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Full text of "Madagascar : les bois de la forêt d'Analamazaotra"

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in  2010  with  funding  from 

University  of  British  Columbia  Library 


http://www.archive.org/details/madagascarlesboiOOIeco 


MADAGASCAR 


LES    BOIS 

DE   LA 

FORÊT  D'ANALAMAZAOTRA 

PAR 

Henri  LECOMTE 

DE    l'institut 

PROFESSEUR     AU     MUSÉUM     NATIONAL     d'hISTOIRE     NATURELLE 

MEMBRE    DU    CONSEIL    SUPÉRIEUR    DES    COLONIES 


AVEC    LA    COLLABORATION    DE    M.    PaUL    DANGUY,    ASSISTANT    AU    MUSÉUM 

pour  la  détermination  des  espèces 

OUVRAGE   SUIVI   D'UN   APERÇU   SUR   LES    FORÊTS   DE   MADAGASCAR 
PAR  M.   A.   FAUCHÈRE 

INSPECTEUR    GÉNÉRAL    d'aORICULTURE    COLONIALE 

Les  photographies  de  plantes  contenues  dans  ce  travail  ont  été  exécutées 
à  Madagascar  par  les  soins  de  M.  Faachêre. 


PARIS 

Augustin    CHALLAMEL.     Epiteur 

RuB   Jacob,    17 

Librairie  maritime  et  coloniale. 

1922 


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MADAGASCAR 


LES  BOIS 


DE    LA 


FORÊT    D'ANALAMAZAOTRA 


Li:v  Unis  i>K  Ml 


Une  vue  dans  la  forêt  d'Analamazao* 
Un  chantier  d'exploitation 

Photo.  I"A.fCHi';RE 


lin..  Il  X(;,  l'.Mii.s 


i:n.\i.i..\Mi-:i.,  i-.dit..  p.\RtN 


MADAGASCAR 


LES    BOIS 


DE   LA 


FORÊT  D'ANALAMAZAOTRA 


Henri   LECOMTE 

DK    LINSTITLT 
PROFESSEUR     AU     MUSÉUM     NATIONAL    d'hISTOIRE     NATUHELLK 

mkmure  du  conseil  supérieur  des  colonies 


AVEC    LA    collaboration    DE    M.    PaLL    DA^GUY,     ASSISTAIT    AU    MUSÉLM 

pour  la  détermination  des  espèces 

OUVRAGE    SUIVI    D'UN    APERÇU    SUR    LES    FORÊTS    DE    MADAGASCAR 
PAR  M.   A.   FAU CHÈRE 

INSPECTEVR    GÉNÉRAL    d'aCBICULTURE    COLONIALE 

Les  pholoqraphies  de  plantes  conlenues  dans  ce  travail  ont  été  exécutées 
à  Madagascar  par  les  soins  de  M.   Fauchère. 


PARIS 

Augustin    CHALLAMEL.     Editeur 

Rie    Jacob,     17 

Librairie  maritime  et  coloniale. 

1932 


PRÉFACE 


Nous  dirons  plus  loin  les  avantages  que  présente  l'étude  de  la  structure  des  bois  et  en 
particulier  des  bois  de  nos  Colonies  :  il  est  dnnc  inutile  d'aborder  cette  question  en  ce 
momeiil. 

Mais  si  oïl  admet  l'utilité  de  cette  élude,  il  convient  du  moins  de  la  poursuivre  sur  des 
matériaux  bien  définis,  et  non  pas.  comme  on  a  malheureusement  une  trop  "rande  ten- 
dance à  le  l'aire,  sur  des  bois  dont  on  ne  connaît  pas  l'origine  botanique,  dont  on  ne  pos- 
sède que  le  nom  indigène  et  qu'il  serait  presque  toujours  impossible  de  retrouver  dans  la 
i'orèt  tropicale. 

Nous  a\ons  vu.  par  exemple,  au  Conservaloire  des  Arts  et  Métiers,  des  laldeaux  indi- 
quant les  caractéristiques  physiques  de  bois  africains  designés  uniquement  sous  un  nom 
indigène  et  même  sans  indication  précise  de  provenance.  Ces  tableaux  résument  les  résul- 
tats d'un  ensemble  considérable  d'expériences  longues  et  minutieuses  :  or  ils  ne  comportent 
aucune  utilisation  pratique,  car  le  même  nom  indigène  peut  être  donné  à  des  essences 
très  dillérentes. 

C'est  avec  raison  que  le  capitaine  Sebcrt  (aujourd'hui  général  Seberf,  membri>  de  l'Ins- 
litut)  s'était  associé  le  botaniste  Pancher.  pour  ses  belles  recherches  sur  les  bois  de  la 
Nouvelle-Calédonie  et  c'est  grâce  à  cette  heureuse  et  nécessaire  collaboration  (luc  ce  travail 
a  pu  se  faire  une  place  d'honneur  au  milieu  de  travaux  de  même  nature. 

Il  me  parait  d'abord  nécessaire  de  mettre  en  garde  le  lecteur  contre  des  uiclliotles  de 
travail  trop  facilement  adoptées  par  des  personnes  étrangères  aux  recherches  scientiliques. 

Par  ce  fait  qu'un  Botaniste  plus  ou  moins  autorisé  a  indiqué  incidemment,  en  reyard 
du  nom  botanique  d'une  plante,  le  nom  indigène  qui  est  venu  à  sa  connaissance,  par  exem- 
ple llazomena  pour  Oclma  Madagascariensis  Bak..  on  se  croit  autorisé  à  attribuer  le  même 
nom  botanique  à  toutes  les  plantes  désignées  par  les  indigènes  sous  le  nom  de  llazomena: 
or  nous  allons  (hre  jdus  loin  ce  qu'il  faut  penser  de  celte  manière  <lc  voir. 

On  remarquera  tout  d'abord  qu'en  adoptant  cette  méthode  parliculicrement  simpliste, 
on  laisse  toute  la  responsabilité  de  la  détermination  à  un  indigène  dont  les  connaissances 
botaniques  sont  nulles  ou  du  moins  très  bornées  et  qui  dislingue  les  arbres  les  uns  des 
aulrcs  par  leurs  propriétés  connues  ou  par  leur  genre  il'ulilisalion,  beaucoup  plus  cnie 
par  leurs  caractères  morphologiques. 


VI  PRÉFACE 

El,  de  l'ait,  c'est  ce  qu'il  est  facile  de  constater.  Dans  les  exemples  qui  vont  suivre,  nous 
nous  bornerons  à  des  noms  empruntés  à  la  flore  forestière  de  Madagascar:  mais  nous 
poiiriions,  pour  les  autres  pays  tropicaux,  et  aussi  pour  les  pays  tcmpcrés,  fournir  une 
multitude  d'exemples  à  l'appui  de  notre  manière  de  voir'. 

Le  même  nom  indigène  est  souvent  attribué  à  des  plantes  très  dilTércntes  les  unes  des 
autres.  C'est  ainsi  que  la  Liste  des  plantes  utiles  de  Madagascar  du  Prof.  Heckel  (Ann.  de 
rinstit.  colon,  de  Marseille,  igio),  rapporte  au  Ha/.ontoho  des  indigènes,  le.n. espèces  sui- 
vantes :  Ardisin  fuscopilosa  Bak.  (Myrsinacées)  ;  Myrsine  madagascariensis  A.DC.  (.Myrsi- 
nacées)  ;  Potanieia  Thouarsii  R.  et  S.  (Lauracées)  ;  Cassinopsis  madagascariensis  H.  lin. 
(Olacacées). 

D'après  le  mémo  travail,  au  Hazomby  correspondraient,  soit  Erythroxyloii  myrtoides 
Bojer,  soit  Homalium  tetramerum  Bak. 

Hazonema  peut  être,  suivant  les  régions  ou  suivant  les  indigènes  : 

Khaya  madagascariensis  Jum.  et  Perr.  (Méliacées),  Ochna  madagascariensis  DC. 
(Ochnacées).    ]]  einmannia  Rutenbergii  Engl.  (Cunoniacées). 

Sous  le  nom  de  Bongo,  on  désigne  : 

Dionychia  Bojeri^aud.  (Mélastomacées),  Garcinia  ortfioclada  Baker  (Guttifèrcs).  Ocliro- 
carpus  Bongo  Vig.  et  Humb.  (Guttifères). 

Heckel  cite,  sous  le  nom  de  Anjananjana.  la  Légumineuse  Acschynoinene  sensitiva  Sw.  ; 
or  nous  avons  reçu,  avec  la  mèinedé.signation.  un  Leptolaena  de  la  famille  des  Chlaenacécs. 

Le  terme  Tavolo  peut  désigner  indifféremment  une  Lauracée  du  genre  Ravensara  ou 
bien  une  Taccacée,  Tacca  pinnatifida. 

Sous  le  même  nom  de  Menahy,  nous  avons  re(,'u  de  la  forêt  d'Analamazaotra  et  du 
même  collecteur,  des  Erylhroxylon  et  un  Ouratea  appartenant  à  des  familles  différentes  et 
fournissant  d'ailleurs  des  bois  bien  éloignés  par  leurs  caractères  de  structure. 

Enfin  nous  citerons  encore  une  Lécythîdacée,  le  Foetidia,  qui  nous  a  été  donnée  sous  le 
nom  de  Nalo.  généralement  réservé  à  des  Sapotacées  de  divers  genres. 

C'est  probablement  d'après  des  tableaux  de  correspondance  et  sans  contrôle  suffisant 
que  M.  Louvel  {^La  forêt  d'Analamazaotra,  in  Bull.  écon.  de  Madagascar,  1909,  p.  334) 
attribue  les  Kijy,  Kijy  lahy  et  Rijy  vavy  au  genre  Dracœna  de  la  classe  des  Monocotylé- 
dones,  alors  que  les  indications  qu'il  fournil,  sur  l'écorce  en  particulier,  éloignent  beau- 
coup ces  arbres  des  Monocotylédones.  Et,  de  fait,  d'après  toutes  les  indications  qui  nous 
sont  parvenues,  les  indigènes  appliquent  habituellement  ce  nom  de  Kijy  à  des  Guttifères 
du  genre  Symphonia. 

Sur  la  foi  sans  doute  d'une  autre  déslguatlon  indigène  le  même  auteur  cite,  sous  le  nom 
de  Hasina,  un  arbre  qui  serait,  d'après  lui,  un  Cotonnier,  Gossypiuni  harhadense  L.,  et 
qui  atteindrait  1/4  mètres  de  hauteur  avec  o", 60  de  diamètre  ! 

Ce  sont  là  des  errements  auxquels  il  convient  de  mettre  un  terme,  car  les  travaux  ainsi 
compris  ne  peuvent  servir  de  base  à  des  études  sérieuses.  En  nous  exprimant  avec  celte 
franchise,  nous  entendons  bien  d'ailleurs  ne  pas  jeter  un  discrédit  systématique  sur  les 

I.  Il  siiilirait  d'ailleurs  de  citer  ropinion  de  l'explorateur  botaniste,  M.  Perrier  de  la  Bathie,  à  ce  sujet.  Elle  se  trouve 
rapportée  à  la  page  !i  de  la  préface  du  Catalogue  des  plantes  malgaches,  par  M.  Dandouau. 


auteurs  de  ces  éludes,  qui  sont  de  bons  Français  cherchant  à  servir  leur  pays  avec  un 
incontestable  dévouement.  C'est  à  l'Administration  des  Colonies  que  revient  la  charge 
d'organiser,  dans  de  meilleures  conditions,  les  études  scientifiques  concernant  les  produc- 
tions naturelles  des  possessions  dont  elle  a  la  garde. 

En   ce  qui   concerne  spécialement   les  bois,  il  n'existe  (ju  un   laoven  de  faire  œuvre 

sérieuse  et  utile,  c'est  de  recevoir  d'un  colleclcur  coniui  cl  digne  de  foi,  chaque  échantillon 

accompagné  d'un  rameau  (leuri  et  fructifié,  permettant  de  faire  une  exacte  détermination. 

■  En  dehors  de  cette  condition  nécessaire,  il  ne  peut  y  avoir  que  malentendus  et  c<»nfu.sion. 

Nous  avons  pris  pour  règle  absolue  de  n'étudier  que  les  bois  entrés  dans  nos  collections 
avec  les  documents  permettant  d'en  fixer  rigoureusement  l'origine  botanique.  Tous  ceux 
qui  ne  répondent  pas  à  cette  condition  sont  impitoyablement  rejetés. 

Pour  ce  qui  concerne  la  forêt  d'Analamazaotra.  nous  avons  eu  la  bonm-  fortune  de  pou- 
voir compter  sur  la  collaboration  éclairée  de  M.  Fauchère,  inspecteur  général  des  Services 
agricoles  et  forestiers  de  Madagascar,  à  qui  M.  Schrameck,  gouverneur  ijénéral  et  M.  Gar- 
bit,  son  successeur  actuel,  — avec  une  largeur  de  vues  à  laquelle  nous  sommes  heureux 
de  rendre  hommage  —  ont  bien  voulu  fournir  les  moyens  de  rassembler  la  documentation 
nécessaire.  Sous  la  direction  de  M.  Fauchère,  M.  Thouvenot.  garde  principal  des  Forêts, 
qui  exerce  ses  fonctions  à  Madagascar  depuis  de  nombreuses  années  et  qui  a  la  connais- 
sance pratique  de  la  forêt  malgache,  s'est  chargé  de  faire  abattre  les  arbres  et  d'établir  en 
même  temps  la  documentation  botanique. 

M.  G.  Julien,  gouverneur  honoraire  des  Colonies,  qui  a  une  connaissance  toute  spéciale 
de  la  langue  malgache,  a  bien  voulu  vérifier  les  noms  indigènes  que  nous  citons  et  nous 
lui  en  exprimons  ici  toute  notre  reconnaissance. 

Les  sections  pour  micrographie  ont  été  exécutées  par  M.  Conrard  et  les  pholomicroffra- 
phies  par  M.  Fallou. 

I.e  ao  décembre  igJi. 


UTILITÉ     DE     LA     CONNAISSANCE 
DE   LA    STRUCTURE   DES   BOIS 


Tout  le  monde  reconnaît  aujourd'hui  la  nécessité  de  tirer  parti  des  matériaux  variés  que 
renferment  les  forêts  coloniales  :  les  métropolitains,  dans  le  but  de  parer  aux  nécessités 
urgentes  créées  par  la  guerre  ;  les  coloniaux,  pour  assurer  la  prospérité  des  colonies,  par 
l'exploitation  de  leurs  richesses  naturelles. 

De  cet  état  d'esprit  découle  tout  naturellement  l'urgence  d'une  étude  aussi  complète  que 
possible  des  ressources  forestières  coloniales,  car  il  est  hors  de  doute  qu'on  ne  peut  songer 
à  exploiter,  dans  de  bonnes  conditions,  des  forêts  dont  on  ne  connaît  ni  la  composition  ni 
les  ressources  diverses. 

Le  premier  soin  doit  être  de  dresser  l'inventaire  méthodique  de  nos  forêts  coloniales, 
pour  connaître  la  nature  et  la  répartition  des  arbres  qu'elles  contiennent  et  il  faut  recon- 
naître que,  dans  cet  ordre  d'idées,  les  explorateurs  et  botanistes  français  ont  déjà  réalisé 
une  œuvre  sérieuse. 

Mais  un  exploitant  serait  très  insulTisammenl  renseigné  si  on  lui  apprenait  simplement 
que  dans  telle  forêt  de  Madagascar  il  existe  des  Dalbergia  et  des  K/iaya.  Il  est  indispensable 
de  compléter  ces  notions  en  rappelant  aux  intéressés  que  des  arbres  du  genre  Dalhcrrjia 
fournissent  les  PaHssandres  de  l'Inde  et  que  précisément  les  bois  de  Dalberf/ia  de  Mada- 
gascar possèdent  la  plupart  des  caractères  de  coloration  et  de  structure  des  bois  employés 
sous  le  nom  de  Palissandres. 

Il  en  est  de  même  pour  le  Khaya.  apparletiaiit  à  la  amiille  des  Méliacées.  qui  esl  préci- 
sément celle  des  véritables  Acajous.  Montrer  les  rapports  de  coloration  et  de  siructure 
entre  les  bois  de  Khaya  et  d'Acajou  est  le  meilleur  moyen  de  faire  prévoir  l'importance  et 
l'utiUsation  possible  de  ces  bois. 

Il  ne  suffit  pas  non  plus,  comme  on  parait  trop  tenté  de  le  lliirc,  de  dresser  des  listes  de 
bois  coloniaux  susceptil)lcs,  croit-on,  d'après  quelques-uns  de^  leurs  caractères  extérieurs, 
comme  la  couleur  et  la  dcusité,  de  remplacer  certains  des  bois  de  nos  pays  qui  sont  jour- 
nellement employés  à  divers  usages.  Un  bois  des  pays  chauds  de  même  couleur  et  de 
même  densité  que  le  Pin  des  Landes,  pourra  ne  constituer  qu'un  exécrable  bois  de  pavage, 

Lecomte. 


2  LES     BOIS    DE    MADAGASCAH 

alors  que  le  Pin  des  Landes  donne  les  meilleurs  résultais  pour  cet  usage  particulier. 
C'est  que  la  nature  et  le  mode  d'agencement  des  éléments  qui  constituent  le  bois  inter- 
viennent, en  première  ligne,  comme  facteurs  déterminants  des  propriétés  physiques,  et  la 
connaissance  de  ces  dernières  règle  les  modes  d'emploi,  du  moins  pour  les  bois  qui  ne 
sont  pas  d'ébénisterie. 

La  connaissance  de  la  structure  des  bois,  c'est-à-dire  de  la  nature  et  de  l'arrangement 
de  leurs  éléments,  ou  encore,  si  l'on  veut,  de  leur  architecture  cellulaire,  est,  à  mon  avis, 
de  première  utilité  pour  permettre  de  prévoir  leurs  qualités  ou  leurs  défauts. 

C'est  ce  qu'avait  fort  bien  prévu  le  capitaine  Sebert  (aujourd'hui  général  Sebcrt, 
membre  de  l'Institut)  dans  sa  remarquable  notice  sur  les  bois  de  la  Nouvelle-Calédonie, 
quand,  après  avoir  examiné  les  divers  points  de  vue  auxquels  un  bois  peut  être  étudié,  il 
écrivait  (p.  79)  :  a  Peut-être  pourrait-on  arriver  à  trouver  ainsi  une  certaine  relation  entre 
ces  divers  éléments,  de  telle  sorte  qu'à  l'avenir,  l'examen  microscopique  d'un  bois 
pourrait  permettre  de  prévoir,  par  analogie,  quelles  doivent  être  ses  propriétés 
physiques.    » 

La  connaissance  généiale  des  bois  est  devenue  de  plus  en  plus  nécessaire,  car  il  ne  s'agit 
plus,  comme  autrefois,  de  prélever  uniquement  sur  de  vastes  étendues  de  forets  coloniales, 
quelques  arbres  susceptibles  de  fournir  des  bois  d'ébénisterie,  et  de  détruire  impitoyable- 
ment le  reste.  Cette  méthode  radicale  a  fait  son  temps  :  elle  ne  peut  conduire  qu'à  un  seul 
résultat,  la  destruction  inutile  d'immenses  forêts,  sans  aucun  profit  pour  la  métropole  et 
pour  les  colonies. 

Le  but  qu'on  poursuit  maintenant  est  une  exploitation  intégrale  de  la  forêt,  comportant 
l'utilisation  aussi  complète  que  possible  du  plus  grand  nombre  des  arbres  abattus. 

Et  comme  cette  utilisation  généralisée  est  étroitement  liée  aux  propriétés  physiques  des 
bois,  il  est  clair  que  la  connaissance  de  la  structure,  facteur  essentiel  de  ces  propriétés, 
fournira  sur  les  utilisations  possibles,  les  renseignements  les  plus  précieux. 

Si  le  Chêne,  par  exemple,  est  communément  employé  pour  douves  de  tonneaux,  c'est 
que,  fendu  sur  mailles,  il  fournit  des  planchettes  dans  lesquelles  les  grands  rayons  du  bois 
sont  perpendiculaires  au  système  général  des  fibres,  comme,  dans  un  tissu,  la  trame  est 
perpendiculaire  à  la  chaîne.  En  raison  de  cette  structure  spéciale,  de  telles  douves  ne 
peuvent  se  fendre  perpendiculairement  à  leur  grande  face.  Il  est  clair  que  c'est  dans  le 
nombre  des  bois  présentant  la  même  structure  qu'il  convient  de  chercher  les  succédanés 
du  Chêne  pour  la  tonnellerie,  et,  de  fait,  dans  l'Inde,  le  bois  de  Polyallhia  longifolia 
B.  et  H.,  pour^^I  de  grands  rayons  disposés  comme  ceux  du  Chêne,  se  trouve  être  très 
recherché  pour  la  tonnellerie,  et  ce  choix,  uniquement  dicté  par  une  longue  expérience, 
s'explique  précisément  par  la  structure  du  bois. 

Le  bois  de  Frêne  est  bien  connu  pour  sa  résistance  et  son  élasticité,  qui  en  font  un  bois 
de  premier  ordre  pour  les  travaux  de  charronnage  et  pour  les  manches  d'outils,  car  il 
peut,  sans  se  briser,  supporter  des  chocs  violents.  Il  doit  ces  propriétés  à  une  heureuse 
proportionnalité  des  couches  à  vaisseaux  dominants  et  de  celles  qui  sont  formées  presque 
exclusivement  de  fibres.  C'est  aussi  le  cas  du  Bang  lang  ou  bois  de  Lagerstrœmia  de 
l'Indochine,  fréquemment  employé  par  les  indigènes  pour  manches  d'outils.  Or  ce  bois 


UTILITÉ     DE    L.V     CONNAISSANCE     DK     LA     STRUCTURE     DES     BOIS  3 

est  précisémont  constitué  par  des  couches  alternatives  de  parenchyme  ligneux  et  de  fibres, 
ce  qui  lui  donne  les  môme  propriétés  d'élasticité  et  de  résistance  qui  se  rencontrent  chez  le 
Frêne. 

Le  bois  de  certaines  espèces  de  Xylopia  est  assez  dur,  de  couleur  jaune,  très  flexible  ;  il 
est  très  recherché,  en  divers  pays,  soit  pour  la  construction  des  mâts,  soit  pour  manches 
d'outils,  soit  pour  divers  autres  usages  exigeant,  en  même  temps,  de  la  résistance  et  de  la 
(lexibilité.  Cette  dernière  propriété  des  Xylopia,  —  commune  avec  la  plupart  des  bois 
d'Anonacées  —  s'explique  facilement  par  leur  structure  ;  ils  présentent  en  effet  des  zones 
alternatives  et  circummédullaires  de  fibres  et  de  parenchyme  ligneux,  de  même  que  les 
ressorts  de  voitures  sont  formés  de  lames  métalliques  superposées  et  non  d'un  bloc  uni- 
forme d'acier. 

C'est  en  raison  de  cette  flexibilité,  tout  à  fait  spéciale,  due  aux  mêmes  causes,  que  le  bois 
de  Miliusa  Baillonii  Pierre  est  utilisé  en  Indochine  par  les  indigènes  pour  la  fabrication  de 
leurs  arcs. 

Il  ne  serait  pas  difficile  de  multiplier  les  exemples  de  bois  ainsi  employés  à  des  usages 
identiques  dans  des  pays  différents  et  dont  la  similitude  d'emploi,  dictée  par  une  longue 
expérience,  s'explique  précisément  par  des  rapports  étroits  de  structure  générale. 

Or  de  telles  déductions  ne  pourraient  jamais  être  tirées  des  tableaux  fournis  par  les  divers 
expérimentateurs  qui,  par  des  essais  longs  et  difficiles,  ont  tenté  de  poursuivre  l'étude 
comparative  des  propriétés  phvsiques  des  bois.  Les  résultats  de  ces  essais,  pour  intéres- 
sants qu'ils  puissent  être,  sont  souvent  contradictoires,  car  les  bois  ne  constituent  pas  une 
substance  définie  et  les  résultats  dépendent  en  outre  beaucoup  du  soin  avec  lequel  sont 
préparées  les  éprouvettes. 

Bien  entendu,  nous  ne  voulons  pas  dire  par  là  que  ces  essais  doivent  être  abandonnés, 
mais  seulement  qu'il  est  indispensable  de  les  compléter  par  l'étude  de  la  structure,  car,  à 
notre  sens,  cette  dernière  étude  est  l'une  des  plus  fécondes  en  résultats  certains  et  en  utiles 
suggestions. 

C'est  pour  cette  raison  que  nous  avons  entrepris  l'étude  spéciale  de  la  structure  des 
bois  de  nos  colonies,  en  prenant  le  soin  de  dégager  cette  étude  de  tous  les  détails  et  de 
toutes  les  mensurations  susceptibles  de  noyer  les  résultats  généraux.  Ces  caractères  de 
détail,  qui  intéressent  surtout  les  botanistes,  trouveront  leur  place  naturelle  dans  un  tra- 
vail spécial. 


COMPOSITION   DE   LA  FORÊT   TROPICALE 


Comme  toutes  les  forets  tropicales,  la  forêt  d'Analamazaotra  se  montre  essentiellement 
hétérogène.  Les  arbres  qui  voisinent,  au  lieu  d'appartenir  à  la  même  espèce,  sont  tous 
différents  et  appartiennent  aux  espèces  les  plus  variées. 

Les  familles  les  mieux  représentées  sont  précisément  de  celles  qui  manquent  plus  ou 
moins  complètement  dans  nos  forêts  des  régions  tempérées  :  Anonacées,  Lauracées.  Cuno- 
niacées,  Légumineuses,  Euphorbiacées,  Urticacées.  Méliacées,  Rutacées.  Anacardiacées, 
Sterculiacées,  Guttifères,  Rubiacées,  Composées.  Ericacées.  Loganiacées.  Sapotacées,  Apo- 
cynacées,  etc. 

Au  contraire,  les  familles  bien  représentées  dans  nos  forêts  tempérées  manquent  complè- 
tement ou  sont  à  peine  indiquées  à  Madagascar. 

C'est  ainsi  que  la  famille  des  Conifères,  si  abondamment  représentée  chez  nous  par  les 
Sapins,  Pins,  Epicéas,  Cèdres,  Mélèzes,  Thuyas,  Cyprès,  etc.,  manque  à  Madagascar,  où 
on  ne  rencontre  que  quelques  rares  exemplaires  de  Podorarpiis.  appartenant  à  la  famille 
voisine  des  Taxacées.  disséminés  dans  les  forêts  de  Moramanga  et  de  Analaniazantra. 
On  peut  donc  dire  (|ue  les  Gymnospermes  manquent  à  |)eu  près  complètement  à 
Madagascar. 

De  même,  les  Chênes,  les  Hêtres,  les  Châtaigniers,  les  Rouleaux,  les  \uncs.  les  Peu- 
pliers, qui  correspondent  respectivement  aux  familles  des  Amenlacées,  Rélulacées  et  Sali- 
cacécs,  n'existent  pas  à  Madagascar.  Il  en  est  d'ailleurs  à  peu  près  de  même  pour  la  Réu- 
nion, Maurice,  les  Seychelles,  et  l'Afrique  du  Sud. 

La  forêt  de  Madagascar  présente  donc  une  allure  et  une  composition  très  dilTérenles  de 
celles  de  nos  forêts  des  pays  tempérés. 

Alors  que  dans  la  flore  forestière  de  l'Indochine,  par  exemple,  on  rencontre  de  nom- 
breuses Dilléniacécs,  Diptérocarpacées  et  Lylhracées,  ces  trois  familles  paraissent  manquer 
à  Madagascar.  La  famille  des  Lauracées,  qui  se  trouve  déjà  si  bien  représentée  en  Indo- 
chine i)ar  des  Cinnamomum.  Ph.rhe.  Marliiliis.  Lilsea  et  Limlrra.  ne  l'est  pas  moins  abon- 
damment à  Madagascar,  mais  surtout  par  les  genres  Rarfiisara  et  Mi'spilodapltm'. 


6  LES     BOIS    DE     MADAGASCAH 

Pour  l'étude  des  bois  de  la  forêt  d'Analamazaotra  nous  avions  le  choix  entre  plusieurs 
modes  de  groupement. 

Il  était  en  effet  possible  de  grouper  les  bois  d'après  leurs  propriétés  physiques  appa- 
rentes, densité,  dureté,  couleur,  etc. 

D'autre  part,  on  pouvait  ne  tenir  compte  que  des  caractères  de  structure,  ou  du  moins 
de  certains  caractères  de  structure,  comme  le  nombre,  la  grandeur  et  la  distribution  des 
vaisseaux  :  le  nombre,  les  dimensions  et  la  structure  des  rayons  ;  la  présence  ou  l'absence 
d'appareil  sécréteur  dans  le  bois,  etc. 

Il  nous  a  paru  préférable  d'adopter  simplement  la  classification  botanique  et,  de  fait, 
on  verra  que  dans  bien  des  cas  des  groupes  entiers  montrent,  au  point  de  vue  de  la  struc- 
ture de  leur  bois,  des  affinités  aussi  évidentes  que  par  les  caractères  de  leur  appareil  floral. 
Or  nous  avons  eu  loccasion  de  dire  plus  haut  que  les  propriétés  physiques  des  bois  et  par 
conséquent  leur  faculté  d'utilisation  se  trouvent  intimement  liées  à  leur  structure.  Il  en 
résulte  que  la  classification  botanique  adoptée  ne  séloigne  pas  beaucoup  d'une  classifica- 
tion fondée  sur  les  caractères  physiques  des  bois. 


CARACTÈRES    A    EMPLOYER 
POUR   LA    DÉTERMINATION    DES    BOIS 


A  caractéristiques  égales  de  dureté,  de  densité,  etc..  deux  hois  donnés  ne  possèdent  pas 
nécessairement  les  mêmes  qualités  et  n'ont  par  conséquent  pas  la  même  valeur.  I^cs  uns 
se  fendent  trop  facilement,  ou  sont  la  proie  des  insectes  xylophages.  alors  que  les  autres, 
dans  les  mêmes  conditions,  se  conservent  parfaitement  et  ne  se  fendent  pas.  Pour  employer 
un  bois  à  un  usage  déterminé,  il  faut  donc  connaître  ses  qualités  et  ses  défauts, 
et  pour  cela  il  est  d'abord  indispensable  de  savoir  par  quelle  espèce  d'arbre  il  a  été 
fourni. 

D'iiabitude,  les  praticiens  distinguent  parfaitement  les  uns  des  autres  les  bois  de  nos 
pays  qu'ils  ont  à  mettre  en  œuvre  et  un  menuisier  ne  confondra  jamais  du  bois  de  Ilùtre 
avec  du  bois  de  Cerisier  par  exemple.  Mais  il  ne  faudrait  cependant  pas  croire  que  cette 
faculté  de  reconnaissance,  fondée  sur  des  caractères  aussi  vagues  que  multiples,  dont  le 
praticien  serait  souvent  bien  incapable  de  définir  les  éléments,  n'est  jamais  en  défaut.  Il 
sulFit  de  citer  un  fait  :  on  a  discuté  pendant  longtemps  sur  la  nature  des  bois  de  charpente 
de  nos  vieilles  cathédrales,  que  les  uns  attribuaient  au  Châtaignier,  les  autres  au  Chêne  ; 
or  c'est  un  examen  attentif  de  la  structure  qui  a  seul  permis  de  reconnaiire  le  Chêne  dans 
ces  vieilles  charpentes  et  de  trancher  d'une  façon  définitive  une  question  longtemps  con- 
troversée. 

Mais  si  le  doute  peut  exister  quand  il  s'agit  de  bois  aussi  communs  et  aussi  universelle 
ment  connus  que  le  Chêne  et  le  Châtaignier,  on  se  demande  comment  les  praticiens, 
même  les  plus  exercés,  pourront  reconnaître  la  véritable  nature  des  bois  exotiques  qu'ils 
auront  à  employer,  le  jour  oii  quelques  centaines  de  ces  bois  de  nos  diverses  colonies  leur 
seront  oll'crls  sur  le  marché.  Sans  aucun  doute,  des  contestations  s'élèveront  entre  ven- 
deurs et  acheteurs  (piant  à  la  véritable  nature  des  bois  livrés  et  si  ces  contestations  sont 
portées  devant  les  tribunaux,  ceux-ci  ne  pourront  s'en  rapporter  qu'à  des  experts 
spéciaux. 

Quels  sont  les  caractères  susceptibles  d'être  retenus  par  ces  experts.^  Nous  pouvons 
dire,  avant  d'aller  plus  loin,  qu'il  serait  dangereux  de  se  borner  à  un  seul  caractère  ;  il  faut 


s  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

au  contraire  en  utiliser  le  plus  grand  nombre  possible  et  ceux  qui  sont  de  la  nature  la  plus 
vulgaire  ne  sont  pas  à  rejeter  plus  que  les  autres.  Ainsi,  par  exemple,  la  nature  de  la 
flamme  donnée  par  le  bois  en  brûlant,  la  couleur  de  la  cendre,  etc.,  peuvent  donner  de 
très  utiles  indications,  mais  ce  sont  des  indications  d'ordre  secondaire,  de  même  par 
exemple  que  la  densité  (qui  est  très  variable,  comme  on  le  dira  plus  loin),  la  couleur, 
qu'on  peut  modifier  artificiellement,  etc.,  etc. 

En  iqao,  les  Annales  du  musée  colonial  de  Marseille  ont  publié  un  travail  de  M.  A.  Jauf- 
fret  intitulé  :  «  Recherches  sur  la  détermination  des  bois  exotiques  colores,  d'après  les  ca- 
ractères chimiques  et  spectroscopiques.  »  Ce  travail  est  divisé  en  trois  parties  :  i°  Action  de 
divers  réactifs  sur  les  extraits  aqueux  et  alcooliques  des  bois  étudiés  ;  2°  Caractères  spectro- 
scopiques de  ces  extraits  :  3°  Propriétés  tinctoriales  des  matières  colorantes  retirées  des  bois. 

Malheureusement  les  proportions  de  substances  colorées  peuvent  largement  varier 
suivant  les  conditions  de  milieu  et  affecter  les  résultats  dans  une  mesure  indéterminée. 

Déjà  actuellement,  sous  les  noms  bien  connus  d'Acajou,  de  Palissandre,  de  Teck,  de 
Nover,  etc.,  on  vend  et  on  emploie  des  bois  très  divers  et,  il  y  a  peu  de  temps,  nous  avons 
obtenu  d'une  maison  spéciale  de  bois,  sous  le  nom  de  Palissandre,  un  bois  dont  l'aspect 
général  et  la  couleur  rappelaient  en  efifet  le  Palissandre,  mais  qui  était  en  réalité  un  bois 
très  difl'érent,  fourni  par  un  arbre  de  la  famille  des  Anacardiacées. 

Or,  si  nous  avons  pu  reconnaître  la  nature  exacte  de  ce  pseudo-Palissandre  ce  n'est  ni 
par  sa  coloration,  ni  par  son  aspect,  ni  par  sa  densité,  mais  par  l'étude  minutieuse  de  sa 
structure  et  une  expérience  déjà  assez  longue  nous  permet  d'alTirmer  que  si  ces  caractères 
de  structure  ne  conduisent  pas  nécessairement  à  une  détermination  de  tous  les  bois,  ils  sont 
en  tout  cas  de  nature  à  mettre  en  évidence  la  plupart  des  substitutions  qui  peuvent  être 
réahsées,  et  ce  résultat,  pour  être  partiel,  nous  parait  déjà  dune  importance  non  contestable. 

Mais,  bien  entendu  tous  les  caractères  n'ont  pas  la  même  valeur  pratique.  Certains 
organes  ne  se  rencontrent  que  dans  un  petit  nombre  de  bois,  comme  les  canaux  sécréteurs 
par  exemple  ;  les  autres  existent  d'une  façon  générale  mais  différent  par  certains  carac- 
tères de  détail  qu'il  convient  d'indiquer. 

Bois  résineux.  —  Les  bois  résineux  (Pins,  Sapins,  Epicéas,  etc.)  possèdent  des  aiguilles 
ou  des  écailles  au  lieu  de  feuilles.  Au  point  de  vue  de  la  structure,  leur  caractère  princi- 
pal est  de  manquer  de  vaisseaux  ou  pores;  leur  structure  est  très  homogène,  car  les  élé- 
ments qui  constituent  le  bois  sont  uniquement  des  rayons  et  des  fibres  à  ponctuations 
aréolées.  Les  caractères  qu'il  convient  de  faire  entrer  en  ligne  de  compte,  au  point  de  vue 
de  la  détermination,  sont  les  suivants  : 

I.  Canaux  sécréteurs,  leur  présence  (Pin)  ou  leur  absence  (Podocarpus,  Cunningha- 
mia,  Ahies,  etc.)  dans  le  bois  étudié  en  section  transversale  ;  leur  présence  ou  leur  absence 
dans  les  rayons  ;  enfin  présence  ou  absence  de  cellules  sécrétrices  isolées  ou  groupées  ; 

3.   Présence  ou  absence  de  zones  d'accroissement  ; 

3.   Hauteur  des  rayons,  en  section  longitudinale  tangentielle. 

Bois  des  arbres  feuillus.  —  Le  bois  des  arbres  feuillus  possède  toujours  des  vaisseaux. 


CARACTICHF.S    A     liMl'I.OYEH     POL'U     LA     DETEUMINATION    DES    BOIS  Q 

ce  qui  le  dislingue  très  nettement  du  bois  des  arbres  résineux.  Ce  sont  ces  vaisseaux  qui 
constituent  ce  que.  dans  le  langage  vulgaire  et  relativement  aux  sections  transversales,  on 
appelle  les  pores  du  bois. 

Les  caractères  de  structure  qui  peuvent  être  utilisés  pour  lidentification  des  bois  de 
cette  catégorie  sont  les  suivants  : 

1.  Canaux  sécréteuus  et  poches  skcrétuices.  —  Des  canaux  sécréteurs  peuvent  exister 
dans  le  bois  et  être  dirigés  parallèlement  à  l'axe  de  la  tige  (Diptérocarpacées)  et  dans  ce 
cas,  ils  peuvent  être  disséminés  (beaucoup  de  Diptérocarpacées)  ou  bien  être  groupés  en 
zones  concentriques  circumméduUaires  (^Hopea,  Shorea). 

Certaines  Anacardiacées  possèdent  des  canaux  sécréteurs  dans  le  bois  ;  mais  ces  canaux 
sont  dirigés  horizontalement  et  se  trouvent  contenus  dans  les  rayons  (Melanorrhoea, 
Spondias  et  Swinloiiia).  On  observe  encore  de  semblables  canaux  chez  les  Pins  (voir 
plus  haut)  et  chez  quelques  Burséracées  (Canariuin). 

Les  poches  sécrétrices  paraissent  accidentelles.  On  en  rencontre  dans  le  bois  des  Liqui- 
dambar,  de  plusieurs  Légumineuses,  Combrétacées,  etc. 

2.  Vaisseaux.  —  Les  caractères  tirés  de  l'examen  des  vaisseaux  sont  nombreux  mais 
d'importance  très  inégale. 

A.  Le  nombre  des  vaisseaux  sur  une  surface  de  section  donnée,  par  exemple  i  milli- 
mètre carré,  est  d'abord  à  considérer  ;  mais,  comme  la  plupart  des  caractères  d'ordre 
quantitatif,  il  n'a  qu'une  valeur  secondaire,  surtout  quand  les  vaisseaux  sont  très  inégale- 
ment répartis,  comme  dans  les  bois  de  nos  pays.  Mais  pour  ceux  des  pays  tropicaux,  qui 
manquent  souvent  de  couches  annuelles,  si  les  vaisseaux  se  trouvent  régulièrement  répar- 
tis, leur  nombre  pour  une  surface  donnée  est  à  considérer.  Chez  le  bois  de  Liqiiklamhar . 
par  exemple,  il  peut  atteindre  plusieurs  centaines,  alors  que  chez  d'autres  bois  il  peut  être 
inférieur  à  lo  par  millimètre  carré  :  les  dilTérences  sont  donc  parfois  très  notables. 

B.  Sur  une  section  transversale  du  bois,  les  vaisseaux  peuvent  être  isolés  ou  groupés, 
en  paquets  {Vernonia)  ou  en  séries  radiales  de  i-'à-lx  ou  même  beaucoup  plus  (Payena. 
Averrhoa),  etc. 

C.  Si  on  dispose  des  moyens  d'étude  appropriés,  il  convient  aussi  d'observer  la  forme 
et  la  répartition  des  ponctuations  de  la  paroi  longitudinale  des  vaisseaux. 

D.  Enfin,  il  ne  faut  pas  négliger  d'observer  si  les  vaisseaux  sont  ouverts  ou  fermés,  et 
dans  ce  dernier  cas,  de  noter  si  les  cloisons  transversales  sont  pourvues  de  ponctuations 
arrondies  {Oroxyluin  de  la  famille  des  Bignoniacées)  ou  scalariformes  (Platanus,  Thea. 
Styrax,  Apodytes,  etc.). 

3.  Parenchyme  ligneux.  —  Le  parenchyme  ligneux  peut  se  présenter  : 

A.  Sous  forme  de  cellules  isolées  entre  les  fibres  (Bombax). 

B.  Constituant  une  gaine  autour  des  vaisseaux  du  bois,  comme  chez  beaucoup  de  Légu- 
mineuses-Papilionées,  et  c'est  alors  pour  nous  le  Parenchyme  circumvasculaire  ou  paren- 
chyme paratrachéal  des  auteurs. 

C.  En  zones  concentriques  plus  ou  moins  éloignées  les  unes  des  autres  :  c'est  lo  Parrn- 
cliymc  circummédullaire  correspondant  au  parenchyme  mélalrachéal  dos  auteurs  (^Exemple. 
Palissandre). 

Lecomte.  3 


LES     UOIS     UK     MADAGASCAR 


h.  Rayons.  —  Les  rayons  du  bois,  communément  désignés  sous  le  nom  de  rayons 
médullaires,  sont  constitués  par  du  parenchyme  disposé  à  peu  près  horizontalement,  dans 
la  direction  radiale  de  la  tige  et  formés  surtout  do  cellules  dont  la  plus  grande  dimension 
correspond  au  rayon  même  de  l'organe. 

Les  uns  traversent  complètement  le  bois  secondaire  cl  vont  de  la  moelle  au  liber  :  ils 
méritent  réellement  le  nom  de  rayons  médullaires  ;  les  autres  naissent  dans  l'épaisseur 
même  du  bois  et  ne  communiquent  en  aucune  façon  avec  la  moelle  ;  ceux-ci  ne  doivent 
évidemment  pas  porter  le  nom  de  rayons  médullaires.  Nous  proposons  donc  de  désigner 
toutes  ces  formations  sous  le  nom  général  de  rayons  du  bois,  ces  rayons  pouvant  être  com- 
plets ou  incomplets  suivant  qu'ils  partent  ou  non  de  la  moelle. 

C'est  surtout  de  l'étude  des  rayons  du  bois  qu'on  peut  à  mon  avis  tirer  des  caractères 
importants  pour  la  distinction  de  ces  bois. 

Mais  les  sections  transversales  sont  absolument  insuffisantes,  car  elles  ne  renseignent 
que  partiellement.  Les  rayons  doivent  être  surtout  étudiés  dans  leur  structure  intime  et 
dans  leur  disposition  relative.  Il  est  pour  cela  nécessaire  de  pratiquer,  dans  le  bois,  deux 
sortes  de  sections  verticales,  les  unes  tangentielles  et  par  conséquent  perpendiculaires 
aux  rayons  du  bois,  les  autres  radiales,  c'est-à-dire  dirigées  suivant  le  rayon  de 
la  tige. 

Les  sections  verticales  tangentielles  présentent  d'abord  l'avantage  de  mettre  en  évidence 
certaines  particularités  de  première  importance.  C'est  ainsi  que  l'existence  des  canaux 
sécréteurs  radiaux  peut  être  décelée  dans  le  bois  des  Canarium  et  dans  celui  de  plusieurs 
Anacardiacées. 

On  peut  observer  d'autre  part  que  les  rayons  peuvent  présenter  une  structure  homogène 
ou  bien  une  structure  hétérogène.  Dans  ce  dernier  cas,  la  structure  est  hétérogène  sur 
toute  la  hauteur  (certaines  Anacardiacées)  ;  au  contraire,  chez  beaucoup  de  plantes  et  en 
particulier  chez  beaucoup  de  Gamopétales,  les  cellules  de  la  partie  moyenne  sont  petites 
et  sur  plusieurs  séries,  alors  que  les  cellules  extrêmes  sont  beaucoup  plus  grandes  et  sur 
une  seule  série  :  ces  derniers  seront  pour  nous  les  rayons  acrohétérogènes. 

Dans  le  cours  de  ce  travail,  nous  verrons  des  exemples  de  l'usage  qu'on  peut  faire  de  ce 
caractère  dans  la  distinction  des  bois. 

Mais  c'est  surtout  dans  la  disposition  relative  des  rayons  qu'il  convient  de  chercher 
des  caractères  distinc tifs  entre  divers  bois.  Sur  une  section  longitudinale  tangentielle  du 
bois,  les  rayons  peuvent  être  distribués  sans  ordre  apparent,  et  se  trouver  par  conséquent 
en  chicane  les  uns  par  rapport  aux  autres  ;  on  peut  dire  que  c'est  le  cas  pour  la  grande 
généralité  des  bois  et  surtout  pour  ceux  de  nos  pays  tempérés  ;  mais  certains  arbres  des 
pays  tropicaux,  appartenant  souvent  à  des  groupes  botaniques  déterminés,  présentent, 
sous  l'influence  de  certaines  conditions  qu'il  serait  intéressant  de  déterminer,  une  remar- 
quable disposition  des  rayons. 

Dans  les  parties  non  tourmentées  par  les  nœuds,  les  rayons  se  trouvent  disposés  par 
étages,  comme  le  sont  les  fenêtres  d'un  bâtiment.  Cette  disposition  est  souvent  visible  à 
l'œil  nu,  à  la  loupe,  et  dans  certains  cas  à  l'aide  du  microscope  seulement. 

Chez  un  bois  de  Dalbergia  (planche  7)  par  exemple,  on  peut  voir  sur   des  sections 


GARACTEKES    A     EMl'I-OYER    POUR    LA    DETERMINATION    DES    BOIS  I  I 

verticales  tangenlielles  que  les  cellules  du  parenchyme  ligneux,  les  fibres  ligneuses,  les 
segments  vasculaires  et  les  rayons  forment  des  étages  parfaitement  nels  de  25o  à  3oo  y.  de 
hauteur  en  moyenne. 

La  môme  disposition  se  rencontre  chez  un  certain  nombre  d'autres  bois  :  Gaïac, 
Sterculiacées,  Malvacées,  Tiliacées,  quelques  Composées,  etc.  ;  elle  constitue  la  structure 
étagée.  Un  caractère  de  cette  nature  ne  peut  être  négligé,  car  il  peut  fournir  des  indications 
précieuses  pour  la  reconnaissance  de  certains  bois. 

La  structure  étagée  peut  être  complète  (Palissandre,  Gaïacj.  tous  les  éléments  étant 
nettement  étages  ;  ou  bien  elle  est  incomplète,  les  éléments  fibreux  et  parenchymateux 
étant  seuls  étages,  mais  non  les  grands  rayons,  formés  sans  doute  par  le  fusionnement  de 
plusieurs  autres  (Tiliacées,  Sterculiacées,  etc.). 


SUR   LA  DENSITÉ   DES  BOIS 


Les  personnes  qui  n'ont  pas  eu  l'occasion  de  faire  des  bois  une  élude  générale  se  figu- 
rent Aolontiers  que  la  densité  constitue  un  caractère  de  premier  ordre  pour  la  distinction 
des  diverses  essences. 

Rien  n'est  plus  erroné  qu'une  telle  manière  de  voir,  car,  en  réalité,  pour  le  bois  d'un 
même  tronc,  la  densité  peut  varier  de  la  base  au  sommet  ou  de  l'extérieur  à  l'intérieur. 
Elle  peut  se  modifier  aussi,  pour  une  espèce  donnée,  suivant  les  conditions  de  sol,  de  cli- 
mat et  par  conséquent  d  altitude. 

Ainsi,  en  ce  qui  concerne  déjà  les  bois  de  nos  pays,  et  pour  certaines  espèces  données, 
Mathieu,  dans  sa  Flore  forestière,  cite  les  chifTres  suivants,  pour  du  bois  à  l'état  très  sec 
à  l'air  : 


LIMITE     INFERIEURE        LIMITE    SUPERIEURE 


Chêne  rouvre 0,672  1,020 

Frêne 0,626  1,002 

Noyer 0,679  0,800 

Châtaignier o,55i  0,7/12 

Bouleau 0,617  0,771 

Tremble o,A52  0,612 

Cèdre o,4oo  0,808 

Sapin o,38o  0,6^9 

Comme  on  peut  le  voir  par  l'examen  du  tableau  ci-dessus,  les  densités  sont  très 
variables  ;  mais  cependant  il  n'est  pas  difficile  de  constater  que  les  nombres  correspondant 
au  Tremble,  ou  au  Sapin  par  exemple,  sont  bien  inférieurs  à  ceux  du  Chêne  ou  du 
Frêne. 

Il  en  est  de  même  pour  les  bois  des  pays  chauds  et  si  la  densité  de  chacun  d'eux  oscille 
dans  des  Hmites  assez  larges,  il  faut  reconnaître  que  les  moyennes  se  montrent  très  diffé- 
rentes suivant  la  nature  des  bois. 

C'est  ainsi  que  cinq  espèces  âCEugenia  (Myrtacées)  de  Madagascar  nous  ont  fourni  les 
densités  respectives  de  0,8  —  0,95  —  0,98  —  0,8  —  0,96,  moyenne  0,9. 


CARACTÈRES    A    EMPLOYER     POCR    LA     DÉTERMINATION    DES     BOIS  l3 

Au  contraire,  pour  deux  Dombeya  et  un  Sterculia,  de  la  famille  des  Sterculiacées,  nous 
avons  trouvé  respectivement  o,33  —  0.275  —  0,28,  moyenne  0,295. 

Comme  on  le  voit,  la  densité  se  montre  très  différente  pour  ces  deux  groupes  de  bois 
appartenant  à  des  familles  très  différentes. 

Tous  les  l)ois  de  Weùwiannia,  de  la  famille  des  Cunoniacées.  sont  très  lourds  ;  cepen- 
dant, si  le  bois  de  }]  .  Rutenbergii  Engl.  a  une  densité  de  i,o3  environ,  c'est-à-dire  légère- 
ment supérieure  à  celle  de  leau.  celle  de  W.  minutijlora  Basera  été  trouvée  à  0,8  en>àron, 
ce  qui  constitue  une  notable  différence.  Or  le  bois  de  cette  dernière  espèce  se  montre 
moins  coloré  et  par  conséquent  moins  bien  caractérisé  que  celui  de  la  première. 

Les  bois  des  Urticacées  ont  en  général  une  faible  densité  :  c'est  ainsi  que  nous  avons 
trouvé  : 

Tréma,  deux  espèces,  0,^2  et  0,^2  :  Plecospermum .  une  espèce.  0.^2  :  Ficus,  une 
espèce,  o,i3. 

La  moyenne  dépasse  donc  à  peine  o,^. 

Les  bois  des  Sapotacées  sont  presque  tous  de  grande  densité  et  on  trouvera  ci-dessous 
des  chiffres  correspondant  à  diverses  essences  de  Madagascar  (il  s'agit  bien  entendu  d  un 
seul  échantillon  de  ciiaque  bois  et  non  pas  d'une  moyenne  d  une  série  d'échantillons)  : 

Sidero.rylon  betsimisarakum  H.  Lee,  densité  0.8-0, 85  :  Gambeya  madagascariensis 
H.  Lee,  densité  o,"5-o,8o;  Faucherea  laciniata  H.  Lee,  densité  i-i,oô;  Faucherea 
Thouvenotii  H.  Lee.  densité  i-i,o5;  Faucherea  parvifoUa  H.  Lee,  densité  1,1-1,2. 

On  voit  que  les  trois  derniers  ont  une  densité  généralement  supérieure  à  i . 

Parmi  les  bois  les  plus  denses  de  la  forêt  dAnalamazaotra  nous  signalerons  encore  deux 
des  Chlœnacées  {Rhodolœna  et  Leptolœna),  les  Memecylon  de  la  famille  des  Mélastoma- 
cées,  \es  Asteropeia  delà  famille  des  Samydacées,  etc. 

Au  sujet  de  la  plupart  des  bois  étudiés,  nous  avons  signalé  la  densité  approximative  '  : 
mais,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  il  convient  de  n'attacher  (juune  importance  secon- 
daire à  ce  renseignement,  puisque  la  densité  est  susceptible  de  variations  importantes  pour 
un  bois  d'une  espèce  donnée.  Il  suffit  de  se  rappeler  quun  bois  ayant  une  densité  supé- 
rieure à  1  ne  peut  être  fourni  par  une  Malvacée  ou  une  Tiliacée  et  qu'un  autre,  de 
densité  o,4  par  exemple,  ne  présente  aucune  chance  de  provenir  dune  Sapolacée  ou  d'une 
Myrtacée. 

I.   Du  bois  séché  à  l'air. 


Les  Bois  de  Madagascar 


Pl.  2 


Alnus  glut.iixOsa  Gaertn. 
(Aune  glulincux). 


Section  transversale.  Grossissenu 


'tirmiinfirfTTfiifi 


Section  longitudinale  tangente 


Belula  alba  L. 
(Bouleau  blanc). 


IMP.   CATALA  FRERES,  PARIS. 


CHALL.VMEL.    EDITEUR. 


APERÇU    GÉNÉRAL 

SUR     LA 

CLASSIFICATION   DES   BOIS    D'ANALAMAZAOTRA 
DAPRÉS    LEUR    STRUCTURE 


A.  Bois  sa\s  vaisseaux  ou  pores. 

Il  n'existe  pas  à  Madagascar  de  Conifères  proprement  dites  :  mais  on  y  connaît  nne 
Taxacée  :  Podocarpus,  pi.  lo. 

B.  Bois  a  vaisseaux  ou  pores,  avec  canaux  sécréteurs  dans  les  rayons. 

On  connaît,  dans  cette  catégorie,  le  bois  de  Canarium  Boivini  Engl..  pi.  j'i,  de  la 
famille  des  Burséracées  (Ramy,  en  langue  indigène). 

C.  Bois  ù  îlots  de  parenchyme  libérien  inclus  dans  le  tissu  ligneux. 

Dans  ce  groupe  viennent  se  ranger  les  bois  de  Terminaliopsis.  pi.  !^n  (Combrétacées) 
et  de  Memecylon  (Mélastomacées) . 

D.  Bois  à  rayons  courts  nettement  étages. 

Les  bois  à  rayons  étages  appartiennent  à  plusieurs  familles  : 
Légumineuses  :  Dalbergia  (^plusieurs  espèces),  pi.  20. 

Phylloxylon  Perrieri  Drake. 
Composées  :  Synchodendron  ramiflorum  DC,  pi.  0^1. 

Vernonia  Merana  Baker,  pi.  5^. 
Malvacées  ;  plusieurs  Grcwia. 

Cliez  les  Sterculia,  pi.  3i,  les  grands  rayons  ne  sont  pas  étages;  mais  les  fibres  le  sont 
très  nettement,  entre  les  rayons.  Une  disposition  semblable,  mais  cependant  moins  accen- 
tuée, se  rencontre  cliez  les  Dombeya,  de  la  même  famille  des  Sterculiacées. 

E.  Bois  ù  rayons  tous  larges  (au  moins  5  épaisseurs  de  cellules)  et  habituellement  tri's 
élevés. 

La  largeur  des  rayons  est  facilement  appréciée  sur  les  sections  transversales  du  bois'  et 
la  hauteur,  à  la  surface  de  la  tige,  après  enlèvement  de  l'écorce. 

1.   Il  faut  naturellement  avoir  soin  do  faire  des  sections  nettes,  tranchées  avec  une  lame  coupant  parfaitement. 


I  6  LES    BOIS    IIE     MAHAGASCAH 

Les  rayons  des  Ficus  (Moracées),  pi.  lo,  Elœocarpus  (Elœocarpacées)  et  Nuxia  (Loga- 
niacées),  ne  dépassent  ge'néralement  pas  un  millimètre  de  hauteur  et,  pour  la  largeur,  le 
nombre  des  cellules  est  de  5-6  au  plus.  Ceux  des  Agauria,  pi.  /I7  (Ericàcées),  Tamhou- 
rissa,  pi.  18  (Monimiacécs).  Slerculia,  pi.  3i  (Stcrculiacées),  Savia  (Euphorbiacées), 
Burasaia  (Ménispermacées),  Oncostemon  (Myrsinacées),  Ilex  (Ilicacées),  Carallia.  pi.  18 
(Rhizophoracées),  Aphloia  (Bix&cées),  et  Artabotrys,  pi.  12  (Anonacées)  dépassent  le  plus 
souvent  deux  millimètres  et  chez  le  bois  d'Oncoslemon  par  exemple,  les  hauteurs  de 
10-12  millimètres  sont  fréquentes. 

Dans  notre  Atlas  des  bois  de  l'Indochine,  nous  avons  déjà  signalé,  pour  la  largeur  et  la 
hauteur  de  leurs  rayons  :  Polyalthia  jucundaF.  elG.  (Anonacées),  -Carallia  lucida  Roxb. 
(Rhizophoracées),  les  Dillenia  (Dilléniacées),  les  Slerculia  (Sterculiacées),  etc. 

Les  bois  qui  présentent  ce  caractère  sont  donc  assez  répandus  et  appartiennent  à  des 
familles  très  variées. 

Les  cellules  qui  constituent  ces  rayons  peuvent  être  toutes  à  peu  près  semblables  et  c'est 
le  cas  le  plus  général  :  mais,  au  contraire,  chaque  rayon  peut  contenir  de  grandes  cellules 
au  milieu  de  cellules  plus  petites  ;  c'est  ce  que  nous  avons  déjà  représenté  pour  Polyallhia 
jucunda  F.  et  G.  de  l'Indochine  et  cette  hétérogénéité  se  manifeste,  mais  à  un  degré  beau- 
coup moindre,  dans  la  structure  des  bois  de  Artabotrys  de  Madagascar  appartenant  à  la 
même  famille  des  Anonacées. 

Le  bois  de  Burasaia  madagascariensis  Dup.  Th.  présente,  dans  ses  larges  rayons,  une 
particularité  qui  se  trouve  déjà  esquissée  dans  le  bois  de  Ouratea  anceps  Bak.,  mais  qui  est 
très  marquée  dans  celui  de  Burasaia  où^  au  milieu  de  cellules  à  membrane  peu  épaissie, 
on  rencontre  quelques  véritables  cellules  de  sclérenchyme  à  membrane  très  épaisse. 

F.  Bois  à  rayons  étroits,  formés  d'une  seule  fde  de  cellules  (Il  existe  parfois  deux  files, 
mais  seulement  vers  le  milieu  de  la  hauteur  et  sur  une  faible  longueur). 

Dans  cette  catégorie  nous  rangerons  les  bois  suivants  : 

a)  Bois  à  rayons  étages  [Dalbergia),  pi.  20. 

6)  Bois  à  rayons  non  étages  et  à  nombre  de  vaisseaux  ne  dépassant  pas  10  par  milli- 
mètre carré  : 

Cerbera  Tanghin  Hook.  f. 

Calophyllum parvijloruinVto'].,  pi.  !\o. 

Trichilia  sp.,  pi.  26. 

Asteropeia  rhopaloides  Baker,  pi.  33. 

c)  Bois  à  rayons  comme  ci-dessus  et  à  plus  de  10  vaisseaux  par  millimètre  carré  : 

Tina  madagascariensis  Radlk,  pi.  24. 

Cinnamosma  madagascariensis  P.  D.,  pi.  33. 

Enfin,  parmi  les  espèces  énumérées  ci-dessus,  les  Cerbera,  Calophyllam,  pi.  4o,  Dalher- 
gia,  pi.  20  et  Trichilia,  pi.  26,  présentent  dans  leur  bois  des  zones  circummédullaires  de 
parenchyme  ligneux.  Le  bois  d' Asteropeia,  pi.  33,  possède  au  contraire  du  parenchyme  cir- 
cumvasculaire,  mais  limité  à  un  côté  seulement  des  vaisseaux. 

G.  Bois  à  rayons  de  largeur  médiocre,  formés  de  2-4  fdes  de  cellules,  excepté  aux  extré- 
mités supérieures  et  inférieures. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  3 


Section  transversale.  G 


Scctiun  longlUuliiiale  Ungentielle.  Gr< 

Acer  campestre  L. 


(Krable.) 


Populus  nigra   L. 
(Pouplier  noir.) 


IMP.    CATALA    FKliRUS,  l'ARlS. 


K.   CHALLAMEL,    ÉDITEUR. 


CLASSIFICATION    DES    BOIS    D  ANALAMAZAOTRA     1>  APRÈS    LEUR    STRUCTURE  1  7 

Cette  catégorie  est  de  beaucoup  celle  qui  comprend  le  plus  grand  nombre  d'espèces. 

Elle  contient,  dans  un  premier  groupe,  presque  tous  les  bois  ayant  les  rayons  étages  : 
Syncliodendron,  pi.  5/j,  Vernonia,  pi.  5/|,  Dalberçjia  (pars),  pi.  20,  Phylloxylon,  Hibiscus, 
pi.  3i ,  Grewia,  etc. 

Le  deuxième  groupe  comprend  les  bois  à  rayons  non  étages  ; 

Dans  ce  cas  les  rayons  peuvent  être  sensiblement  homogènes  : 

Apodorephala,  pi.  62,  Cussonia.  pi.  !^l,  Fœtidia,  pi.  /i5,  Nuxia,  pi.  ^7,  Symphonia, 
pi.  36,  Psorospermum,  pi.  ^o,  Rheedia,  pi.  38.  Piptadenia,  pi.  22,  Ddobeia,  pi.  12, 
Mespilodaphne,  pi.  16  et  Ravensara,  pi.  i/i. 

Ou  bien  ils  peuvent  être  au  contraire  hétérogènes,  surtout  par  leurs  parties  supérieures 
et  inférieures  (rayons  acrohétérogènes)  ;  ou  bien  ils  sont  homogènes,  mais  alors  de 
deux  catégories  différentes  dans  le  même  bois  : 

Gambeya,  pi.  k^,  Fauchereû,  pi.  Ag,  Pittosporam,  Ouratea,  pi.  ik,  Craterispermum, 
pi.  52,  Weinmannia,  pi.  22,  Casearia,  pi.  34,  Eugenia,  pi.  [\3,  Erythroxylon,  Uapaca, 
pi.  28,  Naiiclea,  pi.  5i,  Ochrocarpus,  pi.  /41  et  Macaranrja,  pi.  28. 

Dans  la  première  série,  les  bois  des  genres  Mespilodaphne  el  Ravensara  se  distinguent 
par  leurs  grandes  cellules  sécrétrices  appartenant  aux  rayons  pour  le  premier  genre  et 
situés  entre  les  rayons  pour  le  deuxième  (v.  pi.  i/l  el  16).  Les  genres  Cussonia, 
Nuxia  et  Fœtidia  fournissent  un  bois  à  nombreux  vaisseaux  (plus  de  20  au  millimètre 
carré).  Les  genres  Symphonia,  Psorospermum  et  Rheedia  ont  un  bois  à  zones  circummé- 
duUaires  de  parenchyme  et  de  plus,  dans  le  bois  de  Psorospermum  androsœmifoUum,  les 
vaisseaux  (sur  une  section  transversale)  sont  groupés  en  lignes  sinueuses.  Le  bois 
de  Piptadenia  possède  un  parenchyme  circumvasculaire  bien  développé  et  celui  de  Dilo- 
beia,  du  parenchyme  circumvasculaire  limité  à  un  côté  des  vaisseaux  (v.  pi.  12). 

Les  bois  fournis  par  les  genres  de  la  deuxième  série  présentent  les  caractères  suivants  : 

Le  bois  de  Craterispermum.  pi.  02,  possède  de  nombreuses  zones  de  parenchyme  cir- 
cumméduUaire  presque  aussi  épaisses  que  les  zones  de  fibres.  De  plus  on  peut  déceler  de 
nombreuses  cellules  à  raphides.  Celui  de  Pittosporam  a  des  rayons  peu  élevés  de  deux 
sortes,  les  uns  à  une  file  de  cellules,  les  autres  à  deux.  Ceux  de  Weinmannia,  Ouratea 
et  Casearia  renferment  plus  de  20  vaisseaux  par  millimètre  carré  ;  chez  les  Ouratea,  les 
rayons  dépassent  le  plus  souvent  un  millimètre  de  hauteur.  Le  bois  de  Nauclea  ne  pré- 
sente que  des  rayons  très  étroits  avec  des  paquets  très  réduits  de  cellules  conductrices 
plus  petites.  Celui  de  Weinmannia  est  caractérisé  par  la  pi'ésence  de  vaisseaux  nombreux 
(plus  de  20  au  millimètre  carré)  et  le  plus  souvent  isolés.  Le  bois  des  Eugenia,  pi.  43, 
se  rapproche  singulièrement  par  sa  structure  de  celui  des  Sapotacées,  pi.  49.  mais  avec 
des  rayons  notablement  plus  élevés.  En  outre  les  vaisseaux  du  bois  d'Eugenia  sont  géné- 
ralement obstrués  par  une  substance  blanche,  qui  est  probablement  de  nature  résineuse. 
Enfin  le  bois  d' Ochrocarpus  Bongo  Vig.  et  Ilumb.,  pi.  4i.  difiR?re  de  celui  dos  autres 
Guttifères  par  l'absence  de  zones  circummédullaircs  de  parenchyme  ligneux  :  les  grands 
rayons  sont  hétérogènes  par  leurs  extrémités  supérieures  et  inférieures. 


Lecomtf.. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  4 


nw 


W- 


Fraxinus  excelsior. 
(Fréno). 


Section  transversale.  Grossissement  :  30  diam.  Soclion  longitudinale  langonliollo.  Cinississemenl  :  30  di«m. 

Ulmus  campestris  L. 
(Orme  chnnipèlrc). 


IMP.   CATALA  FRÈRES,  PARIS. 


A.    CHALLAMEL,    tDtTECR. 


ÉTUDE   DE   QUELQUES   BOIS   INDlGÈiNES 
OU    D'IMPORTATION 


Avant  d'aborder  l'étude  spéciale  des  bois  de  la  forêt  d'Analamazaotra,  il  nous  a  paru 
utile  de  faire  connaître  quelques-uns  de  nos  bois  indigènes  et  ceux  des  bois  d'importation 
qui  sont  le  plus  communément  employés. 

Le  lecteur  pourra  ainsi  se  rendre  compte  des  analogies  ou  des  différences  entre  divers 
bois.  Il  pourra  voir  par  exemple  que  notre  Noyer  ne  diffère  pas  beaucoup  par  sa  structure 
du  bois  de  Teck.  Il  constatera  facilement  aussi  que  les  bois  de  Dalbergia  de  Madagascar 
possèdent  une  structure  aussi  voisine  que  possible  de  celle  du  Palissandre  de  l'Inde.  Mais 
il  constatera  surtout  de  profondes  différences  entre  les  bois  coloniaux  et  ceux  de  nos  pays. 

Cette  courte  revision  préliminaire  présente  à  nos  yeux  une  incontestable  utilité  et  nous 
regrettons  de  n'avoir  pu  l'étendre  davantage. 

Il  ne  faut  d  ailleurs  pas  chercher  des  analogies  trop  rapprochées  entre  les  bois  des 
régions  tropicales  et  ceux  des  pays  tempérés.  Les  conditions  de  végétation  sont  en  effet 
trop  différentes  pour  que  les  bois  présentent  les  mêmes  caractères  de  structure,  puisque 
ces  derniers  caractères  sont  nécessairement  sous  la  dépendance  étroite  des  circonstances 
de  milieu. 

Alors  que  les  bois  de  nos  pays  possèdent  toujours  des  couches  annuelles  constituant  des 
zones  concentriques  alternativement  dures  et  moins  dures,  par  suite  du  ralentissement  et 
de  l'arrêt  de  la  végétation  en  automne  et  en  hiver,  les  bois  des  pays  chauds  ont  souvent  un 
bois  presque  homogène,  car  la  végétation  est  continue  et  ne  connaît  aucun  arrêt.  Ce  n'est 
pas  là  une  règle  générale  et  on  le  voit  pour  le  Teck  par  exemple  :  mais  c'est  du  moins  le 
cas  le  plus  fréquent.  Les  zones  alternatives  circumméduUaires  de  parenchyme  ligneux  et 
de  fibres  ne  correspondent  pas  à  des  années,  mais  à  des  successions  de  saisons  sèches  et 
humides.  Elles  n'ont  donc  rien  de  commun  avec  les  conches  annuelles  d'accroissement 
que  présentent  les  tiges  de  nos  arbres. 

Loiseleur-Deslongchamps  cite  un  Baobab  (Adansonia  digitata  L.)  du  Sénégal  qui  comp- 
tait, d'après  les  indigènes,  3/i  ou  35  ans  d'âge  et  dont  le  tronc  comprenait,  à  la  base,  plus  de 
60  zones  concentriques  analogues  à  des  zones  annuelles  d'accroissement.  Il  est  clair  que 
dans  ce  cas  une  zone  ne  correspond  pas  à  une  année. 


20  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

Holtermann  signale  un  Cacaoyer  de  7  ans  /i  mois  qui  possédait  a 2  zones  circummédul- 
laires  de  parenchyme  ligneux  et  de  fibres.  Par  contre  le  même  auteur  a  rencontré  à  Aden, 
oîi  les  chutes  de  pluie  font  presque  complètement  défaut,  des  arbres  de  plus  de  3o  ans, 
avec  seulement  5  ou  6  zones  d'accroissement  ! 

Comme  on  le  voit  par  les  exemples  ci-dessus,  les  zones  concentriques  que  présentent 
parfois  les  bois  des  régions  tropicales,  ne  sont  pas  comparables  aux  zones  annuelles  de  nos 
bois  et  n'indiquent  pas  comme  ces  dernières  l'âge  des  arbres,  mais  plutôt  le  nombre  de 
périodes  de  sécheresse  et  d'humidité  qui  se  sont  succédées. 

Certains  arbres  des  pays  chauds,  dont  la  tige  comprend  des  couches  successives  et  tran- 
chées de  fibres  et  de  parenchyme,  conservent,  si  on  les  cultive  dans  nos  régions  tempérées, 
la  faculté  de  donner  des  tiges  de  même  structure  et  non  pas  des  tiges  à  zones  d'accroisse- 
ment graduellement  modifiées  du  commencement  à  la  fin  de  la  saison,  comme  c'est  le  cas 
pour  nos  arbres  indigènes.  Nous  avons  constaté  ce  fait  pour  des  Ficus  de  diverses  espèces, 
cultivés  soit  au  Jardin  du  Hamma  d'Alger,  soit  même  au  Jardin  des  Plantes  de  Paris.  Il  y 
a  donc  là  un  phénomène  de  survivance  des  caractères  anatomiques  qui  ne  manque  pas 
d'intérêt  et  qu  il  convient  de  ne  pas  négliger. 

Alinis  glutinosa  Gaertn. 
(Aune  glutineux,  famille  des  Bétulacces,  pi.   a). 
SECTION  TRANSVERSALE  : 
Zones  d'accroissement  bien  marquées.  Vaisseaux  moins  nombreux  et  plus  petits  en  fin  de  saison. 
Rayons  de  deux   sortes,  les  uns  de   i    file  de  cellules,   peu  visibles,   les   autres  beaucoup   plus 
larges  et  visibles  (on  distingue  un  de  ces  derniers  sur  la  photographie). 

Vaisseaux  très  nombreux,  plus  de  100  au  millimètre  carré,  du  moiils  dans  la  partie  de  l'anneau 
formée  au  début  de  la  saison.  Vaisseaux  parfois  isolés,  parfois  en  séries  radiales,  les  plus  grands 
atteignant  70-80  ;j.  de  diamètre. 

Fibres  en  séries  radiales,  à  membrane  peu  épaissie. 
Parenchyme  ligneux  non  distinct. 

SECTION  LONGITL'DENALE  TANGENTIELLE  : 
Vaisseaux  coupés  en  segments  par  des  cloisons  très  obliques  à  ponctuations  scalari formes.  Ponc- 
tuations des  parois  latérales  à  ouverture  très  petite,  dirigée  transversalement. 

Rayons  simples  hauts  de  i5-3  5  cellules.  Rayons  larges  segmentés  par  des  paquets  de  fibres. 
Souvent  un  contenu  jaune  rougeâtre  dans  les  cellules  des  rayons. 

Ce  bois  s'altère  vite  à  l'air  :  mais  il  convient  parfaitement  pour  les  usages  comportant  le 
séjour  dans  l'eau  ou  du  moins  dans  un  milieu  très  humide.  Aussi  est-il  couramment 
utilisé  pour  les  conduites  d'eau.  D'abord  de  couleur  blanchâtre,  il  prend  à  l'air  une  coTileur 
brun-rougeàtre. 

Betula  alba  L. 

(Bouleau  blanc,  famille  des  Bétulacées,   pi.    2.) 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  annuelles  bien  marquées,  mais  des  vaisseaux  jusque  dans  le  bois  de  fin  de  saison. 
Rayons  visibles  mais  difficilement,  larges  le  plus  souvent  de  plusieurs  cellules. 


Les  Bois  dp.  Madagascar. 


PL.   5 


Section  tran'iversiile.  Grossissement  :  30  d 


Quercus  sessiliflora  Snaitti. 
(Chêne  rouvre). 


»>••*• 


♦iîil 


.•   •  -    • 


Section  transversale  S>.li 

I  30  dianl.  h  gauche.  15  diam.  A  droite. 

Castanea  vulgaris  L. 
(Châtaignier). 


IMP.  CATAI..^   Fkl-.RES,   HARIS. 


A.    CHALLASIEl..    iorTEUR. 


ETUDE    DE    QUELQUES    BOIS    INDIGENES    OU    D  IMPORTATION  21 

Vaisseaux  nombreux,  5o-ioo  au  millimètre  carré,  à  section  plus  ou  moins  polygonale,  assez 
uniformément  répartis,  isolés  ou  souvent  en  séries  radiales  de  3-/i.  Diamètre  des  plus  grands  70-So  \j.. 

Fibres  et  parenchyme  difTicilement  distincts.  Les  fibres  en  séries  radiales,  du  moins  au  voisinage 
des  rayons.  , 

SECTION  LONGITUDINALE  T.\NGENTIELLE  : 

Rayons  de  deux  sortes,  les  uns  de  une  file  de  cellules,  peu  nombreux,  les  autres  fusiformes, 
homogènes,  composés  de  plusieurs  séries  de  cellules  ;  hauteur  moyenne  des  grands  rayons  25o-3oo  •^. 

Vaisseaux  nettement  divisés  en  segments  par  des  cloisons  obliques  scalariformes  ;  ponctuations 
des  parois  latérales  très  fines. 

Les  fibres  sont  généralement  dépourvues  de  ponctuations  ;  mais  on  en  trouve  de  place  en  place 
qui  sont  plus  grandes  que  les  autres  et  dont  les  parois  latérales  .sont  ponctuées  de  la  même  façon 
que  la  paroi  des  vaisseaux. 

Comme  le  précédent,  le  J)ois  de  Bouleau  blanc  s'altère  vile  à  l'air.  On  ne  l'utilise  guère 
que  pour  la  menuiserie  grossière.  Il  fournit  aussi  une  bonne  pâte  à  papier. 

Acer  campes tre  L. 

(Erable,  famille  des  Accracces,  pi.   3.) 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  annuelles  bien  marquées;  mais  cependant  avec  des  vaisseaux  jusque  dans  le  bois  de  fin 
de  saison. 

Rayons  visibles,  peu  nombreux,  larges  de  3-5  files  de  cellules. 

Vaisseaux  nombreux,  petits,  de  5o  à  100  par  millimètre  carré;  diamètre  des  plus  grands  70- 
80  jj..  Vaisseaux  le  plus  souvent  isolés,  parfois  en  séries  radiales  de  3-,'). 

Fibres  et  parenchyme  ligneux  difficilement  distincts,  disposés  en  séries  radiales  assez  nettes  ; 
cependant  on  voit  sur  la  photographie  des  indications  de  zones  circummédullaires  de  parenchyme. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  nettement  divisés  en  segments  séparés  par  des  cloisons  obliques. 
Rayons  fusiformes  larges  de  3-5  cellules,  homogènes,  très  irréguliers  de  hauteur  (100  à  ôoo  ;a). 
Quelques  rayons  d'une  seule  file  de  cellules  se  rencontrent  de  place  en  place. 

Bois  dur,  très  tenace,  à  grain  très  fin,  prenant  un  beau  poli.  Très  utilisé  pour  manches 
d'outils  et  pour  la  menuiserie. 

Po[nilus  nigra  L. 

(Peuplier  noir,  farnilln  des  Salicacoes,  pi.  A.) 
SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  annuelles  bien  marquées.  Au  début  de  la  saison,  vaisseaux  relativement  grands,  formant 
une  sorte  d'anneau.  A  la  fin,  vaisseaux  au  contraire  beaucoup  plus  petits. 

Rayons  assez  visibles,  tous  de  une  seule  file  de  cellules  (8  rayons  environ  par  millimètre). 

Vaisseaux  nombreux,  plus  de  100  par  millimètre  carré  (dans  le  bois  de  fin  de  saison,  beaucoup 
moins  au  début)  ;  parfois  isolés,  mais  le  plus  souvent  en  séries  radiales  de  3-.'i.  Diamètre  des  plus 
grands,  jusque  1  10-120  ;j.. 

Fibres  et  parenchyme  ligneux  non  distincts  sur  ces  sections  transversales  et  à  éléments  disposés 
en  séries  radiales  assez  nettes. 


22  LES    BOIS    IIE    MADAGASCAR 

SECTION  LOÎsGITLDINALE  TA.NGENTIELLE  : 
Vaisseaux  divisés  en  articles  par  des  cloisons  obliques,  ponctuées,  mais  non  scalariformes  ;  ponc- 
tuations des  parois  latérales  aflectant  la  forme  losangique. 
Rayons  tous  de  une  file  de  cellules  ;  hauteur  10-12  cellules. 

Ce  bois,  habituellement  d'une  couleur  blanche  teintée  de  gris,  avec  un  aubier  à  peine 
marqué,  est  mou,  poreux,  très  léger  (o,4-o.6)  et  on  ne  l'utilise  guère  que  pour  la  menui- 
serie légère  elles  caisses  d'emballage.  Il  fournit  aussi  une  excellente  pâte  à  papier. 

Remarque.  —  Les  quatre  bois  précédemment  étudiés  sont  remarquables  par  la  petitesse 
et  le  grand  nombre  de  leurs  vaisseaux. 

Deux  possèdent  des  rayons  dune  seule  file  de  cellules,  mais  chez  Pop  u  lus  nigra  L.,  ces 
rayons  sont  tous  de  même  nature,  tandis  que  chez  Alnus  glulinosa  Gaertn,  on  trouve  de 
place  en  place  des  rayons  plus  larges  et  plus  élevés  paraissant  dus  à  la  coalescence  de 
rayons  fins. 

Dans  le  deuxième  groupe,  il  existe  des  rayons  larges  et  fusiformes,  constitués  par  plu- 
sieurs assises  de  cellules  et  des  rayons  fins,  de  une  file  de  cellules  seulement.  Chez  Acer 
campestre  L.,  les  rayons  sont  notablement  plus  larges  que  chez  Betula  alba  L. 

Fraxinus  excelsior  L. 

(Frêne  commun,  famille  des  Oléacées,  pi.  4.) 
SECTION  TRANSVERS.VLE  : 

Zones  annuelles  bien  marquées'. 
Rayons  à  peine  visibles. 

Vaisseaux  assez  nombreux,  généralement  20  ou  moins  par   millimètre  carré,  de  plus  en  plus 
petits  du  commencement  à  la  fin  de  la  saison.  Diamètre  des  plus  grands  jusque  2  4o-3oo  jl. 
Fibres  en  séries  radiales  assez  nettes  ;  membrane  assez  épaissie. 
Parenchyme  ligneux  entourant  les  vaisseaux  et  zones  irrégulières  dans  le  bois  de  fin  de  saison. 

SECTION  LONGITUDLNALE  TA.NGENTIELLE  : 

Vaisseaux  divisés  en  segments  par  des  cloisons  ponctuées  mais  non  scalariformes  ;  ponctuations 
des  parois  latérales  très  fines  et  éparses. 

Rayons  homogènes,  fusiformes,  hauts  de  25o-4oo  ;j.. 

Parenchyme  ligneux  très  net  sur  ces  sections  au  voisinage  des  vaisseaux.  C'est  un  parenchyme 
circumvasculaire  qui  est  très  peu  apparent  dans  le  bois  que  nous  avons  eu  l'occasion  d'étudier, 
mais  qui  est  parfois  fort  net  et  qui  se  raccorde  à  des  bandes  de  parenchyme  Ugneux  circummé- 
dullaire. 

C'est  un  bois  très  recherché  dont  les  qualités  paraissent  d  autant  plus  marquées  qu'il  a 
crû  plus  rapidement  et  par  conséquent  que  ses  zones  d'accroissement  sont  plus  épaisses  et 
que  la  couche  surtout  fibreuse  est  plus  développée,  ce  qui  augmente  la  résistance  du  bois. 
Il  est  surtout  remarquable  par  son  élasticité  ce  qui  permet  de  l'utiliser  pour  le  charron- 
nage  et  pour  les  manches  d'outils. 

I.    Le  bois  étudié  esta  zones  d'accroissement  très  larges. 


I.i:s   Bois   di;   Mah.u.a^c  mî 


Pi..  6 


S«clion  Iransversule.  Grossisse nicnl  :  3»  di 


Section  loiipliidinnic  I 


Tectona  grandis  L. 

(Teck). 


IMl'.    CATALA    «RI.Rts.    PARIS. 


CHALLAMSL,    t-DITEUR. 


ETUDE    DE    QL'ELQUES     BOIS    INDIGENES    OU     D  IMPOUTATION  20 

Llmus  campes  tris  L. 
(Orme  champêtre,  famille  des  Ulmacécs.  pi.  4.) 
SECTION  TRANSVERSALE  : 
Zones  annuelles  parfaitement  marquées  par  la  distribution  et  la  taille  des  vaisseaux. 
Rayons  assez  visibles,  composés  de  plusieurs  (îles  de  cellules;  6-7  rayons  par  millimètre. 
Vaisseaux,  généralement  plus  de  20  au  millimètre  carré,  souvent  isolés,  beaucoup  plus  grands  dans 
le  bois  du  commencement  de  saison  que  dans  celui  de  formation    plus  tardive  ;  diamètre  des  plus 
grands  200  ;j..  Ceux  de  fin  de  saison  sont  au  contraire  de  très  petit  diamètre. 

Fibres  très  fines  à  membrane  fortement  épaissie  ;  non  disposées  en  séries  radiales. 
Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  avec  des  prolongements  obliquement  tangentiels. 

SECTION  LONGITUDINALE  TAN(;ENTIELLE  : 

Sur  des  sections  de  cette  nature  on  observe  très  facilement  le  parenchyme  circumvasculaire, 
formé  de  cellules  allongées. 

Les  rayons  fusiformes,  homogènes  sont  de  hauteur  très  inégale,  de  3oo  à  600  \j.. 
Quelques  rayons  de  une  file  de  cellules  existent  entre  les  autres. 

Ce  bois  est  aussi  durable  que  le  chêne  et  se  conserve  aussi  bien  sous  l'eau.  On  le 
recherche  pour  le  charronnage,  la  menuiserie,  la  tabletterie,  la  carrosserie  des  automo- 
biles, etc. 

Quei'cus  sessUiJlora  Smith. 

(Chêne  Rouvre,  famille  des  Fagacées,  pi.  5.) 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  annuelles  bien  marquées  par  la  taille  et  la  distribution  des  vaisseaux. 

Rayons  assez  nombreux,  de  deux  sortes,  les  uns  de  une  file  de  cellules  et  très  peu  visibles  ;  les 
autres  de  nombreuses  files  de  cellules  et  visibles  à  l'oeil  nu. 

Vaisseaux  très  grands  au  début  de  la  saison  (jusque  4oo  ;a)  et  au  contraire  petits  et  nombreux 
vers  la  fin  ;  ces  derniers,  qnl  ont  parfois  un  diamètre  de  3o-4o  ja  seulement,  sont  le  plus  souvent  en 
paquets  obliques. 

Fibres  et  parenchyme  ligneux  difficilement  distincts  sur  les  sections  transversales. 

SECTION  LONGITUDLNALE  TANGENTIELLE  : 

Ces  sections  montrent  nettement  les  deux  sortes  de  rayons,  les  petits  de  une  seule  file  de  cel- 
lules ne  dépassant  guère  000  ;j.  de  hauteur  et  les  autres  très  larges,  atteignant  une  hauteur  de  plu- 
sieurs millimètres. 

On  distingue  aussi  le  parenchyme  ligneux  au  voisinage  des  petits  vaisseaux  de  fin  de  saison. 

(Cette  dernière  section  est  faite  dans  la  région  des  petits  vaisseaux,  c'est-à-dire  dans  le  bois  de  fin 
de  saison  ;  c'est  pourquoi  elle  ne  contient  que  des  vaisseaux  de  petit  diamètre.) 

Caslanea  vulgaris  L. 

(Châtaignier,  famille  des  Fagacscs,  pi.  S.t 

SECTION  TRANSVERSALE ' ; 

Zones  ;innuelies  parfaitement  marquées. 

Rayons  paraissant  de  une  seule  sorte  (du  moins  à  peu  près  toujours),  de  une  tîle  do  cellules 


2  4  LES    BOIS    DE     MADAGASCAK 

Vaisseaux  du  commencement  de  la  saison  isolés  le  plus  souvent,  pouvant  avoir  un  diamètre  de 
25o-3oo  'j.. 

Ceux  de  fin  de  saison  de  plus  en  plus  petits  en  séries  vaguement  et  obliquement  radiales. 
Fibres  et  parenchyme  ne  se  distinguent  pas  nettement  sur  les  sections  de  cette  nature. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  de  une  file  de  cellules  parfois  deux,  hauts  de  3oo-^oo  •^.■ 
De  place  en  place  le  parenchyme  ligneux  forme  de  faux  rayons  plus  grands. 
Mais  ces  rayons  complexes  ne  se  distinguent  pas  bien  des  rayons  simples,  et,  en  tout  cas,  ils  sont 
toujours  peu  élevés,  ce  qui  différencie  très  nettement  le  bois  du  Châtaignier  du  bois  de  Chêne. 

Observation.  —  Pour  montrer  l'épaisseur  complète  d'une  zone  annuelle,  on  a  placé 
parallèlement  une  section  transversale  au  grossissement  ordinaire  de  3o  diamètres  et  une 
autre  au  grossissement  exceptionnel  de  i5  diamètres. 

Juylans  rcgia  L 

(Noyer,  famille  des  Juglandacées,  pi.  6). 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  très  nettes,  à  bord  quelque  peu  onduleux. 

Rayons  visibles,  mais  cependant  peu  marqués,  composés  les  uns  de  une  file  de  cellules,  les  autres 
larges  de  ^-5  files. 

Vaisseaux  assez  uniformément  distribués,  peu  inégaux  en  grandeur,  ceux  de  fin  de  saison  étant 
cependant  plus  petits  ;  le  plus  souvent  isolés,  parfois  en  séries  radiales  décroissantes  ;  diamètre  des 
plus  grands,  2(io  \j.. 

Fibres  et  parenchyme  ligneux  se  distinguent  difficilement  l'un  de  l'autre  sur  les  sections  trans- 
versales. Cependant  il  paraît  exister  du  parenchyme  circumvasculaire  à  prolong'ements  tangentiels 
dont  les  éléments  ne  sont  pas,  comme  le  sont  les  fibres,  disposés  en  séries  radiales. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  de  deux  sortes,  les  uns  simples,  d'une  seule  file  de  cellules,  les  autres  fusiformes,  com- 
posés de  4-5  séries  de  cellules  dans  leur  milieu  et  terminés  à  leur  extrémité  par  un  prolongement 
d'une  file  simple  de  cellules,  mais  ces  cellules  terminales  paraissent  de  même  forme  et  approxima- 
tivement de  même  grandeur  que  les  cellules  constituant  la  partie  centrale  du  rayon. 

Le  noyer  constitue  un  bois  de  menuiserie  et  d'ébénisterie  justement  apprécié.  C'est 
probablement  le  plus  beau  de  nos  bois  indigènes.  II  résiste  cependant  mal  aux  efforts  de 
flexion,  ce  que  peut  d'ailleurs  faire  prévoir  sa  structure  homogène. 

Teclona  grandis  L. 

(Teck,  famille  des  Verbénacées,  pi.  6.) 
SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  bien  marquées  ;  le  bois  du  début  de  la  saison  est  à  grands  vaisseaux  plon- 
gés dans  du  parenchyme  ligneux  ;  celui  de  fin  de  saison  ne  comprend  que  des  vaisseaux  beaucoup 
plus  petits,  dans  une  zone  de  fibres. 

Rayons  visibles  mais  peu  distincts. 

Vaisseaux  souvent  isolés  ;  10-20  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands  2G0  y.  (jusque 


Lks  Bois  de  Madagascar. 


r 


,1  It^il  mii^  PiOt.      :. 


Guaiacum  officinale  L. 
(Gaiac). 


Section  longiliiclinnle  Inngenlîelle.  Grossissement  ;  30  dis 


^^     ■    --f 


Dalbergia  latifolia  Roxb. 
(Palissandre  cIo  l'Inclc). 


IMP.  CATALA    FRliRES,    PARIS. 


A.    CHAIUMEI,    tntTELK. 


ETLDK     DE    QLT.LQUES     liOIS     INDICENES    OU     D  IMPOHTATION  20 

870  \j.  d'après  W'iesner).  Los  petits  vaisseaux  se  montrent  souvent  obstrues  par  un  dépôt  blanc 
d'apatitc  ou  phosphate  de  calcium. 

Fibres  à  membrane  assez  fortement  épaissie,  en  séries  radiales. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  très  peu  abondant  en  (in  de  saison  mais  très  développé 
autour  des  grands  vaisseaux  du  début  de  saison. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Les  vaisseaux  sont  segmentés,  mais  les  cloisons  transversales,  dirigées  un  peu  obliquement,  pré- 
sentent au  centre  une  grande  ponctuation  et  tout  autour,  contre  la  paroi  du  vaisseau,  une  bordure 
en  couronne,  pourvue  de  petites  ponctuations  analogues  à  celles  qui  couvrent  les  parois  latérales 
du  vaisseau. 

Rayons  presque  tous  fusiformes,  iiomogènes,  hauts  de  ôoo  [j.  environ.  Quelques  rayons  plus 
petits,  à  une  seule  file  de  cellules  se  montrent  entre  les  premiers,  mais  paraissent  très  rares. 

Observation.  —  On  remarquera  une  certaine  ressemblance  de  structure  entre  le 
bois  de  Teck  et  celui  du  Noyer  commun. 

Guaiacum  officinale  L. 

(Gaïac,  famille  des  Zygophyllacc'cs,  pi.  7.) 
SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  peu  visibles,  mais  cependant  réelles,  séparées  par  des  régions  à  vaisseaux 
phis  nombreux. 

Rayons  nombreux,  de  une  seule  file  de  cellules  (jusque  i5,  i6  et  plus  au  millimètre). 

Vaisseaux  le  plus  souvent  isolés,  à  membrane  épaisse,  les  plus  grands  mesurant  i.Jo-160  ;j.  de 
diamètre. 

Fibres  à  membrane  très  épaissie  et  à  lumière  presque  nulle. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  peu  abondant,  avec  des  cellules  isolées  et  quelques  files 
simples  interradiales.  On  peut  les  distinguer  à  la  loupe  sur  notre  photographie. 

SECTION  LONGITUDINALE   TANGENTIELLE: 

Ce  bois  est  bien  caractérisé  par  sa  structure  étagée. 

La  hauteur  des  étages  est  de  100  |x  environ.  Les  rayons  sont  à  une  seule  file  de  cellules. 

(Les  bandes  blanches  et  verticales  sont  les  sections  longitudinales  des  vaisseaux.) 

Bois  excessivement  dur,  ce  qui  explique  suffisamment  l'imperlection  des  coupes.  On 
l'emploie  pour  de  nombreux  usages  nécessitant  un  bois  d'une  grande  solidité  :  niions, 
dents  d'engrenages,  roulettes  de  lits,  etc. 

On  trouve,  dans  le  commerce,  des  bois  très  durs  qui  sont  désignés  sons  le  nom  de  Bois 
de  gaïac  et  dont  quelques-uns  nont  aucun  rapport  de  structure  ou  dorigine  botanique 
avec  le  gaïac  proprement  dit. 

Dalhergia  latifolia  Roxb. 

(Palissandre  de  l'Inde, famille  des  Légumineuses,  pi.  7.) 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  annuelles  absentes,  mais  des  zones  saisonnières  de  parenchyme  ligneux  et  de  fibres. 
Rayons  nombreux,  i5-i6  par  millimètre,  formés  de  deux  files  de  cellules. 

Lfcomte.  i 


2 6  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  souvent  isolés,  parfois  groupés  par  deux  en  série 
radiale  ,  diamètre  des  plus  grands  280-800  ;j.. 

Fibres  à  membrane  très  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  et  aussi  en  zones  circummédullaires  irrégulières.  Nom- 
breuses cellules  isolées. 

SECTION  LONGITUDINALE  T.^'GENTIELLE  : 

Structure  étagée  très  nette,  avec  étages  hauts  de  160  \i.  environ.  Les  rayons  sont  composés  de 
deux  files  de  cellules,  du  moins  au  milieu  ;  ils  sont  homogènes. 

Observation.  —  Dans  l'étude  que  nous  avons  faite  des  Dalbergia  de  l'Indochine  nous 
avons  constaté  que  le  nombre  des  files  de  cellules  des  rayons  est  variable  suivant  les  espè- 
ces. Nous  avons  trouvé  des  rayons  à  une  seule  file  de  cellules  chez  D.  cocitinchinensis 
Pierre  et  deux  chez  les  autres  espèces  étudiées.  On  verra  plus  loin  les  caractères  des  bois 
de  Dalbergia  de  Madagascar. 

Swietenia  Mahogany  Jacq. 

TAcajOU,  famille  des  Méliaccps,  pi.  8.) 
SECTION  TRANSVERSALE: 

Zones  d'accroissement  paraissant  exister  ;  mais  elles  consistent  en  zones  circummédullaires  de 
parenchyme  ligneux,  comme  chez  la  plupart  des  bois  de  Méliacées. 

Rayons  très  larges,  très  apparents,  paraissant  se  terminer  dans  la  coupe,  ce  qui  tient  simplement 
au  fait  que  les  rayons  étant  peu  élevés,  une  coupe  passant  à  peu  près  perpendiculairement  à  l'axe 
de  la  tige,  ne  suit  pas  nécessairement  un  rayon  par  son  milieu;  la  continuation  de  ce  rayon  existe 
réellement  ;  mais  elle  passe  au-dessus  ou  au-dessous  de  la  section  pratiquée. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  mais  souvent  obstrués  par  un  dépôt  de  couleur  sombre. 

Fibres  à  membrane  assez  fortement  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  peu  abondant  et  zones  circummédullaires  assez  espacées. 

SECTION  LONGITUDINALE  T.YNGENTIELLE  : 
Vaisseaux  segmentés,  avec  dépôt  sombre  contre  les  membranes. 
Rayons  homogènes,  fusiformes,  hauts  de  iioo-5oo  ;j.. 

Fibres  déplacées  par  les  rayons  et  présentant  pour  cette  raison  un  trajet  onduleux.  Des  sections 
dans  un  plan  déterminé  doivent  donc  déceler  ces  ondulations. 

Observation.  —  La  section  transversale  (pi.  7)  montre  plusieurs  vaisseaux  obstrués 
par  une  substance  spéciale,  qui  se  retrouve  d'ailleurs  à  droite  de  la  section  longitudinale. 

La  même  section  transversale  intéresse  une  zone  circummédullaire  de  parenchyme  (près 
du  sommet  de  la  coupe).  C'est  dans  cette  zone  que  se  forment  les  poches  sécrétrices  de 
certains  acajous. 

Diospyros  sp'. 

(Ébèue  du   Congo,  famille  des  Ébénacées,    pi.  8.) 

Zones  d'accroissement  nulles. 

Rayons  nombreux,  de  1-2  files  de  cellules,  bien  visibles. 

I .  L'échantillon  acheté  au  cap  Lopez  (Congo)  par  l'auteur  appartient  bien  à  une  espèce  du  genre  Diospyros,  mais 
n'a  pu  être  déterminé  spécifiquement,  en  l'absence  des  éléments  nécessaires. 


Lks  Bois  rk  Mahagascak. 


Pi..  8 


>  longitudinal; 


Swietenia  Maliuyauy  Jacq 
(Acajou). 


Section  ^™n^^l■rsnlc 


Section  longitudinale  tnngonliello.  GrO!«is.ien)enl  ;  M  dil 


Diospyros  sp. 
(Ebène  du  Congo). 


IMP.    CATALA    FKÉRES,    PARIS. 


A.    CHALIAMEL.    EDtTECR. 


ÉTUDE    DE    QUELQUES    BOIS    INDIGÈNEb    OU    D  IMPORTATION  27 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  isolés  ou  par  files  radiales  de  2-3,  généralement 
obstrués  par  un  dépôt  noirâtre. 

Fibres  à  membrane  très  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  peu  abondant  ;  files  interradiales  de  cellules,  allant 
irrégulièrement  d'un  rayon  au  voisin  et  nombreuses  cellules  isolées. 

SECTION  LONGITl  DliNALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  fusiformes  formés  de  2-3  rangs  de  cellules  au  milieu  et  de  une  seule  dans  les  extrémités 
plus  ou  moins  longues.  Cette  disposition  rappelle  la  structure  acrohétérogène  du  bois  clie/. un  grand 
nombre  de  Gamopétales. 

Les  bois  de  Diospyros  ne  sont  pas  nécessairement  noirs  ;  nous  en  possédons  de  1  Indo- 
chine, des  Philippines  et  de  Madagascar  qui  présentent  seulement  des  bandes  colorées.  Il 
en  est  de  même  pour  un  Diospyros  d'Analamazaotra  dont  nous  parlerons  plus  loin.  Mais 
d'autres  forêts  de  Madagascar  possèdent  des  Diospyros  à  beau  bois  noir  très  apprécié  et 
actuellement  bien  connu  sur  le  marché. 

L'ébène  du  Sénégal  est  au  contraire  fourni  par  un  Dalhergia,  c'est-à-dire  par  une  Légu- 
mineuse  appartenant  au  même  genre  que  l'arbre  producteur  de  Palissandre.  Les  bois  de 
Diospyros  et  de  Dalbergia  sont  très  dilTérents  par  leur  structure,  comme  on  peut  le  voir  par 
la  comparaison  des  photographies  de  la  planche  7  et  de  la  planche  8. 


BOIS    PROVENANT    SPÉCIALEMENT 
DE     LA     FORÊT     D'ANALAMAZAOTRA 


GYMNOSPERMES 
TAXAGÉES 

L'intéressante  famille  des  Conifères,  si  largement  représentée  dans  nos  pays  tempérés 
par  des  forêts  considérables  de  Pins,  de  Sapins,  d'Epicéas,  etc.,  se  réduit  beaucoup  dans 
les  pays  tropicaux.  En  Indochine  cependant  il  existe  bien  de  véritables  forêts  de  Pins; 
mais  dans  l'Annam  elles  se  trouvent  confinées  sur  les  sommets,  au  Lang-Hian  par  exemple, 
de  I  ooo  mètres  à  i  5oo  mètres  ;  c'est  seulement  plus  au  Nord,  au  Tonkin,  que  les  forêts 
de  Pins  se  rencontrent  à  une  altitude  notablement  moins  élevée 

Les  Podocarpiis  qu'on  trouve  en  Nouvelle-Calédonie  et  à  Madagascar  ne  sont  pas  de 
véritables  Conifères,  mais  des  Taxacées,  dont  le  fruit  n'est  pae  un  cône;  cependant  leurs 
feuilles  étant  —  chez  certaines  espèces  du  moins  —  transformées  en  aiguilles,  comme 
chez  les  Conifères,  on  les  range  souvent  dans  la  famille  des  Conifères,  en  raison  de  leur 
aspect  général.     ^ 

Sous  le  nom  de  Faux  Kaori,  plusieurs  espèces  de  Podocarpiis  donnent  à  la  Nouvelle- 
Calédonie  des  bois  durs  analogues  à  celui  de  l'if. 

A  Madagascar,  le  Helatra  ou  Podocarpus  madagascariensis  Baker  se  trouve  dans  la 
forêt  de  Moramanga  et  dans  celle  de  Analamazaotra  ;  mais  on  le  rencontre  assez  rarement 
et  il  ne  peut  être  considéré  comme  un  arbre  exploitable. 

La  photographie  de  la  planche  9  montre  nettement  que  chez  cette  espèce,  les  feuilles 
n'ont  pas  la  forme  des  aiguilles  de  Conifères. 

PODOCARPiS   Lherit. 

Arbres  à  rameaux  supérieurs  verticillés.  Feuilles  alternes,  rigides,  oblongucs,  longues 
de  1  2-1,")  centimètres,  larges  de  i-3  centimètres,  pourvues  d'une  côte  saillante  et  avec  une 


3o  LES    BOIS    DE    MADAGASCAIl 

marge  renversée  en  dessous.  Fleurs  mâles  en  chatons  groupés.  Fleurs  femelles  solitaires  à 
l'aisselle  des  feuilles.  Fruit  dur,  globuleux,  brun  sombre,  glauque  (diamètre  :  8  millimètres 
environ^ 

Podocarpus  maclagascariensis  Baker. 

Nom  indigône  :  Hetatra. 

Spécimen  étudié  :   Thouvenot  ii"  107.  (voir.   pi.  g) 

(Espèce  très  voisine  de  P.  Thmbergii  Hook.,  du  Cap) 

Arbre  de  ii-i6  mètres,  glabre,  à  rameaux  tétragones  au  sommet  ;  fût  de  6-8  mètres  et  diamètre 
à  la  base  o"',3o  (jusque o", 70  en  certaines  stations);  rare. 

Écorce  de  '4-6  millimètres,  brune,  coupée  de  nombreuses  assises  circummédulaires  de  cellules  à 
membrane  épaissie  et  sclérifiée.  burface  grisâtre  assez  irréguliére. 

Bois  gris  jaunâtre,  clair,  assez  dur.  Zones  d'accroissement  visibles  mais  peu  marquées. 

SECTION  TRANSNTIRSALE  (Voir  pi.  8): 

Rayons  difficilement  visibles,  étroits,  à  une  seule  file  de  cellules. 

Vaisseaux,  néant. 

Fibres  à  ponctuations  aréolées,  pourvues  en  fin  de  saison  d'une  membrane  plus  épaisse. 

Parenchyme  ligneux  constitué  par  des  cellules  prismatiques  disséminées,  pourvues  d'un  contenu 
brunâtre. 

Pas  de  canaux  sécréteurs  dans  le  bois.  Les  cellules  signalées  ci-dessus  constituent  l'appareil 
sécréteur. 

SECTION   LONGITUDINALE  T.ANGENTIELLE  : 

Rayons  nombreux,  hauts  de  1-7  celluleS;  très  étroits. 

Des  cellules  prismatiques  à  contenu  brun,  disséminées  entre  les  fibres  aréolées,  représentent 
l'appareil  sécréteur. 

Bois  jaune  clair,  quelque  peu  rougeàtre,  susceptible  dun  beau  poli,  emplové  pour  con- 
structions et  parquets. 

Les  Podocarpus  des  autres  pays  fournissent  d'ailleurs  partout  un  bois  apprécié.  C'est 
ainsi  que  P.  neriifolia  Don,  de  l'Inde  et  de  la  Malaisie  est  fort  recherché  pour  la  con- 
struction des  habitations,  la  mâture  des  vaisseaux  et  pour  divers  travaux  de  menuiserie. 


Les  Bois  de  Madagascak. 


Fl.  io 


ni:  30diam.  Section  lonj;; 

Podocarpus  madagascariensis  Bak. 


IMP.    CATALA    KRURKS,    PARIS, 


A.    CHALLAMEL,    IIDITEUH 


ANGIOSPERMES-DICOTYLÉDONES 
APÉTALES   ET   DIALYPÉTALÉS 


URTICACÉES 

Tout  le  monde  connaît  le  Celtis  ou  Micocoulier,  dont  le  bois  présente  les  qualités  du 
bois  du  Frêne,  sans  en  avoir  cependant  le  satiné.  C'est  un  bois  d'industrie  de  premier 
ordre. 

Dans  notre  Allas  des  Bois  de  V Indochine,  nous  avons  décrit  le  bois  de  Gironniera  cfiinen- 
sis  Bentli.,  qui  ne  peut  guère  être  employé  que  pour  la  menuiserie  grossière. 

Le  bois  de  Tréma  orienlalis  Bl.  d'Analumazaotra  paraît  se  rapprocher  beaucoup  plus 
de  ce  dernier  que  de  celui  du  Micocoulier.  Les  genres  Cellis  et  Tréma  se  montrent  d'ail- 
leurs très  différents  par  les  caractères  de  l'embryon. 

TREMA    Lour. 

Arbres  à  feuilles  alternes,  simples,  brièvement  pétiolées,  à  limbe  denté  et  peiininervié. 
Fleurs  très  petites,  unisexuées,  monoïques  ou  dioïques,  en  petites  cymes.  Fleurs  mâles  : 
périanthe  à  3,  rarement  4  pièces.  Etamines  en  même  nombre.  Fleurs  lemelles  à  ovaire 
libre.  Fruit  à  drupe  petite,  ovoïde  ou  sphérique.  Graines  à  albumen  charnu,  avec  em- 
bryon recourbé  ou  enroulé  et  cotylédons  peu  développés. 

Environ  3o  espèces  dans  les  régions  tropicales  des  deux  mondes. 

Tréma  orienlalis  Bl. 

Nom  indigène  :  Audrarezina. 
Spécimen  étudié  :   Thouvonot  m"  99. 

Arbre  de  12-1 5  mètres  ;  fût  de  6-8  mètres  ;  diamètre  :  o^j.'îo  ;  commun. 

Se  rencontre  surtout  dans  la  forêt  secondaire. 

Ecorce  mince  (2,5-3  millimètres),  régulière,  couverlede  nombreuses  lenticelles  très  petites,  «rise  à 
la  surface,  brune  à  rintéricur,  toute  la  partie  interne  étant  constituée  par  du  parcnchvine  cortical  à 
cellules  contenant  chacune  un  cristal  et  par  des  fibres  nombreuses  en  faisceaux  anastomosés. 

Bois  gris  brunâtre,  plus  fortement  coloré  vers  l'intérieur,  à  zones  d'accroissement  très  visibles 


32  LES     BOIS     DE    MAHAGASCAM 


SECTION  TRANSVERSALE  : 


Rayons  nombreux,  7-8  par  millimètre  ;  i-i  files  de  cellules  brunes. 

Vaisseaux  0-7  par  millimètre  carré,  isolés  ou  en  files;  diamètre  des  plus  grands,  25o  ]j,. 

Fibres  formant  la  masse  principale  du  bois  ;  membrane  mince. 

Parenchyme  ligneux  brun  ;  quelques  cellules  autour  des  vaisseaux  :  parfois  une  zone  circumvas- 
culaire  bien  marquée.  De  place  en  place  une  zoiie  brune  circummédullaire,  épaisse  de  3oo-:ioo  ja. 
C'est  la  structure  des  Ficus,  mais  avec  zones  de  parenchyme  ligneux  très  réduites  et  très  espacées. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE: 

Rayons  de  2  sortes,  les  uns  de  une  file  de  cellules,  hauts  de  3oo-4oo  \).  ;  les  autres  fusiformes, 
constitués  par  3-i  files  au  milieu,  atteignant  1/3-1/2  millimètre  de  hauteur. 

Les  cellules  de  ces  rayons  portent  des  ponctuations  très  nettes  sur  leurs  membranes  verticales  et 
en  manquent  complètement  ou  presque  complètement  sur  les  faces  horizontales. 

Les  éléments  du  parenchyme  ligneux,  toujours  pourvus  d'un  contenu  brun,  sont  très  nettement 
pourvus  de  ponctuations. 

Bois  blanc,  léger,  de  qualité  médiocre,  servant  pour  constituer  des  radeaux  sur  les 
rivières. 

Note.  —  Dans  ce  bois,  dont  les  rayons  possèdent  en  leur  milieu  des  cellules  à  grande 
dimension  horizontale  et.  aux  extrémités,  en  bas  et  en  haut,  des  cellules  étendues  suivant 
l'axe  de  la  tige,  nous  avons  pu  observer  l'origine  d'un  rayon  secondaire.  Les  premiers  élé- 
ments, c'est-à-dire  les  plus  internes,  sont  des  cellules  prismatiques  analogues  à  des  cel- 
lules de  parenchyme  ligneux  et  comme  dans  ce  dernier  tissu,  à  grande  dimension  verticale. 
Plus  extérieurement  les  cellules  qui  sont  à  la  suite  des  premières,  se  sectionnent  transver- 
salement et  les  éléments  centraux  issus  de  ces  divisions  s'accroissent  principalement  sui- 
vant le  rayon. 

Bosqueia  Boiviniana  K.   Bn. 

Nom  indigène  :   ATOha. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n"  1 20. 

Petit  arbre  de  i2-i4  mètres  ;  fût  de  6-8  mètres  ;  diamètre,  o'°20  ;  peu  abondant. 

Ecorce  grise,  régulière,  épaisse  de  i  millimètres  ;  couverte  de  nombreuses  lenticelles. 

Bois  à  aubier  gris  jaunâtre  et  à  cœur  gris  brunâtre,  pourvu  de  rayons  fins  et  de  zones  circum- 
méduUaires  onduleuses  de  parenchyme  ligneux  ;  bois  de  densité  o,4-o,^5,  sans  emploi  jusqu'à 
ce  jour;  sujet  à  être  attaqué  par  les  Insectes. 


MORACÉES 


La  famille  des  Moracées  fournit  des  bois  de  Ficus  et  d  Ariocarpus.  Les  bois  d'Artocar- 
pus  sont  toujours  jaunes  ou  jaunâtres.  Ils  sont  employés,  dans  l'Inde,  du  moins  ceux  de 
A.  inlegrifolia  L..  pour  la  teinture  des  étolTes  jaunes  utilisées  par  les  prêtres  bouddhistes  ; 
celui  de  A.  hirsuta  Lamk.  est  fréquemment  utilisé  pour  les  constructions  et  pour  divers 
usages. 

Quant  à  celui  des  diverses  espèces  de  Ficus,  plutôt  blanc  grisâtre  ou  jaune  sale, 
il  ne  sert  généralement  que  pour  la  fabrication  des  caisses,  des  lambris,  ou,  en  raison  de 
sa  légèreté,  pour  la  construction  des  pirogues. 

Dans  l'Inde,  le  bois  de  Ficus  bengalensis  L.  est  réputé  pour  sa  bonne  conservation  dans 
l'eau.  On  en  fait  des  margelles  de  puits.  Sa  densité  est  variable  suivant  les  espèces,  mais 
toujours  faible  (o,5-o,6). 

La  forêt  d'Analamazaotra  contient  plusieurs  Ficus.  Nous  avons  reçu  le  bois  de  l'un  d'eux. 
Ce  bois  est  d  ailleurs  absolument  identique  à  celui  des  autres  Ficus,  du  moins  quant  à  la 
structure. 

L'alternance  des  zones  de  parencbvme  ligneux  et  de  libres,  qui  paraît  liée  à  la  succes- 
sion des  saisons  humides  et  sèches  dans  les  pays  chauds,  se  retrouve  dans  le  bois  des  Fi- 
cus cultivés  à  Alger  et  même  au  Jardin  des  Plantes  de  Paris. 

Ficus  sp. 

Nom  indigène  :  Ampaiia 
Spécimen  étudie  :  Thouvcnol  n"   I25. 

.\rbre  assez  élevé,    1S-20  mètres;   fut  de  8-10  moires.  Diamètre  du  tronc  en  bas,  o^jtio.   .\rbre 
peu  répandu. 
Ecorce  grisâtre. 
Bois  blanc  grisâtre. 
Densité  du  bois,  o,/|-o,/|5  environ. 

SECTION  TU.\NSVEHS.\LE   (Voir  planche  10)  : 

.\ubier  et  cœur  non  distincts. 
Zones  annuelles  non  marquées. 

Rayons  larges,  visibles,  le  plus  souvent  i  par  millimètre. 

Vaisseaux  irréguliers  en  diamètre  et  en  distribution,  parfois  groupes  par  3-'i.  Diaiiu-lre  dos  plus 
grands,  3oo  \j.. 

Lfcomtf.  5 


34  LKS    liOlS    DE    MAJJAGASCAR 

Fibres  et  parenchyme  ligneux  en  zones  circummédullaires  alternes,  les  zones  de  fibres  étant 
généralement  un  peu  plus  épaisses  que  celles  de  parenchyme. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  de  deux  sortes,  les  uns  étroits,  hétérogènes,  de  hauteur  très  variable,  mais  ne  dépassant 
guère  5oo  ;j.,  les  autres  larges  de  5-6  cellules,  souvent  un  peu  hétérogènes  par  une  extrémité,  hauts 
de  :ioo-90o  -j.. 

La  présence  de  zones  circummédullaires  alternes  de  parenchyme  ligneux  et  de  fibres  est  caracté- 
ristique des  Ficus.  Cette  disposition  est  visible  à  la  loupe  et  même  à  l'œil  nu. 


PROTÉACÉES 


La  famille  des  Protéacées,  surtout  bien  représentée  en  Australie,  puis  dans  l'Afrique  du 
Sud  et  enfin  en  Asie  orientale  et  Malaisie,  en  Nouvelle-Calédonie  et  dans  l'Amérique  du 
Sud,  nous  a  fourni  pour  Madagascar  une  espèce  remarquable,  DilobeiaThouarsii  R.  et  S.  ; 
mais  alors  que  le  bois  des  Helicia,  Grevillea,  Stenocarpus,  etc.  possède  des  rayons  très 
larges,  celui  de  Dilobeia  n'a  que  des  rayons  larges  de  2  cellules,  rarement  3  (du  moins  le 
bois  âgé). 

DILOBEIA    Th. 

Arbres  presque  entièrement  glabres,  à  feuilles  isolées,  longuement  pétiolées.  à  limbe 
obcordé,  bilobé  ou  quadrilobé,  rétréci  vers  le  pétiole  et  pourvu  dune  côte  par  lobe. 
Fleurs  dioïques  en  grappes  axillaires  :  réceptacle  tubuleux  :  périaiithe  à  '1  (li\  isions  trian- 
gulaires ;  fleurs  mâles  avec  4  élamines  à  filets  dressés,  à  anthères  oblongues  et  avec  un 
ovaire  rudimentaire  ;  fleurs  femelles  avec  !\  étamines  plus  ou  moins  avortées  et  un  ovaire 
uniloculaire,  pourvu  d'un  style  court  avec  un  stigmate  à  deux  lobes  épais. 

Cet  arbre  se  rencontre  dans  les  régions  Nord-Est  et  Centre  de  l'île. 

L'autre  genre  de  la  même  famille  existant  à  Madagascar  est  le  genre  Faurea.  représenté 
par  des  arbres  de  petite  taille  dans  la  province  d'Imerina. 

Dilobeia   Thouarsii  R.   et  S.  : 

Nom  iniligènc  :  Vivaona  (à  petites  feuilles  ')  ; 
Vivono  ?  (à  grandes  feuilles)  ; 
Spécimens  étudiés:  Tliouvenotjn°*  35  et  55  (voir  pi.   il). 

Arbre  assez  grand,  i8-20  mètres;  fût  de  lo-i/i  mètres;  diamètre  o'", 60-0"', 70.  Kcorce  plus  ou 
moins  crevassée,  épaisse  de  12  millimètres  à  2  centimètres.  Bois  lourd,  brun-rouireàtre  ;  densité 
i-i,o5  pour  le  cœur,  0,95  pour  une  planchette  du  n"  ,">.")  avec  aubier. 

Aubier  peu  distinct  ou  un  peu  plus  clair,  facilement  attaqué  par  les  insectes. 

SECTION  ÏR.VNSVEHS.VLE  : 
(Voir  planche  12.) 

Zones  d'accroissement  peu  discernables'  ; 

Rayons  généralement  de  2  files  de  cellules,  rarement  3  ;  .'i-5  par  millimètre  -  ; 

1 .  D'après  les  étiquettes  du  collecteur. 

2.  11  est  essentiellement  recommandé  de  pratiquer  les  coupes  transversales  sur  un  tronc  do  0™,i5  ou  o"',ao  de  di,-<- 
mètro  au  moins  et  vers  le  milieu  du  rayon.  En  olTel  près  do  la  moelle,  les  rayons  sont  beaucoup  plus  larges  et  plus 
élevés,  se  rapprochant  par  là  de  ce  qui  existe  chez  la  plupart  des  Protéacées.' 


36  I-ES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

Vaisseaux  assez  uniformes  de  diamètre,  isolés,  souvent  plus  ou  moins  en  séries  concentriques 
à  la  surface  de  la  tige,  quelques-uns  petits,  le  plus  souvent  200-260  ;a  de  diamètre. 

Fibres  en  séries  radiales,  à  section  arrondie  ;  cavité  très  réduite. 

Parenchyme  ligneux  du  type  circumvasculaire,  à  prolongements  aliformes  latéraux  ;  ce  paren- 
chyme n'est  développé  que  sur  la  moitié  du  pourtour  des  vaisseaux. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  fusiformes,  homogènes,  à  cellules  arrondies  ;  hauts  de  3oo-6oo  ;;.  ; 
Fibres  épaissies,  ondulées,  à  ponctuations  très  marquées  formant  des  séries  longitudinales  très 
nettes. 

Ce  bois  produit  une  poussière  acre  quand  on  le  travaille.  Sur  une  section  transversale, 
on  remarque  que  les  vaisseaux  sont  obstrués  par  une  substance  blanche  tranchant  sur  la 
couleur  générale  du  bois. 

A  la  Nouvelle-Calédonie  l'espèce  Slenocarpus  laurifolius  Brongn.  et  Gris  fournil  un 
bois  très  beau  quand  il  est  verni  (Hêtre  noir). 

M.  C.  Houlbert,  qui  a  étudié  le  bois  des  Protéacées  (Recherches  sur  le  bois  secondaire 
des  Apétales,  Ann.  Se.  Nat.,  7'  série,  vol.  XVII)  dit  que  le  bois  de  Brahejum  stellatifo- 
lium  L.  du  Cap  de  Bonne-Espérance  ne  possède  que  des  rayons  médullaires  étroits  (de 
I  à  4  assises  de  cellules).  Chez  Persoonia  linearis  Andr.  et  P.  salicina  Pers..  il  existe 
encore  de  grands  rayons  peu  nombreux,  avec  des  petits  rayons  en  plus  grand  nombre. 
Or  les  Dilobeia.  Brahejum  et  Persoonia  appartiennent  précisément  au  même  groupe  des 
Persooniées.  Les  Dilobeia  et  Brahejum  seraient  donc,  d  après  nous,  des  Protéacées  à  rayons 
tous  de  petites  dimensions,  tandis  qu'il  existe  encore  quelques  rayons  de  grande  taille  chez 
les  Persoonia.  Ce  dernier  genre  constituerait  le  passage,  au  point  de  vue  de  la  structure  du 
bois,  entre  les  véritables  Protéacées  d'une  part  et  les  Diloheia  et  Brahejum  d'autre  part. 

D'ailleurs,  dans  les  petites  branches  de  Diloheia,  c'est-à-dire  dans  le  bois  jeune,  on 
trouve  des  rayons  larges  et  élevés  avec  des  vaisseaux  nombreux.  C'est  donc  le  bois  âgé 
seulement  qui  s'éloigne  du  bois  typique  des  Protéacées. 


Les  Bois  dr  Madagascar. 


Pl.    12 


i'^CC 


Jl 


1  transversale.  Grossissement     30  diam.  Section  longitudinale  Ungenlielle.  Grossissement  : 

Dilobeia  Thouarsii  R.  et  S. 

(l'rnléno..-s). 


j/RiliiiF'iamp^rfnîiiiiF? 


Artabotrys  oligosperma  P.  Dang. 
(AnonaoïVs). 


IMP.   CATALA   H<l  RES,  l'ARlS 


A.    CHALLAMEL,    ÉDITECR. 


OLACACEES 


Le  bois  de  Olax  psiftncorurnWah\.  de  la  Réunion,  est  parfois  employé  pour  les  ouvrages 
intérieurs  des  habitations;  mais,  quoique  assez  dur,  il  résiste  mal  à  l'humidité  et  il  a  le 
défaut  d'être  cassant. 

Pour  l'Inde  anglaise,  Gamble  cite  les  bois  d'un  certain  nombre  d'espèces  des  genres 
Ximenia,  Olax,  Anacolosa,  Schœpfia,  Cansjera,  Lasianlhera,  Mappia,  Gompliandra,  etc. 

OLAX   L. 

Arbres  à  feuilles  alternes,  simples,  entières,  coriaces.  Fleurs  hermaphrodites  à  récep- 
tacle concave.  Pétales  5-6,  valvaires.  Etamines  6-12,  insérées  sur  le  périanthe,  3-6  fertiles, 
et  autant  transformées  en  staminodes.  Ovaire  presque  complètement  libre  avec  un  style 
court  et  un  stigmate  capité.  Ovules  3,  insérés  sur  un  placenta  central  dans  l'ovaire  divisé 
par  3  cloisons  incomplètes.  Drupe  plus  ou  moins  soudée  au  réceptacle  accru. 

Olaoc  glahrijlora  P.    Dang. 

Nom  indigène  :  Maitsoririnina. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenol  n°  76. 

Arbre  de  16-18  mètres  ;  fût  de  8-10  mètres  avec  diamètre  de  o^j/io,  assez  rare. 

Écorce  de  6-7  millimètres,  un  peu  crevassée  dans  la  longueur,  avec  des  lignes  radiales  très  fines 
devenant  irrégulières  vers  le  dehors. 

Bois  jaune  clair,  dur,  à  grain  fin.  Coupé  transversalement,  il  montre  à  la  loupe  des  rayons  fins 
d'une  part  et  des  zones  de  parenchyme  circummcdullaire  fines  et  rapprochées  d'autre  |iart,  qui  se 
coupent  comme  la  chaîne  et  la  trame  d'un  tissu. 

Densité  0,8  environ. 

SECTION  TU ANS VERSA LE  ; 

Rayons  lo-ii  par  millimètre,  étroits,  i-3  files  de  cellules,  assez  visibles. 

Vaisseaux  le  plus  souvent  en  séries  radiales  ou  en  séries  obliques.  Diamètre,  généralement  i3o- 
i5o  [j.,  les  plus  grands  atteignent  170  jj.. 

Fibres  petites,  arrondies,  à  membrane  très  épaisse  et  à  lumen  très  réduit. 

Parenchyme  ligneux  en  séries  interradiales  circummédullaires,  ne  se  correspondant  pas  toujours 
des  deux  côtés  d'un  même  rayon  ;  environ  6-7  zones  de  parenchyme  par  millimètre. 


38  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  fusiformes  homogènes,  à  3,  parfois  l\  files  de  cellules.  Hauteur  moyenne  5oo~75o  ix. 

Les  vaisseaux,  assez  petits,  forment  des  groupes  irréguliers  et  de  direction  varice  semblables  à 
ceux  qui  sont  représentés  (pi.  4o)  pour  le  bois  de  Psorospermum  androswinifoUam  Baker,  de  la 
famille  des  Guttifères. 

Ce  bois  peut  être  employé  pour  la  menuiserie. 


ANONACEES 


Les  Anonacées  sont  des  arbres  ou  des  arbustes  des  réglons  tropicales,  à  feuilles  alternes, 
simples,  sans  stipules. 

De  nombreux  arbres  de  cette  famille  fournissent  dans  l'Inde  des  bois  fréquemment  uti- 
lisés, en  particulier  celui  de  Polyaltlna  longifolia  Bl. ,  qui  sert  à  Madras  pour  la  tonnellerie. 
Dans  linlroduction  du  présent  travail  nous  avons  eu  l'occasion  d'indiquer  les  raisons  de 
cet  emploi  et  nous  pensons  qu'on  pourrait,  pour  les  mêmes  usages,  et  pour  d#  raisons  ana- 
logues, utiliser  le  bois  de  quelques  Anonacées  de  Madagascar. 

Malheureusement  les  arbres  de  cette  famille  n'atteignent  pas  tous  une  grande  taille. 
Nous  citerons  : 

Xylopia fi'ulescens  Aubl.  (A.  salicifolia  Ktli.)  de  la  Guyane,  à  bois  un  peu  brunâtre  ; 

Anona  odorata  Dun.  des  Antilles,  bois  pour  la  tabletterie. 

Plusieurs  des  Anonacées  d'Indochine  fournissent  des  bois  jaunes,  flexibles,  employés  à 
divers  usages  :  Polyalthia  jucimda  F.  et  G..  Sagerea  Hookeri  Pierre,  Bocagea  Phikistreana 
Pierre,  Miliiisia  Baillonil  Pierre,  etc. 


ARTABOTRYS 

Arbres  ou  arbustes  à  feuilles  simples,  souvent  distiques,  à  fleurs  hermaphrodites,  axil- 
laires,  solitaires  ou  en  cymes  ;  calice  dialysépale,  à  3  divisions;  corolle:  6  pétales,  les  3 
internes  alternes  avec  les  divisions  du  calice  ;  le  réceptacle,  en  dedans  de  la  corolle  est  à 
peu  près  cylindrique  ;  c'est  sur  cette  saillie  que  sont  insérées  les  étamines  en  nombre 
indéfini  ;  les  carpelles,  nombreux,  sont  insérés  sur  le  réceptacle  et  forment  autant 
d'ovaires    uniovulées.    Fruit   formé   de   plusieurs   haies  uniséminées. 

Arlabolrys  oligosperma  P.  Dang. 

Nom  indigène:  Ambavy. 
Spécimen  étudié  :  Thouvonot  n"  63 . 

Arbre  de  -j.i-w'x  mètres  avec  tronc  de  o^jGo  de  diamètre  à  la  base. 

Écorce  très  épaisse  (iu-i4  millimètres),  assez  fibreuse,  brune,  un  peu  fendillée  dehors,  avec  sur- 
face bleu  jaunâtre. 

Bois  gris  un  peu  jaunâtre;  densité  o,C  environ. 


Aq  les     bois    Dli    MADAGASCAH 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.   12): 

Zones  d'accroissement  marquées  par  des  vaisseaux  plus  petits,  très  difficilement  visibles. 

Rayons  larges,  très  visibles,  3  par  millimètre. 

Vaisseaux  distribués  à  peu  près  régulièrement,  8-1  a  par  millimètre  carré;  diamètre  des  plus 
grands  200  p.;  isolés  ou  par  séries  radiales  de  2-3. 

Fibres  et  parenchyme  ligneux  alternant  en  zones  circuraméduUaires  de  peu  d'épaisseur;  9  zones 
de  parenchyme  environ  par  millimètre. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  très  élevés,  jusque  i5oo-2ooo  |ji,  très  larges,  endohétérogènes,  mais  à  un  degré  moindre 
cependant  que  chez  Polyalthia  jucanda  d'Indochine. 

Par  sa  structure,  on  peut  prévoir  que  ce  bois  se  fend  facilement  suivant  le  rayon  et  qu'il  doit  être 
flexible. 

Bois  gris  jaunâtre,  flexible;  passe  pour  se  pourrir  assez  vite  s'il  est  exposé  à  l'air. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Fl.  14 


"1  ■  '■'"  liiani.  Sectiun  Innjjiluilinale  iBnjjenlielle.  GrossisMinfnl  :  30  dii 

Ravensara  latifolia  P.  D. 
(Lauracées). 


i  f|  I 


Ravensara  crassifolia  Baker. 
(Lnuracécs). 


IMP.    CATALA    FRLRES,    PARIS 


A.    CHALLAMEL,    ÉDITEUR. 


LAURACEES 


De  nombreux  arbres  apparfenaiit  à  cette  famille  fournissent  des  bois  utilisés  dans  l'in- 
dustrie. 

Dans  rinde  par  exemple,  on  cite  :  Cryptocnrya  W  ightiana  T\n\.  ;  Deilschmiedia  sikki- 
mensis  King,  diverses  espèces  du  genre  Cinnamomum.  Mnchilus  odoralissima  Nées.  Phœbe 
kinceolula  Nées,  Alseodaphne  sernecarpijbliu  Nées,  Lilsea  sebifera  Pers.,  L.  polyanthnJuss., 
Lindera  assamica  Kurz,  etc. 

Nous  avons  signalé  nous-mcme  en  Indochine  :  Cinnamomum  Camphora  Nées  etEberm., 
C.  iners  ReiuAv.,  Machilus  odoralissima  Nées,  Phœbe  lanceolata  Nées,  Cryptocarya  impressa 
Miq.,  Lilsea  annamensis  H.  Lee,  L.  Vang  H.  Lee,  Lindera  com/n^m/s  Hemsl. 

On  peut  avancer  que  dans  tous  les  pays  chauds  les  Lauracées  arborescentes  fournissent 
un  bois  estimé  : 

Guyane  :  Dicypellium  caryophyllalum  {Mairt.)^ecs,  ou  bois  de  rose  de  Cayenne  ;  Acro- 
diclidium  chrysophyllum  Meissn.,  bois  de  Sasafras  ; 

Antilles  :  Nectandra  sangiiinea  Rott.  :  Ocolea  leucoxylon  Gr.  ;  Lannts  cliloroxvhn  L. 
(bois  doux  jaune),  etc.  : 

Nouvelle-Calédonie  :  Beilschmiedia  Baillonii  Pancb.  et  Séb.  ou  Noyré: 

Afrique  du  Sud  :  Ocolea  bullala  E.  Mey.  ou  Cannibal  StinkAvood  ; 

Nouvelle-Zélande  :  Lilsea  sp.  ou  Tangeao,  Mangeao  ; 

Guyane  anglaise  :  Seelandra  pisi  Miq.  ou  Cirouaballi  jaune  ;  Nectandra  exaUata  Gri- 
seb.  ou  Sweet-Wood  :  Nectandra  sp.  ou  Kretti  :  Beilschmiedia  Tawa  Benth.  ou  Tawa. 

En  Indochine,  on  fabrique  avec  divers  bois  de  Lauracées  des  colTres  et  des  malles  ijui 
passent  pour  très  favorables  à  la  conservation  des  objets  qu  on  y  renferme. 

Aux  Philippines,  d'après  E.  E.  Schneider  (Com/n.  Woods  of  thc  Philippines,  p.  107), 
on  emploie  couramment  les  bois  de  diverses  espèces  des  genres  Beilschmiedia,  Cinnamo- 
mum, Cryptocarya,  Dehnasia,  Ensidoroxylon,  Lilsea,  Machilus. Neolitsea  et  Phœbe. 

Sous  le  nom  de  Baticulin  par  exemple,  les  bois  jaunâtres  de  plusieurs  espèces  du  genre 
Lilsea,  surtout  L.  oblusata  F.  Vill.,  sont  utilisés  pour  la  sculpture  religieuse,  pour  la  me- 
nuiserie ordinaire  (portes,  armoires),  pour  la  carrosserie,  la  pyrographie,  etc.  D'autres 
Lauracées  fournissent  un  Baticulin  blanchâtre. 

Il  est  probable  que  le  cœur  seul  doit  être  employé,  car  pour  tous  nos  échantillons  pro- 
venant de  Madagascar,  l'aubier  se  montre  largement  attaqué  par  les  insectes  xylophages. 

Les  Lauracées  paraissent  tenir  une  place  importante  tlans  la  llore  forestière  de  Madagas- 
Lecomte,  6 


/Ja  LES     BOIS    DE    MADAGASCAU 

car;  en  effet,  sur  161  bois  reçus  de  Analamazaotra,  i"  appartiennent  à  celle  l'amille,  ce 
qui  représente  une  proportion  supérieure  à  10  pour  toc. 

Les  genres  rencontrés  à  Madagascar  possèdent  les  uns  des  anthères  à  .'1  sacs  (Mespilo- 
daphné)  et  les  autres  des  anthères  à  2  sacs  [Ravensara  et  Cryptocarya). 

RAVENSARA    Sonner. 

Arbres  à  feuilles  alternes,  coriaces,  penninerves.  Inflorescences  multiflores,  axillaires 
ou  terminales.  Fleurs  hermaphrodites  (ou  polygames.'')  à  réceptacle  obconique,  concave, 
charnu.  Périanthe  de  6  pièces,  libres,  égales,  valvaires.  Etamines  12  insérées  sur  le  col 
du  réceptacle,  coalescentes  à  la  base:  élamines  fertiles  g,  à  anthères  2  —  loculaires,  les  6 
extérieures  extrorses,  les  3  internes  sublatérales  ou  extrorses  :  etamines  stériles  3,  internes, 
ovales  ou  subsagittées.  Pistil  à  ovaire  libre  inséré  au  fond  du  réceptacle,  surmonté  d'un 
style  à  stigmate  capité  ;  ovule  suspendu,  anatrope.  Fruit  entouré  par  le  réceptacle  accru  et 
formant  à  son  intérieur  6  cloisons  refoulant  le  péricarpe  ;  péricarpe  mince  entourant  un 
embryon  charnu  à  cotylédons  trilobés  (une  partie  dans  chacune  des  fausses  loges  du  fruit)  ; 
radicule  courte,  supère. 

On  connaît  à  Madagascar  plusieurs  espèces  du  genre  Ravensara  : 

R.  aromatica  Sonn.  :  R.  acuminata  H.  Bn.  :  R.  retusa  II.  Bn.  ;  R.  Luslellil  H.  Bn.  :  R. 
floribiinda  H.  Bn.  :  R.  Tapack  H.  Bn.  ;  R.  cryptocaryoides  P.  D.  :  R.  ovalifolia  P.  D.  : 
R.  lalifolia  P.  D.  ;  R.  anisala  P.  D.  ;  R.  crassifoUa  P.  D. 

Dans  la  région  d'Analamazaotra.  les  Ravensara  portent  le  nom  de  Tavolo. 

Nous  avons  reçu  les  espèces  suivantes  d'Analamazaotra  par  les  soins  de  M.  Thouvenot  : 

Ravensara  Lastelliiïl.  Bn.  Tavolo  ou  Tavolomalama  :  Thouvenot,  n°  90  : 

R.  ferruginea  P.  Danguy.  Tavolo; 

R.  crassifoUa  P.  Danguy.  —  Cryptocarya  crassifoUa  Baker.  Tavolo  (  à  feuiUes  rondes). 
Thouvenot,  n"*  87  et  89  ; 

R.  latifoUa  P.  Danguy,  Tavolo  (à  grandes  feuilles).  Thouvenot.  n"  85  : 

R.  ovaUfoUa  P.  Danguy.  Tavolo,  Thouvenot.  n°  72  : 

R.  cryptocaryoides  P.  Danguy.  Tavolo,  Thouvenot,  n°'  64  et  100  ; 

R.  anisataP.  Danguy.  Havozo,  Thouvenot,  n°  ti6. 

Les  arbres  connus  sous  le  nom  de  Tavolo  comptent  au  nombre  des  plus  répandus  et 
des  plus  estimés  dans  les  régions  Nord  et  Sud  de  la  foret  d'Analamazaotra  où  ils  repré- 
sentent environ  7  pour  100  des  peuplements  d'après  M.  Louvel. 

R.  crassifoUa  P.  Danguy. 

Nom  indigène:  Tavolo. 
Spécimen  étudie  ;  Thouvenot  n°  89  (voir  pi.  i3). 

Arbre  de  20-22  mètres  avec  fût  de  10-12  mètres  et  diamètre  de  o^jôo  à  la  base;  contreforts  à 
peine  marqués  ;  arbre  assez  commun. 

Bois  grisâtre  ;  sans  cœur  et  aubier  bien  distincts. 
Densité  0,65-0,70  environ. 


LAURACÉES  43 

Ecorce  de  4-'"'  millimètres  non  fendillée  et  pourvue  de  nombreuses  lenticelles  ;  nodules  de  sclé- 
rcnchyme  tranchant  par  leur  couleur  plus  claire  sur  le  fond  brun  de  l'écorce. 

SECTION  TR.VNSVERSALE  (Voir  pi.  i/i)  : 

Zones  d'accroissement  peu  marquées,  mais  visibles. 

Rayons  de  i-3  files  de  cellules,  peu  visibles;  ^-h  par  millimètre. 

Vaisseaux  isolés  ou  parfois  par  2-3,  régulièrement  distribués  ;  diamètre  des  plus  grands  200  •;.  ; 
S- 12  par  millimètre  carré. 

Fibres  en  séries  radiales  ;  épaisseur  de  la  membrane  égale  aux  deux  cinquièmes  du  rayon. 

Parenchyme  ligneux:  quelques  cellules  autour  des  vaisseaux  et  de  nombreuses  cellules  dissémi- 
nées entre  les  fibres  et  notablement  plus  grandes  que  ces  dernières.  Ces  nombreuses  cellules  —  qui 
sont  évidemment  l'équivalent  de  cellules  sécrétrices  —  caractérisent  le  bois  de  la  plupart  des  Lau- 
racées . 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  subhomogènes  à  cellules  extrêmes  un  peu  plus  grandes  ;  hauteur  moyenne  '100  \j.. 
Fibres  fusii'ormes  (examinées  après  dissociation);  longueur  1000-1200  •^.. 

Parenchyme  en  longues  cellules  à  peu  près  de  même  hauteur  que  les  rayons.  Ce  sont  des  cel- 
lules sécrétrices  ;  elles  sont  très  visibles  sur  les  deux  photographies. 

Bois  employé  pour  planches,  menuiserie  légère. 

R.  Idtifolia  P.  Danguy. 

Nom  indigène  :  Tavolo. 
.  Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n°  85. 

Arbre  de  18-20  mètres;  fût  de  10-12  mètres  ;  diamètre  o"',i\o  à  la  base;  à  contreforts  à  peine 
marqués,  commun. 

Bois  grisâtre  à  cœur  et  aubier  non  distincts.  Densité  o,55  environ. 

Écorce  de  !x-h  millimètres  avec  lenticelles  et  nombreux  nodules  plus  clairs  de  sclcrenchymc. 

SECTION  TR.\NSVEKSALE  : 

Zones  d'accroissement  existent,  mais  très  peu  marquées. 

Rayons  de  i-3  llles  de  cellules,  (1-7  par  millimètre. 

Vaisseaux  isolés  ou  parfois  par  2-5  ;  6-1 3  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands  220  ;j.. 

Fibres  comme  le  n°  89. 

Parenchyme  à  cellules  un  peu  plus  petites  que  pour  le  n"  89. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 
Comme  89  (le  précédent). 

Bois  de  médiocre  qualité,  utilisé  pour  menuiserie  grossière. 

R.  Lastellii  H.  Bn. 

Nom  indigène  :  Tavolo  malama. 
Spécimen  étudié  :  Tliouvenot  n°  90. 

Arbre  de  20-22  mètres,  fût  de  10-12  mètres  et  diamètre  o"',6o  ;  des  controlorts  jusqu'à  la  hau- 
teur de  i^jôo  ;  commun. 

Bois  grisâtre:  aubier  et  cœur  non  distincts. 
Densité  0,6  environ. 


4/i  LES    nOIS    nE    MADAGASCAU 

Écorce  de  7-8  millimètres  pourvue  à  la  surface  de  nombreuses  IcnticcUcs  et,  dans  son  intérieur, 
de  nodules  plus  clairs  de  sclérenchyme. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  mal  indiquées. 

Rayons  larges,  i-5  fdes  de  cellules  ;  5-6  par  millimètre. 

Vaisseaux  grands,  assez  régulièrement  distribués,  souvent  isoles,  parfois  par  a  ou  3  ;  diamètre 
des  plus  grands  3oo  [x. 

Fibres  en  séries  radiales  ;  membrane  peu  épaisse. 

Parenchyme  ;  quelques  cellules  autour  des  vaisseaux  et  nombreuses  cellules  sécrétrices  assez 
grandes,  disséminées  entre  les  fibres. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 
Rayons  oblongs  de  3-4  files  au  milieu,  hauts  de  /ioo-700  ;;,. 

Bois  blarichâlrc.  mou,  de  médiocre  qualité. 

R.  cryptocaryoides  P.  Danguj . 

Nom  indigène  :  Tavolo. 
Spécimens  étudiés:  Thouvcnot  n"'  loo  et  6^. 

Arbre  de  1O-20  mètres  avec  des  contreforts  indiqués  pour  le  n°  100  et  non  pour  le  n"  64,  assez 
commun. 

Caractères  de  structure  identiques  à  ceux  des  autres  Havcnsaru ,  mais  grandes  cellules  sécrétrices 
moins  nombreuses. 

R.  aiiisata  P.  Danguy. 

Nom  indigène  :  Hav0Z0> 
Spécimen  étudié:  Thouvenol  n"  116. 

Arbre  rare  ;  le  bois  n'est  employé  ni  dans  la  menuiserie  ni  dans  la  charpente,  mais  l'écorce  gri- 
sâtre, épaisse  de  6-8  millimètres,  finement  crevassée  en  long,  dégage  une  odeur  pénétrante  d'anis. 

Ce  dernier  Ravensara,  qui  se  trouve  déjà  distingué  par  les  indigènes  sous  un  nom  spécial  et  non 
pas  sous  celui  de  Tavolo,  qui  est  celui  des  autres  espèces,  mérite  une  étude  spéciale  pour  la  sub- 
stance odorante  qu'il  contient. 

Heckel  (^Ann.  Inst.  col.  Marseille,  1910,  p.  68)  rapporte  que  les  indigènes  se  servent  des  écor- 
ces  de  cette  espèce  pour  parfumer  le  rhum  du  pays.  Il  serait  aussi  employé,  au  même  titre  que  le 
Sassafras  officinal,  contre  diverses  affections. 

MESPILODAPHNE  Nées. 

Arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles  alternes  ou  subverlicillées,  à  nervation  pennée.  Inflo- 
rescences axillaires  ou  terminales.  Fleurs  hermaphrodites  ou  unisexuées,  dioïques:  récep- 
tacle en  entonnoir  subcampanulé  ou  obconique.  Périanthe  à  6  pièces  caduques  ou  plus  ou 
moins  persistantes.  Etamines  fertiles  9  dont  3  internes  à  anthères  extrorses  et  à  filets 
blçflanduleux  ;  anthères  4-loculaires'  ;  étaniines  stériles  o  ou  très  réduites.  Ovaire  étroite- 
ment entouré  par  le  réceptacle.  Baie  entourée  par  le  périanthe  plus  ou  moins  refermé  en 
haut. 

I.   Co  qui  le  distingue  des  genres  Ocotea  et  Ravensara  dont  les  anthères  sont  2-loculaires. 


Lks  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  lé 


Mespilolaptine  Tapack  P.  D. 
(Lauracces). 


Sccliun  Irnnsversalc.  (irossisscnifnt 


I  (liani.  Section  longitudinale  tan^cnticUe.  Itmssissenicnl  :    3tl  dii 

Mespilodapline  lacemosa  P.  D. 
(Laiiracées). 


IMP.  r.AlAlA    FRlRhS.    l'ARIS. 


CHAllAMFI,    EDITIIR. 


I 


LAUKACEliS  f^^) 

De  la  localité  d'Analamazaotra,  nous  connaissons  les  espèces  suivantes  : 

M.  T/iouvenotii  P .  I).  ;  .1/.  Tajiack  P.  D.  ;  M.  racrrnosa  P.  D.  :  M.  Faucherei  P.  D. 

A  ces  espèces,  il  faut  ajouter  : 

M.  Lindkyann  Meissn.  ;  M.  madacjascariensis  Mcissn.  ;  M.  cymosa  Mcissn.  :  M.  marrji- 
nata  Meissn. 

Le  nom  indigène  à  Analamazaotra  est  Varongy.  Les  arbres  de  ce  genre  représentent  en- 
viron 3  pour  ion  des  peuplements  de  la  forêt  (d'après  M.  Louvel). 

Mespilodaphne  Faucherei  J'.  Danguy. 

Nom  indigène  :  Varongy  fotsy  ' . 
Spécimen   étudie:    Thouvenot    n»    i(Jo. 

Arbre  de  22-2/1  mètres  ;  fût  de  12- là  mètres  ;  diamètre,  o^jyo  ;  assez  commun. 
Ecorce  épaisse  de  6-7  millimètres,   pustuleuse-lenticellée   extérieurement,   avec    de    nombreux 
nodules  plus  clairs  de  sclérenchyme  tranchant  sur  les  tissus. 
Bois  grisâtre  ;  aubier  et  cœur  non  distincts'. 
Densité,  o,5  environ. 

SECTION  TR.\NSVERS.\LE  (V„ir  pi.  lO): 

Zones  d'accroissement  indiquées,  mais  souvent  peu  visibles. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  souvent  isolés:  parfuis  par  2-3  ;  9- 1 ô  j)ar  millimètre 
carré;  diamètre  des  plus  grands,  220  jj.. 

Fibres  en  séries  radiales  très  nettes  ;  membrane  peu  épaissie. 

Parenchyme.  Quelques  cellules  autour  des  vaisseaux  et  de  grandes  cellules  sécrétrices  à  peu 
près  uniquement  sur  le  trajet  des  rayons. 

SECTION    LONGITUDINALE   TANGENTIELLE: 
Rayons  fusiformes,  petits,  avec  des  cellules  terminales  notablement  plus  grandes  que  les  autres. 

Mespilodaphne  Tapack.  P.  Danguy. 
Nom  indigène:  Varongy  mainty-. 

Spécimen  étudié:   Thouvenot  n'  ^9  (Voir  pL  i5.) 

Arbre  de  22-26  mètres  avec  fût  de  ii^-iô  mètres  et  diamètre  atteignant  o'",8o  :  assez  commun  ; 
pourvu  de  contreforts  jusqu'à  i"',5o  de  hauteur. 

Bois  gris  jaunâtre,  tacheté  de  noir  ;  aubier  et  cœur  très  peu  distincts.  .Vttaqué  par  les  insectes 
dans  ses  parties  extérieures. 

Densité,  o,55. 

Ecorce  épaisse,  jusque  i  centimètre,  irrégulière,  pustuleuse-lenticellée,  pourvue  de  nombreux 
nodules  de  sclérenchyme  de  couleur  plus  claire,  souvent  en  zones  parallèles  au  bois. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  16;: 

Zones  d'accroissement  visibles,  mais  ondulées  et  peu  distinctes. 
Rayons  de  i-/i  files;  5-6  par  millimètre. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  souvent  isolés,  parfois  par  2-3  ;  diamètre  des  plus 
grands,  23o  ja. 

Fibres  en  séries  radiales  très  nettes  ;  membrane  peu  épaissie. 

1.  l'otsy,  blanc. 

2.  Mainty,  noir. 


^6  LES    llOIS   DE    mada(;as<jar 

Parenchyme,  circunivasculaire  très  réduit  et  nombreuses  cellules  disséminées  entre  les  fibres  ou 
sur  le  trajet  des  rayons. 

SECTION   LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  iusiformes  à  2-4  files  au  milieu  et  cellules  extrêmes  plus  grandes  ;  hauteur  des  rayons 
jusque  65o  \j.. 

Bois  jaune  grisâtre  tacheté  de  noir  :  ne  travaille  pas,  et  ne  se  fend  pas;  c'est  l'un  des 
plus  estimés  des  forêts  malgaches  ;  on  en  fait  des  planches  (Les  bois  reçus  de  Madagascar 
étaient  contenus  dans  des  caisses  en  bois  de  Varongy  mainty). 

Mespilodaphne  racemosa  P.  Danguy. 

Nom  indigène  :   VorODgy  mavo '. 

Spécimi'n  ùtudié  :    Tliouvcnot  ii"  1^8  (Voir  pi.    i5). 

Arbre  de  20-22  mètres;  fût  de  10-12  mètres;  diamètre,  o'",()0  ;  assez  commun:  se  trouve 
partout. 

Bois  gris  jaunâtre  ;  cœur  et  aubier  non  distincts. 

Densité,  0,6  environ. 

Écorce  de  6-8  milliriiètres,  pustuleuse-lenticellée  extérieurement  ;  pourvue  de  nombreux  nodules 
de  sclérenchyme  tranchant  par  leur  couleur  plus  claire  sur  la  couleur  brune  de  l'écorce. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  16)  : 

Zones  d'accroissement  visibles  mais  très  vagues. 

Rayons:    i-3  files  de  cellules;  5-6  par  millimètre. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  généralement  isolés,  parfois  par  2-3  ;  io-i5  par  milli- 
mètre carré;  diamètre  des  plus  grands,  200  [i.. 

Fibres  en  séries  radiales  ;  épaisseur  de  la  membrane  égale  la  moitié  du  rayon. 

Parenchyme  ligneux,  circumvasculaire  (quelques  cellules).  Des  cellules  plus  grandes  de  place  en 
place,  mais  généralement  sur  le  trajet  des  rayons. 

SECTION   LONGITUDINALE  TANGENTIELLE: 

Rayons  fusifornies  hauts  de  5oO[j.  environ,  avec  cellules  terminales  souvent  beaucoup  plus  grandes 
constituant  les  cellules  sécrétrlces. 

Bon  bois  d'industrie  recherché  pour  la  menuiserie  et  la  charpente'. 

Observation.  —  Beaucoup  de  Lauracées  fournissent  un  bois  bien  caractérisé  par  la 
présence  d'un  certain  nombre  et  même  parfois  d'un  grand  nombre  de  cellules  sécrétrices 
allongées  parallèlement  à  l'axe  de  l'organe. 

Ces  cellules  peuvent  être  surtout  localisées  dans  le  parenchyme  circumvasculaire  ;  c'est 
le  cas  pour  les  Cinnamornum  et  on  peut  en  voir  de  beaux  exemples  dans  notre  Atlas  des 
bois  de  rindo-Chine  pour  Cinnamornum  Camphora  Nées  et  Eberm.  et  C.  iners  Reinw. 
C'est  aussi,  mais  à  un  degré  moins  prononcé,  le  cas  pour  Mnchilus  odoralissima  Nées  et 
Phœbe  lanceolata  Nées. 

1 .  Jaune. 

3.   Ln  autre  spécimen  de  la  même  espèce  reçu  sous  le  nom  de  Varongy  mana  fournit  un  bois  de  même  nature. 


LAURACKES  ^7 

En  ce  qui  concerne  les  bois  de  Madagascar,  on  peut  admettre  trois  types  : 

Dans  le  premier,  comprenant  les  diverses  espèces  du  genre  Ravensara.  (p\.  i4)  les 
grandes  cellules  sécrétrices  sont  nombreuses  et  réparties  à  peu  près  uniformément  entre 
les  vaisseaux  (R.  lalifolia  P.  D..  R.  cryptocaryoiden  P.  D.,  R.  crassifolia  P.  D., 
R.  Lastellii  H.  Bn.,  R.  anisata  P.  D.,  etc.).  Chez  ces  diverses  espèces  le  bois  montre 
nettement  ces  cellules  sécrétrices  sur  les  sections  transversales  et  sur  les  sections  longitu- 
dinales. 

Un  deuxième  groupe  est  constitué  par  les  Mespilodapline  (pi.  lO).  dont  le  bois  contient 
encore  de  grandes  cellules  sécrétrices,  mais  en  moins  grand  nombre  et  faisant  à  peu  près 
toujours  partie  des  rayons  du  bois  (M.  Tapack.  P.  Daiig.,  1/.  niremosa  P.  D..  .)/.  Fan- 
cherei  P.  D.,  etc.). 

Enfin  chez  les  Crypiocarya.  comme  nous  avons  déjà  pu  le  constater  pour  les  bois  de 
rindochine,  les  grandes  cellules  sécrétrices  font  à  peu  près  complèlement  défaut. 


MONIMIACÉES 


Cette  famille,  voisine  de  celle  dos  Rononculaci'es,  compreiul  :  Tamhourissa  rjuculrifidn 
Sonner,  ou  bois  tambour  de  la  Réunion  ; 

T.  amplifolia  A.  DC.  ou  Bois  de  Bombarde  de  la  même  région  ; 

T.  vcstila  A.  DC.  ou  Bois  gilet  de  la  même  région. 

De  Analaniazaolra  nous  avons  eu  l'occasion  d'étudier  deux  espèces  de  Tdinhourissa. 

TAMBOURISSA    Sonnerai. 

Arbres  ou  arbrisseaux  des  Mascareignes  et  de  Malaisie,  à  feuilles  entières,  opposées,  à 
fleurs  solitaires  ou  en  grappes,  axillaires  ou  terminales.  Fleurs  unisexuées.  Fleurs  cf  à 
périanthe  en  forme  de  figue,  à  !^-6  lobes.  Etamines  zc  insérées  sur  la  paroi  du  périanthe. 
Fleurs  $  :  périanthe  identique  avec  nombreux  carpelles  soudés  à  l'intérieur  ;  un  ovule 
suspendu  par  ovaire.  Fruits  drupacés  inclus  dans  le  périgone  accru,  subcharnu.  Graines  à 
albumen  charnu. 

Tainbourissa  Tlwuvenotii  P.  Dang. 

Nom  indigène:   Ambora. 
Spécimen  étudié:  Thouvenot  n"  ^3  (Voir  pi.  ig). 

Arbre  de  18-20  mètres;  fût  de  10-12  mètres;  diamètre.  o'°,7o;  contreforts  peu  développés  à  la 
base  du  tronc.  Arbre  peu  répandu. 

Ecorce  épaisse,  atteignant  i2-i3  millimètres,  crevassée  extérieurement,  souvent  creusée  de 
longues  cavités  à  l'intérieur. 

Bois  gris  jaunâtre,  tendre,  à  rayons  très  visibles,  lui  communiquant  un  aspect  particulier;  aubier 
de  6-7  centimètres  gris  ;  cœur  jaune. 

Densité,  o,45-o,5  environ. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  18)  : 

Rayons  très  larges,   1-2  par  millimètre  ;  jusque  8-10  files  de  cellules. 

Vaisseaux  régulièrement  distribués  entre  les  rayons,  isolés  ou  groupés,  10-12  par  millimètre 
carré  ;  diamètre  des  plus  grands,  200  ;x. 

Fibres  à  membrane  peu  épaissie,  polygonales,  parfois  en  séries  radiales. 

Parenchyme  formant  des  cellules  fusiformes  cloisonnées  transversalement  et  intercalées  de  place 
en  place  au  milieu  des  faisceaux  de  6bres. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  fusiformes,  larges,  homogènes  dépassant  souvent  la  hauteur  de  la  photographie  et  mesu- 
rant par  conséquent  plus  de  4  millimètres  ;  cellules  des  rayons  souvent  pourvues  de  ponctuations. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  i8 


^•, 


^Wi 


Carallia  madagascariensis   iul. 
(  Rhizophoracées) 


Grossissement  :  30  dùua. 


w 


1  :  30  die 

Tambourissa  Thouvenotii  P.  Dang. 

(Moiiimiacécs). 


IMP.    CATAL*    FRÈRES,    PARIS. 


A.    CHAI.LAMEL.    ÉDITECR. 


MOMMl.VCKES  ^ri 

Ce  bois  peul  être  employé  |)OLir  plam  lies  et  menuiserie. 

Une  autre  Moniiniacée  reçue  du  même  collecleur  sous  le  nom  de  Amhora  laliv  Cmâle) 
est  indiquée  comme  assez  commune  et  le  bois  serait  réputé  imputrescible.  Sa  structure  est 
la  même,  avec  des  rayons  un  peu  moins  bauts  :  lauijier  de  ce  bois  produit  par  l'espèce 
Schrameckia  madagascariensis  P.  Dang.  n'atteint  (jue  o'",o4  d'épaisseur  et  le  cœur  se 
montre  d'un  beau  jaune  :  la  séparation  entre  l'aubier  cl  le  cœur  est  ici  assez  nette. 


Lecomte. 


MÉNISPERMACÉES 


Celles  des  Ménispcrmacées  qui  constituent  dos  lianes  peuvent  présenter  dans  le  bois  de 
leur  tige  une  anomalie  de  structure. 

Les  Ménispermacées  arborescentes  ont  toujours  un  bois  à  larges  rayons,  cuiiuue  nous 
l'avons  déjà  trouvé  pour  les  Tamboiirissa,  dans  la  famille  voisine  des  Monimiacées. 

Pour  l'Inde,  Gamble  cite  les  bois  de  diverses  espèces  des  genres  Aspidocarya,  Para- 
hœna,  Tinospora,  Anamirta.  Coscinium,  Tiliacora,  Cocculus,  Slephania,  etc.  Tous  ces  bois 
sont  caractérisés  par  la  présence  de  larges  rayons  et  plusieurs  ont  une  couleur  jaune  ou 
brune. 

On  connaît  à  Madagascar  des  Ménispermacées  appartenant  à  plusieurs  genres  et,  de  la 
forêt  d'Analamazaotra,  nous  avons  reçu,  sous  le  nom  de  Odiandro.  un  bois  jaune  fourni 
par  un  petit  arbre  dé  cette  famille,  appartenant  au  genre  Biirasaia. 

Burasaia  madagascariensis  Dup.  Tii. 
var.  Odiandro  II.  Lee.  à  folioles  presque  orbiculaires  et  à  fruit  nettement  stipité. 

Nom  indigène  :   Odiandro. 
Spécimen  étudié:  Thou\enol  ii"  i  if). 

Arbre  de  petite  taille,  atteignant  8-10  mètres  de  hauteur  et  à  tronc  ayant  au  plus  o"',s>o  de 
diamètre.  Le  spécimen  de  bois  que  nous  avons  reçu  avait  o"',i2  de  diamètre. 

Écorce  grise  brunâtre  et  crevassée  à  la  surface,  jaune  dans  sa  région  interne.  Détachée  du  bois 
elle  montre  la  trace  très  nette  des  rayons. 

Bois  jaunâtre,  assez  dur,  à  grain  fin. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Rayons  très  larges,  atteignant  parfois  700  ;v.  ;  ils  représentent  les  deux  cinquièmes  environ  de  la 
surface. 

Vaisseaux  isolés  ou  groupés  par  2-3  ;  diamètre  des  plus  grands,  1O0-180  \x. 

Fibres  formant  des  paquets  allant  d'un  rayon  à  l'autre  ;  membrane  très  épaisse,  ponctuée. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  minces  circummédullaires  allant  d'un  rayon  à  l'autre  et  séparant 
les  paquels  de  fibres. 


e   ï 


MliMSl'IiUMACEES 


SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE: 


Vaisseaux  à  ponctuations  transversales,  linéaires. 

Rayons  très  grands  à  cellules  toutes  pourvues  de  ponctuations  ;  quelques-unes  de  ces  cellules  ont 
leur  membrane  très  épaissie.  Hauteur  des  rayons  souvent  plus  de  7-9  millimètres 
Les  fibres  pourvues  de  ponctuations  forment  des  faisceaux  de  couleur  jaune. 

Lebois jaunedu  Barasaia  inadac/ascariensis  Dup.Tli.,  var.  Odiandro.  pourrait  être  utilise 
pour  petits  ouvrages  d'ébénistcrie  nécessitant  1  emploi  d'un  bois  de  cette  couleur. 

Le  bois  à' Odiandro  est  très  voisin  de  celui  des  Tambourissa,  comme  d'ailleurs  le  sont 
les  deux  familles  des  Monimiacées  et  Ménispermacées. 


LEGUMINEUSES 


Cette  famille,  qui  compte  tant  de  représentants  dans  les  pays  tropicaux,  ne  paraît  pas 
spécialement  abondante  dans  la  région  d'Analamazaotra,  car  sur  un  total  de  i6i  bois,  nous 
avons  reçu  seulement  deux  espèces  du  genre  Dalhergia,  une  du  genre  Albizzia  et  une 
autre  du  genre  Piptndeida. 

Les  diverses  espèces  du  genre  Dallieryia  sont  à  considérer  en  premier  lieu,  car  ce  sont 
précisément  des  espèces  de  ce  genre  qui  fournissent  les  principaux  Palissandres  de  l'Inde 
(Dalbei'fjia  lalifolia  Roxb.)  et  de  l'Amérique  du  Sud  (/).  niyra  AUem.)  ;  le  trac  d'Indo- 
cliine,  si  renommé,  est  produit  par  diverses  espèces  du  même  genre,  en  particulier 
D.  Cochinchinensis  Pierre. 

Les  bois  conrms  actuellement  sur  les  marchés  européens  sous  les  désignations  de 
Palissandres  de  Madagascar  et  dont  les  cours  sont  cotés  sur  les  marchés  de  Marseille  et  du 
Havre,  sont  fournis  par  des  esjDèces  spéciales  de  Dalhergia  exploitées  dans  notre  colonie. 

Ce  genre  Dalhergia  compte  à  Madagascar  un  certain  nombre  d'espèces  parmi  lesquelles 
nous  citerons  tout  d'abord  les  deux  espèces  reçues  de  la  forêt  d'Analamazaotra  dont 
nous  nous  occupons  spécialement  dans  ce  travail  :  Dalhergia  Duronii  ]3ak.er  cl  D.  plero- 
curpifolia  Baker. 

Mais  il  en  existe  d'autres  à  Madagascar,  en  particulier  Dalhergia  Perrieri  Drake 
(D.  boinensis.  Jumelle),  qui  est  le  Manipika  des  Sakalaves  et  se  trouve  dans  le  Boina,  au 
Nord-Ouest  de  Madagascar,  où  il  affectionne  des  terrains  humides  :  son  tronc  peut 
atteindre  plus  de  20  mètres  de  haut. 

L'espèce  Dalhergia  ikopensis  Jum.  (antérieurement  Dalhergia  Perrieri  Jumelle) 
connue  sous  le  nom  de  Manary  se  plaît  principalement  dans  les  forêts  sèches  du  haut 
bassin  de  la  Betsiboka  et  de  l'Ikopa  et  peut  atteindre  des  dimensions  plus  grandes  que  la 
précédente. 

Enfin  H.  Bâillon  a  encore  donné  des  planches  représentant  D.  purpurascens  U.  Bn., 
D.  Bernieri  H.  Bn.,  et  D.  Richardii  H.  Bn. 

Les  bois  fournis  par  les  arbres  du  genre  Dalhergia  et  de  quelques  autres  Légumineuses- 
Papilionées  voisines  des  Dalhergia,  sont  caractérisés  :  1°  par  leur  coloration  plus  ou  moins 
violacée  ;  2°  par  les  zones  circumméduUaires  de  parenchyme  bien  visibles  sur  les  sections 
transversales  :  3'  enfin  par  la  structure  étagée  très  nette  qu'on  peut  reconnaître  facilement 
sur  les  sections  longitudinales  tangentielles.  Ces  bois  sont  donc  caractérisés  non  seule- 
ment par  leur  coloration,  mais  encore  par  leur  structure  et  certains  bois  que  l'industrie 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  20 


Dalbergia  pterocarpifolia  Baker. 
(Légumineuses- Papilioni'ts). 


(4TOKHH«fll 

Ht  :  30  diaiii  Section  longitiulin.ilc  txngentirllr.  G 

Dalbergia  Baron i  Baker. 
(Lêguiiitneuscs-Papilioiiècs\ 


IMP.    CATAI.A    FRIRES,    PARIS 


A.    CHALLAMCL,    ÉIUTECR. 


LÉGUMINEUSES  53 

substitue  couramment  au  l'alissandre  ne  peuvent  être  cortfondus  avec  ce  dernier  s  ils  ne 
présentent  pas  la  structure  étagée. 

Dans  notre  Allas  des  Bois  de  l'Indo-Chine,  nous  avons  déjà  étudié  plusieurs  espèces 
appartenant  au  genre  Dalhergia  fournissant  des  bois  réputés.  Il  est  tout  naturel  de  présen- 
ter ici  les  bois  de  Madagascar  appartenant  au  même  genre. 

Les  arbres  de  la  famille  des  Légumineuses  existant  à  Madagascar  peuvent  appartenir  à 
trois  sous-familles  différentes  : 

A.  Mimosées.  —  Fleurs  régulières  à  pétales  valvaires.  Presque  tous  les  genres  de  cette 
sous-famille  ne  comportent  que  des  arbres  ou  des  arbustes  :  Xylia,  Desmanthus,  Enlnda, 

l  II)  izzia ,  Piptaden  in . 

B.  Cxsalpiniécs .  —  Fleurs  zygomorphes  à  pétales  se  recouvrant  davant  en  arrière  ou  de 
bas  en  haut  dans  le  bouton  :  Dialitun.  Cynornetra.  Erytrophîruni.  Cohillra,  AfzeUa.  Hyme- 
nœa,  Cassia,  etc. 

C.  Papilionées.  —  Fleurs  zygomorphes,  à  pétales  se  recouvrant  d  arrière  en  avant  dans 
le  boulon  :  Psop/iocarpus.  Chadsia,  Dalhergia,  Xanthocercis,  Cndia.  Phylloxylon.  etc.  '. 

DALBERGIA   L.    f. 

Arbres  à  feuilles  alternes  imparipennées  sans  stipelles  ;  stipules  petites  souvent  imper- 
ceptibles. Fleurs  petites  souvent  nombreuses  en  grappes  axillaires  ou  terminales. 
Réceptacle  cupuliforme  :  calice  gamophylle  à  5  dents  inégales  :  corolle  papilionacée  à 
ailes  obliques  et  à  carène  obtuse;  étamines  lo,  ou  monadelphes  ou  diadelphes  (i)-i); 
ovaire  stipité.  ovules  peu  nombreux.  Légume  oblong  ;  graines  rénifonnes.  comprimées, 
sans  albumen. 

Ce  genre  est  représenté  dans  les  régions  tropicales  des  Deux  Mondes  et  ne  comprend 
pas  moins  de  loo  espèces. 

Dalhergia  Baronii  Baker. 
Nom  indigène  :  Voamboana. 

Spccinaen  étudié:  Tliouvrnot  n"  io. 

Arbre  de  iS--.^:*  moires;  fût  de  la-i'i  mètres;  diamètre,  o"',So  ;  pas  de  contreforts  à  la  base  ; 
commun. 

Bois  à  aubier  nettement  déliniilé,  épais  de  2,5-3  centimètres,  grisâtre,  à  vaisseaux  très  appa- 
rents, sujet  aux  attaques  des  insectes  ;  cœur  violacé  à  vaisseaux  très  visibles. 

Densité,  0,9  environ. 

Kcorce  mince  (3-'i  millimètres)  lamelleuse  extérieurement,  à  lamelles  se  détachant  en  long: 
partie  interne  brune,  plus  compacte. 

1.  L'espèce  Phylloxylon  Perrieri  Drake  a  été  rocuoillic  à  Firiniialava  oii  elle  porli-  If  nom  de  llaralinra.  («r  l'cïplora- 
tcur  botaniste  bien  connu  M.  Porrirr  de  la  I^athie.  C'est  un  arbre  K  rameaux  aplatis  en  cladodos.  I.c  l>ois.  à  canir  bnm, 
très  dur,  est  à  ravons  étages  comme  celui  des  Dalbergia. 

D'aprrs  des  indications  que  nous  avons  pu  recueillir,  il  existerait  ii  Analama/aotra.  Mais  nous  ne  l'avons  p«s 
reçu  de  cette  région  et  l'unique  échantillon  que  nous  possédons  nous  a  été  obligeamment  communique  par  M.  le 
P'  Jumelle  de  .Marseille. 

Nous  avons  cru  devoir  signaler  ce  bois  en  passant.  y 


5/|  LES     BOIS     I)i;     MADAGASCAK 

SECTION  TRANSVKRSALE  (Voir  pi.  20)  ; 

Zones  d'accroissement  non  discernables. 

Rayons  à  2  files  de  cellules  ;  10  par  millimètre. 

Vaisseaux  grands,  généralement  isolés,  parfois  cloisonnés  par  2-3  ;  i-H  vaisseaux  par  millimètre 
carré  :  diamètre  maximum  environ  'loo  \j.. 

Fibres  en  zones  circumniédullaircs  très  nettes  mais  irrégulières,  passant  insensiblementaux  zones 
de  parenchyme  ;  fibres  petites,  à  membrane  très  épaissie,  entremêlées  de  nombreuses  cellules  plus 
grandes. 

Parenchyme  ligneux,  circumvasculaire  et  circummédullaire,  avec  des  cellules  dispersées  entre 
les  fibres. 

SECTION   LONGITLDIN.^LE   T.\NGENTIELI-E: 

Vaisseaux  articulés,  à  articles  de  même  hauteur  que  les  étages  de  fibres. 

Rayons  nettement  étages,  fiisiformes,  à  2  files  de  cellules  au  milieu,  hauts  de  200  p.,  parfois 
fusionnés  bout  à  bout  ;  dans  les  zones  fibreuses  les  rayons  sont  souvent  à  une  seule  file  de  cellules, 
dans  le  parenchyme  le  nombre  s'élève  toujours  à  deux. 

Fibres  fines,  étagées,  longues  de  200  jx. 

Avec  le  temps,  ce  bois  devient  d  "un  noir  violacé  :  il  est  très  recherché  pour  lébénisterie, 
la  menuiserie,  la  charpente.  On  la  utilisé  aussi  pour  traverses  de  chemins  de  fer. 

Ddlhergia  plerorarpifolia  Baker. 

Nom  indigène:  Soroka. 
Spécimen  <5luiiié  :  Thouvenot  n"  a5. 

Arbre  de  16-18  mètres;  fût  de  10-12  mètres;  diamètre,  o"',()o  ;  pas  de  contreforts  ;  moins  abon- 
dant que  D.  Baronii  Baker. 

Ecorce  de  --S  millimètres  ;  couche  extérieure  fendillée,  grisâtre  ;  couche  interne  brunâtre, 
compacte. 

Bois  à  aubier  bien  distinct  gris  rougeàtre,  épais  de  3-4  centimètres  ;  cœur  rouge  à  grain  moyen. 

Densité,  0,75-0,8. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  30)  : 

Rayons  à  1  file  de  cellules,  très  fins,   11  ou  12  par  millimètre. 

Vaisseaux  isolés  ou  cloisonnés,  par  3-4  ;  3-6  par  millimètre  carré  ;  assez  régulièrement  répartis 
dans  l'ensemble;  diamètre  des  plus  grands,  260  ;;.. 

Fibres  irrégulièrement  distribuées  en  zones  circummédulaires  ;  ces  fibres  sont  de  dimension 
transversale  très  variable. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  étroites  circumméduUaires,  souvent  mal  délimitées,  beaucoup 
moins  larges  que  les  zones  de  fibres.  Il  y  a  aussi  du  parenchyme  circumvasculaire  et  des  cellules 
isolées. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  nettement  articulés,  à  articles  de  même  hauteur  que  les  étages  du  bois. 
Fibres  étagées,  hautes  de  7  millimètres,  entremêlées  de  cellules  de  parenchyme  cloisonnées    par 
le  milieu. 

Rayons  étages,  à  i  seule  file  de  cellules,  hauts  de  7  millimètres  environ. 

Bois  rouge  clair,  d'excellente  qualité,  d'autant  plus  apprécié  que  l'arbre  est  plus  vieux. 


LliGUMiNEUSES  55 

CdtiiiTie  on  le  voit,  les  deux  Dalberfjiu  étudit-s  se  disliFiguent  lacilemont  l'un  de  l'autre 
par  divers  caractères  :  dimension  des  vaisseaux,  répartition  des  zones  de  fibres  et  de 
parenchyme  ligneux,  hauteur  des  étages  ;  mais  surtout  par  le  fait  que  chez  D.  Baronii 
les  rayons  sont  de  deux  files  de  cellules,  alors  qu'ils  sont  réduits  à  une  seule  file  chez 
D.  pterocarpifolid. 

IMI'TADENIA  I5culh. 

Arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles  deux  fois  pennées,  à  folioles  petites  cl  nombreuses. 
Fleurs  en  épis  ou  en  grappes.  Réceptacle  peu  développé:  à  l'intérieur,  un  disque  crénelé. 
Fruit  :  légume  stipité  ou  subsessile  ;  graines  comprimées. 

Piptadenia  Pervillei  Yatke. 

Nom  indigène:  Sevalahy. 
Spécimen  étudié:  Thouvcnot  n"  i2("). 

Arbre  de  18-20  mètres;  fût  de  8-10  mètres;  diamètre,  o"',4o  ;  assez  rare. 

Ecorce  épaisse  de  3-4  millimètres  environ,  grisâtre,  friable  et  pourvue  de  nombreuses  lenticelles 
à  l'extérieur,   brune  et  compacte  dans  toute  sa   partie  interne  ;  les    lenticelles   paraissent  dirigées 
.  transversalement. 

Aubier  grisâtre  épais  de  i  centimètre  environ  ;  cœur  gris  rosé  à  gros  grain. 

SECTION  TRANSVERSALE    (Voir  pi.  li)  : 

Zones  d'accroissernent  assez  bien  indiquées,  mais  irrégulières. 

Rayons  bien  visibles,  2-3  fihs  de  cellules  ;  5-6  par  millimètre. 

Vaisseaux  de  grandeur  moyenne,  assez  régulièrement  distribués,  isolés,  groupés,  ou  par  files 
radiales  de  -x-'x  :  plus  petits  et  plus  groupés  au  commencement  et  à  la  fin  de  la  saison  ;  diamètredes 
plus  grands,  200  tj.. 

Fibres  en  séries  presque  radiales,  formant  la  masse  principale  du  bois,  beaucoup  plus  fortement 
épaissies  à  la  fin  qu'au  commencement  de  la  saison. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  abondant  et  très  bien  marque,  rappelant  les  bois  d'Erv- 
throphleum  (lieni)  de  Paliudia  et  de  Saraca  d'Indochine.  Ce  parenchyme  englobe  souvent  des 
groupes  ou  des  séries  de  vaisseaux  et  se  continue  parfois  d'un  groupe  à  un  autre. 

SECTION    LONGITUDINALE  TANGENTIELLE: 
Rayons  fusiformes,  homogènes,  hauts  de  000  à  5oo  [j.,  comportant  au  centre  3-'i  files  de  cellules. 

Ce  bois  est  de  bonne  qualité  et  parait  propre  à  être  utilisé  pour  la  menuiserie. 


ALBIZZIA  Durraz. 

Arbres  ou  arbustes  à  feuilles  doublcnicnl  composées-pennées.  Fleurs  blanches  ou  roses 
en  capitules  ou  en  épis.  Calice  tubuleux  ou  en  cloche,  denté  ou  lobé  ;  corolle  tubuleuseou 
infundibuliformc.  à  pièces  soudées  jusqu'au-dessus  du  milieu.  Etamines  nombreuses 
soudées  à  la  base.  Légume  droit,  linéaire,  épais,  non  divisé  à  l'intérieur. 

Environ  5o  espèces  dans  les  Deux  Mondes. 


5((  LliS     IJOIS    Uii     MAlJAtJASCAU 

Albizzia  fasllf/i'iln  (  )li\ . 

Nom  indigène  :   Valomborona. 
Spûcimcn  cludii-  :    Tliouvcnot    n"    ii.'i. 

Arbre  de  2^-26  mètres;  lût  do  i/i-16  mètres  ;  diamètre,  o"',70  ;  pou  commun  et  n'atteint  de 
fortes  dimensions  que  dans  les  vallées. 

Écorce  épaisse  de  5-6  millimètres,  grise  extérieurement  et  pourvue  de  lenticellcs  dirigées  en 
long  ;  jaunâtre  intérieurement. 

Bois  grisâtre  à  gros  grain,  sans  aubier  et  cœur  bien  distincts. 

Zones  d'accroissement  bien  marquées. 

Structure  du  même  type  que  celle  du  bois  de  Piptailenia,  mais  à  manchons  de  parenchyme 
circumvasculaire  étendus,  pourvus  d'ailes  latérales,  c'est-à-dire  dirigées  suivant  la  circonférence  de 
la  tige  et  se  rejoignant  souvent  d'un  groupe  de  vaisseaux  à  un  autre  vaisseau  ou  à  un  autre  groupe. 

Ce  bois  ne  peut  être  guère  utilisé  que  pour  la  menuiserie  grossière  et  ne  comporte 
aucune  mention  spéciale. 

Parmi  les  bois  de  Légumineuses  d'Analamazaotra  que  nous  avons  eu  à  étudier,  nous 
pouvons  donc  établir  deux  types  : 

a.  Bois  à  structure  élagée  (Dalbergia). 

h.  Bois  à  structure  non  élagée  et  à  parenchyme  circumvasculaire  très  net  (^Piptadenia 
et  Albizzia). 

Les  premiers  sont  des  bois  du  groupe  des  Palissandres  ;  les  derniers  se  rapprochent  du 
Liem  d  Indo-Chine. 


Lks  Bois  ni-   Madagascar. 


Vl..  22 


Section  transversale.  Grossissement  :  30  diam.  Section  longitudinale  tangentielle-  Gi 

Piptadenia  Pervillei  Vatke 
(  Lc^umineuses-Ca-salpiiiiecs). 


Scotion  transversale.  Gi 


nt.  JUdi.mi.  .Section  luiij;.'.: 

Weinmannia  minutiflora  Baker. 
(Cunoniaci-esl. 


IMP.    CATALA    FUIÎRES,    PARIS. 


A.    CHALLAMEL,    ÉDITEUR. 


PITTOSPORAGÉES 

Le  bois  de  Pittosporum  undu/alam  Vent.  d'Australie  est  utilisé  par  les  tourneurs  et  les 
sculpteurs  sur  bois. 

Les  différentes  espèces  du  même  genre  signalées  dans  l'Inde  par  Gamble  constituent 
toutes  des  arbres  de  petite  taille  dont  le  bois  contient  des  vaisseaux  très  fins. 

Par  ses  caractères,  cette  famille  vient  se  placer  au  voisinage  des  Cunoniacécs  et  des 
Hamamélidacées.  Or  on  va  voir  que  le  bois  présente  aussi  des  analogies  frappantes  avec  le 
bois  provenant  des  arbres  de  ces  deux  dernières  familles. 

PITTOSPORUM  Banks 

Petits  arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles  alternes,  simples,  sans  stipules.  Fleurs  solitaires 
ou  en  grappes,  à  réceptacle  convexe  ;  sépales  5,  libres  ou  conni vents  à  la  base  ;  pétales  5, 
plus  ou  moins  cobérents  à  la  base  ;  étamines  5,  à  filets  subulés  et  à  anthères  introrses  ; 
ovaire  sessile  ou  bricfvement  stipité,  à  2  loges  complètes  ou  incomplètes  multiovulées. 
Capsule  ovoïde  subglobuleuse  à  2  valves.  Graines  nombreuses  à  albumen  peu  développé. 

Les  Pittosporum  différent  des  Riljes  (Groseillers)  par  leur  ovaire  supère. 

Pittosporum  stenopcta/um  lîakcr. 

Nom  indigène  :  Ambovitsika. 
Spécimen  étudié;   Tliouvcnol  n"  ■ji. 

Arbre  de  i6-i8  mètres  ;  fût  de  8-io  mètres;  diamètre,  o"',3o  ;  fleurit  en  jan\ier. 

Ecorce  épaisse  de  li  millimètres  au  plus,  verruqueuse  et  brune  à  la  surface. 

Bois  grisâtre,  assez  dur,  à  grain  fin  ;  aubier  non  distinct. 

Densité,  o,5. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  non  visibles. 

Rayons  de  1-2  files  de  cellules  ;  f\  par  millimètre. 

Vaisseaux  petits,  nombreux,  plus  de  100  par  milliuiètre  carre,  généralement  isoles;  diamètre  des 

plus  grands,  5o-6o  jj.. 

Fibres  nombreuses,  membrane  assez  épaisse. 

Parenchyme  ligneux  non  discernable. 

SECTION  I,0N(.1TUDI\ALE  T.ANGENTIELLE  : 
Rayons  de  deux  sortes  : 

i"  aune  fdc  de  cellules  ;  peu  élevés; 

2"  homogènes  à  2  files,  l'usil'ormcs  ;  hautcur.variablo,  jusque  '|oo-'i5o  ij.. 

Bois  grisâtre  ;  pas  d'enij)loi  connu. 

IjIcomtf.  s 


CUNOMACÉES 


Placée  par  les  Botanistes  au  voisinage  des  Saxifragacées,  cette  famille  est  représentée  à 
Madagascar  par  des  arbres  du  genre  Weinmannia  dont  il  existe  un  certain  nombre 
d'espèces. 

^M:l^MANNIA  l. 

Arbres  ou  arbrisseaux  glabres  ou  tomcnteux,  à  feuilles  opposées,  simples,  trifoliolées 
ou  composées-imparipennées  ;  folioles  coriaces,  souvent  serretées-glanduleuses,  pétiole 
parfois  ailé  ;  stipules  variées,  souvent  caduques.  Epis  axillaires  ou  terminaux.  Fleurs 
bermaphrodites  ou  polygames.  4-5-mères,  à  réceptacle  quelque  peu  concave.  Calice 
souvent  persistant  à  5  sépales.  Pétales  .5.  alternes,  imbriqués.  Etamines  8-10,  insérées 
à  la  base  et  en  deliors  du  disque.  Ovaire  supère.  à  2  loges  contenant  cbacune  de  nombreux 
ovules  sur  deux  séries.  Capsule  coriace,  septicide.  Graines  nombreuses,  oblongues,  à 
albumen  charnu.  " 

Ce  genre,  qui  ct)mprend  plus  de  60  espèces,  dont  plus  de  4o  dans  l'Amérique  tropicale 
du  Sud,  diffère  du  genre  Cunonia  du  Cap  par  les  graines  qui  sont  petites,  longues  et 
souvent  velues  au  lieu  d'être  anguleuses  ou  ailées.  Il  est  représenté  à  Madagascar  par  un 
certain  nombre  d  espèces. 

Dans  leur  important  ouvrage  «  Mikrographie  des  Holzes».  MoU  et  Janssonius  décri- 
vent le  bois  de  ^V.  Blumei  PI.  et  la  figure  qu  ils  fournissent  (fig.  180)  reproduit  la  dispo 
silion  nettement  indiquée  par  nos  photographies. 

W  einmannia  Ruthenbergii  Engl. 

Nom  indigène  :  Herehitsika. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n"  jS. 

Arbre  de  iS-20  mètres,  fût  de  i2-i4  mètres:  diamètre  o^.Go;  pas  de  contreforts  ;  arbre  com 
mun,  surtout  dans  les  vallées. 

Écorce  épaisse  de  io-i2  millimètres,  grise  extérieurement,  brune  en  dedans. 

Bois  rougeàtre,  à  grain  fin,  se  fendillant  facilement;  aubier  de  3-i  centimètres,  gris  rougeàtre, 
peu  distinct  du  cœur. 

Densité  i-i,o5. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  aa)  : 

Rayons  nombreux,  de  1-3-4  files  de  cellules  ;  10-12  par  millimètre. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  à  peu  près  toujours  isolés,  de  20  à  28  par  millimètre 
carré  ;  diamètre  des  plus  grands  160  -x. 


4SP=» 


CUNOMACEES 


•^9 


Fibres  en  séries  radiales  ;  section  arrondie  ;  membrane  très  épaissie  et  lumière  très  fine. 
Parenchyme  :  nombreuses  cellules  isolées,  parfois  en  séries  transversales  inlerradiaics. 


SECTIOX  LONGITUDINALE  TANGENTllXLE  : 

Rayons  de  deux  sortes  : 

1°  A  une  file  de  cellules  dans  toute  leur  hauteur  et  formés  de  cellules  allongées  ; 

2"  Rayons  plus  grands,  hétérogènes,  à  noyau  central  de  collules  très  petites  et  prolongements 
supérieurs  et  inférieurs  de  cellules  allongées,  en  une  série  ;  hauteur  de  ces  derniers  rayons,  souvent 
plus  de  I  millimètre. 

Bois  pouvant  être  employé  pour  la  charpente,  la  menuiserie  et  les  traverses  de  chemins 
de  fer. 

D'autres  espèces  du  même  genre,  énumérécs  ci-après,  sont  désignées  sous  les  noms  indi- 
gènes de  Lalona  ou  de  Lalondrevaka. 

W.  Ruthenhergii  Engl. 
Nom  indigène  :  Herehitsika. 

Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n°   i6i.  —  Même  espèce  cl  bois  identique. 

Arbre  de  i6  mètres  assez  répandu. 

Weinmannia  m'uiutiflora  Baker. 

Variété  à  petites  feuilles. 
Nom  indigène  :  Lalondrevaka. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n"  65. 

Ce  bois  appartient  au  même  type  de  structure  que  celui  de  W.  Ratheiihergii  Engl.  et 
ne  s'en  distingue  cpie  par  ses  vaisseaux  un  peu  inoins  nombreux  et  un  peu  plus  grands. 
Le  bois  de  W.  Rathenhenjii  Engl.  est  d'ailleurs  de  couleur  un  peu  plus  foncée  que  celui  de 
W.  minutijlora  Engl. 

D'après  le  collecteur,  les  troncs  de  cette  espèce  deviennent  souvent  creux,  ce  qui  en 
limite  nécessaireinent  l'emploi,  qui  serait  identique  à  celui  de  l'espèce  précédente. 

Du  même  genre  Weinmannia  nous  signalerons  encore  : 

W.  Lanlziana  II.  Bn. 

Nom  indigène  :  Lalona. 
Spécimen  étudié:  Tlioiivenot  n"  ii|. 

Arbre  de  18-20  mètres,  fût  de  10-12  mètres,  diamètre,  o"',70  ;  contreforts  peu  développés;  assez 
commun. 

W.  Bojeriana  Tul.,  var.  Faucherei. 

Nom  indigène  :  Lalona. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n»  182  (voir  pi.  îi). 

Arbre  de  •H)-:>î  mèlrcs,  fût  de  io-i3  mètres,  diamètre  o'",7a;  avec  contreforts  peu  développés  ; 
assez  peu  répandu. 

A  la  Réunion,  les  espèces  W .  tinctoria  Svv.  et  W.  Boivininna  Tul.  portent  la  première 
le  nom  de  Rois  de  Tan  ou  Tan  rouge  et  la  deuxième  de  Petit  bois  de  Tan,  en  raison  de 
l'emploi  qui  est  fait  de  hiir  écorce  pour  la  tamterie.  Peut-être  pourrait-on  utiliser  de  la 
même  façon  les  Weinmannia  de  Madagascar  qui  paraissent  assez  répandus. 


BURSÉRACÉES 


Les  arbres  de  la  famille  des  Burséracées  sont  beaucoup  plus  connus  par  les  substances 
qu'ils  sécrètent  que  par  les  bois  qu'ils  fournissent. 

A  l'excejîtion  du  bois  des  Filicium,  celui  des  Burséracées  est  en  général  d'une  dureté 
faible  ou  moyenne,  avec  des  vaisseaux  de  taille  médiocre,  à  peu  près  uniformément 
distribués. 

En  Afrique  occidentale,  le  bois  d'Okoumé  qui  donne  lieu  à  une  importante  exploitation 
est  fourni  par  ï Aiicoamea  Kla'meana  Pierre,  de  la  famille  des  Burséracées.  D'autre  part, 
quelques  bois  de  Canarium  sont  exploités  à  la  Côte  d'Ivoire  et  exportés  sous  le  nom 
d'Okoumé. 

Dans  l'Inde  on  cite  le  bois  de  Bosioellia  serrala  Roxb.,  Garurja  pinnata  Roxb.,  Balsa- 
modendron  MukulHooli.,  B.  caudatum  Mardi.,  Bitrsera  serrata  Colebr.,  (Ainarium  Sikki- 
.  mense  King,  C.  bengalense  Roxb.,  C.  striclum  Roxb.,  C.  commune  L.,  Filicium  decipiens 
Thw.  Mais  aucun  de  ces  bois  ne  paraît  très  recherché. 

Aux  Philippines  le  bois  de  Canarium  luzonicum  A.  Gray,  est  employé  pour  le  pavage 
et  pour  la  construction  de  maisons.  Celui  de  Garuga  abilo  Merr.,  dont  les  troncs  peuvent 
atteindre  r  mètre  de  diamètre,  est  communément  utilisé  pour  la  menuiserie  intérieure  des 
malsons. 

La  forêt  d'Analamazaotra  nous  a  fourni  deux  bois  appartenant  à  la  famille  des  Bursé- 
racées et  tous  les  deux  appartiennent  à  la  même  espèce  :   Canarium  Boivind  Engl. 

CANARIUM 

Arbres  sécrétant  des  substances  balsamiques,  à  feuilles  alternes,  composées-imparipen- 
nées,  à  folioles  opposées  souvent  coriaces.  Fleurs  hermaphrodites,  en  grappes  axillaires 
ou  terminales.  Calice  souvent  à  trois  pièces,  rarement  4-5.  Corolle  formée  de  pétales  en 
même  nombre.  Androcée  diplostémone.  Ovaire  libre  à  3,  parfois  2  ou  4  loges  biovulées. 
Fruit  drupacé. 

Les  espèces  C.  Boivinii  Engl.  et  C.  madagascariense  Engl.  ont  des  folioles  entières,  non 
dentées. 

Les  arbres  du  genre  Canarium  peuvent  atteindre  une  grande  taille  et  on  peut  voir  au 
célèbre  jardin  botanique  de  Buitenzorg  une  allée  bordée  de  gigantesques  Canarium  servant 
de  supports  à  une  véritable  colonies  d'Aracées  et  de  Pandanacées. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  24 


Section  transversale.  G 


Canarium  Boivini  Engl. 
(Burscracces). 


.semenl  :  ;!0  diuin  Section  longiliulin.ile  tangenliclle  Grosisissemenl  :  30  diam. 

Tina  luaàaLjascariensis  Radlk. 
(Snpindacées). 


IMP.   CATALA  FRÈRES,  PARIS. 


^!Hl..    VJDITEUR. 


IJLKSEH  AGEES 


(Àmarliim  Boivinii  Engl. 

Nom  iiidigi'ne  :  Ramy. 
Spécimen  rlndié  :  Tliouvenol  n"  70  (voir  pi.  33). 

Arbre  de  2i)-22  mètres;   fût  de  12-1/1   mètres;  diamètre  à  la  base  o'",8o.   L'arbre  possède  des 
contreforts  s'élevant  à  i'",5o  environ.  Il  est  assez  abondant  et  l'écorce  sécrète  une  résine  odorante 
Ecorce  assez  épaisse,  jusque  11-18  millimètres,  presque  lisse. 
Bois  gris  jaunâtre. 
Densité  o,55. 

SECTION  TRâNSVERS.\LE  (Voir  pi.  ai)  •.' 

Zones  annuelles  marquées,  mais  cependant  peu  apparentes,  à  séparation  caractérisée  par  le  nom- 
bre plus  grand  des  vaisseaux,  leur  petite  taille  et  la  prédominance  de  parenchyme  ligneux. 

Rayons  assez  visibles,   1-2  files,  5-(i  par  millimètre. 

Vaisseaux  isolés  ou  parfois  par  2-3,  assez  uniformément  distribués  ;  8-10  par  millimètre  carré; 
diamètre  des  plus  grands,  200  \i.. 

Fibres  en  séries  radiales  ;  membrane  peu  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  peu  abondant. 

Par  place,  des  amas  accidentels  de  parenchyme  ;  la  photographie  en  représente  un. 

SECTION  LONGITUDIN.\LE  TAXGENTIELLE  : 

Les  rayons  sont  très  inégaux,  les  petits  composés  de  une  fde  de  cellules  et  ne  dépassant  pas  le 
plus  souvent  3oo  jj.  de  hauteur,  les  plus  grands,  de  2  files  de  cellules,  atteignant  facilement  ôoo- 
600  ij..  Quelques-uns  plus  larges  contiennent  un  canal  sécréteur  qui  a  par  conséquent  une  direction 
radiale. 

Le  bois  n'a  pas  d'usage  local  bien  indiqué  et  il  est  facilement  attaqué  par  les 
insectes. 

La  graine  est  oléagineuse. 

Un  autre  bois  connu  sous  le  nom  de  Ramy  mena  (Ramy  rouge)  apparlieiif  à  la  même 
espèce,  mais  constitue  une  variété.  Ces  arbres  (n°  187  Thouvenot)  présentent  les  mêmes 
caractères,  des  contreforts  identiques  et  le  bois  ne  se  distingue  guère  de  celui  du  n"  70 
que  par  ses  vaisseaux  quelque  peu  plus  grands.  On  l'emploie  pour  planches. 

Il  existe  à  Madagascar  plusieurs  espèces  du  genre  Canariuni.  qui  toutes  portent  le  nom 
de  Ramy. 

Ces  espèces,  qui  sont  actuellement  au  nombre  de  6,  forment  deux  groupes  tranchés, 
le  premier  avec  feuilles  pourvues  de  7-10  paires  de  folioles  et  un  deuxième  avec  feuilles  de 
3-5  paires  de  folioles.  Dans  le  premier  groupe,  l'espèce  C.  madagascariense  est  remar- 
quable par  ses  grandes  stipules  ovales  persistantes  ;  C.  noivinii  par  ses  pétiolules  de  plu- 
sieurs centimètres.  Dans  le  deuxième  groupe,  C.  obtiisijbliiiin  se  distingue  aussi  de 
C.  inultijlorum  par  la  longueur  de  ses  pétiolules  qui  atteignent  5-8  centimètres. 

D'après  une  note  de  M.  Janson,  industriel  à  la  Montagne  d'Ambre  et  publiée  pur 
M.  Guillaumin  (Bull.  écon..  1909.  p.  385),  il  existerait  à  Madagascar  deux  sortes  princi- 
pades  de  bois  de  Ramy  :  1°  le  blanc  qui  a  très  peu  de  valeur  et  ne  peut  guère  être  utilisé 
que  pour  caisses  d'emballage  :  2"  le  rouge  est  au  contraire  un   bois  de  première  qualité. 


fia 


LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 


léger,  se  travaillant  bien,  tendre,  avec  une  couleur  rougeâtre.  M.  Janson  pense  qu  il  pour- 
rait utilement  remplacer  le  Sapin  et  il  rapporte  avoir  vu  des  volets  en  Ram\  rouge  se 
conservant  très  bien  à  la  pluie,  sans  être  protégés  par  une  couche  de  peinture.  Le  Hamy 
rouffe  fournit  d'ailleurs  beaucoup  plus  de  produits  de  sécrétion  que  le  Ramy  blanc. 

Les  arbres  du  genre  Canarium,  comme  ceux  des  autres  genres  de  la  même  famille,  qui 
existent  à  Madagascar,  Prol'mm  et  Commiphora,  sont  certainement  plus  importants  parles 
produits  de  sécrétion  qu  ils  fournissent  que  par  leur  bois.  Ces  produits  sont  des  résines  et 
des  oléo-résines.  Le  Canarium  Boivinii  porte  les  noms  de  Aramé,  Haram  ou  Harem. 
L'espèce  C.  multijlorum  est  appelée  Ramé  et  sa  résine,  Ramy.  Quant  au  C.  Hnrami  de 
Bojer,  cité  par  ce  dernier  auteur,  mais  non  décrit,  il^ournit,  d'après  Bojer,  une  résine  très 
odorante  et  il  correspond  vraisemblablement  à  l'une  des  espèces  C.  Boivinii  ou  C.  multi- 
jlorum. 

La  résine  de  Canarium  de  Madagascar  parait  fournie,  en  partie  du  moins,  sur  la  côte 
Est  de  l'île  et  au  Nord  par  C.  Boivinii  Engl.  Mais  dans  lo  Nord-Ouest  elle  est  sécrétée 
d'après  Jumelle  et  Perrier  de  la  Bathie  par  C.  multijlorum  Engl.  Elle  peut  découler  natu- 
rellement de  la  base  du  tronc  et  des  grosses  racines  ;  mais  on  l'obtient  aussi  par  des 
entailles  pratiquées  dans  1  écorce  ;  elle  est  jaune  verdâtre,  avec  une  odeur  de  citron. 

11  existe  aussi  une  sorte  de  Ramy  à  demi-fossilisé  et  enfoui  dans  le  sol  au  pied  des  arbres 
qui  l'ont  produit. 


MELIACEES 


C'est  sans  contredit  l'une  des  familles  les  plus  remarqualilcs  du  règne  véfiélal  par  les 
bois  recherchés  qu'elle  fournit  : 

Swieienia  Maliogany  L.  ou  Acajou  vrai  d'Amérique; 

Cedrela  odorata  L.  ou  Acajou  femelle  ; 

Khaya  senerjalensis  Juss.  ou  Acajou  d'Afrique  ; 

Entundrophrarjmu  d'Afrique. 

De  l'Indochine,  nous  avons  décrit  les  bois  de  divers  Chisorheton,  du  Disoxylon  Loiireiri 
Pierre,  Chukrasia  tahalaris  A.  Juss.,  Aglaia  girjantea  PeWegr. .  Sandoricurn  indicum  CaA'., 
et  nous  avons  vu  que  ces  différents  bois  sont  très  recherchés  par  les  Indigènes  pour  divers 
travaux  de  menuiserie  et  pour  les  constructions. 

Ils  possèdent,  au  jjoint  de  vue  de  la  structure,  des  caractères  variés  et  aucun  de  ceux 
de  rindocliine  ou  de  l'Afrique  ne  présente  la  même  structure  que  le  véritable  Acajou.  Ce 
sont  des  succédanés  ayant  plus  ou  moins  la  coloration  et  le  grain  de  l'Acajou  ;  mais  ils  ne 
peuvent  cependant  être  confondus  avec  ce  dernier.  Ils  possèdent,  à  peu  près  tous,  le  carac- 
tère d'avoir  les  vaisseaux  obstrués  par  une  substance  étrangère,  ce  qui  explique  leurs  pro- 
priétés odorantes  et  aussi,  dans  une  certaine  mesure,  leurs  qualités  de  conservation. 

De  Madagascar  nous  avons  reçu  les  bois  de  plusieurs  arbres  de  cette  famille  : 

Turraea  Thouvenolii  Paul  Danguy  (Thouvenot  n"  1 1)  Hazomafana  '. 

TrichUia  peltostylis  H.  Bn.  (Thouvenot  n°  83)  Ramaindafa. 

Par  ses  caractères  anatomiques  ce  dernier  bois  se  rapprocherait  de  celui  des  Chisocheton 
d'Indochine. 

Presque  toutes  les  plantes  de  cette  ianiillo  présentent  le  caractère  commun  de  posséder, 
dans  leurs  fleurs,  lo  étamines  soudées  en  un  tube  par  leurs  lilets  ;  seules  les  Cédrélées 
font  exception. 

Les  Turraeu  et  TrichUia  sont  deux  genres  à  étamines  concrescentes  et  à  loges  de  1  ovaire 
biovulées  ;  mais  les  graines  sont  à  albumen  charnu  chez  les  Turraea.  tandis  que  l'albu- 
men fait  défaut  dans  les  graines  de  rricliilia. 

Quant  au  Swieienia  qui  fournit  le  véritable  Acajou,  son  ovaire  esta  loges  nmltiovulécs. 
Ce  genre  se  dislingue  donc  bien  des  précédents  et  il  n'existe  d'ailleurs  que  dans  l'Amérique 
centrale.  Mais  cependant  on  rencontre  à  Madagascar  un   Khaya  ne  se  distinguant  des 

I.  Hcckcl  (loc.  cit..  p.  69)  dit  que  tlazomafana  (de  Hazo  bois  et  majana,  chaud)  est  un  Diospyros.  D.  me^ascpala 
Iliern. 


64  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

Swiefenia  que  par  ses  graines  ailées  sur  tout  leur  pourtour,  au  lieu  de  l'être  seulement  vers 
leur  sommet. 

ÏRICHILIA   L. 

Arbres  à  feuilles  imparipennées  ou  trifoliolées  à  folioles  paires  opposées  :  fleurs  herma- 
phrodites en  grappes  axillaires  ou  terminales  ;  calice  court,  5  dents  ;  corolle  typiquement 
dialypétale  à /t-5  pétales,  parfois  coriaces  à  la  base:  étamines  8-10  à  filets  soudés  en  un 
tube;  ovaire  libre  2-3  loculaire,  surmonté  d  un  style  court  et  d'un  stigmate  discoïde  avec 
2  ovules  par  loge. 

Tricitilia  peltostylis  H.  Bn. 
Nom  indigène  :  Ramaindafa. 

Spécimen  étudié  ;  Thouvenot  n"  83. 

Arbre  de  20-22  mètres;  fût  10-12  mètres;  diamètre  o^j^o  ;  pas  de  contreforts  à  la  base;  rare. 
Écorce  de  4-ô  millimètres,   très  finement  fendillée  à  la  surface,  compacte  dans  toute  sa  partie 
profonde. 

Bois  gris  légèrement  rosé  à  grain  moyen.  Aubier  non  distinct. 
Densité  0,85-0,9. 

SECTION  TRANSVERSALE  Ooirpl.  26): 

Zones  d'accroissement  marquées  seulement  par  le  parenchyme  circumméduUaire. 

Rayons  de  i  file  de  cellules  ;  5-6  au  millimètre. 

Vaisseaux  parfois  isolés,  souvent  en  séries  ou  paquets  ; -diamètre  des  plus  grands,  260  ij.. 

Fibres  en  séries  radiales  très  nettes,  à  membrane  peu  épaissie. 

Parenchyme  en  zones  circummédullaires  de  3-6  assises  de  cellules. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 
Rayons  très  irréguliers  de  hauteur,  de  une  seule  assise  de  cellules  ;  hauteur  200-700  jj.. 

Bois  paraissant  convenir  parfaitement  pour  les  travaux  de  menuiserie. 

Il  existe  encore  à  Madagascar  d'autres  Méliacées,  en  particulier  Khaya  madagascariensis 
Jura.  etPerr.,  de  l'Ambongo  et  du  Boina,  dont  le  bois  est  très  apprécié  en  ébénislerie. 
Nous  ignorons  si  ce  genre  est  représenté  dans  la  forêt  d'Analamazaotra  et  nous  ne  l'avons 
pas  reçu  de  cette  provenance.  Mais  si  cet  arbre  a  été  rencontré  dans  le  Boina,  au  Nord 
d'Analamazaotra  et  dans  l'Ambongo,  au  Sud.  il  y  a  des  chances  pour  qu'il  se  trouve  aussi 
dans  la  forêt  que  nous  étudions. 

Ce  bois  se  rapproche  beaucoup  plus  par  sa  structure  de  1  Acajou  véritable  que  de  celui 
des  diverses  espèces  de  Khaya  de  la  côte  occidentale  d'Afrique  et,  dans  un  échantillon  qui 
nous  a  été  remis  par  M.  Jumelle,  nous  avons  retrouvé  les  poches  sécrétrices  à  contenu 
brun  que  nous  avions  déjà  eu  l'occasion  d'observer  dans  un  Acajou  du  Guatemala  et  qui 
le  veinent  agréablement. 

Cet  arbre  est  à  rechercher  dans  la  forêt  d'Analamazaotra. 


Les  Bois  ni-:  Madagascar. 


Pl.  26 


l>am.  Seclion  longiludii 

Toddalia  polymorpha  P.  Dang. 
(Rutacées) 


»    kM«llinilHWHtillllHllll«.lI 


Section  longitudinale  tangentictlc.  Grossissement  :  30  dii 

TriohiUa  peltostylis  H.  Bn, 
(Méliac.-es). 


IMP.    CATALA    FRÈRES,    PARIS. 


CHALLAMEL.    EDtTiîl'R. 


RUTACÉES 

Gamble  cite  un  certain  nombre  de  bois  de  celte  famille.  Il  dit  que  la  structure  est  assez 
uniforme  ;  ce  sont  des  bois  à  grain  serré  et  régulier  le  plus  souvent  de  couleur  blanclie 
ou  jaunâtre  el  de  dureté  variée  ;  les  vaisseaux  sont  petits,  uniformément  distribués,  avec 
tendance  à  la  disposition  en  séries  radiales  :  les  rayons  sont  petits,  uniformes  et  équidis- 
taiits.  Le  bois  des  SA/mm/n  se  distingue  cependant  des  autres  par  ses  vaisseaux  excessive- 
ment petits. 

Les  zones  circunimédullaires  de  parencliyme  ligneux,  qui  existent  clicz  la  plupart  des 
genres,  peuvent  faire  défaut  chez  d'autres. 

Les  bois  de  Rulacées  de  l'Inde  appartiennent  aux  genres  Evodia,  Melicope.  Zanl/ioxv- 
lum.  Toddalia.  Achronychia,  Skiinmia,  Micromehim,  Murrnya,  Clausena.  Limonia.  Cilrus, 
Feronia,  etc. 

En  Indochine  on  connaît  les  bois  de  Citrus  et  de  Mtirraya  employés  pour  manches  d'ou- 
tils et  à  grain  assez  fin,  du  moins  les  derniers,  pour  être  employés  à  la  gravure  suw  bois  : 
au  Cambodge  on  rencontre  fréquemment  un  arbre  de  la  même  famille,  Feronia  Elephanlurn 
Corr.  dont  le  bois  dur  et  serré,    à    grain  fin,  a  pu   être   recommandé  pour  la  gravure. 

Les  Rutacées  de  Madagascar  peuvent  fournir  des  bois  utilisables  et  nous  avons  reçu 
d'Analamazaotra,  un  Zanthoxylam  (Thouvenot  n"  3")  et  deux    Toddalia  (n"'  io5  et  iii). 

TODDALIA  Juss. 

Arbres  à  feuilles  alternes  trifoliolécs  (rarement  r)-folioIées),  à  Heurs  en  grappes 
axillaires  ou  terminales.  Fleurs  polygames  ;  calice  à  2-5  lobes  ;  corolle  constituée  par 
2-5  pétales  plus  longs  quele  calice  ;  étamines  en  même  nombre  que  les  pétales,  alternes, 
insérées  sous  un  disque  ;  ovaire  2-8  loculaire  (rudimentaire  dans  les  fleurs  mâles)  : 
2  ovules  par  loge.  Fruit  charnu,  subglobuleux  ;  graines  anguleuses  à  tégument  coriace, 
avec  un  albumen  charnu  et  un  embryon  recourbé. 

Toddalia  polyinorpha  P.  Dang. 

Nom  indigène  :  Manpody  fotSJT. 
Spécimen  étudié  :  Thouvciiot  n"  1 1 1   (pi.  n"  a5). 

Arbre  de  iG-i8  mètres  à  fût  de  8-u>  mètres  ;  diamètre  en  bas  o'^,'\o  ;  se  trouve  un  peu  partout, 
mais  rare. 

Ecorcc  de  4  niillimèlres  environ,  gris  brunâtre  et  l'aiblenient  l'endiUée  à  la  surface  ;  1res  nncnienl 
stratifiée  à  Tintérieur. 

Bois  à  grain  fin,  assez  dur,  gris  un  peu  jaunâtre,  sans  aubier  distinct. 

Llco.mtk.  9 


66  LES     BOIS     Dli     M.VU.VGASCAU 

SECTION  TR.\N?\  KRSAIJC  (Vt.ir  pi.  a6)  : 

Rayons  peu  \isiljles,   de  1-2  files  de  cellules,  parfois  3. 

Vaisseaux  petits,  uniformément  distribués  ;  diamètre  des  plus  grands,  ilio  ■}.. 
Fibres  fines,  en  séries  radiales  assez  nettes;  membrane  moyennement  épaissie. 
Parenchyme  ligneux  en  zones  circummédullaires  assez  rapprochées  et  beaucoup  moins  épaisses 
que  les  couches  de  fibres. 

SECTION  LONGITUDINALE  T.VNGENTIELLE  : 

Vaisseaux  petits,  cloisonnés. 

Rayons  de  i  ou  2  files  de  cellules;  au  milieu  des  fibres,  les  rayons  sont  habiluellenient  simples, 
avec  un  noyau  de  2  files  au  milieu  de  leur  longueur;  au  sein  du  parenchyme,  au  contraire,  les 
ravons  sont  le  plus  souvent  de  2  files  de  cellules  sur  presque  toute  leur  longueur. 

Ce  bois,  assez  flexible  et  résistant,  est  fréquemment  employé  pour  manches  doulils  par 
les  indigènes. 

Sa  flexibilité  s  explique  bien  par  l'existence  des  zones  circummédullaires  de  parcnchyrae 
ligneux  au  milieu  du  bois. 


ERYTHROXYLACEES 


Cette  famille,  bien  connue  de  tous  par  la  Coca  que  fournit  un  de  ses  représentants 
[Eiythroxylon  Coca  Lamk.),  vient  se  placer,  dans  la  classification  végétale,  au  voisinage 
des  Linacées  et  des  Malpighiacées  :  des  Méliacées  elle  possède  le  caractère  spécial  des 
étamines  à  filets  soudés  en  tube  à  la  base.  Elle  ne  comprend  que  deux  genres,  l'un  à 
feuilles  alternes  (Erylhroxylon),  l'autre  à  feuilles  opposées,  et  se  trouve  représentée  dans 
l'Amérique  tropicale,  en  Afrique  et  en  Asie. 

Le  genre  Erythroxylon  est  représenté  à  Madagascar  ou  aux  îles  voisines  par  diverses 
espèces  dont  deux.  E.  hypericifolium  Lamk.  et  E.  laurifoliiim  Lamk..  passent  pour  fournir 
des  bois  utilisables. 

EHYTmiO\YLO\   L. 

Arbres  de  petite  taille  ou  arbustes  à  feuilles  simples,  alternes,  et  à  ileurs  blanches. 
Sépales  5.  Pétales  5.  Etamines  lo  à  filets  concresccnts  à  la  base.  Ovaire  supère  à  .^  loges, 
parfois  4,  avec  i  ou  2  ovules  par  loge;  styles  3  ou  k  libres  ou  plus  ou  moins  soudés. 
Drupe  à  i  graine. 

Eryt/irxylon  (iinpiiUarenin  Baker. 

Nom  indiiri'nc  :  Menahilahy'. 
Spécimen  étudié  :  Tlioiivoiiot  n°  3i. 

Arbre  de  i.^-i6  mètres:  fùl  de  8-io  mètres  ;  diamètre  ii"',4o;  pas  de  contreforts  à  la  base  ;  peti 
répandu. 

Écorce  épaisse  de  3  millimètres,  gris  jaunâtre  extérieurement,  [«mi  l'cndiie  ;  la  partie  iiileriio 
contenant  de  nombreux  noyaux  plus  clairs  de  sclérenchyme. 

Bois  rougeàtre  veiné  irrégulièrement,  dur,  à  grain  fin. 

Densité  i ,  i . 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  saisonnières  marquées  })ar  des  régions  à  vaisseaux  plus  rares. 
Rayons  i5-20  par  millimètre,  à  1-2  files  de  cellules. 

Vaisseaux  répartis  dans  tous  le  bois  avec  quelques  zones  à  vaisseaux  plus  nombreux,  souvent 
isolés,  parfois  groupés  ou  en  séries  radiales  ;  diamètre  des  plus  grands  iGo  ;j.. 

Fibres  très  fines,  à  section  arrondie,  en  séries  radiales  ;  membrane  assez  épaisse  =  1\  x  — ■ 
Parenchyme  lircumvasculaire,  avec  des  prolongements  allant  d'un  rayon  à  l'autre. 

i.   Uliv,  mMo. 


68  LES    BOIS    DE    MADAGASCAK 

SECTION  I.ONCITl  DINALE  TANCENTIKLLK  : 
Rayons  de  deux  sortes  : 
1°  rayons  homogènes  à  i  file  de  cellules  ; 

2"  rayons  hélérogènes  à  cellules  centrales  beaucoup  plus  pelilcs  et  en  2  séries  parfois  3  ;  hauteur 
très  variable. 

Bois  de  bonne  qualité  pouvant  être  utilisé  pour  la  charpente. 

E.  elegans  H.  Bn. 

Nom  indigène:  Menahivavy ', 

Spécimen  étudié:  Thouvenot  n"  Ss. 

Ce  bois  présente  des  caractères  à  peu  près  identiques  à  ceux  du  bois  de  l'espèce  précédente. 

E.  corymhosiim  H.  Bn. 

Nom    indigène  :    Hoditrovy. 
Spécimen  reçu  :  Thouvenot  n°  157. 

Arbre  de  i  l-i''  mètres  ;  fût  de  (i-S  mètres  ;  diamètre  o'",2o,  n'existe  guère  que  dans  les  vallées 
où  il  est  peu  abondant. 

Ecorce  gris  brunâtre,  de  !>-'>  millimètres  d'épaisseur,  abondamment  fendillée  dans  la  longueur. 

Boisa  aubier  jaunâtre  et  à  cœur  mal  délimité,  mais  un  peu  rougeâlre;  zones  d'accroissement 
assez  nettes. 

Bois  dur  à  rayons  fins,  mais  visibles  :  vaisseaux  à  petit  diamètre. 

1.   Vavv,  femelle. 


f 


3      < 


EUPHORBIACEES 

Les  forêts  de  la  Réunion  fournissent  deux  arbres  de  cette  famille  à  bois  utilisable  : 

Securinega  durlssima  Gmel.  (boir  dur,  bois  de  hache,  bois  de  pèche  marron). 

Antidesma  madafjascarlense  Lamk.  (bois  de  cabri  blanc).  Ce  dernier  très  propre  aux 
travaux  d'ébénisterie. 

Dans  plusieurs  régions  tropicales  le  bois  d'Excœcaria  Ai/alloclia  L.  est  aussi  utilisé,  en 
particulier  dans  l'Inde. 

C'est  encore  à  la  même  famille  qu'il  faut  rapporter  Olfiehlia  africana  Benth.  de  la  côte 
occidentale  d'Afrique. 

De  Madagascaa  nous  signalerons  des  bois  fournis  par  des  espèces  appartenant  aux  genres 
Macnranrja  et  iapnca,  qui  viennent  s'ajouter  à  Antidesma  déjà  rappelé  comme  vivant  aussi 
à  la  Réunion. 

Nous  avons  étudié  spécialement  les  deux  bois,  très  dilTérenls  par  leur  structure,  fournis 
par  les  Macaranga  et  Uapaca  ' . 

Ces  deux  genres  appartiennent  d'ailleurs  à  deux  groupes  très  diil'éreiits  de  la  famille  des 
Euphorbiacées,  ce  qui  laisse  prévoir  des  différences  marquées  entre  les  bois. 

Le  genre  Uapaca  est  rangé  parmi  les  Euphorbiacées-Platylobées-Pli\llanthoïdées  qui 
possèdent  deux  ovules  par  loge  ;  alors  que  le  Macaranga  appartient  aux  Euphorbiacées- 
Platylobées-Crotonoidées,  qui  ne  contiennent  jamais  qu'un  seul  ovule  par  loge. 

Le  genre  bapaca  comprend  une  dizaine  d'espèces  réparties  à  Madagascar  et  eu  Afrique 
tropicale  ;  quant  au  genre  Macaranga  il  ne  compte  pas  moins  de  90  espèces  dans  les 
régions  tropicales  de  l'Ancien  Monde. 

Macaranga  racemosa  Baker. 

Nom  indigène  :  Mokarana. 
Spécimoii  étudii^  :  'l'llOu^^■not  n°  g,"). 

Arbre  de  i()-i<S  mètres,  IVit  de  iS-n)  mètres  ;  diamètre  o"',3o;  pas  de  contreforts,  assez  cotniiuin. 

Bois  blanc  grisâtre. 

Densité  o,^'â. 

Écorce  épaisse  de  .")-(!  millimètres,  pourvue  de  ipielques  lentircllcs  :  aubier  et  canir  non  différenciés. 

I.  Comme  on  doit  s'y  altendrc,  il'iipn's  la  conslilulion  m(^mo  de  la  famille  des  Eiipliorbiaci'es.  qui  compi-ond  dos 
plantes  à  caracti Tes  très  variés,  les  hois  peuvent  c^lrc  très  dilTérenls  pour  des  genres  placés  cependant  tons  dans  la  nn^nic 
famille.  C'est  ce  que  ne  manque  pas  de  faire  observer  E.-lv  Sclinoidcr  du  Service  dos  forêts  des  Pliilippines  (Commer- 
cial Woods  oftlie  Philippines.  Manille,  igit),  p     i3S).    Les  genres  utilises   pour  leur  bois  dans   ce  dernier  pavs   sont 

Alrurilcs,  liisrhofia,  Cycloslemon.  Eiulospi'nuiim  et  Sccurineya. 


ro  LES    BOIS    UE    M.VDAGASCAK 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  a8)  ; 

Zones  saisonnières  non  distinctes. 

Rayons  assez  nombreux,  1-2  files  de  cellules;  peu  visibles. 

Vaisseaux  isolés  ou  par  files  radiales,  3- 12  par  millimètre  carré  :  diamètre  des  plus  grands  aSo  ;j.. 

Fibres  et  parenchyme  non  distincts,  en  séries  radiales. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  de  deux  sortes  : 
1°  à  une  file  de  cellules,  homogènes  ; 

2°  à  un  paquet  de  cellules  plus  petites,  et  en  2  séries  au  milieu,  donc  rayons  hétérogènes  ;  hauteur 
500-700  ;j.. 

Bois  se  pourrissant  vite,  non  employé. 

Le  numéro  loi  correspond  à  un  deuxième  Macaranga  connu  sous  le  nom  de  Fafotra 
(mais  avec  doute  pour  le  nom  indigène). 

Uapacci  densifoUn  Baker. 

Nom  indigène:  Voapaka.  * 

Spécimen  étudié:  Thouvenot  n<>  53.     '  * 

Arbre  de  16-18  mètres;  fût  de  8-10  mètres;  diamètre  o'",4o:  commun;  cet  arbre  produit  des 
racines  adventives  tout  à  fait  caractéristiques. 

Bois  rougeàtre,  clair,  à  grain  assez  fin. 

Écorce  assez  épaisse  de  7-8  millimètres,  grisâtre  et  fendillée  extérieurement;  compacte,  avec 
nombreux  nodules  plus  clairs  de  sclérenchyme  à  l'intérieur. 

Densité  0,8  ;  aubier  et  cœur  sans  limites  distinctes. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pL  28): 

Zones  saisonnières  peu  visibles  mais  existant  cependant. 

Rayons  8-10  par  millimètre,  bien  visibles,   i-!x  files  de  cellules. 

Vaisseaux  généralement  isolés  ou  par  2-3;  20-20  par  millimètre  carré;  diamètre  des  plus  grands 

'"':"  .  .  .  .  ,    .     .  3 

Fibres  nombreuses,  souvent  en  séries  radiales  ;  section  arrondie;  membrane  très  épaisse  ^  R  X  -p- 

a 
Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  avec  des  cellules  isolées  et  des  séries  transversales  interra- 
idiales. 

SECTION  LONGITL  DINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  de  deux  sortes  : 
1°  R.  homogènes  à  une  file  de  cellules  ; 

2°  R.  hétérogènes  fusiformes  et  de  hauteur  dépassant  souvent  i-3  millimètres,  à  cellules  cen- 
trales plus  petites. 

Bois  de  qualité  médiocre. 

Le  numéro  07  du  même  collecteur  correspond  à  une  deuxième  espèce,  V.  Thouarsd 
H.   Bn. 


Les  Bois  dr  Madagascah. 


Pl.  28 


I  :  Sritliam.  SnM.u,  ]n,y 

Maoaranga  racemosa  Bak. 
(|-:„,.ho.l.lneé«). 


101 


II 


;!ll<lmni  >., 

Uapaca  densifolia  Bak. 
(Eupliorbiacces). 


IMl'.    CATALA    FRÈRES,    PARIS. 


CHALLA.MEL,   LDITEVR. 


EUI'IIOHBIACEES 


7' 


Savia  oOlongifolid  H.  Hii. 

Nom  indigrnfî:  Hazompasika. 
Spécimen   éludiù  :   Tliouvenot  n"  :i'i. 

Arbre  de  i2-i5  mètres  ;  fût  de  6-8  mètres;  diamètre,  o™,2o  ;  assez  commun  ;  section  transver- 
sale de  la  tige  non  circulaire. 

Ecorce  de  3-:^  millimètres;  couche  extérieure  jaunâtre  subéreuse;  l'interne  brune,  lamclieuse  et 
coupée  par  les  prolongements  des  rayons. 

Bois  jaunâtre,  assez  dur,  à  grain  fin,  mais  à  grands  rayons. 

SECTION  TR.\NSVERS.\LE: 

Rayons,  i-a  par  millimètre  ;  jusque  100-200  [j.  de  largeur. 

Vaisseaux  nombreux  isolés  ou  en  séries  radiales  ;  diamètre  des  plus  grands,  100  ;j.. 

Fibres  polygonales,  disséminées,  à  lumen  très  petit. 

Parenchyme  ligneux  en  nombreuses  cellules  isolées  entre  les  fibres. 

SECTION    LONGITUDINALE  T.\\GENTIELLE : 
Vaisseaux  à  ponctuations  très  fines,  arrondies  :  cloisons  transversales  obliques,  scalariformes. 
Rayons  souvent  de  plus  de  1  centimètre  de  haut,  formés  de  cellules  arrondies  à  membrane 
épaissie  et  pourvue  de  ponctuations. 

Ce  bois  se  distingue  bien  de  la  plupart  des  autres  par  ses  rayons  larges  et  élevés. 
Il  paraît  n'être  employé  que  comme  combustible. 

Savia  Maroundo  P.  Danguy. 

Nom  indigène  :   Maroando. 
Spécimen  étudié  :    Tliou\iiiot  n"    i3i. 

Périt  arbre  de  6-8  mètres  de  hauteur  ;  commun,  à  écorce  grise,  épaisse  de  O-7  millimètres. 
Le  bois  de  cette  espèce  est  à  peu  près  identique  à  celui  du  numéro  ô3.  Il  est  jaunâtre,  dur  et  n'a 
jusqu'ici  reçu  aucun  emploi. 

Brideleia  Tulasneana  H.  Bn. 

Nom  indigène  :  Arina. 
Spécimen  étudié:  Thouvcnot  n"  i  iS. 

Arbre  de  22-2/1  mètres  ;  fût  de  12-1^  mètres;  diamètre,  o"',75;  avec  contreforts  assez  développés. 
Commun  (Voir  pi.  27). 

Bois  de  charpente  ;  passe  pour  èti'e  imputrescible. 


ANACARDIACÉES 

Cette  famille  ne  compte  guère  que  des  arbres  et  des  arbustes,  presque  tous  des  régions 
tropicales.  Les  bois  exploités  sont  fournis  par  diverses  espèces  des  genres  RItus,  Pistacia, 
Mangifera,  Anacardiutn.  Bouea,  Glula,  Buchanania,  Melanorrhoea,  Swinlonia,  Sorindeia, 
Semecarpus,  Drimycarpus,  Holigarna,  Spondias,  etc.  ^ 

Si  le  bois  gris,  de  valeur  médiocre,  des  Mangifera  ne  sert  quù  fabriquer  des  boîtes 
pour  Thé  ou  Indigo,  d'autres  Anacardiacées  fournissent  des  bois  de  valeur,  comme  Sorin- 
deia usambarensis  Engl.,  dont  le  Ijois  est  1  un  des  plus  beaux  et  des  plus  appréciés  de  l'Est 
africain  ;  S.  Afzelii  Engl..  à  bois  rappelant  l'acajou  :  Rhus  vernicifera  De.  du  Japon,  à  beau 
bols  jaune  utilisé  pour  la  menuiserie  d'art.  Melanorrhœa  usitala  ^all.  de  l'Inde,  à  bois 
jaune  très  dur  ;  M.  laccifera  Pierre,  de  l'Indochine  à  bois  rouge  foncé  devenant  noirâtre 
à  la  lumière,  connu  sous  le  nom  de  Son  par  les  Annamites,  qui  le  recherchent  pour  des 
travaux  de  belle  menuiserie,  etc. 

Dans  notre  .l//as  des  bois  de  l'Indochine,  nous  avons  eu  l'occasion  de  montrer  que  les 
bois  de  Swintonia,  Melanorrhœa,  Spondias,  sont  caractérisés  par  des  canaux  sécréteurs 
radiaux  contenus  dans  les  ravons  médullaires. 

Les  forêts  de  Madagascar  comptent  un  certain  nombre  d'arbres  appartenant  à  cette 
famille,  en  particulier  des  espèces  des  genres  Sorindeia,  Rhus  et  Protorhus. 

Les  bois  d'Anacardiacées  de  Madagascar  sont  caractérisés  par  leur  coloration  gris 
rougeâtre  ou  jaunâtre,  par  leurs  éléments  entrecroisés  d'une  couche  à  une  autre,  et  par 
leur  densité  toujours  assez  grande  :  n°  i^ ,  densité  environ  i  ;  n°  80,  densité  environ  0,80. 

Nous  avons  reçu  de  la  forêt  d  Analamazaotra  des  bois  de  Rhus  et  Protorhus. 

Protorhus  Thouarsii  Engl. 

Nom  indigène:  Ditlmena. 
Spécimen  étudié:  Ttiouvenot  n"  4^. 

Arbre  de  i5-i8  mètres  :  fût  de  S-io  mètres  ;  diamètre  en  bas,  o"',^5.  Pas  de  contreforts.  Arbre 
assez  commun. 

Ecorce  de  6-8  millimètres,  pustuleuse  avec  lenticelles  à  ouverture  parallèle  à  l'axe  de  la  tige.  Cette 
écorce  s'exfolie  par  places.  Intérieurement  elle  présente  de  nombreuses  nodules  plus  clairs,  de 
sclérenchyme. 

Aubier  épais  de  quelques  centimètres,  mal  délimité. 

SECTION    TRANSVERSALE  (Voir  pi.  3o): 
Zones  d'accroissement  non  distinctes. 
Rayons  assez  nombreux  mais  peu  visibles;  1-2  files  de  cellules. 


ANACAUDIACÉES  ^3 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribues  ;  isolés  ou  parfois  en  séries  radiales  de  2-3  ;  diamèlre 
des  plus  grands,  200  y.  ;  i5-ao  par  millimètre  carré. 

Fibres  à  membrane  peu  épaissie,  parfois  en  séries  radiales  irrégulières  ;  assez  variables  de 
diamètre. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  englobant  souvent  plusieurs  vaisseaux  et  se  réunissant 
même  d'un  groupe  à  l'autre. 

SECTION    LONGITUDINALE    TANGENTIELLE: 

Rayons  hauts  de  25o-35o  [a,  homogènes,  fusiformes,  constitués  par  deux  files  de  cellules  avec 
une  cellule  plus  grande  aux  extrémités. 

Bois  grisâtre  extérieurement,  jaunâtre  à  l'intérieur,  assez  dur.  Pourrait  servir  pour 
charpentes  et  planches. 

Le  bois  n°  3C  de  M.  Thouvenot.  qui  nous  a  été  remis  sous  le  même  nom  de  Dilinema, 
est  à  peu  près  complètement  identique  au  n°  !i~.  Mais  la  tige  présente  une  écorce  un  peu 
plus  épaisse  et  le  bois,  qui  possède  les  mêmes  caractères  de  structure,  est  rougeâtre. 

Les  utilisations  possibles  paraissent  les  mêmes  ;  mais  l'aubier  de  cet  échantillon  est 
largement  attaqué  par  des  Insectes. 

Ces  deux  bois  présentent  un  caractère  qu'on  rencontre  chez  ceux  de  certaines  Légumi- 
neuses, de  posséder  des  fibres  disposées  en  paquets  obliques  par  rapport  à  l'axe  de  la  tige 
et  ces  paquets  se  croisent  d'une  couche  à  lautre.  ce  qui  fait  dire  que  le  bois  est  emmêlé. 
En  raison  de  ce  caractère,  le  bois  doit  se  travailler  assez  difficilement. 


Protorluis  TlionvenoUi  II.  Lee. 

Nom  indigène  :  Ditimena. 
Spécimen  étudié."  Thouvenot  n"  80. 

Arbre  de  i(i-iS  mètres;  lut  de  10-12  mètres;  diamètre  à  la  base,  o"',5o  ;  commun. 
Ecorce  sécrétant  un  suc  gommeux  blanchâtre. 

SECTION   TRANSVERSALE: 

Rayons  assez  nombreux,  à  1-2  files  de  cellules. 

Vaisseaux  régulièrement  distribués,  assez  nombreux:  diamètre  des  plus  grands,  170  ;ji. 

Fibres  à  membrane  assez  peu  épaissie. 

Parenchyme  circumvasculaire,  passant  souvent  d'un  vaisseau  à  l'autre. 

SECTION    LONGiri  DINALE    TANGENTIELLE  : 

Rayons  fusiformes,  les  uns  de  une  file  de  cellules  seulement,  les  autres  de  deux  files  sur  presque 
toute  la  longueur  et  enfin  quelques-uns  à  deux  (iles  sur  une  très  faible  longueur  au  milieu  ;  hauteur 
des  rayons,  en  moyenne,  4oo-'iôo  ;j.. 

Vaisseaux  à  ponctuations  transversales  et  à  cloisons  très  obliques  presque  scalariformcs. 

Ce  bois,  gris  un  peu  rougcàlre.  peut  servir  pour  la  menuiserie  et  la  charpente. 
Lecomte.  10 


LES    BOIS    UE    MADAGASCAR 


Prolorhus  sericea  Engl..  var.  ojxica  H.  Lcc  à  rcuilles  plus  pcliles  et  ternes. 

Nom  indigJnc:  Hazombaroraua. 
Spécimen  ctuilic;  Thoii>tiii>l  n"  i^G. 

Arbre  de  i8-ao  mètres  de  liaul  :  IVit  de  lo-ia  mètres  et  diamètre  en  bas,  o"',5o  ;  rare. 

Cet  arbre  est  remarquable  par  les  crêtes  verticales  dentelées  de  la  face  interne  de  l'écorce 
pénétrant  parfois  de  plus  de  i  centimètre  dans  le  bois. 

Le  bois  est  rougeàtre,  à  fibres  entrecroisées.  Jusqu'ici  aucun  emploi  connu. 


Nous  avons  reçu  de  notre  distingué  correspondant.  M.  Perrier  de  la  Bâthie,  un  échan- 
tillon botanique  appartenant  à  une  Anacardiacée  très  répandue,  parait-il.  dans  la  région 
Est,  au  voisinage  des  lagunes  côtières.  Nous  avons  reconnu  dans  cet  arbre  l'espèce 
Faguetia  falcatû  March.  M.  Perrier  de  la  Bàthie  nous  apprend  que  le  bois  de  celte  Ana- 
cardiacée, qui  serait  lun  des  plus  appréciés  do  lile.  porte  le  nom  indigène  de  hasy,  mais 
nous  ne  l'avons  pas  reçu  de  la  forêt  d'Analamazaotra  et  nous  le  signalons  simplement  en 
passant. 

I.   Ce  caractère  se  rotrouvc,  mais  à  un  dogn',  moindre  chez  les  autres  bois  de  diverses  espèces  du  genre  Protorhus. 


3       - 
»      r 


2    - 

2      : 


ILICACEES 

Ullex  ou  Houx,  bien  connu  chez  nous  pour  la  dureté  de  son  bois,  est  représenté  dans 
d'autres  pays.  C'est  ainsi  que  dans  Tlnde  on  ne  connaît  pas  moins  de  25  espèces  apparte- 
nant à  ce  genre. 

De  la  région  d'Analamazaotra  nous  avons  reçu  le  bois  d'une  espèce  d'Ilex. 

Ilex  monticola  Tul. 

Nom  indigène  :  Hazondrano. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n"    i5. 

Ecorce  de  7-8  millimètres,  grise  à  la  surface,  avec  beaucoup  de  lenticelles  ;  nodules  sclcrcux  à 
rintérieur. 

Bois  moyennement  dur,  à  aubier  non  distinct,  mais  à  rayons  visibles,  même  à  Tneil  nu. 

SECTION    TRANSVERSALE  : 

Rayons  larges,  1-2  par  millimètre,  tranchant  sur  le  reste  par  leur  couleur  jaunâtre. 
Vaisseaux  très  nombreux,  petits,  souvent  en  séries  ou  en  paquets. 
Fibres  à  membrane  moyennement  épaissie. 
Parenchyme  ligneux  non  distinct  des  hbres. 

SECTION    LÙ.NGITUDINVLE   TANGENTIELLE  • 

Vaisseaux  à  cloisons  très  obliques  scalariformes. 

Rayons  dépassant  souvent  2  millimètres  de  hauteur  ;  acrohétérogènes,  c'est-à-dire  à  prolonge- 
ments supérieurs  et  inférieurs  constitués  par  des  ceUules  plus  grandes,  formant  dans  le  bois  débité 
sur  maille,  une  maillure  très  nette. 

Nombreuses  fibres  à  cloisons  transversales  et  à  cellules  remplies  de  protoplasme,  alors  que  les 
fibres  véritables  en  sont  dépourvues  C'est  un  vrai  parenchyme  ligneux,  dont  les  éléments  se  suivent 
radialement  comme  ceux  des  rayons;  mais  ces  éléments  ont. leur  plus  grande  dimension  dirigée 
suivant  l'axe  de  la  tige,  au  lieu  de  lui  être  perpendiculaire. 


SAPINDACÉES 


De  la  famille  des  Sapiiidacées,  dont  on  peut  rapprocher  nos  Erables,  on  connaît  et  on 
utilise  à  la  Guyane,  le  bois  Flambeau,  produit  par  le  Toulicia  Guyanensis  Aubl. 

A  la  Martinique,  celui  de  Melicocca  liijuga  pour  la  marqueterie  ot  celui  de  Sapindus 
Saponaria  h.  pour  la  charpente,  le  charronnagc  et  la  menuiserie  ; 

A  la  Nouvelle-Calédonie,  ceux  de  Cnpania  et  Schmiile/ia  : 

En  Cochinchine  le  bois  Pougro  de  Sc/ileiritera  Irijuga  ^^ild.,  est  d'un  brun  rouge; 
il  peut  prendre  un  beau  poli  et  les  Kmcrs  l'emploient  pour  faire  des  pilons  à  riz  et  pour 
divers  usages. 

A  la  Réunion,  on  cite  les  bois  de  Sapindus,  Melicocca  diversifolia  Juss.  (Gaulette 
rouge):  Cupania  borbonica  DC.  (Gaulette  blanc)  ;  Nephelium  Litchi  L.,  Euphoria  Longana 
Lamk.  et  Cossignya  borbonica  DC. 

Pour  ce  qui  concerne  l'Inde,  Gamble  signale  les  bois  de  Hemigyrosa,  Erioglossum, 
Allophylus,  Sapindus,  Nephelium,  Ponietia,  HarpulUa. 

De  Madagascar,  nous  avons  reçu  plusieurs  bois  de  Sapindacées  de  la  forêt  d'Analama- 
zaotra,  en  particulier  les  numéros  -,  i^i  et  iSg  de  la  collection  rassemblée  par 
M.  Thouvenot. 

AUophylus  nigrescens  B\..  var.  niacrocarpa  P .  D. 

Nom    indigène  :    Hazompoza  (vavv). 
Spécimen  étudié:  M.  Thouvenot  n°  7. 

Arbre  de  i  V16  mètres;  fût  de  S-io  mètres  ;  diamètre,  o"',5o  ;  peu  répandu. 
Écorce  7  millimètres,  pustuleuse  à  la  surface,  brune  ; 

Bois  jaune  brunâtre  clair,  assez  dur,  sans  aubier  bien  distinct;  zones  d'accroissement  visibles; 
grain  assez  fm.  Rayons  très  petits. 

Bon  bois  pouvant  servir  pour  la  charpente  luais  se  laisse  attaquer  par  les  larves. 

Un  autre  Hazompoza  (n°  i4i),  avec  une  écorce  identique,  donne  un  bois  plus  dur  et 
plus  coloré  qui  peut  être  utilisé  pour  l'ébénisterie.  L'existence  de  zones  d'accroissement 
et  par  conséquent  de  veines  donne  au  bois  un  caractère  peu  commun  chez  les  bois  des 
régions  tropicales. 

Enfin  un  bois  de  Tina  (n"  lôg)  porte  encore  le  même  nom  de  Hazompoza  : 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  30 


W^^^UW 


'■''f\mïï 


Protorhus  Ttiouarsii  Engl. 

(Anacurdiaccs). 


...■  vi.;iiii.  ^^vUv  11  .V  .^.luiiinale  langenl 

Dombeya  biumbellata  Baker. 
(Sterculiaeces). 


IMP.  CATALA    FRÈRES,    PARIS. 


CHAt-LAMFL,    ÉDITFCR. 


SAIMNDACliES  -.': 

Tiiui  iiiadd'jdsraricnuls  Itadik. 

Nom  indigène:    HaZOmpOza. 
Sprcimen  ctiidic  :    Thonvciiol  n"  lyg  (Voir  [)1.  l\'>.). 

.  Arbre  de  20-22  mètres  ;  fût  de  10-12  mètres;  diamèlrc,  o^jSo;  peu  répandu. 

Ecorce^  grise  extérieurement,  très  finement  fendillée,  épaisse  de  8  millimètres  environ,  brune 
intérieurement,  avec  nombreux  nodules  plus  clairs  de  sclérenchyme,  disposés  en  strates  dans  la 
couche  extérieure. 

SECTION   TRANSVERSALE: 

Aubier  non  distinct. 

Zones  d'accroissement  visibles  mais  peu  marquées. 

Rayons  fins,  à  peine  visibles. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  généralement  isolés,  exceptionnellement  par  séries 
radiales  de  2-3;  diamètre  des  plus  grands,  200  \j.;  8- 10  par  millimètre  carré. 

Fibres  et  parenchyme  non  distincts  l'un  de  l'autre  sur  les  sections  transversales. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE: 
Rayons  fins,   1  file  de  cellules  ;  hauteur  très  irrégulière. 

Le  parenchyme  ligneux  ne  paraît  être  représenté  que  par  quelques  cellules  au  voisinage  des 
vaisseaux. 

Bon  bois  de  cliarpenle,  légcrement  rosé. 

Le  n"  i/n  de  Tliouvcnot  (autre  Ha:ompo:<i),  doiil  récliaiitillnn  bolaniquc,  réduit  à  un 
rameau  feuille,  n'est  pas  délermiiiablc,  appartient  probablement  à  la  même  espèce. 


ICACINACEES 

Dans  ['Atlas  des  Bois  de  l'Indochine  nous  avons  ('tudié  le  bois  do  l'espèce  Apodyles 
cambodiana  Pierre  et  il  existe  dans  les  forêts  de  l'Inde  plusieurs  espèces  du  même  genre. 
Mais  ces  bois  ne  paraissent  avoir  aucun  usage  connu. 

L'espèce  du  genre  Apodyles  que  nous  avons  reçue  de  la  forêt  d'Analamazaolra  présente 
du  moins  ce  caractère  remarquable  que  la  structure  du  bois  est  aussi  identique  que 
possible  à  celle  de  l'espèce  d'Indochine. 

Apodyles  Thouvenolii  P.  Dang. 

Nom  indigène  :  Votrandambo. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n".  lo. 

Arbre  à  tige  pourvue  d'une  écorce  assez  épaisse,  8-10  millimètres,  grise  extérieurement,  à  surface 
assez  lisse,  pourvue  de  place  en  place  de  bourrelets  annulaires  faisant  le  tour  de  la  tige.  Ecorce  se 
fendant  au  voisinage  du  bois. 

Aubier  grisâtre,  à  peine  différencié;  cœur  un  peu  plus  rougeàtre.  Zones  d'accroissement  à  peine 
distinctes. 

Bois  à  grain  fin  ;  assez  dur. 

Densité,  0,7-0,75. 

SECTION  TRANSVERS.\LE  : 

Rayons,  7-8  par  millimètre  ;  i-'i  fibres  de  cellules,  peu  visibles. 

Vaisseaux,  environ  3o  par  millimètre  carré;  le  plus  souvent  isolés,  rarement  par  2,  petits; 
diamètre  des  plus  grands,  i."io  \>.. 

Fibres,  nombreuses,  en  files  radiales,  à  section  polygonale  et  à  membrane  très  épaissie,  ponctuée. 
Parenchyme  ligneux  en  cellules  isolées  entre  les  fibres. 

SECTION  LONGITUDIN.\LE  TANGENTIELLE  : 
Vaisseaux  à  cloisons  très  obliques,  scalariformes. 

Rayons  prolongés  en  bas  el  en  haut  par  des  cellules  disposées  sur  une  seule  file,  beaucoup  plus 
hautes  que  les  cellules  du  centre  ;  donc  rayons  hétérogènes. 
Fibres  à  ponctuations  formant  des  séries  très  nettes. 

Bois  pouvant  servir  pour  la  charpente,  d'après  le  collecteur. 

Nous  possédons  une  autre  espèce  du  même  genre,  portant  le  nom  de  Hazomaitso  et 
dont  le  bois  est  plus  riche  en  fibres  que  celui  de  l'espèce  précédente,  mais  présente,  dans 
son  ensemble,  les  mêmes  caractères  généraux  (Thouvenot  n°  96  ;  c'est  un  arbre  de  18-20 
mètres). 


MALVACEES 


Cette  famille  est  beaucoup  plus  remarquable  pour  les  fibres  qu'elle  fournit  que  pour  le 
bois. 

Cependant  on  connaît  en  Océanie  un  bois  de  rose  fourni  par  Thespesia  populnea  Corr. 
et  un  autre  bois  plus  foncé  que  le  Noyer,  provenant  de  Hibiscus  tiUaceus  L.  De  llndo- 
chine  nous  avons  décrit  le  bois  de  Hibiscus  prseclarus  Gagnep. 

Ce  dernier  bois  a  pour  caractéristique  de  posséder  des  rayons  de  deux  sortes: 

1°  Des  rayons  d'une  seule  file  de  cellules,  de  même  hauteur  que  les  fibres  ;  celles-ci 
étant  élagées  et  hautes  de  l^oo  (j.  environ  ; 

2"  Des  rayons  larges  et  élevés  inesurant  jusque  2""", 5  de  hauteur. 

Dans  le  bois  de  H.  lasiococcus  H,  Bn.  nous  ne  rencontrerons  au  contraire  que  des 
rayons  de  la  première  catégorie,  c  est-à-dire  des  rayons  très  nettement  étages  et  à  ce  point 
de  vue,  l'étude  de  ce  bois  ne  manque  pas  d'intérêt. 

E.-E.  Schneider  signale  plusieurs  espèces  des  Philippines  :  Bomhycidendron  campylo- 
sip/ton  V^arh..  B.  Vidalianum  Merr.  et  Rolfe,  Hibiscus  tiUaceus  L.  et  Tliespesia  populnea 
Corr.,  ce  dernier  spécialement  recherché  pour  instruments  de  musique. 

HIBISCUS  L. 

Genre  tropical  et  extratropical  comprenant  uniquement  des  arbustes  dans  nos  jardins, 
mais  fournissant  sous  les  tropiques  des  espèces  arborescentes.  Les  Hibiscus  constituent  un 
genre  très  voisin  du  genre  Gossypiuin  (Cotonnier)  ;  mais  dans  les  Hibiscus,  l'ovaire  de  la 
fleur  est  surmonté  d'autant  de  styles  que  cet  ovaire  comprend  de  carpelles  ;  chez  le 
Gossypiurn,  le  style  est  au  contraire  unique. 

Hibiscus  lasiococcus  II.  lin. 

Nom  indigène  :  Alampona. 
Spécin(en  étudié  :  Tliouveiiot  n"  3g. 
Arbre. 

Ecorce  épaisse  de  (i-7  millimètres  pourvue  de  nombreuses  dépressions  circulaires. 
Bois  léger,  grisâtre. 
Densité,  o,3  environ. 

SECTION  TRANSVERS.\LE   (Voir  pi.  3i): 

Zones  d'accroissement  visibles,  mais  très  peu  marquées. 
Rayons  de  a -3  liles  de  cellules  ;  5  par  millimètre. 


8o  LES    BOIS    DE    MADAGASCAU 

Vaisseaux  assez  irrégulièrement  distribués  ;  1-2  par  miliimf'tre  carré  ;  isolés  ou  par  deux,  trois; 
diamètre  des  plus  grands,  280  \j.. 

Fibres  et  parenchyme  entremêlés,  les  fibres  à  section  plus  petite,  à  peu  près  comme  chez 
Coliimbia  Thoreiù  ('<.  d'Indochine. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Fibres  et  parenchyme  étages  ;  étages  hauts  de  35o  \i.  environ. 

Rayons  hétérogènes,  d'une  seule  sorte,  formés  au  milieu  de  2-3  assises  de  cellules  de  dimensions 
irrégulières.  Les  petites  cellules  forment,  sur  ces  sections  longitudinales,  tangentielles  des  groupes 
irréguliers,  avec  des  cellules  plus  grandes  de  place  en  place.  A  la  partie  inférieure  et  supérieure  des 
rayons,  les  cellules  sont  notablement  plus  grandes  qu'au  milieu. 

Dans  la  même  famille,  le  bois  de  Thcspcsia  populnea  Corr.,  si  commun  sur  les  côtes 
de  l'Inde  et  de  Ceylan,  présente,  avec  plus  de  netteté  encore,  le  caractère  étage. 


Li;s  Bois  dk  Madagascar. 


Vl.  }i 


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il 


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t  :  3(1  diam.  M-cuon  longitudinn 

Hibiscus  lasioooccus  H.  Bn. 

(Malvacuis). 


II 


Sterculia  sp. 
(SltTciiIiacées). 


IMP.    CATAI.A    FRÈRES,    PARIS. 


A.    CHALLAMEL.    ÉDITEUR. 


TILIACEES 

La  famille  des  Tiliacées  comprend  un  grand  nombre  d'arbres  et  d'arbustes  et  elle  vient 
se  placer  au  voisinage  des  Sterculiacées,  Malvacées  et  Ela'ocarpacées. 

Tout  le  monde  connaît  le  Tilleul  de  nos  pa\s  européens  dont  le  nom,  Tilia,  a  servi  de 
racine  à  celui  de  la  famille. 

Nous  possédons  dans  nos  pays  plusieurs  espèces  du  genre  Tilia  dont  les  bois  sont  assez 
estimés,  bien  que  rentrant  dans  la  catégorie  des  bois  blancs. 

Les  genres  Pentace,  Berrya  et  Grewia  sont  cités  en  premier  lieu  par  Gamble  pour 
l'Inde  anglaise. 

Dans  notre  Atlas  des  Bois  de  Vlndochine  nous  avons  eu  l'occasion  de  décrire  le  bois  de 
Columbia  Thorelii  Gagnep.,  dont  l'usage  paraît  restreint  à  la  menuiserie  légère;  maison 
pourrait  y  ajouter  les  Pentace  et  les  Berrya. 

De  Madagascar  nous  avons  reçu  le  bois  d'un  Grewia  :  il  en  existe  d'assez  nombreuses 

espèces  dans  l'île. 

Grewia  Faucherei  P.  Dang. 

Nom  indigène  :  Hafotra  fotsy 
Spécimen  étudié  :   Tliouvcnot  ii"  g3. 

Arbre  de  i:i-i6  mètres  ;  fût  de  8-fo  mètres;  diamètre,  o^jôo  ;  assez  commun. 

Ecorce  brune,  fibreuse,  épaisse  de  12-1^  millimètres,  avec  plaques  saillantes  à  la  surface. 

Bois  grisâtre  assez  dur:  densité,  (),fi5-o,7. 

SKCTION  TRANSVERS.\LE: 

Zones  d'accroissement  très  nettes  : 

Rayons  assez  nombreux,  bien  visibles,  à  i-3  files  de  cellules. 
Vaisseaux  isolés  ou  par  files  de  2-3. 

Fibres  très  nombreuses,  à  membrane  d'autant  plus  épaisse  que  la  saison  est  plus  avancée. 
Parenchyme  ligneux  non  facilement  distinct  des  fibres  en  section  transversale  ;  quelques  zones 
minces  circumvasciilaires. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE: 

Rayons  de  deux  sortes,  les  uns  larges  de  3-/i  files  de  cellules,  non*disposés  en  étages,  bomo- 
gènes,  hauts  de  i-i,5  millimètre;  les  autres,  beaucoup  plus  petits,  étages,  formés  de  1-2  files  de 
cellules,  hauts  de  3oo  \).  environ. 

Ce  bois  parait  sans  usage  jusqu'à  ce  jour. 


Lecomte. 


STERCULIACÉES 


De  cette  famille,  on  connaît  un  assez  grand  nombre  darbres  fournissant  des  bois  utilisés 
par  riiomme  et  appartenant  aux  genres  Guaziima,  Pterosperinum,  Kleinliojia,  Slerculia, 
Cola,  Heritiera  et  Tarrietin. 

Dans  \' Atlas  des  Bois  de  V Indochine  nous  avons  décrit  nous-mêmes  ceux  de  Slerculia 
hypochra  Pierre  et  Plerospermuni  (jrewixfolium  Pierre. 

Nous  connaissons  de  Madagascar  des  bois  de  Slerculia  et  de  Dombeya,  genres  apparte- 
nant à  deux  groupes  différents  de  la  famille  et  présentant  d'ailleurs  des  caractères  notoi- 
rement distincts  : 

Pas  de  corolle  ;  un  androgynophore  :  Slerculia  ; 

Une  corolle  :  pas  d'androgynophore  :  Dombeya. 

Du  genre  Stercidia.  on  connaît  à  Madagascar  un  certain  nombre  d'espèces  ;  mais  l'arbre 
dont  nous  avons  reçu  le  bois  n'était  pas  suffisamment  caractérisé  pour  être  déterminé 
spécifiquement. 

Quant  aux  Dombeya,  ils  sont  représentés  par  une  douzaine  d'espèces,  dont  plusieurs  ne 
sont  d'ailleurs  que  des  arbustes.  Nos  bois  correspondent  à  deux  espèces. 

Dombeya  biiimbellala  Baker. 

Nom  inditrèno:    Hafotra. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n°  0  (Voir  pi.  29)  : 

Arbre  de  i2-i5  mètres  ;  fût  sans  contreforts,  de  o^jSo  de  diamètre;  peu  répandu. 
Écorce  épaisse  de  5-fi  millimètres,  grise  à  la  surface,  employée  comme  textile. 
Bois  gris,  tendre,  à  grain  moyen,  sans  aubier  distinct 
Densité,  o,35û  environ. 

SECTION  TRANSVERS.^.LE  (Voir  pi.  3o): 

Zones  d'accroissement  difficilement  discernables  ; 
Rayons  ^-G  par  millimètre,  peu  visibles,  i-3  Clés  de  cellules. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  dispersés,  généralement  isolés,  parfois  en  séries  de  2-3;  de  4  à  7 
par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands,  260  ;j.. 

Fibres  et  parenchyme  non  discernables  sur  la  section  transversale. 

SECTION    LONGITLDEN.\LE    TANGENTIELLE  : 

En  certains  points  isolés,  les  fibres  sont  vaguement  étagées.    . 

Rayons  en  chicane,  de  deux  sortes,  les  uns  de  une  seule  file  de  cellules,  les  autres  de  deux  ou 
trois  files  au  milieu. 


STERC:ULIACÉES  83 

La  hauteur  moyenne  des  rayons  est  de  5oo  [;,  environ  ;  mais  il  en  existe  qui  sont  soudes  bout  à 
bout  et  qui,  par  ce  fait,  deviennent  beaucoup  |)lus  lon^s. 

Bois  de  qualité  médiocre. 

Dombeya  acerifoUa  Baker. 

Nom  indigène  :  Hafotra  mena  (rouge) 
Spécinaien  étudié  :   Thoiivenol  n"  i. 

Arbre  de  12-1Ô  mètres,  sans  contreforts  à  la  base,  peu  répandu,  se  trouve  habituellement  dans 
les  bas-fonds. 

Ecorce  verdàtre  habituellenmient  employée  pour  la  fabrication  des  cordages. 
Bois  blanc  grisâtre  à  grain  assez  fin. 
Densité,  o,3  environ. 

SECTION   TRANSVERSA.LE  : 

Zones  d'accroissement  peu  marquées,  mais  cependant  discernables. 
Rayons,  i-'x  par  millimètre,   i-.'i  files  de  cellules. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  mais  cependant  plus  nombreux  près  des  lignes  de  sépa- 
ration des  zones  d'accroissement  ;  2-9  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands,  200  \i.. 
Fibres  et  parenchyme  formant  un  tissu  uniforme  entre  les  vaisseaux. 

SECTION    LONGITUDINALE   TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  manifestement  articulés  ou  étages  ;  hauteur  des  articles  'ioo  \i.. 

Fibres  montrant  en  beaucoup  de  points  une  tendance  à  la  disposition  étagée;  hauteur,  4oo  jx 
environ. 

Rayons  de  deux  sortes,  les  uns  simples  à  une  seule  file  de  cellules,  les  autres  fusiformes,  à  2-3 
files  dans  la  plus  grande  partie  de  la  hauteur  ;  hauteur  moyenne,  4oo-5oo  \i.. 


Bois  blanc  de  qualité  médiocre. 


Sterculia  sp'. 


Nom    indigène:   Vonoana. 
Spécimon   étudié:   Thouvcnol  n"  a. 

Arbre  de  iiS-2(i  mètres;  fiit  de  il>-i8  mètres;  diamètre,  ()"',(3o;  pas  de  contreforts;  rare. 

Ecorce  verdàtre,  lisse. 

Bois  blanc  :  densité,  (),3fi  environ. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pL  3i)  : 

Zones  d'accroissement  discernables. 
Rayons  principaux  larges,  1-2  par  millimètre. 

Vaisseaux  rares,  plus  petits  et  plus  nombreux  près  des  séparations  des  zones,  i-'i  par  millimètre 
carré  ;  diamètre  des  plus  grands,  200  y.. 

Fibres  à  membrane  épaissie,  en  zones  circumméduUaircs. 

Parenchyme  ligneux  alternant  avec  les  fibres;  en  zones  un  peu  plus  épaisses  que  ces  dernières. 

I.   Echantillon   insuffis.mt,    Indéti-rminablr   spéciliqurmonl.   mais  venant   vraisomblablomonl  se  placer  au  voisinage 
immédiat  de  i'.  crytiirosifihun  11.  Bn. 


8/j  LUS     liOlS     nv     MAIJAIJASCAIt 

S1':CTI0N    LONGITI  DINALK    TAA'CKINTII'I.LE: 

Rayons  hauts  de  i-5  millimètres,  largeur  atteignant  un  tiers  de  millimètre,  à  cellules  superfi- 
cielles plus  grandes  que  les  autres. 

Quelques  rayons  de  ime  seule  file  de  cellules  au  milieu  des  fibres. 

Fibres  étagées  très  nettement,  de  même  que  le  parencliyme  ;  étages  hauts  de  .")')(»  ;;.  environ  ;  les 
éléments  fibreux  sont  continus  ;  les  rellides  de  parenchyme  sont  de  même  forme,  mais  avec  une 
cloison  transversale  au  milieu. 

Ce  bois  ne  paraît  pas  emplf)yé.  Ne  pourrait  lêtrc  d'ailleurs  que  pour  certains  usages 
nexigeant  pas  un  bois  très  résistant  (caisses  d'emballage,  constructions  temporaires,  etc.). 

On  connaît  à  Madagascar  un  certain  iinnihre  d'espèces  appartenant  an  même  genre 
Sterculia  et  dont  les  bois  paraissent  vraisemblablement  de  même  nature  (jue  ceux  de 
l'espèce  ci-dessus  mentionnée. 


I 


EL/EOCARPACÉES 


Un  certain  nombre  d'espèces  du  genre  Eln-ocnrpiix  sont  signalées  par  riaml)le  comme 
capables  de  fournir  dans  l'Inde  des  bois  utilisables  ;  mais  cependant  sans  indiquer  de 
propriétés  spéciales  ou  d'usages  particuliers. 

II.  Stone  cite  de  son  côté:  Elœocarpus  grandis  F.  v.  M.  d'Australie,  dont  le  bois 
serait  réputé  pour  être  à  l'abri  de  l'attaque  des  fourmis  cl  E.  denlalus  Vahl.,  de  la  Nou- 
velle-Zélande, qui  passe  pour  être  presque  incombustible,  souple,  flexible  et  qu'on  utilise 
dans  la  cliarronnerie. 

EL  EOCARPUS  QUERCIFOLlljS  Bak. 
Jonrn.  Soc.  Linn..   \X,   p.   ro8. 

Arbre  glabre  à  branches  grêles.  Feuilles  nettement  pétiolées  (i. ■)-:<")  millimètres):  limbe 
oblancéolé-oblong,  de  5--'"', 5  de  long  et  a"",,^)  de  large,  aigu  au  sommel,  atténué  vers  la 
base,  subcoriace.  Fleurs  axillaircs,  solitaires,  à  pédicelles  de  même  longueur  que  les  fleurs. 
Calice  long  de  12- (3  millimètres,  coriace,  brunâtre,  légèrement  sojeux,  à  5  segments 
lancéolés  aigus.  Pétales  rouge  foncé,  profondément  laciniés,  deux  fois  plus  longs  que  le 
calice.  Etamines  5o  ou  plus,  longues  de  12-1 3  millimèlres,  velues  avec  un  apicule  au 
sommet  de  l'anthère.  Ovaire  globuleux  abondamment  velu. 

Centre  de  Madagascar,  Baron  n"  195/I  et  Analamazaotra,  Thouvcnol  n"  (it). 

De  Madagascar  nous  avons  reçu  le  liois  de  cette  espèce  : 

Elwocavpus  (juerrij'olius  Baker. 
Nom  iniligonc  :  Voanana. 

Sprciiiien  édulii*  :   Tliouvonot  n*'  Oo. 

Arbre  de  2a-2^  mètres;  lût  de  12-1  '1  mètres;  diamètre,  o"',8o  ;  pourvu  de  contreforts  s'élevant 
à  la  hauteur  de  2  mètres;  commun  dans  les  vallées  et  sur  le  bord  des  rivières. 
Ecorce  grise,  vcrruqucuse,  de  7-8  millimètres  d'épaisseur. 
Bois  légèrement  rougeàlre,  sans  aubicrllislinct. 
Densité,  Oj'i')  environ. 

SKCTION    rUANSVEUS.VI.t:: 

Rayons  de  2  sortes,  les  plus  grands  à  t)-8  (îles  de  cellules,  les  autres  à  une  lile. 
Vaisseaux  régnlièremetit  (lislribués,  isolés  ou  par  2;  12-10   par  millimètre  carré;  diamètre   des 
plus  grands,  180  \i.. 

Fibres  et  parenchyme  lam  distincts  l'un  de  l'autre  en  section  transversale. 


86  LES     BOIS     DK     MADACASCAIt 

SKCTU)N  LONdlTUDINALE  TANCENTIKLLK  : 

Grands  rayons  fusifornies,  de  hauteur  très  variable,  5oo  y.  à   i,.'^  millimètres;  rayons  à  une  fde 
de  cellules,  nombreux  et  relativement  courts. 
Pas  de  structure  élagée. 

Bois  rosé,  tendre,  léger;  se  pourrit,  paraît-il,  assez  facilement. 

On  connaît  en  outre  les  bois  de  : 

Elaeocarpus  dentatus  Vahl,  de  la  Nouvelle-Zélande  ;  bois  brun  très  durable  ; 

E.  cyaneus  Sims.,  d'Australie  ;  excellent  bois  de  charronnagc  ; 

E.  persicifolius  Brongt..  de  Nouvelle-Calédonie  :  pour  constructions  navales; 

E.  lancafolius  Roxb,,  pour  boites  à  thé. 

Echinocarpus  dasycarpus  Benth.,  de  l'Himalaya  ;  même  usage  que  ci-dessus  ; 

Valtea  stipularis  L. ,  de  Nouvelle-Guinée  ;  beau  bois,  dur,  rouge  brunâtre,  utilisé  pour 
la  menuiserie  artistique; 

11  serait  peut-èlre  intéressant  d  étudier  allentiveinentle  bois  d' Etœocarpus  de  Madagascar 
au  point  de  vue  de  ses  propriétés  piiysiques  et  de  ses  applications  possibles. 


I 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  3} 


wmm.'-''imr  _^ 

'^5 

1 

f 

Section  transversale.  Grossissement  :  'Mi  diam.  --     i  : 

Asteropeia  riiopaloides  Bak. 
(Samydacées). 


^ 


y^, 


lSll«..Viii,^.«ffii. 


■!i.^  r  n,.:  :  :i.  H  : 


ùL^iLUkaiL  JsmimMiu  imiUÈM. 


Cinnamosma  madagascariensis  P.  Daag. 
(Winicrauacécs;. 


tMP.    CATALA    FRLRES,    PARIS 


A.    CHALLAMEl.    EDITEUR. 


CHLAENACÉES 


I^e  bois  des  Chlaenacées  paraît  n'avoir  jamais  fait  l'ohjel  d'aucune  étude.  M.  F.  Gérard, 
qui  a  écrit  une  thèse  de  doctorat  es  sciences  sur  cette  famille  (Elude  systémallque .  morpho- 
logique et  anatomique  sur  les  Chlaenacées,  Marseille,  1919)  ne  fournit  aucun  renseignement 
à  ce  sujet.  On  peut  même  ajouter  que  les  observations  anatomiqucs  relatées  par  l'auteur 
ne  sont  pas  sans  causer  quelque  étoiinement.  Ainsi,  à  la  page  98,  on  peut  lire  :  «  La  moelle 
ne  comprend  que  i  à  2  rangées  de  rayons  médullaires,  avec  de  grandes  cavités  elliptiques 
qui  les  séparent  des  vaisseaux.  »  Cette  phrase  unique  comporterait  plusieurs  remarques  ; 
demandons-nous  simplement  ce  que  l'auteur  peut  entendre  par  les  rayons  médullaires  de 
la  moelle  ? 

Les  bois  provenant  de  cette  famille,  recueillis  à  Analamazaotra,  appartiennent  aux  genres 
Leplolaena  et  Rhodolaena. 

Le  genre  Leplolaena  Dup.  Th.  (Leplochlaena  d'après  H.  Bâillon),  appartient  au  groupe 
des  Xerochlamys.  Leplolaena  et  Sarcolaena  dont  les  fleurs  sont  entourées  par  un  involucre 
constituani  une  sorte  de  calice  extérieur.  Cet  involucre  est  subcharnu  chez  Leplolaena  ei 
formé  de  nombreuses  pièces  charnues  chez  Sarcolaena . 


LEPTOLAENA   Dup.-Thouars. 

Petits  arbres  à  feuilles  alternes,  ondulées,  glabres.  Pleurs  nombreuses,  en  grappe  ter- 
minale ;  involucre  subcharnu,  cylindrique  à  6  lobes.  Calice  à  3  sépales  plus  longs  que 
l'involucre.  Pétales  5  tordus  à  gauche.  Etamines  10,  les  extérieures  plus  petites.  Ovaire  à 
3   loges  2-ovulées.  Fruit  charnu  entouré  par  l'involucre,  monosperme  par  avortement. 

Espèces  6,  dans  le  Nord  et  le  Centre  de  Madagascar. 

Leplolaena  mulliflora  Dup. -Th. 

Nom  indigène  :  Anjananjana. 
Spécimen  étudié  :  Thouveiiot  n"  1  !  (Voir  pi.  ja). 

.\rbre  de  i4-i6  mètres;  fut  de  6-8  mèlres  ;  diamètre  ()™,,'h>  ;  des  contreforts  peu  développés  à  la 
base  du  tronc  ;  se  rencontre  siu-  Ips  sommets  ot  fleurit  en  novembre. 

Ecorce  mince  (2-3  millimèlres),  très  finement  fendillée. 

Bois  gris  rougeâtie,  dur,  assez  lourd,  à  aubier  non  distinct  du  cœur  ;  zones  d'accroissement 
visibles,  mais  très  peu  marquées. 

Densité  o,y.j.  ^ 


LES     DOIS     DE     JIADAIJASCAH 


SECTION  TUANSVKKS.VLK: 


Rayons  liés  nombreux,  à  une  file  de  cellules,  la-iâ  par  millimètre. 

Vaisseaux  irréguliers  dans  leur  dislribulion  el  leurs  diniensions,  plus  petits  au  voisinage  des  sépa- 
rations de  zones;  S-u'i  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands,  220  [>.. 

Fibres  petites,  arrondies,  non  en  séries  radiales  bien  nettes,  à  membrane  très  épaisse. 

Parenchyme  ligneux  :  cellules  isolées  disséminées  entre  les  fibres  et  parfois  séries  de  cellules 
réunissant  obliquement  deux  rayons. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  montrant  nettement  leurs  articles  successifs,  obstrués  par  des  thylles. 
Rayons  très  fins,  en  chicane,   i  seule  file  de  cellules  homogènes  ;  hauteur  oscillant  de  (i  à  1 1  cel- 
lules. 

ExccUenl  bois  de  charpente  ;  peut  être  utilisé  aussi  pour  traverses  de  ehcmius  de  fer. 


RHODOLAENA  Dup.-ïl.miars. 

Ce  genre  se  distingue  facilement  du  précédent  par  labsence  à  peu  près  complète  d'in- 
volucre. 

Arbres  à  feuilles  alternes  penninerviées.  Fleuis  dépourvues  de  calicule.  Calice 
3  sépales.  Corolle  5  ou  G  sépales  tordus.  Etamines  12  ou  plus.  Ovaire  triloculaire  à  loges 
biovulées.  Fruit  capsulaire. 

Rhoiloldcna  Bakcriaiia  H.  Bu. 

Nom  indigène  :   Fotono. 
Spécimen  étudié  :  Tlioiivonol  n"  !ili. 

Arbre  se  rencontrant  un  peu  partout,  sans  contreforts  à  la  base. 

Bois  gris  brunâtre,  dur,  à  grain  fin,  devenant  gris  rougeàtre  vers  le  centre  ;  aubier  et  cœur  non 
distincts. 

Écorce  mince  (2-4  millimètres)  feuilletée  extérieurement. 
Densité  0,92 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  annuelles  non  distinctes. 

Rayons  très  peu  visibles,  nombreux,  1  file  de  cellules. 

Vaisseaux  régulièrement  distribués,  i/i-i(ipar  millimètre  carré,  diamètre  des  plus  grands  200  [j.. 
Fibres   nombreuses,  à  section  arrondie,    irrégulièremenl  distribués  ;   membrane  assez  épaissie 
égalant  environ  les  deux  tiers  du  rayon. 

Parenchyme  ligneux,  peu  représenté  ;  des  cellules  isolées  entre  les  fibres. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLÇ:  : 

Vaisseaux  souvent  obstrués  par  des  thylles. 

Rayons  très  nombreux  à  1  file  de  cellules,  mais  à  cellules  terminales  plus  grandes  ;  hauteur  3oo- 
700  ;j.. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  34 


Section  l„ng,lml: 

Casearia  nigrescens  Tul. 
(Flacourliacées). 


! 
i 

i 
I 

^1 


Section  transversale.  (;,.,ss|,,ci,.enl  :  lin  cli;ii,i.  Si-clion  longitudinale  Urgentiollc.  Crossisscnitm  :  X\  di.m. 

Ouratea  anceps  Bak. 
(Oclinacces). 


IMP.  CATAI.A   1-RÈRES,  PARIS. 


A.    CHALIAMEL,    EDITEUR. 


CULAENACÉKS  8q 

Bois  sans  utilisalion,  auticmeiil  que  comme  bois  de  l'eu  :  car  le  plus  souvent  il  se  creuse 
de  cavités,  ce  qui  le  rend  impropre  aux  usage  s  industriels. 

A  la  suite  de  ces  deux  espèces  on  peut  encore  signaler  de  la  même  famille  : 
Sarcolaena  eriophora   Dup.-Th.,   qui   est  le  Voandrozana  des    indigènes    (ïhouvenot 
sans  numéro)  et  dont  nous  ne  possédons  pas  le  bois. 

Une  autre  espèce,  Schizolaena  laurinaH.  Bn.,  a  été  rencontrée  par  M.  l'crrierde  la  Bàthie 
et  nous  la  signalons  ici,  car  elle  possède,  paraît-il,  une  écorce  et  des  feuilles  aroma- 
tiques. 


OCHNACEES 


Cette  petite  lamille  tropicale,  qui  ne  comprend  que  des  arbres  et  des  arbustes,  fournit 
dans  l'Inde,  d'après  Gamble,  un  certain  nombre  de  bois  utilisables  par  diverses  espèces 
des  genres  Ochim  et  Gornphia. 

En  Cochincbinc  Oclinu  Wallichii  Planch.  (Mong-tog),  est  un  petit  arbre  de  lo  mètres 
de  hauteur,  dont  le  bois  brun.  lourd,  fibreux,  à  grain  fin.  peut  cire  utilisé  pour  la  menui- 
serie et  lébénisterie. 

Enfin  nous  avons  sommairement  décrit  nous-mème  un  bois  africain  récolté  au  Congo 
et  fourni  par  l'espèce  PolyochneUa  puiictala  ^an  Tiegh.  Ce  bois  est  remarquable  par  les 
rayons  qui  sont  assez  larges  et  les  vaisseaux  petits  et  nombreux. 

Toutes  les  Ochnacées  se  reconnaissent  bien  :  i"  par  leur  androcée  diplostémone  :  2"  par 
le  pistil  de  leur  Heur  qui  est  dialycarpellé,  à  carpelles  uniovulés,  avec  stvle  gynobasique,: 
3"  par  les  fruits,  qui  forment  autant  de  drupes  que  la  fleur  comprenait  de  carpelles. 

La  flore  de  Madagascar  comprend  plusieurs  Ochnacées  et  nous  avons  reçu  le  bois  de  : 

Ouralea  anceps  H.  Bn.  {Gornphia  anceps  Baker). 

Nom  indigène  :  Menahy. 
Spccimeii  étudié  :  Thouvenol  n»   ii3  (\oir  pi.  35). 

Petit  arbre  de  12-ii  mètres  ;  fût  de  6-8  mètres  ;  diamètre  o"',20,  commun. 
Écorce  mince  (2-3  millimètres),  lisse,  grise  à  la  surface. 
Bois  rose  à  grain  fin . 

SECTION  TR.\NSVERSALE  (Aoir  pi.  34)  : 

Zones  d'accroissement  visibles,  mais  peu  marquées. 
Rayons  .")-()  par  millimètre,  de  1  à  ^  files  de  cellules. 

Vaisseaux  nombreux,  5o-6o  par  millimètre  carré;  diamètre  des  plus  grands  90-100  ;j.  ;  assez 
régulièrement  distribués. 

Fibres  arrondies  à  membrane  épaisse,  en  files  radiales  plus  ou  moins  nettes. 
Parenchyme  ligneux:  cellules  isolées  de  place  en  place. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Grands  rayons  quelque  peu  hétérogènes  à  cellules  variables  de  grandeur  et  à  cellules  terminales 
[)lus  allongées;  hauteur  jusque  i,.ô-2  millimètres. 

Il  existe  en  outre  de  petits  rayons  au  milieu  des  fibres,  formés  de  une  seule  file  de  cellules. 


I 


s    ë 


oCHNAfnsEs  ni 

Ce  bois  qui  est  d'ailleurs  de  petites  diinerisions  n'est  pas  employé. 

Un  autre  hois  de  la  même  famille  a  été  reçu  : 

Or/ma  sevrai  if oliu  Baker. 
Nom    imiigi-iie  :    Malambovony. 

Spécimen  reçu  :  Thoiivcnot  n**  66. 

Ce  bois  se  rapproche  beaucoup  du  précédent  et  n'a  pas  davantage  reçu  d  emploi  jusqu  à 
ce  jour. 


FLAGOURTIACEES 


Confinée  dans  les  régions  tropicales,  cette  famille  ne  compte  pas  moins  de  5oo  espèces 
représentées  surtout  par  des  arbres. 

Les  genres  Hydiincarpas.  Honvilinm.  Flacoartia  sont  représentés  en  Indochine  ;  mais 
les  bois  fournis  n  ont  qu'une  valeur  tics  secondaire.  Dans  notre  Atlas  des  bois  d'Indo- 
chine nous  avons  eu  l'occasion  de  décrire  le  bois  de  Honialium  diclyoneuruni  Pierre. 

Aux  Pbilippines,  on  apprécie  hautement  pour  un  grand  nombre  d'usages  et  en  parti- 
culier pour  les  constructions  navales,  les  ponts  et  les  parquets,  les  bois  de  diverses  espèces 
des  genres  Homalium  et  Trichadenia. 

Madagascar  possède  un  certain  nombre  d  arbres  do  celte  famille  et  nous  avons  étudié 
deux  espèces  des  genres  Tisonia  et  Casearia. 

GASEARIA   Jacq. 

Le  genre  Casearia,  qui  ne  comprend  pas  moins  de  120  espèces,  dont  "  aux  îles  Masca- 
reignes  comprend  des  arbres  à  feuilles  simples,  alternes,  entières  ou  dentées,  pourvues  de 
stipules  caduques.  Les  fleurs  sont  fasciculées  à  l'aisselle  des  feuilles.  Fleurs  hermaphro- 
dites ;  calice  gamosépale,  persistant,  à  ^-6  dents  ;  corolle  nulle  ;  étamines  6-10  avec  autant 
de  staminodes  formant  un  disque.  Ovaire  supère,  uniloculaire,  avec  3  (parfois  2)  placentas 
pariétaux  portant  de  nombreux  ovules.  Fruit  :  capsule  déhiscente  :  graine  pourvue  d  un 
arille  ou  couverte  de  poils  courts  ;  albumen  abondant. 

Casearia  nigrescens  Tulasne. 

Nom  indigène  :  Hazomalany. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n"   i36. 

Arbre  de  i  V16  mètres  ;  fût  de  fi-S  mètres  ;  diamètre  o^jaô  ;  rare. 

Bois  blanc  grisâtre  à  grain  fin. 

Ecorce  de -6  millimètres  environ  d'épaisseur. 

SECTIOX  TRANSVERS.VLE  (Voir  pi.  34)  : 

Zones  d'accroissement  non  discernables. 
Rayons  de  i-3  files  de  cellules  ;  10-12  par  millimètre. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  35-4o  par  millimètre  carré,  isolés  généralement  ou  par 
■2-'S  ;  diamètre  des  plus  grands  80-100  ;j.. 

Fibres  et  parenchyme  non  distincts  sur  les  sections  transversales. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


t 


Pl.  36 


l'^-M^  i. 


ir-  >Piï^''\ 


Section  transversale.  Grossissement  :  30  diam. 


Section  longitudinale  tangentielle.  Grossissement  :  30  dij 


Symphonia  clusioides  Bak. 
(Gutlifères).         , 


j^^fçflrfitps^---— ;  -t^^  iÇiî»tSWra^|K?HSRT.'PW  iHJÏ 


iiM 


jJjr.'Hv'ff 


m    Hi 


Section  transversale,  (irossissement  :  30  diï 


Symptionia  sp. 
(Gutlifères) 


Section  longlUiainaïc  ungciui 


IMP.  CATALA  FRHRES,   PARIS. 


CHALLAMEl..    tOrrïUR. 


1 


FLACUURÏIACÉES  y3 

SECTION  LONGITI  DINALE  TANGEMIELLE: 
Rayons  de  deux  sortes  : 

a)  homogènes,  à  i  file  de  cellules,  de  hauteur  très  variable  ; 

b)  hétérogènes,  à  2-3  files  au  milieu,  souvent  de  plus  de  3  millimètres  (le  hauteur,  avec  des  pro- 
longements d'une  file  de  cellules  en  haut  et  en  bas. 

Bois  non  employé,  paraissant  de  valeur  très  médiocre. 

TISONIA  H.  Bn. 

Arbres  plus  ou  moins  velus,  à  feuilles  simples,  alternes,  membraneuses,  à  bord  entier 
ou  denté  ;  stipules  linéaires.  Fleurs  en  grappes  axillaires.  Pleurs  hermaphrodites.  Calice 
à  3  sépales  ;  corolle  o  ;  étamines  nombreuses,  hypogynes,  à  filets  libres  et  inégaux  ;  ovaire 
libre,  à  une  loge  pourvue  de  3  placentas  avec  nombreux  ovules.  Fruit  paraissant 
pourvu  de  3  ailes,  par  la  persistance  du  calice.  Six  espèces  à  Madagascar  oîi  ce  genre  est 
localisé. 

Tisonia  Faiichei-ei  V .  Daiiguy. 

Nom  indigène  :  Hazomtiaratra. 
Spécimen  étudié:  Thouvenol  n°  .'^i:^. 

Arbres  de  i '4-1  (i  mètres  ;  lût  de  8-10  mètres  :  diamètre  o"',3(i  ;  pas  de  contrclorts  à  la  base  ;  rare. 
Bois  blanc  grisâtre,  à  grain  fin  ;  assez  dur. 
Ecorce  mince  pourvue  de  très  fines  lenticelles. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  annuelles  non  distinctes. 

Rayons  5-6  par  millimètre,  à  i-3  files  de  cellules. 

Vaisseaux  environ  10  par  millimètre  carré,  petits,  souvent  par  2-3. 

Fibres  en  séries  radiales  assez  nettes  ;  membrane  épaissie. 

Parenchyme  circumvasculaire  et  quelques  cellules  en  séries  radiale-;. 

SECTION  LONGITl  DINALE  TANGENTIELI.E  : 

Rayons  hétérogènes  de  hauteur  souvent  supérieure  à  i  ooo  ;j.. 
Fibres  longues  et  à  membrane  épaisse. 

Hoinalium  Hiimhlotii  11.  Bn. 
Nom  indigène  ;  Marankoditra. 

Spécimen  étudié:  Tliouvcnol  n"  !x'i. 

Arbre  de  iti-uS  mètres  ;  lut  de  810  mètres  :  diamètre  o"',3o  ;  assez  comamn. 
Bois  blanc,  pour  le  chaulTage. 


BIXACÉES 


Celte  famille  est  bien  connue,  car  elle  comprend  le  Bixa  Orellunu  L.  qui  fournil  la 
matière  colorante  désignée  sous  le  nom  de  Rocou. 

De  la  forêt  d'Analamazaolra  nous  possédons  le  i)ols  de,  Aphlota  innuriliana  iJak.  var. 
Iheifonnis. 

♦ 

APHLOIA    Benu. 
(Neumannia     Ricli.). 

Petits  arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles  simples,  alternes,  entières  ou  dentées.  Fleurs 
pédicellées,  avillaires.  Calice  formé  de  5  sépales  inégaux.  Corolle  o.  Etamines  hypogynes, 
nombreuses.  Ovaire  libre,  uniloculaire  avec  un  placenta  pariétal  et  des  ovules  sur  deux 
rangs  ;  stigmate  large,  presque  sessile  svir  1  ovaire.  Fruit  baccilbrmc  ;  !x  espèces  confinées  à 
Madagascar  et  autres  îles  voisines. 

A.  Iheiformis  Benn. 

Nom  indigène  :  Fandramanana. 
Spécimen  étudié:  Thouvenot  n"   i^. 

Petit  arbre  à  écorce  mince,  brune,  écailleuse,  finement  striée  dans  la  longueur.  Décoction  aqueuse 
brune,  avec  gomme  abondante . 

Bois  gris  jaunâtre  présentant,  sous  l'écorce  enlevée,  la  trace  de  très  hauts  rayons.  Rayons  larges 
très  visibles  à  l'œil  nu. 

Aubier  non  distinct. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  en  général  non  visibles. 

Rayons  très  larges  peu  nombreux,  1-2  par  millimètre,  formé*  de  cellules  à  membranes  épaissies 
et  ponctuées. 

Vaisseaux  plus  de  20  au  millimètre  carré,  petits,  les  plus  grands  mesurant  1 10  \i.,  plus  ou  moins 
polvgonaux,  généralement  isolés,  parfois  par  deux. 

Fibres  à  membrane  fortement  épaissie  et  ponctuée. 

Parenchyme  ligneux  réduit  à  quelques  cellules  autour  des  vaisseaux  et  d'autres  en  séries  radiales 
parallèles  aux  grands  rayons. 


I 


o» 


SECTION   L()N(;iTLI)INM,K  TWCENTIKLLK 


Vaisseaux  à  poncluations  très  fines  et  à  cloisons  obliques  scalariforrnes. 
Rayons  très  hauts,  souvent  plus  tle  i  centimètre  et  alors  coupi's  par  des  travées  fibreuses. 
Tous  les  autres  éléments,  cylindriques  ou  fusil'ormcs,  sont  pourvus  de  ponctuations  et  constituent 
des  sortes  de  trachéides. 

Note.  —  L'écorce  de  ce  bois  est  coupée  radialcment  par  de  puissants  proloriifements 
des  rayons  du  bois. 


WINTERANAGEES 

La  petite  famille  des  Wintéranacées.  voisine  des  Bixacées  ne  comprend  que  les  quatre 
genres  : 

Winterana  L.  d'Amérique,  qui  fournit  la  Cannelle  blanche  ; 

Cinnamodendron  Endl.  du  Brésil,  dont  l'écorce  est  employée  contre  le  scorbut  ; 

Warbiirgia  Engl. .  dAfrique  : 

Cinnamosma  H.  Bn.,  de  Madagascar. 

Le  genre  Cinnamosma^  a  été  créé  par  H.  Bâillon  pour  l'espèce  C.  Jragrans  représentée 
à  Diego-Suarez  par  un  petit  arbre  dont  l'écorce  du  tronc  et  les  branches,  de  même  que  le 
bois,  présentent  1  odeur  de  Cannelle  blanche  mélangée  .à  un  certain  parfum  de  citron  et  de 
cédrat.  Les  feuilles,  alternes,  oblongues,  possèdent  un  pétiole  nettement  articulé  à  la  base. 
Fleurs  sessiles  ordinairement  à  l'aisselle  des  feuilles.  Fleurs  à  3  sépales  avec  des  bractées 
externes;  corolle  gamopétale  à  4-6  lobes.  Etamines  i5-i8  soudées  en  un  tube  entourant 
l'ovaire.  Ovaire  uiiiloculaire  à  3-!i  placentas  pariétaux,  3  ovules.  Fruit  formé  dune  baie 
poly  sperme. 

Cinnamosma  madayascariensis  P.  Danguy. 

Nom  indigène  :  SakaihazO. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n"  38  (PI.  Sa). 

Arbre  de  16-18  mètres  ;  fût  de  8-10  mètres:  diamètre  o^jS."")  :  pas  de  contreforts  à  la  base  ; 
rare;  fleurit  en  novembre. 

Ecorce  grisâtre,  mince  (3-:i  millimètres),  à  goût  pimenté  spécial  (d'après  le  collecteur). 
Bois  blanchâtre,  légèrement  teinté  de  jaune,  assez  dur,  à  grain  fin:  'pas  d'aubier  distinct. 
Densité  i-i,o5. 

SECnON  TUWSVERSALE  ^Voir  pi.  33): 

Zones  d'accroissement  non  distinctes. 

Rayons  environ  i2-i3  par  millimètre,  à  1,  rarement  à  2  files  de  cellules. 

Vaisseaux  isolés  ou  groupés  par  deux,  à  membrane  mince  ;  6-7  par  millimètre  carré  ;  diamètre 
des  plus  grands  100  jx. 

Fibres  en  séries  radiales  très  nettes,  à  membrane  très  épaisse. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  mais  seulement  d'un  côté  ;  dans  les  coupes,  les  vaisseaux 
sont  habituellement  déchirés. 

SECTION  LONGITLDIN.VLE  T.A.NGENTIELLE  : 

Rayons  généralement  de  i  file  de  cellules,  très  rarement  2  et  alors  sur  une  faible  longueur  ;  hau- 
teur très  variable,  Soo-goo  ,>.. 

Fibres  pourvues  de  séries  longitudinales  de  ponctuations  très  nettes. 

I .  H.  Bâillon  avait  rangé  ce  nouveau  genre,  avec  le  genre  Canella  (qui  fournit  la  Cannelle  blanche),  dans  la  famille 
des  Magnoliacées.     • 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  }8 


Section  Iransversnle.  Gio^sissenienl  ;  Ml  diam. 

Symphonia  fasciculatn 
(Guttil'ères). 


sisscmenl     «)  ilinm  Scclion  loiigiluilin»lf  langcnliclle.  lirossisscnieiU  :   M)  dii 

Rheedia  Laka  Vig.  et  Humb. 
(Gutlift^ri's). 


IMl".  r.ATAl.A    IRI-.KKS,    PARIS 


CHAM-AMEt,    EDITEUR 


SAMYDACÉES 

Arbres  et  arbustes  des  régions  tropicales,,  à  feuilles  isolées,  simples,  sans  stipules,  ou  à 
stipules  caduques.  Fleurs  hermaphrodites  avec  calice,  corolle  et  androcéc  concrescents  à  la 
base  en  un  tube  plus  ou  moins  long.  Corolle  développée  ou  absente.  Androcée  formée  de 
deux  verticilles  ou  de  groupes  d'étamines.  Ovaire  uniloculaire,  à  placentas  pariétaux.  Fruit 
baccil'orme  ou  capsulaire. 

De  cette  famille,  Gamble  signale,  pour  l'Inde  seulement,  des  bois  fournis  par  diverses 
espèces  des  genres  HomaUum,  Casearia  et  Osnielia.  Quelques  espèces  du  genre  HornaUum 
sont  utilisées  aussi  aux  Philippines  pour  leur  bois. 

L'excellent  bois  de  construction  connu  à  la  Réunion  sous  le  nom  de  Bois  d'écorcc 
blanche  ou  encore  Bois  de  bassin  est  celui  de  HomaUum  paniculatuni  Benlli. 

Enfin  nous  avons  décrit  nous-mème  le  bois  de  HomaUum  dictyoneuruin  Pierre,  de 
l'Indochine. 

Nous  avons  reçu  de  Madagascar  deux  bois  différents  fournis  tous  les  deux  par  des 
espèces  différentes  du  même  genre  Asteropeia . 

ASTEROPEIA  Dup.  Th. 

Arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles  coriaces,  alternes,  pétiolées.  simples,  sans  stipules,  à 
fleurs  en  grappes  terminales  ou  axillaires.  Fleurs  hermaphrodites.  Sépales  h  imbriqués  et 
persistants.  Pétales  5,  alternes  avec  les  sépales,  caducs.  Etamines  io-i5  à  lilets  soudés  en 
tube  court  à  la  base,  à  anthères  a-loculaircs.  Ovaire  libre,  sessile.  incomplètenienl 
3-loculaires  ;  2  ovules  descendants  par  loge.  Fruit  capsulan-cv 

Asteropeia  rhopaloides  Uak. 

Nom  indigène  :  Manoko. 
Spécimen  i''tudic:  Thoiivenot  n"  4G. 

.\rbre  de  i5-iS  mètres;  fùl  de  <)-N  mètres;  diamètre  o™,(k)  ;  pas  de  contreforts  à  la  base:  peu 
(réqucnt. 

Écorce  de  7-8  millimètres  à  couche  exlcricure  de  2  niilliniètros,  brun  grisâtre  se  dèlilant  en 
écailles  et  à  couche  interne  brune,  compacte. 

Bois  dur  à  grain  fin,  à  aubier  gris  distinct  ;  cœur  gris  jaunâtre  tirant  sur  le  brun. 

Densité  0,8. 

SECTION  TH.VNSVERSALE  (Voir  pi.  33)  : 

Zones  d'accroissement  visibles  mais  mal  dclimilces. 
Rayons  peu  visibles,  à  une  seule  lile  de  cellules. 

Lecomte.  '3 


(|S  LES     BOIS     DE     MADACASCAK 

Vaisseaux  toiijours  isolés,  assez. régulièrement  disiribués;  déplace  en  place  quelques  vaisseaux 
beaucoup  plus  pelils  que  la  généralité  ;  5-io  vaisseaux  par  millimètre  carré;  diamètre  des  plus 
grands  280- 3oo  [x. 

Fibres  en  séries  radiales  très  nettes,  à  membrane  très  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  mais  presque  seulement  à  la  face  interne  des  vaisseaux 
avec  prokintrcmcnts  latéraux  :  quelques  cellules  isolées. 

SECTION  LONr.lTL'DINAI.K  TANGEMIELLE  : 
Rayons  étroits,  une  seule  file  de  cellules  :  hauts  de  i5o-'^ôo  •^.. 

Bois  jaune  clair  passant  pour  imputrescible  :  recherché  pour  traverses  de  chemins 
de  fer. 

Asleropeia  micnister  Ilaller. 

Nom  indigène  :  Manokamena  (rouge). 
Spécimen  étudié  :  Tiiouvcnol  n"  lig. 

Arbre  de  16-18  mètres;  fût  de  fi-8  mètres;  diamètre  o^j^o;  commun  dans  certains  régions 
forestières,  en  particulier  sur  les  sommets. 

Bois  rougeàtre,  dur  et  imputrescible.  Sert  pour  pilotis  de  longue  durée. 
Densité  1,1. 

Bois  ayant  les  mêmes  caractères  analomiques  que  le  n°  46.  mais  avec  vaisseaux  plus 
petits,  diamètre  maximum  120  a  ;  plus  nombreux,  12-16  par  miUimètre  carré,  mais  à  îlots 
de  parenchyme  ligneux  de  même  forme  et  de  même  disposition  :  fibres  à  membrane  un 
peu  moins  épaissie. 


s    - 


GUTTIFERES 


Cette  famille,  à  laquelle  on  donne  aussi  le  nom  de  famille  des  Clusiacées,  est  voisine  de 
notre  famille  indigène  des  Hypericacées  ;  elle  est  connue  pour  la  gomme-guttc.  les  baumes 
et  les  résines  que  fournissent  quelques-uns  de  ses  représentants. 

Dans  l'Atlas  des  bois  de  l'Indochine  nous  avons  eu  l'occasion  de  signaler  les  bois  de 
Calophylluni ,  Garcinia  et  Mesua,  qui  sont  couramment  employés  dans  notre  colonie. 

Gamble,  de  son  côté,  donne  la  description  d'un  certain  nombre  de  bois  fournis  par  les 
mêmes  genres,  auxquels  il  ajoute  les  genres  Ochrorarpus .  Kayea  et  Poeciloneuron. 

Des  bois  de  Gultifères  sont  connus  ou  exploités  à  la  Guyane,  Moronobea  coccinea  Aubl., 

Mamniea  americana  L..   aux  Antilles  Calophylluni  Calaha  Jacq..  Garcinia  cornea  L.  ;  à  la 

Réunion  Calophylluni  Inophyllum  Lamk.  ;à  la  Nouvelle-Calédonie  Montrouziera  cauliflorn 

Paneh.  etTriana.  M.  robus ta  \iei\\.,  Calophylluni  Inophyllum  L.,  Garcinia  collina  Vieill.. 

Dicostigma  riliensis  A.    Gray,  et    D.    corymbosa  Panch.   et   Sébert. 

Tous  ces  bois  sont  caractérisés  d'une  façon  générale  par  l'existence  de  zones  circummé- 
dullaires  de  parenchvme  ligneux  alternant  avec  des  zones  de  fibres. 

De  Madagascar,  nous  possédons  des  l)ois  fournis  par  diverses  espèces  des  genres  Sympho- 
nia,  Ochrocarpus,  Calophylluni,  Psorospermuin,  Haronga  el  Rheedia. 

D'après  Hanbury  et  Flûckiger,  le  bois  de  Garcinia  Morella  Desr.,  qui  est  naturellement 
blanc,  acquiert  sous  l'action  de  l'ammoniaque  ou  des  solutions  alcalines  une  belle  couleur 
jaune. 

Nous  avons  trouvé  le  même  résultat  pour  Garcinia  tonhinensis  \  esquo  et  G.  Schoni- 
burgkiana  Pierre  de  l'Indochine.  Les  bois  de  Mesua  J'errea  L.  et  de  divers  Calophylluni 
deviennent  au  contraire  d'un  brun  plus  ou  moins  foncé  dans  les  mêmes  conditions. 

Le  bois  de  Sympthonia  africnna  (Mounkou)  du  Congo  devient  d'un  beau  jaune  d'or  si 
on  vient  à  l'humecter  d'une  solution  de  potasse. 

Enfin  parmi  les  Guttifères  de  Madagascar,  les  unes  ont  un  bois  qui  devient  jaune  sous 
l'action  de  la  potasse  (Symphonia  fasciculata  B.  et  H.V  d'autres  brunes  comme  le  bois 
de  Mesua  d'Indochine  [Calophylluni  parvijloriurn  Boj.,  Psorospernium  androsxmifoliuni 
Bak.). 

Le  bois  des  Guttifères  contient  donc,  d'une  façon  générale,  des  substances  qui  prennent 
une  belle  coloration  jaune  ou  une  teintt>  lirniic  plus  ou  moins  foncée  sous  l'action  des  solu- 
tions alcalines. 

Dans  son  étude  sur  «  La  délcrniinalion  des  bois  exotiques  colorés  d'après   leurs  carac- 


lUO  LES     BOIS    DE     M  Al).\(;  AÎ^CAR 

Icies  chimiques  cl  spcctroscopiques  '  »,  M.  A.  JaurTrel  néludit-  fni'un  seul  hois  do  (iulli- 
ivre  {Calophylhun  lonienlosum  Wiglit)  el  de  celle  élude  il  ne  lire  aucune  conclusion  pour 
l'ensemble  de  la  famille. 

Toules  les  Gutliicies  sont  desplanles  ligneuses  laissant  exsuder  de  l'écorcc  un  suc  jaune 
ou  verdàire.  Les  ieuilles  des  genres  vivant  à  Madagascar  sont  opposées,  entières,  épaisses, 
coriaces,  glabres,  à  nervures  secondaires  parallèles,  rapprochées.  Les  fleurs  sont  régulières, 
ordinairement  polygames-dioïques,  rarement  hermaphrodites  (Symphoniées),  le  plus  sou- 
vent en  cymes,  La  graine  est  toujours  sans  albumen. 

LesCiullifères  dont  nous  avons  reçu  le  bois  de  Madagascar  appartiennent  à  quatre  groupes 
différents,  toutes  à  feuilles  opposées. 

Vismiées.  —  Elamines  généralement  nombreuses,  libres  ou  en  faisceaux  ;  ovaire  à 
f)  loges.  Cotylédons  plats,  plus  couils  que  la  lige  bypocolylée. 

Fruit  bacciforme  :  Psorosperniuin. 

Fruit  drupacé  à  5  noyaux  :  Haronga, 

Calophyllées.  —  Elamines  nombreuses,  libres  ou  soudées  à  la  base  ;  ovaire  à  \-!\  loges  ; 
graine  sans  arille  :  tige  bypocotylée  très  courte  :  cotylédons  épais,  charnus,  souvent  coa- 
lescents. 

Ovaire  à  2  loges  avec  2  ovules;  fleurs  fasciculées  :  Ochrocarpus. 

Ovaire  à  i  loge  et  i  ovule:  fleurs  en  panicule  :  Calophyllum. 

Garciniées.  — Elamines  nombreuses,  rarement  en  nombre  défini,  libres  ou  soudées, 
mais  jamais  en  faisceaux  :  fruit  bacciforme  :  graines  à  arille:  embryon  non  diflerencié. 

2  sépales,  A  pétales  :  Rheedia. 

Moronobées.  — Elamines  soudées  en  un  tube  autour  du  pistil  :  fruit  bacciforme  ;  graines 
sans  arille  :  embryon  sans  cotylédons  :  Syinphonia. 

Le  bois  est  pourvu  de  zones  circummédullaires  de  parenchyme  ligneux  dans  'tous  les 
bois  étudiés,  à  l'exception  de  celui  du  bois  de  Ochrocarpus  Bongo  V.  et  H.,  qui  se  distingue 
aussi  des  autres  par  ses  rayons  nombreux,  nettement  hétérogènes,  avec  un  paquet  de  cel- 
lules beaucoup  plus  petites  que  les  autres  occupant  la  partie  médiane  du  rayon  (sur  les  sec- 
tions longitudinales  tangentielles). 

Symphonin  c/usioides  Baker. 

Nom  indigène  :  Kijy. 
Spécimen  étudié  :  Tliouvcnot  n"  22  (voir  pi.  87). 

Arbres  de  20-20  mètres  à  fleurs  rouges;  fût  de  i4-i6  mètres;  diamètre  o"',70  ;  pas  de  contre- 
forts à  la  base;  assez  commun. 

Écorce  épaisse  de  1  centimètre  environ,  fendillée  peu  profondément,  grisâtre'  extérieurement  et 
brunâtre  intérieurement,  avec  nombreux  nodules  plus  clairs  de  sclérenchyme  en  zones  superposées; 
exsudations  résineuses  sur  la  tranche. 

Bois  à  aubif  r  de  2-3  centimètres  gris  et  cœur  gris  brunâtre,  avec  zones  circummédullaires  très 
rapprochées  visibles  facilement  à  la  loupe. 

Densité  0,85-0,9. 

I.     \iiii.  Insl.  Col.  Marseille,  3«  série,  VIII'  volume. 


I 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  40 


aie.  (irossissement  :  30  diam-  Seclion  longitudinale  lan^entielle.  Grossissement  :  30  dû 

Calophyllum  parvifolium  Bak. 

(Giitliféles). 


Section  transversale.  Gr 


t  :  aOdinm  Section  U.nsi.u.ii.i:. 

Psorospermum  androsaemifolium  Bak. 
(Giillifi'i-es), 


IMl'.    CATALA    FRliRES,    PARIS. 


CHALLAMEI.    EDITEUR. 


«UTTIFKRES  IO| 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  36): 

Zones  d'accroissement  non  visibles. 

Rayons  très  nets,  de  2-4  files  de  cellules  ;  'i-ô  par  millimètre. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  3--  par  millimètre  carré:  souvent  isolés,  parfois  par 
2-iJ  :  diamètre  des  plus  grands  320-36o  ;j.. 

Fibres  en  zones  circummédullaires  très  nettes  mais  un  peu  irrégulières  ;  section  des  fibres  arron- 
die ou  polygonale  ;  membrane  très  épaisse  et  lumière  réduite  à  nn  point  ;  séries  radiales  assez 
nettes. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  circummcduUaires  un  peu  plus  étroites  que  les  zones  de  fibres  et 
par  place  revêtements  circumvasculaires. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  généralement  obstrués  par  des  thylles. 

Rayons  fusiformes  homogènes,  hauts  de  Gôo-iooo  ■/. 

L'aubier  est  sujet  aux  attaques  des  insectes  ;  le  cœur  est  de  bonne  qualité  et  emplové  utilement 
pour  la  charpente  et  la  menuiserie. 

La  substance  qui  s'écoule  des  incisions  de  l'écorce  constitue  une  sorte  de  glu  destinée  à  fixer  le 
manche  des  outils  et  qu'on  emploie  aussi  pour  le  calfatage  des  embarcations. 

Un  autre  Kijy  récolté  par  M.  Thouvenot,  sous  le  n"  .3o,  est  à  fleurs  jaunâtres.  Il  s'agit 
d'une  autre  espèce  : 

Symphonia  fasciculala  B.  et  H. 

Les  caractères  du  bois  sont  à  peu  près  les  mêmes  que  ceux  de  l'espèce  précédente,  avec 
vaisseaux  un  peu  moins  nombreux  et  plus  grands  et  rayons  parfois  plus  élevés  (jusqu'à 
2  millimètres). 

Enfin  une  autre  espèce  du  même  genre,  désignée  par  les  indigènes  sous  le  nom  de  Kijini- 
boalavo  (n"  78),  mais  avec  des  rayons  un  peu  plus  nombreux  (^7-8  par  millimètre),  des 
vaisseaux  plus  nombreux  et  plus  petits,  des  zones  de  parenchyme  ligneux  plus  irrégulières 
et  moins  bien  accusées. 

Le  Symphonia  rhodosepala  Jum.  et  P.  de  la  B.,  des  bas-londs  et  marais  (ïliouvenul, 
n"  81 ,  sous  le  nom  de  Kijy)  ne  Iburnit  qu'un  bois  blanc  jaunâtre  de  qualité  très  médiocre. 

S.  urophylla  Dcn.  (Thouvenot,  n"  i?i.  sous  le  nom  de  Kijilahy)  donne  un  bois  jau- 
nâtre, de  bonne  qualité,  employé  pour  la  charpente  cl  la  menuiserie,  mais  peu  répandu. 

Enfin  un  autre  Symphoiiiu  ù  petites  feuilles  (Tiiouvenot,  n"  ia8,  sous  le  nom  de  Kijy) 
donne  un  excellent  bois  d  industrie  de  couleur  jaunâtre  ;  mais  il  convient  d'éliminer  l'au- 
bier facilement  attaqué  par  les  insectes.  Les  caractères  de  ce  dernier  bois  sont  ceux  do 
S.  clusioïdes  Baker. 

Daprès  les  relevés  de  M.  Louvel,  les  divers  Kijy',  c  esl-à-dire  les  dill'érentes  espèces 
du  genre  Symphonia  représentent  environ  T)  pour  100  des  peuplcuuMils  forestiers  do  la 
forêt  d'Analaniazaolra. 

I.  Par  suitp  il'une  erreur  regrettable  M.  LoMvel  (/iu(/.  cconom.  de  Madiig..  1909,  p.  334)  attribue  les  Kijv  au  genre 
Dracaena  de  la  famille  des  Liliaeées  (Monocolvlédoncs).  Or  ce  qu'il  dit  plii.s  loin  de  l'écorce  et  dos  sécrétions  tju'ello  pro- 
duit, montre  bien  qu'il  a  eu  sous  les  yeui  un  arbre  de  la  famille  des  GutlilVns  .1  ii.>ii  |ia>.  I.-  Ir.m.  d'un  arbre  do  la 
famille  des  Liliaeées. 


105I  Ii:S     UOIS     nK     MADACASCAI! 

L'espèce  6'.  f/lohtilij'era  L.  I".,  qui  se  rcnconlre  dans  rAIViijiii!  cl  1  Ainérifjuo  tropiralc» 
t'oiirnil  par  sa  lige  une  résine  noire  (Mani  Canani)  qui  scri  au  ruAmo  lilrf  que  le  goudroti 
et  la  poix  dans  l'industrie  de  la  construction  dis  bateaux. 

Cnlophyllum  parvijlorum  Boj. 

Nom  indigine  :  Vintanina. 
Spccimon  étudie  ;  llmuvcnot  n°  liô  (voir  pi.  3g,  lire  C.  parviflorium). 

Arbre  de  18-20  mètres  ;  fût  10-12  mètres  ;  diamètre  o"',6o  ;  pas  de  contreforts  à  la  base  ;  com- 
mun. 

Écorce  irrégulière  d'épaisseur,  jusque  i;i-i5  millimètres,  brune,  à  exsudation  noirâtre. 
Aubier  de  5-7  centimètres,  gris;  cœur  rouge  brique,  très  dur,  difficile  à  travailler. 
Densité  0,66-0,70. 

SECTIOiN  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  4o,  lire  C.  parviflorium)  : 

Rayons  8-9  par  miilimèlro,  à  une  (lie  de  cellules,  rarement  deux. 

Vaisseaux  irrégulièrement  distribués,  généralement  isolés,  de  1  à  .">  par  millimètre  carré;  dia- 
mètre des  plus  grands  33o  ;;.. 

Fibres  en  séries  radiales  et  couches  circumniédullaires  épaisses;  membrane  assez  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  circummédullaires  irrégulières  et  interrompues,  beaucoup  plus 
minces  que  les  zones  de  fibres  et  tranchant  nettement  sur  ces  dernières  ;  un  peu  de  parenchyme 
•circumvasculaire . 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  ; 

Rayons  de  une  seule  sorte,  nombreux,  de  i  flle  de  cellules,  parfois  3  au  milieu,  à  cellules  ter- 
minales un  peu  plus  grandes;  hauteur  i(io-33o  ;j.. 

C'est  un  bois  excellent  pour  divers  usages. 

Daprès  M.  Louvel,  les  Vinlanina  se  trouveraient  principalement  dans  la  parcelle  Nord 
de  la  forêt  où  ils  conslitueraienl  i  .5  pour  100  du  peuplement. 

Rhcedia  Laliu  Viguier  et  Humbert. 

Nom  indigène  :  Lakafotsy  '. 
Spécimen  étudie  :  Thouvenot  n°  iio. 

Petit  arbre  de  12-1^  mclres  ;  fût  de  (i-8  mètres;  diamèlrc  o"',20,  rare. 
Écorce  de  6-7  millimètres,  assez  régulière. 
Bois  jaunâtre  sans  aubier  apparent. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  38): 

Rayons  4-5  par  mdlimètre,  quelques-uns  d'une  seule  file  de  cellules,  les  autres  larges  de  'i-ti 
liles  au  milieu. 

Vaisseaux  assez  régidièrement  distribués,  7-18  par  millimètre  carré,  isolés  ou  par  2-3-4  ;  dia- 
mètre des  plus  grands  200  ;j.. 

Fibres  en  zones  concentriques  irrégulières  alternant  avec  les  zones  de  parenchyme  ligneux  et 
sensiblement  de  même  épaisseur.  Fibres  à  section  arrondie,  non  régulièrement  en  files  radiales,  à 
membrane  très  épaissie. 

Parenchyme  en  zones  circummédullaires  et  par  places  en  revêtements  circumvasculaires. 


I.KS  Boi";  ni'   Madahascar. 


\'l..  4  I 


Section  transversale.  Grossissement  :  ;^(l  diani.  Section  longitudinale  tangentîelle.  (iro&sîssement  :  aU  dii 

Oclirocarpus  Bongo  Vig   et  Humb 
l(.ulliiVris). 


Section  tiansvcisiile.  t.ros'.issenienl      1(1  di.im  Section  lonRillidinnle  Innijcntiellc.  liiv<-;issenicMt  :  ;ili  diani. 

Cussonia  longipedicellata  H.  Lee. 
(Araliacées). 


IMP.    CATALA    PRfiRES,    VARIS. 


A.    CHAU-AMEL.    lÎDITBUR. 


1 


GUTTIFÈRES  lO^ 

SECTION   LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 
Grands  rayons  fusiformes  à  cellules  exlrèmes  allongées  ;  hauteur  700-1  000  j^. 
Petits  rayons  à  une  file  tle  cellules,  hauts  de  3oo-6oo  ;j.. 

Ce  bois,  de  médiocre  (jiialilé,  n'est  pas  employé. 

Ochrocarjjus  Boncjo  Viguier  et  Humberl. 

Nom  indigène  :   BongO. 
Spécimen  étudié:  Tliouvenot  n"  12g  (voir  pL  35). 

Arbre  de  18-20  mètres;  fût  de  8-10  mètres;  diamètre  o"",  (10;  rare;  environ  1  pour  100  dans  les 
parcelles  ^'ord  et  Sud  de  la  forêt. 

Ecorce  irrégulière  s'exfolianl  par  petites  plaques,  à  la  manière  du  platane  ;  brune,  fendillée  exté- 
rieurement, pouvant  avoir  plus  d'un  centimètre  d'épaisseur  et  laissant  écouler  une  exsudation 
noirâtre. 

Bois  à  cœur  et  aubier  bien  distincts;  aubier  de  .">-(>  centimètres,  gris  rougeàtre  ;  cœur  rou"e 
brunâtre;  bois  dur  à  grain  fin. 

Densité  i-i,o5. 

SECTION  TaANSVERS.\LE  (Voir  pi.  41)  : 

Rayons  de  i-3  files  de  cellules,  12  environ  par  millimètre. 

Vaisseaux  régulièrement  distribués,  obstrués  nettement  de  thylles,  6-7  par  millimètre  carré;  dia- 
mètre des  plus  grands  280  [/. 

Fibres  très  fines,  en  séries  presque  radiales;  membrane  assez  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  avec  prolongements  aliformes,  cellules  isolées,  parfois 
des  bandes  allant  d'un  rayon  à  un  autre. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  obstrués  par  des  thylles. 
Rayons  de  deux  sortes  : 

Simples,  à  une  file,   homogènes,   hauts  de  3oo-(io()  \i.. 

A  plusieurs  files  de  cellules  au  milieu,  à  cellules  terminales  plus  grandes,  donc  hétérogènes, 
hauts  de  5oo-i  5co  \j.  souvent  fusionnés  bout  à  bout. 

Ce  bois  serait  sujet  à  travailler  et  n'est  guère  titilisablo,  malgré  ses  (jualilés  apparentes. 
Psorospermiim  androsapinifo/iurn  Haker.  J.  of  UoL,  \\.  18S2.  p.   k). 

Nom  indigène  :   TambitSy. 
Spécimen  étudié:  Tliouvonot  n"  88  (voir  pi.  3ç)). 

Arbre  de  18-20  mètres  ;  fût  de  10-12  mètres  ;  diamètre  o'",7o  ;  pas  de  corj,treforls  à  la  base  ;  rare. 
Ecorce  formée  de  deux  couches,    l'extérieure   fendillée,   se  détachant  facilement,  épaisse  de  2-Ô 
millimètres;  l'intérieure  plus  mince  (•>  millimètres);  compacte  et  brune. 

Boisa  cœur  et  aubier  distincts  ;  aubier  gris,  épais  de  3-i  centimètres;  cœur  rougeàtre  brique. 
Densité  0,82. 

SECTION  TRANSVERSALE  (V(,ir  pi.  io)  : 

Rayons  nombreux,  8-10  par  millimètre  peu  visibles,  à  i-3  files  de  cellules. 
Vaisseaux  irrégulièrement  distribués,  généralement  rapprochés  en  paquets,  isolés  ou  par  deux  : 
/|-i2  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands  280  jx. 


I04  LES     BOIS     HE     MAD.VGASCAH 

Fibres  à  section  arrondie,  souvcnl  en  séries  radiales  et  à  membrane  assez  épaissie  ;  disjwsées  en 
zimes  circnmmédiillaires;  assez  rapprochées. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  circummédullaires  plus  étroites  que  les  zones  de  fibres. 

SECTION   I.ONGITliDINALE  TANGKNTIEI.LE  • 

Rayons  de  deux  sortes  : 

Les  plus  grands,  fusiformes,  homogènes,  hauts  de  i  ooo  ;j.  environ,  formés  au  milieu  de  2-3  files 
de  cellules. 

Les  petits,  de  i  file  de  cellules,  plus  nombreux  que  les  premiers,  hauts  de  3oo-6oi)  \i.. 

Ce  bois  peut  être  utilisé  pour  réhônislerit' ;  il  convlcndrail  aussi  pour  traverses  de  che- 
mins de  ler  s'il  était  |>liis  aliDudanl. 

Haronga  madagascariensis  Choisy. 

Nom  indigène  :  Harongana. 
Spécimen  étudie:  Thouvenot  n">  8a. 

Arbre  de  16-18  mètres  ;  fût  de  8-10  mètres  :  diamètre  o",  4o. 

Écorce  d'épaisseur  très  inégale,  brune  extérieurement,  profondément  crevassée,  assez  commun, 
surtout  dans  la  partie  Sud  de  la  foret  (d'après  AI.  Louvel).  Paraît  surtout  se  trouver  dans  la  forêt 
secondaire. 

Densité  o,j. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  réduites  à  l'existence  de  zones  de  parenchyme. 

Rayons  S-io  par  millimètre;   i-5  cellules. 

Vaisseaux  isolés  ou  par  groupes  ;   10-12  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands  35o  ^.. 

Fibres  à  membrane  peu  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  circummédullaires  assez  espacées. 

SECTION   LONGITL  DINALE  TANGENTIELLE  : 
Rayons  de  deux  sortes  : 
i"  les  uns  de  i  file  de  cellules  ; 

2°  les  autres  de  fi-â  files  au  milieu  ;  ces  derniers  peuvent  atteindre  une  hauteur  de  ôoo  ix. 
Les  vaisseaux  portent  des  cloisons  obliques  assez  rapprochées. 

Ce  bois  blanc,  tendre,  sert  à  faire  des  planches  légères  pouvant  servir  pour  caisses  d  em- 
ballage. Il  n'a  donc  pas  la  valeur  des  autres  bois  de  GuUifères. 

La  tige  et  la  racine  laissent  exsuder  par  les  incisions  une  gomme-résine  de  couleur 
rouge  brique  que  l  on  a  comparée  à  tort  au  sang-dragon.  Les  Malgaches  emploient  celte 
substance,  à  l'état  froid,  contre  diverses  maladies  de  la  peau. 


!| 


»'JM^^ 


MYRTACÉES 


Arbres  et  arbustes  habituellement  tropicaux,  à  feuilles  opposées,  simples,  sans  stipules. 
Les  fleurs  sont  hermaphrodites,  avec  des  étamines  nombreuses,  un  ovaire  infère  pluri- 
loculaire  avec  un  grand  nombre  d'ovules. 

La  famille  des  Myrlacées  comprend  deux  sous-familles  : 

a)  Les  Myrtoïdées  à  feuilles  opposées.  Le  fruit  est  une  baie  ou  une  drupe  :  Psidium  (le 
fruit  est  la  goyave),  Myrtus.  Eugenia. 

b)  Les  Leptospermoïdées  :  feuilles  opposées  ou  spiralées.  Le  fruil  est  une  capsule  .  Leplos- 
permuni.  Callisternoii,  Melalcuca,  Eucalyptus. 

Beaucoup  de  genres  de  cette  famille  sont  de  grands  arbres  et  fournissent  des  bois 
dont  l'usage  est  bien  connu  ;  il  nous  suflira  de  citer  le  genre  Eucalyptus,  si  répandu  en 
Australie.  Mais  il  convient  aussi  de  citer  les  Eugenia,  Melrosideros,  Leptospermum . 
Melaleuca,   etc. 

De  1  Indochine,  nous  avons  déjà  décrit  des  bois  de  Careya  splavrlca  Roxb. ,  Trislania  hur- 
manica  GrilT. ,  Eugenia  resinosa  Gagnep.,  Eugenia  linctoria  Gagnep.,  Eugenia  Jambos  L., 
Eugenia  formosa  \Aall.  et  Melaleuca  Leucadendron  L. 

Nous  ne  possédons  de  Madagascar,  pour  la  famille  des  Myrlacées,  que  des  bois  fournis 
par  diverses  espèces  du  genre  Eugenia  (n°'  d,  5,  i3,  iu/i  de  Thouvenot). 

Ces  bois  ont  toujours  une  grande  densité,  un  peu  inférieure  à  i  ;  ils  sont  toujours  rou- 
geâtres  et,  sur  le  sec,  les  vaisseaux  paraissent  obstrués  par  un  conlenu  lihiiuliàlrc.  du  moins 
le  plus  souvent. 

EUGENIA   Mi.h. 

Arbres'  à  feuilles  opposées,  souvent  coriaces.  Fleurs  à  réceptacle  globuleux,  ovoïdo, 
obconique.  ou  tubuleux.  longuement  atténué  vers  le  bas.  Calice  tormé  de  .'i  sépales, 
rarement  3,  imbriqués.  Pétales  4,  5,  G,  parfois  réunis  en  une  calyptre.  parfois  épais, 
coriaces  et  caducs.  Étamines  nombreuses  libres  ou  réunies  en  plusieurs  faisceaux.  Ovaire 
infère,  2-,  rarement  3-loculaire.  Fruit  bacciforme. 

1.  r.-ir  la  loclurc  des  notes  concernant  cliacuii  dos  numéros  ctudiis.  on  verra  que  tous  les  EiKjtinia  possèdent  dos  coii- 
Irefiirts  plus  ou  moins  développés  à  la  base  du  tronc. 

Lecomtk.  '^ 


I-OO  Ll:S     BOIS     DE     MAUAGASflAH 

Eu(/('nia  rondcnsnld  liakcv,  vur.  Thnurcnotii   W  Danj:. 

\om  indigônc  :  Rotra. 
S|ii'cimen  i^ludit' :  Tliouvnnol  n"  I2ii  (voir  pi.  ^a). 

Arbre  de  18-20  mètres  ;  lut  S-io  métros;  diamètre  o"',r)o;  contreforts  très  développés  à  In  base; 
commun. 

Ecorce  un  peu  irrégulière  d'épaisseur,  6-10  millimètres,  grise  extérieuremenl,  brune  à  l'inlériour. 

Hois  dur,  à  grain  (in  serré;  aubier  brun,  épais  de  2,ô-3  centimètres  ;  cœur  plus  rougeàtre;  den- 
sité 0,9")  environ. 

SECTION  TRAN'SVERSALE  CVoir  pi.  43): 

Zones  d'accroissemenl  assez  nettes. 

Rayons  1-3  files  de  cellules,  y- 10  par  millimètre,  bien  visibles. 

Vaisseaux  régulièrement  distribués,  ifi-^o  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands  i3o- 
i()0  ;j.. 

Fibres  arrondies,  à  membrane  très  épaisse,  en  séries  radiales  très  nettes. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  et  en  bandes  allant  latéralement  d'im  vaisseau  à  un  antre 
vaisseau  ;  quelques  cellules  isolées  de  place  en  place. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 
Vaisseaux  avec  tliylles. 
Rayons  de  deux  sortes  : 

a)  simples,  homogènes,  à  une  seule  file  de  cellules  ; 

è)  hétérogènes,  à  partie  centrale  formée  de  2  parfois  3  files  de  cellules;  extrémités  analogues 
aux  rayons  simples;  hauteur  de  o,ri  à  i  millimètre. 

Excellent  bois  de  construction  de  bonne  qualité. 

Eugenia  sp. 

Nom  indigène:  Rotra  fotsy  (blanc). 
Spécimen  étudie:   Thouvenot  n°  i3. 

Arbre  de  i4-i'J  mètres;  fût  8-10  mètres;  diamètre  o'",6o;  contreforts  peu  développés  à  la  base 
du  tronc  ;  commun. 

Écorce  épaisse,  jusque  1 1  millimètres,  non  fendue,  grise  en  dehors,  rouge  brunâtre  en   dedans. 
Bois  dur,  densité  0,9  environ  ',  rouge  vineux  pâle,  teinté  de  brun  ;  aubier  et  cœur  peu  dififérents. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pL  43)  : 

Zones  d'accroissement  non  distinctes. 

Rayons  peu  visibles,  i,  3,  parfois  4  files  de  cellules. 

Vaisseaux  i4-ifi  par  millimètre  carré,  isolés  ou  par  2-3,  assez  régulièrement  distribués  ;  diamètre 
des  plus  grands  23o  [j.. 

Fibres  arrondies  en  séries  radiales,  à  membrane  très  épaisse. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire,  plus  développé  en  dedans  et  se  prolongeant  souvent  de 
côté  pour  réunir  irrégulièrement  plusieurs  vaisseaux. 

I .   La  densité  du  bois  d'Eugenia  se  montre  très  variable  et  PuigduUes  a  trouvé  des  densités  variant  de  o,646  à  0,896. 


Les  Bois  dk  Madagascak. 


Pl.  43 


Section  Iransversalf .  Gro-MsMincnl      M  ilii 


StclHm  ionf^ilu.lwiiilc  Isiigenliclle.  (•ri>s!.i>^nient  ;  :;UilN 


Eugenia  sp. 

(MvrhucH-s). 


•;»r7'  T  "nV^T 


cnl  :  3U  diam.  btvlion  loiiiSiludinale  lanccnliclle.  (.il 

Eugenia  condensata  Baker. 

V«r.  Thouvcnoiii  P.  D. 
(Mvilacocs). 


IM1>.    CATAI.A    FRIBES,    PARIS. 


A.    CHALLA.VEL,    tUlTtUK. 


MVHIACEES  Kj- 

SECTIO.N  LONCITLUIN.VLE  TANtlE.NTlKI.LE  : 
Rayons  de  deux  sortes  :  i°  des  rayons  homogènes,  simples,  à  une  seule  file  de  cellules  allongées: 
2°  des  rayons  hétérogènes,  à  partie  médiane  formée  de  2-'i   zones  de   très  petites  cellules  et  extré- 
mités analogues  aux  rayons  simples;  hauteur  jusque  i  millimètre. 

Excellent  bois  de  charpente,  non  attaqué  par  les  Insectes,  mais  ayant  l'inconvénient  de 
se  fendre. 

Assez  flexible  et  très  solide,  il  est  recherché  pour  pilotis  de  ponts  et  constructions. 

Eugenia  cuneifolia  Baker. 

Xom  indigène  ;  Rotra. 
Bois  étudié:  Tliouvenot  n"  !t. 

Arbre  de  i3-i8  mètres;  fût  8-10  mètres  ;  diamètre  o^jfio  :  contreforts  peu  développés  à  la  base; 
commun . 

Ecorce  assez  irrégulière  d'épaisseur  ;  grise  à  la  surface,  brune  intérieurement  ;  épaisseur  .5-8  mil- 
limètres. 

Bois  dur,  à  grain  fin,  gris  rougeâtre,  à  aubier  de  .ï-fi  centimètres,  plus  foncé  que  le  cœur  ;  den- 
sité 0,8  environ. 

Bon  bois  de  charpente,  non  attaqué  par  insectes  ;  mais  se  fendant  facilement  :  employé 
pour  constructions. 

Le  n"  5  du  môme  collecteur  est  aussi  un  Eugenia.  dont  le  bois  esl  à  peu  près  identique  à 
celui  du  n"  !\. 

Observation.  —  De  nombreuses  espèces  de  ce  genre  sont  utilisées  au\  Philippines  pour 
la  construction  des  bateaux,  des  ponts  et  des  wharfs  ;  pour  le  charronnage,  la  fabrication 
des  harpes  et  guitares  et  enfin  pour  fabrication  de  mortiers  à  riz,  parquets,  etc. 


LECYTHIDACEES 

Los  arbres  de  coite  rariiille  sont  parfois  utilisés  pour  leur  bois. 

Dans  rinde  : 

Careya  arborea  Roxb.  ; 

Barringtonia  aciilaïujula  (Gaërtn.)  L.,  connu  sous  le  nom  de  clicne  des  Indes. 

Amérique  du  Sud  ; 

Lecytins  Pisonis  Camb.  (bois  très  dur)  : 

L.  (jrandijloru  Aubl.  (^Canari  Macaque  de  la  (îuyane)  ; 

Cariniana  excelsa  Casar.  (Couralari  estrellensis  Hadd.); 

C.  brasiliensis  Casar.  ; 

C.  dômes tica  Miers. 

Le  bois  de  Couralari  r/uiaiiensis  Aubl.  de  la  (îuyane,  est  bien  connu  sous  les  noms  de 
Couratari,  Mabot  Couralari  et  il  peut  cMre  employé  pour  les  constructions.  D'autres  bois  de 
divers  Lecyflùs  sont  désignés  dans  le  même  pays  sous  les  noms  de  Mahot  noir  et  Mahot  blanc. 

De  Madagascar,  nous  avons  eu  à  étudier  un  bois  fourni  par  un  arbre  du  genre  Fœlklia, 
dont  une  espèce  F.  mauriliana  Lamk.  ou  Bois  puant  était  autrefois  très  répandue  à  la  Réu- 
nion, mais  ne  se  rencontre  plus  guère  que  sur  les  bords  de  la  rivière  des  Galets  et  à  la 
Montagne  Saint-Denis  (J.  de  Cordemoy).  Cest,  à  la  Réunion,  un  excellent  bois  de  con- 
struction laissant  suinter  une  liuile  fétide  :  il  passe  pour  être  à  peu  près  incorruptible  et 
cette  propriété  importante  est  évidemment  due  à  la  présence  dans  le  bois  de  la  substance 
sécrétée.  En  deux  mots  c  est  un  bois  naturellement  injecté. 

FŒTIDIA   Commers. 

Arbres  glabres,  à  feuilles  alternes,  entières,  coriaces,  rassemblées  au  sommet  des 
rameaux.  Fleurs  axillaires,  solitaires  ou  en  cyme^.  Fleurs  hermaphrodites  apétales  à  récep- 
tacle turbiné;  sépales  3-5.  épais,  valvaires,  persistants:  pétales  o:  étamines  nombreuses, 
épigynes,  multisériées,  à  filets  libres,  inégaux  ;  ovaire  infère.  2-5  loculaire,  à  loges  multi- 
ovulées.  Fruit  coriace  à  nombreuses  graines. 

Foetidia  clusioides  Baker. 

Nom  indigène  :  NatO  fotsy  (blanc). 
Spécimen  étudié  :   Thouvenot  n°  iSg  (voir  pi.  44). 

.\rbre  de  20-26  mètres  ;  fût  de  i^-ili  nièlres  ;  diamètre  i  mètre,  avec  des  contreforts  assez  déve- 
loppés à  la  base  du  tronc;  arbre  peu  répandu  se  rencontrant  surtout  sur  les  versants  des  collines. 


2      2 


LKCYTHIDACKES  I OQ 

Kcorce  assez  épaisse,  jusque  10-12  milliirièlres,  fendillée  à  l'extérieur,  brune  à  l'intérieur. 
Bois  gris  rosé,  sans  cœur  et  aubier  bien  distincts. 

SECTION  TIWNSVi; USALE  (Voir  pi.  lih). 

Zones  d'accroissement  assez  nettes. 

Rayons  7-8  par  millimètre  ;  1-2  (iles  de  cellules. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  environ  22-20  par  millimètre  carré;  isolés  ou  en  séries 
radiales  de  2-4;  diamètre  des  plus  grands  lyo  |j.. 

Fibres  arrondies,  à  lumière  très  petite,  non  en  séries  radiales,  excepté  près  des  rayons. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  de  cellules  très  nombreuses,  circumméduUaires,  constituées  par 
1-3  files  (à  ce  point  de  vue  ce  bois  se  rapproche  beaucoup  de  celui  de  la  plupart  des  Sapotacées). 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  subhomogènes,  fusiformes,  très  inégaux  de  hauteur,  de  Soo-yoo  i;.,  formés  de  deux  lilcs 
de  cellules  dans  la  partie  médiane  ;  parfois  fusionnés  deux  à  deux  et  bout  à  bout  '. 

Ce  bois  peut  être  utilisé  pour  la  ciiarpente  et  probaljleincnl  aussi,  en  raison  de  son 
incorruptibilité,  pour  traverses  de  chemins  de  fer. 

I.  Comme  on  peut  s'y  attendre,  d',iprcs  la  parenté  des  Myrtacéos  et  des  Lécylliidacées,  les  bois  des  £(i</enia  d'une  part 
et  des  Foeiidia  d'autre  part  présentent  de  grandes  analogies,  surtout  pour  ce  qui  concerne  la  section  transversale.  Cepen- 
dant, en  section  longitudinale  tangentielle,  les  ravons  du  Foeiidia  sont  sublionuifièncs.  tandis  qu'ils  sont  nettement  liété- 
rogènes  chez  les  Euyenia  de  Madagascar. 


COMBRÉTAGÉES 

Le  genre  Terminada  de  cette  famille  est  très  répandu  en  Indochine  où  plusieurs  espèces 
fournissent  des  bois  estimés.  Il  en  est  de  même  dans  l'Inde  pour  le  genre  ci-dessus  et  pour 
les  genres  Conocarpus  et  AUtngiuin  :  à  la  Réunion  pour  T.  mauriliana  Lamk.  ou  Faux 
Benjoin,  qui  donne  un  bois  jaune,  solide,  élastitjue.  très  recherché  pour  jantes  de  roues. 
Le  bois  de  Bucida  anrjiislifolia  De.  ou  Grignon  de  la  (iuyane  est  bien  connu.  Enfm  Coin- 
brelum  Schumannu  Engl.  de  l'Usambara  (Afrique  tropicale)  possède  un  bois  qui  peut 
prendre  la  coloration  noire  de  l'ébène,  ce  qui  permet  de  le  substituer  à  ce  dernier. 

En  somme,  des  bois  utilisables  sont  fournis  dans  tous  les  pays  tropicaux  par  des  repré- 
sentants de  cette  famille.  « 

Terminaliopsis  telrandrus  P.  Dang. 

Nom  indigène  :  Tafanala. 

Spécimen  étudié:  Thouvenot  n"  5i. 

Arbre  de  uo-22  mètres;  fût  de  i4-i6  mètres;  diamètre  o^iSo  ;  pas  de  contreforts  à  la  base; 
rare,  surtout  dans  les  vallées  et  s\ir  les  versants. 

Écorce  de  8-10  millimètres,  grisâtre,  finement  crevassée,  brunâtre,  nombreux  nodules  plus  clairs 
de  sclérencbyme. 

Bois  gris  jaunâtre  ;  aubier  non  distinct  du  cœur. 

SECTION'  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  ^5)  : 

Zones  d'accroissement  visibles. 

Rayons  (>--  par  millimètre  ;   i-3  files  de  cellules. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  plus  petits  pris  des  canaux  sécréteurs  ;  8-ii  par  milli- 
mètre carré  ;  diamètre  des  plus  grands  260  ;j.. 

Fibres  souvent  en  séries  radiales  bien  marquées,  à  membrane  assez  fortement  épaissie  ;  en  gros 
paquets  formant  des  zones  circummédullaires  très  irrégulières. 

Parenchyme  circumvasculaire  bien  net,  avec  des  prolongements  latéraux  qui  se  rejoignent  sou- 
vent et  qui  séparent  les  paquets  de  libres. 

Canaux  sécréteurs  en  zones  circummédullaires,  avec  contenu  abondant  et  cellules  pariétales  en 
voie  de  destruction  ;  diamètre  jusque  000-600  ;j.. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  nombreux  de  1-2  files  de  cellules,  très  irréguliers  de  dimensions  et  très  variables  au 
point  de  vue  de  Thomogénéité. 

Il  y  a  des  rayons  petits,  d'une  seule  file  de  cellules. 

D'autres  rayons  plus  grands,  à  2  files  de  cellules  au  milieu,  mesurant  jusque  700  \x  de  hauteur. 

On  voit  sur  les  sections  longitudinales  tangentielles  que  les  canaux  sécréteurs  s'anastomosent  et 
forment  un  réseau. 


Les  Bois  dk  Madagascak. 


Pl.  45 


aie.  Grossissement  :  30  diam.  Section  longitudinale  tangentieile.  Grossissement  :  30  dij 

Terminaliopsis    tetrandrus  P.  Dang. 
(Conibi-ctiieùes). 


Section  longitudinale  tangoulicllo.  lu-ossissemenl  :  o»  du 


Fœtidia  olusioides  Bak. 
(Locvthulai'écs). 


IMt'.    CATALA    FRl  BI-.S,    l'ARlS. 


A.    CHALtJkMEL.    IDtTEUR. 


MELASTOMAGÉES 


Cette  famille,  presque  complètement  tropicale,  comprend  non  seulement  des  arbres,  mais 
aussi  des  herbes  et  des  arbustes,  à  feuilles  opposées  ou  verticillées.  simples,  sans  stipules, 
à  nervation  pennée  {Memecylon)  ou  à  plusieurs  côtes  presque  parallèles  (la  plupart  des 
genres).  Les  fleurs  sont  hermaphrodites,  souvent  pentamères,  rarement  télramères  (Meme- 
cylon)  ou  trimères  (Sonerila).  Calice  à  sépales  souvent  soudés;  corolle  dialypétale  à  pétales 
généralement  bien  colorés.  Elamines  en  deux  verticilles.  avec  anthères  pour\ues  souvent 
d'appendices.  Ovaire  libre  ou  plus  ou  moins  soudé,  à  .3-3  loges  multiovulées.  Le  fruit 
est  une  baie  ou  une  capsule. 

Au  point  de  vue  de  la  structure  du  bois,  les  Mélastomacées  comprennent  deux  groupes: 

Bois  secondaire  normal  :  Osbeckia,  Melastorna,  Miconia,  Dichaelanlhera.  etc. 

Bois  secondaire  avec  îlots  de  liber  inclus  :  kibessia.  Meinecylon,  etc. 

Les  trois  bois  provenant  de  cette  famille,  que  nous  avons  reçus  de  Madagascar,  appar- 
tiennent à  deux  genres  assez  diflerents  : 

Ovaire  supère.  Fruit  à  nombreuses  graines  et  graines  à  embryon  très  petit:  Dirhaet/nin- 
t Itéra  : 

Ovaire  infère.  Fruits  à  i-5  graines  ;  embryon  gros  à  cotylédons  presque  foliacés  :  Meme- 
cylon. 

Nous  allons  voir  que  les  caractères  du  bois  sont  aussi  diflerents  que  le  sont  les  caractères 
de  lappareil  reproducteur. 

Dichaelanlhera  relicnlafa  Cogn. 

Nom  indigène  ;   Tsitrotroka. 
Spécimen  étudie  :   Thonvcnot  n"  ig. 

Arbre  Je  i5  iS  mètres:  lut  de  8-10  mètres;  diamètre,  o'°,35  ;  pas  de  contreforts  à  la  base  ; 
rare;  fleurs  d'un  beau  rouge  écarlalo. 

Écorce  de  10-ia  millimètres,  gris  brunâtre. 
Bois  gris  blanchâtre. 
Densité,  o,(i 

SECTION  TK.\.NSVEaS.VLK  : 

Rayons  étroits;  environ  m  [)ar  millimètre. 

Vaisseaux  assez  régulièrement  distribués,  isolés  ou  par  deux  ;  0-7  parmillimèlre  carré.  Diamètre 
des  plus  grands.   2Jo  ;j.. 

Fibres  et  parenchyme  en  zones  circuinmédulaires  alternes,  celles  de  parenchyme  beaucoup  plus 
étroites  que  celles  des  flbres. 


BOIS     DE     MADAHASCAR 


SECTION  LONGITLDIWLL  TA.NCiENTlELLE  : 


Rayons  de  i  file  seulement,  à  cellules  ovoïdes  et  à  grand  axe  vertical;  hauteur  des  ravons,  2^0- 
(ioo  \j.  ;  vaisseaux  à  ponctuations  latérales  scalarilormes. 

Bois  à  peu  près  sans  emploi  actuel. 

Ce  genre  est  représenté  à  -Madagascar,  où  il  existe  exclusivement,  par  un  certain  nombre 
d'espèces:  D.  articiilala  Endl.  ;  D.  arhorea  Jîaker  :  f).  Inlifolùt  Cogn.  ;  D.  aculeolala 
Hook.  f.  ;  D.  conlifolia  Baker  :  D.  heleromorpha  Triana  :  D.  mndarjascariensis  Triana  ; 
D.  oblongifolia  Baker  :  D.  nulenherf/inna  H.  Bn  :  D.  altissima  Cogn.  :  /).  nsperrima 
Cogn.  :  D.  grandifoUa  Cogn.  ;  D.  lanceolala  Cogn.  ;  D.  reliculata  Cogn.  :  D.  pnrvifolia 
Cogn.  :  D.  rosea  Cogn. 

Memecylon  Tliotiveiiotii  P.  Dangny. 

Nom  indigène  :  Tsimaiiamasatsckina  fotsy  (blanc). 
Spécimen  étudié  :   Tliovivenol  n"  n3. 

Arbre  de  iS-20  mètres:  lut  de  S-iu  mètres;  diamètre,  o"',4<>;  peu  répandu,  surtout  sur  les 
sommets. 

Bois  gris  jaunâtre.  Densité  supérieure  à  i . 

Entre' les  vaisseaux  assez  nombreux,  dont  les  plus  grands  ont  un  diamètre  qui  ne  dépasse  guère 
100  'A,  le  bois  contient  des  îlots  de  liber  ou  du  moins  de  parenchyme  inclus  qui  lui  donnent  un 
caractère  particulier  et  qui  peuvent  atteindre  35o-ioo  y.  de  diamètre,  sur  les  sections  transversales. 
La  présence  de  ces  îlets  fait  que  le  bois  est  irrégulier,  se  travaille  difficilement  et  paraît  sans  emploi 
probable. 

Dans  rinde,  d  après  Gamble,  le  bois  de  }I.  edule  Roxb.  constitue  un  excellent  bois  de 
feu  et  fournit  un  charbon  de  bonne  qualité.  Dans  le  Deccan  on  l'utilise  pour  la  charpente 
des  cases. 

Memecylon  Faucherei  V.   Danguy. 

Nom  indigène:  Tsimahamasatsokina. 
Spécimen  étudié  :  Tliouvenot  n"   113. 

.\rbre  de  16-18  mètres;  peu  répandu. 

Bois  jaune  clair  assez  dur,  employé  pour  les  constructions. 

Densité,  o.S^. 

Les  deux  espèces  ci-dessus  possèdent  une  tige  à  écorce  très  mince. 

A  la  Réunion  se  rencontrent  deux  espèces  de  ce  genre  : 

M.  cordatum  (Lamk.)  DC.  :  bois  de  balai,  bois  de  buis,  bois  de  nèfle  bâtard. 
M.  sphœrocarpum  DC.  ;  bois  de  cerise  marron. 

Ces  deux  espèces  sont  représentées  par  des  arbustes  et  non  par  des  arbres. 
En  Cochinchine,  le  bois  de  plusieurs  espèces  de  Memecylon  se  montre  dur,  résistant, 
flexible  :  on  l'emploie  pour  la  charronnerie. 


MELASTOMACÉES  I  I  3 

On  utilise  aux  Antilles  pour  poteaux  de  cases  le  bois  de  Cré-Cré  (Telrnzyrjia croloitifolia 
DC),  de  la  même  famille. 

Enfin  citons  encore  les  bois  de  diverses  espèces  de  Kibessia  et  Aslronia. 

Les  Memecylon  diflerent  des  Osheckia.  des  Medinilla  et  des  DichœlanUiera  par  leurs 
feuilles  qui  sont  à  nervation  pennée,  tandis  que  chez  les  genres  cités  plus  haut  elles  pré- 
sentent toujours  plusieurs  côtes  parallèles. 


RHIZOPHORACÉES 


Tout  le  monde  connaît  aujourd  hui  le  parti  qn'on  a  pu  tirer  du  bols  des  Palétuviers 
(Rhizophora)  pour  traverses  de  chemins  de  fer  ;  la  richesse  de  l'écorce  en  tanin  est  signalée 
aussi  par  tous  les  auteurs  ayant  eu  loccasion  de  parler  des  Palétuviers. 

Mais  la  famille  comprend  en  outre  un  certain  nombre  d'autres  genres  :  (leriops.  haii- 
delia,  Bruguiera,  Weihea,  Car  allia,  etc. 

Dans  notre  Atlas  des  bois  de  l'Indoc/nne  nous  avons  déciil  le  bois  de  (^irtillia  liicida 
Roxb. 

De  la  forêt  d'Analamazaotra,  nous  possédons  le  bois  d'une  espèce  du  même  genre, 
Carallia  madayascariensis  Tul.  Or  ce  bois  présente  à  peu  près  les  mêmes  caractères  que  celui 
de  l'espèce  d'Indochine. 

CAHALLIA  Roxbg. 

Arbres  à  feuilles  simples,  opposées,  stipulées  et  à  stipules  caduques.  Fleurs  herma- 
phrodites en  cymes  axillaires.  Calice  à  tube  obconique  et  à  5-6  lobes  triangulaires,  val- 
vaires  ;  corolle  :  5-6  pétales  plus  ou  moins  divisés  paraissant  insérés  à  l'intérieur  et  à  la 
gorge  du  calice.  Androcée  dijilostémone  à  anthères  assez  petites.  Ovaire  soudé  au  tube 
du  calice  et  surmonté  d'un  disque  ;  style  assez  court,  avec  stigmate  plus  ou  moins  lobé. 
Ovaire  4-5  loculaire,  chaque  loge  avec  deux  ovules.  Fruit  surmonté  par  le  vestige  du 
calice  et  ne  contenant  en  général  qu'une  seule  graine. 

Carallia  madagascariensis  Tul. 
Nom  indigène  :  Pitsikahibatana. 

Spécimen  étudié:   Thouvenot  n"  67. 

Arbre  de  18-20  mètres;  fût  de  10-12  mètres;  diamètre  en  bas,  o^j^io;  peu  répandu. 

Ecorce  gris  cendré,  brune  par  places,  à  surface  pustuleuse;  épaisseur,  8-10  millimètres,  subé- 
reuse extérieurement,  pourvue  dans  sa  partie  interne  de  nodules  sclérlfiés  et  de  prolongements  des 
rayons  du  bois. 

Bois  à  aubier  jaunâtre,  peu  épais  (1-2  centimètres)  et  à  cœur  gris  rougeàtre  ;  rayons  très  visibles 
sur  les  sections  transversales. 

Densité  du  bois,  0,70-0,76  environ. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  18). 

Zones  d'accroissement  visibles  mais  peu  marquées. 

Rayons,  1-2  par  millimètre,  à  nombreuses  files  de  cellules  et  petits  rayons  de  une  seule  file  de 
cellules  dans  les  intervaUes. 


rhizoi'iiouacees  i  i  o 

Vaisseaux,  7-8  par  niiUimùtre  carré,  souvent  par  u-3,  plus  f,'rands  que  dans  le  bois  de  liliizo- 
phora.  Le  diamètre  des  plus  grands  atteint  3oo  [j.. 

Fibres  formant  des  paquets  séparant  les  rayons  ;  les  intervalles  entre  les  rayons  dépassent  un  peu 
le  double  de  l'épaisseur  des  rayons.  Fibres  à  section  polygonale,  très  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  et  en  zones  interradiales. 

SECTION  LONGITlJDIN.\LE  TANGENTIELLE: 
Les  vaisseaux  se  montrent  rayés  avec  cloisons  obliques  plus  ou  moins  scalariformes.  Les  fibres, 
ponctuées,  sont  des  trachéides  fibreuses.  La  hauteur  des  grands  rayons  atteint  plusieurs  millimètres; 
les  petits  rayons  situés  dans  les  intervalles  des  grands  sont  à  une  file  de  cellules  et  moins  élevés. 

Dans  l'Inde,  on  se  sert  du  bois  de  CaraUin  inlegerrima  DC.  pour  divers  usages  on  raison 
de  sa  coloration.  Le  bois  du  Carallia  de  Madagascar  pourrait  cvidcmuienl  être  utilisé  do  la 
même  façon. 

Le  bois  des  Rhizophora  ou  Palétuviers  ne  dilTère  pas  essentiellement  de  celui  des  Caral- 
lia. Nous  avons  examiné  un  bois  de  Rhizophora  du  Congo  et  nous  avons  compté  k-^  rayons 
par  millimètre  au  lieu  de  1-2  :  de  plus  ces  rayons  sont  moins  larges.  Les  vaisseauv  sont 
au  nombre  de  20  environ  par  millimètre  carré,  plus  petits  que  chez  le  bois  de  Carallia  et 
généralement  isolés  au  lieu  d'être  groupés.  Comme  chez  le  Carallia,  les  vaisseaux  du  bois 
sont  rayés,  avec  des  cloisons  très  obliques  à  ponctuations  scalariformes.  En  somme  le  bois 
de  Rhizophora  est  à  grain  plus  fin  que  celui  de  Carallia,  avec  des  rayons  plus  étroits  et 
notablement  plus  nombreux.  Or  on  sait  quelles  applications  variées  on  a  pu  faire  du  bois 
de  Palétuvier,  riche  en  tanin  et  possédant  de  ce  fait  un  grand  pouvoir  de  conservation. 
Le  bois  de  Carallia  paraît  aussi  contenir  beaucoup  de  tanin  dans  ses  larges  rayons,  comme 
celui  de  Palétuvier. 

MACARISIA  Dup.  Th. 

Comme  les  Carallia,  les  Macarisia  sont  des  arbres  à  feuilles  opposées  et  à  stipules 
interpétiolaires.  Mais,  chez  les  Macarisia,  l'ovaire  est  stipité  et  par  conséquent  libre,  au  lieu 
d'être  plus  ou  moins  infère  et  il  possède  2  loges  incomplètes  au  lieu  de  4-ô.  Le  fruit  est 
une  capsule  entourée  à  la  base  par  le  réceptacle  accru  au  lieu  d'être  coriace  et  surmonté 
par  le  calice  comme  c'est  le  cas  chez  les  Carallia. 

Macarisia  pyramiilata   Dup.  Th. 

Nom  indigôno  :  Hazonkoaka. 

S|ii'cimi^n  (ÎUidii' :   Tlioiivenot  n"  lâli. 

Arbre  de  1/1-18  métros;  fùtdc  <S-io  mètres;  diamètre,  ()"',^o;  rare,  non  employé. 
Ecorce  pustuleuse,  brun  rougcàtre,  épaisse  de  4-5  millimètres. 
Bois  gris  jaunâtre,  sans  aubier  bien  distinct. 
Zones  d'accroissement  visibles  mais  peu  marquées. 
Densité  du  bois,  ii,']h  environ. 

SECTION  TK.\NSVEHSALE  : 

Zones  d'accroissement  parfois  visibles,  mais  peu  distinctes. 

Rayons  de  3-5  files  de  cellules  ;  environ  5-6  par  millimètre  ;  formés  de  cellules  très  allongées 
pourvues  de  ponctuations  : 


Il6  LES     BOIS     Dli     MADAGASCAR 

Vaisseaux  assez  nombreux,  plus  de  20  au  millimètre  carre,  à  seclion  légèrement  pol^f,'onalc; 
diamètre  des  plus  grands,  i5o  ;;. ,  généralement  isolés. 

Fibres  en  paquets  entre  les  rayons,  polygonales,  à  membrane  fortement  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculaire  s'étendant  d'un  rayon  au  voisin  et  séparant  les  paquets 
de  libres. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  de  .Son-600  [i.  de  hauteur. 

Vaisseaux  ponctués  ou  raves  suivant  la  nature  des  éléments  en  contact.  Sections  transversales 
très  obliques,  scalariformes. 

Fibres  ponctuées  ou  trachéides  fibreuses. 

Observation.  —  Si  le  bois  de  Carnll'ui  possède  des  rayons  beaucoup  plus  élevés  que 
ceux  de  Macarisia  et  de  Rhizophora,  on  peut  dire  cependant  que  les  trois  bois  sont  con- 
struits sur  le  même  type  et  qu'ils  comprennent  des  éléments  de  même  nature. 


ARALIACEES 


Le  bois  des  Araliacées  ne  paraît  pas  avoir  été  jusqu'ici  l'objet  d'une  exploitation.  Gamble 
signale  les  bois  fournis  par  diverses  espèces  des  genres  Aralia.  Pentapanax,  Araliduiin, 
Helwinijia.  Heplaplciirum.  Hcleropanax,  Macropanax  et  Hedera,  mais  sans  indiquer  de 
propriétés  spéciales  ou  d'usages  déterminés.  D'ailleurs,  en  deliors  de  l'espèce  Heplapku- 
rurn  inipressum  Clarke,  les  arbres  sont  toujours  de  petite  taille. 

De  cette  famille  nous  avons  reçu  un  spécimen  appartenant  au  genre  Cussonia  provenant 
de  Madagascar. 

CUSSONIA    Thunbg. 

Arbres  à  feuilles  digité"Es  ou  palmatifides  groupées  au  sommet  des  rameaux.  Fleurs  en 
épis  simples  ou  composés,  ou  en  grappes  à  pédicelles  nettement  articulés.  Fleurs  herma- 
phrodites ou  polygames  à  calice  court  ;  pétales  valvaires  ;  étamines  en  même  nombre  que 
les  pétales  et  alternes  avec  eux.  Ovaire  2-loculaire  (parfois  i-loculaire)  à  styles  courts 
libres  ou  soudés  ;  disque  épigyne,  déprimé  ou  conique.  Fruit  globuleux  contenant 
1-2  noyaux.  Graines  descendantes  à  albumen  ruminé. 

Cussonia  longipedicellata  sp.  nov. 

Nom  indignne  :  Vantsilana. 
Spécimen  étudié  :   Thouvenot  ii"  50. 

Arbre  de  12-1 4  mètres;  fût  de  (î-8  mètres;  diamètre,  o"',;io;  assez  répandu,  surtout  dans  la 
région  nord  de  la  forêt. 

Bois  grisâtre,  à  grain  fin,  de  mauvaise  qualité,  .\ubier  gris  sombre  ;  cœur  gris  jaunâtre. 

Densité,  0,6. 

Écorce  grise  épaisse  de  7-8  millimètres. 

SECTION  T».\NSVERS.\LE  (pi.  !,i): 

Zones  d'accroissement  non  discernables. 
Rayons  de  2-3  files  de  cellules;  3-'j  par  millimètre. 

Vaisseaux  régulièrement  distribués,  isolés  ou  par  files  ou  groupes;    iliamètro  des  plus  grands, 
loo  ,j.,  à  membrane  se  déchirant  sous  le  rasoir  ;  environ  !^o  vaissciuix  par  milliuiètrc  carré. 
Fibres  en  séries  radiales  à  membrane  peu  épaissie. 
Parenchyme  non  discernable. 


l8  LES    BOIS    Dli;    M.VDAGASCAK 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 
Rayons  l'usiformes,  liomogèncs,  hauts  de  3oo-4oo  \i.. 
Vaisseaux  à  ponctuations  scalariformes,  obstrués  par  des  ihylles. 

Bois  sans  valeur. 


Polyscids  onufolia  (Baker)  Harms. 

Nom  ir 

Bois  blunc  de  qualité  très  médiocre. 


Nom  indigèni-  :  Voantsilana. 
Ttioivenol   n°    1 5 1 . 


AiNGlOSPERMES-DICOTYLFiDOiNES  (Suite) 
GAMOPÉTALES 


ERICACÉES 

Le  Manzanita  de  l'Amérique  du  Nord  {Arctostaphylos  pungens  H.  B.  et  K.)  est  un  bois 
très  beau,  recherché  pour  le  tour  et  les  objets  de  fantaisie.  Quant  au  Strawberry-tree  de  la 
même  région  (Arbutus  Menziesii  Pursh),  son  bois  est  caractérisé  par  une  extrême  flexibilité. 

Dans  rinde.  on  utilise  des  bois  de  divers  GauUheria,  Pieris  et  Rhododendron  delà  même 
famille. 

Nous  avons  rencontié  dans  les  jjois  de  Madagascar  une  seule  espèce,  du  genre  A(j(niria. 

AGAURI.4   DC. 

Arbres  à  feuilles  alternes  ou  subopposées,  coriaces,  persistantes.  Fleurs  en  grappes 
terminales  ou  axillaires.  Sépales  4-5,  persistants,  soudés  à  la  base  ;  corolle  subcylindrique, 
souvent  dilatée  en  bas,  à  5-6  dents.  Etamines  10-12  ;  anthères  tubuleuses.  Ovaire 
A-5  loculaire,  à  loges  multiovulées  et  à  placentas  subbasilaires.  Capsule  locuhcide  à 
5  valves  sans  colonne  centrale. 

Ce  genre  comprend  6  espèces  d'Afrique  et  des  Mascareigncs.  On  en  connaît  3  espèces 
à  la  Réunion  où  le  bois  est  connu  sous  le  nom  de  bois  de  Rempart  ou  bois  de  rivière  ;  il  est 
de  longue  durée,  mais  se  fend  facilement. 

Agauria  salicifolia  Benth.  et  Hook.  Gcn.  II,  586. 

Nom  indigène  :  Angavodiana, 
Spécimen  étudié  :   Tliouvenot  n"  i5a. 

Arbre  de  i^-t<i  mètres  ;  fût  de  6-8  mètres  avec  o^jGo  de  diamètre;  assez  rare. 

Écorcebrun  rougeàtre,  épaisse  de  7-9  millimètres,  formée  de  2  couches  très  distinctes,  rexlérieure 
fendillée,  se  détruisant  facilement,  l'interne  compacte,  avec  nombreuses  stries  très  fines  parallèles  à 
la  surface. 

Bois  rougeàtre  à  grain  fin,  dur.  La  partie  centrale  est  plus  foncée,  mais  pas  de  séparation  nette 
entre  le  cœur  et  l'aubier. 

Densité,  o,So-o,S5. 


I20  l'ES     BOIS    DK     MAUACASCAU 

SECTION'  TUANSVKRSALE  (pi.  4?    : 

Zones  d'accroissement  non  perceptibles. 

Rayons  de  2  sortes:  r  larges  à  k  files  de  cellules,  peu  nombreux;  a"  étroits  à  1  lilc,  du  moins 
au  milieu  des  fibres. 

Vaisseaux  très  nombreux,  de  ôo  à  100  au  millimètre  carré,  toujours  isolés  ;  diamètre,  .'jo-(io  ;;., 
souvent  à  section  subpol^gonale. 

Fibres  nombreuses,  très  petites  ;  Tépaisseur  de  la  membrane  égale  la  uv>\(\è  du  rayon. 

Parenchyme  ligneux  ;  quelques  cellules  au  contact  des  vaisseaux  et  en  outre  des  cellules  en 
files  radiales  constituant  les  petits  rayons. 

SECTION  LONGITLDINALE  TANGENTIELLE  : 
Les   grands  rayons    mesurent  jusque  i5oo-2  5oo  jj.  de  hauteur  ;  ils  sont  homogènes  ;  seules  les 
cellules  superficielles  sont  parfois  un  peu  plus  grandes. 
Fibres  pourvues  de  très  fines  ponctuations. 

Ce  bois  est  peu  employé.  11  pourrait  èlre  utilisé  pour  la  charpente  et  se  laisse  tailler 
facilement  au  scalpel. 


MYRSINACÉES 


Madagascar  possède,  dans  ses  forets,  des  représentants  des  genres  Monoporus.  Ardisia. 
Oncosiemum  et  Badula  de  cette  famille. 

Nous  avons  reçu,  en  provenance  d'Analamazaotra  un  bois  fourni  par  un  arbre  apparte- 
nant au  genre  Oncosfemuin. 

ONCOSTEMLM  A.  Juss. 

Arbres  ou  arbrisseaux,  à  feuilles  alternes,  simples,  entières,  pétiolées.  Fleurs  pédi- 
cellées  plus  ou  moins  longuement,  à  pédicelle  nettement  articulé  à  la  base,  rassemblées  en 
grappes  ou  en  «mbelles  ;  calice  de  5  sépales  imbriqués  ;  corolle  gamopétale  à  5  lobes 
glanduleux,  imbriqués  ;  étamines  5,  opposées,  à  filets  soudés  par  la  base  ;  ovaire  supère 
i-loculaire  ;  style  assez  épais,  couronné  par  un  stigmate  discoïde;  i  ovule  ascendant. 
Fruit  drupacé  entouré  à  la  base  par  le  calice  persistant.  Graine  à  albumen  corné  avec 
embryon  dirigé  transversalement. 

Oncostemum  Qommersonianum  A.  de  Juss. 

Nom  indigène:   Hazontoho. 
Spécimen  étudié:   Thouvenot  n"   1^2. 

Arbre  des  sommets,  peu  répandu,  hauteur  de  i(i-i8  mètres  ;  fût  de  6-8  mètres;  diamètre,  o",4o. 
Ecorce  de  7-8  millimètres,  grisâtre. 

SECTION   TRANSVERSALE: 

Zones  d'accroissement  non  perceptibles. 

Rayons  très  larges,  à  nombreuses  iiles  de  cellules  ponctuées:  3  rayons  pour  une  largeur  de 
2  millimètres. 

Vaisseaux  le  plus  souvent  groupés  par  2-3  ;  7-10  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands 
260  •/. 

Fibres  nombreuses  en  masses  compactes  entre  les  rayons  ;  membrane  épaissie,  à  ponctuations. 

Parenchyme  ligneux  réduit  à  quelques  cellules  autour  des  vaisseaux. 

SECTION  LONGITl  DINALE  TANGENTIELLE: 

Vaisseaux  à  ponctuations  nombreuses,  arrondies,  coupés  par  des  cloisons  obliques  à  ponctuations 
identiques  à  celles  des  parois  latérales. 

Lecomte.  iO 


122  LES     BOIS    DE    MADAGASCAK 

Rayons  ayant  souvent  plus  de  lo  millimètres  de  hauteur. 
Fibres  à  ponctuations  très  nettes. 

Bois  blanchâtre,  non  employé. 

Oncoslemiim  leprosum  Mez. 

Nom  indigine:  Hazontoho. 

Spécimen  étudié  :   Thouvenot  n"^  i33. 

Arbre  de  ii-i6  mètres  ;  fût  de  6-8  mètres:  diamètre,  o"'.3o  ;  peu  répandu. 
Écorce  de  6-7  millimètres,  grisâtre  à  la  surface,  très  linement  fendillée. 
Bois  rougeâtre,  assez  dur  et  à  grain  fin. 

Ce  bois  présente  à  peu  près  les  mêmes  caractères  que  le  n°  1^2  ;  mais  cependant  les 
rayons,  pour  être  très  larges,  sont  un  peu  plus  espacés,  et  leur  hauteur  peut  atteindre 
2-5  centimètres.  Ce  bois  n"a  reçu  jusqu'à  ce  jour  aucun  emploi  ;  mais  sans  aucun  doute  il 
pourrait  être  utilisé  en  menuiserie. 


[.lis   Bois  dk  Madacascar. 


Pi..  47 


'iSS^iëi)l5Ll£M^. 


nt:  »)dinm.  .Section  lo 

Agauria  salicifolia  Hook.  f. 
(Eiicacécs). 


1  HhHbHp  ir*în\Sa!!lr1l|M 

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.SoclK.n  IrsiM'îv.i-^nle.  (; 


nt  :  HOdifiiii.  Section  longilucïhmle  InnKenlîello,  Oi^wisseiiient  :  3(1  dii 

Nuxia  coriacea  Solered. 
(Loganiacécs). 


tMl'.    CATALA    FRIRKS,    PARIS. 


CHAMAME!..    IDITEUR. 


SAPOTACÉES 

Les  bois  fournis  par  les  arbres  de  la  famille  des  Sapolacées  sont  habituellement  connus 
pour  leur  forte  densité  et  pour  leur  dureté  exceptionnelle.  Nous  citerons  seulement  les 
bois  de  divers  Bassia  (Illipe),  Palaquium,  Sideroxylon,  Bumelia,  Chiysophyllum,  Labour- 
donnaisia  et  Mimusops.  La  dureté  de  ces  bois  de  Sapotacées  constitue  même  le  plus  souvent 
un  obstacle,  car  ils  se  travaillent  ditricilement,  ce  qui  limite  leur  emploi. 

Les  Sapotacées  ne  se  rencontrent  que  dans  les  pays  chauds  et  on  peut  dire  que  cette 
famille,  essentiellement  tropicale,  ne  comprend  que  des  arbres. 

L'île  de  Madagascar  est  particulièrement  riche  en  arbres  de  cette  famille  et  dAnala- 
mazaotra  nous  avons  reçu  des  bois  de  : 

Fnucherea  parvifolia  H.  Lee.  ; 

Faucherea  Thouvenotii  H.  Lee.  ; 

Faucherea  Inciniata  H.  Lee.  : 

Gambeya  niadagascariensis  H.  Lee.  ; 

Sideroxylon  bctsimisarakum  H.  Lee. 

Les  espèces  des  genres  Faucherea  et  Sideroxylon  portent  le  nom  indigène  de  Nato. 
avec  ou  sans  qualificatif;  le  genre  Gambeya  est  appelé  Famelona. 

Fleurs  du  type  6.  —  6  étamines  et  6  staminodes  :  Faucherea. 

Fleurs  du  type  5.  —  Avec  staminodes  :  Sideroxylon  ;   sans  staminodes  :  Gambeya. 

SIDEROXYLON  L. 

Petits  arbres  à  feuilles  alternes,  généralement  sans  stipules,  à  nervures  réticulées.  Fleurs 
du  type  5,  avec  5  étamines  opposées  aux  lobes  de  la  corolle  et  5  staminodes  alternes. 

Sideroxylon  betsimi.'iaral^uin  H.  Lee. 

Nom  indigène  :  Nato  hazontsiariana. 

Spécimen  ctndié  :   Tliouvenot  n"  1^7  (Voir  pi.  48). 

Arbre  à  latex  de  18-20  mètres  ;  fût  de  10-12  mètres;  diamètre,  o'",6o;  rare. 
Ecorcc  mince,  environ  5  millimètres,  légèrement  fendillée. 
Bois  rongcàtrc  dur  et  à  grain  (in,  sans  aubier  distinct. 
Densité,  0,8-0, 85. 

SECTION  tr.\>svers.\le:: 

Zones  d'acroissement  très  vaguement  indiquées. 
Rayons  de  i-3  fdes  de  celiides  ;   lo-i  i  par  millimètre. 


13^  l'E*'    H0I8     DE     MADAGASCAR 

Vaisseaux  souvent  isolés  ou  par  séries  radiales  peu  nombreuses  ;  20-22  par  millimètre  carré  ; 
diamètre  des  plus  grands,  180  [j.. 

Fibres  petites  à  membrane  épaissie  formant  la  partie  principale  du  bois. 

Parenchyme  ligneux  circumvasculairc  en  cellules  isolées  et  aussi  en  zones  circumméduiiaires 
irrégulières,  de  2-6  assises  de  cellules.  Ici  le  parenchyme  est  beaucoup  plus  développé  que  dans  le 
genre  Faucherea. 

SECTION  lo>;gitudin.\le  TA.>:GE\TIELLE: 

Deux  sortes  de  rayons,  les  uns  de  800-1  000  ;j.,  hétérogènes,  h  cellules  extrêmes  en  une  seule  (ile  ; 
les  autres,  homogènes,  d'une  seule  file  de  cellules  et  moins  élevés. 

Ce  bois  peut  être  employé  industriellement. 


GAMBEYA  Pierre. 

Arbres  à  latex;  feuilles  sans  stipules,  assez  grandes,  pourvues,  de  part  et  d'autre  delà 
côte,  de  nervures  secondaires  assez  nombreuses,  avec  nervules  obliques  sur  les  nervures, 
très  rapprochées  et  parallèles.  Fleurs  du  type  5.  sans  staminodes,  comme  les  Chryso- 
phyllum. 

Gnmbeya  madagascuriensis  H.  Lee. 

Nom  indigi'ne:  Famelona. 
Spécimen  étudie:  Tliouvcnot  n"  61  (Voir  pi.  48.) 

Arbrede  20-22  mètres;  fût  de  12-i/i  mètres;  diamètre,  o'",5o  ;  commun;  pas  de  contreforts  à 
la  base. 

Écorce  brune,  jusque  i2-i3  millimètres  d'épaisseur;  grise  à  la  surface. 
Bois  dur  à  grain  fin  ;  aubier  non  distinct. 
Densité,  0,75-0,80. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  ig)  : 

Zones  d'accroissement  non  distinctes. 

Rayons  nombreux,  peu  visibles,  environ  7  par  millimètre,  formés  de  i-3  files  de  cellules. 

Vaisseaux  presque  tous  en  séries  radiales  de  2-7,  à  membrane  assez  épaisse,  i/J-iô  par  milli- 
mètre carré  ;  diamètre  des  plus  grands,   160  \i.. 

Fibres  en  séries  radiales  très  nettes,  à  membrane  moyennement  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  circumméduiiaires  irrégulières  de  i-3  assises  de  cellules;  5-7 zones 
par  millimètre. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  dépourvus  de  thylles. 
Rayons  de  deux  sortes  : 

Les  plus  grands,  formés  au  milieu  de  2-3  assises  de  cellules  et,  aux  extrémités,  de  i  seule 
file,  donc  hétérogènes. 

Les  plus  petits,  homogènes,  à  une  seule  file  de  cellules  allongées  suivant  l'axe  de  l'organe. 

Ce  bols  se  pourrit  vile  par  l'extérieur. 

La  même  espèce  a  été  rencontrée  par  M.  Decary  à  Mananara. 


s     £ 


SAPOTACKES  • 1 25 


FAUCIIEREA    II.   Lee.  (Bull.  Mris.   1920,  p.  245). 

Arbres  à  latex.  Feuilles  sans  stipules  groupées  au  sommet  des  rameaux,  à  nervures 
secondaires  parallèles  et  nombreuses  se  réunissant  en  arc  près  de  la  marge.  Fleurs  fasci- 
culées  à  l'aisselle  des  feuilles  tombées  :  pédicelles  assez  allongés.  Calice  formé  de  6  sépales 
en  deux  séries  alternes  de  3.  Corolle  gamopétale,  glabre,  à  6  lobes.  Staniinodes  6,  alternes 
avec  les  lobes,  insérés  au  col  de  la  corolle,  entiers  ou  laciniés  ou  dentés.  Etamines  6,  oppo- 
sées aux  lobes.  Ovaire  O-loculaire  velu  ;  style  glabre  ;  stigmate  non  développé.  Fruit  inconnu. 

Staminodes  tronqués  et  denticulés  au  sommet  : 

Pédicelles  floraux  de  i2-i4  millimètres  :  F.  hexandra- 
Pédicelles  de  7-8  millimètres  :  F.  Thouvenotii. 

Staminodes  entiers  ou  bilobés  ;  feuilles  très  petites  :  F.  parrijo/ia. 

Staminodes  profondément  laciniés  :  F.  laciniata. 

Les  trois  dernières  espèces  ont  été  recueillies  à  Analamazaotra. 


Fnnrhcrea  laciniata  H.   Lee. 

Nom  indigène  :   NalO. 
Spécimen  étudie  :   Thouvenol  n"  77  (Voir  pi.  5o). 

Arbre  de  ifi-i8  mètres;  fût  de  10-12  mètres;  diamètre,  o"',5o;  à  contreforts  peu  marqués  à  la 
base  ;  assez  commun. 

Écorce  brune,  atteignant  i  centimètre  d'épaisseur. 
Bois  brun  rougeàtre  dur,  à  grain  fin;  aubier  brunâtre. 
Densité  i  environ. 

SECTION   TKANSVERSALE  (Voir  pi.  /I9)  : 

Zones  saisonnières  vaguement  visibles  à  la  loupe  ;  distinctes  au  microscope  par  les  zones  de  vais- 
seaux plus  petits. 

Rayons  nombreux,  8-9  par  millimètre,   1-2  fdes  de  cellules. 

Vaisseaux  nombreux,  plus  petits  suivant  certaines  zones,  isolés,  souvent  en  séries  radiales;  environ 
3o-4o  par  millimètre  carré;  diamètredes  plus  grands,  200  ;j.  ;  les  plus  petits  ont  5o-(>o  ]j.. 

Fibres  à  membrane  très  épaisse,  en  séries  radiales. 

Parenchyme  ligneux  un  peu  circumvasculaire  et  en  cellules  isolées  ou  en  zones  circummédul- 
laires  minccS  et  extrêmement  irréffulières. 


SECTION  LONCÎITLDINALE  TANGENTIELLE: 

Vaisseaux  dépourvus  de  tbylles. 

Rayons  nombreux,    lioniogènes  et  à  une  seule  lile  de  cellules,  ou  bétcrogènes  avec  paquets  de 
cellules  plus  petites  vers  le  milieu  ;  baulcur  très  variable. 

Bon  bois  pour  cliarpcnte,  menuiserie  ;  recbercbé  pour  traverses  de  cliemins  de  1er. 


laG 


LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 


Faucheren  Thouvenolii  H.  Lee. 

Nom  indigène  :   Nato  ravimboangy  '. 
Spécimen  étudié:  Tliouvenot  n"  io8. 

Arbre    de    18-20  mètres;    fût  de  8-10  mètres;    diamètre,    o^jGo;    contreforts  à  la  base;    peu 
commun. 

Caractères  du  numéro  77,  à  peu  de  difTérences  ;  densité,   i-i,o5. 


^5^27    ^^ 


Fie.  I.  —  Faucherea  Thouvenolii  H.  Lcc. 

I,   rameau    avec   feuilles  X  i  ;  —  2.   "°  sépale   eitemeXS;  —  3,  un  sépale   internex8:  —  4.  corolle  vue  du  dehorsxB;  — 
5,  corolle  vue  du  dedansx6:  —  6,  pistilxio. 

Bois  jaune,  à  grain  fin  et  serré,  passant  pour  être  imputrescible.  Excellent  bois  d'in- 
dustrie, recherché  pour  traverses  de  chemins  de  fer. 


Ce  qui  signifie,  Nato  à  feuilles  de  citronnier. 


I.i-;s  Bois  de  MADAtiAscAR. 


Pl.  4^ 


f 


Seclion  transversale.  Ciros. 


ni  ;  30  diani.  Scclion  iongitutlinale  tangentielle.  Grossissement  :  30  dit 

Gambeya  madagascariensis  H.  Lee. 
(Sapotacées). 


1 

Ai 

• 

w 

1 

||: 

1 

1; 

mi  :.. .     . 

ii 

Faucherea  laciniata  H.  Lee. 
(Sapotaciîcs). 


IMl>.  CATALA    1-RiIrES,    PARIS. 


A.    CHAI.I  A.MEI.,    I-DITFUR. 


SAPOTACEES 


Faucherea  parvifnlia  II.  Lee. 

Nom  indigrnc  :  Nato  keliraviua. 
Spécimen  étudié  :  Thouvonot  n"  i35  (Voir  pi.  âo). 

.\rbre  de  18-20  mètres  avec  contreforts  à  la  base'  ;  peu  répandu  ;  sommets  et  versants. 
Caractères  des  numéros  77  et  108;  mais  densité  plus  grande,  i,i5-i,2o  environ. 


Fie.   3.  —  l'aucherea  paroifolia  II.  Lee. 
1.  rameau  avpc  feuilles  et  fleurs  X  '  :    —   2,  rameau  avec  feuilles  et  fruits  X  >  ;  —  •^.  Imuton  avec   pédicolleX  'o;  —  4,     orollc 
vue  du  dehors  X  ïo  ;  —  5,  corolle  vue  du  dedans  X  ïo  ;  6,  étaminc  X  i5  :  —  7.  pistil  au  début  et  à  la  tin  X  10  ;  —  8,  fruit  X  '» 
—  9,  graine X  6. 

Bois  jaune  foncé,  à  grain  fin  et  serré,  passant  pour  être  imputrescible.  Recherché  pour 
traverses  de  chemins  de  fer. 


I.   Comme  on  le  voit,  les  Faucherea  possèdent  i  la  liasc  du  Ironc  des  contreforts  qui  manquoni  aui  arlires  ilos  eenri-s 
Sideroxylon  et  Gambeya. 


K      a 


liBÉNAGÉES 


Les  ébènes  sont  lournis  à  Madagascai-  par  plusieurs  espèces  du  genre  Diospyros.  Le  noin- 
bre  des  espèces  de  ce  genre  qui  existent  dans  l'île  est  assez  considérable  et  nous  signale- 
rons :  D.  Bernieri  Hiern,  D.  Boivini  Hiern,  D.  calophylla  Hiern,  D.  fusco-velutina  Baker, 
D.  gonoclada  Baker.  D.  gracilipes  Hiern,  D.  haplostylis  Boivin,  D.  leucocalyx  Hiern.  I). 
leucomelas  Poir.,  D..  merjasepala  Baker,  D .  pnrvifoliu  Hiern,  D.  Pervillei  Wievn.  I). pruincsa 
Hiern,  D.  sphoeroseprila  Baker,  D.  s(iuainosa  Boj.,  I).  Thouarsii  lUcvu.  D.  loxicaria  Hiern. 
D.  Vescoi  Hiern,  1).  niicrorhombus  Hiern,  D.  Perrieri  Juni. 

D'après  Hiern  (A  Monograph  of  Ebenaceae.  p.  187),  D.  inicrorhombiis  fournirait  de 
l'ébène  et,  de  fait,  notre  échantillon  d'herbier  porte  la  mention  :  «  Ebénier  de  Madagas- 
car, son  bois  est  superbe.  » 

D.  haplostylis  Boiv.,  qu'on  rencontre  dans  les  montagnes  de  Diego  Suarez  (Bernier, 
n°  289)  pourrait  être  l'ébénier  de  cette  région. 

Jumelle  dit  que  l'ébène  de  Majunga  est  fourni  par  ./).  Perrieri  Jum..  ou  Lopingo  des 
Sakalaves,  qui  atteint  i5-25  mètres  de  hauteur. 

De  la  forêt  d'Analamazaotra,  nous  possédons  deux  spécimens  récoltés  par  Thouvenot  : 
Mainlipototra  (n"  1/48)  et  Maintipody  (sans  numéro).  Ces  deux  échantillons  appartiennent 
d'après  M.  Fauchère  à  la  même  espèce,  l'une  avec  fleurs  mâles  (Maintipody^  :  l'autre  avec 
fleurs  femelles  (Maintipototra). 

Seul  le  n°  i/i3  est  accompagné  d'un  échantillon  de  bois.  11  constitue  une  forme  à  petites 
feuilles  de  D.  gracilipes  Hiern.  (voir  pi.  !\6). 

C'est  un  arbre  de  i4-i6  mètres,  avec  un  tronc  atteignant  o'".'^,")  do  diamètre  ;  il  est  rare 
et  confiné  sur  les  sommets. 

L'écorce  gris  rougeâtre,  plus  sombre  à  la  surface,  atteint  6  millimètres  d'épaisseur. 

Bois  très  lourd,  gris  rougeâtre,  avec  bandes  noirâtres  dans  la  région  du  cœur.  Ce  bois 
présente  bien  la  structure  du  bois  de  Diospyros.  mais  a\ec  des  vaisseaux  groupes  parfois 
en  séries  inclinées  sur  la  direction  des  rayons. 

Ce  bois  ne  paraît  pas  employé,  ce  qui  se  comprend  facilement,  puisqu'il  n'a  pas  lu  fran- 
che coloration  noire  de  l'ébène. 


Leco.mte. 


OLEACÉES 


Cette  famille,  qui  comprend  le  Frêne,  l'Olivier  et  le  Jasmin,  fournit  des  bois  très  esti- 
més; ceux  du  Frêne  et  de  l  Olivier  sont  connus  de  tout  le  monde. 

Dans  notre  Atlas  des  bois  de  l'indoc/tine,  nous  avons  décrit  celui  de  Linociera  mucro- 
phylla  Wall,,  qui  se  rapproche  du  Charme,  avec  un  grain  plus  fin  et  qui  se  travaille  très 
bien.  Le  Letrazo  d'Analamazaotra  est  aussi  une  Oléacée,  appartenant  au  genre  A"oro«/iia. 

NORONHIA   Stadtm. 

Arbres  à  feuilles  opposées,  entières,  coriaces.  Fleurs  axillaires,  solitaires  ou  en  cymcs. 
Calice  petit  à  /i-6  dents  ;  corolle  campanuléeou  suburcéolée,  charnue,  à  /j-6  lobes  ou  dents, 
avec  une  coronule  charnue  et  crénelée  autour  des  étamines.  Etamines  2  à  filets  crlurts. 
Ovaire  a-loculaire  avec  style  charnu  et  2  stigmates.  Ovules  2  par  loge.  Fruit  globuleux, 
drnpacé,  généralement  uniséminé.  Graine  sans  albumen. 

Noronhia  emarginata  Dup.  Th. 

Nom  indigène  ;  Letrazo. 
Spécimen  étudié  :  Thouvcnot  n"  58. 

Petit  arbre  de  12-ii  mètres,  avec  un  fût  Je  6-8  mètres  et  o"',3o  de  diamètre  ;  on  le  rencontre 
un  peu  partout,  mais  en  petite  quantité. 

Écorce  grise,  très  compacte,  épaisse  de  6-7  millimètres. 

Bois  gris  un  peu  rougeàtre,  sans  aubier  distinct,  dur,  très  lourd,  à  grain  fin. 

Zones  d'accroissement  visibles. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Rayons  ()-u>  par  millftuèlre  ;  à  1-2,  rarement  3  files  de  cellules. 

Vaisseaux,  plus  de  20  par  millimètre  carré;  souvent  en  séries  radiales. 

Fibres  un  peu  aplaties  suivant  la  circonférence  de  la  tige  ;  en  séries  radiales  assez  nettes  ;  mem- 
brane moyennement  épaissie. 

Parenchyme  ligneux  :  quelques  cellules  au  voisinage  des  vaisseaux  et  zones  circummédullaires 
très  espacées,  de  i-3  files  de  cellules. 

SECTION   LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  cloisonnés  transversalement  à  très  fines  ponctuations. 
'      Rayons   bauls  de  doo-ôoo   ;j.,  acrohétérogènes,  à  plusieurs   cellules  terminales  beaucoup  plus 
grandes  que  les  autres. 

Bois  non  employé  jusqu'ici  ;  n'a  pas  beaucoup  d'importance  en  raison  de  sa  rareté. 


LOGAMACÉES 


C'est  à  cette  famille  qu'appartient  le  genre  Strychnos,  qui  fournit  le  poison  connu  sous 
le  nom  de  strychnine.  Les  genres  Budd/eia  et  Niixia  de  l'Afrique  du  Sud  fournissent  des 
bois  déjà  connus. 

Le  bois  de  Buddleia  rnadagascariensis  Lamk.  est  noir:  mais  il  n'est  pas  employé  paraîl-il 
et  nous  ignorons  si  cet  arbre  existe  dans  la  forêt  dont  l'étude  est  l'objet  de  ce  travail. 

Celui  de  Nuxia  verlicillata  Lamk.  est  connu  à  la  Réunion,  sous  les  noms  de  Bois  Maigre 
et  de  Malbrouck.  11  est  à  grain  serré  et  résiste  assez  bien  à  l'humidité. 

La  région  d'.\nalamazaotra  nous  a  donné  un  bois  de  \uxia. 

NUXIA    Commers. 

Arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles  opposées  ou  verticillées  par  3-/1  :  fleurs  hermaphrodites 
en  cvmes  terminales.  Calice  à  4  divisions  :  corolle  plus  longue  que  le  calice,  gamopétale,  à 
Hmbe  i-lobé,  lobes  imbriqués.  Etamines  4  insérées  au  col  de  la  corolle,  exsertes  ;  anthères 
introrses  puis  réfléchies.  Ovaire  2-loculaire,  style  court  ;  loges  à  nombreux  ovules  insérés 
sur  la  cloison.  Fruit  capsulaire,  septicide,  à  2  valves.  Graines  nombreuses,  comprimées, 
souvent  ailées:  albumen  charnu,  embryon  droit. 

Environ  i4  espèces,  en  Afrique  et  aux  Mascareignes.  En  raison  de  sa  résistance  aux 
agents  de  décomposition,  le  bois  de  Nuxia  verlicillata  Lamk.  des  îles  Mascareignes,  est 
fréquemment  employé  dans  les  travaux  de  construction. 

Nuxia  coriacea  Soleroder. 

Nom  indigène  :  Lambinana. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n"  28. 

Arbre  de  14-16  mètres  ;  fût  de  8-10  mètres  ;  diamètre  o'",4o  ;  peu  abondant. 

Ecorce  fendue  extérieurement,  mince,  mais  irrégulière  (3 -6  millimètres);  gris  jaunâtre,  friable. 

Bois  gris  rosé,  dur,  à  grain  fin. 

Densité  0,8. 

SECriON  TR.A.NSVERS.\LE  (Voir  pi.  !,-,}  : 

Zones  annuelles  non  discernables  à  l'œil,  mais  visibles  sur  les  coupes  grossies. 
Rayons  assez  larges,  peu  nombreux  2-3  par  millimètre,  formés  de  plusieurs  files  de  cellules. 
Vaisseaux   régulièrement  distribues,    35-4o  par  millimèlre   carré,    isolés  ou  souvent   en  séries 
radiales  de  2-3  ou  groupes  ;  diamètre  des  plus  grands  180  |x. 

Fibres  petites,  arrondies,  à  membrane  moyennement  épaissie,  assez  nettement  en  files  radiales. 
Parenchyme  ligneux  :  quelques  cellules  au  voisinage  des  vaisseaux. 


I  .12  LES    BOIS    DE    MADAGASCAK 

SECTION  LO.NGITLDINALE  TANGENTIELLE  ; 
Vaisseaux  étroits  ;  rayons  d'une  seule  sorte,  homogènes,  fusiformes,  hauts  de  600-900  ■^. 

.\uxia  capitata  Bak. 

Nom  indigine  :  Valanirana. 

Spécimen  vu  :  Thrimonot  n"  4i. 

Arbre  de  i5-i8  mètres  ;  fût  de  8-in  mètres  :  diamètre  de  o'",Z:>  ;  commun  dans  les  vallées  et  sur 
les  versants. 

Bois  ressemblant  beaucoup,  par  la  coloration  et  par  le  grain  à  celui  de  A',  coriacea  Solereder.  La 
structure  paraît  identique.  Le  tronc  est  souvent  creux,  d'après  M.  Thouvenot. 

Ce  bois  fournit  un  excellent  combustible. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  51 


Section  transversale.  Grossissement  :  30  dism.  Section  longitudinale  tangentielle.  Grossissement  :  30  diam. 

Gerbera  Tanghin  Hook. 
(Apocyiiacées). 


Section  truiisMTsale.  Gn.s»issenient  :  30  dinm.  Section  longitudinale  tangentielle.  Gro,s,sisscment  :  30  dii 

Nauclea  cuspidata  Baker. 

(Rubiacécs). 


IMP.    CATAI-A    FR1;RES,    PARIS. 


A.    CHALLANEL.    "DITEUR. 


APOCYNACÉES 

En  dehors  du  Gonionid  humassi  E.  Mey.  de  l'Afrique  australe,  qui  fournit  un  bois  com- 
parable au  Buis,  et  de  quelques  espèces  d'Asie,  des  genres  \\  rig/itia,  Ahlonin.  Ilolarrhena. 
etc. ,  dont  le  bois  est  à  grain  fin  et  serré,  cette  famille  fournit  peu  de  bois  utilisables. 

TANGIIINIA   Dup.   Thou. 

Arbres  à  branches  dressées  et  à  feuilles  simples,  charnues.  Fleurs  en  panicules  termi- 
nales. Calice  à  5  lobes.  Corolle  tuhuleuse  à  5  lobes  rayonnants.  Etamines  5  à  anthères 
sessiles.  Ovaire  y-loculaire,  style  simple.  Fruit  drupacé  ovoïde.  Graines  sans  albumen. 

Tanghinia  venenifera  Dup.  Th. 

Cei'bera  Tanghin  Ilook. 

(C  venenifera^  Steud.) 

Nom  indigène  :  Tangena. 

Spécimen  étudié  :  Thouvonot  n"  3. 

Arbre  moyen,  haut  de   12-1.")  niùtres,  avec  fût  de  8-10  mètres  »H  diamètre  de  (i'",6o. 
Ecorce  grisâtre,  épaisse  de  (i-7  millimètres. 
Peu  répandu. 
Densité  environ  o,^". 
Bois  grisâtre  peu  employé. 

SECTION  TUANSV1';RS.\LE  (Voir  pi.  5i)  : 

Zones  d'accroissement  :  représentées  seulement  par  des  zones  minces  et  assez  nombreuses  de 
parenchyme  ligneux  circummédullaire. 

Rayons  peu  distincts,  étroits  (1  cellule),  5-6  par  millimètre. 

Vaisseaux  1-2  par  millimètre  carré,  parfois  isolés,  mais  le  plus  souvent  en  séries  radiales  de  '^, 
4,  5.  Diamètre  des  plus  grands  170  -j.. 

Fibres  et  parenchyme  ligneux  non  distincts;  mais  cependant,  de  place  en  place,  zones  de  paren- 
chyme ligneux  ;  o  pour  2  millimètres. 

SECTION  EON'GITUl)li\ALE  T.VNCiENTIELLE  : 

Vaisseaux  paraissant  cloisonnés  obliquement  ;  ponctuations  très  fines. 

Rayons,  20-2^  par  millimètre  carré  ;  hauteur  un  tiers  à  deux  tiers  de  millimètre,  souvent  formés 
d'une  seule  fdc  de  cellules  plus  grandes  aux  extrémités,  ponctuées  lincment,  parfois  dédoublées  en 
deux  fdcs  au  milieu.  Ce  sont  donc  des  rayons  hétérogènes  par  leurs  extrémités. 

I.   C'est  l'amaiidi'  de  la  (iraino  qui  conticnl  unr  substance  vénéneuse. 


i3/i 


LES     DOIS    DE     MADAOASCAH 


Avec  ses  zones  d'accrolsseineiif  et  par  conséquent  ses  veines,  ce  bois  se  montre  utili- 
sable pour  la  meiniisetie  léifère. 

CARISSA  L. 

Arbres  ou  lianes  souvent  pourvus  d'épines  (notre  C.  densiflora  Baker  païaîl  en  être 
dépourvu),  à  feuilles  opposées.  Fleurs  en  cymes  terminales.  (Galice  .">  sépales.  Corolle 
tubuleuse  à  5  lobes,  dépourvue  d'écaillés  à  la  gorge.  Etamines  5  incluses.  Ovaire  à  •?.  loges 
mulliovulées.  surmonté  d  un  slvle  renflé  près  du  sommet.  ^ 

Carissa  densiflora  Baker  var.  niicrophylla  P.  D. 

Nom  indigène  :  Monty  ou  encore  MangO. 
Spécimen  ctiidii'-  :  Tliouvenot  n"  (j. 

Arbre  de  i4-i6  mètres  ;  rare. 

Ecorce  grisâtre,  irrégulièrement  épaisse  (5-io  millimèlres)  :  partie  externe  subcreuse;  partie 
interne  riche  en  petits  nodules  de  cellules  sclérifiées. 

Bois  à  aubier  et  cœur  nettement  délimités,  mais  à  surface  de  séparation  très  irrégiilière  ;  aubier  de 
2-3  centimètres,  jaunâtre. 

Cœur  rouge  à  grain  fin.  Zones  d'accroissement  peu  distinctes  ;  mais  cependant  visibles  en  cer- 
tains points. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Rayons  fins,  nombreux,  à  peine  visibles  à  la  loupe,  7-8  par  millimètre  ;  1-2  fdes  de  cellules. 
Vaisseaux  nombreux,  plus  de  20  au   millimètre  carré,  généralement   isolés;   diamètre  des  plus 
grands  1211  ;j.. 

Fibres  nombreuses,  arrondies  ou  quelque  peu  polygonales  ;  à  membrane  très  épaissie. 
Parenchyme  ligneux  représenté  par  des  cellules  isolées  disséminées  entre  les  fibres. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Vaisseaux  à  ponctuations  fines,  arrondies. 

Rayons  de  deux  sortes,  les  uns  très  fins,  de  i  file  de  cellules  ;  les  autres  fusiformes,  de  2  files  de 
cellules  sur  la  plus  grande  partie  de  la  longueur  et  une  cellule  beaucoup  plus  grande  à  la  partie 
inférieure  et  à  la  partie  supérieure.  Hauteur  3oo-.^oo  ;j.. 

Files  abondantes  de  cristaux  cubiques  dans  les  cellules  de  parenchyme. 

Ce  bois,  de  densité  élevée,  qui  passe  pour  être  imputrescible,  peut  être  employé  pour  la 
menuiserie  et  l'ébénisterie,  en  raison  de  la  belle  coloration  du  cœur.  Il  est  malheureuse- 
ment rare. 

Note.  —  Les  deux  bois  étudiés  ci-dessus,  de  la  famille  des  Apocynacées.  sont  assez  dilTé- 
ren's:  le  fait  ne  peut  surprendre,  pour  une  famille  comprenant  des  genres  notablement 
différents  les  uns  des  autres  et  c'est  précisément  le  cas  pour  les  deux  genres  Carissa  et 
Tan<iliiiiia. 

MA'SCAREMIASIA   A.    DC . 

Les  Mascart'ii/iasia  sont  des  lianes  ou  des  arbres  de  petite  taille  produisant  un  hilcx  à 
caoulchouc.  Feuilles  opposées.  Fleurs  axillaires,  solitaires  ou  fasciculées.  Calice  court  à 
f)  lobes.  Corolle  plus  ou  moins  longuement  tubuleuse,  avec  etamines  insérées  vers  le  milieu 


AI'OCYNACKES  I  35 

(lu  tube  de  la  corolle.  Disque  formé  de  5  écailles  entourant  l'ovaire.  Fruit  formé  de  deux 
follicules  bout  à  bout.  Graines  pourvues  à  une  extrémité  de  longs  poils  brunâtres.  Afrique 
et  Madagascar. 

Mnscarenhusia  micrantha  Bak. 

Nom  indigène:  Babona. 
Spc'cimon  (Hudic  :  Thouvenot  n"   -jb. 

Arbre  de  i2-i4  mètres;  diamètre  o^jSo;  rare  (voir  pi.  (j). 

Ecorce  produisant  un  latex  en  caoutchouc. 

Une  plantation  de  Babona  pour  production  de  caoutchouc  a  été  faite  à  Analamazaotra. 

Bois  non  employé. 

Mascavenhasia  mangorensis  Jum.  et  l'err. 

Nom  indigrnp  :  Babona. 
Spécimpii  (Hudit-  :  Thouvenot  n»  97.  ' 

Petit  arbre  de  m-ia  mètres  ;  diamètre  o'",2o. 
Comme  ci-dessus. 

Bois  grisâtre,  à  grain  fin. 


VERBENACÉES 

Il  suffit  de  rappeler  que  le  Teck  (v.  pi.  G)  est  fourni  par  une  Nerbénacée  (Tectona 
grandis  L.),  pour  montrer  l'intérêt  que  présente  celte  famille. 

Gamble  (p.  Ô2/j)  signale  un  certain  nombre  de  bois  fournis  par  divers  genres  de  la 
famille  des  Verbénacées  :  Tectona,  Premna.  Caliicarpa,  Gmelina.  Vifex,  Avicennia,  etc. 

ÎNon  seulement-on  utilise  le  Teck  véritable,  mais,  dans  la  Nouvelle-Zélande,  on  exploite, 
sous  le  nom  de  Teck,  le  bois  de  Vitex  littoralis  A.  Cunning..  et,  dans  l'Inde,  plusieurs 
espèces  du  même  genre  sont  communément  utilisées  pour  leur  bois. 

Dans  V  Allas  des  liois  de  l'Indochine,  nous  avons  eu  loccasion  de  décrire  le  bois  de  Vitex 
piibescens  \ah\.  (pi.  119).  employé  par  les  Annamites  pour  la  fabrication  de  leurs  roues 
de  charrettes. 

De  même,  à  la  Côte  d'Afrique,  le  bois  de  1  itex  cuneala  Tlionn.  et  Schum.  est  bien 
connu;  les  indigènes  l'utilisent  pour  la  construction  ou  la  membrure  de  leurs  embarca- 
tions. 

Enfin  dans  le  Sikkim.  d'après  Gamble,  le  bois  assez  dur  de  Premna  lalifolia  Roxb.  est 
employé  pour  obtenir  du  feu  par  simple  friction. 

Il  est  donc  particulièrement  intéressant  d  étudier  le  bois  de  1  unique  Verbénacée  reçue 
d  Analamazaotra  et  appartenant  au  genre  \  ite.v. 

Y1TE\  T. 

Arbres  à  feuilles  opposées,  1-10  foliolées  et  à  folioles  digitées.  Fleurs  en  cymes  axillaires 
ou  en  grappes  terminales.  Fleurs  irrégulières  :  calice  gamophylle  :  corolle  à  tube  court  et 
à  5  lobes.  Etamines  4>  didynames.  Ovaire  supère  biloculaire  à  2  placentas  pariétaux  et  à 
loges  incomplètement  divisées  ;  style  assez  long  avec  2  stigmates.  Fruit  drupacé.  accom- 
pagné à  sa  base  du  calice  persistant. 

De  celte  famille,  nous  signalerons  les  Avicennia  {A.  officinalis  L.),  arbres  de  la  mangrove 

dont  le  bois  présente  une  structure  tout  à  fait  particulière,  avec  ses  îlots  de  parenchyme 

mou,  dépourvu  de  vaisseaux,  disposés  en  très  grand  nombre  et  en  une  série  circumméduUaiie 

au  voisinage  de  la  séparation  des  zones  d'accroissement.  Ce  bois  ne  paraît  avoir  aucune 

valeur. 

l  itex  Chrysomalluni  Steud. 

Nom  indigène  :  Odirahara. 
Spécimen  étudie  :  Tliouvenot  n"  i5o. 

Arbre  de  16-18  mètres;  fût  de  (i-8  mètres  ;  diamètre  o"',8();  rare  ;  se  trouve  un  peu  partout. 


VERBENACEES 


i3- 


Ecorce  grise,  épaisse  de  .")-(!  iiiillimèires  ;  contient  de  nombreux  nodules  scléreux  isolés  ou  en 
zones  concentriques,  dans  un  parenchyme  riche  en  cristaux. 

Bois  grisâtre,  sans  aubier,  avec  zones  d'accroissement  visibles  mais  peu  accentuées. 

SKCTION  TRANSVERSALE: 

Rayons  très  peu  apparents,  environ  /i  par  millimètre,  composés  de  i-/i  fdes  de  cellules. 
Vaisseaux  isolés  ou  parfois  groupés,   i5  environ  par  millimètre  carré;  diamètre  des  plus  grands 
l5()  ;j.. 

Fibres  à  section  carrée  ou  rectangulaire,  à  membrane  peu  épaissie,  en   séries  radiales  très  nettes. 
Parenchyme  ligneux  réduit,  en  apparence  du  moins,  à  quelques  cellules  au  voisinage  des  vaisseaux. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Beaucoup  de  fibres  sont  cloisonnées  transversalement,  comme  d'ailleurs  dans  Vitex  cuneata  Th. 
et  Sch.  de  la  côte  occidentale  d'Afrique  et  Vitex  puhescens  Vahl  d'Indochine. 

Ces  fibres  cloisonnées  représentent  en  somme  un  parenchyme  ligneux. 

Rayons  subhomogènes,  fusiformes,  à  cellule  terminale  toujours  notablement  plus  grande.  Hau- 
teur 'joo-5oo  i;.. 

Les  fibres  dissociées  du  bois  mesurent  i  /ioo-2000  ;/  de  longueur  et  environ  3i>  ;j.  de  diamètre 
au  milieu. 

Ce  bois,  blanc  grisâtre,  n'a  jusqu'ici  reçu  aucun  emploi  connu. 

Comme  le  bois  d'Evino  de  la  côte  d'Afrique,  il  se  colore  fortement  en  jaune  par  l'action 
d'une  solution  de  potasse. 

Observation.  —  Dans  ses  grandes  lignes,  la  structure  du  bois  de  V.  Chrysomalluni 
Steud.  est  aussi  identique  que  possible  à  celle  de  V.  cuneata  Th.  et  Sch.  de  la  côte  d'Afrique 
et  à  celle  de  V.  puhescens  Vahl  d'Indochine. 


RUBIAGEES 

Cette  famille,  qui  compte  un  nombre  considérable  de  représentants  arborescents 
dans  les  régions  tropicales,  ne  fournit  pas  cependant  beaucoup  de  bois  utilisés  ou  uti- 
lisables : 

Guyane  :  Genipa  americana  L.,  bois  à  grain  fin  et  serré. 

Guyane  anglaise  :  Ixora  J'errea  Benth.,  pouvant  être  comparé  au  gaïac  pour  ses  pro- 
priétés. 

Cuba  :  Calycophyllum  candidissimu ni  DC  ou  bois  de  lance. 
Antilles  : 

Genipa  americana  h.  ; 

Siderodendron  trijlorum  V.  {Ixora  ferrea  Benth. j.  C  est  un  bois  de  fer,  dur,  diffi- 
cile à  travailler,  mais  se  polissant  bien  ; 

Chimarrhis  cymosa  Jacq.,  à  peu  près  comme  le  précédent  : 
Erilhalis  friidcosa  L.  ou  Bois  chandelle  :  dur  comme  le  gaïac. 
Réunion  : 

Anlirrhoea  verticillata  Commers.,  ou  Loustiau  rouge: 
Gsprtnera  vaginata  L.  ou  Natte  cochon. 
Inde: 

Pavetta  indica  L.,  bois  pour  le  tour; 
Sarcocephalus  cordalus  Miq.  ; 
AnUiocephahis  Cadamha  Miq.  ; 
Adina  cordifolia  llook.  f.  ; 
Enfin  des  Randia,  Gardénia,  Nauclea.  etc. 
Nouvelle  Calédonie  :  Gardénia  lucens  Panch.  et  Séb.,  bois  blanc,   dur,   employé  pour 
petits  travaux. 
Indochine  : 

Randia  pycnanlha  Drake.  (Cay  thung  lue)  : 
Canthium  glahrum  Bl. 
Presque  tous  ces  bois  sont  durs  et  à  grain  fin.  Ce  sont  précisément  des  caractères  que  nous 
allons  retrouver  dans  les  bois  des  Rubiacées  provenant  de  Madagascar.  Mais  il  convient 
de  se  rappeler  que  dans  cette  famille,  à  côté  des  bois  à  vaisseaux  grêles  et  à  grain  très  fin, 
comme  les  bois  de  Randia,  Adina,  Canthium,  etc.,  il  en  est  à  vaisseaux  de  grandeur 
moyenne  comme  les  Nauclea  et  Cralerispermum,  alors  que  les  vaisseaux  sont  gros  et  le 
bois  à  grain  grossier  chez  les  Sarcucep/ialus.  Anthocephalus.  etc.  Il  faut  donc  se  garder  de 


RUBIACÉES  I  3f) 

considérer  le  nombre  et  la  petitesse  des  vaisseaux  comme  étant  un  caractère  général  de  la 
famille. 

CRATERISPERMLM   Bcnih. 

Ce  genre  appartient  au  groupe  des  Uubiacées  à  ovaire  pourvu  de  loges  uniovulées.  Ce 
sont  des  arbres,  plus  souvent  des  arbrisseaux  à  feuilles  opposées,  simples,  coriaces,  avec 
stipules  inlrapétiolaires.  Calice  à  limbe  5-lobé  :  corolle  bypocratériforme  ou  infundibuli- 
forme  à  gorge  velue  et  à  limbe  à  5  lobes.  Etamines  5  insérées  au  col,  fdets  courts,  anthères 
dorsifixes.  Disque  épais,  annulaire  autour  de  la  base  du  style.  Ovaire  infère,  2-loculaire. 
à  loges  uniovulées.  Le  fniit  est  une  baie.  Graine  à  albumen  charnu. 

Espèces  3  en  Afrique  occidentale  et  aux  Mascareignes.  Le  C.  laurinum  Benlh.  fournit 
en  Guinée  une  matière  colorante  jaune. 

Cralerispennum  laurinum  (Poiret)  Benth. 
Nom  indigène  :  Hazombary. 

Spécimen  étudié  :  Thouvenot  n°  a6. 

Petit  arbre  de  10-12  mètres;  fût  de  (i-S  mètres;  diamètre  o"",!.");  pas  de  contreforts  à  la  base. 
Peu  répandu. 

Kcorce  à  couche  extérieure  subéreuse,  plus  ou  moins  fendue,  grise  extérieurement  et  brune  en 
dehors  ;  couclie  interne  plus  épaisse,  jaunâtre,  friable,  devenant  rosée. 

Pois  gris  rosé  d'abord  jaunâtre  à  zones  concentriques  très  apparentes. 

SECTION  TU.VNSVERSALE  (Voir  pi.  ôj)  : 

Aiiliier  et  cœur  non  caractérisés. 

Rayons  nombreux,  la-ii  par  millimètre,  facilement  visibles  ;  à  i-3  fdes. 

Vaisseaux  surtout  dans  les  zones  fibreuses,  généralement  isolés,  ou  par  files  radiales  de  2,  3,  4  ; 
diamètre  des  plus  grands  i5o  (j. ;  à  membrane  mince;  plus  de  20  vaisseaux  au  millimètre  carré. 

Fibres  en  couches  compactes  de  'ioo-r)0(>  y.  d'épaisseur,  en  séries  radiales,  à  section  arrondie  et  à 
lumière  très  réduite. 

Parenchyme  ligneux  en  zones  circunuuéduliaircs  alternant  dans  les  zones  de  fibres  et  un  plus 
étroites  que  ces  dernières. 

SECTION  LONGITL  DINALE  TAN(;ENTIELLE  : 
Les  rayons,  vus  dans  les  zones  fibreuses,  ont    un  paquet  central  d'éléments  plus  petits  ;  hauteur 
.'100-700  \j.  ;  mais  il  y  en  a  qui  sont  réunis  bout  à  bout,  ce  qui  les  fait  paraître  plus  élevés  ;  nom- 
breuses cellules  à  raphides  dans  le  parenchyme  ligneux. 

Ce  bois  nest  guère  utilisé  que  comme  bois  de  feu. 

Note.  —  Nous  .avons  eu  l'occasion  d'examiner  le  bois  dun  caféier  géant  des  ('omores 
rapporté  par  Ilumblot  et  nous  lui  avons  trouvé  une  structure  se  rapprochant  de  celle  du 
bois  précédent. 

NAUCLEA   L. 

Arbres  à  feuilles  opposées,  souvent  très  grandes,  à  sti[)ulcs  caduques  très  développées. 
Fleurs  réunies  en  capitules  globuleux  et  loges  de  l'ovaire  nuiltiovulées. 


l^O  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

Ce  genre,  très  répandu  en  Asie  et  Océanie.  se  dislingue  nettement  des  Craterispermum 
par  ses  loges  muUiovulées. 

iVauclea  ciispidaUi  Hakcr, 

Nom  indigène  :  Molopaagady  ou  Valompangady. 

Echantillon  c'tmlir  :  Thouvcnot  n"  ()i. 

Grand  arbre  de  2cS-ôo  mètres,  avec  un  fut  de  i^-i  fi  mètres  et  un  diamètre  atteignant  i^i^o  ;  le 
tronc  est  pourvu  de  contreforts  s'élevant  à  i"',.io  environ.  C'est  un  arbre  assez  commun. 

Écorce  épaisse,  jusque  i2-i3  millimètres,  la  partie  externe  brunâtre,  fendue,  subéreuse;  l'interne 
plus  épaisse,  très  brune  et  compacte. 

Bois  dur  à  grain  iin. 

Aubier  épais,  gris  rougeâtre. 

Cœur  brunâtre. 

Densité  0,9-0,1).^. 

SliCTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  5i)  : 

Zones  saisonnières,  visibles,  très  inégales. 

Rayons  nombreux,  très  visibles,  environ  i3  par  millimètre  carré,  à  1-2  files  de  cellules. 
Vaisseaux,    7-12  par  millimètre  carré,  généralement  isolés,   presque  régulièrement  distribués  ; 
diamètre  des  plus  grands  i3o  ;j.  et  des  plus  petits  (io  ^. 

Fibres  en  séries  radiales  très  nettes,  arrondies,  à  lumière  très  petite. 

Parenchyme  ligneux  en  cellules  isolées  entre  les  fibres,  mais  surtout  suivant  des  zones  circum- 

médullaires. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  hétérogènes,  à  paquet  central  de  petites  cellules;  hauteur  :.oo-f.oo  ■...  Fibres  à  ponctua- 
lions  très  lines. 

Ce  bois  se  fend  difficilement.  Bon  pour  pirogues  et  charpentes. 

PYROSTRIA   Comm. 

Arbres  à  feuilles  épaisses,  coriaces,  pourvues  de  larges  stipules.  Fleurs  petites,  solitaires 
ou  en  faisceaux  peu  nombreux,  avec  pédicelles  groupés  et  entourés  à  la  base  par  un  invo- 
lucre.  Calice  cupuUforme  à  5  dents  triangulaires.  Corolle  tubuleuse  à  ô  lobes  valvaires. 
Étamines  5,  insérées  à  la  gorge,  à  filet  court.  Ovaire  infère  à  2  loges  uniovulées  :  ovaire 
surmonté  dun  disque  lobé,  avec  un  style  terminé  au  sommet  par  un  stigmate  en  forme 
de  toit.  Le  fruit  est  une  drupe. 

Pvrostria  madagascariensis  H.  Lee. 

Nom  indigène:  Pitsikahitra. 

Spécimen  éludié  :   Thouvenot  n"  63. 

\rbre  de  18-20  mètres. 

Écorce  grise  épaisse  de  8-10  millimètres,  présentant  des  lames  longitudmales  concaves  prêtes  a  se 
détacher  •  la  partie  intérieure  de  l'écorce  contient  de  nombreux  noyaux  de  cellules  sclérifiées. 

Le  bois  comprend  un  aubier  grisâtre  mal  délimité  et  un  cœur  un  peu  rougeâtre,  dur  et  a  grain 
très  fin.  Les  zones  d'accroissement  peuvent  être  discernées  très  facilement. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  52 


Section  transversale.  G 


t  ;  30  diani.  Section  longilud 

Craterispermum  laurinum  Bentli. 
(Rubiacées). 


igentielle.  Grossissement  ;  30  diam. 


Section  longitudinale  langonticlle   G 

Apodocephala  pauciflora  Bak. 
(Composci^s). 


tMI".  r.ATALA    IRÈBES,    PARIS. 


A.    CHALLAMEL,    EDITEUR. 


RUBIACEES 


SECTION  ÏH.VNSVERSALK 


l'H 


Rayons  fins,   i-3  files  de  cellules  ;  8-10  par  millimètre. 

Vaisseaux,  00-^0  par  millimclre  carré,  petits,  un  peu  polygonaux,  généralement  isolés,  avec  un 
contenu  brunâtre  abondant.  Diamètre  des  plus  grands  80  '^  environ. 
Fibres,  plus  ou  moins  polygonales,  à  membrane  très  épaissie. 
Parenchyme  ligneux  réduit  à  quelques  rares  cellules  isolées  au  voisinage  des  vaisseaux. 

SECTION  LONGITIDIN.VLE  T.\NGENTIELLE -. 

Vaisseaux  à  ponctuations  arrondies,  fines. 
Rayons  de  deux  sortes  : 

a)  très  fins,  d'une  seule  file  de  cellules  toutes  très  élevées  ; 

h)  plus  larges,  pourvus  vers  le  centre  d'un  noyau  de  cellules  très  fines  (allongées  perpendiculai- 
rement M  la  coupe).  Hauteur  de  ces  derniers  jusque  ooo  |x. 
Fibres  à  ponctuations  fines  (trachéides  fibreuses). 

Ce  bois.  1res  dur  et  lourd,  dégage  païaît-il  une  odeur  désagréable;  mais  celle  odeur, 
perçue  sur  le  bois  soc,  n"a  paru  ni  très  forte  ni  très  désagréable. 

Rechercbé  pour  traverses  de  chemins  de  fer  et  charpente. 

Le  n°  1/15  de  Thouvenot  paraît  être  le  même  que  le  n"  6.3.  mais  à  feuilles  plus  petites. 

Note.  —  On  remarquera  que  ce  bois  se  rapproche  beaucoup  de  celui  de  \auclea  ciispi- 
fkila  Baker,  avec  cependant  un  nombre  plus  grand  de  vaisseaux. 


SCH1SMAT()CL.\DA   Bak. 

Arbres  de  petite  taille,  à  feuilles  opposées  et  à  stipules  interpétiolaires.  Fleurs  en  grappes 
axillaires.  Calice  à  5  dents  lancéolées.  Corolle  tubuleuse  à  5  lobes.  Etaminc^  5.  Ovaire  à 
2  loges  multiovulées.  Fruit  capsulaire.  Graines  ailées. 

Genre  confiné  à  Madagascar. 

Schisrnalocladd  psychotrioules  Bak.  var. 
Nom  indig('ne  :  Alakamlsy,  Faraimpa,  Farahimpa. 

Spécimoii  (Hudié  :  Thouvenot  n"  ^. 

Arbre  de  la-iiî  mètres  ;  fût  de  8-10  mètres  ;  diamètre  o"',2r)  ;  peu  abondant. 

Écorce  grise  jaunâtre,  très  spéciale,  se  délitant  en  lamelles  irrcgulières,  formée  de  liège  à  la  sur- 
face et,  plus  profondément,  de  couches  alternatives,  de  parenchyme  à  cellules  cylindriques,  pourvues 
d'une  membrane  épaissie  et  ponctuée,  et  ensuite  de  couches  interposées  entre  les  premières,  de  tissu 
libérien  mou  ;  l'ensemble  est  traversé  radialcment  par  la  continuation  des  rayons.  Beaucoup  de 
cellules  à  raphidcs  dans  la  zone  interne. 

Bois  jaune  rougeâtre,  à  grain  fin,  sans  aubier  bien  distinct,  avec  zones  d'accroissement  à  peine 
indiquées. 

SECTION  TIÎ.\.NSVERSALE  : 

Rayons  assez  larges,  bien  visibles  à  la  loupe,  -i  par  millimètre  :  composés  de  ^-ri  files  de  cellules. 
Vaisseaux  très  nombreux,  plus  de  3o  au  millimètre  carré;  petit  diamètre  des  plus  grands  loo  ;ji 
environ  ;  souvent  en  séries  radiales. 

Fibres  à  membrane  peu  épaissie,  non  distinctes  du  parenchyme  sur  les  sections  transversales. 


1^2  LES    BOIS    DE    MADACASCAK 


SECTION  LONGITiniNALK  T\^GI•;^TIELLE 


Rayons  hauts  de  i  ooo-i  'too  ;j,,  subhomogènes. 

Heauroup  de  libres  cloisonnées  transversalement  au  milieu  des  fibres  non  cloisonnées.  Ces  fibres 
cloisonnées  représentent  en  somme  le  parenchyme  ligneux. 

Ce  bois  se  colore  en  rouge  très  net  par  une  solution  de  potasse.  Il  n'a  pas  reçu  d'em- 
ploi jusqu'à  ce  jour. 

BREONIA  A.    Rich. 

Ce  genre  diffère  du  genre  .\aiiclea  par  ses  capitules  enveloppés  dans  une  paire  de  gran- 
des bractées  en  forme  d'oreilles. 

Breonia  /nadagascaricnsis  Ach.  Ricli. 

Nom  indigène  :  Molopangady. 
Spécimen  étudié  :  Ttiouvenot  n"  1 17  (voir  pi.  53). 

Arbre  de    18-20  mètres,  rare. 

Bois  gris  à  grain  lin  ;  densité  0,8  environ. 

SECTION  TRANSVERSALE  : 

Zones  d'accroissement  non  distinctes. 

Rayons  fins,  nombreu.v,  à  1-2  files  de  cellules  ;  i4-i''  par  millimètre. 

Vaisseaux  régulièrement  distribués,  parfois  en  séries  radiales  de  2-3;  environ  18-20  par  milli- 
mètre carré;  diamètre  des  plus  grands  170  ;j.. 
Fibres  à  membrane  très  épaissie. 
Parenchyme  ligneux  en  cellules  iâblées,  disséminées.  Pas  de  zones  circummédullaires. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE  : 

Rayons  acrohétérogènes,  à  cellules  plus  petites  dans  la  région  moyenne.  Ces  rayons  sont  souvent 
réunis  bout  à  bout,  ce  qui  les  fait  paraître  très  élevés. 

lîois  grisâtre,  assez  lourd,  sans  usages  connus. 


s   - 


COMPOSÉES 

Gest  seulement  dans  les  pays  chauds  que  les  représeulatilsde  cette  famille  peuvent  deve- 
nir des  arbres. 

Pour  l'Inde,  Gamble  ne  cite  comme  arbres  que  des  Vernonia  et  des  Leucomcris. 
A  la  Guadeloupe,  on  connaît  Vernonia  arhorescens  Sw. 
De  Madagascar,  nous  avons  reçu  : 

Apodocephala  pauclflora  Baker,  du  groupe  des  Eupaloriées  ; 
Vernonia  Merana  Baker,  du  groupe  des  Vernoniées  ; 
Synchodendron  ramijlorum  DC.,  du  groupe  des  Inulées. 
Il  n'est  pas  inutile  de  signaler  en  passant  que  toutes  lès  Composées  arborescentes  con- 
nues appartiennent  à  la  division  des  Tubuliflores.  Or  les  Tubuliilores.  à  fleurs  régulières, 
peuvent  être  considérées,  parmi  les  Composées,  comme  celles  ayant,  plus  que  toutes  les 
autres,  conservé  le  type  primitif.  Dans  l'immense  gi'oupe  des  Composées  Radiées  et  Ligu- 
liflores,  toutes  à  fleurs  irrégulières,  il  n'existe  pas  d  arbres  véritables. 

Or  il  est  logique  de  penser  que  les  plantes  à  fleurs  irrégulières  dérivent  des  piaules  à 
fleurs  régulières  et  qu'elles  ont  apparu  à  la  suite  de  ces  dernières. 

Les  Composées  herbacées  dériveraient  donc  de  Composées  plus  anciennes,  à  fleurs  régu- 
lières et  peut-être  arborescentes. 

Cette  conception  se  trouve  bien  en  rapport  avec  d'autres  données  concernant   diverses 
familles,  en  particulier  celle  des  Légumineuses  : 

Légumineuses-Mi mosées.  à  fleurs  régulières  : 
21  genres  arborescents  sur  28,  soit  60  pour  100  d'arbres  ou  arbustes. 

Légumineuses-Papilionées,  à  fleurs  irrégulières  : 
88  genres  arborescents  sur  2()3.  soit  21  pour  100  d'arbres  ou  arbustes. 
Les  Légumineuses-Papilionées,  à  fleurs  irrégulières,  étant  probablement  d'origine  pbis 
récente  que  les  Légumineuses-Mimosées,  à  fleurs  régulières,  l'hypothèse  énoncée  plus  haut 
trouve  donc,  dans  la  considération  des  plantes  Légumineuses,  une  conlirmation  nouvelle. 
Les  deux  bois  étages  de  Vernonia  et  de  Synrhodendriini  ont  une  densité  de  i .  i  pour  le 
premier  et  voisine  de  i   pour  le  second  :  quant  au  bois  de  Apodocephala,   il  est  beaucoup 
moins  dense  et  n  atteint  guère  (jue  0,(1-0. 05. 

VEHNONI.V   Schrob. 

Ilerlies,  arbrisseaux  ou  arijres.  à  feuilles  allci  nés,  rarement  op[)osées.  entièies  ou  den- 
tées. Flem-s  en  capitules  terminaux  souvent  réunis  en  cymes.  Corolle  tubuleuse  à  ô  lobes 


\[^!^  LES     BOIS     DE     MADAGASCAR 

plus  courts  que  le  tube.  Etamines  â,  à  filets  soudés  sur  le  tube  de  la  corolle  ;  anthères  dor- 
sifixes,  à  connectif  prolongé  au  sommet.  Ovaire  obconique  souvent  |)ourvu  de  côtes  ;  fruit 
à  /|-5  angles  ou  à  8-10  côtes,  surmonté  par  une  couronne  double  d  appendices. 

Ce  genre  comprend  environ  !^bo  espèces  répandues  dans  les  régions  tropicales  des 
Deux  Mondes. 

\  ernonia  Merana  Baker. 
Nom  indigène:  Merampamelona. 

Spécimen  étudié  :  Tliouveiiot  n**  -V). 

Arbre  de  lO-iS  mètres  ;  fût  de  8-10  mètres  ;  diamètre,  o'",5o  ;  assez  rare  ;  pas  de  conireforts  à  la 
base. 

Bois  à  grain  lin,  assez  dur. 

Aubier  gris  rougeâtre  ;  cœur  brunâtre. 

Densité,   1,1  environ;  bois  par  conséquent  très  lourd. 

Écorce,  environ  "  ^  millimètres,  à  partie  superficiellement  grisâtre  très  nettement  élagée  :  partie 
interne  brune,  compacte,  en  strates  très  fines. 

SECTION  TRANSVERS.\LE  (Voir  pi.  54): 

Zones  d'accroissement  peu  marquées  mais  visibles;  la  photographie  montre  très  nettement  les 
séparations. 

Rayons  très  visibles,   1-2  files  de  cellules  ;  5-6  par  millimètre. 

Vaisseaux  parfois  isolés,  le  plus  souvent  en  files  radiales  ou  en  groupes,  assez  uniformément 
distribués  ;  environ  ^o  par  millimètre  carré  ;  diamètre  des  plus  grands,  120  ;j.. 

Fibres  nombreuses,  irrégulièrement  distribuées,  non  en  séries  radiales,  petites,  à  section  arrondie 
et  à  lumen  très  petit. 

Parenchyme  circum\asculaire  peu  développé  et  quelques  zones  circummédulaires  étroites. 

SECTION  LONGITLDINALE  TANGENTIELLE: 

Bois  parfaitement  étage  ;  étages  hauts  de  33o  ;j.. 

Les  ravons  sont  un  peu  moins  élevés  que  les  étages  ;  ils  sont  fusiformes  et  formés  au  milieu  de 
2  séries  de  cellules,  parfois  3. 

Les  fibres  ont  la  même  hauteur  que  les  étages. 

Au  voisinage  des  vaisseaux  se  trouvent  des  cellules  analogues  aux  fibres,  quant  à  la  forme  géné- 
rale, mais  cloisonnées  transversalement  par  le  milieu  et  constituant  les  éléments  du  parenchvme 
ligneux. 

Les  vaisseaux,  à  parois  latérales  pourvues  de  ponctuations  très  fines,  sont  étages  de  la  même  façon 
que  les  autres  tissus  et  les  segments  vasculaires  sont  de  la  même  hauteur  que  les  fibres. 

Le  bois  peut  être  employé  pour  la  charpente  et  pour  les  traverses  de  chemins 
de    fer. 

APODOCEPHALA  Baker. 

Arbre  à  feuilles  alternes.  Capitules  petits,  à  3-^  fleurs,  groupés  en  une  grappe  termi- 
nale :  involucre  à  10-12  bractées,  les  intérieures  plus  grandes.  Fruit  en  une  sorte  de 
coupe  au  sommet  ;  i  seule  espèce. 

Ce  genre  vient,  par  les  caractères  du  pistil,  se  placer  au  voisinage  des  l  ernonia. 


Les  Bois  de  Madagascar. 


Pl.  54 


iii 

Uil  làf  ULKJHÉHiaàÉË 

Scvlu.,,  !„„g,luu 

Synchodendrum.  ramifloriim  D  C. 
(Composées). 


n. 


niielle-  Grossissement  :  30  diam. 


Section  Irnusvemilc.  (ii 


màé.dJliid.éé^  *.i.«. ^-^  ...^■». 

;U)  dinm  Section  longituilinnle  tAngrntiellc.  Gnvisisscment  :  30  Hi 

Vernonia  Merana  Baker. 
(Coniposôcs). 


Jl 


IMP.    CATALA    FRÈRES,    PARIS. 


A.    CHALLAMEL,    ÉDITEUR. 


COMPOSÉES  1  45 

Apodocephala  pauciflora  Baker. 
Nom  indigène  :  Tsiramiramy. 
Spécimen  cludié  :  Tliouvcnol  n"  48. 

Arbre  de  16-18  mètres  ;  fût  de  8-fo  mètres;  diamètre,  o^jGo  ;  rare;  dépourvu  de  contreforts  à 
la  base.  Fleurit  en  décembre. 

Bois  blanc  grisâtre,  de  qualité  médiocre,  à  cœur  mal  délimité,  un  peu  plus  foncé. 

Densité,  0,60-0, 65  environ. 

Ecorce  épaisse  de5-i5  millimètres,  très  irrégulière,  fendillée  extérieurement;  partie  interne  très 
fibreuse,  non  très  compacte,  comme  c'est  le  cas,  chez  les  Vernonia  et  Synchodendron. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  .ia): 
Zones  d'accroissement  assez  bien  indiquées  par  le  groupement  des  vaisseaux. 
Rayons  peu  nombreux,  3-4  par  millimètre,  à  3-4  rangs  de  cellules. 

Vaisseaux  rarement  isolés,  généralement  groupés,  18-22  par  millimètre  carré;  diamètre  des  plus 
grands,  lôo  ;;,. 

Fibres  souvent  en  séries  radiales  très  nettes,  à  membrane  peu  épaissie. 
Parenchyme  de  nature  circumvasculaire. 

SECTION  LONGITUDINALE  TANGENTIELLE: 

Le  bois  n'est  pas  à  structure  étagée;  il  est  donc  très  différent  de  celui  des  deux  autres  Composées 
étudiées  et  les  rayons,  de  structure  hétérogène,  sont  de  hauteur  très  variable,  de  25o  à  i  3oo  ;j.. 

Bois  blanc  de  mauvaise  qualité. 

SYNCHODENDRON  Bojer. 

Arbres  élevés  de  Madagascar,  à  bois  dur,  à  feuilles  entières,  pétiolées,  alternes.  Capi- 
tules à  récejjlacle  nu,  à  peu  près  plan  ;  involucre  obconique,  à  bractées  nom])reuscs,  rigides, 
imbriquées,  multisériées,  les  extérieures  de  plus  en  plus  courtes.  Fleurs  dioiques,  les 
mâles  à  corolle  tubuleuse  à  5  lobes  ;  les  femelles  à  corolle  identique,  un  peu  dilatée  à  la 
base,  rétrécie  en  haut,  à  4-5  dents.  Anthères  des  fleurs  mâles  prolongées  à  la  base  des 
loges.  Fruit  oblong,  granuleux  extérieurement,  surmonté  de  papilles  grêles. 

Ce  genre  est  localisé  à  Madagascar  où  il  ne  comprend  qu'une  seule  espèce. 

Synchodendron  vamifloriun  1)C. 

Nom  indigène:  Hazotokana. 
Spécimen  étudié  :  Thouvenol  n°  a  i . 

Arbre  de  i4-i6  mètres;  fût  de  8-10  mètres;  diamètre  jusque  o"',6o  ;  peu  répandu  et  généra- 
lement en  spécimens  isolés.  Pas  de  contreforts  à  la' base. 

Bois  jaune  brunâtre,  à  grain  fin,  à  cœur  mal  délimité  ;  plus  foncé. 

Densité,   1,00  environ. 

Ecorce  épaisse  de  6-7  millimètres,  fendillée  extérieuremenl,  brun  clair,  à  structure  étagée  par 
places  ;  zone  interne  compacte,  brune. 

SECTION  TRANSVERSALE  (Voir  pi.  5i): 

Zones  d'accroissement  à  peine  indiquées. 

Rayons  de  1-2  files,  bien  visibles,  7-S  par  millimètre. 

Lecomte.  Il) 


I  ^6  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

Vaisseaux,  plus  de  5o  par  millimètre  carré  ;    parfois  isolés,  souvent  par  groupes  de  3-5  ou  par 
liles  radiales;  diamètre  des  plus  grands,  tSoij.. 

Fibres  à  section  arrondie,  petite,  à  lumière  très  fine,  non  en  séries  radiales. 

Parenchyme  circumvasculaire  très  net  et  quelques  cellules  isolées  au  voisinage  des  rayons. 

SECTION"  LONGITUDINALE  TAN'GENTIELLE  : 
Bois  à  structure  étagée  moins  nette  que  Vernonia  Merana,  mais  cependant  certaine;  étages  hauts 
de  4oo  II.  environ.  Comme  pour  Vernonia,  les    vaisseaux    sont  étages   de  la  même  façon  que  les 
autres  tissus. 

Bois  imputrescible,  dur  et  lourd;  connu  pour  être  de  longue  durée. 


RÉSUMÉ   DES    CARACTÈRES    DES   BOIS 
D'ANALAMAZAOTRA 


Il  n'est  peut-être  pas  inutile,  en  terminant  cette  élude  des  bois  d  Analamazaotra,  de 
donner  un  aperçu  général  de  leurs  caraclères  principaux,  sans  revenir  d'ailleurs  d  une 
façon  détaillée  sur  ce  que  nous  avons  établi  précédemment. 

A.  Dimensions  des  arbres  ;  égorge.  —  Des  notes  qui  nous  ont  été  communiquées  et  des 
photographies  d'ensemble  que  nous  avons  pu  consulter,  il  semble  résulter  que  la  taille  des 
arbres  est  rarement  très  grande.  Seul  le  Weininannia  de  la  planche  56  paraît  avoir  un  tronc 
assez  fort.  Les  nombres  relevés  pour  chaque  arbre  considéré  montrent  que  le  diamètre 
dépasse  rarement  o"',70  ou  o^.So.  Cette  forêt  n'a  donc  rien  de  comparable  à  la  véritable 
forêt  vierge  des  régions  tropicales,  telle  que  nous  avons  eu  l'occasion  de  la  voir  à  la 
Guyane,  au  Congo,  en  Indochine  et  à  Java,  où  abondent  les  arbres  de  grande  taille, 
mesurant  souvent  plus  d'un  mètre  de  diamètre,  à  3  ou  4  mètres  au-dessus  du  sol. 

Il  paraît  en  être  de  même  pour  la  hauteur,  comme  on  pourra  le  constater  par  les  nombres 
rapportés  au  sujet  de  chaque  bois  étudié. 

En  ce  qui  concerne  l'écorce,  nous  avons  fourni,  pour  chaque  espèce  en  particulier,  les 
caraclères  distinctifs  et  nous  n'avons  pas  à  y  revenir.  (Cependant  il  nous  paraît  intéressant 
de  grouper  ici  un  certain  nombre  d'espèces  remarquables  par  la  minceur  exceptionnelle  de 
leur  écorce,  qui  ne  dépasse  pas  a  ou  3  millimètres  :  Datbergia  Baioni  Bak.  ;  Rhodolaena 
Bakeriançi  II.  Bn.  ;  Euphorbia  telraptera  Bak.  ;  Memecylon  anr/ulalum  Reioh.  ;  M.  Fau- 
chereiP.  Dang.  ;  plusieurs  espèces  de  Mascarenhasia,  etc. 

Par  contre,  une  écorce  de  i  ,5  à  2  centimètres  d'épaisseur  a  été  trouvée  chez  Weliimaitnia 
eriocarpa  Tul.  et  de  i  à  i,5  centimètres,  chez  Cryptocarya  Thouvenotii  P.  Dang.  ;  Dilobcia 
Thouarsii  R.  et  S.  :  Weinmannia  ininuliflora  Bak.  ;  Cahp/iylluin  parviflorum  Boj.  :  Ëtigc- 
nia  Porlieri  Bak.,  etc. 

Beaucoup  d'arbres  d'Analamazaotra  portent  des  feuilles  pendant  toulo  1  année.  Quelques- 
uns  cependant  les  perdent  à  la  saison  la  plus  froide  ;  Dalbergla  Baroni  Baker,  Olax  <jla- 
briflora  P.  Dang.,  Synchodendron  ramiflorum  D.  C,  Canarhtm  Boivini  Engl.,  Piptadenin 


i',8 


liOIS     UK     MADAr.ASCAK 


PerviUei  Valke.    Or  toutes   ces   espèces  possèdent  des  zones  d'accroissemeni   l'ai  ileineni 
discernables,  de  la  même  façon  que  les  bois  de  nos  pays. 

B.  Contreforts.  —  Il  n'est  pas  rare,  même  dans  nos  pays,  de  rencontrer  des  arbres 
dont  le  tronc,  à  peu  près  cylindrique  à  i  ou  2  mètres  au-dessus  du  sol,  présente  au  con- 
traire une  section  transversale  plus  ou  moins  éloilée  à  la  base. 

Dans  les  forêts  tropicales,  où  des  arbres  de  grande  taille  dépassent  parfois  de  beaucoup 
ceux  qui  les  entourent  et  doivent  supporter  la  violence  des  vents,  cette  disposition  s'accen- 
tue souvent  et  le  tronc  peut  présenter  de  véritables  contreforts  qui  donnent  à  la  section 
transversale,  pratiquée  près  du  sol,  une  forme  étoilée  très  nette,  en  fournissant  à  1  arbre  une 
base  exceptionnellement  puissante.  Il  nous  est  arrivé  de  rencontrer  dans  la  forêt  du  Congo 
par  exemple,  des  arbres  dont  les  prolongements  aliformes  du  tronc  constituaient  des  con- 
treforts étendus  de  plusieurs  mètres  autour  de  la  base  de  l'arbre  et  s'élevant  à  2-3  mètres 
de  hauteur.  De  tels  contreforts  communiquent  naturellement  aux  arbres  une  résistance 
considérable  contre  les  vents  des  tornades  et  leur  développement  est  peut-être  lié  davantage 
à  la  situation  des  arbres  et  à  l'entourage  qu'à  leur  nature  propre.  ?s^ous  avons  vu  à  Builen- 
zorg  (Java)  par  exemple,  des  Ficus  pourvus  de  puissants  contreforts.  Celui  de  Madagascar 
dont  le  bois  nous  est  parvenu  est  indiqué  comme  en  manquant.  Il  en  est  de  même  pour 
des  Sterculia.  Tout  au  plus  peut-on  dire  que  certaines  essences,  dans  des  conditions  spé- 
ciales de  végétation,  se  montrent,  plus  que  dautres,  capables  de  développer  des  contre- 
forts. Les  arbres  d'Analamazaotra  indiqués  comme  en  possédant  appartiennent  aux  Lau- 
racées  {Ravensara  et  Mespilodapime) ,  aux  Monimiacées  (Tambourissa) ,  aux  Burséracées 
(Canarium),  aux  Myrtacées  (Eagenid),  aux  Lécythidacées  (Foelidia),  aux  Rubiacées  {Nau- 
clea  cuspidata),  etc.  Mais,  dans  une  même  famille,  nous  trouvons  des  contreforts  pour  un 
Leptolaena  de  la  famille  des  Chlaenacées,  alors  qu'un  Rhodolaenu,  genre  voisin,  n'en 
possède  pas.  Il  en  est  de  même  pour  la  famille  des  Sapotacées,  dans  laquelle  nous  rencon- 
trons les  Faucherea  pourvus  de  beaux  contreforts,  alors  que  les  Gambeya  en  manquent 
complètement. 

Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  la  présence  ou  l'absence  des  contreforts  à  la  base  des 
troncs  ne  constitue  donc  pas  un  caractère  générique  ou  spécifique,  mais  plutôt  une  mani- 
festation provoquée  par  les  conditions  de  miheu  et  peut-être  aussi  par  la  nature  et  la 
disposition  du  sol. 

C.  Colleur  et  odeur  des  bois.  —  Les  bois  d'Analamazaotra  sont  le  plus  souvent  de 
couleur  grisâtre,  sans  éclat.  Mais  dans  cette  note  il  convient  de  signaler  le  bois  de  Cerbera 
Tançjhin  Hook.  (Tangena)  qui  est  d'un  gris  très  agréablement  veiné  par  les  zones  dac- 
croissement  et  qui  pourrait  probablement  être  utilisé  avec  profit. 

Au  nombre  des  bois  roses  ou  rosés  nous  signalerons  ceux  de  Foetidia.  Ouralea,  Nua:ia 
et  Weinmannia. 

Les  bois  rougeâtres  sont  assez  nombreux  :  Eugenia,  Asleropeia,  Carallia,  Apodytes, 
Leptolaena,  etc. 

Ceux  de  Calophyllum  parviflorum  et  de  Psorospermum  androsaemifolium  se  rapprochent 


KKSlMl';     I)i;s    CARACTÈRES    DES    BOIS    d'a>ALAMAZAOTBA  IJI) 

du  rouge  brique  ;  dans  la  même  famille  des  Gutlifères,  le  bois  de  Or/irarorpus  Boinjo  ei-l 
au  contraire  rouge  brunâtre. 

La  couleur  des  bois  de  Dalbcrijia  est  à  considérer  puisqu'il  s'agit  de  bois  dont  quelques- 
uns  peuvent  être  présentés  comme  des  succédanés  du  Palissandre.  Or  le  D.  plerocnrpi- 
folia  a  le  bois  de  cœur  rouge  clair,  alors  que  celui  de  D.  fiaroin  tire  au  contraire  sur  le  brun . 

Les  bois  jaunes  ou  jaunâtres  ne  sont  pas  nombreux.  Nous  citerons  cependant  les  bois 
de  Ikirasdia  et  Faticlirrca.  parmi  ceux  d'un  jaune  assez  net  et  les  suivants,  simplement  jau- 
nâtres :  Terminalia,  Memecylon.  Macarisia,  Toddalia,  Savia,  Aphloia,  etc.'. 

En  poursuivant  l'étude  des  bois  du  Congo,  nous  avions  constaté  autrefois  que  sous 
l'influence  de  la  potasse,  quelques-uns  prennent  une  coloration  rouge  intense,  d'autres  une 
coloration  rouge  faible,  rouge- brunâtre  ou  jaune.  Cette  dernière  coloration  est  nettement 
accusée  chez  un  Vilex,  un  Sjmp/tonia  et  un  Ficus.  Or,  pour  ce  qui  concerne  les  bois  de  Mada- 
gascar, nous  avons  pu  noter  la  même  coloration  jaune  pi'oduite  par  la  potasse  sur  les  bois  de 
divers  Symp/ionia,  CalophyUiim.  Ochrocarpus.  Psorosprrmnm.  Rheedia,  ce  qui  permet  de 
dire  qu'il  doit  en  être  ainsi  pour  les  bois  de  (îuttifères  en  général.  Mous  avons  constaté  le 
même  n'sultat  pour  Vitex  Chrysomalhim  Steud.  et  d'autre  part  la  potasse,  dans  les  mêmes 
conditions,  communique  une  coloration  rouge  au  bois  du  Sc/nsmaforlcnla  psycholryoides 
Bak.,  de  la  famille  des  Rubiacées. 

Tout  le  monde  sait  que  la  coloration  de  certains  bois  se  modifie  à  la  lumiî're.  11  sufiit. 
dans  cet  ordre  d'idées,  de  citer  le  bois  de  chêne.  Il  en  est  de  même  évidemment  pour  cer- 
tains bois  de  Madagascar. 

A  ce  sujet,  nous  ajouterons  que  plusieurs  bois  de  l'Indochine  appartenant  au  genre  Sin- 
dora  de  la  famille  des  Légumineuses,  nous  ont  fourni  des  modifications  de  couleur  si 
intenses  qu'en  nous  servant  de  ces  bois  dans  les  mêmes  conditions  que  les  papiers  photo- 
graphiques et,  en  les  exposant  à  la  lumière  du  soleil  pendant  une  semaine  seulement  sous 
un  négatif,  nous  avons  pu  obtenir  de  très  intéressantes  pliolographies  positives. 

Le  bois  de  Pyrostria  madagnscariensis  H.  Lee.  est  signalé  par  le  collecteur  comme  déija- 
geant  une  forte  odeur  ;  mais  elle  n'a  pas  été  perçue  sur  le  bois  sec.  Quant  au  bois  de 
Diloheia.  de  la  famille  des  Protéacées,  il  dégage,  quand  on  le  travaille,  une  poussière 
très  acre. 

D.  Densité.  —  C'est  dans  les  régions  chaudes  du  globe  qu'on  rencontre  les  bois  les 
plus  lourds  (Ebène  par  exemple)  et  aussi  les  plus  légers  (Herminiera  elaphroxylon  Guill.V 
Mais  on  peut  dire,  sans  crainte  d'erreur,  qu'en  moyenne  la  densité  des  bois  des  pays 
chauds  est  plus  élevée  que  celle  des  bois  des  pays  tempérés  ou  froids. 

Ceux  de  densité  supérieure  à  i  sont  très  nombreux  et  appartiennent  à  des  familles 
divi'rses.  Nous  citerons  seulement  les  bois  des  genres  Ci/inamosma,  Asteropeia,  Ochrocar- 
pus, Erythroxyhim,  Faucherea,   Vernonia,  Synchodendron.  Diloheia.  etc..  etc. 

La  catégorie  des  bois  de  densité  variant  de  0,8  à  i  est  certainement  la  plus  nombreuse. 

I .  Bien  cntcnilii,  quand  nous  ne  donnons  quo  le  nom  du  genre,  c'est  que  l'espèce  ou  les  espèces  considérées  sont 
signalées  dans  le  cours  de  notre  travail.  Les  espèces  non  citées  ici  peuvent  fournir  des  bois  présentant  des  couleurs 
différentes. 


i5o 


LES    BOIS    DE    MADAliASCAIt 


Les  bois  de  dcnsifc  inférieure  à  0,5  appartiennent  aux  familles  des  Lrlicacées,  Moraci'es, 
Pittosporacées,  Malvacées  et  Sterculiacées.  Les  plus  légers  sont  ceux  des  UUAscns.  Dom- 
lieya  et  Sferculia. 

Dans  la  même  famille,  on  peut  trouver  des  espèces  à  bois  très  lourd  et  d'autres  à  bois 
léger,  mais  presque  toujours  ces  espèces  appartiennent  à  des  genres  différents.  Les  Méla- 
stomacées  par  exemple  nous  ont  fourni  un  bois  de  Dichaelanlliera  aiujulala  Cognx.  de  den- 
sité o,4  —  0,5  et  des  bois  de  Memecyloti  de  densité  supérieure  à  i. 

Et  si  on  ne  limite  pas  les  investigations  aux  bois  de  Madagascar  seulement,  on  sait  que 
dans  la  famille  des  Légumineuses  par  exemple,  on  rencontre  les  bois  de  Dalbergia  ou 
à' Erythrophleum  dont  la  densité  varie  de  0,7  à  o.g,  en  même  temps  que  le  bois  d'IIer- 
miniera.  de  densité  à  peu  près  égale  à  celle  du  liège. 

Comme  on  le  voit  par  ces  exemples,  des  bois  fournis  par  des  arbres  d'une  même  famille 
peuvent  présenter  une  densité  très  différente. 

E.  Nombre  et  taille  des  aaisseavx.  —  Le  nombre  des  vaisseaux  se  compte  sur  les  sec- 
tions transversales  du  bois. 

Naturellement.  le  diamètre  de  ces  vaisseaux  est  en  raison  inverse  de  leur  nombre. 

Nos  planches  2  et  3  représentent  des  bois  de  nos  pays  à  nombreux  vaisseaux,  tous  de 
petite  taille,  Les  planches  4  et  5  montrent  des  bois  comportant  de  gros  vaisseaux  au  com- 
mencement de  la  saison  et  des  vaisseaux  beaucoup  plus  petits  à  la  fin. 

Le  bois  des  pays  chauds  manquent  généralement  de  zones  d'accroissement  et  il  en 
résulte  une  certaine  uniformité  dans  la  distribution  et  dans  la  grandeur  des  vaisseaux. 

Dans  le  bois  de  Pittosponim  imdulatum,  le  nombre  des  vaisseaux  dépasse  facilement  100 
par  millimètre  carré  ;  il  atteint  .Ô0-60  dans  celui  de  Ouratea  anreps  Baker  et  Synclioilendron 
raniiflorum  D.  C.  ;  35-4o  chez  Casearia  nigrescens  Tul.  et  Xuxia  coriacea  Solered.  Ce 
nombre  dépasse  20  chez  M  einmannia  Rutenbergii  Engl.,  Savia  ohlongifoUa  H.  Bn., 
Aphloia  theiformis  Benn. ,  Sideroxylon  belsiinisarakum  H.  Lee. ,  Carissa  densiflora  Baker,  etc. 
Chez  beaucoup  de  bois,  le  nombre  varie  de  10  à  20  ou  descend  même  au-dessous  de  10. 

Dans  le  bois  de  Pittosporum .  à  vaisseaux  très  nombreux,  leur  taille  est  très  petite.  Elle 
devient  au  contraire  très  grande  chez  Symphonia  JasciculalaX .  et  H.  (pi.  38)  et  Calophyllum 
parviflorum  Bak.  (pi.  4o). 

Les  vaisseaux  peuvent  être  isolés  comme  chez  Weinmannia  minudflora  Bak.  (pi.  22)  ou 
bien,  tout  en  restant  distincts,  rapprochés  par  groupes  chez  Psorospermum  androsaemifolium 
Bak.  (pi.  4o)  ou  en  séries  radiales  comme  chez  Foeiidia  (pi.  45),  chez  les  Sapotacées 
(pi.  49)  et  chez  le  Cerbera  (pi.  5i);  enfin  ils  sont  parfois  rassemblés  en  groupes  variés 
chez  les  Composées  (pi.  54). 

Ces  vaisseaux  sont  souvent  obstrués  plus  ou  moins  complètement  par  des  thylles  :  Ochro- 
carpus  (pi.  4i),  Symphonia  (pi.  36  et  38),  etc. 

Des  cloisons  obliques  scalariformes  peuvent  être  observées  dans  les  vaisseaux  chez 
Apodytes  Thouvenotii  P.  Dang..  Ilex  monticola  Tul.,  Aphloia  theiformis  Benn.,  Carallia 
madagascariensis  Tul.,  Macarisia  pyramidata  Dup.  Th.,  Oncostemon  Commersoiiianum 
A.  de  Juss.,  etc.  v 


RIÎSCMÉ     IJES    CARACTKRES    DES    BOIS    D  ANALAMaZAOTHA  I  ."i  I 

Dans  notre  Atlas  des  Bois  de  l'Indochine,  nous  avons  eu  l'occasion  de  décrire  et  de 
représenter  des  cloisons  transversales  à  nombreuses  ponctuations  arrondies  chez  uneBifrno- 
niacée,  Oroxylum  indicum  Vent. 

F.  Rayons.  —  L'examen  de  nos  photographies  et  les  indications  <lii  texte  permettront 
(le  reconnaître  des  rayons  de  diverses  sortes  : 

a)  Au  point  de  vue  de  la  grandeur  il  existe  des  rayons  1res  larges  et  très  élevés  :  Aphloia. 
Carallia  (pi".  i8).  Biirasaia,  Scu'ia,  llex,  Sterculia  (pi.  3i),  Oncoslemon,  Schismatoclndu. 
Arlabotrys{^\.   12),  Tiimhoiirissa  (p\.  18),  .4^f/wna  (pi.  47).  otc. 

De  2-5  files  de  cellules  au  milieu  :  Dilobeia  (pi.  12),  Ravensarn  (pi.  i/j).  Mcspilodapitfif 
(pi.   16).  Cussnniii  (pi.  Ai).  Foetidia  (pi.  /|5),  etc.,  etc. 

De  I  file  de  cellules  seulement  :■  Podocarpus  (pi.  10),  Trichilia  (pi.  26),  Cinnarnosntd 
(pi.  33).  Calophyllum  (pi.  Ito).  etc. 

6)  Au  point  de  vue  de  vue  de  l'homogénéité  comparative,  on  peut  distinguer  des  bois  à 
rayons  tous  semblables,  ou  à  peu  près,  comme  les  Dalhergin  (]i\.  20),  Dilobeia  (pi.  12), 
Ravensara  (pi.  i4),  Trichilia  (pi.  26),  etc. 

Au  contraire,  il  existe  des  rayons  de  deux  sortes,  comme  chez  notre  Quercus  indigène 
(pi.  5),  chez  W  einmannia  (pi.  22),  Casearia  (pi.  3^),  Ochrocarpus  (pi.  .ii),  Eugenia 
(pi.  /i3),  etc. 

c)  Chaque  rayon  considéré  en  lui-même  peut  être  constitué  par  des  cellules  toutes  sem- 
blables et  à  peu  près  de  même  taille  ;  les  rayons  sont  alors  dits  homor/èiirs  :  Sivielenid 
(pi.  8),  Dilobeia  (p\.   12),  Dalbergia  {pi.  20),  Trichilia  (pi.  26).  etc. 

Ou  bien  ils  sont  dits  hétérogènes  quand  leurs  cellules  composantes  sont  de  taille  diffé- 
rente, comme  on  le  voit  déjà  quelque  peu  pour  Artabotrys  (pi.  1 2),  mais  comme  on  pourrait 
le  constater  avec  beaucoup  plus  de  netteté  dans  le  bois  d'une  autre  Anonacée.  le  PolyaUlàa 
jucundaY.  et  G.  d'Indochine. 

Enfin  riiétérogcnéité  peut  être  localisée  et  les  cellules  inférieures  et  supérieures  des  rayons 
se  montrer  beaucoup  plus  grandes  ^ue  celles  du  centre  ;  ce  sont  nos  rayons  acrohcléro- 
gènes:  \]  einmannia  (pi.  22),  Hibiscus  (pi.  3i)  et  dans  le  dernier  bois  considéré  le  fait  se 
montre  avec  beaucoup  de  netteté,  Eugenia  (pT.  43),  Cerhera  et  Nauclea  (pi.  5i),  Fau- 
cherea{p\.  Aq)-  Craterisperinum  (pi.  62),  Ochrocarpus  (pi.  ^i). 

d)  Le  plus  souvent  les  rayons,  étudiés  sur  une  section  longitudinale  tangentielle,  c'est- 
à-dire  perpendiculairement  à  leur  direction  propre,  se  trouvent  disposés  en  chicane,  sans 
ordre  apparent,  comme  on  peut  le  voir  dans  la  plupart  de  nos  planches.  Mais  ils  jieuvcnl 
être  au  contraire  étages  :  Dalbergia  (pi.  20),  Phylloxylon,  Hibiscus  (pi.  3i).  Vcrnonia 
(pi.  54),  Synchodendron  (pi.  54)- 

e)  Les  rayons  peuvent  contenir  des  canaux  sécréteurs  parallèles  à  leur  direction  :  ('nua- 
rium  (pi.  24). 

G.  — Le  tissu  rondameiilal  du  bois,  dans  lequel  se  trouvent  plongés  les  vaisseaux  se 
composede  fibres  etde  parenchyme  ligneux.  Ces  éléments,  fibres  et  cellules  de  parenchyme, 
se  trouvent  disséuiinés  dans  le  bois  chez  les  Hibiscus  (pi.  3i).  Mais,  comme  nous  lavons 


I  53  LES    BOIS    DE    MADACASCMl 

VU  dans  les  notions  préliminaires,  les  fibres  et  le  parench>ine  peuvent  ynjuper  leuis 
éléments  pour  former  des  tissus  disposés  de  différentes  façons. 

Nous  disons  qtie  le  parenciiyme  ligneux  forme  des  zones  rirciimmâthdlaires  (]uand  les 
libres  el  le  parenchyme  eonsliluenl  des  zones  caiactérisliqucs  alternes  autour  de  la  moelle  : 
Ficus  (pi.  lo).  Arldijoirys  (pi.  12),  Curallia(p].  18),  Dalhcrf/ùi  (pi.  20),  Toildalid  et  Tri- 
rhilin  (pi.  :>Ji),  Slrrculiii  ([A.  '.U).  Symplinnld  (pi.  .■^Get38),  H/ieedia  (\A.  .S8),  (Irdtcrisper- 
inurn  (pi.  Sa),  Calophyllum  el  Psorospenniim  (pi.  4o).  Ces  zones  circummédullaires  sont 
très  minces,  irrégulières  et  accompagnées  de  cellules  isolées  de  parenchyme  ligneux  cho/ 
Eugenia  (pi.  l\3),  Foelidia  (pi.  /15)  et  chez  les  Sapotacées  (pi.  ^9). 

Des  modalités  diverses  peuvent  être  constatées  quant  au  rapprochement  plus  ou  moins 
grand  des  zones  circummédullaires  de  parenchyme  ligneux  et  on  comparera  avec  fruit  à  ce 
point  de  vue  YArlahoIrys  de  la  planche  12  et  Cralerisperinain  de  la  planche  62.  Ces  zones 
de  parenchyme  peuvent  cire  à  peu  près  de  même  épaisseur  que  les  zones  fibreuses,  comme 
chez  le  Craierispermum  ou  au  contraire  incomparablcnienl  plus  étroites  comme  chez  le 
Calophyllum  de  la  planche  89. 

Chez  Cralerispermum  (pi.  02)  on  peut  voir,  en  section  longitudinale,  de  nombreuses 
cellules  à  raphides  disséminées  dans  le  parenchyme. 

Le  parenchyme  ligneux  peut  au  contraire  se  trouver  confiné  autour  des  vaisseaux  et 
former  le  parenchyme  circunivasculairc.  C'est  ce  qu'on  peut  voir  avec  la  plus  grande  netteté 
chez  Piptadenia  de  la  planche  22. 

Mais,  pour  cette  disposition  comme  pour  la  précédente,  peuvent  intervenir  des  modalités 
caractéristiques.  Chez  Piptadenia,  le  parenchyme  ligneux  entoiire  complètement  les  vais- 
seaux et  leur  forme  une  gaine  complète,  celte  gaine  pouvant  se  prolonger  dans  le  sens  de 
la  circonférence  de  la  tige. 

Dans  le  bois  de  Dilobeia  (pi.  i  2)  on  voit  nettement  que  le  parenchyme  ligneux  n'entoure 
les  vaisseaux  que  d'un  seul  côté  et  toujours  le  même.  On  trouvera  une  disposition  iden- 
tique chez  Asteropeia  et  Cinnamosma  (pi.  33)  ;  mais  dans  le  dernier  bois  elle  paraît  à  peine 
indiquée  bien  que  cependant  très  nette,  du  moins  quai«d  on  considère  les  vaisseaux  en  bon 
étal. 

En  ce  qui  concerne  les  fibres,  leur  dispersion  ou  leur  groupement  ont  déjà  été  indiqués 
ci-dessus.  Mais  de  plus,  elles  peuvent  être  considérées  au  point  de  vue  de  leur  disposition 
relative.  On  a  pu  voir  en  effet  qu'elles  peuvent  être  disséminées  sans  ordre  ou  bien  que 
souvent  elles  se  trouvent  en  séries  radiales  très  nettes  (sur  les  sections  transversales  du 
bois,  bien  entendu).  D'une  façon  générale,  on  peut  dire  qu'elles  soriten  séries  radiales  dans 
les  bois  à  rayons  rapprochés  par  exemple  Casearia  (pi.  34)  et  sans  ordre  apparent,  au  con- 
traire, si  les  rayons  sont  assez  éloignés,  comme  chez  les  Symphonia  de  la  planche  36. 

Nous  avons  noté  aussi  la  forme  arrondie  ou  polygonale  des  sections  transversales  des 
fibres  et  même  dans  quelques  cas  leur  longueur  après  dissociation  (qui  varie  dans  les  limites 
assez  restreintes). 

Mais  le  caractère  des  fibres  qui  me  paraît  le  plus  remarquable,  consiste  dans  la  présence  ou 
l'absence  de  ponctuations  sur  leurs  parois.  On  observe  déjà  ces  ponctuations  sur  les  sections 
transversales  de  la  tige  ;  mais  on  peut  les  voir  aussi  sur  les  sections  longitudinales  et  elles 


lŒSUMÉ     DES    CAnACTÈHF.S    DES    UIJlS     d'aNALAM AZAOTKA  I  53 

forment  alors  des  séries  très  nettes  qu'un  observaleur  attentif  ne  peut  manquer  de  noter.  Les 
fibres  constituent  alors  ce  qu'on  peut  appeler  des  trachéidcs  fibreuses.  Nous  avons  constaté 
leur  présence  cbez  les  espèces  suivantes  :  Leplolaena  multiflorn  Dup.-Th.  :  Cralerispermum 
Imirinum  Benlh.  :  Erylhro.ryliim  ampullaceam  Bak.  ;  Diloheia  Thouarxii  R.  et  S.  ;  Cinna- 
inosina  madtlgascarlensis  P.  Dang.  ;  Rhodolaena  Bakeriana  H.  Bn.  :  Nauclea  cuspidata 
Bak.  ;  Breonia  nindmjascariensis  A.  Kich.  ;  Agauria  snlicijolia  Ilook.  f.  :  ()ncox(ernon 
Commersonianum  A.  de  Juss.  ;  Apodytes  Thouvennlii  P.  Dang.',  etc. 

I.   Nous  avions  déjà  constaté  re  mémo  détail  «le  structure  d.ms  le  bois  dp  Apodyles  camboiliana  Pierre,  de  l'indochini- 
Il  s'agit  donc  bien  d'un  caractrre  tenant  ii  la  nature  même  de  la  plante  et  non  pas  simplement  dû  aux  conditions  de 


milieu. 


Lec.omte. 


PROPRIÉTÉS    PHYSIQUES    P1U)BABLES 

DE  CERTAINS   BOIS 

DAPRÉS  LEURS  CARACTÈRES  DE  STRUCTURE 


Dans  ce  chapitre,  qui  vient  terminer  notre  étude  des  bois  d'Analamazaolra,  nous  nous 
proposons  d'examiner  la  correspondance  théorique  entre  la  structure  des  bois  et  leurs 
propriétés  physiques  probables. 

A  propos  de  YutUilé  de  la  connaissance  île  la  sfrucliire  des  bois,  nous  avons  essayé 
d'établir,  au  début  de  ce  traMiil.  1  importance  et  la  variété  des  déductions  auxquelles 
peuvent  conduire  les  études  micrographiques.  Il  nous  paraît  utile  de  procéder  par  l'examen 
de  quelques  cas  particuliers,  pour  mieux  établir  notre  manière  de  voir.  Nous  rechercherons 
donc  les  qualités  qu'on  demande  aux  bois  pour  certains  usages  déterminés. 

fl.  Bois  d'ébémsterie.  —  Le  praticien  choisit  les  bois  pour  cet  usage  d'après  leur 
couleur,  d'après  les  veines  qu'ils  présentent,  souvent  même  d'après  les  irrégularités  de  ces 
veines.  Une  espèce  donnée  ne  présente  pas  nécessairement  toutes  les  qualités  requises  et 
la  valeur  de  certains  de  ces  bois  varie  avec  chaque  bille.  Il  serait  donc  puéril  de  rechercher, 
pour  ce  cas  particulier,  des  caractères  qui  ne  peuvent  relever  de  la  structure,  ou  qui  du 
moins  sont  visibles  à  l'œil,  sans  nécessiter  une  étude  spéciale.  Une  comparaison  banale 
fera  mieux  comprendre  notre  pensée.  Pour  ce  qui  concerne  les  vins  par  exemple,  il  est 
bien  établi  que  l'analyse  chimique  fournit  des  données  précieuses  sur  la  teneur  en  alcool, 
sur  la  proportion  et  la  valeur  cl  la  nature  des  extraits  secs,  etc.  Mais  irait-on  demander  à 
l'analyse  chimique  de  nous  désigner  les  vins  fins?  Or  ces  derniers  sont  aux  vins  ordinaires 
ce  que  les  bois  d'ébénisterie  sont  aux  antres  bois.  Il  ne  faut  donc  pas  demander  à  l'analyse 
microscopi(jue  ce  qu  elle  est  impuissante  à  donner. 

Tout  au  plus  pouvons-nous  dire  que  la  mise  en  œuvre  des  bois  d'ébénislerie,  entraînant 
en  général  un  travail  dispendieux,  ils  doivent  être  choisis  parmi  ceux  qui  possèdent  un 
grand  pouvoir  de  conservation  et  par  conséquent  parmi  les  bois  naturellement  injectés,  à 
éléments  remplis  de  substances  diverses  jouant  le  rôle  d'antiseptiques.  C'est  le  cas  du 
Palissandre  et  de  l'Acajou  par  exemple,  tlonl  les  vaisseaux  sont  naturellement  remplis  de 


I     56  LES    DOIS    DE    MADAGASCAR 

substances  olco-résiiicuscs.  Tous  les  élémeiils  de  l'ébène  coiilicmicrit  une  substance  noire 
spéciale  et  les  cellules  des  rayons,  avec  leurs  cristaux,  contribuent  —  comme  le  jais  sur 
une  étofle  —  à  communiquer  au  bois  un  celai  paiticulicr.  Les  rayons  du  Teck  sont  remar- 
quables par  les  cristaux  d'apalite  de  leurs  cellules.  Il  suflit  d'examiner  les  bois  de  Dalhergia 
de  Madagascar  pour  constater  qu'ils  ont  leurs  vaisseaux  remplis  d'une  substance  spéciale, 
oléo-résineuse,  qui  est  de  nature  à  assurer  leur  conservation. 

Au  point  de  vue  de  la  coloration,  les  bois  des  diverses  espèces  de  Dalbergia  el  les  bois 
de  Guttifères  de  Madagascar  doivent  attirer  l'attention.  Nous  signalerons  en  outre  un 
bois  à  teinte  grise,  mais  avec  des  veines  bien  marquées,  le  bois  de.  Gerbera  Taiighin 
Hook.  (Tangena),  qui  pourrait  sans  aucun  doute  donner  lieu  à  des  applications  intéres- 
santes. 

Bois  pour  traverses  de  chemin  de  fer.  —  Ou  demande  à  ces  bois  une  dureté  suffisante 
pour  ne  pas  subir  d'écrasement  notable  par  le  passage  de  lourds  convois  ;  mais  il  faut  que 
cette  dureté  ne  dépasse  pas  une  certaine  limite,  car  les  boulons  ne  pourraient  alors  y  pénétrer. 
Or  le  degré  de  dureté  peut  être  facilement  apprécié  au  microscope  par  la  quantité  relative 
de  fibres  que  contient  le  bois  et  par  l'épaisseur  de  la  membrane  de  ces  fibres.  D'ailleurs, 
pour  les  bois  au  même  degré  de  dessiccation,  on  peut  avancer  que  la  dureté  est  sensiblement 
proportionnelle  à  la  densité.  Il  on  résulte  que  les  bois  très  durs  de  certaines  Sapotacées, 
les  bois  de  Ciniiamosrna,  de  Diloheia,  û  Asteropeia,  etc.,  ne  peuvent  servir  pour  cet  usage 
particulier  en  raison  de  leur  trop  grande  dureté. 

Beaucoup  de  bois  pourraient  être  utilisés  ;  mais  les  traverses  de  chemin  de  fer,  reposant 
sur  le  sol.  doivent  posséder  autant  que  possible  des  qualités  spéciales  d'incorruptibilité. 
C'est  pourquoi  les  bois  des  E'u^eAu'a,  Fœiidia,  Weininnnnia,  etc..  qui  sont  naturellement 
injectés  paraissent  spécialement  propres  à  la  préparation  des  traverses.  Dans  les  Indes 
anglaises,  les  chemins  de  fer  sont  généralement  construits  avec  traverses  en  bois  du  pays 
non  injectés  et  ces  traverses  se  font  remarquer  par  leur  durabilité.  Or  il  ne  s'agit  pas  d'une 
expérience  de  quelques  kilomètres  car,  dans  l'Inde  anglaise  par  exemple,  il  existe  plus  de 
^oooo  kilomètres  de  voies  ferrées.  Or  leurs  traverses  sont  toutes  en  bois  du  pays  contenant 
des  résines,  comme  le  Cèdre  Deodora  (Cedrus  Deodora  Roxb.)  ou  des  oléo-résines  comme 
des  Diptérocarpacées  [Shorea,  etc.)  ou  des  Guttifères  (Mesua,  etc.). 

Or  si  nous  ne  connaissons  pas  de  Diptérocarpacées  provenant  de  la  forêt  d'Analji- 
mazaotra.  il  y  existe,  au  contraire,  un  très  grand  nombre  de  Guttifères  et  pour  les  seuls 
kijy  (Symplionia  de  la  famille  des  Guttifères),  la  proportion  ne  serait  pas  inférieure  à 
5  pour  loo  dans  l'ensemble  de  la  forêt,  d'après  M.  Louvcl.  Les  Eugenia,  désignés  dans  le 
pays  sous  le  nom  de  Rolra,  paraissent  remplir  aussi  les  mêmes  conditions  car  ce  sont 
des  bois  assez  durs,  à  vaisseaux  naturellement  obstrués  par  une  substance  étrangère.  Or  ils 
paraissent  représenter  aussi  d'après  le  même  auteur  5  pour  lOO  environ  de  la  forêt. 

Nous  citerons  encore  le  bois  de  Weinmcinnia  Ruthenbergii  Engl.,  Asteropeia  rhopa- 
loides  Baker  (imputrescible),  de  Psorospermum  androsœmifolium  Bak.  (peu  abondant), 
de  Pyrostria  imuhigascariensis  H.  Lee,  celui  des  Vernonia  et  Synchodendron\  etc. 

I.   IjCs  noms  indigènes  correspondants  pourront  être  recherchés  parle  lecteur  dans  la  partie  correspondante  du  texte. 


l'KOPUIÉTÉS    PHYSIQUES    DE    CERTAINS    BOIS  '         I07 

De  ce  (|iii  précède,  il  faut  donc  conclure  que  la  forêt  d'Analamazaolra  est  capable  de 
fournir  une  assez  grande  quantité  de  bois  qu'on  pourrait  utilement  expérimenter  comme 
traverses  de  chemins  de  fer. 

Manches  d'outils.  —  Tout  le  monde  sait  que  le  bois  de  Frêne  çst  universellement  estimé 
pour  cet  emploi  particulier.  Il  est  en  même  temps  très  résistant,  par  la  quantité  consi- 
dérable de  fibres  à  membrane  épaissie  qu'il  contient  et  quelque  peu  flexible,  par  l'inter- 
position do  parenchyme  ligneux  dans  le  bois  de  fin  de  saison.  C'est  évidemment  dans  les 
bois  de  nature  identique  qu'il  faut  rechercher  ceux  qui  peuvent  remplacer  le  Frêne  pour 
les  manches  d'outils.  Or,  dans  les  notes  du  collecteur,  nous  lisons  que  le  bois  de  Toddalia 
est  recherché  par  les  Malgaches  pour  manches  d'outils.  Il  suflit  de  jeter  les  yeux  sur  la 
section  transversale  de  ce  bois  (pi.  26),  pour  voir  qu'il  est  formé  de  libres  avec,  de  place 
en  place,  des  zones  circumméduUaires  moins  épaisses  et  moins  résistantes  de  parenchyme 
ligneux,  de  telle  façon  que  ce  bois,  de  la  même  façon  que  les  ressorts  des  voitures,  est 
constitué  par  des  lames  résistantes  superposées  ;  mais  ici  au  lieu  d'être  des  lames  d'acier, 
ce  sont  des  lames  fibreuses.  Aucun  exemple  ne  peut,  mieux  que  celui-ci,  faire  éclater  la 
justesse  des  vues  que  nous  soutenons  ici. 

Ajoutons  qu'en  Indochine,  le  bois  de  Lagerstrœmio  (Baiiglang),  employé  pour  manches 
d'outils  par  les  indigènes  depuis  un  temps  immémorial,  doit  ses  qualités  spéciales  à  des 
raisons  identiques. 

h.  Gr.wire  sir  bois.  —  Cet  art  spécial  paraît  reprendre  un  certain  essor  et  on 
recherche  aujourd'hui  les  bois  susceptibles  de  remplacer  le  Buis  de  belles  dimensions, 
devenu  assez  rare. 

Pour  cet  usage  particulier,  le  bois  doit  être  homogène,  avec  des  zones  d'accmissement 
aussi  peu  marquées  que  possible  ;  les  vaisseaux  doivent  être  très  petits  et  les  rayons  étroits 
et  peu  élevés,  car  les  bois  à  rayons  larges  et  élevés  se  fendent  trop  facilement.  Enfin  la 
membrane  des  fibres  ne  doit  pas  présenter  une  trop  grande  épaisseur,  alln  de  ne  pas 
donner  au  bois  une  dureté  qui  rendrait  la  gravure  plus  diflicile. 

A  la  vérité.  le  Buis  présente  des  zones  d'accroissement,  mais  elles  ne  sont  niarcpiées 
que  par  l'absence  de  vaisseaux  suivant  certaines  lignes  concentri(|ues  très  étroites,  ce  qui 
ne  compromet  en  rien  l'homogénéité  générale. 

On  a  déjà  signalé  quelques  bois  pouvant  être  employés  comme  succédanés  du  Buis,  en 
particulier  Gonioma  KomassiE.  Mey.  (Apocynacées),  de  l'Afrique  du  Sud  :  Tecama penta- 
pliylla  Juss.  (Bignoniacces)  ;  Casearia  praecox  Griseb.  (SamydacéesV  de  l'Amérique 
tropicale  ;  Kscnheckia  Alata  Piltier  (Rubiacées).  du  \'enezuela  :  ([uelques  Eiicalvpltis 
d'Australie,  etc.  Parmi  les  bois  d'Analamazaotra  dont  nous  donnons  la  structure  dans  le 
cours  de  ce  travail,  nous  signalerons  comme  pouvant  être  mis  à  l'essai  :  W  einmannia 
miiudijlora  Baker  (pi.  22)  :  Clnnamosma  madaijascariensis  P.  Dang.  (pi.  33)  :  Ouralea 
a/iceps  Bak.  (pi.  3/|)  ;  Casearia  nir/rescens  ïul.  {p\.  3!i):  Naiiclea  cuspidala  Bak.  (^pl.  01 V 
Nous  pouvons  ajouter  aux  iiois  précédents,  celui  de  PiHosporum  stenopelalum  Bak..  connu 
sous  le  nom  indigène  de  Ambovilsika.  Mais,  si  ce  bois  présente  rhomogcnéilé  désirable, 
avec  des  vaisseaux  très  petits,  nous  conservons  quelques  doutes  sur  sa  consistance.  11  est 


I  ri8 


LES    BOIS    DE    MADACASCAW 


possible  que  dans  le  nombre  des  bois  signalés  ci-dessus  on  renconlie  le   bois  pouvant 
avantageusement  leniplaoer  le  Buis. 

Dans  celle  liste  nous  n'avons  pas  compris  le  bois  à' Acjauria  salicifo/ia  Ilook  f.  (pi.  fi~), 
à  vaisseaux  nombreux  et  fins,  en  raison  de  la  grandeur  exceptionnelle  des  rayons,  qui  fait 
craindre  la  production  trop  facile  de  fentes. 

c.  Tonnellerie.  —  Nous  avons  dit  plus  baut  (p.  2)  les  caractères  que  doit  présenter 
un  bois  pour  cet  usage.  Il  doit  comprendre  une  assez  forte  proportion  de  fibres  cl  surtout 
posséder  des  rayons  larges  et  élevés  formant  avec  les  fibres  (dans  les  plancbetles  fendues 
sur  mailles),  une  sorte  de  treillis  ou  tissu  dans  le  plan  général  des  merrains. 

Ajoutons  qu  il  faut  en  outre  rejeter  ceux  des  bois  qui.  tout  en  présentant  les  caractères 
ci-dessus,  contiennent  des  canaux  sécréteurs  dont  le  contenu  pourrait  altérer  les  substances 
diverses  dont  on  se  propose  de  remplir  les  tonneaux.  Il  convient  donc  de  ne  pas  utiliser 
le  bois  des  diverses  Diptérocarpacées  par  exemple. 

Au  nombre  des  bois  de  Madagascar  qui  conviendraient  par  leur  structure  pour  cet 
usa^c,  nous  signalerons  ceux  de  Arlaholrys  oligosperma  P.  Dang.  (pi.  12);  Carallia 
madagascariensis  Tul.  (pi.  18);  Agauria  salicijolia  Hook.  f.  (pi.  ^7)  ;  Savia  oblongifoUa 
H.  Bn..etc. 

d.  Bois  pour  mâtures.  —  Deux  qualités  paraissent  indispensables,  en  dehors  d'ailleurs 
des  dimensions  :  1°  une  résistance  sulïisante  comportant  une  assez  forte  proportion  de  tissu 
fibreux  ;  2°  une  certaine  flexibilité  permettant  de  subir  lelTort  d'un  vent  violent  sans 
crainte  de  rupture. 

Le  bois  de  certains  Palmiers,  avec  ses  multiples  faisceaux  de  fibres  presque  parallèles, 
plongés  dans  un  tissu  moins  consistant,  semble  à  priori  mieux  adapté  que  tout  autre  à  cet 
usage  particulier  :  mais  nous  ignorons  si  des  essais  ont  été  tentés  dans  cette  voie. 

Pour  ce  qui  concerne  le  bois  des  Dicotylédones,  on  trouverait  peut-être  les  quabtés 
requises  chez  ceux  qui  possèdent  des  zones  circumméduUaires  de  parenchyme  ligneux  et 
de  fibres  avec  des  rayons  assez  développés,  car  un  bois  constitué  de  cette  façon  ne  peut 
être  rigide  et  se  rapproche  autant  que  possible  du  bois  des  Palmiers.  Nous  signalerons, 
pour  Madagascar,  les  bois  de  Carallia,  ToddaUa,  Symphonia,  Rheedia ,  Craterispermum,  etc. 

e.  Pav.\ge  en  bois.  —  Les  bois  pour  cet  usage  doivent  présenter  une  résistance 
suffisante  et  comprendre  par  conséquent  une  forte  proportion  de  fibres.  Mais  ils  ne  doivent 
pas  être  homogènes,  car  ils  suseraient  réguhèrement  et  se  pohraienl  sous  le  passage  des 
piétons,  des  chevaux,  etc.  Le  bois  de  Pin  des  Landes  convient  très  bien,  car  il  comporte 
des  zones  alternatives  de  tissu  mou  et  de  tissu  dur,  ce  qui  lui  permet  de  navoir  jamais  une 
surface  lisse,  l'usure  étant  différente  pour  les  zones  successives. 

Les  bois  des  pavs  chauds,  qui  sont  très  souvent  homogènes,  paraissent  ne  pas  convenir 
pour  cet  usage  et,  de  fait,  ceux  qui  ont  été  mis  à  l'essai  nont  pas  toujours  donné  et  pour 
tous  les  cas,  des  résultats  très  satisfaisants. 

11  faut  remarquer  cependant  que  leur  durée  d'usage  est  notablement  plus  considérable 


PROPRIETES    PHYSIQUES    DE    CERTAINS    BOIS  I  ."iQ 

que  celle  des  bois  de  Pins.  Pelsch  (Le  liois  et  ses  applications  au  pavage,  Paris.  Béranger; 
189G)  classe  les  bois  de  pavage,  quant  à  l'usure,  do  la  façon  suivante  :  i.  Liem  :  3.  Teck.-. 
3.  Karri  ;  It.  Jarrah;  5.  Pitcbpin  :  (1.  Pin  gciiiiné  des  Landes;  7.  Pin  non  gemmé, 
8.  Sapin  des  Vosges  ;  9.  Sapin  du  Jura  ;  10.  Epicéa. 

Le  même  auteur,  qui  se  recommande  par  une  profonde  connaissance  pratique  de  la 
question,  préconise  les  bois  durs  des  pays  chauds  pour  les  voies  à  lourde  circulation  dune 
part,  et  en  outre  pour  les  voies  étroites,  mal  aérées,  à  faible  circulation,  d'autre  part,  car 
dans  ces  dernières,  la  pourriture  serait  la  principale  cause  de  destruction  et  les  bois  durs 
des  pays  chauds  y'  sont  moins  exposés. 

Du  moins  conviendrait-il,  si  on  veut  renouveler  ces  essais,  de  choisir  de  préférence  ceux 
qui  présentent  des  zones  circumméduUaires  assez  épai^sses  de  parenchvme  ligneux  et  de 
fibres,  comme  les  Symphonia  par  exemple  et  quelques  autres,  dont  on  pourra  facilement 
établir  la  liste  par  l'examen  du  présent  album. 

/".  Pâte  .\  PAPIER.  —  Dans  lexploUaliuii  intégrale  de  la  forêt  tropicale  il  pourra  être 
utile  de  réserver  certains  bois  pour  la  préparation  des  pâtes  à  papier  et  létude  microçra- 
phique  renseignera  très  suffisamment  à  ce  point  de  vue. 

Il  est  nécessaire  que  le  bois  soit  beaucoup  plus  riche  en  tissu  fibreux  qu  en  pareiuliyme 
ligneux  et  il  est  indispensable,  en  outre,  de  ne  choisir  que  les  bois  dont  les  fibres  ne 
prennent  pas  une  membrane  trop  épaissie.  Aucun  bois  ne  nous  paraît  plus  avantageux  à 
ce  point  de  vue  que  celui  du  Mûrier  à  papier,  dont,  à  tort,  on  n  utilise  généralement 
que  l'écorce. 

Dans  la  forêt  d'Analamazaolra,  on  pourra  utilement  tenter  des  essais  avec  les  bois  de 
Ficus,  de  Tina,  de  Macaranga  et  de  Doinbeyu.  Nous  ne  signalons  pas  celui  de  Ciniminosinu. 
cependant  très  riche  en  fibres,  car  la  membrane  de  ces  éléments  présente  ici  une  épaisseur 
beaucoup  trop  grande  pour  permettre  l'utilisation  efficace  de  ce  bois  dans  la  papeterie. 


Les  quelques  exemples  qui  précèdent  sont  suffisants  pour  montrer  l'emploi  pratique 
qu'on  peut  faire  de  toutes  les  données  sur  la  micrographie  spéciale  des  bois.  La  connais- 
sance de  la  structure  ne  permettra  pas  seulement  de  déceler  dans  l'avenir  toutes  les  substi- 
tutions frauduleuses  ou  autres  ;  mais  nous  sommes  encore  profoudément  persuadé  que 
l'étude  micrographique  des  bois  constitue  l'un  des  moyens  les  plus  sûrs  et  les  plus  rapides 
de  reconnaître  leurs  qualités  ou  leurs  défauts  et  de  faire  prévoir  les  usages  auxquels 
on  peut  les  destiner  et  nous  avons  la  ferme  conviction  que  l'avenir  viendra  conilrmer 
nos  vues. 


APERÇU   GÉNÉRAL 
SUR    LA    FORÊT    DE    MADAGASCAR 


M.    FALCHERE 

Inspecteur  général  de  l'Agriculture  Coloniale. 


LES   FORETS   DE   MADAGASCAR 


CARACTÈRES  GÉNÉRAUX.  —  ÉTAT  ACTUEL.  —  CAUSES  ET   PROCÉDÉS   DE   DESTRUCTION 
DE  LA  FORÊT.  —  EFFETS  DE  LA  DÉNUDATION. 

Madagascar  est  une  île  exfrèmenieiit  dénudée.  On  estime  que  les  forêts  y  occupent 
"  millions  dliectares,  soit  à  peu  près  i3  pour  loo  de  la  supeHlcie  totale  qui  est  de 
58,2  millions  dliectares.  Il  est  d'ailleurs  probable  que  cette  estimation  est  supérieure  à  la 
réalité,  car  j^our  beaucoup  de  régions  on  comprend  parmi  les  surfaces  boisées  des 
espaces  qui  ne  portent  plus  de  forêt,  et  qui  sont  seulement  recouverts  de  broussailles 
arbustives  et  arborescentes. 

A  Iheure  actuelle  encore,  dans  la  plupart  des  régions  de  la  colonie,  la  forêt  est  l'objet 
d'une  destruction  que  n'arrivent  pas  à  entraver  complètement  les  réglementations  en 
vigueur.  Cette  situation  est  d  autant  plus  déplorable  cju  au  préjudice  direct  qu  entraîne  la 
disparition  de  la  forêt,  riche  en  produits  utiles,  s  ajoutent  des  transformations  préjudi- 
ciables à  l'intérêt  général,  dans  la  climatologie  et  dans  l'agi-ologie  du  pays. 

Les  auteurs  qui  ont  étudié  la  géographie  physique  de  Madagascar  ne  s'entendent  pas 
pour  rendre  l'homme  entièrement  responsable  de  la  dénudation  de  la  Grande  Ile.  Certains 
d'entre  eux,  et  notamment  Gauthier,  dans  £'ssflis  de  géographie  physique  de  Madagascar. 
■prétendent  que  le  centre  de  la  colonie  n'a  jamais  dû  être  boisé.  Le  climat  et  les  terres  de 
cette  région  seraient,  d'après  ces  observateurs,  de  nature  à  s'opposer  à  l'existence  de  la 
forêt.  D'autres  naturalistes,  dont  M.  Perrier  de  la  Bathie,  pensent  au  coiilrairc  qu'avant 
l'arrivée  de  1  homme.  1  île  était  à  peu  près  entièrement  couverte  de  forêts  ou  de  broussailles 
arborescentes. 

L'étude  des  vestiges  de  forêts  qui  existent  encore  sur  les  hauts  plateaux  donne  une  base 
solide  à  cette  dernière  hypothèse,  qui  trouve  au  surplus  un  appui  sérieux  dans  les  obser- 
vations qu'il  est  possible  de  faire  actuellement.  C'est  ainsi  qu'en  maints  endroits  du  ver- 
sant oriental,  dont  l'humidité  et  la  chaleur  constantes  sont  si  éminemment  favorables  à  la 
végétation,  il  existe  des  espaces  totalement  dépourvus  d'arbres  et  d'arbustes.  L'on  ne 
voudrait  pas  admettie  qu'ils  aient  pu  porter  de  la  forêt  si  de  nombreuses  souches  n'y 
persistaient  encore,  attestant  (jue  le  déboisement  y  remonte  cependant  aune  époque  toute 
récente. 

Tiuil,  au  conlraire.  semble  bien  prouver  que  c'est  l'honnue  qui  a  été  à    Madagascar   le 


l(\'_^  LES    BOIS    DE    MADAGASCAR 

grand  destructeur  de  la  Ibrèt.  et  bien  (lu'clle  soit  maintenant  gênée,  son  activité  dévasta- 
trice s"exerce  encore  sous  nos  yeux  avec  intensité.  Il  nous  est  donc  ainsi  possible  d'en 
suivre  la  marche  et  d'en  mesurer  exactement  les  funestes  effets. 

L'élément  qui  apporte  son  concours  à  l'indigène  pour  l'accomplissement  de  son  œuvre 
de  dévastation  est  le  feu,  et  le  processus  de  destruction  varie  suivant  les  conditions  clima- 
tiques du  milieu  ou  elle  s'opère. 

Sur  le  versant  oriental,  la  forêt  forme  une  masse  compacte  de  verdure,  toujours 
humide,  qui  se  défend  d'elle-même  contre  linccndie.  Aussi,  dans  cette  région,  est-il 
indispensable  que  l'homme  intervienne  directement  pour  anéantir  la  forêt.  C'est  le  culti- 
vateur de  riz  qui  agit  dans  ce  milieu.  Il  abat  la  forêt  à  lexception  des  grands  arbres  dont 
il  se  contente  d'écorcer  la  base  du  tronc.  Puis,  lorsque  les  branchages  et  les  feuilles  se 
sont  desséchés,  il  y  met  le  feu.  Sur  cet  emplacement  ainsi  défriché  sommairement,  et  qu'il 
appelle  «  tavv  ».  l'indigène  sème  généralement  du  liz  et  quelquefois  aussi  du  maïs.  Dès 
qu'il  a  obtenu  une  récolte,  il  abandonne  ce  terrain  qui  se  couvre  d'une  brousse  arbustive  et 
devient  le  a  Savoka  ». 

L'année  suivante  il  recommence  dans  un  autre  endroit  son  travail  de  destruction.  Il 
abat  une  nouvelle  parcelle  de  forêt  pour  y  créer  un  nouveau  tavy  et  il  procède  ainsi  chaque 
année. 

On  s'exphque  dès  lors  que  les  habitants  indigènes  de  celte  région,  cependant  très 
peu  peuplée  (739  habitants  au  kilomètre  carré)  aient  pu  anéantir  la  forêt  sur  des  surfaces 
immenses. 

Pour  la  création  des  «  tavy  »  on  recherche  les  endroits  les  plus  accessibles  et  ceux  dont 
le  sol  est  le  plus  fertile.  Ces  conditions  se  trouvent  réunies  au  plus  haut  degré  dans  les  val- 
lées et  dans  les  thahvegs  entre  les  collines.  Il  en  résulte  que  sur  le  versant  oriental,  dans 
les  régions  des  «  tavy  ».  les  vallées  sont  entièrement  privées  de  forêt,  et  lorsqu'il  en  sub- 
siste quelques  vestiges,  ces  bosquets  sont  localisés  sur  les  sommets  difficilement  accessibles 
ou  sur  ceux  dont  le  sol  est  trop  pauvre  pour  permettre  la  culture  du  riz. 

Le  Savoka  qui  succède  au  tavy  ne  présente  pas  au  feu  le  même  obstacle  que  la  forêt. 
Les  fougères  (Pteris)  et  les  Graminées  qui  s'y  développent  se  dessèchent  vers  la  fin  de  la 
saison  fraîche  et  offrent  au  feu  un  excellent  ahment.  Brûlé  à  diverses  reprises  par  les  feux 
de  brousse,  le  Savoka  se  transforme  rapidement  en  steppes  à  graminées,  dont  les  étendues 
s'agrandissent  d'année  en  année  sur  le  versant  oriental. 

Dans  l'Ouest  et  aussi  dans  le  Centre,  la  destruction  de  la  forêt  suit  une  marche  différente 
de  celle  que  nous  venons  de  décrire.  Le  chmat  de  ces  régions  est  très  sec, «pendant  six  mois 
au  moins,  de  sorte  que  les  feux  de  brousse,  poussés  par  le  vent,  peuvent  y  attaquer  direc- 
tement la  forêt  et  en  réduire  considérablement  la  surface  d'année  en  année,  sans  que 
l'homme  ait  à  intervenir  autrement  que  pour  allumer  l'incendie  du  steppe. 

La  forêt  de  l'Ouest  assez  dense  pour  s'opposer  à  la  croissance  des  herbes  sous  son  cou- 
vert, offre  à  la  propagation  des  feux  un  obstacle  sérieux,  et  ils  ne  s'y  propagent  générale- 
ment pas  à  l'intérieur.  Mais  ils  l'entament  chaque  année  sur  ses  lisières,  en  un  nombre 
considérable  de  points  ;  et  quoiqu'ils  ne  pénètrent  pas  généralement  de  plus  de  quelques 
mètres  dans  la  forêt,  ils  en  détruisent  tous  les  ans  de  vastes  superficies. 


LES    FOluVrS    Dli    MADAdASCAK  1  65 

Dans  le  cfntre,  les  forêls  sonL  tns  peu  denses  et  elles  laissent  croître  sous  leur  couvert 
des  herbes  cl  des  arbustes  qui  se  dessèchent  à  la  fin  de  la  saison  fraîche,  offrant  un  excel- 
lent aliment  au  l'eu,  qui  peut  ainsi  pénétrer  très  avant  dans  lintérieur  des  tnassifs  fores- 
tiers, et  les  détruire  dun  seul  coup  sur  de  très  vastes  espaces. 

Dans  ces  deux  dernières  régions,  la  foret  subsiste  donc  surtout  dans  les  endroits  abrités 
pour  une  raison  quelconque  contre  les  feux.  On  l'observe  principalement  dans  les  vallées 
étroites  et  à  l'abri  des  vents,  et  le  long  des  cours  d'eau. 

Dans  rOuesl  on  voit  encore  de  maigres  forets  sur  les  plateaux  stériles  oii  l'herbe  est 
trop  clairsemée  pour  offrir  à  l'incendie  un  élément  indispensable  à  sa  progression.  Ces 
bosquets  se  trouvent  ainsi  protégés  d'une  façon  assez  if)attcndue  par  la  pauvreté  même  du 
sol  qui  les  porte. 

Il  existe  encore  dans  l'Ouest  des  forêts  à  peu  près  intactes  sur  les  «  Tsingy  ».  Ces  for- 
mations spéciales  aux  régions  calcaires  du  versant  occidental,  correspondent  aux  lapiarsde 
nos  contrées.  Elles  présentent  des  roches  curieusement  et  profondément  sculptées  par  l'éro- 
sion, qui  rendent  à  peu  près  impossible  la  circulation  de  l'iiomme  et  des  animaux,  et 
offrent  un  obstacle  infranchissable  à  la  piogression  des  feux.  Ces  diverses  causes  e\pli(juent 
que  les  forêts  des  «  Tsingy  »  aient  pu  subsister.  D'ailleurs  elles  ne  lormentpas,  en  géné- 
ral, des  massifs  denses.  Ce  sont  des  mélanges  d'arbres  et  d'arbustes  éparpillés  au 
milieu  d'un  chaos  de  pierres,  parmi  lesquelles  croissent  de  nombreuses  espèces  xéro- 
phylles. 

Dans  la  région  centrale  il  existe  encore  quelques  massifs  boisés  qui  ont  subsisté  grâce  à 
la  protection  des  rochers  au  milieu  desquels  ils  sont  installés.  C'est  ainsi  que  dans  les  pro- 
vinces d'Ambositra,  d'Antsirabe  et  de  Tananarive,  des  bosquets  assez  importants  de  tapia 
(Uapaca  Clusiacea)  ont  été  défendus  des  incendies  par  les  rocaillcs  parmi  lesquelles  pous- 
sent ces  petits  arbres. 

Il  est  possible  et  même  probable  qu'à  l'origine,  dans  l'Ouest  et  dans  le  centre  de  l'île, 
comme  dans  lEst,  la  forêt  ait  été  détruite  pour  la  création  des  «  tavy  ».  Les  indigènes  de 
l'Ouest  ne  se  gênent  guère  aujourd'hui  encore  pour  installer  des  «  tavy  »  dans  les  rares 
massifs  forestiers  qui  subsistent  en  quelques  endroits  dans  les  vallées  alluxionnaires  fertiles. 
Mais  actuellement  ce  sont  surtout  les  pasteurs  qui  poursuivent  dans  le  centre  cl  dans 
l'Ouest  cette  œuvre  de  destruction. 

Le  troupeau  bovin  de  Madagascar,  composé  de  8  millions  de  sujets,  est,  selon  nous,  la 
grande  force  qui  dispute  son  existence  à  la  forêt. 

Ce  sont  précisément  les  régions  de  l'Ouest  qui  possèdent  les  troupeaux  les  plus  nom- 
breux :  Morondava  920000  bieufs  ;  Majunga  7,1,") 000  :  Mae\etanaiia  789000:  Tulcur 
618  000. 

De  temps  immémorial  les  pasteurs  indigènes  créent  et  entretiennent  la  prairie  par  l'in- 
cendie. Cha([uc  année,  vers  la  lin  de  la  saison  sèche,  pour  débarrasser  le  sol  des  herbes 
mortes  et  |)réparer  la  venue  des  nouvelles  pousses,  ils  allument  d'innombrables  feux  dans 
le  steppe.  Ces  feux,  poussés  par  le  vent,  détruisent  toute  la  végétation  herbacée  qui 
recouvre  le  sol  cl  s'attaquent  à  la  forêt  dans  les  conditions  que  nous  avons  exposées  pré- 
cédemment. 


l66  LKS     UOIS     DE     MADAGASCAR 

Le  résultai  d  une  telle  pratique  est  lamentable.  Les  massifs  forestiers  disparaissent  avec 
une  extraordinaire  rapidité,  entraînant  1  anéantissement  de  ricliesses  naluielles  précieuses  : 
caoutchouc,  bois  d'industrie,  cire,  fibres,  etc.  La  tlore  autochtone  subit  des  transforma- 
lions  profondes  et  très  regrettables,  que  M.  Perrier  de  la  Balhie  a  mis  lumineusement  en 
évidence  dans  son  livre  récent  :  La  végétation  malgache.  De  nombreuses  espèces  indigènes 
importantes  sont  détruites  pour  faire  place  à  quelques  plantes  cosmopolites,  en  général 
peu  intéressantes.  Le  sol.  soumis  à  l'action  répétée  et  continue  des  feux,  n'est  plus  protégé 
contre  lérosion.  La  terre  végétale  et  l'humus  qui  le  recouvrent  disparaissent  peu  à  peu 
et  il  devient  bientôt  impropre  à  toute  agricultuie.  C'est  ainsi  qu'ont  été  complètement  sté- 
rilisés à  Madagascar  des  millions  d'hectares  de  terre  qui  portaient  jadis  de  belles  forêts,  et 
qui  ne  produisent  plus  aujourd'hui  que  quelques  graminées  coriaces  offrant  aux  troupeaux 
un  pâturage  absolument  insuflisant. 

Il  semble  bien  aussi  que  l'extraordinaire  développement  des  stirfaces  occupées  par  les 
marais  à  Madagascar  ne  soit,  en  partie  du  moins,  la  conséquence  de  là  disparition  des 
forêts.  Aux  inconvénients  du  déboisement  signalés  plus  haut,  il  faudrait  donc  encore 
ajouter  une  influence  défavorable  sur  la  salubrité  du  pays.  Cette  funeste  pratique  entraî- 
nant l'extension  des  marécages  aurait  pour  conséquence  de  favoriser  la  propagation  du 
paludisme. 

Il  n'est  pas  facile  de  déterminer  les  elTets  des  déboisements  sur  la  climatologie.  Mais  il 
semble  bien  que  le  climat  du  centre,  par  suite  de  la  disparition  des  forêts,  soit  devenu  plus 
sec  et  aussi  plus  froid.  Quant  à  celui  de  l'Ouest,  on  est  assez  porté  à  imputer  sa  grande 
siccité  à  l'extrême  dénudation  de  ce  pays. 

Nous  n'avons  pas  fait  mention  des  forêts  du  Sud  de  Madagascar.  Il  en  existait  sans 
doute,  dans  cette  région,  dans  les  vallées,  le  long  des  cours  d'eau.  Elles  ont  à  peu  près 
entièrement  disparu  aujourd'hui.  Il  ne  reste  plus,  dans  ce  pays,  sur  les  grands  plateaux 
secs  qui  le  caractérisent,  que  des  peuplements  d'arbustes  et  d'arbrisseaux  xérophylles, 
auxquels  on  ne  saurait  donner  le  nom  de  forêts.  Ces  peuplements,  composés  de  plantes 
à  tissus  gorgés  deau,  ne  subissent  pas  les  effets  désastreux  des  incendies  annuels,  qui  ne 
s'y  propagent  d'ailleurs  pas,  par  suite  du  peu  de  développement  de  la  végétation  herbacée 
à  tiges  annuelles,  qui  fournit  au  feu  son  principal  aliment. 

Au  point  de  vue  hydrologique,  le  déboisement,  dans  un  pays  montagneux  et  chaotique 
comme  Madagascar,  produit  des  effets  très  impressionnants.  Le  ruissellement  des  eaux  de 
pluie  se  produit  subitement  et  avec  une  intensité  extraordinaire  sur  ces  terrains  dénudés. 
En  quelques  heures  les  grands  fleuves,  dans  leur  haut  cours,  sont  transformés  en  torrents 
au  moment  des  pluies  de  l'hivernage.  Ils  roulent  alors  une  quantité  énorme  de  limon,  de 
sable  et  même  de  pierres.  Arrivées  dans  les  parties  basses  des  vallées,  ces  eaux  tumultueuses 
calment  leur  élan  et  déposent  les  matériaux  d'érosion  qu  elles  transportent.  C'est  ainsi 
que  se  forment  et  s'agrandissent  sans  cesse  les  vastes  deltas  marécageux  qui  existent  à 
l'embouchure  de  tous  les  fleuves  tributaires  du  canal  de  Mozambique.  Mais  dans  ces  par- 
ties basses  les  lits  des  rivières  n'ont  aucune  stabilité.  L'énorme  quantité  d'eau  boueuse 
qu'ils  reçoivent  pendant  l'hivernage  produit  des  ensablements  qui  les  comblent.  Les 
lleuves  changent  alors  de  cours  en  creusant  un  nouveau  lit  dans  des  terres  qui  paraissaient 


Liîs   roHiVrs   dk   Madagascar  167 

dcfinitivetncnl  fixées.  On  comprend  qnel  émoi  causent  aux  cullivateurs  ces  perturhalions 
dans  le  tracé  du  lit  des  cours  d'eau  ! 

Pour  être  complet,  il  faut  encore  signaler  rexislencc,  dans  les  parties  des  deltas  et  du 
littoral  Ouest,  oîi  les  terres  sont  inondées  par  l'eau  de  mer  pendant  les  marées,  de  peuple- 
ments forestiers  composés  de  petits  arbres  (Palétuviers)  adaptés  à  ces  conditions  si  spé- 
ciales. On  donne  souvent  à  ces  peuplements  le  nom  de  «  Mangrove  ».  La  situation  de  la 
«  Mangrove  »  la  défend  contre  les  attaques  du  feu,  mais  comme  quelques-unes  des  essences 
qui  la  composent  possèdent  une  écorce  riche  en  tanin,  elle  a  été  dévastée  dans  ces  der- 
nières années  par  les  indigènes  collecteurs  d'écorce. 

C'est  ainsi  que  dans  toutes  les  régions  de  l'île,  sous  une  forme  ou  sous  une  autre,  la 
forêt  malgache  est  en  voie  de  destruction.  Les  mesures  prises  par  l'administration  arrivent 
peu  à  peu  à  réfréner  l'ai'deur  dévastatrice  des  cultivateurs  de  riz  de  montagne,  dont  le 
nombre  diminue  incontestablement,  mais  on  n'a  encore  trouvé  aucun  moven  de  limiter 
les  déprédations  infligées  aux  forêts  par  les  leux  de  brousse  allumés  par  les  pasteurs. 

Il  faut  bien  avouer  aussi  que  jusqu'à  ce  jour,  il  a  été  impossible  d'inculquer  le  respect 
de  la  forêt  aux  exploitants  européens  qui  détruisent  généralement,  et  sans  grand  profit 
d'ailleurs,  les  peuplements  qui  leur  sont  accordés  en  concession. 


CARACTÈRES  PARTICULIERS 
DES  FORÊTS  DE  MADAGASCAR 


A.  —  LKS  FORETS   DE   LEST. 

Forêts  de  la  zone  littorale.  —  Lorsque  Ion  aborde  Madagascar  par  1  Est,  on  découvre 
tout  d'abord  une  vaste  plaine  formée  de  dunes  basses,  entrecoupées  de  marais  et  de 
lagunes,  dans  lesquelles  les  fleuves  déversent  leurs  eaux. 

Celte  région  n'a  jamais  plus  de  2  à  3  kilomètres  de  largeur,  mais  elle  existe  d  une 
manière  presque  continue  de  Vohémar  à  Fort-Dauphin. 

Par  suite  de  circonstances  spéciales,  naturelles  et  artiliciellcs,  l'aspect  de  cette  région 
présente  un  caractère  très  particulier,  qui  laisse  au  voyageur  le  souvenir  inefl'avable  d  un 
parc  immense  d'une  grande  beauté.  Ici  c'est  un  médiocre  taillis  dans  lequel  abondent  les 
palmiers  et  les  cycas.  Là.  au  contraire,  c'est  un  beau  taillis  sous  futaie.  Ailleurs,  c  est  une 
vieille  futaie  oîi  apparaissent  des  arbres  énormes  au  port  très  caractéristique.  Ces  bosquets 
sont  enfin  séparés  par  des  pelouses  admirablement  vallonnées,  éternellement  vertes,  for- 
mées de  graminées  adaptées  à  ce  milieu,  toujours  basses  et  appliquées  au  sol,  lesquelles 
donnent  à  ces  pelouses  l'aspect  d'un  beau  gazon  parfaitement  entretenu. 

Les  espèces  qui  composent  la  forêt  du  littoral  sont  ou  cosmopolites  ou  indigènes.  Les 
premières  semblent  y  avoir  été  amenées  par  les  flots  ;  les  autres  sont  des  formes  adaptées 
à  ce  milieu  qui  appartiennent  à  des  genres  représentés  dans  les  forêts  de  l'intérieur.  loutcs 
ces  espèces  ont  des  aptitudes  balopliites  qui  leur  permettent  de  vivre  au  voisinage  immé- 
diat de  la  mer,  sur  des  sables  fortement  imprégnés  de  sel.  Elles  sont  à  feuilles 
persistantes. 

Les  indigènes  ne  font  pas  de  m  lavy  »  sur  ces  terrains  siliceux,  il  est  néanmoins 
incontestable  qu'ils  ont  en  maints  endroits  détruit  la  forêt  qui  les  recouvrait. 

Il  existe  encore  quelques  massifs  de  celle  forêt  à  peu  près  intacts  au  Xord  de  l'énérl\e 
et  au  Sud  de  Mananjary. 

Les  espèces  les  plus  caraclérislicjues  (|ui  s'y  rencontrent  sont  :  CalopfiYllutn  Inopliyllam 

(Foraha),  Hibiscus  lUiareus  (Varo),    Afzelia  hijuga    (llinlsy),    Trac/>ylobium   verrucostini 

copalier  (Nandroroib),  Labraniia  liojeri  (^aio),  Terminalia  Calappa  (Mai'a).  Barringtonia 

speciosa  (Fotobe),  Bairinglonia  apiculata  (Folâtra),  Casuarinu  equisclifoUa   (^Filao),   etc. 

Lecomte.  '^'^ 


I.KS    DOIS    DE    MADAGASCAR 


Les  Mjristica  connus  èi  Madagascar  croissent  presque  tous  dans  celle  zone  où  l'on 
observe  également  des  Diospyros  spéciaux,  producteurs  d'ébène.  Associé  à  ces  espèces  arbo- 
rescentes ou  croissant  sous  leur  couvert  on  observe  :  Cycas  Thouarsii  (Falio)  ;  divers  Pan- 
'/a«Hs  et  principalement  P.  ulitis  :  Clirysalidocarpus  lulescens  :  Phœnix  leonen.'iis(Daira).  Celle 
dernière  espèce  fexiste  surtout  dans  la  partie  moyenne  de  la  zone  littorale,  aux  environs  de 
Mananjarv.  et  elle  croît  aussi  en  abondance  sur  les  collines  de  cette  même  région. 

Les  arbres  de  la  forêt  littorale  forment  quelquefois  des  peuplements  assez  homogènes. 
Barringtonia  speciosa,  Trachylohiiun  verriicosum  et  Terminaliti  Catappa  s'y  observent  sou- 
vent en  bosquets  composés  prestjue  uniquement  de  lune  de  ces  espèces. 

Ces  forêts  produisent  de  bons  bois  de  construction  (Nalo,  Hintsy,  Copalier).  des  bois 
d'ébénislerie  notamment  de  1  ébène  dans  le  iVord  :  de  la  gomme  Copal,  etc. 

Les  Landolphia  s'y  rencontrent  souvent,  mais  ces  lianes  n'y  donneiitpas  de  caoutchouc. 
M.  Perrier  de  la  Bathie  signale  que  Mascoren/insia  arborescens  ne  produit  pas  non  plus 
de  caoutchouc  lorsqu'il  croit  dans  les  forêts  de  la  zone  liltorale,  alors  qu'il  en  fournit  un 
excellent  dans  les  forêts  de  l'intérieur.  Ces  observations  montrent  à  quel  point  les  plantes 
doivent  s'adapter  pour  vivre  dans  le  milieu  spécial  qui  vienl  d'être  décrit. 

Là  oîi  la  forêt  a  été  détruite  les  dunes  sont  souvent  envahies  par  des  Psidium  (Gova- 
viers),  Strychnos  spinosa  (Voataka)  auxquels  se  mêlcnl.  surtout  au  .Nord  de  Tamatave,  des 
Citrus  a  fruits  généralement  amers. 

Forêts  des  basses  et  moyennes  altitudes.  ^  Sous  cette  dénomination  nous  comprenons 
toute  la  zone  qui  va  des  dunes  du  lilloral  à  une  altitude  de  800  à  goo  mètres.  Cette  forêt 
change  peu  d'aspect  du  Nord  au  Sud.  Les  variations  sont  un  peu  plus  accentuées  de  l'Est 
à  1  Ouest,  sans  qu'il  soit  possible  cejiendani  de  trouver  un  point  précis  où  établir  une 
subdivision. 

En  parlant  de  la  zone  des  dunes  décrite  précédemment  on  trouve  en  avançant  vers 
l'Ouest  un  chaos  de  petites  collines  arrondies,  dont  l'altitude  s'accentue  d'abord  insen- 
siblement, pour  arriver  au  versant  qui  s'élève  brusquement  de  000  à  800  mètres 
environ. 

Dans  la  première  partie  de  celte  zone  la  forêt  a  été  presque  entièrement  anéantie,  sauf 
dans  la  province  de  Maroantsetra  où  elle  existe  encore  à  peu  près  intacte  jusqu'au  bord 
de  la  mer. 

Ailleurs  il  n'y  reste  plus  guère  que  des  «  Savoka  »  alternant  avec  le  steppe  qui  s  v 
développe  de  plus  en  plus.  De  loin  en  loin,  il  reste  quelques  très  petits  bosquets  intacîs 
sur  les  sommets. 

Enfin,  entre  les  cotes  600  et  800  à  900.  on  trouve  une  bande  forestière,  plus  ou  moins 
large,  détruite  entièrement  en  certains  endroits,  laquelle  s'étend  dune  manière  presque 
continue  du  Nord  au  Sud  de  l'île.  C  est  là  tout  ce  qui  reste  de  la  belle  sylve  qui 
recouvrait  complètement  jadis  le  versant  oriental  d'un  épais  manteau  arborescent. 

La  forêt  du  versant  Est  de  Madagascar  n"a  pas_  le  caractère  majestueux  des  forêts  tropi- 
cales que  nous  avons  observées  dans  d'autres  pays,  notamment  dans  les  Guyanes.  Les 
arbres  aux  dimensions  colossales  \  sont  à  peu  près  inconnus.    C'est   une  futaie  de  2Ô   à 


CAUACTKHES     I*AH  I  ICtl.lEHS    DES    ForiETS     DE     MADAGASCAK  1  ~  I 

3o  mètres  de  huuleur,  composée  d'arbres  aux  troncs  droits.  Le  caractère  principal  de  cette 
forêt  est  sa  grande  hétérogénéité.  Elle  est  formée  do  deux  cents  espèces  qui  croissent  pèle- 
mèle  sur  son  sol  chaotique. 

Le  feuillage  de  ces  arbres  est  en  général  persistant:  quchjues  rares  espèces  cependant 
sont  à  feuilles  caduques. 

Au-dessous  de  ce  premier  étage  croissent  de  petits  arbres  et  de  grands  arbustes,  des 
Dracœna.  des  palmiers  (\onitra)  à  tronc  élancé,  formant  un  inextricable  fouillis,  rendu 
encore  plus  impénétrable  par  les  lianes  et  les  bambous  lianes  '  qui  s'accrochent  aux  troncs 
et  aux  branches  des  arbres. 

Plus  bas  encore,  tout  à  fait  sur  le  sol  perpétuellement  humide,  croissent  en  abondance 
des  Graminées,  des  Cypéracées.  des  Bégonia,  des  Fougères,  des  Selayiriellti  et  dans  les 
basses  altitudes  surtout  de  nombreux  palmiers  acaules. 

Les  Fougères  arborescentes,  rares  aux  basses  altitudes,  deviennent  de  plus  en  plus 
nombreuses  à  mesure  que  l'on  s'élève,  et,  vers  les  cotes  600  à  800,  on  en  observe  dans  les 
gorges,  groupées  dans  les  endroits  où  le  sol  est  riche  en  humué,  de  superbes  exemplaires 
dont  les  troncs  peuvent  atteindre  jusqu'à  six  et  huit  mètres  de  hauteur. 

Les  épiphv  tes  sont  nombreux  surtout  dans  les  régions  les  plus  élevées.  Ce  sont  des  fou- 
gères et  notamment  Aspleniuin  aidas  et  Platycerium  qui  s'attachent  aux  (roncs  des  arbres 
et  aux  lianes,  des  Orchidées,  des  Cactées,  des  Pipéracées,  etc. 

De  loin  en  loin  apparaît  au  milieu  de  celte  abondante  végétation  un  Ravcnnla  madagas- 
cariensis  qui  pousse  un  tronc  droit  à  10  ou  10  mètres  de  hauteur  pour  porter  son  éventail 
de  feuilles  à  la  lumière. 

Les  espèces  arborescentes  qui  composent  la  forêt  du  veisant  oriental  sont  loin  d'être 
toutes  déterminées  botaniquemenl. 

Celle  étude  consacrée  aux  arbi-es  de  la  l'orêl  d'Analamazaolra  porle  sur  plus  de 
iGo  espèces  différentes,  et  elle  n'a  pas  la  prétention  d  être  complèle.  Il  est  même  probable 
qu'il  sera  nécessaire  de  recueillir  de  nouveaux  échantillons  pour  permettre  l'identifi- 
cation de  certaines  essences  confondues  jusqu'à  ce  jour  sous  un  même  nom  indigène. 

La  forêl  d'Analamazaolra  est  une  enclave  comprise  dans  la  forêt  orientale  des  moyennes 
altitudes.  Elle  est  traversée  par  la  route  et  par  la  voie  ferrée  qui  relient  la  capitale.  Tanana- 
rive.  à  la  côte  Est.  De  l'Est  à  l'Ouest  cette  forêt  a  environ  3o  kilomètres  de  profondeur. 
Elle  couvre  un  chaos  de  collines  qui  s'étagent  entre  Coo  cl  900  mètres  d'altitude.  Quelques 
pics  atteignent  même  i  300  mètres. 

Elle  est  assise  sur  le  premier  ressaut  monlagneux  qui  sépare  les  basses  altitudes  du  Pla- 
teau Central.  Les  rivières  au  cours  torrentueux  qui  la  traversent  ont  découpé  dans  ces 
montagnes  des  gorges  profondes.  Leurs  lits  sont  encombrés  de  gros  blocs  de  pierre  arron- 
dis, qui  leur  donnent  un  cachet  tout  à  fait  particulier. 

Cette  foiêl  repose  sur  tmi  sol  lalérilique  provenant  de  la  décomposition  des  ruches  cris- 
tallines. C'est  bien  le  type  du  sol  qui  domine  sur  tout  le  versant  oriental  de  Madagascar. 

I.  Il  n'pst  pa?  sans  iiilôivl  de  signaler  que  les  l)anibniis  lianes  ayant  fleuri  on  ii)iti.  ont  lous  ilisparu  >je|uiis.  Dans  la 
forêt  d'Analamazaolra  notamment,  que  nous  avons  minutieusement  étudiée  en  i(|iS-ii),  nous  n'a\ons  plus  oliservé  un 
seul  bambou  liane  vivant  (Note  de  S..  Fauclièro). 


1-2  LES    BOIS    DE    MAnAGASCAR 

La  couche  de  terre  végétale  qui  recouvre  la  latérite  est  très  mince  et  les  racines  des  arbres 
y  courent  à  llcur  de  terre. 

L'humidité  y  est  constante  comme  d'ailleurs  dans  toute  la  partie  de  l'île  soumise  au  cli- 
mat du  versant  oriental. 

Dans  la  partie  la  plus  élevée  de  la  forêt  d'Analamazaotra,  vers  la  cote  900,  la  température 
s  abaisse  parfois  à  2  degrés  centigrades  au-dessus  de  zéro.  Le  climat  y  est  sensiblement 
plus  froid  que  dans  les  basses  altitudes.  Les  arbres  y  sont  aussi  en  général  moins  dévelop- 
pés et  dans  les  parties  élevées,  les  grands  arbres  ont  même  en  général  disparu  pour  faire 
place  à  une  végétation  plus  rabougrie,  dont  les  arbres,  ramifiés  dès  la  base,  n'ont  guère 
plus  de  10  à  i5  mètres  de  hauteur. 

La  foret  d'Analamazaotra  est  exploitée  pour  la  fourniture  du  bois  de  chauffage  nécessaire 
au  chemin  de  fer.  Elle  produit  aussi  une  grande  partie  des  bois  d'œuvre  et  d'ébé- 
nisterie  emplovés  à  Tananarive,  ainsi  que  les  traverses  utilisées  par  le  chemin  de  fer. 

Il  est  utile  d  ajouter  que  les  forêts  du  versant  oriental,  quelle  que  soit  leur  situation,  ne 
présentent  guère  d'intérêt  pour  la  métropole.  Elles  sont  en  effet  peu  riches  en  bois  d'œuvre, 
et  leur  topographie  désordonnée  les  rend  difficilement  exploitables.  Elles  envoient  cepen- 
dant en  France  une  certaine  quantité  d  ébène  (Nord-Est)  et  un  peu  de  palissandre.  Elles 
fournissent  des  bois  d'œuvre  et  des  traverses  de  chemins  de  fer  aux  pays  voisins  de 
Madagascar. 

Les  espèces  les  plus  utiles  ou  les  plus  caractéristiques  de  ces  forêts  sont  énumérées  dans 
le  travail  précédent  de  M.  Lecomte. 

Les  Mascarenltasia  et  les  Landolphia  sont  représentés  par  plusieurs  espèces  dans  les 
forêts  de  l'Est.  Ces  essences  fournissent  un  caoutchouc  estimé.  Malheureusement  une 
exploitation  abusive  en  a  diminué  le  nombre  au  point  de  rendre  à  peu  près  nulle  la  produc- 
tion de  la  gomme. 

Les  essaims  d'abeilles  vivent  nombreux  dans  la  forêt  de  l'Est  qui  produit  une  notable 
proportion  de  cire.  Jadis  on  y  récoltait  du  crin  végétal,  fibre  produite  par  le  palmier  Voni- 
tra  Thouarsiana.  Les  Faucherea  (Nato)  donnent  des  écorces  tinctoriales  utilisées  par  les 
indigènes  pour  la  teinture  de  leurs  tissus. 

Les  Raphia  —  Raphia  Rufjia  —  sont  nombreux  dans  les  marécages  de  basses  altitudes 
de  la  partie  >ord  de  la  zone  que  nous  venons  d'étudier.  Ces  beaux  palmiers  donnent  lieu  à 
une  très  active  exploitation,  et  leurs  fibres  alimentent  un  commerce  d'exportation  impor- 
tant. Ils  sont  cependant  moins  abondants  dans  l'Est  que  dans  le  Nord-Ouest  de  la 
colonie. 

Forêts  des  liantes  altitudes.  —  Nous  comprenons  dans  cette  dénomination  les  peuple- 
ments situés  au-dessus  de  900  mètres  d'altitude.  Les  plus  importants  sont  ceux  qui  cim- 
vrent  les  escarpements  formant  à  l'Est  le  second  ressaut  par  lequel  on  accède  au  Plateau 
Central. 

Ces  forêts  ne  diflcrent  pas  sensiblement  des  précédentes  au  point  de  vue  des  essences 
arborescentes. 

Certaines  espèces  tropicales  en  ont  disparu,  notamment  Ravenala  madar/ascariensis. 


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CARACTÈRES    PARTICULIERS    DES    FORÊTS    DE    MADAGASCAR  l~S 

Les  arbres  sont  les  mêmes  que  ceux  qui  peuplent  les  forêts  des  basses  et  moyennes  alti- 
tudes, mais  certaines  espèces  y  prédominent  :  Weinmannia,  Elaeocarpus.  Rhus  notam- 
ment. Le  genre  Podocarpus,  qui  apparaît  vers  700  mètres  dans  la  formation  précédente, 
prend  un  grand  développement  dans  certaines  régions  des  hautes  altitudes. 

Les  arbres  ont  diminué  de  taille.  Ils  ne  dépassent  guère  9.0  à  aô  mètres  de  hauteur.  Le 
sous-bois  est  riche  en  plantes  herbacées  et  subherbacées.  Les  épiphytesy  sont  nombreux, 
ainsi  que  les  fougères  ;  de  longs  lichens  blanchâtres  pendent  aux  brandies  des  arbres. 

L'altitude  ne  semble  pas  iniluencer  beaucoup  cette  formation,  car  on  la  retrouve  sem- 
blable à  elle-même  sur  quelques  points  élevés  du  centre,  notamment  dans  l'Ankara tra, 
vers  2  ^00  mètres  d'altitude,  où  il  en  existe  encore  quelques  petits  bosquets. 

Cette  forêt  fournit  à  peu  près  les  mêmes  bois  que  celles  des  basses  altitudes.  Elle  ali- 
mente en  bois  d'oeuvre  et  d'ébénisterie  toutes  les  agglomérations  du  centre,  en  dehors  de 
Tananarive  qui  reçoit  la  plus  grande  partie  de  ses  bois  d'une  source  que  nous  avons  indi- 
quée précédemment. 

En  résumé,  les  forêts  de  l'Est  forment  un  tout  dans  lequel  il  est  dillîcile  de  créer  des 
divisions  naturelles.  Le  voyageur  constate  bien  que  l'aspect  de  la  forêt  change  à  mesure 
qu'il  avance  vers  l'Ouest  et  qu'il  gravit  les  escarpements  qui  conduisent  au  Plateau  Cen- 
tral, mais  il  lui  serait  impossible  de  préciser  un  endroit  oîi  les  transformations  soient 
assez  nettes,  assez  accusées,  pour  fixer  le  point  de  départ  d'une  nouvelle  zone  forestière. 


B    —  LES  FORETS  DE  L  OUEST. 

La  région  occidentale  jouit  d'un  climat  plus  chaud  et  beaucoup  plus  sec  que  la  région 
orientale.  La  saison  fraîche  qui  s'étend  du  mois  d'avril  au  mois  de  novembre  est  complè- 
tement privée  de  pluie.  Aussi  la  forêt  y  présente-t-elle  un  aspect  d'ensemble  particulier  dû 
à  cette  climatologie  spéciale. 

La  nature  du  sol  qui  porte  la  forêt  lui  imprime  des  caractères  spéciaux  qui  ont  amené 
M.  Perrier  de  la  Bathie  à  distinguer  quatre  formations  forestières,  correspondant  aux 
quatre  principales  catégories  de  sol  qui  existent  dans  cette  région  :. 

i"  Les  forêts  des  alluvions  et  des  bords  des  cours  d'eau  ; 

2°  Les  bois  des  collines  latéritiques  ; 

3°  Les  bois  des  plateaux  calcaires  ; 

/j"  Les  bois  des  collines  arénacécs. 

Il  no  reste  plus  que  de  rares  vestiges  de  la  forêt  dos  alluvions.  C'était  probablement  la 
plus  i)('lle  de  toute  l'île.  Les  arbres  (jui  en  subsistent  sont  remarquables  par  le  développe- 
ment de  leurs  troncs,  qui  atteignent  20  à  '^o  mètres  de  hauteur.  Sous  le  couvert  de  ces 
arbres  le  sol  est  presque  im.  Il  y  existe  peu  de  sous-bois,  sauf  ipiolques  arbustes  clairsemés 
à  feuilles  persistantes  et  des  herbes  rares  appartenant  à  la  famille  des  .Vcanlhaeées.  Les 
lianes  y  sont  plus  ou  moins  abondantes  suivant  les  situations.  Les  arbres  ([ui  composaient 


l~J\  LES    BOIS    HE    MADAr.ASCAH 

celle  lormalioi)  étaienl  à  feuilles  persistantes  :  Cej)lialfiiit/iiis.  Prolorhus.  Einjenin,  Rwcn- 
sara.  etc.,  ou  à  feuilles  caduques  :  Cnnaritiin.  Kliayu.  Tcrminnlia.  etc.  On  y  observe 
parfois  deux  grands  palmiers  :  Medemia  utilis  et  Borassus  madogascnriensis. 

Les  épiphytes  y  sont  rares  sur  les  arbres.  Les  fougères  y  existent  mais  seulement  dans 
les  endroils  les  plus  humides,  dans  les  gorges  le  long  des  cours  d'eau. 

Les  bois  des  collines  lalériliques  sont  constitués  par  une  futaie  de  i5  à  20  mètres  de 
hauteur  avec  çà  et  là  des  arbres  atteignant  jusquà  26  mètres.  Les  arbres  sont  à  feuilles 
caduques.  Le  sous-bois  est  très  clair,  composé  d'arbustes  les  uns  à  feuilles  caduques,  b-s 
autres  à  feuilles  persistantes.  Les  lianes  y  sont  assez  abondantes.  Les  arbres  ne  portent 
aucun  épiphyte,  ni  mousses,  ni  lichens,  Les  fougères  et  les  palmiers  n'existent  pas  dans 
cette  formation  qui  s'ctage  entre  les  cotes  100  et  800,  sans  présenter  de  changements 
sensibles. 

Les  arbres  sont  surtout  des  Légumineuses  :  Acacia,  Dalbergia,  Grewia,  etc. 
Ces  bois  ont  beaucoup  souffert  de  lincendie  et  ils  n'ont  guère  persisté  qu'à  l'abri  des 
rocailles  et  dans  les  ravins  abrités  des  vents.  Encore  dans  celle  dernière  situation  les  indi- 
gènes ont-ils  continué  à  les  détruire  pour  y  installer  des  tavy. 

Les  bois  des  plateaux  calcaires  n'existent  plus  guère  que  sur  les  «  Tsingy  »  dont  nous 
avons  parlé  dans  la  première  partie  de  ce  chapitre.  Partout  où  le  sol  des  plateaux  est  pro- 
fond et  relativement  fertile,  les  pasteurs  ont  détruit  la  forêt  en  incendiant  annuellement 
les  herbes  du  steppe. 

Cette  forêt  diffère  peu  de  la  précédente  comme  aspect.  Elle  est  plus  pauvre  en  lianes  cl 
plus  riche  en  espèces  à  port  d'Anflansonia.  Beaucoup  d'espèces  sont  propres  à  cette  for- 
mation. La  futaie  atteint  une  quinzaine  de  mètres  de  hauteur  avec  de  place  en  place  des 
sujets  plus  élevés  :  Andansonia,  Diospyros.  Acacia,  etc. 

Le  sous-bois  est  très  clair.  Il  n'y  existe  ni  palmiers,  ni  fougères,  ni  mousses,  ni  lichens 
et  les  arbres  n'y  portent  pas  d'épiphytes. 

La  forêt  des  «  Tsingy  »  ne  difiere  de  la  précédente  que  parce  que  les  espèces  xérophylles 
s'y  trouvent  mêlées  en  plus  grand  nombre  à  mesure  que  le  sol  devient  plus  rocailleux  ou 
que  1  on  avance  plus  vers  le  Sud. 

11  existe  parfois  des  arbres  très  grands  dans  les  crevasses  des  rochers  du  «  Tsingy  ». 
Diospyros  Perrieri,  qui  fournit  l'ébène  de  l'Ouest,  s'y  trouve  représenté  par  de  très  beaux 
sujets. 

Les  bois  des  collines  arénacées  ne  sont  pas  à  proprement  parler  des  forêts.  Ce  sont  des 
taillis  ne  dépassant  guère  10  mètres  de  hauteur.  Tamarindiis  indica  et  di\ers  Andansonia 
sont  très  répandus  dans  celte  formation  qu'ils  caractérisent.  Ce  sont  ces  bois  j^ui  ont  le 
moins  souffert  de  l'incendie,  en  raison  avons-nous  vu  précédemment  de  la  faible  lertilité 
du  sol  qui  les  porte. 

Les  forêts  de  l'Ouest  ont  en  somme  été  presque  entièrement  anéanties.  Il  n'en  reste  plus 
que  de  très  faibles  vestiges  qui  permettent  cependant  d'apprécier  quelle  était  la  valeur  de 
ces  ]icuplements. 


CARACTIiltES     PARTICULIERS    DES     FORKTS     DE     MADAGASCAR  !"•> 

Ils  renfermaienl  de  nombreuses. espèces  précieuses  :  Ebènc,  iJiospyros  Pcrrieri  ;  palis- 
sandre :  Dalhergia  ikopensis  et  Perrieri  ;  Hazomalanga,  Hernandia  Voyroni  dont  le  bois 
est  très  estimé  par  les  menuisiers,  etc.,  etc.  Des  plantes  à  caoutchouc  :  Mascarenhasia 
arborescens  et  lisianl/iiflora  :  Landolphia  Perrieri.  splierocurpa  et  leimis  ;  Cryploslefjin 
madagascarieiisis  ;  Euphorbia  Pirahaza,  etc.,  etc. 

La  partie  Nord-Ouest  de  la  région  occidentale  possède  de  vastes  marais  cpji  donnent 
asile  aux  plus  importants  peuplements  de  Raphia  Ruffia  de  toute  l'île.  Dans  la  partie  Sud 
on  trouve  dans  les  marais  Elu'ïs  madagascarieiisis ,  espèce  voisine  du  palmier  à  huile  de 
1  Ouest  africain. 


PROPRIETES  PHYSIQUES  DES  BOIS 

INDICATIONS  FOURMES  PAR  LE  SERVICE  SPÉCIAL  DES  BOIS 
AU  MINISTÈRE  DES  COLONIES 


Par  les  soins  de  M.  le  commandant  Bertin,  directeur  du  service  des  bois  coloniaux  au 
ministère  des  Colonies,  les  bois  de  Madagascar  ont  été  soumis  à  des  essais  de  flexion 
statique. 

Ces  essais  ont  été  entrepris  à  l'aide  de  l'appareil  Houdaille,  sur  des  échantillons-éprou- 
vetles  de  o",/lo  x;o'",o2  Xo'°.02. 

Cet  appareil  fournit  le  poids  de  rupture  et  de  plus  il  enregistre,  sur  un  cadran  gradué,  les 
déplacements  angulaires  d'une  aiguille,  déplacements  qui  sont  proportionnels  à  la  flèche 
de  courbure  des  éprouvettcs  sous  1  action  des  poids  ajoutés  progressivement  jusqu  à 
rupture. 

Les  mêmes  expériences  faites  simultanément  avec  3  bois  de  France'  ont  donné  : 


CHARGE   DE   RUPTURE 


Chêne 176  kilogrammes  1/1°, 4 

Sapin i35  —  i3°,5 

Pin 12»  —  i4°,o 

Les  chifl'res  indiqués  ci-dessous  pour  les  bois  de  Madagascar  pourront  utilement  être 
comparés  aux  résultats  obtenus  avec  les  trois  bois  indigènes  mentionnés  plus  haut. 

Il  est  bon  de  remarquer  que  le  volume  restreint  des  échantillons  reçus  n'a  pas  permis 
au  Service  des  bois  de  répéter  ces  expériences  sur  plusieurs  éprouvelles  du  même  numéro 
et  que  les  chifl'res  obtenus  se  rapportent  par  conséquent  à  un  essai  unique  et  ne  repré- 
sentent pas  une  moyenne. 

Au  lieu  d'établir  une  fiche  pour  chaque  bois,  nous  avons  résumé  dans  le  tableau  ci-des- 
sous les  résultats  qui  nous  ont  été  communiqués  par  le  Ministère  des  Colonies. 

I.    Sans  précision  d'espice,  de  provenance,  elc. 


Lecov 


LES    BOIS    DE    MAUAGASCAIt 


Urtlcacces. 

Bosqueia  Boiviniana  H.  Bri 

Tréma  orientalis  Bl 

Moracées. 

Ficus  sp 

Plecospcrmum  laurifolium  H.  Bn.     . 
Protéacécs. 

Dilobeia  Thouarsii  R.  el  S 

Dilobeia  Thouarsii  R.  ctS 

Olacacées. 

Olax  glabriflora  P.  Dang 

Anonacées. 

Xylopia  sp 

Arlabotrjs oligospcrma  P.  Dang.. 
Lauracées. 

Rav<>nsara  crassifolia  Bak 

Ravensara  crassifolia  Bak 

Ravensara  latifolia  P.   Dang 

Ravensara  ovalifolia  P.  Dang 

Ravensara  Lastellii  H.  Bn 

Ravensara  floribunda  H.  Bn 

Ravensara  cryptocarvoides  P.  Dang.  . 

Ravensara  cryplocaryoides  P.  Dang.. 

Ravensara  anisala  P.  Dang 

Cryptocarya  Thouvenolii  P.  Dang.     . 

Mespilodapline  Faucherei  P.  Dang.   . 

Mespilodaphne  Thouvenolii  P.  Dang. 

Mespilodaphne  Tapack  P.  Dang.  . 

Mespilodaphne  racemosa  P.  Dang.     . 

Thouvenolia  madagascariensis  P.  Dang.. 
Monimiacées. 

Tambourissa  Thouvenolii  P.  Dang.  . 

Tambourissa  Thouvenolii  P.  Dang.    . 

Schrameckia  madagascariensis  P.  Dang. 
Légumineuses. 

Dalbcrgia  pterocarpifolia  Bak 

Dalbergia  Baronii  Bak 

Piptadenia  Pervillci  \alke 

Albizzla  fastigiata  Oliver 

Cunoniacces. 

Weinmannia  Rulhenbcrgii  Engl.. 

Weinmannia  Ruthenbergii  Engl.. 

Weinmannia  minutiflora  Bak. 

Weinmannia  Lanlziana  H.  Bn. 

Weinmannia  eriocarpa  Tul 

\\  einmannia  Bojeri  var.  Faucherei.  . 
Burséracées. 

Canarium  Boivini  Engl.  (^ 

Canarium  Boivini  Engl.  $ 

Méliacées. 

Turraea  Thouvenolii  P.  Dang. 


I.   F.,  facile;  D.,  difficile  ;  A.  F.,  asseï  facile  ;  A.  D.,  assez  difficile. 


120 

99 


23 


87 
89 
85 

7» 
90 
98 

100 
6i 

116 
3.'. 

160 
33 
49 

i4o 

lOJ 

73 
109 
i34 


126 


43 
161 
65 

'9 
i38 
i3î 


70 
I3-; 


DENSITÉ 

estS 
0  ë  g 

o,4-o,5 

65 

0,4-0,5 

IIO 

o,4-o,5 
0,8-0,9 

io5 

325 

:-i.i 

270 

i-i.i 

2D0 

0.9-1 

225 

0.8-0,9 
0,5-0,6 

270 

i35 

0,7-0,8 
0,7-0.8 

210 

125 

o,5-o,6 
0,6-0.7 
0,6-0,7 

70 

2l5 

170 

1,0-1,1 

20O 

o,5-o,6 

100 

0,6-0,7 
0,5-0.6 

IDO 

80 

0,7-0,8 
0,6-0,7 
o.5-o,6 
0,6-0,7 
o,5-o,6 
0,6-0,7 
0,6-0,7 

210 
180 
180 
200 
95 
190 
170 

o,5-o,6 
0.5^,6 
0,6-0,7 

i45 
i3o 
170 

0,7-0.8 
0,8-0,9 
0,6-0,7 
0,6-0,7 

375 
290 
43,5 
i55 

0,9-1 
0.8-0,9 

i85 

235 

0,7-0,8 
0,6-0.7 
0,7-0,8 
0,6-0,7 

190 
180 
i85 
i5o 

0,4-0,5 
0,6-0,7 

i65 
100 

0,5-0.6 

i4o 

FLÈCHE 


8°,5 
i4° 

i°,5 
3»,9 


3°,5 


2°,3 

ri" 

7°.4 

3»,6 

5°,4 

5° 

o»,5 


3» 

4°.9 
9°.8 

8»,3 

6°,3 
6°,5 

3° 

i°,6 

i°,5 


4°,2 

3°, 5 

3°,8 
7°,4 
5°, 6 
60,9 
8m 
5»,5 

3M 
9°,8 

3°,8 


F. 
A.  D. 


F. 
F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

A.  D. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 

F. 
F. 
F. 

F. 
F. 
F. 
F. 

A.  D. 
A.  D. 
F. 

A.  D. 
A.  F. 
A.  F. 

F. 
? 


0BSEHVAT10N> 


mauvais  état, 
un  peu  échaulTé. 

mauvais  l'iat. 


mauvais  état. 


mauvais  état, 
très  mauvais  élat. 
échantillon  fendu, 
un  peu  cchaufTé. 

1res  échauffé, 
échauffé. 
très  échauffé. 


ï  fendu. 


mauvais  état. 


très  échauffé. 


PROPRIETES    PHYSIQUES    DES    BOIS 


"79 


densité:  5  il 


FLÈCHE 


OBSERV\TIO>S 


Tricllilia  peltoslylls  H.  Bn 

Rutacécs. 

Toddalla  macrophylla  Baker 

Toddalia  polymorpha  P.  Dang 

Erythroivlacécs. 

Erythroxylon  ampullaceum  Bak 

Erythroxylon  elegans  H.  Bn 

Euphorbiacées. 

Uapaca  densifolia  Baker 

Uapaca  Thouarsii  H.  Bn 

Brideleia  Tulasneana  H.  Bn 

Macaranga  racemosa  Bak 

Anacardiacées. 

Rhiis? 

Protorhus  Thouarsii  Engl 

Protorhus  Thouvenoiii  H.  Lee 

Protorhus  sericea  Engl 

Ilicacées. 

Ilex  monticola  Tul 

Sapindacées. 

Allophylus  Cobbe  Bl 

AUophylus  nigrescens  Bl.  var.  macrocarpa. 

Tina  madagascariensis  Badlk 

Icacinacées. 

Apodytcs  Thouvenoiii  P.  Dang 

Malvacées. 

Hibiscus  lasiococcus  H.  Bn 

Tiliacces. 

Grewia  Faucherei  P.  D 

Grewia  Thouvenoiii  P.   D 

Sterculiacées. 

Dombeva  acerifolia  Benth 

Dombeya  biumbellata  Bak 

Sterculia  sp 

Elaeocarpacécs. 

Elaeocarpus  quercifolius  Bak 

Chlasnacces. 

Leplolaena  multiflora  Dup.   Th 

Rhodolacna  Bakeriana  H.  Bn 

Bixaccss. 

Aphloia  mauritiana  Bak 

Winleranacées. 

Cinnamosma  madagascariensis  P.  D.. 
Sauiydacéeg. 

Asloropeia  rhopaloides  Bak 

Astcropeia  micraster 

Guttifcres. 

Svmphonia  clusioidcs  Bak 

Symphonia  rhodoscpela  Jum.  et  P.  de  la  B. 

Symphonia  sp 

Svmphonia  fascicubita  B.  et  H 

Symphonia  uropliylla  Don 

Calophyllum  parvitlorum  Boj 


83 

io5 
III 

3i 

32 

5a 

57 
ii8 

95 

36 

47 
8o 
i46 


i3o 

7 
iSg 


44 

i4 

38 

46 
■49 


138 

3o 

121 

45 


0,6-0,7 

0,9-1 
0,9-1 


0,9-1 
0,6-0.7 


0,9 
0,9 

0,6-0,7 
o,5-o,6 

0,7-0.8 
0,7-0,8 
0,7-0,8 
0,8-0,9 

0,6-0,7 

0,9 

0,8-0,9 

0,7-0,8 

0.8-0,9 

0,20,3 

0,6-0,7 
o,5-o,6 

0,2-0,3 
o,3-o,4 
o,a-o,3 

o,4-o,5 

0,9-1 
1-1,1 

0,6-0,7 


0,8-0,9 
1,2 

0,9-' 

0,6-0,7 

0,7-0.8 

0,7-0,8 

0,7-0,8 

0,8-0,9 


33o 
260 

320 
160 

270 
25o 
160 
i5o 

i55 
i65 
175 
260 

i65 

290 
i85 

125 

i35 

75 

,75 
i55 

65 
95 
5o 

i35 


290 

320 


i3o 

i65 

210 
35o 

i85 
180 
i4o 
235 

252,5 

370 


i3»,6 
i6»,8 

12<',l 

22°, 4 

i7°,i 

i7°,5 
16", 2 
i9°,5 


i4°,3 

15° 
18° 
i5°,6 


17».5 


io°,9 


16° 
lï" 
19» 
ao° 
i9»,5 


F. 
A.  D. 

D. 
F. 

i> 

A.  D. 
F. 
F. 

A.  D. 
A.  F. 
F. 
D. 


F. 

A.  F. 
F. 

F. 

A.  F. 

F. 
F. 

F. 
A.  F. 

F. 


A.  F. 
A.  D. 

F. 

D. 

A.  D. 
D. 

A.  F. 
A.  F. 
F. 

A.  F. 
A.  D. 
F. 


très  piqué. 


mauvais  état. 


mauvais  ctat. 


un  peu  échauffé 


i8o 


LES    BOIS    DE     MADACASCAR 


Ochrocarpiis  Bonf;o  Vig.  et  Humb.    . 

Ochrocarpus  decipions  H.  Bn 

Psorosperraum  androsa?mifolium  Bak.     . 

Haronga  madagascaricnsis  Choisy. 
Myrtacées. 

Eiigenia  condensata  Bak.  v.  Thouvcnotii.  P.  D 

Eiigcnia  sp.  nov 

Eiigcnia  cunoifolia  Bak 

Eugcnia  cunoifolia  Bak 

Combrétacées. 

Terminaliopsis;  tcirandrus  P.  Dang.   ... 
Méla.stomacécs. 

Dichœlanlhera  reliculala  Cognx 

Memecylon  angulatum  Reich 

Mcmecylon  Fauchcrei  P.  D 

Memecylon  Thouvenolii  P.  D 

Rhizophoracées. 

Carallia  madagascariensis  Tul 

Macarisia  pyramidala  Dup.  Th 

Araliarécs. 

Ciissonia  longipediccllata  H.  Lee 

Polyscias  ornifolia  (Bak.)  Harms 

Ericacôes. 

.\gauria  salicifolia  Hook.  f 

Myrsinacées. 

Oncostemum  Commcrsonianum  A.  de  Juss. 
Sapolacées. 

Sideroxylon  belsimisarakum  H.  Lee 

Gambeya  madagascariensis  H.  Lee 

Faucberoa  laciniata  H.  Lee 

Fauehcroa  Thouvenolii  H.  Lee 

Faucberea  panifolia  H.  Lee 

Oléacces. 

IN'oronhia  emarginata  Dup.  Th 

Loganiacées. 

Auxia  coriaeea  Solercd 

Nuxia  capitata  Bak 

Anthocleista  sp 

Apocynacécs. 

Gerbera  Tanghin  Hook 

Carissa  dcnsiflora  Bak.  var.  microphvUa.     . 

Mascarenhesia  mangorensis  Jum.  et  Perr.   . 
A'crbénacces. 

Vilex  Chrysomallum  Steud 

Rubiacces. 

Nauclea  cuspidata  Bsk 

Pyrostria  madagascariensis  IL  Lee.    . 

Sehisraatoclada  psychotryoides  Bak 

Breonia  madagascariensis  A.  Rich.     .      .      .      . 
Composées. 

Vernonia  Merana  Bak 

.Apodocephala  pauciflora  Bak 

Synchodendron  ramiflorum  DC 


83 

i3 
5 


39 
iol\ 


67 
.53 


1-17 
61 

77 
108 
i35 


58 

28 
4i 
C8 

3 

9 

97 

i5o 

9' 
G3 


DENSITÉ 


0.9-' 
0,7-0,8 
0,8-0,9 
o,5-o,6 


0,9-1 

0,8-0.9 
0.8-0,9 

0,6-0.7 

o,i-o,5 
1.2 
0,9-1 
0,9-1 

0,8-0,9 
o,8-o,g 

0.6-0,7 
0.6-0,7 

0,8-0,9 

0,6-0,7 

0.9 
0,6-0.7 

0,9-1 
i-i.i 
1-1,1 


0,9-1 

0,7-0,8 

0,9-1 

o,5-o,6 

1,1-1,2 

0,6-0,7 

0.6-0.7 

0,9-1 

1-1,1 
o,5-o,6 
0,8-0.9 


1-1,1 
0,6-0,-: 


i5o 
23o 


i35 


245 
i85 

i35 

ii5 
3io 
200 


250 
220 


190 
195 
260 

35o 
295 

34o 


3£|3 
285 

235 


90 

IIO 


2  DO 

i65 
i35 
195 

2y5 

125 

285 


FLÈCHE 


i3°,a 
19° 
20°, 5 
i5°,3 

15°, 3 
22° 
18», 5 


8°,5 
i6°,8 

ii°,9 

i5»,3 

9° 
11°. 5 


A.   F. 
A.  F. 
F. 
F. 

A.  D. 
F. 

A.  D. 
A.  F. 


F. 

A.  F. 
F. 
A,  D. 

A.  D. 
F. 

F. 
F. 


V. 

A.  F. 
A.  D. 
A.  F. 
A.  D. 

A.  D. 

A.  D. 
A.  D. 
A.  D. 

F. 

A.  D. 
F. 


A.  D. 
A.  D. 
F. 
A.  F. 

D. 
F. 
D. 


OBSERVATIONS 


un  peu  échauffe. 


pique  en  partie. 


très  échauffé. 


mauvais  état. 


BIBLIOGRAPHIE    SPÉCIALE 

LIMITÉE  A  CE  QUI  CONCERNE  MADAGASCAR 


Hecrel,  Catalogue   alphabétique   des  plantes  utiles   et  en   particulier  des  plantes  médicinales  et 
toxiques  de  Madagascar,  etc.  Annales  du  Musée  col.  de  Marseille,  1910. 

Jumelle  (H.),  Les  forêts  et  les  essences  Joreslières  exploitables  à  Madagascar.  Congrès  des  Sociétés 
françaises  de  géographie.  Marseille,  1898. 

—  Les  ressources  agricoles  et  forestières  des  Colonies  françaises.  Grand  in-8,   ^12  p.,  Marseille, 
1908. 

—  Deux  Diilliergin  à  palissandre  de  Madagascar.  Comptes  rend.  Av.  »SV.,  t.  i!n),  p.  4ôi. 

—  L'arbre  à  ébène  du  Nord-Ouesl  de  Madagascar.  Hcv.  des  Cuil.  col.,  t.  10,  Paris.  1902,  p.  ."^35. 

Gérard   (André),  Recherches  sur   la  spécification  histologique  des   différents   bois  de  .Madagascar. 
■    Lons-le-Saulnier,   1917. 

Jauffret  (.\.),  La  détermination  des  bois  de  deux  Dalbergia  de  Madagascar  d'après  leurs  matières 
colorantes.  C.  R.  Ac.  Se,  t.   168,  p.  698. 

—  Recherches  sur  la  détermination  des  bois  exotiques  colorés,  d'après  les  caractères  chimiques  et 
spectroscopiques.  .Ann.  Mus.  Col.  .Marseille,  1920. 

LouvEL,  La  forêt  d".\nalaniazaotra,  in  RulL  Econ.  de  Madagascar ,  1909. 

—  Les  forêts  de  l'Ouest  de  Madagascar.  Aqr.  prat.  des  pays  chauds,  igiS,  2°  semestre. 

Sauvaire  (M.-C),  Les  bois  de  .Madagascar  :  étude  commerciale  et  industrielle,  35  pages,  Rordeaux, 
1908. 

F.   Barthère,  ^,'otice  sur  les  bois  de  Madagascar.  Tananarive,   191(3. 

H.  Perbier  de  la  Bvtuie,  La  végétation  malgache,  .[nn.  Insl.  Col.  Marseille,   1921. 

E.  Perrot,  Les  bois  de  Madagascar.  Paris,  1922. 

.Annales  du  Musée  col.  de  .Marseille.  Nombreux  mémoires  et  notes  de  Heckel,  Jumelle,  Pianchon, 
Courchet,  Dubard,  etc.,  sur  des  arbres  de  Madagascar. 

Note   sur  l'exploitation  et  la  réglementation  des  forêts  à  Madagascar.   L'Agriculture  pratiijuc  des 
pays  chauds,   1909,  p.  .'126. 


TABLE    DES    FAMILLES    ET   DES   GENRES    ÉTUDIES 


At/auria,  iig 
Albi::ia,  55. 
AHophyhs.  76. 
Anacardiacées,  72. 
A.\G]0SPER\1ES,  3i. 
Anonacées,  09. 
Aphloia.  y-i. 
Apocynacées,  i33. 
Apodocephala,   i4i. 
Apodyles,  78. 

Araliacées,  117. 

Arlabolrys.  Sg. 
Asti'ropeia.  97. 

Bixacées,  g/l. 
Bnsqueia,  Sa. 
Breonia,  i43- 
Burasaia,  5o. 
Burséracées,  60. 
Catuphylhim.  I02. 
Canarium,  Co. 
CaratUa.  ii4- 
Carissa,  i3i. 
Casearia.  92. 
Cerbcrn.   i33. 

Chlaenacées,  87. 

(Aiinarnosma,  ()6. 

Combrétacées,  no. 
Composées,  i.'i3. 
Craterispermum,  i3g. 
Cunoniacées,  58. 
Cussonia.  117. 
Dalbergia,  53. 
Dichxtanthcra,   1 1 1 . 
Ditobeia.  35. 
Diospyros.  12g. 
Dombeya.  82. 


Ébénacées,  12g. 
Élaeocarpacées,  ^'>. 

El^'ic'irpus,  85. 
Éricacées,  1  ig. 
Érythroxylacées,  67 

Erylhroxylun.  67. 
Ewjeiûa.   io5. 

Eupborbiacées,  tig. 

Fiviuetia.  -!t. 

Flacourtiacées,  92- 
Fauche rea.  I25. 
Ficus,  33. 
Foelidia,  108. 
Gambeya,  \i!i. 
Gompbia.  go. 
Greu)ia,  81. 

Guttifères,  gg. 
O.U.VdS/'Eft.WE.S.  2g. 
Haronga,   loi. 
Hibiscus,  7g. 
Homatium,  98. 

Icacinacées,  78. 

//ex.  75. 

Ilicacées,  75. 
Lauracées,  4i- 
Lécythidacées,  108. 
Légumineuses,  5]. 

I.eplohifnu.  87. 

Loganiacées,  i3i. 

.\/ilC(ir(i;h/il.  69. 
.Uacvirisin.  1  i5. 

Malvacées,  79. 

Mnscnrctihtisiti.  |34. 

Mélastomacées,  in. 
Méliacées,  OS. 
A/raiecv/on.  11  a. 


i84 


TABLE    DES    FAMILLES    ET    DES    GENRES    ÉTUDIÉS 


Ménispermacées,  5o. 

Mespilodaphne,  44. 
Monimiacées,  ItS. 
Moracées,  33. 
Myrsinacées,  lai. 
Myrtacées,  io5. 
A'aufiea,   iSg. 
Noronliia,  i3o. 
Nuxia.  i3i. 
Ochna.  gi. 
Ochnacées,  90. 
Ochrocarpus.  io3. 

Olacacées,  3;. 

Olax.  37. 

Oléacées,  i3o. 
Oncosiemum,  131. 
Ouratea,  90. 
Piptadenia.  55. 

Pittosporacées,  67. 

Pillosporum.  67. 
Podorarpus.  2(). 
Polyscitis,  118. 

Protéacées,  35. 

Protorhus,  7a. 
Psorospermum,  io3. 
Pyroslria,  i4o. 
Ravensara,  52. 
Rheedia.   loa. 
Rhizophoracées,  116. 
Rhodolaena.  88. 


Rubiacées,  iSS- 
Rutacées,  05. 
Samydacées,  97. 
Sapindacées,  76. 
Sapotacées,  ij3. 

iauia.  71 . 

Schismaloclada.   i^i. 
Schrameckia,  .'19. 
Sideroxylon,  ia3. 

Sterculiacées,  82. 
Stercutia.  83. 
Symphonia,  100. 
Synchodendron,  i45. 
Tambourissa,  48. 
Tanghinia.  i33. 
Taxacées,  29. 

Terminaliopsis.   110. 

Tiliacées,  81. 

7"(nn.  77. 
Tisonia.  93. 
Toddalia.  65. 
Tréma.  3i. 
Trichilia.  64. 
Vapacti,  70. 

Urticacées,  3i. 
Verbénacées,  i36. 

Vernonio,  i43. 
l'ifex.  i36. 
H'emmannia,  58. 
■Wintéranacées,  96. 


• 


TABLE   DES   NOMS   INDIGÈNES 


Alakamisy,  i^i . 
Alampona,  79. 
Ambavy,  3g. 
:\  mbora,  48. 
Ambovitsika,  67. 
Ampana,  33. 
Andrarczina,  3i. 
Angavodiana,  1 19 
Anjananjana,  87. 
Arina.  71. 

Avoha,  Sa. 
Babona,  135. 
Bongo,  io3. 

Ditimena,  72,  73. 

Famflona,   la/i 

Famlramanana,  gV 

Farabimpa,  i4i. 

Faraimpa,  i/ii. 

Fotono,  88. 

Hafotra,  82. 

Hafolrafotsy,  81. 

Hafolramana,  83. 

Halompnna,  79. 

Haroiijiana,  lolt- 

HasY,  74. 

Ilavozo.  44. 

Hazomalany,  93 

Hazombaralra,  gS. 

Hazombarorana.  74. 

Hazombary,  i3g. 

Ilazompasika,  71 . 

Hazompoza,  76,  77. 

Ila/ondraiio,  70. 

Hazoïikoaka,  1 15. 

Hazontobo,  la  i. 

Hazotokana,  i45. 
Lecomtf.. 


Herehilsika,  58. 
Helalra,  3o. 
Hoditrovy,  68. 
Kijy,  100. 
Kijy  laby,  lOi. 
Lakafolsy,  10a. 
Lalona.  5g. 
Lalondrevaka,  5g. 
Lambinana,  i3i. 
Lctrazo,  i3o. 
Mainlipody,  117. 
Maintipototra,  127. 

Mailsoririnina,  87. 

Malambovony,  91. 

Mango,  i34. 

Maiioko,  97. 

Manokamena,  98. 

Manpody  fotsj,  65. 

Marankoditra,  gS. 

Maroando,  71. 

Monabilahy,  67. 

Monaliivavy,  68. 

Mcnaby.  go. 

Morampameloiia,  i44. 

Mokarana,  6g. 

Molopangady,  i4o  et  i43 

Monly,  i34. 

Nalo,  iî5. 

Nalo  fotsy,  108. 

Nalo  bazoïilsiariaiia,  laS. 

Nalo  kriiravina,  117. 

Nalo  ravinjboaiigy,  ia6. 

Odiandro,  5o 

Odirahara,  i36. 

Pitsikabibalana,  ii4. 

PiUikabitra,  i4o. 


i86 


TABLE    DES    NOMS    INDIGENES 


Ramaindafa.  ti^. 
Ramy,  6i. 
Ravensara,  42- 
Rotra.  io6. 
Rofra  fotsv,  co6. 
Sakaihazo,  96. 
Sevalahy,  55. 
Soroka,  54. 
Tafanala,  iio. 
TambitsY,  io3. 
Tangena,  i33. 
Tavolo,  42. 
Tavolo  malama,  43. 
Tsitrotroka,   1  i  i . 
Tsimaliamasatsokina 
Tsiramiramy.  i^."). 
Valanirana,   182. 


Valombonma,  56. 
Valompangady,  i4o. 
VanUilana,  117. 
Varongy  fotsv,  45. 
Varongy  mainty,  45. 
Varongy  mavo,  46. 
Vinlaniria,  loa. 
Vivaona,35. 
Vivono,  35. 
Voamboana,  53. 
Voanana,  85. 
Voandrozana,  89. 
Voanlsilana,  1 18. 
Vonoana,  83. 
Voapaka,  "^o. 
Votrandambo,  ■jS. 
Volomborona,  56. 


^'0TE.  —  Nous  avons  enregistré  les  noms  indigènes  recueillis  par  le  collecteur,  mais  nous  ne  leur  attribuons  qu'une 
importance  tout  à  fait  secondaire,  car  les  bi^cherons  indigènes  sont  naturellement  exposés  à  des  confusions  inévitables, 
dans  des  forêts  contenant  un  nombre  considérable  d'espèces  différentes. 


TABLE   DES   PLANCHES 


Les  planches  consacrées  à  des  microphotograpliies  sont  marquées  d'un  *. 

Planche   i.   —   Une  vue  dans  la  forêt  d'Analamazantra Frontispice 

P.gc.. 

—  2.   —  *.\lniis  (ilutinosa  (ïaertn.  (Aune  glutineux).  —  Betutn  nlba  L.  (Bouleau  hhinc).     ...  .      .  l4 

—  3.   —  'Acer  campestre  L.  (Erable).  —  Populus  nigni  L.  (l'euplicr  noir) l6 

—  4.   — .  'Fraxinus  excelsior   (Frêne).  —  Ulmus  cnmpestris  L.  (Urmc  champêtre) 18 

—  5.   —  *Qaercus  sessilijlora  Smith.  (Chêne  rouvre).  —  (]aslanea  viiljaris  L.  (CliAtaignier) io 

—  6.   —  *Juglans  regia  L.  (Noyer).  —  Teclona  grandis  L.  (Teck) îa 

—  ■j.   —  'Guaiacam  officinale  L.  (Gaiac).  —  Dalbergia  tatifolia  Roxb.  (Palissandre  de  l'Inde) î'i 

—  8.  —  "Sioietenia  Mahogany  Jacq.  (Acajou).  —  Diospyros  sp.  (Ebène  d>i  Congo) 26 

—  q.   —   Poilocarpus  madagascariensis  Bak.  —  Mascarenhasia  micrantha  Bak 28 

—  10.   —   *Podocarpus  madagascariensis  Bak.  (Taxacées).  —  Ficus  sp.  (Moracées) 3o 

II.   —  Dilobeia  Thounrsii  R.  et  S.,  rameau  fructifié.  —  DiVoteia  T/ioimrsii,  différentes  formes  de  feuilles..  34 

—  12.   —  "Dilobeia  Thoiiarsii  R.  et  S.  (Protéacées).  —  ArtaboUys  oligosperma  P.  Dang.  (Anonacécs).    .      .  36 

—  i3.   —  Bavensara  crassifolia  P.  Dang.  —  Ravensara  ovalijolia  P.  Dang 38 

—  i4.   —   *ft(wcnsara  latijolia  P.  D.  (Lauracées).  —  Ravensara  crassifolia  Baker  (Lauracécs) 4o» 

—  i5.  —  Mespilodaphnc  Tapack  P.  Dang.  —  Mespilodaphne  racemosa  P.  Dang ia 

—  16.   —  'Mespilodaphne  Tapack  P.  D.  (Lauracées).  —  Mespilodaphne  racemosa  P.  D.  (Lauracées).  ...  4i 

—  l'y.   —    Thoiwenotia  madagascariensis  P.  Dang.  —  Scitrameckia  madagascariensis  P.  Dang 46 

—  18.  —  'Carallia  madagascariensis  Tul.  (Rhizophoracées).  —   Tambourissa  Thouvenotii  P.   Dang.  (Moni- 

miacées) 48 

—  u).   —   Tambourissa  Thoiweiiolii  P.  Dang.  —   Tambourissa  -sp 5o 

—  20.  —  'Dalbergia  pterocarpifalia  Baker  (Légumineuses-Papilionées).  —  Dalbergia  Baronii  Baker  (Légu- 

minenses-Papilionées) 5a 

—  21.   —    Weinmannia  Ruthcnbergii  Eng).  —   Weinmannia  Bojeriana  Tul.  \ar.  F'aucherei 54 

_      22.   —  'Piptadenia  Perui//ei  Vatke  (Légumincu.ses-Ca!salpinées).  —   IVeinmanmn  mi'nii/i/Iora  Baker (Cuno- 

niacées). >'6 

—  23.   —   Canan'um  Coiumi  Engl    —  Trichilia  peUoslylis  K.Wn Îi8 

—  24.  —  'Canarium  Coieini  Kngl.  (Burséracées).  —  Tina  madagascariensis  Radik.  (Sapindacécs).  ...  60 
_  25.  —  Toddalia  polymorpha  P.  Dang.  —  Toddalia  macrophylla  Bak.  var.  macrocarpa  P.  Dang.  .  62 
_      26.   —  'Torfria/mpo/rmorp/ia  P.  Dang.  —  Tric/i((ia  pe/Zos^y/is  n.  Un.  (Méliacécs) 64 

—  27.   —   l.'apaca  dcnsij'olia  Bak.  —  llrideleia  Tulasneana  H.   Bn. 68 

—  28.   —  'Macaranga  racemosa  Bak.  (Euphorbiacées).  —  Uapaca  densifolia  Bak.  (Euphocbiacéos)     ...  70 

—  29.   —   Pombeya  biambellata  Bak.  —  Elxocarpus  quercijolius  Bak 74 

—  3o.   —  "Prolorhus  Thoiiarsii  lingl.  (Anacardiacéos).  —  Pombeya  biumbellata  Baker  (Sterculiacéos).    .  76 

3i     —  'Hibiscus  lasiocDccus  II.  Bn.  (Nfalvacées).  — Sfercii/w  sp.  (Slerciili.icées) 80 

3a.  —  Leplûlaena  nuilliflora.  — Cinnamosma  madagascariensis  P .  Dang 84 


[88 


lAULE    DES    PLANCHES 


P.gM 

Planche  33.    —  'Asleropeia  rhopaloïdfs  Bak.  (Samvdacées).  —  Cinnamosma  iradagascariensis  P .  Dang.  (Winléra- 

nacées) 86 

—  34-   —  *Ca«eana  nigresccni  Tiil.  (Klacourliacées).  —  Ouralea  anceps  liak.  (Ochnacées)..    ' 8S 

—  35.   —  Ouratea  anceps  Uak.  —  Orlirucarpus  Bongo  \ .  et  H go 

—  36.  —  'Symphonia  clusioides  H.  Bn.  (Gutlift-rcs).  —  Sympltonia  sp.  (Gutlifi-res) gj 

—  37.   —  Symphonia  acuininala  Bak.  —  Symphonia  sp g4 

—  38.   —  'Symphonia  J'aseiculala  Vig.  cl  Humb.  (Gutlifères).  —  Rheedin  Laka  Vig.  et  Humb.  (Gultifères).  i)0 

—  39.   —  Calophyllum  parvijlorum  Bak.'.  —  Psorospermum  androssemifolium  Bak g8 

—  io.  —  'Calophyllum  panijlorum  Bak.  (Gultifires).  —  Psorospermum  androsœmifoliam  Bak.  (Gutlifères).  100 

—  4i.   —  'Ochrocarpus  Bongn  Vig.  et  Humb.  (Giittifi-res).  —  Cussonia  longipedicellata  H.  Lee.  (Araliacées).  loi 

—  il.  —  Eugenin  condensala  Baker.    --    Tina  mudagascariensis  RaJIk io4 

—  43.    —  'Eugenia  sp,  (Myrlacées).  —  Eugenia  condensala  Baker  (Mvrtacées) 106 

—  I^l\■  —   Terminaliopsis  telrandrus  P.  Dang.  —  Foetidia  clusiitides  Bak 108 

—  45.   —  'Terminaliopsis  telrandrus  P.  Dang.  (Combrélacées).   —  Foelidia  clusioides  Bak.  (Lécvthidacces).  iio 

—  ttô.  —  Diospyros  gracilipes  llicrn.  —  Labramia  liojeri  X.DC 130 

—  47.   —  'Agauria  salicifolia  llook.  f.  (Ericacécs).  —  Nuxia  coriacea  Solered.  (Loganiacéesj 121 

—  4)S.   —   Gambeya  madaguscariensis  H.  Lee.  —  Sideroxylon  belsimisarakum I24 

—  ig.  —  'Gambeya  madagoscariensis  H.  Lee   (Sapotacccs)   —  Faucherea  laciniala  H.  Lee.  (Sapotacées).     .  126 

—  5o.   —  Faucherea  laciniala  H.  Lee.  —  Faucherea  parvifolia  H.  Lee ia8 

—  5i.   —  'Cerbera  Tanghin  Hook   (.Xpoeynaeécs).  —  Xauclea  cuspidala  Baker  (Rubiacées) i3î 

—  52.   —   *Cr«(erispermum /auriniim  Benib.  (Rubiaeces).  —  Apodocephala  paucijlora  hak.  (Composées)..     .  lliO 

—  53.   — -  Nauclea  cuspidala  Bak.  —  Breonia  madaguscariensis  \.  Rich l4a 

—  54.  —  'Synchodendron  ramijlorum  D.  C.  (Composées).  —  ]'eriionia  Merana  Baker  (Composées).  .      .      .  i44 

—  55.   —    Deux  \-\ies  de  la  forêt  avec  Fougères i64 

—  5t").   —   Deux  ïiies  de  la  forêt 1-2 


I.   Dans  les  planches,  C.  parvifolium.  par  erreur. 


TABLE   ANALYTIQUE   DES   MATIÈRES 


Prkfacr. 


Utilité  (le  la  connaissance  de  la  structare  des  bois..                   i 

Composition  de  la  tbrèt  tropicale. f> 

Caractères  à  eiTiployer  pour  la  détermination  des  bois.           -y 

Aperçu  général  sur  la  classification  des  bois  d'Analamazaotra  d'après  leur  structure i5 

Etude  de  quelques  bois  indigènes  ou  d'importation iq 

(Aune,  20;  Bouleau,  20  ;  Érable,  2r  ;  Peuplier,  11  ;    Frêne,   22  ;  Orme,   33  ;   Chêne,    28  ;   CbiitaiL'nier.   2.3  : 
Nover,  ik;  Teck,  2h  ;  Gaiao,  25;  l'alissandre,  25  ;  Acajou,  26;  Ebène,  26.) 

liOIS  PROVENANT  SPÉCIALEMENT  DE  LA  FORÊT  D'.\NALA.\IAZAOTRA  : 

Gymnospermes ay 

Anf^iosiiermes  : 

Dicotylédones  apétales  et  dialypétales .Si 

—            gamopétales i  ly 

Résumé  des  caractères  des  bois  d'Analamazaotra li^j 

Propriétés  physiques  probables  de  certains  bois  d'après  leurs  caractères  de  stiucture i55 


APERÇU  GÉNÉRAL  SUR  LA  FORÊT  DE  MAD.\GASCAR,  par  M.  FAI  CIIÊRK  : 

Les  forêts  de  Madagascar i63 

Caractères  particuliers  des  forêts  de  Madagascar itic) 

PitoPKiÉTKS  PHYSIQUES  des  bois  d'Analamazaotra  p,ir  le  Service  des  Bois  du  Ministère  des  Colonies 177 

Tabie   des  famili.es   et  des  genkf.s  étvdii's iS3 

Table  des  noms   IiNdigjcnes.     . i!^5 

Table  des  planches 187 


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