mo-
do, fed rotun-
>|
GISe
{b) Atdro-
vandus. Bala-
ni pholades
in faxis ho
pitantes.
{c) Boranrr,
{(c) Balanns
tertia fpecies
conchæ uni-
valviæ. tab.
41, Rémpb.
(d) Neque
enim un-
quam per fe
fubfftunt Ba-
lani, fed mo-
re parafiro,
reb s aliis
præ({ertim
Conchylis
nolentibus
volentibus
teftaceam do-
munculam
feam inædifi-
cant,
(2) Fateri-
que cour,
#e nullum
s8 LA CONCHYLIOLOGIE, IL PARTIE.
fenc des Groupes aflez nombreux.
un Gland feul , la quantité de (4) lames ou de côtes dont il
eft compolé, lui donne une place bien caraétérifée parmi les
Coquillages multivalves.
1 y a de deux fortes de Glands, ceux de la grande efpéce
qu'on voit attachés fur les Vaiffeaux, font plus évafés dans leur
forme & leur calice; les autres de la petite efpéce, dont l’ou-
verture & la figure font plus rondes, reflemblent à de vrais
Glands de terre. (#) Quelques Auteurs les apellent Balani
Pholades, qui font plutot des Moules, dont les deux Ecailles
{ont plus longues, plus élevées & plus rondes que celles des
Moules ordinaires.
D'autres (c) Naturaliftes ont mis le Gland parmi les Co-
quillages univalves, & dans un autre endroit , ils le reconnoif-
{ent pour être Bivalve; les différentes pièces , dont cette Co-
quille eft compofce, la diftinguent aflez de ces deux clafles,
ainfi que le voilinage de fes pareilles, collées intimement enfem.
ble. On voit des Buccins , des Huitres, & des Moules qui font
couvertes de plus de (d) cinquante Glands extrêmement petits.
Les Flarsands fe trompent quand ils les prennent pour des
excroïflances qu'ils apellent ?xfabe.
Le petit Poiflon renfermé dans le Gland, à l'exemple des
Moules & des Huitres, fort de fon trou pour prendre des ali-
mens , & préfente quatre Coquilles ou battans de forme trian-
gulaire , attachés à la bouche de l’Animal renfermé; ces bat-
tans forment une croix au centre, d’où il fort un Panache
de plumes femblable à celui des Pouflepieds & des Conques
Anatiferes. On préfume que ce Panache eft l'embrion de Oy-
feau. C’eft par ces quatre battans que ce Poiflon ferme fon ou-
verture & l’ouvre dans le befoin.
Ces efpéces de Coquillages ont deux battans ferrés l’un con-
tre l’autre, avec les bords édentés pour fe joindre mieux, &
des efpéces de charniéres en dedans , avec deux crocs faillans
par en bas. Ces battans par dehors font raboteux & coupés de
ftries qui répondent à la dentelure des cotés. Tour petits que
font ces Poiflons, leur ftrudure eft (e) admirable, ils ont douze
pieds , ou bras longs & crochus, garnis de poil, qu'ils levenc
en haut avec huit autres, plus petits & inférieurs ; leurs corps
qui reflemble affez à celui de la Conque Anarifere, eft cartila-
g'ncux, avec une chair glaireufe & mauvaife, adhérence aux
Quand même on trouveroit
LA ConNcHyLioLoctE, Il. PARTIE. 35»
quatre Coquilles qui le couvrent ; lon y aperçoit un ovaire.
Cerre reflemblance dans les Poiflons, prouve encore qu'ils font
du même genre, & qu'ils doivent fe trouver enfemble,
Quand ce Poïflon quitte le corps, auquel il eft attaché, fa
bafe prend imparfairement l'empreinte de ce même corps.
RCE M AR O'U'ES
Sur la quatrième famille des vrais Pouffepieds.
ES vrais (4) Pouflepieds que Rondelet a bien mal à pro-
pos, confondus avec les Glands de mer , différent par
leurs figures & par leurs pedicules. Ils font compofés d’un grand
nombre de battans & de piéces pointuës, la racine des plus
grands eft contournée & attachée au pedicule; on remarque que
a farface extérieure & peu longue de ce pedicule eft de couleur
de gris de Souris, & reflemble à la peau de chagrin. Une chair
blanche en remplit l’intérieur, laquelle étant cuite, devient
rouge, très bonne à manger, plus délicate & du même goût
que la chair des Ecrévifles.
Les Pouflepieds different aufli des Conques Anatiferes, qui
ne font compofées que de cinq piéces & dont le pedicule plus
long & moins épais, fe reunit rarement à quelqu’autre; il n’eft
rempli que d’une eau glaireufe & d’une houpe cheveluë, le
Pouflepied au contraire n’eft jamais feul , il eft accompagné de
plufieurs autres qui forment des groupes en mafle, & ne s’atta-
chent par paquets qu'aux feuls rochers fous l’eau ; ils ne fe dé-
couvrent qu’en bafle marée. Cette réunion de Pouflepieds for-
me un arbre dont les differens pedicules font les branches; le
fommet eft chargé d’une multitude de petits battans triangulai-
res , qui ont chacun leur houpe. Ce pedicule eft plus court, plus
Cpais , d’une forme & d’une couleur différente de celui des
Conques Anatiferes. On ne mange que la chair du Pedicule
des Pouflepieds.
Le Poiflon qui eft contenu dans fa Coquille, eft prefque le
même que celui des vrais Conques Anatiferes | excepté
Fa longueur & la grandeur de fes bras ou Panaches. Ce
Panache eft femblable à celui de la Conque Anatifere, la va-
Zz:i
unquam nu-
de oculo vi-
diffe pilcem,
in quo tam
mirabilem vi-
derim for-
mationent
quam quæ im
his pifciculis
mihi appare-
bat. Lewwex-
bock contin.
mirand. arc.
nature. t0Me
3» Pe 472
(a) Vocan=
tur à quibuf-
dam Pollici
pedes, quod
Poilicum in
pedibus fimi-
litudinem h4-
beant.
%
{a) Apellee
Sapirette dans
Plufieurs Ports
de mer.
(b) Cum
Pholadibus
conventunt
Conchæ Ana-
tiferæ-, qui-
natio tefta-
rum numero
item ex ipfa
ceftarum dif
pofitione, &c.
ÆExerc, 3, l.
D 4:
360 LA CoNCHYLioLOG1E, II. ParRTrE.
riéré de la figure du Pouflepied , & du fommer de fon Pedicule,
eft fuffifante pour ne pas confondre ces deux familles enfem-
ble.
R':E:.MA RO UNE "S
Sur la cinquième famille des vraies Conques. Anatiferes.
A (4) vraie Conque Anatifere g
nom de Brenache ou Bernacke eft ordinairement feule,
elle a cinq écailles ou battans aïinfi que le ?holzs dont parle (4)
Lifter , deux grands auxquels paroïflent attachés deux plus
petits avec une cinquieme piéce étroite, courbée & très lon-
gue, qui rejoint les quatre battans d’un cote & couvre toute fa
charnicre. Sa figure triangulaire eft aplatie, & fa couleur de
bleu & de blanc tirant fur l’onix, eft toute raice dans fa lon-
gueur. Son Pedicule ou Tuyau eft fait en forme d’une trompe
longue à plufieurs replis ou rides qui lui fervent à s’alonger,
pour prendre plus aifément fa nourriture. Quand le Poiflon eft
en repos ou mort, ceite trompe fe retrecit & forme des rides,
telles que nous les voions dans la figure. Ce Pedicule reffembie
à un inteftin de couleur brune & tranfparente qui ne contient
rien de dur , mais une glaire ou liqueur infipide de. nul nufa-
ge , il a deux membranes , dont une exterieure , unie, dure
& cartilagineufe lui fert à s'attacher au bois pourri des navires,
la feconde membrane, qui eft intérieure , eft molle, épaifle , &
d'un rouge tirant un peu fur le jaune , elle tient au corps du
Poiflon, & elle envelope en forme de vafe, le Gland d’en bas,
On y remarque aifément des jointures nerveufes, au moien
defquelles les grandes piéces de la Coquille s'ouvrent & fe fer-
ment comme dans les Bivalves. On voit aufli les narties de la
génération placées au-deflus de fa bouche. La frange ou la
houpe qui fort de la Coquille eft le Poiffon mème, elle eft com-
pofée d'un rang de Filamens qui s’élevent de chaque cote au
nombre de quatorze fendus en deux & de couleur brune, la
bouche eft au milieu de ces filets ainfi qu’on le remarque dans
les Polypes.
U y a trois efpéces de Conques Anatiferes, Concha Anati.
Gonnuë en Bretagne fous le
ÉA CoNchHYyLiOrocre, lI)/PARTLE. 367
fera adhærens , qui ‘attache au bois pourri des Vaifeaux , & qui
a un Pedicule gros & long fait en forme de trompe, Corchx
ÆAnatiferata Pediculata , qui fe tient toute droite enfoncée dans
le fable au fond de la mer, collée par fa gluë fur une branche
de Plante marine , ce qui fait que fon Pedicule à la forme
d’une queuë d'amande, la troifiéme efpéce s’apelle rzmofa [ex
ÆArborefcens , elle s'attache ( en Parafite ) au fond de la mer fur
des Plantes marines, de confiftence un peu dure tels que les
Zytophytes , fur lefquels elle prend fx croiflance.
Le Poiflon de ces deux derniéres efpéces et plus maigre &
plus petit que celui de la premiére, la Coquille eft auf diffé-
rente , étant plus alongce & plus pointuë avec une trompe
longue & arondie formée de petits plis faits en cordelettes,
pour lui procurer fon mouvement. Ces deux derniéres efpéces
fe trouvent quelquefois dans la Manche ou Canal Britannique ;
les premieres font communes en Bretagne & dans plufieurs
Ports de mer , elles ont toutes einq piéces ou’battans.
Un Auteur (2) Anglois place les Conques Anatiferes parmi
les Univalves, il dit qu’elles fe trouvent frequemment fur les
Côtes d’Ecofle, & qu’elles fonc attachées fur les Navires qui
reviennent des fndes Orientales. I ne faut qu'examiner les cinq
piéces qui compofent cette Coquille pour connoîtte que Char-
leton s’eft trompe de lavoir prife pour une Univalve.
Ferrante (c) Imperato , apelle un genre de Telline, T'e{ine
Pedate congeneri alle Conche Anatifere delle parti fetrentrionali,
da quali nafcono Ucelli in forma di Anate.
REMARQUES
Sur la fixième faille des Pholades..
E motde ?holas eft Grec & veut dire une chofe * cachée:
_ & renfermée,, parce que le (4) Poiflon qui loge dans-
cette Coquille, fe forme dans les trous des Pierres fpongieufes
de la nature de celles de Ponce ,de Banche, de Marne ou bien
dans la glaife & s’y cache entiérement. 74 faxorum cavernulis
vi velnatura faëlis, aque marine appulfu procreantur, atqne in
Concham vertuntur que cavitatis [eu foraminis figuram [érvat,
Zz ii
(a) Non ad-
ærefcit con-
cha ad ligna
immediaré,
fed ab illis
pediculo quo.
dam carneo
pender,
(b) Charte:
ton, Exercita-
HOnes, p, 655
(c) Lib, 223
p.683.
* Res occul-
ta, res abfcon-
dita,
(d) On apel-
le ce Poiffor
mentula mo--
nachi,'
(a) Rosdelet,
Bclon , Aldro-
vardus.
(b) Pholas
nofter fiv
Concha intra
lapidem
quemdam
cretaceum de-
gens ,— hz
Conchæ juxta
Hartlepool
frequenter
reperiuntur,
& in lapidis
cujufdam cre-
tacei forami-
nibus latitant
ab ipfo corum
Ortl ; nam Ex
his eximi non
poffunc , nifi
prius lapis
frangatur.
Hifl. Anim.
Anglie.in-4°.
Lifier. p. 172.
(c) Norman-
die, Porto: ,
La Rochelle ,
Provence.
(d) Hi piu-
res numero
faxo inclu-
duntur ut fin-
gulis fit nidus
ad magnitu-
dinem & f-
guram Pilcis
omnibus li-
neamentis
refpondens.
Aldrov. de Te-
flaceis. Lib. 3.
{e) Conchy-
Jiorum Bival-
vium exerci-
Late 22 Po 88
362 LA CONCHYLIOLOGIE, II PARTIE.
eft croiable ou que ce Poiffon entre très petit dans les pores de
ces pierres , ou qu'il renferme une liqueur capable de les cor-
roder , & qu’enfin il emprunte l'humeur nitrée de la mer pour
groflir & devenir capable de mouler fa figure, c’eft ce qui fe
remarque facilement en rompant ces pierres en deux, & en
dérachant le Coquillage de la pierre.
Il fe trouve ordinairement plufieurs Pholades dans une même
pierre quelquefois jufauw’à vingt, & elles ne font pasrares fur le
rivage (z) d'Ancone ; il y en a beaucoup (4) en Ang'eterre &
dans plufieurs Ports de (c) France. On prétend que la Pholade
étant parvenuë à un certain point, fe transforme en Chenille &
enfuite en humeur , pour fortir de fon trou. Ce ne pouroit être
qu'a la longue, car l’ufage eft de tirer ces pierres de la mer,
de les caffer en morceaux , & d’en tirer le Poiflon qui eft excel-
lent à manger, il ferc encore d’hamecon pour en prendre
d’autres.
On leur donne différents noms; en Normandie on les apelle
Ditant , en Poitou & Païs d'Aunis, on les nomme Dis, à
Toulon Dattes & Piddochs en Angleterre, à Paris elles s’a-
pellent Pholades.
{d) Aldrovandus admet deux efpéces de Pholades différentes
de celle de Rondelet, la premiére eft attachée aux rochers &
fe trouve en quantité dans la même pierre , elle a deux piéces
ou Ecailles de couleur rouge qui tire fur le brun , fa figure eft
oblongue , arrondie & épaifle , très reflemblante à une Moule,
La feconde efpeéce compofce de cinq pieces, eft de couleur cen-
dree & longue de cinq doigts avec un petit Pedicule. Celle dont
parle (e) Lifter a cinq piéces. Il avouë lui-même qu'il s’étoit
trompe au fujet du Pholas , parce qu’il ne lavoir pas vû vivant.
Nam ei tefle funt nontres ,ut ipfe credidi , multo minus duæ tan-
tum , ut alii antè me fcriptores , in quibus Aldrovandus @c. perhi-
buerunt ; fed quinque , nempe due pracipue & majuftule laterales,
qguales in cuteris omnibus biforibus , item duæ minute dorfiles , eæ-
que latiufcule x his vero velut extravertuntur umbones fine priori-
bus duabus contrario fitu ponantur. Denique cuinta atque ca an-
guffe longilimèque ; tea infra cardinem protenditur. Ces trois
derniéres piéces, qui font inférieures en grandeur aux deux
principales , font attachées par des ligamens au dos de la Co-
quille, & tombent fitôt que la Pholade eft morte, ce qui arrive
quand elle fort de ia mer.
BAICONCHYEIOLOGIE IT Panne : 363
On lit dans (x) ZL’Auilarium Balfouriani , que les Pholades
d'Angleterre ont cinq piéces, l’on aflüre même qu’elles en ont
une fixiéme qui eft un Opercule.
Les Pholades tirées de la pierre ,ne font jamais fermées par
leurs extrémités, leur fuperficie extérieure eft toujours la même,
elle refflemble à une lime avec des ftries & des A/fperitès aflez
élevées , dentelées & ferrées depuis le haut de la Coquille juf-
qu'en bas , de maniére que les pointes les plus fortes font vers
la rêce. C’eft avec ces armes qu'elles paroïffent percer les pierres
& agrandir leur feépulcre à mefure qu’elles groflifflent , un Au-
teur (2) prétend que c’eft avec leurs dents, elles font fortir une
trompe, ou un long tuyau épais partagé en deux cloifons, dont
un trou leur fert à vuider leurs excrémens, l’autre à refpirer l'air
mêlé avec de l’eau, ou telle autre nourriture qui leur convient;
quand elles ont pris trop d’eau , elles la rejettent avec violence.
(c) Lifter place leur ovaire & les parties de la génération fous
ce tuyau. À mefure que ce Poiflon croit, ilcreufe fon trou avec
une partie ronde & charnuë que lon remarque au haut de la
figure.
On aporte de l'Amérique, des Pholades toutes blanches qui
ont fept à huit pouces de long, & grofles à proportion.
Le caractere générique des Pholades, fe tire de leur habitu-
de à fe cacher dans des pierres, & à y creufer elles-mêmes leur
{épulere,
(a) Conchx
quinque te-
{tarum car-
dtnibus locu-
lis quibufdam
rss ;
Pholades di-
cuntur,
(b) Miran-
dum naturæ
aruficium
quo Balanus
Pholades fa
xea vifcera
permeat , æ=
què crefcente
caverna, in
qua latirat
dum ipfus
moles nutri-
tioneauvetur,
— denticulos
acutos haber
quibus faxum
erodit , for-
mat que do-
mUum, B024ñ,
recreat, ments
pag. 36.
(c) Ovarium
autem & ge-
nitalia proxi-
mè fub pede,
Lrfl, pag. 91,
364 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIr
E XPLICATION
DE LA TRENTIEME PLANCHE.
Cette planche comprend La troifiéme famille des Glands de
mer , la quatrième des Pouffepieds , la cinquième
* des Conques Anatiferes ; @r la fixiéme famille des
Pholades.
D Es Glands de mer marqués À À, font de la grande ef-
péce & de couleur blanche , mêlée de rouge & de violer;
ils font compofés de plufeurs lames, faciles à diftinguer, &
ils font adhérens & colles les uns aux autres.
On trouvera à la lettre B un Gland ouvert , pour décou-
vrir en dedans la feconde Coquille qui renferme le Poiflon,
d'où fortent plufieurs filamens ; cette Coquille eft attachée à
la grande par un petit cartilage.
C , eft le Poiflon forti de fa Coquille , lequel eft compofe
de plufieurs filamens qui fe joignent à un mucilage , où fe trou-
vent fa bouche & les parties de la générarion.
Les Glands que l’on voit à la lettre D, font de la petite
cfpéce & fe trouvent en plus grande compagnie que les pre-
miers. Les barbes qui en fortent ordinairement font tombées
quand le Poiflon eft mort.
Le Groupe de la lettre E , reprefente plufeurs Pouflepieds ,
attachés les uns aux autres par leurs pedicules : c’eft un des
plus finguliers Coquillages que nous poflédions ; tous les Poif-
fons font dans leurs Coquilles , dont il fort quelques filamens
en forme de barbes.
On voit à lalettre F , une vraie Conque Anatifere avec fon
pedicule & les filamens , ou cheveux qui fortent de fa pointe;
on apelle cette efpéce Copcha Anatifera adhærens.
La lettre G , expofe ie Poïflon-de profil forti de fa Coquil-
le. Le chiffre 1 eft fa bouche , audeflous 2 , eft un mufcle qui
retient & lie les grandes piéces de fa Coquille. A l'opofite 3,
font les parties génitales , & au chiffre 4 font les filamens au
nombre de quatorze de chaque côté, on les apelle Cirri.
La figure H , un peu différente de l’autre , eft apellée Concha
Anatifera
Glands 3 Mer, Poussepieds,Conques Anatiteres Pholades
-
Plan.| 30
aux dépens de M de Beze del S Conseller au Lrurlement
+
La Concaysrrorocrx, Il. PARTIE. 365$
Anatifera pediculata. Elle fe tient toute droite au fond de la
mer , attachée au petit pedicule de quelque plante marine.
I, eft celle que l’on nomme Concha Anatifera arboreftens fes
ramofz , elle n’eft différente qu’en ce qu’elle fe trouve en nom-
bre {ur des Lytophites on autres plantes dures.
La lettre K , eft la Pholade que l'on trouve fur nos côtes,
fous le nom de Pitaut, ou de Daïls ; on la fuppofe ici fortie
de fa pierre ; elle eft compofée de cinq piéces, qui font raies
comme des limes & de couleur blanche; il fort du milieu de
fes écailles, une grande trompe ou long tuyau épais & partagé
en deux cloifons , dont un trou fert au Poiflon à vuider fes ex-
cremens, & l’autre à refpirer & à prendre de la nouriture ; les
parties de la generation , & leur ovaire font placés fous ce
tuyau.
On voit à la lettre L , une Pholade venant d’'Ancone en
Italie , ou de Provence , elle eft compofée de deux piéces raiées,
dont la couleur tire fur le noir , elle a plus Pair d’une Moule
(x) ou d’une Datte que d’une Pholade; on n’eft pasencoreafluré, {3 9 x
que ce foit le Soen femelle , comme on l’a avancé depuis peu. romme patte
La Pholade de la lettre M , eft de lefpéce de celles dont re
parle Lifter , qui fe trouvent communément fur les côtes d'E- %s pires
coffe ; fa couleur eft cendrée, & elle eft longue de cinq doigts, #4} dvres que
on lui compte cinq piéces dont les deux principales font de 4,707,
grandes Coquilles , & Jes deux autres plus petites & plus larges pour la man-
{ont apliquées à fon dos, de maniére que leur talon fe trou- &*-
ve pofé en fens contraire. La cinquiéme piéce eft longue, &
convexe , elle s’erend & couvre toute fa charniere. Ce Poif-
fon fe fert d’une longue trompe qui a deux trous, dont l’u-
fage efk le même que celui des autres Pholades.
Seconde Partie. Aa
SUITE DE LA SERIES
NOUVEÉLEE NOMME
METHODE |METHODI
De diftribuer les Coquillages| Conchas fluviatiles diftribuendi
d'eau-douce, fuivantleursca-| in fuas debitas clafles, {e-
ractéres génériques &fpécifi-| cundum notas earum cha-
ques, danses claffes quileur| racterifticas , genericas , &
conviennent. {pecificas.
21. FIWERC CUT
Des figures en taille-douce des|Tabulis æneis concharum precipua.
principales Coquilles , leurs\ rum,earumque defcriptionibus,
explications @r des remarques\ adduntur obfervationes in con-
far leurs familles. charum faimilias.
LA CoNcHyLioLociEr, Il. PARTIE,
367
FRS R NE NN NNNR ENS SSNSNSNRIE
CONCHARUM AQUÆ DULCIS DIVISION GENERALE
SIAEMIU
FLUVIATILIUM
DISTRIBUTIO GENERALIS.
CHA ÏSIST SP PARIIMN A
UNE TVR ATE AVC IA:
Familia 12, Lepasroftrata — — —
D |
2
Le]
Limax albida.
—— Cornu fan@i Huberti., —
—— flavida, = — — —-
—— fafciata & exerta, — —
Nerita variata & cinerea, — —
ad machinam produ&i-
lem,
—— variata, fubrubra, —
4 Trochlus, — — — —
5
6
8
Turbo fimpliciter vittatus, —
— — €x toto Prominens, ——
—— fimplex, — — —
Buccinum viridum 4. fpirarum.
— — fubrubrum, — —
— —— Jeviter canaliculatum,
— — albidum, quinquefpiris,
— — fufcum cum operculo,
SC A $ contignatum & tube-
rofum,
— — ore à dextrà finiftrorfum.
Globofa cinerea. = mm mem
— — fulva = — — —
— —— cum acumine retufo, —
— — actes, = —— —
Cornu Ammonis fufcum. —= —
— — — — metallicum. —
— — — — CiNEreum, —
ne = = ms COJore Achatæ,
D ES
COQUILLAGES D'EAU-DOUCE
OU
EYE OU AV LT ATERMIMTANENSS
BREMIERE" CEASSE:
CANTON AS LIVES,
Famille 1'° Patelle à bec.
{implex. — — — |— —
UD CA LA Net =
7
— — toute unie,
Limaçon blanc.
— — umbiliqué,
— — Cornet deS, Hubeif,
— — jaunûtre.
— — fafcié & élevé,
Nerite bariolée de gris.
— — — en Zic-zag,
— — — derouge.
Petit Sabot.
Vis à fimple liftel,
——àrelief,
— — fimple.
Buccin verd à quatre tours.
— — rougeûtre.
— — canelc legérement,
— — blanc à cinq fpirales,
——— rouge-brun à opercule,
— — à étage & à tubercules.
$ à bouche tournée à gau-
che.
Conque fpherique ou Tonne
grife,
= mem eue « men {A lIVE,
à pointe émouf-
fée.
HAREd'un blanc de
MAR E lait,
Corne d'Ammon brune,
— — — de métal.
— — — — grife.
— — — — couleur d'Agathe,
Aaai]
—
+68 La CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE,
RE EEE ENTER EEE
SECONDE CLASSE.
Be LV ALAN IETSS
Famille 1° Came toute blanche.
CLASSIS SECUNDA.
B I V AYL'VER AE
Familia 12, Chama albida. == = =
—— = UM MACULIS TUDTIS, = | ms
— — à fulvo nigrefcens. — |— —
— — cinerea,
— — admodum exigua.
= = 2 Mufculus, cum maculis fufcis.
— — à fulvo nigrefcens, |
— — multum elongatus, = —
— — magnus & fubtilis, = | —
— — longus & aculeatus.
— — ex toto albidus. —=
— —— 3 Pecten albidus, =
Defunt multivalvia.
= nt un | mm st
| mm
— =
en
TT N
—— à taches rouges,
— —— [j]11 ME,
— — grife,
— — très petite.
Moule à taches brunes.
— — minime,
— — plus alongée,
— — grande & legére.
— — longue & pointu.
— — toute blanche,
Peigne tout blanc,
——— ]l n'y a point de Multivalves,
LA ConcarcrOoLocisr, I PARTIE, 369
REA NE ART O"UVE"S
Sur les Coquillages d'Eau-donce ou Fluviatiles.
ET Article qui traite de la diftribution des Coquillages
d’eau-douce, eft une fuite de la méthode qui vient d’être
établie pour ceux de mer. On a joint dans la même table,
tous les Coquillages Fluviatiles : ïls ne font point en aflez
grand nombre pour faire des Articles féparés; un feul Article
de remarques , & une feule Planche les contiendra tous.
L'on vient de voir que les Fluviatiles fuivant la nouvelle
méthode fe divifoient feulement en deux 'clafles ; la premiére
eft la clafle des Univalves, la feconde celle des Bivalves.
Nous n'avons parmi les Univalves, que fept genres ou fa-
milles connuës & relatives aux Coquillages marins des mêmes
genres ;les Lepas, les Limaçons, les Nerires,lesSabors les Vis,
les Buccins & les Conques fphériques ou Tonnes. Les Cornes-
d'Ammon font la huitiéme famille. Ne conviendroit-il' pas
mieux de paffer tout d’un coup à leurs defcriptions, que de ré-
péter ici le caractere générique des fept premiéres familles des.
Fluviatiles qui fe raportenten tout, aux mêmes familles des Co-
quillages de mer; l'avantage qu’aura le Lecteur de les trouver
ici tout de fuite, l'emporte fur ia réflexion.
La premiére famille des Univalves (qui eft le Lepas) a pour
caractère générique d’être un peu plate, quoiqu’élevée en cône:
dans fon milieu. Le Limacon de la feconde famille à trois ca-
ractéres génériques, qui confiftent dans fa bouche; quand elle
eft ronde, c’eft le vrai Limaçon, quand elle eft faite en demi-
cercle, c’eft la Nérite, & lorfque cette bouche eft très aplarie,
& que la clavicule du Limaçon eft un peu élevée en pointe,
c’eft le Sabot; ce qui compofe dans la table, la feconde, la troi---
fiëme & la quatrième famille.
Les Vis dans la cinquième famille, ont pour caradtére, ieur
figure même , qui eft faite en aleine.
Les Buccins ont ordinairement une queuë ; leur figure alon-
gce, ainfi que leur bouche fèrrée, reflemble à celle de la Trom-
perte. Les Conques fphériques , ou Tonnes font d’une forme:
Aaaïl
(a) Præci-
puis hujus
temporis Phi-
lofophis arri-
det { ob eun-
dem circum-
volutionis
modum for-
tè) Cornua
Ammonis ad
Nautlos re-
ferre, qui au-
tem ftrutura
ab iis ita dif-
férunc , ut de
veritate hujus
opinionis
merito dubi-
tandum fit.
Lang. p. 86.
(a) Hic enim
laois , fi probè
examinetur ,
fuim Con-
chylio hujus
generis debet
originen. Mr,
Brex, p.21.
(a) Ita ani-
malia ipfa te-
fs illis con-
tenta loco fuo
dimovent ut
fuHocentur ,
moriantur at-
que indè fe-
cundis flu&i-
bus ad lirtus
ipfum afpor-
tentur & fedi-
mentum hoc
noftrum
componant,
Janus Plan-
CUS Pa Te
(b) Nauril;
quxdam fpe-
cies ab audto-
fibus fub tu
lo Cornuum
Ammonis je
cenfentur ,
370 La CONCHYLIOLOGIE, II PARTIE.
toute ronde avec une bouche alongée & très évafée, ces deux
caraétéres génériques, fi différens l’un de l’autre, indiquent la
fixiéme famille des Buccins , & défignent les Conques fphéri-
ques.
Les Cornes d'Ammon , qui forment la feptiéme & derniére
famille des Univalves, ne fe peuvent raporter qu'à quelque
genre de Coquillages de mer , on penfoit autrefois que c’étoit
des Serpens pétrifies ; plufieurs (z) Auteurs les comparent aux
Naurilles & les. confondent fouvent en prenant les uns pour les
autres ; il eft vrai qu'ils font partagés tous deux en dedans par
diverfes cloïfons, mais ces cloïfons 1°.ont plus de finuofité dans
les Nautilles que dans les Cornes d’Ammon; 2°. elles n’ont
point de petit tuyau qui les traverfe pour leur donner de la
communication l’une à l’autre, comme on le remarque dans
l'intérieur des Nautilles ; ces variétés, je l’avouë, font intérieu-
res & ne fe découvrent point à la vuë ; trouvons quelque diffe-
rence plus aparente, par exemple dans leur couverture. Le
Nautille foit qu'il foit uni , foic qu'il ait des ftries fur fa fuperficie
renfermant tous fes contours en dedans, n’en a qu’un (4) ex-
rérieur & fort large qui fe termine à fon œil. La Corne d’Am-
mon, au contraire, a plufieurs contours extérieurs fouvent
chargés de tubercules & prefque toujours de ftries, c’eft le vrai
caractére pour diftinguer parfaitement ces deux Coquillages.
Aiant fair pêcher des Cornes d'Ammon dans la Marne, &
dans la riviere des Gobelins, j'y ai trouvé un Poiflon vivant que
j'ai fait fortir avec de l’eau chaude; ce Poiflon n’a nul raport
avec la figure du Nautille hors de fa Coquille ; ne fe pourroit-
il pas faire que les Cornes d'Ammon fofiles auroient eu leur
Poiflon d’un autre genre que celui des Nautilles ou qu’elles
compofaflent un genre de Nautilles qui nous eft inconnu ou
foient peut-être des Polypes.
On confond encore la Corne (c) d’Ammon avec le Lima-
çon d’eau-douce qui a la forme plate, voici leur différence.
Les Cornes d’Ammon font coupées extérieurement de plu:
fieurs contours & partagées en dedans par diverfes cloïfons ;
leur figure eft également relevée, & arondie dans fes contours,
jufqu'à l'œil de fa Volute, aplatie prefque également dans fes
quas ego utique ab iis feparandas & Nautilorum generi inferendas cenfeo, cm unicus faltem gyrus
22 \ " À 4 \ . : 1
EXtEFNE appareat , cæteris internè latentibus, Ar. Brennius. pag. 20.
{e) Liffer apelle quelques Cornes d’Ammun , Cocleæ turbinatæ figura deprefla, comme ff elles étoient des
Lrmagons aplaÿs,
LA CONCHYLIOLOG1IE, IL. PARTIE 3x.
deux côtés qui font femblables ; fa bouche tombe dire&tement
au milieu du contour de la derniére fpirale fans pancher d’au-
cun cÔté.
Les Limaçons font ordinairement unis par deflus, & n’ont
qu'une chambre faite en fpirale en dedans fans cloifons, leur
figure aplatie, a les deux cotés différens ; celui de deffus forme
des fpirales qui s’élevent toujours jufqu’au centre; l’autre côté,
qui eft le deflous, eft enfoncé & n’a qu'une fpirale interrompuë
par fa bouche, qui fe préfente de côté, fouvent avec un trou
qui lui fert de nombril.
On fçait que la Corne d’Ammon a pris fon nom de fa ref-
femblance avec les Cornes des Beliers, qui étoient confacrés
dans le Temple de Jupiter Ammon fitue dans les deferts fa-
bloneux de la Lybie.
- Les Bivalves Fluviatiles ne préfentent que trois genres con-
nus jufqu'a préfenr, celui des Cames, des Moules, & des Pei-
gnes.
Le caraétére générique des Cames eft d’être d’une figure
aprochante de la ronde & convexe dans fes deux Ecailles pref-
qu'égales , quelquefois la bouche un peu béante.
Les Moules ont pour caraétére, d’être longues & d’avoir les
deux Coquilles égales, & terminées fouvent en pointe.
Les Peignes portent en eux leur vraie marque. Ils font tous
canelés du hauten bas, quelquefois avec des oreilles , quelque-
fois fans oreilles.
Le petit nombre d’efpéces que nous poflédons de tous ces
Coquillages , fait négliger ici de marquer quelques-uns de leurs
caractéres fpécifiques, on les à mis tout de fuite dans la Table
de Divifion.
47: LA ConNcHytioLocte, II PARTIE,
EXP LT EC ATP EOMN
DE LA TRENTE ET UNIEME PLANCHE.
UNIVALVE $.
1° premiére figure offre une Patelle qui a un Cabochon dont
on voit le deflus & le deffous ; ces deux figures font tirées
de Lifter.
Le fecond Lepas vient de la Marne, il eft fi couvert d’un
fac pierreux, qu'on n’en connoît le genre que difficilement.
Le troifiéme Lepas eft très petit & très mince, il eft atta-
ché fur un jonc vel que je l’ai trouvé au bord d’une petite ri-
vicre.
Cinq Limaçons font compris dans le chiffre 2 , Îe premier eft
d’une couleur blanchâtre , la tête peu éleveé & fans nombril;
fon premier tour eft divifé par une ftrie,& il vient de la Marne;le
{econd Limagçon eft plus brun & plus petit , avec un Umbilique.
Le troifiéme, plus aplati eft fait en Cornet de faïnt Hubert , ces
deux Limaçons ont été pêchés dans la Seine. On a tiré le qua-
trieme de la rivière des Gobelins, il eft d’une couleur jaunatre
& aflez grand fans Umbilique, le Rhin a donné le cinquiéme
Linaçon qui eft fafcié de blanc & de couleur d'Agathe , avec
une clavicule aflez élevée.
On voir des Nérites au nombre 3, dont la premiére ba-
riolce de gris vient de la Marne, les deux autres de la Seine,
il y en a une rouge, & l’autre femble couverte d’un réfeau fort
rcgulier.
Un Sabot forme la figure 4, il eft très petit & d’une couleur
grile ; il vient de la petite riviére d'Huines dans le Perche,
Les trois Vis , ou Eguilles du chiffre 5 , font routes blan-
ches, l1 Marne a fourni la premiére qui n’a qu'un fimple liftel
régnant tout autour. La feconde tire fon origine de la riviere
des Gobelins, fes fpires-ont du relief, les deux petites font
placées entre une grande, la troifiéme Vis que la Scine a don-
née, efttoute unie & toute fruite.
L y a .ept Buccins, au chiffre 6; le premier a son
qans
| Coquillages Fluviatls. Pa
NN
Univalves
FN
)
ur cc epens de M.le Duc de Sul V/ Pur de France Ch ‘de {Ordre dela Zoison doOr
«+
LA ConNcHyLioLoctE,lIl. PARTIE. 373
dans le Rhône, on y remarque quatre révolutions , la figure
extrêmement pointuë , la bouche grande, & d’une couleur ver-
dâtre ; le fecond qui eft rougeâtre, vient de la Marne , ainfi
que le fuivant, dont la forme eft finguliére. On le voit auf
pointu par en haut, qu'il eft large dans la partie d’en bas, la-
quelle occupe prefque toute fa fuperficie, fa bouche eft ex-
trèmement grande, de forme ovale, & tout fon corps eft canelé
légérement. Le quatriéme Buccin vient de la Seine, il eft beau-
coup plus petit que les précédens , & fa fingularité confifte dans
fes fpirales. Le cinquieme eft rougeñtre & plus ramañlé dans
un pareil nombre de fpirales dont la derniére eft terminée par
une bouche faillante & toute ronde qui à ordinairement fon
opercule, il vient de la riviére d'Huines. Le fixiéme eft plus
gros, fes étages font de relief & armés de tubercules, fa cou-
leur eft d’un blanc fali, on le voit dans (4) Rumphius. Le fe-
ptiéme Buccin eft très petit, aiant feulement trois fpirales qui
tournent de droit à gauche, ainfi que fa bouche, dont l'ouver-
ture eft ovale, rien n’eft fi tendre & fi mince que cette Co-
quille , qui eft très rare.
Le feptiéme nombre fait voir quatre Conques fphériques,
dont la premiére eft grife, & vient de la riviére d'Huines; la
feconde, qui eft fauve, fort de la Marne, ainfi que la troifiéme
dont la pointe eft émouflée. On doit à la riviére des Gobelins
la quatriéme Conque fphérique qui eft d'un blanc de lait,
avec une pointe très délicate.
Quatre Cornes d’Ammon font repréfentées dans le nombre
huit, la premiére cft de couleur grifatre, rachetée de brun,
avec une volute bien marquée, & une ouverture qui excede
en forme de lévres, elle eft tirée du Rhin ; Îes deux petites
qui fuivent, dont la plus grande eft couleur de métal, & l’au-
tre grife, ont été pèchées dans la riviere des Gobelins. La qua-
trieme Corne d’Ammon eft duë à la rivière de Marne; fa cou-
leur qui tire fur l’Agathe, la diftingue infiniment des autres.
Quelques Phyficiens ne veulent pas convenir que ces Co-
quillages foïent des Cornes d’Ammon , parce qu'ils,ne font pas
tous, cloifonés en dedans, ils les croient des Limaçons, mais
leurs fpirales, qui fe contournent en ligne droite des deux cô-
tés, les différencient fort de ces derniers Animaux , auxquels
on voudroit Îes raporter.
Seconde Partie. Bbb
(a) Planche
XKXII.
374 LA CoNcHyLiOLoGiE, II PARTIE.
BIVALVES.
Le chiffre 9 offre quatre Cames dont la premiére qui eft
coute blanche, a été prife dans la Seine. La feconde vient de la
Marne , elle eft à peu près de la même couleur , avec quelques
petites taches rouges & vertes. On doit à la Loire la troifiéme
Coquille, qui eft bien plus grande & plus épaifle que les au-
tres, fa couleur extérieure eft minime, & celle eft nacrée en
dedans.
La quatrième Came, qui a été pêche dans la rivière des
Gobelins , eft extrèmement petite & toute grife.
_ Sept Moules fe voient à la marque 10, la premiére eft de
la riviére des Gobelins, préfentant un angle aflez aigu près la
charniére, rien n’eft fi léger ni fi mince que cette Coquille,
dont la couleur eft d’un verd clair ; elle aproche de l’efpéce
des Tellines. La feconde eft nacrée avec des taches brunes &
vient de la Loire; la troifiéme de couleur minime, a été prife
dans la Marne. La quatrième qui eft duë à la Seine, eft de la
même couleur & d’une forme bien plus longue.
Les trois grandes Moules fuivantes font prifes dans des Etangs
& des Canaux de Jardins; la premiére extrêmement grande &
Icgére , eft nacrée en dedans , brune & luifante par deflus ; on
s’en fert, pour écrémer les Terrines de lait. La feconde de la
même couleur eft moins grande, mais elle eft plus longue; enfin
la troifiéme eft jaunâtre, tres légére, & nacrée en dedans, j'en
ai pêché des mêmes efpéces & de la même figure dans plufeurs
Riviéres.
On voit au chiffre 11, un Peïgne fans oreilles & aflez in-
forme, vu des deux côtés; c’eft à la Marne que l’on doit ce
petit Coquillage, qui n’eft pas commun.
uelque recherche que lon ait faire jufqu’à préfent parmi
les Coquillages Auviatiles , on n’a point encore découvert de
Muitivalves.
FE
SUITE DE LEA SERTES
NOUVELLE! NOV Æ
METHODE |METHODI
De diftribuer les Coquillages|Conchas Terreftres diftribuendi
Terreftres, fuivanc leurs ca-|[ in fuas debitas clafles, {e-
ractéres génériques, dans les] cundum notas earum cha-
clafles qui leur conviennent.| raétcrifticas.
AV VERC CU M
Des figures en taille-donce des|Tabulis encis concharum precipua.
principales Coquilles , leurs| rum,carumque defcriptionibus,
explications @r des remarques] adduntur ob[érvationes in con-
far leurs familles. charum familias.
| . £ 1 F* : |
4 ; : ‘
1 _ : a” 1
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La CoNcHyirococre, ll.
PRRRRRRRIA À PES # RE À À A LA ÊT
RES
PAROLE :: (372
VYESITÉTIS LÉ SVT VTT ee É + *
CONCHARUM
TERRESTRIUM
DISTRIBUTIO GENERALIS
IN ANIMALIA VIVENTIA
ET N'ON:VIVENNT IA:
Ha
Le
« ES:
DIVISION GENERALE
DES COQUILLAGES
TERRESTRES,
EN VE VO AINES
ELRUEN M Or-RVTeS
ne Be Bed be de Gt À ee Gr de
SUBDIVISIO CONCHARUM
TERRESTRIUM VIVENTIUM,
IN ANIMALIA TECTA
ET IN ANIMALIA NUD A.
GERS LS PE Mr
ANIMALIA VIVENTIA
EC He.
Lepas. — — — — —
Coclex lunares , fenui-lunares,
ore depreflo.
Familia 12.
Buccina.
Turbines.
Globofæ.
Defunt aliæ familie. —= — —
CLASSIS SECUND\À.
ANIMALIA VIVENTIA
N U D A
Fam. — — Limaces, — — — —
Hzæc Animalia duarum claflium funt Uni.
“yalvia,
SUBDIVISION DES COQUILLAGES
LEJSRESTRESMIVANSS
EN ANIMAUX COUVERTS DE COQUILLES
ET EN CEUX QUI SONT NUDS.
PREMTIERELCEASSE;
LES ANIMAUX VIVANS
COUVERTS: DE COQUILLES,
Famille rte Lepas ou Patelle.
—— 2 Limaçons des trois genres,
Buccins,
Vis.
Conques fpheriques ou Tonnes
3
4
5
—— Les autres Familles manquent,
SECONDE CLASSE.
ANIMAUX VIVANS
SANS. COQUILLES,
Famille —— Limaces, ou Limas,
Les Animaux de ces deux claffes font
Univalves,
Bbbiij
378
LA CoNCnYLiozoctE, II. PA
=
é &
Là À
TESTACEA NON VIVENTIAILES COQUILLAGES MORTS
ID EST FOSSILIA,
CLASSIS. PRIMA,
FOSSILIA UNIVALVIA.
Familia 12, Lepadites.
Aures marinæ defunt,
Tubulites.
Nautilites,
Coclites.
Neritites.
Trochites, == = = —
Buccinites, = = =
Turbinites, = = — —
Volutites, = = ==
Rhombites, = = =
Muricites.
Purpurites, = = =
Globofites, == =
Porcellanites.
— — Ammonites.
Li
Oo L I Aa BR + &
[ET
ELASSTIS SECUNDA,
FOSSILIA BIVALVI.A.
Familia 124, Oftracites,
Chamites, ms mn =
Mufculites, feu Myites, —-
Bucardites, == = —
Pectinites, feu Ctenites.
Solenites.
[HT
an Rs h
CLASSIS’ TERTIA.
FOSSILIA MULTIVALVIA.
Familia 12, Echinites, = mu es
——— 2 Vermiculitæ.
œ— 3 Balanitæ, = ns mm
Familia quarta de Pollicipedibus , quinta
de Conchis Anatiferis, & fexta de Phola-
dibus non inveniuntur.
AUTREMENT LES FOSSILES.
PREMIERE CLASSE.
LES FOSSILES UNIVALVES.
Famille 1e Lepas ou Patelle.
—— 2 Îln’ya point doreilles de mer.
——— 3 * Jubulite,
—— 4 Nautille,
—— ÿ Limaçon,
——— 6 Nerite,
—— 7 Sabot,
—— 8 *Buccinite.
—— 9 Vis,ou * Turbinite,
——— 10 Cornet.
—— 11 Roulleau,
—— 12 Murex ou Rocher,
——— 13 Pourpre,
—— 14 Tonne,
——— 15 Porcelaine,
— = (Corne d’Ammon.'
SECONDE CLASSE
LES. FOSSILES BIVALVES.
Famille r1re Huitre..
—— 2 (Came,
—— 3 Moule,
—— 4 Cœur,
—— $ Peigne,
—— 6 Manche de Couteau.
TROISIEME CLASSE.
LES FOSSILES MULTIVALVES.
Famille 1 Ourfin ou * Echinite,
2 Vermifleaux.
—— 3 Glands de mer.
La quatriéme famille des Pouffepieds, la
cinquiéme des Conques Anatiferes , & la
fixiéme des Pholades ne fe trouvent point,
X Il n'y a que quatre mots françois ufités parmi cous ces Folliles ; ces mots font Tubulite, Turbi-
nite ,; Baccraite © Echinite.
La CoNcHyLioOLOGïE, Il. PARTIE. 379
ER PEINE EEE CE ESRI RER RERRRP PRET TE 2 NU Ne EN ANT PSN eur Duran marne d
CLASSIS PRIMA.
ANIMALIA VIVENTIA |LES ANIMAUX VIVANS
TE CH
Familia 19, Lepas. — — —— —— —
uen 7)
Reese ÿ
Li $ globofa, nominata Po-
imax 3
matia,
— — — — Efcargot.
—— fafciata — — —
‘pratenfis, — — —
—— flavefcens. — — —
æ——— CINETEA, = = = —
=——— MArMOTEA, —— ——— —
—— Buccinum fanéti Huberti.
—— umbilicata, —= — —
œ———…”-C[aVICUlA CXErTA, + =
ore dentato, = =
—— pulchra, Jamaica, —— —
=——— ore rotundO. —— —
—— ore depreflo, — —
clavicula, feu apice in-
ÿ verfo.
Buccinum flavidum, fex fpiris.
quinque fpiris, —
fex fpiris, colore Ca-
ftaneo.
Trochilus feptem
1 fpiris.
decem fpiris , ore à
$ dextra finiftrorfum.
$ Septem fpiris, à dex-
tra firiftrorfum.
Turbo. — — — —
Globofa alata, —— — —
oblonga,. == mms
PREMIERE CLASSE,
COUVERTS DE COQUILLES,
Famille z'° Lepas ou Patelle,
; de forme ronde apel-
Limaçon ÿ lé Pomatia. È
— — — — Efcargot,
fafcié.
des Prez.
de couleur rouffe,
— — de cendre.
marbré,
Cornet deS, Hubert,
umbiliqué,
dont la clavicule eft
élevée,
$ à bouche garnie de
7 TT À dents.
My ÿ très beau , venant de
la Jamaïque,
— — à bouche ronde,
— —— à bouche aplatie,
f dont la clavicule eft
retournée,
3 Buccin $ de couleur jaune à fix
tours,
2
LEA
EH A QUE ©:
— — à cinq tours,
$ à fix fpirales couleur
de Chataigne..
—— petit Sabot à fept tours...
S° dix fpirales , la bou
= — < che tournée de droit à:
ù gauche,
$ à fept fpirales,, fa bou:
che tournée de droit à.
gauche,
$ ou Tonne:
?'aîlée.
ur SN es ms oblongue,.
5 Conquefphérique
—— 4 Vis
380 La CoNcHyLiioLocte, Il. PARTIE,
me |
CLASSIS :SECUNPBA: SEGOND'EGBEAS $ E:
ANIMALIA VIVENTIA | LES ANIMAUX VIVANS
N U D A. SANS;COOUTLEES:
Limax oblonga, flavida, = — — —|Limace fort longue , de couleur fauve.
=— Exigua, Cinerea, = = — —|— — plus petite de couleur cendrée,
$ paululum cinerea , nigricans ex
à parte fupina.
colore fuccino cum maculis albidis, -|=— = couleur d’Ambre à taches blanches.
courte & ramaflée , de couleur
ÿ roufle,
= ferpens , nominata Cellaria, — — ferpentant, apellée Cellaria.
— — un peu grife & noire par deflus.
———— brevis & comprefla , colore flavido. | — —
REMARQUES
L
Sur les Coquillages Terreffres vivans.
‘EST encore une fuite de la Méthode établie, pour di-
Gires les Coquillages de mer & de Riviére, que celle-
ci qui traire des Coquillages terreftres.
Les deux dernieres Tables de divifion , font voir que la pre-
micre clafle des Animaux à Coquilles & vivans, que la terre
produit , renferme cinq genres , qui fonc les Lepas , les Lima-
çons , les Buccins , les Vis & ies Conques fphériques.
Leurs caractéres génériques & fpecifiques ont déja éte re-
marqués en parlant des Coquillages de mer , & des Fluviati-
jes, on fe croit par certe raïfon difpenfe d’en parler de nou-
veau.
Je naï trouvé aucun Lepas Terreftre vivañt , je n’en parle
qu'après F. Columna.
On fçait que les Limaçons terreftres ne rampent que dans
les temps pluvieux ; ils fe tiennent cachés dans la fecherefle ,
fous des feuilles & dans les trous de la terre ; ils fe retirent
pendant l’hyver, dans les fentes & dans les troncs des vieux
arbres, dans le bas des murs, & au pied des paliflades d’Ifs ;
ils couvrent Îeur bouche d’un opercule mince ; ceux qui font
plus petits fe trouvent dans la moufle , dans les vieux murs de
Jardins , fous les bruieres , & au pied des grands arbres des fo-
. rêts ÿ
La CoNcHyLroLogïE,Il. PARTI:E. 38r
rêts; leur humeur baveufe & bleuâtre , leur tient lieu de fang
& de chyle, ils ont des poumons pour fe mouvoir & humer
l'air extérieur par un trou qu'ils ont fur la tête. Comme ils trai-
nent toujours leur maïfon avec eux, on les apelle Domiporte.
Leur anus s'ouvre à la partie droite du cou, & leurs excré-
.mens fortent par un trou voifin de leur bouche ; c’eft la
différence que l’on doit faire de ces Coquillages d’avec les Bi-
valves, qui, comme les Animaux fanguins , ont l'anus & la
fortie des excrémens opofés à leur bouche. On leur remarque
deux grandes Cornes & deux plus petites, avec des points
noirs à leurs extrémités ; ces points qui leur tiennent lieu
d’yeux, les aident à fe garentir.de ce qui les aproche. (+) Un
Auteur Anglois leur donne neuf dents, & dit les avoir vû man-
ger une feuille de rofe.
Les Buccins terreftres, que j'ai fouvent obfervés , n’ont point
d'opercule, ils fe ferment par leur bave, & ils font fortir de
leur bouche comme les Limaçons , une longue tête avec deux
grandes Cornes & deux plus petites, leur marche fe fait de
même par le moien d’une membrane baveufe. Après en avoir
ramafle une cinquantaine dans de vieux murs de Jardin, j'en
pris autant dans un bois fous des bruiéres & dans les moufles
qui font au pied des grands arbres. Il y en avoit de plus longs,
d’autres plus ramaïles, les uns avoient la bouche à droite , les au-
tres à-gauche, je les mis tous fur une feuille de papier ; ils mon-
trérent alors leur tête garnie de Cornes, & la plüpartétoient liés
enfemble par la partie d'en bas. Il n’y a point d’obftacle que je
naie opofé à la marche de ces petits Animaux qui vont aflez
vite, ik les ont tous furmontés & fe font attachés principa-
lement au fruit. J'en trouvai les trois quarts morts le lende-
main, après s'être vuidés d’un peu de terre tortillée ; leur corps
deflous la Coquille, eft contourne autant de fois que la Coquil-
le même.
Les Vis, fe font trouvées parmi les Buccins,; il n’y a de diffe-
rence que leur forme & leur bouche. Ces Animaux ainfi que
les Buccins, ont le corps contourné comme leur Coquille, ils
en fortent & marchent de la même maniére.
Les Conques fphériques font plus difficiles à trouver en
terre, leur grande ouverture les rend fort différentes des Li-
maçons & des Buccins, je n’ai pû en avoir qu'une demi dou-
zaine de vivantes, ce qui a fufñi pour me faire remarquer la tête
de l'Animal & fa marche, qui font les mêmes que celles des Li-
Seconde Partie, Ccc
(a) Huicin-
fuper velut
noyem den-
tes , five par-
tes eminen-
tes, omnes
ip{o oflicule
medio inter
fe conjuntæ.
Ho0kIus, Mi
crograps. 6b-
fervat.
(a) Diftin-
guit & à co-
cleis Plinius
& quoties co-
cleas vocat,
nudas adjicit.
P.138. apud
Jon'onem.
Aldrovandus
Limacum feu
nudarum °o-
clearum aliæ
magnæ funt
aliæ parvæ.
332 LA CoxcHYRiOLOGIE, TL PaRTTrE
maçons & des Buccins. Leur Coquille extrèmement mince &
tranfparente , fait entrevoir qu'il ne refte prefque rien de leur
corps qui fort tout entier de leur large bouche ; leur fommet
ne rend aucune bave , comme je l'ai remarqué aux Buccins,
qui s’attachent par ce moyen les uns aux autres ; ces Coquilla-
ges fonc fi petits que Lifter les apelle Coclcole. |
La feconde clafle des Animaux terreftres, comprend ceux
qui vivent fans Coquilles & tout nuds; tels font les Limaces.
ou Limas. Ces Animaux font comptes parmi les Limaçons,
defquels ils ne varient, qu’en ce qu'ils font plus alongés , &
mont point de robe , on les apelle (4) Nuda coclez, ils font fi
aifés à connoître qu'on n’a pas befoin de caraétére générique:
pour les diftinguer. Les Limaces vivent d'herbes & de rofée ;
elles habitent les caves & les lieux humides. On a mis dans
leur clafle toutes les efpéces de fuite.
Plufeurs perfonnes croient que toutes les Coquilles minces
font terreftres, telles que le gros Buccin de lIfle de Caienne,
les Vis apellees rubans, venant des Barbabes, celui que l’on
nomme l'enfant en maillot, & le Buccin apellé l'unique qui eft
citron, quelquefois cendré. On n’en aporte d'autre preuve ni
d'autre raifon que leur peu d’épaifleur. Je reclameroïs volon-
tiers contre ce fentiment, attendu que parmi les Coquilles
de mer, le Nautille Papiracé & la Gondoie , font ce qu'il y à
de plus mince. Ces deux morceaux cependant font reconnus.
pour des Coquillages de mer.
Co quilla ses Terrestres Vivants.
Couverts de Coqulles ï
Co qullag es Zèrrestres vivants
La
JT us .
aux depens de MB Cr “d de Az EUX Presrdent- au Parlement de Paris
LA ConcHyLrio1octE,Il. ParTre. 383
EXPLICATION
DE LA TRENTE-DEUXIEME PLANCHE.
à a diftingue ici treize efpéces de Limaçons terreftres ,
quoiqu'il puifle y en avoir davantage.
La figure marquée 1 , repréfente un grand Limaçon de jar-
din de forme ronde, à cinq fpirales très ramaflées ; fon ouver-
ture ou fa bouche eft prefque ronde fans rebords. Sa robe eft
un peu fafcice de couleur d’un gris fale & fauve. Gefner apel-
le ces fortes de Limaçons Pomatie parcequ’ils mangent des
fruits & des raifins , ils fe nouriflent ordinairement d'herbes
potageres.
Le Limaçon de la figure 2, eft plus petit de moitié que
Pautre , avec les mêmes marques. Il eft bon à manger, & l’on
Papelle Efcargor.
La figure 3 , repréfente un Limaçon plus beau, étant faf
cic de brun fur un fond jaune; fa bouche qui eft ovale ,a un
grand bourrelet blanc. On me l’a envoié de Londres, j'en ai
trouvé de pareils à Meudon, près Paris.
Le petit Limaçon de la figure 4 , eft d’un gris fale & d’une
forme plus ramaflée que les précédens. On le trouve dans
les prés & dans les joncs.
La cinquieme figure offre un Limaçon plus grand que le
récédent , dont la couleur eft rougeître , raiée de brun. Sa
Lo eft garnie d’un rebord faillant.
La fixième figure eft plus aplatie que les autres , elle repré-
fente un Cornet de chafle de couleur grife avec un nombril
& un bourrelet à fa bouche, garnie d’un opercule. On voit fur
fa robe quelques raiures de couleurs foibles.
Le Limaçon de la feptiéme figure eft de couleur d’Agathe,
fa bouche formant un demi cercle comme les Nerites , avec
un nombril à côté. Il habite les haies & les forêts.
La huitiéme figure de couleur jaunâtre , a des bandes bru-
nes & cinq fpirales qui s’élevent l’une au-deflus de l’autre, avec
une pointe peu élevée, en forme de fabot. Ce Limaçon fe trouve
dans les bruieres & fur les montagnes.
Ceci
(a) Cap, 1x.
p.18,
384 LA CoNCHYLIOLOEITES ID PARTIE.
Celui du neuvième chiffre qui eft tout blanc, eft d’une forme
extrêmement aplatie avec une bouche contournée & garnie
de dents, il habite les bois.
Le chiffre dixiéme fait voir un des plus beaux Limaçons ;
fa couleur eft Agathe , deux raies brunes & blanches imitant
le ruban, fe joignent & entourent fes cinq fpirales , & for-
ment une clavicule très plate. Il vient de la Jamaique.
Le Limacon de la onziéme figure vient de Rennes en Bre-
tagne , il n’eft point umbilique ; fa bouche eft fans bourrelet
& il ne différe des autres que par un fond gris , avec des
fafcies violettes bariolées de blanc.
Le fuivant , marqué douze , eft raporté par Fabius (4)
Columna. Il l'apelle Coclea Terreffris T'urbinata € flriata , C'eft
un vrai Limaçon alongé à cinq tours raiés , la bouche toute
ronde & faillante avec un umbilique , d’une confiftence épaifle
& d’une couleur d’un jaune pâle.
La figure treizième fait voir un Limacon terreftre des plus
extraordinaires , on en trouve de pareils dans la mer, fa bou-
che qui devroit fe trouver dans la partie opofée à celle où font
fes fpirales , fe trouve renverfée & à même niveau , fa couleur
cit blanche , avec un lizeré orangé qui fuit fes contours.
Le chiffre quatorze expofe la partie fupérieure du même
Limaçon, dont la figure n'eft pas moins finguliere. Le fond
de cette partie cft de même couleur que le refte ; il n’a point
de ftries, il a feulement un pli dans le milieu avec quelques ta-
ches orangées.
Les Coquillages terreftres d’une figure plus alongée que Îles
Limaçons, font les Buccins ou Trompes, dont la figure eft fi
petite , qu’elle échape facilement aux yeux. Je n’en ai jamais
vü de plus grands que ceux qui font marqués dans la planche,
ils y font deffinés dans leur grandeur naturelle.
Le premier Buccin marqué 1 $ , aufhi petit que la moitié
d’un grain d'Orge ; eft de forme cylindrique à fix tours ou révo-
lutions. Sa couleur tire fur le jaune. Son ouverture eft poin-
tuë & un peu reflerrée.
Le fecond Buccin au chiffre 16 , de la même grandeur que
lautre , n’a que cinq fpirales, l'ouverture, qui eft un peu fail
Jante eft ovale, & plus grande que l’autre; la pointe plus ai-
guë & la couleur d’un gris fale. On le trouve, ainfi que le
premier , dans de vieux murs couverts de moufle.
La troïifiéme efpéce de Buccin marquée 17, un peu plus
La ConNcnyLioLoc1E, IE PARTEE. 385
grande que les précédens, eft de couleur de Chataigne , à fix
{pirales , avec une ouverture tout-à-fait ovale , & du double
d’'étenduë que les autres. Ce Buccin habite les Rochers.
On voit au chiffre 18 la quatriéme efpéce de Buccin, qui
eft plus courte & de la même couleur ; comme il eft un peu
renflé dans fon milieu , il reffemble à un petit Sabot à fept fpi-
rales. On le trouve dans la moufle aux pieds des grands
Arbres. |
Ces quatre Buccins ont leurs révolutions ou leurs tours de
gauche à droit , ainfi que leur bouche ; c’eft la forme ordi-
naire des Buccins & de toutes les Coquilles , en obfervant de
mettre leurs pointes en haut. Sur quoi Raï dit : 4 Septentrionali
<quatoris parte Cocleas omnes , motum f[cilicet folis obfervando ,
a finiffra dextra verfum torqueri. Quand les Coquilles font
tournées la pointe en bas, comme on voit les deux premiers
Limaçons marqués 1 & 2, cette remarque ne peut avoir lieu.
Le cinquiéme Buccin marqué 19 , cft très menu & très
alongé en forme d’un grain d’Avoine , avec dix fpirales. Sa
bafe eft prefque aufli pointuë que fon fommer.
Les deux Limaçons du chiffre 20, n’ont que fept fpirales & ne
différent que dans la grandeur; ils font tranfparens , jaunâtres
& leur bafe eft plus large que celle du précédent. On les trouve
tous trois dans de vieux murs de jardins & dans le tronc des
arbres.
Ces deux derniéres efpéces, différentes des premieres, on€
leurs tours & leur bouche tournée de droit à gauche. C’eft l’ef.
péce la plus rare. |
Le Buccin marqué 2x, eft celui de Flfle de Caïenne. Il
s'acouple , il eft androgine & il pair herbe comme le Lima-
çon; {on corps eft aflez varie de couleurs, tirant fur l'Aga.
the. Sa bouche très-évafée eft bordée d’un bourrelet couleur
de chair.
Les Conques fpheriques terreftres repréfentées dans quatre
figures , offrent deux efpéces différentes ; les deux premiéres
marquées 22 font les deux côtés de la Coquille, pour en faire.
connoître la bouche, elle eft toute blanche & tres évafce.
Les deux autres figures font de Ja même Coquille 13, vug
deflus & deflous. Flle eft moins évafée que la précédente , le
corps plus alongé de couleur jaunitre , & d’un #ince à ne pas
foufrir le toucher.
Les quatre Vis marquées 24, font extrêmement petites &
Cccii
(a) De Pur-
‘pura, cap. 6,
Page 17e
(b) Lib. se
De caulis
Plantarum.
336 La COoNCHYLIOLOGIE, II PARTIE.
de couleur cendrée , il y a peu de différence entr’elles.
Les trois Lepas chiffrés 25 , font tirés de (4) Fabius Colum-
na : il dit jes avoir trouvés à Rome, vivant fur les galles d'un
Mirthe; ces Coquilles font faites en forme de Tortuë de ter-
re, & comparties en petits quarreaux , de couleur de cendre,
tirant fur le Pourpre & creufes du côté qu’elles étoient atta-
chées au tronc de l’Arbre. On en trouve de pareils fur les gal-
les du Figuier, au raport (b) de Theophraîte.
Les Limaces qui fe voient au bas de la planche , font des
Animaux Terreftres fans couvertures ; elles préfententc ici fix
efpéces différentes.
Celle de la 26° figure, eft une Limace fort longue de cou-
leur fauve , elle à une efpéce de cafaquin, ou corcelet en forme
de Coquille, dans le milieu du dos qui eft couvert de taches
noires , C’eft fous ce cafaquin , qu’elle retire fa rète , fa queuë
& fon ventre, quand quelqu'un la touche. Elle à quatre cor-
nes comme les autres Limaçons , & un petit os un peu con-
vexe dans le milieu du capuchon ; cet os s’apelle Zapillus, &
il fert à la defendre.
La Limace repréfentée au 27€ chiffre eft crès-petite, & d’u-
ne couleur cendrée fans aucune tache, on la trouve dans Îles
pres.
Celle qui eft chiffrée 2 8 eft un peu plus groffe avec un cafaquin
bien diftin& & tout noir par deflus. Elle a le ventre blanc, le
cou & la queuë marquée de raies profondes & inégales. Cette
troifiéme efpéce n’a point de Zapillus pour fe détenäre.
La Limace fuivante eft plus longue & plus grofle, marquée
29, fa couleur d’ambre avec des taches blanches & un petit
£afaquin , la diftinguent des autres.
On voit au chiffre 30, une Limace ramaflée en elle-même,
& d’une forme aflez irrégulière. Elle a fon cafaquin près de
fa tête, & fa couleur eft d'un roux fale.
La derniére Limace , repréfentée au nombre 37 , eft tortil-
lée & affez grofle. Sa couleur ordinaire eft rachetée depuis le
haut jufqu'en bas, avec un cafaquin tout différent des autres;
comme elle fréquente ordinairement les caves , on l'apelle
Limax cellaria.
Ua
[e.]
Si
LEA CoNCHYLI1OLOGIE, I]. PABTIE.
TESTACEA NON VIVENTIA,ILES COQUILLAGES MORTS,.
1D: EST.FOSSILIA, AUTREMENT LES FOSSILES,
FOSSILIA UNIVALVIA.
Familia 1%, Lepadites, = om = ——
—m——— 7}
3
ed
$
Non occurrunt Aures marinæ.
Tubulites.
Nautilites, nm = — —
Coclites magnus., — —— —
— — parvulus , umbilicatus.
magnus , Canalicu-
latus.
— — parvus , dentatus: ——
Trochites, aculeatus. — —
compreflus , umbi-
licatus.
ner $ depreflus , feu fola-
rium.
Buccinites { expanfus & cana-
‘iculatus.
mm fimplex & aculeatus.
———$ contignatus &
ftriatus.
mr mm fUÎUS,
quadratim conti-
gnatus.
perpendiculariter
ftriatus.
Turbinites cancellatus, — —
- terebellum Archi-
7 À medis..
———— —— NOMiNnAtUS Afnaret.
Volutites, = = =
Nerites,
—— ; atim cond.
—-{
LES FOSSILES UNIVALVES.
Famille xre Lepas.
RIRRLIE
A $ US 1
Il n’y a point d'oreilles de mer,
Tuyaux,
Nautille,
grand Limaçon.
petit Limaçon umbiliqué,
grande Nerite canelce,
petite Nerite à dents,
Sabot pointu.
. ramañé & umbili-
qué.
aplati, apellé le Cadran.
Buccin renflé & canelé,
uni & pointu.
—— par étages & à flries,
——— apellé le Fufeau.
—— par étages quarrés,
$ par flries perpendicu-
laires.
Vis chagrinée,
— d’Archiméde,
— apellée le AMinaret,
Le Cornet.
= TO 10
—— 11 Rhombites feu Cilindrites, — 11 Le Roulleau,
—— 12 Muricites,expanfus, & alatus, 12 Rocher très-large & aîlé,
canaliculatus, = =
aculeatus.
roftro recurvo. ==
———— çanelé,
—— pointu,
a bec recourbé, .
——— 13 Purpurites fubruber, — —— 13 Pourpre rougeître,
foliis laciniatus, — apellée la chicorée,
+ 2 ‘polie, &
—— 14 Globofites lævis & aculeatus, 14 Conque fphérique, due
ss => CUNUMDONC,
RAP ARARRER
— = ss == à bouton,
3838
Familia 1 $a Porcellanites roftratus. — —
— — — fimplex, — —
Arnimonites formatus in S. =
— — — metallicus. — —
— — — Anglicanus. — —
ad machinam
productilem,
no
|
FOSSILIA BIVALVTA.
Familia 1a, Oftracites, colore metalhco, —
flavidus.
Chamites , dentatus.
— — planus, — — —
Mufculites mutilatus feu
myites.
— — — Jellina = —
—— — — CInereus.
Bucardites, Arca Noé, —
— — - Bucardium vulgare.
Pectinites auritus.
— —— cinereus.
Solenites.
FOSSILIA MULTIVALVIA.
Familia 14 Echinites, flavidus,
re j albus-& lapidi ad-
hærens.
fpatagus, — —
-Vermiculitæ rubri & intorti. -
Balanitz,
RS mess 2 us
mes +
me $ —
DRE Sos 6 a NT ES comm
RS Se =
Non occurrunt Foflilia trium ultimarum
Familiarum fcilicet Pollicipedum , Con-
charum Anatiferarum , & Pholadum,
Se
Ko
La CoNCHYLi0LOGtE, II. PARTIE:
Famille 1 $e Porcelaine à bec.
unie,
Corne d’'Ammon faite en S.
— — — — métallique,
— — — — Angloife.
[ii
ns un x = fl Zic-zag.
LES FOSSILES BIVALVES.
1 Huitre couleur de métal,
—— jaunûtre,
2 Came à dents,
plate.
es)
p
|
E
Le]
3 Moule tronquée,
—— Telline,
—— grife,
4 Cœur, apellé Arche de Noé,
Cœur de Bœuf,
$ Peigne à oreille,
—— grisâtre,
6 Manche de Couteau,
LES FOSSILES MULTIVALVES.
Famille 1 Ourfin jaunître,
blanc & adhérent à la
Pierre.
——— pas de Poulain.
2 Vermifleaux rouges & tortillés,
3 Glands de mer.
AAA
Il n’y a point de Fofiles des trois der-
niéres Familles, fçavoir des Pouffepieds,
des Conques Anatiferes & des Pholades,
SR
to)
REMARQUES
LA CoNCcHyYLIoLOG1E, II PARTIE 38e
REMARQUES
Sur les Coquillages Terrefires morts , autrement Foffiles.
NN n'a point deffein de traiter ici de tous les Fofliles étran-
gers à la terre, cels que les os , les dents, les machoires,
les cornes, les vertébres, & autres parties d’Animaux terre-
ftres & marins. On ne parlera point aufli des arbres, des bran-
ches, des fruits, des fougéres & autres végétaux pétrifiés, il
ne s’agit ici que des Coquillages fofliles relatifs à ceux de la
mer.
On doit être convaincu par toutes les obfervations répan-
duës dans cet ouvrage , que les Coquillages fofliles font de
vraies pétrifications des Coquillages de mer, que le Déluge
Uriverfel a répandus par toute la terre, & que le long temps
a durcies & petrifices, telles qu'on Jes trouve en fouillanr
dans toutes les parties du monde.
Parmi les Coquillages fofliles, on diftingue fuivant la nou-
velle méthode, des Univalves, des Bivalves , & des Multivalves.
On trouve dans les Univalves, des Lepas, des Tuyaux,
des Nautilles, des Limaçons, des Nérites, des Sabots, des
Buccins, des Vis , des Cornets, des Roulieaux, des Rochers,
des Pourpres, des Conques fphériques , & des Porcelaines. De
forte que des quinze familles d'Univalves que nous diftinguons
dans les Coquillages marins, il ny a qu’une famille dont l’on
ne trouve point de Foffiles, c’eft l'Oreille de mer. On a mis à
fa place la Corne d’Ammon.
Dans les Bivalves, les fix genres font remplis; fçavoir les
Huitres, les Cames, les Moules, les Cœurs , les Peignes, &
les Manches de couteau.
Parmi les Multivalves qui nous fourniflent fix genres dans
les Coquillages de mer , nous n'avons en Fofliles que les Our-
fins, les Vermifleaux & les Glands de mer; les Pouflepieds,
les Conques Anatiteres , & les Pholades nous manquent entié-
rement.
Nous avons cependant (4) un Auteur qui a raporté dans les
figures des Fofliles , celle d’une Pholade , mais comme la figure
Seconde Partie. D dd
(a) Baierus,
oriétographia
Norica. Plan-
che 1v, figure
14
{a) Zifler.
Hiftoria {eu
fynopfis & in
appendice de
Conchyliis
{euLapidibus,
Lb.3. pl. sr9.
Eajerus ra-
porte deux fi:
gures du So-
len oréétog.
AA LA CR
D 13. Lab, 4
(b) Dans la
aethode des
Coquillages
favratiles,
{c) Gryphites
major , five
fatiufculus
loncirofter ,
Jacura fubin-
cè infignitus.
Luidius. Ich-
#02T. p. 26.
(d) Lifler,
Synop. plan,
AS6,
390 La CONCHYIIOLOBrTE, ALOPAR T l'E.
paroit fupofée, ou qu'elle y reffemble peu, nous ne nous en
fommes point fervis. Plufieurs Sçavans foupçonnent de faufleté
bien d’autres figures répanduës dans fon ouvrage.
La figure du Manche de couteau eft encore raportée fur le
témoignage d’un (4) autre Naturalifte. Ce Foffile eff très rare
& c’eft le troifiéme que nous aions emprunté des Auteurs, pof-
fédant tous les autres genres definés dans la planche, & en.
aflez grand nombre.
Il faut remarquer que dans les quatorze genres connus des
Foffiles Univalves, les fix genres des Bivalves, & les trois des
Multivalves, il y a plufeurs efpéces différentes & aflez confi-
dérables dans chaque genre. On les trouvera de fuite dans
la Table de Divifion, marquées feulement par des Epithetes
qui cara@érilent les différences.
Les Fofliles n’ont point de caractères génériques particu-
Biers, ni de fpécifiques. Ils fe raportent tous aux Coquillages
de mer, n'étant qu’une même chofe. Ce feront donc les ca-
ractéres génériques & fpecifiques des Coquillages de mer, qui
font raportés en plufieurs endroits de cet ouvrage, qui fervi-
ront à les diftinguer & à les faire connoître parfaitement.
Il y a plufeurs Coquillages fofliles, dont les Coquilles de
mer, qui leur font relatives font inconnuës, & ne fe trouvent
plus dans la mer. La Corne d’Ammon eft de ce nombre. On a
fair voir (4) le peu de conformité qu'elle avoit avec les Nau-
tilles que nous poflédons; peut - être la Corne d’Ammon eft-
elle l'empreinte d’un Nautille inconnu.
Nous avons encore le Foflile apellé Concha rarior anomix ver.
tice roffrate , où par d’autres : T'erchratula. Ce Foffile fe raporte
a la Coquille du Coq & de la Poule, dont on a parlé dans l’a-
vertiflement qui eft à la tête de la méthode; le Foffile quiaurn
bec de Griffon eft apellé (c) Gryphites curvi roffrum; les autres.
dont nous trouvons les figures dans plufeurs Auteurs, ne font
pas plus connus parmi les Coquillages de mer, tels que l_4/-
veolus, le Lituites, lOrthoceratites , & le (d) Raffellum lapis.
Les Foffiles apellés Fangires & Belemnites, ont eu dans la
premiére Partie leur place naturelle parmi les Pierres figurées,
dont ils font des efpéces. Ces Fofiiles naturels à la terre
croiflent d'eux-mêmes, au lieu que les Coquillages fofiles dont
on parle ici, font des Fofliles étrangers à la terre, qui y ont
été aportés & qui s’y font pétrifiés.
LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 39e
La couleur des Coquillages foffiles eft toujours blanche, ils
ont perdu dans la terre, l'émail & la couleur naturelle qu'ils
avoient aporté originairement de la mer. La matiére dont ils
font impregnes ou entourés, eft homogene avec celles des
Pierres & des Marbres. C’eft un fable, un limon , une marne,
en un mot une terre pétrifiée. [l y a cependant des Fofliles qui
ont confervé leur poli & leurs couleurs , tels que ceux que l'on
trouve à Comtagnion près la ville de Reims.
Il n’y a nul doute que les Coquillages Terreftres & Fluvia-
tiles portés par les eaux du Déluge dans tous les recoins de la
Terre ,en même temps que les Coquillages de mer, n'aient été
confondus avec eux dans les terres. Si l’on trouve aujourd’hui
parmi les Fofiles, peu de Coquillages Terreftres & Fluviati-
les pétrifiés, il faut ou qu’étant péris par leur délicatefle ils
n'aient pu fe changer en pierres , ou que leur grande fragilité
en ait caufe la perte. Ii fe pourroit bien faire encore que parmi
le grand nombre de Fofliles que nous trouvons par tour, il
eut des Coquillages Fluviatiles & des Terreftres. Cette recher-
che ne paroit pas indigne d’un Naturalifte.
On trouve des Coquillages fofliles qui font peu pétrifiés ; la
Coquille après la mort du Poiflon s'étant trouvée dans une terre
ou un fable qui ne s’eft point petrifié, s’eft confervée par fon
fel , fans fe corrompre & fans changer d'état, celles au con-
traire qui fe font rencontrées dans des limons pierreux, {e font
durcies & petrifiées avec la pierre même.
On a indique autant qu'il a été polible, les lieux ou les Fof
files ont éte fouillés , cette exactitude ne prouve pas feulement
leur véritable exiftence, elle fournit encore aux amateurs les
moiens d'en acquerir de pareils.
Dddi
(a) Cocleæ
Terreftres ex
telluris vifce-
ribus erutx :
mufculi Flu
Y viatiles è tel.
luris vifceri-
bus eruti.
Woodward
cat, pag. 108,
Lond, 1729.
Coclea
Terreftris
candida pro-
pè Vallen in
Haffia effofls,
Rofinus,
Cochlites à
Jatomia pro-
pè Nordlin-
gam fuevo
rum, Baïerus,
392 LA CoNCHYLIOLOG:E, II. PARTIE.
EXPLICATION
DE LA TRENTE-TROISIEME PLANCHE.
FOSSTEES UNIVMALNES
À premiére figure apellée Zepadites , eft un petit Lepas
canelé , dont le fommer eft perce ; il s’eftrrouve à l'Abaïe
de Pontlevoie fituée dans le Blefois.
La feconde figure eft du même endroit: c’eft un Tuyau apellé
Dentale, & Tsbulires quand il eft Foffile, lequel a peu changé
de confiftence dans la terre.
On voit deux Limacons au chiffre 3 apellés Coclites, dont
lun eft plus grand de moitie que l’autre, & tous deux Umbi-
liques.
Le chiffre 4 offre deux Nérites apellées eritites toutes deux
à ftries, la dernière a la bouche garnie de dents & d’un rate-
lier, de même que la Quenorte.
Trois Sabots fe préfentent à la figure $: fous le nom de
Trochites. Le premier d'une figure alongée & pointuë , le fe-
cond plus ramañle, ils viennent tous deux de Pontlevoie; le
troifiéème qu’on apelle l’efcalier ou le quadran, eft tire des
Païs Etrangers.
On voit fix Buccins de fuite au chiffre 6 , apellés Brccini-
tes. Le premier n'a pas perdu fa couleur brune avec un corps un
peu renflé , à ftries, & une clavicule à quatre étages bin
marqués. Le fecond eft uni, & ila confervé tout fon poli, fa figu.
re extrèmement alongée & pointuë eft féparée dans fa clavicu-
le, de même que la mitre qu’elle repréfente parfaitement bien,
la bouche dentelée & la lévre, quoique rompuë en plufieurs
endroits, faite en aîle. Le troifiéme Buccin ne trouve guéres
de figure analogue à la fienne dans les Coquillages de mer. Ii
eft coupé de fept étages renflés & chargés chacun de ftries &
de canelures ; on aperçoit fa figure du fufeau dans le quatrieme:
Buccin, & l’on remarque dans le fuivant, qu'il eft tout uni &
aplati fur chaque révolution. Enfin le fixiéme Buccin eff divife
en plufieurs parties couvertes de canelures droites: ces trois
derniers viennent de Comtagnion.
Co quil ages Fos siles F
Univalves.
Bivalves
à
= .
à ulüva ve
4
Ÿ
|
|
Et : »1 er } A PET 4 La Se De
1182 0) depens de M leDuc de Sully Lur de Trance ( h° de l'Ordre d. La LOUSCT d O0:
(à
>
n°
LA CONCHYLIOLOGIE,ÏI. PARTIE 30%
Trois Vis fe préfencent au chiffre 7, l’une contournée de cor-
delertes & de petites raiures, imitant la peau de Chagrin, Pau-
tre d’un travail ordinaire, elles ont été trouvées à l’Abaïe de
Pontlevoie. La troifieme vient de Coftagnion, elle repréfente
un winaret charge de quatre rangs de tubercules & de ftries ;
on les norme 7'rbinites.
Le Cornet de la figure 8 eft cout feul, & fe trouve aflez
rarement dans les Fofliles de Pontievoie, on le connoît fous
le nom de J’olutites.
Le Roulieau ou Cylindre du chiffre 9, apellé Cylindrites,
ou Rhombites vient de Comtagnion ; on _ remarque quelques
ftries {ur fa robe, & une pointe fort aiguë
Quatre Rochers, nommés Afwricites , font re préfentés dans
la dixiéme figure, très bien conférvés & d'une efpèce aflez
rare. Le premier À aîles, le fecond canele, les deux derniers
dont l’un a un bec recour bé, lautre-avec des pointes dans toute
fon étenduë, viennent de Comtagnion.
La figure rr, expofe deux Pourpres apellces Durpurites.,
trouvés à Pontlevoie, la premiére eft d’un jaune fali tirant far
le rouge, la feconde qui eft blanche, eft des mieux confervées
dans les feuilles de. Chicorée dont elle eft couverte.
On trouve au chiffre 12, deux Conques fphériques apellées
Globofites , dont ia premiére qui eft très pefante, à une pointe
extrêmement delicare & une aïle un 1 peu dechirée ; on aperçoit
far la feconde , un bouton fur la cête, tel qu'on en VOIT Aux
Couronnes d’'Echyopie.
Deux Porcelaines, Porcelanites, occupent le chiffre 13
eiles différent & de la grandeur & dans la forme, deux pe-
cits boutons fe voient aux extrémités de la plesg grande.
Trois Cornes d'Ammon compofent le 14° chiffre la pre-
miére vient de Befançon, on y remarque peu de contours des
ftries contournces en S, à forme tres plate , & dune confiftence
metallique ; la feconde, qui eft tirée de Normandie, n’a que
trois révolutions avec des ftries qui s’elévent en tubercules , {a
couleur €ft jaunarre ; on a reçu la troifiéme d'Angleterre, elle
eft exrrêmement belle & bien confervée, fa couleur eft br une,
{es ftries très ferrées, & routes droites , tendantes au centre.
On les nomme Æmimenites.
La 1 5° figure eft un vrai Nautille (+) tout blanc & aflez gro
apellé M. satilites dont la fuperficie eft coupée de pluf
euts apo-
phyfes ou replis en forme d'Ecailles ;
qui marquent {es. Élu:
1 dd a! ii]
(a) Mr. Ba'e-
rus en raporte
ur , fol. 60,
planche 2.
Lurdius par-
mitoutes ces
figures de Fof-
files, ne rapoïte
qu feul
Nautille.
Langiss do:
71e la fiiure de
deux Nautil-
les. pag. 102,
Hit, lap,
Helveriz,
Mr, Breynixs
C2 raporle
denx,
394 LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIF.
{ons du dedans avec un petit tuyau qui pañle de l’une à
l'autre, il y en a un fort beau, & qui eft prefque converti en
Agathe, dans Île cabinet d'Hiftoire Naturelle qu'on voit au
Jardin du Roi pour les plantes médecinales.
FE O SSIVE;SER PVR ENERSS
La r6° figure offre des Foffiles d'une autre claffe; ce font les
Bivalves ; Len Huitre qui eft apellée Ofracites, eft pref-
que métallifée. Son deflus s'éleve & prend fa place exaétement
{ur la feconde partie, bien plus évalée, & d’une figure très
bizarre, La feconde Huitre eft jaunâtre & longuetre, avec un
bec aflez faillant; fes deux Ecaïlles, quoique bien marquées,
font pétrifiées l’ane dans l’autre, & ne fe levent point.
La moitié d’une Came toute blanche fe préfente au chiffre
17, elle eft remarquable par une rangée de petites dents haut
& bas, On la fouillée proche Rennes. La feconde Came et
couverte de ftries tran{verfales, elle eft entiere & route fermée;
on les apelle Chamites.
Le chiffre 18 , renferme trois Moules & Tellines qui n’ont
rien de fingulier que leurs différentes figures. Les Naturaliftes
les apellent Mufiulites, Tellinites, Mytilites & Myites.
On voit à l'Article 19 , des Peignes de diverfes efpéces. Le
premier eft à Oreilles , & il fe trouve logé fur un autre Peigne
très mutilé ; il na confervé que la partie de deflus. Le fecond
Peigne a fes deux parties jointesenfemble; fes ftries redoublées
& de relief fe diftinguent aifément, ils portent le nom de
Dettinites.
La premiére figure de l'Article 20 ,eft la moitié d’une Ar-
che de Noé qui, quoique petite, offre des ftries très nettes,
elle vient de Pontlevoie ; la feconde figure du même chiffre eft
un Cœur de Bœuf très entier qui fe nomme Bzcardites.
La figure 21, fait voir un So/en ou Manche de Couteau,
qu'on ne raporte ici que fur l'autorité de Lifter, qui l’apelle
Solenites à rupibus juxta Philo agri Eboracenfis. I ne faut pas con-
fondre ce Solen, avec celui que l’on apelle So/en Arenarius , qui
fe trouve dans les terres du Duché d’York en Angleterre.
FOSSILES MULTIVALVES.
Voici encore une nouvelle claffe de Foffiles, qui eft celle des
Rd PL
ed
LA ConcarEkiorocrE, DEPPAREPEE …, 39%
Multivalves. Onne peut leur refufer ce nom , quoique les diffe-
rentes pièces dont ils font compofés , foient jointes enfemble
comme celles des Bivalves ,ou foient détruites en partie, telles
que les pointes des Ourfins ; il fufhic qu’elles aient exifté dans
leur origine , & qu'on trouve de ces pointes Fofliles , fclon (+)
un Auteur qui en raporte deux figures.
Le premier Ourfin du nombre 22, eft tres bien confervé,
rien n'eft plus rare que d’en trouver de la grandeur mar-
quée fur la planche. Le fecond plus petit, eft adhérent à une
efpéce de Limaçon ou de Nérice ; il eft plus blanc que l’autre
& un peu creux , au lieu que le premier eft plein & très pefant.
Le troifiéme Ourfin contenu dans le même nombre 22,
s'apelle Pas de Poulain, & en Latin ÆEchinus Spatagus, il eft
extrêmement pefant. On les comprend tous fous le nom d’£-
chinites.
Les Vermifleaux du chiffre 23, fe nomment Y’crmiculite,
leur couleur, dans de certains endroits, cire fur le rouge , on
en voit trois ou quatre entortillés de différentes manieres, &
attachés fur une pierre blanche.
Le dernier Foflile marqué 24, eft le plus rare de tous, il
repréfente un Gland de mer, adhérent à une pierre formée de
croûtes & de différens morceaux, il a été trouvé dans le Ter-
ritoire de Nuremberg, felon Baïerus qui le raporte dans {on (4)
livre, On peut l’apeller Balanite.
Fin de la feconde > derniere Partie,
Monsius dique Ar PME A Can
Éd u lame
ve 1
uu mt d'éguul, 4
. |
Dao À
(a) Luidius,
Jchnogra-
phia.p. sr.
10f2e
Lg 3 1060,
Où a vu
tlufieurs de
ces porntes
pétrifiées au
tour des deux
Ourfins de la
figure 4. plan.
che trorficme
Langius ex
raporte fix
exciples, pag.
127... Hit
lap. Helv.
(b) Oritto-
Srap. Norica,
Pag. 72, plag-
che 6:
Pu 1H y Æqu4
eme funde pui 4 Lu
‘FD Rp de. G 24
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que Le ra da pare
+ LE
4 à 1
Pre # le œuegeio gi > CLR 12
On a cru faire plaifir au Public de lui donner la
Table fuivante , compofée de près de deux mille
mots difhciles , tant Latins que dérivés du Grec, qui
manquent la plüpart dans les Dictionnaires , & qui
fe rencontrent fréquemment dans les Ouvrages des
Naturaliftes : ce fecours en facilitera la lecture aux
perfonnes qui veulent s'inftruire de ces matiéres. On
doit tenir quelque compte à l'Aureur de ce travail,
ui lui a couté plufieurs années de leure. Comme
cette Table eft générale , on a été obligé de répéter
quelques mots Latins , qu'on a déja trouvés dans
Jexplication placée entre les deux parties de cer
Ouvrage.
TABLE
dé CUS Me
ÉLENGHUS
ALPHABETIQUE | ALPHABETICUS
Des mots difficiles , tant|7’erborum abffrufiorum ,
Latins que dérivés du
Grec, dont fe font fervis
la plüpart des Naturali-
fes, & dont la plus gran-
de partie ne fe trouve
point dans les Diction-
naires.
AYE:C
Leur traduction Françoife dans
le fens propre à l'Hiftoire
Naturelle des Minéraux, des
Végétaux & des Animaux.
Seconde Partie.
tam Latinorum, quam è
Græco idiomate defum-
ptorum , quæ fæpiès in
auétoribus occurrunt,quæ-
que in Lexicographis de-
fiderantur.
€ DM
Eorum Gallic£ verfione aptà ad
Hifioriam Naturalem Mincera-
lium , Vegetabilium © Ani-
malium.
Ece
398
AREIRE IQ ARE ETAT ART AN IQ ARE NOT ART AU + OS ARE EIRE RE UE ARE ARE QE QE EE ART ARE
St LEE LL LE te
PRRRRRRSRRNNR RIRE
À
A: DOMEN, partie qui renferme les Vifcéres.
Abrotanoïdes, Plante marine imitant l’Auronne.
Acanaceus, qui reffemble à la plante Acanos.
Acanthopterigii Piftes, Poiflons offeux à nageoires, terminées
par des piquans.
Accphalus, qui n’a point de chef particulier.
Acetabulum ; Goufle des Plantes.
Acetatabulum ; Cavité dans une partie offeufe , ou teftacce.
Acifolium , Feuille menuë comme une Eguille.
Acinus , Pepin , offlement.
nes darde des raïons.
Ê
se He. {Pierre avec des tubérofités & petites pointes.
Aculis,
Acaulis A:
Adarca ,
Adarcion
Adnata, Cayeux.
Adonis, Jardin , o4 Catalogue de Plantes étrangéres.
Adonifla, qui cultive des Plantes étrangéres.
Ægagropiles, Boules de poil fortant des Chévres & des Bœufs.
Ægophtalmos, Ocil de Chévre.
Æquiauritus , qui a des oreilles égales.
Æthiologia , difcours fur les caufes des différentes chofes.
Ætbhites , Pierre d'Aigle.
ÆAforis, qui n’a point d'ouverture.
ÆAgaric , efpéce de Champignon.
qui n’a point de tige.
Î Ecume , ox Coton qui s'attache aux rofeaux.
>]
393
A gglomeratio , aflembiage.
Agroffographia, difcours {ur les terres.
Alatus , dont la lévre s'étend comme une aîle,
Albumen, Blanc d'œuf,
Alburnum , Aubier.
ÆAlcyonium , Oyfeau, ox Moufle de Mer.
Aleoëtorios , Pierre imitant le Coq.
Alepidotus Pifcis, Poiflon fans écailles.
Alexipharmacum , préfervatif contre le poifon.
Alga marina, Algue marine.
Aliformis , qui reflemble à une aîle.
Alimonix , pro Alimenta, Alimens.
Alkali, {el de Soude qui réfoud les acides.
Alantites, Pierre mêlée de cuivre, imitant le boudin.
Almageflum, Grand Traité fur une matiére,
Alternus , pofe l'un après l’autre.
Alumen plumæ , Amiante.
Alveolus luforius , Damier creux , Canal.
Amaltheum , explication des mots.
Amaffs , Calibre.
Amentaceus , Fleur à chatons.
Amentifer, dont la fleur forme des chatons.
Amentum, lien, chaton.
Amethodicus ,
Amethodus,
Amethyflinas , Violet.
ÆAmmochry{os , Corne d'Ammon , couleur d’or.
Ammochryfus , dont on fait la poudre couleur d’or.
Ammonites , vel Hamites, Pierre imitant les œufs de Poiflon,
Ammonitrum, de l'Alkali au lieu de nitre.
ÆAmmofieus , efpèce d'Ofteocole.
Amnium ; petit fœtus envelopé.
Amphybiologia ; difcours fur les Animaux Amphybies.
Amphycarpon , dont les fruits font aparens.
Amphycoma, chevelu par tout. Ece ij
$ Auteur qui n’a point de méthode.
400
Amphyotis , à deux anfes, à deux oreilles.
Amplexicaulis ; qui embraffe la tige d’un arbre.
Ampullaceus, en forme de bouteille.
Amufium, Table bien polie.
Æmygdaloïdes, Pierre imitant l’amande.
Anaccphaleofis, récapitulation.
Anachytis, Pierre dont fe fervoient les Magiciens..
Anadema , ornement de tête.
ÆAnadiplofis, répétition de mots.
ÆAnadromus ; Poiflon qui aime l’eau douce & falee:
Analeita , ce qu'on ramañe.
ÆAnalogus, Analogue, régulier.
Ananchytis, Pierre magique, ox Talifman:.
ÆAnaflomofis, éruption du fuc dans les Plantes.
ÆAndria, Etamine.
Ændrodamas , Pierre luifante:
ÆAndroginus , Hermaphrodite, Androgine:
ÆAndrofaces, qui croit fur une pierre.
Anclytra, dont les aîles font découvertes.
Anema, Poiflon qui n’a point de fans.
Angiocarpos | fruit fair en vafe.
Angiologia, Difcours fur-les vaiffleaux du Corps humain.
Ængiomonofperma , à une feule graine couverte.
Angiopolyfperma , à plufieurs graines couvertes,
Angiofperma , dont la graine eft couverte.
Anguilliformis , de forme d’Anguiile.
Angufifoliæ, dont les feuilles font petires & ferrées.
Anguflirofrum, dont le bec eft long.
Angyfloma, dont la bouche eft faire en vafe.
Anocyflos , dont le trou des excrémens eft deflus:.
Anomala,
Anomalia ,Ÿ inégal , curieux.
Anomia, À
Échec: à
1
ne EC à le
Anomalocardia, dont le cœur eft inégal.
Antales, Antales, petites Coquilles longues.
4OT
ÆAnthemidis ; Plante qui refflemble à la Camomille,
Anthera, femence de la fleur.
ÆAnthracinus , couleur de charbon.
Anthracitis, Pierre couleur de charbon.
ÆAntologia , difcours fur les fleurs.
ÆAntonomafia, excellence.
ÆAnthropomorphites | qui a la figure d’un homme.
ÆAnthropophori, reprefentant quelques parties de l’homme.
Æpetalus, qui n'a point de feuilles.
Æphorifmus, décifion , ordonnance de Médecine.
ÆAphronitrum, Ecume de cuivre.
ÆAphrofelinum, la Sélénite, Pierre.
ÆAphya, Petit.
Æphyllon , qui n’a aucune feuille:
Apiculatus, faït en houpe..
Æpoda , fans pieds.
ÆApographum, copie, modéle.
Apomefoflomi , dont la bouche n’eft pas au milieu.
Æpophyfis , Apophyfe, excroiflance.
ÆApopium , Fleur en cloche découpée.
Aporrais , Murex qui a beaucoup de protubérances.
Appendix , Avance, dépendance.
A ptera , fans aîles.
ÆApterygius | qui n’a point de nageoires.
Apyrenas ,
Apyrinus ,
Apyrus , qui n’a point été au feu.
Arachnites , repréfentant une Araignée.
Arachnoïdes , imitant la toile d’Araignée.
Arauficanus , couleur d’orangé.
Aïborarius, Ver qui attaque les arbres.
ÆArbuteus , fair comme l’Arboifier.
Architalaffus , Amiral, Coquille.
Arcularia , petit coffre à dos rond.
fqui n’a point de noyau.
LOL
a, l'efpace vuide entre les réfeaux de la Cuticule.
Argrs , Coquille nommée Argus.
Argyrites ,
Argyrodamas,
Argyrolithos, Pierre qui a la couleur de l'argent.
Argyrolithofirotos | compartiment de pierres couleur d’argent.
Arg yromelanos , Pierre qui a le brillant de l'argent.
Aripiftilum ; Piftille de la Plante nommée pied de Veau.
Arifliformis , en forme de barbe de bled.
Armatura , revètiflement minéral des Fofliles.
Arthon , membre, jointure.
Arthrodia , articulation des os.
Artolithon , Foffile imitant le pain.
Arundinaceus , fair en Chalumeau.
Aftarides , Vers qui s’engendrent dans l’eftomac.
A fins lapis, Pierre fpongieufe.
A fparagus , Yembrion d’une graine.
A fperi folia , dont les feuilles font rudes.
Afperma ; qui n’a point de femence.
Afpilates Plinii, Pierre fans taches , dont parle Pline.
Afemon ; qui na point d’étamines.
Afler , raïon.
Afleria , Pierre raïonnce.
Afferixans , raïonnant comme une Etoile.
Affragalus , os du talon.
Affricus, Pierre étoile.
Affrobolus , Pierre imitant les yeux de Poiflon.
A/roites , Pierre imitant les Etoiles.
Afrolepas , Patelle qui imite l'Etoile.
A/fropodium, Pierre large étoilée.
Atramentum futorium, Vitriol.
Atricapila, Oyfeau à tête noire.
Atricolor , noïr-brun.
Aironitens | Brillant noir.
{Pierre de couleur d'argent.
Atrophia ; maladie qui empêche la nourriture,
Atropurpureus , de couleur Pourpre obfcur.
Augites Plinii, Aigue marine, felon Pline.
Avicula , VHirondelle, Coquille.
Aurelia , Herbe, crifalide d’un infecte.
Aurichalcum , Laiton.
Auricoler , couleur d’or.
Auricomum , efpèce de Renoncule.
Aurigena , engendré de l'or.
Auriger ; qui porte de l'or.
Anuripigmentum , ÂArfenil.
Autopfia , Vation de voir par foi-même.
Axis, Noyau, ame.
B.
ACCA, Baye, fruit mou, à pepins ou noyaux.
Baccifer , à Baye, portant femence.
Baccivorax, qui mange des fruits.
Badius , couleur baye.
Batulus, ‘far enchantée, efpece de Talifmant
Batylus Plinii ,\ parle Pline,
Balanites, Gland de mer, Foflile.
Balanus , Gland de mer , Coquille.
Bafis, le bas de la Coquille, où eft la bouche.
Batrachites , Pierre repréfentant une Grenoüille.
Baurach, efpèce de nitre.
A % Belemnite, Fofile.
Betilis,
Betulus, Pierre de foudre ronde & noire.
Biacca Alexandrina , Blanc d’Efpagne.
Bicapfularis , à deux capfules,
Biceps , à deux têtes, ou fommets.
B icubitalis , à deux coudées.
Bifaria , à deux parties, en deux maniéres,
Bifafiiatus , à deux fafcies ou cercles.
403
dont
404.
Pifidus , fendu en deux.
Bifolium , à deux feuilles.
Biforis, à deux ouvertures.
Bifurcatus, à deux fourchons.
Bilinguia , à deux langues.
Bilocularis , à deux cavités,
Binoculus, a deux yeux.
Biologus , qui décrit la vie & la mort des Auteurs,
Bipartitus , fendu en deux.
Bipennia , à deux aîles.
Bipes, à deux pieds.
Bipetalus , à deux feuilles de fleur,
Bipinnus , qui a deux nageoires.
Bifuleus , dont le pied eft fourchu.
Bivalvia ,à deux écailles ou piéces.
Bivafiularis, qui a deux godets.
Blatta Byfmtina , Opercule couleur d’ongle.
Boletites , Pierre imitant la Morille.
Poletus, Morille.
Bombici-vorax , qui mange le Ver à foye.
Bofrychites, Pierre imitant les cheveux de la femme.
Botanologia , la Botanique.
Botanophylus , qui aime la Botanique.
Botanotheca , lieu où l’on ferre les Plantes,
Botryites , fait en grappe de raifin.
Botryoïdes, Ourfin imitant l'Etoile de mer.
Brachia , les pieds ,les nageoires d'un Poiflon.
Brachiatus , à plufieurs branches.
Brachyptera , à ailes courtes.
Bratlea, feuille,
Braëtleatus, couvert de feuilles.
Brafleola , petice feuille.
Branchia, les Ouyes d'un Poiffon,
Branchiofleri Pifces , Poiflons couverts d'Ouyes. er
î Brathites,
ES
40$
Brathites, Pierre imitant les feuilles de la Sabine.
Brifloïdes, Ourfin ovale fofile, avec des fillons au fommet.
Briflus , Ourfin ovale, avec des fillons ponctués,
Bronchie , conduits de la Trachce-artére.
Bronchus , dent qui avance.
Brontias, Pierre de Tonnerre.
Bryon Plinii , efpèce de chaton , ou de moufleron, felon Pline.
Bucardites, Cœur de Bœuf, Foflile.
Bucardium , Cœur de Bœuf, Coquille.
Buccinites , Buccin foflile.
Buccinulus , petit Buccin.
Buccinum, Trompe, ox Buccin, Coquille.
Bufonites , Pierre foflile apellee Crapaudine.
Bullz, Gondole, Coquille.
Byfinus , couleur de lin.
Byfus , Lin, o4 Soye des Moules & des Pinnes marines.
C. °
ACRHYOPHORA , dont les feuilles reflemblent à
C l'Amarinte.
Cæcum, Cecum, gros boyau.
Cæpa ; Pelüre d’oignon.
Calamifer , fait en chalumeau.
Calamochnos , Cotton qui vient fur les rofeaux.
Calathoïdes , fait en panier.
Calcalantites , Pierre mêlée de cuivre.
Calcari-formis , en forme d’éperon.
Calcarius lapis, Pierre qui a été calcinée.
Calcei-formis, en forme de foulier.
Calchantum , Vitriol, o4 fleur d’airain.
Calculus , le calcul humain ou la Pierre.
Calculus T'iburtinus , Foflile de Tivoli imitant la dragée.
Calici.-formis , en forme de calice.
Seconde Partie. Fff
06
abs. dont le calice fubfifte apres la fleur.
Calix, Calice, ox Vafe de la Plante; érenduë d'une Coquille.
Calais Plinii, Pierre verte & pâle élevée comme un œil, dont
parle Pline.
Callimus , Pierre enfermée dans celle d’Aigle.
Caltha , Fleur de Soucy.
Calvaria, le Crâne de la tête.
Calycifla, fuivant la méthode du calice des fleurs.
Calyptra, Coëffe , ox Membrane de la graine.
Cambium , fuc nerveux paflant dans les fibres & rameaux.
Po Mél $en forme de clochette,
Campanulatus ,
Cancellatus, en forme de treillis.
Cancellus , Bernard l’Hermite, oz le Soldat, Crable.
Canoræ , Oyfeaux qui chantent.
Capilaris , à feuilles imitant les cheveux.
Capitatus , qui porte une tête.
Capitulum , Tère.
Capreolatus ; fait en petite crofle.
Capreolus, petice croffe, Tendon.
Capfula , Capfule, envelope qui contient la graine.
Capfulatus ; qui a des capfules.
Carapatinæ , efpéce de Crapaudine.
Cardites , Petuncle, dont le dos s’éleve en pointe des deux
cotés.
Cardo , la charniére d'une Coquille.
Caricoïdes , Pierre imitant la Figue.
Carina , (Plante faite en petite goutiére ; Carëne, fond d'ux
Carinula , Coquillage.
CRETE *$ Animal carnaffier.
Carnivorus,
Caryophiloïdes , Foffile imitant le clou de Gérofg.
Cafidi-formis , en forme de Cafque.
Catharticus ; Purgatif,
407
Cathetoplateus , Poiflon dont la largeur eft plus perpendiculaire
que tranfverfale.
Catheturus, perpendiculaire.
Catillus, un creufet.
Catimus , une Ecuelle de Fondeur.
Catochites , Pierre précieufe qui s'attache aux mains.
Catocyffos, dont le trou des excrémens eft deflous.
Fan Al {Pierre imitant la queuë d’Ecrevifle.
Candex, la tige d’un arbre.
Cauli-carens , qui n'a point de tige.
Cauliculns, petite tige.
Caulifer, qui a une tige.
Caulis, tige , tronc d’un arbre.
Cenchrites , imitant les grains de Millet.
Centum-pondium, Quintal, poids de cent livres.
Cerachates, Agathe repréfentant une corne.
Ceramites , Coquille factice.
Cerafi-formis , fait en forme de Cerife,
Re ÿ Corne foflile.
Ceratites ,
Ceraunias , Pierre de Tonnerre de forme longue.
Ceraunites,
Cervinus lapis ,
Cercopithecus, Singe à grande queuë.
Cerealia , les grains.
Cervix , cou, ox dos d’une Coquille.
Ceryx , Murex , om Buccin, Coquille.
Cetus ,
Cetaceus,
Ceycum , des Alcions Oyfeaux, où Mouffes de mer.
Chalaffricum , Nitre du bourg de Chalaftra en Macédoine.
Chalaxia antiquorum , efpéce de Calcédoiïne.
Chalcitis , Pierre couleur de cuivre, e# Coicothar.
Fffi
{Belemnite.
fgrand Poiflon de mer.
408
Chalcolithos , Pierre mêlée de cuivre:
Chalybs, de l'Acier.
Chama, Coquille apellée Came.
Chamaglycimeris | Came moins falée que les autres.
Chamites
Chemites,
Cheirothecæ facie, fait en gand.
Chele , les Pinces d’une tenaille.
Chclidonium , Pierre d'Hirondelle, Chelidoinc:
Chelidonius , le même qu'Umbilique.
Chelonites, Pierre imitant la Tortuë.
Chemia :
Che {la Chymie.
Chiliada , un millier.
Chondropterigii pifces ; Poiflons qui ont les nageoires cartilagi-
neufes. ”
Chorion, l'envelope du fœtus.
Chryfalides , Chryfalide , o4 Nymphe.
Chryfalites | efpéce de corne d’Ammon.
Chryfammonites ,
Chryfamnus,
Chryfites, Pierre de couleur d’or.
Chryfoberillus, Beril couleur d’or.
Chryfocolla, Pierre verte couleur d’or.
Chryfocollz, colle de l'or.
Chryfocolocynthites , faite en calebafle couleur d’or.
Chryfomelites , Pierre qui imite le citron.
Chryfopæus, Alchymifte.
Chylifer , qui porte le chile.
Chymologus , qui connoît les fucs des Plantes, à l'odeur & à }z:
Came pétrifie, Coquille.
f corne d'Ammon couleur d’or.
faveur.
Chyrires, imitant la main de homme.
Cidaris, Diadème.
Cimcliarcha, gardien de chofes rares. |
ARS Er à
409
Cimelium, chofe rare, curiofités.
Circinatus , arondi.
Circos, efpéce de pierre Judaïque faite en poire.
Circumplicatus, entortillé.
Cirri, Filets, Fibres.
Cirrites, Pierre de l'Epervier.
Cirrofus , dont la chevelure ef tortuë.
Cirrus , chevelure tortuë.
Cifites, Pierre précicufe luifante comme un lierre.
Citrinus, couleur de citron.
Cittites
Cyites,
Clathratus , fait en treillis.
Clathrum , Treillis.
Clava, efpéce de Mafluë, Vis..
Clavatus, fait en Vis.
Clavicula, Clavicule, pyramide , têre d'une Coquille:
Claviculatim, fait en clavicule, en pyramide.
Cletrites , imitant les feuilles d’aulne.
Clibani-formis , en forme de four.
Clypei-formis , en forme de bouclier.
Coagmentatus, uni enfemble.
Coagulum , ce qui fert à joindre plufieurs chofes enfemble.
Cocatia , Poiflon qui n’a de la chair que vers fa tête.
Coccifer, qui porte du vermillon.
Coccodes , imitant le fruit du lierre,
Coccus , du vermillon.
Cochlidiam, Coquille s'élevant en cône régulier:
Cochlis,
Coclez,
Coclearium, amas de Coquillages, Coquillier.
{Pierre imitant les feuilles de lierre,
ŸLimaçon.
Cocleutus, Goufle contournée en plufieurs tours.
Cocleolz , petit Limacon.
Coclites , Limaçon pétrifié.
Æ
El
-
…
=
10
D opiere. qui ont leurs aïîles dans des foureaux.
Colites , Priapolite.
Colliculus , une petite élévation.
Colliforme , qui a la forme du cou.
Colliquamentum , écoulement.
Colifilis, heurté, frotté.
Collyrion , Terre de Samos.
Columella , le für de la Coquille , ox la rampe d’une volute.
Columella , petite Colonne autour de laquelle font attachées les
femences.
Coma , Tète fleurie des arbres.
Comatus , à tète cheveluë.
Cometi-formis,
Cometites,
Compatkile, court, ramaflg.
Concameratio , cloifon, féparation.
Conceptabulum , cofle.
Concha , Coquillage en général.
Concha Anatifera, Conque Anatifere, FPE
- à Coquillage foffile.
Conchula , petit Coquillage.
Conchylium , grand Coquillage.
Concottio , digeftion des alimens.
Confetti di Tivoli, Foflile de Tivoli imitant la dragée.
Coniféer, portant des fruits faits en Cône.
Coni-formis , en forme de Cone.
Conniventes, Coquilles qui joignent bien.
Cono-cochlis, Coquille faire en Conec.
Conoïdes , voiez Culici-formis.
$Foffile imitant ja Cométe.
Contabulaius , par étages.
Contentus, mis dans la place.
Contignatus , fait par étages.
Contrapalata arbor, Arbre en contre-efpalier.
A1!
Convolvalaceus , qui s'entortille.
né ? fimitant le Corbeau.
Coracites,
Coracias , Bélemnite.
Coracoideus , fait en bec de Corbeau.
Corallachates, Agathe de couleur de corail,
Coralloïdes | Plante marine découpée en branche fans feuilles,
comme le corail.
Coralloïideus, qui aproche du corail.
Corculum , le petit cœur des fleurs.
Cordiformis, fait en cœur.
Corna fativa | Cornouilles franches.
Corniculatus, fait en Croiflant.
Corniger , qui porte des cornes.
Cornu Ammonis, Corne d’Ammon,
Cornu Ammonites , Corne d'Ammon, Foflile.
Corolla-fertum , Couronne de fleurs.
Corollif'a , qui tire fa méthode de la pétale des fleurs.
Coronarius , Fleur en couronne,
Coronifer, qui porte une Couronne.
Corallina , petite Plante très délice, & dont les ramages imi-
tent les cheveux.
Corfoides, Pierre imitant les cheveux de l'homme,
Corticarius, Ver qui mange l'écorce.
PA porte des grappes.
Corymbus , une grappe.
Cos, Pierre à éguifer les outils.
Cotyledon , Cloche alongée en tuyau.
Crali-folia | qui a des feuilles épaifles.
Craticula , petite claye.
Cratitius fait en claye,
Crebro-nodofus , ferré.
Cricoffoma , bouche faire en rond.
.”
#4
;
412
Cricomphalus ,\e nœud du nombril.
Crifis, jugement.
Criflaloïdes , Pierre criftallifée.
Cruciatus
Cracifer,
Cruci-formis, fait en Croix.
Craflaceus , encrouté, cruftace.
Cryptogamia | dont on ne connoît point la fecondation.
Cryptopetra , Pierre venant d’une Grotte.
Ctenites , Peigne Foflile.
Ctenoïdes, Moule foflile.
Cucullatus , fait en cornet.
Cucullus , cornet.
Cucumeraceus
” Lapis $ Pierre de Croix.
| à fait en Concombre,
Cucumerinus ,
Cucurbites, imitant le Concombre.
Cucurbitifer, portant des Calebafles.
Culmifer, portant une tige , comme le Chaume.
Culmus , le Chaume, le tuyau du bled.
Cunci-formis, en forme de coin.
Cuneus, Telline , dont un côte eft long & l’autre court.
Caniculatus , canelé.
Cuniculus, Gallerie fouterraine d’une mine.
Cupri-fodina, Mine de cuivre.
Curvi-roffrus , dont le bec eft recourbé,
Cufpidatus , qui a un bout pointu,
Cuticula , Pellicule.
Cyamea , efpéce de Calimus fait en féve.
Cyaneus , bleu célefte, 04 Lapis lazuli.
Cyanocroceus , bleu tirant fur le fafran.
Cylindri-formis , fait en Cylindre.
Cylindroïdæus
Cylindraceus,
Cylindrus , Roulleau.
? f fait en Roulleau,
Cymatia ;
413
Cymatia, Onde.
Cymatites | Foflile imitant les ondes,
Cymbium , vaifleau à boire.
Cynarocephale , Plante dont les fleurs font ramaflées en tête,
Cynegeticon , qui traite des chiens.
Cynites , Pierre imitant le chien.
Cynocephalus , étage à rête de chien.
Cyperoïdes, à plufieurs Etamines à bouquet.
Cyfeolitos, Plinii, efpéce d'éponge, dont parle Pline,
Cytini-formis, en forme du calice de la Grenade.
D.
ACTYLITES, Pierre imitant le noyau d’une Datte.
Datlylotheca , Capfule, boëte de pierres précieufes.
Daftylus , Bélemnite.
Duëlylus, fait comme un doigt.
Daphnia, \
Daphnites,\,
Daphnitis, ,
D de Laurier.
Dafipus, Lapin.
Dafyphyle , feuille veluë & épaiffe.
Dearticulatio, Diflocation.
Decandria , à dix étamines.
Decançulus, qui a dix angles.
Decapetalus , qui a dix feuilles de fleur.
Decaphylus , qui a dix feuilles.
Deciduus , prêt à tomber.
Decumanus , très gros.
Decuffatus , croifé en forme d’X.
Deleteria , qui engourdit le mal.
Delroïdes, faite en A , ox triangulaïre.
Dendrachates, Agathe imitant l'arbre.
Seconde Partie, Ggg
Pierre imitant les feuilles du Laurier.
14
mn , Anatomie des arbres.
Dendrites , pierre arborifée, Dendritte.
Dendrologia ,
Dendrographia ,
Pres "empreinte des Plantes.
Dendrophorus,
Denfofipatus , aflemblage épais, touffu.
Dentales, Dentales, petites Coquilles longues.
Dentilus, Dent.
Depeda , qui n’a point de pieds.
Derm:, Epiderme.
Defpoliata, YEcorcheée, Coquille.
Detettipennia , dont les aîles font découvertes.
Detritum , ce qui provient d’une pierre où d’un criftal ufe.
Dextorsim , à droite.
Diadelphia , dont les filets des étamines réunis forment deux
corps.
Diambra , compofition de deux morceaux d’ambre.
Diandria, Plante à deux étamines.
Diangius , à deux couvertures.
Diaphragma , Membrane.
Diarthrofis , articulation des os un peu relâchés,
Diathefis, arrangement.
Diatriba , différtarion.
Dicanus , qui a dix angles.
Dichotoma , Divifé.
Dichotomia, Divifon.
Dicoccus , à deux graines.
Diconcha , Coquille bivalve.
Dicotyledon, qui a deux feuilles féminaies.
Didinamia , dont les fleurs ont deux étamines longues & deux
courtes.
Digisatus, qui a plufieurs pointes.
Digitus, Manche de Couteau , Coquille.
{Trai té des arbres.
FT.
Dioëria, Plante qui porte des fleurs mâles fur un pied, & des
femelles fur un autre.
Dionyfias ,ç :
Dior { Pierre noire tachetée de rouge.
yfrus ,
Diorcites , à deux Tefticules.
Dipetales, à deux feuilles de fleur,
Diphryges , qui eft deux fois brülé.
Diphylus , qui a deux feuilles.
Diphys,
Diphyes,
Dipfacus, à tête faire en goutiére.
Dipterygius, qui à deux nageoires.
Difciflos , Fleur à baffin.
Difcicorymbifer ; qui porte des grappes faites en rond.
Diftoïdes , à baflin oz difque.
Difcoïdeus , qui a forme de baflin,
Difcus, Baflin, ox Difque.
Difperma , qui a deux femences.
Diffepimentum, Cloifon du fruit.
Difimilaris, de différente nature ou efpéce.
Diffemon | qui a deux étamines.
Docimafia, Epreuve des Métaux.
Docimaflica ars , l'Art d’éprouver les Métaux.
Dondoffoma , Bouche garnie de dents.
Dorfifer,
Dorfipare
Dracontia , Pierre repréfentant des Dragons.
Drapifer , qui porte des Olives.
Dryites , Pierre qui imite les feuilles du Chêne.
Duclla , la troifiéme partie de l'Once.
Dypyrenus , qui a deux noyaux.
{Pierre repréfentant les deux natures.
{dont la graine vient à l'envers des feuilles,
2
Gggi
AIG
E.
CHINANTHUS,Ourfin qui repréfente une fleur à
cinq feuilles.
Echinatus , à pointes d'Ourfin.
Echinites, Ourfin foffile.
Echino-briffus , Ourfin ovale fait comme des fefles.
Echino-conites , Ourfin foffile de figure conique.
Echino-conus ; Ourfin de forme conique.
Echinocorys , Ourfin fait en cafque.
Echinocoryta, Ourfin foffile fait en cafque.
Echinoderma , dont la croûte reflemble à l'Ourfin.
Echinodifèus, Ourfin fait en rond , en difque.
Echinometra |
net ut grand Ourfin. :
Echinophorites ,
Echinometrites,
Echinofpatagus, Ourfin fait en cœur.
Echinus, Hériflon ,04 Ourfin de mer.
Echites floridus , Pierre imitant la Vipere.
Ecphrafis , Defcription.
Eflypus, Image relevée en boffe.
Editus, formé.
Elaphoceratites | Bois de Cerf, foffile.
Elatites, Pierre imitant les feuilles du Sapin.
Eleëtrinus , couleur d'Ambre.
Eleftrologia, Difcours fur l Ambre.
Embolium, Entrée , Préface.
Emmefoffomi, dont la bouche eft au milieu.
Empodia , qui a des pieds.
Enangiofperma , dont la graine eft découverte,
Enaffrus, Pierre étoilée
Enayma ; Poiflons qui ont du fang,
fgrand Ourfin fofiie.
417
Encardia , imitant le cœur.
Encephalites , Pierre imitant le cerveau humain.
Encheirefis , Entreprile.
Encheliomorphos , Pierre repréfentant une Anguille.
Enchiridion, petit Livre, manuel. |
ÆEncrinites , Pierre imitant les trois Lys de la France.
Encrinus lilio fimilis, la même Pierre.
Enbydros, Pierre de couleur d’eau, ox pleine d’eau.
ÆEnneandriz, à fept étamines à pouffére.
Enneapetalus | qui a neuf pétales.
Enneafperma , qui a neuf graines.
ÆEnorchis ,
Enorchites ;
Enoffeos , Oflement foflile.
Enfi-formis , en forme d’épée..
Entoma , Infectes.
Entomologia | Difcours fur les Infectes.
Entrochus ,
Entrochites,
Ephyppites, Foffile qui imite la felle d’un Cheval.
Ephyppium, felle de Cheval.
Epicrifis, Recherche critique fur une matiere.
Epidromis | Corde pour ferrer des filets.
Epiglottis, faite en petite langue.
Epiphyllofpermis ; Semence qui vient fur la face fupérieure des
feuilles.
Epiphyfis, Epiphyfe, os adhérent & contigu à un autre,
Epiphyton , qui naît deflus la feuille.
Epiflylium , la cime d’une Plante.
Epitomator, qui fait des Extraits, Plagiaire.
Equifetum , fair en queuë de Cheval.
Ericites , Pierre qui imite la bruycre.
Eriflicus , Auteur à difputes littéraires.
Erotylos, Pierre qui fait aimer,
{Pierre imicant les Tefticules.
{Pierre étoilée compofée de plufeurs tranches.
418
Eraca , Chenille.
Eruca , Plante apellée Roquette.
Efchara, forte d'éponge de mer.
Eftharoides , Pierre imitant cette éponge.
Efchynomena , la fenfitive.
Etymon, Etymologie.
Eumeus Plinii, Caillou qui rend des fonges la nuit, étant at-
taché à la tête, felon Pline.
Euroës, Pierre qui provoque l'urine.
Exançues, Animaux qui n’ont point de fang.
Excavatus fulcis , où font gravés des fillons.
Exilis, Mince.
Exocha , petit bouton.
Exortus , qui fort dehors.
Extimus , éloigné.
Extorsim, en dehors.
Extuberantia, Enflure.
Extàs , opponitur verbo intàs, Dehors.
F.
D YABACEUS, qui tient de la fève.
Falci-formis , fait en forme de faulx.
Farinaceus , Poudreux.
Farinarius , Ver qui mange la farine.
Farinifer, qui eft farineux.
Fafcia, Cercle, bandelette , fafcie.
Fafciatus , cerclé, fafcié.
Fafciculus, amas de Plantes.
Fafciola , petit cercle ou fafcie.
A ME va en pointe.
affigatus ,
Favago
f efpéce de gâteau comme un rayon de miel.
Favus, i
419
Favare,
Favificare,
Favi-formis, en forme de rayon de miel.
Ferula , la tige d’une Plante apellée Férule.
Ferulaceus | qui reflemble à la Férule.
Fex , du marc.
Fibularis, fait en boucles.
Ficoïdes, Foflile imitant la Figue.
Fidipes , afluré fur fes pieds.
Filicites, Pierre qui reflemble à la Fougére,
Filis cinflus, entouré de filets.
Filix, Plante formée de filets, Fougére.
Fimbria , frange.
Fimbriatus , à frange.
Fifipes, qui a le pied fendu:.
Fiflula, Tuyau, ox trachée.
Fiflularis, à feuilies oblongues & concaves.
Fiffulofus ,qui a des Tuyaux.
Flabellifer , qui porte un éventail.
Flabelli-formis , en forme d’éventail.
Flora; Catalogue de fleurs.
Florifer , qui porte des fleurs.
Florilegium , Recueil choiïfi de fleurs.
Florilegus , qui cucille des fleurs.
Florifla, qui amafñle des fleurs.
. Floftulofus, à fleurons.
Floftulus, Fleuron.
Fluor , Flueur,, pierre jeitée par les Volcans.
Fluor , fe dit encore d’une pierre, qui par fa couleur participe
d’un Minéral & d’une pierre précieufe.
Fluviatilis , de riviére, fluviatile,
Flaxus , Diflolvant , fondant.
Fodin4, Minicre, Mine.
Faniculaceus , imitant le Fenouil,
{faire de ces efpèces de gâteaux.
420
Folium braficæ , Feuille de Choux.
Foliculatus, qui à une peau qui envelope la graine.
Foraminulum, petit trou.
Æoramino[us, Caverneux, plein de trous.
Fornicatus, Vouté en arche.
Fornix, Mouffle d'Orfévre.
Fofilis , Tout ce que la terre produit, & qu'on en tire,
Fragifer, qui porte des fraifes.
Frondicomus , couvert de feuilles.
Frondifer , qui porte des feuilles.
Frondipora , dont les pores imitent les feuilles.
Frulticarius
Frugivorus ,
Fruétifla, qui tire fa méthode du fruit des Plantes.
Frugifer,
Frugiferens,
Frugiperdus ; dont ie fruit eft perdu.
Frugivorax , qui mange des fruits.
Frumentaceus, Plante femblable au bled.
Frumentarius , Ver qui mange le bled.
Frumentarius lapis , Pierre repréfentant des Epis de bled,
Fruffula , petit morceau.
Frutex, Arbrifleau.
Fucus, Herbe aquatique ou marine.
Fucus, Bourdon , mouche.
Fulcrum , ce qui entoure la Coquille.
Fangites, Foflile qui imite le Champignon.
Fangoïdes , Plante qui approche du Champignon , laquelle eft
faite en entonnoir. i
Fangofus, fpongieux , plein de pores.
Funçus glaphyrus, Champignon venant de Glaphyron.
Fufcina, Trident.
Fafcinulatus , fair en trident.
% Ver qui mange les fruits.
{qui porte des fruits,
Fufeus »
Furvus, Obfcur, noir.
Fufcus , Brun.
Fujfr-formis ,en forme de fufeau.
G-
CE GATES, du Jayet.
Gaideropoda , le Pied d’afne , ox Spondille.
Galailites , Pierre de couleur de lait.
Galades , couleur de lait.
Galena, Plomb de mer ,o# Mine de plomb.
Gallites, Pierre imitant les galles des arbres.
Gammarolites, Pierre imitant les yeux de cancre.
Garum Dioftoridis , de la Saumure, felon Diofcoride.
Gafilanes, efpèce de Dendritte à fleurs.
Guaxa, Tréfor de Médailles.
Gaxophilacium , Cabinet, Coffre, Médailler.
Gemma , Bouton , œil d’une Plante.
Gemmabuia , Onix, apellée Gamehuia.
Gemmipar , fait en bouton,
Gemmiparæ , Herbe qui a des boutons, des yeux.
Gemonides , efpéce de Pierre d’Aigle.
Geniculum, jointure d’une Plante.
Geodes , Pierre remplie d’Argile ou de terre.
Geranites , Pierre de Gruë,.
Geflagio, Grofleffe.
Ginglimum , Articulation d'une moule à la jonction de fes
Ecailles.
Glaber, fans poil, pelé, uni.
Glandifer, qui porte du Gland.
Glandites , Pierre imitant les Glands,
Glaflinum , petit Paftel.
Glaffrum, Gravier.
Gleba , Motte de terre,
Seconde Partie, Hhh
422
Glicimeris , Came moins falée que les autres.
Globofites , Tonne foflile.
Globofus ; fait en rond, Tonne , Coquille.
Glomeratus , amafñlé en peloton.
Glomus , Peloton.
Gloflocides, Foflile repréfentant une langue.
Gloffopetra, Dent petrifice.
Gluma , petite peau qui renferme une graine.
Glumofus , qui porte une petite peau qui renferme une graine:
Gomphofis, Clou, ox coin de la charniere.
Gracilis, fin, délic.
Gramen , Chiendent.
Graminifoliæ , feuilles faices en Chiendent.
ue fo : {Pierre où fe voient des lettres ou des lignes,
Grammites ,
Granites, pointes d'Ourfin , fofliles.
Granivore , qui mange des grains.
Graphida , Pierre Galaite.
Grefilia , les Animaux quadrupédes.
Griphites, Foflile en bec de Corbeau.
Grumus, monceau de terre.
Gryphus, Enigme , 04 queftion plaifante.
Gur, eft la partie qu'on ne peut retenir dans l’Analyfe des:
Mixtes.
Gummifer | portant de la gomme.
Gygarteus , en forme de grappe de Raïfn.
Gymnomonofperma ; qui n’a qu'une graine découverte.
Gymnopolyfperma , à plufeurs graines découvertes.
Gymnofperma , à graine découverte.
Gymnotetrafperma , à quatre graines découvertes.
Cynandria , dont les étamines font attachées au Piftile.
Cypfum, Gyp, Pierre de Chaux.
423
H.
ÆMACHATES
Hæmatites ,
Hulieuticon , qui traite de la pêche.
Halinitrum , {eu, Salnitrum , du Salpètre des murailles.
Hal, de l'odeur,
Halofachne, Ecume.de la mer.
Halofantho, du blanc de Baleine.
Hammites , vel Ammonites , Pierre repréfentant des œufs de
Poiflon.
Harengites, Pierre reprefentant un Hareng.
Harpa, Harpe, Caflandre, Coquillage.
Hauffelum , Coquille apellée Bécafe.
Hederaceus , {emblable à un Lierre.
Hedyporphyra , Pourpre agréable.
Hélioffropium , couleur de Porreau avec des taches de fang.
Helix , petite Volute.
ÆTematites, couleur de fang.
Hepatites , Pierre imitant le foye.
Hephajlites Agricole, Pierre creufe, brillante, rendant les ob-
jets comme un miroir , felon Agricola.
Heptadatlylus, qui a fept doigts.
Heptapetalus, à fept feuilles de fleur.
Hcrbarium , Porte-feuille de Plantes féches,
Herbarius,
Herbivorus,
Hernicardia, à demi cœur.
Hefperides , Jardin où l’on cultive des Orangers.
Hoteroclitus , qui ne peut fe raporter à aucune chofe.
Hexaforis , Godet à fix ouvertures.
Hexandria , à fix étamines à poufliére.
Hexapetalus , à fix feuilles de fleur.
Hicracites , Fofile imitant les plumes noires d’un Faucon,
hhij
”$ Agathe tirant fur le rouge.
{qui mange des herbes.
414
Hilum, petite marque noire au bout d’une féve.
Hodsæporicus, Itinéraire, Voyageur.
Hodegus , conduéteur , guide.
Holoffeus , efpéce d'Ofteocole.
Homonymz, chofes différentes qui ont le même nom.
Homonymia , mème dénomination de chofes différentes.
Hoplita, de couleur de cuivre luifant.
Hoplites ; Pierre qui imite le poli des armes.
Horrida , la Brulée, Coquiile.
Hybernaculum , Serre pour l'hyver.
Hybrida , Fleur compofée de fleurons hermaphrodites , de fleu-
rons males & femelles joints enfemble.
Hydatites , Foflile repréfentant des ondes.
Hydrargirum, Vif-argent, Mercure.
Hypenemia , Oeufs fans germe.
Hypneumia ova , des Oeufs ftériles.
Hypocratera , foucoupe.
Hypocrateri-formis , en forme de foucoupe.
Hypophyllofpermis , Semence qui vient fous la face inférieure
des feuilles.
Hypurites, Pierre qui imice la prefle, ou la queuë de Cheval.
PTE E Pierreimitant les parties naturelles de la femme.
Hyfcrolithos ,
Hyfleroconche, imitant la nature de la femme.
1F
ACUTINUS, qui traite des pierreries.
Jafbis grammatias, Jafpe bariolé.
Jchneumon, Rat des Indes, o4 Mouche.
Tchnographia, Difcours qui anonce un Ouvrage.
Zchnyographia , qui repréfente au naturel.
Tchnyographus, qui décrit au naturel.
Jchor , le pus du fang.
455
Ttofandria , à vingt étamines.
Iiterias, Pierre de l'Epervier,
Zéthyitas | figures de Poiflons.
ZEHhyocola , Colle de Poiflon.
{Efhyodontes , Dent de Poiflon pétrifiée.
Zéthyographus, qui décrit les Poiflons.
oree à { Difcours fur les Poiflons.
ZLEthyographia ,
ZEhyomorphus, Pierre avec la figure d’un Poïflon,
TEhyopetra,
Zéthyoliton ,
LEhyophagi, Mangeurs de Poiflons.
LEhyophylus, qui aîme les Poiflons.
LEhyofperma , Oeufs de Poiflons.
ZHhyofpinus , Ardoïze repréfentant des Poiflons.
ZEHhyofpondilus , Vertebres de gros Poiflons.
Zéhyotrophium , Réfervoir à Poiflons.
{diopathia , Ydiopathie, maladie de quelque membre particu-
lier.
Idiomorphus , Pierre de figure finguliére.
Jgnivomus , qui jette le feu.
{mantopodes , Oyfeaux qui ont de grands pieds.
Zmbricatus, en forme de tuille creufe.
TInæquiauritus ; à oreilles inégales.
Infundibuli-formis , en forme d’entonnoir.
Tnfrugifer, qui ne porte aucun fruit.
Jngluvies , Poche ox Jabot des Oyfeaux.
Tnquilinus, qui eft né dans le pays.
Infela ; Poiflons qui ont des anneaux.
Infeétivorus , qui mange des Infe&es.
Tntercapedo , intervalle du compartiment d'une Coquille.
Znternodium ; 'efpace entre le nœud & la plante.
Introrsäm , en dedans.
Zhtubaccus ; qui a raport à la Chicorée.
{Pierre où font empreintes des figures de Poiffons,
Hhhiïif
A4 26
Ifazoge ,; Introduétion , élémens.
Jfocardia , à cœur égal.
Jfognomon , égalité d’éguille de Cadran,
Fulifer qui porte des Chatons.
Julus , Fleur à Chatons.
funcites, Pierre imitant ia figure du jonc.
L:
ABECULA , petice tache.
Labeo , qui a des grofles lévres.
Labiatus , Fleur en gueule.
Lac Lune, Craie qui fe trouve dans les pierres , Agaric mi.
néral.
ZLaterta aquatica , Lézard d’eau.
ÆZacrymifer , qui rend des pleurs.
Laïtifer, qui a du lait.
Zacuffres, Poiflons des Lacs.
Lamium , Plante à fleur en gueule.
Lampetri-formis , en forme de Lamproye.
ZLapis Apyrus, Pierre qui n’a point pale par le feu.
—— Atramentarius, Nitriol mêlé.
—— Bononienfis,
—— Cafciarolanus 3 Pierre de Bologne.
—— Lucifer,
—— Calaminaris , Calamine.
—— Comenfis , Pierre calaminaire.
—— Lipis, du nom du pays.
—— Manganenfis , Cadmie fofile.
—— Medezs , Pierre noire & dure.
—— Novacularum , dont on fe fervoit avant le fer,
—— Phrygius, Pierre Phrygienne.
—— Sarnius , Pierre du fleuve Sarno.
Lappaceus , découpé en Janiéres.
427
Zappateus, femblable à la plante de la Bardanne.
Zarynx, le gofier.
ZLatercula, petite piéce comme une Brique.
ZLati, Vers de l’eftomac.
Zatifolius , à feuilles larges.
ZLatipes , dont les pieds font larges.
Latiroffrum , bec un peu large.
Legaria, lé
$ égumes.
Legumina ,
Leguminarins, Ver qui mange les légumes.
Lenti-formis, de figure de Lentille.
Lentiginofus , qui a des taches de roufleur.
Lepadites , Lépas foflile.
Lepas , Lépas on Parelle, Coquille.
Zepidotes , imitant les écailles de Poiflon,
Leptopolyginglimus ; à plufieurs petites articulations.
Ecucacathes , Agathe colorée , veinée de blanc.
ZLeucogea ; .
2 ÿ Pierre Galadite.
Zeucographis ,
Leucophæus , tané , roufsatre.
ZLeucophtalmus ,
ZLycophthalus ,
Liber, l'écorce intérieure d’un Arbre.
Liber, Parchemin , ou écorce intérieure.
Lichen, Plante venant fur des pierres mouffeufes.
Ligniperdes , Vers qui percent le bois des Navires.
Lilius Lapis, c’eft l’Entrochus , Foffile.
Limnoffrea , Huitre que l’on trouve dans la fange.
Limofuga , qui vit de limon & de terre grafle.
Linguæ-formis | en forme de langue.
Lingalatus , Plante à fleur à demi fleuron. :
Liquorarius , Ver qui s’engendre dans les liqueurs, .
Lithantrax , Charbon de Terre.
Lithafmunda , Pierre polie & luifante..
{ Pierre repréfentant le blanc de l'œil.
Az8
Lithodendron, Corail.
Zunogie fs £ Difcours fur les Pierres.
Lithographia,
Lythophylacium , Cabinet où l’on range des Pierres.
+ Lithophyton, Plante partie pierreufe , partie ligneule.
Lithofpermum, Sémence pierreufe.
Lithofphorus , qui porte des Pierres.
Lithofireum , Foflile d'Huitre.
ZLithotyron , Pierre imitant le Fromage.
Lithoxylon , Bois pétrifié.
Littorales, Poiflons qui cotoyent le rivage.
Lituus, Tuyau fofile recourbé comme celui des Augures.
Loculamentum , Cellule où font les graines.
Loculus , petite Cavité.
Locuffa , paquet de graines envelopé d’une peau.
Zonchites, Pierre qui reflemble au Ceterach.
Longi-caules ; qui a une longue tige.
ZLongi-cruræe, à longues cuifles.
Longi-roffrum , qui a un long bec.
Loripes , qui a les pieds tortus.
Zucubratiuncula ; petit Ouvrage.
Lumbrici-formis , qui a la forme d'un Ver qui naît dans les
inteftins.
Zumbricus , Ver qui naît dans les inteftins.
Zunares , à bouche ronde.
Lupus , efpèce d’Araignée.
Lataniz, qui eft dans la bouë.
ÆLychnites , Pierre de la couleur d'une Lanterne allumée.
Zycoperdites | Fofliles apellés Vefles de Loup.
Zydius lapis , Pierre de Touche.
Zyncis,
Lyncurius Spierre de Lynx.
ÆLyngurius,
ÆZytharg yrium, Ecume ,ou poudre des Métaux.
ZLythocolla ;
Zythotolla , Ciment propre à joindre les pierres.
Zythomarga , Marne moitié pierre.
Zythopteris , Fougére pétrifiée.
Zythopyllon , Feuille pétrifiée empreinte dans la pierre.
Zythoffrotos | Pavé de pierres de différentes couleurs.
M.
ACROCOSMYVS , le Monde en grand.
. Macroptera | à longues aîles.
Madrepora | Plante marine poreufe.
Malacoderma , les Poiflons mous.
Malacopterigii pifces | Poiflons offeux à nageoires fans piquans.
Malacoffraca , Cruftacée.
Malacus , couleur douce.
Malicorium, l'envelope d'une Grenade.
Malleolus , Croflette de la Vigne.
Malvaceus , femblable à la Mauve.
Mantif[z, Addition à quelqu'ouvrage.
Marga, de la Marne.
Margarita , Perle.
Mars , les bords de l'ouverture d’une Coquille.
Marino-terreffris , Foñlile qui doit fon origine à la mer.
Mars , le Fer même.
Mafichinus, qui concerne le Maftic.
Matites , Pierre repréfentant des Mammelles.
Meconites , Pierre dont les grains refflemblent au Pavot.
Meconium , excrément des jeunes Animaux.
Medulla , la Moëlle, le cœur d’une Plante.
Medulla, Marne, efpéce de terre.
Mclanteria Diofcoridis ,efpèce de Vitriol noir , dont parle Diof-
coride.
Méelitites, Pierre de lait , douce au goût,
Seconde Partie. T14
430
Melittie, Pierre reprefentant des Mouches à mie,
Melonifer, qui porte des Melons.
Melopeponites , Pierre imitant le Melon.
Memphites | efpéce de Sardonix.
Menoides , Pierre repréfentant la Lune.
Menfirua , Diflolvant, fondant , menftruë.
Merycologia ; Difcours fur les Animaux ruminans.
Mefpileus lapis, Pierre imitant la Nefile.
Metallifer, qui produit des Métaux.
Mctalli-fodina , Carrière de Métal, ou Mine.
Metallurgus, Auteur qui a écrit {ur les Métaux.
Mctapedium ,
Metatarfum ,
Mcttallaris, Métallifé.
Mettalleyta,
Mettallotheca ,
Mettallophyton, Bois qui eft moitié Plante, moitié Minéral.
Mettallofcopia , recherche fur les Métaux.
Mica , Pierre fabloneufe reluifante comme l’Or.
Micrographia , Difcours fur le Microfcope.
Microfcomus , le Monde en petit.
Migratoria avis , Oifeau qui change de lieu.
Millepeda , qui a beaucoup de pieds.
Millepora , qui a quantité de pores.
Mimofus , qui s'éloigne du toucher, telle que Îa Senfitive:
Minera Martis ; Mines de fer.
Minerales , Vers qui vivent dans les Pierres & les Mines.
Mincralogia ; Difcours fur les Minéraux.
Mify Plinii, fuc Minéral, efpéce de Colchotar, felon Pline.
Modiolus , petit Boiflcau.
Mollia, les Poiflons mous,
Mollifolia , feuilles molles.
Molochites | Pierre précieufe , Malachite.
{ Pierre imitant le pied de l’homme.
1 lieu où l'on range les Métaux.
31
Molybdæna , Plomb marin. L
Molybdites,
Molybdoïdes ,
Mochos , Dendritte venant de la ville de Mocha.
Monadelphia, dont les filets des étamines font étendus en un
{eul corps en forme de Tuyau.
Monangius, à une feule couverture qui renferme plufieurs
graines.
{ Pierre de couleur de Plomb.
Monocarpa , qui n'a qu'un Fruit.
Monoceratites , Corne de Licorne , Foffile.
Monochromatos | Camayeu , ouvrage d’une couleur.
Monococcos , qui n’a qu'une graine.
Monocochyledon | qui n’a qu'une feuille féminale.
Monococlonos , qui ne porte qu’une tige.
Monoconcha , Coquille univalve.
Monodattylus, qui n’a qu'un doigt.
Monoëcia , Plante portant des fleurs mâles & femelles fur le
même pied.
Monopetalis , qui n’a qu'une feuille de fleur.
Monophylon , qui n’a qu'une feuille.
Monopodium ; qui n’a qu'un pied.
Monopterygius | qui n’a qu'une nageoire,
Monopyrenus , qui n’a qu'un noyau.
Monofpermæ , qui n’a qu'une graine.
Monoffemon , qui n’a qu'une étamine.
Monoffroites | Pierre qui n’a qu'une étoile.
Monsthalamium , qui n'a qu'une chambre.
Monothyra , Univalve.
Morochtus , Pierre de lait.
Mofchifer , qui porte du Mufc.
Mucilaginofus , gluant & épais.
Multicapfularis , à plufeurs capfules,
Multifariam , en plufieurs manicres.
Multifidus , fendu en plufieurs doigts,
452
Multigrana , à plufieurs graines.
Muliijugus , qui eft en grand nombre.
Multilocularis ; qui a plufieurs cavités.
Multipara , qui engendre plufieurs petits.
Multipeda ; à plufeurs pieds.
Mulrifiliquis , à plufieurs Coffes.
Multivalvia, qui a pluñeurs piéces.
Murex , Murex ou Rocher, Coquillage.
Muria Diofcor. , Saumure dont parle Diofcoride,
Muricatus , à pointes de Murex.
Murici-formis , en forme de Murex.
Muricites , Murex Foffile.
Mufei-formis ; imitant la Moule.
Mafto-fungus ; Champignon couvert de mouile.
Mufculites , Moule foflle.
Mufiulus,
Mutilus, & Moule.
Mytulus ,
Mufiellinus , couleur bazanée.
Mycetite , voiez Diftoides.
Myia ,
Myi[ca ,
Myites ,
Myfiites ,
Myodes , repréfentant des Mouches.
Myrrbites , Pierre de couleur de Mirthe.
Myrtillites , Pierre imitant les feuilles du Mirthe.
$ Plinii, petite Moule ronde, dont parle Pline.
{ Moule foffile , ou Pierre imitant le Rat.
N.
ARCISSITES, Pierre imitant la fleur du Narciile.
Narcoticus , qui engourdit la douleur.
Naficornuta , qui n’a point de cornes.
Natices , Nerite , Coquillage.
433
Nati-formis , en forme de fefles.
Navicula, petit vaifleau, Nautille.
a { Nautille foflile.
Nautilus, Nautille , Coquillage.
Neotcricus , nouveau.
Werita, Nerite, Coquillage.
Neritites, Nerite foflile.
Neritofloma , bouche faire en Nerite.
Neritula, petite Nerite.
Noervifolia, Feuilles fibreufes.
M'iloticus , venant du Nil.
Mobilis , Coquille diftinguce.
Noëliluca , Ver luifant qui paroît la nuit.
Nodiflora, Fleur à nœuds.
Nola, petice cloche.
Nomenclaior, qui a traité du nom des Plantes.
Nomenclatura, Nomenclature , 4 nom des Plantes.
Nofodochium , endroit où l’on met les Huitres malades.
Nucamentum, Chaton:
Nuci-formis , Pierre imitant la Noix.
Nerre f Arbre portant des Noix.
Nugifer ; V
Nummus Diabolicus , Pierre imitant une Monoie irréguliére,
— — — Lepideus,
— — — Modiolus $ Pierre imitant la Monoie.
SI UILONT,
Nux-maris, Noix de mer, Coquille.
Nympha , Aurelie, Nymphe.
#34
©.
O CITOCYUS, Pierre d’Aigle,
Oëlopeda , qui a huit pieds.
Oftopetalus ; qui a huit feuilles de fleur.
Oéfophyllus, qui a huit feuilles.
Oculus, Bouton, œil d’une Plante.
Odontites | Pierre imitant la dent.
Odontopetra , Dent pétrifiée.
Oleaginus , qui apartient à l’Olivier.
Oleracens ; femblable aux herbes potagéres.
Olofcricus , de Soye.
Ombrias , Pierre de Tonnerre.
Omnivorax , qui dévore toutes chofes.
Omphalo-Clathrum , Nombril fait en treillis.
Omphalus, Nombril.
Onichinus , couleur d’Agathe.
Onichium , Onix , efpéce d’Agathe.
Onomafficon , Didtionnaire.
Onomatologia, Difcours fur les termes d’une Langue.
Ontologia , Difcours fur les Etres créés.
Onychites , Pierre de couleur d’ongle , Cadmie couleur d’A-
gathe.
Opcrculum, couvercle d'un Coquillage.
Ophiogloffum , langue de Serpent.
Ophioïdes , imitant le Serpent.
Ophiomorphites | Foflile qui à la figure d’un Serpent.
Ophites, Pierre imitant la peau de Serpent.
Opus mufrvum, fait en Mofaïque.
—— lhryginm , fait en broderie.
Orchites , Pierre imitant les tefticules.
Organica , Action qui fe communique partout le corps.
Orichalcum , du Léton.
435$
Orites Plinii, Pierre ronde brillante comme le fer, dont parle
Pline.
Orneofpinus , Ardoize avec des feuilles de Frêne.
Ornithæ , Pierre qui repréfente des Oyfeaux.
Ornithographia , Traité des Oyfeaux.
Ornithologia ,
Ornithologus ; qui a écrit des Oyfeaux.
Ornithopodium , Plante qui imite les Oyfeaux.
Ornithotrophium , lieu où l’on nourrit des Oyfeaux.
Orthocentros , centre droit & faillant.
Orthoceras , Tuyau droit & cloifonné.
Orthoceratites , Tuyau droit, cloifonné , Foflile,
Oryétographia , Defcription des Fofliles.
Orykta , Fofliles.
Oficulum, Chaïr du fruit autour du noyau.
Offfragus , efpéce d’Ofteocolle.
Ofeites |, Ofteocolle.
Offeocolla | Corail foffle.
Ds, à Ofement pétrifié.
Offeopterygius , qui a des nageoires offeufes.
Offracites , Huiïtre fofile, Cadmie de couleur noire:
Ofracodermum , Poiflon teftacé, Coquilles en général,
Offracographus , Auteur qui a écrit des Coquillages.
Offracologia , Traité des Coquillages.
Offracolozicum , qui parie des Coquillages.
Offracomorphos , Pierre qui renferme des Coquilles.
Offracopta , Amateur des Coquillages.
Offrifer , abondant en Huitres.
Offrinus , de couleur de pourpre.
Offram , liqueur qui teint en pourpre,
Ottonoculus , qui a huit yeux.
Oviduëtus , Vagin par où fortent Îles œufs,
Ovum anguinum ; Pierre de Tonnerre,
436
Oxyffrombus , Cylindre armé de piquans.
Oxytonus, étendu en pointe.
P.
ÆCILOSPERMOS , à différentes fémences.
Paæderos | Opale.
Paænites, efpéce de Pierre d’Aigle.
Palata arbor, Arbre en efpalier.
Paleaceus , qui tient de la paille.
Palingenefia , Régénération.
Pallium Ducale, Coquille nommée Manteau Ducal.
Palmipes , qui a les pieds plats.
Paluftres ; Poïflons des marais falés.
Pangonius , Pierre qui a des angles de tous côtés.
Panicula , Chaton , panache.
Paniculatus, qui a des Chatons, des panaches.
Panis æreus , un Saumon de cuivre , de plomb.
Pan/permia , route forte de femence.
Papaver,excrémens d’un jeune Animal, l'inteftin quiles contient.
Papefcens , qui a du Coton.
Papilionaceus , Papilionacé , ox légumineux.
Papilionaceus ; imitant les aïîles du Papillon.
Pappiflorus , Fleur à Coton.
Pappofus , qui a du Coton, qui eft aigrerc.
Pappus , Coton, Bourre.
Papyraceus , de Papier,
Papyrifer , imitant le Papier.
Parzætonium , de couleur blanche ,.-écume de la mer.
Parafitica , Plante qui fe nourrit aux dépens d’une autre.
Paraxytonus , étendu extraordinairement.
Pas Equinus, Pas de Poulain, efpéce d'Ourfin.
Patella , Patelle ow Lepas, Coquille.
Paucipcda , qui a peu de pieds.
Peftlen ,
Peflen, Coquille faite en peigne:
Peftinatus ,
Peétini-formis,
Petlinites , Peigne foffile.
Peffunculites | petit Peigne foflile.
Petlunculus ; petit Peigne.
Pediculus, d
Pediolus, < la queuë des fruits.
Petiolus ,
Pellis, peau, ou robe d’une Coquille.
Peltatus , fait en demi-lune.
Pelvi-formis , fait en baflin.
Penis , la queuë d’un Animal, le membre viril.
Dennatus , imitant la plume.
Pentacoccus , qui a cinq graines.
Pentacrinos , Pierre qui repréfente cinq Lis.
Pentadaftylus | qui a cinq doigts.
Pentades , à cinq Chants, ox Livres.
Pentaforis ; Godet à cinq ouvertures.
Pentalodes ; qui a cinq feuilles de fleur.
Pentandrix , qui a cinq étamines.
Dentangius, qui a cinq ouvertures.
Pentangulus , qui a cinq angles.
Pentapetale , Plante dont la fleur a cinq petales.
Pentapetaloïdes , Fleur à cinq pétales.
Pentaphylloïdes , Fleur qui a cinq feuilles.
Pentaphyllus , Plante dont la fleur a cinq feuilles.
Pentexoche, à cinq éminences.
Pepidula , petite Boëte.
Peponifer , Fruit imitant le Melon.
Perdicites , Foflile imitant les plumes de Perdrix.
Perianthium, le calice de la fleur.
Pericalamites, qui entoure un Rofeau.
{en forme de peigne.
Seconde Partie, Kkk
8
ile , forte membrane qui envelope le cœur , ce qui
envelope la graine.
Pericarpium , Ce qui couvre la graine.
Pericochlium , Membrane qui entoure le Limaçon.
Periergia , Travail curieux.
Periergos , Curieux , Amateur.
Peripheria , Circonférence , rondeur.
Perficites , Foflile imitant une Pêche.
Perfonatus, qui imite la figure des Animaux.
Petalum , Pétale , feuille de la fleur.
Phænicites , Pierre imitant le Gland , Pierre Judaïque.
Phalænotia , Difcours fur les Baleines , les Vers luifans.
Phalloïdes , Foffile imitant le Priape.
Phallus , Priape.
Pharmacites , Pierre reprefentant la Lune.
Phegites , Pierre imitant les feuilles du Hètre.
Phigites , Terre gluante.
Phloginos ; de couleur d'or.
Phlogifles, Pierre inflammable.
Phlogifiicus , phlogiftic , action inflammatoire.
Phlogos , inflammation de quelque liquide.
Pholas , Coquille qui fe forme dans une pierne,
Phryganez , Ver de paille.
Phyalites , Pierre en forme de bouteille,
Phycites , Pierre qui refflemble à lAlgue.
Phylophilus | qui tire fa méthode de la reflémblance des
fleurs.
Phylobotanus , qui aime la Botanique.
Phylologia , Amour des Belles-Lertres.
Phyfiognomus , qui tire fa méthode de la figure des Plantes:
Phyfiologia | Vétude de la nature, ox du fexe des Plantes.
Phytobaxanos , Hiftoire des Plantes.
Phytognomonica tabula | Table qui range les Plantes par ordre.
39
Phytologia ; Difcours fur les Plantes. É
Phytopinax, Table des Plantes.
Phyto{copia, Amas de Plantes.
Phytovorus , qui mange des Plantes.
Pigmentatus , Farde.
Dila marina , peloton de fil de l’Algue marine.
Pilulifer , portant de petites boules,
Eee 2] Cabinet curieux.
Pinotheca | \
Dinax , Table.
Dinei-formis , qui a la forme du Pin.
Dinna , Nageoire.
Dinna marina , Pinne marine , Coquillage.
Pinnatus ,
Dinniger ,
Pinnophylax
Dinnoterres ,
Dinnula , petite plume.
Pirites , Pierre imitant une Poire.
Difcator, Oyfeau qui fe plonge pour pêcher.
Piftinarii, Poiflons d’étang.
Diftivorax , qui mange des Poiflons.
Pifolites , Pierre imitant les pois.
Placenta,
Placentula ,
Placenti-formis , en forme de Gâteau.
Placodes , efpéce de Cadmie.
Dlagioplateus ; dont la largeur eft horizontale.
Plagiuri pifces , Poiflons dont la queuë eft horizontale.
Plani-folius , à feuilles unies.
Planipetalæ , Fleurs à demi-fleurons.
PDlantagincus , de nature de Plantin.
Plantanimalia , Poiflons qui laiflent en doute fi ce font des
Plantes ou des Animaux.
ui à des aïîlerons , des nageoires.
q > 5
à Cancre qui loge dans les Pinnes marines,
$ petit Gâteau , ox partie de la Capfule.
Kkkij
449
Plaflica vi, par la vertu de la terre.
Platyrinchos , qui a un large bec.
Platyfloma , Bouche plate & large.
Pleurocyffos , dont le trou des excrémens eft de coté.
Plocamos Ifidis , chévelure d'Ifs, efpéce de Zytophyton..
Plumbago , Mine de Plomb.
Dlumula , Duvet.
Llurifariam , en plufieurs manières.
Dluri-formis , de différentes formes.
Plurivalvus , à plufieurs ouvertures.
Polia Plinii , Pierre imitant la tête du Genêt d’Efpagne’, fe-
Jon Pline,
Pollen , poufiére d’une Fleur.
Dolyadelphia , dont les filets des étamines réunies forment plu-
fieurs corps.
Polyandria | à plufieurs. étamines,
Polyangias ; qui a plufieurs couvertures.
Polycarpon, dont les fruits font nombreux."
Polyceratos ; qui a plufieurs éminences faites en Cornes..
Polyclonos ; Plante à plufeurs tiges. ,
Polycoccos ; à plufeurs étamines.
Polyconcha ; à plufieurs piéces de Coquille.
Polydaëtylus ; à plufieurs doigts.
Polyexagonos ; Criftal dont les pointes ont fix faces.
Polyfimos , qui vient de différentes terres.
Polygamia , Plantes qui fur le même pied portent des fleurs
hermaphrodites, mâles & femelles.
Polyginglimum., à plufieurs articulations.
Polygraphiz , Ecriture de plufieurs façons.
Polybiffor , qui a beaucoup écrit.
Polyleptoginglimus , à plufieurs petites articulations,
Polymitus, Tiflu de fils de différentes couleurs.
Polymorphites , de plufeurs figures,
Polypctale , à plufieurs pétales,
#41
Polyphilus , à pluñeurs feuilles:
Polypis ,
Polypus,
Dolypofus, fait comme un Polype.
Polypirenus , à plufieurs noyaux.
Polyfperme , à plufeurs graines:
Dolyffachia , à plufieurs épis.
Polyffemon , qui a plufieurs étamines.
Dolyffroites , à plufieurs étoiles.
Polythalamia , à plufieurs chambres.
Polyvalvis , qui a: plufieurs piéces.
Domacinifer | portant des Fruits à pepin.
Pomifer , qui porte de gros Fruits.
Pom-offifer , portant des Fruits à noyau...
Dompholix , Suie métallique.
Porcellina ; Coquills apeliée Porcelaine.
Porcellanites ; Porcelaine foffile,
Porphiroides , efpéce de Murex foflile,
Porraceus | couleur de porreau.
Priapolithos | Priapolite , Pierre imitant les parties naturelles
de l’homme.
Pro-Architala]fus , Vice- Amiral , Coquille,
Probofcis , trompe pour fuccer le miel.
Procera Arbor, Arbre de haute tige.
Proceflus , Eminence,
Prodromus , Ouvrage qui préceéde.
Prolifer, à pluficurs bulbes , o la racine étendue.
Prolifer , qui donne de fa race.
Prolobus , le jabot des Oyfeaux.
Prominulus , qui avance un peu en dehors.
Premufcis ; Trompe. +
Pronus , la face de deflous.
Propatulss , ouvert de tous cotes:
Profopopaia , qui fait parler les chofes inanimér+e,
K k kif.
ÿ Polype, Poiflon de nature molle.
442
Prana, de la braïfe de charbon.
Prunifer , qui porte des Prunes.
Dfétites, Pierre imitant le Turbot.
Pfeudocorallum , faux Corail.
Dfeudoflores , faufles Fleurs.
Pfeudolepitodes , fauffe Pierre imitant l’écaille de Poiflon.
Pfeudofophus , faux Sçavant.
Ptherigraphiz , Difcours fur les Plantes.
Pulchifloræ , dont les fleurs font belles.
Pulpa, chair d’une plante, d’un fruit.
Pulvcrulatrix , Oyfeau qui fe vautre dans la poufliére.
Palveruleus , qui donne de la poufliére.
Pumex , Pierre-ponce.
Dumilla, feu nana Arbor, Arbre naïn , en buiflon,
Puniceus , d'un rouge éclatant.
Purpura , Coquille , Pourpre des Anciens.
Purpurites , Pourpre foflile.
DPutamen , Coque, écaille , coquille.
Pylorides , en forme de Pylord, membrane de l’eftomac.
Pyren , Pierre faite en Olive.
Pyrimachus , Pierre à feu, propre à fondre des mines.
Dyrites,
Pyrobolus ,
Pyritologia ; Difcours fur les Pyrites.
Pyxidatus , fait en forme de boëte,
Pyxioides , Moufle faite en boëte.
Pyxis, petite boëte , ox trou d'une Coquille.
Q:
VADRICAPSULARIS, Plante à quatre capfules.
Quadrifaria, de quatre maniéres.
Quadrifidus | fendu en quatre doigts.
Quadrilocularis ; à quatre cavités.
$ Pierre à feu, Pyrite.
443
Quadripennia , Oyfeau à quatre aïles.
Quadrifulcus , fendu en quatre doigts,
Quadrivalvis , à quatre écailles.
Quadrivaftularis ; À quatre godets.
Quarthum , efpèce de Pyrite.
Quinquecapfularis, qui a cinq capfules.
Quinquefaria , de cinq maniéres.
Quinquefidus , fendu en cinq doigts.
Quinquefoliatus , à cinq feuilles.
Quinquelocularis | à cinq cavités.
Quinquevalvis ; à cinq écailles.
Quinquevafcularis ,à cinq godets.
R:
ACEMIFER, qui porte des grappes.
Rachis, lépine du dos.
Radicula, la petite racine de lEmbrion.
Radiolus , Pointe d'Heriflon.
Ramale , une branche coupée d'un arbre.
Rcftirofirus , dont le bec eft droit.
Reffunguis, qui a les ongles droits.
Reni-formis , en forme de Reins.
Refinifer, qui porte gomme & réfine.
Retepora, dont les pores imitent les réfeaux.
Rhabdus , Verge, ligne.
Rhitxomotus, qui tire fa méthode de la racine des Plantes,
Rhodites, Pierre qui imite les rofes.
Rhododendros , Arbre à fleurs en rofes.
Rhodoflores , qui porte des fleurs en rofe.
Rhombites, Roulleau fofile.
Rhomboïdalis , fair en Roulleau.
Rhombus,
Rhomboïdes Ÿ Rouet , o4 Roulleau, Coquillage.
2
444
Rhyncholithes , Pierre faite en bec.
Riffus , la bouche.
Riparius , qui habite les bords des riviéres.
Roxoïdes , Pierre imirant le Radix.
Rotundifoliis, à feuilles rondes.
Rotundiufeulus , un peu rond.
Rubrica , Terre rouge.
Rufalus,
Rufus, £Roux,
Rufficus, Coquille brute.
Rutilus, Roux ardent.
S.
Guz7 NITES, Pierre imitant les feuilles de la Sabine,
Saccifer,
Saccarifer,
Sacculus, les petits globes de l'écorce.
Saccus , Puits pour tirer une Mine.
Sagda , Pierre précieufe qui attire le boïs.
Sagittarius , fait en pointe de fléche.
Salnitrum , Sel falé , comme 4e Nitre.
Salamandrologia , Difcours fur les Salamandres.
Salicites , Pierre imitant les feuilles du Saule.
Sandarachà velatus , couvert d’un rouge orangé.
Santerna , foudure d’or.
Sarcites, Pierre tirée de la tête d’un Bœuf.
Sarcocolx , Gomme propre à fermer les playes.
Sarcophagus , Pierre qui confume la chair , & dont les Anciens
faifoient leurs tombeaux.
Sarda , Cornaline.
Sardachates | Agathe apellée Sardoine.
Sarmentofus ,
Sarmentitins ;
$qui porte un fac.
donit les branches imitent le Sarment.
Sativus ;
445
Sativus, Plante qui fe cultive, arbre franc.
Saxifragum , Plante dont la propriété eft de difloudre les pier-
res dans la veflie.
Scalprum , le tranchant d’un outil.
Scapus , Tige d’un arbre, fuft d’une Coquille.
Sceleton, Squelette.
Scheda , une feuille fur laquelle les Anciens écrivoient.
Schediafma
Schedion,
Schema , figure , pofture.
Schiflos , Talc faffrané.
Schiflus, Pierre Schifte ou Sciffile.
Schiftus carbonaria , Charbon foflile,
Schixopodes | imitant le pied.
Sciagraphia , ébauche, defcription.
Scifilis, qui fe fend aifément.
Scletites , Pierre imitant la jambe.
Scobina , Lime.
Scobinatus , en forme de Lime.
Scolecias, Congellation imitant les Vermifleaux.
Scolopendrites , Pierre imitant la peau des Scolopendres.
Scoparius, dont les branches font en balai.
Scorpioïdes , imitant la queuë du Scorpion.
Scriniolum , petite Caflette.
Scrupofus , rude au toucher.
Scuti-formis , en forme de bouclier.
Scutalatus , Tiflu en rond.
Segmentatus , fait de diverfes piéces de couleur.
Selenites, Selenites, pierre de la Lune,
Semifera , Animal demi féroce.
Semiflofculus , demi fleuron.
Semihorrida , Coquille apellée la Rôtie,
Semilunaris , à bouche demi-ronde,
Seminifer, qui porte de la graine.
Seconde Partie. LIT
$ Ouvrage fait fur le champ.
446 |
Seminiflofeulofus ; à demi fleuron.
Semipedalis , de demi pied d’étenduë.
Sepeda , qui a fix pieds.
Sepimentum , cloifon.
Sepites , Pierre refflemblant à une feiche.
Seplafia , Profeflion des Parfumeurs.
Seplafiarius ; Parfumeur.
Septa,
Septum intermedium ,
graines.
Serra , Scie, Poiflon de mer.
Serratus , dentelé.
Sefilis , par couches qui ne montent point.
Setifer , qui porte du poil.
Sexcapfularis | qui a fix capfules.
Sexlocularis ; qui a fix cavités.
Sextula , une once.
Sexualifla , qui foutient le fiftème fexuel des Plantes.
Siderammonites | Corne d’Ammon qui a l'éclat du fer.
Siderites | Pierre qui a l'éclat du fer poli.
Siderobezarites | Béfoart métallifé en fer.
Siderocarites , Noix meétallifée en fer.
Sideroïdes , Coquille métallifée.
Sideromycetes , Champignon métallifé en fer.
Silex, Caillou, pierre à fufil.
Siliceus , très-dur.
Siliqua , Goufle, coffe qui renferme des graines , des fruits.
Siliquatus,
Siliquofus ,
Siliquifer ,
Siliculofus ,
Silveffris , qui s'attache au bois.
Similaris, de même nature ou efpéce.
Siniffrersim , à main gauche.
À cloifen d'une gouffe , cellule où font les
qui a des gouflés , ou filiques.
| 447
Siphuntulas, petit Tuyau.
Siflematicus , Auteur à fiftême.
Sitophorus , repréfentant des épis de bled.
Smaltum , Smalt , compofition.
Smilaces, Pierre imitant le lizeron.
Smyris , de l'Emery.
Solea equina , Fer à cheval.
Solen , Manche de couteau, Coquille.
Solenites , Manche de couteau Foflile.
Solidungulus | dont l’ongle eft folide.
Solipes,
Solidipes,
Solitarius , l'Hermite, Coquille.
Sory, de la Couperofe.
Spartopolios , Pierre imitant le Geneft d'Efpagne.
Spata, l'envelope des fleurs du Palmier.
Spataceus, fair en Spatule de Chirurgien.
Spataqgus,
Spatangus
Spatagoides , le même Ourfin foffile.
Spatam , du Spat ox Spar, Marbre métallique.
Specularis lapis , Talc , o4 Gyp.
Sphærocarpos , Fruit fait en fphére.
Sphegodes, Pierre repréfentant des Guêpes.
Spicatus , fait en épis.
Spicilegium , choix des efpéces.
Spina , id cf Carina, carêne du Nautille.
Spina , id ef Criffa ; Houppe, crête.
Spinifer ;
Spiniger ;
Spinus lapis , Pierre noire, om Ardoize arborifce.
Spira , Tortillement , fpire.
Spifz , canelures.
Spithama , mefure de neuf pouces.
À dont le pied eft d’une piéce.
{Our dont l’ouverture du dos eft faite en cœur.
2
{ qui porte des épines, des arêtes.
Lili
443
Spondilolithe , Corne d'Ammon avec des vertébres:
Spondylus , Pied d’afne, offement, vertébre de Poiflon.
Spongites , Pierre imitant l'Eponge.
Spurius, dont on ne connoît point le pere.
Squallidinfculus , un peu fale.
Stalaëtites , Congellation pierreufe & tranfparente,
Stalagmites , Congellation pierreufe & opaque.
Stamina , étamines des fleurs.
Sramineus , qui a des étamines.
Steatites , Pierre imitant la graïfle des Animaux.
Stelechites , Pierre imitant le tronc d’un Arbre.
Stellaris , Pierre étoilée.
Stellaitus , Plante faite en étoile:
Stelochites , efpèce d'Oftcocolle.
Stibium , Antimoine,
Stigma , marque, ouverture:
Stigmatus , marqué, plein de petites fentes.
Stigmita , petite marque , flétriflure.
Stigmites , Foffile qui à quantité de points.
Stilus , Eguille, ox envelope de la graine.
Stipes , piéce , ex fouche:
Stipula, Chaume , tuyau du bled.
Stiria, Goutte d’eau congelée.
Stiriæ-formis, en forme de goutte d’eau:
Stolo, Rejetton , Drageon d’une plante.
Stomoma , écaille du cuivre, écume du fer,
Strabelus , fait en Vis.
Stramineus , couleur de paille:
Stratum , lit, ou couche de pierre, de Tuf.
Stria , ftrie , rayure.
Striatus , raye.
Strix ,
Striges,
Strobili-formis , en forme de pomme de Pin.
$ le dedans , le creux d’une canelure.
449
Sirembires, Ç Foff
Strobilodes ,\
Strombus ,
Strobilus ,
Styloïdes | Pierre imitant une colonne:
Subafper, un peu rude.
Subflavus | prefque jaune.
Subfrutex , fous-arbrifleau.
Subfufeus, d'un brun tané.
Subhirfutus | un peu hériflé.
Subjettus, mis dans la place.
Subniger , noirâtre.
Subrotundus , qui eft un peu rond.
Subtis , par deffous.
Subucularis , qui a une chemife , une tunique,
Subuculus , chemife , tunique.
Subventaneus , infecond.
Succifer , qui porte le fuc nouriflier.
Succinum ,. de l'Ambre,
Succus concretus , Foflile dur & fec, tel que le Nitre..
Supinus, couché fur le dos , la partie de deflus.
Surculus , le Bourgeon.
Sycites , efpéce de pierre Judaïque.
Symphifis , union de deux os féparés qui deviennent un.
Synchyfis , Synchyfe , confufion.
Syndefinofis , Adhéfion membraneufe.
Syngencfia, dont les fommets des étamines font: réunis en
Cylindre,
Synochitis , genre de fiévre maligne.
Synopticus , fait en abregé.
le fait en Vis.
$ fait en Vis.
E FT üf
450
D
ÆNI A, Bandelette , ruban.
T'alaflinus , Ver de mer.
T'alea , Bouture , table.
T'alus , V'Os du talon.
T'ardi-gradus , qui marche lentement.
Techa , Vafe d'argile femblable à une Coupelle.
Techa , Capfule , lieu où l’on amafñle quelque chofe.
Technics , précepte de l'art.
T'echnophylacium , Cabinet de diverfes produétions.
Tecolithos , Pierre formée par le calcul.
Tellina , petite Moule , Telline.
Tephria , Marbre couleur de cendre.
Tephrites , Pierre imitant la corne, ou la Lune.
T'erebellum, Vis de prefloir.
T'erebintixafa Tapis , Jafpe jaune imitant la Térébentine.
T'ercbratula , petite Terriére.
T'erebratula, Foffile du Coq & de la Poule.
Teres, rond & long.
Teretes , Vers qui s’engendrent dans l’eftomac.
T'ergifætæ , porté fur le dos.
Terredines , Teignes , o# Coflons qui percent pe bois des Na-
vires.
T'effarodaftylus , qui a quatre doigts.
T'effellatus , fait en compartiment quarré.
T'effelula , compartiment quarré.
T'efa , Coquille épaifle , Coquillage en général.
T'efaceus, couvert de Coquilles.
Tefficulatus , Racine en forme de Tefticules.
Teflula , petit Vafe de terre, petite Coquille.
T'ethea,
T'ethia $ Poiffons mous.
45T
T'ethyum , efpéce d'Eponge.
T'etracarpus , qui a quatre femences.
T'etracoccos , qui à quatre noyaux.
T'etradaëlylus, qui a quatre doigts.
T'etradinamia , à quatre étamines longues & deux courtes.
Tetraforis , Godet à quatre ouvertures.
Tetrandria | qui a quatre étamines.
T'etrangius , qui a quatre couvertures.
Tetrapeda | qui a quatre pieds.
T'etrapetalæ, à quatre feuilles de fleur.
Tetrapetaloïdes , Fleur à quatre feuilles.
Tetraphyllus, à quatre feuilles.
Tetrapodelogia , Difcours fur les Quadrupédes,
T'etrapyrenus ,
T'etrafpermus ,
T'etrapterygius , qui à quatre nageoires.
Texile, Brocard.
Thalamus , Chambre , ox Cavité entre les cloifons d’un Nau-
tille.
T'halamus , le fond du Calice.
Thaumatographia naturalis, Difcours fur les merveilles de la
Nature.
Theamedes | efpéce d’Aiman.
Theoretica , qui apartient à la Théorie.
Therapeia , Difcours fur les médicamens.
Thorax , la poitrine.
Thyitis, Pierre verdâtre , dont on fait des mortiers,
Thyroïdeis feminibus, graines en forme de portes,
T'hyrfiger , qui porte des Thyrfes.
T'hyrfus, Thyrfe, tige d’une Laituë.
T'intinnabuliformis , fait en clochette,
Tipula , Infecte qui court fur les eaux,
Tircites, Pierre imitant le Corail.
Tirius , couleur de pourpre.
1 Plante qui a quatre noyaux ou graines,
#5
Tofus,
T'ophus
Tophus Juvencarum , Boule de poil , efpéce de Befoart.
Tomentum, Coton , qu’on trouve fur les feuilles.
T'onfula , pieu arme d'un crochet de fer.
Topophilus , qui tire fa méthode du lieu où croît la Plante.
Toreuma , Vafe d'or ou d'argent gravé.
T'oreumatica ; imitant le -vafe gravé.
T'orofiufcula, de petits nœuds.
Totipennia , qui a fes aîles entiéres.
Trachea , Trachée , Tuyau, Poumon des Plantes.
Trachalus
T'rachelus , \,
Tracius lapis, du Jay ox Jayert.
Trapexius , en forme de Trapeze.
T'riandria , à trois étamines.
Triangius , qui a trois ouvertures,
T'ribulus , un Hériflon,
Tricapfularis ; à trois capfules.
Trichomanes, Capillaire à trois feuilles.
Tricoccus , à trois graïnes.
TridaËlylus , qui a trois doigts.
Tridaina , Pinne marine qui mord.
Trifaria , de trois manieres.
Trifafciatus , qui a trois faces.
Trifidus , fendu en trois.
Trifoliatus , à trois feuilles.
Trigonus , Triangle.
Trilobatus , fait en trois cotés.
Trilobus , qui a trois cotés.
Trilocularis ,qui a trois cavités.
T'riophtalmus, Pierre repréfentant trois yeux.
T'riorchites , à trois Tefticules.
Æripetalus ; qui a trois pétales.
Ê Tuf , ou Pierre poreufe.
extrémité des pointes.
Triphylus,
453
Triphylus, qui a trois feuilles. .
Tripterigins ,
T'ripinnus ,
T'ripyrenus , qui a trois graines.
Triquetras , Triangulaire.
Triticites, Pierre imitant les grains de bled.
Trivaluus , qui a trois pieces.
Trivafiularis, qui a trois Godets.
Trochus , Sabot, Coquille.
Z'rochylus , petit Sabot.
Trochites, Sabot foflile, imitant une rouë.
T'rochytus , petite boule ronde.
T'ubulites , Tuyau foflile.
T'urbinata , Turbinée , Coquille.
T'urbinatus , qui fe termine en poire ou en pointe,
T'urbinites, Vis fofile, Turbinite.
Turbo, Vis, 04 pointe.
Turf, de la tourbe , Charbon de terre.
T'urgidiufculus, un peu enfé.
Turis, Tendron, la plus tendre poufle des Atbres:
Tufilago , à fleur radiée.
Tymorphites , Foflile imitant le fromage.
T'ympanotones ; tendu comme un Tambour.
À VA
AGINIPENNIA, qui cache fes aîles dans des fou-
reaux.
V'alva , Ouverture demi ceintréc.
V'alvatus, Ceintré.
V'ariegatus, Bigarré , bariolé.
V'ariola, Puftule , petite vérole.
V'ariolites , Fofile imitant la petite vérole.
Vas, Godet, ox Tuyau qui porte la Séve.
Seconde Partie. Mmm
Ÿ qui a trois nageoires.
454
V'afculifer , qui porte une gouffe à femence.
V'enerea | Porcelaine , Coquille.
V'enctus , de couleur bleuë.
V'enter criflallinus , Pierre d’Aigle.
V'ermicularia , Vermiculaire.
V'ermiculatus , fait en marqueterie.
Vermiculi, petits Vers de mer.
V'ermipara , qui engendre la Vermine,
V'ernaculus , Particulier.
Vertibula, Vertébres.
V'erticillatus , en forme d’anneaux , & par étages.
V'erticillum , efpéce de Poiflon mou.
Verticillus, Anneau , crochet.
V'ertigealites, Vers de mer fofliles.
Vertigo , Pyramide, clavicule.
Vefiæ fative, Herbes menuës qu'on cultive,
Veficifer, qui porte des vefles.
Veflis, Robe, ox le deflus d’une Coquille,
Veflivorax, Ver qui ronge des étoffes.
Vexillum, Feuille fupérieure des herbes.
Vimen, Plante qu'on peut plier.
Virga , verge , o4 brouffaille.
V'irgulta , Arbrifleau qui ne porte que des verges,
V'itellus , jaune d'œuf.
V'iticulæ , petits rameaux pendans.
Viticulum , petit fep de Vigne.
Vitifer , qui produit la Vigne.
Vitigineus , qui provient de la Vigne.
V'itreftens, qui eft vicrifié.
Umbellatus
Umbellifer ,
Umbilicatus , percé en forme de Nombril.
Umbilicus , Nombril , Umbilique.
Uncinaius , fait en crochet.
É { fait en parafol.
+R ne 2
Uncofus , Vifqueux , gluant.
Uncunguis , dont les ongles font crochus.
Unguis , Manche de couteau, le bout blanc des feuilles,
Unicapfularis , qui n’a qu'une capfule.
Uniforis , Godet à une feule ouverture.
Unilabiatus , à une feule gueule.
Unilocularis ; qui n'a qu'une cavité.
Unipara , qui n’engendre qu’un petit.
Univalvia, d'une feule piéce.
Univaiularis , qui n'a qu'un godet.
Vola , la paume de la main.
V'olucella , Infete qui naît dans le vin.
V'olvolz , petite Matrice ronde.
Voluta , Cône, Cornet, Volute, Coquille.
V'olutatus , fait en forme de volute,
Volutites , Foflile fait en Volute.
Urceolatus , fait en petit vafe.
Urinator , À ,
ÿ qui plonge dans l’eau.
Urinatrix,
Uropygium , le croupion d’un Oyfeau.
Urticites, Fofile imitant l’Ortie de mer.
‘Uter, envelope qui renferme la graine.
Utriculus , les petits globules de l'écorce.
“Utriculus, Vefficule ovale remplie de moële,
X:
Dé YLZOSTEON, de couleur de bois.
Y.
V ou ; Os placé à la racine de la Langue,
Mmmi
456
7
T'ES Ne
Zephirina ova , Œufs ftériles.
Zixiphinus , couleur de Jujube.
Zoozraphia , Difcours fur les Animaux,
Zoographus , qui a écrit des Animaux.
Zoolozia , Difcours fur les Animaux.
Zoologus , qui traite des Animaux.
Zoophyta , Animaux & Plantes.
Zootomia , Diflettion des Animaux.
Zoronifios Plin. , Pierre magique des Egyptiens , dont parle
Pline.
FA
ere 'E
AE IP EE PASBIE EDIT ONUE
D'ETS NPA TULE RES
CONTENUES DANS CET OUVRAGE.
À:
CADEMIE de Seville, fon
Cabinet d’Hiftoire Naturel-
le, Pag. 227.
ACCOUCHEURS. Vers Accoucheurs,
ce que c’eft, 1 34.
ÂArRIQUE. Coquillages qu’elle pro-
duit, 170. Ufage qu'on y fait des
Coquilles, 182.
AGATHES , leur nature, $o. Quelles
font les plus belles, :bid. Quelles .
font celles qu’on apelle Camahu,
ibid.
AGRICOLA, ( George ) Où il parle
des Pierres & Foililes, 12. Il eft
le premier Métallurgifte en efti-
me , id. Sa divifion des Pierres,
40.
AGRICULTURE, De quelle utilité
peut lui étre létude dela Nature,
3 ;
A1GLE. Ufage de la Pierre d’Aigle
dans la Médecine, 76.
AIGUE-MARINE , pourquoi ainfi apel-
lée, 45. Nom que Pline lui don-
ne, ibid, D'où elle fe tire , 4bid.
AR. Il entre dans la compolition
de tous les corps, 37. [Il n’y en a
aucun de la décompofition duquel
on n’en tire , 4bid. ;
ALBATRE , fa couleur, 55, A quels
ufages on l’employe , ibid.
ALBERT LF GRAND, Temps auquek
ik vivoit , 34.
ALDROVANDUS. ( Uliffe } Il a fou-
vent refuté les Anciens , 4. Cara-
&ére de fon Ouvrage , ibid. C'eft
l'Auteur qui a le plus travaillé fur
l'Hifoire Naturelle, 17. Il en a
donné le corps le plus complet ,
18. Défaut de cet Auteur, #bid.
Sa divifion des Pierres , 41. Son
fentiment fur la génération des
Coquillages , 1 32. & fur celle des
Poiflons, 133. Son opinion fur
l'origine des Coquillages fofliles,
153:
ALLEMAGNE. Coquillages qui fe pé-
chent fur fes côtes, 172. Ses Mi-
nes font pleines de Fofliles, 175.
ALMANDINE Où À LABANDINE, €fpé-
ce de Rubis, 44.
ALUN DE ROCHE, Il fe criftalife dans:
l'eau, 47.
AMBOINE. Coquillages qui fe pé-
chent fur les côtes de cette fe,
169%
AMERIQUE. Elle ne donne pas de fi
belles Coquilles, ni en fi grand
nombre que l'Alie , 169. Celles
qu'elle produit , 24 5 fu.
M m mi
4538
AMETHISTE , fa couleur, 45. D'où
fe tirent les plus belles , bid. Il y
en 2 de naturellement blanches,
ibid.
ANATOMIE des Plantes, par qui dé-
couverte , 4.
ANCOXE. Les Pholades y font com-
munes, 362.
ANDERSON , (M. ) Bourguemeftre
de Hambourg ; fon Cabinet d'Hi-
ftoire Naturelle, 217.
ANGLETERRE. Coquillages qu'elle
produit, 171. Comment on y
prend les Huitres & les Moules à
la main, 177. Maniére fingulic-
re d'opiner dans ce pays , 180.
Ufage qu'on y fait des Coquilles,
182. Les Pholades y font com-
munes , 136.
Aximaux. Les plus petits ont été
l'objet des Naturaliftes modernes,
4. Is font un des trois objets prin-
cipaux de l'Hiftoire Naturelle, $,
Is font nourris d’air & d’eau, 3 7.
Cequ'ontire de la décompofition
de leurs parties, &bid. Animaux à
Coquilles, les Naturaliftes ont né-
gligé d’en parler, 110. Peu par-
viennent à notre vuëé, 7bid, Ani-
maux terreltres couverts de Co-
quilles, 150. Les Animaux qui
croiffent aujourd'hui, font d’une
origine aufli ancienne que le mon-
de, 163. Tous, à l'exception des
Poiflons, ont péri dans les eaux
du Déluge, 167. Ordre qu'ils
doivent tenir dans l’arrangement
d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel-
le +02
ANTALES , efpéces de Tuyaux de
mer, 246. Leur figure, bd,
ANTiPAROSs, Congellarions fameu-
fes de la grotte d’Antiparos, 79.
ARABIE HEUREUSE. C’eft für fes cô-
tes que fe pechent les plus belles
Nicres de Perles, 169.
ARaA1GNE'ES, Elles ont été l’objet des
TABLE. DES NEA OMEARR ENS.
recherches des Naturaliftes moz
dernes , 4.
ARCHIME DE, D'où il a pris l'inven<
tion de fa Vis, 252.
ARCUrIL. Eaux d’Arcueil près Pa-
ris, vertu qu’elles ont d'incrufter
tout ce qu'on y Jette, 84.
ARDOIZES qui portent l'empreinte de
Plantes, de Poiflons , d Infectes,
88. c 90. Preuves que ce ne font
pas des jeux de la Nature, ibid.
ARISTOTE, Son Hiftoire des Ani-
maux, 6. Gfuiv, Il y parle des
Pierres & des Coquillages, ibid.
Son fentiment fur la génération
des Coquillages , 1 32.
ARNOBIO ( Cléandre ) Son Tefira
delie gioie, 16. Cara@ére de cet
Ouvrage, sbid,
ARTICULATION des Moules de ri-
viére, comment elle fe fait, 147.
Arrs. De quelle utilité peut leur
étre l'étude de la Nature, 3.
Asie. Coquillages que fes Cotes
fourniflent , 168, € fuiv.
Asso, Ufage de la Pierre d’Affo dans
la Médecine , 76.
AssumaR (le Comte d’) fa colle-
étion curieufe à Lifbonne, 228.
ASTROÏTE. Ufage que la Médecine
fait de cette Pierre, 76.
ATHENE'E, Ses Deipnofophiftes,
10. Quelles matiéres il traite dans
cet Ouvrage, tbid,
AVANTURINE naturelle, ox Aftérie ;
ce que ce peut être, 46.
AuGusTins de la Place des Viétoi-
res à Paris , leur Cabinet d'Hiftoi-
re Naturelle, 209.
AVICENNE, Temps auquel il vivoit ,
34
B.
ADE-DOURLAC. ( M.le
Marggrave de ) Son Cabines
d'Hiftoire naturelle, 219.
HEABMAE" DES
BAHREN. Cette Ifle eft l'endroit où
fe péchent les plus belles Nacres
de Perles , 169.
BaxrrRus. (Jean-Jacob ) Idée de fon
Ouvrage fur les Foflles, 29,
BaizLou. (le Chevalier ) {Son Cabi-
net d'Hiftoire Naturelle à Floren-
ce, 228
Barars. Quels font les plus beaux
Rubis balais, 44.
BaALFouRIANUSs. ( André ) Son Cabi-
net d'Hiftoire Naturelle à Edim-
bourg, 217.
BargEriN ( Bibliotéque du Palais)
Ses colleétions d’'Hiftoire Naturel-
le 222:
Barerre ( M.) Médecin à Perpi-
gnan ; fon Cabinet d'Hiftoire Na-
turelle, 2x3.
BARRELtER, Auteur d'une Hifloire
Naturelle de France, d'Efpagne &
d'Italie, 35.
BAUHIN, ( Jean ) Ses Ouvrages, F6.
& friv. Ceux de fon frere Gaf-
Pas A7
BrLEMNITE. Ufage de cette Pierre
dans la Médecine, 76.
BELON. ( Pierre ) Ses Ouvrages, 13.
Ce qu’on en eftime le plus, sbid,
BENEDicrins de FAbaye S. Ger-
main des Prez , leur Cabinet d'Hi-
ftoire Naturelle, 208. & fuiv.
BE RIL des Anciens, ce que c’eft, 45.
D'où il fetire , 46. Sa couleur,
ibid. Il eft regardé comme une
Emeraude pâle, $ 2.
BERMUDEZ ( Dom Jofeph ) Grand
Prevoft de l'Hôtel du Roi d’Efpa-
gne, fon Cabinet d'Hiftoire Na-
turelle à Madrid , 225. € fuiv.
BERNACLE ou BERNACHE ( la ) Ef-
péce d'Oyfeau de mer, 356. Fable
débitée à fon fujet, :b:d. Comment
il s’engendre & croît, éhid. & fiiv.
BERNARD DE Rieux. ( M, le Préfi-
dent ) Son Cabinet d'Hiftoire
Naturelle, 201, fuiv,
MATIERES. 459
Berne. Fofliles qui fe voyent en
grand nombre à la Bibliotéque pu
blique de cette Ville , 219.
BERQUEX. Son Livre des Merveilles
des Indes Orientales, 35.
BEsoarr. Difiérentes efpéces de Be-
foarts, 71.6 fuiv, Son ufage dans
la Médecine, 76.
Brancxi, (le Chevalier ) Sa colle-
étion d'Hiftoire Naturelle à Vé-
1ONe,, 2236
BrERCHFROD ( M.) Profefleur du
Collége d'Odenze en Fionie, fon
Cabinet curieux, *230,
BivaLves de mer, Ce que ce mot
fignifie, 120. Leur clafle, leurs
genres & leurs familles , zhid. Ce
qui détermine leur clafle, 123,
Leurs familles , 126, & fiv. Ce
qui détermine leurs genres , leurs
efpéces & leurs variétés, 1 2 8. Claf-
fe des Bivalves de mer, 3 1 2,Claf-
fe des Bivalves d'eau-douce, 368
Claffe des Bivalves fofiles, 378.
Brrvizre pu BoCAGE ( M. ) du
Havre ; fon Cabinet d’Hiftoire
Naturelle, 214.
Boccoxr, ( Paul ) Ses Recherches €
cbfervations naturelles , 21. De
quoi il y traite, ibid.
Borce ou Boor, ( Anfelme ) Son
Traité De Lapidibus & Gemmis,
18. Ce qu'on doit en penfer, ibid,
Sa divifion des Pierres, 4r.
Bon (M. de } Premier Préfident à
Montpellier ; fon Cabinet d'Hi-
ftoire Naturelle, 211.€@ fuiv.
BontEr DE LAMOssON, ( M, ) Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 20 34
Œ fuiv.
BonNaxt ( Philippe ) Jéfuite ; fes
Ouvrages fur l'Hiftoire Naturelle,
23. © fuiv. Idée & critique de
fon Livre fur les Coquillages, r 14,
Son fentiment fur l'origine des
Coquillages Fofliles, 153.
Boor (M, ) Ofhicier des Etats Gé
26oU TABLE DESMAUTIENR ES
néraux ; fon Cabinet d'Hiftoire
Naturelle, 215.
BoreLLti. IL donne des yeux aux
Poiffons à Coquilles , 13 5.
Bosses, ou T'ubercules qui fe ren-
contrent fur les Coquilles, leur
caufe, 140. En petit nombre fur
les Coquillages fluviatiles , 149.
BOTANIQUE. Secours qu'elle tire
de l'Hiftoire Naturelle, 2. Prin-
cipes certains établis par Four-
meïort pour éclaircir la Botani-
que, 118.
BoucHE de la Coquille ; elle en dé-
termine fouvent la famille, 123.
& 128. Comment onremédie aux
bouches bleflées ou écornées ,
190.
BoureoN. (M. le Duc de ) Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle à Chan-
tilly, 210. & fiv.
BourGuer. (M. ) Son fentiment
fur la Belemnite, 65. Son Cabi-
net d'Hiftoire Naturelle à Neuf-
Châtel, 221.
Bouroxs de mer, vovez Ourfins.
BRANDEBOURG - BAyREUTH ( le
Marggrave de ) Son Cabinet d'Hi-
foire Naturelle, 217.
Bresiz. Coquillages qu'on pêche
fur fes Côtes, 169.
Brevnius (M. ) Profefleur ; fon Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle à Dant-
zic," 230,
BricLaNr. Quelle forte de Diamant
porte.ce nom, 43.
Brissus, efpéce d'Ourfin ainfi apel-
lé, 348. Sa figure , sbid.
BromeL (M.) premier Médecin du
Roi de Suede , fa collection à
Stockolm. 229.
BRückMANN, ( M.) Son Cabinet
d'Hiftoire Naturelle à Wolfenbu-
tel, 218.
Bucons ou Tromprs. Quelle fa-
mille ils forment dans la Clafle
_des Univalves, 124. Il y en a qui
4
n'ont point de longue queue , 2/4,
Leurs genres , leurs efpéces &
leurs variétés, 129. Quelle famil-
le ils compofent dans les Univalves
d’eau-douce & les cerreftres, 130,
Gâteaux qu'ils font femblables à
ceux des Abeilles, ce que c'eft,
132. Ils font apellés Ovipares,
134. Où font leurs œufs , bid,
Combien ils vivent, 136. Leur
nourriture, & comment ils la pren-
nent ,137. Leur mouvement,
38. On les croit Amphybues,
546. Buccins fluviatiles, leurs cou-
leurs, 1 48. C'eft une des plus belles
Coquilles d'eau-douce , 149. Sa
figure , ibid. Buccins terreftres a-
pelles Ovipares, 1 $ 1. Quand ils
s'acouplent, z 2. On n'aperçoit en
eux aucune diffcrence de fexe,
ibid, Comment fe forment & croif-
fent leurs Coquilles , vi. Ulage
que les Romains failoient des Buc-
ans, 181. On en tire la couleur
de pourpre, #14. Ulage qu'on en
fait daus la Médecine, 183. Poli
naturel qu'ils portent avec eux ,
185. Leur famille, 264. © Jurv.
Confulion qu’y ont caufée les Au-
teurs , 266. € fiv. Leur cara-
ére générique, 267. En quoi
ils différent des Pourpres & des
Vis, ibid, Leurs efpéces , ibid,
Pourquoi on leur a donné le nom
de Trompes ou Frompettes, #bid,
€ fuiv. Ce queles Auteursrapor-
tent de Jeur génération, 268. Ils
ne peuvent Ctre mis au nombre
des Bivalves, sbid, Buccins d’eau-
douce , leur carattére générique,
369. Bucans, terreftres , remar-
ques à leur fujet, 381.
Burner ( le Docteur Thomas ) fon
fifteme opofé à l'Hiftoire & à la
Nature, 162. Terre fabuleufe
qu'il a inventée , ‘brd. Son opinion
fur l’origine du Déluge , s/z4.
CABINETS
non a
TABLE DES
G
C ABINETS. Dequoi ils font
formés , 3. Ufage' difiérent
qu'en font les Curieux & les Sça-
vans , £bid, Arrangement d’un Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 192.
& fuiv. Defcription des plus fa-
meux Cabinets de l'Europe tou-
chant l’Hiftoire Naturelle, 198.
E fuir.
CaADAvaL ( la Ducheffe de ) fon Ca-
binet curieux à Lifbonne, 228.
CaiLLoux communs , 60. Leur na-
ture, zbid, Qui ils font , zbid.
Caïzroux criftalifés & tranfparens ,
comment ils fe forment, 39. Di-
vifion des Caïlloux criftaliés, 48.
Cailloux criftalifés de la feconde
efpéce, qui ils font, #b:d, Nature
des Cailloux tranfparens , zbid.
Qui ils font , ibid, e7 Juive. Raïfon
de leur rondeur. 49.
CaiLLoux fins , comment ils fe
forment, 3 9. Divifion générale des
Cailloux , 48. Diférentes efpéces
de Cailloux fins, 59. @ fuir.
CALCEDOINE, efpéce d'Agathe, sr.
Par où elle fe diftingue , sd,
Caufe de fon peu de valeur, id.
CaAMBR1GE. ( Univerfité de ) Son
Cabinet d’Hiftoire Naturelle ,
217:
CaMEs. Quelle famille elles compo-
fent dans la clafle des Bivalves,
126. Comment on les diftingue
des Huitres , zhid, Quelle famil-
le elles compofent dans les Bi-
valves d’eau-douce & dans les Fof-
files, 130. Comment elles éten-
dent leur Coquille, 137. Leur
mouvement , 138. Cames de ri-
viére , leur grandeur, 147. Leur
figure, leur couleur & leur con-
fitence , ibid, Ufage qu'on fait
des Cames pour des bagues fcul-
Seconde Partie.
MATIERES a6x
ptées , 182. Famille des Cames,
320, © fniv. Leurs noms diffé-
rens, 322. Leur figure différente
de celle des Huitres, 2bid, Leurs
efpéces, 323. Cames d’eau-dou-
ce , leur caractére générique, 371.
CaNaDA, Coquillages qui s'y pé-
chent , 169. fuiv.
CANELURES qui fe trouvent fur les
Coquilles, leur caufe, 140, Ca-
nelures en petit nombre fur les
Coquillages fluviatiles , 149.
CaprrerRus ( M. ) à Fribourg. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle,
220.
CarraARA ( le Palais ) à Bologne. Sa
collection d'Hiftoire Naturelle ,
223;
CarDAN, Temps auquel il vivoit ,
34.
CeEzLint, ( Benvenuto ) Son Traité
de l’Art du Jouaillier cité, 35.
CE'sALpiN. (André) Son Traité des
Plantes , 1 5. Il eft le premier qui
les ait difpofées par clafles, 5434.
Son Ouvrage fur les Métaux , ibid,
Son mérite , 2b:d,
Cezsius ( M.) Doyen de la Cathé-
drale d'Upfal , fon recueil de
Plantes, 230.
CHARLETON. ( Gautier ) Son Hiftoi-
re abregée des Animaux & des
Fofliles , 21. Caractére de cet
Ouvrage , ibid,
CHARNIERE qui lie enfemble les
deux écailles des Bivalves, 135.
CHiGr. ( le Palais ) Sa collection
d'Hiftoire Naturelle, 222.
Cine. (la ) Coquillages qu'elle
produit, 169.
Cayuie. Secours qu’elle tire del'Hi-
ftoire Naturelle , 2. Son objet, 36.
CiRCONVOLUTIONS ou Spirales qui
fe rencontrent fur les Coquilles,
d'où elles partent, 140.
Crassrs des Coquilles, 120. Par où
indiquées , ibid, Ce qu’elles ren-
Nnn
462 TABLE DES
terment , sb, Comment parta-
gces , ibid. Clafles des Coquillages
fluviatiles & terreltres, 121. Ma-
niére de connoître en un inftant la
clafle de quelque Coquille que ce
foit, 123, © fuiv. Ce qui déter-
mine la claffe d'une Coquille , 1h74,
Maniére de diftinguer les claffes
des Coquillages fluviatiles & ter-
reftres, 130. Clañle des Unival-
ves, 236. Des Bivalves, 3 1 2. Des
Mulnvalves, 344. Clafle des Uni-
valves d’eau-douce , 367. Des Bi-
valves, 368. Clafle des Animaux
terreftres vivans couverts de Co-
quilles, 377. Des Animaux terre-
ftres vivans fans Coquilles , zbid.
& fuiv. Clafle des Foffiles Uni-
valves, 378. Des Fofliles Bival-
ves , ibid, Des Fofliies Multivalves,
ibid,
CLAvE. ( Etienne de ) Son Traité
des Pierres , 19. Son fifteme fur
leur génération , #bid,
CLavicuLeE des Univalves, 13 5: Ce
que c'eft, #bid. Diverfes efpéces
de clavicules, 299. & furv.
CLocHe de Verre dont fe fervent
quelques Plongeurs, 179.
Czoup. ( Gifton du ) Son Traité
de la Chryfogonie, 34.
CocHenire. Ufige qu'on en fait
aujourd hui pour teindre en pour-
pre, 181. Supériorité qu’elle a
fur la teinture des Anciens, 297:
Cœurs. Quelle famille ils compo-
fent dans la clafle des Bivalves,
126. Leur caractére effentiel, bd.
& fuiv. Quelle famille ils compo-
fent dansles Bivalves fofliles, 130.
Leur famille, 332. @ fuiv. Leur
reffemblance & leur différence
d'avec les Peignes, 333. D'où ils
ont pris leur nom, bd, Leurs ef-
péces , 334. Nom que Lilter leur
donne , LA,
Co1Lece Roial des mines à Stoc-
MATIERES.
kholm : très-curieux , 229.
Cozier. C'eft lui qui forme tout le
contour de laCoquille duLimaçon,
142. La difiérence de fes cribles
forme les différentes couleurs de
la Coquille, sh1d, & fuiv. Ses ta-
ches font la fonction de cribles dif-
férens de ceux du refte du co!lier,
ibid.
Coziers de paix des Canadiens, ce
que c'eft, 182.
CoOLONNE, ( François-Marie-Pom-
pée ) Son Hiftoire Naturelle de
l'Univers, 31. Idée de cet Ouvra-
ge, sbid, Prévention de l'Auteur
pour l’Alchymie, «id, CG fuiv.
CoLumxa. (Fabius ) Ses Ouvrages,
15." Juiv. Leur cara@ére, 16.
Poiffons à Coquilles auxquels il
donne des yeux, 135. Combien
il diftingue de fortes de Lepas,
238.0 fuiv.
Commerce. De quelle utilité peut
lui étre l'étude de la Nature, 3.
CONCHYLIOLOGIE, matiére traitée
d'une maniére toute nouvelle, 6,
110. @ fuiv. s
ConcRETIONS criftalines, qui font
celles qu'on nomme Jfalagrnites 3
79. |
CoNGELLATIONS. Elles tiennent de
la nature de la Pierre, 79.Com-
ment & où elles fe forment , #id,
D'où viennent les plus belles, ibid,
Ce qu'elles repréfentent., 414,
Congellations fameufes de ia grot-
te d'Antiparos , sbid, Congella-
tions apellées ffalagmites , ibid,
Congellations des caves de l'Ob-
fervatoire de Paris, bid, © fuir.
Figures de deux congeilations //4-
Lagmites, 80. Congellations nom- -
mées fatattites , 1bid. Ce que c’eft,
ibid, Figure d'une de ces Congel-
lations, bid, Ordre que les Con-
gellations doivent tem dans l'ar-
rangement d'un Cabinet d Hiftoi-
TABLE DES MATIERES. 463
re Naturelle, 193.
ConqQuEs ANATIFERES, Quelle fa-
mille elles compofent dans la
claffe des Mulrivalves , 128, Où
elles fe trouvent, 132. & 361.
Leur famille, 355. D'où vient
leur nom, 3 56. Fable debitée à ce
fujet , bd, Leur figure & leur
conftruction ,:bid, Leurs efpéces,
ibid. & fuiv. Difiérence de ces
efpéces, 361.
CONQUESs SPHE'RIQUES, ou T'onnes,
Quelles familles elles compofent
dans les Univalves de mer, 125.
& dans celles d’eau - douce &
terreftres, 1 30. Famille des Con-
ques Sphériques, 300. & friv.
Leurs efpéces, 302. Leur cara-
tere générique, 303. Caractére
générique des Conques Sphéri-
ques d’eau-douce , 369. © fuiv,
Remarques au fujet des Conques
Sphériques terreftres , 381. €
fuir.
CONTOURNEE & non Contournée,
Confufion que ces mots caufent
dans la leéture des Auteurs qui
ont traité des Coquillages, 115.
Œ fuiv.
CoquiLLAGrs. Le plus petit Co-
quillage éléve l'efprit jufqu'au
Créateur, 3. Ils ont quelque for-
te d’afhinité avec les Pierres , 6.
Idée des Auteurs qui en ont trai-
té, ibid. [uiv, Comment ils font
regardés par les Philofophes, 109.
‘Ce que c’eft qu'un Coquillage ,
ibid, Les Naturaliftes font parta-
gés fur leur formation , ibid, Com-
ment ils fe divifent, ibid, Ce qu'on
doit entendre par le terme de Co-
quillage, & en quoi il difiére de
celui de Coquille, 1 11. Combien
les divifions faites des Coquillages
font imparfaites, 115. Les Natu-
raliftes ne font point d'accord fur
Ja divifion de leurs genres & de
leurs efpéces, 116. Coquillages,
quoiqu'en moindre nombre que
les Plantes , font fufceptibles de
plus de divifions, 1 19. Divifés en
trois parties , #14, Divifion des
Coquillages fluviatiles par Lifter,
121. Leur véritable divifion, ibid,
Leurs claffes , ibid. Divifion des
Coquillages terreftres, shid, Ma-
niére de diftinguer les claffes , les
familles , les genres & les efpéces
des Coquillages fluviatiles & ter-
reftres, 130. Opinion des anciens
Philofophes fur leur formation,
131. Sil y a dans les Coquilla-
ges une difiérence de fexe, & s'ils
s’acouplent, 133. fuiv. Senti-
mens différens à ce fujet , id.
Leur ftructure intérieure différen-
te de celle des autres Poiffons,
134. L'humeur dont ils font rem-
plis leur tient lieu de fang , 135.
Leur mécanique ajuftée à leurs
parties, 136. Parties internes qui
leur manquent , #54, Quand ils
croiflent ou décroiflent ; & com-
bien ils vivent , 1/44, Comment
leurs écailles s’entaflent , :bid, Ma-
tiére dont elles font formées, ibid,
Leur nourriture, 137. Comment
ils la prennent , #bi4, S'ils refpirent,
ibid, Par où fortent leurs excré-
mens , #14, Pourquoi quelques-
uns ont des pointes & des tuber-
cules, 138. Pourquoi ils ne chan-
gent point d'écailles tous les ans,
ibid. S'ils ont un mouvement pro-
greflif ou non, #bid. & fuiv. Qui
font ceux qui ne fe meuvent point,
ibid. Raïfon de leur forme ronde
& tournée en poire, 140. Ils
n'ont ni pieds ni nageoires, #bid,
Ufage de leurs rides intérieures,
ibid, Coquillages à tuyaux , ce
que c'eft , id, Pourquoi la mer
fournit plus de Coquillages, plus
grands & plus beaux que les eaux
Nnni
«6 TABLE DES
douces , 145. Les Auteurs ont
fort peu parlé des Coquillages
d’eau-douce, bd, Sous quel nom
ils font tous compris , b:d. Ceux
qu'il ne faut pas confondre avec
eux, bd, Efpéces de Coquillages
qu'engendrent les Fleuves & les
Ruiïfleaux , id. © fuiv. Leurs
Cornes & leurs Coquilles, 146,
À quoi on doit en raporter l'ori-
gine, .bid, Comment fe fait leur
génération , #bid, @ fuiv. Leur
nouiriture , 148. Senfations qu'on
peut leur attribuer , bd. Leurs
couleurs & leurs rayures font
fort inférieures à celles des Co-
quillages de mer , sbid. Raïfon de
cette différence , ibid, Ce qui les
rend mal fains , zhd, Leurs diffé-
rentes figures, 149. Divifion des
Coquillages terreftres, 1 5 0. Leur
formation , ib1d, &' fiv. Coquil-
lages fofiles, pourquoi ainfi apel-
lés, 151. Uniformité réguliére ré-
pétée dans leur mécanique, 154.
Coquillages bien exprimés qu’on
trouve dans la Pierre, 15 $. Com-
ment cela s'eft fait, ibid, Où fe
péchent les plus beaux Coquilla-
ges , 168. © fuiv. Coquillages
d’eau-douce , leur qualité , 172.
Où fe pechent les principaux , id.
Coquillages vivans terreftres ou
fofiles, où ils fe trouvent , 173.
@ fuiv. Maniére de pécher les
Coquillages, 177. € fiv. Moien
d’en avoir de beaux, 178. Leurs
difiérens ufages, 1 80. Secours que
la Médecine en tire, 183. Quels
font les plus dificiles à placer dans
une méthode , 232. Divifion des
Coquillages d’eau-douce ou flu-
viatiles, 367. © faiv. Divifion des
Coquillages terreftres, 377. &
friv. Remarques à leur fujet, 380.
Œ fuiv. & 389. © fhiv.
Coquizer, En quoi ce terme difé-
MATIERES:
re de celui de Coquillage, 1tr.
Divifion que les Anciens ont faite
des Coquilles , bid, Combien la.
Nature les a diverfifiées , ibid, À.
quei on doit s'attacher pour en
connoître la différence, ibid. Di-
vifion des Coquilles de mer en.
trois clafles, 120. Coquilles d’u-
ne, de deux ou de plufieurs piéces,
comment elles s’apellent , bd,
Quelle eft une de leurs principales
parties , zbid, D'où elles tirent les
noms qu'on leur a donnés, 121.
Maniére de connoïître en un in-
ftant la clafle, la famille , le gen-
re & l'efpéce de quelque Coquille
que ce foit, 123. & fuiv. Ce qui
détermine leurs clafles & leurs fa-
milles,:b:d, Ce quifixe leurs genres
& leurs efpéces, 1 28. C fuiv. D'où
fe tirent leurs variétés, 1 29. Com-
ment la Coquille fe fortifie, 1 37.
Ufage dont elle eft au Poiffon , 14,
Comment il l'étend , :bid, Raïfon
des taches, rayes, marbrures, com-
partimens, & irrégularités qui fe
trouvent fur la robe des Coquil-
les, 139. & fuiv. Remarques fur
les bofles & canelures qui s'y ren-
contrent , & fur leurs circonvolu-
tions ou fpirales, 140. Difhculté
de trouver la caufe immédiate de
leurs belles couleurs, 14r.Ce qui
peut y contribuer , ibid. & fuiv,
Elles peuvent dépendre de la va-
riété des cribles de la Coquille,
142. Elles ne paflent pas les pre-
miéres couches des Coquilles, 143.
Vers qui les attaquent après la
mort de l’Animal , zb74, Forme des
Coquillages fuviariles, 1 46. D'où
fe tirent les plus belles Coquilles,
168. cr fuir. De quel ufage elles
font dans la Médecine , 183. &
faiv. Maniére de les nétéier & de
les polir, 185. © {&iv. Poli natu-
rel qu'ont certaines, ibid, Autres.
TABLE DES
ni fortent de la mer brutes &
PURE , bid, Précautions que
demande le travail de les nétéier ,
ibid, Comment on reproduit cer-
taines Coquilles , #14, © fuiv.
Tromperies dont on ufe à ce fu-
jet, 189. & fuiv. Défauts naturels
& accidentels aux Coquilles, 190.
Œ fuiv, Comment on peut les
réparer, 1bid, Coquilles fruftes &
roulées, ce que c'eft, 191. Si on
doit peindre les Coquilles , zbd.
Différens arrangemens qu’en font
les Naturaliftes & les Curieux,
195$. Comment les Hollandoisles
arrangent, 196. Coquilles turbi-
nées , en quoi elles différent des:
Vis, 274
CoQuiLLier, ce que c’eft, 195.
CoRaïiL. Qui eft le premier qui y ait
remarqué des fleurs, 3 r. Son ufa-
ge dans la Médecine , 76. Ses dif-
férentes couleurs, 83. Quel ef le
plus rare , ibid, S'il croît naturel-
lement blanc, ibid. Il eft égale-
ment dur dans l’eau & hors de
l'eau, ibid. Preuves que fa fubftan-
ce eft molle & fluide dans fa for-
mation , ébid, & faiv. Rang qu'il
doit tenir dans un Cabinet d'Hi-
foire Naturelle, 194...
CORNALINE , où CORNEOLE , $0.
Les blanches font des Calcédoi-
nes, ibid, Rareté des jaunes, shrd,
Raiïfon pour laquelle cette Pierre
eft recherchée , shid, Maniére de
la contrefaire, $4.
Cornes des Coquillages fluviatiles,
leur forme, 146. Cornes del'Our-
fin, leur grand nombre , 346,
Leur ufage, bi4
CorNes D'AMMON, Quelle famille
elles compofent dans les Uni-
valves d'eau-douce, 130 On les
a vués dans le coit, 146. Ce qu'el-
les ont de fingulier , ébid. On ne
doit pas les confondre avec le
MATIERES. 46,
Nautille, 249. Elles font la hui-
tiéme famille des Coquillages
d'eau-douce, 369. Plufieurs Au-
teurs les confondent avec les Nau-
tilles, 370. Leurs différences, ibid,
Poiflon vivant qu’elles renferment,
ibid, Conjeétures à ce fujet , ibid...
On les confond avec le Limaçon.
d'eau-douce, zhid, Leur différen-
ce, ibid, © fuiv. Origine de leur
nom, 371. Cornes d’Ammon fof-
files , les Coquilles de mer qui leur
font relatives , font inconnuës ,
390.
CorNers, voyez Volutes,
Corps, Il y en a de deux fortes dans
la Nature, 36. Corps fimples,
qui ils font , sbid, Corps compofés,
qui ils font , ibid, De quoi ils font
formés , ibid, Noms que leur don-
ne la Chymie, #bid, Les parties de
tous les corps comment Des
37. Ils font tous Electriques, à
l'exception des Métaux & des
bois, 76. 4
Corse. Ufage que l’on fait dans
cette Ifle, de la foye de la Pinne
marine, 183.
Cosrro, Son Cabinet d’'Hiftoire Na-
turelle, 215$.
Coureurs, Raifon de la différence
des couleurs qu’on remarque dans
les Pierres, 40, Couleurs qui font
fur la robe des Coquilles , ce
qu’elles déterminent dans leur di
ftribution , 125$. & fiv. Difficulté
de découvrir la caufe immédiate :
des belles couleurs des Coquilles,
141. Différence des couleurs pro
duites par les eaux chaudes où
froides , ibid, D'où elles dépendent
encore , ibid, Sentiment d’un mo-
derne fur l'origine des couleurs
apliqué aux Coquillages, 1bid, &
Jriv. D'où leur variété peut dé-
pendre dans ceux-ci, 142, Com
ment elles peuvent s'imprimer fur
Nnai;
466
Ja robe de la mn ne ibid,
faiv. Elles ne pañlent pas les pre-
miéres couches de la Coquille,
143. En quelle occalion elles
font plus belles, ibid. Elles font
plus vives que celles des Plan-
tes , bi. S'il eft vrai que la cou-
leur bleuë ne fe trouve point fur
les Coquilles, sbid. Couleurs des
Coquillages fluviatiles plus légéres
que celles des Coquillages de mer,
148. Raiïfon de-cette différence,
ibid,
-Courerose. Couleurs qu’elle donne
par fon voifinage aux Diamans &
aux Criftaux , 40.
CRABLESs, Pourquoi ils changent tous
les ans d’écailles, 138. Lorfqu'ils
perdent une de leurs pattes, ils en
rétabliffent une nouvelle ,-1$5.
CRIBLES des Coquilles. De leur va-
riété peut dépendre celle des
couleurs des Coquilles, 142.
CRisTAL. ‘1 ne peut cefler d’être
Criftal, 36. Comment il fe for-
me , bid, Il eft la bafe de toutes
les Pierres fines, 39. Il peut étre
coloré naturellement, 42. La na-
ture le tailleelle-même, 46. D'où
& comment il fe tire, «bd, Quel
eft le plus eftimé , ibid. © fuir.
Ce qui conftate fa beauté, 47. Où
croit celui qu'on trouve en Dau-
hiné , ihid. Comment fe forme le
Criftal de Roche , :bid, Morceau
de Criftal rare & curieux , 2044,
Ce qu'on apelle Criftal de ÇCail-
Jou , 48. Le Criftal de Roche eft
Jumineux ,78. Ordre que les Cri-
dtaux doivent tenir dans l’arran-
gement d'un Cabinet d'Hiftoire
Naturelle, 193.
«CRiIsTALISATIONS. Elles tiennent de
la nature dela Pierre , 79. Ce que
c'eft,85, Ordre qu'elles doivent
tenir dans l'arrangement d'un Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 192.
TABLE DES MATIERES.
CrysorTE. Elle eft fouvent prife
pour la Cryfocolle, 46. Sa cou-
leur, i0id, D'où vient fon nom,
ibid.
CRYSOPRASE, Sa couleur, 46.
CuIvRE. Couleurs que les mines de
‘Cuivre donnent par leur voifina-
ge aux Diamans & aux Criftaux,
40.
CYLINDRES , voyez Roulleaux.
D.
D ANNEMARCK (le Roi de)
fes trois Cabinets , * 230.
DanNrMarCx, Coquillages qui fe
péchent fur fes Côtes, 1724,
DARGENvILLE ( M. j Maitre des
“Comptes. Son Cabinet d'Hiftoire
Naturelle, 203.
DELLA VALLE ( Pietro ) Ce qu'il ra-
-porte d’une peche qu'il fit dans la
‘mer rouge, 177.
DELUGE, Auteurs anciens qui y ont
raporté l’origine des Coquillages
foîiles, 1 53. Comment une fim-
ple Coquille peut en fervir de mo-
nument , 156. Comment il a pû
amener d'un bout du monde à
l'autre les Poiffons à Coquilles qui
ne nagent point, 158. C'eft au
Déluge qu'on doit attribuer le
chemin que les Foffiles ont tenu
pour arriver dans les lieux: où on
les trouve aujourd'hui, 160. On
ne peut attribuer à d'autre caufe
les Fofliles étrangers qu'on y dé-
couvre , ibid, & 164. & fuiv. On
ne doit point croire qu'il ait dif-
fous le Globe terreftre, 161. Au-
teurs qui ont foutenu qu'il étoit
arrivé par le concours accidentel
des caufes naturelles , 162. Sça-
vans qui en ont nié l’univerfalité,
165. Raïfons qui la prouvent ,
ibid, & fuiv, Ses effets par raport
TeAB'LE D E;sS
au régne Animal, Minéral & Vé-
gctal , 167.
DENDRIrTE, efpéce d'Agathe, 50.
D'où vient. fon nom, :bid, Pour-
quoi apellée Afochos , 1bid, Les
Dendrittes font de vraies Pierres,
Gi. Si elles portent l'empreinte
de vraies Plantes , ou fi ce font
des jeux de la Nature,.88. Rai-
fons qui femblent prouver le pre-
mier , sbid, & fiv. Ramifications
qu'on y remarque , 89. Raïfons
qui démontrent que ce font des
jeux de la Nature, shid, € fuiv.
Comment cela fe fait, ibid, COr-
dre dans lequel on doit ranger les
Dendrittes dans un Cabinet d’'Hi-
foire Naturelle, 193.
DeExNraLes, efpéces de Tuyaux: de
mer,246. Leur figure, sd,
Dex rs qu'on rencontre dans les en-
tratlles de la terre , 160, Dents
de Limaçons terreftres, 38r.
Descartes, Îlatiré la Phyfique du
cahos, 2.
Descuines ( M. ) Avocat à Lille.
Son Cabinet d'Hiftoire Naturel:
le; 216:
DesseiN, Combien la pratique du
Deflein eft propre à faire connof-
tre toutes les différences des Co-
quilles 117:
Diamans. Comment ils fe forment,
38. Il sen voit de naturellement
jaunes ; bleus, &c.42. Comment
on peut en impofer aux yeux pour
leur couleur , ibid, Le Diamant
eft la plus dure & la plus belle de
toutes les Pierres , 43. Difiérens
nosas: que prend le Diamant brut,
äb 4, Comment on le taille, ibid,
& 52. Quel eft le plus eftimé,
ibid, C'eft la. feule Pierre qui ré-
fifte au feu, 4, D'où il fe tire,
ibid, & furv. Ce que c'eft que les
Diamans d'Alençon, 47: Où ils
fe forment, id, Ce qui donne de .
MATIERES. 467%
l'éclat au Diamant, $ 2. Comment
il eft lumineux ,78.
Disrre, Pourquoi les Huitres qu'on
y péche ont une robe fort com-
mune, 141. Comment on les y
prend à la main, 77.
DioscoriDE. Son Ouvrage fur la.
matiére médicale , 8. Comment
il a parlé des Coquillages & des
Pierres, ibid...
DissoLuTioN du Globe de la Ferre;
fi elle ef arrivée pendant le Délu-
ge, 161. Comment on prétend le
prouver , 162. Réfutation de ce
fentiment , :h1d. & fuiv.
Division générale de ce Traité,
285. Divilion des Coquillages
d'eau-douce , ou fluviatiles, 367.
© fuiv. Divilion des terreftres ,
377. © Juiv.
Dorce (Eodovico ) fes Ouvrages;
& leur caractére, 14.
DomiNGuE (S.) Coquillages que
cette Ifle produit , 169. Perles
qu'on y péche , ibid, Arbriffeau de
cette Îfle fur lequel-les Huitres
s'attachent, 178.
DRAGUE , inftrument propre à pé-
cher des Coquillages , 177. Sa
defcription , #14, Comment on
s'en fert , sbid,
Dunauez pu Moxcau (M. ) Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle,107,
E.
AU, L'eau entre dans la compo-
fition de tous Les corps, 37. On
entire de la décompofition de tous
les Corps, 1b1d, Comment elle for:
me les Pierres, 38. Eaux chaudes -
& froides ; différence des couleurs
qu'elles produifent, r 41. Eaux de
la mer plus propres que les eaux.
douces à former grand nombre de-
Coquillages, 145. Eaux douces:
font.exemtes de Sel & de Nitre, ,
468
146, Elles ont cependant des par-
ties falines, :hid, Pendant combien
.de temps les eaux du Déluge cou-
vrirent la furface de la Terre,
158. Eau feconde, ce que c'eft,
186. Combien elle fert à nétéier
les Coquilles, ibid, & fuiv. Com-
ment on fe fert del’Eau-forte pour
le même ufage , 187. L'eau de
Savon y efttrès-propre, 191.
Æcaicces, C'eft une des principales
parties des Coquilles , 110. Com-
ment elles s’entaflent, 136. Ma-
tiére dont elles font formées, zbid.
Comment elles fe durciflent, ibid,
Pourquoi certains Coquillages en
changent tous les ans & d’autres
non, 138.
Æccairs. Ce font des Phofphores
naturels, 79.
ÆEcrEvisses. Pourquoi elles chan-
gent tous les ans d’écailles , 138.
Lorfqu'’elles perdent une de leurs
pattes , elles en rétabliffent une
nouvelle, 155.
ÆELrcrRIQUE. Vertu des Corps Ele-
étriques, 76. Tous les Corps le
font, sbid, Ce qu'il faut faire avant
que d’éprouver fi une Pierre eft
Électrique , 77. Tout Corps Ele-
étrique communique fa vertu à
ceux qu'iltouche, #bid, Les Corps
Electriques font prefque tous
Phofphores , ibid,
Eten. (Claude) Son Hiftoire des
Animaux , 10. Carattére de cet
Ouvrage, 1bid, Ce qu'il raporte de
lacouplement de quelques Poif-
fons à Coquilles, 133.
Emprioxs. Ordre qu'ils doivent fui-
vre dans l’arrangement d'un Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 194.
ÆMERAUDE, Sa couleur , 45. D'où
elle fe tire, :bid. Où elle croît,
ibid.
Emery. On ne doit point s’en fervir
pour polir les Coquilles unies ,
TABLE:DESSMAMMIAERES
186. Ufage dont il eft pour les
Coquilles crafleufes, ibid. & fuiv.
Excezius, ( Chriftofle ) Son Traité
De re Mctallica , 13. Pourquoi
eftimé , ibid.
EriDERME dont quelques Coquilles
font couvertes, ce que c’eft, 1854
Comment il s’enléve, 187.
EricERA. (Comte d’ ) Son Cabinet
d'Hiftoire Naturelle à Lifbonne ,
220.
EsCARBOUCLE. Ce qu'on prétend
être la vraie Efcarboucle des An-
ciens, 44.
EscHerus ( M. ) de Zurich. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle ,
220.
EsraGxe. Coquillages qui fe pêchent
fur fes Côtes, 172. S
Esrece. Maniére de connoître en un
inftant l'efpéce de quelque Coquil-
le que ce fait, 123. & fuiv. Ce
quila détermine, 119. Maniére
de diftinguer les efpéces des Co-
quillages fluviatiles & terreftres,
130.
Esprits. On en tire de la décom-
polition de tous les Corps, 37.
L'efprit de Nitre eft un Phofpho-
re brulant, 79. Les couleurs dé-
pendent des efprits des Minéraux,
141.
Éssonn Difiiculté d'y réufir, s.
ETAIN. Couleur qu'il donne aux
Pierres fines par fon voifinage ,
o.
RriNeS Coquillages qu’on y trou-
ve, 173. Quels font les plus com-
muns , #bid,
Evax , Roi Arabe, Son Ouvrage
fur les Pierres, 34.
Eurorr. Coquillages” qu’elle pro-
duit, 170. © fuiv. Ses endroits
les plus renommés pour les beaux
Foffiles , 174. & fuiv. Ses Cabi-
nets d'Hiftoire Naturelle , 198.
& Juiv.
EXCREMENS
TABEE: DES
ÆEXCREMENS des Coquillages , leur
nom, 137. Parouils fortent, ibid.
Excrémens des Moules , ce qui
les contient, 148.
EXxCROISSANCES qui fe trouvent fur
les Coquilles, comment on peut
y remédier, 190,
F.
F ALLOPE. Temps auquel il vi-
voit, 34.
FAMILLE, À quoi ce terme revient
dans la divifion des Coquillages,
119. Ce que c'’eft qu'une Famil-
le, ibid. D'où elle doit étretirée,
ibid, Arrangement de chaque Fa-
mille des Coquilles de mer, 120.
Maniére de connoître en un in-
ftant la Famille de quelque Co-
quille que ce foit, 123. © fuir.
Ce qui détermine ces Familles ,
ibid. Familles des Univalves, ibid,
Des Bivalves, 1126. fuiv. Ma-
niére de diftinguer les Familles des
Coquillages fluviatiles & terre-
ftres, 130. Famille des Lepas ou
Patelles, 237. & fuiv. Des Oreil-
les de mer, 242. Des Tuyaux de
mer. #bid, & fuiv. Des Nautilles,
247. Des Limaçons à bouche
ronde , 2$1. Des Limaçons à
bouche demi-ronde , 256. Des
Limaçons à bouche aplatie, 260.
cr fuiv. Des Buccins, 264. € fuiv.
Des Vis, 272. & fuiv. Des Cor-
nets ou Volutes , 278, € fuiv.
Des Roulleaux ou Cylindres, 28 3.
& fuiv. Des Murex ou Rochers,
287. © fuiv. Des Pourpres, 295.
© fuiv. Des Conques fphériques
ou Tonnes , 300. & fuiv. Des
Porcelaines , 306. & fuir, Des
Huitres , 313. © faiv. Des Ca-
mes, 320. © fuiv. Des Moules,
326. € Juiv. Des Cœurs, 332.
& Juiv. Des Peignes, 3 37, © Jaiv,
Seconde Partie,
MIMTIHRES 469
Des Manches de Couteau, 338.
& fuiv. Des Ourfins ou Boutons
de mer,345. © fuiv. Des Ver-
mifleaux de mer, 3$o. & fuiv.
Des Glands de mer, 354. Des
Pouflepieds , #bid. & Juiv. Des
Conques Anatiféres , 355. Des
Pholades , #hid, & fuiv. Familles
des Univalves d’eau-douce , 367.
Des Bivalves , 368. Familles des
Coquillages terreftres vivans, 3 77.
@ fuiv. Familles des Univalves
fofliles, 387. &* fiv. Des Bival-
ves, 388. Des Multivalves ,shid,
Favarr (M./Abbe ) Archidiacre de
Reims. Son Cabinet d'Hiftoire Na-
turelle ,213.€ fuiv.
FAy (M. de la ) Auditeur des Etats
à la Haye. Son Cabinet d'Hiftoi-
re Naturelle, 215.
FELUNIFRES, À quoi on donne ce
nom., 182.
Fer. Couleur qu’il donne aux Pier-
res fines par fon voifinage, 40,
FERNEL. Temps auquelil vivoit, 34.
FERRET ( M.) Apoticaire de Diep-
pe. Son Cabinet d'Hiftoire Na-
turelle, 114.
Firers de difiérentes efpéces, dont
on fe fert dans les ports de mer,
1976
FLAMANS. Leur erreur au fujet des
Glands de mer, 358.
FLeuvrs. Efpéces de Coquillages
qu'ils engendrent, 145.Projet d’u-
ne Hiftoire des principaux Fleuves
de l'Europe, 178. Combien elle
ferviroit à l'Hiftoire Naturelle de
cette partie du monde, ibid,
FLORENCE, Si les Pierres de Floren:
ce portent l'empreinte de vraies
Plantes , ou fi ce font des jeux de
la Nature, 88, Ce qu’on y remar-
que, 89. Raïfons qui prouvent
que ce font des jeux de la Nature,
ibid, © fuiv. Comment cela fe
fait , bid,
Ooo
g39 TABLE DES
Fcuors. D'où ils viennent , 71.
Pourquoi ainfi nommés, :bid, Leur
nature & leur ufage , ibid. Leur
couleur, ibid, Exemples difiérens
de Fluors, ibid, Us font naturelle-
ment lumineux, 78.
FONTAINES pétrifiantes, 84. © fuiv.
FORME générale de la Coquille, elle
en détermine la Famille, 123.
Forme ronde des Coquillages,
d'où elle procéde, 140. fmiv.
Foss (M. ) Profeffeur , fa collection
d'Hiftoire Naturelle à Copenha-
gue, * 230,
FossiLes. Auteurs qui en ont exa-
miné la nature, 34. Etenduë de
ce terme, & ce qu'il renferme,
37. Ce que c’eft en général, sbrd,
Pourquoi on leur a donné ce nom,
ibid, Comment ils fe diftinguent,
ibid, Qui font ceux qui font na-
turels à la terre , 4bid, Qui font
ceux qui lui font étrangers, #id,
Claffes des Foflüiles, 121. Leurs
familles, 130. Ils font analogues
aux Coquillages de mer , ibid, En
quoi ils en différent , id. Leur
divifion, 1 $ 1. Deux difhcultés par
raport à la maniére dont ils fe font
formés, 152. Sentiment des an-
ciens Philofophes fur leur origi-
ne , ibid. & fuiv. Philofophes qui
ont crû que c'étoient des jeux de
la Nature & des effets du hafard,
153. Auteur qui a crû que c'é-
toient de pures Pierres, zbid, Sur-
quoi il fonde fon fentiment , ibid.
Réfuté , 154. Il y a des Fofliles
femblables en tout aux Coquilla-
ges de mer , sbid, Ce ne font ni des
jeux de la Nature , ni des effets
du hafard, ibid, € fuiv. On les
trouve toujours vuides , zbid, Ce
ne font pas des Animaux terre-
ftres , 155. Sel marin qu’on en
tire , #bid, Ils ont le même goût
& la même odeur que les Coquilla-
MATIERES.
ges marins, £bid. Preuve qu'ils ont
renfermé des Poiflons , 1 56. Com-
ment ils ont pü fe conferver de-
puis le Déluge , bd, Opinions des
Philofophes fur le cheminqu'ils ont
tenu, pour fe rendre dans tous les
endroits de la terre où on lestrou-
ve, ibid, & fuiv. Réfutées , 1bid,
Ils ne peuvent y avoir été portés
par les hommes ni par les Oy-
feaux , sbid, Ils n’ont pü remonter.
les Riviéres, 1 5 7. Ni y être pouf-
fés par des vents impétueux ou
des débordemens d'eaux , sbid,
Leurs œufs ou leurs femences
n'ont pü être portées par des va-
peurs au haut des montagnes ,
ibid, Ë fuiv. C'eft au Déluge que
ces effets doivent être attribués,
160. Comment cet effet peut s’ex-
pliquer , 161. Naturaliftes qui
apellent les Foffiles les Reliques du
Déluge,165.1lyena par toute la
terre, 166, Comment on les trou-
ve, 174 Endroits de l'Europe
les plus renommés pour les beaux
Foffiles , ibid, & fuiv. Place qu'ils
doivent avoir dans l'arrangement
d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel-
le, 196. Leurs différentes claffes,
378. Leurs familles, 387. € faiv.
Remarques à leur fujet , 389. ©
Juiv.
FRANCE, Coquillages qui fe pêchent
fur fes Côtes, 171. Provinces de
France où fe trouvent des Foff-
les, 175. @' fuiv. Ufage qu'on y
fait des Coquilles, 182. Elle ne le
céde à aucune autre Nation en,
fait de goût & de curiofité, 198.
Defcription de fes Cabinets d'Hi.
foire Naturelle, shid, € fniv.
François ( M. ) de Rouen. Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 214.
Fray des Coquillages. Auteur qui
prétend que le germe de leur Co-
quille s’y trouve renfermé , 134:
TABLE DE'S
FRUITS étrangers qu'on trouve dans
les entrailles de la terre, 160.
Ordre que les fruits doivent tenir
dans l'arrangement d’un Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 193.
G:
ALETS ; où ils fe trouvent,
60.
GALIEN, l'emps auquel il vivoit, 34.
Son fentiment fur l'utilité des Co-
quilles dans la Médecine , 183.
ee Ju.
GaLLegrrr ( M. ) à Genéve. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 2 2,
GaLeriE d'Hifioire Naturelle du
jardin des Plantes à Paris, fa def-
cription , 198. © fuir,
GANGUESs. Ordre qu'elles doivent
tenir dans l'arrangement d’un Ca-
binet d Hiftoire Naturelle, 193.
Gassenoy. Il a éclairci la Phyfique
fur bien des points, 2.
Gareaux femblables à ceux des
Abeilles, qui fe détachent des Co-
quillages, 132. Vertu qu’on leur
attribue , #hid. Coquillages qui
font de ces gateaux , #hi4, Ce que
c'eft, sbid,
-GAZA. ( Theodore ) Ce qu'il dit des
Peignes, 3 39.
GE NEVIEVE. ( Ste ) Cabinet d'Hi-
ftoire Naturelle joint à la Biblio-
téque de cette Abbaye, 208,
GENRE des Coquilles ; ce qui le dé-
termine, 128. Maniére de diftin-
guer les genres des Coquillages
fluviatiles & terreftres, 130.
GEorrrOv. (M. ) Son Cabinet d'Hi-
ftoire Naturelle, 207.& fuiv.
GERME ; ce qu'il contient, 134. Il
renferme la coque de l'œuf, #bid,
Germe des Coquillages , ce que
c'eft fuivant un Auteur , sbid.
GEsner. Surnommé le Pline d’Alle-
magne, 14. Son principal Ouvra-
MATIENRES. 477
ge, tbid. Ses autres écrits , bd.
Comment il mourut, #bid.
GEsnEr. ( M. Jean ) Son Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 220 & fuiv.
GiRAsOLE, D'où elle vient, 46. Sa
couleur , ibid, à
Gzacrs. Ce qui fait des glaces dans
les Pierres fines , 44. Principale
matiére des glaces, 76.
GLaïREs de Coquillages , d'où il fort
des œufs qui ire 146.
GLANDSs DE MER. Quelle famille ils
compofent dans la clafle des Mul-
tivalves, 127. Quelle famille ils
forment parmi les Multivalves
fofliles, 130. Où ils fe trouvent,
132. Leur mouvement, 1 38. Leur
famille, 3 54. Fable debitée à leur
fujet, 356. Origine de leur nom,
357. En quoi ils différent des
Pouffepieds & des Conques Ana-
tiféres , :bid, Groupes qu'ils com-
pofent, sbid, & fuiv. Combien on
en diftingue de fortes, 358. Er-
reur des Flamans à leur fujet, 044,
Leur nature & leur defcription,
ibid, € fuiv.
GLoBe TERRESTRE. Il n’a point été
diffous par le Déluge, 161. Com-
ment on prétend prouver le con-
traire , 162. Réfutation de cefen-
timent, #hid, & fuiv. Ilétoit par-
fait dès fon origine, 163.
GoanaA. Chaux très-propre à bâtir
qu'on tire des Coquilles dans cette
Îfle, 181.
GogeLins. Efpéce de Cornes d’Am-
mon qni fe trouve dans la rivié-
re des Gobelins, 146. Autres Co-
quillages qui s'y pêchent, 172.
GOMME ARABIQUE. Ufage dont el-
le elt pour nétéier les Coquilles,
186.
Goroprrus BEcanvus, Son fentiment
fur l'origine des Coquillages foffi-
lé.
GourGas ( M. ) de Genéve, Son Ca-
Oooï]
72 T'A:B LE DES
binet d'Hiftoire Naturelle, 222,
Goùr. Si les Poiffons à Coquilles ont
la fenfation du gout, 139.
GRANITE, efpéce de Marbre , 5.5.
Ufage auquel il fert 114. Or-
dre qu'il doit tenir dans l'arran-
gement d'un Cabinet d'Hiftoire
Naturelle, 193.
GreiNecrus( M. ) Curé de Burgdorf
dins le Canton de Berne. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 1 9.
GRENAr. Quel eft le plus beau ,45,
Il eft regardé comme un Rubis
foncé, 52.
GREW. Sa découverte de l'Anato-
mie des Plantés, 4.
GReEz. Comment il fe forme, 39.
Sa Nature, 74. Il y en a de deux
fortes , 1b1d. Leur ufage , 76. Grez
trouvé dans les entrailles de later-
ref rS 0.
Gyps. Leur nature , 48.
ET.
ABDARRAHANO , Arabe,
a traité de la propriété des
Pierres, 34.
Hzxprert ( M.) à Neuf Chatel. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle 227,
Harper ( M. )le fils, à Schafoufe.
Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle,
UE JE
.
—
HasarD, Philofophes qui lui ont at
tribué l’origine des Coquillages
fofliles , 153. Réfutation de leur
fentiment, 1 54. Il y a des Pierres.
qui font de purs hafards, 165.
HaAvRE DE GRACE, Pourquoi les
Huitres qu'on y pêche ont une
robe fort commune , 141. Com-
ment on les y prend à la main,
197
HsLi0rRor?r. Sa couleur, $1.C'eft
une efpece de Jafpe, bid. Où elle
fe trouve, #bid,
Herier, Ordre qu'il doit tenir dans.
MATIERES.
l’arrangement d’un Cabinet d'Hi-
foire Naturelle , 1 94.
HERNANDEZ , Auteur d'une Hiftoi-
re Naturelle du Mexique, 35.
Hrrsres ( M. ) Evéque de Zéelande,
Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle,
28 Or
Heuser ( M. de) à Bâle. Son Cabi-
net d'Hiftoire Naturelle, 219.
HEucHER ( M. de ) à Drefde. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2:18.
Hisroiïhe NATURELLE. Son vérita-
ble objet , 1, Son étenduë , 2.
Combien elle eft utile à la Méde-
cine, à la Chymie & à la Botani-.
que ,/brd, Elle a des parties qui
ne paroiïflent que curieufes, 3. Ses:
trois objets principaux , 5. Au-
teurs qui ont traité l’Hiftoire Na-
turelle de quelque pays, 35. Par--
ue de l’Hitoire Naturelle qui nous
manquoit , 122. Arrangement
d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel
le, 192. € fuir.
HozzaNDois. Leur habileté à tra.
vailler les Coquilles, 1 89. Moyens
dont ils ufent , sbid. & fuiv. Ha-
bitude qu'ils ont de les peindre,
191. Comment ils les arrangent ,
196. T'outle monde doit leur cé-
der en fait de Cabinets d'Hiftoire:
Naturelle, 214. Les principaux,
2:15. © faiv. Nom qu'ils donnent
aux Buccins, 268. Prix qu'ils ont
mis à un Coquiilage , 280. Nom
qu'ils donnent aux Roulleaux ou
Cylindres, 284.
HomarrTs. Pourquoi ils changent
tous les ans d’écailles, 138.
Hooxk. Il donne des yeux aux Poif...
fons à Coquilles, 135.
HorTEGA , (M. ) Pharmacien, fon,
Cabinet à Madrid, 227.
Huxe. On en tire de la décompo-
fition de tous les corps, 37. Ufa-
ge dont elle eft pour nétéier les:
Coquilles , 191,
TeBLE D'E'S
Bvirres. Quelle famille elles com-
pofent dans la claffe des Bivalves,,
126. Leur figure , kid. Remar-
que à faire fur leurs Coquilles,
ibid. Quelle famille elles compo-
fent dans la clafle des Bivalves fof-
files ,130. Gateaux qu'elles font,
ce quec'eft, 132. Si elles s'acou-
plent, 133.Sielles fe fément dans.
le Levant, 134. leurs œufs ne
font point propres à la généra-
tion, zb:d. Pourquoi elles ont des
pointes & des tubercules, & ne
changent point tous es ans d'é-
cailles, 138. Différence des Hui-
tre qu'on péche à Dieppe & au
Havre, d'avec celles qui fe péchent
en Perfe & en Amérique , 141.
Comment on les prend à la main,
177. Arbre aux branches duquel
elles s’attachent à S. Domingue,
178. Ufage qu'on en fait dans la
Médecine, 183. & fuiv. Leur
famille, 313. € faiv. Leurs noms:
différens , 315. Leur caractére
générique , #1d, Leurs efpéces,
Leur nature, zbid, & fuiv.
HYACINTHE, Ses diflérences , 45.
D'où elle fe tire, :bid. Elle eft re-
gardée comme un Rubis jaunûtre,
52. Son ufage dans la Médecine,
76%
HYDROSTATIQUE, Comment elle
prouve l’univerfalité du Déluge,
166,
J
ADE , pourquoi apellé Pierre di-
J vine & néphretique, 5 r. Ufage
auquel s’en fervent les Orientaux,
ibid. & faiv. Rang qu'il doit tenir
- dans larrangement d’un Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 193.
Jaxaïque. Coquillages qui fe
chent fur les Côtes de cette I
362
A
PÉs
Île,
MATIERES. AT
Japon ( le) Coquillages qu'il pro-
duit, 169.
JarGoN. Efpéce de Diamant au-
quel on donne ce nom, 44.
Jasre. Ses différentes couleurs, sr,
Noms difiérens qu’on lui donne,
ibid, Quel eft le plus rare, ibid,
Maniére de le contrefaire, $3.
faiv. Place qu'il doit occuper dans
l'arrangement d'un Cabinet d'Hi-
foire Naturelle, 193:
JÈux DE LA NATURE, Philofophes
qui ont crü que les Coquillages
fofliles étoient des jeux de la Na-
ture, 1 53. Réfutation de leur fen-
timent , 154. © Juiv. Pierres qui
font véritablement des jeux de la
Nature, 165.
Jory pe FLeury ( M. l'Abbé ) Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 202,
JONSTON. ( Jean ) Ses Ouvrages,
19. © fuiv. Leur caraëtére, 1bid.
JourNAUX LITTERAIRES, Ce font
d’excellens guides pour étudier la”
Nature, 35.
Juoaïque. Ufage de la Pierre Ju-
daïque dans la Médecine, 76.
Jussteu, ( M.) Son Cabinet d'Hi-
foire Naturelle; 207.
E.
TRUE Preuves que
les Pierres ainfi apellées ne font
pas des jeux de la Nature, 90.
IMPERATO, ( Ferrante ) Son Hiftoire
Naturelle, 20. De quoi elle traite,
ibid, Son opinion Fe la végéta-
tion des Pierres, 86.Son Cabinet-
d'Hiftoire Naturelle à Naples,
224. © fiv. Défcription qu'il
donne des Vermifleaux de mer ,..
351. Comment il apelle un genre’
de Telline, 361.
INCRUSTATIONS. Elles tiennent de
la nature de la Pierre , 79. Ce que
c'eft, 84. EHles ne changent point
OQoo ïiy
474
la nature des objets, ibid. Fontai-
nes auxquelles elles font dues,
ibid. & fuiv. Dans quel rang on
doit les placer dans un Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 193.
JNpes ORIENTALES. C'eft de là que
viennent les plus belles Coquilles ,
168. Quelle en eff la raifon, sbid.
On sy fert beaucoup de Plon-
geurs , 178.
Ansecres. Le plus vil éleve l'efprit
jufqu'au Créateur , 3. Ils ont été
l'objet des recherches des Natu-
raliftes modernes , 4, Découvertes
fur leur génération , bid. Infectes
repréfentés fur quelques Pierres,
preuves que ce ne font pas des jeux
de la Mature , 90. Rien de plus
vil ni de plus admirable que les
Infectes, 131. Ordre qu'ils doi-
vent fuivre dans l’arrangement
d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel-
le, 194. © Juiv.
ris. Sa couleur, 46. Criftaux qui
lui reffemblent, ibid. Peu d'efti-
me qu'on fait de cette Pierre ,
ibid.
IRRE'GULARITE‘S qui fe trouvent fur
la robe des Coquilles , comment
elles fe forment, 139. fuiv.
Jsipore. Son fentiment fur l’origine
des Coquillages fofliles , 153.
K:
! ELLER ( M. ) à Schafoufe,
Son Cabinet d'Hiftoire Na-
tourelle, 22%,
KENTMAN. ( Jean } Ses Traités fur les
Foffiles & fur les Calculs, 34.
KirAN1DEs, Roi de Perfe, Son Ou-
vrage fur les Pierres, 34.
KirCHER, (le Pere ) Son fentiment
au fujet de l'effet que le Déluge
produifit fur les Végétaux, 167,
Sa galerie d'Hiftoire Naturelle
aux Jéfuites de Rome, 222,
TABLE DES MATIÈRES.
KIsGLAER ( M. ) de la Haye. Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 215.
KLeEiINIUs ( M. ) de Dantzic. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 17,
éCi23 0.
KLoumaAND, (le Commandeur ) Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle à
Copenhague, * 230.
KonixG. ( Émanuel ) Jugement de
fon Livre , 24.
L.
ACS Fr Marais d'eau falée.
Les Coquillages qu'on y pé-
che ne doivent point etre confon-
fondus avec les fluviatiles , 145.
Nom que leur donnoient les An-
ciens, bd,
LAET. (Jean de} Son Traité fur les
Pierres , 41.
Lair, Ufage de la Pierre de Lait
dans la Médecine, 76.
Lanoius, ( Charles-Nicolas ) Ses
Ouvrages, 29. © fuiv. Son fenti-
ment fur la Belemnite , 65. Son
Traité pour divifer les Coquil-
lages, 115. Jugement de cet Ou-
vrage , ibid,
Lanoius ( M. ) à Lucerne. Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle , 22r.
Lapis LAZULI, Sa couleur , $4. Sa
rareté, ibid. Il eft naturellement
lumineux, 78.
LEMERyY. ( Nicolas) Ses Ouvrages,
23. Leur mérite, #bid. Obligation
que lui a la Chymie, ibid.
LEpas ou PATELLES ; leur figure
générale , 123. Leur différence ne
doit point embarafler dans l’éta-
bliffement de leur famille, 124.
Leur caraûére eflentiel 1bid. €
239. Quelle famille ils compo-
fent dans les Univalves de mer,
124. & dans celles d'eau douce
& de terre, 130. Comment ils
prennent leur nouriture , 137.
TABLE DES
Leur mouvement , 138. On les a
vüs acouplés , 146. Famille des
Lepas, 237. © Juiv. Nature de
ce Coquillage, 238. Ses différens
noms , bid. Ses différentes efpé-
tes, ibid. © fuiv. Lepas d'eau-
douce, leur caractére générique.
69.
PRET (M. }à Londres, Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 1 7,
LEUUWENHOCK, ( Antoine ) Idée de
fes Ouvrages , 28. Cara@ére de
l'Auteur , 4bid, € fuiv.
Limaces. Il y en a de plufieurs efpé-
ces, 151. Elles font Hermaphro-
dites , hid. Elles s’acouplent &
font des œufs. ibid. Couleur &
figure de ces œufs , ibid. Quand
ils éclofent, sbid. Lieux que les
Limaces habitent , 174. Remar-
ques fur ces Animaux, 3 82.
Limaçoxs. Il y en a de trois efpé-
ces. 124: Quelle famille ils for-
ment dans la clafle des Univalves,
ibid, Quelle famille ils compofent
parmi les Univalves d’eau-douce
& de terre, 130. Quand ils s’a-
couplent, 1 33.& comment, 1344
Leur membre viril, zbid. Com-
ment ils étendent leur Coquille,
137. Limaçons d’eau-douce, par
qui ils font crüs Vivipares, 146.
Couleurs de quelques-uns, 148.
Limaçons terreftres , quand ils
s’acouplent; 150. Ils font Ovipa-
res, ibid. Jufqu'où , & par quel
moien ils étendent leur Coquille ,
ibid. Ce qui facilite leur marche,
ibid, Auteurs qui les croient An-
drogynes , zhid. Comment ils ré-
tabliffent leur Coquilte caflée, r 5 4.
Epiderme qu'ils portent avec eux,
185$. Famille des Limaçons à bou-
che ronde , 251. Confufion qu'y
caufent les Auteurs , 252. Leurs
noms, £bid. Combien ils ont de
fpirales ou contours, ibid. Leurs
M ATYIERES. 47:
efpéces, bid. & fuiv. C'eft d'eux
qu'Archiméde a pris l'invention
de fa Vis, sbid. Leur caractére gé-
nérique, 253. Famille des Lima-
çons à bouche demi-ronde ou
ceintrée, 256. Diflérens de la Né-
rite, 257. Leur caractére généri-
que, ‘bid. Famille des Limaçons
à bouche aplatie, 260. & fui.
Leur caractére générique , 261.
Leurs efpéces, ibid. Limaçons
d’eau-douce, leur caraétére géné-
rique, 369. Limaçons terreftres,
leur nature, 380. © fuiv.
Lister, ( Martin ) Ses Ouvrages,
Idée de fon Hifloire des Coquilla-
ges, 113. © fuiv. Confufion qu'il
y a répanduë , #bid. Son opinion
{inguliére fur les Ourfins & toutes
les Coquilles Univalves, 116. Sa
divifion des Coquillages fluviati-
les, 121. Son opinion fur la for-
mation des Coquillages, 132. &
fiv. croit les Limaçons d’eau-
douce Vivipares, 146. Son obfer-
vation fur les Cornes d'Ammon,
ibid. Son fentiment fur l'origine
des Coquillages fofliles, # $ 3. Ré-
futé, 154. Son opinion fur l'utili-
té des Coquilles dans la Médecine,
184. Fautes qu'il a faites au fujet
des Buccins, 266.
LirHoLOGtE. La matiére en a été
jufqu'’ici peu éclaircie, s.
LivourNe, Collection d’Hiftoire
Naturelle qui s'y trouve, 223.
LocHMaAN (M. ) Médecin à Zurich,
Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle,
219.
Loire. (la ) Qualité des Coquillages
que cette riviére produit, 172.
Loxpres (Société Royale de ) Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 1 7,
LEusa ( M.) Profeffeur .du Collége-
d'Odenze en Fionie , fon Cabinet
curieux, * 230. !
Luzipius.(Eduard) Son Traité:
478
des Fofliles d'Angleterre , 24. ©
fuiv. Sentiment hazardé de cet
Auteur fur les Fofliles étrangers à
la terre, 25. Son opinion fur la
Belemnite, 62. & fuiv.
ELyNCKE ( M.) de Leipfic. Son Ca-
net d'Hiftoire Naturelle, 218.
M.
sn HOIRES qu'on trouve
dans les entrailles de la ter-
Te 160,
Maprevores, Elles changent fou--
vent de nom , 82. Quelles.font les
plus communes, ibid, Où & com-
ment elles croiffent, 4bid.
Marre. (le Marquis ) Sa colle-
“ion d'Hiftoire Naturelle à Véro-
ne, 223,
MAGELLAN, ( l'Ifle de) Coquillages
qu’elle fournit , 1 70.
Maaupez. (M. ) Son Cabinet d'Hi-
foire Naturelle, 207.
Mao. ( Jean-Daniel ) Sa méthode
pour ranger les Coquillages, 21.
Grdre de fa divifion , 512. Elle
eft plus fpéculative que pratique,
RER
MaracHiTE ou MALOCHITE ; d'où
vient fon nom, 54. Sa couleur,
ibid.
MALBRANCHE.. ( le Pere } Il a éclair-
ci la Phyfique fur bien des points,
Mazpivrs. Coquillages qui fe pé-
chent fur les côtes de ces Jfles,
169.
MazriGi, Sa découverte de l'Ana-
+ tomie des Plantes , 4.
MANCHES DE COUTEAU, Quelle fa-
mille ils. compofent dans la claffe
des Bivalves, 127. Leur figure,
ibid. Quelle famille ils compofent
dans les Bivalves fofliles, 130. Ils
font fans mouvement, 139. Où
ils fe péchent, 178, Leur famille,
FABLE-DES MAMPIER ES:
338. © fuiv. Leurs noms dfé-
rens,340. Leur nature, #:d. Com-
ment on les prend, zbid. Auteur
qui a prétendu qu'ils reluifent dans
les ténébres , 341. Les Manches
de Couteau fofliles font très-rares,
390.
MaxGzier. Efpéce d’Arbriffeau qui
croit au bord de la mer, 178
Huitres qui s’attachent à fes bran-
. ches, ibid.
Marais D'EAU-DOUCE, Coquillages
qu'ils donnent , 173. Quels font
les plus communs, ibid.
MarBODÉE ; fon Ouvrage en vers
Latins, 1 1. Quel en eft le mérite,
ibid.
Marre, Comment il fe forme, 38.
Par où les Marbres difitrent en-
treeux, 55. Marbres antiques &
modernes , ibid. Différentes efpé-
ces de Marbres, sbid. © Juiv. De
leur formation, $ 9. Elle fe fait par
coagulation , ibid. ; Place qu'on
leur donne dans l'arrangement
d'un Cabinet d'Hftoire Naturel-
le, 493,
MaARCGRAVE, Auteur d'une Hiftoi-
re Naturelle du Bréfil, 35.
MarcassiTes. Ordre qu'elles dai-
vent tenir dans l’arrangement d’un
Cabinet d'Hiftoire Naturelle,193,
MarsiLLy.(Aloyfio-Ferdinand) Son
Hiftoire du Danube , 30. Idée &
jugement de cet Ouvrage, bd. c
fuiv. Son Hiftoire Phyfique de la
mer, 31. Il eft le premier qui ait
remarqué des fleurs au Corail &
autres Plantes Marines, 2hid. Cité
au fujet de la couleur du Corail,
8 3. Son Cabinet d'Hiftoire Natu-
Telle. 222
Masric, Ufage dont il eft pour ré-
parer les défauts des Coquilles
190.
Marmiorr. Ses commentaires fur
Diofcoride , 9. Il y a parlé des Co-
quillages
IS LE DES
quillages & des Pierres , #brd.
MECANIQUE des Coquillages ajuftée
à leurs parties, 136. Uniformité
réguliére qui y eft répétée, 1 54.
E'DECINE. Secours qu'elle tire de
l'Hiftoire Naturelle, 2. On s’y fert
de plufieurs Pierres, 76. Ufage
qu'elle fair des Coquilles, 183.
ME morres des Académies & des So-
ciétés Royales des Sciences.Ce font
d’excellens guides pour étudier la
Nature, 35.
MER. Pourquoi elle fournit plus de
Coquillages, plus grands & plus
beaux , que les eaux douces, 145.
Auteur qui a crü que tous les Co-
quillages ne fe formoient pas dans
la mer, 153. Sentiment de ceux
qui croyent que nos terres ont fait
autrefois partie du baflin de la
mer, 159. Preuves qu'ils en don-
nent , ibid.
Mer ADRIATIQUE. Elle n’eft pas
fort abondante en Coquillages,
171. Ceux qu'elle fournit , bd.
Mer ME'DiTERRANE EF, Coquillages
qui fe pechent fur fes Côtes, 170.
Cr fuiv.
Mer Roucr. C'eft elle qui fournit
les plus belles Coquilles , 168.
Quelle en eft la raïfon, ibid. Elle
et plus abondante que toute au-
tre en Coquillages , 170. Manié-
re de pêcher dans cette Mer, 177.
Messie, Ufage que l’on y fait de
la foye des Pinnes Marines, 183.
METALLURGISTE, Quel eft le pre-
mier en eftime, 12.
MErHODE nouvelle de diftribuer les
Coquillages de Mer, de Riviére,
œde Terre, * 230.
Meucie Re. Ufage des Pierres de
Meuliére, 76.
MicHezi. ( Pierre- Antoine ) Son
Ouvrage fur les Plantes, 32. Sa
méthode , éhid,
Mine’ kAL. ( Régne ) Ce que c'e,
Seconde Partie,
M À T'LEARGE S: 477
36. Ce qu'il renferme, bi.
Mine RAUXx, Il font un des trois ob-
jets principaux de l'Hiftoire Na-
turelle , $. Leurs principes font
indeftructibles , 36. Ce qui eft
compris fous le nom de Minéraux,
ibid. Ils font nourris d'air &
d'eau, 37. Ce qu'on tire de la dé-
compolition de leurs parties , sbr4,
Leur proximité caufe la difiéren-
ce des couleurs des Pierres, 40.
Raiïfon qui combat ce fentiment ,
ibid. Ils fe font confervés dans le
Déluge , 167. Quel ordre ils
doivent tenir dans l’arrangement
d’un cabinet d'Hftoire Naturelle,
193: ;
Mozaxxus (M.lAbbé ) à Hanovre,
Son Cabinet d'Hiftoire Naturel-
Je T8:
Moxpr. Dieu l’a rendu parfait, en
le tirant du cahos, 162. € fuiv,
MonsTRes. Place qu'ils doivent
avoir dans l’arrangement d'un Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 194.
MOXTAGNESs, Auteur qui a cru qu'il
s’y formoit des Coquillages fem-
blables à ceux de la mer , 153.
Les vapeurs n'ont pü y porter les
œufs ni les femences des Poiflons
marins, 158. € fuiv.
Moxri. ( Jofeph ) Son Cabinet d'Hi-
foire Naturelle à Bologne, 223.
MoscarDi. Son Cabinet d'Hiftoire
Naturelle à Vérone, 223.
Moures. Quelle famille elles compo-
fent dans la Clafle des Bivalves,
126. Quelle famille elles forment
parmi les Bivalves d'eau-douce &
fofliles, 1 3 o. Gâteaux qu’elles font,
ce que c'eft, 132. Si elles s'acou-
plent, 133. Comment elles éren-
dent leurs Coquilles , 137. Leur
mouvement , 138. Moules d'é-
tang fe produifent d'elles-mêmes,
147. Temps auquel leurs œufs
éclofent, ibid, Moules de riviére
Ppp
478
plus petites que celles d'étang ,
ibid, Leur mouvement progreflif,
ibid. Plufieurs les croient Andro-
gynes , ibid. Singularité de leur
marche, ibid. Leur ftruéture in-
térieure & extérieure différente de
celle des Coquillages de mer, #bid,
Comment fe fait leur articulation,
ibid. Yuyau qu'elles font fortir,
& à quel ufage , ibid, Leurs inte-
fins, 148, Leurs autres parties
intérieures ,zhid, Ce qui les atta-
che intérieurement à leurs Coquil-
les, hid. Comment fe fait leur ac-
croiflement , ébid. Leur nourritu-
re, 4bid. Qualité de leur chair,
ibid, Auteur qui prétend qu'elles
donnent la fiévre , ibid. Comment
on les prend à la main , 177.
Ufage qu'on en fait dans la Mé-
decine , 183. Epiderme qu’elles
portent avec elles, 18 $. Leur fa-
mille, 326. @ fuiv. Leurs foyes,
329. À quoi leur chair eft bon-
ne, #hid, Caractére générique des
Moules d'eau-douce, 371.
MuLrTivaLves, Ce que ce-mot figni-
fie , 120. Leur clafle, leurs gen-
res & leurs familles , zbid. Ce qui
a fait hazarder ce mot, 121. Ce
qui détermine leur clafle, 123.
Leurs familles, 127, © /uie. Fa-
milles des Multivalves fofliles, 1 3 0,
Clafle des Multivalves de mer,
344. Des Multivalves foilles ,
378. Leurs familles, 388.
MurEx, voyez Rochers.
MusCLes circulaires de l'inteftin des
Moules, ce qu'ils contiennent,
148. Autres mufcles qui attachent
intérieurement la Moule à fes co-
quilles , ibid.
Museum. Livres connus fous ce
nom , 35:
TABLE DES"MATIERES,
N.
ACRES de Perles. ; où fe pé-
chent les plus belles ,169.
NaGroires. Les Coquillages n’en
ont point, 140.
NATURALISTES. Les modernes n’ont
point fuivi la route tracée par Pli-
ne, 4. Ils ont fecoué le joug des
Anciens, #bid. Sur quoi ils fondent
leurs opinions, bd. Les Natura-
liftes ont négligé de parler des
Animaux à Coquille, 1 10. Ils font
partagés fur l’origine des Coquilla-
ges fofliles , id. Combien la di-
vilion qu'ils en fonteft imparfaite,
115. 1lsne font point d'accord fur
la divifion des genres & des efpé-
ces, 116.Ce qui peut-ctre leur a
manqué, #bid.@ fuiv, La plupart
ont crü les Poiffons à Coquille
hermaphrodites, 134. Nom que
plulieurs ont donné aux Coquil-
lages fofhiles, 16 5. Ils veulent avoir
les Coquilles telles qu’elles fortent
de la mer , 185. Arrangement
qu'ils en font, 195.
Narure. Difhculté qu'il y a à péné-
trer fes myfiéres , 2, Combien il
importe de l’étudier , 3. Comment
uelquefois elle laifle échaper fon
a , ibid, Utilité dont peut étre
l'étude de la Nature pour la Mé-
decine, l'Agriculture, le Commer-
ce & tousles Arts, sbid. Des corps
fimples la Nature en fait de com-
polés, 36. La formation fucceñi-
ve de fes plus petites parties prou-
ve excellemment la puiflance de
fon Auteur , 1 30. Elle eft partout
la même, 133.
Naurizces. De quelle famille ils
font parmi les Univalves , 124,
Quelle famille ïls compofent
dans les Univalves fofliles, 130.
Leur mouvement, 1 38. Comment
T'AIBL E: D'ES M'AMTÉIERES
on les reproduit , 188, € fuiv.
Tromperies dont on ufe à leur fu-
jet, 190. Famille des Nautilles,
247. Leurs difiérens noms , #hid,
Leurs efpéces difiérentes , bd, &
fiv. Leur caractére générique,
249.
NeGres de l'Amérique ; leur ma-
nicre de plonger , 178. Comment
ils détachent les Plantes marines
& les Coquillages , 1bid. À quel
âge ils font plus propres à ce mé-
tuer , zb:d. Combien de temps ils
peuvent le faire, sbid.
NEPHRETIQUE. Pierre Néphretique,
efpéce de Jade , 54. Sa nature,
ibid, juiv. Sonufage dans la Mé-
decine , 76.
Ne'nires, Quelle famille elles com-
pofent dans les Univalves, 124.
Quel nom on lui donne alors,
ibid. Le rang quelles tiennent par-
mi les Univalves d’eau-douce &
files, 130. Leur mouvement,
138. Elles ont toutes les parties
néceflaires pour produire leurs
femblables , 146. Couleur des
Néries de la riviére de Seine,
148. Ufage qu'on fait des Nérites
dans la Médecine, 183. lrompe-
ries dont on ufe à leur fujet, 190.
Leur caractére générique , 256.
En quoi elles différent des Lima-
çons, id. Leurs différens noms,
ibid, Leur nature, 1h14. Caractére
générique des Nérites d'eau-dou-
ce, 369.
NEwrON. Nouvelles routes qu'il a
ouvertes dans la Phyfique, 2.
Ni. Ses eaux font fort chargées de
Nitre, 153.
Niree. L'efprit de Nitreeft un Phof-
phore brulant , 79. Les eaux dou-
ces en font exemptes, 146.
NoureiTurr des Coquillages, 1 37,
Comment ils la prennent , ira,
479
©
BSERVATOIRE de Paris,
Congellations qui fe voient
dans fes Caves, 79. & fuiv.
Oporar. Si les Poiflons à Coquille
ont la fenfation de l'Odorat, 139.
Œrz DE CHar. Ses dificrentes efpé-
ces, $1. Ses couleurs, #hid.
Œurs. Ceux des Huitres ne font
point propres à la génération, 1 3 4.
Ce que c’eft que ces œufs, #hrd. Où
font renfermés les œufs des Buc-
cins , #bid. La coque de l'œuf eft
contenué dans le germe , #14,
Œufs des Moules d’étang, où ils
fe rendent, 147. Quand ils éclo-
fent,bid.Œufs des Limaçons qu'on
trouve en fouillant la terre, 150,
Leur couleur & leur figure , bd.
Auteurs qui croient qu'ils les cou-
vent,ébid, Les œufs des Buccinster-
reftres en perpétuent l’efpéce, 1 $ 1,
Ufage dont eit le blanc d'œuf pour
nétcier les Coquilles, 1 86. cr fur.
Œufs des Ourlins , leur goût, 348.
Oysraux. Ils forment eux-memes
leurs plumes, 155. Ordre qu'ils
doivent tenir dans l’arrangement
d'un Cabinet d'Hiftoire naturelle,
194.
OLvxmrioporus. Son fentiment fur
l'origine des Coquillages fofliles ,
153
Oxix. C'eft la plus belle efpéce d’A-
gathe, so. Nom que les Orfevres
donnent à celle qui a plufieurs zo-
nes , ébid.
OPALE. Son ancien nom, 49. Sa
beauté, ibid. D'où naiffenc fes cou-
leurs, bd, Sa divifion , ibid. &
Jaiv. D'où elle fe tire, so.
OpPPien. Ses Ouvrages, 11, Com-
ment il en fut récompenfe par
l'Empereur Caracalla, sbid.
OREILLE DE MER. Comment elle eft
Pppi
480 TABLE DES
tuibinée dans un fens , 116. De
quelle famille elle eft parmi les
Uuivalves, 124. Elle ne fe trouve
point dansles Fofliles, 1 30, Com-
ment elle prend fa nourriture, 1 37.
Son mouvement, 138. Comment
on la reproduit, 188. Famille des
Oreilles de mer, 242. Leurs dif-
férens noms, 243. Leur nature,
ibid, Leurs efpéces , 244. Leur
caractére générique , bid,
Os trouvés dans les entrailles de la
terre 4160,
OSTEOCOLE , ox Pierre des Rompus;
fon ufage dans la Médecine, 76.
OsTRAUISME, D'où cette Loi a tiré
fon nom, 181. Pour quel ufage
elle fut établie chez les Athéniens,
ibid, Comment elle s'obfervoit ,
ibid,
OsrracirTes. Ufage de cette Pierre
dans la Médecine, 76.
Ovaire. Les Moules en ont d'eux,
148.
Ovipares, Coquillages auxquels on
donne ce nom, 146. Les Lima-
cons terreftres le font, 150, &les
Buccins, 151,
Oui. Si les Poiffons à Coquillesont
la fenfation de l’ouie , 139. On
peut l'attribuer aux Coquillages
fluviatiles, 148.
Oursins. Opinion finguliére de Li-
fter à leur fujet, 116. Quelle fa-
mille ils compofent dans la clafe
des Multivalves , 127. Pointes
dont ils font hériflés , :bid, Quel-
le famille ils forment parmi les
Multivalves foffiles, 130. Auteur
felon lequelils ont des yeux, 135,
Leur mouvement, 138. Leur fa-
mille, 345. € fuiv. Leurs noms
différens, 346. Rang qu'ils tien.
nent parmi les Poiffons, ibid,
Leurs Cornes, & l'ufage qu'ils en
font , ibid. & fuiv. Leur bouche,
347. Leurs efpéces, sbid. & fuiv,
MATTER ES.
Leur caractére fpécifique , 348.
OUTREMER. D'où fe tire la belle
couleur d'Outremer, 54.
OxFoRT. (Univerfité d’) Son Cabi-
net d'Hiftoire Naturelle, 217.
F.
ÊTES D'ONSEMBRAY ,(M.)
Son Cabinet d'Hiftoire Natu-
relle, 205. @ fuir.
PALERME, ufage que l’on y fait de
la foye des Pinnes marines, 183.
Pazissy. ( Bernard ) Il a découvert
des premiers, que les Coquillages
fofiles n'étoient point des jeux
de la Nature, 34.
PamrHyLe, ( le Prince ) Ses colle-
Ctions d'Hiftoire Naturelle, 222,
PANACHE de plume, qui fort du cen-
tre des Glands de mer, 358.Con-
jecture à ce fujet , #14. Panache
des Pouflepieds, 359. Celle des
Conques Anatiferes, 360 & 364.
ParizLoNs. Ils ont été l’objet des re-
cherches des Naturaliftes moder-
nes ; 4.
PARACELSE, Temps auquel il vivoit,
34
ParasiTes. Coquillages auxquelson
peut donner ce nom, 232.
PARTERRES de Coquilles , comment
ils fe forment, 195.
PATELLES , voyez Lepas,
PEIGNES , où PETUNCLES, Quelle
famille ils compofent dans la claf-
fe des Bivalves, 127. Leur figu-
re, & la beauté de leurs couleurs,
ibid, Leur différence, sbid. Leur
caractére eflentiel , sbid, Leur rang
parmi les Bivalves d’eau-douce &
fofliles , 130. Auteur felon lequel
ils n’ont point d'yeux, 135. Leur
mouvement, 138. Peignes de ri-
vire , leur grandeur , 147. Leur
figure, leur couleur & confiftence,
ibid, Ufage qu’on fait de ce Co-
quillage dans la Médecine, 183.
TS à.
ee
TAB LE DES MATIERE.
Puicipries, Coquillages qui fe pê.
Famille des Peignes, 337. © fuiv.
Leurs noms difiérens , 3 39. Petun-
cle en eft le diminutif , #bzd. Leur
caractére générique , id. Leurs
efpéces , zbid, Leur nature & leur
couleur , 340. Caractére généri-
que des Peignes d'eau-douce,371.
PELLicuLe dont quelques Coquilles
font couvertes, comment elle s’en-
léve , 187.
Peripor, Sa couleur, 46. Sa dure-
té, shid, Le peu d’eftime qu'on en
fait, sbid, Il eit regardé comme
une Emeraude pâle, $ 2.
PERLE. Sa nature ,72. Sa rareté &
fon prix, bid, Comment elle fe
forme, ibid. Où elle fe trouve, ibid.
Ses différens noms , zbzd, Senti-
mens de Pline fur fa naïflance,
141. Maniére de pêcher les Per-
les dans le Golfe Perfique , 179.
Combien cette péche dure, bd.
Ufage qu'on fait des Perles dans la
Médecine , 183.
PEsracozzi ( M.) Médecin à Lyon,
Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle,
212, © fuiv.
Periver, ( Jacques ) Ses Ouvrages,
26. Leur caractére , ibid. ©" Juiv.
PerriricarTioNs. Elles tiennent de
Ja nature des Pierres, 79. Corps
auxquels on donne ce nom, 30,
Leur divifion , 8r. Pétrifications
de terre , ce que c’eft , ibid. Ce
qu'on doit mettre au nombre de
ces Pétrifications , ibid. Figure
d’une de ces Pétrifications , 82.
Pétrifications de mer, ceque c’eft,
Deux figures de ces Pétrifications,
ibid. Place que les Pétrifications
demandent dans l'arrangement
d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel-
leo.
PETUNCLES, voyez Peignes.
PHire” ou PHiceas. Hiftoire des
Animaux qu'il a fait en vers, 11,
De quoi il y traite, #44,
487
chent fur les Côtes de ces Ifles,
169.
PaiLosorHes, Opinion des anciens
Philofophes fur la formation des
Coquillages, 131. Sentiment des
modernes fur le même fujet, ibid,
Œ* faiv. Opinion des anciens Phi-
lofophes fur l'origine des Coquil-
lages foffiles, 152. © fuiv. Plu-
fieurs ont crü que c’étoient des
jeux de la Nature, 1 5 3. Opinions
des Philofophes fur le chemin que
Jes Coquillages fofliles ont tenu,
pour fe rendre dans les lieux où
on les découvre, 156. & fhiv.
Réfutées, :bid. Nouvelle théorie
de la terre inventée par quelques-
uns d’entre eux, 160. & fuiv.
PHoLADEs, Quelle famille elles com-
pofent dans la clafle des Multi-
valves, 128. Leur figure, ibid,
Par où elles commencent à fe for-
mer dans leurs pierres, 1 34. Elles
font fans mouvement, 1 39. Leur
famille, 354. & fuiv. Origine de
leur nom, 361. Où elles fe for-
ment , #bid. Où elles fe trouvent,
362. Ufage qu'on fait de leur
chair, bid. Leurs différens noms,
ibid. Leurs efpéces, kid. Leur na-
ture, 363. Leur caractére généri-
de > tbid, Pholade fofile fupo-
ce, 389. C fuir.
PHOSPHORES. Prefque tous les Corps
Eleétriques le font, 77. Ils fe font
fort mulripliés, :bid, Phofphores
naturels, 79. Brulans, ibid. Lu-
mineux , zbid. Comment un Phof--
phore peut rendre de la lumiére,
1bid. Maniére de les éprouver, #brd,
Paysique. Après la Morale, la Phy-
fique ef la plus utile & la plus in-
térefante de toutes les parties de
la Philofophie , 1. De quoi elle
traite, bd. Sa divifion, bid, Ob-
jet de la Phyfique Philofophique,
P ppii]
ii TABLE DES MATIORES
ibid, Objet de l'Hiftorique , #id.
Elle eft devenu à la mode, 2,
Progrès qu'elle a faits dans le der-
nier fiécle, 2bid, Elle eft remplie de
conjectures, ibid, Elle eft aujour-
d’hui fortie de l’enfance, 165.On
y a befoin d'autorité & d'expé-
rience , 197.
PreDs. Les Coquillages n’en ont
point, 140.
PIERRE ÏÎ. ALEXIOWITS, Czar de
Mofcovie, fon Cabinet d'Hiftoire
Naturelle, *230.
Pierres, Idée des Auteurs & des
Ouvrages qui en ont traité, 6. &
Juiv. Opinion particuliére de
Théophrafte à à leur fujet, 8. Au-
teurs qui n'en ont confidéré que
les Propriétés réelles, 34. Autres
qui n'en ont envifagé que les ver-
tus imaginaires, #bid. © Juiv. Leur
définition, 38. Leurs principes,
ibid, Comment elles fe forment,
ibin, Raïfon de leur différente du-
reté, 39. Leur divifion, 41. c
Jfuiv. Elles ont des vertus nue rcel-
les, 75. Les congellations , pétri-
ACone incruflations & criftali-
fations tiennent de leur nature,
79. Opinion de quelques Philo-
fophes fur leur formation, 85.1n-
convénient de leur fiftéme, ibid,
Phyficiens qui leur ont attribué
une ame végétative , 86. Leurs
raifons détruites par l'expérience,
87. Vraie caufe de leur accroif-
fement , sbid. Elles n’augmenrent
plus hors de leur lit, 88.
PiERRES COMMUNES ; comment elles
fe forment , 38. D'où ellestirent
leur différence , 3 9. Raiïfon de leur
différente couleur, 40, Leur divi-
fion, ibid, Quelles fontcelles quiont
les pores peu ferrés, & le grain très
gros zbid. @ fuiv. Elles prennent
fouvent leur dénomination du lieu
d'où on les tire , #bid., Pierres qui
ont les pores plus ferrés , & le grain
plus fin, 75. Utilité qu'on retire
des Piohe communes , zbid,
Juir. Comment elles peuvent de-
venir Jumineufes, 78. La place
u’elles doivent occuper dans un
Cabinet d'Hittoire Naturelle, 193.
PIERRES CRISTALISE ES 3 leur divi-
fon, 43. Les plus belles font les
diaphanes ou tran{parentes , zbid,
Quielles font , #b:d. Pierres crifta-
lféés demi: tranfparentes , qui elles
font , 49.
PIERRES FINFS, Auteurs qui en ont
traité, 45. Pierres fines colorées,
comment elles fe forment , 38.
Définition des Pierres fines, zbrd.
À quoi oa doit leur diverfité, «id.
Où elles fe trouvent , s14, fuiv.
Raifon de croire que leur couleur
eft accidentelle, 39. Raïfon deleur
différente tranfparence , :4d. Le
Criftal en eft la baie, sbid. Celles
de couleur aprochent fort des
Criftaux , 42. © fuiv. Maniere de
les tailler, 52. À quoi on les di=
ftingue des Pierres faufles , #id.
Ce qui leur donne de l'éclat . 114,
Pierres fines du premier ordre,
ibid. Pierres du fecond ordre, 614,
Comment leur valeur s’eftime, s 3.
Divifion des Pierres fines , ibid.
Les Orientales {ont les plus bel-
les , sbid. Raïfon de leur beauté,
ibid. Qui font celles qu’on nom-
me Occidentales , zbid. Pierres fa-
tices, maniére de les contrefaire,
ibid, & fuiv. Prétenduës proprié-
tés des Pierres fines , 75. Elles ne
font pas naturellement lumineu-
fes, 78. Comment elles peuvent
le deven ibid. Qui font celles
qui ne le peuvent, ibid. Elles {ont
formées d'un même fuc lapidifi-
que que les autres Pierres , 1h14.
Comment on les range dans un
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193,
!
TABLE DES
PIERRES FIGURE ES. Auteurs qui en
ont examiné la nature , 34. Caufe
de leur variété , 39. Ce font la
plüpart des Pyrites ou des Silex,
61. Leur divifion & leur nature,
ibid. Pierres figurées qui imitent
les parties des Animaux , 62. &
fuiv. Pierres qui repréfentent les
Végétaux, 65. fiv. Pierres mé-
talliques , 68. & friv. Pierres qui
fe trouvent dans les Animaux , 71.
& fiv. La place qu’elles méritent
dans un Cabinet d'Hiftoire Natu-
relle, 193.
Pierres À FUsIL ou Silex, Elles ne
font pas moins dures que les autres
Cailloux , 61. Leur ufage, #bid.
Leur couleur, zbid. Leurs diflérens
noms, 14. L'endroit où l’on les
peut placer dans un Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 193.
PiERREs OPAQUESs ; leur divifion,
54. Pierres fines opaques , qui el-
les font , shid. & fuir. Pierres opa-
ques qui ont le grain gros, 60.
PIERRES PRE CIEUSES. Ce qu'on doit
penfer de leur nom , & d’où il
leur vient , 42.
PiNNeEs MARINES. Elles font fans
mouvement , 139. Ufage qu'on
fait de leur foye, 183. C'eft une
efpéce de Moules, 329. Decom-
bien de fortes on en diftingue,
ibid, Noms difiérens qu’elles por-
tent, :bid. Leur nature, :hid. A
quoi leurs foyes leur fervent, sb:d.
Pise. Cabinets d'Hiftoire Naturelle
de cette Ville, 223.
PisoN , Auteur d'une Hiftoire Na-
turelle du Bréfil, 3 5.
PLANT-ANIMALES. Poiflons à quion
donne ce nom,110.
PLanrrs. La moindre éléve l'efprit
jufqu’au Créateur, 3. Par qui leur
Anatomie a été découverte, 4.
Plantes reprefentées fur quelques
Pierres ne: font pas des jeux de la
MATIERES. 4$3
Nature, 90.
PLANTES MARINES, Qui eft le pre-
mier qui y ait remarqué des fleurs ,
31. Plantes marines pierreufes
trouvées dans des fouterrains, 1 5 9.
Les Plantes qui croiflent aujour-
d’hui font d'une origine aufli an-
cienne que le monde , 163. Il en
refta fur la terre de chaque efpéce
dans le tems du Déluge , 167. Les
Plantes méritent une place diftin-
uée dans une collection d’'Hiftoi-
re Naturelle, 194.
PLarner ( Felix )de Bâle, Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 218.
PLiKE, Il a fait entrer toutes les Scien-
ces dans fon Hifloire, 3. Il n’a pas
aflez confulté la Nature , sbid,
Comment il traite ce qui regarde
les Pierres & les Coquillages , 9.
De quoi on lui eft le plus redeva-
vable, 10, Sa divifion des Coquil-
lages, 110. Son fentiment fur la
naiflance des Perles, 141.
PLroms, Couleurs qu'il donne aux
Pierres fines par fon voifinage,40.
PLONGEURs. On s’en fert beaucoup
dans les Indes, 1 78. C’eft la meil-
leure maniére d’avoir de beaux
Coquillages , ibid, Maniére de
plonger des Négres, ibid. Nourri-
ture d’un bon Plongeur, ibid. Dif-
férentes manicres de plonger, #b:d,
€ fuiv. Ce qui incommodeleplus
les Plongeurs, bid. Plongeurs du
Golfe Perfique, ce qu'ils obfer-
vent, 179.
PLoor. I croit les Limaçons d’eau-
douce Vivipares , 146.
PLumier, Auteur d'une Hiftoire Na-
turelle de l'Amérique, 35.
Poissons reprélentés fur quelques
Pierres, preuves que ce ne font pas
des jeux de la Nature, 90. Poif-
fons qui n'ont point de fang, com-
prennent tous les Coquillages de
mer & de riviére, 110. Poiflons
454
mous, ce que c'eft , ibid. Poiflons
cruftacés & teftacés , leur différen-
ce, ibid. Poiflons Zoophites , dou-
te à leur fujet, ibid. Combien il
eft difficile d'établir les différences
des Poiflons à Coquille, 1 17. Dif-
férence des cruftacés & des telta-
cés, 2bid. Sentiment d'Ælien fur
l'acouplement des Poiflons à Co-
quilles , 133. Combattu par Al-
drovandus , sh1d, La plupart des
Naturaliftes les ont crus Herma-
phrodites, 134. Ils frayent tous,
ou font des œufs, sbid, S'ils ont
des yeux & des dents, 135.1ly
a lieu de croire qu'ils fe forment
avant leur Coquille, 136. Com-
ment ils l'étendent, 1 37. S'ils ont
un mouvement progreflif ou non,
138. fiv. Qui font ceux qui ne
fe meuvent point, #b;d. Leurs fen-
fations , 139. Raïlon des taches,
raies, marbrures , compartimens
& irrégularités qui fe voient fur la
robe de leurs Coquilles , hd. &
fiv. Bofles ou tubercules , cane-
lures & pointes qui fe rencontrent
fur leurs Coquilles, remarques à
ce fujet, 140. Comment les plus
gros réfiftent à la violence des flots,
144. Nous ne connoiflons pas
tous les Poiffons à Coquilles, 1 54.
Ils forment eux-mémes leurs Co-
quilles , tbid, Ils en aportent en
naiflant la caufe immédiate, 155,
Poiffons qui ont habité les Coquit-
lages Fofliles,ce qu'ils font devenus,
156. Poiflons à Coquille qui ne
nagent point, comment ils ont pu
être amenés par le Déluge d'un
bout du monde à l’autre, 158.
Les Poiflons ne peuvent {e nourrir
dans les entrailles dela terre, :h1d,
PoLOGxE (le Roi de ) Electeur de
Saxe ; fa gallerie à Drefde, 217.
Porvre. On ne doit pas le confon-
dre avec le Nauuille, 249.
TABLE" DES AMÉCIER LS.
PONCE. (la Pierre ) Sa nature, 74;
Où elle fe trouve, ibid, Ses efpéces
& fes couleurs , #bid. Son ufage,
ibid. Son effet, 76. Ufage qu'on
en fait pour nétéier les Coquilles,
187.
Ne (M. ) Prédicateur du
Roi de Dannemarck, fa collection
d'Hiftoire Naturelle, * 230.
PORCELAINESs. Quelle famille elles
compofent dans la clafle des Uni-
valves , 125. Leurs différences,
ibid, Quelle famille elles forment
parmi les Univalves fofliles, 130.
Poli naturel qu'elles portent avec
elles, 185. Porcelaine violette,
comment elle paroit dans fon éclat,
188. Famille des Porcelaines ,
306. © /niv. Leurs difiérens noms,
308. Leur ufage, ibid, © fniv.
Leurs efpéces, 309. Leur caracté-
re générique , 2044!
Porrxyre, efpece de Marbre pré-
cieux, 55. Sa couleur, #hid, Sa
dureté , ibid. Ufage qu'on en fait,
ibid, Le rang qu'il doit tenir dans
un Cabinet d'Hiftoire Naturelle,
193.
Porra. ( Jean-Baptifte della ) Son
Cabinet à Naples, 224. & fuiv.
PorruGaL, Coquillages qui fe pé-
chent fur fes Côtes, 172.
PosrHumus (M. Vincent ) Poffef-
feur du Cabinet d'Hiftoire Natu-
relle de Ramphius , 216.
Pourpres. Quelle famille elles
compofent dans la clafle des Uni-
valves, 125. De quelle famille el-
les font parmi les Univalves fofli-
les, 130. Gäreaux qu’elles font,
ce quec’eft , 132. Auteur felon
lequel elles ont des yeux, 135.
Quand elles croiffent ou décroif-
fent, 1 36. Combien elles vivent,
ibid, Leur nourriture, 13 7. Pour-
quoi elles ont des pointes & des
tubercules, & ne changent point
tous
TB LE DES
tous les ans d’écailles, 138. Leur
mouvement , bd, Ulage que les
Romains & les T yriens en faifoient
pour leur teinture, 181. € 297.
Endroits où l’on fuit encore cet
ufage, ibid Ufage qu’on en fait
dans la Médecine, 183. En quoi
elles différent des Buccins , 26 7e
Famille des Pourpres , 295. &
Jriv. En quoi elles différent des
Murex , 296. Leur caractére gé-
nérique, #bid. & f#iv. De com-
bien de fortes les Anciens en di-
ftinguoient, 297. Leurs efpéces,
ibid, Où elles fe péchent , ibid,
Leurs différens noms , zbid, Leur
pourriture , & comment elles la
prennent , id, & fuiv. Leur âge,
298. Leurs yeux , 1h14,
Poussepi1rDs, Quelle famille ils com-
pofent dans la clafle des Multival-
ves , 127. fuiv. Leur famille,
3 54. © fuiv. Fable debitée à leur
fujet , 356. En quoi ils diflérent,
359. Leur defcription, zb44, En
quoi ils difiérent des Conques
Anatiféres , zbid, Groupes qu'ils
forment , bd, Ce qu’on en man-
ge, bid, Leur panache, 054.
Principe, Nom que les Chymiftes
donnent au premier principe , 36.
PuxriNer ( M.) dans le Canton
d'Uri. Son Cabinet d'Hiftoire Na-
turelle, 2217,
Pyrires, Nom d’une efpéce de Pier-
re à feu, 61.
R.
UDBECK ( M. ) Profeffeur à
Upfal. Son Cabinet d'Hiftoi-
re Naturelle , 229.
RapDrivis, (les Princes y Leur Ca-
binet curieux à Varfovie, 230.
RATEAU à prendre des Coquillages,
fa conftruction , 1 77.
Rayes qui fe remarquent fur la robe
Seconde Partie.
MATIERES. 485
des Coquilles, comment elles fe
forment, 139. Comment on peut
les pallier, 190.
Rayures des Coquillages fluviatiles
plus légéres que celles des Coquil-
lages de mer , 148. Raifon de cet-
te difiérence , bd, Les rayures ne
pénétrent jamais bien avant fur les
Coquilles, 186.
RE’aumur. ( M. de ) Son Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 206. & fuiv.
REpD1. Ses découvertes fur la généra-
tion des Infectes , 4.
RerTiLes. Ordre qu'ils doivent tenir
dans l’arrangement d'un Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 194.
RFAEFYNSsKI( le Pere Gabriel) Jéfui-
te. Son Cabinet d’'Hiftoire Natu-
relle à Sandomir, 230.
Reseau, dont fe fervent les Plon-
geurs du Golfe Perfique, 179.
Raowgus. Vraie fignification de ce
mot, 274. © fuiv.
RHOsSNEL, ( du ) Son Mercure In-
diénis 135
RicHTER ( M. ) Banquier à Leipfic,
Son Cabinet d’Hiftoire Naturelle,
218.
Ripess intérieures des Coquillages,
leur ufage, 140.
Rus. (M. ) Son Cabinet à Copen-
hagüe, * 230.
RirTer (M. ) le fils, à Berne. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 1 9.
Roge DEs CoquiLres. Ce qui dé-
termine les. couleurs qu’on y re-
marque, 125. fxiv. Raifon des
taches, rayures, marbrures, com-
partimens & irrégularités qui s’y
rencontrent, 139. © fuiv,
Rogero (M.) Médecin , a une belle
collection d'Hiftoire Naturelle à
Upfal, 229.
RogteN (M. de) le fils, Préfident à
Mortier au Parlement de Breta-
gne. Son Cabinet d'Hiftoire Na-
turelle, 212.
Qqq
486
Rocxers ou MurREx. Quelle famil-
le ils compofent dans la clafle des
Univalves, 125. Quelle famille ils
forment parmi les Univalves fof-
les, 130. Pourquoi ils ont des
pointes ou tubercules, 1 38. Pour-
quoi ils ne changent point tous les
ans d’écailles, ibid, Leur famille,
287. Juiv. Leur caractére gé-
nérique, 290. Leurs efpéces, «id.
Leurs noms différens, 291. Ufage
que les Anciens faifoient de leur
fuc pour teindre en Pourpre, sbid,
D'où leur vient lenom de Æ/urex,
ibid,
Rocxes. Comment elles fe forment,
38. Comment fe forme le Criftal
de Roche , 47. l’Alun de Roche fe
criftalife dans l’eau, shid. Roches
de Végétations Chymiques, quel
ordre elles doivent tenir dans l’ar-
rangement d'un Cabinet d'Hiftoi-
re Naturelle, 194.
RoHaAULT. Ila éclairci la Phyfique fur
bien des points, 2.
Romains. Ufages qu’ils faifoient des
Coquillages dans leurs repas, 1 80,
Loi qui en défendit l'abus , ibid,
Ufage qu'ils faifoient des Buccins,
des Pourpres & des Afurex, 101,
RONDELET, ( Guillaume } Ses Ou-
vrages, 12. Il s’eft attaché à éclai-
cir les Anciens, 13. Son mérite &
fes défauts, :bia. I1ne donne point
d'yeux aux Poifflons à Coquilles,
vas
Rosr. Quelle forte de Diamant porte
ce nom, 43.
Rosinus. ( M. R. ) Son Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 218.
Rorar10. ( le Docteur } Sa colle-
étion d'Hiftoire Naturelle à Véro-
né, 223
Roue, dont on fe fert pour nétéier
les Coquilles, 188.
Rouizce des Coquilles , comment
on peut y remédier, 191,
TABLE: DES AM@SIAMER«ETS.
RoOULLEAUX ou CyLINDRES. Quelle
famille ils compofent dans la clafle
des Univalves , 124. fuiv. Il y
en a qui font Univalves fofliles ,
130. Poli naturel qu'ils portent
avec eux, 18$. En quoiils-difié-
rent des Volutes ou Cornets, 279.
Leur famille, 283. fuiv. Leur
caractére générique, 284: Leurs.
efpéces ,sbid, Leurs difiérens noms,
ibid,
Rusis. C’eft la plus belle pierre de
couleur ,44, Ouil fe trouve, ibid,
Sa divifion , bd, Quel eft le plus.
eftimé, zbid, Rubis blanc, ibid,
Ruevs. ( François ) Son Traité des
Pierres, 15, Caractére de cet Au-
teur , ibid,
Ruisseaux. Efpéces de Coquillages
qu'ils engendrent , 145.7 fuiv.
Rumrxius, ( George Everhard ) Ou-
vrage qui a paru fous fon nom, 27.
Idée de ce Livre, 114. Entre les
mains de qui a paflé fon Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 2 £ 5. fuiv.
RuyscH. (le Docteur ) Son Cabinet.
d'Hiftoire Naturelle, 215,
S.
Ge marin, qui fe trouve dans:
les entrailles de la terre, 160.
Sagorts. Quelle famille ilscompofent
dans les Univalves de mer , 124,
& dans celles d’eau-douce & fofli-
les, 130. Son mouvement , 138,
Ufage qu'on en fait dans la Mé-
decine, 183. Tromperie donton
ufe au fujet de cette Coquille, 190.
Qui font les vrais Sabots, 261.
Leurs efpéces , 262, Ne doivent
pas être confondus avec les Vis,
274. & fuiv, Sabot d'eau-douce,
fon caractére générique, 369.
SALPÈTRE. Il fe criftalife dans l'eau,
47:
SALYADOR ( M, ) Pharmacien , fon
TABLE DES-MATILRES:
Cabinet d'Hiftoire Naturelle à
Barcelonne , 227.
SAMsoE'( M. ) Son Cabinet d'Hiftoi-
re Naturelle à Copenhague,*230.
SANDOs ( M. de ) Confeiller à Neuf-
Châtel. Son Cabinet d’Hiftoire
Naturelle, 222.
SANG. Ufage de la Pierre de fang
dans la Médecine, 76.Ce qui tient
lieu de fang aux Coquillages, 135,
On ne doit point fe fervir de ce
mot en parlant des Afurex, 161.
SANGLIER. Broffe de poil de Sanglier,
ufage dont elle eft pour nétéier
les Coquilles, 188.
$&ANroRIN. (Ifle de ) Tremblement
de terre par lequel cette Ifle fut di-
vifée en deux, 159.
SAOxE. (la) Cette riviére ne produit
aucun Coquillage, 172.
SapHirs, Comment ils fe blanchif-
fent, 42. D'où ils fe tirent, 44.
Leur divifion, zbid.,
SArHRE. Couleur qu'il donne aux
Pierres fines par fon voifinage, 40.
SARDAIGNE, (la)Ufage qu'on y fait de
la foye de la Pinne marine, 183.
SARDOINE, ( la ) D'où elle a pris fon
nom, 50.
SARDONIX (la) Pierre compofée de la
Sardoine & de l'Onix, 5 0. Sa cou-
leur, zbid, Son ancien nom, #bid.
SASSENAGE. Ufage de la Pierre de
Saflenage dans la Médecine, 76.
Savon Noir. Ufage dontil eft pour
nétéier les Coquilles, r 86. Ufage
de l'eau de Savon pour la rouille
des Coquilles, 197.
Sçavans. Ufage différent qu'eux &
les Curieux font des ch &
des collections, 3. Sçavans qui ont
nié l'univerfalité du Déluge, 165.
SCHEINVOET., Auteur d’un Ouvra-
ge publié depuis fous le nom de
Rumphius , 27. & 114. Idée de
ce Livre , shrd,
SCHEUCHZER, ( Jean-Jacob ) fes Ou-
487
vrages, 22, @ fuiv. Leur caracté-
re ,1bid, Son Cabinet d'Hiftoire
Naturelle, 219.
ScHLuTER, ( M.) à Claufl-T hal, Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 r 8.
ScoBiNGEerus. ( M. ) à S. Gall. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 2 r,
SEBA. ( Albert ) Son Livre ne répond
pas au faite defontitre , 33. Idée
de cet Ouvrage, ibid. On y fou-
haiteroit plus d'ordre, 34. Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 2 16.
Secnus. ( M. ) Son Cabinet de cu-
riofités à Copenhague , * 230.
SEGUELDT. (M. ) Son Cabinet d'Hi-
foire Naturelle, 215.
SEINE. (la)Couleur des Nérites de cet-
te rivicre. 148. Elle eft très-abon-
dante en Coquillages 170%
SEL. On entire de la décompofition
de tous les corps, 37. Ses pointes
foutiennent toutes leurs parties ,
ibid, Comment les Sels fe rt
en pierres, 38. Le Sel fe criftalife
dans l’eau , 47. Les eaux douces
en font exemtes, 146. Sel marin
qu'on tire des foffiles, 1 $ 5. Quel
rang les Sels doivent tenir dans un
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 1 93.
SEMENCE que jettent les Conques
fphériques, 1 46. Les vapeurs n'ont
pü porter fur les montagnes les
femences des Poiflons marins, 1 $ 8,
© fuir.
SETALLE. (la gallerie ) à Milan ; ce
qu'on y trouve fur l'Hiftoire Na-
tutelle, 223;
SEVIN. (M. ) Confeiller au Parle-
ment de Paris. Son Cabinet d'Hi-
foire Naturelle, 202. & fuiv.
SEXE. S'il y a dans les Coquillages
une dificrence de Sexe, & s'ils s’a-
couplent, 133. € /#iv. Sentimens
différens à ce fujet ; ‘id, On n’en
aperçoit aucune dans les Buccins
terreftres, 1$1.
SissazDus, ( Robert ) Auteur de
Qaqi
488 TABLE DES
l'Hiftoire Naturelle d'Ecofle, 35.
Son Cabinet d'Hiftoire Naturel-
16, 214
Sicice. (la) On s’y fert encore des
Murex pour teindre en pourpre,
181. Ufage qu'on y fait de
Pinne marine, 183.
SILEX , voyez Pierres à fufil.
SisrimE, Celui des Coquillages fofi-
les eft un des plus intéreffans de la
Phyfique , 1 52. Sur quoiilroule,
ibid,
SLOANE. (le chevalier ) Auteur
d’un Livre fur les curiofités de l’A-
mérique, 35. Son Cabinet d'Hi-
ftoire Naturelle, 216.
SOLEN , voyez Manches de Couteau,
SONDE, ( fles dela ) Coquillages que
fourniflent les Côtes de ces Iîles,
169.
SourHrr, Comment les Souphres fe
changent en pierres, 38. Com-
ment le Souphre influe fur la varié-
té des Pierres fines & figurées, 39.
SOyEs des Moules & des Tellines,
329. Leur différence , bd, Ufage
qu'elles en font, bid,
SPE Cucatrr, Nature de la Pierre
ainfi nommée , 47. Ufage qu'en
faifoient les Anciens , 48.
SPINELLE , Rubis Spinelle , ce que
c'eft, 44.
SPIRALES en petit nombre fur les
Coquillages fuviatiles, 149. Com-
bien les Limaçons en ont, 252.
STALACrITEs. Congellations aux-
quelles on donne cenom, 80. Leur
couleur & leur figure, 4bid, Com-
ment elles fe forment, id, Figure
d'une de ces Congellations, #14,
STALAGMITEs, Congellations qu’on
apelle de ce nom, 70. Figures de
deux de ces Congellations , 80.
STEHELIN ( M. Benoit ) à Bâle, Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, z 1 8.
© fuiv.
Srogeus ( M.) Médecin à Lund. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle,230,
MATIERE S.
STRIES, Sur quelle famille des Bivai-
ves elles fe trouvent ordinairement,
EE
SuzLy.( M.le Duc de) Son Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 260, € fuir.
dE
ABLE. Quelle forte de Dia-
mant porte ce nom, 43.
Taie. Différentes maniéres de tail-
ler les Diamans, 43. & 52. Ma-
niére de tailler les Pierres fines ,
ibid.
TAILLE DE BONDAROY ( Jean dela)
Son Blafon des Pierres précieufes ,
34
TALC ; fa nature , 48. Quel eft le
plus beau, ibid, ;
TARENTE. ( Golfe de ) C’eft-là où fe
péchent les Pourpres & les A1w-
TEXS 207.
Tasst ( le Docteur ) à Milan. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 2 3.
TAvERNIER. Ses Voiages cités, 25.
TeLriNEs ou TENILEsS, elpéce de
Moules, 126. Auteur felon lequel
elles n’ont point d'yeux , 135$.
Leur mouvement , 138. Tellines.
de riviére , leur grandeur , 147.
Éeur couleur, leur figure & leur
confiftence , :bid, Leur ditférence
d'avec les Moules, 329..
TERRE, moins propre que la mer à
former des Coquillages, r50. Er-
le ne peut former un Limaçon fans
femence & fans œufs, 154. Les.
Poiflons-ne peuv fe nourrir
dans fes entrailles, 158. Auteurs.
qui croient que nos terres ont fait
autrefois partie du baflin de la
mer, 1 59. Preuves qu'ils en don-
nent , &:d, & friv. Giez trouvés
dans les entrailles de la terre, bid,
Fofiles qui lui font étrangers &
qu'on y rencontre, 160. Nouvel-
Je Théorie de la terre inventée par
quelques Philofophes,ibid, & jure,
AE BE EE" D'ES" M'ASIFIFEERSES)
TErRTULLIEN. Son fentiment fur l’o-
rigine des Coquillages foffiles, r $ 3.
TEsrs des Coquillages. [ls font fou-
vent aufli durs que les Pierres, 46,
Terrau (M. )à Freyberg. Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle ,218.
TEOPHRASTE, Son Hiftoire des Plan-
tes, 7. Son Traité des Pierres, 8.
Son opinion finguliére à ce fujet,
ibid,
TEssix. (le Comte de ) Son Cabinet
curieux à Stockolm, 230.
THEOoR1E,. Nouvelle Theorie de la
J'erre inventée par quelques Phi-
lofophes , 160, & fiv.
TiB0RON. Poiflon fort apréhendé
des Plongeurs, 178. & fuiv. Ma-
niére dont ils s’en défendent, :bzd.
TonxEs. Quelle famille elles com-
pofent dans la clafle des Unival-
ves, 125. Poli naturel qu'elles por-
tent avec elles , 185, voyez Con-
ques fphériques.
Topasr. (la ) Ses différentes efpéces,
44.0 fuiv. Où elle fe trouve, #74.
Sa dureté, bin,
Toscane. (le Grand Duc de ) Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 22 2.
Œ fuir.
TourNEFORT. Son opinion fur la
végetation des Pierres, 86. Raïi-
fons fur lefquelles il la fonde,
ibid, & fuiv. Principes certains
qu'il à établis fur la Botanique,
118. Son opinion fur le fray des
Coquillages, 134.
TraGus, Auteur d'un Hiftoire Na-
turelie de l'Allemagne, 35.
TRANSPARENCE, Raïfon de la dif-
férente tranfparence des Pierres
fines , 39.
TREMBLEMENS de terre ; Ifle qu'ils
ont divifée en deux, 159. Autre
qu'ils ont fait naître , 1bid,
Trier (M. ) à Drefde. Son Cabi-
net d'Hiftoire Naturelle, 218,
Taiwou, Ufage dont il eft pour
. 489
polir les Coquilles unies , 186. &
Juiv.
TromrEs, voyez Buccins.
Tromwrss des Coquillages, Elles leur
tiennent lieu de langue, 1 3 $.Leur
figure, ‘bid. Leur force , kid,
TscHupius ( M.) à Glaris. Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 221.
Fur, fa nature, 74. Son ufage , ibid,
Quel eff le plus dur , bd.
TurBINEE & non turbinée, Confu-
fion que ces mots caufent dansla
lecture des Auteurs, qui ont traité
des Coquilles, 1 1 $. € fuiv. Com-
bien lé mot de T'urbinée eft im-
propre , 116. Toute Coquille
left, bid,
Turcs ET LEYANTINS ; ufage qu'ils
font des Coquilles, 182.
Turquoise. (la) Sa couleur, 4. Rai-
fon qui fait rechercher davantage
celles de la vieille roche, :hz4, Mi-
nes de T'urquoifes découvertes en
France ,:bid, Nature de celle-ci,
ibid.
Tuyaux DE MER, De quelle famille
ils font parmiles Univalves, 124,
Quelle famille ils compofent dans
les Univalves fofliles, 130. Famil-
le des Tuyaux de mer, 242, &
Juiv. Leursnoms, 244, Leur efpé-
ce la plus diftinguée , :bid, Leur
caractére générique , ibid,
Tuyaux que font fortir les Moules
de riviére , & à quel ufage, 1 47e
V.
V AISSEAUX excrétoires, prin-
cipe des couleurs qui fe for-
ment dans les Animaux, 14r,
VALLISNIFRI, ( Antoine ) Projet de
fon Ouvrage, & ce qu'ilcontient,
32. © fuiv. Il a réformé les abus
de l’ancienne Phyfique , 3 3.
VALLISNIERI ( M. )lefils, Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle à Pa
Qaqaii
T'ABLE- DIES
225:
490
doué ,
VarEurs métalliques, comment el-
les fe changent en pierres, 38. Les
vapeurs n'ont pu élever fur les
montagnes les œufs ni les femences
des Poiflons marins, 1 $ 8. fuiv.
VARIETES des Coquilles , d'où elles
fe tirent, 129.
VaARRON. Jl a donnéla maniére d’en-
graifler les Coquillages, 180.
VATICAN, Ce qu'on y trouve par ra-
port à l'Hiftoire Naturelle, 222.
VEGE TAL, ( Régne ) Ce que c'eft,
36.
VE GE TAUX. Ils font un des trois ob-
jets principaux de l'Hifloire Na-
turelle , $. Ils font tous nourris
d'air & d'eau , 37. Ce qu'on tire
de la décompofition de leurs par-
es , sbid, Ils fe font confervés pen-
dant le Déluge , 167. Quel ordre
ils doivent tenir dans l’arrange-
ment d'un Cabinet d'Hiftoire Na-
turelle , 193. € fuiv.
Venerre, ( Nicolas ) Son Traité des
Pierres, 2 5. Idée de cet Ouvrage,
26
Verc( M.) Apoticaire à Marfeille,
Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle ,
214
VERMEILLE, (la ) Elle va au feu fans
fe dépolir, 46. Sa couleur, ib:d,
On la confond quelquefois avec le
Grenat de Bohème, #14. Elle eft
regardée comme un Rubis foncé,
VERMISSEAUX DE MER, Quelle fa-
mille ils compofent dans la clafle
des Multivalves, 1 27. Les plus cu-
rieux , zb1d, Quelle famille ils for-
ment parmi les Multivalves foffi-
les, 130. Leur mouvement, 138.
Leur famille , 350. D'où ainfi
nommés , 3$7. À quoi comparés,
Leur defcription, #hia, On ne doit
pas les confondre avec les l'uyaux
de mer , id, Combien on en
MATIERES.
compte de fortes, ibid, Leur figu-
16,352
VERNIS; ufage que l’on en fait pour
nétéier les Coquilles , 188.
VERRES. Leur principale matiére,76.
VERs À sOyr, Ils ont été l'objet des
recherches des Naturaliftes mo-
dernes, 4. Vers luifans, font des
Phofphores naturels, 79. Vers Ac-
coucheurs , ce quec'elt, 134.
VERTEBRES qu'on trouve dans les
entrailles de la terre , 160.
VERTU GENE RATIVE. Pourquoi el-
le ne peut former en terre des Co-
quillages, 1 54.
VESICULE SE MINALE,
en ont deux, 148.
Vesuve. Monticule qui s’eft élevé à
côté , produit par l'éruption d’un
Volcan, 159.
VicLeNA, (le Marquis de ) Son Ca-
binet d’Hiftoire Naturelle à Ma-
did 225
Vis. Quelle famille elles compofent
dans la clafle des Univalves , 124,
De quelle famille elles font par-
mi les Univalves d’eau douce &
Fofliles, 130. Leur mouvement,
138. Elles ont toutes les parties
néceflaires pour produire leurs
femblables , 146. Vis fluviatiles ,
leur figure, 149. Vis terreftres,
par où on les diftingue des Buc-
cins, 151. & 267. Famille des
Vis, 272. © fuiv. En quoi elles
difirent des Coquilles apeilées
T'urbinées, 274. Leur vrai carac-
tére , ibid, Embarras des Auteurs
au fujet de ce Coquillage, sbid.
Son caractére fpécifique , 275.
Vis d'eau douce, leur caractere
générique , 369. Vis terreftres,
remarques à leur fujet, 38r.
Vis D'ARCHIME DE ; d'où l'invention
en a été prife, 252.
VirrioL. Couleur qu'il donne par
fon voifinage aux Diamans & aux
Les Moules
TABLE DES
Criftaux , 40.
Vivipares. Coquillages auxquels on
donne ce nom, 146.
Vozures ou CoRNETSs. Quelle fa-
mille elles compofent dans la clafle
des Univalves , 114. De quelle fa-
mille elles font parmi les Unival-
ves fofliles, 130. Leur famille,
278. & fuiv. En quoi elles difie-
rent des Cylindres, 279. Leur ca-
ractére générique, bd, D'où vient
leur nom de Volutes, 2bid, Leurs
efpéces , ibid. & fuiv. Cette fa-
mille eft une des plus riches dans
FHiftoire des Coquilles, 280.
LSË
NIFORMITE réguliére répé-
tée dans la Mécanique des
Coquillages, 154.
Uxivaives. Opinion finguliére de
Lifter furles Coquillages Univalves,
116. Ce que cenom fignifie,120,
Leur Claffe, leurs genres & leurs
familles, 4444, Ce qui détermine
leur claffe, 123. & leurs familles,
ibid, & fuiv. Ce qui détermine
leurs efpéces, 128. Familles des
Univalves d’eau-douce & fofliles,
130. Clavicule particuliére aux
Univalves, 135. Comment elles
étendent leur Coquille, r 37. Claf-
fe des Univalves de mer, 236. Des
Univalves d'eau-douce, 367. Com-
bien il y en a de familles , 369.
Clafle des Univalves fofiles , 3 78.
Leurs familles, 387. e fuiv.
UNiVERSALITE du Déluge. Elle a
été combattuë par plulieurs Sça-
vans , 165. Raïfons qui la prou-
vent , bd, © fuiv.
M'A CTI EMRSESS: 491
UxiversiTE" de Copenhague. Son
Cabinet d'Hiftoire Naturelle,
#*230.
W.
AGNERUS..(M.) Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle à
Zurich, 219,
WHisTON, Son fiftéme opofé à l'Hi-
ftoire & à la Nature, 162. Terre
fabuleufe qu'il a imaginée, ibid,
Son opinion fur l'origine du Délu-
e, ibid,
Woopwarp. (Jean ) Son eflai fur
l'Hiftoire des Fofliles d'Angleter-
re, 27. Caractére de ce Livre, sbid.
Autres Ouvrages de cet Auteur,
ibid. Son fentiment fur la Belem-
nite, 65. Sa nouvelle Theorie de
la Terre, 160. & f#iv. Son Ca-
binet d'Hiftoire Naturelle, 216.
Wormius ; fon Cabinet d'Hiftoire
Naturelle,215.
n'es
EUX, Si les Poiffons à Coquil-
lesen ont, 135. Yeux de la
Pourpre, 298. Ce quien tient lieu
aux Limaçons terreltres, 381.
Z.
ANNICHELLI (M. )'Apoti-
caire à Venife ; fon Cabinet
d'Hiftoire Naturelle, 324.
Zozrierus (M. ) Son Cabinet d'Hi-
foire Naturelle, 220.
ZoovHiTes, Poifflons à qui on don-
ne cenom, 110, Cequ'ilfignifie,.
ibid,
Fin de la Table des Matieres.
9 © ne ne es à
De lImprimerie de QuizLau , rue Galande, 1742.
meme
ADDITIONS ET CORREC MONS.
P
Age 33. ligne x. main, Zifex humain,
44.
ASe
$$.
66,
69,
TL
72:
79°
MIT
112,
TL7.
ibid.
X22
727.
129.
141.
146,
154.
159:
Tél.
171.
17 fe
178.
18r,
190.
199,
208.
220.
22e
CRE
24$,.
249,
251
256.
279.
288,
298.
300.
360.
382.
438.
32. Oriental fuprimez la virgule & mettez un point & une virgule.
pénultiéme , elle fouffre , /5/ex il fouffre,
12, violette , ajoutez on en voit auili de verdàtre.
16, Phañicites , lez Phenicites.
24. il a pris, //fex elle a pris.
2. formés , //fex formées,
19, Pierre du fiel tiré , //fez Pierre de fiel tirée.
30, Norvégue , Lifez Norvége,
37. Holftien , /rfex Holftein.
25. Buccins, Ju/primex la virgule &: mettez deux points.
3. forme, mettez une virgule,
36, le brute , /fex le brut.
28. fuit, //fex fuir.
20. TROISEME,, /ifex TROISIEME.
38. marmoreurr ; mettez une virgule.
25. prefque, ôtex la virgule.
30, celles, /fex celle.
à la note marg. Lufum, lifez Lufum.
péauls. irrupuon , lifex éruption.
30. font péris, {?fex ont péri.
38. Harthepool , fex Hartlepool,
33. Rheims , /fex Reims.
32. ils ne font, /fez ils ne font.
31. très-propres , /fez très-propre.
a la note marg. lait de Chaud, Lfx lait de Chaux,
Lo. difrens , //fex différens.
1. des plus complerte , Jifex des plus complettes,
27. dans un belle, //fex dans une belle,
38. fuivant, ôtex la virgule.
à la note marg. recratio , lifez recreatio.
4. dans letitre, Tuyaux, lifezx Tuyaux de mer. é
3. ad alium , ajoutez ad (b) alium , pour le raporter à la note marg. {b)
16. qui fervoit à mettre de l'huile, ajoutez umbiliqué, & qui fervoir à
mettre de l'huile,
20. Perdrix , lifez Pcrdix.
27. détermine ; ôtex le point & laiffex la virgule.
s. blanc , #cttex une virgule,
30. leur forme, ôtex la virgule & #meitex deux points,
18. Perdrix , lilez Perdix.
7. Bernache, lifex Bernacle.
18. Barbabes, /rfex Barbades.
12, Phalænogia, lifez Phalenologa.
387
ê Pat) ut,
AP EN.D LC EME TT
de À. Cup que
De trois nouvelles Planches , aux anciennnes de
a ll Ve udt -
la Conchyliologie , avec leur explication , que on À'bgéhgs
placera cure La prEnmLéTrE G& la Jeconde partie. ÿ
£ n'rDqus ne
"HisToire Naturelle portée au ourd'hui à un fi haut Sn Une né
point, elt extremement cultivée chez le monde fça- ji
Vant.; en expofanc les merveilles de la nature, elle anime m4 ua ra
tous les amateurs, jufqu'aux Dames mêmes, qui veulen L. n, À
bien donner à cette Science des momens qu'elles dfrobent #5 An
fans doute à leurs plaitirs. Quel Auteur pourroit reff- € ps
ter à de fi aimables invitations!
La mer qui expofe tous les jouis de nouvelles richeffes,
a donné depuis la publication de la Conchyliologie en
1742, des efpéces & des variéces fi nouvelles, fi fingu-
liéres, fi rares, que l’Auteur n’en avoit eu aucune con-
noifflance en parcouranc les plus beaux Cabinets de l'Eu-
rope. Le tems amene tout, c’eft de lui que dépend en
partie la perfection des Arts & des Sciences : on fçait
qu'une étude aflidue , des réflexions longues & fuivies
joinces à l'avis des Sçavans qui veulent bien feconder de
fi nobles projets, v fonc encore néceflaires.
Cet dans cet efprit que quelques Membres de notre
Société Royale des Sciences de Londres ont goûté ( fous le
nom de Zoomorphofe ) la feconde partie de la Conchy-
liologie, qui après la vue des plus belles Coquilles, leur:
expofe les animaux qui les habitent , qui les forment &
qui peifectionnent leurs belles couleurs , au point de
caufer en nous d’aimables furprifes.
Ces Sçavans ont dénc fouhaité peur la perfeétion de
l'ouvrage , d'y trouver ces nouvelles richefles de la na-
ture , ces pièces rares échappées à l'Auceur , par La diff-
culte de les trouver 5 ces morceaux enfin, que le tems,
le hazard , les recherches aménent, & qui ont paru pou-
voir completier ctiérement cet ouvrage. 4
Ccc
(a) On fcait
que les varié-
tés ne font
rien dans une
methode.
382
© Tout le monde fçait que les premieres éditions des Li-
vres ne font jamais parfaites ; quel eft l’'Auteur qui puifle
out prévoir ? Les yeux fe défillent , les erreurs s’éclip-
fent , & les bons avis qu’un Sçavant reçoit de toutes parts,
font parvenir un ouvrage à plus de régularité & d’exactitude.
On n’a pû fuivre dans cet Apendice l'ordre obfervé
dans tout louvrage ; c’éft de ranger ces nouveiles Coquil-
les dans leurs (+) genres & leurs efpéces. On a feulement
divifé ces objets dans les clafles d'Univalves & de Bival.
ves : ainf tous les genres, les efpéces & les variétés font
mêlés, & l'on aura recours aux Planches où elles font
renvoyées, feul moyen de les rérablir dans leur ordre na-
turel.
Les trois Planches fuivantes renferment ce qui man-
uoit aux anciennes en fingularités & en raretés 3; mais
elles n'effaceront point le mérite & la rareté du Cordon
bleu, du Lépas rond , du Limaçon de la Chine formant
une croix, de l’'®uil de Bouc, de la Nerite à longues poin-
tes , &c. Il a été néceflaire de rechercher dans plufeurs
Cabinets de l’Europe ce que chacun contenoit d’extraor-
dinaire , & qui manquoit dans les premiéres Planches.
Le nom du Poflefleur , la ville où il habite s’y trouvent
auf , afin que les voyageurs puiflent en convaincre
leurs veux. La grandeur de chaque objet eft rendue dans
la Planche autant qu'il a été poflible, & l’on a cru pou-
voir rendre aufli la couleur par les différentes hachures
de la gravure ; c’eft ce qui avoir déja été obfervé exacte-
ment dans les premieres planches de la Conchyliologie ,
qui ont mérité l'approbation des Sçavans & des étran-
gers.
Si les noms de quelques Coquilles paroiffent aufli nou-
veaux qu'extraordinaires , onne peut s’en prendre qu’à la
fantaifñie des Curieux : chacun fe croit en droit de nom-
mer les morceaux rares qu’il pofléde. On a confulté la-
deffus des fçavans Anglois & Hollandois, qui critiquent
autant les noms que nous leur donnons, que nous défa-
prouvons les leurs. Mais en vérité après une recherche
exacte , les noms Hollandois re font pas meilleurs que
les nôtres 5 ils ne font fondés que fur le caprice & la
Bifarrerie, Le public et en droit d'en décider fuivanc fes
[ES
ra
e-
2,
COQUILLES UNITYALUES &es rares.
qu
Premiere Planche ,
383
lumières ; le meilleur parti eft toujours de fuivre les dé-
nominations qui paroiflent les plus généralement reçues.
La premiere Planche des Univalves offre à la lectre A
un Lépas qui doit fe rapporter à la Planche 2 de la Con-
chyliologie , feconde édition. Ce Lépas eft appellé Bon-
net de Dragon, & eft plus conforme à la grandeur du na-
turel, que celui qui eft repréfenté dans la même Planche
à la lettre R ; on l’a tiré de la Collection du fieur Poon-
de, Peintre du Roi d'Angleterre à Londres : l'intérieur
eft crès-luifant , & d'une couleur de chair admirable,
lextérieur eft d'un gris raboreux , un peu dentelé dans
fon pourtour, & fe termine à un bec qui imite parfaite-
ment le bonnet de Dragon. On trouve rarement ce co-
quillage de la grandeur dont il eft ici réprefenté ; il n’a
même cette belle couleur de chair , que quand il eft
un peu grand. :
La Nautille B exifte à la Haye , dans le cabinet de
Monfieur Lionnet, Secrétaire & Interprêce des Erars Gé-
néraux d’Hollande ; on le nomme Nautille vitré, & il doit
fe rapporter à la Planche 5 de la Conchvliologie : fa cou-
leur et blanche & rayonnée , & par fon mice il doit fe
placer parmi les Nautilles papiracés. Safigure en cône avec
un bout recrouflé , tel qu'on en vient de voir au Bonnet
de Dragon, le rang des tubercules qui le bordent par en-
haut, le rendent extrêmement fingulier : le pofleffleur mê.
me le regarde comme un enfant unique.
On voir à la lettre C, un Limaçon à bouche ronde qui
fe rapporte à la Planche 6 du même Ouvrage. ILeit dans
le Cabinet du fieur Poond à Londres. Sa couleur elt jau-
natre , barriolée de cercles bruns 5 mais fon plus grand
mérite confifte à avoir la bouche tournée à gauche , au
lieu que les autres Pont à droire, Cette efpéce qui. fe ren-
contre dans quelques genres de Coquillage, fe nommé
PUnique.
Le Ruban D qui fait partie de fa Colleétion de l’Au-
teur , lequel fair fa rétidence à Paris , doit fe rap-
porter à là même Planche 6 des Limaçons à bouche ron-
de : le fond en eft clair avec des bandes vertes, des cor-
dons de même couleur coupés par des zigzac bruns, d’é-
chiquertés & des taches brunes, C’eft un des beaux limas
Ccc ij
PREMIERE
PLANCHE.
7 6 CAAA à
VASE
#1 6,
pape LA.
17 1 CR 17
qu’on puifle voit, terminé par un bouton couleur de rofe ;
& une nacre admirable en dedans, avec un cercle jaunâtre
bordant la bouche.
La Nérite E du même Cabinet appartient à [a Planche
7 des Limaçons à bouche demi -ronde ; rien n’eft plus
beau que fa robbe blanche , couverte de lignes aflez lar-
ges de couleur de rouge brun, ferpentant en zig-ZaC
depuis fon fommet jufqu’en bas où eft l'Umbilique. Ce
fommet eft marqué de lignes rouges de même que la rob-
be On peut dire que ce morceau eft auffi parfait que le
peur être une petite Coquille. Rarement elle fe trouve dans
les plus riches Collections.
Le Buccin marqué F, tiré du Cabinet de M. Lionnet ;
eft un morceau tronqué naturellement dont les étages font
applatis. Sa couleur générale en dedans tire fur le rouge,
avec un petit lizeré couleur de chair : fa volute fe déploie
& s’eéleve aflez haut ; mais fa queue eft de couleur grife,
& fe termine dans un corps aflez menu. Cette couleur grife
regne encore dans les revers des révolutions de la Volute:
enfin rien eft fi extraordinaire pour la forme. On ne peut
le rapporter qu'aux Planches 9 & 10.
La lettre G fournit une figure de la derniere beauté;
c’eft un Ruban terreftre qu'on peut admettre à [a Plan-
che 11 des Vis. On peut dire que toutes les couleurs fe
font donné le mot pour s’y rafflembler. Huit bandes prin-
cipales, affez larges, couvrent cette Vis : la premiere eft
brune , la feconde verdâtre, la troifiéme violette , la
quatrième bleue , la cinquiéme blanche, bariolée de brun
rouge , la fixiéme à peu près de même; la fepriéme & la
huitiéme formant le fommet, font de couleur de rofe.
Chaque bande eft féparée par une ceinture blanche bor-
dece de deux lignes noires & d’un filet rouge dans le mi-
lieu. Enfin cet affemblage forme un tout des plus
agréables & des plus finguliers. C’eft l'Auteur qui LAB
ce beau morceau.
Le fameux Amiral nommé par excellence cedo mulli ,
vient anciennement du Cabinet de feu M. de la Faille,
Auditeur des Etats de Hollande; il a pañlé depuis dans celui
de M. Lionnet, où il eft prefentement. Ce morceau eit
unique & mérite toute l'attention du Leéteur. C'eft un
Se
grand corner dont la robbe jaunâtre eft féparée par Le.
tre bandes oufafcies , dont celle d’en-bas & celle du mi-
lieu font comparties de différentes marbrures blanches &
irréguliéres ; les deux autres fonc remplies, lune de qua-
tre cordelettes à points blancs, & celle d’en-bas n'en a
que trois toutes réunies. La Clavicule, ou Pyramide ,
commence par une fafcie compartie à figures blanches
irréguliéres , pareilles à la fafcie du milieu. Au deflus
ce font huit cordons arrondis & bariollés de taches blan-
ches , fe cerminant à un bouton de même couleur. On
ne peut voir une Coquille d’un plus bel afpe& & d’une
forme plus élégante : fi l’on rapportoit ici le prix exor-
bitant qu’on en avoit offerc à feu Monfieur de la Faille,
& cel qu'on me la dit en Hollande, on auroit de la
peine à le croire ; c’eft à la Planche 12 des Cornets ou
Volutes que cette belle Coquille a du rapport.
L’Amiral d'Orange I eft encore un très-beau morceau
& des plus rares; on le nomme ainfi, parce qu’il fe trou-
ve dans fon pourtour plufieurs parties jaunes fur un fond
bleu mêlé de couleur de rofe , avec dix-fepr à dix-huie
petits cercles qui ont des marques brunes, jaunes, & blan-
ches. La têce en pyramide et de même couleur avec fix
cercles faifant refault & tachetées de noir, accompagnés d’u-
ne double ligne jaunâtre avec un bouton au fommer de
couleur jaune. Cette belle Coquille fait partie de la col-
leétion de l’Auteur & eft relative à La Planche douze.
Le Vice- Amiral K eft eftimé le plus beau des Vice-
Amiraux ; s’il eft différent de celui H de la Planche 12
de la premiére partie, il ne faut s’en prendre qu’à la va-
riecé des noms que les Hollandois donnent à ce genre de
Coquilles. Celui-ci a un fond blanc avec des fafcies mar-
brées de tâches rougeûtres & irréguliéres : on y diftingue
deux fafcies blanches , où font des cordelettes irréculié-
res chargées de quelques points bruns, la tête eft extrè-
mement belle, divifée en plufieurs étages de relief tache-
tés de blanc & de brun rouge, le fommet eft couleur de rofe.
L'autre Vice - Amiral L eft appellé ordinairement le
Vice-Amiral de Rumphius, parce que ce Naturalifte l’a
employé dans fon ouvrage j il eft bien moins rare que les
autres. Sa couleur blanche eft compartie en languettes
86
fréguliéres d'un rouge brun, avec une fafcie dans le bas
chargée d'un cordon de points de la même couleur. La
tête eit admirable , & très-conforme à la précédente.
Ces deux We ah fe voient dans le Cabinet de
PAuteur, & fe rapportent entiérement à la même Planche
12 des Cornets ou Volutes, ’
L'Amiral grenu ou chagriné eft encore plus rare que
les autres , il fe rapporte en tout au Grand Amiral ayant
une fafcie jaune au milieu, chargée d’un cordon de points
rougeatres. La feule différence eft qu'il eft plus petit,
& que tout fon COrps efl chagriné fenfiblement par des
lignes élevées qui traverfent horifontalement fa robbe &
fa ère. C’eft encore l'Auteur qui pofléde cette rare Co-
uille. & c’eift une de celles qui Jui coutent le plus dans
fa colleétion. Même rapport à la Planche 12.
Le Vice-Amiral grenu N n'a aucune différence avec
le précédent, que de n'avoir point de ligne ponftuée de
poiuts rouges dans fa fafcie jaune , ou, fl l'on veut » C'eft
un Araisa lt grenu dont l'efpéce cit marquée par cette dif-
férence. Il n’eft pas moins rare que l’autre & a le même
raport à la Planche 12. Il orne la belle colleétion de
Madame la Préfidente de Bandeville à Paris.
L'Amiral O expofe deux cordons dans la mème fafcie
du milieu, & deux autres dans la fafcie d’en-bas ; c’eft
en quoi il différe du grand Amiral , qui ne doit avoir
qu'un cordon. C'eit roujours le même compartiment , la
même tête, les mêmes couleurs; mais il eft plus rare.
L'Amiral P différe encore des autres, en ce que ces
deux cordons font féparés dans deux fafcies écartees l’u-
ne de l'autre : l’une fe trouve vers le haut, l’autre vers
le milieu ; il y a encore un petit cordon dans la fafcie d’en
bas. La Volute ou tête eft un peu plus longue dans cette
derniére efpéce que dans la premiere. Ces deux Amiraux
font relatifs à la même Planche 12, & appartiennent à
Madame la Préfidentce de Bandeville,
Le morceau marqué à la lettre Q ceft extrêmement fin-
culier, c’eit un joli Corner, appelle en France & en An-
gleterre ,; l'Amiral de Guinée. Il n’aà proprement parler,
que trois fafcies fur fa robbe , dont le fond eit couleur de
noifette ou de paille ; celle de la bande du milieu eft
; 3 . ; SE 74
agathe avec des zig-zac aurores : la tête a fept ctages re-
levés & bariolés de taches agathes & brunes, le fommer
eft de même.
On voit fur le Cornet R appellé l’'Amiral de Surinam,
crois bandes bariolées de taches blanches irréguliéres : le
fond eft marron clair; & dans la fafcie vers Le bas; il
regne un cordon de points blancs & bruns qui dénotent
un Amiral. La tère en pyramide eft femée de ferpentaux
blancs & de relief fur un fond marron : vers le fommet
eft un rang de tubercules, & la pointe eft couleur de chair.
Ces deux Coquilles toujours relatives à la Planche 12, fe
trouvent à Paris dans le beau Cabinet de Madame du
Bois Jourdain.
Le Cornet S dit l'Amadis, eft une efpéce d'Amiral, &
il diflére cependant par la grofleur de fon volume. C'eft
le même compartiment & la mème couleur , où lon ne
diftingue aucune féparation ni fafcie 5 c’eft un nom de
guerre que les Hollandois lui ont donné pour pouvoir le
diftinguer des autres. Sa rète eft élevée & en partie de
relief, marquée de taches blanches, grifes, & brun rou-
ge. Son corps eft compofé de points blancs & rouges très-
ferrès fur un fond aurore. Il paroît au milieu quelques ta-
ches noiratres plus grandes que les autres; enfin, c’eit une
belle Coquille & qui eft aflez rare; l’Auteur de cet ou-
vrage vient de la recevoir d’'Hollande : c’eft toujours le
même rapport à la Planche des Cornets.
L’Efplandian T, fe nomme en Hollandois, la toile d’a-
raignée : cette Coquille a la têre peu élevée & par étages
bariolés de points rouges & blancs ; le corps eft tachete en
lignes droites tournant un peu vers le bas, Le comparti-
ment cit formé de taches irréguliéres, rougeâtres & gri-
fes , avec deux fafcies au milieu & vers le bas, dont les
taches font plus noires & plus longues que les autres , laif-
fant pañler les lignes blanches qui viennent de la partie
d’en-haut. On eftime beaucoup cette Coquille; elle fait
partie de la colleftion de PAuteur.
Voici encore une efpéce d'Amiral à la lettre V que pof-
féde M. Lionnet à la Haye : ce morceau n’a aucune fafcie
ni cordon ; fon compartiment eit continu, & forme une
efpéce de cervelas , nom qu’on a donné à un genre de mar-
88
dt connu de tous les curieux : on voit par-là que c’eft un
compofé de taches rouges & blanches. Sa rêre eft plate &
touce blanche, avec des cercles de couleur de brun-rouce ,
échancrés par diftance : ce morceau rare eft toujours re-
facif à la planche 12.
Le Corner X vient de Curaçao , & fe trouve dans le ca-
biner de M. Chaïiz, Miniftre à la Haye. La forme en eit
très belle, ainfi que fa tête. Le fond de la robbe eit foupede
lait, avec de grandes taches brunes déchiquerées.. Il régne
fur le tout des lignes horizontales formées de points blancs
impercepribles. La partie inférieure forme une bande veinée
de rouge & de blanc des plus finguliéres ; & fa pyrami de
de la même couleur de foupe de lait, eft par étages avec
des tubercules efpacés fur les cordons. Certe coquille n’eft
pas commune, & eft très-finguliére dans fes compartimens,
On ne peut en attribuer le genre & l'efpéce qu’à la plan.
che 12,
Celui de la lettre Y fe nomme le Cornet ou volute d’O-
ma, & par corruption de St. Thomas; c’eft un grand Cor-
net, aflez femblable à la Couronne Impériale F de la plon-
che 125 mais la couleur & le compartiment font très-dif-
férens. Sept bandes ou fafcies fe voient fur fa robbe, dont
le fond eft blanc : la premiére, la troifiéme, a cinquième
& la féptiéme, font compofées de boucs de lignes entaflées
lune fur lautre d'une couleur aurore ; les crois autres faf-
cies, qui font la feconde, la quatriéme & la fixiéme , font
remplies de points moins ferrés & en fimécrie, formant des
cordelettes pareilles à celles des Amiraux. La réte ou cla-
vicule eft par étages compartie de veines blanches & au-
rores , le fommer eit couleur de feu. Ce Corner, affez rare,
fe trouve chez M. Lionnec à la Haye, & fe rapporte trou-
| jours à la planche 12.
s, 2e Cerre feconde Planche expofe onze Univalves des plus
rares qui fe voient dans l’hiftoire des coquilles.
La lettre A eft un cylindre ou olive, dont le comparti-
ment eft extrèémement fingulier. Un fond blanc, chargé d'u-
ne quantité de petites lignes noiratres, qui ferpentent &
fe croifent en plufieurs endroits, forment une efpéce d'é-
criture Chinoife, nom qu'on lui à donné , & que porte
auf une Came repréfentée dans la Planche 2rà la lettre
À
COQUILLAGES UNIVALVES tres rares
J'econde Planche ,
391
la robbe, dont le fond eft blanchâtre. Sa tête qui rentre
en elle-même , forme un bouton tout uni & plat; la par-
cie de fa bouche, qui eft très-évafée , préfente une efpéce
d’aîle, & fa columelle eft toute dentelée. On doit la rap-
porter à la même Planche des Tonnes.
La Porcelaine E vient à la fuite de la Planche 18, &
appartient encore à l’Auteur ; elle n’eft remarquable ainfi
que la précédente que par le compartiment de fa robbe.
On croit y voir quantité de petites taches rondes, qui imi-
cent l’habit d’Arlequin dont elle a pris le nom. Enfin ce
compartiment eft un aflemblage de petires piéces ferrées
lune contre l’autre, d’une couleur d’un gris-bleu , fur un
fond travaillé en lignes droites de couleur de brun- rouge,
& ordinairement au milieu eft une barre un peu large qui
tombe du haut en bas, de couleur de gris-bleu. La bouche
& fes extrémités n’ont rien de fingulier. Cette Coquille
n’eft pas de la rareté de celles que repréfente cette fecan-
de Planche ; mais elle n’eft pas commune de la grandeur
qui eft ici marquée , & de la netteté du compartiment qui
S'y voit.
Voici la plus rare Coquille de toures celles que nous
préfentons au Public ; il n’y en a qu'une en Hollande, &
elle fe trouve unique à Paris dans le Cabinet de Madame
la Préfidente de Bandeville. Son genre appartient aux
Pourpres, ou fi lon veut aux Mwrex, Planches 14, 15,
16 , quelques-uns la nomment Radix à feuillages noirs : fa
figure eft de forme ronde, avec un fond blanc charge de
plufieurs rangs de pointes très-faillantes & noires , qui
ferpentent depuis le bout de la clavicule jufqu’à lex-
rémité d’en-bas. Les plus petites de ces pointes font ai-
gues; mais les plus fortes font larges & déchiquetées à
leur extrémité. On voit dans le milieu des efpaces tous
blancs entre les rangs des feuillages noirs. La clavicule ou
le fommet eft de couleur blanche ainfi que fon intérieur,
où l’on remarque un Umbilique.
Le Buccin L fe rapporte à la Planche 10, & eft de la
rande taille , approchant de celui qu'on nomme le Buccin
de l’Ifle de Caïenne : le fond en eft blanc; & fa robbe
eft en partie couverte de zig-zac aflez larges, de couleur
de brun-rouge. Sa clavicule a fix étages bariolés dans le
Ddd ij
TROISIEME
l'LANCHE.
392
goût de la robbe, & féparés par de peits cercles biancs,
avec un fommet jaune. Le dedans eft à l’ordinaire blanc
& très-poli, avec une bouche très-évafée ; l’Auteur comp-
ce ce Buccin parmi les raretés de fon Cabinet, Plufieurs
appellent cette Coquille l'Afne rayé.
Cette troifiéme & derniére Planche ne contient que des
Coquilles Bivalves. Les Multivalves n’ont rien offert de
rare & qui n'ait été publié dans la Conchyliologie.
Le groupe d'Huïtres À vient de Malthe, & fe trouve
dans la Colle&tion de l’Auteur. La grandeur de la princi-
pale Huître qui en foutient trois autres , eft fort confidé-
rable ; fa couleur grife eft hériflée de tous côtés de pointes
& de corps étrangers , tels que des vermifleaux & des
morilles de mer. Sa partie fupétieure eft chargée de
trois autres Huïtres, dont une petite de la même eipéce :
les deux autres font de moitié plus grandes, d'une belle
couleur violette , & d’une efpéce très-différente, étant épi-
neufes , & fort élevées fur cette fuperficie. Ce que ceite
belle Huître a de plus fingulier , c’eft qu’elle eft percée dans
fa valve inférieure par une Pholade qni faille de plus d’un
pouce.Ces fortes deCoquillages ne fe trouventordinairement
que dans des pierres de Ponce, de Banche, de marne, & quel-
quefois dans des morceaux de marbre durci par un long
efpace de tems; cet exemple fait bien connoître que ces
animaux creufent leur fépulchre aufli bien dans les Co-
quilles que dans les pierres , remarque qui ne doit point
échaper au Curieux Naturaliftes. Ce rare morceau doit
fe rapporter entiérement aux Planches des Huitres 19
éGr20:
On doit mettre la Came B à la fuite de la Planche 21
des Cames. La fingularité de fon compartiment ne fe
peut aflez admirer. C’eft un mélange de lignes violettes
aflez larges formant des zig-zac , des triangles, & autres
figures fur un fond blanc traverfé par de petites lignes
tournantes : le deflous eft du même ordre ; mais moins fort
de couleur quelle deflus , chofe aflez ordinaire dans toutes
les Coquilles. On la voit dans la Colletion de l’Auteur.
L'Orpheline C eft un peigne auf fingulier que peu
connu en France. La varieté de fes couleurs mérite aflez
Pattention du Curieux. La-moitié de fa valve fupérieure
28
A. Cette jolie Coquille fait partie de la belle Colle&tion
de Madame du Bois-Jourdain , à Paris. Elle doit fe rap.
porter à la partie inférieure de la feconde Planche 13 des
Roulleaux ou Olives.
On voit un Cornet à la lettre B, qui eft tiré du Cabi-
net de Monfieur Lionnet, qui la nomme la Picotée : en effet
fa robbe de couleur de noifette eft toute femée de petits
points rouges imperceptibles , avec deux zones efpacées au
milieu & vers le bas, lune brune , l’autre marquée de ta-
ches de la même couleur formant des zig-zac. La rète peu
élevée eft fort belle & par étages bariolés de lignes brunes
jufqu’au fommet, qui eft blanc. Elle fe rapporte à la
Planche 12 des Cornets.
Le Cornet C eft fi fingulier dans le compartiment de
fa robbe , qu’il ne fe trouve dans aucun Cabinet. Il orne
celui de Auteur , & fe rapporte toujours à la Planche 12.
Quatre colonnes blanches le diftinguent au milieu de fa
robbe, qui eft d’un brun rouge cerclé de lignes formées
par des points noirs. Quatre autres marques longues &
blanches font à l’aplomb de ces colonnes. Tes côtés de la
robbe font bariolés de différentes taches blanches irrégu.
lieres fur le même fond ; la tête peu élevée eft compar-
tie en plufieurs taches brunes , fur un fond blanc jufqu'au
fommet , qui eft couleur de rofe. Sur le bord de [a bou-
che, la Coquille eft prefque blanche , piquotée de points.
rouges bruns.
La lettre D montre un joli Cornet, tiré du Cabinet
de Monfieur Chaiz, à la Haye : une couleur de marron
cerclée de petites lignes horizontales & imperceptibles regne
fur toute la robbe , & n’eft interrompue que par une faicie
bluâtre , coupée de taches de couleur de marron. La pyra-
mide ou clavicule forme plufieurs étages, & eft bluatre,
avec quelques interruptions blanches, & quelques plis qui
s'écendenct un peu fur le haut de la robbe. Cette Coquille
rare appartient à la planche des Cornets.
Le petit Buccin E eft dans la poffeflion de PAuteur : le
fond de la robbe eft blanc , femé de lignes formées par
de gros points quarrés de couleur noire , de maniére qu’il
fe trouve de petits efpaces ou raies blanches , qui comme
un refeau féparent le tout du haut en bas. Vers le mi-
Ddd
90
ee eft un efpace un peu plus large de couleur blanche:
Ja rète qui eit petite & par étages , eft route piquottée de
points noirs, & les deux derniers tours de la clavicule qui
font le fommet, fonc trous gris fans taches. On doit met-
tre ce Buccin parmi ceux des Planches 9 & ro.
La Harpe F eft cannelée profondément dans toute l’é-
tendue de fa robbe ; mais es cannelures ne font point
pofées horifontalement, comme on le voit aux figures des
lettres C & L, de la Planche 17 : elles partent de la par:
tie d'en-haut tournant en fpirales, & font très-ferrées l’une
contre l’autre , interrompues toutefois par de petites taches
brunes formant environ douze cercles dans toute l'étendue
de ja robbe. Le fond eft blanchâtre, & les cannelures un peu
jaunes. Elles font terminées toutes en-haut par des poin-
tes faillantes, & par en bas c’eft un replis formant
un bec, ce qui paroïcra très-fingulier. La cète eft rour-
née en fpirale, & eft terminée par quatre cercles coupés
de lignes jufqu’au fommet ou bouton. Quoique ce mor-
ceau fe trouve en plufieurs Cabinets de l'Europe, il ne
laifle pas d’êrre rare ; le deflein de celui-éi à été ti-
ré du Cabinet de Madame la Préfidente de Bandeville ,
& il a beaucoup de relation à la Planche 17 des Tonnes,
Voici un morceau infiniment plus rare , appellé en
Lauin f’exillum Arauficanum , & en François le Pavillon d’O-
range. Il eft marqué G, & appartient à la même Planche
17 des Tonnes. Cette belle Coquille à le fond jaunâtre,
cerclé de lignes aflez larges, horifontales & ondoyantes
de couleur orangée. Une clavicule s’éleve à l’extrémité de la
partie fupérieure formée de quatre étages entourés de lignes
rougeatres. Ce Pavillon eft blanc en dedans , & fa columel-
le eft garnie de plufieurs dents. Rumphius avoit déja rap-
porté dans fon ouvrage cette Coquille ; mais elle man-
quoit dans les Planches de la Conchyliologie. On en
connoit deux en Angleterre, une en Hollande, & trois
à Paris On ne croiroit pas le prix où elle eft montée
dans les derniéres ventes. Ce rare morceau appartient à
l’Auteur.
La Tonne H eft encore du même Cabinet, & n'’eft
finguliere que par fes marbrures , qui font des taches de
couleur fauve , placées en zig-zac fur route l'étendue de
1 rousieme L’linche ,
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393
eit couverte d’une grande tache déchiquetée de couleur
de marron ; le refte eft d’un gris bluâtre , où l’on apperçoit
des rayeures qui forment le peigne, Le dedans eft bluâtre
dentelé au pourtour avec une tache irréguliére de cou-
leur de marron, dechiquetée & qui occupe le milieu ; elle
eft entiérement relative à la Planche 24 des Peignes, où
lon voit à la lettre B un Peigne fans oreilles & aufli épais
que lOrpheline. Cetre Coquille fe trouve chez Monfieur
Lionnet à la Haye.
La Came Traitée D appartient à {a Planche des Ca-
mes 21. Elle fe diftingue par fa grandeur & par fa cou-
leur de pain d'épices, interrompue par quatre rangs de
taches rouge-brun & entrecoupées, qui partent du fommet
à la circonférence. Toute la robbe eft revètue de lignes
cranfverfales formées par de petits bouts de lignes qui occa-
fionnent un joli compartiment, L'Auteur compte ce mor-
ceau dans fa Collection.
On voit à la Lettre E une Bivalve nommée le Coq &
la Poule , & en Latin Covcha rarior anomia vertice roffrato :
elle eft fort différente de (4) celle qui eft gravée dans
la Planche 23 à la lettre O , dont la couleur eft toute
brune , & que plufieurs Curieux appellent le Bec de Per-
roquet. Celle-ci eft grifâtre tirant fur le verd, & ondée
de quelques plis imperceptibles. Une des valves eft rou-
jours interpofée fur l’autre , avec un petit bouton faïllant
& percé fur la valve inférieure. IL eft à obferver qu'il part
de fa charniere en dedans une petite langue blanche un
peu tortillée. Elle fe voit à Paris, chez Monfieur d’Azain-
court, Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint Louis, &
Lieutenant-Colonel d'Infanterie.
Le grouppe F fe trouve dans le même Cabinet, & pré-
fente un coup d'œil parfaitement beau. C’eft une Huïtre
à rateau appellée Rafellum , laquelle eft d’une étendue con-
fidérable & toute pliée en crête de Coq à plufieurs éta-
ges. Cette quantité de plis & fi variée que plufieurs for-
ment des pointes, d’autres font déchiquetées , n'empêche
point que lHuître ne fe ferme exaétement de même que
la crête de Coq, ce qui en fait le mérite & la furprife.
Sa couleur générale eft brune; elle eft ondoyarte & tire
fouvent fur le jaune, le violet & le noir clair. On doir la
(a) On con-
noît encore
trois petites
efpéces du
Coq & ia Pou-
le, dont deux
finguliéres; la
premiére s’é-
tend fur les
côtés , & la
charnière eft
au milieu de
la partic fupé-
rieure ; l’autre
a cette partie,
qui ne ter-
Mant pas exa-
tement fur
Pinférieure ,
laiffe un inter.
vale vuide
d’un côté : de
l'autre les
deux valves fe
joignent exac-
ment , & for-
ment une
pointedes plus
aiguës. Sa fi-
gure approche
de celle d’un
gros pois, &
{a confiftance
eft des plus
minces.
394
rapporter aux deux Planches des Huitres 19 & 20.
La Came G n’eft pas moins finguliére que lOrpheli-
ne dont on vient de parler Une grande tache fauve en
occupe tout le milieu, & fe termine en pointe vers l'ex-
rémité d’en-haut. Les deux côtés font blancs, rayés par
de petites taches de la même couleur que la grande. Cet-
te Bivalve contre l'ordinaire eft auf parfaite deflous comme
deflus ; on la voit à Paris, chez Madame la Préfidente de
Bandeville.
Nous finirons cette explication par la lettre H, qui eft
un cœur ou Bucardium des plus extraordinaires , il et tou-
jours relatif à la Planche des Cœurs 23. La figure de ce
Cœur eft extrêmement différente de celui en Rateau , du
Cœur de Venus & de tous les autres qui font gravés dans
la Planche 23. La couleur eft à peu près la même; mais
celui-ci eft tout couvert de cordelettes en relief coupées
par de petites lignes. L’intervale des deux parties inférieu-
res des valves qui fe terminent en bec, eft noir & plat
imitant aflez bien les Arches de Noë. On trouve ce mor-
ceau rare à Paris chez Monfieur d’Azaincourt.
4,
nu
.
mn