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MADAGASCAR
LES BOIS
DE LA
FORÊT D'ANALAMAZAOTRA
PAR
Henri LECOMTE
DE l'institut
PROFESSEUR AU MUSÉUM NATIONAL d'hISTOIRE NATURELLE
MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DES COLONIES
AVEC LA COLLABORATION DE M. PaUL DANGUY, ASSISTANT AU MUSÉUM
pour la détermination des espèces
OUVRAGE SUIVI D'UN APERÇU SUR LES FORÊTS DE MADAGASCAR
PAR M. A. FAUCHÈRE
INSPECTEUR GÉNÉRAL d'aORICULTURE COLONIALE
Les photographies de plantes contenues dans ce travail ont été exécutées
à Madagascar par les soins de M. Faachêre.
PARIS
Augustin CHALLAMEL. Epiteur
RuB Jacob, 17
Librairie maritime et coloniale.
1922
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MADAGASCAR
LES BOIS
DE LA
FORÊT D'ANALAMAZAOTRA
Li:v Unis i>K Ml
Une vue dans la forêt d'Analamazao*
Un chantier d'exploitation
Photo. I"A.fCHi';RE
lin.. Il X(;, l'.Mii.s
i:n.\i.i..\Mi-:i., i-.dit.. p.\RtN
MADAGASCAR
LES BOIS
DE LA
FORÊT D'ANALAMAZAOTRA
Henri LECOMTE
DK LINSTITLT
PROFESSEUR AU MUSÉUM NATIONAL d'hISTOIRE NATUHELLK
mkmure du conseil supérieur des colonies
AVEC LA collaboration DE M. PaLL DA^GUY, ASSISTAIT AU MUSÉLM
pour la détermination des espèces
OUVRAGE SUIVI D'UN APERÇU SUR LES FORÊTS DE MADAGASCAR
PAR M. A. FAU CHÈRE
INSPECTEVR GÉNÉRAL d'aCBICULTURE COLONIALE
Les pholoqraphies de plantes conlenues dans ce travail ont été exécutées
à Madagascar par les soins de M. Fauchère.
PARIS
Augustin CHALLAMEL. Editeur
Rie Jacob, 17
Librairie maritime et coloniale.
1932
PRÉFACE
Nous dirons plus loin les avantages que présente l'étude de la structure des bois et en
particulier des bois de nos Colonies : il est dnnc inutile d'aborder cette question en ce
momeiil.
Mais si oïl admet l'utilité de cette élude, il convient du moins de la poursuivre sur des
matériaux bien définis, et non pas. comme on a malheureusement une trop "rande ten-
dance à le l'aire, sur des bois dont on ne connaît pas l'origine botanique, dont on ne pos-
sède que le nom indigène et qu'il serait presque toujours impossible de retrouver dans la
i'orèt tropicale.
Nous a\ons vu. par exemple, au Conservaloire des Arts et Métiers, des laldeaux indi-
quant les caractéristiques physiques de bois africains designés uniquement sous un nom
indigène et même sans indication précise de provenance. Ces tableaux résument les résul-
tats d'un ensemble considérable d'expériences longues et minutieuses : or ils ne comportent
aucune utilisation pratique, car le même nom indigène peut être donné à des essences
très dillérentes.
C'est avec raison que le capitaine Sebcrt (aujourd'hui général Seberf, membri> de l'Ins-
litut) s'était associé le botaniste Pancher. pour ses belles recherches sur les bois de la
Nouvelle-Calédonie et c'est grâce à cette heureuse et nécessaire collaboration (luc ce travail
a pu se faire une place d'honneur au milieu de travaux de même nature.
Il me parait d'abord nécessaire de mettre en garde le lecteur contre des uiclliotles de
travail trop facilement adoptées par des personnes étrangères aux recherches scientiliques.
Par ce fait qu'un Botaniste plus ou moins autorisé a indiqué incidemment, en reyard
du nom botanique d'une plante, le nom indigène qui est venu à sa connaissance, par exem-
ple llazomena pour Oclma Madagascariensis Bak.. on se croit autorisé à attribuer le même
nom botanique à toutes les plantes désignées par les indigènes sous le nom de llazomena:
or nous allons (hre jdus loin ce qu'il faut penser de celte manière <lc voir.
On remarquera tout d'abord qu'en adoptant cette méthode parliculicrement simpliste,
on laisse toute la responsabilité de la détermination à un indigène dont les connaissances
botaniques sont nulles ou du moins très bornées et qui dislingue les arbres les uns des
aulrcs par leurs propriétés connues ou par leur genre il'ulilisalion, beaucoup plus cnie
par leurs caractères morphologiques.
VI PRÉFACE
El, de l'ait, c'est ce qu'il est facile de constater. Dans les exemples qui vont suivre, nous
nous bornerons à des noms empruntés à la flore forestière de Madagascar: mais nous
poiiriions, pour les autres pays tropicaux, et aussi pour les pays tcmpcrés, fournir une
multitude d'exemples à l'appui de notre manière de voir'.
Le même nom indigène est souvent attribué à des plantes très dilTércntes les unes des
autres. C'est ainsi que la Liste des plantes utiles de Madagascar du Prof. Heckel (Ann. de
rinstit. colon, de Marseille, igio), rapporte au Ha/.ontoho des indigènes, le.n. espèces sui-
vantes : Ardisin fuscopilosa Bak. (Myrsinacées) ; Myrsine madagascariensis A.DC. (.Myrsi-
nacées) ; Potanieia Thouarsii R. et S. (Lauracées) ; Cassinopsis madagascariensis H. lin.
(Olacacées).
D'après le mémo travail, au Hazomby correspondraient, soit Erythroxyloii myrtoides
Bojer, soit Homalium tetramerum Bak.
Hazonema peut être, suivant les régions ou suivant les indigènes :
Khaya madagascariensis Jum. et Perr. (Méliacées), Ochna madagascariensis DC.
(Ochnacées). ]] einmannia Rutenbergii Engl. (Cunoniacées).
Sous le nom de Bongo, on désigne :
Dionychia Bojeri^aud. (Mélastomacées), Garcinia ortfioclada Baker (Guttifèrcs). Ocliro-
carpus Bongo Vig. et Humb. (Guttifères).
Heckel cite, sous le nom de Anjananjana. la Légumineuse Acschynoinene sensitiva Sw. ;
or nous avons reçu, avec la mèinedé.signation. un Leptolaena de la famille des Chlaenacécs.
Le terme Tavolo peut désigner indifféremment une Lauracée du genre Ravensara ou
bien une Taccacée, Tacca pinnatifida.
Sous le même nom de Menahy, nous avons re(,'u de la forêt d'Analamazaotra et du
même collecteur, des Erylhroxylon et un Ouratea appartenant à des familles différentes et
fournissant d'ailleurs des bois bien éloignés par leurs caractères de structure.
Enfin nous citerons encore une Lécythîdacée, le Foetidia, qui nous a été donnée sous le
nom de Nalo. généralement réservé à des Sapotacées de divers genres.
C'est probablement d'après des tableaux de correspondance et sans contrôle suffisant
que M. Louvel {^La forêt d'Analamazaotra, in Bull. écon. de Madagascar, 1909, p. 334)
attribue les Kijy, Kijy lahy et Rijy vavy au genre Dracœna de la classe des Monocotylé-
dones, alors que les indications qu'il fournil, sur l'écorce en particulier, éloignent beau-
coup ces arbres des Monocotylédones. Et, de fait, d'après toutes les indications qui nous
sont parvenues, les indigènes appliquent habituellement ce nom de Kijy à des Guttifères
du genre Symphonia.
Sur la foi sans doute d'une autre déslguatlon indigène le même auteur cite, sous le nom
de Hasina, un arbre qui serait, d'après lui, un Cotonnier, Gossypiuni harhadense L., et
qui atteindrait 1/4 mètres de hauteur avec o", 60 de diamètre !
Ce sont là des errements auxquels il convient de mettre un terme, car les travaux ainsi
compris ne peuvent servir de base à des études sérieuses. En nous exprimant avec celte
franchise, nous entendons bien d'ailleurs ne pas jeter un discrédit systématique sur les
I. Il siiilirait d'ailleurs de citer ropinion de l'explorateur botaniste, M. Perrier de la Bathie, à ce sujet. Elle se trouve
rapportée à la page !i de la préface du Catalogue des plantes malgaches, par M. Dandouau.
auteurs de ces éludes, qui sont de bons Français cherchant à servir leur pays avec un
incontestable dévouement. C'est à l'Administration des Colonies que revient la charge
d'organiser, dans de meilleures conditions, les études scientifiques concernant les produc-
tions naturelles des possessions dont elle a la garde.
En ce qui concerne spécialement les bois, il n'existe (ju un laoven de faire œuvre
sérieuse et utile, c'est de recevoir d'un colleclcur coniui cl digne de foi, chaque échantillon
accompagné d'un rameau (leuri et fructifié, permettant de faire une exacte détermination.
■ En dehors de cette condition nécessaire, il ne peut y avoir que malentendus et c<»nfu.sion.
Nous avons pris pour règle absolue de n'étudier que les bois entrés dans nos collections
avec les documents permettant d'en fixer rigoureusement l'origine botanique. Tous ceux
qui ne répondent pas à cette condition sont impitoyablement rejetés.
Pour ce qui concerne la forêt d'Analamazaotra. nous avons eu la bonm- fortune de pou-
voir compter sur la collaboration éclairée de M. Fauchère, inspecteur général des Services
agricoles et forestiers de Madagascar, à qui M. Schrameck, gouverneur ijénéral et M. Gar-
bit, son successeur actuel, — avec une largeur de vues à laquelle nous sommes heureux
de rendre hommage — ont bien voulu fournir les moyens de rassembler la documentation
nécessaire. Sous la direction de M. Fauchère, M. Thouvenot. garde principal des Forêts,
qui exerce ses fonctions à Madagascar depuis de nombreuses années et qui a la connais-
sance pratique de la forêt malgache, s'est chargé de faire abattre les arbres et d'établir en
même temps la documentation botanique.
M. G. Julien, gouverneur honoraire des Colonies, qui a une connaissance toute spéciale
de la langue malgache, a bien voulu vérifier les noms indigènes que nous citons et nous
lui en exprimons ici toute notre reconnaissance.
Les sections pour micrographie ont été exécutées par M. Conrard et les pholomicroffra-
phies par M. Fallou.
I.e ao décembre igJi.
UTILITÉ DE LA CONNAISSANCE
DE LA STRUCTURE DES BOIS
Tout le monde reconnaît aujourd'hui la nécessité de tirer parti des matériaux variés que
renferment les forêts coloniales : les métropolitains, dans le but de parer aux nécessités
urgentes créées par la guerre ; les coloniaux, pour assurer la prospérité des colonies, par
l'exploitation de leurs richesses naturelles.
De cet état d'esprit découle tout naturellement l'urgence d'une étude aussi complète que
possible des ressources forestières coloniales, car il est hors de doute qu'on ne peut songer
à exploiter, dans de bonnes conditions, des forêts dont on ne connaît ni la composition ni
les ressources diverses.
Le premier soin doit être de dresser l'inventaire méthodique de nos forêts coloniales,
pour connaître la nature et la répartition des arbres qu'elles contiennent et il faut recon-
naître que, dans cet ordre d'idées, les explorateurs et botanistes français ont déjà réalisé
une œuvre sérieuse.
Mais un exploitant serait très insulTisammenl renseigné si on lui apprenait simplement
que dans telle forêt de Madagascar il existe des Dalbergia et des K/iaya. Il est indispensable
de compléter ces notions en rappelant aux intéressés que des arbres du genre Dalhcrrjia
fournissent les PaHssandres de l'Inde et que précisément les bois de Dalberf/ia de Mada-
gascar possèdent la plupart des caractères de coloration et de structure des bois employés
sous le nom de Palissandres.
Il en est de même pour le Khaya. apparletiaiit à la amiille des Méliacées. qui esl préci-
sément celle des véritables Acajous. Montrer les rapports de coloration et de siructure
entre les bois de Khaya et d'Acajou est le meilleur moyen de faire prévoir l'importance et
l'utiUsation possible de ces bois.
Il ne suffit pas non plus, comme on parait trop tenté de le lliirc, de dresser des listes de
bois coloniaux susceptil)lcs, croit-on, d'après quelques-uns de^ leurs caractères extérieurs,
comme la couleur et la dcusité, de remplacer certains des bois de nos pays qui sont jour-
nellement employés à divers usages. Un bois des pays chauds de même couleur et de
même densité que le Pin des Landes, pourra ne constituer qu'un exécrable bois de pavage,
Lecomte.
2 LES BOIS DE MADAGASCAH
alors que le Pin des Landes donne les meilleurs résultais pour cet usage particulier.
C'est que la nature et le mode d'agencement des éléments qui constituent le bois inter-
viennent, en première ligne, comme facteurs déterminants des propriétés physiques, et la
connaissance de ces dernières règle les modes d'emploi, du moins pour les bois qui ne
sont pas d'ébénisterie.
La connaissance de la structure des bois, c'est-à-dire de la nature et de l'arrangement
de leurs éléments, ou encore, si l'on veut, de leur architecture cellulaire, est, à mon avis,
de première utilité pour permettre de prévoir leurs qualités ou leurs défauts.
C'est ce qu'avait fort bien prévu le capitaine Sebert (aujourd'hui général Sebcrt,
membre de l'Institut) dans sa remarquable notice sur les bois de la Nouvelle-Calédonie,
quand, après avoir examiné les divers points de vue auxquels un bois peut être étudié, il
écrivait (p. 79) : a Peut-être pourrait-on arriver à trouver ainsi une certaine relation entre
ces divers éléments, de telle sorte qu'à l'avenir, l'examen microscopique d'un bois
pourrait permettre de prévoir, par analogie, quelles doivent être ses propriétés
physiques. »
La connaissance généiale des bois est devenue de plus en plus nécessaire, car il ne s'agit
plus, comme autrefois, de prélever uniquement sur de vastes étendues de forets coloniales,
quelques arbres susceptibles de fournir des bois d'ébénisterie, et de détruire impitoyable-
ment le reste. Cette méthode radicale a fait son temps : elle ne peut conduire qu'à un seul
résultat, la destruction inutile d'immenses forêts, sans aucun profit pour la métropole et
pour les colonies.
Le but qu'on poursuit maintenant est une exploitation intégrale de la forêt, comportant
l'utilisation aussi complète que possible du plus grand nombre des arbres abattus.
Et comme cette utilisation généralisée est étroitement liée aux propriétés physiques des
bois, il est clair que la connaissance de la structure, facteur essentiel de ces propriétés,
fournira sur les utilisations possibles, les renseignements les plus précieux.
Si le Chêne, par exemple, est communément employé pour douves de tonneaux, c'est
que, fendu sur mailles, il fournit des planchettes dans lesquelles les grands rayons du bois
sont perpendiculaires au système général des fibres, comme, dans un tissu, la trame est
perpendiculaire à la chaîne. En raison de cette structure spéciale, de telles douves ne
peuvent se fendre perpendiculairement à leur grande face. Il est clair que c'est dans le
nombre des bois présentant la même structure qu'il convient de chercher les succédanés
du Chêne pour la tonnellerie, et, de fait, dans l'Inde, le bois de Polyallhia longifolia
B. et H., pour^^I de grands rayons disposés comme ceux du Chêne, se trouve être très
recherché pour la tonnellerie, et ce choix, uniquement dicté par une longue expérience,
s'explique précisément par la structure du bois.
Le bois de Frêne est bien connu pour sa résistance et son élasticité, qui en font un bois
de premier ordre pour les travaux de charronnage et pour les manches d'outils, car il
peut, sans se briser, supporter des chocs violents. Il doit ces propriétés à une heureuse
proportionnalité des couches à vaisseaux dominants et de celles qui sont formées presque
exclusivement de fibres. C'est aussi le cas du Bang lang ou bois de Lagerstrœmia de
l'Indochine, fréquemment employé par les indigènes pour manches d'outils. Or ce bois
UTILITÉ DE L.V CONNAISSANCE DK LA STRUCTURE DES BOIS 3
est précisémont constitué par des couches alternatives de parenchyme ligneux et de fibres,
ce qui lui donne les môme propriétés d'élasticité et de résistance qui se rencontrent chez le
Frêne.
Le bois de certaines espèces de Xylopia est assez dur, de couleur jaune, très flexible ; il
est très recherché, en divers pays, soit pour la construction des mâts, soit pour manches
d'outils, soit pour divers autres usages exigeant, en même temps, de la résistance et de la
(lexibilité. Cette dernière propriété des Xylopia, — commune avec la plupart des bois
d'Anonacées — s'explique facilement par leur structure ; ils présentent en effet des zones
alternatives et circummédullaires de fibres et de parenchyme ligneux, de même que les
ressorts de voitures sont formés de lames métalliques superposées et non d'un bloc uni-
forme d'acier.
C'est en raison de cette flexibilité, tout à fait spéciale, due aux mêmes causes, que le bois
de Miliusa Baillonii Pierre est utilisé en Indochine par les indigènes pour la fabrication de
leurs arcs.
Il ne serait pas difficile de multiplier les exemples de bois ainsi employés à des usages
identiques dans des pays différents et dont la similitude d'emploi, dictée par une longue
expérience, s'explique précisément par des rapports étroits de structure générale.
Or de telles déductions ne pourraient jamais être tirées des tableaux fournis par les divers
expérimentateurs qui, par des essais longs et difficiles, ont tenté de poursuivre l'étude
comparative des propriétés phvsiques des bois. Les résultats de ces essais, pour intéres-
sants qu'ils puissent être, sont souvent contradictoires, car les bois ne constituent pas une
substance définie et les résultats dépendent en outre beaucoup du soin avec lequel sont
préparées les éprouvettes.
Bien entendu, nous ne voulons pas dire par là que ces essais doivent être abandonnés,
mais seulement qu'il est indispensable de les compléter par l'étude de la structure, car, à
notre sens, cette dernière étude est l'une des plus fécondes en résultats certains et en utiles
suggestions.
C'est pour cette raison que nous avons entrepris l'étude spéciale de la structure des
bois de nos colonies, en prenant le soin de dégager cette étude de tous les détails et de
toutes les mensurations susceptibles de noyer les résultats généraux. Ces caractères de
détail, qui intéressent surtout les botanistes, trouveront leur place naturelle dans un tra-
vail spécial.
COMPOSITION DE LA FORÊT TROPICALE
Comme toutes les forets tropicales, la forêt d'Analamazaotra se montre essentiellement
hétérogène. Les arbres qui voisinent, au lieu d'appartenir à la même espèce, sont tous
différents et appartiennent aux espèces les plus variées.
Les familles les mieux représentées sont précisément de celles qui manquent plus ou
moins complètement dans nos forêts des régions tempérées : Anonacées, Lauracées. Cuno-
niacées, Légumineuses, Euphorbiacées, Urticacées. Méliacées, Rutacées. Anacardiacées,
Sterculiacées, Guttifères, Rubiacées, Composées. Ericacées. Loganiacées. Sapotacées, Apo-
cynacées, etc.
Au contraire, les familles bien représentées dans nos forêts tempérées manquent complè-
tement ou sont à peine indiquées à Madagascar.
C'est ainsi que la famille des Conifères, si abondamment représentée chez nous par les
Sapins, Pins, Epicéas, Cèdres, Mélèzes, Thuyas, Cyprès, etc., manque à Madagascar, où
on ne rencontre que quelques rares exemplaires de Podorarpiis. appartenant à la famille
voisine des Taxacées. disséminés dans les forêts de Moramanga et de Analaniazantra.
On peut donc dire (|ue les Gymnospermes manquent à |)eu près complètement à
Madagascar.
De même, les Chênes, les Hêtres, les Châtaigniers, les Rouleaux, les \uncs. les Peu-
pliers, qui correspondent respectivement aux familles des Amenlacées, Rélulacées et Sali-
cacécs, n'existent pas à Madagascar. Il en est d'ailleurs à peu près de même pour la Réu-
nion, Maurice, les Seychelles, et l'Afrique du Sud.
La forêt de Madagascar présente donc une allure et une composition très dilTérenles de
celles de nos forêts des pays tempérés.
Alors que dans la flore forestière de l'Indochine, par exemple, on rencontre de nom-
breuses Dilléniacécs, Diptérocarpacées et Lylhracées, ces trois familles paraissent manquer
à Madagascar. La famille des Lauracées, qui se trouve déjà si bien représentée en Indo-
chine i)ar des Cinnamomum. Ph.rhe. Marliiliis. Lilsea et Limlrra. ne l'est pas moins abon-
damment à Madagascar, mais surtout par les genres Rarfiisara et Mi'spilodapltm'.
6 LES BOIS DE MADAGASCAH
Pour l'étude des bois de la forêt d'Analamazaotra nous avions le choix entre plusieurs
modes de groupement.
Il était en effet possible de grouper les bois d'après leurs propriétés physiques appa-
rentes, densité, dureté, couleur, etc.
D'autre part, on pouvait ne tenir compte que des caractères de structure, ou du moins
de certains caractères de structure, comme le nombre, la grandeur et la distribution des
vaisseaux : le nombre, les dimensions et la structure des rayons ; la présence ou l'absence
d'appareil sécréteur dans le bois, etc.
Il nous a paru préférable d'adopter simplement la classification botanique et, de fait,
on verra que dans bien des cas des groupes entiers montrent, au point de vue de la struc-
ture de leur bois, des affinités aussi évidentes que par les caractères de leur appareil floral.
Or nous avons eu loccasion de dire plus haut que les propriétés physiques des bois et par
conséquent leur faculté d'utilisation se trouvent intimement liées à leur structure. Il en
résulte que la classification botanique adoptée ne séloigne pas beaucoup d'une classifica-
tion fondée sur les caractères physiques des bois.
CARACTÈRES A EMPLOYER
POUR LA DÉTERMINATION DES BOIS
A caractéristiques égales de dureté, de densité, etc.. deux hois donnés ne possèdent pas
nécessairement les mêmes qualités et n'ont par conséquent pas la même valeur. I^cs uns
se fendent trop facilement, ou sont la proie des insectes xylophages. alors que les autres,
dans les mêmes conditions, se conservent parfaitement et ne se fendent pas. Pour employer
un bois à un usage déterminé, il faut donc connaître ses qualités et ses défauts,
et pour cela il est d'abord indispensable de savoir par quelle espèce d'arbre il a été
fourni.
D'iiabitude, les praticiens distinguent parfaitement les uns des autres les bois de nos
pays qu'ils ont à mettre en œuvre et un menuisier ne confondra jamais du bois de Ilùtre
avec du bois de Cerisier par exemple. Mais il ne faudrait cependant pas croire que cette
faculté de reconnaissance, fondée sur des caractères aussi vagues que multiples, dont le
praticien serait souvent bien incapable de définir les éléments, n'est jamais en défaut. Il
sulFit de citer un fait : on a discuté pendant longtemps sur la nature des bois de charpente
de nos vieilles cathédrales, que les uns attribuaient au Châtaignier, les autres au Chêne ;
or c'est un examen attentif de la structure qui a seul permis de reconnaiire le Chêne dans
ces vieilles charpentes et de trancher d'une façon définitive une question longtemps con-
troversée.
Mais si le doute peut exister quand il s'agit de bois aussi communs et aussi universelle
ment connus que le Chêne et le Châtaignier, on se demande comment les praticiens,
même les plus exercés, pourront reconnaître la véritable nature des bois exotiques qu'ils
auront à employer, le jour oii quelques centaines de ces bois de nos diverses colonies leur
seront oll'crls sur le marché. Sans aucun doute, des contestations s'élèveront entre ven-
deurs et acheteurs (piant à la véritable nature des bois livrés et si ces contestations sont
portées devant les tribunaux, ceux-ci ne pourront s'en rapporter qu'à des experts
spéciaux.
Quels sont les caractères susceptibles d'être retenus par ces experts.^ Nous pouvons
dire, avant d'aller plus loin, qu'il serait dangereux de se borner à un seul caractère ; il faut
s LES BOIS DE MADAGASCAR
au contraire en utiliser le plus grand nombre possible et ceux qui sont de la nature la plus
vulgaire ne sont pas à rejeter plus que les autres. Ainsi, par exemple, la nature de la
flamme donnée par le bois en brûlant, la couleur de la cendre, etc., peuvent donner de
très utiles indications, mais ce sont des indications d'ordre secondaire, de même par
exemple que la densité (qui est très variable, comme on le dira plus loin), la couleur,
qu'on peut modifier artificiellement, etc., etc.
En iqao, les Annales du musée colonial de Marseille ont publié un travail de M. A. Jauf-
fret intitulé : « Recherches sur la détermination des bois exotiques colores, d'après les ca-
ractères chimiques et spectroscopiques. » Ce travail est divisé en trois parties : i° Action de
divers réactifs sur les extraits aqueux et alcooliques des bois étudiés ; 2° Caractères spectro-
scopiques de ces extraits : 3° Propriétés tinctoriales des matières colorantes retirées des bois.
Malheureusement les proportions de substances colorées peuvent largement varier
suivant les conditions de milieu et affecter les résultats dans une mesure indéterminée.
Déjà actuellement, sous les noms bien connus d'Acajou, de Palissandre, de Teck, de
Nover, etc., on vend et on emploie des bois très divers et, il y a peu de temps, nous avons
obtenu d'une maison spéciale de bois, sous le nom de Palissandre, un bois dont l'aspect
général et la couleur rappelaient en efifet le Palissandre, mais qui était en réalité un bois
très difl'érent, fourni par un arbre de la famille des Anacardiacées.
Or, si nous avons pu reconnaître la nature exacte de ce pseudo-Palissandre ce n'est ni
par sa coloration, ni par son aspect, ni par sa densité, mais par l'étude minutieuse de sa
structure et une expérience déjà assez longue nous permet d'alTirmer que si ces caractères
de structure ne conduisent pas nécessairement à une détermination de tous les bois, ils sont
en tout cas de nature à mettre en évidence la plupart des substitutions qui peuvent être
réahsées, et ce résultat, pour être partiel, nous parait déjà dune importance non contestable.
Mais, bien entendu tous les caractères n'ont pas la même valeur pratique. Certains
organes ne se rencontrent que dans un petit nombre de bois, comme les canaux sécréteurs
par exemple ; les autres existent d'une façon générale mais différent par certains carac-
tères de détail qu'il convient d'indiquer.
Bois résineux. — Les bois résineux (Pins, Sapins, Epicéas, etc.) possèdent des aiguilles
ou des écailles au lieu de feuilles. Au point de vue de la structure, leur caractère princi-
pal est de manquer de vaisseaux ou pores; leur structure est très homogène, car les élé-
ments qui constituent le bois sont uniquement des rayons et des fibres à ponctuations
aréolées. Les caractères qu'il convient de faire entrer en ligne de compte, au point de vue
de la détermination, sont les suivants :
I. Canaux sécréteurs, leur présence (Pin) ou leur absence (Podocarpus, Cunningha-
mia, Ahies, etc.) dans le bois étudié en section transversale ; leur présence ou leur absence
dans les rayons ; enfin présence ou absence de cellules sécrétrices isolées ou groupées ;
3. Présence ou absence de zones d'accroissement ;
3. Hauteur des rayons, en section longitudinale tangentielle.
Bois des arbres feuillus. — Le bois des arbres feuillus possède toujours des vaisseaux.
CARACTICHF.S A liMl'I.OYEH POL'U LA DETEUMINATION DES BOIS Q
ce qui le dislingue très nettement du bois des arbres résineux. Ce sont ces vaisseaux qui
constituent ce que. dans le langage vulgaire et relativement aux sections transversales, on
appelle les pores du bois.
Les caractères de structure qui peuvent être utilisés pour lidentification des bois de
cette catégorie sont les suivants :
1. Canaux sécréteuus et poches skcrétuices. — Des canaux sécréteurs peuvent exister
dans le bois et être dirigés parallèlement à l'axe de la tige (Diptérocarpacées) et dans ce
cas, ils peuvent être disséminés (beaucoup de Diptérocarpacées) ou bien être groupés en
zones concentriques circumméduUaires (^Hopea, Shorea).
Certaines Anacardiacées possèdent des canaux sécréteurs dans le bois ; mais ces canaux
sont dirigés horizontalement et se trouvent contenus dans les rayons (Melanorrhoea,
Spondias et Swinloiiia). On observe encore de semblables canaux chez les Pins (voir
plus haut) et chez quelques Burséracées (Canariuin).
Les poches sécrétrices paraissent accidentelles. On en rencontre dans le bois des Liqui-
dambar, de plusieurs Légumineuses, Combrétacées, etc.
2. Vaisseaux. — Les caractères tirés de l'examen des vaisseaux sont nombreux mais
d'importance très inégale.
A. Le nombre des vaisseaux sur une surface de section donnée, par exemple i milli-
mètre carré, est d'abord à considérer ; mais, comme la plupart des caractères d'ordre
quantitatif, il n'a qu'une valeur secondaire, surtout quand les vaisseaux sont très inégale-
ment répartis, comme dans les bois de nos pays. Mais pour ceux des pays tropicaux, qui
manquent souvent de couches annuelles, si les vaisseaux se trouvent régulièrement répar-
tis, leur nombre pour une surface donnée est à considérer. Chez le bois de Liqiiklamhar .
par exemple, il peut atteindre plusieurs centaines, alors que chez d'autres bois il peut être
inférieur à lo par millimètre carré : les dilTérences sont donc parfois très notables.
B. Sur une section transversale du bois, les vaisseaux peuvent être isolés ou groupés,
en paquets {Vernonia) ou en séries radiales de i-'à-lx ou même beaucoup plus (Payena.
Averrhoa), etc.
C. Si on dispose des moyens d'étude appropriés, il convient aussi d'observer la forme
et la répartition des ponctuations de la paroi longitudinale des vaisseaux.
D. Enfin, il ne faut pas négliger d'observer si les vaisseaux sont ouverts ou fermés, et
dans ce dernier cas, de noter si les cloisons transversales sont pourvues de ponctuations
arrondies {Oroxyluin de la famille des Bignoniacées) ou scalariformes (Platanus, Thea.
Styrax, Apodytes, etc.).
3. Parenchyme ligneux. — Le parenchyme ligneux peut se présenter :
A. Sous forme de cellules isolées entre les fibres (Bombax).
B. Constituant une gaine autour des vaisseaux du bois, comme chez beaucoup de Légu-
mineuses-Papilionées, et c'est alors pour nous le Parenchyme circumvasculaire ou paren-
chyme paratrachéal des auteurs.
C. En zones concentriques plus ou moins éloignées les unes des autres : c'est lo Parrn-
cliymc circummédullaire correspondant au parenchyme mélalrachéal dos auteurs (^Exemple.
Palissandre).
Lecomte. 3
LES UOIS UK MADAGASCAR
h. Rayons. — Les rayons du bois, communément désignés sous le nom de rayons
médullaires, sont constitués par du parenchyme disposé à peu près horizontalement, dans
la direction radiale de la tige et formés surtout do cellules dont la plus grande dimension
correspond au rayon même de l'organe.
Les uns traversent complètement le bois secondaire cl vont de la moelle au liber : ils
méritent réellement le nom de rayons médullaires ; les autres naissent dans l'épaisseur
même du bois et ne communiquent en aucune façon avec la moelle ; ceux-ci ne doivent
évidemment pas porter le nom de rayons médullaires. Nous proposons donc de désigner
toutes ces formations sous le nom général de rayons du bois, ces rayons pouvant être com-
plets ou incomplets suivant qu'ils partent ou non de la moelle.
C'est surtout de l'étude des rayons du bois qu'on peut à mon avis tirer des caractères
importants pour la distinction de ces bois.
Mais les sections transversales sont absolument insuffisantes, car elles ne renseignent
que partiellement. Les rayons doivent être surtout étudiés dans leur structure intime et
dans leur disposition relative. Il est pour cela nécessaire de pratiquer, dans le bois, deux
sortes de sections verticales, les unes tangentielles et par conséquent perpendiculaires
aux rayons du bois, les autres radiales, c'est-à-dire dirigées suivant le rayon de
la tige.
Les sections verticales tangentielles présentent d'abord l'avantage de mettre en évidence
certaines particularités de première importance. C'est ainsi que l'existence des canaux
sécréteurs radiaux peut être décelée dans le bois des Canarium et dans celui de plusieurs
Anacardiacées.
On peut observer d'autre part que les rayons peuvent présenter une structure homogène
ou bien une structure hétérogène. Dans ce dernier cas, la structure est hétérogène sur
toute la hauteur (certaines Anacardiacées) ; au contraire, chez beaucoup de plantes et en
particulier chez beaucoup de Gamopétales, les cellules de la partie moyenne sont petites
et sur plusieurs séries, alors que les cellules extrêmes sont beaucoup plus grandes et sur
une seule série : ces derniers seront pour nous les rayons acrohétérogènes.
Dans le cours de ce travail, nous verrons des exemples de l'usage qu'on peut faire de ce
caractère dans la distinction des bois.
Mais c'est surtout dans la disposition relative des rayons qu'il convient de chercher
des caractères distinc tifs entre divers bois. Sur une section longitudinale tangentielle du
bois, les rayons peuvent être distribués sans ordre apparent, et se trouver par conséquent
en chicane les uns par rapport aux autres ; on peut dire que c'est le cas pour la grande
généralité des bois et surtout pour ceux de nos pays tempérés ; mais certains arbres des
pays tropicaux, appartenant souvent à des groupes botaniques déterminés, présentent,
sous l'influence de certaines conditions qu'il serait intéressant de déterminer, une remar-
quable disposition des rayons.
Dans les parties non tourmentées par les nœuds, les rayons se trouvent disposés par
étages, comme le sont les fenêtres d'un bâtiment. Cette disposition est souvent visible à
l'œil nu, à la loupe, et dans certains cas à l'aide du microscope seulement.
Chez un bois de Dalbergia (planche 7) par exemple, on peut voir sur des sections
GARACTEKES A EMl'I-OYER POUR LA DETERMINATION DES BOIS I I
verticales tangenlielles que les cellules du parenchyme ligneux, les fibres ligneuses, les
segments vasculaires et les rayons forment des étages parfaitement nels de 25o à 3oo y. de
hauteur en moyenne.
La môme disposition se rencontre chez un certain nombre d'autres bois : Gaïac,
Sterculiacées, Malvacées, Tiliacées, quelques Composées, etc. ; elle constitue la structure
étagée. Un caractère de cette nature ne peut être négligé, car il peut fournir des indications
précieuses pour la reconnaissance de certains bois.
La structure étagée peut être complète (Palissandre, Gaïacj. tous les éléments étant
nettement étages ; ou bien elle est incomplète, les éléments fibreux et parenchymateux
étant seuls étages, mais non les grands rayons, formés sans doute par le fusionnement de
plusieurs autres (Tiliacées, Sterculiacées, etc.).
SUR LA DENSITÉ DES BOIS
Les personnes qui n'ont pas eu l'occasion de faire des bois une élude générale se figu-
rent Aolontiers que la densité constitue un caractère de premier ordre pour la distinction
des diverses essences.
Rien n'est plus erroné qu'une telle manière de voir, car, en réalité, pour le bois d'un
même tronc, la densité peut varier de la base au sommet ou de l'extérieur à l'intérieur.
Elle peut se modifier aussi, pour une espèce donnée, suivant les conditions de sol, de cli-
mat et par conséquent d altitude.
Ainsi, en ce qui concerne déjà les bois de nos pays, et pour certaines espèces données,
Mathieu, dans sa Flore forestière, cite les chifTres suivants, pour du bois à l'état très sec
à l'air :
LIMITE INFERIEURE LIMITE SUPERIEURE
Chêne rouvre 0,672 1,020
Frêne 0,626 1,002
Noyer 0,679 0,800
Châtaignier o,55i 0,7/12
Bouleau 0,617 0,771
Tremble o,A52 0,612
Cèdre o,4oo 0,808
Sapin o,38o 0,6^9
Comme on peut le voir par l'examen du tableau ci-dessus, les densités sont très
variables ; mais cependant il n'est pas difficile de constater que les nombres correspondant
au Tremble, ou au Sapin par exemple, sont bien inférieurs à ceux du Chêne ou du
Frêne.
Il en est de même pour les bois des pays chauds et si la densité de chacun d'eux oscille
dans des Hmites assez larges, il faut reconnaître que les moyennes se montrent très diffé-
rentes suivant la nature des bois.
C'est ainsi que cinq espèces âCEugenia (Myrtacées) de Madagascar nous ont fourni les
densités respectives de 0,8 — 0,95 — 0,98 — 0,8 — 0,96, moyenne 0,9.
CARACTÈRES A EMPLOYER POCR LA DÉTERMINATION DES BOIS l3
Au contraire, pour deux Dombeya et un Sterculia, de la famille des Sterculiacées, nous
avons trouvé respectivement o,33 — 0.275 — 0,28, moyenne 0,295.
Comme on le voit, la densité se montre très différente pour ces deux groupes de bois
appartenant à des familles très différentes.
Tous les l)ois de Weùwiannia, de la famille des Cunoniacées. sont très lourds ; cepen-
dant, si le bois de }] . Rutenbergii Engl. a une densité de i,o3 environ, c'est-à-dire légère-
ment supérieure à celle de leau. celle de W. minutijlora Basera été trouvée à 0,8 en>àron,
ce qui constitue une notable différence. Or le bois de cette dernière espèce se montre
moins coloré et par conséquent moins bien caractérisé que celui de la première.
Les bois des Urticacées ont en général une faible densité : c'est ainsi que nous avons
trouvé :
Tréma, deux espèces, 0,^2 et 0,^2 : Plecospermum . une espèce. 0.^2 : Ficus, une
espèce, o,i3.
La moyenne dépasse donc à peine o,^.
Les bois des Sapotacées sont presque tous de grande densité et on trouvera ci-dessous
des chiffres correspondant à diverses essences de Madagascar (il s'agit bien entendu d un
seul échantillon de ciiaque bois et non pas d'une moyenne d une série d'échantillons) :
Sidero.rylon betsimisarakum H. Lee, densité 0.8-0, 85 : Gambeya madagascariensis
H. Lee, densité o,"5-o,8o; Faucherea laciniata H. Lee, densité i-i,oô; Faucherea
Thouvenotii H. Lee. densité i-i,o5; Faucherea parvifoUa H. Lee, densité 1,1-1,2.
On voit que les trois derniers ont une densité généralement supérieure à i .
Parmi les bois les plus denses de la forêt dAnalamazaotra nous signalerons encore deux
des Chlœnacées {Rhodolœna et Leptolœna), les Memecylon de la famille des Mélastoma-
cées, \es Asteropeia delà famille des Samydacées, etc.
Au sujet de la plupart des bois étudiés, nous avons signalé la densité approximative ' :
mais, comme nous l'avons dit plus haut, il convient de n'attacher (juune importance secon-
daire à ce renseignement, puisque la densité est susceptible de variations importantes pour
un bois d'une espèce donnée. Il suffit de se rappeler quun bois ayant une densité supé-
rieure à 1 ne peut être fourni par une Malvacée ou une Tiliacée et qu'un autre, de
densité o,4 par exemple, ne présente aucune chance de provenir dune Sapolacée ou d'une
Myrtacée.
I. Du bois séché à l'air.
Les Bois de Madagascar
Pl. 2
Alnus glut.iixOsa Gaertn.
(Aune glulincux).
Section transversale. Grossissenu
'tirmiinfirfTTfiifi
Section longitudinale tangente
Belula alba L.
(Bouleau blanc).
IMP. CATALA FRERES, PARIS.
CHALL.VMEL. EDITEUR.
APERÇU GÉNÉRAL
SUR LA
CLASSIFICATION DES BOIS D'ANALAMAZAOTRA
DAPRÉS LEUR STRUCTURE
A. Bois sa\s vaisseaux ou pores.
Il n'existe pas à Madagascar de Conifères proprement dites : mais on y connaît nne
Taxacée : Podocarpus, pi. lo.
B. Bois a vaisseaux ou pores, avec canaux sécréteurs dans les rayons.
On connaît, dans cette catégorie, le bois de Canarium Boivini Engl.. pi. j'i, de la
famille des Burséracées (Ramy, en langue indigène).
C. Bois ù îlots de parenchyme libérien inclus dans le tissu ligneux.
Dans ce groupe viennent se ranger les bois de Terminaliopsis. pi. !^n (Combrétacées)
et de Memecylon (Mélastomacées) .
D. Bois à rayons courts nettement étages.
Les bois à rayons étages appartiennent à plusieurs familles :
Légumineuses : Dalbergia (^plusieurs espèces), pi. 20.
Phylloxylon Perrieri Drake.
Composées : Synchodendron ramiflorum DC, pi. 0^1.
Vernonia Merana Baker, pi. 5^.
Malvacées ; plusieurs Grcwia.
Cliez les Sterculia, pi. 3i, les grands rayons ne sont pas étages; mais les fibres le sont
très nettement, entre les rayons. Une disposition semblable, mais cependant moins accen-
tuée, se rencontre cliez les Dombeya, de la même famille des Sterculiacées.
E. Bois ù rayons tous larges (au moins 5 épaisseurs de cellules) et habituellement tri's
élevés.
La largeur des rayons est facilement appréciée sur les sections transversales du bois' et
la hauteur, à la surface de la tige, après enlèvement de l'écorce.
1. Il faut naturellement avoir soin do faire des sections nettes, tranchées avec une lame coupant parfaitement.
I 6 LES BOIS IIE MAHAGASCAH
Les rayons des Ficus (Moracées), pi. lo, Elœocarpus (Elœocarpacées) et Nuxia (Loga-
niacées), ne dépassent ge'néralement pas un millimètre de hauteur et, pour la largeur, le
nombre des cellules est de 5-6 au plus. Ceux des Agauria, pi. /I7 (Ericàcées), Tamhou-
rissa, pi. 18 (Monimiacécs). Slerculia, pi. 3i (Stcrculiacées), Savia (Euphorbiacées),
Burasaia (Ménispermacées), Oncostemon (Myrsinacées), Ilex (Ilicacées), Carallia. pi. 18
(Rhizophoracées), Aphloia (Bix&cées), et Artabotrys, pi. 12 (Anonacées) dépassent le plus
souvent deux millimètres et chez le bois d'Oncoslemon par exemple, les hauteurs de
10-12 millimètres sont fréquentes.
Dans notre Atlas des bois de l'Indochine, nous avons déjà signalé, pour la largeur et la
hauteur de leurs rayons : Polyalthia jucundaF. elG. (Anonacées), -Carallia lucida Roxb.
(Rhizophoracées), les Dillenia (Dilléniacées), les Slerculia (Sterculiacées), etc.
Les bois qui présentent ce caractère sont donc assez répandus et appartiennent à des
familles très variées.
Les cellules qui constituent ces rayons peuvent être toutes à peu près semblables et c'est
le cas le plus général : mais, au contraire, chaque rayon peut contenir de grandes cellules
au milieu de cellules plus petites ; c'est ce que nous avons déjà représenté pour Polyallhia
jucunda F. et G. de l'Indochine et cette hétérogénéité se manifeste, mais à un degré beau-
coup moindre, dans la structure des bois de Artabotrys de Madagascar appartenant à la
même famille des Anonacées.
Le bois de Burasaia madagascariensis Dup. Th. présente, dans ses larges rayons, une
particularité qui se trouve déjà esquissée dans le bois de Ouratea anceps Bak., mais qui est
très marquée dans celui de Burasaia où^ au milieu de cellules à membrane peu épaissie,
on rencontre quelques véritables cellules de sclérenchyme à membrane très épaisse.
F. Bois à rayons étroits, formés d'une seule fde de cellules (Il existe parfois deux files,
mais seulement vers le milieu de la hauteur et sur une faible longueur).
Dans cette catégorie nous rangerons les bois suivants :
a) Bois à rayons étages [Dalbergia), pi. 20.
6) Bois à rayons non étages et à nombre de vaisseaux ne dépassant pas 10 par milli-
mètre carré :
Cerbera Tanghin Hook. f.
Calophyllum parvijloruinVto']., pi. !\o.
Trichilia sp., pi. 26.
Asteropeia rhopaloides Baker, pi. 33.
c) Bois à rayons comme ci-dessus et à plus de 10 vaisseaux par millimètre carré :
Tina madagascariensis Radlk, pi. 24.
Cinnamosma madagascariensis P. D., pi. 33.
Enfin, parmi les espèces énumérées ci-dessus, les Cerbera, Calophyllam, pi. 4o, Dalher-
gia, pi. 20 et Trichilia, pi. 26, présentent dans leur bois des zones circummédullaires de
parenchyme ligneux. Le bois d' Asteropeia, pi. 33, possède au contraire du parenchyme cir-
cumvasculaire, mais limité à un côté seulement des vaisseaux.
G. Bois à rayons de largeur médiocre, formés de 2-4 fdes de cellules, excepté aux extré-
mités supérieures et inférieures.
Les Bois de Madagascar.
Pl. 3
Section transversale. G
Scctiun longlUuliiiale Ungentielle. Gr<
Acer campestre L.
(Krable.)
Populus nigra L.
(Pouplier noir.)
IMP. CATALA FKliRUS, l'ARlS.
K. CHALLAMEL, ÉDITEUR.
CLASSIFICATION DES BOIS D ANALAMAZAOTRA 1> APRÈS LEUR STRUCTURE 1 7
Cette catégorie est de beaucoup celle qui comprend le plus grand nombre d'espèces.
Elle contient, dans un premier groupe, presque tous les bois ayant les rayons étages :
Syncliodendron, pi. 5/j, Vernonia, pi. 5/|, Dalberçjia (pars), pi. 20, Phylloxylon, Hibiscus,
pi. 3i , Grewia, etc.
Le deuxième groupe comprend les bois à rayons non étages ;
Dans ce cas les rayons peuvent être sensiblement homogènes :
Apodorephala, pi. 62, Cussonia. pi. !^l, Fœtidia, pi. /i5, Nuxia, pi. ^7, Symphonia,
pi. 36, Psorospermum, pi. ^o, Rheedia, pi. 38. Piptadenia, pi. 22, Ddobeia, pi. 12,
Mespilodaphne, pi. 16 et Ravensara, pi. i/i.
Ou bien ils peuvent être au contraire hétérogènes, surtout par leurs parties supérieures
et inférieures (rayons acrohétérogènes) ; ou bien ils sont homogènes, mais alors de
deux catégories différentes dans le même bois :
Gambeya, pi. k^, Fauchereû, pi. Ag, Pittosporam, Ouratea, pi. ik, Craterispermum,
pi. 52, Weinmannia, pi. 22, Casearia, pi. 34, Eugenia, pi. [\3, Erythroxylon, Uapaca,
pi. 28, Naiiclea, pi. 5i, Ochrocarpus, pi. /41 et Macaranrja, pi. 28.
Dans la première série, les bois des genres Mespilodaphne el Ravensara se distinguent
par leurs grandes cellules sécrétrices appartenant aux rayons pour le premier genre et
situés entre les rayons pour le deuxième (v. pi. i/l el 16). Les genres Cussonia,
Nuxia et Fœtidia fournissent un bois à nombreux vaisseaux (plus de 20 au millimètre
carré). Les genres Symphonia, Psorospermum et Rheedia ont un bois à zones circummé-
duUaires de parenchyme et de plus, dans le bois de Psorospermum androsœmifoUum, les
vaisseaux (sur une section transversale) sont groupés en lignes sinueuses. Le bois
de Piptadenia possède un parenchyme circumvasculaire bien développé et celui de Dilo-
beia, du parenchyme circumvasculaire limité à un côté des vaisseaux (v. pi. 12).
Les bois fournis par les genres de la deuxième série présentent les caractères suivants :
Le bois de Craterispermum. pi. 02, possède de nombreuses zones de parenchyme cir-
cumméduUaire presque aussi épaisses que les zones de fibres. De plus on peut déceler de
nombreuses cellules à raphides. Celui de Pittosporam a des rayons peu élevés de deux
sortes, les uns à une file de cellules, les autres à deux. Ceux de Weinmannia, Ouratea
et Casearia renferment plus de 20 vaisseaux par millimètre carré ; chez les Ouratea, les
rayons dépassent le plus souvent un millimètre de hauteur. Le bois de Nauclea ne pré-
sente que des rayons très étroits avec des paquets très réduits de cellules conductrices
plus petites. Celui de Weinmannia est caractérisé par la pi'ésence de vaisseaux nombreux
(plus de 20 au millimètre carré) et le plus souvent isolés. Le bois des Eugenia, pi. 43,
se rapproche singulièrement par sa structure de celui des Sapotacées, pi. 49. mais avec
des rayons notablement plus élevés. En outre les vaisseaux du bois d'Eugenia sont géné-
ralement obstrués par une substance blanche, qui est probablement de nature résineuse.
Enfin le bois d' Ochrocarpus Bongo Vig. et Ilumb., pi. 4i. difiR?re de celui dos autres
Guttifères par l'absence de zones circummédullaircs de parenchyme ligneux : les grands
rayons sont hétérogènes par leurs extrémités supérieures et inférieures.
Lecomtf..
Les Bois de Madagascar.
Pl. 4
nw
W-
Fraxinus excelsior.
(Fréno).
Section transversale. Grossissement : 30 diam. Soclion longitudinale langonliollo. Cinississemenl : 30 di«m.
Ulmus campestris L.
(Orme chnnipèlrc).
IMP. CATALA FRÈRES, PARIS.
A. CHALLAMEL, tDtTECR.
ÉTUDE DE QUELQUES BOIS INDlGÈiNES
OU D'IMPORTATION
Avant d'aborder l'étude spéciale des bois de la forêt d'Analamazaotra, il nous a paru
utile de faire connaître quelques-uns de nos bois indigènes et ceux des bois d'importation
qui sont le plus communément employés.
Le lecteur pourra ainsi se rendre compte des analogies ou des différences entre divers
bois. Il pourra voir par exemple que notre Noyer ne diffère pas beaucoup par sa structure
du bois de Teck. Il constatera facilement aussi que les bois de Dalbergia de Madagascar
possèdent une structure aussi voisine que possible de celle du Palissandre de l'Inde. Mais
il constatera surtout de profondes différences entre les bois coloniaux et ceux de nos pays.
Cette courte revision préliminaire présente à nos yeux une incontestable utilité et nous
regrettons de n'avoir pu l'étendre davantage.
Il ne faut d ailleurs pas chercher des analogies trop rapprochées entre les bois des
régions tropicales et ceux des pays tempérés. Les conditions de végétation sont en effet
trop différentes pour que les bois présentent les mêmes caractères de structure, puisque
ces derniers caractères sont nécessairement sous la dépendance étroite des circonstances
de milieu.
Alors que les bois de nos pays possèdent toujours des couches annuelles constituant des
zones concentriques alternativement dures et moins dures, par suite du ralentissement et
de l'arrêt de la végétation en automne et en hiver, les bois des pays chauds ont souvent un
bois presque homogène, car la végétation est continue et ne connaît aucun arrêt. Ce n'est
pas là une règle générale et on le voit pour le Teck par exemple : mais c'est du moins le
cas le plus fréquent. Les zones alternatives circumméduUaires de parenchyme ligneux et
de fibres ne correspondent pas à des années, mais à des successions de saisons sèches et
humides. Elles n'ont donc rien de commun avec les conches annuelles d'accroissement
que présentent les tiges de nos arbres.
Loiseleur-Deslongchamps cite un Baobab (Adansonia digitata L.) du Sénégal qui comp-
tait, d'après les indigènes, 3/i ou 35 ans d'âge et dont le tronc comprenait, à la base, plus de
60 zones concentriques analogues à des zones annuelles d'accroissement. Il est clair que
dans ce cas une zone ne correspond pas à une année.
20 LES BOIS DE MADAGASCAR
Holtermann signale un Cacaoyer de 7 ans /i mois qui possédait a 2 zones circummédul-
laires de parenchyme ligneux et de fibres. Par contre le même auteur a rencontré à Aden,
oîi les chutes de pluie font presque complètement défaut, des arbres de plus de 3o ans,
avec seulement 5 ou 6 zones d'accroissement !
Comme on le voit par les exemples ci-dessus, les zones concentriques que présentent
parfois les bois des régions tropicales, ne sont pas comparables aux zones annuelles de nos
bois et n'indiquent pas comme ces dernières l'âge des arbres, mais plutôt le nombre de
périodes de sécheresse et d'humidité qui se sont succédées.
Certains arbres des pays chauds, dont la tige comprend des couches successives et tran-
chées de fibres et de parenchyme, conservent, si on les cultive dans nos régions tempérées,
la faculté de donner des tiges de même structure et non pas des tiges à zones d'accroisse-
ment graduellement modifiées du commencement à la fin de la saison, comme c'est le cas
pour nos arbres indigènes. Nous avons constaté ce fait pour des Ficus de diverses espèces,
cultivés soit au Jardin du Hamma d'Alger, soit même au Jardin des Plantes de Paris. Il y
a donc là un phénomène de survivance des caractères anatomiques qui ne manque pas
d'intérêt et qu il convient de ne pas négliger.
Alinis glutinosa Gaertn.
(Aune glutineux, famille des Bétulacces, pi. a).
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement bien marquées. Vaisseaux moins nombreux et plus petits en fin de saison.
Rayons de deux sortes, les uns de i file de cellules, peu visibles, les autres beaucoup plus
larges et visibles (on distingue un de ces derniers sur la photographie).
Vaisseaux très nombreux, plus de 100 au millimètre carré, du moiils dans la partie de l'anneau
formée au début de la saison. Vaisseaux parfois isolés, parfois en séries radiales, les plus grands
atteignant 70-80 ;j. de diamètre.
Fibres en séries radiales, à membrane peu épaissie.
Parenchyme ligneux non distinct.
SECTION LONGITL'DENALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux coupés en segments par des cloisons très obliques à ponctuations scalari formes. Ponc-
tuations des parois latérales à ouverture très petite, dirigée transversalement.
Rayons simples hauts de i5-3 5 cellules. Rayons larges segmentés par des paquets de fibres.
Souvent un contenu jaune rougeâtre dans les cellules des rayons.
Ce bois s'altère vite à l'air : mais il convient parfaitement pour les usages comportant le
séjour dans l'eau ou du moins dans un milieu très humide. Aussi est-il couramment
utilisé pour les conduites d'eau. D'abord de couleur blanchâtre, il prend à l'air une coTileur
brun-rougeàtre.
Betula alba L.
(Bouleau blanc, famille des Bétulacées, pi. 2.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles bien marquées, mais des vaisseaux jusque dans le bois de fin de saison.
Rayons visibles mais difficilement, larges le plus souvent de plusieurs cellules.
Les Bois dp. Madagascar.
PL. 5
Section tran'iversiile. Grossissement : 30 d
Quercus sessiliflora Snaitti.
(Chêne rouvre).
»>••*•
♦iîil
.• • - •
Section transversale S>.li
I 30 dianl. h gauche. 15 diam. A droite.
Castanea vulgaris L.
(Châtaignier).
IMP. CATAI..^ Fkl-.RES, HARIS.
A. CHALLASIEl.. iorTEUR.
ETUDE DE QUELQUES BOIS INDIGENES OU D IMPORTATION 21
Vaisseaux nombreux, 5o-ioo au millimètre carré, à section plus ou moins polygonale, assez
uniformément répartis, isolés ou souvent en séries radiales de 3-/i. Diamètre des plus grands 70-So \j..
Fibres et parenchyme difTicilement distincts. Les fibres en séries radiales, du moins au voisinage
des rayons. ,
SECTION LONGITUDINALE T.\NGENTIELLE :
Rayons de deux sortes, les uns de une file de cellules, peu nombreux, les autres fusiformes,
homogènes, composés de plusieurs séries de cellules ; hauteur moyenne des grands rayons 25o-3oo •^.
Vaisseaux nettement divisés en segments par des cloisons obliques scalariformes ; ponctuations
des parois latérales très fines.
Les fibres sont généralement dépourvues de ponctuations ; mais on en trouve de place en place
qui sont plus grandes que les autres et dont les parois latérales .sont ponctuées de la même façon
que la paroi des vaisseaux.
Comme le précédent, le J)ois de Bouleau blanc s'altère vile à l'air. On ne l'utilise guère
que pour la menuiserie grossière. Il fournit aussi une bonne pâte à papier.
Acer campes tre L.
(Erable, famille des Accracces, pi. 3.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles bien marquées; mais cependant avec des vaisseaux jusque dans le bois de fin
de saison.
Rayons visibles, peu nombreux, larges de 3-5 files de cellules.
Vaisseaux nombreux, petits, de 5o à 100 par millimètre carré; diamètre des plus grands 70-
80 jj.. Vaisseaux le plus souvent isolés, parfois en séries radiales de 3-,').
Fibres et parenchyme ligneux difficilement distincts, disposés en séries radiales assez nettes ;
cependant on voit sur la photographie des indications de zones circummédullaires de parenchyme.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux nettement divisés en segments séparés par des cloisons obliques.
Rayons fusiformes larges de 3-5 cellules, homogènes, très irréguliers de hauteur (100 à ôoo ;a).
Quelques rayons d'une seule file de cellules se rencontrent de place en place.
Bois dur, très tenace, à grain très fin, prenant un beau poli. Très utilisé pour manches
d'outils et pour la menuiserie.
Po[nilus nigra L.
(Peuplier noir, farnilln des Salicacoes, pi. A.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles bien marquées. Au début de la saison, vaisseaux relativement grands, formant
une sorte d'anneau. A la fin, vaisseaux au contraire beaucoup plus petits.
Rayons assez visibles, tous de une seule file de cellules (8 rayons environ par millimètre).
Vaisseaux nombreux, plus de 100 par millimètre carré (dans le bois de fin de saison, beaucoup
moins au début) ; parfois isolés, mais le plus souvent en séries radiales de 3-.'i. Diamètre des plus
grands, jusque 1 10-120 ;j..
Fibres et parenchyme ligneux non distincts sur ces sections transversales et à éléments disposés
en séries radiales assez nettes.
22 LES BOIS IIE MADAGASCAR
SECTION LOÎsGITLDINALE TA.NGENTIELLE :
Vaisseaux divisés en articles par des cloisons obliques, ponctuées, mais non scalariformes ; ponc-
tuations des parois latérales aflectant la forme losangique.
Rayons tous de une file de cellules ; hauteur 10-12 cellules.
Ce bois, habituellement d'une couleur blanche teintée de gris, avec un aubier à peine
marqué, est mou, poreux, très léger (o,4-o.6) et on ne l'utilise guère que pour la menui-
serie légère elles caisses d'emballage. Il fournit aussi une excellente pâte à papier.
Remarque. — Les quatre bois précédemment étudiés sont remarquables par la petitesse
et le grand nombre de leurs vaisseaux.
Deux possèdent des rayons dune seule file de cellules, mais chez Pop u lus nigra L., ces
rayons sont tous de même nature, tandis que chez Alnus glulinosa Gaertn, on trouve de
place en place des rayons plus larges et plus élevés paraissant dus à la coalescence de
rayons fins.
Dans le deuxième groupe, il existe des rayons larges et fusiformes, constitués par plu-
sieurs assises de cellules et des rayons fins, de une file de cellules seulement. Chez Acer
campestre L., les rayons sont notablement plus larges que chez Betula alba L.
Fraxinus excelsior L.
(Frêne commun, famille des Oléacées, pi. 4.)
SECTION TRANSVERS.VLE :
Zones annuelles bien marquées'.
Rayons à peine visibles.
Vaisseaux assez nombreux, généralement 20 ou moins par millimètre carré, de plus en plus
petits du commencement à la fin de la saison. Diamètre des plus grands jusque 2 4o-3oo jl.
Fibres en séries radiales assez nettes ; membrane assez épaissie.
Parenchyme ligneux entourant les vaisseaux et zones irrégulières dans le bois de fin de saison.
SECTION LONGITUDLNALE TA.NGENTIELLE :
Vaisseaux divisés en segments par des cloisons ponctuées mais non scalariformes ; ponctuations
des parois latérales très fines et éparses.
Rayons homogènes, fusiformes, hauts de 25o-4oo ;j..
Parenchyme ligneux très net sur ces sections au voisinage des vaisseaux. C'est un parenchyme
circumvasculaire qui est très peu apparent dans le bois que nous avons eu l'occasion d'étudier,
mais qui est parfois fort net et qui se raccorde à des bandes de parenchyme Ugneux circummé-
dullaire.
C'est un bois très recherché dont les qualités paraissent d autant plus marquées qu'il a
crû plus rapidement et par conséquent que ses zones d'accroissement sont plus épaisses et
que la couche surtout fibreuse est plus développée, ce qui augmente la résistance du bois.
Il est surtout remarquable par son élasticité ce qui permet de l'utiliser pour le charron-
nage et pour les manches d'outils.
I. Le bois étudié esta zones d'accroissement très larges.
I.i:s Bois di; Mah.u.a^c mî
Pi.. 6
S«clion Iransversule. Grossisse nicnl : 3» di
Section loiipliidinnic I
Tectona grandis L.
(Teck).
IMl'. CATALA «RI.Rts. PARIS.
CHALLAMSL, t-DITEUR.
ETUDE DE QL'ELQUES BOIS INDIGENES OU D IMPOUTATION 20
Llmus campes tris L.
(Orme champêtre, famille des Ulmacécs. pi. 4.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles parfaitement marquées par la distribution et la taille des vaisseaux.
Rayons assez visibles, composés de plusieurs (îles de cellules; 6-7 rayons par millimètre.
Vaisseaux, généralement plus de 20 au millimètre carré, souvent isolés, beaucoup plus grands dans
le bois du commencement de saison que dans celui de formation plus tardive ; diamètre des plus
grands 200 ;j.. Ceux de fin de saison sont au contraire de très petit diamètre.
Fibres très fines à membrane fortement épaissie ; non disposées en séries radiales.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, avec des prolongements obliquement tangentiels.
SECTION LONGITUDINALE TAN(;ENTIELLE :
Sur des sections de cette nature on observe très facilement le parenchyme circumvasculaire,
formé de cellules allongées.
Les rayons fusiformes, homogènes sont de hauteur très inégale, de 3oo à 600 \j..
Quelques rayons de une file de cellules existent entre les autres.
Ce bois est aussi durable que le chêne et se conserve aussi bien sous l'eau. On le
recherche pour le charronnage, la menuiserie, la tabletterie, la carrosserie des automo-
biles, etc.
Quei'cus sessUiJlora Smith.
(Chêne Rouvre, famille des Fagacées, pi. 5.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles bien marquées par la taille et la distribution des vaisseaux.
Rayons assez nombreux, de deux sortes, les uns de une file de cellules et très peu visibles ; les
autres de nombreuses files de cellules et visibles à l'oeil nu.
Vaisseaux très grands au début de la saison (jusque 4oo ;a) et au contraire petits et nombreux
vers la fin ; ces derniers, qnl ont parfois un diamètre de 3o-4o ja seulement, sont le plus souvent en
paquets obliques.
Fibres et parenchyme ligneux difficilement distincts sur les sections transversales.
SECTION LONGITUDLNALE TANGENTIELLE :
Ces sections montrent nettement les deux sortes de rayons, les petits de une seule file de cel-
lules ne dépassant guère 000 ;j. de hauteur et les autres très larges, atteignant une hauteur de plu-
sieurs millimètres.
On distingue aussi le parenchyme ligneux au voisinage des petits vaisseaux de fin de saison.
(Cette dernière section est faite dans la région des petits vaisseaux, c'est-à-dire dans le bois de fin
de saison ; c'est pourquoi elle ne contient que des vaisseaux de petit diamètre.)
Caslanea vulgaris L.
(Châtaignier, famille des Fagacscs, pi. S.t
SECTION TRANSVERSALE ' ;
Zones ;innuelies parfaitement marquées.
Rayons paraissant de une seule sorte (du moins à peu près toujours), de une tîle do cellules
2 4 LES BOIS DE MADAGASCAK
Vaisseaux du commencement de la saison isolés le plus souvent, pouvant avoir un diamètre de
25o-3oo 'j..
Ceux de fin de saison de plus en plus petits en séries vaguement et obliquement radiales.
Fibres et parenchyme ne se distinguent pas nettement sur les sections de cette nature.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons de une file de cellules parfois deux, hauts de 3oo-^oo •^.■
De place en place le parenchyme ligneux forme de faux rayons plus grands.
Mais ces rayons complexes ne se distinguent pas bien des rayons simples, et, en tout cas, ils sont
toujours peu élevés, ce qui différencie très nettement le bois du Châtaignier du bois de Chêne.
Observation. — Pour montrer l'épaisseur complète d'une zone annuelle, on a placé
parallèlement une section transversale au grossissement ordinaire de 3o diamètres et une
autre au grossissement exceptionnel de i5 diamètres.
Juylans rcgia L
(Noyer, famille des Juglandacées, pi. 6).
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement très nettes, à bord quelque peu onduleux.
Rayons visibles, mais cependant peu marqués, composés les uns de une file de cellules, les autres
larges de ^-5 files.
Vaisseaux assez uniformément distribués, peu inégaux en grandeur, ceux de fin de saison étant
cependant plus petits ; le plus souvent isolés, parfois en séries radiales décroissantes ; diamètre des
plus grands, 2(io \j..
Fibres et parenchyme ligneux se distinguent difficilement l'un de l'autre sur les sections trans-
versales. Cependant il paraît exister du parenchyme circumvasculaire à prolong'ements tangentiels
dont les éléments ne sont pas, comme le sont les fibres, disposés en séries radiales.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons de deux sortes, les uns simples, d'une seule file de cellules, les autres fusiformes, com-
posés de 4-5 séries de cellules dans leur milieu et terminés à leur extrémité par un prolongement
d'une file simple de cellules, mais ces cellules terminales paraissent de même forme et approxima-
tivement de même grandeur que les cellules constituant la partie centrale du rayon.
Le noyer constitue un bois de menuiserie et d'ébénisterie justement apprécié. C'est
probablement le plus beau de nos bois indigènes. II résiste cependant mal aux efforts de
flexion, ce que peut d'ailleurs faire prévoir sa structure homogène.
Teclona grandis L.
(Teck, famille des Verbénacées, pi. 6.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement bien marquées ; le bois du début de la saison est à grands vaisseaux plon-
gés dans du parenchyme ligneux ; celui de fin de saison ne comprend que des vaisseaux beaucoup
plus petits, dans une zone de fibres.
Rayons visibles mais peu distincts.
Vaisseaux souvent isolés ; 10-20 par millimètre carré ; diamètre des plus grands 2G0 y. (jusque
Lks Bois de Madagascar.
r
,1 It^il mii^ PiOt. :.
Guaiacum officinale L.
(Gaiac).
Section longiliiclinnle Inngenlîelle. Grossissement ; 30 dis
^^ ■ --f
Dalbergia latifolia Roxb.
(Palissandre cIo l'Inclc).
IMP. CATALA FRliRES, PARIS.
A. CHAIUMEI, tntTELK.
ETLDK DE QLT.LQUES liOIS INDICENES OU D IMPOHTATION 20
870 \j. d'après W'iesner). Los petits vaisseaux se montrent souvent obstrues par un dépôt blanc
d'apatitc ou phosphate de calcium.
Fibres à membrane assez fortement épaissie, en séries radiales.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, très peu abondant en (in de saison mais très développé
autour des grands vaisseaux du début de saison.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Les vaisseaux sont segmentés, mais les cloisons transversales, dirigées un peu obliquement, pré-
sentent au centre une grande ponctuation et tout autour, contre la paroi du vaisseau, une bordure
en couronne, pourvue de petites ponctuations analogues à celles qui couvrent les parois latérales
du vaisseau.
Rayons presque tous fusiformes, iiomogènes, hauts de ôoo [j. environ. Quelques rayons plus
petits, à une seule file de cellules se montrent entre les premiers, mais paraissent très rares.
Observation. — On remarquera une certaine ressemblance de structure entre le
bois de Teck et celui du Noyer commun.
Guaiacum officinale L.
(Gaïac, famille des Zygophyllacc'cs, pi. 7.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement peu visibles, mais cependant réelles, séparées par des régions à vaisseaux
phis nombreux.
Rayons nombreux, de une seule file de cellules (jusque i5, i6 et plus au millimètre).
Vaisseaux le plus souvent isolés, à membrane épaisse, les plus grands mesurant i.Jo-160 ;j. de
diamètre.
Fibres à membrane très épaissie et à lumière presque nulle.
Parenchyme ligneux circumvasculaire peu abondant, avec des cellules isolées et quelques files
simples interradiales. On peut les distinguer à la loupe sur notre photographie.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Ce bois est bien caractérisé par sa structure étagée.
La hauteur des étages est de 100 |x environ. Les rayons sont à une seule file de cellules.
(Les bandes blanches et verticales sont les sections longitudinales des vaisseaux.)
Bois excessivement dur, ce qui explique suffisamment l'imperlection des coupes. On
l'emploie pour de nombreux usages nécessitant un bois d'une grande solidité : niions,
dents d'engrenages, roulettes de lits, etc.
On trouve, dans le commerce, des bois très durs qui sont désignés sons le nom de Bois
de gaïac et dont quelques-uns nont aucun rapport de structure ou dorigine botanique
avec le gaïac proprement dit.
Dalhergia latifolia Roxb.
(Palissandre de l'Inde, famille des Légumineuses, pi. 7.)
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles absentes, mais des zones saisonnières de parenchyme ligneux et de fibres.
Rayons nombreux, i5-i6 par millimètre, formés de deux files de cellules.
Lfcomte. i
2 6 LES BOIS DE MADAGASCAR
Vaisseaux assez régulièrement distribués, souvent isolés, parfois groupés par deux en série
radiale , diamètre des plus grands 280-800 ;j..
Fibres à membrane très épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire et aussi en zones circummédullaires irrégulières. Nom-
breuses cellules isolées.
SECTION LONGITUDINALE T.^'GENTIELLE :
Structure étagée très nette, avec étages hauts de 160 \i. environ. Les rayons sont composés de
deux files de cellules, du moins au milieu ; ils sont homogènes.
Observation. — Dans l'étude que nous avons faite des Dalbergia de l'Indochine nous
avons constaté que le nombre des files de cellules des rayons est variable suivant les espè-
ces. Nous avons trouvé des rayons à une seule file de cellules chez D. cocitinchinensis
Pierre et deux chez les autres espèces étudiées. On verra plus loin les caractères des bois
de Dalbergia de Madagascar.
Swietenia Mahogany Jacq.
TAcajOU, famille des Méliaccps, pi. 8.)
SECTION TRANSVERSALE:
Zones d'accroissement paraissant exister ; mais elles consistent en zones circummédullaires de
parenchyme ligneux, comme chez la plupart des bois de Méliacées.
Rayons très larges, très apparents, paraissant se terminer dans la coupe, ce qui tient simplement
au fait que les rayons étant peu élevés, une coupe passant à peu près perpendiculairement à l'axe
de la tige, ne suit pas nécessairement un rayon par son milieu; la continuation de ce rayon existe
réellement ; mais elle passe au-dessus ou au-dessous de la section pratiquée.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, mais souvent obstrués par un dépôt de couleur sombre.
Fibres à membrane assez fortement épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire peu abondant et zones circummédullaires assez espacées.
SECTION LONGITUDINALE T.YNGENTIELLE :
Vaisseaux segmentés, avec dépôt sombre contre les membranes.
Rayons homogènes, fusiformes, hauts de iioo-5oo ;j..
Fibres déplacées par les rayons et présentant pour cette raison un trajet onduleux. Des sections
dans un plan déterminé doivent donc déceler ces ondulations.
Observation. — La section transversale (pi. 7) montre plusieurs vaisseaux obstrués
par une substance spéciale, qui se retrouve d'ailleurs à droite de la section longitudinale.
La même section transversale intéresse une zone circummédullaire de parenchyme (près
du sommet de la coupe). C'est dans cette zone que se forment les poches sécrétrices de
certains acajous.
Diospyros sp'.
(Ébèue du Congo, famille des Ébénacées, pi. 8.)
Zones d'accroissement nulles.
Rayons nombreux, de 1-2 files de cellules, bien visibles.
I . L'échantillon acheté au cap Lopez (Congo) par l'auteur appartient bien à une espèce du genre Diospyros, mais
n'a pu être déterminé spécifiquement, en l'absence des éléments nécessaires.
Lks Bois rk Mahagascak.
Pi.. 8
> longitudinal;
Swietenia Maliuyauy Jacq
(Acajou).
Section ^™n^^l■rsnlc
Section longitudinale tnngonliello. GrO!«is.ien)enl ; M dil
Diospyros sp.
(Ebène du Congo).
IMP. CATALA FKÉRES, PARIS.
A. CHALIAMEL. EDtTECR.
ÉTUDE DE QUELQUES BOIS INDIGÈNEb OU D IMPORTATION 27
Vaisseaux assez régulièrement distribués, isolés ou par files radiales de 2-3, généralement
obstrués par un dépôt noirâtre.
Fibres à membrane très épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire peu abondant ; files interradiales de cellules, allant
irrégulièrement d'un rayon au voisin et nombreuses cellules isolées.
SECTION LONGITl DliNALE TANGENTIELLE :
Rayons fusiformes formés de 2-3 rangs de cellules au milieu et de une seule dans les extrémités
plus ou moins longues. Cette disposition rappelle la structure acrohétérogène du bois clie/. un grand
nombre de Gamopétales.
Les bois de Diospyros ne sont pas nécessairement noirs ; nous en possédons de 1 Indo-
chine, des Philippines et de Madagascar qui présentent seulement des bandes colorées. Il
en est de même pour un Diospyros d'Analamazaotra dont nous parlerons plus loin. Mais
d'autres forêts de Madagascar possèdent des Diospyros à beau bois noir très apprécié et
actuellement bien connu sur le marché.
L'ébène du Sénégal est au contraire fourni par un Dalhergia, c'est-à-dire par une Légu-
mineuse appartenant au même genre que l'arbre producteur de Palissandre. Les bois de
Diospyros et de Dalbergia sont très dilTérents par leur structure, comme on peut le voir par
la comparaison des photographies de la planche 7 et de la planche 8.
BOIS PROVENANT SPÉCIALEMENT
DE LA FORÊT D'ANALAMAZAOTRA
GYMNOSPERMES
TAXAGÉES
L'intéressante famille des Conifères, si largement représentée dans nos pays tempérés
par des forêts considérables de Pins, de Sapins, d'Epicéas, etc., se réduit beaucoup dans
les pays tropicaux. En Indochine cependant il existe bien de véritables forêts de Pins;
mais dans l'Annam elles se trouvent confinées sur les sommets, au Lang-Hian par exemple,
de I ooo mètres à i 5oo mètres ; c'est seulement plus au Nord, au Tonkin, que les forêts
de Pins se rencontrent à une altitude notablement moins élevée
Les Podocarpiis qu'on trouve en Nouvelle-Calédonie et à Madagascar ne sont pas de
véritables Conifères, mais des Taxacées, dont le fruit n'est pae un cône; cependant leurs
feuilles étant — chez certaines espèces du moins — transformées en aiguilles, comme
chez les Conifères, on les range souvent dans la famille des Conifères, en raison de leur
aspect général. ^
Sous le nom de Faux Kaori, plusieurs espèces de Podocarpiis donnent à la Nouvelle-
Calédonie des bois durs analogues à celui de l'if.
A Madagascar, le Helatra ou Podocarpus madagascariensis Baker se trouve dans la
forêt de Moramanga et dans celle de Analamazaotra ; mais on le rencontre assez rarement
et il ne peut être considéré comme un arbre exploitable.
La photographie de la planche 9 montre nettement que chez cette espèce, les feuilles
n'ont pas la forme des aiguilles de Conifères.
PODOCARPiS Lherit.
Arbres à rameaux supérieurs verticillés. Feuilles alternes, rigides, oblongucs, longues
de 1 2-1,") centimètres, larges de i-3 centimètres, pourvues d'une côte saillante et avec une
3o LES BOIS DE MADAGASCAIl
marge renversée en dessous. Fleurs mâles en chatons groupés. Fleurs femelles solitaires à
l'aisselle des feuilles. Fruit dur, globuleux, brun sombre, glauque (diamètre : 8 millimètres
environ^
Podocarpus maclagascariensis Baker.
Nom indigône : Hetatra.
Spécimen étudié : Thouvenot ii" 107. (voir. pi. g)
(Espèce très voisine de P. Thmbergii Hook., du Cap)
Arbre de ii-i6 mètres, glabre, à rameaux tétragones au sommet ; fût de 6-8 mètres et diamètre
à la base o"',3o (jusque o", 70 en certaines stations); rare.
Écorce de '4-6 millimètres, brune, coupée de nombreuses assises circummédulaires de cellules à
membrane épaissie et sclérifiée. burface grisâtre assez irréguliére.
Bois gris jaunâtre, clair, assez dur. Zones d'accroissement visibles mais peu marquées.
SECTION TRANSNTIRSALE (Voir pi. 8):
Rayons difficilement visibles, étroits, à une seule file de cellules.
Vaisseaux, néant.
Fibres à ponctuations aréolées, pourvues en fin de saison d'une membrane plus épaisse.
Parenchyme ligneux constitué par des cellules prismatiques disséminées, pourvues d'un contenu
brunâtre.
Pas de canaux sécréteurs dans le bois. Les cellules signalées ci-dessus constituent l'appareil
sécréteur.
SECTION LONGITUDINALE T.ANGENTIELLE :
Rayons nombreux, hauts de 1-7 celluleS; très étroits.
Des cellules prismatiques à contenu brun, disséminées entre les fibres aréolées, représentent
l'appareil sécréteur.
Bois jaune clair, quelque peu rougeàtre, susceptible dun beau poli, emplové pour con-
structions et parquets.
Les Podocarpus des autres pays fournissent d'ailleurs partout un bois apprécié. C'est
ainsi que P. neriifolia Don, de l'Inde et de la Malaisie est fort recherché pour la con-
struction des habitations, la mâture des vaisseaux et pour divers travaux de menuiserie.
Les Bois de Madagascak.
Fl. io
ni: 30diam. Section lonj;;
Podocarpus madagascariensis Bak.
IMP. CATALA KRURKS, PARIS,
A. CHALLAMEL, IIDITEUH
ANGIOSPERMES-DICOTYLÉDONES
APÉTALES ET DIALYPÉTALÉS
URTICACÉES
Tout le monde connaît le Celtis ou Micocoulier, dont le bois présente les qualités du
bois du Frêne, sans en avoir cependant le satiné. C'est un bois d'industrie de premier
ordre.
Dans notre Allas des Bois de V Indochine, nous avons décrit le bois de Gironniera cfiinen-
sis Bentli., qui ne peut guère être employé que pour la menuiserie grossière.
Le bois de Tréma orienlalis Bl. d'Analumazaotra paraît se rapprocher beaucoup plus
de ce dernier que de celui du Micocoulier. Les genres Cellis et Tréma se montrent d'ail-
leurs très différents par les caractères de l'embryon.
TREMA Lour.
Arbres à feuilles alternes, simples, brièvement pétiolées, à limbe denté et peiininervié.
Fleurs très petites, unisexuées, monoïques ou dioïques, en petites cymes. Fleurs mâles :
périanthe à 3, rarement 4 pièces. Etamines en même nombre. Fleurs lemelles à ovaire
libre. Fruit à drupe petite, ovoïde ou sphérique. Graines à albumen charnu, avec em-
bryon recourbé ou enroulé et cotylédons peu développés.
Environ 3o espèces dans les régions tropicales des deux mondes.
Tréma orienlalis Bl.
Nom indigène : Audrarezina.
Spécimen étudié : Thouvonot m" 99.
Arbre de 12-1 5 mètres ; fût de 6-8 mètres ; diamètre : o^j.'îo ; commun.
Se rencontre surtout dans la forêt secondaire.
Ecorce mince (2,5-3 millimètres), régulière, couverlede nombreuses lenticelles très petites, «rise à
la surface, brune à rintéricur, toute la partie interne étant constituée par du parcnchvine cortical à
cellules contenant chacune un cristal et par des fibres nombreuses en faisceaux anastomosés.
Bois gris brunâtre, plus fortement coloré vers l'intérieur, à zones d'accroissement très visibles
32 LES BOIS DE MAHAGASCAM
SECTION TRANSVERSALE :
Rayons nombreux, 7-8 par millimètre ; i-i files de cellules brunes.
Vaisseaux 0-7 par millimètre carré, isolés ou en files; diamètre des plus grands, 25o ]j,.
Fibres formant la masse principale du bois ; membrane mince.
Parenchyme ligneux brun ; quelques cellules autour des vaisseaux : parfois une zone circumvas-
culaire bien marquée. De place en place une zoiie brune circummédullaire, épaisse de 3oo-:ioo ja.
C'est la structure des Ficus, mais avec zones de parenchyme ligneux très réduites et très espacées.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Rayons de 2 sortes, les uns de une file de cellules, hauts de 3oo-4oo \). ; les autres fusiformes,
constitués par 3-i files au milieu, atteignant 1/3-1/2 millimètre de hauteur.
Les cellules de ces rayons portent des ponctuations très nettes sur leurs membranes verticales et
en manquent complètement ou presque complètement sur les faces horizontales.
Les éléments du parenchyme ligneux, toujours pourvus d'un contenu brun, sont très nettement
pourvus de ponctuations.
Bois blanc, léger, de qualité médiocre, servant pour constituer des radeaux sur les
rivières.
Note. — Dans ce bois, dont les rayons possèdent en leur milieu des cellules à grande
dimension horizontale et. aux extrémités, en bas et en haut, des cellules étendues suivant
l'axe de la tige, nous avons pu observer l'origine d'un rayon secondaire. Les premiers élé-
ments, c'est-à-dire les plus internes, sont des cellules prismatiques analogues à des cel-
lules de parenchyme ligneux et comme dans ce dernier tissu, à grande dimension verticale.
Plus extérieurement les cellules qui sont à la suite des premières, se sectionnent transver-
salement et les éléments centraux issus de ces divisions s'accroissent principalement sui-
vant le rayon.
Bosqueia Boiviniana K. Bn.
Nom indigène : ATOha.
Spécimen étudié : Thouvenot n" 1 20.
Petit arbre de i2-i4 mètres ; fût de 6-8 mètres ; diamètre, o'°20 ; peu abondant.
Ecorce grise, régulière, épaisse de i millimètres ; couverte de nombreuses lenticelles.
Bois à aubier gris jaunâtre et à cœur gris brunâtre, pourvu de rayons fins et de zones circum-
méduUaires onduleuses de parenchyme ligneux ; bois de densité o,4-o,^5, sans emploi jusqu'à
ce jour; sujet à être attaqué par les Insectes.
MORACÉES
La famille des Moracées fournit des bois de Ficus et d Ariocarpus. Les bois d'Artocar-
pus sont toujours jaunes ou jaunâtres. Ils sont employés, dans l'Inde, du moins ceux de
A. inlegrifolia L.. pour la teinture des étolTes jaunes utilisées par les prêtres bouddhistes ;
celui de A. hirsuta Lamk. est fréquemment utilisé pour les constructions et pour divers
usages.
Quant à celui des diverses espèces de Ficus, plutôt blanc grisâtre ou jaune sale,
il ne sert généralement que pour la fabrication des caisses, des lambris, ou, en raison de
sa légèreté, pour la construction des pirogues.
Dans l'Inde, le bois de Ficus bengalensis L. est réputé pour sa bonne conservation dans
l'eau. On en fait des margelles de puits. Sa densité est variable suivant les espèces, mais
toujours faible (o,5-o,6).
La forêt d'Analamazaotra contient plusieurs Ficus. Nous avons reçu le bois de l'un d'eux.
Ce bois est d ailleurs absolument identique à celui des autres Ficus, du moins quant à la
structure.
L'alternance des zones de parencbvme ligneux et de libres, qui paraît liée à la succes-
sion des saisons humides et sèches dans les pays chauds, se retrouve dans le bois des Fi-
cus cultivés à Alger et même au Jardin des Plantes de Paris.
Ficus sp.
Nom indigène : Ampaiia
Spécimen étudie : Thouvcnol n" I25.
.\rbre assez élevé, 1S-20 mètres; fut de 8-10 moires. Diamètre du tronc en bas, o^jtio. .\rbre
peu répandu.
Ecorce grisâtre.
Bois blanc grisâtre.
Densité du bois, o,/|-o,/|5 environ.
SECTION TU.\NSVEHS.\LE (Voir planche 10) :
.\ubier et cœur non distincts.
Zones annuelles non marquées.
Rayons larges, visibles, le plus souvent i par millimètre.
Vaisseaux irréguliers en diamètre et en distribution, parfois groupes par 3-'i. Diaiiu-lre dos plus
grands, 3oo \j..
Lfcomtf. 5
34 LKS liOlS DE MAJJAGASCAR
Fibres et parenchyme ligneux en zones circummédullaires alternes, les zones de fibres étant
généralement un peu plus épaisses que celles de parenchyme.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons de deux sortes, les uns étroits, hétérogènes, de hauteur très variable, mais ne dépassant
guère 5oo ;j., les autres larges de 5-6 cellules, souvent un peu hétérogènes par une extrémité, hauts
de :ioo-90o -j..
La présence de zones circummédullaires alternes de parenchyme ligneux et de fibres est caracté-
ristique des Ficus. Cette disposition est visible à la loupe et même à l'œil nu.
PROTÉACÉES
La famille des Protéacées, surtout bien représentée en Australie, puis dans l'Afrique du
Sud et enfin en Asie orientale et Malaisie, en Nouvelle-Calédonie et dans l'Amérique du
Sud, nous a fourni pour Madagascar une espèce remarquable, DilobeiaThouarsii R. et S. ;
mais alors que le bois des Helicia, Grevillea, Stenocarpus, etc. possède des rayons très
larges, celui de Dilobeia n'a que des rayons larges de 2 cellules, rarement 3 (du moins le
bois âgé).
DILOBEIA Th.
Arbres presque entièrement glabres, à feuilles isolées, longuement pétiolées. à limbe
obcordé, bilobé ou quadrilobé, rétréci vers le pétiole et pourvu dune côte par lobe.
Fleurs dioïques en grappes axillaires : réceptacle tubuleux : périaiithe à '1 (li\ isions trian-
gulaires ; fleurs mâles avec 4 élamines à filets dressés, à anthères oblongues et avec un
ovaire rudimentaire ; fleurs femelles avec !\ étamines plus ou moins avortées et un ovaire
uniloculaire, pourvu d'un style court avec un stigmate à deux lobes épais.
Cet arbre se rencontre dans les régions Nord-Est et Centre de l'île.
L'autre genre de la même famille existant à Madagascar est le genre Faurea. représenté
par des arbres de petite taille dans la province d'Imerina.
Dilobeia Thouarsii R. et S. :
Nom iniligènc : Vivaona (à petites feuilles ') ;
Vivono ? (à grandes feuilles) ;
Spécimens étudiés: Tliouvenotjn°* 35 et 55 (voir pi. il).
Arbre assez grand, i8-20 mètres; fût de lo-i/i mètres; diamètre o'", 60-0"', 70. Kcorce plus ou
moins crevassée, épaisse de 12 millimètres à 2 centimètres. Bois lourd, brun-rouireàtre ; densité
i-i,o5 pour le cœur, 0,95 pour une planchette du n" ,">.") avec aubier.
Aubier peu distinct ou un peu plus clair, facilement attaqué par les insectes.
SECTION ÏR.VNSVEHS.VLE :
(Voir planche 12.)
Zones d'accroissement peu discernables' ;
Rayons généralement de 2 files de cellules, rarement 3 ; .'i-5 par millimètre - ;
1 . D'après les étiquettes du collecteur.
2. 11 est essentiellement recommandé de pratiquer les coupes transversales sur un tronc do 0™,i5 ou o"',ao de di,-<-
mètro au moins et vers le milieu du rayon. En olTel près do la moelle, les rayons sont beaucoup plus larges et plus
élevés, se rapprochant par là de ce qui existe chez la plupart des Protéacées.'
36 I-ES BOIS DE MADAGASCAR
Vaisseaux assez uniformes de diamètre, isolés, souvent plus ou moins en séries concentriques
à la surface de la tige, quelques-uns petits, le plus souvent 200-260 ;a de diamètre.
Fibres en séries radiales, à section arrondie ; cavité très réduite.
Parenchyme ligneux du type circumvasculaire, à prolongements aliformes latéraux ; ce paren-
chyme n'est développé que sur la moitié du pourtour des vaisseaux.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons fusiformes, homogènes, à cellules arrondies ; hauts de 3oo-6oo ;;. ;
Fibres épaissies, ondulées, à ponctuations très marquées formant des séries longitudinales très
nettes.
Ce bois produit une poussière acre quand on le travaille. Sur une section transversale,
on remarque que les vaisseaux sont obstrués par une substance blanche tranchant sur la
couleur générale du bois.
A la Nouvelle-Calédonie l'espèce Slenocarpus laurifolius Brongn. et Gris fournil un
bois très beau quand il est verni (Hêtre noir).
M. C. Houlbert, qui a étudié le bois des Protéacées (Recherches sur le bois secondaire
des Apétales, Ann. Se. Nat., 7' série, vol. XVII) dit que le bois de Brahejum stellatifo-
lium L. du Cap de Bonne-Espérance ne possède que des rayons médullaires étroits (de
I à 4 assises de cellules). Chez Persoonia linearis Andr. et P. salicina Pers.. il existe
encore de grands rayons peu nombreux, avec des petits rayons en plus grand nombre.
Or les Dilobeia. Brahejum et Persoonia appartiennent précisément au même groupe des
Persooniées. Les Dilobeia et Brahejum seraient donc, d après nous, des Protéacées à rayons
tous de petites dimensions, tandis qu'il existe encore quelques rayons de grande taille chez
les Persoonia. Ce dernier genre constituerait le passage, au point de vue de la structure du
bois, entre les véritables Protéacées d'une part et les Diloheia et Brahejum d'autre part.
D'ailleurs, dans les petites branches de Diloheia, c'est-à-dire dans le bois jeune, on
trouve des rayons larges et élevés avec des vaisseaux nombreux. C'est donc le bois âgé
seulement qui s'éloigne du bois typique des Protéacées.
Les Bois dr Madagascar.
Pl. 12
i'^CC
Jl
1 transversale. Grossissement 30 diam. Section longitudinale Ungenlielle. Grossissement :
Dilobeia Thouarsii R. et S.
(l'rnléno..-s).
j/RiliiiF'iamp^rfnîiiiiF?
Artabotrys oligosperma P. Dang.
(AnonaoïVs).
IMP. CATALA H<l RES, l'ARlS
A. CHALLAMEL, ÉDITECR.
OLACACEES
Le bois de Olax psiftncorurnWah\. de la Réunion, est parfois employé pour les ouvrages
intérieurs des habitations; mais, quoique assez dur, il résiste mal à l'humidité et il a le
défaut d'être cassant.
Pour l'Inde anglaise, Gamble cite les bois d'un certain nombre d'espèces des genres
Ximenia, Olax, Anacolosa, Schœpfia, Cansjera, Lasianlhera, Mappia, Gompliandra, etc.
OLAX L.
Arbres à feuilles alternes, simples, entières, coriaces. Fleurs hermaphrodites à récep-
tacle concave. Pétales 5-6, valvaires. Etamines 6-12, insérées sur le périanthe, 3-6 fertiles,
et autant transformées en staminodes. Ovaire presque complètement libre avec un style
court et un stigmate capité. Ovules 3, insérés sur un placenta central dans l'ovaire divisé
par 3 cloisons incomplètes. Drupe plus ou moins soudée au réceptacle accru.
Olaoc glahrijlora P. Dang.
Nom indigène : Maitsoririnina.
Spécimen étudié : Thouvenol n° 76.
Arbre de 16-18 mètres ; fût de 8-10 mètres avec diamètre de o^j/io, assez rare.
Écorce de 6-7 millimètres, un peu crevassée dans la longueur, avec des lignes radiales très fines
devenant irrégulières vers le dehors.
Bois jaune clair, dur, à grain fin. Coupé transversalement, il montre à la loupe des rayons fins
d'une part et des zones de parenchyme circummcdullaire fines et rapprochées d'autre |iart, qui se
coupent comme la chaîne et la trame d'un tissu.
Densité 0,8 environ.
SECTION TU ANS VERSA LE ;
Rayons lo-ii par millimètre, étroits, i-3 files de cellules, assez visibles.
Vaisseaux le plus souvent en séries radiales ou en séries obliques. Diamètre, généralement i3o-
i5o [j., les plus grands atteignent 170 jj..
Fibres petites, arrondies, à membrane très épaisse et à lumen très réduit.
Parenchyme ligneux en séries interradiales circummédullaires, ne se correspondant pas toujours
des deux côtés d'un même rayon ; environ 6-7 zones de parenchyme par millimètre.
38 LES BOIS DE MADAGASCAR
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons fusiformes homogènes, à 3, parfois l\ files de cellules. Hauteur moyenne 5oo~75o ix.
Les vaisseaux, assez petits, forment des groupes irréguliers et de direction varice semblables à
ceux qui sont représentés (pi. 4o) pour le bois de Psorospermum androswinifoUam Baker, de la
famille des Guttifères.
Ce bois peut être employé pour la menuiserie.
ANONACEES
Les Anonacées sont des arbres ou des arbustes des réglons tropicales, à feuilles alternes,
simples, sans stipules.
De nombreux arbres de cette famille fournissent dans l'Inde des bois fréquemment uti-
lisés, en particulier celui de Polyaltlna longifolia Bl. , qui sert à Madras pour la tonnellerie.
Dans linlroduction du présent travail nous avons eu l'occasion d'indiquer les raisons de
cet emploi et nous pensons qu'on pourrait, pour les mêmes usages, et pour d# raisons ana-
logues, utiliser le bois de quelques Anonacées de Madagascar.
Malheureusement les arbres de cette famille n'atteignent pas tous une grande taille.
Nous citerons :
Xylopia fi'ulescens Aubl. (A. salicifolia Ktli.) de la Guyane, à bois un peu brunâtre ;
Anona odorata Dun. des Antilles, bois pour la tabletterie.
Plusieurs des Anonacées d'Indochine fournissent des bois jaunes, flexibles, employés à
divers usages : Polyalthia jucimda F. et G.. Sagerea Hookeri Pierre, Bocagea Phikistreana
Pierre, Miliiisia Baillonil Pierre, etc.
ARTABOTRYS
Arbres ou arbustes à feuilles simples, souvent distiques, à fleurs hermaphrodites, axil-
laires, solitaires ou en cymes ; calice dialysépale, à 3 divisions; corolle: 6 pétales, les 3
internes alternes avec les divisions du calice ; le réceptacle, en dedans de la corolle est à
peu près cylindrique ; c'est sur cette saillie que sont insérées les étamines en nombre
indéfini ; les carpelles, nombreux, sont insérés sur le réceptacle et forment autant
d'ovaires uniovulées. Fruit formé de plusieurs haies uniséminées.
Arlabolrys oligosperma P. Dang.
Nom indigène: Ambavy.
Spécimen étudié : Thouvonot n" 63 .
Arbre de -j.i-w'x mètres avec tronc de o^jGo de diamètre à la base.
Écorce très épaisse (iu-i4 millimètres), assez fibreuse, brune, un peu fendillée dehors, avec sur-
face bleu jaunâtre.
Bois gris un peu jaunâtre; densité o,C environ.
Aq les bois Dli MADAGASCAH
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 12):
Zones d'accroissement marquées par des vaisseaux plus petits, très difficilement visibles.
Rayons larges, très visibles, 3 par millimètre.
Vaisseaux distribués à peu près régulièrement, 8-1 a par millimètre carré; diamètre des plus
grands 200 p.; isolés ou par séries radiales de 2-3.
Fibres et parenchyme ligneux alternant en zones circuraméduUaires de peu d'épaisseur; 9 zones
de parenchyme environ par millimètre.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons très élevés, jusque i5oo-2ooo |ji, très larges, endohétérogènes, mais à un degré moindre
cependant que chez Polyalthia jucanda d'Indochine.
Par sa structure, on peut prévoir que ce bois se fend facilement suivant le rayon et qu'il doit être
flexible.
Bois gris jaunâtre, flexible; passe pour se pourrir assez vite s'il est exposé à l'air.
Les Bois de Madagascar.
Fl. 14
"1 ■ '■'" liiani. Sectiun Innjjiluilinale iBnjjenlielle. GrossisMinfnl : 30 dii
Ravensara latifolia P. D.
(Lauracées).
i f| I
Ravensara crassifolia Baker.
(Lnuracécs).
IMP. CATALA FRLRES, PARIS
A. CHALLAMEL, ÉDITEUR.
LAURACEES
De nombreux arbres apparfenaiit à cette famille fournissent des bois utilisés dans l'in-
dustrie.
Dans rinde par exemple, on cite : Cryptocnrya W ightiana T\n\. ; Deilschmiedia sikki-
mensis King, diverses espèces du genre Cinnamomum. Mnchilus odoralissima Nées. Phœbe
kinceolula Nées, Alseodaphne sernecarpijbliu Nées, Lilsea sebifera Pers., L. polyanthnJuss.,
Lindera assamica Kurz, etc.
Nous avons signalé nous-mcme en Indochine : Cinnamomum Camphora Nées etEberm.,
C. iners ReiuAv., Machilus odoralissima Nées, Phœbe lanceolata Nées, Cryptocarya impressa
Miq., Lilsea annamensis H. Lee, L. Vang H. Lee, Lindera com/n^m/s Hemsl.
On peut avancer que dans tous les pays chauds les Lauracées arborescentes fournissent
un bois estimé :
Guyane : Dicypellium caryophyllalum {Mairt.)^ecs, ou bois de rose de Cayenne ; Acro-
diclidium chrysophyllum Meissn., bois de Sasafras ;
Antilles : Nectandra sangiiinea Rott. : Ocolea leucoxylon Gr. ; Lannts cliloroxvhn L.
(bois doux jaune), etc. :
Nouvelle-Calédonie : Beilschmiedia Baillonii Pancb. et Séb. ou Noyré:
Afrique du Sud : Ocolea bullala E. Mey. ou Cannibal StinkAvood ;
Nouvelle-Zélande : Lilsea sp. ou Tangeao, Mangeao ;
Guyane anglaise : Seelandra pisi Miq. ou Cirouaballi jaune ; Nectandra exaUata Gri-
seb. ou Sweet-Wood : Nectandra sp. ou Kretti : Beilschmiedia Tawa Benth. ou Tawa.
En Indochine, on fabrique avec divers bois de Lauracées des colTres et des malles ijui
passent pour très favorables à la conservation des objets qu on y renferme.
Aux Philippines, d'après E. E. Schneider (Com/n. Woods of thc Philippines, p. 107),
on emploie couramment les bois de diverses espèces des genres Beilschmiedia, Cinnamo-
mum, Cryptocarya, Dehnasia, Ensidoroxylon, Lilsea, Machilus. Neolitsea et Phœbe.
Sous le nom de Baticulin par exemple, les bois jaunâtres de plusieurs espèces du genre
Lilsea, surtout L. oblusata F. Vill., sont utilisés pour la sculpture religieuse, pour la me-
nuiserie ordinaire (portes, armoires), pour la carrosserie, la pyrographie, etc. D'autres
Lauracées fournissent un Baticulin blanchâtre.
Il est probable que le cœur seul doit être employé, car pour tous nos échantillons pro-
venant de Madagascar, l'aubier se montre largement attaqué par les insectes xylophages.
Les Lauracées paraissent tenir une place importante tlans la llore forestière de Madagas-
Lecomte, 6
/Ja LES BOIS DE MADAGASCAU
car; en effet, sur 161 bois reçus de Analamazaotra, i" appartiennent à celle l'amille, ce
qui représente une proportion supérieure à 10 pour toc.
Les genres rencontrés à Madagascar possèdent les uns des anthères à .'1 sacs (Mespilo-
daphné) et les autres des anthères à 2 sacs [Ravensara et Cryptocarya).
RAVENSARA Sonner.
Arbres à feuilles alternes, coriaces, penninerves. Inflorescences multiflores, axillaires
ou terminales. Fleurs hermaphrodites (ou polygames.'') à réceptacle obconique, concave,
charnu. Périanthe de 6 pièces, libres, égales, valvaires. Etamines 12 insérées sur le col
du réceptacle, coalescentes à la base: élamines fertiles g, à anthères 2 — loculaires, les 6
extérieures extrorses, les 3 internes sublatérales ou extrorses : etamines stériles 3, internes,
ovales ou subsagittées. Pistil à ovaire libre inséré au fond du réceptacle, surmonté d'un
style à stigmate capité ; ovule suspendu, anatrope. Fruit entouré par le réceptacle accru et
formant à son intérieur 6 cloisons refoulant le péricarpe ; péricarpe mince entourant un
embryon charnu à cotylédons trilobés (une partie dans chacune des fausses loges du fruit) ;
radicule courte, supère.
On connaît à Madagascar plusieurs espèces du genre Ravensara :
R. aromatica Sonn. : R. acuminata H. Bn. : R. retusa II. Bn. ; R. Luslellil H. Bn. : R.
floribiinda H. Bn. : R. Tapack H. Bn. ; R. cryptocaryoides P. D. : R. ovalifolia P. D. :
R. lalifolia P. D. ; R. anisala P. D. ; R. crassifoUa P. D.
Dans la région d'Analamazaotra. les Ravensara portent le nom de Tavolo.
Nous avons reçu les espèces suivantes d'Analamazaotra par les soins de M. Thouvenot :
Ravensara Lastelliiïl. Bn. Tavolo ou Tavolomalama : Thouvenot, n° 90 :
R. ferruginea P. Danguy. Tavolo;
R. crassifoUa P. Danguy. — Cryptocarya crassifoUa Baker. Tavolo ( à feuiUes rondes).
Thouvenot, n"* 87 et 89 ;
R. latifoUa P. Danguy, Tavolo (à grandes feuilles). Thouvenot. n" 85 :
R. ovaUfoUa P. Danguy. Tavolo, Thouvenot. n° 72 :
R. cryptocaryoides P. Danguy. Tavolo, Thouvenot, n°' 64 et 100 ;
R. anisataP. Danguy. Havozo, Thouvenot, n° ti6.
Les arbres connus sous le nom de Tavolo comptent au nombre des plus répandus et
des plus estimés dans les régions Nord et Sud de la foret d'Analamazaotra où ils repré-
sentent environ 7 pour 100 des peuplements d'après M. Louvel.
R. crassifoUa P. Danguy.
Nom indigène: Tavolo.
Spécimen étudie ; Thouvenot n° 89 (voir pi. i3).
Arbre de 20-22 mètres avec fût de 10-12 mètres et diamètre de o^jôo à la base; contreforts à
peine marqués ; arbre assez commun.
Bois grisâtre ; sans cœur et aubier bien distincts.
Densité 0,65-0,70 environ.
LAURACÉES 43
Ecorce de 4-'"' millimètres non fendillée et pourvue de nombreuses lenticelles ; nodules de sclé-
rcnchyme tranchant par leur couleur plus claire sur le fond brun de l'écorce.
SECTION TR.VNSVERSALE (Voir pi. i/i) :
Zones d'accroissement peu marquées, mais visibles.
Rayons de i-3 files de cellules, peu visibles; ^-h par millimètre.
Vaisseaux isolés ou parfois par 2-3, régulièrement distribués ; diamètre des plus grands 200 •;. ;
S- 12 par millimètre carré.
Fibres en séries radiales ; épaisseur de la membrane égale aux deux cinquièmes du rayon.
Parenchyme ligneux: quelques cellules autour des vaisseaux et de nombreuses cellules dissémi-
nées entre les fibres et notablement plus grandes que ces dernières. Ces nombreuses cellules — qui
sont évidemment l'équivalent de cellules sécrétrices — caractérisent le bois de la plupart des Lau-
racées .
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons subhomogènes à cellules extrêmes un peu plus grandes ; hauteur moyenne '100 \j..
Fibres fusii'ormes (examinées après dissociation); longueur 1000-1200 •^..
Parenchyme en longues cellules à peu près de même hauteur que les rayons. Ce sont des cel-
lules sécrétrices ; elles sont très visibles sur les deux photographies.
Bois employé pour planches, menuiserie légère.
R. Idtifolia P. Danguy.
Nom indigène : Tavolo.
. Spécimen étudié : Thouvenot n° 85.
Arbre de 18-20 mètres; fût de 10-12 mètres ; diamètre o"',i\o à la base; à contreforts à peine
marqués, commun.
Bois grisâtre à cœur et aubier non distincts. Densité o,55 environ.
Écorce de !x-h millimètres avec lenticelles et nombreux nodules plus clairs de sclcrenchymc.
SECTION TR.\NSVEKSALE :
Zones d'accroissement existent, mais très peu marquées.
Rayons de i-3 llles de cellules, (1-7 par millimètre.
Vaisseaux isolés ou parfois par 2-5 ; 6-1 3 par millimètre carré ; diamètre des plus grands 220 ;j..
Fibres comme le n° 89.
Parenchyme à cellules un peu plus petites que pour le n" 89.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Comme 89 (le précédent).
Bois de médiocre qualité, utilisé pour menuiserie grossière.
R. Lastellii H. Bn.
Nom indigène : Tavolo malama.
Spécimen étudié : Tliouvenot n° 90.
Arbre de 20-22 mètres, fût de 10-12 mètres et diamètre o"',6o ; des controlorts jusqu'à la hau-
teur de i^jôo ; commun.
Bois grisâtre: aubier et cœur non distincts.
Densité 0,6 environ.
4/i LES nOIS nE MADAGASCAU
Écorce de 7-8 millimètres pourvue à la surface de nombreuses IcnticcUcs et, dans son intérieur,
de nodules plus clairs de sclérenchyme.
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement mal indiquées.
Rayons larges, i-5 fdes de cellules ; 5-6 par millimètre.
Vaisseaux grands, assez régulièrement distribués, souvent isoles, parfois par a ou 3 ; diamètre
des plus grands 3oo [x.
Fibres en séries radiales ; membrane peu épaisse.
Parenchyme ; quelques cellules autour des vaisseaux et nombreuses cellules sécrétrices assez
grandes, disséminées entre les fibres.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons oblongs de 3-4 files au milieu, hauts de /ioo-700 ;;,.
Bois blarichâlrc. mou, de médiocre qualité.
R. cryptocaryoides P. Danguj .
Nom indigène : Tavolo.
Spécimens étudiés: Thouvcnot n"' loo et 6^.
Arbre de 1O-20 mètres avec des contreforts indiqués pour le n° 100 et non pour le n" 64, assez
commun.
Caractères de structure identiques à ceux des autres Havcnsaru , mais grandes cellules sécrétrices
moins nombreuses.
R. aiiisata P. Danguy.
Nom indigène : Hav0Z0>
Spécimen étudié: Thouvenol n" 116.
Arbre rare ; le bois n'est employé ni dans la menuiserie ni dans la charpente, mais l'écorce gri-
sâtre, épaisse de 6-8 millimètres, finement crevassée en long, dégage une odeur pénétrante d'anis.
Ce dernier Ravensara, qui se trouve déjà distingué par les indigènes sous un nom spécial et non
pas sous celui de Tavolo, qui est celui des autres espèces, mérite une étude spéciale pour la sub-
stance odorante qu'il contient.
Heckel (^Ann. Inst. col. Marseille, 1910, p. 68) rapporte que les indigènes se servent des écor-
ces de cette espèce pour parfumer le rhum du pays. Il serait aussi employé, au même titre que le
Sassafras officinal, contre diverses affections.
MESPILODAPHNE Nées.
Arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes ou subverlicillées, à nervation pennée. Inflo-
rescences axillaires ou terminales. Fleurs hermaphrodites ou unisexuées, dioïques: récep-
tacle en entonnoir subcampanulé ou obconique. Périanthe à 6 pièces caduques ou plus ou
moins persistantes. Etamines fertiles 9 dont 3 internes à anthères extrorses et à filets
blçflanduleux ; anthères 4-loculaires' ; étaniines stériles o ou très réduites. Ovaire étroite-
ment entouré par le réceptacle. Baie entourée par le périanthe plus ou moins refermé en
haut.
I. Co qui le distingue des genres Ocotea et Ravensara dont les anthères sont 2-loculaires.
Lks Bois de Madagascar.
Pl. lé
Mespilolaptine Tapack P. D.
(Lauracces).
Sccliun Irnnsversalc. (irossisscnifnt
I (liani. Section longitudinale tan^cnticUe. Itmssissenicnl : 3tl dii
Mespilodapline lacemosa P. D.
(Laiiracées).
IMP. r.AlAlA FRlRhS. l'ARIS.
CHAllAMFI, EDITIIR.
I
LAUKACEliS f^^)
De la localité d'Analamazaotra, nous connaissons les espèces suivantes :
M. T/iouvenotii P . I). ; .1/. Tajiack P. D. ; M. racrrnosa P. D. : M. Faucherei P. D.
A ces espèces, il faut ajouter :
M. Lindkyann Meissn. ; M. madacjascariensis Mcissn. ; M. cymosa Mcissn. : M. marrji-
nata Meissn.
Le nom indigène à Analamazaotra est Varongy. Les arbres de ce genre représentent en-
viron 3 pour ion des peuplements de la forêt (d'après M. Louvel).
Mespilodaphne Faucherei J'. Danguy.
Nom indigène : Varongy fotsy ' .
Spécimen étudie: Thouvenot n» i(Jo.
Arbre de 22-2/1 mètres ; fût de 12- là mètres ; diamètre, o^jyo ; assez commun.
Ecorce épaisse de 6-7 millimètres, pustuleuse-lenticellée extérieurement, avec de nombreux
nodules plus clairs de sclérenchyme tranchant sur les tissus.
Bois grisâtre ; aubier et cœur non distincts'.
Densité, o,5 environ.
SECTION TR.\NSVERS.\LE (V„ir pi. lO):
Zones d'accroissement indiquées, mais souvent peu visibles.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, souvent isolés: parfuis par 2-3 ; 9- 1 ô j)ar millimètre
carré; diamètre des plus grands, 220 jj..
Fibres en séries radiales très nettes ; membrane peu épaissie.
Parenchyme. Quelques cellules autour des vaisseaux et de grandes cellules sécrétrices à peu
près uniquement sur le trajet des rayons.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Rayons fusiformes, petits, avec des cellules terminales notablement plus grandes que les autres.
Mespilodaphne Tapack. P. Danguy.
Nom indigène: Varongy mainty-.
Spécimen étudié: Thouvenot n' ^9 (Voir pL i5.)
Arbre de 22-26 mètres avec fût de ii^-iô mètres et diamètre atteignant o'",8o : assez commun ;
pourvu de contreforts jusqu'à i"',5o de hauteur.
Bois gris jaunâtre, tacheté de noir ; aubier et cœur très peu distincts. .Vttaqué par les insectes
dans ses parties extérieures.
Densité, o,55.
Ecorce épaisse, jusque i centimètre, irrégulière, pustuleuse-lenticellée, pourvue de nombreux
nodules de sclérenchyme de couleur plus claire, souvent en zones parallèles au bois.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 16;:
Zones d'accroissement visibles, mais ondulées et peu distinctes.
Rayons de i-/i files; 5-6 par millimètre.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, souvent isolés, parfois par 2-3 ; diamètre des plus
grands, 23o ja.
Fibres en séries radiales très nettes ; membrane peu épaissie.
1. l'otsy, blanc.
2. Mainty, noir.
^6 LES llOIS DE mada(;as<jar
Parenchyme, circunivasculaire très réduit et nombreuses cellules disséminées entre les fibres ou
sur le trajet des rayons.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons iusiformes à 2-4 files au milieu et cellules extrêmes plus grandes ; hauteur des rayons
jusque 65o \j..
Bois jaune grisâtre tacheté de noir : ne travaille pas, et ne se fend pas; c'est l'un des
plus estimés des forêts malgaches ; on en fait des planches (Les bois reçus de Madagascar
étaient contenus dans des caisses en bois de Varongy mainty).
Mespilodaphne racemosa P. Danguy.
Nom indigène : VorODgy mavo '.
Spécimi'n ùtudié : Tliouvcnot ii" 1^8 (Voir pi. i5).
Arbre de 20-22 mètres; fût de 10-12 mètres; diamètre, o'",()0 ; assez commun: se trouve
partout.
Bois gris jaunâtre ; cœur et aubier non distincts.
Densité, 0,6 environ.
Écorce de 6-8 milliriiètres, pustuleuse-lenticellée extérieurement ; pourvue de nombreux nodules
de sclérenchyme tranchant par leur couleur plus claire sur la couleur brune de l'écorce.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 16) :
Zones d'accroissement visibles mais très vagues.
Rayons: i-3 files de cellules; 5-6 par millimètre.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, généralement isolés, parfois par 2-3 ; io-i5 par milli-
mètre carré; diamètre des plus grands, 200 [i..
Fibres en séries radiales ; épaisseur de la membrane égale la moitié du rayon.
Parenchyme ligneux, circumvasculaire (quelques cellules). Des cellules plus grandes de place en
place, mais généralement sur le trajet des rayons.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Rayons fusifornies hauts de 5oO[j. environ, avec cellules terminales souvent beaucoup plus grandes
constituant les cellules sécrétrlces.
Bon bois d'industrie recherché pour la menuiserie et la charpente'.
Observation. — Beaucoup de Lauracées fournissent un bois bien caractérisé par la
présence d'un certain nombre et même parfois d'un grand nombre de cellules sécrétrices
allongées parallèlement à l'axe de l'organe.
Ces cellules peuvent être surtout localisées dans le parenchyme circumvasculaire ; c'est
le cas pour les Cinnamornum et on peut en voir de beaux exemples dans notre Atlas des
bois de rindo-Chine pour Cinnamornum Camphora Nées et Eberm. et C. iners Reinw.
C'est aussi, mais à un degré moins prononcé, le cas pour Mnchilus odoralissima Nées et
Phœbe lanceolata Nées.
1 . Jaune.
3. Ln autre spécimen de la même espèce reçu sous le nom de Varongy mana fournit un bois de même nature.
LAURACKES ^7
En ce qui concerne les bois de Madagascar, on peut admettre trois types :
Dans le premier, comprenant les diverses espèces du genre Ravensara. (p\. i4) les
grandes cellules sécrétrices sont nombreuses et réparties à peu près uniformément entre
les vaisseaux (R. lalifolia P. D.. R. cryptocaryoiden P. D., R. crassifolia P. D.,
R. Lastellii H. Bn., R. anisata P. D., etc.). Chez ces diverses espèces le bois montre
nettement ces cellules sécrétrices sur les sections transversales et sur les sections longitu-
dinales.
Un deuxième groupe est constitué par les Mespilodapline (pi. lO). dont le bois contient
encore de grandes cellules sécrétrices, mais en moins grand nombre et faisant à peu près
toujours partie des rayons du bois (M. Tapack. P. Daiig., 1/. niremosa P. D.. .)/. Fan-
cherei P. D., etc.).
Enfin chez les Crypiocarya. comme nous avons déjà pu le constater pour les bois de
rindochine, les grandes cellules sécrétrices font à peu près complèlement défaut.
MONIMIACÉES
Cette famille, voisine de celle dos Rononculaci'es, compreiul : Tamhourissa rjuculrifidn
Sonner, ou bois tambour de la Réunion ;
T. amplifolia A. DC. ou Bois de Bombarde de la même région ;
T. vcstila A. DC. ou Bois gilet de la même région.
De Analaniazaolra nous avons eu l'occasion d'étudier deux espèces de Tdinhourissa.
TAMBOURISSA Sonnerai.
Arbres ou arbrisseaux des Mascareignes et de Malaisie, à feuilles entières, opposées, à
fleurs solitaires ou en grappes, axillaires ou terminales. Fleurs unisexuées. Fleurs cf à
périanthe en forme de figue, à !^-6 lobes. Etamines zc insérées sur la paroi du périanthe.
Fleurs $ : périanthe identique avec nombreux carpelles soudés à l'intérieur ; un ovule
suspendu par ovaire. Fruits drupacés inclus dans le périgone accru, subcharnu. Graines à
albumen charnu.
Tainbourissa Tlwuvenotii P. Dang.
Nom indigène: Ambora.
Spécimen étudié: Thouvenot n" ^3 (Voir pi. ig).
Arbre de 18-20 mètres; fût de 10-12 mètres; diamètre. o'°,7o; contreforts peu développés à la
base du tronc. Arbre peu répandu.
Ecorce épaisse, atteignant i2-i3 millimètres, crevassée extérieurement, souvent creusée de
longues cavités à l'intérieur.
Bois gris jaunâtre, tendre, à rayons très visibles, lui communiquant un aspect particulier; aubier
de 6-7 centimètres gris ; cœur jaune.
Densité, o,45-o,5 environ.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 18) :
Rayons très larges, 1-2 par millimètre ; jusque 8-10 files de cellules.
Vaisseaux régulièrement distribués entre les rayons, isolés ou groupés, 10-12 par millimètre
carré ; diamètre des plus grands, 200 ;x.
Fibres à membrane peu épaissie, polygonales, parfois en séries radiales.
Parenchyme formant des cellules fusiformes cloisonnées transversalement et intercalées de place
en place au milieu des faisceaux de 6bres.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons fusiformes, larges, homogènes dépassant souvent la hauteur de la photographie et mesu-
rant par conséquent plus de 4 millimètres ; cellules des rayons souvent pourvues de ponctuations.
Les Bois de Madagascar.
Pl. i8
^•,
^Wi
Carallia madagascariensis iul.
( Rhizophoracées)
Grossissement : 30 dùua.
w
1 : 30 die
Tambourissa Thouvenotii P. Dang.
(Moiiimiacécs).
IMP. CATAL* FRÈRES, PARIS.
A. CHAI.LAMEL. ÉDITECR.
MOMMl.VCKES ^ri
Ce bois peul être employé |)OLir plam lies et menuiserie.
Une autre Moniiniacée reçue du même collecleur sous le nom de Amhora laliv Cmâle)
est indiquée comme assez commune et le bois serait réputé imputrescible. Sa structure est
la même, avec des rayons un peu moins bauts : lauijier de ce bois produit par l'espèce
Schrameckia madagascariensis P. Dang. n'atteint (jue o'",o4 d'épaisseur et le cœur se
montre d'un beau jaune : la séparation entre l'aubier cl le cœur est ici assez nette.
Lecomte.
MÉNISPERMACÉES
Celles des Ménispcrmacées qui constituent dos lianes peuvent présenter dans le bois de
leur tige une anomalie de structure.
Les Ménispermacées arborescentes ont toujours un bois à larges rayons, cuiiuue nous
l'avons déjà trouvé pour les Tamboiirissa, dans la famille voisine des Monimiacées.
Pour l'Inde, Gamble cite les bois de diverses espèces des genres Aspidocarya, Para-
hœna, Tinospora, Anamirta. Coscinium, Tiliacora, Cocculus, Slephania, etc. Tous ces bois
sont caractérisés par la présence de larges rayons et plusieurs ont une couleur jaune ou
brune.
On connaît à Madagascar des Ménispermacées appartenant à plusieurs genres et, de la
forêt d'Analamazaotra, nous avons reçu, sous le nom de Odiandro. un bois jaune fourni
par un petit arbre dé cette famille, appartenant au genre Biirasaia.
Burasaia madagascariensis Dup. Tii.
var. Odiandro II. Lee. à folioles presque orbiculaires et à fruit nettement stipité.
Nom indigène : Odiandro.
Spécimen étudié: Thou\enol ii" i if).
Arbre de petite taille, atteignant 8-10 mètres de hauteur et à tronc ayant au plus o"',s>o de
diamètre. Le spécimen de bois que nous avons reçu avait o"',i2 de diamètre.
Écorce grise brunâtre et crevassée à la surface, jaune dans sa région interne. Détachée du bois
elle montre la trace très nette des rayons.
Bois jaunâtre, assez dur, à grain fin.
SECTION TRANSVERSALE :
Rayons très larges, atteignant parfois 700 ;v. ; ils représentent les deux cinquièmes environ de la
surface.
Vaisseaux isolés ou groupés par 2-3 ; diamètre des plus grands, 1O0-180 \x.
Fibres formant des paquets allant d'un rayon à l'autre ; membrane très épaisse, ponctuée.
Parenchyme ligneux en zones minces circummédullaires allant d'un rayon à l'autre et séparant
les paquels de fibres.
e ï
MliMSl'IiUMACEES
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Vaisseaux à ponctuations transversales, linéaires.
Rayons très grands à cellules toutes pourvues de ponctuations ; quelques-unes de ces cellules ont
leur membrane très épaissie. Hauteur des rayons souvent plus de 7-9 millimètres
Les fibres pourvues de ponctuations forment des faisceaux de couleur jaune.
Lebois jaunedu Barasaia inadac/ascariensis Dup.Tli., var. Odiandro. pourrait être utilise
pour petits ouvrages d'ébénistcrie nécessitant 1 emploi d'un bois de cette couleur.
Le bois à' Odiandro est très voisin de celui des Tambourissa, comme d'ailleurs le sont
les deux familles des Monimiacées et Ménispermacées.
LEGUMINEUSES
Cette famille, qui compte tant de représentants dans les pays tropicaux, ne paraît pas
spécialement abondante dans la région d'Analamazaotra, car sur un total de i6i bois, nous
avons reçu seulement deux espèces du genre Dalhergia, une du genre Albizzia et une
autre du genre Piptndeida.
Les diverses espèces du genre Dallieryia sont à considérer en premier lieu, car ce sont
précisément des espèces de ce genre qui fournissent les principaux Palissandres de l'Inde
(Dalbei'fjia lalifolia Roxb.) et de l'Amérique du Sud (/). niyra AUem.) ; le trac d'Indo-
cliine, si renommé, est produit par diverses espèces du même genre, en particulier
D. Cochinchinensis Pierre.
Les bois conrms actuellement sur les marchés européens sous les désignations de
Palissandres de Madagascar et dont les cours sont cotés sur les marchés de Marseille et du
Havre, sont fournis par des esjDèces spéciales de Dalhergia exploitées dans notre colonie.
Ce genre Dalhergia compte à Madagascar un certain nombre d'espèces parmi lesquelles
nous citerons tout d'abord les deux espèces reçues de la forêt d'Analamazaotra dont
nous nous occupons spécialement dans ce travail : Dalhergia Duronii ]3ak.er cl D. plero-
curpifolia Baker.
Mais il en existe d'autres à Madagascar, en particulier Dalhergia Perrieri Drake
(D. boinensis. Jumelle), qui est le Manipika des Sakalaves et se trouve dans le Boina, au
Nord-Ouest de Madagascar, où il affectionne des terrains humides : son tronc peut
atteindre plus de 20 mètres de haut.
L'espèce Dalhergia ikopensis Jum. (antérieurement Dalhergia Perrieri Jumelle)
connue sous le nom de Manary se plaît principalement dans les forêts sèches du haut
bassin de la Betsiboka et de l'Ikopa et peut atteindre des dimensions plus grandes que la
précédente.
Enfin H. Bâillon a encore donné des planches représentant D. purpurascens U. Bn.,
D. Bernieri H. Bn., et D. Richardii H. Bn.
Les bois fournis par les arbres du genre Dalhergia et de quelques autres Légumineuses-
Papilionées voisines des Dalhergia, sont caractérisés : 1° par leur coloration plus ou moins
violacée ; 2° par les zones circumméduUaires de parenchyme bien visibles sur les sections
transversales : 3' enfin par la structure étagée très nette qu'on peut reconnaître facilement
sur les sections longitudinales tangentielles. Ces bois sont donc caractérisés non seule-
ment par leur coloration, mais encore par leur structure et certains bois que l'industrie
Les Bois de Madagascar.
Pl. 20
Dalbergia pterocarpifolia Baker.
(Légumineuses- Papilioni'ts).
(4TOKHH«fll
Ht : 30 diaiii Section longitiulin.ilc txngentirllr. G
Dalbergia Baron i Baker.
(Lêguiiitneuscs-Papilioiiècs\
IMP. CATAI.A FRIRES, PARIS
A. CHALLAMCL, ÉIUTECR.
LÉGUMINEUSES 53
substitue couramment au l'alissandre ne peuvent être cortfondus avec ce dernier s ils ne
présentent pas la structure étagée.
Dans notre Allas des Bois de l'Indo-Chine, nous avons déjà étudié plusieurs espèces
appartenant au genre Dalhergia fournissant des bois réputés. Il est tout naturel de présen-
ter ici les bois de Madagascar appartenant au même genre.
Les arbres de la famille des Légumineuses existant à Madagascar peuvent appartenir à
trois sous-familles différentes :
A. Mimosées. — Fleurs régulières à pétales valvaires. Presque tous les genres de cette
sous-famille ne comportent que des arbres ou des arbustes : Xylia, Desmanthus, Enlnda,
l II) izzia , Piptaden in .
B. Cxsalpiniécs . — Fleurs zygomorphes à pétales se recouvrant davant en arrière ou de
bas en haut dans le bouton : Dialitun. Cynornetra. Erytrophîruni. Cohillra, AfzeUa. Hyme-
nœa, Cassia, etc.
C. Papilionées. — Fleurs zygomorphes, à pétales se recouvrant d arrière en avant dans
le boulon : Psop/iocarpus. Chadsia, Dalhergia, Xanthocercis, Cndia. Phylloxylon. etc. '.
DALBERGIA L. f.
Arbres à feuilles alternes imparipennées sans stipelles ; stipules petites souvent imper-
ceptibles. Fleurs petites souvent nombreuses en grappes axillaires ou terminales.
Réceptacle cupuliforme : calice gamophylle à 5 dents inégales : corolle papilionacée à
ailes obliques et à carène obtuse; étamines lo, ou monadelphes ou diadelphes (i)-i);
ovaire stipité. ovules peu nombreux. Légume oblong ; graines rénifonnes. comprimées,
sans albumen.
Ce genre est représenté dans les régions tropicales des Deux Mondes et ne comprend
pas moins de loo espèces.
Dalhergia Baronii Baker.
Nom indigène : Voamboana.
Spccinaen étudié: Tliouvrnot n" io.
Arbre de iS--.^:* moires; fût de la-i'i mètres; diamètre, o"',So ; pas de contreforts à la base ;
commun.
Bois à aubier nettement déliniilé, épais de 2,5-3 centimètres, grisâtre, à vaisseaux très appa-
rents, sujet aux attaques des insectes ; cœur violacé à vaisseaux très visibles.
Densité, 0,9 environ.
Kcorce mince (3-'i millimètres) lamelleuse extérieurement, à lamelles se détachant en long:
partie interne brune, plus compacte.
1. L'espèce Phylloxylon Perrieri Drake a été rocuoillic à Firiniialava oii elle porli- If nom de llaralinra. («r l'cïplora-
tcur botaniste bien connu M. Porrirr de la I^athie. C'est un arbre K rameaux aplatis en cladodos. I.c l>ois. à canir bnm,
très dur, est à ravons étages comme celui des Dalbergia.
D'aprrs des indications que nous avons pu recueillir, il existerait ii Analama/aotra. Mais nous ne l'avons p«s
reçu de cette région et l'unique échantillon que nous possédons nous a été obligeamment communique par M. le
P' Jumelle de .Marseille.
Nous avons cru devoir signaler ce bois en passant. y
5/| LES BOIS I)i; MADAGASCAK
SECTION TRANSVKRSALE (Voir pi. 20) ;
Zones d'accroissement non discernables.
Rayons à 2 files de cellules ; 10 par millimètre.
Vaisseaux grands, généralement isolés, parfois cloisonnés par 2-3 ; i-H vaisseaux par millimètre
carré : diamètre maximum environ 'loo \j..
Fibres en zones circumniédullaircs très nettes mais irrégulières, passant insensiblementaux zones
de parenchyme ; fibres petites, à membrane très épaissie, entremêlées de nombreuses cellules plus
grandes.
Parenchyme ligneux, circumvasculaire et circummédullaire, avec des cellules dispersées entre
les fibres.
SECTION LONGITLDIN.^LE T.\NGENTIELI-E:
Vaisseaux articulés, à articles de même hauteur que les étages de fibres.
Rayons nettement étages, fiisiformes, à 2 files de cellules au milieu, hauts de 200 p., parfois
fusionnés bout à bout ; dans les zones fibreuses les rayons sont souvent à une seule file de cellules,
dans le parenchyme le nombre s'élève toujours à deux.
Fibres fines, étagées, longues de 200 jx.
Avec le temps, ce bois devient d "un noir violacé : il est très recherché pour lébénisterie,
la menuiserie, la charpente. On la utilisé aussi pour traverses de chemins de fer.
Ddlhergia plerorarpifolia Baker.
Nom indigène: Soroka.
Spécimen <5luiiié : Thouvenot n" a5.
Arbre de 16-18 mètres; fût de 10-12 mètres; diamètre, o"',()o ; pas de contreforts ; moins abon-
dant que D. Baronii Baker.
Ecorce de --S millimètres ; couche extérieure fendillée, grisâtre ; couche interne brunâtre,
compacte.
Bois à aubier bien distinct gris rougeàtre, épais de 3-4 centimètres ; cœur rouge à grain moyen.
Densité, 0,75-0,8.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 30) :
Rayons à 1 file de cellules, très fins, 11 ou 12 par millimètre.
Vaisseaux isolés ou cloisonnés, par 3-4 ; 3-6 par millimètre carré ; assez régulièrement répartis
dans l'ensemble; diamètre des plus grands, 260 ;;..
Fibres irrégulièrement distribuées en zones circummédulaires ; ces fibres sont de dimension
transversale très variable.
Parenchyme ligneux en zones étroites circumméduUaires, souvent mal délimitées, beaucoup
moins larges que les zones de fibres. Il y a aussi du parenchyme circumvasculaire et des cellules
isolées.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux nettement articulés, à articles de même hauteur que les étages du bois.
Fibres étagées, hautes de 7 millimètres, entremêlées de cellules de parenchyme cloisonnées par
le milieu.
Rayons étages, à i seule file de cellules, hauts de 7 millimètres environ.
Bois rouge clair, d'excellente qualité, d'autant plus apprécié que l'arbre est plus vieux.
LliGUMiNEUSES 55
CdtiiiTie on le voit, les deux Dalberfjiu étudit-s se disliFiguent lacilemont l'un de l'autre
par divers caractères : dimension des vaisseaux, répartition des zones de fibres et de
parenchyme ligneux, hauteur des étages ; mais surtout par le fait que chez D. Baronii
les rayons sont de deux files de cellules, alors qu'ils sont réduits à une seule file chez
D. pterocarpifolid.
IMI'TADENIA I5culh.
Arbres ou arbrisseaux à feuilles deux fois pennées, à folioles petites cl nombreuses.
Fleurs en épis ou en grappes. Réceptacle peu développé: à l'intérieur, un disque crénelé.
Fruit : légume stipité ou subsessile ; graines comprimées.
Piptadenia Pervillei Yatke.
Nom indigène: Sevalahy.
Spécimen étudié: Thouvcnot n" i2(").
Arbre de 18-20 mètres; fût de 8-10 mètres; diamètre, o"',4o ; assez rare.
Ecorce épaisse de 3-4 millimètres environ, grisâtre, friable et pourvue de nombreuses lenticelles
à l'extérieur, brune et compacte dans toute sa partie interne ; les lenticelles paraissent dirigées
. transversalement.
Aubier grisâtre épais de i centimètre environ ; cœur gris rosé à gros grain.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. li) :
Zones d'accroissernent assez bien indiquées, mais irrégulières.
Rayons bien visibles, 2-3 fihs de cellules ; 5-6 par millimètre.
Vaisseaux de grandeur moyenne, assez régulièrement distribués, isolés, groupés, ou par files
radiales de -x-'x : plus petits et plus groupés au commencement et à la fin de la saison ; diamètredes
plus grands, 200 tj..
Fibres en séries presque radiales, formant la masse principale du bois, beaucoup plus fortement
épaissies à la fin qu'au commencement de la saison.
Parenchyme ligneux circumvasculaire abondant et très bien marque, rappelant les bois d'Erv-
throphleum (lieni) de Paliudia et de Saraca d'Indochine. Ce parenchyme englobe souvent des
groupes ou des séries de vaisseaux et se continue parfois d'un groupe à un autre.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Rayons fusiformes, homogènes, hauts de 000 à 5oo [j., comportant au centre 3-'i files de cellules.
Ce bois est de bonne qualité et parait propre à être utilisé pour la menuiserie.
ALBIZZIA Durraz.
Arbres ou arbustes à feuilles doublcnicnl composées-pennées. Fleurs blanches ou roses
en capitules ou en épis. Calice tubuleux ou en cloche, denté ou lobé ; corolle tubuleuseou
infundibuliformc. à pièces soudées jusqu'au-dessus du milieu. Etamines nombreuses
soudées à la base. Légume droit, linéaire, épais, non divisé à l'intérieur.
Environ 5o espèces dans les Deux Mondes.
5(( LliS IJOIS Uii MAlJAtJASCAU
Albizzia fasllf/i'iln ( )li\ .
Nom indigène : Valomborona.
Spûcimcn cludii- : Tliouvcnot n" ii.'i.
Arbre de 2^-26 mètres; lût do i/i-16 mètres ; diamètre, o"',70 ; pou commun et n'atteint de
fortes dimensions que dans les vallées.
Écorce épaisse de 5-6 millimètres, grise extérieurement et pourvue de lenticellcs dirigées en
long ; jaunâtre intérieurement.
Bois grisâtre à gros grain, sans aubier et cœur bien distincts.
Zones d'accroissement bien marquées.
Structure du même type que celle du bois de Piptailenia, mais à manchons de parenchyme
circumvasculaire étendus, pourvus d'ailes latérales, c'est-à-dire dirigées suivant la circonférence de
la tige et se rejoignant souvent d'un groupe de vaisseaux à un autre vaisseau ou à un autre groupe.
Ce bois ne peut être guère utilisé que pour la menuiserie grossière et ne comporte
aucune mention spéciale.
Parmi les bois de Légumineuses d'Analamazaotra que nous avons eu à étudier, nous
pouvons donc établir deux types :
a. Bois à structure élagée (Dalbergia).
h. Bois à structure non élagée et à parenchyme circumvasculaire très net (^Piptadenia
et Albizzia).
Les premiers sont des bois du groupe des Palissandres ; les derniers se rapprochent du
Liem d Indo-Chine.
Lks Bois ni- Madagascar.
Vl.. 22
Section transversale. Grossissement : 30 diam. Section longitudinale tangentielle- Gi
Piptadenia Pervillei Vatke
( Lc^umineuses-Ca-salpiiiiecs).
Scotion transversale. Gi
nt. JUdi.mi. .Section luiij;.'.:
Weinmannia minutiflora Baker.
(Cunoniaci-esl.
IMP. CATALA FUIÎRES, PARIS.
A. CHALLAMEL, ÉDITEUR.
PITTOSPORAGÉES
Le bois de Pittosporum undu/alam Vent. d'Australie est utilisé par les tourneurs et les
sculpteurs sur bois.
Les différentes espèces du même genre signalées dans l'Inde par Gamble constituent
toutes des arbres de petite taille dont le bois contient des vaisseaux très fins.
Par ses caractères, cette famille vient se placer au voisinage des Cunoniacécs et des
Hamamélidacées. Or on va voir que le bois présente aussi des analogies frappantes avec le
bois provenant des arbres de ces deux dernières familles.
PITTOSPORUM Banks
Petits arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes, simples, sans stipules. Fleurs solitaires
ou en grappes, à réceptacle convexe ; sépales 5, libres ou conni vents à la base ; pétales 5,
plus ou moins cobérents à la base ; étamines 5, à filets subulés et à anthères introrses ;
ovaire sessile ou bricfvement stipité, à 2 loges complètes ou incomplètes multiovulées.
Capsule ovoïde subglobuleuse à 2 valves. Graines nombreuses à albumen peu développé.
Les Pittosporum différent des Riljes (Groseillers) par leur ovaire supère.
Pittosporum stenopcta/um lîakcr.
Nom indigène : Ambovitsika.
Spécimen étudié; Tliouvcnol n" ■ji.
Arbre de i6-i8 mètres ; fût de 8-io mètres; diamètre, o"',3o ; fleurit en jan\ier.
Ecorce épaisse de li millimètres au plus, verruqueuse et brune à la surface.
Bois grisâtre, assez dur, à grain fin ; aubier non distinct.
Densité, o,5.
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement non visibles.
Rayons de 1-2 files de cellules ; f\ par millimètre.
Vaisseaux petits, nombreux, plus de 100 par milliuiètre carre, généralement isoles; diamètre des
plus grands, 5o-6o jj..
Fibres nombreuses, membrane assez épaisse.
Parenchyme ligneux non discernable.
SECTION I,0N(.1TUDI\ALE T.ANGENTIELLE :
Rayons de deux sortes :
i" aune fdc de cellules ; peu élevés;
2" homogènes à 2 files, l'usil'ormcs ; hautcur.variablo, jusque '|oo-'i5o ij..
Bois grisâtre ; pas d'enij)loi connu.
IjIcomtf. s
CUNOMACÉES
Placée par les Botanistes au voisinage des Saxifragacées, cette famille est représentée à
Madagascar par des arbres du genre Weinmannia dont il existe un certain nombre
d'espèces.
^M:l^MANNIA l.
Arbres ou arbrisseaux glabres ou tomcnteux, à feuilles opposées, simples, trifoliolées
ou composées-imparipennées ; folioles coriaces, souvent serretées-glanduleuses, pétiole
parfois ailé ; stipules variées, souvent caduques. Epis axillaires ou terminaux. Fleurs
bermaphrodites ou polygames. 4-5-mères, à réceptacle quelque peu concave. Calice
souvent persistant à 5 sépales. Pétales .5. alternes, imbriqués. Etamines 8-10, insérées
à la base et en deliors du disque. Ovaire supère. à 2 loges contenant cbacune de nombreux
ovules sur deux séries. Capsule coriace, septicide. Graines nombreuses, oblongues, à
albumen charnu. "
Ce genre, qui ct)mprend plus de 60 espèces, dont plus de 4o dans l'Amérique tropicale
du Sud, diffère du genre Cunonia du Cap par les graines qui sont petites, longues et
souvent velues au lieu d'être anguleuses ou ailées. Il est représenté à Madagascar par un
certain nombre d espèces.
Dans leur important ouvrage « Mikrographie des Holzes». MoU et Janssonius décri-
vent le bois de ^V. Blumei PI. et la figure qu ils fournissent (fig. 180) reproduit la dispo
silion nettement indiquée par nos photographies.
W einmannia Ruthenbergii Engl.
Nom indigène : Herehitsika.
Spécimen étudié : Thouvenot n" jS.
Arbre de iS-20 mètres, fût de i2-i4 mètres: diamètre o^.Go; pas de contreforts ; arbre com
mun, surtout dans les vallées.
Écorce épaisse de io-i2 millimètres, grise extérieurement, brune en dedans.
Bois rougeàtre, à grain fin, se fendillant facilement; aubier de 3-i centimètres, gris rougeàtre,
peu distinct du cœur.
Densité i-i,o5.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. aa) :
Rayons nombreux, de 1-3-4 files de cellules ; 10-12 par millimètre.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, à peu près toujours isolés, de 20 à 28 par millimètre
carré ; diamètre des plus grands 160 -x.
4SP=»
CUNOMACEES
•^9
Fibres en séries radiales ; section arrondie ; membrane très épaissie et lumière très fine.
Parenchyme : nombreuses cellules isolées, parfois en séries transversales inlerradiaics.
SECTIOX LONGITUDINALE TANGENTllXLE :
Rayons de deux sortes :
1° A une file de cellules dans toute leur hauteur et formés de cellules allongées ;
2" Rayons plus grands, hétérogènes, à noyau central de collules très petites et prolongements
supérieurs et inférieurs de cellules allongées, en une série ; hauteur de ces derniers rayons, souvent
plus de I millimètre.
Bois pouvant être employé pour la charpente, la menuiserie et les traverses de chemins
de fer.
D'autres espèces du même genre, énumérécs ci-après, sont désignées sous les noms indi-
gènes de Lalona ou de Lalondrevaka.
W. Ruthenhergii Engl.
Nom indigène : Herehitsika.
Spécimen étudié : Thouvenot n° i6i. — Même espèce cl bois identique.
Arbre de i6 mètres assez répandu.
Weinmannia m'uiutiflora Baker.
Variété à petites feuilles.
Nom indigène : Lalondrevaka.
Spécimen étudié : Thouvenot n" 65.
Ce bois appartient au même type de structure que celui de W. Ratheiihergii Engl. et
ne s'en distingue cpie par ses vaisseaux un peu inoins nombreux et un peu plus grands.
Le bois de W. Rathenhenjii Engl. est d'ailleurs de couleur un peu plus foncée que celui de
W. minutijlora Engl.
D'après le collecteur, les troncs de cette espèce deviennent souvent creux, ce qui en
limite nécessaireinent l'emploi, qui serait identique à celui de l'espèce précédente.
Du même genre Weinmannia nous signalerons encore :
W. Lanlziana II. Bn.
Nom indigène : Lalona.
Spécimen étudié: Tlioiivenot n" ii|.
Arbre de 18-20 mètres, fût de 10-12 mètres, diamètre, o"',70 ; contreforts peu développés; assez
commun.
W. Bojeriana Tul., var. Faucherei.
Nom indigène : Lalona.
Spécimen étudié : Thouvenot n» 182 (voir pi. îi).
Arbre de •H)-:>î mèlrcs, fût de io-i3 mètres, diamètre o'",7a; avec contreforts peu développés ;
assez peu répandu.
A la Réunion, les espèces W . tinctoria Svv. et W. Boivininna Tul. portent la première
le nom de Rois de Tan ou Tan rouge et la deuxième de Petit bois de Tan, en raison de
l'emploi qui est fait de hiir écorce pour la tamterie. Peut-être pourrait-on utiliser de la
même façon les Weinmannia de Madagascar qui paraissent assez répandus.
BURSÉRACÉES
Les arbres de la famille des Burséracées sont beaucoup plus connus par les substances
qu'ils sécrètent que par les bois qu'ils fournissent.
A l'excejîtion du bois des Filicium, celui des Burséracées est en général d'une dureté
faible ou moyenne, avec des vaisseaux de taille médiocre, à peu près uniformément
distribués.
En Afrique occidentale, le bois d'Okoumé qui donne lieu à une importante exploitation
est fourni par ï Aiicoamea Kla'meana Pierre, de la famille des Burséracées. D'autre part,
quelques bois de Canarium sont exploités à la Côte d'Ivoire et exportés sous le nom
d'Okoumé.
Dans l'Inde on cite le bois de Bosioellia serrala Roxb., Garurja pinnata Roxb., Balsa-
modendron MukulHooli., B. caudatum Mardi., Bitrsera serrata Colebr., (Ainarium Sikki-
. mense King, C. bengalense Roxb., C. striclum Roxb., C. commune L., Filicium decipiens
Thw. Mais aucun de ces bois ne paraît très recherché.
Aux Philippines le bois de Canarium luzonicum A. Gray, est employé pour le pavage
et pour la construction de maisons. Celui de Garuga abilo Merr., dont les troncs peuvent
atteindre r mètre de diamètre, est communément utilisé pour la menuiserie intérieure des
malsons.
La forêt d'Analamazaotra nous a fourni deux bois appartenant à la famille des Bursé-
racées et tous les deux appartiennent à la même espèce : Canarium Boivind Engl.
CANARIUM
Arbres sécrétant des substances balsamiques, à feuilles alternes, composées-imparipen-
nées, à folioles opposées souvent coriaces. Fleurs hermaphrodites, en grappes axillaires
ou terminales. Calice souvent à trois pièces, rarement 4-5. Corolle formée de pétales en
même nombre. Androcée diplostémone. Ovaire libre à 3, parfois 2 ou 4 loges biovulées.
Fruit drupacé.
Les espèces C. Boivinii Engl. et C. madagascariense Engl. ont des folioles entières, non
dentées.
Les arbres du genre Canarium peuvent atteindre une grande taille et on peut voir au
célèbre jardin botanique de Buitenzorg une allée bordée de gigantesques Canarium servant
de supports à une véritable colonies d'Aracées et de Pandanacées.
Les Bois de Madagascar.
Pl. 24
Section transversale. G
Canarium Boivini Engl.
(Burscracces).
.semenl : ;!0 diuin Section longiliulin.ile tangenliclle Grosisissemenl : 30 diam.
Tina luaàaLjascariensis Radlk.
(Snpindacées).
IMP. CATALA FRÈRES, PARIS.
^!Hl.. VJDITEUR.
IJLKSEH AGEES
(Àmarliim Boivinii Engl.
Nom iiidigi'ne : Ramy.
Spécimen rlndié : Tliouvenol n" 70 (voir pi. 33).
Arbre de 2i)-22 mètres; fût de 12-1/1 mètres; diamètre à la base o'",8o. L'arbre possède des
contreforts s'élevant à i'",5o environ. Il est assez abondant et l'écorce sécrète une résine odorante
Ecorce assez épaisse, jusque 11-18 millimètres, presque lisse.
Bois gris jaunâtre.
Densité o,55.
SECTION TRâNSVERS.\LE (Voir pi. ai) •.'
Zones annuelles marquées, mais cependant peu apparentes, à séparation caractérisée par le nom-
bre plus grand des vaisseaux, leur petite taille et la prédominance de parenchyme ligneux.
Rayons assez visibles, 1-2 files, 5-(i par millimètre.
Vaisseaux isolés ou parfois par 2-3, assez uniformément distribués ; 8-10 par millimètre carré;
diamètre des plus grands, 200 \i..
Fibres en séries radiales ; membrane peu épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, peu abondant.
Par place, des amas accidentels de parenchyme ; la photographie en représente un.
SECTION LONGITUDIN.\LE TAXGENTIELLE :
Les rayons sont très inégaux, les petits composés de une fde de cellules et ne dépassant pas le
plus souvent 3oo jj. de hauteur, les plus grands, de 2 files de cellules, atteignant facilement ôoo-
600 ij.. Quelques-uns plus larges contiennent un canal sécréteur qui a par conséquent une direction
radiale.
Le bois n'a pas d'usage local bien indiqué et il est facilement attaqué par les
insectes.
La graine est oléagineuse.
Un autre bois connu sous le nom de Ramy mena (Ramy rouge) apparlieiif à la même
espèce, mais constitue une variété. Ces arbres (n° 187 Thouvenot) présentent les mêmes
caractères, des contreforts identiques et le bois ne se distingue guère de celui du n" 70
que par ses vaisseaux quelque peu plus grands. On l'emploie pour planches.
Il existe à Madagascar plusieurs espèces du genre Canariuni. qui toutes portent le nom
de Ramy.
Ces espèces, qui sont actuellement au nombre de 6, forment deux groupes tranchés,
le premier avec feuilles pourvues de 7-10 paires de folioles et un deuxième avec feuilles de
3-5 paires de folioles. Dans le premier groupe, l'espèce C. madagascariense est remar-
quable par ses grandes stipules ovales persistantes ; C. noivinii par ses pétiolules de plu-
sieurs centimètres. Dans le deuxième groupe, C. obtiisijbliiiin se distingue aussi de
C. inultijlorum par la longueur de ses pétiolules qui atteignent 5-8 centimètres.
D'après une note de M. Janson, industriel à la Montagne d'Ambre et publiée pur
M. Guillaumin (Bull. écon.. 1909. p. 385), il existerait à Madagascar deux sortes princi-
pades de bois de Ramy : 1° le blanc qui a très peu de valeur et ne peut guère être utilisé
que pour caisses d'emballage : 2" le rouge est au contraire un bois de première qualité.
fia
LES BOIS DE MADAGASCAR
léger, se travaillant bien, tendre, avec une couleur rougeâtre. M. Janson pense qu il pour-
rait utilement remplacer le Sapin et il rapporte avoir vu des volets en Ram\ rouge se
conservant très bien à la pluie, sans être protégés par une couche de peinture. Le Hamy
rouffe fournit d'ailleurs beaucoup plus de produits de sécrétion que le Ramy blanc.
Les arbres du genre Canarium, comme ceux des autres genres de la même famille, qui
existent à Madagascar, Prol'mm et Commiphora, sont certainement plus importants parles
produits de sécrétion qu ils fournissent que par leur bois. Ces produits sont des résines et
des oléo-résines. Le Canarium Boivinii porte les noms de Aramé, Haram ou Harem.
L'espèce C. multijlorum est appelée Ramé et sa résine, Ramy. Quant au C. Hnrami de
Bojer, cité par ce dernier auteur, mais non décrit, il^ournit, d'après Bojer, une résine très
odorante et il correspond vraisemblablement à l'une des espèces C. Boivinii ou C. multi-
jlorum.
La résine de Canarium de Madagascar parait fournie, en partie du moins, sur la côte
Est de l'île et au Nord par C. Boivinii Engl. Mais dans lo Nord-Ouest elle est sécrétée
d'après Jumelle et Perrier de la Bathie par C. multijlorum Engl. Elle peut découler natu-
rellement de la base du tronc et des grosses racines ; mais on l'obtient aussi par des
entailles pratiquées dans 1 écorce ; elle est jaune verdâtre, avec une odeur de citron.
11 existe aussi une sorte de Ramy à demi-fossilisé et enfoui dans le sol au pied des arbres
qui l'ont produit.
MELIACEES
C'est sans contredit l'une des familles les plus remarqualilcs du règne véfiélal par les
bois recherchés qu'elle fournit :
Swieienia Maliogany L. ou Acajou vrai d'Amérique;
Cedrela odorata L. ou Acajou femelle ;
Khaya senerjalensis Juss. ou Acajou d'Afrique ;
Entundrophrarjmu d'Afrique.
De l'Indochine, nous avons décrit les bois de divers Chisorheton, du Disoxylon Loiireiri
Pierre, Chukrasia tahalaris A. Juss., Aglaia girjantea PeWegr. . Sandoricurn indicum CaA'.,
et nous avons vu que ces différents bois sont très recherchés par les Indigènes pour divers
travaux de menuiserie et pour les constructions.
Ils possèdent, au jjoint de vue de la structure, des caractères variés et aucun de ceux
de rindocliine ou de l'Afrique ne présente la même structure que le véritable Acajou. Ce
sont des succédanés ayant plus ou moins la coloration et le grain de l'Acajou ; mais ils ne
peuvent cependant être confondus avec ce dernier. Ils possèdent, à peu près tous, le carac-
tère d'avoir les vaisseaux obstrués par une substance étrangère, ce qui explique leurs pro-
priétés odorantes et aussi, dans une certaine mesure, leurs qualités de conservation.
De Madagascar nous avons reçu les bois de plusieurs arbres de cette famille :
Turraea Thouvenolii Paul Danguy (Thouvenot n" 1 1) Hazomafana '.
TrichUia peltostylis H. Bn. (Thouvenot n° 83) Ramaindafa.
Par ses caractères anatomiques ce dernier bois se rapprocherait de celui des Chisocheton
d'Indochine.
Presque toutes les plantes de cette ianiillo présentent le caractère commun de posséder,
dans leurs fleurs, lo étamines soudées en un tube par leurs lilets ; seules les Cédrélées
font exception.
Les Turraeu et TrichUia sont deux genres à étamines concrescentes et à loges de 1 ovaire
biovulées ; mais les graines sont à albumen charnu chez les Turraea. tandis que l'albu-
men fait défaut dans les graines de rricliilia.
Quant au Swieienia qui fournit le véritable Acajou, son ovaire esta loges nmltiovulécs.
Ce genre se dislingue donc bien des précédents et il n'existe d'ailleurs que dans l'Amérique
centrale. Mais cependant on rencontre à Madagascar un Khaya ne se distinguant des
I. Hcckcl (loc. cit.. p. 69) dit que tlazomafana (de Hazo bois et majana, chaud) est un Diospyros. D. me^ascpala
Iliern.
64 LES BOIS DE MADAGASCAR
Swiefenia que par ses graines ailées sur tout leur pourtour, au lieu de l'être seulement vers
leur sommet.
ÏRICHILIA L.
Arbres à feuilles imparipennées ou trifoliolées à folioles paires opposées : fleurs herma-
phrodites en grappes axillaires ou terminales ; calice court, 5 dents ; corolle typiquement
dialypétale à /t-5 pétales, parfois coriaces à la base: étamines 8-10 à filets soudés en un
tube; ovaire libre 2-3 loculaire, surmonté d un style court et d'un stigmate discoïde avec
2 ovules par loge.
Tricitilia peltostylis H. Bn.
Nom indigène : Ramaindafa.
Spécimen étudié ; Thouvenot n" 83.
Arbre de 20-22 mètres; fût 10-12 mètres; diamètre o^j^o ; pas de contreforts à la base; rare.
Écorce de 4-ô millimètres, très finement fendillée à la surface, compacte dans toute sa partie
profonde.
Bois gris légèrement rosé à grain moyen. Aubier non distinct.
Densité 0,85-0,9.
SECTION TRANSVERSALE Ooirpl. 26):
Zones d'accroissement marquées seulement par le parenchyme circumméduUaire.
Rayons de i file de cellules ; 5-6 au millimètre.
Vaisseaux parfois isolés, souvent en séries ou paquets ; -diamètre des plus grands, 260 ij..
Fibres en séries radiales très nettes, à membrane peu épaissie.
Parenchyme en zones circummédullaires de 3-6 assises de cellules.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons très irréguliers de hauteur, de une seule assise de cellules ; hauteur 200-700 jj..
Bois paraissant convenir parfaitement pour les travaux de menuiserie.
Il existe encore à Madagascar d'autres Méliacées, en particulier Khaya madagascariensis
Jura. etPerr., de l'Ambongo et du Boina, dont le bois est très apprécié en ébénislerie.
Nous ignorons si ce genre est représenté dans la forêt d'Analamazaotra et nous ne l'avons
pas reçu de cette provenance. Mais si cet arbre a été rencontré dans le Boina, au Nord
d'Analamazaotra et dans l'Ambongo, au Sud. il y a des chances pour qu'il se trouve aussi
dans la forêt que nous étudions.
Ce bois se rapproche beaucoup plus par sa structure de 1 Acajou véritable que de celui
des diverses espèces de Khaya de la côte occidentale d'Afrique et, dans un échantillon qui
nous a été remis par M. Jumelle, nous avons retrouvé les poches sécrétrices à contenu
brun que nous avions déjà eu l'occasion d'observer dans un Acajou du Guatemala et qui
le veinent agréablement.
Cet arbre est à rechercher dans la forêt d'Analamazaotra.
Les Bois ni-: Madagascar.
Pl. 26
l>am. Seclion longiludii
Toddalia polymorpha P. Dang.
(Rutacées)
» kM«llinilHWHtillllHllll«.lI
Section longitudinale tangentictlc. Grossissement : 30 dii
TriohiUa peltostylis H. Bn,
(Méliac.-es).
IMP. CATALA FRÈRES, PARIS.
CHALLAMEL. EDtTiîl'R.
RUTACÉES
Gamble cite un certain nombre de bois de celte famille. Il dit que la structure est assez
uniforme ; ce sont des bois à grain serré et régulier le plus souvent de couleur blanclie
ou jaunâtre el de dureté variée ; les vaisseaux sont petits, uniformément distribués, avec
tendance à la disposition en séries radiales : les rayons sont petits, uniformes et équidis-
taiits. Le bois des SA/mm/n se distingue cependant des autres par ses vaisseaux excessive-
ment petits.
Les zones circunimédullaires de parencliyme ligneux, qui existent clicz la plupart des
genres, peuvent faire défaut chez d'autres.
Les bois de Rulacées de l'Inde appartiennent aux genres Evodia, Melicope. Zanl/ioxv-
lum. Toddalia. Achronychia, Skiinmia, Micromehim, Murrnya, Clausena. Limonia. Cilrus,
Feronia, etc.
En Indochine on connaît les bois de Citrus et de Mtirraya employés pour manches d'ou-
tils et à grain assez fin, du moins les derniers, pour être employés à la gravure suw bois :
au Cambodge on rencontre fréquemment un arbre de la même famille, Feronia Elephanlurn
Corr. dont le bois dur et serré, à grain fin, a pu être recommandé pour la gravure.
Les Rutacées de Madagascar peuvent fournir des bois utilisables et nous avons reçu
d'Analamazaotra, un Zanthoxylam (Thouvenot n" 3") et deux Toddalia (n"' io5 et iii).
TODDALIA Juss.
Arbres à feuilles alternes trifoliolécs (rarement r)-folioIées), à Heurs en grappes
axillaires ou terminales. Fleurs polygames ; calice à 2-5 lobes ; corolle constituée par
2-5 pétales plus longs quele calice ; étamines en même nombre que les pétales, alternes,
insérées sous un disque ; ovaire 2-8 loculaire (rudimentaire dans les fleurs mâles) :
2 ovules par loge. Fruit charnu, subglobuleux ; graines anguleuses à tégument coriace,
avec un albumen charnu et un embryon recourbé.
Toddalia polyinorpha P. Dang.
Nom indigène : Manpody fotSJT.
Spécimen étudié : Thouvciiot n" 1 1 1 (pi. n" a5).
Arbre de iG-i8 mètres à fût de 8-u> mètres ; diamètre en bas o'^,'\o ; se trouve un peu partout,
mais rare.
Ecorcc de 4 niillimèlres environ, gris brunâtre et l'aiblenient l'endiUée à la surface ; 1res nncnienl
stratifiée à Tintérieur.
Bois à grain fin, assez dur, gris un peu jaunâtre, sans aubier distinct.
Llco.mtk. 9
66 LES BOIS Dli M.VU.VGASCAU
SECTION TR.\N?\ KRSAIJC (Vt.ir pi. a6) :
Rayons peu \isiljles, de 1-2 files de cellules, parfois 3.
Vaisseaux petits, uniformément distribués ; diamètre des plus grands, ilio ■}..
Fibres fines, en séries radiales assez nettes; membrane moyennement épaissie.
Parenchyme ligneux en zones circummédullaires assez rapprochées et beaucoup moins épaisses
que les couches de fibres.
SECTION LONGITUDINALE T.VNGENTIELLE :
Vaisseaux petits, cloisonnés.
Rayons de i ou 2 files de cellules; au milieu des fibres, les rayons sont habiluellenient simples,
avec un noyau de 2 files au milieu de leur longueur; au sein du parenchyme, au contraire, les
ravons sont le plus souvent de 2 files de cellules sur presque toute leur longueur.
Ce bois, assez flexible et résistant, est fréquemment employé pour manches doulils par
les indigènes.
Sa flexibilité s explique bien par l'existence des zones circummédullaires de parcnchyrae
ligneux au milieu du bois.
ERYTHROXYLACEES
Cette famille, bien connue de tous par la Coca que fournit un de ses représentants
[Eiythroxylon Coca Lamk.), vient se placer, dans la classification végétale, au voisinage
des Linacées et des Malpighiacées : des Méliacées elle possède le caractère spécial des
étamines à filets soudés en tube à la base. Elle ne comprend que deux genres, l'un à
feuilles alternes (Erylhroxylon), l'autre à feuilles opposées, et se trouve représentée dans
l'Amérique tropicale, en Afrique et en Asie.
Le genre Erythroxylon est représenté à Madagascar ou aux îles voisines par diverses
espèces dont deux. E. hypericifolium Lamk. et E. laurifoliiim Lamk.. passent pour fournir
des bois utilisables.
EHYTmiO\YLO\ L.
Arbres de petite taille ou arbustes à feuilles simples, alternes, et à ileurs blanches.
Sépales 5. Pétales 5. Etamines lo à filets concresccnts à la base. Ovaire supère à .^ loges,
parfois 4, avec i ou 2 ovules par loge; styles 3 ou k libres ou plus ou moins soudés.
Drupe à i graine.
Eryt/irxylon (iinpiiUarenin Baker.
Nom indiiri'nc : Menahilahy'.
Spécimen étudié : Tlioiivoiiot n° 3i.
Arbre de i.^-i6 mètres: fùl de 8-io mètres ; diamètre ii"',4o; pas de contreforts à la base ; peti
répandu.
Écorce épaisse de 3 millimètres, gris jaunâtre extérieurement, [«mi l'cndiie ; la partie iiileriio
contenant de nombreux noyaux plus clairs de sclérenchyme.
Bois rougeàtre veiné irrégulièrement, dur, à grain fin.
Densité i , i .
SECTION TRANSVERSALE :
Zones saisonnières marquées })ar des régions à vaisseaux plus rares.
Rayons i5-20 par millimètre, à 1-2 files de cellules.
Vaisseaux répartis dans tous le bois avec quelques zones à vaisseaux plus nombreux, souvent
isolés, parfois groupés ou en séries radiales ; diamètre des plus grands iGo ;j..
Fibres très fines, à section arrondie, en séries radiales ; membrane assez épaisse = 1\ x — ■
Parenchyme lircumvasculaire, avec des prolongements allant d'un rayon à l'autre.
i. Uliv, mMo.
68 LES BOIS DE MADAGASCAK
SECTION I.ONCITl DINALE TANCENTIKLLK :
Rayons de deux sortes :
1° rayons homogènes à i file de cellules ;
2" rayons hélérogènes à cellules centrales beaucoup plus pelilcs et en 2 séries parfois 3 ; hauteur
très variable.
Bois de bonne qualité pouvant être utilisé pour la charpente.
E. elegans H. Bn.
Nom indigène: Menahivavy ',
Spécimen étudié: Thouvenot n" Ss.
Ce bois présente des caractères à peu près identiques à ceux du bois de l'espèce précédente.
E. corymhosiim H. Bn.
Nom indigène : Hoditrovy.
Spécimen reçu : Thouvenot n° 157.
Arbre de i l-i'' mètres ; fût de (i-S mètres ; diamètre o'",2o, n'existe guère que dans les vallées
où il est peu abondant.
Ecorce gris brunâtre, de !>-'> millimètres d'épaisseur, abondamment fendillée dans la longueur.
Boisa aubier jaunâtre et à cœur mal délimité, mais un peu rougeâlre; zones d'accroissement
assez nettes.
Bois dur à rayons fins, mais visibles : vaisseaux à petit diamètre.
1. Vavv, femelle.
f
3 <
EUPHORBIACEES
Les forêts de la Réunion fournissent deux arbres de cette famille à bois utilisable :
Securinega durlssima Gmel. (boir dur, bois de hache, bois de pèche marron).
Antidesma madafjascarlense Lamk. (bois de cabri blanc). Ce dernier très propre aux
travaux d'ébénisterie.
Dans plusieurs régions tropicales le bois d'Excœcaria Ai/alloclia L. est aussi utilisé, en
particulier dans l'Inde.
C'est encore à la même famille qu'il faut rapporter Olfiehlia africana Benth. de la côte
occidentale d'Afrique.
De Madagascaa nous signalerons des bois fournis par des espèces appartenant aux genres
Macnranrja et iapnca, qui viennent s'ajouter à Antidesma déjà rappelé comme vivant aussi
à la Réunion.
Nous avons étudié spécialement les deux bois, très dilTérenls par leur structure, fournis
par les Macaranga et Uapaca ' .
Ces deux genres appartiennent d'ailleurs à deux groupes très diil'éreiits de la famille des
Euphorbiacées, ce qui laisse prévoir des différences marquées entre les bois.
Le genre Uapaca est rangé parmi les Euphorbiacées-Platylobées-Pli\llanthoïdées qui
possèdent deux ovules par loge ; alors que le Macaranga appartient aux Euphorbiacées-
Platylobées-Crotonoidées, qui ne contiennent jamais qu'un seul ovule par loge.
Le genre bapaca comprend une dizaine d'espèces réparties à Madagascar et eu Afrique
tropicale ; quant au genre Macaranga il ne compte pas moins de 90 espèces dans les
régions tropicales de l'Ancien Monde.
Macaranga racemosa Baker.
Nom indigène : Mokarana.
Spécimoii étudii^ : 'l'llOu^^■not n° g,").
Arbre de i()-i<S mètres, IVit de iS-n) mètres ; diamètre o"',3o; pas de contreforts, assez cotniiuin.
Bois blanc grisâtre.
Densité o,^'â.
Écorce épaisse de .")-(! millimètres, pourvue de ipielques lentircllcs : aubier et canir non différenciés.
I. Comme on doit s'y altendrc, il'iipn's la conslilulion m(^mo de la famille des Eiipliorbiaci'es. qui compi-ond dos
plantes à caracti Tes très variés, les hois peuvent c^lrc très dilTérenls pour des genres placés cependant tons dans la nn^nic
famille. C'est ce que ne manque pas de faire observer E.-lv Sclinoidcr du Service dos forêts des Pliilippines (Commer-
cial Woods oftlie Philippines. Manille, igit), p i3S). Les genres utilises pour leur bois dans ce dernier pavs sont
Alrurilcs, liisrhofia, Cycloslemon. Eiulospi'nuiim et Sccurineya.
ro LES BOIS UE M.VDAGASCAK
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. a8) ;
Zones saisonnières non distinctes.
Rayons assez nombreux, 1-2 files de cellules; peu visibles.
Vaisseaux isolés ou par files radiales, 3- 12 par millimètre carré : diamètre des plus grands aSo ;j..
Fibres et parenchyme non distincts, en séries radiales.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons de deux sortes :
1° à une file de cellules, homogènes ;
2° à un paquet de cellules plus petites, et en 2 séries au milieu, donc rayons hétérogènes ; hauteur
500-700 ;j..
Bois se pourrissant vite, non employé.
Le numéro loi correspond à un deuxième Macaranga connu sous le nom de Fafotra
(mais avec doute pour le nom indigène).
Uapacci densifoUn Baker.
Nom indigène: Voapaka. *
Spécimen étudié: Thouvenot n<> 53. ' *
Arbre de 16-18 mètres; fût de 8-10 mètres; diamètre o'",4o: commun; cet arbre produit des
racines adventives tout à fait caractéristiques.
Bois rougeàtre, clair, à grain assez fin.
Écorce assez épaisse de 7-8 millimètres, grisâtre et fendillée extérieurement; compacte, avec
nombreux nodules plus clairs de sclérenchyme à l'intérieur.
Densité 0,8 ; aubier et cœur sans limites distinctes.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pL 28):
Zones saisonnières peu visibles mais existant cependant.
Rayons 8-10 par millimètre, bien visibles, i-!x files de cellules.
Vaisseaux généralement isolés ou par 2-3; 20-20 par millimètre carré; diamètre des plus grands
'"':" . . . . , . . 3
Fibres nombreuses, souvent en séries radiales ; section arrondie; membrane très épaisse ^ R X -p-
a
Parenchyme ligneux circumvasculaire, avec des cellules isolées et des séries transversales interra-
idiales.
SECTION LONGITL DINALE TANGENTIELLE :
Rayons de deux sortes :
1° R. homogènes à une file de cellules ;
2° R. hétérogènes fusiformes et de hauteur dépassant souvent i-3 millimètres, à cellules cen-
trales plus petites.
Bois de qualité médiocre.
Le numéro 07 du même collecteur correspond à une deuxième espèce, V. Thouarsd
H. Bn.
Les Bois dr Madagascah.
Pl. 28
I : Sritliam. SnM.u, ]n,y
Maoaranga racemosa Bak.
(|-:„,.ho.l.lneé«).
101
II
;!ll<lmni >.,
Uapaca densifolia Bak.
(Eupliorbiacces).
IMl'. CATALA FRÈRES, PARIS.
CHALLA.MEL, LDITEVR.
EUI'IIOHBIACEES
7'
Savia oOlongifolid H. Hii.
Nom indigrnfî: Hazompasika.
Spécimen éludiù : Tliouvenot n" :i'i.
Arbre de i2-i5 mètres ; fût de 6-8 mètres; diamètre, o™,2o ; assez commun ; section transver-
sale de la tige non circulaire.
Ecorce de 3-:^ millimètres; couche extérieure jaunâtre subéreuse; l'interne brune, lamclieuse et
coupée par les prolongements des rayons.
Bois jaunâtre, assez dur, à grain fin, mais à grands rayons.
SECTION TR.\NSVERS.\LE:
Rayons, i-a par millimètre ; jusque 100-200 [j. de largeur.
Vaisseaux nombreux isolés ou en séries radiales ; diamètre des plus grands, 100 ;j..
Fibres polygonales, disséminées, à lumen très petit.
Parenchyme ligneux en nombreuses cellules isolées entre les fibres.
SECTION LONGITUDINALE T.\\GENTIELLE :
Vaisseaux à ponctuations très fines, arrondies : cloisons transversales obliques, scalariformes.
Rayons souvent de plus de 1 centimètre de haut, formés de cellules arrondies à membrane
épaissie et pourvue de ponctuations.
Ce bois se distingue bien de la plupart des autres par ses rayons larges et élevés.
Il paraît n'être employé que comme combustible.
Savia Maroundo P. Danguy.
Nom indigène : Maroando.
Spécimen étudié : Tliou\iiiot n" i3i.
Périt arbre de 6-8 mètres de hauteur ; commun, à écorce grise, épaisse de O-7 millimètres.
Le bois de cette espèce est à peu près identique à celui du numéro ô3. Il est jaunâtre, dur et n'a
jusqu'ici reçu aucun emploi.
Brideleia Tulasneana H. Bn.
Nom indigène : Arina.
Spécimen étudié: Thouvcnot n" i iS.
Arbre de 22-2/1 mètres ; fût de 12-1^ mètres; diamètre, o"',75; avec contreforts assez développés.
Commun (Voir pi. 27).
Bois de charpente ; passe pour èti'e imputrescible.
ANACARDIACÉES
Cette famille ne compte guère que des arbres et des arbustes, presque tous des régions
tropicales. Les bois exploités sont fournis par diverses espèces des genres RItus, Pistacia,
Mangifera, Anacardiutn. Bouea, Glula, Buchanania, Melanorrhoea, Swinlonia, Sorindeia,
Semecarpus, Drimycarpus, Holigarna, Spondias, etc. ^
Si le bois gris, de valeur médiocre, des Mangifera ne sert quù fabriquer des boîtes
pour Thé ou Indigo, d'autres Anacardiacées fournissent des bois de valeur, comme Sorin-
deia usambarensis Engl., dont le Ijois est 1 un des plus beaux et des plus appréciés de l'Est
africain ; S. Afzelii Engl.. à bois rappelant l'acajou : Rhus vernicifera De. du Japon, à beau
bols jaune utilisé pour la menuiserie d'art. Melanorrhœa usitala ^all. de l'Inde, à bois
jaune très dur ; M. laccifera Pierre, de l'Indochine à bois rouge foncé devenant noirâtre
à la lumière, connu sous le nom de Son par les Annamites, qui le recherchent pour des
travaux de belle menuiserie, etc.
Dans notre .l//as des bois de l'Indochine, nous avons eu l'occasion de montrer que les
bois de Swintonia, Melanorrhœa, Spondias, sont caractérisés par des canaux sécréteurs
radiaux contenus dans les ravons médullaires.
Les forêts de Madagascar comptent un certain nombre d'arbres appartenant à cette
famille, en particulier des espèces des genres Sorindeia, Rhus et Protorhus.
Les bois d'Anacardiacées de Madagascar sont caractérisés par leur coloration gris
rougeâtre ou jaunâtre, par leurs éléments entrecroisés d'une couche à une autre, et par
leur densité toujours assez grande : n° i^ , densité environ i ; n° 80, densité environ 0,80.
Nous avons reçu de la forêt d Analamazaotra des bois de Rhus et Protorhus.
Protorhus Thouarsii Engl.
Nom indigène: Ditlmena.
Spécimen étudié: Ttiouvenot n" 4^.
Arbre de i5-i8 mètres : fût de S-io mètres ; diamètre en bas, o"',^5. Pas de contreforts. Arbre
assez commun.
Ecorce de 6-8 millimètres, pustuleuse avec lenticelles à ouverture parallèle à l'axe de la tige. Cette
écorce s'exfolie par places. Intérieurement elle présente de nombreuses nodules plus clairs, de
sclérenchyme.
Aubier épais de quelques centimètres, mal délimité.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 3o):
Zones d'accroissement non distinctes.
Rayons assez nombreux mais peu visibles; 1-2 files de cellules.
ANACAUDIACÉES ^3
Vaisseaux assez régulièrement distribues ; isolés ou parfois en séries radiales de 2-3 ; diamèlre
des plus grands, 200 y. ; i5-ao par millimètre carré.
Fibres à membrane peu épaissie, parfois en séries radiales irrégulières ; assez variables de
diamètre.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, englobant souvent plusieurs vaisseaux et se réunissant
même d'un groupe à l'autre.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Rayons hauts de 25o-35o [a, homogènes, fusiformes, constitués par deux files de cellules avec
une cellule plus grande aux extrémités.
Bois grisâtre extérieurement, jaunâtre à l'intérieur, assez dur. Pourrait servir pour
charpentes et planches.
Le bois n° 3C de M. Thouvenot. qui nous a été remis sous le même nom de Dilinema,
est à peu près complètement identique au n° !i~. Mais la tige présente une écorce un peu
plus épaisse et le bois, qui possède les mêmes caractères de structure, est rougeâtre.
Les utilisations possibles paraissent les mêmes ; mais l'aubier de cet échantillon est
largement attaqué par des Insectes.
Ces deux bois présentent un caractère qu'on rencontre chez ceux de certaines Légumi-
neuses, de posséder des fibres disposées en paquets obliques par rapport à l'axe de la tige
et ces paquets se croisent d'une couche à lautre. ce qui fait dire que le bois est emmêlé.
En raison de ce caractère, le bois doit se travailler assez difficilement.
Protorluis TlionvenoUi II. Lee.
Nom indigène : Ditimena.
Spécimen étudié." Thouvenot n" 80.
Arbre de i(i-iS mètres; lut de 10-12 mètres; diamètre à la base, o"',5o ; commun.
Ecorce sécrétant un suc gommeux blanchâtre.
SECTION TRANSVERSALE:
Rayons assez nombreux, à 1-2 files de cellules.
Vaisseaux régulièrement distribués, assez nombreux: diamètre des plus grands, 170 ;ji.
Fibres à membrane assez peu épaissie.
Parenchyme circumvasculaire, passant souvent d'un vaisseau à l'autre.
SECTION LONGiri DINALE TANGENTIELLE :
Rayons fusiformes, les uns de une file de cellules seulement, les autres de deux files sur presque
toute la longueur et enfin quelques-uns à deux (iles sur une très faible longueur au milieu ; hauteur
des rayons, en moyenne, 4oo-'iôo ;j..
Vaisseaux à ponctuations transversales et à cloisons très obliques presque scalariformcs.
Ce bois, gris un peu rougcàlre. peut servir pour la menuiserie et la charpente.
Lecomte. 10
LES BOIS UE MADAGASCAR
Prolorhus sericea Engl.. var. ojxica H. Lcc à rcuilles plus pcliles et ternes.
Nom indigJnc: Hazombaroraua.
Spécimen ctuilic; Thoii>tiii>l n" i^G.
Arbre de i8-ao mètres de liaul : IVit de lo-ia mètres et diamètre en bas, o"',5o ; rare.
Cet arbre est remarquable par les crêtes verticales dentelées de la face interne de l'écorce
pénétrant parfois de plus de i centimètre dans le bois.
Le bois est rougeàtre, à fibres entrecroisées. Jusqu'ici aucun emploi connu.
Nous avons reçu de notre distingué correspondant. M. Perrier de la Bâthie, un échan-
tillon botanique appartenant à une Anacardiacée très répandue, parait-il. dans la région
Est, au voisinage des lagunes côtières. Nous avons reconnu dans cet arbre l'espèce
Faguetia falcatû March. M. Perrier de la Bàthie nous apprend que le bois de celte Ana-
cardiacée, qui serait lun des plus appréciés do lile. porte le nom indigène de hasy, mais
nous ne l'avons pas reçu de la forêt d'Analamazaotra et nous le signalons simplement en
passant.
I. Ce caractère se rotrouvc, mais à un dogn', moindre chez les autres bois de diverses espèces du genre Protorhus.
3 -
» r
2 -
2 :
ILICACEES
Ullex ou Houx, bien connu chez nous pour la dureté de son bois, est représenté dans
d'autres pays. C'est ainsi que dans Tlnde on ne connaît pas moins de 25 espèces apparte-
nant à ce genre.
De la région d'Analamazaotra nous avons reçu le bois d'une espèce d'Ilex.
Ilex monticola Tul.
Nom indigène : Hazondrano.
Spécimen étudié : Thouvenot n" i5.
Ecorce de 7-8 millimètres, grise à la surface, avec beaucoup de lenticelles ; nodules sclcrcux à
rintérieur.
Bois moyennement dur, à aubier non distinct, mais à rayons visibles, même à Tneil nu.
SECTION TRANSVERSALE :
Rayons larges, 1-2 par millimètre, tranchant sur le reste par leur couleur jaunâtre.
Vaisseaux très nombreux, petits, souvent en séries ou en paquets.
Fibres à membrane moyennement épaissie.
Parenchyme ligneux non distinct des hbres.
SECTION LÙ.NGITUDINVLE TANGENTIELLE •
Vaisseaux à cloisons très obliques scalariformes.
Rayons dépassant souvent 2 millimètres de hauteur ; acrohétérogènes, c'est-à-dire à prolonge-
ments supérieurs et inférieurs constitués par des ceUules plus grandes, formant dans le bois débité
sur maille, une maillure très nette.
Nombreuses fibres à cloisons transversales et à cellules remplies de protoplasme, alors que les
fibres véritables en sont dépourvues C'est un vrai parenchyme ligneux, dont les éléments se suivent
radialement comme ceux des rayons; mais ces éléments ont. leur plus grande dimension dirigée
suivant l'axe de la tige, au lieu de lui être perpendiculaire.
SAPINDACÉES
De la famille des Sapiiidacées, dont on peut rapprocher nos Erables, on connaît et on
utilise à la Guyane, le bois Flambeau, produit par le Toulicia Guyanensis Aubl.
A la Martinique, celui de Melicocca liijuga pour la marqueterie ot celui de Sapindus
Saponaria h. pour la charpente, le charronnagc et la menuiserie ;
A la Nouvelle-Calédonie, ceux de Cnpania et Schmiile/ia :
En Cochinchine le bois Pougro de Sc/ileiritera Irijuga ^^ild., est d'un brun rouge;
il peut prendre un beau poli et les Kmcrs l'emploient pour faire des pilons à riz et pour
divers usages.
A la Réunion, on cite les bois de Sapindus, Melicocca diversifolia Juss. (Gaulette
rouge): Cupania borbonica DC. (Gaulette blanc) ; Nephelium Litchi L., Euphoria Longana
Lamk. et Cossignya borbonica DC.
Pour ce qui concerne l'Inde, Gamble signale les bois de Hemigyrosa, Erioglossum,
Allophylus, Sapindus, Nephelium, Ponietia, HarpulUa.
De Madagascar, nous avons reçu plusieurs bois de Sapindacées de la forêt d'Analama-
zaotra, en particulier les numéros -, i^i et iSg de la collection rassemblée par
M. Thouvenot.
AUophylus nigrescens B\.. var. niacrocarpa P . D.
Nom indigène : Hazompoza (vavv).
Spécimen étudié: M. Thouvenot n° 7.
Arbre de i V16 mètres; fût de S-io mètres ; diamètre, o"',5o ; peu répandu.
Écorce 7 millimètres, pustuleuse à la surface, brune ;
Bois jaune brunâtre clair, assez dur, sans aubier bien distinct; zones d'accroissement visibles;
grain assez fm. Rayons très petits.
Bon bois pouvant servir pour la charpente luais se laisse attaquer par les larves.
Un autre Hazompoza (n° i4i), avec une écorce identique, donne un bois plus dur et
plus coloré qui peut être utilisé pour l'ébénisterie. L'existence de zones d'accroissement
et par conséquent de veines donne au bois un caractère peu commun chez les bois des
régions tropicales.
Enfin un bois de Tina (n" lôg) porte encore le même nom de Hazompoza :
Les Bois de Madagascar.
Pl. 30
W^^^UW
'■''f\mïï
Protorhus Ttiouarsii Engl.
(Anacurdiaccs).
...■ vi.;iiii. ^^vUv 11 .V .^.luiiinale langenl
Dombeya biumbellata Baker.
(Sterculiaeces).
IMP. CATALA FRÈRES, PARIS.
CHAt-LAMFL, ÉDITFCR.
SAIMNDACliES -.':
Tiiui iiiadd'jdsraricnuls Itadik.
Nom indigène: HaZOmpOza.
Sprcimen ctiidic : Thonvciiol n" lyg (Voir [)1. l\'>.).
. Arbre de 20-22 mètres ; fût de 10-12 mètres; diamèlrc, o^jSo; peu répandu.
Ecorce^ grise extérieurement, très finement fendillée, épaisse de 8 millimètres environ, brune
intérieurement, avec nombreux nodules plus clairs de sclérenchyme, disposés en strates dans la
couche extérieure.
SECTION TRANSVERSALE:
Aubier non distinct.
Zones d'accroissement visibles mais peu marquées.
Rayons fins, à peine visibles.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, généralement isolés, exceptionnellement par séries
radiales de 2-3; diamètre des plus grands, 200 \j.; 8- 10 par millimètre carré.
Fibres et parenchyme non distincts l'un de l'autre sur les sections transversales.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Rayons fins, 1 file de cellules ; hauteur très irrégulière.
Le parenchyme ligneux ne paraît être représenté que par quelques cellules au voisinage des
vaisseaux.
Bon bois de cliarpenle, légcrement rosé.
Le n" i/n de Tliouvcnot (autre Ha:ompo:<i), doiil récliaiitillnn bolaniquc, réduit à un
rameau feuille, n'est pas délermiiiablc, appartient probablement à la même espèce.
ICACINACEES
Dans ['Atlas des Bois de l'Indochine nous avons ('tudié le bois do l'espèce Apodyles
cambodiana Pierre et il existe dans les forêts de l'Inde plusieurs espèces du même genre.
Mais ces bois ne paraissent avoir aucun usage connu.
L'espèce du genre Apodyles que nous avons reçue de la forêt d'Analamazaolra présente
du moins ce caractère remarquable que la structure du bois est aussi identique que
possible à celle de l'espèce d'Indochine.
Apodyles Thouvenolii P. Dang.
Nom indigène : Votrandambo.
Spécimen étudié : Thouvenot n". lo.
Arbre à tige pourvue d'une écorce assez épaisse, 8-10 millimètres, grise extérieurement, à surface
assez lisse, pourvue de place en place de bourrelets annulaires faisant le tour de la tige. Ecorce se
fendant au voisinage du bois.
Aubier grisâtre, à peine différencié; cœur un peu plus rougeàtre. Zones d'accroissement à peine
distinctes.
Bois à grain fin ; assez dur.
Densité, 0,7-0,75.
SECTION TRANSVERS.\LE :
Rayons, 7-8 par millimètre ; i-'i fibres de cellules, peu visibles.
Vaisseaux, environ 3o par millimètre carré; le plus souvent isolés, rarement par 2, petits;
diamètre des plus grands, i."io \>..
Fibres, nombreuses, en files radiales, à section polygonale et à membrane très épaissie, ponctuée.
Parenchyme ligneux en cellules isolées entre les fibres.
SECTION LONGITUDIN.\LE TANGENTIELLE :
Vaisseaux à cloisons très obliques, scalariformes.
Rayons prolongés en bas el en haut par des cellules disposées sur une seule file, beaucoup plus
hautes que les cellules du centre ; donc rayons hétérogènes.
Fibres à ponctuations formant des séries très nettes.
Bois pouvant servir pour la charpente, d'après le collecteur.
Nous possédons une autre espèce du même genre, portant le nom de Hazomaitso et
dont le bois est plus riche en fibres que celui de l'espèce précédente, mais présente, dans
son ensemble, les mêmes caractères généraux (Thouvenot n° 96 ; c'est un arbre de 18-20
mètres).
MALVACEES
Cette famille est beaucoup plus remarquable pour les fibres qu'elle fournit que pour le
bois.
Cependant on connaît en Océanie un bois de rose fourni par Thespesia populnea Corr.
et un autre bois plus foncé que le Noyer, provenant de Hibiscus tiUaceus L. De llndo-
chine nous avons décrit le bois de Hibiscus prseclarus Gagnep.
Ce dernier bois a pour caractéristique de posséder des rayons de deux sortes:
1° Des rayons d'une seule file de cellules, de même hauteur que les fibres ; celles-ci
étant élagées et hautes de l^oo (j. environ ;
2" Des rayons larges et élevés inesurant jusque 2""", 5 de hauteur.
Dans le bois de H. lasiococcus H, Bn. nous ne rencontrerons au contraire que des
rayons de la première catégorie, c est-à-dire des rayons très nettement étages et à ce point
de vue, l'étude de ce bois ne manque pas d'intérêt.
E.-E. Schneider signale plusieurs espèces des Philippines : Bomhycidendron campylo-
sip/ton V^arh.. B. Vidalianum Merr. et Rolfe, Hibiscus tiUaceus L. et Tliespesia populnea
Corr., ce dernier spécialement recherché pour instruments de musique.
HIBISCUS L.
Genre tropical et extratropical comprenant uniquement des arbustes dans nos jardins,
mais fournissant sous les tropiques des espèces arborescentes. Les Hibiscus constituent un
genre très voisin du genre Gossypiuin (Cotonnier) ; mais dans les Hibiscus, l'ovaire de la
fleur est surmonté d'autant de styles que cet ovaire comprend de carpelles ; chez le
Gossypiurn, le style est au contraire unique.
Hibiscus lasiococcus II. lin.
Nom indigène : Alampona.
Spécin(en étudié : Tliouveiiot n" 3g.
Arbre.
Ecorce épaisse de (i-7 millimètres pourvue de nombreuses dépressions circulaires.
Bois léger, grisâtre.
Densité, o,3 environ.
SECTION TRANSVERS.\LE (Voir pi. 3i):
Zones d'accroissement visibles, mais très peu marquées.
Rayons de a -3 liles de cellules ; 5 par millimètre.
8o LES BOIS DE MADAGASCAU
Vaisseaux assez irrégulièrement distribués ; 1-2 par miliimf'tre carré ; isolés ou par deux, trois;
diamètre des plus grands, 280 \j..
Fibres et parenchyme entremêlés, les fibres à section plus petite, à peu près comme chez
Coliimbia Thoreiù ('<. d'Indochine.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Fibres et parenchyme étages ; étages hauts de 35o \i. environ.
Rayons hétérogènes, d'une seule sorte, formés au milieu de 2-3 assises de cellules de dimensions
irrégulières. Les petites cellules forment, sur ces sections longitudinales, tangentielles des groupes
irréguliers, avec des cellules plus grandes de place en place. A la partie inférieure et supérieure des
rayons, les cellules sont notablement plus grandes qu'au milieu.
Dans la même famille, le bois de Thcspcsia populnea Corr., si commun sur les côtes
de l'Inde et de Ceylan, présente, avec plus de netteté encore, le caractère étage.
Li;s Bois dk Madagascar.
Vl. }i
vyK'mmxw
'mvmMr^jmfrjfTr^-"^riB\
ni, M
il
l^'i
t : 3(1 diam. M-cuon longitudinn
Hibiscus lasioooccus H. Bn.
(Malvacuis).
II
Sterculia sp.
(SltTciiIiacées).
IMP. CATAI.A FRÈRES, PARIS.
A. CHALLAMEL. ÉDITEUR.
TILIACEES
La famille des Tiliacées comprend un grand nombre d'arbres et d'arbustes et elle vient
se placer au voisinage des Sterculiacées, Malvacées et Ela'ocarpacées.
Tout le monde connaît le Tilleul de nos pa\s européens dont le nom, Tilia, a servi de
racine à celui de la famille.
Nous possédons dans nos pays plusieurs espèces du genre Tilia dont les bois sont assez
estimés, bien que rentrant dans la catégorie des bois blancs.
Les genres Pentace, Berrya et Grewia sont cités en premier lieu par Gamble pour
l'Inde anglaise.
Dans notre Atlas des Bois de Vlndochine nous avons eu l'occasion de décrire le bois de
Columbia Thorelii Gagnep., dont l'usage paraît restreint à la menuiserie légère; maison
pourrait y ajouter les Pentace et les Berrya.
De Madagascar nous avons reçu le bois d'un Grewia : il en existe d'assez nombreuses
espèces dans l'île.
Grewia Faucherei P. Dang.
Nom indigène : Hafotra fotsy
Spécimen étudié : Tliouvcnot ii" g3.
Arbre de i:i-i6 mètres ; fût de 8-fo mètres; diamètre, o^jôo ; assez commun.
Ecorce brune, fibreuse, épaisse de 12-1^ millimètres, avec plaques saillantes à la surface.
Bois grisâtre assez dur: densité, (),fi5-o,7.
SKCTION TRANSVERS.\LE:
Zones d'accroissement très nettes :
Rayons assez nombreux, bien visibles, à i-3 files de cellules.
Vaisseaux isolés ou par files de 2-3.
Fibres très nombreuses, à membrane d'autant plus épaisse que la saison est plus avancée.
Parenchyme ligneux non facilement distinct des fibres en section transversale ; quelques zones
minces circumvasciilaires.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Rayons de deux sortes, les uns larges de 3-/i files de cellules, non*disposés en étages, bomo-
gènes, hauts de i-i,5 millimètre; les autres, beaucoup plus petits, étages, formés de 1-2 files de
cellules, hauts de 3oo \). environ.
Ce bois parait sans usage jusqu'à ce jour.
Lecomte.
STERCULIACÉES
De cette famille, on connaît un assez grand nombre darbres fournissant des bois utilisés
par riiomme et appartenant aux genres Guaziima, Pterosperinum, Kleinliojia, Slerculia,
Cola, Heritiera et Tarrietin.
Dans \' Atlas des Bois de V Indochine nous avons décrit nous-mêmes ceux de Slerculia
hypochra Pierre et Plerospermuni (jrewixfolium Pierre.
Nous connaissons de Madagascar des bois de Slerculia et de Dombeya, genres apparte-
nant à deux groupes différents de la famille et présentant d'ailleurs des caractères notoi-
rement distincts :
Pas de corolle ; un androgynophore : Slerculia ;
Une corolle : pas d'androgynophore : Dombeya.
Du genre Stercidia. on connaît à Madagascar un certain nombre d'espèces ; mais l'arbre
dont nous avons reçu le bois n'était pas suffisamment caractérisé pour être déterminé
spécifiquement.
Quant aux Dombeya, ils sont représentés par une douzaine d'espèces, dont plusieurs ne
sont d'ailleurs que des arbustes. Nos bois correspondent à deux espèces.
Dombeya biiimbellala Baker.
Nom inditrèno: Hafotra.
Spécimen étudié : Thouvenot n° 0 (Voir pi. 29) :
Arbre de i2-i5 mètres ; fût sans contreforts, de o^jSo de diamètre; peu répandu.
Écorce épaisse de 5-fi millimètres, grise à la surface, employée comme textile.
Bois gris, tendre, à grain moyen, sans aubier distinct
Densité, o,35û environ.
SECTION TRANSVERS.^.LE (Voir pi. 3o):
Zones d'accroissement difficilement discernables ;
Rayons ^-G par millimètre, peu visibles, i-3 Clés de cellules.
Vaisseaux assez régulièrement dispersés, généralement isolés, parfois en séries de 2-3; de 4 à 7
par millimètre carré ; diamètre des plus grands, 260 ;j..
Fibres et parenchyme non discernables sur la section transversale.
SECTION LONGITLDEN.\LE TANGENTIELLE :
En certains points isolés, les fibres sont vaguement étagées. .
Rayons en chicane, de deux sortes, les uns de une seule file de cellules, les autres de deux ou
trois files au milieu.
STERC:ULIACÉES 83
La hauteur moyenne des rayons est de 5oo [;, environ ; mais il en existe qui sont soudes bout à
bout et qui, par ce fait, deviennent beaucoup |)lus lon^s.
Bois de qualité médiocre.
Dombeya acerifoUa Baker.
Nom indigène : Hafotra mena (rouge)
Spécinaien étudié : Thoiivenol n" i.
Arbre de 12-1Ô mètres, sans contreforts à la base, peu répandu, se trouve habituellement dans
les bas-fonds.
Ecorce verdàtre habituellenmient employée pour la fabrication des cordages.
Bois blanc grisâtre à grain assez fin.
Densité, o,3 environ.
SECTION TRANSVERSA.LE :
Zones d'accroissement peu marquées, mais cependant discernables.
Rayons, i-'x par millimètre, i-.'i files de cellules.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, mais cependant plus nombreux près des lignes de sépa-
ration des zones d'accroissement ; 2-9 par millimètre carré ; diamètre des plus grands, 200 \i..
Fibres et parenchyme formant un tissu uniforme entre les vaisseaux.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux manifestement articulés ou étages ; hauteur des articles 'ioo \i..
Fibres montrant en beaucoup de points une tendance à la disposition étagée; hauteur, 4oo jx
environ.
Rayons de deux sortes, les uns simples à une seule file de cellules, les autres fusiformes, à 2-3
files dans la plus grande partie de la hauteur ; hauteur moyenne, 4oo-5oo \i..
Bois blanc de qualité médiocre.
Sterculia sp'.
Nom indigène: Vonoana.
Spécimon étudié: Thouvcnol n" a.
Arbre de iiS-2(i mètres; fiit de il>-i8 mètres; diamètre, ()"',(3o; pas de contreforts; rare.
Ecorce verdàtre, lisse.
Bois blanc : densité, (),3fi environ.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pL 3i) :
Zones d'accroissement discernables.
Rayons principaux larges, 1-2 par millimètre.
Vaisseaux rares, plus petits et plus nombreux près des séparations des zones, i-'i par millimètre
carré ; diamètre des plus grands, 200 y..
Fibres à membrane épaissie, en zones circumméduUaircs.
Parenchyme ligneux alternant avec les fibres; en zones un peu plus épaisses que ces dernières.
I. Echantillon insuffis.mt, Indéti-rminablr spéciliqurmonl. mais venant vraisomblablomonl se placer au voisinage
immédiat de i'. crytiirosifihun 11. Bn.
8/j LUS liOlS nv MAIJAIJASCAIt
S1':CTI0N LONGITI DINALK TAA'CKINTII'I.LE:
Rayons hauts de i-5 millimètres, largeur atteignant un tiers de millimètre, à cellules superfi-
cielles plus grandes que les autres.
Quelques rayons de ime seule file de cellules au milieu des fibres.
Fibres étagées très nettement, de même que le parencliyme ; étages hauts de .")')(» ;;. environ ; les
éléments fibreux sont continus ; les rellides de parenchyme sont de même forme, mais avec une
cloison transversale au milieu.
Ce bois ne paraît pas emplf)yé. Ne pourrait lêtrc d'ailleurs que pour certains usages
nexigeant pas un bois très résistant (caisses d'emballage, constructions temporaires, etc.).
On connaît à Madagascar un certain iinnihre d'espèces appartenant an même genre
Sterculia et dont les bois paraissent vraisemblablement de même nature (jue ceux de
l'espèce ci-dessus mentionnée.
I
EL/EOCARPACÉES
Un certain nombre d'espèces du genre Eln-ocnrpiix sont signalées par riaml)le comme
capables de fournir dans l'Inde des bois utilisables ; mais cependant sans indiquer de
propriétés spéciales ou d'usages particuliers.
II. Stone cite de son côté: Elœocarpus grandis F. v. M. d'Australie, dont le bois
serait réputé pour être à l'abri de l'attaque des fourmis cl E. denlalus Vahl., de la Nou-
velle-Zélande, qui passe pour être presque incombustible, souple, flexible et qu'on utilise
dans la cliarronnerie.
EL EOCARPUS QUERCIFOLlljS Bak.
Jonrn. Soc. Linn.. \X, p. ro8.
Arbre glabre à branches grêles. Feuilles nettement pétiolées (i. ■)-:<") millimètres): limbe
oblancéolé-oblong, de 5--'"', 5 de long et a"",,^) de large, aigu au sommel, atténué vers la
base, subcoriace. Fleurs axillaircs, solitaires, à pédicelles de même longueur que les fleurs.
Calice long de 12- (3 millimètres, coriace, brunâtre, légèrement sojeux, à 5 segments
lancéolés aigus. Pétales rouge foncé, profondément laciniés, deux fois plus longs que le
calice. Etamines 5o ou plus, longues de 12-1 3 millimèlres, velues avec un apicule au
sommet de l'anthère. Ovaire globuleux abondamment velu.
Centre de Madagascar, Baron n" 195/I et Analamazaotra, Thouvcnol n" (it).
De Madagascar nous avons reçu le liois de cette espèce :
Elwocavpus (juerrij'olius Baker.
Nom iniligonc : Voanana.
Sprciiiien édulii* : Tliouvonot n*' Oo.
Arbre de 2a-2^ mètres; lût de 12-1 '1 mètres; diamètre, o"',8o ; pourvu de contreforts s'élevant
à la hauteur de 2 mètres; commun dans les vallées et sur le bord des rivières.
Ecorce grise, vcrruqucuse, de 7-8 millimètres d'épaisseur.
Bois légèrement rougeàlre, sans aubicrllislinct.
Densité, Oj'i') environ.
SKCTION rUANSVEUS.VI.t::
Rayons de 2 sortes, les plus grands à t)-8 (îles de cellules, les autres à une lile.
Vaisseaux régnlièremetit (lislribués, isolés ou par 2; 12-10 par millimètre carré; diamètre des
plus grands, 180 \i..
Fibres et parenchyme lam distincts l'un de l'autre en section transversale.
86 LES BOIS DK MADACASCAIt
SKCTU)N LONdlTUDINALE TANCENTIKLLK :
Grands rayons fusifornies, de hauteur très variable, 5oo y. à i,.'^ millimètres; rayons à une fde
de cellules, nombreux et relativement courts.
Pas de structure élagée.
Bois rosé, tendre, léger; se pourrit, paraît-il, assez facilement.
On connaît en outre les bois de :
Elaeocarpus dentatus Vahl, de la Nouvelle-Zélande ; bois brun très durable ;
E. cyaneus Sims., d'Australie ; excellent bois de charronnagc ;
E. persicifolius Brongt.. de Nouvelle-Calédonie : pour constructions navales;
E. lancafolius Roxb,, pour boites à thé.
Echinocarpus dasycarpus Benth., de l'Himalaya ; même usage que ci-dessus ;
Valtea stipularis L. , de Nouvelle-Guinée ; beau bois, dur, rouge brunâtre, utilisé pour
la menuiserie artistique;
11 serait peut-èlre intéressant d étudier allentiveinentle bois d' Etœocarpus de Madagascar
au point de vue de ses propriétés piiysiques et de ses applications possibles.
I
Les Bois de Madagascar.
Pl. 3}
wmm.'-''imr _^
'^5
1
f
Section transversale. Grossissement : 'Mi diam. -- i :
Asteropeia riiopaloides Bak.
(Samydacées).
^
y^,
lSll«..Viii,^.«ffii.
■!i.^ r n,.: : :i. H :
ùL^iLUkaiL JsmimMiu imiUÈM.
Cinnamosma madagascariensis P. Daag.
(Winicrauacécs;.
tMP. CATALA FRLRES, PARIS
A. CHALLAMEl. EDITEUR.
CHLAENACÉES
I^e bois des Chlaenacées paraît n'avoir jamais fait l'ohjel d'aucune étude. M. F. Gérard,
qui a écrit une thèse de doctorat es sciences sur cette famille (Elude systémallque . morpho-
logique et anatomique sur les Chlaenacées, Marseille, 1919) ne fournit aucun renseignement
à ce sujet. On peut même ajouter que les observations anatomiqucs relatées par l'auteur
ne sont pas sans causer quelque étoiinement. Ainsi, à la page 98, on peut lire : « La moelle
ne comprend que i à 2 rangées de rayons médullaires, avec de grandes cavités elliptiques
qui les séparent des vaisseaux. » Cette phrase unique comporterait plusieurs remarques ;
demandons-nous simplement ce que l'auteur peut entendre par les rayons médullaires de
la moelle ?
Les bois provenant de cette famille, recueillis à Analamazaotra, appartiennent aux genres
Leplolaena et Rhodolaena.
Le genre Leplolaena Dup. Th. (Leplochlaena d'après H. Bâillon), appartient au groupe
des Xerochlamys. Leplolaena et Sarcolaena dont les fleurs sont entourées par un involucre
constituani une sorte de calice extérieur. Cet involucre est subcharnu chez Leplolaena ei
formé de nombreuses pièces charnues chez Sarcolaena .
LEPTOLAENA Dup.-Thouars.
Petits arbres à feuilles alternes, ondulées, glabres. Pleurs nombreuses, en grappe ter-
minale ; involucre subcharnu, cylindrique à 6 lobes. Calice à 3 sépales plus longs que
l'involucre. Pétales 5 tordus à gauche. Etamines 10, les extérieures plus petites. Ovaire à
3 loges 2-ovulées. Fruit charnu entouré par l'involucre, monosperme par avortement.
Espèces 6, dans le Nord et le Centre de Madagascar.
Leplolaena mulliflora Dup. -Th.
Nom indigène : Anjananjana.
Spécimen étudié : Thouveiiot n" 1 ! (Voir pi. ja).
.\rbre de i4-i6 mètres; fut de 6-8 mèlres ; diamètre ()™,,'h> ; des contreforts peu développés à la
base du tronc ; se rencontre siu- Ips sommets ot fleurit en novembre.
Ecorce mince (2-3 millimèlres), très finement fendillée.
Bois gris rougeâtie, dur, assez lourd, à aubier non distinct du cœur ; zones d'accroissement
visibles, mais très peu marquées.
Densité o,y.j. ^
LES DOIS DE JIADAIJASCAH
SECTION TUANSVKKS.VLK:
Rayons liés nombreux, à une file de cellules, la-iâ par millimètre.
Vaisseaux irréguliers dans leur dislribulion el leurs diniensions, plus petits au voisinage des sépa-
rations de zones; S-u'i par millimètre carré ; diamètre des plus grands, 220 [>..
Fibres petites, arrondies, non en séries radiales bien nettes, à membrane très épaisse.
Parenchyme ligneux : cellules isolées disséminées entre les fibres et parfois séries de cellules
réunissant obliquement deux rayons.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux montrant nettement leurs articles successifs, obstrués par des thylles.
Rayons très fins, en chicane, i seule file de cellules homogènes ; hauteur oscillant de (i à 1 1 cel-
lules.
ExccUenl bois de charpente ; peut être utilisé aussi pour traverses de ehcmius de fer.
RHODOLAENA Dup.-ïl.miars.
Ce genre se distingue facilement du précédent par labsence à peu près complète d'in-
volucre.
Arbres à feuilles alternes penninerviées. Fleuis dépourvues de calicule. Calice
3 sépales. Corolle 5 ou G sépales tordus. Etamines 12 ou plus. Ovaire triloculaire à loges
biovulées. Fruit capsulaire.
Rhoiloldcna Bakcriaiia H. Bu.
Nom indigène : Fotono.
Spécimen étudié : Tlioiivonol n" !ili.
Arbre se rencontrant un peu partout, sans contreforts à la base.
Bois gris brunâtre, dur, à grain fin, devenant gris rougeàtre vers le centre ; aubier et cœur non
distincts.
Écorce mince (2-4 millimètres) feuilletée extérieurement.
Densité 0,92
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles non distinctes.
Rayons très peu visibles, nombreux, 1 file de cellules.
Vaisseaux régulièrement distribués, i/i-i(ipar millimètre carré, diamètre des plus grands 200 [j..
Fibres nombreuses, à section arrondie, irrégulièremenl distribués ; membrane assez épaissie
égalant environ les deux tiers du rayon.
Parenchyme ligneux, peu représenté ; des cellules isolées entre les fibres.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLÇ: :
Vaisseaux souvent obstrués par des thylles.
Rayons très nombreux à 1 file de cellules, mais à cellules terminales plus grandes ; hauteur 3oo-
700 ;j..
Les Bois de Madagascar.
Pl. 34
Section l„ng,lml:
Casearia nigrescens Tul.
(Flacourliacées).
!
i
i
I
^1
Section transversale. (;,.,ss|,,ci,.enl : lin cli;ii,i. Si-clion longitudinale Urgentiollc. Crossisscnitm : X\ di.m.
Ouratea anceps Bak.
(Oclinacces).
IMP. CATAI.A 1-RÈRES, PARIS.
A. CHALIAMEL, EDITEUR.
CULAENACÉKS 8q
Bois sans utilisalion, auticmeiil que comme bois de l'eu : car le plus souvent il se creuse
de cavités, ce qui le rend impropre aux usage s industriels.
A la suite de ces deux espèces on peut encore signaler de la même famille :
Sarcolaena eriophora Dup.-Th., qui est le Voandrozana des indigènes (ïhouvenot
sans numéro) et dont nous ne possédons pas le bois.
Une autre espèce, Schizolaena laurinaH. Bn., a été rencontrée par M. l'crrierde la Bàthie
et nous la signalons ici, car elle possède, paraît-il, une écorce et des feuilles aroma-
tiques.
OCHNACEES
Cette petite lamille tropicale, qui ne comprend que des arbres et des arbustes, fournit
dans l'Inde, d'après Gamble, un certain nombre de bois utilisables par diverses espèces
des genres Ochim et Gornphia.
En Cochincbinc Oclinu Wallichii Planch. (Mong-tog), est un petit arbre de lo mètres
de hauteur, dont le bois brun. lourd, fibreux, à grain fin. peut cire utilisé pour la menui-
serie et lébénisterie.
Enfin nous avons sommairement décrit nous-mème un bois africain récolté au Congo
et fourni par l'espèce PolyochneUa puiictala ^an Tiegh. Ce bois est remarquable par les
rayons qui sont assez larges et les vaisseaux petits et nombreux.
Toutes les Ochnacées se reconnaissent bien : i" par leur androcée diplostémone : 2" par
le pistil de leur Heur qui est dialycarpellé, à carpelles uniovulés, avec stvle gynobasique,:
3" par les fruits, qui forment autant de drupes que la fleur comprenait de carpelles.
La flore de Madagascar comprend plusieurs Ochnacées et nous avons reçu le bois de :
Ouralea anceps H. Bn. {Gornphia anceps Baker).
Nom indigène : Menahy.
Spccimeii étudié : Thouvenol n» ii3 (\oir pi. 35).
Petit arbre de 12-ii mètres ; fût de 6-8 mètres ; diamètre o"',20, commun.
Écorce mince (2-3 millimètres), lisse, grise à la surface.
Bois rose à grain fin .
SECTION TR.\NSVERSALE (Aoir pi. 34) :
Zones d'accroissement visibles, mais peu marquées.
Rayons .")-() par millimètre, de 1 à ^ files de cellules.
Vaisseaux nombreux, 5o-6o par millimètre carré; diamètre des plus grands 90-100 ;j. ; assez
régulièrement distribués.
Fibres arrondies à membrane épaisse, en files radiales plus ou moins nettes.
Parenchyme ligneux: cellules isolées de place en place.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Grands rayons quelque peu hétérogènes à cellules variables de grandeur et à cellules terminales
[)lus allongées; hauteur jusque i,.ô-2 millimètres.
Il existe en outre de petits rayons au milieu des fibres, formés de une seule file de cellules.
I
s ë
oCHNAfnsEs ni
Ce bois qui est d'ailleurs de petites diinerisions n'est pas employé.
Un autre hois de la même famille a été reçu :
Or/ma sevrai if oliu Baker.
Nom imiigi-iie : Malambovony.
Spécimen reçu : Thoiivcnot n** 66.
Ce bois se rapproche beaucoup du précédent et n'a pas davantage reçu d emploi jusqu à
ce jour.
FLAGOURTIACEES
Confinée dans les régions tropicales, cette famille ne compte pas moins de 5oo espèces
représentées surtout par des arbres.
Les genres Hydiincarpas. Honvilinm. Flacoartia sont représentés en Indochine ; mais
les bois fournis n ont qu'une valeur tics secondaire. Dans notre Atlas des bois d'Indo-
chine nous avons eu l'occasion de décrire le bois de Honialium diclyoneuruni Pierre.
Aux Pbilippines, on apprécie hautement pour un grand nombre d'usages et en parti-
culier pour les constructions navales, les ponts et les parquets, les bois de diverses espèces
des genres Homalium et Trichadenia.
Madagascar possède un certain nombre d arbres do celte famille et nous avons étudié
deux espèces des genres Tisonia et Casearia.
GASEARIA Jacq.
Le genre Casearia, qui ne comprend pas moins de 120 espèces, dont " aux îles Masca-
reignes comprend des arbres à feuilles simples, alternes, entières ou dentées, pourvues de
stipules caduques. Les fleurs sont fasciculées à l'aisselle des feuilles. Fleurs hermaphro-
dites ; calice gamosépale, persistant, à ^-6 dents ; corolle nulle ; étamines 6-10 avec autant
de staminodes formant un disque. Ovaire supère, uniloculaire, avec 3 (parfois 2) placentas
pariétaux portant de nombreux ovules. Fruit : capsule déhiscente : graine pourvue d un
arille ou couverte de poils courts ; albumen abondant.
Casearia nigrescens Tulasne.
Nom indigène : Hazomalany.
Spécimen étudié : Thouvenot n" i36.
Arbre de i V16 mètres ; fût de fi-S mètres ; diamètre o^jaô ; rare.
Bois blanc grisâtre à grain fin.
Ecorce de -6 millimètres environ d'épaisseur.
SECTIOX TRANSVERS.VLE (Voir pi. 34) :
Zones d'accroissement non discernables.
Rayons de i-3 files de cellules ; 10-12 par millimètre.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, 35-4o par millimètre carré, isolés généralement ou par
■2-'S ; diamètre des plus grands 80-100 ;j..
Fibres et parenchyme non distincts sur les sections transversales.
Les Bois de Madagascar.
t
Pl. 36
l'^-M^ i.
ir- >Piï^''\
Section transversale. Grossissement : 30 diam.
Section longitudinale tangentielle. Grossissement : 30 dij
Symphonia clusioides Bak.
(Gutlifères). ,
j^^fçflrfitps^---— ; -t^^ iÇiî»tSWra^|K?HSRT.'PW iHJÏ
iiM
jJjr.'Hv'ff
m Hi
Section transversale, (irossissement : 30 diï
Symptionia sp.
(Gutlifères)
Section longlUiainaïc ungciui
IMP. CATALA FRHRES, PARIS.
CHALLAMEl.. tOrrïUR.
1
FLACUURÏIACÉES y3
SECTION LONGITI DINALE TANGEMIELLE:
Rayons de deux sortes :
a) homogènes, à i file de cellules, de hauteur très variable ;
b) hétérogènes, à 2-3 files au milieu, souvent de plus de 3 millimètres (le hauteur, avec des pro-
longements d'une file de cellules en haut et en bas.
Bois non employé, paraissant de valeur très médiocre.
TISONIA H. Bn.
Arbres plus ou moins velus, à feuilles simples, alternes, membraneuses, à bord entier
ou denté ; stipules linéaires. Fleurs en grappes axillaires. Pleurs hermaphrodites. Calice
à 3 sépales ; corolle o ; étamines nombreuses, hypogynes, à filets libres et inégaux ; ovaire
libre, à une loge pourvue de 3 placentas avec nombreux ovules. Fruit paraissant
pourvu de 3 ailes, par la persistance du calice. Six espèces à Madagascar oîi ce genre est
localisé.
Tisonia Faiichei-ei V . Daiiguy.
Nom indigène : Hazomtiaratra.
Spécimen étudié: Thouvenol n° .'^i:^.
Arbres de i '4-1 (i mètres ; lût de 8-10 mètres : diamètre o"',3(i ; pas de contrclorts à la base ; rare.
Bois blanc grisâtre, à grain fin ; assez dur.
Ecorce mince pourvue de très fines lenticelles.
SECTION TRANSVERSALE :
Zones annuelles non distinctes.
Rayons 5-6 par millimètre, à i-3 files de cellules.
Vaisseaux environ 10 par millimètre carré, petits, souvent par 2-3.
Fibres en séries radiales assez nettes ; membrane épaissie.
Parenchyme circumvasculaire et quelques cellules en séries radiale-;.
SECTION LONGITl DINALE TANGENTIELI.E :
Rayons hétérogènes de hauteur souvent supérieure à i ooo ;j..
Fibres longues et à membrane épaisse.
Hoinalium Hiimhlotii 11. Bn.
Nom indigène ; Marankoditra.
Spécimen étudié: Tliouvcnol n" !x'i.
Arbre de iti-uS mètres ; lut de 810 mètres : diamètre o"',3o ; assez comamn.
Bois blanc, pour le chaulTage.
BIXACÉES
Celte famille est bien connue, car elle comprend le Bixa Orellunu L. qui fournil la
matière colorante désignée sous le nom de Rocou.
De la forêt d'Analamazaolra nous possédons le i)ols de, Aphlota innuriliana iJak. var.
Iheifonnis.
♦
APHLOIA Benu.
(Neumannia Ricli.).
Petits arbres ou arbrisseaux à feuilles simples, alternes, entières ou dentées. Fleurs
pédicellées, avillaires. Calice formé de 5 sépales inégaux. Corolle o. Etamines hypogynes,
nombreuses. Ovaire libre, uniloculaire avec un placenta pariétal et des ovules sur deux
rangs ; stigmate large, presque sessile svir 1 ovaire. Fruit baccilbrmc ; !x espèces confinées à
Madagascar et autres îles voisines.
A. Iheiformis Benn.
Nom indigène : Fandramanana.
Spécimen étudié: Thouvenot n" i^.
Petit arbre à écorce mince, brune, écailleuse, finement striée dans la longueur. Décoction aqueuse
brune, avec gomme abondante .
Bois gris jaunâtre présentant, sous l'écorce enlevée, la trace de très hauts rayons. Rayons larges
très visibles à l'œil nu.
Aubier non distinct.
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement en général non visibles.
Rayons très larges peu nombreux, 1-2 par millimètre, formé* de cellules à membranes épaissies
et ponctuées.
Vaisseaux plus de 20 au millimètre carré, petits, les plus grands mesurant 1 10 \i., plus ou moins
polvgonaux, généralement isolés, parfois par deux.
Fibres à membrane fortement épaissie et ponctuée.
Parenchyme ligneux réduit à quelques cellules autour des vaisseaux et d'autres en séries radiales
parallèles aux grands rayons.
I
o»
SECTION L()N(;iTLI)INM,K TWCENTIKLLK
Vaisseaux à poncluations très fines et à cloisons obliques scalariforrnes.
Rayons très hauts, souvent plus tle i centimètre et alors coupi's par des travées fibreuses.
Tous les autres éléments, cylindriques ou fusil'ormcs, sont pourvus de ponctuations et constituent
des sortes de trachéides.
Note. — L'écorce de ce bois est coupée radialcment par de puissants proloriifements
des rayons du bois.
WINTERANAGEES
La petite famille des Wintéranacées. voisine des Bixacées ne comprend que les quatre
genres :
Winterana L. d'Amérique, qui fournit la Cannelle blanche ;
Cinnamodendron Endl. du Brésil, dont l'écorce est employée contre le scorbut ;
Warbiirgia Engl. . dAfrique :
Cinnamosma H. Bn., de Madagascar.
Le genre Cinnamosma^ a été créé par H. Bâillon pour l'espèce C. Jragrans représentée
à Diego-Suarez par un petit arbre dont l'écorce du tronc et les branches, de même que le
bois, présentent 1 odeur de Cannelle blanche mélangée .à un certain parfum de citron et de
cédrat. Les feuilles, alternes, oblongues, possèdent un pétiole nettement articulé à la base.
Fleurs sessiles ordinairement à l'aisselle des feuilles. Fleurs à 3 sépales avec des bractées
externes; corolle gamopétale à 4-6 lobes. Etamines i5-i8 soudées en un tube entourant
l'ovaire. Ovaire uiiiloculaire à 3-!i placentas pariétaux, 3 ovules. Fruit formé dune baie
poly sperme.
Cinnamosma madayascariensis P. Danguy.
Nom indigène : SakaihazO.
Spécimen étudié : Thouvenot n" 38 (PI. Sa).
Arbre de 16-18 mètres ; fût de 8-10 mètres: diamètre o^jS."") : pas de contreforts à la base ;
rare; fleurit en novembre.
Ecorce grisâtre, mince (3-:i millimètres), à goût pimenté spécial (d'après le collecteur).
Bois blanchâtre, légèrement teinté de jaune, assez dur, à grain fin: 'pas d'aubier distinct.
Densité i-i,o5.
SECnON TUWSVERSALE ^Voir pi. 33):
Zones d'accroissement non distinctes.
Rayons environ i2-i3 par millimètre, à 1, rarement à 2 files de cellules.
Vaisseaux isolés ou groupés par deux, à membrane mince ; 6-7 par millimètre carré ; diamètre
des plus grands 100 jx.
Fibres en séries radiales très nettes, à membrane très épaisse.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, mais seulement d'un côté ; dans les coupes, les vaisseaux
sont habituellement déchirés.
SECTION LONGITLDIN.VLE T.A.NGENTIELLE :
Rayons généralement de i file de cellules, très rarement 2 et alors sur une faible longueur ; hau-
teur très variable, Soo-goo ,>..
Fibres pourvues de séries longitudinales de ponctuations très nettes.
I . H. Bâillon avait rangé ce nouveau genre, avec le genre Canella (qui fournit la Cannelle blanche), dans la famille
des Magnoliacées. •
Les Bois de Madagascar.
Pl. }8
Section Iransversnle. Gio^sissenienl ; Ml diam.
Symphonia fasciculatn
(Guttil'ères).
sisscmenl «) ilinm Scclion loiigiluilin»lf langcnliclle. lirossisscnieiU : M) dii
Rheedia Laka Vig. et Humb.
(Gutlift^ri's).
IMl". r.ATAl.A IRI-.KKS, PARIS
CHAM-AMEt, EDITEUR
SAMYDACÉES
Arbres et arbustes des régions tropicales,, à feuilles isolées, simples, sans stipules, ou à
stipules caduques. Fleurs hermaphrodites avec calice, corolle et androcéc concrescents à la
base en un tube plus ou moins long. Corolle développée ou absente. Androcée formée de
deux verticilles ou de groupes d'étamines. Ovaire uniloculaire, à placentas pariétaux. Fruit
baccil'orme ou capsulaire.
De cette famille, Gamble signale, pour l'Inde seulement, des bois fournis par diverses
espèces des genres HomaUum, Casearia et Osnielia. Quelques espèces du genre HornaUum
sont utilisées aussi aux Philippines pour leur bois.
L'excellent bois de construction connu à la Réunion sous le nom de Bois d'écorcc
blanche ou encore Bois de bassin est celui de HomaUum paniculatuni Benlli.
Enfin nous avons décrit nous-mème le bois de HomaUum dictyoneuruin Pierre, de
l'Indochine.
Nous avons reçu de Madagascar deux bois différents fournis tous les deux par des
espèces différentes du même genre Asteropeia .
ASTEROPEIA Dup. Th.
Arbres ou arbrisseaux à feuilles coriaces, alternes, pétiolées. simples, sans stipules, à
fleurs en grappes terminales ou axillaires. Fleurs hermaphrodites. Sépales h imbriqués et
persistants. Pétales 5, alternes avec les sépales, caducs. Etamines io-i5 à lilets soudés en
tube court à la base, à anthères a-loculaircs. Ovaire libre, sessile. incomplètenienl
3-loculaires ; 2 ovules descendants par loge. Fruit capsulan-cv
Asteropeia rhopaloides Uak.
Nom indigène : Manoko.
Spécimen i''tudic: Thoiivenot n" 4G.
.\rbre de i5-iS mètres; fùl de <)-N mètres; diamètre o™,(k) ; pas de contreforts à la base: peu
(réqucnt.
Écorce de 7-8 millimètres à couche exlcricure de 2 niilliniètros, brun grisâtre se dèlilant en
écailles et à couche interne brune, compacte.
Bois dur à grain fin, à aubier gris distinct ; cœur gris jaunâtre tirant sur le brun.
Densité 0,8.
SECTION TH.VNSVERSALE (Voir pi. 33) :
Zones d'accroissement visibles mais mal dclimilces.
Rayons peu visibles, à une seule lile de cellules.
Lecomte. '3
(|S LES BOIS DE MADACASCAK
Vaisseaux toiijours isolés, assez. régulièrement disiribués; déplace en place quelques vaisseaux
beaucoup plus pelils que la généralité ; 5-io vaisseaux par millimètre carré; diamètre des plus
grands 280- 3oo [x.
Fibres en séries radiales très nettes, à membrane très épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, mais presque seulement à la face interne des vaisseaux
avec prokintrcmcnts latéraux : quelques cellules isolées.
SECTION LONr.lTL'DINAI.K TANGEMIELLE :
Rayons étroits, une seule file de cellules : hauts de i5o-'^ôo •^..
Bois jaune clair passant pour imputrescible : recherché pour traverses de chemins
de fer.
Asleropeia micnister Ilaller.
Nom indigène : Manokamena (rouge).
Spécimen étudié : Tiiouvcnol n" lig.
Arbre de 16-18 mètres; fût de fi-8 mètres; diamètre o^j^o; commun dans certains régions
forestières, en particulier sur les sommets.
Bois rougeàtre, dur et imputrescible. Sert pour pilotis de longue durée.
Densité 1,1.
Bois ayant les mêmes caractères analomiques que le n° 46. mais avec vaisseaux plus
petits, diamètre maximum 120 a ; plus nombreux, 12-16 par miUimètre carré, mais à îlots
de parenchyme ligneux de même forme et de même disposition : fibres à membrane un
peu moins épaissie.
s -
GUTTIFERES
Cette famille, à laquelle on donne aussi le nom de famille des Clusiacées, est voisine de
notre famille indigène des Hypericacées ; elle est connue pour la gomme-guttc. les baumes
et les résines que fournissent quelques-uns de ses représentants.
Dans l'Atlas des bois de l'Indochine nous avons eu l'occasion de signaler les bois de
Calophylluni , Garcinia et Mesua, qui sont couramment employés dans notre colonie.
Gamble, de son côté, donne la description d'un certain nombre de bois fournis par les
mêmes genres, auxquels il ajoute les genres Ochrorarpus . Kayea et Poeciloneuron.
Des bois de Gultifères sont connus ou exploités à la Guyane, Moronobea coccinea Aubl.,
Mamniea americana L.. aux Antilles Calophylluni Calaha Jacq.. Garcinia cornea L. ; à la
Réunion Calophylluni Inophyllum Lamk. ;à la Nouvelle-Calédonie Montrouziera cauliflorn
Paneh. etTriana. M. robus ta \iei\\., Calophylluni Inophyllum L., Garcinia collina Vieill..
Dicostigma riliensis A. Gray, et D. corymbosa Panch. et Sébert.
Tous ces bois sont caractérisés d'une façon générale par l'existence de zones circummé-
dullaires de parenchvme ligneux alternant avec des zones de fibres.
De Madagascar, nous possédons des l)ois fournis par diverses espèces des genres Sympho-
nia, Ochrocarpus, Calophylluni, Psorospermuin, Haronga el Rheedia.
D'après Hanbury et Flûckiger, le bois de Garcinia Morella Desr., qui est naturellement
blanc, acquiert sous l'action de l'ammoniaque ou des solutions alcalines une belle couleur
jaune.
Nous avons trouvé le même résultat pour Garcinia tonhinensis \ esquo et G. Schoni-
burgkiana Pierre de l'Indochine. Les bois de Mesua J'errea L. et de divers Calophylluni
deviennent au contraire d'un brun plus ou moins foncé dans les mêmes conditions.
Le bois de Sympthonia africnna (Mounkou) du Congo devient d'un beau jaune d'or si
on vient à l'humecter d'une solution de potasse.
Enfin parmi les Guttifères de Madagascar, les unes ont un bois qui devient jaune sous
l'action de la potasse (Symphonia fasciculata B. et H.V d'autres brunes comme le bois
de Mesua d'Indochine [Calophylluni parvijloriurn Boj., Psorospernium androsxmifoliuni
Bak.).
Le bois des Guttifères contient donc, d'une façon générale, des substances qui prennent
une belle coloration jaune ou une teintt> lirniic plus ou moins foncée sous l'action des solu-
tions alcalines.
Dans son étude sur « La délcrniinalion des bois exotiques colorés d'après leurs carac-
lUO LES BOIS DE M Al).\(; AÎ^CAR
Icies chimiques cl spcctroscopiques ' », M. A. JaurTrel néludit- fni'un seul hois do (iulli-
ivre {Calophylhun lonienlosum Wiglit) el de celle élude il ne lire aucune conclusion pour
l'ensemble de la famille.
Toules les Gutliicies sont desplanles ligneuses laissant exsuder de l'écorcc un suc jaune
ou verdàire. Les ieuilles des genres vivant à Madagascar sont opposées, entières, épaisses,
coriaces, glabres, à nervures secondaires parallèles, rapprochées. Les fleurs sont régulières,
ordinairement polygames-dioïques, rarement hermaphrodites (Symphoniées), le plus sou-
vent en cymes, La graine est toujours sans albumen.
LesCiullifères dont nous avons reçu le bois de Madagascar appartiennent à quatre groupes
différents, toutes à feuilles opposées.
Vismiées. — Elamines généralement nombreuses, libres ou en faisceaux ; ovaire à
f) loges. Cotylédons plats, plus couils que la lige bypocolylée.
Fruit bacciforme : Psorosperniuin.
Fruit drupacé à 5 noyaux : Haronga,
Calophyllées. — Elamines nombreuses, libres ou soudées à la base ; ovaire à \-!\ loges ;
graine sans arille : tige bypocotylée très courte : cotylédons épais, charnus, souvent coa-
lescents.
Ovaire à 2 loges avec 2 ovules; fleurs fasciculées : Ochrocarpus.
Ovaire à i loge et i ovule: fleurs en panicule : Calophyllum.
Garciniées. — Elamines nombreuses, rarement en nombre défini, libres ou soudées,
mais jamais en faisceaux : fruit bacciforme : graines à arille: embryon non diflerencié.
2 sépales, A pétales : Rheedia.
Moronobées. — Elamines soudées en un tube autour du pistil : fruit bacciforme ; graines
sans arille : embryon sans cotylédons : Syinphonia.
Le bois est pourvu de zones circummédullaires de parenchyme ligneux dans 'tous les
bois étudiés, à l'exception de celui du bois de Ochrocarpus Bongo V. et H., qui se distingue
aussi des autres par ses rayons nombreux, nettement hétérogènes, avec un paquet de cel-
lules beaucoup plus petites que les autres occupant la partie médiane du rayon (sur les sec-
tions longitudinales tangentielles).
Symphonin c/usioides Baker.
Nom indigène : Kijy.
Spécimen étudié : Tliouvcnot n" 22 (voir pi. 87).
Arbres de 20-20 mètres à fleurs rouges; fût de i4-i6 mètres; diamètre o"',70 ; pas de contre-
forts à la base; assez commun.
Écorce épaisse de 1 centimètre environ, fendillée peu profondément, grisâtre' extérieurement et
brunâtre intérieurement, avec nombreux nodules plus clairs de sclérenchyme en zones superposées;
exsudations résineuses sur la tranche.
Bois à aubif r de 2-3 centimètres gris et cœur gris brunâtre, avec zones circummédullaires très
rapprochées visibles facilement à la loupe.
Densité 0,85-0,9.
I. \iiii. Insl. Col. Marseille, 3« série, VIII' volume.
I
Les Bois de Madagascar.
Pl. 40
aie. (irossissement : 30 diam- Seclion longitudinale lan^entielle. Grossissement : 30 dû
Calophyllum parvifolium Bak.
(Giitliféles).
Section transversale. Gr
t : aOdinm Section U.nsi.u.ii.i:.
Psorospermum androsaemifolium Bak.
(Giillifi'i-es),
IMl'. CATALA FRliRES, PARIS.
CHALLAMEI. EDITEUR.
«UTTIFKRES IO|
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 36):
Zones d'accroissement non visibles.
Rayons très nets, de 2-4 files de cellules ; 'i-ô par millimètre.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, 3-- par millimètre carré: souvent isolés, parfois par
2-iJ : diamètre des plus grands 320-36o ;j..
Fibres en zones circummédullaires très nettes mais un peu irrégulières ; section des fibres arron-
die ou polygonale ; membrane très épaisse et lumière réduite à nn point ; séries radiales assez
nettes.
Parenchyme ligneux en zones circummcduUaires un peu plus étroites que les zones de fibres et
par place revêtements circumvasculaires.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux généralement obstrués par des thylles.
Rayons fusiformes homogènes, hauts de Gôo-iooo ■/.
L'aubier est sujet aux attaques des insectes ; le cœur est de bonne qualité et emplové utilement
pour la charpente et la menuiserie.
La substance qui s'écoule des incisions de l'écorce constitue une sorte de glu destinée à fixer le
manche des outils et qu'on emploie aussi pour le calfatage des embarcations.
Un autre Kijy récolté par M. Thouvenot, sous le n" .3o, est à fleurs jaunâtres. Il s'agit
d'une autre espèce :
Symphonia fasciculala B. et H.
Les caractères du bois sont à peu près les mêmes que ceux de l'espèce précédente, avec
vaisseaux un peu moins nombreux et plus grands et rayons parfois plus élevés (jusqu'à
2 millimètres).
Enfin une autre espèce du même genre, désignée par les indigènes sous le nom de Kijini-
boalavo (n" 78), mais avec des rayons un peu plus nombreux (^7-8 par millimètre), des
vaisseaux plus nombreux et plus petits, des zones de parenchyme ligneux plus irrégulières
et moins bien accusées.
Le Symphonia rhodosepala Jum. et P. de la B., des bas-londs et marais (ïliouvenul,
n" 81 , sous le nom de Kijy) ne Iburnit qu'un bois blanc jaunâtre de qualité très médiocre.
S. urophylla Dcn. (Thouvenot, n" i?i. sous le nom de Kijilahy) donne un bois jau-
nâtre, de bonne qualité, employé pour la charpente cl la menuiserie, mais peu répandu.
Enfin un autre Symphoiiiu ù petites feuilles (Tiiouvenot, n" ia8, sous le nom de Kijy)
donne un excellent bois d industrie de couleur jaunâtre ; mais il convient d'éliminer l'au-
bier facilement attaqué par les insectes. Les caractères de ce dernier bois sont ceux do
S. clusioïdes Baker.
Daprès les relevés de M. Louvel, les divers Kijy', c esl-à-dire les dill'érentes espèces
du genre Symphonia représentent environ T) pour 100 des peuplcuuMils forestiers do la
forêt d'Analaniazaolra.
I. Par suitp il'une erreur regrettable M. LoMvel (/iu(/. cconom. de Madiig.. 1909, p. 334) attribue les Kijv au genre
Dracaena de la famille des Liliaeées (Monocolvlédoncs). Or ce qu'il dit plii.s loin de l'écorce et dos sécrétions tju'ello pro-
duit, montre bien qu'il a eu sous les yeui un arbre de la famille des GutlilVns .1 ii.>ii |ia>. I.- Ir.m. d'un arbre do la
famille des Liliaeées.
105I Ii:S UOIS nK MADACASCAI!
L'espèce 6'. f/lohtilij'era L. I"., qui se rcnconlre dans rAIViijiii! cl 1 Ainérifjuo tropiralc»
t'oiirnil par sa lige une résine noire (Mani Canani) qui scri au ruAmo lilrf que le goudroti
et la poix dans l'industrie de la construction dis bateaux.
Cnlophyllum parvijlorum Boj.
Nom indigine : Vintanina.
Spccimon étudie ; llmuvcnot n° liô (voir pi. 3g, lire C. parviflorium).
Arbre de 18-20 mètres ; fût 10-12 mètres ; diamètre o"',6o ; pas de contreforts à la base ; com-
mun.
Écorce irrégulière d'épaisseur, jusque i;i-i5 millimètres, brune, à exsudation noirâtre.
Aubier de 5-7 centimètres, gris; cœur rouge brique, très dur, difficile à travailler.
Densité 0,66-0,70.
SECTIOiN TRANSVERSALE (Voir pi. 4o, lire C. parviflorium) :
Rayons 8-9 par miilimèlro, à une (lie de cellules, rarement deux.
Vaisseaux irrégulièrement distribués, généralement isolés, de 1 à ."> par millimètre carré; dia-
mètre des plus grands 33o ;;..
Fibres en séries radiales et couches circumniédullaires épaisses; membrane assez épaissie.
Parenchyme ligneux en zones circummédullaires irrégulières et interrompues, beaucoup plus
minces que les zones de fibres et tranchant nettement sur ces dernières ; un peu de parenchyme
•circumvasculaire .
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE ;
Rayons de une seule sorte, nombreux, de i flle de cellules, parfois 3 au milieu, à cellules ter-
minales un peu plus grandes; hauteur i(io-33o ;j..
C'est un bois excellent pour divers usages.
Daprès M. Louvel, les Vinlanina se trouveraient principalement dans la parcelle Nord
de la forêt où ils conslitueraienl i .5 pour 100 du peuplement.
Rhcedia Laliu Viguier et Humbert.
Nom indigène : Lakafotsy '.
Spécimen étudie : Thouvenot n° iio.
Petit arbre de 12-1^ mclres ; fût de (i-8 mètres; diamèlrc o"',20, rare.
Écorce de 6-7 millimètres, assez régulière.
Bois jaunâtre sans aubier apparent.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 38):
Rayons 4-5 par mdlimètre, quelques-uns d'une seule file de cellules, les autres larges de 'i-ti
liles au milieu.
Vaisseaux assez régidièrement distribués, 7-18 par millimètre carré, isolés ou par 2-3-4 ; dia-
mètre des plus grands 200 ;j..
Fibres en zones concentriques irrégulières alternant avec les zones de parenchyme ligneux et
sensiblement de même épaisseur. Fibres à section arrondie, non régulièrement en files radiales, à
membrane très épaissie.
Parenchyme en zones circummédullaires et par places en revêtements circumvasculaires.
I.KS Boi"; ni' Madahascar.
\'l.. 4 I
Section transversale. Grossissement : ;^(l diani. Section longitudinale tangentîelle. (iro&sîssement : aU dii
Oclirocarpus Bongo Vig et Humb
l(.ulliiVris).
Section tiansvcisiile. t.ros'.issenienl 1(1 di.im Section lonRillidinnle Innijcntiellc. liiv<-;issenicMt : ;ili diani.
Cussonia longipedicellata H. Lee.
(Araliacées).
IMP. CATALA PRfiRES, VARIS.
A. CHAU-AMEL. lÎDITBUR.
1
GUTTIFÈRES lO^
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Grands rayons fusiformes à cellules exlrèmes allongées ; hauteur 700-1 000 j^.
Petits rayons à une file tle cellules, hauts de 3oo-6oo ;j..
Ce bois, de médiocre (jiialilé, n'est pas employé.
Ochrocarjjus Boncjo Viguier et Humberl.
Nom indigène : BongO.
Spécimen étudié: Tliouvenot n" 12g (voir pL 35).
Arbre de 18-20 mètres; fût de 8-10 mètres; diamètre o"", (10; rare; environ 1 pour 100 dans les
parcelles ^'ord et Sud de la forêt.
Ecorce irrégulière s'exfolianl par petites plaques, à la manière du platane ; brune, fendillée exté-
rieurement, pouvant avoir plus d'un centimètre d'épaisseur et laissant écouler une exsudation
noirâtre.
Bois à cœur et aubier bien distincts; aubier de .">-(> centimètres, gris rougeàtre ; cœur rou"e
brunâtre; bois dur à grain fin.
Densité i-i,o5.
SECTION TaANSVERS.\LE (Voir pi. 41) :
Rayons de i-3 files de cellules, 12 environ par millimètre.
Vaisseaux régulièrement distribués, obstrués nettement de thylles, 6-7 par millimètre carré; dia-
mètre des plus grands 280 [/.
Fibres très fines, en séries presque radiales; membrane assez épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, avec prolongements aliformes, cellules isolées, parfois
des bandes allant d'un rayon à un autre.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux obstrués par des thylles.
Rayons de deux sortes :
Simples, à une file, homogènes, hauts de 3oo-(io() \i..
A plusieurs files de cellules au milieu, à cellules terminales plus grandes, donc hétérogènes,
hauts de 5oo-i 5co \j. souvent fusionnés bout à bout.
Ce bois serait sujet à travailler et n'est guère titilisablo, malgré ses (jualilés apparentes.
Psorospermiim androsapinifo/iurn Haker. J. of UoL, \\. 18S2. p. k).
Nom indigène : TambitSy.
Spécimen étudié: Tliouvonot n" 88 (voir pi. 3ç)).
Arbre de 18-20 mètres ; fût de 10-12 mètres ; diamètre o'",7o ; pas de corj,treforls à la base ; rare.
Ecorce formée de deux couches, l'extérieure fendillée, se détachant facilement, épaisse de 2-Ô
millimètres; l'intérieure plus mince (•> millimètres); compacte et brune.
Boisa cœur et aubier distincts ; aubier gris, épais de 3-i centimètres; cœur rougeàtre brique.
Densité 0,82.
SECTION TRANSVERSALE (V(,ir pi. io) :
Rayons nombreux, 8-10 par millimètre peu visibles, à i-3 files de cellules.
Vaisseaux irrégulièrement distribués, généralement rapprochés en paquets, isolés ou par deux :
/|-i2 par millimètre carré ; diamètre des plus grands 280 jx.
I04 LES BOIS HE MAD.VGASCAH
Fibres à section arrondie, souvcnl en séries radiales et à membrane assez épaissie ; disjwsées en
zimes circnmmédiillaires; assez rapprochées.
Parenchyme ligneux en zones circummédullaires plus étroites que les zones de fibres.
SECTION I.ONGITliDINALE TANGKNTIEI.LE •
Rayons de deux sortes :
Les plus grands, fusiformes, homogènes, hauts de i ooo ;j. environ, formés au milieu de 2-3 files
de cellules.
Les petits, de i file de cellules, plus nombreux que les premiers, hauts de 3oo-6oi) \i..
Ce bois peut être utilisé pour réhônislerit' ; il convlcndrail aussi pour traverses de che-
mins de ler s'il était |>liis aliDudanl.
Haronga madagascariensis Choisy.
Nom indigène : Harongana.
Spécimen étudie: Thouvenot n"> 8a.
Arbre de 16-18 mètres ; fût de 8-10 mètres : diamètre o", 4o.
Écorce d'épaisseur très inégale, brune extérieurement, profondément crevassée, assez commun,
surtout dans la partie Sud de la foret (d'après AI. Louvel). Paraît surtout se trouver dans la forêt
secondaire.
Densité o,j.
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement réduites à l'existence de zones de parenchyme.
Rayons S-io par millimètre; i-5 cellules.
Vaisseaux isolés ou par groupes ; 10-12 par millimètre carré ; diamètre des plus grands 35o ^..
Fibres à membrane peu épaissie.
Parenchyme ligneux en zones circummédullaires assez espacées.
SECTION LONGITL DINALE TANGENTIELLE :
Rayons de deux sortes :
i" les uns de i file de cellules ;
2° les autres de fi-â files au milieu ; ces derniers peuvent atteindre une hauteur de ôoo ix.
Les vaisseaux portent des cloisons obliques assez rapprochées.
Ce bois blanc, tendre, sert à faire des planches légères pouvant servir pour caisses d em-
ballage. Il n'a donc pas la valeur des autres bois de GuUifères.
La tige et la racine laissent exsuder par les incisions une gomme-résine de couleur
rouge brique que l on a comparée à tort au sang-dragon. Les Malgaches emploient celte
substance, à l'état froid, contre diverses maladies de la peau.
!|
»'JM^^
MYRTACÉES
Arbres et arbustes habituellement tropicaux, à feuilles opposées, simples, sans stipules.
Les fleurs sont hermaphrodites, avec des étamines nombreuses, un ovaire infère pluri-
loculaire avec un grand nombre d'ovules.
La famille des Myrlacées comprend deux sous-familles :
a) Les Myrtoïdées à feuilles opposées. Le fruit est une baie ou une drupe : Psidium (le
fruit est la goyave), Myrtus. Eugenia.
b) Les Leptospermoïdées : feuilles opposées ou spiralées. Le fruil est une capsule . Leplos-
permuni. Callisternoii, Melalcuca, Eucalyptus.
Beaucoup de genres de cette famille sont de grands arbres et fournissent des bois
dont l'usage est bien connu ; il nous suflira de citer le genre Eucalyptus, si répandu en
Australie. Mais il convient aussi de citer les Eugenia, Melrosideros, Leptospermum .
Melaleuca, etc.
De 1 Indochine, nous avons déjà décrit des bois de Careya splavrlca Roxb. , Trislania hur-
manica GrilT. , Eugenia resinosa Gagnep., Eugenia linctoria Gagnep., Eugenia Jambos L.,
Eugenia formosa \Aall. et Melaleuca Leucadendron L.
Nous ne possédons de Madagascar, pour la famille des Myrlacées, que des bois fournis
par diverses espèces du genre Eugenia (n°' d, 5, i3, iu/i de Thouvenot).
Ces bois ont toujours une grande densité, un peu inférieure à i ; ils sont toujours rou-
geâtres et, sur le sec, les vaisseaux paraissent obstrués par un conlenu lihiiuliàlrc. du moins
le plus souvent.
EUGENIA Mi.h.
Arbres' à feuilles opposées, souvent coriaces. Fleurs à réceptacle globuleux, ovoïdo,
obconique. ou tubuleux. longuement atténué vers le bas. Calice tormé de .'i sépales,
rarement 3, imbriqués. Pétales 4, 5, G, parfois réunis en une calyptre. parfois épais,
coriaces et caducs. Étamines nombreuses libres ou réunies en plusieurs faisceaux. Ovaire
infère, 2-, rarement 3-loculaire. Fruit bacciforme.
1. r.-ir la loclurc des notes concernant cliacuii dos numéros ctudiis. on verra que tous les EiKjtinia possèdent dos coii-
Irefiirts plus ou moins développés à la base du tronc.
Lecomtk. '^
I-OO Ll:S BOIS DE MAUAGASflAH
Eu(/('nia rondcnsnld liakcv, vur. Thnurcnotii W Danj:.
\om indigônc : Rotra.
S|ii'cimen i^ludit' : Tliouvnnol n" I2ii (voir pi. ^a).
Arbre de 18-20 mètres ; lut S-io métros; diamètre o"',r)o; contreforts très développés à In base;
commun.
Ecorce un peu irrégulière d'épaisseur, 6-10 millimètres, grise extérieuremenl, brune à l'inlériour.
Hois dur, à grain (in serré; aubier brun, épais de 2,ô-3 centimètres ; cœur plus rougeàtre; den-
sité 0,9") environ.
SECTION TRAN'SVERSALE CVoir pi. 43):
Zones d'accroissemenl assez nettes.
Rayons 1-3 files de cellules, y- 10 par millimètre, bien visibles.
Vaisseaux régulièrement distribués, ifi-^o par millimètre carré ; diamètre des plus grands i3o-
i()0 ;j..
Fibres arrondies, à membrane très épaisse, en séries radiales très nettes.
Parenchyme ligneux circumvasculaire et en bandes allant latéralement d'im vaisseau à un antre
vaisseau ; quelques cellules isolées de place en place.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux avec tliylles.
Rayons de deux sortes :
a) simples, homogènes, à une seule file de cellules ;
è) hétérogènes, à partie centrale formée de 2 parfois 3 files de cellules; extrémités analogues
aux rayons simples; hauteur de o,ri à i millimètre.
Excellent bois de construction de bonne qualité.
Eugenia sp.
Nom indigène: Rotra fotsy (blanc).
Spécimen étudie: Thouvenot n° i3.
Arbre de i4-i'J mètres; fût 8-10 mètres; diamètre o'",6o; contreforts peu développés à la base
du tronc ; commun.
Écorce épaisse, jusque 1 1 millimètres, non fendue, grise en dehors, rouge brunâtre en dedans.
Bois dur, densité 0,9 environ ', rouge vineux pâle, teinté de brun ; aubier et cœur peu dififérents.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pL 43) :
Zones d'accroissement non distinctes.
Rayons peu visibles, i, 3, parfois 4 files de cellules.
Vaisseaux i4-ifi par millimètre carré, isolés ou par 2-3, assez régulièrement distribués ; diamètre
des plus grands 23o [j..
Fibres arrondies en séries radiales, à membrane très épaisse.
Parenchyme ligneux circumvasculaire, plus développé en dedans et se prolongeant souvent de
côté pour réunir irrégulièrement plusieurs vaisseaux.
I . La densité du bois d'Eugenia se montre très variable et PuigduUes a trouvé des densités variant de o,646 à 0,896.
Les Bois dk Madagascak.
Pl. 43
Section Iransversalf . Gro-MsMincnl M ilii
StclHm ionf^ilu.lwiiilc Isiigenliclle. (•ri>s!.i>^nient ; :;UilN
Eugenia sp.
(MvrhucH-s).
•;»r7' T "nV^T
cnl : 3U diam. btvlion loiiiSiludinale lanccnliclle. (.il
Eugenia condensata Baker.
V«r. Thouvcnoiii P. D.
(Mvilacocs).
IM1>. CATAI.A FRIBES, PARIS.
A. CHALLA.VEL, tUlTtUK.
MVHIACEES Kj-
SECTIO.N LONCITLUIN.VLE TANtlE.NTlKI.LE :
Rayons de deux sortes : i° des rayons homogènes, simples, à une seule file de cellules allongées:
2° des rayons hétérogènes, à partie médiane formée de 2-'i zones de très petites cellules et extré-
mités analogues aux rayons simples; hauteur jusque i millimètre.
Excellent bois de charpente, non attaqué par les Insectes, mais ayant l'inconvénient de
se fendre.
Assez flexible et très solide, il est recherché pour pilotis de ponts et constructions.
Eugenia cuneifolia Baker.
Xom indigène ; Rotra.
Bois étudié: Tliouvenot n" !t.
Arbre de i3-i8 mètres; fût 8-10 mètres ; diamètre o^jfio : contreforts peu développés à la base;
commun .
Ecorce assez irrégulière d'épaisseur ; grise à la surface, brune intérieurement ; épaisseur .5-8 mil-
limètres.
Bois dur, à grain fin, gris rougeâtre, à aubier de .ï-fi centimètres, plus foncé que le cœur ; den-
sité 0,8 environ.
Bon bois de charpente, non attaqué par insectes ; mais se fendant facilement : employé
pour constructions.
Le n" 5 du môme collecteur est aussi un Eugenia. dont le bois esl à peu près identique à
celui du n" !\.
Observation. — De nombreuses espèces de ce genre sont utilisées au\ Philippines pour
la construction des bateaux, des ponts et des wharfs ; pour le charronnage, la fabrication
des harpes et guitares et enfin pour fabrication de mortiers à riz, parquets, etc.
LECYTHIDACEES
Los arbres de coite rariiille sont parfois utilisés pour leur bois.
Dans rinde :
Careya arborea Roxb. ;
Barringtonia aciilaïujula (Gaërtn.) L., connu sous le nom de clicne des Indes.
Amérique du Sud ;
Lecytins Pisonis Camb. (bois très dur) :
L. (jrandijloru Aubl. (^Canari Macaque de la (îuyane) ;
Cariniana excelsa Casar. (Couralari estrellensis Hadd.);
C. brasiliensis Casar. ;
C. dômes tica Miers.
Le bois de Couralari r/uiaiiensis Aubl. de la (îuyane, est bien connu sous les noms de
Couratari, Mabot Couralari et il peut cMre employé pour les constructions. D'autres bois de
divers Lecyflùs sont désignés dans le même pays sous les noms de Mahot noir et Mahot blanc.
De Madagascar, nous avons eu à étudier un bois fourni par un arbre du genre Fœlklia,
dont une espèce F. mauriliana Lamk. ou Bois puant était autrefois très répandue à la Réu-
nion, mais ne se rencontre plus guère que sur les bords de la rivière des Galets et à la
Montagne Saint-Denis (J. de Cordemoy). Cest, à la Réunion, un excellent bois de con-
struction laissant suinter une liuile fétide : il passe pour être à peu près incorruptible et
cette propriété importante est évidemment due à la présence dans le bois de la substance
sécrétée. En deux mots c est un bois naturellement injecté.
FŒTIDIA Commers.
Arbres glabres, à feuilles alternes, entières, coriaces, rassemblées au sommet des
rameaux. Fleurs axillaires, solitaires ou en cyme^. Fleurs hermaphrodites apétales à récep-
tacle turbiné; sépales 3-5. épais, valvaires, persistants: pétales o: étamines nombreuses,
épigynes, multisériées, à filets libres, inégaux ; ovaire infère. 2-5 loculaire, à loges multi-
ovulées. Fruit coriace à nombreuses graines.
Foetidia clusioides Baker.
Nom indigène : NatO fotsy (blanc).
Spécimen étudié : Thouvenot n° iSg (voir pi. 44).
.\rbre de 20-26 mètres ; fût de i^-ili nièlres ; diamètre i mètre, avec des contreforts assez déve-
loppés à la base du tronc; arbre peu répandu se rencontrant surtout sur les versants des collines.
2 2
LKCYTHIDACKES I OQ
Kcorce assez épaisse, jusque 10-12 milliirièlres, fendillée à l'extérieur, brune à l'intérieur.
Bois gris rosé, sans cœur et aubier bien distincts.
SECTION TIWNSVi; USALE (Voir pi. lih).
Zones d'accroissement assez nettes.
Rayons 7-8 par millimètre ; 1-2 (iles de cellules.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, environ 22-20 par millimètre carré; isolés ou en séries
radiales de 2-4; diamètre des plus grands lyo |j..
Fibres arrondies, à lumière très petite, non en séries radiales, excepté près des rayons.
Parenchyme ligneux en zones de cellules très nombreuses, circumméduUaires, constituées par
1-3 files (à ce point de vue ce bois se rapproche beaucoup de celui de la plupart des Sapotacées).
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons subhomogènes, fusiformes, très inégaux de hauteur, de Soo-yoo i;., formés de deux lilcs
de cellules dans la partie médiane ; parfois fusionnés deux à deux et bout à bout '.
Ce bois peut être utilisé pour la ciiarpente et probaljleincnl aussi, en raison de son
incorruptibilité, pour traverses de chemins de fer.
I. Comme on peut s'y attendre, d',iprcs la parenté des Myrtacéos et des Lécylliidacées, les bois des £(i</enia d'une part
et des Foeiidia d'autre part présentent de grandes analogies, surtout pour ce qui concerne la section transversale. Cepen-
dant, en section longitudinale tangentielle, les ravons du Foeiidia sont sublionuifièncs. tandis qu'ils sont nettement liété-
rogènes chez les Euyenia de Madagascar.
COMBRÉTAGÉES
Le genre Terminada de cette famille est très répandu en Indochine où plusieurs espèces
fournissent des bois estimés. Il en est de même dans l'Inde pour le genre ci-dessus et pour
les genres Conocarpus et AUtngiuin : à la Réunion pour T. mauriliana Lamk. ou Faux
Benjoin, qui donne un bois jaune, solide, élastitjue. très recherché pour jantes de roues.
Le bois de Bucida anrjiislifolia De. ou Grignon de la (iuyane est bien connu. Enfm Coin-
brelum Schumannu Engl. de l'Usambara (Afrique tropicale) possède un bois qui peut
prendre la coloration noire de l'ébène, ce qui permet de le substituer à ce dernier.
En somme, des bois utilisables sont fournis dans tous les pays tropicaux par des repré-
sentants de cette famille. «
Terminaliopsis telrandrus P. Dang.
Nom indigène : Tafanala.
Spécimen étudié: Thouvenot n" 5i.
Arbre de uo-22 mètres; fût de i4-i6 mètres; diamètre o^iSo ; pas de contreforts à la base;
rare, surtout dans les vallées et s\ir les versants.
Écorce de 8-10 millimètres, grisâtre, finement crevassée, brunâtre, nombreux nodules plus clairs
de sclérencbyme.
Bois gris jaunâtre ; aubier non distinct du cœur.
SECTION' TRANSVERSALE (Voir pi. ^5) :
Zones d'accroissement visibles.
Rayons (>-- par millimètre ; i-3 files de cellules.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, plus petits pris des canaux sécréteurs ; 8-ii par milli-
mètre carré ; diamètre des plus grands 260 ;j..
Fibres souvent en séries radiales bien marquées, à membrane assez fortement épaissie ; en gros
paquets formant des zones circummédullaires très irrégulières.
Parenchyme circumvasculaire bien net, avec des prolongements latéraux qui se rejoignent sou-
vent et qui séparent les paquets de libres.
Canaux sécréteurs en zones circummédullaires, avec contenu abondant et cellules pariétales en
voie de destruction ; diamètre jusque 000-600 ;j..
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons nombreux de 1-2 files de cellules, très irréguliers de dimensions et très variables au
point de vue de Thomogénéité.
Il y a des rayons petits, d'une seule file de cellules.
D'autres rayons plus grands, à 2 files de cellules au milieu, mesurant jusque 700 \x de hauteur.
On voit sur les sections longitudinales tangentielles que les canaux sécréteurs s'anastomosent et
forment un réseau.
Les Bois dk Madagascak.
Pl. 45
aie. Grossissement : 30 diam. Section longitudinale tangentieile. Grossissement : 30 dij
Terminaliopsis tetrandrus P. Dang.
(Conibi-ctiieùes).
Section longitudinale tangoulicllo. lu-ossissemenl : o» du
Fœtidia olusioides Bak.
(Locvthulai'écs).
IMt'. CATALA FRl BI-.S, l'ARlS.
A. CHALtJkMEL. IDtTEUR.
MELASTOMAGÉES
Cette famille, presque complètement tropicale, comprend non seulement des arbres, mais
aussi des herbes et des arbustes, à feuilles opposées ou verticillées. simples, sans stipules,
à nervation pennée {Memecylon) ou à plusieurs côtes presque parallèles (la plupart des
genres). Les fleurs sont hermaphrodites, souvent pentamères, rarement télramères (Meme-
cylon) ou trimères (Sonerila). Calice à sépales souvent soudés; corolle dialypétale à pétales
généralement bien colorés. Elamines en deux verticilles. avec anthères pour\ues souvent
d'appendices. Ovaire libre ou plus ou moins soudé, à .3-3 loges multiovulées. Le fruit
est une baie ou une capsule.
Au point de vue de la structure du bois, les Mélastomacées comprennent deux groupes:
Bois secondaire normal : Osbeckia, Melastorna, Miconia, Dichaelanlhera. etc.
Bois secondaire avec îlots de liber inclus : kibessia. Meinecylon, etc.
Les trois bois provenant de cette famille, que nous avons reçus de Madagascar, appar-
tiennent à deux genres assez diflerents :
Ovaire supère. Fruit à nombreuses graines et graines à embryon très petit: Dirhaet/nin-
t Itéra :
Ovaire infère. Fruits à i-5 graines ; embryon gros à cotylédons presque foliacés : Meme-
cylon.
Nous allons voir que les caractères du bois sont aussi diflerents que le sont les caractères
de lappareil reproducteur.
Dichaelanlhera relicnlafa Cogn.
Nom indigène ; Tsitrotroka.
Spécimen étudie : Thonvcnot n" ig.
Arbre Je i5 iS mètres: lut de 8-10 mètres; diamètre, o'°,35 ; pas de contreforts à la base ;
rare; fleurs d'un beau rouge écarlalo.
Écorce de 10-ia millimètres, gris brunâtre.
Bois gris blanchâtre.
Densité, o,(i
SECTION TK.\.NSVEaS.VLK :
Rayons étroits; environ m [)ar millimètre.
Vaisseaux assez régulièrement distribués, isolés ou par deux ; 0-7 parmillimèlre carré. Diamètre
des plus grands. 2Jo ;j..
Fibres et parenchyme en zones circuinmédulaires alternes, celles de parenchyme beaucoup plus
étroites que celles des flbres.
BOIS DE MADAHASCAR
SECTION LONGITLDIWLL TA.NCiENTlELLE :
Rayons de i file seulement, à cellules ovoïdes et à grand axe vertical; hauteur des ravons, 2^0-
(ioo \j. ; vaisseaux à ponctuations latérales scalarilormes.
Bois à peu près sans emploi actuel.
Ce genre est représenté à -Madagascar, où il existe exclusivement, par un certain nombre
d'espèces: D. articiilala Endl. ; D. arhorea Jîaker : f). Inlifolùt Cogn. ; D. aculeolala
Hook. f. ; D. conlifolia Baker : D. heleromorpha Triana : D. mndarjascariensis Triana ;
D. oblongifolia Baker : D. nulenherf/inna H. Bn : D. altissima Cogn. : /). nsperrima
Cogn. : D. grandifoUa Cogn. ; D. lanceolala Cogn. ; D. reliculata Cogn. : D. pnrvifolia
Cogn. : D. rosea Cogn.
Memecylon Tliotiveiiotii P. Dangny.
Nom indigène : Tsimaiiamasatsckina fotsy (blanc).
Spécimen étudié : Tliovivenol n" n3.
Arbre de iS-20 mètres: lut de S-iu mètres; diamètre, o"',4<>; peu répandu, surtout sur les
sommets.
Bois gris jaunâtre. Densité supérieure à i .
Entre' les vaisseaux assez nombreux, dont les plus grands ont un diamètre qui ne dépasse guère
100 'A, le bois contient des îlots de liber ou du moins de parenchyme inclus qui lui donnent un
caractère particulier et qui peuvent atteindre 35o-ioo y. de diamètre, sur les sections transversales.
La présence de ces îlets fait que le bois est irrégulier, se travaille difficilement et paraît sans emploi
probable.
Dans rinde, d après Gamble, le bois de }I. edule Roxb. constitue un excellent bois de
feu et fournit un charbon de bonne qualité. Dans le Deccan on l'utilise pour la charpente
des cases.
Memecylon Faucherei V. Danguy.
Nom indigène: Tsimahamasatsokina.
Spécimen étudié : Tliouvenot n" 113.
.\rbre de 16-18 mètres; peu répandu.
Bois jaune clair assez dur, employé pour les constructions.
Densité, o.S^.
Les deux espèces ci-dessus possèdent une tige à écorce très mince.
A la Réunion se rencontrent deux espèces de ce genre :
M. cordatum (Lamk.) DC. : bois de balai, bois de buis, bois de nèfle bâtard.
M. sphœrocarpum DC. ; bois de cerise marron.
Ces deux espèces sont représentées par des arbustes et non par des arbres.
En Cochinchine, le bois de plusieurs espèces de Memecylon se montre dur, résistant,
flexible : on l'emploie pour la charronnerie.
MELASTOMACÉES I I 3
On utilise aux Antilles pour poteaux de cases le bois de Cré-Cré (Telrnzyrjia croloitifolia
DC), de la même famille.
Enfin citons encore les bois de diverses espèces de Kibessia et Aslronia.
Les Memecylon diflerent des Osheckia. des Medinilla et des DichœlanUiera par leurs
feuilles qui sont à nervation pennée, tandis que chez les genres cités plus haut elles pré-
sentent toujours plusieurs côtes parallèles.
RHIZOPHORACÉES
Tout le monde connaît aujourd hui le parti qn'on a pu tirer du bols des Palétuviers
(Rhizophora) pour traverses de chemins de fer ; la richesse de l'écorce en tanin est signalée
aussi par tous les auteurs ayant eu loccasion de parler des Palétuviers.
Mais la famille comprend en outre un certain nombre d'autres genres : (leriops. haii-
delia, Bruguiera, Weihea, Car allia, etc.
Dans notre Atlas des bois de l'Indoc/nne nous avons déciil le bois de (^irtillia liicida
Roxb.
De la forêt d'Analamazaotra, nous possédons le bois d'une espèce du même genre,
Carallia madayascariensis Tul. Or ce bois présente à peu près les mêmes caractères que celui
de l'espèce d'Indochine.
CAHALLIA Roxbg.
Arbres à feuilles simples, opposées, stipulées et à stipules caduques. Fleurs herma-
phrodites en cymes axillaires. Calice à tube obconique et à 5-6 lobes triangulaires, val-
vaires ; corolle : 5-6 pétales plus ou moins divisés paraissant insérés à l'intérieur et à la
gorge du calice. Androcée dijilostémone à anthères assez petites. Ovaire soudé au tube
du calice et surmonté d'un disque ; style assez court, avec stigmate plus ou moins lobé.
Ovaire 4-5 loculaire, chaque loge avec deux ovules. Fruit surmonté par le vestige du
calice et ne contenant en général qu'une seule graine.
Carallia madagascariensis Tul.
Nom indigène : Pitsikahibatana.
Spécimen étudié: Thouvenot n" 67.
Arbre de 18-20 mètres; fût de 10-12 mètres; diamètre en bas, o^j^io; peu répandu.
Ecorce gris cendré, brune par places, à surface pustuleuse; épaisseur, 8-10 millimètres, subé-
reuse extérieurement, pourvue dans sa partie interne de nodules sclérlfiés et de prolongements des
rayons du bois.
Bois à aubier jaunâtre, peu épais (1-2 centimètres) et à cœur gris rougeàtre ; rayons très visibles
sur les sections transversales.
Densité du bois, 0,70-0,76 environ.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 18).
Zones d'accroissement visibles mais peu marquées.
Rayons, 1-2 par millimètre, à nombreuses files de cellules et petits rayons de une seule file de
cellules dans les intervaUes.
rhizoi'iiouacees i i o
Vaisseaux, 7-8 par niiUimùtre carré, souvent par u-3, plus f,'rands que dans le bois de liliizo-
phora. Le diamètre des plus grands atteint 3oo [j..
Fibres formant des paquets séparant les rayons ; les intervalles entre les rayons dépassent un peu
le double de l'épaisseur des rayons. Fibres à section polygonale, très épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire et en zones interradiales.
SECTION LONGITlJDIN.\LE TANGENTIELLE:
Les vaisseaux se montrent rayés avec cloisons obliques plus ou moins scalariformes. Les fibres,
ponctuées, sont des trachéides fibreuses. La hauteur des grands rayons atteint plusieurs millimètres;
les petits rayons situés dans les intervalles des grands sont à une file de cellules et moins élevés.
Dans l'Inde, on se sert du bois de CaraUin inlegerrima DC. pour divers usages on raison
de sa coloration. Le bois du Carallia de Madagascar pourrait cvidcmuienl être utilisé do la
même façon.
Le bois des Rhizophora ou Palétuviers ne dilTère pas essentiellement de celui des Caral-
lia. Nous avons examiné un bois de Rhizophora du Congo et nous avons compté k-^ rayons
par millimètre au lieu de 1-2 : de plus ces rayons sont moins larges. Les vaisseauv sont
au nombre de 20 environ par millimètre carré, plus petits que chez le bois de Carallia et
généralement isolés au lieu d'être groupés. Comme chez le Carallia, les vaisseaux du bois
sont rayés, avec des cloisons très obliques à ponctuations scalariformes. En somme le bois
de Rhizophora est à grain plus fin que celui de Carallia, avec des rayons plus étroits et
notablement plus nombreux. Or on sait quelles applications variées on a pu faire du bois
de Palétuvier, riche en tanin et possédant de ce fait un grand pouvoir de conservation.
Le bois de Carallia paraît aussi contenir beaucoup de tanin dans ses larges rayons, comme
celui de Palétuvier.
MACARISIA Dup. Th.
Comme les Carallia, les Macarisia sont des arbres à feuilles opposées et à stipules
interpétiolaires. Mais, chez les Macarisia, l'ovaire est stipité et par conséquent libre, au lieu
d'être plus ou moins infère et il possède 2 loges incomplètes au lieu de 4-ô. Le fruit est
une capsule entourée à la base par le réceptacle accru au lieu d'être coriace et surmonté
par le calice comme c'est le cas chez les Carallia.
Macarisia pyramiilata Dup. Th.
Nom indigôno : Hazonkoaka.
S|ii'cimi^n (ÎUidii' : Tlioiivenot n" lâli.
Arbre de 1/1-18 métros; fùtdc <S-io mètres; diamètre, ()"',^o; rare, non employé.
Ecorce pustuleuse, brun rougcàtre, épaisse de 4-5 millimètres.
Bois gris jaunâtre, sans aubier bien distinct.
Zones d'accroissement visibles mais peu marquées.
Densité du bois, ii,']h environ.
SECTION TK.\NSVEHSALE :
Zones d'accroissement parfois visibles, mais peu distinctes.
Rayons de 3-5 files de cellules ; environ 5-6 par millimètre ; formés de cellules très allongées
pourvues de ponctuations :
Il6 LES BOIS Dli MADAGASCAR
Vaisseaux assez nombreux, plus de 20 au millimètre carre, à seclion légèrement pol^f,'onalc;
diamètre des plus grands, i5o ;;. , généralement isolés.
Fibres en paquets entre les rayons, polygonales, à membrane fortement épaissie.
Parenchyme ligneux circumvasculaire s'étendant d'un rayon au voisin et séparant les paquets
de libres.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons de .Son-600 [i. de hauteur.
Vaisseaux ponctués ou raves suivant la nature des éléments en contact. Sections transversales
très obliques, scalariformes.
Fibres ponctuées ou trachéides fibreuses.
Observation. — Si le bois de Carnll'ui possède des rayons beaucoup plus élevés que
ceux de Macarisia et de Rhizophora, on peut dire cependant que les trois bois sont con-
struits sur le même type et qu'ils comprennent des éléments de même nature.
ARALIACEES
Le bois des Araliacées ne paraît pas avoir été jusqu'ici l'objet d'une exploitation. Gamble
signale les bois fournis par diverses espèces des genres Aralia. Pentapanax, Araliduiin,
Helwinijia. Heplaplciirum. Hcleropanax, Macropanax et Hedera, mais sans indiquer de
propriétés spéciales ou d'usages déterminés. D'ailleurs, en deliors de l'espèce Heplapku-
rurn inipressum Clarke, les arbres sont toujours de petite taille.
De cette famille nous avons reçu un spécimen appartenant au genre Cussonia provenant
de Madagascar.
CUSSONIA Thunbg.
Arbres à feuilles digité"Es ou palmatifides groupées au sommet des rameaux. Fleurs en
épis simples ou composés, ou en grappes à pédicelles nettement articulés. Fleurs herma-
phrodites ou polygames à calice court ; pétales valvaires ; étamines en même nombre que
les pétales et alternes avec eux. Ovaire 2-loculaire (parfois i-loculaire) à styles courts
libres ou soudés ; disque épigyne, déprimé ou conique. Fruit globuleux contenant
1-2 noyaux. Graines descendantes à albumen ruminé.
Cussonia longipedicellata sp. nov.
Nom indignne : Vantsilana.
Spécimen étudié : Thouvenot ii" 50.
Arbre de 12-1 4 mètres; fût de (î-8 mètres; diamètre, o"',;io; assez répandu, surtout dans la
région nord de la forêt.
Bois grisâtre, à grain fin, de mauvaise qualité, .\ubier gris sombre ; cœur gris jaunâtre.
Densité, 0,6.
Écorce grise épaisse de 7-8 millimètres.
SECTION T».\NSVERS.\LE (pi. !,i):
Zones d'accroissement non discernables.
Rayons de 2-3 files de cellules; 3-'j par millimètre.
Vaisseaux régulièrement distribués, isolés ou par files ou groupes; iliamètro des plus grands,
loo ,j., à membrane se déchirant sous le rasoir ; environ !^o vaissciuix par milliuiètrc carré.
Fibres en séries radiales à membrane peu épaissie.
Parenchyme non discernable.
l8 LES BOIS Dli; M.VDAGASCAK
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons l'usiformes, liomogèncs, hauts de 3oo-4oo \i..
Vaisseaux à ponctuations scalariformes, obstrués par des ihylles.
Bois sans valeur.
Polyscids onufolia (Baker) Harms.
Nom ir
Bois blunc de qualité très médiocre.
Nom indigèni- : Voantsilana.
Ttioivenol n° 1 5 1 .
AiNGlOSPERMES-DICOTYLFiDOiNES (Suite)
GAMOPÉTALES
ERICACÉES
Le Manzanita de l'Amérique du Nord {Arctostaphylos pungens H. B. et K.) est un bois
très beau, recherché pour le tour et les objets de fantaisie. Quant au Strawberry-tree de la
même région (Arbutus Menziesii Pursh), son bois est caractérisé par une extrême flexibilité.
Dans rinde. on utilise des bois de divers GauUheria, Pieris et Rhododendron delà même
famille.
Nous avons rencontié dans les jjois de Madagascar une seule espèce, du genre A(j(niria.
AGAURI.4 DC.
Arbres à feuilles alternes ou subopposées, coriaces, persistantes. Fleurs en grappes
terminales ou axillaires. Sépales 4-5, persistants, soudés à la base ; corolle subcylindrique,
souvent dilatée en bas, à 5-6 dents. Etamines 10-12 ; anthères tubuleuses. Ovaire
A-5 loculaire, à loges multiovulées et à placentas subbasilaires. Capsule locuhcide à
5 valves sans colonne centrale.
Ce genre comprend 6 espèces d'Afrique et des Mascareigncs. On en connaît 3 espèces
à la Réunion où le bois est connu sous le nom de bois de Rempart ou bois de rivière ; il est
de longue durée, mais se fend facilement.
Agauria salicifolia Benth. et Hook. Gcn. II, 586.
Nom indigène : Angavodiana,
Spécimen étudié : Tliouvenot n" i5a.
Arbre de i^-t<i mètres ; fût de 6-8 mètres avec o^jGo de diamètre; assez rare.
Écorcebrun rougeàtre, épaisse de 7-9 millimètres, formée de 2 couches très distinctes, rexlérieure
fendillée, se détruisant facilement, l'interne compacte, avec nombreuses stries très fines parallèles à
la surface.
Bois rougeàtre à grain fin, dur. La partie centrale est plus foncée, mais pas de séparation nette
entre le cœur et l'aubier.
Densité, o,So-o,S5.
I20 l'ES BOIS DK MAUACASCAU
SECTION' TUANSVKRSALE (pi. 4? :
Zones d'accroissement non perceptibles.
Rayons de 2 sortes: r larges à k files de cellules, peu nombreux; a" étroits à 1 lilc, du moins
au milieu des fibres.
Vaisseaux très nombreux, de ôo à 100 au millimètre carré, toujours isolés ; diamètre, .'jo-(io ;;.,
souvent à section subpol^gonale.
Fibres nombreuses, très petites ; Tépaisseur de la membrane égale la uv>\(\è du rayon.
Parenchyme ligneux ; quelques cellules au contact des vaisseaux et en outre des cellules en
files radiales constituant les petits rayons.
SECTION LONGITLDINALE TANGENTIELLE :
Les grands rayons mesurent jusque i5oo-2 5oo jj. de hauteur ; ils sont homogènes ; seules les
cellules superficielles sont parfois un peu plus grandes.
Fibres pourvues de très fines ponctuations.
Ce bois est peu employé. 11 pourrait èlre utilisé pour la charpente et se laisse tailler
facilement au scalpel.
MYRSINACÉES
Madagascar possède, dans ses forets, des représentants des genres Monoporus. Ardisia.
Oncosiemum et Badula de cette famille.
Nous avons reçu, en provenance d'Analamazaotra un bois fourni par un arbre apparte-
nant au genre Oncosfemuin.
ONCOSTEMLM A. Juss.
Arbres ou arbrisseaux, à feuilles alternes, simples, entières, pétiolées. Fleurs pédi-
cellées plus ou moins longuement, à pédicelle nettement articulé à la base, rassemblées en
grappes ou en «mbelles ; calice de 5 sépales imbriqués ; corolle gamopétale à 5 lobes
glanduleux, imbriqués ; étamines 5, opposées, à filets soudés par la base ; ovaire supère
i-loculaire ; style assez épais, couronné par un stigmate discoïde; i ovule ascendant.
Fruit drupacé entouré à la base par le calice persistant. Graine à albumen corné avec
embryon dirigé transversalement.
Oncostemum Qommersonianum A. de Juss.
Nom indigène: Hazontoho.
Spécimen étudié: Thouvenot n" 1^2.
Arbre des sommets, peu répandu, hauteur de i(i-i8 mètres ; fût de 6-8 mètres; diamètre, o",4o.
Ecorce de 7-8 millimètres, grisâtre.
SECTION TRANSVERSALE:
Zones d'accroissement non perceptibles.
Rayons très larges, à nombreuses iiles de cellules ponctuées: 3 rayons pour une largeur de
2 millimètres.
Vaisseaux le plus souvent groupés par 2-3 ; 7-10 par millimètre carré ; diamètre des plus grands
260 •/.
Fibres nombreuses en masses compactes entre les rayons ; membrane épaissie, à ponctuations.
Parenchyme ligneux réduit à quelques cellules autour des vaisseaux.
SECTION LONGITl DINALE TANGENTIELLE:
Vaisseaux à ponctuations nombreuses, arrondies, coupés par des cloisons obliques à ponctuations
identiques à celles des parois latérales.
Lecomte. iO
122 LES BOIS DE MADAGASCAK
Rayons ayant souvent plus de lo millimètres de hauteur.
Fibres à ponctuations très nettes.
Bois blanchâtre, non employé.
Oncoslemiim leprosum Mez.
Nom indigine: Hazontoho.
Spécimen étudié : Thouvenot n"^ i33.
Arbre de ii-i6 mètres ; fût de 6-8 mètres: diamètre, o"'.3o ; peu répandu.
Écorce de 6-7 millimètres, grisâtre à la surface, très linement fendillée.
Bois rougeâtre, assez dur et à grain fin.
Ce bois présente à peu près les mêmes caractères que le n° 1^2 ; mais cependant les
rayons, pour être très larges, sont un peu plus espacés, et leur hauteur peut atteindre
2-5 centimètres. Ce bois n"a reçu jusqu'à ce jour aucun emploi ; mais sans aucun doute il
pourrait être utilisé en menuiserie.
[.lis Bois dk Madacascar.
Pi.. 47
'iSS^iëi)l5Ll£M^.
nt: »)dinm. .Section lo
Agauria salicifolia Hook. f.
(Eiicacécs).
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.SoclK.n IrsiM'îv.i-^nle. (;
nt : HOdifiiii. Section longilucïhmle InnKenlîello, Oi^wisseiiient : 3(1 dii
Nuxia coriacea Solered.
(Loganiacécs).
tMl'. CATALA FRIRKS, PARIS.
CHAMAME!.. IDITEUR.
SAPOTACÉES
Les bois fournis par les arbres de la famille des Sapolacées sont habituellement connus
pour leur forte densité et pour leur dureté exceptionnelle. Nous citerons seulement les
bois de divers Bassia (Illipe), Palaquium, Sideroxylon, Bumelia, Chiysophyllum, Labour-
donnaisia et Mimusops. La dureté de ces bois de Sapotacées constitue même le plus souvent
un obstacle, car ils se travaillent ditricilement, ce qui limite leur emploi.
Les Sapotacées ne se rencontrent que dans les pays chauds et on peut dire que cette
famille, essentiellement tropicale, ne comprend que des arbres.
L'île de Madagascar est particulièrement riche en arbres de cette famille et dAnala-
mazaotra nous avons reçu des bois de :
Fnucherea parvifolia H. Lee. ;
Faucherea Thouvenotii H. Lee. ;
Faucherea Inciniata H. Lee. :
Gambeya niadagascariensis H. Lee. ;
Sideroxylon bctsimisarakum H. Lee.
Les espèces des genres Faucherea et Sideroxylon portent le nom indigène de Nato.
avec ou sans qualificatif; le genre Gambeya est appelé Famelona.
Fleurs du type 6. — 6 étamines et 6 staminodes : Faucherea.
Fleurs du type 5. — Avec staminodes : Sideroxylon ; sans staminodes : Gambeya.
SIDEROXYLON L.
Petits arbres à feuilles alternes, généralement sans stipules, à nervures réticulées. Fleurs
du type 5, avec 5 étamines opposées aux lobes de la corolle et 5 staminodes alternes.
Sideroxylon betsimi.'iaral^uin H. Lee.
Nom indigène : Nato hazontsiariana.
Spécimen ctndié : Tliouvenot n" 1^7 (Voir pi. 48).
Arbre à latex de 18-20 mètres ; fût de 10-12 mètres; diamètre, o'",6o; rare.
Ecorcc mince, environ 5 millimètres, légèrement fendillée.
Bois rongcàtrc dur et à grain (in, sans aubier distinct.
Densité, 0,8-0, 85.
SECTION tr.\>svers.\le::
Zones d'acroissement très vaguement indiquées.
Rayons de i-3 fdes de celiides ; lo-i i par millimètre.
13^ l'E*' H0I8 DE MADAGASCAR
Vaisseaux souvent isolés ou par séries radiales peu nombreuses ; 20-22 par millimètre carré ;
diamètre des plus grands, 180 [j..
Fibres petites à membrane épaissie formant la partie principale du bois.
Parenchyme ligneux circumvasculairc en cellules isolées et aussi en zones circumméduiiaires
irrégulières, de 2-6 assises de cellules. Ici le parenchyme est beaucoup plus développé que dans le
genre Faucherea.
SECTION lo>;gitudin.\le TA.>:GE\TIELLE:
Deux sortes de rayons, les uns de 800-1 000 ;j., hétérogènes, h cellules extrêmes en une seule (ile ;
les autres, homogènes, d'une seule file de cellules et moins élevés.
Ce bois peut être employé industriellement.
GAMBEYA Pierre.
Arbres à latex; feuilles sans stipules, assez grandes, pourvues, de part et d'autre delà
côte, de nervures secondaires assez nombreuses, avec nervules obliques sur les nervures,
très rapprochées et parallèles. Fleurs du type 5. sans staminodes, comme les Chryso-
phyllum.
Gnmbeya madagascuriensis H. Lee.
Nom indigi'ne: Famelona.
Spécimen étudie: Tliouvcnot n" 61 (Voir pi. 48.)
Arbrede 20-22 mètres; fût de 12-i/i mètres; diamètre, o'",5o ; commun; pas de contreforts à
la base.
Écorce brune, jusque i2-i3 millimètres d'épaisseur; grise à la surface.
Bois dur à grain fin ; aubier non distinct.
Densité, 0,75-0,80.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. ig) :
Zones d'accroissement non distinctes.
Rayons nombreux, peu visibles, environ 7 par millimètre, formés de i-3 files de cellules.
Vaisseaux presque tous en séries radiales de 2-7, à membrane assez épaisse, i/J-iô par milli-
mètre carré ; diamètre des plus grands, 160 \i..
Fibres en séries radiales très nettes, à membrane moyennement épaissie.
Parenchyme ligneux en zones circumméduiiaires irrégulières de i-3 assises de cellules; 5-7 zones
par millimètre.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux dépourvus de thylles.
Rayons de deux sortes :
Les plus grands, formés au milieu de 2-3 assises de cellules et, aux extrémités, de i seule
file, donc hétérogènes.
Les plus petits, homogènes, à une seule file de cellules allongées suivant l'axe de l'organe.
Ce bols se pourrit vile par l'extérieur.
La même espèce a été rencontrée par M. Decary à Mananara.
s £
SAPOTACKES • 1 25
FAUCIIEREA II. Lee. (Bull. Mris. 1920, p. 245).
Arbres à latex. Feuilles sans stipules groupées au sommet des rameaux, à nervures
secondaires parallèles et nombreuses se réunissant en arc près de la marge. Fleurs fasci-
culées à l'aisselle des feuilles tombées : pédicelles assez allongés. Calice formé de 6 sépales
en deux séries alternes de 3. Corolle gamopétale, glabre, à 6 lobes. Staniinodes 6, alternes
avec les lobes, insérés au col de la corolle, entiers ou laciniés ou dentés. Etamines 6, oppo-
sées aux lobes. Ovaire O-loculaire velu ; style glabre ; stigmate non développé. Fruit inconnu.
Staminodes tronqués et denticulés au sommet :
Pédicelles floraux de i2-i4 millimètres : F. hexandra-
Pédicelles de 7-8 millimètres : F. Thouvenotii.
Staminodes entiers ou bilobés ; feuilles très petites : F. parrijo/ia.
Staminodes profondément laciniés : F. laciniata.
Les trois dernières espèces ont été recueillies à Analamazaotra.
Fnnrhcrea laciniata H. Lee.
Nom indigène : NalO.
Spécimen étudie : Thouvenol n" 77 (Voir pi. 5o).
Arbre de ifi-i8 mètres; fût de 10-12 mètres; diamètre, o"',5o; à contreforts peu marqués à la
base ; assez commun.
Écorce brune, atteignant i centimètre d'épaisseur.
Bois brun rougeàtre dur, à grain fin; aubier brunâtre.
Densité i environ.
SECTION TKANSVERSALE (Voir pi. /I9) :
Zones saisonnières vaguement visibles à la loupe ; distinctes au microscope par les zones de vais-
seaux plus petits.
Rayons nombreux, 8-9 par millimètre, 1-2 fdes de cellules.
Vaisseaux nombreux, plus petits suivant certaines zones, isolés, souvent en séries radiales; environ
3o-4o par millimètre carré; diamètredes plus grands, 200 ;j. ; les plus petits ont 5o-(>o ]j..
Fibres à membrane très épaisse, en séries radiales.
Parenchyme ligneux un peu circumvasculaire et en cellules isolées ou en zones circummédul-
laires minccS et extrêmement irréffulières.
SECTION LONCÎITLDINALE TANGENTIELLE:
Vaisseaux dépourvus de tbylles.
Rayons nombreux, lioniogènes et à une seule lile de cellules, ou bétcrogènes avec paquets de
cellules plus petites vers le milieu ; baulcur très variable.
Bon bois pour cliarpcnte, menuiserie ; recbercbé pour traverses de cliemins de 1er.
laG
LES BOIS DE MADAGASCAR
Faucheren Thouvenolii H. Lee.
Nom indigène : Nato ravimboangy '.
Spécimen étudié: Tliouvenot n" io8.
Arbre de 18-20 mètres; fût de 8-10 mètres; diamètre, o^jGo; contreforts à la base; peu
commun.
Caractères du numéro 77, à peu de difTérences ; densité, i-i,o5.
^5^27 ^^
Fie. I. — Faucherea Thouvenolii H. Lcc.
I, rameau avec feuilles X i ; — 2. "° sépale eitemeXS; — 3, un sépale internex8: — 4. corolle vue du dehorsxB; —
5, corolle vue du dedansx6: — 6, pistilxio.
Bois jaune, à grain fin et serré, passant pour être imputrescible. Excellent bois d'in-
dustrie, recherché pour traverses de chemins de fer.
Ce qui signifie, Nato à feuilles de citronnier.
I.i-;s Bois de MADAtiAscAR.
Pl. 4^
f
Seclion transversale. Ciros.
ni ; 30 diani. Scclion iongitutlinale tangentielle. Grossissement : 30 dit
Gambeya madagascariensis H. Lee.
(Sapotacées).
1
Ai
•
w
1
||:
1
1;
mi :.. . .
ii
Faucherea laciniata H. Lee.
(Sapotaciîcs).
IMl>. CATALA 1-RiIrES, PARIS.
A. CHAI.I A.MEI., I-DITFUR.
SAPOTACEES
Faucherea parvifnlia II. Lee.
Nom indigrnc : Nato keliraviua.
Spécimen étudié : Thouvonot n" i35 (Voir pi. âo).
.\rbre de 18-20 mètres avec contreforts à la base' ; peu répandu ; sommets et versants.
Caractères des numéros 77 et 108; mais densité plus grande, i,i5-i,2o environ.
Fie. 3. — l'aucherea paroifolia II. Lee.
1. rameau avpc feuilles et fleurs X ' : — 2, rameau avec feuilles et fruits X > ; — •^. Imuton avec pédicolleX 'o; — 4, orollc
vue du dehors X ïo ; — 5, corolle vue du dedans X ïo ; 6, étaminc X i5 : — 7. pistil au début et à la tin X 10 ; — 8, fruit X '»
— 9, graine X 6.
Bois jaune foncé, à grain fin et serré, passant pour être imputrescible. Recherché pour
traverses de chemins de fer.
I. Comme on le voit, les Faucherea possèdent i la liasc du Ironc des contreforts qui manquoni aui arlires ilos eenri-s
Sideroxylon et Gambeya.
K a
liBÉNAGÉES
Les ébènes sont lournis à Madagascai- par plusieurs espèces du genre Diospyros. Le noin-
bre des espèces de ce genre qui existent dans l'île est assez considérable et nous signale-
rons : D. Bernieri Hiern, D. Boivini Hiern, D. calophylla Hiern, D. fusco-velutina Baker,
D. gonoclada Baker. D. gracilipes Hiern, D. haplostylis Boivin, D. leucocalyx Hiern. I).
leucomelas Poir., D.. merjasepala Baker, D . pnrvifoliu Hiern, D. Pervillei Wievn. I). pruincsa
Hiern, D. sphoeroseprila Baker, D. s(iuainosa Boj., I). Thouarsii lUcvu. D. loxicaria Hiern.
D. Vescoi Hiern, 1). niicrorhombus Hiern, D. Perrieri Juni.
D'après Hiern (A Monograph of Ebenaceae. p. 187), D. inicrorhombiis fournirait de
l'ébène et, de fait, notre échantillon d'herbier porte la mention : « Ebénier de Madagas-
car, son bois est superbe. »
D. haplostylis Boiv., qu'on rencontre dans les montagnes de Diego Suarez (Bernier,
n° 289) pourrait être l'ébénier de cette région.
Jumelle dit que l'ébène de Majunga est fourni par ./). Perrieri Jum.. ou Lopingo des
Sakalaves, qui atteint i5-25 mètres de hauteur.
De la forêt d'Analamazaotra, nous possédons deux spécimens récoltés par Thouvenot :
Mainlipototra (n" 1/48) et Maintipody (sans numéro). Ces deux échantillons appartiennent
d'après M. Fauchère à la même espèce, l'une avec fleurs mâles (Maintipody^ : l'autre avec
fleurs femelles (Maintipototra).
Seul le n° i/i3 est accompagné d'un échantillon de bois. 11 constitue une forme à petites
feuilles de D. gracilipes Hiern. (voir pi. !\6).
C'est un arbre de i4-i6 mètres, avec un tronc atteignant o'".'^,") do diamètre ; il est rare
et confiné sur les sommets.
L'écorce gris rougeâtre, plus sombre à la surface, atteint 6 millimètres d'épaisseur.
Bois très lourd, gris rougeâtre, avec bandes noirâtres dans la région du cœur. Ce bois
présente bien la structure du bois de Diospyros. mais a\ec des vaisseaux groupes parfois
en séries inclinées sur la direction des rayons.
Ce bois ne paraît pas employé, ce qui se comprend facilement, puisqu'il n'a pas lu fran-
che coloration noire de l'ébène.
Leco.mte.
OLEACÉES
Cette famille, qui comprend le Frêne, l'Olivier et le Jasmin, fournit des bois très esti-
més; ceux du Frêne et de l Olivier sont connus de tout le monde.
Dans notre Atlas des bois de l'indoc/tine, nous avons décrit celui de Linociera mucro-
phylla Wall,, qui se rapproche du Charme, avec un grain plus fin et qui se travaille très
bien. Le Letrazo d'Analamazaotra est aussi une Oléacée, appartenant au genre A"oro«/iia.
NORONHIA Stadtm.
Arbres à feuilles opposées, entières, coriaces. Fleurs axillaires, solitaires ou en cymcs.
Calice petit à /i-6 dents ; corolle campanuléeou suburcéolée, charnue, à /j-6 lobes ou dents,
avec une coronule charnue et crénelée autour des étamines. Etamines 2 à filets crlurts.
Ovaire a-loculaire avec style charnu et 2 stigmates. Ovules 2 par loge. Fruit globuleux,
drnpacé, généralement uniséminé. Graine sans albumen.
Noronhia emarginata Dup. Th.
Nom indigène ; Letrazo.
Spécimen étudié : Thouvcnot n" 58.
Petit arbre de 12-ii mètres, avec un fût Je 6-8 mètres et o"',3o de diamètre ; on le rencontre
un peu partout, mais en petite quantité.
Écorce grise, très compacte, épaisse de 6-7 millimètres.
Bois gris un peu rougeàtre, sans aubier distinct, dur, très lourd, à grain fin.
Zones d'accroissement visibles.
SECTION TRANSVERSALE :
Rayons ()-u> par millftuèlre ; à 1-2, rarement 3 files de cellules.
Vaisseaux, plus de 20 par millimètre carré; souvent en séries radiales.
Fibres un peu aplaties suivant la circonférence de la tige ; en séries radiales assez nettes ; mem-
brane moyennement épaissie.
Parenchyme ligneux : quelques cellules au voisinage des vaisseaux et zones circummédullaires
très espacées, de i-3 files de cellules.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux cloisonnés transversalement à très fines ponctuations.
' Rayons bauls de doo-ôoo ;j., acrohétérogènes, à plusieurs cellules terminales beaucoup plus
grandes que les autres.
Bois non employé jusqu'ici ; n'a pas beaucoup d'importance en raison de sa rareté.
LOGAMACÉES
C'est à cette famille qu'appartient le genre Strychnos, qui fournit le poison connu sous
le nom de strychnine. Les genres Budd/eia et Niixia de l'Afrique du Sud fournissent des
bois déjà connus.
Le bois de Buddleia rnadagascariensis Lamk. est noir: mais il n'est pas employé paraîl-il
et nous ignorons si cet arbre existe dans la forêt dont l'étude est l'objet de ce travail.
Celui de Nuxia verlicillata Lamk. est connu à la Réunion, sous les noms de Bois Maigre
et de Malbrouck. 11 est à grain serré et résiste assez bien à l'humidité.
La région d'.\nalamazaotra nous a donné un bois de \uxia.
NUXIA Commers.
Arbres ou arbrisseaux à feuilles opposées ou verticillées par 3-/1 : fleurs hermaphrodites
en cvmes terminales. Calice à 4 divisions : corolle plus longue que le calice, gamopétale, à
Hmbe i-lobé, lobes imbriqués. Etamines 4 insérées au col de la corolle, exsertes ; anthères
introrses puis réfléchies. Ovaire 2-loculaire, style court ; loges à nombreux ovules insérés
sur la cloison. Fruit capsulaire, septicide, à 2 valves. Graines nombreuses, comprimées,
souvent ailées: albumen charnu, embryon droit.
Environ i4 espèces, en Afrique et aux Mascareignes. En raison de sa résistance aux
agents de décomposition, le bois de Nuxia verlicillata Lamk. des îles Mascareignes, est
fréquemment employé dans les travaux de construction.
Nuxia coriacea Soleroder.
Nom indigène : Lambinana.
Spécimen étudié : Thouvenot n" 28.
Arbre de 14-16 mètres ; fût de 8-10 mètres ; diamètre o'",4o ; peu abondant.
Ecorce fendue extérieurement, mince, mais irrégulière (3 -6 millimètres); gris jaunâtre, friable.
Bois gris rosé, dur, à grain fin.
Densité 0,8.
SECriON TR.A.NSVERS.\LE (Voir pi. !,-,} :
Zones annuelles non discernables à l'œil, mais visibles sur les coupes grossies.
Rayons assez larges, peu nombreux 2-3 par millimètre, formés de plusieurs files de cellules.
Vaisseaux régulièrement distribues, 35-4o par millimèlre carré, isolés ou souvent en séries
radiales de 2-3 ou groupes ; diamètre des plus grands 180 |x.
Fibres petites, arrondies, à membrane moyennement épaissie, assez nettement en files radiales.
Parenchyme ligneux : quelques cellules au voisinage des vaisseaux.
I .12 LES BOIS DE MADAGASCAK
SECTION LO.NGITLDINALE TANGENTIELLE ;
Vaisseaux étroits ; rayons d'une seule sorte, homogènes, fusiformes, hauts de 600-900 ■^.
.\uxia capitata Bak.
Nom indigine : Valanirana.
Spécimen vu : Thrimonot n" 4i.
Arbre de i5-i8 mètres ; fût de 8-in mètres : diamètre de o'",Z:> ; commun dans les vallées et sur
les versants.
Bois ressemblant beaucoup, par la coloration et par le grain à celui de A', coriacea Solereder. La
structure paraît identique. Le tronc est souvent creux, d'après M. Thouvenot.
Ce bois fournit un excellent combustible.
Les Bois de Madagascar.
Pl. 51
Section transversale. Grossissement : 30 dism. Section longitudinale tangentielle. Grossissement : 30 diam.
Gerbera Tanghin Hook.
(Apocyiiacées).
Section truiisMTsale. Gn.s»issenient : 30 dinm. Section longitudinale tangentielle. Gro,s,sisscment : 30 dii
Nauclea cuspidata Baker.
(Rubiacécs).
IMP. CATAI-A FR1;RES, PARIS.
A. CHALLANEL. "DITEUR.
APOCYNACÉES
En dehors du Gonionid humassi E. Mey. de l'Afrique australe, qui fournit un bois com-
parable au Buis, et de quelques espèces d'Asie, des genres \\ rig/itia, Ahlonin. Ilolarrhena.
etc. , dont le bois est à grain fin et serré, cette famille fournit peu de bois utilisables.
TANGIIINIA Dup. Thou.
Arbres à branches dressées et à feuilles simples, charnues. Fleurs en panicules termi-
nales. Calice à 5 lobes. Corolle tuhuleuse à 5 lobes rayonnants. Etamines 5 à anthères
sessiles. Ovaire y-loculaire, style simple. Fruit drupacé ovoïde. Graines sans albumen.
Tanghinia venenifera Dup. Th.
Cei'bera Tanghin Ilook.
(C venenifera^ Steud.)
Nom indigène : Tangena.
Spécimen étudié : Thouvonot n" 3.
Arbre moyen, haut de 12-1.") niùtres, avec fût de 8-10 mètres »H diamètre de (i'",6o.
Ecorce grisâtre, épaisse de (i-7 millimètres.
Peu répandu.
Densité environ o,^".
Bois grisâtre peu employé.
SECTION TUANSV1';RS.\LE (Voir pi. 5i) :
Zones d'accroissement : représentées seulement par des zones minces et assez nombreuses de
parenchyme ligneux circummédullaire.
Rayons peu distincts, étroits (1 cellule), 5-6 par millimètre.
Vaisseaux 1-2 par millimètre carré, parfois isolés, mais le plus souvent en séries radiales de '^,
4, 5. Diamètre des plus grands 170 -j..
Fibres et parenchyme ligneux non distincts; mais cependant, de place en place, zones de paren-
chyme ligneux ; o pour 2 millimètres.
SECTION EON'GITUl)li\ALE T.VNCiENTIELLE :
Vaisseaux paraissant cloisonnés obliquement ; ponctuations très fines.
Rayons, 20-2^ par millimètre carré ; hauteur un tiers à deux tiers de millimètre, souvent formés
d'une seule fdc de cellules plus grandes aux extrémités, ponctuées lincment, parfois dédoublées en
deux fdcs au milieu. Ce sont donc des rayons hétérogènes par leurs extrémités.
I. C'est l'amaiidi' de la (iraino qui conticnl unr substance vénéneuse.
i3/i
LES DOIS DE MADAOASCAH
Avec ses zones d'accrolsseineiif et par conséquent ses veines, ce bois se montre utili-
sable pour la meiniisetie léifère.
CARISSA L.
Arbres ou lianes souvent pourvus d'épines (notre C. densiflora Baker païaîl en être
dépourvu), à feuilles opposées. Fleurs en cymes terminales. (Galice ."> sépales. Corolle
tubuleuse à 5 lobes, dépourvue d'écaillés à la gorge. Etamines 5 incluses. Ovaire à •?. loges
mulliovulées. surmonté d un slvle renflé près du sommet. ^
Carissa densiflora Baker var. niicrophylla P. D.
Nom indigène : Monty ou encore MangO.
Spécimen ctiidii'- : Tliouvenot n" (j.
Arbre de i4-i6 mètres ; rare.
Ecorce grisâtre, irrégulièrement épaisse (5-io millimèlres) : partie externe subcreuse; partie
interne riche en petits nodules de cellules sclérifiées.
Bois à aubier et cœur nettement délimités, mais à surface de séparation très irrégiilière ; aubier de
2-3 centimètres, jaunâtre.
Cœur rouge à grain fin. Zones d'accroissement peu distinctes ; mais cependant visibles en cer-
tains points.
SECTION TRANSVERSALE :
Rayons fins, nombreux, à peine visibles à la loupe, 7-8 par millimètre ; 1-2 fdes de cellules.
Vaisseaux nombreux, plus de 20 au millimètre carré, généralement isolés; diamètre des plus
grands 1211 ;j..
Fibres nombreuses, arrondies ou quelque peu polygonales ; à membrane très épaissie.
Parenchyme ligneux représenté par des cellules isolées disséminées entre les fibres.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Vaisseaux à ponctuations fines, arrondies.
Rayons de deux sortes, les uns très fins, de i file de cellules ; les autres fusiformes, de 2 files de
cellules sur la plus grande partie de la longueur et une cellule beaucoup plus grande à la partie
inférieure et à la partie supérieure. Hauteur 3oo-.^oo ;j..
Files abondantes de cristaux cubiques dans les cellules de parenchyme.
Ce bois, de densité élevée, qui passe pour être imputrescible, peut être employé pour la
menuiserie et l'ébénisterie, en raison de la belle coloration du cœur. Il est malheureuse-
ment rare.
Note. — Les deux bois étudiés ci-dessus, de la famille des Apocynacées. sont assez dilTé-
ren's: le fait ne peut surprendre, pour une famille comprenant des genres notablement
différents les uns des autres et c'est précisément le cas pour les deux genres Carissa et
Tan<iliiiiia.
MA'SCAREMIASIA A. DC .
Les Mascart'ii/iasia sont des lianes ou des arbres de petite taille produisant un hilcx à
caoulchouc. Feuilles opposées. Fleurs axillaires, solitaires ou fasciculées. Calice court à
f) lobes. Corolle plus ou moins longuement tubuleuse, avec etamines insérées vers le milieu
AI'OCYNACKES I 35
(lu tube de la corolle. Disque formé de 5 écailles entourant l'ovaire. Fruit formé de deux
follicules bout à bout. Graines pourvues à une extrémité de longs poils brunâtres. Afrique
et Madagascar.
Mnscarenhusia micrantha Bak.
Nom indigène: Babona.
Spc'cimon (Hudic : Thouvenot n" -jb.
Arbre de i2-i4 mètres; diamètre o^jSo; rare (voir pi. (j).
Ecorce produisant un latex en caoutchouc.
Une plantation de Babona pour production de caoutchouc a été faite à Analamazaotra.
Bois non employé.
Mascavenhasia mangorensis Jum. et l'err.
Nom indigrnp : Babona.
Spécimpii (Hudit- : Thouvenot n» 97. '
Petit arbre de m-ia mètres ; diamètre o'",2o.
Comme ci-dessus.
Bois grisâtre, à grain fin.
VERBENACÉES
Il suffit de rappeler que le Teck (v. pi. G) est fourni par une Nerbénacée (Tectona
grandis L.), pour montrer l'intérêt que présente celte famille.
Gamble (p. Ô2/j) signale un certain nombre de bois fournis par divers genres de la
famille des Verbénacées : Tectona, Premna. Caliicarpa, Gmelina. Vifex, Avicennia, etc.
ÎNon seulement-on utilise le Teck véritable, mais, dans la Nouvelle-Zélande, on exploite,
sous le nom de Teck, le bois de Vitex littoralis A. Cunning.. et, dans l'Inde, plusieurs
espèces du même genre sont communément utilisées pour leur bois.
Dans V Allas des liois de l'Indochine, nous avons eu loccasion de décrire le bois de Vitex
piibescens \ah\. (pi. 119). employé par les Annamites pour la fabrication de leurs roues
de charrettes.
De même, à la Côte d'Afrique, le bois de 1 itex cuneala Tlionn. et Schum. est bien
connu; les indigènes l'utilisent pour la construction ou la membrure de leurs embarca-
tions.
Enfin dans le Sikkim. d'après Gamble, le bois assez dur de Premna lalifolia Roxb. est
employé pour obtenir du feu par simple friction.
Il est donc particulièrement intéressant d étudier le bois de 1 unique Verbénacée reçue
d Analamazaotra et appartenant au genre \ ite.v.
Y1TE\ T.
Arbres à feuilles opposées, 1-10 foliolées et à folioles digitées. Fleurs en cymes axillaires
ou en grappes terminales. Fleurs irrégulières : calice gamophylle : corolle à tube court et
à 5 lobes. Etamines 4> didynames. Ovaire supère biloculaire à 2 placentas pariétaux et à
loges incomplètement divisées ; style assez long avec 2 stigmates. Fruit drupacé. accom-
pagné à sa base du calice persistant.
De celte famille, nous signalerons les Avicennia {A. officinalis L.), arbres de la mangrove
dont le bois présente une structure tout à fait particulière, avec ses îlots de parenchyme
mou, dépourvu de vaisseaux, disposés en très grand nombre et en une série circumméduUaiie
au voisinage de la séparation des zones d'accroissement. Ce bois ne paraît avoir aucune
valeur.
l itex Chrysomalluni Steud.
Nom indigène : Odirahara.
Spécimen étudie : Tliouvenot n" i5o.
Arbre de 16-18 mètres; fût de (i-8 mètres ; diamètre o"',8(); rare ; se trouve un peu partout.
VERBENACEES
i3-
Ecorce grise, épaisse de .")-(! iiiillimèires ; contient de nombreux nodules scléreux isolés ou en
zones concentriques, dans un parenchyme riche en cristaux.
Bois grisâtre, sans aubier, avec zones d'accroissement visibles mais peu accentuées.
SKCTION TRANSVERSALE:
Rayons très peu apparents, environ /i par millimètre, composés de i-/i fdes de cellules.
Vaisseaux isolés ou parfois groupés, i5 environ par millimètre carré; diamètre des plus grands
l5() ;j..
Fibres à section carrée ou rectangulaire, à membrane peu épaissie, en séries radiales très nettes.
Parenchyme ligneux réduit, en apparence du moins, à quelques cellules au voisinage des vaisseaux.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Beaucoup de fibres sont cloisonnées transversalement, comme d'ailleurs dans Vitex cuneata Th.
et Sch. de la côte occidentale d'Afrique et Vitex puhescens Vahl d'Indochine.
Ces fibres cloisonnées représentent en somme un parenchyme ligneux.
Rayons subhomogènes, fusiformes, à cellule terminale toujours notablement plus grande. Hau-
teur 'joo-5oo i;..
Les fibres dissociées du bois mesurent i /ioo-2000 ;/ de longueur et environ 3i> ;j. de diamètre
au milieu.
Ce bois, blanc grisâtre, n'a jusqu'ici reçu aucun emploi connu.
Comme le bois d'Evino de la côte d'Afrique, il se colore fortement en jaune par l'action
d'une solution de potasse.
Observation. — Dans ses grandes lignes, la structure du bois de V. Chrysomalluni
Steud. est aussi identique que possible à celle de V. cuneata Th. et Sch. de la côte d'Afrique
et à celle de V. puhescens Vahl d'Indochine.
RUBIAGEES
Cette famille, qui compte un nombre considérable de représentants arborescents
dans les régions tropicales, ne fournit pas cependant beaucoup de bois utilisés ou uti-
lisables :
Guyane : Genipa americana L., bois à grain fin et serré.
Guyane anglaise : Ixora J'errea Benth., pouvant être comparé au gaïac pour ses pro-
priétés.
Cuba : Calycophyllum candidissimu ni DC ou bois de lance.
Antilles :
Genipa americana h. ;
Siderodendron trijlorum V. {Ixora ferrea Benth. j. C est un bois de fer, dur, diffi-
cile à travailler, mais se polissant bien ;
Chimarrhis cymosa Jacq., à peu près comme le précédent :
Erilhalis friidcosa L. ou Bois chandelle : dur comme le gaïac.
Réunion :
Anlirrhoea verticillata Commers., ou Loustiau rouge:
Gsprtnera vaginata L. ou Natte cochon.
Inde:
Pavetta indica L., bois pour le tour;
Sarcocephalus cordalus Miq. ;
AnUiocephahis Cadamha Miq. ;
Adina cordifolia llook. f. ;
Enfin des Randia, Gardénia, Nauclea. etc.
Nouvelle Calédonie : Gardénia lucens Panch. et Séb., bois blanc, dur, employé pour
petits travaux.
Indochine :
Randia pycnanlha Drake. (Cay thung lue) :
Canthium glahrum Bl.
Presque tous ces bois sont durs et à grain fin. Ce sont précisément des caractères que nous
allons retrouver dans les bois des Rubiacées provenant de Madagascar. Mais il convient
de se rappeler que dans cette famille, à côté des bois à vaisseaux grêles et à grain très fin,
comme les bois de Randia, Adina, Canthium, etc., il en est à vaisseaux de grandeur
moyenne comme les Nauclea et Cralerispermum, alors que les vaisseaux sont gros et le
bois à grain grossier chez les Sarcucep/ialus. Anthocephalus. etc. Il faut donc se garder de
RUBIACÉES I 3f)
considérer le nombre et la petitesse des vaisseaux comme étant un caractère général de la
famille.
CRATERISPERMLM Bcnih.
Ce genre appartient au groupe des Uubiacées à ovaire pourvu de loges uniovulées. Ce
sont des arbres, plus souvent des arbrisseaux à feuilles opposées, simples, coriaces, avec
stipules inlrapétiolaires. Calice à limbe 5-lobé : corolle bypocratériforme ou infundibuli-
forme à gorge velue et à limbe à 5 lobes. Etamines 5 insérées au col, fdets courts, anthères
dorsifixes. Disque épais, annulaire autour de la base du style. Ovaire infère, 2-loculaire.
à loges uniovulées. Le fniit est une baie. Graine à albumen charnu.
Espèces 3 en Afrique occidentale et aux Mascareignes. Le C. laurinum Benlh. fournit
en Guinée une matière colorante jaune.
Cralerispennum laurinum (Poiret) Benth.
Nom indigène : Hazombary.
Spécimen étudié : Thouvenot n° a6.
Petit arbre de 10-12 mètres; fût de (i-S mètres; diamètre o"",!."); pas de contreforts à la base.
Peu répandu.
Kcorce à couche extérieure subéreuse, plus ou moins fendue, grise extérieurement et brune en
dehors ; couclie interne plus épaisse, jaunâtre, friable, devenant rosée.
Pois gris rosé d'abord jaunâtre à zones concentriques très apparentes.
SECTION TU.VNSVERSALE (Voir pi. ôj) :
Aiiliier et cœur non caractérisés.
Rayons nombreux, la-ii par millimètre, facilement visibles ; à i-3 fdes.
Vaisseaux surtout dans les zones fibreuses, généralement isolés, ou par files radiales de 2, 3, 4 ;
diamètre des plus grands i5o (j. ; à membrane mince; plus de 20 vaisseaux au millimètre carré.
Fibres en couches compactes de 'ioo-r)0(> y. d'épaisseur, en séries radiales, à section arrondie et à
lumière très réduite.
Parenchyme ligneux en zones circunuuéduliaircs alternant dans les zones de fibres et un plus
étroites que ces dernières.
SECTION LONGITL DINALE TAN(;ENTIELLE :
Les rayons, vus dans les zones fibreuses, ont un paquet central d'éléments plus petits ; hauteur
.'100-700 \j. ; mais il y en a qui sont réunis bout à bout, ce qui les fait paraître plus élevés ; nom-
breuses cellules à raphides dans le parenchyme ligneux.
Ce bois nest guère utilisé que comme bois de feu.
Note. — Nous .avons eu l'occasion d'examiner le bois dun caféier géant des ('omores
rapporté par Ilumblot et nous lui avons trouvé une structure se rapprochant de celle du
bois précédent.
NAUCLEA L.
Arbres à feuilles opposées, souvent très grandes, à sti[)ulcs caduques très développées.
Fleurs réunies en capitules globuleux et loges de l'ovaire nuiltiovulées.
l^O LES BOIS DE MADAGASCAR
Ce genre, très répandu en Asie et Océanie. se dislingue nettement des Craterispermum
par ses loges muUiovulées.
iVauclea ciispidaUi Hakcr,
Nom indigène : Molopaagady ou Valompangady.
Echantillon c'tmlir : Thouvcnot n" ()i.
Grand arbre de 2cS-ôo mètres, avec un fut de i^-i fi mètres et un diamètre atteignant i^i^o ; le
tronc est pourvu de contreforts s'élevant à i"',.io environ. C'est un arbre assez commun.
Écorce épaisse, jusque i2-i3 millimètres, la partie externe brunâtre, fendue, subéreuse; l'interne
plus épaisse, très brune et compacte.
Bois dur à grain iin.
Aubier épais, gris rougeâtre.
Cœur brunâtre.
Densité 0,9-0,1).^.
SliCTION TRANSVERSALE (Voir pi. 5i) :
Zones saisonnières, visibles, très inégales.
Rayons nombreux, très visibles, environ i3 par millimètre carré, à 1-2 files de cellules.
Vaisseaux, 7-12 par millimètre carré, généralement isolés, presque régulièrement distribués ;
diamètre des plus grands i3o ;j. et des plus petits (io ^.
Fibres en séries radiales très nettes, arrondies, à lumière très petite.
Parenchyme ligneux en cellules isolées entre les fibres, mais surtout suivant des zones circum-
médullaires.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons hétérogènes, à paquet central de petites cellules; hauteur :.oo-f.oo ■... Fibres à ponctua-
lions très lines.
Ce bois se fend difficilement. Bon pour pirogues et charpentes.
PYROSTRIA Comm.
Arbres à feuilles épaisses, coriaces, pourvues de larges stipules. Fleurs petites, solitaires
ou en faisceaux peu nombreux, avec pédicelles groupés et entourés à la base par un invo-
lucre. Calice cupuUforme à 5 dents triangulaires. Corolle tubuleuse à ô lobes valvaires.
Étamines 5, insérées à la gorge, à filet court. Ovaire infère à 2 loges uniovulées : ovaire
surmonté dun disque lobé, avec un style terminé au sommet par un stigmate en forme
de toit. Le fruit est une drupe.
Pvrostria madagascariensis H. Lee.
Nom indigène: Pitsikahitra.
Spécimen éludié : Thouvenot n" 63.
\rbre de 18-20 mètres.
Écorce grise épaisse de 8-10 millimètres, présentant des lames longitudmales concaves prêtes a se
détacher • la partie intérieure de l'écorce contient de nombreux noyaux de cellules sclérifiées.
Le bois comprend un aubier grisâtre mal délimité et un cœur un peu rougeâtre, dur et a grain
très fin. Les zones d'accroissement peuvent être discernées très facilement.
Les Bois de Madagascar.
Pl. 52
Section transversale. G
t ; 30 diani. Section longilud
Craterispermum laurinum Bentli.
(Rubiacées).
igentielle. Grossissement ; 30 diam.
Section longitudinale langonticlle G
Apodocephala pauciflora Bak.
(Composci^s).
tMI". r.ATALA IRÈBES, PARIS.
A. CHALLAMEL, EDITEUR.
RUBIACEES
SECTION ÏH.VNSVERSALK
l'H
Rayons fins, i-3 files de cellules ; 8-10 par millimètre.
Vaisseaux, 00-^0 par millimclre carré, petits, un peu polygonaux, généralement isolés, avec un
contenu brunâtre abondant. Diamètre des plus grands 80 '^ environ.
Fibres, plus ou moins polygonales, à membrane très épaissie.
Parenchyme ligneux réduit à quelques rares cellules isolées au voisinage des vaisseaux.
SECTION LONGITIDIN.VLE T.\NGENTIELLE -.
Vaisseaux à ponctuations arrondies, fines.
Rayons de deux sortes :
a) très fins, d'une seule file de cellules toutes très élevées ;
h) plus larges, pourvus vers le centre d'un noyau de cellules très fines (allongées perpendiculai-
rement M la coupe). Hauteur de ces derniers jusque ooo |x.
Fibres à ponctuations fines (trachéides fibreuses).
Ce bois. 1res dur et lourd, dégage païaît-il une odeur désagréable; mais celle odeur,
perçue sur le bois soc, n"a paru ni très forte ni très désagréable.
Rechercbé pour traverses de chemins de fer et charpente.
Le n° 1/15 de Thouvenot paraît être le même que le n" 6.3. mais à feuilles plus petites.
Note. — On remarquera que ce bois se rapproche beaucoup de celui de \auclea ciispi-
fkila Baker, avec cependant un nombre plus grand de vaisseaux.
SCH1SMAT()CL.\DA Bak.
Arbres de petite taille, à feuilles opposées et à stipules interpétiolaires. Fleurs en grappes
axillaires. Calice à 5 dents lancéolées. Corolle tubuleuse à 5 lobes. Etaminc^ 5. Ovaire à
2 loges multiovulées. Fruit capsulaire. Graines ailées.
Genre confiné à Madagascar.
Schisrnalocladd psychotrioules Bak. var.
Nom indig('ne : Alakamlsy, Faraimpa, Farahimpa.
Spécimoii (Hudié : Thouvenot n" ^.
Arbre de la-iiî mètres ; fût de 8-10 mètres ; diamètre o"',2r) ; peu abondant.
Écorce grise jaunâtre, très spéciale, se délitant en lamelles irrcgulières, formée de liège à la sur-
face et, plus profondément, de couches alternatives, de parenchyme à cellules cylindriques, pourvues
d'une membrane épaissie et ponctuée, et ensuite de couches interposées entre les premières, de tissu
libérien mou ; l'ensemble est traversé radialcment par la continuation des rayons. Beaucoup de
cellules à raphidcs dans la zone interne.
Bois jaune rougeâtre, à grain fin, sans aubier bien distinct, avec zones d'accroissement à peine
indiquées.
SECTION TIÎ.\.NSVERSALE :
Rayons assez larges, bien visibles à la loupe, -i par millimètre : composés de ^-ri files de cellules.
Vaisseaux très nombreux, plus de 3o au millimètre carré; petit diamètre des plus grands loo ;ji
environ ; souvent en séries radiales.
Fibres à membrane peu épaissie, non distinctes du parenchyme sur les sections transversales.
1^2 LES BOIS DE MADACASCAK
SECTION LONGITiniNALK T\^GI•;^TIELLE
Rayons hauts de i ooo-i 'too ;j,, subhomogènes.
Heauroup de libres cloisonnées transversalement au milieu des fibres non cloisonnées. Ces fibres
cloisonnées représentent en somme le parenchyme ligneux.
Ce bois se colore en rouge très net par une solution de potasse. Il n'a pas reçu d'em-
ploi jusqu'à ce jour.
BREONIA A. Rich.
Ce genre diffère du genre .\aiiclea par ses capitules enveloppés dans une paire de gran-
des bractées en forme d'oreilles.
Breonia /nadagascaricnsis Ach. Ricli.
Nom indigène : Molopangady.
Spécimen étudié : Ttiouvenot n" 1 17 (voir pi. 53).
Arbre de 18-20 mètres, rare.
Bois gris à grain lin ; densité 0,8 environ.
SECTION TRANSVERSALE :
Zones d'accroissement non distinctes.
Rayons fins, nombreu.v, à 1-2 files de cellules ; i4-i'' par millimètre.
Vaisseaux régulièrement distribués, parfois en séries radiales de 2-3; environ 18-20 par milli-
mètre carré; diamètre des plus grands 170 ;j..
Fibres à membrane très épaissie.
Parenchyme ligneux en cellules iâblées, disséminées. Pas de zones circummédullaires.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE :
Rayons acrohétérogènes, à cellules plus petites dans la région moyenne. Ces rayons sont souvent
réunis bout à bout, ce qui les fait paraître très élevés.
lîois grisâtre, assez lourd, sans usages connus.
s -
COMPOSÉES
Gest seulement dans les pays chauds que les représeulatilsde cette famille peuvent deve-
nir des arbres.
Pour l'Inde, Gamble ne cite comme arbres que des Vernonia et des Leucomcris.
A la Guadeloupe, on connaît Vernonia arhorescens Sw.
De Madagascar, nous avons reçu :
Apodocephala pauclflora Baker, du groupe des Eupaloriées ;
Vernonia Merana Baker, du groupe des Vernoniées ;
Synchodendron ramijlorum DC., du groupe des Inulées.
Il n'est pas inutile de signaler en passant que toutes lès Composées arborescentes con-
nues appartiennent à la division des Tubuliflores. Or les Tubuliilores. à fleurs régulières,
peuvent être considérées, parmi les Composées, comme celles ayant, plus que toutes les
autres, conservé le type primitif. Dans l'immense gi'oupe des Composées Radiées et Ligu-
liflores, toutes à fleurs irrégulières, il n'existe pas d arbres véritables.
Or il est logique de penser que les plantes à fleurs irrégulières dérivent des piaules à
fleurs régulières et qu'elles ont apparu à la suite de ces dernières.
Les Composées herbacées dériveraient donc de Composées plus anciennes, à fleurs régu-
lières et peut-être arborescentes.
Cette conception se trouve bien en rapport avec d'autres données concernant diverses
familles, en particulier celle des Légumineuses :
Légumineuses-Mi mosées. à fleurs régulières :
21 genres arborescents sur 28, soit 60 pour 100 d'arbres ou arbustes.
Légumineuses-Papilionées, à fleurs irrégulières :
88 genres arborescents sur 2()3. soit 21 pour 100 d'arbres ou arbustes.
Les Légumineuses-Papilionées, à fleurs irrégulières, étant probablement d'origine pbis
récente que les Légumineuses-Mimosées, à fleurs régulières, l'hypothèse énoncée plus haut
trouve donc, dans la considération des plantes Légumineuses, une conlirmation nouvelle.
Les deux bois étages de Vernonia et de Synrhodendriini ont une densité de i . i pour le
premier et voisine de i pour le second : quant au bois de Apodocephala, il est beaucoup
moins dense et n atteint guère (jue 0,(1-0. 05.
VEHNONI.V Schrob.
Ilerlies, arbrisseaux ou arijres. à feuilles allci nés, rarement op[)osées. entièies ou den-
tées. Flem-s en capitules terminaux souvent réunis en cymes. Corolle tubuleuse à ô lobes
\[^!^ LES BOIS DE MADAGASCAR
plus courts que le tube. Etamines â, à filets soudés sur le tube de la corolle ; anthères dor-
sifixes, à connectif prolongé au sommet. Ovaire obconique souvent |)ourvu de côtes ; fruit
à /|-5 angles ou à 8-10 côtes, surmonté par une couronne double d appendices.
Ce genre comprend environ !^bo espèces répandues dans les régions tropicales des
Deux Mondes.
\ ernonia Merana Baker.
Nom indigène: Merampamelona.
Spécimen étudié : Tliouveiiot n** -V).
Arbre de lO-iS mètres ; fût de 8-10 mètres ; diamètre, o'",5o ; assez rare ; pas de conireforts à la
base.
Bois à grain lin, assez dur.
Aubier gris rougeâtre ; cœur brunâtre.
Densité, 1,1 environ; bois par conséquent très lourd.
Écorce, environ " ^ millimètres, à partie superficiellement grisâtre très nettement élagée : partie
interne brune, compacte, en strates très fines.
SECTION TRANSVERS.\LE (Voir pi. 54):
Zones d'accroissement peu marquées mais visibles; la photographie montre très nettement les
séparations.
Rayons très visibles, 1-2 files de cellules ; 5-6 par millimètre.
Vaisseaux parfois isolés, le plus souvent en files radiales ou en groupes, assez uniformément
distribués ; environ ^o par millimètre carré ; diamètre des plus grands, 120 ;j..
Fibres nombreuses, irrégulièrement distribuées, non en séries radiales, petites, à section arrondie
et à lumen très petit.
Parenchyme circum\asculaire peu développé et quelques zones circummédulaires étroites.
SECTION LONGITLDINALE TANGENTIELLE:
Bois parfaitement étage ; étages hauts de 33o ;j..
Les ravons sont un peu moins élevés que les étages ; ils sont fusiformes et formés au milieu de
2 séries de cellules, parfois 3.
Les fibres ont la même hauteur que les étages.
Au voisinage des vaisseaux se trouvent des cellules analogues aux fibres, quant à la forme géné-
rale, mais cloisonnées transversalement par le milieu et constituant les éléments du parenchvme
ligneux.
Les vaisseaux, à parois latérales pourvues de ponctuations très fines, sont étages de la même façon
que les autres tissus et les segments vasculaires sont de la même hauteur que les fibres.
Le bois peut être employé pour la charpente et pour les traverses de chemins
de fer.
APODOCEPHALA Baker.
Arbre à feuilles alternes. Capitules petits, à 3-^ fleurs, groupés en une grappe termi-
nale : involucre à 10-12 bractées, les intérieures plus grandes. Fruit en une sorte de
coupe au sommet ; i seule espèce.
Ce genre vient, par les caractères du pistil, se placer au voisinage des l ernonia.
Les Bois de Madagascar.
Pl. 54
iii
Uil làf ULKJHÉHiaàÉË
Scvlu.,, !„„g,luu
Synchodendrum. ramifloriim D C.
(Composées).
n.
niielle- Grossissement : 30 diam.
Section Irnusvemilc. (ii
màé.dJliid.éé^ *.i.«. ^-^ ...^■».
;U) dinm Section longituilinnle tAngrntiellc. Gnvisisscment : 30 Hi
Vernonia Merana Baker.
(Coniposôcs).
Jl
IMP. CATALA FRÈRES, PARIS.
A. CHALLAMEL, ÉDITEUR.
COMPOSÉES 1 45
Apodocephala pauciflora Baker.
Nom indigène : Tsiramiramy.
Spécimen cludié : Tliouvcnol n" 48.
Arbre de 16-18 mètres ; fût de 8-fo mètres; diamètre, o^jGo ; rare; dépourvu de contreforts à
la base. Fleurit en décembre.
Bois blanc grisâtre, de qualité médiocre, à cœur mal délimité, un peu plus foncé.
Densité, 0,60-0, 65 environ.
Ecorce épaisse de5-i5 millimètres, très irrégulière, fendillée extérieurement; partie interne très
fibreuse, non très compacte, comme c'est le cas, chez les Vernonia et Synchodendron.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. .ia):
Zones d'accroissement assez bien indiquées par le groupement des vaisseaux.
Rayons peu nombreux, 3-4 par millimètre, à 3-4 rangs de cellules.
Vaisseaux rarement isolés, généralement groupés, 18-22 par millimètre carré; diamètre des plus
grands, lôo ;;,.
Fibres souvent en séries radiales très nettes, à membrane peu épaissie.
Parenchyme de nature circumvasculaire.
SECTION LONGITUDINALE TANGENTIELLE:
Le bois n'est pas à structure étagée; il est donc très différent de celui des deux autres Composées
étudiées et les rayons, de structure hétérogène, sont de hauteur très variable, de 25o à i 3oo ;j..
Bois blanc de mauvaise qualité.
SYNCHODENDRON Bojer.
Arbres élevés de Madagascar, à bois dur, à feuilles entières, pétiolées, alternes. Capi-
tules à récejjlacle nu, à peu près plan ; involucre obconique, à bractées nom])reuscs, rigides,
imbriquées, multisériées, les extérieures de plus en plus courtes. Fleurs dioiques, les
mâles à corolle tubuleuse à 5 lobes ; les femelles à corolle identique, un peu dilatée à la
base, rétrécie en haut, à 4-5 dents. Anthères des fleurs mâles prolongées à la base des
loges. Fruit oblong, granuleux extérieurement, surmonté de papilles grêles.
Ce genre est localisé à Madagascar où il ne comprend qu'une seule espèce.
Synchodendron vamifloriun 1)C.
Nom indigène: Hazotokana.
Spécimen étudié : Thouvenol n° a i .
Arbre de i4-i6 mètres; fût de 8-10 mètres; diamètre jusque o"',6o ; peu répandu et généra-
lement en spécimens isolés. Pas de contreforts à la' base.
Bois jaune brunâtre, à grain fin, à cœur mal délimité ; plus foncé.
Densité, 1,00 environ.
Ecorce épaisse de 6-7 millimètres, fendillée extérieuremenl, brun clair, à structure étagée par
places ; zone interne compacte, brune.
SECTION TRANSVERSALE (Voir pi. 5i):
Zones d'accroissement à peine indiquées.
Rayons de 1-2 files, bien visibles, 7-S par millimètre.
Lecomte. Il)
I ^6 LES BOIS DE MADAGASCAR
Vaisseaux, plus de 5o par millimètre carré ; parfois isolés, souvent par groupes de 3-5 ou par
liles radiales; diamètre des plus grands, tSoij..
Fibres à section arrondie, petite, à lumière très fine, non en séries radiales.
Parenchyme circumvasculaire très net et quelques cellules isolées au voisinage des rayons.
SECTION" LONGITUDINALE TAN'GENTIELLE :
Bois à structure étagée moins nette que Vernonia Merana, mais cependant certaine; étages hauts
de 4oo II. environ. Comme pour Vernonia, les vaisseaux sont étages de la même façon que les
autres tissus.
Bois imputrescible, dur et lourd; connu pour être de longue durée.
RÉSUMÉ DES CARACTÈRES DES BOIS
D'ANALAMAZAOTRA
Il n'est peut-être pas inutile, en terminant cette élude des bois d Analamazaotra, de
donner un aperçu général de leurs caraclères principaux, sans revenir d'ailleurs d une
façon détaillée sur ce que nous avons établi précédemment.
A. Dimensions des arbres ; égorge. — Des notes qui nous ont été communiquées et des
photographies d'ensemble que nous avons pu consulter, il semble résulter que la taille des
arbres est rarement très grande. Seul le Weininannia de la planche 56 paraît avoir un tronc
assez fort. Les nombres relevés pour chaque arbre considéré montrent que le diamètre
dépasse rarement o"',70 ou o^.So. Cette forêt n'a donc rien de comparable à la véritable
forêt vierge des régions tropicales, telle que nous avons eu l'occasion de la voir à la
Guyane, au Congo, en Indochine et à Java, où abondent les arbres de grande taille,
mesurant souvent plus d'un mètre de diamètre, à 3 ou 4 mètres au-dessus du sol.
Il paraît en être de même pour la hauteur, comme on pourra le constater par les nombres
rapportés au sujet de chaque bois étudié.
En ce qui concerne l'écorce, nous avons fourni, pour chaque espèce en particulier, les
caraclères distinctifs et nous n'avons pas à y revenir. (Cependant il nous paraît intéressant
de grouper ici un certain nombre d'espèces remarquables par la minceur exceptionnelle de
leur écorce, qui ne dépasse pas a ou 3 millimètres : Datbergia Baioni Bak. ; Rhodolaena
Bakeriançi II. Bn. ; Euphorbia telraptera Bak. ; Memecylon anr/ulalum Reioh. ; M. Fau-
chereiP. Dang. ; plusieurs espèces de Mascarenhasia, etc.
Par contre, une écorce de i ,5 à 2 centimètres d'épaisseur a été trouvée chez Weliimaitnia
eriocarpa Tul. et de i à i,5 centimètres, chez Cryptocarya Thouvenotii P. Dang. ; Dilobcia
Thouarsii R. et S. : Weinmannia ininuliflora Bak. ; Cahp/iylluin parviflorum Boj. : Ëtigc-
nia Porlieri Bak., etc.
Beaucoup d'arbres d'Analamazaotra portent des feuilles pendant toulo 1 année. Quelques-
uns cependant les perdent à la saison la plus froide ; Dalbergla Baroni Baker, Olax <jla-
briflora P. Dang., Synchodendron ramiflorum D. C, Canarhtm Boivini Engl., Piptadenin
i',8
liOIS UK MADAr.ASCAK
PerviUei Valke. Or toutes ces espèces possèdent des zones d'accroissemeni l'ai ileineni
discernables, de la même façon que les bois de nos pays.
B. Contreforts. — Il n'est pas rare, même dans nos pays, de rencontrer des arbres
dont le tronc, à peu près cylindrique à i ou 2 mètres au-dessus du sol, présente au con-
traire une section transversale plus ou moins éloilée à la base.
Dans les forêts tropicales, où des arbres de grande taille dépassent parfois de beaucoup
ceux qui les entourent et doivent supporter la violence des vents, cette disposition s'accen-
tue souvent et le tronc peut présenter de véritables contreforts qui donnent à la section
transversale, pratiquée près du sol, une forme étoilée très nette, en fournissant à 1 arbre une
base exceptionnellement puissante. Il nous est arrivé de rencontrer dans la forêt du Congo
par exemple, des arbres dont les prolongements aliformes du tronc constituaient des con-
treforts étendus de plusieurs mètres autour de la base de l'arbre et s'élevant à 2-3 mètres
de hauteur. De tels contreforts communiquent naturellement aux arbres une résistance
considérable contre les vents des tornades et leur développement est peut-être lié davantage
à la situation des arbres et à l'entourage qu'à leur nature propre. ?s^ous avons vu à Builen-
zorg (Java) par exemple, des Ficus pourvus de puissants contreforts. Celui de Madagascar
dont le bois nous est parvenu est indiqué comme en manquant. Il en est de même pour
des Sterculia. Tout au plus peut-on dire que certaines essences, dans des conditions spé-
ciales de végétation, se montrent, plus que dautres, capables de développer des contre-
forts. Les arbres d'Analamazaotra indiqués comme en possédant appartiennent aux Lau-
racées {Ravensara et Mespilodapime) , aux Monimiacées (Tambourissa) , aux Burséracées
(Canarium), aux Myrtacées (Eagenid), aux Lécythidacées (Foelidia), aux Rubiacées {Nau-
clea cuspidata), etc. Mais, dans une même famille, nous trouvons des contreforts pour un
Leptolaena de la famille des Chlaenacées, alors qu'un Rhodolaenu, genre voisin, n'en
possède pas. Il en est de même pour la famille des Sapotacées, dans laquelle nous rencon-
trons les Faucherea pourvus de beaux contreforts, alors que les Gambeya en manquent
complètement.
Comme nous l'avons dit plus haut, la présence ou l'absence des contreforts à la base des
troncs ne constitue donc pas un caractère générique ou spécifique, mais plutôt une mani-
festation provoquée par les conditions de miheu et peut-être aussi par la nature et la
disposition du sol.
C. Colleur et odeur des bois. — Les bois d'Analamazaotra sont le plus souvent de
couleur grisâtre, sans éclat. Mais dans cette note il convient de signaler le bois de Cerbera
Tançjhin Hook. (Tangena) qui est d'un gris très agréablement veiné par les zones dac-
croissement et qui pourrait probablement être utilisé avec profit.
Au nombre des bois roses ou rosés nous signalerons ceux de Foetidia. Ouralea, Nua:ia
et Weinmannia.
Les bois rougeâtres sont assez nombreux : Eugenia, Asleropeia, Carallia, Apodytes,
Leptolaena, etc.
Ceux de Calophyllum parviflorum et de Psorospermum androsaemifolium se rapprochent
KKSlMl'; I)i;s CARACTÈRES DES BOIS d'a>ALAMAZAOTBA IJI)
du rouge brique ; dans la même famille des Gutlifères, le bois de Or/irarorpus Boinjo ei-l
au contraire rouge brunâtre.
La couleur des bois de Dalbcrijia est à considérer puisqu'il s'agit de bois dont quelques-
uns peuvent être présentés comme des succédanés du Palissandre. Or le D. plerocnrpi-
folia a le bois de cœur rouge clair, alors que celui de D. fiaroin tire au contraire sur le brun .
Les bois jaunes ou jaunâtres ne sont pas nombreux. Nous citerons cependant les bois
de Ikirasdia et Faticlirrca. parmi ceux d'un jaune assez net et les suivants, simplement jau-
nâtres : Terminalia, Memecylon. Macarisia, Toddalia, Savia, Aphloia, etc.'.
En poursuivant l'étude des bois du Congo, nous avions constaté autrefois que sous
l'influence de la potasse, quelques-uns prennent une coloration rouge intense, d'autres une
coloration rouge faible, rouge- brunâtre ou jaune. Cette dernière coloration est nettement
accusée chez un Vilex, un Sjmp/tonia et un Ficus. Or, pour ce qui concerne les bois de Mada-
gascar, nous avons pu noter la même coloration jaune pi'oduite par la potasse sur les bois de
divers Symp/ionia, CalophyUiim. Ochrocarpus. Psorosprrmnm. Rheedia, ce qui permet de
dire qu'il doit en être ainsi pour les bois de (îuttifères en général. Mous avons constaté le
même n'sultat pour Vitex Chrysomalhim Steud. et d'autre part la potasse, dans les mêmes
conditions, communique une coloration rouge au bois du Sc/nsmaforlcnla psycholryoides
Bak., de la famille des Rubiacées.
Tout le monde sait que la coloration de certains bois se modifie à la lumiî're. 11 sufiit.
dans cet ordre d'idées, de citer le bois de chêne. Il en est de même évidemment pour cer-
tains bois de Madagascar.
A ce sujet, nous ajouterons que plusieurs bois de l'Indochine appartenant au genre Sin-
dora de la famille des Légumineuses, nous ont fourni des modifications de couleur si
intenses qu'en nous servant de ces bois dans les mêmes conditions que les papiers photo-
graphiques et, en les exposant à la lumière du soleil pendant une semaine seulement sous
un négatif, nous avons pu obtenir de très intéressantes pliolographies positives.
Le bois de Pyrostria madagnscariensis H. Lee. est signalé par le collecteur comme déija-
geant une forte odeur ; mais elle n'a pas été perçue sur le bois sec. Quant au bois de
Diloheia. de la famille des Protéacées, il dégage, quand on le travaille, une poussière
très acre.
D. Densité. — C'est dans les régions chaudes du globe qu'on rencontre les bois les
plus lourds (Ebène par exemple) et aussi les plus légers (Herminiera elaphroxylon Guill.V
Mais on peut dire, sans crainte d'erreur, qu'en moyenne la densité des bois des pays
chauds est plus élevée que celle des bois des pays tempérés ou froids.
Ceux de densité supérieure à i sont très nombreux et appartiennent à des familles
divi'rses. Nous citerons seulement les bois des genres Ci/inamosma, Asteropeia, Ochrocar-
pus, Erythroxyhim, Faucherea, Vernonia, Synchodendron. Diloheia. etc.. etc.
La catégorie des bois de densité variant de 0,8 à i est certainement la plus nombreuse.
I . Bien cntcnilii, quand nous ne donnons quo le nom du genre, c'est que l'espèce ou les espèces considérées sont
signalées dans le cours de notre travail. Les espèces non citées ici peuvent fournir des bois présentant des couleurs
différentes.
i5o
LES BOIS DE MADAliASCAIt
Les bois de dcnsifc inférieure à 0,5 appartiennent aux familles des Lrlicacées, Moraci'es,
Pittosporacées, Malvacées et Sterculiacées. Les plus légers sont ceux des UUAscns. Dom-
lieya et Sferculia.
Dans la même famille, on peut trouver des espèces à bois très lourd et d'autres à bois
léger, mais presque toujours ces espèces appartiennent à des genres différents. Les Méla-
stomacées par exemple nous ont fourni un bois de Dichaelanlliera aiujulala Cognx. de den-
sité o,4 — 0,5 et des bois de Memecyloti de densité supérieure à i.
Et si on ne limite pas les investigations aux bois de Madagascar seulement, on sait que
dans la famille des Légumineuses par exemple, on rencontre les bois de Dalbergia ou
à' Erythrophleum dont la densité varie de 0,7 à o.g, en même temps que le bois d'IIer-
miniera. de densité à peu près égale à celle du liège.
Comme on le voit par ces exemples, des bois fournis par des arbres d'une même famille
peuvent présenter une densité très différente.
E. Nombre et taille des aaisseavx. — Le nombre des vaisseaux se compte sur les sec-
tions transversales du bois.
Naturellement. le diamètre de ces vaisseaux est en raison inverse de leur nombre.
Nos planches 2 et 3 représentent des bois de nos pays à nombreux vaisseaux, tous de
petite taille, Les planches 4 et 5 montrent des bois comportant de gros vaisseaux au com-
mencement de la saison et des vaisseaux beaucoup plus petits à la fin.
Le bois des pays chauds manquent généralement de zones d'accroissement et il en
résulte une certaine uniformité dans la distribution et dans la grandeur des vaisseaux.
Dans le bois de Pittosponim imdulatum, le nombre des vaisseaux dépasse facilement 100
par millimètre carré ; il atteint .Ô0-60 dans celui de Ouratea anreps Baker et Synclioilendron
raniiflorum D. C. ; 35-4o chez Casearia nigrescens Tul. et Xuxia coriacea Solered. Ce
nombre dépasse 20 chez M einmannia Rutenbergii Engl., Savia ohlongifoUa H. Bn.,
Aphloia theiformis Benn. , Sideroxylon belsiinisarakum H. Lee. , Carissa densiflora Baker, etc.
Chez beaucoup de bois, le nombre varie de 10 à 20 ou descend même au-dessous de 10.
Dans le bois de Pittosporum . à vaisseaux très nombreux, leur taille est très petite. Elle
devient au contraire très grande chez Symphonia JasciculalaX . et H. (pi. 38) et Calophyllum
parviflorum Bak. (pi. 4o).
Les vaisseaux peuvent être isolés comme chez Weinmannia minudflora Bak. (pi. 22) ou
bien, tout en restant distincts, rapprochés par groupes chez Psorospermum androsaemifolium
Bak. (pi. 4o) ou en séries radiales comme chez Foeiidia (pi. 45), chez les Sapotacées
(pi. 49) et chez le Cerbera (pi. 5i); enfin ils sont parfois rassemblés en groupes variés
chez les Composées (pi. 54).
Ces vaisseaux sont souvent obstrués plus ou moins complètement par des thylles : Ochro-
carpus (pi. 4i), Symphonia (pi. 36 et 38), etc.
Des cloisons obliques scalariformes peuvent être observées dans les vaisseaux chez
Apodytes Thouvenotii P. Dang.. Ilex monticola Tul., Aphloia theiformis Benn., Carallia
madagascariensis Tul., Macarisia pyramidata Dup. Th., Oncostemon Commersoiiianum
A. de Juss., etc. v
RIÎSCMÉ IJES CARACTKRES DES BOIS D ANALAMaZAOTHA I ."i I
Dans notre Atlas des Bois de l'Indochine, nous avons eu l'occasion de décrire et de
représenter des cloisons transversales à nombreuses ponctuations arrondies chez uneBifrno-
niacée, Oroxylum indicum Vent.
F. Rayons. — L'examen de nos photographies et les indications <lii texte permettront
(le reconnaître des rayons de diverses sortes :
a) Au point de vue de la grandeur il existe des rayons 1res larges et très élevés : Aphloia.
Carallia (pi". i8). Biirasaia, Scu'ia, llex, Sterculia (pi. 3i), Oncoslemon, Schismatoclndu.
Arlabotrys{^\. 12), Tiimhoiirissa (p\. 18), .4^f/wna (pi. 47). otc.
De 2-5 files de cellules au milieu : Dilobeia (pi. 12), Ravensarn (pi. i/j). Mcspilodapitfif
(pi. 16). Cussnniii (pi. Ai). Foetidia (pi. /|5), etc., etc.
De I file de cellules seulement :■ Podocarpus (pi. 10), Trichilia (pi. 26), Cinnarnosntd
(pi. 33). Calophyllum (pi. Ito). etc.
6) Au point de vue de vue de l'homogénéité comparative, on peut distinguer des bois à
rayons tous semblables, ou à peu près, comme les Dalhergin (]i\. 20), Dilobeia (pi. 12),
Ravensara (pi. i4), Trichilia (pi. 26), etc.
Au contraire, il existe des rayons de deux sortes, comme chez notre Quercus indigène
(pi. 5), chez W einmannia (pi. 22), Casearia (pi. 3^), Ochrocarpus (pi. .ii), Eugenia
(pi. /i3), etc.
c) Chaque rayon considéré en lui-même peut être constitué par des cellules toutes sem-
blables et à peu près de même taille ; les rayons sont alors dits homor/èiirs : Sivielenid
(pi. 8), Dilobeia (p\. 12), Dalbergia {pi. 20), Trichilia (pi. 26). etc.
Ou bien ils sont dits hétérogènes quand leurs cellules composantes sont de taille diffé-
rente, comme on le voit déjà quelque peu pour Artabotrys (pi. 1 2), mais comme on pourrait
le constater avec beaucoup plus de netteté dans le bois d'une autre Anonacée. le PolyaUlàa
jucundaY. et G. d'Indochine.
Enfin riiétérogcnéité peut être localisée et les cellules inférieures et supérieures des rayons
se montrer beaucoup plus grandes ^ue celles du centre ; ce sont nos rayons acrohcléro-
gènes: \] einmannia (pi. 22), Hibiscus (pi. 3i) et dans le dernier bois considéré le fait se
montre avec beaucoup de netteté, Eugenia (pT. 43), Cerhera et Nauclea (pi. 5i), Fau-
cherea{p\. Aq)- Craterisperinum (pi. 62), Ochrocarpus (pi. ^i).
d) Le plus souvent les rayons, étudiés sur une section longitudinale tangentielle, c'est-
à-dire perpendiculairement à leur direction propre, se trouvent disposés en chicane, sans
ordre apparent, comme on peut le voir dans la plupart de nos planches. Mais ils jieuvcnl
être au contraire étages : Dalbergia (pi. 20), Phylloxylon, Hibiscus (pi. 3i). Vcrnonia
(pi. 54), Synchodendron (pi. 54)-
e) Les rayons peuvent contenir des canaux sécréteurs parallèles à leur direction : ('nua-
rium (pi. 24).
G. — Le tissu rondameiilal du bois, dans lequel se trouvent plongés les vaisseaux se
composede fibres etde parenchyme ligneux. Ces éléments, fibres et cellules de parenchyme,
se trouvent disséuiinés dans le bois chez les Hibiscus (pi. 3i). Mais, comme nous lavons
I 53 LES BOIS DE MADACASCMl
VU dans les notions préliminaires, les fibres et le parench>ine peuvent ynjuper leuis
éléments pour former des tissus disposés de différentes façons.
Nous disons qtie le parenciiyme ligneux forme des zones rirciimmâthdlaires (]uand les
libres el le parenchyme eonsliluenl des zones caiactérisliqucs alternes autour de la moelle :
Ficus (pi. lo). Arldijoirys (pi. 12), Curallia(p]. 18), Dalhcrf/ùi (pi. 20), Toildalid et Tri-
rhilin (pi. :>Ji), Slrrculiii ([A. '.U). Symplinnld (pi. .■^Get38), H/ieedia (\A. .S8), (Irdtcrisper-
inurn (pi. Sa), Calophyllum el Psorospenniim (pi. 4o). Ces zones circummédullaires sont
très minces, irrégulières et accompagnées de cellules isolées de parenchyme ligneux cho/
Eugenia (pi. l\3), Foelidia (pi. /15) et chez les Sapotacées (pi. ^9).
Des modalités diverses peuvent être constatées quant au rapprochement plus ou moins
grand des zones circummédullaires de parenchyme ligneux et on comparera avec fruit à ce
point de vue YArlahoIrys de la planche 12 et Cralerisperinain de la planche 62. Ces zones
de parenchyme peuvent cire à peu près de même épaisseur que les zones fibreuses, comme
chez le Craierispermum ou au contraire incomparablcnienl plus étroites comme chez le
Calophyllum de la planche 89.
Chez Cralerispermum (pi. 02) on peut voir, en section longitudinale, de nombreuses
cellules à raphides disséminées dans le parenchyme.
Le parenchyme ligneux peut au contraire se trouver confiné autour des vaisseaux et
former le parenchyme circunivasculairc. C'est ce qu'on peut voir avec la plus grande netteté
chez Piptadenia de la planche 22.
Mais, pour cette disposition comme pour la précédente, peuvent intervenir des modalités
caractéristiques. Chez Piptadenia, le parenchyme ligneux entoiire complètement les vais-
seaux et leur forme une gaine complète, celte gaine pouvant se prolonger dans le sens de
la circonférence de la tige.
Dans le bois de Dilobeia (pi. i 2) on voit nettement que le parenchyme ligneux n'entoure
les vaisseaux que d'un seul côté et toujours le même. On trouvera une disposition iden-
tique chez Asteropeia et Cinnamosma (pi. 33) ; mais dans le dernier bois elle paraît à peine
indiquée bien que cependant très nette, du moins quai«d on considère les vaisseaux en bon
étal.
En ce qui concerne les fibres, leur dispersion ou leur groupement ont déjà été indiqués
ci-dessus. Mais de plus, elles peuvent être considérées au point de vue de leur disposition
relative. On a pu voir en effet qu'elles peuvent être disséminées sans ordre ou bien que
souvent elles se trouvent en séries radiales très nettes (sur les sections transversales du
bois, bien entendu). D'une façon générale, on peut dire qu'elles soriten séries radiales dans
les bois à rayons rapprochés par exemple Casearia (pi. 34) et sans ordre apparent, au con-
traire, si les rayons sont assez éloignés, comme chez les Symphonia de la planche 36.
Nous avons noté aussi la forme arrondie ou polygonale des sections transversales des
fibres et même dans quelques cas leur longueur après dissociation (qui varie dans les limites
assez restreintes).
Mais le caractère des fibres qui me paraît le plus remarquable, consiste dans la présence ou
l'absence de ponctuations sur leurs parois. On observe déjà ces ponctuations sur les sections
transversales de la tige ; mais on peut les voir aussi sur les sections longitudinales et elles
lŒSUMÉ DES CAnACTÈHF.S DES UIJlS d'aNALAM AZAOTKA I 53
forment alors des séries très nettes qu'un observaleur attentif ne peut manquer de noter. Les
fibres constituent alors ce qu'on peut appeler des trachéidcs fibreuses. Nous avons constaté
leur présence cbez les espèces suivantes : Leplolaena multiflorn Dup.-Th. : Cralerispermum
Imirinum Benlh. : Erylhro.ryliim ampullaceam Bak. ; Diloheia Thouarxii R. et S. ; Cinna-
inosina madtlgascarlensis P. Dang. ; Rhodolaena Bakeriana H. Bn. : Nauclea cuspidata
Bak. ; Breonia nindmjascariensis A. Kich. ; Agauria snlicijolia Ilook. f. : ()ncox(ernon
Commersonianum A. de Juss. ; Apodytes Thouvennlii P. Dang.', etc.
I. Nous avions déjà constaté re mémo détail «le structure d.ms le bois dp Apodyles camboiliana Pierre, de l'indochini-
Il s'agit donc bien d'un caractrre tenant ii la nature même de la plante et non pas simplement dû aux conditions de
milieu.
Lec.omte.
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES P1U)BABLES
DE CERTAINS BOIS
DAPRÉS LEURS CARACTÈRES DE STRUCTURE
Dans ce chapitre, qui vient terminer notre étude des bois d'Analamazaolra, nous nous
proposons d'examiner la correspondance théorique entre la structure des bois et leurs
propriétés physiques probables.
A propos de YutUilé de la connaissance île la sfrucliire des bois, nous avons essayé
d'établir, au début de ce traMiil. 1 importance et la variété des déductions auxquelles
peuvent conduire les études micrographiques. Il nous paraît utile de procéder par l'examen
de quelques cas particuliers, pour mieux établir notre manière de voir. Nous rechercherons
donc les qualités qu'on demande aux bois pour certains usages déterminés.
fl. Bois d'ébémsterie. — Le praticien choisit les bois pour cet usage d'après leur
couleur, d'après les veines qu'ils présentent, souvent même d'après les irrégularités de ces
veines. Une espèce donnée ne présente pas nécessairement toutes les qualités requises et
la valeur de certains de ces bois varie avec chaque bille. Il serait donc puéril de rechercher,
pour ce cas particulier, des caractères qui ne peuvent relever de la structure, ou qui du
moins sont visibles à l'œil, sans nécessiter une étude spéciale. Une comparaison banale
fera mieux comprendre notre pensée. Pour ce qui concerne les vins par exemple, il est
bien établi que l'analyse chimique fournit des données précieuses sur la teneur en alcool,
sur la proportion et la valeur cl la nature des extraits secs, etc. Mais irait-on demander à
l'analyse chimique de nous désigner les vins fins? Or ces derniers sont aux vins ordinaires
ce que les bois d'ébénisterie sont aux antres bois. Il ne faut donc pas demander à l'analyse
microscopi(jue ce qu elle est impuissante à donner.
Tout au plus pouvons-nous dire que la mise en œuvre des bois d'ébénislerie, entraînant
en général un travail dispendieux, ils doivent être choisis parmi ceux qui possèdent un
grand pouvoir de conservation et par conséquent parmi les bois naturellement injectés, à
éléments remplis de substances diverses jouant le rôle d'antiseptiques. C'est le cas du
Palissandre et de l'Acajou par exemple, tlonl les vaisseaux sont naturellement remplis de
I 56 LES DOIS DE MADAGASCAR
substances olco-résiiicuscs. Tous les élémeiils de l'ébène coiilicmicrit une substance noire
spéciale et les cellules des rayons, avec leurs cristaux, contribuent — comme le jais sur
une étofle — à communiquer au bois un celai paiticulicr. Les rayons du Teck sont remar-
quables par les cristaux d'apalite de leurs cellules. Il suflit d'examiner les bois de Dalhergia
de Madagascar pour constater qu'ils ont leurs vaisseaux remplis d'une substance spéciale,
oléo-résineuse, qui est de nature à assurer leur conservation.
Au point de vue de la coloration, les bois des diverses espèces de Dalbergia el les bois
de Guttifères de Madagascar doivent attirer l'attention. Nous signalerons en outre un
bois à teinte grise, mais avec des veines bien marquées, le bois de. Gerbera Taiighin
Hook. (Tangena), qui pourrait sans aucun doute donner lieu à des applications intéres-
santes.
Bois pour traverses de chemin de fer. — Ou demande à ces bois une dureté suffisante
pour ne pas subir d'écrasement notable par le passage de lourds convois ; mais il faut que
cette dureté ne dépasse pas une certaine limite, car les boulons ne pourraient alors y pénétrer.
Or le degré de dureté peut être facilement apprécié au microscope par la quantité relative
de fibres que contient le bois et par l'épaisseur de la membrane de ces fibres. D'ailleurs,
pour les bois au même degré de dessiccation, on peut avancer que la dureté est sensiblement
proportionnelle à la densité. Il on résulte que les bois très durs de certaines Sapotacées,
les bois de Ciniiamosrna, de Diloheia, û Asteropeia, etc., ne peuvent servir pour cet usage
particulier en raison de leur trop grande dureté.
Beaucoup de bois pourraient être utilisés ; mais les traverses de chemin de fer, reposant
sur le sol. doivent posséder autant que possible des qualités spéciales d'incorruptibilité.
C'est pourquoi les bois des E'u^eAu'a, Fœiidia, Weininnnnia, etc.. qui sont naturellement
injectés paraissent spécialement propres à la préparation des traverses. Dans les Indes
anglaises, les chemins de fer sont généralement construits avec traverses en bois du pays
non injectés et ces traverses se font remarquer par leur durabilité. Or il ne s'agit pas d'une
expérience de quelques kilomètres car, dans l'Inde anglaise par exemple, il existe plus de
^oooo kilomètres de voies ferrées. Or leurs traverses sont toutes en bois du pays contenant
des résines, comme le Cèdre Deodora (Cedrus Deodora Roxb.) ou des oléo-résines comme
des Diptérocarpacées [Shorea, etc.) ou des Guttifères (Mesua, etc.).
Or si nous ne connaissons pas de Diptérocarpacées provenant de la forêt d'Analji-
mazaotra. il y existe, au contraire, un très grand nombre de Guttifères et pour les seuls
kijy (Symplionia de la famille des Guttifères), la proportion ne serait pas inférieure à
5 pour loo dans l'ensemble de la forêt, d'après M. Louvcl. Les Eugenia, désignés dans le
pays sous le nom de Rolra, paraissent remplir aussi les mêmes conditions car ce sont
des bois assez durs, à vaisseaux naturellement obstrués par une substance étrangère. Or ils
paraissent représenter aussi d'après le même auteur 5 pour lOO environ de la forêt.
Nous citerons encore le bois de Weinmcinnia Ruthenbergii Engl., Asteropeia rhopa-
loides Baker (imputrescible), de Psorospermum androsœmifolium Bak. (peu abondant),
de Pyrostria imuhigascariensis H. Lee, celui des Vernonia et Synchodendron\ etc.
I. IjCs noms indigènes correspondants pourront être recherchés parle lecteur dans la partie correspondante du texte.
l'KOPUIÉTÉS PHYSIQUES DE CERTAINS BOIS ' I07
De ce (|iii précède, il faut donc conclure que la forêt d'Analamazaolra est capable de
fournir une assez grande quantité de bois qu'on pourrait utilement expérimenter comme
traverses de chemins de fer.
Manches d'outils. — Tout le monde sait que le bois de Frêne çst universellement estimé
pour cet emploi particulier. Il est en même temps très résistant, par la quantité consi-
dérable de fibres à membrane épaissie qu'il contient et quelque peu flexible, par l'inter-
position do parenchyme ligneux dans le bois de fin de saison. C'est évidemment dans les
bois de nature identique qu'il faut rechercher ceux qui peuvent remplacer le Frêne pour
les manches d'outils. Or, dans les notes du collecteur, nous lisons que le bois de Toddalia
est recherché par les Malgaches pour manches d'outils. Il suflit de jeter les yeux sur la
section transversale de ce bois (pi. 26), pour voir qu'il est formé de libres avec, de place
en place, des zones circumméduUaires moins épaisses et moins résistantes de parenchyme
ligneux, de telle façon que ce bois, de la même façon que les ressorts des voitures, est
constitué par des lames résistantes superposées ; mais ici au lieu d'être des lames d'acier,
ce sont des lames fibreuses. Aucun exemple ne peut, mieux que celui-ci, faire éclater la
justesse des vues que nous soutenons ici.
Ajoutons qu'en Indochine, le bois de Lagerstrœmio (Baiiglang), employé pour manches
d'outils par les indigènes depuis un temps immémorial, doit ses qualités spéciales à des
raisons identiques.
h. Gr.wire sir bois. — Cet art spécial paraît reprendre un certain essor et on
recherche aujourd'hui les bois susceptibles de remplacer le Buis de belles dimensions,
devenu assez rare.
Pour cet usage particulier, le bois doit être homogène, avec des zones d'accmissement
aussi peu marquées que possible ; les vaisseaux doivent être très petits et les rayons étroits
et peu élevés, car les bois à rayons larges et élevés se fendent trop facilement. Enfin la
membrane des fibres ne doit pas présenter une trop grande épaisseur, alln de ne pas
donner au bois une dureté qui rendrait la gravure plus diflicile.
A la vérité. le Buis présente des zones d'accroissement, mais elles ne sont niarcpiées
que par l'absence de vaisseaux suivant certaines lignes concentri(|ues très étroites, ce qui
ne compromet en rien l'homogénéité générale.
On a déjà signalé quelques bois pouvant être employés comme succédanés du Buis, en
particulier Gonioma KomassiE. Mey. (Apocynacées), de l'Afrique du Sud : Tecama penta-
pliylla Juss. (Bignoniacces) ; Casearia praecox Griseb. (SamydacéesV de l'Amérique
tropicale ; Kscnheckia Alata Piltier (Rubiacées). du \'enezuela : ([uelques Eiicalvpltis
d'Australie, etc. Parmi les bois d'Analamazaotra dont nous donnons la structure dans le
cours de ce travail, nous signalerons comme pouvant être mis à l'essai : W einmannia
miiudijlora Baker (pi. 22) : Clnnamosma madaijascariensis P. Dang. (pi. 33) : Ouralea
a/iceps Bak. (pi. 3/|) ; Casearia nir/rescens ïul. {p\. 3!i): Naiiclea cuspidala Bak. (^pl. 01 V
Nous pouvons ajouter aux iiois précédents, celui de PiHosporum stenopelalum Bak.. connu
sous le nom indigène de Ambovilsika. Mais, si ce bois présente rhomogcnéilé désirable,
avec des vaisseaux très petits, nous conservons quelques doutes sur sa consistance. 11 est
I ri8
LES BOIS DE MADACASCAW
possible que dans le nombre des bois signalés ci-dessus on renconlie le bois pouvant
avantageusement leniplaoer le Buis.
Dans celle liste nous n'avons pas compris le bois à' Acjauria salicifo/ia Ilook f. (pi. fi~),
à vaisseaux nombreux et fins, en raison de la grandeur exceptionnelle des rayons, qui fait
craindre la production trop facile de fentes.
c. Tonnellerie. — Nous avons dit plus baut (p. 2) les caractères que doit présenter
un bois pour cet usage. Il doit comprendre une assez forte proportion de fibres cl surtout
posséder des rayons larges et élevés formant avec les fibres (dans les plancbetles fendues
sur mailles), une sorte de treillis ou tissu dans le plan général des merrains.
Ajoutons qu il faut en outre rejeter ceux des bois qui. tout en présentant les caractères
ci-dessus, contiennent des canaux sécréteurs dont le contenu pourrait altérer les substances
diverses dont on se propose de remplir les tonneaux. Il convient donc de ne pas utiliser
le bois des diverses Diptérocarpacées par exemple.
Au nombre des bois de Madagascar qui conviendraient par leur structure pour cet
usa^c, nous signalerons ceux de Arlaholrys oligosperma P. Dang. (pi. 12); Carallia
madagascariensis Tul. (pi. 18); Agauria salicijolia Hook. f. (pi. ^7) ; Savia oblongifoUa
H. Bn..etc.
d. Bois pour mâtures. — Deux qualités paraissent indispensables, en dehors d'ailleurs
des dimensions : 1° une résistance sulïisante comportant une assez forte proportion de tissu
fibreux ; 2° une certaine flexibilité permettant de subir lelTort d'un vent violent sans
crainte de rupture.
Le bois de certains Palmiers, avec ses multiples faisceaux de fibres presque parallèles,
plongés dans un tissu moins consistant, semble à priori mieux adapté que tout autre à cet
usage particulier : mais nous ignorons si des essais ont été tentés dans cette voie.
Pour ce qui concerne le bois des Dicotylédones, on trouverait peut-être les quabtés
requises chez ceux qui possèdent des zones circumméduUaires de parenchyme ligneux et
de fibres avec des rayons assez développés, car un bois constitué de cette façon ne peut
être rigide et se rapproche autant que possible du bois des Palmiers. Nous signalerons,
pour Madagascar, les bois de Carallia, ToddaUa, Symphonia, Rheedia , Craterispermum, etc.
e. Pav.\ge en bois. — Les bois pour cet usage doivent présenter une résistance
suffisante et comprendre par conséquent une forte proportion de fibres. Mais ils ne doivent
pas être homogènes, car ils suseraient réguhèrement et se pohraienl sous le passage des
piétons, des chevaux, etc. Le bois de Pin des Landes convient très bien, car il comporte
des zones alternatives de tissu mou et de tissu dur, ce qui lui permet de navoir jamais une
surface lisse, l'usure étant différente pour les zones successives.
Les bois des pavs chauds, qui sont très souvent homogènes, paraissent ne pas convenir
pour cet usage et, de fait, ceux qui ont été mis à l'essai nont pas toujours donné et pour
tous les cas, des résultats très satisfaisants.
11 faut remarquer cependant que leur durée d'usage est notablement plus considérable
PROPRIETES PHYSIQUES DE CERTAINS BOIS I ."iQ
que celle des bois de Pins. Pelsch (Le liois et ses applications au pavage, Paris. Béranger;
189G) classe les bois de pavage, quant à l'usure, do la façon suivante : i. Liem : 3. Teck.-.
3. Karri ; It. Jarrah; 5. Pitcbpin : (1. Pin gciiiiné des Landes; 7. Pin non gemmé,
8. Sapin des Vosges ; 9. Sapin du Jura ; 10. Epicéa.
Le même auteur, qui se recommande par une profonde connaissance pratique de la
question, préconise les bois durs des pays chauds pour les voies à lourde circulation dune
part, et en outre pour les voies étroites, mal aérées, à faible circulation, d'autre part, car
dans ces dernières, la pourriture serait la principale cause de destruction et les bois durs
des pays chauds y' sont moins exposés.
Du moins conviendrait-il, si on veut renouveler ces essais, de choisir de préférence ceux
qui présentent des zones circumméduUaires assez épai^sses de parenchvme ligneux et de
fibres, comme les Symphonia par exemple et quelques autres, dont on pourra facilement
établir la liste par l'examen du présent album.
/". Pâte .\ PAPIER. — Dans lexploUaliuii intégrale de la forêt tropicale il pourra être
utile de réserver certains bois pour la préparation des pâtes à papier et létude microçra-
phique renseignera très suffisamment à ce point de vue.
Il est nécessaire que le bois soit beaucoup plus riche en tissu fibreux qu en pareiuliyme
ligneux et il est indispensable, en outre, de ne choisir que les bois dont les fibres ne
prennent pas une membrane trop épaissie. Aucun bois ne nous paraît plus avantageux à
ce point de vue que celui du Mûrier à papier, dont, à tort, on n utilise généralement
que l'écorce.
Dans la forêt d'Analamazaolra, on pourra utilement tenter des essais avec les bois de
Ficus, de Tina, de Macaranga et de Doinbeyu. Nous ne signalons pas celui de Ciniminosinu.
cependant très riche en fibres, car la membrane de ces éléments présente ici une épaisseur
beaucoup trop grande pour permettre l'utilisation efficace de ce bois dans la papeterie.
Les quelques exemples qui précèdent sont suffisants pour montrer l'emploi pratique
qu'on peut faire de toutes les données sur la micrographie spéciale des bois. La connais-
sance de la structure ne permettra pas seulement de déceler dans l'avenir toutes les substi-
tutions frauduleuses ou autres ; mais nous sommes encore profoudément persuadé que
l'étude micrographique des bois constitue l'un des moyens les plus sûrs et les plus rapides
de reconnaître leurs qualités ou leurs défauts et de faire prévoir les usages auxquels
on peut les destiner et nous avons la ferme conviction que l'avenir viendra conilrmer
nos vues.
APERÇU GÉNÉRAL
SUR LA FORÊT DE MADAGASCAR
M. FALCHERE
Inspecteur général de l'Agriculture Coloniale.
LES FORETS DE MADAGASCAR
CARACTÈRES GÉNÉRAUX. — ÉTAT ACTUEL. — CAUSES ET PROCÉDÉS DE DESTRUCTION
DE LA FORÊT. — EFFETS DE LA DÉNUDATION.
Madagascar est une île exfrèmenieiit dénudée. On estime que les forêts y occupent
" millions dliectares, soit à peu près i3 pour loo de la supeHlcie totale qui est de
58,2 millions dliectares. Il est d'ailleurs probable que cette estimation est supérieure à la
réalité, car j^our beaucoup de régions on comprend parmi les surfaces boisées des
espaces qui ne portent plus de forêt, et qui sont seulement recouverts de broussailles
arbustives et arborescentes.
A Iheure actuelle encore, dans la plupart des régions de la colonie, la forêt est l'objet
d'une destruction que n'arrivent pas à entraver complètement les réglementations en
vigueur. Cette situation est d autant plus déplorable cju au préjudice direct qu entraîne la
disparition de la forêt, riche en produits utiles, s ajoutent des transformations préjudi-
ciables à l'intérêt général, dans la climatologie et dans l'agi-ologie du pays.
Les auteurs qui ont étudié la géographie physique de Madagascar ne s'entendent pas
pour rendre l'homme entièrement responsable de la dénudation de la Grande Ile. Certains
d'entre eux, et notamment Gauthier, dans £'ssflis de géographie physique de Madagascar.
■prétendent que le centre de la colonie n'a jamais dû être boisé. Le climat et les terres de
cette région seraient, d'après ces observateurs, de nature à s'opposer à l'existence de la
forêt. D'autres naturalistes, dont M. Perrier de la Bathie, pensent au coiilrairc qu'avant
l'arrivée de 1 homme. 1 île était à peu près entièrement couverte de forêts ou de broussailles
arborescentes.
L'étude des vestiges de forêts qui existent encore sur les hauts plateaux donne une base
solide à cette dernière hypothèse, qui trouve au surplus un appui sérieux dans les obser-
vations qu'il est possible de faire actuellement. C'est ainsi qu'en maints endroits du ver-
sant oriental, dont l'humidité et la chaleur constantes sont si éminemment favorables à la
végétation, il existe des espaces totalement dépourvus d'arbres et d'arbustes. L'on ne
voudrait pas admettie qu'ils aient pu porter de la forêt si de nombreuses souches n'y
persistaient encore, attestant (jue le déboisement y remonte cependant aune époque toute
récente.
Tiuil, au conlraire. semble bien prouver que c'est l'honnue qui a été à Madagascar le
l(\'_^ LES BOIS DE MADAGASCAR
grand destructeur de la Ibrèt. et bien (lu'clle soit maintenant gênée, son activité dévasta-
trice s"exerce encore sous nos yeux avec intensité. Il nous est donc ainsi possible d'en
suivre la marche et d'en mesurer exactement les funestes effets.
L'élément qui apporte son concours à l'indigène pour l'accomplissement de son œuvre
de dévastation est le feu, et le processus de destruction varie suivant les conditions clima-
tiques du milieu ou elle s'opère.
Sur le versant oriental, la forêt forme une masse compacte de verdure, toujours
humide, qui se défend d'elle-même contre linccndie. Aussi, dans cette région, est-il
indispensable que l'homme intervienne directement pour anéantir la forêt. C'est le culti-
vateur de riz qui agit dans ce milieu. Il abat la forêt à lexception des grands arbres dont
il se contente d'écorcer la base du tronc. Puis, lorsque les branchages et les feuilles se
sont desséchés, il y met le feu. Sur cet emplacement ainsi défriché sommairement, et qu'il
appelle « tavv ». l'indigène sème généralement du liz et quelquefois aussi du maïs. Dès
qu'il a obtenu une récolte, il abandonne ce terrain qui se couvre d'une brousse arbustive et
devient le a Savoka ».
L'année suivante il recommence dans un autre endroit son travail de destruction. Il
abat une nouvelle parcelle de forêt pour y créer un nouveau tavy et il procède ainsi chaque
année.
On s'exphque dès lors que les habitants indigènes de celte région, cependant très
peu peuplée (739 habitants au kilomètre carré) aient pu anéantir la forêt sur des surfaces
immenses.
Pour la création des « tavy » on recherche les endroits les plus accessibles et ceux dont
le sol est le plus fertile. Ces conditions se trouvent réunies au plus haut degré dans les val-
lées et dans les thahvegs entre les collines. Il en résulte que sur le versant oriental, dans
les régions des « tavy ». les vallées sont entièrement privées de forêt, et lorsqu'il en sub-
siste quelques vestiges, ces bosquets sont localisés sur les sommets difficilement accessibles
ou sur ceux dont le sol est trop pauvre pour permettre la culture du riz.
Le Savoka qui succède au tavy ne présente pas au feu le même obstacle que la forêt.
Les fougères (Pteris) et les Graminées qui s'y développent se dessèchent vers la fin de la
saison fraîche et offrent au feu un excellent ahment. Brûlé à diverses reprises par les feux
de brousse, le Savoka se transforme rapidement en steppes à graminées, dont les étendues
s'agrandissent d'année en année sur le versant oriental.
Dans l'Ouest et aussi dans le Centre, la destruction de la forêt suit une marche différente
de celle que nous venons de décrire. Le chmat de ces régions est très sec, «pendant six mois
au moins, de sorte que les feux de brousse, poussés par le vent, peuvent y attaquer direc-
tement la forêt et en réduire considérablement la surface d'année en année, sans que
l'homme ait à intervenir autrement que pour allumer l'incendie du steppe.
La forêt de l'Ouest assez dense pour s'opposer à la croissance des herbes sous son cou-
vert, offre à la propagation des feux un obstacle sérieux, et ils ne s'y propagent générale-
ment pas à l'intérieur. Mais ils l'entament chaque année sur ses lisières, en un nombre
considérable de points ; et quoiqu'ils ne pénètrent pas généralement de plus de quelques
mètres dans la forêt, ils en détruisent tous les ans de vastes superficies.
LES FOluVrS Dli MADAdASCAK 1 65
Dans le cfntre, les forêls sonL tns peu denses et elles laissent croître sous leur couvert
des herbes cl des arbustes qui se dessèchent à la fin de la saison fraîche, offrant un excel-
lent aliment au l'eu, qui peut ainsi pénétrer très avant dans lintérieur des tnassifs fores-
tiers, et les détruire dun seul coup sur de très vastes espaces.
Dans ces deux dernières régions, la foret subsiste donc surtout dans les endroits abrités
pour une raison quelconque contre les feux. On l'observe principalement dans les vallées
étroites et à l'abri des vents, et le long des cours d'eau.
Dans rOuesl on voit encore de maigres forets sur les plateaux stériles oii l'herbe est
trop clairsemée pour offrir à l'incendie un élément indispensable à sa progression. Ces
bosquets se trouvent ainsi protégés d'une façon assez if)attcndue par la pauvreté même du
sol qui les porte.
Il existe encore dans l'Ouest des forêts à peu près intactes sur les « Tsingy ». Ces for-
mations spéciales aux régions calcaires du versant occidental, correspondent aux lapiarsde
nos contrées. Elles présentent des roches curieusement et profondément sculptées par l'éro-
sion, qui rendent à peu près impossible la circulation de l'iiomme et des animaux, et
offrent un obstacle infranchissable à la piogression des feux. Ces diverses causes e\pli(juent
que les forêts des « Tsingy » aient pu subsister. D'ailleurs elles ne lormentpas, en géné-
ral, des massifs denses. Ce sont des mélanges d'arbres et d'arbustes éparpillés au
milieu d'un chaos de pierres, parmi lesquelles croissent de nombreuses espèces xéro-
phylles.
Dans la région centrale il existe encore quelques massifs boisés qui ont subsisté grâce à
la protection des rochers au milieu desquels ils sont installés. C'est ainsi que dans les pro-
vinces d'Ambositra, d'Antsirabe et de Tananarive, des bosquets assez importants de tapia
(Uapaca Clusiacea) ont été défendus des incendies par les rocaillcs parmi lesquelles pous-
sent ces petits arbres.
Il est possible et même probable qu'à l'origine, dans l'Ouest et dans le centre de l'île,
comme dans lEst, la forêt ait été détruite pour la création des « tavy ». Les indigènes de
l'Ouest ne se gênent guère aujourd'hui encore pour installer des « tavy » dans les rares
massifs forestiers qui subsistent en quelques endroits dans les vallées alluxionnaires fertiles.
Mais actuellement ce sont surtout les pasteurs qui poursuivent dans le centre cl dans
l'Ouest cette œuvre de destruction.
Le troupeau bovin de Madagascar, composé de 8 millions de sujets, est, selon nous, la
grande force qui dispute son existence à la forêt.
Ce sont précisément les régions de l'Ouest qui possèdent les troupeaux les plus nom-
breux : Morondava 920000 bieufs ; Majunga 7,1,") 000 : Mae\etanaiia 789000: Tulcur
618 000.
De temps immémorial les pasteurs indigènes créent et entretiennent la prairie par l'in-
cendie. Cha([uc année, vers la lin de la saison sèche, pour débarrasser le sol des herbes
mortes et |)réparer la venue des nouvelles pousses, ils allument d'innombrables feux dans
le steppe. Ces feux, poussés par le vent, détruisent toute la végétation herbacée qui
recouvre le sol cl s'attaquent à la forêt dans les conditions que nous avons exposées pré-
cédemment.
l66 LKS UOIS DE MADAGASCAR
Le résultai d une telle pratique est lamentable. Les massifs forestiers disparaissent avec
une extraordinaire rapidité, entraînant 1 anéantissement de ricliesses naluielles précieuses :
caoutchouc, bois d'industrie, cire, fibres, etc. La tlore autochtone subit des transforma-
lions profondes et très regrettables, que M. Perrier de la Balhie a mis lumineusement en
évidence dans son livre récent : La végétation malgache. De nombreuses espèces indigènes
importantes sont détruites pour faire place à quelques plantes cosmopolites, en général
peu intéressantes. Le sol. soumis à l'action répétée et continue des feux, n'est plus protégé
contre lérosion. La terre végétale et l'humus qui le recouvrent disparaissent peu à peu
et il devient bientôt impropre à toute agricultuie. C'est ainsi qu'ont été complètement sté-
rilisés à Madagascar des millions d'hectares de terre qui portaient jadis de belles forêts, et
qui ne produisent plus aujourd'hui que quelques graminées coriaces offrant aux troupeaux
un pâturage absolument insuflisant.
Il semble bien aussi que l'extraordinaire développement des stirfaces occupées par les
marais à Madagascar ne soit, en partie du moins, la conséquence de là disparition des
forêts. Aux inconvénients du déboisement signalés plus haut, il faudrait donc encore
ajouter une influence défavorable sur la salubrité du pays. Cette funeste pratique entraî-
nant l'extension des marécages aurait pour conséquence de favoriser la propagation du
paludisme.
Il n'est pas facile de déterminer les elTets des déboisements sur la climatologie. Mais il
semble bien que le climat du centre, par suite de la disparition des forêts, soit devenu plus
sec et aussi plus froid. Quant à celui de l'Ouest, on est assez porté à imputer sa grande
siccité à l'extrême dénudation de ce pays.
Nous n'avons pas fait mention des forêts du Sud de Madagascar. Il en existait sans
doute, dans cette région, dans les vallées, le long des cours d'eau. Elles ont à peu près
entièrement disparu aujourd'hui. Il ne reste plus, dans ce pays, sur les grands plateaux
secs qui le caractérisent, que des peuplements d'arbustes et d'arbrisseaux xérophylles,
auxquels on ne saurait donner le nom de forêts. Ces peuplements, composés de plantes
à tissus gorgés deau, ne subissent pas les effets désastreux des incendies annuels, qui ne
s'y propagent d'ailleurs pas, par suite du peu de développement de la végétation herbacée
à tiges annuelles, qui fournit au feu son principal aliment.
Au point de vue hydrologique, le déboisement, dans un pays montagneux et chaotique
comme Madagascar, produit des effets très impressionnants. Le ruissellement des eaux de
pluie se produit subitement et avec une intensité extraordinaire sur ces terrains dénudés.
En quelques heures les grands fleuves, dans leur haut cours, sont transformés en torrents
au moment des pluies de l'hivernage. Ils roulent alors une quantité énorme de limon, de
sable et même de pierres. Arrivées dans les parties basses des vallées, ces eaux tumultueuses
calment leur élan et déposent les matériaux d'érosion qu elles transportent. C'est ainsi
que se forment et s'agrandissent sans cesse les vastes deltas marécageux qui existent à
l'embouchure de tous les fleuves tributaires du canal de Mozambique. Mais dans ces par-
ties basses les lits des rivières n'ont aucune stabilité. L'énorme quantité d'eau boueuse
qu'ils reçoivent pendant l'hivernage produit des ensablements qui les comblent. Les
lleuves changent alors de cours en creusant un nouveau lit dans des terres qui paraissaient
Liîs roHiVrs dk Madagascar 167
dcfinitivetncnl fixées. On comprend qnel émoi causent aux cullivateurs ces perturhalions
dans le tracé du lit des cours d'eau !
Pour être complet, il faut encore signaler rexislencc, dans les parties des deltas et du
littoral Ouest, oîi les terres sont inondées par l'eau de mer pendant les marées, de peuple-
ments forestiers composés de petits arbres (Palétuviers) adaptés à ces conditions si spé-
ciales. On donne souvent à ces peuplements le nom de « Mangrove ». La situation de la
« Mangrove » la défend contre les attaques du feu, mais comme quelques-unes des essences
qui la composent possèdent une écorce riche en tanin, elle a été dévastée dans ces der-
nières années par les indigènes collecteurs d'écorce.
C'est ainsi que dans toutes les régions de l'île, sous une forme ou sous une autre, la
forêt malgache est en voie de destruction. Les mesures prises par l'administration arrivent
peu à peu à réfréner l'ai'deur dévastatrice des cultivateurs de riz de montagne, dont le
nombre diminue incontestablement, mais on n'a encore trouvé aucun moven de limiter
les déprédations infligées aux forêts par les leux de brousse allumés par les pasteurs.
Il faut bien avouer aussi que jusqu'à ce jour, il a été impossible d'inculquer le respect
de la forêt aux exploitants européens qui détruisent généralement, et sans grand profit
d'ailleurs, les peuplements qui leur sont accordés en concession.
CARACTÈRES PARTICULIERS
DES FORÊTS DE MADAGASCAR
A. — LKS FORETS DE LEST.
Forêts de la zone littorale. — Lorsque Ion aborde Madagascar par 1 Est, on découvre
tout d'abord une vaste plaine formée de dunes basses, entrecoupées de marais et de
lagunes, dans lesquelles les fleuves déversent leurs eaux.
Celte région n'a jamais plus de 2 à 3 kilomètres de largeur, mais elle existe d une
manière presque continue de Vohémar à Fort-Dauphin.
Par suite de circonstances spéciales, naturelles et artiliciellcs, l'aspect de cette région
présente un caractère très particulier, qui laisse au voyageur le souvenir inefl'avable d un
parc immense d'une grande beauté. Ici c'est un médiocre taillis dans lequel abondent les
palmiers et les cycas. Là. au contraire, c'est un beau taillis sous futaie. Ailleurs, c est une
vieille futaie oîi apparaissent des arbres énormes au port très caractéristique. Ces bosquets
sont enfin séparés par des pelouses admirablement vallonnées, éternellement vertes, for-
mées de graminées adaptées à ce milieu, toujours basses et appliquées au sol, lesquelles
donnent à ces pelouses l'aspect d'un beau gazon parfaitement entretenu.
Les espèces qui composent la forêt du littoral sont ou cosmopolites ou indigènes. Les
premières semblent y avoir été amenées par les flots ; les autres sont des formes adaptées
à ce milieu qui appartiennent à des genres représentés dans les forêts de l'intérieur. loutcs
ces espèces ont des aptitudes balopliites qui leur permettent de vivre au voisinage immé-
diat de la mer, sur des sables fortement imprégnés de sel. Elles sont à feuilles
persistantes.
Les indigènes ne font pas de m lavy » sur ces terrains siliceux, il est néanmoins
incontestable qu'ils ont en maints endroits détruit la forêt qui les recouvrait.
Il existe encore quelques massifs de celle forêt à peu près intacts au Xord de l'énérl\e
et au Sud de Mananjary.
Les espèces les plus caraclérislicjues (|ui s'y rencontrent sont : CalopfiYllutn Inopliyllam
(Foraha), Hibiscus lUiareus (Varo), Afzelia hijuga (llinlsy), Trac/>ylobium verrucostini
copalier (Nandroroib), Labraniia liojeri (^aio), Terminalia Calappa (Mai'a). Barringtonia
speciosa (Fotobe), Bairinglonia apiculata (Folâtra), Casuarinu equisclifoUa (^Filao), etc.
Lecomte. '^'^
I.KS DOIS DE MADAGASCAR
Les Mjristica connus èi Madagascar croissent presque tous dans celle zone où l'on
observe également des Diospyros spéciaux, producteurs d'ébène. Associé à ces espèces arbo-
rescentes ou croissant sous leur couvert on observe : Cycas Thouarsii (Falio) ; divers Pan-
'/a«Hs et principalement P. ulitis : Clirysalidocarpus lulescens : Phœnix leonen.'iis(Daira). Celle
dernière espèce fexiste surtout dans la partie moyenne de la zone littorale, aux environs de
Mananjarv. et elle croît aussi en abondance sur les collines de cette même région.
Les arbres de la forêt littorale forment quelquefois des peuplements assez homogènes.
Barringtonia speciosa, Trachylohiiun verriicosum et Terminaliti Catappa s'y observent sou-
vent en bosquets composés prestjue uniquement de lune de ces espèces.
Ces forêts produisent de bons bois de construction (Nalo, Hintsy, Copalier). des bois
d'ébénislerie notamment de 1 ébène dans le iVord : de la gomme Copal, etc.
Les Landolphia s'y rencontrent souvent, mais ces lianes n'y donneiitpas de caoutchouc.
M. Perrier de la Bathie signale que Mascoren/insia arborescens ne produit pas non plus
de caoutchouc lorsqu'il croit dans les forêts de la zone liltorale, alors qu'il en fournit un
excellent dans les forêts de l'intérieur. Ces observations montrent à quel point les plantes
doivent s'adapter pour vivre dans le milieu spécial qui vienl d'être décrit.
Là oîi la forêt a été détruite les dunes sont souvent envahies par des Psidium (Gova-
viers), Strychnos spinosa (Voataka) auxquels se mêlcnl. surtout au .Nord de Tamatave, des
Citrus a fruits généralement amers.
Forêts des basses et moyennes altitudes. ^ Sous cette dénomination nous comprenons
toute la zone qui va des dunes du lilloral à une altitude de 800 à goo mètres. Cette forêt
change peu d'aspect du Nord au Sud. Les variations sont un peu plus accentuées de l'Est
à 1 Ouest, sans qu'il soit possible cejiendani de trouver un point précis où établir une
subdivision.
En parlant de la zone des dunes décrite précédemment on trouve en avançant vers
l'Ouest un chaos de petites collines arrondies, dont l'altitude s'accentue d'abord insen-
siblement, pour arriver au versant qui s'élève brusquement de 000 à 800 mètres
environ.
Dans la première partie de celte zone la forêt a été presque entièrement anéantie, sauf
dans la province de Maroantsetra où elle existe encore à peu près intacte jusqu'au bord
de la mer.
Ailleurs il n'y reste plus guère que des « Savoka » alternant avec le steppe qui s v
développe de plus en plus. De loin en loin, il reste quelques très petits bosquets intacîs
sur les sommets.
Enfin, entre les cotes 600 et 800 à 900. on trouve une bande forestière, plus ou moins
large, détruite entièrement en certains endroits, laquelle s'étend dune manière presque
continue du Nord au Sud de l'île. C est là tout ce qui reste de la belle sylve qui
recouvrait complètement jadis le versant oriental d'un épais manteau arborescent.
La forêt du versant Est de Madagascar n"a pas_ le caractère majestueux des forêts tropi-
cales que nous avons observées dans d'autres pays, notamment dans les Guyanes. Les
arbres aux dimensions colossales \ sont à peu près inconnus. C'est une futaie de 2Ô à
CAUACTKHES I*AH I ICtl.lEHS DES ForiETS DE MADAGASCAK 1 ~ I
3o mètres de huuleur, composée d'arbres aux troncs droits. Le caractère principal de cette
forêt est sa grande hétérogénéité. Elle est formée do deux cents espèces qui croissent pèle-
mèle sur son sol chaotique.
Le feuillage de ces arbres est en général persistant: quchjues rares espèces cependant
sont à feuilles caduques.
Au-dessous de ce premier étage croissent de petits arbres et de grands arbustes, des
Dracœna. des palmiers (\onitra) à tronc élancé, formant un inextricable fouillis, rendu
encore plus impénétrable par les lianes et les bambous lianes ' qui s'accrochent aux troncs
et aux branches des arbres.
Plus bas encore, tout à fait sur le sol perpétuellement humide, croissent en abondance
des Graminées, des Cypéracées. des Bégonia, des Fougères, des Selayiriellti et dans les
basses altitudes surtout de nombreux palmiers acaules.
Les Fougères arborescentes, rares aux basses altitudes, deviennent de plus en plus
nombreuses à mesure que l'on s'élève, et, vers les cotes 600 à 800, on en observe dans les
gorges, groupées dans les endroits où le sol est riche en humué, de superbes exemplaires
dont les troncs peuvent atteindre jusqu'à six et huit mètres de hauteur.
Les épiphv tes sont nombreux surtout dans les régions les plus élevées. Ce sont des fou-
gères et notamment Aspleniuin aidas et Platycerium qui s'attachent aux (roncs des arbres
et aux lianes, des Orchidées, des Cactées, des Pipéracées, etc.
De loin en loin apparaît au milieu de celte abondante végétation un Ravcnnla madagas-
cariensis qui pousse un tronc droit à 10 ou 10 mètres de hauteur pour porter son éventail
de feuilles à la lumière.
Les espèces arborescentes qui composent la forêt du veisant oriental sont loin d'être
toutes déterminées botaniquemenl.
Celle étude consacrée aux arbi-es de la l'orêl d'Analamazaolra porle sur plus de
iGo espèces différentes, et elle n'a pas la prétention d être complèle. Il est même probable
qu'il sera nécessaire de recueillir de nouveaux échantillons pour permettre l'identifi-
cation de certaines essences confondues jusqu'à ce jour sous un même nom indigène.
La forêl d'Analamazaolra est une enclave comprise dans la forêt orientale des moyennes
altitudes. Elle est traversée par la route et par la voie ferrée qui relient la capitale. Tanana-
rive. à la côte Est. De l'Est à l'Ouest cette forêt a environ 3o kilomètres de profondeur.
Elle couvre un chaos de collines qui s'étagent entre Coo cl 900 mètres d'altitude. Quelques
pics atteignent même i 300 mètres.
Elle est assise sur le premier ressaut monlagneux qui sépare les basses altitudes du Pla-
teau Central. Les rivières au cours torrentueux qui la traversent ont découpé dans ces
montagnes des gorges profondes. Leurs lits sont encombrés de gros blocs de pierre arron-
dis, qui leur donnent un cachet tout à fait particulier.
Cette foiêl repose sur tmi sol lalérilique provenant de la décomposition des ruches cris-
tallines. C'est bien le type du sol qui domine sur tout le versant oriental de Madagascar.
I. Il n'pst pa? sans iiilôivl de signaler que les l)anibniis lianes ayant fleuri on ii)iti. ont lous ilisparu >je|uiis. Dans la
forêt d'Analamazaolra notamment, que nous avons minutieusement étudiée en i(|iS-ii), nous n'a\ons plus oliservé un
seul bambou liane vivant (Note de S.. Fauclièro).
1-2 LES BOIS DE MAnAGASCAR
La couche de terre végétale qui recouvre la latérite est très mince et les racines des arbres
y courent à llcur de terre.
L'humidité y est constante comme d'ailleurs dans toute la partie de l'île soumise au cli-
mat du versant oriental.
Dans la partie la plus élevée de la forêt d'Analamazaotra, vers la cote 900, la température
s abaisse parfois à 2 degrés centigrades au-dessus de zéro. Le climat y est sensiblement
plus froid que dans les basses altitudes. Les arbres y sont aussi en général moins dévelop-
pés et dans les parties élevées, les grands arbres ont même en général disparu pour faire
place à une végétation plus rabougrie, dont les arbres, ramifiés dès la base, n'ont guère
plus de 10 à i5 mètres de hauteur.
La foret d'Analamazaotra est exploitée pour la fourniture du bois de chauffage nécessaire
au chemin de fer. Elle produit aussi une grande partie des bois d'œuvre et d'ébé-
nisterie emplovés à Tananarive, ainsi que les traverses utilisées par le chemin de fer.
Il est utile d ajouter que les forêts du versant oriental, quelle que soit leur situation, ne
présentent guère d'intérêt pour la métropole. Elles sont en effet peu riches en bois d'œuvre,
et leur topographie désordonnée les rend difficilement exploitables. Elles envoient cepen-
dant en France une certaine quantité d ébène (Nord-Est) et un peu de palissandre. Elles
fournissent des bois d'œuvre et des traverses de chemins de fer aux pays voisins de
Madagascar.
Les espèces les plus utiles ou les plus caractéristiques de ces forêts sont énumérées dans
le travail précédent de M. Lecomte.
Les Mascarenltasia et les Landolphia sont représentés par plusieurs espèces dans les
forêts de l'Est. Ces essences fournissent un caoutchouc estimé. Malheureusement une
exploitation abusive en a diminué le nombre au point de rendre à peu près nulle la produc-
tion de la gomme.
Les essaims d'abeilles vivent nombreux dans la forêt de l'Est qui produit une notable
proportion de cire. Jadis on y récoltait du crin végétal, fibre produite par le palmier Voni-
tra Thouarsiana. Les Faucherea (Nato) donnent des écorces tinctoriales utilisées par les
indigènes pour la teinture de leurs tissus.
Les Raphia — Raphia Rufjia — sont nombreux dans les marécages de basses altitudes
de la partie >ord de la zone que nous venons d'étudier. Ces beaux palmiers donnent lieu à
une très active exploitation, et leurs fibres alimentent un commerce d'exportation impor-
tant. Ils sont cependant moins abondants dans l'Est que dans le Nord-Ouest de la
colonie.
Forêts des liantes altitudes. — Nous comprenons dans cette dénomination les peuple-
ments situés au-dessus de 900 mètres d'altitude. Les plus importants sont ceux qui cim-
vrent les escarpements formant à l'Est le second ressaut par lequel on accède au Plateau
Central.
Ces forêts ne diflcrent pas sensiblement des précédentes au point de vue des essences
arborescentes.
Certaines espèces tropicales en ont disparu, notamment Ravenala madar/ascariensis.
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i' o G
CARACTÈRES PARTICULIERS DES FORÊTS DE MADAGASCAR l~S
Les arbres sont les mêmes que ceux qui peuplent les forêts des basses et moyennes alti-
tudes, mais certaines espèces y prédominent : Weinmannia, Elaeocarpus. Rhus notam-
ment. Le genre Podocarpus, qui apparaît vers 700 mètres dans la formation précédente,
prend un grand développement dans certaines régions des hautes altitudes.
Les arbres ont diminué de taille. Ils ne dépassent guère 9.0 à aô mètres de hauteur. Le
sous-bois est riche en plantes herbacées et subherbacées. Les épiphytesy sont nombreux,
ainsi que les fougères ; de longs lichens blanchâtres pendent aux brandies des arbres.
L'altitude ne semble pas iniluencer beaucoup cette formation, car on la retrouve sem-
blable à elle-même sur quelques points élevés du centre, notamment dans l'Ankara tra,
vers 2 ^00 mètres d'altitude, où il en existe encore quelques petits bosquets.
Cette forêt fournit à peu près les mêmes bois que celles des basses altitudes. Elle ali-
mente en bois d'oeuvre et d'ébénisterie toutes les agglomérations du centre, en dehors de
Tananarive qui reçoit la plus grande partie de ses bois d'une source que nous avons indi-
quée précédemment.
En résumé, les forêts de l'Est forment un tout dans lequel il est dillîcile de créer des
divisions naturelles. Le voyageur constate bien que l'aspect de la forêt change à mesure
qu'il avance vers l'Ouest et qu'il gravit les escarpements qui conduisent au Plateau Cen-
tral, mais il lui serait impossible de préciser un endroit oîi les transformations soient
assez nettes, assez accusées, pour fixer le point de départ d'une nouvelle zone forestière.
B — LES FORETS DE L OUEST.
La région occidentale jouit d'un climat plus chaud et beaucoup plus sec que la région
orientale. La saison fraîche qui s'étend du mois d'avril au mois de novembre est complè-
tement privée de pluie. Aussi la forêt y présente-t-elle un aspect d'ensemble particulier dû
à cette climatologie spéciale.
La nature du sol qui porte la forêt lui imprime des caractères spéciaux qui ont amené
M. Perrier de la Bathie à distinguer quatre formations forestières, correspondant aux
quatre principales catégories de sol qui existent dans cette région :.
i" Les forêts des alluvions et des bords des cours d'eau ;
2° Les bois des collines latéritiques ;
3° Les bois des plateaux calcaires ;
/j" Les bois des collines arénacécs.
Il no reste plus que de rares vestiges de la forêt dos alluvions. C'était probablement la
plus i)('lle de toute l'île. Les arbres (jui en subsistent sont remarquables par le développe-
ment de leurs troncs, qui atteignent 20 à '^o mètres de hauteur. Sous le couvert de ces
arbres le sol est presque im. Il y existe peu de sous-bois, sauf ipiolques arbustes clairsemés
à feuilles persistantes et des herbes rares appartenant à la famille des .Vcanlhaeées. Les
lianes y sont plus ou moins abondantes suivant les situations. Les arbres ([ui composaient
l~J\ LES BOIS HE MADAr.ASCAH
celle lormalioi) étaienl à feuilles persistantes : Cej)lialfiiit/iiis. Prolorhus. Einjenin, Rwcn-
sara. etc., ou à feuilles caduques : Cnnaritiin. Kliayu. Tcrminnlia. etc. On y observe
parfois deux grands palmiers : Medemia utilis et Borassus madogascnriensis.
Les épiphytes y sont rares sur les arbres. Les fougères y existent mais seulement dans
les endroils les plus humides, dans les gorges le long des cours d'eau.
Les bois des collines lalériliques sont constitués par une futaie de i5 à 20 mètres de
hauteur avec çà et là des arbres atteignant jusquà 26 mètres. Les arbres sont à feuilles
caduques. Le sous-bois est très clair, composé d'arbustes les uns à feuilles caduques, b-s
autres à feuilles persistantes. Les lianes y sont assez abondantes. Les arbres ne portent
aucun épiphyte, ni mousses, ni lichens, Les fougères et les palmiers n'existent pas dans
cette formation qui s'ctage entre les cotes 100 et 800, sans présenter de changements
sensibles.
Les arbres sont surtout des Légumineuses : Acacia, Dalbergia, Grewia, etc.
Ces bois ont beaucoup souffert de lincendie et ils n'ont guère persisté qu'à l'abri des
rocailles et dans les ravins abrités des vents. Encore dans celle dernière situation les indi-
gènes ont-ils continué à les détruire pour y installer des tavy.
Les bois des plateaux calcaires n'existent plus guère que sur les « Tsingy » dont nous
avons parlé dans la première partie de ce chapitre. Partout où le sol des plateaux est pro-
fond et relativement fertile, les pasteurs ont détruit la forêt en incendiant annuellement
les herbes du steppe.
Cette forêt diffère peu de la précédente comme aspect. Elle est plus pauvre en lianes cl
plus riche en espèces à port d'Anflansonia. Beaucoup d'espèces sont propres à cette for-
mation. La futaie atteint une quinzaine de mètres de hauteur avec de place en place des
sujets plus élevés : Andansonia, Diospyros. Acacia, etc.
Le sous-bois est très clair. Il n'y existe ni palmiers, ni fougères, ni mousses, ni lichens
et les arbres n'y portent pas d'épiphytes.
La forêt des « Tsingy » ne difiere de la précédente que parce que les espèces xérophylles
s'y trouvent mêlées en plus grand nombre à mesure que le sol devient plus rocailleux ou
que 1 on avance plus vers le Sud.
11 existe parfois des arbres très grands dans les crevasses des rochers du « Tsingy ».
Diospyros Perrieri, qui fournit l'ébène de l'Ouest, s'y trouve représenté par de très beaux
sujets.
Les bois des collines arénacées ne sont pas à proprement parler des forêts. Ce sont des
taillis ne dépassant guère 10 mètres de hauteur. Tamarindiis indica et di\ers Andansonia
sont très répandus dans celte formation qu'ils caractérisent. Ce sont ces bois j^ui ont le
moins souffert de l'incendie, en raison avons-nous vu précédemment de la faible lertilité
du sol qui les porte.
Les forêts de l'Ouest ont en somme été presque entièrement anéanties. Il n'en reste plus
que de très faibles vestiges qui permettent cependant d'apprécier quelle était la valeur de
ces ]icuplements.
CARACTIiltES PARTICULIERS DES FORKTS DE MADAGASCAR !"•>
Ils renfermaienl de nombreuses. espèces précieuses : Ebènc, iJiospyros Pcrrieri ; palis-
sandre : Dalhergia ikopensis et Perrieri ; Hazomalanga, Hernandia Voyroni dont le bois
est très estimé par les menuisiers, etc., etc. Des plantes à caoutchouc : Mascarenhasia
arborescens et lisianl/iiflora : Landolphia Perrieri. splierocurpa et leimis ; Cryploslefjin
madagascarieiisis ; Euphorbia Pirahaza, etc., etc.
La partie Nord-Ouest de la région occidentale possède de vastes marais cpji donnent
asile aux plus importants peuplements de Raphia Ruffia de toute l'île. Dans la partie Sud
on trouve dans les marais Elu'ïs madagascarieiisis , espèce voisine du palmier à huile de
1 Ouest africain.
PROPRIETES PHYSIQUES DES BOIS
INDICATIONS FOURMES PAR LE SERVICE SPÉCIAL DES BOIS
AU MINISTÈRE DES COLONIES
Par les soins de M. le commandant Bertin, directeur du service des bois coloniaux au
ministère des Colonies, les bois de Madagascar ont été soumis à des essais de flexion
statique.
Ces essais ont été entrepris à l'aide de l'appareil Houdaille, sur des échantillons-éprou-
vetles de o",/lo x;o'",o2 Xo'°.02.
Cet appareil fournit le poids de rupture et de plus il enregistre, sur un cadran gradué, les
déplacements angulaires d'une aiguille, déplacements qui sont proportionnels à la flèche
de courbure des éprouvettcs sous 1 action des poids ajoutés progressivement jusqu à
rupture.
Les mêmes expériences faites simultanément avec 3 bois de France' ont donné :
CHARGE DE RUPTURE
Chêne 176 kilogrammes 1/1°, 4
Sapin i35 — i3°,5
Pin 12» — i4°,o
Les chifl'res indiqués ci-dessous pour les bois de Madagascar pourront utilement être
comparés aux résultats obtenus avec les trois bois indigènes mentionnés plus haut.
Il est bon de remarquer que le volume restreint des échantillons reçus n'a pas permis
au Service des bois de répéter ces expériences sur plusieurs éprouvelles du même numéro
et que les chifl'res obtenus se rapportent par conséquent à un essai unique et ne repré-
sentent pas une moyenne.
Au lieu d'établir une fiche pour chaque bois, nous avons résumé dans le tableau ci-des-
sous les résultats qui nous ont été communiqués par le Ministère des Colonies.
I. Sans précision d'espice, de provenance, elc.
Lecov
LES BOIS DE MAUAGASCAIt
Urtlcacces.
Bosqueia Boiviniana H. Bri
Tréma orientalis Bl
Moracées.
Ficus sp
Plecospcrmum laurifolium H. Bn. .
Protéacécs.
Dilobeia Thouarsii R. el S
Dilobeia Thouarsii R. ctS
Olacacées.
Olax glabriflora P. Dang
Anonacées.
Xylopia sp
Arlabotrjs oligospcrma P. Dang..
Lauracées.
Rav<>nsara crassifolia Bak
Ravensara crassifolia Bak
Ravensara latifolia P. Dang
Ravensara ovalifolia P. Dang
Ravensara Lastellii H. Bn
Ravensara floribunda H. Bn
Ravensara cryptocarvoides P. Dang. .
Ravensara cryplocaryoides P. Dang..
Ravensara anisala P. Dang
Cryptocarya Thouvenolii P. Dang. .
Mespilodapline Faucherei P. Dang. .
Mespilodaphne Thouvenolii P. Dang.
Mespilodaphne Tapack P. Dang. .
Mespilodaphne racemosa P. Dang. .
Thouvenolia madagascariensis P. Dang..
Monimiacées.
Tambourissa Thouvenolii P. Dang. .
Tambourissa Thouvenolii P. Dang. .
Schrameckia madagascariensis P. Dang.
Légumineuses.
Dalbcrgia pterocarpifolia Bak
Dalbergia Baronii Bak
Piptadenia Pervillci \alke
Albizzla fastigiata Oliver
Cunoniacces.
Weinmannia Rulhenbcrgii Engl..
Weinmannia Ruthenbergii Engl..
Weinmannia minutiflora Bak.
Weinmannia Lanlziana H. Bn.
Weinmannia eriocarpa Tul
\\ einmannia Bojeri var. Faucherei. .
Burséracées.
Canarium Boivini Engl. (^
Canarium Boivini Engl. $
Méliacées.
Turraea Thouvenolii P. Dang.
I. F., facile; D., difficile ; A. F., asseï facile ; A. D., assez difficile.
120
99
23
87
89
85
7»
90
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0,6-0,7
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0.8-0,9
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235
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0,6-0.7
0,7-0,8
0,6-0,7
190
180
i85
i5o
0,4-0,5
0,6-0,7
i65
100
0,5-0.6
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FLÈCHE
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i4°
i°,5
3»,9
3°,5
2°,3
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7°.4
3»,6
5°,4
5°
o»,5
3»
4°.9
9°.8
8»,3
6°,3
6°,5
3°
i°,6
i°,5
4°,2
3°, 5
3°,8
7°,4
5°, 6
60,9
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5»,5
3M
9°,8
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A. D.
F.
F.
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F.
F.
F.
F.
A. D.
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F.
F.
F.
F.
F.
A. D.
A. D.
F.
A. D.
A. F.
A. F.
F.
?
0BSEHVAT10N>
mauvais état,
un peu échaulTé.
mauvais l'iat.
mauvais état.
mauvais état,
très mauvais élat.
échantillon fendu,
un peu cchaufTé.
1res échauffé,
échauffé.
très échauffé.
ï fendu.
mauvais état.
très échauffé.
PROPRIETES PHYSIQUES DES BOIS
"79
densité: 5 il
FLÈCHE
OBSERV\TIO>S
Tricllilia peltoslylls H. Bn
Rutacécs.
Toddalla macrophylla Baker
Toddalia polymorpha P. Dang
Erythroivlacécs.
Erythroxylon ampullaceum Bak
Erythroxylon elegans H. Bn
Euphorbiacées.
Uapaca densifolia Baker
Uapaca Thouarsii H. Bn
Brideleia Tulasneana H. Bn
Macaranga racemosa Bak
Anacardiacées.
Rhiis?
Protorhus Thouarsii Engl
Protorhus Thouvenoiii H. Lee
Protorhus sericea Engl
Ilicacées.
Ilex monticola Tul
Sapindacées.
Allophylus Cobbe Bl
AUophylus nigrescens Bl. var. macrocarpa.
Tina madagascariensis Badlk
Icacinacées.
Apodytcs Thouvenoiii P. Dang
Malvacées.
Hibiscus lasiococcus H. Bn
Tiliacces.
Grewia Faucherei P. D
Grewia Thouvenoiii P. D
Sterculiacées.
Dombeva acerifolia Benth
Dombeya biumbellata Bak
Sterculia sp
Elaeocarpacécs.
Elaeocarpus quercifolius Bak
Chlasnacces.
Leplolaena multiflora Dup. Th
Rhodolacna Bakeriana H. Bn
Bixaccss.
Aphloia mauritiana Bak
Winleranacées.
Cinnamosma madagascariensis P. D..
Sauiydacéeg.
Asloropeia rhopaloides Bak
Astcropeia micraster
Guttifcres.
Svmphonia clusioidcs Bak
Symphonia rhodoscpela Jum. et P. de la B.
Symphonia sp
Svmphonia fascicubita B. et H
Symphonia uropliylla Don
Calophyllum parvitlorum Boj
83
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III
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15°
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F.
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F.
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A. D.
D.
A. F.
A. F.
F.
A. F.
A. D.
F.
très piqué.
mauvais état.
mauvais ctat.
un peu échauffé
i8o
LES BOIS DE MADACASCAR
Ochrocarpiis Bonf;o Vig. et Humb. .
Ochrocarpus decipions H. Bn
Psorosperraum androsa?mifolium Bak. .
Haronga madagascaricnsis Choisy.
Myrtacées.
Eiigenia condensata Bak. v. Thouvcnotii. P. D
Eiigcnia sp. nov
Eiigcnia cunoifolia Bak
Eugcnia cunoifolia Bak
Combrétacées.
Terminaliopsis; tcirandrus P. Dang. ...
Méla.stomacécs.
Dichœlanlhera reliculala Cognx
Memecylon angulatum Reich
Mcmecylon Fauchcrei P. D
Memecylon Thouvenolii P. D
Rhizophoracées.
Carallia madagascariensis Tul
Macarisia pyramidala Dup. Th
Araliarécs.
Ciissonia longipediccllata H. Lee
Polyscias ornifolia (Bak.) Harms
Ericacôes.
.\gauria salicifolia Hook. f
Myrsinacées.
Oncostemum Commcrsonianum A. de Juss.
Sapolacées.
Sideroxylon belsimisarakum H. Lee
Gambeya madagascariensis H. Lee
Faucberoa laciniata H. Lee
Fauehcroa Thouvenolii H. Lee
Faucberea panifolia H. Lee
Oléacces.
IN'oronhia emarginata Dup. Th
Loganiacées.
Auxia coriaeea Solercd
Nuxia capitata Bak
Anthocleista sp
Apocynacécs.
Gerbera Tanghin Hook
Carissa dcnsiflora Bak. var. microphvUa. .
Mascarenhesia mangorensis Jum. et Perr. .
A'crbénacces.
Vilex Chrysomallum Steud
Rubiacces.
Nauclea cuspidata Bsk
Pyrostria madagascariensis IL Lee. .
Sehisraatoclada psychotryoides Bak
Breonia madagascariensis A. Rich. . . . .
Composées.
Vernonia Merana Bak
.Apodocephala pauciflora Bak
Synchodendron ramiflorum DC
83
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5
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A. F.
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A. F.
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A. F.
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A. D.
A. D.
A. D.
F.
A. D.
F.
A. D.
A. D.
F.
A. F.
D.
F.
D.
OBSERVATIONS
un peu échauffe.
pique en partie.
très échauffé.
mauvais état.
BIBLIOGRAPHIE SPÉCIALE
LIMITÉE A CE QUI CONCERNE MADAGASCAR
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Jumelle (H.), Les forêts et les essences Joreslières exploitables à Madagascar. Congrès des Sociétés
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Jauffret (.\.), La détermination des bois de deux Dalbergia de Madagascar d'après leurs matières
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Sauvaire (M.-C), Les bois de .Madagascar : étude commerciale et industrielle, 35 pages, Rordeaux,
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F. Barthère, ^,'otice sur les bois de Madagascar. Tananarive, 191(3.
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Note sur l'exploitation et la réglementation des forêts à Madagascar. L'Agriculture pratiijuc des
pays chauds, 1909, p. .'126.
TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES ÉTUDIES
At/auria, iig
Albi::ia, 55.
AHophyhs. 76.
Anacardiacées, 72.
A.\G]0SPER\1ES, 3i.
Anonacées, 09.
Aphloia. y-i.
Apocynacées, i33.
Apodocephala, i4i.
Apodyles, 78.
Araliacées, 117.
Arlabolrys. Sg.
Asti'ropeia. 97.
Bixacées, g/l.
Bnsqueia, Sa.
Breonia, i43-
Burasaia, 5o.
Burséracées, 60.
Catuphylhim. I02.
Canarium, Co.
CaratUa. ii4-
Carissa, i3i.
Casearia. 92.
Cerbcrn. i33.
Chlaenacées, 87.
(Aiinarnosma, ()6.
Combrétacées, no.
Composées, i.'i3.
Craterispermum, i3g.
Cunoniacées, 58.
Cussonia. 117.
Dalbergia, 53.
Dichxtanthcra, 1 1 1 .
Ditobeia. 35.
Diospyros. 12g.
Dombeya. 82.
Ébénacées, 12g.
Élaeocarpacées, ^'>.
El^'ic'irpus, 85.
Éricacées, 1 ig.
Érythroxylacées, 67
Erylhroxylun. 67.
Ewjeiûa. io5.
Eupborbiacées, tig.
Fiviuetia. -!t.
Flacourtiacées, 92-
Fauche rea. I25.
Ficus, 33.
Foelidia, 108.
Gambeya, \i!i.
Gompbia. go.
Greu)ia, 81.
Guttifères, gg.
O.U.VdS/'Eft.WE.S. 2g.
Haronga, loi.
Hibiscus, 7g.
Homatium, 98.
Icacinacées, 78.
//ex. 75.
Ilicacées, 75.
Lauracées, 4i-
Lécythidacées, 108.
Légumineuses, 5].
I.eplohifnu. 87.
Loganiacées, i3i.
.\/ilC(ir(i;h/il. 69.
.Uacvirisin. 1 i5.
Malvacées, 79.
Mnscnrctihtisiti. |34.
Mélastomacées, in.
Méliacées, OS.
A/raiecv/on. 11 a.
i84
TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES ÉTUDIÉS
Ménispermacées, 5o.
Mespilodaphne, 44.
Monimiacées, ItS.
Moracées, 33.
Myrsinacées, lai.
Myrtacées, io5.
A'aufiea, iSg.
Noronliia, i3o.
Nuxia. i3i.
Ochna. gi.
Ochnacées, 90.
Ochrocarpus. io3.
Olacacées, 3;.
Olax. 37.
Oléacées, i3o.
Oncosiemum, 131.
Ouratea, 90.
Piptadenia. 55.
Pittosporacées, 67.
Pillosporum. 67.
Podorarpus. 2().
Polyscitis, 118.
Protéacées, 35.
Protorhus, 7a.
Psorospermum, io3.
Pyroslria, i4o.
Ravensara, 52.
Rheedia. loa.
Rhizophoracées, 116.
Rhodolaena. 88.
Rubiacées, iSS-
Rutacées, 05.
Samydacées, 97.
Sapindacées, 76.
Sapotacées, ij3.
iauia. 71 .
Schismaloclada. i^i.
Schrameckia, .'19.
Sideroxylon, ia3.
Sterculiacées, 82.
Stercutia. 83.
Symphonia, 100.
Synchodendron, i45.
Tambourissa, 48.
Tanghinia. i33.
Taxacées, 29.
Terminaliopsis. 110.
Tiliacées, 81.
7"(nn. 77.
Tisonia. 93.
Toddalia. 65.
Tréma. 3i.
Trichilia. 64.
Vapacti, 70.
Urticacées, 3i.
Verbénacées, i36.
Vernonio, i43.
l'ifex. i36.
H'emmannia, 58.
■Wintéranacées, 96.
•
TABLE DES NOMS INDIGÈNES
Alakamisy, i^i .
Alampona, 79.
Ambavy, 3g.
:\ mbora, 48.
Ambovitsika, 67.
Ampana, 33.
Andrarczina, 3i.
Angavodiana, 1 19
Anjananjana, 87.
Arina. 71.
Avoha, Sa.
Babona, 135.
Bongo, io3.
Ditimena, 72, 73.
Famflona, la/i
Famlramanana, gV
Farabimpa, i4i.
Faraimpa, i/ii.
Fotono, 88.
Hafotra, 82.
Hafolrafotsy, 81.
Hafolramana, 83.
Halompnna, 79.
Haroiijiana, lolt-
HasY, 74.
Ilavozo. 44.
Hazomalany, 93
Hazombaralra, gS.
Hazombarorana. 74.
Hazombary, i3g.
Ilazompasika, 71 .
Hazompoza, 76, 77.
Ila/ondraiio, 70.
Hazoïikoaka, 1 15.
Hazontobo, la i.
Hazotokana, i45.
Lecomtf..
Herehilsika, 58.
Helalra, 3o.
Hoditrovy, 68.
Kijy, 100.
Kijy laby, lOi.
Lakafolsy, 10a.
Lalona. 5g.
Lalondrevaka, 5g.
Lambinana, i3i.
Lctrazo, i3o.
Mainlipody, 117.
Maintipototra, 127.
Mailsoririnina, 87.
Malambovony, 91.
Mango, i34.
Maiioko, 97.
Manokamena, 98.
Manpody fotsj, 65.
Marankoditra, gS.
Maroando, 71.
Monabilahy, 67.
Monaliivavy, 68.
Mcnaby. go.
Morampameloiia, i44.
Mokarana, 6g.
Molopangady, i4o et i43
Monly, i34.
Nalo, iî5.
Nalo fotsy, 108.
Nalo bazoïilsiariaiia, laS.
Nalo kriiravina, 117.
Nalo ravinjboaiigy, ia6.
Odiandro, 5o
Odirahara, i36.
Pitsikabibalana, ii4.
PiUikabitra, i4o.
i86
TABLE DES NOMS INDIGENES
Ramaindafa. ti^.
Ramy, 6i.
Ravensara, 42-
Rotra. io6.
Rofra fotsv, co6.
Sakaihazo, 96.
Sevalahy, 55.
Soroka, 54.
Tafanala, iio.
TambitsY, io3.
Tangena, i33.
Tavolo, 42.
Tavolo malama, 43.
Tsitrotroka, 1 i i .
Tsimaliamasatsokina
Tsiramiramy. i^.").
Valanirana, 182.
Valombonma, 56.
Valompangady, i4o.
VanUilana, 117.
Varongy fotsv, 45.
Varongy mainty, 45.
Varongy mavo, 46.
Vinlaniria, loa.
Vivaona,35.
Vivono, 35.
Voamboana, 53.
Voanana, 85.
Voandrozana, 89.
Voanlsilana, 1 18.
Vonoana, 83.
Voapaka, "^o.
Votrandambo, ■jS.
Volomborona, 56.
^'0TE. — Nous avons enregistré les noms indigènes recueillis par le collecteur, mais nous ne leur attribuons qu'une
importance tout à fait secondaire, car les bi^cherons indigènes sont naturellement exposés à des confusions inévitables,
dans des forêts contenant un nombre considérable d'espèces différentes.
TABLE DES PLANCHES
Les planches consacrées à des microphotograpliies sont marquées d'un *.
Planche i. — Une vue dans la forêt d'Analamazantra Frontispice
P.gc..
— 2. — *.\lniis (ilutinosa (ïaertn. (Aune glutineux). — Betutn nlba L. (Bouleau hhinc). ... . . l4
— 3. — 'Acer campestre L. (Erable). — Populus nigni L. (l'euplicr noir) l6
— 4. — . 'Fraxinus excelsior (Frêne). — Ulmus cnmpestris L. (Urmc champêtre) 18
— 5. — *Qaercus sessilijlora Smith. (Chêne rouvre). — (]aslanea viiljaris L. (CliAtaignier) io
— 6. — *Juglans regia L. (Noyer). — Teclona grandis L. (Teck) îa
— ■j. — 'Guaiacam officinale L. (Gaiac). — Dalbergia tatifolia Roxb. (Palissandre de l'Inde) î'i
— 8. — "Sioietenia Mahogany Jacq. (Acajou). — Diospyros sp. (Ebène d>i Congo) 26
— q. — Poilocarpus madagascariensis Bak. — Mascarenhasia micrantha Bak 28
— 10. — *Podocarpus madagascariensis Bak. (Taxacées). — Ficus sp. (Moracées) 3o
II. — Dilobeia Thounrsii R. et S., rameau fructifié. — DiVoteia T/ioimrsii, différentes formes de feuilles.. 34
— 12. — "Dilobeia Thoiiarsii R. et S. (Protéacées). — ArtaboUys oligosperma P. Dang. (Anonacécs). . . 36
— i3. — Bavensara crassifolia P. Dang. — Ravensara ovalijolia P. Dang 38
— i4. — *ft(wcnsara latijolia P. D. (Lauracées). — Ravensara crassifolia Baker (Lauracécs) 4o»
— i5. — Mespilodaphnc Tapack P. Dang. — Mespilodaphne racemosa P. Dang ia
— 16. — 'Mespilodaphne Tapack P. D. (Lauracées). — Mespilodaphne racemosa P. D. (Lauracées). ... 4i
— l'y. — Thoiwenotia madagascariensis P. Dang. — Scitrameckia madagascariensis P. Dang 46
— 18. — 'Carallia madagascariensis Tul. (Rhizophoracées). — Tambourissa Thouvenotii P. Dang. (Moni-
miacées) 48
— u). — Tambourissa Thoiweiiolii P. Dang. — Tambourissa -sp 5o
— 20. — 'Dalbergia pterocarpifalia Baker (Légumineuses-Papilionées). — Dalbergia Baronii Baker (Légu-
minenses-Papilionées) 5a
— 21. — Weinmannia Ruthcnbergii Eng). — Weinmannia Bojeriana Tul. \ar. F'aucherei 54
_ 22. — 'Piptadenia Perui//ei Vatke (Légumincu.ses-Ca!salpinées). — IVeinmanmn mi'nii/i/Iora Baker (Cuno-
niacées). >'6
— 23. — Canan'um Coiumi Engl — Trichilia peUoslylis K.Wn Îi8
— 24. — 'Canarium Coieini Kngl. (Burséracées). — Tina madagascariensis Radik. (Sapindacécs). ... 60
_ 25. — Toddalia polymorpha P. Dang. — Toddalia macrophylla Bak. var. macrocarpa P. Dang. . 62
_ 26. — 'Torfria/mpo/rmorp/ia P. Dang. — Tric/i((ia pe/Zos^y/is n. Un. (Méliacécs) 64
— 27. — l.'apaca dcnsij'olia Bak. — llrideleia Tulasneana H. Bn. 68
— 28. — 'Macaranga racemosa Bak. (Euphorbiacées). — Uapaca densifolia Bak. (Euphocbiacéos) ... 70
— 29. — Pombeya biambellata Bak. — Elxocarpus quercijolius Bak 74
— 3o. — "Prolorhus Thoiiarsii lingl. (Anacardiacéos). — Pombeya biumbellata Baker (Sterculiacéos). . 76
3i — 'Hibiscus lasiocDccus II. Bn. (Nfalvacées). — Sfercii/w sp. (Slerciili.icées) 80
3a. — Leplûlaena nuilliflora. — Cinnamosma madagascariensis P . Dang 84
[88
lAULE DES PLANCHES
P.gM
Planche 33. — 'Asleropeia rhopaloïdfs Bak. (Samvdacées). — Cinnamosma iradagascariensis P . Dang. (Winléra-
nacées) 86
— 34- — *Ca«eana nigresccni Tiil. (Klacourliacées). — Ouralea anceps liak. (Ochnacées).. ' 8S
— 35. — Ouratea anceps Uak. — Orlirucarpus Bongo \ . et H go
— 36. — 'Symphonia clusioides H. Bn. (Gutlift-rcs). — Sympltonia sp. (Gutlifi-res) gj
— 37. — Symphonia acuininala Bak. — Symphonia sp g4
— 38. — 'Symphonia J'aseiculala Vig. cl Humb. (Gutlifères). — Rheedin Laka Vig. et Humb. (Gultifères). i)0
— 39. — Calophyllum parvijlorum Bak.'. — Psorospermum androssemifolium Bak g8
— io. — 'Calophyllum panijlorum Bak. (Gultifires). — Psorospermum androsœmifoliam Bak. (Gutlifères). 100
— 4i. — 'Ochrocarpus Bongn Vig. et Humb. (Giittifi-res). — Cussonia longipedicellata H. Lee. (Araliacées). loi
— il. — Eugenin condensala Baker. -- Tina mudagascariensis RaJIk io4
— 43. — 'Eugenia sp, (Myrlacées). — Eugenia condensala Baker (Mvrtacées) 106
— I^l\■ — Terminaliopsis telrandrus P. Dang. — Foetidia clusiitides Bak 108
— 45. — 'Terminaliopsis telrandrus P. Dang. (Combrélacées). — Foelidia clusioides Bak. (Lécvthidacces). iio
— ttô. — Diospyros gracilipes llicrn. — Labramia liojeri X.DC 130
— 47. — 'Agauria salicifolia llook. f. (Ericacécs). — Nuxia coriacea Solered. (Loganiacéesj 121
— 4)S. — Gambeya madaguscariensis H. Lee. — Sideroxylon belsimisarakum I24
— ig. — 'Gambeya madagoscariensis H. Lee (Sapotacccs) — Faucherea laciniala H. Lee. (Sapotacées). . 126
— 5o. — Faucherea laciniala H. Lee. — Faucherea parvifolia H. Lee ia8
— 5i. — 'Cerbera Tanghin Hook (.Xpoeynaeécs). — Xauclea cuspidala Baker (Rubiacées) i3î
— 52. — *Cr«(erispermum /auriniim Benib. (Rubiaeces). — Apodocephala paucijlora hak. (Composées).. . lliO
— 53. — - Nauclea cuspidala Bak. — Breonia madaguscariensis \. Rich l4a
— 54. — 'Synchodendron ramijlorum D. C. (Composées). — ]'eriionia Merana Baker (Composées). . . . i44
— 55. — Deux \-\ies de la forêt avec Fougères i64
— 5t"). — Deux ïiies de la forêt 1-2
I. Dans les planches, C. parvifolium. par erreur.
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES
Prkfacr.
Utilité (le la connaissance de la structare des bois.. i
Composition de la tbrèt tropicale. f>
Caractères à eiTiployer pour la détermination des bois. -y
Aperçu général sur la classification des bois d'Analamazaotra d'après leur structure i5
Etude de quelques bois indigènes ou d'importation iq
(Aune, 20; Bouleau, 20 ; Érable, 2r ; Peuplier, 11 ; Frêne, 22 ; Orme, 33 ; Chêne, 28 ; CbiitaiL'nier. 2.3 :
Nover, ik; Teck, 2h ; Gaiao, 25; l'alissandre, 25 ; Acajou, 26; Ebène, 26.)
liOIS PROVENANT SPÉCIALEMENT DE LA FORÊT D'.\NALA.\IAZAOTRA :
Gymnospermes ay
Anf^iosiiermes :
Dicotylédones apétales et dialypétales .Si
— gamopétales i ly
Résumé des caractères des bois d'Analamazaotra li^j
Propriétés physiques probables de certains bois d'après leurs caractères de stiucture i55
APERÇU GÉNÉRAL SUR LA FORÊT DE MAD.\GASCAR, par M. FAI CIIÊRK :
Les forêts de Madagascar i63
Caractères particuliers des forêts de Madagascar itic)
PitoPKiÉTKS PHYSIQUES des bois d'Analamazaotra p,ir le Service des Bois du Ministère des Colonies 177
Tabie des famili.es et des genkf.s étvdii's iS3
Table des noms IiNdigjcnes. . i!^5
Table des planches 187
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