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Full text of "Magasin de Zoologie : d'anatomie comparée et de palaeontologie"

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%^l^o 


MAGASIN 


DE 


ZOOLOGIE 


JJr^mtm  ^nnie. 


PREMIERE    PARTIE. 

CLASSE  V;  MOLLUSQUES. 
Planches  i   à  40. 


A  PARIS, 

CHEZ  LEQUIEN  FILS,  LIBRAIRE, 

QUAI    DES    AUGU5TINS,    n".    47. 

1831. 


IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  G.  DOYEN, 

RUE   SAINT- JACQUES,    N.    58. 


^*' A 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

DES  GENRES  ET  ESPÈCES  DE  MOLLUSQUES  CONTENUS 
DANS  CE  VOLUME. 


Acasfa  sulcata.  Lamark PL  24 

—  tubulosa.  Beshayes 59 

Achatina  oleacea.  Férussac 5 

—  Marminii.  Deshayes 19 

Ancillaria  volutella.  Deshayes 51 

Astarte  cordiformis  (foss.).  Deshayes 8 

.—  striatula  (foss.)  Deshayes 10 

Auricula  angiostoma.  Deshayes 11 

—  labrella.  Deshayes 14 

Bulimus  planidens.  Michelin 25 

Carocolla  grata.  Michelin 9 

Clausilia  maxima  (foss.).  Grateloup 15 

Conus  Orbignyi.  V»  Audouin 20 

Doris  purpurea.  Risso 17 

—  villafranca.  Risso 27 

Etheria  Carteroni.  Michelin 1 

Fusus  laticostatus.  Deshayes 21 

—  inconstans  (foss.).  Michelin 55 

Hélix  vitrinoïdes.  Deshayes 26 

—  niibeculata.  Deshayes 28 

—  Gaymardi.  Deshayes 29 

—  Poulzozii.  Payraudeau 50 

Lymnœus  Lessoni.  Deshayes 16 

—  rubiginosus.  Michelin 22 

Melania  inquinata.  Defrance 15 

—  helvetica.  Miclielin 57 

Mitra  Peronii.  Lamark 55 

—  semifasciata.  Lamark 56 


—  Michelinii.  Guérin 5g 

Octopus  mycrostoma.  Reynaud 25 

Ovula  punctata.  Duclos 7 

Pleurobranchus  aurantiacus.  Risso 18 

Pyramidella  ventricosa.  Guérin 2 

Scalaria  terebralis  (foss.).  Michelin 34 

—  australis.  Lamark 40 

Siphonaria  bisiphites.  (foss.).  Michelin 5 

—  vasconiensis  (foss.).  Michelin 32 

Succinea  rubescens.  Deshayes 4 

Terebratula  bivulnerata  (foss.).  Michelin 12 

Venericardia  flammea.  Michelin 6 


FIN    DE    LA    TABLE. 


•Ht  1  >- 

ÉTHÉRIE.  Etheria.  Lamarck. 

É.  DE  Carteron.  E.  CaHeroni.  Michelin. 

E .  testa  magna  ^  inœquwali^i ,  irregulari  ,  lamel- 
losâ,  ostreiformi;  costis  distantibus  ^spinosis  ^  spinis 
squamniosis  y  longis  ^  tuhulosis;  striis  transi^ersis 
irregulariter  undatis  ;  epidermide  crasso  viridi  ni- 
gricante  ;  natibus  decorticatis  ;  interius  margari- 
taced  y  lividd. 

Long.  7  à  8  centim.;  larg.  10  centim. 

On  doit  la  connaissance  en  France  de  cette  belle 
coquille  à  M.  Carteron  qui  en  avait  apporté  seule- 
ment deux  valves  gauches  (Blainville),  k  son  frère 
docteur  médecin  praticien  à  Troyes.  Cest  à  la  géné- 
rosité de  ce  dernier  que  je  dois  l'individu  figuré,  et 
je  désire  lui  en  témoigner  ma  reconnaissance  en  le 
décrivant  sous  son  nom.  Comme  toutes  les  Ethéries, 
elle  est  grande  ,  inéquivalve ,  irrégulière ,  et  lamel- 
leuse  ;  mais  ce  qui  constitue  une  grande  différence 
avec  les  autres  espèces  c'est,  \  °  un  épiderme  très  épais 
d'un  vert  noirâtre  et  très  adhérent  au  têt;  2°  cinq  à 
sept  rangs  d'épines  peu  nombreuses,  mais  assez  lon- 
gues, écailleuses  et  tubuleuses;  3°  l'intérieur,  qui  est 
d'une  couleur  nacrée  d'un  vert  livide ,  a  peu  de 
boursoufflures  tandis  que  les  espèces  déjà  connues 
soit  du  Nil  soit  de  la  rivière  de  Galam  en  ont  beau- 
coup ;  k^  le  sommet  ne  paraît  pas  devoir  se  prolonger 
avec  l'âge  comme  dans  l'espèce  rapportée  par  M.  Cail- 
laux ,  du  haut-Nil. 

Elle  se  trouve  dans  le  Sénégal. 

Mon  cabinet  et  celui  de  M.  Carteron  k  Troyes. 

H.  Michelin.  Mai  1830. 


'  >tx  ,  ^. 


Etli  eria  C^rteronw .  H.  MichcHt 


PYKAIVIIDELLE.  Pyramidella.  Lamarck. 

P.   VENTRUE.   P.  ventiicosa.  Guérin. 

P.  testd  oi^ato-oblongd j  lœ^igatdy  alhidâ,  ^'{/^" 
variegatd  y  flammulis  ni  gris  pictd;  spird  aculis- 
simd  ;  anfractibus  numerosis  ,  subdepressis  _,  colu- 
melld  triplicatd. 

Long.  50  mill.;  larg.  14  mill.  r,\.,j,. 

Cette  espèce  a  quelque  ressemblance  avec  la  Pyra- 
midelle  tachetée  de  Lamarck  ;  mais  elle  en  diffère 
parce  qu'elle  est  beaucoup  plus  large  proportionnel- 
lement à  sa  longueur,  et  par  ses  taches  qui  sont  autre- 
ment disposées.  Sa  spire  est  très  aiguë,  formée  de 
onze  tours  assez  aplatis ,  augmentant  graduellement 
de  largeur  du  premier  au  dernier;  celui-ci  forme  à 
peu  près  le  tiers  de  la  longueur  de  la  coquille  ;  il  est 
terminé  à  sa  base  par  un  pli  qui  borde  une  fente  om- 
bilicale très  prononcée  et  circonscrite  en  dedans  par 
le  bord  gauche.  L'ouverture  est  oblique,  élargie  vers 
la  base  ;  son  bord  gauche  est  un  peu  sinué,  il  présente 
une  petite  échancrure  à  sa  base  à  l'endroit  où  finit  le 
pli  de  l'ombilic  ;  le  bord  droit  a  très  peu  d'épaisseur 
sans  être  tranchant.  La  columelle  offre  trois  plis  sail- 
lants et  obliques  dont  les  deux  inférieurs  plus  petits 
et  rapprochés.  La  couleur  générale  de  cette  coquille 
est  blanchâtre  ;  elle  est  variée  de  taches  jaunâtres, 
rousses  ,  disposées  par  petites  ondes  oblongues  sur 
chaque  tour  de  la  spire,  et  il  y  a  sur  les  quatre  ou  cinq 
derniers  desflammules  noires  beaucoup  plus  larges. 

Cette  jolie  pyramidelle  habite  l'île  de Vanikoro;elle 
a  été  découverte  par  MM.  Quoy  et  Gaymard  qui  doi- 
vent la  décrire  dans  la  zoologie  du  voyage  de  l'Astro- 
labe ;  nous  avions  trouvé  cette  coquille  chez  M.  Bé- 

1. 


^  2  Un.- 

valet,  qui  ne  savait  pas  d*oii  elle  provenait,  et  nous 
l'avions  déjà  fait  graver  quand  nous  avons  appris 
qu  elle  avait  été  rapportée  par  les  naturalistes  de  l' A- 
strolable  :  nous  avons  informé  M,  Quoy  de  cette  cir- 
constance en  le  priant  d'en  faire  lui-même  la  descrip- 
tion ;  mais  ses  nombreuses  occupations  l'en  ayant 
empêclié  ,  il  nous  a  seulement  engagea  lui  donner  le 
nom  de  ventricosa  j  ce  que  nous  nous  sommes  em- 
pressé de  faire. 

GuÉRiN.  Mai  1830. 


J^vraïuidell  a  ventricoj'a .  Guth 


•^  5  >- 

AGATHINE.  Aghatina.  Lamarck. 

A.  OLIVE.  A,  oleacea.  Férussac.  Deshayes. 

A,  testa  ouato-oblongd ,  lœi^igatd^  diaphand  vi- 
rescente,  apice  acutdj  aperturd  angustd^  spird 
œquali  ;  anfractibus  octonis  ,  cons^exiusculis  ; 
columelld  basi  ^valdè  contortdj  compressa  ^  alba; 
labro  dextro  sinuato. 

Long.  18à50miU. 

M.  de  Férussac  n'ayant  donné  que  le  nom  de  cette 
espèce  sans  y  ajouter  de  figure  ou  une  description  , 
il  nous  aurait  été  impossible  de  la  reconnaître  sans  la 
complaisance  de  M.  Marmin  qui  en  a  déterminé  un 
individu  de  sa  collection  dans  celle  de  M.  de  Férus- 
sac :  outre  qu'elle  a  à  peu  près  la  forme  et  la  couleu»^' 
du  fruit  de  l'olivier,  elle  est  ovale,  pointue,  lisse, 
polie,  brillante,  partout  d'un  vert  jaunâtre;  quel- 
ques flammules  d'un  jaune  obscur  se  remarquent 
sous  le  dernier  tour  vers  l'ouverture ,  dont  elles  sont 
les  anciennes  traces.  La  spire  est  pointue,  conique, 
composée  de  huit  tours  peu  convexes ,  dont  le  dernier 
est  le  plus  grand  ou  du  moins  aussi  grand  que  tous 
les  autres.  L'ouverture  est  presque  droite,  étroite, 
surtout  postérieurement.  La  columelle  est  fortement 
contournée  en  dedans,  au  tiers  antérieur  de  sa  lon- 
gueur ;  elle  s'aplatit  à  la  base  et  devient  blanche  ;  la 
lèvre  droite  est  mince  et  sinueuse. 

On  présume  que  cette  espèce  vient  des  Antilles. 

(EWCYCLOP.  MÉTHOD.  ;  VCPS,  l.  II,  p.  \\.) 

Deshayes.  Mai  i83o. 


>^{liîaA«9b  tiT' 


Achatllia   oleace^V.  Fériueu-ac 


^  4  >• 

AMBRETTE.  Succinea.  Drapamaud, 

A.  ROUGEATRE.  S.  rubesceus,  Deshayes. 

S.  testa  Oi^atâ  ^  tenui  ,  pellucidd  ^  rubescentej  sub^ 
striatd;  aperturd  opali  ^  amplissimd,  obliqua, 
spird  breui  ,  obtusd. 

Long.  22  milL;  larg.  14  mill. 

Nous  ne  connaissons  de  cette  espèce  que  les  deux 
individus  de  notre  collection  ;  nous  les  avons  acquis 
d'un  marchand  qui  nous  a  assuré  qu'ils  venaient  de 
la  Guadeloupe  ;  ils  ont  des  rapports  avec  le  succinea 
cucuîlataJ^Siinky  Bulineus  patulusBruQ,  et  surtout 
avec  les  jeunes  individus  de  cette  espèce  remarqua- 
ble ;  mais  la  couleur  et  la  forme  les  distinguent  suf- 
fisamment. 

Cette  coquilje  est  ovale,  ventrue,  d'un  rouge  vi- 
neux peu  foncé,  diaphane,  mince  et  cassante;  son 
ouverture  est  fort  grande  ,  oblique ,  régulièrement 
ovale ,  trois  fois  plus  longue  que  toute  la  spire  ;  les 
bords  de  cette  ouverture  sont  minces;  la  columelle 
s'enroule  assez  largement  pour  qu'on  la  voie  d'un 
bout  à  l'autre  de  la  spire ,  en  la  regardant  par  la  base 
de  la  coquille  ;  la  spire  est  formée  de  trois  tours , 
dont  le  dernier  est  beaucoup  plus  grand  que  tous  les 
autres  ;  a  l'oeil  nu ,  cette  coquille  semble  lisse ,  mar- 
quée seulement  de  quelques  stries  d'accroissement; 
mais  vue  à  la  loupe ,  elle  est  couverte  de  stries  très 
fines,  longitudinales  et  assez  régulières. 

(EircYCLor.  méthod.;  vers.  t.  II,  p.  20.) 

Deshayes.  Mai  1830. 


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SIPHONAIRE.  SiPHONARiA.  Sowerbjr. 

S.   BisiPHiTE.  S.  bisiphites.  Michelin. 

S.  testa  ovali^  oon^exâ ;  striis  numerosis  j,  elei^atis  ^ 
irregularibus  ^  subtuberculosis  ;  siphoni  bipaitito  , 
latissimo  propè  marginem. 

Long.  15  à  18  mill.;  larg.  12  à  15  mill. 

Ce  genre,dont  on  doit  la  connaissance  à  M.  So- 
werby,  n'a  pas  encore  été  rencontré  ou  du  moins  si- 
gnalé à  l'état  fossile.  L'espèce  décrite  provient  des 
riches  fahluns  de  Dax,  département  des  Landes,  d'oii 
elle  a  été  rapportée  par  M.  Mathieu,  naturaliste.  La 
coquille  est  de  forme  ovoïde,  la  partie  postérieure 
plus  large  que  l'antérieure  ;  les  stries  sont  nom- 
breuses ,  irrégulières  pour  la  grosseur,  ne  s' élevant 
pas  toutes  jusqu'au  sommet,  et  légèrement  tubercu- 
leuses. Ce  qui  doit  surtout  distinguer  cette  espèce  de 
SQs  congénères ,  c'est  la  largeur  du  siphon ,  qui 
atteint  de  cinq  à  six  millimètres  près  du  bord  et  le 
pli  médian  qui  le  partage. 

Mon  cabinet. 

H.  Michelin.  Mai  4830. 


OfiHf  ïe^M  .mmmiM  .H 


ra<îi?ja 


Siplioiiaria  bifiphUej' .  E.MicheUn 


•H[  6  >- 

VÉNÉRICARDE.  Venericardia.  Lamarck. 

V.  FLAMBOYANTE.  V.Jlammea.  Michelin. 

V.  testa  ovfato-ohliquà ,  cordatd,  elongatâ^  crassdy 
longitudinaliter  costatd;  costis  lotis ,  depressis  j 
obtusis  ;  striis  transe ersis  irregalariter  ;  lunulâ 
profundissimd  ,  umbonibus  magnis  ^  obliquis  ^ 
recuruis;  margine  crenato  j  albo^fasciis  undatis, 
dentatis ,  largiter  fusco  ferrugineis ,  fulvisque- 
nigris. 

Long.  5  centim.;  larg.  4  centim. 

Je  dois  au  hasard  la  valve  droite  (Blainv.)  de  cette 
nouvelle  espèce  de  vénéricarde.  Malheureusement 
elle  paraît  avoir  été  roulée,  ce  qui  lui  enlève  une 
partie  de  ses  caractères  distinctifs.  La  coquille  est 
ovale,  oblique,  cordi forme,  alongée,  épaisse  et  à 
côtes  longitudinales;  les  côtes  sont  larges,  dépri- 
mées, et  obtuses;  les  stries,  transverses  et  prove- 
nant d'accroissements,  sont  irrégulières  ;  la  lunule 
est  profonde  et  les  crochets  grands ,  obliques  et  re- 
courbés; le  bord  est  largement  denté.  Quanta  la  cou- 
leur, le  fond  de  la  coquille  est  blanc  garni  de  bandes 
larges  ondulées  en  dents  de  scie  et  colorées  en  brun , 
feuve  et  jaunâtre. 

Mon  cabinet. 

H.  Michelin.  Mai  1830. 


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A^iiericardia  /lammea  .B.JiiJic'/i, 


Ht  7  >^ 

OVULE.  Ovula.  Lamarck, 

O.^PONCTUÉE.   O.  punctata.  Duclos. 

O.  testa  owato-ohlongâ ,  inflatâ,  alhâ,  utrinquè 
suhrostratâ  ,  striatâ ^  rubro-punctatd  ;  lahro  mar- 
ginato;  columelld  anterius  concaud. 

Long,  7  mill. 

Cette  petite  coquille ,  d'une  rare  élégance ,  se  fait 
remarquer  d'une  manière  particulière  par  la  finesse  de 
ses  stries  etsa  ponctuation  dorsale;  dispositions  qu'on 
n'avait  point  encore  été  à  même  de  constater  dans 
les  différentes  espèces  qui  composent  le  genre  ov^ula. 
Elle  est  ovale-oblongue,  enflée ,  blanche  ;  le  dos  orné 
de  six  points  ronds,  de  couleur  rougeâtre,  placés 
deux  à  deux  ,  et  d'une  manière  uniforme  ;  le  bord 
droit  marginé  et  finement  dentelé  a  l'intérieur;  le 
gauche  ou  columellaire  très  lisse  et  concave,  en 
forme  de  gouttière.  Cette  espèce  est  une  des  plus  jo- 
lies du  genre.  Habite  l'île  Bourbon.  Ma  collection. 

(Mem.  soc.  hist.  wat.,  t.  IV,  p,  248.) 

DucLOs.  Septembre  1828. 


8t'8^  fjidfïiskfâ^  .gojbufî 


Ovula  puncia/a  .  J)uc/o 


ASTARTÉ.  AsTARTE.  Sowerbj, 

A.  coRDiFORME.  ^.  cordîformîs.  Deshayes. 

^.  testa  inflato-cordatà  j  subtrigond  j  déganter 
striatà  y  subequilaterâ ;  umhonibus  magnisj  récur- 
ais ;  lunuld  rotundatd^  excauatdi  marginibus 
crenulatis.  ,       . 

Long,  et  larg.  14  mill. 

Cette  petite  coquille  est,  de  toutes  les  espèces  de 
ce  genre,  celle  qui  est  le  plus  cordiforme  ;  elle  est 
enflée,  subtrigone,  presque équilatérale,  lecôtéposté- 
rieur  étantun  peu  plus  grand  que  l'antérieur;  les  cro- 
chets sont  grands ,  saillants,  recourbés  ;  la  lunule  est 
circulaire ,  assez  grande ,  et  creusée  ;  le  corcelet  est 
profond ,  lancéolé ,  séparé  du  reste  de  la  coquille  par 
un  angle  aigu.  La  surface  extérieure  est  chargée  d'un 
grand  nombre  de  stries  transverses  très  régulières, 
saillantes,  aiguës,  qui  s'effocent  un  peu  vers  le  côté 
postérieur  ;  la  charnière  est  portée  sur  une  lame  car- 
dinale épaisse,  mais  étroite;  les  bords  sont  crénelés 
assez  finement,  cependant  les  crénelures  sont  plus 
grosses  vers  le  milieu  du  bord  inférieur^que  partout 
ailleurs. 

Cette  coquille ,  fort  rare ,  se  trouve  avec  plusieurs 
autres  espèces  à  Bayeux  dans  Foolite  ferrugineuse. 

(EwcTCLOP.  MÉTHOD.,  vcrs.  t.  II,  p,  80.) 

Deshayes.  Mai  1830. 


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GAROGOLLE.  Carocolla.   Lamarck. 

G.  AGRÉABLE.   C  grutu,  Miclielin. 

C.  Testa  conicd;  anfractibus  forte  carinatis  ^  su- 
pra et  infrà  obtuse  coni^exis  ;  carend  acutd  ; 
umbilico  obtecto  ;  aperturâ  patuld  cum  margine 
conuolutd;  coluinellâ  dens  pan^a  ;  lutea  ,  fasciis 
rujis. 

Larg.  et  hauteur  25  mill. 

Goquille  conique,  à  tours  fortement  carénés  et 
légèrement  convexes  ;  carène  aiguë  ;  ombilic  recou- 
vert; l'ouverture  est  presque  triangulaire,  avec  le 
bord  très  renversé,  surtout  dans  les  individus  adul- 
tes. Au  bas  de  la  columelle  se  trouve  une  petite  dent. 
La  couleur  de  cette  coquille  est  jaune  avec  de  larges 
bandes  d'un  rouge  brun  ;  la  bouche  et  la  carène  du 
dernier  tour  sont  blanches. 

Localité.  —  L'Océanie. 

Mon  cabinet,  et  celui  de  madame  veuve  Dupont. 

H.  Michelin.  Juin  1830. 


liAaijm 


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Carocolla  anifa 


ardfa  .   Michelin 


•H[  10  ]K 

ASTARTÉ.  AsTAiiTE.  Sowerby. 

A.  sTRiATULE.  A.  strîatula.  Deshayes. 

A.  Testa  orhiculato-trigond  ^  cor  data  y  exilissimè 
striatâ;  umhonihus  magnis ,  vaîdè  recurvis ,  acu- 
tis;  marginibus  tenue  crenulatis. 

Long,  et  larg.  20  mill. 

Jolie  coquille  bien  distincte  de  toutes  les  espèces 
connues  ;  elle  est  de  forme  suborbiculaire-trigone , 
cordiforme,  très  bombée,  convexe,  couverte  dans 

î  toute  son  étendue  de  stries  très  fines ,  profondes ,  un 
peu  obliques ,  les  dernières  aboutissant  sur  le  bord 
et  ne  lui  étant  pas  parallèles  dans  toute  son  étendue  ; 
crochets  saillants,  fortement  recourbés,  à  sommet 
pointu,  incliné  sur  la  lunule;  celle-ci  est  ovale, 
profonde;  la  ligne  médiane  qui  la  partage,  et  qui 
résulte  de  la  réunion  des  deux  valves  ,  est  sinueuse 
dans  son  milieu,  de  sorte  que  la  partie  de  la  lunule 

|y  qui  appartient  à  la  valve  gauche  est  plus  large  que 
l'autre;  la  lame  cardinale  est  assez  large,  elle  sup- 
porte une  charnière  dont  les  dents  sont  épaisses  et 
saillantes.  Le  test  est  solide  et  épais  ;  les  bords  sont 
crénelés  finement  :  les  jeunes  individus  paraissent 
dépourvus  de  ce  caractère. 
Fossile  des  environs  d'Angers. 

(EwcYCLOP.  MÉTHOD.;  vers.  t.  II,  p.  78.) 

Deshayes.  Juin ^830. 


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Astarte  Kt^trîa/ula .  Dcj-hai/cj- , 


-<  11  K 

Â.URICULE.  AuRicuLA.   Laniarck. 

A.  ANGiosTOME.  A,  angiostouia.  Deshayes. 

A  testa  ouato-elongatd  y  lan^igatd ,  nitidâ  jflavâ  ; 
spird  elongatd,  conicd,  ohtusd;  hasi  attenuatd; 
aperturd  angustatd;  columellâ  bidentatd  ;  labro 
dextro  valdè  intus  marginato  ,.  crenato ,  posticè 
interrupto. 

Long.  16  mill.;  larg.  7  mill. 

Coquille  ovale-oblongue,  à  spire  alongée,  obtuse, 
formée  de  sept  tours  à  peine  convexes,  mais  assez 
larges,  à  suture  simple  très  superficielle.  Le  dernier 
tour  est  un  peu  plus  grand  que  la  moitié  de  la  coquille; 
il  est  légèrement  atténué  à  la  base  ,  et  il  est  dépourvu 
de  l'angle  qui  circonscrit  l'ombilic  dans  d'autres  es- 
pèces :  ici  à  peine  si  l'on  voit  une  fente  ombilicale  cou- 
verte par  le  bord  gauche.  L'ouverture  est  longitudi- 
nale, très  étroite,  grimaçante  ;  la  columelle  offre  à  sa 
l)ase  deux  plis  saillants  etobliques-jlebord  gauche, très 
mince  sur  l'avant  dernier  tour  où  il  s'applique,  s'ar- 
rondit ,  s'épaissit ,  et  s'élargit  à  la  base  où  il  se  courbe 
pour  gagner  le  bord  droit.  Ce  bord  n'est  point  mar- 
giné  au  dehors ,  comme  dans  les  espèces  précédentes; 
son  bourrelet  est  fort  saillant  en  dedans  ;  il  est  tron- 
qué postérieurement ,  mais  l'échancrure  qui  en  ré- 
sulte est  très  petite;  ce  bourrelet  de  couleur  blanche, 
a  cela  de  remarquable,  d'être  denté  dans  toute  sa 
longueur.  La  coquille  est  toute  lisse,  polie,  bril- 
lante; elle  est  partout  d'un  fauve  clair  plus  foncé 
au  sommet.  Nous  ignorons  sa  patrie. 

(  Encyclop.  méthod.;  vers.  t.  II,  p.  95.) 

*  Deshayes.  Mai  i830. 


(1  .ii.m' 


11 


Anrîciila  arKjio^rtomu  .  De^h. 


u/co- 


TÉRÉBRATULE.  TsuBUATinLA.  Lamarrk. 
T.  ▲  DEDX  EBT AILLES.  T.  bivuËnonota.  Mi^dm. 


Testa  subrotunda,  subdepressa  ^  iœtds;  mêfus 
centricù^  tenuiètu  ;  tfotvœ  WÊOffÊœ  ,  imemrvœ  ; 
note  VUE  elevatd;  foramine  mtundato;  mm  mêe- 
dius  utrœque  valvœ,  ùnpressîo  stUcata,  «fptffc'f 
vuhfuld. 


S4idL 

Cette  coquille  fossile  offre  beaucoup  «Tanalo^ 
dans  son  ensemble  arec  quelques  Tariétés  delà  Tere- 
bratula  camea  Sow.,  trouTée  dans  la  craie  de  Xe- 
Ters.  Elle  est  arrondie ,  dépiîmée  ei  lisse  :  les  stries 
d^accroissement  sont  concentriques  et  peu  risibles.  La 
grande  ralre  dépasse  Fautre  de  quatre  millîm.  enri- 
ron ,  et  le  trou  dont  elle  est  percée  est  rond  et  de  la 
largeur  d*un  millim.  et  demi.  Mais  ce  qui  distingae 
surtout  cette  espèce  des  autres ,  c'est  que  du  milieo 
de  cbacune  des  yalres  en  descendant  Ters  les  bords 
inférieurs ,  il  se  trouve  un  petit  sillon  enfoncé  d*un 
millim.  enriron  et  long  de  cinq.  J^ignore  la  localité 
où  elle  a  été  trouvée  et  le  terrain  auquel  elle  ^[>p«(^ 
tient. 

Mon  cabinet. 

H.  MicBEUK.  Juin  1B30. 


'    *1  si)  eiRio  d  takb  9'' 

'bra^  .lïïillim  9'ihijjp  ab  .^riiu»  i  -  i«v  »ijiifii§ 

sti^nherb  iup  9o  «ibM  .iiiïab  J-3  .minkit  «w'Ii  lue^tsi 
uoilira  ub  9iip  Jaa'y  .eâiliis  eab  ^oéije»  o  "i^ 


fiidf    iliul   .lAlJÂUJl^d     H 


12 


Terel)ratiila  bwalncrata .  jticÂciin 


•H[  15  >- 

MÉLANIE.  Melawia.  Lamarck. 

M.  SOUILLÉE.  M.  inquinata.  Defrance.  Deshayes. 

Testa  transe  erse  multistriatd ,  api  ce  costatd;  costis 
longitudinalibus  ;  stria  unicd  superiore  nodulosd. 

Long.  40  mill.;  larg.  46  mill. 

Nous  avons  annoncé  dans  notre  ouvrage  sur  les 
fossiles  des  environs  de  Paris  (tome  II,  page  i05) 
que  la  Mélanie  souillée  ,  si  abondamment  répandue 
h  l'état  fossile  dans  le  bassin  de  Paris  et  en  Angle- 
terre ,  se  trouvait  aussi  vivante  ;  nous  avions  cité  ce 
fait  de  mémoire,  ayant  vu  la  coquille  vivante,  quel- 
ques années  auparavant  dans  la  collection  de  M.  de 
Férussac  ;  aujourd'hui  que  nous  possédons  aussi  cette 
espèce  al' état  récent,  nous  en  donnons  une  figure  que 
Ton  pourra  facilement  comparer  avec  celles  qui  sont 
dans  notre  ouvrage  ;  on  s'assurera  par  ce  moyen  de  l'i- 
dentité des  individus  vivants  et  fossiles,  et  l'on  s'aper- 
cevra que  l'individu  figuré  ici  est  une  variété  a  ajouter 
à  celles  qui  sont  connues.  Il  a  quelques  stries  de  plus 
vers  la  suture  et  n'a  sur  chaque  tour  qu'une  seule  strie 
transverse  qui  soit  tuberculeuse.  Nous  renvoyons 
pour  le  reste  de  la  description  ,  soit  à  notre  ouvrage, 
dans  l'endroit  précité,  soit  à  l'article  Mélanie  du  dic- 
tionnaire des  sciences  naturelles,  par  M.  Defrance. 

Patrie  :  les  Philippines. 

Deshayes.  Juin  ^830. 


rfi9  êùb  ^^i't^^6i 


ITB  89JJp 

1 9Jb nsfoiïi »a  isq bi9'i«««  viviio ^iioa enfib 
f           '  -  -  ?AÛ  19  «J 1 1  />  X      ...>./  ri)  ai  eab  kriiaa  b 

iq  sb  f3ni8  «aupisjjp  b  fl  .esiîflfloo  Jiïo&iup  gallso  ti 
'   "^'  '  '  iMu'ijp'ïiioJ  éifpfiffo  lue  r/ai9  ^lotog  fil  aiav 

;  ;    «iJO^»^     .98«9{u019dm   >tio^   fiJp    9819/8X1611 

jtjin /ub  9'iloif  B  lio8  ^  floiiqIiî>8'ïb  fil  9b  9189T  9Î  -iiioq 
^^  '?b  9ia6bM9f;M»iB'l  6  tioa  ,èlioèiqlioibfl9'{8fî6b 
bO  -M  ir.q  ,89[l9i«JBXï  89î>£i9io8  e9b  9'iisnnofi 
%9cï£qqHiï{^  89l  :  9hJB*ï 


Melaiii<\  îîiijitînafa.  De/ra 


•K  14  >- 

ATJRICULE.  AuRicuLA.  Lamarck. 

A.  LABRELLE.  A.  Lobrella.  Deshayes. 

A.  testa  of^ato-acutd j  tçnuiter  striatâ  ,  giïseo- 
fulud  „  basi  attenuatâ;  spird  fubelongatd  „  acutd  ; 
anfractibus  rotundatis  ,  marginatis  ;  columelld 
biplicatd;  labro  incrassato  ^marginato. 

Long,  12  mill.;  larg,  7  mill. 

Il  serait  possible  que  cette  espèce  soit  la  même 
que  celle  que  M.  de  Férussac  a  nommée  auricula 
faba  dans  son  Prodrome  ;  nous  le  soupçonnons  seu- 
lement d'après  l'indication  de  la  patrie. 

L'auricule  labrelle  est  une  espèce  remarquable  : 
elle  est  ovalaire ,  pointue ,  atténuée  à  la  base  ;  sa 
spire  conique  est  plus  alongée  que  dans  la  section  des 
auricules  conovules  ;  elle  est  composée  de  six  tours 
arrondis,  séparés  par  une  suture  simple  peu  pro- 
fonde et  marginée;  toute  la  coquille  est  finement 
striée  en  travers;  les  stries  sont  très  fines  et  se  voient 
mieux  sur  le  dernier  tour  ;  celui-ci  est  plus  grand 
que  tous  les  autres  réunis,  il  se  termine  à  la  base  par 
un  espace  ombilical  circonscrit  par  une  petite  côte 
blanche  et  décurrente;  l'ouverture  est  étroite,  un  peu 
plus  large  à  la  base  qu'au  sommet  ;  la  columelle  obli- 
que est  bordée  par  un  bord  gauche  mince  appliqué,  si 
ce  n'est  à  la  base  où  il  se  relève  un  peu  :  sur  la  colu- 
melle ,  on  voit  deux  plis  inégaux  qui  la  suivent  dans 
toute  sa  longueur,  et  une  petite  dent  vers  sa  partie 
supérieure.  Le  bord  droit  est  épais,  renversé  au  [de- 
hors, où  il  forme  un  bourrelet  ;  en  dedans,  il  est 
muni ,  vers  son  milieu  ,  d'une  dent  conique.  Toute 
cette  coquille  est  d'un  brun  grisâtre  assez  foncé  :  elle 
est  rare  dans  les  collections. 

Habite  l'île  de  France. 

Deshayes.  Juin  1830. 


^.'r/i;n?'jt  I      v^Ji- 


-oiq  Jj9q  ^Iqmt?,  ' 

lifâjoifîaô  i«9  alDij^:. ,,. 


,       ^     ^  s^  odorixi  »iîo«fiB  ^'^^^  "^  '^^'^  9slyioct  J»9aiip 

ui      ;;f  îua  •  «sq  H»  97éÎ9i  oè  ft  no  ^fid  bÎ  b  Jes'û  90 

«iH., .  ;fS3  7ro?.  bI  mp  x«fitjènf  «ilq  xoab  iîoT  nô  ,  dliam 

^Oifiq  fi«  816Y  jflsJb  atfisq  9fl0  i3  ^iiiaogaol  fi»  aiifoî 

'  Ynsi ,  eîeqà  Jaè  JÎoib  f>iod  aJ  .siuahàqu? 

!'  ;*)b  09^  labrujod  otf  '^rrridî   lï  ho   ^8'4od 

»m<Ja  Iflsb  9njj'f>  ^  ri'\  ^/lav  ,  iaum 

..oo:..  .i.  rA-ii.^  .rr,'{,f  j-/,,   ,_    liiupoo  olîoo 


i4 


Auncula  lahrel/a  .  De^hat/cj- . 


■^  15  >- 

CLAUSILIE.   Clausilia.  Dvaparnaud. 

C.  TRÈS  GRANDE.  C  maxima,  Grateloup. 

C.  testa  sinistrorsd  y  fusiformi  j  utrinque  attenuatd, 
suh^entricosâ  ,  longitudinaliter  substriatd;  aper- 
turd  oblongd  y  ohliqud;  apicè  acuminatd;  colu- 
nielld  triplicatd;  labro  sinistro  elato  ^  lamelloso. 

Grateloup,  bullet.  d'hist.  nat.delasoc.linn.de 
Bord.  tom.  II,  pag.  67  n.  55. 

Long.  55  ntill.;  larg.  9  mill.  eldeni. 

M.  Grateloup  n'ayant  eu  a  sa  disposition  que  des 
individus  mutilés  de  cette  belle  et  rare  coquille  fos- 
sile, nous  avons  cru  qu'il  serait  intéressant  d'en 
donner  une  bonne  figure  et  une  description  com- 
plète ,  d'après  un  bel  individu  entier  que  nous  pos- 
sédons. 

Cette  coquille  est  alongée,  turriculée ,  ventrue 
dans  le  milieu ,  pointue  au  sommet ,  un  peu  atténuée 
vers  l'ouverture,  mais  généralement  étroite  et  su- 
bulée  comme  le  sont  presque  toutes  les  Clausilies' 
La  spire,  qui  est  tronquée  au  sommet,  est  composée 
de  douze  tours,  et,  sans  cette  troncature ,  ils  auraient 
été  au  moins  au  nombre  de  dix-huit  ou  dix-neuf.  Ils 
sont  aplatis,  substriés  dans  leur  longueur,  et  séparés 
par  une  suture  simple  et  superficielle.  L'ouverture 
qui  termine  le  dernier  tour  est  alongée,  évasée  à  la 
base ,  rétrécie  au  sommet  ;  elle  est  oblique  à  l'axe 
de  la  coquille  ;  son  bord  droit  est  simple ,  le  bord 
gaucbese  relève  dans  toute  sa  longueur,  il  est  sinueux 
et  lamelleux  ;  la  columelle  est  chargée  de  trois  gros 
plis  obliques  dont  le  supérieur  est  le  plus  saillant. 

Localité  :  fahluns  de  Mandillot ,  près  Dax. 

Deshayes.  Juin  1830. 


ClaUSllia  maAn/nœ.  Gra/e/oi^ 


•"<  -16  >•- 

LIMNÉE.    LiMi&EA.  Lamavck, 

L.  Lesson.  L.  Lessoni.  Deshayes. 

L.  testa  ouato-'ventncosd  f  globulosd^  pellucidd^ 
fragilissimd  y  suhstriatd  j  viriduld  ;  spird  hre\^i  , 
acutd;  aperturd  magnd ,  os>ali  ;  margine  dextro 
simplici  acuto  ;  columelld  contortd. 

Long.  27  mill.;  larg.  20  mill. 

Coquille  remarquable  que  nous  devons  à  l'obli- 
geance de  notre  ami  M.  Lesson ,  auteur  de  la  Zoolo- 
gie du  voyage  de  la  corvette  la  Coquille,  auquel  nous 
nous  faisons  un  plaisir  de  la  dédier. 

Cette  espèce  de  Limnée  a  une  forme  qui  la  rappro- 
che un  peu  du  limnea  auricularis  ;  elle  est  ovale,  glo- 
buleuse, ampullacée  :  excessivement  mince,  fragile, 
elle  a  la  couleur  et  la  transparence  de  la  corne  blonde 
qui  serait  légèrement  teintée  de  vert  ;  la  spire  est 
courte,  pointue,  composée  de  cinq  tours  dont  les  der- 
niers offrent  vers  la  suture  un  léger  méplat;  le  der- 
nier est  infiniment  plus  grand  que  tous  les  autres; 
la  surface  extérieure  parait  lisse  ou  seulement  striée 
par  des  accroissements  ;  mais  vue  à  un  forte  loupe, 
elle  offre  des  stries  extrêmement  fines  très  serrées , 
longitudinales,  coupées  en  travers  par  d'autres  non 
moins  fines  transverses  plus  distantes  que  les  pre- 
mières ;  l'ouverture  est  ample ,  ovalaire,  évasée  à  la 
base,  un  peu  rétrécie  au  sommet;  la  lèvre  droite 
n'est  pas  renversée  en  dehors,  elle  est  simple  et  très 
mince;  le  bçrd  gauche  forme  une  lame  excessive- 
ment mince  qui  s'applique  sur  l'avant  dernier  tour 
le  long  de  la  columelle  ;  celle-ci  est  un  filet  mince 
tranchant  contourné  et  produisant  un  pli  par  ce 
contournement. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande. 

Deshayes.  Juin  1830. 


,h-S\\V'- 


Àiua  t> 


)tS^  iÛul  .-iTAH' 


iG 


Lyninœa  Ze<r,w/m  .  Dcrhat/c, 


DORIS.  DoRis.   Cuuier.  R.  A.  t.   III,  p.  5i. 

D.  pouRP|[iÉE.  D.  purpurea.  Risso.    ' 

D.  corpore  elongato^paulisper  conuexo_,  pellucido^ 
diaphanOj  lateribus  *  linea  aurantiaca  ^  punc- 
tisque  cœruleis  cinctis  :  hranchiis  sexdecim  pur- 
pureis  j  albo  punctatis . 

Long.  7  centim.;  larg.  1 5  mill. 

L'on  reconnaîtra  aisément  cette  espèce  à  son 
corps  alongë,  un  peu  bombé  en  dessus,  translucide, 
diaphane ,  laissant  échapper  des  ucinules  et  de  lé- 
gères nuances  pourpres,  orné  et  entouré  sur  ses 
bords  d'une  ligne  jaune  orange  accompagnée  de 
petits  points  bleus;  les  tentacules  sont  pourpres, 
striés  en  travers  ;  les  branchies,  au  nombre  de  seize, 
sont  disposées  en  double  spirale  et  diminuent  vers 
leur  sommité;  elles  sont  colorées  d'un  pourpre 
clair  avec  un  point  l:|anc  à  l'extrémité  ;  le  pied  est 
blanchâtre,  transparent,  terminé  en  pointe  coni- 
que ,  liseré  de  rouge  qrange. 

Darse  de  Villefrancfee.  Apparition  en  juin. 

Description  faite  slir  les  lieux  par  M.  Risso  et 
communiquée  par  M.  Laurillard. 

GuÉRiN.  Octobre  i83o. 


jjnrot] 


icii  j^d^ 


n 


Dons    purpiireÀl  .  Laurillard 


OMirtUarfi^  </*/  nat .  xtio  ■  pu 


PLEUROBRANCHE.  Pleuuobranchus.   Ciwier. 
i?.^.  t.  III,  p.  58. 

P.  ORANGÉ.  P.  aurantiacus.  Risso. 

P.  corpore  ouato ,   oblongo,    glabro^  ruhro ,    au- 
rantiaco;  capite  rotundato. 

Long.  40  mill.;  larg.  21  mill. 

Son  corps  est  ovale,  oblong,  bombé  en  dessus, 
d'une  belle  teinte  orange,  recouvert  d'un  large  uian- 
teau  lisse;  la  tête  est  arrondie  sur  le  devant;  ses  ten- 
tacules sont  longs,  coniques;  les  yeux  sont  petits  , 
noirs,  situés  à  leur  base;  branchies  à  seize  rangées 
de  feuillets  étroits,  opposés,  pinnés;  le  pied  est 
très  large.  Coquille  petite ,  solide ,  auriculaire  , 
d'une  couleur  succin  intense. 

Des  côtes  de  Nice ,  dans  la  vase  ;  apparaît  en  mars 
et  avril. 

(Risso,  hist.  nat.  de  l'Eur.  méridionale  ,etc,) 

Nota.  Quoique  cette  espèce  soit  figurée  dans  l'ou- 
vrage que  nous  citons,  nous  avons  cru  devoir  don- 
ner le  joli  dessin  que  M.  Laurillard  en  a  fait  d'après 
le  vivant.  Il  est  si  difficile  d'avoir  de  bonnes  figures 
de  ces  animaux  mous,  que  nous  sommes  persuadés 
qu'on  nous  saura  gré  d'avoir  publié  celle-ci. 

Gd ERIK.  Octobre  i83o. 


Pleui'obrancliiis  awwiàacuo'.  âù-^ 


lamtffay-.l^i/na/. 


AGATHINE.  Achatina.  Lam.   Cuu.  B.  A. 
t.  III,  p.  45. 

A.  DE  MARMiN.  A.  Marminii.  Deshayes. 

A.  testa  oifatO'oblongd j,  subfusiformi j  tenuij  pel- 
lucidâ  j  alhâj  apice  obtus d  ^  longitudinaliter  pli- 
catd;  aperturd  spird  longiore  ;  suturis  eleganter 
crenatis. 

Long.  55  mill.;  larg.  21  mill. 

Cette  jolie  espèce  nous  a  été  communiquée  par 
M.  Marmin,  amateur  distingué,  auquel  nous  nous 
plaisons  à  la  dédier  ;  c'est  une  des  coquilles  rares 
de  sa  charmante  collection.  L'individu  qu'il  possède, 
le  seul  qui  me  soit  connu,  jeune  encore,  est  très 
mince,  diaphane,  blanc  sans  aucune  tache,  de 
forme  ovalaire;  le  dernier  tour  est  beaucoup  plus 
grand  que  le  reste  de  la  spire ,  qui  est  composée  de 
huit  tours ,  le  sommet  est  lisse  et  fort  obtus  j  les 
tours  sont  peu  convexes ,  chargés  de  plis  longitudi' 
naux  bien  distincts,  réguliers,  plus  saillants  vers 
la  spire  qu'à  la  base  de  la  coquille,  où  ils  descendent 
en  diminuant  insensiblement;  chacun  de  ces  plis, 
en  aboutissant  sur  la  suture  ,  y  forme  une  crénelure, 
de  sorte  que  la  suture  est  crénelée  régulièrement  et 
élégamment  d'un  bout  à  l'autre.  L'ouverture  est 
étroite,  plus  longue  que  la  spire,  assez  semblable 
à  celle  de  Xachatina  rosea  ;  le  bord  droit  est  mince 
et  tranchant  et  ne  dépasse  pas  la  troncature  de  la  co- 
lumelle  à  sa  base  :  celle-ci  est  excavée  dans  son  mi- 
lieu. 

On  ne  connaît  pas  la  patrie  de  cette  coquille.  Du 
cabinet  de  M.  Marmin. 

Deshayes.  Novembre  i83o. 


■# 


>^). 


r  , 


Acnatina  Jlanninu  .  Dej-hai/e 


•^  20  )K 

CONE.   Gowus.  Linné. 

C.  DE  D'Orbigwy.   C.  Orbignji.  Aud. 

C.  testa  tenui ,  elongatd  ^  suhfusiformi ,  traïus^er- 
sim  striatd  y  spird  el&s^ato-acutâ ,  tuberculatd , 
maculis  fuli^is  transi^ersim  striatis. 

Long.  5  cent.  3  mill.;  larg.  2  cent.  * 

Le  muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris  est  re- 
devable de  ce  joli  cône  à  M.  Dussumier  qui  lui  en 
a  fait  don  en  1820.  Il  est  surtout  remarquable  par 
la  ressemblance  que  présente  sa  forme  et  la  min- 
ceur de  son  test,  avec  certain  cônes  fossiles  à  spire 
alongée,  entre  autres  avec  le  conus  antedilut^ianus. 
Il  diffère  beaucoup  plus  de  toutes  les  espèces  vi- 
vantes que  j'ai  vues  dans  les  collections.  Ses  stries 
transversales,  l'élévation  de  sa  spire  et  sa  couleur 
le  font  cependant  ressembler  un  peu  au  conus  stri- 
gatus  de  Bruguière  et  de  Lamarck  ;  mais  indépen- 
demment  que  les  tours  de  spire  sont  tubercules , 
ce  qui  n'existe  pas  dans  ce  dernier,  il  est  en  tout 
plus  étroit  et  beaucoup  plus  effilé  en  avant. 

Le  cône  de  d'Orbigny  est  long  de  deux  pouces  ; 
sa  spire  occupe  le  quart  de  celte  longueur  ;  sa  plus 
grande  largeur  est  de  huit  lignes. 

La  spire  qui  est  élevée  et  pointue ,  est  composée 
de  onze  tours  dont  les  angles ,  ou  les  bords  externes, 
sont  occupés  par  une  série  de  tubercules  presque 
perliformes;  ces  tours  sont  eux-mêmes  parcourus 
par  des  stries  au  nombre  de  cinq,  et  leur  intervalle 
est  finement  treillissé  ;  la  coquille,  dans  le  reste  de 
son  étendue ,  est  entièrement  couverte  de  stries 
transversales   fort    prononcées ,    très    régulières   et 


d'autant  plus  larges  qu'elles  sont  plus  voisines  de 
la  spire  ;  près  de  l'extrémité  antérieure  elles  de- 
viennent plus  étroites,  plus  saillantes,  et  laissent 
entre  elles  des  sillons  plus  larges  qu'en  arrière,  et 
qui  sont  parcourus  par  de  très  petites  stries  longi- 
tudinales: cette  disposition  est  rendue  sensible  dans 
le  détail  grossi  qui  accompagne  la  figure. 

Ce  qui  caractérise  surtout  ce  cône,  c'est  la  très 
grande  minceur  de  son  test,  son  allongement  et  la 
forme  très  retrécie  en  avant  ;  cette  dernière  parti- 
cularité lui  donne,  lorsqu'on  le  regarde  en  dessus, 
l'apparence  de  certains  fuseaux  ou  de  certaines  vo- 
lutes. 

Le  fond  de  la  coquille  est  blanc,  mais  cette  cou- 
leur disparaît  sous  une  série  de  taches  ou  flammules 
d'un  roux  brunâtre,  oblongues,  et  qui  ont  quelque- 
fois la  forme  d'un  chevron;  les  taches  sont  surtout 
plus  marquées  sur  le  dernier  tour  de  spire  où  elles 
se  groupent  pour  former  trois  espèces  de  bandes 
transversales  plus  foncées. 

M.  Dussumier,  n'ayant  pas  pris  lui-même  cette 

coquille,  en  ignore  la   patrie;    on  la  lui  a  donnée 

comme  originaire  delà  Chine.       !!/    ,  "  '^"1''"  "f^  • 

'  >  h  ofc   offo-)  'j.î 

i'Utq  &è  l'iueii^u      V.  AuDouiN.  Octobre  i83o. 

iiMîîiatzf»  Abtoâ  8^(  no  ,  af>r^nfc  «t^i  mob  aitsaio' 
->iip*!3'iq  c'Auo'isdiU  9l>  »hàe  9iMf   taq  «èqii::>au   <...> 

r  islfyi  i*i  ,pnvS  sb  a'idnroif  ujî  eôi'iJg  jtab  lan 
)i  eiïfib  fOlifupoaiîi  ç*>«?f^^'"  ■'    •■'^  •   ' -^    — 
5)t'i9Vij03  ifiomoiéijaa 


20 


(omis   Orblgna .  Audouin 


-^  21   >«. 

FUSEAU.  Fusus.   Bruguière. 

F.  A  LARGES  COTES.  F.  loticostatus .  Deshajes. 

F.  testa  fusiformi  ,  elongatd ,  angustâ ,  acutd  , 
albd;  anfractlbus  conuexis  j  medio  taberculatis , 
costatis;  costis  transuersalibus  ^  latis  ,  depressis  , 
striatis  3  corn^exis  ^  sulco  separatis  ;  caudd  spird 
hreyiore  ;  labro  crenuïato ,  intus  sulcato. 

Long.  15  cent.;  larg.  5  cent,  et  dem. 

Coquille  nouvelle,  parfaitement  distincte  de  ses 
congénères,  et  dont  nous  ne  connaissons  encore 
qu'un  très  petit  nombre  d'individus  qui  viennent 
de  Ceylan.  Celui  que  nous  possédons  nous  a  été 
communiqué  par  M.  de  Blosseville,  jeune  officier 
de  marine,  qui  s'est  distingué  d'une  manière  si  hono- 
rable dans  le  voyage  de  la  corvette  la  Chevrette. 

La  coquille  que  nous  nommons  ainsi  est  grande , 
alongée,  étroite,  solide,  épaisse,  toutfe  blanche,  à 
spire  longue  et  pointue,  formée  de  dix  tours  con- 
vexes ,  h  peine  carinés  dans  le  milieu ,  où  ils  pré- 
sentent un  rang  de  tubercules  peu  saillants  qui  s'ef- 
facent sur  les  derniers  tours  et  se  changent  en  côtes 
longitudinales  sur  les  premiers;  chaque  tour  de 
spire  est  muni  de  sept  côtes  transversales ,  larges , 
aplaties-^  séparées  par  un  sillon  étroit  et  finement 
striées  dans  toute  leur  longueur;  à  la  base  du  dernier 
tour  se  trouvent  des  côtes  semblables  aux  autres; 
mais  celles  qui  sont  sur  le  dos  du  canal  sont  étroites, 
saillantes,  subcarénées,  et  beaucoup  plus  distantes 
que  les  autres;  le  canal  de  la  base  est  cylindracé, 
plus  court  que  la  spire;  en  dessous  il  est  bordé 
dans  toute  sa  longueur  par  le  bord  gauche  qui  est 


-^  21   >^ 

peu  saillant;  l'ouverture  est  petite,  toute  blanche 
en  dedans;  le  bord  droit  est  subcaréné,  sillonné  et 
strié  à  l'intérieur. 

Deshayes.  Octobre  i83o. 


21 


Fu^US     lalicOJ-Ùl  .   Dej-hm/cj'  . 


I 


LYMNÉE.  Lymnoeus.  Lam.   Cui^.  R.  A. 
t.  m,  p.  48. 

L.  ROUILLÉ.  Z.  rubiginosus.  Michelin. 

L.  testa  ovato-elongatd  ^  ellipsoideâ ,  pellucidd, 
tenuissimây  suhstriatdj,  luteo  -squalidd  :  spird  bre- 
fHj  acutd;  aperturd  magnd,  elongatâ;  columelld 
albiddj  retrorsd;  epidermide  crasso  ,  striato  , 
nitido,  luteo-ferrugineo. 

Long.  22  rnill;  larg.  45  mill. 

Cette  jolie  coquille,  dont  je  dois  la  connaissance 
à  madame  veuve  Dupont,  lui  a  été  envoyée  des  Indes 
orientales,  dans  des  flacons,  avec  des  reptiles,  sans  dé- 
signation de  localités.  Sa  spire  est  courte  et  atteint 
à  peine  le  quart  du  dernier  tour  ;  sa  couleur  est  d'un 
jaune  sale;  mais  elle  est  ordinairement  recouverte 
par  un  épiderme  épais,  luisant,  et  d'un  jaune  de 
rouille  ;  la  columelle ,  qui  se  renverse  ,  est  couverte 
d'une  lame  mince  d'une  couleur  blanchâtre. 

Mon  cabinet  et  celui  de  madame  veuve  Dupont. 

H.  Michelin.  Octobre  i83o. 


22 


LAinnacUS  rulyu/uioj-uj' .  JficAelùi. 


POULPE.  OcTOPus.  Lamarck.   Cu^.  R.  A. 
t.  III,  p.  II. 

p.  MYCROSTOME.  O.  mycrostoma.  Reynaud.  (') 

Corps  presque  microscopique,  o^^alcj  rougedtre^tête 
large  y  yeux  petits  ^  bouche  étroite  àmâchoires  non 
recourbées  en  bec  de  perroquet^  bras  singulière- 
ment disproportionnés  (  dont  deux  beaucoup  plus 
longs  que  les  autres).  Tous  armés  de  uentouses 
régulièrement  alternantes. 

Ce  poulpe  est  fort  petit  (  fig.  3  );  il  n'acquiert  pas 
au-delà  de  quatre  lignes  de  longueur  sans  toutefois 
comprendre  ses  bras;  il  habite  en  très  grand  nombre 
l'océan  Atlantique  par  34"  et  35**  de  latitude  bo- 
réale. 

Le  manteau,  d'un  rouge  fauve,  marqué  de  taches 
plus  foncées  en  dessus,  est  d'un  blanc  argenté  en 
dessous  ;  il  est  très  mobile;  ses  parties  latérales  et 
postérieures  n'offreut  aucune  trace  de  nageoire. 

La  tête  est  large ,  les  yeux  petits  relativement  au 
volume  du  corps;  la  bouche,  excessivement  étroite, 
est  placée  au  milieu  de  l'implantation  des  bras , 
comme  dans  les  autres  céphalopodes,  et  offre  deux 
mâchoires  cornées  à  bords  presque  droits  et  nulle- 
ment recourbés  en  bec  de  perroquet,  comme  cela 
a  lieu  dans  les  poulpes  déjà  connus(fig.  4?  5)  ;  l'anus 
occupe  sa  place  accoutumée  et  se  montre  à  décou- 
vert en  avant  du  rebord  inférieur  du  manteau. 

Les  bras,  au  nombre  de  hait,  présenterAt  des  dia- 
mètres  très  différents  :  deux  dorsaux,   très  forts, 


(')  Cette  notice  a  été  lue  à  la  société  d'histoire  iiaturel'Je  de  Paris , 
le  6  août  1850. 


-<  25  K 

dépassent  tout  le  corps  en  longueur  ;  les  six  autres 
sont  beaucoup  plus  courts  et  très  inégaux  entre  eux  ; 
les  deux  qui  touchent  aux  dorsaux  égalent  les  deux 
tiers  delà  longueur  du  corps  ;  viennent  ensuite  deux 
très  petits,  à  peine  apparents  chez  les  individus  les 
plus  jeunes,  et  enfin  les  deux  abdominaux  tien- 
nent le  milieu  entre  ces  derniers  et  les  deux  qui  les 
précèdent  ;  ils  sont  tous  armés  de  deux  rangées  de 
ventouses  discoïdes  régulièrement  alternantes,  (fig. 6, 
,et8). 

Le  19  novembre  1828,  par  33°  de  latitude  nord 
et  35°  de  longitude  ouest  du  méridien  de  Paris,  la 
corvette  la  Chevrette  étant  entourée  de  masses  de 
ces  fucus  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  raisins  des 
tropiques,  nos  filets  rapportèrent  un  nombre  pro- 
digieux depoulpes  mycrostômes;  le  20  par  35°  de  la- 
titude nous  en  prîmes  encore  mais  en  moins  grande 
quantité  ,  et  arrivés  par  36°  nous  cessâmes  d'en  ren- 
contrer dans  nos  filets  et  d'apercevoir  leurs  nuées 
autour  du  navire. 

Le  volume  infiniment  petit  de  ce  poulpe  et  les 
couleurs  de  son  corps  n'auraient  certainement  pas 
suffi  pour  me  décider  à  le  considérer  comme  une 
espèce  nouvelle;  mais  la  singulière  disproportion 
de  ses  bras  qui,  dans  plusieurs  milliers  que  j'ai 
observés,  offraient  à  très  peu  près  les  mêmes  rapports 
de  volume,  la  petitesse  de  sa  bouche  et  la  disposi- 
tion de  ses  mâchoires,  m'ont  paru  des  caractères 
susceptibles  d'attirer  l'attention  des  naturalistes, 
et  d'être  décrits  sous  un  nom  particulier  et  comme 
une   espèce  bien  distincte  dans  le  genre  octopus. 

Reyjvaud.  Août  i83o. 


33 


.  0 


0  c  topu  s  niicrostoma .  /{eymuui. 


•-<  24  >•- 
ACASTE.   Ac\STA.  Leach.   Cut^.   R.  A. 

t.  m,  p.  178. 

A.  SILLON ÉE.  H.  sulcata.  Lamarck. 

A.  testa  oblongd^  longitudinaliter  sulcatd ,  al- 
hidd  j  supemè  roseo  tinctd;  sulcis  scabriusculis ; 
valuâbaseos  pocillatd ,  margine  crenulatd. 

Lam.  An.  sans  vert.  t.  V,  p.  898,  n.  3. 
Long.  10  mill.;  larg.  5  mill. 

La  forme  singulière  de  cette  espèce  l'éloigné  un 
peu  de  ses  congénères  pour  les  rapports  ;  elle  est  en 
effet  subtubuleuse .  Outre  qu  e  les  valves  de  la  coquille 
sont  alongées  ,  la  valve  de  la  base  elle-même  l'est 
aussi  notablement ,  et  ressemble  à  une  cupule  très 
profonde,  de  sorte  que,  dans  son  ensemble,  la  co- 
quille est  comme  tubuleuse.  Les  stries  qui  sil- 
lonnent la  coquille  longitudinalement  à  l'extérieur 
sont  assez  larges,  peu  serrées  et  rudes,  surtout  vers 
l'extrémité  supérieure  des  pièces  ,  où  elles  sont  légè- 
rement épineuses.  Cette  même  partie  de  la  coquille 
est  d'un  rose  pâle.  La  valve  de  la  b.ise  est  fort 
profonde ,  striée  longitudinalement  comme  le  reste 
delà  coquille;  mais  ce  qui  la  distingue  des  autres 
espèces,  c'est  que  son  bord  est  crénelé  assez  pro- 
fondément :  ces  crénelures  s'articulent  avec  la  base 
des  pièces  du  cône,  qui  à  l'intérieur  offrent  des 
crénelures  réciproques  et  correspondantes. 

Cette  coquille  habite  la  baie  des  Cbiens  marins  : 
elle  a  été  rapportée  par  Péron.  Collection  du  Mu- 
séum 

Deshayes.  Octobre  i83o. 


^dm 


Acasta     su/cala    .    lamarcA 


2^ 


■^  25  >- 

P       •  BULIJVIE.  BuLiMus.  Lamarck. 

B.  A  DENT  PLANE.  B.  planideus.  Michelin. 

B.  testa  os^atâj  elongatâj  temii,  diaphanâ^longitu- 
dinaliter  et  exilissimè  striatd  ^  "virido-nigricante  ; 
ultimo  anfractu  j,  magno  _,  oblique  posito;  cola- 
melld  roseâ;  labj'o  crasso  ^  mangine  roseo,  rejlexo 
cum  dente  plana;  interiùs  griseo-argenteus. 

Long.  65  mill.;  larg.  50  mill. 

Coquille  fort  rare  dans  les  collections,  présentant 
un  aspect  bizarre  par  l'obliquité  de  son  dernier 
tour,  par  rapport  à  l'axe  et  au  parallélisme  des  autres 
tours.  Il  en  résulte  que  l'ouverture  dépasse  à  peine 
la  moitié  de  la  longueur.  Mais  ce  qui  la  distingue 
surtout  de  ses  congénères ,  c'est  qu'au  milieu  du 
bord  droit  se  trouve  intérieurement  placée  une  dent 
plate,  atteignant  de  4  à  5  millimètres  de  longueur  sur 
2  de  hauteur,  au-dessus  du  bord.  La  couleur  de  la 
coquille  est  à  l'extérieur  d'un  vert  olive  et  à  l'inté- 
riear  d'un  gris  argenté.  La  columelle  et  le  bord  sont 
d'un  pourpre  rosé. 

Habite  le  Brésil. 

Mon  cabinet  et  celui  de  madame  veuve  Dupont. 

H.  Michelin.  Octobre  i83o. 


25 


BnUmilS  p/imiJe/lif .  MUhel^n 


-•^  26  >- 

HÉLICE.  Hélix.  Linnée. 

H.  viTRiNOiDE.  H.  vitrinoïdes,  Deshayes. 

H.  testa  rotundato-depressd ,  tenuissimd^  fragilij, 
vitrœd  j  translucidd  )  politd  ^  lœ^igatd  j  utroque 
latere  cony^exiusculd  j  subtus  imperforatâ;  aper- 
turd  peracutd  y  ovato^semilunari  ;  margine  sim- 
plici  _,  acutissimo. 

Diamètre  1 5  mill. 

Cette  coquille  est  excessivement  mince ,  fragile  , 
transparente  comme  du  verre ,  légèrement  et  uni- 
formément teintée  de  jaune-ambré  :  elle  est  par- 
faitement lisse,  polie,  brillante,  sans  la  moindre 
strie  ;  elle  est  déprimée ,  discoïde  à  la  manière  de 
Yhelix  pjrenaica.  Elle  est  légèrement  convexe  de 
chaque  côté  ;  la  spire  a  cinq  tours  dont  le  dernier 
est  un  peu  plus  grand  que  les  autres  proportion- 
nellement; ils  sont  aplatis  et  leur  suture  est  très 
superficielle.  En  dessous,  cette  coquille  est  imper- 
forée ;  le  centre  est  seulement  déprimé  et  donne  in- 
sertion à  l'extrémité  du  bord  gauche.  L'ouverture, 
assez  grande,  est  plus  large  que  haute  ;  elle  est  sémi- 
lunaire ,  presque  droite  ;  son  péristome  est  simple  , 
mince  ,  tranchant ,  ni  évasé  en  dehors  ,  ni  garni  en 
dedans  d'un  bourrelet.  Le  bord  gauche ,  à  son  inser- 
tion ,  se  contourne  un  peu. 

Nous  ne  savons  d'où  vient  cette  coquille,  que 
nous  avons  depuis  long-temps  dans  notre  collection. 
L'un  des  deux  individus  que  nous  possédions  a  été 
brisé  j  ils  sont  les  seuls  que  nous  ayons  jamais  vus. 
Celui  qui  nous  reste  est  le  plus  petit. 

Deshayes.  Décembre  i83o. 


26 


Hélix  vifr(noîcle<f  .  De^hoj/e^ 


DORIS.   DoRis.   Cahier. 

D.  DE  YiLLEFR ANCHE.  D.    VUlafraïica,  Risso. 

D.  corpore  eloiigato  ^  glauco ,  lineis  auratis  trans 
versis  longitadinalibus  ornato;  branchiis  nouem 
ciliatis. 

Long.  20  mill. 

Son  corps  est  alongé ,  sub-cylindrique ,  convexe , 
à  manteau  d'un  teint  glauque ,  bordé  de  jaune  ,  tra- 
versé longitudinalement  sur  sa  partie  supérieure  de 
trois  doubles  lignes  sinueuses,  inégales,  d'un  beau 
jaune  doré ,  entremêlées  ensemble  en  se  bifurquant 
versTanus  ;  les  tentacules  sont  longs;  les  branchies 
ciliées,  d'un  bleu  tendre;  dessous  du  corps  d'un 
bleu  clair  ainsi  que  le  pied  qui  se  termine  en  pointe. 

Des  côtes  de  Nice ,  sur  les  ulves.  Elle  apparaît  en 
mars  et  août. 

(Risso,  hist.  nat.  de  l'Europe  méridionale.) 

Nota.  La  figure  que  nous  donnons  a  été  faite  sur 
les  lieux  et  d'après  le  vivant,  par  M.  Laurillard, 
aide  naturaliste  de  M.  le  baron  Cuvier.  Cette  circon- 
stance garantit  son  exactitude  et  lui  donne  une 
grande  importance  scientifique. 

GuÉRiw.  Décembre  183©. 


27 


Dons  Villafranca  .  /f^>..^ 


LniiriJ/ard  i>in,n  f 


•H[  28  >- 

HKLICE.   Hélix.  Linné. 

H.  NUBÉcuLÉE.  H,  nubeculata.  Deshayes. 

H.  testâorhiculatây  discoideâ,lœ{figatâ^suprà  con^ 
s^exiusculd y  alhido-grlsed ,  maculis  longitudinal 
libus  nubeculatd  y  infernè  alhidulâ  ,  umhilicatd  ; 
aperturd  basi  sinuatd. 

Long.  12  milL;  larg.  49  mill. 

Coquille  que  nous  ne  trouvons  ni  décrite  ni  fi- 
gurée dans  aucun  des  ouvrages  que  nous  avons  con- 
sultés ,  et  qui  est  probablement  encore  inédite  ;  elle 
a  un  peu  Taspect  de  Xhelix  scabra  ,  mais  on  l'en  dis- 
tingue avec  la  plus  grande  facilité.  Elle  est  discoïde, 
assez  épaisse ,  convexe  des  deux  côtés.  Sa  spire  est 
très  obtuse ,  légèrement  convexe ,  formée  de  cinq 
tours  arrondis,  dont  la  suture  est  simple  et  assez 
profonde.  Les  tours  s'augmentent  graduellement , 
et  le  dernier  est  proportionné  à  la  largeur  des  précé- 
dents. Toute  la  coquille  est  lisse  ou  du  moins  n'offre 
que  quelques  traces  irrégulières  d'accroissement.  En 
dessous ,  elle  est  convexe ,  percée  au  centre  par  un 
ombilic  médiocre,  sur  le  bord  duquel  s'avance  et  se 
renverse  l'extrémité  du  bord  gauche.  L'ouverture  est 
grande,  un  peu  déprimée,  plus  large  que  haute,  semi- 
lunaire,  et  un  peu  oblique  à  l'axe  de  la  coquille.  Son 
péristome,  mince  et  un  peu  évasé  en  dehors,  est  légè- 
rement obtus  à  la  base  ;  le  bord  gauche  ,  vers  son 
insertion ,  présente  une  légère  sinuosité.  Sur  un 
fond  blanc,  grisâtre  ou  jaunâtre,  on  voit,vei*s  les 
deux  tiers  supérieurs  de  la  coquille,  des  taches  lon- 
gitudinales, nuageuses,  ondulées,  qui  se  fondent 
par  leurs  bords  dans  la  couleur  du  fond  ;  elles  se 


M  28  >- 

terminent  cependant  d'une  manière  fort  nette  à  la 
partie  inférieure  ,  qui  est  tout-à-fait  sans  taches. 

Nous  ignorons  d'où  vient  cette  coquille,  de  la- 
quelle nous  n'avons  jamais  vu  que  deux  individus , 
dont  l'un  de  notre  collection. 

Deshates.  Octobre  i8H^; 


îÔ 


Hélix  nnl^ecu/atci  .  Dc^hm/e^ 


HÉLICE.  Hélix.  Linné. 

H.  DE  Gaymard.  h,  Gaymardi.  Deshayes. 

H.  testa  orhiculatO'Conuexdy  subglobulosd^  utroque 

latere  concaud ,  luteo-fuscd;  undiquè    tenue  et 

regulariter  granoso-punctatâ  y  aperturd  semilu- 

nari  y  suhrotundatd  ;  tahro  alho  ;  lûtes c ente  ,  re- 

Jlexo, 

Long.  1 0  miU.*,  larg.  1 5  mill. 

Cette  coquille  ressemble  beaucoup  en  petit  à 
\ hélix  ungulinUj  dont  elle  ne  diffère  pas  du  reste 
par  la  taille  seulement.  Les  tours  de  spire  sont  in- 
volves  ,  rétrécis. ,  le  dernier,  plus  grand  que  tous  les 
autres ,  est  arrondi  et  légèrement  déprimé  à  sa  partie 
supérieure  ;  la  spire  est  à  peine  concave  ;  elle  se 
compose  de  cinq  tours  légèrement  convexes ,  réunis 
par  une  suture  simple  ;  en-dessus  la  coquille  est  con- 
cave ,  la  surface  extérieure  est  marquée  par  un  angle 
à  peine  indiqué;  au  centre  se  voit  un  ombilic  ar- 
rondi et  assez  grand ,  sur  le  bord  duquel  vient  s'ap- 
puyer l'extrémité  gaucbe  du  bord  de  l'ouverture- 
L'ouverture  est  assez  grande,  semi-lunaire,  arrondie, 
tendant  à  la  forme  triangulaire  ;  le  péristome  est  ré- 
fléchi et  épaissi  en  un  bourrelet  arrondi  ,  blanc  a  son 
insertion  columellaire ,  d'un  fauve  pâle  rosâtre dans 
le  reste  de  son  étendue.  Toute  la  surface  extérieure 
de  cette  coquille  est  colorée  uniformément  de  roux- 
blanc,  et  elle  est  ornée  de  ponctuations  granuleuses, 
serrées  et  très  régulières. 

Nous  devons  cette  espèce  à  l'obligeance  de  mes- 
sieurs Quoy  et  Gaymard,  qui  nous  l'ont  communi- 
quée à  leur  retour  du  second  voyage  scientifique 
qu'ils  ont  si  glorieusement  achevé. 

Deshayes.  Novembre  i83o. 


«9 


Hélix  Gavmûr({a  .  De^r/taj/eo- . 


-<  50  >- 

HÉLICE.  Hélix.  Linné. 

H.   DE  PouzoLz.    H.    Pouzolzii.  prt.   Payraudeau. 

H.  testa  orbiculato-globosâyfuscovirentefasciis  tri- 
bus subnigris^  circumdatâ  late  umbilicatâ^  striatâ 
aperturà  rotundato-semilunari  ;  labro  obtuso  sim- 
plici  albo  ,  basi  reflexo. 

Hélice  de  Pouzolz  ,  Pajr.  Cat.  desann._,  pag.  1 02, 
n°  220. 

Long.  5  cent,  et  dem.;  larg.  4  cent. 

M.  Pouzolz,  amateur  fort  distingué,  découvrit 
cette  belle  espèce  en  Corse ,  où  il  paraît  qu'elle  est 
très  rare.  M.  Payraudeau ,  malgré  ses  recherches, 
ne  )a  retrouva  pas ,  et  il  ne  fit  que  l'indiquer  dans 
son  Catalogue  des  annélides  et  des  mollusques  de 
Corse  ,  en  disant  que  M.  de  Ferussac  se  proposait  de 
décrire  cette  coquille  sous  le  nom  de  la  personne  qui 
l'avait  découverte.  Ayant  eu  de  M.  Pouzolz  lui- 
même  un  individu  de  cette  espèce  ,  nous  l'avons 
mis  dans  notre  collection  sous  le  nom  de  cet  esti- 
mable amateur,  avec  l'intention  de  la  lui  dédier,  si 
le  premier  nous  avions  occasion  de  la  décrire.  L'in- 
terruption du  travail  de  M.  de  Ferussac  nous  l'offre 
aujourd'hui,  et  c'est  avec  plaisir  que  nous  saisissons 
l'occasion  qui  nous  est  offerte  de  témoigner  à 
M.Pouzolz  notre  gratitude  des  communications  bien- 
veillantes qu'il  nous  a  faites  dans  l'intérêt  de  la  con- 
chyliologie. L'Hélice  de  Pouzolz  est  grande,  arron- 
die, globuleuse,  subdiscoïde,  approchant  un  peu, 
pour  la  forme  seulement ,  de  Vhelix  algira^  étant 
cependant  plus  globuleuse  qu'elle.  La  spire  arrondie 
et  obtuse  est  formée  de  sept  tours  dont  le  dernier  est 


•Hî  50  ]K 

proportionnéauxautres;cestqurssontarrondisetleur 
suture  simple  est  assez  profonde.  Les  deux  premiers 
tours  sont  lisses ,  les  suivants  sont  chargés  de  stries 
longitudinales  fines  et  irrégulières  qui  résultent  des 
accroissements.  Outre  ces  stries  on  en  remarque  d'au- 
tres transverses  sur  la  partie  supérieure  des  deux 
derniers  tours  de  spire  ;  elles  sont  très  fines ,  rap- 
prochées et  ne  se  voient  bien  qu'à  la  loupe;  en-des- 
sous ces  stries  transverses  manquent  tout-à-fait  et 
les  stries  longitudinales  ont  aussi  une  tendance  à 
disparaître;  le  centre  est  occupé  par  un  grand  om- 
bilic sur  lequel  vient  se  renverser  l'extrémité  du 
bord  gauche.  L'ouverture  est  grande ,  oblique;  le 
péristome  est  mince  et  rendu  obtus  par  un  petit  fi- 
let blanc  qui  le  borde^  il  se  renverse  seulement  à  la 
base  et  surtout  au-dessus  de  l'ombilic.  Cette  co- 
quille est  d'une  couleur  sombre  ,  d'un  brun  yerdâ- 
tre;  le  dernier  tour  est  orné  de  trois  zones  d'un  brun 
presque  noir,  dont  la  supérieure  et  l'inférieure  se 
fondent  par  leur  bord  extern>e  avec  la  couleur  du 
fond.  Cette  coquille  rare  a  45  millim.  de  diamètre  ; 
elle  n'a  encore  été  trouvée  qu'en  Corse. 

Deshates.  Janvier  i83i. 


3o 


Hélix   Pou  Zo/zi .  J)e^ha 


-<  51   >•- 

ANCILLAIRE.  Ancillauta.  Lam. 

A.  VoLUTELLE.  A.  Volutella.  Deshàyes, 

A.  testa  ouato-oblongd,  tenui  nitidd  transversitH 
longitudinaliterque  striatd  j,  Jiifo  -  aurantid  ; 
spird  hrevissimd ;  suturis  callo  rependo  ,  tenue 
opertis  ;  aperturd  elongatd  hasi  latè  emarginatd  ; 
columelld  aïbd. 

Long.  55  rnilL;  lar^.  27  mill. 

Coquille  très  rare ,  qui  s'éloigne  par  le  peu  d'é- 
paisseur de  son  test  du  plus  grand  nombre  des  an- 
cillaires  et  qui  se  rapproche  par  sa  forme  des  volutes 
connues  vulgairement  sous  le  nom  de  gondoles. 

L'ancillaire  volutelle  est  ovale ,  oblongue,  sub- 
tronquée supérieurement  ;  le  dernier  tour  est  tel- 
lement ample  qu'il  constitue  à  lui  seul  presque  toute 
la  coquille.  La  spire  est  très  courte,  formée  de  qua- 
tre k  cinq  tours  subcanaliculés  et  en  rampe;  leur  su- 
ture est  cachée  par  une  callosité  peu  épaisse  qui  s'é- 
tale sur  elle.  La  surface,  extérieure  est  d'une  belle 
couleur  fauve-orangée  ,  elle  est  luisante  ;  on  y  aper- 
çoit des  stries  obscures,  transverses,  onduleuses, 
coupées  par  d'autres  longitudinales  qui  indiquent 
les  accroissements  ;  l'ouverture  est  alongée  ;  le  bord 
droit  est  très  mince  et  tranchant ,  séparé  k  sa  partie 
supérieure  de  l'avant-dernier  tour  par  une  petite 
échancrure.  L'échancrure  de  la  base  est  très  vaste 
et  un  peu  oblique  ;  elle  est  entourée  en  dehors  par 
une  bande  oblique  qu'un  sillon  assez  profond  sé- 
pare du  reste;  cette  bande  est  d'une  nuance  plus 
foncée;  la  columelle  est  mince  et  d'un  beau  blanc,  à 
la  base,  elle  est  lisse. 


•Ht  54   >^ 

Celte  jolie  coquille,  qui  vient  à  ce  qu'il  paraît  des 
mers  de  l'Inde  ,  forme  un  type  bien  particulier  dans 
le  genre  ancillaire.  M.  Michelin  en  possède  une  jolie 
variété  dont  la  surface  extérieure  est  d'un  jaune 
orangé  très  foncé. 

Deshayes.  Janvier  i83i. 


Aîiclllar'ia  iyo/ute//a.  DeAat/r^ 


-<  32  >- 

SIPHONAIRE.  SiPHONARiA.  Sowerby, 

S.  DE  Gascogne.  Z.  Vasconiensis.  Michelin. 

*S.  testé  ouata  y  conuexâ^  obtusd;  radiis  distantibus ^ 
grossis  ^  rotundatis  ;  siphoni  latissimo  ;  impression 
nihus^profundèfimhriatis;  margini  large  undato, 

LoDg.  43  mill.;  larg.  35  mill.;  haut.  \  8  mill. 

Cette  coquille  provient, ainsi  que  celle  déjà  décrite 
sous  le  nom  de  S-  bisipJiites  ^  des  faluns  de  Dax. 
Son  aspect  extérieur  la  rapproche  des  patelles  ;  mais 
elle  présente  intérieurement  les  caractères  des  si- 
phonaires  mieux  que  beaucoup  d'espèces  récentes. 
Les  impressions  musculaires  sont  profondes  et  offrent 
vers  l'intérieur  de  la  coquille  l'aspect  d'une  frange. 
Des  rayons  irréguliers,  distants,  arrondis  et  assez 
espacés,  descendent  du  sommet  de  la  coquille  vers  le 
bord  qui  à  l'intérieur  paraît  onduleux. 

Mon  cabinet. 

H.  Michelin.  Décembre  i83o. 


■     .■A^iUiii   '^.^a^iVA    .'C\'>u\V, 


li-ioèb  ;ij_i>i>  jii3;>  aup  knu.^iuai^u'i; 


52 


Sipli 


OUiiria  iia<PCo/uené'i<f  .Mlche/m . 


•Ht  53  )K 

FUSEAU.  Fusus.  Bruguière, 

F.  INCONSTANT.  F,  incofistans,  Michelin. 

F,   Lesta  fasiformi  ,   elongatd  ,  angustd  _,  acutd  > 
cross d  j  anfractibus  cont^exis  ,  medio  substriatis  ,. 
caudd  spird  vix  œquali ,  ultimi  anfractûs  pars 
inferior  caudaque  largiter  sulcata  :  labro  atte- 
nuatOjintàsplicato, 

Long. -lO  ceutim.;  larg.  5cent. 

Cette  coquille  vien  t  des  falunières  de  Salles  près  Bor- 
deaux. Elle  estalongée,  étroite,  épaisse,  et  sa  spire 
qui  est  aiguë  se  compose  d^ environ  huit  tours,  dont 
les  cinq  premiers  sont  tuberculeux  et  transversale- 
ment striés;  vers  le  milieu  du  cinquième  tour  les 
tubei'cules  à  stries  disparaissent  et  la  coquille  devient 
presque  lisse  dans  la  partie  supérieure  des  tours. 
Le  bas  ainsi  que  la  queue  sont  largement  striés. 
Le  canal  de  la  base  est  un  peu  plus  court  que  la  spire; 
il  est  bordé  dans  sa  longueur  par  le  bord  gauche;  le 
bord  droit»  qui  se  termine  en  s'amincissent,  est 
sillonné  à  rintérieur. 

"^  Michelin.  Mai  iB3i. 


3o 


FuSUS      /nCûThr/aiLP  .  Micheim 


-<  54  >^ 

SCALAIRE,   se  AL  ARIA.  Lamarck. 

S.  TÉRÉBRALE.  S.  tevehralis,  Michelin. 

4^.  testa  turrito-elongatdj  suhulatâ,  imperf or atd,  iv- 
re gulariter  et  longitudinaliter  costatâ  et  varicosd; 
costis  minimis  ,  frequentibus  ;  varicibus  raris  ; 
rotundatis;  anfractibus  contiguis  ;  ultimo  anfrac- 
tu  basi  costd  transuersd  instructo:  suturd  paulu- 
lum  profundd. 

Long.  20  mill,;  diam.  du  dernier  tour  5  mill. 

Celte  coquille  a  été  trouvée  par  M.  Mathieu,  natu- 
raliste, dans  les  riches  falunières  de  Salles,  près  de 
Bordeaux.  Elle  est  alongée  ,  subulée  et  imperforée 
à  tours  contigus  :  irrégulièrement  chargée  de  côtes 
et  de  varices.  Les  varices  sont  très  rares,  et  la  place 
de  la  suture  du  dernier  tour  est  indiquée  par  un 
petit  pli,  qui  n'empêche  pas  les  côtes  et  les  varices 
de  se  prolonger  jusqu'à  la  columelle.  Elle  a  beau- 
coup d'analogie  avec  une  espèce  qui  se  trouve  dans 
la  Méditerranée ,  et  qui  a  été  décrite ,  par  M.  Mi- 
chaud,  sous  le  nom  de  scalaria  tenuicostata.  (Bul- 
letin de  la  soc.  Lin.  de  Bordeaux.  1 829.) 

Mon  cabinet. 

H.  Michelin.  Mai  i83i. 


Scalaria    Tere^raUj' .  Mickelùv 


-<  55  î— 

MITRE.  Mitra.  Lamurck. 

M.  DE  Péron.  m.  Peronii^  Lamarck. 

M,  testa  Oi^ato  conicâj  transi^ersè  sulcatd,  aurantidj 
velfuscd;  anfractibus  fascid  albidd  cinctis  ,  co~ 
lumellâ  quadriplicatd. 

(Var.  b).  Testdbreuiore. 

Lamk.  Anim,  sans  vert.  10017,  pag.  32a,  n.  71. 
Mitra  Peronii.  Ann.  ibid.  n.  71. 

Long.  20  à  22  mill. 

Petite  coquille  fort  remarquable,  en  ce  quelle 
conduit  aux  colombelles  par  Tépaississement  de  son 
bord  droit;  elle  est  ovalaire,  assez  courte,  ayant  la 
spire  formée  de  six  h  sept  tours  aplatis,  conjoints, 
et  finement  striés  en  travers;  les  stries  sont  superfi- 
cielles, distantes,  très  peu  profondes,  tantôt  sim- 
ples, tantôt  très  finement  ponctuées.  Le  dernier 
tour  est  plus  grand  que  tous  les  autres;  il  est  con- 
vexe ,  atténué  à  la  base ,  où  les  stries  se  changent  pro- 
gressivement en  rides.  L'ouverture  est  alongée  ,  fort 
étroite  et  rétrécie  d'une  manière  remarquable  à  sa 
partie  supérieure  ,  par  un  renflement  assez  considé- 
rable du  bord  droit.  Ce  bord  est  obtus  dans  une 
partie  de  son  étendue  ;  il  est  mince  et  crénelé  à  la 
base  ;  il  est  blanc  à  l'intérieur  ainsi  que  la  columelle  ; 
celle-ci  est  épaissie  dans  son  milieu ,  et  elle  présente 
quatre  plis  presque  transverses  et  inégaux.  A  l'ex- 
térieur cette  coquille  est  partout  d'un  brun  orangé; 
le  dernier  tour,  à  sa  partie  supérieure ,  est  orné 
d'une  ligne  blanche  très  étroite  et  très  nette,  laquelle 
se  continue  k  la  base  des  tours  qui  précèdent,  la 


-K  55  î»^ 

suture  se  faisant  immédiatement  au  dessous  d'elle. 
Cette  Mitre  curieuse  a  été  rapportée,  pour  la 
première  fois,  par  Péron,  de  son  voyage  aux  terres 
australes. 

Deshates.  Avril   i83i. 


35 


% 


Jmtra       FeronU   .  Zamarck 


•H[  56  î— 

MITRE.  Mitra.  Lamarck, 

M.  sEMiFAsciÉE.  M.  semifa^cîata.  Lamarck. 

M.  testa  elojigatd,  subtuniculatâj  longitudinalitet 
costatd;  costis  crehrîs  simplicihus  y  superne  le- 
viter  inflexis  y  crassiorihus  _,  interstltiis  lœi^igatis 
tranuersè  striatisi^e  spird  alhd  ^  ultimo  anfractu 
fusco  et  fasciato  j  columelld  albd  subquadripli' 
catd.  Nob, 

Lam.  anim.  ,  s.  vert.  tom.  VU,  p.  3i9 ,  n.  60. 

Long.  25  mill. 

Les  individus  de  cette  espèce  qui  sont  dans  la 
collection  de  Lamarck  sont  beaucoup  plus  petits 
que  celui  que  nous  avons  fait  figurer;  ils  sont  aussi 
d'une  coloration  moins  parfaite.  La  Mitre  semi-fas- 
ciée  n'avait  point  encore  été  figurée  j  elle  est  alongée, 
subturriculée ,  ayant  le  dernier  tour  plus  court  que 
le  reste  de  la  spire  ;  celle-ci  est  formée  de  onze 
à  douze  tours,  légèrement  convexes,  courts,  à  suture 
un  peu  profende  et  onduleuse.  La  base  du  dernier 
tour  est  fortement  écbancrée  et  un  peu  relevée 
vers  le  dos;  des  côtes  nombreuses  et  régulières  ,  un 
peu  infléchies  à  leur  partie  supérieure ,  sont  placées 
sur  les  tours  de  spire  à  des  intervalles  réguliers  ;  les 
interstices  dans  la  plupart  des  individus  sont  lisses 
dans  le  jeune  âge,  et  dans  une  variété  ils  sont  striés 
en  travers.  L'ouverture  est  assez  étroite  ,  courbe  , 
fauve  brun  dans  presque  toutes  ses  parties  ;  la  co- 
lumelle  est  blanche,  et  elle  porte  trois  plis,  quel- 
quefois il  y  en  a  un  quatrième  rudimentaire.  La  spire 
de  cette  espèce  est  blanche,  la  base  des  tours  est 


-<  56  K 

suivie  par  une  fine  ligne  brune  ;  le  dernier  tour  est 
orné  d'une  large  fascie  d'un  brun  fauve ,  au  dessus 
et  au  dessous  de  laquelle  se  montrent  quelques 
lignes  d'un  brun  plus  foncé. 

Cette  jolie  espèce  vient  des  mers  de  l'Inde. 

Deshayes.  Mai   i83i. 


56 


Jmtra    Sem^/wrciatcL .  Zamarck 


-<  57  ►- 

MÉLANIE.  Mélania.  Lamarck. 

M.  HELVÉTIQUE.  M.  helueticu.  Michelin. 

M.  testa  minimâj  albidd,  elongato  turritâ ,  hasi 
lœui  j  anfractibus  cons^exis,  uix  striatis,  in  medio 
angulatis  et  carinatis;  ultimo  anfractu  hicari- 
nato  ;  aperturd  ovatd,  angulosd;  columelld  re- 
trorsd. 

Long.  3  mill.;  larg.  1  mill. 

On  doit  la  connaissance  de  cette  jolie  coquille , 
dont  le  genre  n'avait  pas  encore  été  trouvé  en  Eu- 
rope,  à  M.  Lasserre,  entomologiste  distingué  de 
Genève.  Elle  a  été  trouvée,  par  lui,  sur  les  bords  du 
lac  Léman.  Sa  forme  ,  qui  s'éloigne  des  espèces  d'A- 
frique et  d'Asie,  se  rapproche  davantage  de  quelques 
unes  de  celles  envoyées  de  l'Amérique  septentrio- 
nale. L'individu  figuré  est  presque  blanc,  sans  doute 
parce  qu'il  a  perdu  son  épiderme.  Les  tours  au 
nombre  de  7  à  8 ,  sont  anguleux.  Le  milieu  des  su- 
périeurs est  garni  d'un  bourrelet  formant  carène.  Le 
dernier  tour  en  porte  deux.  L'ouverture  est  ovale 
et  anguleuse  sur  les  bords.  L'intérieur  paraît  devoir 
se  renvepser.  On  ne  connaît  pas  encore  l'opercule, 

Localité.  Suisse,  lac  de  Genève. 

Cabinet  du  Muséum. 

H.  Michelin.  Juin  i83i.   ^ 


'\ 


Melaïua     Ifelvetica  .  MUAehn: 


•^  38  >^ 
MITRE.   Mitra.  Lamarck, 

M.     DE  MICHELIN.    M.     MICHELINII.    Guérin. 

M.  testa  ouatO'Conicd  j  transuersè  et  profundè  sul- 
catdy  aurantidj  anfractibus  fascid  latd  albidd 
cinctis;  columelld  quinque  plicatd. 

Long.  29  mill.;  larg.  12  mill. 

Cette  description  et  le  dessin  qui  Taccompagne 
sont  faits  sur  l'individu  même  de  la  collection  de 
Lamarck;  ce  naturaliste  l'avait  confondue  avec  sa 
mitre  de  Péron ,  mais  M.  Deshayes  l'en  a  fort  bien 
distinguée  {Encycl.  méth.  Art.  MijLre.  t.  2.  p.  464)» 
Voici  ce  qu'il  en  dit  :  «  Dans  la  collection  de  La- 
ïc marck ,  avec  plusieurs  individus  de  l'espèce  que 
«  nous  venons  de  décrire  {mitra  Peronii) y  il  s'en 
«  trouve  un  autre  qui  a  avec  eux  beaucoup  de  res- 
«  semblance,  mais  qui  cependant,  par  ses  caractères, 
«  devra  constituer  une  très  forte  variété ,  peut-être 
«  même  une  espèce  distincte  de  celle  avec  laquelle 
«  Lamarck  l'avait  confondue.  » 

La  mitre  de  Michelin  diffère  effectivement  d'une 
manière  notable  de  celle  avec  laquelle  elle  était  con- 
fondue  ;  sa  forme  est  plus  alongée ,  ses  tours  sont 
profondément  et  largement  sillonnés  en  travers  au 
lieu  d'être  finement  striés.  La  bande  blanche  qui 
orne  les  tours  est  très  large  tandis  qu  elle  est  étroite 
dans  la  mitre  de  Péron  ;  sa  columelle  présente  cinq 
plis  tandis  qu'il  n'y  en  a  que  quatre  dans  l'autre  ; 
enfin  son  bord  droit  n'offre  pas  le  renflement  interne 
qui  rétrécit  vers  le  haut  l'ouverture  de  la  mitre 
de  Péron . 

Nous  avons  dédié  cette  espèce  à  notre  savant  con- 


•-^  58  K 

frère  M.  Michelin,  conchyliologiste  qui  a  enrichi  la 
science  de  beaucoup  d* espèces  nouvelles  publiées 
dans  notre  magasin . 

Habite  les  mers  de  la  nouvelle  Hollande  :  unique 
dans  la  collection  du  prince  Masséna. 

GuÉRiN.  Mai   i83i. 


Ô8 


Mill-fl   llieÂeà 


UUl   .    Ouérin 


-<  59  >- 

AGASTE.  AcASTA.  Leach.  Cu^.  R:A,_u  3. 

A.   TTiBULEUSE.  A.  tubulosu.  Dcshaycs. 

A.  testa  elongatâj  tubulosâ,  parte  superiore  rosed; 
V alibis  transversè  striatis ;  valuâbaseos  profundis- 
simâ  longitudinaliter  lœ^^è  striât â;  margine  in." 
tegrd. 

Cette  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec  Vacasta 
sulcata  de  Lamarck  (  i&gurée  au  n'  24  de  ce  magasin) 
quoiqu'elle  en  soit  parfaitement  distincte  ;  elle  est 
beaucoup  plus  tubuleuse  ;  les  pièces  sont  alongées , 
striées  longitudinalement  a  l'intérieur  et  transversa- 
lement à  l'extérieur  j  leur  sommet  est  lisse  et  teinté 
de  rose  briqueté.  Les  stries  extérieures  sont  très 
fines,  assez  régulières,  et  plus  apparentes  à  la  base 
des  pièces  qu'au  sommet.  La  valve  de  la  base  est 
beaucoup  plus  profonde  que  dans  l'autre  espèce;  elle 
est  toute  blancbe,  mince,  cassante,  striée  légère- 
ment en  longueur.  Le  bord  est  entier  et  sans  cré- 
nelures. 

Les  grands  individus  de  cette  espèce  ont  pu  avoir 
vingt  millimètres  de  longueur.  La  moitié  de  cette 
dimension  étant  occupée  par  la  valve  de  la  base  ,  à 
l'endroit  le  plus  large  de  la  coquille ,  qui  est  celui 
de  la  suture  des  pièces  supérieures  et  de  la  base , 
on  trouve  six  millimètres  de  diamètre. 

On  doit  cette  espèce  aux  naturalistes  de  l'expé- 
dition du  capitaine  Freycinet  ;  elle  est  dans  la  collec- 
tion du  Muséum  sans  indication  de  l'habitat. 

Desôayes.  Octobre  i83o. 


h 


AcaSta       TvildoSCL  .    D&rfua/e 


-<  40  >- 

SCALAIRE.  ScALARiA.  Lamarck. 

S.   AUSTRALE.  S.  austruUs,  Lamarck. 

Se.  testa  turritâj  gracili,  apice  obtusd,  aïbd;  costis 
lœuibus  rectissimis  j  infra  ultimum  anfractus  su- 
pra carinam  impositis;  suturis  vix  excapatis. 

Habite  les  mers  de  la  Nouvelle  Hollande.  M.  Ma- 
cleay.  Mon  cabinet.  Elle  est  imperforée,  glabre, 
sans  taches,  et  n'a  qu  un  pouce  de  longueur  (Lam. 
an.  s.  vert.  t.  6.  2^.  part.  p.  228.  n.  6.) 

Long.  28  mill. 

Nous  devons  la  communication  de  cette  espèce 
rare  à  la  complaisance  de  M.  le  prince  Masséna, 
qui  a  bien  voulu  nous  permettre  de  dessiner  les  es- 
pèces décrites  par  Lamarck  et  non  encore  figurées. 
Possesseur  de  la  plus  ricbe  collection  de  mollusques 
qui  existe  en  Europe,  et  ayant  acquis  celle  de  La- 
marck, type  de  Touvrage  de  ce  grand  naturaliste , 
M.  le  duc  de  Rivoli  rend  le  plus  grand  service  a 
la  science  en  permettant  aux  conchyliologistes  de 
consulter  cette  collection  pour  lever  leurs  doutes  sur 
quelques  espèces  qui  n'ont  pas  été  figurées  et  que 
Lamarck  ne  fait  connaître  que  par  une  description 
très  courte  laissant  quelquefois  à  désirer.  Nous 
avons  été  engagé  par  beaucoup  de  conchyliologistes 
à  donner  la  figure  des  individus  mêmes  ^  sur  lesquels 
ces  descriptions  ont  été  faites ,  et  nous  profiterons  de 
l'occasion  unique ,  qui  nous  est  offerte  par  le  zèle 
éclairé  pour  la  science  du  possesseur  de  la  collection 
de  Lamarck.  Qu'il  nous  soit  permis  de  lui  en  témoi- 
gaer  ici  toute  notre  reconnaissance. 

GuÉRiN.  Avril  1 83 1. 


4o 


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Scalaria    AustraUs  .   lamas ck 


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Classe  V.  Pl.  i. 


PLEUROBRANGHE.  Pleurobranchus.  Cwier. 
P.  RÉTICULÉ.  P.  reticulalus.  Rang. 

P.  corpore  opali-'oblongo,  coni'exo,  lœifigato,  antice  obtuso , 
postice  suhacuto  ;  suprà  bruneo-luteo,  maculis  rotundis  ni- 
gris  ornato,  Uneolisque  albidis  reticuiato  ;  pede  magno , 
oi^alif  pallido  ;  tentaculis  superioribus  bruneis,  inferioribus 
pallidis;  oculis  nigris;  branchiis  luteis  perlucidis. 

Ijong.,  7  centim.  '/,. 

Testa  parç'â,  oblongâ,  subq  uadrangulatâ,  concavâ,  eorneâ, 
bruneâ,  strialâ;  rostro  sinistro,  spirali. 

Long.,  7  millim. 

Le  Pleurobranche  réticulé  se  distingue  des  espèces 
connues  jusquà  ce  jour  par  sa  coloration  et  par  les 
caractères  de  son  test.  Il  est  généralement  d'un  jaune 
couleur  de  chair  plus  foncé  sur  le  bouclier  que  partout 
ailleurs;  la  surface  de  celui-ci  présente  en  même  temps 
des  taches  noirâtres  assez  nombreuses ,  surtout  vers  les 
bords ,  plus  ou  moins  grandes ,  arrondies ,  et  un  peu  né- 
buleuses ;  on  y  remarque  encore  une  grande  quantité  de 
petites  lignes  blanches ,  irrégulières ,  et  qui  par  leur  en- 
trelacement imitent  assez  les  mailles  d'un  filet.  Le  bou- 
clier est  de  forme  ovale  et  un  peu  bombé  ;  l'échancrure 
qu'il  forme  en  avant  est  assez  large ,  et  en  relevant  son 
bord  antérieur,  on  voit  les  deux  yeux  qui  sont  noirs ,  rap- 
prochés, et  postérieurs  aux  tentacules.  Le  pied,  dont  la 
couleur  est  pâle  et  uniforme ,  est  très  grand.  La  tête  et  les 
deux  tentacules  inférieurs  sont  de  même  couleur  que  le 
pied,  et  comme  lui  ils  débordent  le  bouclier  :  les  tenta- 


Cl.  \.  Vl.  i. 

cules  supérieurs  sont  longs,  subcylindriques ,  légèrement 
renfle's  dans  leur  tiers  supérieur,  de  couleur  brune  foncée, 
et  régulièrement  striés  en  travers.  Les  branchies  présen- 
tent un  panache  pyramidal,  coloré  d'un  beau  jaune  trans- 
parent, et  ont  leurs  découpures  serrées. 

La  coquille  est  petite,  oblongue  ,  quadrangulaire ,  con- 
cave en  dessous  et  convexe  en  dessus.  Elle  présente  un 
bord  droit  et  un  bord  antérieur  qui  sont  minces ,  tandis 
que  le  bord  gauche  est  épais  et  se  termine  en  arrière  par 
un  petit  sommet  spiral  bien  distinct,  sur  lequel  on  peut 
facilement  compter  un  tour  et  demi  :  elle  est  irrégulière- 
ment striée;  sa  texture  est  cornée,  et  sa  couleur  roussâtre 
en  dessous  çt  bleuâtre  en  dessus. 

J'ai  trouvé  le  Pleurobranche  réticulé  à  l'île  du  Prieur 
dans  la  baie  de  Saint-Antoine ,  dans  le  mois  de  mars.  Il 
paraît  y  être  peu  commun ,  et  vit  sous  les  rochers  que  la 
mer  délaisse  dans  ses  mortes  eaux. 

Rang. 
Mars  i83a. 


/7 


IMciirobrailchus     reù'culatus  .  Jio 


'19 


Rm.,   /'.', 


Jli'tnond    /"//• 


Cr,àSSE  V.    Pl.    2. 

CALYPTRÉE.  CALypTii^A.  Lamarck. 

C.  (Calypéopsis)  rugueuse.  C.  (Caljpeopsis)  rugosa, 
Less.  Zool.  Coq.,  n^  i58. 

Longueur  6  cent.  |-;  largeur  53  niill.  ;  hauteur  2  cent. 

Cette  coquille estpatellifornie,'t:onvexo-conique, oblon- 
gue,  à  circonférence  profondément  dentelée,  à  dents  inéga- 
les, arrondies,  festonnées.  L'extrémité  antérieure  est  un  peu 
plus  étroite  que  la  postérieure.  La  surface  supérieure  s'é- 
lève en  cône  à  sommet  obtus,  placé  un  peu  en  arrière.  Une 
dépression  assez  marquée  entoure  la  base  du  cône  et  forme 
sur  le  pourtour  un  talus  marginal.  Des  côtes  noueuses , 
grosses,  séparées  par  des  sillons  profonds,  raboteux,  des- 
cendent obliquement  du  sommet  jusqu'aux  bords,  où  ils 
se  perdent  après  avoir  été  coudés  par  la  dépression,  en 
formant  les  dents  saillantes  du  pourtour.  L'intcrvalle^des 
côtes  est  plane  sur  le  bord  et  marqué  d'un  trou  ou  d'une 
fossette  dans  la  portion  amincie  ou  terminale  du  sillon. 
Cette  face  supérieure,  côteleuse,  est  rouge-brunâtre. 

En  dedans  cette  Calyptrée  est  concave,  et  sa  surface  est 
sillonnée  de  rigoles  larges  et  peu  creusées ,  qui  répondent 
aux  sillons  du  dessus.  Le  fond  ou  la  voûte  est  lisse.  D'une 
lame  fixée  au  côté  droit ,  et  canaliculée  à  l'angle  aigu  du 
même  bord,  s'évase  et  se  forme  un  cornet  interne,  qui 
constitue  une  deuxième  coquille,  entière,  libre  dans  toute 
son  étendue  ,  hormis  au  fond  et  sur  le  côté  droit.  Ce  cor- 
net est  obovalaire  ,  lisse,  assez  épais ,  évasé  à  sa  circon- 
férence, qui  est  mince  et  libre.  Il  est  coloré  en  blanc  mat , 
tandis  que  sa  surface  interne  est  rougeâtre. 

Nous  n'en  avons  rencontré  qu'un  seul  individu,  qui  est 

déposé  au  Muséum,  sur  les  sables  de  Payta,  sur  la  côte  du 

Pérou. 

'  Lesson. 


2  . 


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C  alyp ^^^^  ^    f  ^ a/i/pcop.PLr)   riu/o. 


,.S'(l    .  Le.rs 


OirauJ  .  icuip  ' 


liénioiui  /nip  '. 


CCASSE  V.   Pl.  5. 

FIROLE.  FiROLA.  Pérou. 

F.  CAtJDiNE.  F.   caudina,   Pvang. 

P.  cor  pore  elongato,  cylindraceo,anticètruncato,posticè  acumi- 
nato  ;  pinnâ  unicâ,  suhrotundâ,  punctulis  purpureis  ornatâ; 
rostro  purpureOj  tentaculis  elongatis,  oculisque  nigris  ad  ha- 
sim  instructo  ;  caudâ  acutâ  ad  apicem  purpureâ,  macula 
nigrâ  in  média  notatâ',  nucleo  pedunculato,  nigro,  pectinem 
branchiarum  anticèferente. 

Long. ,  8  cent. 

La  nouvelle  espèce  de  Firole  que  nous  décrivons  ici  nous 
est  connue  par  plusieurs  beaux  individus  parfaitement 
complets  que  nous  avons  observés  vivants  et  qui  nous  ont 
fourni  les  caractères  suivants. 

Le  corps  est  gélatineux  et  diaphane  à  tel  point  que  lors- 
qu'il est  dans  l'eau  on  ne  distingue  que  les  parties  colo- 
rées. Il  est  allongé ,  cylindrique ,  recourbé  en  avant  et  en 
arrière,  tronqué  d'une  part  et  acuminé  de  l'autre.  La  na- 
geoire est  presque  arrondie  et  porte  une  petite  ventouse 
bien  distincte  à  sa  partie  postéro-supérieure.  La  tête,  ou 
pour  mieux  dire  le  mufle,  est  cylindrique,  un  peu  renflé 
à  son  extrémité  où  s'ouvre  la  bouche,  dont  les  bords  sont 
un  peu  plissés.  A  la  base  de  ce  mufle  sont  situés  deux  ten- 
tacules assez  longs,  recourbés  en  crochets  pointus  et  por- 
tant les  yeux  à  leur  pied  sur  de  petits  renflements  et  un 
peu  en  dehors.  La  queue  est  bien  distincte  du  reste  du 
corps;  elle  est  conique,  effilée ,  aiguë  et  sinueuse.  Le  nu- 
cléus  est  assez  volumineux  et  présente  ses  branchies  un  peu 
en  avan*;  il  est  placé  à  l'extrémité  d'un  pédoncule  gros  et 
conique.  Le  canal  alimentaire  est  visible  dans  toute  sa  lon- 
gueur, à  l'aide  de  sa  transparence  générale,  et  sa  partie  la 


Cr.  V.  Pc  3. 

plus  volumineuse ,  située  en  avant  de  la  nageoire ,  est  co- 
lorée d'une  teinte  vineuse  assez  foncée.  Le  nucléus  est  noir 
de  même  que  les  tubercules  où  sont  placés  les  yeux  et 
qu'une  large  tache  que  Ton  remarque  au  milieu  de  la  lon- 
gueur de  la  queue ,  du  côté  ventral,  La  base  de  la  nageoire 
est  pourprée, avec  des  points  de  la  même  couleur,  mais 
plus  foncés;  enfin  l'extrémité  de  la  queue  est  rose,  et  celle 
du  mufle  est  d'un  violet  foncé. 

Des  rapports  frappants  existent  entre  cette  espèce  etles 
Carinaires;  ils  consistent  surtout  dans  la  forme  des  tenta- 
cules et  dans  la  disposition  du  nucléus  et  des  branchies. 

De  même  que  toutes  les  espèces  de  Firoles  et  de  Cari- 
naires que  nous  avons  observées  jusqu'à  ce  jour,  cette  nou- 
velle espèce  nage  constamment  dans  une  position  renver- 
sée, soit  qu'elle  aille  en  avant,  soit,  comme  il  arrive  sou- 
vent ,  qu'elle  se  porte  en  arrière. 

Nous  l'avons  trouvée  dans  l'océan  Atlantique,  aux  ap- 
proches de  l'équateur. 

Rang. 

Juin  i83q. 


'^Ip^ 


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V\Vo\i\     caudina  .    fiamj 


Cr.ASSE   V.    Pl.   4- 

ATIANTE.   Atlanta.    Lesueur. 

A.  DE  Keraudrew.   a.   Keraudrenii.  Lesueur. 

A.  testa  suborbiculari,  spiralit  tenui,  membranaced,  diaphanâj 
utrinquè  umbilicatâ^  anfractibus  omnibus  in  utroque  um- 
bilico  perspicuis ,  ultimo  carinato  ;  aperturâ  triangulatâ ,  an-- 
ticè  fissuratâ  ;  operculo  vitreo ,  slriato,  subtriangulato  ;  cor- 
pore  spirale,  diaphano,purpureo, 

Diam.,  2  à  3  inill. 

L'Atlante  de  Keraudren  se  distingue  de  celle  de  Pe'ron 
par  sa  texture  membraneuse  et  un  peu  moins  transparente; 
par  sa  forme  plus  épaisse ,  en  même  temps  que  son  diamè- 
tre est  moins  grand  (fig.  2,  3);  par  sa  carène  toujours 
moins  large  et  qui  n'occupe  qu'un  peu  plus  de  la  moitié'  du 
dernier  tour,  s'atte'nuant  insensiblement  et  se  changeant 
ensuite  en  une  cannelure  médiane;  par  ses  tours  contigus , 
dont  la  disposition  est  telle  que  les  premiers  rentrent  dans 
l'ouverture  ;  enfin  par  la  forme  de  cette  ouverture  même 
{fig.  4),  qui  est  à  peu  de  chose  près  celle  d'un  triangle 
équilatéral ,  et  qui  présente  en  avant  une  échancrure  pro- 
fonde au  lieu  d'une  véritable  fissure. 

L'opercule  (fig.  7)  est  vitré,  strié  en  travers,  faiblement 
flexueux  dans  son  plan,  et  en  forme  de  demi-cercle, présen- 
tant un  angle  qui  est  ie  sommet ,  au  milieu  du  bord  arqué. 

L'animal  nous  a  donné  lieu ,  non-seulement  de  distin- 
guer cette  espèce  de  celle  de  Pérou  ,  mais  encore  d'ajouter 
des  caractères  importants  ù  la  description  générique  que 
nous  avons  donnée  dans  un  Mémoire  publié  par  la  Société 
d'Histoire  naturelle  de  Paris. 

Sa  couleur  générale  est  le  pourpre  le  plus  éclatant, 
nuancé  de  diverses  manières,  selon  les  organes  où  il  se 
montre.   Très  foncé   dans  le  tourillon ,  il   devient  près- 


Ct.  V.  Pl.  4. 

que  bleu  plus  en  avant,  rose  à  la  nageoire,  et  d'un  vif 
e'clatant  à  la  ventouse  ainsi  qu'à  la  trompe.  L'extre'mité 
postérieure,  que  nous  avons  fait  connaître  dans  notre  Mé- 
moire comme  portant  un  opercule,  nous  a  offert  dans 
cette  espèce,  et  depuis  aussi  dans  l'autre,  une  seconde  na- 
geoire moins  grande  que  la  principale  et  plissée.  La  trompe, 
qui  est  transparente  ,  porte  à  sa  base  deux  tentacules  coni- 
ques et  peu  allongés  qu'accompagnent  en  arrière  des  yeux 
(fig.  6)  d'un  brillant  très  vif  :  à  travers  sa  transparence  on 
voit  la  bouche  se  porter  avec  vivacité,  quand  l'animal  est 
vivant,  en  arrière  et  en  avant,  et,  dans  ce  dernier  cas,  deux 
petites  pièces  cornées,  finement  découpées  et  analogues  à 
ce  que  nous  connaissons  dans  les  Carinaires,  se  montrer 
tout  entières  au  dehors  (fig.  5).  Cette  observation  fournit 
encore  un  caractère  important  à  ajouter  à  la  connaissance 
du  genre.    ■ 

L'Atlante  de  Keraudren  nage  avec  une  grande  vivacité 
et  comme  par  un  sautillement  vague.  Quand  elle  veut  des- 
cendre au  fond  de  l'eau,  il  lui  suffit  de  rester  immobile. 

Nous  l'avons  trouvée  en  abondance  dans  la  Méditerra- 
née ,  entre  les  îles  Baléares  et  la  côte  d'Espagne. 

Rang. 

Juillet  i85i. 


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.\ il  an  la    Kcrandrenu  .  Le^mear 


/u-nw,J    /n. 


Classe  V.  Pl.   5. 

-       MARGINELLE.  Marginella.  Lam. 

M.  HELMATiNE.  M.  helmatina.  Rang. 

M.  testa  opato-oblongâ,  griseo-fulvâ^fasciis  duabus  fuscescen- 
tibus  cinctâ,  punctis  nigricantibus  per  séries  transuersas  dis- 
positis  ;  spird  breç^iy  conicd  ;  labro  intiis  crenato  ;  columelld 
quadriplicatd- 

Long.,  20  milliai. 

Cette  jolie  petite  coquille  présente  par  sa  forme  tous  les 
caractères  de  la  Marginelle  galonnée  de  M.  de  Lamarck,  près 
de  laquelle  elle  doit  être  place'e  ;  mais  elle  est  seulement 
plus  petite.  Elle  est,  sur  un  fond  gris,  chargée  d'une  grande 
quantité  de  petits  points  plus  gris ,  tirant  sur  le  noir ,  et 
qui ,  lorsqu'on  les  regarde  attentivement,  semblent  avoir 
été  effacés  ;  ces  points,  rapprochés  les  uns  des  autres ,  sont 
disposés  assez  régulièrement  en  séries  de  petites  lignes; 
deux  fascies  faiblement  marquées  ornent  son  dernier  tour. 
Le  bord  droit,  très  marginé,  portant  quelques  petites  lignes 
noires'  et  distantes ,  est  finement  crénelé  à  l'intérieur.  Nous 
avons  trouvé  la  Marginelle  helmatine  sur  la  côte  d'Afri- 
que, depuis  l'embouchure  de  la  Gambie  jusqu'aux  Bisagots. 

Rang. 

Décembre  iSay. 


x^^ 


Marginella  /lœ/nallma  .     Ram/ 


/ieniom/   InijL) 


Cl.  \.   Vi.  6. 

MITRE.  Mitra.  Lamarck. 

M.  ORANGÉE.   M.  aiirantiaca.  Lamarck. 

M.  testa  oç>atd,  transi^ersim  sulcatâ,  aurantiâ,  albo  zonatâ; 
columellâ  quadriplicatâ  y  labro  crenulato. 

Lamarck.  Aiiim.  s.  vert.  t.  7,  p.  3i6. — Encycl.  pi.  375,  f.  5. 
Mitra  mivantia.  Ann.  ibid.  n°  5o. 

Long.,  4o  millJin. 

Coquille  fort  rare  qui  provient  des  mers  de  la  Nouvelle- 
Zélande.  Un  très  bel  individu  nous  a  e'te'  communiqué 
par  M,  Quoy,  l'un  des  voyageurs  naturalistes  qui  ont  illus- 
tre' dans  ces  derniers  temps  la  marine  française.  La  Mitre 
orange'e  est  conique,  pointue,  plus  courte  .que  le  dernier 
tour;  elle  est  formée  de  huit  tours  aplatis,  légèrement 
étages,  à  suture  simple, mais  un  peu  profonde.  Ces  tours 
sont  étroits,  et  ornés  de  cinq  à  six  stries  transverses  très 
fines ,  écartées  et  assez  profondes  ;  elles  sont  simples,  et  sur 
le  dernier  tour  elles  continuent  jusqu'à  la  base,  où  elles  se 
changent  en  rides  transverses.  Ces  rides  sont  plus  rappro- 
chées que  les  stries.  L'ouverture  est  alongée,  fort  étroite, 
rétrécie  à  ses  deux  extrémités  ;  le  bord  droit  est  épaissi , 
crénelé  en  dedans  dans  toute  sa  longueur.  La  columelle 
est  pourvue  dans  son  milieu  de  cinq  plis  graduellement 
décroissants  et  toujours  blancs;  au-dessous  de  ces  plis,  le 
bord  gauche  est  extrêmement  mince  et  appliqué ,  mais  il 
se  relève  et  s'épaissit  dans  tout  le  reste  de  la  longueur  de 
la  columelle.  Ce  bord  gauche  est  blanc,  tandis  que  l'inté- 
rieur de  l'ouverture  est  d'un  blanc  rosâtre.  En  dehors  cette 
coquille  est  d'une  belle  couleur  orangée^  et  la  partie  su- 
périeure des  tours  est    ornée  d'une  zone  blanche  assez 


Cr.  V,    Pl.  6. 

large.  Cette  zone  occupe  ordinairement  trois  ou  quatre 
stries.  Cette  coquille  est  longue  de  4o  millimètres:  elle  est 
ordinairement  plus  petite. 

Deshayes. 
Avril  i83i. 


JVlltra     auranùaca  .    le 


Rémond   Imp 


Classb  y,  Pl.  7. 

MITRE.  Mitra.  L'amarck, 

M.  BATONNET.  31.  bacillum,  Lamarck. 

M.  testa  fasiformi ,  suhcflindricâ ,  transi^ersè  sulcatd ,  fusces- 
ccnte,  alhido  undatâ;  spirâ  brewi ,  obtusiusculd ;  columelld 
sexplicatâ. 

Mitra  bacillum.  Lam.  An.  s.  vert.  t.  7,  p.  32i,  n**  66. — Ann. 
ibid.  n"  66. 

Long. ,  24  raillim. 

Cette  espèce  de  mitre  pre'sente  cet  intérêt  particulier  de 
former  le  passage  entre  les  mitres  proprement  dites,  et 
celles  dont  M.  Sowerby  a  fait  son  genre  Cône  hélix.  Elle 
ressemble  en  effet  à  un  petit  cône  à  spire  fort  longue ,  et 
dont  les  tours  sont  arrondis  à  leur  partie  supérieure  ;  elle 
est  oblongue  alongée,  subcylindracée ,  à  spire  conique  et 
pointue  plus  courte  que  le  dernier  tour.  Elle  est  composée 
de  huit  tours  courts ,  légèrement  étages ,  convexes  vers  les 
sutures,  aplatis  dans  le  reste  de  leur  étendue;  ils  sont 
chargés  de  quatre  à  cinq  gros  sillons  transverses,  suban- 
guleux, dont  Tan,  ordinairement  plus  gros,  est  situé  im- 
médiatement au-dessous  de  la  suture.  Ces  sillons  sont 
simples  ,  non  ponctués  ,  même  dans  le  jeune  âge.  Le  der- 
nier tour  estconoïde;  il  est  régulièrement  sillonné  comme 
ceux  qui  précèdent.  L'ouverture,  qui  le  termine  antérieure- 
ment, ressemble  entièrement  à  celle  des  cônes  et  notam- 
ment à  ceux  de  la  section  des  bâtonnets;  elle  est  longue  et 
étroite  ;  le  bord  droit  est  mince,  tranchant,  un  peu  échan- 
cré  à  sa  partie  supérieure ,  légèrement  ondulé  dans  sa 
longueur  par  les  sillons  qui  y  aboutissent.  La  columelle 
est  droite ,  parallèle  au  bord  droit;  elle  porte  dans  son  mi- 
lieu six  plis  tranchants  subimbriqués.  Cette  coquille  est  as- 


sez  variable,  quant  à  la  couleur;  tantôt  elle  est  grisâtre, 
tantôt  d'un  jaune  orange ,  et  quelquefois  rougeâtre.  Stir 
ces  diverses  couleurs  se  dessinent  assez  nettement  des  flam- 
rnules  longitudinales  blanches  ,  tantôt  droites,  tantôt  on- 
duleuses. 

Cette  coquille ,  fort  rare ,  provient^  à  ce  qu'il  paraît,  des 
mers  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Deshayes. 
*  Avril  i85i. 


Mitra      Ixuilàtm  .     Lamoi^ck. 


Rèmond    Jinp  ' 


Classe  V.  PI.  8. 

FUSEA.U.  Fusus.  Brugutère, 

F.  MANDARIN.  F.  mandarlnus,  Duclos. 

F.  testa  o^ato-fusiformi ,  suh{>entricosâ ,  transversim  tcnuis^- 
simestriatâ,  fuscâ,  anfractibus  valde  corn^exis i  caudâ  spirâ 
breç'iorey  aperturâ  elongatâ;  lahro  intus  sulcato. 


Coquille  ovale  fusiforme,  le'gèrement  ventrue,  assez 
e'paisse,  striée  finement  d'une  manière  uniforme  et  de 
couleur  brune  tirant  sur  le  rouge.  Spire  compose'e  de  huit 
tours ,  dont  les  premiers  pre'sentent  une  légère  apparence 
de  nodulation  ;  bouche  blanche  ;  bord  droit  fortement 
strié  à  l'intérieur.  Cette  coquille ,  d'une  grande  fraîcheur 
et  d'une  parfaite  conservation,  vient  des  mers  de  la  Chine , 
et,  quoique  bien  distincte,  a  pourtant  quelque  analogie 
avec  les  Fusus  cornutus  et  nodocarinatus  de  MM.  Quoy  et 
Gaimardj  en  tête  desquels  elle  doit  être  placée.  Ces  deux 
Fuseaux  font  partie  de  la  collection  du  Muséum ,  et  celui 
que  nous  décrivons  appartient  à  la  nôtre.  Nous  n'en  con-. 
naissons  que  deux  exemplaires. 

DuCLOS. 

«     Décembre  i83i. 


1^  U  s  II  s       /N(i/i(/(U'UU(<r  .   /hjc/o 


Classe  V.  Pj:-.  9. 

CABOCHON.  PiLEOPSiS.  Lamarck. 
C.  VELU.  p.  pilosus,  Deshayes. 

P.  testa  ot^ato-rotundd^patelhformi ,  conicâ  ,  irregulari ,  albây 
eleganler  decussatâ ,  cuticulo  fusco  piloso  operto  ,  apice 
subrecto  excenlrico ,  posticali\  marginibus  integris,incras- 
satis. 

Long.,  i3  millim.j  larg.,  11  milUtn. 

Nous  plaçons  cette  jolie  coquille  dans  les  cabochons;  il 
serait  possible  cependant  qu'elle  appartînt  aux  hipponices; 
mais  ne  l'ayant  pas  vue  en  place ,  nous  ignorons  si  elle  se 
fait  un  support.  Elle  est  ovale-obronde ,  conique ,  patelli- 
forme,  irrégulière.  Son  sommet,  redresse',  est  postérieur; 
la  surface  extérieure,  sous  un  épiderme  velu  et  à  poils  fort 
longs  et  flexibles ,  est  blanche  et  couverte  de  petites  côtes 
longitudinales  droites ,  nombreuses,  serrées,  rayonnantes, 
un  peu  onduleuses',  coupées  en  travers  par  des  stries  assez 
profondes,  subécailleuses.  L'intercroisement  des  stries  et 
des  côtes  produit  sur  la  surface  un  réseau  aussi  fin  qu'élé- 
gant. En  dessous  la  coquille  est  évasée  comme  un.pavillon 
de  trompette ,  les  bords  sont  élargis  et  assez  épais  ;  la  cavité 
intérieure  est  blanche,  et  l'on  y  remarque  une  grande  im- 
pression musculaire  en  fer-à-cheval.  Nous  ignorons  quelle 
est  la  patrie  de  cette  espèce. 

Deshayes. 

Décembre  i83i. 


PileOpSlS      piloà^lUV  .     /)e.rAayc\< 


ùiratid  Je'. 


/{emi>/n/    /nifi 


sj^r 


VeiierJCai'dia    .n^iia/niçera      Dar/iayc.r 


CnraiiJ  Jr'  . 


Classe  V.  Pl.   ii, 


'CYRENE.  Gyrena.  Lamarck, 
C.  PAPOUE.    C.  papua.    Less. 

Longueur,  56  mill.j  largeur,  6  cent.  5  épaisseur,  36  mill. 

Cette  Cyrène  a  beaucoup  de  rapports  avec  la  Cyrena  zey- 
lanicaàe  Lamarck,  figure'e  dans  Chemnitz,n°  336;  mais 
elle  s'en  distingue  par  une  épaisseur  plus  conside'rable 
dans  la  charnière,  et  par  quelques  autres  particularités  de 
de'tails. 

Cette  coquille  est  subarrondie  ,  renfle'e ,  à  valves  ine'qui- 
late'rales,  à  côte'  supérieur  aigu,  l'inférieur  en  demi-cercle, 
les  bords  antérieur  et  postérieur  comprimés,  minces,  irré- 
gulièrement arrondis.  Les  crochets  sont  courts ,  convexes, 
rapprochés,  dirigés  en  avant.  Le  ligament  externe,  brunâ- 
tre, occupe  une  lunule  alongée,  étroite.  Les  valves  sont 
extérieurement  convexes,  revêtues  d'un  épidémie  vert- 
pomme  ,  rarement  brunâtre,  couvert  de  stries  circulaires  , 
régulières.  L'intérieur  est  lisse ,  blanc  de  lait.  Les  dents 
cardinales  sont  au  nombre  de  trois ,  séparées  par  deux 
fossettes  profondes.  Chaque  dent  est  divisée  en  .deux  por- 
tions par  une  rainure  moyenne.  Des  deux  dents  marginales 
de  la  valve  gauche,  l'antérieure,  rapprochée  des  dents 
cardinales,  est  conique,  élevée;  la  postérieure,  alongée  et 
obsolète.  La  valve  droite  a  sa  dent  marginale  antérieure 
conique ,  creusée  en-dessus  d'une  fossette  profonde  ,  con- 
cave pour  recevoir  la  dent  opposée. 

Ses  onglets  ne  sont  jamais  déchirés  et  sont  seulement 
colorés  en  blanc  mat.  Une  légère  variété  a  son  épiderme 


Cl.  V.  Pu  II. 

brunâtre  ;  une  autre  varie'te'  est  beaucoup  plus  mince,  et  a 
sa  charnière  moins  e'paisse. 

La  Cyrène-papoue  est  abondante  dans  les  eaux  douces 
des  petits  ruisseaux  de  la  Nouvelle-Guinée  et  de  l'île  de 
Waigiou. 

Lesson. 


^Tfe 


(  \"r(Mia   papu 


'cl     .    /.CA'.I'OII     . 


/icmon.l  In 


Classe  V,    Pr..    la. 

MÉLANIE.  Melakia.  Lamarck, 
M.  MURiQUÉE.    M.  aurita,    MuUer. 

Bulimus  auriius.  Brug.  —  Stromhus  auritus.  Gmel.  —  , 
Pirena  aurita.  Lam. 

M,  testa  turriiâ ,  conicâ ,  muricatâ ,  rufescente,  fasciâ  bruned 
cinctd ;  anfractihus  medio  tuberculis  obtus is ,  comprcssis, 
armatis;  apice  corrosd  ;  aperturd  oyali,  alhd  ;  labro  anticè 
promi'ne/ite. 

Long.,  5  cent. 

Corpore  elongato,aurantio,  bruneo  marmorato;palliofimbnato, 
luteo-pallide  ^  rostro  antice  bruneo  j  pede  camicolore. 

La  Mélanie  muriquée  est  conique  et  turricule'e  ,  toujours 
plus  ou  moins  ronge'e  au  sommet,  selon  son  âge.  Elle  est 
revêtue  d'un  épiderme  extrêmement  mince  et  transparent  ; 
sa  couleur  est  d'un  roux  verdâtre  assez  clair,  interrompu 
par  des  bandes  noires.  Une  seule  range'e  de  tubercules 
élevés,  obtus  et  un  peu  comprimés ,  s'étend  depuis  le  som- 
met jusqu'au  bord  droit,  en  parcourant  chaque  tour  dans 
son  milieu.  L'ouverture  est  ovale ,  très  blanche  et  un  peu 
évasée  en  avant.  Le  bord  droit  est  proéminent  à  sa  partie 
antérieure. 

L'animal  est  alongé  et  de  couleur  orangée  marbrée  de 
brun  ;  les  franges  du  manteau  sont  d'un  jaune  pâle;  l'ex- 
trémité du  mufle  brun,  et  le  pied  couleur  de  chair. 

L'opercule  est  ovale,  corné,  noir  et  pauci-spiré.  L'un  de 


Cl.    V,   Pt.    12. 

ses  côtés  forme  un  arc  rentrant ,  tandis  que  l'autre  est  très; 
arrondi  en  dehors. 

Cette  espèce ,  qui  offre  quelques  varie'te's ,  habite  dans 
les  fleuves  de  la  côte  de  Malaguette  avec  la  M,  tuber'^ 
culosa. 

Rang. 


v: 


Molania    (f//r//f/  .  .Uniu- 


liiititj  cl    Oucrln    P. 


Oiraud  .'<•  ' 


Jlhiu>na    /m. 


Cla«8e  V.  Vl.   i3. 

MÉLA.NIE.  Mela.ni A.  Lamarck. 

M.  TUBERCULEUSE.  M,  tuherculosa.  Rang. 

M,  testa  turritâf  conicâ,  tuberculosissimâ,  epiderme  bruneo-vi' 
rente;  apice  truncatâ;  tuberculis  obtusù,  bruneis,  per  séries 
transçfersales  et  longitudinales  dispositis  ;  aperturâ  oç'aliy  al- 
bidâ;  lahro  antice  prominente. 

Long.,  5  cent.  7  mill. 

Corpore  elongato,  nigro-viride;  pallio  fimbriato,  nigro  margi" 
nato;  rostrOf  tentaculisque  nigris. 

La  Mélanie  tuberculeuse  est  conique  et  turriculée ,  tou- 
jours tronquée  et  rongée  à  son  sommet ,  à  moins  qu'elle 
ne  soit  jeune.  Elle  est  revêtue  d'un  epiderme  mince  et  de 
couleur  jaune-verdâtre,  qui  passe  quelquefois  au  châtain. 
Ses  tours  sont  presque  aplatis  et  pressentent  chacun  deux 
rangées  transverses  de  tubercules  élevés,  obtus  et  bruns, 
qui^  par  leur  disposition,  forment  aussi  des  séries  longitu- 
dinales. Outre  ces  deux  rangées  de  tubercules,  le  dernier 
tour  en  porte  encore  quelques  autres  plus  en  avant,  mais 
de  moins  en  moins  saillants.  L'ouverture  est  ovale,  blan- 
châtre ,  et  un  peu  évasée  en  avant  ;  le  bord  droit  est  très 
avancé  à  la  partie  antérieure. 

L'animal  est  alongé  et  de  couleur  noire  un  peu  verdâtre  ; 
il  porte  un  mufle  proboscidiforme  très  saillant ,  demi-cy- 
lindrique, échancré  en  avant,  et  de  couleur  noire.  De  cha- 
que côté  de  ce  mufle  se  trouve  un  tentacule  conique,  peu 
alongé,  également  noir  et  portant  l'œil  à  la  base  extérieure 


Cl.  V.  Pl.  i5.  — 

sur  un  léger  renflement.  Le  manteau  est  de  couleur  pâle 
un  peu  jaunâtre  et  montre  ses  franges  sur  le  côte'  gauche 
quand  l'animal  est  tout  de'veloppé.  Le  pied  est  grand  et 
moins  sombre  en  dessous  qu'en  dessus. 

L'opercule  est  ovale ,  corne' ,  noir  et  pauci-  spire  ,  son 
sommet  étant  tout-à-fait  sur  le  bord  du  côté  arrondi. 

Cette  belle  Mélanie  habite  les  fleuves  de  la  côte  de  Ma- 
laguette,  où  elle  est  très  commune. Elle  se  tient  à  quelques 
lieues  au-dessus  de  l'embouchure,  là  où  remontent  encore 
les  eaux  de  la  mer.  D'autres  espèces  de  Mélanie ,  des  Né- 
ritines  et  la  Galathée,  vivent  avec  elle  sur  les  bancs  de 
sable. 

Rang. 


V. 


Alolailia     InhercuLum  .  A', 


aiiij 


'iami  et  Oucrin  Pi .  (}ir,iiu{  Sc^.  .  lu-nwiul  /m/,'! 


Classe  Y.  Vl.  \\. 

CALYPTKÉE.  Calyptrjea.  Lamarch. 

C.  (  Trochatelle  )  araucaniknne. 

C.  {trochatelld)  araucana.  Less.  Zooî.  de  la  Coq., 
texte,  t.  2,  i'^^  partie,  n^  i56. 

Long,  et  larg.,  4  \  cent.;  hauteur,  2  cent. 

Cette  Calyptrée  est  troclioïde,  convexo-conique,  arron- 
die, dentele'e  sur  le  pourtour  et  inégale  ou  à  bords  plus 
ou  moins  fle'cliis  et  saillants.  Le  dessus  du  test  est  très  en- 
croûte' (  tous  les  individus  e'tudie's  par  nous  ne  diffe'raient 
point  sous  ce  rapport  ) ,  bien  cependant  qu'on  puisse  dis- 
tinguer sur  les  bords  de  larges  sillons ,  qui  partent  du 
sommet  ou  de  l'onglet  et  vont  se  rendre  sur  les  bords  en 
rayonnant.  Ces  sillons  sont  profonds  et  se'pare's  par  des 
crêtes  saillantes.  La  spire  externe  est  nulle;  elle  est  rem- 
place'e  par  un  sommet  conique ,  aigu,  me'dian,  analogue  à 
celui  des  patelles  re'gulières.  La  surface  inférieure  est  con- 
cave ,  lisse,  nacrée,  à  lame  transversale  naissant,  au  cen- 
tre même  du  test,  de  l'axe  columellaire,  qui  est  dilaté  à 
sa  naissance  et  qui  se  contourne  pour  monter  vers  la  voûte. 
La  columelle  est  aplatie ,  sans  traces  d'ombilic,  courte,  et 
se  continue  en  un  bord  mince,  libre,  qui  se  soude  au  rebord 
du  côté  gauche  de  la  coquille.  La  lame  intermédiaire  dé- 
crit donc  un  plan  incliné,  qui  suit,  en  s'enfonçant,  la  ligne 
spirale  de  Vaxe  columellaire. 

La  coloration  de  cette  Calyptrée  en  dessus  est  un  blanc 
verdâtre,  et  en-dessous  un  blanc  nacré  tacheté  de  pourpre 
noir  et  de  rougeâtre ,  plus  particulièrement  au  fond  de  la 


Cl.  V.  Pl.  14. 

voûte  et  sur  les  bords  :  parfois  une  teinté  rouille  remplace 
le  rouge|noir. 

Cette  espèce  de  mollusque  pullule  dans  la  baie  de  Tal- 
cahuano,  dans  la  province  de  la  Conception,  au  Chili.  Elle 
est  surtout  abondante  sur  les  rochers  de  l'île  de  Quiri- 
quine ,  où  sa  circonfe'rence  se  moule  aux  ine'galite's  des  ro- 
chers sur  lesquels  elle  s'attache.  Son  test  se  recouvre  de 
serpules  et  de  vermilies. 

Lesson. 


Cah  p  l ViV a  (Troc/uxtcUa 


J  araiica/ia  .  /< 


Cl,  V.  Pl,  i5. 

NUMMULITE.  Nummulites. 

N.  MILLE-TÊTES.  N.  mille-caput  N.  Boubée. 

N.  testa  latissimâ,  tenuiter  striatâ ,  striis  parallelis ,  su^tiis 
complanatâ,  superiùs  vix  in  medio  convexâ,  intiis  multi- 
spiratâ,  spiris  dicothomis,  inœqualiier  bipariùd,  parte  supe^ 
riori  minus  crassâ. 


Diamètre,  l\o  à  5o  milUm.  ;  épaisseur,  5  millira. 


La  Nummulite  mille-têtes  est  ainsi  nommée,  parce 
que ,  au  lieu  de  rester  simple  et  de  ne  pre'senter  qu'une 
seule  série  de  loges ,  la  spire  se  bifide  plusieurs  fois  et 
donne  ainsi  naissance  à  plusieurs  séries  nouvelles  qui  se 
continuent  et  s'enroulent  ensemble  avec  la  première  dans 
le  même  plan,  au  nombre  de  neuf  ou  dix,,  comme  si 
plusieurs  animaux  avaient  simultanément  concouru  à  la 
former.  Toutefois  il  est  difficile  de  s'expliquer  bien  exac- 
tement cette  singulière  particularité,  vu  que  l'on  ne  con- 
naît pas  d'une  manière  assez  précise  l'organisation  des 
animaux  qui  ont  produit  les  nummulites. 

Quelques  individus  (  fig.  4)  présentent  des  lobes  arron- 
dis et  semblent  composés  de  plusieurs  nummulites  sou- 
dées ensemble ,  comme  si  quelques-uns  des  animaux  co- 
existants ,  en  supposant  qu'il  y  en  eût  plusieurs ,  se  fus- 
sent un  peu  écartés,  dans  leur  enroulement,  du  plan  de  la 
spire ,  et  eussent  ainsi  formé  leur  coquille  à  part.  Ce  dou- 
ble fait,  si  extraordinaire  et  tout  nouveau  dans  l'étude 
de  ces  coquilles ,  pourra  confirmer  ou  infirmer  fortement 
la  théorie  des  malacologistes  sur  ces  coips,  qui  long- 
temps sont  demeurés  problématiques. 


Cl.  V.  Pl.  i5. 

La  Nummulite  mille-têtes  est  peu  e'paisse  (  f .  1,2); 
elle  semble  lisse  exte'rieurement ,  quoique  couverte  de 
stries.  Ces  stries  offrent  cette  double  singularité'  encore 
bien  difficile  à  comprendre  :  i°  qu'au  lieu  d'être  disposées 
radiairement ,  comme  il  semble  que  ce  dût  être  d'après 
Forganisation  intérieure  de  la  coquille ,  elles  sont  toutes 
parallèles}  2°  qu'elles  ne  régnent  de  chaque  côté  de  la 
coquille  que  sur  la  moitié  de  sa  surface,  la  moitié  striée 
d'une  face  correspondant  à  la  moitié  non  striée  de  l'autre. 
II  est  des  individus  sur  lesquels  les  stries  semblent  effa- 
cées ou  ne  pas  exister;  les  jeunes  individus  surtout  en  sont 
généralement  dépourvus. 

Les  deux  moitiés  de  cette  nummulite  ne  sont  pas  égale- 
ment épaisses  ;  la  partie  la  plus  épaisse  est  en  même  temps 
la  moins  convexe ,  tandis  que  celle  qui  est  moins  épaisse 
est  un  peu  plus  arquée  et  présente  même  dans  le  centre 
un  petit  bouton  très  peu  sensible,  mais  qui  l'est  assez 
pour  que  Ton  puisse  déterminer  extérieurement  et  sans 
casser  la  coquille ,  quelle  est  la  partie  supérieure  de  la 
nummulite ,  en  dontMint  ce  nom  à  la  moitié  plus  mince  et 
plus  convexe. 

Cette  espèce  est  la  plus  grande  des  nummulites  connues  ; 
dans  un  échantillon  déposé  dans  les  collections  du  Mu- 
séum, son  diamètre  dépasse  5o  millim.  (près  de  2  pouces). 
Elle  se  trouve  à  Bastennes  ,  près  de  Dax  (Landes) ,  dans 
un  calcaire  grossier  marin ,  remarquable  par  la  quantité 
de  nummulites  dont  il  est  pétri.  Elles  se  réduisent  à  quatre 
espèces ,  dont  les  trois  autres ,  également  nouvelles ,  sont 
brièvement  décrites  dans  le  Bulletin  de  nouveaux  gisements 
de  France  (ï'^'livr.),  sous  les  noms  de  N.  lenticularis j  crassa, 

planospira. 

Nérée  Boubée. 

14  juillci  i832. 


\ 


Nummulites    millecaput  .  JY.  Boule 


Jmol  Inw  r 


Classe  V.  Pl.   i6. 

CANCELLAIRE.  Cancellaria.  Lamavck. 
C.  IMPÉRIALE.   C,  imperialis.  Michelin. 

C.  testa  ovalâ,  ventricosâ,  transversïm  et  longitudinaliter  cos- 
tatâ,  aurantiâ,  cinctâ  zonœ  albœ;  costis  nodulosis,  spird 
hrei'i,  suturis  canaliculatis ,  anfractibus  supcrnè  angulatis 
obtusis ,  tuberculatO'Coronatis  ,  suprà  conçfexis ,  strialis ,  al- 
bidisy  columellâ  subtriplicatâ ,  labro  sulcato,  intàs  albo. 

Long.,  35-4o  mill.;  larg.,  3o  mill. 

La  forme  extérieure  de  cette  coquille  lui  donne  l'appa- 
rence d'une  cassidaire  qui  n'aurait  pas  de  canal;  mais 
la  disposition  des  plis  de  la  columelle  m'a  déterminé  à  la 
classer  dans  les  Cancellaires.  Ses  plis  transverses  sont  de 
différentes  grosseurs,   alternativement  placés.  Ses  côtes 
longitudinales  sont  peu  marquées;  cependant  elles  for- 
ment des  nodosités  aux  points  de  rencontre  avec  les  plis. 
L'angle  du  sommet  des  tours  est  orné  d'une  couronne  de 
tubercules  anguleux.  La  couleur  de  la  coquille  est  orangée 
avec  une  zone  blanche  vers  le  milieu  et  sur  le  sommet  des 
tours.  La  suture  est  profondément  et  irrégulièrement  ca- 
naliculée.  La  columelle  est  à  trois  plis ,  et  elle  est  blanche, 
ainsi  que  l'intérieur  de  la  coquille,  qui  est  successivement 
lisse  et  sillonnée. 

H.  Michelin. 
Septembre  iSSa. 


ib 


Caucellaria  Iinpei'ialu^\  Mic/w/in 


Follet  Sculp  ' 


lùnol    /■>;/> 


Classe  V.  Pl.  17. 

» 

SIPHON  AIRE.  Siphon  ARIA.  Sowerbr- 

S.  DE  SowERBY.  S.  Sowerbjù  Michelin. 

S.  testa  oç^ali,  convexât  luteo-^inereâ ,  intîis  albidây  nitidâ  ; 
costeîlis  numerosis ,  irregularibus ,  rotundatis  ;  vertice  cen- 
trali  cincto  punctis  parifulis  rufis;  siphoni  luteo,  margine 
dentato ,  serrato  :  impressio  muscuîarù  arcuata ,  transçfersa, 
rufa. 

Long.,  22  mill.j  larg.,   19  mill. 

Cette  coquille  est  une  des  plus  tranchées  de  ce  genre  en- 
core peu  nombreux  en  espèces.  Le  siphon  est  large  et  pro- 
fond. —  Il  est  facile  de  la  distinguer  par  son  impression 
musculaire  dont  la  couleur  brune  ressort  bien  sur  un 
fond  blanchâtre.  Le  dessus  est  d'un  jaune  cendre' et  à  cotes 
irre'guhères ,  dont  le  prolongement  forme  des  dents  de 
scie  qui  sont  quelquefois  séparées  entre  elles  intérieure- 
ment par  des  points  bruns.  Patrie  inconnue. 

H.  Michelin. 
Septembre  i832. 


uiq  89t> 


'\ 


4 


^, 


Siphonaria  ,roii)cr/>i/i .  JUc/w/in 


l-inol  /in/> 


Classe  Y.   Pr,.  18. 

BUCCIN.  BucciNUM.   '*'''^"  ^'"^'a  "« 
B.  SEPIMENTE.  B.  sepimentum    Rang. 

i?.  testa  oç^ata,  lei^igatâ,  suhcrassâj  albo  griseâ;  sutura  decur- 
rente  adpartem  anteriorem  positd;  spird  conicâj  acutd  ;  aper- 
turâ  opaid,  callo  posteriore  septiformi  transyçirsini  dispo^, 
sito  ;  columelld  plana ,  anticè  acutâ.  ■^ 

IjQng.,  21  à  24  niillim. 

Cette  curieuse  petite  coquille  est  ovale,  ventrue^  assez 
solide  et  épaisse,  presque  lisse,  et  d'une  couleur  général^ 
verdâtre ,  interrompue  par  des  bandes  violettes  au  pomï)re 
de  deux.  Le  dernier  tour,  qui  est  beaucoup  plus  grand  que 
tous  les  autres  re'iinis,  pre'sente  à  sa  partie  antérieure  une 
suture  assez  profonde.  La  spire  est  conique,  pointue,  et  les 
tours  qui  la  composent,  un  peu  arrondis  et  bien  îdistincts, 
sont  au  nombre  de  cinq  et  demi  environ.  L'ouverture  est 
ovale  et  de  grandeur  moyenne,  malgré  la  longueur  du 
bord  droit,  ce  qui  provient  de  ce  qu'il  existe  à  la  partie 
postérieure  de  la  columelle  une  callosité  très  élevée  et  en 
forme  de  cloison ,  qui ,  s'avançant  vers  ce  bord  droit,  forme 
une  séparation  ou  cavité  particulière  en  arrière  de  l'ouver- 
ture véritable.  Cette  callosité,  que  l'on  voit  dans  les  éburnes 
et  dans  beaucoup  de  pourpres,  est  ici  plus  sensible  que 
partout  ailleurs.  La  columelle  est  assez  fortement  arquée  ; 
elle  est  plane,  calleuse  et  aiguë  en  avant;  le  bord  droit  est 
mince,  tranchant,  et  forme  en  avant  une  échancrure  large 
et  profonde. 

Lorsqu'en  1829  nous  trouvâmes  pour  la  première  fois 
cette  coquille,  il  nous  fut  impossible  de  saisir  sur-le-champ 
le  genre  auquel  elle  devait  appartenir  ;  nous  doutâmes  aussi 
qu'elle  fût  adulte  ;  mais  sur  ce  dernier  point  nous  n'avons 


Cl.  V.  Pl.  i8. 
plus  d'incertitude,  aujourd'hui  que  nous  en  avons  obseivt^ 
un  grand  nombre  à  tous  les  âges.  Deux  genres  seuls  pou- 
vaient se  disputer  cette  espèce  :  les  Eburnes  et  les  Buccins. 
Ses  rapports  avec  le  premier  consistent  dans  la  callosité 
qui  obstrue  la  partie  postérieure  de  l'ouverture  et  dans  la 
suture  décurrente  que  Ton  remarque  extérieurement  à  la 
partie  antérieure  du  dernier  tour.  Le  caractère  le  plus  im- 
portant manque,  c'est  celui  de  ïa  columelle,  de  l'ombilic  et 
de  son  canal.  Cette  considération  seule  nous  a  éloigné  des 
Eburnes.  Le  rapprochement  avec  le  Buccin  est  bien  plus 
complet;  on  le  reconnaît  dans  la  forme  générale,  la  con- 
cavité de  la  columelle,  la  callosité  dont  venons  de  parler,  et 
qui  se  montre  souvent,  quoique  d'une  manière  moins  évi- 
dente, dans  certaines  espèces  de  buccins,  tels  que  le  macu-^ 
latum  et  le  glans. 

Nous  avons  découvert  le  buccin  sépimente  sur  la  rade 
de  Saint  -  Antoine  de  l'île  au  Prince,  où  il  se  tient  par 
une  profondeur  de  8  à  i4  brasses.  Nous  n'avons  point  été 
assez  heureux  pour  observer  son  animal. 


V, 


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Buccin  un}    .^'epiincnliun  .  Rang 


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Classe  V.  Pl.  19. 

CONE.  coNus.  Lamarck, 
C.  Elventin.  C  Eluentinus.  Duclos. 

C.  testa  turhinaia,  alhido-rosea  ;  punctis  lineolisque  rufo- 
purpureis  y  hasi  transversim  sulcata ,  spira  elongata  , 
subcoronata;  aperlura  rosea. 

Long.  4  centim.  ;  larg.  2  centim. 

Ce  cône ,  dont  je  n'ai  trouvé  la  figure  dans  aucun  auteur, 
est  de  moyenne  taille  ;  sa  spire,  légèrement  couronnée  ,  est 
longue ,  et  occupe  environ  le  tiers  de  la  coquille.  Le  fond  , 
blanc  rosé ,  est  chargé  d*un  grand  nombre  de  lignes  for- 
mées par  de  petits  points  allongés ,  alternativement  blancs 
et  pourpres ,  sur  lesquelles  se  trouvent  quelques  grandes 
taches  en  forme  de  nuages  de  couleur  incarnat.  La  base  est 
profondément  sillonnée  transversalement  :  l'intérieur  de  la 
bouche  est  teinte  de  rose. 

Cette  espèce  a  une  variété  complètement  grenue  ;  dans  cet 
état ,  tous  les  tours  de  la  spire  sont  chargés  de  tubercules 
fort  prononcés.  Patrie  inconnue  ;  fort  rare. 

Ma  collection  et  celle  de  M.  le  duc  de  Rivoli ,  pour  l'es- 
pèce- celle  de  M.  Michelin,  pour  la  variété. 

Duclos. 


iS33. 


Ttrv^f.Tf    ,  \ 


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1?^  ,  «^èfinfitiiny 


ia«  fi*i  ;  ^llic^î  î>nn 


KHifild  iadrtfa/iJfiin;! 


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)  J^aoti 


{9 


(on  us    elvenùniur  ,  l)uclo.f . 


NJié/nond  Imp  T . 


CrAssB  V.    Pl.  CIO, 

OLIVE.    oLivA.    Lamarck. 

O.  PoLPAsTE.    O.  Polpasta.    DqcIos. 

O.  testa  oi>ata ,  ventricosa ,  ponderosa ,  luteola ,  maculis 
fuscis  violaceo  diversifomiibus  ;  spira  brevi  t  mucronata; 
ore  albo ,  coliimella  sextiplicata.  , 

Long.   40  millim. 

Cette  Olive ,  nouvellement  découverte  ,  qui  n'est  encore 
dans  aucune  des  collections  françaises ,  a  beaucoup  d'ana- 
logie ,  par  sa  forme  seulement ,  avecl'O/iVa  Peruviana,  qui, 
occupant  l'un  des  derniers  échelons  de  ma  série  des  CjUn- 
droïdes ,  établit  en  conséquence  le  passage  à  ma  division 
des  Glandif ormes .  Elle  présente  pour  caractère  spéciaLun 
nombre  considérable  de  petits  triangles  sur  le  sommet  de 
chacun  de  ses, tours  de  spire  :  son  fond  est  jaune  clair;  les 
maculations  dont  elle  est  ornée  sont  de  couleur  violette 
tirant  sur  le  rouge  :  leur  forme  est  très  variée  ;  du  côté  de 
la  bouche  ,  elles  ne  présentent  que  des  points  ovales  ou 
longs  ;  sur  le  dos ,  elles  paraissent  en  lignes  légèrement  on- 
duleuses.  La  columelle  n'est  chargée  que  de  six  plis  forte- 
ment prononcés  j  la  bouche  est  blanche  ;  le  bord  droit  est 
teint  de  brun  sur  son  côté  antérieur.  Des  cent  espèces  que 
je  possède ,  celle-ci  est  assurément  une  des  plus  remarqua- 
bles. 

Habite  Panama. 

Duc  LOS. 
Mai   .83:î, 


.1/IJU 


Oliva  po/pa.rta ,  J)iichs. 


N.Jtémondj  imp  . 


CnASsc  V.    Pr,.   21. 

HÉLICINE.  HELiciNA.    Lamarck. 

H.  zÉPHYRiNE.    //.    zephyrinn.   Duclos. 

H.  testa  subglobosa ,  spira  elevata ,  colore  varia.  'Nitnc 
unicolore ,  nunc  diversissime  fasciata ,  lahro  margine , 
columella  callosa ,  operculum  castaneum. 

Haut.  1.2  milL;  larg.  13  millim. 

Il  n'y  a  encore  que  quelques  années  que  M.  Gray,  second 
du  Muséum  britannique ,  donna ,  dans  le  Zoological  Jour- 
nal, la  figure  de  quinze  espèces  d'Hélicines  et  la  description 
de  deux  autres  qu'il  nomma  Tankervillii  et  Maugeriœ , 
ce  qui  portait  le  total  général  à  dix-sept.  On  le  considérait 
avec  surprise  ,  par  l'idée  qu'on  s'était  faite  que  ce  genre  de 
coquilles  devait  rester  restreint ,  M.  de  Lamarck  n'en  ayant 
publié  que  quatre  espèces.  Depuis  lors  ,  les  recherches  dans 
les  cinq  parties  du  monde  ont  été  si  bien  faites,  se  sont  tel- 
lement multipliées,  qu'on  peut  affirmer  que  ce  genre  se  com- 
pose aujourd'hui  de  près  de  soixante  espèces ,  dont  cinquante 
environ  appartiennent  à  la  riche  collection  de  M.  de  Férussac; 
sous  peu  ce  naturaliste  espère  en  publier  le  travail  général. 
Dans  ce  nombre  d'espèces  variées ,  il  est  facile  de  penser 
qu'il  en  existe  qui  feront  l'admiration  des  amateurs;  mais 
ce  qui  est  remarquable ,  c'est  qu'aucune  d'elles  ne  pré- 
sente une  forme  aussi  élevée ,  aussi  conique ,  que  celle 
dont  je  donne  ici  une  figure  que  j'ai  cru  devoir  adopter 
comme  type  de  l'espèce  parmi  ses  nombreuses  variétés. 

Cette  hélicine  est  composée  de  six  tours  ;  le  dernier  est 
fort  grand  ;  les  cinq  appartenant  à  la  spire  sont  disposés  en 
forme  de  cône  aigu  ;  la  bouche ,  demi-ovale ,  a  son  bord 
droit  marginé  ;  la  place  de  l'ombilic  est  marquée  par  un 


Cl.  V.    Pl.   21. 

dépôt  de  matière  testacée  assez  épais,  qui  donne  de  la  force 
à  la  totalité  du  test.  Sa  couleur  générale  est  jaune  serin  ;  une 
zone  violette  assez  large  entoure  la  coquille  jusqu'au  som- 
met de. la  spire.  Dans  le  bas  du  dernier  tour,  on  remarque 
deux  petits  filets  de  même  couleur  ;  mais  sur  le  plus  grand 
nombre  des  individus  ces  filets  manquent. 

La  var.  b,  toujours  à  fond  jaune  serin  ou  citron  ,  ne  pré- 
sente plus  qu'une  petite  cordelette  composée  de  points  longs 
et  violets. 

La  var.  c,  à  fond  complètement  violet,  est  ornée  de 
cette  même  cordelette  ;  mais  alors  les  points  sont  de  cou- 
leur plus  foncée. 

La  var.  d,  à  fond  vert  d'eau,  porte  la  même  fascie. 

Enfin,  on  en  trouve  à  fond  jaune  ,  violet  ou  vert  de  diffé- 
rentes nuances ,  sans  aucune  trace  de  zone  ni  de  fascie. 

L'opercule  couleur  marron  ,  claire  dans  quelques  parties, 
un  peu  plus  foncée  dans  d'autres ,  est  de  matière  cornée  , 
et  devient  fort  mince  sur  ses  bords.  Son  centre  ou  point  de 
départ  est  placé  (  voyez  n°  i  )  ;  son  mode  d'accroissement 
s'opère  du  n°  2  à  3,  c'est-à-dire  dans  sa  longueur,  à  la 
manière  des  Pourpres. 

Habite  le  Mexique  ,  d'où  elle  est  rapportée  pour  la  pre- 
mière fois  en  petite  quantité ,  est  en  conséquence  fort  rare. 
Ma  collection. 

L'animal  de  cette  coquille ,  qui  vit  chez  moi  depuis  une 
couple  de  mois ,  ne  ressemble  en  rien  pour  la  tête  aux  deux 
espèces  que  figurent  MM.  Quoy  et  Gaimard  ,  sous  les 
n***  1  et  6  de  leur  Planche  XII  du  Voyage  de  V Astrolabe. 
Dans  l'une  ,  les  tentacules  sont  tellement  à  l'extrémité , 
qu'il  y  a  union  complète  entre  le  corps  et  la  tête ,  c'est-à- 
dire  qu'il  n'est  pas  possible  de  découvrir  où  elle  prend 
naissance  ;  dans  l'autre ,  au  contraire ,  les  tentacules  sont 
placés  de  telle  manière  ,  que  la  tête  forme  juste  la  moitié 
du  corps,  et  présente  en  petit  l'image  fidèle  d'une  tête  de 
sanglier.  L'espèce  que  je  décris  a  des  tentacules  noirs ,  coni- 


Cl.   V.    Pt.  21. 

ques ,  assez  larges  à  leur  base ,  se  terminant  en  pointe  ;  en- 
suite arrive  un  mufle  arrondi,  bien  découpé,  au-dessous 
duquel ,  et  dans  son  milieu ,  on  aperçoit  la  bouche  qui 
prend  à  volonté  un  développement  considérable  ,  et  qui 
présente  une  espèce  de  suçoir  rétractile  en  forme  de  trompe  : 
les  yeux  placés  au  côté  extérieur  des  tentacules  y  adhè- 
rent peu  ;  ils  sont  globuleux ,  vifs  et  très-noirs.  A  la  mort  de 
cet  animal,  que  je  conserve  précieusement  pour  en  obser- 
ver les  habitudes  ,  je  donnerai  des  détails  anatomiques  qui 
éclairciront  un  point  de  doute  élevé  depuis  long- temps 
entre  quelques  naturalistes. 

DUCLOS. 
i5  juin  i833. 


Y 


4 


i^M. 


H(4iriiia    -^pp/urifiû ,  Dkc^os 


'iHtt/tr/'  .11  ■////> 


_v.y?--w,>//^/  i/>i/' 


Classe  V.  Pl.   a-a.   Fie.   t. 

POURPRE.   PURPURA.   Lamarck. 
P.    SANGUINOLENTE.    P,   smiguinoleiita.   Duclos. 

P.  testa  ovato-acutissima ,  crassa ,  ponderosa,  transi>erse 
striata;  longitudinaliter  striata;  colore  œnea  et  purpu- 
rascens  ;  columella  sanguinolent  a  ,  ornata  pustulis  mi" 
nimis  ;  apertura  alba  y  caudahrevissima. 

LoDg.  27  mill. 

Coquille  ovale ,  à  spire  très  aiguë ,  composée  de  sept 
tours  ;  épaisse ,  pesante  ,  de  couleur  bronze ,  surmontée  de 
pourpre  ,  striée  transversalement  et  costellée  longitudinale- 
ment.  Columelle  chargée  de  petites  pustules  blanches  sur 
un  fond  rouge  vif  couleur  de  sang  ;  bord  droit  crénelé  éga- 
lement sanguinolent  ;  bouche  blanche  à  l'intérieur ,  ornée 
dans  sa  partie  antérieure  d'une  cordelette  qui  paraît  tourner 
autour  de  l'axe  de  la  coquille  ;  queue  courte.  Il  serait  diffi- 
cile de  citer  une  pourpre  plus  riche  en  couleur ,  et  qui  ca- 
ractérisât mieux  la  division  à  laquelle  elle  appartient ,  et 
que  j'ai  cru  devoir  établir  sous  la  dénomination  de  Pour- 
pres costellées. 

Je  n'en  possède  qu'un  fort  bel  exemplaire ,  et  le  second 
que  je  connaisse ,  mais  à  l'état  moins  frais  ,  appartient  à  la 
collection  de  M.  Michelin. 

DucLos. 

Mai  i83a, 


?<>*<:»rffT{^ 


ClISSbV.    Pl.    33.    FiG.    2. 

POURPRE.   PURPURA.    Lamarck. 
P.    TRONQUÉE.     P.    tnuicata.    Duclos. 

P.  testa  ouata  ,  ventricosa ,  crassa  ,  ponderosissima , 
transversim  sulcata  ,  longitudinaliter  rugosa ,  roseO' 
fiavéscente,  spira  brevissima  acuta ,  aper  tara  dilata  ta, 
labro  întiis  striato  ,  columella  lœvigata. 

Long.  64  mill.  ;  larg.  49  mill. 

Coquille  ventrue ,  épaisse ,  fort  pesante ,  dont  les  stries 
nombreuses  d'accroissement  et  en  forme  de  rides  la  rendent 
très  rugueuse  ,  ornée  sur  son  dernier  tour  de  cinq  grosses 
côtes  arrondies ,  formant  entre  elles  de  larges  sillons  assez 
profonds  ;  couleur  jaune  tirant  sur  le  rose  ;  spire  courte  et 
pointue  ;  ouverture  très  large ,  bord  droit  tranchant ,  strié 
à  l'intérieur  ,  columelle  lisse  et  concave. 

Cette  espèce ,  encore  fort  rare ,  que  je  n'ai  pu  étudier  que 
sur  trois  individus  d'une  grande  pureté ,  dont  un  appartient 
à  la  collection  de  M.  Lajoie ,  fait  partie  de  ma  première 
tribu  »  ,  à  laquelle  j'ai  cru  devoir  donner  le  nom  de  Pour- 
pres sillonnées. 

Ma  collection. 

Habite  le  Chili. 

DucLos. 
,  1"  juillet  i833. 

'  A^oj-.  pour  les  caractères,  Annales  des  Sciences  naturelles  , 
vol.  25,  pAg.  90. 


WSi 


1.  I^urpura  saïu/iunolenùi  ,  Diu-ici 


.  friinra/a .  /)(uVo.r 


lY.Jié/nûn//  ir.if 


CLAssn  V.  Pi.,  ili. 

CONE.    coNus.    Lamarch. 
C.   HIÉROGLYPHE.    C   Hierogljphiis .   Duclos. 

C.  testa  cjlindraceo-ovata ,  colore  ci nereo-inolaceo  ,Jas~ 
dis  duabus  variegatus  niveis  distantibus ,  lineis  trans- 
versis  granulosissimis  minimis ,  spira  cotwexo-acula , 
maculata ,  apertura  hiante ,  basi  striata. 

Long.   36  millim. 

Cette  espèce  nouvelle  n'est  pas  une  des  inoins  remarqua- 
bles de  la  grande  et  belle  série  des  Cônes,  dont  le  nombre 
actuellement  dépasse  deux  cent  vingt.  Sur  un  fond  violet 
foncé  couleur  chocolat ,  on  remarque  deux  faciès  blanclies  , 
composées  à  leur  naissance  de  points  irréguliers  ;  puis ,  en 
s'é tendant  sur  le  dos  du  dernier  tour,  prenant  diverses 
formes  imitant  assez  bien  certains  caractères  hiéroglyphi- 
ques, ou  quelques  portions  de  fleurs.  Cette  coquille  est 
très  finement  cordelée  sur  toute  sa  superficie  ,  et  ses  corde- 
lettes sont  chargées  de  petits  tubercules  arrondis  dont  l'ex- 
trémité est  blanche.  Les  tours  de  spire  ,  au  nombre  de  sept, 
sont  convexes  et  alternativement  maculés  de  taches  oblon- 
gues  violettes  et  blanches.  La  bouche  assez  ouverte  est  teinie 
à  l'intérieur  de  violet  tendre,  et  sa  base  est  finement  striée. 

M.  Deshayes  possède  un  Cône  de  cette  espèce  ,  mais  petit 
et  assez  bien  conservé;  sa  taille  n'excède  pas  22  millinx. 

Patrie  inconnue ,  quoique  tout  fasse  présumer  qu'il  vient 
de  la  Californie. 

DtJCLOS. 
1"  juillet  i833. 


vU 


(  on  11  s    /i(eroç(ynhff<r ,    /)(/c/o^ 


•y,.-/,,' 


ûiraud^  j-c 


I^.-Sémom/' 


Cr.ASSK  V.   Pl.    24. 

BULIME.    BULiMUS.    Lamarch, 

B.  Cygne.   B.  olorinus,  Duclos. 

B.  testa  ventricoso-conica,fragili^  tenuissima ,  diaphana, 
albida  ,  longitudinaliter  minutissime  striata  ,  apice 
rosea,  apertura  OK'ata  ,  patula  labro  acuto. 

Long.   20  milL;  larg.  16  mill. 

Coquille  conique  ,  ventrue ,  fragile ,  diaphane ,  toute  blan- 
che ,  et  d'un  blanc  de  lait ,  jusqu'à  l'extrémité  qui  est  de 
couleur  rose  ;  composée  de  cinq  tours  ,  dont  le  dernier  sur 
quelques  individus  est  globuleux ,  et  sur  d'autres  un  peu 
alongé.  Stries  d'accroissement  très  fines  et  nombreuses. 
Bouche  ovale ,  assez  ample  ;  bord  droit ,  tranchant  ;  om- 
bilic peu  apparent  et  quelquefois  complètement  nul. 

Cette  jolie  coquille  a  été  rapportée  du  Chili  par  M.  Gay, 
voyageur  intrépide ,  connu  par  ses  nombreuses  découvertes 
et  ses  travaux. 

Ma  collection. 

DuCLOS. 
i5  Juin   i833. 


>aBld  «« 


xtifiyj^Tl  êiàe.  ri 


IVulimus  o/i)/'inaé\  Duch, 


Classe  V.   Pi,.  u5. 

PORCELAINE,    cypr^ea.  Lamavch. 

P.  Trémeze,    C.   Trenieza.  Duclos. 

C.  lesta Oi>ai(>-ventricosaiSiibro6trata,  rnaculis roseispicla, 
striis  minutissimis  transversis  :  linea  dorsali  subim- 
pressa  :  ventre  convexiu&ciilo  slriato. 

Longueur  6  millimètres. 

Très  petite  coquille,  ventrue,  légèrement  rostrée  aux 
deux  extrémités ,  blanche ,  ornée  de  plusieurs  taches  de 
forme  inégale  et  d'une  couleur  rose  éclatante  :  striée  trans- 
versalement. Les  stries  fines  partant  de  l'intérieur  de  la 
bouche  et  se  prolongeant  sans  interruption  jusqu'au  sillon 
dorsal ,  qui  est  peu  apparent  ;  ventre  blanc ,  bouche  fort 
étroite.  Cette  espèce ,  qui  habite  les  Antilles ,  est  une  des 
plus  jolies  du  genre. 

Ma  collection. 

DuCLOS. 
i5  juin   i833. 


2t). 


0 

9 


CypTica    ù'i'fneKa  .  /)udos. 


.W.J^^^.o.ld 


Classe  V.    Pf..  uG. 

PORCELAINE,  cypr^fa.  Lmnarck. 
P.    EsoNTROPiE.    C.    Esoutropia.  Duclos. 

C.  testa  ovato-ventricosa ,  lutea  vel  cinnamomea;  ma- 
ciilis  rotundis  albis  cequalibus  confertis.  Latcribus  albis 
castaneo-piinctatis ,  spira  concava ,  apertura  alba  et 
angusta. 

•      Long.    83  mill.;   larg.  21  mill. 

Coquille  voisine  du  Cjprœa  cribraria ,  avec  lequel  ce- 
pendant on  ne  peut  la  confondre,  et  dont  les  caractères 
principaux  sont  d'être  ovale ,  alongée  ,  avec  des  bords 
blancs  immaculés.  Celle-ci,  au  contraire ,  est  très  ven- 
true ,  bombée  ,  et  ses  bords ,  moins  marginés ,  sont  char^ 
gés  de  taches  rondes ,  inégales  en  grosseur  et  de  couleur 
marron  ;  sa  taille  est  aussi  plus  grande ,  et  sa  spire  tout- 
à-fait  enfoncée  la  fait  paraître  onibiliquée  ;  la  bouche  est 
blanche  ,  et  les  dents  plus  fortes  et  moins  nombreuses. 

Cette  coquille,  que  je  ne  connais  dans  aucune  collection 
française ,  est  encore  d'une  rareté  extrême  ;  elle  est  cer- 
tainement une  des  plus  jolies  du  genre. 

.T'en  possède  trois  exemplaires  d'une  grande  fraîcheur. 

Habite  l'Océan  Pacifique. 

DuCLOS. 
17  juillet  i833. 


iR33. 


iCl    .«s< 


z'^i^cfdik'*^ 


Cypraea  EsoiUropia ,  J)ue/o^ 


26 


7f.  Jiènwnd  . 


Classk  V.    Pr..  2'-. 

PORCELAINE,  cypr^a.  Lamarck. 

'  P.  ÉGLAWTiJNE.  C.  cgiaiitij/a.  Diiclos. 

C.  testa  Oi'ato-cjlindrica  y  Jlavo  -  virescente ,  charac- 
teribus  fuscis  inscripta  ,  linea  longitudinali  simplici  , 
lateribus  carnicolor^  violaceo  giittalis ,  extremitatibus 
subviolaceis ,  dentibus  minimis  coloratis  fiih'is ,  rima 
angusta.  * 

Long.  48  millim.  ;  larg.  26  mill. 

Espèce  nouvelle  rapportée  de  la  Californie,  ayant  les  plus 
grands  rapports  pour  la  coloration  et  les  dessins  du  dos  avec, 
le  Cj-prœa  arabica ,  et  présentant  la  même  bouche  que  le 
Cj-p  Scurra ,  c'est-à-dire  ayant  ses  bords  arrondis,  et  les 
dents  petites  et  nombreuses.  Les  maculations  des  bords,  plus 
petites  et  en  plus  grand  nombre  que  dans  la  Scurra,  sont 
de  couleur  violette ,  ainsi  que  les  deux  taches  qui  ornent 
chaque  extrémité.  Le  caractère  spécial  de  cette  jolie  coquille, 
et  qui  ne  se  rencontre  dans  aucune  de  ses  congénères  ,  est 
fort  remarquable.  Il  consiste  en  une  tache  brune  triangu- 
laire placée  à  côté  de  la  spire.  Je  n'ai  encore  vu  que  cinq 
exemplaires  de  cette  espèce.  Quatre  appartiennent  à  ma  col- 
lection ;  le  cinquième,  à  celle  de  M.  Cuming ,  en  Angleterre. 

Sa  taille  ordinaire  est  de  cinquante  millimètres  environ  ; 
mais  je  possède  un  individu  plus  grand  qui  doit  être  le 
géant  de  l'espèce. 

DUCLOS. 

i5  juillet  i8,33. 


aqtpt  Mr 


fiio  «£ 


t'.h'iod  fr 


Cvpra^a  fy/ûnfw^ ,  ûu^/os. 


^.  Rfmond'  mil) . 


Classe  V.    Pl.   a8. 

STROMBE.    STROMBUS.  Lamarck, 

H.  scALAKiFORME.  H.  scalarifonuis.   Duclos. 

H.  testa  turrita,  scalariformi ,  transversim  slriata  et  Ion- 
gitudinaliter  costuluta.  Colore  fuh a ,  immaculata ,  co- 
lumella  concava ,  fauce  aurorea ,  labro  intus  striato. 

Long.  22  mill. 

Petite  coquille  turriculée ,  scalariforme ,  ornée  de  stries 
transversales  extrêmement  fines  et  chargée  de  petites  côtes 
longitudinales  :  couleur  jaunâtre  sans  aucune  maculation  ; 
columelle  concave  ,  striée  âans  toute  son  étendue  ,  ainsi 
que  l'intérieur  du  bord  droit  ,  qui  est  petit  et  tranchant. 
Bouche  aurore.  Rarissime.  Habite  les  mers  de  la  Chine. 

Ma  collection.  x 

Duclos. 
i5  septembre  ]833. 


•  VA*  f.'il  il>s: 


- téi■n^  (  ;i 

niirfD  fil  al)  gi^ni  gai  f«i<;|£|l  .aiiuaèniîii  .u 


Stroiiibus   Scaùiriforniiv ,  Duc^vs 


&irai<d  . 


JT.  Hèfrwnd 


Classe  V.   Pl.  29. 

MÉLANOPSIDE.  melanopsis.  Lamavch, 

M.    Clémentine.     M.    CAementina.    Michelin. 

M.  testa  turrito-subulatdf  lœvi ,  longitudùialiter  costatâ; 
anfractibus  medio  turgidis ,  ad  suturas  paulo  elei^atis; 
costis  recun'is,  infrà  ultimum  anfractum  suprà  carinam 
impositis;  aperturâ  basi  truncatd. 

Long,  de  95  à  100  millira. 

Cette  coquille  fossile ,  que  je  dois  à  la  générosité  de 
M.  Clément ,  membre  de  la  Société  de  Géologie ,  auquel 
je  la  dédie ,  a  été  trouvée  par  lui  dans  des  argiles  dépen- 
dantes du  grès  vert  des  environs  de  Troyes.  L'espèce  de 
troncature  qui  est  au  bas  de  l'ouverture  me  la  fait  placer 
dans  les  Mélanopsides,  quoique  la  Melania  heddingto- 
nensis,  Sow.,  présente  le  même  caractère;  elle  a  de  quinze 
à  dix-huit  tours ,  et  sur  chacun  de  huit  à  douze  côtes  dis*™ 
paraissant  vers  les  sutures,  lesquelles  forment  bourrelet» 
Jusqu'à  présent  elle  paraît  fort  rare. 

Habite fossile  des  argiles  exploitées  à  Gérodot ,  dé- 
partement de  l'Aube. 

Mon  Cabinet. 

H.  Michelin. 
9  octobre  i833. 


lA 


Melaiiopsis    C/^mmùh/p .  Mieh^ù/i 


^9 


ïï'"'  Noir  et 


Classe  V.  Pt.  3o. 

CAROCOLLE.  carocolla.  Lamarck. 

C.  ÉoLiNE.   C.  eolina.    Duclos. 

C,  testa  orbiculata,  supra  leviter  conica,  sub-'S cabra  ;  sub- 
tus  convexo-turgida ,  levigata  ;  imperforata,  apertura 
triangularis ,  ornata  quinque-plicata.  Colore  ruf a. 


Long.    14  milL;  larg.  26  mill. 

Coquille  des  plus  remarquables  par  sa  fraîcheur  et  par 
sa  forme  générale  qui  ne  permet  pas  de  la  distraire  des  Ca- 
rocoUes,  quoique  divers  naturalistes  aient  pense'  qu'elle  pou- 
vait former  un  genre  à  part.  Elle  est  de  couleur  rouge  légè- 
rement teinte  de  jaune  ;  le  dessus,  un  peu  élevé  ,  est  formé 
de  cinq  tours  et  semble  être  revêtu  d'une  espèce  d'épiderme 
velouté  ;  le  dessous ,  fort  convexe  ,  est  lisse  ;  la  bouche  trian- 
gulaire ornée  du  côté  droit  de  trois  plis  en  forme  de  lames, 
et  de  deux  autres  au  côté  gauche,  se  continuant  sur  la  pres- 
que totalité  du  dernier  tour  ;  la  base  de  la  bouche  a  un 
bourrelet  en  forme  de  dent,  de  couleur  jaune. 

Cette  belle  espèce  appartient  à  madame  Dupont,  et  fait 
partie  de  sa  collection. 

DuCLOS. 

Juillet  1834. 


,Xt\Vv«\»A     .Ax 


■p'Yiq  si  tD^  JaiBwnjliioD 
•  ;   ^  -  îTfîod  ^[  ai) 


r8r   nUiid 


]9  8-mol 


V. 


Cai'ocolla  eo/i/ui ,  J)u/-Jus. 


Prêtre  />'. 


J'ra^içoi. 


NRernond  uitp . 


Classe  V.  Vl.  3i. 

DAUPHINULE.  delphïnula.  Lamarck. 
D.   ADAMANTINE.   D.  adamautwa,  Diiclos. 

D.  testa  orbiculato-convexa,  crassiuscula^  sulcis  longitii- 
dinalibus  et  transversis  clathrata;  colore fulva;  apertiira 
orbicularis  cum  crasso  margine. 

Long.  18  millim.  ;  larg.  20  mill. 

Très-jolie  petite  coquille  dont  nous  ne  connaissons  encore 
qu'un  individu  appartenant  à  la  collection  de  M.  Rej;  cette 
espèce  a  quelque  analogie  avec  un  fossile  de  Dax  et  des  en- 
virons de  Bordeaux.  Elle  est  sillonnée  longitudinalement,  et 
ses  sillons  sont  traversés,  dans  le  sens  opposé,  par  de  petites 
lames  qui  la  rendent  complètement  gauffrée.  Sa  forme  gé- 
nérale est  ronde  ;  la  spire  légèrement  conique  et  percée  de 
part  en  part.  Nous  n'avons  pu  constater  d'une  manière  po- 
sitive si  ce  phénomène  est  l'état  normal ,  ou  s'il  ne  serait 
pas  plutôt  dû  à  un  peu  d'usure.  Sa  couleur  est  jaunâtre  sur 
toute  la  superficie  ;  la  bouche  est  ronde  et  ornée  d'une  large 
cravate  finement  striée  et  traverse'e  par  de  fortes  côtes. 

Patrie  inconnue. 

Cette  coquille  a  été  trouvée  dans  un  port  de  mer  de  la 
France  et  provient  sans  doute  du  lest  de  quelque  navire  ar- 
rivant des  colonies. 

*  DUCLOS. 

Juillet  1834. 


ffimOS  .12'}/;!  ;  .mllVu 


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/:■>. 


Dclpliiiiula  af/^j/na/iùna  ■  J)ueù)i- 


3j. 


.V  Ri^'niond  inifi 


Classe  V.    Pi..  3u.       # 

CATILLE.   CATILLUS.    Brongniart. 

C.   PYKiFORME.    C.  pjrifoi'mis .  Michelin. 

C.  testa  oviformi ,  elongala,  injlata^  inœquilalerali ,  fra- 
gili;  apice  obliqua,  iincato ,  intorto;  rugis  magnis , 
lœvigatis  ,  irreguloriter  undulatis  ;  cardine  latcrali  ^ 
gradatim  sulcato. 

f       Long.  9  millîm.  ;  larg.  7  mill. 

Cette  coquille  a  été  trouvée  dans  le  grès  vert  ,  par 
M.  Clément-MuUet  et  moi ,  alternant  avec  des  argiles  dé- 
pendantes du  Gault ,  et  exploitée  pour  briques  dans  le  dé- 
partement de  TAube ,  à  Gérodot ,  près  Lusigny.  Si  l'on 
n'était  parvenu  à  dégager  la  charnière ,  on  aurait  pu  la  pren- 
dre pour  une  huître  ou  une  gryphée.  Le  test,  en  forme  de 
poire,  est  très  fragile  et  très  mince,  ce  qui  confirme  l'opi- 
nion de  M.  Deshayes,  que  plusieurs  coquilles  de  la  craie 
ont  perdu  par  la  dissolution  une  partie  de  leur  intérieur.  Des 
stries  concentriques  d'accroissement  largement  ondulées  la 
décorent  à  l'extérieur  ,  et  les  sillons  creux  de  la  charnière 
vont  en  décroissant.  Les  crochets  sont  très  recourbés  et 
presque  toujours  brisés. 

Ma  collection. 

H.  Michelin. 
Janvier  iSS'j. 


32. 


Catillus  pi/ri/ormis ,  Mi^Ael{/i 


/•'/■anfûi^f  -fc  ■ 


Classe  V.  Pl.  33. 

TORNATELLE.   tornatella.  Lamarck. 

T.  LARME.    T.  lacryma,  Michelin. 

T.  testa  ovatO'Oblonga ,  transversirft  striata  :  spira  conico- 
acuta,  elongata;  columella-biplicata  ;  plica  inferiore 
biloba  ;  apertura  crassa  ,  întits  striata  y  subcanali^ 
culata. 

Long.  16  millim.  ;  larg.  8  mill. 

Cette  coquille  a  été  trouvée  par  M.  Clément  Mullet, 
dans  les  argiles  du  Gault  de  Géraudot ,  département  de 
l'Aube.  Elle  rappelle  au  premier  aspect,  par  la  disposition 
des  plis  de  la  columelle ,  la  Tornatella'  solidula  de  La- 
marck  ;  mais  sa  spire  alongée  atteint  plus  du  tiers  de  sa 
longueur  :  elle  est  striée  transversalement  comme  la  plu- 
part de  ses  congénères  ;  mais  elle  en  diffère  par  une  espèce 
de  petit  sinus  qui  se  trouve  à  la  base  de  l'ouverture  ,  au- 
dessous  du  pli  inférieur  de  la  columelle.  Elle  est  fort  rare. 

Ma  collection. 

H.  Michelin. 
Avril  1834. 


i833. 


A  :-T 


3J. 


-^^1 


Tbnialella  la^ryma ,  JiuAeiin 


fra/tfoùf  se- . 


N-Bemond.  inip. 


Classe  V.   Pl.  34. 

CADRAN.  SOLARIUM.   Lamarck. 

r 

C.    A   COLLIER.    S.   moniliferum.    Michelin. 

S.  testa  p annula ,  orbiculato  ^  conoïdea ,  claihrata  ,  ad 
pen'phœriam  sulcatam,  prope  suturant  granulata; 
umbilico  angusto ,  crenis  parvulis  cincto. 

Haut.   12  millim.  ;  larg.   10  millim. 

J'ai  trouvé  cette  jolie  coquille  fossile  dans  les  sables  ai^- 
leux  dépendant  du  Gault  de  la  commune  de  Géraudot 
(Aube),  où  M.  Clément  MuUet  l'avait  d#jà  rencontrée. 
Elle  est  cancellée ,  et  les  lignes  qui  bordent  le  haut  et  bas 
de  chaque  tour  près  des  sutures  sont  d'une  granulation 
plus  forte  ,  et  en  forme  de  collier.  11  en  est  de  même  pour 
l'ombilic,  qui  est  finement  cancellé,  sauf  le  bord  supé- 
rieur. 

Ma  collection. 

H.   Michelin. 
Avril  1834. 


34. 


nWAWT.v^n 


Solarillin  nwm///èriun\  MifÀe///i' 


N.Jtènwnd  mip 


Clàssk  V.  Pï..  35. 

AMMONITE.   AMMONITES.    Lamarck. 

.  A.   DE  Velleda.    a.   Velledœ.   Michelin. 

A.  testa  subdiscoïdea  ;  anfractu  ultimo  alios  subtegente ; 
dorso  ohtuso ,  rôtundo  ;  costis  tenuibus ,  planis ,  ex 
umbilico  ortis ,  simplicibus  ,  creberrimis ,  continuis,  un- 
dulatisy  umbilicis  an^ustis,  minimisa  apertura  rem- 
formi,  ohlonga. 

Latit.  testas,  0,175  millini.  ;  latit.  anf.  ult.  ,  0,100  niillim.  ; 
latit.  anf.  penult. ,  0,040  millim.  ;  latit.  apert. ,  0,075  millim.  ; 
long,  apert. ,  0,065  millim. 

Cette  belle  et  rare  espèce  d'Ammonite  ,  que  Lamarck 
aurait  classée  dans  les  Orbulites,  n'a  encore  été  trouvée 
qu'une  seule  fois.  Je  l'ai  rencontrée,  avec  M.  Clément  Mul- 
let ,  à  Gérodot ,  département  de  l'Aube ,  dans  les  argiles  du 
Gault  au  dessous  de  la  craie  cliloritée.  Son  aspect  est 
celui  d'un  nautile  comprimé.  Elle  est  élégamment  couverte 
de  côtes  nombreuses  ,  ondulées  et  aplaties.  Les  sillons  qui 
les  séparent  ne  sont  pas  plus  larges  que  les  côtes  ,  et  sont 
plats  dans  le  fond. 

Cette  coquille  devait  devenir  fort  grande,  car  l'individu 
que  je  possède  annonce  avoir  eu  au  moins  un  tour  de  plus. 
Le  test  a  près  d'un  millimètre  d'épaisseur  à  l'ouverture. 

Ma  collection. 

H.  Michelin. 

Mai  1834. 


36. 


o  çr.  n. 


Ammonitr  s  IW/e^/^r ,  Allc/w/m 


lY.Hû/no/ui.  Irnf, 


(kAssE  V.   Pl.  36. 

OBSERVATIONS  '^^"'^,  " 

Sur  plusieurs  Mollusques  dont  on  ne  connaissait  que  les  coquilles  ,  et 
description  de  ces  Mollusques ,  et  de  quelques  espèces  inédites  ou 
non  figurées  jusqu'à  ce  jour  ; 

Par  m.  De  Joankis  , 
Lieutenant  de  vaisseau  au  corps  royal  de  la  marine, 

Si  l'on  considère  la  marche  qu'a  suivie  l'étude  de  la  con- 
chyliologie depuis  un  siècle,  on  verra  qu'elle  a  progressive- 
ment pris  un  développement  qui  l'a  amenée  de  nos  jours  à 
faire  partie  tout-à-fait  intégrante  des  sciences  naturelles.  Les 
coquilles  ne  sont  plus  maintenant  de  vains  joujoux  pour  les 
enfants  ou  les  ignorants  ;  et  l'homme  sensé  qui  s'occupe  de 
cette  branche  intéressante  de  la  nature  ,  voit  dans  un  co- 
quillage autre  chose  qu'une  espèce  de  cône  enroulé  en  spi- 
rale et  couvert  de  couleurs  plus  ou  moins  brillantes  ;  il  y  dé- 
couvre une  des  productions  les  plus  curieuses  dans  le  règne 
animal.  Je  crois  inutile  ici  de  passer  en  revue  les  ingénieu- 
ses considérations  de  M.  de  Blainville  sur  l'organisation  des 
mollusques  ,  et  la  manière  dont  il  aperçut  un  dépôt  cal- 
caire entre  leur  peau  et  leur  épiderme  ;  dépôt  qui  n'est 
autre  chose  que  les  coquilles  que  nous  recevons  dans  nos 
collections  sans  trop  nous  inquiéter  d'où  elles  proviennent, 
de  quels  animaux  enfin  elles  sont  l'ouvrage. 

Le  but  que  je  me  suis  proposé ,  en  entreprenant  de  dessi- 
ner et  peindre  avec  leurs  couleurs  les  animaux  qui  construi- 
sent les  coquilles ,  est  de  rendre  plus  complète  l'étude  de 
la  conchyliologie ,  en  lui  adjoignant  des  dessins  et  des  des- 
criptions toutes  malacologiques.  De  cette  manière,  cette 
classe  intéressante  d'animaux  ne  sera  plus  seulement  connue 
par  les  figures  multipliées  qu'on  a  faites  de  leurs  tests ,  mais 
bien  par  la  représentation  exacte  des  animaux  eux-mêmes  au 
sein  desquels  les  tests  ont  pris  naissance.  J'espère  que  le  mé- 


Cl.  V.   Pt.  36. 

tier  auquel  je  me  suis  voué ,  mon  goût  pour  l'histoire  na- 
turelle ,  et  le  peu  de  dessin  que  je  sais ,  me  fourniront  les 
moyens  de  mettre  à  la  disposition  de  la  science  une  foule 
de  dessins  de  mollusques  ,  et  de  documents  sur  les  mœurs 
de  ces  animaux,  qui,  coordonnés  plus  tard,  |K)urront  servir 
à  rectifier  des  classifications  de  genres  et  même  de  familles. 

Les  figures  de  cette  première  publication  ne  sont  peut- 
être  pas  aussi  complètes ,  comme  détails ,  qu'il  serait  dé- 
sirable qu'elles  le  fussent.  La  cause  en  est,  qu'en  faisant  ces 
dessins  je  n'avais  d'autre  intention  que  celle  de  me  rappeler 
les  animaux  que  j'avais  eus  entre  les  mains,  en  en  gardant 
des  croquis  dans  mes  cartons.  Ce  n'est  qu'engagé  par  quel- 
ques amis  et  quelques  savants  distingués  qui  ont  eu  la  com- 
plaisance de  trouver  ces  croquis  intéressants ,  que  je  me  suis 
décidé  à  livrer  au  public  le  résultat  de  quelques  itistants 
de  délassements  à  bord  des  bâtiments  sur  lesquels  je  navi- 
guais alors. 

Dans  ces  dessins  l'animal  a  presque  toujours  été  séparé  de 
son  test  :  pour  y  parvenir,  |é  me  suis  ordinairement  sèt-vi 
d'un  étau  dans  lequel  je  saisissais  les  deux  extrémités  de  la 
columelle  de  la  coquille ,  et  opérant  une  pression  assez  forte 
sur  ces  deux  points ,  je  voyais  presque  toujours  cette  même 
columelle  se  briser  en  plusieurs  morceaux  ,  et  les  tours  de 
spires  se  séparer  sans  endommager  en  rien  l'animal. 

L.  De  Joannis. 

>  ^ns'js        Juin  1834. 


GLAàSE    V.     Pl.   150. 

TYLODliNE.  TYLODiNA.  Rajinesque. 
T.  ciTiujjJE.   T,   citrina.   Joannis. 


Manteau  de  la  grandeui'  de  la  coquille  de  maiiièie  à  la 
tapisser  intérieurement.  Corps  limaciforme  gastéropodé  ; 
tète  analogue  à  celle  des  Aplysics  ;  quatre  tentacules ,  les 
deux  postérieurs  auiiformes  et  plus  longs  que  les  anté- 
rieurs ,  qui  sont  frontaux,  coniques ,  et  très  rétractiles  ;  yeux 
sessiles  et  à  fleur  de  peau ,  entre  les  deux  tentacules  pos- 
térieurs.  (Jig-  5.) 

Bouche  à  lèvres  verticales,  assez  épaisses  ,  et  se  prolon- 
geant en  dedans  où  elles  forment  une  poche  membraneuse 
assez  forte  où  se  trouvent  deux  ganglions  bilobés  ;  langue 
très  large  et  comme  cornée  ,  striée  transversalement  et  très 
finement.  Branchie  en  forme  de  fougère,  flottante  eu  ar- 
rière ,  dans  le  sinus  formé  parle  corps  et  la  coquille  ,  sa  ra- 
cine fixée  au-dessous  de  la  coquille  et  du  manteau ,  à  peu 
près  au  3/5  de  la  longueur  totale  à  partir  de  la  tête  ;  pied 
large ^  assez  épais,  bordé  tout  autour  de  plis  nombreux  plus 
minces  que  l'épaisseur  du  pied,  et  servant  d'appareil  nata- 
toire. 

La  partie  antérieure  du  manteau  (Jig'  4  )i  ^st  épaissie  en 
forme  de  croissant,  un  peu  applatie  dans  la  partie  convexe 
de  sa  circonférence  ;  cette  partie  épaisse  est  colorée  en  jaune 
et  vert ,  tout  le  reste  du  manteau  est  assez  mince  et  très 
ovale. 

Coquille  patelloïde  (y?^.  2-3) ,  couverte  d'un  épidémie 
corné,  très  épais,  et  la  débordant  de  toutes  parts,  non 
symétrique ,  souvent  se  recourbant  un  peu  en  arrière  et  de 
côté.  L'angle  au  sommet  très  obtus  ;  coquille  irisée  inté- 
rieurement dans  tout  le  disque  mais  non  au  fond. 

Je  ne  crois  pas  que  cette  Tylodine  ,  que  j'ai  trouvée  dans 


Cl.  V.   Vl.   36. 


la  rade  d'Athènes ,  soit  la  pointiilée  de  M.  Rafinesque,  c'est 
pour  cette  raison  quç  je  lui  ai  donné  le  nom  de  Citrine,  ana- 
logue à  sa  belle  couleur  jaune. 


EXPLICATION   DE  LA  PLANCHE. 

Fig.   I.  LaTylodine  citrine  avec  son  animal  de  f;randeur  naturelle. 

2.  Coquille  vue  en-dessus. 

3.  Coquille  vue  en-dessous. 

4.  Manteau,  pour  montrer  la  partie  antérieure  épaissie. 

5.  Tête  vue  en-dessus,  pour  montrer  les  tentacules  et  les  yeux. 


De  Joannis. 
Juin  1834. 


3â 


rylodllia      C(/7'i/ia ,    Joannui 


JJr  Joannw  F.^ 


Zeôrtw    t  ^c 


N.  J^émoru/  Iirip 


Classe  V.  Pl.  3- 


NATICE.  JNATicA.   Lamarck. 
N.  GLAuciNE.   N.  glaucina,  Lamarck. 

Animal  comm  d'après  la  desdriptiôfl  de  M.  de  Blainville. 
Je  crois  devoir  cependant  y  joindre  une  légère  observation 
au  sujet  de  la  forme  de  la  tête ,  qui  chez  ces  animaux  est 
remarquable  par  son  énorme  développement  et  son  apla- 
tissement. C'est  peut-être  pour  avoir  vu  des  Natices  mortes 
ou  n'étant  point  dans  leur  état  complet  de  liberté  et  de  na- 
ture ,  qu'on  a  trouvé  que  la  tête  était  échancrée  en  demi- 
lune  dans  sa  partie  antérieure  ;  elle  est  au  contraire  tou- 
jours convexe  et  plus  au  moins  saillante ,  quand  l'animal 
lui  donne  toute  son  extension.  La  Natice  glaucine  ici  figurée 
donne  un  exemple  frappant  de  cet  avancement  de  la  tête. 
Elle  marchait  dans  le  moment  où  elle  a  été  dessinée  ;  le  pli 
antérieur  du  pied  est  alors  invisible ,  la  partie  postérieure 
du  front  se  relève  sur  la  coquille  de  manière  à  cacher  de 
très  petits  yeux  sessiles  qui  sont  à  la  base  des  tentacules.  Le 
lobe  du  pied  portant  l'opercule  est  ici  très  développé ,  et 
recouvre  la  majeure  partie  de  la  coquille;  l'opercule  se 
trouve  caché  profondément  par  ce  lobe ,  qui  est  d'une  na- 
ture très  rétractile.  Le  pied  ,  très  développé,  ressemble  un 
peu  à  de  la  gélatine ,  et  semble  gonflé  d'eau.  Lorsqu'on 
saisit  cet  animal ,  les  tentacules  rentrent  ;  le  lobe  recouvrant 
la  coquille  la  laisse  bientôt  à  im  en  se  contractant  sur  lui- 
même  ;  le  pied ,  dans  ce  premier  moment,  ainsi  que  la  tête , 
restent  comme  inertes  ;  mais  bientôt  le  muscle  de  la  colu- 
melle  agissant ,  il  force  toute  cette  masse  charnue  à  rentrer 
en  dedans  en  la  plissant  comme  un  mouchoir  saisi  par  son 
(entre  ,  et  qu'on  voudrait  faire  passer  par  un  trou.  L'oper- 
cule paraît  alors  et  intercepte  complètement  le  contact  ex- 


Cl.  V.   Pl.  35. 

téiieui*  ;  dans  cette  opération ,  il  s'égoutte  une  grande  quan- 
tité d'eau  ,  qui ,  je  pense  ,  était  renfermée  dans  la  cavité 
branchiale.  Il  est  impossible  de  saisir  aucun  mouvement 
de  reptation  ;  la  partie  antérieure  de  la  tête  se  meut,  dans 
la  progression  de  cet  animal,  à  droite  et  à  gauche,  comme 
organe  de  tact. 

La  couleur  générale  du  corps  de  la  Natice  glaucine  est 
blanche  et  transparente  ;  la  tête  est  légèrement  colorée  en 
orangé,  et  porte  un  petit  appendice  lenticulaire  à  gauche, 
près  de  sa  jonction  avec  le  lobe  recouvrant. 

La  figure  est  de  grandeur  naturelle. 

L.   De  Joannis. 
Juin  1834. 


ikf  ai  ; 


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■<: 


Classe  V.  Pl.   38. 

PATELLE.  PATELLA.   Linné. 
P.  PYRAMIDALE.  P,  pjramidella.   Lamarck. 

Les  principaux  caractères  des  Patelles  sont  très  bien  dé- 
crits dans  M.  de  Blainville.  Je  ferai  remarquer  que  la  tête 
est  très  distincte  dans  cette  famille ,  dont  tous  les  individus 
ont  la  langue  double  ,  enroulée  en  spirale  dans  l'estomac  ; 
l'extrémité  libre  étant  à  l'entrée  de  la  bouche  ,  le  manteau 
qui  tapisse  le  limbe  intérieur  de  la  coquille ,  et  dont  les 
découpures  sont  en  rapport  avec  les  apophyses  de  celle-ci , 
forme  antérieurement  une  cellule  par  le  moyen  d'un  pli , 
afin  de  permettre  à  l'eau  d'entrer  dans  la  cavité  branchiale  ; 
ce  pli  va  s'attacher  aux  côtés  du  cou. 

La  bouche,  transversale  et  placée  en  dessous,  est  munie  de 
lèvres  très  distinctes  et  très  contractiles  ;  l'animal  a  la  pro- 
priété de  plier  sa  tête  en  bas  de  manière  à  cacher  sa  bouche 
dans  un  pli  rentrant  qui  se  forme  alors  à  la  partie  antérieure 
du  pied.  Les  tentacules  se  croisent  en  travers  sur  le  front.  Les 
yeux  ne  sont  pas  tout-à-fait  à  leur  base ,  mais  un  peu  plus 
élevés,  et  portés  par  le  tentacule  même.  Je  dirai ,  du  reste , 
que  la  manière  de  cacher  la  bouche  et  les  tentacules  n'est 
pas  la  même  chez  toutes  les  Patelles.  La  Patelle  bleuâtre 
plie  sa  tête  sur  le  pied  même  ,  et  ses  tentacules  se  couchent 
allongés  de  chaque  côté. 

La  couleur  du  pied  de  la  Patelle  pyramidale  est  orangé  , 
ainsi  que  son  sac  branchial,  et  cette  teinte  se  reflète  en  gé- 
néral sur  tout  le  reste  du  manteau, qui  est  d'une  couleur  bleue 
ou  blanchâtre.  La  tête  est  violacée,  le  reste  du  corps  vert-noir. 

La  fig.  I  offre  l'animal  de  grandeur  naturelle,  et  sorti  de 
sa  coquille.  2.  Sa  bouche  vue  en  dessous.  3.  Le  même  ani- 
mal dans  sa  coquille. 

L.   De  Joannis. 
Juin    1834. 


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V 


>  ^iV^ 


^\ 


V^.W 


Glassb  V.    Pl.  39. 

SABOT.   TURBO.   Linné. 
S.  scABRE.    T.  rvgosus.    Lamarck. 

Suivant  Blainville  ,  ranimai  des  Sabots  est  variable  sous 
le  rapport  de  la  forme  et  de  la  proportion  de  quelques  par- 
ties extérieures.  Celui  que  nous  donnons  ici  n'avait  pas 
encore  été  observé;  il  ne  présente,  comme  appendices 
latéraux ,  qu'un  simple  filament  peu  long  ,  implanté  sur  le 
bord  du  manteau ,  un  peu  en  arrière.  Sa  couleur  générale 
est  d'un  brun-rouge  marbré  par  zone  et  comme  zébré.  Le 
museau  est  très  long ,  et  s'il  était  exsertile ,  on  pourrait 
croire  que  c'est  une  trompe ,  tandis  qu'il  n'est  contracté 
que  sur  lui-même  ,  et  se  plisse.  Les  bords  du  manteau 
sont  d'un  assez  bel  aurore ,  qui  est  la  couleur  externe  de 
l'opercule.  Les  tentacules  sont  moyennement  longs. 

De  Joannis. 
Juin  i83f4. 


1834. 


V 


Turbo    rU/jfOSnrn^  Lamarck. 


De  >.Joii/ifu.f  l'i/hx' 


jCeèrun    se 


M  /(émorui'  im/o 


Glassk  V.  Pl.  4o. 

POURPRE.   PURPURA.   Bniguière, 
P.    HÊMÀSTOME.  p.  hœmastoma,   Lamarck. 

Patrie,  côte  de  Tunis.  (Port-Farine.) 

Animal  parfaitement  décrit  dans  M.  deBlainville,  mais  non 
encore  figuré  d'après  le  vivant.  L'organe  mâle  au  côté  droit 
du  cou  et  sortant  de  dessous  le  manteau.  Cet  organe,  très 
rétractile  ,  est  susceptible  d'un  très  grand  allongement.  L'es- 
pèce ici  figurée  a  le  corps  marbré  de  brun-rouge  sur  un  fond 
jaunâtre.  L'organe  mâle  est  d'une  teinte  plus  rouge  ;  les 
bords  du  manteau  sont  d'un  vert  jaunâtre  et  livide.  Les 
tentacules  sont  moyennement  longs. 

De  Joannis. 
Juin    1834. 


T 


4" 


Purpura    hœmaj'foma ,   Zamarck.  • 


De  Joan?u',r  pinjc 


Jjc6run'  d'c 


N.Rémoml'  mtp . 


^  Classk  V.   Pl.  4r. 

IlOSTELLAIRE.   rostell/Vriv.   Lamarck. 
R.   PIED  DE  PÉLICAN.   1{,    pes-peUcaiii.   Lamarck. 

Animal  inconnu,  d'happés  M.  de  Blainville.  Tète"!  sessile 
terminée  en  forme  de  museau  ,  peu  contractile ,  à  l'extrémité 
duquel  est  une  bouche  ronde  àièvres  simples  ,  sans  trompe  j 
portant,  en  outre  ,  deux  tentacules  longs,  assez  grêles,  coni- 
ques, peu  contractiles  et  assez  éloignés,  au  pied  externe 
desquels  sont  des  yeux  très  visibles  sur  un  léger  renflement 
qu'ils  y  ont.  Pied  assez  grand,  pédoncule ,  sous-œsophagien , 
comme  tronqué  devant  et  pointu  derrière ,  où  s'attache  en 
dessus  un  petit  opercule  onguiculé  ,  à  sommet  siibmarginal , 
n'adhérant  au  pied  que  par  sa  moitié.  Manteau  très  mince  , 
lacinié  en  autant  de  parties  que  le  bord  droit  de  la  coquille 
a  de  digitations.  Les  deux  laciniures  extrêmes  formant  des 
tubes.  Peignes  branchiaux  ,  longs ,  étroits ,  et  l'un  auprès  dé 
l'autre  ,  situés  un  peu  obliquement  sur  le  dos.  Organe  ex- 
citateur long ,  aplati ,  placé  au  côté  droit  du  cou.  L'anus 
dans  et  à  L'entrée  de  la  cavité  branchiale.  Le  canal  intesti- 
nal ,  adhérant  au  manteau ,  laisse  une  petite  extrémité 
flottante  au  bout  de  laquelle  est  l'ouverture  anale.  Il  y  a 
absence  de  la  trompe  et  présence  de  la  langue  ;  on  trouve 
tout  à  l'entrée  de  la  bouche  une  espèce  de  ganglion  bilobé 
adhérant  à  la  paroi  inférieure  ,  et  sur  l'arrière  de  cette  partie 
une  petite  langue  hérissée  des  deux  côtés  de  petites  aspé- 
rités couchées  les  unes  sur  les  autres  en  arrière. 

Je  pense  que  cette  considération  de  la  langue  doit  faire 
sortir  les  Rostellaires  de  la  famille  des  Siphonostomes ,  où 
M.  de  Blainville  les  avait  placées  provisoirement ,  et  les  faire 
rentrer  dans  celle  des  Angyostomes,  dont  elles  présentent 
tous  les  caractères  de  forme.  La  tête,  le  pied  et  la  partie 
antérieure  du    corps  sont  rouge   et  jaune  pâle  pointillé, 


Cl..  V.  Pl.  4.. 

les  brancliies  blanches,  l'organe  excitateur  blanc.  F^e  reste 
du  corps  varie  avec  les  aliments.  Le  bord  des  lèvres  est 
blanc,  et  celte  bordure  blanche  remonte  en  pointe  sur  le 
museau. 

Nota.  Je  pense  que  le  tube  gauche  du  manteau,  qui 
correspond  à  la  digitation  postérieure  de  la  coquille ,  donne 
passage  à  l'organe  mâle. 

Patrie  ,  l'Archipel  du  Levant. 

Dk  Joannis. 
Juin  i83/,. 


h 


E  O Stellai^l a  pespelecani , 


],ai)i(irck 


Pc    J„  „„,„.■    pi 


N.li^mo,,,/ 


Ci.AssB  V.   Pr,.  4'j. 

VÉNUS.    VENUS.    Linné. 
V.   uosALijNE.    V .   ros<iliua.    Ran^. 

Description.  L'animal  de  cette  Véuus  est  un  peu  trans- 
lucide et  d'une  blancheur  uniforme  ;  c'est  à  son  test  seul 
que  nous  empruntons  les  caractères  de  l'espèce  que  nous 
proposons  ;  il  est  épais  ,  de  forme  à-peu-près  arrondie  ,  et 
faiblement  comprimé  latéralement.  Les  sommets  sont  pe- 
tits, fort  peu  saillants  et  à  peine  séparés;  la  surface  exté- 
rieure des  valves  est  ornée  de  nombreuses  côtes  concen- 
triques ,  au  nombre  de  trente  environ  dans  l'âge  adulte , 
régulières ,  serrées ,  moins  cependant  aux  approches  du 
sommet  que  vers  le  milieu  ;  aplaties ,  faiblement  sinueuses 
en  avant ,  un  peu  anguleuses  en  arrière  ,  où  plusieurs  d'en- 
tre elles  se  terminent  par  des  appendices  irréguliers ,  com- 
primés ,  et  plus  ou  moins  saillants.  Sa  couleur  la  distingue 
plus  particulièrement  des  autres  espèces  ;  elle  est  d'un  blanc 
rosé  interrompu  par  quatre  grands  rayons  roses  qui  s'éten- 
dent du  sommet  au  bord  inférieur  en  s'élargissant ,  et  dont 
l'un,  le  postérieur,  est  moins  apparent  que  les  autres;  et 
par  quatre  taches  brunes  allongées,  transverses,  embras- 
sant seulement  huit  à  dix  côtes  ,  et  dont  l'une  ,  qui  est  éga- 
lement la  postérieure  ,  est  beaucoup  plus  étroite  que  les 
autres.  A  l'intérieur,  les  valves  sont  blanches  et  présentent 
presque  toujours  une  tache  violacée  nébuleuse  vers  la  partie 
supérieure.  La  charnière  se  compose  de  trois  dents  d'une 
part  comme  de  l'autre  ;  sur  la  valve  droite ,  la  dent  du  mi- 
lieu est  en  forme  de  prisme  triangulaire  sub-bifide  au  som- 
met ,  et  celles  qui  Tavoisinent  de  chaque  côté  ,  lamelleuses 
et  d'inégale  longueur.  Sur  la  valve  gauche ,  la  dent  du 
milieu  est  peu  élevée ,  non  plus  que  celle  qui  l'avoisine  en 
arrière ,  et  qui  est  allongée  et  lamelleuse  ;  mais  il  n'en  est 


Ct.  V.   Pl.   /i'i. 

pas  de  même  de  celle  d'en  avant ,  qui  est  un  peu  com- 
primée et  très  haute.  Le  bord  intérieur  de  la  charnière  est 
nuancé  de  pourpre  en  arrière  ;  celui  des  valves  est  faible- 
ment crénelé  ;  les  impressions  musculaires  sont  bien  mar- 
quées et  un  peu  jaunâtres  ;  l'impression  paléale  étroite  ,  et 
son  excavation  petite. 

Dimension.  La  dimension  moyenne  des  individus  que 
nous  avons  recueillis ,  et  qui  diffèrent  d'ailleurs  peu  entre 
eux ,  est  de  25  millimètres  pour  l'épaisseur,  42  pour  la  lon- 
gueur, et  38  pour  la  hauteur. 

Habitat.  La  Y.  rosaline ,  l'une  des  espèces  les  plus  rares 
de  ce  genre ,  habite  la  rade  de  Gorée ,  sur  la  côte  occiden- 
tale d'Afrique.  Nous  n'avons  pu  nous  la  procurer  qu'en 
jetant  la  drague  aux  environs  de  la  pointe  nord  de  cette  île, 
par  une  profondeur  de  8  à  i4  brasses  d'eau.  Le  fond  sur 
lequel  elle  vit  est  formé  d'un  sable  parfois  noirâtre  recou- 
vert d'une  grande  quantité  de  débris  de  coquilles,  et  par- 
ticulièrement de  groupes  brisés  de  balanes. 

Observations.  Cette  charmante  coquille  ,  qu'Adanson 
n'avait  point  trouvée  à  la  côte  d'Afrique  ,  malgré  ses  lon- 
gues et  scrupuleuses  recherches  ,  nous  a  présenté  les  mêmes 
caractères  de  coloration  dans  tous  les  individus  que  nous 
avons  recueillis  ;  aussi  n'avons-nous  pas  dû  balancer  à  la 
décrire  comme  espèce  distincte.  Elle  n'off're  pas  de  variété 
bien  remarquable  ;  cependant  il  est  des  individus  qui ,  avec 
la  même  disposition  de  rayons  et  de  taches  ,  se  montrent 
plutôt  fauves  ou  roussâtres  que  rosés. 

L'animal  de  la  Vénus  rosaline  est  d'un  goût  agréable. 

Explication  de  la  planche.  La  V.  rosaline  repré- 
sentée à  l'extérieur  avec  le  détail  de  sa  charnière  sur  les 
deux  valves. 

Rang. 

Août  i83/i. 


^^ 


\  (^  1 1  U  s     /■(>.,  a/(/ur  ,     Jiann  . 


Fort^e/   ^cr 


N.  7i, ■/»<'//</     l/t:i> 


ASCIDIE.   AsciDiA.    Linné. 

A.   PAPILLEUSE.   j4.  papillosa.   Gmelin. 

'J'ethjiim  coriaceimiy  Bohadscli ,  p*i3o,tab.  io,f.  u 

Ascidia  papillosa,  Giiiel. 

Encjcl.  ,  pi.  62,  f.  10. 

Cuvier,   Mém.  du   Mus.,  2  p.  28,  pi.  2,  f.  i-3. 

Lainaick,  t.  3,  p.   ri5. 

Description.  Ce  mollusque  ,  dont  on  n'a  encore  donné 
que  quelques  figures  imparfaites  et  en  noir,  est  muni  d'une 
enveloppe  épaisse  et  coriace  ,  ovale  ou  en  forme  de  massue. 
Il  se  fixe  verticalement  par  sa  base  ,  qui  est  souvent  un  peu 
étroite ,  mais  qui  présente  un  disque  ou  pied  aplati.  A  sa 
partie  supérieure,  qui  est  arrondie ,  il  montre  deux  mame- 
lons ouverts  à  leur  extrémité,  et  dont  l'un,  qui  est  ter- 
minal puisqu'il  occupe  précisément  le  sommet,  sert  à 
transmettre  l'eau  dans  les  branchies;  tandis  que  l'autre , 
qui  est  plus  bas  et  latéral ,  sert  aux  déjections  excrémenti- 
tielles.  La  surface  extérieure  est  d'un  beau  rouge  vif  et 
velouté  ;  elle  est  couverte  d'une  infinité  de  petites  aspérités 
rudes  au  toucher,  inégales  et  hérissées  de  papilles  fines.  La 
base  est  un  peu  jaunâtre  et  plus  unie. 

Dimension.  La  longueur  de  l'individu  que  nous  avons 
figuré  est  de  "jo  millimètres,  et  sa  largeur  de  26  à  3o. 

Habitat.  Elle  a  été  observée  par  Bohadsch  ,  sur  la  côte 
de  la  mer  Adriatique ,  et  nous  l'avons  trouvée  sur  la  rade 
de  Toulon ,  où  elle  vit  isolée ,  fixée  aux  pierres  à  une  faible 
profondeur  d'eau. 

Explication   de   la  planche.    A    côté    de    la    figure  de 


Cl.  V.   Pi..  43. 

r Ascidie  papilleuse  ,  telle  qu'elle  est  dans  son  état  parfait , 
nous  avons  représenté  une  portion  de  sa  surface  grossie  , 
pour  indiquer  les  aspérités  et  les  papilles  qui  la  liérissent. 

IIang. 

Août  1834 


\s(M(^ia      0(l/>,'//o,t'(ï  ,    il//!,'///; 


j¥.  Ren lo/u/    in i/i 


Classe   V.  Vt.  44. 

CLÉODORE.  CLEODOKA.  Pérou, 

C.  BOURSE.  C  balantium.  Rang. 

Genre  Balantium  des  Anglais. 

Description.  L'animal  de  cette  espèce  de  Cléodore,  la 
plus  grande  de  toutes  celles  que  nous  connaissons  ,  est 
muni  de  deux  nageoires  bilobées  ovales,  sub-diaphanes  et 
légèrement  rosées  ;  ainsi  que  d'un  lobe  intermédiaire  assez 
petit  et  un  peu  jaunâtre.  Sa  bouche ,  indiquée  par  un  petit 
triangle  au  milieu  de  l'espace  que  laissent  entre  eux  ce  lobe 
et  ces  nageoires ,  est  très  visible  au  premier  aspect  à  cause 
de  sa  couleur  noire  ,  de  même  que  l'œsophage  ,  et  toute  la 
uiasse  des  viscères  colorés  de  pourpre  et  de  brun  foncé ,  qui 
se  montrent  à  travers  la  transparence  du  manteau  et  de  la 
coquille. 

Le  test  est  extrêmement  mince,  fragile,  vitré,  brillant, 
en  forme  de  gaine  droite  ,  comprimé ,  formé  de  deux  lames 
réunies  de  chaque  côté ,  arquées  de  gauche  à  droite  de  ma- 
nière à  laisser  entre  elles  le  vide  que  doit  remplir  l'animal. 
La  courbure  de  ces  deux  lames  n'est  pas  la  même  ;  l'une , 
celle  qui  correspond  à  la  partie  dorsale  du  mollusque  ,  mais 
qui  lorsqu'il  nage  est  toujours  en  dessous  ,  présente  dans  sa 
courbure  trois  sinuosités  qui  produisent  à  l'extérieur  trois 
côtes  longitudinales  divergentes  du  sommet,  tandis  que  la 
lame  ventrale  ne  montre  aucune  de  ces  côtes ,  parce  qu'elle 
est  régulièrement  bombée.  Le  sommet  est  très  aigu,  et  se 
recourbe  assez  brusquement  du  côté  de  la  lame  dorsale  ; 
l'ouverture  est  grande ,  transverse,  allongée  et  anguleuse 
de  chaque  côté  ;  les  bords  des  deux  lames  dorsale  et  ven- 
trale sont  arrondis  en  avant ,  l'une  d'elles ,  la  première  , 
étant  plus  avancée  que  l'autre  ;  ce  qui  fait  que  l'ouverture 


Gt.  V.  Pl.  44. 

est  oblique  ;  caractère  qui  appartient  à  toutes  les  Hyales  et 
à  toutes  les  Cléodores  proprement  dites.  La  surface  exté- 
rieure de  cette  élégante  coquille  est  fortement  et  régu- 
lièrement striée  en  travers. 

Dimension.  La  longueur  de  l'exemplaire  que  nous  pos- 
sédons, le  seul  qui  ait  encore  été  trouvé  dans  toute  son  in- 
tégrité ,  est  de  25  millimètres  sur  une  largeur  de  i5. 

Habitat.  La  C.  bourse  avait  déjà  été  trouvée  par  les 
Anglais  dans  les  mers  du  Congo  ,  et  la  seule  figure  qui  en 
a  été  donnée  est  mauvaise  ,  parce  qu'elle  a  été  faite  sur  un 
individu  imparfait  ;  nous  venons  de  la  trouver  dans  le 
golfe  de  Guinée  ,  proche  le  cap  de  Palme.  Elle  paraît ,  du 
reste ,  extrêmement  rare. 

Observations.  Dans  notre  Monographie  des  Ptéropodes  , 
nous  plaçons  cette  espèce  de  Cléodore  à  la  fin  du  premier 
sous-genre ,  comme  faisant  le  passage  au  suivant ,  les  Cré- 
seis ,  par  la  Créseis  vaginelle ,  avec  qui  elle  présente  des 
rapports  frappants. 

Explication  de  la  planche.  La  figure  supérieure  re- 
présente le  Cléodore  bourse ,  avec  son  animal  au  moment 
où  ,  ayant  acquis  tout  son  développement,  il  se  meut  ;  la 
figure  inférieure  présente  la  coquille  seule  et  de  profil , 
pour  montrer  son  épaisseur  et  la  courbure  de  son  sommet. 

Rang. 

Aoilt   1834. 


44 


rico(io!\i  ^a/ayi//) 


J'ort/eJ  se 


A.j'il-niûiid  i/7ip. 


Classk  V.  Pl.  45. 

CASQUE.  CASSIS.  Bruguière, 
C.   CANELÉ.   C,   sulcosa,    Lamarck. 

Bien  que  je  considère  les  Casques  comme  de  véritables 
Entomostomes  ,  ces  animaux  présentent  cependant  des  dif- 
férences notables.  Les  tentacules  sont  d'abord  tout-à-fait 
aplatis  ;  l'organe  mâle ,  qui  est  très  développé  ,  se  reploie 
en  arrière  et  entre  profondément  dans  la  cavité  branchiale  ; 
de  plus ,  la  trompe  ne  sort  pas  d'une  bouche  à  lèvres 
sessiles  ;  ces  lèvres  semblent  prolongées  de  manière  à  en 
faire  un  petit  tube  proéminent;  c'est  un  rapprochement 
avec  le  museau  des  Cérites  et  des  Colombelles.  L'opercule 
ensuite  présente  une  radiation  qui  ne  ressemble  en  rien 
aux  optrcules  onguiculés. 

Dans  l'espèce  figurée ,  le  corps  est  d'un  bel  aurore  ,  les 
bords  du  manteau  participent  à  cette  teinte ,  mais  elle  y  est 
moins  foncée.  Le  pied  et  l'organe  buccal  sont  d'une  teinte 
plus  forte  encore ,  mais  plus  rouge.  Le  muscle  adducteur 
est  d'un  beau  blanc. 

De  Joannis. 

Juin  1834. 


/  /' 


Cassis     Sulco .ca  ,    Lamarck 


/.!,'  J<ui/i/ii.i- l'Uhv  .  If/>r'i//i    .n- .  jN.Jiér)i(>/i</  l'nii 


Gr.AssK  V.  Pl.  46. 

FASCIOLAIRE.    fasciolabia.    Lamarck, 
F.  DE  TA  RENTE.    F.   tareutiiia.  Lamarck. 

AnimaldesFasciolaires  inconnu,  d'après  M.  deBlainville. 

Patrie ,  l'Archipel  du  Levant.  Corps  ovale ,  spiral  en  des- 
sus ,  enveloppé  dans  un  manteau  dont  le  bord  droit  est  tout 
uni ,  c'est-à-dire  sans  lobures  ni  laciniures ,  le  bord  gauche 
se  prolongeant  de  manière  à  former  un  canal  ouvert  par 
un  côté  occupant  le  tube  qui  termine  la  partie  antérieure 
de  la  coquille ,  et  servant  à  l'introduction  de  l'eau  dans 
la  cavité  branchiale.  Pied  ovale ,  sous-trachélien ,  assez 
court ,  et  muni  d'un  sillon  horizontal  dans  sa  partie  anté- 
rieure. Tête  sessile  ;  yeux  à  la  base  et  sur  le  tranchant  ex- 
terne de  deux  tentacules  obtus ,  coniques  ,  aplatis ,  con- 
tractiles, assez  courts  et  réunis  à  leur  base  interne.  Bouche 
pourvue  d'une  très  longue  trompe  exsertile  et  extensible , 
garnie  à  son  entrée  d'un  ganglion  bilobé ,  d'où  part  une 
langue  molle  de  presque  toute  sa  longueur,  et  qui  va  s'at- 
tacher à  son  origine.  Cette  langue,  presque  cylindrique  et 
fixée  à  ses  deux  extrémités ,  est  sans  aucune  aspérité  ,  et  est 
garnie  sur  les  côtés,  à  partir  du  ganglion ,  d'un  stylet  longi- 
tudinal d'une  matière  subcornée  qu'on  peut  séparer  avec 
un  peu  de  soin.  Peignes  branchiaux  inégaux.  Anus  au  côté 
droit  dans  la  cavité  branchiale.  Terminaison  de  l'oviducte  , 
vers  le  milieu  de  la  cavité  branchiale ,  à  droite  et  près  de 
l'anus.  Appendice  excitateur  mâle ,  presque  sur  le  dessus 
du  cou ,  un  peu  à  droite  ;  il  est  presque  conique  ,  un  peu 
aplati  et  fort  long.  Couleur  de  la  partie  antérieure  du 
corps  et  de  l'organe  mâle ,  d'un  beau  rouge  vif.  Yeux  noirs  ; 
bord  externe  du  manteau  du  même  rouge  que  le  corps ,  se 
fondant  par  une  teinte  aurore  avec  la  couleur  blanchâtre 
du  reste  du  manteau. 

De  JoANNrs. 
Juin  1834. 


V 


^ù' 


lasciolai'ia  tarentiha ,   lamarck 


J)i-  Joannis  /nn.r  . 


Lef,r 


N.Remonil   ini/> 


Classk  V.   Pl.  47. 

MONODONTE.  monodonta.  Lamarck. 

M.  FRAISE.   M.  fragarioides.  Lamarck. 

Animal  parfaitement  décrit  dans  M.  de  Blain ville.  La 
couleur  de  Tespèce  ici  figurée  est  d'un  bleu  céleste ,  un  peu 
éteint  et  ardoisé;  les  appendices  latéraux,  en  forme  de 
feuillets ,  et  qui  sont  immédiatement  au-dessous  du  man- 
teau, sont  d'une  teinte  légèrement  orangée  et  bordée  du 
même  bleu  que  le  corps.  Les  tentacules  sont  très  minces  et 
très  agiles  dans  tous  les  sens. 

De  Joannis. 
Juin  1834. 


Nota.  C'est  par  erreur  que  la  planche  porte  le  nom  de  Trochus 
fragarioidcs. 


1834. 


/Atiiii 


TrO  clins    /r^af/aroiJ&v  ^    Ziunnrck  . 


47 


('  ,/(>n/i/ii.f  pm,r 


Zc/)r//n    <rr 


1     /{('/ni>/;i/  /f/y 


CtAssB  V.   Pl.  48. 

HÉLICE.  HELIX.   Linné, 

H.  DÉPRIMÉE.    H.   desidens.   Rang. 

Long,  ou  haut.,  7milL;  larg.  16  miU. 

Animal  d'un  noir  un  peu  roussâtre  ;  les  tentacules  supé- 
rieurs roux  ;  le  pied  pâle.  Coquille  de  forme  lenticulaire  , 
fortement  carénée ,  à  spire  très  surbaissée  et  presque  apla- 
tie ,  de  quatre  tours  et  demi ,  ombiliquée  ;  ayant  la  bouche 
arrondie ,  large  ,  à  bords  renversés  ;  munie  d'un  épidémie 
épais ,  jaune  un  peu  fonce'  ;  hispide  dans  le  jeune  âge  ; 
peristome  blanc. 


Nous  avons  rencontré  cette  espèce  à  la  partie  moyenne 
de  la  montagne  Pelée ,  à  la  Martinique  ,  où  elle  vit  sous  les 
feuilles  mortes  dans  les  bois.  La  disposition  régulière  des 
petits  poils  dont  elle  est  hérissée  dans  le  jeune  âge ,  la  rend 
très  remarquable. 

Rang. 


t  tbili 


V. 


48. 


^n 


H  dix   (/e<fi</efi<r.  liaru/. 


Leh/  a/i  oT 


N.  Jiéfnond 


SGlassk  V.  Pl.  49- 

HÉLICE.  HELIX.    Linné. 

H.  A  DENT  DORÉE.  H,  aurideiis.  Rang. 

Long,  ou  haut. ,  5  à  6  mill.  ;  larg. ,  1 1  à  16  mill. 

Animal  noir,  avec  quelques  reflets  roussâtres  ;  tentacules 
également  noirs  ,  mais  un  peu  roux  à  leurs  sommets  ;  pied 
noirâtre.  Coquille  mince  ,  fragile  ,  comprimée  ,  à  spire 
aplatie  ,  de  quatre  tours  et  demi  ;  à  épiderme  mince  et  d'un 
brun  presque  noir;  Tombilic  petit;  la  bouche  assez  grande, 
subtrilobée  par  la  présence  de  deux  dents  à  base  élargie  : 
l'une  vers  le  milieu  du  bord,  et  de  couleur  un  peu  dorée  ; 
c'est  la  plus  grosse  :  l'autre  plus  petite,  et  assez  près  de 
l'ombilic.  Le  bord  renversé;  la  surface  extérieure  hérissée 
de  gros  poils,  surtout  dans  le  jeune  âge. 


Cette  espèce ,  que  nous  venons  de  découvrir  un  peu  au- 
dessous  de  la  zone  moyenne  de  la  montagne  Pelée ,  où  elle 
vit  dans  les  bois  sous  les  troncs  renversés,  est  très  remar- 
quable par  les  gros  poils  dont  elle  est  hérissée ,  surtout 
dans  son  jeune  âge  (fig.  <2  ) ,  et  dont  elle  conserve  presque 
toujours  quelques  traces.  Ces  poils ,  de  forme  conique ,  sont 
rangés  à  des  distances  égales  sur  des  lignes  transversales , 
et  sont ,  par  l'arrangement  de  ces  mêmes  lignes  entre  elles , 
disposés  en  quinconces  (fig.  b,  c.  ). 

La  fig.  d  représente  l'individu  adulte  vu  en  dessous. 

Rang. 

2o  mai   1834. 


4(). 


HfllX     acwulefur.  Jtcui^ 


X  Jù>mord  imp  ■ 


Classk  V.  Pl.  5o. 

AGATHÏNE.  achatina.  Lamarck. 

A.  DE  Sàulcy.   a.  Saulcydi.  Joannis. 

Long.  7  décim.;  larg.  5  décim. 

Coquille  assez  solide ,  ovoïde  ;  les  tours  de  spire  très 
bombés  et  légèrement  coordonnés  à  la  suture  :  les  premiers 
imitant  un  mamelon  ;  le  dernier  tour  aussi  grand  que  tous 
les  autres  réunis.  Surface  extérieure  rugueuse  par  les  stries 
d'accroissement ,  qui  sont  assez  irrégulières.  Deux  légers 
sillons  décurrents  dans  la  partie  inférieure  du  ventre ,  et 
s'étendant  jusqu'à  la  bouche.  Celle-ci  ovale  ;  le  bord  colu- 
mellaiie  excavé  anguleusement;  la  columelle  tronquée  ,  et 
cependant  comme  raccordée  avec  le  bord  droit,  qui  est 
sans  bourrelet  et  non  tranchant.  Un  léger  sinus  à  la  jonction 
de  ce  bord  avec  le  dernier  tour  de  spire.  Coloration  en  deux 
bandes  décurrentes  sous  ce  dernier  tour.  La  supérieure, 
brun  violâtre,  assez  foncé,  entrecoupé  de  fascies  fauves. 
L'inférieure ,  d'un  blanc  jaune  nuancé  de  bleu ,  et  comme 
piqueté  avec  des  lignes  brunes  onduleuses  et  transverses. 
Le  second  tour  sans  bandes  apparentes,  et  fascié  de  violet 
rougeâtre.  Les  cinq  derniers  tours,  d'un  blanc  sale,  avec 
quelques  bandes  jaunâtres  espacées.  Entrée  de  la  bouche , 
d'une  teinte  fauve  foncée. 

Patrie,  l'île  du  Prince  (golfe  de  Guinée). 

Cette  coquille  est  remarquable  par  son  mamelon ,  qui 
ne  se  voit  dans  aucune  autre  spire  d'Agathine ,  et  par  son 
aspect  qui  la  rapproche  des  Bulimes. 

L'individu  examiné  était  couvert  de  cicatrices. 

De  Joannis. 

Septembre  1834. 


i\S'.\\v\ 


V. 


So. 


Acliatma  Saulei/dv-   Joiuuus 


N.Semond  ùnp. 


Classe  V.  Pl.  5i. 

COLOMBELLE.   columbella.  Lamarck. 
C.  ÉTOiLÉE.  C.  ruslica.    Lamarck. 

Animal  imparfaitemeiït  connu,  d'après  M.  de  Blainville. 

L'animal  des  Colombelles  est  à  peu  près  semblable  à  celui 
des  Pourpres ,  avec  cette  différence  que  leur  siphon  branchial 
les  rapproche  des  Buccins;  mais  la  position  des  yeux  plus 
haut  que  le  milieu  des  tentacules ,  comme  le  comporte  fort 
bien  l'ouvrage  de  M.  de  Blainville,  les  éloigne  de  ces  der- 
niers, qui  les  ont  sur  un  renflement  delà  partie  mférieure 
de  ces  mêmes  organes.  Il  faudrait  donc  considérer  les 
Buccins  proprement  dits  comme  le  passage  des  siplio- 
nostomes  aux  entomostomes ,  et  reporter  les  Colombelles 
dans  cette  dernière  famille.  L'espèce  représentée  a  le  corps 
d'un  chamois  bleuâtre.  L'organe  mâle,  non  replié  au  côté 
droit  du  cou ,  sort  de  dessous  le  manteau ,  comme  chez  les 
Pourpres.  L'opercule  est  à  sommet  marginal ,  onguiculé , 
comme  chez  les  entomostomes. 

Patrie  ,  toute  la  Méditerranée. 

De  Joannis. 
Septembre   1834. 


i 


Coluinl)ella  rusàca^ .  Lcurv . 


ôi. 


/)e .  Toann^.f  del. 


Giraue/  j'c 


M.jRotnond  //Tif. 


Classe  V.  Pt.  5a. 

CÉRITE.    CERiTHiUM.  Bruguière. 
C.  GouMiER.  C.  vulgatum.  Lamarck. 

Animal  bien  connu ,  d'après  la  description  qu'en  donne 
M.  de  Blainville.  On  retrouve  dans  le  dessin  de  cet  animal 
le  mufle  proboscidiforme  de  la  description ,  et  l'on  doit 
remarquer  que  les  Colombelles  participent  un  peu  de  cette 
organisation  de  la  tête ,  ce  qui  est  encore  un  point  de  plus 
qui  les  rattache  aux  entomostomes.  L'espèce  ici  figurée ,  qui 
est  ou  la  jeunesse  ou  une  petite  variété  de  la  Cérite  goumier, 
a  le  corps  antérieurement  d'un  vert  pré  assez  agréable.  Je  ne 
parle  jamais  de  la  coloration  du  reste  du  corps ,  parce  que 
celles  des  entrailles  et  du  foie  varient  avec  les  localités  et  les 
aliments. 

Patrie,  toute  la  Méditerranée. 

De  Joannis. 
Septembre  i834. 


3     .  IfQlf 


,  |i<il    "^Itlin  •Iq'»»' 


V 


02 


^ 


Ceritliiiiin  oul^aài^i.  It 


Lehn 


JV.AcfnanJ  l'm. 


Classe  \.  Pi .  53. 

TONNE.    DOLiuM.   Lamarck. 

T.  CANNELÉE.    D.  galea,   Lamarck. 

Patrie  ,  la  Méditenanée.  Corps  ovoide  ;  pied  sous-tra- 
chélien ,  fort  large  et  fort  épais ,  muni  d'un  sillon  horizontal 
à  sa  partie  antérieure;  la  partie  supérieure  de  ce  sillon  est 
très  dilatée  et  fortement  plissée.  Opercule  nul ,  sans  aucune 
trace  ni  rudiment  d'un  semblable  corps.  Bouche  garnie 
d'une  grosse  trompe ,  portant  à  l'intérieur  une  langue  armée 
de  plusieurs  rangs  de  forts  crochets  ;  deux  tentacules  coni- 
ques complètement  rétractiles  à  volonté.  A  la  partie  externe 
de  leur  pied  se  trouve  un  pédicule  assez  rétractile  ,  à  l'ex- 
trémité' duquel  est  chaque  œil ,  qui  est  petit  et  d'une  cou- 
leur peu  tranchée.  Les  tentacules ,  assez  éloignés  entre  eux , 
implantés  de  chaque  côté  de  l'origine  de  la  trompe.  Man- 
teau à  bords  simples,  sur  lesquels^sont  tracées  des  canne- 
lures bien  marquées  ,  et  portant  à  gauche  en  dedans  un 
appendice  formant  un  canal  qui  tapisse  l'intérieur  du  tube 
terminal  de  la  coquille ,  servant  à  l'introduction  de  l'eau 
dans  la  cavité  branchiale.  Organe  générateur  mâle  exces- 
sivement rétractile  ;  cet  organe  est  bilobé  de  droite  à  gau- 
che et  percé  d'un  trou  à  son  extrémité,  d'où  l'on  voit 
sortir  un  stylet  blanchâtre ,  conique  ,[]très  pointu ,  et  de  con- 
sistance charnue.  On  remarque  au  bord,  et  dans  toute  la 
partie  antérieure  et  extérieure  de  cet  organe  mâle ,  une  espèce 
de  sillon  qui  le  ferait  ressembler  à  deux  moitiés  collées 
ensemble.  Ce  canal  se  prolonge  tout  le  long  d'un^cordon  fort 
gros  et  saillant ,  qui ,  après  avoir  parcouru  le  côté  droit  du 
cou ,  va  se  rendre  dans  la  cavité  respiratrice  y  la  partie 
flottante  et  libre  de  cet  appendice  mâle  est  à  droite  du 
cou,  tout-à-fait  en  dehors  du  manteau.  Trompe  armée 
antérieurement  et  intérieurement  de  chaque  côté  par  une 


Cu  V.  Pl.   53. 

plaque  cornée  de  forme  ovalaire  ,  ayant  en  avant  un  crochet 
recourbé  en  dehors  ;  peignes  branchiaux  inégaux  ;  anus  dans 
la  cavité  branchiale  à  droite  ;  oviducte  ,  chez  la  femelle ,  à 
côté  du  canal  intestinal ,  dans  la  cavité  blanchiale  à  droite. 
Les  œufs  s'y  rendent  sous  la  forme  de  quatre  colonnes  ados- 
sées les  unes  aux  autres  ;  ces  œufs  sont  ovalaires  ,  un  peu 
comprimés.  Malgré  la  grande  différence  qui  existe  chez  les 
Tonnes  dans  la  position  des  yeux ,  eu  égard  aux  autres  en- 
tomostomes,  ces  animaux  n'en  appartiennent  pas  moins 
certainement  à  cette  famille.  J'en  ai  conservé  de  vivantes 
dans  l'eau  pendant  fort  long-temps,  et  j'ai  été  à  même  de 
vérifier  des  milliers  de  fois  que  leur  tube  branchial  est  à 
nu  et  sert  au  tact.  Il  me  semble  seulement  qu'on  devrait 
transposer  leur  place  avec  les  Cérites  ,  qui  se  rapprochent 
davantage  des  Pourpres  ,   dont  la  position  est  bien  exacte. 

De  Joannîs. 


^ 


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MÉSODESMEmwesodksma.   Deshayes, 

M.  DE  Jaurès.   M,  Jauresii.  Joannis. 
Long.  4  décim.  ;  haut.  27  mill.  ;  épaiss.  17  mill. 

Coquille  assez  épaisse  ,  épidermée  ,  couverte  de  rides 
produites  par  les  stries  d'accroissement;  équivalve  très 
inéquilatérale ,  fortement  tronquée  en  arrière  (  à  la  manière 
de  quelques  Donaces)  ;  la  partie  inférieure  du  limbe 
légèrement  sinueuse  ;  ligament  postérieur  externe  se  pro- 
longeant à  l'intérieur,  et  y  occupant  le  fond  d'un  cuilleron 
cardinal  et  très  profond.  Deux  dents  subcardinales  obliques  , 
striées  transversalement  sur  la  valve  gauche,  et  portant  à 
leur  pied  une  fossette  oblongue  ,  striée  en  dedans  sur  la 
droite.  La  dent  antérieure  plus  allongée  que  la  postérieure, 
et  soutenue  en  dessous  par  un  épaississement  du  test.  Deux 
impressions  musculaires ,  submarginales  ,  réunies  par  une 
ligule  paléale  étroite  ,  et  portant  un  petit  sinus  semi-circu- 
laire en  arrière. 

Patrie ,  l'embouchure  du  fleuve  Saint-Laurent. 

A  l'époque  où  l'on  décrit  cette  coquille ,  on  ne  l'avait 
encore  que  privée  de  son  épiderme ,  et  en  partie  dégradée 
par  l'action  des  eaux.  Elles  pendaient  en  grappes  à  des 
fucus  qui  s'étaient  implantés  dessus.  Cette  agglomération  en 
grappes  n'existe  point  évidemment  dans  leur  état  vivant. 

De  Joannis. 
Octobre  1834. 


H 


Mesodesma  Jaartp^/ï ,  2><^Jo, 


Lebr 


W.Jù'mûnd  imp  . 


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