se
NATURAL
_HISTORY
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in 2011 with funding from
University of Illinois Urbana-Champaign
http://www.archive.org/details/manueldornitholo02temm
,
PA
MANUEL
D'ORNITHOLOGIE,
OU
TABLEAU SYSTÉMATIQUE
DES OISEAUX QUI SE TROUVENT EN EUROP®: ;
PRÉCÉDÉ
r.| x , = ,
D UNE ANALYSE DU SYSTEME GENERAL D ORNITHOLOGIE ,
ET SUIVI
D’UNE TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES;
PAR C.-J: TEMMINCK,
MEMBRE DE PLUSIEURS ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
SECONDE ÉDITION,
CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE ET MISE AU NIVEAU
DES DÉCOUVERTES NOUVYELLES.
PREMIÈRE PARTIE.
A PARIS,
:CHEZ GABRIEL DUFOUR, LIBRAIRE,
QUAI VOLTAIRE, N°. 13.
OCTOBRE 1920.
\ L
» * }
CR LR LU RARE RD LABEL VE RUE LE ALLIE LLO ULB GAL LUI LEQULLETRRABALLLLAQ VALISES
INTRODUCTION
DE LA SECONDE ÉDITION.
Lonsqu'ex l'année 1515, je publiai la pre-
mière édition de ce Manuel, il ne me p2-
raissait guère probable que, cinq années à
peine écoulées, cette édition se trouverait
épuisée, et qu'une occasion aussi favorable
se présenterait pour ajouter à mes premiè=
res tentatives les observations nombreuses
recueillies en trois voyages, entrepris dans
le but principal d'étudier les productions
, des différentes classes du règne animal qui
{ se trouvent en Europe.
Ces êtres qui nous environnent semblent
: avoir été oubliés par les naturalistes; on va
à chercher dans les régions de la zone torride
et vers les glaces des pôles des sujets à ajou-
\ ter aux nombreuses espèces déjà connues,
\au moyen desquelles on augmente le a
logue de nomenclature sans aucun but d’u-
PARTIE I”. @
i] INTRODUCTION
tilité scientifique : stériles acquisitions , que
les amateurs de curiosités peuvent estimer,
mais qui seront encore long-temps étran-
gers pour le domaine de la science. Un au-
tre but m'a guidé; j'ai cru rendre service
en exploitant avec plus de détail le domaine
qui nous environne ; et l'expérience in a
prouvé que, sans parcourir les mers et les
pays éloignés, on peut trouver dans notre
Europe une riche moisson d'êtres mconnus,
d'autant plus intéressans à faire connaître ,
qu'ils vivent près de nous sans que nos
regards se soient encore portés vers eux. Les
oiseaux, mais surtout les poissons et les
différentes classes des animaux invertèbres,
fournissent dans les différentes contrées de
l'Europe , au sein des mers qui la baignent et
dans les fleuves qui la parcourent, une
quantité d'espèces dont l'existence paraît
nouvelle à nos veux. Je me suis particuli-
rement voué à l'étude de ces animaux, celle
des oiseaux m’ayant déjà occupé précédem-
ment ; j'ai cherché partout dans mes voya-
ges l’occasion de comparer le premier tra-
vail avec la nature , d’en corriger les erreurs
de description ou de synonymie, surtout
d'ajouter presqu'à chaque article un plus
DE LA SECONDE ÉDITION. üÿ
srand nombre d'observations et plus de cri-
tiques dans ceux qui traitent des genres. Je
me suis particulièrement appliqué à rassem-
bler des individus de la même espèce dans
différens pays, ce qui m'a prouvé que l’a-
bondance ou la disette de nourriture influe
plus sur tous les animaux, mais particuliè-
rement sur les oiseaux, que la différence
même très-marquée des climats et des con-
trées. Toutes mes espèces ont été de nou-
veau examinées sur un grand nombre d’in-
dividus, dans chaque cabinet un peu mar-
quant en Europe; elles l'ont été aussi avec le
plus grand nombre de leurs espèces dans l'A-
mérique septentrionale ; ce qui m'a procuré
l'occasion de citer souvent l'excellent ouvrage
de Wilson sur les oiseaux des Etats-Unis. Par-
tout où cet observateur exact a été indiqué
dans ce Manuel, on peut être certain que
l'espèce est identique avec celle d'Amérique.
Plusieurs exemples de cette identité parfaite
entre certaines espèces d'oiseaux européens
et américains , se trouvent déposés dans
mon cabinet, où jai pris soin d'en réunir
un grand nombre. Les diagnoses sont aussi
plus nombreuses dans cette nouvelle édi-
üon ; elles s’y trouvent toujours, lorsque la
iv INTRODUCTION
possibilité existe que deux espèces voisines
peuvent être prises l’une pour l’autre. Ces
courtes descriptions sont en lettres italiques ;
quoique trouvant peu ou point à corriger
aux synonymes, je puis assurer qu elles ont
toutes été revues ; les ouvrages quiont été pu-
bliés depuis ma première édition ont été cités
en plusieurs endroits, toujours à ceux où
nous différons d'opinion ou de manière de
voir; les erreurs que jai cru trouver chez
ces auteurs sont indiquées dans une note
ou bien aux remarques générales, dans les-
quelles on trouvera aussi un petit nombre
d'observations sur l'arrangement méthodi-
que de quelques genres et espèces d'oiseaux
étrangers *; un supplément de cinquante-
sept espèces européennes, dont trente sont
inédites ou si l'on veut nouvelles, enrichit
cette édition qui comprend environ quatre
cents espèces distribuées en quatre-vingt-
huit genres répartis en quinze ordres.
L’ébauche du système proposé dans la
première édition se retrouve dans celle-ci;
* On trouvera dans Y’Index générat des oiseaux les
développemens des motifs qui me font supprimer plu-
sieurs genreset un grand nombre de sous-genres établis ré-
cemment.
DE LA SECONDE ÉDITION. Y
je ne m'y suis permis d'autres changemens
que l’ajouté de l'ordre des Alectorides *,
qui suit après celui des Coureurs; il ne
comprend en Europe qu'un seul genre et
une seule espèce. J'ai supprimé totale-
ment l’ordre indiqué sous la dénomination
de Grimpeurs dont il m'a paru mieux vu
de former deux ordres , sous les noms
de Zygodactyles et Anisodactyles *. On
pourra voir, aux articles mentionnés, les
motfs qui mont guidé dans ce change-
ment. Les genres qui ne font point partie
du premier plan sont /Vucifraga de Brisson,
composé du seul Corvus caryocatactes ainsi
que Pyrrhocorax de Cuvier, composé de
Corvus graculus et Pyrrhocorax, ainsi que
de deux autres espèces exotiques, ces ol-
seaux ne pouvant être classés dans le genre
Corvus , tel que nous en avons défini les
caractères : il m'a fallu adopter aussi le genre
* Formé d’après Illiger de sa 29°. famille, mais dans la-
quelle il se trouve des genres qui n’y sont point à leur
place, et d’autres qui, devant en faire partie, s’en trouvent
éloignés. Foyez les genres destinés à faire partie de cet
ordre à l’article Alectorides..
** Formés d’après les tribus sous ces dénominations dans
l'analyse d’une nouvelle classification méthodique des oi-
seaux, par M. Vieillot, en l’année 1816.
v) INTRODUCTION
$Sazxicola de Bechstein , pour y classer tous
les oiseaux indiqués sous les noms de tra-
queis, moteux et tarriers. Ces espèces, et
particulièrement celles étrangères, ne pou-
vant être rangées avec les becs-fins dont
les caractères sont bien tranchées et les mœurs
différentes. Le genre de Porphyrie de Bris-
son ne se trouvait point dans mon premier
plan, mais l'existence d'une espèce de ce
genre dansle midi rend cet ajouté nécessaire.
J'ai adopté dans le genre de Falco un autre
arrangement des sections : les f'aucons pro:
prement dits se trouvent en tête, et les Bu-
sards terminent cette série d'espèces, plus
convenablement liée par ces derniers aux
chouettes diurnes et à longue queue, com-
prises dans le genre $trix. J'ai retiré le genre
Lanius du premier ordre ou des rapaces,
où ils vont très-mal, pour les mettre à la
tête des insectivores , troisième ordre, dont
ils ne peuvent être séparés, vu tous les oi-
seaux exotiques avec lesquels 1ls viennent
se grouper. illiger l'avait déjà fait, et d'au-
tres ont suivi son exemple : le genre Pyrrhu-
la de Brisson a été adopté, et celui du Frin-
gilla divisé en trois sections, d'après les
trois formes principales, qui peuvent ser-
DE LA SECONDE ÉDITION. vij
vir de type pour classer ce grand nombre
d'espèces qui le composent. Ce sont là les
changemens que jai crus nécessaires, afin
de mieux établir la concordance avec le
système général des oiseaux, dont les genres
qui se trouvent en Europe n'offrent qu'une
partie de la série.
On ne trouve pas, ni dans ma premiere
édition, ni dans celle-ci, quelques espè-
ces d'oiseaux, qui, pour avoir été tués en
Angleterre ou ailleurs, et indiquées comme
européenne, ne sont que des individus iso-
les , d'espèces étrangères , fuyards des mé-
nageries , OU qui ont pu séchapper de
vaisseaux naufragés sur les côtes d'Angle-
terre, ainsi que j aiété à mêmed'en recueillir
deux exemples prouvés; celui d'un héron,
Ardea æquinoctialis, et celuide l’agami Ps0-
plua crepitans ,qui, après être échappés d un
vaisseau d'Amérique, brisé sur les côtes
d Angleterre, ont été vus en liberté dans les
bois, et tués après un séjour de plusieurs
mois; le premier de ces oiseaux est au
Muséum britannique , et le second, dans le
cabinet de lord Stanley.
Dans les articles qui traitent du genre et
des espèces, j'ai tâche d'indiquer, par le
viij INTRODUCTION
moins de mots possible, les différences
principales qui caractérisent et les sexes et
les jeunes des espèces groupées en un même
genre; à chaque espèce, on trouvera in-
diqués tous les changemens périodiques et
successifs, que subit le plumage dans les
sexes et chez les jeunes. Dans ce grand
nombre d'espèces connues en Europe, on
n'en trouvera que deux ou trois dont je
n'ai pu réussir à compléter l'histoire sous
ces rapports. On verra que les observa-
tions fréquentes faites dans toutes les épo-
ques de l'année n ont point été épargnées ; ;
mais, indépendamment des peines que je
me suis données et des courses qu'il m'a fallu
faire , je n'aurais pu réussir à rassembler
dans mes voyages un si grand nombre de
faits, et me procurer , par mes seuls
moyens, tant d'espèces et d'individus de
toutes les contrées de l'Europe, si plu-
sieurs naturalistes de mes amis n'avaient
bien voulu me faire part de leurs obser-
vations recueillies dans les différens pays
de leur demeure ou qu'ils ont parcourus,
dans le but de rassembler et d'étudier leurs
productions. Je dois, sous ces rapports,
des remercimens à MM. Mever, à Gffen-
DE LA SECONDE ÉDITION. ix
bach; Boyé, à Kiel, Nilsson, à Lund; le
docteur Leach et M. Sabine, à Londres ;
le professeur Bonelli , à Turin; le chevalier
de la Marmora, à Gênes ; MM. Natterer,
à Vienne ; Naumann, à Ziebick ; Kuhi,
de Hanau;le professeur Fischer , à Mos-
cou; MM. Baillon et de Lamotte, à Abbe-
ville; Schintz, à Zurich, et Bonjour, à
Lausanne: tous ont bien voulu mettre le
plus grand empressement à me faciliter
les moyens de recherches, ou à me faire
part de leurs observations locales. Tou-
iefois on peut être certain qu'aucune des
espèces dont il a été fait mention dans ce
Manuel, n’y a été introduite sur les seules
indications de mes amis, ou d'après d’au-
ires ouvrages; jai tué moi-même, Ou exa-
miné dans les collections, plusieurs indi-
vidus. Au reste, on peut voir dans mon
cabinet, sans contredit pour l’ornithologie
le plus complet et le plus riche de tous
ceux qui existent en Europe, à l'exception
seulement de neuf espèces et de quelques
variétés d'âge ou de mue *, toutes celles
* Les espèces qui manquent à ma collection , sont : Falco
tinnunculoides, rûâle et femelle. — Strix acadica,
x INTRODUCTION
qui font partie de cette nouvelle édition. Je
dois plusieurs espèces et des individus en
mue, difficiles à se procurer, aux soins
des amis mentionnés ; il m'est agréable de
trouver l'occasion de les remercier publi-
quement de l'empressement qu'il sont mis
à me faciliter les moyens d'observer, et à
me seconder de leurs lumières. |
En parlant de l'obligation que j'ai à d’au-
tres naturalistes, je ne dois point passer
sous silence les productions de ceux qui,
ayant fait la critique de ma premiére édi-
uon, ont beaucoup contribué à rendre
celle-ci plus parfaite. Les remarques de
mes amis, le Vaillant et Mever, et la cri-
tique faite par M. Boyé, de Heidelberg,
sous l'écrit périodique portant pour titre:
Heidelbergische Jahrbucher der littera-
ur, année 1816, n%. 25 et 26, m'ont été
très-utiles. D'une autre trempe est celle
placée dans le nouveau Dictionnaire d'his-
toire naturelle, vol. 24, art, Ornitholo-
mâle et femelle. — Turdus atrogultaris, adulte et jeune.
— Turdus Naumanni, adulte et jeune. — Sylvia sub-
alpina. — Caprimulqus rufficollis. — Phalaropus
platyrinchus , plumage d'été et d'hiver. — Sterna cas-
pia, en plumage d'été, et Procelarlia Leachii.
DE LA SECONDE ÉDITION. x)
gie *, où M. Vieillot a pris la peine de
parler longuement et avec amertume de
cette première édition; et, quoiquil ny
soit traité que des oiseaux d'Europe, l'au-
teur de la critique a cependant associé mon
nom à ceux des auteurs qui ont publié des
systèmes complets. Îl est vrai quil se
borne pour ceux-ci à quelques lignes d'ap-
probation ou d'improbation également peu
intéressantes ; mais 1l me consacre deux
pages entières, outre la place qu'occupe et
la revue de mon histoire des pigeons et
celle des gallinacés, ainsi que quelques au-
tres gentüllesses qui me sont directement
adressées , et dont il serait difficile de con-
cevoir l'utilité dans un Dictionnaire.
Sans doute déjà quelques-uns de mes
lecteurs ont rendu justice à la conduite
de M. Vieillot, et peut-être on me bla-
mera de répondre à des puérilités; mais
attaqué, comme je le suis, par un censeur
qui vise à la célébrité, non moins par les
prétentions littéraires que par les travaux
* Je ne fais mention ici que du 24°. volume; ceux qui
voudraient s’amuser un instant à lire les observations de
M. Vieillot au sujet de mes ouvrages, peuvent en trouver
l’occasion dans d’autres volumes.
xij INTRODUCTION
scientifiques, je montrerai à mon tour de
la suffisance en empruntant d’autres armes
que les siennes. 1l trouve la dénomination
de catharte * (deuxième genre de mes ra-
paces ) dure et mal sonnante comme beau-
coup d'autres que cet Hollandais a tâché
d'introduire dans notre langue, qui paraît
ne pas lux étre familière. Je me permet-
trai d'abord de demander à M. Vieillot,
sil y a moms de dissonnance dans les
noms génériques de sa facon , comme,
pour ne point nous écarter de l'ordredes Ra-
paces, sesnoms génériques de Zopilote**,
de Gallinaze***, de Circäte de S pizaële et
* Catharie, formé du grec cathartes (purgator d’Illiger) ,
comprend le prétendu vautour de Norvége de Buffon (qui
n'est point le Vuliur leucocephatus d’Illiger comme le
prétend M. Vieillot), les Fautours uruba, aura, le roi
des Vautours, le Condor et plusieurs autres ; ce nouveau
genre se sous-divise en deux sections.
** Zopilote, fabriqué par M. Vieillot du nom mexicain,
zopülote, employé par Hernandès et Jean de Laët, pour
désigner un oiseau du genre autour.
** Gallinaze , fabriqué de Gatlinazo , nom espagnol,
dont il est fait mention par don Ulloa dans le catalogue
des oiseaux des environs de Carthagène. Les Zopilotes et
les Galtinazes de M. Vieillot forment mon genre Catharte,
dont Illiger ne connaissait que trois espèces ; car le Vut-
tur leucocephatus de Linn. , Gmel. et Illig., est synonyme
>
DE LA SECONDE ÉDITION. xii
de tant d’autres qu'il prétend avoir le droit
exclusif de tirer, non du grec, mais de tous
les idiomes; et je lui conseillerais ensuite
de censurer avec la même ardeur tous les
termes techniques de racine grecque, dont
les nombreuses découvertes, dans toutes
les sciences, ont enrichi le Vocabulaire fran-
cais. Au reste, si la langue française, si
douce et si sonore , mais malheureusement
si pauvre en expressions rigoureuses , nest
point aussi familière & cet Hollandais,
qu'un puriste pourrait le désirer, j'espère
que les naturalistes me sauront gré d’avoir
fait le sacrifice de la langue de mon pays
en faveur d'un but d’uulité plus général ;
on trouvera même déplacée la censure de
fautes typographiques qu'il est presque im-
possible d'éviter, lorsque l'on est forcé
d'employer les presses hollandaises , et on
ne pardonnera peut-être pas à M. Vieillot
l'ignorance absolue de la langue allemande,
dont 1l fait preuve presque partout dans les
citalions et indications placées dans le
avec le Vautour Griffon; mais Latham avait réuni plu-
sieurs des synonymes du Catharte alimoche dans l’article
de son Leucocephatus.
xiv INTRODUCTION
Dicuonnaire *. Une autre remarque de
M. Vieillot, au sujet du Manuel, n’a pu
paraître que ridicule. Æyant rejeté, dit-il,
le nom de pinnatipèdes imposé à cette
division, il l’a remplacé par celui pinna-
tipèdes , dénomination dont on attend l’é-
tymologie. Ici, le censeur a voulu relever
la transposition de lettres, commise par le
prote ,en imprimant, pag. 452 du Manuel,
pinantipèdes ; mais, par un hasard assez
singulier, le prote du nouveau Dictionnaire
a commis la faute inverse, qui devient
plus marquante, en ce quelle a échappé
à la correction de l'auteur francais.
Le censeur termine son article par le
reproche que je me suis approprié les
recherches de M. Meyer **. Telest, dit-il,
la compilation qu’il donne comme le fruit
de ses travaux... N'est-ce pas rappeler
* Je ne chercherai point long-temps pour en trouver un
exemple : même volume 24, et même page 136. Land
a waservogel, au lieu de Land und wasservôgel.
** Auteur desouvragessuivans : Tasschenbuchder deuts-
chen V'ôgelkunde, en 2 vol. ; le 3°. paraîtra après la pu-
blication de cette nouvelle édition; Kurze beschreibung
der Vügel Liv-und esthtands, 1 vol. — Naturgechichte
der Vôgel deutschlands, en grand format in-folio , avec
de belles gravures.
DE LA SECONDE ÉDITION. xv
la Fable du Gear? Rassurez-vous , trop
scrupuleux Vieillot! Je ne rappellerai point
à mon tour d'autres allégories du bon La
Fontaine...
La citation seulement d’une quarantaine
d'ouvrages sur les oiseaux, produite sous le
titre pompeux de Brblios re orritholo-
gique, fournit encore au censeur l’occasion
d'épancher de nouveau sa bile contre moi ;
il me fait la galanterie de reparler de mon
Manuel, et d’en annoncer la deuxième édi-
tion , ren laquelle 11 me souhaite plus de
bonne for que dans la première. Mais
avant 1l aurait dû examiner s'il se trou-
vait lui-même à l'abri de tout reproche; or,
M. Vieillot agit-il avec la meilleure foi du
monde, lorsqu'il termine sa très-incom-
plète Bibliographie à l’époque de 1815,
dans un ouvrage publié sur la fin de 1818?
Ne serait-ce point afin de pouvoir passer
sous silence, et l'analyse d’une nouvelle or-
nmithologie élémentaire qu'il a produite en
1016, et la brochure que j'ai publiée dans
les premiers jours de 1817, ayant pour
titre : Observations sur la classification
méthodique des oiseaux, et remarques
sur l'analyse d’une nouvelle ornithologie
\
x\j INTRODUCTION
élémentaire, etc. * Ceux qui ont lu cet
opuscule de 60 pages, ont dü être moins
étonnés de la colère de M. Vieillot, qui
paraît ne pas tenir beaucoup à cette répu-
tation de politesse qui, dans tous les pays,
fait rechercher les écrits français. |
L’essai de classification méthodique ou
de système général d'ornithologie que je
publie à la fin de cette édition, n’est point
nouvelle ; les élémens en ont été composés
depuis environ dix ans; les monographies
des pigeons et des gallinacés en sont un
démembrement **, cest l'analyse du grand
tr ravail qui a été commencé depuis plusieur s
années , et qui va être livré sous peu à l'im-
pression. Mais la description la plus minu-
tieuse ne pouvant rendre avec vérité toutes
ces différences propres aux genres, et bien
* Se vend à Amsterdam et à Paris, dans les librairies de
G. Dufour; à Genève, chez Paschoud; et à Leipsig, chez
Fleischer.
* Le système des oiseaux d'Europe, tel qu'il est pré-
senté dans cette édition , forme une partie de la série géné-
rale ; mais, vu le but auquel cet ouvrage est destiné, il a été
nécesssaire d'entrer dans plus de détails ; une simple diagnose
ou une très-courte description n'aurait point suffi sans le
renvoi aux ouvrages de planches, et sans donner les por-
traits des espèces qui n’ont point encore été figurées.
4
DE LA SECONDE ÉDITION. xvij
moins encore ces légères nuances dans les
formes et les couleurs des espèces d'oiseaux;
mes vœux tendaient constamment vers le
but de voir figurer le grand nombre d’es-
pèces dont les portraits n'ont point encore
été donnés. Ces vues auraient probable-
ment été bien long-temps avant de pouvoir
se réaliser, si je n'avais trouvé, fort heu-
reusement, dans un amateur zélé ce même
goût et ces mêmes désirs, müris par un
projet ébauché, tendant à publier une col-
lection de planches enluminées comme suite
à celles des oiseaux de Buffon. M. le baron
Laugier, de Paris, que j'eus l'honneur de
connaître, me fit part de ses projets : ses
plans se rattachant naturellement à mes
vœux et au but que je me proposais dans
la publication d'un index général d’ornitho-
logie, nous ne fümes pas long-temps à sti-
puler les bases de cette grande entreprise,
et à réunir nos vues, qui, s’unissant en un
même corps d'ouvrage, fourniront aux na-
turalistes le catalogue le plus complet des
oiseaux , et rattacheront les portraits des es-
pèces nouvelles et de celles non figurées à
la collection la plus étendue et la plus ré-
pandue qui existe. Continuer une partie des
PanrTie I". . b
xviij INTRODUCTION
travaux du Pline français, nous paraît une
tâche aussi honorable qu'utile. Secondés
par les talens distingués de M. Huet, pein-
tre d'histoire naturelle au muséum de Paris,
et de M. Prêtre, déjà si avantageusement
connu dans les grandes entreprises du
même genre ,nous sommes persuadés d’une
réussite complète dans la partie qui est du
ressort de ces artistes, comme de celles
qui dépendent de l'exécution des gravures,
remises aux soins des premiers sujets de Pa-
ris. Les professeurs du jardin du roi, et sur-
tout MM. Cuvier et Geoffroi ont bien voulu
concourir à protéger cette entreprise; les
directeurs des principaux musées publics,
et les possesseurs des cabmets d'histoire
naturelle nous offrant aussi de seconder
nos vues, nous espérons, aidés par le con-
cours de si précieux moyens , former de ce
grand ensemble un ouvrage sous tous les
rapports cosmopolite.
Je n'ai épargné ni travaux ni moyens
pour mettre l’Index général au niveau des
connaissances actuelles en ornithologie ,
c'est-à-dire, que je l'ai épuré , autant que pos-
sible, des emplois doubles, triples et sou-
vent quadruples dont Gmelin , Latham ainsi
DE LA SECONDE ÉDITION. xix
que plusieurs ouvrages, plus récens encore,
sont encombrés. Tous les musées publics et
presque tous les cabinets un peu marquans
en Europe, excepté ceux qui peuvent exis-
ter à Pétersbourg ou à Madrid , ont été uti-
lisés, et le seront encore pour revoir tout
mon Species. Ce travail, refait en entier
d'après l'examen exact et des comparaisons
souvent renouvelées sur une multitude d’in-
dividus, n'offrira plus de doute sur l’exis-
tence des espèces. La grande quantité d’oi-
seaux non décrits ou mal classés de l'Aus-
trale-Asie , dont le muséum de Paris, mon
cabinet, celui de la société linnéenne à Lon-
dres, et de lord Stanley près de Liverpool,
offrent, réunis, la série la plus complète;
les découvertes nouvelles faites au Brésil
par S. À. S. le prince de Neuwied; celles
faites au Paraguay par d’Azara; les objets
envoyés par différens voyageurs au cabinet
impérial de Vienne, à ceux de Paris et de
Berlin; ceux de Java que le professeur
Reinward vient de rassembler; les envois
qui m'ont été faits des Moluques et d'Afrique;
les fruits des travaux de MM. Natterer,
Duvaucel, Diard, Leschenaut, Lalande et
Freyreiss ; les espèces nouvelles découvertes
æ INTRODUCTION
par M. Burchel en Afrique, et par M. Hors-
field dans les îles de la Sonde; enfin celles
d'Europe, données dans la nouvelle édition
du Manuel, formeront, de cet index géné-
néral et des planches enluminées qui l'ac-
compagnent, le catalogue le plus complet
et la collecuon de figures la plus nombreuse
qui existe. Chaque variété, chaque différence
d'age ou de sexe bien constatée , seront
rapportées à leur vrai type ; les espèces mien-
tionnées ne seront plus douteuses, et les
emplois doubles ne pourront se trouver
dans cet ouvrage qu en très - petit nombre.
La ferme résolution que j'ai prise de n'in-
troduire dans l'index que les oiseaux vus et
bien examinés , sans emprunter aucune
description d'autres ouvrages, quand même
elle serait accompagnée d’une figure, donne
les plus sûres garanties que les bases de
mon plan sont bien différentes de celles
des autres ouvrages de ce genre. Les espèces
décrites ou figurées dans les ouvrages sur
l'ornithologie, mais dont on n’aura pu re-
trouver les individus dans les collections, se-
ront toujours indiquées séparément, comme
suite et appendix de chaque genre , dont
ils paraissent faire partie. Plusieurs de ces
DE LA SECONDE ÉDITION. xx}
espèces nominales quil est impossible de
retrouver parmi les sujets déposés dans
les cabinets d'Europe, ne doivent proba-
blement l'existence qu à la manie des com-
pilations, dont le galimatias a tellement
embrouillé le système de la nature, qu'il
m'a paru bien plus facile, et surtout moins
ennuyeux, de recommencer l'immense be-
sogne et de faire en entier le species des
oiseaux, que de passer mon temps, sans
espoir de succès, à rapprocher des descrip-
ons altérées par les traductions, et par
les copies ou extraits faits par des gens
souvent peu versés dans l'étude de la na-
ture. Je dois ajouter encore, à regret, que
plusieurs descriptions et même quelques
figures d'oiseaux ne reposent absolument
que sur des individus fabriqués de parties
hétérogènes, dont on voit malheureusement
quelques possesseurs faire grand cas.
Les beaux ouvrages de planches publiés
par Buffon, Edwards, Lewin, Shaw, Gué-
rin, Levaillant , Audebert, Desmarets ,
Vieillot , Wilson etautres, reposant sur des
espèces qui existent dans les cabinets, il
n'était pas difficile de retrouver ces êtres;
ce sont les oiseaux de ia Nouvelle-Hollande ,
Li > 4
xxi) INTRODUCTION
indiqués dans le supplément de Latham,
et ceux du Paraguay par d'Azara , qui
mont coûté le plus de peine, et laisse-
ront encore le plus de lacunes dans mes
comparaisons des descriptions avec la na-
ture. Le premier a très-souvent multiplié
les espèces des variétés et des différences
d'état, d'âge ou des sexes; nous ne possédons
malheureusement pas en Europe des échan-
tillons de toutes celles trouvées au Paraguay
par l'excellent observateur d’Azara. Il n’est
également plus possible de retrouver dans
les collections un nombre assez considérable
d'espèces formées par Seba, ce collecteur
sans gout et sans talent d'observer, de
plus dessinateur peu exact. Le principal
but de mes voyages a été d'examiner dans
les cabinets publics et de particuliers , tous
les individus originaux sur lesquels les au-
teurs ont formé leur description; ce qui
m'a souvent fait découvrir d’un coup d'œil
les identités d'espèces, données comme dif-
férentes ; faits à la recherche desquels la
compilation ne m'aurait pu guider.
En publiant, dans l'essai ou l'analyse du
système général qui termine cet ouvrage,
ious les noms nouveaux que j'ai donnés
DE LA SECONDE ÉDITION. xxii)
depuis long-itemps aux genres qui ne font
point partie du Prodromus mamimalium et
avium du savant liliger, dont l'ouvrage m'a
servi de base et de modèle, je n'aurais fait
que ce que font tant d'autres ; mais il m'a
paru plus juste et plus uüle que mes noms
fussent sacrifiés à ceux que M. Cuvier a
proposés dans son règne animal. J’ai consé-
quemment adopté une partie des noms de
sous-genres établis par cet illustre savant,
et jen ai fait usage pour les dénominations
qui correspondent aux groupes ou genres
que j'adopte suivant ma manière de voir.
Quelques noms nouveaux de M. Vieillot,
qui correspondent à mes indications, ont
été également conservés, tels qu'ils se trou-
vent dans l'analyse d’une nouvelle classifica-
tion méthodique, publiée par cet auteur en
1810. Je dis quelques noms, parce que le
plus grand nombre de ceux que M. Vieil-
lot a publiés dans son analyse ne sont que
des divisions empruntées du Prodromus
d'Illger, de mes gallinacés, du Manuel et
de quelques autres ouvrages présentés ou
sous le même nom , sans indiquer l'auteur,
ou sous un nom synonyme et moins COr-
rect, ou bien sous un nom qui paraît nou-
xxiY | INTRODUCTION
veau, par la suppression de quelques lettres
et une composition un peu différente *
Je me suis déterminé à publier dans cet
ouvrage mOn Sy stème général d'ornitholo-
gie, en forme d'essai analysé, afin de ne
plus me irouver dans la nécessité de chan-
ger les indications adoptées avant et pen-
dant l'impression de quatre gros volumes
in-4°,dont l'index, quoique réduit au moins
de phrases possibles, et seulement aux sy-
nonymes les plus exacts, sera composé.
Sans entrer ici dans des détails sur mes
divisions d'ordres et de genres, qui sont
renvoyés à l'index général, je dirai seule-
ment que jai taché de rendre justice à
chacun pour ses découvertes, en citant,
comme dans mes ouvrages, (ous ceux re-
cemment publiés sur les différentes parties
de l'ornithologie. J'en excepte ceux en
forme de Dictionnaire, que les auteurs pa-
* M. Vieillot prétend qu’il n’a point connu louvrage d’Il-
liger avant la publication du sien. Il voudra bien me per-
mettre de lui rappeler qu’à sa demande , je lui remis,
en 1812, l’exemplaire du Prodromus que j'avais à Paris ;
conséquemment plus de trois années ayant que Panalyse de
son ouvrage fût imprimé, mes dénominations données à
quelques geures et aux espèces ont dû lui être connues.
DE LA SECONDE ÉDITION. xxy
raissent ne plus destiner à servir de guide
à l'explication et à l'étymologie d’un nom
adopté ou connu par d'autres ouvrages ;
on en fait usage aujourd'hui pour publier
les vues nouvelles sous des noms égale-
ment nouveaux, tirés indifféremment de
tous les idiomes : ainsi, pour obtenir la
connaissance des qualités ou des propriétés
d'un nom inconnu, une recherche exacte
dans trente ou quarante gros volumes de-
vient nécessaire. On ne peut aussi trouver
ni rapporter à leur vrai type toutes ces es-
pèces isolées, le plus souvent très-vague-
ment décrites , sous des noms nouveaux ,
dans les volumineux ouvrages de diffé-
rentes académies et de sociétés d'histoire
naturelle ; mémoires que le hasard fait dé-
couvrir, et qui ne sont presque Jamais ac-
compagnés de figures. Je ne les citerai
quautant quils forment la monographie
d'un genre, et que les figures d’une ou de
plusieurs espèces accompagnent ces écrits.
Un dessin bien fait vaut toujours mieux que
la plus minutieuse descripüon, surtout dans
les classes d'animaux si nombreux en es-
pèces , et dont les caractères sont si diffi-
ciles à définir par des mots. Le nom
XXY) INTRODUCTION
spécifique donné par Linné ou par Latham
a été conservé; Jai aussi adopté la plu-
part de ceux donnés aux oiseaux dans les
cabinets publics, même souvent en faisant
le sacrifice de celui que je leur avais donné
dans mon cabinet particulier, il y a plus
de dix ans. J’ai surtout conservé les noms
donnés par les voyageurs qui ont étendu
le domaine des sciences par leurs décou-
vertes : on leur doit ce tribut d'hommages;
le leur ravir, ce serait porter les mains sur
une propriété qui doit être sacrée. Si j'ai
dû changer des noms, ce n’est que lorsque
par erreur on a fait usage d'une dénomi-
nation déja employée, pour désigner une
autre espèce. Dans plusieurs cabinets pu-
blics et parüculiers existent , sous des
noms nouveaux, les différens états d'age,
de sexe ou de mue, d'espèces décrites ou
dont les iypes sont nouveaux ; dans ces cas,
les noms ont été supprimés. En général,
plus on voudra s'entendre réciproquement
par rapport à la nomenclature des genres
et des espèces, plus les sciences y gagne-
ront, et moins on aura à s'occuper du tra-
vail le plus ennuyeux et le plus stérile que
je connaisse.
DE LA SECONDE ÉDITION. xxVi)
Quant au système proposé, dont le dé-
veloppement se trouvera dans l'index gé-
néral, chacun sur ce point peut avoir sa
manière de voir; celui qui se sera éloigné
le moins possible de l'idée que nous pou-
vons nous former de la série naturelle des
êtres créés, aura approché le plus près
de la vérité. Je donne ce travail pour ce
qu'il peut valoir aujourdhui, me per-
mettant de faire observer que le natu-
raliste qui n'aura vu qu'une seule collection
d'oiseaux, ou seulement quelques espèces ,
sera toujours plus enclin à multiplier Île
nombre des genres que celui qui a été à
même d'observer la presque totalité des
espèces connues; le travail du dernier, basé
sur les rapports que ces êtres ont entre eux,
doit naturellement le porter à diminuer
les groupes , et le faire juger avec plus
d'exactitude et de vérité de la série natu-
relle dans laquelle cette classe du règne
animal paraît être répartie. J'ai tâché, au-
tant que possible, de metire mes vues gé-
nérales en concordance avec celles propo-
sées par M. Cuvier dans son règne animal,
et n'ai nulle prétention à ce que mon Ma-
nuel où mou système fasse autorité : leur
xxviÿj INTRODUCTION, rc.
contenu est basé sur l'examen le plus sévère
de la’ nâture, sans aucune espèce de com-
pilation; toutes les espèces ont été vues et
souvent comparées entre elles dans tous
les cabinets de l'Europe; voila peut - être
les seuls mérites de mon ouvrage, et la
seule différence qui le distinguera de ceux
publiés par des naturalistes sédentaires et de
bibliothéque.
ÉLUS AT LA BE Là LULU LAB RAS ALAIN EMILE LR LAB LUBRE RALUEAN LATE ALL R
AVANT-PROPOS
DE LA PREMIÈRE ÉDITION,
AUGMENTÉ DE NOUVELLES OBSERVATIONS.
De ots nn ceftain nombre d'années, le goût pour
l'étude des sciences naturelles a acquis un dévelop-
pement considérable ; cette science s’est fait de toute
part des partisans, dont les travaux et les observations
ont beaucoup contribué à lui donner cet élan vers la
perfection. Ce sont particulièrement les écrits éloquens
de Buffon , qui, en sonnant l'éveil aux bouts de l’uni-
vers, ont ajouté de nouveaux charmes à cette étude
aimable; l’ordre et l'harmonie , que la classification
doit au grand Linné, n’ont pas moins contribué à aug-
menter le nombre de ses amateurs zélés; d’illustres
savans , en prenant pour guides les écrits de ces
hommes célèbres, se sont acquis la gloire de voir leurs
noms inscrits au temple de mémoire.
Une marche aussi rapide a dû nécessairement mul-
plier le nombre et le genre des livres qui traitent de
cette vaste partie ; les uns ayant pour but d'enseigner
les principes, les autres étant plus particulièrement
destinés à faciliter les recherches de ceux qui se livrent
à cette étude, soit par vocation , soit par un gout
dominant.
XYXx AVANT-PROPOS
Des ouvrages en tout genre ont paru dans les dif-
férentes parties de l’histoire naturelle. Plusieurs de
ceux-ci, destinés à l'étude de l’ornithologie, nous
ont fait connaitre d’une manière plus exacte l’histoire
des oiseaux qui peuplent les différentes parties de notre
globe; mais aucun livre n'a jusqu'ici fourni un traité
complet et en même temps peu volumineux, propre à
nous faire connaitre tous les oiseaux qui sont habitans
de l'Europe. Les seuls ornithologisies allemands ont
publié des essais sur cette matière ; mais ils se sont res-
treints dans l’encadrement de la Germanie , et n’ont
décrit que les espèces d'oiseaux sédentaires, ou de pas-
sage dans leur pays. Leur exemple m'a suggéré l’idée
d’un travail plus général; j'ai envisagé l'utilité d’une
semblable production; je la destine non - seulement à
l'usage de ceux qui se livrent à l’étude de l’ornithologie,
mais il m'a paru qu'elle pourrait être agréable à cette
classe assez nombreuse d'amateurs , qui s'occupent de
rassembler une collection d'oiseaux d'Europe. A cette
fin, l'ouvrage que je leur offre donne une description
concise et exacte, non -seulement de chaque espèce,
mais aussi de ses variétés , tant de sexe que d’age, ou
simplement de celles qui sont accidentelles. Dans les
premiers ordres il m'a été facile de borner à quelques
lignes la description des espèces; mais j'ai dù entrer
dans de plus longs détails, pour bien faire distinguer,
au premier coup d'œil, les oiseaux qui composent
les trois derniers ordres , vu que la double mue change
périodiquement le plumage du plus grand nombre
des espèces classées dans ces grandes divisions.
Ma demeure, située dans le voisinage des bords de
la mer, et à la proximité des lacs et des embouchures
de nos rivières, m'a donné la faculté d’observer très-
DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xxx}
soigneusement les oiseaux qui fréquentent les marais
et ceux qui habitent les bords de l'Océan; les diffé-
rentes livrées, dans lesquelles plusieurs de ces espèces
se présentent dans leur double mue, sont, à un très-
petit nombre près , toutes exactement indiquées. Je me
suis particulièrement appliqué à réunir les citations et
les dénominations différentes, données aux espèces,
afin de pouvoir offrir aux méthodistes une synonymie
exacte et complète. Les seuls oiseaux qui vivent et se
propagent , ainsi que ceux qui sont de passage en
Europe, font partie de ce traité ; tous les oiseaux
exotiques en sont exclus ; sont également de ce nom-
bre, ceux dont l’apparition dans la partie du globe
que nous habitons , ne serait point clairement constatée.
Tel est le plan que je me propose dans ce Manuel;
les ornithologistes jugeront si j'ai bien rempli mon en-
gagement.
C’est avec franchise que je conviens que l'excellent
ouvrage des oiseaux d'Allemagne, par M. Bechstein ,
et son Manuel portatif, de mème que celui de mon
ami M. Meyer, m'ont été d’un grand secours ; mais
ces ornithologistes se sont souvent trompés dans
les rapprochemens d’espèces, dont une vérification
plus scrupuleuse m'a fait reconnaître les erreurs. Le
Manuel de M, Meyer formera la base de celui-ci pour
la classification méthodique ; le Prodromus Mamma-
lium et Avium du professeur Illiger m'a souvent servi
de guide ; j'ai fait usage, moyennant quelques modi-
fications et additions indispensables, des caractères
essentiels, propres aux différens genres, signalés par
ce savant. Dans les dénominations latines, j'ai suivi Ja
13°. édition du système de Linné, et particuliérement
l'Index orniüthologicus de Latham ; le système de ce
xxxi AVANT-PROPOS
savant étant, de toutes les méthodes qui existent, la plus
complète et la moins encombrée de citations à double
emploi , fruits de la misérable compilation du pro-
fesseur Gmelin, qui a eu le talent de former, de la
33°. édition de Linné, le livre le plus indigeste qui
existe : aussi tous ceux qui s’obstinent encore à le
suivre servilement, ne peuvent manquer de tomber
dans les erreurs les plus grossières. Les observations
d’une exactitude rare, publiées par le D". Leisler, dans
la suite additionnelle à l’ouvrage de Bechstein , et celles
insérées dans les Annales de la Société de la Vétéravie ,
m'ont été très-utiles *.
Suivant mon opinion , les ornithologistes modernes
ont trop souvent substitué des noms nouveaux aux
anciennes dénominations reçues et accréditées ; je con-
viens que celles qui tirent leur origine d’un pays ou
simplement d’une contrée sont très-défectueuses ; que
les dénominations de communis et de vulgaris le sont
également ; mais, comme dans l'étude méthodique’, où
les noms contribuent pour beaucoup à faciliter le dé-
veloppement de la science naturelle, et partüculiè-
rement dans un travail déjà si encombré de tant
d'obstacles, il est de la plus grande uulité d’avoir un
point central, on ne saurait prendre conséquemment ,
pour point de ralliement, une autorité plus générale-
ment accréditée que celle de Linné , comme celle de
* Ce paragraphe est exactement ainsi dans ma première édition,
pages get 10. Si j’en fais la remarque, c’est afin qu’on puisse
juger, à cet échantillon, du degré de confiance qui doit être ajou-
té aux citations de M. Vieillot, concernant mes écrits; ses obser-
vations dont le plus grand nombre sont dictées par une critique
peu exacte et toujours amère, mériteraient que je me servissè ici de
termes plus durs comme plus appropriés.
DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xxxii
Latham est recommandable, taüt pour les espèces
nouvelles, que pour les nouvelles subdivisions des
genres, dont la nécessité est généralement reconnue.
Suivant ma manière de voir, il est préférable de con-
server à une espèce, telle ancienne dénomination qui
la fait reconnaître de tout le monde (la composition
de ce nom fàt-elle même barbare au point de ne dé-
river ni de racine grecque, ni de la langue latine),
plutôt que d’en substituer une autre à la place, dont
la composition mieux choisie et plus crammaticale
serait susceprble d'occasioner la plus légère méprise;
car rien n'est plus funeste au RARE de l'étude
dés sciences naturelles, et particulièrement de celle
qui comprend l’histoire des oiseaux, que ces difié-
rentes opinions sur la dénomination des genres et des
éspeces ; elles finiraient bientôt par dégoüter de cette
stience aimable, vu qu'avant de parvenir au point de
s'entendre sur les matières, il serait préalablement
fécessaire de s LES fort au long dans une dispute
stérile de mots * |
J'ai fait mention ri BE la doubie mue qui a lieu dans un
grand nombre d'espèces d'oiseaux, et qui les fait pa-
raître au printemps, vers l’époque des amours, dans
une livrée souvent très-diilérenie de celle dont elies
sont révètues après la mue d'automne. Il est utile que je
m'explique plus en détail sur ce phénomène; je termi-
nérai par un Court aperçu de la classification des genres
dans une méthode.
- Tous les oiseaux muent régulièrement en automne,
* J'ai donné un plus grand développement à ces idées dan une
brochure portant pour titre : Observations sur la classification des
oiseaux, etc. , qui se vend à Amstérdamn et à Paris, chez G. Dufour.
Partis ]”°. C
gars, AVANT-PROPOS
tage durant le reste de la vie; ceci a lieu chez les Becs-
Croisés , et chez quelques espèces de Gros-Becs. Dans
certaines espèces erratiques , quoique la mue soit sim-
pleet aitlieu en automne , on est surpris de voir, à leur
retour au printemps, un plumage dont les couleurs ont
pris un plus grand éclat; et ceci a lieu par l’action de
l'air, du jour, et par les frottemens qu’éprouve le plu-
mage dans les différens mouvemens de l'oiseau ; des
couleurs, le plus souvent ternes ou sombres , bordent
extérieurement les plumes de ces oïseaux, et cachent
en automne les teintes brillantes ou claires de la partie
supérieure de leurs barbes , dont le bout, en s’usant,
fait paraître au printemps ces couleurs dans toute leur
pureté, pour disparaitre chaque année par les mêmes
causes ; telles sont quelques espèces exotiques , et entre
autres indigènes , le plus grand nombre des espèces qui
composent le genre fraquet , particulièrement celles
qui habitent les climats méridionaux ; les Gros-Becs
Linote et Arctique, le Pinson vulgaire, celui des Ær-
dénnes ét de neige; les Eruants montain et de neïge , le
Tarin, le Sizerin et le F'enturon ; V’ Alouette nègre et
Hausse-Col noir , et plusieurs autres chez lesquelles les
différences de couleurs sont moins apparentes *.
Dans le nombre des-oiseaux qui muent une seule
fois , les seules espèces dés genres Æirondelle et
Martinet font exception dans l’époque où cette mue a
lieu. Toutes lés Æfirondelles et tous les Martinets d'Eu-
rope opèrent leur changemerit de plumage au mois de
février ou de mars ; preuve sans réplique contre l’idée
*Tous ces oiseaux muent ainsi à l'air libre; mais, tenus en cage,
ou rénfermés dans des prisons étroites, la mue ne s'opère qu’en
partie, ou bien elle ne change point les couleurs.
-
DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xxxvi
ridicule de leur torpeur pendant l'hiver. 1] faut, à quel-
ques espèces, dont la mue est double, plusieurs an-
nées avant que les couleurs du plumage soient stables
et non bigarrées; telles sont quelques-unes du genre Go-
be-Mouche , particulièrement le Gobe-Mouche à collier
etle Bec-Figue. Toutesles espèces connues, du genre
Mauve sont de ce nombre. Les jeunes oiseaux opèrent
toujours leur première mue plus tard que les vieux : on
doit en assigner la cause, à cequeles oiseaux erratiques,
surtout ceux des marais et d’eau, forment des compa-
gnies toutes composées de vieux et de jeunes individus
qui ne voyagent jamais ou très-rarement ensemble , mais
dont les bandes se choisissent des routes différentes ; ce
qui explique la cause singulière que , dans telle contrée
ou district , on ne tue que des jeunes , tandis que , dans
d’autres, les individus adultes sont seuls observés, et
jamais les jeunes de ces espèces.
Ajoutez à tous ces changemens périodiques ceux
qu'éprouvent les plumes et les distributions des cou-
leurs, depuis la première mue de l'oiseau jusqu'à ce
qu'il soit parvenu à l’état d’adulte, puis toutes les mues
accidentelles, et l’on aura un aperçu des difficultés à
vaincre dans cette partie de l'Histoire naturelle; en
même temps on sera convaincu de la nécessité de mettre
beaucoup d'attention à lexamen d’une espèce, avant
de l’introduire dans les systèmes comme réellement
distincte de ses congénères ; ces considérations me con-
duiront à mon second point. |
À juger des travaux de quelques méthodistes mo-
dernes , on dirait qu’ils ont formé le plan de renverser
‘édifice méthodique de Linné et de Latham. El est de
fait , que des connaissances nouvelles , des découvertes
de nouveaux genres et de nouvelles espèces d'oiseaux ,
xxx ii) AYVANT-PROPOS
exigent des additions et quelques réformes dans les sys-
1èmes adoptés sous le rapport de l’ordre méthodique ;
il est certain que la 13°. édition de Linné , par Gmelin,
et le système de Latham , sont susceptibles d’étre per-
fectionnés. Le professeur [lliger en a donné une preuve
dans son Prodromus Mammalium et Ævium. Dans tou-
tes les divisions des genres où ce savant a eu la nature
sous les yeux , on voit naître une méthode perfection-
née ; beaucoup de lacunes, et un nombre assez considé-
rable de réunions forcées , existent encore dans cet essai
du professeur berlinoïs ; mais, par le plan que M. Illiger
a conçu, il est à espérer qu’on parviendra, avec Île
temps, à créer nne méthode plus parfaite. Le seul
moyen, pour atteindre ee but, est l'examen minu-
tieux de la nature, la connaissance exacte de l’anatomie
et des mœurs , joints à des observations souvent renou-
velées sur un grand nombre d'individus ; aucun genre,
aucune sous-division , pas même l'admission d’une es-
pèce, ne doiventavoirlieu dans une semblable méthode,
avant que préalablement les animaux vivans, ou bien
leurs dépouilles non mutilées, aient été soigneusement
examinées par des naturalistes dignes de confiance : on
n'admettra plus, sur les seuls renscignemens des voya-
geurs , et sur une indication vague , une mulütude d’a-
nimaux que les compilateurs semblent avoir introduits
dans les livres, dans le seul but d’augmenter le cata-
logue de nomenclature. |
Ces naturalistes, qui créent dans leurs nouveaux
systèmes un si grand nombre de genres distincts, lors-
qu'il ne s’agit que d’une légère disparité dans un seul
des caractères adoptés , tandis que tous les autres con-
viendraient également, ne semblent point calculer que
l'étude etles recherches en zoclogie ne gagnent point par
4
DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xxxix
un semblable moyen, mais que leur exemple en entrai-
nera d’autres à suivre cette route plus facile, et que la
classification des animaux comptera sous peu un nombre
presque égal de genres quil y a d'espèces un peu
disparates dans la nature.
J’ajouterai encore ici quelques observations sur Îes
voyages périodiques souvent très-longs qu'exécutent
plusieurs espèces d'oiseaux erratiques, et sur les points
de réunion et de départ que ceux-ci paraissent se
choisir. J'ai dit plus haut, qu’il est très-rare de voir
les jeunes de l’année et les vieux opérer, de concert
et en commun, leur voyage plus ou moins long , selon
que la nécessité de chercher une nouvelle abondance
de nourriture dans d’autres climats les oblige à quitter
des lieux qui discontinuent , suivant les saisons , à leur
offrir les moyens de subsistance. Je crois avoir trouvé la
cause de cette séparation des familles , et la réunion en
bandes des âges, plus ou moins assortis ou égaux , dans
une cause bien naturelle, produite par la difiérence
de l’époque des mues des vieux et des jeunes; ce qui
parait être aussi la cause, que les bandes composées
des individus adultes, vont bien plus loin dans leur
migration , soit en automne ou bien à leur retour au
printemps, que les bandes composées des jeunes qui ,
soit dans l’une ou dans l’autre saison, ne poussent
point leur voyage aussi loin; ces oiseaux dont le
plumage n'a point encore pris tout son développement
et ses couleurs stables, sont le plus souvent un ou
deux ans avant d'être en état de se reproduire; ils se
choisissent alors des lieux où les adultes de leurs
espèces ne viennent point pour nicher, ceux-ci les ex-
pulsant toujours des districts qui doivent donner naïs-
sance à une nouvelle progéniture. Lorsque fes vicux
L
à
xi AVANT-PROPOS
poussent leur voyage jusque dans les régions du cercle
arctique , on trouve le plus souvent les jeunes d’un ou
de deux ans dans les contrées du centre de l’Europe ;
et lorsque les vieux se choisissent les climats tempérés,
Jes jeunes sont retenus dans le midi, ou bien ils pa-
raissent ne point passer les mers qui séparent l'Europe
de l’Afrique septentrionale, contrées que le plus grand
nombre de nos grandes espèces d'oiseaux nomades,
qui ne viennent point à l’état d’adulte, dès leur pre-
muère année, se choisissent pour demeure hivernale.
C’est de ces contrées ou bien des nombreuses îles de
l’Archipel, et de celles de la Méditerranée et du
golfe de Venise, qu'ils opèrent leur retour au prin-
iemps ; on voit alors des rassemblemens nombreux
sur toutes nos côtes méridionales , particulièrement
dans celles où la mer forme de grands golfes , tels que
lArchipel, le golfe Adriatique, ceux de Gènes et de
Lyon : ces rassemblemens ‘durent huit , dix ou au plus
quinze jours, temps où le passage est terminé pour
ces contrées. Les routes que tiennent nos oiseaux de
marais et d’eau dépendent absolument de celle du
cours des rivières et du gisement des grands lacs :
les eaux devant fournir à chaque espèce la nourriture
qui lui convient, elles semblent se trouver déter-
minées, par un instinct merveilleux, à choisir pour
point de ralliement et de départ, les endroits où le
passage de la grande mer aux lacs et aux fleuyes,
est le moins long et le moins occupé par des terres.
C'est ainsi que les bandes qui se réunissent dans les
environs de Gênes et de Savonne , se rendent d’abord
sur le P6 ; suivant ensuite les gorges des grandes vallées
des Alpes pennines qui descendent dans le Piémont,
elles s'élèvent au-dessus de ces montagnes, où on tue
DE LA PREMIÈRE ÉDITION. x}
annuellement diflérentes espèces de ces oiseaux. De
ces points elles semblent diriger leur vol vers les grands
lacs de la Suisse, particulièrement celui de Genève
où presque tous les oiseaux d’eau et de marais d'Eu-
rope vieunent faire un court séjour, ou passent plus
ou moins régulièrement; de là elles semblent continuer
leur voyage par les lacs de Morat, de Neuchätel et de
Bienne pour se rendre au Rhin , dont elles suivent le
cours , et parviennent ainsi à la Baltique, aux grandes
mers de l’intérieur et à la mer du Nord.Ces compagnies,
déjà moins nombreuses lorsqu'elles arrivent dans le
Nord , se dispersent bientôt après leur arrivée, époque
où les individus s’accouplent pour vaquer aux soins
d’une nouvelle progéniture. La route la plus suivie
pour tous les oiseaux d’eau est le long des bords de
la mer; ceux qui viennent du golfe de Gascogne,
d'Espagne et des côtes de Barbarie, paraissent ne suivre
que celle-là ; plusieurs espèces de Grailes la suivent
également, et c’est aussi la route que tiennent tous
les oiseaux dépourvus des moyens puissans pour le vol.
Les Plongeons, les Grèbes et autres oiseaux d’eau
douce qui volent peu lorsqu'ils sont occupés dans
le Nord des soins de la reproduction , sont cepen-
dant doués de grands moyens pour ceite action ; leur
vol est vigoureux et long-temps soutenu ; ils s'élèvent
même au-dessus des hautes montagnes, car il n’est
pas rare de trouver des individus de ces espèces sur
les lacs des Alpes, où on tue souvent des ‘oiseaux
Gralles et Palmipèdes.W parait que les grands rassem-
blemens qui ont lieu dans les iles Joniennes et dans
les vastes marais entre Venise et Trieste, suivent dans
leur voyage le cours du Tagliamento , pour se rendre
aux lacs des environs de Villach et de Klagenfurt; ils
xlij AVANT-PROPOS
visitent les immenses marais que forment les lacs
Balaton et Neuzidel , où plusieurs espèces séjournent,
‘tandis que d’autres remontent le Danube, et poussent
leur voyage jusqu’à la mer Baltique : on trouve sur
les lacs de Hongrie, etsur le Danube, plusieurs espèces
qui visitent aussi les côtes de l'Océan. Il me paraît
que les espèces plus particulièrement propres aux
contrées orientales se rassemblent dans l'Archipel et
sur les bords de la mer Noire; ils remontent le Danube
et se rendent, en suivant le cours de cefleuve, en Hon-
grie et en Autriche, pays très-peuplé d’un grand
nombre d’espèces d'oiseaux *. Je n’ai point été à même
de parcourir toute l’étendue du pays que les oiseaux tra-
versent dans cette dernière migration , ni celle qui peut
avoir lieu du golfe de Lyon, par les bouches du Rhône
le long de cette rivière, et par la Doubs, chemin par
leqnel les compagnies vont gagner le Rhin: les bords
de ce fleuve sont peuplés, au printemps et en automne,
d’ün grand nombre d'oiseaux : on trouve, sur la partie
qui sert de limites aux contrées occidentales de l’Alle-
magne , toutes les espèces qui vivent le long des côtes
de l'Océan et de la Baltique. 11 est cependant assez
rare d’y voir passer des compagnies composées de vieux
individus; ceux-ci semblent venir le plus souvent par
accident et isolément ; les jeunes de l’année, de pres-
que toutes les espèces, passent assez régulièrement dans
ces parages; et ce sont aussi le plus souvent des
* Un voyage dirigé vers les monts Carpacks, et aux bouches du
Danube, nous fournirait une riche récolteen animaux encore in-
connus ; nous avons quelques connaissances relatives à un petit
nombre d’oiseaux propres aux îles de l’'Archipel, mais la presque
totalité de ceux qui se trouvent en Grèce et en Turquie nous est
inconnue.
DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xliiÿ
individus jeunes ou ceux d’un et de denx ans que l’on
tue sur les grands lacs de la Suisse et de l'Italie. On
comprend que les espèces qui ne poussent point leur
voyage périodique jusqu'à la mer du Nord et à la
Baltique, font exception ; ce ne sont chez celles-ci que
les vieux qui s’égarent dans des climats du nord; il
est extraordinairement rare d’y trouver les jeunes.
RARE LRQ LAS A RQ ITA ALIAS LS A MAQUEISAT AS ELABAAATALAALAMANEL LISE ARS
Gmel.
Lath.
Retz.
Nils.
Brunn.
Buff,
Sonn.
AUTEURS CITÉS
ET ABRÉVIATIONS DES TITRES.
Syst. —C. Linxé, Systema naturæ editio 13 curà
J.-F. Gueux.
Ind.—J. Laraam, Index ornithologicus sive Syste-
ma ornithologiæ.
Faun. Suec. — C. Linxé, Fauna Suecica, editio
2°. curû À.-J. Rerzius.
Orn. Suec. — Nixssox, Ornithologia suecica.
Orn. Boréat.
Borealis.
M.-T. Brünnican, Ornithologia
Oùs. et pl. ent. — Burrox, Histoire naturelle des
oiseaux, édit. de Paris , in-quarto. Et les planches
enluminées de cet ouvrage.
édit. de Buff. — Histoire naturelle des oiseaux par
Le Crerc DE Burrox , augmentée de notes, et ré-
digée par C.-S. Sonxini.
Orn.— A.-D. Brissox, Ornithologie ou méthode
contenant la division des oiseaux.
. Orn.—F.-M. Daunix, Traité élémentaire et com=
plet d’ornithologie.
Règ. anim.— Le chevalier Covrer, le Règne ani-
mal distribué d’après son organisation, 1%. édit.
AUTEURS CITÉS, ere. xiv
Gérard. Tab. élém. — S. GÉnarDiN, Tableau élémentaire
d’ornithologie, ou histoire naturelle des oiseaux
que l’on rencontre communément en France.
Vaill. Oùs. d’Afrig. —K. Le Varzranr, Histoire naturelle
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Meyer, Tasschenb. et Vôüq. Deutsch. — D". Mever, und
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Meyer, Vôg. Liv. — D'. Meyer, Kurze beschreibung der
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Sepp. Med. Foy. — Nozexax et Serre, Nederlandsche Vo-
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lung aller wald feld un wasser Vôüglen in Anbalt.
Stor. degli ucc. — Storia naturale degli uccelli,
adornata di figure. Florentiæ 1767.
RS AN AA RAA A AA AA RAA RAR US SR RELAIS URL TIR LUE RAR AA SATUULS
ANALYSE
DU SYSTÈME GÉNÉRAL
D'ORNITHOLOGIE
MIS AU NIVEAU DES DÉCOUVERTES NOUVELLES, BASÉ SUR LES
MOEURS ET SUR L'ORGANISATION.
Ossenvarioxs. Les espèces indiquées sans nom d'auteur
sont toutes de Latham , /ndex ornithologicus, ouvrage gé-
néralement répandu dont on a fait choix dans cette ana-
lyse pour le type des grouppes. Les espèces mal classées , et
celles en double et triple emploi , ont toujours été préférées
pour servir d'exemples. On trouvera dans l’?ndex général,
dont cette analyse n’est que l’avant-coureur , tous les Tap-
ports de mes genres avec ceux des autres ouvrages et tous
les synonymes des espèces ; le nombre de celles-ci, déduc-
tion faite des emplois multipliés, comprend aujourd’hui
plus de cinq mille espèces distinctes et connues par des in-
dividus qui existent dans les cabinets d'Europe, ou qui sont
bien figurés. — On doit observer que la longueur compa-
rative du tarse avec le doigt du milieu, dont il est fait
mention dans les caracteres , est toujours prise sans l’ongle.
ORDRE Ier. RAPACES, Rapaces. — Caractères.
Voyez page 1.
1. Vaurour (1). Z’uliur. (Iliger). — Caracteres , p. 2.
Espèces. V. Monachus.— Ponticerianus.— Auricularis. —
Indicus. — Angélensis.
(4) On ne les trouve que dans l'aneien eontinent.
PanTie |”. d
xlvij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
2. CATHARTE (1), Cathartes. (Tllig.) — Caract. p. 7, tes
2 sections.
Esp. V. Gryphus.— Papa. — Aura. — Californianus. —
Atratus. ( Wilson.) — Percnopterus. (Temm.), et espèces
nouvelles.
3. GyraeTE (2), Gypaetus. ( Storr.) — Caract. V. Ma-
nuel, p. 10. |
Esp. V. Barbatus. —F. vulturinus. ( Daud.)
4. Mrssacer (3), Gypogeranus. ( Ihg.)— Caract. Bec
plus court que la tête, gros, fort, crochu, courbé à
peu pres depuis son origine, garni d’une cire à sa
base, un peu voûte , comprimé à la pointe. Narines
un peu éloignées de la base, latérales, percées dans
la cire , diagonales, oblongues , ouvertes. Pieds tres-
longs, grèles ; tibia emplumeé , tarse long, plus grêle
en bas qu’à sa partie supérieure; doigts courts, verru-
queux en dessous, les antérieurs réunis à la base par
une membrane; pouce articulé sur le tarse. Ailes
longues, les cinq premueres rénuges les plus longues
et presque égales; ailes armées d’éperons obtus.
Esp. Valtur serpentarius, l'unique du genre, d'Afrique.
5. Faucox (4), Falco. (Linn.)—Caract. V. Manuel, p. 13,
et ajoutez , outre les szx sections dont ce genre est
(x) Us sont de l'ancien continent et du Nouveau-Monde , et diffèrent assez
pour établir deux sections géographiques.
(2) Les espèces n’ont été trouvées que dans l’ancien continent.
(3) J'ai toujours été d'opinion que le Wessager ou Secrétaire d'Afrique devait
être rangé dans le même ordre que le Cariama ou Saria de l'Amérique méri-
dionale , et qu'il était convenablement placé dans mon ordre des Alectorides ;
mais depuis que j'ai vu et obtenu des squelettes de cet oiseau, j'ai l’intime
conviction qu'il ne peut être à sa place qu’avec les Rapaces, dont il doit former un
genre. Toute la charpente osseuse indique ces rapports; le tronc surtout est
formé absolument comme celui des grandes espèces d'’aigles. Par ses mœurs et
par sa nourriture, il se rapproche également d2 cette grande famille des oiseaux
de proie.
(4) Dans tous les pays du globe.
L.
D'ORNITHOLOGIJE. xlix
composé en Europe, deux autres sections pour des
espèces de l'Amérique méridionale; ce sont les Cara
caras. Esp. (V. Cheriway et F. brasiliensis.)—F, for-
mosus.— F. degenor (Illig.), et espèces nouvelles. —
Les Gymnnis. Esp. F. cayanensis.— Hamatus (Illig.)
— Uncinnatus. (Illig.)
6. CnouerTE (1), Strix. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
p- 79, 3 sections.
Esp. Javanica. — Nudipes. — Ceylonensis. — ( Phale-
noïdes ( Vieill.) ou Ferruginea (P.Max.), et un trés-grand
nombre d’espèces nouvelles.
ORDRE II. OMNIVORES, Omnivores. —Caract.
Voyez p. 105.
x. SAsaA, Opisthocomus. ( Ilig.)— Caract. Bec épais, ro-
buste , court , convexe , fléchi à la pointe, base dilatée
latéralement, pointe subitement comprimée ; mandi-
bule inférieure, forte, terminée en angle. Narines
au milieu à la surface du bec, percées de part en
part, couvertes en dessus par une membrane. Preds
robustes, musculeux , tarse plus court que le doigt
du milieu, latéraux , longs , égaux, entièrement di-
visés , plante épatée, doigts bordés de rudimens de
membranes. Ailes médiocres, la 1'°. rémige tres-
courte, les 4 suivantes étagées , et la 6°. la plus
longue.
Esp. Phasianus cristatus, l'unique du genre, qui se trouve
rangée dans presque tous les systèmes, dans l’ordre des gal-
linacés ou rapprochée de ces genres.
2. Cazao (1), Buceros. (Linn.)— Caract. Bec long,
tres-gros, comprimé , plus ou moins arqué en faux,
arête lisse et élevée ou bien surmontée par un casque ;
(1) Dans tous Les pays du globe.
(2) Tous ies calaos sont de l'ancien continent, d'Afrique et des meri de
l'Iude,
1 ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
bords des mandibules lisses ou échancrés , pointe
lisse ; mandibule supérieure et le casque plus ou moins
cellulaires. Narines basales, à la surface du bec, dans
un sillon, petites, rondes, ouvertes , percées dans la
substance cornée , couvertes à la base par une mem—
brane. Pieds courts , forts, musculeux , plante épatée,
doigts latéraux égaux, l’externe uni jusqu’à la seconde
articulation, l’interne soudé à la base. Æiles mé-
diocres, amples, les 3 premieres rémiges étagées , la
4°. ou la 5°. la plus longue. 2 sections.
‘Esp. N.B. rhinoceros. —(B. monoceros. (Shaw.) ou
malabaricus. (Lath.) var. B. (Vaill.) pl. 9, 10, 15 et 12.) —
—(Panagensis vieux, manillensis jeune.) — Erythrorhynchos
(Briss.) ou nasutus, var. B. (Lath.) Ceux de Vaillant et plu-
sieurs nouvelles.
3. Mormor (1), Prionites (Illig.)— Caractere. Bec me-
diocre , robuste, fort, dur, convexe en dessus, flechi
vers la pointe qui est comprimée sans échancrure ;
bords des deux mandibules dentelés en scie. Narines
basales, latérales, obliques, ouvertes, en partie ca-
chées par les plumes du front. Pieds médiocres,
doigts latéraux inégaux, Finterne très-court, soudé
à la base, l’externe réuni jusqu’à la seconde articu-
lation. Ailes courtes, les 3 premieres rémiges éta—
gées, la 4°. et la 5°. les plus longues.
Esp. Momotus brasiliensis. — Motmot dombe. (Vaill.) —
Oranroux. (Vaill.)
4. Corgeau (2), Corvus. (Linn.) — Caract. Voyez Manuel,
p- 106, 3 sections.
Esp. Aïbicollis. — Borealis. (Briss.) — Dauricus ou Buf.
pl. 327.— Scapulatus. (Daud. ) = Sénégalensis. — Erythro-
rynchos.— Caledonicus. (Lath. supp.) — Coracias sinensis. =
Corvus cristatus. — Stelleri. — Canadensis.
EEE
(x) De l'Amérique Méridionale.
(2) Se trouvent dans tous les pays et sous toutes les températures.
D'ORNITHOLOGIE. F
5. Casse-xoix, Nucifraga. (Briss.) — Caract. Voyez Ma-
nuel, p. 116.
Esp. C. coryocatactes, l'unique du genre.
6. Pyrrnocorax (1), Pyrrhocorax. (Cuv.)—Caract. Voyez
Manuel , p. 110.
Esp. P. leucopterus. (Temm.)— Sicrin. (Vaill. p£. 82.)
forment avec celles d'Europe toutes les espèces connues.
Fr. Cassrcan (2), Barita. (Cuv.}—CGaract. Bec long, fort,
dur, convexe en dessus, échancré à la pointe, sans
fosse nasale. Narines latérales, un peu distantes de la
base, fendues longitudinalement dans la masse cornée
du bec, couvertes par dessus et à moitié fermées par
la substance cornée. Preds robustes, tarse plus long
que le doigt intermédiaire, latéraux inégaux, l’ex—
terne réuni jusqu’à la premiere articulation , interne
divisé , pouce long, tres-fort. iles médiocres ou
longues , les 4 premières rémiges étagées, et la 6°. la
plus longue; ou les 3 premières étagées, la 4°. la plus
longue. 2 sections.
Esp. Paradisea viridis. = Coracias varia, — Coracias tibi-
cen. supp.—C. strepera, sont toutes les espèces connues de
ce genre.
8. GLAUCOPE , Glaucopis. (Forst.)—Caract. Bec médiocre,
fort, robuste, épais; mandibule supérieure, con-
vexe, voûtée, courbée vers le bout, sans échancrure ;
mandibule inférieure droite, cachée par les parois de
la supérieure; base portant latéralement une mem-
brane charnue. Narines basales, latérales, à moitie
fermées par une grande membrane. Preds robustes ,
tarse plus long que le doigt du milieu , tous divisés, le
(1) Seulement de l’ancien continent.
(2) Des mers de l'Inde et de l'Océanique. Leur bec est formé comme celui
des Corbeau , maïs avec une échancrure à la pointe; ils diffèrent de ces der-
niers par la forme des narines , des ailes et des pieds,
lij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
pouce fort, armé d’un ongle long et courbé. Queue
conique. Arles médiocres étagées.
Æsp. G. cinerea. (Gmel.) l'unique du genre.
9- MaiwarEe, Gracula. (Linn.) — Caract. Bec médiocre ,
fort, dur, très-comprimé, convexe en dessus, fléchi
à la pointe qui est échancrée dans quelques indivi-
dus (1); mandibule inférieure forte, de la hauteur de
la supérieure. Narines latérales, vers le milieu du
bec, ouvertes, cachées en partie par les plumes tres-
avancées du froht. Pieds robustes, tarse de la lon-
gueur du doigt du milieu , l’externe soudé à la base,
l’interne divisé; pouce fort. Ailes médiocres , 1"°. ré-
mige presque nulle, 2°. un peu plus courte que la 3°.
Esp. G. religiosa. (Linn. Lath.), l'unique du genre. De
l'Inde.
30. PiQuE-BoEUur, Buphaga. (Tinn.)— Caract. Bec fort,
gros , obtus ; mandibule inférieure plus forte que la su-
périeure , toutes deux renflées vers la pointe. Narines
basales , à moitié fermées par une membrane voüûtée.
Pieds médiocres, tarse plus long que le doigt du mi-
lieu, latéraux égaux, l’externe soudé à la base, lin—
terne divisé; ongles à crampons. Ailes médiocres ,
1°. rémige tres-courte, la 2°. presque aussi longue
que RC.
Esp. B. africana , l’unique du genre.
17. Jaseur (2), Bombycivora. (Femme) — Caract. Voyez
Manuel, p. 123.
en
(x) Le caractère de l’échancrure à la pointe du bec est très-accessoire ; l'exis-
tence ou l'absence de cette dent ne peut servir de base pour une division généri-
que ; on trouve des espèces d'un même genre qui ont une échancrure et d'autres
qui en manquent ; elle n’est même pas toujours constante dans les individus de
a même espèce, ou hien elle est plus ou moins forte et marquée daus les uns
que dans les autres. Une réunion rigoureuse des Dentirostres est défectueuse. Les
motifs seront développés dans l'index général,
(2) Des contrées froides des deux mondes.
D'ORNITHOLOGIE. li
Esp. Ampelis garrulus.— Petit Jaseur. ( Vieill.), sont les
deux espèces du genre.
12. Prrorz (1), Ptilonorhynchus. (Kuhl.) — Caract. Bec
court, fort, dur, robuste, déprimé à la base, cour—
bé , pointe échancrée; mandibule inférieure forte ,
renflée dans le milieu. Narines basales latérales, ou-
vertes, rondes, entierement cachées par les plumes
arrondies de la base. Pieds forts , robustes, tarse plus
long que le doigt du milieu , qui est uni à l'extérieur
jusqu’à la première articulation; doigts latéraux iné-
gaux ; ongle postérieur fort ,courbé. Ailes médiocres,
les 3 premières rémiges étagées, les 4°. et 5°. les plus
longues.
Deux espèces nouvelles, le mâle d’un violet bril-
lant , la femelle olivâtre ; l’autre, les deux sexes d’un
vert clair, tres-pur.
13. ROLLIER (2), Coracias. (Linn.) — Caract. Voyez Ma-
nuel , p. 126.
Esp. (Bengalensis et indica.)—(Senegalensis et abyssinica.)
— Vivida ou Rollier vert. ( Vaill.)
14. Rozze (3), Colaris. (Cuv.)— Caract. Bec court, fort,
déprimé, dilaté sur les côtés; beaucoup plus large
que haut, arête arrondie, pointe un peu crochue,
avec où sans échancrure ; mandibule inférieure en
partie cachée par les parois avancées des bords de la
supérieure. Narines basales , longues , diagonalement
fendues , à moitié fermées par une membrane couverte
de plumes. Pieds courts, tarse plus court que le doigt
ARR RER
(x) Le bec de ces oiseaux ressemble beaucoup à celui de tous les échenilleurs,
mais il existe des différences dans les narines et dans les plumes de la base du bec;
tout le plumage offre des différences marquées ; ils s’éloignent encore plus des
échenilleurs par les pieds. Tis sont de l'Océanique;
(2). De l’ancien continent.
(3) De l’ancien continent.
bv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNERAL
intermédiaire , les antérieurs soudés à leur base, la-
téraux inégaux. Arles longues, la 1". rémige un
peu plus courte que la 2°. qui est la plus longue.
Æ£sp. Coracias orientalis. — Madagascariensis. — Afra.
15. Lorior (1), Oriolus. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
p- 128.
ÆEsp.O. melanocephalus. ( Linn.) — ©. chinensis. (Linn.)
Gracula viridis. (Lath. supp.) — Paradisea anrea. (Lath.)
Ceux de Vaillant et plusieurs espèces nouvelles.
16. TroupiaLes (2), Jcterus.' (Daud.)— Caract. Bec plus
long ou comme la tête, droit, en cône allongé, poin—
tu, un peu comprimé , sans arête distincte , base s’a-
vançant entre les plumes du front, surface arrondie
ou en angle, pointe du bec trés-acérée, sans échan-
crure; bords des mandibules plus où moins fléchis en
dedans. Narines basales , latérales, longitudinalement
fendues dans la masse cornée du bec, couvertes en
dessus par un rudiment corné. Pieds médiocres , tarse
de la longueur ou plus long que le doigt du milieu ,
latéraux à peu près égaux, l’externe soudé à sa base,
Jinterne divisé. Ailes longues, les 2 premières re—
miges un peu moins longues que la 3°. et la 4°. qui
sont les plus longues. 4 sections.
Esp. Oriolus ceristatus, — Gracula quiscula. — Gracnlata
barita.— ( Oriolus ferrugineus et niger ainsi que tardus la-
bradorus, hudsonicus et noveboracensis.) — (0. americanus,
Panne et viridis , aussi tanagra muilitaris.) — Fringilla pe-
‘coris , et plusieurs nouvelles.
17. : ete (3), Sturnus.(Linn.)—Caract. V. Manuel,
p- 130. 2 sections.
(x) Tous les loriots sont de l'ancien continent et de l'Océanique.
(2) Toutes les espèces sont d'Amérique , on peut les sectionner en PR
Quiscales, Troupiales et Emberisvoides.
(3) Les espèces, quoiqu’en très-petit nombre, sont des deux fo dRE : les for-
mes principales ne varient pas d’une manière marquante ; l’Amblyramphus
D'ORNITHOLOGIE. lv
Esp. Amblyramphus. { Leach.) Sturnus capensis, — Ludo-
vicianus. — Militaris. — Carunculatus.
18. Marrin (1), Pastor. (Temm.) — Carac. V. Manuel,
p. 135. 2 sections.
Esp. Gracula calva. — (Pastor musicus (Temm.) Voyez
cette espèce Dict. d’hist. nat. V. 19, pl. G. 4. sous Île
_faux nom de mainate religieux.) — Gracula tristis. — Cris-
tatolla. — Sturnus gallinaceus. — Turdus pagodarum. —
(Turdus leucocephalus et Sturnus sericus.)
19. OISEAU DE PARADIS (2), Paradisea. (Linn.)— Carac. Bec
médiocre, droit, quadrandulaire, pointu, un peu con-
vexe en dessus, comprime ; arête s’avançant entre les
plumes du front; pointe à échancrure à peine visibleou
nulle; mandibule inférieure droite, pointue. Narines
basales, marginales, ouvertes, entierement cachées
par les plumes veloutées du front. Pieds forts; tarse
plus long que le doigt du milieu; latéraux inégaux;
linterne uni jusqu’à la seconde articulation ; lexterne
soudé à sà base ; pouce plus long que les autres doigts,
robuste. Ailes médiocres, les 5 premières rémiges
étagées , la 6°. ou 7°. la plus longue.
Esp. P. apoda. += Minor. ( Vaill.)— Sangninea. ( Shaw.)
—(Magnifica et cirrhata.)— Regia.— (Suberba et furcata.)—
Sexetacea, sont toutes les espèces qui appartiennent à ce genre.
20. STOURNE (3), Lamprotornis. (Temm.)— Caract. ec
de M. Leach est un Étourneau par lé bec et un Troupiale par les couleurs géné-
rales du plumage; il forme le passage des uns aux autres. En suivant un pareil
système , les espèces deviendront des genres.
(x) Toutes les espèces sont de l’ancien continent.
(2) Toutes les espèces sont des îles les plus reculées des mers de l'Inde. Je re
puis classer le Nébuleux des planches des oiseaux de paradis de M. Le Vaillant,
n'ayant jamais vu un individu parfait et entier de cet oiseau, dont la véritable
forme du bee m'est inconnue.
(3) Toutes les espèces sont de l’ancien continent, le plus grand nombre d’A-
frique. Ils ont un plumage très-éclatant, couvert de couleurs métalliques. Ils
vivent comme les Étourneaux et les Martins, mais ressemblent plus ou moin:
aux Merles par le bec et par les pieds.
Ivj ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
médiocre, convexe en dessus, comprimé à la pointe qui
est échancrée, base déprimée, arête s’avançant entre
les plumes du front. Narines basales, latérales, ovoi-
des à moitié fermées par une membrane voütée, sou—
vent couverte de plumes ou cachée par les plumes du
front , pas de poils au bec. Preds longs, tarse plus long
que le doigt intermédiaire ; l’interne soudé à sa base,
l'externe divisé. Ailes médiocres, la 1°. rémige tres
courte, les 2°. et 3°. moins longues que la 4°. ou la 5°.
qui sont les plus longues. 2 sections. |
ÆLsp. Paradisea gularis. — Turdus aeneus. — Auratus. —
Nitens. — Columbinus. — Leucogaster. — Tanagra atrala.
Les espèces de Vaillant et plusieurs nouvelles.
ORDRE IT. INSECTIVORES, /nsectivores. —
Caract. V. Manuel, p. 130.
1. MERLE (1), Turdus. (Linn.) — Caract. V. Manuel, p.
160. 4 sections.
Esp. (T. polyglottus - orpheus et dominicensis.) — ( La-
mius jocosus et emeria.) — Muscicapa hæmorhousa. — Me-
rops cayanensis. — T. manillensis. = T. punctatus €Lath.
supp. )= Tanypus australis. Oppel, qui a tous les carac-
tères des merles, mais dont les tarses sont un peu plus longs,
et une grande série d’espéces nouvelles.
2. Cincre, Cinclus. (Bechst.) — Caract. V. Manuel, p.
176. dt
Æsp. Turdus cinelus. — Cinclus pallasii.
3. Lyre, Menura. (Shaw.) — Caract. Bec à sa base plus
large que haut, droit, incliné à la pointe qui est
échancrée, arête distincte, fosse nasale prolongée
et grande. Narines au milieu du bec, ovales, grandes,
couvertes d’une membrane. Pieds grêles ; tarse du
double plus long que le doigt intermédiaire, celui-ci
(1} On trouve des Merles et des Grives dans tous les pays et dans toutes les
températures.
D'ORNITHOLOGIE. Ivij
et les latéraux à peu pres tous égaux; l’externe uni
jusqu’à la premiere articulation ; l’interne divisé. On-
Li L
les aussi longs que les doigts, larges, convexes en
5 5 Ars
dessus , obtus. Ailes courtes , concaves; les 5 premières
rémiges étagées, les 6°., 7°., 8°., et 0°. égales, les
plus longues. Queue à pennes très-longues, de di-
verses formes.
Esp. Menura Novæ-Hollandiæ. L’unique du genre.
4. BRÈVE (1), Pitta. (Vieïll.) — Caract. Bec médiocre,
fort, dur, comprimé dans toute sa longueur , légere-
ment incliné depuis la base, fléchi à la pointe; arête
élevée à la base, pointe faiblement échancrée; bords
des mandibules un peu comprimés en dedans, celles-
ci à peu pres égales ; fosse nasale grande. Narines ba-
sales , latérales, à moitié fermées par une grande
membrane nue. Pieds longs, gréles;tarse souvent du
double plus long que le doigt intermédiaire; l’interne
réuni jusqu'a la premiere articulation ; l’externe soudé.
Ailes courtes , arrondies, les 3 premières rémiges éga-
lement étagées, la 4°. et 5°. les plus longues, Queue
courte, égale ou arrondie.
Esp. Turdus cyanurus. — Corvus brachyurus. — (Merle
des Moluques et des Philippines , Buff., pl. 257 et 89.) — Pit-
tathoracica. ( Temm. ) et quelques espèces nouvelles, toutes
de l'Inde.
5. FourmiutEr (2), Myothera. (Xlig.) — Caract. Bec lou-
ir À 5
gicorne, droit , un peu fort, convexe en dessus; arête
un peu voutée, pointe subitement fléchie, échancrée,
(1) Ce groupe est basé sur une division géographique; on pourrait réunir ces
espèces, qui toutes sont de l'Inde au groupe suivant, composé d'espèces toutes
de l'Amérique méridionale, mais il est préférable de les séparer ; la forme du bec
diffère un peu.
(2)-Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale. Les uns ont la querse
très-courte, carrée , et les tarses très-longs , les autres ont la queue longue et ai-
rondie, et les tarses de moyenne longueur.
Iviij
ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
plus longue que la mandibule inférieure qui est droite,
conique et un peu relevée à la pointe. Narrnes basales ,
latérales, à moitié fermées par une petite membrane.
Pieds longs ou médiocres , grêles, doigts latéraux à
peu près égaux ; l’interne uni jusqu’à la première ar-
ticulation , l’externe soudé à la base. Ailes courtes ,
tres-arrondies , les 3 premieres rémiges également éta-
gées, les 4°. et 5°. les plus longues. Queue courte
égale, ou longue et étagée. 4 sections.
Esp. Turdus grallarius. — Tinniens, = Auritus. = Colma.
— Telma. — Pipra nævia. — Pipra albifrons. — Sitta nævia
P P ,
et une multitude d’espèces nouvelles.
G. Barara(r), Z'amnophilus.(Vieill.)—Caract. Bec court,
fort, gros, un peu bombé , élargi à la base, dilaté
sur les côtés, comprimé vers la pointe qui est obtuse,
très-courbée et échancrée , dépassant la mandibule in-
férieure qui est bombée en dessous, pointue. Narines
latérales un peu distantes de la base, percées dans la
masse cornée du bec, arrondies ou ovoides, totale-
ment ouvertes. Pieds longs, grèles; tarse beaucoup
plus long que le doigt intermédiaire; l’externe réuni
jusqu’à la premierearticulation ; l’interne divisé. Ailes
tres — courtes, arrondies , les 3 premieres rémiges éga-
lement étagées, les 4°., 5°. et 6°. égales et les plus
longues. 2 sections. |
Esp. Grand batara. ( Azora. ) = Lanius doliatus. — Atri-
capillus. — Nævius. — Tanagra guianensis, et une multi-
tude d’espèces nouvelles.
7- Vanca(2), J'anga.(Vieill.)—Caract. Bec long, fort dur,
longicone, seulement courbé à la pointe qui est tres-
(1) Toutes mes espèces sont d'Amérique, le plus grand nombre de l'Améri-
que méridionale, genre très-nombreux ; les méles noirâtres, les femelles rous-
satres.
(2) Toutes les espèces sont de l'ancien eontinent, des iles les plus reculées de
l'Inde et de l'Océanique.
D’'ORNITHOLOGIE. lix
erochue et acérée; bords des mandibules droits, tran-
chans; pointes échancrées. Narines latérales, un peu
distantes de la base, lorgitudinalement fendues dans
la masse cornée du bec, couvertes en dessus par un
cartilage; base du bec garnie de soies raides. Pieds
médiocres; tarse de la longueur ou plus long que le
doigt intermédiaire, l’externe réuni jusqu’à la pre-
muere articulation; l’interne soudé à la base, Ailes
médiocres ; la 1°°.rémige de moyenne longueur, la 2°.
moins longue que la 5°. qui est la plus longue.
Esp. Lanius curcirostris. — Vanga destructor. (Temm. )
8. Pir-criècne (1), Lanius. (Linn.) — Caract. V. Ma-
nuel, p. 140. 3 sections.
Esp. L. frontatus. — Turdus ceylonus. — Lanius anti-
guanus. — Brubru. — Cubla. — Barbarus.
9. BÉcaRDE (2), Psaris. (Cuv.). — Caract. Bec gros, fort,
dur, conique, rond , deéprimé à la base, comprimé à
la pointe, qui est crochue et échancrée, arête en
dôme, point de fosse nasale. Narines distantes de la
base, latérales, rondes, percées dans la masse cornée
du bec, ouvertes. Pieds forts, tarse court , de la lon-
gueur du doigt intermédiaire ; l’externe uni jusqu’à la
premiere articulation , l’interne soude à la base. Ailes
médiocres , la 1"°. rémige un peu plus courte que les
2°., 3°. et 4°. qui sont les plus longues.
Esp. Lanius cayanus , et une espèce nouvelle d'Amérique,
10. Brc-DE-rEeR, Sparactes. (Illig.) — Caract. Bec fort,
dur , gros, un peu déprimé à la base, tres-dilaté sur
les côtés , sans arête saillante, un peu courbé et com-
primé à la pointe qui porte une légère échancrure;
sans fosse nasale distincte ; mandibule inférieure forte,
(x) De l’ancien continent et de l'Amérique septentrionale; point encore trou-
vée dans l’A mérique méridionale.
2) De l’Amérique méridionale.
x
ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
large , évasée, à pointe obtuse. Narines basales, laté-
rales, percées dans la masse cornée en un sillon qui
s'étend un peu en avant du trou nasal. Pieds forts;
tarse plus long que le doigt du milieu; doigts divisés,
les latéraux inégaux. Ailes longues ; 1". rémige
courte, la 2°. moins longue que les 3° et 4°.
Esp. Le Bec-de-Fer de Vaillant, ou Lanius superbus.
(Shaw. ) L’unique du genre. Patrie inconnue.
11. LANGRAYEN (1), Ocypterus. (Cuv.) — Caract. Bec mé-
125
diocre, un peu déprimé à la base, comprimé à la
pointe quiest échancrée , arête déprimée voûtée; man-
dibule supérieure convexe en dessus , fléchie à la pointe.
Narines latérales , distantes de la base, petites, per-
cées dans la masse cornée, ouvertes par-devant , ca-
chées à claire-voie par les poils courts de la base du
bec. Pieds et surtout les doigts courts, l’interne en-
tièrement divisé , l’externe soudé à sa base. Ailes lon-
gues , 1°°. rémige presque nulle , les 2°. et 3°. égales
et les plus longues.
Esp. Lanius viridis. — Leucorynchos , et deux espèces
nouvelles , que M. Valenciennes publiera incessamment.
Crivow, Criniger. ( Temm. ) — Caract. Bec court,
fort , longicone , comprimé à la pointe, un peu élargi
à la base ; mandibule supérieure fléchie vers la pointe
qui est un peu échancrée; base du bec garnie de tres-
fortes et longues soïes. Narines un peu distantes de la
base ; ovoides , ouvertes. Preds courts ; tarse plus court
que le doigt du milieu ; latéraux inégaux; l’externe
uni jusqu’à la seconde articulation ; l’interne à sa base.
Ailes médiocres; les 3 premières rémiges élagées ,
les 4°., 5°. et 6°. les plus longues.
Formé de cinq espèces nouvelles qui n’ont point de
type parmi celles connues; toutes sont des côtes occi-
2
(1
) Toutes les espèces sont de l'Inde et de l'Océarique.
D'ORNITHOLOGIE. lxj
dentales d'Afrique; plusieurs ont un bouquet de crins
à la nuque.
x3. Drovco (1), Ædolius. {Cuv.) — Caract. Bec mé-
diocre , dur, fort, déprimé à la base , un peu dilaté
sur les côtés, comprimé à la pointe, qui est échancrée;
mandibule supérieure convexe, courbée et un peu cro-
chue à la pointe ; l’inférieure, droite, retroussée à la
pointe ; base garnie de poils longs et forts. Narines
basales, latérales, à moitié fermées par une mem
brane, cachées ou couvertes à claire-voie par les poils
du front. Pieds faibles , courts, doigt externe uni jus-
qu’à la première articulation ; l’intérieur divisé. 4iles
médiocres ; les 3 premieres rémiges étagées, la 4°.,
5°. ou 6°. la plus longue. Queue presque toujours
plus ou moins fourchue.
Esp. Lanius forficatus. — Cærulescens. — Corvus balicas-
sius. — Lanius malabaricus et cuculus paradiseus, — Les
Drongos de Vaillant et plusieurs nouveaux.
14. Ecnenizreur (2), Ceblephyris. (Guv.) Caract. Bec
gros, court, fort, élargi à la base, un peu bombé,
comprimé à la pointe ; mandibule supérieure, convexe,
courbée vers la pointe qui est échancrée; arète peu
distincte ; mandibule inférieure droite, presque égale
avec la supérieure. Narines basales, latérales; ovoides,
ouvertes, cachées par les petits poils serrés du front.
Pieds faibles , courts; doigts latéraux inégaux , réunis
ou soudés à leur base. Æzles médiocres ; la 1°°. rémige
(1) Toutes les espèces connues sont de l'ancien continent.
(2) Toutes les espèces connues sont de l’ancien continent. La supposition est
erronée que le caractère principal des échenilleurs doit consister dans les tiges
raides et piquantes des plumes de leur croupion; quelques nouvelles Grives
(Turdus) seraient alors des Échenilleurs , et plusieurs oiseaux qui ont les pieds,
le bec, les formes totales et le plumage des trois échenilleurs de Le Vaillant, ne
pourraient plus être admis dans ce genre, parce que les plumes également raides
et fortes, ne sont pas terminées de pointes piquantes,
Ixi)
15.
16.
ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
courte , les deux suivantes étagées, la 4°. ou la 5°. la
plus longue. Queue tres-large, croupion tres-garni
de plumes à baguettes raides, souvent terminées de
pointes aigues.
Esp. Corvus papuensis, une femelle dont le mâle est le
Rollier à masque noir. ( Vaill. pl. 30), ou Corvus mela-
nops. (Lath. supp.) — Corvus novæ guineæ. — Muscicapa
cana. — Les deux autres échenilleurs de Vaillant et un petit
nombre d’espéces nouvelles.
CoRACINE (1), Coracina. (Vieill. ) — Caract. Bec gros,
fort, dur, anguleux, convexe en dessus, un peu dé-
primé à la base, voûté, droit, fléchi à la pointe qui
est comprimée, et tres-faiblement échancrée ou lisse ;
mandibuleinférieure droite, aplatie en dessous ; base du
bec garnie de poils raides et courts. Narines basales , ax
rondies, ouvertes par-devant, fermées par-derrière
par une membrane garnie de petites plumes ou lisse.
Pieds forts , un peu robustes ; tarse plus court que le
doigt du milieu; les trois doigts antérieurs à peu près
égaux ; l’externe uni jusqu’à la premiere articulation ;
l'interne soude à la base. Ziles assez longues ; les 2 pre-
mieres rémiges moins longues queles 3°., 4°. et 5°. qui
sont les plus longues. 2 sections.
Esp. Cephalopterus ornatus. ( Geoff. Ann. Mus.) — V. 13.
pl. 15. — Corvus calyvus. — (Coracias scutata ou grand piau-
hau,) — (C. militaris ; Cotinga ponceau. ( Vaill. ) = Musci-
capa rubricollis. — (Cotinga cendré. ( Vaill. ) pl. 44,
mais point Amp. cinera. ( Lath.) qui est le jeune de Amp.
pompadora. (Lath.\ — (Gracula nuda et fœtida.)
CorTivGa (2), Ampelis. (Linn. ) Caract. Bec court, un
peu déprime, plus haut que large, dur, solide, tri-
gone à la base, comprimé et échancré à la pointe, un
(1) Toutes les espèces connues sont de l'Amérique méridionale ; l'échancrure
à la pointe du bec n'existe pas toujours sur tous les individus de la même es-
pèce.
(2) Toutes les espèces connues sont de l'Amérique méridionale.
D'ORNITHOLOGHE. Ixiij
peu convexe en dessus , subitement fléchi à la pointe.
. Narines basales, latérales , arrondies, moitié fer
mées par une membrane, et couvertes à claire-
voie par les poils de la face. Pieds médiocres ; tarse
de la longueur ou plus court que le doigt intermé-
diaire, les latéraux unis jusqu’à la seconde articula-
tion. Ailes médiocres ; la 1°. rémige moins longue
à que la 2°. qui est la plus longue.
Esp. À. Cotinga — (Pompadora, ét cinerca Le jeune.) —
Hypopyrra. (Vieill. )
15. AVERANO (1), Casmarhinchos. (Temm.)— Caract. Bec
large, tres-déprimé, mou et flexible à la base, comt-
prime et corué à la pointe, fosse nasale tres-ample ;
pointe de la mandibule supérieure échancrée ; les
bords de la mandibule inférieure minces, flexibles,
seulement la pointe cornée. Narines grandes vers la
pointe du bec, ovoïdes, ouvertes, membrane qui re-
couvre la fosse nasale garnie de petites plumes rares.
Pieds : tarse plus long que le doigt du milieu, doigts
soudés à la base, latéraux égaux. Ailes : les 2 premieres
_ rémiges étagées , la 3°. et la 4°. les plus longues.
Esp. Ampelis variegata. — Carunculata. — (Araponga
Poy. du prince Max. Casmarhinchos nudico!lis.) — Procnias
melanocephalus. ( P. Aux.)
18. ProcxÉ (2), Procnias. (Ilig.)— Caract. Pec plus large
que le front , dilaté sur les côtés, fort, dur, déprimé,
mais tres-comprimé à l2 pointe qui est un peu échian-
crée; arète un peu élevée à la base. Narines basales,
pres du front à la partie supérieure du bec, un peu
tubulaires, bordées par un cercle membraneux. Pieds :
tarse plus long que le doigt du milieu ; doigts soudés
(1) Les espèces connues sont de l'Amérique méridionale.
(>) Tes deux espèces qui me sont connues vivent dans l'Amérique méridio.
vale.
re
lanrie i
Ixiv
ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
à la base, latéraux égaux. Ailes: la 1°°, rémige
presque aussi longue que la 2°. et la 3°. qui sont les
plus longues.
Esp. (Procnias ventralis. (Illig.) le Ale. — Hirundo viri-
dis.(Temm. Catalog.) la femelle, aussi Procnias cyanotropeus
(P. Max.) et une nouvelle.
19. Rupicore , Rupicola. (Cuv. )— Caract. Bec médiocre,
20:
———
robuste , légerement voûté , courbe à la pointe qui est
échancrée ; l’inférieure droite , aiguë. Narines ba-
sales , latérales, ovoides, ouvertes en partie ; ; cachées
par les plumes de la huppe en demi-cercle qui ombrage
le bec. Do robustes, forts; tarse en partie couvert
de plumes, de la longueur du doigt intermédiaire ;
l’externe uni plus loin que la seconde articulation,
l’interne soude à la base; pouce tres-fort, armé d’un
ongle tres-robuste. Ailes médiocres; 1°. rémige al-
longée en fil, les 3 premières plus courtes que la 4°. et
m9.
Esp. Pipra rupicola. — Peruviana, Les deux espèces con-
nues de l'Amérique méridionale.
Tanmaxax (1), Phibalura. {Vieill. ) — Caract. Bec
tres-court, un peu conique , convexe en dessus, dilaté
sur les côtés, épais, fort; mandibule supérieure à dos
arqué, échancré à la pointe; l’inférieure droite, un
peu pointue ; fosse nasale ires-petite. Narines basales,
latérales, peu distinctes, couvertes d’une membrane.
Pieds médiocres ; les doigts externes et internes sou—
dés à leur base. Ziles un peu longues, la 1°°. et la 2°.
rémiges les plus longues de toutes. Queue longue,
grêle , tres-fourchue.
(1) La seule espèce connue que j'ai vue dans les Musées à Berlin et à-Paris,
a été envoyée du Brésil. Si par la suite on apprend que cet oiseau se nourrit
principalement de graines, on pourra placer le genre avant celui de Tangaras.
Je le range avant celui des Manakins dont l'espèce unique approche le plus par le
bec. Le nom français indique les rapports entre ces deux genres.
D'ORNITHOLOGIE. Ixy
Esp. Une nouvelle, du Brésil (Phibabura flavivostris. (usée
de Paris.) ou pipra crisopogon., (Musée de Berlin. )
21. Manauin (1), Pipra. (Linn.) — Caract. Bec trigone ,
court, un peu élargi à la base, comprimé dans le reste,
convexe en dessus, très-comprimé à la pointe; man
dibule supérieure courbée et échancrée à la pointe;
Vinférieure pointue. Marines basales, latérales, ou
vertes, à moitié fermées par une membrane couverte
de plumes. Pieds médiocres, plus longs que le doigt
intermédiaire ; latéraux inégaux; l’externe uni jusqu’à
la seconde articulation , l’interne soudé à la base. Arles
et queue courtes ; les 2 premières rémiges plus courtes
que la 3°. ou la 4°. qui sont les plus longues. 2 sec-
1ions.
Esp. (P. parcola et superbus.) — Manacus. — Caudata.—
Militaris. (Shaw.) — Strigilata. (P. Max.) et nouvelles.
22. PARDALOTE (2), Pardaloitus. (Vieill.) — Caract. Bec
tres-court , gros , dilaté à sa base, arête distincte; les
deux mandibules presque également fortes et de même
Jongueur , toutes deux convexes et un peu obtuses, la
supérieure échancrée. Narines basales, latérales, pe-
tites, couvertes d’une membrane. Pieds grêles; tarse
plus long que le doigt du milieu ; l’externe réuni, l’in-
terne soudé à la base. Ailes, la 1°. rémige presque
aussi longue que la 2°., ou la plus longue de toutes.
“
£sp. Pipra punctata. — Striala. — (Gularis, le même que
sylvia hirundinacea. ) — Superciliosa.
23. ToniEr (3), Todus. ( Linn.)— Caract. Bec long , formé
(1) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale.
(2) De l'ancien continent, particulièrement confinées dans la mer de l'Inde et
dans celle de l'Océanique. ”
(3) Seulement dans l'Amérique septentrionale. Les premières espèces du
genre des moucherolles, sont liées de très-près au geure Todus ; ils forment le
passage, mais ce ne sont point de vrais Todiers , ni par les caractères, ni par les
mœurs.
Ixvi ANALYSE DU SYSTEME GÉNÉRAL
de deux lames minces, obtuses, plus large que haut ;
arête distincte; pointe de la mandibule supérieure
droite, se divisant au bout; inférieure obtuse tron-
quée. Narines à la surface du bec, distantes de la base,
ouvertes, arrondies ; base des mandibules garnie de
longs poils. Pieds médiocres ; doigts latéraux ine-
gaux , l’externe uni jusqu’à la troisième articulation et
l’interne jusqu’à la seconde. Ailes courtes , les 2 pre-
mieres rémiges plus courtes que la 3°.; la 4°. la plus
longue.
Esp. T. Viridis. L’unique du genre.
24. PLaTYRmINQUE (1), Platyrhinchos. (Desmar.) — Caract.
Bec plus large quele front, dilaté sur les côtés, du double
plus large qu'épais ; tres-déprimé jusqu’à la pointe, qui
estcourbée etéchancrée ; arête déprimée, peu distincte ;
base du bec garnie de longues soies. Narines vers le mi-
lieu à la surface du bec, nas ouvertes , fermees en
dessus par une petite membrane couverte de plumes.
Pieds : tarse plus long que le doigt du milieu; les laté-
raux inégaux , extérieur et celui du nulieu réunis jus-
qu’à la première articulation; ongle du pouce le plus
fort, courbé. Ailes : les 2 premières rémiges plus
courtes que la 3°. et la 4°. qui sont les plus longues.
Esp. Lanius pitangua.—(Todus rostratus ou platyrhinque.
(Desm.)—Nasutus. — Plat. olivaceus. (Femm.) — Carcromus
(Temm.)
25. MoucEroLLE (2), Muscipeta. (Cuv.) — Caract. Bec
tres-déprimé , plus large que haut, souvent un peu
dilaté sur les côtés ; mandibule supérieure à arête vive,
crochue et courbée sur l’inférieure , le plus souvent
.
(1) Toutes les espèces qui me sont connues vivent dans l'Amérique méridio-
nale.
(2) Des parties les plus chaudes des deux mondes, jamais dans les contrécs
boréales ; on peut les sectionner en divisions géographiques.
D'ORNITHOLOCIE. Ixvij
échancrée; mandibule inférieure tres-déprimée, poin-
tue vers le bout; base garnie de longs poils qui dépas—
sentsouvent le bec. Narines basales à la surface du bec,
ouvertes, cachées à claire voie par les longs poils de
la base. Pieds médiocres ou courts, failles; doigts
latéraux inégaux ; l’externe uni jusqu’à la seconde ar-
ticulation , l’interne soude à la base. iles médiocres ;
les 3 premières rémiges étagées, la 4°. ou 5°. la plus
longue. 2 ou 3 sections.
Esp. Todus plambeus. — Maculatus. — Regius. = Upupa
paradisea. — Muscicapa borbonica.—Flabellifera.—Paradisi.
—Mutata.—Flavigaster, Une multitude d’autres , et beaucoup
de nouvelles.
26. Gose-Moucre (1), Muscicapa. ( Linn.) — Caract.
V. Manuel, p. 150. 4 ou 5 sections.
Esp. (Corvus flavus ou lanius sulphuratus.)—(Todus cine-
reus ou meloxantha.)—Sitta chloris. — Pipra papuensis. —
Muscicapa olivacea.— Noveboracensis. =M. flammea. — Cu-
cullata. Et une série des plus nombreuses en espèces
nouvelles (2).
27. Mériox (3), Malurus. (Vieill.)— Caract. Bec un peu
fort, plus haut que large, fléchi et un peu courbé à la
pointe, comprimé dans toute sa longueur ; arête dis-
tincte , s’ayvançant un peu entre les plumes du front;
base du bec garnie de petits poils rudes, pointe faible-
ment échancrée. Narines basales, latérales , à moitié
fermées par une membrane. Preds longs, grèles ;
doigt externe uni jusqu’à la 1°. articulation , l’interne
divisé. Ailes tres-courtes , arrondies ; les 3 premières
rémiges également étagées, souventencore la 4°. les 5°.
6°. et 7°. égales et les plus longues. Queue très-
(r) Elles sont répandues dans tous les pays et sous presque toutes les latitudes.
(2) Vu le très-grand nombre des espèces, on pourrait , indépendamment des
sections établies, sous-diviser ce genre en sections géographiques.
(3) Toutes les espèces sont de l'ancien continent , d'Afrique et de l'Océaaique.
lxvij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
longue, conique, à pennes étroites, souvent à barbes
rares et décomposées. 2 sections.
Lsp. (Sylvia africana , ou merle flûteur. ( Vaill. pl. 112,
f. 2.) —( Macroura ou le capocier. ( Vaill. p£. 129 et 130.) —
Longicauda. = Turdus brachipterus. —Muscicapa malachura.
—Sylvia cyanea.—Magnifica. (Temm.), et plusieurs espèces
nouvelles.
28. Bec-rix (1), Sylvia. (Lath.)—Caract. V. Manuel, p. 178.
G sections. |
Esp. S. Cyanocephala. — Cayana. =S. Africana. —Cya-
nura. — Sialis. — Blackburnia lateralis. — (Borbonica et
mauritiana.)—Guira.— (Coronata, umbria, cincta et pinguis.}
= Élata.— Pusilla. — Calendula.— Platensis. — Furva. Et une
multitude d'espèces nouvelles.
29. ÉRAQUET (2), Saxrcola. (Bechst.) — Caract. V. Manuel,
p.235.
Lsp. (Sylvia sperata ou traquet familier de Vaillant.)—(Pi-
leata ou T. imitateur. ( Vaill.)
30. AcCENTEUR (3), Accentor. (Bechst.) — Caract. V. Ma-
nuel ; p. 247.
r.
Esp. (Turdus calliope F. du titre; Le méme que T. Camts.
chatkensis (Gmel.) et motacilla calliope de Pallas.) Point
d’autres espèces étrangères connues.
31. BERGERONNETTE (4), Motacilla. (Lath.)— Caract. V. Ma-
nuel , p. 252.
Esp. Motacilla aguimp. (Vaill.) et des nouvelles.
32. Prpit (5), Anthus. (Bechst. )— Caract. V. Manuel,
p. 261.
(x) Des sections géographiques sont indispensables dans ce genre; les espèces.
sont répandues sous toutes les latitudes. Les Pit-pits de Buffon forment aussi
ane section qui se lie aux Tangaras.
(2) Les espèces qui me sont connues, viennent toutes de l’ancien continent.
(3) Les quatre espèces connues sont de l’ancien continent.
(4) Je n’en ai point encore vu de l'Amérique méridionale. Ge genre est cem-
posé d’un très-petit nombre d’espèces.
(5) Geure jeu nombreux, mais répandu sous toutes les températures.
D'ORNITHOLOGIE. Ixix
Esp. Alauda capensis, — Rufa. — Africana. et quelques
nouvelles de l’Océanique.
ORDRE IV. GRANIVORES, Granivores.—Caract,
V. Manuel, p. 275.
1. ALOUETTE (1), Ælauda. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
p- 274.
Esp. À, cinerea, et les espèces de Vaill.
2. Mésance (2), Parus (Linn.)— Caract. V. Manuel, D 286.
2 sections.
Esp. (P, atricapillus et hudsonicus.)—Capensis ; et les
mesanges de Vaillant.
3. Bruant (3), Emberiza. (Linn.)— Caract. V. Manuel,
p. 302. 3 sections.
Esp. E. capensis (Lath.), sous laquelle on a confondu quatre
espèces distinctes. — Aureola.— Hiemalis. — Spodocephala.
4. TaxGara (4), T'anagra. (Linn.)— Caract. Bec court,
fort, dur, trigone à sabase , un peu déprime, plus ou
moins conique, tres-comprimé à la pointe qui est
fléchie, plus longue que l’inférieure et échancrée;
bords des mandibules fléchis en dedans , arête élevée,
fosse nasale petite; mandibule inférieure droite, un
peu renflée vers le milieu. Narines basales, latérales,
arrondies , ouvertes, en partie cachées par les plumes
avancées du front. Pieds médiocres , tarse de la lon-
gueur du doigt intermédiaire, l’externe soude à la
(1) Répandu dans tous les climats.
(2) Répandu dans tous les climats.
(3) Les espèces qui portent les caractères du genre, sont toutes des climats
tempérés de l’ancien continent et de l'Amérique septentrionale.
(4) Tous les tangaras sont d'Amérique; ils passent par degrés aux formes ap
prochant celles des Pies, des Pies-grièches et des Troupiales; en isolant encore
trois sections, les Ramphocelle s (Desm.), {es Euphones ( Desm.), et terminaat
la série parles Tangaras proprement dits, dont les dernières espèces indiquent le
passage aux Becs-fins de la classe des Pit-pits de Buffon.
Le
Ixx
ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
base, l’interne libre. iles médiocres, la 1°: rémige
un peu plus courte que la 2°. et la 3°. qui sont les plus
longues. 6. sections.
Esp. Lanius picatus. — Tanagra atricapilla. — ( Rubra et
loxia mexicana.) — (Mississipiensis æstiva et variegata.) =:
Jacapa.—(Brasiliæ mas rudis femina.)= Magna. — Melanopis.
—(T. ornata (Lath } le même que archiepiscopus (Desm.)—=
Cristata enl. 5 — Martialis (Temm. enl. 307, f. 2.)—Gularis.
—( Pipra musica et Tanagra flavifrons.) = Tanagra pileata.
— Sylvia velia.
5. TissEerin (1), Ploceus. (Cuv.) — Caract. Bec robuste,
dur, fort, longicone, convexe, un peu droit, aigu,
arète s’avançant sur le front, fléchi et comprimé à la
pointe, sans échancrure; bords des mandibules cour-
bés en dedans. Narines basales, pres de la surface du
bec, ovoides, ouvertes. Preds médiocres, tarse de la
longueur du doigt intermédiaire ; les antérieurs soudés
à la base. Arles médiocres, 1°*°. rémige médiocre où
courte, la 2°. et la 3°. moins longues que la 4°. qui
est plus longue.
Esp. Loxia philippina. — Abyssinica. — Pensilis. — Socia.
— Meralocephala. — Oriolus textor.—Le malimbe et espèces
nouvelles.
6. BEc-CRoISÉ (2), Loxia. (Briss.)— Caract. V. Manuel,
p- 324.
Esp. Loxia falcirostra.
. Psrrrasn, Psitiirosira. (Temm.)—Caract. Bec court
4 3 ;
tres-crochu , un peu bombé à sa base ; mandibule su-
périeure eourbée à la pointe sur l’inférieure ; celle-ci
tres-évasée, arrondie et obtuse à la pointe. Narines
basales, latérales, à moitié fermées par une mem
brane couverte de plumes. Pieds: tarse plus long que
(x; Les Tisserins sont tous de l’ancien continent, le plus grand nombre d’£&-
frique.
(2) Des contrées boréales des deux mondes.
D'ORNITHOLOGIE. Ixxj
le doigt du milieu; tous les doigts divisés, latéraux
égaux. Ailes, 1°
courte que la 3°.
. rémige: nulle, 2°. un peu plus
Esp. Loxia psittacea syn. 3. T. 42. La seule espèce qui
me soit connue dans ce genre, se trouve à ja Nouv.-Hollande.
Je possède le portrait d’une seconde espèce, toute verte à tête
grise. ,
8. Bouveeuz (1), Pyrrhula. (Briss.)—Caract. V. Manuel,
p- 331. 2 sections.
Esp. Loxia grossa. —Erythromelas. = Torrida angolensis.
—Pyrrhula misya (Vieill.) — Loxia lineola.—Minuta ; et plu-
sieurs nouvelles.
9. Gros-8ec (2), Fringilla. (Ilig.)— Caract. V. Manuel,
p. 341. 4 sections.
Esp. (Loxia oryzivora et javensis.) = L. erythrocephala et
brasiliana.) —{L. madagascariensis et Tring. erythrocephala.)
— Tring. arcuata.—(Emberiza serena vidua et principalis.
ajoutez encore le méme en hiver, Ent. 291, f. 2, indiqué sous
Fring. nitens.) — Emberiza oryzivora. — Leucophris. =
(E. cianea et tanagra cærulea.)—E. cicris.=(Tring. elegans
et melba.) — coccinea.
10. PHYTOTOME , Phytotoma. (Gmel.)— Caract. Bec court,
fort , conique , tranchant, bords des mandibules fine-
ment dentelés, égales. Narines basales , latérales , pe-
tites, nues , ovoides. Pieds médiocres , trois ou quatre
doigts. |
£sp. P. rara.—Abyssinica, deux espèces dont l’une aurait
quatre doigts et l’autre trois. N'ayant pu examiner des indi-
vidus de’ces deux oiseaux, je préviens que ce genre est indiqué
d’après les auteurs.
11. Coriou (3), Colius. (Gmel.) — Caract. Bec court,
gros , fort, fléchi depuis la base, un peu comprime à
(1) Le plus grand nombre sont des contrées tempérées des deux mondes.
{2) Genre très-nombreux, sans caractère assignable pour une division géogra-
phique. Le plus grand nombre de la zone torride.
(3) Tous les colious sont de l'ancien continent. Je crois qu'on ne les trouve
point dans l'Inde et que le genre est propre à l'Afrique.
Ixxij
ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
la pointe, arqué, voûté, bords de la mandibule su-
périeure couvrant celui de l’inférieure; celle-ci droite
et moins longue. Narines basales, latérales, percées
dans la masse cornée du bec, rondes, en parties ca-
chées par les plumes du front. Pieds médiocres, tarse
court, pouce articulé intérieurement, reversible; les
doigts antérieurs divisés. Ongles tres-arqués, celui du
pouce le plus court. Ærles courtes ; 1°°. rémige de
moyenne longueur , 2°. un peu plus courte que la 3
qui est la plus longue. Queue tres-longue, conique.
ÆEsp. Col. capensis. —( Senegalensis et indicus.)
ORDRE V. ZYGODACTYLES, ASE CET
Caract. V. Manuel, p. 576. |
PREMIÈRE FAMILLE.
Bec plus ou moins arqué, tres-courbé dans le genre per-
roquet. Preds : deux doigts devant et le plus habituel-
Jement deux derrière; quelquefois le doigt extérieur
de derriere reversible.
1. Touraco, Musophaga. (Ysert.)— Caract. Bec court,
fort , large; arête élevée , souvent tres-haute, toujours
arquée, échancrée à la pointe; extrémité de la man-
dibule inférieure formant un angle. Narines basales,
pres de l’arête du bec, fermées en partie par la subs-
tance cornée, souvent couvertes et cachées par les
plumes du front. Pieds robustes; tarse de la longueur
du doigt du milieu; latéraux égaux, l'extérieur re-
versible , tous entourés d’un rudiment qui unit trois
doigts à leur base. Ailes : les 3 premières rémiges éta-
gées , les 4°. et 5°. les plus longues.
Esp. Cuculus persicus. — Touracou. (Baff. Vaill. pl. 17.) —
— T. pauline. ( Vieill.) — (Phasianus africanus.(Lath.) ou
Touraco musophage. (Vaill. pl. 20.)—Musophaga violacea. —
Touraco géant. ( Vaill. pl. 19.) sont toutes les espèces cen-
nues de ce genre , qui est d'Afrique.
D'ORNITHOLOGIE. Ixxiif
2. IxDICATEUR , {ndicator (Vaill.) — Caract. Bec court,
deprimé , dilaté sur les côtés, presque droit, un peu
fléchi et échancre à la pointe ; arête distincte; fosse na-
sale grande. Narrines basales à la surface du bec, un
peu tubulaires, ouvertes pres de l’arête, bordées par
une membrane. Pieds courts; tarse plus court que le
doigt externe ; les antérieurs réunis jusqu'a la pre-
miere articulation. Ailes médiocres ; 1°° rémige nulle,
la 2°. un peu plus courte que la 3°. qui est la plus
longue.
Esp. Cuculus indicator. — Petit indicateur. ( Vaill. ) Les
deux espèces d’Afrique.
3. Coucou, Cuculus.(Linn.)— Caract. V. Manuel , p. 360.
Esp. (C. Clamosus, le solitaire (de Vaillant) et Capensis.)—
(Serratus et melanoleucos.) — Cupreus. — Coucou de Klaas,
tous ceux (de Vaillant) et plusieurs espèces nouvelles.
&. Coua (1), Coccyzus. ( Vieill.)—Caract. Bec fort, com-
primé dans toute sa longueur, arète distincte, légere-
ment courbé depuis la base, fléchi à la pointe; mandi-
bule inférieure droite, fléchie à la pointe. Narines ba-
sales , latérales , à moitie fermées par une membrane
nue. Pieds grêles; tarse beaucoup plus long que le
doigt extérieur; ongles courts, peu courbés. Ailes
tres-courtes , arrondies ; les 5 premières rémiges éta-
gées , les suivantes, aussi longues.ou un peu plus que
les pennes secondaires. 2 sections.
Esp. C. Vétula. = Guira. — (Cayanus , sous laquelle on a
confondu trois espèces distinctes.) — Nœvius ( Lath.) et Ga-
leritus ( Iig.) — Coccyzus geoffroyi ( Temm. ). Plusieurs es-
pèces nouvelles et toutes celles de Vaillant.
5. CoucaL, (2), Centropus. (Illig.) — Caract. Bec gros,
(1) On trouve les espèces de ce genre dans les parties chaudes des deux
mondes,
(2) Toutes les espèces sont de l’ancien continent, des mers de l'Inde, d'Afri-
que et de l'Océanique.
/
Ixxiv + ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
fort, dur, comprime , plus haut que large, courbe de-
puis la base, tres-fléchi et comprimé à la pointe ; arête
élevée. Narines basales, latérales, diagonalement fen-
dues, à moitié fermées par une membrane nue, voù-—
ice. Pieds longs, robustes; tarse plus long que le
doigt extérieur, les deux antérieurs soudés à la base.
Ongles gros, courts, celui du doigt postérieur interne
tres-long , subulé, presque droit. Ailes courtes; les 3
premieres rémiges également étagées, la 4°. presque
aussi longue que la 5°. qui est la plus longne.
Esp. (C. Ægyptius et Nigrorufus. (Cuv.) aussi Coucal noirou
( Vaill. pl. 220.) —( Ægyptius var. B. philippensis. (Cuv.) et
Coucou des Philippines. (Buff. pl. 824. ) Les jeunes de
cette espèce sont (Senegalensis. ( Vaill. pl. 219 et pl. enl.
332.) —Phasianius. (Lath. supp.) — Rufinus (Cuv.) — Æthio-
picus (Cuv.) — Gigas (Cuv.) et un grand nombre d’espèces
nouvelles.
6. Marcona , Phoenicophaus. ( Vieill.) — Caract. Bec plus
long que la tête, fort, épais, arrondi ; tres-lisse, fléchi
depuis la base, arqué vers le bout, sans échancrure,
presque sans fosse nasale. Nurines latérales, margi-
nales, linéaires , étoignées de la base; région ophthal-
mique mamelonnée. Pieds : tarse plus long que le
doigt externe ; ongles courts, peu courbés. Ailes
très-courtes, les 3 premières rémiges étagées, la 4°.
ou la 5°. la plus longue.
Esp. Cuculus pyrrhocephalus.—Malcoha rouverdin (Vaill.)
— Phœnicophaus superciliosus ( Cuv.) Les trois espèces du
genre qui vivent dans l'Inde.
7. CouroL, Leptosomus. (Vieill.)— Caract. Bec presque
triangulaire, déprimé à la base, mais comprimé à la
pointe; arête tres-proéminente; mandibule supérieure
un peu fléchie, l’inférieure droite. Narines au mi-
lieu du bec, fendues diagonalement, un peu évasées,
recouvertes et à moitié fermées par le prolongement
de la matière cornée. Pieds : tarse déprimé, large,
Cœ
rai
D'ORNITEHOLOGIE. Ixxr
de la Jongueur du doigt externe, couvert d’écailles
rudes. Ailes longues , les trois premieres rémiges
étagées plus courtes que la 4°. qui est la plus longue.
Queue longue, égale.
Esp. Cuculus afer. L’unique de ce genre, d'Afrique.
8. Scyrmrors , Scythrops. (Lath.) Caract. Bec long, fort,
dur, conico-convexe, tres-courbé àla pointe, plus haut
que large, déprimé sur le front, dilaté sur les côtés,
sillonné en dessus et latéralement; bords des mandi-
dibules sans dentelures. Narines basales, latérales,
percées derriere la masse cornée, s’ouvrant du côté des
joues, à moitié fermées en dessus par une membrane
nue, Preds courts, forts ; tarse plus court que le doigt
du milieu ; les deux antérieurs soudes à la base. Zrles
longues ; les deux premières rémiges étagées , la 3°. la
plus longue. Queue tres-longue, arrondie.
Esp. Scyt. Novæ-Hollandiæ. L’unique du genre,
9. ARACARI (1), Pteroglossus. (Ilig.) — Caract. Bec cel-
lulaire, mince, plus long que la tête, de la largeur
et de la hauteur du front , déprimé à sa base, voûté,
sans arête, courbé en faucille, subitement fléchi à la
pointe; bords des mandibules régulierement dentelés.
Narines basales, à la partie supérieure du front, per
cées dans deux échancrures profondes à la surface du
bec , orbiculaires, ouvertes. Preds médiocres, tarse de
la longueur du doigt externe , les deux antérieurs unis
jusqu’à la seconde articulation. Ailes courtes , con-
caves; les 4 premieres rémiges inégalement étagées ,
la 5°. où 6°. la plus longue. Queue longue, très-éta-
gée.
| Esp. Ramphastos aracari. — Viridis. — Piperivorus. —
Baillonii. ( Vaill.) — ( Pteroglossus nigridens. ( Ilig.) — Ara-
cari azara. (Vaill. pl. À , seulement le mâle.) — (Pter. ma-
(1) Toutes les espèces connues sont de l’A mérique méridionale,
Ixxrj ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
culirostris (Cuv.) ou Le Koulick du Brésil. ( Vaill, pl. 15.)
— Pter. scriptus. (Temm.)— Sulcatus. ( Temm.) sont toutes
les espèces de ce genre.
10. Toucax (1), Ramphastos. ( Linn.) — Caract. Bec
cellulaire , mince, transparent , formidable , en four-
. reau , plus large et plus haut que le front, arête vive
et distincte, un peu droit, faiblement courbé à la
pointe; bords des mandibules régulierement dentelés.
Narines frontales, occultes, cachées derrière la masse
cornée qui engaine le front, ouvertes, ovoides , entiè-
rement entourées par une membrane. Preds forts,
robustes; tarse de la longueur du doigt externe, les
deux antérieurs unis jusqu’à la seconde articulation.
Ailés médiocres, concaves.
Esp. Ramp. toco. —( Vitellinus (Ilig. ou Vaill. pl. 5.) —
{Chlororhynchus (Temm. ou Vaill. pl. 8.)
. ANI, Crotophaga. (Linn.)—Caract. Bec court, gros,
très-comprime , élevé, tranchant à sa partie supérieure,
quis’elève plus ou moins en lame arquée , sans échan-
crure. Narines basales , latérales, ovales, ouvertes.
Pieds longs, forts ; tarse un peu plus long que le doigt
externe. Arles courtes ; les 3 premières rémiges étagées,
la 4°. et la 5°. les plus longues. Queue longue, arrondie,
composée de huit pennes larges.
Esp. Cr. ani.— Major; les deux seules espèces bien déter-
minées dans ce geure, d'Amérique.
12. Couroucou(2), 7rogon. (Linn.) — Caract. Bec plus
court que la tête, gros, voùté , convexe, plus large que
haut, courbé à la pointe, dentelé sur les bords, base
garnie de longs poils. Narines à la base du bec, ou-
vertes , cachées par les poils de la face. Pieds courts,
(1) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale.
(2) Des contrées chaudes des deux coutinens; aucune différence entre les es-
pères de pays si éloigués.
‘
D'ORNITHOLOGIE. Ixxvij
faibles, tarse plus court que le doigt externe , en
partie couvert de plumes, l'extérieur de derriere ver-
satile. Ailes médiocres ; les trois premières rémiges
» étagées, la 4°. et la 5°. les plus longues.
£sp. (T. viridis et violaceus un ois. décoloré. Ainsi que stri-
gilatus le jeune ; aussi (Vaill. pl. 3, 4 et 5), le dernier un in-
dividu décoloré.)—(Rufus (Lath.) et scalaris (Lichtens.) aussi
(Vaill. pl. 7, 8, 9, et pl. 15. un individu décoloré ;) et tous
les autres couroucous de Vaillant.
13. TamarTia (1), Capito. (Vieill. ) — Caract. Bec long,
__ droit à la base, plus large que haut, sans arête proémi-
nente, pointe du bec comprimée ; mandibule supé-
rieure courbée à la pointe, dépassant l’inférieure qui
se termine en pointe. Narines basales, latérales, per-
cées dans la masse cornée , entièrement cachées par les
poils courts et raides de la face. Pieds : tarse de la lon
gueur du doigt extérieur ; les deux doigts antérieurs
réunis jusqu’à la seconde articulation. Arles courtes;
la 1°°. rémige tres-courte, la 2°. et la 3°. étagées,
la 4°. ou la 5°. la plus longue. 2 Sections.
Esp. Bucco macrorynchos. — (Collaris et fuccus le jeune
(Vaill. pl. 42 et 43.)—(Alcedo maculata. Bucco somnolentus
(Licht.) ou le tamajac (Vaill. f. T.) et des espèces nouvelles.
—Cuculus tenebrosus.—Bucco calcaratus.—Leucops (Licht.)
—Cayanensis (Gmel.)
1/4. Bareu (2), Bucco. (Linn.) — Caract. Lec dur, gros,
fort , large, lisse, presque point arqué, déprimé dans
toute sa longueur; mandibules presque égales à la
pointe, à peu pres égales en hauteur. Narines basales,
latérales , percées dans la masse cornée, recouvertes à
claire—voie par des poils qui dépassent souvent la
pointe du bec. Pieds : tarse plus court que le doigt
extérieur , les deux doigts antérieurs réunis jusqu’à la
(1) Toutes les espèces sont d'Amérique méridionale.
42) Toutes les espèces sont des pays chauds de l’ancien continent,
Ixxviij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
seconde articulation. Ailes courtes; la 1°. remige
très-courte , les 2°. et 3°. étagées, la 4°., 5°. ou 6°. les
plus longues.
Esp. B. Grandis.— (Atroflavus (Blumenb. T. 65.) ou éry-
thronotos (Cuv.) aussi (Vaill. supp. pl. 53.) — Trogon macu-
latus; et un grand nombre d’espèces nouvelles.
15. Banricax (1), Pogonras.({llig.)—Caract. Bec court,
gros, fort, arête proéminente arquée, bord tranchant
de la mandibule supérieure armé de deux ou d’une
forte dent, sillonné ou lisse; la mandibule inférieure
moins haute que la supérieure. Narines basales , la-
térales, percées dans la masse cornée du bec, recou-
vertes à claire-voie par des poils. Pieds : tarse de la
longueur du doigt extérieur , les deux doigts antérieurs
réunis jusqu’à la seconde articulation. Ailes : 1°. re-
mige tres-courte, les 2°., 5°. et 4°. etagées, la 5°. la
plus longue.
Esp. (Bucco dubius pog.—Sulcirostris (Leach.)—(B. dubius
var. B.— Pog. lacrirostris (Leach.) le jeune (Vaill. p£. Æ.
le vieux pl. A. le jeune.) —Bucco niger. — Pog. Vieilloti
(Leach.) — B. rubicon. (Vaill.)
16. PerroQUET (2), Psittacus. ( Linn.) — Caract. Bec
court, gros, bombe, tres-fort et dur, comprimé,
convexe en dessus et en dessous, fléchi depuis la base,
tres-courbé et crochu à pointe qui est plus ou moins
subulée; mandibuie inférieure, courte, obtuse, re—
troussée à son extrémité, souventuséeet se présentant
alors en deux pointes plus ou moins distinctes ; base
du bec couverte d’une cire. Narines basales, orbicu-
laires, percées dans la cire , ouvertes. Pzeds courts ,
robustes , forts, plante épatée ; tarse plus court que le
{1) Les quatre espèces connues sont d'Afrique.
(2) Un nombre considérable d'espèces qui se trouvent indistinctement dans
tous les pays chauds du gloke, Aucun caractère marquant qui puisse servir de
base à une division géogrsphique.
D'ORNITHOLOGIE. Ixxix
doigt externe, les antérieurs réunis à la base. Ailes
un peu longues, fortes ; les 3 premieres rémiges à peu
près égales ou faiblement étagées. Queue de forme
variée. On peut sectionner les espèces d’apres les diffé-
rentes formes sous lesquelles se présentent les pennes
dont elle est composée.
Esp.P.Macao.—(Ambiguus. (Bechst. Vaill.p£. 6.)—Hyacin-
thinus.—(Gigas ara noir et gris à trompe. (Vaill. p/. 11, 12 et
13.) — Rosaceus. — Nasicus. ( Temm. ) trans. Linn. societ.
= Banksii. — Cookiü. (Temm.) = Geleatus ( Lath. supp. ) —
Accipitrinus.— (Le vaillanti (Lath, supp.) infuscatus (Shaw.)
Flamipes ( Bechst.) et Caffer ( Licht.) ou Perroquet à franges
souci (Vaill. 130 et 131.)—(Erithacus et Fuscus.)— (Grandis
et Puniceus.) —Tabuensis (Lath.) —(Tabuensis var. Y. supp.
Scapulatus (Bechst.) P. à collier et croupion bleu. (Vaill. p.55
et 56.) — Eximius.— (Formosus ou genre pezoporus (ig.) —
(Flavigaster. (Temm. et Vaill. pl. 78.)—Brownü. (Temm.)—
Bauerii. ( Temm.) — (Pulchellus et chrysogaster dont la per-
ruche Edwards. ( Vaill. pZ. 68.) est la femelle.) —Vennitus.
{Temm.)—Sosove tovi et tuipara, ou perruche à taches souci.
(Vaill. pl. 58 et 59. = Philippensis. (Briss.) asiaticus et ver-
nalis); et plusieurs espèces nouvelles.
SECONDE FAMILLE.
Bec long, droit, conique, tranchant. Pieds : toujours
deux doigts devant et deux derrière, rarement un
seul doigt postérieur.
17. Pic (1), Picus. (Lainn.) — Caract. V. Manuel, p. 385.
2 Sections.
Æsp.P. principalis.—(Lineatus et Melanoleucos.)—{ Oliva -
ceus. (Lath.) où Arator. (Cuv.) qui est le pic laboureur de
Vaillant. )=Tridactylus.—Hirsutus. (Vieill.) et un très-grand
nombre d'espèces nouvelles.
(1) L'Océanique paraît être la seule partie du monde où on ue trouve point
de Pics. On ne leur trouve point de caractère particulier pour une division géo-
graphique.
Pantie 1°. F
Ïxxx ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
18. JAcAMAR (1), Galbula. (Briss. ) — Caract. Bec long,
droit ou tres-légerement fléchi à la pointe, quadran-
gulaire dans toute sa longueur, pointu, grêle sans
échancrure. Narines basales , latérales, ovoides , cou—
vertes en partie par une membrane nue. Pieds tres-
courts; doigts par paires ou seulement un doigt pos-
térieur ; tarse plus court que l’externe, les deux de
devant unis jusqu’à la troisieme articulation. Æiles
médiocres; les 3 premieres rémiges étagées, moins
longues que la 4°. et la 5°.
Esp. (G. Grandis (Vaill. pl. 53.) — Paradisea.—Viridis. —
Albirostris. = Le jacamar alcion de Vaillant.
19. Torcor (2}, Yunx. (Linn.) —Caract. V. Manuel , p.
403. 2 sections.
Esp. Picus minutus, et une espèce nouvelle d'Amérique
méridionale.
ORDRE VI. ANISODACTYLES. Anisodactyli.—
Caract. V. Manuel, p. 405.
4. OxXYRINQUE , Oxyruncus. (Temm.)—Caract. Bec court,
droit, triangulaire à sa base , tres-effilé en alène à la
pointe. Narines basales, latér ales comme les torcols.
Pieds : tarse court à peu pres de la longueur du doigt
du milieu ; quatre doigts, trois antérieurs, les latéraux
égaux ; l’externe soudé à sa base; l’interne divisé.
Ailes : 1°°. rémuge nulle, la 2°. et 3°. plus courtes
que les 4°. et 5°. qui sont les plus longues.
£sp. Une nouvelle. Verdâtre en dessus, tête un peu hupée;
parties inférieures d’un blanc vert jaunâtre clair, tâché de
noir, d’Amérique-méridionale. Ce serait un Torcol s’il avait
les pieds de ces oiseaux d'Amérique méridionale.
(1) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale.
(2) Des deux mondes.
D'ORNITHOLOGIE. Ixxx;
2. TorcHEPOT (1), Sitta. ( Linn.) — Caract. V, Manuel ,
p- 406.
Esp. S. caroliuensis. — Pusilla. — Chrysoptera.
3. Oxcuicuté, Orthonyx. ( Temm. ) — Caract. Bec tres-
court, comprimé, presque droit, pointe échancrée,
Narines latérales aû milieu du bec, ouvertes , percées
de parten part, surmontées desoies. Pieds : tarse plus
long que le doigt du milieu, celui-ci et lextérieur
* égaux. Ongles plus longs que les doigts, forts, peu ar-
qués, cannelés latéralement. Æiles tres-courtes: les
5 premières rémiges étagces, la 6°. la plus longue.
Queue large, longue, pennes fortes, à pointe aiguë
tres-longue.
Esp. Une Nouvelle. Brun-sombre à taches noires en-dessus,
le mâle à gorge rousse encadrée de noir ; la femelle à gorge
blanche.— De l’Océanique.
4. PicucurE (2), Dendrocolaptes. (Herman. )— Caract. La
forme du Bec difficile à indiquer par des caractères
généraux ; déprimé et trigone à la base, comprimé ou
grêle à la pointe, sans échancrure; droit ou plus ou
moins courbé, presque sans fosse nasale. Narines ba-
sales , latérales , ovoides ou rondes, ouvertes, percées
dans la masse du bec. Langue courte, cartilagineuse.
Queue conique à baguettes fortes, terminée par des
piquans. Pieds médiocres; tarse de la longueur ou un
peu plus court que le doigt externe et intermédiaire ;
(1) On trouve des torchepots dans tous les pays froids et tempérés du globe;
les espèces sont peu nombreuses, et n’offrent point de caractère pour une divi-
sion géographique; leur queue est égale ou un peu arrondie.
(2) Genre nombreux en espèces, toutes de l’Aniérique méridionale. Leur
bec diffère considérablement , il paraît varier ainsi suivant la manière de prendre
et de choisir leur nourriture; tous ces oiseaux, de quelque forme que puisse
être ce bec, ont les pieds loujours conformés sur le même plan; la queue, le
plumage et ses couleurs sont les mêmes dans toutes les espèces ‘onnues; leur
genre de vie et les mœurs indiquent la place qu’elles doivent occuper; on peut
lee sectionner d’après les formes du bee,
Ixxxij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
J’externe uni jusqu’à la seconde articulation , celui-ci
et l'intermédiaire toujours égaux; interne tres-court.
Ongles très-arqués , sillonnés. 4iles médiocres; les 2
premieres rémiges plus courtes que les 3°. , 4°. et 5°.
qui sont les plus longues. 4 sections.
Esp. Gracula scandens. —Oriolus picus. = Dendrocolaptes
procurvus. (Temm.)= (Dencrocolaptes xenops (Temm.) ou
grimpar sitelle. (Vaill. pl. 31, fig. 1.)-
5, Sienne (1), Xenops. ( Illig.) — Caract. Bec court,
grêle, tres-comprimé,subulé, pointu,retroussé ; pointe
des mandibules recourbée en haut; la supérieure à
peu près droite ; l’inférieure plus étroite, bombée en
dessous , très-retroussée à la pointe. Narines basales ,
latérales, ovoides , couvertes d’une membrane. Pieds
médiocres , les doigts latéraux à peu près égaux ; l’ex-
terne uni jusqu’à la seconde articulation; l’interne
jusqu’ala prenuère. Ongles forts, comprimés, arqués.
Ailes médiocres ; la 1°°. rémige plus courte que la 2°.
qui l’est un peu moins que la 3°. Queue conique, à
baguettes faibles , sans piquans.
Esp. (X. Genibarbis. (Ilig.) — Sitelle hoffmanseg. ( Vaill.
pl. 31, fig. 2.) et une nouvelle. X. rutilus (Licht.)
6. Grimparr (2), Anabates. (Temm. ) — Caract. Bec droit,
plus court ou de la longueur de la tête, comprime ; à
sa base plus haut que large, un peu fléchi à la pointe,
sans échancrure. Narines basales , latérales , ovoides ,
en partie fermées par une petite membrane couverte de
plumes. Pieds : tarse plus long que le doigt du milieu;
l'extérieur réuni jusqu’à la seconde articulation ; l’in-
(x) Les deux espèces connues sont de l'Amérique méridionale. Celles-ci se
distinguent de Dendrocolaptes xenops. (Temm.) par les pieds et par la queue, et
conséquemment par leur genre de vie.
(2) Genre composé d’un grand nombre d’espèces nouvelles, toutes de l'Ame-
rique méridionale. On les distingue faciiement des Picucules par leur queue
saus piquans, les doigts lateraux égaux et le plumage roussätre.
D'ORNITHOLOGIE. Ixxxiif
térieur soudé à sa base ; les latéraux toujours égaux.
Ailes courtes ; les 2 premieres rémiges plus courtes
que les 3°., 4°. et 5°. qui sont les plus longues. Queue
à baguettes faibles , sans pointes aiguees. 2 sections.
Esp. Motacilla guianensis, et plusieurs nouvelles, à plu-
mage généralement roussâtre ; à queue rousse sans piquans.
7. OP (1), Opetiorynchos.(Temm.)— Caract. Bec plus
long que la tête, grêle, tres-effilé, en alene , droit ou
peu fléchi, déprimé à la base, comprimé à la pointe
qui est subulée. Langue courte, cartilagineuse. Na-
rines latérales, un peu éloignées de la base, ovoides, à
moitié fermées par une membrane nue. Pieds longs ;
tarse du double plus long que le doigt du milieu ; l’ex-
térieur soudé à sa base; doigts latéraux égaux. Ailes
courtes; les 3 premieres rémiges étagées, les 3°. et 4°.
les plus longues. Queue courte , légerement étagée,
sans piquans.
Esp. Merops rufus, et plusieurs nouvelles,
8. GrimPpereAU (2), Certhia. ( Linn. ) — Caract. V. Ma-
nuel, p. 408.
Esp. C. cinnamomea. — Sylvia spinicauda.
9. Guir-cuir (3), Cæœreba. (Briss.) Caract. Bec faible-
ment arqué, épais à la base; bords des mandibules
fléchis en dedans, pointes aiguës ; mandibule supé-
rieure finement échancrée à la pointe. Zangue longue,
pas extensible, bifide , filamenteuse. Preds : tarse plus
long que le doigt du milieu ; les latéraux égaux. Ailes :
1'°. rémige nulle, 2°., 3°. et 4°. à peu pres d’égale
longueur, et les plus longues. Queue médiocre sans
penne raides et aiguës.
(x) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale.
(2) Geure peu nombreux en espèces, on trouve des représenlans dans les deus
parlies du globe.
3 Toutes les espèces sont d'Amérique méridionale,
Ixxxiv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
Esp. (Certhia cyanea, cayana, cyanogastra et armillata.)—
(C. spiza , turdus micas. (Hahn.) — C. cærulea. — Flaveola.
10. Court (1), Z'rochilus. (Lann.) — Caract. Bec long,
droit ou arqué , tubulaire , tres-grêle ; base déprimée
de la largeur du front, pointe acuminée ; arête dis-
tincte vers la base; mandibule inférieure presque to—
talement cachée par les bords de la supérieure. Lan-
gue longue , extensible, bifide , tubulaire. Narines
basales, marginales, couvertes par une large mem-
brane voûtée, ouvertes par-devant. Preds tres-courts,
les trois doigts antérieurs presque entierement divisés ;
tarse plus court que le doigt du milieu. 4zles longues,
la 1°. rémige la plus longue; toutes les pennes gra-
duellement étagées vers le corps. 2 sections.
Esp. T. pella. —(T. jugularis et certhia prasinoptera.)—=
(T. moschitus et pella ; et grand nombre d’espèces nouvelles.
11. Soumaxca (2), Nectarinia. (T]lig.) — Caract. Bec
long ou de la longueur de la tête, faible, en alene,
plus ou moins Pb élargi et Fra à la base,
irigone, comprimé et effilé à la pointe; mandibules
égales ; l'inférieure à bords fléchis en dedans , et en
partie cachée par ceux de la supérieure ; fosse nasale
grande. Langue longue , extensible, tubulaire, bifide,
Narines près de la base, latérales, fermées en dessus
par une grande membrane nue. Pieds médiocres ; tarse
plus long ou de la longueur du doigt intermédiaire,
les latéraux unis à la base. Æ7les médiocres; la 1'°.
rémige presque nulle ou tres-courte , 2°. longue, un
peu plus courte que la 3°. et la 4°. qui sont les plus
fongues. 2 sections.
Esp. Upupa promerops. — (Certhia chalybea et capensis.
mâle et fem.) —=(Certhia polita. (Edw. £. 265. Audeb. pl. 11. et
9
7
(1) Toutes les espèces sont d'Amérique et des îles du nouveau monde,
(2) Toutes les espèces connues sont des climats chauds de l’ancien continent.
a peut les séctionner géographiquement en Africains et en Indiens,
‘A2.
pt
D'ORNITHOLOGIE. Ixxxv
Vaill. pZ. 297.) Toutes celles de Vaillant et d’Audebert et plu-
sieurs nouvelles.
ÉcuELer (1), Climacteris. (Temm.) — Caract. Bec
court, faible, très-comprimé dans toute sa longeur ,
peu arqué, en alène; mandibules égales, pointues.
Langue. Nurines basales , latérales, couvertes par une
membrane nue. Pieds forts; tarse de la longueur du
doigt du milieu, celui-ci et le pouce extraordinaire-
ment longs; ongles tres-grands et courbés , sillonnés
sur les côtés, subulés, très - crochus ; doigt extérieur
réuni jusqu’à la seconde articulation ; l’intérieur jus-
qu’à la première , latéraux tres inégaux. Ailes mé-
diocres; 1°°. rémige courte, la 2°. moins longue que
la 3°. , celle-ci et la 4°. les plus longues.
Æsp. Certhia scandens, — Certhia picumnus. (Illig.)
TicmopromE , T'ichodroma. (Hlig.) — Caract. V. Ma:-
nuel ,p. 411.
Æ£sp. On n’en connaît point d’autres que celles d'Europe,
certhia murania.
14. Hupre (2), Upupa. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
LE
p- 414.
Æsp. (Celle d'Europe, ct celle d'Afrique qui en est une légére
variété.) (Le promérops marcheur largup de Vaill., promér.
pL.9.sous le nom de promérare femelle.) Sont les deux espèces
du genre.
Promerops (3), Æpimachus. ( Cuv. } — Caract. Bec
beaucoup plus long que la tête, gréle, fendu jusque
sous les yeux, plus ou moins arqué, comprime dans
toute sa longueur ; mandibules pointues , la supérieure
faiblement échancrée à la pointe , plus longue que l’in-
férieure ; arête s’avancant entre les plumes du front.
——————_———————————————————————————————————————_—__—_—_——
(x) Les deux espèces connues sont de l'Océanique.
(2) Les. deux espèces connues sont de l’ancien continent.
(3) Toutes les espèces sont de l’ancien continent.
Ixxxyj ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
Langue courte , cartilagineuse, Narines basales , laté-
rales , ouvertes par-devant , à moitié fermées par une
membrane couverte de plumes. Pieds courts ; tarse de la
longueur du doigt du milieu ; l’externe réuni jusqu’à la
première articulation ; l’interne soudé à sa base ; iné—
gaux. Ailes médiocres; la 1°°. rémige tres-courte,
les 2°.,3°. et 4°. étagées, la 4°. ou la 5°. la pluslongue.
£sp. (Upupa superba et papuensis, mâle et femelle.)— Pa-
radisea alba.— Erythrorynchos. — Indica ; et les promérops
proprement dits de Vaillant.
16. HÉoroTAIRE (1), Drepanis. (Temm. } — Caract. Bec
très-long , beaucoup plus que‘la tête , en quart de cer-
cle, gros et triangulaire à sa base, subulé et tres-
effilé à la pointe ; mandibule supérieure plus longue
que l’inférieure, sans échancrure. Langue courte,
cartilagineuse. Narines basales, latérales, à moitié
fermées en dessus. Preds : tarse du double plus long
que le doigt du milieu; latéraux égaux; l’extérieur
soude à sa base. Ailes : la 1°°. rémige nulle, la 2°.
presque aussi longue que les 3°. , 4°. et 5°. quisont les
plus longues.
Æsp. Certhia pacifica. — Obscura. —Vestiaria et probable-
ment faïcata, que je n’ai pas vu.
17. Painenon (2), Meliphaga. (Lewin. ) — Caract. Bec
(rt) Toutes espères de l'Océanique.
(2) Fous les Philedons sont de l’'Océanique et des mers les plus reculées de
l'Inde. Les espèces du genre Dicée de M. Cuvier, y tiennent de si près, tant
par leur forme générale que par les caractères pris du bec, des pieds, des ailes,
du plumage, et surtout de la langue ternnnée dans toutes en rudimens nombreux
formant un pinceau, qu'il est impossible de les distinguer des Philedons du
même auteur, On ue pourra sectionner ce genre très-uombreux en espèces, qu'a-
près une connaissance exacte des mœurs et des habitudes , ainsi que du genre de
nourriture. Îl suffit aujourd'hui de les avoir distraits des Promcrops , des Guépiers
des Aainates , des Grimpereaux , des Merles et des Souimangas, parmi lesquels
Gmelin, Latham et les auteurs ont confondu ces oiseaux. J'ai séparé en deux nou-
veaux groupes quelques oiseaux également confondus dans le genre Certhia , ce
sont les genres Climacteris et Drepanis. Le caractère pris de l’échancrure du Lez
D'ORNITHOLOGIE. Ixxzvi)
de la longeur ou plus court que la téte, médiocre , un
peu convexe en dessus , flechi et aigu à la pointe où se
forme une tres-légère échancrure, ou bien à pointe
unie; base déprimée ; bords des mandibules fléchis en
dedans ; l’arête deprimée s’avançant sur le front ; fosse
nasale grande , prolongée. Narines latérales , dis-
tantes de la base; ovoides, le plus souvent percées de
part en part, couvertes par une membrane voütée ,
nue. Langue longue, un peu extensible, terminée
par un bouquet de filamens cartilagineux. Pieds mé—
diocres ; tarse de la longueur du doigt du milieu ; lex-
terne uni jusqu’à la seconde articulation, l’interne
jusqu’à la première; pouce tres-fort , long ; ongle pos-"
térieur le plus fort. iles médiocres ; les 3 premieres
inégalement étagées , la 3°. , 4°. ou 5°. la plus longue.
Esp. (Meliphaga cyanops. (Lew.) ou gracula cyanotis.
( Lath. supp.) — ( Meliphaga phrygia. ( Lew.) Merops phry-
gius. (Lath. supp.) ou le merle écaillé. (Vaiil. ois. d’Af.)—Me-
rops cucullatus.— (Cincinnatus ou cravate frisée. (Vaill. ois.
d’Af.) — Fasciculatus. — Moluccensis. — Corniculatus. — Ca-
runculatus. — Certhia carunculata. — Turdus melanops. —
Lunulatus. — Maxillaris. — Leucotis. — Certhia atricapilla.
— Sanguinea. — Cardinalis. — Ignobilis. — Meliphaga ma-
culata. ( Temm. ) — Reticulata. (Temm.) Encore plusieurs
espèces des genres Mérops, Certhia et Turdus de Latham,
quelques Héorotaires d’Audebert et un grand nombre d'es-
péces nouvelles.
ORDRE VII. ALCIONS. ÆAlciones. — Caract. V.
Manuel, p. 418.
1. GUÉPIER (1), Mérops. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
p- 418., 2 sections.
ne peut servir pour distinguer rigoureusement un groupe; celte carrènure es
sujette à trop d'anomalies. L'Océanique n’a point encore produit de vrais Sowr-
mangas, tels que ceux qui forment le genre Nectarinia de ce système ; l'{ucie
ni l'Afrique n’ont point encore produit de Philedons.
(1) Toutes les espèces sont des parties chaudes de l'ancien continent
|
Ixxxvij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
LEsp. (M. cæruleocephalus et superbus ou Guépier de Nu-
bie. ( Vaill. pl. 3.) — Ornatus. — Philippinus. — Gularis.
Le Tawa, et autres guépiers de Vaillant.
2. MarTix-PÉCHEUR (1), Alcedo.' (Linn.)— Caract. V. Ma-
nuel, p. 421; et ajoutez, que leur plumage est tou-
jours lustré, lisse et les barbes serrées ; l’arête de la
mandibule est vive. 2 sections.
ÆEsp. (A. chlorocephala et collaris.) — (A. cæruleocephala,
Todus cæruleus et alcedo ultramarina. ( Daud.) — (Cristata.
et Bengalensis.) — Azurea.=— Alc. tribrachis. (Shaw.) — (Pur-
purea et tridactyla.) — Madagascariensis.
3. Marrin-cHassEuR (2), Dacelo. (Leach.) — Caract. Bec.
gros , fort, tranchant, dilaté sur les côtés, convexe en
dessus , déprimé à la base , sans arête vive, subite-
ment comprime et conrbé à la pointe , qui est tres-éva-
sée ; mandibule inférieure large , concave, plus courte
que la supérieure, terminée en pointe. Narines ba-
sales, latérales, percées obliquement, à moitié fermées
par une membrane couverte de plumes. Pieds : tarse
plus court que le doigt du milieu, l’externe uni jus-
qu’à la troisieme articulation , l’interne jusqu’à la se-
conde; pouce large à sa base. Ailes médiocres, la
1°°. rémige plus courte que la 2°. , qui est un peu moins
longue que la 5°. Plumage non lustré ni serré, à
barbes faibles, décomposées.
Esp. Alcedo gigantea. Le Martin-Chasseur de Vaillant. Ce
dernier, placé sur la limite des deux genres, doit être rangé
ici, vu ses mœurs et la nature du plumage ; son bec ne dit-
fere presque pas de celui des Martins-Pécheurs.
(1) De tous les pays du monde ; on ne leur trouve aucun caractère particulier
pour une division géographique. Ils se nourrissent de poissons et d'insectes aqua-
liques, et vivent dans le voisinag des eaux.
(2) De l’ancien continent. Ils vivent dans les bois et y chassent aux ir-
sectes.
D'ORNITHOLOGIE. Ixxxig
ORDRE VIII. CHELIDONS (1), Chelidones. —
Caract. V. Manuel, p. 425.
1. HiRoNDELLE, Hérundo. (Linn.)— Caract. V. Manuel,
p. 425.
Esp. M. Senegalensis. — Leucoptera.
2. Marnwer, Cypselus. (Illig.) — Caract. V. Manuel,
P. 432.
Esp. Hirundo cayanensis. — Pelasgia. — Hirundo collaris.
Voy. P. de Veuw., pl. 75.
3. Excourevent, Caprimulgus. (Linn.)— Caract. V. Ma-
nuel, p. 435. 2 sections.
Esp. C. Grandis. — Novæ-Hollandiæ. = Mégacephalus. —
Podargus. ( Humboldt. )
ORDRE IX. PIGEONS (2), Columbæ. — Caract.
V. Manuel, p. 441, 2°. partie.
1. Piceon, Columba. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
P- 442.
Esp. C. aromatica. — Spadicea zcalandia et argetrea.
( Forst. icon. ) — (Picta. (Temm. et Dufresnii. (Leach.)
—= Migratoria. — Phasianella. ( Temm.) = ( Cruenta et san-
guinea) , ainsi que les nouvelles espèces de l'Océanique, dé-
crites dans les Transactions linnécnnes , et celles inédites de
l’Inde et de l'Amérique.
ORDRE X. GALLINACÉS (3), Gallinæ.— Caract.
V. Manuel, p. 450.
1. Paow (4), Pavo. (Linn.) — Caract. Zec médiocre, en
(1) Les genres d'oiseaux qui composent cet ordre, sont répandus sur toute la
surface du globe.
(2) On trouve les oiseaux de cet ordre dans toutes les contrées du globe.
(3) Consultez aussi mon {ndex des Gallinacés à la suite de l'ouvrage des pi-
geons et des gallinacés , où les synonymes de presque toutes les espèces connues
sont indiqués.
(4) Les paons sont originaires de l'Inde
xc ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
cone courbé, à base nue; mandibule supérieure deé-
primée , convexe et voûtée. Narzines basales , late-
rales , ouvertes. 7'éte couverte de plumes , portant une
aigrette. Pieds : tarse plus long que le doigt du mi-
lieu ; les doigts de devant réumis par une courte mem-
brane; au tarse un éperon conique. Couvertures de la
queue trèes-longues, celle-ci capable de se relever. co-
nique , longue , composée de 15 pennes. Æiles courtes ,
les 5 premieres rémiges étagées , moins longues que
la 6°.
Esp. P. Cristatus primus. — Muticus. Les deux espèces du
genre.
2. CoQ (1), Gallus. (Briss.)— Caract. Bec médiocre, fort,
base nue; mandibule supérieure votée, convexe,
courbée vers la pointe. ‘7te surmontée d’une crête
ou d’un panache; des barbillons au bec, nudité des
joues lisse. Pieds : trois doigts réunis jusqu’à la pre-
mière articulation ; le pouce élevé de terre ; un éperon
long et courbe. Queue le plus souvent formée de deux
plans verticaux adossés ; pennes du milieu courbées er
arc. Ailes courtes, étagées. 2 sections.
Esp. G. Sonneratii. ( Temm.) — Furcatus. (Id.) = Ma-
cartnyi. ( Id.) qui forme le passage aux espèces du genre
phasianus.
3. Faisax (2), Phasianus. ( Linn.) — Caract. V. Manuel,
p. 452. 3 sections.
Esp. (Phasianus satyrus. ( Temm. ) Meleagri satyra.
(Lath.) qui est sur la limite des genres gallus et phasianus.)
—=P. nycthemerus. = Pictus. — (Veneratus. (Temm.) espèce
nouvelle) et celles de l'Index.
4. Loproprore (3), Lophophorus. (Temm.)— Caract. Bec
(1) Les espèces sauvages sont toutes de l'Inde et des îles de l’Océan indien.
(2) Les espèces primitives sont toutes des parties chaudes de l'Asie, une est
des contrées orientales du miai de l'Europe.
(3) Les deux espèces connues sont de l'Inde.
D'ORNITHOLOGIF. xci
fort, long, tres-courbé, large à sa base; mandibule
supérieure voûtée, tres-longue, dépassant de beau-
coup linférieure , large et tranchante à son extrémité ;
arête élevée, distincte; mandibule inférieure cachée.
Narines basales , latérales, à moitié fermées par une
membrane couverte de plumes rares. Pieds : tarse
couvert de plumes à sa partie supérieure, un éperon
long et acéré , les trois doigts de devant réunis par des
membranes ; le pouce élevé; ongles longs , comprimés.
Queue droite, arrondie. Ailes : les trois rémiges éga-
lement étagées , plus courtes que la 4°. et la 5°. , qui
sont les plus longues. Ÿ
ÆEsp. (Lop. refulgens. ( Temm. ) Phas. impeyanus.
({ Lath. ) — ( Lop. Cuvieri. (Temm.) Phas. leucomelanos.
( Lath.)
5. ÉPERONNIER , Polyplectron. (Temm.} Bec médiocre,
grêle, droit, comprimé, base couverte de plumes;
mandibule supérieure courbée vers son extrémité. Na-
rines latérales, au milieu du bec, à moitié couvertest
par une membrane nue, ouvertes par-devant. Pieds :
tarse long , grêle , armé de plusieurs éperons, tuber-
culé chez la femelle ; doigts de devant unis par des
membranes ; pouce élevé de terre. Ongles petits, ce-
lui du pouce tres-court. Queue longue , arrondie.
Ailes : les À rémiges étagées , plus courtes que la 5°.
et la 6°.
Esp. L’unique’du genre est (Pavo bicalcaratus et libetanus)
de l'Inde.
6. Dinnon (1), Meleagris. (Linn.)— Caract. Bec court,
fort; mandibule supérieure courbée, convexe, voû-
tée, base couverte d’une peau nue; une caroncule
lâche sur la partie supérieure du bec. Téte et col
couverts de. mamelons ; une membrane flottante
—_—_——— ——————_— ee
1) Les deux espèces primilives connues sont d'Amérique.
xci}
ANALYSE DU SYSTÈMÉ GÉNÉRAL
sous la gorge. Queue composée de 18 pennes, qui se
relèvent et s’étalent en partie de cercle. Preds robus-
tes, tarse long, armé d’un éperon faible, obtus.
Ailes, les 3 premières rémiges étagtes , la 4°. la plus
longue.
Esp. M. gallopavo. — Ocellata. (Cuv.)
7. ARGUS, Argus. (Temm.)— Caract. Bec de la longueur
de la tête, comprimé , droit, base nue; mandibule
supérieure voûtée, courbée vers son extrémité. Narines
latérales, au milieu de la mandibule supérieure, à
moitié fermées par une membrane. 7éte, joues et col
nus. Pieds: tarse long, grêle, sans éperon ou tuber-
cule; les doigts de devant réunis par des membranes,
pouce articulé sur le tarse. Queue comprimée en deux
plans verticaux, les deux pennes du milieu excessive-
ment longues. Ailes à pennes secondaires beaucoup
plus longues que les rémiges , chez les mâles du dou-
ble plus longues, 1"°. rémige tres-courte.
Esp. L’unique du genre est Phasianus argus. de Sumatra
et de Malacca.
O. PINTADE (1), Numida. (Linn.) — Caract. Bec court,
fort , mandibule supérieure courbée, convexe, voûte,
base couverte d’une peau nue. Téte nue ou emplu-
mée, sur le front un casque osseux ou un panache.
Narines latérales, placées dans la cire, divisées par
un cartilage. Pieds : tarse lisse; les trois doigts de
devant réunis par des membranes; pouce articulé sur
le tarse. Queue courte, penchée vers la terre. Æzles
courtes , les 3 premicres rémiges étagées, plus courtes
que la 4°.
Esp. N° meleagris. — Mitrata. — Cristata.
9. Pauxr, Pauxi. (Temm.)—Caract. Bec court, fort, com-
(1) Toutes les espèces sont d'Afrique
D'ORNITHOLOGIE. xciij
primé, voute, convexe; la base de la mandibule su
périeure se dilate en une substance cornée, dure, éle-
vée. Narines basales , latérales percées près du front ,
derrière le globe corné du bec, cachées, ouvertes en
dessous. Pieds : tarse long , lisse; les trois doigts de
devant réunis par des membranes; le pouce articulé
sur le tarse , mais portant en partie à terre. Ailes
courtes, 4 rémiges étagées , la 6°. la plus longue.
ÆEsp. (Crax pauxi et galeata.) — (Alector var. B. ( Lath.)
ou mitu. (Linn. ) Les deux espèces d'Amérique.
10. Hocco, Crax. (Linn.)— Caract. Bec médiocre, long,
comprimé , plus haut à la base que large; mandibule
supérieure élevée, voütée ; courbée depuis son origine,
base couverte d’une cire. Téte huppée , à plumes
contournées. Narines latérales, longitudinales, per-
cées dans la cire, à moitié recouvertes et fermées en
dessus , ouvertes par-devant. Pieds et Ailes comme
le genre précédent.
Esp. C. globicera. — Rubra. (Temm. ) — Alector, — Ca-
runculata. (Temm.) sont les quatre espèces d'Amérique.
31. PÉNÉLO?E (1), Penelope. (Linn.) — Caract. Bec mé-
diocre, à sa base plus large que haut, presque droit,
courbe à la pointe ; base du bec et région des yeux nues,
souvent une peau nue sous la gorge. Narines laté—
rales , placées dans la cire, vers le milieu du bec, à
moitié. fermées, ouvertes par-devant. Pieds : tarse
grêle, plus court ou de la longueur du doigt du mi-
lieu ; le pouce articulé presque au niveau des doigts
de devant , qui sont unis par des membranes. Ailes :
les 4 rémiges étagées, la 5°. et la 6°. les plus longues.
Esp. (P. Pipile et cumanensis.) — (Phasianus parrakna et
motmot.) Celles de l'Index et deux nouvelles.
A
(1) Ils sont de l’Anvérique méridionale.
xciv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
12. TÉTRAS (1), T'etrao. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
p. 455. 2 sections.
Esp. T. phasianellus. — Cupido. + Lagopus.
13. GanGa (2), Ptéroclès. (Temm. )— Caract. V. Ma-
nuel , p. 474.
Esp. Tetrao Senegalus. ( Lath. ) Une espèce distincte in-
diquée par erreur dans les synonymes de mon Pteracles ta-
chypetes , mais mal figurée par Buffon, pl. 130, et par-là
méconnaissable.
14. HÉTÉROCLITE, Syrrhaptes. (Tlig.)—Caract. Bec court,
grêle , conique ; mandibule supérieure faiblement
courbée, une rainure ou sillon le long de l’arête. Na-
rênes basales , latérales , couvertes par les plumes du
front. Pieds : seulement trois doigts dirigés en avant,
réunis jusqu'aux ongles ; tarses et doigts couverts de
plumes laineuses. Queue conique , les deux pennes du
milieu allongées en fils. Ailes : la 1°. rémige la plus
longue, celle-ci et la 2°. allongées en fils.
Esp. Tetrao paradoxus. L’unique du genre.
15. Perprix (3), Perdix. (Lath.); — Caract. V. Manuel,
p- 480. 4 sections.
Esp. (P. nudicollis. Capensis et rubricollis. } — Gularis
(Temm. ) (4). =Gingica. — Oculea ( Temm.. ) = Guianensis.
— (Virginiana. Marilanda et Mexicana.) = Striata. — Coro-
mandelica.
16. Crypronyx, Cryptonyx.(Temm.)— Caract. Bec fort,
gros, comprimé ; mandibules d’égale longueur , la su-
périeure droite un peu courbée à la pointe. Marines
(1) Seulement dans les contrées froides et tempérées des deux continens.
(2) Des parties chaudes de l’ancien continent.
(3) On trouve les oiseaux de ce genre dans presque tous les pays du monde; on
peut les sectionner géographiquement.
(4) Dans l'index des gallinacés, p. 73t , j'ai placé cette espèce avec les Perdrix
proprement dites, vu que je n’en connaissais que la femelle ; mais le mâle portant
uu éperop, on doit le ranger avec les Fr'ancolins.
D'ORNITHOLOGIE. | kr
fatérales , longitudinalement féndues vers le milieu du
bec, couvertes en dessus par une large membrane nue.
Pieds à tarse long , trois doigts devant , réunis à leur
base par des membranes; pouce ne portant point à terre,
dépourvu d’ongle. Ailes courtes ; les 3 rémiges exté-
rieures les moins longues, la 1°. tres-courte, les 4°, 5°.
et 6°. les plus longues.
Esp. (Perdix coronata mâle ; perdix viridis femelle.) L’u-
nique du genre ; des îles de la Sonde.
7. Tivamou (1), T'inamus. ( Lath. ) — Caract. Bec mé-
diocre ou long, grêle, droit, déprimé, plus large
que haut; pointe arrondie, obtuse; arète distincte
formant une longue fosse nasale. Narines latérales ,
percées dans la fosse nasale, vers le milieu du bec ,
ovoides percées de part en part. Pieds : tarse long ,
souvent garni d’aspérités à la partie postérieure ; doigts
courts entièrement divisés , le pouce très-court, élevé
ou touchant la terre; ongles petits et déprimés. Queue
nulle ou cachée. Ailes courtes, les quatre rémiges
étagées , la 1°°. tres-courte, 2 sections.
Esp. T. rufescens. ( Temm. ) — Maculosus. ( Id.) — T.
brasiliensis. — Noctivagus. (P. Max. ) — Celles de mon Index
et quelques espèces nouvelles.
18. Turnix (2), Hemipodius. (Temm. ) — Caract. V. Ma-
nuel , p. 493.
Esp. Perdix nigricollis. Toutes les espèces de mon Index
et deux nouvelles,
ORDRE XI. ALECTORIDES, Æ/ectorides.— Ca-
ract. V. Manuel, p. 497.
1. Acamt, Psophia. (Linn.) — Caract. Bec court, voûte,
conique, courbé, tres-fléchi à la pointe et plus long
(1) Toutesl es espèces connues sont de l'Amérique méridionale
(2) Toutes les espèces sont des pays chauds de l'ancien continent.
Partie I", q
xevi ANALYSE DU SYSTÈME GENERAL
que la mandibule inférieure, comprimé, arête
distincte à la base; fosse nasale très-étendue et large.
Narines vers le milieu du bec, grandes, diagonales,
ouvertes par-devant, fermées par derriere par une
membrane nue. Preds longs, grêles, doigt du milieu
et l’externe unis, l’interne divisé; pouce articulé inté-
rieurement, de niveau avec les autres doigts. Ailes
courtes, concaves ; les trois premieres rémiges étagées,
les 4°, 5°. et G°. les plus longues. Queue tres -courte.
Esp. Psophia crepitans. L’unique du genre ; d'Amérique
méridionale.
2. Caziama , Dicholophus. ({lig.)— Caract. Bec plus
long que la tête, gros, fort, voûte , fendu jusque sous
les yeux , déprimé à la base , comprimé à la pointe qui
est courbée, un peu crochue; fosse nasale grande.
Narines au mulieu du bec, petites, ouvertes par-de—
vant, couvertes d’une membrane. Pieds longs ,grêles,
doigts tres-courts, gros, les antérieurs unis à la base
par une membrane; le pouce articulé sur le tarse, ne
touchant point la terre. Ongles courts, forts. Ailes
médiocres; la 1°. rémige tres-courte, les 5°. 6°. et 7°.
les plus longues; point d’éperons aux ailes.
Esp. Palamedea crista. L’unique du genre, du Brésil.
3. GLaréoLe, Glareola. (Briss.)—Caract. V. Manuel, p. {98.
Esp. G. torquata.— Graliaria. (Temm.) — Nævia. (Temm.)
Les trois espèces connues ; de l’ancien continent.
4. Kamicni, Palamadea. (Linn.)— Caract. Bec court,
conico-convexe , droit , tres-courbé à la pointe, com-
primé dans toute sa longueur ; mandibule supérieure
voûtée , l’inférieure plus courte , obtuse , fosse nasale
grande; tête petite, couverte de duvet, armée d’une
corne mince et flexible. Narines éloignées de la base,
latérales, ovales, ouvertes. Pzeds courts, gros, nu-
dité du tibia très-petite; doigts tres-longs, les laté-
D'ORNITHOLGGIE. xCvi}
raux unis à l’intermédiaire par une courte membrane.
Ongles médiocres, pointus, celui du pouce long et
presque droit. Ailes amples, les deux premières rémiges
plus courtes que la 3°. et la 4°. qui sont les plus lon-
gues ; des éperons aux ailes.
Esp. P. cornuta. L’unique du genre ; d'Amérique.
5. Cnavaria, Chauna. (Xilig.)— Caract. Bec plas court
que la tête, conico-convexe, un peu voûté, courbé à
la pointe; base garnie de petites plumes; lorum nu.
Narines oblongues , ouvertes, percées de part en part.
Pieds grèles, longs; doigts longs, réunis par des
membranes; pouce court; ongle postérieur presque
droit. Ailes armées de deux éperons.
Esp. (Parra chavaria et le chaza. ( Azara ). Genre établi
par Îlliger, mais sans que l’espèce donnée comme type ait
été examinée par les naturalistes. Jen fais mention sans ga-
rantir l’exactitude des caractères indiqués. Le genre me pa-
rait très-douteux ; s’il existe, on trouvera probablement que
c’est un oiseau de l’ordre des gralles ; cependant, d’après la
description que d’Azara donne du chaza , on est porté à
en faire une seconde espèce dans le genre palamedea.
ORDRE XII COUREURS ,, Cursores. — Caract.
V. Manuel, p. 504.
5. AUTRUCHE, Struthio. (Linn.) — Caract. Bec médiocre,
obtus, droit, déprimé à la pointe qui est arrondie et
onguiculée ; mandibules égales , flexibles ; fosse nasale
se prolongeant jusqu’au milieu du bec. Narines un
peu à la surface et vers le milieu du bec, oblongues,
ouvertes. Pieds tres-longs, tres—forts, musculeux,
seulement deux doigts dirigés en avant, ceux-ci gros
et robustes, l’interne beaucoup plus court que l’externe ;
le premier pourvu d’un ongle large et obtus, le dernier
sans ongle; tibia tres-charnu jusqu'au genou. Ailes
impropres au vol , composées de longues plumes
molles, flexibles, un double éperon.
xeviÿ ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
£sp. St. camelus. L’unique du genre ; se trouve en Afri-
que. / à
2. Rura, Rhea. (Briss.)— Caract. Bec droit, court, mou, dé-
primé à la base, un peu comprimé à la pointe quiest
obtuse etonguiculée ; mandibuleinférieure tres-dépri-
mée, flexible, arrondie à la pointe ; fosse nasale grande,
prolongée jusqu’au milieu du bec. Narines à la surface
latérale du bec, grandes , longitudinalement fendues,
ouvertes. Pieds longs, un peu robustes, forts; trois
doigts dirigés tous en avant, latéraux égaux, ongles à
peu près égaux, comprimés, arrondis, obtus; tibia
emplumé ; nudité au-dessus du genou tres-petite. 4zles
impropres au vol, phalanges garnies de plumes plus ou
moins longues et terminées par un éperon. 2 Sections.
Esp. Americana. — Casuaris Novæ-Holiandiæ. — Rhea.
Les deux sections du genre.
3. Casoar , Casuartus.{Briss.)— Garact. Bec court, droit,
comprimé , arrondi vers le bout, arête un peu élevée,
de sa base naît un casque osseux, arrondi , obtus; bords
des mandibules un peu élargis à la base; mandibule
inférieure molle, flexible, anguleuse vers le bout ;
fosse nasale tres-longue, prolongée jusque près de la
pointe du bec. Narines à la partie latérale de la pointe
du bec, rondes, ouvertes par-devant. Pieds forts,
robustes , musculeux , trois doigts dirigés tous en avant;
latéraux inégaux; linterne court, armé d’un ongle
tres-long et fort, ceux des autres doigts courts; tibia
presque entièrement couvert de plumes. Ailes im-
propres au vol, les phalanges garnies de cinq baguettes
rondes, pointues , sans barbes.
Esp. Casuarius emeu , des Indes orientales.
4. Ourarpe (1), Otis. (Linn.)—Caract. V. Manuel, p. 505.
2 seciions.
(1) Toutes les espèces sont des contrées les plus chaudes de l’ancien continent,
car otis chilonsis n’est certainement point de ce genre.
D'ORNITHOLOGIE. xcix
Esp. O. arabs. — Afra.— (Psophia undulata. Otis houbara
et rhaad.) — Bengalensis , et plusieurs espèces nouvelles.
5. Court-viTe , Cursorius. (Lath.)— Caract. V. Manuel,
DILE.
Esp. C. asiaticus. — Bicinetus. ( Temm.) sont avec C. eu-
ropæus , les trois espèces connues de l’ancien continent.
ORDRE XIII. GRALLES, Grallatores.—Caract.
V. Manuel, p. 516.
PREMIÈRE FAMILLE.
Seulement trois doigts, dirigés en avant, manquant to-
talement de pouce.
3. OEDICNÈME, Oedicnemus. (Temm. ) — Caract. V. Ma-
nuel, p. 519.
Esp. O. magnirostris. ( Cuv.) — Longipes. (Id.) —
Grallarius. ( Temm. ), sont les trois espèces nouvelles de ce
genre , qui est de l’ancien continent.
2. SANDERLING, Calidris. (Ilig.}—Caract. V. Manuel, p. 522.
L'espèce unique du genre est répandue sur tout le globe.
3. FALCINELLE, Falcinellus. (Cuv.)— Caract. Bec arqué,
mou, comprimé dans presque toute sa longueur , de-
primé à la pointe; le sillon nasal prolongé jusqu’aux
deux tiers du bec. Narines latérales, basales linéaires.
Pieds à tarse plus long que le doigt du milieu; seule-
ment trois doigts dirigés en avant. Ailes : la 1°°. ré-
mige la plus longue.
Esp. Falcinellus. ( Cuv.}). L’unique du genre, d'Afrique.
4. Écrasse. Himantopus. (Briss.) — Caract. V. Manuel,
p. 527.
Esp. Charadrius himantopus, des deux mondes, et Re-
curvirostra himantopus ( Wilson, pl. 58), d'Amérique,
6. AuiTERER, Hœmatopus. (Linn.)— Caract. V. Manuel,
p. 530.
ci ANALYSE DU SYSTEME GÉNÉRAL
surface du bec , linéaires , longues , à moitié fermées
par une membrane. Pieds médiocres à quatre doigts,
celui du milieu plus court que le tarse, pouce portant
a terre; des palmures découpées jusqu’à la première
phalange de tous les doigts. Ailes : 1°°. et 2°. rémiges
plus courtes queles 3°. et 4°. qui sont les plus longues.
Esp. Sc. umbrette , l’unique du genre , d'Afrique.
15. FLAMMANT, Phœnicopterus. ( Linn.)— Caract. V. M2-
nuel , p. 566.
Esp. Outre celle d'Europe, qui semble répandue partout,
on en connaît une seconde. Phœn. parvus, de l’Inde.
16. AvocerTE (1), Recurvirostra. ( Linn.)—Caract. V. M2-
nuel, p. 580.
Esp. Outre celle d'Europe , qui est très-répandue , on
connaît encore trois autres recurv. americana. ( Lath. ) —
Rubricollis. (Temm. ) — Orientalis. ( Cuv. )
”. Savacou , Cancroma. ( Linn. ) — Caract. Bec plus
long que la tête, tres — déprimé , beaucoup plus large
que haut, tranchant, dilaté vers le milieu de sa lou
[22]
gueur; arête proéminente, accompagnée de chaque
côté et dans toute sa longueur par un sillon; mandi-
bule supérieure en forme de cuiller renversée, avec un
crochet à la pointe; linférieure terminée en pointe
aiguë. Narines à la surface du bec, dans le silion ,
obliques , longitudinales , couvertes d’une membrane.
Pieds médiocres, les trois doigts antérieurs unis à
leur base par ane membrane large ; pouce articulé in-
térieurement, à niveau des autres doigts. Ailes mé-
diocres ; la 1'°. rémige plus courte que les2°., 3°., 4°.
et 5°. qui sont les plus longues.
Esp. Canc. cochlearia. ( Buff. , pl. enl. 38 la femeile’
(4) Dans les différentes contrées du globe, et sans caractères assignables poux
une division geographique.
D'ORNITHOLOGIE. ciij
adulte. et pl. enl. 869, jeune mâle ,) l'unique du genre ;
d'Amérique.
18. SPATULE (1), Platalea. ( Linn. ) — Caract. V. Ma-
nuel, p. 595.
Esp. Plat. tenuirostris. ( Temm. ) Voyez Sonnerat ,
Voyages ,t. 51 et 52. — Plat. azaza, avec celle d'Europe,
les trois espèces du genre.
19. TANTALE (2), T'antalus. (Linn.) — Caract. Bec très-
long , droit , sans fosse nasale , un peu fléchi à la pointe
qui est courbée ; mandibule supérieure voûtée ; base lar-
ge, dilatée sur les côtés, pointe comprimée, cylindrique;
bords des deux mandibules tres -courbés en dedans,
tranchans ; face nue. Narines basales , à la surface du
bec, fendues longitudinalement dans la substance cor-
née, qui les recouvre par-dessus. Pieds tres-longs ;
tarse du double plus long que le doigt intermédiaire ;
les latéraux réunis par de larges membranes décou-
pées.
Esp. T. loculator. — Leucocephalus. — Ibis , sont les
trois espèces dont se compose ce genre.
20. Isis (3) , bis. ( Lacep.) —Caract. V. Manuel , p. 597.
2 sections.
Esp. ( Tantalus ruber adulte ; fuscus jeune. ) = Cayanen-
sis , et plusieurs espèces nouvelles.
.21. Couruis (4), Numenius. (Briss. ) — Caract. V. Ma-
nuel , p. 601.
Esp. N. borealis. — Longirostris. { Wil. )
22. Bécasseau (5), Tringa. (Linn.} — Caract. V. Ma-
nuel , p. 606. 3 sections.
(1) En Europe, dans l'Inde eten Amérique; sans aucune différence dans les
caractères,
(2) De l'Inde et de l'Amérique méridionale, sans différence dans les caractères
(3) Les espèces nombreuses de ce genre sont répandues partout. On doit Les
sectionner en Sylvains et Riverauns.
(4) On les trouve sur presque toutle littoral du globe.
(5) Nombreux en espèces répandues sur tout le littoral du ‘globe ; un petit
civ ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
Esp. T. subarquata. = Pusilla. — Leucoptera. = Semi-
palmata. ( Wil.) = (Platalea pygmea. curynorhynchus.
( Nils.)
23. CHEVALIER (1), Lotanus. ( Bechst. )} — Caract. V. Ma-
nuel, p. 635. 3 sections.
Esp. ( Scolapax melanoleuca. Scolopax vociferus. ( Wils.
pi. 58, f. 5.) — Flavipes. — { Wils., f. 4.) = Semipal-
mata , et plusieurs espèces nouvelles.
24. BARGE (2), Limosa. ( Briss. ) — Caract. V. Manuel,
p- 662. 2 sections.
Æsp. (Scolopax fedoa, marmorata, hudsonica. ) = Terck.
25. BÉcAssE (3) , Scolopax. ( Linn.) — Caract, V. Manue!,
p. 672. 5 sections.
Æ£sp. Scol. minor. = Paludosa.
26. RaywcréE (4), Rynchœa. (Cuv.)— Caract. Bec plus
long que la tête, renflé vers le bout , tres-comprimeé ,
droit, fléchi1 vers le bout ; mandibules égales à la pointe,
et légerement courbées; la supérieure sillonnée dans
toute sa longueur , l’inférieure seulement à la pointe ;
fosse nasale se prolongeant jusqu’au milieu du bec.
Langue aussi longue que le bec, pointue. Narines la-
térales , linéaires, percées de part en part. Pieds mé-
diocres, tarse plus long que le doigt intermédiaire ; les
antérieurs totalement divisés; le pouce articulé sur le
tarse au-dessus des autres doigts. Ailes amples, pennes
nombre des celles d'Europe se trouvent dans l'Amérique septentrionale et en
Afrique.
(1) Le plus grand nombre de nos espèces d'Europe, se retrouvent dans l’Amé-
rique septentrionale et même vers les tropiques.
(2) Ce genre peu nombreux en espèces, paraît seulement répandu dans les
pays froids et tempérés.
(3) On les trouve dans tous les pays et presque sous toutes les températures.
(&) De l'ancien continent. Je possède tous les passages d'âge ou d'états diffé-
rens qui prouvent les doubles emplois d'espèces créées par de misérables com -
pilateurs.
D'ORXITHOLOGIE. (4
secondaires aussi longues que les rémuiges ; les 1°., 2°.
et 3°. rémiges presque égales.
Esp. ( Scolopax capensis et pl. 270. l'adulte. S. sinensis
et pl. 881 le jeune; aussi rallus bengalensis. ( Linn. ) La pl.
922 paraît aussi s’y rapporter, mais je n’ai point eu occa-
sion de voir un individu dans ce plumage,
27. CuRALE , Eurypyga. (Ulig.)— Caract. Bec long , droit ,
fort, dur, comprimé, pointeun peu renflée ; sillon nasal
tres-profond , occupant deux tiers de la longueur de la
mandibule supérieure ; côtés de la mandibule infe-
rieure sillonnés ; pointe du bec échancré. Narines ba-
sales, linéaires , longues. Preds longs, grêles ; tarse
plus long que le doigt du milieu ; l’externe réuni par
une membrane; l'interne divisé, tous garnis d’un bord
membraneux; pouce à niveau des autres doigts. Ailes
amples ; les 2 premieres rémiges plus courtes que la 3°.
qui est la plus longue. Queue tres-longue, égale.
Esp. Ardea helias, l'unique du genre ; d'Amérique.
28. Rare (1), Rallus. (Linn. } — Caract. V. Manuel, p..
682.
Esp. R. Australis. — Capensis. — Longirostris , et plu-
sieurs nouvelles.
29. PourE- D'EAU, Gallinula. (Briss.) — Caract. V. Ma-
nuel, p. 685. 2. sections.
Esp. Rallus cayanensis. — Jamaïcensis. — Gallmula fla-
virostris. — Martinica , ét un grand nombre d'espèces nou-
velles.
30. Jacaxa (2), Parra. ( Linn. ) — Caract. Bec de la lon-
gueur de la tête, droit, grêle, comprimé, un pew
renflé vers le bout; base déprimee se dilatant sur le
(x) Ce genre et le suivant n'ont pour limite que la longueur du bec en rap-
port de celle de la tête. On trouve les espèces de ces deux genres dans touskes
pays, sans qu'il existe aucune différence dans les formes.
(2) Des contrées chaudes des deux mondes.
cv)
31.
ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
front en plaque nue ou à crête élevée; mandibules iné=
gales ; inférieure en angle tres-ouvert , pointue ; fosse
nasalelongue. Narines latérales , vers le milieu du bec ,
ovales , ouvertes, percées de part en part. Pieds tres-
longs , grêles', nudité du tibia tres-longue ; doigt très-
longs, grêles, entièrement divisés ; ongles droits, celui
du pouce plus long que ce doigt. Ailes amples ; la 1".
rémige de très-peu moins longue que la 2°. et la 3°.
Æsp. (P. jacana adulte, variabilis jeune. ) — ( Sinensis
adulte, luzeoniensis jeune.) , et plusieurs nouvelles.
TALÈvE , Porphyrio. (Briss.) — Caract. V. Manuel,
p. 696.
Esp. Voyez celles indiquées dans le manuel.
ORDRE XIV. PINNATIPÉDES. Pinnatipedes. —
Caract. V. Manuel, p. 703.
Des espèces de tous les genres se trouvent dans les différentes
parties des deux mondes.
1. Fouique, Fulica. (Linn.)—Caract. V. Manuel , p. 705.
Esp. T. Cristata.
2. GRÈBE-FOULQUE (1), Podoa. (Hlig.) — Caract. Bec de la
longueur de la tête, cylindrique, droit, pointu, in-
cline vers le bout dont la pointe est échancrée, arête
distincte, déprimée; bords de la mandibule supé-
rieure un peu élargis, l’inférieure droite anguleuse
vers le bout; fosse nasale, grande, longue. Narines
latérales, vers le milieu du bec, longues ; percées de
part en part. Pieds courts, retirés dans l’abdomen ; -
tarse arrondi, les trois doigts antérieurs réumis par
une membrane en festons ; pouce lisse. Ailes mé-
diocres , pointues ; les 2 premières rémiges plus courtes
que la 3°., celle-ci ou la 2°. la plus longue. Queue
tres-large.
(1) L’une des espèces dans l'Amérique méridionale, l'autre en Afrique
D'ORNITHOLOGIE, cvij
Esp. Plotus surinamensis. — Heliornis senegalensis. (Vieil.),
sont les deux espèces connues du genre.
3. PaaLaRoPE, Phalaropus. (Briss.)— Caract. V. Manuel.
p. 708. 2 sections.
Esp. On ne connaît que les deux espèces qui se trouvent
aussi en Europe.
4. Grèee , Podiceps. (Lath.)— Caract. V. Manuel}, p. 716.
Esp. (P. philippensis. ( Temm., pl. enl. 945.) — ( Caro-
linensis adulte ludovicianus jeune. )
ORDRE XV. PALMIPÉDES, Paimipedes. — Ca-
ract. V. Manuel, p. 730. Exception faite des es-
pèces qui composent les genres Cereopsis, Chio-
Anis, qui sont de l’Océanique , de celles des genres
Rhynchops, Diomedea, Tachypetes et Phaëton ,
qui sont confinés entre les tropiques, et des genres
Haladroma, Pachyptila, Plotus, Aptenodytes
et Sphemiscus qui vivent dans la zone torride
des deux continens ; on trouve les autres genres
sous toutes les températures et dans toutes les
mers.
3. CÉRÉOPSE , Cereopsis. (Lath.)— Caract. Bec tres-court,
fort, presque aussi élevé à sa base que long, couvert
d’une cire qui se prolonge vers la pointe qui est vou
tée et tronquée; mandibule inférieure évasée à la
pointe. Narines tres-grandes, percées vers le milieu
du bec, entierement ouvertes. Pieds à tarse plus long
que le doigt du milieu; pouce articulé à la partie
postérieure du tarse , long; doigts palmés, garnis de
membranes profondément découpées. Ongles tres-
gros et forts. Ailes : couvertures presque aussi longues
que les rémiges, 1°°. penne un peu plus courte que les
suivantes.
Esp. C. Novæ-Hollandiæ , l'unique du genre
cviij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
2. Bec-EN-FoURREAU , Chionis. (Forst.)—Caract. Bec fort,
gros , dur, conico-convexe, comprimé, fléchi vers la
pointe; base de la mandibule supérieure pres de moi-
té recouverte par un fourreau de substance cornée,
découpé par devant, garni de sillons longitudinaux ;
mandibule inférieure lisse, formant un angle ouvert.
Narines marginales, au milieu du bec, sur le bord
de la substance cornée. Pieds médiocres , partie nue
du tibia tres-petite; doigts bordés d’un rudiment;
celui du milieu et l'extérieur demi-palmé, l’intérieur
uni seulement à la base. Ailes médiocres; la 2°. ré-
mige la plus longue; poignet de l’aile tuberculé.
Esp. C. Novæ-Hollandiæ , l'unique du genre.
3. Bec-Ex-cisEau, Rhynchops. (Linn.)— Caract. Bec long,
droit aplati en lame, tronqué vers le bout, mandi-
bule supérieure beaucoup plus courte que l’inférieure,
la premiere à bords tres-rapprochés formant deux la-
mes distinctes qui se joignent vers le bout , la seconde
seulement élargie à la base, le reste en lame simple.
Narines latérales, marginales , éloignées de la base.
Pieds assez longs, grèles ; tarse plus long que le doigt
du milieu, les antérieurs unis par une membrane un
peu découpée ; pouce articulé sur le tarse. Ailes tres-
longues ; les 2 premières rémiges dépassant de beau-
coup toutes les autres en longueur.
Esp. À. nigra, et une espèce nouvelle.
4. HIRONDELLE-DE-MER , Séerna. (Linn.) — Caract. V. Ma-
nuel, p. 731. 2 sections.
Esp. S. cayana. — argentea. (P. Max.) = Stolida. —
( Panaya et Sonnerat, Voyages, t. 84 , un jeune.
5, Mauve, Larus. (Linn.)— Caract. V. Manuel, p. 754.
2 sections.
ÆEsp. L. leucomelas. ( Vieil. }=Icthyætus. — (Lar. sabinut,
( Lion. trans. ) ou xema ross. Voyages, pl. 25.)
D'ORNITHOLOGIE. çix
G. SrercorAIRE, Lestris. ( Illig. ) — Caract. V. Manuel,
p- 790.
Esp. Je ne connais que les trois espèces d'Europe ; ma
première se trouve aussi dans la zone torride,
7. PÉTREL, Procellaria. (Linn.) — Caract. V. Manuel,
p. 500. 3 sections.
Esp. P. gigantea. — ( P. æquinoctialis et grisea. ) =
(Oceanica ( Forst. et pl. enl. 963), ainsi qu’une grande
série d’espèces inédites.
8. Prion, Pachyptila. (Nlig.) — Caract. Bec fort, gros,
tres-déprimé, tres-large ; mandibule supérieure ren-
flée sur les côtés; arête distincte terminée par um
crochet comprimé; bord intérieur garni de lamelles
cartilagineuses ; mandibule inférieure tres-déprimée,
formée de deux arcs soudés à la pointe , formant dans
leur intervalle une petite poche gutturale. Narines
basales, à la surface du bec, s’ouvrant par deux trous
distincts, dans un tube basal tres-court. Pieds mé
diocres, trois doigts devant à palmures découpées ;
un ongle tres-court tient lieu de pouce. Æzles: 1°.
rémige la plus longue.
Æsp. ( procellaria Forsteri ou p. vittata Gmel.) Je ne
connais les autres espèces que par les figures de Forster , et
_ ne puis les indiquer avant de les avoir vus.
9. PÉtÉcANoIDE , Haladroma. (Wig.)—Caract. Bec court,
droit , comprimé , dur, tranchant, sillonné longitu—
dinalement, pointe comprimée un peu courbée; à la
mandibule inférieure une petite poche nue, dilatable.
Narines à la surface du bec, distinctes, base cachée
sous un tube. Pieds courts, seulement trois doigts di-
rigés en avant, palmés ; pouce et ongle nuls. Æiles
courtes.
Remarque. Je n’ai pu voir tres-exactement la forme des
ailes.
cx - ANALYSE DU SYSTÈME GENÉRAL
Esp. Procellaria urinatrix, jusqu'ici l'unique du genre.
0. ALBATROS , Diomedea. (Linn.)—Caract. Bec tres-long ;
tres-fort, dur, tranchant, comprimé, droit, subitement
courbé; mandibule supérieure sillonnée sur les côtés,
tres-crochue à la pointe; l’inférieure lisse, tronquée
au bout. Narines latérales, éloignées de la base , tubu-
laires, couvertes sur les côtés, ouvertes par-devant ,
placées dans le sillon. Pieds courts; seulement trois
doigts tres-longs, entierement palmés, les latéraux
bordés par un rudiment. Ongles obtus, courts. Æiles
tres-longues, tres-étroites, rémiges courtes, secon—
daires longues. -
Esp. ( D. exulans et spadicea. ) — ( Chinensis. ( Temm.
et pl. enl. 963. ) — Chlororhynchos, — Fuliginosa , sont
toutes les espèces connues du genre.
11. CaarD, Anas. (Linn.) — Caract. V. Manuel, p. 13.
4 sections.
Esp. À. canadensis. = Atrata.— Moschata. = (Dominica
mâle , spinosa femelle ), et un grand nembre d'espèces nou-
velles.
12. Harce , Mergus. (Linn.) —Caract. V. Manuel, p. 880.
Esp. M. cucullatus , et des nouvelles.
13. Péuican ; Pelecanus. ( Linn.) — Caract. V. Manuel,
P- 859.
Esp. P. trachyrhynchos , et quelques espèces nouvelles.
14. Cormoran, Carbo. (Meyer. )— Caract. V. Manuel,
p- #95.
_ Esp. (C. punctatus adulte, varias jeune ;) et un grand
nombre de nouvelles.
15. FRÉGATE, T'achypetes. (Vieill.)—Caract. Bec long , ro-
buste, fort, tranchant, déprimé à la base, élargi sur
les côtés, suturé en dessus, pointes des deux mandi-
bules fortement courbées, la supérieure terminée
par un crochet tres-pointu; fosse nasale nulle. Nari-
D'ORNITHOLOGIE. ct}
nes plus ou moins ocultes , linéaires, dans un sillon.
Pieds retirés dans l’abdomen, tres-courts, tarse plus
court que les doigts, à demi emplumeé ; les trois d oigts
antérieurs longs , demi-palmés ; le pouce articulé inté-
rieurement et dirigé en avant.- #rles tres-longues, très-
étroites ; les deux premieres rémiges excédant toutes
les autres en longueur. Queue tres-fourchue.
ÆEsp. (Pelecanus aquilus , leucocephalus, et palmerstroni.)
Probablement différens états de la même espèce ; (pelecanus
minor) forme peut-être üne seconde espèce, mais c’est en-
core douteux.
16. Fou, Sula. (Briss.) — Caract. V. Manuel , p. 904.
Esp. Pelecanus piscator.
t7. Axmnéa, Plotus. (Linn.) — Caract. Bec long , parfaï:
tement droit, grêle, en fuseau, tres-aigu à la pointe ;
bords de la mandibule supérieure dilatés à la base,
comprimés et fléchis en dedans sur le reste ; les deux
mandibules finement dentelées. Narines occultes, li-
néaires , cachées dans une rainure peu profonde, Pieds
courts, gros, forts; tarse beaucoup plus court que le
doigt intermédiaire et externe , qui sont égaux, re-
trés dans l’abdomen ; pouce articulé intérieurement à
niveau des autres doigts , tous engagés dans une seule
membrane. Ailes longues; la 1°°. rémige moins longue
que les 2°., 3°. et 4°., qui sont les plus longues.
Queue tres-longue.
ÆEsp. (P. anhinga et melanogaster.) — (P. Le Vaillantii.
(Temm. et pl. enl. 105.) un jeune (et Vaill. voy. d'Afrique.)
18. PAILLE-EN-QUEUE , Phaeton. (Linn.) — Caract. Bec de
la longueur de la tête, gros, fort, dur, tranchant,
tres-comprimé, pointu , faiblement incliné depuis la
base; bords des mandibules élargis à la base, compri-
més et dentelés dans le reste de leur longueur. Na-
rines basales, latérales, couvertes en dessus et pres de
la base par une membrane nue, percées de part en part
4
ParTIE [”", f)
cxi) ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
Pieds très-courts, retirés dans l'abdomen, les trois
doigts antérieurs longs; pouce court, articulé in'térieu-
rement , tous engagés dans la même membrane. Arles
longues , la 1°. rémige la plus longue. Queue courte,
les deux brins ou filets tres-longs.
Esp. (P. phænicurus adulte , æthereus moyen âge , mela-
norhynchos trés-jeune.) — Candidus, ( Briss. ) sont les seules
espèces du genre qui existent dans les cabinets d'Europe.
19. GuiremorT, Uria. (Briss.) — Caract. V. Manuel,
P. 919. 2 sections.
Esp. U. marmorata, avec les trois espèces d'Europe, les
seules connues du genre.
20. STARIQUE, Phaleris. (Temm.) — Caract. Bec plus
court que la tête , déprimé, dilaté sur les côtés, pres-
que quadrangulaire , échancré à la pointe; mandibule
inférieure formant un angle saillant. Narènes margi-
nales , au milieu du bec, linéaires , à moitié fermées
par derrière et en dessus, percées de part en part.
Pieds courts, retirés dans l’abdomen, tarse grêle,
seulement trois doigts devant, ongles tres-courbés.
Ailes médiocres , 1°. rémige la plus longue.
Esp. (Alca psittacula adulte, et tetracula jeune.)—(Crista-
tella adulte, et pygmea jeune.) les deux espèces connues du
genre.
27. Macareux, Mormon. (Ilig.) — Caract. V. Manuel,
P. 931. 2 sections.
Esp. Alca cirrhata. — Glacialis. (Leach.) avec celle d’Eu-
rope les seules du genre.
22. Pincoux, Ælca. (Linn. ) — Caract. V. Manuel,
p- 939. 2 sections.
Esp. On ne connaît que les deux d'Europe.
23. SPRÉNISQUE, Spheniscus (Briss.) — Caract. Bec plus
court que la tête, comprimé, ters-gros, fort, dur,
D’'ORNITHOLOGIE. cxii}
droit , crochu à la pointe , sillonné obliquement ; bords
des deux mandibules fléchis en dedans ; l’inférieure
couverte de plumes à la base, tronquée ou obtuse à la
pointe; fosse masale tres-petite. Narines petites , laté-
rales , vers le milieu du bec, fendues dans le sillon.
Pieds trèes-courts, gros , totalement retirés dans l’ab-
domen ; quatre doigts dirigés en avant, trois réunis;
pouce excessivement court , articulé sur le doigt in-
terne. Ailes sans pennes, impropres au vol.
Esp. Aptenodytes demersa. — Minor, — ( Chrysocome
atdlulte , catarractes jeune.)
24. Maxcuot, Aptenodytes. ( Forster.) — Caract. Bec plus
long que la tête, grêle, droit, fléchi à la pointe; les
deux mandibules à pointes égales , un peu obtuses ; la
supérieure sillonnée dans toute sa longueur ; l’infé-
rieure plus large à la base, et couverte d’une peau nue
et lisse ; fosse nasale tres-longue, couverte de plumes.
Narines occultes , à la partie supérieure pres de l’arête
du bec, cachées par les plumes avancées du front.
Pieds très-courts, gros , totalement retirés dans l’ab-
domen ; quatre doigts dirigés en avant, trois réunis,
pouce très-court, articulé sur le doigt interne. Ailes
impropres au vol, sans pennes.
Æsp. À. patachonica. — Chiloensis. sont les deux espèces
qui existent dans les cabinets d'Europe ; je n’aï jamais vu les
autres. Le papua de Sonnerat, d’après la figure, doit être
classé ici.
ORDRE XVI. INERTES, Znertes. — Caract. Bec
de forme différente, corps probablement trapu,
couvert de duvet et de plumes, à barbes distantes.
Pieds retirés dans l’abdomen, tarse court, trois
doigts dirigés en avant, entièrement divisés jus-
qu'à la base; le doigt postérieur court, articulé
exiv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL
intérieurement. Ongles gros et acérés. Arles \m-
propres au vol.
Remarque. Je n'ai trouvé à placer plus convenablement
deux genres qu’en les associant en quelque sorte avec
les Sphenisques et les Aptenodytes, sans égards à
leurs doigts divisés, par lesquels ils se rapprochent
des Coureurs.
v. APTERYX, Apieryx. (Shaw. }— Caract. Bec tres-long,
droit, subulé, mou, sillonné dans toute sa longueur,
seulement fléchi et renflé à la pointe, base couverte
d’une ciremunie de poils ; mandibule inférieure droite,
évasée latéralement, subulée à la pointe; de très-
longues soies à la base du bec; fosse nasale prolongée
jusqu’à la pointe du bec. Narines paraissant s’ouvrir à
la pointe de la mandibule en deux petites ouvertures
ou trous, qui semblent terminer deux tubes cachés
dans la masse du bec. Pieds courts, emplumés jus-
qu'aux genoux, doigt du milieu de la longueur du -
tarse; trois doigts devant, entièrement divisés, doigt
postérieur court, muni d’un ongle droit, court et
gros. Arles impropres au vol, terminées par un ongle
courbé. Queue nulle.
# Esp. À. australis. (Shaw. t. 1057 et 1058.) l’unique du
( 7 q
genre, qui a été établi sur un individu , le seul qui existe
dans les collections.
2. Drowtr, Didus. ( Linn.) — Caract. Bec long, fort,
large, comprimé ; mandibule supérieure courbée à la
pointe, tranversalement sillonnée; mandibule infe-
rieure étroite, renflée et courbée en haut à la pointe.
Narines au milieu du bec, percées obliquement dans
un sillon. Pieds à tarse court; trois doigts devant,
divisées, le postérieur le plus court. Ongles courts,
courbés. Ailes impropres au vol.
D'ORNITHOLOGIE. CXV
ÆEsp. Didas ineptus. Espèce qui semble avoir été l'unique
du genre , et paraît ne plus exister.
Remarque. Les caracteres du genre sont indiqués d’a-
presles auteurs. On conserve encore en Angleterre
le bec et le pied de cet oiseau , figurés tres-exactement
dans Shaw Miscellan.; ces parcelles prouvent de la
maniere la plus authentique l'existence d’un oiseau
qui n’est nullement fabuleux , ainsi que quelques
naturalistes l’assurent.
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MANUEL
D'ORNITHOLOGIE.
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ORDRE PREMIER.
RAPACES.-_ RAPACES.
Bre court, fort; mandibule supérieure re-
couverte à sa base par une cire; comprimé
sur les côtés, courbé vers son extrémité,
Narines ouvertes. Preps forts, nerveux,
courts ou de moyenne longueur, emplumés
jusqu'au genou ou jusqu'aux doigts. Dorers,
trois en avant et un derrière, articulés sur
le même plan, entièrement divisés, ou unis
à la base par une membrane; rudes en des-
sous, armés d'ongles puissans, acérés, ré-
tractiles et arqués.
Les oiseaux compris dans le premier ordre occupent ,
parmi cette classe du règne animal, la place des carnas-
siers parmi les mammifères ; presque tous se nourrissent
de chair; les uns purgent la terre des cadavres, les autres
attaquent des animaux vivans, soit mammifères ou oiseaux;
quelques-uns de ceux-ci ne font la chasse qu'aux poissous
Panrie [°° 1
k MANUEL
et aux reptiles; un pelit nombre (ce sont les espèces les
moins grandes) n’attaquent et ne se nourrissent que d’in-
sectes, particulièrement de ceux à élytres. Moins attachés
à la terre que les autres oiseaux, ils parcourent d’un vol
rapide les régions aériennes, et disparaissent souvent à nos
regards dans l’immense espace d’où ils découvrent, par leur
organe de vision très-parfait, l’animal qui doit leur servir
de pâture. Doués en conséquence de moyens puissans de
vol, munis d'armes redoutables, ils sont la terreur des
autres oiseaux. Errans et vagabonds, ils vivent solitaires et
seulement par couple ; ils nichent sur des rochers inaccessi-
bles ou sur de très-hauts arbres : le nombre des œufsn’excède
jamais celui de quatre. Leur nourriture consiste uniquement
en proie vivante et rarement en proie morte, qu’ils avalent
par morceaux enveloppés des poils ou des plumes; ces
substances, de même que les os, se forment en pelotte
dans l’estomac, et sont rejetées par le bec. Ils mangent
copieusement quand l’occasion s'en présente, mais ils
peuvent jeûner plusieurs jours. Le sang des victimes ne
suffit pas toujours pour les abreuver, mais ils boivent ra-
rement , et peuvent dans l’abondance se passer d’eau. Les
uns ont la vue très-perçante pendant le jour, d’autres ne
peuvent bien distinguer leur proie et chasser avec avan-
tage qu’au crépuscule. Les femelles sont toujours plus
grandes que les mâles ; chez quelques espèces la différence
de taille est d’un tiers.
GENRE PREMIER.
VAUTOUR. — FVULTUR. (Iuuic.)
Bec gros, fort, beaucoup plus haut que large;
base couverte d’une cire; mandibule supérieure
droite, seulement courbée vers la pointe; man-
dibule inferieure droite , arrondie et inclinee
D'ORNITHOLOGIE. 5
vers la pointe. TÊTE nue ou couverte d’un duvet
très-court. Narines nues, laterales, percées diago-
nalement vers les bords de la cire. Prgps forts,
munis d'ongles faiblement arqués ; le doigt du mi-
lieu très-long; celui-ci et l'extérieur unis à la base.
Ares longues, la ire. rémige courte, n'égalant pas
les 6e.; les 2e, et 3°. moins longues que la 4e., qui
est la plus longue.
Ces oiseaux, portés par leur appétit à purger la terre
des cadavres privés de sépulture, rendent par leurs habi-
tudes un service signalé aux êtres vivans. Ils sont lâches
à l'excès ; leur figure ignoble et dégoûtante offre des ca-
ractères tranchés par lesquels il est facile de les distinguer
des oiseaux de rapine qui donnent la préférence aux ani-
maux vivans dont ils savent s emparer, soit par ruse ou par
violence. Les Vautours, Gypaëtes et Cathartes, par la
conformation des pieds, des doigts et des ongles, se trou-
vent dépourvus d’une arme redoutable qui seule est propre
aux autres oiseaux rapaces : ils ne peuvent se servir de ces
membres ni pour l’attaque, ni pour emporter des parties de
leur proie, qu’ils consument sur les lieux; leur tête et le
cou sont où nus ou garnis d’un duvet laineux; ils ont tou-
jours la tête petite en raison du volume du corps ; leur cou
est le plus souvent long et mince. Leur vol, quoique lent,
permet cependant à ces oiseaux de s'élever à une prodi-
gieuse hauteur ; leur ascension s'exécute en tournoyant, et
ils redescendent de la même manière; leur vue estperçante ;
l'organe de l’odorat est singulièrement perfectionné; leur
attitude est embarrassée, et leur démarche lourde. Ils vivent
en grandes troupes et se nourrissent uniquement de cha-
rogne; ils nichent sur les rochers les plus inaccessibles,
portent dans leur ample jabot la nourriture aux petits, et
la vomissent devant eux. La mue n’a lieu qu’une fois dans
l’année. La différence des dimensions totales forme presque
FA MANUEL
la seule dissemblance par laquelle-on distingue les sexes ;
le plumage des jeunes est varié de nombreuses taches ; les
vieux l'ont coloré par grandes masses. Ils n’attaquent ja-
mais un animal vivant; et, lorsqu'ils ne sont point en
troupe , le plus chétif ou le plus timide des êtres les met
en fuite.
VAUTOUR ARRIAN.
VULTUR CINEREUS. (L1xx.)
Partie postérieure de la tête et la nuque dégar-
nies de plumes, la peau de couleur bleuâtre; sur
le reste du cou un duvet fauve; côtés du cou gar-
nis de plumes contourneées ; à l'insertion des ailes
s'élève une ample touffe de longues plumes a
barbes déliées. Couleurs générales du plumage,
d’un brun tirant au noir et quelquefois au fauve;
bec d’un brun noirâtre; cire couleur de chair
bleuatre; iris d’un brun foncé; le tarse à moitié
emplumé, sa partie nue ainsi que les doigts d’un
blanc blafard; les ongles noirs. Longueur totale,
3 pieds 6 pouces. Le vieux male.
La femelle, un peu plus grande, a les couleurs
du plumage plus sombres. Les jeunes ont tout le
cou garni de duvet; toutes les plumes des parties
supérieures sont terminées par une couleur plus
claire.
Vozrur cinereus. Gmel. Syst. 1. p. 247. sp.6.—Lath. Ind.
Orn. v. 1. p. 1. sp. 2. (mais l'indication de pieds laineux
est une erreur, copiée de Bélon, qui a confondu ce vautour
avec le Gypaëte jeune de l’année, qui est le F. niger de
Gmel.—Vuirce BeNGazENsis. Gmel. Syst. 1. p. 2/45.—Lath.
Ind. Orn. p. 1. sp. 3. ( mais cité mal à propos dans l’ar-
D'ORNITHOLOGIE. 5
ticle du vrai Catharte percnoptère.) —Vavrour où craxD
Vaurous. Buff. Os. v. 1. p. 158. — Id. pl. ent. 425. Id,
édit. de Sonnini. v. 2. p. 111. — Le Vaurour Noir D'Écyere.
Savigny, Syst. des Ois. d'Égypte. p. 14. — L’'Annian.
Gérard. Tab. élém. d'Orn. v. 1. p. 11. — Sonn. édit.
de Buff. Os. v. 2. p. 128. — CiNEROUS Or ASCH COLOURED
Vuzrur. Lath. Syn. v. 1. p. 14.— Bexcaz Vurrenr. Id. v. 1.
p.19. t. 1. Un jeune. — Id. Supp. v. 1. p. 5. ( mais
point le Chaugoun de le Vaillant, ni le Chincou, ou F.
monachus qui forment des espèces distinctes). — Graver
Gerr. Meyer et Wolis, Vogel. Deutschl. Heft. 18.— Id.
Orntaschenb. v. 1. p. 4. — Naum. V6g. nacht. t. 49.
f: 95. figure peu exacte. — AYOLTO1O LEPRAIOLO. Stor.
degti ucc. v. 1. pt. 9.
Remarque. I n’existe point de différences bien mar-
quées entre les individus de l'Inde, ceux d'Égypte et ceux
d'Europe ; celles dont les compilateurs font usage dans
l’énumération des espèces nominales sont basées sur de
légères disparités , dues le plus souvent à l’âge ou plus ra-
rement au sexe. |
Habite : seulement les-hautes montagnes et les vastes
forêts de la Hongrie, du Tirol, de Ja Suisse des Pyré-
nées, du midi de l’Espagne et de l'Italie; accidentelle-
ment ailleurs.
Nourriture : animaux morts et charogne , jamais des
êtres vivans , pour lesquels il montre beaucoup de crainte :
Je plus petit animal paraît lui faire peur.
Propagation : inconnue.
VAUTOUR GRIFFON.
VULTUR FULVUS. (Linx.)
La tête et le cou garnis d'un duvet blane, très-
court; partie inférieure du cou entourée de plu-
sieurs rangs de longues plumes effilées, d’un blanc
6 MANUEL
roussâtre; au milieu de la poitrine est un espace
garni d'un duvet blanc; tout le corps, les ailes et
l'origine de la queue, d’un brun fauve ou couleur
isabelle; rémiges et pennes de la queue d’un brun
noirâtre; bec d’un jaune livide; cire couleur de
chair; iris noïsette; pieds gris. Longueur totale,
4 pieds ; le male est plus petit. GTA
Vurrur FuLvus. Gmel. Syst. 1. p. 249. sp. 11.—Vurur
veucocerHALUs. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 7. —
VurrTur PERCNOPTERUS. Daud. Orn. v. 2. p. 13. sp. 5. —
La Pérouse, Neue Schwed. abh. 3. p. 99. — Vuzrur
TRENCALOS. Bechst. Naturg. Deut. y. 2. p. 479. sp. 2. —
Le PErcxOPTÈRE. Buff. Ois. v. 1. p. 149. surtout la pl.
ent. 426. — Le Grirron. Buff. Ois. y. 1. p. 151. tab. 5.
(sous le faux nom de grand V'auiour.) Savigny, Syst.
d. ois. d’Eg. p. 11. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 7 et8.
sp. 1. et2. — WeisrOPricEr Geter. Bescht. Naturg. Deut.
v. 2. p. 479. —Wolfs et Meyer, Vôge. Deut. Heft. 18.—
Naum. Vôget. Nachtr. t. 50. f. 96. figure peu exacte.
— Borkh. Wôget. deut. pl. 1.-—:Avorroro pr cocon casri-
6x0. Stor. degli uce. v. 1. pl. 10. — Percroptenus Gus.
Sepp, Nedert. V ôügel. v. 5. t. p. 395.
Les jeunes, ont sur la tête et sur le cou un du-
vet blanchätre, varié de brun; le reste du corps
est d’un fauve très-clair, marqué de grandes taches
et d’un gris blanchâtre ; quelquefois le plumage
est plus ou moins varié de blanc pur. C’est alors
Vurrur Koreur. Lath. Znd. Orn. Supp. v. 2. p. 1. —
Le Vaurour cHAsse-Flente. Vaill. Oés. d’Afr. v. 1. pl. 10.
un jeune individu du Griffon, figure peu exacte. —
Sonnini, Nouv. édit. de Buf. v. 2. p. 160.
Remarque. Le Chasse-fiente de Vaillant n’est qu’un
jeune Vautour Griffon, mais le Chincou de cet auteur,
D'ORNITHOLOGIE. 5
pl. 11, forme une espèce bien caractérisée; le Futur
ginginianus Gmel., ou Fautour de Gingi de Sonnerat,
forme également une espèce distincte; les Wultur ponti-
cerianus et indicus Lath. sont un double emploi; mais le
V. auricularis Lath. diffère beaucoup de l’espèce sous ces
deux indications , et ne doit point être confondu avec
elle.
Habite : la Turquie , l’Archipel, la Silésie, le Tirol, les
parties montueuses du nord de l’Europe, les Alpes et les
Pyrénées ; très-abondant aux environs de Gibraltar; aussi
dans toute l’Afrique.
Nourriture : animaux morts, charognes, et, dans l’ex-
trême disette, des voiries.
Propagation : niche sur les rochers les plus inacees-
sibles ; les œufs sont d’un gris blanc, marqués de quelques
taches d’un blanc rougeâtre.
GENRE DEUXIÈME.
CATHARTE.—CATHARTES.(IrLr.)
Bec long, délié, comprimé, droit, seulement
courbé vers la pointe; cire nue, dépassant la moi-
tié du bec; mandibule supérieure renflée vers la
pointe. T£re oblongue , nue, de même que la partie
supérieure du cou. Narivrs au milieu du bec,
près de l’arête de la mandibule supérieure, longi-
tudinalement fendues, larges, percées de part en
part, quelquefois surmontées par des appendices
charnus. Preps à tarse nu, plus ou moins grêles ;
doigt du milieu long, celui-ci et l’extérieur unis à
B) MANUEL
la base. Arrxs légèrement accuminées, la rre, ré-
mige assez courte, la 2€. moins longue que la 3e, qui
est la plus longue.
Ils vivent en troupe , se nourrissent de charogne, et
plus particulièrement de voiries et d’immondices; ils atta-
quent aussi de petits animaux vivans.
Rewarque. Presque tous les ornithologistes réunissent
les oiseaux ainsi conformés aux Vautours proprement
dits, sans faire attention aux différences qui les distin-
guent : plusieurs espèces étrangères ont été confondues
avec ces derniers, quelques-unes d’entre elles ont le bec
aussi grêle que notre Catharte d'Europe , d’autres tels que
V.Grypus et Papa de Linnée, ainsi que d’autres espèces,
forment le passage du genre Catharte au genre Fultur ;
tandis que les espèces du W. ginginianus et angolensis
Latb. sont placées sur les limites du genre Fultur; ce
sont des Vautours proprement dits, mais ils indiquent le
passage aux Cathartes de la seconde section.
CATHARTE ALIMOCHE.
CATHARTES PERCNOPTERUS. (Mrur.)
La tête et seulement le devant du cou couverts
par une peau nue, d’un jaunâtre livide; tout le
plumage d’un blanc pur, excepté les grandes
pennes des ailes qui sont noires; plumes de l’occi-
pui Jongues et effilées; cire du bec orange; iris
jaune; mandibules noirâtres; pieds d’un jaune li-
vide; ongles noires; queue très-étagée. Longueur,
2 pieds 1 ou 3 pouces.
Varie suivant l'âge : d’un brun foncé, maculé
de roussâtre, ou d’un gris brun clair varié de
à LPS
D'ORNITHOLOGIE. 9
plumes blanches et fauves; dans cet état, a par-
tie nue de la tête est de couleur hvide, la cire
d’un blanc legèrement teint d'orange; liris brun
et les pieds d’un blanc livide.
Vuzrur PERCNOPTERUS. Gmel. Syst. 1. p. 249. sp. 7. —
Lath. Znd. Orn. v.1.p.2,8p.3.—Gmel’s Reis. v.5. p.564.
4. 57.— Vurrur stercoranius. La Peyrouse. Neue. schwed.
abh. —Vurrur seucoceraaLus. Lath. Ind. Orn. v. 1.p. 2.
— Daudin, Orn. v. 2. p. 27. — NEOPHRON PERCNOPTERUS.
Savig. Syst. d. ois. de l’Égypt. p. 16. — VAUTOUR DE
NorvéGe ou Vaurour BLANC. Buff. Os. &. 1. p. 164. — Id.
Pt. ent. 449. un individu adulte. — Vavrour ouriGou-
rar. Vaill. Ois. d’Afrig. v. 1. pl. 14.—LE Racaauaca ou
LA Poure DE PHaraox. Bruce. Foyag. trad. franc. v. 5.
p. 191. pl. 55. fiqure très-cæacte. — Vauvrour D'Écyere.
Sonn. Nouv. édit. de Buff. v. 2. p. 131.—LE PERCNOPTÈERE.
Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 507.—AscH coLOURED VULTURE.
Lath. Syn. v. 1. p. 13.— Id. Supp. vo. 2. p. 4. — Le
pEriT Vaurour. Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 10. — Avor-
zo10 AQUILINO. Stor. degli uccelli. v. 1. pl. 14. — Arrive
Vuzrre. Lath. Syn. v. 1. p. 12.
Les jeunes dans la première année, ont la par-
tie nue de la tête de couleur hivide, couverte d'un
duvet rare, de couleur grise; la cire et les pieds
d'un gris cendre ; tout le plumage, d’un brun foncé,
varié par des taches d’un brun jaunâtre; les gran-
des pennes des ailes noires; l'iris brun. C’est alors
Vuzrur ruscus. Gmel. Syst. 1. p. 248. — Lath. Ind.
Orn. v. 1. p. 5.— Le Vaurour DE Marre. Buff. Os. v. 1.
p. 167. — Id. PL. ent. 427.— Mavrnrse Vozrure. Lath.
Syn. v. 1. p. 15.— Avozroro aquiuxo. Stor, deg. ucc.
@. 1. pl. 15.
Habite : quoique très-rarement dans le nord de l'En-
10 MANUEL
rope; en Suisse aux environs de Genève, dans les creux
profonds du mont Salève ; très-commun en Espagne, sur
les Pyrénées; particulièrement en Turquie et dans l’Archi-
pel; nulle part aussi abondant qu’en Afrique, où l’espèce
est la même.
Nourriture : charognes, voiries et toutes sortes d’im-
mondices; très-rarement de petits maminifères ou des
oiseaux vivans. .
Propagation : niche dans les crevasses et dans les antres
des rochers, ordinairement en des lieux inaccessibles et
taillés en pente verticale,
RAR NUL VIE RAS LELAAAALE
GENRE TROISIÈME.
GYPAËTE.—GYPAËTUS. (Srorr.)
Bec fort, long; mandibule supérieure exhaussée
vers la pointe, qui se courbe en crochet. Dans
l'espèce qui habite l'Europe, un bouquet de poils
raides, formant une barbe à la mandibule infé-
rieure. NARINES ovales, recouvertes de poils raides,
dirigés en avant. Pirps courts, quatre doigts, les
trois de devant réunis par une courte membrane;
le doigt du milieu très-long. Oxcres faiblement cro-
chus. Ares longues, la 1re. rémige un peu plus
courte que la 2€. et la 3e. qui sont plus longues.
Déjà plus rapprochés par leur conformation totale des
Rapaces chasseurs, les Gypaëtes ont dans leur port plus de
grâce et plus de souplesse dans leurs mouvemens que les
\ Vautours et les Cathartes. Redoutables par leur force et
principalement par l’impétuosité avec laquelle ils se ra-
D’ORNITHOLOGIE. "
battent, du haut des airs, sur leur proie qui consiste sou
vent en grands animaux et bouquetins; aussi rusés que
doués de force, ils savent épier l'instant qu’un de ces ani-
Mayx: OU les jeunes, s’écartent de la troupe sur les bords:
des précipices, tombant alors de leur masse, aidés de leurs
puissans moyens de vol, sur leur proie, ils la précipitentet
l’achèvent sur la place ; les jeunes et les animaux maladifs
sont leur proie habituelle.
Remarque. On a débité sur ces oiseaux les contes les
plus absurdes ; entre autres qu’ils enlevaient des agneaux,
des enfans et les portaient dans leur aire. Quelques espèces
exotiques viennent se réunir à ce genre, particulièrement le
Vautour cafre de Le Vaillant. Ois. d’Afrig. vw. 1. pl. 6.;
mais Daudin y a compris des V’autours et des Aigles. Is
ne vivent point en troupe, mais isolément par paires; se
nourrissent le plus habituellement de proie vivante, qu'ils
mangent sur la place , sans rien emporter dans leurs serres,
qui ne sont point propres à saisir.
GYPAËETE BARBU.
GYPAETUS BARBATUS. (Cuvier.)
Tête et haut du cou d’un blane sale; une raie
noire s étend depuis la base du bec, et passe au-
dessus des yeux ; une autre, prenant naissance der-
rière les yeux, passe sur les oreilles ; cou inferieur,
poitrine et ventre d’un roux orange; manteau, dos
et couvertures alaires ; d’un gris brun foncé, mais
sur le centre de chaque plume est une raie blanche
longitudinale ; rémiges et pennes de la queue d'un
gris cendre, les baguettes blanches ; queue longue,
très-étagee : bec et ongles noirs; pieds bleus; iris
12 MANUEL
orange ; œil entouré par une paupière rouge. Lon-
gueur, 4 pieds 7 pouces. Les pieux.
Varie suivant l’âge : plus ou moins de plümes
brunes sur le haut de la tête; celles du bas du cou,
de la poitrine et du ventre souvent terminées de
noir : la raie blanche qui occupe le centre des
plumes du dos et des couvertures alaires, plus ou
moins prononcée ; souvent le ventre d’un gris brun,
ou varié de blanc; l'iris d’un orange plus ou moins
vif.
VuLTUR BARBATUS et BARBARUS. Lath. Znd. Orn. v. 1. p. 5.
sp. 6 et 5. — Vurrur LeucoceraaLus. Meyer, T'asschenb.
Deut. v. 1. p. 9.— Farco BarBarus. Gmel. p. 252. sp. 38.
— Vorrur sarBarus. Gmel. Sys£. 1. p. 250. Sp. 13. —
Farco maçnus. S. G. Gmel. Foy. v. 3. p. 565. £. 38. —
Vucrur AUREUS. Brisson, Orn.—Vaurour Doré. Buff. Ots.
v.1.—Edw. £. 106. figure exacte. —Lr GYPAËTE DES ALPES.
Sonn. édit. de Bull. v. 2. p. 214. pl. 12. f. 2.— Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 12. — Bearpen Vucrure. Lath. Syn.
Ÿ. 1. p. 11.— GOLDEN Vurrure. Lath. Syn. vw. 1, p. 18.—
Le Nisser ou L’AiGce n°08. Bruce. Voy. trad. franc. v. 5.
p. 182. pl. 51. Figure très-exacte. — DER WEISKOPFIGE
Geter ADLER. Meyer, Wôgel. Deut. Heft. 14. — Avoxro1o
BARBUTO. Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 11.— Barrapcer. Bescht.
Naturg. Deut. v. 2. p.502.—Blumenb. 40h. natur. hist.
gegens. t. 85.
Les jeunes, dans les deux premières années , ont
la tête et le cou d’un noir brun; le dessous du
corps gris brun avec des taches d’un blanc sale;
sur le haut du dos sont de grandes taches blan-
ches; le manteau et les couvertures alaires noi-
râtres avec des taches plus claires; les rémiges
D’ORNITHOLOGIE. 13
d’un brun noirâtre; l'iris brun; les pieds livides,
C'est alors
Vuzrur nice. Lath. nd. Orn.v.1. p. G. sp. 11.—Gmel.
Syst. 1. p. 248. — GYPAËTUS MELANOCEPHALUS. Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 15. et pl. du frontispice. —
1d. Vüget. Deut. Heft. 19 Figure très-exacte du jeune.
— Steinmuller, Alpina. v. 1. p. 185. — Vavrour nor.
Briss. Orn. v. 1. p. 457. sp. 4. — Bracx Vurrur. Lath.
Syn. v. 1. p. 16.
Habite : les Alpes suisses, très-rarement en Allemagne
et sur les Pyrénées, plus abondant dans les montagnes du
Tirol et de la Hongrie; commun en Egypte.
Nourriture : chamois , bouquetins , jeunes cerfs ,
moutons et veaux; étaut pressé par le besoin, il se rabat
sur des charognes.
Propagation : niche sur les rochers les plus escarpés,
presque toujours inaccessibles; pond deux œufs à surface
rude, blanes, marqués de taches brunes.
GENRE QUATRIEÈME.
FAUCON.—/FALCO. (Lixx.)
Tère couverte de plumes. Bec crochu, le plus
souvent courbé depuis son origme; une cire colo-
rée, plus ou moins poilue à sa base; mandibule in-
férieure obliquement arrondie ; les mandibules quel-
quefois échancrées. NariNES latérales, arrondies ou
ovoides, percées dans la cire, ouvertes. Prrps à
tarse couvert de plumes, ou lisse, dans le dernier
cas , couvert d’ecailles; trois doigts devant , un der-
14 MANUEL
rière, l'extérieur le plus souvent uni à sa base par
une membrane au doigt du milieu. ONGLES acérés,
très-crochus, mobiles, retractiles.
Oiseaux de rapine noble ; leur port , l’ensemble de leurs
formes et les mouvemens qu'ils exécutent portent les in-
dices de leur manière différente de vivre et de se nourrir
de celle propre aux Vautours, aux Cathartes et aux
Gypaëtes. La force et la ruse forment les apanages de
cette grande famille des Rapaces; ils sont tous pourvus
d’armes offensives que les genres d’oiseaux de rapine
ignoble n’ont point reçues en partage ; les moyens de vol,
de préhension et de vision des uns et des autres sont
aussi très-différens. La grandeur de leur tête est en propor-
tion du corps, et elle est entièrement couverte de plumes,
de même que le cou , qui est courtet gros; leur volest ra-
pide et soutenu; ils peuvent s'élever à une prodigieuse
hauteur; leur vue est très-perçante ; ils vivent solitaires et
par couples ; leur nourriture consiste presque toujours, et
de préférence, en proie vivante qu'ils saisissent avec et em-
portent dans leurs serres ; les manières dilférentes de
prendre cette proie et le courage qu’ils mettent à leur
poursuite les distinguent les uns des autres. Les plus grandes
espèces se nourrissent de mammifères et d'oiseaux , d’autres
de poissons; quelques-unes n'’attaquent que des reptiles;
le plus grand nombre des petites espèces sont purement
insectivores , et se nourrissent principalement de scara-
— bées *. Le plumage, dans les différens états d’âge, est très-
>
…
* S'il était possible de trouver des caractères constans comme
indices des appétits dans les oiseaux de proie, ainsi que par le
moyen des dents chez les mammifères carnassiers, il serait ingé=
nieux de diviser ce grand genre à l'instar des carnassiers du règne
animal de M. Cuvier. Il me paraît que, dans cet ordre des mam-
mifères carnassiers, les seuls Chéiroptères devraient former un
ordre séparé, vd leur système cutané, la place qu’occupent les
mauelles et la forme de leur verge.
L
a
D'ORNITHOLOGIE. 15
différent ; les jeunes sont plusieurs ‘années avant de se re-
vêtir de la livrée stable propre aux adultes , et ceci n’a lieu
qu’à leur troisième, quatrième , et même dans quelques
espèces, qu’à leur sixième année. Les jeunes se distinguent
toujours des vieux par des raies et des taches nombreuses
et variées, tandis que la livrée des adultes est le plus sou-
vent colorée par grandes masses ; lorsque les couleurs du
plumage des vieux sont disposées par raies et par bandes
transversales, il est constant que celui des jeunes l’est par
taches et par raies longitudinales, Les mâles sont toujours
d’un tiers moins grands que les femelles; indépendamment
de cette différence , ils se distinguent encore le plus sou-
vent par les couleurs du plumage. Leur mue n’a lieu qu’une
fois dans l’année.
Remarque. Plusieurs naturalistes modernes ont essayé
de former, du grand genre Falco de Linnée, un nombre
assez considérable de genres nouveaux *; mais les carac-
tères qu’ils donnent à ces genres ont si pen d'importance
que ceux-ci deviennent nuls dans l'application **. Une ré-
vision de tous ces nouveaux systèmes, que j’ai comparés à
la nature, me fournit les mêmes obstacles qui s’étaient pré-
sentés à mes observations lors de la publication de la
première édition de cet ouvrage; je persiste conséquem-
ment à ne faire aucun changement dans la classification
méthodique du grand genre Falco, et à le présenter tel
que je l’ai publié dans la première édition : j’ai seulement
rapproché la division des Autours et celle des Aigles, vu
que le passage des uns aux autres a lieu presque sans que
* M. Vieilbot porte le nombre des genres à quinze, ct celui des
sections à vingt. Voyez son Analyse d'une Nouvelle Ornithologie Élé-
mentaire, On pourrait, par les mêmes moyens, former encore
vingt autres genres:
** Je crois avoir prouvé ceci, ainsi que quelques autres faits
de même nature, dans une brochure portant pour titre : Obser-
vations sur la classification méthodique des oiseaux.
16 MANUEL
l’on puisse établir un seul caractère précis, aucune diffé-
rence constante dans toutes les espèces”. La division qui
comprend les Faucons proprement dits, serait la seule
dont les espèces offrent des différences bien déterminées
dans les formes que presentent la mandibule supérieure
du bec et la structure des ailes ; ils forment ma première
section.
PREMIÈRE DIVISION.
FAUCONS PROPREMENT DITS.
Bec court, courbé depuis sa base; à la mandi-
bule supérieure une et rarement deux fortes dents,
qui s’emboitent dans les échancrures de la mandi-
bule inferieure. Prros robustes; doiots forts, longs,
armés d'ongles courbés et acérés; tarses courts.
Arces longues, la 1re. rémige longue, d'egale lon-
gueur avec la 3e. ; la 2e. la plus longue.
Ils se nourrissent habituellement de proie vivante , sans
jamais se jeter sur les cadavres ; ils mettent beaucoup
d'adresse, soit pour saisir leur proie, soit pour la surprendre ;
poursuivent les oiseaux à tire d’ailes, ou tombent d’aplomb
dessus. Ils nichent habituellement dans les crevasses des
rochers et des masures. Le plus grand nombre des espèces
qui composent cette division peut être employé avec succès
pour la chasse au vol. Le nom d'oiseaux de proie nobles,
qui leur a été donné, leur vient probableinent de la préroga-
tive attachée autrefois au droit de fauconnerie, prérogative
dont la seule noblesse était en pouvoir; c’est là Punique
origine sur laquelle on peut se fixer, car il n’est guère à
supposer que les méthodistes entendent, par cetie épithète ,
* Plusieurs espèces exotiques forment ce passage, qui est
presque sans caractère assignable.
D'ORNITHOLOGIE. 17
que les oiseaux de la famille des Faucons proprement
dits, chassent avec plus de noblesse que les autres, ou
qu’ils ont un choix plus distingué dans le genre de nourri-
ture; car, à l'exception des quatre premières espèces de mes
faucons , toutes les autres se nourr issent uniquement
d’ insectes ; et u’attaquent que très- rarement un animal
vertébré. Nous connaissons dans cette division une petite
espèce propre à l’île dé Java et aux Moluques , qui n’est pas
plus grande qu’une alouette ; elle se nourrit de petits
insectes; c’est le Falco cœrulescens. Lath. sp. 120.
Remarque. Il est essentiel d'observer que les espèces
qui composent cette division sont trés-difficiles à distinguer
les unes des autres ; lés jeunes de l’année des petites espèces
se ressemblent beaucoup pour les couleurs du plumage. Les
moyens les plus sûrs pour les distinguer sont le me surage en
longueur totale , la longueur PE ailes en comparaison
de là queue, et la. Ce des pieds, de la cire et des
paupières.
FAUCON GERFAUT.
FALCO ISLANDICUS. (LaATH.)
Tout lé fond du plumage blanc, rayé sur les
parties Supérieures et sur la queue d’étroites
bandes brunes ; partiés inférieures également blan-
ches, marquées de petites taches brunes en forme
de larmes ; ces taches plus nombreuses et plus
grandes sur les flancs; bec jaunâtre; cire et tour
des yeux d’un jaune livide; iris brun; pieds d’un
beau jaune. Longueur du male, pied 9 ou
10 pouces; la femelle a 2 et 5 pouces de plus. Les
très-vieux mles,
Les males varient suivant les âges ; ‘ plus ils
sont vieux, plus le blanc de leur plumage est
Paewrre [°. 2
18 MANUEL
pur, moins 41l y a de taches sur les parties infe-
rieures , tandis que Îles raies A des par-
ties supérieures ne présentent point autant de lar-
geur. Les bandes à la queue varient de 12 à 14.
La vieille femelle, qui est plus grande, diffère
encore du veux mâle par un HAE HAE nombre
de taches d’un brun foncé sur les parties inférieu-
res; ces taches se présentent sur les flancs en
bandes transversales; les raies des parties supé-
rieurés sont plus larges et en plus grand nombre ,
ce qui fait que le blanc n'occupe point une aussi
grande étendue que dans le mâle.
Faxco isLanDicus CANDICANS. Lath. nd. Orn. v. 1. p. 32.
sp. 69. — Gmel. Syst. 1. p. 255. sp. 101. — Meyer,
Taschenb. Deut. v. 1. sp. 65.— Farco rusricozus. Gmel.
Syst. 1.p. 268. Sp. 7.—Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 28. sp. 60.
— Faun. Suec. n°. 56. — Id. Rets: p. 64. sp. 8. un in-
dividu adulte, mais pas très-vieux. — GERFAUT DE
Nonwéce. Buff. Qés. v. 1. p. 259. mais surtout sa pl.
ent. 462. — Faucon D’Israxpe. Sonnin. nouv. édit. de
Buff. Ois. v. 5. p. 151: — Ware JErrarcox. Lath. Syn.
v. 1. p. 83. et 84. — Id. supp. p. 21.— SPARVIERE BIANCO
pr Moscovra. Stor. degli ucc. v. 1. pl. 350. — Coxrore»
Fazcox. Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 222.—Lath. Syn. v. 1.
p. 56. sp. 57. — Der ascaxDiscne Faixe. Naum. Nacht.
p. 409. t. 57. fig.,107. très-vicux mâle.
Les jeunes de l’année et ceux d’un an, n'ont
presque point de blanc; tout leur Sltlibe supé-
rieur est d’un eeéndré EEut À uniforme, seulement
varié par de très-petites taches blanchâtres au
bout de toutes les plumes; les pennes de là queue,
également d'un brun cendré, portent 12 petites
E—
4
D’'ORNITHOLOGIE. 19
bandes interrompues d'un blanc isabelle ; sommet
de la tête, nuque, cou et toutes les parties infé-
rieures marquées de grandes et larges taches
brunes, disposées longitudinalement et bordées
sur chaque côté, par des espaces plus ou moins
grands, d’un blanc pur; pieds d’un plombe legère-
ment nuancé de jaunätre; cire et tour des yeux
d'un bleuâtre clair. C’est alors
Farco eyrrarco. Gmel. Syst. 1. p. 275.8p. 25. — Lath.
Ind. v. 1. p. 52. sp. 68. — Farco sacer. Gmel. p. 253;
Sp. 93.—Lath. Ind. v. 1. p. 54. sp. 55.—Bureo cinrreus.
Daud. Orn. v. 2. p. 156. — Edwards. £. 53. figure exacte.
— Farco ruscus. Fauna Groent. p. 50. n°. 54 b. — Le
Genraur. Buff. Ois. v. 1. p. 259. t. 13. — Id. p. 241. —
Id. pl. ent. 210 et 446. — Le Sacre. Buff. Ois. vw. 1.
p. 246. €. 14. — Browx JER-FALCON and IcELAxD Farcox.
Lath. Syn. v. 1. p. 71 et 82.— a et b.— SPARVIÈRE SACRO
mono. Stor. degli uccelli, pl. 28. — Naum. Vüg. nacñt.
4. 57. fig. 108. jeune femelle de 2 ou 35 ans, et t. 58.
f: 109. un jeune de l’année. — Farco ruscus. Faun.
Groenland. p.56. sp. 54. b.—GreEnranp Farcos. Arct.
Zoo. v. 2. p. 220. e.— Lath. Syn. Supp. p. 18. est en-
core une espèce nominale qui appartient indubita-
Llement au jeune de cette espèce.
Remarque. Quelques naturalistes allemands prétendent
que le Falco gyrfalco forme une éspèce distincte, propre
aux contrées de la Norwége et de la Laponie; il est ce-
pendant certain que tous les individus que l’on m'a désignés
comme tels ne sont que des jeunes en differens états, et
que tous ceux que j'ai eus sous les yeux appartiennent
à l’espèce de cet article, dont le Falco candicans est l'état
parfait. M. Cuvier veut former de cette seule espèce son
sous-genre Hierofalco. Voyez Règ. anim. vw. 1. p. 512.
Habite : plus particulièrement lIslande, d’où on le
20 MANUEL
transporte en Danemarck pour la fauconnerie royale qui en
fournissait jadis plusieurs autres fauconneries d'Allemagne ;
il paraît cependant que l’espèce est également répandue
dans tout le nord et même jusque dans le nord de l’Alle-
magne, Où on ne voit habituellement que des jeunes ; les
vieux y sont très-rares.
Nourriture : grands oiseaux et petits quadrupèdes sur
lesquels il s’élance avec une rapidité étonnante; le plus
souvent en se faisant tomber en ligne presque perpendi-
culaire.
Propagation : niche dans le nord, presque toujours
parmi les rochers les plus élevés et les plus inaccessibles ;
ponte inconnue.
FAUCON LANIER.
FALCO LANARIUS. (Li1Nn.)
Ailes aboutissant aux deux tiers de la queue ;
doigt du milieu plus court que le ÉD une mous-
tache très-étroite qui disparait presque totalement
avec l’âge, pieds bleuätres ; les deux premières
rémiges à barbes tronquées vers le bout.
Sommet de la tête d’un roux clair, marqué de
taches oblongues brunes; au-dessus des yeux un
large sourcil blanc qui aboutit à l'occiput, et se
trouve rayé de brun; toutes les autres parties su-
périeures d’un brun cendré, toutes ces plumes
étant frangées de roux clair; une très-étroite mous-
tache, peu marquée, à la racine du bec; toutes
les parties inférieures d’un blanc pur, marquées
de petites taches lancéolées d’un brun clair; ces
taches s’élargissent et deviennent plus longues en
approchant des cuisses; couvertures du dessous de
D'ORNITHOLOGIE. 21
la queue et gorge sans taches; sur les barbes
intérieures des pennes caudales sont des taches
ovoïdes d’un blanc roussâtre; tour des yeux, cireet
iris jaunes; bec et pieds bleuâtres. Longueur du
mâle , 1 pied 7 pouces 6 lignes; la femelle mesure
1 pied 8 ou 9 pouces. Les vieux.
La vieille femelle, plus grande que le mâle,
s’en distingue encore par le sommet de la tête
qui est d’un brun foncé, par les franges plus
étroites qui entourent toutes les plumes du man-
teau et des ailes, par des taches lancéolées
plus larges sur les parties inférieures, et par les
stries très-étroites à la gorge et sur les couver-
tures inférieures de la queue.
Farco Lanarius. Lath. nd. Orn. v. 1. p. 38. sp. 92.
— Gmel. Syst. 1. p. 276. — Retz. Faun. Suec. p. 72.
sp. 19. mais point celui de Brunn. Orn. borea. —
Nilson. Ornit. Suec. v. 1. p. 44. sp. 15 ? — LE vrar La-
niER de Buff. Os. v. 1. p. 245. mais point sa pl. enl. 430
qui est un vieux mâle de l’espèce suivante.—Sonn. nouv.
édit. de Buff. Ois. v. 3. p. 87. mais point la figure donnée
sous ce nom.— Lanxer, Lath. Syn, v. 1. p. 86. — Penn.
Arct. Zool. v. 2. p. 225.
Les jeunes de l’année ressemblent tellement
aux jeunes du Faucon pèlerin, qu'on ne saurait
les distinguer facilement par une description ; les
teintes et les legères differences dans les taches ne
peuvent être bien rendues que par le pinceau. On
les reconnaîtra très-aisément à leur plus forte taille
et par le moyen des caractères indiqués en tête de
mes articles.
23 MANUEL
Farco srezranis. Gmel. Syst. 1. p. 254. sp. 05.—Lath,
TInd. Orn. v. 1. p. 35. sp. 77. — Harry Farcon. Lath.
Syn. v.1.p.579. Dans la première édition j’ai placé ces sy-
nonymes à l’article du jeune Faucon pèlerin, mais alorsje
ne connaissais point encore le vrai Lanaer. Il paraît que
lé lanier de Nilson, Ornit. Suec. v. 1. p. 44. Sp. 19., S'il
est véritablement de cette espèce, n’en est que le jeune.
Quand au lanier de Gérardin, Orn. v. 1. p. 52., ce n’est
que le jeune hobereau.
flabite : plus particulièrement les contrées orientales et
septentrionales de l'Europe; assez commun en Hongrie,
en Pologne, en Russie; se montre souvent en Autriche et
en Styrie ; très-rare en Allemagne, encore plus en France
et dans le Midi.
Nourriture : gros oiseaux , sur lesquels il se laisse
tomber du haut des airs; rarement des petits mammifères,
Propagation : niche toujours dans les lieux montueux
parmi les rochers, souvent dans Îes buissons et dans les
bois à de hautes élévations; ponte inconnue,
FAUCON PÉLERIN.
FALCO PEREGRINUS. (Lxrnx.)
Ailes aboutissant à l'extrémité de. la queue ;
doigt du milieu aussi long que le tarse; une très-
arge moustache notre qui se dilate encore à rat-
son de l’äge; pieds jaunes ; une seule remige à
barbes tronquees vers le bout.
Tête, partie supérieure du cou et une large raie
latérale où moustache qui prend son origine à la
hrs : ] = A Les
racine du bec d'un bleu noirâtre, les autres par-
ties supérieures d’un bleu cendre avec des bandes
d'une temte plus foncée; queue à bandes étroites,
D'ORNITHOLOGELE. 23
alternativement cendrées et noirâtres ; gorge et
poitrine d’un blanc pur avec un petit nombre de
fines raies longitudinales; les autres parties infe-
rieures d'un blanc sale avec de fines bandes trans-
versales brunes; un grand nombre de taches rous-
sâtres ou blanchâtres , disposées régulièrement sur
_les barbes intérieures des rémiges; bec bleu, arme
d’une seule dent; tour des veux, iris et pieds d'un
beau jaune. Longueur du mâle, 1 pied 2 ou 3 pouces;
la femelle mesure 1 pied 4 ou 5 pouces. Les vieux.
La vieille femelle, toujours plus grande que /e
male, s’en distingue encore par le cendre bleuâtre
moins pur et moins clair des parties supérieures,
et par le blanc roussâtre des parties inférieures.
Farco PEREGRINUS. Gmel. Syst. 1. p. 272. sp. 88. —
Lath. Ind. v. 1. p. 35. sp. 52. — Le Favcox. Buff. pl. ent.
421. — Wanper Faire. Bescht. Naturg. Deutsehl. v. 2.
p. 744. — Id. Taschenb. p. 33. — Meyer, Taschenb.
Deutschl. v. 1. p. 55. — Le Laxier. Buff. Ois., surtout
sa pl. ent. 450. figure exacte du très-vieux mûle*. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 52. —Farco asrennus. Bescht.
Naturg. Deutschl. v. 2. p. 559. — Naum. Vôgq. t. 15.
f: 21. figure très-exacte d'une vielle femelle. — Tre
BLUE BLACK FaLccow. Penn. Brit. Zoôl. tab. 1. fig. 5. —
SPARVIERE PELLEGRINO. SL0r. degti ucc. v. 1, pl. 23 et 24.
Remarque. On doit encore ajouter à la liste des indica-
tions du faucon pèlerin, FALco BARPARUS. Lath. Znd. Orn.
EEE nee
* Remarquez surtout que Foiseau indiqué par Buffon sous le
nom de Lanier, n’est que l’état parfait du mâle Faucon pèlerin, et
que le vrai Lanarius de Linnée, décrit à l’article précédent, est
une espèce distincte, »
24 MANUEL
D. 1. p. 93. sp. 71. — Gmel. Syst. 1. p. 272. — Bansary
Farcon. Albin. Ois. v. 5. £. 2., avec une figure qui re-
présente assez distinciement cet oiseau. —Lath. Syn.
DL D. 7
Les jeunes de l’année, ont le front, la nuque
et les joues d’un blanc jaunâtre, avec quelques ta-
ches noirûtres ; la région des veux et la bande lon-
gitudinale ou moustache des côtés du cou noi-
râtres; les parties supérieures d'un noir cendre,
toutes les plumes de ces parties bordées et termi-
nées de brun clair; sur la queue des bandes 1rre-
gulhères rousses, et toutes les pennes terminées de
blanchätre ; la gorge blanchâtre; toutes les autres
parties inférieures blanchätres, avec de très-grandes
taches longitudinales, brunes; ces taches occupent
le centre des plumes; iris brun ; bec bleuâtre et
noir à sa pointe; cire et tour des yeux d’un bleu
jaunâtre ou hvide ; pieds d’un jaune mat. C'est
alors
Faico norxonnus. Briss. Orn. v. 1. p. 524. À. — Lx
Faucox sors. Buff. Os. p£. ent. 470. — Faucon commux.
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 50.—Yrariine Farcon. Lath.
Syn. v. 1.p. 65. 4.— Nauman, V'üg.t. 14. f. 22, ett. 12.
f. 20. trés-jeunes individus. — Sior. deg. ucc. v. 1.
pl. 25. — Faucon xoir passaGer. Duff. pl. ent. 469. —
Frisch. £. 83. (un Faucon pèlerin à l’âge de deux ans.)
Les variétés accidentelles, et celles qui sont dues
à l’âge, diffèrent par des nuances plus ou moins
foncees dans les parties supérieures du plumage;
par les couleurs plus ou moins claires des parties
inférieures ; par les taches plus ou moins étendues
D’'ORNITHOLOGIE. 25
de ces parties, par la forme de ces taches dispo-
sées transversalement ou longitudimalement ; ce
dernier caractère appartient exclusivement à l’âge;
les jeunes portent sur les parties inferieures de
larges taches longitudinales, dont la forme se
change dans un äge plus avance en bandes trans-
versales. Le faucon pèlerin se distingue dans tous
les âges par la large moustache où bande brune,
placée à la partie latérale du haut du cou.
Habite : dans toutes les contrées montueuses de l’'Eu-
rope, particulièrement sur les rochers; très-rare dans les
pays en plaines, jamais dans les contrées marécageuses ;
abondant en Allemagne et en France, assez commun en
Angleterre et en Hollande , rare en Suisse.
Nourriture : tétras de toutes les espèces ; faisans, per-
drix, oies, canards, pigeons et autres gros oiseaux.
Propagation : niche dans les fentes des rochers, très-
rarement sur des arbres; pond trois ou quatre œufs d’un
jaune rougeâtre avec des taches brunes.
FAUCON HOBERE AU,
FALCO SUBBUTEO. (Larn.)
Gorge blanche ; depuis les yeux s'étend sur Îa
partie blanche des côtés du cou une large bande
noire ; parties supérieures d’un noir bleuître,
avec des bordures claires ; parties inférieures blan-
châtres avec des taches longitudinales noires; crou-
pion et cuisses d'un roux rougeätre; pennes late-
rales de la queue, rayées en dessus de noirûtre,
en dessous de blanchâtre avec des bandes brunes :
bec bleuâtre ; cire, paupières et pieds jaunes; iris
26 MANUEL
brun ; ailes plus longues que l'extrémité de la queue ;
partie supérieure des rémiges rayée de roux sur les
barbes intérieures; la 17e, rémige plus longue ou
de la même longueur que la 3°. Longueur, 1 pied
2 pouces. Les vieux müûles.
La femelle : a les parties supérieures d’un brun
noirètre; le blanc des parties inférieures est moins
pur, les taches sont plus brunes, et le roux du
crouplion et des cuisses est moins vif. Longueur,
1 pied 4 pouces.
Les jeunes de l'annee , ont plus de noir sur les
parties supérieures et les plumes sont toutes bor-
dées de jaune roussâtre; le sommet de la tête est
fortement teint de cette couleur : deux grandes
taches jaunâtres couvrent la nuque; gorge et cô-
tés du cou d’un blanc jaunâtre; les autres parties
inférieures d’un jaune roussätre, tachées longitudi-
ralement de brun clair; pennes de la queue termi-
nées d’une bande roussâtre ; cire d’un vert jaunâtre;
pieds d’un jaune mat.
Farco sussureo. Lath. Znd. Orn. v. 1. p. 47. — Gmel.
Syst. 1. p. 283. — Meyer, Taschenb. Deut. v. 1. p. 59.
—Le Hosereau. Buff. Ois. v. 1. p. 257.—1Id. pl. ent. 432.
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 54. —Hossy Farcon. Lath.
Syn. 0. 1. p. 103. — Id. supp. p. 28. — BAUMFALKE
Bescht. Taschenb. Deut. v. 1. p. 36. — Borkh. Deut.
Orn. Heft. 15, mûle et femelle. — Frisch. £. 86.— Farco
BARLEITA E CIAMATO. S£or. degli ucc. pl. 45. — Naum.
#'ôg. Deut. 1. 15. f. 23. le vieux mâtle.—Frisch. 4. 86.
jeune femelle.
Habite : les bois dans le voisinage des champs, commun
D'ORNITHOLOGIE. 27
dans plusieurs parties de l’Europe qu’il quitte lhiver ; rare
en Hollande.
Nourriture : bouvreuils , pinsons , particulièrement
des alouettes, quelquefois des cailles et de jeunes oiseaux
riverains ; en été différentes espèces de scarabés.
Propagation : niche sur de très-hauts arbres, ou dans
les fentes des rochers; pond trois ou quatre œufs bleuâtres,
arrondis, blancs , inégalement mouchetés de gris et de
couleur olive.
FAUCON ÉMÉRILLON.
FALCO ÆSALON. (Miur.)
Ailes aboutissant vers les deux tiers de la lon-
gueur de la queue.
Parties supérieures du éorps, ainsi que la queue
d’un cendré’bleuâtre, marqué sur le centre de
chaque plume de taches longitudinales noires; cinq
raies irrégulières, formées de taches noires isolées
sur là queue, qui a vers son extrémité une très-
large bande de cette couleur, et est terminée de
blanchâtre; gorge blanche; parties inférieures d'un
jaune roussâtre avec des taches oblongues en forme
de larmes; bec bleuâtre; cire, tour des yeux et
pieds jaunes ; iris brun ; rémiges rayées intérieure-
ment de blanc ; la 1re, rémige plus courte ou de la
même longueur que la 4e. Longueur, 11 pouces.
Le vieux male.
La vieille femelle, est plus forte de taille; le
cendré bleuâtre des parties supérieures est plus
foncé; elle se distingue encore facilement du vieux
mâle par les teintes des parties inférieures; tout
28 MANUEL
ce qui est roussatre chez ce dernier est d'un blanc
jaunâtre chez la femelle; les taches oblongues en
forme de larmes sont plus grandes et plus nom-
breuses.
Farco cæsius. Meyer, Taschenb. Deut, v. 1. p. 60.—
Fazco LiTHorarco. Gmel. Syst. 1. p. 278. sp. 105. — Lath.
Ind. Orn. v. 1. p. 47. Sp. 115.— Le Rocarer. Buff. Oùs.
v. 1. p. 286. — Id. pt. ent. 447. — Gérard. Tab. élém.
V. 1. p. 98. — STone Farcow. Lath. Syn. v. 1. p. 93. —
Naumann, Wôg. Nachtr. t. 17. f. 32. figure très-exacte
du vieux mâle.
Les jeunes de l'année, ont le dessus du corps
d'un brun foncé à bordures de plumes rousses; à
l'ouverture du bec une étroite bande brune , se-
mée de taches blanches ; queue noirâtre , portant
cinq bandes étroites d’un brun roussâtre, et termi-
née de la même couleur; rémiges rayées intérieu-
rement et sur toute leur longueur de roux fonce;
parties inférieures d’un blanc jaunâtre avec de
grandes taches longitudinales, brunes.
f’arie suivant l'âge; les parties supérieures plus
ou moins nuancées de roussâtre; les taches du
centre des plumes moins prononcées; parties in-
férieures d’un roussâtre clair avec des taches d’un
roux foncé; cire verdâtre; tour de l'œil hvide.
Farco æsarox. Gmel. Syst. 1. p. 284. Sp. 118. — Lath,
Ind. Orn. v. 1. p. 49.—L'Émémrrox. Buff. Ois. pl. ent.
468. le jeune mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 6o.
— Frisch. £. 87. — SPARVIERE SMERIGLIO. Stor. deg. uce.
p. 18 €£ 19.-— Nauman. Vôg. Deut. t. 15. f. 24. jeune
inôte. |
D’ORNITHOLOGIE. 29
Habite : les forêts en montagnes. Les auteurs allemands
disent qu’on le rencontre le plus souvent en hiver ; rare en
Hollande.
Nourriture : alouettes et autres petits oiseaux.
Propagation : niche sur les arbres ou dans les fentes
des rochers; pond cinq ou six œufs, blanchâtres, marbrés
à l’un des bouts de brun verdâtre.
FAUCON CRESSERELLE.
FALCO TINNUNCULUS. (Læxx.)
Ailes aboutissant aux trois quarts de la lon-
gueur de la queue; plumage supérieur du mâle,
varié de nombreuses taches noires; rémiges rayées
intérieurement ; ongies constamment noù’s *.
Sommet de la tête d’un gris bleuâtre; parties
supérieures d'un brun rougeûtre , régulièrement
parsemé de taches angulaires, noires; parties infé-
rieures d'un blanc légèrement teint de rougeûtre
avec des taches oblongues, brunes ; queue cendrée,
portant une large bande noire vers son extrémité,
et terminée de blanc ; bec bleuâtre ; cire, tour
des yeux, iriset pieds jaunes. Longueur, 14 pouces.
La femelle, est plus grande; toutes les parties
supérieures d’un rougeûtre plus clair, rayées trans-
versalement de brun noirâtre ; les parties infe-
rieures d’un roux jaunätre avec des taches oblon-
gues noires ; la queue roussätre avec neuf ou dix
* Cette courte indication est placée ici pour servir à distinguer
du premier coup d'œil, le Falco tinnunculus du F. tinnunculoïdes,
30 MANUEL
bandes étroites, noires; une large bande de cette
couleur vers son extrémité, qui est terminée de
blanc roussätre.
'arie, avec les parties supérieures d’un rous-
sätre taché de noir; souvent le haut de la tête plus
ou moins nuance de bleu clair; le plumage varié
de blanc; quelquefois entièrement blanc.
Farco rnnuncuLus. Gmel. Syst. 1. p. 258. sp. 16. —
Lath. Ind. Orn. v. 1. p.. 41. — Meyer, Taschenb. Deut.
v. 1. p. 62.— nn TINNUNCULUS ALAUDARIUS. Gmel. p. 259.
var. et la femelle. — La CRessERELLE. Buff. Os. v. 1.
p. 579. — Id. pl. ent. {4o1. vieux mâle, et 471. de jeune
de l’année. — L'ÉPerviER DES ALOUETTES. Briss, Orn, v. 1.
p. 579. La femelle. — Frisch.£. 84. vicux mâte, t. 85.
jeune mûle, et t. 88., femelle. — Nauman, Vôg. t. 20.
f. 51. vieux mäûle, et f. 52. femelle. — TurmrFaixe.
Bescht. Taschenb. Deut. v. 1. p.55. Meyer, V6g. Deut.
Heft. >. mâle, femetle et jeune. — Kesrrir Farcox. Lath.
Syn. v. 1. p. 94. — Ti. supp. p. 25.— FALCO ACERTELLO
o pt rorr. AStor. deg. uccelli. pl. 49. 5o et 51.
Les jeunes, ont le sommet de la tête, la nuque
et le manteau d'un brun-roux, rayé de noir; ces
raies forment des angles sur le dos; sur les pre-
mières pennes des ailes sept taches roussätres et
blanchâtres ; queue roussâtre, ondée de cris cendré
et transversalement rayée comme dans la femelle;
gorge d’un blane roussâtre ; à l’ouverture du bec
une petite raie noire qui se prolonge sur le haut
du cou; le reste des parties inférieures d’un roux
blanchâtre avec des taches oblongues, noires; iris
brun; cire d’un vert jaunâtre.
D'ORNITHOLOGIE. 91
Farco pruNEus. Bechst. Taschenb. Deut. w. 1. p. 58.
n°. 50. une Cresserelle à l’âge d’un an. —Farco rascra-
rus. Retz. Faun. Suec. p. 50. sp. 15.
Habite : les masures et les clochers, souvent aussi les
bois ; assez commun dans toute l’Europe, très-abondant en
Hollande.
Nourriture : souris, mulots. petits oiseaux, grenouilles,
lézards, hannetons et autres insectes. ,
Propagation : niche dans des crevasses de vieilles
murailles , ou dans les vieilles tours ; souvent dans les trous
de vieux chênes et d’autres arbres perforés; pond trois où
quatre œufs, d’un jaune roussâtre, marqués de grandes
et petites taches d’un brun rougeâtre, souvent totalement
d'un rouge de brique avec des taches plus foncées.
FAUCON CRESSERELLETTE.
FALCO TINNUNCULOIDES. (N ATTERr.}
Ailes aboutissant à l'extrémité de la queues
plumage supérieur et rémiges du mäle sans aucune
tache ; ongles constamment d'un blanc pur T.
Sommet de la tête, cotés du cou et nuque d’un
cendrée clair, sans taches; dos, scapulaires, et la
plus grande partie des couvertures alaires , d’un
roux rougeâtre , foncé, sans aucune tache; quel-
ques-unes des grandes couvertures des ailes, les
pennes secondaires , le croupion et presque toute la
queue d’un cendre bleuâtre; une large bande noire
à l'extrémité des pennes caudales, qui sont termi-
* Cette indication sert à distinguer Je Falco tinnunculoïdes dn F.
tinnunculus.
32 MANUEL
’ L . ; > . . r
nées de blanc; gorge claire; les autres parties infe-
rieures d'un roux rougeûtre clair, parsemé de pe:
tites taches et de raies longitudinales, noires; pieds
jaunes, ongles d’un blanc pur; bec bleuûtre; cire
et tour des yeux jaunes. Longueur, 11 pouces. Le
vieux mâle.
La vieille femelle, est un peu plus grande; elle
ressemble tellement, par les couleurs du plumage,
à la femelle cresserelle, qu'il est impossible de les
bien distinguer par une description; on les recon-
nait cependant au premier coup d'œil; 1°. par la
très-petite taille; 2°. par la longueur des rémiges
qui aboutissent à l'extrémité de la queue; et 3°. par
la blancheur parfaite des ongles; tous caractères
propres à la présente espèce.
Les jeunes mûäles de l'annee, diffèrent très-petü
de la vierlle femelle ; les ongles sont toujours blancs.
La seule indication que l’on trouve de cette es-
pèce est
FALco p1 TORRE piveRso. Stor. degl. ucc. v. 1. pt. 25.
figure assez exacte du mâle.
Habite : les contrées orientales et méridionales; de
passage en Hongrie, en Autriche et dans les prôvinces
illyriennes; très-commun dans le royaume de.Naples, en
Sicile , en Sardaigne et dans le midi de LEspasne dans 3
hautes montagnes rocailleuses.
Nourriture : particulièrement scarabés et autres grands
insectes ; rarement de petits oiseaux.
Propagation : niche dans les fentes des rochers, parti=
culièrement en Sicile et près de Gibraltar
D'ORNITHOLOGIE. 53
FAUCON A PIEDS ROUGES ou KOBEZ.
FALCO RUFIPES. (Becusr.)
Couleurs principales d'un bleuâtre plus ou
moins fonce ; cire et pieds rouges ; ongles jaunes.
La tête, le cou, la poitrine, le ventre et généra-
lement toutes les parties supérieures d’un gris
couleur de plomb, sans aucune tache; les cuisses,
labdomen et les couvertures inferieures de la
queue d’un beau roux fonce; la cire, le tour des
yeux et les pieds d’un rouge cramoisi; les ongles
jaunes, à pointes brunes ; les ailes aboutissant à
l'extrémité de la queue. Longueur, 10 pouces
6 lignes. Le vieux mâle.
La vieille femelle, est plus forte de taille; la
_tète porte des raies longitudinales noires ; le der-
rière du cou roussätre, à bordures noires; les au-
tres parties supérieures sont d'un bleu noirâtre ;
toutes les plumes, les remiges exceptées, bordees
de noir bleuâtre; côtes de la tête et gorge d’un
roux clair; cette couleur est plus foncée sur les
autres parties inférieures , qui sont rayées de brun
noirâtre; cuisses rousses ; queue d'un gris bleu,
marquée de six ou sept bandes noirâtres et termi-
née par une large bande de cette couleur; la cire,
le tour des yeux et les pieds d’un rouge orange.
Le mäle varie, suivant l’âge; les parties supé-
rieures d'un bleu plus ou moins foncé. La femelle,
quelquefois avec toutes les parties inferieures d'une
seule nuance roussätre; une grande tache noire en
PanTie J"°. 3
34 MANUEL
avant des yeux; toute la tête et la nuque d’un cen-
dre roux; gorge blanche; toutes les autres parties
supérieures d’un plombé cendrée, marqué de larges
bandes transversales noires. Ce sont alors les très-
vieilles femelles.
Les jeunes mâles ressemblent aux /émelles jus-
qu'à leur seconde mue.
Farco rurires. Beseke. Vôgel. Kurlands. p. 15. t. 3
et 4. mâle et femelle. —Bechst. Taschenb. Deut. v. 1.
p. 39. t. — Meyer, Taschenb. Deut. v. 1. p. 64. — Id.
Vôg. Liv-und. Esthl. p. 25. — Farco vespertINus. Gmel.
Syst. 1. p. 282. sp. 23. — Lath. Ind. v: 1. p. 46. sp. 109.
La femelle. —Der Kopez. Gmelin’s. Reise, v. 1. p. Gr. £. 13.
— VARIÉTÉ SINGULERE pu HoBereau. Buff. pl. ent. 451. —
Le Koser. Sonn. nouv. édit. de Buff. Oùs. v. 3. p. 201.
da femelle. — Rorurussicer Fair. Meyer, Wôgel. Deut.
Heft. 18. mâle et femelle. — Annal. der Wetterau.
Heft. 1. p. 45. — Farco varcerra Piomsiva. Stor. degli
uccelli. pl. 46 et 48. mas-femina. — IxcrIAN Farcon.
Lath. Syn. v. 1. p. 102. — OraxcE Lecce» Hossy. Lath.
Syn. supp. v. 2. p. 46. — Naum. Vôg. Nacht. t. 18.
f. 34 et 55. mâle et femelle, figures très-exactes.
Les jeunes de l’année, ont le sommet de la tête
brun avec des stries noirâtres ; gorge et joues
blanches ; une tache noire au-dessus des yeux et
une autre qui s'étend au-dessous; toutes les autres
parties inférieures d’un blanc jaunâtre; sur la poi-
trine des taches longitudinales brunes; ces taches
prennent une forme carrée vers les cuisses , et
manquent totalement sur l’abdomen; le dos et les
autres parties supérieures d’un brun foncé, bordé
de roux-brun; queue d’un roux blanchâtre, mar-
D'ORNITHOLOGIE. 35
quée depuis dix jusqu’à douze bandes brunes, dont
l'inferieure est la plus large ; paupières, cire et pieds
d'un jaune rougeûtre; ongles d’un blanc jaunûtre.
Nauman. Vog. Nacht. t. 17. f: 33. figure très-exacte.
— Farco BARLETTA MISCHIA. Sior. degli ucc. pl. 47. jeune
mé le.
Habite : les bois et les broussailles ; commun en Russie,
en Pologne, en Autriche, dans le Tirol, en Suisse et
en-decà des Apennins; très-rare en France; jamais en
Hollande.
Nourriture : particulièrement scarabés et autres in-
sectes. M. Meyer ne trouva dans l'estomac de ces oiseaux
que des débris de scarabées.
Propagation : inconnue.
SECONDE DIVISION.
AIGLES PROPREMENT DITS.
Bec fort, assez long, ne se courbant point subite-
ment dès sa base. PrEps forts, nerveux; tarses nus
ou couverts de plumes; doigts robustes armés
d'ongles puissans et très-courbés. Aires longues;
les rre,, 2e. et 3e, rémiges les moins longues; la
ire, courte, la 4e. et la 5e. les plus longues *.
Ils chassent avec avantage, tant par rapport à
* Quelques grandes espèces étrangères à ailes différemment
conformées , qu’on peut nommer, d’après M. Cuvier, Aigles Har-
pies où Aigles Autours, parmi lesquelles on trouve aussi des espèces
à tarses lisses et à tarses emplumés, qui toutes sont du Nouveau-
Monde, forment une petite section entre les Aigles proprement
dits de l’ancien continent et les vrais Autours qui sont des deux
mondes. Dans le fait, il n’existe point de ligue de démarcation
entre les Aigles et les Autours,
36 MANUEL
leurs moyens de vol que par leurs armes redou2
tables dans la force du bec et des moyens de pré-
hension; ils sont les plus redoutables destructeurs
des airs; 1ls poursuivent la proie à tire d’ailes, la
saisissent avec les serres, l’apportent encore palpi-
tante à leurs petits, et la déchirent devant eux pour
les nourrir; ce n’est que dans l'extrême disette qu'ils
se Jettent sur les cadavres ou sur les charognes.
Quelques espèces se nourrissent de mammifères et
d'oiseaux ; d’autres se rabattent sur les poissons;
un petit nombre n'attaquent que les reptiles; d’au-
tres que des insectes.
AIGLE IMPÉRIAL.
FALCO IMPERIALIS. (Mrur.)
Ailes plus longues ou de la longueur de la
gueue , qui est presque carrée; narines obliques à
bord superieur échancré ; ouverture du bec fendue
Jusqu'au-dessous du bord postérieur de lxil; surle
dernière phalange du doigt du milieu 5 écailles ; sur
les autres seulement 3 ou 4 écailles suivant l'âge.
Le sommet de la tête et l'occiput garnis de
plumes acuminées, roussâtres, bordées de roux
vif; tout le dessous du corps d’un brun noir, très-
fonce, l'abdomen excepté, qui est d’un roux jau-
nâtre, parties supérieures d’un brun très-foncé et
lustre; quelques jlumes sea, ulaires toujours d'un
blanc pur , ce qui produit quelques grandes taches
sur le manteau; queue d’un gris cendre très-foncé,
avec des bandes noires irrégulières; toutes les
D'ORNITHOLOGIF. 59
pennes ont une large bande noire vers leur bout,
et elles sont terminées de jaunâtre ; iris d’un jaune
blanchâtre; cire et doigts jaunes. Longueur, 2 pieds
6 pouces ; la femelle a 5 pieds. Les vieux.
Facco imPertauis. Bechst. Taschenb. Deut. v. 3. p. 553.
— Aquica carysaËros. Leisler. Ann. der Wetter. v. 2.
pl.très-exacte. p. 170.— Aquisa necrACA. Savig. Syst. des
ois. d'Egypte. liv. 1. p: 22. — Farco mocinix. S. G,
Gmel. Nov. comm. petrop. 15. p. 445. t. 11. figure
passable. — Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 17. sp. 28. —Gmel,
Syst. 1. p. 259. — Koxincs ApLer. Bechst. —Gorn AD&ER.
Koch. Baier. Zoûl. p. 111. sp. 56. — Naum, £. 10. f. 18.
une figure peu exacte, mais corrigée dans la nouvelle
édition de ses œuvres.
Les jeunes d'un et de deux ans, ont les par-
ties supérieures d’un brun roussâtre, varié de
grandes taches d’un roux très-clair; sur les sca-
pulaires sont quelques plumes à pointes blanches;
queue d’un cendré unicolor, maculée de brun vers
le bout, et terminée de roussâtre ; nuque et toutes
les parties inférieures d’un jaune roussâtre ou cou-
leur isabelle ; les plumes de la poitrine et du ventre
étant bordées latéralement et terminées de roux
vif; gorge, cuisses et abdomen d’un isabelle, sans
taches ; bec cendré; iris brun; pieds d’un jaune li-
vide, Les individus un peu plus avances en âge,
ont des teintes plus foncées; le blanc sur quelques-
unes des plumes scapulaires est plus marqué, et
quelques plumes noirâtres et d’un brun foncé pa-
raissent sur toutes les parties du corps.
Naumann a donné une figure très-exacte du jeune dans
ses planches de supplément. |
38 MANUEL
Anatomie. La trachée-artère est composée d’anneaux
très-solides et rapprochés; il se forme une ossification
angulaire au larynx inférieur; les bronches ont des an-
peaux larges. qui diminuent sensiblement de diamètre en
approchant des poumons. Le cri de cet aigle est sonore.
Habite : les grandes forêts en montagnes, rare dans
celles en plaines ; plus commun dans les parties orientales
et méridionales que partout ailleurs; répandu dans toute
Ja Hongrie, en Dalmatie et en Turquie; très-commun en
Égypte et sur les côtes de Barbarie ; rare dans le centre de
l’Europe.
Nourriture : mammifères, daims, chevreuils et re-
pards, souvent de gros oiseaux.
Propagation : niche toujours dans les forêts en mon-
tagnes, ou sur des rochers très-élevés; trés-rarement
dans les forêts en plaines; pond deux ou trois œufs d’un
blanc sale.
AIGLE ROYAL.
FALCO FULPUS. (Lixn.)
La queue, plus longue que les ailes, est très-ar-
rondie ; les narines elliptiques, hautes de 4 lignes
et larges de deux et demie, à bord anterieur
émoussé ; l'ouverture du bec ne s'étend point
au delà du bord antérieur de l'œil ; seulement
3 écailles sur la derniere phalange de tous les
doigts.
Sommet de la tête et nuque à plumes acumi-
nées, d’un roux vif et doré; toutes les autres par-
tes du corps d’un brun obscur, plus ou moins noi-
râtre suivant l’âge; la partie intérieure des cuisses
et les plumes du tarse d’un brun clair; Jamais de
D'ORNITHOLOGIE. 59
plumes blanches aux scaÿ ulaires ; queue d’un gris
foncé, rayée assez regulièrement de brun noirâtre,
et terminée jusqu'à la pointe par une large bande
de cette couleur; bec couleur de corne; iris £ou-
jours brun; cire et pieds jaunes. Longueur, à peu
près 3 pieds; les femelles ont jusqu'à 3 pieds 6
pouces. Les vieux.
AqQuica FULVA. Meyer. V’ôq. div. und. esthl. p. 2. —
Farco niGer. Gmel. p. 559. — Farco rurvus et Furvus
CANADENSIS. Gmel. p. 250. — Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 10.
— Farco carysaèros. Linn. Syst. 12. p. 125. sp. 12. —
Lath. Ind. v. 1. p. 12. {a femelle. — L'Aiere ROYAL.
Buff. pl. ent. 410. femelle. — LE cranD Aicce. Gérard.
Tab. élem. v. 1. p. 17. — L’AicLE commun et L’AIGLE
RoyaL. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 514. * — RiINGTAIL AND
GOLDEN Eacze. Lath. Syn. v. 1. sp. 5 et 6.—AqQuira REALE
DI COLOR LEONATO €t AQUILA RAPACE. 9407. deg. uce. v. 1.
pl. 2. 4 et 5.
Les jeunes d'un et de deux ans, se distinguent
facilement des vieux; tout le plumage d’un brun
ferrugineux ou roussätre assez clair et uniforme
sur toutes les parties du corps; couvertures du
* M. Cuvier forme deux espèces distinctes de notre aigle royal,
mais n’établit d'autre différence essentielle que dans les bandes
irrégulières cendrées sur les pennes caudales de son Aigle royal,
tandis que la moitié supérieure de la queue est blanche chez son
Aigle commun. Le fait est que, le premier est un vieux en état
parfait, et que le second est un jeune d’un ou de deux ans; ce qui
explique parfaitement la raison pourquoi l'individu qui est
depuis plusieurs années au Jardin des Plantes à toujours conservé
la queue barrée; ce caractère étant propre aux vieux. Foyez la
note de M Cuvier au bas de la page 314 de l'ouvrage cité.
4a MANUEL
dessous de la queue blanchâtres; partie intérieure
des cuisses et plumes du tarse d’un blanc pur; la
queue d’un blanc parfait depuis la base jusqu'aux
trois quarts de sa longueur, mais après, brune jus-
qu'à la pointe; barbes intérieures des remiges et
des pennes caudaires d’un blanc pur; cette même
couleur occupe aussi la plus grande partie de toutes
les plumes du corps depuis leur base. 4 mesure
que le jeune avance en âge, les couleurs du plu-
mage rembrunissent; le blanc de la queue occupe
moins d'espace , et il commence à s’y former des
indices de barres transversales. C’est à la troisième
année que le jeune se revêt du plumage de la-
dulte.
L’Aice comuux. Buff. Oùs. v. 1. p. 86. — Id. p{. ent.
4o9. da seule figure qui représente d’une manière
exacte le plumage du jeune de l'année.— Gérard. Tab.
élém. v. 1. p. 25. sp. 2. — Edwards. Av. v. 1. £. 1. —
Rixctaiz Eacze. Lath. Syn. v. 1. p. 32. sp. 6. — Aquira
Fuzyva. Meyer, Taschenb. Deutschl. v. 1. p. 14.—Aquixa
DE NIDO E DI COPA BIANCA. AStor. degli ucc. v. 1. pl. G et 5.
— Naum. Wôg. Nacht. t. 24. f. 48. figure très-exacte
d’un individu en mue. (mais point sa t. 10. f. 18, qui est
un vieux de l’aigle impérial. }
Remarque. J'ai observé ce changement de livrée sur
deux aigles vivans, nourris chez moi depuis quelques an-
nées; je reçus l’un très-jeune, l’autre était plus avancé en
âge ; ce dernier est maintenant en état complet de plu-
mage ; le plus jeune passe par les mêmes nuances que le
plus âgé, et on aperçoit sur les pennes de la queue les in-
dices des bandes transversales. Il sera facile de distinguer
l’Aigle impérial del 4igle royat, par les caractères indi-
qués , et surtout aussi par kes belles plumes d’un blanc pur,
D'ORNITHOLOGIE. 41
disposées sur les scapulaires du vieux Aigle impérial, qui
manquent toujours chez lAègle royal; les jeunes diffèrent
tellement par les couleurs du plumage, qu’il est impossible
de jamais les confondre.
Varie accidentellement ; le plumage en partie
ou totalement blanc. Ces individus sont très-rares,
si toutefois ils existent. M. Gerardin en fait une
espèce distincte qui se nourrit de poissons; tout ce
qui a rapport à ces aigles blancs est encore très-
problématique. C’est alors
Farco aisus. Gmel. p. 237. sp. — Farco cyexeus. Lath.
Ind. v. 2. p. 14. — L’Aicce Banc. Briss. Orn. v. 1. p.
129. sp. 3. LÉ Gérard. Tab. élem. (ES 1. ?:- 2% D) LE ,
Anatomie. Trachée à anneaux minces, distans, et liés
par des membranes; point d’ossification apparente à l’en-
droit de la bifurcation ; bronches à anneaux d'égal diamè-
tre. Son cri est un son rauque et faible.
Habite : les grandes forêts en plaines, et moins celles en
montagnes du nord de l’Europe ; très-commun en Suède ,
en Écosse, dans le Tirol , la Franconie et la Suabe ; plus
rare en Italie et en Suisse; assez commun en France, dans
la forêt de Fontainebleau, dans les montagnes de l’Au-
vergne et sur les Pyrénées; rare en Hollande ; moins com-
mun dans les contrées orientales que la précédente espèce.
Nourriture : agneaux, jeunes cerfs, etc., souvent de
gros oiseaux; dans l’extrème disette il se rabat aussi sur
des cadavres.
Propagation : niche sur les rochers et sur les plus hauts
arbres des forêts en plaines et des montagnes peu élevées ;
pond deux œufs , rarement trois, d’un blanc sale mouchetà
de roux ou de rougeütre.
4 MANUEL
AIGLE CRIARD.
FALCO NÆVIUS. (Liwn.)
Tout le corps, la tête, les ailes et la queue d’un
brun lustré, tantôt plus clair ou plus foncé, sui-
vant les états différens d'âge ou de sexe; ce brun
devient plus clair en approchant du croupion et
vers la région des cuisses, qui, de même que les
plumes des tarses et les couvertures inférieures de
la queue, sont d’un brun clair ; la queue, qui est
unicolore , est terminée de roux clair; dans les indi-
vidus de moyen âge, on remarque encore quelques
faibles taches presque effacées sur les ailes et sur
les scapulaires, mais chez les vieux on n’en trouve
plus aucune trace; le plumage est alors unicolore ,
bec noir; cire et doigts jaunes. Longueur, 22 pou-
ces; la femelle mesure 2 pieds au plus. Les pieux
mâle et femelle.
Le perit Arcs. Buff. Ois. v. 1. p. 91. — Sonn. nouw.
- édit. de Buff. Ois. v. 1. p. 250. mais point ta fiqure
pl. 2. f. 1. qui représenteun jeune Orfraie(F.albicilla).
Savig. Syst. des Ois. d’Égypt. p. 84. pl. 1. folio, figure
très-exacte. Sont les seules indications de l'oiseau en plu-
mage parfait. ;
Les jeunes de l'annee et ceux d’un an, ont tout
je plumage sans exception d’un brun foncé très-
lustré, mais toutes les couvertures des ailes sont
marquées vers le bout de grandes taches ovales
d’un blanc grisâtre ; toutes celles du dessous de la
queue, ainsi que les pennes secondaires des ailes,
D'ORNITHOLOGIE. 45
sont terminées par de grandes taches de cette
couleur ; on en voit encore en nombre plus ou moins
considérable, en forme de gouttes, sur les flancs
et sur les cuisses; plus les individus sont jeunes,
plus ces taches sont nombreuses et distinctes; elles
se fondent avec l’âge dans la couleur brune, et
n'existent plus chez les vieux. Les jeunes sont in-
diqués sous,
Farco Nævius ET MacuLarus. Gmel. Syst. 1. p. 258. sp.
49 et 50. -- Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 14et 15. sp. 18 et
19. — Aquira xævi4. Meyer, Taschenb. Deut. v. 1. p. 19.
— Id, Vog. Liv-und. Esthl. p. 6. —Roucn FOETED EAGLE.
Lath, Syn. v. 1. p. 57.— Sporren Eacce. Lath. Syn. v.
1. p. 58. Sp. 15. — Scurev-apcer. Bechts. Taschenb.
Ÿ. 1. p. 11. Sp. 6. — Savigny. Syst. des Oùs. d’ É-
gypte. pl. 2. f. 1. folio, fiqure très-exacte du jeune de
l’année. -— L'Aicce racueré cuvier. Reg. anim. v. 1.
p. 514. —Naum. Vôg. Nacht. t. 52. f. 98. Un individu à
l'âge de deux ans, dont les taches commencent à disparaître.
Remarque. On doit observer de ne point comprendre
dans la liste nominale de cet aigle, le Falco mogilnif de
S. G. Gmel. Cette citation se rapporte à l’Aigle impérial.
Habite : les lieux boisés et montueux de l’Allemagne ;
très-rare en France; plus abonda t en Russie, dans les
parties orientales de lEurope , sur les Pyrénées et en
Suisse, commun dans le midi; jamais en Hollande ; com-
mun en Afrique, surtout en Éc gypte où l'espèce est la
même.
* Remarque. Les individus adultes et ceux de deux ans
sont très-abondans dans le nord et dans quelques parties
du centre de l’Europe , mais les jeunes y sont rares. Depuis
la Suisse jusque vers le midi on ne voit que des jeunes;
les vieux s’y montrent accidentellement.
44 : MANUEL
Nourriture : lièvres, lapins, mulots, chauve-souris,
canards, pigeons et plongeons; le plus habituellement,
surtout en été, de gros insectes.
Propagation : niche sur de très-hauts arbres; pond
deux œufs, marqués à distance de raies rougeûtres.
AIGLE BOTTÉ.
FALCO PENNATUS. (Li1xx.)
Pieds emplumés jusqu'aux doigts ; un bouquet
de lumes blanches à l'insertion des ailes ; queue
en dessus toute brune. *
Front blanchätre ; joues et synciput d’un brun
trés-foncé; occiput et nuque d’un jaune roussâtre,
marque de taches brunes ; dos, couvertures des
ailes et scapulaires d’un brun sombre, bordé sou-
vent de brun plus clair; à l’insertion des ailes se
trouvent huit ou dix plumes d’un blanc pur, sans
aucune tache ; pennes des ailes et de la queue d’un
brun noir dans toute leur étendue; sur ces der-
nières se distinguent faiblement quelques bandes
transversales, très-étroites; toutes lés plumes des
parties inférieures d’un blanc pur, marquées le
long des baguettes par une étroite raie d’un brun
foncé; les plumes des cuisses le sont par de pe-
üites bandes transversales d'un roux peu distinct;
pieds, cire et iris jaunes. Longueur du mâle, 17.
pouces 6 lignes ; de la femelle, 18 pouces. Les
VIEUX.
* Cette courte phrase se trouve placée ici pour servir à bien
distinguer cet Aigle de la Buse pattue, F. Lagopus.
D'ORNITHOLOGIE. 45
La femelle, ne diffère presqu’en rien par les
couleurs du plumage; la taille est seulement un
peu plus forte.
Les jeunes , ont en général plus de brun rous-
sâtre sur la tête et sur le cou, et les parties infé-
rieures sont totalement d’un roux clair, avec des
raies noires très-marquées le long des baguettes;
ils ont aussi les bandes à la queue mieux marquées,
mais les plumes à l'insertion des ailes sont, dans
tous les âges, d’un blanc pur.
Farco pENNATUS. Gmel. Syst. 1. p. 272. Sp. 90.—Lath.
Ind. Orn. p. 19. sp. 54. — Le Faucon parru. Briss.
Orn. v. 6. Appendix. p. 22. t. 1.— Boorep Fazcon. Lath.
Syn. v. 1. p. 55. Sp. 55. — Le Falco pennatus de Cu-
vier, Règ. anim. v. 1. p. 323. n’est qu’une Buse pattue,
F. Lagopus.
Remarque. Cette jolie et très-petite espèce d’aigle, dont
j'ai confondu lessynonymes avec ceux de ma Buse pattue,
voyez Manuel, première édition, p. 22, forme une es-
pèce distincte, très-caractérisée par sa petite taille, par la
forme du bec, semblable à celui des vrais aigles ; par le
bouquet de plumes blanches à l’insertion des ailes, et par
la couleur régulièrement blanche ou rousse des parties in-
férieures ; sa queue n’a point de grand espace blanc, mais
elle est entièrement d’un brun foncé en dessus et grisâtre
en dessous. À la première inspection il est si facile de con-
fondre cet Aigle avec la Buse pattue, que j'ai cru ces dé-
tails indispensables.
Habite : les parties orientales; de passage régulier en
Autriche et en Moravie, probablement aussi dans quelques
provinces de la Russie et en Silésie.
Nourriture : petits quadrupèdes et oiseaux, mais par-
ticulièrement des insectes.
48 MANUEL
Propagation : niche en Hongrie vers les monts Cra-
pacs, et peut-être en plus grand nombre vers les confins de
PAsie ; ponte inconnue,
AIGLE JEAN LE BLANC.
FALCO BRACHYDACTYLUS. (Wozx.)
Tête très-grosse; au-dessous dés yeux un es-
pace garni d'un duvet blanc; sommet de la tête,
joues, gorge, poitrine et ventre blancs, mais va-
riés de taches peu nombreuses et d’un brun clair;
manteau et couvertures alaires brunes, origine de
toutes ces plumes d’un blanc pur; queue carrée,
d’un gris brun rayé de brun plus foncé , blanche
en-dessous ; tarses longs, ceux-ci et les doigts
d'un gris bleu; bec noir; cire bleuâtre ; iris jaune.
Longueur, 2 pieds. Le vieux mâle.
La femelle, amoins de blanc; la tête, le cou, la
poitrine et le ventre sont marqués de nombreuses
taches brunes, très-rapprochées.
Les jeunes, ont les parties supérieures plus fon-
cées, mais l’origine des plumes est d’un blanc
pur; la gorge, la poitrine et le ventre sont d’un
brun roux, peu ou point tache de blanc; les ban-
des sur la queue presque imperceptibles ; le bec
bleuätre ; les pieds d’un blanc grisâtre.
AQUILA BRACHYDACTYLA. Meyer, Taschenb. Deut. v. 1.
p- 21. — Farco cazricus. Gmel. p. 295. sp. 52. — Lath.
Ind. Orn. v. 1. p. 15. probablement un jeune.—Faico
LEucopsis. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 552. — Aquira
LEUCAMPHOMA. Borkb. Deut. Orn. Heft. 9. une femelle.
D'ORNITHOLOGIE. 47
— Le Jean Le BLanc. Buff. Oùs. v. 1. p. 124. — Id. pt.
ent. 413. figure douteuse. — Sonn. nouv. édit. de Bufr.
Ois. v. 1. p. 507. pl. 4. f: 2. fiqure exacte, à la couleur
des pieds près. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 27. —
Farco zeucorsis. Bechst. Naturg. Deut. 2°. édit. vw. 2
PL]
p. 572.— KurrzzemiGeR-ADLER. Meyer, Ann. der Wettcr.
B. 1. Heft. 1. p. 45.— Naum. Vôg. Nachtr. t. 51. f: 97.
figure exacte du mâle.—Farco TERZO D’AQUILA. Stor. deg.
ucc. pl. 41, 42 et 43.
Habite : les grandes forêts de sapins des parties orien-
tales du nord de l'Europe ; peu commun en Allemagne et
en Suisse ; rare en France ; jamais en Hollande.
Nourriture : lézards et serpens auxquels il donne la
préférence ; rarement des oiseaux et des volailles domes-
tiques.
Propagation : niche sur les arbres les plus élevés ; pond
deux ou trois œufs d’un gris lustré sans taches.
AIGLE BALBUZARD.
FALCO HALIAËTUS. (Linn.)
Sommet de la tête et nuque garnis de plumes
effilées, noires dans le milieu, bordées de blanc
jaunâtre ; celles de la nuque très-longues et subu-
lées ; parties supérieures brunes ,souvent une bande
blanche au-dessus des yeux; une longue bande d’un
brun foncé sur les côtés du cou; parties inférieures
blanches ; sur la poitrine de faibles indices d'une
couleur fauve claire; cire et pieds bleus; les tarses
à écailles très-rudes; plante des pieds chagrinée ;
iris jaune; bec noir. Les ailes dépassent de plus
de deux pouces l’extrémite de la queue. Longueur,
y pied 9 ou 10 pouces. La femelle a 2 pieds.
48 MANUEL
Varie suivant l'âge ; plus ou moins de taches
fauves sur les parties inférieures, et celles-ci quel-
quefois sans taches; la queue porte six bandes
brunes; les plumes des parties supérieures termi-
nées de jaune roussâtre; un large espace sur la
poitrine d’un fauve clair taché de brun ; les pieds
plus ou moins foncés.
Les vieux, ont moins de taches à la poitrine, et
les plumes de cette partie ont une bordure rous-
sâtre; la couleur du tarse et des doigts est plus
claire que chez les jeunes.
Farco maziaËrus. Linn. Syst. 12. p. 129. sp. 26.— Lath.
Ind. Orn. v. 1. p. 17. — Aquira narraërus. Meyer,
Taschenb. Deut. v. 1. p. 25. — FaucO ARUNDINACEUS.
Gmel. Syst. 1. p. 263. var. B. une femelle en mue.
Voyez aussi les variétés € et D. — Le Barvuzarn. Buff.
Ois. v. 1. p. 105. t. 2. et p. 142. le même que Catesbi.
Hist. de la Carol. v. 1. 1.2. ainsi que Buff. pl. ent. 414. —
— Wilson. Americ. Ornit. v. 5. p. 13. pl. 57. f. à.
Gérard. T'ab. élém. v. 1. p. 25. — Osprey Eaczs. Lath.
Syn. v. 1. p. 45. sp. 26. — Penn. Brit. Zoôl. t. A. 1.
p. 65. — Fiusanrer. Bechst. Taschenb. Deut. v. 1. p. 12.
— Borkb. Deut. Orn. Heft. 9. mâle et femelle. — Meyer,
Vôg. Deutschl. v. 2. Heft. 25. fiqure très-exacte du
mûle. — Naum. Vôgel. t. 11. f: 19. le mâle. — Aquiza
PESGATRICE. 19407. deg. ucc. v. 1. pl. 4o.
Habite : la lisière des forêts ou sur les rochers proche
des eaux douces, des lacs et des rivières; très-commun en
Russie et en Allemagne, assez abondant en Bourgogne et
dans les Vosges; on le trouve aussi en Suisse et en Hol-
lande. Il émigre en hiver.
Nourriture : des poissons , qu’il saisit avec ses serres à
la surface de l’eau, souvent en se plongeant; rarement
D'ORNITHOLOGIE. 49
des jeunes oiseaux d’eau. Cette espèce est décidément
piscivore.
Propagation : niche sur les arbres ou sur les rochers ,
suivant la localité; pond trois ou quatre œufs d’un blanc
jaunâtre, marqués de très-grandes taches et de petits points
rougeûtres.
AIGLE PYGARGUE.
FALCO ALBICILLA. (Laru.)
Plumage d'un brun tres-clair, taché de brun
foncé; bec et iris presque noirs dans le jeune
âge ; plumage brun, cendre, uniforme, et tris
brun très-clair dans l'âge adulte. Queue ne dépas-
sant jamais les ailes.
Tout le plumage du corps et des ailes d’un brun
sale, ou brun cendré, sans aucune tache; tête et
partie supérieure du cou d’un cendré brun, assez
clair; la queue d'un blanc pur; bec presque blanc;
cire et pieds d’un blanc jaunâtre très-clair; iris
d’un brun clair. Longueur du mâle, 2 pieds 4 pouces
au moins ; de la femelle, 2 pieds 16 pouces au
plus. Les très-vieux, même de l'âge de dix ans.
Vurrur AzBiciLLa. Linn. Syst. nat. édit. 12. p. 125.
sp. 8. — Le Pycarçue et L'ORFRAIE. Cuv. Règ. anim.
V. 1. p: 319. * — FALCO ALBICILLA. Gmel. p+ 293. sp. 59.
— Lath. {nd. Orn. v. 1. p. 9. — Farco azsicaupus. Gmel.
p. 258. sp. 51.— Le cranD Pycarcue. Buff. Oùs. v. 1.
* Réunion très-exacte, basée sur de nombreuses observations
faites à la ménagerie du Jardin des Plantes ; celles-ci s'accordent
à tous égards avec les miennes, sur des individus tués en état de
liberté.
Panrig [°° Â
50 MANUEL
p. 99. — Fiscu-Aprer. Bechst. Taschenb. Deut. v. x.
p. 10. sp. 5. — Frisch. Vôgel. Deut. t. 50. — Cinerous
Eacze. Lath. Syn. v. 1. p. 53. — Id. supp. p. 11.
Les jeunes de l’année. Tête et cou d'un brun
foncé; extrémité des plumes d'une teinte plus
claire; dos et ailes couleur de cafe grillé; les
plumes de ces parties plus claires vers leur ori-
gine, portent une tache longitudinale à leur pointe;
les rémiges noires ; le dessous du corps brun avec
des taches plus foncées, souvent varié de plumes
blanches; queue d’un gris blanchâtre à son ori-
gine , avec des taches irrégulières brunes , dispo-
sées sur les barbes extérieures des pennes, dont la
pointe est d’un brun sans taches; bec noirâtre, base
et cire jaunâtres; iris d’un brun très-fonce; pieds
d’un jaune assez vif. C’est alors
Fazco ossirracus. Gmel. Sysé. 1. p. 255. Sp. 4. — Lath.
Ind. Orn. v. 1. p. 12. — Farco MELANAËTOS. Gmel. p. 254.
sp. 2. — L'ORFRAIE OU GRAND AIGLE DE MER. Buff. Os.
ü. 1.p. 119. 4. 3. — Id. pl. ent. 112. l'oiseau de l’année,
et pl. ent. 415. un individu à l’âge d’un ou de deux
ans. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 25. — Sea Eacre.
Lath. Syn. v. 1. p. 50.— AQUILA REALE COMMUNE. $£0r.
deg. ucc. pl. 1 et 5.— Gornex Eacze. Penn. Brit. Zoôûl.
p. 61. €. A. — Frisch. Vôgel. Deut. t. 69. — Naum.
V'ügel. t. 9. f. 15. un jeune de l’année. — Wirkorricr
AREND. Sepp. Nedert. Vôg. v. 5. p. 417.
Remarque. Jamais, à quelque âge que parvient cette
espèce, on ne voit des individus à tête et partie supérieure
du cou, d’un blanc pur; j'ai vu plus de cinquante individuss
aucun n'avait du blanc à la tête ; j’en ai nourri en captivité
et vu plusieurs autres dans les ménageries, aucun n’a pris
D'ORNITHOLOGIE. Æ
du blanc; les deux individus de la ménagerie du jardin des
Piantes, à Paris, y existent, l’un depuis six et l’autre de-
puis dix ans; j’en ai vu un autre, dans une ménagerie en Al-
lemagne, qu’on y nourrissait depuis neuf añs. Les très-vieux
individus ont la tête et le cou d’un brun cendré ; jamais l'i-
ris des yeux ne devient blanc jaunâtre , comime dans l'es-
pèce suivante. S'il est facile de distinguer les vieux du
F. atbicilla et du F. leucocephatus, in ‘en est point ainsi
des jeunes, qui se ressemblent presqu’à s’y méprendre ,
la seule différence un peu marquée, réside dans la act
de là queue qui l’est un peu plus dans F. leucocéphatis qué
dans F. albicilla et ossifraqus; la première espèce se
trouve en plus grand nombre en Amérique qu’en Europe ;
la seconde paraît seule propre à nos contrées.
Habite : les montagnes et les forêts; le plus souvent
dans le voisinage de la mer ou des grands lacs; très-com-
imun, surtout en hivér, le long des côtes maritimes d’An-
gleterre , de Hollande et de France, rare däns le midi die:
répand en hiver dans l’intérieur de nos provinces septentrio-
nales de la Hollande où ils se réunissent plusieurs dans
les environs des villages. -
Nourriture : gros poissons de mer et de rivière, beau-
coup d’oiseaux d’eau et de mammifères ; dans l’extrème
disette il se jette sur des poissons morts, mais plus volon-
tiers sur des charognes d’oiseaux ou de mammiféres.
Propagation : niche sur les plus hauts arbres des fo-
réls; suivant la localité sut des rochers escarpès le long
des bords de la mer; pond deux œufs obtus, blancs , mar-
qués de taches rougeâtres assez rares,
NF ILL
b2 MANUEL
AIGLE A TÊTE BLANCHE.
FALCO LEUCOCEPHALUS. (Liwn.)
Plumage très-irrégulièrement tache et varie de
brun clair et de brun fonce; bec noir, iris d’un
brun clair dans le jeune âge. 4 plumage brun cho-
cola , assez vif; bec, pieds et iris blanc jaunaätre
dans l’âge adulte. Queue dépassant toujours un
peu les ailes.
Tout le plumage du corps et des ailes d’une
seule nuance de brun foncé très-vif, ou couleur
de chocolat ; la tête, la partie supérieure du cou,
les couvertures de la queue et les pennes de la
queue du blanc le plus pur; bec, cire et pieds d'un
jaune blanchätre; iris presque blanc. Longueur du
mâle, 2 pieds 6 ou 8 pouces , souvent moins; de la
femelle, 2 pieds 10 pouces ou 3 pieds. Les vieux
individus, dès l’âge de trois ans.
Fazco zeucocrpraLus. Gmel. Syst. 1. p. 255. Sp. 5. —
Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 11. — Wils. Am. Ofnit. v. 4.
p. 89. pt. 56. — L’Aicce À TÈTE BLANCHE. Buff. Oùs. v. 1.
p. 09. — Id. pl. ent. 411. —L’AiGLE À TÊTE BLANCHE. Cuv.
Règ. anim. v. 1. p. 515. — L’Aïcre Pycarcue. Vieillot.
Oùs. d’'Am. Sept. v. 1. pl. 5. très-vieux mâle. — Ba
Face. Lath. Syn. v. 1. p. 22. — AQUILA DI TESTA E CHDA
BLANCA. Stor. degli usc. p. 8.
Dans le moyen äge , on voit dès la première
année le blanc se mêler au brun cendré des
plumes de la tête et du cou; ces parties sont va-
rices des deux couleurs à la seconde année; à la
D’'ORNITHOLOGIE. 53
troisième il ne reste presque plus de brun sur les
plumes de ces parties; le plumage est parfait à la
troisième ou à la quatrième mue.
Les jeunes de l’année, sont très-difficiles à dis-
tinguer des jeunes Pygargues ; leur plumage est
moins régulièrement varié de couleurs brunes, et
la queue est toujours un peu plus longue. A la se-
conde mue, on peut distinguer facilement les in-
dividus des deux espèces ; souvent même déjà , dès
la première. La seule indication que nous puissions
y rapporter alors, est Wilson. Æmeric. Ornit. v.7.
PA. 55. ‘à.
Remarque. On nourrit à Berlin, à Paris et à Londres,
plusieurs individus de cette espèce ; j'ai observé les varia-
tions indiquées sur les captifs de la ménagerie de Paris,
où il en existe cinq de différens âges; ces observations sont
parfaitement en rapport afec les états différens que je
conserve dans mon cabinet. On trouve l’espèce dans les
pays du cercle arctique ; nous n’avons encore que deux
exemples de lPapparition de cet aigle dans le centre de
l’Europe ; un vieux mâle a été tué dans le canton de Zurich
en Suisse, et une très-vieille femelle dans le royaume de
Wurtemberg ; ils ne diffèrent en rien de mes individus,
dont l’un est du nord de l’Europe et l’autre des États-Unis.
Habite : les régions du cercle arctique, dont il paraît
ne point s'éloigner beaucoup; très-rare et accidentellement
partout ailleurs.
Nourriture : il paraît qu’elle se compose le plus habi-
tuellement de poissons vivans ; captifs, ils mangent de la
chair.
Propagation : inconnue. -
#4 MANUEL
TROISIÈME DIVISION.
AUTOURS.
ÂILES courtes, aboutissant aux deux tiers de la
longueur de la queue; tre. rémige de beaucoup plus
courte que la 2e,; la 3e. presque égale avec la 4€,
qui ést la plus longue. Preps, à tarses longs; doigts
longs, l'intermédiaire dépassant de beaucoup les la-
téraux; ongles très-courbés et très-acérés.
Leur vol est rapide, sans que pour cela ils re-
muent beaucoup les ailes; ce n'est que dans le
temps des amours qu’ils décrivent des cercles en
volant; ils sont rusés et malins, et sasissent leur
proie à tire d'ailes; ils habitent le plus souvent
dans les grands bois, particulièrement dans ceux
qui avoisinent des rochers,
Remarque. On peut, ilest vrai, établir des différences
assez marquées , entre nos aigles proprement dits etnos au-
tours d'Europe ; mais les lignes de démarcation, dans ces
divisions, se réduisent presqu’à rien, lorsqu’on examine
les formes de plusieurs grandes espèces exotiques, classées
parmi les aigles , tels que l’Aigle destructeur et l’Aigle
urutaurana, qui est le même que l’ Autour huppé de
Le Vaillant. Par conséquent la division des aigles et des
autours est presque sans intervalle assignable ; c’est cepen-
dant de ce groupe qu’on s’est plu à former un grand nombre
de genres, facile à multiplier encore. Ceux qui se bornent
à former une vingtaine de genres dans le genre Falco
de Linnée, pourraient en créer quarante par les mêmes
moyens,
Ex
Qt
D'ORNITHOLOGIE,
L'AUTOUR.
FALCO PALUMBARIUS. (Lrnnx.)
Les parties supérieures d’un cendré bleuàtre;
au-dessus des yeux un large sourcil blanc; les par-
ties inférieures portent sur un fond blanc des raies
transversales et des bandes étroites longitudina'es
d’un brun foncé; queue cendrée, rayée de quatre
ou de cinq bandes d’un brun noirâtre ; bec d'un
noir bleuâtre; cire d’un vert jaunâtre; iris et pieds
jaunes. Longueur de la femelle , 2 pieds; ie mâle a
: de moins.
La femelle a le dessus du corps moins nuancé
de bleuâtre, mais plus coloré de brun; elle a un
plus grand nombre de petites bandes brunes sous
la gorge.
Varie, avec la tête blanche, ou totalement blanc;
souvent les parties supérieures variées de brun ou
de blanc-jaunâtre; sur la queue, des bandes pres-
que imperceptibles , ce qui la fait paraître unico-
lore.
Farco parumparius. Gmel. Syst. 1. p. 269. sp. 30. —
Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 29. sp. 65.— Meyer, T'aschenb.
Deut. v. 1. p. 49.—Id. Vôg. Liv-und. Estht. p. 16. —
L’Avroun. Buff. Oùs. v. 1. p. 150. — Id. pt. ent. 418. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 50. — Gosnawx. Lath. Syn.
V. 1. p. 98. — Id. supp. v. 1. p. 16. — Hunernanicur.
Bechst. Taschenb. Deut. v. 1 .p. 28. — Meyer, Vüg.
Deut. Heft. 3. vieux mâle et jeune femetle. — SrarviErE
DA COLOMBI. S£or. deg. ucc. v. 1. pl. 21 et 22. — Fisch.
$. 81 et 82. — Naum. Vôg. t. 15. f. 20. Le vieux mâle.
56 MANUEL
Les jeunes de l'année, diffèrent considérable-
ment; la cire et les pieds d’un jaune livide; l'iris
d’un gris blanchâtre; la tête, les côtés et le cou
roussâtres avec des taches longitudinales d’un brun
foncé ; la nuque variée de larges taches de la même
couleur; parties inferieures d’un roux blanchätre,
varié de longues taches lancéolées d’un brun foncé ;
queue d’un gris brun, avec quatre bandes très-
larges, d’un brun plus foncé, et toutes les pennes
terminées de blanc.
Farco GazciNARIUS. Gmel. Syst. 1. p. 266. sp. 75. —
Fazco cenrixis. Gmel. p. 270. sp. 13. — Lath. Ind. v. 1.
p. 29. SP. 66. — L’Aurour sors. Buff. pl. ent. 461, et
pl. 425. — Briss. OTN. V. 1. P. 114. — GrREATER Buzarn.
Latb. Syn. v. 1. p. 49. — SPARVIERE TERZUOLO. Stor. deg.
uoe. pt. 26.— Naum. Wôg. Deut. &. 16. f: 25. le jeune
mêle. — Frisch. Vôg. t. 72.
Habite : les bois de sapins, de préférence dans ceux en
montagnes ; très-commun en France, en Allemagne, en
*ussie et en Suisse ; plus rare en Hollande.
Nourriture : jeunes lièvres, écureuils , souris, taupes,
jeunes oies, pigeons et autres volailles. M. Meyer as-
sure qu'il fait aussi sa proie de jeunes oïseaux de son
espèce.
Propagation : niche sur les plus hauts arbres ; sa ponte
est de deux jusqu’à quatre œufs, d’un blanc bleuâtre,
marqué de raies et de taches brunes,
L’'ÉPERVIER.
FALCO NISUS. (Li1xx.)
Parties supérieures d’un cendré bleuâtre ; une
tache blanche à la nuque; parties inférieures blan-
»
D'ORNITHOLOGIE. k>
ches, avec des raies longitudinales sous la gorge,
et des raies transversales sur les autres parties in-
férieures; sur la queue, qui est d’un gris cendré,
sont cinq bandes d’un cendré noirätre; bec noï-
râtre ; cire d’un jaune verdâtre; pieds et iris jaunes.
Longueur du mâle, 12 pouces ; de la femelle, 14
pouces.
Varie beaucoup , suivant l'âge : la vieille femelle
ressemble au mâle; elle a les sourcils blancs et la
même couleur sur la nuque : d’autres ont le plu-
mage supérieur d'un gris brun à bordures rousses,
sur les épaules quelques taches blanches. On
trouve des variétés entièrement blanches.
Farco nisus. Gmel. Syst. 1. p. 280. sp. 51. — Lath.
Ind. v. 1. p. 44. sp. 107. — dE Pt Le Deut.
v. 1. p. 25. — L'Épenvier. Buff. Oùs. v. 1. p. 225. — Id.
pl. ent. 467 et 412. — Gérard. Tab. bémn, V. 1. D. 52.
un jeune mâle. — Sparrow Hawk. Lath. Sy. v. 1. p. 99-
— Id. supp. v. 1. p. 26. — Dre sperser. Bechst. Taschenb,
Deut. v. 1. p. 29. — Meyer, V6gq. Deut. Heft. 11. mâle.
femelle et jeune. — Frisch. V6g. t. 90. La vieille femette.
— Naum. &. 19. f. 5o. vieille femelle et t. 18. f: 28,
vieux mêle. — SpaRvIERE DA FRiNGuEzLI. Stor. deg. uec.
pl. 16 et 17.— Sepp, Nedert. Vogq. v. 5. t. p. 227.
Les jeunes mâles, ont du blanc sur la nuque;
tête et parties supérieures du cou roussätres, mais
avec des taches brunes ; plumes du manteau et des
ailes bordees de roussâtre ; les scapulaires variés
par de grandes taches blanchâtres; parties infe-
rieures d’un blanc jaunâtre, ravées transversale-
ment de roussâtre ; la queue d’un brun cendré, la
56 MANUEL
penne extérieure de chaque côté porte six bandes
brunes, les autres n’en ont que cinq.
Les Jeunes de l'année, ont les parties supérieu-
res d’un brun roussâtre, et les parties inférieures
d'un blanc jaunâtre avec des taches longitudinales
el irrégulières ; la cire d’un jaune verdätre; l'iris
d'un gris cendré; les pieds d’un jaune livide, C’est
alors
Frisch. Wôg. Deut. t. g1 et 92. — Naum. Vôg. t. 18.
f. 27 et t. 19. — Accirirer MuscEru. S{or. deg. ucc. v. 1.
pt. 20.
Habite : les montagnes, les bois et les buissons qui
avoisinent des champs et des prairies ;répandûü dans toute
PEurope.
Nourriture : taupes, souris, grives, alouettes, cailles,
moineaux et autres petits oiseaux; aussi des lézards et des
Himacons.
Propagation : niche sur des arbres; la couvée est de
irois jusqu’à six œufs, d’un blanc sale, marqué de taches
rousses, plus ou moins angulaires.
QUATRIÈME DIVISION,
MILANS.
NaRines obliques, leur bord extérieur marqué
d'un pli. Pirps, à tarse court, emplumé un peu
en-dessous du genou. Ares longues, la 1r€. ré-
mige beaucoup plus courte que la 6€; la 2°. un
peu plus courte que la 5°; la 3e. presque d’égale
longueur avec la 4e., qui est la plus longue de toutes,
Leur volest élégant; ils semblent nager dans les
ais en décrivant des cercles; ils ne saisissent point
D'ORNITHOLOGIE. 59
leur proie à tire-d’ailes, mais se rabattent dessus
lorsqu'elle est posée à terre ou sur quelque élé-
vation.
MILAN ROYAL.
FALCO MILPVUS. (Linnx.)
La queue très-fourchue. Toutes les parties su-
périeures d’un brun roux; les plumes bordées
d'une couleur plus claire; parties inférieures d’un
roux de rouille, varié de bandes longitudinales
brunes ; les plumes de la tête et du cou longues et
effilces, blanchâtres, rayées longitudinalement de
brun ; la queue roussâtre, portant des bandes
brunes peu distinctes : à la mandibule supérieure
du bec un feston peu marqué. Longueur, de 2 pieds
2 pouces. Le male.
La femelle, est en-dessus d’un brun plus fonce,
avec l'extrémité des plumes plus claires; souvent
toutes les plumes bordées de blanchätre ; la tête
et le cou ont plus de blanc.
Varie suivant l'âge, comme accidentellement ;
plus ou moins de plumes blanches, ou totalement
blanc. La tête et la gorge d’un roux brun. Souvent
tout le plumage d'un roux plus ou moins fonce.
Farco mirvus. Gmel. Syst. 1. p. 261. sp. 12. — Lath,
Ind. Orn. v. 1. p. 20. — Meyer, Taschenb. Deut, v. 1.
p- 25. — Le Miran ROYAL. Bu. Oùs. v. 1. p. 197. — Id,
pl. ent. 422. — Gérard, Tab. élém. v. 1. p. 45.— Farco
CON LA CODA BIFORCATA. A$£or. deg. ucc. pl. 59. — KEire-
Farcox. Lath. Syn. v. 1. p. G1.—Rorner Musa. Bechst.
Taschenb, Deut, v. 1. p. 13. — Borkh. Deut. Orn.
Go MANUEL
Heft. 5. — Naum. Vôg. 1. 28. f. 58. — Meyer, Vôg.
Deutschl. v. 2. Heft. 20. Le vieux mâle.
Les jeunes de l’année, ont les plumes de la
tête moins allongées et plus arrondies, sans raies
longitudinales; ces plumes sont d’un roux clair,
terminées de blanc; les parties supérieures ont
plus de roux que chez les adultes; le centre des
plumes du dos et des ailes est noirâtre, et leur
bord est d’un jaune roussâtre; sur le bas du cou
sont de grandes taches blanches.
Farco ausrriacus, Gmel. Syst. 1. p. 262. sp. 63.—
Lath. Jnd. v. 1. p. 21. — Annat der Wetterau. v. à.
Heft. 1. p. 144.
Habite : les différentes contrées de la France, de l’Ita-
lie, de la Suisse et de l'Allemagne ; moins abondant en
Russie; plus rare en Hollande ; émigre en automne.
Nourriture : mulots, taupes, rats, serpens, lézards et
insectes ; quelquefois de jeunes canards et des poussins ;
moins souvent des poissons morts, qui flottent à la surface
des eaux,
Propagation : niche sur les arbres; pond trois ou
quatre œufs, le plus souvent blanchâtres; avec des taches
isolées d’un roux jaunâtre, qui paraissent effacées,
MILAN NOIR ov PARASITE.
ALCO ATER (LiInn.)
Tête et gorge rayées longitudinalement de blan-
châtre et de brun; parties supérieures d'un gris
brun très-foncé ; parties inférieures d’un brun
roussâtre , avec des taches longitudinales sur le
centre des plumes; cuisses d’un roux fonce ; les ré-
- D'ORNITHOLOGIE. üi
imiges d’un brun foncé; queue très-peu fourchue,
d’un gris brun, transversalement rayée de neuf ou
de dix bandes d’un brun plus clair; cire et pieds
d’un jaune orange; iris d’un gris noirâtre; bee noir,
sans feston. Longueur, 1 pied 10 pouces.
Farco are. Gmel. Syst. 1. p. 262. sp. 62. — Lath.
Ind. v. 1. p. 21. — Farco rusco are. Meyer, Taschenb.
Deut. v. 1. p. 55. — Farcop ARasrriCUs. Lath. Tnd. supp.
v. 2. p. 5. — Le Misax nom. Gérard. Tab. élém. v. 1.
p. 48. — Le Mirax panasire. * Vaill, Ois. d’Af: v. 1. p. 22.
— Sonn. nouv. édit. de Buff. v. 2. p. 58. — Brack KiTE.
Lath. Syn. v. 1. p. 62. — Panrasire Faucon. Id. Syn.
supp. v. 2 p. 90. — ScawartTszER Micax. Bechst. Tas-
schenb. Deut. v. 1. p. 14. — SCRWARTZGRAUNER MiLax.
Meyer, Vôg. Deutscht. v. 2. Heft. 20. figure très-
exacte. —Naum. Vüg. t. 24. f: 39.
Les jeunes, sont d’un brun plus foncé, tirant au
noirâtre , les plumes de la tête sont plus arrondies,
leur extrémité est d’un blanc jaunâtre; celles du
manteau ont des bordures rousses; la queue n'a
que des bandes peu distinctes; la cire du bec et les
pieds ne sont point aussi vivement colorés. C’est
alors
Farco æcyprius. Gmel. Syst. 1. p. 261. sp. 61. —Farco
Forskagzur. Id. p. 265. Sp. 121. — Forsk. Faun. Arab.
p.31. — Lath. Ind. v. 1. p. 20. — Le Mixax «kom. jeune
âge. Expédit. d'Égypte, partie orn. pl. 5. [: 1.— Ana-
EE ——————— oo
* Le Milan parasite de M. Le Vaillant, dont j'ai recu un individu
adulte, tué en Afrique , ne diffère en rien de ceux tués en Europe.
Nilsson. Orn. Suec. p.25, range les synonymes de cette espèce dans
l’article de Falco Milvus.
62 MANUEL '
BIEN mie. Lath. Syn. supp. p. 54. — Meyer, Vôg:
Deutschl. v. 2. Heft. 20. fiqure très-exacte du jeune:
— Leisler, Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deuischl: Heft.
1. p. Oo. et la fiqure. — Le Micax nom. Buff. Oùs. ©. 1:
p. 203. surtout sa pl. ent: 452: n’est certainement que le
jeune du Milan parasite.
Habite : en Allemagne; peu commun en France et en
Suisse ; très-rare dans le nord, plus habituellement dans
le midi ; très-commun près de Gibraltar et en Afrique.
Nourriture : M. Leisler de Hanau observe qu’il pré-
fère le poisson à toute autre nourriture,
Propagation : niche sur les arbres; pond trois ou quatre
œufs, d’un blanc jaunâtre avec des taches brunes si nom-
breuses et si rapprochées , que lacouleur du fond s'aperçoit
à peine.
CINQUIEME DIVISION.
BUSES.
Bec petit, se courbant subitement dès sa base;
Preps, à tarses courts, cuisses culottées. AILEs de
moyenne longueur ; les 4 premières remiges echan-
crées, la re. très-courte , les 2e, et 3°. moins lon=
gues que la 4€:, qui est la plus longue.
Ils ont le vol lourd, aussi ne prennent-ils point
leur proie à tire-d’ales ; ils la guêtent d'ordinaire
placés eñ embuscade sur un arbre. Leur tête est
grosse, le corps est massif; ils n’ont point cette
force dans les serres, ni ce port fier et élaneé des
aigles ; en captivité, ils se cachent habituellement,
D’'ORNITHOLOGIE. 65
LA BUSE.
FALCO BUTEO (Lisx.)
Parties supérieures, cou et poitrine d’un brun
foncé; gorge et ventre d’un gris brun, mais varie
de taches d’un brun plus sombre; queue faible-
ment arrondie, portant douze'bandes transversales;
bec couleur de ploinb; cire, 1ris et pieds jaunes.
Longueur, 1 pied 8 ou 10 pouces.
Varie considerablement , de manière que bien
peu d'individus se ressemblent ; is diffèrent parti-
culièrement, dans les nuances brunes plus ou
moins foncées des parties supérieures; tandis que
les parties inférieures varient, pour le plus ou le
moins de taches blanches, leur forme et la manière
dont elles sont distribuées. Souvent tout le plumage
d’un brun très-foncé ou couleur de chocolat; la
gorge blanchâtre avec de petites raies longitudi-
nales brunes; sur le milieu du ventre quelques
bandes transversales blanches ; des bandes jaunà-
tres vers l'abdomen. Tels sont les individus Les
plus vieux.
Les jeunes de l’année, ont le fond du plumage
d’un brun clair, varié de blanchâtre et de jaunâtre
la gorge blanche avec des taches longitudinales
les plumes de la poitrine bordées de blanc; le mi
heu du ventre blanchätre avec de grandes taches
longitudinales
2
?
, ovales ou dans la forme d’un cœur.
Farco ButTeo. Gmel. Syst. 1. p. 265. sp. 15. — Farco
communis Fuscus. Id, p. 250. sp. 86. Lath. Znd. v. 1.
0
64 | MANUEL. .
p. 25.— Farco vartEGATUs. Gel. Syst. 1. p. 267. sp. 58.
— Lath. Ind. v. 1. p. 24. — Farco craucoris. Merrem.
Beythr. 11. pl. 5. -— Gmel. Syst. 1. p. 255. sp. 42. —
La Buse. Buff. Ois. v. 1. p. 206.— Id. pl. ent. 419. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 54. — L'Aïcze DE GorninçuE.
Sonn. nouv. édit de Buff. Oos. v. 1. p. 577. — Common
Buzanp. Lath. Syn. v. 1. p. 48. — Mause-Farx. Meyer,
Vôg. Deut. Heft. 14. mâle, femelle, jeune et variété
albine. -- Frisch. Vôg. Deut,. t. 54. — Naum. Wô6g. Deut:
4. 20 et 25. f. 4o et 41. vieux et jeune de l’année.
Remarque. Parmi les variétés, on doit également
énumérer le Buzardet des auteurs; je puis assurer que
cette espèce prétendue n’est qu’une variété, plus ou
moins blanche, de la Buse commune ; elle a le plus sou-
vent le corps blanc , marqué de grandes taches brunes, et
Ja queue de couleur obscure rayée et tachée de roux et de
” blanc. Tout ce que M. Vieillot a écrit en dernier lieu, dans
un mémoire inséré dans les actes de l’académie de Turin,
année 1816, tendant à prouver la différence de F. atbidus
et de F. buteo, n’a-puint été confirmé par l’examen le
plus exact fait sur la nature; les figures données par ce
naturaliste représentent les formes différentes dans les
plumes de la poitrine ; elles prouvent seulement que
M. Vieïllot n’a point fait attention que l’époque plus ou
moins éloignée du temps de la mue périodique opère ce.
changement, et que la figure première représente une
plume-d’un individu qui venait de muer, tandis que la
plume, figure 2, a été prise d’un individu dont la mue
avait eu lieu depuis long-temps.
Farco argus. Gmel. Syst. 1. p. 265. sp. 49. —Bechst.
Taschenb. Deut. v. 1. p. 15. — Fazco versicocor. Gmel.
Syst. 1. p. 2657. sp. 79. — Weisszicuer Busarn. Borkh.
Deut. Orn. Heft. 9. t. 1 et 1. — Naum. t. 25 et 96. f: Lo.
et 43.
Habite : les bois les plus touffus qui avoisinent des
D'ORNITHOLOGIE. 63
champs; commun dans toutes les parties boisées de l’'Eu-
rope; très-abondant en Hollande.
Nourriture : souris, rats, mulots, taupes, serpens ;
grenouilles, gros insectes; aussi jeunes lièvres, lapins et
volailles.
Propagation : niche sur de vieux chênes ou de vieux
bouleaux ; pond trois ou quatre œufs, d’un blanc légère-
ment ondé de verdâtre , marqué de taches rares, d’un brun
jaunâtre.
BUSE PATTUE,:
TALCO LAGOPUS. (Lixx.)
Pieds emplumes jusqu'aux doigts ; un large
plastron brun sur le ventre ; une grande partie de
la queue blanche depuis sa base.
Tête , partie superieure du cou, gorge, poitrine
et cuisses, d’un blanc jaunätre, varie de larges
raies Oblongues, brunes; manteau, couvertures
des ailes et du dos, d’un brun noirâtre, chaque
plume étant bordée de jaune roussâtre; un grand
espace d’un brun foncé ceint le bas-ventre ; abdo-
men, croupion et couvertures inférieures de la
queue , d’un blanc jaunâtre; queue blanchâtre de-
puis sa base, le reste d’un brun uniforme, et toutes
les pennes terminées de blanc terne; pieds emplu-
mes jusqu'aux doigts; ceux-ci, ainsi qué l'iris
brun; cire janne; bec noir. Le mäle mesure 19
pouces ; la femelle a 2 pieds 5 pouces. Les vieux.
La femelle a plus de blanc à la tête, au cou et
à la queue; sur les côtés et sur le ventre plus de
brun; des bordures d'un jaune blanchätre aux plu-
Pagrie [°°; eo
66 MANUEL
mes du manteau: plus de blanc sur les cuisses eë
sur les tarses.
Farco racopus. Gmel. Syst. 1. p. 260. sp. 58. — Lath.
Ind. Orn. v.1. p. 19, — Merey. Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 97. — Farco piumipes. Daud. Orn. v. 2. p. 165. —
Farco scravonicus. Lath. Fnd. v. 1. p. 26. sp. 54. — Buse
GantÉE. Vaill. Oùs. d’Afr. v. 1. pl. 18. — Rouen Lreccen
Farcow. Lath. Syn. v. 1. p. 55. — Raunrussicer Busarp.
Borkh. Deut. Orn. Heft. 2. la femelle. — Frisch. t. 55.
le mâle. — Naum. t. 26. f: 44. le mâle.
Varie suivant l'âge, souvent plus ou moins de
taches brunes ; les parties supérieures plus ou
moins variées de blanc, et avec une raie blanche
au-dessus des yeux; du brun et du blanc irréguhie-
rement dispose sur la poitrine; ventre souvent en
erande partie blanchätre, et varié de quelques pe-
tites taches brunes ; le ceinturon du bas-ventre in-
diqué sur les côtés par de grandes taches brunes;
plumes des cuisses rayées transversalement; queue
portant vers le bout trois bandes, dont l'inférieure
est la plus large; iris d’un brun jaunûtre.
Remarque. Nilsson, Orn. Suec. v. 1. p. 9, place le
F. sancti Johannis de Gmel. et de Lath. parmi les syno-
uymes de la jeune Buse pattue ; mais le F. sancti Johan-
ris forme une espèce distincte propre à l'Amérique. Le
F. pennatus, Gmel. et Lath. est une espèce européenne
bien caractérisée. La Buse pattue se trouve également dans
Amérique septentrionale ; et, suivant le témoignage de te
Vaiilant, elle doit être très-abondante dans lPAfrique mé-
ridionale.
Habite : les lisières des bois, qui sont dans le voisinage
des marais et des eaux; fréquente en aulomne et en hiver
D'ORNITHOLOGIE. 6%
le nord de l’Europe ; et se montre quelquefois en Hol-
lande.
Nourriture : rats d’eau ; hamsters, taupes, jeunes la-
pins, liévres et volailles, souvent des serpens et des gre-
nouilles.
Propagation : niche sur de grands arbres ; pond quatre
mufs, nuancés de rougeûtre.
BUSE BONDRÉE:
FALCO APIVORUS. (Lixx.)
Espace entre l'œil et lé bec couvert de petites
plumes serrées. Sommet de la tête d’un bleu cen:
dre, très-pur; parties supérieures du corps, d'un
brun plus ou moins cendré; les pénnes secondaires
des ailes rayéés alternativement de brun noirâtre
et de gris bleu; queue portant trois bandes d’un
brun noirâtre , placées à distances inégales; gorge
d'un blanc jaunâtre avec des taches brunes; cou et
ventre marqués de taches triangulaires brunes, sur
un fond blanchätre; cire d’un cendré foncé; inté-
rieur du bec, 1ris et pieds jaunes. Longueur , envi-
ron 2 pieds, Le vieux mdle.
La femelle et les jeunes, ont seulement du bleu
cendrée sur le front; devant du cou marque 2
grandes taches d’un brun clair ; poitrine et ventre
d’un roux jaunätre avec des taches d’un brun foncé;
parties superieures d’un brun roussätre avec des
taches plus foncées; souvent le dessous du Corps
blanchâtre avec des taches d’un brun roussitre.
Les jeunes de l'année, ont la cire jaune et l'iris
ü8 MANUEL
d’un brun clair; la tête tachée de blanc et de
brun; le dessous du corps d’un blanc roussätre avec
de grandes taches brunes; les plumes des parties
supérieures bordées de roussâtre. Naum. f6g. 4. 27.
f. 46. Le jeune mâle.
Fazco apivorus. Gmel. Syst. 1. p. 265. Sp. 28. — Lath.
And. v.p. 1.25. — Farco PoLioRINCHOS. Bechst. Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 19. Le très-vieux mâle. — Farco pusrus.
Sparman. Museum. Cartls. tab. 26. un jeune.— La Box-
DRÉE. Buff. Ois. v. 1. p. 208. — Id. pl. ent. 420. un
jeune de l’année. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 42. —
Hoxex-Busarr. Lath. Syn. v. 1. p. 52: — WeEspex-Busanp.
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 39. — Id. Fôg. Liv-
und. Esthl. p. 12. — Naum. Vüg. Deut. t. 25. f. 45. le
vieux mâle.
Habite : les contrées orientales ; très-rare et acciden-
tellement en Hollande ; plus abondant en France, dans les
Vosges et dans le midi; un oiseau de passage.
Nourriture : mulots, taupes, souris, hamsters, oi-
seaux , reptiles, guëpes et autres insectes.
Propagation : niche dans les forêts, sur des arbres
élevés, pond de petits œufs, d’un blanc jaunâtre, marqué
de grands espaces bruns rougeâtres ; souvent totalement
de cette couleur ou avec des taches nombreuses et si rap-
prochées que le blanc s’aperçoit à peine.
SIXIÈME DIVISION.
BUSARDS.
Preps à tarses très-longs et minces. Corps svelte;
la queue longue et arrondie. Aires longues; la
1°, remige très-courte, moins longue que la 5e.;
la 2°, un peu plus courte que la 4°.; la 5°. ou la
4e. la plus longue.
D’'ORNITHOLOGIE, 6g
Ils sont plus agiles et plus rusés que les Buses,
mais pas aussi audacieux que les Faucons ; ils sai-
sissent leur proie à terre; on les trouve le plus ha-
bituellement dans les joncs et dans les marais, où
ils construisent leurs nids. Le plus grand nombre
des espèces connues porte une sorte de collier
formé par des plumes serrées.
Remarque. Il a existé jusqu'ici une singulière confusion
dans les descriptions et dans les synonymies des trois es-
pèces distinctes de busards qui vivent dans nos climats.
J'ai pris particulièrement à tâche de connaître exactement
ces espèces dans tous leurs âges , et mes peines ont été cou-
ronnées du plus heureux succès; les descriptions et les
synonymes exacts de ces oiseaux me paraissent ne plus
rien laisser à désirer. Les oiseaux de cette division se
rapprochent, à plusieurs égards, de toutes ces espèces de
chouettes qui chassent de jour. J'ai cru devoir les rappro-
cher du genre Striæ, en les plaçant sur les limites du genre
Falco. M. Nilsson, dans son Ornit. v. 1. p. 18, décrit et
figure , sous le nom de Falco longipes, un oïseau qui pa-
raît se rapprocher beaucoup de F. æpivorus, si ce n’est
point une nouvelle espèce de busard. Toutefois me tenant
strictement à la règle que je me suis faite dans cette seconde
édition, de ne décrire que ce que j'ai vu et comparé soi-
gneusement, je ne ferai aucune autre mention de cet oi-
seau , et dirai seulement que la figure 1". des planches qui
doit le représenter est très-mauvyaise, comme toutes celles
de l'ouvrage cité.
BUSARD HARPAYE ou DE MARAIS.
FALCO RUFUS. (Lixnx.)
Tête, cou et poitrine d’un blanc jaunâtre , avec
de nombreuses taches longitudinales brunes, celles-
50 MANUEL
ci occupent le centre de chaque plume ; les sea-
pulaires et les couvertures des ailes d’un brun rous- .
sâtre; rémiges blanches à leur origine, et noires sur
le reste de leur longueur; pennes secondaires et
pennes de la queue d’un gris cendre; partie in-
terne des ailes-d’un blane pur ; ventre, flancs, euis-
ses et abdomen d’un roux de rouille, marques de
quelques taches jaunâtres ; bec noir; cire d’un
jaune verdâtre; iris d’un jaune rougeâtre; pieds
jaunes. Longueur, 1 pied 7 ou 8 pouces. Le mâle
et la femelle. Les adultes ajrès leur troisième mue,
ou le Falco rufus des auteurs.
L'oiscau adulie et vieux.
Farco Rurus. Lath. Ind. Orn, v. 1. p. 25. sp. 51. —
Gmel. Syst. 1. p. 260, sp. 57. — Caincus Rurus. Briss,
Ovn. v. 1. p. 404. — La Hanpaye, Buff. Oùs. v. 1. p. 217.
surtout sa pl. ent. 460. figure très-eœacte. — Cu.
Règ. anim. v. 1. p. 525.— Gérard. Tab. élém. v. 1.
P. 43. — Brixpweiue. Bechst. Tasschenb Deut. p. 24.
Sp, 19. — Wasserwetme, Id, Naturg. Deut. v. 1. p. 685. —
Frisch, Vôg. 1. 58. — Naum, Vôg. 1. 22, f. 33. figure
très-exacte. — FArcO ALBANELLA CON IL COLLARE. $0r.
deg. ucc. v. 1, pl. 57. — Harry Farcow, Lath, Syn, v. 1,
DL;
Remarque. Cet oiseau, très-abondant dans tous les ma-
rais de la Holiande , dont j’ai suivi le changement de livrée
sur plusieurs individus élevés en captivité, éprouve, aux
diverses époques de l’âge des différences très-marquées
dans les couleurs du plumage; ces différences sont cause
que l’espèce a été présentée, par les auteurs, sous plusieurs
dénominations particulières. Il a plu tout récemment à
D’'ORNITHOLOGIE. ri
Al. Nilsson de donner les synonymes de l’oiseau adulte au
jeune de l’année. Voyez son Orn. Suec. v. 1. p. 20.
Les jeunes de l’année, ont un plumage d’un
brun très-foncé ou couleur de chocolat ; les petites
et les grandes couvertures des ailes, les remiges
et les pennes caudaires terminées de brun jaunâtre ;
le haut de la tête, l’occiput et la gorge d'un brun
jaunâtre , plus ou moins clair, sans aucune tache;
quelquefois de grandes taches rousses sur la poi-
trine et sur le pli des ailes, souvent aussi sur le
haut du dos ; iris d’un brun noiratre,
Après la seconde mue, le haut de Îa tête, l'oc-
ciput et le devant du cou se colorent d'un blanc
jaunâtre ; parsemé de quelques taches longitudi-
nales brunes; toutes les autres parties supérieures
sont d’un brun cendré, plus clair sur les pennes
caudaires ; la partie interne des ailes et l'origine des
rémiges d’un brun grisâtre ; les parties inférieures
du corps d’un brun roux, quelquefois avec des
taches plus claires, disposées sur le cou et sur la
poitrine, le tout suivant l’âge de l'individu ; inis
d’un brun très-clair. C’est alors
Farco æru@inosus. Lath. Ind. v. p. 25. sp. 53.— Gmel.
Syst. 1. p. 267. Sp. 29.— Farco aruxpivaceus. Bechst.
Naturg. Deut. v. 1. p. 681. sp. 19. — Farco Krauerr.
Kram. Eleuch. p. 328. n°. 7. - Le BusarD px Mars.
Buff. Ois. vw. 1. p. 2r8. — Id. pt. ent. 42% l'oiseau à
l’âge d’un an. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 59. —
More Buzzarp. Lath. Syn. v. 1. p. 105.— SumPrWEIRE.
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 45. — Frisch. t. 75. le
jeune au sortir du nid. — Naum. Fôg. t. 23. {: 55.
c2 MANUEËL
jeune de l'année; et ibid. t. 22. f. 56. après ta seconde.
mue, mais varié accidentellement de blanc. — Faico
CASTAGNOLO. \S{or. deg. uce. v. 1. pl. 52, 55 et 34. des
individus après leur seconde mue. — Sepp, Nedert.
Vog. v. 1. t. p. 15. jeune de l’année.
des rivieres et des lacs ; répandu dans toutes les contrées
où il y a des marais; très-abondant en Hollande; rare en
Suisse et dans le midi; émigre en automne.
Habite : les roseaux et les buissons proche des marais,
Nourriture : jeunes oiseaux d’eau , srenouilles, souris,
mulots, limaçons, quelquefois du poisson.
Propagation : construit à terre un nid caché dans les
roseaux, Où dans les buissons près des eaux; pond trois
ou quatre œufs blancs, de lorine arrondie.
BUSARD SAINT-MARTIN.
FALCO CYANEUS. (MonTac uw.)
Les ailes aboutissent aux trois quarts de la lon:
gueur de la queue; la 3°. et 4e. remiges d'eégale
{ongueur.
Tête , cou , dos, ailes et croupion d'un gris
bleuâtre ; rémiges blanches à leur origine et
noires sur le reste de leur longueur ; partie interne
de la base, des ailes, croupion, ventre, flancs,
cuisses, abdomen et dessous de la queue d’un blanc
pur, sans aucune tache; partie supérieure de la
queue d'un gris cendre, avec le bout des pennes
blanchâtres; iris et pieds jaunes. Longueur, 1 pied
6 ou 7 pouces. Le seul vieux male.
La vieille femelle diffère beaucoup. Toutes les
parties supérieures d’un brun terne; les plumes da
D'ORNITHOLOGIE. 75
la tête, du cou et du haut du dos bordées de roux;
toutes les parties inferieures d'un jaune roussâtre,
avec de grandes taches longitudinales , brunes; les
rémiges rayées exterieurement de brun fonce et de
noir, mais interieurement de blanc et de noir;
croupion blanc, avec des taches rousses; les deux
pennes du milieu de la queue rayees de noirâtre
et de cendre très-fonce ; les latérales rayées de roux
jannâtre et de noirätre, Longueur, 1 pied 8 ou
9 pouces.
Farco craxeus. Montagu, în the Transact.of the Linn.
society. v. 9, p. 182. — Meyer, Orn. Tasschenb. Deut.
v. 1, p. 45. Les seuls auteurs qui décrivent exactement
le mâle et la femelle dans leur état parfait, — Nils. Orn,
Suec. v. 1. p. 21, a certainement voulu ajouter sa part à
la confusion en donnant le nouveau nom de Falco strigi-
ceps à cette espèce,
Les jeunes ressemblent beausoup à la veille fe-
melle, et les males, jusqu'à l'âge de deux ans,
portent également le même plumage. Les mâles
varient suivant les äges ; le gris et le blanc de leur
plumage est plus où moins bigarré de brun et de
roux; sur la queue sont plus ou moins d'indices
des bandes brunes ou noirâtres du Jeune âge.
Remarque. Cette espèce se distingue toujours de la
précédente, par les raies transversales disposées sur la
partie interne des ailes, sur les pennes de la queue et sur
les plumes du dos; on remarque encore des traces de ces
raies, même chez quelques mâles adultes; seulement les
très-vieux mâles perdent ce dernier caractère : le croupion
est constamment blanc. Dans le Busard Harpaye , il n'y
a jamais, même dans le jeune âge, des raies transversales
sur les rémiges, ni sur les pennes caudales. Dans le Busard
T4 MANUEL
Montagu, qui forme le sujet de l’article suivant, on doit
observer que les jeunes sont d’un roux de rouille sur
toutes les parties inférieures ; que les vieux des deux sexes
ont ioujours des taches longitudinales rousses sur les par-
ties inférieures, et que dans les mâles il existe une large
bande transversale de couleur foncée sur Paile; dans le
Busard Saint-Martin, la queue dépasse le bout des ailes
d'environ deux pouces; dans le Busard Montagu, la
queue ne dépasse le bout des ailes que de quatre lignes ;
chez le premier la 4°. penne de l'aile est la plus longue,
chez le second c’est la 3°,
Le vieux mâle.
Faico BonEmIcus. Gmel. Syst. 1. p. 270. Sp. 107. —
Fazco arBicans. Id. p. 276. sp. 102. — Briss. Orn. v. 1.
p. 107. sp. 8.— L'oiseau SaixTr-Martin. Buff, Oîs. v. 1.
p. 212. — Id. pl. ent. 459.— Edw. t. 225. très-vicux. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 45.— Hex Harrier. Lath. Syn.
V. 1. p. 88. — Id. supp. p. 22. — Penn. Brit. Zool. p. 68.
L. À. 6. — Farco ALBANELLA. Stor. deg. uce. v. 2.1. 55.—
De Zweumer. Sepp, Nederl. Vog. v. 4. t. p.391.—Kore
opErR Harsweyne. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 25. te 20.
— Frisch. F6g. t. 59 et 80.
Le jeune mâle passant à l’état d’adulie.
Farco cyaxets. Gmel. Sys£. 1. p. 255. Sp. 10. —Farco
EUROPHIGISTUS. Daud. Orn.— Lath. Ind. V. 1. P. 99. Sp. 94.
— Farco criseus. Gmel, p. 275. sp. 100. — Lath. Ind.
p. 37. Sp. 86. — Farco monranus. Gmel. Syst. 1. p. 258.
Sp. 106. var. B. — Faucon pe New-Yorck. Penn. Arct.
Zoo. v. 2. p. 209. — Edw. Oùs. t. 107. — BusarD À cROU-
PION BLANC. Vieillot, Ous. d’ Am. sept. v. 1. pl. 8.— Busann
YARIÉ, Id. p. 57.
D'ORNITHOLOGIE, 75
La femelle et le jeune.
Farco Pycarcus, Gmel. Syst, 1. p. 255. sp. 11. — Lath.
And. v. 1. p. 359. sp. 94. var.— Farco pupsoxius et Bur-
FONI. Gmel, Syst. 1. p. 2757. Sp 19 et 105. — FALcO Ru-
BiGINOSUS. Lach. Ind. v. 1. p, 25. sp. 56.— Farco RANIVORUS,
Lath. Ind. supp. v. 2. p. 5. — La Soususe. Buff. Ons,
V. 1. p. 219. €. 9. -- Id. pl. ent. 445. la jeune femelle,
et 480. de jeune mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 37.
— Faucon À courtes. Briss. Orn. v. 1. p. 543. — Le Bu-
san GBENOUILLARD. Vaill. Oùs. d’Afriq. v. 1. pl. 23. —
Le Busarp roux. Vieill. Ois. d’Am.sept. v. 1. p. 56. pl. 9.
— Farco cox 11 cocLarr. Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 51. —
Penn. Brit. Zoôl. p. 68.1. À. 7.
Remarque. Les indivilus de différens âges que jai
reçus d'Afrique, ainsi que ceux tués dans l'Amérique sep-
tentrionale , sont en tout semblables à ceux tués en Europe.
Habite : en France, en Allemagne , en Angleterre et en
Hollande , dans les bois situés proche des rivières, des
lacs ou des marais; rare en Suisse et dans tous les pays
montueux,
Nourriture : grenouilles, lézards, taupes, souris et
autres petits quadrupèdes, petites espèces d'oiseaux et
jeunes oiseaux d’eau,
Propagution : niche à terre dans les bois marécageux
ou dans les joncs; pond quatre ou cinq œufs d’un blanc
bleuâtre terne, mais sans aucune tache.
78 MANUEL
BUSARD MONTAGU.
FALCO CINERACEUS..(Moxr.)
Les ailes aboutissent a l'extrémité de la queue ;
la 3e. remise excedant en longueur toutes les
autres.
Toutes les parties supérieures d’un cendré
bleuâtre très-foncé ; deux bandes noires transver-
sales sur les pennes secondaires des ailes *; partie in-
terne de la base des rémiges noire; gorge et poi-
trine d’un cendré bleuâtre, clair; ventre, flancs,
cuisses et abdomen blancs; mais toutes ces parties
variées de raies longitudinales d’un beau roux, qui
suivent toute la direction des baguettes; queue
cendrée, le plus souvent rayée de nombreuses ban-
des roussâtres ; iris et pieds d’un beau jaune. Lon-
gueur, 1 pied à pouces. Le vieux mâle.
La vieille femelle, ressemble presqu'à s'y mé-
prendre à la vieille femelle du Zusard Saint-Mar-
lin; on ne peut les distinguer que par sa taille
plus petite; par ses ailes plus longues dont la 3°.
rémige excède toutes les autres; par le blanchâtre
qui domine sur la région ophthalmique, et par les
nombreuses taches longitudinales d’un roux vif sur
le ventre et sur les cuisses; tous caractères qu’on
n'observe point chez la femelle du Saint-Martin.
Farco cineraceus. Mont. Transact. of lhe Linn. so-
* Seulement une de ces bandes est visible lorsque l’aile est en
état de repos.
D’'ORNITHOLOGIE. #7
tiéty. v. 9. p. 188. le vieux mâle, description très-
exacte. — Id. Orn,. dict. supp. avec une bonne figure
de mâle.
Les jeunes de l’année, diffèrent beaucoup des
vieilles femelles. Sommet de la tète et toutes les
parties supérieures d’un brun foncé ; chaque plume
étant bordée et terminée de roux clair; sur l'occi-
put un grand espace d’un roux jaunâtre, marqué
de taches brunes; région des yeux et des oreilles
d’un brun foncé; au milieu de cet espace une
grande tache blanche; pennes de la queue rayées
à égale distance de trois bandes brunes et de trois
bandes rousses, et terminées de roux clair; toutes
les parties inférieures, depuis la gorge jusqu'aux
couvertures inférieures de la queue, d’une seule
nuance de roux rougeñtre, sans aucune tache; iris
brun C’est alors
Dre Hirsweyne. Naum. VWôg. band. 4. p. 180. t. 21.
f: 33. figure très-exacte du jeune de l’année. — Farco
ALBANELLA ROssiCCIa. 907. degl. ucc. v. 1. pl. 56. unc
très-mauvaise fiqure du jeune.
Remarque. Je suppose que plusieurs des citations de
l'article précédent, dont quelques-unes sont trop vague-
ment indiquées par les auteurs, appartiennent à l’espèce
très-distincte et très-caractérisée qui fait le sujet du present
article ; mais il est impossible de démêler cette confusion :
chaque état différant de mue a fourni à certains observa-
teurs superficiels, qui ne visent qu'à créer des ‘espèces ,
l’occasion d’en produire une multitude qu’on sera obligé
de proscrire totalement de la liste des oiseaux.
Habite : plus particulièrement les contrées orientales et
vers le midi; très-répandu en Hongrie, en Pologne, en
/
78 MANUEL
Silésie et en Autriche; également commun en Dalmatie et
dans les provinces Hiliriennes , moins abondant en Iialie ;
les jeunes se rencontrent souvent en Suisse ; rare en Angle-
terre.
Nourriture : petits oiseaux, et surtout des reptiles dont
il fait une grande destruction.
Propagation : niche dans les bois voisins des marais et
des lacs couverts de joncs ; pond quatre ou cinq œufs d’un
blanc pur.
GENRE CINQUIFÈMEÉ.
CHOUETTE.—STRIX, (Lrxx.)
BEc comprimé, courbé depuis sa racine ; base
entourée d’une cire, couvert en tout ou en partie
par des poils rudes. TÊTE grande, très-emplumée.
Nanines latérales, percees sur le bord anterieur
de la cire, arrondies, ouvertes, cachées par des
poils dirigés en avant. YEUx très-orands, placés
dans des orbites larges, entourés de plumes raides;
une membrane clignotante; iris brillant. Pirps am-
plement couverts de plumes, souvent jusqu'aux
ongles : trois doigts devant et un derrière, entiè-
rement divisés; le doigt extérieur reversible. Artrs
un peu pointues; les premières remiges dentelees
sur leur bord extérieur; la 1". rémige la plus
courte, la 2°. n'attergnant point l’extremite de
la 3°, qui est la plus longue.
D'ORNITHOLOGIE. 79
Le plus grand nombre des espèces de ce genre sont des
oiseaux de proie nocturnes, qui chassent pendant le cré-
puscule du soir ou du matin, et lorsque la lune répand sa
clarté ; quelques-unes jouissent même en plein jour de toutes
les facultés de la vue; celles-là poursuivent leur proie à
tire-d’ailes , ou la guête dans l'épaisseur des forêts; telles
sont toutes ces espèces à tête lisse, dont la queue, plus ou
moins étagée, dépasse l’extrémité des ailes. L's espèces à
tête lisse et celles à aigrettes, mais à queue courte , arron-
die et ne dépassant point beaucoup les ailes, ont toutes une
si grande pupille, qui laisse entrer tant de rayons, qu’elles
sont éblouies par le jour ; mais, quoique retirées dans l’é-
paisseur du feuillage ou cachées dans les masures, elles
voient suffisamment pour s’enfuir à l’indice du danger. Tous
les oiseaux qui composent ce genre ont des plumes à barbes
douces au toucher, veloutées et finement duvetées; c’est
ce qui est cause que leur vol est peu bruyant. Ils saisis-
sent leur proie avec les serres, et ne s’accommodent d’ani-
maux morts que dans l’extrème disette; les os, les poils
et les plumes, après que les chairs en ont été digérées,
sont rejetés en petites pelotes ; ils construisent leurs nids
dans les vieilles tours et autres masures, quelquefois dans
les trous des arbres. Leur mue n’a lieu qu’une fois; le
plumage des jeunes n'offre point à beaucoup près autant
de disparités que chez les différentes espèces du grand
genre Falco : les jeunes de l’année, avant leur première
mue, ont, chez la plupart des espèces, la face couverte
d’une couleur foncée *. Passé Pépoque de la premitre mue
il est diflicile de les distinguer des vieux.
Remarque. Le genre strix, si bien caractérisé et facile
à reconnaire par les formes et la nature du plumage de
* loutes ces chouettes, désignées par Jes auteurs sous le nom
de masquées, ne sont que jes jeunes de l’année d'espèces déjà con-
nues; ainsi la Chouette à masque noir de Vaillant n'est que le
jeune de sa Chouette à collier,
80 MANUEL
tous les oiseaux de l’ordre des rapaces, à aussi dû êliré
subdivisé récemment en un grand nombre de genres nou-
veaux , qui par le fait n’offrent aucun caractère précis. Je
ne saurais même indiquer une seule forme , constante ; ex-
térieure, pour les trois sections dans lesquelles les chouettes
d'Europe sont réparties dans ce Manuel ; les espèces étran-
geres rendent ces divisions absolument nulles, elles pré-
sentent un passage sans intervalle assignable, et n’offrent
pour tout moyen de classification méthodique ; qu’une
grande série d'espèces:
PREMIÈRE DIVISION.
CHOUETTES PROPREMENT DITES.
Les chouettes vulgairement Chats-huants ot
toute la tête arrondie, la face large , point de
plumes longues capables d’érection sur la tête. On
peut diviser les chouettes proprement dites en
deux sections, dont la première se compose de
toutes celles qui voient très-distinctement , et chas-
sent en plein jour comme les busards ; je les nomme
Chouettes accipitrines, parce qu'elles forment le
passage naturel et gradué du genre faucon aux
Chouettes nocturnes; elles ont Le plus souvent la
queue longue, fortenient arrondie ou conique,
toujours excédant l'extrémité des ailes. Les chouet-
tes nocturnes ont /e plus souvent la queue courte;
carrée ou légèrement arrondie, mais sans carac-
tères bien déterminés à cet égard,
D'OR NITHOLOGIE. 81
fe, SECTION.—ACCIPITRINES.
£lles voient bien de jour et poursuivent leur proie:
CHOUETTE LAPONE.
STRIX LAPPONICA. (Rerz.)
f Te A
Face rayée ; queue presque égale ; beaucoup
plus longue que les ailes; taille plus forte que
celle du grand-duc.
Tête très-grande, face large, toute couverte
de longues plumes, d'un gris pur, rayées de
bandes brunes ; un large cercle de plumes noi-
râtres encadre la face; ces plumes contournées
sont blanches et noires; toutes les parties supé-
rieures , les ailes et la queue sont d’un gris pur,
marqué de beaucoup ‘de taches et de nombreux
zigzags d’un brun terné; les rémiges et les pennes
de la queue portent de larges bandes d’un brun
terne et d’un brun plus foncé en zigzag; les par-
tes inférieures sont irrégulièrement marquées de
mèches brunes sur un fond blanchätre; les-euisses:
l’abdomen , les couvertures inférieures de la’ queve
et les plumes des tarses et des doigts sont rayées
transversalement de zigzags blancs et'brüns; bec
jaune, presque entièrement caché dañs'les plumes
de la face ; pieds très-emplumés jusqu'aux ongles.
Longueur du mâle , 2 pieds ; de la femelle, 2 pieds
4, 6 ou 8 pouces.
Srrix LArPpONIGA. Retz. Faun. Suec. p. 59. sp. 50. —
Sparm. Mus. Carts. fas. 5. tab.— Nilsson. Orn. Suee:
Panne 1°, 5
82 MANUEL
v. 1. p. b8. — C'est aussi LA GRANDE CHOUETTE GRISE de
M. Cuvier. Règ. anim. v. 1. p. 329 *.
Remarque. C’est ici la plus grande de toutes les
chouettes connues; C’est celle qui vit dans les climats les
plus septentrionaux de notre Europe, et probablement
aussi de l’Amérique. On ne connaît encore rien par rap-
port aux mœurs de ce rare oiseau dont l’apparition dans
les contrées civitisées du nord de l’Europe est extraordi-
nairement rare. L’individu du cabinet de Vienne et celui
qui fait partie de mes collections , paraissent deux fe-
melles; celui du muséum de Paris, qui y fut déposé par
M. Paikul, Suédois, semble être un mâle; ce dernier me-
sure à peu près 20 pouces; mon individu porte 2 piedsS pou-
ces; ilest plus grand que les femelles du Striæ bubo.
Habite : seulement en Laponie.
CHOUETTE HARFANG.
STRIX NYCTE A. (L:1wx.)
Tête petite; bec noir, entièrement caché par
les poils de sa base; plumage d’un blanc de neige,
mais plus ou moins bigarré de taches ou de raies
transversales, brunes; plus l'oiseau est jeune ; plus
ces taches et ces raies sont grandes et en grand
nombre..Lies très-vieux individus sont d’un blanc
pur, sans aucune tache brune ; iris d'un beau jaune
orange ; pieds très-laineux jusqu'aux ongles ; queue
arrondie, ne dépassant pas de beaucoup l’extré-
mite. des ailes. ' Longueur, 2 pieds.
Les-jeunées au sortir du nid, sont couverts d’un
—
M. Cris place dans cet article, comme synonyme, le Str. li
turata de Retz. Mais cette indication doit faire partie des syno-
nymes du Sr. uralersis Pall. Ma chouette des Monts Urals. Foye:
pag. 92.
| D'ORNITHOLOGIE. 83
duvet brun; les premières plumes sont aussi d’un
brun clair.
Smaix nycreae Gmel. Syst. 1. p. 291. sp. 6. — Lati.
Ind. Orn. v. 1. p. 57. sp. 20. — Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 75. — Blumb. 46h. naturh. gegens. t. 75. Le
jeune. — Wilson. Amerie. Ornit. v. 4. p. 53. pl. 52.f. à.
Sraix CANDIDA., Lath. Jnd. v. 2. p. 14. sp. 3. — La
Cnouerre mARFANG. Buff. Os. v. 1. p. 587. — Id. pl, Ené.
458. — Edw. Oùs. t. Gr. — Vieillot. Ois. d’Amér. sept.
v. 1. Pl. 15: Un jeune. — CHOUETTE BLANCHE. Vaill. Os.
d’ Afrique. v. 1. pl. 45. un vieux mâle. — Sonn. nouv.
édit. de Buff. Oùis. v. 4. p. 173. — Arvcco prurno. Sior.
deg. uec. pl. 93. — Enurre and sxowx Owr. Lath. Syn.
V. 1. P. 192 €t SUpp. V. 2. —Transact. of the Linn. so-
ctety. 11: p. 175.— Scuxeerauz. Bechst, Naturg. Deut.
v. 2. p. 925. — SNEUWUIL. Sepp, Nederl. Vog. t. v. 4.
p. 395. — Naum. Fôg. Nacht. t. 53. f. 65. Le jeune. —
Meyer, Vôg. Liv-und. Esthl. p. 27. — Srrix niv.
Daud: Orn. v. 2. p. 190. un vieux.
Remarque. Le Strix scandiaca des méthodistes n’est
basé que sur les mauvaises figures de Rudebeck, dont Lin-
née ne s’est que trop servi dans les descriptions de ses
espèces ; plusieurs en sont nominales et de double emploi.
Retz croitque ce Strix scandiaca estune variété du grand-
duc, et Nilsson ne sait qu’en dire. A juger d’après la des-
cription, il me paraît que c’est un jeune Sirixæ nyctea
qu’on aura affublé de deux aigrettes ou cornes.
Habite : les régions du cercle arctique qu'il ne quitte
guère que par quelque accident; commun en Islande,
dans les îles Shetland, rare aux Orcades; il se montre
quelquefois dans le nord de FAïlemagne , et paraît très-
accidentellement en Hollande, où un jeune mâle fut tué
dans l'hiver de 1802. Se trouve également dans l'Amérique
septentrionale , où l’espèce est la même; très-commun à
ka baie de Hudson,
84 MANUEL
Nourriture : lièvres, rats, souris, les trois espèces de
grands tétras, lagopèdes et autres oiseaux.
Propagation : niche sur les rochers escarpés, ou sur
les vieux pins des régions glaciales ; pond deux œufs blancs
marqués de taches noires, suivant M. Vieillot, mais d’un
blanc pur suivant tous les autres naturalistes.
CHOUETTE DE L’'OURAL.
STRIX URALENSIS. (Pazzras.)
Face blanchätre ; queue très-etagée, beaucoup
plus longue que les ailes; tout le plumage rayé de
grandes taches longitudinales.
Tête très-grande; face large, très-emplumée,
d'un gris blanchätre, marqué de quelques poils
noirs; un large cercle de plumes blanches tachées
de noir, prend son origine au front et encadre
toute la face; sommet de la tête, nuque, dos et
couvertures des ailes marqués de grandes taches
longitudinales , qui sont disposées sur un fond
blanchâtre; gorge, devant du cou et toutes les
autres parties inférieures blanchâtres ; marqués
sur le milieu de chaque plume par une large raie
longitudinale, brune; pennes des ailes et de la
queue, rayées alternativement de bandes brunes
et d’un blanc sale; on compte 7 de ces bandes
sur la queue; bec jaune, entièrement caché dans
les longs poils de la face; iris brun; tarses et doigts
couverts de poils blancs, marqués de petits points
bruns; ongles très-longs, jaunäâtres; queue très-
étagee , longue de 10 pouces 6 lignes. Longueur
totale , à peu près 2 pieds. Les vieux.
D'ORNITHOLOGIE. 85
Srrix URALENSIS. Pallas. 1. v. 1. p. 455. —1d. Vog. app.
p. 29. n°. 25. — Lepechin. Vog. v. 2. p.187. £. 3. figure
grossière, mais très-exæacte — Gmel. Syst. 1.p. 295.
sp. 55. mais remarquez que, parmi les synonymes
donnés par Gmelin, est également citée la pt. ent. de
Buff. 465, qui est une fiqure très-exacte de lespèce
suivante. — Srrix LirurATA. Retz. Faun. Suec. p. 50.
n°. 29. — Nilsson. Orn. Suec. v. 1. p. 59. sp. 25. —
C’est aussi le Srrix MacrouRA. Natterer.— Uraz Owr. Lath.
Syn. v. 1. p. 168. sp. 37.
Les jeunes de l’année, ont tout le fond du plu-
mage d’un gris brun clair : sur toutes les parties
inférieures des taches et des raies longitudinales
d'un brun cendrée; les parties supérieures irrégu-
lièrement maculees de brun cendré et de roux
clair, et variées par des taches blanches de forme
ovoïde ; ailes et queue transversalement rayées de
gris; sur les pennes de cette dernière sept bandes
transversales d’un cendre blanchätre,
Srrix MACROURA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 84.
Id. Vôg. Liv-und. Esthl. p. 29. description très-eæacte.
La Caovuerre Des Monrs-Urars. Sonn. nouv. édit. de Buff.
V. 1. p. 192. (mais point la figure pf. 50. f. 1. celle-ci
appartient à l’espèce suivante). Daud. Orn. v. 2. p. 184.
(une description peu exacte de notre oiseau).—Dre Urar-
HABICHTSEULE. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 988. var. 2,
W'etter. Ann. v. 1. p. 350.— Naum. Vôg. nachtr. t. 54.
f: 66. figure peu exacte.
Habite : les régions arctiques , dans la Laponie , le nord
de la Suède et de la Russie; assez commun en Livonie
et en Hongrie, rare dans les parties orientales de l’Alle-
magne; très-accidentellement partout ailleurs.
Nourriture: souris, mulots, lagopèdes et petits oiseaux.
86 MANUEL
Propagation : niche dans les trous des arbres, sou-
vent proche des habitations; pond trois ou quatre œufs
d’un blanc pur.
CHOUETTE CAPARACOCH.
STRIX FUNERE 4. (Larwu.)
Front pointille de blanc et de brun; une bande
noire prend son origine derrière les yeux, encadre
l'orifice des oreilles, et se termine sur les côtés du
cou; parties supérieures marquées de taches de
formes variées, brunes et blanches; sur le bord
des ailes de semblables taches blanches disposées
sur un fond brun; gorge blanchâtre; les autres
parties inférieures blanches , rayées transversale:
ment de brun cendré ; à l'insertion des ailes une
grande tache d’un brun noirâtre ; pennes de la
queue d'un brun cendrée, rayées à de grandes dis-
lances de zigzags en bandes étroites transver-
sales; bec jaune, varié de taches noires suivant
l'âge ; iris jaune clair; pieds emplumés jusqu'aux
ongles; queue longue de 6 pouces 6 lignes. Lon-
gueur totale, 14 pouces 2 ou 3 lignes.
La femelle , ne diffère que par des teintes moins
pures et par des dimensions un peu plus fortes.
STRIX FUNEREA. Gmel. Sysé. 1. p. 294. sp. 11.— Lath.
Tnd. v. 1. p. 62. sp. 35. — Srrix canapewsis. et FRert
Hupsonis. Briss. Orn. v. 1. p. 518 et 520. sp. Get 7. t. 57:
f 2. — Srmix nupsonra. Gmel. Syst. 1. p. 205. sp. 54. —
Wilson. 4meric. Ornit. v. 6. p. 64. pl. 50. f. 6. —
Srrix ULULA. Linn. Syst. nat. 12. p. 153. n°. 10. — Nils.
éaun. Suee. v. 1. p. G4. sp. 28.— Sraix nisontA. Meyer,
,
D'ORNITHOLOGIE. 8
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 84. — Cuouerre pu Caxapa et
CHOUETTE ÉPERVIÈRE, OU CAPARACOCH. Buff. Ois. v. 1. p. 591
et 385. — CHOUETTE A LONGUE QUEUE DE SiBÉRiE. Bufi. p{.
ent. 463. fiqure très-exacte. — Id. édit, de Sonn. v. 4.
pl. 50. f. 1. (représentation très-exacte du Caparacoch,
sous le faux nom de Chouette des Monts-Urals).—Caouerre
Épenviëre. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 4. p- 128.
— Hawx-owz. Edw. Birds. &. 62. — Lath. Syn. vw. 1.
p. 143. — SrersereuLE. Meyer, Wetterauische Ann.
v. 1. p. 268.— Hapicarseuze. Bechst. Naturg. Deut. v. 2.
P. 984. — Naum. Vôg. Nacht. 5. t. 34. f. 67 figure très.
exacte. — Meyer, Vôg. Liv-und Estht. p. 51. sp. 5.
Remarque. Le Srnix Accirirrina de Pallas. App. p.
28. n°. 24, n'appartient point à cette espèce; la forme de sa
queue plus courte que les aïles suffit pour l’en exclure. Cette
citation de Pallas et de C. G. Gmélin. Reise. v. 2. p. 165.
t. 9. ainsi que Gmel. Syst, Natur. p. 294, est du nombre
. des emplois multipliés qu’on s’est permis de faire du véri-
table Strix brachiotos de Lath., Meyer, et de ce Manuel.
La chouette de cet article est encore une de celles qui a
donné lieu à des emplois multipliés.
Habite : les régions arctiques, se montre quelquefois
comme oiseau de passage en Allemagne et plus rarement en
France, mais jamais dans les provinces méridionales. Les
individus tués dans les provinces de l’Amérique septen-
trionale , ne différent point.
Nourriture : on dit souris el insectes.
Propagation : niche sur les arbres; pond, suivant Meyer,
Vôg.Liv-und. Estht., deux œufs blancs.
58 MANUEL
IT. SECTION.—NOCTURNES.
Elles chassent au crépuscule et se cachent quand il fait
jour.
CHOUETTE NÉBULEUSE.
STRIX NEBULOSA. (L:wx.)
Face cendrée, rayée de brun ; parties supérieu-
res du plumage, pennes des ailes et de la queue
d'un brun cendré, rayé transversalement de blan-
châtre et de jaunâtre ; un grand nombre de taches
blanches sur les couvertures des ailes; devant du
cou et poitrine blanchâtres, rayés ransversale-
rent de brun clair; ventre, flancs, abdomen et
couvertures inférieures de la queue également
blanchätres, mais avec des bandes brunes, longt:
édinales, qui suivent la direction de la baguette;
tarses et partie supérieure des doigts couverts de
plumes courtes ; extrémité des doigts couverts
d'ecailles; bec jaune; iris brun. Longueur, 20
pouces. Le mäle.
La femelle, mesure 22 pouces; les ailes ont plus
de taches blanches; les scapulaires sont d’un brun
foncé, et le bec est d’un jaune plus vif que chez le
mäle.
Les Jeunes, ont des teintes plus foncées; leur
bec est couleur de corne.
STRIX NEBULOSA. Gmel. Syst. 1. p. 291. sp. 25. — Lath.
Ind. v. 1. p. 58. sp. 23.—Shaw. Zool. Miscel. v. 1.1. 25.—
La CHouEtTE NÉBuLEUSE. Sonn. nouv. édit. de Buff. Oùs.
D'ORNITHOLOGTIE. 89
®. 4. p. 202. — Vicill. Ois. d’Am. sept. v. 1. pl. 17. —
Caourrre pu Caxapa. Cuv. Règ. anim. p. 529. — Barren
OwL. Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 234. €. 11.—Lath. Syn.
V: 1. p. 133,
Remarque. M. Vieillot veut que le Chat-huant du
Canada de Brissou soit le même oiseau que la Chouette
nébuleuse. On n’aura besoin que de comparer les descrip-
tions pour être convaincu que cet oiseau de Brisson n’a
aucun rapport avec cette espèce, et que M. Vieillot a eu
tort de ne point se conformer au sentiment de Gmelin ,
Latham. Pennant et Daudin.
Habite : les régions du cercle arctique, dont il ne s’e-
ÉS ;
loigne pas beaucoup; se trouve en Suède et en Norwege,
plus abondant dans l’Amérique septentrionale. -
Nourriture : lièvres, rats et toutes les espèces de tétras.
Propagation : niche sur les arbres; pond deux ou
quatre œufs blancs très-arrondis.
#
CHOUETTE HULOTTE.
STRIX ALUCO (MErxer)
Tête grande, aplatie vers locciput; partes su-
périeures marquées de grandes taches d'un brun
foncé, et de plus petites taches rousses et blan-
ches; sur les scapulaires de grandes taches blan-
ches; parties inférieures d’un blanc roussätre avec
des raies transversales brunes, celles-ci traversées
par une étroite raie longitudinale d’un brun noi-
râtre, qui suit la direction des baguettes; pennes
des ailes et de la queue rayées alternativement de
noirâtre et de roux cendré; iris d'un bleu noi:
râtre; pieds emplumés jusqu'aux ongles. Longueur,
de 14 à 15 pouces. Le vieux mdle.
90 MANUEL
La femelle, a constamment le plumage composé
de couleurs plus rousses, le plus souvent d’un
roux ferrugineux ; les barres transversales des
ailes et de la queue alternativement rousses et
brunes. Les jeunes de l’année ressemblent à la fe-
melle ; ils ont l'iris brun. Dans cet état on recon-
nait le,
Srrix sTRiIDULA. Gmel. Syst. 1. p. 133. Sp. 9.— Lath.
Zruë. v. 1. p. 58. sp. 25. — Le Caar-nuanr. Buff. Ois. pt.
ent. 457.— Briss. Orn. v. 1. p. 500. — Gérard. Tab.
élém. v. 1. p. 53. Tawxy Owc. Lath. Syn. v. 1. p. 158.
— Penn. Brit. Zoot. 1. B. 5.
Le vieux mâle.
Srrix ALUCO. Gmel. Syst. 1. p. 292. sp. 7.— Lath. Ind,
Orn. v. 1. p. 59.— Meyer, Taschené Deut. v. 1. p. 76.
— Hd. Vôg. Liv-und. Esthl. p. 35. sp. .— La Huzorre.
Buf, Oùs, v. 1. p. 558. — Id. pl. ent. 441. — Arvoo 0R
BROUWN OwLi. Lath. Syn. v. 1. p. 154. — Penn. Brit.
Zool, t. B. 1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 70. — Nacu-
TKAUTE, Borkh. Deut. orn. Heft. 5. mâle, femelle et va-
riété. — Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 910. — Frisch.
&. 94 et 95. deux mâles , et t. 96. la femelle. — Naum.
4. 50. f. 50. de mâle ;t. 51. f. 51. la femelle. — Srucez
BAGGIORE. Stor. degli uccelli. pl. 94.
f'arie accidentellement, d’un blanc pur, par-
semé de mouchetures noires, nombreuses et trian-
sulaires ; tour des yeux blanc avec une zone noire;
duvet des pieds et des doigts blancs , avec des
points noirs.
Femarque. Les indications suivantes doivent probable-
ment être rapportées à des variétés dans cette espèce.
D'ORNITHOLOGIE. 91
STRIX SOLONIENSIS. — SYLYESTRIS. — ALBA, — NOCTUA ET
aura. Gmel. Sysé, 1. p. 292. Sp. 29. 50. 51 et 52. — Lath.
Ind. v. 1. p. 61. sp. 29. 3oet 31. Ces cinq espèces nomi-
nales ont été créées par Scopoli; depuis lui, aucun natu-
raliste n’en a fait mention. La chouette hulotte étant très-
sujette à varier dans les couleurs du plumage, non seule-
ment dans les différens âges, mais aussi par des causes ac-
cidentelles , les auteurs l’ont désignée dans leurs méthodes
sous autant de noms différens. — CHOUETTE DE SOLOGNE,
Sonn, nouv. édit. de Buff. v. 4. p. 111. Le compilateur
cité réunit aussi à sa chouette de Sologne toutes les indica-
tions de Scopoli.
Habite ; la plupart des grandes forêts, particulièrement
dans celles qui sont très-touffues ; peu abondant en Hol-"
lande. .
Nourriture : taupes, rats, souris, mulots, oiseaux,
renouilles, sauterelles et scarabées.
[14 ,
Propagation : La femelle dépose ses œufs dans les nids
abandonnés des buses , des corbeaux, des corneilles ou des
pies; la ponte est de quatre ou de cinq œufs blanchâtres.
CHOUETTE EFFRAIE.
STRIX FLAMMEA. (Linn.)
Parties supérieures d’un jaunâtre clair, variées
de lignes grises et brunes en zigzag , et parsemces
d’une multitude de petits points blanchätres ; face
et gorge blanches; parties inférieures , dans quel-
ques individus, d'un blanc roussâtre, parsemé de
petits points bruns; dans d’autres d’un blanc écla-
tant ,marqué de petits points brunätres ; dans d'au-
tres enfin, sans la moindre apparence de taches :
pieds et doigts couverts d’un duvet très-court,
92 MANUEL
plus rare sur les doigts ; iris jaune. Longueur, 15
pouces.
La femelle, a les teintes plus claires et mieux
prononcées. Les variétes accidentelles sont ou
blanchâtres ou totalement blanches. STRIX ALBA.
Sepp. Vederl. Vog. v. 4. £. p. 375.
SrRix FLAMMEA. Gmel. Syst. 1. p. 295. sp. 8. — Lath.
Ind. v. 1. p. Go. — Wilson. Améric. Ornit. v. 6. p. 57.
pl. 50. fig. 2. — L'Errrae ou Fresaie. Buff. Os. v. 1.
p. 306. t. 26. — Id. pl. ent. 440. — Gérard. Tab. élém.
v.. 1. p. 74.— Ware Owr. Lath. Syn. v. 1. p. 158. — AL-
Z0CO COMUXE ET BIANCO. S£or. degli ucc. p. 91 et 92. —
ScHLEYERKAUZ. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 947. —
Meyer. Tasschenb. Deut.v. 1. p. 79.—Naum. Vôg. t. 31.
f-52. — De Kerkuiz. Scpp., Nedert. Vogq. v. 3.t. p.299.
Frisch. Vôg. t. 97.
Habite : les masures, les tours d’églises et les vieux
châteaux ; très-multipliée en Europe et en Asie; l’espèce
est absolument la même dans toute l’Amérique septen-
trionale. à
= Nourriture: rats, souris, musaraignes, chauve-souris
et scarabées.
Propagation : niche avec très-peu d’apprêts dans les
amas de mortier, entre les fentes de vieilles murailles ,
sous les toits des églises et des tours, quelquefois dans des
creux d'arbres vermoulus ; pond trois ou cinq œufs blan-
chätres.
CHOUETTE CHEVÈÉCHE.
STRIX PASSERINA. (Aucrorux.)
Corps du geai; doigts couverts à claire-voie de
quelques poils blancs. |
Les parties supérieures d’un gris brun, marqué
D'ORNITHOLOGIE. 95
‘le grandes taches de forme irrégulière, blanches ;
la poitrine d’un blanc pur; les autres parties infc-
rieures d'un blanc roussätre avec des taches d’un
brun cendre; bec d’un brun blanchâtre; cire d’un
brun olivâtre ; narmes rondes ; iris très-petit, jaune.
Longueur, G pouces.
La femelle , ne diffère que par les teintes un peu
moins vives; elle a des taches roussâtres sur le
cou.
STRIX PASSERINA. Gimel. Syst. 1. p. "296. sp. 12.— Lath.
Ind. v. 1. p. 65.— Srx nocrua. Retz. Faun. Suec. p. 83,
sp. 35.— Sraix NuDiPES *. Nilsson. Orn. Suec. v. 1. p. 68.
Sp. 30. — La CuevêÊcue ou Perire Caouette. Bull. Oës.
v. 1. p. 595. — Id. pl ent. 459.— Gérard. Tab. étém.
v. 1. p. 78.— Kirinerkauz. Bechst. Naiurg. Deut. v. 2.
p. 963. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 80. — Id.
Vôg. Liv-und. Esthl. p. 56. — Frisch. &. 100.— Naum.
Vôg. t. 52. f. 53.— Livre Owz. Lath. Sgn. v. 1. p. 150.
— Civerra GraLLa. Stor. deg. ucc. pl. 85. Alba. 89.
Remarque. I] n’est guère possible de donner raison des
motifs qui ont pu déterminer quelques iméthodistes à
comprendre le Striæ accipitrina de Pallas dans la no-
menclature de cette espèce. Nous devons encore consigner
ici la remarque, que le nom de Strixæ passerina parait
avoir été donné par Linnée à la plus petite de nos chouettes
* Voulant réformer des abus, M. Nilsson commet une méprise
très-grave en faisant usage du nom de Strix nudipes pour désigner
notre Chevéche de cet article. La dénomination citée a été donnée
depuis plusieurs années par Daudin à une chouette de l'Amérique
septentrionale, espèce qui a en effet les tarses nus garnis d'écatiles ,
ce qui n’est point le cas chez notre Chevéche. Indépendamment
de celle-ci nous connaissons encore quatre espèces de chouettes
nudipèdes, deux d'Amérique et deux de Java.
94 MANUEL
d'Europe *, ou la chevêchette, espèce qui a aussi reçu de
Linnée le nom de Strix accadica ; mais le nom de Sérix
passerèina ayant depuis toujours servi pour désigner l’oi-
seau de cet article, et tous les naturalistes le connaissant
sous ce nom, nous croyons plus utile de ne point changer
l'opinion généralement adoptée, et de laisser les choses
telles qu’elles sont.
Habite : dans presque toutes les contrées de l’Europe ;
en des lieux où existent de vieilles masures ou des tours
abandonnées ; commun en Hollande et en Allemagne, mais
jamais dans le nord au delà du 55°. degré.
Nourriture : souris, chauve-souris, petits oiseaux,
grillons, sauterelles et autres insectes.
Propagation : niche dans les trous de vieilles murailles,
sous les toits des tours et des églises isolées, quelquefois
dans des trous d’aïbres vermoulus; pond deux ou quatre
œufs arrondis et blancs.
CHOUETTE TENGMALM.
STRIX TENGMALMI (LInn.)
Corps du geaï; tarses et doigts garnis jusqu'aux
ongles d'un duvet tres-abondant.
La queue et les ailes plus longues en proportion
que dans l’espèce précédente; parties supérieures
d’un roux brun nuancé de noirâtre: sommet de
|
la tête et nuque marques de petites taches blan-
q Ï P
ches, arrondies; l'ouverture du bec, le palais et la
* Il existe dans l'Amérique méridionale des espèces encore
beaucoup plus petites que notre chevéchette; l’une d’elles n'excède
guère la taille du moineau.
D'ORNITHOLOGIE. LS
langue rougeñtre ; bec jaune; iris d'un jause brit-
lant. Longueur , 8 pouces 4 lignes. Le mule.
La femelle, est plus forte de taille. Plumage su-
périeur d’un brun grisätre; une multitude de pe-
tites taches blanches, de forme arrondie sur la tête
et sur les pennes des ailes; une tache noire entre
l'œil et le bec; parties inférieures variées de blanc
pur; le duvet des pieds et des doigts blanc.
Sraix pasypus. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 952. —
Meyer , Tasschenb. Deut. v. 1. p. 82. — Id. Vôg. Lix-
und. Esthl. p. 55.-— Srrix xocrua. Tengm. ot. acad.
P- 289.— Srrix FUNEREA. Linn. Faun. Suec. p. 25. sp. 55.
— Nilss. Orn. Suec. p. 66. sp. 29. — STRIX TENGMALNL.
Gmel. Syst. 1. p. 291. sp. 44. — Lath. Ind. Orn. v. 1.
p. 64. sp. 42. — Act. Stockh. ann. 1583. — Arct. Zoot.
supp. p. 6o. — Perire Casvècee D'Urraxpe. Sonn. édit. de
Bull. vu. 4. p. 183. — Raucarussicer Kacwz. Meyer, Vôg.
Deut. Heft. 6. mâle et femelle. — Naum. Fôg. t. 52.
{. 54. une fiqure peu exacte. — Tue urrie Owz. Penn.
Brit. Zoot. fol. t. B. 5. La femelle.
Habite : le nord, en Suède, en Norwége et en Russie;
rare en Livonie ; se trouve aussi dans quelques parties de
l'Allemagne dans les bois de sapins : se montre quelque-
fois en France, dans les Vosges, dans le Jura et dans le
nord de lItalie; jamais en Hollande.
Nourriture : souris, phalènes, scarabées et autres in-
sectes, quelquefois aussi de petits oiseaux.
Propagation : niche dans les trous naturels des sapins:
pond deux œufs d’un blanc pur.
Y6 MANUEL
CHOUETTE CHEVÉCHETTE.
STRIX ACADIC 4. (Lixs.)
Corps du merle ; tarses et doists garnis jus-
qu'aux ongles d’un duvet très-abondant.
Les parties superieures d’un gris brun foncé,
parsemé de taches et de points blancs; parties in-
férieures blanches avec des taches longitudinales
brunes; sur les flancs des taches transversales de
cette couleur; à la gorge et sur les cotés du cou
de grands espaces blancs; la queue portant quatre
bandes étroites , blanches ; les pieds très-emplumés
jusqu'aux ongles; bec couleur plombée, orange
à sa base et jaunätre à la pomte; iris d’un jaune
brillant; paupières d’un jaune clair. Longueur,
6 pouces.
La femelle, a des teintes plus foncées ; le brun
qui règne dans le plumage est de couleur de cho-
colat; les taches blanches des parties supérieures
sont nuancées de jaunâtre.
Srrix ACADICA. Gmel. Syst. 1. p. 206. sp. 45. — Srrix
ACCADIENSIS. Lath. Znd. v. 1. p. 65. sp. 4%. — Srrix pas-
sERINA. Retz. Faun. Suec. p. 86. n°. 56. — STRIX TENG-
MaLMI. Var. Lath. Înd. Supp. v.2. p.16. — Srrix PuSIL LA.
Daud. Orn. v.2.p. 305. — Sraix ryemEa. Bechst. Naturg.
Deut. v.2. p. 978.—Meyer. Tasschenb. Deut. v. 1. p. 83,
— Id. Vôg. Liv-und. Estht. p. 50. — Caoverte D’Acapir.
Sonn. nouv. édit. de Buf. Ois. v. 4. p. 185. — La Cne-
vÈCHETTE. Le Vaill. Oés. d’Af. v. 1. pl. 46.— Sonnini, édit.
de Buff. v. 4. p. 187. — Zwercxauz. Meyer, Vôgel. Deut.
D'ORNITHOLOGIE. 99
Heft. 20. la femelle. —Naum. Vôg. Nachtr. t. 25. f. 50
et 51.— Dwarr Owz. Lath. Syn. supp. v. 2. p. 66.— Aca:
pian Ow. Lath. Syn. v. p. 149. t. 5. f. 2.
_ Remarque. M. Cuvier fait mention de deux petites
chouettes sous le nom de C'hevéche commune ou pertée,
p. 352, et de Chevéche rousse. p. 533. du Règ. anim.
Elles n’ont aucun rapport avec la Chevéchette de Le Vail-
lant, qui ne diffère en rien de notre espèce européenne.
nous observons encore, que les Strèx passerina ettengmat-
mi de Gmel., donnés comme synonymes, ne sont point à leur
place; le Strix passerina de Gmel. est notre Chevéche
ou petite Chouette de Buff. pl. enl. 439, et Strix teng-
malmi est synonyme avec Strix dasypus de Bechstein ,
c’est ma Chouette tengmatm, de l’article précédent. La
véritable Chevéchette d'Europe n’existant point au muséum
de Paris, il est probable que celles indiquées par M. Cuvier
sont étrangères. Sérix pygmea Bechts. est synonyme de
la Chevéchette d'Europe et d'Afrique; Strix passerina de
Meyer et Wolf fait partie des synonymes de la Chevéche
ou petite Chouette, Buff. pl. enl. 459, la seule qui de nos
jours est connue sous ce nom. Voyez aussi la remarque à
l’article Strix passerina de cet ouvrage.
Il existe au Brésil une nouvelle espèce très-voisine de la
Chevéchette d'Europe; celle-ci se distingue par ses pieds,
dont les doigts ne sont point laineux; mais seulement cou-
verts de quelques poils rares, et par sa queue dont les
pennes ont quatre rangées de taches blanches au lieu de
quatre bandes de cette couleur. Je décrirai ceite espèce
dans mon Index général, sous le nom de Strix infuseata.
Deux autres petites espèces viennent aussi du Brésil: lune
est décrite par Azara sous le nom de Cabouré, Strix pu-
mila lis. , l’autre est nouvelle, elle est de la taille du moi-
neau.
Habite : les régions septentrionales; très-rare dans
le nord de l’Allemagne, où il ne se montre que dans
les grandes forêts et sur les hautes montagnes; jamais
Partie 7
98 MANUEL
dans les provinces plus méridionales; assez abondant en
Livonie.
Nourriture: souris, sauterelles , scarabées et phalènes.
Propagation : niche dans les forêts de sapins, ou dans
les fentes des rochers; pond deux œufs blancs.
Remarque. Avant d'indiquer les espèces de chouettes à
aigrettes qui se trouvent en Europe, je dois faire l’obser-
sation que M. Meisner, directeur du cabinet d’histoire na-
turelle à Berne, vient d’indiquer une espèce de chouette
sous le nom de Strixæ macrocephala. Voyez Museum.
Naturg. Helvet. Heft. 8. À juger d’après les détails don-
nés par ce savant, il paraît que cette chouette qu’on trouve
aux environs de Berne est nouvelle. Lors de mon dernier
passage à Berne, M. Meisner ne possédait que le seul indi-
vidu qui avait vécu plusieurs années en cage ; l’état de dé-
gradation où il se trouve m’a empêché de le décrire et
d’en faire un article; c’est une espèce sur laquelle on at-
tend des observations prises sur un plus grand nombre
d'individus. Puisqu’elle est, dit-on, assez commune en
Suisse, nous pouvons espérer de voir son histoire bientôt
mieux connue.
DEUXIÈME DIVISION.
CHOUETTE HIBOU.
Tous les hibous connus sont des oiseaux de
proie nocturne , qui chassent au crépuscule ou au
clair de lune; leurs yeux sont éblouis par le grand
jour. Ils ne diffèrent à lextérieur des chouettes
proprement dites, que par deux petits bouquets
de plumes placées plus ou moins avant sur le
front, et qui sont capables d’érection.
D'ORNITHOLOGIE, 99
HIBOU BRACHIÔTE*.
STRIX BRACHYOTOS. (Laru.)
Deux ou trois plumes très-courtes forment sur
le front des cornes peu apparentes; tête petite ; face
à l’entour des yeux noirâtres; plumes des parties
supérieures d’un brun noirâtre, bordées de jaune
d’ocre ; queue de cette couleur avec des bandes trans-
versales, brunes; elle est terminée de blanc; par-
ties inférieures de couleur isabelle avec des taches
longitudinales d’un brun noirâtre; bec noir ; pieds
et doigts emplumés; iris d’un beau jaune. Lon-
gueur de 12 à 13 pouces.
La femelle, a en général les teintes moins fon-
cées. Les jeunes ont la face noirûtre.
Srrix BRACHYOTOS. Lath. Jnd. Orn. v. 1. p. 55.— Gmel.
p- 289. sp. 17. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p: 75.
— Id. Vôg. Liv-und. Estht. p. 54. sp. 6. — Srrix acoi-
PITRINA. Pall. Z£. à. 1. p. 455.—Gmel’s, Reise. v. 2. p. 165.
t. 9- — Gmel. Syst. 1. p. 295. sp. 36. — Srrix uLuLA
Gmel. Syst. 1. p. 294. — Lath. Ind. v. 1. p. Go. — Srrix
stRIDULA. Nov. act. reg. acad. sc. Suec. 1585. p. 47. —
STrix PALUSTRIS. Siemess. Vôg. Mefklenb. — Srrix arCrIcA.
Sparm. Mus. Carts. pl. 51. — Srnix rripexnis. Schranks.
Faun. boica. p. 112. n°. 64. — Srrix sracayura. Nilsson,
* C’est à tort que les naturalistes ont placé cet oiseau parmi
les chouettes de la première division; les petites plumes du
front qu’il redresse en forme de cornes lui assignent sa place par-
mi les hiboux. IL ne diffère point avec la grande chevêche de
Buffon.
100 MANUEL
Faun. Suec. v. 1. p. 62. sp. 27 *. — Duc À covnres-
oReILes. Sonp. édit. de Buff. v. 4. p. 77. — Couette ou
GRANDE CHEVÊCHE. Buff. Oùs. v. 1. p. 552. t. 27.— Id. pl.
ent. 458. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 78. — Cuaoverre
caspiEnne. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 4. p. 169.
— Scnont-EARED Browx and. Caspran Owe. Lath. Syn. d. 1.
p. 124, 140 et 147. — Penn. Brit. Zoo. fol. t. B. 4. —
Kunzomnice Oureuxse. Bechis. Naturg. Deut. vw. 2. p. 909.
—- Frisch. Vôgq. €. 98. — Naum. Vôg. t. 29 f-"49-
Remarque. Il est étonnant qu’un oiseau si générale-
ment répandu ait été indiqué par les naturalistes sous tant
de noms différens. L’espèce est absolument la même dans
toute l'Amérique septentrionale; Wilson dit qu’elle est de
passage dans les États-Unis.
Habite : répandu dans presque toutes les contrées de
l’Europe jusqu’en Sibérie; très-commun en Hollande dans
les mois de septembre et d'octobre.
Nourriture : souris et mulots.
Propagation : construit son nid à terre sur quelque
éminence, ou bien dans les marais au milieu des hautes
herbes. Pond dans le nord.
HIBOU GRAND-DUC.
STRIX BUBO (Lixx.)
Le dessus du corps varié et ondé de noir et de
jaune couleur d’ocre ; les parties inférieures de
cette dernière couleur avec des taches longitudi-
* T1 paraît que M. Nilsson, dont l’ouvrage cité a paru plus de
deux ans après la publication de la première édition de ce Ma-
nuel, n’a point encore été satisfait des sept dénominations diffé-
rentes données à cette espèce si commune; il a voulu aussi avoir
sa part au désordre par un huitième nom de sa fabrique, |
D'ORNITHOLOGIE. 101
nales , noires; la gorge blanche ; les pieds couverts
jusqu'aux ongles de plumes d’un roux jaunâtre:
bec et ongles couleur de corne; iris orange vif.
Longueur, 2 pieds.
La femelle, constamment plus grande , a le plu-
mage généralement d’une teinte plus claire; elle
n'a pas la gorge blanche.
Srrix Buso. Gmel. Syst. 1. p. 286. sp. 1.— Lath. Ind.
Orn.u. 1. p. 51.—LE Duc ou GranD-Duc. Buff. Ois. v. 1.
p-. 522. — Id. pt. ent. 455. — Gérard. Tab. élém. v. 1.
p: 64. — Vaill. Ois. d’Afrig. v. 1. p. 106. pl. 4o. te
jeunede l’année. Grear-EareD Ows. Lath. Syn. v. 1.
P. 116. — Grosse Onreuse un. Bechts. Naturg. Deut. .
v. 2. p. 882.—Meyer. Tasschenb. Deui. v. 1. p. 70. Id.
Vüg. Deut. Heft. 1. — Id. Vôg. Liv-und Est. p. 33.
Sp. 4.—Naum. V6g.t. 28. f. 47.—Guro RE LE. Stor. degli
ucc. pl. 81.
V’arie accidentellement avec les teintes plus fon-
Là . . .
cées ; souvent moins grand dans ses dimensions
totales.
Srrix BUBO ATRENIENSIS. Gmel. Syst. 1.p. 286. var. B.—
Edw. glan. t. 227. — M. Meyer présume que cette va-
riété est un oiseau qui a vécu en domesticité; comme il
est d'avis, que la variété à pieds non couverts de plumes
est un individu en mue , ou bien dans un état maladif.
Habite : dans les grandes forêts ; très-commun en Hon-
grie, en Russie, en Allemagne et en Suisse; moins com-
mun en France et en Angleterre ; jamais en Hollande. Se
trouve aussi au cap de Bonne-Espérauce.
Nourriture : jeuneschevreuils et cerfs, lièvres, taupes,
rats, souris, têtras, grenouilles, lézards et scarabées.
Propagation : niche dans les creux des rochers, daus
10% MANUEL
les vieux châteaux et dans les fentes des masures ; pond
deux ou trois, très-rarement quatre œufs, arrondiset blancs.
HIBOU MOYEN DEC.
STRIX OTUS. (Lrxnx.)
Les parties supérieures d’un roux jaunâtre , ta-
ché irrégulièrement de brun foncé et de gris cen-
dré ; les cornes composées de dix plumes noires,
bordées de couleur d’ocre et de blanchâtre; par-
tes inférieures d’un jaune d’ocre clair avec des
taches oblongues d’un brun noirâtre; bec noir ;
iris rougeâtre. Longueur, 1 pied 13 pouces.
La femelle, a la gorge blanche, la face de la
même couleur, mais marquée sur les bords de taches
brunes; tout son plumage a plus de gris blanc.
Varie suivant l’âge : les jeunes qui n’ont point
encore mué , sont d’un roux blanchâtre, marqué
de lignes transversales noirâtres; la queue et les
ailes grises avec un grand nombre de points bruns;
sur la queue sept ou huit bandes transversales d’un
brun fonce ; toute la face d’un brun noirätre; l'iris
jaune, et la cire olivâtre.
Srrix OTus. Gmel. Syst. 1. p. 288. sp. 4. — Lath. Ind.
v. 1. p. 53. — Le moyex Duc ou Hmovw. Buff. Ois. v. 1.
p. 542. — Id. pl. ent. 29. — Gérard. Tub. élém. v. 1.
p. 66.— Vaill. Oùs. d’Af. v. 1. p. 107. — Guro MINORE.
Stor. degti uccetli. pl. 82.—Lonc rarer Ow. Lath. Syn.
v. 1. p. 121.— Penn. Brit. Zool. p. 50. t. B. 4. — Martin
Onreuze. Bechts. Naturg. Deut. v. 2. p. 896. — Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 55.—Naum. Vôg. t. 29. f. 48.
le mäle. — Frisch. Vôg. t. 09. — Hoorv-uir. Sepp.
Nedert. Vôg. t. p. 503.
at
D'ORNITHOLOGTIE. 103
Habite : les bois en montagnes et ceux en plaines, très-
commun en France, en Allemagne et dans tout le nord.
Le même en Afrique.
Nourriture : taupes, rats, souris, mulots et scarabées.
Propagation : s’accommode des nids abandonnés de
corbeaux , de pigeons , de pies et d’écureüils; pond quatre
ou cinq œufs, blancs, arrondis par les extrémités.
HIBOU SCOPS.
STRIX SCOPS. (Linn.)
Cornes formées de petites plumes réunies en
touffe; celles-ci et les plumes de la tête brunes,
marquées de petits points noirs; le reste du plu-
mage supérieur d’un cendre roussâtre, marqué de
raies ondées et de taches irrégulières, noires et
brunes ; les parties inférieures d’une teinte moins
foncée; toutes les raies transversales coupées par
des raies longitudimales qui se dirigent sur le centre
des plumes ; les doigts nus ; bec noir, iris jaune.
Longueur , 7 pouces.
Srrix scors. Gmel. Syst. 1. p. 290. sp. 5. —Lath. Ind.
Orn. v. 1. p. 56. — Srrix z0RCA et caRNIOLICA. Gmel.
Syst. 1. P. 290. Sp. 21 et 22. — Srrix zoRCA et erv. Lath.
Ind. Orn. v. 1. p. 56. sp. 15 et 16.—Lx Scors ou Perit-
Duc. Buff. Ois. v. 1. p. 553. t. 24. — Id. pl. ent. 4356. —
Duc zorca. Sonn. édit. de Buff. v. 4. p. 80. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 68.— Vaill. Ois. d’Af. v. 1. p. 107.
— Scors-EARED Owe. Lath. Syn. v. 1. p. 129.— AsroLo.
Stor. deg. uec. pt. 85.— Kiene Onneure. Bechts. Naturg.
Deut. v. 2. p. 912. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 74. — Naum. Vôg. Nachur. t. 25. f. 49.
Habite : dans plusieurs contrées de l'Europe, où il est da
104 MANUEL
passage, dans d’autres il est sédentaire ; très-rare en Hol-
lande, dans les parties occidentales de la France et en
Suisse ; assez commun sur les Vosges , sur le Jura et dans
tout le nord de PEtalie. Des individus envoyés d’Afrique
ne diffèrent que par de légères teintes dans les couleurs.
Nourriture : mulots, souris, scarabées et phalènes.
Propagation : niche dans les fentes des rochers ou
dans les trous des arbres ; pond deux ou quatre œufs
blancs.
D'ORNITHOLOGTIE. 103
sr RAA RAR ARR BR RAR ARR ERA LR VAR LRRAR TA ET ARR RAA LE LR AA LS
ORDRE DEUXIEME.
OMNIVORES.—OMNIVORES.
Bre médiocre, fort, robuste, tranchant
sur ses bords; mandibule supérieure plus
ou moins échancrée à la pointe. Prens,
quaire doigts, trois devant et un derrière.
Axes, médiocres, à pennes terminées en
ponte. |
Les oiseaux qui composent cet ordre
vivent en bandes ; une seule femelle suffit
à un mâle ; ils nichent sur les arbres, dans
les trous des masures et des vieilles tours,
quelques espèces le font dans les trous na-
iurels des arbres; le mâle et la femelle cou-
vent alternativement ; ils vivent d'insectes,
de vers et de voieries, et ajoutent encore à
cette nourriture les grains et les fruits; leur
chair est dure , coriace et de mauvais goût.
L'URL RDR LS 125512111115)
106 | MANUEËX
GENRE SIXIÈME.
CORBEAU.— CORFUS. (Lixx.)
Bec droit à sa racine, gros, comprimé sur les
côtés, courbé vers la pointe, tranchant sur ses
bords. Narixes basales, ouvertes, cachées par des
poils dirigés en avant. Pirps, trois doigts devant
et un derrière, presque entièrement divisés; tarse
plus long que le doigt du milieu. ArLEs acuminées ;
la 1°e, rémige de moyenne longueur, les 2°. et 5°.
plus courtes que la 4°., qui est la plus longue.
Ces oiseaux ont l’odorat très-fin; défians à l'excès, ils
savent éviter toutes sortes de piéges; leur ruse va même
jusqu’à prendre et cacher des choses qui leur sont inutiles:
cetinstinct perfectionné dont ils paraissent doués, les rend
aussi propres à être élevés en domesticité; on parvient
même à leur faire articuler des mots et à obéir à la voix
de leur maître. Toute nourriture leur convient; aussi font-
ils de grands dégâts, qui cependant sont compensés par
les services qu’ils rendent aux cultivateurs en détruisant les
larves des insectes : ils parviennent souvent à se rendre
maîtres des petits oiseaux, et sont friands des œufs dont ils
font un grand dégât. Tous les oiseaux de ce genre ne muent
qu'une fois; les sexes ne différent presque point, et les
jeunes, dèsleur première mue d'automne, prennent lalivrée
des adultes ; ils voyagent et se réunissent toujours en
bandes. Ils sont répandus dans tous les pays du globe.
fre. SECTION.—CORBEAU PROPREMENT DIT.
Leur queue est le plus souvent de médiocre lon-
gueur , arrondie ou carrée ; bec gros et fort.
D'ORNITHOLOGIE. 07
CORBEAU NOIR.
CORVUS CORAX. (Liwx.)
D'un beau noir lustré à reflets pourprés, sur
le dessus du corps , queue fortement arrondie ,
noire ; bec fort, noir, ainsi que les pieds ; iris à
deux cercles, gris blanc et cendrée brun. Lon-
gueur, 2 pieds. La femelle est un peu moins
grande.
Corvus corax. Gmel. p. 564. sp. 2. — Lath. Ind. v. 1.
p. 150. sp. 1. — Le Consrau. Buff. Ois. v. 5. p- 15. £. 2.
— Id. pl. ent. 495.— Gérard. Tab. élém. v. 1- p- 12?-
—Ravex. Lath. Syn. v. 1. p. 567. — KOLKRABE. Bechts.
Naturg. Deut. v. 2. p. 1148.— Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 95. — Frisch. £. 65. — Naum. Wôg. t. 1. f: 1. —
Corvo mmpertae. S4or. deg. uec. v. 2. pl. 145:
Varie accidentellement , tout le plumage blanc
ou d’un blanc jaunâtre. CoRvus CORAxX ALBUS-
Gmel. Syst. 1. p. 364. var. y. De couleur isabelle
ou roussätre ; quelques parties du corps blanches,
d’autres noires et d’autres rousses. CORVUS CELE-
rICUS. Mus. carls. fasc.1. pl. 2. Gmel. p. 36).
Habite : dans les grandes forêts en montagnes; ne $€
montre que rarement dans les plaines , et seulement dans le
cas où il s’y trouve attiré pour sa pâture.
Nourriture : taupes, souris, jeunes lièvres et lapins ;
jeunes poules, faisans, canards, oies, etc., œufs de toute
espèce; poissons morts ; fruits mûrs ou pouris; grains ;
charognes et voicries.
Propagation : niche sur les arbres les plus élevés, sur
les rochers escarpés, dans les masures et les vieux chä-
108 MANUEL
teaux situés sur des hauteurs isolées; pond de trois à six
œufs, d’un vert sale, avec des taches et de petites raies
d’un brun noirûtre.
CORNEILLE NOIRE.
CORVUS CORONE. (Lixn.)
Beaucoup plus petite que la précédente espèce,
d'un noir foncé, à reflets violets ; la queue faible-
ment arrondie; bec et pieds noirs; iris couleur de
noisette. Longueur, 1 : pied. La femelle est moins
grande et les reflets du plumage sont moins vifs.
Varie accidentellement, d’un blane jaunâtre ou
blanc grisâtre; quelquefois le plumage plus ou
moins varié de plumes blanches. Souvent l’une ou
l'autre partie du corps blanche ou d’un gris rOUS-
satre.
Convus cororxe. Gmel. Syst. 1. p. 565. sp. 5. — Lath.
Ind. v. 1. p. 151. sp. 4. — Wilson. Amér. Orn. v. 4.
P- 79. pl. 55. f. 5. — La Coneice Noire ou CORBINE.
But. Oùs. v. 5. p. 45. t. 5. — Id. pt. ent. 485. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 196. — Carriox Crow. Lath. Syn.
©. 1. p. 570.— Kranex Rase. Bechst. Naturg. Deut. v. 2.
p.117.—Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 94. —Frisch
Vôg. t. 66. — Naum. Fôg. t. 1. f. 2. — Corvo MAGGIORE.
Stor. deg. ucc. v. 2. pl. 140. Id. pl. 141 et 142. varüétés
accidentetlles , blanches.
Habite : en grand nombre sur toute l’étendue de l’Eu-
rope occidentale, dans les bois en plaines et sur le rivage
de la mer ; peu répandue dans les contrées orientales, même
rare dans les provinces Illyriennes , en Hongrie et en Au-
triche. On trouve aussi l’espèce dans quelques provinces de
FAmérique septentrionale.
D'ORNITHOLOGIE. 109
Remarque. La corneiile noire et la corneille mantelée
s’allient quelquefois ; ils produisent des métis qui tiennent
de l’une et de l’autre espèce ; ceci a lieu dans les contrées
méridionales et orientales de l’Europe où la corneille noire
est rare ; mais 6n n’en trouve point d'exemple dans les pays
où les deux espèces sont communes.
Nourriture : omnivore.
Propagation : niche sur les arbres; pond quatre ou six
œufs , d’un vert bleuâtre, marqués de grandes et de petites
taches d’un gris cendré et de couleur olivâtre.
CORNEILLE MANTELÉE.
CORVUS CORNIX. (Linx.)
Le cou et tout le corps d’un beau gris cendré ;
tête , gorge, ailes et queue d’un noir à reflets bron-
zés; queue arrondie; bec et pieds noirs ; iris brun.
Longueur, 1 pied 7 pouces.
La femelle, est moins grande; la couleur noire
de la gorge s'étend moins en avant sur le devant
du cou que chez le mâle; les reflets des ailes et de
la queue sont moins vifs, etle gris du corps est
nuance de plus de roussätre.
Varie accidentellement, comme les espèces pré-
cédentes ; souvent le plumage entièrement blane,
ou presque totalement noirâtre. Voyez aussi la re-
marque de l’article précédent.
Convus connix. Gmel. Syst. 1. p. 566. sp. 5. — Lath.
Ind.: v. 1. p. 155. sp. 7. — La ConNEILLE MANTELÉE. Buff,
Oùs. v. 5. p. Gr. t. 4. — Id. pl. ent. 76.— Gérard. Tab.
élém. v. 1. p. 130. — Hoopen-Crow. Lath. Syn. v. 1.
p. 574.—Penn. Brit. Zoot. t. D. 1.—Nrver-Rave. Meyer,
110 | MANUEL
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 95.—Frisch. Vôg. t. 65. —
Naum. t. 2. f.4et f. 5. variété noirâtre. — Cornaccnra
MUBACHIA NERA. S{0r. degl. ucc. v. 2. t. 146 et 147.
Habite : les mêmes lieux que l'espèce précédente ; se
montre toute l’année dans les pays montueux des contrées
orientales, également sur toute l’étendue des Alpes où elle
fait sa ponte; ne se montre qu’en septembre et en octobre
dans les contrées occidentales; fréquente en Hollande les
bords de la mer.
Nourriture : omnivore.
Propagation : niche comme l’espèce précédente; pond
quatre ou six œufs, d’un vert clair avec des taches et des
raies peu nombreuses, d’un brun foncé.
FREUX.
CORVUS FRUGILEGUS. (Liwx.)
Base du bec, narines, gorge et devant de la
tête dénués de plumes ; plumage coloré sur toutes
les parties, d’un beau noir, à reflets éclatans de
pourpre et de violet; bec plus droit et plus effilé
que la corneille noire; mandibules et pieds noirs;
iris d’un gris blanc. Longueur, 1 pied 6 : pouces.
La femelle, est moins grande, et les reflets de
son plumage sont moins éclatans.
Varie : t\ÿs-rarement avec tout le plumage d’un
blanc parfait ; l’iris rougeûtre , le bec ainsi que les
pieds couleur de chair; plus souvent d’un blanc
jaunâtre, ou bien varié irrégulièrement de plumes
blanches.
Corvus rrucireeus. Gmel. Syst. 1. p. 566. sp. 4.— Lath.
Ind. Orn. ». p. 152. sp. 5. — Le FREux ou FRAYONNE.
D'ORNITHOLOGIÏE. 1it
Buff. Oùs. v. 3. p. 55. — Id. pl. ent. 484. un vieux. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 128. — Rook-Crow. Lath.
Syn. v. 1. p. 572.— Saat-Raëe. Bechst. Naturg. Deut.
v. 2. p. 1199.—Naum. Vôg. t. 3. f. 5. un vieux et f. 6.
un jeune oiseau ayant la base du bec garnie de plumes.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 95.—Frisch. Vüg.
4. 64. Le vieux.
Habite : les lisières des bois voisins des champs ense=
mencés et dans les jardins; il ne fréquente jamais en Hol-
lande les bords de la mer.
Nourriture : campagnols, vers, larves des scarabées,
chenilles et semences qu’il déterre avec le bec.
Propagation : niche en grandes troupes sur les arbres,
à la lisière des bois ; la ponte est de trois jusqu’à cinq œufs
oblongs, d’un vert pâle avec de grandes taches d’un cen-
dré olivâtre et d’un brun foncé.
Remarque. Les jeunes, au sortir du nid , ont le tour du
bec et le front garnis de plumes; ce n’est que par l’habi-
tude qu'ont ces oiseaux de plonger leur bec dans les ter-
rains labourés, particulièrement ceux composés d'argile ,
que les plumes de ces parties se liment, et que la peau
nue ne porte plus que les racines des baguettes. La même
particularité, quoique due à des causes différentes, existe
dans une espèce du grand genre Cotinga (le Corvus nudus
des auteurs), et dans une espèce de perroquet (le Caica&
barraban de Le Vaillant ).
CHOUCAS.
CORVUS MONEDULA. (Lixx.)
Sommet de la tête d’un noir changeant en vio-
let; occiput et partie supérieure du cou d’un gris
cendré ; toutes les autres parties supérieures d’un
noir lustre de violet; parties inférieures d’un noir
12 MANUEL
profond; bec beaucoup plus court que dans les es-
pèces précédentes, noir, ainsi que les pieds; iris
blanc. Longueur, 13 : pouces.
La femelle , a le dessous du corps d’un noir gri-
sâtre; les reflets sont moins brillans et le gris du
cou ne se prolonge pas tant en avant.
Varie accidentellement ; le plumage totalement
blanc , l’iris rougeûtre , le bec et les pieds livides;
souvent le plumage entièrement noir ; d’autres fois
noir, tapire de blanc.
Corvus moxEepuLa. Gmel. Syst. 1. p. 556. sp. 6. — Lath.
Ind. v. 1. p. 154. sp. 11. — Lx Croucas Buff. Oùs. v. 5.
p. 69.— Id. pt. ent. 525.— Gérard. Tab. élém. v. 1.
Pe 192. — CORNEILLE MANTELÉE DE Russie. Fischer. — Jack-
paw Lath. Syn. v. 1. p. 578.— Die Done oder Turm-Rar.
Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1215.— Frisch. F6g. &. Gr.
et t. 68. variété totalement noire. — Naum. £. 4. f. 9.
— Convaccuia. Sfor. degl. ucc. v. 2. €. 144 et 145. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 99.— Id. Vüg. Deut.
t. Heft. 2, et en France.
Habite : les champs et les villes; très-répandu en
Hollande.
Nourriture : larves d’insectes, hannetons, vers, œufs
de perdrix et d'alouettes, grains , légumes à gousses et
fruits.
Propagation : niche dans les fentes et dans les trous des
vieux bâtimens ; très-abondant dans les tours d’églises
gothiques, quelquefois aussi dans les trous de gros arbres;
pond de quatre jusqu’à sept œufs, d’un vert bleuâtre avec
des taches d’un brun foncé; ces taches sont isolées, mais
plus rapprochées et foncées vers le gros bout de l’œuf.
D'ORNITHOLOGIE. 115
II. SECTION.—PIES.
Queue très-longue, le plus souvent conique.
Remarque. La section qui comprend les Pies est assez
bien caractérisée, par la forme de la queue, de celle des Cor-
beaux proprement dits ; mais elle l’est si peu de la 3°. sec-
tion qui se compose des oiseaux vulgairement connus sous
le nom de Geais, que cette division devient presque con-
ventionnelle, et ne peut être déterminée par des caractères
rigoureux. Il faut presque n’avoir vu que la Pie et que le
Geai d'Europe ; pour établir une différence générique ;
inais, lorsqu'on observe toute la série de ces animaux ré-
pandus sur la surface du globe, il est difficile, du moins
d’après les espèces qui me sont connues, d’établir une
ligne de démarcation.
PIE.
CORPUS PICA. (Linx.)
Tête, gorge, cou, haut de la poitrine et dos
d'un noir profond et velouté; pennes des ailes
marquées de blanc du côté intérieur ; queue très-
étagée, d’un noir verdätre à reflets bronzés; sca-
pulaires, poitrine et ventre d’un blanc pur ; bee, iris
et pieds noirs. Longueur, 18 pouces.
Convus Pica. Gmel. Sysé. 1. p. 575. Sp. 15.—Lath. End.
v. 1.p. 162. sp. 52.— Wilson. Améric. Orn. v. 4.p. 75.
pl. 55. f. 2. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 104. —
La Pre. Buff. Oùs. v. 5. p. 85.— Id. pl. ent. 488,— Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 159. — Macriæ. Lath. Syn. v. 1.
p. 592. — Garrexcrane. Bechst. Naturg. Deut. vw. 2.
p. 1267. — Frisch. Füg. t. 58. — Naum. Fôg. 1. 4. f. 8.
— GazzERA COMMUNE. S/or. degl. ucc. v. 2. pl. 155.
Varie accidentellement, d'un blanc pur, avec les
eds et le bec blanc, et l'iris rougeâtre ; souvent
L D 2
Pause J°°, 8
114 MANUEL
tout le plumage teint de roussâtre ou tapiré de
blanc, de gris ou de noir. Pica canpipa. Briss.
Orn. v. 2. p. 39. Sparm. Mus. Caris. t. 53. Stor.
degli uce. v. 2.p. 156.
Iabite : très-commun dans la plupart des contrées en
plaines de l'Europe, plus rare dans les pays montueux.
L'espèce est absolument la même dans plusieurs parties de
l'Amérique septentrionale.
Nourriture : omnivore.
Propagation : niche sur de hauts arbres : moins sou-
vent dans les buissons; pond de trois jusqu’à six œufs. de
forme allongée, d’un vert blanchâtre moucheté de gris
cendré et de brun olivâtre.
111. SECTION.—GEAIS.
Queue égale ou légèrement arrondie.
Remarque. Voyez ci-dessus à Particle de {a Pie.
GEAT.
CORVUS GLANDARIUS. (L1xx.)
Tête huppée; au bec des moustaches noires ;
fond du plumage d’un cendré rougeâtre; sur le pli
antérieur de l’aile deux rangées de plumes bleues,
transversalement rayées de noir; bec noir; iris
bleu; pieds d’un brun livide. Longueur, 13 ? pouces.
Varie accidentellement, d’un blanc pur avec les
plumes du pli de laile bleues, les yeux rougeûtres
et le bec ainsi que les pieds livides; souvent le
plumage varié de jaune ou de gris blanc.
Convus cLanparius. Gmel, Syst. 1. p. 586. sp. 5.— Lath.
Ind. v. 1. p. 155. sp. 18.— Meyer, Tusschenb. Deut.
D'ORNITHOLOGIE. 115
@. 1, p. 102.— LE GEar. Buff. Oùs. v. 3. p. 107. t. 8. —
Id. pt. ent. 481. — Le Vaill. Ois. de Parad. et Geaïis.
pl. 4o et 41. variété blanche.— Gérard. Tab. élém. v. 1.
p. 141. — Gear. Lath. Syn. v. 1. p. 584. — EicHELRAnE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1243. —Frisch. Fôg. t. 55.
— Naum. Wôg. t. 6. f: 0. — Guianpara comuune. Stor,
degt. ucce. v. 2. pt. 161, et pl. 162. variété blanche.
Remarque. On ne conçoit rien à la singulière manie de
M. Nilsson. Ornith. Suec. p. 95. sp. 54, qui range notre
Geai vulgaire parmi les Pies-Grièches , sous le nom de
Lanius glandarius , tandis que le même auteur laisse le
Geai èmitateur (Corvus infaustus. Linn.) parmi les cor-
beaux , sans même en former une section.
Habite : les bois et les buissons; répandu dans presque
toutes les contrées de l’Europe.
Nourriture : glands de toute espèce, noisettes, baies,
fèves, pois, insectes et vers.
Propagation : niche sur les arbres ou dans les buissons ;
pond cinq ou sept œufs, d’un bleu verdâtre, parsemés de
petits points d’un brun olivâtre.
GE AI IMITATEUR.
CORVUS INFAUSTUS. (Larx.)
Tète huppée, noirâtre; plumes qui recouvrent
les narines et celles de la base du bec, blanches;
plumage supérieur d’un gris cendré; parties infé-
rieures d’un gris roussâtre ; petites couvertures et
partie interne des ailes, croupion, abdomen et
toutes les pennes latérales de la queue d’un beau
roux; les deux pennes du milieu de la queue d’un
gris cendré; bec noir; pieds bruns. Longueur,
11 pouces.
Convus ixrausrus. Lath. Ind. v. 1. p. 159. 5p. 22. —
Sparm. Mus. Carls, fasc. 4. t. 56.—Retz. Faun. Suec.
pe 99. N°. 47. — Corvus sisrricus. Gmel. Syst. 1. p. 575.
__ Lanius mnrausrus. Gmel. Syst. 1. p. 310. — Convus 1N-
rausrus. Gmel. Reise, v. 1. p. 50. t. 11. —GEai DE Si-
pére. Buff. Ois. v. 5. p. 118. — Id. pl. ent. 608. — Simr-
puax Jay. Lath. Syn. v. 1. p. 591.— Grar orancé. Le Vaill.
Ois. de paradis et geais. v. 1. p. 131. pl. 47.
Remarque. Le Geai imitateur ( Corvus infaustus } et
le Geai du Canada (Corvus canadensis), son plus proche
voisin, forment le passage par graduation des Corbeaux
proprement dits aux Casse-noix , dont ces geais ont à
peu près la forme droite du bec, qui cependant est plus
court que celui du Casse-noix. Ce sont encore , pour les
amateurs de genres nombreux, deux espèces bien propres
à Jeur fournir les moyens de les multiplier ; au reste, ils
trouveront dans les omnivores étrangers un vaste champ
propre à satisfaire leurs vues nouvelles ; les geais et les pies
étrangers pourront leur fournir un grand nombre de genres
nouveaux.
Habite : les bois et les buissons des parties septentrio-
nales de l'Europe, en Norvége, Suède et le nord de la
Russie ; ne se montre jamais dans les contrées plus tem-
pérées, |
Nourriture : comme l’espèce précédente.
GENRE SEPTIÉÈME.
CASSE-NOIX.—NUCIFRAGA.(Buis.)
Bec en corne longs, droit, effilé à la pointe;
5 2 P ?
mandibule supérieure arrondie, sans arête sail-
lante, plus longue que l'inférieure , toutes deux
D’ORNITHOLOGIE. 187
terminées en pointe obtuse et déprimée. Narives
basales, rondes, ouvertes , cachées par des poils
dirigés en avant. Preps, trois doigts devant et un
derrière ; l'extérieur soudé à sa base ; tarse plus
long que le doigt du milieu. ArLEs acuminées ,
ire, rémige, de moyenne longueur; les 2°. et
3°. plus courtes que la 4°., qui est la plus longue.
Ce genre est composé de la seule espèce européenne
qui paraît former le passage du genre Corvus à celui du
Picus, non seulement par ses mœurs, que nous connais-
sons depuis peu de temps, mais aussi par la forme du bec
qui ressemble , sous plusieurs rapports, à celui de quelques
pics étrangers; en observant que chez ceux-là les deux
mandibules sont comprimées à la pointe, et que dans le
Casse-noix, elles sont déprimées , à mandibule supérieure
plus longue que Pinférieure. I le fallait ainsi, pour que
l'oiseau pût avoir dans cette mandibule allongée un instru-
ment qui remplace la langue pointue et extensible au de-
hors dans fes pics. Le casse-noix escalade les arbres et en
frappe l’écorce, qu’il perce à coups de bec ; sa nourriture
consiste en larves perforeuses, mais aussi en fruits, noix,
noyaux et même en voieries; il vit et émigre en grandes
bandes ; niche dans les trous naturels des re sa mue
est simple et ordinaire ; les sexes et les jeunes diffèrent peu
à l’extérieur,
LE CASSE-NOIX.
NUCIFRAGA CARYOCATACTES. (Briss.)
Tout le plumage d’un brun coukur de suie,
sans tache sur le sommet de la tête, ins varié
sur le dos de grandes taches en forme de gouites ;
parties inférieures variées de beaucoup de blanc,
disposé longitudinalement sur chaque plume ;
=]
118 MANUEL
pennes de la queue terminées par un grand es-
pace blanc; bec et pieds couleur de corne; iris
brun.
La femelle, a le brun du plumage teint d’une
nuance roussätre.
Varie accidentellement , d'un blanc pur, ou
d’un blanc jaunatre, avec des taches plus foncées;
quelquefois avec les ailes ou la queue blanches.
Convus caryocaractes. Gmel. Syst. 1. p. 570. sp. 10. —
Lath. Ind. v. 1. p. 164. sp. 39.— CARYOCATACTES NUCIFRAGA.
Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 90. Sp. 42.—Lxe Casse-xoix. Buff.
Ois. v. 3. p. 122. t. 9. — Id. pl. ent. 50. — Edwards.
Oùs. t. 240. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 143. —Nor-
CrAKER. Lath. 3Syn. v. 1: p. 400. — Nussrare. Meyer,
Tasschenb.Deut. v. 1. p. 103.—1d. Vôg. Deut. Heft. 15.
— GHIANDAIA NUCIFRAGA. Stor. degl. wcc. v. 2. pl. 163.
Habite : les bois en montagnes ; régulièrement de pas-
sase dans plusieurs contrées ; dans d’autres , à intervalles
de quelques années.
Nourriture : beaucoup d'insectes, mais plus habituel-
lement des larves; aussi des noisettes, noyaux du hêtre,
glands, semence du pin et du sapin et des baies ; quelque-
fois des jeunes oiseaux et des œufs.
Propagation : niche dans les trous -des arbres ; pond
cinq ou six œufs, d’un gris fauve, avec des taches rares
d'un gris brun clair. |
RARAAAS A3 LAN ELVRRLA ER
"a
D'ORNITHOLOGIF. 119
GENRE HUITIEÈBE.
PYRRHOCORAX.—PYRRHOCO-
RAX. (Cuv.)
Bec médiocre, un peu grêle, plus ou moins
arqué tranchant; comprimé, un peu subulé à la
pointe avec une très-faible échancrure, ou lisse.
Narines basales, latérales, ovoïdes, ouvertes, en-
tièrement cachées par des poils dirigés en avant.
Preps forts, robustes; tarse plus long que le
doigt du milieu, quatre doigts, presque totale-
ment séparés; ongles forts et arqués. Ares, les
trois premières rémiges élagées, la 4°. et la 5°. les
plus longues.
Ces oiseaux, dont nous possédons deux espèces en Eu-
rope et encore deux autres dans les climats étrangers, ont
absolument les mêmes mœurs que les corbeaux ; la forme
des pieds, celle des narines, et, sous certains rapports, celle
du bec, les rapprochent également; il vivent en grandes
troupes, se mêlent entre eux, et se réunissent plusieurs en
un même lieu; leurs cris, leurs mouvemens, leur vol et
toutes leurs habitudes sont les mêmes que celles de notre
Choucas, dont ils sont les représentans dans les régions
élevées de nos plus hautes montagnes. Ils habitent les plus
hautes vallées de nos Alpes , dans Le voisinage des régions
couvertes de glaces perpétuelles, et ne descendent dans les
plaines que lorsque toute nourriture vieut à leur manquer.
Ils nichent dans les fentes des rochers les plus escarpés,
ou dans les fentes des masures et des tours des villages si-
tuées à de hautes élévations. Toute nourriture leur convient,
comme semences , graines, baies , insectes, charognes et
voieries. Leur mue est simple et ordinaire; les sexes ne
120 MANUEL
se distinguent presque point à l'extérieur, et les jeunes de
l’année se reconnaissent au bec et aux pieds noirâtres , les
vieux ayant ces parties colorées de jaune ou de rouge vif.
Remarque. Dans la première édition, j’ai rangé ces es-
pèces , ainsi que le Casse-noix, dans le genre Corvus ;
mais il est, je crois, mieux vu d’en faire un genre distinct.
M. Cuvier place nos deux espèces, le Choquard et le Cora-
cias, dans deux genres distincts, dont l’un estavecles Mertes
dans la division des Dentirostres, et l’autre avec ia Huppe
dans celle de Ténuirostres ; ce qui sépare ces deux es-
pèces voisines et les éloigne l’une de l’autre à soixante-
onze genres, quoique dans le fait elles ont les mêmes ca-
rectères, une même charpente osseuse , la même forme de
pieds, les mêmes mœurs, les mêmes habitudes, et que
dans les Hautes-Alpes j’ai vu plus d’une fois les deux es-
pèces réunies en troupes nombreuses ; enfin, elles ne dif-
fèrent l’une de l’autre, qu’en ce que le Choquard a le bec
plus court que la tête et muni d’une très-faible échancrure
à la pointe, tandis que celui du Coracias est plus long
que la tête, un peu plus subulé , efilé à Ha pointe et
sans échancrure ; mais, pour le reste, absolument même
forme de pieds, de narines, d'ailes et de queue; les
pieds de ces oiseaux ne peuvent être comparés à ceux
des vrais Ténuirostres, tels que les oiseaux du genre
Upupa , Epimachus, Tichodroma, Nectarinia et.
autres. M. Cuvier, d’après ses vues ; range le Sicrèn
de M. le Vaillant avec notre Choquard, dont il a en
effet tous les caractères ; mais où placer la nouvelle espèce
de l’Austral-Asie , qui par le bec tient absolument le milieu
entre le Choquard et le Coracias, dont elle a aussiles pieds
et la forme des narines, mais diffère par sa queue longue
et un peu conique, ce qui la rapproche des Pies.
Notre Coracias parait former le passage naturel du genre
Pyrrhocorax à celui de Nucifraga, qui a la mème forme de
bec, mais en ligne droite ; notre Chogquard et le Sicrèn de
Vaillant indiquent le passage qui lie les oiseaux du genre
D'ORNITHOLOGIE. 121
Corvus à ceux des genres Oriolus et Coracias. Afin de
compléter l'histoire du genre Pyrrhocoraæ , je donne ici
une courte description de l’espèce de l’Austral-Asie ; le Pyr-
rhocorax Sicrin est connu par la figure de Vaillant ;
Ois. d'A friq. pt. 82, d’après l'individu , jusqu'ici unique,
qui fait partie de mon cabinet.
Pyrrhocoraz leucopterus. (Temm.) Tout noir; partie
intérieure des grandes pennes des ailes d’un blanc pur;
queue plus longue que les ailes, fortement arrondie; bec et
pieds d’un noir profond. Longueur, 5 : pouces. De la Nou-
velle-Hollande.
PYRRHOCORAX CHOQUARD.
PYRRHOCORAX PYRRHOCORAX. (Cuv.)
Tout le plumage d’un noir brillant, avec des
reflets d’un pourpré changeant en vert ; queue
un peu arrondie ; ailes plus courtes que celle-ci;
bec d’un jaune orangé ; iris brun; pieds d’un rouge
vermillon ; plante des pieds noirs. Longueur, 14:
pouces. Les adultes, mäle et femelle.
Varie suivant les âges ; dans la première année
d’un noir sans reflets; le bec noir, à base de la
mandibule inférieure jaunâtre; les pieds d’un noir
luisant; après la première mue, le bec devient
jaunätre et les pieds passent du brun au rouge.
Les femelles ont les pieds d’un rouge brun.
Convus ryrnnoconax. Gmel. p. 576. sp. 17. — Lath.
And. v. 1: p. 165. sp. 40. — Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 100.— LE Cuoquarn ou Cuoucas pes ALpes. Buff.
Ois. v. 3. p. 76. 1. 6. — Id. pl. ent. 531. — Gérard. Tab.
élém. v. 1. p. 154.— Are Cnow. Lath. Syn. v. 1. p. 381.
SCHNEERhAuE. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1931. —
122 MANUE
AzPENRRARE. Id. T'asschenb. Deut. p. 92. tab. — Meyer,
Vôg. Deut. t. Heft. 7. vieux mâle. — Corvo cokazziNo.
Stor. degt. ucc. v. 2. pl. 149 et 150. un vicux mâle; et
pl. 151. de jeune oiseau à bec et pieds noirs.
Habite : le plus communément les Hautes-Alpes du
nord et ceux de l’'Helvétie ; ne se montre qu’accidentelle-
ment dans le Jura, les Apennins et les Vosges, pendant les
hivers rigoureux ; s’éloigne rarement en été des plus hautes
élévations des Alpes, vit toujours dans le voisinage des
glaces perpétuelles.
Nourriture : différentes espèces de baies et de fruits,
des insectes, et même au besoin des voieries; aussi des
semences, surtout du chénevis dont ils sont trés-friands.
Propagation : niche sur les rochers les plus escarpés,
quelquefois, mais plus rarement sur les arbres ; pond quatre
œufs blancs tachés de jaune sale.
PYRRHOCORAX CORACIAS.
PYRRHOCORAX GRACULUS. (Mrui.)
Tout le plumage noir, à reflets verts, violets et
pourprés; ailes longues; queue carrée ; bec long,
un peu effilé, pointu, arqué et de même que les
pieds d’un rouge vermillon; iris brun; langue d'un
jaune de A Longueur, 16 pouces.
Les jeunes n’ont point de reflets dans le je
mage; le bec et les pieds sont noirs avant la pre-
mière mue.
Corvus cracuzus. Gmel. p. 577. sp. 18. — Lath. Ind.
V. 1. p. 165. sp. 41. — Corvus EREmIrA. Gmel. Sysé. 1.
P- 377. sp. 19. — Lath. Ind. v. 1. p. 166. sp. 42. —FRe-
cizus. Cuv. Règn. anim. v. 1. p. 406. — LE Coracras
et LE Coracias nupré ou soxneun. Buff. Ois. v. 5. p. 1 ctg.
D'ORNITHOLOGIE. 123
4. 1.— Id. pl. ent. 255.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p.156.
sp. get 8. —Ren-1eccen Crow. Lath. Syn. v. 1. p. 4o1.
— Penn. Brit. Zoo. t. L. — Srexranc. Bechst. Naturg.
Deut. v. 2. p. 1258.— Id. Tasschenb. Deut. p. 91. tab.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 101. — Id. Vôg.
Deut. t. Heft. 15. le vieux.—Coracra pr MONTAGxA. S£07.
degt. ucc. v. 2. pl. 152. le vieux.
Remarque. La description du coracias huppé, Corvus
eremita, à été faite d’après un coracias ordinaire , affu-
blé de quelques plumes d’un autre oiseau, supercherie par
laquelle Gesner a été induit en erreur. Le coracias huppé ;
tel qu’on le décrit, n’existe point dans la nature.
Habite : les Hautes-Alpes de la Suisse, de l'Italie ,
du Tyrol, de la Bavière et de la Carinthie, accidentelle-
ment dans les hivers rigoureux, sur des montagnes moins
élevées , telles que le Jura et les Vosges; toujours dans
le voisinage des régions couvertes de frimats.
Nourriture : toutes sortes de baies, d'insectes, de vers
et de graines.
Propagation : niche le plus habituellement dans les
fentes des rochers, ou dans les tours de bâtimens situés
à de hautes élévations; souvent dans les clochers des
églises ou dans les trous des masures; pond de trois à
quatre œufs d’un blanc sale avec des taches brunes.
GENRE NEUVIÈME.
JASEUR.—BOMBYCIVORA. {Mrur.)
Bec court, droit, élevé; mandibule supérieure
faiblement courbée vers son extrémité, avec une
dent très-marquée. Narixes basales, ovoides , ou-
124 MANUEL
vertes, cachées par des poils rudes dirigés en avant.
Pirps , trois doigts en avant et un derrière, le doigt
extérieur soudé à celui du milieu. Ares médiocres;
les 1'e, et 2°, rémiges les plus longues.
Remarque. Depuis Brisson on a toujours placé les deux
espèces d'oiseaux connus dans ce genre , avec celles qui
composent le genre Cotinga ( Ampelis) : mais les Ja-
seurs ont des caractères particuliers qui s’opposent à une
semblable réunion. Je ne connais point suffisamment les
mœurs et les habitudes des jaseurs pour en faire mention.
Ces oiseaux nous viennent très-irrégulièrement et à inter-
valles souvent de plusieurs années. On dit qu'ils nichent
dans le nord ; mais les naturalistes de ces pays n’en savent
à leur sujet guère plus que nous. On n’eñ connaît qu’une
espèce en Europe et une seconde dans l'Amérique septen-
trionale , qui est beaucoup plus petite que la nôtre.
GRAND-JASEUR.
BOMBYCIVORA GARRUL A. (Mrur.}
Plumes de la tête allongées en huppe: parties
supérieures et inférieures du corps d’un cendré
rougeätre le plus foncé en dessus : plumes des na-
rines , bande au-dessus des yeux et gorge d’un noir
profond; rémiges noires, terminées par une tache
angulaire jaune et blanche; huit ou neuf des pen-
nes secondaires terminées de blanc avec un pro-
longement cartilagineux d’un rouge vif; cou-
vertures inférieures de la queue marron; pennes
noires terminées de jaune. Longueur, 7 pouces
6 lignes.
La femelle, a Yespace noir de la gorge moins
grand, et seulement quatre ou cinq des pennes se-
D’'ORNITHOLOGIE. 125
condaires, terminées par le prolongement cartila-
gimeux. Les jeunes, avant leur première mue,
n’ont aucune espèce d’appendice aux pennes se-
condaires.
Bowsvcizca Bonemica. Briss. Orn. v. 2. p. 353. — Bou-
BYCIPHORA POLIOCOŒLIA. Meyer , Vôg. Liv-und. Estht.
p.104. — Amreris GarrüLus. Gmel. Syst. 1. p. 838. sp. 1.
Lath. Ind. v. 1. p.363. — Le Jaseur. Buff. Os. v. 3. p. 420.
t. 26. — Id. pl. ent. 261. — Le Vaill. Ois. de parad.
Geais et Rolliers. v. 1. p. 137. pl. 49. — Bonemiax Cuart-
TeRER. Lath. Syn. v. 3. p. 91. — Brit. Zool. t. 1. C. —
ROTHLICHGRAUER SEIDENSCHWANTZ. Meyer, Tasschenb. Deut.
U. 1. p. 204. — Frisch. £. 52. de mâle. — Naum. Vügel.
1. 52. f. 66. — Garruzo Dr Bonemra. Stor. deg. ucc. v. 2.
pl. 160.— EuROPAISCHER SEIDENSCHWANTZ. Bechst. Naturg.
Deut. v. 3. p. 410. t. 54. f. 1.
Habite : pendant l’été dans les régions du cercle arcti-
que; régulièrement de passage dans les contrées orientales,
accidentellement dans les pays tempérés de l’Europe, où
il ne se montre que depuis le mois de novembre, jus-
qu’au commencement de janvier; mais irréguliérement.
Nourriture : insectes, mais particulièrement toutes
sortes de baies.
Propagation : inconnue. On dit qu’il niche très-avant
dans le nord, qu’il préfère les contrées montueuses et niche
dans les fentes des rochers.
RAR BE AA TT,
126 MANUEL
GENRE DIXIÈME.
ROLLIER.—CORACIAS. (Linx.)
Brc médiocre, comprimé, plus haut que large,
droit, tranchant ; mandibule supérieure courbée vers
la pointe; Narines basales, latérales, linéaires,
percées diagonalement , à moitié fermées par une
membrane garnie de plumes. Preps, à tarse plus
court quele doigt du milieu; trois doigts devant
et un derrière entièrement divisés. ArLEs longues, la
1. rémige un peu plus courte que la 2°., qui est
la plus longue.
Ces oiseaux se nourrissent uniquement d'insectes ; ils
sont farouches , peu sociables et se cachent-habituellement
dans l’épaisseur des forêts. Leur plumage dans l’espèce
d'Europe, comme chez presque toutesles espèces exotiques,
est le plus souvent coloré de bleu foncé très-pur et bril-
lant; le vert et le pourpre également pur brillent aussi
dans leur livrée ; les jeunes ont des couleurs moins pures
que les vieux, et les filets qui ornent souvent la queue dans
les deux sexes sont peu apparens chez eux; les mâles ont
toujours des couleurs plus vives que les femelles , et les
filets, lorsque l’espèce en est pourvue, sont plus longs;
leur mue est simple et ordinaire.
Remarque. Toutes ces espèces étrangères décrites sous
le nom de Rolle, dont le principal caractère réside dans
la forme du bec, court, très-large à sa base, plus large
que haut, doivent former un genre distinct des Rotliers.
M. Vieillot propose pour nouveau nom de ce genre Eurys-
tomus ; et M. Cuyier, Cotaris.
D'ORNITHOLOGIE. vw
NI
ROLLIER VULGAIRE.
CORACIAS GARRULA. (L1NN.)
Dessus de la tête et haut du eou d’un bleu clair
à reflets verts; dos et scapulaires fauves; petites
couvertures supérieures des ailes d’un bleu violet
très-éclatant ; parties inférieures d’un bleu d’ai-
gue-marine plus ou moins foncé; penne latérale
de chaque côté de la queue excédant les autres de
trois lignes. Iris à double cercle brun et gris; pieds
jaunâtres; bec d’un brun jaunätre à sa base, et
noir sur le reste. Longueur, à peu près 13 pouces.
La vieille femelle ne diffère point du #àle.
Coracras GanruLa. Gmel. Syst. 1. p. 378. sp. 1. —
Lath. Ind. v. 1. p. 168.— Le Rozrier. Buff. Os. v. 3.
P. 155.1. 50. — — Id. pl. ent. 486. — Gérard. Tab.
élém. v. 1. p. 146. — Rorzier. Lath. Syn. v. 1. p. 406.
— Braur-Racke. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 106.
—Naum. Wôg. t. 6. f. 11. — Erisch. Vôg. t. 55.
Habite : les grandes forêts de chênes et de bouleaux :
plus commun en Allemagne qu’en France ; ne se montre
jamais en Hollande ; assez abondant en Suède, dans plu-
sieurs forêts.
Nourriture : taupes, grillons , hannetons , sauterelles,
mille-pieds, vers, limaçons nus et autres insectes.
Propagation : niche dans les trous des arbres; poud de
quatre jusqu’à sept œufs , d’un blanc lustré.
RAANTANLATLLES 1111512)
128 MANUEL
GENRE ONZIÈME.
LORIOT.— ORIOLUS. (Mirur.)
Bec en cône allongé, comprimé horizontale-
ment à sa base, tranchant; mandibule supérieure
relevée par une arête, échancrée à la pointe. N4-
RINES basales, latérales, nues, percées horizonta-
lement dans une grande membrane. Preps, trois
doigts devant et un derrière; tarse plus cab ou
de la longueur du doigt hi milieu ; l'extérieur
soudé à ce doigt. ALES, médiocres ; la 1e, rémige
très-courte , la 2°. moins longue que la 3°., qui est
la plus longue.
ls vivent dans les bois et dans les broussailles, toujours
par paire, et se réunissent en famille pour leur voyage
d'automne; leur nid est artistement construit à l’extrémité
des branches des plus hauts arbres ; ils vivent d’insectes,
de différentes sortes de baïes et autres fruits mous. La
couleur dominante du plumage des mâles est la jaune, et
ce caractère est constant chez le plus grand nombre des
espèces exotiques connues. Les femelles différent beau-
coup des mâles; les couleurs du plumage ont des teintes
verdâtres ou d’un jaune terne; les jeunes dans leur pre-
mier âge ressemblent toujours aux femelles ; leur mue est
simple ét ordinaire.
Remarque. M. Vaillant a très-exactement observé que
l'oiseau de paradis orange n’est point à sa place dans le
genre Paradisea , c’est un vrai Oriolus. Les Loriots ne.
peuvent sous aucun rapport figurer dans le même genre
ayec un nombre très-considérable d’espèces américaines ;
connues sous le nom de Troupiales. Daudin a proposé
2?
D'ORNITHOLOGIE. 129
les genres Tcterus et Cassicus pour ces oiseaux améri-
cains ; M. Vieïllot en ajoute encore d’autres, mais les limites
de ces genres nombreux ne peuvent être fixées avec préci-
sion ; le passage des uns aux autres a lieu par nuances pres-
que imperceptibles. Je propose conséquemment de réunir
tous ces oiseaux d'Amérique dans le seul genre Zcterus;
chaque novateur pourra alors les sectionner à bon plaisir ;
son caprice ne fera point tort à la science. Tous les Loriots
(Oriolus), sont de l’ancien continent; les Troupiates
( Zcterus\ viennent tous du nouveau monde.
LORIOT,
ORIOLUS GALBUL A. (L:nn.)
D'un jaune d’or; une tache entre l'œil et le béc,
ailes et queue noires; cette dernière terminée de
jaune ; bec d’un marron rougeâtre; iris d’un rouge
vif; pieds d’un gris bleuâtre. Longueur, 10 pouces.
La femelle , est d’un vert olivâtre sur la partie
supérieure du corps, et d’un gris blanc, teint de
jaunätre en dessous; sur ces parties sont des raies
d’un gris brun qui suivent la direction des ba-
guettes; ailes brunes bordées de gris olivâtre;
queue d’un olivâtre teint de noirûtre.
Les jeunes de l'annee, ressemblent à la femelle;
mais les taches longitudinales sur les parties infé-
rieures sont plus nombreuses et plus foncées; le
bec est d’un gris noirâtre et l'iris brun. ’arie
aussi accidentellement , avec des taches noires se-
mées sur un fond d’un jaune brillant.
OnioLus carsura. Gmel. p. 582. sp. 1. — Lath. Ind.
v. 1. p. 186. sp. 45. — Conracras Qniorus. Scop. Ann.
Partie 9
150 MANUEL
n°. 45. — Le Lonior. Buff. Oùs. v. 3. p. 254. t. 19. —
Id. pl. ent. 26. le mäle.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 150.
— Gornex Onioze. Lath. Syn. v. 2. p. 49.— Edw. Oùs.
t. 185. — Ricocozo commune. Stor. deg. ucc. v. 3. t. 505.
— Grise Racne. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. B. 1202.—
Gezeer Piroc. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 108.
—_ Frisch. t. 31. — Naum. £. 4o. f. 89 et 90. mâle et
femetle.
Habite : les bois; assez commun à son passage dans
différentes parties du nord de l’Europe; assez abondant en
Hollande, mais davantage en France et en Italie. Le plus
habituellement dans les contrées boisées.
Nourriture : cerises et différentes espèces de baies sau-
vages ; également des insectes et leurs larves.
Propagation : construit un nid artistement entrelacé ,
et le suspend à la cime des arbres : pond quatre ou cinq
œufs, d’un blanc pur avec quelques taches brunes ou
noires, toujours isolées.
GENRE DOUZIÈME.
ÉTOURNEAU. — STURNUS. (Lrnx.)
Bec médiocre, droit, longicone , déprime, faible-
ment obtus ; base dela mandibule supérieure s’avan-
cant sur le front; pointe très-déprimée sans échan-
crure. Narines basales , latérales, à moitié fermées
par une membrane voûtée. Preps , trois doigts devant
et un derrière; le doigt extérieur soudé à sa base
à celui du milieu. Aicrs longues; la 1°. rémige
presque nulle ; la 2e. et la 3°. les plus longues.
D'ORNITHOLOGIE. 151
La nourriture des Étourneaux consiste principalement
en insectes ; le nid est pratiqué dans les trous des arbres,
sous les tuiles des maisons, et dans les trous des murailles.
Ils vivent comme tous les oiseaux de l’ordre des omni-
vores , se réunissent plusieurs dans un même lieu, et voya-
gent en grandes troupes. Ils suivent le plus habituelle-
ment le bétail , ettrouvent leur nourriture dans les prairies
et dans les jardins. Les mâles et les femelles différent peu,
même chez les espèces étrangères, mais Les jeunes de l’an-
née diffèrent beaucoup des vieux des deux sexes. Le chan-
gement double et périodique dans la couleur du bec et des
pieds, ainsi que dans les teintes et les taches dont le plu-
mage est décoré , a lieu sans le secours d’une double mue ;
le plumage paraît changer par le frottement et par l’action
de l’air et du jour, qui usent le bout des barbes, et font
disparaître au printemps les nombreuses taches dont le plu-
mage est couvert en automne. On les trouve dans toutes
les parties du globe.
Remarque. Plusieurs espèces, propres aux contrées de
l'Afrique ont été rangées dans le genre Siurnus, mais ils
n’en ont ni le bec ni les mœurs; ces espèces se trouvent
classées dans l’Index générat , dans le genre Pampro-
tornis; quelques-unes sont du genre Pastor. D’autres
espèces, les Stournes d'Amérique, portent les carac-
tères des vrais Étourneaux, et doivent prendre rang
parmi eux. Il y a peu de genres des anciens passereaux,
où il existe un si grand nombre d’espèces mal classées que
dans ceux du Sturnus et du Turdus de Latham.
133 MANUEL
ÉTOURNEAU VULGAÏRE.
STURNUS FULGARIS, (LInx.)
Plumage généralement noirâtre avec des reflets
très-éclatans de pourpre et de vert doré; parties
supérieures marquées de très-petits points triangu-
laires d’un blanc roussätre; couvertures mférieures
de la queue bordées de blanc; bec jaune; pieds
d’un brun couleur de chair. Longueur, 8 pouces
6 lignes. Les vieux au printemps.
La femelle , a beaucoup de points blancs sur les
parties inférieures et le bec moins jaune.
Les vieux et les jeunes après la mue d'automne,
ont les mêmes reflets de pourpre et de vert doré
que Les vieux en plumage de printemps ou des
noces ; mais cette brillante livrée est variée sur
toutes les parties supérieures de nombreuses 1a-
ches lancéolées, d’un roux clair , et sur les parties
inférieures, de taches blanches, également en forme
de fer de lance; toutes les pennes des ailes et de la
queue portent de larges bordures roussäâtres; bec
d’un noir bleuâtre; pieds d’un brun rougeâtre fonce.
Tous les individus mâles en plumage d'hiver.
Les femelles ont en hiver plus de taches blan-
ches sur les parties inférieures , et plus de taches
rousses sur les parties supérieures; ces taches sont
de forme demi-circulaire et très-rapprochées.
Remarque. Les différences signalées pour les deux
époques de l’année, sont produites chez cette espèce par
les causes indiquées dans la préface et à la page 131.
D'ORNITHOLOGIE. 133
Varie accidentellement ; tout le plumage blanc
ou blanchätre, le bec, les pieds et l'iris rougeätres.
Souvent certaines parties du plumage blanches ou
irrégulièrement tapirées de blanc ou de roussâtre.
Les jeunes de l'annee avant la mue d'automne,
sont d’un cendrée brun sans taches, sur toutes les
parties du corps; les ailes et la queue ont les
pennes bordées de roussâtre cendré; la gorge est
blanche et un peu de blanchâtre sur le ventre.
Srurnus vuzcaris. Gmel. Syst. 1. p. Sox. sp. 1.—Lath.
Ind. v. 1. p. 521. — Srunnus varius. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 208. — L’Érourneau ou Saxsonner. Buff.
Oùs. v. 3. p. 176. 1. 15. — Id. pl. ent. 75. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 154. — Srare. Laih. Syn. v. 3. p. 2.
— Gemenxer Star. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 816.
— Naum. Wôg. t. 58. f. 84. le mâle. — Frisch. F6g.
d. 219.
Habite : presque toutes les contrées de l’Europe ; fré-
quente les arbres situés dans le voisinage des prairies.
Nourriture : larves de taupes-grillons , vers et autres
insectes ; chenilles, limaçons et différentes espèces de se-
mences, qu’il se plaît à chercher dans les fumiers et les
crotins des animaux.
Propagation : niche dans les creux et dans les trous
des arbres, sous les tuiles ou dans des fentes, pond quatre
ou sept œufs d’un gris nuancé de vert cendré.
ÉTOURNEAU UNICOLORE.
STURNUS UNICOLOR (Manm.)
Tout le plumage du corps, les ailes et la queue
d'un noir lustre, dont l’uniformité est relevée par
134 MANUEL
de légers reflets pourprés peu éclatans , même as-
sez mat sur les parties inférieures ; base du bec noi-
râtre , pointe jaune; pieds d’un brun jaunâtre. Lon-
gueur, 8 pouces. Les vieux en plumage parfait
d’ete.
Les femelles, ressemblent en tout aux mâles,
mais les reflets sont encore moins brillans. :
Les jeunes, avant la première mue, sont d’un
oris brun, toujours beaucoup plus foncé qu'il ne
l’est chez les jeunes de l’étourneau vulgaire; après
leur première mue, et’ pendant l'hiver, s ont de
très-petites taches blanchätres au bout des plumes
qui disparaissent au printemps, sans qu’une double
mue ait lieu.
Remarque. C’est à M. le chevalier de la Marmora, na-
turaliste aussi zélé qu’exact observateur, que nous devons
la connaissance de { Étourneau unicolore et de plusieurs
espèces du genre Bec- fin, dont il a bien voulu enrichir
mes collections en me communiquant les observations
qu’il a faites pendant son voyage ornithologique. M. Bo-
nelli, directeur du cabinei de Turin, nr’a témoigné extrême
complaisance de m'adresser les individus qui sont déposés
dans le muséum de ceite vitie, afin de les décrire. La note
communiquée par M. de fa Marmora au sujet de cet
étourneau, porte que l’espèce n’émigre point de la Sar-
daigne , qu’eile s'éloigne peu des lieux qui l'ont vue nai-
ire , et qu’elle ne se mêle jamais avec l’étourneau vul-
gaire, qui est également commun dans ce pays, mais dont
l’émigration par bandes a lieu régulièrement comme dans
nos contrées; les couleurs du plumage des jeunes et des
vicux offrent constamment les mêmes différences. M. le
chevalier de la Marmora a publié ses observations sur cette
D'ORNITHOLOGÏTE. j 135
espèce et sur quelques fauvettes de Sardaigne, dans un
mémoire lu à l’académie de Turin le 28 août 1819.
Habite : la Sardaigne; on le trouve parmi les rochers
dans les fentes desquels il place son nid; se rapproche,
comme notre sansonnet, des habitations rustiques, et se
pose sur les toits des maisons.
Nourriture et Propagation : les mêmes que dans l’es-
pèce précédente.
13:41:14: 2%:1:11431112
GENRE TREIZIÈME.
MARTIN.—PASTOR. (Mrur.)
Brc en cône allongé, tranchant, très-comprimé,
légèrement arqué, pointe faiblement échancrée ;
point de poils isolés à l'ouverture du bec. Narines
basales, latérales, ovoïdes, à moitié fermées par
une membrane garnie de petites plumes. Pres
robustes, trois doigts devant et un derrière, le
doigt extérieur soudé à sa base à celui du milieu;
tarse beaucoup plus long que le doigt du milieu.
AILES , la 17°. rémige presque nulle, la 2€. et la 5°.
les plus longues.
Ils voyagent comme les étourneaux en grandes bandes,
vivent comme eux, mais suivent encore plus assidûment
le bétail, se posent sur leur dos pour se nourrir des pous
de bois et des taons attachés à leur peau; se rassemblent
sur les fumiers et les crotins, et mangent aussi de grands
insectes, tels que sauterelles et autres.
La mue est simple et paraît ordinaire ; les sexes diffé-
rent moins chez notre espèce européenne que dans les es-
pèces étrangères, principalement par les ornemens acces-
soires à la tête ou sous la gorge ; les jeunes diffèrent beau-
136 MANUEL
coup des vieux par les couleurs du plumage. L'Amérique
et la Nouvelle-Hollande n'en ont point encore fourni.
Remarque. Tous ces oiseaux décrits par les auteurs sous
le nom de Martin viennent se réunir dans ce nouveau
genre ; il en est de même de quelques oiseaux placés dans
les systèmes parmi les Etourneaux et les Mertes.
Le plus grand nombre des espèces porte des ornemens
accessoires à la tête, soit huppes ou caroncules; les jeunes
en sont toujours dépourvus, leur tête étant couverte de
plumes courtes et arrondies : ils sont de l’ancien continent.
Tout le genre Gracula de M.Cuvier fait partie de celui-ci ;
le Gracula retigiose où maïinate de Linn. , forme seul
notre genre Gracula. M. Cuvier fait de ce dernier son
nouveau genre Eulabes.
MARTIN ROSELIN,.
PASTOR ROSEUS. (Mrur.}
Tête huppée; celle-ci, le cou et le haut de la
poitrine d’un noir à reflets violets ; ventre , abdo-
men et tout le dos d’un beau rose; ailes et queue
d'un brun violet, à reflets; les couvertures des
premières liserées de rose clair; couvertures du
dessous de la queue et cuisses noires rayées de
blanchâtre ; mandibule supérieure du bec ei pointe
de l’inférieure d’un rosé jaunâtre, le reste noir;
pieds jaunâtres ; iris d’un brun foncé. Longueur,
8 pouces.
La femelle, n'a point les plumes de la huppe
aussi longues, les couleurs sont moins vives, le
rose est terne et quelquefois mélangé de brun.
Les très-vieux males ont les plumes de la huppe
fort longues et effilées, et le rosé du corps pur et
fonce.
D'ORNITIHOLOGIE. 157
Les jeunes de l'année, diffèrent beaucoup ; au-
cune des couleurs de loiseau adulte ne se remarque
sur leur plumage. Toutes les parties supérieures du
corps d’une seule teinte de brun isabelle ; les ailes
et la queue brunes, toutes les pennes frangées de
blane et de cendré; gorge et milieu du ventre d'un
blanc pur, le reste des parties inférieures d’un brun
cendré; base du bec jaune, le reste brun; pieds
bruns, aucun indice de huppe sur la tête.
Dans cet état l'espèce n’a jamais encore été indi-
quée. Nous en devons la connaissance à M. le profes-
seur Bonelli , dont les travaux ont tant contribue à
la formation du beau cabinet de zoologie de Turin.
STURNUS ROSEUS. SCOP. An. 1. n°. 191.— TURDUS ROSEUS.
Gmel. Syst. 1. p. 819. sp. 15.— Lath. Ind. v. 1. p. 544.
sp. 59. — Tuorpussereucis. Gmel. Syst. 1. p. 837. Sp. 1 26.
La femelle. — Le Rose. Le Vaill. Ois. d’Afriq. v. 2.
p. 96. pl.— LE MERLE COULEUR DE ROSE.—Buff. Oùs. v. 5.
p. 948. t. 22.—Td. pl. ent. 251.— Rose cocourer THRUSH.
Lath. Syn. v. 3. p. 50. — Id. supp. p. 142. — Srorno
ROsEO. Stor. degli ucc. v. 3. pl. 516. Le vieux mâle. —
ROSENFARBIGE Drossez. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 201. — Id. Vôgel. Deut. Heft. 5. mâle et femelle. —
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 395. — Naum. W6g.
Nacfitr. t. 27. f. 55.
Habite : les parties chaudes de l'Asie et de l'Afrique ;
de passage régulier dans les provinces méridionales de l'I-
talie et de l'Espagne ; plus irrégulier dans son passage en
Lombardie et en Piémont; extraordinairement rare par-
tout ailleurs.
Nourriture : sauterelles, poux de bois, sangsues et
autres insectes ; aussi des semences qu’il aime à chercher
138 | MANUEL
dans les fumiers ; on les voit souvent posés sur le dos ä&
bétail pour se nourrir des larves et des taons qui s’engen-
drent sur leur peau; ils se rassemblent et vivent avec les
Étourneaux.
Propagation : niche dans les trous des arbres et dans
les fentes des masures; pond jusqu’à six œufs dont on
ignore la couleur.
Remarque. Les auteurs ont confondu cet oiseau , ainsi
que plusieurs autres espèces étrangères , avec les merles ;
M. le Vaillant est le premier qui a désigné la véritable place
que doit occuper l'espèce.
D'ORNITHOLOGIE. 139
ARTS AVIAIRE AR AA PAS AAA LAS ARR LUE A/R LAS RAR LUS 112212123113 21:125L23:h23)
ORDRE TROISIÈME.
INSECTIVORES.—-/ZNSE CTI-
VORES.
Bec médiocre ou court, droit, arrondi, fai-
blement tranchant ou en alène ; mandibule
supérieure courbée et échancrée vers la
pointe, le plus souvent garnie à sa base de
quelques poils rudes , dirigés en avant.
Preps, à trois doigts devant et un derniére,
articulés sur le même plan , l'extérieur sou-
dé à la base ou uni jusqu’à la première ar-
üculation au doigt du milieu.
La voix de ces oiseaux est cadencée et
harmonieuse ; tous se nourrissent principa-
lement d'insectes, particulièrement durant
le temps de la reproduction; les baies ser-
vent aussi d'aliment à plusieurs espèces,
mais ordinairement comme nourriture ac-
cessoire. Îls font plusieurs pontes par an,
et habitent les bois, les buissons ou les ro-
seaux , où ils nichent solitairement,.
1221712: 2221212112111%21227
140 MANUEL
GENRE QUATORZIEÈME.
PIE-GRIÈCHE.— LANIUS. (Law)
Brc médiocre, robuste, droit depuis son origine,
très-comprimé ; mandibule supérieure fortement
courbée vers la pointe, où se forme un crochet;
base dépourvue de cire, garnie de poils rudes, di-
rigés en avant. NARINES basales, latérales, pres-
que rondes, à moitié fermées par une mem-
brane voûtée , souvent en partie cachée par des
poils. Preps à tarse plus long que le doigt du
milieu ; trois doigts devant et un derrière, entiè-
rement divisés. AILES , 1". rémige de moyenne
longueur, 2°. un peu plus courte que les 3°. et 4e.
qui sont les plus longues.
Les cinq espèces de pies-grièches de nos climats, ainsi
qu'un grand nombre d’espèces étrangères dont le bec est
comprimé et plus ou moins crochu au bout, se distinguent
par leur courage et par leur cruauté : petits oiseaux de ra-
pine, elles ne le cèdent point en courage aux plus grands
destructeurs des airs ; leur proie qu’elles saisissent et em-
portent avec le bec, consiste principalement en gros in-
sectes, mais elles attaquent aussi avec avantage les plus
petites espèces d'oiseaux, et les déchirent en se servant de
leurs doigts comme moyens de préhension ; toutefois leurs
serres ne ressemblent point à celles des oiseaux de rapine
noble, dont les ongles sont rétractiles et les doigts faits
pour saisir. Les pies-grièches ont le plus de rapport avec
les oiseaux chanteurs, non-seulement eu égard à leur voix
cadencée , mais aussi par leur régime qui est essentielle
ment insectivore , et par les lieux où elles ont coutume
d’habiter. Elles volent précipitamment , mais d’une manière
D'ORNITHOLOGIE. 14à
irrégulière , le plus souvent en traçant des arcs-boutans;
leur queue remue sans cesse ; elles demeurent et nichent
habituellement dans les bois en plaines et dans les buissons.
La mue de certaines espèces paraît double , une très-
petite portion du plumage change deux fois de couleur ;
chez le plus grand nombre elle est simple et ordinaire ; les
sexes , dans toutes les espèces connues, différent plus ou
moins pour les couleurs du plumage ; les jeunes , quoique
faciles à distinguer , diffèrent le moins en cet état des
vieilles femelles. L'Amérique méridionale seule paraît ne
point avoir des Pies-grièches ; les Bataras, et les Bésar-
des y semblent remplacer ce genre.
Femarque. Dans la première édition , le genre Pie-
grièche (Lanius), se trouve placé à la suite de l’ordre des
Rapaces ; mais il est mieux vu de le comprendre dans
l'ordre de mes Insectivores. Les Pie-grièches ont en ef-
fet toutes les habitudes et les mœurs des oiseaux compris
dans cet ordre ; elles forment avecles genres anga, Vreir..;
Fourmailier (Myiotera, Izuc.); Langrayan ( Ocyp-
terus, Cuv.); Bécarde ( Psaris, Cuv.) et Bec de fer
(Sparactes, Izic. ) * ,une petite famille dont on ne peut
les séparer convenablement , puisque ces groupes forment
encore des passages par degrés insensibles aux genres Dron-
go (Edotius, Cuv.); Échenilleur (Ceblephyris, Cux.);
même aux Coracines (Coracina, Vreis.)**,et même aux
Pardatotes ( Pardalotus, Viezx.): par les différentes es-
pèces de ces genres , nos Pie-grièches viennent très-natu-
* Le genre Betylus de M. Cuvier est établi pour la seule espèce
de Lanius leverianus, qui est une petite pie du genre Corvus. Le
genre Cassican ( Barita, Cu.) doit faire partie des Omnivores, et
se rattache tout près du genre Corvus. Le genre Graucalus, Cuv. ou
les Choucaris sont des Drongos ou des Échenilleurs, et doivent
prendre rang dans ces genres dont ils portent les caractères.
** Ici viennent se réunir les Gyrmnocéphales et les Grmnodères de
MM. Geoffroy et Cuvier.
142 MANUEL
rellementse grouper avec nos Gobe-mouches, nos Mertes
et nos Saæicoles d'Europe.
MM. Illiger et Cuvier ont également éloigné le genré
Lanius des oiseaux de proie : j’ai suivi leur édenielel
PIE-GRIÈCHE GRISE.
LANIUS EXCUBITOR. (Linnx.)
La tête, la nuque et le dos d’un beau cendré
clair; une large bande noire passe au-dessous des
yeux, et recouvre l'orifice des oreilles ; parties in-
rieures d’un blanc pur; ailes courtes, noires; ori-
gine des rémiges et extrémité des pennes secon-
daires d’un blanc pur ; les deux pennes extérieures
de la queue blanches; la troisième noire vers le
centre, la quatrième terminée par un grand es:
pace blanc, la cinquième par un espace moins
étendu , et les deux du milieu entièrement noires;
bec et pieds d’un noir profond. Longueur, 4 pouces.
Le vieux mâle.
La femelle, a les parties supérieures d’un cen-
dré plus terne ; parties inférieures blanchätres ;
chaque plume de la poitrine terminée par un crois-
sant d’un cendré clair; moins de blanc à lextre-
mité des pennes secondaires des ailes, et plus de
noir sur l’origine des pennes caudales.
Varie, d'un blanc presque parfait, seulement
les parties noires légèrement ébauchées par du cen-
dré fonce. Souvent plus ou moins varié de blanc.
Laxius excurrror. Gmel. Syst. 1. p. 500. sp. 11. — Lath,
End. v. 1. p. 67. sp. 6. — Pix-cRIÈCHE CRISE. Buff. Os.
&. 1. p. 206. t. 20. — Id. pl. ent. 445.— Gérard. Tab.
…
D'ORNITHOLOGIE. 143
élém. #. 1. p. 85. — GREAT CINEROUS SCHRIRE. Lath. Syn.
v. 1. p. 160. — Penn. Brèt. Zool. t. ©. p. 75. — Verra
cexenia. Stor. degli uccetli. v. 1. pl. 55.— Graver Wur- |
cer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 85.—Frisch. £. 59.
— Naum. £. 6.—BLaauwe Krauwier. Sepp, Nedert. V'og.
ê, P. 121.
Habite : les buissons, les lisières des bois et Les parcs ;
sédentaire dans plusieurs contrées, de passage dans d’au-
tres ; peu commun en Hollande.
Nourriture: souris, mulots, grenouilles, petits oiseaux,
lézards et scarabées.
Propagation : nichesur les arbres et dans les buissons;
pond cinq ou sept œufs blancs, marqués de taches d’un
brun sale.
PIE-GRIÈCHE MÉRIDIONALE.
LANIUS MERIDIONALIS. (Mrur.)
La tête, la nuque, le manteau et le dos d’un
cendré très-foncé ; une large bande noire passe au-
dessous des yeux, et couvre l'orifice des oreilles;
gorge d'un blanc vineux, toutes les autres parties
inférieures d’un vineux un peu cendré, dont les
teintes se nuancent sur les flancs et sur les cuisses
en un cendré pur et foncé; origine des rémiges
et extrémité des pennes secondaires d’un blanc
pur; les quatre pennes du milieu de la queue toutes
noires , les autres comme dans l'espèce précédente.
Longueur, 4 pouces. Le vieux male.
La femelle, a les parties supérieures d’un cen-
dré foncé, toujours moins pur que celui du mâle;
les parties inférieures nuancées de plus de cendré,
et variées par des croissans foncés qui terminent
144 MANUEL
toutes les plumes; la bande qui s'étend sur l’orifice
des oreilles n'est pas d’un noir aussi décidé.
Remarque. Cette pie-grièche et celles indiquées sous
les noms de Lanius excubitor et minor semblent for-
mer trois races ou variétés constantes produites par le
climat; celle-ci est propre aux contrées du midi, et ne
visite jamais les provinces du centre et du nord de l’Eu-
rope; ses habitudes sont à peu près les mêmes que celles
de la pie-grièche grise , dont elle diffère constamment par
le cendré beaucoup plus foncé des parties supérieures, et
par la couleur de lie de vin distribuée en différentes nuan-
ces, sur toutes les parties inférieures. Cette race, que Pon
pourrait aussi nommer espèce , semble se reproduire avec
les mêmes différences, au moyen desquelles il est très-fa-
cile de la distinguer de notre Pie-grièche grise, sans of-
frir par le plumage les indices d’une union mixte. Je sup-
pose, d’après mes observations, que les races ne se mêlent
point, ce qui cependant peut avoir lieu dans des dis-
tricts où elles se trouvent toutes les deux, et où l’une d’elles
est peu nombreuse. J’ai indiqué les exemples de sem-
blables unions d’espèces voisines à l’article des corneilles
noires et mantelées, et des bergeronettes lugubres et grises.
Habite : le midi de l'Italie, la Dalmatie, le midi de la
France , le long des bords de la Méditerranée et l'Espagne.
Les individus envoyés d'Égypte ressemblent, sous tous les
rapports, à ceux tués en Italie et en Provence.
Nourriture et Propagation : inconnues.
PIE-GRIÈCHE A POITRINE ROSE.
LANIUS MINOR. (Lin x.)
Front , région des yeux et des oreilles noirs; oc-
ciput, nuque et dos cendrés; gorge blanche; poi-
trine et flancs d’un rouge rose; ailes noires; sur
les rémiges seulement un miroir blanc; 1r°. penne
D'ORNITHOLOGIE. 145
de la queue blanche; sur la 2e. du noir le long de
la baguette; sur la 3°. une grande tache noire ter-
minée de blanc; sur la 4€. une plus grande tache
noire à extrémité d'un blanc pur; les quatre pen-
nes du milieu entièrement noires. Longueur, 8
pouces.
La femelle, a la couleur rose plus terne, la
bande noire du front et des oreilles moins large ;
cette bande et le noir des ailes tirant plus au brun.
Les jeunes de l'année et les deux sexes, après
la mue d'automne, ne sont point parés du ban-
deau noir au front; cette partie est en hiver d’un
cendré terne; après la mue du printemps tous les
individus ont le bandeau noir, et le rose de la poi-
trine est plus vif. Les jeunes de l’année se distin-
guent encore par le cendré sale des parties supé-
rieures, dont toutes les plumes sont frangées, et
par le blanc terne des parties inférieures.
Laxrus mixor. Gmel. Syst. 1. p. 508. Sp. 49. — Laxrvs
srALIQus. Lath. Ind. v. 1. p. 51. Sp. 15. — La Pir-Grièoue
D’Iraue. Buff. Oùs. v. 1. p. 298. — Id. pl. ent: 52. f. 1.
— Lesser GREY Scarire. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 54.—
VELIA GENERIA MEZZANA. Slor. deg. ucc. v. 1. pl. 54. —
Graver VunGer. Bechst. Tasschenb. p. 101.— Scawanrzs-
TIRNIGER VurGEr. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 88.—
Id. Vüg. Deutsch. vw. 2. Heft. 20. —Frisch. Fôg. t. Go.
f. 1. — Naum. £. 5. f. 15.
Habite : V'Archipel, la Turquie, l'Italie, l'Espagne, et
visite quelquefois le nord de l’Europe, jusqu’en Russie ;
se propage aussi dans quelques provinces de la France et
de l’Allemagne , où l'espèce est peu répandue : très-rare
en Hollande. À
Panrie [". 10
16 MANUEL
Nourriture : phalènes, scarabés, taupes, grillons et
irès-pelits oiseaux.
Propagation : niche sur les arbres de haute futaie ou
dans les buissons; pond six œufs oblongs, d’un vert blan-
châtre ; ils ont vers le centre une zone formée de petits
points d’un gris olivâtre.
PIE-GRIÈCHE ROUSSE.
LANIUS RUFUS. (Briss.)
Front, région des yeux et des oreilles noirs; oc-
ciput et nuque d'un roux ardent; haut du dos et
ailes noires ; scapulaire, miroir des rémiges, extré-
mité et bords des pennes moyennes et des cou-
verlures, d’un blanc pur; toutes les parties infé-
rieures de cette couleur; 1re. penne de la queue
blanche avec une tache noire carrée sur la barbe
intérieure; la 2€. avec une tache plus grande sur
les deux barbes; les autres blanches à leur origine
et vers le bout; les deux du milieu noires; queue
légèrement arrondie; la 2°. rémige d’égale lon-
sueur avec la 5e. Longueur, 7 pouces.
La femelle , a Yocciput et la nuque d’un roux
moins vif rayé de brun; le blanc sur les scapulaires
est moins grand et terne; le noir du plumage
5
rembruni; les couvertures des ailes bordées de
roux; la poitrine d’un blanc terne avec de fines
raies transversales brunes ; les plumes des flancs
roussâtres terminees de brun.
Les jeunes de l’année , sont en dessous d’un
blanc sale avec des raies grises, et en dessus d’un
D'ORNITHOLOGIE. Fe
brun roux avec des croissans bruns; ailes et queue
d’un brun noirûtre.
Remarque. Les jeunes de cette espèce ressemblent
beaucoup à la femelle de la pie-grièche écorcheur; pour
les distinguer , il suffit d’avoir égard à la conformation de
la queue et des ailes.
Lanius Rurus. Briss. Orn. v. 2. p. 149. sp. 5.— Retz.
Linn. Faun. Suec. p. 89. sp. 39. — Lanius rurius.
Lath. Ind. v. 1. p. 70. Sp. 12. — Laxrus Pomeranus.
Mus. Cars. fasc. 1. t. 1.— Gmel. Syst. 1. p. 302. sp. 53.
— Lanius Corcurio RUFUS. Îd. p. 501. Sp. 12. var. y. —
La P-Griècme ROUSSE. Buff. Oùs. v. 1. p. 501. — Id. pl.
ent. 9. f: 1. le mâle. — Vaill. Ois. d’Afr. v. 2. pt. 63.
f. 1. le vieux mâle. f: 2. jeune. — Gérard. Tab. élém.
v. 1. p. 87. — Woopcnat. Lath. Syn. v. 1. p. 169. —
Penn. Brüt. Zoûl. t. c. 2.—VELIA MAGGIORE COL CAPO ROSS0.
Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 56. — RorakôPricer Vurcer.
Bechst. Tasschenb. Deut. p. 101.— Meyer, Id. p. 89. —
Frisch. £. 61. f: 1. le vieux mäle. f. 2. le jeunc.— Naum.
V'üg. t. 7. f. 14. vicux mâle.
Habite : la Erance , l'Italie , la Suisse, l'Allemagne,
jusque dans le nord ; très-rare et accidentellement en
Hollande ; abondant en Afrique.
Nourriture : comme l'espèce précédente.
Propagation : niche dans les buissons, suspend le nid
à l’enfourchure des branches; pond six œufs d’un vert blan-
châtre , où se distinguent quelques grandes et beaucoup de
petites taches cendrées.
PIE-GRIÈCHE ÉCORCHEUR.
LANIUS COLLURIO. (Briss.)
Sommet de la tête, nuque, haut du dos et crou-
pion d’un cendré bleuâtre : du noir entre l'œil et
148 ... MANUEL
le bec, immédiatement à l’entour des yeux et sur
l’orifice des oreilles : manteau et couvertures des
ailes d’un roux marron : gorge et abdomen d’un
blanc pur : poitrine, flancs et ventre d’un roux
rose : ailes noirâtres, bordées de roux foncé :
deux pennes du milieu de la queue noires, les autres
blanches jusqu'aux deux tiers de leur longueur,
le reste noir; toutes sont terminées d’une petite
tache blanèhe , les baguettes noires : queue carrée,
seulement la penne extérieure de quelques lignes
plus courte que les autres : la 2°. rémige plus lon-
gue que la 5°. Longueur, 6 pouces.
La femelle, a les parties supérieures d’un roux
terne, nuque et croupion d’un roux cendré ; gorge,
milieu du ventre et couvertures inférieures de la
queue d’un blanc pur ; plumes des côtés du cou,
de la poitrine et des flancs entourées de fines raies
brunes ; les deux pennes latérales de la queue en-
tourées dans leur longueur de brun et de blanc
jaunâtre , et terminées de cette couleur ; les quatre
penses du milieu d’un brun roux uniforme ; entre
le bec et l'œil et au-dessus des veux , du blanc
jaunâtre. Briss. Or. v. 2. p. 150, décrit cette fe-
melle comme étant la femelle de la pie-grièche
rousse, ce qui est faux : Buffon commet la même
erreur dans sa pl. enl. 51. Jig. 1.
Lawrus Corrurio. Briss. Orn. v. 2. p. 151. sp. 4.—ketz.
Linn. Faun. Suec. p. 88. sp. 58. — Gmel. Syst. 1. p. 500.
Sp. 12. — Lanius spini rorquens. Bechst. Naturg. Deut.
©. 2. p. 1995.—La Pre-Griècue ÉcorcHeur. Buff. Oùs. . 1.
p. 504. t. 21.— Id. pl. ent. 51. f. 2. le mâle, et f. 1. la
D'ORNITHOLOGIE. 119
femelle , sous le faux nom de Pic-Grièche rousse fe-
melle. — Le Vaill. Ois. d’Afr. v. 2. pl. 64. f. à et 2. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. go. — Rrp rackED SHniKE.
Lath. Syn. v. 1. p. 167. —Penn. Brit. Zool. t. ce. 1. —
VecraA Rossa minor. Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 55. f. 1 et 2.
— Rorurücxicer VorGer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 90.— Nauin. V’ôq. t. 8. f. 15 et 16.—Grauwe Krauwier.
Sepp. Ned. Vogq. t. p. 125.
Les jeunes: de cette espèce ressemblent beau-
coup à la femelle; mais dans cet état le cendré de
la nuque et du croupion est peu apparent; le crou-
pion est roux avec de petites raies brunes.”
Habite : les buissons ; très-abondant à la lisière des bois
situés dans le voisinage des bruyères ; répandu dans toute
l’Europe , jusqu’en Suède et en Russie; également com-
mun dans l’Amérique méridionale , où l’espèce est la
même. ,
Nourriture : hannetons, cigales , grosses mouches ,
araignées, jeunes souris, petits nds sauterelles , gre-
nouilles, etc.
Propagation : niche dans les différentes espèces de
buissons à épines, dans les enfourchures des branches;
pond cinq ou six œufs obtus qui sont ou roses avec des ta-
ches rougeâtres, ou bien jaunâtres avec des taches d’un
cendré verdâtre en forme de zone.
ARR IRE 23:21 52125::11:)
190 MANUEL
GENRE QUINZIÈME.
GOBE-MOUCHE, — MUS CICAP A.
(Linn.)
Brc médiocre, robuste, angulaire, déprimé à la
base, plus ou moins large ; comprimé vers la pointe
qui est forte, dure, courbée et très-échancrée;
base garnie de poils longs et raides. Narines ba-
sales, latérales, ovoïdes, couvertes en partie et
à claire voie par des poils dirigés en avant. Preps
à tarse de la longueur ou un peu plus long que le
doigt du milieu; les latéraux presque toujours
égaux; trois doigts devant et un derrière, le doigt
extérieur soudé à sa base au doigt du milieu. On-
GLE postérieur très-arqué. AILES ; la 1°°. rémige très-
courte ; la 2°. moins longue que les 3°. et 4°., qui
sont les plus longues.
Ce sont en Europe des oiseaux voyageurs , qui arrivent
tard et partent tôt en automne. Ils se nourrissent unique-
ment de mouches et d’autres insectes ailés , qu'ils attrapent
au vol ; on ne les voit point chercher leur nourriture à
terre, il est même rare qu’ils l’enlèvent de dessus les feuilles
des arbres. Ils ne font en Europe qu’une ponte par an, se
perchent à la sommité des arbres, et vivent solitairement
dans les forêts. Chez quelques espèces la mue n’a lieu
qu’une fois dans l’année; chez d’autres elle est double ;
dans ce cas, ce sont seulement les mâles dont les couleurs
du plumage changent périodiquement; ceux-ci ont en au-
tomne la livrée des femelles et des jeunes; ils sont parés
au printemps de couleurs plus tranchées ou plus vives; je
n'ai point encore acquis la certitude d’une double mue
chez les femelles, mais il est de fait, que, si elle a lieu, les
couleurs du plumage ne changent point, Quelques espèces
D'ORNITHOLOGIE. 151
étraugères sont aussi sujettes à une double mue. Les sexes
se distinguent le plus souvent par des couleurs assez tran-
chées, particulièrement chez les espèces étrangères, parmi
lesquelles on en voit dont les mâles portent des ornemens
extraordinaires. Les jeunes ne différent des adultes que
dans la première année. Les espèces de ce genre très-nom-
breux sont répandues dans tous les pays situés sous un cli-
mat tempéré.
Remarque. Ce genre est composé dans nos climats d’une
seule section, mais les pays chauds nourrissent des espèces
dont les formes du bec varient singulièrement; cette ano-
malie semble être en rapport avec leur nourriture, et dé-
pend des facultés et des mœurs des différentes espèces
d'insectes qui leur servent de pâture. Les becs de ces
oiseaux varient entre la forme propre à notre Musei-
capa grisola , jusqu’à celle très-allongée et très-déprimée
du genre Todus, dont le Todus viridis forme jusqu'ici |
seule espèce connue ; tous les autres sont des Gobe-mou-
ches. Ces différentes nuances dans le bec lie quelques es-
pèces d’une part au genre Platyrynchus, et de l’autre, par
la section des Tyrans, aux genres Lanius et Edolius ;
d’autres marquent le passage par degrés presque insensible
aux plus petites espèces du genre Sylvia, tandis que cer-
tains rameaux prennent graduellement la forme de bec
propre aux oiseaux des genres Tamnophilus et Myothe-
ra; quelques-unes établissent des rapports bien marqués
avec le genre Æmpelis , et d’autres même avec le genre
Vanga. Les platyrinques { Platyrynchus, Drsuan. ), les
moucherolles (Muscipetta, Cuv.), et mon nouveau groupe
sous le nom de Climacteris ; semblent pouvoir former
trois genres assez bien caractérisés , dont toutes les es-
pèces sont faciles à distinguer par des caractères rigou-
reux. Ceux qui voudront former un plus grand nombre de
nouveaux genres pour classer toutes les légères nuances ct
les anomalies dans les formes du bec de ces oiseaux , trou-
yeront ici un vaste champ ouvert à leurs vues nouvelles :
152 MANUEL
Je doute s’ils réussiront à nous rendre ces nuances faciles
à saisir, et intelligibles par des phrases et des mots; c’est
cependant le point capital qu’on exigera d’eux, afin de
faire l’application du système à la nature.
On a irès-récemment encore formé un nouveau genre
Atecturus, pour l’oiseau décrit et figuré par d’Azara, sous
le nom de Petit Coq; il s'ensuit que voilà un vrai gobe-
mouche, dont le bec est absolument conformé comme
dans les espèces d'Europe , séparé de tous ses congénères,
dont cette espèce (suivant le témoignage du prince de
Neuwied), a toutes les habitudes.
GOBE-MOUCHE GRIS.
MUSCICAPA GRISOLA. (Liwx.)
Toutes les parties supérieures d’un brun cen-
dre; front tirant au blanchätre; sur les plumes de
la tête une raie longitudinale d’un brun foncé; gorge
et milieu du ventre blancs; cotés du cou, poitrine
et flancs parsemés de taches longitudinales d’un
brun cendre. Longueur, 5 pouces 6 ou 7 lignes.
Il n'existe aucune différence entre le mâle et la femelle.
La mue n’a lieu qu’une fois dans l’année.
MuscicaPa GRISOLA. Gmel. Sysé. 1. p. 949. sp. 20. —
Lath. Ind. v. 1. p. 467. sp. 1. — Le Gosr-MoucHE PRO-
REMENT Dir. Buff. Ois. v. 4. p. Bay. t. 25. f. 2. — Id. pt.
ent. 565. f: 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 93. —Sror-
TED FLYCATCHER. Lath. Syn. v. 5. p. 525.— Brit. Zoo.
p. 2. f. 4. — GEELECKTER FLIEGENFANGER. Bechst.. Naturg.
Deut. v. 5. p. 421.— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 2a1. —Frisch. # 22. f. 2. 6. — Naum. £. 41. f. 92.
Habite : les forêts et rarement les jardins ; répandu
jusqu’en Suède et dans les provinces tempérées de Ha
Russie ; rare en Hollande.
D'ORNITHOLOGIE. 153
Nourriture : mouches et autres insectes diptères, plus
rarement des chenilles et des fourimis.
Propagation : niche sur les arbres et dans les buissons ;
quelquefois dans les trous naturels des grosses branches ;
plus rarement dans les fentes et les trous des masures ;
pond jusqu’au nombre de cinq œufs , d’un blanc bleuître;
couvert de taches rousses, ces taches sont plus foncées
vers le bout obtus de l'œuf,
GOBE-MOUCHE A COLLIER.
MUSCICAPA ALBICOLLIS. (Mrui.)
- Sommet de la tête, joues, dos, petites couver-
tures des ailes et toutes les pennes de la queue d'un
noir profond ; le front, un large collier sur la nu-
que et toutes les parties inférieures d'un blanc
pur; du blanc mêlé de noir sur le croupion; un
miroir blanc sur l’origine des rémiges; moyennes
et grandes couvertures des ailes blanches ; les der-
nières terminées de noir sur les barbes intérieures.
Longueur, à pouces. Le vieux male, dans sa lr-
vrée parfaite d'été ou des noces.
La vieille femelle, diffère beaucoup du vieux mâle
du printemps; sur le front est un très-petit es-
pace cendré blanchâtre ; toutes les autres partes
supérieures sont d’un gris cendré, exception faite
toutefois des grandes couvertures des ailes qui sont
blanches extéricurement , et des deux pennes la-
térales de la queue qui sont liserées de blanc;
toutes les parties inférieures sont d’un blanc pur;
le collier blanc qui entoure la nuque du male en
154 MANUEL
plumage de printemps, se trouve très-faiblement
indiqué chez la femelle par du cendré plus clair
que le reste des parties supérieures.
Les jeunes de l’année, ressemblent aux femel-
les ; ils en diffèrent en ce qu'il n'existe point du
blanchätre au front; que les parties inférieures
sont d'un blanc sale, maculé de cendré sur la poi-
trine , et que les deux pennes latérales de la queue
portent de larges bords blancs. À mesure que le
de jeune mäle avance en âge, et dès sa première
mue de printemps, il prend du noir partout où la
femelle a du cendrée; les bords blancs, quoique
moins larges, continuent encore à exister sur une
ou sur les deux pennes latérales de sa queue, qui
est alors noire; mais 1l ne reste plus de traces de
ces bords blancs chez les vieux mâles, passé l’âge
de deux ans. En hiver, il n'existe aucune diffe-
rence entre les males et les femelles.
Le vieux male au printemps.
Muscicapa cocraris. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 158.
sp. 5.*— Muscicapa arricapica. Jacquin. Beyt. p. 41. t. 19.
— Gmel. Syst. 1. p. 955. sp. 9. var. 6. — Le Gove-
MOTCRE 4 COLLIER DE Lorraine. Buff. Oùs. v. 4. p. 520.
t. 25. f. 1. le vieux mâle. — I. pt. ent. 565. f. 2. un
individu prenant sa livrée complète. — Gérard. Fab. élém.
d. 1. p. 95. un individu adulte conservant encore du jeune
âge le blane qui borde le penne extérieur de sa queue. —
* Le nom de Collaris ne doit point être employé, puisque La-
tham s’est déjà servi de cette dénomination pour désigner une
espèce exotique.
D'ORNITHOLOGIE. Re.
Preo rLycaTCBER. Lath. Syn. v. 5. p. 525. var. B. — Der
FLIEGENFANGER MIT DEM HALSBANDE. Bechst. Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 212. var. C.:
Remarque. Les jeunes oiseaux de cette espèce ont tou-
jours été confondus avec les jeunes de l’espèce suivante;
voyez la remarque plus détaillée à cet article. On ne doit
point confondre avec notre espèce £E Muscicapa TORQUATA.
Gmel. p. 945. sp. 17, comme l'ont fait quelques métho-
distes; cette dernière forme une espèce distincte, seule-
ment propre à l’Afrique.
Habite : plus particulièrement les provinces du centre
de l’Europe, moins abondant en Allemagne et dans le nord
de la France ; jamais en Hollande, rare dans le midi de
l'Italie.
Nourriture : comme l’espèce précédente.
Propagation : niche dans les trous des arbres ; pond
cinq ou six œufs, d’un bleu verdâtre, pointillé au gros
bout de fines taches brunes. Vit toujours dans l’intérieur
des forêts les plus touflues et les plus vastes.
GOBE-MOUCHE BEC-FIGUE.
MUSCICAPA LUCTUOSA. (Mrur.)
Toutes les parties supérieures du corps et les
pennes de la queue, d’un noir profond : le front et
toutes les parties inférieures d’un blanc pur; les
ailes noires ont les moyennes et les grandes cou-
vertures blanches, ces dernières sont terminées de
noir sur leurs barbes intérieures. Longueur totale,
5 pouces. Le vieux mäle dans sa livrée parfaite
d’eté ou de noces.
Avant que la livrée du mâle ait acquis son eoloris noir,
on voit des plumes grises, semées sur un fond noir; les
196 MANUEL
pennes des ailes et celles de la queue sont noirâtres; et
seulement les deux pennes extérieures de cette dernière
sont bordées de blanc; à la seconde année , le blanc ne
borde que ia seule penne extérieure , et à la troisième mue
du printemps ou passé l’âge de deux ans accomplis , le plu-
mage de cette espèce ainsi que de l’espèce précédente est
dans toute sa perfection.
La vieille femelle, diffère de l'espèce précédente
par le manque du miroir, par le cendré brun très-
uniforme des parties supérieures, et par Jes #roës
pennes latérales de la queue, dont les bords sont
blancs ; ce sont aussi les seules différences Le ca-
ractérisent les jeunes.
Remarque. On ne saurait être trop attentif pour bien
saisir les différences qui distinguent les deux espèces si
voisines de Muscicapa albicotlis et tuctuosa. Les mâles
en plumage de noces sont faciles à distinguer, mais seule-
ment après leur seconde mue de printemps ; le premier
est orné d’un collier blanc qui entoure toute la partie supé-
rieure du cou, tandis que le second a toute la partie pos-
iérieure du cou noire; dans la première mue de printemps
le collier du Muscicapa albicotllis se dessine par une
nuance grise cendrée. Les femelles des deux espèces , les
mâles revêtus de leur plumage d’hiveret les jeunes, se res-
semblent tous à s’y méprendre; on ne peut les distinguer
facilement que, 1°. par le petit miroir blanc qui se dessine
sur les rémiges dans M. albicollis, tandis que celles-ci
sont unicolores chez M. luctuosa ; 2°. par les pennes la-
icrales de la queue, dont les deux extérieures ont un bord
blanc, plàs ou moins large suivant les âges, dans 7. al-
#icotlis, tandis que, chez M. luctuosa , il y a trois pen-
nes latérales marquées de bords blancs. La manière de
vivre, le cri d’appel et le chant des mâles offrent des dif-
férences très-marquées; la couleur des œufs diffère égale-
D'ORNITHOLOGIE. 157
ment. C’est à M. Lotinguer qu’on doit la première obser-
vation sur la double mue de Muscicapa albicotlis, seule
espèce bien connue en France où elle est assez commune,
On ne sera plus surpris depuis l'explication donnée , que
les oiseaux connus en Italie et dans le midi, sous les noms
de Beque-fique où Bec-fique , s’y trouvent en aussi grande
quantité, surtout depuis les mois d'octobre et durant tout
l'hiver, époque de leur émigration et en même temps de
leur seconde mue périodique, qui fait paraître tous les in-
dividus des deux espèces mentionnées dans une livrée dont
les couleurs n’offrent, au premier coup d’œil, aucun in-
dice de différence.
Le vieux mâle et l'adulte au printemps.
7
EmBErizA Lucruosa. Scop. Ann. 1. n°. 215. — Gmel.
Syst. 1. p. 854. sp. 46. — Muscrcapa ArRICAPILLA. Gmel.
Syst. 1. p. 959. sp. 9. — Lath. Ind. v. 1. p. 467. sp. 2.
— Ruserra ANGLICANA. Briss. Orn. v. 3. p. 456. sp. 27, —
Le Traquer D’Anczeterre. Buff. Oùs. v. 5. p. 222. — Edw.
t. 30. f. 1. le mâle prenant sa livrée parfaite, et f. 2. le
jeune de l’année. — Pier rLevcatcmer. Lath. Syn. v. 3.
p. 524.— Penn. Brit. Zool.t.S. f. 1.—ScnawanrzrücriGER
FLIEGENFANGER. Bechst. Naturg. Deut. p. 451. — Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 212.— Frisch. £. 24. f. 2.—
Naum. €. 41. fig. 95.
Le vieux male, la femelle et les jeunes, en hiver.
MoraCiLLA FICEDULA. Ginel. Syst. 1. p. 956. sp. 10. —
SyLvIA FICEDULA. Lath. Ind. v. 2. p. 517. sp. 28.— Muscr-
Capa MUSCIPETA. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 435. —
MoraciLLa ATRICAPILLA. (femina. ) Gmel. Syst. 1. p. 955.
sp. 9. — Le Becricue. Buff. Oùs. v. 5. p. 185. — Id. pt.
ent. 668. f. 1.— Gérard. Tab. élem. +. 1. p. 260. et {a
note au bas dela page; un jeune de cette espèce ou de ta
198 MANUEL
précédente.— Ericurean warsLen. Lath. Syn. v. 4. p. 432.
— Penn. Aret. Zoo. v. 2. p. 419. — ALxuzzA pi coLOR
Bianco. Stor. degli uccelli. v. 4. pl. 581. f. 1 et 2. —
SCHWARTZGRAUER FLIEGENFANGER. Meyer, T'asschenb. Deut.
©. 1.p. 219. — Frisch. Vôg. t. 22. f: 2. 4. —Naum. t. 41.
f. 94-
Habite : en grand nombre dans les provinces méridio-
nales , le long de la Méditerranée ; se trouve aussi dans
les provinces du centre de la France et de l’Allemagne;
rare en Angleterre, et jamais en Hollande ; très-commun
dans toute l’Italie.
Nourriture : mouches et autres petits insectes qu’il en-
lève de dessus la surface des fruits mous et des feuilles.
Propagation : place son nid dans4les rameaux unis de
deux arbres voisins, ou dans Îles trous naturels des bran-
ches; pond jusqu’au nombre de six œufs, d’un bleu ver-
dâtre très-clair. Vit le plus habituellement dans les bois en
plaines, dans les parcs, et souvent dans les vergers; en
Italie dans les bois d’oliviers et de figuiers.
GOBE-MOUCHE ROUGEATRE.
MUSCICAPA PARVA. (BECHST.)
Toutes les parties supérieures d’une seule nuance
de cendré rougeâtre, qui prend uue légère teinte
bleuâtre au-dessus des oreilles; les pennes des ai-
les d’un cendré brun; les quatre pennes du mi-
lieu de la queue et l'extrémité des latérales noirà-
tres, ces dernières sont d’un blanc pur depuis leur
origine; gorge, devant du cou et poitrine d'un
roux vif; flancs rougeâtres, le reste des parties in-
férieures blanc; poils de la base du bec très-longs;
bec et pieds bruns. Longueur, 4 pouces, 5 lignes.
Le vieux male.
D'ORNITHOLOGIE. 159
La vieille femelle, a le roux de la poitrine et
du cou beaucoup plus clair, et toutes les autres
couleurs moins foncées.
On n’a bien connu jusqu'ici que les jeunes de
à.‘ A \ .
cetle espece. Ils ont du roussâtre très-clair sur la
poitrine et sur les flancs; la gorge d’un blanc lé-
gèrement roussâtre; toutes les parties supérieures
cendrées; les plumes des ailes bordées et terminées
de roux ; les pennes latérales de la queue blanches,
terminées de brun cendré. C’est alors
Muscicara parva. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 42.
KzeiNEr FLIEGENFANGER. Meyer, T'asschenb. Deut. v. 1.
p. 215.
Remarque. Cette espèce, que je dois aux soins obligeans
de mes amis d'Allemagne, y est de passage annuel, mais
très-difficile à se procurer. Je n’ai point appris que l’es-
pèce ait été vue ailleurs ; peut-être ne fait-elle que passer
en France. Je ne saurais dire si la double mue a lieu chez
cette espèce, mais je le présume.
Habite : les plus vastes forêts de l’Allemagne, seule-
ment pendant le très-court espace de temps que dure la re-
production ; assez commun dans les parties orientales, vers
le midi.
Nourriture : petits insectes et petites mouches.
Propagation : place son nid dans les rameaux unis de
deux arbres voisins, ou dans l’enfourchement des branches.
L2222:52152h2:3::2:h215:,
160 | MANUEL
GENRE SEIZIÉMÉ.
MERLE.— TURDUS. (Linn.)
Bec médiocre, tranchant : ; pointe comprimée et
recourbée ; Part supérieure échancrée vers
la pointe; des poils isolés à l'ouverture du bec.
NaRiINEs basales, latérales, ovoides, à moitié fer-
mées par une membrane. nue. Preps à tarse plus
long que le doigt du milieu; le doigt extérieur
ché à sa base à celui-ci. Arres, laÿ 1'°, rémige
presque nulle ou de moyenne longueur ; dans quel-
ques espèces la 3°. la plus longue, dans d’autres
] 1e
à 4:
La chair de ces oiseaux est très-bonne à manger; ils
vivent isolés pendant le temps de la reproduction. Ils émi-
grent en grandes troupes ,; ou sont sédentaires dans plu-
sieurs contrées méridionales de l’Europe: ils font grand
cas de toutes sortes de baies; mais les insectes forment
leur principale nourriture, particulièrement dans le temps
des couvées. Chez les Grèves les sexes offrent peu de dif-
férence dans le plumage, mais il en existe souvent d’as-
sez marquées dans les oiseaux qu’on est convenu d’appe-
ler Merles ; les jeunes, jusqu’à leur première mue, res-
semblent aux femelles ; la mue chez le plus grand nombre,
je crois même chez toutes les espèces, est simple ; les ta-
ches et les bandes éprouvent quelques changemens par le
frottement, de facon qu’au printemps on observe de légè-
res différences entre les individus tués immédiatement après
leur mue d’automne.
Remarque. Les Grives et les Merles ont été séparés
par Buffon, mais ils ne différent point dans les parties ca-
D'ORNITHOLOGIE. 161
ractéristiques ; les premiers ont le plumage plus ou moins
marqué de petites taches foncées, les seconds ont les cou-
leurs distribuées par grandes masses. Le genre Turdus
est composé de deux sections naturelles, déterminées par
les différences dans les habitudes ; la première comprend
toutes les espèces qui habitent les bois et les bocages; la
seconde celles qui vivent solitairement dans les contrées
rocailleuses et montueuses. Dans la première édition j’a-
vais formé une troisième section pour l’espèce européenne
qui habite les roseaux, le long des fleuves et des lacs; mais
ayant trouvé depuis que cette espèce et toutes celles étran-
gères, ainsi conformées , ont beaucoup plus de rapports,
dans leur manière de vivre et de se nourrir, avec les nom-
breuses espèces du genre Sylvia qui habitent les bords des
eaux, on les trouvera dans ce genre. MM. Meyer et Cuvier
ont aussi fait ce changement depuis peu. Ce genre com-
prend en espèces exotiques un très-grand nombre qui n’y
sont point à leur place; plusieurs sont du genre Mellipha-
ga * de Lewin, et un grand nombre forment mon nouveau
genre Lamprotornis ; d’autres sont du genre Myothera
d'Illiger.
1re. SECTION. — SILVAINS.
Ils nichent et vivent toujours dans les bois, les buissons,
les parcs ou lesjardins ; leur migration s’exécute en bande,
et leur nourriture se compose presque uniquement de
baies, hormis pendant l’éducation des jeunes : alors les in-
sectes sont leur principal aliment.
MERLE DRAINE.
TURDUS VISCIVORUS (L1x«.)
Parties supérieures d’un brun cendré; entre le
bec et l'œil un espace d’un gris blanc; toutes les
* Ce genre, formé par Lewin. (Birds of new Holland), corres-
pond au nouveau genre Philedon de Cuvier.
Partie 1". 11
is + MANUEL
parties inférieures d'un blanc légèrement nuancé
de jaune roussätre, varié sur la gorge et le devant
du cou avec des taches brunes en forme de fer de
lance, et sur les autres parties avec des taches
ovales : couvertures des ailes bordées et termi-
nées de blanc; les trois pennes extérieures de la
queue terminées de gris blanc. Longueur, 11 pou-
ces.
La femelle, a les parties inférieures plus nuan-
cées de roussätres.
Varie considérablement ; d'un blanc plus ou
moins parfait ou tapiré de cette couleur : souvent
les ailes ou la queue blanches, seulement avec quel-
ques taches brunes sur les parties inférieures; d’un
gris cendré à queue blanche ; d’un roux cendrée ;
d'un roux jaunâtre avec des taches angulaires ; sou-
vent les ailes et la queue brunes.
Turous viscivorus. Gmel. Syst. 1. p. 806. sp. 1. —
Lath. nd. v: 1. p. 526. — La Drame. Buff. Os. v. 3.
p. 295. &. 19. f: 1. — Id. pt. ent. 480. Fc Gérard, Tab.
élém. v. 1. p.119. — MHsser Gars Lath. Syn. v. 3. p. 16.
— Penn. Brit. Zoûl. pl. P. 1. f: 1. — Misrez DrosseL.
Meyer, Tasschenb. v. 4. p:'191. —Bechst:: Tasschenb.
Deut. v. 3 ee 524. — Id. Tasschenb. p. 145. — Frisch.
t. 25.— Naum. t. 30. f: Ga. — Tonvo nacciorr. Stor. deg.
ucc. v. 3. b me 4.
Habite : de préférence les forêts noires situées en mon-
tagnes , particulièrement dans celles où croissent des gené-
vriers; de passage périodique dans quelques contrées de
la France ; très-rare et isolément en Hollande ; sédentaire
en Angleterre.
D'ORNITHOLOGIE. C3
Nourriture : baies, sauterelles, chenilles, scarabées,
vers et limaçons; très-friand de baies du genévrier et
autres.
Propagation : niche dans le nord, sur des pins et des
sapins; pond trois ou cinq œuis , d’un vert blanchâtre,
marqué de quelques grandes taches violettes et de points
roux.
MERLE LITORNE.
TURDUS PILARIS (LINN.)
Tête, nuque et partie inférieure du dos cendrées,
haut du dos et couvertures des ailes châtains; les
dernières terminées de cendré; espace entre l'œil
et le bec noir; un trait blanc au-dessus des yeux;
gorge et poitrine d’un roux clair avec des taches
lancéolées noires; plumes des flancs tachées de
noir et bordées de blanc; ventre d’un blanc pur ;
queue noire, la penne extérieure terminee de gris
foncé. Longueur, 10 pouces.
La femelle, a le cendré de la tête nuancé de plus
de brun ; la gorge blanchätre et les pieds bruns; le
mâle a les pieds plus foncés.
Turous piraris. Gimel. Syst. 1.,p. 807. Sp. 2. — Lath.
Ind. v. 1: p. 550. sp. 11. — La Lrronne ou TouRDELLE.
Buff. Ons. v. 5. p. 5o1.— Hd. pl. ent. 4)0.— Gérard. Tab.
élém. v. 1. p. 117. — Fircorare. Lath. Syn. v. 5. p. 24.
— TonpeLzLa Gazzina. Stor. deg. uce. ©. 3. pl. 295. —W1-
cunorpes-Drossec. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 1. p. 145.
— Id. Naturg. Deut. v.5. p. 556. —Meÿer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p.195. — Frisch. £. 26.— Naum. #. 29. f. 59.
Varie, à peu près comme l’espèce précédente :
1 Ï | : K ?
, . A . - ’
d’un blanc Jaunätre ou plus ou moins tapire de
164 MANUEL
cette couleur; avec plus ou moins de taches sur
les parties inférieures, où celles-ci d’un roux plus
ou moins foncé; c’est alors
TuRDUS PILARIS NÆVIUS ET LEUCOCEPHALUS. Briss. Orn.
v. 2. p. 217 ét 218. À. et B. variétés.
Habite : de préférence les forêts noires du nord de l’Eu-
rope, d’où il se répand en automne par troupes nombreuses
dans les autres contrées , pour retourner vers le nord en
mars ou ayril. Cet oiseau est très-commun dans les plus
hautes vallées des Alpes Suisses , Cottiennes et Pennines,
particulièrement au printemps ; ilest, en automne, le der-
nier du genre qui effectue son passage dans les pays tem-
pérés.
Nourriture : insectes, vers de terre et baies, particu-
lièrement celles du genévrier.
Propagation : niche dans le nord sur de hauts arbres,
pond quatre ou six œufs, d’un vert de mer pointillé de
roux.
MERLE GRIVE.
TURDUS MUSICUS. (Lixx.)
Toutes les parties supérieures d’un brun nuancé
d’olivâtre ; les couvertures des ailes bordées et ter-
minées de jaune roussâtre ; l’espace entre l’œil et
le bec jaunâtre ; gorge blanche sans taches ; côtés
du cou et poitrine d’un jaune roussâtre, avec des
taches triangulaires brunes; ventre et flancs d’un
blane pur, avec des taches ovoïdes brunes; pieds
d'un gris brun. Longueur, 8 “ pouces.
La jémelle, est plus petite; le jaunâtre de la
poitrine est plus clair; et l’extrémité roussâtre des
couvertures alaires est moins apparente.
D'ORNITHOLOGIE. 165
Varie, comme les espèces précédentes ; du
blanc parfait, au brun plus ou moins tapiré de
blanc ; quelquefois tout le brun du plumage d’un
roux ardent, ou d’un roux jaunâtre.
Tonpus musicus. Gmel. Syst. 1. p. 809. — Lath. Ind.
0. 1. 327. — La Grive. Buff. Oùs. v. 5. p. 280. — Id. pl.
ent. 406. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 108. — Soxc-
Tarusca. Lath. Syn. v. 3. pl. 18.—Tonpo B *accio. S£or.
deg. ucc. v. 3. pt. 290.— Sixcnnossez. Bechst. Tasschenb.
Deut. p.144. — 14, Naturg. Deut. v.5. p. 549. — Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 195.— Frisch. Vôg. t. 27. f. 1.
ett. 53. f. 2. variété. — Naum. t. 3o. f. 61.
Habite : les bois en montagnes, à la lisière desquels
elle se tient pour se répandre sur les terres labourées et
sur les prairies ; abondant à son passage dans la plupart des
pays de l’Europe; niche dans nos contrées.
Nourriture : comme l'espèce précédente.
Propagation : niche sur des arbres peu élevés, très-
souvent sur @es pommiers et des poiriers; pond de trois
jusqu’à six œufs , d’un bleu verdâtre avec dé grands et de
petits points bruns.
MERLE MAUV:S5.
. TURDUS ILIACUS. (Lixx.)
Toutes les parties supérieures d’un brun olive;
l’espace entre le bec et l’œil noir et jaunätre; une
large bande blanchätre au-dessus des yeux ; cou-
vertures inférieures des ailes et les flancs d’un roux
ardent ; côtés du cou, poitrine et côtés du ventre,
parsemés de nombreuses taches longitudinales noi-
râtres; ventre d’un blanc pur; pieds d’un gris
clair, Longueur , 8 pouces.
166 MANUEL
La femelle, a les teintes plus claires, le roux
des ailes et des flanes est moins vif; les taches de
la poitrine et des côtés du ventre sont plus éten-
dues et d’un brun elair.
Varie , comme les espèces précédentes.
Tunapus itracus. Gmel. Sysé. 1. p. 808. sp. 5. — Lath.
Ind. dv. 3. €: 329- sp. — Le Mavvis. Buff. Ois:'v." 53.
p. 509. — a. pt. ent. D. — Gérard. Tab. élém. v. 1.
p. 119. — RED-WiNG Tanusn. Laib. Syn. v. 3. P. 22. —
toraprossec. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 560. —
Meyer, Tasschend. Deut. v. 1. p. 196. —Frisch. &. 28.
f.1et 2.— Naum. t. 29. f. Go.
Habite : le nord de l'Europe, où il donne la préférence
aux buissons situés dans des lieux humides et marécageux ;
c’est à la fin de septembre qu’il émigre vers le midi.
Nourriture : insectes , vers et baies.
Propagation : niche dans les touffes de sureau et de
sorbier dont il mange les baies, souvent aussi dans les
buissons de bouleau et d’aune; pond six œufs, d’un bleu
verdâtre taché de noirûtre.
MERLE A PLASTRON.
TURDUS TORQUATUS. (Liwx.)
Toutes les plumes noirätres, bordées de gris
blanc; une large plaque ou denu-lune, d’un très-
beau blanc, ceimt le haut de la poitrine; bec noi-
râtre, palais et ouverture du bec jaunes; iris de
couleur de noisette ; pieds d’un brun morrâtre.
Longueur, 10 —- pouces.
La femelle, a le noir du plumage nuance de
plus de gris, les plumes des partes supérieures
D'ORNITHOLOGIE. 167
bordées de gris cendré, et celles des parties infé-
rieures de blanc; le plastron est moins large, moins
apparent et teint de roux et de gris cendre.
Chez les jeunes femelles, le plastron est peu ap-
parent; chez les Jeunes males il est d’un blanc
roussätre.
Varie accidentellement, avec tout le plumage
blanc , blanchâtre ou bien tapiré de blanc; tou-
tes les parties inférieures bordées| de gris; une ta-
che arrondie blanchätre sur les pennes de la queue,
et du blanchätre le long des baguettes, c’est alors
le GRAND MERLE DE MONTAGNE. Briss. Orn. v.
2, p.282. Gérard. Tab. élém. v. 1, p. 103. Cette
variété n’est absolument qu'un jeune merle à eol-
lier , et point une espèce particulière.
Turpus TonquarTus. Gmel. Sysé. 1. p. 852. sp. 23. —
Lath. Znd. v. 1. p. 343. sp. 56. — Le MERLE À PLASTRON
BLANC. Buff. Ois. à. 5. p. 54o. £. Sa. — Id. pl. ent. 516.
de mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 102. — Rixc-
Onzec. Lath. Syn. v. 3. p. 46. — Id. supp. p. 141. —
Rixcprosser. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 3609. &. 4.
le mâle. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 198. — Frisch.
1:48, MEnRLA TORQUATA. Séor. deglè wcc. v. 3.pt. 304.
— Naum. Vôg. Deut. t. 52. f. 65. jeune mäte.
Habite : les contrées boisées el montueuses ; en Suède,
en Ecosse, en France, sur les Vosges ; il niche en Allemagne;
très-rare en Hollande.
Nourriture : insectes et baies,
Propagation : niche à terre aux pieds des buissons :
pond depuis quatre jusqu’à six œufs, d’un vert blanchâire,
marqué de points d’un brun roux ou rougeñtres,
168 MANUEL
MERLE NOIR.
TURDUS MERULA (Lirxx.)
- e LL
Tout le plumage d’un noir profond : bec, inté-
rieur de la bouche et tour des yeux jaunes : iris et
pieds noirs. Longueur, 9 — pouces.
La femelle, est d’un brun noirâtre ou couleur
de suie; sa gorge est irrégulièrement tachée de
brun foncé et de brun clair; la poitrine est d’un
brun roussätre, et le ventre d’un cendré foncé ;
pieds bruns ; bec noirûtre.
Tonpus MErvLA. Gmel. p. 851. sp. 99. — Lath. Ind.
U. 1. p. 540. Sp. 5o. — Le Merce. Buff. Os. v. 3. p. 330.
t. 20. — Id. pt. ent. 2. le mâle, et pl. 555. la femelle. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 98.—BLacxsimo. Lath. Syn.
0. 5. p. 45. — Id. supp. p. 141. — MErLA COMMUNE. S{or.
degti ucc. v. 5. pl. 299 et 300. — Scawarrz DRossEL.
Bechst. Tasschenb. Deut. p. 149. — Id. Naturg. Deut.
v. 3. p. 556. — Meyer, Id. v. 1. p. 199. — Frisch. t. 29.
Naum. 4. 31. f. 63. le mâle. f. 64. jeune mâle.
Les jeunes mâles , ressemblent à la femelle; leur
bec est brun.
V’arie , du blanc pur au blanc jaunâtre; sou-
vent d'un gris cendré, avec le bec de couleur li-
vide ; l'iris rougeûtre , les pieds gris, souvent aussi
plus ou moins tapirés de blanc.
MERULA LEUCOCEPHALOS, VARIA ET CANDIDA. Briss. Orn.
Ÿ. 2. p. 250, 251 et 232. — MERLO BIANCO 1 GRAN PARTE
BaNCO. Stor. deg. uec. v. 3. t. 302et 305.
Habite : les forêts et les buissons, préfère cependant
D'ORNITHOLOGIF,. 169
les forêts noires; de passage ou sédentaire suivant les lo-
calités; très-commun en Hollande en automne; plus rare
en hiver.
Nourriture : insectes et baies.
Propagation : niche dans les bois et les buissons touf-
- fus; pond quatre ou six œufs d’un gris verdâtre , marqué
de taches d’un brun clair ou de couleur livide.
MERLE A GORGE NOIRE.
TURDUS ATROGULARIS. (Miui.)
Face, joues, devant du cou et haut de la poi-
trine d’un noir profond, qui se nuance en cendré
sur le bout des plumes de cette dernière ; partie in-
férieure de la poitrine et milieu du ventre d'un
blanchätre qui se nuance sur les flancs en roussätre,
où cette couleur est variée par de petites taches an-
gulaires d’un brun foncé ; couvertures inférieures
de la queue roussätres, toutes terminées de blanc;
sur les parties supérieures règne une seule nuance
de cendré olivätre, qui est plus foncée à la tête;
les couvertures alaires sont finement liserées de
cendré jaunâtre ; bec d’un brun noirâtre, mais
la mandibule inférieure, jaune à sa base; 1ris et
pieds bruns. Longueur, 10 pouces G lignes. Le
vieux male.
La femelle, est inconnue ; le vieux mâle n'a
point encore été decrit.
Les jeunes de l'année, ont la gorge et le de-
vant du cou blanchâtres, mais encadrées latérale-
ment par une rangée de taches longitudinales qui
1-0 MANUEL
se réunissent sur la poitrine en un espace maculé
de noir ou de brun suivant les âges ; toutes les au-
tres parties inférieures sont blanchâtres, en excep-
tant les flancs qui ont une teinte cendrée et des
taches angulaires brunes; toutes les parties supé-
rieures ainsi que les joues ont une seule teinte de
cendré olivâtre. C’est alors
TurDus pusius. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 147. sp. 5.
— Id. Naturg. Deut. v. 3. p. 596. tab. 5. fig. : et 2.
deux jeunes en différens étais.
Habite : rarement en Autriche et en Silésie ; plus com-
mun en Hongrie et en Russie; les jeunes paraissent assez
accidentellement dans les parties orientales de l'Allemagne.
Jamais observé ailleurs.
Nourriture et Propagation : inconnues. Niche proba-
blement en Russie et vers les confins de FAsie.
MERLE NAUMANN.
TURDUS NAUMANNI. (Mrur.)
Sommet de la tête et plumes du méat auditif
d'un brun foncé, toutes les autres parties supé-
rieures d’un cendré roux passant par demi-teintes à
un roux foncé qui est la couleur des côtés du cou,
du croupion et des pennes latérales de la queue; ce
même roux vif borde les scapulaires et forme sur
la poitrine, sur les flanes et sur l'abdomen, de
grandes taches qui occupent le centre de toutes
les plumes, frangées par un large bord blanc;
milieu du ventre et cuisses d’un blanc pur; rémiges
et pennes du milieu de la queue d’un brun foncé,
D’'ORNITHOLOGIE. 171
mais en dessous la queue est toute rousse, bec et
pieds bruns. Longueur, 9 pouces. Ze male.
|
La femelle, diffère par des nuances plus claires
et moins marquées.
Remarque. Les vieux des deux sexes n’ont jamais été
décrits.
Les jeunes de l'annee, diffèrent en ce que les
larges sourcils et toutes les parties mferieures ont
un fond blanc, où se dessine un grand nombre de
taches triangulaires d’un brun noirätre; sur la poi-
trine et sur les flancs sont quelques plumes d’un
roux vif dans le milieu, qui toutes sont frangées
d’un large bord blanc; milieu du ventre et ab-
domen toujours blancs. C’est alors
Turous pusius. Naum. F6ç. Nacht. t. 4. f. 8. mais point
le Turdus dubius de Bechstein, qui est un jeune de Pan-
née de l’espèce précédente, ou Turdus atrogularis.
Remarque. J'ai donné à cette espèce encore peu con-
nue, le nom d’un observateur distingué dans les annales
de l’Ornithologie. Elle est très-facile à reconnaître , dans
tous les âges, par la teinte brune foncée qui colore les
plumes de Porifice des oreilles; celle-ci est encore plus
marquée par les couleurs claires des sourcils et des plumes
de la gorge.
Habite : les parties orientales; se montre en Silésie et
en Autriche; plus commun en Hongrie, et probablement
aussi dans la Russie méridionale ; l'espèce se trouve aussi
en Dalmatie et dans le midi de Pitalie.
Nourriture et Propagation : inconnues.
272 MANUEL
11e. SECTION.—SAXICOLES.
Ils habitent toujours les rochers escarpés et les lieux
rocailleux des plus hautes montagnes ; nichent dans les
fentes des rocs et vivent solitaires ; leur nourriture se com-
pose presque uniquement d'insectes, mais aussi de baies;
ils diffèrent cependant des vrais T'raguets (le genre Saxi-
cola), par leur bec absolument semblable à celui des Mer-
Les proprement dits; le plus grand nombre tant indigènes
qu’exotiques , se reconnaît assez facilement aux couleurs
des pennes caudales , qui sont en grande partie rousses , et
dont les deux du milieu sont noires, tandis que la queue
des vrais traquets est le plus souvent colorée par grandes
masses de blanc. Ces merles saxicoles et les traquets qui y
tiennent de fort près, sont placés sur la limite qui sépare
le grand genre Turdus du genre plus nombreux encore de
Sylvia.
MERLE DE ROCHE.
TURDUS SAXATILIS. (Lar.)
Toute la tête et le haut du cou d’un bleu cen-
dré ou bleu de plomb; parties supérieures d’un
brun noirâtre; sur le milieu du dos un large espace
blanc; ailes et les deux pennes du milieu de la queue
brunes, les autres pennes caudales et les parties
inférieures d’un roux ardent ; couvertures infé-
rieures de la queue terminées de blanc. Longueur,
7 pouces 6 lignes. Le male adulte.
Les vieux males, ont le bleu cendré de la tête
et du cou très-pur, et sans aucune tache rousse.
La femelle, a toutes les parties supérieures d’un
brun terne; sur le dos quelques grandes taches
blanchâtres bordées de brun; la gorge et les cotés
D'ORNITHOLOGIE. 173
du eou d’un blanc pur; mais le plus souvent le
bord des plumes liseré de brun cendré; toutes les
autres parties inférieures d’un blanc roussätre ,
avec de fmes raies transversales à l'extrémité de
chaque plume ; queue d’un roux clair, les deux
pennes du milieu d’un brun cendre.
Les jeunes de l'année, diffèrent extraordinaire-
ment. Toutes les parties supérieures d’un brun
cendre clair, chaque plume terminée par une ta-
che plus ou moins grande d’un blanc grisâtre ; ré-
miges terminées de blanc ; couvertures des ailes
bordées de gris, et terminées de blanc ; queue
rousse, terminée de blanc; dessous du corps à
peu près comme dans /4 vreille femelle , mais varié
de beaucoup plus de blanc, qui se trouve efitre-
coupé de lignes bruries.
Le vieux male et la femelle.
Torpus saxariuis. Lath. Jnd. v. 1. p. 556. sp. 33. —
le mâle. —Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 586. le mâle.
t. 5. A. 1, et la femelle. t. 5. f. 2. — Lanivs ixrausrus
minor. Gmel. Syst. 1. p. 510. sp. 25. var. B. le vieux
mâle. — Le Mrrce De ROCHE. But. pl. ent. 562. le mâle.
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 104.— Srernprossez. Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 200. — Frisch. Vôget. t. 52.
vieux mâle. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 55. f. 99 et 100.
des vieux mûle et femetle. — Torco sassarie. Stor.
degli uccel. v.3.t. 296. mâle , et 297 femelle.
Femelle ou jeune.
Turpus saxaricis. Gmel. Syst. 1. p. 833. sp. 114. —
Tunpus ixraustus. Lath. Ind. vw. 1. p. 535. sp. 52. —
17/4 MANUEL
Laxivs ixrausrus. Gmel. Syst. 1. p. 510. Sp. 25. — Mrrre
DEROCHE. Briss. Or. v. 2. p. 258. Sp. 13.— Rock Turusa.
Lath. Syn. v. 5. p. 54. sp. 57. — Alb. Oùis. v. 3. t. 55.
A | \ » + #
Jeune male passant à l'âge fait.
Perir MrerLe DE ROCHE. Briss. Orn. v. 2. p. 240. sp. 14.
— Rock-Crow. Penn. A4rct. Zoo. v. 2. p. 250.
Remarque. LE MERLE RoCARD de Le Vaillant, Ois. d’Af.
v. 9. pl. 101, est une espèce distincte de celle-ci, sans
parler du MerLE EsPiONNEUR, qui diffère encore plus essen-
tellement.
Habite : les plus hautes montagnes rocaillenses ; en
Suisse, en Tyrol, Hongrie, Turquie, dans l’Archipel, sur
les Appenins, les Alpes et les Pyrénées; plus rafe sur les
bords de la Méditerranée; isolément sur les Vosges et au-
tresgautes montagnes de la France ; peu abondant en Al-
lemagne ; commun dans le nord de l'Italie.
Nourriture : scarabés , sauterelles et baies sauvages.
Propagation : niche dans les fentes des rochers ou sous
les débris amoncelés des rocs ; construit son nid de la
mousse des arbres; pond quatre œufs d’un bleu verdâtre
sans taches.
MERLE BLEU.
TURDUS CYANUS. (Gmer.)
Toutes les parties supérieures, les ailes et la
queue exceptées, d’un beau blen foncé; toutes les
parties inférieures également bleues, mais d'une
teinte plus claire; la gorge et le devant du cou
sans aucune tache , mais sur toutes les autres par-
ties inférieures se dessinent des croissans noirs
très-étroits , disposés vers le bout des plumes,
qui sont terminées par un second croissant blan-
D’ORNITHOLOGIE. 175
châtre; ailes et queue d’un noir profond; les pen-
nes de cette dernière et les couvertures alaires bor-
dées de bleu foncé; bec et pieds noirs. Longueur,
8 — pouces.
La femelle, a le bleu des parties supérieures
mêlé de brun et de cendré; les ailes et la queue
d’un brun noirâtre, toutes les pennes bordées d’un
cendré bleuâtre ; sur la gorge et sur le devant du
cou sont de grande taches roussätres ; les autres
parties inférieures sont rayées et variées de bleuä-
tre, de cendré et de brun. Les jeunes ont les par-
ties supérieures et inférieures du corps d'un brun
cendré, parsemé de petites taches blanchätres ; 1l
règne une légère teinte de bleuâtre sur le dos et
sur le cou; ailes et queue d'un brun noirtre.
TURDUS CYANUS. Gmel. Syst. 1. p. 854. Sp. 24.—Lath.
Ind. v. 1. p. 545. sp. 60. le mâle, —Tunpus sorrrarivs et
MANILLENSIS. Lath. nd. v. 1. sp. 61 et Ga. femelle et
jeune. — Le Merce sceu. Buff. Oùs. v. 5. p. 555. 4. 24.—
Id. pl. ent. 250. vieux mâle. — Edw. Ois. &. 18. vieux
mûle. — Soxiraime DE Manizee. Buff, Ois. pl. ent. 564. f: 2.
jeune. — Mere sourate. Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 106.
jeune. — BiuE, sociTary and PEXSIVE Tarusa. Lath. Syn.
v. 9. p. 91, 92 66 DD. — PASSERA SOHTARIA. 9107. deg. ucc.
v. 3. t. 310. — Brauwe Daosser. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 205.
Habite : le midi de la France, l'Espagne, la Sardaigne,
le Levant et l'Italie ; très-abondant dans les hautes vallées
du Piémont; moins commun dans le Tyrol; rare en Suisse,
plus encore dans les Vosges ; très-commun au delà des Ap-
penins. |
Nourriture : sauterelles, hannetons et autres insectes ;
aussi des baies sauvages.
176 MANUEL
Propagation : niche dans les fentes des rochers, sur
les faîtes des tours et des bâtimens antiques et isolés, quel-
quefois dans les creux des arbres; pond cinq ou six œufs
d’un blanc verdâtre , sans aucune tache.
GENRE DIX-SEPTIÈME.
CINCLE.— CINCLUS.(Becusr.)
BEc médiocre, tranchant, droit, élevé, comprimé
et arrondi par le bout; pointe de la mandibule
supérieure recourbée sur l’inférieure. Narinrs ba-
sales , latérales, concaves , longitudinalement fen-
dues, recouvertes par une membrane. Tère petite,
étroite par le haut; le front long et venant aboutir
aux narines. PrEps , trois doigts devant et un der-
rière , tarse plus long que le doigt du milieu; l'ex-
térieur soudé à sa base, les latéraux égaux. AILES,
la re. rémige très-courte, la 2°. moins longue
que la 3e. et la 4e., qui sont les plus longues.
Les cincles ou merles d’eau appartiennent indubitabie-
ment à la classe des oiseaux terrestres ; l'habitude qu’ils ont
de se submerger, et de marcher dans le lit même des ruis-
seaux , n’est point une raison pour les admettre parmi
les oiseaux qui vivent sur les grandes masses d’eau; la
place qu’ils doivent occuper est parmi les oiseaux chauteurs.
Ils vivent d'insectes aquatiques, se tiennent habituellement
le long des petits ruisseaux dont l’eau est très-limpide, et
pratiquent leurs nids sur les bords de ces ruisseaux. Les
sexes ne présentent point de différence marquée ; les jeunes
se distinguent par des teintes roussâtres; la mue n’a licu
qu’une fois dans l’année.
D'ORNITHOLOGIE. 177
Remarque. Le professeur Pallas a trouvé en Crimée un
cincle absolument de la taille et des formes de notre es-
pèce. Sa description succincte servira à compléter l’histoire
de ce genre.
Cinclus Pallasir : formés de notre cincle ; tout Je plu-
mage, sans exception, d’une seule nuance brune, couleur
de chocolat. D'un envoi fait par le professeur Pallas pen-
dant son séjour en Crimée, ce qui fait conjecturer que
l'espèce habite ce pays.
CINCLE PLONGEUR.
CINCLUS AQUATICUS. (Brcusr.}
Parties supérieures d’un brun foncé, teint de
cendré; gorge, devant du cou et poitrine d’un
blanc pur; ventre roux; bec noirâtre ; iris gris
de perle; pieds couleur de corne. Longueur, 7
pouces.
La femelle, a le dessus de la tête et la partie
postérieure du cou d’un cendré brun; moins de
blanc sur la poitrine ; parties inférieures d’un roux
jaunâtre.
Les jeunes de l'année, se distinguent par des
plumes grises qui couvrent la tête et la nuque; les
plumes du dos et du croupion sont frangées de
noirâtre , celles des ailes ont du blanc vers le bout ;
la couleur blanche des parties inférieures s'étend
jusque sur le milieu du ventre et vers l'abdomen ;
mais toutes ces plumes blanches se trouvent fine-
ment liserées de brun et de cendré.
Cixcrus aquaricus. Bescht. Naturg. Deutscht. w. 3.
p. 808. — Meyer, Tasschenb. Deutschl. v. 1. p. 207.—
Paarie [°. 12
158 MANUEL
Srurnus Cincius. Ginel. Syst. 1. p. 803. sp. 5. — Tunous
Cinezus. Lath. {nd. v. 1. p. 543. sp. 57.— LE MERLE D’Eau.
Le [r 4 t
Puf. Oùs. v. Br ps 194. 4. 11, — Id. pl ent. 940. —
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 260. — Warer Ouzez. Lath.
Syn. v. 5. p. 48. — Id. supp. p. 142.— Naum. Fôg. t. 72.
f. 114. femelle. — Warenspreeuw. Sepp. Nedert. Vog.
U. 1- LD; 29. |
Habite: en Suède, en Angleterre, en France, en Al-
lemagne , commun sur les Vosges, en Suisse, en Italie, le
long des ruisseaux d’une eau très-limpide. Il est sédentaire.
partout où il se trouve; mais accidentellement de passage
en Hollande.
Nourriture : insectes d’eau, demoiselles et leurs larves;
souvent du frai de truite. !
Propagation : construit, dans quelque lieu à l'écart,
un nid très-artistement entrelacé d'herbe et de mousse;
ce nid est recouvert d’un dôme de même matière ; pond
de quatre jusqu’à six œufs, d’un blanc pur.
GENRE DIX-HUITIÈME.
2 BEC-FIN.—-SYZLVTIA. (Larr.)
» Bec droit, grêle, en forme d’alène, base plus
levée que large; ‘pointe -de la mandibule supé-
rieuré souvent échancrée ; inférieure droite: Na-
pines basales , latérales , ovoïdes , à moitié fermées
par uné membrane. PiEps à taise plus long que le
doigt du milieu; trois doigts devant et un derrière;
l'extérieur soudé, à sa base, à celui du milieu
l’ongle du doigt de derrière de moyenne longueur,
D'ORNITHOLOGIE. 15d
plus court que ce doigt et arqué. Atzes : la 17e ré-
mige très-courte ou presque nulle, quelquefois nulle ;
la ae. de très peu moins longue que la 3e. , ou aussi
longue que celle-ci : grandes couvertures de beau
coup plus courtes que les rémiges.
Ce geure comprend les plus petites espèces d’oiseaux
qui vivent en Europe; il est composé de celles qui égayent
nos bocages par leur chant agréablement cadencé , souvent
très-mélodieux'; moins privilégiées sous le rapport de la
voix harmonieuse, sont celles qui vivent habituellement
sur les bords des eaux, à l’ombre des roseaux et des jones,
où ils se font remarquer par leur babil continuel qui
égaye des lieux peu favorisés par la nature; les unes et
les autres vivent le plus souvent cachées dans lépaisseur
des jones ou des bois et des taillis; elles se nourrissent uni-
quement de vers et d'insectes ailés qu’elles n’ont point l’ha-
bitude de saisir au vol, mais dont elles s'emparent en sau-
tillant de roseau en roseau ou de branche en branche, et
en vwisitant chaque feuille. Le plus grand nombre sont
oiseaux de passage qui viennent chez nous au printemps,
quelques-uns assez tard, et nous quittent dès les premiers
jours d'automne ; quelques-uns sont sédentaires dans les
climats méridionaux, où ils font régulièrement deux pontes,
ce qui a aussi lieu dans nos elimats, mais seulement chez
quelques espèces. Les mâles se distinguent plus ou moins
des femelles par des couleurs un peu vives, mais rarement
par une distribution différente ; chez les becs-fins qui ha-
bitent les bords des eaux, on ne voit presque aucune dif-
férence dans Ja livrée des sexes. La mue n’a lieu qu’une
fois l’année, et les couleurs du printemps diffèrent peu
de celles que l'oiseau porte après la mue d'automne; Je
jeune prend la livrée de l'adulte dès sa première mue
d’automne ; il perd alors toutes ses plumes du jeune âge.
Lorsque chez certaines espèces les couleurs du plumage
sont plus vives et plus pures au printemps qu’en automne,
180 MANUEL
après la mue, on ne doit attribuer qu’à l’action du jour
et des autres agens qui usent le bout des plumes ; il a été
fait mention, en d’autres endroits, de ces changemens, ainsi
que des causes qui les opèrent.
Remarque. Buffon, n’ayant point examiné soigneuse-
ment et comparé entre elles les différentes espèces de ses
fauvettes indigènes, a commis dans l’histoire de ces oi-
seaux un grand nombre d'erreurs; les descriptions qu’il
donne n’ont pas toujours rapport aux espèces qu'il a figu-
rées sous les mêmes noms dans ses planches enlumi-
nées; bien souvent il lui est arrivé d'attribuer quelques
habitudes d’une espèce à L'autre. Gérardin, en s’en rappor-
tant trop souvent au témoignage de Buffon, est tombé
dans les mêmes erreurs. L'ouvrage des oiseaux d’Alle-
lemagne de Bechstein est sous tous les rapports plus vrai
et plus exact, mais on y voit à regret quelques descrip-
tions à double emploi; de ce nombre sont Sylvia fruti-
cet, Sylvia albifrans, Sylvia fasciata, et Sylvia ni-
grifrons. Il n'a paru également que, dans beaucoup
d'endroits, la synonymie est susceptible de plus de pré-
cision. Dans la première édition j'ai placé la Rousse-
rolle (Turdus arundinaceus , Gmel. et Lath.) avec les
Mertes : des observations faites depuis sur la nature m'ont
prouvé que cet oiseau vit absolument comme toutes les
espèces de becs-fins qui fréquentent les bords des eaux.
M. Meyer, Vôg. Liv-und. Esthel. et M. Cuvier, Règne
anim. , paraissent aussi de cetie opinion, puisqu'ils ont
fait la réunion avant moi. J’ai aussi formé des Saæicoles
un genre distinct auquel ie conserve le nom déjà adopté
par MM. Vaillant et Cuvier, en les désignant sous celui de
Traquet. Le présent genre se compose et se divise très-
nettement en becs-fins proprement dits, dont la première
tribu habite les roseaux et vit le long des eaux; la se-
conde, sous le nom de Syévains, les bois et les bocages;
celle-ci se sous-divise en Roitelets et en Troglodytes. Je
place les riverains en tête du genre , parce que les deux
D’ORNITHOLOGIE. 181
premières espèces forment le passage aux oiseaux compris
dans le genre Merle ; on peut sectionner en divisions géo-
graphiques tous les autres sylvains étrangers.
7°. SECTION.—RIVERAINS.
Sommet de la tête déprimé ; ailes courtes, très-
arrondies; queue longue, toujours très - étagée,
souvent conique. Ils fréquentent les eaux, sur les
bords des fleuves et des marais, escaladent habi-
tuellement les cannes des jones et vivent d'insectes
qui se propagent dans les marais et parmi les jones.
Le chant ou le cri d'appel des mäles n’est pas ca-
dencé comme chez les bec-jins sylvains ; mais il
consiste plutôt en une espèce de craquement non
interrompu, peu mélodieux. Quelques espèces de
cette section semblent placées sur la limite qui sé-
pare les becs-fins, proprement dits, des vrais merles.
Plusieurs espèces exotiques, à longue queue étagée
et à ailes courtes, placées parmi les merles, doi-
vent faire partie de cette section ; mais point les
malures qui forment un genre.
BEC-FIN ROUSSEROLLE.
SYLVIA TURDOIDES. (Meyer.)
Tout le plumage supérieur, y compris la queue,
d’un brun roussätre ; parties inférieures d’un blanc
jaunâtre qui devient plus foncé vers les parties
postérieures; gorge blanchätre; une bande d’un
blanc jaunâtre passe au-dessus des yeux : le bec
est Jaune à sa racine, mais brun vers la pointe :
162 MANUEL
iris brun, entouré d’un cercle aurore; queue ar-
rondie. Longueur, 8 pouces.
La femelle ne diffère presque point du male.
SyLviA TuR9OÏDES. Meyer, Vüg. Liv-und Estland.
P. 110. — Turpus arunnivaceus. Gmel. Syst. 1. p. 854.
sp. 29.— Lath. Znd. v. à. P- 954. sp. 28.— Temm. Manuel
d’'Ornith., 1". édition, p. 96. — La RousseroLLe. Buff.
Oùs. v. 5. p. 295. 1. 18. — Id. pl. ent. 515. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 111. — Ren Tenusn. Latli. Sy22.
V. 9. p. 52. — Rnorprossez. Bescht. Naturg. Deutscht.
0. 5. p. 402. — Id. Tasschenb. Deut. p. 152. Meyer,
Tasschenb. v. 1. p. 202. — Naum. Vôg. t. 46. f. 105.
—— Gnoote Karaxivr. Sepp. Nedert. Vog. v. 2. t. p. 95.
Habite : les lacs, les étangs et les rivières dont les
hords sont couverts de roseaux et de jones; très-abondant
en Hoilande, commun dans quelques départemens de la
France et dans le Piémont ; plus rare en Allemagne.
Nourriture : demoiselles, mouches, cousins et autres
insectes aquatiques ; très-rarement des baies, et seulement
quand Ia nourriture des insectes vient à manquer.
Propagation : construit un nid artistement entrelacé
dans les cannes des joncs ; pond de trois jusqu’à cinq œufs
obtus, verdâtres , maculés de taches cendrées et noirâtres,
BEC-FIN RUBIGINEUX.
SYLVIA GALACTOTES. (Mrur.)
Tout le plumage supérieur, y compris la queue,
jusque près de son extrémité, d’un roux assez vif;
toutes les pennes latérales de la queue portent vers
le bout une grande tache d’un noir profond ; leur
, extrémité est d’un blanc pur; ailes d’un brun clair
D'ORNITHOLOGIE. 183
bordé de roussätre ; une bande brune va du bec à
l'œil, et un sourcil blanc passe au-dessus; toutes
les parties inférieures d’un blanc isabelle, qui se
nuance en roussâtre sur les flancs; demi-bec in-
férieur et pieds jaunâtres. Longueur , 6 pouces, 6
lignes. Le mâle.
La femelle, ne diffère presque point du male.
Remarque. Cette espèce, qui se rapproche beaucoup par
lés formes de la Rousserolle, est nouvelle ; M. Natterer ,
commissaire du cabinet impérial de Vienne, voyageur et
naturaliste distingué , en fit la découverte pendant son sé-
jour à Gibraltar ; il en tua plusieurs couples à Algésiras.
J'ignore si lespèce habite les roseaux et les bords des eaux,
je la range provisoirement dans cette section; car seule-
ment la connaissance des mœurs et des habitudes peut dé-
terminer au juste la place qu’on doit lui assigner, dans la
section des riverains ou bien des sylvains.
Habite : les provinces méridionaies de l’Espagne.
Nourriture et Propagation : inconnues.
BEC-FIN RIVERAIN.
SYLVIA FLUVIATILIS. (MEYER.)
Mandibule supérieure et les pointes du bec
brunes ; toutes les parties supérieures du plumage
unicolores ; gorge fortement grivelee.
Toutes les parties supérieures de couleur olivä-
tre nuancées de brun, mais säns aucune tache ;
gorge blanche , varié de nombréuses taches longi-
tudinales de couleur olivâtre; poitrine et côtés du
cou d’un blanc nuancé d'olivâtre; sur toutes les
184 MANUEL
plumes de ces parties une tache plus foncée en
fer de lance; flancs et abdomen d’un olivitre clair,
sans taches ; milieu du ventre d’un blanc pur;
couvertures inférieures de la queue d’un brun oli-
vâtre, toutes terminées par un grand espace blanc;
queue très-étagée; ongle de derrière le plus long
et le plus arqué : pieds couleur de chair livide.
Longueur, 5 pouces 4 lignes.
SyLvra FLUvIATILIS. Meyer , Tasschenb. Deut. v. 1.
p- 229. — Ïl paraît que la description de La FAUVErTE TA-
carie de Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 315, appartient
plutôt à cette espèce qu’à la suivante : celle de La FAUVETTE
FACBETÉE de Brisson ne peut se rapporter à aucune des
deux espèces. —Frussaxerr. Bechst. Tasschenb. Deut.v., 1.
p. 262. sp. 22.
Remarque. Cette espèce que M. Meyer a Le premier
fait connaître , et dont il eut la complaisance de m'envoyer
un individu, est fort rare en Allemagne. On ne connaît
point jusqu'ici le nid ni les œufs de cet oiseau. il a plu
dernièrement à M. Shintz de Zurich de citer le Bec-fin ri-
verain dans l’article et sur la planche qu'il donne du Bec-
fin verderotle (ou Sylvia palustris ); c’est sans doute
par erreur.
Habite : en Autriche et en Hongrie, le long des bords
du Danube.
BEC-FIN LOCUSTELLE.
SYLYIA LOCUSTELLA (Larn.)
Bec unicolor , fortement en aléne ; plumage su-
périeur varié de nombreuses taches ; queue unico-
lore jusqu'au bout; l’ongle postérieur plus court
que le doigt.
Toutes les parties supérieures d'une couleur oli-
D'ORNITHOLOGIE. 183
vâtre nuancée de brun, et variée de taches ovoiï-
des d’un brun noir; ces taches occupent le centre
de chaque plume; gorge, devant du cou et milieu
du ventre d’un blanc pur; sous la gorge une zone
de très-petites taches ovoides d’un brun foncé ;
couvertures inférieures de la queue d’un jaune
roussâtre avec des taches brunes qui suivent la
direction de la baguette; queue longue et très-éta-
gée. Longueur, 5 pouces. Le male.
La femelle, a les teintes moins vives, mais res-
semble pour le reste au mâle.
Syzvia Locusresca. Lath. Ind. v. 2. p. 515. sp. 25.—
L’Arougrre Locusrezze. Buf. Oùs. v. 5. p. 42. — Briss.
Orn. supp. t. 5. f. ».—Buff. pl. ent. 581. f. 3. Une re-
présentation très-exacte de la Locustèlle sous le nom de
Fauvette tachetée. N. B. (la description de cette Fau-
veite. Buf. v. 5. p. 149, n'appartient point à notre es-
pèce). — Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 567; mais les syno-
nymes n'y appartiennent point *. — GrasoPPER War-
BLER. Penn. 4ret. Zoot. v. 2. p. 419. — Penn. Brit.
Zoo. fol. p. 95. t. 9. f: 5. — Lath. Syn. v. 4. p. 429. —
HeuscnnecrEex Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 200.— Bechst. T'asschenb. Deut. v. 3. p. 502. sp. 23.
Naum. Füg. Nacht. 1. 26. f. 51.
Femarque. La pl. 46. f. 105. des oiseaux de Nauman,
est trop inexacte pour me permettre de la désigner comme
synonyme de cette espèce; la figure n’indique point ces
taches foncées qui constituent le caractère le plus apparent
* En effet la pl. d’Albin. v. 3. t. 266, que M. Cuvier cite en pre-
mier lieu, estune espèce exotique à bee et pieds rouges ; et la planche
de Noseman et Sepp. v. 2. t. 53 , représente très-exactement deux
individus de Sylvia pharagmitis, jeune.
180 MANUEL
dans ce bec-fin*. La Sylvia nævia de Latham et la Motà-
cilla nœvia de Gmel. n’appartiennent point à cette es-
pèce, quoiqu'on y ait placé comme synonyme la figure
trés-exacte de la pl. ent. 581. f. 5. Gérardin a simplement
copié la courte description de Brisson et de Buffon; tous
confondent cette espèce avec la précédente, comme avec
d’autres, qui ont la queue un peu fourchue. Il en résulte
qu’on doit proscrire la Sylvia næœvia des auteurs, de la
liste nominale des oiseaux.
Habite : en Autriche, en Hongrie, en Italie, dans le
midi de la France; rare en Angleterre et en Hollande. Vit
le long des bords des fleuves.
Nourriture : petits limacons, demoiselles, cousins,
petites mouches et autres insectes qui vivent dans les ro-
SEaux.
Propagation : niche dans les roseaux et dans les gran-
des touffes d’herbes.
BEC-FIN TRAPU.
SYLVIA CERTHIOLA. (Miur.)
Bec fort; mandibule supérieure noire; plumage
superieur varié de nombreuses taches; toutes les
pennes de la queue terminées en dessous d'un
grand espace cendré; ongle postérieur très-arque,
plus long que le doigt.
Toutes les parties supérieures d’une couleur oli-
* Lorsque je fis cette remarque dans la 1re. édition, je trouvai
que les méthodistes avaient eu tort de réunir la pl. 46. f. 105,
précitée dans la syÿnonymie de la Locustelle; depuis J'ai été con-
firmé dans mon opinion, puisque cette figure des oiseanx deNauman
représente très-exactement une espèce encore peu connue que je
décris sous le nom de Bec-fin verderolle, ou Sylvia palustris de
Bechstein.
D'ORNITHOLOGIE. 187
vâtre, nuancée de brun, et variée de taches ovoi-
des d’un brun noir; ces taches occupent le centre
de chaque plume ; gorge, devant du cou et milieu
du ventre d’un blanc pur; sous la gorge une zone
de très-petites taches ovoides d'un brun foncé;
flancs, abdomen et couvertures inférieures de la
queue d’un roux clair, les dernières terminées de
blanc pur ; queue longue, large et très-etagee ;
les pennes sont en dessous noirâtres et toutes sont
terminées par un grand espace d’un cendré blan-
châtre; mais, en dessus, il n’y a que la fine pointe
des pennes qui porte une petite tache cendrée.
Longueur , à pouces. Le mäle.
La femelle ne diffère que par des teintes moins
prononcées et moins pures.
Remarque. IX est si facile de confondre cette espèce
avec la précédente, que j'ai cru utile de placer un signe
précis de reconnaissance en tête de chaque espèce; les ca-
ractéres du bec, des pieds, et de la queue différemment
colorée , servent seuls de moyens, le plumage étant abso-
lument coloré et distribué de la même manière ; le Bec-
fin fluviatile sera toujours facile à reconnaître par son
plumage supérieur, sans taches. Le Bec-fin trapu semble
au premier abord plus ramassé par la largeur de sa queue,
tandis que la Locustetle paraît plus svelte et plus élancée,
Nous devons la première connaissance de cet oiseau au
professeur Pallas, quile décrit dans sa F'auna rossica, sous
le nom de Turdus cérihiota. A n'existe de louvrage
mentionné qu’un seul exemplaire, celui que Pallas a lé-
gué à M. le professeur Rudolphi à Berlin.
Habite : la Russie méridionale.
Nourriture et Propagation : inconnues.
188 MANUEL
BEC-FIN AQUATIQUE.
SYLVIA AQUATICA. (Laru.
Une bande d’un blanc jaunâtre passe au-dessus
des yeux; une semblable, mais plus large, va de
la racine du bec sur le milieu du crane; les deux
espaces entre ces trois bandes sont d’un brun noir :
nuque, côtés du cou, scapulaires et haut du dos
d'un gris légèrement teint de roussâätre avec de
grandes taches longitudinales noirâtres; ces taches
se trouvent seulement sur les scapulaires et sur le
haut du dos; de très-petites taches sont disposées
sur la nuque; croupion de couleur de pelure d’o-
gnon avec une longue tache noirâtre le long de
chaque baguette : pennes caudales acuminées ,
d’un brun foncé dans le milieu avec une large
bordure grisâtre, la plus extérieure grisätre bor-
dée de blanc. Queue fortement arrondie. Lon-
gueur, 4 pouces 6 lignes.
La femelle, à toutes les couleurs du plumage
, e.
d’une nuance plus claire.
SyYLviA aquarica. Lath. Ind. v. 2. p. 510. sp. 11. —
Moracirra AqQuarica. Gmel. Syst. 1. P. 993. sp. 98. —
SYLYIA SCHOENOBANUS. Scop. Ann. 1. n°. 235. — SYLyIA
SALICARIA. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 625. n°. 158.—
FauvErtE AQuaTIQUE. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 15.
P. 192. — Aquaric Warpzer. Lath. Syn. v. 4. p. 419. —
Bixsex Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 232.—
Raonsancer. Bechst. Tasschenb. p.185. sp. 19 —Naum.
Vôg. t. 47. f. 106.
D'ORNITHOLOGIE. 189
Habite : les roseaux les plus touffus le long des fleuves
et dans les marais; très-abondant en Italie, dans le Pié-
ment, quelquefois dans le midi de la France , moins abon-
dant en Allemagne ; très-rare et accidentellement en Hol-
lande.
Nourriture : petits scarabées, mouches, cousins et au-
tres insectes aquatiques.
1
BEC-FIN PHRAGMITE.
SYLVIA PHRAGMITIS. (Becusr.)
Sommet de la tête, dos et scapulaires d’un gris
olivätre, marqué sur le centre de chaque plume
de taches nuancées de brun; ces taches ont une
teinte noirâtre sur le sommet de la tête : au des-
sus des yeux une large bande d’un blanc jaunätre,
suivie d’une autre couleur noire; grandes couver-
tures des ailes noirâtres bordées de blanc jaunûtre;
partie inférieure du dos, croupion et couvertures
supérieures de la queue de couleur de pelure d’o-
gnon, mais sans taches longitudinales; queue d’une
seule couleur de brun cendre, les pennes arrondies;
sorge blanche; le reste des parties inférieures d’un
blanc jaunätre plus ou moins teint de roux clair;
queue légèrement arrondie. Longueur, 4 pouces
6 lignes.
Je n’ai jamais vu de différence bien marquée entre le
mâle et la fermette.
Les jeunes de l’année, se distinguent, en ce que
les sourcils sont d’un roussätre clair, que le liséré
qui borde les couvertures des ailes est également
roussâtre; la gorge est d’un blanc roussâtre, et la
190 MANUEL
poitrine est nuancée de cette couleur , mais variée
de très-petites taches lancéolées d’un brun clair.
Remarque. On ne peut être trop attentif à saisir les
dissemblances entre cette espèce et la précédente; il est
très-facile de les confondre; mes courtes descriptions ser-
viront cependant à les bien distinguer.
SyLvia Paracminis. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 635.
—14. Tasschenb. Deut. p. 186. sp. 20.—SEDGE WaARBLER.
Lath. Syn. v. 4. p. En Sp. 21. — Id. supp. p. 180. —
Penn. Aret. Zoot. v. 2. p. va Sp. M.— SonirrsAxGrR.
Meyer, Tasschenb. Pa V1. p.254 — Naum. F'ôg.
L. "ie f. 107. — Exkere radiens Sepp. Nedert. VFog.
EN RE Les jeunes, figure. exacte.
ie E6 Il est très-douteux qu’on doive considérer
la syzvia saricart de Lath. Ind. p.:516. sp. 26, comme
appartenant au Bec-fin phragmite; mais’ il est certain
que la Moracirra saricarrs de Linnée et de Gmelin , n’a au-
cun rapport ayec notre oiseau. Cependant les descriptions
très-exactes du Sedgebird de Pennant-et de Latham ap-
partiennent indubitablement à l'espèce du Bec-/fin phrag-
mile. Il faut rayer de la liste nominale l'indication latine
de la Sylvia salicaria, ou bien la placer avec un signe
de doute comme synonyme à la Sylvia arundinacea des
auteurs.
Habite : toutes les jonchaies et les vastes marais de la
Hollande, quelquefois le long des rivières; commun en
Angleterre; se trouve également en France et en Alle-
magne.
Noërpiiore : petits hannetons, limaçons, taons , cou-
sins et demoiselles.
Propagation : construit, en forme de panier, un nid
artistement entrelacé dans les roseaux, quelquefois sous
la racine des arbres ou dans ies saules sur le bord des eaux ;
pond cinq œufs d’un blanchâtre sale ou d’un cendré fauve,
D’ORNITHOLOGIE. 101
avec de petits points bruns qui sont le plus souvent réunis
en zone ; un trait fin et délié se trouve sur l’une ou Pautre
partie des œufs.
BEC-FIN DES ROSEAUX ov ÉFARVATTE.
SYLVIg ARUNDINACE A. (Laru.)
. CA r
Bec comprimé a la base ; plumage généralement
teint de roussätre *
Toutes les parties supérieures d’un brun roussä-
tre, d’une seule nuance et sans taches; les ailes
brunes bordées de brun olivâtre ; depuis la racine
du bec jusqu’au-dessus des yeux s'étend une étroité
bande d’un blanc jaunâtre; gorge d’un blanc pur ;
les autres parties inférieures d'un blanc jaunâtre
ou roussâtre , mais les flancs plus nuances de cette
dernière couleur ; queue longue, très-arrondie;
bec comprimé, plus haut que large dans toute sa
longueur. Longueur totale, à pouces I ou 2 lignes.
La femelle , ressemble en tout au 74e. Les jeu-
nes de l’année, n’ont point le trait blanchätre au-
dessus des yeux, les parties inférieures sont plus
nuancées de roussâtre, et les pieds ne prennent
leur teinte jaunâtre qu'avec la première mue. On
trouve souvent des individus fortement nuances de
roux assez foncé.
\A
_: SYLYIA ARUNDINACES. Lath. Jnd. v. 2. p. 510. sp. 12. —
MOoTAGILLA ARUNDINACEA. Gmel. Syst. 1. p. 992. Sp. 167.
* Cette diagnose est nécessaire pour distinguer Sylvia grundi-
nacea de Sylvia palustris, qu’il est si facile de confondre.
192 MANUEL
— Curnuca ARUNDINACES. Briss. Orn. v. 5. p. 558. sp. 5.
FAUVETTE DE ROSEAUX. Buff. Oùs. v. 5. p. 142. mais point
l'oiseau figuré par erreur sous ce nom, dans les pl.
ent. 581. f. 2, qui représente Sylvia hippolais. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 507. — Ren-Wrex. Lath. Syn. supp.
v. 1. p. 184. — Rnaonsancer. Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 295. — Id. Vôg. Deut. v. 2. Heft. p. 23. figure
très-exacte. —Naum. V6q. t. 46. f. 104. — Her Karra-
KIETJE. Sepp. Vedert. Vog. v. 2. t. p. 101.
Remarque. La BOUSCARLE DE PROVENCE, de Buffon, Os.
v. 5. p. 154 ét s& pl. ent. 655. f: 2, forme une espèce dis-
tincte.
Habite : toutes les jonchaies de la Hoilande, où il est
très-répandu ; également en France, en Allemagne et en
Angleterre, le long des bords des eaux; très-rare dans le
midi et dans les contrées orientales. On ne les trouve que
parmi les joncs qui bordent les rivières et les lacs, dans
l'épaisseur desquels il est toujours caché.
Nourriture : comme l'espèce précédente.
Propagation : construit un nid en forme de panier
oblong, artistement entrelacé dans les roseaux; pond qua=
tre ou cinq œufs d’un blanc verdâtre, avec des taches
vertes et brunes, qui sont plus nombreuses et plus rappro-
chées vers le gros bout.
BEC-FIN VERDEROLLE.
SYLVIA PALUSTRIS. (BEecusrt.)
Bec plus large que haut à sa base; plumage gé-
néralement teint d’olivatre.
Toutés les parties supérieures d’un brun oliva-
tre, un peu nuancé de verdâtre; les ailes brunes
bordées de cendré; depuis la racine du bec jus-
qu'au dessus des yeux s'étend une étroite bande
D'ORNITHOLOGIE. 193
d'un blanc jaunâtre; toutes les parties inférieures
et la queue absolument comme dans lespèce pré-
cédente , mais les teintes constamment un peu plus
claires; le bec large, deprimé à sa base, et généra-
lement dans toute sa longueur; mandibule infé-
:
rieure déprimée , jaunâtre. Longueur, 5 pouce:
1 ou 2 lignes. Le male et la femelle.
Remarque. Si je n’ayais la certitude des différences, dans
les habitudes, dans les mœurs etdansle chant, quidistinguent
ces deux espèces voisines, je n'aurais jamais , d’après la seule
vue d'individus montés, pu soupcouner leur dissemblance ;
il est très-diflicile de distinguer les espèces, sans avoir de
toutes deux un individu sous les yeux; Les seuls caractères
pris du bec sont des guides sûrs. Les synonymes sont :
SyLyia PaLustTRis. Bechst, Naturg. Deut. v. 3. p. 659.
t. 26.— Naum. Vôg. édit. èn-5°. &. 46. f. 105.— Sumprsax-
cer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 257. — Schintz.
Abbild. der cier. Heft. 1. pl. ret2. M. Schintz. est dans
l'erreur en indiquant à cet article le Bec-fin riverain du
Manuel, 1°. édition; l’oiseau que je désigne ici sous le
nom de Verderolle ne m'était point encore connu lors de
cette première édition.
Habite : les lieux humides et les bords des eaux cou-
verts de saules, jamais dans les roseaux; se pose le plus
souvent à découvert, sur les plus hautes tiges des chan-
vres Ou des buissons ; commun dans tout le-midi, le long
du Pô, et dans les contrées orientales, le long du Danube;
aussi en Suisse et dans quelques parties de l’Allemagne.
Nourriture : insectes et petites baies.
Propagation : construit avec art un nid de forme sphé-
rique, placé à terre parmi les racines des saules ou d’au-
tres buissons ; pond quatre ou cinq œufs, d’un cendré clair,
couvert de taches foncées et plus claires, d’un cendré
bleuâtre.
Panrie 1°, 12
194 MANUËL
BEC-FIN BOUSCARLE.
SYLVFIA CETTI. (MARMORA.)
Bec tres-faible à bords rentrés en dedans; plu-
mage généralement d'un brun très-foncé; queue à
pennes très-larges.
Toutes les parties supérieures de la tête, du
corps et des ailes, sont d'une seule teinte brune
foncée, légèrement nuancée de roux; pennes des
ailes et celles de la queue d’un brun noir; entre le
bec et l'œil est un petit trait cendré ; côtés du cou,
flancs, cuisses et abdomen d’un brun roux, moins
foncé que celui du dos; gorge, devant du cou et
milieu du ventre d’un blane pur; couvertures du
dessus de la queue rousses, terminées de blan-
châtre; queue large; le bout des pennes très -ar-
rondi; bec et pieds d’un brun clair. Longueur, 5
pouces. Les vieux mdûles et femelles.
Cetie espèce est figurée dans Buff. pf. ent. 655. f. 2.
sous le nom de Bouscarre, mais il n’en est point fait
mention dans le texte ni dans aucune citation. Voyez aussi
Usrexvozo ni riumE. Cetti. Uce. di Sardegna. p. 210.
Remarque. M. de la Marmora a rapporté cette espèce
de son voyage en Sardaigne, et M. Bonelli a eu la bonté
de me communiquer les individus.
Habite : la Sardaigne et probablement aussi d’autres
parties méridionales de l’Europe ; quelques individus ont
aussi été tués en Angleterre, ce qui me fait présumer que
l'espèce est plus répandue qu'on ne croit ; mais il est pro-
bable qu’elle a toujours été confondue avec l’Efarvatte .
(S. arundinacea), dont elle diffère cependant assez par
D'ORNITHOLOGIE. 195
la forme du bec , par la queue et par les couleurs du plu-
mage , pour la distinguer facilement. Elle habite toujours
le long des rivières, dans les buissons épineux. M. de la
Marmora dit qu’elle est sédentaire en Sardaigne, et n’e-
migre jamais.
Nourriture : très-petites mouches, cousins et autres
petits insectes qui vivent dans le voisinage des eaux.
11, SECTION.—SYLVAINS.
Ils fréquentent habituellement les bois, et se nourrissent
d'insectes, de baies et de vers. Le corps est svelte; Ja
queue qu’ils portent horizontalement est longue, large et
à pennes égales. Ils ont le bec droit, grêle ; comprimé à
la pointe. C’est parmi eux qu’on trouve les chantres mélo-
dieux de nos bocages.
BEC-FIN ROSSIGNOL.
SYLVIA LUSCINIA. (Larn.)
Toutes les parties supérieures d’un brun teint de
roux ; queue d'un roux de rouille ; gorge et ventre
blanchätres ; poitrine et flancs cendrés, La 1re, ré-
mige courte, la 2€. plus courte de trois lignes que
la 3°, et d’'égale longueur avec la 5e. Longueur
totale, 6 pouces 2 lignes. Male et femelle.
Varie, entièrement d’un blanc pur; d’un blane
nd A “ e LA
grisatre ou à plumage bigarré de quelques plumes
blanches; souvent aussi la tête blanche.
MoraciLLa LusCINIA. Gmel. Syst. 1. p.950.sp. 1.—Sycvyia
gusciniA. Lath. nd. v. 2. p. 506. sp. 1. — Le Rossrenor.
Buff, Ois. v. 5. p. 81. 1. 6. f. 1. — Id. pl. ent. 615. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 277. — Nicamiweazr. Lath.
Syn.v. 4. p. 408.— Nacricaz. Meyer, T'asschenb. Deut.
196 MANUEL
v. 10. 221. — Frisch. Fôg. t. 21. IDE A.— Naum. Vôg.
4 96: 77. \
Habite : les bois, les buissons et les jardins ; commun
dans presque toutes les parties de l’Europe , jusqu’en
Suède; émigre l'hiver en Égypte et en Syrie.
Nourriture : mouches et petites phalènes; baies du
groseillier, du sureau et autres.
Propagation : niche dans les buissons touffus, quel-
quefois à terre parmi des herbes ; pond quatre ou six œufs,
d’un vert olivâtre.
BEC-FIN PHILOMÉÈLE.
SYLVIA PHILOMELA.(BEcusrt.)
Parties supérieures d’un gris brun terne; sur
la poitrine du gris clair teint de gris plus foncé;
queue moins vivement colorée de roux que dans
l'espèce précédente ; gorge blanche entourée de
gris foncé. La 1rre. rémige presque nulle; la 2e.
presque d’égale longueur avec la 5e. et plus longue
que la 4e. Longueur totale, 6 pouces 6 lignes.
Mâle et femelle.
SyLviA PHILOMELA. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 507.
t. 35. f. 1. — Luscinra maso. Briss. Orn. v. 3. p. 400. À.
— MoraciLra LUSGINIA MasoR. Gmel. Sysé. 1. p. 950. sp. 1.
B.— Grosse crasuüxe. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 222. — Frisch. Fôget. &. 21. f. 1. B. — Der Srnosser.
Naum. Wôg. t. 26. f. 52.
Habite : en Silésie, Bohème, Poméranie, Franconie
et autres parties de l'Allemagne ; plus rare en France, et
jamais en Hollande. On la trouve dans les bois situés sur
des collines; dans les plaines, particulièrement le long des
ruisseaux.
D'ORNITHOLOGIE. 197
Nourriture : comme la précédeute.
Propagation : niche comme la précédente, mais plus
fréquemment dans des lieux bas et humides; pond des
œufs plus grands que ceux du rossignol, et d’un bran olive
teint de brun foncé.
BEC-FIN SOYEUX.
SYLVIA SERICEA. (NaTrERr.)
Toutes les parties supérieures, y compris la
queue et les ailes d’un gris brun terne; côtes du
cou et poitrine d’un cendré pur, se nuançant sur
les flancs en gris brun, et couvrant l'abdomen et
les couvertures inférieures de la queue de brun
pur; sourcils, tour des yeux, gorge et milieu du
ventre d’un blanc pur; queue un peu étagée ; la
re, rémige assez longue, la 2e. et la 32. étagées,
les 4e., 5e. et 6e. les plus longues. Longueur, 5
pouces 3 lignes. Male et femelle.
Remarque. Cette espèce est du nombre des oiseaux
nouvellement connus aux sciences naturelles;, M. Natte-
rer, commissaire du musée de Vienne , en fit la découverte
en Espagne , et lui donna le nom que nous adoptons , quoi-
qu’à dire vrai, son plumage ne soit pas plus soyeux que
celui du Rossignot et de la Philomèle ; cet oiseau, quoi-
que portant à peu près les mêmes couleurs que les deux
espèces précitées, se rapproche le plus , par les formes, du
Bec-fin coryphée de Vaillant. Je crois utile de dire en-
core qu’il est très-facile de distinguer les trois espèces
mentionnées ici, non-seulement par la taille, mais surtout
eu égard à la forme des ailes dont les pennes sont diffé-
remment étagées.
Habite : les provinces méridionales d'Espagne : com-
198 MANUEL
mun dans les buissons. M. Natterer tua plusieurs indivi-
dus sur la Brenta, lors de son séjour à Gibraltar.
Nourriture et Propagation : inconnues.
BEC-FIN ORPHÉE.
SYLVIA ORPHEA (Miur.)
La tête et les joues jusque derrière les yeux noi-
râtres ; sur l'occiput le noir se nuance en gris cen-
dre, et continue à dominer sur toutes les parties
supérieures; ailes noirâtres bordées de cendré brun ;
la penne extérieure de chaque côté de la queue
blanche dans toute sa longueur, mais la baguette
noire , avec l'extrémité des barbes intérieures cen-
drée; les autres pennes de la queue noirâtres, tou-
tes terminées de blanc; la gorge et le ventre d'un
blanc pur; la poitrine et les flancs d’un rose très-
clair ; l'abdomen et les couvertures inférieures de
la queue d’un roux clair ; quelques-unes des moyen-
nes couvertures supérieures de la queue rousse; la
mandibule inférieure du bec jaune à sa racine, la
supérieure noire fortement échancrée ; quelques
poils longs à la racine du bec , qui est fort, et long
de 8 ia Longueur, 6 pouces 3 lignes. Le vieux
male.
La femelle, n'a point de noir sur la tête, cette
couleur n'existe qu'entre l'œil et le bec; un petit
irait blanc aboutit à l'œil. Les parties supérieures
d’un cendré légèrement teint de roux; la penne ex-
térieure de la queue comme dans le mâle, les au-
ires d’un brun noirâtre; seulement la seconde de
D'ORNITHOLOGIE. 134
chaque côté terminée de blanc sale; une très -1é-
gère teinte de roux remplace sur la poitrine la
couleur rosée du mâle.
Les jeunes pendant la première annee , ressem-
blent à la femelle; 1l est même probable que le
vieux mäle perd en automne ses plumes noires,
car il est certain que dans le midi on ne voit en
automne aucun individu dont la tête est noirâtre ;
ne prendrait-on alors que de jeunes oiseaux, et
les vieux seraient-ils dejà émigrés à cette époque?
Je le suppose.
La Fauverre. Buñ. pl. ent. 559. f. 1. une femelle de
mon Bec-fin Orphée : mais le signalement des habitudes ,
Buff. description v. 5. p. 117, appartient au Bec-fin
Fauvette (Sylvia hortensis), si l’on en excepte cepen-
dant à la page 119 depuis la ligne 5 jusqu’à la ligne 24 in-
clusivement , où on trouve la description très-exacte d’une
femelle du Bec-fin Orphée. — La FAUVETTE PROPREMENT
Dire, Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 597.
Remarque. Cette confusion est cause que les métho-
distes et les eompilateurs n’ont jamais pu signaler exacte-
ment leur Sylvia hortensis, et que toutes les indications
avant celle de Bechstein doivent être rayées de la liste
des synonymes.
Habite: très-abondant en Italie, particulièrement en
Piémont et en Lombardie, également commun dans quel-
ques départemens méridionaux de la France et en Savoie;
accidentellement en Suisse, sur les Vosges et dans les Ar-
dennes; jamais dans le nord,
Nourriture : mouches, petites phalènes et baies.
Propagation : niche dans les buissons, souvent plu-
sieurs en un même lieu ; souvent aussi dans les feates des
200 | MANUEL
masures, dans des trous de murailles et sous les toits des
habitations isolées; pond quatre ou cinq œufs, presque
blancs marqués irrégulièrement de taches jaunâtres et de
petits points bruns.
BEC-FIN RAYÉ.
SYLVIA NISORIA. (BEcusr.)
Tête, joues, nuque et dos d’un cendré foncé,
scapulaires et croupion de cette couleur, mais
toutes les plumes terminées par une petite raie
brune et une autre blanche; ailes d’un cendré
plus clair ; queue d’un cendré foncé; la penne laté-
rale terminée par une tache blanche qui s'étend
sur la partie de la barbe intérieure ; sur la suivante
une tache blanche moins grande; la troisième et
quatrième seulement bordées et terminces intérieu-
rement de blanc; gorge, devant du cou, poitrine,
flancs et ahbdomen blanchâtres et rayés transversa-
lement de gris cendre ; milieu du ventre d’un blanc
pur; couvertures inférieures de la queue cendrées
avec de larges bordures blanches ; bec brun; iris
d’un jaune brillant. Longueur, G pouces 5 ou 6
hgnes. Le vieux mâle.
La femelle, a le cendré des parties supérieures
nuance de brun, point de fines raies transversales
brunes et blanches sur les scapulaires et sur le
croupion; les flancs légèrement nuancés de roussä-
tre; les taches à l'extrémité des pennes caudales
moins grandes et d’un blanchâtre terni.
Femarquc. J'ai donné à cette nouvelle espèce le nom
_D'ORNITHOLOGIE. 201
de Bec-fin rayé, parce qu'aucune autre espèce de ce genre
nombreux ne porte, comme celle-ci ,une multitude de raies
transversales sur les parties inférieures du corps.
SyLvia nISORIA. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 547. —
GESPERBTER GrAsmüCke. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 227. — Bechst. T'asschenb. Deut. p. 152. — Naum.
Vôg. t. 55. f. 67. Le jeune mäte.
Les jeunes avant leur mue, ont toutes les par-
ties supérieures et inférieures du corps marquées
. « LA
de nombreuses raies transversales d’un cendrée
brun; ils ont l'iris brun. J’oyez Naumax, loco
Citato.
Habite : les buissons et les taillis; plus particulièrement
répandues dans le nord , en Suède, dans les provinces du
nord de l'Allemagne et en Hongrie ; l'espèce est plus rare
en Autriche; se trouve aussi en Lombardie.
Nourriture : insectes. chenilles, vers et baies.
Propagation : niche dans les buissons touffus d’aubé-
pine; pond quatre où cinq œufs, d’un blanchätre marqué
de taches d’un cendré pourpré ou d’un cendré pur.
BEC-FIN A TÈTE NOIRE.
SEE AT RICA PELT À: (LaTH.)
Orbites des yeux eouverts de plumes ; le mâle,
une calotte noire ; la femelle, une calotte rousse ;
bec gros et fort.
Front, sommet de la tête et occiput d’un noir
profond; espace entre l'œil et le bec, cou et poi-
trine d’un gris cendré ; les autres parties supérieu-
res du corps, les ailes et la queue d’un cendré légè-
rement nuancé d’olivâtre; ventre et gorge d’un
203 MANUEE
cendré blanchätre; bec et pieds noirs. Longueur,
5 pouces à lignes. Le mâle.
La calotte qui recouvre la tête de /a femelle,
au lieu d'être noire comme celle dx méle, est
d’une couleur rousse ; l’espace entre l’œil et le bec,
ainsi que la gorge, est gris cendré ; toutes les par-
ties sup-rieures sont nuancées d’olivâtre; poitrine
et flancs d’un gris olivâtre; ventre d’un blanc lé-
sèrement teint de roux.
Moracirra arricapizra. Gmel. Syst. 1. p. 970. sp. 18.
— SYLVIA ArRICAPILLA. Lath. Jnd. v. 2. p. 508. sp. 6. —
Moracizra mosquira. Gmel. p. 970. sp. 104. {a femelle. —
La Fauverre 4 TÊTE NoiRE. Buff. Ois. v. 5. p. 125. €. 8. f. 1.
— Id. pl. ent. 580. f. 1 et 2. mâle et femetle. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 296.— Brack-Car. Lath. Syn. v. 4.
P- 415. — Aret. Zoo. v. 2. p. 418. — Brit. Zool. p. 101.
4. f: 5.— Carinera commuxe. Stor. deg. ucc. v. 4.
pl. 598. f. 1 et 2. deux mâles. — ScawanzkôPrice Gras-
MüCxE. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 225. — Frisch.
t. 25. f. 1. À. et B. — Naum. t. 54. f. 71 et 72. mâle ef
femelle.
Remarque. La Sylvia melanocephala forme une es-
péce distincte, qui ne se trouve point dans la 1°. édition,
où j'ai énuméré les synonymes avec ceux de la Sylvia
atricapilla.
Habite : depuis le nord, même depuis la Laponie jus-
que dans les provinces méridionales de la France et dans
le nord de l'Italie; commun en Allemagne et dans les par-
ties orientales ; très-rare au delà des Apennins et des Py-
rénées.
Nourrilure : mouches, cousins, chenilles, larves et
cocons d'insectes; également les baies du sureau, du gro-
seillier et autres.
D’'ORNITHOLOGHE. 203
Propagation : niche dans les buissons ; le plus habi-
tuellement dans ceux d’aubépine ; pond de quatre jusqu’à
six œufs assez gros, obtus, d’un jaune blanchâtre, nuancé de
roux et parsemé d’un petit nombre de taches plus foncées.
BEC-FIN MÉLANOCÉPHALE.
SYLVIA MELANOCEPHALA.(LaTu.)
Orbites nus ; le mâle, un capuchon noir; la fe-
melle, un capuchon cendre notratre ; bec assez gros
et fort.
Front, sommet de la tête, occiput, joues et ori-
fice des oreilles d’un noir profond ; gorge , devant
du cou et milieu du ventre blancs; nuque, dos,
flancs, abdomen et couvertures des ailes d’un gris
très-foncé ; ailes et queue noirâtres ; la penne exté-
rieure blanche en dehors et au bout; sur la 2°.
penne une petite tache blanche ; base de la mandi-
bule inférieure du bec, blanche; le reste noir;
pieds bruns ; nudité qui entoure les yeux d’un
rougeâtre clair; iris brun. Longueur, à pouces.
Le mâle.
Le capuchon qui enveloppe aussi toute la tête
chez la femelle, au lieu d’être d’un noir profond
comme celui du male, est d’une couleur cendrée
noirâtre ; le blanc des parties inférieures est moins
pur ; le cendré des parties supérieures plus brunä-
tre; et les ailes ainsi que les pennes caudales sont
d’un brun foncé; la nudité qui entoure les yeux
est la même que chez le mâle. Cette espèce a la
gorge blanche dans les deux sexes, et diffère en-
204 MANUEL
core de la suivante par le bec; il est cependant
facile de les confondre.
SYLvIA MELANOCEPHALA. Lath. nd. Orn. v. 2. p. 509.
Sp. 7. — MoTAciLLA MELANOCEPHALA. Gmel. Syst. 1. p. 970.
— Cetti, Uce. sard. p. 215.
Habite : seulement les parties les plus méridionales,
telles que le midi de l'Espagne, la Sardaigne et les états
napolitains. Quelques couples ont été tués par M. Natterer
à Algésiras, et près de Gibraltar.
Nourriture : petites mouches, cousins et larves d’in-
sectes; aussi de très-petites baies.
Propagation : niche dans les petits buissons, loin des
habitations; pond quatre ou cinq œufs, d’un blanc jau-
nâtre, marqué, presque sur toute lasurface de l'œuf, par
de très-petits points d’un jaunâtre plus foncé.
BEC-FIN SARDE.
SYLVIA SARDA. (Marmora.)
Orbites nues ; le mâle, d'un cendré noträtre sur
la gorge; la femelle, d’un cendre clair sur cette
partie; bec faible et court.
Front, sommet de la tête, joues et devant
du cou d'un cendrée noirâtre , plus profond au
front et près des yeux; manteau, dos et croupion
d'un cendré noirâtre; nuque, côtés du cou, poi-
trine et flancs d’une teinte plus claire, qui prend
un ton roussaätre ou vineux à la région des cuis-
ses; milieu du ventre d’un blanc légèrement teint
de vineux; ailes et toutes les pennes de la queue
noirâtres ; la seule penne caudale extérieure porte
un liséré blanc très-étroit; orbites des yeux nus,
D'ORNITHOLOGIE. 205
d’un beau vermillon; base de la mandibule infé-
rieure jaunâtre; le reste noir; pieds jaunûtres.
Longueur, 5 pouces. Le vieux mâle.
La femelle, diffère beaucoup par les teintes gé-
néralement plus claires ; il n’existe de couleur noire
qu'entre le bec et les yeux; tout le reste est d’un
ton cendré foncé; la seule penne extérieure de la
queue a un liséré très-fin comme dans le mâle ; les
parties inférieures ne diffèrent aussi que par des
teintes plus claires; sous la mandibule inférieure
du bec sont quelques petites plumes blanchätres.
Remarque. Nous devons à M. le chevalier de la Mar-
mora la connaissance de cette espèce nouvelle, décrite
dans les Annales de l'académie de Turin, mémoire lu le
28 août 1819; elle se rapproche beaucoup par le plumage
et par la nudité du cercle des yeux de la Sylvia mela-
nocephala , dont elle se distingue par son bec, qui est fai-
ble et grêle comme celui du Pittchou; on peut encore
trouver les moyens de la distinguer par la queue dont la
seule penne extérieure est lisérée , tandis que dans le Bec-
fin melanocéphate toute la barbe extérieure et le bout
des deux premières pennes sont blancs; la couleur de la
gorge sert aussi de moyen pour ne point confondre ces
deux espèces très-voisines.
Habite : les petits buissons dans les lieux incultes et
déserts; très-commun dans certains districts de la Sar-
daigne ; ne se trouvant jamais dans d’autres; vit proba-
blement aussi dans le royaume de Naples et en Sicile.
Nourriture : très-petites mouches et autres insectes
qui s’attachent aux feuilles.
Propagation : inconnue.
200 MANUEL
BEC-FIN FAUVETTE.
SYLVIA HORTE NSIS. (Brcusr.)
Toutes les parties supérieures d’un gris brun,
très-légèrement teint d'olivâtre; tour de l'œil blanc ;
sur la partie latérale du bas du cou un espace d’un
brun cendré pur ; gorge blanchâtre ; poitrine et
flancs d’un gris roussätre ; ventre blanc, et cette
couleur très-légèrement nuancée de gris roussâtre
sur les couvertures inférieures de la queue; besa
brun très-peu échancré; base de la mandibule in-
férieure jaunâtre; iris brun. Longueur, 5 pouces 5
lignes. Le mâle.
La femelle, a les teintes de la poitrine et des
flancs un peu moins foncées; du reste elle ressem-
ble en tout au mâle,
Varie accidentellement ; tout le plumage blan-
châtre ou tapiré de blanc; quelques individus ont
les parties supérieures plus nuancées d’olivatre ;
d’autres les ont plus tirant sur le gris.
Syzvyra nortewsis. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 524:
sp. 4. — Id. Tasschenb. Deut. p. 169. — La perte Fau-
verre. Buff. pl. ent. 550. f. 2. représentation très-cxacte
denotre fauvette des jardins.— Grave Grasnuücre. Meyer,
T'asschenb. Deut. v. 1. p. 224. — Naum. Vôgq. €. 53.
f 68. figuré peu exact. — Beccarico cExERINO. AS{or.
degt. ucc. v. 4. pl: 595. f. 1 et 2. — BrarmsLuirer. Sepp.
Nedert. Vog. v.2.4:p. 159.7 :
Remarque. Comme indications de légères variétés dans
le plumage de cet oiseau , on peut encore citer en tout ou
en partie les suivantes : VARIÉTÉ DE LA FAUVETTE, SONuini;,
D'ORNITHOLOGIE. 207
nouv. édit. de Buffon, v. 1. p. 295. — Nauman, V6g.
Deut. t. 55. f: 168. Pour ce qui concerne l’indication de
Motacilla hortensis, de Gmelin, ainsi que toutes celles
placées comme synonymes avec cette espèce nominale ; je
suis d'avis de les exclure de la nomenclature, afin de ne
plus donner matière aux doubles emplois.
Habite : plus particulièrement les contrées méridio-
nales; se trouve également dans presque tous les pays
tempérés de l’Europe; vit dans les buissons à la lisière des
bois situés dans les plaines et dans les jardins; abondant en
Hollande.
Nourriture : insectes et leurs larves; baies du gené-
vrier et autres.
Propagation : niche dans les buissons et dans les
haies; pond cinq ou six œufs blanchâtres ; parsemés de
taches et de points verdätres et grisâtres.
BEC-FIN GRISETTE.
SYLVIA CINERE A. (Laru.)
Sommet de la tête et espace entre l'œil et Île
bec cendrés; les autres parties du corps, d’un
gris fortement teint de roux; cette dernière cou-
leur domine principalement sur le haut du dos ;
ailes noirâtres, toutes leurs couvertures bordées
d’un roux très- vif, rémiges lisérées de cette cou-
leur, excepte l’extérieure qui est lisérée de blanc;
gorge, et miheu du ventre d’un blanc pur; poitrine
legèrement teinte de rose; flancs et abdomen d’un
gris roussatre ; queue d'un brun foncé; les pennes
d’égale longueur, excepté la plus extérieure qui
est beaucoup plus courte; celle-ci a la barbe exte-
rieure et le bout d'un blanc pur; la suivante est
205 MANUEL
seulement terminée de blanchâtre. Longueur, 5
pouces 6 lignes. Le male.
La femelle, a les teintes moins pures et les par-
ties supérieures plus nuancées de roux ; le blanc de
la gorge et de la penne extérieure de la queue
nuancée de roussâtre ; point de teinte rose sur la
poitrine.
Les Jeunes, ont encore plus de roux dans les
parties supérieures ; l’espace entre loœil et le bec
est blanc , et les bordures rousses des couvertures
alaires sont plus larges; la rémige extérieure est
lisérée de roussâtre au lieu de blanc.
SyLyia CIREREA. Lath. Znd. w. 1. p. 514. — Moracirra
SyLvua. Gmel. Syst. 1. p. 956. sp. 9. —Retz. Linn. Faun.
Suec. p. 256. n°. 258.— FAUVETTE GRISE Où GRISEITE. Buff.
Oùs. v. 5. p. 132. — Id. pl. ent. 559. f. 3. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 300. — Wuire Turoar. Lath. Syn.
v. 4. p. 428. Sp. 19. — Brit. Zool. p. 104. €. S. f. 4 —
Faure GramücKke. Bechst, Naturg. Deut. v. 3. p. 554. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 225. —1Id. Fôg. Deut.
v. 1. Heft. 14. — Naum. Vôg. t. 55. f. 69. — Riervins.
Sepp, Nederl. Vog. v. 5.1. p. 97.
Remarque. Le jeune oiseau de l’année est très-exac-
tement représenté dans Buffon, pt. ent. 581. f. 1. sous le
faux nom de Fauvette rousse. N. B. la description qui
accompagne cette planche appartient à la véritable petite
Fauvette rousse ou véloce, notre Sylvia rufa.
Habite : les haies et les taillis; en France, en Alle-
imagne ; très-abondant en Hollande; vit très-avant dans le
nord, etse trouve dans les parties Les plus chaudes du midi;
commun en Sardaigne.
Nourriture : mouches, petits scarabées , larves d’in-
sectes et petites chenilles rases.
; D'ORNITHOLOGIE. 209
Propagation : niche dans les buissons d’aubépine et
dans les taillis touffus ; pond cinq ou six œufs, d’un gris
verdâtre moucheté de nombreuses taches roussâtres et oli-
vâtres.
BEC-FIN BABILLAR D.
SYLVIA CURRUCA. (Laru.)
Tout le haut de la tête d'un cendré pur ; espace
entre l'œil et le bec et les plumes qui couvrent
orifice des oreilles, d’un cendré plus foncé ; nuque,
manteau et croupion d’un cendre brun; ailes brunes
bordées de cendré brun; queue noirûtre, la penne
exterieure cendrée, bordée et terminée de blanc,
mais blanche sur toute la barbe extérieure; les
deux suivantes seulement terminées par une petite
tache blanche ; poitrine , flancs et abdomen d’un
blanc très-légèrement teint de roussatre ; le reste
des parties inférieures d’un blanc pur. Longueur ,
5 pouces.
La femelle ne se distingue point du male.
SyLvia curRuCA. Lath. Znd. v. 2. p. 509. sp. 9. — Cur-
RUCA GARRULA. Briss. Orn. v. 5. p. 584. Sp. 7. — SyLvIA
GARRULA. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 540. t. 16. —
Moracicca Dumerorum. Gmel. Syst. 1. p. 985. sp. 31. —
SyLvia Dumeronum. Lath. Ind. v. 2. p. 522. sp. 45. —
Moracizza GarruLAa. Retz. Linn. Faun. Suec. p. 254.
n°. 255. — La FAUvETTE BABILLARDE. Buff, Ois. v. 5. p. 155.
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 2099. — Baruine WansLer.
Lath. Syn. v. 4. p. 417. — Karura. Penn. Arct. Zoot.
v. 2. p. 422. U. — Wire BREAsTED Wanscer. Lath. Syn.
v. 4. p. 447. sp. 41. — Kiarrer Gnasuücxe. Meyer, Tas-
schenb. Deut. v. 1. p. 226. — Frisch. Vogel. Deut. t. ar.
Pantie 1". 14
210 MANUEL
f. 2. À. figure très-exacte. — Naum. t. 54. f. mo. figure.
très-exacte.
Remarque. Comme citations douteuses et très-défec-
tueuses, on peut énumérer les suivantes.
Moracizra cuRRUuCA. Gmel. Syst. 1. p. 054. sp. 6.—
La FAUVENTE BABILLARDE. Buff. Ois. pl. ent. 580. f. 3.
Habite : les provinces tempérées de l’Europe ; ne se
répand guère plus avant dans le nord que la Suède ; égale-
ment abondant en Asie.
Nourriture : mouches, chenilles et autres insectes ,
leurs larves et leurs œufs.
Propagation : niche dans les buissons épineux, dans
les haies et les taillis; pond cinq œufs , d’un blanc verdâtre
avec des taches bleuâtres et brunûtres.
BEC-FIN A LUNETTES.
SYLVIA CONSPICILLAT A. (MarMoRra.)
Sommet de la tête et joues d’un cendrée pur ; es-
‘pace entre l'œil et le bec noir; cette couleur en-
toure aussi le cercle blanc des yeux; manteau et
dos d’un roux vineux; ailes noirâtres, toutes leurs
couvertures bordées d’un roux vif; gorge d'un
blanc pur, toutes les autres parties inférieures
d’une teinte vineuse claire sur le milieu du ventre,
mais roussâtre sur les flancs ; queue arrondie noiï-
râtre ; la penne extérieure presque entièrement
blanche ; la 2e. terminée par une grande tache
blanche, et la 3°. par une très-petite; bec jaune à
la base et noir à la pointe; pieds jaunâtres; 1ris
brun. Longueur , 4 pouces 4 lignes. Le vieux mâle
au printemps.
D'ORNITHOLOGIE. 512
La femelle, difficile à distinguer du müûle , a les
teintes un peu moins vives et le vineux de la poi-
trine moins pur; l’espace entre le bec et les yeux
ainsi qu'une partie de la région ophthalmique ,
sont aussi moins noires , mais toujours (l’un cendré
noirâtre.
Remarque. Nous devons encore la connaissance de
cette nouvelle espèce à M. le chevalier de la Marmora,
qui en a donné la description dans son mémoire lu à l’a-
cadémie de Turin, le 28 août 1819. Cette belle espèce
ressemble beaucoup au Bec-fin grisette (S. cinerea) ;
mais elle s’en distingue par sa très-petite taille, par des
couleurs plus vives et plus pures, et par les espèces de lu-
nettes noires sur les yeux, aussi par la queue plus étagée
et la couleur des pennes. Ses habitudes sont celles de la
Grisetle qui vit également dans les lieux où habite celle-ci.
Habite : elle n’a encore été trouvée qu'en Sardaigne,
où on la voit presque dans tous les lieux couverts de buis-
sons ou de bois; il est assez probable qu’elle habite aussi
tout le midi de l’Italie ; point encore observée dans le nord
de l'Italie, ni en France.
Nourriture et Propagation : me sont inconnues.
BEC-FIN PITTE-CHOU.
SYLVIA PROVINCIALIS. (GmeL.)
Toutes les parties supérieures, à l’exception de
la queue d'un beau gris foncé; gorge, poitrine et
flancs d’un rougeätre pourpre ou couleur lie de
vin ; milieu du ventre blanc; queue très-longue,
d'un brun noirâtre, la seule penne extérieure ter-
minée de blanc; pennes des ailes cendrées extérieu-
rement , mais noires sur les barbes intérieures; ailes
2; MANUEL
très-courtes; pieds jaunâtres; bec noir, mais d'un
blanc jaunâtre à sa base; iris brun. Longueur, 5
pouces. Le vieux mâle.
La femelle, à généralement des teintes un peu
plus päles et moins vives ; on remarque sur sa
gorge un plus grand nombre de fines stries blan-
châtres que chez le mâle, qui, étant très-vieux,
n’en porte souvent plus aucune trace.
Les jeunes de l’année, ont un plus grand nom-
bre de petites raies à la gorge, et les parties infe-
rieures sont tapirées de plumes blanchâtres.
Moracizca Provincracis. Gmel. Syst. 1. p. 958. sp. Gr.
Sycvia Darrrorpiensis. Lath. Ind. v. 2. p. 517. sp. 51.—
Montag. Transac. of the Linn. society. v. 7. p. 880 et
©. 9. p. 191.—LE Prrre-caovu DE Provence. Buff. Ois. v. 5.
p. 158.— Hd. pl. ent. 655. fig. 1. figure assez exacte.—
Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 15. p. 155. — Dartronn
Warszer. Lath. Syn. v. 4. p. 455.
Habite : les contrées méridionales le long de la Médi-
terranée ; abondant en Espagne et dans le midi de PIta-
lie; plus rare au centre de la France et en Angletere ; ja-
mais vu en Allemagne, ni en Hollande.
Nourriture : irès-petites mouches et autres insectes
qui s’attachent aux feuilles.
Propagation : niche dans les buissons touffus à quel-
que distance de terre et dans l’épaisseur du feuillage; pond
quatre ou six œufs, d’un blanchâtre marqué d’un grand
nombre de petits points bruns et cendrés dont la réunion
forme souvent une zone vers le gros bout,
D'ORNITHOLOGIE. 18
BEC-FIN PASSERINETTE.
SYLVIA PASSERINA. (Lartu.)
Sommet de la tête, joues, nuque et côtés du
cou d’un cendré très-clair; parties supérieures du
corps d’un cendré olivätre ; mais toutes les cou-
vertures frangées de roussâtre; devant du cou,
poitrine et flancs d’un roux très-clair; gorge, mi-
lieu du ventre et abdomen d’un blanc pur; pennes
de la queue d’un eendré clair, toutes, excepté les
quatre du milieu, terminées de blanc pur; les
deux extérieures ont un grand espace blanc vers
le bout , et la barbe extérieure est entièrement de
cette couleur; iris brun ; mandibule supérieure du
bec brune, inférieure blanche; pieds bruns. Lon-
gueur, 4 pouces 6 lignes. Le vieux mäle. I n'a
jamais été décrit.
La vieille femelle, a toutes les parties supérieu-
res d’une seule nuance de cendre légèrement rous-
sâtre; un peu de cendré pur se dessine sur les
joues, la gorge et le milieu du ventre blancs; tou-
tes les autres parties inférieures d’un roussätre très-
clair; pennes de la queue roussâtres vers la pointe ,
les quatre du milieu exceptées, qui ont du blanc à
Ja fine pointe ; la seule penne extérieure est comme
chez le mâle. En cet état on reconnait
SYLVIA PASSERINA. Gmel. Syst. 1. p. 954. — Lath. Ind.
v. 2. p. 508. sp. 5. — Curauca minor. Briss. Orn. v. 5.
p. 374. — La PAsseRINETTE. Bu. Oùs. v. 5. p. 123. — Xi.
pl. ent. 559. f. 2. — Passerixe Warren. Lath. Sym. à. 4.
p. 414. sp. 4.
214 MANUEL
Les jeunes de l'annee , se distinguent en ce qu'ils
ont plus de roussâtre sur le dos; toutes les plumes
des ailes et de la queue sont frangées de roux.
Remarque. Tous les auteurs donnent une mesure trop
forte à cet oiseau ; ils le signalent pour avoir 5 pouces 3 li-
gnes en longueur totale; mais ses plus fortes dimensions
n’excèdent jamais 4 pouces 6 lignes ; la planche de Buffon
est sous ce rapport très-défectueuse, quoiqu’elle repré-
sente une figure assez exacte de la vieille femelle.
Habite : les plaines cisalpines, le midi de PItalie, la
Sardaigne et le midi de l'Espagne ; assez commun en Lom-
bardie, dans les buissons proches du Pô; M. Natterer tua
de ces oiseaux à Saint-Rocco, dans le royaume de Gre-
nade ; ils sont aussi communs en Portugal.
Nourriture : très-petites mouches et petits insectes qui
s’attachent au feuillage.
Propagation : inconnue.
BEC-FIN SUBALPIN.
SYLVIA SUBALPINA. (BonEezzr.)
Sommet de la tête, joues, nuque, dos et sca-
pulaires d’un joli cendré pur; côtés du cou nuan-
cés de cendré et de vineux; gorge, devant du
cou, poitrine, flancs et abdomen d’une belle cou-
leur vineuse; milieu du ventre d’un blanc très-pur;
ailes d’un cendré noir, toutes les pennes et les
couvertures bordées par du cendré roux; queue à
peu près noire, légèrement arrondie; la penne ex-
térieure blanche en dehors et au bout, toutes les
autres terminées de blanc pur; bec brun dessus,
et noir en dessous; pieds bruns. Longueur , 4 pou-
ces 6 lignes. La vieille femelle au printemps.
D'ORNITHOLOGIE. 219
Remarque. Cette nouvelle espèce m'a été communi-
quée par M. le professeur Bonelli, directeur du muséum
d'histoire naturelle à Turin; je crois que l'individu déposé
dans les galeries de ce cabinet est jusqu’à présent unique;
il a été trouvé près de la ville de Turin ; d’autres on été
vus dans les environs de Gênes. L’espèce paraît être rare,
vu qu’on ne l’a point encore trouvée dans ces contrées où
les recherches, grâces au zèle de M. Bonelli, ont été faites
avec tant d’exactitude et de soins. On ne connaît point en-
core la livrée du mâle; l'individu tué dans les environs
de Turin est une femelle. M. Bonelli se propose de publier
quelques notices sur cet oiseau dans les mémoires de la-
cadémie de cette année.
BEC-FIN ROUGE-GORGE.
SYLVIA RUBECULA. (Laru.)
Haut de la tête et parties supérieures d’un gris
brun légèrement teint d’olivâtre; front, espace en-
tre l’œil et le bec, devant du cou et poitrine d’un
roux ardent; ce roux est entouré de chaque côté
du cou de gris cendré; flancs d’un cendre olivätre ;
ventre d’un blanc pur; iris d’un noir brillant. Lon-
gueur, à pouces 9 lignes.
Les vieux, ont souvent des taches rousses sur
les grandes couvertures des ailes.
La femelle , a toutes les parties supérieures d'un
brun cendre; le roux de la poitrine est plus terne
et le gris qui lentoure est moins apparent.
Les jeunes avant leur première mue, ont les parties
supérieures d’un gris olivâtre avec de petites raies
et des taches triangulaires d’un roux sale, dispo-
sées à l'extrémité de chaque plume; gorge et de-
216 MANUEL
vant du cou légèrement nuancés de roussâtre, et
variés de petites raies d’un brun olivâtre; ventre
d’un blanc sale, onde de gris olivâtre.
Varie accidentellement; d'un blanc pur ou gri-
sâtre ; quelquefois à ventre blanc et ailes jaunä-
tres; varié plus ou moins de blanc, ou la tête en-
tièrement blanche; le plus souvent à ailes ou pen-
nes de la queue blanches. ai
Moracicra RuBECULA. Gmel. Sysf. 1. p. 993: sp. 45. —
Syzvia RUBECULA. Lath. Ind. v. 2. p. 520. sp. 42.—Rowce-
corGE. Buff. Ois. v. 5. p. 196. t. 11. — Id. pl. ent. 561.
f. 1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 251.— Rensreasr. Lath.
Syn. v. 4. p. 442. — Brit. Zool. t. S. 2. — ROTHBRUSTI-
cer Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 238. —
Id. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 5. — Frisch. Füg. t. 19. f. 1.
— Naum. £. 55. f. 55.
Habite : les forêts tant noires que vertes, jusque bien
avant dans le nord; se rencontre souvent dans le voisi-
nage des eaux; très-abondant en France et en Hollande.
Nourriture :vermisseaux, mouches et baies.
Propagation : niche à terre, dans la mousse ou dans
les herbes ; très-souvent dans les trous des arbres ou entre
les racines; pond de quatre jusqu’à sept œufs, d’un blanc
jaunâtre avec des taches ondées et des raies brunes.
BEC-FIN GORGE BLEUE.
SYLVIA SUECICA. (Laru.)
un
Parties supérieures d’un cendré Brun; gorge et
devant du cou d’un bleu d'azur; au centre de cette
couleur un grand espace d’un blanc pur; au-des-
sous de Ja couleur bleue s'étend une zone noire,
puis une étroite bande blanche qui est suivie d’une
D'ORNITHOLOGIE. 217
autre plus large de couleur rousse; ventre et ab-
domen blancs; la moitié de la queue rousse, l’ex-
trémité noire. Longueur, 5 pouces G lignes. Ze
mâle adulte.
Le trèsvieux mâle, a une raie blanche au-des-
sus des yeux, suivie d’une autre noire; point d'es-
pace blanc sur la gorge; du noir bleuâtre entre
l’œil et le bec; la bande rousse de la poitrine beau-
coup plus large; celle-ci et l’origine des pennes de
la queue d’un roux plus vif.
La femelle, ressemble au mâle dans les parties
supérieures; le cou a de chaque coté une raie lon-
gitudinale, noirâtre , qui se réunit sur le haut de
la poitrine en un large espace noirätre teint de
cendré; sur le milieu du cou est une grande tache
d’un blanc pur; flancs nuancés d’olivâtre; le reste
des parties mférieures blanchâtre. Les tres -vieilles
Jemelles ont quelquefois Ta gorge d’un bleu très-
clair. Les jeunes ont le plumage brun taché de
blanchâtre; tous ont un grand espace blanc sur
la gorge.
MoraciLra suecica. Gmel. Syst. 1. p. 939. Sp. 57.
— SyLvia suzcica. Lath. Ind. v. 2. p. 521. sp. 45. —
SYLYIA CYANECULA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 240.
La GorGr-BLEUE. Buff. Oés. v. 5. p. 206. €. 12. — Id. pt.
ent. G10. f. 1. très-vicux mâle. f. 2. variété acciden-
telle; et f: 5. femelle, et pl. 561. f. 2. mûle. — Gérarû.
Tab. élém. v. 1. p. 275. — Biev ruroaTeb Wanrvrer. Lath.
Syn. v. 4. p. 444. — BEca-rico caramaro. Stor. deg. ucc.
v. 4. pl. 597. Naum. t. 56. f. 78 et 79. — Frisch. £. 19.
f. 5et 4.
215 MANUEL
Habite : dans les mêmes contrées que l’espèce précé-
dente, mais plus particulièrement le long des lisières des
forêts ; plus rare en France et en Hollande que la précé-
dente.
Nourriture : mouches, larves d’insectes, vers de terre
et autres.
Propagation : niche dans les buissons et dans les trous
des arbres ; pond six œufs d’un bleu verdûtre.
BEC-FIN ROUGE-QUEUE.
SYLVIA TITHYS. (Scopozr.)
Parties supérieures d’un cendré bleuâtre ; espace
entre le bec et l'œil, joues, gorge et poitrine d’un
noir profond ; le noir se nuance en eendré bleuâtre
sur le ventre, et ce bleu domine sur les flancs ;
abdomen blanchâtre ; couvertures inférieures de
la queue, croupion et pennes caudales d’un roux
ardent ; les deux pennes du milieu brunes; grandes
couvertures des ailes bordées de blanc pur ; la ré-
mige extérieure courte; la 2e. de six lignes plus
courte que la 4°. et la 5e., qui sont les plus lon-
gues, et cette 2°. rémige d’égale longueur avec la
7°. Longueur totale , 5 pouces 3 lignes. Le vieux
male. |
La femelle, a les parties supérieures d’un cendre
terne ; les parties inférieures d’un cendré plus
clair et passant au blanchâtre vers l’anus; couver-
tures et pennes des ailes noirâtres bordées de gris
cendré; les couvertures inférieures de la queue
d'un roux jaunâtre; le croupion et les pennes cau-
dales d’un roux plus terne que chez le male.
D'ORNITHOLOGTE 219
Les jeunes, ressemblent jusqu'au printemps aux
femelles ; les sexes dans cet âge se distinguent en
ce que la femelle a toujours les parties supérieures
et inférieures du corps d’un cendré plus clair, et
le croupion moins ardent que /e male.
Moracicra arrara. Gmel. Syst. 1. p. 988. sp. 162. £e
vieux mâle. — Mortacirca GIBRALTARIENSIS. Îd. p. 987.
sp. 160. de vieux mâûle.— Sxivia rrrnys. Lath. Ind. v. 2.
p. 512. sp. 16. — Syrvia GiBRALTARIENSIS et ATRATA. Id.
sp. 17 et 21.— Syivia mrrays. Scopoli. Ann. hist. nat. 1.
n°. 233. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 241. —
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 597. mâle et femelle. —
Moracizza pHoeniCuRUSs. Gimel. Syst. 1. p. 987. sp. 54.
var. D. — Moracizra mrrays. Retz. Linn. Faun. Suec.
p. 262. sp. 246. da femelle. — Lx Roucr-queus. Buff.
Oùs. v. 5. p. 180. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 285.
jeunes ct p. 286. à la ligne 9. le vieux mâle. —
Scawantze RorascawanTz. Naum. Vôg. t. 57. f. 82 et 85.
— BLicr REDTAIL. Lath. Syn. v. 4. p. 426. sp. 16.
Remarque. Moracirra Ertrnacus. Linn. Syst. 12. p.555;
et Retz. Linn. Faun. Suec. n. 2/45, ainsi que MoracicLra
OCHRURA. Gmel. p.978, sont des descriptions trop em-
brouillées et confondues avec l’espèce de Particle suivant ;
il en est de même du GREY REDSrART et du REDTAIL WABBLER
de Pennant Aret. Zoot. et du ReD Trait wargrer, de Lath.
Syn. p. 425. Il est préférable de proscrire de la liste no-
minale des oiseaux toutes ces indications tronquées et à
double emploi.
Habite : jusque fort avant dans le nord ; se trouve
dans les lieux rocailleux; plus rare dans les plaines; vit
aux environs des masures et des vieux châteaux isolés;
très-rare et accidentellement en Hollande.
Nourriture : vers, insectes ct leurs larves, ainsi que
différentes espèces de baies.
220 MANUEL
Propagation : niche dans les fentes des rochers ou des
masures, quelquefois sous les toits des maisons et des clo-
chers; pond jusqu’à six œufs, d’un blanc pur et luisant.
BEC-FIN DE MURAILLES.
SYLVIA PHOENICURUS (Laru.)
Front et sourcils d’un blanc pur; petite bande
sur la racine du bec, espace entre celui-ci et l'œil;
gorge et haut du cou d’un noir profond; tête et
haut du dos d’un cendré bleuâtre; poitrine, flancs,
croupion et pennes latérales de la queue d’un roux
brillant; abdomen blanchôtre; couvertures inférieu-
res de la queue d’un roux clair; les deux pennes du
milieu brunes; la 1re. rémige courte, la 2e. de
quatre lignes plus courte que la 3e. qui est la plus
longue, et cette 2°. rémige d’égale longueur avec
la 6e. Longueur totale, 5 pouces 3 lignes. Le
vieux male.
La femelle , est facile a confondre avec celle de
l'espèce précédente. Parties supérieures d’un gris
fortement nuancé de roussâtre, grandes couvertu-
res des ailes bordées de jaune roussâtre ; gorge
blanche ; poitrine et flan ces roussâtres; ventre blan-
châtre; couvertures du dessous de la queue d’un
roux pâle. Les très-vieilles , ont la gorge noirâtre
tachetée de roussätre.
Les jeunes mâles de l’année , n’ont point de blanc
au front; le noir de la gorge maculé de lignes
blanchâtres ; le roux de la poitrine varie de blanc ;
D'ORNITHOLOCTE.
parties supérieures d’un cendré roussätre ; couver-
tures et pennes des ailes bordées de roux.
21
Les jeunes femelles, se distinguent du rossignol,
Motacilla luscinia, par le bec et les pieds qui
sont noirs, et les deux pennes du milieu de la
queue qui sont toujours d’un brun noirätre.
Remarque. L'on ne peut guère distinguer plus infailli-
blement cette espèce, ainsi qu'un grand nombre d’autres
qui se ressemblent, que par l’examen de la longueur res-
pective entre les grandes pennes des ailes ou rémiges, ca-
ractère que j'ai toujours soigneusement indiqué. Pour faire
usage de cette marque distinctive , il est nécessaire que
l'oiseau ait accompli sa mue.
Moracicca PHognicurus. Gmel. Syst. 1. p. 987. sp. 54.
— Svzvia pRoEnicuRUs. Lath. Ind. v. 2. p. 511. Sp. 15. —
Retz. Linn. Faun. Suec. p. 261. n°. 245. —Lre Rossiexor
DE MURAILLES. Buff. Ois. v. 5. p. 190. t. 6. f: 2. — Id. pt.
end. 551. f. 1 et 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 282. —
Repstarr Wangzes. Lath. Syn. v. 4. p. 421. sp. 11. —
Brit. Zool.t.S. f. 6. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 416. —
ScawarzKRELIGER SANGEr. Meyer, Tasschenb. Deut. ®. 1.
p. 244. — Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. Go7. — Frisch.
£. 19. f. 1. À. le mâle. —t. 20. f. à. A. et f. 2. A. la ft-
melle. f: 2. B. Lejeune mûle.— Naum. t. 57. f: 80 et 81.—
Paepse. Sepp, Nederl. Vog. v. 1. t. p. 83. — Beccarico
voLGarAM. Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 597. f. 2.—GERRAAGDE
roopstaart. Sepp, Nedert. Vog. v. 4. t. p. 561.
Habite : le long des lisières des bois, dans les buissons
et dans les jardins ; vit jusque bien avant dans le nord ;
très-abondant en Hollande.
Nourriture : petites chenilles, vers, insectes, leurs
larves et differentes sortes de baies.
Propagation : niche dans les trous des arbres, dans
222 MANUEL
ceux des vieilles tours et sous les toits des maisons isolées;
pond jusqu’à huit œufs très-pointus, d’un bleu verdâtre
clair.
MUSCIVORES.
Leur nourriture consiste principalement en mouches,
qu’ils prennent au vol ou sur les feuilles. Les ailes sont
longues et aboutissent au delà du milieu de la queue ;
celle-ci est d’égale longueur ou très-lésèrement fourchue.
BEC-FIN A POITRINE JAUNE.
SYLVIA HIPPOLAIS. (Laru.)
Parties supérieures d’un cendré légèrement
nuancé de verdâtre; du jaune entre l'œil et le
bec; un petit cercle très-étroit de cette couleur à
l’entour des yeux; grandes couvertures des ailes
d’un brun foncé, entourées de larges bordures
blanchäâtres; grandes pennes des ailes et de la queue
brunes et bordées de gris verdâtre ; depuis la gorge
jusqu'aux couvertures inférieures de la queue d’un
jaune päle ; mandibule inférieure du bec blanche.
Longueur, 5 pouces 4 ou 5 lignes.
Moracirza Hippozaïs. Gmel. Syst. 1. p. 954. sp. 5. —
SyLvia Hipporaïs. Lath. Ind. v. 2. p. 505. sp. 4. — La
FauvertE DE ROSEAUX. Buff. pl. ent. 581. f. 2. N. B. (La
description de Buff. v. 5. p. 142. appartient à la véritable
Fauvette des roseaux, Motacilla arundinacea. } — Pemire
FAUVETTE A POITRINE JAUNE. Sonn. édit. de Buff. Ois. v. 15.
p. 86.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 305. — Le Gran
Pouiror. Cuvier, Rég. anèm. v. 1. p. 569.—GELEBAücuI-
cer Sancer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 246. —
Bechst. Tasschenb. Deut. v. 5. p. 175. sp. 10.— Lessen
PETTYCHAMPS. Lath. Syn. v. 4. p. 415.
D'ORNITHOLOGIE. 223
Habite : la France , l'Allemagne, l’Angleterre, la Suède
et la Hollande ; dans les grands bois et plus rarement dans
les jardins.
Nourriture : hannetons, mouches et autres insectes
volans, ainsi que leurs larves.
Propagation : niche surles buissons de haute futaie ou
sur des pins; pond cinq œufs, d’un blanc rougeâtre mou-
cheté de petites taches rouges.
BEC-FIN SIFFLEUR.
SYLVIA SIBILATRIX. (Becusr.)
Sommet de la tête et toutes les parties supé-
rieures du corps d’un beau vert clair; sur le front
et depuis l’origine du bec une large raie d’un jaune
pur; cette raie passe sur les yeux, et aboutit aux
tempes; côtés de la tête, gorge, devant du cou,
insertion des ailes et des cuisses d’un jaune pur ;
le reste des parties inférieures d’un blanc pur;
pennes alaires et caudales noirâtres, bordées de
vert clair. La queue, un peu fourchue, dépasse
de sept lignes l'extrémité des ailes. La 1re. rémige
presque nulle, la 2e, de la longueur de la qua-
trième. Longueur totale, 4 pouces 6 lignes.
SyLvia siBrcaTrix. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 561.
— Id. Tasschenb. Deut. p. 176. — SyxLYIA SYLVICOLA.
Lath. Ind. supp. v. 2. p. 53. sp. 1. — Woop-wrex. Tran-
sact. of the Linn. societ. v. 4. p. 35.— Lath. Syn. supp.
v. 2. p. 257.— Grüner Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 247. — Naum. Vôg. Nachtr. pl. 5. f. 12. un
m à le.
H abite : les bois touffus en plaines et en montagnes ;
224 MANUEL
assez commun en France , en Allemagne et en Hollande;
plus rare en Angleterre,
Nourriture : mouches et autres petits insectes volans.
Propagation : niche dans les troncs des vieux arbres
coupés, entre les racines des grands arbres, ou à terre;
pond jusqu’à six œufs, d’un blanc terne marqué de taches
rougeâtres, dont la réunion forme un cercle vers le bout
obtus.
BEC-FIN POUILLOT.
SYLVIA TROCHILUS. (Larx.)
Sommet de la tête et parties supérieures du
corps d’un olivâtre clair ; depuis la racine du bec
jusqu'au-dessus des yeux est une raie d’un jaune
terni; toutes les parties inférieures d’un jaunûtre
qui se nuance en blanchâtre sur le milieu du ven-
tre; pennes alaires et caudales d’un brun cendré,
entouré d'olivâtre; la queue, dont les pennes du
milieu sont un peu plus courtes que les latérales,
dépasse de douze lignes l'extrémité des ailes; ré-
mige extérieure de celle-ci courte, la 2€. un peu
plus courte, où de la même longueur que la 6e.
Longueur totale, {4 pouces 5 ou 6 lignes.
La femelle, a les parties inférieures d’une teinte
moins pure et moins jaunûtre.
Moraciira Trocuicus. Gmel. Syst. 1. p. 995. sp. 491. —
Syzvia Trocmivs. Lath. Ind. v. 2. p. 550. sp. 155. —
Asizus. Briss. Orn. v. 5. p. 479. sp. 45.— SxLVIA FITIS.
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 643.—MoTACILLA ACREDULA.
Linn. Faun. Suec. n°. 263.— Moracizra Trocuicus. Retz.
Lion. Faun. Suec. p. 266. n°. 252.— Le PouiLLOT ou LE
Cuaxrre. Buff. Oùs. v. 5. p. 544. — Id. pt. ent. 651. f. 1.
D'ORNITHOLOGIE. 2253
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 526.—YeLiow wrex. Lath.
Syn.v.:4. p. 512: Sp. 147. — Edw. Ois. pl. 298. f. à. —
Wazcow wrex. Penn. Brit. Zoot. pl. S. 2. f. 1. — Firis
sancer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 248.— Frisch.
t. 24. f. 1. — Naum. £. 35. f. 95. — Id. Nachtr. &. 5. f: 10.
le vieux mâle.
Habite : les bois, les buissons, les jardins et les vergers,
en France, en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en
Hollande, et jusqu’en Suède. Les individus de l'Amérique
septentrionale sont absolument semblables à ceux d’Eu-
rope. |
Nourriture : mouches, cousins, moucherons, et petites
chenilles rases.
Propagation : le nid est fait avec art en forme de
sphère ; il repose à terre parmi la mousse et les feuilles ,
ou entre les racines des arbres; pond six œufs blancs,
marqués de taches d’un rouge pourpré; les petites tache
sont plus nombreuses vers le gros bout
BEC-FIN VÉLOCE.
SYLVIA RUFA. (Lartu.)
Sommet de la tête et parties supérieures du
corps d’un gris brun, plus ou moins nuancé d’olivi-
tre; gorge blanche; au-dessus des yeux une étroite
aie d’un blanc jaunâtre ; côté de la tête et inser-
tion des ailes d’un brun très-clair; ailes et queue
brunes ; ventre blanc nuancé de brun clair et de
jaunâtre; couvertures inférieures des ailes d’un
jauve clair ; la penne extérieure de la queue lisé-
rée en dehors de gris blanc; les pennes de celle-ci
d'égale longueur, dépassant les ailes de douze li-
gnes; la remige extérieure courte, la 2e. plus
Partie I". 19
326 MANUEL
courte de trois lignes que la 3e., et de la même
longueur que la 7°. Longueur totale, 4 pouces 4
ou à lignes.
Sxzvia RuFA. Lath. Ind. v. 2. p. 516. sp. 27. — Curuca
aura. Briss.. Orn. v. 5. p. 587. sp. 8. — Buflon. Os.
p. 541. — Moracrcra rura. Gmel. Syst. 1. p. 955. sp. 63.
— La penTe Fauverte ROUSSE. Buff. Oùs. v. 5. p. 146. N. B.
(Mais point la pé. ent. 581. f: 1. qui représente un jeune
individu du Bec-fin grisette.)— Gérard. Tab. élém. v. 1.
p. 509. — Rurous warBLer. Lath. Syn. v. 4. p. 413. —
Weinen sance. Bechts. Naturg. Deut. v. 3. p. 649. —
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 249. — Naum. Fôg. t. 55.
f. 76; et Nachir. pl. 5. f: 11.
Remarque. J'ai tout lieu de soupçonner que le eran»
Pouircor, désigné sous ce nom par M. Gérardin, Tab.
élém. v. 1. p. 325; n’est qu’une variété accidentelle du
présent bec-fin ; il dit lui-même que la taille de ce pré-
tendu Pouitlot n'excède pas d’un tiers celle du Roitetet.
Le rrocHILUS LOTHARINGICUS de Gmelin, p. 996. var.y,
n’est probablement qu’une variété de cette même espèce.
TI est facile de confondre les individus de cette espèce avec
ceux du Pouillot (S. trocthilus ).
Habite : les grands bois, particulièrement dans ceux
de pins et de sapins. Cette espèce paraît peu abondante,
parce qu’il est difficile de la découvrir; elle se trouve en
France, en Suisse, en Allemagne et en Hollande.
Nourriture : mouches, petites araignées, et autres in-
sectes des bois.
Propagation : niche à terre parmi les ronces , les
feuilles et les herbes, quelquefois dans les vieux trous
des taupes, ou entre des racines; pond quatre ou cinq
œufs d’un blanc pur, varié de taches noirâtres, très-nom-
breuses sur le gros bout.
D'OR NITHOLOGIE. Se
=>:
BEC-FIN NATTERER.
SYLVIA NATTERERI. (Mrur.)
Sommet de la tête et nuque d’un cendré brun,
qui se nuance sur le dos et sur les petites couver-
tures des ailes en brun olivâtre; depuis le bec jus-
qu'au dessus des yeux s'étend un large sourcil
d’un blanc pur; toutes les parties inférieures d’une
seule teinte de blanc pur et lustré; pennes alaires et
caudales d’un cendré noirâtre, toutes liséreés de
verdâtre clair; mandibule inferieure du bec blan-
che ; la supérieure d’un brun clair; pieds d’un cen-
dré foncé. Longueur , 4 pouces 2 lignes. Le male.
La femelle, a les parties supérieures d’une
teinte plus claire.
Remarque. Cette nouvelle espèce trouvée par M. Nat-
terer , dans le district d’Algéziras, a beaucoup de rap-
ports avec les deux espèces précédentes, qui cependant
diffèrent encore moins entre elles par les couleurs du plu-
mage. On distinguera facilement le Bec-fin natterer par
le blanc pur de ses parties inférieures. Le faible hommage
rendu ici au mérite distingué du naturaliste voyageur de
Vienne , sera sans doute agréable à ceux qui ont été à
même d'apprécier les nombreux travaux et le zèle de ce
savant trop peu connu.
Habite : probablement encore dans d’autres contrées
méridionales que celles d’Espagne , puisque j'ai vu dans
quelques cabinets de France des individus de cette espèce
envoyés d'Italie; je n'y ai point trouvé l'espèce pendant
mon dernier voyage.
228 MANUEL
BEC-FIN CISTICOLE.
SYLVIA CISTICOLA. (Mrur.)
Sommet de la tête, nuque, dos et toutes les cou-
vertures des ailes couleur de feuille morte, qui
dessine le contour de chaque plume, dont le milieu
est d’un brun noirâtre, ce qui produit une multi-
tude de taches très-larges disposées longitudinale-
ment; partie inférieure du dos et croupion couleur
de feuille morte sans taches; toutes les parties infé-
rieures d’un blanc roussätre, sans aucune tache,
mais un peu plus foncé sur les flancs ; queue courte,
très-étagée ; toutes les pennes d’un brun noirûtre,
lisérées de roussâtre ; vers l’extrémité de toutes les
pennes latérales est une grande tache d’un noir pro-
fond. Leur bout est coloré de cendré pur; bec et
pieds d'un brun très-clair. Longueur , à peu près 4
pouces. Le mâle.
La femelle , diffère seulement par des teintes un
peu plus claires.
Remarque. Cette nouvelle espèce a été apportée de
Portugal par MM. Linck et Hoffmannseggs ; M. Natterer
en tua plusieurs individus à Algéziras, près de Gibraltar.
Le port et les formes totales de cet oiseau en font une
espèce très-voisine du Pinepine trouvé par Le Vaillant en
Afrique ; Voyez Oùis. d’Af. v. 4. pl. 151; elle forme ce-
pendant une espèce distincte, bien caractérisée; sa nidi-
fication diffère aussi beaucoup de celle du Pincpine d’A-
frique.
Habite : quelques provinces du Portugal et de l’Es-
pagne , probablement aussi en Sardaigne et en Sicile.
D'ORNITHOLOGIE. 229
Nourriture : très-petites mouches, et autres insectes.
Propagation : établit son nid dans les touffes d'herbes,
et se choisit quelques brins qu’elle entrelace avec une ma-
tière cotonneuse; ce nid a la forme d’un entonnoir fermé
par le bas, et garui intérieurement de matières coton-
neuses. |
ROITELETS.
Leur bec est très-grêle, très-comprime même à
sa base ; les deux mandibules rentrent un peu en de-
dans sur les côtés , et finissent en lames aiguës; les
narines sont couvertes de petits poils dirigés en avant.
Ce sont les plus petits oiseaux d'Europe; ils sonttrès-
agiles, poursuivent les mouches et les petits insec-
tes, et ne redoutent point la rigueur de nos hivers ;
nous en connaissons maintenant deux espèces en
Europe, dont l’une est inédite; l’Asie et l’Améri--
que septentrionale en produisent encore deux au-
tres. Ces petits oiseaux semblent former le passage
gradué des vrais Sylvains aux Mesanges.
ROITELET ORDINAIRE.
SYLVIA REGULUS. (Laru.)
Joues d'un cendré pur, sans aucun indice de
bandes blanches; la huppe du male d'un jaune
orange ; bec très-faible et en alène.
Parties supérieures du corps d’une couleur oli-
vâtre teintée d’une faible nuance de jaunâtre; sur
l’aile deux bandes transversales blanchätres ; plu-
mes du sommet de la tête longues, un peu effilées,
et d’une belle couleur d’un jaune vif légèrement
230 | MANUEL
doré; de chaque eûte de la tête est une seule bande
notre qui s étend jusqu’à l’occiput; plumes de la base
du bec, toute la région des yeux, les côtés du cou et
les parties inferieures sont d’un cendré légèrement
nuance de roux olivätre; pennes des ailes et de la
queue d’un gris brun, bordées extérieurement d’o-
hvätre et intérieurement de blanchâtre; iris d’un
brun fonce ; bec noir; pieds noirâtres. Longueur, 3
pouces 6 lignes. Le vieux mâle.
Chez /a femelle, la huppe, au lieu d’être d’une
belle couleur jaune orange comme celle du male,
n'est que d’un jaune de citron ; la bande noire
qui l’encadre latéralement est moins large et plus
nuancée d'un cendré uniforme, et toutes les couleurs
du plumage sont plus faibles.
Les jeunes diffèrent, en ce que les plumes effi-
Ices de la huppe sont d’un vert olivätre; ce n'est
qu'après la première mue qu'on distingue les sexes
Des variétés accidentelles ont le sommet de la
tête d’un bleu azuré; d’autres moins rares ont la
tête et une partie du plumage de couleur blanchä-
tre ; souvent les plumes de la huppe sont d’un jaune
livide.
Moracrera rEcuLus. Gmel. Syst. 1. p. 995. sp. 48. —
Syivia recutus. Lath. Ind. v. 2. p. 548. sp. 153. — Le
RoireLer. Gérard. Tab. élém.v. 1. p. 318.— Go CRESTED
wRex. Lath. Syn. v. 4. p. 508. — Penn. Brit. Zool. t. S.
f. 5. — Recoro. Stor. degt. ucc. v. 4. pl. 390. — GEx-
RONTER SANGER. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 250.—
Frisch. €. 24. f. 4. — Naum. Vôg. t. 47. f. 110. la fe-
mette. (Mais point la f: 109. qui représente un mâle de
l'espèce suivante. }
D'ORNITHOLOGIE. 251
Habite : le plus volontiers dans les forêts de pins et de
sapins, aussi dans les bois en plaines ; assez commun dans
presque toutes les contrées de l’Europe jusqu’au cercle arc-
tique.
Nourriture : petits insectes qu'il attrape au vol, et à
leur défaut des larves.
Propagation : niche sur les extrémités des rameaux du
pin ou du sapin; construit un nid sphérique; pond jusqu’à
onze œufs, d’un blanc rose.
ROITELET TRIPLE BANDEAU.
SYLVIA IGNICAPILLA. (BrEeu.)
Sur les joues sont trois bandes longitudinales ,
deux blanches et une noire; la huppe du male
d'un orange ‘très-vif; bec comprimé, assez ro-
buste à sa base.
Parties supérieures d'un vert olivatre, qui se
nuance sur les cotés du cou en un grand espace
jaunâtre; sur le haut de la tête et sur l’occiput
des plumes longues et effilées de couleur de feu
très-éclatant; celles-ci sont accompagnées de cha-
que côté de plumes d’un noir profond qui vien-
nent se réunir au front où elles forment une bande
transversale; au - dessus des yeux comme au-des-
sous se dessine une bande blanche , et l’œil est tra-
versé par une étroite raie noirâtre; les plumes du
front ont une teinte roussatre :
;: deux bandes sont
disposées sur les ailes dont les pennes sont bordées
comme chez l'espèce précédente; les teintes des
parties inférieures, la couleur de l'iris, des pieds
232 MANUEL
et du bec sont les mêmes. Longueur, 3 pouces 4
ou à lignes. Le vieux male.
La fémelle , a les mêmes bandes que mäle,
si ce n’est que le blanc est moins pur et le noir
plus terne; les plumes de la huppe sont d’un orange
paraissant termi ; la large bande noire qui est latérale
à cette huppe est d'un noir profond, mais sans
lustre; le grand espace sur les cotés du cou , qui est
jaunâtre chez le mäle, est d'un vert olivatre dans
la femelle.
Remarque. C’est le mâle de cette espèce que j'ai décrit
dans la première édition de ce Manuel sous l’ancien nom
de roitelet ; personne ne semble avoir observé cette erreur
que je m’empresse de réparer ici, en décrivant la seconde
espèce qui vit dans nos climats, et qui a échappé jusqu'ici
à l'observation des naturalistes. M. Brehm, Saxon, a le
premier donné des notices sur cette espèce inédite, à la-
quelle il donne le nom de S$. ignicapilla. L'espèce a tou-
jours été confondue comme une simple variété du roitelet
ordinaire, et a déjà été figurée, mais sans qu’on lait re-
connue comme espèce distincte; Buffon Findique très-exac-
tement, mais il en donne une figure mal dessinée. La pre-
mière espèce vit et émigre presque toujours en petites
troupes; elle se tient sur la cime des arbres; la seconde
recherche plus les buissons et les branches basses des ar-
bres; elle vovage ordinairement par paire.
Le Rovrecer. Buif. Ois. v. 5. 7 565. t. 16. f. 2. — Id.
pl. ent. 651. f. 3. — Id. édit. de Sonn. v. 16. p- 177. —
Naum. Wôg. t. 4r. f: 1009. figure très-exacte du vieux
mâle. — Rorrerer aurré. Vieill Os. d’Am. sept. v. 2.
g. 50. pl. 106. figure exacte. — VARIETATE DER GOLDHAHN-
cHens. Bechst. Deut. Orn. v. 5. p. 658.
Habite : les bois de pins et de sapins; souvent aussi
D'ORNITHOLOGIE. 273
dans les buissons et dans les jardins; se montre très-rare-
ment en Allemagne et dans toutes les contrées orientales ,
tandis qu’il est très-commun en France et dans les pro-
vinces belgiques. On le voit habituellement en hiver dans
les pins et les sapins du Jardin du Roi, à Paris.
Nourriture et Propagation : comme lespèce précé-
dente.
TROGLODFTES.
Leur bec très-grèle est légèrement arqué; la
queue et les ailes sont courtes; ils portent la pre-
mière presque toujours relevée. Ils vivent le plus
souvent cachés, et se montrent rarement à décou-
vert sur les arbres. Leur plumage est toujours
composé de couleurs sombres. Nous n'en avons
qu'une seule espèce en Europe ; mais le Nouveau-
Monde en produit plusieurs autres dont quelques-
unes ont le bec très-arqué. Ces oiseaux semblent
former le passage gradue des vrais sylvains à bee
un peu courbe (tels que l'Afrique en nourrit) aux
vrais grimpereaux ( Certhia.); aux tichodromes (ti-
chodroma , Whig.); aux picucules ( Dendrocolap-
tes, Ilig. ); et surtout à quelques espèces de Dec en
alène.
TROGLODYTE ORDINAIRE.
SYLVIA TROGLODYTES (Larx.)
Parties supérieures d’un brun terne, marqué
de très-étroites raies transversales, qui sont dis-
posées sur le haut du dos; rémiges marquées exté-
rieurement de taches alternes, noires et roussä-
tres; couvertures et pennes de la queue rayces
234 MANUEL
transversalement de noir; au-dessus des yeux une
étroite bande blanche : ; gorge et poitrine d’un blanc
bleuitre ; toutes lies parties postérieures d’un brun
marque de taches blanches et de raies transversa-
les noires. Longueur, 3 - pouces. |
La femelle, un peu plus petite, a les teintes
plus rousses, et les raies transversales moins bien
prononcées.
Moracicia TROGLODYTES. Gmel. Syst. 1. p. 993. sp. 46.
— SYLVIA TROGLOPYTES. Lath. {nd. v. 2. p. 545. sp. 148.
— Le Troccopyre. Buff. Ois. v. 5. p. 352. £. 16. f. 1. —
Id. pt. ent. 651. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 321.
— Wrex. Lath. Syn. v. 4. p. 506. — Penn. Brit. Zoot.
p. 102.— Zaux sacer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 215. A.— Scriccioo. Stor. deg. ucc. v. 4. p. 389. f. 2.
Frisch. Vôg. t. 24. f. 5. —Naum. V'ôg. t. 47. f. 108.
Habite : dans toute l’Europe jusqu’au cercle arctique ;
plus abondant dans le nord que dans le midi.
Nourriture : petits insectes, vermisseaux et larves d’in-
sectes.
Propagation : niche dans les trous ou dans les fentes
des arbres, quelquefois à terre, souvent aussi sous les toits
des chaumières isolées et dans les grandes forêts ; pond
jusqu’à huit œufs, d’un blanc terne avec de petits points
rougeâtres qui sont disposés en cercle vers le gros bout.
BAIL SALIR IS IA VEVBRRE
D'ORNITHOLOGIE. 253
GENRE DIX-NEUVIÈME.
TRAQUET.—SAXICOL1. ( Becusr.)
Bec droit, grêle; base un peu plus large que
haute; arête saillante, s’avançant sur le front;
pointe des deux mandibules en alène, la supérieure
sensiblement courbée; à la base du bec des poils
très-marqués. Narinrs basales, latérales, ovoïdes,
à moitié fermées par une membrane. Preps, à tarse
le plus souvent très-long; trois doigts devant et
un derrière; l'extérieur soudé à sa base au doigt
du milieu; ongle du pouce plus court que ce
doigt, mais très-arqué. Aires. La 1re. rémige assez
longue , la 2°. beaucoup plus courte que les 5°. et
4°. qui sont les plus larges ; grandes couvertures de
beaucoup plus courtes que les rémiges:
Le plus grand nombre de ces espèces vivent dans les
lieux à découvert, dans les landes stériles ou sur les ro-
chers , quelquefois à de hautes élévations ; on ne les trouve
jamais dans les grands bois, et rarement dans les buissons ;
ils sont vifs, méfians et difficiles à tuer, parce qu’ils vivent
le plus souvent cachés par les pierres et les crevasses des
rochers, où ils nichent dans des trous, souvent aussi à
terre entre les racines des buissons ; leur nourriture se com-
pose uniquement d’insectes, qu’ils saisissent le plus sou-
vent en courant avec célérité ; leur tarse souvent très-long
les rend assez agiles coureurs. Le plus grand nombre des
espèces européennes et quelques espèces Cirangères se
distinguent par la distribution du blanc et du noir sur les
pennes caudales, dont le blanc occupe la plus grande par-
D.
tie, tandis que le noir profond règne à leur exirémité et
2356 MANUEL
sur les deux pennes du milieu ; ils remuent sans cesse leur
queue. Leur mue n’a lieu qu’une fois l’année, mais leur
plumage change singulièrement par l’action de l'air et par
les frottemens , de façon même que la livrée d'automne
est très-différente de celle qu’on trouve au printemps ,
lorsque ?2s pointes des barbes sont usées et ont disparu.
Les mâles et les femelles différent le plus souvent beaucoup,
et les jeunes mâles de l’année ressémblent aux femelles.
Ces oiseaux se Hent à l’une des sections des Gobes-mou-
ches proprement dits , etils forment également le passage
presque sans intervalle assignable aux Merles saxicotes.
Toutes les espèces connues. sont de l’ancien continent ; le
nouveau monde n’en a point encore fourni, quoiqu’un na-
turaliste peu exercé y place une espèce d'Amérique , qui
est un gobe-mouche.
TRAQUET RIEUR.
SAXICOEA CACHINNANS. (Mrur.)
Toutes Les parties du corps d’un noir profond ;
ailes d’un noir brunissant; croupion, couvertures
supérieures et inférieures de la queue, et la pres-
que totalité de celle-ci d’un blanc pur; seulement
les deux pennes caudales du milieu noires jusqu’à
un demi-pouce de leur origine ; toutes les autres
ont une bande noire vers le bout, et sont terminées
par une pointe blanche; bec et pieds d’un noir pro-
fond. Longueur, 7 pouces. Le mâle.
La femelle, diffère; mais les couleurs de son
plumage ne sont point encore connues; la livrée du
Jeune de l'année reste également à décrire.
Tonpus 1Eucurus. Gmel. Syst. 1. p. 820.—Lath. Ind.
Orn. v. 1. p. 544. sp. 58. — Faun. Arrag. p. 72. —
1: - .D'ORNITHOLOGIE. 237
MERLE À QUEUE BLANCHE. Cuv. Règ. anim. v. 1. 351. —
Ware raisep Tarusg. Lath. Syn. v. 3. p. 49. figure pas-
sablement exacte pour les couleurs, mais le bec tota-
lement défectueux.
Remarque. Je n'ai vu que quatre mâles de cette rare
espèce. C’est un vrai saxicole, tant par ses mœurs , qu’eu
égard à ses caractères extérieurs. Je n’ai pu employer le
nom de feucurus, vu que presque tous les traquets ont
la queue bianche.
Habite : les contrées rocailleuses et arides des parties
les plus méridionales , telles que le midi de l'Espagne, la
Sardaigne , la Sicile et les îles de lArchipel ,; commun
aux environs de Gibraltar ; de passage accidentel sur les
Apennins; rare aux environs de Nice et de Gênes; je ne
la vis jamais dans le midi de la France , quoiqu’on l'y
trouve. .
Nourriture et Propagation : inconnues.
TRAQUET MOTEUX.
SAXICOLA ÆNANTHE. (Brcust.)
Parties supérieures du corps d’un gris cendré ;
front, bande au-dessus des yeux et gorge blanches;
du noir depuis la racine du bec, passant au - des-
sous de l’œil et recouvrant l'orifice des oreilles ; ai
les noires ; queue blanche sur les deux tiers de sa
longueur , le reste vers le bout noir, en exceptant
les deux pennes du milieu qui sont entièrement
noires; sur le devant du cou une légère teinte de
blanc roussâtre, et le reste des parties inférieures
blanches. Longueur, 5 pouces et plus. Le vieux
male.
298 MANUEL
La femelle, à les parties supérieures d’un brun
cendré; le front gris roussâtre ; du brun foncé au-
dessus de l'œil, et qui recouvre également l’orifice
des oreilles; ailes d’un brun noirâtre bordé de brun
car ; le blanc à l’origine de la queue moins étendu,
et le noir occupant plus d'espace sur les pennes du
milieu de la queue ; cou et poitrine roussätres; le
reste blanc légèrement teint de roussâtre.
Les jeunes de l'année , au sortir du nid , ont les
parties supérieures variées de roussätre et de cen-
dré, et maculées de brun; plumes du croupion
blanches; gorge et dessous du corps roux pointillé,
et finement rayé de brun noirätre; couvertures des
ailes bordées de roussâtre ; rémiges et pennes de la
queue terminées de roux.
Les variétés sont, le Cut-blanc gris et le Cut-blanc
cendré de Brisson ; la MorTaciLL£A OENANTHE Major, ne dif-
fère que par sa grande taille. En effet, cette espèce, ainsi
que toutes celles qui vivent habituellement dans les lieux
arides, varie singulièrement sous ce rapport. Le mâle
à sa première mue, prend alors la bande noire entre les
yeux et le bec, mais lorifice des oreilles est encore de
couleur brune : les parties supérieures se présentent va-
riées de roux et de cendré ; les parties inférieures et la
gorge sont nuancées de roussâtre ; du roux borde encore
les couvertures des ailes ; les rémiges sont terminées de
blanc roussâtre, et du blanc pur se remarque à la fine
pointe des pennes de la queue.
Moraciera onantse. Gmel. Syst. 1. p. 966. sp. 15.—
Retz. Linn. Faun. Suec. p. 259. n°. 242. — SyLvia
oŒNaxTRE. Lath. nd. v. 2. p. 529. Sp. 79. — Le Moreux
ou Vireec. Buff. Oùs. v. 5. p. 257. — Id. pt. ent. 554.
D'ORNITHOLOGIE. 239
f.1et 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 289. — Wnear:-
rar. Lath. Syn. v. 4. p. 465.— Penn. Brit. Zoûl. pl. S. 1.
f. 5 et 6. — GRAURÜCKIGER STEINSCHMATZER. Meyer, Tas-
schenb. Deut. v. 1. p. 251. B. — Naum. #. 48. f. 115.
vieux mâle, et f. 112. jeune mâle. — Curpraxco. Sior.
deg. ucc. v. 4. pl. 585.— De raruir. Sepp, Ncdert. Vog.
v. 2. p. 105. pl. ent. des jeunes.
Remarque. Quelques naturalistes ont eu tort de réunir
à cette espèce, celle décrite dans Brisson et autres , sous le
nom de Moteux roussätre, Motacilla stapazina de
Linnée.
Habite : les lieux montueux, non loin des champs
cultivés; répandu depuis le midi de l’Europe jusqu’au
cercle arctique ; très-abondant en Hollande dans les dunes.
Plus commun dans les parties tempérées de l'Europe que
dans le nord ou le midi.
Nourriture : mouches, hannetons, autres insectes et
vermisseaux.
Propagation : niche contre une motte de terre, dans
les trous des lapins ou dans les fentes des rochers; pond
six œufs très-obtus au gros bout et de couleur verdâtre
clair.
TRAQUET STAPAZIN.
SAXICOLA STAPAZINA. (Mrur.)
Espace entre l'œil et le bec, région des yeux et
des oreilles, toute la gorge, les scapulaires et les
ailes d’un noir profond; sommet de la tête, crou-
pion et les parties inferieures, d’un blanc pur;
nuque et haut du dos d’un blanc très-legèrement
nuancé de roussâtre; queue blanche sur plus des
trois quarts de sa longueur , seulement noire vers
le bout, excepté la penne extérieure qui est en
240 . MANUEL
grande partie noire, et les deux du milieu qui le
sont sur toute leur longueur. Longueur, 5 pouces
7 ou 9 lignes. Le très-vieux mâle au printemps.
La vieille femelle, a le sommet de la tête d’un
brun roussâtre ; de larges sourcils blanchâtres se
prolongent jusqu'à lorifice des oreilles; gorge et
région des yeux, d'un brun noirâtre mélangé de
cendré et souvent de roux; devant du cou et poi-
trine d’un blanc roussatre; nuque et dos d’un roux
sale ; scapulaires noires terminées de roussâtre ;
ailes d’un brun noirätre; toutes les pennes fine-
ment lisérées de roussâtre; les parties postérieures
comme chez le male, excepté que le noir qui ter-
mine les pennes caudales en occupe une plus
grande partie dans /a femelle.
Remarque. L'espèce n’a point encore été décrite dans
cet état de plumage, qui est propre à tous les individus
pris au printemps ; plus le-mâle approche de l'époque de
la mue, plus le blanc de son plumage est pur, et moins il y
reste de roussâtre. En comparant un vieux mâle tué immé-
diatement après la mue d'automne et un autre tué en été,
on ne peut se faire une idée que ce sont des oiseaux d’une
même espèce ; le frottement et l’action du jour et de Pair
lime à tel point le bout de toutes les plumes que le roux
qui les borde toutes après la mue d’automne, disparaît to-
talement aux approches du printemps, et laisse à décou-
vert le blanc pur de la partie supérieure des plumes ; le
noir profond et pur se forme de la même manière par le
frottement qui lime le bout roussâtre des plumes.
Le vieux male, après la mue d'automne, a le
sommet de la nuque et le dos d’un cendre roux as-
sez foncé; poitrine roussâtre, passant par demi-
!
teintes au blanchâtre , qui est la couleur des autres
parties inférieures ; croupion toujours d’un blanc
pur; gorge , ailes et scapulaires d’un noir profond,
mais presque toutes les plumes terminées par un
peu de roux. Les jeunes mâles de l'année, diffe-
rent très-peu des /emelles. L'espèce a seulement
été indiquée en cet état de plumage; voyez,
Movacicca srapazina. Gmel. Syst. p. 966. Sp. 14. — Vi-
TIFLORA RUFA. Briss. Orn. v. 3. p. 459. Sp. 57. — SyLvia
srapazixa. Lath. Znd. v. 2. p. 550. sp. 80. — Le Cuz-8raxc
moux. Buff. Oùs. v. 5. p. 246. — Bec-FriN MoNracxann.
Manuet d'Ornith. 1°. édit. p. 137. — Edw. £. 51. La
figure de devant très-exacte. — Rousser WHEat-Ear. Lath.
. Syn. v. 4. p. 468.
Habite : les parties méridionales de l’Europe, sur les
montagnes rocailleuses ; très-abondant sur les rochers qui
bordent la Méditerranée; commun dans les parties méri-
dionales de l’ltalie, en Dalmatie et dans l’Archipel; très-
rare dans le nord de l’Italie; peu répandu sur les Pyré-
nées ; jamais dans le centre de l’Europe.
Nourriture et Propagation : inconnues.
Remarque. M. le professeur Bonelli croit que ce tra-
quet et le suivant sont de la même espèce , ce qui est con-
traire à mes observations : je puis cependant m'être trompé.
TRAQUET ORÉILLARD.
SAXICOLA AURIT 14. (Miur.)
Seulement l'espace entre l’œil et le bec, région
des yeux et des oreilles, ainsi que les ailes, d’un noir
profond; gorge, devant du cou, ainsi que toutes
les parties inférieures, la tête et le croupion d’un
blanc pur; nuque et haut du dos d’un blanc très-
PanTiE J"°, 16
as MANUEL
légèrement nuancé de roussâtre; queue blanche
sur plus des trois quarts de sa longueur, noire
vers le boat, excepté la penne extérieure qui est en
grande parte noire, et les deux du milieu qui le
sont sur toute leur longueur. Longueur, 5 pouces
6 ou 7 lignes. Le tres-vieux male au printemps.
La vieille femelle, a seulement du brun noiri-
tre, mêlé de roux, sur le méat auditif; tête , nuque
et dos d’un brun roussätre, gorge d’un blanc sale ;
poitrine roussâtre , et ce roux s'éclaircissant sur
les autres parties inférieures; croupion blanc ; ailes
d’un brun noirâtre, à pennes finement lisérees de
roussâtre ; parties postérieures comme chez le
male, excepté que le noir qui termine la penne
caudale en occupe une plus grande partie dans /&
femelle.
Les jeunes de l’année, se distinguent peu des
femelles adultes; is n’ont presque aucun mdice de
couleur foncée à la région des oreilles ; leur plu-
mage est plus roussâtre, et leur gorge d'un blanc
légèrement roussâtre.
Remarque. Celle faite à l’article du Traquet stapazin
est en totalité la même pour le Traquet oreillard, qui se
distingue toujours de la précédente espèce par la couleur
blanche ou blanchâtre de sa gorge , tandis que {e Stapazin,
dans ses différens états, a toujours la gorge et une portion
du cou d’un noir profond ou noirâtre ; dans le reste du plu-
mage , il existe tant de rapports, que, si je n’avais l’intime
persuasion que ce sont deux espèces distanctes, j'aurais
soupçonné leur identité.
Le vieux male après la mue d'automne , ne dif-
D'ORNITHOLOGIE. 243
fère du 7raquet stapazin, que par le devant du
cou et par la gorge qui n’ont point de plumes noi-
res lisérées de roux; cette partie est blanche dans
toutes les saisons et dans les différens états de plu-
mage. On reconnait alors,
SyLvia srapazixa. Var. B. Lath. Ind. p. 531. — Viri-
FLORA RUFESCENS. Briss. Orn. v. 3. p. 457. t. 25. f. 4. une
bonne fiqure.— Le Cur-BLanc RoussATRE. Buff. Ois. v. 5.
p. 245.— Edw. f. 51. da figure de derrière, qui est très-
exacte, et dont on a fait assez mal à propos la femelle
de l'espèce précédente.
Habite : les parties méridionales sur les montagnes de
moyenne hauteur; plus commun dans le nord de lItalie
que l’espèce précédente; assez abondant sur les bords de
la Méditerranée , sur les Apennins, dans les provinces
illyriennes, en Sardaigne et dans les états napolitains; ja-
mais vers le centre de l’Europe.
Nourriture et Propagation : inconnues.
TRAQUET LEUCOMÈLE.
SAXICOLA LEUCOMEL 4. (Mtur.)
Côtés de la tête, espace entre l'œil et le bec,
gorge et devant du cou d’un noir profond; haut de
la tête, occiput et derrière du cou d’un blane pur;
dos et ailes d’un brun noirûtre ; flancs d’un cendré
foncé; ventre et autres parties inférieures blanches:
la queue blanche depuis son origine jusqu'aux deux
tiers de sa longueur; le reste et les deux pennes
du milieu noirs. La queue dépasse de quatre lignes
l'extrémité des ailes. Longueur, 5 pouces 5 lignes.
Le vieux male.
244 MANUEL
La femelle, a les parties supérieures d’un brun
cendré, qui est plus clair sur la tête et sur la
nuque; gorge blanchâtre; parties inférieures cen-
drées; gorge et devant du cou d’un cendré foncé
teint de roussatre.
Les jeunes males de l'année, ont la gorge et le
devant du cou rayés de roussâtre et de noir; le
blanc de la tête comme terni et chaque plume ter-
minée de brun; les plumes du dos et les couver-
tures des ailes bordées de roussâtre ; le ventre d’un
blanc sale.
Moraci£ra LEUCOMELA. Pall. Nov. com. Peter. 14. p. 584.
t. 22. f. 5.—Falck. Vôg. v. 5. p. 406. t. 30. mâle et fe-
melle. — MoraciLLA LEUCOMELA. Gmel. Sysé. 1. p. 974.
sp. 117. — Mvuscicapa LEUCOMELA et MELANOLEUCA. Lath.
Ind. v. 1. p. 469. sp. Get 7. — Id. Syn. v. 4 p. 456 et 457.
sp. 08 el 59:
Habite : le nord de l’Europe; on letrouve en Laponie,
dans le nord de la Russie et sur les bords du Volga; jamais
dans nos climats tempérés.
Nourriture : vers, coléoptères et autres insectes.
Propagation : niche dans les trous construits par les
guêpes, le long des bords escarpés des fleuves, dans les
fentes des rochers, et quelquefois sous le toit des églises
ou des maisons.
TRAQUET TARIER.
SAXICOLA RUBETRA. (Becusrt.)
Haut de la tête, côtés du cou et parties supé-
rieures du corps d’un brun noirâtre; chaque plume
portant une large bordure d’un jaune roussäâtre ;
D'ORNITHOLOGIE. 245
au-dessus des yeux une large bande qui aboutit à
l'occiput; gorge et trait longitudinal de chaque
côté du cou d’un blanc pur; devant du cou et poi-
trine d’un beau roux elair; une grande tache sur
les ailes et la queue d’un blanc pur; extrémité
de cette dernière, ainsi que les deux pennes du
milieu et toutes les baguettes d’un brun noirâtre.
Longueur , 4 pouces 8 ou ro lignes. Le vieux male.
La femelle, à du blanc jaunâtre partout où le
male a du blanc pur; l’espace blanc sur l'aile est
moins grand, et toutes les plumes ont une petite
tache brune; le roux de la poitrine est moins pur
et les parties inférieures, ainsi que le haut de la
queue sont d’un blanc roussatre. Les Jeunes ont
des taches blanches et grises sur toutes les parties.
Moracizza RuBErna. Gmel. Syst. 1. p. 967. sp. 16. —
SyLviA RUBETRA. Lath. Ind. v. 2. p. 525. sp. 58. — Saxico-
EA RUBETRA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 252. B.—
Graxn TraquEer où Tamer. Bu. Ois. v. 5. p. 224. — Ed.
pl. ent. 658. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 288. —
Wai-car. Lath. Syn. v. 4. p. 454. sp. 54.— Brit. Zoo.
t. 12. f. 5 et 4. — BRrAUNKERLIGER srEINsCaMATGER. Bechst.
Naturg. Deut. v. 5. p. 684 — Naum. t. 48. f: 113
et 114. — Frisch. £. 22. f. 1. B. Le mâle.
Habite : jusque vers le nord de l’Europe ; partout dans
les lieux montueux; également commun dans le midi.
Nourriture : coléoptères, abeilles et autres insectes.
Propagation : niche dans les herbes et dans les buis—
sons : pond sept œufs verdâtres.
246 MANUEL
TRAQUET PÂTRE.
SAXICOLA RUBICOLA.(BECHsT.)
Toute la tête, la gorge et la queue d’un noir
profond; les côtés du cou, le haut des ailes et le
croupion d’un blanc pur; dos et nuque d’un noir
profond, mais les plumes de ces parties bordées de
roux blanchâtre ; ailes noirâtres bordées de rous-
sâtre; poitrine d’un roux foncé; le reste des par-
ties inférieures d’un blanc roussatre. Longueur,
4 pouces 8 lignes. Le vieux maäle au printemps.
La femelle a les parties supérieures d’un brun
noirâtre à bordures d’un roux jaunâtre; ailes et
pennes de la queue brunes bordées de roux jJau-
nâtre; gorge noire avec de petites taches blan-
châtres et roussâtres; l’espace blanc des côtés du
cou et du haut de l'aile moins étendu; le roux de
la poitrine moins vif. Les jeunes males avant leur
seconde mue, ressemblent à la vrerlle femelle. Après
la mue d'automne, tous les individus ont du cen-
dré brun à la tête et au dos; cette couleur occu-
pant seulement les fines pointes des barbes, il se
fait, que par les agens souvent mentionnés , ces
bouts en s’usant font paraître au printemps la cou-
leur noire du milieu des plumes , temps où on voit
les mâles dans les couleurs que j'ai indiquées plus
haut.
MoraciLLa RuBICOLA. Gmel. Syst. 1. p. 969. Sp. 17. —
SyLyia RuBICOLA. Lath. Ind. v. 2. p. 525. sp. 49. —Saxr-
COLA RUBICOLa. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 255. 4.
— MovaciLza TSCHECANTSCHIA. Gmel. Syst. 1. p. 997.
D'ORNITHOLOGTE. 245
sp. 179. — Le Traquer. Buff. Os. v. 5. p. 215. #. 13. —
19. pt. ent. 658. f. 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 286.
— Traquer PATRE. Le Vaill. Ois. d’Afriq. v. 4. pl. 180.
f. 1et 2. le très-vieux mâle. — Srone-cmar. Lath. Syn.
v. 4. p. 448. — Penn. Brit. Zool. t. S. 2. f. 5 et 6. jeune
méle et femelle. — SwaRTzKERLIGER STEINSCHMATZER. Bechst.
Naturg. Deut. v. 3. p. 694. t. 23. le vieux mâle. —
Naum. Vôg. Nachtr. t. 45. f. 85 et 86. figures très-
exactes des vieux au printemps. — SALTINSELCE MORO.
Stor. deg. uce. v. 4. pl. 5892. f: 1. le vieux mâle.
Remarque. Les individus de cette espèce qui m'ont été
envoyés d’Afrique, et ceux rapportés par M. Le Vaillant,
ne diffèrent point de ceux rapportés de Russie par le pro-
fesseur Pallas. En Afrique ce sont oiseaux sédentaires, en ”
Europe ils sont de passage.
Habite : dans presque tous les pays de l’Europe; moins
abondant dans les contrées en plaines, et jamais dans les
lieux humides et marécageux ; le plus habituellement dans
les buissons aux confins des bruyères.
Nourriture : scarabées, mouches, autres insectes et
leurs larves.
Propagation : niche dans les crevasses des rochers,
sous des tas de pierres, et entre les racines des buissons ;
pond six œufs, d’un vert blanchâtre avec quelques taches
d’un roux jaunâtre.
1222255: 2:::25:5:4:222"]
GENRE VINGTIÈME.
ACCENTEUR.—4U4CCENTOR.
(Becusr.)
Bec de moyenne longueur, robuste, droit, taillé
en pointe acérée; les bords des deux mandibules
248 MANUEL
comprimées, la supérieure échancrée vers la pointe.
Narines basales, nues, percées dans une grande
membrane. Prrps robustes; trois doigts devant et
un derrière ; l'extérieur soudé à sa base au doigt
du milieu ; l’ongle du doigt postérieur le plus long
et le plus arqué. ArLEs, 1re. rémige presque nulle,
2°. presque aussi longue que la 3e. qui est la plus
longue.
Moins sensibles aux intempéries de Pair que les oiseaux
qui composent les genres précédens , il semble que les
trois espèces réunies sous le nom d’Æccenteur, recher-
chent une température plus froide et un genre de nour-
riture différent; les insectes ne forment point leur unique
aliment, mais les semences des plantes et les grains en
font aussi partie; celles-ci forment même leur seule res-
source pendant la saison hyvernale; l’été ils habitent les
régions élevées des Alpes et des autres montagnes ; ils des-
cendent l'hiver dans les vallées et dans tes plaines, et n°é-
migrent point habituellement. Les mâles et les femelles ne
différent presque point à l’extérieur; les jeunes leur res-
semblent aussi, et ils ne muent qu’une fois dans l’année.
Leur bec fort et assez gros sert à briser les enveloppes des
semences dont ils se nourrissent en hiver.
ACCENTEUR PEGCT ou DES AEPES.
ACCENTOR ALPEINUS. (BEecusr.)
Tête, poitrine, cou et dos d’un gris cendré mar-
qué sur le haut du dos de grandes taches brunes ;
2
gorge blanche à écailles brunes; ventre et flancs
d'un roussätre mêlé de blanc et de gris; ailes et
queue d'un brun noirâtre; toutes ces plumes lisé-
(®
rées de cendré ; petites et moyennes couvertures.
D’'ORNITHOLOGIE. 219
terminées par une tache blanche ; bec noir à la
pointe et jaune à sa racine; pieds jaunätres ; on-
ales bruns. Longueur , 6 pouces 8 lignes.
La femelle , ne diffère du male que par les
eouleurs un peu moins vives.
Accexror azpinus. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 500.
n°. 1. — Moracira azpixa. Gmel. Syst. 1. p. 957. sp. 65.
Srurxus Morrranus. Gmel. p. 804. sp. 5. — Lath. Ind.
v. 1. p. 925. sp. 11. — Srurxus cocraris. Gmel. p.805.
$p. 16.— Lath. Ind. v. 1. p. 525. sp. D. — La FAUvETTE
pes Arpes. Buff. Ois. v. 5. p. 156.1. 10. — Id. pt. ent. 668.
— Gérard. Tab. élém. v. 1, p. 514. — ALPEN FLUEVOGEL.
Meyer, Tasschen$. Deut. v. 1. p. 253. B. — 1. Vôg.
Deut. Heft. 9. — Axrrixe WARBLER and COLLARED STARE.
Latb. Syn. v. 4. p. 454, et v. 5. p. 8.
>
Habite : sur les Alpes, le long des rochers; dans la
belle saison il gagne les plus grandes élévations des mon-
tagnes, et descend dans les régions moyennes à l'approche
de l’hiver ; très-commun sur le Saint-Bernard , dans les en-
virons de l’hospice ; également abondant dans quelques
parties montueuses de l’Allemagne et de la France.
Nourriture : petits hannetons et autres insectes; en
hiver uniquement des semences et des plantes alpestres.
Propagation : niche dans les fentes des rochers , quel-
quelois aussi sous les toits des maisons et dans les villages
situés sur les montagnes ; pond cinq œufs verdâtres.
ACCENTEUR MOUCHET.
ACCENTOR MODULARIS. (Cuw.)
Sommet de la tête cendré avec des taches bru-
nes; côtés du cou, gorge et poitrine d’un cendre
bleuâtre; des grandes taches d’un brun roux, sur
250 MANUEL 4
le centre des plumes du dos et des couvertures
alaires ; grandes et petites couvertures et pennes
des ailes noirâtres bordées de roussâtre ; à l’extré-
mité des moyennes couvertures une petite tache
d’un jaune blanchâtre; flancs et croupion d’un gris
roussâtre ; couvertures inférieures de la queue
brunes avec une large bordure blanche ; ventre
blanc ; queue d’un brun terne. Longueur, 5 pouces
3 lignes.
La femelle à plus de taches brunes sur le haut
de la tête.
MoracizLa Mopuranris. Gmel. p. 992. sp: 3. —— SYLVIA
mMopuLaRis. Lath. ]nd. v. 2. p- 511. sp. 13.— SYLVIA SCHÆ-
NOBANUS. Lath. Ind. v. °. p. 510. sp. 10. — Le Moucuer,
TRAINE-BUISSON Où FAUVETTE D'HIVER. Buff. Oùs. v. 5. p. 151.
— 1. pl. ent. 615. f. 1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 310.
— FAUvETTE DE Bois ou Rousserre. Buff. v. 5. p. 159. —
Gérard. v. 1. p. 503. — Sonn. édit. de Buff. v. 15. p. 120.
et Les notes. — Hepcen sparnow and Red Wareer. Lath.
Syn. v. 4. p. 418 et 419. sp. 7 et 9. — Brit. Zoot. t. 5. 1.
f: 5 et 4. —Scnierer prusricer Saxcer. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 245. — Frisch. €. 21. f. 2. B. — Naum.
t. 13. f. 52. — De Winter zancen. Sepp, Nederl. Vog.
v. 4. t. p. 404.
Remarque. M. Cuvier, Règ. anim. v. 1. p. 568, a fait
la juste observation que la Sylvia modularis rangée jus-
qu'ici avec les becs-fins, doit plutôt être placée avec les
A ccenteurs , vu qu’elle a le même bec et la même ma-
nière de vivre et de se nourrir. Cette novation est peut-
être la seule bien vue de toutes celles faites par M. Koch,
Zootogie de Bavière.
Habite : dans presque toutes les parties tempérées de
D'ORNITHOLOGIE. 291
l'Europe, même fort avant dans le nord; seulement pen-
dant l'hiver dans quelques parties de la France.
Nourriture : vers, insectes, chenilles et baies; en hi-
ver toutes sortes de semences.
Propagation : niche dans les taillis des forêts; pond
cinq ou six œufs d’un bleu d’azur.
ACCENTEUR MONTAGNARD.
ACCENTOR MONTANELLUS. (Mirur.)
Un capuchon d'un noir profond couvre la tête
et l’occiput ; une très-large bande également noire
passe au-dessous des yeux, et couvre l’orifice des
oreilles ; un large sourcil jaunâtre prend son ori-
gine à la racine du bec, et aboutit à la nuque; par-
ties supérieures du corps et scapulaires d’un cen-
dré rougeätre, marqué de grandes taches longitu-
dinales d'un rouge de brique ; ailes d'un cendré
brun bordé de cendré rougeûtre; deux rangées de
petits points jaunâtres forment sur l'aile une dou-
ble bande; queue d’une seule teinte brune , mais
les baguettes d’un brun rougeûtre ; toutes les par-
tes inférieures d'un isabelle jaunâtre, varié sur la
poitrine de taches brunes et sur les flancs de taches
longitudinales d’un cendré rougeâtre; base du bec
jaune, pointe brune; pieds jaunätres. Longueur,
5 pouces 3 ou 4 lignes. Le vieux male.
La femelle a du brun noirâtre sur la tête, sur
locciput et à l’orifice des oreilles; pour le reste,
elle ne diffère presque point du mâle.
Habite : les parties orientales du midi de l'Europe,
252 MANUEL
ainsi que sous la même latitude en Asie ; trouvé par Pallas
dans la Sibérie orientale et en Crimée ; peu commun dans
les états napolitains, en Dalmatie et dans le midi de la
Hongrie.
Remarque. L’individu envoyé par Pallas ne diffère en
rien de ceux tués près de Naples. Vit toujours sur les mon-
tagnes , et ne se montre que l'hiver dans les plaines.
Nourriture : en été comme les précédentes ; probable-
ment aussi en hiver de semences.
Propagation : inconnue.
GENRE VINGT ET UNIÈME.
BERGERONNETTE.— MOT A-
CILL À. ( Lars.)
Bec droit, grêle, en forme d’alène, cylindrique,
anguleux entre les narines; mandibule inférieure
à bords comprimés. Narines , basales, latérales,
ovoides, à moitié fermées par une membrane nue.
Preps à tarse du double plus long que le doigt du
ailieu; trois doigts devant et un derrière; l’exté-
rieur soudé à la base à celui du milieu; l’ongle du.
doigt de derrière plus long que ceux de devant,
qui sont très-petits. QUEUE très-longue, égale , ho-
rizontale. AILES, 11€, rémige nulle, 2°. la plus
longue; l’une des grande couverture aboutit à l’ex-
trémité des rémiges.
Les Bergeronnettestavandières ou Hoche- queues, vi-
yent habituellement dans les lieux à découvert, jamais
,
D'ORNITHOLOGIE. 253
dans les forêts ou dans les jonchaies; on les voit le plus
souvent dans les prairies où elles accompagnent les bes-
tiaux ; souvent aussi le long des bords graveleux des fleu-
ves; elles remuent sans cesse la queue de haut en bas, et
nichent dans les herbes, sous des tas de pierres ou dans
des trous. Ces oiseaux que l’on a eu tort de confondre avec
les Becs-fins, muent deux fois, au printemps et en au-
tomne : ce n’est que durant la saison des amours que les
mâles diffèrent des femelles; après la mue d’automne, il
est difficile de distinguer les sexes, et les jeunes de l’année
ressemblent alors aux vieux. La double mue ne change
les couleurs du plumage qu’au cou et dans quelques es-
pèces à la tête. Les oiseaux de ce genre paraissent n’ha-
biter que l’ancien continent, car l’espèce de Motacilla
fudsonica, Lath., semble ne point appartenir à ce genre,
BERGERONNETTE LUGUBRE.
MOTACILLA LUGUBRIS. (Parras.)
Du noir très-profond règne depuis le milieu du
crâne sur toutes les parties supérieures du corps
et sur les 8 pennes du milieu de la queue; la poi-
trine et la gorge sont aussi d’un noir profond; le
front, la région des yeux et des oreilles, le ven-
tre, l'abdomen et les deux pennes latérales de la
queue, sont d’un blanc pur; les flancs sont d’un
cendré noirâtre , et souvent d’un noir parfait; les
ailes sont de cette couleur , mais leurs couvertures
sont bordées extérieurement de blanc pur; bec,
pieds et iris noirs. Longueur , à peu près 7 pouces.
Le male et la femelle en plumage parfait d'été.
Remarque. Les individus envoyés de Russie par le pro-
fesseur Pallas, sont dans cet état de plumage; ils ne dif:
254 MANUEL
fèrent en rien de ceux tués en France. Pallas a indiqué
l'espèce sous le nom de Lugubris, dans son ouvrage pos-
thume la Fauna rossica. J'ai comparé des individus
tués en Égypte, en Crimée, en Hongrie et en France, et je
n’ai pu trouver aucune différence entre ces oiseaux de pays
si éloignés. J’ai acquis la certitude que , dans nos contrées
occidentales, cette espèce s’accouple avec la Bergeronnette
grise, et produit des individus tapirés de noir et de cen-
dré clair; serait-ce à cause qu’elle ne trouve pas toujours
à s’unir avec des individus de son espèce ? Quoi qu’il en
soit, le fait est certain, il me semble produit par les
mêmes causes qui paraissent influer sur l’accouplement de
la Corneille noire avec la Corneille mantelée, dont on
ne trouve des exemples que là où l’une de ces espèces est
peu nombreuse ou se montre accidentellement. La Berge-
ronnette à quimpe de Le Vaillant Ois. d’Af. v. 4. pl. 158.
quoique voisine de notre Bergeronnette tugubre , forme
une espèce distincte.
Les jeunes de l’année, ont du cendré brun très-
foncé, partout où les vieux en plumage d'hiver
ont du noir profond; le large croissant de la poi-
trine remonte jusqu'aux joues, qui de même que
la gorge et le front sont d’un blanc sale, souvent
marqué de petits points bruns; le ventre et l’ab-
domen sont aussi d’un blanc sale; la tache noire,
longitudinale sur les barbes intérieures des deux
pennes blanches de la queue, est plus grande chez
les Jeunes que dans les vieux.
Plumage complet d'hiver.
Gorge et devant du cou d’un blanc pur; sans
aucune tache; sur la poitrine se dessine un large
D'ORNITHOLOGIE. 255
hausse-col noir, dont les bords remontent vers l’o-
rifice des oreilles ; le reste comme en été.
Habite : le midi de l'Europe, les parties orientales et
quelques provinces de France ; jamais encore observée en
Suisse ni en Allemagne, où il semble qu’elle doit habiter ;
paraît n’etendre ses voyages vers le nord que jusqu’au
5o*°. degré. On la voit comme l’espèce suivante, fréquen-
ter les bords des eaux et les prairies.
Nourriture : cousins, larves , insectes des marais et
ceux qui vivent dans le voisinage des eaux.
Propagation : inconuue.
BERGERONNETTE GRISE.
MOTACILLA ALBA (Lixnx.)
Front, joues, côtés du cou et parties inférieures
d'un blanc pur; occiput, nuque, gorge, poitrine,
pennes du milieu de la queue et couvertures supé-
rieures de celle-ci d’un noir profond ; dos et flancs
cendres ; couvertures des ailes noirâtres bordées de
blanc; les deux pennes extérieures de la queue
blanches. Longueur, 7 pouces.
La femelle, a le front et les joues d’un blanc
plus terne; l’espace noir de l’occiput moins grand,
et les bords des couvertures alaires tirant au gris.
Le male et la femelle sont ainsi en plumage de
printemps.
Varie accidentellement, d'un blanc pur, Mora-
CILLA ALBIDA. Gmel. Syst. 1. sp. 77. Jacq. Beyt.
£. 6, une jeune Bergeronnette grise, toute blanche.
Plus ou moins tapiré de blanc avec les ailes et la
256 | MANUEL
queue d’un blanc pur, quelquefois avec les ailes
noires ; le reste du plumage comme à l'ordinaire.
Plumasge de printemps et d'été.
Moracirra azba. Gmel. Syst 1. p. 960. sp. 11. — Lath.
Ind. v. 2. p. 501. sp. 1. — La LavanniÈre. Buff. Os. v. 5.
p. 254. 4. 14. f. 1. — Id. pl. ent. 652. f. 1. mâle en ha-
bit de noces. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 528.— Waure
waGraiz. Lath. Syn. v. 4. p. 595. — CuTRETTOLA CINEREA.
Stor. deg. ucc. pl. 584. f. 2. — Wrisse sacHsTELzE. Meyer,
Tasschenb. Deut.v.1.p. 216.—1d. Vôg. Deut. Heft. 3.
mâle, femelle et jeune. — Frisch. £. 25. f. 2. 4.— Naum.
Vôg. t. 39. f. 86. — Kwixsraarr. Sepp., Nederl. Vog.
Ê. V. 2. P. 119.
Plumasge complet d'hiver.
Gorge et devant du cou d’un blanc pur, sans aucune
tache ; sur la partieinférieure du cou, se dessine un hausse-
col dont les parties latérales remontent vers la gorge ; ce
hausse-col est d’un noir profond; tout le cendré des par-
ties supérieures est moins foncé qu’en été; c’est alors,
Buff. Ons. pl. ent. 652. f. 2, mais point la description.
Les jeunes, ont les parties inférieures d’un
blanc sale; sur la poitrme un croissant plus ou
moins grand d'un brun cendré; toutes les par-
tes d’un cendré terne. Les jeunes du printemps
commencent à prendre en automne la livrée des
adultes; ceux de la seconde couvée quittent nos
climats dans la livrée du jeune âge, et reviennent
mème quelquefois dans cet état au renouvellement
du printemps ; ce sont alors
Moracizra ciNEREA. Gmel. Syst. 1. p. 961. sp. 79. —
D'ORNITHOLOGIE. 25%
Sycvia cinerea. Lath. Ind. v. 2. p. 502. Sp. 3. — La Ber-
GERONNETTE CRISE. Buff. Os. v. 4. p. 261; et pl. ent. 654.
f. 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 532. — Naum. Wôg.
t. 59. [. 87.
Habite : les prairies sur le bord des eaux , dans les vil-
lages et dans les villes, sur les tours et les clochers. Vit
jusque dans les régions du cercle arctique.
Nourriture : mouches, cousins, phalènes, petits lima-
cons, mille-pieds, et autres insectes et leurs larves.
Propagation : niche dans les prairies , entre les fentes
des rochers, sous les ponts, dans les tours et dans les
trous des arbres; pond jusqu’à six œufs, d’un blanc bleuä-
tre moucheté de noir.
BERGERONNETTE JAUNE.
MOTACILLA BOARULA. (Linn.)
Parties supérieures cendrées ; croupion d’un
jaune olivâtre ; au-dessus des yeux et sur les par-
ties latérales de la gorge une bande blanche ;
gorge d’un noir profond; les autres parties infe-
rieures d’un jaune clair; ailes et les six pennes in-
termédiaires de la queue noires, bordées de blanc
et d'olivâtre ; des trois pennes latérales de la
queue , l’extérieure est entièrement blanche ; les
deux autres sont noires sur les barbes extérieures.
Queue de 2 : pouces, plus longue que l'extrémité
des ailes. Longueur, 7 pouces 3 lignes. Le vieux
male en plumage de printemps.
Les femelles et les males après leur mue d'au-
tomne, n'ont point la gorge noire; cette partie est
d’un blanc légèrement teint de rougeitre; le trait
PasrTie 1°. 17
258 _. MANUEL
au-dessus des yeux plus jaunâtre; les parties supé-
rieures d'un cendrée teint d’olivâtre, et le dessous
du corps d’un jaune plus pâle.
Les males en mue, ont des plumes blanches mé-
lées avec les plumes noires de la gorge.
Remarque. Le mâle de cette espèce n’a la gorge noire
que durant le temps des noces et de l’éducation des jeunes ;
passé cette époque , le noir de la gorge disparaît peu à
peu , et de mâle ne diffère alors guère de {a femelle.
Moracicca BoARULA. Gmel. Syst. 1. p. 997. sp. 51. —
Mortacizza MELANOPE. Pall. Z6. 3. p. 696. n°. 16. — Gmel.
P. 997. SP- 174. — Lath. Ind. v. 2. p. 503. sp. 4 et 5. —
La BERGERONNETTE JAUNE. Buff. Os. v. 5. p. 268.— Id. p£.
ent. 28. f. 1. jeune femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 1.
p. 355. — Edw. Oùs. t. 259. le vieux mâle en habit de
noces. — YELLOW WwAGTAIL. Alb. Oùs. v. 2. t. 58. femetle.
Moracizra suzPHUREA. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 459.
— CuTRETTOLA DA CODIZINZOLA. S10r. deg. ucc. v. 4. pl. 386.
facto. mâle et femelle. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 6.
f. 15 et 14. mâle et femelle en plumage de printemps
ou de noces.
Habite : moins habituellement les prairies que la pré-
cédente; plus commune dans les lieux avoisinant à des
ruisseaux limpides; répandue fort avant dans le nord.
Nourriture : comme la précédente et insectes d’eau.
Propagation : niche entre des pierres amoncelées, dans
les trous du rivage et dans les trémies; pond six œufs très-
pointus , larges vers le gros bout, d’un blanc sale taché
de rougeâtre.
D'ORNITHOLOGIE. 259
BERGERONNETTE CITRINE.
MOTACILLA CITREOLA. (Pazr.)
Sommet de la tête, joues et généralement toutes
les parties inférieures d’un jaune citrin vif et pur,
sur l'occiput une large bande noire, qui a la forme
d’un croissant ; nuque, dos, petites couvertures,
alaires, côtés de la poitrine et flancs d’un cendre
plombé ; moyennes et grandes couvertures des ailes
bordées et terminées de blanc pur; pennes des
ailes et de la queue noirâtres, les deux latérales de
chaque côté exceptées, qui sont d’un blanc pur;
bec et pieds bruns ; ongle postérieur plus long que
le doigt. Longueur, 7 pouces. Le vieux male en
plumage de printemps.
Les femelles et-les males après leur mue d'au-
tomne ou en hiver, n'ont point à l’occiput cette
large bande d'un noir profond; cette partie est
alors du même jaune que le reste de la tête. Les
vieilles femelles se distinguent dans tous les temps
des mâles, par le jaune un peu moins vif des par-
ties inférieures , et en ce que le manteau et les pe-
tites couvertures des ailes sont d'un cendré oli-
vâtre, au lieu de cendré plombé comme chez les
males.
MoraciLLa CITREOLA. Pall. Z£. v. 5. p. 696. — Falk. F'og.
v. 3.1. 29. — Lath. Znd. v. 2. p. 504. sp. 9. — Gmel.
Syst. 1. p. 962. — Moracicca scmELro8riusKA. Lepech.
Vog. v. 2. p. 187. t. 8. f. 1. — YELLOW HEADED WAGTAIL.
Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 297.
Habite : jusqu'ici cette espèce, très-rare , n’a été trou-
260 MANUEL
vée que dans la Russie orientale et en Crimée ; il est pro-
bable qu’on la trouvera aussi en Hongrie et dans l’Archi-
pel.
Nourriture et Propagation : inconnues.
BERGERONNETTE PRINTANIÈRE.
MOTACILLA FLAV A. (Lin.
Tête et nuque d’un cendrée bleuûtre très-pur ;
toutes les autres parties supérieures d’un vért oli-
vâtre; une bande blanche va du bec supérieur au-
dessus des yeux; une autre part de la mandibule
inférieure, et se dirige au-dessous de l’orifice des
oreilles; toutes les parties inférieures d'un jaune
brillant ; ailes et pennes du milieu de la queue noi-
râtres , bordées de blanc jaunâtre ; les deux pennes
latérales de la queue blanches ; celle-c1 légère-
ment arrondie et ne dépassant l'extrémité des ailes
que de 1 pouce lignes; l’ongle de derrière très-long
et peu arqué. Longueur , 6 pouces. Le vieux male.
La femelle, a les parties supérieures plus nuan-
cées de cendre; le jaune des parties inférieures est
moins vif, et la gorge est blanche.
Les jeunes, ressemblent plus ou moins à a fe-
melle; ils sont en dessus d’un cendré terne, et les
parties inférieures sont d’un blanc jaunître; ils ont
quelquefois sur la poitrine des taches d’un brun
roussâtre et des ondes sur le ventre. |
Remarque. Je n’ai point encore pu observer si l’espèce
de cet article est sujet comme les aûtres à une double mue ;
mais il est certain que les distributions des couleurs ne
D'ORNITHOLOGIE. 261
changent point ; si la double mue a lieu, comme je le pré-
sume, elle n’opère aucun changement très-remarquable:
Moracizra FLAvA. Gmel. Sysé. 1. p. 963. — Lath. Ind.
©. 2. p. 904. Sp. S. — Moracizca carysocasrrA. Bechst.
Naturg. Deut. v. 3. p. 446. — BERGERONNETTE DE PRIN-
TEMPS. Buff. Os. v. 5. p. 265. £. 14. f: 1.—1d. pt. ent.Gr4.
f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 334. — Yeirow
waGraiL. Edw. Oùs. £. 258. — Lath. Syn. v. 4. p. 4oo.
sp. 6. — Gerse sacusrezze. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 219. — Id. Vôg. Deut. Heft. 10. mâle et femelle. —
Frisch. £. 23. f. 2. — Naum. t. 30. f. 88. Le mâle — Grece
KWIKSTAART. Sepp, Nedert. Vog. v. 2. t. p. 103. — Cu-
TRETTOLA DI PRIMAVERA. S£07. deg. ucc. v. 4. pl. 85. f. 2.
Habite : les bords des eaux, les prairies et les bords
graveleux des fleuves ; répandue très-avant dans le nord;
commun dans le midi de l'Europe; plus abondante en
Hollande que lespèce précédente.
Nourriture : mouches, phalènes, autres insectes aqua-
tiques et petites chenilles vertes.
Propagation : niche dans les trous abandonnés des
taupes, sous Îles racines des arbres, dans les blés et dans
les prairies; pond six œufs arrondis, d’un vert olivâtre
avec des taches très-claires couleur de chair.
LR: 1R22111h15171h1:)
GENRE VINGT-DEUXIÈME.
PIPIT.— ANTHUS. ( Becusr.)
Bec droit, grêle, cylindrique, vers la pointe en
forme d’alêne , à bords fléchis en dedans vers le
milieu; base de la mandibule supérieure en arête,
pointe lésèrement échancrée. NariNes basales, la-
262 MANUEL
térales, à moitié fermées par une membrane voü-
tee. PrEps, trois doigts devant et un derrière, l’ex-
térieur soudé à sa base au doigt du milieu; Séle
de derrière plus ou moins dhirbé le plus ONE
excédant la longueur du doigt AL AT ENS . AILES,
la ire. réemige nulle, la 2°. un peu plus courte que
les 3e. et 4€., qui sont les plus longues ; deux des
grandes couvertures aboutissent à l'extrémité des
rémiges.
Ces oiseaux, que la plupart des ornithologistes ont réu-
nis avec les véritables Alouettes, en diffèrent essentielle-
ment, tant par leur manière de vivre que par les carac-
tères particuliers ; ils ont tous la tête de forme longicone
et la queue très-longue, caractères qu’on ne trouve dans
aucune espèce d’alouette. Ils se rapprochent plus des Ber-
geronnettes par leurs habitudes et par le genre de nourri-
ture qui leur sont en commun; l’on serait même tenté de
les ranger avec les Bergeronnettes, si la forme des ongles,
celle des ailes, ainsi que la distribution des couleurs du
piumage , n’offraient des rapports avec les véritables
Atouettes. Il en est de même pour toutes les espèces
exotiques qui peuvent être rapportées au genre Anthus.
Iis se nourrissent uniquement d’insectes, vivent habi-
tuellemient dans les lieux à découvert , tels que les
champs et les bords graveleux des fleuves ou des eaux;
se tiennent et nichent à terre. Quelques espèces se présen-
tent sous des couleurs différentes, sans l’intervention d’une
double mue ; dans ce cas, la livrée de printemps dont les
seuls mâles paraissent revêtus , pendant le court espace
* Exception dans la seule espèce du Pipit des buissons où Anthus
arboreus, de Bechstein. Les espèces étrangères qu'il convient de
classer dans ce genre ont toutes l’ongle plus long que le doist
postérieur,
œ!
D'ORNITHOLOGIE. 263
du temps des amours, diffère plus ou moins de celle d’hi-
ver; les jeunes ne différent pas beaucoup des vieux en
plumage d'hiver.
Lé
Remarque. Les descriptions des oiseaux du genre pipit
sont à tel point confondues les unes avec les autres, dans
les écrits de Buffon et de Gérardin, qu’il est impossible de
les bien reconnaître : le premier figure dans ses pl. enl.
des espèces entièrement différentes de celles qu’il décrit,
ce qui est cause que je m'en rapporterai pour les citations
aux seules planches de cet ouvrage; elles sont d’une exac-
titude rare. Je renvoie pour les mœurs et les habitudes de
ces oiseaux, aux descriptions des naturalistes allemands,
qui, sous ces rapports, ne laissent rien à désirer. Je me
flatte que mes indications serviront à bien distinguer les
espèces.
PIPIT RICHARD.
ANTHUS RICHARDI. (V1E1Lx.)
Bec fort; tarses très-longs ; ongle postérieur
beaucoup plus long que le doigt peu arque.
Plumes du sommet de la tête , du dos et des
scapulaires d’un brun très-foncé dans le milieu,
toutes bordées et terminées de brun clair; au-des-
sus des yeux de larges sourcils, qui, ainsi que les
tempes, la gorge, le ventre et l'abdomen, sont
d’un blanc pur; sur la poitrine, qui est légèrement
roussâtre, se dessine un large ceinturon de taches
Jancéolées; flancs roussätres; ailes et queue noi-
râtres; toutes les pennes lisérées de larges bords
d'un blanc jaunâtre; la penne extérieure de la
queue est toute blanche, et sur la seconde se des-
sine une grande tache conique de cette couleur;
264 MANUEL
mandibule supérieure du bec brune, inférieure
ainsi que les pieds jaunâtres ; iris brun : longueur
du doigt postérieur avec l’ongle , un pouce. Lon-
gueur totale, 6 pouces 7 lignes. Probablement un
jeune de l'annee *.
Remarque. Je ne connais cette espèce nouvelle, décou-
verte par M. Richard, que d’après l’individu que M. de
Lamotte d’Abbeville eut la bonté de me communiquer ; il
me dit que ces oiseaux passent en Picardie, qu’ils vivent
absolument comme toutes les autres espèces de ce
genre , et qu’on les trouve toujours à terre, où ils remuent
souvent la queue à le manière des bergeronnettes. Il pa-
raît que ce pipit est un habitant des pays chauds de l'Eu-
rope ,; puisqu'on Île trouve aussi vers les Pyrénées et
probablement en Espagne; je ne le vis jamais dans les
parties orientales du midi. Le Pipit Richard a le plus
de rapports avec tes grandes espèces de ce genre qui ba-
bitent l’Afrique; par la forme du bec, des pieds et de
l’ongle postérieur , il se rapproche le plus de 4{auda ca-
pensis , Lath., doni les synonymes sont la pl. ent. 504.
f. 2. de Buffon , et {” Alouette sentinelle de Vaillant, Ois.
d’'Af. v. 4. pl. 195. Il se pourrait que Atlauda tusita-
nia des systèmes fût le même que notre Pipit Richard.
L’alouette sentinelle d'Afrique doit aussi prendre rang
dans le genre Anthus.
Nourriture et Propagation : inconnues.
* N'ayant pu observer qu'un jeune oiseau de cette espèce , .et
voir très-superficiellement un second tué sur les Pyrénées, on me
saura gré de ne pas compléter l’article du Pipit richard, dont on
trouve une description détaillée dans le Dictionn, d'hist. nat. v. a0.
P- 497.
D'ORNITHOLOGIE. 269
PIPIT SPIONCELLE.
ANTHUS AQUATICUS. (BEcHsT.)
Parties supérieures d’un gris brun, sur le centre
de chaque plume d’une nuance plus foncée; au-des-
sus des yeux un trait blanc; petites couvertures des
ailes bordées et terminées de gris blanc; toutes les
parties inférieures blanches, mais variées, sur les
côtés du cou, sur la poitrine et sur les flancs, de
taches longitudinales peu distinctes, d'un brun
cendré clair; les deux pennes du milieu de la
queue d’un brun cendré, les latérales noires ;
l’extérieure blanche en dehors avec une longue
tache conique de cette couleur; sur la 2°., une
tache conique moins longue , et sur la 5°. une tres-
petite tache blanche”; ongle postérieur long de plus
de 4 lignes, arqué; pieds d’un brun marron; man-
dibule inférieure du bec livide. Longueur, 6 pou-
ces 5 ou 6 lignes. Le vieux müle en plumage d’au-
tomne.
La femelle se distingue seulement par les taches
des parties inferieures qui sont en plus grand
nombre.
Anruvs aquaricus. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 54.
— Anraus RauPEsTRIS. Nilss. Orn. Suec. v. 1. p. 245. Sp. 145.
_— ALAUDA CAMPESTRIS SPINOLETrA. Ginel. Syst. 1. p. 794
sp. 4. var. B. — Lath. Ind. v. 2. p. 495. sp. 12. var. E.
— Buf. pl. ent. 661. f. 2. représentation exacte de lu
La petite tache blanche sur la 3°. penne n'existe pas chez
tous les individus.
266 MANUEL
Spioncetle, sous le faux nom d’Alouette pipi. — Meavow
LARK. Lath. Syn. v. 4. p. 558. var. A.— Wasser Piper.
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 258.—PispoLaDa SP1ON-
cELLA. Stor. deg. ucc. v. 4. p. 588. f. 2.
Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la
tête, joues, nuque, bord des ailes et deux pennes
de la queue d’un brun foncé, légèrement nuancé
d'olivâtre; cette couleur domine également sur le
dos, les ailes et les cuisses, mais elle y est variée
par des taches d’un brun noirâtre; sourcils, tour
des yeux et un croissant au-dessous des oreilles
d’un jaune clair ; poitrine, flancs, ventre et abdo-
men d'un jaunâtre clair ; les deux premières parties
marquées de grandes taches d’un brun foncé et
quelques fines raies sur les autres; tout le devant
du cou blanc , mais encadré par une bande noi-
râtre ; les deux bandes sur les ailes sont d’un cen-
dré brun; sur la 1'e. penne une grande tache blan-
che, et sur la 2€. une très-petite. C’est alors
ALAUDA PETROSA. T'ransact. of the Linn. societ. v. 4.
P. 41. — Araupa oBscura. Gmel. Syst. 1. p. 801. sp. 53.
Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 494. sp. 7.—Dusxy Lark. Lewin.
Brit. birds. v. 3. pl. 94.
Les vieux mâles pendant le court espace de
temps qu'ils vaquent à la reproduction, ont le de-
vant du cou, la poitrine , la partie supérieure du
ventre et les flancs colorés d’une teinte de roux
rose, très-claire; le reste du plumage est comme
en automne. C’est alors
Axraus moxranus. Koch. Baterische Zoûl. p. 179,
n’./102.
D'ORNITHOLOGIE. 267
Remarque. On à eu tort de confondre cette espèce avec
le Pipit des buissons ; l'erreur provient de Buffon.
Habite : particulièrement le midi de l’Europe, où il
niche ; seulement de passage dans les provinces tempé-
rées , le long des bords des eaux et des fleuves, aux envi-
rons de Paris. Depuis la publication de la première édition
j'ai découvert que ce pipit habite aussi les côtes maritimes
d'Angleterre et de Hollande ; dans le premier de ces pays
on le trouve sur les rochers qui bordent la mer ; et dans le
second , seulement dans le peu d’endroits des côtes où
l'on a construit des jetées de grosses pierres destinées gà
contenir et à briser le premier choc des vagues. Des indi-
vidus, tués dans Amérique septentrionale, ne diffèrent
point de ceux d'Europe.
Nourriture : mouches, cousins, insectes aquatiques et
leurs larves.
Propagation : niche dans les pays en montagnes,
même sur les plateaux stériles de celles qui sont très-éle-
vées, comme les Pyrénées et autres; plus rarement sur
les falaises et sur les rocs qui bordent la mer. Construit
son nid entre Les fentes des pierres et des rochers; pond
quatre ou cinq œufs, d’un blanc sale couvert de petits
points bruns, qui sont très-rapprochés sur le gros bout.
PIPIT ROUSSELINE.
ANTHUS RUFESCENS*. (Mrur.)
Parties supérieures du corps d’un gris isabelle ;
sur le milieu de chaque plume une légère teinte
* Si je me suis permis de substituer ce nom à la place de celui
de campestris, donné par Bechstein, c’est que j'ai voulu éviter
qu'on ne confondit l'oiseau de cet article avec notre Anthus pra-
tensis, dont les synonymes très-incorrects sont Aiauda campestris
qu'il conviendrait plutôt de rayer de la liste nominale, et Alauda
sosellana qui ne vaut guère mieux.
268 MANUEL
brune ; au-dessus des yeux une large bande blan-
châtre; gorge de cette couleur ; toutes les autres
parties inférieures d’un blanc isabelle; de chaque
côté de la gorge un petit trait délié, et sur la poi-
trine 8 ou 10 très-petits points peu apparens;
couvertures et rémiges brunes , bordées de roux
isabelle; pennes de la queue d’un brun noirâtre;
les deux du milieu lisérées de roussâtre ; l’exté-
rieure presque totalement blanche et à baguette
luanche; la deuxième d’un blanc roussätre sur la
barbe extérieure, ainsi que sur une partie de la
pointe et à baguette brune; l'ongle du doigt pos-
térieur plus court que ce doigt et très-faiblement
arqué. Longueur, 6 pouces 5 ou 6 lignes.
Les jeunes de l'annee, ont toutes les parties su-
périeures d’un brun très-foncé, chaque plume étant
lisérée de blanchâtre ou de roussâtre très-clair; les
couvertures des ailes, les pennes secondaires et
celles de la queue ont une large bordure rousse;
des moustaches noires se dirigent sur les côtés du
cou; de grandes taches noires forment des raies
longitudinales sur la poitrine et sur les flancs ;
la bande au-dessus des yeux est plus ou moins
large.
Anraus CampEsrRis. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
Pp. 257. — Bechst. Naturg. Deut. v. 5. t. 2. (N. B. la
description, p. #24, est inexacte, ainsi que les citations. }
— La Rovusseune. Buff. pl. ent. 661. f. 1. une figure
très-eæacte. — PracarercHe. Frisch. f. 15. f. 2. A. figure
très-exæacte. — Naum. p. 48. N. B. mais point la fiqure
t. 8. f: 10, de L'édition in-folio.; celle-ci offre des
D'ORNITHOLOGIE. 269
teintes verdätres qui n'existent point dans l'espèce *.
— Bechst. Tasschenb. Deut. p. 200. très-exacté descrip-
tion. — Wizcow zark. Penn. Brit. Zool. p. 95. t. Q. f. 4.
Habite : en Allemagne et en France où l'espèce vient
uicher ; commun en Lorraine; très-rare en Hollande, Vit
le long des lisières des bois en montagnes , dans le voisi-
nage des champs cultivés.
Ifourriture : petits hannetons, sauterelles et autres in-
sectes.
Propagation : niche à terre, dans les herbes ou der-
rière une motte de terre ; pond depuis quatre jusqu’à six
œufs arrondis , d’un bleuâtre pâle entrecoupé de taches et
de raies rousses et violettes.
PIPIT FARLOUSE.
ANTHUS PRATENSIS (BECHST.)
L'ongle du pouce plus long que ce doigt, et fai
blement arque.
Parties supérieures d’un cendrée olivatre marqué
de grandes taches noirâtres, qui sont disposées sur
le centre des plumes; ces taches sont plus grandes
sur le haut du dos que partout ailleurs; parties
inférieures d’un blanc très-légèrement teint de jau-
nälre, mais varié sur les côtés du cou, sur la poi-
mine, sur le haut du ventre et tout le long des
flancs par de grandes taches noires, qui sont très-
longues et larges; couvertures inférieures de la
queue marquées de brun le long des baguettes;
M Nauman ayant publié une nouvelle édition in-8o, de ses
plänidhés enluminéés, nous y voyons l'oiseau de cet article repré-
-Senté de la manière la plus exacte sur la table 8, figure 10.
270 MANUEL
pennes de la queue noirâtres; l'extérieure bordée
de blanc et terminée par une grande tache blan-
che, sur la seconde une petite tache blanche. Lon-
gueur, » pouces 4 ou 5 lignes. Le mâle et la femelle.
Le vieux mâle, pendant le court espace que dure
la reproduction ; a la gorge d’un roux rose très-
fonce.
La femelle Va au contraire d’un blanc pur;
tous les deux avec une fine raie longitudinale de
chaque côté de la gorge. Je soupçonne que les
mâles n’ont cette marque distinctive que dans le
printemps ou durant le temps des amours; j'ai de-
vant moi un mâle tué en Égypte, et trois autres in-
dividus absolument semblables tués en Lorraine ,
qui ont la gorge d’un roux rose. Nauman, Vôgel.
Deut. nacht. t. 8. f: 16, a très-exactement figuré
ce mâle, que je soupçonne être revêtu de son plu-
mage des noces.
. L À
Les jeunes, ont les bordures des plumes des par-
ties supérieures plus nuancées de verdätre.
Remarque. Il est si facile de confondre cette espèce
avec la suivante, qu’on ne peut trop inviter à observer
scrupuleusement les dissemblances que j’ai tracées. La pt.
ent. de Buffon, n. 660 ,est, sous ce rapport, d’une exacti-
tude rare ; mais on doit observer que les noms au bas de
Ja planche sont mal indiqués.
AnrTaus PRaTENsis. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 732.
t. 36. f. 2. — Araupa prarensis. Lath. Ind. v. 2. p. 495.
sp. 5. — ALaupa MosELLANA. Gmel. Syst. 1. p. 794. Sp. 16.
— Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 495. sp. 11. — Le Gus.
Buff. pl. ent. 660. f: 2. représentation très-exacte de la
D'ORNITHOLOGIE. 271
femelle. — La FARLOUSE Ou L'ALOUETTE DES PRÉS. Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 262. — Wiesen P1ErER. Meyer, T'as-
schenb. Deut. v. 1. p. 255. — Frisch. t. 16. f. 2. À. —
Naum. VWôg.t. 8. f. 11. la femelle, et supp. t. 8. f. 16. Le
mâle. Le Trer EUWERIK. Sepp. Nedert. V'og. v. 3.t. p. 200.
Habite : les bruyères humides et les lieux marécageux
proche des lacs et des fleuves ; il semble que l'espèce
passe l’hiver dans le nord de lAfrique. Niche, quoiqu’en
petit nombre, en Hoïlande; très-commun dans ce pays
en automne.
Nourriture : très- petits scarabées, des insectes et leurs
larves.
Propagation : niche à terre dans les marais et dans les
petits buissons proche des eaux ; pond jusqu'à six œufs rou-
geâtres, marqués de taches pourprées.
PIPIT DES BUISSONS.
ANTHUS ARBOREUS. (BEcusrT.)
L'ongle du pouce plus court que ce doigt, et ar-
que de manière à former le quart de cercle.
Parties supérieures d’un cendré lavé d’olivâtre
avec du brun noirätre disposé longitudinalement
sur le centre des plumes; cette couleur est pres-
que imperceptble sur le croupion ; le blanc jau-
nâtre de l'extrémité des petites et des moyennes
couvertures forme une double bande transversale
sur l'aile; gorgerette d’un blanc pur; le reste des
côtés et du devant du cou, la poitrine et les flancs
d’un beau roux jaunâtre ou couleur d’ocre ; sur la
poitrine de grandes taches noires piciformes, et sur
les flancs des traits longitudinaux très-étroits ; le
milieu du ventre d’un blanc pur; les couvertures
r
272 MANUEL
inféricures de la queue légèrement nuancées de
; Le Î le) 11: Le
jaunâtre et sans taches. Longueur, à pouces 5
ou 6 lignes.
Remarque. C’est particulièrement au doigt de derrière
et à sa longueur comparative avec l’ongle qu’on doit faire
attention. En automne j'ai vu des individus dont le plumage
supérieur était lavé de brun cendré; le jaune couleur d’ocre
beaucoup plus terne, et les bordures des plumes moins
larges. Ces bords cendrés disparaissent au printemps par
l’action de l’air et du jour.
Anraus aRBoreus. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 506.
t. 56. f. 1. — ALaupa Triviauis. Gmel. Syst. 1. p. 796.—
Lath. Ind. v. 2. p. 495. sp. 6. mais les synonymes in-
corrects. — Buff. pl. ent. 660. f. 1. représentation très-
exacte du pipit des buissons mâle, en habit de noces, mais
sous le faux nom de farlouse. — L’Aroverre rPiP1. Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 264.— Baumpierer. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 254. B.—Frisch. t. 16. f: 1. B. — Naum.
t. 8. f. 12. figure très-exœacte du mâle. — Fiezp-Larx.
Lath. Syn. v. 4. p. 555. sp. 6.
Habite : les lieux montueux dans les buissons, sur la
cime désquels il se perche souvent; plus rare en Hollande
: que l'éspèce précédente ; il paraît ne point émigrer au delà
de la Méditerranée.
Nourriture : mouches, petits scarabées et autres in-
sectes , ainsi que leurs larves.
Propagation : niche. dans les touffes des herbes, sur
‘de petites éminences, ou sous les racines des taillis ; pond
cinq œufs , d’un blanc rougeâtre totalement couvert de
nombreuses taches d’un rouge foncé.
D'ORNITHOLOGIE. 273
nn 1111::3111:114144111314011413441n441134114154h0401345:4%n44000400h0 40000000 GTUOU AUTO CUE
ORDRE QUATRIEME.
GRANIVORES. — GRANIVORES.
Prec fort, court, gros, plus ou moins co-
nique, arête plus ou moins aplatie; s’a-
vançant sur le front; mandibules le plus
souvent sans échancrures. Pieps , trois
doigts devant et un derrière ; les doigts an-
iérieurs divisés. Â1LEs médiocres.
Ils vivent par couples, et se rassemblent pour les voyages
en grandes bandes ; ce sont des oiseaux sédentaires ou de
passage suivant les climats où ils habitent ; le plus grand
nombre est de passage périodique ou accidentel dans les
pays exposés aux frimas. Leur nourriture consiste princi-
palement en grains et en semences dont ils écartent le plus
souvent l’enveloppe ; les insectes leur servent d’aliment
dans le temps destiné à élever leur progéniture ; tous peu-
vent être nourris en captivité avec des grains. Ce sont de
la nombreuse classe ailée ceux qui, après les pigeons et les
gallinacées, se réunissent le plus près des hommes, et qui
sont le plus susceptibles à être élevés en domesticité. La
mue est double seulement dans un très-petit nombre
d'espèces européennes, tandis que le plus grand nombre
des espèces étrangères muent régulièrement deux fois dans
l’année ; les mâles sont extraordinairement parés à l’époque
Partie [”. 18
354 MANUEL
des amours chez quelques-unes ; chez d’autres ils ont un
plumage richement coloré; tous prennent, dans la saison
hivernale, la livrée modeste des femelles.
RAR RL VAR AA LUS AR
GENRE FING T-TROISIÈME.
ALOUETTE.—/4LAUD 4. (Linx.)
Bec droit, court , longicone ; mandibule supé-
rieure voûtée, légèrement courbée, d’égale lon-
gueur avec l’inférieure, sans échancrure. NARINES
à la base du bec, ovoïdes, couvertes par de petites
plumes dirigées en avant. Preps , trois doigts de-
vant et un derrière, entièrement divisés; ongle de
derrière droit plus long que le doigt. AïLes , re.
rémige nulle ou presque nulle , 2°. un peu plus
courte que la 3°. qui est la plus longue; rémiges
de quelques lignes plus longues que les grandes
couvertures ; dans une seule espèce ( d'Europe),
les couvertures aussi longues que les rémiges,
Plumes de la tête plus où moins allongées et capa-
bles d’érection.
Ces oiseaux, très-faciles à distinguer des Pipits , n’ont
aucune des habitudes des Bergeronnettes ; ils vivent dans
les champs, ne remuent point la queue, et chantent en
s’élevant perpendiculairenient dans Pair; ils sont grani-
vores, pulvérateurs , $e tiennent ef nichent à terre ; on les
élève facilement en captivité. On les reconnaît à leur tête
petite et beaucoup plus arrondie que chez les Pipüts : leur
D'ORNITHOLOGIE. 295
queue est aussi de longueur moyenne , presque toujours
fourchue. Leur mue a seulement lieu une fois dans l’an-
née ; les mâles ne différent presque point des femelles , et
les jeunes ne se distinguent point de ces dernières.
o
ALOUETTE NÈGRE.
ALAUD À TATARICA. (Paz x.)
Tête, cou, parties mférieures, ailes et queue
d’un noir profond; plumes du bas du cou, du
croupion et des flancs noires dans le milieu, bor-
dées et terminées de blanchâtre; bec jaunâtre et
noirâtre vers la pointe; pieds et ongles noirs, ce-
lui de derrière très-droit, plus long que le doigt;
la queue un peu fourchue. Longueur , 7 pouces 6
lignes. Le vieux male.
La femelle, a le front grisätre; toutes les plumes
du cou, de la gorge et de la poitrine terminées
par de fines bandes grises; le noir du plumage
moins profond.
Les jeunes, ressemblent à la femelle ; leur plu-
mage est nuancé de plus de brun; les bordures des
plumes sont plus larges et plus jaunâtres, et les
pennes des ailes et de la queue sont aussi bordées
et terminées de cette couleur.
AraUDA rarTariCA. Pall. 14. v. 2. p. vos. t. C. — Gmel.
Syst. 1. p. 795. Sp. 19.— ArAUDA Muraginis. Guuel. Syst. 1.
P. 796. sp. 20. — Taxacra sisiica. Sparm. Mus. Carts.
Lt. 19: — Gmel. Syst. 1. p. 899. $p. 42. — ALOUETTE DE
Tarrarie. Sonn. édit. de Buff. v. 15. p. 18.— Bracx and
MUTABLE LARK. Lath. Syn. v. 4. p. 580 et 581. sp. 15 et 14.
Id. supp. v. 1: p. 197.
276 MANUEL S
Habite et niche en Asie, mais se répand en automne
dans quelques provinces de la Russie européenne, où elle
vit en petites troupes,
Nourriture et Propagation : inconnues.
ALOUETTE CALANDRE.
ALAUDA CALANDRA. (Lixnx.)
Parties supérieures du corps d’un cendré rous-
sätre avec du brun sur le milieu des plumes; ces
taches brunes sont plus grandes sur le milieu du
dos; gorge, ventre et abdomen d’un blanc pur ;
une grande tache noire de chaque coté du cou;
flancs et poitrine d'un blanc teint de couleur
d'ocre, sur cette dernière partie des taches lan-
céolées brunes; rémiges bordées et terminées de
blanc; pennes moyennes terminées par un grand
espace blanc ; penne latérale de la queue presque
entièrement blanche, la suivante bordée extérieu-
rement de blanc; toutes, hormis celles du milieu,
terminées par un peu de blanc; bec gris, pointe
brune. Longueur, 7 pouces. Le male.
La femelle a Vespace noir sur les côtés du cou
moins grand; les taches du plumage sont moins
foncées.
ArauDa caranpra. Gmel. Syst. 1. p. 509. sp. 9.—Lath.
Ind. v. 2. p. 496. sp. 17. —ArauDa siirica. Pall. Z£. w. 2.
p. 708. sp. 15. — Id. Voy. en Russ. trad. france. v. 5.
P. 108, et App. p. 462. — Gmel. Syst. 1. p. 799. Sp. 51.
— Grosse ALoueTTE où CaLanpre.Buff. Os. v. 5. p. 49. —
Id. pt. ent. 565. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 253.
— La Caraxpre DE Sisérie. Sonn. édit. de Bulï. v. 15.
D'ORNITHOLOGTE. 977
p. 550. — Carañprs and moneoLran Lark. Lath. Syn. v. 4.
p. 582 et 584. — Id. supp. v. 1. p. 177. — Edw. Os.
t. 268.— Karaxper Lercue. Meyer, T'asschenb. Deut.
v. 1. p. 261. — Bechst. Tasschenb. Deut. v. 3. p. 566.
Sp. 5.
Les jeunes de l'année, au sortir du nid, ont
toutes les plumes des parties supérieures d’un cen-
dré brun, liseré par un bord noirätre, chaque
plume étant frangée extérieurement par un large
bord blanchâtre; rémiges et pennes de la queue
frangées de blanc pur; la penne extérieure entiè-
rement blanche; toutes les parties inférieures de
quelques teintes plus claires que chez les vieux.
Habite : le nord de l'Afrique et le midi de l'Europe,
J'Italie , la Turquie , l'Espagne et la France; également dans
les provinces méridionales de Asie ; seulement de passage
accidentel dans quelques provinces du centre de la France ;
beaucoup plus rare en Allemagne; jamais en Hollande.
Nourriture : sauterelles, vermisseaux et graines.
Propagation : niche dans les herbes; pond quatre ou
cinq œufs d’un pourpré clair , marqué de grandes taches
cendrées ; et de points d’un brun foncé.
ALOUETTFTE COCHEVIS.
ALAUDA CRISTATA. (LiNN.)
Petite huppe coronale à plumes allongées et
acuminées, noires dans le milieu et entourées de
cendré ; parties supérieures du corps et des ailes
d’un cendré gris, avec d’étroites taches brunes le
long des baguettes ; pennes des ailes bordées et
278 MANUEL
terminées de roussätre et de blanchätre; pennes
du milieu de la queue roussâtres, les suivantes
d'un brun noirâtre et termmées par un bord blan-
châtre très-étroit; les deux pennes latérales exté-
rieurement et à leur bout d’un roussâtre clair;
tour des yeux, gorge, ventre et abdomen d’un
blane légèrement teint de jaunâtre. Une étroite
bande suit [a direction de la gorge et des taches
longittdinales brunes couvrent la poitrine. Lon-
gueur, 6 pouces 6 ou 7 lignes.
Aravpa crisrara. Gmel. p. 796. sp. 6.— Lath. Ind. v. 2.
P: 499. sp. 25. — L’Arourtre cocnevis. Buff. Oùs. v. 5.
p. 66. — I. pt. end. 505. . 1. — Girard. Tab. élém.
v. 1. p. 256. — Cnesren Larx. Lath. Syn. v. 4. p.389.
— Hivsexiercur. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 197. —
Meyer; Id. ». 1. p. 263.— Naum. Vôg. Deut. t. 7. f. 8.
Remarque. La Coquitlade de Buffon, donnée par cet
auteur comme espèce distincte, n’est qu’une variété eon-
stante du Cochevis ordinaire ; ce sont des individus qui
forment souvent de grandes bandes de passage dans cer-
tains, cantons où l’abondance de nourriture et peut-être
d’autres causes locales influent sur leur taille, qui est tou-
jours un peu plus forte, et sur les teintes générales du
plumage , qui sont plus nuancées de roussâtre *. Cette
“Mon ami Le Vaillsnt m'a envoyé des individus de cette va-
riété tués en Lorraine: je lui dois aussi ces observations qui
cadrent avec celles consignées dans la première édition. Il en est
de la Coquillade comme &es prétendues espèces dé grand et depetit
bouvreuil, du grand et du petit chardonneret , des espèces du
sizerin et du cabaret qui n’en font qu'une; du bécasseau variable,
de la barge rousse et de la barge Meyer, et de tant d’autres soi-
disant espèces, qui varient ou diffèrent par des causes purement
Iocales.
D'ORNITHOLOGTE. 270
yariélé est indiquée : ALauna unparTa. Ginel. S7ys/. 1. p. 797.
sp. 22. — Lath. Ind. v. 2. p. 500. sp. 27. — A Coquir-
Lape. Buff. Os. vw. 5. p. 77. — Id. pt. ent. 662. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 260. UxoareD TaRk. Lath.
Syn. v. 4. p. 591. EST
Habite : la France , l'Allemagne , la Suisse et toutes les
parties méridionales de l'Europe ; voyage quelquefois plus
avant dans le nord , mais jamais en grand nombre ; se:tient
dans les buissons situés à la lisière des champs.
Nourriture : insectes, mais plus communément des
graines et des semences.
Propagation : niche à terre, derrière quelque motte ou
au pied des buissons ; pond quatre ou cinq œufs, d’un
cendré clair marqué de taches d’un brun foncé.
ALOUETTE À HAUSSE-COL NOIR.
ALXUD A ALPESTRIS. (LIN)
Gorge, sourcils et espace derrière les yeux d'un
jaune clair; petit trait au-dessus des yeux, mous-
taches et un large hausse-col sur le haut de la poi-
trine d’un noir profond ; parties supérieures , haut
de l’aile.et parties latérales de la poitrine d'un cen-
dré rougeâtre; rémiges noirâtres, l'intérieure bor-
dée de blanc; pennes latérales de la queue d'un
noir profond , l’extérieure blanche en dehors; par-
tie inférieure de la poitrine et flancs d'un fauve
blanchâtre; ventre et abdomen d'un blane pur;
bec et pieds noirs. Longueur, 6 pouces 10 lignes.
Le male. ,
La femelle a le front jaunâtre; du noir et du
|
280 MANUEL
brun sur le haut de Ja tête; les parties noires va-
riées par de petits traits jaunâtres ; le hausse-col
de la poitrine moins grand et les pennes noires
de la queue terminées par une étroite bande blan-
châtre.
Varie suivant l’âge , le noir des moustaches et
du hausse-col plus ou moins étendu; le jaune des
sourcils et de la gorge plus ou moins vif et les
pennes latérales de la queue d’un noir plus ou moins
profond.
ArauDa ALPESTRIS. Gmel. Syst. 1. p. 800. sp. 10.—Lath.
Ind. v.2.p. 498. sp. 21.— Wilson. Birds of the. U. States.
v. 1. p. 85. pl. 5. f. 4. — Araupa FLAv4. Gmel. Syst. 1.
p- 800. sp. 52.— Le Hausse-coL noir. Buff. Ois, v. 5. p. 55.
— La CenTure DE PRÈTRE. Id. v. 5. p. 61; et pl. ent. 650.
f. 2.— SnoRE rank. Penn. Arct. Zool. @. 2. p. 392. —
Lath. Syn. v. 4. p. 585 et 587.— Bercrercue. Bechst.
Naturg. Deut. v. 3. p. 801. — Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 269.—Frisch., £. 16. f. 1. À.
Remarque. Les individus tués dans FAmérique septen-
trionale , ne diffèrent point de ceux d'Europe.
Habite et niche : dans le nord de Europe, de lAsieet
de Amérique; seulement de passage dans quelques par-
ties de PAllemagne; jamais plus avant dans le midi; fré-
quente les plaines et les lieux humides.
Nourriture : insectes et semences des plantes alpestres.
Propagation : inconnue.
D'ORNITIIOLOGEE. »8 :
ALOUËETTE DES CHAMPS.
ALAUDA ARVENSIS. (Lixx.)
Parties supérieures d’un gris roussâtre, chaque
plume : noirâtre dans Je milieu; ces taches noires
plus g orandes sur le haut du dos et sur la tête; au-
dessus des yeux une bande blanchätre ; joues F un
brun gris; pennes secondaires des ailes échancrées
et terminées de blanc; gorge blanche; cou, poi-
trine et flancs, teints de roussâtre; sur le centre de
chaque plume une tache brune lancéolée; sur les
flancs, des lignes brunes qui suivent la direction de
la eat - : milieu du ventre d’un blanc très-lé-
gèrement sit de roussâtre ; pennes latérales de
la queue d’un brun noirâtre, sur l’extérieure une
longue tache blanche conique , la suivante blan-
che sur une grande partie de la barbe extérieure.
Longueur, 6 pouces 10 ou 11 lignes.
La femelle, a sur les couleurs du fond du plu-
mage un plus grand. nombre de taches, et celles-ci
sont plus foncées sur le dos et sur la poitrine.
Varie accidentellement, du blanc pur au blanc
jaunâtre; plus ou moins tapiré de blanc ou bien
toute une partie du plumage de cette couleur; sou-
vent d’un brun sombre et rougeâtre, tirant plus ou
moins sur le noir.
ALAUDA ARVENSIS. Gimnel. Syst. 2. p. TO. Sp. ?. — Lath.
Ind. ». sh far sp. 1.— 1” nb nn Buff. Oùs.
. 5. p. a. 1.1. — Id. pl. ent. 565. f: 1. — Gérard. Tab.
élém. V. 1. pP. 248. — Sky Larx. Lath. Syn. v. 4. p. 508.
282 MANUEL
— Brit. Zool. p. 95. t. S. 2. f: 5. — Fervrencux. Bechst.
F7
Naturg. Deut. v. 3. p. 755. — Meyer, Tassehenb. Deut.
v. 1. p. 260.— Frisch. £. 15. f. 1. — Naum. £. 6. f: 6. Le
mâle.
Remarque La prétendue Girole des auteurs ne me
semble qu’ une variété accidentelle, et peut être simple-
ment un jeune oiseau varié dans l’espèce de l Alouette des
champs ou du Lulu; toutes ces prétendués Giroles que
Fon m'a fait voir, n'étaient que des variétés de notre
Alouette commune, ou bien de l’A{ouette lulu. En at-
tendant que le fait s’éclaircisse, je donne ici la synonymie
de cette Gèrole. — Arauna rrarica. Gmel. Syst. 1. p. 793.
Sp. 15. — La Giroze. Buff. Os. v. 5. p. 47. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 652.
Habite : toutes les parties de l’Europe j jusqu’en Sibérie,
également en Asie et dans les parties septentrionales de PA-
frique , mais point dans les parties méridionales de ce
vaste continent: Vit dans les champs.
Nourriture : insectes et leurs larves, ainsi que plu-
sieurs sortes de semences et de graines.
Propagation : niche à terre; pond quatre ou cinq œufs
grisâtres tachés de brun.
ALOUETTE LULU.
ALAUDA ARBORE A. (L1Nx.)
Plumes de Ja tête plus longues que dans les au-
tres espèces, mais point acuminées comme dans le
Cochevis; queue plus courte: Parties supérieures
d’un cendré roussätre avec du brun noirâtre sur
le milieu des plumes; une bande blanchâtre passe
au-dessus des veux et entoure l’occiput; sur les
joues qui sont brunes, est une tache triangulaire
blanchâtre; les parties inférieures d’un blanc très-
=
D'ORNITHOLOGIE. 283
légèrement teintes de jaunâtre , mais variées sur le
devant du cou et sur la poitrine de taches longitu-
dinales ; couvertures des rémiges terminées de
blanc; pennes secondaires échancrées et terminées
par un peu de blane ; penne extérieure de la queue
grisâtre bordée de blane, les trois suivantes noires
terminées de blanc pur; ongles jaunâtres. Lon-
gueur, 6 pouces.
La femelle, a toutle blanc des parties inférieures
plus pur et sans nuance jaunâtre; le trait au-des-
sus des yeux plus marqué, et les taches de la poi-
trine en plus grand noinbre.
Varie accidentellement, comme lalouette vul-
SAIre.
ALAUDA ArBOREA. Gmel. Syst. 1: p. 795. sp. 5. — Lath.
Ind. v. 2. p. 492. sp. 5.— ArauDa NEMOROSA. Gmel. Sys£. 1.
P. 797. Sp. 21. — Araupa crisraTeLtA. Lath. Tnd. v. 2.
p- 499. Sp. 26. — LE Luiu, L’ALOUETTE DES BOIS et LE Cu-
JELIER. Buff, Ois. ». 5. 2 rh et 25, ainsique la pt. ent. 505.
f. 2. — Gérard. Tab. éiém.v. à. p. 258. n°. 5, et p. 251.
n°. 2.—W00D Lark and LESSER CRESTED LARK. Lath. Syn.
v. 4. p. 571 ct 591. — Penn. Brit. Zoo. p. 94. t. Q.
f. 3, et p. 95.— Baux zercue. Bechst. Naturg. Deut. v. 5.
p. 781: = Warpzrmoms. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 262.-— Frisch.:#ôgi 4: 15.1f: 2. 4. — Naum. t. 6. f. 7
te mâle.
Remarque. Les difféfentes indications de Buffon , que
Gérardin a si soigneusement copiées, appartiennent indu-
bitablement à € Alouctte lulu; on doit cependant obser-
ver de ne point admettre comme synonyme la pl. ent. de
Buff. n°. GGo. f: 2; l'oiseau représenté sous le nom de Cuje-
tierest une figure très-exacte du Pipit farlouse, tandis que
284 MANUEL
f- 1. de la même planche représente parfaitement bien
mon Pipit des buissons , mais sous le faux nom de Far-
louse. J'ai également relevé ces erreurs aux articles qui
traitent de ces oiseaux. Il est assez singulier que cette re-
marque et plusieurs autres de la même nature, n’ont point
été mises à profit dans les ouvrages publiés depuis la pre-
mière édition; c’est ainsi que les erreurs se perpétuent et se
renouvellent sans cesse.
Habite : une grande partie de l'Europe, répandue jus-
qu’en Suède et en Russie; elle émigre dans les provinces
septentrionales, et est sédentaire dans les départemens mé-
ridionaux. Vit dans les champs , et se pose, quoique rare-
ment, sur les arbres.
Nourriture : insectes et différentes sortes de graines.
buileuses.
Propagation : niche sous quelque motte, dans les
bruyères ou sous des taillis; pond quatre ou cinq œufs,
d’un gris taché de brun.
ALOUETTE A DOIGTS COURTS ou CALAN DRELL E,
ALAUDA BRACHIDACTYLA. (Mrur.)
Les grandes couvertures aussi longues que les
rémiges ; doigts très-courts ; bec court , fort et
rougeûtre.
Toutes les parties supérieures d’un beau roux
isabelle, plus cendre sur la nuque et le long des
baguettes; les baguettes elles-mêmes d’un brun
foncé; gorge et bande au‘dessus des yeux d’un
blanc pur; deux ou trois petits points bruns sur
la partie latérale du cou; poitrine et flancs d’un
roux clair; ventre et abdomen d’un blanc très-lé-
gèrement nuancé de roussâtre ; les deux pennes du:
D'OR NITHOLOGIE. 285
milieu de la queue noires dans le milieu et cette
couleur bordée d’un roux foncé; les trois suivantes
noires, lisérées et terminées de roux clair; la qua-
trième d’un blanc roussâtre sur la barbe extérieure,
et la plus extérieure presque entièrement de cette
couleur , mais plus roussätre vers la pointe. Lon-
gueur , à pouces, 6 ou 7 lignes.
Dre KURTZENIGE LERCHE. Leisl. Annal. der W'etter. v. 3.
p. 555. t. 19. figure très-exacte. — La CALANDRELLE.
Bonelli, Mém. de l'acad. de Turin.
La femelle, a les parties inférieures et la bande
au-dessus des yeux d’un blanc plus pur.
Les jeunes au sortir du nid, ont les mêmes dis-
tributions de couleur indiquées à l’arucle de la
Calandre dans le méme état.
Habite : très-abondant en Sicile, dans le royaume de
Naples, en Espagne et en Italie ; se trouve également dans
le midi de la France, le long de la Méditerranée ; jamais
dans le nord de la France nien Hollande; émigre vers le
continent de l’Afrique.
Nourriture : insectes et graines.
Propagation : niche à terre; pond quatre ou cinq œufs
d’un roux isabelle ou couleur café au lait, sans taches.
L1228:21313212:h11112),2)
280 MANUEL
GENRE VINGT-QUATRIÈME.
MÉSANGE.—PARUS. (Linx.)
Bec court, droit , fort, conique, comprimé ,
tranchant, terminé en pointe, sans échancrure;
base garnie de petits poils. Narines basales, ar-
rondies, cachées par des plumes dirigées en avant.
Preps forts, à trois doigts devant et un derrière,
entièrement divises, l'ongle de derrière le plus fort
et le plus courbé. Arrrs, re. rémige de moyenne
longueur ou presque nulle, 2°. de beaucoup moins
longue que la 3°. et plus courte que la 4e. et la
5e. , qui sont les plus longues.
Elles escaladent, par de petits vols brusques et courts, les
branches des arbres et les cannes des joncs, aussi leste-
ment que les Pics et les Torche-pots, grimpent contre les
troncs ; elles se suspendent dans toutes sortes d’attitudes aux
menues branches des buissons et aux épanouissemens des
roseaux : les espèces qui composent la première section ,
nichent dans les trous naturels des arbres ; celles qui font
partie de la seconde , construisent avec art des nids en-
trelacés dans les cannes des joncs ; toutes pondent un grand
nombre d’œufs ; passé le temps de la reproduction , on les
voit toujours en petites troupes. Ils se nourrissent d’in-
sectes, mais aussi de semences et de fruits; les petits oi-
seaux maladifs deviennent aussi leur proie, elles les achè-
vent en leur ouvrant le crâne; elles ne broient point les
graines , mais les percent et n’en mangent que l’intérieur ;
elles ont même assez de force dans le bec pour trouer Îles
noix et les amandes, dont la substance qui y est renfermée
leur sert de nourriture. Ce sont des oiseaux hargneux ,
courageux et grands destructeurs d’insectes.
D'ORNITHOLOGIE. 237
Je, SECTION.—SYLVAINS.
La re. rémige de moyenne longueur,
Elles vivent dans les bois et dans les buissons , et nichent
dans les trous naturels des grands arbres.
MÉSANGE CHARBONNIÈRE.
PARUS MAJOR. (Lixn«.)
Tête, gorge, devant du cou et une raie longi-
nie sur le milieu du ventre, d’un noir à re-
flets; tempes d’un blanc pur; manteau d’un vert
olivätre; croupion et petites couvertures des ailes
cendrés; parties latérales du ventre jaunes; cou-
vertures inférieures de la queue d’un blanc pur;
ailes bordées de cendrée; une bande transversale
blanche sur les ailes ; queue d'un cendré noi-
râtre; la penne Seb vb à mi-partie blanche; la
RE terminée de blanc. Longueur, 5 pouces
7 ou 8 lignes.
La femelle, a le noir du haut de la tête moins
brillant et le jaune du ventre moins vif; la raie
noire ne s'étend que jusque vers le milieu du
ventre.
V’arie accidentellement : toutes les couleurs prin-
cipales légèrement ébauchées sur un fond blan-
châtre ; souvent les ailes roussätres , plus ou moins
tapirées de blanc.
Panus Mason. Gimel. Syst. 1. p. 1006, sp. 3. — Lath.
Ind. v. 2. p. 562. sp. 1.— La crosse MÉSANGE ou Cnar-
BONNIÈRE. Buff. Os. vw. 5. p. 392. t. 19. — Id. pl. ent. 3.
{:1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 229.— Grear mrmouss.
+
268 MANUEL
Lath. Syn. v. 4. p. 556. — Penn. Brit. Zoo. p. 115. t.
WW”. f. 4. — CiNcIALLEGRA MAGGIORE. S£or. deg. ucc. v. 4.
pl. 575. f. 2. — Komrueise. Bechst. Naturg. Deut. v. 3.
p. 854.— Meyer, Tasschenb. Deut. vd. 1. p. 267.—Frisch.
t. 15. f. 1. — Naum. t. 25. f. 42. le mâte.
Habite: plus volontiers les parties tempérées et froides
que les contrées chaudes de l’Europe ; préfère les bois en
montagnes; se répand dans les plaines vers la fin de l’au-
tomne,
Nourriture : chenilles rases, mouches et autres insec=
tes diptères, leurs larves et leurs œufs ; en automne, des
graines et des fruits.
Propagation : niche dans les trous les plus profonds
des arbres et dans les fentes des murailles ou des masures;
pond de huit jusqu’à quatorze et même vingt œufs d’un
blanc jaunâtre avec des points et des raies rouges.
MÉSANGE PETITE CHARBONNIÈRE.
PARUS ATER. (L1=nx.)
Sommet de la tête, nuque, gorge et devant du
cou d’un noir profond; une large bande blanche
sur la partie latérale du cou, et un grand espace
de cette couleur sur la nuque; parties supérieures
cendrées; deux bandes transversales blanches sur
les ailes ; flancs et abdomen grisâtres; ventre blanc;
queue légèrement fourchue. Longueur, 4 pouces.
La femelle, a espace blanc des parties latérales
du cou moins étendu; elle a moins de noir sur la
gorge.
Varie accidentellement : blanchâtré ou quelques
parties du corps de cette couleur; le plus souvent
varie de blanc.
D'ORNITHOLOGEE. 289
Parus atEr. Gmel. Syst. 1. p. 1009. Sp. 5. — Lath.
Ind. v. 2. p. 564. sp. 8.— La PETITE CHARBONNIÈRE. Buff.
Oùs. v. 5. p. 400. — Gérard. Tab. élém: v. 1. p. 232. —
MÉsance ATÈTE NOIRE. Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 258. sp. 5.
—Briss. Orn. v. 5. p. 551. sp. 5.—Coremouse. Lath. Syn.
©. 4. p. 540. — Penn. Brit. Zool. p. 114. sp. 5. — Tanxe
meise. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 853. — Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 268. — Frisch. Vüg. t. 13.
f. 2. À. — Naum. t. 24. f. 46. le mâle. — Sepp. Nedert.
Vog. v. 1. t. f. 1. mais point la description. — Cincrazze-
GBA MINORE. £or. deg. ucc. v. 4. jl. 356. f. 2.
Habite : les bois en montagnes, particulièrement ceux
de pins et de sapins ; se répand dans les plaines vers le mi-
lieu de l’automne.
Nourriture : punaises et autres insectes , ainsi que leurs
larves; également des semences des pins et des mélèses.
Propagation : niche dans les arbres creux, dans les
trous abandonnés des souris et des taupes, et dans les trous
des masures; pond jusqu’à huit ou dix œufs, d’un blanc pur
avec des taches pourprées, peu nombreuses.
MÉSANGE BLEUE.
PARUS COŒRULEUS. (Lixx.)
Sommet de la tête d’un bleu clair; collier du
bas du cou et raie transversale des tempes d’un
bleu plus fonce; front , sourcils, couronne OCCIpI-
tale et tempes d’un blanc pur; haut du dos d’un
vert olivätre; ailes et queue bleuâtres, mais les
grandes couvertures et les pennes moyennes ter-
minées de blanc ; une bande transversale blanche
sur les ailes; gorge et raie longitudinale du milieu
du ventre d’un noir bleuâtre; poitrine, parties la-
Panrie 1”. 19
290 MANUEL
térales du ventre et abdomen d’un beau jaune;
queue carrée. Longueur, 4 pouces 5 ou 6 lignes.
La femelle, a la raie longitudinale du ventre peu
apparente , et les couleurs bleues sont nuancées de
cendre.
Varie , comme l'espèce précédente.
Parus coruLEus. Gmel. Syst. 1. p. 1008. Sp. 5. — Lath.
Ind. v. 2. p. 566. sp. 12. — La MÉSANGE BLEUE. Buff. Os.
v. 5.p. 415. — Id. pl. ent. 3. f. 2.— Gérard. Tab. élém.
v. 1. p. 253. — Breu virmouse. Lath. Syn. v. 4. p. 543.—
Penn. Brit. Zool. p. 114. t. W. f. 5. — Braumæisr.
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 860. — Meyer, Tas-
schenb. Deut. v. 1. p. 269. — Frisch. £. 14. f. 1. 4. —
Naum. Vôg. t. 25. f. 45. le mâle. — Piurezuees. Sepp,
Nedert. Vog. v. 1. t. p. 45.— CiNcIALLEGRA PICOLA. Stor.
degli ucc. v. 4. pl. 576. f. 1.
Habite : les bois et les buissons, particulièrement dans
ceux de hêtre, de chêne et autres ; beaucoup plus abondant
en Hollande que l’espèce précédente.
Nourriture : comme l’espèce précédente, mais en plus
grande abondance des baies sauvages et des noix de hêtre.
Propagation : niche dans des arbres creux; pond huit
ou dix œufs, d’un blanc rougeûtre taché de petits points
rouges et bruns.
MESANGE HUPPÉE.
PARUS CRISTATUS. (Linx.)
Plumes frontales et coronales acuminées et ca-
pables d’érection; plumes de la huppe noires, bor-
dées de blanchâtre; joues et côtés du cou de cette
couleur; gorge, haut du cou, petite raie transver-
sale sur les tempes, et collier d’un noir profond;
toutes les autres parties supérieures d’un brun
D'ORNITHOLOGIE. 291
roussâtre ; parties inférieures d’un blanc légère-
ment teint de roussätre. Longueur, 4 pouces 5
ou 6 lignes.
ÿ s .
La femelle, a l'espace noir de la gorge moins
grand, la huppe est moins longue.
Parus cRISTATUS. Gmel. Syst. 1. p. 1005. sp. 2. — Lath.
Ind. v. 2. p. 567. sp. 14. — La Mésance Burrée. Buff.
Oùis. v. 5. p. 447. — Id. pl. ent. 502. f. 2. — Gérard,
Tab. élém. v. 1. p. 240. — Cnesren rrmouse. Lath. Syn,
v. 4. p. 545.— Alb. Birds. t. 55.— Hausexurise, Bechst,
Naturg. Deut. v. 5. p. 869.— Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1.p. 270. — Frisch. Wüg. t. 14. f. 1. B. — Naum.
t. 24-45.
Habite : plus particulièrement les forêts noires et dans
les lieux où croissent des baies de genévrier ; commun
partout ailleurs qu’en Hollande , où l’espèce est très-rare.
Nourriture : insectes , araignées, petites chenilles ra-
ses, baies et semence des arbres toujours verts.
Propagation : niche dans les creux des arbres, dans
les trous des murailles et des masures, dans les nids aban-
donnés d’écureuils et de pies ; pond jusqu’à dix œufs blancs
marqués sur le gros bout de taches d’un rouge de sang.
MESANGE NONNETTE.
PARUS PALUSTRIS. (Lixx.)
Taille de la mésange bleie ;\le noir profond
qui recowwre le sommet de la téte se dirige très-
avant sur la nuque; le noirätre sur la gorge peu
étendu *.
Une calotte d’un noir profond engage toute Ja
* Par le moÿen de cette courte indication on reconnaîtra faci-
Jement la Vonnette de la Mésange lugubre,
L4
292 MANUEL
tête et se dirige sur la Dr gorge noiràtré ;
toutes les parties supérieures d'un gris nuancé de
brun; ailes brunes bordées de cendré clair; tem-
pes blanchâtres à racines des plumes noires; le
reste des parties inférieures d’un blanc très-légè-
rement nuance de gris brun. Longueur, 4 pouces
3 ou 4 lignes.
La femelle, a la calotte d’un noir moins profond ;
cette couleur sur la gorge est très-peu apparente,
et marquée de petites taches grisés.
V’arie accidentellement, point de noir sous le
bec ; tout le plumage plus ou moins tapiré de
blanc.
Remarque. Des individus qui m'ont été envoyés de l’A-
mérique septentrionale, ont absolument les mêmes distri-
butions dans les couleurs du plumage que ceux tués en Eu-
rope; ces couleurs sont seulement plus pures chez les indi-
vidus d'Amérique.
Parus PALUSTRIS. Gmel. Sys£. 1. p. 1009. sp. 8. —Lath.
And. v. 2. p. 565. Sp. 9. — Parus ATRICAPILLUS. Gmel.
Syst. 1. p. 1008. Sp. 6. — Lath. Ind. v. 2. p. 566. sp. 10.
— La NonnerTE CENDRÉE. Buff. Os. w. 5. p. 405. — Id.
pl. ent. 3. f. 3.—Briss. Orn. v. 3. p. 555.— La Mésaxce
A TÈTE NOIRE DU CanaDa. Briss. Orn. v. 3. p. 555. sp. 6.
pl. 20. f. 1. — Buff. Os. v. 5. p. 408. — BLracx cap and
Caxapa Timmouse. Lath. Syn. v. 4. p. 541 et 542. mais
point de supp. v. 1. p. 189. sp. 8. — Penn. Brit. Zoo.
p.114. t. W7. f. 3. —BLacx car. Alb. Birds. v. 3. t. 58.
f: 1. — Suxrrumse. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 874.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 271.—Frisch. £. 15.
f. 2. B.— Naum. £. 23. f. 44. le mâle. — Rieruees. Sepp.
Vog. v. 1.t. f. 2. p. 47.—CiNCIALLEGRA CINEREA. S{or. deg.
UELU. h. pl. 577. if. a.
D'ORNITROLOGIL. 293
Habite > les buissons, les taillis et les jardins situés
dans le voisinage des eaux stagnantes ou des marais; plus
abondante en Hollande que dans les autres contrées de
l'Europe; vit jusque très-avant dans le nord.
Nourriture : insectes, petites chenilles rases , larves
d'insectes, semences et graines.
Propagation : niche dans les arbres creux , dans les
pommiers et les poiriers ; pond dix ou douze œufs blancs,
tachés de rouge pourpré.
Remarque. Dans le cas où la Mésange cendrée de Bris-
son, V. 9. p. 549. sp. 4., et celle décrite sous le même nom
par Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 256. n°. 4, ne seraient point
des variétés accidentelles de la Mésange nonnètte, ce qui est
difficile à présumer, cette mésange cendrée constitue pour
lors une espèce distincte, que je n’ai jamais eu occasion de
voir en nature.
MÉSANGE LUGUBRE.
PARUS LUGUBEBIS. (Narr.)
Taille de la mesange charbonnière ; le nor
mat et rembruni ne s'étendant point au dela de
l’occiput; le noir de la
espace.
gorge oceupe un grand
Une calotte d’un noir brun couvre tout le som-
met de la tête et se termine à l’occiput; gorge et
une partie du devant et des côtés du cou noires;
nuque , dos et scapulaires d’un brun cendre; ailes
et queue cendrées, toutes les pennes étant lisérées
de cendrée blanchäâtre ; tempes et toutes les parties
inférieures d’un blanc légèrement nuancé de gris
brun; iris brun; bec et pieds d’un gris foncé. Lon
gueur , 6 pouces. Le male et la femelle.
294 MANUEL
Remarque. Cette mésange , caractérisée par sa grande
taille et par les distributions des couleurs, ressemble plus
ou moins à la Nonnette avec laquelle il serait facile de la
confondre, outre les caractères indiqués qui servent à la
distinguer de la Nonnetite ; on peut encore ajouter que,
proportion gardée , son bec est beaucoup plus fort et ses
pieds plus robustes , à tarses plus longs ; la queue est aussi
plus longue. Le professeur Pallas a décrit cette espèce dans
sa Fauna rossica, ouvrage précieux qui n’a point encore
été publié. J’ai trouvé cet oiseau dans le midi, en Dalma-
tie et en Hongrie. M. Natterer, de Vienne, en a rapporté
quelques individus de ses voyages dansles provinces méri-
dionales de la Hongrie.
Habite : les parties orientales du midi de l'Europe;
jamais observé en Autriche, ni dans aucune autre partie de
l'Allemagne ; il paraît qu’on n’a point eneore trouvé l’es-
pèce en Italie, quoiqu’elle soit commune en Dalmatie.
Nourriture et Propagation : inconnues.
MÉSANGE A CEINTURE BLANCHE.
PARUS SIBIRICUS. (GMEL.)
Parties supérieures d’un cendré roussâtre, mais
nuancé de brun sur la tête et sur la nuque ; gorge,
devant du cou et haut de la poitrine d’un noir pro-
fond ; tempes, côtés du cou et le ceinturon de la
partie inférieure de la poitrine blancs; le blanc
prend une teinte cendrée sur le ventre, et se nuance
en roussâtre sur les flancs et sur l'abdomen; ailes
et queue d'un brun cendré; les rémiges bordées de
roussâtre; pennes extérieures de la queue (qui est
longue et cunéiforme }, bordées de cendré rous-
satre. Longueur, 5 pouces.
D'ORNITHOLOGIE. 295
_ Parus simimicus. Gmel. Syst. 1. p. 1015. sp. 24.—Lath.
Ind. v. 2. p. 571. 8p. 25.— La MÉSANGE 4 CEINTURE BLANCHE
DE SÉRIE. Buff, Otis. v. 5. p. 446.— Id. pt. ent. 708. f. 3.
— SiBirian TITMOUSE. Lath. Syn. v. 4. p. 556.
Habite : les parties les plus septentrionales de l'Europe
et de l’Asie; se répand en hiver dans quelques provinces
de la Russie.
Nourriture et Propagation : inconnues.
MÉSANGE AZURÉE.
PARUS CYANUS ( Pazz.)
Front, tempes, grande tache sur la nuque et
toutes les parties inférieures d’un blanc de neige;
sommet de la tête d’un blanc nuancé de couleur
azurée; une bande d’un bleu très-foncé va du bec
sur les yeux, entoure toute la tête et s’élargit sur
la nuque; dos, croupion et haut de l'aile d’un bleu
d'azur ; grandes couvertures des ailes d’un bleu
très-foncé, bordées de bleu plus clair et terminées
de blanc pur; pennes du milieu de la queue d'un
bleu d'azur, les latérales bordées et terminées de
blanc; queue longue , cunéiforme. Longueur, 5
pouces 6 lignes.
La femelle, à le haut de la tête d’un blanc cen-
dré ; toutes les teintes bleues et azurées moins
pures , et la bande bleue qui passe sur les yeux
moins large sur la nuque.
Panus cranus. Pall, Nov. comm. acad. Peterop. v. 1:
D. 588. t. 25. f. 3. — Gmel. Syst. 1. p. 1007. sp. 16. —
Retz. Linn, Faun. Suec. p. 267. n°. 253. — Panus CYANEUS
196 MANUEE
Palck. Fôg. v. 5. p. 407. t. Gr.— Panus sæsyensis. Sparm.
us. Cart. t. 25. — Gmel. Syst. 1. p. 1008. p. 15. —
Parts KNIÆSCIK. Gmel. Syst. 1. p. 1013. sp. 25. — Lath.
Ind. v. 2. p. 572. Sp. 50. — Lepech. Foy. v. 1. p. 180.
Ib. p. 498. €. 153. f. 1. — La crosse MÉsANGE revue. Briss.
Orn. v. 5. p. 548. — Buff. Ois. v. 5. p. 455. — Azvre
TITMOUSE. Lath. Syn. v. 4. p. 558.— Lazur-meise. Bechst.
Naturg. Deut. v. 5. p. 865. €. 55. — Id. Tasschenb. v. 3.
p. 566. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 270. —
Naum. Wôg. Nacht. t. 20. f. 42. le mâle.
Habite : les parties les plus septentrionales de l’Europe
et de l’Asie ; vers la fin de Pautomne plus répandue dans
le centre de la Russie ; quelquefois , mais plus rarement en
Pologne et jusque dans le nord de l’Allemagne.
Nourritureet Propagation : inconnues.
MÉSANGE À LONGUE QUEUE.
PARUS CAUDATUS. (Lrxx.)
Tête, cou, gorge et poitrine d’un blanc pur ;
haut du dos, centre de cette partie, croupion et
les six pennes du milieu de la queue d'an noir pro-
fond ; scapulaires rougeâtres ; ventre , flancs et
abdomen d’un blanc rougeâtre; rémiges noires;
grandes couvertures cendrées, bordées de blanc
pur ; pennes latérales de la queue blanches sur
les barbes extérieures et à leur bout ; queue très-
longue, cunéiforme. Longueur, 5 pouces 7 ou 8
lignes.
La femelle, a une large bande noire au-dessus
des yeux; cette bande se prolonge sur la nuque et
va se réunir au noir du haut du dos,
D'ORNITHOLOGIE. 297
Les jeunes ont de petites taches noires sur les
joues et des taches brunes sur la poitrine; le noir
du dos n’est point aussi décide.
Parus caupatus. Gmel. Syst. 1. p. 1010. sp. 11.—
Lath. Ind. v. 2. p. 569. sp. 20. — La MÉsANGE À LONGUR
QUEUE. Buff. Oùs. v. 5. p. 4557. t. 19. — Id. pl. ent. 502.
f. 5. la femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 245. —
Loxerarcen mrrmouse, Lath. Syn. v. 4. p. 550. — Id. supp.
V. 1. p. 190. — Penn. Brit. Zoot. p. 115.1. W. f. 6. la
femetle. — Copiseexoco. Stor. deg. uce. v. 4. pt. 378.
ScawanTzMEerzE. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 879. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 272. — Krisch. £. 14.
f. 2. le mâle. — Naum. V6g. t. 24. f. 47 et 48. mâle et
femetle.— Sraarruees. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. t. p. 49.
deux mäles.
Habite : les bois, les buissons et les taillis en plaines ;
se répand ailleurs vers la fin de l’automne; commun en hi-
ver dans presque tous les pays de l’Europe ; très-abondant
en Hollande.
Nourriture : petits hannetons et autres scarabées , pu-
naises , petites chenilles, araignées, larves et œufs d’in-
sectes.
Propagation : construit avec assez d'art un nid à quel-
que distance de terre, posé sur l’enfourchement des
branches; pond jusqu’à quinze œufs blanchâtres , entourés
d'une zone de points rougeûtres, presque imperceptibles.
208 MANUEL
Il. SECTION.—RIVERAINS.
La 1e. rémige nulle ou presque nulle.
Ils vivent dans les roseaux , dans les joncs et dans les
buissons proche des eaux, où ils pratiquent des nids artis-
tement construits.
MÉSANGE MOUSTACHE.
PARUS BIARMICUS. (Linn.)
Du noir entre le bec et l’œil, et ces plumes noi-
res très-longues et prolongées de chaque côté sur
la partie latérale du cou; tête et occiput d’un cen-
dré bleuâtre; gorge et devant du cou d’un blanc
pur; ce blanc se nuance sur la poitrine et sur le
milieu du ventre en couleur rose; nuque, dos,
croupion, pennes du milieu de la queue et flancs
d’un beau roux; grandes couvertures des ailes d’un
noir profond , bordées de roux foncé sur la barbe
extérieure, et d’un blanc roussâtre sur la barbe inte-
rieure ; rémiges bordées de blanc; plumes du des-
sous de la queue d’un noir profond; pennes laté-
rales de celle-ci bordées et terminées de gris; queue
longue, très-étagée; bec et iris d’un beau jaune.
Longueur, 6 pouces 2 ou 3 lignes.
La femelle n’a point les moustaches noires : la
gorge et le devant du cou d’un blanc terne; par-
ties supérieures de la tête et du corps d'un roux
nuancé de brun; sur le milieu du dos quelques ta-
ches longitudinales noires; les couvertures du des-
sous de la queue d’un roux clair.
Les jeunes, au sortir du nid et avant leur pre-
D'ORNITHOLOGIE. 29
mière mue, ont presque tout le plumage d’un rous-
sâtre très-clair ; beaucoup de noir sur les barbes
extérieures des pennes des ailes et sur les pennes
de la queue; sur le milieu du dos est un très-grand
espace d’un noir profond; après la première mue
il ne reste plus de ce noir profond sur le dos que
quelques taches longitudinales.
V’arie accidentellement , plus ou moins tapire de
blanc ou de blanchâtre; souvent avec les couleurs
du plumage faiblement ébauchées. i
Panus B1aRmICUS. Ginel. Syst. 1. p. 1014. sp. 12.—Lath.
Ind. v. 2. p. 570. sp. 25. — Retz. Linn. Faun. Suec.
p. 272. n°. 260. — Panus RussICUS. Gmel. Reise, v. 2.
p. 164. t. 10. — La MÉsaxce BarBuE où Mousracue. Buff.
Ois. v. 5. p. 518. 4. 18. — Id. pl. ent. G18. f. 1 et 2. —
Leasr surCHER rnb. Edw. Os. t. 55. mâle et femelle. —
BearpeD mrMouse. Laih. Syn. v. 4. p. 552. — Id. supp.
V. 1. p. 190. — Barrmeise. Bechst. Naturg. Deut. v. 5.
p. 888. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 275. —
Frisch. £. 8. f. 2. de mâle. — Naum. Vog. Nacht. t. 2.
f.1et 2. mâle et femetle. — Baarruees. Sepp. Nedert.
Vüg. v. 1. t. p. 85. de mâle et le jeune. È
Habite : le nord de l’Europe, l'Angleterre, la Suède,
également PAsie, sur les bords de la mer Caspienne ;
nulle part aussi abondant qu’en Hollande; accidentelle-
ment de passage dans quelques parties de la France.
Nourrilure : petits insectes aquatiques, chenilles des
roseaux, Cousins €t mottes, également les semences des
joncs et des roseaux.
Propagation : niche parmi les herbes, dans de petits
îlots couverts de jones, ou dy: les vastes étendues des
jonchaies, mais toujours au-dessus de la plus haute crue
500 MANUEL
des eaux; pond jusqu’à six ou huit œufs rougeñtres, avec
des taches brunes, qui sont très-nombreuses sur le gros
bout.
Dont le bec est un peu droit et pointu.
MÉSANGE RÉMIZ.
PARUS PENDULINUS. (L1xx.)
Bec noir, droit, un peu allongé et pointu;
queue courte; sommet de la tête et nuque d’un
cendrée pur; front, espace entre l’œil et le bec, ré-
gion des yeux et plumes des orifices des oreilles
d’un noir profond; dos et scapulaires d’un gris
roussätre ; croupion cendré; gorge blanche, les
autres parties inférieures blanchâtres avec des
teintes roses; couvertures des ailes marron, bor-
dées et terminées de roux jaunätre et de blanc;
ailes et queue noirâtres, bordées de roux blan-
châtre; pennes caudales terminées de blanc; iris
jaune. Longueur , 4 pouces 3 ou 4 lignes.
La femelle adulte, est un peu moins grande que
le mäle ; elle n’a point le noir du front aussi grand
ni aussi pur ; la bande qui passe sur les yeux et
qui aboutit aux oreilles d’un noir bleuâtre ; le cen-
dré de la tête moins pur; les parties supérieures
plus nuancées de roux; les parties inférieures d’un
blanc roussâtre, mais teint de jaunâtre sur le mi-
lieu du ventre. Les jeunes, ont jusqu’à leur pre-
mière mue les couleurs plus claires ; ils n’ont point
le front noir. .
D'ORNITHOLOGIE. 501
Panus Penpuzixus. Gimel. Syst. 1. p. 1014. Sp. 13. —
Lath. Znd. v. 2. p. 568. sp. 18. — Le Rémiz ou Mésaxce
DE Poroens. Buff. Ois. v. 5. p. 423. — Id. pl. ent. 618.
f. 5. — Pexpuuine mrmouse. Lath. Syn. v. 4. p. 547. —
Alb. Ois. v. 5.1. 55. mâle et jeune. — BEUTEL MEtse.
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 895. t. 58. f. 2. un jeune
individu. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 274. —
Id. Fog. Deut. Heft. 10. pl. ent. mäle, femelle et Le nid.
— Naum. Vôg. Deut. Nachtr. t. 5. f. 5 et G. Le mâle,
de jeune de l’année et te nid.
Remarque. La Penduline de Buffon figurée dans sa
pl. ent. 508. f. 1, sous la dénomination de Mésange dé
Languedoc, et que cet auteur regarde comme une espèce
différente de la Mésange rémiz, n’est qu’un jeune indi-
vidu de cette espèce; la planche enluminée représente un
oiseau très-jeune, à peine au sortir du nid. J’ai recu des in-
dividus en cet état, et puis ässurer que ce sont des jeunes
du rémiz, tels que sont tous les individus au sortir du nid :
c’est par conséquent bien gratuitement que les compila-
teurs en ont formé leur
Parus NARBONENSIS. Gmel. Syst. 1. p. 1014. Sp. 59. —
Lath. Ind. v. 2. p. 568. sp. 19. — La Penpuune. Buff.
Oùs. v. 5. p. 433. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 246.
sp. 10. — La Mésaxce pe Lancuenoc. Buff. pl. ent. 708.
f: 1. — Lanceuspoc mruouse. Lath. Syn. v. 4. p. 549.
Habite : en Pologne, en Russie, en Hongrie, dans
quelques parties de l’Allemagne, en Italie et dans tout le
midi de la France, le long des bords des étangs et des eaux
couverts de rgseaux et de buissons de saules.
Nourriture : insectes aquatiques, chenilles et semences
des herbes et des roseaux qui croissent sur les bords des
eaux.
Propagation : construit en forme d’une bourse un nid
très-artistement tissu de duvet de saule ou de peuplier ;
suspend ce nid aux rameaux flexibles des arbres aquatiques.
302 MANUEL
ou l’entrelace dans les cannes des joncs; pond jusqu’à six
œufs, d’un blanc pur marqué de quelques taches rousses.
RAA BR AA RAS BARASA AS
GENRE VINGT-CINQUIÈME.
BRUANT.— EMBERIZ A. (Lin N.)
Bec court, fort, conique, comprimé, tranchant,
sans échancrure; mandibules ayant leurs bords ren-
trans en dedans, la supérieure moins large que
l’inférieure, un peu distantes l’une de l’autre à
leur base *. Nariwes basales, arrondies, surmontées
par les plumes du front qui les couvrent en partie.
Pisps , trois doigts devant et un derrière, les an-
térieurs entièrement divisés, le postérieur porte un
ongle court et courbé; chez un petit nombre d’es-
pèces il est droit et long. AILES, 1r€. rémige un
peu plus courte que les 2°. et 3e., qui sont les plus
longues. QuEtE fourchue ou légèrement arrondie.
Les bruants se nourrissent de semences farineuses ; ils
ajoutent aussi des insectes à cet aliment : la plupart vi-
vent dans les bois et dans les jardins, et nichent dans les
broussailles; ceux dont l’ongle postérieur est long, vivent
parmi les rochers ou dans les plaines, et ne fréquentent
point les bois. Les sexes offrent dans presque toutes les es-
pèces des différences très-caractérisées ; les mâles portent
* Je crois devoir supprimer des caractères génériques celui qui
signale la forme tuberculée et saillante au palais, puisque ce ca-
ractère n’est point visible à l'extérieur.
D’'ORNITHOLOGIE. 303
des couleurs vives et marquées ; les jeunes se distinguent
des femelles, auxquelles elles ressemblent beaucoup , par
des couleurs plus sombres et par un plus grand nombre de
taches foncées. Aucune des espèces indigènes ne mue deux
fois; mais la plupart des espèces exotiques le font régu-
liërement; les couleurs du plumage des mâles changent
alors considérablement dans ces deux mues; ceux-ci, parés
l'été de couleurs brillantes , prennent en hiver la livrée mo-
deste des femelles.
Ie, SECTION.—BRUANTS PROPREMENT DITS.
L’ongle postérieur court et courbé.
Ils vivent dans les bois et dans les jardins. Leur mue
paraît n’avoir lieu qu’une fois dans l’année ; certaines
parties, colorées de teintes vives et marquées en été, sont
cachées en hiver par des nuances cendrées dont les plumes
sont terminées; ces couleurs, surtout le noir profond, est
sans mélange au printemps, tandis qu’il paraît nuancé de
roussâtre après la mue d’automne.
BRUANT CROCOTE.
EMBERIZ A MELANOCEPHALA. (Scorozi.)
Tout le sommet de la tête, région des yeux et
des oreilles d’un noir profond; côtés du cou et gé-
néralement toutes les parties inférieures d’un jaune
citron ; nuque, dos, scapulaires et croupion d'un
roux clair ; ailes et queue d’un brun très- clair;
toutes les plumes et les pennes bordées de blan-
châtre; la penne extérieure de la queue lisérée de
blanc; bec d’un cendré bleuâtre ; pieds d’un brun
jaunâtre. Longueur , 6 pouces 6 lignes, Le male
au printemps.
304 MANUEL
La femelle a toutes les parties supérieures d’un
cendré roussâtre ; gorge blanche; parties inférieu-
res d’un roux blanchâtre, mêle de quelques légères
teintes jaunâtres; couvertures du dessous de la
queue jaunâtres; grandes couvertures des ailes et
pennes les plus proches du corps bordées de roux
cendré et noires dans le milieu.
EMBERIZ4 MELANOCEPHALA. SCOP. ANN. 1. p. 142. n°. 208.
— Gmel. Syst. 1. p. 875. sp. 4o. — Lath. Ind. v. 2.
p. 410. sp. 46. — FRiNGILLE crocoTs. Vieill. Ois. chant.
p. 51. pl. 27. fiquretrès-exacte du mâle.— BLacx HEADED
Le 4
BuNTING. Lath. Syn. v. 5. p. 198. sp. 41.
Habite : les provinces méridionales des contrées orien-
tales de l’Europe ; très-abondant en Dalmatie et dans tout
le Levant; assez commun en Istrie , aux environs de
Trieste , dans les buissons et sur le penchant des collines
qui bordent l’Adriatique. Chante très-agréablement , de
préférence étant posé sur quelque pilier ou autre lieu à
découvert. Jamais ou accidentellement en Lombardie et
en-decà des Alpes.
Nourriture : beaucoup de semences de plantes pota-
gères et sauvages, des graines et des insectes.
Propagation : niche dans les haies et dans les petits
buissons , à une petite élévation de terre; pond quatre ou
cinq œufs blancs, couverts à claire-voie par de très-petits
points d’un cendré clair.
BRUANT JAUNE.
EMBERIZA CITRINELLA. (Linx.)
Tête, joues, devant du cou, ventre et couver-
tures inférieures de la queue d’un beau jaune; sur
la poitrine et sur les flancs des taches rougeûtres,
__ D'ORNITHOLOGIE. 305
qui sur ces dernières parties ont un trait noir à
leur centre; plumes du haut du dos noirätres dans
leur milieu, et roussätres sur les côtés; celles du
croupion d’un marron clair, terminées de grisätre ;
pennes de la queue noirätres ; les deux latérales
portent une tache blanche de forme conique, sur
les barbes intérieures. Iris brun foncé; pieds jau-
nâtres. Longueur, 6 pouces 35 ou 4 lignes.
La femelle, est plus petite ; le jaune de la tête,
de la gorge et du cou est plus marqué par le nom-
bre de taches brunes et olivätres dont ces parties
sont parsemées ; sur le centre des plumes de la poi-
trine , des flancs et des couvertures inférieures de
la queue, est une tache longitudinale brune ; le
jaune du ventre pâle.
Varie accidentellement, quelques parties du
corps parsemées de plumes blanches ; quelquefois
totalement blanc ou d’un blanc jaunâtre ; souvent
avec les ailes ou la queue d’un blanc pur. Frisch.
Vogel, t.0./f. 2. 4.
EmperizA CirRiNELLA. Gmel. Syst. 1. p. 850. sp. 5. —
Lath. Ind. +. 1. p. 400. sn. 7.— Retz. Linn. Faun. Suec.
p. 240.90. 217. — Le Bauaxr. Buff. Oùs. v. 4. p. 542.
t. 8. — Id. pl. ent. 50. f. 1. — Gérard. Tab. élém. v. x.
p. 210. — YELLOW BunrixG. Lath. Syn. v. 5. p. 170. —
Alb. Oùs. v. 1. &. 66. — Gornammen. Bechst. Naturg.
Deut. v. 3. p. 252. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 178. — Id. Fôg. Deut. Heft. 9. mâle et femelle, —
Naum. Vôg. t. 11. f: 26 et 27. — Frisch. £. 5. f. À et B
— De Geer-crrsr. Sepp, Nedert. Vog. v. 2.1. p: 115.
Habite : les bois en plaines , les buissons, les haies et
les jardins ; répandu jusque fort avant dans le nord.
Partie 1". 20
606 | MANUEL
Nourriture : toutes sortes de graines farineuses ; plus
rarement des mouches et des chenilles.
Propagation : niche dans les haies et dans les buissons;
pond quatre ou cinq œufs blancs , tachés et rayés de diffé-
rentes nuances de brun.
BRUANT PROYER.
EMBERIZ A MILIARIA. (Li1xx.)
Parties supérieures d’un brun cendré marqué de
nombreuses taches longitudinales noires; ces ta-
ches sont disposées le long des baguettes; gorge
blanche, marquée latéralement et au centre de
petites taches noires ; milieu du ventre et abdo-
men blancs; ailes et queue d’un noirâtre cendré ;
toutes les couvertures de ces parties et les pennes
lisérées de brun blanchâtre ; bec d’un cendré
bleuâtre ; iris brun ; pieds d’un brun clair. Lon-
gueur totale, 7 pouces 6 lignes. Le vieux male.
La vieille femelle ; ne diffère presqu’en rien.
Les jeunes de l’année, ont les parties supérieures
d’un cendré roussâtre, marqué de grandes taches
noires; couvertures des ailes bordées de roux; tou-
tes les parties inférieures d’un blanc jaunätre; sur
la gorge, le cou et la poitrine des taches angulaires
d’un brun noirâtre; sur les flancs et les couver-
tures inférieures de la queue des raies longitudi-
pales.
Varie accidentellement, d’un blanc pur. Lapey-
rouse. Acta Stockh. 3 trad. Allem. p. 108, ou
bien quelques parties du corps blanches ou parse-
mées de plumes blanches.
D'ORNITHOLOGIE. 307
Euseriza MiLtaR1A. Gmel. Syst. 1. p. 868. sp. 3. — Tath.
End. v. 1. p. 402. sp. 12. — Retz. Linn. Faun. Suec.
p. 259. n°. 215. — Le Pnoyer. Buff. Oùs. v. 4. p. 355.
t. 16. — Id. pl. ent. 255. — Gérard. Tab. élém. v. 1.
p. 215. le jeune de l’année. — Cowmox suxrixc. Lath.
Syn. v. 5. p. 171. — Der Grauamwer. Bechst, Naturg.
Deut. v. 3. p. 262. — Id. Tasschenb. Deut. p. 153. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 1S0. le jeune de
l’année. — Naum. Vôgq. t. 10. f: 25. — Frisch. F6g.t. G.
f2: B.
Habite : jusque fort avant dans le nord et dans le
midi; se perche le plus souvent sur quelque arbre mort,
sur des bornes ou des piliers. Jamais dans les pays mon-
tueux et rocailleux ; assez commun en Hollande.
Nourriture : semences; des insectes comme accessoires
et comme nourriture des jeunes.
Propagation : niche dans les herbes qui croïissent dans
les buissons , dans les champs ensemencés et dans les
prairies d’herbes hautes, mais Jamais à terre ; pond quatre
ou six œufs obtus , d’un gris cendré avec des taches, des
points ou des raies d’un rouge brun.
BRUANT DE ROSEAU.
EMBERIZ A SCHOENICULUS. (Lrxx.)
Tête, occiput, joues, gorge et devant du cou
d’un noir profond ; un petit trait blanc prenant
naissance à quelque distance de l'angle du bec se
prolonge sur les côtés du cou; nuque, partie infe-
rieure du cou, parties latérales de la poitrine,
ventre et abdomen d’un blanc pur; des taches lon-
gitudinales noires sur les flancs; dos et ailes d’un
beau roux; sur le milieu de chaque plume une
large raie longitudinale d’un noir profond; queue
x o8 | MANUEL
noirâtre; sur la penne extérieure qui est pour Îa
plus grande partie blanche, une petite tache co-
nique brune; et sur la suiv Le qui est noire, une
etite tache conique blanche ; bec noir; iris et
pieds bruns. Longueur, 5 soirées 9 lignes. Le pieux
male.
La femelle, a le haut de la tête et les plumes des
joues roux avec des taches noires ; un trait d’un
roux clair passe au-dessus des yeux, et un autre
depuis l’angle du bec va sur les côtés du cou; la
gorge blanchätre est bordée de chaque côté par
une bande noire; la poitrine et les flancs teints de
roussâtre ont des taches noirâtres ; le reste des par-
ties inférieures est blanchätre ; la nuque et les cô-
tés du bas du cou d’un cendré brun; les autres par-
ties supérieures d’un roux cendré avec des taches
longitudinales noires. Les vieilles femelles , portent
une livrée plus sombre; les parties supérieures du
corps sont colorées de roux vif et de taches noires,
comme les vieux mûles.
Les jeunes mâles de l'année, avant la mue d’au-
tomne , ont déjà le collier de la nuque faiblement
indiqué par du cendré clair; le noir de lakgorge
et du devant du cou distribué par taches et indi-
qué par une bande longitudinale qui part des an-
gles du bec; la partie PES du devant du cou
est rousse, Macilée de taches noires; les couver-
tures des ailes portent une large bordure rousse ;
le sommet de la tête tache de noir.
Les jeunes femelles à cette époque, ont sur le
D'ORNITHOLOGIE. 509
sommet de la tête et sur le manteau des taches
noires bordées de ronssâtre; gorge, poitrine , par-
tie supérieure du ventre et les flancs d'un roux
clair marqué de grandes taches longitudinales d’un
noir profond; le reste comme chez les femelles.
Euverniza scnognicuLus. Gmel. Syst. 1. p. 881. sp. 17.—
Lath. Znd. v. 1. p. 402. sp. 15. — EmBenizA ARUNDINACEA.
S.-G. Gmel. It. 2. p. 195. — Lath. JInd. v. 1. p. 403.
var. Ÿ. — OnToLan DE ROSEAUx. Buff. Oùs. ». 4. p. 515.
— Id. pl. ent. 245. f. 2. le mâle, et pl. 477. f. 2. la fe-
melle. — La Coquerucre. Buff. Ois. v. 4. p. 320. le mâle.
Rte suxnine. Lath. Syn. v. 3. p. 153. — Id. supp. p. 157.
— Brût. Zoo, p. 112.4. I. f. x et 2.— Der RHORRAMMER.
Bechst. Naturg. Deut.v.35.p. 269. — Meyer, Tasschenb.
Deut. v.1. p. 181.—Frisch. £. 7. f. 1. À. et B.— Naum.
t. 12. f. 28. Le mâle, et f. 29. la femetle.— De scootuusc.
Sepp. Nedert. Vog.t. p. 81.— Monacio pt PADULE. S4or.
deg. ucc. v. 5. pl. 556. f. 1 et 2. mâles.
Indications du jeune male et de la vieille femelle.
EmBEnizA passErINA. Gmel. Sysf. 1. p. 871. Sp. 27. —
Lath. And. v. 1. p. 403. sp. 14. — Pall. Ié. v. 1. p. 456.
— PASSERINE BUNTING. Lath. Syn. v. 5. p. 1906.— Mounraix.
sPARROW. Alb. Oùs. v. 5. t. 66. — SPERLINGS AMMER. Bechst.
Naturg. Deut. v. 3. p. 277. — I. Tasschenb. Deut.
P: 141. Sp. O.
Remarque. L'espèce ne mue qu’une fois ; j'en ai fait
l'observation pendant plusieurs années. Il est certain que
le Gavoué de Provence, Buf, P£ Ent. 656. f: 1, ainsi
que le Mitilène de Provence , Buff. Ois. PL. 656. f. 2.
sont deux espèces différentes du Bruant des roseaux
Nous connaissons l’espèce indiquée sous le nom de Miti-
{ène ; celle sous l'indication de Gavoué ne nous est con-
310 MANUEL
nue que par la planche enluminée de Buffon. Voyez, pour
plus de détails, notre article du Bruant mititène.
Habite : depuis les provinces méridionales de l'Italie,
jusque dans les régions froides de la Suède et de Ja Russie ;
très-abondant en Hollande. Se trouve sur les bords des
- Jacs , des rivières , et dans les marais où croissent des
joncs ou des broussailles.
Nourriture : semences des plantes qui croissent sur les
bords des eaux ; en automne toutes sortes de graines ;
pendant l’éducation des jeunes beaucoup d'insectes aqua-
Uques.
Propagation : niche dans les roseaux, près de terre ou
entre les racines des arbustes qui eroissent près des eaux,
souvent dans les hautes herbes ; pond quaire ou cinq
œufs, d’un gris foncé avec des taches et des raies angu-
laires brunes.
BRUANT A COURONNE LACTÉE.
EMBERIZ A PITHYOR NUS. (Paz 1.)
Côtes du sommet de la tête et le front d’un noir
profond ; au centre de ce noir se dessine une large
plaque ovale d'un blanc très-éclatant ; région des
yeux et gorge d’un roux très-vif; région des oreil-
les, un grand espace sur le devant du cou, milieu
du ventre et abdomen d’un blane pur; flanes et
poitrine tachés de roux vif; parties supérieures du
corps d’un roux vif, varié sur le haut du dos de
taches longitudinales noires ; ailes et queue d’un
brun noirâtre, toutes les plumes bordées de roux
vif; sur les deux pennes latérales de la queue, une
grande tache conique d’un blanc pur; bec et pieds
jaunâtres. Longueur, 6 pouces 6 lignes. Le vieux
mâle.
D’ORNITHOZOGIE. Si
La femelle, n’a qu’une faible indice de la cou-
ronne blanche; elle n’a point de roux à la gorge,
comme chez le mâle; les parties supérieures sont
d’un brun roussâtre et les parties inférieures sont
blanchitres ; les ailes et la queue sont comme chez
le mâle. C’est FRINGILLA DALMATICA. Lath. /nd.
0. I. p. 437. sp. 11. — Mornrau p'ÉsCLAVONIE.
Brisson. Orn. v. 3. p. 94. — DaArmATIC SPARROW.
Lath. Syz. v. 3. p. 256. Le mâle est indiqué sous,
Euperiza piruyonnus. Pall. J£. 2. p. 9710. n°. 22. —
Lath. Ind. v. 2. p. 415. sp. 50. femina. — Gmel. Syst. 1.
p. 8575. Mas.— EuBErizA LEUCOCEPHALA. S.-G. Gmel. Nov.
comm. petr. 15. p. 480. t. 25. f. 5. — Lepech. Id. 15.
p. 486. t. 25. f. 2. — Pine sunrisc. Lath. Syn. v. 3.
p. 205.
Habite : en Sibérie; commun dans le midi de la Tur-
quie ; rare aux environs de la iner Caspienne ; souvent
l'hiver en Hongrie et en Bohème; accidentellement en
Autriche et dans les provinces Illyriennes.
Nourriture : semences alpestres ; en hiver toutes sortes
de graines. On dit aussi qu'il se nourrit de semences des
plantes aquatiques.
Propagation : niche probablement en Sibérie.
BRUANT ORTOLAN.
EMBERIZ A HORTULAN A. (Linx.)
Gorge, cercle à lentour des yeux et une étroite
bande partant de l'angle du bec, jaunes ; ces deux
espaces jaunes séparés par un trait gris noiratre ;
tête et cou d’un gris olivâtre avec de petites taches
brunes ; plumes des parties supérieures d’un eris
6 | D
312 MANUEL
roussâtre sur leurs bords et noires au milieu; poi-
trine, ventre et abdomen d’un rouge bai, toutes
les plumes de ces parties terminées de cendré ;
queue noirâtre ; les deux pennes extérieures en
grande partie blanches sur leurs barbes intérieu-
res; bec et pieds couleur de chair; iris brun. Lon-
gueur, 6 pouces 3 lignes. Le male.
La femelle, est plus petite ; la bande au-dessus
des yeux et la gorge d’un jaune pâle; la poitrine
marquée de grandes taches brunes; les autres par-
üues inférieures d’un roux blanchâtre; un grand
nombre de taches brunes sur la tête et sur le cou ;
toutes les parties supérieures moins foncées.
Eugeriza HORTULANs. Gmel. Syst. 1. p. 860. sp. 4. —
Lath. Ind. v. 1. p.599.sp. 5.—Reiz. Faun. Suec. p. 240.
n°. 216. — L'orrorax. Buff. Ois. v. 4. p. 305. t. 14. —
Id. pt. ent. 245. f. 1. lemäte.— Gérard. Tab. élém. v. +.
P. 217. — Onrorax BunTine. Lath. Syn. v. 5. p. 166. —
GantTex AmuEr. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 283. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 183. — Id. Fôg. Deut.
t. Heft. 15. —Frisch. Vôgel. t. 5. f. 2. À et B. — Naum.
Vôg. Nachtr. pl. Go. f. 115 et 114. — DE GERSTE KNEG.
Sepp. Nedert. Vog. t. p. 245.
Les jeunes, avant leur première mue, ont le jaune
de la gorge peu apparent et temt de grisätre.
Varie accidentellement, d’un blanc pur ; sou-
vent l’une ou l’autre partie du corps blanc ou blan-
châtre , ou simplement tapiré de blanc. ORTOoLAN
BLANC. Buff. Ois. v. 4. p. 313. Comme variété ac-
cidentelle plus ou moins blanchâtre, on doit éga-
lement énumérer la suivante.
re
D'ORNITHOLOGIE. 513
Empeerza MazBEyENsis. Sparm. Mus. Carts. fase. x. t. 1.
— Lath. Ind. v. x. p. 401. sp. 8. — Penn. Arct. Zool.
supp. p. 64. — Bruant ve Mazey. Sonn. nouv. édit. de
Buff. Oùs. v. 13. p. 110.
Varie, aussi avec des couleurs plus foncées,
quelquefois tout le plumage noir ou noirûtre; ap-
paremment lorsque l'oiseau a été nourri de graine
de chanvre.
Habite : en plus grand nombre Je midi plutôt que dans
les provinces du centre de l'Europe; se trouve cependant
en Hollande et en Suède, dans les endroits boisés, ou
couverts de broussailles ; commun en Italie.
Nourriture : de préférence le millet et autres graines.
farineuses ; aussi des insectes.
Propagation : niche indifféremment , et suivant la loca-
lité, dans les buissons, dans les haies, ou dans les blés ;
pond quatre ou cinq œufs d’un gris rougeñtre avec des
raies brunes.
BRUANT ZIZI ov DE HATE.
EMBERIZ A CIRLUS. (Lix«.)
Gorge et haut du cou d'un beau noir; une bande
de cette couleur commence aux angles du bec et
passe sur les veux ; une autre d’un jaune brillant
forme au-dessus des yeux un large sourcil qui
aboutit à la nuque; une troisième de la même cou-
leur passe au-dessus des yeux; sur le bas du cou
une large plaque d’un beau jaune ; poitrine d’un
cendré olivâtre; parties latérales de la poitrine et
du ventre d’un beau roux marron; ventre et abdo-
men d'un jaune clair; tête et nuque olivâtres avec
Ga MANUEL
de petites taches noires ; plumes du manteau d’un
roux marron sur leurs bords et noires au milieu ;
bec cendre ; pieds couleur de chair. Longueur, 6
pouces 1 ou 2 lignes. Le male en habit des
noces.
Le mâle en hiver et les jeunes males de l'an-
nee, ont la gorge et les bandes latérales de la tête
noiratres; les plumes de la gorge toutes bordées et
terminées de jaune clair.
La femelle à la tête, les joues et la nuque oli-
vâtres avec de nombreuses taches noires ; plumes
du manteau d’un roux clair avec des taches noires
plus grandes que dans /e mâle ; toutes les parties
inférieures d’un jaunâtre terne; sur la poitrine ma-
culée de roussâtre, et chaque plume portant une
fine tache lancéolée; les taches brunes des flancs
et des couvertures inférieures de la queue sont
longitudinales.
Les jeunes avant la mue, ont les parties supé-
rieures brunes tachées de noir; et les parties infe-
rieures jaunâtres avec des teintes olivâtres et des
taches noirâtres. LE BRUANT DE HAYE FEMELLE.
Buff. pl. ent. 653. f. 2.
EmBEriza cirLus. Gmel. Syst. 1. p. 879. sp. 12. —
Lath. Ind. v. 1. p. 4or. Sp. 10. — EMBERIZA ELCATHORAX.
Bechst. Tasschenb. Deut. p. 135. sp. 4. — Le Bruant DE
BAIE où Zi. Buff. Os. v. 4. p. 547.— Pl. ent. 653. f. à.
fe vieuæ mâle, et f. 2. le jeune, sous le faux nom de
femetle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 212. La femelle et
le jeune. — Cirs sunrinc. Lath. Syn. v. 3. p. 190. —
Montag. Transact. of the Lynn. society. v. 7. p. 276.—
D’'ORNITHOLOGIF. 315
Zavxawwer. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 292. — Meyer,
Tasschenb. Deut. v: 1. p. 185. — Id. og. Deut. v. 1.
. Heft. 18. le vicux mâle et femelle au printemps —
Zivozo nero. Stor. deg. uce. v. 3. pl. 549. f. 2. le mâle.
Habite : plus particulièrement les contrées méridiona-
les ; très-abondant en Italie, en Suisse et surtout le long
des bords de la Méditerranée ; dans les haies et les brous-
sailles , près des champs , et dans le voisinage des ruis-
seaux.
Nourriture : plutôt des insectes que des semences.
Propagation : niche dans les haies et dans les buissons
près de terre ; pond quatre ou cinq œufs, grisätres avec
des taches, des points et des raies cendrées et noires.
BRUANT FOU ov DE PRÉ.
EMBERIZ À CIA. (Lis.
Devant du cou et poitrine d’un cendrée bleuâtre
pur; une bande noire traverse les yeux, entoure
la région des oreilles et vient se réunir à l'angle du
bec ; un large sourcil blanchätre au-dessus des
yeux, suivi d'une bande noire qui se prolonge sur
la nuque; haut de la tête cendré avec de petites
taches noires; plumes du dos et des ailes d’un roux
cendré avec des taches longitudinales noires; ven-
tre, flancs et abdomen d’un roux pur; mandibule
supérieure noirâtre , inférieure grise; pieds bruns.
Longueur, 6 pouces. Le vieux mâle.
La femelle, a le cendré du cou et de la poitrine
plus clair et parsemé de petites taches brunes,
peu distinctes ; le roux des parties inférieures plus
pâle, avec quelques taches longitudinales brunes ;
516 MANUEL
la bande qui entoure la région des oreilles plus
étroite et moins apparente; le haut de la tête et la
nuque d’un cendré roussâtre avec de nombreuses
taches noires.
Euseriza ci. Gmel. Syst. 1. p. 878. sp. 11. — Lath.
Ind. v. 1. p. 402. Sp. 11. — EmBERIZA LOTHARINGICA. Ginel.
p. 882. sp, G2. — Lath. Ind. v. 1. p. 404. sp. 15. — Lx
Bruant Fou Ou DE Pré. Buff. Ois. v. 4. p. 551. — Id. pt.
ent. 50. f: 2. le mâle. — Onroran DE Lorraine. Buff. Ois.
v. 4. p. 525. (la seule description du mâle.) — PL. ent. 511.
f: 1. le jeune mâle. — Bruant rou ét OrrorAN DE LORRAINE.
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 214 et 210. n°. 3 et 6. —
Te Foriscæ and Lorrain sunrixé. Lath. Syn. v. 5. p. 19»
et 197. — Zapanuer. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 298.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 186. — Zivoro Dex
PRATI. SÉor. deg. ucc. v. 3. p. 540. f. 1. le mâle.
Remarque. Outre le double emploi que Buffon fait de
cette espèce, en la décrivant sous le nom de Bruant fou
et d’Ortolan de Lorraine, il commet une seconde erreur
en donnant dans ses descriptions un Ortotan de neige, pt.
511. f. », comme la femelle de {'Ortolan de Lorraine. Les
auteurs allemands se trompent également en énumérant ,
dans la synonymie du Bruant fou, les oiseaux décrits et
figurés par Buffon sous les noms de Gavoué et de Miti-
tène de Provence ; ceux-ci forment deux espèces distinc-
tes. Des naturalistes français placent f'Emberiza passe-
rèna de GEL. Syst. 1. p. 871, sp. 27, dans la synonymie
du Bruant fou ; tandis que la description de Guer. si-
gnale très-exactement une vieille femelle du Bruant des
roseaux. Voyez cet article page 307.
Habite : les parties méridionales de l’Europe ; très-
abondant en Italie, en Espagne, sur les bords de la Médi-
terranée ; préfére les pays montueux ; plus rare dans les
provinces du nord de la France; niche en Aïlemagne ;,
D'ORNITHOLOGTE. 519
assez commun sur les bords du Rhin; jamais en Hollande ,
ni dans le nord.
Nourriture : des insectes et différentes sortes de grai-
nes farineuses.
Propagation : niche dans les haies et dans les buis-
sons, souvent aussi dans le millet ; vit proche des villes et
des maisons de plaisance ; pond quatre ou cinq œufs blan-
châtres, marqués de lignes et de raies noires peu nom-
breuses.
BRUANT MITILENE.
EMBERIZ A LESBIA.(GmeL.)
Parties supérieures d’un roussâtre cendre, va-
rié de grandes taches noirätres disposées sur le
milieu des plumes; front, sourcils et méat au-
ditif d’un roux clair; trois petites bandes d’un
brun noir sont disposées longitudimalement sur les
côtés du cou ; gorge et parties inférieures blan-
châtres, un peu mélangées de roux sur la poitrine
et sur les flancs; queue un peu fourchue; les deux
pennes latérales ont une bande blanche, disposée
en longueur sur la baguette , elles sont bordées
de brun; les autres pennes sont brunes lisérées de
blanchâtre ; bec d’un brun clair ; pieds et ongles
jaunâtres. Longueur, 4 pouces 9 ou 10 lignes. Les
Vieux.
Les jeunes de l’année, ont plus de taches sur
les parties supérieures; leur poitrine est variée de
mèches brunes, qui se trouvent aussi sur les flancs,
mais en plus petit nombre.
Eusrniza Lessia. Gmel. Syst. 1. p. 882. — Lath. Ind.
Orn. v. 1. p. 404. sp. 16. — Le Minisèxe De PROVENCE.
318 MANUEL
Buff. Ois. v. 6. p. 522. — Id. pt. ent. 656. f. 2. — Lesprax
BuTiNG. Lath. Syn. v. 5. p. 156.
Remarque. Le Mitilène et le Gavoué du midi de
l'Europe sont deux espèces distinctes de petits bruants
dont l'existence à été long-temps problématiqne; on a
supposé que c’étaient des états différens de Emberiza
schoeniculus ou emberiza cia. Elles sont bien connues
sous ces noms dans les départemens de la France situés
aux pieds des Alpes. L’une de ces espèces porte dans le
pays le nom de Gavoué (montagnard ), et se trouve en
effet toujours sur les montagnes les plus élevées des dé-
partemens voisins des hautes Alpes *. Nous regrettons de
n’avoir que ce peu de renseignemens à donner sur ce rare
oiseau. Je n’ai pu le trouver dans aucun cabinet ; nous
renvoyons à la planche enluminée , 656. f. 1, des oiseaux
de Buffon, qui paraît bien faite. La description du Bruant
Mitilène, dont Buffon donne aussi une figure exacte ,
pl. 656. f: 2. servira à reconnaitre cette espèce également
rare.
Habite : les contrées subalpines du midi de la France ;
pas encore observé en Italie ni en Suisse ; il est cependant
probable que l’espèce doit aussi se trouver dans ces deux
pays.
Nourriture et Propagation : inconnues.
II. SECTION.—BRUANS ÉPERONNIERS *,
L’ongle de derrière long, faiblement arqué.
Les deux espèces qui composent cette section, n’ont
* Note communiquée par mon ami M. le baron Meyfrein Lau-
gier, qui possède un jeune Mitilène dans son riche cabinet d’oi-
seaux.
** M. Meyer a fait de cette espèce et de la suivante le genre
Plectrophanes ; mais les caractères donnés sont de trop peu de va-
leur pour former une séparation générique; les mœurs seuls
offrent des disparités un peu marquées.
D'ORNITHOLOGTE. 519
point d’analogues parmi les espèces étrangères , elles
vivent toujours à terre dans les lieux découverts. Leur
mue est simple et ordinaire, mais les couleurs du plu-
mage changent considérablement par le frottement et par
l’action de Pair et du jour, de façon que la livrée d’été pa-
raît très-différente de celle que ces oiseaux ont revêtus en
automne.
BRUANT DE NEIGE.
EMBERIZ A NIVALIS. (Lixn.)
Tête, cou, toutes les parties inférieures, grandes
et petites couvertures des ailes et moitié supérieure
des rémiges d’un blanc pur; haut du dos, les trois
pennes secondaires des ailes les plus proches du
corps, aile bätarde et la moitié inférieure des ré-
miges noires; les trois pennes latérales de la queue
blanches avec un trait noir vers le bout; la qua-
trième blanche sur le haut de la barbe extérieure;
les autres pennes noires ; bec jaune à sa base, noir
vers la pointe ; pieds et ongles noirs; iris d’un brun
très-foncé. Longueur , 6 pouces 5 ou 6 lignes. Le
vieux male en habit d'été ou des noces.
La femelle, a tout le blanc de la tête, du cou
et de la région des oreilles, nuancé de roux de
rouille ; un hausse-col de cette couleur ceint la
poitrine ; les plumes noires du dos et des pennes
secondaires des ailes les plus proches du corps,
sont toutes terminées de blanc roussâtre; les ré-
miges et les pennes du milieu de la queue sont li-
sérées et terminées de blanchätre; le reste est
blanc comme dans /e male,
320 MANUEL
Euveriza nivauis. Gmel. Syst. 1. p. 866. sp. 1. — Lath.
Ind. v. 1. p. 597. — Retz. Faun. Suec. p. 255. n°. 214.
— L'orrorax DE NEIGE. Bull. Ois. v. 4. p. 529. — Id. pt.
ent. 497. f: 1. — Sxow BuxTiNG. Lath. Syn. v. 3. p. 161.
— Edw. Os. t. 126. vieux mûle. — Scnxrammer. Bechts.
Naturg. Deut. v. 5. p. 505. — Meyer, Tasschenb. Deut.
®. 1. p. 187. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 12. f. x. Le
vieux mâle. — Naum Vôg. Deut. Nachtr. t. 1. f. 2.
vieille femelle ou mûle en hiver. — Orroraxo nivoLA.
Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 552. f: 1.
En plumage d'hiver.
Le vieux male, se revêt en automne de la livrée
de {a femelle ; toutes les plumes noires du dos, des
ailes et de la queue, ont alors une large bordure
d’un cendré roussâtre; la tête, le cou, les tempes
et la poitrine se colorent d’une légère teinte cou-
leur de rouille ; sur les plumes du croupion et des
couvertures de la queue, se répandent quelques
taches brunes et rousses. La plus grande partie de
ce roux et de ce cendré roussätre disparait par
l’action de l'air et par le frottement , et fait pa-
raître le mäle au printemps, tel qu'il est décrit
plus haut.
Remarque. La femelle n’ayant point de bianc pur ni de
noir profond à la partie supérieure des barbes , il se fait
que le frottement qui s’opère au bout des plumes ne pro-
duit pas les mêmes effets que chez le mâle; les mêmes
causes opèrent de semblables changemens dans l'espèce
suivante.
Les jeunes de l’année, tels qu’ils emigrent en
automne, ont le haut de la tête couleur de cannelle;
| D'ORNITHOLOGIE. ai
la région des oreilles, la gorge et un large hausse-
col sur la poitrine, d’un roux très-foncé; flancs
d’un roux clair; sourcils, gorge et devant du cou
d’un cendré blanchätre; nuque d’un roux cendré ;
les plumes des parties supérieures noires dans le
milieu, avec une large bordure d’un roux foncé ;
seulement le milieu de l’aile et les parties infé-
rieures d'un blanc pur ; les rémiges et les pennes
du milieu de la queue noires et bordées de roux
clair ; les trois pennes latérales de la queue ont une
grande tache noire ; bec jaunûtre.
EnBEnizA MUSTELINA ET MONTANA. Gmel. Syst. 1. p. 867.
Sp. 7 €t 29. — ÉMBERIZA GLACIALIS ET MoNraNA. Lath. nd.
U. 1. p. 398. sp. 2 et 5. — Bechst. Tasschenb. Deut.
p. 198. 5p. 7. — HorTULANUS NiIvALIS Nævius. Briss. Orn.
v. 5. p. 288. var. À. — ORTOLAN DE Passace. Buff. Oùs.
v. 4. p. 523. (sous le nom de femelle de l’ortolan de Lor-
raine.) — Id. p£. ent. 511. f 2. — Tawnyx AND Movunrain
BuxTING. Lath. Syn. v. 3. p. 164 et 165. sp. 2 et 5. —
Brit. Zoot. t. V. f. 6. — Alb. Oùs. v. 5. t. 71. — Drn
seRGAMMER. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 3. p. 314. £. 10.
Frisch. €. 6. f. 1. À et B. — Naum. t. 9. f. 9. jeune
mûle à l’âge d’un an. — Meyer, Fôg. Deut. v. 1. t.
f.2 et 5.
Varie accidentellement, d'un blanc pur, d’un
blanc jaunâtre , ou avec un plumage irrégulière-
ment marque de brun ou de noir; tels sont, Hor-
TULANUS , NIVALIS, NÆVIUS ET PECTORE NIGRO. Briss.
v. 3; d'autres variétés et notamment celle d’Albin.
Oùs. v. 2 £. 54, n'appartiennent point au Bruant
de neige.
Habite : les régions du cercle arctique; seulement de
Partis À”. 21
522 MANUEL
passage en automne et en hiver dans Île nord de l’Alle-
magne et de la France : très-abondant en Hollande le
long des bords de la mer, dans les mois de novembre et de
décembre.
Nourriture : graines des plantes alpestres et insectes,
se tient à terre et vit habituellement de larves et d'insectes
qu'il ramasse sur les crotins et parmi les voieries.
Propagution : niche sur les rochers et sur les monta-
gnes ; pond cinq œufs obtus , blanchâtres, avec de nom-
breuses taches brunes et cendrées.
BRUANT MONTAIN.
EMBERIZ A CALCARATA. (Miur.)
Sommet de la tête d’un noir mêlé de petites
taches rousses; tour du bec d’un noir profond; re-
gion des ouies en partie encadrées de noir; gorge
blanchätre , parsemée de fines raies noires; poitrine
noire , nuancée de gris blanchätre ; une bande
blanchâtre part depuis la racine du bec, passe au-
dessus des yeux et se dirige sur les côtés du cou;
toutes les parties inférieures , les flancs exceptés,
sont d’un blanc pur; ailes d’un brun marron, por-
tant deux bandes transversales blanches ; la rémige
extérieure bordee de blanc ; nuque, dos et scapu-
laires d’un brun mélé de roux; queue un peu
fourchue , d’un brun fonce ; toutes les pennes
bordées de roux ; les deux latérales terminées par
une tache blanche conique ; iris et pieds bruns;
bec jaunâtre à sa base, brun à la pointé. Longueur,
6 pouces 5 ou 6 lignes ; ongle postérieur, 10 lignes.
Le male en automne et en hiver.
D'ORNITHOLOGIE. 523
La femelle , a le sommet de la tête, le cou, le
manteau et le dos d’un cendrée roux avec des taches
noires ; une bande d’un blanc roussätre suit la
même direction comme chez le mäle; elle se réunit
avec un trait blanc qui part de l’angle du bec:
gorge blanche, bordée latéralement par une bande
brune ; la poitrine marquée de nombreuses taches
grises et noires; les autres parties inférieures blan-
ches; des taches longitudinales sur les flancs.
Les jeunes de l’année, ont la tête, la nuque et
toutes les parties supérieures du corps de couleur
isabelle, marquée de raies longitudinales et de ta-
ches noirûtres ; le large espace de brun marron
existe déja sur les ailes; toutes fes pennes des ailes
et de la queue sont bordées de roux foncé; gorge
blanche , marquée de petites taches longitudinales ;
une petite tache noirâtre à l’orifice des oreilles ;
parties inférieures d’un blanc roussâtre, plus foncé
sur la poitrine et sur les flancs, qui ont des taches
d'un brun noirâtre; une tache conique; rousse sur
la penne extérieure de la queue , et une tache lon-
gitudinale sur la deuxième.
Remarque. Cette espèce a subi le sort d’avoir été bal-
lottée d’un genre à l’autre. On er a fait une fringille seu-
lement à cause de son bec un peu plus large et plus
conique que celui des bruants proprement dits ; d’autres
en ont fait un pinson ; quelques méthodistes en font une
alouette , à cause de l’ongle postérieur : en dernier lieu,
il a plu à M. Meyer d’en former un genre distinct ;
mais je crois qu’eu égard à ses mœurs et à ses habitudes ,
on ne peut la séparer du Bruant de neige ; et que, par
224 MANUEL
rapport à ses caractères extérieurs , elle ne peut être con-
venablement classée que dans le genre Emberiza.
Frixçira GaLcaraTA. Pall. 16. v. 2. p. 710. n°. 20. €. E.
—1d. Foy. App. trad. franc. v. 8. p. 57. n°. 54. Atlas
Tab.—FrinciLra LappONICA. Gimel. Sysé. 1. p. 900. sp. 1.
— Retz. Faun. Suee. p. 242. n°. 219. —Lath. Ind. v. 1.
p. 440. sp. 18.— Lx GRAND Monraun. Buff. Os. v. 4. p. 134.
— Pisson pe MONTAGNE. Gérard. T'ab. élém. y. x. p. 186. —
Laprano Fincn. Lath. Syn. v. 5. p. 263. — Penn. Arct.
Zoot. v. 2. p. 377. n°. 259.— SPORNER ODER LERCAIN FINE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 246.—Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 176. — Naum. Vôg. Nachir. t. 20. f. 41.
Le mâle en automne.
Habite : les régions boréales , d’où il émigre en hiver ;
il visite quoique rarement les provinces du nord de l’Alle-
magne ; commun dans les pays montueux des parties
orientales de l’Europe ; les jeunes poussent leur émigration
jusque dans la Suisse.
Nourriture : semences des plantes alpestres , et des
insectes.
Propagation : niche à terre, dans les champs maréca-
geux où se trouvent de petites éminences ; pond jusqu’à
six œufs, d’un jaune rousâire avec des ondes brunes.
GENRE VINGT-SIXIÈME.
BEC-CROISÉ.—ZLOXIA. (Bnis.)
Bec médiocre, fort , très - comprimé; les deux
mandibules également courbées, crochues, leur
bout allongé se croisant. Narines basales, laté-
rales, arrondies, cachées par des poils dirigés en
D'ORNITHOLOGIE. 925
avant. Pieps , trois doigts devant et un derrière,
les doigts antérieurs divisés. Ares médiocres, la
re, rémige la plus longue. Queue fourchue.
Ces oiseaux habitent les contrées boréales ; ils vivent
à peu près de la même manière que les espèces nombreuses
qui composent le genre du Gros-bec. Ils se nourrissent de
semences d'arbres et d’arbustes alpestres ; le bec, de forme
très-extraordinaire, leur sert à arracher les semences de
dessous les écailles des pommes de pin *. Ce qu'il y a de
plus remarquable , c’est qu’ils nichent et se reproduisent
dans nos climats, dans la saison rigoureuse de l'hiver ; ils
émigrent en été vers les régions du cercle arctique. Le
changement de livrée dans ces oiseaux est du nombre des
phénomènes en histoire naturelle ; peut-être muent-ils
deux fois l’année ? Mais j’en doute.
Remarque. Les caractères donnés au genre Loxia de
Brisson , sont avec exclusion de toutes fes autres espèces ,
seuls propres aux Becs-croisés. Le savant Illiger, dans
son Prodromus mammalium et avium , est aussi de cet
avis.
BEC-CROISÉ PERROQUET ou DES SAPINS.
LOXIA PYTIOPSITTACUS. (Becusrt.)
Bec très-fort, très-courbé, large à sa base de
7 lignes, plus court que le doigt du milieu, la
pointe croisée de la mandibule inférieure ne dé-
passant point le bord supérieur du bec.
Livree du mâle adulte et vieux.
Couleurs principales du plumage d'un cendré
ohvâtre; joues, gorge et côtés du cou cendrés ; sur
* Voyez Cuvier, Règne animal, vol, 1, page 39r.
526 MANUEL
la tête des taches brunes bordées de cendré ver-
dâtre; croupion d'un jaune verdâtre ; poitrine et
ventre de cette couleur, mais nuancés de grisâtre ;
sur les flancs quelques taches longitudinales d’un
cendré foncé; pennes des ailes et de la queue d’un
brun noirâtre , lisérées de cendré olivâtre; couver-
tures infcrieures de la queue brunes, avec une
large bordure plus claire. Iris d’un brun foncé; bec
couleur de corne noirätre; pieds bruns. Longueur,
7 pouces.
221 . s ; .\ : ° , s\ 3 2.1
Le male depuis sa première mue Jusqu'à l age
d'un an.
Toutes les parties inférieures et supérieures du
corps d'un rouge ponceau, plus ou moins pur, sui-
vant que les individus sont plus où moins éloignés
du terme de leur seconde mue , qui a lieu en avril
ou mai ; ailes et queue noirûtres, toutes les pennes
lisérées de rougeñtre. Peu de temps après l’époque
de la première mue, le rouge du plumage est
nuancé de grisätre ; on remarque alors encore quel-
ques taches grises sur la gorge et sur les joues;
abdomen et couvertures inférieures de la queue
d'un blanc rose; sur ces dernières une grande
tache brune qui en occupe le centre.
Les jeunes de l’année, sont d’un cendré brun
sur les parties supérieures , mais avec des taches
d’un brun foncé sur la tête et sur le dos; sur les
parties inférieures d’un gris blanchâtre avec des
taches longitudinales brunes; croupion et couver-
D’ORNITHOLOGIE. 327
tures supérieures de la queue d’un cendré jau-
nâtre.
La femelle.
Dans tous les âges, ne diffère pas beaucoup du
Jeune de l’année ; les parties supérieures d'un cen-
dré verdätre avec de grandes taches d’un brun
cendré ; gorge et cou d’un grisätre nuancé de
brun ; le reste des parties inférieures d’un cendré
légèrement nuancé de jaune verdâtre; croupion
jaunâtre; abdomen et couvertures inférieures de
la queue blanchâtres; sur ces dernières une grande
tache brune.
Loxra Pyriorsrrracus. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 3.
p.106. — Loxia CURVIROSTRA MAJOR. Gmel. Sysé. 1. p. 843.
Sp. 1. var. Ÿ.—Latb. Ind. v. 1. p. 371. sp. 1. var. Ÿ.
— Crucirostra pixerorum. Meyer, Fôg. Liv-und. Estht.
p. 71. — Kiererx KREUzSCHNABEL. Bechst. Naturg. Deut.
v. 3. p. 20. t. 52. f. 2 et 5. — Frisch. Vôgel. t. 11. f. 2.
le mâle à l’âge d’un an et la femelle. — Brit. Zoo.
p. 106. &. U. f. 2. mâle a l’âge d’un an. — Grosscaxa-
BLIGER KERNBEISSER. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 137.
— Id. Vüg. Deut. v. 1. 1. f: 1. le vieux mâle. —Naum.
Fôg. Nachtr. t. 42. f. 85. le mâle à l'âge d'un an, et
f. 84. la vicille femelle. — Tanvex parecar. Naturf.
Geselc. v. 12. p. 97. B.
Remarque. L'espèce habite également l'Amérique sep-
tentrionale, elle n’y diffère point. Tenue en cage et dans
une chambre , lors de l’époque de sa première mue, il
arrive le plus souvent que le rouge ne paraît point sur le
nouveau plumage ; mais à l’air libre , le mâle opère sa sin-
guiière mue.
Habite : les régions du cercle arctique, où le plus grand
nombre séjourne pour nicher ; moins commun l'été en
528 MANUEL
Pologne , en Prusse et en Allemagne ; se répand en hiver
dans les grands bois de sapins , et retourne vers l’été dans.
les contrées du nord; de passage accidentel en France et en
Hollande.
Nourriture : semences du sapin et de l’aune.
Propagation : niche en hiver dans nos climats, sur les
branches du sapin ; en Livonie l'espèce niche dès le mois
de mai; pond dans un nid artistement construit quatre ou
cinq œufs cendrés, marqués au gros bout de quelques
grandes taches irrégulières d’un rouge de sang, et, sur le
reste, de quelques points épars.
BEC-CROISÉ COMMUN ou DES PINS.
LOXIA CURVIROSTRA. (LINN\x.)
Bec long, faiblement courbe, large à sa base de
5 lignes, de la longueur du doigt du milieu ; la
pointe croisée de la mandibule inférieure dépas-
sant le bord supérieur du bec.
Livree du mäle adulte et vieux.
Couleurs principales du plumage d'un cendré
fortement teint de verdätre ; front, joues et sour-
cils gris avec des taches jaunätres et blanchâtres;
dos, petites couvertures des ailes et scapukures
verdâtres ; croupion jaune; parties inférieures d’un
vert jaunâtre; l’abdomen gris avec des taches plus
foncées; pennes des ailes et de la queue noirûâtres,
lisérées de verdätre, grandes et moyennes couver-
tures bordées de blanc jaunâtre ; iris et pieds
bruns ; bec d’un brun couleur de corne. Longueur,
6 pouces.
D'ORNITFHOLOGIY. 329
Le mäle depuis sa première mue jusqu'a l'age
d'un an.
Toutes les parties supérieures et inférieures du
corps d’un rouge de brique, plus ou moins teint de
verdâtre et de jaunâtre ; pennes des aïles et de la
queue noires , lisérées de vert rougeûtre; couver-
tures inférieures de la queue blanches, avec une
grande tache brune, qui en occupe le centre.
Jeunes de l'annee.
Parties supérieures d’un gris brun nuancé de
verdâtre ; croupion jaunître; parties inférieures
blanchâtres , avec des taches longitudinales brunes
et noires.
La femelle.
Dans tous les âges, ne diffère pas beaucoup du
Jeune ; son plumage se nuance de teintes verdâtres
et jaunâtres ; ni celle de cette espèce, ni la femelle
de l'espèce précédente, ne prennent jamais la li-
vrée rouge, qui seule est propre au male, depuis
sa première mue jusqu à l’âge d’un an.
LoxraA cenvirosrRa. Gmel. Syst. 1. p. 845. Sp. 1. —
Lath. Ind. v. 1. p. 570. sp. 1.— Ret. Faun. Succ. p. 252.
n°. 209.— Cuv. Règ. anim. v. 1.p. 591.— Le Bec-croIsÉ.
Buff. Oùs. v. 3. p. 449. t. 25. f. 2. — Id. pl. ent. 216.
méûle âgé d’un an. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 157.
— Cross mic. Lath. Syn. v.3. p. 106.— Edw. Os. t. 505.
mâle âgé d’un an et le vieux. — Alb. Ois. var. t. Gr.
— Ficaren Kneuzscunaser. Bechst. Naturg. Deut. v. 5.
P: 4. €. 52. f. 1.— Meyer, Tasschend. Deus. v. 1. p. 10.
pl
350 MANUEL
— 11, Vôg. Deut. v. 1. t. les différens âges. — Naum.
Vôg. t. 9. f. 21. le mâle. f. 22 et 25. femelles, et t. vo.
f. 24 le mâle à l’âge L'un an. — Keuisvink. Sepp.
Nederi. Vog. v. 5. t. p. 221. de mâle âgé d’un an et la
femetle. — Crosicro. Sior. deg. ucc. v. 5. pl. 524. f. 2.
mâle en mue.
Habite : les mêmes contrées et a les mêmes mœurs que
le précédent, dont il diffère par les caracières indiqués ,
par sa voix qui est différente , et parce qu’il ne se trouve que
dans les bois de pins ; plus habituellement de passage en
France et en Holjande.
Nourriture : semences du pin, de l’aune et du cor-
bier ; noyaux de fruits et bourgeons des arbres.
Propagation : niche en hiver, dans Penfourchure des
branches ; pond quatre ou cinq œufs d’un gris verdâtre ,
dont le gros bout est marqué d’un cercle de taches, de
raies et de points d’un rouge brun; ces raies s'étendent
souvent sur toute la surface de l’œuf.
Remarque. Il existe dans l'Amérique septentrionale une
troisième espèce de Bec-croisé , beaucoup plus petite , qui
se distingue facilement par deux bandes transversales sur
les ailes, et par sa queue très-fourchue; le mâle, iusqu’à
Vâge de deux ans ,; porte un plumage d’un pourpre
couleur de laque. Latham en fait mention sous le nom
de LoxrA rALCIROSTRA. Înd. Orn. v. 1. p. 571. sp. 2.
LAAALAS LULELELAN LSTRRT
D'ORNITHOLOGHE.
[eà
(æ |
on
GENRE VINGT-SEPTIÈME.
BOU VREUIL. — PYRRHULA.
(Briss.)
Bec court, dur, conico-convexe , épais, bombé
sur les côtés, comprimé à la pointe et vers l’arète
qui s’avance sur le front ; mandibule supérieure
toujours courbée , l’inférieure plus ou moins. N4-
RINES basales, latérales, arrondies, le plus souvent
cachées par les plumes du front. Prps à tarse plus
court que le doigt du milieu; les doigts de devant
entièrement divisés. AILEs courtes, les 3 pre-
mières rémiges étagées , la 4e. la plus longue.
Queur un peu longue, légèrement arrondie ou
carrée.
Les Bouvreuits ont beaucoup de ressemblance dans leurs
habitudes avec les Becs-croisés , leurs plus proches voisins ;
les semences les plus dures leur servent de nourriture ;
plusieurs espèces étrangères ont le bec excessivement gros
et fort, capable de briser les enveloppes ligneuses les plus
compactes; les petites espèces ne s’adressent qu'aux graines
et aux semences qu’ils ouvrent et dont ils rejettent l’enve-
loppe. Les climats froids et tempérés semblent produire le
plus grand nombre des espèces. On les trouve en Europe et
en Amérique ; le nord de l’Asie paraît être également leur
berceau, mais ils ne sont point encore venus de la Nouvelle-
Hollande, et en petit nombre d’Afrique. L'Amérique méri-
dionale en fournit plusieurs qui sont de ce genre.Presque
toutes les espèces connues sont sujettes à une double mue ;
es mâles et les femelles différent, on peut les distinguer
332 MANUEL s
facilement dans toutes les époques ; les jeunes de l’année
diffèrent très-peu des vieux, et seulement jusqu'à leur
mue d'automne.
Remarque. Dans la première édition du Manuel, on
trouve ce groupe des Bouvreuils indiqué comme divi-
sion. Je crois cependant qu’il est mieux vu d’en faire un
genre distinct de celui des Gros-becs. La courbure plus ou
moins arquée des deux mandibules , et surtout de la su-
périeure , qui forme souvent une arête assez saillante, dont
la base s’avance entre les plumes du front, ainsi que la
forme comprimée des mandibules à leur pointe , sont des
caractères au moyen desquels 1l est facile de les distinguer
des Gros-becs, dont les deux mandibules sont droites , et
présentent dans tous les sens une forme conique. C’est dans
le genre pyrrhula que viennent se ranger toutes les
grandes espèces de l'Amérique méridionale , desquelles
Loxia erythromelas et grossa de Latham servent de
type ; ils ont le bec plus fort en raison de leur plus grande
taille, mais les formes principales de ce bec sont tes mêmes
que dans toutes les autres espèces à mandibules, plus ou
moins convexes. J’ignore absolument à l’aide de quels ca-
ractères faciles à saisir, on a pu isoler ma première espèce,
ou le Bouvreuil dur-bec des autres espèces de ce groupe :
M. Cuvier en fait son genre Corythus. Voy. Règ. anim.
v. 1. p. 591; et M. Vieillot, le genre Stobilophaga. Voyez
son analyse, page 29, genre 50; les caractères indiqués
par ces deux méthodistes diffèrent, et cependant il est
impossible de trouver dans leur réunion une forme exclu-
sivement propre à Pespèce qu'ils donnent pour type: on
pourrait multiplier ainsi le nombre des genres sans limite
déterminable , et en faire presque pour chaque espèce con-
nue. Dans le fait, il existe une anomalie non - interrompue
de formes très-rapprochées, mais plus ou moins nuancées,
depuis le bec gros bombé , et fortement conico-convexe des
plus grandes espèces de Bouvreuils, aux becs très-longi-
copes et à pointe droite et aiguë des Chardonnerets et des
D'ORNITHOLOGIE. BE
Tarins : quelles que puissent-être les différences très-mar-
quées entre les espèces prises à chaque extrémité de cette
grande série, il n’en est pas moins vrai que l’ensemble
«forme un passage graduel presque sans intervalle ou démar--
cation assignable. En plaçant après les Tarins ou Char-
donnerets , le genre tout composé d'espèces exotiques in-
diqué sous le nom de T'isserin ( ploceus, Cuv. ), on par-
vient, quoique par une ligne de démarcation plus rigou-
reuse , de ces oiseaux au genre Troupiale ( Icterus de
Daudin ).
BOUVREUIL DUR-BEC.
PYRRHULA ENUCLEATOR. (Miut.)
Livree du mäle adulte et vieux.
Tête, gorge et parties supérieures du cou d'un
rouge orange, qui devient plus clair sur le devant
du cou; la poitrine et le ventre d'une couleur
orange jaunâtre ; plumes du dos, des scapulaires et
du croupion d’un brun noiratre dans leur milieu,
avec une large bordure d’un jaune orange ; ailes
et queue noires ; sur les premières deux bandes
transversales blanches ; toutes les pennes secon-
daires bordées de blanc, les rémiges et les pennes
caudales lisérées d'orange. Longueur, 7 pouces 4
ou 5 lignes.
7 PA à ne . 5 »
Le male depuis sa première mue jusqu'à l'äge
d'un an.
Tête, cou, gorge, poitrine, une partie du ventre
et le croupion d’un rouge cramoisi, d'autant plus
foncé et brillant que l'individu approche de sa se-
354 MANUEL
conde mue ; plumes du dos et des scapulaires noires
dans leur milieu, avec une large bordure d’un rouge
cramoisi ; flancs, abdomen et couvertures inférieu-
res de la queue cendrés ; deux bandes roses sur les
ailes, dont les pennes secondaires portent une large
bordure de cette couleur; les rémiges et toutes les
pennes de la queue lisérées de rouge clair.
Femelle et jeune.
Les femelles d'un an, ont seulement le haut de
la tête et le croupion rougeâtres ; adultes, elles
ont ces parties d'un brun fortement teint d'orange,
la nuque et les joues nuancées de cette couleur;
le dos et les scapulaires d’un cendré brun; les par-
ties inférieures cendrées avec une très - légère
nuance orangeée ; sur l’aile deux bandes d’un blanc
grisätre ; toutes les pennes alaires lisérées d'orange
verdâtre. Les jeunes ont des teintes plus cendrées.
Varie accidentellement , d'un blanc pur, ou d’un
rose clair avec les parties inférieures rouges. Une
telle variété est figurée sous le nom de LOxIA FLA-
MENGO. Sparman, Mus. Carls. £. 27.
Loxra exucrEaTOR. Gmel. Syst. 1. p. 845. sp. 35.— Retz.
Faun. Suec. p.234. n°. 211. — Lath. Ind. v. 1. p. 572.
sp. 5. — Le Dur-sec pu Canana. Buff. Oùs. v. 3. p. 455.
— Id. pt. ent. 155. f. 1. mâle âgé d’un an. — Edw. Ois.
pl. 125. mâle âgé d’un an; et pl. 124. femelle adulte.
— Pine GcRos-BEC. Lath. Syn. v. 35. p. 111. — Penn. Arct.
Zool. v. 2. p. 548. n°. 209. — Haaken KERNSEISSER. Bechst.
Naturg. Deut. v. 5. p. 28. — Meyer, Tasschenb. Deut.
#. 1. p. 142. — Id. Fôg. Deut. v. 1. t. f. 1. le mâle à
D'ORNITHOLCGIK. 35
l’âge d’un an, jf. 2. la vieille femeile. — Naum. Vôy.
Nachtr. t. 19. f. 56 et 55. figures exactes du mâle et
de La femetle.
Remarque. Cet oiseau , qui semble former le passage
des Becs-croisés aux Gros-bees, vit à peu près de la même
manière qne les premiers ; ilchange de plumage comme eux.
QY
Habite : les régions du cercle arctique; très-abondant
dans le nord de l’Europe et de l’Amérique ; très-rare, et
seulement de passage accidentel dans le nord de l’Alle-
magne.
Nourritire : semences d'arbres et de plantes alpestres,
et plusieurs sortes de baies.
Propagation, : niche sur les arbres à peu de distance
de terre : pond quatre œufs blancs.
BOUVREUIL PALLAS.
PYRRHULA ROSE A. (Mrui.)
Front et toute la gorge couvertes de plumes ar-
gentces et lustrées ; tête, nuque, Croupion, épau-
lettes et les parties inférieures d’un cramoisi très-
vif, plumes du dos et scapulaires noires dans le
milieu , mais bordées de cramoisi ; deux bandes
d'un blanc rose sur les ailes, qui sont d’un brun
cendre ; toutes les couveriures bordées de blane
sale, pennes de la queue brunes , toutes liserées
de cramoisi ; abdomen et ccuvertures inferieures
de la queue d’un blanc rose; bec et pieds d’un brun
clair, Longueur ; à pouces 5 lignes. Le vieux mate.
FrixGira ROSE. Pall. 74. v. 5. p. 609.—Gmel. Syst. 1.
p- 925. — Lath. ral: v. h. pi 44. sp. 53.
Remarque. La femelle dé cette espèce n’est point en-
536 MAXNUEL
core bien connue. Je n’ai appris à connaître le mâle que
lors de mon voyage dans les parties orientales de l’Europe.
Dans la premiere édition du Manuel , on a confondu les syno-
nymes de cette espèce avec celles de la Loæia erytherina
de Pallas, qui diffère beaucoup de sa Fringilla rosea. On
reconnaît facilement cette dernière à ses teintes de cra-
moisi vif dont tout le plumage est orné , et particulière-
ment aux belles plumes lustrées et d’an blanc éclatant ,
qui couvrent la gorge et le front.
M. Wilson, qui figure et décrit avec son exactitude
ordinaire l’espèce indiquée chez les méthodistes sous le
nom de Fringilla purpurea. v. 1. pl. 7. f. 4. Le mâle
en été, et v. 5. p£. 42. f. 5. La femelle ou le mâle en habit
d'hiver, se trompe en rangeant dans les synonymes la
Fringilla rosea de cet article; M. Vieillot a figuré la
Fringilla purpurea de Laiham et de Wilson , comme
une espèce nouvelle sous le nom de Loæie rose , oiseaux
chanteurs ; possédant lindividu qui a servi de type à
M. Vieillot, ainsi qu’un individu mâle, tué dans l’Améri-
que septentrionale , j'ai pu constater cette identité.
Habite : les environs des fleuves, particulièrement en
Sibérie, visite en hiver les parties orientales du midi de
l’Europe , se montre accidentellement en Hongrie. L'in-
dividu que j'ai rapporté de ce pays ne différe point de
celui de Pallas que je possède également.
Nourriture et propagation : inconnues.
BOUVREUIL CRAMOISI.
PYRRHULA ERYTHRINA (Miui.)
er -,
Petites plumes sur les narines et tour du bec
d’un rose terne; tête, nuque et haut du dos d’un
cramoisi vif ; base de toutes les plumes, ainsi
qu’une étroite raie le long des baguettes d’un brun
roux; croupion, côtés de la tête, gorge, devant
D'ORNITHOLOGIE. 337
du cou et poitrine d’un cramoisi clair où rose;
ventre et abdomen d’un blanc pur; dos et couver-
tures des ailes d’un cendré brun, teint d’un peu de
rougeâtre vers l'extrémité des plumes; pennes des
ailés et de la queue d’un brun noirâtre, toutes lisé-
rées de rougeätre ; queue fourchue ; bec et pieds
bruns. Longueur, 5 pouces 6 lignes. Le mäle au
Printemps.
La femelle , a toutes les parties supérieures d’un
brun cendré , avec de grandes taches longitudi-
nales d’un brun plus foncé ; gorge et joues tachées
régulièrement de blanc et de brun; devant du cou
et toutes les parties inférieures d’un blanc pur,
marqué de grandes taches longitudinales d’un brun
foncé ; milieu dù ventre sans taches. O2 assure
que le mäle prend en hiver la livrée de la femelle.
Fainçicra ERvrRiNA. Meyer , Vôg. Liv-und. Estht.
p. 97. — Loxia carpinauis. Beseke. Füg. Curland. p. 55.
n°. 106. — Loxria ERYTHRINA. Pall. Nou. Com. Petr. 14.
p. 587. t. 25. f: 1. — Gmel. Syst. 1. p. 864. sp. 91. —
FRINGILLA FLAMMEA. Retz. Faun. Suec. p. 245. n°. 225. —
(Loxia osscura. Gmel. Syst. 1. p. 862. sp. 88. — Lath.
Ind. v. 1. p. 559. sp. 27. la femelle.) — P£rir Carpinaz
pu Vozca. Sonn. Nouv. édit. de Buff. Ois. v. 11. p. 105. —
CRIMSON HEADED FINCH. Lath. Syn. v. 5. p. 271. — Penn.
Arct. Zool. v. 2. p. 556.— Dussyx cRos-BEAK. Penn. 4rcé.
Zool. v. 2. p. 351.—Lath. Syn. v. 5.p. 127. La femelle. —
Branxprinx. Bechts. Naturg. Deut. v. 3. p. 104. t. 35. f: 2.
le mâle. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 106. —
Naum. Vôg. Nachtr. t. 20. f. 4o. fighre assez exacte du
mêle. — Meyer, V’ôg. Liv-und. Estht. Voyez la pt. du
frontispice. Le mâle et La femette.
Paie À". 22
598 MANUEL
Remarque. On ignore les raisons qui ont pu déter-
miner les auteurs allemands à créer , en Europe ; une
espèce de Fringilla flammea, en indiquant la diagnose
de Gmelin et de Latham dans la synonymie du Brand-
fink. Cette Fringilla flammea des méthodistes est une
citation à double usage de la Fringilla cristata des
mêmes méthodistes , et synonyme avec le FRIQUET HuPPÉ
de Buffon. Oùs. v. 5. p. 496; et de sa pl. ent. 181. f. 1.
cet Vieillot. Ois. Chant. p. 53. pl. 29.; ainsi que du
Crimson CROWNED FINCH. Lath. Syn. v. 3. p. 250. t. 4y.
Toutes ces indications appartiennent à une espèce propre
à l'Amérique méridionale, dont je possède le mâle et la
femelle.
Habite : les régions du cercle arctique; rare en Fionie
et en Courlande ; accidentellement dans le nord de l’Alle-
magne ; commun dans quelques provinces de la Russie, où
il fréquente habituellement les jardins.
Nourriture : semences.
Propagation : niche dans les forêts, sur les arbres ;
pond cinq ou six œufs verdâtres.
BOUVREUIL COMMUN.
PYRRHULA VULGARIS. (Briss.)
Sommet de la tête, tour du bec, gorge, ailes et
queue d’un noir lustré de violet ; nuque et man-
teau cendrés; joues, cou, poitrine , flancs et ventre
rouges ; croupion et abdomen d'un blanc pur ; une
large bande transversale d'un blanc grisâtre sur
l’aile ; pieds bruns; bec d’un brun noirâtre. Lon-
oueur, 6 pouces 3 lignes. ,
La femelle, à toutes les parties inférieures d'un
brun roussâtre; moins de blanc sur le croupion et
sur l'abdomen.
D'ORNITHOLOGIE. 339
Varie accidentellement, d'un blanc pur ou bian-
châtre, avec quelques plumes colorées. ( Loxia
pyrrhula candida ), ou le Bouvreuil blanc de Buf-
fon. Quelquefois noir ou noirâtre, ce qui à souvent
lieu chez les femelles tenues en cage et dans lob-
seurité, et plus souvent encore lorsqu'on nourrit
ces oiseaux de graine de chanvre. Varie encore
plus ou moins en blanc ou en brun noirâtre; les
ailes et la queue d’un blanc pur, et souvent des
plumes blanches semées au hasard.
Remarque. LE LoxiA FLAMENCO de Sparrman, Mus.
Carts. t. 17, n’est point une variété albine du Bouvreuil
commun ; mais ce prétendu Loxra FLAMENGO est une
variété albine de mon Bouvreuil dur -bec. Les préten-
dues espèces du grand et du petit Bouvreuil commun ne
sont que des variétés dues à des causes qui dépendent de
la localité, et du plus ou moins d’abondance dans laquelle
ces oiseaux ont vécu. —LEe Loxia nausureic:. Gmel. p.
834. sp. 68 , ou le Hawsouvreux. Buff. Oùs. v. 4. p. 398;
appartient au Moineau friquet : de semblables citations
devraient être rayées de la liste nominale des oiseaux.
Loxta PYRRHULA. Gmel. Syst. 1. p. 846. sp. 4. —Emse
RizA COGCINEA. Sander, Naturf. Geselc. v. 13. p. 199. —
Gmel. Syst. 1. p. 875. Sp. 42. — Lath. Ind. v. 1. p. 385.
sp. 56.— Le BouvreuiL. Buff. Os. v. 4. p. 579. £. 17. —
Id. pt. ent. 145. mûle et femelle. — Gérard. Tab. élém.
v, 1. p. 167. — Lx Bruant ÉCARLATE. Sonn. nouv. édit. de
Buff. Ois. v. 15. p. 114. descriptionexzacte du Bouvreuil
méle. — Burzrixc. Lath. Syn. v. 3. p. 145.— Id. supp.
p. 192. — Penn. Brit. Zoot. t. U. f. 5 et 4. — Ciurororro.
Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 521. — ROTHBURSTIGER GIMPEL.
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 55.— Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 147. — Id. Vôg. Deut. v. 1. 4. Heft. 1. —
5/0 MANUEL
Frisch. &. 2. f. à. À et B. — Naum. £. 8. f. 19 et 20. müle
et femelle. — De Goupvixs. Sepp. Nedert. Vog. v. 2.
L. p. 133.
Habite : dans le nord , comme oiseau de passage jus-
que vers les provinces méridionales de l'Europe; vit dans
les bois en montagnes, et particulièrement dans les forêts
noires ; de passage accidentel en Hollande.
Nourriture : baies du cormier , de l’aubépine, du gé-
névrier, du nerprun et autres; également différentes sortes
de graines et des bourgeons.
Propagation : niche dans les enfourchemens élevés et
les moins accessibles des arbres ; pond de trois jusqu’à six
œufs obtus, d’un blanc bleuâtre ; marqués à leur gros bout
d’un cercle de iaches brunes et violettes.
BOUVREUIL A LONGUE QUEUE.
PYRRHULA LONGICAUDA (Mrur.)
Un cercle de plumes d’un rouge ponceau à l’en-
tour du bec ; plumes du haut de la tête, de la
gorge et du devant du cou acuminées, d'un rose
clair et comme lustrées ; poitrine et ventre d’un
rouge cramoisi; abdomen d’un rouge rose ; plumes
du dos et des scapulaires noires dans leur milieu,
bordées et terminées de rouge cramoisi; petites
couvertures des ailes blanches ; les moyennes termi-
nées d’une grande tache blanche; pennes ataires
noires bordées de blanc; les trois pennes latérales
de la queue blanches, à baguettes noires; les autres
noires bordées de rose clair; bec et pieds bruns.
Queue carrée, longue de trois pouces. Longueur
totale, 6 pouces 3 lignes. Le mâle au printemps.
D'ORNITHOLOGIE. | 541
Le mâle après la mue d'automne, à toutes les
plumes lisérées de blanchätre, ce qui fit que tout
le plumage est alors d’un rose leger; les bords
des plumes, en s’usant, font paraître au printemps
le beau rouge et le rose foncé.
La femelle, a la tête , le cou et tout le corps
d'un olivatre clair ou d’un cendre verdâtre; les ailes
et la queue sont colorées comme dans /e male.
Loxia sigrica. Pall. Zé. v. 2. p. var. n°. 24. — Id.
Append. p. 56. n°. 53. — Falk. Reis. Rust. Sibir. v. 3.
P. 596. t. 28. f 1 et 2. figures cœacies du mâle et dela
femelle. — Gmel. Syst. 1. p. 849. sp. 57. — Lath. Ind.
V. 1. p. 378. sp. 23. — Le Canrpixar DE Sisérir. Sonn.
nouv. édit. de Bu. Oùs. v. 11. p. 99.— SIBIRIAN GAOSBEARK.
Lath. Syn. v. 3. p. 124.
Habite : les contrées boréales, très-abondant en Sibé-
rie , dans le, voisinage des torrens, dans {es vergers les
plus touffus ; en hiver il émigre vers les provinces méri-
dionales de la Russie , et passe en Hongrie. |
Nourriture : semences de l’armoise bleue, de l’armoise
à feuilles entières et autres graines,
GENRE VINGT-HUITIÈME.
GROS-BEC.— FRINGILLA. (Vire.
Bec court, fort, bombé, droit et conique en tout
sens; mandibule supérieure renflée , un peu incli-
née à la pointe, sans arête, à partie supérieure dé-
primée, souvent prolongée en angle entre les plumes
342 MANUEL
470
du front. Narives basales, rondes, placées près
du front, derrière l'élévation cornée de la partie
bombée du bec, en partie cachées par les plumes
du front. Preps à tarse plus court que le-doigt du
milieu; ceux de devant entièrement divisés, AILES
courtes; les 2 ou les 3 premières rémiges étagées, -
la 3e.-ou la 4e. les plus longues. QueuE de forme
variée.
Ces oiseaux se nourrissent de toutes sortes de semences
et de graines , qu'ils ouvrent avec le bec en rejetant l’enve-
loppe ; ce n’est que très-rarement qu'ils ajoutent les insectes
à leur nourriture. Ils habitent dans tous les pays du,globe,
mais particulièrement dans les régions de la zone torride et
dans es pays chauds; ils font plusieurs pontes par an,
s’atroupeat en nombre assez considérable, etémigrent par
bandes. CG: sont de la classe aïilée ceux qui, après les
pigeons et les gallinacées sont les plus faciles à subjuguer à
l'état de domeïticité. Le plus grand nombre des espèces
étrangères et quei'ques espèces européennes sont sujettes à
uñe double mue; a'ans ce cas, le mâle prend en hiver la
livrée de la femelle. Les jeunes de l’année diffèrent des
vieux avant la mue de l’‘utomne ; mais, passé cette époque,
il est impossible de les distinguer.
Remarque. Les méthodiste®s ont essayé de classer ces oi-
seaux en plusieurs genres, sous les indications : Sirobilo-
phaga, Coccothraustes, Fringiv'a, Passer, Pyrgiia, Vu
dua, Linaria et Carduelis. C’est vainement qu’on invente-
rait encore double et triple de noms nœuveaux pour former
des groupes strictement méthodiques. Les mœurs de tous
ces oiseaux étant, à quelques légères nuances prés, abso-
lument les inêmes, on n’a pu avoir recours à ce moyen
pour sous-diviser ce grand genre. J’ai mis tous mes soins à
comparer plus de cent espèces étrangères ,; aVEC n0$ éspeces
indigènes ; le résultat de cet examen m'a confirmé dans
D'ORNITHOLOGIE. 545
l'opinion qu’il existe un passage graduel, sans démarcation
aucune , d’une espèce à l’autre; cette série naturelle a été
reconnue par le professeur Illiger, qui réunit tous ces
oiseaux à bec gros et conique dans un seul genre, sous le
nom de Fringilla , ce savant ÿ comprenait aussi les Bou-
vreuils (pyrrhuta ); mais je crois que ceux-ci doivent-
être, classés dans un genre distinct par la forme du bec,
par quelques habitudes et peut-être encore par rapport aux
pays qu'ils habitent. Le genre * Loxia a été réintégré par
Illiger , dans les limites assignées par Brisson. J’ai aussi isolé
du genre Loæia de Linnée, une espèce singulièrement ca-
ractérisée par la forme du bec; c’est celle désignée dans
l'analyse du Système sous le nom de Psittirostra **.
M. Cuvier, dans son Règne animal, a indiqué plutôt qu’é-
tabli par des caractères, plusieurs genres et sous-genres ;
il convient qu’il y a un passage graduet et sans inter-
valleassignableles Linottes aux Gros-Becs. Les espèces
de son genre Vidua ou les Veuves *** se distinguent,
parce que quelques-unes des couvertures supérieures
de leur queue, sont excessivement allongées dans Les
mâles. Ce moyen, propre à reconnaître les seuls mâles,
disparaît par la mue; car, en hiver, ils n’ont pas la queue
autrement conformée que les femelles ; et il serait difficile
alors de dire si ce sont des Linoties, des Moineaux où
des Pinsons. Je conviens que, pour faciliter l’arrangement
* On a vu que les seules espèces de Becs-croisés portent les ca-
ractères indiqués dans le genre Loxia de Brisson.
** Cette espèce est indiquée par Latham dans son Zndex sous
le non de Zoia psittacea , avec une mauvaise figure; elle a en
effet le bec presque formé comme celui des perroquets : si ses
doigts étaient disposés par paires, etneconnaissant point ses mœurs,
on pourrait la classer avec les perroquets. Je désigne l'espèce sous
le nom de Psittirostra icterocephala. |
*** Linnée et Latham en font des Pruants; ils les classent dans le
genre Emberiza.
544 MANUEL
méthodique d'un si grand nombre d'espèces dont ce genre
est composé , il faut avoir recours à une classification arti-
ficielle, à laide de laquelle on puisse trouver facilement
les espèces. Le moyen le plus simple me paraît, de former
trois sections dans le genre Fringilla , sous les indica-
tions plus ou moins en rapport avec les trois groupes dif-
ferens de becs , que l’on peut classer en {aticones, brevi-
cones et {ongicones. Dans la première section on pourra
comprendre le plus grand nombre des prétendues Loæies
des auteurs , quelques soi-disant Bengatis , les Moineaux
qui ressemblent aux nôtres pour les couleurs du plumage;
dans la 2°, section, quelques Moineaux des auteurs, les
Pinsons , les Linottes et ceux indiqués comme Veuves,
Benaalis et Sénégalis ; dans la 3°., ce seront les Tarins,
guelques Sénégatis et les Chardonnerets. Ceux qui désire-
ront un autre arrangement seront à même de varier leur
ordre de série ; leurs idées ou leurs caprices ne changeront
rien à la nommenclature , et ne produiront point une
confusion de noms nouveaux, qni surchargent inutile-
ment la mémoire , en augmentant toujours un peu plus les
difficultés.
Jr. SECTION.—LATICONES.
À bec gros, bombé, plus ou moins renfle sur
les côtes.
LE GROS-BEC.
FRINGILEA COCCOTHRAUSTES. (Mrur.)
Croupion, tête et joues d’un brun roux, mais
plus clair sur le front; tour du bec, espace entre
celui-ci et l'œil, ainsi que la gorge d’un noir pro-
fond; un large collier cendré sur la nuque ; man-
teau d’un brun foncé ; sur l'aile une tache longitu-
dinale blanche ; pennes secondaires coupées carré-
D'ORNITHOLOGIE. 545
ment; pennes de la queue blanches intérieurement,
d’un brun noirâtre sur les barbes extérieures; par-
ties inférieures d’un roux vineux; iris d'un rouge
pâle ; pieds et bec d’un brun grisätre. Longueur,
7 pouces.
La femelle, a toutes les couleurs plus claires ; la
tache longitudinale de laile d’un gris blanchâtre ;
les parties inférieures cendrées; des teintes rousses
et vineuses sur les flancs.
Les jeunes de l'année avant la mue, diffèrent
extraordinairement des adultes et des vieux. Gorge
jaune ; face, joues et sommet de la tête d'un jau-
nâtre sale; pdrties inférieures blanches ou blan-
châtres ; les flancs marqués de petits traits bruns
dont toutes les plumes sont terminées. Suivant
l’âge , quelques plumes d’un roux vineux disposées
irrégulièrement sur le ventre; parties supérieures
d’un brun terne, maculé de jaunâtre sale; bec d'un
brun blanchâtre, mais d’un brun foncé à la pointe.
Varie accidentellement, d'un blanc pur, jau-
nâtre ou grisâtre ; souvent avec les ailes ou la queue
blanches ; le plumage tapiré de plumes blanches.
Loxra coccormrausres. Gmel. Syst. 1. p. 844. sp. 2. —
Retz. Faun. Suec. p. 255. n°. 210. em Lots IN. VE
#8 6 4. — Lx Gros-vec. Buff. Oùs. v. 5. p. 444.
t. HR 1. Lo pd pt. ent. 99 et 100.— Gérard. Tab. élém.
v. 1. p. 160. — Gnros-8Ear. Lath. Syn. v. 3. p. 109. —
Id, supp. p. 148.— Penn. Brit. Zool. p. 105. t. U. f: 1.
— Edw. Ois. 1. 288. — Kinscn KernBeisser. Bechst.
Naturg. Deut. v. 35. p. 35. — Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 14 p. :45.— Id. Vôg. Deut. v. 1. €. Heft. 1. — Frisch.
546 - MANUEL
t. 4. f. 2. À et B. — Naum. t. 7. f. 15 et 18. mâle et
femelle. — Arrez-vixx. Sepp. Vog. v. 2. t. p. 155. —
FROSONE COMMUNE. Stor. degl. ucc. v.5. pl. 525. le mâle;
et pl. 526. variété jaunûtre.
Habite : les bois de haute futaie, dans les vergers des
pays montueux, même jusque dans les villages ; seule-
ment de passage périodique dans quelques contrées de la
P se P q
France ; de passage accidentel en Hollande.
2 le]
Nourriture : semences du platane, du hêtre, du char-
me, du pin, du sapin , et les amandes du cerisier .
Propagation : place son nid artistement construit, sur
les plus hautes branches des arbres de la forêtet des ver-
gers : pond de trois jusqu’à cinq œufs, d’un gris cendré
nuancé de verdâtre avec des taches brunes et dés raies d’un
noir bleuître.
GROS-BEC VERDIER.
FRINGILLA CHLORIS. (Mrur.)
Toutes les parties supérieures et inférieures du
corps, les scapulaires et les petites couvertures des
ailes d’un vert jaunâtre ; moyennes couvertures et
pennes secondaires des ailes cendrées avec de grandes
taches noires; bord extérieur des ailes, le haut des
rémiges et les trois quarts de la partie supérieure
des pennes latérales de la queue d’un beau jaune ;
l’extrémité de ces pennes et les deux du milieu
noires; pieds et bec couleur de chair; iris brun
ioncé ; queue un peu fourchue. Longueur, à peu
près 6 pouces.
La femelle, a les pattes supérieures d'un cen-
dre légèrement nuancé de verdâtre; milieu du
ventre et gorge légèrement nuancés de vert jau-
D'ORNITHOLOGIF. 347
nâtre ; flancs cendrés; abdomen et coûvertures in-
férieures de la queue, d’un blanc nuancé de jau-
nâtre ; seulement la base des pennes de la queue,
d'un jaunâtre clair, le reste noiratre et borde de
cendré.
Varie accidentellement, d’un blanc pur ou jau-
nâtre, le plus souvent tapiré de plumes jaunes et
blanches.
Loxia caLonis. Gmel. Syst. 1. p. 853. sp. 27. — Lath.
Ind. v. 1. p. 582. sp. 59. —Le Vernier. Buff. Oùs. v. 4:
p. 492. t. 15. — Id. pl. ent. 265. f. 2. Le mäle. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 163. — Gruxrive. Lath. Syn. v. 5.
p. 154. — Id. supp. p. 152. — Alb. Oùs. v. 1. t. 58. —
Penn. Brit. Zoo. t. U. f: 5. 4e mâle. —Gruxer KERNBEISSER.
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 45. — Friscu. £. 2. f. 2. À
et B.— Naumw. t. 4. f. 8 et à. — Verpowe. Stor. degl. ucc.
v. 3. pl. 531. f. 1. le mâle; et f. 2. variété. — DE GROEN-
unc. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. €. p. 75.
Habite : à la lisière des bois, dans les buissons, les
parcs et les jardins ; moins souvent dans les forêts. Com-
mun dans presque toutes les contrées de PEurope.
Nourriture : linette, chanvre, navette, salade et autres
graines ; baies du genévrier et autres.
Propagation : niche sur les arbres, sur les buissons ou
dans les haies ; pond de quatre jusqu’à six œufs, d’un blanc
argentin avec des points isolés, bruns et violets.
Remarque. M. Gérardin, dans son Tableau élém. v: 1.
p. 165 , décrit uue seconde espèce de Ferdier sous le nom
de Vernier DE nares. N'ayant jamais vu un semblable
individu, je ne puis le classer comme espèce distincte
dans la liste nominale des oiseaux; la citation de l'Embe-
riza textriæ de Gmel., n'appartient point à cette préten-
due espèce, comme M. Gcrardin semble le croire. Get
348 MANUEL
Émeriza textrix est un bruant exotique , très-bien connu.
Au reste, voici la description de ce Verdier de haies de
Gérardin.
Le dessus de son dos et de ses ailes est un mélange de
brun foncé, de brun clair et de roux, à peu près comme
dans le Moëneau friquet. Le dessus de la tête vert : joues
noires : yeux surmontés d’une espèce de sourcil jaune, et
accompagné d’une raie de même couleur , qui se dirige
de chaque côté, d'avant en arrière : poitrine d’un brun
noir de même que la queue; tout le reste du dessous du
corps jaunûtre.
GROS-BEC SOULCIE.
FRINGILLA PETRONIA. (Linx.)
Tout le fond du plumage d’un brun cendré ,\ mêlé
de blanchâtre sur les parties inférieures ; au - des-
sus des yeux un sourcil d’un blanc roussâtre , suivi
d'une bande brune plus large , et qui aboutit à l’oc-
ciput ; les parties supérieures, variées de brun foncé,
ont toutes les plumes terminées de blanchâtre ; sur
les barbes intérieures des pennes de la queue, et
vers leur extrémité, est une tache arrondie d’un
blanc pur; une grande tache d’un jaune vif sur le
devant du cou; mandibule supérieure du bec brune,
inférieure jaunâtre ; iris brun; pieds d’un brun cou-
leur de chair. Longueur, 5 pouces 9 lignes.
La femelle, ne diffère presque point du male.
Chez les jeunes, la tache jaune de la gorge est
peu apparente.
Varie accidentellement , d'un blanc pur, et le
plus souvent d’un jaune cendré avec les couleurs
. ! ,
brunes du plumage faiblement prononcées. C'est
D'ORNITHOLOGIE. 319
le FrinGr£La LEuCURA. Gmel. p. 919. 5p. 75. Lath.
And. v. x. p. 436. sp. 9. ou le MoinNEAU à QUEUE
BLANCHE. de Briss. p. 3. sp. 8.
FRinGirea PETRONIA. Gmel. Syst. 1. p. 919. sp. 50. —
Lath. Ind. v. 1. p. 455. sp. 6. — Frineizca srucra. Gmel.
Syst. 1. p. 919. sp. 73. — Lath. Ind. v. 1. p. 456. sp. 7.
—Frixçizra Bonoxiensis. Gmel. Syst. 1. p. 919. sp. 54.—
Lath. p. 456. sp. 8.— Le Moineau DES BOIS où SouLcre.
Buff. Oùs. v. 5. p. 498. 1. 50. f. 1. — Id. pl. ent. 225. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 157.— Moineau Fou et Moreau
DE Borocwe. Briss. Orn. v. 5. p. 87. sp. 5; et p. 91. sp. 7.
— Der GrauriNx. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 153. —
Frisch. Fôg. t. 3. f. 1. — Naum. V6g. Nachtr. t. à. f. 1.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 160. — Rinc sPARROW.
Lath. Syn. v. 5. p. 254.— Id. supp. p. 164. — Foouscn,
SPECKLED and WHITE-TAILED SPARROW. Lath. Syn. v. 5.
P. 255. Sp. 5, Get 7.
Remarque. Latham a eu tort de citer comme variétés
de la soulcie , les Passer CAMPESTRIS ET TorquATUS , de Briss.
p. 85. sp. 5 et 4. Ces indications appartiennent au Moi-
neau des champs ou Friquet.
Habite : plus particulièrement le midi , l’Italie , la
Suisse et les contrées méridionales de la France; séden-
taire dans le midi, émigre dans les provinces du centre de
l’Europe : jamais en Hollande. Vit toujours dans les forêts
et dans les bois. |
Nourriture : toutes sortes de semences.
Propagation : niche dans les trous naturels des arbres.
particulièrement dans ceux des arbres fruitiers.
MANUEL
C4
[A
©
GROS-BEC MOINEAU.
FRINGILLA DOMESTICA. (LINN.)
Sommet de la tête et occiput d’un cendré bleuñtre ;
une bande d’un marron pur passe au-dessus des
yeux, se dilate sur les côtés du cou; espace entre
le bec et l'œil, gorge et devant du cou d’un noir
profond ; les plumes noires de la poitrine sont lisé-
rées de blanc; tempes et parties inferieures d’un
blanc cendrée ; plumes du dos et des ailes noires dans
leur milieu, bordées de marron; une seule bandè
blanche sur l'aile; bec noir. Longueur, 5 pouces.
Le mâle adulte et vieux.
La femelle, est d’un cendré brun sur la tête et
sur la nuque; une bande couleur d’ocre au-dessus
et derrière les yeux, et une semblable sur les ailes;
les parties supérieures d’un roux brun avec du noir
sur le milieu des plumes; gorge et milieu du ventre
blanchâtres ; le reste des parties inférieures d’un
cendre roussâtre; bec brun.
Varie accidentellement, d'un blanc pur, d’un
blanc jaunâtre avec les couleurs faiblement indi-
quées , d’un jaune roussâtre varié de blanc; l’une
ou l’autre partie du corps blanc, de couleur cen-
drée ou d’un noir brun, plus ou moins foncé; tels
sont : FRINGILLA CANDIDA. Sparm. Mus. Carls.£. 20,
Passer FLAVUS. Briss. Orn. 0. 3. p. 78. BLACK SPAR-
ROW. Lath. Sy. p. 3. p. 251.
FRinGiLLa pomesrica. Gmel. Sysé. 1. p. 925. sp. 36. —
Latb. Znd. v. 1. p. 452. sp. t. — Lx Mouneau. Buff. Ois.
D'ORNITHOLOGIEX. 551
v. 3. p. 474. t. 29. f. 1. — Id. pl. ent. 6. f. 1. le vieux
mâle ; et f. 2. Le jeune mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1.
p. 171- — House sparrow. Lath. Syn. v. 5. p. 248. — Id.
supp. p. 163. — Haus srenuinc. Bechts. Naturg. Deut.
v. 3. p. 107.—Frisch. £. 8. f. 1. À et B. — Naum. t. 1.
f.1et 2. mâle ct femelle. — Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 156. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. Heft..8. — De
Huis-xuscu. Sepp. Nederl. Vog. t. p. 55.
Habite : depuis les provinces méridionales de la France,
jusque dans les régions du cercle arctique ; très - abon-
dant, même dans les villes ; extraordinairement rare en
Italie , où on ne trouve que l’espèce suivante. Paraît avoir
la grande chaîne des Alpes et celle des Pyrénées pour li-
mites vers le midi.
Nourriture : toutes sortes de semences, des fruits
mous , des insectes , et particulièrement des chenilles.
Propagation : niche partout où l’occasion s’en présente,
jusque sous les tuiles des maisons ; pond cinq ou six œufs,
quelquefois davantage, d’un vert blanchâtre, avec un grand
nombre de points bruns et cendrés.
GROS-BEC CISALPIN.
FRINGILLA CISALPINA. (Mrur.)
Sommet de la tête, nuque et une partie du haut
du dos d’un marron pur , très-vif en été, mais 1m-
médiatement après la mue d’un marron roussätre,
toutes les plumes étant alors terminées de roux,
qui disparait par le frottement et par les autres
agens qui opèrent sur le plumage; toute la région
des joues est d’un blanc pur : quant aux autres cou-
leurs du plumage, elles ne diffèrent en rien du gros-
bec moincau où moineau vulgaire. Le male.
559 MANUEL
La femelle, diffère aussi constamment de celle
de l'espèce précédente, mais par des nuances de
couleurs si faibles et si peu apparentes, que, pour les
saisir , il faut avoir les individus sous les yeux ; les
différences consistent, en ce que la femelle du Hor-
neau cisalpin a le sommet de la tête et la nuque
d’un cendre brun beaucoup plus clair, que la bande
au-dessus et derrière les yeux est d’un blanc rous-
sâtre, et que la bande sur les ailes est blanchâtre ;
toutes les autres couleurs sont aussi plus claires.
Passer vorcare. Stor. degt. ucc. v. 3. pl. 540. f. 2. le
inûle ; et f. 1. une variété blanchätre.
Remarque. Dans la première édition du Manuel, j'ai
donné ce gros-bec comme race constante ; mais les obser-
vations minutieuses faites sur cet oiseau dans mon dernier
voyage, me portent à le placer ici comme espèce qui se re-
produit toujours sans varier autrement que par des causes
accidentelles, et sans offrir d'exemples d’alliance avec le
moineau vulgaire. L'espèce de cet oiseau ne se voit que
dans les contrées méridionales au delà de la grande chaine
des Alpes cottiennes et pennines ; jamais sur le revers sep-
tentrional de ces montagnes. Je le vis avant d'arriver à
Suze, en descendant les Alpes cottiennes, sur plusieurs
montagnes peu élevées des Apennins, le long du golfe de
Ligurie et dans toute l’Italie ; il se trouve encore dans les
campagnes vénitiennes; mais, passé Trévise, dans toute
listrie , et plus loin vers l’orient et le nôrd, on ne trouve
plus cette race, qui est remplacée par celle que nous dési-
gnons par le nom de vulgaire : même à Trieste et dans le
nord de la Dalmatie, séparées seulement par l’Adriatique,
de la vraie patrie du Moineau cisalpin, on ne trouve que
l'espèce absolument semblable à celle qui vit parmi nous.
Quant aux mœurs de ces deux espèces, je n’ai observé
D'ORNITHOLOGILZ. 353
que cette seule différence ; que le Moineau vulgaire se
plait plus dans les lieux habités, dans les villes et dans les
villages ; au lieu que le Moineau cisalpin donne la préfé-
rence aux champs, et qu’on le rencontre moins , même
rarement, dans les villes; sa manière de vivre a plus de
rapports avec la Fringilla montana, qu'avec la Frin-
gilla domestica.
GROS-BEC ESPAGNOL.
FRINGILLA HISPANIOLE NSIS. (Mrur.)
Sommet de la tète et nuque d’un marron vif et
très-foncé; dos et manteau noir, mais toutes les
plumes bordées latéralement de roux jaunûtre ;
gorge, devant du cou et un ceinturon très-étroit sur
la poitrine, d'un noir profond; ce noir profond est
répandu en taches très-longues sur les flancs, de
facon que seulement le milieu du ventre et l’abdo-
men sont d’un blanc pur , couleur qui revêt éga-
lement les joues, et forme au-dessus des yeux un
sourcil qui aboutit vers l’occiput; bec plus fort et
plus long que celui des deux espèces précédentes.
Le mûle.
Voyez la fiqure assez exacte de cet oiseau, dans Le
système des oiseaux d'Egypte. pl. 3, fig. 5.
La femelle de cette espèce ne m'est point encore con-
nue.
Remarque. La troisième espèce de moineau s'éloigne
encore davantage du nôtre , par les couleurs du plumage ;
sa demeure , plus méridionale que celle du moineau cisal-
pin , paraît s'étendre depuis le 4o°. fusqu’au 35°. degré,
puisqu'on le trouve en Sicile, dans l’Archipel, dans le
midi de l'Espagne, et jusqu’en Égypte, Je ne connais
Parti 1”. 23
554 MANUEL
cette espèce que par les individus préparés que M. Nat-
terer a envoyés de Gibraltar, au cabinet impérial , à.
Vienne , et qu’il tua dans le territoire d’Algésiras. J’ai
comparé ces oiseaux avec un moineau recu très-récem-
ment de Batavia, et je n’ai pu trouver aucune différence
entre ces deux oiseaux de pays et de climats si différens
et si éloignés. Le moineau d'Égypte de M. Savigny ne
diffère point de celui-ci. Il serait bien intéressant de sa-
voir si cette espèce habite tout le midi de l'Espagne jus-
qu'aux montagnes de la Sierra, et si le moineau que nous
nommons cèsalpèn a établi sa demeure , à partir du revers
de ces montagnes jusqu'aux pieds des Pyrénées ; je suppose
qu’il en est ainsi, mais ces suppositions doivent être confir-
mées par des observations faites sur les lieux.
Nous n’ayons aucune notion qui concerne la nourriture
et la propagation de cette espèce, encore très rare dans les
collections d'histoire naturelle.
GROS-BEC FRIQUET.
FRINGILLA MONTANA. (Lin«x.)
Sommet de la tête et occiput d’un rouge de eui-
vre ou bai; espace entre l’œil et le bec, bande sur
les yeux, plumes de l'orifice des oreilles, gorge et
une partie du devant du cou, d'un noir profond ;
tempes et un collier interrompu sur la nuque, d'un
blanc pur; ailes et queue d’un brun foncé; plumes
du dos et des scapulaires noires dans leur milieu,
et bordées de marron; deux bandes blanches sur
les ailes; poitrine d’un cendré pur; ventre et ab-
domen blanchâtres; bec noir. Longueur, à peu près
5 pouces. Le mâle, adulte et vieux.
La femelle, a les couleurs plus claires, particu-
_ D'ORNITHOLOGIE. 355
lièrement sur la tête; la tache de lorifice des
oreilles petite; le noir de la gorge moins étendu, et
le collier blanc moins apparent.
V’arie accidentellement, comme lespèce précé-
dente.
FRINGILLA MONTANA. Gunel. Syst. 1. p. 925. sp. 27. —
Lath. Ind. v. 1. p. 435. sp. 2. — Retz. Linn. F'aun. Suec.
p. 250.— Loxia namsoRGra. Gmel. Syst. 1. p. 854. sp. 68.
— Passer camresrais. Briss. Orn. v. 5. p. 82. sp. 5. —
Passer TORQUATUS. Id. p. 85. Sp. 4. — Le Friquer. Buff.
Os. v. 5. p. 489. t. 29. f. 2. — Id. pt. ent. 267. f. 1. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 195. —Lr Hawsouvreux. Buf.
Oùs. v. 4. p. 598.— TREE SPARROW and HAMBURG GROSBEAK.
Lath. Syn.v. 5. p. 252, et p. 149. — Id. supp. v. 1. p. 163.
— Alb. Ois. v.3.t. 24. le mûte variété, et t. 65. le vieux
mâle. — Edw. Glan. t. 269. mâle et jeune. — Der
FELDSPERLING. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 124. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 158. — Frisch. Vôg.
4. 7. f.2. lemäle.—Naum. Vôq. t. x. f: 3. —Dr rincuusen.
Sepp, Nedert. Vog. t. p. 79.
Habite : les jardins, les buissons , les lisières des fo-
rêts ; jamais dans les villes ni dans les villages ; fréquente
souvent les champs; commun dans presque tous les pays,
depuis lPftalie et l'Espagne , jusque dans les régions du
cercle arctique ; vit en grandes bandes.
Nourriture : en été plus particulièrement des insectes
et surtout des chenilles; en automne, toutes sortes de
graines , et en hiver , les pousses de graminées.
Propagation : niche dans les trous des arbres ; pond
de cinq jusqu’à sept œufs, d’un blanc cendré très-fine-
ment pointillé et parsemé de taches rougcâtres et de
cendrées,
35 MANUEL
GROS-BEC SERIN ou CINI.
FRINGILLA SERINUS. (Lin.
Front , tour des yeux, joues et une bande au-
dessus des yeux qui aboutit sur la nuque, d’un
jaune verdâtre nuancé de grisâtre; depuis l'angle
du bec se dirige sur les côtés du cou une bande
olivâtre; parties supérieures olivätres avec des
nuances cendrées et des taches noirâtrés; croupion
et poitrine couleur de jonquille, cette dernière
partie ondée de cendré; quelques traits foncés et
longitudinaux sont disposés sur les côtés de la poi-
trine et sur les flancs; sur l’aile deux bandes trans-
versales, lune d’un jaune verdûtre , l’autre d’un
brun jaunâtre ; queue un peu fourehue; ventre
d’un blanc jaunâtre, avec des taches longitudinales
noirâtres. Longueur, 4 pouces 4 ou 5 lignes.
La femelle, en automne, a les teintes bien plus
claires ; les parties supérieures nuancées de cendré ;
les parties inférieures d’un blanc jaunâtre sale, avec
un grand nombre de taches longitudinales. Au prin-
temps, les deux sexes ont le jaune du plumage
beaucoup plus pur.
Remarque. On doit observer de ne point confondre
cette espèce, ni avec le Tarn ( Fringilla spinus), dont
elle diffère par la forme du bec; ni avec le Venturon,
( Fringilla citrinella ), dont elle diffère par la distribu-
tion des couleurs. Le savant Bechsiein , dans la première
édition de ses œuvres et de son manuel portatif, avait con-
fondu le Cini avec le Venturon; ceite erreur a été re-
dressée dans la seconde édition. M. Cuvier, Règ. anim...
D'ORNITHOLOGIE. 357
place cè gros-bec avec les Linottes ; mais le Cini ne peut
être compris dans cette famille, son bec fort et bombe
l'en éloigne.
Frivcica sERINUSs. Gmel. Syst. 1. p. 908. Sp. 17. —
Lath. Ind. vw. 1. p. 454. sp. 69. — Loxra sErINus. Scop.
Ann. 3. p. 205. trad. de Gunt. — Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 146.— Le Serix où Cinr. Bull. Oùs. v. 4.
pl. ent. 658. f. 1. — Briss. Orn. v. 3. p. 179. — SERIN
FINCH. Lath. Syn. v. 3. p. 296. — Girurrz. Bechst. Naturg.
Deut. v. 3. p. 150, t. 55. f. 1. — Meyer, Wôg. Deut. v. 1.
t. Liv. n. |
Habite : les contrées méridionales ; plus rare dans les
provinces du centre de la France et de l'Allemagne; très-
abondant en Suisse, dans le midi de la France et de lAI-
lemagne; très-rarement et seulement de passage accidentel
en Hollande. Vit le long des bords des ruisseaux dans les
saules et les aunes , souvent aussi sur les arbres fruitiers,
sur les chênes et sur les hêtres.
Nourriture : petites graines , telles que senecon,
plantain , morgeline et autres.
Propagation : niche sur les arbres fruitiers, les hêtres
et les chênes; pond quatre ou cinq œufs blancs, marqués
au gros bout d’un cercle de points et de taches brunes et
rougeâtres.
11. SECTION.—BRÉVICONES.
Le bec est en cône plus ou moins court, droit
et cylindrique, souvent conique partout.
GROS-BEC PINSON.
FRINGILLA COELEBS. (Linnx.)
Front noir; haut de la tête et nuque d’un bleu
eendré pur; dos et scapulaires châtains, avec une
558 MANUEL
légère nuance olivätre; croupion vert; toutes les
parties inférieures d’une couleur lie de vin rous-
sätre, qui devient plus claire sur le ventre, et
blanchätre sur l'abdomen; ailes et queue noires;
deux bandes transversales blanches sur les ailes ;
sur’ les deux pennes latérales de la queue, une
grande tache conique de cette couleur, souvent
sur la troisième une tache plus petite; bec d'un
bleuätre fonce; iris châtain; pieds bruns. Lon-
oueur, 6 pouces 2 ou 3 lignes. Le vieux male, au
printemps.
La femelle, est plus petite; tête, nuque, dos et
scapulaires d'un cendré brun nuancé d’ohvätre ;
toutes les parties inférieures et les joues d’un cen-
dré blanchâtre : les bandes sur l'aile moins pro-
noncées , la supérieure moins large et l’inférieure
d’un blanc jaunâtre; bec d’un gris blanc en hiver;
au printemps d’un gris brun.
Le male en automne.
Après la mue, les couleurs du plumage sont
plus claires qu'au printemps, parce que toutes les
plumes des parties supérieures et inférieures sont
alors terminées de cendré elair; ces bords des
barbes en s’usant par les mêmes causes que j'ai alle-
guées dans l’avant-propos , et à l’article de la Ze-
notte , il s'ensuit que vers le temps des amours le
plumage du mäle est revêtu de couleurs pures et
brillantes, sans qu’une seconde mue ait opéré ce
changement. En hiver le bec du mâle est blan-
châtre.
D’ORNITHOLOGIE. 359
l’arie accidentellement , d'un blanc pur, d'un
blanc jaunâtre; quelques parties du corps blanches;
un collier blanc, ou les ailes et la queue de cette
couleur.
FRixciza coœLess. Gmel. Syst. 1. p. 901. sp. 5. —Lath.
Ind. v. 1. p. 457. sp. 12. — Retz. Faun. Suec. p. 245.
n°. 220. Le Pixsox. Buff. Oùs. v. 4. p. 109. t. 4. — Id. pt.
ent. 54. f. 1. le mâte en automne.— Gérard. Tab. élém.
U. 1. D. 179. — Cuarrincu. Lath. Syn. v. 5. p. 257. —
Id. supp. v. 1. p. 165.— Penn. Brit. Zoôl. t. 5. f. 2 et 5.
— Alb. Ois. v. 1. 4. 65. de vieux mâle au printemps.—
EDELFINK , GEMEINE FINK. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 55.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 150. — Id. Fôg.
Deut. v. 1.1. f. 1 et 2. le mâle et la femelle au prin-
temps.— Frisch. £. 1. f. 1. — Naum. 4. 2. f. 4 et 5. —
Scain-ving. Sepp. Medert. Vog. t. p. 141. — Frixcitro
comue. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 555. f. 1. de mâle, et
[. 2. variété jaunâûtre.
Habite : presque tous les pays de l'Europe; sédentaire
dans les contrées méridionales ; de passage régulier dans
le plus grand nombre ; vit dans les bois, les buissons et
les jardins.
Nourriture : semences de faîne, chanvre, navette, lin,
salade , moutarde , millet et avoine ,; des semences du sa-
pin , du pin , ainsi que de l'ail sauvage.
Propagation : niche sur les arbres; pond quatre ou
einq œufs , d’un bleu verditre clair-semé de taches et de
petites bandes d’un brun couleur de café.
560 MANUEL
GROS-BEC D’ARDENNES.
FRINGILLA MONTIFRINGILLA. (Lrnx.)
Tête, joues, nuque, côtés du cou et haut du
dos couverts de plumes d’un noir brillant; gorge,
devant du cou, poitrine, scapulaires et petites cou-
vertures des ailes d’un beau roux orange ; une
étroite bande transversale de cette couleur sur les
ailes, qui ont un petit miroir blanc sur l’origine des
rémiges ; les trois rémiges extérieures entièrement
noires ; Croupion et parties inférieures d’un blanc
pur ; flancs roussâtres avec des taches noires; queue
noire, la penne extérieure bordée de blanc à sa ra-
cine ; les deux du milieu entourées de roux cendré;
bec d'un noir bleuâtre. Longueur, 6 pouces 5 ou
6 lignes. Le male au printemps.
Remarque. Quoique le mâle de cette espèce, ainsi que
le Pinson ordinaire (Fringilla cælebs), les Gros - becs
Linotte et de montagne (Fringilla cannabina et montium),
et le sizerin (Fringilla linaria), ne muent qu’une fois en
automne , les mêmes changemens indiqués dans les articles
cités ont lieu chez celle-ci. Le mâle , après la mue d’au-
tomne, porte des bords assez larges et d’un cendrée rous-
sâtre à l'extrémité de toutes les plumes noires des parties
supérieures, et le roux orange des parties inférieures pa-
raît également plus terne, par les bords cendrés dont les
plumes sont terminées; en hiver, le bec est jaunâtre à
pointe noire, ik devient bleuâtre au printemps.
La femelle, a le sommet de la tête d’un roux
grisätre ; une bande noire passe au-dessus des yeux;
joues et haut du cou d’un gris cendré ; devant du
D'ORNITHOLOGIE. 301
cou et poitrine d’un roux orange clair; plumes du
dos d’un brun noirâtre, bordées et terminées d’un
roux cendré; scapulaires d’un jaunâtre clair, ailes
et queue d’un brun noirâtre. C'est alors, FRINGILLA
FLAMMEA. Beseke. Yôg. Curl. p.70. n. 174. BRAm-
BLING. par. À. Lath. Syn. v. 3. p. 262. Frincirza
LULENSIS. Gmel. Sys. 1. p. 902. sp. 5. jeune: fe-
melle.—VLath. Znd. v. 1. p. 452. sp. 63. Retz. Faun.
Suec. p. 245. n. 222. frontispice. t. f. 2. CHARDON-
NERET à QUATRE RAIES. Buff. Os. v. 4. p. 210.
Lurran FINCH. Lath. $yx. v.5. p.278. Penn. 4rct.
zool. v. 2. p. 380. B.
Les jeunes de l’année, ont le plus souvent la
gorge blanche; les autres couleurs du plumage
sont peu différentes de celles des vieilles femelles.
Varie accidentellement , d'an blanc pur, jau-
nâtre ou blanchätre, avec les couleurs principales
du plumage plus ou moins distinctement tracées,
avec un collier blanc; la tête blanche, ou toute
autre partie du plumage, variée et tapirée de blanc.
Les variétés de /a femelle sont également très-dif-
férentes , mais jamais tellement disparates qu'on
ne puisse reconnaître l'espèce en faisant attention
aux caractères indiqués qui distinguent l’un et
l’autre sexe.
Le male et la femelle.
FrixGiLra MONTIFRINGILLA. Gmel. Syst. 1. p. 902. sp. 4.
— Lath. {nd. v. 1. p. 439. sp. 15. — Retz. Faun. Suec.
p. 244. n°. 221. — Le Pixson D’ARpexxes. Buff. Os. v. 4.
p.124. — I. pl. ent. 54. [. 2. Le mâle. — Gérard. Tab.
362 MANUEL
élém. v. 1. p. 183. — BRAMBLINX Or MOUNTAIN FINCH. Lath.
Syn. v. 5. p. 261. — Penn. Brit. Zoo. t. v. f. 4. — Alb.
Ois. t.64.— Bercris. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 97.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 151. — Frisch, £. 3.
f: 2. mauvaise représentation. — Naum. t. 5. f. 6 et 5.
— Frincizco Moxranino. Stor. degli. ucc. v. 5. pl. 358.
f. 2. te mâle.
Habite : de passage dans presque toutes les contrées de
l'Europe ; sédentaire dans quelques-unes; demeure même
pendant les rigueurs de l'hiver dans les pays du nord de
l’Aliemagne , mais toujours accidentellement ; de passage
régulier en Hollande.
Nourriture : à peu près comme l’espèce précédente.
Propagation : niche sur les pins et les sapins les plug
garnis ; pond cinq œufs tachés de jaunâtre.
GROS-BEC NIVEROLLE.
FRINGILLA NIVALIS. (Lix«x.)
Sommet de la tête, joues et nuque d’un cendré
bleuâtre; dos , scapulaires et les deux pennes se-
condaires des ailes les plus proches du corps d’un
brun foncé, toutes ces plumes bordées de brun
plus clair; les couvertures des ailes, les autres
pennes secondaires et celles de la queue d’un blanc
pur; toutes les pennes latérales de la queue ter-
minées par du noir, les deux pennes du milieu, les
grandes couvertures supérieures, et les rémiges d’un
noir profond; parties inférieures blanches ou seu-
lement blanchätres, suivant les âges; pieds noirs,
bec d’un jaune plus ou moins pur ez hiver; en ele
le bec est noir et les pieds sont bruns. Longueur,
7 pouces. Le vieux mâle.
D'ORNITHOLOGIE. 503
La femelle , diffère du male en ce que le cen-
dré de sa tête est nuancé de roussâtre , que les par-
ties inférieures sont d’un blanc moins pur, et que
les rémiges et les deux pennes du milieu de la
queue sont d’un noir brunätre.
Feixcicza nivazis. Gmel. Syst. 1. p. Q11. Sp. 21. —
Lath. Ind. v. 1. p. 440. sp. 19.—Wils. Birds of the Un.
States. v. 1. p. 56. pl. 21. f. 2. en plumage d'hiver. —
Le PINSON DE NEIGE OU NIVEROLLE. Buff. Os. v. 4. p. 156.
— Briss. Orn. v. 5. p. 162. t. 19. f. 1. — Gérard. Tab.
élém. v. 1. p. 264. — Der scuxermx. Bechst. Naturg.
Deut. v. 5. p. 156. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1.
p. 161.— Havrezr. Gmel. Beyt. 4. p. 168. — Pall. New
nord. Beyt. 4. p. 46. la femetle. — Naum. Fôg. Nachtr.
t. 20. À. f. 58. Le vicux mât.
Remarque. L'oiseau vndiqué par M. Koch, dans son
système de la zoologie de Bavière , sous le nouveau nom
de Fringila saxatilis , n’est qu’une de ces espèces créées
à bon plaisir , fruit d’une stérile compilation , et non d’un
examen préalable et de comparaisons faites sur la nature.
Cet oiseau n’est qu’un état différent du pènson de neige ,
et tel qu’on voit tous les individus en hiver ; le bec est alors
jaune , tandis qu’il est noir en été; l'espèce ne mue pas
deux fois; elle est également sédentaire en Suisse. Cet
oiseau et l’Æccenteur des Alpes (Accentor alpinus), sont
les deux espèces qu’on rencontre sur les plus hautes éléva-
tions, près de la région des glaces et des neiges perpé-
tuelles. L'espèce est la mème dans l’Amérique septentrio-
uale.
Habite : les plus hautes montagnes de l'Kurope , tels
que les Alpes suisses, les Pyrénées et les Alpes du nord;
de passage en hiver dans les pays de montagnes ; rarement
dans les plaines.
964 MANUEL
Nourriture : toutes sortes d'insectes, ainsi que les se-
mences du pin, du sapin et des plantes aquatiques.
Propagation : niche sur les rochers, ou dans les cre-
vasses des rocs ; pond de trois jusqu'a cinq œufs , d’un vert
clair parsemé de taches irrégulières et de points cendrés,
mélés avec des taches d’un vert foncé.
GROS-BEC LINOTTE.
FRINGILLA CANNABINA. (LiNN.)
Bec fort, de la largeur du front, notratre ; gorge
blanchatre, marquée dans le milieu par quelques
taches brunes *.
Les plumes du front, de la poitrine et des par-
ties latérales de celle-ci, d’un rouge cramoisi ter-
mine par un bord étroit de rouge rose; gorge et
devant du cou blanchâtres, avec des taehes longi-
tudinales brunes ; haut de la tête, nuque et côtés
du cou d’un cendré pur; dos, scapulaires et cou-
vertures des ailes d’un brun châtain; flancs d’un
brun rougeûtre; milieu du ventre et abdomen
blancs ; quelques-unes des rémiges noires, bordées
extérieurement de blanc; queue fourchue, noire;
les pennes lisérées extérieurement de blanc , et bor-
dées intérieurement par un large espace blanc; 1ris
* Comme la Fringeilla cannabina et la Fringilla montium ont sou-
vent été confondues, j’ai taché de distinguer ces espèces par un
petit nombre de caractères mis en tête des courtes descriptions et
des synonymes ; les Fringilla linaria et montium, ayant aussi été
confondues, j’ai également placé un signe précis de reconnaissance
à J'article de ma F. linaria.
D'ORNITHOLOGIE. _ 365
brun; bec d’un bleuätre foncé; pieds d’un brun
rouge, plus ou moins pâle. Longueur, 3 pouces.
Le vieux male, au printemps.
Le mâle, après la mue d'automne, à l’âge d'un
an accompli. Sur le haut de la tète de grandes ta-
ches noires; le dos roussätre avec des taches d’un
brun châtain , bordées de brun blanchätre ; la poi-
trine d’un rouge cendre brun, ou d’un rouge brun
avec des bords d’un rouge blanchätre; des taches
brunes très-prononeces sur les flancs; couvertures
supérieures de la queue noires, bordées intérieu-
‘rement de blanc et extérieuremeut de gris rous-
sâtre. ( En soulevant les plumes du front et celles
de la poitrine, on remarque les indices de couleurs
rouges qui ornent l’oiseau au printemps. ) Ce sont :
FRiINGILLA LiNoTA. Gmel. Syst. 1. p. 916. sp. Gr. —
Lath. Ind. v. 1. p. 457. sp. 81. — La LixOTTE ORDINAIRE.
Buff. Ois. v. 4. p. 58. €. 1.— Id. pt. ent. 151. f. 1. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 188.— Comuon ziner. Lath.
Syn. v. 3. p. 502.
Femarque. Cet oiseau ne mue qu’une fois l’année ,
en automne ; cependant son plumage de printemps ou de
noces se trouve paré, sur la tête et sur la poitrine , d’une
belle teinte rouge ; ceci a lieu par le frottement et par
l'action de l'air, qui usent les bords sombres et cendrés des
plumes, et font paraître au printemps la couleur rouge, en
partie cachée en hiver , sous les bords cendrés dont ces
plumes sont terminées. On conçoit que l'âge , et l’époque
plus ou moins éloignée du temps de la mue, varient ce
plumage à l'infini.
Varie accidentellement, d'un blanc pur, blan-
châtre, avec les ailes et la queue comme à lordi-
366 MANUEL
naire ; les couleurs du plumage faiblement tracées;
une partie du corps blanche ou tapirée de plumes
blanches. Tout le plumage noirâtre ou plus sombre
qu'à l'ordinaire; souvent les pieds rouges. C’est
alors, FRINGILLA ARGENTORATENSIS. Gmel. Sysé.
1.p. 918. sp. 69. — Lath. /ad. 6. 1. p. 460. sp.
87. Le Genryz pr SrrassoURG. Buff. Ois. p. 4. p.
73. Gérard. Tab. élém. v. x. p. 194.
La femelle, qui ne change point de couleurs
après l'état d’adulte, est plus petite que le mäle;
toutes les parties supérieures d’un cendré jaunâtre,
parsemées de taches d’un brun noirûtre ; les cou-
vertures des ailes d’un brun roux terne; parties
inférieures d’un roussäâtre clair, mais blanchatres
sur le milieu du ventre, et parsemées sur la poitrine
et sur les flancs de nombreuses taches d’un brun
noirätre. -
Les jeunes mâles jusqu'au printemps , ont Île
sommet de la tête et le dos d’un brun roussatre,
marqué de taches lancéolées d’un brun fonce; joues
et nuque cendrées; toutes les parties inférieures
d’un blanc légèrement roussätre, marquées sur le
milieu de la gorge et sur la poitrine de taches lon-
gitudinales d’un brun foncé; sur les flancs de larges
taches d’un brun roussâtre, et sur les couvertures
de la queue, de larges taches lancéolées, noirätres ;
pieds couleur de chair; base du bec d’un bleu li-
vide; c’est alors, Meyer. Vüg. Hefi. t. f. 3. et
Frisch. fôg. Deutschl. £, 9. f. 4 et B.
Remarque. Les varittés du jeune, décrites par Meyer,
D'ORNITHOLOGIE. 367
sous la lettre e, et celle de la lettre e, doivent être rangées
avec l'espèce suivante.
Les vieux, male et femelle.
FRiNGizLa caxnapina. Gmel. Syst. 1. p. 010. sp. 28. —
Lath. Ind. v. 1. p.458. sp. 82.—Reir. Faun. Suec. p. 247.
n°. 226. — La cranpe Lavowrz pe vienes. Buff. Oùs. v. 4.
p. 58. — Id. pl. ent. 4S5. f. à. de mâle prenant sa pa-
rure, et pl. ent. 151. f. 2. Le très-vieux mâle : (sous
le faux nom de petite linotie de vignes*.— Id. pl. ent. 151.
f. 1. une Linotte femelle, ou bien te mâle en automne.
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 190. — GREATER RED HEADED
LINET OR REDPOLE. Lath. Sun. v. 3. p. 504. — Id. supp.
p. 1976. — Brurnaxrime. Bechst. Naturg. Deut. v. 5.
p. 141. — Id. Tasschenb. p. 121. — Meyer, Tasschenb.
v. 1. p. 163.— Id. V'ég. Deut. v. 1. t. f. 1 et 2. — Frisch,
Vôg. t. 9. f. 1 et 2. — Naum. Vôg. t. 5. f. 10. vieux
mâle, et f. 11. femelle. — Viasvixx. Sepp. Nedert. Vo.
V. 2. . p. 157. — MonraNeLLO MAGG10RE. for. deg. ucc.
U. 3: pl. 357. f. 1.
Habite : dans les lieux montueux , dans les vignobles,
les taillis et à la lisière des bois ; moins souvent dans les
haies et dans les buissons ; très-abondant en Hollande.
Nourriture : graines de plantain, de dent-de-lion, de
navette, de choux, de lin et de chanvre; en hiver, l’in-
térieur des boutons des chênes et des peupliers.
Propagation : niche indifféremment, dans les vignes,
dans les buissons, dans les charmilles et dans les haies ;
pond de quatre à six œufs, d’un blanc bleuâtre avec des
points et des petites raies couleur de chair.
* La description du Sizerin, dans laquelle Buffon a cité sans
doute par erreur cette pl. 251. f. 2, appartient au Fringilla linaria ;
et il aurait dû citer, dans cette description du Sizerin, celle du
Cabaret., pl. 485. f. 2.
568 MANUEL
GROS-BEC A GORGE ROUSSE ou DE MONTAGNE.
FRINGILLA MONTIUM. (GmEL.)
Bec formant un triangle parfait; gorge rousse ,
sans aucune tache ; pieds noirs.
Gorge, devant du cou, de larges sourcils et
toute la région des yeux d’un roux clair; plumes du
sommet de la tête, de la nuque et du dos d’un
noir profond dans le milieu, et bordées de roux ;
côtés du cou, poitrine et flancs d’un roux clair, mar-
que de grandes taches noirâtres ; croupion d’un
beau rose foncé ; milieu du ventre et abdomen
blancs ; deux bandes d’un roux blanchâtre sur le
milieu des ailes; iris brun; bec d’un jaune de cire;
pieds noirs. Longueur, 4 pouces 6 ou 7 lignes. Le
male au printemps.
Les femelles et les jeunes de l’année, diffèrent
en ce que le roussäâtre de toutes les parties est plus
clair ; que les grandes taches longitudinales qui oc-
cupent le centre des plumes des parties supérieures
sont d’un brun très-foncé, au lieu de noir profond,
comme chez les vieux mâles au printemps; que le
croupion est rayé comme les autres parties supé-
rieures sans aucune nuance rose; enfin que le bec
est d’un jaune plus clair , et qu'il a une tache noire
vers la pointe.
Les vieux mâles, après la mue d'automne, ne
se distinguent des jeunes que par de faibles nuan-
ces plus foncées; chez eux le croupion conserve
une teinte roussâtre rose, marquée de taches brunes.
D'ORNITHOLOGIE. 369
FaincicLa Monrium. Gmel. Syst. 1. p. 907. sp. 68. —
Lath. Ind. v. 1. p. 459. sp. 84. — La LiNOTTE DE MoN-
TaAGnE. Vieill. Mém. de l’ Acad. de Turin, année 1816.
p. 212. description très-exacte.—Anxriscme Finr. Bechst.
Tasschenb. p. 125. sp. 9. — Id. Naturg. Deut. v. 3.
P. 139. — GELBSCHNABLICHE FINK. Naum. W6g. t. 20. f. 59.
figure très-exacte du vieux mâle. — Frisch. £. 10. f. à.
les femelles ou Les jeunes.— Mouxraix Lier. Lath. Syn.
U. 3. p. 307.
Remarque. M. Vieillot, dansles Memories della R. 4 ca-
demia di Torino , précités , a très-exactement observé ,
en parlant de la première édition du Manuel, que je ne
connaissais point alors le gros - bec qui fait le sujet du
présent article. J’en ai recu depuis par les soins de M. Boié,
voyageur distingué, qui a parcouru une partie de la Suède et
de la Norvége ; les chasses faites dans mon dernier voyage,
m'en ont aussi fourni un bon nombre. Les observations
de ce naturaliste français venant à l'appui des nôtres, il
ne reste plus aucun doute sur l’existence de cette espèce ,
et sur la différence de F. flavirostris et F. montium ; le
premier est simplement un S2zerèn, ainsi que Retz, Fauna
Suecica le juge aussi, et comme je l’ardéjà indiqué dans ma
première édition. Il n’en est pas de même du Fringilla
flavirostris , indiqué très-récemment par Nilsson. Faun.
Suec. v.1.p. 140.n°. 71. 1.4. figure reconnaissable ; sous
ce nom , l’auteur cité décrit très-exactement notre oiseau. Je
crois que Pallas et Linné Faun. Suec., ont aussi eu la même
espèce en vue dans leur flavirostris; mais les indications de
Retz, Gmelin et Lathars ont rapport au Sizerin. Il faudrait
souvent des pages pour débrouiller le cha0s et indiquer les
uombreuses erreurs de compilation.
Habite : les contrées arctiques ; très-commun en été
en Écosse , en Norvége et en Suède; rare en Russie et dans
les contrées orientales de l'Allemagne; en automne, de
passage périodique dans quelques contrées d’Allemagne,
Panuis 1". 24
30 MANUEL
de France et de Hollande; accidentellement en Suisse et
dans le midi de la France , où l'on ne voit que des jeunes.
Nourriture : exactement la même que celle de la
linotte. F. cannabina , avec laquelle cette espèce voyage
assez habituellement en bandes plus ou moins nombreu-
ses, mais seulement en automne. C’est le Riska des Sué-
dois.
Propagation : niche probablement très-avant dans le
nord.
III. SECTION. —LONGICONES.
Bec en cône droit, long et comprimé; pointe
des deux mandibules aiguë.
GROS-BEC VENTURON.
FRINGILLA CITRINELLA. (Linx.)
Front , sommet de la tête, tour des yeux , gorge,
devant du cou, poitrine et milieu du ventre d’un
vert jaunâtre ; occiput, nuque, côtés du cou et
flancs cendrés; dos, scapulaires, couvertures des
ailes et une bande transversale sur celles-cr, d’un
vert jaunâtre foncé , nuancé de grisätre ; croupion
d'un jaune verdâtre; ailes et queue noires, les
pennes lisérées de cendré verdâtre. Longueur, 4
pouces 6 ou 7 lignes.
La femelle, diffère en ce que les couleurs sont
inoins vives; le cendré des côtés du cou s'étend plus
sur le devant, et les nuances des plumes du dos
sont plus cendrées; ces plumes ont un trait brun
le long des baguettes.
FRINGILLA CITRINELLA. Gmel. Syst. 1. p. 908. sp. 16. —
D'ORNITHOLOGIE. 371
Lath. Ind. v. 1. p.454. Sp. 70.— EMBERIZA BRUMALIS.
Scop. Ann. v. 1. p. 145. n°. 213. — Gmel. Syst. 1. p. 873.
Sp. 41. — Lath. Ind. v. 1. p- 412. sp. 47 — FRINGILLA
BRUMALIS. Bechts. Naturg. Deut. v. 5. p. 240. f. 3. —
Le Venruron DE Provence. Buff. Ois. pl. ent. 658. f. 2.—
Bruant pu Tyroc. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 13.
p. 130. — Cirric-FiNcH. Lath. Syn. v. 3. p. 295. — Bru-
MAL BUNTING. Lath. Id. p. 199. — Cirroxex-rinx. Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 175. —JId. Fôg. Deut. v. à.
t. f. 1 et 2. mâle et femelle.
Habite : sur les montagnes, dans les taillis des pins
et des sapins; très-commun dans les provinces méridio-
pales de l’Europe, en Grèce, en Turquie, en Italie et le
long de la Méditerranée ; abondant en Suisse et dans le
Tyrol; de passage accidentel en Allemagne et en France ;
jamais en Hollande.
Nourriture : semences des arbres et des plantes al-
pestres.
Propagation : niche dans les fourrés des sapinières ;
pond trois ou cinq œufs blanchâtres avec de grandes taches
d’un rouge de brique, ou avec de nombreuses petites taches
de cette couleur.
GROS-BEC TARIN.
FRINGILLA SPINUS. (Lrnx.)
Sommet de la tête et gorge d’un noir profond;
du noir varié de verdätre sur la nuque; une large
bande jaune derrière les yeux; cou, poitrine,
ventre, base des pennes de la queue et des rémi-
ges jaunes ; dos et scapulaires d’un verdâtre nuancé
de cendré, sur chaque plume de ces parties une pe-
üte tache longitudinale noirâtre; deux bandes sur
l'aile, lune noire, et l’autre d’un vert jaunître ;
ailes et extrémité des pennes de la queue noires,
toutes lisérées de vert jaunâtre ; flancs et abdomen
blanchâtres avec des taches longitudinales noires.
Longueur, 4 pouces 4 ou 5 lignes. Le mâle.
La femelle, a toutes les parties supérieures, les
joues et les côtés du cou cendrés avec des taches
noires longitudinales; toutes les parties inférieures
blanchâtres, mais variées par un grand nombre de
taches longitudinales de couleur noire, disposées
sur les flancs, sur les côtés du cou et sur les cou-
vertures inférieures de la queue ; la bande trans-
versale sur l'aile d’un blanc jaunâtre; les pennes
secondaires bordées de jaune clair.
Varie accidentellement, d’un blanc pur, tapiré
de plumes blanches , d’un blanc jaunâtre avec les
couleurs du plumage faiblement prononcées; rare-
ment noirâtre ou varié de grandes taches noires.
Frincicca spinus. Gmel. Syst. 1. p. 0914. sp. 25. —
Lath. Ind. v. 1. p. 452. sp. 65. — Le Tarn. Buff. Oùs.
©. 4. p. 221. — Id. pt. ent. 485. f. 3. le mâte. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 207.—Sisxi. Lath. Syn. v. 3. p. 289.
— Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 585.— Id. Brit. Zool. t. V.
f. 5. — Alb. Ois. v. 3. t. 76. — Ensenzeisic. Bechst.
Naturg. Deut. v. 3. p. 220.— Meyer, Tasschenb. Deut.
@. 1. p. 170. — Frisch. £. 11. f. 1. À. et B. mâle et fe-
melle. — Naum. t. 6. f. 15 et 14. mâle et femelle. — De
sys. Sepp. Nederl. Vog. t. p. 155. f. 1 et 2. deux mâles.
Habite : les pays du nord jusqu’en Suède, mais point
en Sibérie,; fréquente les forêts noires et celles d’aunes : de
passage périodique en France et en Hollande.
Nourriture : semences de l’aune, du pin, de l’orme,
de la bardane , du ronce , et autres.
D'ORNITHOLOGIE. 373
Propagation : niche sur les rameaux les plus élévés du
pin : pond cinq œufs d’un blanc grisâtre, parsemés de
petits points d’un brun pourpré.
GROS-BEC SIZERIN *.
FRINGILLA LINARIA. (Liwx.)
Bec en cone long, comprimé, effilé et tres-
acéré à la pointe; gorge noire.
Front , espace entre l'œil et le bee, et la gorge-
rette noirs; haut de la tête d’un cramoisi foncé ;-
parties latérales de la gorge, devant du cou, poi-
trine , parties latérales du ventre et croupion d’un
* Cet article, qui est mot à mot ainsi dans lapremière édition,
a trouvé en M. Vieillot, voyez Memorie della R. Academia di:To-
rino , année 1816, p. 193 et suivantes, des critiques peu exactes.
Cet auteur dit, p.202, que je parle de Fespèce sans la connaître,
expression pour le moins hasardée. Dans le Mémoire cité, l’au-
teur dit, que je n'ai point fait mention du rouge sur le croupion de
mon Sizerin mâle, et que ce rouge n'existe point. À quoi je me vois
forcé de répondre que, si M. Vieillot veut bien se donner la peine
de lire, il trouvera ici, comme dans la, première édition p. 226,
qu'il est dit : Parties latérales du ventre ét éroupion d'un cramoisi
clair. Je suppose que tous ceux qui ont vw un Sizerin autrement
qu’en cage savent que le mâle en plumage parfait à du cramoisi
clair ou du moins du rouge sur le croupion. Je nai point encore
vu dans la nature les deux espèces distinctes que M. Vieillot
assure exister ; car, indépendamment de mes observations dans le
cours de mes différens voyages, j'ai encore informé plusieurs de
mes correspondans naturalistes du fait avancé par M. Vicillot;
tous ne connaissent que le seul $izerin dont le Cabaret n’est qu'un
double emploi : au reste, j'ai vu à Turin les deux oiseaux envoyés
par M. Vieillot au cabinet de cette ville; ce ne sont tous deux
qüe de vrais Sizerins, pas tout-à-fait en livrée complète, mais
le cramoisi clair est très-visible sur le croupion,
354 MANUEL
cramoisi clair; ventre d’un blanc rose ; sur les flânes
et sur les couvertures inférieures de la queue des
taches longitudinales noirâtres ; parties supérieures
d'un cendré roux avec des taches longitudinales
noires; ailes et queue noires; les pennes bordées
de cendre roux; sur l’aile deux bandes transver-
sales ; bec jaune, à pointe noire; pieds bruns. Lon-
gueur, à pouces. Le très-vieux mdle, au prin-
temps.
La vierlle femelle, a seulement une partie du
haut de la tête cramoisie; point de rouge sur le
croupion, ni sur les parties inférieures; la gorge
noire; les parties latérales de la gorge, la poitrine
et le mieu du ventre blanchâtres ; flancs et abdo-
men roussätres, marqués de grandes taches longi-
tudinales , noires. Les très-vieilles femelles ont
souvent un peu de couleur rose sur la poitrine
Les jeunes, après leur première mue, ont déjà
un peu de rouge foncé sur la tête; tour du bec
cendrée; gorgerette noirâtre ; les côtés de la gorge,
le cou, la poitrine, les flancs et les parties supé-
rieures d'un roux clair, mais avec des taches longi-
tudinales brunes, disposées sur les parties supé-
rieures et sur les flancs ; deux bandes rousses sur
les ailes; celles-ci et les pennes de la queue d'un
brun noirätre bordé de cendré roux; milieu du
ventre et abdomen blancs.
Faxçicra Linaria. Gmel. Syst. 1. p. 915. sp. 29. —
Lath. v. 1. p. 458. sp. 85.— Retz. Faun. Suec. p. 248.
sp. 227. — Wils. Birds of the Un. States. v. 4. p. 42.
D'ORNITHOLOGIE. 375
pt. 30. f. 4. individu en plumage complet d'été. — x
Sizenin. Buff. Ois. v. 4. p. 216. description du vieux
mâle*. — Le Casarer. Buff. Os. 4. p. 76. et Id. pl.
ent. 485. f. 2 de mâle. — Perte LiNOTTE DE Vicxes.
Briss. Orn. v. 3. p. 158. {e vieux mâle. — Perte Li-
NOTTE OU CABARET. Briss. Orn. v. 5. p. 142. le jeune mâle
en hiver. — LEsSER RED POLE AD TWITE. Lath. Syn. v. 5.
p. 305 et 507. — Id. supp. v. 1. p. 167. — Alb. Oës. v. 3.
t. 5. deux mâles en hiver.— MonranezLo minore. Stor.
deg. ucc. v. 3. pl. 556. f. 2. vieux mâle. — Berczrisic.
Bechst. Naturg. Deut. v.3. p. 251. — Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 191. — Frisch. Vôgq. t. 10. f. 2. mâle et
femelle. — Naum. Vôg. t. 6. f. 15 et 16. vieux mâle et
femelle, fiqures exartes.
Remarque. Il existe, dans cette espèce comme chez la
Fringilla cannabina, Fringilla pyrrhula, Alauda
cristata, perdix cinerea, et chez plusieurs espèces d’oi-
seaux de marais, des individus , souvent des compagnies
entières, dont les dimensions sont moins fortes ; nous avons
observé que ces variétés plus ou moins constantes dépen-
dent de causes purement accidentelles et locales. J1 me pa-
raît qu’il en est ainsi du Sizerin et du prétendu Cabaret ,
qu’on veut faire passer comme deux espèces distinctes. Les
individus que j'ai reçus de l’Amérique septentrionale ne
différent point de ceux d'Europe.
- Remarque. Comme synonyme appartenant à un jeune
Siserin avant la seconde mue, on doit encore énu-
mérer.
FRinGiLLa rLavirosrris. Linn. Faun. Suec. édit. de
Retz. 4. frontispice ; une jeune femelle.— Gwmel. Syst. 1.
P. 915. sp. 27. — Lath. Ind. v. 1. p. 438. sp. 16. —
* La pl. eni. 151. f. 2. que Buffon cite dans sa description du
Siserin, n'appartient point ici; elle représente une Zinotte de vignes
(Fripgiila cannabina,)
376 MANUEL
ArCTiG FINCH. Penn. #ret. Zoo. v. 2, p. 559. — Lath.
Syn. v. 5. p. 260. Mais on doit se garder d’y comprendre
les citations de Brisson et de Buffon, du Pinson brun,
et le Flavirostris de Pallas et de Nilsson qui ont voulu
indiquer notre Fringilla montium.
Habite : les contrées du cercle arctique et les pays
tempérés de l'Europe ; vit jusque vers la Sibérie et le
Kamtschatka; également abondant dans l'Amérique sep-
tentrionale : de passage périodique dans certains cantons
de la France : rarement en Hollande.
Nourriture : semences de l’aune, du pin, ronce, lin,
navette; et, en hiver , les bourgeons de l’aune.
Propagation : niche dans les taillis d’aunes et sur les
rameaux des pins : pond cinq œufs, d’un blanc bleuâtre
varié de nombreuses taches rougeîtres, disposées seule-
ment sur le gros bout.
GROS-BEC CHARDONNERET.
FRINGILLA CARDUELIS. (Li1n=.)
Tour du bec, occiput et nuque d’un noir pro-
fond; front et gorge cramoisi; joues, devant du
cou et parties inferieures d’un blanc pur; dos,
scapulaires et parties latérales de la poitrine d'un
brun foncé; moitié supérieure des pennes de l'aile
d'un jaune pur, le reste noir.avec des taches blan-
ches yers le bout; queue noire, une longue tache
blanche sur les barbes intérieures des pennes la-
térales, les autres terminées de blanc; bec blan-
châtre, à poimte noirûtre; iris châtain. Longueur ;
5 pouces 4 ou 5 lignes. Le male.
La femelle, a le cramoisi du front et de la gorge
moins Ctendu et moins pur; joues colorées de brun
D'ORNITHOLOGIE. 5-7
clair; petites couvertures des ailes brunes ; parties
inférieures plus nuancées de roussâtre ; le jaune et
le noir des pennes alaires moins vif.
Varie accidentellement, d’un blanc pur, blan-
châtre avec les couleurs ordinaires faiblement mar-
quées ; le rouge plus ou moins vif, et le reste blan-
châtre; souvent tapiré irrégulièrement de plumes
blanches. D'un brun noirâtre et quelquefois appro-
chant du noir, lorsque l'individu a été nourri de
graine de chanvre et tenu à l'obscurité.
FRINGILLA CARDUELIS. Gmel. Syst. 1. p. 905. Sp. 7. —
Lath. Ind. v. 1. p. 449. sp. 58. — Retz. Faun. Suec.
p. 245. n°. 223. — Le Cnarronnerer. Bufñf. Ois. v. 4.
p. 187. 4. 10.— Id. pl. ent. 4. f. 1. le mâle. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 202. — Gorn-riNcu. Lath. Syn. v. 5.
p. 281. — Penn. Arct. Zool. v. 2; p. 283. — Alb. Oùs.
1. 64. Le mâle. — Id. v. 5. t. 50. f. À. variété noirûtre,
et f. B. le mäle.— Disrer zeisic. Bechst. Naturg: Deut.
v. 5. p. 200.— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 1657.
— Frisch. £. 1. f. 2. 4..et, B. — Naum. t. 5. f. 12. le
mâle.
Habite : depuis les îles méridionales de l’Archipel jus-
qu’en Sibérie ; commun dans plusieurs parties de la France
et de l'Allemagne ; de passage en Hollande.
Nourriture : toutes sortes de graines et de semences
buileuses.
Propagation : niche habituellement dans les vergers,
sur les poiriers, les pommiers, les tilleuls et autres arbres:
à la lisière des forêts : pond jusqu’à six œufs obtus, d’un
vert clair, marqué de taches isolées rougeûtres, et vers le
gros bout quelques traits d’un rouge noirâtre.
3-8 MANUEL
ARS NA RUE RAA LES VITRAIL AR MAN AAA AA SALE LADA SAN BARS SIVIIARVAARATE
ORDRE CINQUIÈME.
ZYGODACTYLES.—Z Y G O-
DACTYLTI.
Bec de forme variée, plus ou moins arqué,
ou très-crochu, souvent droit et angulaire.
Pres, toujours deux doigts devant et deux
derrière, le doigt extérieur de derrière sou-
vent réversible.
Cet ordre d’oiseaux se compose de quelques espèces
dont le doigt externe peut à volonté se diriger en arrière
ou en avant, et d’un grand nombre qui ont habituellement
les doigts par paires : il résulte de cette conformation un
appui plus solide, que quelques genres mettent à profit
pour se cramponner et pour escalader le tronc et les branches
des arbres *; tandfs que d’autres s’en servent encore avec
avantage comme moyens de préhension **. Les genres de
cet ordre qui vivent en Europe se nourrissent presque
exclusivement de chenilles , de vers ou de larves d’insectes,
ces alimens sont également propres aux espèces exotiques
analogues; plusieurs genres étrangers, à bec gros et cour-
bé, donnent la préférence aux fruits mous, d’autres à bec
très-fort et crochu se nourrissent d’amandes et de noyaux.
* Comme dans le plus grand nombre des espèces qui compo-
sent jes genres Picus, Funx et Psittacus.
7* Comme toutes les espèces du genre Psittacus.
D'ORNITHOLOGIE. 350
Le plus grand nombre de ces oiseaux, à doigts disposés par
paires , nichent dans les trous naturels des vieux arbres;
quelques espèces forment, à l’aide du bec tranchant, les
trous qui leur servent de gîte. Get ordre se divise assez
naturellement , suivant la forme du bec, en deux familles.
Remarque. Dans la première édition, j’ai réuni, non
sans quelques hésitations, sous le nom de Scansores ou
Grimpeurs , tous-ces genres qui paraissent doués de l’ha-
bitude de se cramponner ou de se suspendre au moyen
des doigts et des ongles aux troncs et aux branches des
arbres. Plusieurs remarques m'ont été faites contre cette
réunion de formes de pieds si différentes, ainsi que contre
le nom donné à cet ordre. En effet, plusieurs groupes
d'oiseaux exotiques, ainsi que les Coucous d'Europe, ne
sont en aucune manière doués d’une habitude que le nom
de Grimpeur induit à supposer: la classification de M. Cu-
vier pêche par le même défaut; mais celle de M. Vieillot*
vient au-devant de cette incohérence; ses tribus, sous les
noms de Zygodactyles et de Anisodactyles, sont par-
faitemant bien imaginées ; j’en fis déià Pobsersation dans
une brochure publiée contre cette nouvelle classification *”.
Ici j'utilise la manière de voir de M. Vieillot, mais en
faisant usage des noms qu’il donne à ses deux tribus des
Sylvains, comme indications de deux ordres que je crois
utile d'établir dans le système, et qui remplaceront plus
convenablement l’ordre des Grimpeurs.
* Analyse d’une nouvelle Ornithologie élémentaire.
** Observations sur la classification méthodique des oiseaux , etc,
380 MANUEL
PREMIÈRE FAMILLE.
Brc plus ou moins arqué. Pirps, deux doigts
devant et le plus habituellement deux derrière ;
. . TT LA : LE
quelquefois le doigt extérieur de derrière réver-
sible.
GENRE FVFINGT-NEUVIÈME.
COUCOU.—CUCULUS. (Linx.)
Brc de la longueur de la tête, comprimé, fai-
blement arqué; mandibules sans échancrures. Na-
RINES. basales, percées dans les bords de la man-
dibule, entourées d’une membrane nue et proémi-
nente. Preps emplumés au-dessous du genou; deux
doigts devant, soudés à leur base; deux doigts
derrière, entièrement divisés, l'extérieur réver-
sible. Queue longue , plus ou moins étagée. Arres
médiocres; la re. rémige de moyenne longueur;
la 2°. un peu plus courte que la 3e., qui est la
plus longue.
Ces oiseaux sont farouches ; ils vivent solitaires, ne
construisent point de nids; la femelle transporte (on ne
sait point encore positivement par quel moyen) les
œufs qu’elle pond, dans le nid de différentes espèces de
petits oiseaux, qui couvent l’œuf et élèvent le jeune; e’est
le plus souvent dans les nids des espèces du genre Bec-fin,
_ du Pipit, du Merle, et quelquefois de la Pie-grièche
que les Coucous déposent un œuf. Ils vivent d'insectes ,
D'ORNITHOLOGIE. 381
particulièrement de chenilles velues, dont ils dégorgent la
peau après la digestion ; ils mangent aussi les œufs des autres
oiseaux. Leur mue n’a lieu qu'une fois l’année; dans le
grand nombre des espèces exotiques il est rare de trouver
des différences marquées entre le mâle et la femelle ; il n’en
existe aucune chez l’espèce indigène; les jeunes diffèrent
bien plus des adultes.
Remarque. Les coucous étrangers, à ailes courtes et à
rémiges étagées, forment sous le nom de Coua un genre
distinct; ceux-ci construisent des nids et élèvent leurs pe-
tits, les autres caractères essentiels de ces Coucas ne dif-
fèrent presque point. D’autres coucous étrangers, tels que
les Coucals qui ont un ongle postérieur très-long, les In-
dicateurs , les Courots et les Malcohas forment autant de
genres distincts, dont les espèces ont été réunies par Linnée
dans son genre Coucou ; les Barbacous viennent se grou-
per après les Tamatias, dont ils forment une section. Les
Touracous sont du genre Musophaga ; mon ami Le Vail-
lant a établi le premier tous ces groupes différens.
COUCOU GRIS.
CUCULUS CANORUS. (L:xx.)
Toutes les parties supérieures, le cou et la poi-
trine d’un cendré bleuâtre, mais plus foncé sur les
ailes, et d’une teinte claire sur le cou et sur la
poitrine; ventre, cuisses , abdomen et couvertures
inférieures de la queue blanchätres, avec des raies
transversales d’un brun noirâtre ; sur les barbes in-
térieures des pennes alaires sont des grandes ta-
ches blanches de forme ovoïde ; pennes de la queue
noirâtres avec quelques petites taches blanches,
disposées le long de la baguette, toutes terminées
de blanc; bord membraneux du bec et tour des
382 MANUEL
yeux d’un jaune orange; iris et pieds jaunes. Lon-
gueur, 10 pouces 6 ou 8 lignes.
La femelle adulte, est un peu moins grande,
mais ne diffère du reste en aucune manière du
male dans le même état.
CucuLus canonus. Gmel. Syst. 1. p. 409. sp. 1. — Lath.
Ind. v. 1. p. 207. sp. 1. — Retz. Faun. Suer. p. 99.
n°. 50. — Le Coucou cris. Buff. Os. v. 6. p. 305. — Id.
pt. ent. 811. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 17. Le Vaill.
Ois. d’Afriq. v. 5. pl. 202. le vieux d'Europe ; et
pl. 200. de méme d'Afrique — Common cucrow. Lath.
Syn. v. 2. 509. — Id. supp. v. 1. p. 98. — AscH-CRAUER
oder GEMEÏNE KuKUK. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1120.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 110. — Id. Vôg.
Deut. v. 1. t. Heft. 5. — Frisch. £. 40. l’oiseau adulte.
Naum. Vôg. t. 45. f. 102. le vieux mâle.— Cucure CENE-
Rio. Stor. deg. ucc. pl. v. 1. pl. 65. le vieux mâle. —
Cucuce p1 coLor vario. Id. pl. G9. un oiseau avant sa
seconde mue. — DE KoEroEx. Sepp, Nedert. Vog. v. 2.
£. p. 117.
Les Jeunes, au sortir du nid, ont toutes les
parties supérieures d'un cendré brun; les plumes
et les pennes terminées par une bande blanche;
des taches rousses disposées sur les ailes, et celles
de forme ovoïde sur les barbes intérieures des
penues , également rousses; une grande tache blan-
che sur l’occiput; devant du cou et poitrine rayés
de bandes noirâtres très- rapprochées ; ventre ,
cuisses et abdomen blanchâtres avec des raies
noires, comme chez les adultes; c’est alors, Cou-
COU VULGAIRE JEUNE. Le Vaillant. Ois. d’Afriq. v.
5. pl. 203. fig. très-exacte.
D'ORNITHOLOGTE. 583
Les jeunes tels qu'ils émigrent en automne , ont
toutes les parties supérieures d’une seule nuance
de cendré olivâtre très-foncé; sur la nuque sont
quelques bandes roussâtres peu distinctes ; des
bandes roussätres plus larges sont disposées sur
les pennes secondaires des ailes; la gorge et la
poitrine sont rayées transversalement de cendre
roussâtre et de noir, mais tout le reste du plumage
est absolument comme chez les individus adultes;
c'est alors,
CucuLus caxonvs Rurus. Gmel. Syst. 1. p. 409. sp. 1.
var. B.—Le Coucou vucçaire premier Ace. Le Vaill. Ois.
d'Afrig. v. 5. pl. 201. figure très-exæacte. — DE ROSSE
KOEKOEK. Sepp. Vedert. Vog. v. 4. t. p. 527. — Cucure
RossicI0, Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 68. — Frisch. Füg.
t. 41.
Remarque. En Afrique le Coucou gris a le même pluma-
ge qu’en Europe; la couleur cendrée est seulement plus pure,
et les taches blanches et noires de la queue plus grandes. On
le trouve également dans quelques parties de l’Asie. L'oiseau
que les naturalistes signalent sous le nom de Coucou roux
ne me paraît autre chose qu’un état différent du Coucou
gris, probablement ce même oiseau âgé d’un an. Plusieurs
naturalistes ont pris le jeune coucou pourle coucou roux;
parce que la livrée du jeune âge offre toujours quelques
légères traces de raies rousses; jai fait mention de ces au-
teurs dans les synonymes au paragraphe où je décris la
livrée du jeune âge. D'autres ont voulu faire passer le
Coucou roux pour la femelle du grès; mais ceux-là se
trompent également, car il n’existe aucune différence dans
le plumage des sexes; plusieurs Coucous roux que j'ai
disséqués étaient mâles.
Habite : les bois et les buissons, dans le voisinage des
384 MANUEL
prairies ; vit dans le midi comme dans le nord, où il est
de passage régulier; beaucoup plus rare en Italie et dans
les contrées orientales que le soi-disant coucou roux. A
peu près le mème en Asie et en Afrique.
Nourriture : chenilles rases et velues , sauterelles, li-
macons, phalènes et hannetons. Après la digestion, la peau
et les corps durs se forment en pelote, qu’il dégorge ,
comme le font les oiseaux de proie.
Propagation : IL est à présumer, d’après les observa-
tions de Le Vaillant, que la femelle coucou pond son œuf
à terre, qu'elle le saisit avec le bec et le transporte dans
sa gorge (à cette fin très-élargie), jusque dans le nid des
petits oiseaux, auxquels la couvaison et léducation du
jeune animal sont confiées; telles sont quelques espèces du
genre Bec-fin et du genre Pipit. La ponte est de cinq ou
six œufs arrondis, très-petits ,; d’un blanc verdâtre ou
bleuâtre ; d’un blanc jaunâtre ou grisâtre, toujours ayec
des taches olivâtres, ou avec des taches cendrées ; et ces
couleurs varient d’une année à l’autre, et suivant la lo-
calité.
Le Coucou roux ou le Cuculus hæpaticus des
methodes.
N'est, selon mes observations, que le coucou gris vul-
gaire dans sa seconde année. Les recherches que j’ai faites à
cet égard sont peut-être assez intéressantes pour que j’entre
dans quelques détails , quoique ce soit contre les règles
que je me suis prescrites dans cet ouvrage. Il est certain
que tous les oiseaux qui émigrent voyagent en troupe ou
en famille; que les jeunes chez le plus grand nombre ne
voyagent point avec les vieux, ou que, partant en famille,
ils se séparent pour se réunir en troupes composées d’in-
dividus du même âge; les jeunes reviennent rarement
dans les mêmes lieux quiles ont vus naître, ce qu’il est très-
facile de suivre chez toutes ces espèces où ceux-ci ont be-
D'ORNITHOLOGIE. 383
soin de plusieurs années et l’accomplissement de plusieurs
mues ayant de se revêtir de la livrée des vieux. Dans telle
contrée on ne trouve que les jeunes âgés d’un ou de deux
ans , dans telle autre que des individus adultes, et jamais
ou très-accidentellement des individus dont Le plumage in-
dique qu’il n’est point encore parvenu à l’état d’adulte,
mêlés avec ceux dont le plumage a acquis son dernier de-
gré de perfection ou de stabilité. Tous les oiseaux du genre
Falco, Ardea, Podiceps, Colymbus, Larus, Lestris,
Pelecanus , Carbo, et quelques espèces d’autres genres
en fournissent de nombreuses preuves, qu’il serait trop
long de détailler ici; voici cependant quelques faits. Dans
le midi de l'Europe on ne voit que le Falco nævius mar-
qué de nombreuses taches blanchâtres, ce qui indique un
jeune oiseau ; dans le centre de l’Europe et de plus en plus
vers le nord on ne voit que des individus sans taches,
à plumage unicolor, livrée propre aux vieux: il en est de
même des Falco palumbarius , rufus, cinerarius et
cyanus. Larus marinus, argentatus et fuscus, en
plumage parfait, sont extraordinairement rares sur les mers
de l’intérieur et sur les rivières; les jeunes d’un ou de deux
ans y sont par contre très-communs, tandis que, dans les
lieux où des milliers de paires vaquent aux soins de la re-
production de leur espèce, il ne s’en trouve que rarement
dont le plumage n’est pas ou parfait ou du moins appro-
chant cet état ; les jeunes sont poursuivis avec acharnement
lorsqu'ils se montrent dans ces lieux. En voici assez pour
servir de base à mon opinion, qui me porte à croire qu'il
en est de même du véritable coucou roux indiqué sous
Cuculus hepaticus , très-exactement figuré par Sparman,
Mus. Carts. t. 55. Celui-ci me paraît le jeune âgé d’un
au du Coucou vulgaire. Ce prétendu Coucou roux (non
point les jeunes de l’année qui sont aussi roussâtres ), mais
le Cuculus hepaticus, est très-commun dans le midi; on
le voit déjà, quoique plus rarement, du côté des Alpes
cottiennes ; mais passé les Alpes, dans toute l'Italie et dans
PanTie I". 25
__.
386 MANUEL
toutes les parties orientales de l’Europe, ilest très-commun,
et le Coucou gr?s y est rare: j'ai souvent suivi, au com-
mencement du printemps, pendant des heures, des couples
de ces Coucous roux, et j'en ai vu dans les mois d’avril
en grand nombre dans les marchés des villes d'Italie, in-
difremment mâles et femelles, les gris très-rarement et
le plus souvent point. Chacun sait qu’au printemps on ne
trouve dans le nord que des Coucous gris ; parmi ceux-ci
on voit quelquefois des individus qui ont une faible teinte
roussâtre. Que notre coucou soit roux dans la première
année de sa vie, cela doit paraître moins étrange lorsqu’on
observe qu’il est déjà roussâtre dans le premier âge, et qu’il
émigre dans ce premier plumage : au reste la couleur
rousse est propre à plusieurs jeunes coucous étrangers;
elle est rayée et variée de couleurs métalliques dans les
espèces du Coucou dideric (Cuculus auratus.),Lath. et
du Coucou velouté (Cuculus cujreus.), Lath. supp. Le
Cucutus clamosus, Lath. supp., est roussâtre dans son
jeune Âge; mais une espèce bien propre à servir de com-
paraison, et qui paraît prouver, du moins par analogie,
pour mon opinion, c’est le Cuçulus orientatis, Lath. ,
dont le Coucou noir des Indes, Bufion, pt. ent. 274.
f.1. et le Coucou gros-bec de Vaillant, pl. 214, sont
synonymes; espèce qui est très-commune en Afrique et
aux Indes. Tout le plumage de cet oiseau est d’un noir
à reflets pourprés et métalliques; tandis que les jeunes
de cette espèce sont d’un brun verdâtre mêlé de blanc et
de roux; ceux-ci se trouvent indiqués dans les systèmes
sous le nom de Cuculus maculatus, Lath., ou le Coucou
tacheté, Bull. pt. ent. 564, le même que le Tachirou de
Vaill., Ois. d’Afrig. pl. 216. Ils paraissent être dans cet
état à l’âge d’un an; car les jeunes de l’année se recon-
naissent facilement au bec et à la nature du plumage ;
voyez les jeunes de l’année sous Cuculus Mindanensis,
Lath. , et le C. de Mindanao, Buff. , pl. ent. 257. Les
espèces nominales du Coucou criard, Vail. pl. 204et 205,
D'ORNITHOGLOGCIE. 58
ne diffèrent point autrement du Coucou solitaire du même
auteur, pl. 206. Ce dernier est le passage du précédent
ou du criard , dont Cucutus Capensis, Lath., ou le Cou-
cou du Cap, Buff. pl. ent. 590, paraît l’oiseau à l’âge
d’un an; et Cuculus clamosus, Lath. , en est le vieux ou
l’état parfait. Il en est encore de même dans les emplois
doubles , faits de lespèce du Cuculus punctatus, Lath.,
et pl. ent. 751, dont les jeunes sont décrits sous Cucutus
Taïtensis et scolopaceus. Voyez Mus. Carts. fase. à.
t. 52, et pl. ent. 586 : ces derniers ont aussi les carac-
tères, non de jeunes oiseaux de l’année, mais de jeunes
d’un au; tels que les Coucous roux du midi de l'Europe
le sont aux yeux des observateurs *. Il n’existe aucune dif-
férence dans le squelette ni dans les organes de ces soit-
disant espèces différentes ; le cri ne m'a paru différer en
rien. Voici la description de ce Coucou roux, bien dif-
férent du jeune de l’année qui est aussi roussâtre, et
dont les auteurs indiqués plus haut ont donné de bonnes
figures.
Le coucou à l’âge d'un an. Sommet de la tête,
nuque , dos et toutes les couvertures des ailes rayés
transversalement de roux foncé et de noir ; rémiges
noirâtres, terminées par une petite tache blanche;
* Quelque surprenantes que les réunions indiquées puissent pa-
raître en examinant les planches des auteurs cités, et en lisant
leurs descriptions, on se convaincra facilement de la vérité à
la vue des différens états de plumage sur les nombreux sujets
qui m'ont servi à constater cette réunion d'espèces nominales :
elles font presque toutes partie de mon cabinet; le muséum de
Paris offre également aux curieux une série intéressante des pas-
sages d’un plumage à l’autre. Les observations présentées 1ci
sont, il est vrai, étrangères au plan et au but de notre ouvrage;
mais j'ai pensé que celles-ci et un petit nombre d’autres sont
HOp intéressantes pour en différer la publication.
588 MANUEL
les taches ovoïdes des barbes intérieures d’un blanc
roussâtre ; sur les barbes extérieures des taches
carrées, rousses ; pennes de la queue rousses, rayées
de bandes noires diagonales ; une large bande trans-
versale vers le bout, et toutes terminées de blanc ;
sur les baguettes de petites taches blanches ; côtes
et devant du cou d’un blanc roussâtre avec de nom-
breuses raies noirâtres.
Cucuzus meparious. Lath. Ind. %. 1. p. 215. sp, 25. —
Sparm. Mus. Carts. t. 55.— Retz. Faun. Suec. p. 100.
n°. 51. — Frisch. Vôg. €. 42. — Naumw. Fog. Nachitr.
t. 4. f. 9. — Cucurus Rurus. Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 119.
sp. 58. Qui ne sait que faire de cet oiseau, étant persuadé
que ce ne peut être le jeune de l’année.
Remarque. Les individus du coucou gris que j'ai reçus
du cap de Bonne-Espérance différent constamment un peu
de ceux tués en Europe; ils ont le cendré plus foncé et les
taches blanches un peu différentes : ceux d'Égypte ne dif-
fèrent point des individus d'Europe.
DEUXIÈME FAMILLE.
Bec long, droit, conique, tranchant. Preps, tou-
jours deux doigts devant et deux derrière. ONGLES
très-crochus.
GENRE TRENTIÈME.
PIC. — PICUS. (Linn.)
Bec long ou médiocre, droit, de forme pyrami-
dale, comprimé, tranchant et en forme de eiseaux
D'ORNITHOLOGIE. 589
vers la pointe; arête le plus souvent droite. NA4-
RINES basales, ovales, ouvertes, cachées par des
poils dirigés en avant. Pieps forts, grimpeurs; deux
doigts devant et deux derrière; rarement un seul
doigt derrière; les deux doigts de devant soudés à
leur base, les deux de derrière entièrement divises.
Queur composée de 12 pennes, dont la latérale
est très-courte ; rarement 10 pennes, plus ou moins
étagées, à baguettes fortes , raides et élastiques.
Arzes médiocres, la 17e, rémige très-courte, la 2e.
de moyenne longueur, la 3e ou la 4e. la plus longue.
Ces oiseaux vivent solitaires danses forêts ; ils se cachent
au moindre bruit : c’est à l’aide de leur bec taillé en coin
que les plus grandes espèces entament l’écorce des arbres
et pratiquent des trous pour nicher ; les petites espèces, à
bec plus pointu, nichent dans les trous naturels des arbres.
Ils s'élèvent perpendiculairement ou en spirale le iong
des trones et des grosses branches des arbres, et se servent
à cette fin des pieds et de la queue, qui leur forme un
point d'appui. Leur nourriture consiste principalement en
larves perforeuses, qu’ils dardent entre l'écorce ou dans
les trous perforés, à l’aide de leur langue pointue, armée
d’épines longues et capables de s’allonger beaucoup hors
du bec. La mue est simple et ordinaire; les sexes se dis-
tinguent le plus souvent par uné large bande ou mous-
tache , ordinairement rouge , qui est propre aux mâles; les
jeunes diffèrent des vieux seulement jusqu’à l’époque de
leur première mue.
Remarque. Quelques espèces exotiques, à bec légère-
ment arqué, font à terre et contre les rochers ce que nos
pics d'Europe font contre les troncs des arbres. Rien
n’est moins, selon la nature, que de former un genre dis-
tinct pour le pic à trois doigts d'Europe et pour un petit
500 MANUEL
5
nombre d’espèces étrangères également tridactyles, que
par inadvertance , ou faute d'examen, on place parmi celles
à quatre doigts; ces amis des genres nombreux n’ont cer-
tsinement jamais vu quatre espèces de pics de l'Inde, par
lesquels 2 nature semble a voir voulu passer graduellement
des pics à quatre doigts aux espèces tridactyles; deux de
celles-ci ont un doigt postérieur excessivement court,
armé d’une t-es-petite ongle ; le troisième n'a qu’un moi-
gnon, et le quatrième qu’une très-petite ongle au lieu de
doigt. I ne faudra maintenant à ces novateurs rien moins
de trois genres nouveaux pour classer rigoureusement ces
quatre espèces, dont deux sont depuis long-temps connues
et figurées, mais avec quatre doigts.
PIC NOTR.
PICUS MARTIUS. (LiN\.)
Tout le plumage d’un noir profond, à Pexcep-
üon que, chez le male, toute la partie supérieure
de la tête est d’un rouge vif; la émelle, au con-
traire, n'a qu'un petit espace de cette couleur sur
l’occiput. Les rès-vieux males ont le ventre et
l'abdomen teints de roussâtre ; une partie du tarse
garni de plumes; iris d’un blanc jaunâtre; le cercle
nu qui entoure Poil , ainsi que les pieds noirs ; bec
d'un blane bleuatre , noir à la pointe. Longueur,
16 à 17 pouces.
Les jeunes males, ont les parties supérieures de
la tète marquées de taches rouges et noirâtres ; iris
d’un cendré blanchâire. À mesure que le male vieil-
ht, le rouge de la tête devient plus vif.
Varie accidentellement, le plumage tapire de
D'ORNITHOLOGIE. 391
blanc; rarement le haut de la tête d’un rouge
orange.
Prcus marrius. Gmel. Syst. 1. p. 424. sp. 1. — Lath.
Ind. v. 1. p. 224. Sp. 1.— Le Pic-xom. Buff. Oùs. v. 7.
p. 41. f. 2. — Id. pt. ent. 596. le vieux mâle. — Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. 4. — Great 8LACKk wooprecxer. Lath.
Syn. v. 2. p. 552. —1d. supp. v. 1. p. 104. — Alb. Oùs.
v. 2. t. 27. le vieux mâle. — Scnwarrzsrecur. Bechst.
Naturg. Deut. v. 2. p. 994. — Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1.p. 1157. — Id. Vôg. Deut. v. 1. 1. Heft. G. le vieux
mâle. — Frisch. € 54. mâle et tête de la fermette. —
Naum. #. 25. f. 49. le mâle. — Swarre specutr. Sepp,
Nedert. Vog. v. 4. t. p. 585. mâle et femelle. — Precaio
corvo. Stor. deg. uce. v. 2. pl. 152. jeunc mâle.
Habite : le nord de l’Europe jusqu’en Sibérie; moins
abondant dans les grandes forêts en montagnes de l’Alle-
magne et de la France : jamais en Hollande.
Nourriture : larves perforeuses , abeilles , guèpes ,
fourmis et chenitles; dans des temps de disette, noix, se-
mences et baies,
Propagation : niche dans les trous qu'ils pratiquent
comme dans les creux naturels des arbres; pond trois
œufs, d’un blanc lustré.
PIC VERT.
PICUS VIRIDIS. (Linx.)
Sommet de la tête, occiput et moustaches d'un
rouge brillant ; face noire ; parties supérieures d’un
beau vert; croupion teint de jaunâtre; parties in-
férieures d’un cendré verdâtre; rémiges régulière-
ment marquées de blanchätre sur leurs barbes exté-
rieures ; queue nuançée de brun et rayée transver-
ñ92 MANUEL
salement; articulation du genou garni de plumes ;
bec noirâtre, base de la RL dibulé inférieure } jau-
nâtre; iris blanc; pieds d’un brun verdâtre. Lon-
sueur, 12 pouces 6 lignes. Le male.
La femelle, a moins de rouge sur la tête et
moins de noir à l’entour des veux; les moustaches
sont noires.
Les jeunes, au sortir du nid, ont un peu de
rouge sur la tête; le reste est d’un cendre jau-
nätre ; toutes les couleurs vertes sont plus päles et
marquées sur le dos de taches cendrées; quelques
taches noires et blanchâtres forment les mous-
taches; le reste des parties inférieures est d'un
blanc verdâtre avec des bandes transversales bru-
nes; iris d’un cendré noirâtre.
Varie accidentellement, d’un blanc pur et la
tête jaunâtre; le plumage blanchâtre avec les cou-
leurs ordinaires faiblement prononcées ; souvent
plus ou moins tapiré de blanc.
Picus virinis. Gmel. Syst. 1. p. 4353. sp. 12. —- Lath.
Ind. v. 1. p. 234. sp. 27. — Le Pic-verr. Buff. Os. v. 7.
p. 25. t. 1. — Id. pl. ent. 571. figure mal cotorée; et
pt. 859. le vieux mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 6.
_
— GREED WoopPrecker. Laih. Syn. v. 2. p. 577. — Iu.
supp. V. 1. p. 110. — Penn. Brit. Zoo. t. E ps 78. —
GrünspecarT. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1007. —
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 118. —Frisch. €. 55. {e mâle
de l’année , et la téte de la femelle jeune âge. —
Naum. €. 26. f. 50. le mâle. — GrosxsrEcar. Sepp. ,
Nedert. Vog. v._4. t. p. 555. le vieux mâle , et la
variété blanche. — Picomo vrrve. Stor. deg. ucc. v. 2.
pl. 165. le vieux mûte.
D'ORNITHOLOGIE. ” 393
Habite : les forêts, les bois et les parcs sur toute l'é-
tendue de l’Europe; peu abondant en Hollande.
Nourriture : fourmis, chenilles, larves perforeuses ;
abeilles et rarement des noix.
Propagation : niche dans les trous d'arbres; pond de
cinq jusqu’à huit œufs, blancs.
PIC-CENDRÉ.
PICUS CANUS. (GMeL.)
Le front d’un rouge cramoisi; trait entre l'œil
et le bec noir; deux bandes noires très-étroites se
prolongent sur les côtés du cou et forment des
moustaches ; sur le sommet de la tête sont quel-
ques taches noires longitudinales; occiput , joues
et cou d’un cendré clair; dos d’un vert clair ; crou-
pion jaunâtre; ailes d’un vert olivätre; des taches
blanches sur les barbes extérieures des rémiges ;
parties inférieures cendrées avec une légère nuance
de vert; seulement les deux pennes du milieu de
la queue rayées transversalement , les autres d'un
brun uniforme; articulation du genou emplumeé ;
bec couleur de corne, iris d’un rouge clair. Lon-
eueur, 11 pouces 8 ou 9 lignes. Le male.
La fémelle , totalement dépourvue de rouge au
front ; les traits noirs qui vont du bec aux yeux,
et ceux des moustaches sont moins apparens; sur
le front sont quelques petites taches noires; tout
le reste est cendré, ainsi que les parties infé-
rieures; dos et ailes d’un cendré olivâtre.
Les jeunes mâles, se distinguent même avant
Le
394 MANUEL
leur sortie du nid des femelles, par le rouge du
front et par les bandes noires ; la jeune femelle,
à cet âge, n'a point le noir des moustaches visible ;
le bord extérieur de l'iris d’un gris blanchätre, le
reste rougeatre.
Remarque. On à toujours confondu cette espèce avec le
Pic-vert. — Cette remarque, faite dans la première édi-
üon, parce que dans le plus grand nombre des cabinets
on voit ce Pic sous l'indication de Pèc-vert variété, m’a
attiré, de la part de M. Vieillot, une de ses élégantes
phrases dont il est si prodigue lorsqu'il voit une chance
pour me critiquer. Où Temminck a-t-il vu qu’on a
toujours confondu cette espèce avec le Pic-vert? c’est
encore une des assertions déplacées de cet Hollandais.
S'il n’est pas encore bien prouvé que M. Vieillot est le
premier des naturalistes, on ne peut lui refuser la palme
comme homme de lettres; on chercherait en vain des
phrases aussi élégantes et aussi correctes.
Picus viripis NoRVEGICUS. Briss. Orn. v. 4. p. 18. sp. 4.
— Picus canus. Gmel. Syst. 1. p. 454. sp. 45. — Picus
NORVEGICUS. Lath. Znd. v. 1. p. 256. sp. 53. —Picus virini-
caxus. Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 120.— Picus caxicers.
— Nilss. Orn. Suec. v. 1. p. 105. sp. 50. — GREY-HEADED
GREEN WOODPEKCER. Lath. Syn. vw. 2. p. 583. — Penn.
Arct. Zool. v. 2. n°. 277. — Edw. Glan. t. 65. Le jeune
mâle. Der GRAuKOPFIGE spEcaT. Bechst. Naturg. Deut.
v. 2. p. 1017. — Naum. Vôg. t. 26. f. 1. (représentation
exacte de la femelle, donnée comme la femelle du Pic-
vert). — Noonpscne spEecur. Sepp. Nedert. Vog. vd. 4. t.
p. 589. la femelle. — Piccnio vERDE D1 NORVEGIA. 1/07.
degl. ucc. v. 2. pl. 177. la femelle. — GRUNGRAUE SPECaT.
Meyer, Vôg. Deut. v. 2. Heft. 22. fiqures exactes du
mâle et de La femelle. — Naum. de og. Nachir. t. 55.
f. 68. le mâle.
D’ORNITHOLOGIE. 395
Habite : plus particulièrement le nord de l'Europe, de
l'Asie et de l'Amérique; abondant en Norwége, en Russie
et en Allemagne; plus rare en France et en Suisse; jamais
en Hollande.
Nourriture : comme la précédente.
Propagation : niche dans les trous des arbres ; pond
quatre ou six œufs, blancs.
PIC ÉPEICHE.
PICUS MAJOR. (L1xx.)
Sur le front une bande transversale blanchtre,
sommet de la tête noir; un espace rouge sur l'oc-
ciput; une large bande noire part de l'angle du bec,
entoure les tempes, et vient se joindre d'une part
sur la nuque, tandis que de l'autre elle s'avance
en s’élargissant jusque sur la poitrine; dos et ailes
d’un noir profond ; tempes , une tache sur la partie
latérale du cou; scapulaires, moyennes couvertures
et parties inférieures d’un blanc pur; des taches
blanches sur les deux barbes des pennes alaires;
abdomen et couvertures de la queue cramoisi;
pennes latérales de celle-ci terminées de blanc
avec quelques taches noires; les quatre du milieu
noires ; iris rouge. Longueur, 9 pouces. Le male.
La femelle, n’a point de rouge cramoisi sur l'oc-
ciput.
Les jeunes avant la mue, ont le front gris; tout
le sommet de la tête d’un rouge mat; occiput noir;
le noir du plumage teint de brun; le blanc des
parties inférieures terne et parsemé de petits points
noirâtres.
390 MANUEL
Remarque. La couleur rouge du sommet de latête, dans
des jeunes, disparaît après la première mue pour faire
place à la couleur noire ; et l’occiput, qui est noir dans {es
jeunes, devient rouge chez les mâles adultes. Cette par-
üicularité, dans le changement de livrée sert encore à dis-
tinguer infailliblement {es jeunes de cette espèce, de ceux
des espèces suivantes.
Picus Mason. Gmel. Syst. 1. p. 456. sp. 15.—Lath. Ind.
V. 1. p. 295. sp. 13.— LE Pic vaRIÉ ou ÉPEICHE. Buff. Ois.
v. 5. p. 57. — Id. pl. ent. 196 et 595. mâle et femelle.
— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 10. — GREATER SPOTTED
wooppECKkEr. Lath. Syn. v. 2. p. 564. — Penn. Brit.
Zool. p. 59. t. E. le mâle. — Der sunr-srecur. Bechst.
Naturg. Deut. v. 2. p. 1022. — Meyer, Tasschenb. v. 1.
p. 191. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. mâte et femelle. —
Frisch. £. 56. mâle. — Naum. Vôg. t. 27. f. 52 et 53.
mâle et femelle. — Piccnro vario maccione. Stor. deg.
ucc. v. 2. pl. 167 et 168. deux môäles. — BonTe sPECAT.
Sepp. Nederl. Fog. v. 1. t. p. 41. le mâle et les jeunes.
Haæbite : les bois et les parcs, souvent les buissons et les
vergers ; assez commun, jusqu’en Hollande.
Nourriture : hannetons , abeilles, sauterelles , fourmis,
larves perforeuses et autres; souvent des semences et des
noix de différentes espèces.
Prepagation : niche dans les trous naturels des arbres;
pond de quatre jusqu’à six œufs blancs.
PIC LEUCONOTE.
PICUS LEUCONOTUS. (B&cusr.)
Bande du front d’un blanc jaunâtre; haut de la
iête et occiput d’un rouge vif; joues, côtés et de-
vant du cou, poitrine, milieu du ventre, dos et
croupion d'un blanc pur; une bande déliée part de
| D'ORNITHOLOGIE. 30%
l'angle du bec, entoure les tempes et vient se join-
dre d’une part sur la nuque, tandis que de l’autre
elle s'avance en s’élargissant sur les côtés de Ja
poitrine ; de larges bandes blanches sur les couver-
tures des ailes ; une multitude de grandes taches
blanches sur les pennes; flancs roses avec des
taches noires longitudinales; abdomen et couver-
tures inférieures de la queue cramoisis; pennes la-
térales de celle-ci blanches avec quelques taches
noires; les deux du milieu noires, 1ris orange.
Longueur, 10 pouces 8 lignes.
La femelle, n'a point de rouge cramoisi sur le
haut de la tête et sur l'occiput; ces parties sont
noires.
Picus reucoxorus. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1034.
4. 25. f. 1 et 2. mâle et femelle.— Meyer, Vôg: Liv-und.
Esthl. p.6o. sp. 4. —Beseke. n°. G1.— Picus LEucoNoTts.
Bechst. Orn. Tasschenb. p. 66, ct la mauvaise figure
de La femelle. — Picomio varto Massimo. Stor. degli uec.
ü. 2. pl. 169. de vieux mâle. —WE1sSRÜCKIGER SPECHTELS-
Ter. sPECHT. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 125. — Id.
Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 11. mâle et femelle. — Naum.
Vüg. Nacht. t. 55. f. 69. figure très-exacte du vieux
mâle.
Remarque. Ce pic, souvent confondu avec le précédent,
forme une espèce distincte dont les caractères sont inva-
riables.
Habite : dans le nord, d’où ils émigrent accidentelle-
ment dans les provinces septentrionales de l'Allemagne, où
il ne se montre qu’en hiver; assez abondant en Silésie , en
Curlande et en Livonie ; demeure dans les bois de haute
fataie , mais jamais dans les forêts noires ; vit assez près des
habitations rustiques.
Nourriture : fourmis , abeilles, hannetons , et particu-
lièrement des punaises de bois.
Propagation : niche dans le nord, le plus souvent dans
L 2, LH} A 1g * ï
les trous naturels d'arbres pouris; pond quatre ou cinq
œufs, d’un blanc lustré.
PIC MAR.
PICUS MEDIUS. (Linx.)
Bec court, comprimé et pointu; plumes coro-
nales et occipitales rouges, effilées et allongées.
Bande du front cendrée; sommet de la tête et
occiput à plumes allongées, d’un rouge cramoisi;
joues, cou et poitrine blanchätres ; une bande
brune, comme effacée, part de l'angle du bec;
cette bande devient noire au-dessous des yeux, et :
se dirige sur les parties latérales de la poitrine;
dos et ailes d’un noir profond ; moyennes couver-
tures, scapulaires et les taches sur les deux barbes
des pennes alaires blancs ; flancs roses avec des
taches longitudinales ; abdomen et couvertures in-
férieures de la queue cramoisis; pennes latérales de
celle-ci terminées de blanc avec des raies noires,
les quatre du milieu noires; iris brun, mais entouré
d’un cercle blanchätre. Longueur, 8 pouces 2 ou
3 lignes. Le vieux male.
La femelle , un peu moins grande, a le rouge du
sommet de la tête et de l’occiput moins vif, et les
plumes de cette partie sont moins allongées; la
bande brune de l'angle du bec semble plus effacée
et est moins apparente.
D'ORNITHOLOGIF. 599
Les jeunes, avant leur première mue, ont seu-
lement un très-petit espace d’un rouge brun sur le
haut de la tête; le blanc du plumage comme terni
et parsemé sur les flancs d’un grand nombre de
taches longitudinales; couvertures inférieures de la
queue d’un rose clair.
Remarque. Je me flatte que les courtes descriptions de
ces trois pics serviront à bien distinguer ces espèces voi-
sines; elles forment trois espèces distinctes, que les natu-
ralistes ont souvent confondues. |
Picus menius. Gmel. Syst. 1. p. 456. Sp. 18. — Lai.
Ind. v. 1. p. 229. sp. 14. — Le Pic vARIÉ À TÊTE ROUGE.
Buf. pl. ent. G11. le mâle — MinDLe SPOYTED WOODPECKER.
Lath. Syn. v. 2. p. 565. — Id. supp. v. 1. p. 107. —
Waspunr srecur. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1029. —
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 122. — Naum. Wôg. Nachtr.
t. 4. f. 7. — DE MiIDDELSLAG BONT sPECHT. Sepp. Nedert.
Vog. v. 4. t. p. 545. le mâle. — Piccnio vaRIO sarto.
Stor. deg. ucc. v. 2. pl. 166. Le mâle.
Habite : la lisière des bois, les parcs et les jardins; plus
abondant dans le midi que dans le nord; très-rare et acci-
dentellement en Hollande.
Nourriture : le plus souvent des fourmis et autres in-
sectes, qu’il prend dans les fentes de l'écorce des arbres ;
au besoin des noisettes , des noix de hêtre et des semences.
Propagation : niche dans les trous naturels des arbres;
pond trois ou quatre œufs d’un blanc lustré.
PIC ÉPEICHETTE.
PICUS MINOR. (Linx.)
Tout le front, région des yeux, côtés du con et
parties inférieures d’un blanc terni; de fines raies
400 MANUEL
longitudinales sur la poitrine et sur les flancs ; som-
met de la tête rouge; occiput, nuque, haut du
dos et des ailes noirs; sur le reste des parties supé-
rieures des bandes noires et blanches; une bande
noire va de l’angle du bec sur les côtés du cou;
pennes latérales de la queue terminées de blanc et
rayées de noir ; iris rouge. Longueur, 5 pouces 6
lignes. Le pieux male.
La femelle, n’a point de rouge, le blanc du plu-
mage est nuancé de brun, et porte un plus grand
nénbre de taches et de raies noires que chez le
mâle : le noir des parties supérieures est aussi plus
terne. :
Varie accidentellement, d’un blanc pur, d’un
blanc jaunâtre avec le noir du plumage faiblement
prononcé; quelquefois tapiré de plumes blanches.
Picus mixor. Gmel. Syst. 1. p. 457. sp. 19. — Lath.
ME v. 1, p. 220. sp. 15. — LE PEnT ÉPrcme. Buff. Os.
. 7.p. G2. et Id. pt. ent. 598. f: 1 et 2. — Gérard. Tab.
élém. V. 2. p. 12. — LESSER SPOTTED WOODPECKER. Lath.
Syn. v. 2. p. 566. — Id. supp. v. 1. p. 107. — Penn.
Brüt. Zoo. p. 59. t. E. mûle. — Grassrecar. Bechst.
Naturg. Deut. v. 2. p. 1039. —Meyer, Tasschenb. v. 1.
p. 124. — Frisch. Vôg. t. 37. mâle et femelle. — Naum.
1. 27. f. 54et 55. — Piccnio saRTO MINORE. for. deg.
ucc. v. 2. p. 170. f. 1. lemäâle , et f. 2. variété blanche.
— KieinsrE BONTE sPECHT. Sepp. Nederl. Vog. v. 4: t.
p. 557. mâle et femelle.
Habite : les bois en montagnes et les grandes forêts de
sapins et de pins; quelquefois l’hiver dans les vergers; vit
en grand nombre dans le nord; plus rare dans le midi; se
D'ORNITHOLOGIE. 4oi
trouve en Suisse, en France, sur les Vosges et en Alle-
magne; très-rarement en Hollande.
Nourriture : toutes sortes d’insectes et leurs larves,
qu’il saisit dans les fentes de l’écorce des arbres.
Propagation : niche dans les trous naturels des arbres;
pond quatre ou cinq œufs d’un blanc verdâtre,
Remarque. La nature semble avoir voulu passer des
Pics à quatre doigts aux Pics à trois doigts, en obser-
vant une certaine gradation ; il existe, dans les climats
étrangers de l’ancien continent, des pics qui ont l’un des
doigts postérieurs trèés-court; une espèce nouvelle de
l'Inde a ce doigt si court, que longle s’apercoit à peine;
un quatrième n’a de visible qu’un petit ongle : il netétn-
vient par conséquent, en aucune manière , de formér un
genre distinct pour ces Pics à trois doigts, comme cer-
tains meéthodistes le veulent.
PIC TRIDACTYLE ou PICOIDE.
PICUS TRIDACTYLUS. (Liw«.)
Front varié de noir et de blanc; sommet de la
tête d’un jaune d'or; occiput et joues d’un noir lus-
tré; une moustache noire qui se prolonge sur la
poitrine ; une étroite raie blanche derrière les yeux
et une plus large au-dessous; devant du cou et
poitrine d’un blanc pur; haut du dos, côtés de la
poitrine , flancs et abdomen rayés de noir et de
blanc; ailes d’un noir terne, seulement quelques
petites taches blanches sur les pennes ; une partie
du haut du tarse couvert de plumes; mandibule
supérieure du bec brune, inférieure blanchâtre jus-
qu'à la pointe; iris bleu. Longueur, 9 pouces. Le
male.
Partie J°. 26
400 MANUEL
La femelle, à le sommet de la tête d’un blane
lustré ou argentin, varié de fines raies noires. Le
vieux mâle, a le jaune de la tête plus vif; il a plus
de blanc sur les parties inférieures, mais ce blanc
toujours rayé transversalement de noir.
Picus raipacryLus. Gmel. S'ysé. 1. p. 439. sp. 21.—Lath.
Ind. v. 1. p. 245. sp. 56. — Picus mirsurus. Vieill. Os.
d’'Am. sept. v. 2. p. 68. pl. 124. le très-vieux mâle.—
NORTHER THREE-TOAD WOODPECKER. Edw. Glan. t. 114. le
fmâle.— Lath. Syn. v. 2. p. Goo.— Id. supp. v. 1. p. 112.
Drerzenicer sPEcHT. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. 1044.
—Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 125.—Naum. F6g. Nacht.
t. 41. f. 81. figure très -exacte. — PiGCHIO A TRE - DITA.
Stor. deg. uce. v. 2. pl. 180.
Remarque. L’Épeiche, ou Pic varié ondé de Buffon,
v. 7. p. 78, est une description qu’on doit exclure de la
liste des synonymes du pic de cet article ; sa pt. ent. n°.
555 , représente un pic à quatre doigts, et ne doit également
point faire nombre des citations.
Les individus rapportés de l’Amérique septentrionale,
sont un peu plus forts de taille, et les couleurs sont plus
vives.
Habite : les vastes forêts en montagnes du nord de l’Eu-
rope, de l’Asie et del’Amérique ; très-abondant en Sibérie ;
assez commun sur les Alpes de la Suisse ; rare en France et
en Allemagne, où il ne passe qu’accidentellement ; jamais
en Hollande.
Nourriture : larves de différentes espèces de charancons
et des insectes ; aussi les baies de laubépine.
Propagation : niche dans le nord et en Suisse dans les
trous naturels des arbres ; pond quatre ou cinq œufs d’un
blanc lustré.
L1%1:4)11115:%125435 1h:
D’ORNITHOLOGIE. 405
GENRE TRENTE ET UNIÈME.
TORCOL.— YUNX. (Laixx.)
Bec court, droit, en cône déprimé, effilé vers la
pointe ;arête arrondie; mandibules sans échancrures.
Narines basales, percées dans les bords concaves
de larête, nues, en partie fermées par une mem-
brane. Preps, deux doigts devant soudés à leur
origine, deux derrière divisés. AtLEs médiocres,
la 1re, rémige un peu moins longue que la 2€., qui
est la plus longue.
Ces oiseaux n’ont point, comme les pics, l'habitude de
grimper en s’élevant contre les arbres; le peu de fermeté
des pennes de Ja queue rend ce mouvement d’ascension
impossible ; ils se contentent de se cramponner aux troncs
des arbres pour saisir entre les fentes de l’écorce les fourmis
et d’autres insectes dont ils se nourrissent; leur langue peut
s'allonger comme chez les pics; on les voit le plus souvent
à terre, grimpant sur les dômes des nids de fourmis. M. Cu-
vier dit que le nom de notre torcol d'Europe vient de la
singulière habitude qu'’ila, quand onle surprend, de tordre
son cou et sa tête en différens sens. La mue n’a lieu qu’une
fois ; les sexes et les jeunes se ressemblent au point qu'il
est difficile de les distinguer.
TORCOL ORDINAIRE.
YUNX TORQUILLA, (L1n«.)
Le fond du plumage des parties supérieures d’un
cendre roux, tache irrégulièrement de brun et de
noir; une large bande brune s'étend depuis locci-
bof MANUEL
put jusque sur le haut du dos; sur les barbes exté-
rieures des pennes alaires sont des taches rousses,
carrées ; pennes de la queue rayées de zigzags noirs;
gorge et devant du cou roussâtres avec de petites
raies transversales ; les autres parties inférieures
blanchâtres, parsemées de taches triangulaires; bec
et pieds d’un brun olivâtre; iris d’un brun jaunâtre.
Longueur, 6 pouces 6 lignes.
La femelle, a les teintes plus faibles; la bande
du milieu de la nuque et celle du dos sont moins
longues.
Varie, d'un blanc pur ou d’un blanc jaunâtre.
Yuxx Tonquicza. Gmel. Syst. 1. p. 425. — Lath. Ind.
vw. 1. p. 225. — Le Torcor. Buff. Oùs. v. 7. p. 84. t. 5. —
Id. pt. ent. 698. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 14. —
Wavnecx. Lath. Syn. v. 2. p. 548. — Die WENDEHALS.
Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1048.—Neyer, Tasschenb.
w. 1. p. 127. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 9. — Frisch.
t. 38.— Naum. t. 28. f. 56. — Torcicozco. S£or. deg. ucc.
v. 2. pl. 186. figure mat colorée. — Draaïnais. Sepp.
Nedert. Vog. v. 4. t. p. 543.
Habite : dans le nord, mais rarement plus avant que la
Suède ; se trouve aussi dans le midi et dans les provinces
du centre de l'Europe; très-rare en Hollande; vit dans les
bois en montagnes, et souvent dans les plaines.
Nourriture : fourmis et larves d'insectes.
Propagation : niche dans les trous naturels des arbres ;
pond de cinq jusqu’à dix œufs d’un blanc d'ivoire.
D'ORNITHOLOGTIE. 40
— LAS MAMA AUS VAS HAE LUS LAS AAIAUE SAS LAS LUE LAS SAR ARS DURS REA LASAARENRALARLAAR LASALAGAS
ORDRE SIXIÉÈME.
ANISODACTYLES. — ANISO-
PCT VIE
Bec plus ou moins arqué, souvent droit,
toujours subulé, effilé et grêle , moins large
que le front. Prens, trois doigts devant et
un derrière ; l'extérieur soudé à sa base au
doigt du milieu, le postérieur le plus sou-
5 1 |
vent long; tous pourvus d'ongles assez longs
et courbés.
Tous les genres d'oiseaux tant indigènes qu’exotiques,
que j'ai cru devoir réunir dans cet ordre, participent plus
ou moins des habitudes et des mœurs des Zigodactyles
grimpeurs ; comme eux, la plupart escaladent les troncs et
les branches des arbres ou les pans verticaux des rochers ,
ou bien ils se cramponnent fortement à ceux-ci; presque
tous sont insectivores et se nourrissent , quoique avec
d’autres moyens, à la manière des Pics ; leur langue, ter-
minée en dard ou bien en pinceau à nombreux filamens*,
est plus ou moins extensible, et leur sert à prendre les in-
sectes entre les fentes des arbres et des rochers; celle de
"quelques genres exotiques , qui l’ont également allongée,
* Comme presque toutes les espèces d'oiseaux à langue er
brosse qui vivent dans les climats de l'Austral-Asie,
406 MANUEL
mais bifide et en tuyau, est propre à pomper le nectar des
fleurs *, ou à saisir de petits animalcules imperceptibles qui
y restent collés ; et dont ils composent leur nourriture prin-
cipale **.
Remarque. Celle que je fis pour Fordre Zigodactyte,
est également applicable pour celui-ci.
GENRE TRENTE-DEUXIÉÈME.
SITELLE.—S/TTAÀ. (Linn.)
Bec droit , médiocre, déprimé, cylindrique, co-
nique, tranchant à la pointe. NariNEs basales, ar-
rondies , recouvertes à claire-voie par des poils di-
rigés en avant. Preps, trois doigts devant dont
l'extérieur soudé à sa base au doigt du milieu; le
doigt de derrière très-long , avec un ongle long et
courbe. QUEUE composée de 12 pennes, carrées ou
légèrement étagées, à baguettes faibles. AILEs mé-
diocres, la ire. rémige très-courte, la 2€. moins
longue que les 3e. et 4°., qui sont les plus longues.
Ts s’attachent aux arbres, grimpent en montant comme
en descendant le long des troncs des arbres , en quoi ils
différent des Pics, qui ne grimpent qu’en montant. Ces oi-
seaux se nourrissent d'insectes et de leurs larves; ils ni-
chent dans les trous naturels des arbres. Leur manière de
* Comme les oiseaux qui composent le genre souimanga
{ Wectarinia ).
* Comme les deux divisions qui forment le genre oiseaux-
mouches { Trockilus).
D'ORNITHOLOGIE. 407
vivre a des rapports avec celle des Mésanges. Leur mue
n’a lieu qu’une fois l’année; les sexes offrent des disparités
_très-peu marquées; et les jeunes, jusqu’à leur première
mue , diffèrent également très-peu des vieux.
SITELLE TORCHEPOT.
SITTA EUROPE A. (L1xn«\.)
Toutes les parties supérieures d’un cendrée bleuà-
tre; gorge blanche; une bande noire, partant de
l'angle du bec, passe sur l'œil et se dirige sur lo-
nifice auditif; devant du cou, poitrine et ventre
d’un roux jaunätre ; flancs et cuisses d’un roux
marron; pennes latérales de la queue noires; les
quatre extérieures ont une tache blanche vers le
bout , et sont terminées de cendre; les deux du
milieu sont entièrement de cette couleur; bec d’un
cendre bleuätre; pieds gris ; iris noisette. Longueur,
5 pouces 6 lignes.
La femelle, est plus petite de taille; elle à en
général les couleurs moins pures ; la bande noire
est moins distincte.
SiTTA EUROPEA. Gmel. Syst. 1. p. 440. — Lath. Ind.
V. 1. p. 261. sp. 1. — Sirra cæsra. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 138. — Ea Sirerze ou rorcagpor. Buf.
Oùs. v. 5. p. 460. t. 20. — Id. pl. ent. G23. f. 1. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 560 et 363. n°. 1 et 2. —
Nornatm. Laith. Syn. v. 2. p. 648. — Kirwrr. Bechst.
Naturg. Deut. v. 2. p. 1061. — Frisch. Fôg. t. 39. —
Naum. £. 28. f. 57. lemdäle. — Piccuio cricro. Stor. deg.
uCC. V. 2. pl. 193.
Remarque. La prétendue petite Sitelle d'Europe des
408 MANUEL
auteurs n’est point une espèce distincte ; c’est un jeune de
année ou bien un individu dont la taille est plus petite. La
Sitelle à tête noire est une espèce distincte, propre à PA-
mérique septentrionale.
Habile : jusque fort avant dans le nord et dans le midi;
assez abondant au centre de Europe ; sédentaire dans tous
les climats; vit dans les bois en futaie, dans les buissons,
et l’hiver dans les jardins.
Nourriture : insectes et leurs larves, souvent des noix
de hêtres et des noisettes.
Propagation : niche dans les trous naturels des arbres;
pond cinq ou sepi œufs grisâtres, marqués de petites taches
rouges.
L21%22010%44:4544111522
GENRE TRENTE-TROISIÈME.
GRIMPER EAU. — CERTHIA.
JRAAIS
Bec long où de moyenne longueur, plus ou
moins arqué, triangulaire, comprimé, effilé. Na-
rINEs basales, nues, percées horizontalement, à
moitié fermées par une membrane voütée. Preps,
trois doigts devant, l’extérieur soudé à sa base au
doigt du milieu; un doigt derrière. ONGLES très-
courbés, celui de derrière le plus long. QuEuE éta-
gée, à baguettes raides et piquantes. AILES me-
diocres, la 17e. rémige courte, les 2°. et 3e. étagees,
moins longues que la 4e., qui est la plus longue.
Ces oiseaux, dont une seule espèce vit en Europe, grim-
pent conire les arbres à la manière des Pics , en s’ap-
D'ORNITHOLOGIE. 499
puyant sur les pennes fortes et élastiques de leur queue.
Ils nichent dans les fentes et dans les trous naturels des
arbres; leur nourriture consiste en petits insectes et en se-
mences : leur mue est simple et ordinaire; les sexes dif-
fèrent très-peu dans les couleurs du plumage, et les jeunes
se distinguent moins encore par leur livrée. M. Brebhm,
Saxon, veut avoir trouvé en Europe une seconde espèce
de grimpereau qu’il désigne sous le nom de Certhia bra-
chidactyla, mais elle n’existe point comme telle; j'en ai
recu deux individus; et, nonobstant les comparaisons les
plus minutieuses avec le grimpereau ordinaire, il ne m'a
pas été possible de trouver à ces individus, énvoyes par
M. Brehm, aucun caractère bien marqué : j'ai bien vu que
notre grimpereau varie comme tant d’autres oiseaux, dans
les formes et dans les dimensions du bec et des pieds; inais
ce sont des variétés accidentelles qui dépendent de causes
locales.
Remarque. Le genre Certhia ne comprend que deux ou
trois espèces étrangères, conformées comme notre Grim-
pereau ; toutes les autres , classées par Gmelin et par La-
tham dans ce genre, n’y sont point à leur place. Tels sont
les Souimangas(Nectarinia, Ilig.), où viennentse joindre
certains Héorotaires à langue en trompe; d’autres Héoro-
taires, à bec en faucille et à langue courte, forment un genre
bien caractérisé ; encore d’autres Héorotaires, avec quelques
espèces des genres Merops, Turdus, Certhia et Gra-
cula de Latham, indiquées en partie dans la 1°. édition,
page 251, viennent se réunir en deux sections dans le genre
Melliphaga de Lewin, ou Philedon de Cuvier: ce genre,
très-nombreux en espèces nouvelles, est composé d'oiseaux
à langue en brosse ou en pinceau, qui toutes ont l’Austral-
Asie pour patrie. Tout le genre Cæreba de Brisson, ou les
Guit-quits de Buffon, se trouve encore confondu dans
le genre Certhia, parmi lequel on voit aussi figurer le
genre suivant.
AT MANUEL
LE GRIMPERE AU.
CERTHIA FAMILIARIS. (Lrnwx.)
Parties supérieures marquées de blanc, de roux
et de noirâtre; ces couleurs sont disposées par traits
allongés; croupion roux; au-dessus des yeux une
bande blanchätre ; gorge , poitrine et ventre blancs;
abdomen d’un blanc roussâtre ; pennes des ailes
d’un brun foncé, terminées par une tache d’un
jaune blanchätre ; une bande jaune roussätre oc-
cupe le milieu des pennes alaires, à commencer de
la 4e. ; les pennes de la queue d’un cendré rous-
sâtre , terminées en piquans ; mandibule supé-
rieure brune, inférieure jaunâtre; pieds gris; 1ris
noisette. Longueur, à pouces, 3, 4 ou à lignes.
La femelle, est moins grande; elle na pont
de jaunâtre sur les parties supérieures ; la bande
du milieu des pennes alaires est blanche ; les par-
es imférieures sont d’un blanc moins pur.
Les jeunes, ont le bec moins arque , même pres-
que droit.
Cerraia Famiriaris. Gmel. Syst. 1. p. 469. sp. 1. —
Lath. Ind. v. 1. 280. — Le GrimPerEau. Buff. Oùs. v. 5.
p. 581. t. 21. f. 1. — Id. pl. ent. 681. f. 1. — Gérard.
Tab. élém. v. 1. p. 565.— Commox creerer. Lath. Syn.
v. 2. p. 701.— Id. Supp. v. 1. p. 126. — GEMEINE BAUM-
raurer. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1085. — Meyer,
Tasschenb. v. 1. p. 150. — Frisch. Vôg. t. 39. f: 1 et 2.
— Naum. £. 28. f. 58. le mâle. — Piccuio PassErIxO. S40r.
deg. ucc. v. 2. pl. 195.
D'ORNITHOLOGIE. Ai
Habite : les différentes parties de l’Europe , de passage
dans quelques-unes ; l’hiver très-commun en Hollande,
rare en Sibérie; vit dans les bois, les parcs et les jardins,
Nourriture : de petits insectes, qu'il saisit entre l’écorce
des arbres, des larves et des cocons; particulièrement la
punaise des pins.
Propagation : niche dans les fentes et dans les trous des
arbres; pond de six jusqu’à neuf œufs, d’un blanc pur par-
semé de nombreuses taches claires et foncées d’un brun
roussâtre.
BAR RATAATBERBLLTEGIRLAR
GENRE TRENTE-QUATRIÈME.
TICHODROME.— TICHODROMNA.
Frene.)
Bec très-long, faiblement arqué, grêle, cylin-
drique , base angulaire, pointe déprimée. NaRINES
basales, nues, percées horizontalement, à moitié
fermées par une membrane voütée. PIEDS, trois
doigts devant, l’extérieur soudé à sa base au doigt
du milieu ; un doigt derrière portant un ongle très-
long. QuEuE arrondie, à baguettes faibles. AILES
amples, la 1re. rémige courte, les 2°. et 3e. éta-
gées , les 4e., be. et Ge. les plus longues.
Ce que le Grimpereau fait sur les arbres, le Tichodrome
le fait contre les pans verticaux des rochers, sur lesquels il
se cramponne fortement, sans cependant monter et des-
cendre en grimpant; il s’assujettit seulement le long des
fentes et des crevasses des rochers et des murailles de vieux
édifices isolés, quelquefois, mais plus rarement le long du
ironc des arbres. Il se nourrit d'insectes et de larves, et
412 MANUEL
niche dans les fentes des rochers. Il mue deux fois dans
l’année; les mâles seuls prennent au printemps du noir à
la gorge, et cet ornement disparaît le premier avant que
les autres plumes tombent; les femelles muent aussi deux
fois , mais les couleurs ne changent point, ce qui fait qu’on
ne peut distinguer les sexes, après le temps des noces et de
lincubation ; les jeunes se distinguent des vieux avant leur
première mue ; mais en hiver on ne voit plus de diffé-
rences. Le genre Tichodrome , dont on ne connaît jus-
qu'ici que la seule espèce européenne, a été confondu par
Linnée et par Latham dans le genre Certhia.
TICHODROME ÉCHELETTE.
TICHODROMA PHOCENICOPTER 4. (Mirur.)
Sommet de la tête d’un cendré foncé; nuque,
dos et scapulaires d’un cendré clair; gorge et de-
vant du cou d’un noir profond; parties inférieures
d'un cendré noirâtre; couvertures des ailes et par-
üe superieure des barbes extérieures des pennes
d’un rouge vif; extrémité des pennes alaires noire;
ces pennes ont deux grandes taches blanches, dis-
posées sur la barbe intérieure; queue noire , ter-
minée de blanc et de cendrée; bec, iris et pieds
noirs. Longueur, 6 pouces 6 lignes. Le mâle en
habit de noces, au printemps.
La femelle, a le sommet de la tête du même
cendré clair que le dos, la gorge et le devant du
cou d’un blanc très-légèrement teint de cendre; le
reste comme dans /e male.
Remarque. Cette espèce est sujette à une double mue.
C’est seulement pendant le court espace de temps que dure
la reproduction et l'éducation des jeunes, que l'on voit des
D’ORNITHOLOGIE. 413
mnäles qui ont la gorge ainsi que Le devant du cou d’un noir
profond et le haut de la tête d’un cendré foncé ; ils perdent
ces plumes dès le commencement de la mue d'automne; à
cette époque, comme aussi en hiver , {e mâle ne diffère
point de {a femelle”.
Cerrara murariA. Gmel. Syst. 1. p. 455. sp. 2. — Lath.
Ind. v. 1. p. 294. sp. 40. — Blumenb. 44h. Naturhist.
gegens. t. 76. — Le GRIMPEREAU DE MURAILLE. Buf. Oës.
v. 5. p. 487. t. 22. — Id. pt. ent. 572. f. 1 et 2. (mâle
au printemps, et femelle ou mâle en automne. }— Gérard.
Tab. élém. ©. 1. p. 567. — Le Vaill. Otis. de Parad. etc.
v. 3. pl. 20. de mâle en été, et pl. 21. La femelle ou te
mâle en hiver. — Wazr creerer. Lath. Syn. v. 2. p. 550.
— Id. supp. v. 1. p. 129. —Edw. Gt. &. 561. la femelle.
Mauer sauxLaurer. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1095.
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 151.—Piccn10 MuRAIOLO. Stor.
degt. ucc. v. 2. pl. 197. la femelle. —Naum. Fôg. Nachtr.
t. 41. f. S2. une figure peu exacte de la femelle ou du
mäûle en hiver. \
Habite : les contrées méridionales ; assez abondant sur
les Alpes suisses, en Espagne et en Italie; toujours sur les
rochers les plus élevés ; très-rare sur les montagnes d’une
hauteur moyenne ; jamais dans le nord.
Nourriture : insectes, leurs larves et leurs cocons,
mais particulièrement des araignées et leurs œufs.
Propagation : niche dans les fentes des rochers les plus
escarpés et dans les crevasses des masures situées à une
haute élévation.
VAE ACER Ai TU MS
* Ici M. Vieillot, qui peut-être n’a jamais observé l'espèce
en état de liberté, dit : Si l’on en croyait Temminck, etc. Voyez le
Dict. v. 26. p. 106. Je sollicite les naturalistes de ne pas me croire,
mais d'examiner la nature, M. Vieillot ne ferait aussi pas mal de
vérifier, par ses propres observations , si j'ai raison ou tort; sans
cela ses critiques feront peu d'effet.
ONE RE EE A
414 MANUEL
GENRE TRENTE-CINQUIÈME.
HUPPE.—UPUPA. (Lin.
Bec très-long, faiblement arqué, grêle, trian-
gulaire, comprimé. Narines basales, latérales,
ovoïdes, ouvertes, surmontées par les plumes du
front. Pres, trois doigts devant , l’extérieur soudé
à celui du milieu jusqu'à la première articulation ;
un doigt derrière. ONGLES courts et peu courbés,
celui de derrière presque droit. QUEUE carrée, com-
posée de 10 pennes. AiLEs médiocres, la 1re. ré-
mige de moyenne longueur, les 2°. et 3°. moins
longues que les 4e et 5e., qui sont les plus longues.
Ce que le Grimpereau et le Tichodrome font sur les
arbres et le long des murailles , la Huppe le fait à terre;
c’est en courant sur le niveau du terrain , dans les prés et
les autres lieux humides, que la Huppe déterre les larves
et les insectes qui s’y engendrent ; elle se pose plus rare-
ment sur les arbres, où cependant on la voit suspendue
aux branches, en se balançant pour saisir les insectes qui
s’attachent au-dessous des feuilles, et où le mâle se pose
ordinairement lorsqu'il fait entendre son chant langoureux.
La huppe niche de préférence dans les fentes et dans les
crevasses des rochers ou des masures ; quelquefois, et se-
lon la localité, dans les trous naturels des arbres; elle vit
solitaire. La mue n’a lieu qu’une fois l’année ; les sexes dif-
fèrent très-peu, et les jeunes de l’année ne se distinguent
que par le bec qu’ils ont plus droit et plus court, et par la
huppe qui est aussi moins touflue et moins longue.
Remarque. Dans le genre Upupa de Linnée et de La-
D'ORNITHOLOGIE. 15
tham se trouvent plusieurs oiseaux désignés vulgairemens
sous les noms de Promérops ou de Promérupe ; ceux-ci
forment un genre distinct que M. Cuvier propose de nom-
mer Epimachus ; outre ceux-ci, on voit encore réunis dans
le genre Upupa des oiseaux de mon genre Pastor, du
genre Vectarinia d'Illiger, et même un du genre Musci-
capa de Linnée. Le genre Huppe se borne jusqu'ici à deux
espèces distinctes, dont rune est nouvelle et propre à l’A-
frique. L’Upupa Capensis que des méthodistes laissent en-
core avec les Huppes, est un vrai Martin de mon genre
Pastor , dont il a les formes et toutle genre de vie.
LA HUPPE.
UPUPA EPOPS, (Lixnnx.)
Deux rangées de longues plumes forment sur la
tête une huppe arquée; ces plumes sont rousses,
terminées de noir ; tête, cou et poitrine d’un vineux
roussätre ; haut du dos gris vineux ; une large bande
transversale sur le dos ; les ailes et la queue noires;
les premières portent cinq bandes transversales d’un
blanc jaunâtre, et la seconde une bande blanche,
qui est très-large vers le milieu des pennes; vers
les trois quarts de la longueur des rémiges est une
large bande blanche ; abdomen blanc avec quel-
ques taches longitudinales sur les cuisses ; bec cou-
leur de chair à sa base et noir vers la pointe; pieds
et 1ris bruns, Longueur, à peu près 11 pouces. Le
vieux male.
La femelle, est moins grande; sa huppe est plus
courte , et les teintes du plumage sont moins pures.
Urura Epops. Gmel, Syst. 1. p. 466.— Lath. Znd. v. 1.
410 MANUEL
p. 277. —La Hurre. Buff. Oùs. v. 6. p. 439. £. 21. — Id.
pl. ent. 52.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p.553.— Le Vaill.
Ois. de Parad. et Promér. v.5. pl. 22. fiqure peu exacte.
Hoppor. Lath. Syn. v. 2. p. 687. Edw. Glan. t. 545. —
Penn. Brit. Zoo. 1. L. p. 83. — GEBANDERTER WIEDEHOPF.
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 114. — Frisch. V6g.
t. 45. —Naum. £&. 38. f. 85. — Urura ruBBOrA. S£or. deg.
uce. v. 2. pl. 205.
Les jeunes de l’année, ont au sortir du nid, le
bec court, presque droit, un peu cylindrique vers
la pointe; les plumes de la huppe courtes et sou-
vent terminées de noir, sans qu'il y ait du blanc
au-dessous de cette couleur; la bande blanche de
la queue plus rapprochée du croupion; le plu-
mage lavé de cendrée; les bandes des ailes moins
prononcées et plus jaunâtres; enfin, une plus
grande quantité de taches longitudinales sur le
ventre et sur les cuisses. La Huppe d'Afrique,
dont les auteurs font une espèce distincte; diffère
peu, dans l’état d’adulte, de celle d'Europe.
Upupa arriCaNA. Bechst. Kurtze ubers. der V 6g- Nacht.
— Lath. Ind. p. 152. Sp. 2. — La Hurre vagiété. Buff.
Oùs. v. 6. — Hurre D'Arrique. Vieill. Hist. des Promér.
p. 13. pl. 2. — De Horre. Sepp. Nedert. Vog. v: 2. t.
P. 120.
Remarque. Les individus que j’ai reçus à cap de Bonne-
Espérance, diffèrent peu de ceux tués en Europe; ceux
envoyés du Sénégal] ressemblent absolument aux individus
du midi de l'Afrique.
Habite : en Suède, en Allemagne , en Hollande et dans
les autres contrées du nord; plus abondant dans le midi
que vers le cercle arctique; de passage régulier et pério-
D'ORNITHOLOGIE. 419
dique; vit dans les bois et les buissons , qui sont situés
dans le voisinage des terres basses et humides.
Nourriture : scarabées, taupes-grillons, fourmis , frai
de grenouilles et divers insectes
Propagation : niche dans les trous des arbres , et plus
rarement dans les crevasses des rochers et des masures ;
pond quatre ou cinq œufs d’un gris blanchâtre , nuancé de
gris foncé. x 7:
Paaxie 1°. 27
418 MANUEL
AAA UE MARAIS LEUR A
114)
ORDRE SEPTIÉME.
ALCYONS.— ALCYONES.
Brc médiocre ou long, pointu, presque
quadrangulaire, faiblement arqué ou droit.
Preps à tarse très- court; trois doigts de-
vant, réunis; un doigt derrière.
Ce nouvel ordre d’oiseaux que je crois nécessaire d’é-
tablir, se rapproche beaucoup par ses caractères habituels
des genres qui composent l’ordre suivant ou les Chéli-
dons; comme eux, les A{cyons volent avec une grande cé-
lérité; leurs mouvemens sont prompts et brusques; ils
ne peuvent, par la forme de leurs pieds, nè marcher,
ni grimper ; ils saisissent leur nourriture en plein vol,
souvent à fleur d’eau; se posent rarement, et le moins
souvent à terre; ils nichent dans dés trous pratiqués en
terre le long des rives. La mue n’a lieu qu’une fois l’année;
le plumage des mâles ne diffère presque point de celui des
femelles ; les jeunes de l’année en diffèrent également très-
peu. (
PBAAMARAMAMAALER Less
GENRE TRENTE-SIXIÈME.
GUÉPIER.— MEROPS. (Lixx.)
Bec médiocre , tranchant, pointu , légèrement
courbé , arête élevée, sans échancrure. NariNes
D'ORNITHOLOGIE. AT
basales, latérales, ovoiïdes, ouvertes, cachées à
claire-voie par des poils dirigés en avant. Preps à
tarse court ; des trois doigts de devant, l'extérieur
soudé jusqu’à la seconde articulation au doigt du
milieu, et celui-ci avec l'intérieur jusqu’à la pre-
mière articulation; doigt de derrière large à sa
base. ONGLES, celui de derrière le plus petit.
ALES, la 17€, rémige presque nulle, la 2€, la plus
longue.
Remarque. Plusieurs espèces exotiques, à narines en-
tièrement nues, dont les ailes ont la 1°. rémige de moyenne
longueur, la 2°. moins longue que la 5°., qui est la plus
longue , forment une section dans ce genre.
Ces oiseaux vivent d’abeilles et de guêpes, qu'ils saisis-
sent au vol ; leur nid est construit dans des coteaux de
terre ou dans les bords escarpés des fleuves ; ils le creusent
obliquement jusqu’à une profondeur assez considérable, se
servent à cette fin des pieds et du bec; le fond du nid est
garni de mousse. Ces oiseaux, confinés dans les parties
chaudes de l’ancien continent , sont de passage périodique
dans quelques contrées du midi. Il est difficile de savoir
d'une manière positive, si la mue est double ou simple;
mais il est très-probable qu’elle est simple et ordinaire ;
les couleurs du plumage ne changent point. Les femelles
ont les mêmes distributions de couleurs que les mâles,
mais les teintes en sont plus faibles ; les jeunes ont aussi
des nuances moins vives que les vieux.
Remarque. Dans le genre Merops de Gmelin et surtout
de Latham, se trouvent une multitude d’espèces propres
au genre Metliphaga de Lewin dont j'ai fait mention à
l’article Certhia. |
420 MANUEL
GUÉPIER VULGAIRE.
MEROPS APIASTER. (Lixx.)
Front d’un blanc nuancé de verdâtre; occiput,
nuque et haut du dos marrons; le reste du dos d’un
roux jaunâtre; milieu de l’aile d’un roux foncé ;
pennes de celles-ci et de la queue d’un vert oli-
vâtre; une bande noire va de l’angle du bec sur
les yeux et couvre l'orifice auditif; gorge d’un
jaune d’or, terminée par un demi-collier noir,
parties inférieures d’un vert bleuâtre; les deux
pennes du milieu de la queue excèdent les autres
d’un pouce; bec noir; iris rouge; pieds bruns.
Longueur, 11 pouces. Le mäle.
La femelle, a en général les couleurs plus
ternes ; une bande jaunâtre au-dessus des yeux; le
jaune de la gorge plus clair; le vert bleuâtre de la
poitrine nuancé de roussâtre.
Les jeunes, ont les parties supérieures d'un
brun verdätre; au-dessus des yeux une bande
rousse; la gorge d’un jaune mat, dépourvue du
demi-collier noir; toutes les pennes de la queue
d'égale longueur; le bec faible et moins long, l'iris
rose.
Menops ApasTeR. Gmel. Syst. 1. p. 460. — Lath. Ind.
v. 1. p. 269. — Merors carysocepæaLus. Lath. Jnd. Orn.
v. 1. p. 275. —Merors scHæcnaca. Forsk. Faun. Arab.
p. 1 et 3.— Le Guérrer. Buff. Ois. v. 6. p. 480. t. 25. —
Id. pt. ent. 938.—Gérard. Tab. élém. v. 1.p. 377.—Lc
Vaill, Ois, de Parad. et Promér. v. 3. pl. 166 2.—Common
D'ORNITHOLOGIE. 421
pex-EATER. Lath. Syn. v. 2. p. 667.—Id. supp. v. 1. p. 119.
Alb. Oùs. v. 2. t. 44. — YELLOW-THROATED BEE-EATER. Lath.
Syn. v. 2. p. 678. —Brexrressen. Bechst. Naturg. Deut.
v. 2. p. 1099. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p: 132.
—Id. Fôg. Deut. v. 1. t. Heft. 10. mâle et femelle. —
Frisch. W üg. t. 221. la femelle , t. 222. le mâle. — Naum.
Vôg. Nachir. t. 27. f. 56. le mâle.
Habite : quoiqu’en petit nombre, les parties méridio-
nales de l’Allemagne, en Suisse et en France, où il est
plus abondant ; moins rare en Italie ; commun en Espagne,
en Sicile, dans l’Archipel et en Turquie; jamais dans le
nord ; émigre en automne vers l'Égypte. Les individus du
cap de Bonne Espérance ne diffèrent en rien de ceux tués
en Europe.
Nourriture : abeilles, guêpes, bourdons, sauterelles,
hannetons, cousins et autres insectes.
Propagation : niche dans des trous profonds, pratiqués
dans le sable des bords des rivières ; pond de cinq jusqu’à
sept œufs, d’un blanc pur.
12121, ,212111411:11::111:)
GENRE TRENTE-SEPTIEÈME.
MARTIN-PÉCHEUR.— 4LCEDO.
(Lrnn.)
Bec long, droit, quadrangulaire, pointu, tran-
chant, très-rarement déprimé, Narines basales,
latérales, percées obliquement, presque entière-
ment fermées par une membrane nue. Preps
courts, nus au-dessus du genou; trois doigts
devant, dont l'extérieur soudé au doigt du milieu
4
422 MANUEL
jusqu'à la seconde articulation, et celui-er avec
l'intérieur jusqu'à la première articulation ; doigt
de derrière large à sa base. Onczes, celui de der-
rière le plus petit. Aires , la 1re, rémige ainsi que
Ja 2°., moins longues que la 3°., qui est la plus
longue.
Ces oiseaux, dont une espèce seulement vit en Europe ,
se nourrissent principalement de petits poissons , mais aussi
de plusieurs espèces d’insectes aquatiques, de vers et de
limaçons ; la digestion faite, les particules dures des corps
sont vomies par petites pelotes. Ils sont défians et fa-
rouches ; leur vol est prompt et véloce , mais ils n’ont
point la faculté de grimper ou de marcher ; on les voit sou-
vent posés sur des buttes de pierres ou de bois, également
sur des branches au - dessus de l’eau, d’où ils s’élancent
pour saisir leur proie ; ils nichent dans les trous en terre,
le long des bords escarpés des fleuves. Leur mue n’4 lieu
qu’une fois l’année ; le mâle et la femelle de l’espèce indi-
gène, se distinguent au plumage, quoique les différences
soient peu marquées; chez certaines espèces étrangères ,
les dissemblances sont très-faciles à saisir; les jeunes res-
semblent aux femelles, mais on les reconnaît toujours à
la couleur du bec et des pieds.
Remarque. Le seul 4{cedo gigantea de Latham ou le
Fusca de Gmelin, n’est point à sa place dans ce genre;
M. Leach, naturaliste anglais très-distingué, en a formé le
genre Dacelo, séparation très-bien vue d’après les mœurs
et les formes extérieures. Le genre Ceiæ, formé pour deux
espèces à trois doigts, n’est pas aussi bien vu; ceux qui
veulent séparer par des caractères rigoureux les martins-
pêcheurs à trois doigts de ceux à quatre doigts, ignorent
probablement qu’il existe deux espèces dans les climats de
linde , dont Fune n’a qu’un moignon dépourvu d’ongle et
à peine visible , et l’autre qu’un ongle au lieu de doigt; ce
D'ORNITHOLOGIE. 423
seront là encore deux nouveaux genres pour ceux qui mul-
tiplient les noms. Il en est du genre Atcyon à cet égard
comme du genre Picus. Alcedo tribrachys de Shaw a
un rudiment du quatrième doigt, sans ongle.
MARTIN-PÉCHEUR ALCYON.
ALCEDO ISPIDA. (Lin)
Parties supérieures d’un vert bleuätre, marqué
sur la tête et sur les couvertures des ailes de pe-
tites taches d’un bleu azur; cette couleur occupe
le milieu du dos et couvre tout le croupion; un
espace roux au-dessous des yeux, suivi d'un autre
espace d’un blanc pur ; une bande d’un vert azur
s’étend depuis l'angle du bec jusqu’à linsertion des
ailes; gorge et devant du cou d'un blanc pur; le
reste des parties inférieures d’un roux de rouille;
pieds rouges en hiver, rougeätres en éte; du rouge
à la base du bec, le reste brun. Longueur, 7
pouces. Le mäle.
La femelle, a des teintes plus foncées et la cou-
leur azurée du plumage se nuance en vert.
Les jeunes, ont les parties supérieures d’un
vert bleuâtre très-foncé ; les parties inferieures
d’un roux jaunâtre; le bec noir; l'iris d’un brun
très-foncé; les pieds couleur de chair nuancés de
noirâtre.
ALceno 1sprpa. Gmel. Syst. 1. p. 448. sp. 3. — Lath.
Ind. v. 1. p. 252. sp. 20.— GracuLa armis. Gmel. Syst.
1. P. 398. sp. 8. — Lath. Ind. v. 1. p. 192. sp. 10. —
Iseipa SenkeaLexs1s. Briss. Orn. v. 4. p. 485. Sp. 7. t. 39
424 MANUEL
F1. — Le Mannin-récaeun. Buff. Os. v. 7. p. 164. &. 9:
— Le Basoucarr. Id. v. 5. p. 195.— Id. pt. ent. 97. —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 580. — Kaixcsricuer. Lath.
Syn. v. 2. p. 626.—1d. supp. p. 115.— Penn. Brit. Zool.
D. 82. t. H. I. K. — GEMEINE risvocEL. Bechts. Naturg.
Deut. v. 2. p. 1106. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 134.
— Frisch. £. 223. — Naum. £. 52. f. 113.
Remarque. L'Ispipa SENEGALENSIS MA3OR de Brisson , ou
ALCEDO SENEGALENSIS de Gmel. sp. 10., est une espèce dis-
tincte à laquelle on doit rapporter, Lath. Syn. . 2. p.
618. var. À, citation placée par erreur dans {’Index de
cet auteur, comme synonyme avec l’espèce de L’ALCEDO
ISPIDA.
Habite : en plus grand nombre dans le midi que dans
le nord ; se trouve cependant en Angleterre et en Hollande
où l’espèce n’est point très-répandue ; vit le long des eaux
et des fleuves dont les bords sont boisés.
Nourriture : petits poissons, frai, insectes aquatiques ,
vers, sangsues et limaçons.
Propagation : niche dans les trous en terre, le plus
souvent dans ceux abandonnés par les rats d'eaux; le long
des bords escarpés des fleuves ; souvent sous Îles racines
des arbres, dans les creux des arbres, et quelquefois dans
les trous des rochers; pond depuis six jusqu’à huit œufs,
d’un blanc lustré.
D'ORNITHOLOGIE. 425
L*
AAA AAA AAA RASA AAA LS AVR BAR LAS US SAR AAA I RAA AS AS AA RSA A/S
ORDRE HUITIÈME.
CHÉLIDONS.-CHELIDONES.
Brse très-court, très-déprimé, très-large à
sa base; mandibule supérieure courbée à sa
pointe. Preps courts, trois doigts devant,
entièrement divisés ou unis à la base par
une courte membrane; le doigt de derrière
souvent réversible; les ongles très-crochus.
ÂrLEs longues.
Le vol de ces oiseaux est rapide et brusque; leur vue
est perçante, leur cou court, le gosier large, leur large
bec, que le plus habituellement ils tiennent entr'ouvert
ou bâillant, sert à engloutir les insectes qui se présentent
à l’entour d’eux ; leur nourriture consiste purement en in-
sectes, ils ne touchent à aucun autre aliment.
GENRE TRENTE-HUITIÈME.
HIRONDELLE.— HIRUNDO. (Linx.)
Bec court, triangulaire, large à sa base, dé-
primé , fendu jusque près des yeux; mandibule
supérieure un peu crochue à sa pointe. NARINES
426 MANUEL
basales, oblongues, en partie fermées par une mem-
brane, surmontées par les plumes du front. Preps
courts, à doigts et ongles grêles; des trois doigts
de devant, l'extérieur uni jusqu’à la première arti-
culation au doigt du milieu; un doigt derrière.
Queur composée de 12 pennes. ArLes longues, la
sre, rémige la plus longue.
Les Hirondelles aiment à vivre dans des lieux arrosés
d’eau, où les mouches et les autres insectes volans qu’ils
saisissent avec une grande dextérité, sont les plus multi-
pliés; leur vol est long-temps soutenu , très-rapide ; ils
semblent nager dans le vague de l’air; leurs mouvemens
sont brusques pour se rendre maîtres d’une proie égale.
ment agile ; c’est en rasant la surface de l’eau qu’ils étan-
chent leur soif, et c’est même en plein vol qu’on les voit
se baigner. Les nids formés par toutes les espèces qui com-
posent ce genre, ont à l’extérieur une construction solide
formée de matières dures; mais l’intérieur des nids sur le-
quel les œufs sont déposés est toujours composé de ma-
tières molles. Je dois à M. Natterer de Vienne, l’observa-
tion particulièrement intéressante , que les Hirondetles et
les Martinets muent une fois l’année en février, par con-
séquent dans le temps de leur séjour dans les climats chauds
de l'Afrique et de l’Asie; un fait d’ailleurs qui prouve in-
contestablement contre la prétendue torpeur ou sommeil
hivernal de ces oiseaux. Les observations de M. Natiterer
ont été faites sur des hirondelles élevées en cage, dont un
petit nombre a vécu huit et neuf ans en domesticité. Les
jeunes ne diffèrent des vieux que jusqu’à l’époque de leur
prefière mue ; il est rare que les sexes diffèrent beaucoup ;
ceci à lieu chez quelques espèces exotiques.
D'ORNITHOLOGTE.
RE
[A
be :
HIRONDELLE DE CHEMINÉE.
HIRUNDO RUSTICA. (L1xnx.)
Front et gorge d’un brun marron; toutes les
parties supérieures, les côtés du cou et une large
bande sur la poitrine d’un noir à reflets violets ;
une grande tache blanche sur les barbes intérieures
des pennes de la queue, si on en excepte les deux
du milieu ; penne extérieure de chaque côté très-
longue et effilée; ventre et abdomen d’un blanc
terne ou roussâtre. Longueur, 6 pouces 6 lignes.
Le male.
La fèmelle, a moins de roux sur le front; la
bande noire de la poitrine n’est point aussi large;
les parties inférieures sont plus blanches, et les
pennes extérieures de la queue plus courtes.
Varie accidentellement, d'un blanc pur, d’un
blanc jaunâtre sur lequel les couleurs sont faible-
ment ébauchées, souvent plus ou moins tapiré de
blanc.
Himuxpo Rusrica. Gmel. Syst. 1. p. 1015. —Lath. nd.
0. 2. p. 572. — HiRONDELLE DE CHEMINÉE OU DOMESTIQUE.
Buff. Oùs. v. 6. p. 591. t. 25. f: à. — Id. pl. ent. 545.
fe 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 540. — CHinxex
swALLOW. Lath. Syn. v. 4. p. 561. — Id. supp. v. 1.
p. 192. — Alb. Oùs. w. 1. 1. 45. — Die RAUCH-SCHWALBE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 902.— Meyer, Tasschenb.
v. 1. p. 276.— Naum. £. 42. f: 96 et 97. — Huis zwaruw.
Sept Nedert. Veg. v. 1. t. p. 51.—- RONDINE DOMESTICA,
Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 409.
428 MANUEL
Habite : en Europe, partout où l’homme est établi:
émigre régulièrement, mais ne pousse point ses voyages
au delà du tropique.
Nourriture : mouches, cousins, mottes et autres in-
sectes ailés.
Propagation : construit son nid avec de la terre-glaise,
et le place jusque dans les granges et les chambres ; pond
depuis quatre jusqu’à six œufs blancs, marqués de petites
taches brunes et violettes.
HIRONDELLE DE FENÊTRE.
HIRUNDO URBICA. (Lrnx.)
Tête, nuque et haut du dos d’un noir à reflets
violets ; ailes, queue et orandes couvertures de
celle-ci d’un noir mat; cette dernière fourchue;
toutes les parties inférieures et le croupion d’un
blanc pur ; pieds et doigts couverts de plumes
rares. Longueur, 5 pouces.
La femelle, a la gorge d’un blanc sale.
Varie accidentellement, comme l'espèce précé-
dente.
Hirvxpo wasica. Gmel. Syst. 1. p. 10197. sp. 3. —Lath.
Ind. v. 2. p. 575. sp. 3.— HiRONDELLE A CUL-BLANC OU DE
FENÊTRE. Bufl. Oùs. v. 6. p. 614. t. 25. f. 2. — Id. pt.
ent. 542. f. 2. ( sous le faux nom de petit martinet). —
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 544. — Manrix. Lath. Syn.
v. 4. p. 564. — Id. supp. v. 1. p. 192. — Penn. Brit.
Zoo. t. Q. f. 2. p. 96.— Havusscawazsr.. Bechst. Naturg.
Deut. v.3. p. 915. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 277.—
Frisch. £. 19. f. 2. — Naum. t. 43. f. 98. de mâle, et
f. 99. variété blanche.—Bornex zwaLuw. Sepp. Nedert.
D’'ORNITHOLOGIE. 429
Vog. v. 1. t. p. 353. — RonDiNE commuxe. Sfor. deg. ucc.
v. 4. pl. 408. f. 3. |
Habite : dans le voisinage des habitations rustiques; n’é-
migre point au delà du tropique,
Nourriture : comme l’espèce précédente.
Propagation : niche à l'extérieur des maisons et des
granges; pond six œufs, de forme arrondie, d’un blanc
pur.
HIRONDELLE DE RIVAGE.
HIRUNDO RIPARIA. (Lirnx.)
Toutes les parties supérieures, les joues et une
large bande sur la poitrine d’un cendré brun ou
P .
gris de souris; ailes d’un brun noirâtre; sorge,
devant du cou, ventre et couvertures du dessous
de la queue d’un blanc pur ; queue fourchue, tarse
3 de A Ù
et doigts nus, garnis seulement de quatre ou de
: . / \ 3. = .
cinq petites plumes placées à l'insertion du doigt
postérieur ; 1r1s noisette. Longueur, 5 pouces.
La femelle, a les couleurs plus ternes.
Les jeunes , au sortir du nid , ont toutes les
plumes bordées d’un peu de roux; les couvertures
des ailes et les pennes les plus proches du corps
ont ces bordures larges et très-prononcées; celles
de la queue bordées de roux blanchâtre.
Varie accidentellement, comme l'espèce précé-
dente.
Hiruxpo Ripanta. Gmel. Syst. 1. p. 1019. sp. 4. — Lath.
Ind. v.2. p. 575. Sp. 10.— Wils. Amér. Orn. v. 5. p. 46.
pl. 58. f. 4. — L'Hinoxperre DE RIVAGE. Buff. Ois. v. 6.
p. 652. — Id. pt. ent. 545. f. 2. de jeune. — Gérard. Tab.
430 MANUEL
élém. v. 1. p. 347.— SaxpmarTis. Lath. Syn. v. 4. p. 568.
Urerscawasse. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 922. —
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 278.— Frisch. #: 18. f. 2. 4.
— Naum. #. 42. f: 100.— RoNDinE riparia. S£or. deg.
ucc. v. 4. pl. 408. f. 1. — OEver zwazuw. Sepp. Nedert.
Vog. v. 1. t. p. 35.
Remarque. L'oiseau décrit par M. Le Vaillant, Ois. d’Af.
©. 5. p. 121. pl. 246. f. 2., sous le nom d’Hirondelle de
marais ou la brunette, est assez probablement la même
espèce que notre Hirondelle de rivage.
Habite : le long des bords des rivières et des digues;
l’espèce paraît également propre à l’Afrique méridionale,
où elle ne diffère point sensiblement de celle d'Europe.
Nourriture : mouches et autres insectes ailés , qui vo-
lent au-dessus des eaux et des marais.
Propagation : niche dans les trous des berges et des lits
des rivières, souvent dans les fentes des rochers qui en
couvrent les bords, quelquefois dans les trous des arbres ;
pond cinq ou six œufs oblongs, d’un blanc pur.
HIRONDELLE DE ROCHER.
HIRUNDO RUPESTRIS. (Linx.)
Parties supérieures d’un brun clair, d’une seule
nuance, les rémiges un peu plus foncées; toutes
les parties inférieures d’un blanc sale légèrement
teint de roussätre sur les flancs et à l’abdomen;
couvertures inférieures de la queue d’un brun
clair ; tarses garnis d’un duvet grisâätre ; queue
à pennes presque d’égale longueur ; les deux pen-
nes du milieu de la couleur du dos sans taches;
sur toutes les autres pennes une grande tache ovale
d'un blanc pur; ces taches paraissent lorsque l’oi-
D'ORNITHOLOGIE. AT
seau étale la queue, se trouvant placées sur les
barbes intérieures près du bout des pennes; iris
couleur aurore; bec et pieds bruns. Longueur,
5 pouces 2 lignes. Le vieux des deux sexes.
Hinuxpo aupestris. Gmel. Syst. 1. p. 1019. Sp. 20. —
Lath. Ind. v. 2. p. 576. sp. 11.— L’HiRONDELLE GRISE BE5
aocsers. Buff. Ois. v. 6. p. 641. — Gérard. Tab. élém.
v. 1.p. 549. — Rock swazcow. Lath Syn. v. 4. p. 569.
et probablement aussi Hinuspo moxraxa. Ginel. p. 1020.
sp. 21. — Lath. Ind. v. 2. sp. 12. — Hiruxpo MonTaxi
cauDA NON FuRCATA. St0r. deg. ucc. v. 4. pl. 409. f. 2.—
Grac swaLLow and rocg swALLOW. Lath. Syn. v. 4. p. 55y
et 570. Sp. 11.
Les jeunes de l'annee, ont toutes les plumes du
manteau et des ailes bordées de roussâtre clair; la
gorge est blanchätre avec quelques petits points
plus foncés; toutes les autres parties inférieures
sont de couleur roussätre ou isabelle; le plus sou-
vent quatre pennes du milieu de la queue sans
taches; la tache blanche des pennes latérales beau-
coup plus petite que chez les vieux. C'est alors,
HmoNDELLE FAUVE. Vaill. Oùs. d’Afrig. v. 5. p. 120.
pt. 246. f: 1.
Habite : les rochers escarpés des contrées méridionales
de l’Europe ; abondant le long des bords de la Méditerra-
née ; commun en Savoie et dans le Piémont; moins nom-
breux en Suisse , rare en Allemagne , de passage dans quel-
ques départemens méridionaux de la France. Les individus
d'Afrique et ceux de l’Amérique méridionale ne diffèrent
presque point.
Nourriture : mouches et autres insectes volans.
433 MANUEL
Propagation : niche dans les fentes des rochers ; pond
cinq ou six œufs blancs, marqués de petits points bruns.
GENRE TRENTE-NEUVIÈME.
MARTINET.—CYPSELUS. (Irrrc.)
Bec très-court, triangulaire , large à sa base, peu
apparent , déprimé , fendu jusqu’au-dessous des
yeux; mandibule supérieure crochue à la pointe.
Narives fendues longitudinalement au. haut du
bec près de l’arête, ouvertes, les bords élevés gar-
nis de petites plumes. Preps très-courts, les quatre
doigts dirigés en avant , entièrement divisés ; doigts
et ongles courts et gros. QUEUE composée de 10
pennes. Aies très-longues, la 17e. rémige un peu
plus courte que la 2e.
Les Martinets sont encore plus que les Hirondelles, con-
tinuellement en mouvement dans les airs ; ils remuent peu
les ailes , et semblent voguer dans cet élément en tour-
noyant ; rarement les voit-on se poser sur des lieux élevés,
mais jamais à terre ; ils nichent dans les fentes des rochers
ou des masures, et choisissent à cette fin une surface plane
où ils pratiquent les nids qui sont composés de toutes sortes
de matières molles, que ces oiseaux enduisent d’une sub-
stance visqueuse qui paraît leur être fournie par des glandes
propres; toute la partie intérieure du nid est enduite de
cette matière qui se durcit à l’air, et sur laquelle les œufs
sont disposés. La mue a lieu comme chez les Hirondetles.
Les jeunes ne différent des vieux que par des bordures rous-
D'ORNITHOLOGLE. 455
sâtres aux plumes des parties supérieures; après la pre
mière mue il n'existe plus de différences , elle est presque
nulle chez les sexes.
MARTINET A VENTRE BLANC.
CYPSELUS ALPINUS. (Miur.)
Un gris brun uniforme est répandu sur toutes
les parties supérieures; cette couleur dessine une
large bande sur là poitrine, s'étend le long des
flancs sur l’abdomen et sur les couvertures infé-
rieures de la queue; on remarque, suivant les
izes, quelques bordures blanches sur les plumes
des flancs; gorge et milieu du ventre d’un blanc
pur ; pieds couverts de plumes brunes; iris noi-
sette. Longueur, à peu près 9 pouces. Le male.
La femelle, a le collier moins large et la cou-
leur du plumage moins foncée,
Hiruxpo mecsa. Gmel. Sysé. 1. p. 1015. sp. 11.— Lath.
Ind. v. 2. p. 582. sp. 11.— HimuNpo ALPiNA. ScOp. Ann. 1.
p. 166. n°. 2%. — Microrus ALrinus. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 282. — GraxD MARTINET A VENTRE BLANC.
Buff. Ois. v. 6. p. 660. — Grearesr MARTIN. Edw. G/an.
. 27. Le vieux mâle. — Wire seczien swirr. Lath. Syn.
v. 4. p. 586. — Axrex scawarse. Bechst. Naturg. Deut.
v. 9. p. 935. — Meyer, Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 8. te
vieux mêle. — Ronpixe MAGci10RE. S{0r. deg. ucc. pt. 415.
de vieux mûle.
Remarque. Les,individus de cette espèce qui m'ont été
envoyés de l’Afrique méridionale, ne différent de ceux
tués en Europe, que par le brun de la poitrine, qui est
plus étendu sur le bas du cou, et par cette même couleur
Panvis 1°. 28
434 MANUEL
qui occupe plus d'esnace sur les flancs. Ce sera CYPsELUs
’ALPINUS AFRICANUS EE LE MARTINET à GORGE BLANCHE. Le Vaill.
Ois. d’Af. v. 5. p. 110. pl. 243.
Habite : les Alpes du midi, en Suisse, dans le Tyrol,
sur les côtés de la Méditerranée ; très-abondant sur les ro-
chers de Gibraltar , de la Sardaigne, de Malte et dans tout
l’Archipel.
Nourriture : toutes sortes d’insectes, qui vivent dans
‘les régions élevées de Pair.
Propagation : niche dans les fentes des rochers et des
masures ; pond trois ou quatre œufs oblongs, d’un blane
d'ivoire. |
MARTINET DE MURAILLE.
CYPSELUS MURARIUS. (Miur.)
Gorge d’un blanc cendré; sur tout le reste du
plumage d’un brun noirâtre ou couleur de suie;
tarses garnis de petites plumes; iris d'un brun
foncé. Longueur, 7 pouces 10 lignes.
Aucune différence remarquable entre le mâle et
la femelle.
Les jeunes, ont la gorge et le tour du bec d’un
blanc pur; les pennes des ailes et celles de la queue
bordées d’un liséré très-fin, blanc; couvertures du
dessous des ailes également bordées de blanc.
Hiruxpo apus. Gmel. Syst. 1. p. 1020. sp. 6. — Lath.
Ind. v. 1. p. 582. sp. 52. — Micropus murarius. Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 1.p. 281.—BrAcHiPus MURARIUS. Id.
Vôg. Liv-und. Esthl. 143*.— Le MARTINET NOIR OU GRAND
* Nous avons maintenant assez de noms différens pour dési-
gner ce genre; M. Cuvier en fait son sous-genre Apus.
D'OR NITHOLOGIE. 455
MARTINET. Buff. Oùs. v. 6. p. 645. — Id. pl. ent. 5/42. f. 2.
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 550. — Swirr. Lath. Syn.
v. 4. p. 584.— Alb. Oùs. v. 2. t. 55. — THurRM SCHWALBE.
Becbst. Naturg. Deut. v. 5. p. 929.— Frisch. Füg. £. 17.
f: 1. — Naum. Vôg. t. 42. f. 95. — Meyer, Vôgq. v. 1.
t. Heft. 4. — Gien zwaruw. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. 1.
p- 37. — RONDINE MAGGIORE VOLGARM. S{0r. deg. ucc.
PS. [. 1.
Habite : dans les vieux édifices et dans les tours, même
jusque dans les villes; souvent dans les vieux chênes
creux; n'émigre point au delà du tropique.
Nourriture : insectes de haut vol, souvent des mouches
el des insectes qui vivent sur les eaux.
Propagation : niche dans les trous et dans les crevasses
des tours d’églises ; pond trois ou quatre œufs d’un blanc
pur.
GENRE QUARANTIÈME.
ENGOULEVENT.—CAPRIMUL-
GUS.(Lixx.)
Bec très-court, flexible, déprimé , légèrement
courbé, peu apparent, fendu jusqu'au delà des
yeux; mandibule supérieure crochue à la pointe,
garnie de poils raides dirigés en avant. Nantes ba-
sales, larges, fermées par une membrane surmon-
tée par les plumes du front. Preps, trois doigts de-
vant et un derrière ; les doigts antérieurs réunis
par une membrane jusqu'à la première articula-
üon; le doigt de derrière réversible. Oxazres
436 MANUEL
courts, celui du milieu long,
lisse chez quelques espèces étrangères. QUEUE ar-
rondie ou fourchue , composée de 10 pennes. AILES
longues, la 17e. rémige plus courte que la 2°, qui
est la plus longue.
édenté en scie ou
Ces oiseaux ont de grands yeux et grandes oreilles;
comme les Chouettes, ils ont la vue offusquée par la clarté du
soleil ; ils ne sortent de leur retraite que pendant le crépus-
cule-du matin ou du soir ; ils chassent aussi les phalènes au
clair de la lune; leur genre de vie a beaucoup de rapport
avec celui des Martineis et des Hirondetlles ; ces derniers
sont oiseaux diurnes, tandis que les Engoulevens sont
nocturnes ; leurs plumes sont douces au toucher, et leur vol,
quoique prompt et brusque , est peu bruyant; ils volent le
bec ouvert pour saisir les papillons et les insectes de nuit;
ceux-ci restent collés dans le gosier à une substance glueuse
dont l’œsophage est enduit. La mue a lieu une fois l’année ;
les mâles se distinguent le plus souvent des femelles par
des taches blanches dont les pennes latérales de la queue
sont terminées ; ces taches sont ou roussâtres , ou manquent
totalement chez les femelles ; les jeunes, lorsqu'ils sont en
état de voler, ne se distinguent presque point des vieux,
Quelques espèces exotiques portent des ornemens exlraor-
dinaires au bec, aux rémiges ou à la queue.
L'ENGOULEVENT ORDINAIRE.
CAPRIMULGUS EUROPÆUS. (L1wN\.)
Tout le plumage est-un mélange de points, de
taches et de lignes lorfgitudinales et transversales,
cendrées, jaunâtres, rousses et noirâtres ; des traits
longitudinaux, noirs, sont disposés sur le sommet
de la tête et sur le dos; de grands espaces blanes
D'ORNITHOLOGIE. 455
se dessinent sur la gorge et à la mandibule infe-
rieure; une bande d’un jaune roussâtre traverse le
haut de l'aile; des taches rousses, assez distantes
les unes des autres sur les barbes extérieures des
rémiges, dont les trois extérieures ont une grande
tache blanche; les parties inférieures rayées trans-
versalement ; la queue, qui est presque carrée, rayée
de zigzags noirs, roux et cendrés; les deux pennes
extérieures terminées de blanc pur; bée et iris noirs,
pieds bruns. Longueur , 10 pouces 6 lignes. Le
male.
La femelle, a toutes les couleurs d’une nuance
plus claire, les traits noirs sur le sommet de la tête
et sur le dos sont moins apparens; elle n'a point
de grandes taches blanches sur la barbe intérieure
des remiges , ni sur les deux pennes latérales de la
queue.
Les jeunes, au sortir du nid, ont déjà tout le
plumage coloré et varié comme les adultes ; on les
distingue à leur petite taille et à leur queue plus
courte.
Carrimurcus EvROPÆrS. Gmel. Syst. 1. p: 1025. Sp. 1.
— Lath. Ind. v. 2. p. 584. sp. 5. — Retz. Faun. Suec.
p. 275. n°. 265. — CarnimuLeus punCrarus. Meyer, Tas-
schenb. Deut. v. 1. p. 284.— L'Excouzevenr. Bul. Ons.
v. 6. p. 512. — Id. pl. ent. 193. (sous le faux nom de
crapaud volant. ) — Gérard, Tab. élém. ©. 1. p. 556. —
Tacscararer. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 940. —
Frisch. 4. 100. — Naum. £. 44. f. 101. — GEITEMELKER.
Sepp. Nedert. Vogq. v.1.t. p.5g.— EUROPEAN GOATSURKER.
Lath. Syn. v. 4. p. 595. — Id. supp. p. v. 1. pe 194. —
Svccgia GaPARE Ô NorrOLA. A$40r. deg. uce. v. pl. 99.
438 MANUEL
Habite : les bois et les forêts qui avoisinent à des
bruyères ou à des prairies ; plus commun dans le midi que
dans le nord; peu abondant en Hollande ; plus commun en
France et en Allemagne.
Nourriture : hannetons, guêpes, toutes sortes de
phalènes et de papillons.
Propagation : niche à terre, dans les bruyères , au
pied des arbres, souvent dans les trous des arbres ou des
rochers; pond deux œufs oblongs , dont le fond est blanc ,
régulièrement marbré de taches brunes et cendrées.
ENGOULEVENT À COLLIER ROUX.
CAPRIMULGUS RUFICOLLIS. (Mrur.)
Couleurs principales des plumes de la tête, du
dos et des ailes, d’un gris clair varié de petits
points et de zigzags noirs; sur le sommet de la tête
sont deux bandes noires ; un large collier roux se
dessine sur la nuque; les angles de ce collier vien-
nent aboutir au blanc du devant du cou; parties
inférieures absolument les mêmes que dans l'espèce
d’engoulevent ordinaire , de laquelle celle-ci diffère
encore par les dimensions totales, et par la parfaite
ressemblance du plumage des mâles et des femelles;
les deux sexes ont, comme dans le mâle de l’espèce
commune, les grandes taches sur les barbes inté-
rieures des trois premières rémiges, et les deux pen-
nes latérales de la queue sont terminées parun grand
espace:blanc. Longueur totale, 12 pouces.
Remarque. Cette espèce est très-voisine d’un engoule-
vent reçu nouvellement de Java ; elle paraît vivre aussi en
D'ORNITHOLOGIE. 439
Afrique. Nous n’avons pu obtenir aucune espèce d’obser-
vation relativement aux mœurs de cet engoulevent. Un
mâle et une femelle, peut-être les seuls qui existent dans
les cabinets, ont été envoyés au Muséum impérial de
Vienne, par M. Natterer, qui a tué ces deux individus à
Algésiras pendant le séjour qu’il a fait à Gibraltar; les sexes
ont été constatés d’après la direction. Ce sont là tous les
détails que je puis donner sur une espèce dont je n’ai vu
que deux dépouilles.
FIN DE LA PREMIÈRE PARTIF.
TON s
Te 2
LL TPE
MANUEL
D'ORNITHOLOGIE,
OU
TABLEAU SYSTÉMATIQUE
DES OISEAUX QUI SE TROUVENT EN EUROPE;
PRÉCÉDÉ
D'UNE ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL D'ORNITHOLOGIE ,
ET SUIVI
D’UNE TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES;
PAR C.-J. TEMMINCK,
MEMBRE DE PLUSIEURS ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES,
SECONDE ÉDITION,
CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE ET MISE AU NIVEAU
DES DÉCOUVERTES NOUVELLES.
SECONDE PARTIE.
À PARIS,
CHEZ GABRIEL DUFOUR, LIBRAIRE,
QUAI VOLTAIRE, N°. 13.
OCTOBRE 1020.
ls
É
F \?4E FAURE
MANUEL |
D'ORNITHOLOGIE.
ORDRE NEUVILME.
PIGEONS.— COLUMBZÆ.
Bb ec médiocre, comprimé, base de la man-
dibule supérieure couverte d'une peau molle
dans laquelle les narines sont percées, pointe
plus ou moins courbée. Preps, trois doigts
devant, entièrement divisées, un doist der-
riére.
Ce sont des oiseaux qui, par leurs mœurs douces et fami-
lières, ont beaucoup de rapport avec les Gatlinacés ; leur
nourriture ,; qui consiste en graines et semences, rarement
en fruits , obtient préalablement une espèce de macération
dans le jabot ou gésier, avant de passer dans l’estomac ;
ce sont ces alimens macérés qu’ils dégorgent dans le bec
de leurs petits. Les jeunes ne quittent le nid que lorsqu'ils
sont en état de voler, et recoivent jusqu’à cette époque
les alimeus plus ou moins macérés que les vieux dégorgent
dans leur œsophage. Tous les pigeons ont l'habitude de
boire d’un trait, en plongeant leur bec dans le fluide.
L'acte de la reproduction est précédé de caresses et de rou-
coulemens, uniquement propres aux oiseaux de cet ordre
Pants Il°. 30
442 MANURL |
qu’on peut diviser en deux genres. Dans quelques pays
de l’Europe ce sont des oiseaux de passage; dans d’autres
ils sont sédentaires.
RAA BAT VAL IEUAAR VE
GENRE QUARANTE ET UNIÈME.
PIGEON.—COLUMBA. (Linx.)
Bec médiocre, droit, comprimé, voüté, pointe
courbee; base de la mandibule superieure couverte
d’une peau molle plus ou moins renflée. Narixes
au mieu du bec, percées en fente longitudinale
dans la peau molle qui les recouvre. Preps le plus
souvent rouges , à trois doigts devant, entièrement
divisés , un doigt postérieur s'articulant à niveau
de ceux de devant. ÂïILEs médiocres ou courtes;
chez toutes les espèces européennes, la T°. remige
un peu plus courte que la 2°, , qui est la plus longue.
Les Pigeons vivent par couples, les deux époux une
fois unis, il estrare qu’ils se séparent; les bois et les buis-
sons sont leurs demeures habituelies ; ils font le plus sou-
vent deux pontes par an, composées de deux œufs; le
mâle et la femelle couvent alternativement. La mue est
simple; les sexes, dans les trois espèces d'Europe, ne dif-
férent point à l’extérieur, et c’est aussi le cas chez le plus
grand nombre des espèces étrangères, parmi lesquelles on
en trouve un petit nombre dont les femelles ont des cou-
leurs différentes : les jeunes de l’année se distinguent des
adultes , seulement jusqu’à leur première mue. Quelques
espèces de ce genre, réduites à une sorte de domesticité,
sont devenues tributaires , et vivent autour de nos de-
meures en captifs volontaires ; d’autres sont asservies sans
D'ORNITHOLOGIE. 443
retour et vivent par les soins de l’homme, qui perpétue
leurs races et en crée de nouvelles, suivant ses caprices.
Le genre du pigeon se divise en deux sections, dont on
trouve en Europe seulement les espèces qui appartiennent
à la 1° division, sous le nom de Colombes.
Remarque. Dans la monographie que j'ai publiée des
pigeons, cette grande tribu se trouve divisée en trois sec-
tions. M. Cuvier a désigné mes colombars par le nom gé-
nérique de Enas ; ce genre est fondé sur des caractères
assez faciles à saisir et propres à toutes les espèces dont il se
compose, parmi lesquelles il s’en trouve une qui marque
le passage de ce genre à celui de Columba. Ce dernier
genre continuera d'être composé des sections Colombes ct
Colombi-galtines, divisions dont les limites ne sont point
précises, et qui passent par gradations presque impercep-
tibles de l’une à l’autre ; la seule différence extérieure qui
peut servir à séparer les Colombes des Columbi-gatlines,
se trouve dans la forme des ailes; une division géogra-
phique faite dans cette grande famille , serait peut-être en-
core ce qu'il y aurait de mieux vu pour servir à sectionner
ce genre, ainsi que tous ceux très-nombreux en espèces.
Plusieurs espèces, très-récemment découvertes, m'ont en-
core déterminé à suivre de préférence ce mode de classifi-
cation. On ne trouve en Europe que des Colombes de ma
1". section, car il n’existe dans le fait aucune différence
dans les formes ou dans les mœurs entre nos soi-disant
Ramiers et nos Tourterelles ; on a depuis long-temps
supprimé ce mode de division, qui n’est fondé que sur la
taille des espèces. Ceux qui veulent former des Columbi-
gallines de M. Vaillant et des miennes un genre distinct,
devraient, en suivant leur manière de voir, multiplier ces
genres presque pour toules les espèces connues; Car es
nuances et les petites différences qu’on observe dans les
formes et dans les mœurs du plus grand nombre, sont
d’une valeur égale aux différences qui existent entre cer-
taines Colombes etentre quelques Columtbi-gatlinez; on
&h4 MANUEL
pourrait multiplier aussi les genres nouveaux chez les Ce-
dombes; et je doute qu’en suivant la méthode du jour,
trente noms grecs où latins introduits dans le vocabulaire
des langues modernes, surtout de la langue française, puis-
sent suffire pour classer rigoureusement et dans le prin-
cipes adopté toutes les espèces de pigeons connus.
COLOMBE RAMIER.
COLUMBA PALUMBUS. (LIxx.)
Sur les côtés du cou et sur les bords des ailes
un grand espace blanc; tête, tempes, gorge, crou-
pion et partie supérieure de la queue d’un cendré
bleuâtre ; poitrine et haut du ventre d’une belle
couleur vineuse, mais à reflets chatoyans sur les
parties latérales du cou; dos et ailes d’un cendré
brun; rémiges noires bordées de blanc; pennes de
la queue terminées par un grand espace noir; ven-
tre et abdomen d’un cendré blanchätre ; pieds
rouges; peau molle du bec comme saupoudrée de
blanc ; iris d’un jaune blanchâtre. Longueur, 17
pouces 6 lignes.
La femelle, diffère en ce que l’espace blanc des
côtés du con est moins grand; les bords blancs des
rémiges sont moins larges, et toutes les couleurs
sont plus pâles.
Les jeunes , avant leur mue, n’ont point encore
l'espace blanc sur les côtés du cou , ni les couleurs
chatoyantes; les teintes de leur plumage sont en
général moins pures.
Corumsa Pazumeus. Gmel. Syst. 1. p. 770. Sp. 19. —
D'ORNITHOLOGIE. 433
Lath. Ind. v. 2. p. 601. sp. 52.— LE PIGEON RAMIER. Buff.
Ois. v. 2. p. 531. t. 24. — Id. pl. ent. 316. — Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. 34. — Temw. Pig. et Gall. v. 1.
p- 58. — Id. édit. fol. pl. 2. — Rive riGEoN. Lath. Syn.
u. 4. p. 655. — Id. supp. v. 1. p. 198. — Rixcerrausr.
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p.949.—Meyer, Tasschenb.
v. 1. p. 286.— Frisch. P6g. t. 138. — Naum. £. 14. F0:
— Corousacci0. Stor. degliuec. v.53. pl. 252.— Rixcovir.
Sepp. Nederl. Vog. v. 1. t. p. 9.
Habite : jusque vers le nord; l’espèce est cependant
plus abondante dans les contrées méridionales ; vit dans
les bois et dans les forêts, de passage dans les pays froids
et tempérés ; sédentaire dans les pays chauds.
Nourriture : toutes sortes de graines et de semences,
mais particulièrement les noix de hêtre et de Ex aussi
des pousses de diverses plantes.
Propagation : niche sur les arbres ; pond deux œufs
blancs.
' COLOMBE COLOMBIN.
COLUMBA OENAS. (L1xx.)
Tête, gorge, ailes et parties inférieures d’un
bleu cendré ; côtés du cou d’un vert chatoyant ;
poitrine de couleur lie de vin; haut du dos d'un
cendré brun ; sur les deux dernières pennes secon-
daires des ailes, et sur quelques couvertures , une
tache noire, croupien d’un cendre bleuâtre ; pen-
nes des ailes et de la queue de cette couleur et
terminées de noir; du blanc sur la barbe exte-
rieure de la penne latérale de la queue; pieds
rouges ; iris d'un rouge brun. Longueur, 13 pou-
ces, ceux du nord de l'Afrique en ont souvent 14.
646 MANUEL
Les jeunes de l’année, n’ont point, avant leur
première mue, ni les couleurs chatoyantes sur les
côtés du cou, ni les deux taches noires sur les
ailes ; ils se distinguent dans cet âge des jeunes de
l’espèce suivante, par le seul caractère d’avoir le
croupion d’un bleu cendré, tandis que cette par-
tie, chez les jeunes Bisets, est d’un blanc pur.
Cozumsa nas. Gmel. Syst. 1. p. 7609. sp. 1. —Lath.
Ind. v. 2. p. 589. sp. 1. — Briss. Orn. v. 1. p. 86. sp. 5.
— Corouse cocomBix. Temm. Pig. et Gall. v. 1. p. 118.
— Id. édit. fot. pl. 11. — Srock riceox. Lath. Syn. v. 4.
p. Go4. — Id. supp. v. 1. p. 197. — CoLonsecza. 1Stor.
deg. ucc. v. 3. pl. 271. — Hozrz rause. Bechst. Naturg.
Deut. v. 5. p. 957. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 287.—
Frisch. W6g. t. 159.—Naum. £. 15. f. 34.—DERBOSCHDUIF.
Sepp. Nedert. Vog. v. 5. t. p. 4oy.
Habite : comme l'espèce précédente dans les bois,
mais se trouve en bien plus grand nombre dans les con-
trées méridionales; de passage régulier en Allemagne et
dans quelques parties de la France. Ne vit point en Afri-
que, au delà du tropique.
Nourriture : toutes sortes de graines et de semences;
quelquefois des baies.
Propagation : niche toujours dans les trous des arbres;
pond deux œufs blancs.
COLOMBE BISET.
COLUMBA LIVIA. (Briss.)
Parties supérieures et inférieures d’un bleu cen-
dré; côtés du cou d’un vert chatoyant; croupion
d'un blanc pur; deux bandes transversales noires
sur les ailes; pennes de celle-ci et de la queue
D'ORNITHOLOGIK. kk
terminées de noir; du blanc sur la barbe extérieure
de la penne latérale de la queue ; pieds rouges ;
iris d'un rouge jaunâtre. Longueur , 12 pouces ;
ceux des colombiers ont souvent une plus forte
taille.
Les jeunes, se distinguent de ceux de l'espèce
précédente, par leur croupion blanc.
Cocumsa crvia. Briss. Orn. v. 1. p. 82. sp. 5.— Id. èn-8°.
#. 18. — Lath. Ind. v. 2. p. 590. sp. 2. var. B. —
Coromse miser. Buff. Ois: v. 2. p. 498. — Id. pt. ent. 510.
— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 51. — Temm. Pig. et Gall.
v. 1. p. 129. — Id. édèt. fol. pl. 12. — Biser AND WmiTE
RUMPED PIGEON. Lath. Syn. v. 4. p. 605. — Hausrause.
Bechst. Naturg. Deut. v.3. p.971. —Meyer, Tasschenb.
v. 1. p. 288.
Remarque. A la suite de cette espèce viennent se ran-
ger, comme ses descendans , les pigeons de colombier et
quelques races de pigeons de volière.
Habite : rarement en état de sauvage dans les contrées
les plus peuplées de l’Europe ; elle vit parmi nous en une
sorte de captivité volontaire, et s’accommode des giîles que
Phomme lui prépare et qu’on nomme colombiers. On
trouve encore l’espèce vivant dans une entière indépen-
dance , dans quelques contrées rocailleuses et montueuses,
telles que dans quelques îles de la Méditerranée ; elle est
très-abondante dans le nord de l’Afrique, surtout à Ténérife.
N’émigre point au delà du tropique.
Nourriture : toutes sortes de graines et des semences.
Propagation : niche en état de sauvage dans les fentes
et dans les trous des rochers; souvent en Europe dans les
trous des masures ou des tours isolées; pond deux œufs
blancs.
448 . MANUEL
COLOMBE TOURTERELLE.
COLUMBA TURTUR. (Lanx.)
Tête et nuque d’un cendré vineux; sur les cô-
tés du cou un espace compose de plumes noires,
terminées de blane; devant du cou, poitrine et
Aaut du ventre d’un vineux clair; dos d’un brun
cendré; bord des ailes d'un cendre bleuâtre, les
autres couvertures d’un roux de rouille avec une
tache noire au centre des plumes; abdomen, cou
vertures inférieures de la queue d’un blanc pur;
pennes de la queue d’un cendré noirâtre, toutes,
à l’exception des deux intermediaires terminées de
blanc , la latérale blanche en dehors; tour des yeux
et pieds rouges ; iris d’un rouge jaunâtre. Lon-
gueur, 11 pouces.
La femelle, n'a point le front blanc, ni le roux
des couvertures aussi vif; ses rémiges sont bru-
nâtres, tandis qu’elles sont noirâtres chez les males.
Corvmsa Turrur. Gmel. Sysé. 1. p. 786. sp. 32. —Lath.
Ind. v. 1. p. 605. sp. 47. — La TourTereLze. Buff. Ois.
v. 2. p. 545. t. 25. — Id. pl. ent. 394. — Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 57. — Temm. Pig. et Gall. v. 1. p. 505.
— Id. édit. fol. pl. 42. — Common rurtze. Lath. Syn.
v. 4. p. 644. — Id. supp. v. 1. p. 199. — Penn. Brit.
Zoot. t. 88.— Turrerrause. Bechst. Naturg. Deut. v. 3.
p. 1076. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 289. — Frisch.
4. 140. la femelle. — Naum. Vôg. t. 16. f. 35. le mâle.
— Torrecvuir. Sepp. Mederl. Vog. v. 1. t. p. 11. —
Tortora COMMUNE. Séor. deg. ucc. v. 3. pl. 289.
Habite : jusques assez avant dans le nord, mais point
D'ORNITHOLOGIE. 449
dans les régions du cercle arctique ; en plus grand nom-
bre vers le midi; vit dans les bois, les taillis et les jardins ;
sédentaire dans quelques pays; émigre périodiquement
dans la plupart.
Nourriture : toutes sortes de graines et de semences,
Propagation : niche sur les arbres ou dans les buis-
sons ; pond deux œufs blancs.
450 MANUEL
SAIS VERRA UE À RSA EL RUE AE RAA LAIT AL ALÉ LENTALIAMALAAÎASAA GE
ORDRE DIXIEME.
GALLINACÉS. — GALLINÆ.
Bzc court , convexe; dans le plus petit
nombre des genres couvert d’une cire ; man-
dibule supérieure voûtée , courbée depuis sa
base, ou seulement à la pointe. Narines
latérales, recouvertes d’une membrane voü-
tée, nue, ou bien garnie de plumes. Preps,
à tarse long ; trois doigts devant, réunis
par une membrane; le doigt de derrière
a
s'articulant plus haut sur les tarses, au-des-
sus des articulations des doigts de devant;
rarement trois doigts divisés ou réunis,
sans doigt postérieur, ou celui-ci très-
petit.
Les oiseaux de différens genres qui composent cet ordre,
sont lourds et ont le corps très-charnu ; le plus grand nom-
bre a les ailes courtes ; tous grattent la terre et se vautrent
dans la poussière ; ils se nourrissent principalement de
graines et de semences; un petit nombre d’espèces ajou-
tent à cet aliment celle des baies et des bourgeons; la
plupart mangent aussi des insectes ; les alimens subissent
dans le gésier une première macération. Ils construisent à
terre, sans aucun apprêt, un nid caché dans les buissons;
D'ORNITHOLOGIE. 45
font plusieurs pontes par an, et toutes très-nombreuses ;
les petits courent et mangent au sortir de l’œuf; la mère
les conduit, et ils continuent à vivre en famille , jusqu’au
renouvellement de la saison des amours; les mâles ne
couvent point.
Remarque. J'ai cru ne devoir indiquer, dans ce Manuel,
que les espèces de pigeons et de gallinacés qui se repro-
duisent en Europe dans l’état de sauvages, sans faire men-
tion de celles que les soins des hommes nous ont rendus
tributaires. Pour ceux qui désirent connaître l’histoire de
ces oiseaux, la Monographie des pigeons et des gallinacés
que je viens de publier en trois volumes et sous deux dit-
férens formats , pourra leur fournir les détails qu’ils dé-
sirent; l'édition en in-folio est accompagnée de planches
coloriées*. Les gallinaces paraissent former, en lesexaminant
superficiellement, une coupe entièrement séparée des autres
oiseaux; mais vus avec plus d’exactitude , on trouve aussi
parmi eux des genres qui établissent le chainon ou la série
de ces êtres : d’une part, les gallinacés tiennent aux Pi-
geons par les genres Ganga, Penelope et Crax; et de
l’autre elles viennent se grouper tout près des Outardes,
des Casoars et des Autruches par les genres Tinamus et
Hemipodius.
* Les frais que demandent des ouvrages de luxe tel que celui
dont il est fait mention, sont causes que seulement le premier
volume contenant la monographie des pigeons a paru. Les galli-
nacés nouveaux paraîtront dans les planches additionnelles de
Buffon.
LA2RSLL:, 1211111022
452 MANUEL
GENRE QUARANTE-DEUXIÈME.
FAISAN.—PHASIANUS. (Lixx.)
Brc médiocre, fort; base nue; mandibule su-
périeure voûtée, convexe, courbée vers la pointe.
NariNes basales, latérales, recouvertes par une
membrane voütée. Jours nues , verruqueuses.
Preps, trois doigts devant réunis jusqu'à la pre-
mière articulation, un doigt derrière ; chez les
mâles, un éperon en forme de cône. QUEUE très-
étagée , conique, composée de 18 pennes. ÂILES
courtes, les 3 rémiges extérieures également éta-
gées, plus courtes que les 4e. et 5°, qui sont les
plus longues.
La seule espèce dans ce genre, qui vit en état de sauvage,
habite jusque fort avant dans le nord de l’Europe ; elle s’y
est répandue et naturalisée. Les Grecs en firent hommage
à leur patrie au retour de la conquête de la Toison d’or : de-
puis ce temps, l’espèce s’est répandue de proche en proche ;
aujourd’hui on peut considérer ces oiseaux comme séden-
taires en Europe. Ils sont polygames et construisent sans
art des nids, cachés dans les herbes et dans les brous-
sailles. La mue chez toutes les espèces connues est simple
et ordinaire ; les sexes diffèrent considérablement ; les
mâles, parés des couleurs les plus riches et les plus bril-
lantes, portent encore le plus souvent des huppes et d’au-
tres accessoires d’ornemens ; le plumage des femelles est
sombre et plus modeste, quoique assez varié; elles n’ont
point de huppes, et leur queue est plus courte que celle des-
mâles.
D’ORNITHOLOGTE. 435
' FAISAN VULGAIRE.
PHASIANUS COLCHICUS. (L1xx.)
Tête et cou d’un vert doré, changeant en bleu
et en violet; des côtes de l’occiput partent deux
bouquets de plumes d’un vert dore; joues garnies
de papilles rouges ; bas du cou, poitrine , ventre
et flancs d’un marron pourpre très-brillant, toutes
les plumes de ces parties bordees et terminées de
violet noirâtre ; plumes scapulaires et celles du
dos brunes dans leur milieu, bordées de marron
pourpré avec une bande blanchäâtre; pennes de la
queue d’un gris olivâtre varié de bandes transver-
sales noires; ces pennes sont frangées de marron
pourpré ; 1ris jaune, bec couleur de corne, pieds
et éperous d’un gris brun. Longueur, 2 pieds 11
pouces. Le male.
La femelle , est plus petite ; la couleur générale
de son plumage n’est qu'un melange de brun, de
gris , de roussätre et de noirätre.
Varie accidentellement, d'un blanc parfait ;
quelquefois ce blanc parseme de plumes colorees;
plus souvent à plumage coloré et varie 1rreguliè-
rement de plumes blanches.
Remarque. Les variétés hybrides ou tes races , fruits
du mélange du Faisan vulgaire avec les duférentes es-
pèces exotiques et avec nos coqs de basse-cour, portent
des caractères propres aux espèces qui ont concouru à
ces productions. La race bâtarde la plus répandue est celle
du Faisan à collier , qui est le produit mixte de l'espèce
454 MANUEL
Vulgaire avec celle du Faisan à collier de la Chine
(Phasianus torquatus, Temm.). Cette race, qu’on ren-
contre fréquemment dans les parcs de quelques grands sei-
gneurs el Allemagne, a les couleurs du plumage sem-
blables à celles de l'espèce Vulgaire, mais la partie infé-
rieure du cou est entourée d’un collier blanc. On doit
observer de ne pas confondre (comme l'ont fait tant de
naturalistes), cette race bâtarde avec la véritable espèce du
Faisan à collier de la Chine, dont les couleurs du plu-
mage sont très-disparates.
Pæasianus coLcHiCus. Gmel. Syst. 1. p. 541. sp. 3. —
Lath. Ind. v. 2. p. 629. sp. 4.—Le Faisan vureaire. Buff.
Oùs. v. 2. p. 528. — Id. pl. ent. 121 et 122. — Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. g1. — Temm. Pig. et Gall. v. 2.
P. 289. — DER GEMEINE Fasax. Bechst. Naturg. Deut. v. 3.
P- 1160. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 291. — Frisch.
t. 125. — Naum. £. 21. f. 4o et 41. — COMMON PHEASANT.
Lath. Syn. v. 4. p. 712. — Facraxo commune. S£or. deg.
ucc. v. 5. pl. 258. le mâle, et pl. 259. variété blanche.
Fasanr. Sepp. Nedert. Vog. t. p. 159.
Habite : en grand nombre dans les provinces méridio-
nales situées aux confins de l’Asie ; très-abondant sur toute
l'étendue de cette vaste partie du globe; se trouve égale-
ment dans plusieurs contrées boisées de l’Allemagne , de
la France , de l’Angleterre et jusqu’en Hollande.
Nourriture : toutes sortes de graines, de semences,
des baies et des bourgeons ; habituellement des limaçons
et de gros insectes.
Propagation : niche à terre dans les buissons fourrés ;
pond depuis douze jusqu’à vingt-quatre œufs, d’un olivâtre
clair.
ERA SIA VIABLE
D'ORNITHOLOGIE. 453
GENRE QUARANTE-TROISIÈME.
TÉTRAS.—TETRAO. (Lin)
Bec court , fort, base nue; mandibule supé-
rieure voütée, convexe, courbée depuis son ori-
gine. NaRiNEs basales, à moitié fermées par une
membrane voûtée, cachées par les plumes avan-
cées du front. Sourcirs nus , garnis de papilles
rouges. Preps, trois doigts devant, réunis jusqu’à
la première articulation; un doigt derrière, tous
garnis sur les bords d’aspérités ; tarse emplumée
jusqu'aux doigts, et souvent jusqu'aux ongles.
Queur composée de 18 ou de 16 pennes. Aires
courtes, la 17€, rémige courte , la 2€. moins longue
que les 5€. et 4°., qui sont les plus longues.
Ces oiseaux vivent en polygamie, habitent les grandes
forêts, particulièrement dans celies en montagnes, quoi-
que les Gélinottes fréquentent également les forêts en
plaines , et que les Lagopèdes, plus spécialement confinés
dans les régions glaciales ou sur les hautes montagnes du
centre de l’Europe, se tiennent habituellement dans les
broussailles, dans les halliers ou dans les amas de bou-
leaux et de saules. Leur nourriture consiste presque uni-
quement en feuilles ou en baies; les graines sont pour eux
des accessoires , dont ils ne font usage que daus la plus
grande disette. Dès que les femelles sont fécondées, le
mâle s’en éloigne pour vivre solitairement ; les jeunes res-
tent avec la mère jusqu’au renouvellement de la saison des
amours. Les seuls Lagopèdes vivent en bandes très-nom-
breuses. Ce sont de gros oiseaux, pesans et lourds, dont
le corps est très-charau ; ils annoncent l’acte de la repre-
456 MANUEL
duction par des mouvemens et des cris particuliers; leur
voix est très-sonore. La mue paraît n’avoir sieu qu’une fois
l’année , quoique certaines espèces muent deux fois , et que
celles-ei changent périodiquement de couleurs ; peut-être
que toutes les espèces sont sujettes à une double mue ? Les
mâles chez les très-grandes espèces ont un plumage diffé-
rent des femelles ; des couleurs foncées et lustrées distin-
guent les premiers ; les femelles ont le plumage varié de
roux et de noir; chez les petites espèces à plumage bi-
garré, les sexes diffèrent peu, quoiqu'il soit facile de les
distinguer ; les jeunes mâles de l’année jusqu’à l’époque de
leur première mue, ressemblent aux femelles ; its se dis-
tinguent encore des adultes pendant leur première année.
Remarque. Il me paraît qu’on a tort de former des La-
gopèdes un genre distinct du Tetrao de Linnée; ces oi-
seaux ont, il est vrai, sous quelques rapports des mœurs
un peu différentes, mais les caractères extérieurs , à l’ex-
ception des doigts emplumés , sont absolument les mêmes
que celles propres aux autres tétras de petite taille; dans
les mœurs il n’y a de différences que celles qui dépendent
de la localité et qui sont en rapport, dans chaque espèce,
avec les lieux plus ou moins élevés où elle habite. Pour
les caractères extérieurs, on trouve un passage gradué, car
le vrai Tetrao scoticus semble placé sur la limite des vrais
Lagopèdes et des Tétras proprement dits ; ses doigts sont
emplumés plus où moins suivant la saison; et la mue ne
change point les couleurs du plumage; son bec est absolu-
ment semblable à celui du Tetrao saliceti, et ses mœurs
tiennent le milieu entre les Lagopèdes et les Tétras pro-
prement dits ; la température où cette Canet habite est
aussi mitoyenne. Voyez encore ce que j'ai dit à ce sujet
dans mes observations sur la classification méthodique des
oiseaux, dont j'ai fait mention ailleurs.
…
D'ORNITHOLOGIE. 457
TÉTRAS AUERHAN.
TETRAO'UROGALLUS. (Linx.)
Plumes de la gorge allongees ; poitrine d’un
vert à reflets; queue arrondie; bec blanc.
Les plumes allongées de la gorge noires; Île
reste de la tête et du cou d’un noir cendre; sour-
cils rouges ailes et scapulaires d’un brun parsemé
de petits points noirs; poitrine d’un vert à reflets;
ventre et abdomen noirs avec des taches blanches ;
croupion et flancs parsemés de zigzags cendrés ,
sur un fond noir; pennes de la queue noires, avec
quelques petites taches blanches, disposées à deux
pouces de leur-extrémité; bec de couleur de corne
blanchätre ; iris d’un brun clair. Longueur, 2 pieds
10 pouces. Le male.
La femelle, d'un tiers plus petite, est rayée et
tachetée de roux, de noir et de blanc; les plumes
de la barbe sont d’un roux clair, et celles de la
poitrine d’un roux foncé ; la queue est rousse,
rayée de noir; bec d'un brun noirûtre.
Les jeunes males, après leur première mue, ont
la poitrine d’un vert moins lustré , et le cendre do-
mine sur le noir; on voit souvent encore quelques
plumes rousses tachées de noir, semées irréguliè-
rement sur ce plumage. Avant la première mue,
les sexes n’offrent que peu de différences ; les Jeunes
mäles ressemblent alors aux /emelles.
Terrao unocarius. Gimel. Syst. 1. p. 746. sp. 1. —
Lath. Ind. v. 2. ?: 634. 5P; 1: — Retz Faun. S'Uec.
Psenis 1°. 3Q
458 MANUEL
p. 207. n°. 183. — Co pe 5RuYÈRE ou rÉTras. Buf. Os.
v. 2. p. 191. t. 5. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 52. —
Térras AuEnHAN. Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 114. —
Aurewatppuax. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1298. —
Frisch. € 107. le mâle, et supp. n°. 107. femelle. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v.1.p. 293.—Naum. t. 15. f. 56.
Le mâle. — Woopcrous. Lath. Syn. v. 4. p. 529. — Penn.
Brit. Zool. t. M. te mâle, et t. M. femelle. — Garro m1
MONTE n’uroCALLO. or. deg. ucc. v. 2. pl. 256 et 255.
mäte et femetle.
Hatite : en grand nombre dans le nord de l'Asie; en
Russie jusque vers la Sibérie; commun en Livonie; assez
abondant en Allemagne , en Hongrie et dans certaines
parties de lArchipel; plus rare en France, et jamais en
Hollande. Vit dans les plus grandes forêts en montagnes;
jamais dans les plaines ni dans les bruyères; n’émigre point.
Nourriture : plusieurs sortes de baies; les bourgeons
et les jeunes pousses des feuilles d’arbres et d’arbustes
alpesires, aussi des insectes, mais rarement des graines.
Propagation : niche à terre dans les hautes herbes, et
sous les broussailles ; pond de six jusqu’à seize œufs obtus.
d’un blanc sale marqué de taches jaunûâtres.
Anatomie. La trachée-artère du mâle forme une cir-
convolution à peu près vers les trois quarts de sa longueur,
entre les os de la fourchette; la courbure du tube remonte
environ un pouce et demi; puis, se courbant de nouveau,
elle descend à gauche du gésier jusque sur les muscles du
cou, d’où elle se dirige dans les poumons. Deux muscles
larges d’une ligne sont attachés de chaque côté du larynx
supérieur; ces deux muscles suivent latéralement la direc-
tion du tube auquel ils adhèrent par des fibres très-déliées,
passent sur Je gésier, et réunissent leurs fibres sur la crête
du siernum. La trachée de La femelle se rend en ligne
droite aux poumons, et les deux muscles en ruban n’exis-
ieut point,
+
D'ORNITHOLOGIE. 459
TÉTRAS RAKKELHAN.
à TEE. :
TETRAO MEDIUS. (MExER.)
Plumes de la gorge un peu allongées ; poitrine
: , LA \
et cou à reflets pourpres ; queue legèrement four-
chue ; bec noir; asperités des doigts très-longues.
Tête, cou et poitrine d’un noir à reflets bronzés
et pourprés; sourcils rouges; ventre d’un noir mat;
dos et croupion d'un noir lustre, parsemé de très-
petits points cendrés ; ailes noirâtres, parsemées
de petits points et de zigzags cendrés et bruns;
base des pennes secondaires d’un blanc pur; ab-
domen et flancs variés de grandes taches blanches ;
queue d’un noir profond; bec noir. Longueur, 2
pieds 3 ou 4 pouces. Le vieux mäle.
Remarque. La femelle n’est point encore décrite; il
est probable que les couleurs de son plumage ressemblent
et sont distribuées à peu près comme chez les femelles
des espèces de tétras dont les mâles sont noirs. Quelques
naturalistes, et encore récemment M. Nilsson, sont d’opi-
nion, que cette espèce est un bâtard, fruit de l’accouple-
ment de Tetrao urogatlus et Tetrao tetrix; mais ils sont
dans lPerreur.
Ternao nysmius. Sparm. Mus. Carts. fase. 1. t. 15.
figure très-exacte du vieux mâle. — Retz. Faun. Suec.
p. 208. n°. 184. var. Ÿ.— UROGALLUS MINOR PUNCTATUS.
Briss. Orn. v. 1. p. 192. 8p. 2. A.—Tern4o TETRIx. var. Y.
Gmel. Syst. 1. p. 748. — Lath. Ind. v. 2. p. 636.—Té-
TRAS RAKKELHAN. Temmm. Pig. et Gall. v. 5. p. 129. —
RargezHaxar. Beseke. Wôg. Kurlands. p. 69.— Basrar
wazpaugx. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 1555.
Les jeunes males, après leur première mue, res-
460 MANUEL
semblent aux vieux, hormis que les reflets du cou
et de la poitrine sont moins vifs, que la queue est
alors moins fourcliue et terminée de blanc, enfin
ue toutes les parties inférieures portent un plus
grand nombre de taches blanches, et que le blanc
qui termine les pennes secondaires des ailes est plus
étendu : DAS MITTLERE WALDHUN. Leisler, Nacht.
zu. Bechst. Vaturg. Deut. 2°. livraison, avec une
bonne figure du jeune male après sa première
mue.
Habite : le nord de la Russie, de la Suède, la Laponie ;
rarement en Livonie, en Fionie et dans le nord de l’Alle-
magne ; très-accidentellement dans les provinces du centre
de l’Europe; nulle part aussi commun qu’en Russie. Vit
toujours dans les grands déserts couverts de hautes bruyères;
se montre très-rarement dans les bois.
Nourriture : inconnue.
Propagation : pond des œufs plus petits et plus oblongs
que ceux de l’espèce précédente, d’un jaunâtre clair, avec
des taches ferrugineuses plus foncées et plus distinctes.
Anatomie. Latrachée , dans {e mâle, se rend en droi-
ture aux poumons, et les deux grands muscles dont il a été
fait mention dans l’espèce précédente ne se trouvent point
dans celle-ci.
Là
TETRAS BIRKHAN.
TETRAO TETRIX. (Lin«.)
Point de plumes longues sous la gorge ; tout le
plumage d'un noir & reflets violets; queue très-
fourchue, les deux pennes extérieures contour-
nées ; couvertures inférieures de la queue blanches.
Tête, cou, poitrine, dos et croupion d'un noir
L]
D’'ORNITHOLOGIE. 401
à reflets violets ; sourcils rouges ; ventre , couver-
tures des ailes et pennes de la queue d’un noir
profond ; une large bande blanche sur les ailes; les
pennes secondaires terminées de cette couleur ;
couvertures inferieures de la queue d’un blanc
pur; bec noir; iris bleuâtre. Longueur, 1 pied 10
pouces. Le vieux mûle.
Les jeunes mes, ressemblent, avant leur pre-
mière mue, aux femelles; âgés d'un an, ils ont le
plus souvent. quelques plumes tachées de roux,
mélées avec les plumes noires.
La femelle , est moins grande; sa queue est très-
peu fourchue; tête et cou roux avec des raies noi-
res; dos, croupion et pennes de la queue noirs,
avec des bandes rousses ; poitrine et croupion rayés
de roux et de noir; ventre d’un brun noirâtre avec
quelques raies rousses et blanchâtres.
Varie accidentellement, à plumage entièrement
blanchâtre; l'une ou l’autre partie du corps d’un
blanc pur, souvent tapiré de roux et de blanc.
Une femelle blanchñtre est figurée par Sparm.
Mus. Carts. fasc. 3. 1. 66; Voiseau tapiré de blanc
et de noir figuré dans le même ouvrage 4. 65, est
un #»ale : on doit cependant remarquer qu'il
porte des plumes sur les doigts, ce qui me fait
soupconner quelque méprise de la part du dessi-
nateur, ou bien que l'individu qui a servi de mo-
dèle , ayant été mutilé, on lui a substitue des pieds
du Zagopede ptarmigan, dont ces parties portent
tous les caractères ; celle supercherie est d'au-
«
462 MANUEL
tant plus probable, que d’autres espèces d'oiseaux
qui composent cette collection , portent de sem-
blables marques ostensibles d’un manque de bonne
foi si contraire aux progrès de l’etude de la nature.
Terrao Terrix. Gmel. Syst. 1. p. 548. sp. 2. — Läth.
Ind. v. 2. p. 635. sp. 35. — Retz. Faun. Suec. p. 208.
n°. 184. — Prrir TÉTRAS OU COQ DE BRUYÈRE À QUEUE FOUR-
cauE *. Buff. Oùs. v. 2. p. 210. €. 6. = Id. pl. ent. 152
et 173.— Gérard. Tab. élém. v. 2. p59\"PETRAS BIRKHAN.
Temm. Pig. et Galt. v. 5. p. 1402— BrAexcrous. Lath.
Syn. v. 4. p. 755. — Id. supp. pala1%, — Penn. Brit.
Zoo. p. 85. 1. M. f: à et 2. — GABEL SCRWANZIGES WALDHUEN.
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 1519. — Meyer, Tas-
schenb. Deut. v. 1. p. 295. — Frisch. &. 109. Le mâle,
supp. n°. 109. la femclle.—Naum. F6q. t. 18. f. 57 et 58.
Gazco Dr MONTE. Stor. deg. uce. v. 2. pl. 255. — Kor or
BERKBOEN. Sepp. Mederl. Vog. v. 2. t. p. 165. mâle et
femelie. 7
Habite : plus répandu dans les provinces du centre de
l'Europe que les espèces précédentes; se trouve en assez
grand nombre en Allemagne, en France , et jusqu’en
Hollande : vit dans les bois situés dans le voisinage des
bruyères et des champs.
Nourriture : boutons et bourgeons du hêtre, du bou-
Jeau, du pin, du sapin, du noïsetier et d’autres arbustes
alpestres : du sarrasin, de la vesce et autres graines, ainsi
que plusieurs espèces d’insectes.
Propagation : niche dans les bruyères ou dans les buis-
sons; pond depuis huit jusqu’à douze œufs, d’un jaunâtre
terne , parsemé de grandes et petites taches rousses.
* Je me suis vu dans la nécessité de substituer à cette phrase
an nom plus court; l'espèce précédente portant également une
queue fourchue, il s’ensuit que ce caractère ne peut plus servir
à distinguer exclusivement celle de cet article,
Li
D'ORNITHOLOGIE.
TÉTRAS GÉLINOTTE.
TETRAO BONASIA. (L1x\.)
Plumes de la tête un peu allongées; une bande
notre vers l'extrémité des pennes latérales de la
queue ; partie inférieure du tarse et doigts nus.
Sous la gorge un grand espace noir entouré
d'une bande blanche, cette bande prend son 6ri-
gine entre le bec et l’œil; un petit espace rouge
au-dessus des yeux; toutes les plumes des parties
mférieures noires, mais rousses dans leur milieu
et bordées de blanc; parties supérieures variées
de taches rousses, noires et blanches; une bande
blanche sur les scapulaires; croupion et pennes de
la queuë cendrés avec des zigzags noirs; vers le
bout des pennes de la queue est une large bande
noire ; toutes , excepté les deux du milieu, ter-
minées de cendré ; iris et pieds d’un brun clair;
bec d’un brun noirâtre. Longueur, 13 pouces. Le
male.
La femelle, est moins grande; elle n’a point de
uoir sous la gorge; l’espace entre l'œil et le bec
roux; la poitrine rousse avec des taches noires ;
un plus grand nombre de taches noires sur les par-
ties supérieures, particulièrement sur les plumes
du croupion; la bande longitudinale des scapulaires
d’un jaune couleur d’ocre.
TerRAO 8ONASI4. Gmet. Syst. 1. p. 5535. sp. 9. — Lath.
Syn. v. 2. p. Go. sp. 14. — Retz. Einn. Faun. Suec.
p. 219. n°. 187. — La Géuxorre. Bu. Cis. v. 2. p. 233.
464 MANUEL
t. 9.— Id. pl. ent. 454 et 475. — Gérard. Tab. étém.
© 2. p. 6o.—Temm. Pig. et Gall. v. 5. p.154. — Hasex
crous. Lath. Syn. v. 4. p. 544. — Das scawarzkEHLICE
wazpaugn. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1358. — Meyer,
Tasschenb. v. 1. p. 297. — Frisch. 4. 112. {a femetle.
— Naum. Wüôg. t. 20. f. 59. te mâle. — Fraxcouno ps
MONTE. AS£or. deg. uce. v. 2. pt. 258. de mâle.
Varie accidentellement , d’un blanc pur avec
quelques plumes de couleur ordinaire ; souvent
l'une ou l'autre partie du corps blanc, souvent
d'un cendre clair avec les couleurs ordinaires fai-
blement ébauchees; c’est alors
Terrao caxvs. Sparm. Mus. Carts. fase. à. t. 16. —
Gmel. Syst. 1. p. #53. — Lath. Ind. v. 2. p. 64o. sp. 13.
— Hezsixcrax crous. Id. Syn. supp. v. 1. p. 215.
Remarque. Les indications suivantes doivent être rayées
de la Jiste nominale; la première est prise d’après un £é-
tras gélinotte extraordinairement allongé par le peu de
soins mis à monter cet oiseau , et la seconde appartient à
un jeune tétras gélinotte; c’est alors
TETRAO NEMESIANUS ET BETULINUS. SCOpoli. Ann. p. 118
et 119. — Gmel. Syst. 1. sp. 21 et 22. — Lath. Ind. v. 2.
2. 655. sp. 4 et 5.
Habite : les bois en montagnes où croissent des pins,
des sapins, des bouleaux et des coudriers ; assez abon-
dant en France et en Allemagne; jamais en Hollande.
Nourriture : comme l’espèce PERF , mais plus de
baies que de bourgeons.
Propagation : niche dans les broussailles, ou dans les
touffes de fougère; pond jusqu’à seize œufs, d’un roux
clair parsemé d’un grand nombre de taches plus foncées.
D'ORNITHOLOGIE. 465
TÉTRAS ROUGE.
TETRAO SCOTICUS. (LarH.)
Plumage constamment d'un rouge marron ; sour-
cils denteles tres-éleves; tarses et doigts couverts
de poils gris; 16 pennes à la queue, les latérales
notrâtres terminées de marron.
Tout le plumage d'une belle couleur marron
plus où moins foncée, pure et sans taches à la tête
et au cou, mais variée sur les parties inférieures
par de nombreux zigzags noirs, et sur les parties
supericures par de grandes et de petites taches
d'un noir profond; un cercle de petites plumes
blanches entoure l'orbite des yeux, et une petite
tache également blanche se dessine à la mandibule
interieure; quelques plumes de l'abdomen termi-
nées de blanc; rémiges et pennes secondaires
brunes; les quatre pennes du milieu de la queue
de couleur marron avec des raies noires; les laté-
rales noirâtres, toutes terminées de marron ; es-
pace au-dessus des yeux nu, la peau de cette par-
tie forme une crête dentelce, apparente et très-
élevee en été, d’un rouge vermillon; le petit bec
cache plus de moitié par les plumes qui recouvrent
les narines; 1ris d’un brun clair; tarses et doigts
entièrement couverts de poils gris; ongles cendres.
Longueur, 16 pouces. Le vieux male.
“La femelle, se distingue par des nuances moins
pures et moins foncées; la couleur marron est sou-
vent variée de roussâtre , elle porte un plus grand
466 MANUEL
nombre de zigzags et de taches noires; les sourcils
rouges sont très-peu visibles, et les plumes de la
tête et du cou ont un grand nombre de zigzags
noirâtres.
Les jeunes, se distinguent facilement par leur
plumage roussâtre clair, varié de taches et de raies
irrégulières noirâtres.
Pouce DE marais. éRous. Cuv. Règ. anèm. v. 1. p. 450.
— Terrao scoricus. Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 641. sp. 15.
— 'TErrAo sanicerr. Æstate. Termmm. Manuel, 1". édition
seulement. p. 296. le plumage complet d'été. — Re»
GAME MOORCOCK. Alh. Oùs. v. 1. 4. 25 et 24.— RED GcRoOus.
Penn. Brit. Zool. n°. 94. t. 45. — Id. Fol. 85. t. M. 5.
figure exacte. — Lath. Syn. v. 4. p. 746. — Id. Supp.
P+ 216. — Térras pes sAuLEs. Temim. Pig. et Gall. v. 5
pl. 9. f. 5. la tête, seulement à la page 215, et la tivrée
d'été; et le reste du texte se rapporte au tétras des
saules.
Remarque. J'ai commis une méprise grave dans la pre-
mitre édition ainsi que dans mon Histoire des pigeons et
des gallinacés, où l’espèce très-distincte du T'etrao scott-
ous de Lath. se trouve indiquée comme livrée d’été de mon
Tetrao Saliceti, qui est le véritable Tetrao albus des au-
teurs, espèce qui est sujette à une double mue, et dont le
plumage est blanc en hiver ; tandis que le Tétras rouge
de cet article ne mue qu’une fois, et que son plumage
est toujours et presque totalement d’un roux marron.
La livrée d’été du Tetraosaliceti a approchant les mêmes
couleurs; mais on distingue facilement les individus de
cette dernière espèce, à leurs ailes et à toutes les parties
inférieures de leur corps, qui sont constamment blanches ;
leur queue est composée de 18 pennes , et les latérales sont
toujours terminées de blanc. Ceite erreur doit en partie son
origine au peu de moyens de comparaison; depuis, j'ai vu
D'ORNITHOLOGIE. 467
plusieurs centaines d'individus du Tetrao scoticus , et
M. Boié m'en a envoyé quelques-uns du Tetrao saliceti
en plumage parfait d'été. Curieux de voir ce que mon cri-
tique, M. Vieillot, en dit dans le Dictionnaire, article la-
gopède, j'ai trouvé que toutes ses raisons sont très-justes.
On doit aussi m'attribuer l’erreur commise sur les éti-
quettes de deux individus du Tétras des saules qui sont
sous de fausses indications au Muséum de Paris. Petite mi-
nutie que M. Vieillot se serait bien gardé de passer sous
silence. On conçoit de quel intérêt est un tel article dans
les annales des sciences naturelles; M. Vieillot n’y consacre
pas moins de 17 lignes : M. Cuvier y trouve aussi sa part”.
Habite : on la trouve en Écosse, où l'espèce est exces-
sivement abondante; elle se voit en moins grand nombre
en Angleterre et en Irlande; vit sur les hautes montagnes
dans les amas de bouleaux nains, toujours en des lieux dé-
serts ; l'hiver elle descend dans les plus hautes vallées,
mais ne se montre point en plaine.
Nourriture : bourgeons, baies et feuilles des arbustes
qui croissent dans les plus hautes régions des .Alpes du
nord. | |
Propagation : niche dans les broussailles les plus four-
rées et les plus inaccessibles, toujours dans les régions
les plus élevées ; pond à terre, de six jusqu’à dix œufs d’un
cendré rougeâtre , présque entièrement couverts de grandes
taches d’un rouge foncé.
Ils muent deux fois dans l’année: la couleur prin-
cipale de leur plumage d'hiver est d’un blanc pur.
} .
PRE ENTER SUR EN INT S RUN VERS USENURETE BR RUTSINTOI NIGER PRE CRE LL
* Les étiquettes étant heureusement amovibles, j'ai l'honneur
de prévenir les näturalistés qu'elles ont été changées. Les deux
oiseaux mentionnés portent aujourd’hui des inoms exacts dans
les galeries du Muséum de Paris.
468 MANUEL
TÉTRAS PTARMIGAN.
TETRAO LAGOPUS. (L1xx.)
Bec Jaible, comprime vers la pointe ; ongles su-
bules , argues et noirs ; le mäle porte toujours une
balafre noire sur les yeux; 18 pennes à la queuc.
Plumage d'hiver.
D'un blanc pur; une bande noire va de l’angle
du bec et traverse les yeux ; pennes latérales de
la queue noires, terminées par un liséré blanc ;
pieds et doigts très-garnis de plumes laineuses ;
au-dessus des yeux un espace nu qui se termine
par une petite membrane dentelée; ces parties
nues sont rouges; les ongles crochus, subulés et
noirs ; bec noir, iris cendre. Longueur, 14 pouces.
Le male.
La femelle en plumage d'hiver, se distingue
du mäle, en ce que l’espace nu au-dessus des
yeux est moins grand , et qu’elle n’a jamais la bande
noire qui passe sur les yeux; dans cet état de
plumage , on distingue {4 femelle de cette es-
pèce des individus des deux sexes de l'espèce sui-
vante; 10. à la taille; 20. à la forme du bec; 3°. à
la plus grande longueur du tarse chez le tétras des
saules; 4°. à la forme très-différente des ongles.
Plumage parfait d'été.
Sommet de la tête, cou, dos, scapulaires et les
deux pennes du milieu de la queue, ainsi que ses
D'ORNITHOLOGIE. 469
couvertures supérieures, d'un cendré roux coupé
par de nombreux zigzags d’un noir profond; poi-
trine et flancs variés de plumes de la même couleur,
parmi lesquelles se trouvent toujours un grand
nombre de plumes d’un noir profond varié de quel-
ques zigzags épars, d'un roux clair; la bande noire
sur les yeux toujours distinctement marquée ; la
gorge le plus souvent blanche , mais souvent ta-
piree de noirâtre; tout le ventre, l'abdomen, les
couvertures inférieures de la queue , les ailes, ainsi
que leurs couvertures et les pieds, d’un blanc par-
fait, les sourcils larges, d’un rouge très-vif. Le
eieux male.
La femelle, se distingue toujours par le manque
total de la bande noire sur les yeux; elle se re-
connaît aussi à son plumage, qui a moins de blanc;
la tête, toutes les parties supérieures du corps, le
cou, la poitrine, les flancs et l'abdomen sont rayés
assez régulièrement de bandes transversales, d’un
roux clair et de noir; seulement le milieu du ven-
tre, les pieds et les ailes sont d’un blanc parfait.
Les jeunes ont des raies très-fines, cendrées, noires
et roussàtres.
Remarque. Des observations faites en Suisse, sur plus
de deux cents individus du ptarmigan, m'ont donné la
certitude que cet oiseau, ainsi que le Tétras des saules,
ont toujours, en été, les ailes, le ventre et les tarses cou-
verts de plumes d’un blanc parfait. Au printemps et en
automne on trouve des individus plus ou moins bigarrés
de plumes blanches, distribuées irrégulièrement sur les
différentes parties du corps; ces individus , beaucoup plus
470 MANUEL
répandus dans les cabinets que ceux revêtus du plumage
complet d’été, sont ordinairement dans le passage d’une
livrée à l’autre. En été les tarses et les doigts sont toujours
moins abondamment couverts de plumes laineuses qu’en
hiver. Le Ptarmigan est très-commun en Suisse, le Té-
tras des sautes ne s’y trouve jamais.
TerrAo LAGOPUS. Gmel. Sysé. 1. p. 749. sp. 4. — Lath.
Ind. v. 2. p. 659. sp. 9.— TErrAo RuPESTRIS. Gmel. Syst. 1.
p. 751. Sp. 24.—Lath. Ind. v. 2. p. 640. sp. 1.—TErrao
azpinus. Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 511. Sp. 140.— Le La-
coPÈpe. Buff. Oùs. v. 2. p. 264. t. 9. — Id. n£. ent. 129.
da femelle, plumage d'hiver; et pl. 494. la femelle, pre-
nant le plumage d'été. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 66.
— L’'Arragas BLANC. Buff. Oùs. v. 2. p. 262.— PERDRIX DE
RocHEs. Hearne. Woy. à l'Océan du nord. p. 395. édit.
èn-4°. — TérRas PTARMIGAN, Temm. Pig. et Gall. v. 5.
p. 185. t. Anat. 10. f. 1, 2 et 5. — PTARMIGAN and ROCK-
cnous. Lath. Syn. v. 4. p. 741, et Supp. v. 1. p. 217.—
Penn. Brit. Zool. p. 86. t. M. 5. plumage d'été, et M. 4.
de mâle, plumage d'hiver. — HaasenFüssiGE warpaux.
Bechts. Naturg. Deut. v. 5. p. 1547. — Meyer, Tas-
schenb. v. 1. p. 298. — Id. Fôg. Deut. v. 2. t. Heft. 19.
en plumageincomplet d'été, eten hiver.—Naum. F6g.
Nachtr. t. 61. f. 115. Le mâle en hiver, et f. 116. de
mâle en plumage parfuit d'été. — PERNICE ALPESTRE.
Stor. degl. ucc. v. 2. pl. 239. plumage presque com-
plet en été.— Lacopo Branco. Id. p£. 240. {a femelle en
hiver.
Habite : l'été dans les régions les plus élevées des Alpes
de la Suisse , et des plus hautes montagnes du centre de l'Eu-
rope; en hiver, très-abondant dans les régions moyennes
de ces mêmes montagnes; très-commun sur les Alpes cou-
vertes de neiges; en Suède, en Laponie, en Écosse et
dans le nord de la Russie. Vit également en Amérique, où
l'espèce ne diffère en rien de celle propre aux Alpes Suisses
et aux Alpes du nord.
D'ORNITHOLOGTE. 472
Nourriture : toutes sortes de baies et de feuilles des
plantes alpestres; les boutons de la rose des Alpes, et du
mirtille ; très-rarement des insectes.
Propagation : niche dans les lieux ouverts où croît
beaucoup de mousse, ou sous des buissons rampans ; pond
depuis sept jusqu'à quinze œufs, oblongs, d’un jaune rou-
geâtre, qui paraît entre le grand nombre de grandes et de
petites taches noires ou d’un noir rougeâtre dont ces œufs
sont couverts.
TÉTRAS DES SAULES.
TETRAO SALICETI*. (Miui.)
Bec fort, court, dep prime vers la pointe, obtUs ; :
ongles longs, blancs , très-peu courbes; en ss
aucune différence entre les sexes ; 18 pennes à la
queue.
Plumage d'hiver.
Tout le plumage d’un blanc pur; sourals petits,
rouges et point surmontés de crêtes; les pennes la-
térales de la queue noires , terminées de blanc ;
les tarses et les doigts plus forts, plus longs et plus
amplement garnis de duvet, que dans l'espèce pré-
cédente; ongles longs, larges, tailles en pioche et
d’un blanc pur; le gros bec obtus, noir, sortant
de très-peu des plumes du front; iris d’un cendré
blanchätre. Longueur, 16 pouces. Le male et la
femelle.
* Je me suis vu obligé de substituer un uutre nom latin à cette
espèce, vu que la Léna de Tetrao albus, employée par
Gmelin et par Latham, est également applicable aux deux diffé-
rentes espèces de tétras qui ont le plumage blanc en hiver.
472 MANUEL
Terrao asus. Gmel. Syst. 1. p. 550. sp. 25.— Läth.
Ind, v. 2. p. 659. Sp. 10.— Terrao Lacopus. Retz. Faun.
Suec. p. 211.n°. 186.—TErrao murus. Montin. Act. soc.
Lund. v. 3. p. 55. —Montin. Phys. Handl. 1. p. 155.
— Terrao susarpinus. Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 5o7.
Sp. 139.— LAGOPÈDE DE LA BAIE DE Hupsox. Buff. (ès. v. 2.
p. 276. — PEerDrix DES sAULES. Hearne. Foy. à l'Océan
du nord. p. 538. édit. in-/4°. — TértRas DES sAULES Où
muet. Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 208. t. Anat. 11.
f.1, 2et5.— Ware crous. Lath. Syn. v. 4. p. 745. —
Wersse warpsunx. Bechst. Naiurg. Deut. v. 3. p. 1353.
— Frisch. £. 110 et 111. en plumage d'hiver et au com-
mencement de la mue.
Plumage complet d’ete.
Tête, cou, dos, scapulaires, pennes du milieu
de la queue et leurs couvertures, d’un rouge mar-
ron plus ou moins fonce, pur et sans taches sur le
devant du cou, mais avec des zigzags noirs sur les
autres parties et des taches noires sur le haut du
dos; partie inférieure de la poitrine, ventre, abdo-
men et la plus grande partie des couverturesalaires,
ainsi que toutes les pennes, d'un blanc pur; pennes
latérales de la queue noires, terminées de blan-
châtre ; tarses et doigts garnis à claire- voie de
poils laineux; espace nu au-dessus des yeux, et
une petite membrane dentelée qui s'élève perpen-
diculairement, d’un rouge vif.
Les femelles et les jeunes , sont d’un roux orange
avec des taches noires plus grandes; les sourcils ne
sont point élevés en crête.
Varie périodiquement, plus ou moins de blanc
D'ORNITHOLOGIE. LS
répandu sur les différentes parties du corps, ceci
variant suivant les époques plus ou moins rappro-
chées des deux mues périodiques. C’est alors,
WuiITE PARTRIDGE. Edw. G£an. t. 52. un individu mäle,
en mue.
Il arrive souvent, qu'au milieu de l'été, on trouve
des individus qui ont tout le ventre, jusqu'aux cuisses,
varié de plumes coloriées comme celles du doset de quel-
ques plumes blanches ; les sourcils rouges très-élevés;
seulement les tarses garnis à claire-voie de plumes laineuses,
mais les doigts ou totalement ou en partie nus; les ongles
cendrés et plus courts qu’en hiver. Le mâle à du noir à
l’entour de la base du bec et sur la poitrine. C’est alors,
Terrao Laponicus. Gmel. Syst. 1. p. 751. 8p. 25. —
Lath. Ind. v. 2. p. 64o. sp. 12. — Boxasa scorrica. Briss.
Orn. v. 1. p. 199. t. 22. f. 1. — Terrao Lacopus. Montin.
Phys. Sallsk. Hanal. 1. p. 155. — Trerrao cacHinxaws.
Retz. Faun. Suec. p. 210. n°. 185. — TETRAS REHUSAK.
Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 225.— Renusax crous. Lath.
Syn. supp. v. 1. p. 216. — Penn, Àrct. Zool. v. 2.
p. 316.
Remarque. Dans la premitre édition, je me suis étran-
gement abusé par rapport à la livrée d’eté de cette espèce,
pour laquelle j'ai donné le véritable Tetrao scoticus des
auteurs anglais, espèce qui parait se trouver uniquement
en Écosse; elle diffère du Tétras des sautes par un bec
plus petit, par un plumage constamment colorié de rou-
geâtre marron, sans aucuu indice de blanc; par les ré-
miges d’un brun uniforme, par la couleur cendrée des
plumes laineuses aux tarses et aux déigts, et par la cou-
leur marron qui termine les pennes caudales; j'ai décrit
cette espèce sous le nom de Tétras rouge. Le Tetrao la-
ponicus de Linnée à aussi été indiqué dans cette première
édition comme espèce distincte ; mais des observations
Partie I. 31
454 - MANUEL
multipliées faites sur la nature, prouvent que cette espèce
nominale a été établie d’après un individu mêâte du Té-
tras des saules en plumage parfait d'été. M. Nilsson est
aussi de cet avis.
Habite : le nord de l'Europe et de l'Amérique; vit jus-
que sous les glaces du pôle; se montre très-rarement sur
les hautes montagnes du centre de l’Europe : vit en Lapo-
nie, en Suède, au Groënland, au Kamchatka et en Islande ;
touiours dans les forêts des vallées hautes ou sur le pen-
chant des Alpes; ne se montre guère plus vers le midi,
que dans la Livonie et PEstionie ; très-rare en Prusse, ja-
mais eu Allemagne ni en Suisse.
Nourrilure : toutes sortes de baies, de bourgeons et de
feuilles; de la bruyère; des semences du bouleau et du
saule naïn. |
Propagation : niche à terre, dans les hautes touffes de
bruyère et dans les amas de bouleaux et de saules nains;
pond jusqu’à dix ou douze œufs, plus grands que ceux de
espèce précédente, d’un blanc terne, ou de couleur rou-
geûtre claire, couverte par un grand nombre de taches et
-de marbrures couleur de sang figé.
(24000213: %282121131285:)
GENRE QUARANTE-QUATRIÈME.
GANGA.—PTEROCLES*:(Mrur.)
Brc médiocre, comprimé , grêle dans quelques
espèces, mandibule supérieure droite, courbée
vers la pointe. NariNEs basales, à moitié fermées
* En 1809, j'ai publié l'histoire de ces oiseaux sous le nom gé-
nérique Pterocles, et en 1817 M. Vieillot forme de ce même groupe
son genre O£nas.
D'ORNITHOLOGIE. 475
par une membrane couverte par les plumes du
front, ouvertes en-dessous. Preps à doigts courts,
celui de derrière presque nul, s’articulant très-haut
sur le tarse; les trois doigts de devant réunis jus-
qu’à la première articulation, et bordés de mem-
branes; le devant du tarse couvert de petites plu-
mes très-courtes, le reste nu. ONGLES très-courts,
celui de derrière acéré, ceux de devant obtus.
QuEur conique; dans quelques espèces les deux
plumes du milieu allongées en fils. Arces longues,
acuminées , la ire. rémige la plus longue.
Ces oiseaux, confondus avec les Tétras, l'ont été éga-
lement avec les Perdrix; Lathaim range quelques espèces
dans son genre T'etrao, tandis que d’autres figurent dans le
genre Perdix; ils ne sont à leur place dans aucun des
deux genres. Les Gangas vivent dans les plaines et dans
les déserts sablonneux des contrées chaudes ; on ne les ren-
contre point en grand nombre en Europe, ils ne fréquen-
tent que les pays les plus méridionaux. Oiseaux voyageurs
et aimant à se déplacer, ils parcourent d’un vol soutenu
les vastes solitudes ; quelques espèces se réunissent en
bandes de plusieurs centaines, d'autres vivent en famille ;
ils nichent à terre dans les herbes et dans les bruyères.
Nous ne pouvons rien dire de positif eu égard à la mue de
ces oiseaux dont plusieurs espèces habitent en Afrique; les
mâles diffèrent toujours des femelles, principalement par
des colliers ou des ceinturons noirs et blancs, dont les fe-
melles sont le plus souvent privées. On trouve en Afrique,
comme en Europe et en Asie, des espèces qui ont deux
longs filets à la queue et d’autres qui en sont prirées.
Remarque. On re peut guère déterminer une mesure
exacte pour les espèces d'oiseaux qui vivent dans les lieux
arides ; leur taille est plus forte ou moindre, suivant l’abon-
456 MANUEL
dance ou la disette en substances alimentaires que produit
la contrée; et ces différences, qui tiennent à des causes
purement locales, influent inême jusque sur les couleurs
du plumage, qui sont alors ternes, ou plus vives. J'ai
également vérifié ce que j’avance ici, non-seulement sur
plusieurs espèces d'Europe, mais aussi sur un grand nombre
d'oiseaux étrangers, particulièrement sur des individus tués
dans les terres incultes du midi de lAfrique, comparés
avec des individus nourris dans les contrées fertiles de
celie même partie du globe, mais arrosées par les eaux de
la Gambie et du Niger.
Le hasard fait que j'ouvre dans le Nouveau Dictionnaire
d'histoire naturelle, l’article Ganga par M. Vieillot; on y
trouve ces élégantes phrases : Cet Hollandais se trompe
fort, puis, j'écarte comme apocryphe tout ce que
M. Temminch a publié sur Les Gangas; et ailleurs , ce
Temiminck donne aux animaux des mœurs de sa fa-
con. Je me trompe fort, ou chäcun saura apprécier à sa
juste valeur des formes pareilles. Me vouant par goût à
l'étude de Phistoire naturelle, et employant mes loisirs
ainsi que les moyens dont la fortune me permet de jouir,
à étendre le domaine de cette science, on se persuadera
facilement que ce n’est point dans le but de débiter des
fables que je visite les différentes contrées de l'Europe et
que j'étudie les richesses rassemblées dans les principaux
cabinets. Le peu de faits réunis sur l’histoire des Gangas
dans mon histoire naturelle des gallinacées et dans le pré-
sent ouvrage étant exacts, M. Vieillot aurait pu s’épargner
toutes ces sorties , comme tant d’autres, qui ne prouvent
‘
GANGA UNIBANDE.
rien,
PTEROCLES ARENARIUS. (Mrurt.)
Sur la gorge une tache triangulaire noire ; base
de la mandibule inférieure et région des oreilles
%
D'ORNITHOLOGIE. 47
d’un roux marron; tête, cou et poitrine d’un cen-
dré couleur de chair; un ceinturon noir s'étend sur
le bas de la poitrine et va d'une aile à l'autre;
plumes des parties supérieures d’un cendré jau-
nâtre, irrégulièrement tachetées de cendre bleuñtre
et terminées de jaune ; rémiges d’un cendré noi-
râtre ; ventre, flancs, cuisses et abdomen d’un noir
profond; couvertures inférieures et le dessous des
pennes caudales également d’un noir profond ,
mais terminées par une grande tache blanche; les
pennes de la queue en-dessus rayées de cendré
foncé, de roux et de jaunâtre. Longueur de 12 à
1/ pouces. Le male.
La femelle diffère beaucoup du mäle. Elle n’a
point la tache noire à la gorge, ni la belle couleur
cendrée sur la tête et sur la poitrine ; ces parties
sont jaunâtres avec de nombreuses taches noires:
sur la partie supérieure du devant du cou se trouve
une étroite bande cendrée , surmontée par une fine
raie noire; le sommet de la tête et toutes les par-
ties supérieures sont ainsi que la poitrine d'une
seule nuance jaune d’ocre clair, varié de nom-
breuses taches et raies en zigzag d'un noir pro-
fond ; le ceinturon noir de la poitrine est plus étroit
que chez le mâle, mais toutes les autres parties in-
férieures sont absolument les mêmes *,
Terrao arexarivs. Pall. Nov. Com. Petrop. t. 19. p. 4x8.
1. 8. — Id. Foy. App. p. 53. n°. 51. — Gimel. Syst. 1.
* La description de la femelle, dans la première édition, mane
que d’exactitude.
Pa
+
478 MANUEL
p. 755. sp. 29. — Lath. Jnd. v. 2. p. 642. sp. 18. —Tr-
TRAO SUBTRIDACTYLA. Hasselq. 14. p. 250. — Perprix 4RAGO-
nica. Lath. Ind. v. 2. p. 645. sp. 7. — Gaxca unisanve.
Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 240. — San crous. Lath.
Syn. v. 4. p. 751.— ARAGONIAN PARTRIDGE Id. Syn. supp.
V. 1. p. 223. — RiINGEL waLoauan. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 1. p. 301.— Naum. Vôg. Deut. Nachtr. t. 6.
1-6:
Habite : les lieux arides des contrées méridionales ; en
Espagne, dans la Grenade, l’Andalousie et autres pro-
vinces; en Sicile et en Turquie ; très-abondant dans l’Asie
méridionale et dans les déserts de l'Afrique ; jamais observé
en France ni en Italie.
Nourriture : graine d’astragale et autres.
Propagation : niche à terre; pond, suivant l’auteur de
la Faune aragonienne, quatre ou cinq œufs, marqués de
taches brunes, et suivant Pallas, des œufs blancs.
Remarque. Les individus que j’ai reçus d’Espagne, ainsi
qu’un mâle tué dans les déserts de Barbarie , ne different
point de ceux d’Asie.
GANGA CATA,
PTEROCLES SETARIUS. (Miui.)
Gorge noire; côtés de la tête et devant du cou
d'un cendré jaunâtre : sur la poitrine un ceinturon
large d'environ deux pouces, d’un roux orange;
cette couleur est bordée en dessus comme en des-
sous d’une étroite bande noire : tête, nuque, crou-
pion et couverture de la queue rayés de noir et de
paunâtre, dos et scapulaires rayés de même, mais
vers le bout de chaque plume est une large bande
d’un cendré bleuâtre, suivie d’une autre de couleur
D'ORNITHOLOGIE. 49
jaunâtre ; petites et moyennes couvertures des ailes
marquées obliquement d’un rouge marron, et ter-
minées par un croissant blanc ; grandes couvertures
d'un cendre olivätre terminé par des croissans noirs;
ventre, flancs, abdomen, cuisses et extrémité des
couvertures inférieurs de la queue d’un blanc pur;
pennes de la queue terminées de blanc, l’extérieure
bordée de cette couleur. Les deux pennes du milieu
très-longues et effilées, dépassent les autres de trois
pouces. Longueur totale, sans compter l’excédant
des filets, 10 pouces 6 lignes. Le vieux male.
La femelle diffère beaucoup du mäle; la gorge
blanche; au-dessous de cette partie un large demi-
collier noir, qui ne s’étend que jusqu'aux côtés du
cou ; elle a le ceinturon large et de couleur orange,
comme dans le mâle; les parties supérieures à peu
près les mêmes : petites, moyennes et grandes cou-
vertures des ailes d’un cendré bleuâtre , ensuite une
bande oblique roussâtre et toutes les plumes termi-
nées par des croissans noirs; les filets dépassent la
queue d’un pouce dix lignes.
Les jeunes avant la première mue, ont un plu-
mage moins bigarré ; les parties supérieures sont
d’un olivâtre nuance de cendré ; le blanc des flancs,
des cuisses et de l'abdomen est coupé de zigzags
jaunâtres et bruns.
Terrao accmaTa. Gmel. Syst. 1. p. 554. sp. 11. — Lath.
Ind. v. 2. p. 641. sp. 16. — Hasselq. It. p. 281. —"Terrao
cauDACUTUs. Gmel. Reise. v. 3. p. 05. t. 18.— LE Gança.
Buff. Ois. v. 2. p. 244. t. 8. — Id. pt. ent. 105 et 106.
480 MANUEL
très-mauvaises représentations. — Gérard. Tab. élém.
v. 2. p. 62. — Ganca cata. Temm. Pig. et Gall. v..3.
p. 2596. — Pinraizen. crous. Lath. Syn. v. 4. p. 548. —
Edw. Glan. t. 249. la femelte.
Habite : les pays incultes et pierreux; pas très-nom-
breux en France, dans les landes stériles du côté des Py-
rénées et le long des bords de la Méditerranée; moins ha-
bituellement en Provence et en Dauphiné, où on les voit
arriver de temps à autres, point régulièrement ; on les dit
irès-communs en Espagne, Sicile, Naples et dans tout le
Levant : très-nombreux en Perse.
Nourriture : semences et insectes.
Propagation : vit et niche à terre parmi les pierres et
les iouffes de buissons; pond quatre ou cinq œufs dont je
n'ai pu vérifier la couleur par mes propres observations.
GENRE QUARANTE-CINQUIÈME.
PERDRIX.—PERDIX. (Lars)
Bec court, comprimé, fort, base nue; mandibule
supérieure voutée, convexe, fortement courbée vers
la pointe. NariNes basales, latérales, à moitié fer-
mées par une membrane voûtée et nue. Preps, trois
doigts devant et un derrière , ceux de devant réunis
par des membranes jusqu’à la première articulation.
QUEUE, composée de 18 ou de 14 pennes, courte,
arrondie, penchée vers la terre. Aires courtes, les
3 premières rémiges les plus courtes, également
étagces , la 4°. et la 5e, les plus longues; ou bien
la 5€, remige la plus longue.
D'ORNITHOLOGIE. 481
Ces oiseaux sédentaires dans quelques contrées, émi-
grent dans d’autres; ils sont très-multipliés dans les climats
tempérés et chauds; ils vivent par couple; une fois unis,
il est rare qu’un autre accident que la mort les sépare : le
mâle ne quitte point sa femelle ; lorsque les jeunes sont
éclos le mâle les conduit, les avertit par ses cris des dan-
gers qui les menacent, il les rappelle quand ils se sont sé-
parés; ils restent ainsi réunis en famille jusqu'au prin-
temps. Les Cailles, qui composent la quatrième section ou
petite famille de ce genre, sont polygames et changent
plus souvent le lieu de demeure, les voyages qu’elles
opèrent comme les autres espèces différent seulement en
ce qu'ils sont plus longs et plus réguliers. Le plus grand
nombre des espèces réunies dans ce genre vit dans les
champs et dans les lieux à découvert, les Francotins
seuls exceptés, qui donnent la préférence aux lisières des
bois dans le voisinage des eaux; toutes se nourrissent de
semences, de graines, de plantes bulbeuses, d’insectes et
de vers. La mue, chez toutes les espèces connues, est
simple et ordinaire ; les sexes sont toujours faciles à distin-
guer par les couleurs du plumage : les vieux mâles des
Francolins se reconnaissent encore à leurs tarses éperon-
nés, et ceux des Perdrix proprement dites à leurs tarses
tuberculés ; les jeunes de l’année différent jusqu’à leur pre-
mière mue, sans qu’on puisse alors distinguer les sexes.
Remarque : Les compilateurs qui se plaisent à former
des genres de chaque section qu’ils trouvent dans les ou-
vrages, ne se sont point aperçus qu’en formant des fran-
colins un genre distinct dont le principal caractère se fonde
sur l'existence d’un ou de deux éperons, ils ne peuvent
à la rigueur y introduire les femelles, qui pour eux seront
de vraies perdrix : la 3°, section du genre Perdiæ qui com-
prend les Colins, est basée sur une division géographique :
ce genre me paraît bien divisé en quatre sections: quelques
espèces de la 2°. section habitent l'Europe. On n’y voit
qu'une seule espèce de la 1°, et un représentant de la 4°.:
482 MANUEL
toutes celles qui composent la 3°. section vivent dans le
nouveau monde, où les espèces des trois autres sections
n’ont point-encore été trouvées.
Je. SECTION.—FRANCOLIN.
Les tarses des mâles, armés d’un éperon ( sou-
vent de deux éperons chez plusieurs espèces étran-
gères ); les femelles à tarses lisses.
Ils vivent dans les lieux humides et se perchent sur les
arbres. L'espèce qui habite l’Europe se nourrit des mêmes
substances auxquelles nos perdrix donnent la préférence ;
mais celles qui habitent l'Afrique sont destinées, sous les
climats brâlans, à se nourrir de plantes bulbeuses et d’o-
gnon: qu’elles déterrent au moyen de leur bec plus allongé,
dont la mandibule supérieure très-longue dépasse l’infé-
rieure et forme par ce prolongement un instrument en pio-
che, parle moyen duquel elles labourent le terrain qui re-
couvre les plantes bulbeuses ; notre Francolin et un petit
nombre d’autres, ne se nourrissant point de semblables
substances, leur bec n’est point aussi long et ne diffère point
de celui des Perdrix proprement dites.
FRANCOLIN A COLLIER ROUX.
PERDIX FRANCOLINUS., (Laru.)
Plumes du haut de la tête et de la nuque noires,
bordées de brun jaunâtre ; au-dessous des yeux une
bande blanche qui va couvrir l’orifice des oreilles ;
un large collier marron entoure le cou ; côtes de la
tête, front, une bande au-dessus des yeux, gorge et
toutes les parties inférieures d’un noir profond;
sur les flancs de grandes taches blanches : couver-
D’ORNITHOLOGIF. 483
tures inférieures de la queue d’un marron foncé ;
ailes brunes avec des raies et des taches rousses :
dos et croupion rayés de noir et de blanc; base des
pennes de la queue rayée de même, le reste d’un
noir profond : bec noir; pieds rougeätres ; éperons
bruns. Longueur, 12 où 13 pouces. Le mâle.
La femelle, a le fond du plumage de couleur
café au lait; sur le cou et sur la poitrine de petites
taches brunes; les taches brunes se présentent en
larges bandes sur les autres parties inférieures :
pennes secondaires rayées de roux et de brun; dos
et croupion d'un gris brun, coupé par des raies
d'une couleur plus claire.
Penpix FranCOLINUS. Lath. Ind. v. 2. p. 644. sp. 6. —
Terrao FRaNcoLINUS. Gmel. Syst. 1. p. 756. sp. 10. — Le
Fraxcoun. Buff. Oùs. v. 2. p. 458. — Id. pl. ent. 147
et 148.— FRANCOLIN A COLLIER ROUX. Temm. Pig. et Gal.
v. 3. p. 540. — FRANCOLINO PARTRIDGE. Lath. Syn. v. 4.
p. 759. — Edw. Glan. t. 246. — Francouwo. Stor. degt.
uec. v. 3. pl. 241 et 242.
Habite : les parties les plus méridionales, en Sicile,
Malte, Sardaigne, le royaume de Naples, les îles de lAr-
chipel et la Turquie. L'espèce est la même dans toute lAsie
et dans le nord de l’Afrique : on la trouve dans les marais
et dans les prairies.
Nourriture : insectes et semences.
Propagation : niche dans le midi.
484 MANUËL
II. SECTION.—PERDRIX PROPREMENT DITES.
Les tarses munis d’une callosité, ou entièrement
hsses.
Ils vivent dans les champs et ne se perchent point sur
les arbres.
PERDRIX BARTAVELLE.
PERDRIX SAXATILIS. (MEeyer.)
Gorge, joues et devant du cou d’un blanc pur,
entouré par une bande noire qui ne se dilate point
en taches sur la poitrine : front et espace entre l'œil
et le bec noirs : parties supérieures et poitrine d’un
cendré bleuâtre : sur les plumes cendrées des flancs
une large bande transversale blanche, bordée paral-
lèlement sur les deux côtés d’une étroite bande
noire , quelques-unes terminées d’une étroite bande
marron : bec, tour des yeux et pieds rouges : 16 pen-
nes à la queue. Longueur, de 13 à 14, et rarement
15 pouces.
Les femelles, mesurent un pouce de moins; le
cendré du plumage est moins pur; la bande qui en-
toure le blanc du cou est moins large.
Varie accidentellement, d'un blane pur; souvent
tapiré de plumes blanches; quelquefois toutes les
couleurs faiblement ébauchées, sur un fond blan-
châtre.
Perprix saxarius. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p.305.
Perpix cRæCA. Briss. Orn. v. 1. p. 241. Sp. 12. t. 23. f. 1.
La PERDRIX BARTAVELLE. Buff. Oùs. v. 2. p. 420. — Id. pt.
ent. 251. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 79. — Temm.
D’ORNITHOLOGIE. 485
Pig. et Gall. v. 3. p. 548. — GREEK Or RED PARTRIDCE.
Lath. Syn. v. 4. p. 767. — Das srenrezn aunn Bechst.
Naturg. Deut. v. 3. p. 1393. t. 43. f. 2. — Frisch. t. 116.
Meyer, Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 8. Le mûle. — PErnicE
MAGGIORE. S£or. deg. uec. v. 3. pl. 256.
Remarque. Pour éviter que l’on ne confonde les trois
espèces distinctes de perdrix à bec et pieds rouges, qui
vivent en Europe, on devra se résoudre de rayer de la
liste des oiseaux, l'espèce nominale de la Perdrix rufa
de Latham, et du Tetrao rufus de Linné. Ces phrases
latines où les trois espèces sont confusément réparties,
peuvent être remplacées par celles plus exactes, indiquées
par les trois auteurs que je signale ici. Je crois n'avoir rien
laissé à désirer relativement à l’histoire de ces oiseaux dans
le troisième volume des Pig. et Gall.
Habite : les Alpes des parties méridionales de l’Alle-
magne , le Tirol, la Suisse, l'Italie, l’Archipel, la Tur-
quie ; rare sur les hautes montagnes du Jura et des Pyré-
nées; descend en hiver dans les régions moyennes des
montagnes.
Nourriture : herbes, semences, insectes et particu-
lièrement des œufs de fourmis; en hiver, des bourgeons
et des baies.
Propagation : niche entre les racines des grands arbres,
sous des amas de rocs roulés, ou dans la mousse qui re-
couvre les rocs : pond jusqu’à quinze ou vingt œufs, d’un
blanc jaunâtre, avec des taches très-peu distinctes d’un
jaune roussâtre.
PERDRIX ROUGE.
PERDRIX RUBRA. (Brrss.)
Gorge et joue d’un blanc pur, ce blanc entouré
d’une bande noire, qui se dilate sur la poitrine et
sur les côtés du cou en un grand nombre de taches
486 MANUEL
et de raies de la même couleur : une large bande
blanche au-dessus des yeux; toutes les parties su-
périeures, ainsi que le haut de la poitrine, d’un
cendré roussâtre : sur la partie inférieure de la poi-
trine se dessine un large espace cendré : ventre et
abdomen d’un roux clair ; sur les plumes cendrées
des flancs sont des bandes blanches bordées seule-
ment à leur partie extérieure par une étroite bande
noire, toutes terminées par un large croissant roux;
bec, tour des yeux et pieds rouges; 18 pennes à ja
queue. Longueur, 12 pouces 6 ou 9 lignes.
La femelle, a les teintes moins vives.
Varie accidentellement, comme l'espèce préce-
dente.
Perpix RUuBR4. Briss. Orn. v. 1. p. 256. sp. 10. — La
PErprix ROUGE. Buff. Ois. v. 2. p. 431. €. 15. — Id. pf.
end. 150. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 57. — Temm.
Pig. et Gall. v. 5. p. 361. — Guennsex ParTaidGe. Lath.
Syn. v. 4. p. 768. — Id. supp. v. 1. p. 220. — Aib. Brirds.
v. 1.1. 29. — Das RoTHE recnauux. Bechst. Naturg. Deut.
d. 5. p. 1999. — PERNICE COMMUNE. S£or. degl. ucc. v. 5.
pl. 253. tapiré de blanc, et pl. 255. d’un blanc pur.
Remarque. Les Perdix kalcelik et caspia des mé-
thodistes, sont des indications très-défectueuses, elles ont
cependant rapport à l'espèce de cet article, mais doivent
être rayees de la liste nominale comme espèces distinctes.
Habite : les plaines de la France méridionale et de Pta-
lie ; très-rare en Suisse; jamais en Allemagne ; ne fréquente
point le nord de la France, ni la Hollande.
Nourriture : semences, graines et insectes.
Propagation : niche dans les champs et dans les buis-
D'ORNITHOLOGIE. 485;
sons; pond jusqu’à quinze ou dix-huit œufs, d’un jaune
sale parsemé d’un grand nombre de taches rousses et de
petits points cendrés.
PERDRIX GAMBRA.
PERDIX PETROS A. (LATu.)
Front , haut de la tête et nuque d’un marron fon-
cé; le marron se dilate sur les cotés du cou en un
large collier, qui devient plus étroit par devant; sur
ce collier sont des taches blanches ; plumes des
oreilles rousses; gorge, tempes et une large bande
au-dessus des yeux d’un cendre bleuâtre; parties su-
périeures d’un cendré roux; sur Paile huit ou dix
taches d’un bleu de turquoise borde d'orange ; poi-
trine cendrée; ventre roux; sur les plumes cendrées
des flancs est une large bande transversale, mi-par-
tie blanche et rousse, bordée parallèlement sur les
deux côtés par une étroite bande noire ; toutes sont
terminées de roux ; 18 pennes à la queue; bec, tour
des yeux et pieds rouges. Longueur, de 12 à 13
pouces.
La femelle, moins srande, a le collier plus étroit
, Ss ,
et les couleurs moins vives.
Varie accidentellement, comme l'espèce précé-
dente.
Perprix PETROSA. Lath. Ind. v. 2. p. 648. sp. 14. —Te-
TRAO PETROSUS. Ginel. Syst. 1. p. 758. Sp. 55. — PErDix
RUEBRA BARBARICA. Briss. Orn. v. 1. p. 259. — La Perprix
ROUGE DE BARBARIE. Bufl. Oùs. v. 2. p. 445. — PEnDrix DE
ROÇUF Ou Gayra. Id. p. 446. — Temm. Pig. et Gull.
488 MANUEL
ep
v. 3. p. 508. — iurous BREASTED and BARBARY PARTRIDGE.
Lath. nd. v. 4. p. 770 et 571. — Edw. Glan. t. 70. —
FELDAUHN AUS BARBAREY. Bechst. Natuwrg. Deut. v. 3.
p. 1401. — Cetti. Naturg. Sard. Ubers. v. 2. .p. 111. —
Stor. degt. uce. v. 3. pl. 255.
Habite : les montagnes rocailleuses de l'Espagne ; dans
les îles de Mayorque et de Minorque; en Sardaigne, la
Corse, Malte, la Sicile et la Calabre ; très-rare et acciden-
tellement en France le long de la Méditerranée.
Nourriture : semences et insectes.
Propagation : Niche dans les champs, mais plus sou-
vent dans de petits buissons en des lieux déserts et mon-
tueux; pond quinze œufs d’un jaune sale , tout couverts de
petits points d’un jaune verdâtre.
PERDRIX GRISE.
PERDIX CINERE A. (Laru.)
Face, sourcils et gorge d’un roux clair; cou,
poitrine et flancs cendrés avec des zigzags noirs;
sur les plumes des flancs de grandes taches d’un
roux rougeûtre ; une large plaque marron et en
forme de fer à cheval sur le haut du ventre; dos,
croupion et ailes d’un cendré brun avec des zigzags
et des taches noires; sur les scapulaires et les cou-
vertures alaires une étroite raie blanche, qui suit
la direction de la baguette; rémiges brunes avec
des bandes en zigzags d’un roux jaunätre : 18 pen-
nes à la queue, dont les latérales sont rousses; un
espace nu derrière les yeux; bec d’un brun olivâtre,
pieds gris. Longueur, 12 pouces. Le mâle.
La femelle, n’a point le roux de la face aussi
D'ORNITHOLOGIE. 189
étendu; toutes les couleurs du plumage sont plus
foncées; sur le haut de la tête des petites taches
blanches; beaucoup plus de grandes taches noires
sur les parties supérieures; tout le ventre blanc ou
seulement quelques taches de couleur marron sur
cette partie; les grandes taches sur les plumes des
flancs d’un roux noiratre.
Les jeunes, avant leur première mue, ont tout le
plumage d’un brun jaunâtre, coupé de bandes et de
raies d’un brun noirâtre; les pieds jaunâtres, point
de rouge derrière les yeux.
Varie accidentellement, d'un blanc pur; l’une ou
l’autre partie du corps de cette couleur : souvent
tapiré de plumes blanches : quelquefois toutes les
couleurs faiblement ébauchées sur un fond jaunûtre.
Varie aussi : d’un roux marron, plus ou moins
foncé, avec des taches irrégulières jaunâtres, de
petites raies de cette couleur le long des baguettes,
accompagnées de quelques petits zigzags noirs; tête,
cou et haut de la poitrine d’un jaune roussâtre;
quelques taches d’un roux marron sur la poitrine
ou sur la tête. On reconnaît dans cette dernière
variété la prétendue espèce de PrRDIX MONTANA.
Lath. /nd. v.2.p.646. sp. 11.—TETRAO MONTANUS.
— Gmel. p.788. sp. 33. — Frisch. £. 114. B.— La
PERDRIX DE MONTAGNE. Buff. Oés. #. 2. p. 410. —
Id. p{. 136.— Dont les auteurs ont fait une espèce
distincte. Voyez mon Hist. natur. Pig. et Gail. v. 3,
p:. 396.
Variété locale. La perdrix de passage, Prrorx Da-
PanrrTiE Jl°. 52
490 MANUEL
mAsceNA. Lath. Znd. v.2. p.646. sp. 10.—TETRAODAMASCESA.
Gmel. p. 758.— La PETITE rERDRIx. Buff. Ois. v. 2. p. 417.
— Est le même oiseau que la Perdrix grise ordinaire.
Voyez à l’article Perdrix L’hist. des Gatt. v. 3. p. 392.
— Les espèces nominales ci-dessus désignées doivent être
rayées de la liste des perdrix.
PerDix GINEREA. Lath. Ind. v. 2. p. 645. sp. 9.— Tr-
TRAO PERDIX. Gmel. Sysé. 1. p. 757. Sp. 15.— La PErprix
crise. Bull. Oùs. v&. 2. p. 4o1. — Id. pl. ent. 25. da fe-
mnelle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 69. —Temm. Pig.
et Gall. v. 3. p. 578. — Common PArTRIDGE. Lath. Syn.
v. 4. p. 702. — Penn. Brit. Zoot. p. 86. t. M. mâle ct
femelle. — Gemeines opER crAUES FELpnuex. Bechts. Naturg.
Deut. v. 5. p. 1361. — Meÿer , Tasschenb. v. 1. p. 503.
—Frisch. 4 114. le mâle.t. 114. B. la variété marron,
et t. 115. variété blanchätre. — Naum. t. 5. f. 5. Le
mûle. — Srarna. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 249 et 250;
pl. 251. variété jaunûtre; ct pl. 252. un jeune individu
&lanchätre.
Habite : jusque fort avant dans le nord; visite l'Égypte
et les côtes de Barbarie ; de passage dans quelques pays,
sédentaire dans d’autres : vit dans les champs et les lieux
découverts, souvent. à la lisière des bois et dans les
buissons.
Nourriture : semences, graines, insectes, particulière-
ment des larves de fourmis; baies et herbes.
Propagation : niche dans les champs, dans les blés,
dans les maïs, sous les buissons , sous la mousse, dans les
bruyères : pond depuis douze jusqu’à dix-huit et vingt œufs,
d’un cendré verdâtre, terne.
D'ORNITHOLOGIE. 4
III. SECTION.—CAILLE.
Queue très-courte, penchée vers la terre et ca-
chée par les plumes du croupion; la 17€, rémige des
ailes la plus longue.
Les Cailles diffèrent plus des Perdrix et des Franco-
dèns par leurs habitudes que par les caractères extérieurs ;
le bec et les pieds des grandes espèces étrangères ressem-
blent parfaitement à ces mèmes parties chez les perdrix; une
d’elles à lamandibule supérieure longue comme dans quel-
ques francolins ; on ne saurait par tant de rapports se per-
mettre d’en faire un genre distinct. Notre Caülle (car les
mœurs des espèces étrangères nous sont trop peu connues)
est polygame et nomade, elle se réunit en grandes bandes
pour opérer son long voyage; dans tout autre temps de
l'année elle est solitaire dans les champs.
Remarque. Une anomalie dont aucun auteur n’a fait
mention ,se trouve dans deux espèces de cailles étrangères.
Chez celles-ci il existe un tuberculeux caleux aux tarses
des mâles absolument comme dans les perdrix.
LA CAILLE.
PERDIX COTURNIX. (Laru.)
Sommet de la tète varié de noir et de roussätre,
portant trois bandes longitudinales, dont deux au-
dessus des yeux et une au milieu de la tête : parties
superieures d’un cendre brun avec des taches noires
et des bandes Jaunäâtres; sur les scapulaires et sur
les plumes du dos se dessine une large bande d’un
blanc jaunätre, qui suit la direction de la baguette :
du roux sur la gorge, entouré de deux bandes d’un
brun noirätre : partie inférieure du cou, poitrine et
492 MANUEL
flancs d’un roux clair avec des raies longitudinales
blanches, qui suivent la direction de la baguette ;
ventre blanchâtre ; rémiges d’un cendré brun avec
de petites raies jaunâtres sur leurs barbes exté-
rieures : 1/4 pennes à la queue : bec et pieds cou-
leur de chair. Longueur, 7 pouces 3 ou 4 lignes. Le
vieux male.
La femelle, a la gorge blanche, sans tache brune
au milieu, et sans les deux bandes qui l'entourent;
les teintes du dos sont plus foncées; la poitrine d’un
blanc jaunâtre avec de petites taches noires; les
!
plumes des flancs d’un roux plus clair, et leurs
bandes longitudinales du centre moins prononcées.
Varie constamment suivant les äges, avec une
tache brune sur la gorge qui n'est point entourée
de deux bandes : le plumage fortement coloré et la
tête, les joues et la gorge d’un brun noirâtre, Ce
sont de très-vieux mäles. Souvent et suivant la lo-
calite, d'une taille plus forte, COTURNIxX Mayor.
Brisson.
Varie accidentellement, d'un blanc pur; d’un
blanc jaunâtre ou cendre à couleurs faiblement
prononcées; tapiré de blanc, ou avec les ailes blan-
ches ; quelquefois tout le plumage d’un brun foncé
ou noirâtre. Cette dernière varieté se produit en
captivité, par la graine de chanvre prodiguée
comme nourriture.
Corurxix. Briss. Orn. v. 1.9. 247. — PERDIX COTURNIX.
Lath. Ind. v. 2. p. 651. sp. 28. —'TETRAO COTURNIX. Gmel.
Syst. 1. p. 765. sp. 20. — Corurnix MasOR. Briss. Orn.
D’ORNITHOLOGIE. ; 499
©. 1. p. 251.— La Caisse. Buff. Ons. v. 2. p. 449. t. 16.
— Id. pt. ent. 150.— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 82.—
Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 478. — Le Cromier. Buff.
Oùs. v. 2. p. 251. — Rzacyn. Hist. Polon. p. 277. —
Common quaic. Lath. Ind. v. 4. p. 579. — I. supp. v. 1.
p. 222.— Penn. Brit. Zool. t. M. 6.—WACuTEL FELDHUHN.
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1402. — Meyer, Tas-
schenb. Deut. v. 1. p. 506.—Frisch. t. 117. mâle et fe-
melle. — Naum. £. 4. f. 4. le mâle. — Corurnice. Stor.
degt. ucc. v. 3. pl. 245, 244 et 245.—De wacureL. Sepp.
Nedert. Vog. t. p. 143.
Habite : les champs et les campagnes, jamais les bois ;
émigre à des époques fixes; voyage le plus souvent au
crépuscule ou pendant le clair de lune.
Nourriture : semences, graines et toutes sortes d’in-
sectes.
Propagation : niche dans un petit creux à terre, le plus
souvent dans les blés : pond depuis huit jusqu’à quatorze
œufs, obtus, d’un verdâtre clair marqué de très-petits
points, ou de grandes taches brunes et noirâtres.
LATRLL:R 511272112112: 122)
GENRE QUARANTE-SIXIÈME.
TÜRNIX.—/HEMIPODIUS. (Minr.)
Bec médiocre, grêle, droit, très-comprime ; arête
élevée, courbée vers la pointe. Narines latérales,
linéaires, longitudinalement fendues jusque vers le
milieu du bec, en partie fermées par une membrane
nue. Pieps, à tarse long; seulement trois doigts de-
vant, entièrement divisés, point de doigt poste-
rieur, QUEUE à pennes faibles, celles-ci rassemblées
49% MANUEL
en faisceau , cachées par les couvertures supérieures.
Ares médiocres, la rre, rémige la plus longue.
Ces oiseaux, les pygmées de l'Ordre des Gatlinacés,
sont polygames ; ils vivent dans les landes stériles, dans
les sables et sur les confins des grands déserts; ils courent
plus qu'ils ne volent et avee une vitesse surprenante : les
jeunes et les vieux vivent solitaires et ne se réunissent
point en bandes. On ignore s'ils entreprennent un long
voyage. Leur nourriture consiste principalement en in-
sectes; les menues semences sont des accessoires. Leur
mue paraît n'avoir lieu qu’une fois l’année; les sexes dif-
férent si peu qu’il est difficile de les reconnaître par le
plumage ; nous savons trop peu de l’histoire de ces oiseaux
du midi de l’Europe pour indiquer les différences ou les
rapports des vieux et des jeunes. Ils ont été placés par
Linnée dans le genre Tetrao ; Latham les place dans son
nouveau genre Perdix ; mais les Turnix doivent former
un genre distinct.
TURNIX TACHYDROME.
HEMIPODIUS TACHYDROMUS. (Mirur.)
Sommet de la tête d’un brun noirâtre, marqué *
de trois bandes longitudinales d’un.jaune roussâtre:
gorge blanche; devant du cou et poitrine d’un
roux pur, bordé parallèlement de plumes jaunätres,
qui ont une tache noire à quelque distance de leur
extrémité ; elles sont terminées de blanc jaunâtre :
flancs roux avec quelques taches rares; ventre et
abdomen d’un blanc pur; dos noir avec des zigzags
roux ; scapulaires rayés de zigzags noirs et roux,
chaque plume étant encadrée par une étroite bande
blanche; couvertures des ailes jaunâtres avec une
D'ORNITHOLOGIE. 495
tache rousse sur les barbes intérieures, et une
noire sur les barbes extérieures; rémiges cendrées,
l'extérieure bordée de blanc. Longueur, 6 pouces.
Turnix ArrICANUS. Desfont. Mém. de l À cad. des Scienc.
ann. 1757. p. 500. — TErRAO AnpaLusicus. Gmel. Syst. 1.
p. 766. sp. 59.— Prrpix anparusicus. Lath. Ind. v. 2.
p. 656. sp. 46. — Turnix rAcHyYDrOME. Temm. Pig. et
Gall. v. 5. p. 626. — Anparusrax quais. Lath. Syn. v. 4.
p- 791.; ett. frontisp. du vol. 4.
Habite : le midi de l'Espagne , là Grenade, l’Andalousie
et lAragon; vit dans les herbes et dans les taillis.
Remarque. J'ai reçu un individu, tué dans les parties
septentrionales de Afrique ; il ne diffère point de celui tué
en Espagne, ce qui me fait soupconner que ces oiseaux
émigrent comme les Cailles. Des espèces étrangères sem-
blent encore venir à l’appui de cette supposition, puisque
j'en ai reçu les individus des îles de la mer du Sud et des
Moluques.
Nourriture : petits insectes et menues semences.
Propagation : inconnue.
TURNIX À CROISSANS.
HEMIPODIUS LUNATUS. (Mrur.)
Dos brun, rayé transversalement de noir; cou-
vertures alaires d’un roux clair, bordé de blanc;
au milieu de chaque plume , une tache noire en- -
tourée d’un cercle blanc; gorge noire, rayée de
blanc ; les plumes de la poitrine blanches vers leurs
bords , ferrugineuses au milieu et entourées de
noir; rémiges noires; pennes de la queue bordées
de blanc et raycées de noir et de blanchätre; pieds
et bec jaunätres. Longueur, 6 pouces 2 ou 5 lignes.
496 MANUEL
Terrao cisracraricus. Gmnel. Syst. 1. p. 566. sp. 58.—
Pcrpix GrBRALTARICA. Lath. Ind. v. 2. p. 656. sp. 45. —
La Cairse DE Girarrar. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois.
V. 7. p. 192. — Turnix A cRoISSANS. Temm. Pig. et Gall.
v. 5. p. 629. — GisrazTAR QuAIL. Lath. Syn. v. 4. 790.
Habite : les mêmes provinces que l'espèce précédente ,
où elle est de passage; vit dans les herbes et dans le:
taillis.
Nourriture et Pronaaation : inconnues.
‘ e/
D'ORNITHOLOGIE. 197
RRRAN BAINS LULR UE VUT ANR RUAREELULEURERRITUATAREE AVES EIRE R RAR UERVESIELRERERL RER ES
ORDRE ONZIÉÈME.
ALECTORIDES. — 4LECT O-
RIDES.
B:: plus court que la tête ou de la même
longueur, robuste, fort, dur; mandibule su-
périeure courbée, convexe, voûtée , souvent
crochue à la pointe. Preps à tarse long,
grêle; trois doigts devant et un derrière; le
doigt postérieur articulé plus haut sur le tarse
que ceux de devant.
On peut diviser ce nouvel ordre ( composé, à
l'exception d'une espèce, tous d'oiseaux étrangers
à l'Europe), en Campestres et Riverains. Les alec-
torides campestres habitent les déserts, où ils sont
continuellement occupés à la poursuite des reptiles,
des lézards et des autres animaux amphibies; les
alectorides riverains se nourrissent d'insectes ou de
vers, et rarement de poissons; quelques-uns ont
les ailes armées de tubercules osseux par le moyen
desquels ils terrassent leur proie; dans le vol ils
étendent les jambes en arrière.
Les genres dont cet ordre est composé doivent y prendre
place comme il suit : les Campestres, comprennent les
senres Psopluia , de Linnte; Dicholopus et Gypage-
498 MANUEL
ranus , d'Illiger ; les Riverains ont pour genres, Gla-
reola, de Brisson ; Palamedea, de Linnée, et Chaunæ,
d’Illiger; ce dernier genre est douteux. Une seule espèce
du genre Glareola se trouve en Europe; l'Asie et l’Afri-
que en nourrissent d’autres du même groupe.
Remarque. Ce nouvel ordre que je forme de quelques
genres de la famille des A4lectorides d'Illiger, et de deux
autres familles de Vieillot, me paraît d’absolue nécessité
dans le système; il se lie à l’ordre des Coureurs par le
genre Court-vite, tandis qu'il conduit.aux groupes nom-
breux qui forment l’ordre des vrais Gratles , par les genres
Kamichi et Chavaria ; le plus grand nombre se lie par
la forme du bec, à la nombreuse peuplade d’oiseaux com-
pris dans les ordres des Rapaces et des Gallinacés ; enfin
toutes les espèces dont cet ordre est composé ont des traits
de famille très-caractérisés qui semblent légitimer une
telie réunion. Dans son Prodromus, M. Illiger réunit
encore aux Alectorides les genres Chionis et Cereopsis ;
mais ces oiseaux ne doivent point être séparés des palmi-
pèdes, vu leur analogie dans les mœurs et dans les formes
extérieures ; ces espèces ont autant et plus de rapports avec
les vrais palmipèdes que le genre Rhynchops, qui de tout
temps en a fait partie.
GENRE QUARANTE-SEPTIÈME.
GLARÉOLE.— GLAREOLA. (Bniss.)
Brc court, convexe, comprimé vers la pointe;
mandibule supérieure courbée depuis la moitié de
sa longueur , sans échancrure. Narines basales ,
latérales , obliquement fendues. Preps emplumes
jusqu'au genou; tarses longs, grêles ; quatre doigts,
D'ORNITHOLOGIE. 499
trois devant et un derrière, celui du milieu réuni
à l'extérieur par une courte membrane, l'intérieur
divisé; doigt postérieur articulé sur le tarse. ONGLES
longs et subulés. Arts très-longues ; la re. rémige
dépassant de beaucoup toutes les autres.
Les Glaréotes * vivent dans les climats tempérés et
chauds; ils fréquentent les bords des eaux douces et lim-
pides ; leur apparition sur les bords de la mer est très-rare;
ils se nourrissent de très-petits insectes et de vers aqua-
tiques ; ils courent avec une grande agilité; leur vol est
soutenu et très-rapide. La mue est double, mais le plu-
mage d'hiver diffère si peu de celui d’été que celui-ci se
distingue à peine; cette différence ne consiste qu’en des
teintes un peu plus rembrunies et en ce que le collier est
moins régulièrement dessiné en hiver qu’en été; dans cette
saison tout le plumage des ailes et du dos se couvre d’une
légère nuance lustrée ou à reflets verdâtres; les pieds sont
plus sombres en hiver qu’en été, et la tache noire entre
le bec et FPœil est remplacée en hiver par du brun rous-
sâtre.
Femarque. Xl paraît que la même espèce habite sur
toute la vaste étendue de l’ancien continent, ce qui paraît
d'autant plus vraisemblable, vu la célérité et la force des
moyens de vol dont cet oiseau est doué ; il passe et dispa-
raît aux yeux comme un trait lancé dans Pair. Toutes les
espèces et les variétés énumérées par Gmelin, Buffon;
Sonnerat et Latham, se rapportent à cette seule espèce; en
observant cependant qu’à l’article de G{areola senegaten-
sis qui ne diffère point de la nôtre, le misérable compila-
teur Gmelin, 13°. édit. de Linnée, a jointle Trènga fusea
* Le genre Glaréole, dont nous connoiïssons seulement une es-
pèce en Europe, a été improprement désigné sous le nom de Per-
drix-de-mer. «
500 MANUEL
de Falck. Voy. t. 26, qui est le même oiseau que notre
Chevalier arlequin. \ existe cependant dans les climats
étrangers deux espèces distinctes qui sont nouvelles.
GLARÉOLE À COLLIER.
GCGLAREOLA TORQU ATA. (ME YER.)
Sommet de la tête, nuque, dos, scapulaires et
couvertures des ailes d’un gris brun; gorge et de-
vant du cou d’un blanc légèrement teint de rous-
sâtre; cette couleur est comme encadrée par une
très-étroite bande noire, qui remonte vers les coins
du bec; espace entre l'œil et le bec noir; poitrine
d’un brun blanchâtre; couvertures du dessous des
ailes d’un roux marron ; parties inferieures d’un
blanc nuancé de roussâtre ; couvertures de la queue
et origine des pennes caudales d’un blane pur, le
reste vers leur bout noirâtre; bec noir, rouge à sa
base, iris d’un brun rougeâtre ; cercle nu des yeux
d'un rouge vif; pieds d’un rougeâtre cendré ; queue
très-fourchue. Longueur, 4 pouces 3 ou 6 lignes.
Les vieux , male et femelle.
GLAREOLA TORQUATA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2.
p.404. — HiruNDo PaTRINCOLA. Linn. Syst. nat. édit. in-12.
P- 345. sp. 12. — Bulloch. èn the Transact. of the Linn.
society. v. 11. p. 177. description exacte. — La PERDRIX
DE MER. Briss. Orn. v. 5. p. 141. t. 12 f. 1. figure trés-
exacte. — Buff. Ois. v. 7. p. 544. mais surtout sa pl.
ent. 882. figure très-exacte. — 14. édit. de Sonn. v. 22.
P+ 146. pl. 199. f. 2. — PERDRIX DE MER ORDINAIRE ET 4
COLLIER. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 242. n°. 1, 2 et 5.—
AUSTRIAN PATRINCOLE. Lath. Syn. v. 5. p. 222. t. 85. fiqure
assez exacte. — Das ROTHFUSSIGE SANDAUBN. Bechst. Na-
FL
D'ORNITHOLOGIE. Fan
turg. Deut. v. 4. p. 457.1. 15. — Naum. Vôg. Nachtr.
t. 29. f. 98. figure très-exacte du vieux mâle. — Gri-
REOLA. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 547. figure très-exacte.
Varie habituellement, d'un gris brun, plus clair
ou plus foncé ; le blanc de la gorge plus ou moins
nuancé de rougeâtre ou de roussäâtre clair; la fine
bande noire qui en trace le contour d’un noir plus
ou moins profond, et souvent accompagnée d’une
très-petite ligne blanche ; souvent aussi la bande
seulement indiquée par de petites taches noires.
Les Jeunes, ont les parties supérieures d’un cendre
brun , nuancé par des ondes plus foncées , et des
bordures blanchätres; la orge d’un blanc terne,
entouré de taches brunes, disposées de manière à
remplacer la bande qui entoure cette partie chez
les vieux; poitrine et ventre d’un gris foncé avec
des taches brunes , quelquefois sans taches ; la queue
est moins fourchue et la penne latérale beaucoup
plus courte que chez les vieux. Les indications sui-
vantes s’y rapportent alors.
GLAREOLA AUSTRIACA , SENEGALENSIS ET NÆVIA. Gmel. Syst.
1. p. 695. Sp. 1, 2 et 5. — Lath. Znd. v. 2. p. 755. sp. 1,
2 et 5.— GLAREOLA TORQUATA. Briss. Orn. v. 5. p. 145.—
La PERDRIX DE MER A COLLIER, LA GRISE, LA BRUNE ET LA
ciaROLE. Sonn. nouv. édèt. de Bufl. Oùs. v. 22. p. 150 et
suiv.— LA PERDRIX DE MER DES MALDIVES , DE COROMANDEL
ET DE MADras. Sonnerat. #oy. aux Liides. w. 2. p. 216.
— Das BRAUNRINGIGE SANDHUHN und GEFLECKTE SANDUUHN.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 461. var. À. et B.—
Naum. Vôg. Nacht. t. 20. f. 59. le jeune de l’année. —
Corranen and further varietes Of Parricozes. Lath. Syn.
Ÿ. 5. p: 235.
502 MANUEL
Reinarque. Al est facile de concevoir comment des meé-
thodistes et des compilateurs ont pu créer une multitude
d’espèces différentes, des seules variétés et des jeunes in-
dividus des oiseaux qui appartiennent à une même espèce;
ais il est inconcevable que des naturalistes, qui disent
avoir pris la nature pour guide, soient tombés dans les
mêmes erreurs, et qu’ils aient pu s’abuser au point de
multiplier les espèces nominales , des seules différences qui
sont dues à l’âge, à l’époque de l’année où les individus
ont été tués, ou simplement à des causes accidentelles.
Le continuateur de la Zoologie de Shaw, dit, vol. 10,
pag. 135, que les patrincoles ou glaréoles n’ont pas la plus
légère affinité avec les oiseaux d’eau ou riverains, mais
qu’elles ont plus de rapports avec les hirondelles ; parce
que, dit-il, elles en ontles ailes et la queue ; argument digne
d’un compilateur. Il est inutile de réfuter au long cette
erreur; je me suis trouvé en Hongrie dans les immenses
marais des lacs Neusidel et Balaton, environné de plusieurs
centaines de ces oiseaux, et je puis assurer qu’ils n’ont des
hirondelles que la célérité du vol, dont le Bec en ciseaux,
les Hirondelles de mer, les Stercoraires, et les Pétrets
sont aussi doués au plus haut degré.
Habite : les bords des fleuves, des mers de Pintérieur
et des lacs, dont les eaux forment de grands marais en
jonchaies; vit dans les provinces qui touchent aux confins
de l’Asie et dans les pays méridionaux de ce vaste conti-
nent ; commun sur les lacs salés et dans les vastes marais
de Hongrie; de passage régulier ou accidentel dans quel-
ques provinces de l'Allemagne et de la France, en Suisse
et en Italie ; trés-rare en Hollande et en Angleterre.
Nourriture : particulièrement des mouches et autres
insectes ailés qui vivent parmi les joncs et les roseaux; il
se lance sur ces insectes avec une rapidité étonnante et les
saisit au vol ou à la course.
Propagation : niche parmi les roseaux les plus touffus
et dans les hautes herbes; pond trois ou quatre œufs.
D’ORNITHOLOGTIE. 503
Pour compléter l’histoire de ce genre nous indiquerons
à la suite de l'espèce connue deux autres espèces étran-
gères. É
GLAREOLE ECHASSE.
GLAREOLA GRALLARIA. (TEMm)
Queue presque carrée , dépassée par les ailes
d'environ 3 pouces ; tibia en grande partie nu;
tarse très-long ; plumage supérieur et poitrine d’un
roux clair; gorge, abdomen et couvertures du des-
sus de la queue d'un blanc pur; ventre et abdomen
d'un marron vif; rémiges et couvertures du des-
sous des ailes d’un noir profond; base du bec rouge,
pointe noire; pieds d’un jaune roussâtre. Se trouve
dans les contrées de l'Austral-Asie.
GLARÉOLE LACTÉ.
GLAREOLA LACTE 4. (TEmm.)
Queue très-peu fourchue. Toutes les parties su-
périeures du corps et des ailes d’un cendre blan-
châtre très-pur ; rémiges et partie intérieure des
ailes d’un noir profond ; toutes les parties du des-
sous du corps d’un blanc pur; les pennes de la
queue , l’extérieure exceptée, ont une tache noire
dont la réunion forme un grand espace angulaire
sur cette partie; bec rougeätre à ses bords, noir
sur le reste; pieds bruns. Longueur, 5 pouces 9
lignes. Les deux individus du Musée de Paris ont
été envoyés du Bengale.
ee
Qt
©
LS
MANUEL
ANA RARE LE BURN LUE ER EUR ER RAR RE RUE LEE A LR LEA RNA ARE MURS ARUBA RETALLARIUAARARI-
ORDRE DOULIÉÈME.
COUREURS. — CURSORES.
Brc médiocre ou court. Pres longs, nus
au-dessus du genou, seulement deux ou
trois doigts dirigés en avant.
Les oiseaux qui composent cet ordre vivent toujours
dans les champs, le plus souvent en des lieux déserts,
éloignés des bois et des buissons; ils sont polygames; se
nourrissent d’herbes, de graines et d'insectes; quelques
espèces ont les ailes impropres au vol, les autres volent
peu et près de terre. Ils courent avec une grande célérité ,
non-seulement lorsqu'ils sont poursuivis, mais aussi ha-
bituellement, et différent en cela du plus grand nombre
des oiseaux de l’ordre des Gratles ; qui marchent habituel-
lement à pas comptés; ils ont aussi un régime différent et
habitent d’autres lieux. Tous les coureurs doués de la faculté
de s’élever de terre, étendent leurs jambes en arrière lors-
qu’ils volent ; ils sonttrès-farouches, rusés pour se soustraire
aux poursuites des hommes , et par-là difliciles à observer.
Remarque. Les genres Struthio, Rhea et Casuarius
doivent être placés à la tête de cet ordre; tandis que les
genres Gypogeranus, Dicholopus psophia . Glareota
Palamedea et Chauna, paraissent former un ordre dis-
üunct, que nous avons nommé AÆfectorides. Les genres
Hæmatopus , Himantopus, OEdienemus, Charadrius
et Calidris , qui ont fait partie de l’ordre Coureurs dans
la première édition, paraissent mieux à leur place dans
D’'ORNITHOLOGIE. 505
l'ordre Gratles. Je les réunis dans la première section de
cet ordre, toute composée de tridactyles; les formes du
bec serviront pour les rapprocher des genres de la seconde
section des Gralles avec lesquels ils ont le plus de rap-
ports. J’évite par ce moyen de confondre indistinctement
toutes les formes de pieds en un même groupe d’ordre.
GENRE QUARANTE-HUITIÈME.
OUTARDE.—OTTS. (Lrsx.)
Bec de la longueur de la tête ou plus court, droit,
conique, comprimé, ou légèrement déprimé à la
base ; pointe de la mandibule supérieure un peu
voûtée. NariNEs ovales, ouvertes, rapprochées,
éloignées de la base. Preps longs , nus au-dessus
du genou , trois doigts devant , courts, r£unis à leur
base, bordés par des membranes. AILEs médiocres,
la 17e, rémige de moyenne longueur, la 2e. de très-
peu moins longue que la 3e. , qui est la plus longue.
Les Outardes et les autres genres d'oiseaux qu'il con-
vient de classer avant celles-ci ont, avec le port massif
des gallinacés, plusieurs caractères en commun avec les
Gralles proprement dits; is forment le passage gradué
des gallinacés tridactyles aux petites espèces de coureurs
qui vivent le long des plages maritimes. Toutes les espèces
qui composent ce genre sont des oiseaux pesans , qui volent
très-peu ; ils sont très-farouches ; lorsque par la course ils
ne trouvent plus moyen de se soustraire aux poursuites ,
on les voit raser la terre d’un vol rapide et soutenu. Ils
vivent dans les blés ou dans les campagnes couvertes de
broussailles; se nourrissent d'herbes, d'insectes, de graines
ParTiæ If°. 59
506 MANUEL
et de semences; un mâle sufit à plusieurs femelles, qui
vivent solitaires après avoir été fécondées. La mue paraît
avoir lieu deux fois dans l’année; les mâles, chez le plus
grand nombre des espèces, différent des femelles par des
OrnEMENs extraordinaires et par un plumage plus bigarré ;
les jeunes mâles âgés d’un ou de deux ans ont le plumage
des femelles; je soupconne aussi, mais je n’ai pu m'en as-
surer, que les mâles ont en hiver le même plumage que les
femelles.
PREMIERE SECTION.
Les mandibules comprimées à la base.
OUTARDE BARBUE.
OTIS TARDA. (Linx.)
À la mandibule inférieure du bec une touffe de
plumes longues, à barbes deéhiées et effilees; tête,
cou, poitrine et bord de l’aile cendrés ; sur le mi-
lieu du crâne une bande longitudinale; parties su-
périeures d’un roux jaunâtre rayé de ndir; parties
inférieures blanches ; queue blanche, ayant du
roussâtre vers les trois quarts de sa longueur, et
coupée par deux bandes noires ; pieds noirs; bec
bleuâtre. Longueur, 3 pieds 3 pouces, ou d’une
taille plus petite suivant la localité. Le male.
La femelle, n’a point à la mandibule inférieure
ces plumes longues et effilées ; la bande sur le haut
du crâne est moins apparente, et le cendré du cou
est plus foncé; elle est aussi plus se
Oris rarpa. Gmel. Syst. 1. p. 722. sp. 1.—Lath. Ind.
2. p. 658. sp. 1. — L'OvrarDe. Bai où VC" SHEU
É 1.— Id. pl. ent. 245. le mâle: = Cérard. Tab. élém.
v 2. p. 109.— Grear pusrann. Lath. Syn. v. 4. p. 796.
D'ORNITHOLOGIE. 507
— Penn. Brit. Zool. p. 85. t. N.— Edw. Glan. t. 79
et 80. — Der Grosse Trarre. Bechst. Naturg. Deut.
. 3. p. 1452. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 508. —
M Vôg. t. 106. La femelle; et n°. 106. supp. le
mâle. — Naum. €. 1. f: 1. Le mâle. — Sranpa commuxe.
Stor. deg. ucc. v. 3. pl. 255. le mâle.
Habite : dans quelques départemens de la France, de
l'Italie et de l’Allemagne; moins abondant vers le nord
que dans le midi; très-rarement et accidentellement en
Hollande. Vit dans les seigles, les maïs et les blés, aussi
dans les champs découverts.
Nourriture : graines, semences, herbes, choux, in-
sectes el vers:
Propagation : niche dans les seigles ou dans d’autres
blés, qui approchent de leur maturité ; pond deux ou trois
œufs, d’un brun clair olivâtre, parsemé de taches irrégu-
lières d’un roux sale et d’un brun foncé.
OUTARDE CANEPETIEÈERE.
OTIS TETRAX. (Linx.)
Sommet de la tête et occiput d’un jaunätre clair
avec des taches brunes; côtes de la tête et devant
du cou d’un cendré fonce; cette couleur est en-
tourée par un collier en sautoir d'un blanc pur ;
tout le bas du cou couvert de plumes d'un noir
profond, qui sont un peu plus longues sur la nuque;
la poitrine entourée par un large collier blanc,
suivi d’un autre plus etroit qui est noir; le reste des
parties inferieures, le bord de l'aile et les couver-
tures supérieures de la queue d’un blanc pur ;
toutes les parties superieures d’un jaunatre clair
avec un grand nombre de zigzags noirâtres, qui
508 MANUEL
suivent le contour de la plume, et quelques grandes
taches noires clair-semées : pieds et bec gris; iris
orange. Longueur, 15 pouces. Le vieux male.
La femelle et le jeune mle de l'année, ont la
gorge blanche; les côtés de la tête, le cou et la
partie supérieure de la poitrine d’un jaunâtre clair,
coupé de raies brunes; une large bande longitudi-
nale occupe le centre de ces plumes; sur le blane
de la poitrine, des flancs, des bords de Paile ,
comme des couvertures supérieures et inférieures
de la queue, sont quelques raies noires transver-
sales, les parties supérieures plus variées de noir.
Remarque. Il est dificile de concevoir les motifs qui
ont pu déterminer les continuateurs de la Zoologie de
Shaw à former un genre Tetrax. Voyez vol. 11. p. 454%
où la seule petite outarde ou cannepetiere se trouve com-
prise. Cet oiseau ne diffère des autres outardes par aucun
caractère marqué; ses mœurs et ses habitudes sont abso-
lument les mêmes que celles de la grande outarde. Le
Houbara et d’autres outardes étrangères diffèrent un peu
par leur bec plus long et plus déprimé à la base; mais ce
n’est point encore un motif pour en faire des genres dis-
tincts ; le plus grand nombre des espèces d’oiseaux connus
différent ainsi les uns des autres; il faudrait par conséquent
changer l’idée qu’on se forme du genre et adopter des di-
visions sans nombre, ce qui conduirait à des différences
spécifiques, auxquelles il faudrait joindre une description
détaillée des formes générales et souvent des couleurs du
plumage afin de se faire comprendre.
Onis TETRAx. Gmel. Syst. 1. p. 725. sp. 3.—Lath. Ind.
v. 2. p. 659. sp. 5.—- La PETITE OUTARDE Où CANNEPETIÈRE.
Buff. Ois. v. 2. p. 4o.— Id. pl. ent. 25. Le vieux mâle;
ct pt. 10. la femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 115.
D’'ORNITHOLOGIE. 509
— Lirrze susrarn. Lath. Syn. v. 4. p. 959. — Id. supp.
v. 1. p. 226. — Edw. Glan. t. 251. femelle. — Der KLEINE
TrAPre. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 1446. t. 45. la fe-
melle. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 309. —Gar-
LINA PRATAROLA. S£or. deg. ucc. pt. v. 5. pl. 264. te jeune
de l’année.
Habite : les lieux arides et découverts; en Espagne,
en Italie et en Turquie; moins abondant dans le midi de
la France ; rare en Suisse et en Allemagne : jamais vers
le nord.
Nourriture : beaucoup d'insectes et de vers ; des graines
et des semences.
Propagation : niche dans les herbes et dans les champs;
pond trois ou cinq œufs, d’un vert uniforme et lustré.
DEUXIÈME SECTION.
Les mandibules déprimées à la base.
OUTARDE HOUBARA.
OTIS HOUBARA. (Lanx.)
Bec long, déprimé à la base ; une grande huppe
de plumes effilees sur la téte ; de semblables plumes
‘dont les plus longues ont 4 pouces que l'oiseau
peut étaler) , sur les cotés du cou; queue longue
de 3 pouces. Les vieux.
Front et coté de la tête d’un cendré roux avec de
pets points bruns; occiput, joues et haut du cou
d’un blanchätre parsemé de lignes brunes et cen-
drées; sur la tête de longues plumes effilées d'un
blanc pur; sur la partie latérale du cou une rangée
de longues plumes noires, qui sont suivies de quel-
ques plumes blanches, toutes à barbes décomposées:
510 MANUEL
poitrine et parties inférieures d’un blanc pur : coù
postérieur , dos et ailes d’un jaune d’ocre parsemé de
fines raies noires, très-rapprochées , mais laissant sur
le centre de chaque plume un grand espace sans
taches ou raies: rémiges blanches, noires vers la
pointe et terminées de blanc; sur les pennes de la
queue, d’un roux couleur d’ocre, sont trois larges
bandes transversales d’un cendré noirâtre; toutes ces
pennes excepté les deux du milieu, terminées de
blanc : bec d’un brun noirâtre; pieds verdâtres. Lon-
gueur, 24 ou 25 pouces. Le très-vieux mâle.
Les jeunes mâles, ont plus de raies en zigzags sur
les côtes de la tête; les plumes blanches de la huppe
sont plus courtes et coupées vers la pointe par de
fines raies cendrées et rousses; devant du cou rous-
sâtre, varié de zigzags bruns; plumes du dos et des
ailes de couleur isabelle variée de zigzags bruns et
marquée de taches noires qui occupent le centre des,
plumes; les longues plumes noires et blanches de la
partie latérale du cou moins longues que chèz les
vieux, souvent variées de brun foncé et de blanchà-
tre; parties inférieures d’un blanc cendré.
La femelle de cet oiseau, quise montre très-acci-
dentellement en Espagne et en Turquie, n'est point
ncore connue; on ignore si elle a les mêmes pa-
rures que le ndle; à en juger par analogie, elle ne
doit point avoir d’ornemens extraordinaires, puis-
que les /émelles de toutes les espèces étrangères
connues diffèrent beaucoup des males, et n'ont
point de plumes de parade,
D'ORNITHOLOGIE. 511
Onis nousara. Gmel. Syst. 1. p. 525. sp. 6. — Lath.
Ind. v. 2. p. 660. sp. 8. — Oris Raman. Gmel. sp. 5. —
Lath. p. 66o. Sp. 9. — Psopnia uNDuLATA. Jacq. Beytr.
p. 24. t. 0. figure très-exacte du mâle. —Lath. Ind. v. 2.
p. 655. sp. 2. — Le HousaRA OU OUTARDE HUPPÉE D'AFRIQUE.
Buff. Oùs. v. 2. p. 59. — Le Raaav. Id. p. 61. — Shaw,
Voy. p. 255. f. 2. — L’Acam: D'AFRIQUE. Sonn. édit. de
Buff. Oùs. v. 14. p. 26. — Rurren and RHAAD BUSTARD.
Lath. Syn. v. 4. p. 805. sp. 7 et 5. — UNDULATED TRUMPE-
TER. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 225. — KRAGENTRAPPE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1451. — Id. Tasschenb.
p. 247. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 21. le jeune mâle,
une fiqure très-cæacte.
Remarque. Bechstein décrit et donne très-exactement
les mesures des parties de cet oiseau , prises sur un individu
tué en Silésie; deux autres que j'ai reçus ont été tués en
Espagne ; un mâle prenant ses parures est dans le cabinet
de M. Minkewits ; un jeune mâle se trouve dans le cabinet
du grand-duc de Bade ; tous ont été tués en Europe.
Habite : en Barbarie et en Arabie; seulement de pas-
sage accidentel dans le midi de l'Espagne ; se montre plus
souvent en Turquie; vit dans les lieux arides.
Nourriture et Propagation : inconnues.
L12h211111h::1h1:h21h12)
GENRE QUARANTE-NEUVIÈME.
COURT-VITE. — CURSORIUS.
(Larn.)
Bec plus court que la tête, déprimé à la base, un
peu voüté à la pointe, faiblement courbe, pointu.
NanieEs ovales ,surmontées par une petite protubé-
rance. Preps longs, grêles , trois doigts très-courts,
Aria MANUEL
presque entièrement divisées, doigt intérieur de
moitié plus court que celui du milieu. Oxaxes très-
petits. AiLes médiocres; la re. rémige presque
aussi longue que la 2e., qui est la plus longue;
grandes couvertures aussi longues que les rémiges.
Les espèces qui composent le genre du Court-vite,
semblent propres aux contrées chaudes de l'Afrique et de
l'Asie ce n’est qu’accidentellement que des individus
égarés de l’une de ces espèces se montrent dans les pays
les plus méridionaux de lEurope; leur apparition dans
nos contrées est extraordinairement rare; on n’en peut
citer que quatre exemples positifs. Elles vivent, suivant
les rapports qui m’en ont été faits, dans des lieux sablon-
neux et stériles , le plus souvent éloignés des eaux. J’ignore
si la mue est double ou simple. La différence qui peut
exister chez les sexes m'est aussi inconnue; il est certain
que les jeunes diffèrent peu des adultes.
Remarque. Nous ne connaissons presque rien des mœurs
et de la manière de vivre des trois espèces différentes qui
composent ce genre; la forme du bec et celle des pieds ont
infiniment de rapports avec ces parties dans les petites es-
pèces d’outardes étrangères et dans le Houbara (Otis
houbara) d'Europe. Lorsque de nouvelles découvertes au-
ront encore ajouté quelques espèces au catalogue des
oiseaux, il serait possible que parmi celles-ci on trouvât le
passage du genre Otis au genre Cursorius. En un pareil
cas , il sera probablement assez embarrassant dans lequel
des deux genres placer une très-petite Outarde où un
grand Couri-vite.
D'ORNITHOLOGIE Si
Q1
COURT-VITE ISABELLE.
CURSORIUS ISABELLINUS. (Mryre.*)
Front, parties inférieures, cou, dos , queue et
couvertures alaires d’un roux isabelle ; ces der-
nières bordées de cendré; gorge blanchätre ; der-
rière les yeux une double raie noiré; toutes les
pennes latérales de la queue noires vers le bout,
mais avec une petite tache blanche au centre de
ce noir ; abdomen blanchätre. Longueur , à peu
près o pouces.
Cursorius 1SABELLINUS. Meyer, Tasschenb. Deut. v. ».
p. 528. — Cunsorius EuroPæÆus. Lath. Ind. v. 2. p. 751.
Sp. 1. — Cnaraprius GaLcious. Gmel. Syst. 1. p. 692.
sp. 27. — Le Courr-vrre. Buff. Oùs. v. 8. p. 128. —Id.
pl. ent. 595. — Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 25.
p. 66. pl. 200. f. 1 ; et La variété. p. 69. — CrEan-coLou-
RED PLOVER. Lath. Syn. v. 5. p. 215; et Lath. Syn. supp.
V. 1. p. 254. t. 116.— CoRRIONE BIONDO. S{or. degl. ucc.
v. 5. pl. 474.
Les Jeunes de l’année , ont les parties supérieures
d’un isabelle beaucoup plus clair que £es vieux;
cette couleur est variée sur les scapulaires et sur
les couvertures des ailes par de nombreux zigzags
d’une teinte plus foncée; la double raie noire der-
* Je conserve ici pour l'espèce, le nom qui lui a été donné ré-
cemment par Meyer; Latham l'a désigné par celui de Cursorius
europæus , mais on ne peut adopter cette dénomination pour un
oiseau dont l'apparition en Europe est si rare. C’est bien gra-
tuitement que M. Iiliger, dans son Prodromus, donne un nou-
veau nom à Ce genre, qu'il nomme Tachydromus.
514 MANUEL
rière les yeux n'est que faiblement indiquée par du
brun clair. Un individu dans cet état se trouve à
Darmstadt , dans le cabinet d’histoire naturelle.
De passage accidentel, dans les provinces les plus mé-
ridionales de l'Europe.
Habite : en Afrique, particulièrement en Abissinie, où
l'espèce est très-nombreuse; on la dit aussi propre à l’A-
frique méridionale , où il existe également une nouvelle
espèce de ce genre, découverte par mon ami Le Vaillant
qui a déposé l'individu dans mon cabinet ; sa description
suit.
Nourriture et Propagation : inconnues.
Pour compléter la monographie de ce petit
genre, je vais indiquer succinctement les deux
autres espèces qui sont connues.
COURT-VITE DE COROMANDEL.
CURSORIUS ASIATICUS. (Laru.)
Sommet de la tête roux; cou et poitrine d’un
roux marron; nuque des ailes et queue brunes;
haut du ventre noir, le bas du ventre, le croupion,
les couvertures et l’extrémité des pennes de la
queue blancs; bec noir, pieds jaunäâires. Longueur,
8 pouces. Connu par une bonne figure de Buff.,
pl. enl. 802.
Habite : l'Afrique et l'Inde; envoyé du Sénégal et de
Pondichéry.
D'ORNITHOLOGIE. 515
COURT-VITE A DOUBLE COLLIER.
CURSORIUS BICINCTUS. (Temm.)
Sommet de la tête brun, varié de roussatre;
joues, cou et nuque de couleur isabelle, marquée
de raies longitudinales brunes ; au bas du cou se
dessine un collier noir peu large, et au-dessous un
second de même couleur, mais du double plus
large ; ces colliers remontent sur le dos; parties
inferieures de couleur isabelle ; dos, ailes et pennes
de la queue brunes; toutes les plumes entourées
par un large bord d’un roux clair ; pennes secon-
daires des ailes d’un roux vif; rémiges noirâtres ;
bec eourt noir; pieds très-longs à doigt intérieur
excessivement court, d’un jaune orange. Longueur,
10 pouces. Tué par Le Vaillant dans l’intérieur de
Afrique; vit en des lieux stériles loin des eaux ;
court avec une vitesse étonnante.
5:16 MANUEL
PARA RAS I AVR LEUR LEEDS SLR LAN SAN BATLLLALE ALI UT LUE SUMULUYULA RITES
ORDRE TREIZIÈME.
GRALLES.-GRALLATORES.
Brc de forme variée ; le plus souvent droit,
en cône très-allongé, comprimé; rarement
déprimé ou plat. Preos grèles, longs, plus ou
moins nus au-dessus du genou; trois doigts
devant et un derrière, le doigt postérieur
L2 r « L2
articulé à niveau de ceux de devant ou plus
élevé.
Ces oiseaux sont presque tous demi-nocturnes; ils ar-
pentent les bords de la mer, des lacs ou des rivières; se:
nourrissent indistinctement de poissons, de frai, de rep-
tiles ou d’insectes aquatiques et de terre *; ceux qui ont
un bec fort et dur vivent de poissons ou de reptiles; ceux
qui l’ont mou et plus ou moins flexible, de vers et d’in-
sectes ; tous ont les ailes longues et propres à fournir au
voyage lointain qu’ils exécutent périodiquement, et pour
lequel ils se réunissent en bandes; les jeunes et les vieux
voyagent toujours séparément; en automne ils se rendent
dans les contrées méridionales de l'Europe ou au delà de
la Méditerranée ; ils étendent leurs jambes en arrière quand
ils volent ; leur démarehe est ou lente et à pas comptés,
ou bien ils courent avec une grande célérité , et ces facultés
sont en rapport avec la forme plus ou moins compliquée
* Les oiseaux qui composent le genre Grue ( Grus), se nourris-
sent aussi de graines.
D'ORNITHOLOGIE. 517
des doigts et avec la longueur du tarse. Dans quelques
genres, et souvent seulement dans quelques espèces, la mue
est double, dans ce cas elle change périodiquement les
couleurs du plumage ; dans certains genres la mue n’a lieu
qu'une fois l’année, alors le jeune oiseau met plusieurs
annces à se revêtir de la livrée permanente propre aux
adultes; on n’observe dans l’un ni dans l’autre cas des dif-
férences marquées entre les mâles et les femelles. Ce sont
des oiseaux rusés , très-farouches.
Remarque. Les genres tous composés de fissipèdes tridac-
tyles ont fait partie, dans la première édition du Manuel, de
l’ordre des Coureurs, où ils formaient une section; ils me
paraissent mieux à leur place dans l’ordre des Gralles, tous
réunis dans la 1°, section, qui comprend les gralles tridac-
tyles ; cette réunion me paraît plus naturelle que celle faite par
le moyen des caraciéres que présentent les formes du bec,
variées presque sans caractère rigoureux, propres à servir
d'indices pour toutes les espèces d’un même groupe ; ceux
qui ont fait usage seulement des anomalies dans la forme
des becs des oïseaux ne se sont point aperçu qu'ils réunis-
sent souvent des êtres dont les mœurs n’ont aucun rapport;
tandis qu’ils séparent par ce moyen des espèces qui ont le
le même genre de vie, les mêmes mœurs et les mêmes
habitudes. Les espèces comprises dans le plus grand nom-
bre des genres de cet ordre , entrent dans l’eau, sans se
mettre à la nage; plusieurs parcourent les terrains fangeux
et vaseux ; d’autres, quoique munis de doigts entièrement
divisés, souvent très-longs , et de tarses longs et grêles *,
nagent et plongent avec plus de facilité que ne le font plu-
sieurs espèces comprises dans l’ordre des Patmipèdes ; un
petit nombre qui fait également partie des Grattes a les
hs motos (osiusil such ot: of SIP
* Tels que les genres Parra, Rallus et Gallinula, en exceptant
toutefois l'espèce désignée sous le nom de Gallinula-crex, qui porte
tous les caractères des Poules-d'eau, ses congénères, mais dont
les mœurs sont si disparates.
518 MANUEL
doigts palmés, d’autres les ont semi-palmés *; cependant
ils ne nagent point habituellement ; mais étant destinés à
chercher leur nourriture très-avant sur les plages vaseuses,
baignées par les eaux de la mer ou des fleuves , ils sont
pourvus de tarses très-longs , et les doigts palmés servent
de soutien pour les empêcher d’enfoncer dans le limon
vaseux ; quelques espèces ; qui ne nagent point habituel-
lement, sont cependant douées de cette faculté *, mais ils
ne s’en servent le plus souvent que pour se soustraire à la
poursuite de leurs ennemis. Dans le fait , et à la rigueur ,
on pourrait isoler des gralles, etles Phænicoptères et les
Avocettes ; mais je demande alors ce qu’on prétendra faire
des vrais Tantales, des Spatules, des Chevaliers sémi-
palmés, de la Barge semi-palmée , du Bécasseau semi-
palmé, et des Chevaliers qui ont un doigt semi-palné et
l’autre divisé, espèces mitoyennes qui lient étroitement les
vrais gralles aux gralles à pieds palmés. Il est absolument im-
possible de fixer par des mots la démarcation facile à saisir
pour classer rigoureusement en de nombreux genres toutes
ces anomalies dans les formes. J’ai déjà prouvé, dans plus d’un
endroit, que les divisions rigoureuses et strictement mé-
thodiques, ne peuvent être employées avec avantage dans
la classification des oiseaux , où une série naturelle doit
remplacer les groupes plus rigoureusement divisés dans
les autres classes du règne animal.
On doit observer que , dans cet ordre d’oiseaux, les
mâles sont toujours un peu moins grands que les femelles ;
cette différence est surtout remarquable dans les genres
Calidris , Tringa, Limosa et Scolopax; on ne doit
point s’en rapporter trop strictement à la longueur du bec
* Tels que les genres Fhænicopterus, Recurvirostra, Tantalus et
Plantalea, ainsi que les espèces des genres Totanus, Tringa et
Limosa.
** Tels sont quelques espèces des genres Tringa, Totanus , Limo-
sa, T. Charadrius et surtout Hæmatopus.
D'ORNITHOLOGIEF. 91g
et des pieds chez ces oiseaux, * vu que ses membres varient
souvent beaucoup d’individu à individu , et que l’âge y
opère des changemens assez marqués. Chez les Palmipè-
des , au contraire ; les caractères pris du bec , sont les
meilleurs moyens pour distinguer les espèces.
PREMIÈRE DIVISION,
GRALLES A TROIS DOIGTS.
Ils manquent toujours de doigt postérieur.
Remarque. On dit qu’il existe dans l'Inde un petit
gralle de la taille du sanderling, qui a seulement deux
doigts dirigés en avant comme ceux de l’autruche.
GENRE CINQUANTIÈME.
OEDICNÈME.— CE DICNE MUS.
(Mrar.)
Bec plus long que la tête, droit, fort, un peu
déprimé à la base, comprimé vers le bout; arète
de la mandibule supérieure élevée; mandibule in-
férieure formant l'angle. Narines placées au mi-
lieu du bec, longitudinalement fendues jusqu'à la
* Les oiseaux qui ont un bec mou et flexible ne peuvent être
bien classés sur des sujets déposés dans les cabinets ; il faut né-
cessairement les avoir vus dans leur état naturel, et examiné les
formes différentes sous lesquelles ces becs se présentent depuis le
jeune âge jusqu'à l’adulie; le bec change un peu de forme et
semble s’allonger encore, même lorsque l'oiseau a acquis tout son
développement; ces différences sont toujours en rapport avec celles
du sol sur lequel ces oiseaux cherchent leur nourriture, et dé-
pendent de causes locales.
520 MANUEL
partie cornée du bec, ouvertes par devant, percées
de part en part. Preps longs, grêles ; trois doigts
dirigés en avant, réunis jusqu’à la seconde articu-
lation par une membrane qui se prolonge le long
des doigts. QuEur fortement étagée. ArLEs mé-
diocres; la 1re. rémige un peu plus courte que la
2€. qui est la plus longue.
La seule espèce de ce genre, que l’on trouve en Europe,
vit par couple dans les terres incultes et sablonneuses ;
dépose ses œufs dans les dunes de sable, dans quelque
petit enfoncement ou cavité , qu'elle gratte avec les pieds;
sa nourriture consiste en petits quadrupèdes ,; tels que
musareignes , souris et campagnols, en vers de terre, en
limacons et en petits reptiles. La voix de cet oiseau est très-
forte et retentit au loin. La mue n’a lieu qu’une fois dans
l’année ; les sexes ne différent presque point, mais les
jeunes sont plusieurs années avant de se couvrir des cou-
leurs permanentes ; le bec et les pieds croissent très-len-
tement,
Femarque. Ce genre, qui forme le passage des Outar-
des aux Pluviers , a toujours été confondu avec ces der-
niers , excepté par Latham qui en fait une Outarde. La
Nouvelle-Hollande et l’Asie méridionale nourrissent des
espèces différentes , qui portent les mêmes caractères ; ces
espèces , qui n’ont point encore été décrites , portent des
dimensions du double plus fortes que l'espèce européenne.
L’OŒEdicnème du Sénégal varie un peu de celui d'Europe ;
même pour la longueur des pieds; c’est peut-être une race
ou variété constante, propre à l'Afrique.
D'ORNITHOLOGIE. s
19
vi
OŒDICNEME CRIAR D.
OEDICNEMUS CREPITANS. (Miur.)
Toutes les parties supérieures, d’un roussätre
cendré, avec une tache longitudinale sur le milieu
de chaque plume; espace entre l'œil et le bec,
gorge, ventre et cuisses d’un blanc pur; cou et poi-
trine légèrement colorés de roussâtre, et parsemés
de raies longitudinales, brunes ; sur l'aile une bande
longitudinale blanche; la 17°. rémige porte vers le
milieu une grande tache blanche, et la 2°. en porte
une très-petite sur la barbe intérieure ; couvertures
du dessous de la queue rousses ; les pennes, ex *
cepté celles du milieu, terminées de noir; base da
bec d'un jaunâtre clair, le reste noir ; tour des yeux,
iris, et pieds d’un jaune pur. Longueur du bec aux
pieds, 16 pouces deux lignes. Mäle et femelle.
Les jeunes, ont les couleurs moins bien pro-
noncées ; 1l se distinguent, au premier coup d'œil ,
par la forme très-dilatée du haut du tarse, et par
la grosseur de larticulation qui répond au genou
dans les mammifères. Cette forme du tarse est
propre aux Jeunes de l’année, de toutes les espèces
d'oiseaux à longues jambes grêles ; mais elle est parti-
culièrement remarquable chez les jeunes æœdicnèmes.
Ons oepicxemus. Lath. Ind. v. 2. p. 661. sp. 11.—
CHABADRIUS OEDICNEMUS. Gmel. Syst. 1. p. 689. Sp. 10. —
GRAND PLUVIER OU COURLIS DE TERRE. Bu. Ois. v. 8. p. 105.
1. 7. — Id. pl. ent. 919. — Gérard. Tab. élém. vw. 2.
P. 173. — Trick xesp susrann. Lath. Syn. v. 4. p. 806. —
Pagrim If°, 54
522 MANUEL
Sroxe cuncew. Alb. Birds. v. 1. &. Go. — LERCHENGRAUE
recexrreirer. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 585. —
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 517.— GROSSER BRACHY 0-
cez. Naum. Vôg. Deut. t. 9. f. 15. — Frisch. Wôg. &. 215.
— IL GRAN PIVIERE. S1or. deg. ucc. v. 5. pl. 472.
Habite : les terres et les landes incultes, élevées et
sablonneuses , et les bruyères éloignées des eaux ; abon-
dant dans le midi de la France, en Italie, en Sardaigne .
dans l’Archipel et en Turquie ; peu commun dans les par-
ties orientales ; de passage en Allemagne, très-accidentel-
lement en Hollande.
Nourriture : particulièrement des scarabés , petits
mammifères et repüiles , limaçons et autres insectes.
Propagation : niche dans un petit enfoncement sur la
terre ou sur le sable ; pond deux œufs, d’un brun jaurâtre
nuancé de verdâtre, et marqué de taches noirâtres et oli-
vâtres, souvent aussi jaunâtres , avec de grandes mar-
brures olivâtres et brunes.
GENRE CINQUANTE ET UNIÈME.
SANDERLING.— CALIDRIS.
(Lixics)
Bec médiocre, grêle, droit, moux, flexible dans
toute sa longueur, comprimé depuis sa base; à la
* Dans la première édition j'ai indiqué ce genre sous le nom
Arenaria, Bechstein, comme étant plus ancien que le nouveau
nom de Calidris, Illiger ; mais le genre Arenartaæ se trouvant
employé en botanique, on ne peut en faire usage.
D’'ORNITHOLOGIE. 523
pointe déprimé, aplati, plus large que dans le
milieu; sillon nasal très - prolongé vers la pointe.
Narines latérales , longitudinalement fendues.
Preps grêles ; trois doigts dirigés en avant, presque
entièrement divisés. Ales médiocres; la re, rémige
la plus longue.
Le genre Sanderlèng, qui ne compte qu’une seule
espèce, a toujours été confondu avec le genre Bécasseau,
celui du Tringa de Linné ; des caractères extérieurs très-
marqués le distinguent ; les mœurs offrent également des
disparités. Le Sanderling , que je désigne par le nom de
Variable, semble répandu sur une grande portion du
globe ; qu'il parcourt dans ses migrations périodiques.
Cet oiseau qui fait sa ponte dans le nord, émigre en pe-
tites compagnies le long des bords de la mer; il couvre
souvent le rivage de ses volées nombreuses ; il vit de très-
petits vermisseaux et de petits scarabées marins ; on ne le
voit qu’accidentellement le long des fleuves, ce qui fait
présumer que sa nourriture se compose uniquement d’in-
sectes marins. La mue est double et les couleurs du plu-
mage différent beaucoup dans les deux saisons ; les sexes
ue se distinguent point , mais les jeunes de Pannée ont le
plumage différent des adultes en livrée d’été , comme de
ceux en livrée d'hiver,
Remarque : Tant que la forme des pieds servira de
premier moyen pour une classification méthodique des
oiseaux , On ne pourra ranger convenablement le Sander-
ding dans le genre Tringa dont cet oiseau a le bec. Les
mêmes motifs qui m'ont déterminé à former du genre
Charadrius un groupe distinct de celui du genre Fa-
nellus , me servent aussi de base ici. C’est à juste titre
que cette espèce porte le nom de Variable, puisqu’à
l'exception des deux espèces de Phalaropes ( phalaropus
plathyrhinchus et hyperboreus ), du Béçasseaw cocorti
524 MANUEL
(tringa subarquata )*, du Bécasseau brunette , ( tringa
variabilis) **, et du Bécasseau maubéche , ( tringa ca-
nutus } ***, aucune espèce, ni de la classe des Riverains ,
ni de celle des Nageurs, n'offre autant de variétés dans le
plumage ; la livrée de ces oïseaux varie singulièrement
dans le jeune âge , comme aussi dans les deux mues pé-
riodiques.
SANDERLING VARIABLE.
CALIDRIS ARE NARIA. (1rri1c.)
Toutes les parties supérieures, et les cotés du
cou d’un cendré blanchâtre, mais avec un petit
trait plus foncé sur le centre de chaque plume;
face, gorge, devant du cou, et toutes les parties
inférieures, d'un blanc pur; poignet et bord des
aîles ainsi que les rémiges noirs ; couvertures
bordées de blanc: origine des rémiges et baguettes
d'un blanc pur; pennes de la queue cendrées,
bordées de blanc; bec, iris et pieds noirs. Lon-
gueur, 7 pouces 3 lignes. Le male et la femelle
après la mue d'automne et en hiver.
Trinca ARENARIA. Gmel. Syst. 1. p. 680. sp. 16. — Cna-
RADRIUS CALIDRIS. Wils. Améric. Ornit. v. 5. p. 68. pl. 59.
fig. 4. figure exacte du plumage d’hiver.— ArExaria
cazipris. Meyer, Orn. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 526. —
Les Sanperuines. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 491. — Cazi-
pris Crises. Meyer, Wôg. Liv. und. Esthl. p. 1957. — LE
SANDERLING. Bull. Ü. 5. p. 552.— GRIIZE ZANDPLEVIER. Sepp.
Nedertl. Vog. v. 3.1. f. 1. p. 283. — La remre MausÈcux
* Voyez plus haut dans ce Manuel sous le genre Tringa.
** Voyez idem.
*** Voyez idem,
D’ORNITHOLOGIE. : 525
crise. Briss. Orn. v. 5. p. 276. sp. 15. pl. 20. f. 2. — Tue
Sanperune. Penn. Arct. Zool. fol. p. 129. 1, F. 1.— Der
GEMEINE sanprAürER. Leisler. Nacht. zu Bechst. Naturg.
Deut. Heft. 1. p. 50 el 39. n°. 2. — SANDERLING PLOVER.
Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 486. n°. 405. — Willigb. Or.
p. 225. descriptiontrès-exacte.— Der GRAUER SONDERLING.
Meyer, Vôg. Deut. v. 2. Heft. 22. f: 2.
Plumage d’ete ou des noces.
Face et sommet de la tête marqués de grandes
taches noires, bordées de roux et lisérées de blanc ;
cou, poitrine et le haut des flancs d’un roux cendré
avec des tâches noires, disposées sur le centre de
chaque plume, dont l'extrémité est blanchâtre, dos
et scapulaires d’un roux foncé avec de grandes taches
noires; toutes ces plumes bordées et terminées de
blanchâtre ; couvertures des ailes d’un brun noi-
ratre avec des zigzags roux; les deux pennes du
milieu de la queue noires, bordées de roux cendre ;
le ventre et les autres parties inférieures d’un blanc
pur. Le mâle et la femelle en plumage des noces.
Craranrius rovrnus. Gmel. Syst. 1. p. 688. sp. 21. —
Lath. Ind. v. 2. p. 540. sp. 2. — Wills. Amerie. Ornit.
0. 7. p. 129: pl. 65. f. 5. — Der GEMEINE SANDLAÜFER. 270
hochzeitlichen fcteide. Leisler. Nacht. zu Bechst. Na-
turg. Deut. Heft. 1. p. 4o. n°. 5. un individu prenant
sa tivrée de printemps. —VaARIÉTÉS DU SANDERLING. SOnn.
nouv. édit. de Bulï. Ois. v. 22. p. 126. individus en
MUC. — SANDERLING. Var. A. Lath. Syn. v. 5. p. 197. —
Tae sSANDERLING or cuawier, Alb. Birds. v. 2. p. 68. t. 54.
prenant sa livrée. — Rupny PLOvER. Penn. Arct. Zoot.
v. 2. p. 486. n°. 404. — Lath. Syn. v. 5. p. 1995. —
Graauwe PLEVIER. Sepp. Nedert. Vog. v. 3. t. f: 2. p. 285.
individu en mue.
"d
526 MANUEL
Les jeunes avant la mue.
Sommet de la tête, dos , scapulaires et couver-
tures des ailes noirs, bordes de jaunâtre, et variés
de petites taches de cette couleur; raie entre le bec
et l'œil d’un brun cendre; nuque, côtés du cou,
et côtés de la poitrine, d’un gris clair avec de fines
raies ondées; front, gorge, devant du cou, et
toutes les parties inférieures, d’un blanc pur; le
bord des ailes, les rémiges et les pennes de la queue
sont comme chez les adultes. C’est alors,
CHaraprius cazipris. Gmel. Syst. 1. p. 689. sp. 9.—
Lath. And. v. 2. p. 541. Sp. 4. — ARENARIA VULGARIS.
Bechst. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 462. À. — ARENARIA
crisea. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 568. — La Mau-
DÊCHE CRISE. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 214. un indivi-
du en mue. — Juñce eRAUE sanpraürer. Leisler. Nacht.
zu Bechst, Naturg. Deut. Heft. 1. p. 58. n°. 1. — GRAUER
sonperzixc. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 526. ft-
guretrès-eœacte de latête.—14. Vôgq. Deut.v. 2. Heft. 22.
f. 1. figure très-exacte. — Saxnerzinc. Lath. Syn. v. 5.
p. 197. sp. 4. —Naum. Fôg. Deut. Nachir.t. 11. f. 25.
représentation très-exæacte du jeune.
Remarque. On comprend que, dans une espèce où la
mue périorique et la différence d’âge varient tant les cou-
leurs du plumage , il se trouve des individus en pleine
mue , qui portent en partie l’une et l’autre livrées. Au
commencement de la mue de printemps, on voit des indi-
vidus à plumage cendré , ceux-ci portent de grandes taches
noires sur le dos avec un peu de roux; d’autres, en au-
tomne , ont encore quelques plumes du jeune âge.
Cette espèce est également propre aux contrées de l’A-
mérique septentrionale et de l’Asie ; il n'existe aucune
différence dans les individus de ces trois parties du globe.
D'ORNITHOLOGTE. 527
Habite : le long des bords de la mer, sur toute l’éten-
due de l’Europe ; très-abondant au printemps et en an-
tomne sur les côtes de Hollande et d'Angleterre ; acciden-
tellement , ou très-peu nombreux ,; dans les contrées
éloignées de la mer; on voit les jeunes , à leur passage,
sur quelques grandes rivières.
Nourriture : petits scarabées el autres insectes marins.
Propagation : niche et pond dans les régions du cercle
arctique,
GENRE. CINQUANTE-DE UXIÉÈME.
ÉCHASSE.— ZIMANTOPUS. (Bniss.)
Bec long, mince, cylindrique, effilé, aplati à
sa base, comprimé à la pointe; mandibules can-
nelées latéralement, jusqu’à la moitié de leur lon-
gueur. NARINES latérales, linéaires, longues. Pirps
très-longs , grêles; trois doigts dirigés en avant; le
doigt du milieu réuni au doigt extérieur par une
large membrane, et au doigt intérieur par un très-
petit rudiment. ONGLES très-petits, plats. AïLEs
très longues, la 11°. rémige dépassant de beaucoup
toutes les autres.
L'Échasse fréquente plus les bords de la mer et les
bords des lacs salins, que les rivières et les lacs d’eau
douce ; l'espèce est répandue en Asie et en Amérique ,
mais elle est peu nombreuse partout où elle vit; je ne Pai
jamais u , pas même de passage accidentel ; sur les côtes
de Hollande. Sa nourriture consiste, dit-on, en petits
vermisseaux et en petites mouches ; elle vole avec une
528 MANUEL
étonnante rapidité ; mais dans la course elle paraît chas-
celer sur ses longues jambes ; j'ignore si la mue est double
ou simple, mais je présume qu’elle doit être double.
ÉCHASSE A MANTEAU NOIR.
HIMANTOPUS MELANOPTERUS. (Mexer.)
Face, cou, poitrine et toutes les parties infe-
rieures d’un blanc pur; ce blanc pur prend une
légère teinte rose sur la poitrine et sur le ventre;
occiput et nuque noirs, ou noirâtres, avec des
taches blanches ; dos et ailes d’un noir à reflets
verdâtres; queue cendrée : bec noir; 1ris cramoisi ;
pieds d’un rouge vermillon. Longueur, depuis la
pointe du bec, jusqu'à l'extrémité de la queue,
1/4 pouces, et jusqu'aux ongles à peu près 19 pouces.
Le très-vieux mâle, a toute la nuque, et même
quelquefois l’occiput, d’un blanc parfait.
La femelle , est moins grande; le noir du man-
teau et des ailes n’a point ces reflets verdatres; la
temte en est plus brune.
Les jeunes, ont les pieds de couleur orange ;
manteau et ailesbruns, avec des bords blanchätres;
plumes du haut de la tête, de l’occiput et de la
nuque d’un cendré noirâtre, avec des bordures
blanchâtres. Himanropus mExicanus. Briss. Orn.
P, 5220.54 2.
Hinaxropus RurIPES. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 440.
4. 25. f. 1.— Hivawropus Arnoprenus. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 2. p. 515.— Craranrivs amanToPus. Gmel. Syst.
1. p. 690. sp. 11.— Lath. Ind. v. 1. p. 741. sp 35. —
?
D'ORNITHOLOGIE. 529
Gmel. Reis. v. 1. p. 152. t. 52. — L'Écaasse. Buff. Ois.
v. 8. p. 114. t. 8. — Id. pl. ent. 878. le mâle. — Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. 158. — Tne LONG-LEGGED PLOVER. Lath.
Syn. v. 5. p. 199. — Id. supp. v. 1. p. 252. — Penn.
Aret. Zoo. v. 2. p. 485. n. 405. le jeune. — Brit. Zoot.
p- 128. t. Adenda. Un jeune de l’année. — Naum. Füg.
t. 12, f. 12. le jeune de l’année. Borkhausen. Deut. Orn.
Heft. 4. t. 5. jeune mâle. et Heft. 15. t. 5. vieux mâle.
CAVALIERE GRANDE ITALIANO. $tor. deg. ucc. v. 5. pl. 470.
SCHWARZFLÜGELIGE STRANDREUTER. Meyer, Wôg. Deutsch.
>. Heft. 21. figures exactes du vieux et du jeune de
l’année.
Habite : le long des bords des fleuves et des lacs salins ;
assez abondant dans les contrées orientales de l’Europe,
émigre en troupes et visite les lacs de la Hongrie ; com-
mun en Asie sur les mers et les lacs ; de passage en Alle:
magne , en France et dans le midi ; jamais en Hollande.
Les individus tués en Égypte ne diffèrent point, ce que
j'ai vérifié ; Ceux rapportés du Brésil par S. A. le prince
Max de Wied, ne diffèrent également point de ceux
d'Europe ; ces derniers et ceux d'Égypte sont seulement
un peu plus grands.
Nourriture : fraises et tétards de grenouilles , cousins,
mouches et autres insectes aquatiques.
Propagation : niche dans les vastes marais salins de la
Hongrie et de la Russie. M. de la Motte d’Abbeville , natu-
raliste très-zélé, m'a communiqué que des Échasses ont
niché , en 1818 , près de cette ville. J’ai reçu des indivi-
dus d'Amérique, qui ne différent point de ceux d'Europe.
On assure que l'espèce est Ja même dans toute l'Inde,
mais je n’ai point eu occasion de le vérifier. L'Échasse
figurée dans l’excellent ouvrage de Wilson , pf. 58. f. 2.,
est une espèce distincte qui est nouvelle.
LALRISRAR NI S IT 11112)
530 MANUEL
* GENRE CINQUANTE-TROISIÈME.
HUITERIER. — ZÆMATO PUS.
(Lixx.)
Bec long, fort, droit, comprimé; pointe très-
comprimée, taillée en ciseau. NaRrines latérales ,
longitudinalement fendues dans la rainure du bec.
Preps forts, musculeux; trois doigts dirigés en avant,
le doigt du milieu réuni à l'extérieur, jusqu’à la
première articulation par une membrane, et à lin-
térieur par un petit rudiment; doigts bordés d’un
rudiment de membrane. Aires médiocres; la 1re.
rémige la plus longue.
Ils vivent toujours le long des bords de la mer , sur les
falaises ou sur la grève ; suivent la lame pour saisir les
insectes marins, qu’elle entraîne avec elle sur le rivage; se
rassemblent en grandes troupes pour leurs voyages, mais
vivent solitairement pendant le temps de la reproduction ;
ils nichent dans les herbes et dans les prairies marécageu-
ses situées proche de la mer ; ils courent et volent très-
vite ; leur eri est aigu et retentissant. Ils muent deux fois,
en automne et au printemps, mais les couleurs du plumage
ne changent presque point à ces deux époques ; la seule
différence marquée qu’on observe dans ce changement
de livrée , existe dans l’absence ou dans la présence du
bausse-col blanc *. II n’existe point de dissemblances chez
les sexes.
* M. Kuhl, de Hanau, a faitobserver le premier ce changement
opéré par la double mue; je l'ai trouvé constant.
D’'ORNITHOLOGIF. 551
HUITEÉRIER PIE.
HÆMATOPUS OSTRALEGUS. (Lixx.)
Tête, nuque, haut de la poitrine, dos, ailes et
extrémité de la queue, d’un noir profond; un haus-
se-col très-marqué sous la gorge; le croupion,
origine des pennes caudales et des rémiges , bande
tranversale sur les ailes , ainsi que toutes les parties
inférieures, d’un blanc pur: bec et cercle nu des
yeux, d'un orange très-vif; iris cramoisi; pieds
d’un rouge blafard. Longueur, 15 pouces 6 lignes.
Le male et la femelle en hiver.
Harmaropus ostRALEGUS. Gmel. Syst. 1. p. 69%. sp. 1.
Lath. Znd. v. 2. p. 552. — L'Horrerter. Bull. Ois. v. 8.
P. 119. £. 9. — Id. pl. ent. 929. Sonn. nouv. édit. de
Buff. Ois. v. 25. pt. 208. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 2.
p. 180. PIED oiSTER CATCHER OR SEA-Pie. Lath. Syn. v. 5.
p. 219. £. 84. — Penn. Brût. Zool. p. 127. t. D. 2. —
— Catesb. Car. v. 1. t. 85. — GESCHACKTE AUSTERNFISCHER.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 459.
Les jeunes de l'annee.
Ont le noir du plumage nuancé de brun et bordé
de cette couleur ; le blanc est terne; bec et cercle
nus ; des yeux d’un brun noirûtre; iris brun; pieds
d'un gris livide.
Plumage d’eté ou des noces.
Toutes les parties supérieures du devant du cou
du même noir que les ailes, et ce noir plus lustré
et avec des reflets. C'est alors,
Beccaccra pimare. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 471. —
Scnozacxsrer Sepp, Nedert. Vog. v. 1. t. p. 51.
232 MANUEL -
Remarque. Lors de la première édition , je n'avais
point encore observé cette double race chez notre Hui-
terier, vu qu’on ne le rencontre point en hiver sur les
bords de l’Océan qui baignent les côtes de Hollande. Cette
espèce vit également dans toute l'Amérique septentrionale;
mais celle du Brésil et de toute l'Amérique méridionale
forme une race distincte ; lHuiterier tout noir est une
espèce particulière , propre aux contrées australes et à
l'Afrique.
Habite : les côtes maritimes, sur toute l’étendue de
l'Europe ; très-abondant, en été et en automne, sur les
côtes de Hollande et d'Angleterre ; en hiver, dans l’inté-
rieur des terres et dans le midi.
Nourriture : petits insectes marins, qu’il saisit entre
les fentes des rochers et des falaises, ou sur la grève parmi
les coquillages , aussi de petits coquillages bivalves et
des mollusques.
Propagation : niche dans les prairies marécageuses
parmi les herbes, rarement sur la grève; pond deux œufs
et rarement trois, d’un olivâtre clair , parsemé de nom-
breuses taches noires.
Voici les indications des deux espèces étrangères qui me
sont connues.
HUITERIER A MANTEAU.
HÆMATOPUS PALLIATUS. (TEmw)
Diffère de l'espèce d'Europe et de l'Amérique
septentrionale, par la couleur brune cendrée du
dos, des scapulaires et des ailes; son bec est con-
stamment plus long et plus fort, et ses pieds plus
D’'ORNITHOLOGIE. 533
robustes que ‘ces parties dans l’espèce commune.
C'est plutôt une race constante, propre à l'Amé-
rique méridionale.
HUITERIER NOIR.
HÆMATOPUS NIGER. (Cuw.)
Tout le plumage, sans exception, d’un noir
profond, et d’un noir brunâtre partout chez les
jeunes ; bec et pieds d’un rouge de corail; tour
des yeux rouge ; taille un peu plus forte que notre
Huiterier. On le trouve dans l'Afrique méridionale,
et dans l’Austral-Asie. L'Huiterier du Sénégal ne
diffère point de notre espèce d'Europe.
RAA BAR ARR VAE EUR /R/R
GENRE CINQUANTE-QUATRIÈME.
PLU VIER.— CHARADRIUS.
(Linn.)
Bec plus court que la tête, grèle, droit, com-
primé ; sillon nazal prolongé sur les deux tiers;
mandibules renflées vers le bout. Narines basales,
entaillées, longitudinalement fendues au milieu
d'une grande membrane, qui recouvre la fosse na-
zale. Pixps longs, ou de moyenne longueur, grêles,
trois doigts dirigés en avant ; le doigt exterieur
réuni à celui du milieu par une courte membrane ;
le doigt intérieur divise. Queue faiblement ar-
rondie , ou carree. AiLes médiocres; la ire, ré-
554 MANUEL
mige un peu plus courte que la 2°. qui est la plus
longue.
Ils se nourrissent de petits vers et d’autres insectes d’eau.
Les deux premières espèces fréquentent les marais et les
bords fangeux des fleuves et des rivières , ils se rendent
rarement à la mer ; les autres vivent le plus habituelle-
ment sur les côtes maritimes et aux bords de l’embouchure
des fleuves. Le plus grand nombre vit en petites troupes ;
toutes émigrent en compagnies plus ou moins nombreuses ;
les jeunes voyagent habituellement réunis , toujours en
troupes séparées des vieux, dont lémigration précède
ioujours celle des jeunes. La mue est double chez le plus
grand nombre ; les sexes se distinguent très-peu à l’exté-
rieur ; on doit cependant excepter le Pluvier à collier
interrompu , chez lequel la mue n’a lieu qu’une fois dans .
l’année , et la différence de sexe marquée. Queiques espè-
ces de pluviers étrangers portent des épines aux ailes,
plusieurs ont des lambeaux charnus à la tête ou aux man-
dibules.
Remarque : On pourrait, presque sans inconvénient ,
réunir les anneaux au genre Pluvier ,; dont ils ont le
bec ; mais j'ai préféré d’isoler ces derniers , et de réunir
en un groupe tous les échassiers tridactyles ; e tout est
de s’entendre sur ce point. Le caractère de la nullité du
pouce chez les oiseaux échassiers est de plus de valeur que
la même nullité, par exemple, dans les genres Picus, Gal-
bula et Alcedo , puisque dans ces genres on trouve des
espèces à doigt presque nul, dépourvu d’ongle, et d’autres
qui n’ont que longle au lieu de doigt; dans le genre Cha-
radrius et dans celui de Calidris , que l’on pourrait réunir
au genre Tringa par la forme du bec ,on n’a point encore
trouvé d'individus intermédiaires ; bien une espèce à doigt
plus court, mais chez laquelle ce doigt est entier et non
mutilé , comme chez certains Pies et Martin-pécheurs.
Les échassiers tridactyles peuvent; sans inconvénient, être
D'ORNITHOLOGIE. 539
rangés avec les oiseaux de l’ordre des Gratles, mais les
coureurs seront toujours déplacés dans l’ordre des Gratles,
comme dans celui des Gallinacés. Ajoutez encore que
la nullité du pouce paraît contribuer à la vitesse de la
course , qui semble être plus accélérée en raison des for-
mes moins compliquées des pieds ;.plus les doigts et les
ongles sont courts, plus la course est rapide ; lAutruche ,
qui n’a que deux doigts , et les espèces du genre Curso-
rius , dont les doigts et les ongles sont excessivement
courts , sont les plus agiles à la course. Je juge , à tant
d’égards, la classification adoptée ici préférable aux
autres.
PLUVIER DORÉ.
. CHARADRIUS PLUVTIALIS. (Lixx.)
Sommet de la tête , ainsi que toutes les parties
supérieures du corps, des ailes et de la queue d’un
noir de suie, marque de grandes taches d’un jaune
dore, disposées sur les bords des barbes; côtés de
la tête, cou et poitrine variés de taches cendrées,
brunes et jaunätres ; gorge et parties inférieures
blanches; rémiges noires, baguettes de celles-ci
blanches vers le bout: bec noirâtre ; pieds d’un
cendré foncé; iris brun. Longeur, 10 pouces 3 lig.
Le vieux mâle en plumage d'hiver.
La femelle, ne diffère presque en rien du male.
Les jeunes de l'année, ont les parties supérieures
d'un noir cendré avec des taches d’un cendré
jaunâtre.
CuaraDrius PLUvIALIS. Gmel. Syst. 1. p. 688. sp. 7. —
‘
Lath, Ind. v. 2. p. 540. sp. 1. — Wilson. Amérie. Orn.
V. 5. p. 51. pl. 59. f: 5. — Cnanannius Auratus. Suckow.
536 MANUEL
Naturg. der. Thieren. v. 2. p. 1592. — LE PLUVIER DORÉ.
Buff. Oùs. v. 8. p. 81. — Id. pt. ent. 904. — Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 169. — GOLDEN or GREEN PLOYER. Lath. Syn.
v. 5. p. 193. — Alb. Birds. v. 1.6. 75. — GoLpREGENPFEI-
rer. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 595. — Meyer. Tas-
chenb. Deut. v. 2. p. 318. — Frisch. Vôg. t. 216. Naum.
V'üg. t. 10. f: 14. — Piviere porato. Stor. deg. ucc. v. 5.
Pl. 473. — Goup r1EvIER. Sepp. Nedert. V'ôg. v. 3.t.
p. 249.
Plumage d’ète où des noces.
Parties supérieures d’un noir profond; sur toutes
ces plumes sont de petites taches disposées sur les
bords des barbes, et d’un jaune doré très-vif; front
et espace au-dessus des yeux d’un blanc pur; parties
latérales du cou également blanches , mais variées
de grandes taches noires et jaunes; la gorge, le
devant du cou, et toutes les autres parties infé-
rieures, d’un noir profond. Les vieux , mâle et
femelle.
Varie périodiquement , suivant l’époque de la
mue. On voit souvent sur les parties inférieures des
plumes noires et blanches mêlées. Cette livrée se
voit toujours sur les Jeunes oiseaux , même après
leur première mue périodique du printemps.
CHARADRIUS APRICARIUS. Gmel. Syst. 1. p. 687. sp. 6. —
Lath. Ind. v. 2. p. 742. sp. 5. — Wilson. Améric. Orn.
0. 7. p. 41. pl. 57. f. 4. — LE PLUVIER DORE A GORGE NOIRE.
Buff. Oùs. v. 8. p. 85. — Arwarcrim PLOvER. Lath. Syn.
v. 5. p. 198. Id. Supp. v. 1. p. 252. — Edw. Os. t. 140,
un individu de L Amérique sept. — Naum. Vôg. t. 11.
[: 15. un vieux.
Remarque. On distingue facilement la livrée d’hiver e4
D'ORNITHOLOGIE. 55
les jeunes de cette espèce de ceux du Vanneau-pluvier ,
1°. par le manque total de doigt postérieur , et 2°. par le
blane pur des longues plumes à l’intérieur des ailes proche
du corps ; le reste du plumage diffère si peu à ces épo-
ques, qu’il serait facile de se tromper. Le continuateur de
la zoologie de Shaw veut que le pluvier à parties inférieu-
res noires, ou le Charadrius-apriçarius des auteurs,
soit une espèce distincte ; mais je ne me suis point trompé ,
ainsi qu’il le croit, et je peux assurer, d’après des observa-
tions nombreuses , que Charadrius-apricarius est le
plumage parlait d'été de Charadrius-pluviatis. Le noir
sans mélange de plumes blanches n’est propre qu’aux
vieux, seulement pendant l’époque des pontes. L'espèce
est la même en Amérique et en Asie.
Habite : les terrains humides et fangeux ; très-abon-
dant aux deux époques de son passage en Hollande ; assez
commun en Allemagne , dans les bruyères où se trouvent
des marres et des fanges ; passe l’hiver dans le midi ; très-
commun alors en Sardaigne.
Nourriture : vers, insectes et leurs larves.
Propagation : niche dans le nord; pond trois ou cinq
œufs , très-pointus, d’un vert olivâtre parsemé de taches
noires.
PLUVIER GUIGNARD.
CHARADRIUS MORINELLUS. (Lrxx.)
Sommet de la tête et occiput d’un cendré noi-
râtre ; de larges sourcils d’un blanc roussâtre se réu-
nissent sur l'occiput; face blanche, pointillée de
noir ; parties supérieures d’un cendré noirâtre
teint de verdâtre, toutes les plumes de ces parties
comme encadrées de roux; poitrine et flancs d’un
cendre roussâtre ; le large ceinturon sur la poitrine,
Pari 1°. 39
598 MANUEL
ainsi que le milieu du ventre d’un blanc pur; la ba-
guette de la première rémige d’un blanc pur, excepté
vers le bout, queue terminée de blanc; bec noir;
iris brun ; pieds d’un cendré verdâtre. Longueur,
8 pouces 8 ou 10 lignes. Plumage parfait d'hiver.
Les jeunes , ont des teintes plus cendrées; le
sommet de la tête est roussätre, varié de taches
longitudinales; le roux qui encadre les plumes des
parties supérieures est moins vif, et la queue est
terminée de roux clair.
Plumage d’ete ou des noces.
Face et sourcils d’un blanc pur; le sommet de
la tête et l’occiput noirâtres ; nuque et côtés du cou
cendrés ; plumes du manteau et des ailes encadrées
de roux très-foncé ; sur la poitrine une étroite
bande brune, suivi d’un large ceinturon blanc; la
partie au-dessous de la poitrine et les flancs d’un
roux très-vif; milieu du ventre d’un noir profond ;
abdomen d’un blanc roussâtre. Le très-vieux male,
en plumage complet.
Chez la femelle , le roux des flancs est souvent
nuancé de cendré, et la tache noire du milieu est
peu apparente ou variée de plumes blanches. L'e-
poque où en est la mue, varie considérablement le
plumage des différens individus.
CHaRADRIUS MoRINELLUS. Gmel. Syst. 1. p. GS6. Sp. 5. —
Lath. Ind. v. 2. p. 746. Sp. 15. — CHARADRIUS SIBIRICUS.
Gmel. Syst. 1. p. 6ÿo. sp. 22. — Lepech. Reis. v. 2.
p. 185. 4.6. — Lath. Ind. v. 2. p. 747. sp. 19. — Cnana-
D'ORNITHOLOGIE, 539
baius rararrous et astaTICus. Pallas. Reës. v: 2. p. 514et 715.
n.32. — Lath. Ind. v. 2. p. 546. sp. 14 et 15. — Le prv-
viER GUIGNARD. Buff. Oùs. v.8. p. 85. — Id. pl. ent. 852.
le mâle au printemps. —Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 156.
—Pruvier sourraire. Sonn. #ouv. édit. de Buff. Ois. v. 25.
p. 24. — Dortrecr. Lath. Syn. v. 5. p. 208. — Penn.
Brit. Zoot. p. 129. t. d. le vieux mûle. — Piviere DE cor-
RIONE Stor. deg. ucc. v. 5: pl. 455, le jeune de l’année.
— Der DÜMME REGENPFEIFER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 406.—Naum. F6g. t. 12. f: 16. le vieux mûle au prin-
temps, et f. 15. le jeune en hiver. — Monnnez REGENP-
reirer. Meyer, Taschenb. Deut. v. 2. p. 320.
Habite : les lieux déserts ét fangeux ; plus abondant
en Asie qu’en Europe ; se montre à son passage , en Alle
magne et en France; en hiver assez commun dans le midi,
en Italie , dans l’Archipel et le Levant ; très-accidentelle-
ment de passage en Hollande.
Nourriture : insectes et vers.
Propagation : niche dans le nord de la Russie.
GRAND PLUVIER À COLLIER.
CHARADRIUS HIATICUL 4. (Linx.)
Bec coloré d'orange et dé noir ; pieds oranges ;
un large ceinturon sur la poitrine.
Front, espace entre l'œil et le bec, une large
bande coronale, passant sur les yeux, et venant
aboutir à l'occiput ; sur la poitrine un large plas-
tron, dont les extrémités se joignent sur la nuque,
le tout d’un noir profond: un blanc pur couvre la
bande frontale, la gorge, un collier ainsi que toutes
les parties inférieures; occiput et toutes les parties
supérieures d’un brun cendré ; la penne extérieure
540 MANUEL
de la queue blanche, avec une petite tache brune
sur la barbe intérieure ; les autres blanches en partie
et terminées de blanc, excepté les deux du milieu ;
toutes les baguettes des rémiges, proche du bout,
d'un blanc pur; une tache blanche sur les rémiges”
intérieures; les trois quarts du bec de couleur
orange et la pointe noire ; cercle nu des yeux et
pieds oranges. Longueur, 7 pouces. Le mâle en plu-
mage d'été et d'hiver.
La femelle diffère seulement par la bande co-
ronale moins large, et le plastron de la poitrine
noirâtre. :
Les jeunes de l'année avant la mue, ont alors
toutes les parties qui sont destinées à devenir noires
dans l'oiseau adulte, d’un cendré noirûtre; le
plastron qui doit se dilater sur la poitrine est in-
diqué par du brun cendré ; le brun cendre des
parties supérieures est plus clair, et les plumes en
sont bordées de jaunâtre ; la bande coronale man-
que totalement ; le blanc du front est moins large,
la penne extérieure de la queue entièrement blan-
che ; le bec noirâtre et les pieds jaunätres.
Remarque. J’invite les naturalistes à faire attention
aux caractères que je signale des trois différentes espèces
de petits pluyiers, surtout de cette espèce et de la sui-
vante, qu’il est très-facile de confondre. Le gran plu-
vier à collier mue deux fois : le plumage complet d’été
porte seulement des nuances plus pures, et le noir est
plus profond qu’en hiver. Les individus tués dans PAmé-
rique septentrionale ne diffèrent en rien de eeux d'Europe.
Cnanaprits muarTicurs. Gmel. Syst, 1. p. 683. sp. 1. —
D'ORNITHOLOGIE. 541
Latb. Ind. v. 2. p. 745. sp. 8. — Wils._ Americ. Orn.
v. 5. p. 50. pl. 57. f. 2. une description très-exacte,
mais les synonymes sont de l'espèce suivante et la fi-
gure est mauvaise; mais celle du v. 5. p. 65. pl. 59.
f. 5. est très-exacte. — Le Piuvrer À courte. Buff. Oùs.
v. 8. p. 90. de la soit-disant première race. — Id. pt.
ent. 920. fiqure très-exæacte. — Gérard. Tab. élém. . 2
p. 192. — Rixcen provEr. Lath. Syn. v. 5. p. 201. —
Penn. Brit. Zoot. fol. t. p. 129. fiqure très-exacte. —
Bunrscanasricer REGENPFEIFER. Bethst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 414. —Harsranb REGENPFEIFER. Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 2. p. 522. — Frisch. £. 214. — Meyer, Vôg. Deut.
1. Heft. 15. le mâle, la femelle et le jeune avant ta
mue. — De prrErt. Sepp, Nederl. Vog. v. 5. t. p. 265.
— Piviere cor cocare. Stor. deg. ucc. vd. 5. pl. 456.
Habite : les fleuves et la mer, partout où leurs bords
sont graveleux et unis; très-abondant en Hollande sur
les bords de la mer; également commun le long de la
Baltique , en France et en Italie ; vit en Allemagne sur les
bords des rivières.
Nourriture : très-petits insectes marins ; souvent, et
suivant la localité , des insectes et de petits vers de terre.
Propagation : niche sur la grève , dans le sable nu,
ou parmi Îles coquillages et le gravier , souvent aussi dans
les prairies proche de la mer ; pond trois et rarement cinq
œufs, assez gros , de arr d'olive jaunâtre, que par-
courent dans tous les sens un grand nombre de petits traits
uoirs, qui se confandent vers le gros bout.
54 MANUEL
PETIT PLUVIER A COLLIER.
CHARADRIUS MINOR. (MEvER.)
Bec entièrement noir, pieds jaunes ; un cein-
turon noir sur la poitrine.
Front , espace entre l'œil et le bec, une large
bande coronale passant sur les yeux, et venant
aboutir en ligne droite au-dessous; sur la poitrine,
un plastron étroit, dont les extrémités se joignent
sur la nuque, le tout d’un noir profond : un blanc
pur couvre la bande frontale, la gorge, un collier
ans! que toutes les parties inférieures; occiput et
toutes les parties supérieures d’un brun cendré;
les deux pennes extérieures de la queue blanches,
mais portant une bande noire sur la barbe inté-
rieure ; la suivante blanche en partie, et les autres,
celles du milieu exceptées, terminées de blanc; la
seule rémige extérieure porte une baguette blanche;
le bec entierement noir ; cercle nu des veux d'un
jaune vif; pieds couleur de chair. Longueur, 3 pouces
8 ou 10 lignes. Le mâleen plumage d'été et d'hiver.
La femelle, à la bande frontale moins large ;
la bande noire perpendiculaire qui passe sur les
yeux, est plus étroite et moins prononcée.
Les jeunes avant la mue , ont du noirâtre sur
les parties qui sont noires chez les adultes; le brun
cendré des parties supérieures plus foncé et les
plumes bordees de roux; la base du bec d’un jau-
nâtre clair. |
Remarque. Je ne suis pas bien sûr si l'espèce mue
D'ORNITHOLOGIE. 545
. deux fois, mais il est certain que les couleurs du plumage
n’éprouvent point d’autre changement, dans loiseau
adulte , que ceux indiqués à Particle précédent.
Cnaraprits Minor. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2.
p-. 524. — Caarnaprius rLuviarinis. Bechst. Naturg. Deut.
v. 4. p. 422. — Cuaraprius curowicus. Beseke ; V’üg.
Curt. p. 66. n°. 154. — Lath. Ind. v. 2. p. 550. sp. 51.
— Gmel. Syst. 1. p. 692. sp. 29. — LE rErir PLUVIER 4
cozciEr. Buff. Ots. v. 8. p. et t. g21. — Id. pl. ent. 921.
figure très-exacte du mâle. — Cunoxux prover. Lath.
Syn. supp. v. 2. p. 918. sp. 6. — KLEINER REGENPFEIFER.
Meyer, F’ôg. Deut. v. 1. Heft. 15. t. f. 1 et 2. mâle et
femette. — Naum. Vôg. t. 15. f. 19. figure exacte du
mâle et de l'œuf.
Remarques. Brisson , qui confond l'espèce précédente
avec celle-ci, donne les caractères de l’une à l’autre; les
méthodistes Linné et Latham confondent par contre dans
leur CHARADRIUS ALEXANDRINUS , Sp. 2, Cette espèce avec la
suivante , ce dont il a résulté des citations embrouillées.
Je propose conséquemment de rayer la prétendue espèce
de CnarADRIUS ALExANDRINUS de Linné de la liste nominale
des oiseaux. Il est incertain laquelle des deux espèces se
trouve indiquée par M. Cuvier, sous le nom de Pluvier à
collier. Reg. anim. v. 1. p. 466. L'article du Ringed
ptover de Montagu Transact. of the Linn. society. v.7.
p. 281, ne fait aucune mention de formes, de taille ou de
couleurs ; on ne peut conséquemment dire au juste à
quelle espèce on doit la rapporter : je présume cepen-
dant que c’est au grand pluvier à collier , puisqu'il
est fait mention d’un bec coloré à sa base et de pieds plus
ou moins jaunâtres. Les espèces d’Afrique et d’Améri-
que , rangées par Buffon comme identiques, sont diffé-
rentes.
Habite : plus volontiers les bords des fleuves que ceux
de la mer ; accidentellement ou de passage en Hollande,
544 MANUEL
plus abondant en Allemagne et dans le midi, jusques en
Italie.
Nourriture : insectes d’eau , leurs larves et de petits
vers.
Propagation : niche comme l'espèce précédente; pond
de trois jusqu’à cinq œufs, oblongs , blanchâtres, mar-
qués de grands points noirs et de taches indistinctes d’un
cendré brun.
PLUVIER À COLLIER INTERROMPU.
CHARADRIUS CANTIANUS. (Larn.)
Bec et pieds noirs, deux grands espaces noirs
ou bruns sur les côtés de la poitrine.
Front, de larges sourcils , une bande sur la nu-
que et toutes les parties PI NERE d’un blanc pur;
espace entre l'œil et le bec, un grand espace an-
gulaire sur la tête, et une ra tache de chaque
côté de la poitrine d'un noir profond; une grande
tache , d'un noir cendré derrière l'œil; tête et
nuque d'un roux très-clair : parties supérieures
d’un cendré brun; toutes les remiges à baguettes
blanches; les deux pennes latérales de la queue
blanches, la troisième blanchâtre et les autres
brunes; bec, iris et pieds noirs. Longueur, 6 pouces
4 ou 6 lignes. Le mâle.
La femelle, n’a point cette tache angulaire,
noire sur le-sommet de la tête; elle est remplacée
par une petite raie transversale; le blanc du front
forme une bande plus étroite; les deux grandes
taches sur les côtés de la poitrine, l’espace entre
D'ORNITHOLOGIE. 545
l'œil et le bec, et la tache derrière l'œil, sont d’un
brun cendré; le roux de la tête et de la nuque est
teint de gris.
Les jeunes avant la mue, n’ont point de noir ;
le front, les sourcils et la bande de la nuque sont
faiblement indiqués par un peu de blanc: la grande
tache de la partie latérale de la poitrine est indi-
quée par du brun clair, et toutes les plumes des
parties supérieures sont d’un brun cendré clair.
Remarque. Chez cette espèce la mue n’a lieu qu’en
automne ; elle n’est point double , ce que j'ai souvent été
dans l’occasion de vérifier.
Craranrius caxrraxus. Lath. Ind. supp. v. 2. p. 66. f: 1.
— CHanannivs arpirrons. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2.
p. 325. sp. 5. — Craravaivs rirroriris. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 450. t. 25. f. 1 et 2. — 1. Tasschenb.
v. 5. p. 578. sp. 5.— Kexrica rrover. Lewin. Brit. Birds.
t. 185.— Lath. Syn. supp. v. 2. p. 516.— WE1SSTIRNIGER
AFGENPYEIFER. Meyer, F6g. Deut. v. 1. Heft. 15. le mâte
et Le jeune de l'année donné pour une femetle.
Habite : très-abondant en Hollande , en Angleterre et
dans le nord de l'Allemagne ; plus accidentellement dans
le midi ; vit sur la grève des bords de la mer, très-rare-
mént le long des fleuves.
Nourriture : de très-petits scarabées marins, des in-
sectes et des vers marins, souvent des coquillages bivalves.
Propagation : niche sur la grève, entre les coquilla-
ges , ou dans un enfoncement sur le sable nu; pond trois
ou cinq œufs, d’un jaune olivâtre marqué de grands et de
petits points irréguliers , d’un brun noirâtre.
46 MANUEL
or
SECONDE DIVISION.
GRALLES A QUATRE DOIGTS.
Ils ont toujours un pouce distinct , soit qu’il
apuie à terre dans toute sa longueur, ou qu’il s’ar-
ticule sur le tarse, et ne porte à terre que sur
l’ongle.
121422: 121:132:14:1220312
GENRE CINQUANTE-CINQUIÈME.
VANNEAU.—FANELLUS. (Briss.)
Bec court, grêle, droit, comprimé, pointe des
deux mandibules renflées : base de la mandibule su-
périeure très- évasée par le prolongement du sillon
nazal. NaRINES latérales , longitudinalement fendues
dans la membrane qui recouvre l’évasement. Prens
grêles ; trois doigts devant et un derrière ; des
doigts antérieurs, celui du milieu réuni à l’exté-
rieur par une courte membrane; le doigt de der-
rière presque nul ou très-court, articulé sur le-
tarse, ne touchant point la terre. AILES accuminées,
ou amples ; la 1re. rémige la plus longue, ou les
3 rémiges extérieures également étagées, plus
courtes que la 4e. et 5°., qui sont les plus longues.
Quelques espèces étrangères ont le poignet de
l'aile armé d’un éperon long et acéré.
Les Vanneaux sont, comme tous les oiseaux vérmi-
vores de nos climats , de passage régulier à deux époques
de l’année ; ils voyagent en famille, ou se réunissent
D'ORNITHOLOGIE. 547
plusieurs couvées ensemble , et voyagent en grandes ban-
des ;‘ils habitent les bords des eaux saumâtres ou des eaux
douces et des prairies humides ; c’est là qu’ils se nour-
rissent de vers de terre et de larves; la mue a lieu deux
fois l’année dans les deux espèces indigènes ; nous igno-
rons s’il en est de même chez les vanneaux étrangers ,
mais il est certain que la différence de sexe n’en produit
point dans le plumage.
Remarque. Voyez celle à l’article du genre Chara-
drius, page 534.
Jre, SECTION.
La première rémige de l'aile la plus longue.
VANNEAU PLUVIER *.
VANELLUS MELANOGASTER. (Brcousr.)
Front, gorge, milieu du ventre, cuisse, abdo-
men, et couvertures supérieures de la queue, d'un
blanc pur; sourcils, devant du cou, côtés de la
poitrine et flancs d’un blanc varié de taches cen-
drées et brunes; parties supérieures d’un brun noï-
râtre, varié de taches d’un jaune verdâtre, mais
toutes les plumes terminées de cendre et de blan-
châtre ; longues plumesinternes des ailes d’un noir
profond ; couvertures inferieures de la queue mar-
quées sur les barbes extérieures de petites bandes
diagonales brunes; queue blanche, mais roussâtre
vers le bout, rayée de bandes brunes, qui sont
pâles et en petit nombre sur les pennes latérales ;
bec noir; iris noirâtre : pieds d'un noir cendre.
. , ‘ l ' « , r [2
Le SOL ieS SQUATAROLA AC Cu. / Con, anun., v, T. D: 40.
548 MANUEL
Longueur, 6 pouces, 6 ou > lignes. Le müéle et la
femelle en plumage d'hiver.
TRiNGA sQuATUROLA. Gmel. Syst. 1. p. 682. sp. 25. —
Lath. Znd. v. 2. p. 529. sp. 11. — Le Vanweav varié. Buff.
Oùs. pl. ent. 925. figure assez exacte. — Greysanprrrer.
Lath. Syn. v. 5. p. 169. seulement la variété A. —
Naum. Fôg. Nacht. t. 8. f. 15.
Les jeunes avant la mue.
Ressemblent plus ou moins aux vieux et aux
- jeunes en hiver; le front, les sourcils, les côtés de.
la poitrine et les flancs sont variés de taches plus
grandes, mais plus päles; la couleur des parties
supérieures est d’une seule nuance de oris clair
varié de blanchâtre; il ya aussi un peu de blan-
_ Châtre à l’extrémité des rémiges; les bandes trans-
versales de la queue sont grises.
Trincasquarurora, varia. Gmel. Syst. 1. p. 682. sp. 25.
Var. — Le Vanxeau pruvier. Buff. Ois. v. 8. p. 68. —
Gérard. Tab. élém. U. 2. p. 191. — Vanneau cuis. Buff.
pl. ent. 854. figure très-exacte. — Grey saxvereer. Lath.
Syn. v. 5. p. 168. n°. 11. — Id. SUPp. V. 1. p. 248. —
SCHWARZBAUCHIGER KIEp1Z , 2m herbstileide. Meyer, Vôg.
Deut. v.2. Heft. 22.
Plumage de printemps ou des noces.
Espace entre l'œil et le bec, gorge, côtés et de-
vant du cou, milieu de la poitrine, ventre et flancs
d'un noir profond; le front, une large bande au-
dessus des yeux, parties latérales du cou, côté de
la poitrine , cuisses et abdomen d’un blane pur :
nuque variée de brun, de noir et de blanc; occi-
D'ORNITHOLOGIE. 549
put, dos, scapulaire et couvertures des ailes d’un
noir profond , toutes les plumes de ces parties ter-
minées par un grand espace d’un blanc pur; sur les
plus grandes des couvertures et sur les scapulaires
sont de grandes taches blanches; sur les couver-
tures inférieures de la queue sont des bandes noires
obliques ; pennes du milieu de la queue rayées de
blanc et de noir. Les vieux en plumage RSI :
mäle et femelle.
VANELLUS MELANOGASTER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 956. — TRINGA HELVETICA. Gmel. Syst. 1. p. 676.
sp. 12. — Lath. nd. v. 2. p. 728. Sp. 10. — Craranrivs
aPRICARIUS. Wils. Æ{mer. a 0. 7. pl. 5.-f. 4. , qui,
sous ce nom propre, à la livrée d’été du pluvier doré,
indique très-exactement notre oiseau de cet article. — Le
Vanxeau suisse. Buff. Oùs. v. 8. p. Go. , mais surtout sa
pt. ent. 853. figure très-exacte. — Swiss saxpriper. Latb.
Syn. v. 5. p. 167. — Id. supp. v. 1. p. 248. — Scuwarz
BAÜCHIGER RIEBITZ. Meyer, T'asschenb. Deut. v. 2. p. 4o1.
— Id. Vôüg. Deut. v. 2. Heft. 22. fiqures très-exactes.
— Nauw. Wôg. Nacht. t. Ga. f. 115. figure très-exacte
du vieux mâle en plumage parfait d'été.
Remarque. Aux deux époques de la mue, on trouve
des individus dont le noir profond des parties inférieures
est parsemé de quelques plumes blanches , ou lorsque le
blanc domine , il se trouve varié de quelques plumes
noires ; ce ne sont aussi que les vieux dont le ventre est
d’un noir profond. On distingue facilement la livrée d'hiver
et les jeunes de cette espèce de ceux du Pluvier doré,
1°. par la présence du doigt postérieur ; et 2°. par les lon-
gues plumes noires qui se trouvent à l'intérieur des ailes
proche du corps; le reste du pluinage diffère si peu à ces
époques , qu'il serait facile de se tromper. L’éspèce se
330 MANUEL
trouve également dans l’Amérique septentrionale ; elle n'#
a éprouvé aucune altération dans les couleurs du plumage:
Habite : les bords de la mer à l'embouchure des rivières ,
et les bords fangeux des lacs salins ; de passage plus où
moins accidentel dans tous les pays tempérés de l’Eu-
rope ; plus abondant en France qu’en Allemagne ; rare en
Suisse, assez commun dans les îles et sur les côtes de
Hollande.
Nourriture : vers de terre et d’eau, insectes ailés et
scarabées.
Propagation : niche, quoique en petit nombre , dans
les îles au nord de la Hollande , plus commun dans les
régions du cercle arctique et sur les confins de l'Asie ; pond
quatre œufs d’un olive très-clair à taches noires.
Ile. SECTION.
Les trois rémiges extérieures également étagées,
Fe
la 4e. et la 5°. les plus longues.
VANNEAU HUPPÉ.
VANELLUS CRISTATUS. (MEeyer.)
Plumes occipitales très-longues, effilées et re-
courbées en haut. Sommet de la tête, huppe , de-
vant du cou et poitrine d’un noir à reflets; parties
supérieures d’un vert foncé à reflets éclatans; côtés
du eou, ventre, abdomen et base de la queue d’un
blanc pur ; les pennes de la queue terminées par un
grand espace noir, excepté la penne extérieure ;
couvertures inférieures rousses, bec noirâtre; pieds
d’un rouge brun. Longueur, 12 pouces 6 lignes.
Plumage d'hiver.
La femelle , à le noir de la gorge et de la poi-
trine moins foncé.
D'ORNITHOLOGIE. 551
Varie accidentellement, d’un blanc pur ; d’un
blanc jaunâtre avec toutes les couleurs faiblement
indiquées ; souvent l’une ou l’autre partie du corps
variée de plumes blanches.
Les jeunes avant la mue, ont une huppe occi-
pitale plus courte; du noirâtre au-dessous des
yeux ; la gorge variée de blanc et de brun cendré;
toutes les plumes des parties supérieures et infe-
rieures terminées de jaune d'ocre; pieds d’un oli-
vaätre cendre.
Le plumage de printemps ou des noces, se dis-
tingue à peine par des reflets plus brillans sur le
dos et sur les ailes, et par le noir de la gorge et
de la poitrine qui est alors plus profond ; la huppe
est plus longue; la couleur des pieds est d’un
rougeâtre clair ; c’est dans l’une ou l'autre livrée.
Vaxezcus crisratus. Meyer , Vüq. Deut. v. 1. Heft.
10. — TRiNGA vaxrecus. Gmel. Syst. 1. p. 760. sp. 2. —
Lath. Ind. v. 2. p. 526. — Le Vaxneau. Buff. Os. v.
p. 48. t. 4. — Id. pl. ent. 242. — Gérard. Tab, PR
V. 2. Pp. 199. — Lapwinc. Lath. Syn. v. 5. p. 161. —
Penn. Brit. Zoo. p. 122. t. C. — GERAÜBTE KiEnirz.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 546. — Meyer , T'assch.
v. 2. p. 400. — Frisch. Wôg. t. 215. — Naum. Vôg. 1.
14. f. 18. — De muevir. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. t.
p. 65. et v. 4. t. p. 571. variété blanche. — Paoncerra
commuxe. Stor. degl. ucc. vw. 5. pl. 479. un jeune de
l’année.
Habite : les lacs et les rivières dont les bords sont
environnés de marais; les prairies marécageuses et les
prairies humides ; nulle part aussi abondant qu'en Hol-
lande.
552 MANUEL
. Nourriture : insectes , araignées , vers et petits li-
maçons.
Propagation : niche sur une petite élévation dans les
prairies, dans les herbes ou dans les jones peu élevés; pond
trois ou quatre œufs olivâtres , marqués de grandes et de
petites taches noires , qui souvent se confondent, vers le
gros bout, en une seule masse.
AAA MS RRUEAAA
GENRE CINQUANTE-SIXIÈME.
TOURNE-PIERRE.—STREPSILAS.
(Izzrc. )
Bec médiocre, dur à la pointe, fort, droit, en
cône allongé, légèrement courbe en haut; arèête
aplatie; pointe droite, tronquée. NaRiINEs basales,
latérales, longues, à moitié fermées par une mem-
brane, percées de part en part. Prevs médiocres,
nudité au-dessus du genou petite; trois doigts de-
vant et un derrière; les trois doigts antérieurs
unis à la base par une très-courie membrane; le
postcrieur articulé sur le tarse. AILEs acuminées;
la 1re, rémige la plus longue. |
Le genre du Tourne-pierre comprend une seule es-
pèce propre aux deux mondes ; dans le court espace de
temps qu’elle séjourne dans les pays tempérés de l'Europe,
il est rare de la rencontrer en troupe ou par paire ; c’est
toujours isolément que les adultes et les vieux individus
opèrent leur émigration ; on le voit courir sur la grève
de la mer à la manière des Pluviers et du Sanderting,
dont il paraît avoir toutes les habitudes ; sa nourriture
+
D'ORNITHOLOGIE. 553
consiste en scarabées marins et en très-petits coquillages
bivalves, souvent aussi en insectes mous. Je crois que la
mue n’a lieu qu’une fois dans l’année , et que le jeune
oiseau doit avoir accompli sa seconde, et peut-être même
sa troisième mue, avant que le plumage ait acquis sa
couleur permanente ; il n’existe point dé différence mar-
quée dans les sexes.
L’habitude propre à cet oiseau de chercher sa nourri-
ture sous chaque pierre, qu’il tourne avec beaucoup de
dextérité par le moyen de son bec, dur, court et com-
primé vers le bout, lui a valu le nom qu'il porte ; plus sé-
dentaire et moins remuant que les oiseaux du genre
Tringa , on le voit souvent examiner soigneusement un
petit emplacement et retourner chaque pierre. I est in-
conceyable que cet oiseau ait été si long-temps confondu
avec les Bécasseaux , le genre Tringa de Linné, dont
1] n’a ni les mœurs ni les formes du bec.
TOURNE-PIERRE A COLLIER.
STREPSILAS COLLARIS. (Miur.)
Front, espace entre le bec et l'œil, un large
collier sur la nuque, une partie du dos, une bande
longitudinale et une autre tranversale sur l’aile,
couvertures supérieures de la queue, milieu de la
poitrine , ainsi que les autres parties inférieures,
le tout d’un blanc pur; du noir profond se dessine
en une étroite bande frontale qui, passant devant
les yeux, se dilate au-dessous, où d’une part elle se
dirige sur la mandibule inférieure, et de l’autre se
dilatant de nouveau sur les côtés du cou, entoure
la gorge, et forme un large plastron sur le devant
du cou et sur les côtés de la poitrine; sommet de la
tête d’un blanc roussâtre rayé longitudinalement de
Parme II°. 56
554 MANUEL
noir; haut du dos, scapulaires et couvertures des
ailes d’un roux marron vif, parsemé irrrégulière-
ment de grandes taches noires ; une large bande
brune sur le croupion; la penne latérale de la queue
d’un blanc pur; bec etiris noits; pieds d’un jaune
orange. Longueur, 8 pouces 2 ou 3 lignes. Le très-
vieux mile.
La femelle, diffère seulement par les nuances
moins pures, et par le noir qui est moins profond.
Trinxça inter?REs. Gmel. Sysé. 1. p. 651. sp. 4. — Lath.
Ind. v. 2. p. 758. sp. 45. — Nils. Americ. Orn. ®. 5.
p. 32. pl. 57. f. 2. — MorinELra co1ranis. Meyer, Wôg.
Liv - und Ecthl. p. 210. — Le Tourne-pienre. Bull. Oës.
v. 8. p. 150. &. 10. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 193.—
Lx Couroxv-cHau. Buff. pl. ent. 856. figure assez
exacte. — TURNSTONE OR SEA-DOTTEREL. Edw. Glean. €. 141.
figure très-eæacte. — Lath. Syn. v. 5. p. 188. — Id.
SUPP. V. 1. P. 249. — STEINDREHENDE STRANDLAUFER. Bechst.
Naturg. Deut. v. 4. p. 5355. — Meyer, Tasschenb. v. 2.
p. 392. — Naum. Nacht. 1. Go. f. 118. le mâle en plu-
mage parfait d'été.
Les jeunes de l'année.
N'ont aucune trace de noir ni de roux marron.
Tête et nuque d'un brun cendré rayé de brun
foncé ; des taches blanches sur les côtés de la tête
et du cou; gorge et devant du cou bianchätres;
plumes des côtés de la poitrine d’un brun fonce,
terminées de blanchâtre; les autres parties infé-
rieures et le dos d’un blanc pur; haut du dos, sca-
pulaires et couvertures des ailes d’un brun foncé,
toutes les plumes entourées par une large bordure
?
| D'ORNITHOLOGIE. 555
jaunâtre; la bande transversale du croupion d'un
brun foncé, bordé de roux; les pieds d’un rouge
jaunâtre. Le noir et le blanc se dessinent plus ré-
guhèrement, à mesure que loiseau avance en âge,
Trixca momNELLA. Linn. Syst. Natur. édit. 12. p. 249.
Sp. 9. — ‘ÉRINGA INTERPRES ; MORINELLA. Gmel. Syst. 1.
p. O7. var. — ARENARIA GCINEREA. Briss. Orn: %. 5. p.
19p. n°, 2. 11. f. 2 — Turnsroxs, Penn. Brit. Zool.
p- 125. €. E. 2, f. 2. — CouLOND- CHAUD DE CAYENNE, et
COULOND-CHAUD GRIS. Buff. ,Oës. pl. ent. 5%0 et 855. deux
jeunes de l’année , mais dessinés d'après des individus
différemment montés; le dernier, d’après un individu
allongé outre mesure. — Die Mominerzce. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 541. — VLarkiGE srranDLoOPER. Sepp. Ne-
dert. Vog. v. 3. t. p. 291. jeune de l'année.
Les jeunes à l’âge d’un an.
Le large plastron, ou collier sur le devant du
cou et sur les côtés de la poitrine, se dessine par
des plumes noires, terminées par une étroite bor-
dure blanchâtre; joues et front pointillés de noir
sur un fond blanchätre; sommet de la tête et nu-
que brunes, tachés de brun noirûtre; dos, scapu-
laires et couvertures des ailes noirs, toutes les
plumes entourées par une bordure rousse ; une
grande tache noire sur la penne latérale de la queue;
le reste comme chez les adultes. C'est alors,
Naum. Vôg. Nacht. t. 8. f. 18, une fiqure exacte.
Habite : le long des bords de la mer , des laes et des
rivières qui sont couverts de gravier ; très-commun sur les
îles de la mer Baltique et en Norvège ; de passage acci-
dentel le long de toutes nos côtes marilimes; plus rare
556 MANUEL
sur les rivières du centre de l'Europe ; quelquefois sur les
lacs de la Suisse et de lItalie. Vit également dans l’Amé-
rique septentrionale et méridionale ; l’espèce y est la
même. * Les individus envoyés du Sénégal et du cap de
Bonne-Espérance , ressemblent , presque en tout point ,
à ceux d'Europe et d'Amérique.
Nourriture : insectes à élitres, petits scarabées marins,
vers et petits coquillages bivalves. |
Propagation : niche dans le nord ; pond en un petit
enfoncement dans le sable des rives ; dépose trois ou
quatre œufs, d’un olivâtre cendré ou verdâtre, marqué de
taches brunes.
PRE ARTE RARE LD EUR LA
GENRE CINQUANTE-SEPTIÉÈME.
GRUE.—GRUS. (Parzas.)
Bec de la longueur ou plus long que la tête,
fort, droit, comprimé, pointe en cône allongé,
obtus vers le bout; base latérale de la mandibule
profondément cannelée; arête élevée. NARINES au
milieu du bec, percées de part en part dans la rai-
nure, fermees par derrière par une membrane. Àe-
gion des yeux et base du bec souvent nues, ou
couvertes de mamelons. Preps longs, forts, un
grand espace nu au-dessus du genou ; des trois
doigts de devant, celui du milieu réuni à l’exté-
rieur par un rudiment de membrane, l’intérieur
* M. Cuvier n’a certainement point fait attention à ce que j'ai
dit ici sur l’existence de l’espèce dans l'Amérique septentrionale
et sur l’identité de la pl. enl. 857 et 340, comme jeunes de l’année.
«
D’ORNITHOLOGIE. 559
divisé ; le doigt postérieur s’articulant plus haut
sur le tarse. Aizes médiocres; la 1'e, rémige plus
courte que la 2°., et celle -ci presque aussi longue
que la 3e. qui est la plus longue; pennes secon-
daires les plus proches du corps arquées, ou très-
longues et subulées chez quelques espèces étran-
gères.
Ces oiseaux voyageurs , dont on ne connaît qu'une
seule espèce en Europe, recherchent en hiver les climats
doux et tempérés ; ils sont de passage périodique. Notre
Grue niche dans le nord, en automne elle se répand plus
vers le midi ; alors on la voit dans les champs nouvelle-
ment ensemencés , et plus rarement sur le rivage de la mer ;
mais le plus souvent les volées ne font que passer rapide-
ment en se rappelant par un cri très-sonore, qu’on en-
tend lors même que la bande est élevée à perte de vue.
Lis se nourrissent d’herbes , de grains, de vermisseaux ,
de rainettes et de coquillages. Dans la plupart des espèces ,
la trachée du mûle forme des circonvolutions sur elle-
même ; dans d’autres on voit de semblables sinuosités dans
les deux sexes. La mue a lieu une fois l’année ; les sexes
ne diffèrent point à l’extérieur.
GRUE CENDRÉE.
GRUS CINEREA. (Becusr.)
Sur toutes les parties du corps d’un gris cendre;
gorge, devant du cou et occiput d’un gris noirätre
très-foncé; front et espace entre l'œil et le bec
garnis de poils noirs; sommet de la tête nu et rou-
ge; quelques-unes des pennes secondaires arquées,
longues et à barbes décomposées, bec d’un noir
verdâtre, mais de couleur de corne vers la pointe
* 558 MANUEL
et rougeatre à sa base; 1ris d’un rouge brun, pieds
noirs. Longueur, depuis le bec jusqu'au bout de la
queue, 3 pieds 8 ou 10 pouces.
Les jeunes avant leur seconde mue d'automne,
nont point de nudité sur le sommet de la tête,
ou bien cet espace est à peine visible; la couleur
cendrée noirâtre du devant du cou et de l’occiput
n'existe point , ou bien elle est seulement indiquée
par des taches longitudinales.
Les vieux, ont derrière les yeux et le long de la
partie latérale du haut du cou , un grand espace
blanchètre.
Gaus cinerea. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 303. —
AnDea enus. Gmel. Syst. 1. p. 620. sp. 4. — Eath. nd.
v. 2. p. 674. sp. 5. — La Gaue. Buff. Oùs. v. 7. p. 287.
ë&. 14. — Id. pl. ent. 560. le vieux mâle. — Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 153. — Common craxe. Lath. Syn. v. 5.
p. 90. — Gaue comuxe. Stor. degl. uce. v. 4. pl. 415.
— ASCAGRAUER KRANICH. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2.
p. 350. — Frisch. Vôg. t. 194. — Naum. Vôg. t. 2. f: 2.
vieille femelle.
Anatomie. Le tube de la trachée artère, après avoir
suivi l’œsophage jusqu’au sternum, s’introduit dans la
capacité de cet os, parcourt intérieurement et à sa partie
supérieure toute la longueur du sternum, revient à sa
partie inférieure vers la poitrine, y fait une nouvelle cour-
bure, qui s'étend au centre et jusqu’à la moitié de la lon-
gueur de Pos ; revient alors vers la poitrine par une cour-
bure qui se dirige en haut ; le tube passant ensuite au des-
sous de l'os de la fourchette, se dirige sur la clavicule
gauche et entre dans le thorax, pour se diviser dans les
lebes des poumons.
D'ORNITHOLOGIE. 559
Habite : les plaines marécageuses des contrées orien-
tales; commun dans le nord ; émigre régulièrement au
printemps et en automne ; rare à son passage en Hollande,
et seulement dans les hivers très-froids.
Nourriture : graines et herbes qui croissent dans les
marais et dans les champs, vers, grenouilles et coquillages.
Propagation : niche dans les joncs et dans les buissons
d’aunes , quelquefois sur les toits des maisons isolées ; pond
deux œufs, d’un cendré verdâtre avec des taches brunes.
GENRE CINQUANTE-HUITIÈME.
CIGOGNE.— CICONTA. (Briss.)
Bec long, droit, fort, uni, cylindrique, en cône
allongé, aigu, tranchant, arête arrondie, d’égale hau-
teur avec la tête; mandibule inférieure, se recour-
bant un peu en haut. Nanines Jongitudinalement
fendues dans la substance cornée, placées près de
la base à larète supérieure. YEux entourés d’une
nudité qui ne communique point avec le bec ; (sou-
vent la face, le tour des yeux, ou une partie du
cou nus.) Preps longs; trois doigts devant, réunis
par une membrane jusqu'à la première articulation,
le doigt postérieur s'articulant à niveau des autres.
OncLes courts, déprimés, sans dentelures. Aires
médiocres; la 11°, rémige plus courte que la 2e., et
celle-ci un peu moins longue que les 3°., 4€. et 5e..
qui sont les plus longues.
Ils vivent dans les marais, se nourrissent principale-
560 MANUEL
ment de reptiles, de rainettes et de leur frai, aussi de
poissons , de petits mammifères et de jeunes oiseaux. Ils
sont dans tous les pays du monde des espèces privilégiées
qu’on s’abstient de poursuivre, par la raison de leur utilité
et du dégat qu’ils font dans les classes nuisibles des ani-
maux. Ils émigrent en grandes bandes. On les apprivoise
facilement. La mue a lieu en automne ; les jeunes de l’an-
née, de l’espèce vulgaire , diffèrent très-peu des vieux ;
on peut les distinguer encore, à leur retour au printemps,
au blanc et au noir mat de leur plumage ; les sexes ne
diffèrent point.
Remarque. Toutes ces très-grandes espèces de Cigo-
gnes étrangères, rangées par les méthodistes dans le genre
Mycteria . portent les mêmes caractères extérieurs que
nos Cigognes ; ils ont aussi les mêmes mœurs et les mê-
mes habitudes. M. Illiger, dans son prodromus, a égale-
ment remarqué que les espèces des genres Mycteria et
Ciconia des méthodistes, doivent être réunies en un
même genre. Plusieurs espèces de Cigognes ont été réu-
nies avec les Hérons.
« ÆCIGOGNE BLANCHE.
CICONIA ALBA. (BELLON.)
Bec parfaitement droit ; nudité lisse des joues
très-petite , ne communiquant point avec le bec;
plumage blanc”.
La tête, le cou et toutes les parties du corps
d’un blanc pur; scapulaires et ailes noires : bec et
pieds rouges ; peau nue autour des yeux noire; iris
brun. Longueur , 3 pieds 5 ou 6 pouces.
“J'ai mis cette indication en tête de notre espèce commune ,
pour qu'on püt, du premier coup d'œil, la distinguer du Maguari,
dont les distributions du plumage sont les mêmes.
D’'ORNITHOLOGIE, 561
Les jeunes, ont le noir des ailes mal teint de
brun, le bec d’un noir rougeûtre.
Ciconra aLBa. Briss. Orn. v. 5. p. 565. sp. 2. t. 32. —
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 82. — ARDEA ciconrA.
Gmel. Syst. 1. p. G22. sp. 5. — Lath. Ind. v. 2. p. 656.
Sp. 9. — La ‘Cicocxe BLancue. Buff. Oùs. v. 5. p. 253.
t. 12. — Id. pl. ent. 866. — Gérard. Tab. élém. v. 2.
p. 149. — Wasser sroncu. Meyer , Tasschenb. Deut.
v. 2. p. 545.— Frisch. Füg. t. 196. — Naum. Vôg. t. 22.
f. 51. — Wauxe srorg. Lath. Syn. v. 5. p. 47. — Id.
SUpp. v. 1. p. 254. — CicOGNA BraNCA. Stor. degl. ucc.
v. 4. pl. 534.
Habite : dans les villes et dans les villages , sur les
maisons , sur les tours, sur des pieux construits à cette
fin, ou sur des arbres morts. Émigre annuellement et
périodiquement.
Nourriture : grenouilles , lézards , couleuvres, an
guilles , souris , taupes, insectes , vers , jeunes canards et
perdrix.
Propagation : niche sur quelque lieu élevé , même sur
les cheminées dans les villes ; poud le plus souvent trois
œufs, d’un blanc légèrement teint de couleur d’ocre.
CIGOGNE NOIRE.
CICONIA NIGRA. (BELLON.)
Bec droit; nudite lisse des joues très-petite, ne
communiquant point avec le bec; plumage dur
brun lustre.
Tête, cou, toutes les parties supérieures du corps,
les ailes et la queue noirâtres avec des reflets pour-
prés et verdätres; partie inférieure de la poitrine,
et ventre d’un blanc pur: bec, peau nue des yeux
562 MANUEL
et celle de la gorge d’un rouge cramoisi; iris brun ;
pieds d’un rouge très-foncé. Longueur, à peu près
3 pieds.
Ciconra niera. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 96. —
Anbea xiGra. Gmel. Syst. 1. p. 625. sp. 8. — Lath. Ind.
v. 2. p. 677. Sp. 13. — Ciconia rusca. -Briss. Orn. v. 5.
p. 362. t. 31. — Cicoexe voire. Bu. Ois. v. 7. p. 271.
— Ad. pt. ent. 599. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 155.
— Brack srork. Lath. Syn. v. 5. p. 50. — Scawanzer
srorck. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 548. — Cicecna
NERA. $40r. degl. ucc. v. 4. pl. 53.
Les jeunes, ont le bec, la peau nue des yeux,
celle de la gorge, ainsi que les pieds d’un vert oli-
vâtre, têteet cou d’un roux brun, avec des bordures
roussâtres ; corps, ailes et queue d'un brun noirûtre
avec de légers reflets bleuâtres et verdätres; c’est
alors. Frich. Fôg. deut. t. 197, et Nauman FGg.
Degt. t. 23 [. 32.
Habite : dans les marais boisés , souvent dans les
grandes forêts noires; assez abondant en Hongrie , en
Pologne , en Turquie et en Suisse; plus rare en Allemagne
eten France ; jamais en Hollande.
Nourriture : petits poissons, grenouilles, sauterelles,
scarabées et autres insectes.
Propagation : niche dans les forêts, sur les pins et
sur les sapins les plus élevés ; pond deux ou trois œufs,
d’un blanc sale nuancé de verdâtre , et quelquefois mar-
qué d’un petit nombre de taches brunes.
D'ORNITHOLOGIE. 565
CIGOGNE MAGUARI.
CICONIA MAGUARI. (Mrur.)
Bec faiblement recourbé en haut; nudité verru-
queuse des joues , très-grande , communiquant di-
rectement au bec.
Tête, cou, dos, queué , et toutes les parties
inférieures d’un blanc pur; les plumes du bas
du cou longues et pendantes; ailes et couvertures
supérieures de la queue noirâtres, avec des reflets
verdâtres; un grand espace nu et capable de dila-
tation au-dessous de la gorge; cette nudité, amsi
que la peau mamelonée , qui entoure les yeux,
d’un rouge vermillon ; bec d'un vert jaunätre à sa
base, cendrée bleuâtre vers le bout; pieds rouges;
ongles bruns; iris blanc. Longueur, 3 pieds.
CiconraA AMERICANA. Briss. Orn. v. 5. p. 569. sp. 3. —
Anpea macuarni. Gmel. Syst. 1. p. 625. $p. 29. — Lath.
Ind. v. 2. p. 657. sp. 10. — Lx Macwarr. Sonn. nouv.
édit. de Buff. Ois. v. 20. p. 282. — Gérard. Tab. élém.
V. 2. P. 159. N°. 3. — AMERICAN STORK. Lath. Syn. v. 5.
p. 50.
Remarque. Cette cigogne offre la preuve la plus cer-
taine pour la réunion des genres Ciconia et Mycteria ;
son bec , légèrement courbé en haut, indique le passage
gradué des uns aux autres ; ajoutez à ceci des mœurs abso-
lument semblables et les mêmes appétits. De passage
très-accidentel en Europe ; quelques individus ont été
tués en France.
Habite : en Amérique.
Nourriture et Propagation : inconnues.
CARAUTANY LALARTENS Li
564 MANUEL
GENRE CINQUANTE-NEUVIÈME.
HÉRON.—A4RDEA. (Liwx.)
Bec long, ou de la longueur de la tête, fort,
droit, comprimé, en cône allonge, tranchant, aigu;
mandibule superieure, faiblement cannelée; arête
arrondie. Nariwes laterales, presque à la base du
bec, longitudinalement fendues dans la rainure,
à moitie fermées par une membrane. YEUx en-
tourés par une nudité, qui communique avec le
bec. Preps longs, grêles; espace nu au-dessus du
genou plus ou moins grand; des trois doigis de
devant, celui du milieu réuni à l'exterieur par une
courte membrane; l’intérieur divise; le doigt pos-
térieur s’articulant intérieurement et à niveau des
autres. OncLes longs, comprimés, aigus, cel du
milieu dentelé intérieurement. AILEs mediocres,
la 1re, rémige un peu plus courte que les 2e. et 3e.
qui sont les plus longues.
Ils vivent sur les bords des lacs et des rivières, ou dans
les marais. Leur nourriture consiste en poissons et leur
frai, en grenouilles, moules d’eau douce, campagno-
les, musaraignes , ainsi que toutes sortes d'insectes , de
limacons et de vers. Ils nichent en grandes troupes dans
un même lieu ; dans le vol le cou se replie et la tête s’ap-
puie contre le haut du dos.Ils émigrent en grandes trou-
pes et sont de passage périodique. Dans toutes les espèces
indigènes et exotiques connues, on observe quatre espaces
sarnis d’un duvet cotonneux. La mue a lieu une fois l’an-
ace; quelques espèces sont ornées sur le dos de longues
plumes à barbes décomposées : celles-ci ne reparaissent
L.
D'ORNITHOLOGIE. 565
point aussi promptement que les autres plumes du corps,
l'oiseau en est dépourvu pendant une partie de lhiver ;
les huppes et les ornemens accessoires poussent aussi
très-tard chez les jeunes ; les sexes n’offrent aucune diffé-
rence caractérisée dans le plumage.
Remarque. Je ne place point parmi les oiseaux d’Eu-
rope Ardea æquinoctialis de Latham , quoique M. Mon-
tagu le comprenne dans la notice qu’il donne du genre
héren ; l'individu tué dans le Dévonshire en Angleterre ,
se trouve maintenant placé dans le muséum britannique,
où je l’ai vu etreconnu pour être de cette espèce nominale.
Mais l’oiseau en question est , comme M. Montagu le présu-
mait , échappé d’une ménagerie ; il est certain qu’on n’en
vit jamais d’autre nulle part.
On peut diviser ce genre en deux sections ; la premikre,
qui comprend les Hérons proprement dits, où viennent
se réunir tous ces oiseaux à cou grêle garni vers sa partie
inférieure de longues plumes pendantes ; la seconde sec-
tion se compose de tous ces oiseaux décrits sous les noms
de Crabier , Butor, Blongios et Bihoreau ; ils ont le
cou plus court à proportion; celui-ci paraît plus gros à
cause des plumes larges , à barbes décomposées , qui sont
implantées aux côtés, tandis que la partie postérieure du
cou est garnie d’un simple duvet. * Le Courlan où Cour-
diri, décrit dans les systèmes sous le nom d’ARDEA scoLo-
paAcEA, Gmel. Syst. 1. p. 647., forme seul un genre
distinct.
Il faut encore séparer du genre Ardea, tel qu’il a été
composé par Linné et par Latham , les Grues ( Grus Pall.),
* Dans la première édition je n'ai point indiqué d’une manière
exacte les caractères principaux de ces deux sections , et j'ai asso-
_cié aux Hérons proprement dits les espèces du Crabier et du Blongios,
qui ont le port et les caractères des Putors. Dans l’article du Hé-
ron garzette se trouvait compris une espèce distincte d'Amérique,
Ces erreurs sont redressées dans cette édition.
566 MANUEL
les Cigognes ( Ciconia Briss. ), parmi lesquelles les Ja-
birus, qui sont de grandes cigognes, doivent être ran-
gées ; les Courtiris ( Aramus Vieill. }, les Curales (Eu-
TYPYIA Illig.) et les Bec-ouverts ( Anastomus Encye.).
Les emplois répétés de la même espèce et les réunions
d'espèces distinctes se trouvent en assez grand nombre
dans ce genre; il peut servir de modèle du désordre qui
règne dans presque tous les autres. Les emplois répétés
des espèces européennes étant indiqués dans les synouy-
mes de cet ouvrage, il est inutile de les signaler une se-
conde fois; nous n’indiquerons ici que les erreurs parmi
les espèces étrangères, en suivant, pour cette énuméra-
tion, l’ordre de série établi-par Latham.
A. Bononiensis ,sp. 12. est un monstre. À. Jamaüicen-
sis , Sp. 14. est le jeune de 4. Cayanensis, sp. 17. et de
A. violacea , sp. 50. qui sont de double empioi. La va-
riété de À. stellaris forme une espèce distincte ; 4. un-
dulata , sp. 22. est le jeune de 4. Philippensis sp. 55.
A. Brasiliensis. sp. 23. est le jeune de 4. flava, sp. 26.
A. tigrina, sp. 24. est le jeune de l’année de 4. lineata
sp. 20. À. Senegatensis, sp. 50, est un double emploi de
A. Malaccensis , sp. 47. À. cyanopus, sp. 33. est le
jeune de 4. cœrulea, sp. 48. ; l'individu est dans le
passage d’une livrée à Pautre. 4. vèrescens , sp. 31, est
synonyme de 4. Ludoviciana, sp. 51. Sous 4. comata,
sp. 59; on a compris dans Ja varieté 6 une espèce distincte,
voyez le Jeune, pl. enl. 9:2; cette espece portera le nom
d’Aigrette dorée (Ardea russata TEux.). Sous 4. cærulea
on a placé , varieté B, une espèce distincte figurée dans
les dessins de Forster sous le nom de Ardea jugutaris :
la même espèce est décrite par Bose, soc. d’hist. nat. de
Paris ,sous lé nom de 4. gularis, voyez la pl. 2. 4. #ud-
sonias, sp. 57, est le jeune de 4. herodias, sp. 56. Ar.
æquinoctialis , lorsqu'il a le bec rougeâtre ou jaune, est
le jeune de l’année de mon Ardea russata; le front est
alors légèrement. auancé de roussâtre. D’autres hérons
D'ORNITHOLOGIE. 567
blancs à bec verdâtre ou brun, sont des jeunes de l’année
des À. cœrulea ou cærulescens, dont les individus re-
vêtus de leur première livrée sont d’un blanc parfait ; il
est facile de les confondre, en cet état, avec les jeunes
des À. garzetta et nivea ou cañdissima. À. atræ, sp. 71;
est une espèce douteuse. 4. Leucocephala, sp. 78, est une
cigogne. À.fusca , sp. 83, est la femeile ou le jeune de 4.
agamèi , sp. 79. À. Pondiceriana , sp. 90, est le jeune de
A. Coromandetica, sp. 91.; c’est l’unique du genre Anas-
tomus. Je w’ai pu constater encore l’existence des dix-sept
espèces nominales, savoir : Obscura, sp. 16. — Ferrugi-
nea , Sp. 41. — Torquata , sp. 42. — Erythrocephala
et Thula, sp. 45. et 44. — Cyanocephala, sp. 45. —
Rubiginosa, sp. 58.— Cana, sp. 59. —Firgata, sp. 60.
— Galatea, sp. 68.—Spadicea , sp. 56.—Cracra, sp. 77.
—Johannæ, sp. 82, qui repose sur un dessin chinois.
— Hoaetei, sp. 84. — Houhou, sp. 85. — Indica,
sp. 86 ; et Flavicotlis , sp. 87. On peut juger , par cette
indication très-succincte , des erreurs dout les systèmes
sont encombrés; chaque nouvelle compilation augmente
leur nombre.
Ze. SECTION —HÉRON PROPREMENT DIT.
Bec beaucoup plus long que la tête, à sa base
aussi largé# ou plus large que haut; mandibule
supérieure à peu près droite; une grande portion
du tibia nu. Leur nourriture principale consiste
en poissons. PAS
HERON CENDR E.
ARDEA CINEREA. (Laru.)
Plumage d'un cendre bleuatre; le doigt du mi-
lieu, y compris l'ongle, beaucoup plus court que
le tarse.
De longues plumes effilées, noires, sur le der-
568 MANUEL
rière de la tête; de semblables d’un blanc lustré ,
endent du bas du cou; celles également allongées
et subulées des scapulaires, sont d’un cendré ar-
gentin ; front, cou, milieu du ventre, bord des
ailes et cuisses d’un blanc pur; occiput , côtés de
la poitrine et flancs d’un noir profond ; surle devant
du cou, de grandes taches longitudinales noires
et cendreées; dos et ailes d’un cendré bleuûtre très-
pur; bec d’un jaune foncé; iris jaune; peau nue
des yeux d’un pourpre bleuûtre; pieds bruns, mais
d’un rouge vif vers la partie emplumée. Longeur,
3 pieds et davantage. Le male et la femelle, passé
l’âge de trois ans.
ARDEA CINEREA. Mas. Lath. Ind. v. 2. p. Got. sp. 54. —
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 10. — ArDEA Mayor. Gmel.
Syst. 1. p. G25. Sp. 12. — Le HÉRox auPré. Buff. Oos. v. 5.
p. 542. — Id. pl. ent. 755. — Héron comuux. Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. 121. un individu prenant sa livrée
parfaite. — Common Herox. ( mâle.) Lath. Syn. v. 5.
p. 85. — Penn. Brit. Zool. p. 116.4. 4. — Alb. Birds.
v. 1. &. 67. — AsCAGRAUER RHEIER. Meyer , Tasschenb.
Deut. v. 2, p. 552. — Naum. Vôg. Deut.£e25. f. 54,
— Frisch. V6g. t. 199. — Scanza GENERINOS Stor. deg.
UCC. v. 4. pl. 427.
Les jeunes jusqu'a l'age de trois ans.
Point de huppe, ou bien les plumes qui la com-
posent très-courtes; point de longues plumes effilées
au bas du cou, ni sur le haut des ailes; front et
haut de la tête cendrés; gorge blanche; eou d'un
cendré clair avec de nombreuses taches plus foncées;
dos et ailes d’un cendré bleuâtre mêlé de brun et
D’ORNITHOLOGIE. 569
de blanchäâtre; poitrine marquée de taches longi-
tudinales : mandibule superieure du bec d’un brun
noirätre avec des taches jaunäâtres; mandibule in-
férieure jaune; iris Jaune; tour des yeux d’un jaune
verdâtre; pieds d'un cendré noirâtre, mais jau-
nâtres vers la partie emplumée.
ARDEA CINEREA. Femina. Lath. Ind. v. 2. p. Gg1. —
Gmel. Syst. 1. p. 627. sp. 12. B. — AnDbEa RHENANA. San-
der. Naturg. 15. p. 195. — Le Héron». Buff. Oùs. v. 5.
p. 342. t. 19. — Id. pl. ent. 785. — Common RER9Y.
(fem. ) Lath. Syn. ©. 5. p. 83. — Alb. birds. v. 5. t. 98.
— Frisch. Vôg. t. 198. — Naum. £. 24. f. 55. — Scanza
MARINA. 1$£0r. deg. ucc. v. 4. pl. 429. — DE 8LAAUWE
REIGER. Sepp. Nederl. vog. v. 3. t. p. 289. jeune de
l’année.
Varie très-rarement *, d’un blanchätre pres-
D P
que parfait. Frisch. J’6g. £. 204. N.B. Cette variété
accidentelle se distingue facilement du Héron ai:
grette ( dans le jeune âge ), par la nudité au-dessus
du genou, très-grande chez ce dernier.
Habite : les forêts de haute futaie dans le voisinage
des lacs, des rivières ou des terrains entrecoupés d’eau ;
dans quelques contrées il émigre , dans d’autres il est sé-
dentaire ; très-abondant en Hollande; vit jusque dans les
régions du cercle arctique.
Nourriture : poissons , rainettes, jeunes oiseaux et
petits mammilères.
2
*“ Ilest également à remarquer que les oiseaux de riv. ge et
ceux de mer ne varient point accidentellemeut comme quelques
espèces d'oiseaux tert estres; les albinos et les variétés tapirées de
blanc ou avec l’une où l’autre parte du corps accidentellement
teint de blanc ou blanchâtre , sont extraordinairement rares.
Panrie 11°. 37
570 MANUEL
Propagation : niche sur de hauts arbres , rarement
sur les buissons en taillis; pond trois ou quatre œufs,
d’un beau vert de mer.
HÉRON POURPRÉ.
ARDEA PURPURE 4. (Linx.)
Plumage d'un roux clair ou cendre roussätre ;
le doigt du milieu, y compris l'ongle, de la longueur
ou plus long que le tarse.
De longues plumes effilées d’un noir verdâtre
sur le derrière de la tête; de semblables d’un blane
pourpré au bas du cou; celles également allongées
et subulées des scapulaires, sont d’un roux pourpre
rt ès-brillant ; sommet de la tête et occiput d’un
noir à reflets verdâtres; gorge blanche; parties la-
térales du cou d’un beau roux ; trois bandes lon-
gitudinales , très-étroites , s'étendent sur cette
couleur; sur le devant du cou des taches longitu-
dinales rousses, noires et pourprées ; dos, ailes et
queue d’un cendré roussâtre à reflets verdâtres;
cuisses et abdomen roux; flancs et poitrine d'un
pourpre éclatant, le bec et la nudité qui entoure
des yeux d’un beau jaune; iris d’un jaune orange;
plante des pieds, partie postérieure du tarse et la
nudité au-dessus du genou jaunes; le devant du
tarse et les écailles des doigts d’un brun verdâtre.
Longueur, 2 pieds 9 pouces. Les très-vieux , mäle
et femelle.
ARDEA PORPUREA. Ginel. Sysé. 1. p. 626. sp. 10. —
Lath. Ind, v. 2.p. 697. sp. 72. — ARDEA BOTAURUS. Gmel.
D'ORNITHOLOGIE. Soi
Syst. 1. p. 656. sp. 50. —Lath. Ind. v. 2. p.698. sp. 54.
— Boraurus Mason. Briss. Orn. v. 5. pl. 453. — Anpea
Rura. Scopoli. Ænn. 1. n. 119. — Lath. Ind. v. 2. p.
692. sp. 55. — Le nérON PouRPRE HUPPÉ. Bufl. P{. Ent.
788. figure très-eœacte. — Gérard. Tab. élém. +. 2.
p. 128. , un individu prenant la livrée des adultes. —
Graxb suror. Bull. Oùs. v. 7. p. 422. — CRESTED PURPLE
HERON and RüUFOUS HERON. Lath. Syn. v. 5. ?. 95 et 90. —
Porrer ReIBER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 27. t. à.—
Meyer. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 554. — Naum. V6g.
Nacht. t. 45. f. 89. le vieux. — ScarzA ceraNoccura.
Stor. deg. ucc. v. 4. p. 450. — PuRPERE REIGER. Sepp.
Nedert. vog. v. 4. t. p. 555. — GREATER BITTERN. Lath.
Syn. v. 5. p. 58. n. 18.
Les jeunes avant l’äge de trois ans.
Point de huppe, ou seulement les indices mare
qués par des plumes rousses un peu allongées;
point de plumes longues et effilées au bas du cou
ni aux scapulaires; front noir; nuque et joues d’un
roux clair; gorge blanche ; devant du cou d’un
blanc jaunâtre avec de nombreuses taches longitu-
dinales, noires; plumes du dos, des scapulaires,
des ailes et de la queue, d’un cendré noirâtre, bor-
dées de roux clair; ventre et cuisses blanchâtres;
une grande portion de la mandibule supérieure
noirâtre ; l'inférieure, le tour des yeux et l'iris,
d’un jaune très-claur.
ARDEA PURPURATA. Gmel. Syst. 1. p. 541. sp. 63. —
Lath. Znd. v. 2. p. 698. sp. 55.— ARDEA VARIEGATA. Sco-
poli. n. 120. — Lath. sp. 56. — Anpra caspica. Gmel.
Reis. v. 2. p. 103. t. 24. — Lath. Ind. sp. 75. — Anpra
moxricora. La Peyrouse, Tab. mith. des ois. p. 44. des-
552 MANUEL
cription très-exacie du jeune de l’année. — Hérox
PoURPRÉ. Bu. v. 5. p. 569. — Briss. Orn. v. 5. p. 420.
sp. 12. — HEroN Romus, Sonn. Nouv. édit. de Buff.
Oùs. v. 21. p. 171. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 127.
— PURPLE HERON. Lath. Syn. 5. P- 96. — AFRICAN HERON.
Id. Syn. Supp. v. 1. p. 257. — Scarza cranoccsrna.
(fem. ) Stor. deg. uec. v. 4. pl. 451. — Naum. vôg.
Nacht. 1. 45. f: 90. Figure très-exacte du jeune au
sortir du nid ct jusqu'à sa première mue.
Habite : moins abcndant en Hollande que l’espèce
précédente ; vit dans les roseaux sur les bords des lacs, ou
dans les taillis et dans les buissons des terrains maréca-
geux ; très-rare et accidentellement dans le nord ; plus
abondant dans le midi, vers les confins de l'Asie, où
espèce est très-nombreuse.
Nourriture : comiue la précédente.
Propagation : niche dans les roseaux, ou sur les bois
en taillis, rarement sur les arbres : pond trois œufs d’un
cendré verdâtre.
HÉRON AIGRETTE.
ARDEA EGRETTA. (Lin.
Jambes longues , gréles, un RL espace
nu au-dessus du genou; doigts HÈpees
Tout le plumage d’un blanc pur: sur a tête une
petite hiuppe pendante; quelques plumes du dos
longues d’un pied et demi, à baguettes fortes et
droites, celles-ci portent de longues barbes rares
et effiices*; bec d’un jaune verdâtre, souvent noir
* Ce sont ces plumes qui servent d’ornemens et de panaches,
et qui se vendent très-cher. Ces plumes poussent au printemps et
tombent en automne. Les individus qui n’en sont pomt pourvus
paraissent des adultes tués en hiver, ou sont des jeunes.
D'ORNITHOLOGIE. 573
vers la pointe; peau nue des yeux verdätre; iris d’un
jaune brillant ; pieds verts ou d’un brun verdâtre.
Longueur, 3 pieds 2 pouces, et quelquefois 4 pouces ;
les longues plumes du dos, que l'oiseau relève
quand 1l est agité, ont jusqu'à 18 pouces de long.
Les très-vieux , mâle et femelle.
ARDEA EGRETTA. Gmel. Syst. 1. p. 629. Sp. 54. — Tath.
Ind. v. 2. p. 694. sp. 65. — Wilson. Americ. ornit.
0. 7. p. 106. pl. 61. f: 4: — La GRANDE atcRertE. Buff.
Ois. v.. 7. p. 557. — Ad. pl. ent. 925. figure très-
exacte. — GROSSE SILBERREIRER , Odér FEDERBUSCH RFIHER.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 58. — Meyer, Tasschenb.
v. 2. p. 555. — Naum. Vôg. Nacht. t. 46. f: 91. — Tune
GREAT EGRET. Lath. Syn. v. 5. p. 89. sp. 58. — Penn.
Aret. Zool. v. 2. p. 446. n.346.
Les jeunes avant l’äge de trois ans, et les vieux
elt nue.
D'un blanc pur, mais plus terne avant la pre-
mière mue ; point de huppe pendaute, ni de
longues plumes droites et à barbes rares sur le
dos. Dans les jeunes, Ya mandibule supérieure du
bec noire à sa pointe et le long de l’arête; entière-
ment d’un noir jaunätre dans la première année ;
pieds verdâtres ; iris d’un jaune clair. On reconnaît
alors,
Annea ALBA. Gmel. Syst. 1. p. 659. sp. 24. — Lath.
Ind. v. 2. p. 695. sp. 65. — Anpra canpina. Briss. Orne.
V. 5. p. 428. sp. 19. —- ARDEA EGRETTOIDES. Gmel. Reis.
v. 2. p. 199. t. 24. un individu prenant {a livrée des
adultes. — LE Hénon BLANC. Bulf. Ois. v. 5. p. 565. —
Id.’ pl. ent. 886. une grande aigrette dépouillée de ses
574 MANUEL
plumes dorsales, et telle que sont tous les jeunes et les in-
dividus en mue. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 125.
n°. 2. — GREAT WBITE HERON. Lath. Syn. v. 5. p. 91 —
Der waisse REIRER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p- 35.
n°. 3. — Scarza BIANCA. Slor. degl. ucc. v. 4. pl. 425
ct 426.
Remarque. L'espèce est, dit-on ,; très-commune en
Asie et dans le nord de l’Afrique. Il est certain que les
individus tués dans l'Amérique septentrionale ne diffèrent
point de ceux d'Europe. On veut trouver en Europe un
héron blanc ( 4rdea alba Gmel. ), qui est différent de
l’aigrette ; tous ceux que l’on m'a fait voir, et qui existent
dans les cabinets où j’ai été, sont des jeunes ou des vieux
en plumage d’hiver de notre grande Aigrette.
Habite : en Hongrie, en Pologne, en Russie, en
Turquie , dans l’Archipel et en Sardaigne ; de passage
accidentel dans quelques parties de l’Allemagne ; jamais
dans les contrées occidentales.
Nourriture : grenouilles, lézards , petits poissons,
limaçons et insectes d’eau.
Propagation : niche sur les arbres ; pond quatre ou
six œufs, d’un bleu pâle.
HÉRON GARZETTE.
ARDE A GARZETTA. (Linn.)
Tout le plumage d’un blanc pur; à l’occiput une
huppe pendante, formée de deux ou de trois plu-
mes longues et étroites ; un grand bouquet de
semblables plumes au bas du cou, celles-ci sont
très-étroites et lustrées ; sur le haut du dos nais-
sent trois rangées de plumes, longues de six ou de
huit pouces à baguettes faibles, contournées et re-
levées vers la pointe; celles-ci portent des barbes
D’ORNITHOLOGIE. 575
rares , soyeuses et effilées; bec noir; peau nue
des yeux verdâtre; iris d’un jaune brillant; pieds
d'un noir verdâtre; partie inférieure du tarse, et
doigts d’un jaune verdätre. Longueur 1 pied, 10
ou 11 pouces. Les très-vieux, mäle et femelle.
Anpea carzeTTA. Gmel. Syst. 1. p. 628. Sp. 13. — Lath.
Ind. v. 2. p. 694. sp. 64. — Anpra CANDISSIMA. Gmel.
Syst. 1..p. 6355. sp. 45. —Jacquin. Beyt. p. 18. n°. 13. —
ARDEA NIVEA. Nov. com. petr. v. 15. p. 458. t. 17. — Gmel.
syst. 1. p. G4o. — L’Aicrerte. Buff. Ois. v. 7. p. 372.
t. 20, mais point la pl. ent. 901 de Buffon, celle-ci re-
présente l’Aigrette d'Amérique , dont je fais mention
plus loin dans la remarque. — Gérard. Tab. élém. v. 2.
p. 135. Atlas. t. 12. — Laure EGRET. Lath. Syn. v. 5.
p. 90. n°. 59. — Penn. Arct. Zool. n°. 347. — STRAUES
REIHER Oder KLETNER SILBERREIBER. Bechst. Naturg. Deut.
v. 4. p. 44. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 357. — Naury.
Vôg. Nacthtr. t. 47. f. av. la vieille femelle. — La PETITE
A1cReTte. Cuv. Reg. anim. v. 1. p. 476. Il commet la
même erreur en citant la p{. ent. 901 de Buffon comme
synonyme. — SGARZA MINORE BIANCO. S{0r. degl. uce. v. 4.
pl. 423 et 424.
Les jeunes avant l'âge de trois ans et les g'ieux
en mue.
Point de plumes longues, effilées ou subulées
au bas du cou, ni sur le dos. Dans le premier age,
d'un blanc terne; le bec, la peau des yeux, l'iris
et les pieds noirs.
(La canzerre ptaxcne. Bull. Oùs. v. 7. p. 371. — Gérard.
Tab. élém. +. 2. p. 151. n°. 5.
Remarque. On pourrait encore énumérer ici quelques
indications qui ont rapport à la Garzette, avant que le
550 MANUEL
plumage de cet oiseau soit parvenu à son état parfait ;
mais ces descriptions , comme presque toutes celles ap-
plicables à l’espèce précédente, sont à tel point confon-
dues les unes avec les autres , qu'on doit les proscrire de
la liste nominale. Quelques auteurs ont confondu les
deux êspèces distinctes dé hérons blancs de nos climats ,
qui sont ornés de plumes soyeuses et déliées ; d’autres en
ont formé quatre espèces séparées, qui, dans le fait , ne
sont que des différences d’âge ou de lAigrette, ou de la
Garzette. Le héron décrit dans le système de Latham , sous
le nom de ARDE4A ÆQuINOxIALIS. D. 606. Sp. 50, est le jeune
de l’année d’une espèce bien caractérisée et distincte.
On doit également observer de ne point confondre
notre Héron garzette avec une espèce voisine, très-sem-
blable, qui vit dans les climats d'Amérique et d’Asie.
Cette espèce étrangère se distingue par une huppe très-
iouffue et par un grand bouquet à la partie inférieure du
cou ; doutes ces plumes ont les baguettes faibles , à
barbes soyeuses et décomposées , semblables à celles
du dos. Buffon donne une figure passable de cet oiseau,
pt. ent. go1, mais la description n’appartient point à la
figure. Cette Aigrelte est désignée par Latham dans sa
diagnose de lArdea nivea. Ind. Orn. v. 2. p. 696.
sp. 67 ; mais plusieurs des synonymes ont rapport à no-
ire Garzeite. Je désigne cette espèce de Buffon par le nom
de Héron panaché ; on trouve une description exacte
dans Latharmu, Syn. supp. v. 1. p. 256 ; c’est encore Ar-
dea candissima Wilson, American ornithology , v. 7.
p. 120. pi. Go. f. 4. J'ai vu dans plusieurs cabinets pu-
blics et de particuliers ce Héron panaché d'Amérique,
classé parmi les oiseaux indigènes , toujours sous le faux
nom de garzette d'Europe.
Habite : les confins de l'Asie ; assez abondant en Tur-
quie, dans l’Archipel , en Sicile , en Sardaigne et dans
quelques parties de l'Italie ; périodiquement de passage
[#4
D'ORNITHOLOGIE. 5n7
dans le midi de la France et en Suisse ; plus accidentelle-
ment en Allemagne.
Nourriture : probablement comme les précédentes.
Propagation : niche dans les marais ; pond quatre ou
cinq œufs blancs.
II. SECTION.—BIHOREAU Tr BUTOR.
Bec aussi long que la tête ou un peu plus long,
plus haut que large, très-comprimé ; mandibule
supérieure légèrement courbée ; une très - petite
portion du tibia nu, le reste emplumé jusques près
du genou. Les Bihoreaux ont à l’'occiput deux ou
trois plumes droites, longues et subulées. Les Zu-
tors ont le plus souvent le cou très-gros, abondam-
ment couvert de longues plumes capables d’érec-
tion , et tout le derrière du cou garni seulement par
un duvet très-épais : leur nourriture se compose
principalement d'insectes, de vers ou de frai, ra-
rement de poissons.
BIHOREAU À MANTEAU NOIR.
ARDEA NYCTICORAX. (Li1xx.)
Tête, occiput , dos et scapulaires d’un noir à
reflets bleuâtres et verdâtres ; trois plumes blanches
très-étroites, longues de 6 ou de 7 pouces, sont
implantées au haut de la nuque; partie inférieure
du dos, ailes et queue d’un cendré pur; front , espace
au-dessus des yeux, gorge, devant du cou et parties
inférieures d’un blanc pur; bec noir, jaunâtre à sa
base; iris rouge; pieds d’un vert jaunâtre. Lon-
gueur, 1 pied 8 pouces. Les vieux.
5r8 MANUEL
Aucune différence entre /e mäle et la femelle.
ARDEA NYCTICORAX. Ginel. Syst. 1. p. G24. sp. 9. —
Lath. Gmel. Ind. v. 2. p. 678. sp. 15. — Wils. Americ.
OFR. v. 7. p. 101. pl. 61. f. 2. — Le Binorrau. Buff. Ots.
V. 7: P. 455. t. 22. — Id. pl. ent. 558. — Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 145. — Nicar meron. Lath. Syn. v. 5.
p. 52. —1d. supp. v. 1. p. 254. — Alb. Birds. v. 2.t. G7.
— Der nacar-RneinEr, Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 54.
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 539. — Scarza NiTricoRA.
Sior. degl. ucc. v. 4. pl. 422. — Braauwerwag. Sepp.
Nedert. Vog. v. 2. t. p. 151.— Naum. V6g. Deut. t. 26.
f. 35. — Frisch. Id. #. 205.
Les jeunes de l'année.
N'ont point les trois plumes longues et effilées
à la nuque; haut de la tête, nuque, dos et sca-
pulaires d’un brun terne, avec des traits longitu-
dinaux d’un roux clair, disposés sur le centre de
chaque plume; gorge blanche avec de petites taches
brunes ; plumes des côtés et du devant du cou jau-
nâtres, avec de larges bordures brunes; couver-
tures des ailes et rémiges d’un brun cendré, mar-
quées de grandes taches pisciformes, d’un blanc
jaunâtre; ces taches sont placées à l’extrémité de
chaque plume ; parties inférieures nuancées dé
brun, de blanc et de cendré; milieu du ventre blan-
châtre ; arête et pointe du bec brunes, le reste
d’un jaune verdâtre; iris brun; pieds d’un brun
olivâtre *.
* Les méthodistes ont indiqué ce jeune oiseau comme formant
“ . e 3° .
une espèce distincte, et c’est par erreur ou par faute d'impression
D'ORNITHOLOGTIF. 579
AnDEa MacuLaTa. Gmel. Syst. 1. p. 645. sp. 80. —
AnDea GaRDExI. Gmel. Syst. 1. p. 645. sp. 81. — Lath.
Ind. v. 2. p. 685. sp. 52. — Le Pouacre , et LE Pouacre
DE Cayenne. Buff. Oùs. v. 5. p. 425. et pl. ent. 939. —
SPOTTED and GARDENIAN HERON. Lath. Syn. v. 5. p. 70 et
71. n°%. 31 et 52. — Frisch. F6g. t. 202. — Naum. F6gq.
Nacht. t. 48. f. 94. — Wils. Americ. Orn. pl. 61. f. 53.
— Scaza cENERINO. Stor. degl. ucc. v. 4. pl. 421.
Les jeunes âges de deux ans.
Diffèrent de ceux de l’année, en ce que les
couleurs de la tête et du dos ont des teintes brunes,
que les taches longitudinales du cou sont en plus
petit nombre; que les taches au bout des couver-
tures alaires sont moins grandes, que souvent on
aperçoit sur ces parties quelques plumes cendrées,
que les scapulaires ont souvent une teinte verdätre,
et que les parties inférieures ont plus de blanc: le
le bec est alors d’un brun noirâtre , l'iris est d’un
rouge brun, et les pieds ont une teinte verdûtre.
ArDra Bapra. Gmel. Syst. 1. p. 644. Sp. 55. — Jath.
Ind. v. 2. p. 636. sp. 57. — Agpra cmsEA. Gmel. Syst.
1. p. 625 Sp. 9. B. — Le Brnorrau ( femelle). Buff.
Oùs. v. 7. p.455. — Id. pt. ent. 559. — Le CRABIER ROUX.
Bu”. Oùs. w. 7. p. 590. — Cnesnur mERON. Lath. Syn.
v. 5. p. 79. — Naum. Vüg. Nachtr. t. 48. f: 95.
Habite : les bords des fleuves et des lacs, qui sont
couverts de buissons et de jones ; assez abondant dans la
plupart des contrées méridionales |, mais plus rare vers
qu'ils lui donnent jnsqu’à 22 pouces en longueur totale; les indi-
vidus d'Europe et ceux d'Amérique que j'ai comparés, ne portaient
que 16 pouces,
280 MANUEL
le nord; peu nombreux en Hollande. Se trouve égale-
ment dans l'Amérique septentrionale , où l'espèce est la
même. |
Nourriture : poissons , rainettes, moules et vers.
Propagation : niche à terre, dans les buissons, plus
rarement dans les jonchaies ;: pond trois ou quatre œufs
d’un vert terne.
HÉRON GRAND BUTOR.
ARDEA STELLARIS. (Lin)
De larges moustaches et le hautde la tête noirs;
tout le fond du plumage d’un roux jaunâtre itrès-
clair, marqué sur les côtés du cou par des zigzags
bruns , et sur le devant du cou par des taches
brunes et rousses ; sur les parties inferieures de
grands traits noirs et longitudinaux; sur le haut
du dos beaucoup de noir au centre des plumes;
sur les couvertures des ailes ädes zigzags noirs et
bruns; rémiges rayées alternativement de roux clair
et de cendre noirâtre; mandibule superieure brune,
à bords jaunâtres ; la mandibule inferieure, le tour
des yeux et les pieds d’un jaune verdâtre; iris jaune.
Longueur , 2 pieds 4 ou 5 pouces.
La femelle ne diffère point ; chez Les jeunes de
l'annee , À ne se presente point de differences bien
marquées dans les couleurs du plumage.
ARDEA STELLARIS. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 21. —Lath.
Ind. v. 2. p. 680. sp. 18. — Le Buror. Buff. Os. v. 411.
t. 21. — Id. pl. ent. 589. — Gérard. Tab. élém. v. 2.
p. 140. — Brrrerx. Lath. Syn. v. 5. p. 56. — Id. supp.
®.3. p. 254. — Penn. Brit. Zool. p. jui. t. A. 1. —
‘4
#5
D'ORNITHOLOGIE. | 581
Grosse RHORDROMMEL. Bechst. Naturg. Deut. t. 4. p. 63.
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 558. — Frisch. 4. 205. —
Naum. €. 27. f. 56. — Roonz noernour. Sepp. Neudert.
Vog. v. 4. t. p. 541. — Scarza sreLrare. Stor. degl. ucc.
v. 4. p. 432.
Remarque. Les méthodistes ont eu tort d’énumérer
comme variété du Butor vulgaire, celui indiqué par
Brisson sous le nom de Butor de la baie de Hudson. v. 5.
p. 449. Cet oiseau forme une espèce distincte; il en est
de même de l’Anpea Boraurus Gmel. Syst. 1. p. 656.
sp. 50. qui est un vieux Héron pourpré. L'espèce qui à
deux taches noires à la partie supérieure du cou ,; mais
ressemblant pour le reste beaucoup à notre butor, est dif-
férente , elle vit dans lAmnérique septentrionale ; une au-
tre espèce, également distincte, est propre à la Nouvelle-
Hollande ; elles sont toutes deux faciles à confondre avec
notre espèce européenne , surtout lorsqu'on n’est pas à
même de les comparer ; ia description la mieux faite ne
saurait y répondre.
Habite : les joncs et les roseaux sur les bords des
rivières et des lacs; très-aboudant dans tous les pays en-
trecoupés d’eau.
Nourriture : poissons , rainettes, moules , sangsues
el insectes d’eau.
Propagation : niche dans les roseaux ; pond de trois
jusqu’à cinq œufs, d’un verdâtre clair paraissant sali.
HÉRON CRABIER.
ARDE A RALLOIDES. (Scopozr.)
Sur le front et sur le haut de la tête de longues
plumes jaunûtres, marquees de raies longitudinales
noires; huit ou dix plumes étroites et très-longues
partent de l’occiput; elles sont blanches, liserces
s
582 MANUEL
d’un bord noir; gorge blanche, cou, haut du dos
et scapulaires d’un roux clair ; plumes du dos
longues, effilées et d’un marron clair; tout le reste
du plumage d’un blanc pur : bec d’un bleu d'azur
à sa base, et noir à la pointe; peau nue des yeux
d'un gris verdâtre; iris jaune; pieds jaunes avec
une nuance verdâtre; la partie nue au-dessus du
genou petite. Longueur, 16 pouces, et quelquefois
davantage. Le male et la femelle, passe l'age de
deux et de trois ans.
ARDEA RALLOIDES. SCOpOli. Ann. v. 1. n°. 121. — ARDE4
comATA. Pallas. Reis. v. 2. p. 515. n°. 351. — Gmel. Syst.
1. p. 652. Sp. 41. — Lath. Ind. v. 2. p. 685. sp. 59. —
ARDEA SQUAIOTTA et CASTANEA. Gmel. Syst. 1. p. 634 et 635.
sp. 46 et 47. — Lath. Ind. v. 2. p. 686 et 685. sp. 356
et 40. — ARDE4A AuDax. La Peyrouse, Neue Schwed. abh.
5. p. 106. — Li CRABIER DE MAHON , et CRABIER Ca1OT. Buff.
Ois. v. 57. p. 393 et p. 589. — Id. pl. ent. 548. figure
très-exacte du vieux. —LE CRABIER GENTIL. Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 137. n°. 8. et t. 22. f. 4. —— SQUACCO HERON,
SQUAIOTTA HERON and Casran£OUS HERON. Lath. Syn. v. 5.
p.72, ghet 59. n*. 56, 39 et 40. — RALLEN REIHER.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 45. — Meyer, Tasschenb.
v. 2. p. 541. mais les fiqures de la tête et du pied ap-
partiennent au jeune de l’année. — SGarzA CIUFETTO.
Stor. degl. ucc. v. 4. p. 419 et 420. individus qui con-
servent quelques plumes du jeune âge. — Naum. Wôg.
Nacht. t. 22. f. 44. le mâle adulte.
Remarque. LE CRABIER DE COROMANDEL de Buf. pl.
ent. 912. est une espèce très-distincte ; elle est de la
classe des Hérons à aigrettes. L’ARDEA MALLACCENSIS,
dont Senegalensis est le double emploi, forme également
une espèce bien caractérisée différente de celle-ci.
D'ORNITHOLOGIE. 555
Les jeunes avant l’äge de deux ans.
N’ont point ces longues plumes occipitales ; toute
la tête, le cou et les couvertures des ailes d’un
brun roux, avec de grandes taches longitudinales
et plus foncées ; gorge, eroupion et queue d’un
blanc pur ; plumes des ailes blanches sur leurs
barbes intérieures, mais cendrées extérieurement
et vers le bout; haut du dos et scapulaires d'un
brun plus ou moins foncé ; mandibule supé-
rieure du bec brune et verdätre, inférieure d’un
jaune verdâtre; peau nue des yeux verte; pieds
d’un cendré verdâtre; iris d’un jaune très-clair.
ARDEA Eryraropus. Gmel. Syst. 1. p. 634. sp. 88. —
Lath. Ind. v. 2. p. 686. sp. 58. un individu prenant
da livrée de l'adulte. — Anbga comarea. Simillima. Jter.
Possegan. p. 24. — ArbxA MARsiGL1 et pumiLa. Nov. Com.
Petr. 14. p. 502. t. 14. f. 1. — Gmel. Syst. 1. p. 657 ct
644. sp. 52 et 54. — Lath. Ind. v. 2. p. 681 et GS5. sp.
20 et 28. — Le Pertr Buror. Briss. Orn. v. 5. p. 452. —
Buff. Oùs. v. 7. p. 524. — SWABIAN BITTERN and DWARF
HERON. Lath. Syn. v. 3. p. Go et 57. — Naum. Vüg.
Wachtr. t. 22. f. 45.
Habite : les bords des eaux et les marais ; très-abon-
dant aux confins de l’Asie; assez commun en Turquie,
dans l’Archipel , en Sicile et en Italie; accidentellement
de passage dans quelques parties méridionales de l’Alle-
magne ; plus fréquent à son passage en Suisse et dans le
midi de la France ; jamais dans le nord,
Nourriture : petits poissons , insectes et coquillages.
Propagatien : niche sur les arbres; ponte inconnue,
OX
(#2)
a
MANUEL
HÉRON BLONGIOS.
ARDE A MINUTA. (Lixn.)
Point de partie nue au-dessus du genou; la
membrane qui reunit le doigt du milieu à l'exte-
rieure, très-courte.
Haut de la tête, occiput, dos, scapulaires,
pennes secondaires des ailes, et queue d’un beau
noir à reflets verdâtres ; côtés de la tête, cou, cou-
vertures des ailes, et toutes les parties inférieures
d’un jaune roussätre; rémiges d’un noir cendré:
bec brun à la pointe, jaune dans le reste; tour
des yeux et iris jaunes; pieds d’un jaune verdatre.
Longueur, 13 pouces 6 ou 8 lignes. Le male et la
femelle adultes.
AnDEa minurA. Gmel. Syst. 1. p. 646. sp. 26. — Lath.
Ind. v. 2. p. 685. sp. 27.— Boraurus rurus. Briss. Orn.
v. D. p. 458. — BLoncios DE Suisse. Buff. Oùs. v. 5. p.
395. — Id. pl. ent. 525. — Le Buror Roux. Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 145. n°. 10. un individu prenant la li-
vrée de l'adulte. — LiTTLE BITTEREN and RUFOUS BITTEREN,
Lath. Syn. v. 5. p. 6o et 65. — Id. supp. v. 1. p. 235.
— Kzeier REIRER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 51. —
Meyer, Deut. v. 2. p. 545. — Frisch. Wôg. t. 207. —
Naum. Wôg. t. 28. f. 57. — Scarza quacco. Stor. deg.
ucc. v. 4. pl. 418. — Woupnorsx. Sepp. Nedert. Vog.
v. 1. p. 57.1. f. 1. le vieux, et f. 2. le jeune.
Les jeunes de l'annee.
Ont le bec brun et les pieds verts; haut de la
tête brun; devant du cou blanchätre avec de nom-
breuses taches longitudinales ; côtés de la tête,
D'ORNITHOL®OGIE. 585
nuque, poitrine, dos et couvertures des ailes d’un
brun roux, plus ou moins foncé, et parsemé de
nombreuses taches longitudinales brunes; rémiges
et pennes de la queue d’un brun foncé. Dans la
seconde mue, les taches longitudinales commen-
cent à disparaitre ; les plumes du manteau sont
alors bordées de roux; les rémiges et les pennes
de la queue prennent du nofr. C’est alors,
AnDEA DANUBIALIS. Gmel. Syst. 1. p. 637. sp. 53. —
Latb. Ind. v. 2. p. GB1. sp. 21. — ARDEA SOLONIENSIS.
Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 51. — Lath. Ind. v. 2. p. 681.
Sp. 19. — Le Butor Baux RAYÉ et LE Buror Roux. Bu. Ois.
v. 7. p. 424 et 425. — Rurous and RAYED BITTEREN. Lath.
Syn. v. 5. p. 60 et 61. — DER SCHWABISCHE und GEsrri-
GELDE REIHER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 56 et 58.
n°. 11 et 12. — Naum. Vüg. Nacht. t. 12. f. 25 et f: 26.
Le jeune de l’année. |
Habite : les bois et les buissons ; les jonchaïes et les
marais ; très-abondant vers le midi ; assez commun en
Hollande ; de passage en Allemagne et en Angleterre,
Nourriture : très-petits poissons , petites rainettes et
leur frai , insectes et vers.
Propagation : niche sur les buissons ou dans les joncs ;
pond cinq ou six œufs, blancs.
PA AE A
Panris 1°. 58
586 MANUEL
GENRE SOIXANTIÈME.
FLAMMANT.— PHOENICOPTE-
RUS. (Lixn.) |
Bec gros, fort, plus haut que large, dentele,
conique vers la pointe, nu à sa base; mandibule
supérieure flechie subitement, courbée à la pointe
sur la mandibule inférieure; mandibule inferieure
plus large que la supérieure. NARINES longitudi-
nales, au milieu du bec, percées de part en part,
près du dome de larête supérieure, couvertes en-
dessus par une membrane. Preps très-longs; trois
doigts devant, celui de derrière très-court, sar-
ticulant très-haut sur le tarse; les doigts de devant
reunis jusqu'aux ongles, par une membrane dé-
coupée. ONGLES courts, plats. AILEs médiocres; la
ire, et la 2€. remiges les plus longues.
Ces oiseaux (dont l'espèce européenne est répandue
également dans les trois autres parties du monde) vivent
sur les bords de la mer, où ils se nourrissent de coquilla-
ges, d'insectes, et de frai de poissons, qu’ils pêchent
au moyen de leur long cou et en retournant ieur tête pour
employer avec avantage le crochet de leur bec; ils se
réunissent en grandes bandes et nichent en société ; ils
font, dans lies marais, un nid de terre élevé où ils se met-
tent à cheval pour couver leurs œufs , parce que leurs lon-
gues jambes les empêchent de s’y prendre autrement *;
* Voyez Cuvier, Règ. animal. v. 1. p. 505, J’ai omis d'indiquer
cette particularité dans la 1°. édition.
Là
D'ORNITHOLOGIE. 587
leur mue paraît simple et ordinaire, mais il leur faut plu-
sieurs années avant que les couleurs du plumage soient
stables. Les femelles sont plus petites que les mâles, leurs
couleurs sont plus pâles ; les jeunes sont blancs au sortir
du nid ; deux petites espèces, de moitié moindres que
celle d'Europe, vivent en Afrique et en Asie ; le plumage
des jeunes éprouve les mêmes changemens. Leur corps
n’est guère plus couvert de duvet que ne l’est celui de
tous les autres échassiers; aussi ne nagent-ils point habi-
tuellement , quoique étant pourvus de pieds à doigts en-
tièrement palmés. Ils se réunissent en grandes bandes
dans les marais, où on les approche très-difficilement, vu
leur extrême défiance. En volant par bandes , ils ont l’ha-
bitude de former un angle, comme les Otes ; en mar-
chant , ils appuient souvent la partie plate de leur mandi-
bule supérieure à terre, et s’en servent comme d’un
soutien.
Remarque. I me paraît encore très-douteux si on doit
considérer le Flammant d'Amérique , comme étant de la
même espèce que le Flammant d'Europe et d'Afrique; je
n’ai pu parvenir à des données certaines à cet égard , mais
les recherches faites me font présumer que ce sont deux
espèces distinctes ; lorsque les différences seront établies ,
on pourra donner au Flammant d'Europe et d’Afrique le
nom de Phœnicopterus antiquorum , et laisser à celui
d'Amérique celui de Phæœnicopterus ruber.
FLAMMANT ROUGE.
PHOENICOPTERUS RUBER, (Linx.
Tête, cou, queue et les parties inférieures d’un
beau rose; ailes d'un rouge vif; dos et scapulaires
d’un rouge rose; ‘rémiges d’un noir profond ; les
longues plumes rouges des pennes secondaires des
ailes dépassant les rémiges de plusieurs pouces :
588 MANUEL
pieds roses ; base du bec et tour des yeux blan-
châtres; depuis la base jusqu'à la courbure d’un
rouge de sang, le reste vers la pointe noir. Lon-
sueur, depuis la pointe du bec jusqu’à celle de la
queue, 4 pieds 4 pouces. Les très-vieux males,
dgés de L ans accomplis.
Les vieilles femelles, agées de plus de quatre
ans, ont aussi tout le plumage rouge , mais il est
plus pâle et plus tirant au blanc; elles ont toujours
des dimensions moins fortes.
Pnosnicoprerus RUBER. Gmel. Syst. 1. p. 612. Sp. 1. —
Lath. Ind. v. 2. p. 788. sp. 1. — Wils. Americ. Orn.
v. 8. p. 45. pl. 66. f. 4. un vieux d'Amérique. — Le
MrammaNT. Buff. Oùs. v. 8. p. 455. t. 59. — Id. pt. ent.
65. un individu d'Europe. — Rev FLamixco. Lath. Syn.
V. 5. p. 209. t. 93. un vieux mâle d'Amérique. — Id.
supp. v. 1. p. 263. — Alb. Birds. v. 2. 1. 55.
Les jeunes avant la mue, ont tout le plumage
cendré ; beaucoup de noir sur les pennes secondaires
des ailes et de la queue. 4 l’äge d’un an revolu, ils
sont d’un blanc sale; les pennes secondaires des
ailes sont d’un brun noirâtre, bordées de blanc;
les couvertures des ailes à ‘leur origine d’un blanc
très-légèrement nuancé de rose, mais terminées de
noir; les pennes blanches de la queue irrégulière-
ment maculées de brun noirâtre; la base du bec
livide; leur longueur totale n’excède guère 3 pieds.
A l’äge de deux ans , le rose prend plus d’éclat
sur les ailes; ces parties sont déjà rouges, lors
même que le cou et le corps sont encore revêtus
D'ORNITHOLOGIE. 589
de plumes blanches. Buffon a représenté un tel in-
dividu dans sa pl. enl. 63.
Habite : plus particulièrement les climats chauds de
l'Afrique et de l’Asie ; assez abondant en Sicile et en Ca-
labre ; très-commun et par grandes bandes en Sardaigne,
particulièrement non loin de Cagliari, dans les marais et
dans les lagunes ; se trouve aussi sur les côtes méridio-
nales de la Provence ; très-accidentellement sur les fleuves
dans l’intérieur des terres; très-rarement sur le Rhin.
Nourriture : coquillages , frai de poisson et insectes.
Propagation : niche sur les plages, ou dans les marais
baignés par la ner; construit un nid de forme pyramidale
et assez élevé de terre pour que la mer, dans sa plus
haute crue , ne puisse parvenir à la surface creuse où les
œufs sont déposés ; pond deux œufs oblongs, d’un blanc
pur.
2141121221 4152:52:22:22:2:::2)
GENRE SOIXANTE ET UNIÈME.
AVOCETTE. — RECURVIROSTRA.
(Linx.)
Bec très-long, grêle, faible, déprimé dans toute
5 9 , ; P
sa longueur , la pointe flexible, se recourbant en
haut ; mandibule supérieure, sillonnée à sa surface;
mandibule inférieure, sillonnée latéralement. N4-
RINES à la surface du bec, linéaires , longues. Preps
grêles , longs; trois doigts devant, doigt de derrière
presque nul, s’articulant très-haut sur le tarse, les
doigts antérieurs réunis jusqu'à la seconde articu-
lation par une membrane découpée. AILES acu-
. e .
minées, la 17e, rémige la plus longue.
590 MANUEL
Ces oiseaux ( dont une seule espèce habite en Europe },
fréquentent le plus habituellement les eaux salées ; ils vi-
vent sur les plages baignées par le flux de la mer, ou à
l'embouchure des rivières, toujours dans des lieux vaseux
ou couverts de limon , et où l’eau est à une hauteur pro-
portionnée à la longueur de leurs jambes ; les nids ne
sont point élevés de terre comme ceux des Flammants ,
mais à l’ordinaire dans un creux formé en terre et recou-
vert de quelques brins d'herbe ; en couvant ils ploient
leurs longues jambes contre les flancs ; ils émigrent et
vivent par paires; leur vol est rapide et soutenu; leur
nourriture consiste en insectes presque imperceptibles ,
qu’ils enlèvent dans l’eau de dessus la vase ; en les voyant
prendre leur nourriture ; on dirait qu’ils frappent l'eau ;
leur mue est simple et ordinaire ; les jeunes de l’année
différent très-peu des vieux, et les sexes ne différent point.
Ils ne nagent point habituellement , quoique pourvus de
pieds à doigts presque entièrement palmés. Trois espèces
distinctes habitent les climats étrangers.
AVOCETTE A NUQUE NOIRE".
RECURVIROSTRA AVOCETT A. (LIN\.)
Tout le plumage d’un blanc parfait, à l'exception
ccpendant du haut de la tête, de la partie posté-
rieure du cou, des plus petites et des plus grandes
scapulaires, des couvertures alaires et des rémiges,
toutes ces parties sont d'un noir profond; bec noir;
iris d’un brun rougeätre ; pieds d’un cendré bleuä-
* Cette dénomination sert parfaitement pour distinguer l’avo-
cette d'Europe des trois antres espèces étrangères. L’avocette de la
Nouvelle-Hollande à cou d’un roux bai est une espèce nouvelle;
que plusieurs naturalistes confondent avec À. americana. Latir.
D'ORNITHOLOGIE. 5on
tre. Longueur 17 pouces 6 lignes. Le male et la
femelle AMESS
Les jeunes avant la mue, ont déjà le plumage
d’un blanc pur, mais les parties noires sont nuan-
cées de brun; le brun noir de la tête ne s'étend
point au delà de locciput; celui des scapulaires
est bordé de roux, et toutes les plumes de ces
parties sont terminées par un petit bord'd’un roux
cendre ; les pieds sont cendres; les tarses sont gros
et canneles par devant. Après la première mue
d'automne, il règne encore, pendant la première
année , un peu de roussâtre sur les bords extérieurs
des plumes scapulaires.
RECURVIROSTRA AVOCETTA. Gimel. Syst. 1. p. 695. sp. 1
— Lath. Ind. v. 2. p. 586. sp. 1. — L'Avocerre. Ruff.
Ois. v: 8. p. 466. 1. 58. — Id. pl. ent. 553. — Gérard,
Tab. élém. v. 2. p. 166. — Scopixc aAvocer. Lath. Syn.
v. 5. p. 209. — Penn. Brèt. Zoo. p. 154. t. C. — Der
BLAUFÜSSIGE WASSER SABIER. Bechet. Naturg. Deut. v. /.
p. 450. t. 25. f. 2. — Borkh. Deut. Orn. Heft. 3. f. 3.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. ». 15. — Avocerra
O BECCO srTorro. Stor. del. uce. v. 5. pl. 59. — De Kevir.
Sepp. Nedert. Vôg. v. 1. t. p. 67.
Remarque. Les individus tués en Égypte, et ceux qui
m'ont été envoyés du cap de Bonne Espérance, ne dif-
férent en rien de ceux d'Europe ; Pavocette de PAmérique
méridionale et celles dé l'Inde, et de PAustrale-Asie, lor-
ment trois espèces distinctes, bien caractérisées, indiquées
dans le présent article.
Habite : les prairies et les plages inondées par les eaux
de la mer; très-ahondant dans la Nord-Hollande, plus
rare le long des côtes ; très-accidentellement dans l’inté-
rieur des terres ; répandue presque partout.
592 MANUEL
Nourriture : tvès-petits insectes, frai de crustacés ma-
rins ; aussi des plantes marines.
Propagation : niche dans un petit trou, pratiqué dans
l'herbe ou dans le sable ; pond deux œufs , et rarement
trois, d’un cendré olivâtre parsemé de nombreuses taches
noirâtres.
Voici les indications qui servent à reconnaître
les autres espèces de ce genre peu nombreux.
AVOCETTE ISABELLE.
RECURVIROSTRA AMERICANA. (Larn.)
La tête, tout le cou, le haut du dos et la poitrine , d’un
roussâtre clair ou isabelle ; la face blanchître ; le milieu
da dos et une partie des plumes des scapulaires noirs ; les
pennes des ailes les plus proches du corps, cendrées ainsi
que la queue. Longueur, 17 pouces 6 ou 8 lignes, de
l'Amérique septentrionale.
Voyez les synonymes sous Recurvirostra americana ,
Lath. Ind. à. 2. p. 585., et ajoutez, Wils. Americ. Orn.
V7. 20/63, 2.
AVOCETTE À COU MARRON.
RECURVIROSTRA RUBRICOLLIS. (Mrur.)
Face, têle et la partie supérieure du cou, d’un roux
marron ; partie inférieure du cou, dos , scapulaires , tou-
tes les parties inférieures et la queue, d’un blanc pur;
sur les scapulaires une large bande noire qui s’étend, de
chaque côté , le long du dos ; pennes des aîles les plus
proches du corps, noires. Longueur, 15 pouces 6 ou 8
lignes. Des plages de l’Australe-Asie. Elle se trouve dans
plusieurs cabipets , sous Je nom de R. american.
CA
D'ORNITHOLOGIE. 5g
AVOCETTE ORIENTALE.
RECURVIROSTRA ORIENTALIS. (Cuv.)
D'un blanc très-pur; seulement les ailes et les scapu-
laires noires ; queue cendrée , bec noir, pieds jaunes.
Taille de notre avocette. Le seul individu que j'ai vu,
ayant le bec cassé, on ne peut déterminer au juste la lon-
gueur totale de l'oiseau. 1l est dans les galeries du jardin
du roi à Paris, et a été indiqué par M. Cuvier , Règ-
anim. v. 1. p. 496.
Remarquez encore que Recurvirostra alba de Gmel.
et de Lath. Ind. v. 2. sp. 3, n’est point une avocette ;
mais une barge très-bien caractérisée et déjà signalée
comme telle par Brisson et par Buffon , mais placée par
Gmelin dans ce genre, probablement par rapport à la
forme recourbée du bec qu’on observe aussi dans d’autres
genres que celui de l’avocette ; l’avocette terek de Pallas,
est aussi une petite barge semi-palmée.
AAA RAA AAA ARE RUE
GENRE SOIXANTE-DEUXIÈME.
SPATULE. — PLATALEA. (Laxx.)
Bec très-long, fort, très-aplati, pointe dilatée,
arrondie en forme de spatule ; mandibule supérieure
cannelée , transversalement sillonnée à sa base.
Nakines à la surface du bec , rapprochées , oblon-
gues, ouvertes, bordées par une membrane. FACF
et TÊTE, en partie ou entièrement nues. PrEps
longs, forts; trois doigts devant, réunis jusqu'à la
594 MANUEL
seconde articulation par des membranes profondé-
ment decoupées ; doigt postérieur long, portant à
terre. Aires médiocres, amples; la 1re, rémige à
peu près de la longueur de la 2°., qui est la plus
longue.
Les Spatules vivent en société dans les marais boisés,
non loin de l’embouchure des fleuves; on les voit rare-
went sur les bords de la mer; ils se nourrissent de très-
petits poissons , de frai et de petits coquillages fluviati-
les ; ainsi que de petits reptiles et d’insectes aquatiques.
Ils nichent, suivant la localité, sur des arbres de haute-
futaie, sur les buissons ou dans les joncs ; leur mue est
simple et ordinaire , mais le jeune oïseau ne prend la
livrée stable de l'adulte qu’à la troisième année ; le bec se
d'veloppe lentement et paraît couvert d’une membrane
dans Île jeune âge; la huppe paraît à la secondé annéé ;
les sexes se distinguent à l'extérieur, mais par des carac-
ières peu marqués. |
Bemarque. La Spatule rose d'Amérique, est presque
totalement blanche dans le jeune âge ; elle se distingue
facilement en cet état par le bec plus court, jaunâtre, par
la nudité de toute la face et par ses pieds bruns ; le jeune
de cette espèce se revêt de la livrée rose à peu près de Îa
même manière que le jeune Ffammant . le rouge parais-
sant en premier sur les aîles. La Syatule huppée et la
Spatutle blarñche de Lucon, voyez Sonnerat, voyag.
t. 52 et 51, dont l’une adulte et l’autre jeune , forment
une troisième espèce distincte et bien caractérisée dans ce
genre ; la Platalea pygmea des systèmes, forme ‘un
genre distinct voisin du genre Trènga. M. Nilson, qui
a vu Poiseau qui à servi de type à Linné , lui a donné le
nom de Eurynorhynchus griseus. Je n’ai Jamais eu
occasion de voir cette espèce , qui n’est point un oiseau
d'Europe.
D’ORNITHOLOGIE. 595
SPATULE BLANCHE.
PLATALEA LEUCORODIA. (Lixx.)
Une huppe très-touffue, très-longue, à plumes
deliées et subulées orne l’occiput *
Tout le plumage d’un blane pur, à l'exception de
celui de la poitrine, où se dessine un large plastron
d’un jaune roussâtre; les extrémités de ce plastron
remontent en une bande sur le haut du dos et s’y
réunissent ; nudité des yeux et de la gorge d’un
jaune pâle, mais faiblement teint de rouge sur le
bas de la gorge ; bec noir, mais Élématre dans le
creux des sillons , pointe d’un jaune d’ocre ; iris
rouge ; pieds noirs. Longueur totale, 2 pieds 6 pouces.
Longueur du bec, 8 pouces 6 lignes. Les érès-vieux
males.
Les vieilles femelles, ont des dimensions moins
fortes ; la huppe est moins ample et moins longue;
le plastron jaune roussätre n’est que très-faiblement
indiqué.
PLATALEA LEUCORODIA. Gmel. LE 1. p. 613. Sp. 1
au Ind. v. 2. p. 667. sp. 1. — La Sratuse. Buff. Ois.
. 7. p. 448. — Id. pt. ent. 405. — Gérard. Tab. élém.
U. 2. p. 161. RAM SPOONBILL. Lath. Syn. v. 5. p. 15.
— Id. supp. v. V4 66. — PELLICANO VOLGARM. 19/07.
degt. uce. v. 4. pl. À 37. — WeEisser LOFFLER. Bechst, Na-
turg. Deut. v. 4. p. 4. t. 17. — Meyer, Tasschenb. ?
su
* M. Cuvier donne une petite huppe occipitale à la spatule, ce
ce qui fait présumer que ce savant n'a jamais vu des individus
adultes,
S
596 MANUEL
2. p. 330. — Naum. Vôg. Nacht. t. 44. f. 87. le vieux
mâle , mais représenté avec des couleurs trop vives ; la
couleur du bec et de l'iris sont inexactes. — DE LEPELAAR.
Sepp. Nederl. Vog. ©. 2. t. p. 172.
Les jeunes de l'annee, sont déjà blancs au sortir
du nid, en exceptant les rémiges extérieures, qui
sont noires le long des baguettes et à leur bout ;
toutes les baguettes sont aussi d’un noir profond.
La tête est couverte de plumes courtes, arrondies ;
le bec tout au plus long de 4 pouces 6 lignes, est
d'un cendré foncé, mou, très-flexible, et recou-
vert par une peau lisse; l’iris est cendré; les parties
nues sont d’un blanc terne. Le plastron jaune de la
poitrine ne commence à paraître qu'à la seconde
ou à la troisième année. C’est alors,
Prararea nivea. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 482 *. —La
SPATULE BLANCHE, Buff. Ois. t. 24. la pl. ent. de Buff.
représente une vieille spatule. — Frisch. Wôg. Deut. t.
200 et 201. — Naum. Vôgq. Nacht. t. 44. f. 88. figure
trés-exacte.
Anatomie. Dans les mâles , [a trachée artère , après
avoir suivi l’œsophage jusques entre les os de la four-
chette, y fait une courbure en remontant environ de la
longueur d’un pouce et demi, se replie de nouveau, et
passe en se divisant, par les bronches , dans les poumons.
Les femelles n’ont point de circonvolution dans le tube
de la trachée.
Habite : les bords des fleuves à leur embouchure ;
nulle part en aussi grand nombre qu’en Hollande ; deux
* M. Cuvier fait ici du jeune de l’année une nouvelle espèce
distincte,
D'ORNITHOLOGIE. 59
fois de passage périodique le long des côtes maritimes ;
voyage avec les cigognes.
1
Nourriture : très-petits poissons, frai, coquillages ,
insectes et vers fluviatiles.
Propagation : niche sur les arbres , sur les buissons,
ou dans les jones qui avoisinent les côtes maritimes ou les
grands lacs ; rarement très-avant dans les terres; pond
deux ou trois œufs blancs , marqués de taches très-rares
comme effacées et d’un roux de rouille ; quelques œufs
sont d’un blanc parfait.
122142113411 111131111)
GENRE SOIXANTE-TROISIÈME.
IBIS. — ZBIS. (Lacer.)
Bec long, grêle, arqué, large à sa base; pointe
déprimée, obtuse, arrondie ; mandibule supérieure
profondément sillonnée dans toute sa longueur.
Nanines près de la base, à la partie supérieure du
bec , oblongues, étroites, entourées par une mem-
brane, percées dans la membrane qui recouvre le
sillon. Face nue, point de plumes entre le bec et les
yeux, souvent une partie de la tête et du cou nus.
Preps médiocres ou grêles, nus au-dessus du genou ;
trois doigts devant et un derrière, les doigts ante-
rieurs réunis jusqu'à la première articulation ; le
doigt de derrière long et posant à terre. ATLES mé-
diocres, la ire. rémige un peu plus courte, ou
beaucoup plus courte que les 2°. et 3e,, qui sont les
plus longues.
598 MANUEL
Les Ibis , que quelques auteurs confondent avec les
Courtis, fréquentent les bords des fleuves et des lacs,
où ils se nourrissent d'insectes , de vers, de coquillages
et souvent aussi de végétaux; mais l’on doit mettre au
rang des fables populaires la réputation qu’ils ont d’être
srl destructeurs de serpens et de reptiles venimeux ,
auxquels ils ne touchent jamais. Ces oiseaux entrepren-
nent de longs voyages ; ils émigrent à des époques pério-
diques ; la mue est simple et ordinaire ; le plumage des
jeunes diffère à plusieurs égards des vieux, particulière-
ment dans quelques espèces étrangères ; les sexes ne dif-
fèrent presque que dans les dimensions,
Remarque. Le genre Tantalus de Linné, ne peut com-
prendre , sous la dénomination générique de Tantate ,
que les seules espèces exotiques du TANTALUS LOCULATAOR.
Gmel. Syst. 1. p. 647. sp. 1. du TanTarus Bis. Gmel.
p. 650. sp. 4. et du ranNTALUS LEUCOCEPHALUS. Gmel. p. 649.
sp. 10. Tous les autres oiseaux compris dans le genre
Tantatus de Linné et de Latham, appartiennent au genre
Ibis de Lacépède, d’Illiger, ei de celui qui fait le sujet de
cet article.
IBIS FALCINELLE *.
IBIS FALCINELLUS. (Mrur.)
Tête d’un marron noiratre; cou, poitrine, haut
du dos, poignet de l'aile et toutes les parties infé-
* Dans la première édition, j'ai donné à cet oiseau le nom
d'Igrs sacré. Depuis peu M. Cuvier, Règ. an. v. 1. p. 483., a aussi
formé une espèce d’ibis sacré; celle-ci est le Tantalus æthiopicus
de Lath. ou l’Æbouhannes de Bruce, dont je fais mention dans
la note suivante. Il y aurait conséquemment deux ibis portant le
même nom, quoique dans le fait ces deux espèces aient été éga-
lement révérées en Égypte, puisqu'on trouve des momies de
Vune et de l’autre. Nonobstant, deux indications sous le nom
D'ORNITHOLOGIE. 599
rieures d’un roux marron vif; dos, crouplon, cou-
vertures des ailes, remiges et pennes de la queue
d’un vert noirâtre à reflets bronzés et pourprés :
bec d’un noir verdâtre, mais brun vers la pointe ;
nudité des yeux verte, encadrée par une bande
grisâtre : iris brun; pieds d'un brun verdâtre. Lon-
gueur, 1 pied 10 ou 11 pouces. * Les vieux.
La femelle, diffère seulement par sa plus petite
taille.
TanraLus FALCINELLUS. Gmel. Syst. 1. p. 648. sp. 2. —
Latb. Ind. v. 2. p. 507. sp. 14. — Tanrarus 16xEus. S. G.
Ginel. Reis. v. 1. p. 166. — Gmel. Syst. 1. p. 649. Sp. g-
— Lath. Ind. v. 2. p. 508. sp. 15. — Le Covruis ver.
Buff. Os. vw. 8. p. 99. — Counex v'Iraur. Id. pl. ent.
819. le vieux mâle. — Le Couriy Marrox. Briss. Orn.
v. 5. p. 329. n°. 5. de vieux. — V'Inis Nom. Savigny.
Hist. natur. et mythotog. de Ibis, p. 56. pl. 4. —
Le Covruis BRILLANT. Sonn. édit. de Buñ. Oùs. v. 22. p.
238. une vieille femelle. — Bax and crossy 118. Eath.
Syn. v. 5. p. 113. — Id. p. 114. var. À. eip. 115 n°. 14.
“d’Ibis sacré, ne peuvent continuer d'exister dans le système; le
culte rendu par les Égyptiens à l’ihis de cet article, paraissant
encore douteux aux yeux de M. Cuvier, il convient de laisser le
nom de REziGrosa Cuv. à l'Ahouhannes, tandis que je propose
pour l'espèce du présent article celni de FarcrNæzLts ; dénomina-
tion connue, déjà adoptée dans le genre Tantalus, groupe où les
vrais Ibis se trouvaient confondus, ainsi que je l'ai dit dans la re-
marque précédente.
* Cet ibis, connu par les Arabes sous le nom de Æ/ hareiz,
ainsi que l'espèce décrite par Bruce sous celui de Abouhannes, ou
le Tanrazus æruropicus de Latham, sont les deux sortes d’oi-
seaux si célèbres par le culte qu'ils recurent des anciens Egyp-
üens : les momies de ces deux espèces d'ibis se trouvent en grand
nombre dans les vastes catacombes de l’ancienne Memphis.
600 MANUEL
— SICHELSCRNABLIGER NIMMERSAT. Bechst. Naturg. Deué.
v. 4. p. 117. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 352.
— Naum. Vôg. Nacht. 1.28. le mâle adulte. — Crivrco.
Stor. degl. ucc. v. 4. p. 459. vieux mâle.
Les jeunes avant l’äge de trois ans.
Plumes de la tête, de la gorge et du cou, rayées
longitudinalement de brun noiratre et bordées de
blanchâtre ; partie inférieure du cou, poitrine,
ventre et cuisses d'un noir cendré ; haut du
dos et scapulaires d’un cendré brun; les reflets
de vert des ailes et de la queue moins vifs. Dans
les zndividus de l'année, le plumage porte encore
plus de teintes de cendré noirâtre , et les bords
blancs des plumes de la tête et du cou sont plus
larges.
Tanrarus vininis. Gmel. Syst. 1. p. 648. sp. 8. —Lath.
Ind. v. 2. p. 507. sp. 15. — Montagu, in the Transact
of the Linn. society. v. 9. p. 198. — NuMENIUS FIRIDIS.
S. G. Gmel. Reis. v. 1. p. 167. — Le Couniy verr. Briss.
Orn. v. 5. p. 326. n°. 4. pl. 27. f. 2.— GREENE 181s. Lath.
Syn. v. 5. p. 114. n°. 15.
Habite : les bords des fleuves et des lacs ; assez abon-
dant à son passage en Pologne, en Hongrie, en Turquie
et dans l’Archipel ; visite aussi les bords du Danube, se
trouve quelquefois en Suisse, en Italie, et très-acciden-
tellement en Hollande et en Angleterre; se rend périodi-
quement en Égypte; niche en Asie.
Nourriture : insectes, vers, coquillages fluviatiles et
végétaux.
Propagation : inconnue.
Remarque. En l’année 1812, je tuai, sur les bords
e
D'ORNITHOLOGIE. 601
d’une mare de ce département, deux mâles adultes de
cette espèce ; ils ne différent point des individus que j'ai
reçus de l'Allemagne, et sont absolument pareils à ceux
qui m'ont été envoyés d'Égypte, et qui ont été tués pen-
dant les campagnes des Français dans cette partie de l'A-
frique.
ARIANE RER RAR RARE RS
GENRE SOTXANTE-QUATRIÈME.
COURLIS. —NUMESIUS. (Bnriss.)
Bec long, grêle, arqué, comprimé; pointe dure,
faiblement obtus ; mandibule supérieure, dépassant
l’inférieure, arrondie vers le bout, cannelée jus-
qu'aux trois quarts de sa longueur. Narives laté-
rales , linéaires, percées dans la cannelure. FAcE
emplumée, espace entre l'œil et le bec couvert de
plumes. Preps grêles , nus au-dessus du genou;
trois doigts devant et un derrière, les doigts anté-
rieurs réunis jusqu’à la première articulation ; celui
de derrière articulé sur le tarse et touchant la terre.
Aires médiocres; la 1°. rémige la plus longue.
Ces oiseaux , qu’on a improprement réunis avec les Zbis,
et que certains méthodistes ont placés avec les Bécasses,
forment un petit genre, dont les caractères sont très-mar-
qués dans toutes les espèces qui le compose, Ils vivent dans
les lieux arides et couverts de sable, mais toujours dans le
voisinage des eaux et des marais; leur nourriture consiste
principalement en vers de terre, en insectes terrestres et
aquatiques , en limaçons et en coquillages : leur vol est sou-
tenu et très-élevé ; ils émigrent en grandes troupes, mais
vivent isolés pendant le temps de la reproduction. Leur mue
Partie [f°. 99
L"
Go2 MANUEL
n’a lieu qu’une fois dans l’année; les jeunes de l’année diffe-
rent très-peu des vieux, on les distingue à la foible courbure
du bec, qui est plus court; les sexes ne diffèrent point; ce
sont des oiseaux très-farouches.
Remarque. Les petites espèces d'oiseaux à bec mou fai-
blemert arqué , tels que ceux indiqués par Gmelin, édit.
15°. de Linné , sous les noms de SCOLOPAX ARQUATA. p. 658.
sp. 25. de Scoropax PYGMEA. p. 655. sp. 20. de TRINGA INCLUS
et ALPINA. p. 680. sp. 18 et 11, de même que quelques au-
tres, ne peuvent sous aucun rapport obtenir une place dans
le genre Numenius , ainsi que j’en ai défini les caractères
dans cet article. Lathamet les auteurs allemands, qui les
ont introduits dans ce genre , n’ont sans doute point fait at-
tention aux disparités très-marquées qui distinguent ces oi-
seaux des vrais Courlis ou Numenius ; telles que la diffc-
rence dans la forme du bec et des narines , les doigts qui
sont entièrement divisés, et la mue qui s’opère chez eux
deux fois dans l’année, et change totalement les couleurs
de leur plumage ; leur manière de vivre et leurs habitudes
différent également. On doit ranger ces oiseaux dans le genre
Bécasseau ou le Tringa de ce Manuel; lidentité dans les
formes, dans les mœurs et dans la double mue sont autant
de motifs qui rendent cette réunion nécessaire. Linnée a
confondu dans ses groupes Scolopaæ et Tringa plusieurs
genres très-distincts ; Latham en a séparé les Courlis, ou
Numenius de Brisson ; Bechstein a distingué les genres
Totanus et Vanelius ; en dernier lieu, nous devons à
Leisler la réintégration du genre Limosa , tous les trois
désignés par Brisson. Je suis, dans cet ouvrage, la subdi-
vision ci-dessus mentionnée , parce qu’elle me paraît
conforme à la nature. Mes espèces, à commencer du genre
Numenius , sont rangées suivant la courbure du bec;
arqué dans le premier , fléchi et incliné dans le genre
Tringa , passant à la forme horizontale dans la dernière
section de ce genre ; droit et seulement courbé en bas
a la pointe dans le genre Totanus, passant dans la der-
D'ORNITHOLOGHE. Go3
hière section de ce genre en une forme courbée en haut,
qui est celle du plus grand nombre des espèces du genre
Limosa , et finissant, chez quelques espèces étrangères de
ce dernier genre , en un bec à pointe très-retroussée. Les
vrais Scolopax sont assez connus.
GRAND COURLIS CENDRÉ.
NUMENIUS ARQUATA. (Laru.)
Tout le plumage d’un cendré clair; des taches
brunes, longitudinales sur le cou et sur la poitrine,
quelques plumes de ces parties nuancées de roux ;
ventre blanc avec des taches longitudinales ; plumes
du dos et des scapulaires noires dans le milieu et
bordées de roux; queue d’un cendré blanchâtre ,
rayée de bandes brunes disposées transversalement :
mandibule supérieure d’un brun noirâtre; infé-
rieure couleur de chair ; iris brun ; pieds d’un
cendré foncé. Longueur, 2 pieds, et quelquefois
davantage.
La femelle à des teintes plus cendrées ; le roux
qui borde les plumes du dos et des scapulaires est
moins pur.
Les Jeunes de l'année, ont le bec court, à peine
long de {4 pouces et presque droit, il se courbe à
mesure que l'oiseau grandit; dans les vieux indi-
vidus il mesure quelquefois jusqu'à 6 pouces.
Numexius AnquaTA. Lath. Jnd. v. 2. p. 710. Sp. 14 —
ScoLopax ARQUATA. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 5. — Le
courLis. Buff. Ois. v. 8. p. 19. — Id. pl. ent. 818, — Gé-
rard. Tab. élém. v. 2. p. 258. — Comuox cuazew. Lath.
Syn. v. 5. p. 119. —— Id. supp. v. 1. p.249. — Grosse
604 MANUEL
sracavocrL. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 191. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 554. — Frisch. &. 224. —
Naum. £. 5. f: 5. — CrivRio macciore. Stor. degli. ucc.
v. 4. pl. 480. — GrAAuUWE Wuzr. Sepp. Nedert. Vog.
V. 2. P:- 109.
Remarque. Ce courlis est, dit-on, très-commun en
Asie ; les individus envoyés de Pondichéry ne diffèrent
presque en rien de ceux d'Europe. L’espèce propre aux
climats de l'Amérique septentrionale est différente , non-
seulement par les couleurs , mais aussi par l’excessive lon-
gueur du bec. |
Habite : les bords des rivières et des lacs couverts de
limon, les prairies , les champs et les lieux sablonneux
proche des eaux ; de passage régulier le long des côtes de
Hollande et de France ; abondant dans plusieurs contrées
de l'Europe.
Nourriture : vers de terre, limaçons, très - petits
coquillages et insectes.
Propagation : niche dans les lieux secs, le plus sou-
vent dans les herbes qui croissent dans les bruyères et dans
les sables , souvent aussi dans les dunes qui bordent la
mer; pond quatre ou cinq œufs, olivâtres avec des taches
et des ondes noirâtres et brunes.
COURLIS CORLIEU *.
NUMENIUS PHÆOPUS (Laru.)
Tout le plumage d'un cendré clair; des taches
brunes longitudinales sur le cou et sur la poitrine ;
sur le milleu de la tête une bande longitudinale
NON PRE ET "GR UE OR
* M. Cuvier forme de cette espèce le sous-genre Phæopus , mais
cette division n’a rien d’authentique; le caractère unique sur le-
quel elle est basée n’existe point.
D'ORNITHOLOGTIE. … 605
d’un blanc jaunâtre , accompagnée de chaque côté
d’un autre, du double plus large et brune; ventre
etabdomen blancs; plumes du dos et des scapulaires
d’un brun très-fonce dans leur milieu, et bordées de
brun plus clair; queue d’un brun cendrée, rayée de
bandes brunes disposées obliquement ; bec noirâtre,
mais rougeñtre à sa base ;1r1s brun ; pieds couleur de
plomb. Longueur 16 pouces et quelquefois moins.
Les jeunes de l'annee, ont le bec court, à peine
long d’un pouce et demi, il se courbe à mesure que
l'oiseau grandit; dans les vieux individus 1l mesure
quelquefois plus de 3 pouces.
Numenius pHæÆopus. Lath. nd. v. 2. p. 511. sp. 6. —
Scocopax PRæOpus. Gmel. Syst. 1. p. 6557. sp. 4. — Nue-
NIUS EUDSONICUS. Lath. [nd. v. 2. p. 712. Sp. 5. — Scoro-
PAX BOREALIS. Gmel. Syst. 1. p. 654. Sp. 17 *. — Le Perir
COURLIS Où LE CORLIEU. Buff. Oùs. v. 8. p. 27. — Id. pl.
ent. 8/2. —— PREMIER COURLIS DE LA BAIE DE HUDSOY. SOnn-
Nouv. édit. de Buff. Ois. v. 22. p. 276. — WmiuBrEL.
Latb. Syn. v. 5. p. 125. — Edw. Oùs. t. 3507. — Esximaux
cunLEWw. Penn. drct. Zoot. v. 2. p. 46a. n. 564**. —
Hupsoxiux cuRcew. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 245. —
REGEN BRACHVOGEL. Meyer , T'asschenb. Deut. v.
Be
p. 955. — Frisch. Fôg. t. 225. — Naum. Fôg. t. 10.
f 10. — Crivrio mixore. Stor. degli. uce. v. 4. pl. 44x.
— De &LEINE or ReGENwuLr. Sepp. Nedert. Vog. v. 4. t
p. 303.
* Mais point le Numenius bo Su de Latham, sp. 9., le même
que celuidécrit dans les transactions philosophiques LXEE p. 411.,
ét qui forme, comme on l’assure, une espèce distincte propre à
l'Amérique. Ne serait-ce pas une variété constante ou race?
** Mais point l'Eskimaux curlew de Lath. Syn. v. 5. p, 125., qu
est synonyme avec son Vumenius borealis.
606 MANUEL
Habite : de passage régulier le long des côtes, dans plu-
sieurs pays tempérés et méridionaux de l’Europe ; peu
abondant en France et en Allemagne ; plus commun à son
passage en Hollande.
Remarque. Les individus que j'ai reçus de l’Amérique
septentrionale ne différent point de ceux tués en Europe:
ceux tués au Bengale sont absolument les mêmes; et ceux
rapportés de la Nouvelle-Hollande n’ont aucun caractère
bien prononcé ; ils se ressemblent aussi pour les couleurs
du plumage.
Nourriture : insectes et vers.
Propagation : niche dans les régions du cercle arctique,
et en Asie.
RAA SAR AA TAB ILAUIMIAS
GENRE SOIXANTE-CINQUIÈME.
BÉCASSEAU *.— TRINGA.
(Briss.)
BEc médiocre ou long, très-faiblement arqué,
fléchi à la pointe ou droit, mou et flexible dans
toute sa longueur, comprimé à sa base, déprimé ,
dilaté et obtus à la pointe; les deux mandibules
sillonnées jusques près de la pointe. NaRiNes laté-
* Buffon et les auteurs francais donnent indistinctement les
noms de Bécasseau, de Chevalier et de Barge à des oiseaux de ma-
rais de genres différens; quelquefois il leur est aussi arrivé de dé-
signer différemment les individus d’une même espèce. Je con-
serve dans ce Manuel les mêmes noms pour les trois genres dis-
tincts, mais en leur donnant une acception plus régulière et plus
systématique. Illiger réunit dans son genre Actitis tous ces Oi=
seaux que je divise en trois genres.
D'ORNITHOLOGIE. Co7
rales , coniques , percées dans la membrane qui
recouvre le sillon nasal dans toute sa longueur.
Preps grêles, nus au-dessus du genou; trois doigts
devant et un derrière; les doigts antérieurs entière-
ment divisés; dans le plus petit nombre, le doigt du
milieu et l'extérieur réunis par une membrane ; Île
doigt de derrière articulé sur le tarse, AILES mc-
diocres ; la tre, rémige la plus longue.
Ces oiseaux, qui voyagent en petites troupes , se réunis-
sent plusieurs dans un même lieu pour nicher ; ils habitent
toujours les marais voisins des rivières, des lacs, et surtout
de la mer; ils fouillent indistinctement dans les limons,
dans la boue , dans le sable mouvant des rives, ou parmi
les grands amas de fucus, où ils trouvent leur nourriture,
qui se compose d'insectes à élitres, de larves, de vers
mous, de mollusques et de très-petits coquillages bivalves ;
le plus grand nombre émigre le long des bords de la mer,
les autres suivent le cours des rivières. Leur mue a lieu à
deux époques fixes de l’année ; leur plumage d'hiver est
très-différent de celui d’été ; les couleurs principales varient
ordinairement du blanc au roux, et du cendré au noir ;
les jeunes, avant leur première mue , diffèrent beaucoup
des adultes ; les sexes ne se distinguent à l’extérieur que
par la taille, les femelles étant plus grandes que les mâles.
Favorisé par le lieu de ma demeure , je suis mieux à
même que les naturalistes, mes prédécesseurs, de fixer
les caractères qui sont propres à ces genres, el d'en classer
les différentes espèces; c’est en m'appliquant, depuis plu-
sieurs années, à l'étude des oiseaux de marais et des
oiseaux nageurs, qui abondent dans ce pays , que je suis
parvenu à débrouiller la confusion qui a régné jusqu'ici
dans leur classification méthodique ; je suis peut-être le
premier qui ait rendu les naturalistes attentifs aux change-
mens extraordinaires que la double mue opère sur celte
508 MANUEL
classe d'oiseaux. Cette particularité est probablement aussi
la cause à laquelle on doit attribuer l’usage fréquent que
Linné, Latham, Buffon et la plupart des naturalistes de
nos jours, font de ces espèces, qui varient si singulière-
ment dans leur plumage, tant aux différentes époques de
l’âge , qu'à celles de l’année. IT résulte de ces usages fré-
quens , combinés avec le peu de connaissances qu'on a pu
rassembler par rapport à l’histoire de ces oiseaux , que les
descriptions des auteurs ne s’accordent souvent point avec
les figures qu'ils en donnent. Je n’indiquerai par consé-
quent, dans mes synonymes, que les seules figures et les
descriptions qui me paraissent exactes. Ayant tué, à di-
verses époques de l’année, et comparé une grande multi-
tude d'individus de la plupart des espèces que je signale,
j'ai pu déterminer au plus juste l'identité ou la différenee
des espèces nominales. Il m'a paru nécessaire de placer
ici, à la tête des descriptions ,; une courte phrase qui ren-
ferme les caractères propres aux espèces , et feront recon-
naître celles-ci aux différentes époques de l’âge et de la
mue *.
* Avant de publier cette seconde édition, j'ai encore mis tous
mes soins à la recherche de ces oiseaux difficiles à se procurer;
une grande partie des côtes de l'Océan et de la Méditerrannée,
ont été visitées de nouveau; les espèces connues ont été soigneu-
sement examinées. J'en ai tué un grand nombre dans leurs di-
vers états, ce qui m'a mis à même de remplir les lacnnes qui se
trouvaient dans la première édition, d'ajouter quelques espèces
peu connues et des espèces nouvelles à plusieurs de ces genres;
la classification est la même.
D'ORNITHOLOGIE. 609
Le. SECTION.— BÉCASSEAU PROPREMENT DIT.
Les doigts antérieurs entièrement divisés.
BÉCASSEAU COCORLI *.
TRINGA SUBARQUATA. (Miut.)
Bec arqué, beaucoup plus long que la tête; les
deux pennes du milieu de la queue plus longues que
les latérales ; longueur du tarse, 14 lignes.
_ Face, sourcils, gorge, couverture du dessus de
la queue, ventre et toute les autres parties mférieures
d'un blanc pur; une raie brune entre le bec et l'œil;
haut de la tête, dos, scapulaires et couvertures des
ailes d’un brun cendre, avec un petit trait plus fon-
cé le long des baguettes ; plumes de la nuque rayées
longitudinalement de brun et bordées de blanchätre;
devant du cou et poitrine de même, mais d'une
teinte plus claire; queue cendrée, bordée de blanc;
les pennes extérieures blanches en dedans; bec noir;
iris brun; pieds d’un brun ou d’un cendré noirä-
tre. Longueur, 7 pouces 6 ou 8 lignes. Le mâle et
la femelle en plumage parfait d'hiver.
ScoLopax AFRICANA. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 19. —
* M. Cuvier forme de eette espèce et de la suivante son nou-
veau genre Peldina on Alouette de mer, Règ. animal, v. x. :p. 490 ;
mais cette division n’est basée sur aucun caractère précis. Je suis
persuadé que si M. Cuvier avait été dans le cas d'observer les
mœurs, et de voir vivant ou fraîchement tués plusieurs fissipi-
pèdes dont il forme des genres nouveaux, ce savant aurait cer-
tainement abandonné cette idée.
610 MANUEL
NumEnius AFRICANUS. Lath. Ind. v. 2. p. 512. sp. 10. —
Care curLEW. Id. Syn. v. 5. p. 126.—L’ALOUETTE DE MER.
Buff. Os. seulement * sa p{. ent. 851., une fiqure très-
exacte du Cocorti en mue, ou dans Le passage de sa {1-
vrée d'été à celle d'hiver.
Les jeunes avant la première mue.
Couleurs à peu près comme dans les adultes en
hiver, mais le milieu des plumes du dos, des sca-
pulaires et des couvertures alaires d’un cendré noi-
râtre, toutes liserées et terminées par une large
bande d’un blanc jaunâtre; les rémiges terminées
à l'intérieur par un petit bord blanc; point de ta-
ches distinctes sur la poitrine, qui est légèrement
nuancée de jaunâtre, de blanc et de brun clair;
le bec déjà faiblement arqué et long d’un pouce
cinq lignes; pieds bruns,
Nomexius Pycemæus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 148. n. 5., indiquée par erreur comme espèce dis-
tincte. — Naum. Wôg. Deut. t. 21. f. 28, une figure
très-exacte. — Meyer, Vôg. Deut. v. 2. t. f. 2, figure
très-exacte.
Plumage d’ete ou des noces.
Face, sourcils et gorge blancs, pointillés de
bruns; sommet de la tête noir, à bordures rousses ;
nuque rousse avec de petits traits noirs, longitu-
dinaux ; cou, poitrine, ventreet abdomen d’un roux
* La description de Buffon ne fait point connaître les couleurs
du plumage, ni les formes; elle a été employée comme synonyme
de plusieurs espèces différentes,
D'ORNITHOLOGIE. Gii
marron, souvent, et suivant l’époque de l’année,
marqué de petites taches brunes, ou bien varié
par quelques plumes blanches; couvertures infe-
rieures et supérieures de la queue blanches, rayées
transversalement de noir et de roux; dos, scapu-
laires et grandes couvertures d’un noir profond;
sur les bords des plumes est une rangée de taches
angulaires d’un roux vif, la plupart sont terminées
de cendre clair ; couvertures des ailes noirâtres , bor-
dées de roux jaunâtre *; queue d’un cendré noi-
râtre liséré de blanc. Le male et la femelle.
Femarque. Les couleurs des deux époques sont plus ou
moins confondues ou pures, suivant que la mue de prin-
temps ou celle d’automne est plus ou moins avancée. Les
femelles ont toujours le bec plus long que les mâles , et
leur taille est plus forte ; l’un et l’autre dépendent aussi
beaucomp de causes locales ; les individus de certains
cantons stériles sont plus petits que ceux tués dans les pays
plus fertiles.
SCOLOPAX SUBARQUATA. Gmel. Syst. 1. p. 658. sp. 25. —
Numexius susarQuara. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 155.
n. 3.1.6. — Id. Tasschenb. v. 2. p. 276. n. 5. — Rep
SANDPIPER. Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 476. n. 592. —
Lath. Syn. v. 5. p. 186. descriptions très-exactes **.—
ROTHBAUCHIGER BRACHVOGEL. Meyer, Tasschenb.Deut. v. 2.
* Les couvertures alaires ne prennent cette couleur que dans
le temps de lincubation; dans tout autre temps, elles sont d’un
brun foncé bordé de blanchätre; l'âge y contribue aussi pour
beaucoup.
** Mais point le TriNGA 1sLanDIcA de Gmel. p. 682. sp. 24. et
celui de Lath. Znd. v. 2. p. 537. sp. 39.— Ces indications latines
appartiennent comme synonymes à l'espèce du Bécasseau mar-
béche de ce Manuel
612 MANUEL
p. 556.— Naum. W6g. 4. 20. f. 25. un individu dans son
plumage d’été presque complet. — Meyer, Fôg. Deut.
vu. . fit:
Habite : le long des bords de la mer et des lacs , rare-
ment dans l’intérieur des terres ; de passage régulier en
automne et au printemps , le long des rivières et de la mer.
J'ai reçu un individu du Sénégal, un autre du cap de Bonne-
Espérance. et un troisième de l'Amérique septentrionale ,
qui ne different point de ceux tués en Suisse et dans ce pays.
Nourriture : petits insectes et vers, aussi des fucus.
Propagation : niche rarement en Hollande sur les
borés des eaux ; pond quatre ou cinq œufs , jaunâtres avec
des taches brunes.
BÉCASSEAU BRUNETTE ‘ou VARIABLE *.
TRINGA VARIABILIS. (MEeyee.)
Bec presque droit , noir, faiblement incline à la
pointe , un peu plus long que la tete ; les deux pen-
nes du milieu de la queue plus longues que les late-
rales , et terminées en pointe ; longueur du tarse, à
peu près 12 lignes.
Gorge, un trait depuis le bec supérieur jusqu'à
l'œil, toutes les parties inferieures et seulement
les trois plumes extérieures des couvertures du
dessus de la queue d’un blanc pur; poitrme d'un
cendre blanchâtre; une raie entre le bec et l'œil,
ainsi que toutes les parties supérieures d’un cendre
brun avec un trait plus fonce le long des baguettes ;
croupion, les plumes intermédiaires des couver-
* M. Cuvier range cette espèce dans son genre Peldina.
D'ORNITHOLOGIE. 613
tures du dessus de la queue et les deux pennes du
milieu d’un brun noirâtre; pennes latérales de la
f ! . - -
queue cendrées, bordées de blanc; bec noir; iris
et pieds d’un brun noirâtre. Longueur, 7 pouces 1
ou 2 lignes. Le male et la femelle en plumage par-
Jait d'hiver.
Cinczus et cnczus minor. Briss. Orn. v. 5. p.211. N. 10.
4. 19. f. 1. de grandeur naturelle, et var. A. p. 215.
— L'ALOUETTE DE MER ORDINAIRE. Gérard, T'ab. élém. v. 2.
p 208. n. 6. une description très-exacte de la livrée
d'hiver.
Plumage d'été ou des noces.
Gorge blanche, face, côtés et devant du cou,
côtés de la tète et poitrine d'un blanc légèrement
teint de roux; sur toutes les plumes de ces parties
est une raie longitudinale d’un noir profond; ven-
tre et abdomen d’un noir profond *, souvent, et
suivant l'epoque de l’année, varié par quelques plu-
mes blanches; plumes du haut de la tête noires
dans leur milieu, bordées de roux vif; dos, scapu-
laires et grandes couvertures d’un noir profond, ce
noir entouré par un large bord d’un roux vif et ter-
miné par du cendrée blanchätre; les trois plumes
latérales des couvertures du dessus de la queue,
seulement blanches sur leurs barbes extérieures;
pennes de la queue d’un cendre noirâtre liseré
de blanc.
* Le ventre n’est d’un noir profond et sans mélange , que pen-
dant le court espace de temps que dure la pote et l’incubation ;
les jeunes ont le ventre blanc varié de taches noirâtres, et les
vieux en hiver l'ont d’un blanc parfait.
614 MANUEL
Trixca acrina. Gmel. Syst. 1. p. 676. sp. 11. — Lath.
Ind. v. 2. p. 556. sp. 57. Wilson. Americ. Orn. v. 7.
p. 25. pl. 56. f. 2. figure très-exacte. — Transact. of
the Linn. Society. mem. birds of greent. — Trinca va-
rrapizis. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 597. — Nu-
MENIUS vARIABILIS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 141. et
des variétés n°. 2 , 3 et 4. ainsi que lat. 28. f. 1. — Ve-
RANDERLICHE STRANDLAUFER. Meyer, Füg. Deut. v. 2. t. f. 1.
en plumage parfait d'été. — Naum. Vôg. Nacht. t. 10.
f. 21. en plumage parfait d'été.
La livrée la plus commune, dans laquelle on le
voit aux temps des deux mues périodiques , et sur-
tout les jeunes en automne, est la suivante.
Gorge, trait du bec supérieur à l’œil, abdomen
et couvertures inférieures de la queue d’un blanc
pur; raie brune entre l'œil et le bec; cou et poi-
trine d’un jaune roussätre avec des taches longitu-
dinales brunes; surle ventre quelques taches d’un
brun noirâtre, isolées ou en plus grand nombre ;
plumes du dos et scapulaires d’un noir bordé de
roux clair etde jaunâtre ; parmi celles ainsi colorées
se trouvent quelques plumes cendrées, dont l’ap-
parition indique le passage à la livrée d'hiver; cou-
vertures des ailes brunes, bordées de roux jaunä-
tre. C’est alors,
Cixcius ToRQuATUS. Briss. Orn. v. 5. p. 216. n°. 11.
t. 19. f. 2. — GALLINAGO AnGLICANA. Id. p. 509. n. 5. —
La sRüNETTE. Buff. Os. v. 7. p. 493. — Le cncce. Buff.
p. 555. et sa pl. ent. 852. — L’ALOUETTE DE MER A COLLIER
Ou LE CINCLE. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 210. n°. 7. —
Duxuix Lath. Syn. v. 5. p. 185. — Penn. Brit. Zoot.
p. 126. 1. E. 1. f. 2. — ALpEN srRANDLAUFER. Bechst. Na-
D'ORNITHOLOGTIE. G15
turg. Deut. v. 4. p. 522. t. 28. f. 2. — Naum. Vôg. t. 21.
f: 29. un individu en mue, fiqure exacte. — Meyer,
V'üg. v. 2. t. f. 2. un jeune de l’année.
Remarque. Les indications suivantes appartiennent
évidemment , comme variétés de plumage, au bécasseau
variable.
Trinxça cncius. Var. B *. Gmel. Syst. 1. p. 680. sp. 18.
— Lath. {nd. v. 2. p. 755. Sp. 55. — 'TRINGA RUFFICOLLIS.
Gmel. Syst. 1. p. 680. sp. 22. — Latb. Ind. v. 2. p. 756.
sp. 36. — Scocorax rusixra. Gmel. Syst. 1. p. 663.
sp. 4o. — Tue pure Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 475.
n°. 590. — Lath. Syn. v. 5. p. 182.— Penn. Brit. Zoot.
p. 126. — Rep necxeD pure. Lath. Syn. v. 5. p. 185.
n°. 31. Le cixCLE À cocrren Roux. Sonn. nouv. édit. de
Buff. Ois. v. 22. p. 154. et L’ALOUETTE DE MER ET LE CINCLE.
Id. €. 200. f. 1et 2. deux individus en mue. — La 5ru-
nETTE. Gérard. T'ab. élém. v. 2. p. 228. n°. 4.
Les jeunes, ont le bec droit. Dans /es vieux, la
longueur du bec varie souvent; mais ces disparités
sont dues en partie au sexe , les femelles étant plus
grandes que les mâles; et partie à des causes pu-
rement locales, qui sont en rapport avec l’abon-
dance ou la disette en substances alimentaires dans
laquelle ces individus ou des compagnies entières
ont vécu.
* Plusieurs des synonymes qui font partie du Tringa cinclus des
auteurs sont inexacts; une partie a rapport au bécasseau de cet
article, tandis qu’une autre partie doit être rangée avec le Che-
valier guignette (Totanus hypoleucos ). M. Cuvier met le Tringa
cinclus de Linnée comme synonyme avec notre espèce du Bécasseau
cocoli ( Soel. subarcuata. Gmel.); dans le fait on peut le placer à
bon plaisir, il n’a rien d’authentique, Le Tringa cinelus de Nilsson
est un bécasseau variable en mue, prenant la livrée d'hiver; la
figure est détestable ainsi que toutes celles de cet ouvrage,
616 MANUEL
Habite : les marais et les bords des rivières et des
étangs ; au printemps, le long des bords de la mer. Dans
quelques pays , régulièrement deux fois de passage , dans
d’autres seulement en automne; commun en Hollande et
le long des côtes de France ; moins abondant au centre de
l'Europe, et seulement au passage d’automne.
Nourriture : lrès-petits insectes et vers.
Propagation : niche dans les herbes : pond trois ou
quatre œufs très-gros, d’un vert blanchâtre avec de gran-
des et de petites taches brunes.
BÉCASSEAU PLATYRHINQUE.
TRINGA PLATYRHINCHA. (Miur.)*
e Bec faiblement courbé à la pointe, plus long
que la tête, très-déprime à la base ; pennes late-
rales de la queue égales, les deux du milieu plus
longues que les latérales ; longueur du tarse, 10
ou 11 lignes.
Les jeunes avant la première mue **.
Deux bandes lonsitudinales d’un blanc roussatre
* Les auteurs allémands et Latham, qui ont décrit cet oiseau
avant moi, le placent parmi les Courlis, sous le nom de Numenius
pusillus où pigmæus ; je n'ai point suivi l'opinion de ces natura-
listes, n’ayant pu trouver dans le bécasseau de cet article (hormis
la faible courbure qui a lieu à la pointe du bec seulement) au-
cun autre des caractères propres aux Courlis, tandis que cette
espèce réunit tous les caractères que j'ai établis pour le genre
Bécasseau. Ses mœurs et son genre de nourriture ne diffèrent
point de ceux de tous les autres oiseaux qui sont clastés dans ce
genre. Pour le nom de l'espèce, je n'ai pu conserver ni celui de
Pygmea ni celui de Pusillus, parce que l’espèce n’est point une des
plus petites du genre.
** Je commence ici par la description de l'oiseau de l’année, les
“. D'ORNITHOLOGIE. 617
au-dessus des yeux; une raie brune-entre le bec
et l'œil; sommet de Ja tête, dos, scapulaires, cou-
vértures des ailes, croupion et les deux pennes
du milieu de la queue noirs, chaque plume étant
bordée de roux, pennes latérales de la ‘queue d’un
cendre brun; face, nuque, côtés du cou, poitrine,
flancset couvertures du dessous dela queue d’un blanc
roussâtre marqué d’un grand nombre de raies lon-
gitudinales noires; gorge, milieu du ventre et ab-
domen blancs; base deprimée du bec d’un cendré
rougeûtre, pointe noire ; pieds d’un cendré verdäire.
Longueur, 6 pouces 4 ou 5 lignes.
Nomexrius PpreMEus. Lath. Ind. v. 2. p. 515. sp. 11. —
Le PLUS PETIT DES CouRLIS. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois.
v. 22. p. 245. — Prey curtew. Lath. Syn.u. 5. p. 125.
— Penn. Gen. of birds. p. 64. t. 11.
Remarque : Je ne puis citer ici, comme synonyme , le
ScoLopax PYGMEA de Gmei. Syst. 1. p. 655. sp. 20. ; c’est
une description de double emploi ; on doit la rayer de la
liste nominale, ou bien la placer avec la livrée d’hiver du
Bécasseau variable , ( Tringa variabilis. Meyer ).
M. Cuvier, Règ. anim. , place Scolopaz pygmea Linn. .
comme synonyine du nouveau genre ét de l'espèce nou-
velle , indiquée sous Falcinellus, page 486 ; mais il n’est
dit nulle part que le Scolopax pygmea n’a que trois doigts
sans pouce , caractère propre aux Falcinelles de M. Cu-
vier. L'individu du Musée de Paris parait, d’après son plu-
mage et ses couleurs, un jeune de l’année; cet individu
est l’unique sujet connu de cette espèce ; ox pr qu'il a été
go
couleurs de son plumage pendant l'hiver, n'étant point encore
connues; c’est la seule espèce de Bécasseau dont je ne connais
point encore la livrée parfaite d'hiver,
Pause [1° 49
615 MANUEL
tué en Europe ; mais jen doute. M. Veillot, prétend que
mon Bécasseau platyrivinque ne doit point porter ce nôm ,
mais que celui de Tringo éleriode, qu’il lui donne , est
meilleur ! Le Nuwexivs pyemEus de Bechstein , Naturg.
©. 4. p. 148, n’est point une espèce distincte ; cette des-
cription a été prise sur un jeune de l’année du Bécasseau
cocorli, de ce manuel.
Plumage d'été ou des noces.
Tête et occiput d’un brun noirâtre, coupé par
deux étroites bandes longitudinales rousses ; sourcils
blancs marqués de points bruns; la rate entre le bec et
l'œil d’un brun noirâtre ; côtes de la tête blanchà-
tres, rayés de brun; nuque cendrée, rayée longitu-
dinalement de brun; plumes du dos et des scapu-
laires d’un noir profond , toutes finement lisérées de
roux; les scapulaires portent encore sur les barbes
extérieures un petit trait longitudinal blanchätre;
couvertures des ailes noirâtres vers le bout, ter-
iminées de blanc roussâtre; gorge, ventre et abdo-
men d’un blane pur; devant et côtés du cou d’un
blanc roussâtre, varié de petites raies longitudinales
brunes; toutes les plumes terminées de blanc; sur
les flancs sont quelques grandes taches brunes, et
sur les plumes blanches des couvertures latérales
de la queue sont quelques taches lancéolées; pennes
du milieu de la queue noires , bordées de roux, les
latérales et les rémiges lisérées de cendré clair ; bec
noir, mais cendré rougeâtre à sa base; pieds d’un
cendré verdâtre. C'est alors:
Numenius Pusizzus. Bechst. Naturg. Deut. vw. 4. p. 152.
D'ORNITHOLOGIE. 619
— Nouwexius Pyemeus. Meyer, Taschenb. Deut. v. 2,
p. 559. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 10. f. 22. représenta-
tion très-ecxacte.
Habite : les marais du nord de l’Europe et de l’'Améri-
que ; de passage sur les fleuves des contrées orientales ;
jamais observé en Hollande , * quoique les naturalistes , en
se copiant , assurent qu’on le trouve sur nos côtes mariti-
mes ; assez commun sur les lacs de Suisse , particulière-
ment au printemps.
Nourriture : petits insectes et vers.
Propagation : niche probablement dans les régions du
cercle arctique.
BÉCASSEAU VIOLET.
TRINGA MARITIMA. (BRUNN.)
Bec très-fuiblement incliné à la pointe, plus
long que la téte; espace nu au-dessus du genou
presque nul; pieds et base du bec colorés.
Sommet de la tête, joues, côtés et devant du
cou d’un cendré noirâtre, plus obscur sur le som-
met de la tête ; gorge, tour des yeux et une petite
tache entre l'œil et le bec d’un gris blanchâtre; poi-
trine grise, toutes les plumes terminées de croissans
blancs ; dos et scapulaires d’un noir violet à reflets
pourprés, toutes les plumes terminées de cendré
fonce; couvertures des ailes noirâtres, lisérées de
* Le Bécasseau variable en plumage parfait d’hiver a souvent
été donné pour le Bécasseau platyrhinque (Scolopax prgmea. Gmel.),
ce dont j'ai eu plus d’une preuve; le premier est très-commun
sur nos côtes, particulièrement en hiver; le second ne s’y trouve
point.
ü20 MANUEL
cendré clair ; parties inférieures blanches ; cette cou-
leur est pure sur le milieu du ventre, tandis que les
flancs sont marqués de grandes taches d’un cendre
foncé , et que les couvertures inférieures de la queue
portent des taches noirâtres, lancéolées; croupion et
les deux pennes caudales intermédiaires d’un noir
profond, toutes les autres cendrées, lisérées de
blanc pur; bec à la base rougeûtre, le reste noirä-
tre; pieds d’un jaune d'ocre; iris noirâtre : Lon-
gueur du tarse, 10 lignes ; longueur totale, 7 pouces
7 ou 8 lignes. Le male et la femelle en plumage
parfait d'hiver.
De très-vieux individus ont les reflets violets et
pourprés plus vifs que ceux âgés d'une année, et
que les jeunes après la première mue.
Trisca Mamirima. Brunn. Orn. Borealis. n°. 182. —
Gmel. Syst. 1. p. 678. — Laih. Ind. Orn. v. 2. p. 751.
sp. 18. — TRINGA NIGRICANS. Montagu, Transact. of the
Lion. Society. v. 4. p. 4o. t. 2. f. 2. figure et description
exactes. — TrixGA waniTima. Marckw. Transact. Linn.
Societ. v. 4. p. 22. n°. 120. Tab. 1. une très-mauvaise
figure, sous tous tes rapports défectueuse. — Porrre
saxpriper. Walcots. Syn. Brit. Birds. v. 2. 155. — SEL-
nixcer sanppirer, Lath. Syn. v. 5. p.193. — Id. Syn.
supp. Ÿ. 2. p. 912.
Les jeunes de l'année.
Ont les plumes du sommet de la tête, célles du
dos, les scapulaires, les pennes secondaires des
ailes et celles du milieu de la queue, d’un noir
mat, toutes bordées et terminées de roux clair;
toutes les couvertures des ailes terminées par de
D'ORNITHOLOGIE. 62:
larges bords blancs; devant et cotés du cou rayés
longitudinalement, chaque plume étant bordée de
cendré; de grandes taches longitudinales sur les
flancs et sur l'abdomen; base du bec et pieds d'un
jaunâtre clair. C’est alors,
Tue «nor. Penn. Brit. Zoo. p. 125. t. C. 2. f.1., mais
tous les synonymes , à l’exception de Brunich, appartien-
nent au vrai Bécasseau canut ou Maubèche de ce ma-
nuel. On doit aussi placer ici Trixca srrrata de Retz.
Faun. Suec. p. 182. sp. 151., dont Gmelin et Latham
ont formé le composé bisarre de leur T. Striatæ, article
où se trouvent confondus notre oiseau de cet article avec
le Totanus calidris de ce manuel, qui est un chevalier
à longues jambes. Les systèmes indiqués fourmillent de
semblables erreurs.
Plumage d'ete ou des noces.
Sommet de la tête, dos, manteau et scapulaires
2 y
d'un noir violet, chaque plume étant bordee et
terminée par une large bande d’un blanc pur où se
dessine fHatéralement un peu de roux; devant du
cou, poitrine et ventre marqués de taches norrà-
tres, de forme lancéolée , placées sur un fond
blanc cendré; ces taches ont une forme ovale sur
?
les côtes du cou et sur les flancs, et se présentent en
bandes longitudinales sur les couvertures de la
o
où Le. 1 » 19
queue ; milieu du ventre d’un blanc pur. C’est
alors,
TriNcA martrimà. Transact. of the Linn. Society.
mem. on the birds of Greentand.
Habite : les bords rocailleux et les rochers baignés par
la mer; assez abondant en Angleterre ; très-communn en
G22 MANUEL
Hollande , partout où on à établi des jetées de pierres qui
s’avancent dans la mer, jamais dans d’autres lieux ; se
trouve aussi en Norwège, sur les bords de la Baltique et
sur ceux de la Méditerranée ; accidentellement sur les
rivières. Se trouve aussi à la baie de Hudson, où l’espèce
est absolument la même. Je n'ai point fait mention de
cette espèce dans Ja première édition , le hasard ayant
voulu que je n’aie trouvé cet oiseau, si commun à certains
endroits de nos côtes, que depuis environ trois ans.
Nourriture : très-petits insectes marins qui vivent
parmi les fucus et les algues; plus habituellement de très-
petits coquillages bivalyes que la lame détache des rochers.
Propagation : inconnue.
BÉCASSEAU TEMMIA.
TRINGA TEMMINCKII. (Lersrer.)*
Bec très-faiblement incliné à la pointe **, plus
court que lu tête; pennes latérales de la queue éta-
gees , l'extérieure d’un blanc pur; tarse long de 8
lignes.
Toutes les parties supérieures d’un brun foncée
* La phrase descriptive du Tringa pusilla de Linnée, voyez
Gmel. Syst. 1. p. 6851. sp. 20, dont les nataralistes allemands ont
fait usage comme synonyme de cette espèce, mais plus souvent
encore de la suivante (et qui toujours ont été confondues), ne
convient pour aucune des deux espèces de très-petits bécasseaux
qui vivent en Europe; elle est seule propre à une espèce exotique
dont les parties inférieures sont roussâtres, Corpore subtus ru-
fescente, Linnée. Mon digne ami, le D. Leisler, de Hanau, que
les sciences ont perdu depuis, jt le premier cette juste re-
marque,
‘* On ne peut guère bien distinguer cette légère courbure du
bec, que dans l'oiseau vivant ou fraîchement tué; étant séché et
dressé, le bec paraît droit.
D'ORNITHOLOGIE. … 623
avec du brun noirätre le long des baguettes; poi-
trine et devant du cou d’un cendre roussâtre; gorge,
toutes les parties inférieures et les couvertures
latérales de la queue d'un blanc pur; couvertures
intermédiaires de la queue noirätres; les quatre
pennes du milieu d’un brun cendre, les autres
blanchîtres, et l’extérieure ou les deux extérieures
d’un blanc pur; bec et pieds bruns. Longueur, 5
pouces 6 lignes. Le mâle et lu femelle en plumage
d'hiver.
Trinça Temmincku. Leisler. Nachtr. zu Bechsteins. Na-
turg. Deut, Heft. 1. p. 65. artic. 9. et p. 50. n°. 5. —
TEMMINCKRISCHER srRaNpLaurEer. Meyer, Vog. Liv-und.
esthl. p. 205 sp. 6.
Les jeunes avant la première mue.
Toutes les parties supérieures d’un cendré noi-
râtre, mais plus clair sur la nuque ; toutes les plu-
mes ( hormis celles de la nuque }, bordees par une
fine bande jaunûtre; les scapulaires ont encore vers
le bout une fine bande noire; poitrine et côté du
cou d’un cendré légèrement teint de roussûtre;
gorge, sourcils et parties inférieures d'un blanc
pur; les pennes de la queue, l'extérieure seule
exceptée, terminées de roussätre; pieds d'un brun
verdâtre.
DER TEMMINCKSCHE STRANDLAUFER IN DER 20GEND. Leisl. {o-
co citato. n°. 2. — Meyer a décrit le jeune T'aschenb.
Deut. v. 2. p. 591. dans l'article variété. — C'est aussi
Trinça pusizza Bechst, Naturg. Deut. 9. édit. v. 4.
p. 508. n°. 8.
624 MANUEL
Plumage d'été ou des noces.
Toutes les plumes des parties supérieures d'un
noir profond dans le milieu, entourées d’une large
bande d’un roux foncé; front, devant du cou et
poitrine d'un cendre roux avec de très- petites
taches longitudinales noires; gorge, parties infé-
rieures et pennes latérales de la queue d’un blanc
pur; les deux pennes du milieu de la queue d'un
brun noirâtre, bordé de roux foncé.
DERTEMMINCKSCHE STRANDLAUFER IM HOCHZEITLICHEN KLEIDE.
Leisl. {oco citato. n°. 1.
Habite : les régions du cercle arctique ; de passage à
deux époques de l'année dans différentes parties de l’AI-
Temagne , sur les bords des lacs et des rivières ; probable-
ment aussi dans l'intérieur de la France ; jamais le long
des côtes maritimes de Hollande ; émigre le long des fleu-
ves ; très-rare sur le lac de Genève.
Nourriture : petits insectes.
Propagation : niche probablement très-avant dans le
nord.
BÉCASSEAU ÉCHASSES.
TRINGA MINUTA. (LeïrsLrer.)
Bec droit, plus court que la téte; queue dou-
blement fourchue * ; pennes latérales d'un cendre
brun, toutes lisérées de blanc ; tarse long de a
lignes.
Toutes les parties supérieures cendrées, avec du
a
* J'entends par une queue doublement fourchue, que les deux
pennes du milieu et la penne extérieure de chaque côté étant les
D'ORNITHOLOGIE. 625
brun noirâtre le long des baguettes; côtés de Ja
poitrine d’un roux cendrée; une raie brune entre
l’œil et le bec; milieu de la poitrine, gorge, sour -
cils, devant du cou, toutes les parties inférieures
et seulement les plumes latérales des couvertures
du dessus de la queue d’un blanc pur; les pennes
latérales de la queue d'un cendré brun, toutes 11
sérées de bianc; les deux du milieu brunes; bec et
pieds noirs. Longueur, 5 pouces 6 lignes. Le mle
et la femelle en plumage d'hiver.
Taies mixura. Leisler. Nachtr. zu Bechst. Naturg.
Deut. Heft. 1. p. 74. Art. 10.
4 \
Les jeunes avant la première mue.
Plumes du sommet de la tête noirâtres, bordées
de roux jaunâtre; front, sourcils, gorge, devant
du cou, milieu de la poitrine et les autres parties
inférieures d’un blanc pur; une raie brune entre
l'œil et le bec; côtés de la poitrine roussâtres variés
de brun cendré; nuque et côtés du cou d’un cendré
varie de brun; »lumes du dos, scapulaires et cou-
vertures alaires d’un brun noirâtre, celles du haut
du dos entourées par une large bordure rousse,
celles des scapulaires par une large bordure d'un
blanc jaunâtre , et celles des couvertures alaires par
plus longues, et les autres diminuant graduellement de chaque
côté, leur distribution produit ce que formerait, sur une plus
grande mesure deux queues d'hirondelle de fenétre accolées : j'in-
dique ce caractère comme un signe de plus pour distinguer les
deux espèces très-distinctes de petits bécasseaux, qu'il est si facile
de confondre,
626 | MANUEL
’ e u = A
une étroite bande d'un roux jaunatre ; les deux pen-
nes du milieu de la queue noirâtres, bordées de
cendré roux; les autres lisérées de blanc.
KLEINER STRANDLAUFER. J'unge. Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 2. p. 591. ligne 17, mais point l’article variété, qui
contient la description du jeune Bécasseau temmia de
l’article précédent. — DEr ROCHBEINIGE siRANDLAUFER. Leisl.
Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deut. p. 56. n°. 2._— Naum.
Vôg. t. 21. f. 30. figure assez exacte. — Gamsrcomio 0
curerro. Séor. degl. ucc. v. 4. pl. 452. — Srinr or ze-
LEEURIK. Sepp. Nederl. Vog. v. 3. t. p. 271.
Plumase d’eté ou des noces.
S
Sommet de la tête noir avec des taches d’un roux
vif. Joues, côtés du cou et côtés de la poitrine d’un
roussâtre clair, parsemé de petites taches brunes,
de forme angulaire; sourcils, gorge, milieu de la
poitrine et toutes les parties inférieures d’un blanc
pur; plumes du dos, scapulaires, couvertures des
ailes, croupion et les deux pennes du milieu de la
queue d’un noir profond; toutes portent une large
bordure et sont terminées de roux vif; seulement les
plumes latérales des couvertures supérieures de la
queue blanches, avec des taches isolées; toutes les
pennes latérales de la queue d’un brun cendré,
mais lisérées de blanc pur.
Habite : ainsi qu’il a été dit pour l’espèce précédente ;
de passage sur les bords des rivières, en Allemagne et en
France ; souvent en automne dans les grands marais de
la Hollande ; rarement le long des côtes maritimes ; très-
commun sur le lac de Genève. Des individus envoyés du
D'ORNITHOLOGIE. | 62%
Bengale servent de preuve que l'espèce y est absolument
la même.
Nourriture : très-petits verset insectes fluviatiles ou
de marais.
Propagation : niche probablement dans le nord.
BÉCASSEAU CANUT ou MAUBÈCHE*.
TRINGA CINEREA. (Linx.)
Bec droit , un peu plus long que la tête, très-ren-
flé et dilaté vers le bout; toutes les pennes de la
À - Ve
queue d'egale longueur.
Gorge, milieu du ventre et abdomen d’un blanc
pur; front , sourcils, côtés et devant du cou, poi-
trine et flancs également blancs , mais variés de petits
traits bruns longitudinaux et de bandes transver-
sales et en zigzag d’un brun cendre; tête, cou, dos
et scapulaires d’un cendré clair avec les baguettes
brunes; croupion et couvertures supérieures de la
queue blanes avec des croissans noirs et en z19zag;
couvertures des ailes cendrées, bordées de blanc et
à baguettes brunes; pennes de la queue cendrées,
2 ——— —————
* M. Cuvier en fait son sous-genre Calidris, Règn. anim.
v. 1. p. 489. Ce nom avait déjà servi à M. Illiger pour dé-
signer le genre Sanderling ; au reste, cet oiseau ne diffère point
des autres bécasseaux. Sur cette même page se trouve l'indication
de petite maubèche grise, qui n'est que la livrée complète d'hiver
de mon Bécasseau variable, auquel M. Cuvier a joint pour syno-
nymes Tringa arenaria qui est un Sanderling en hiver, et le Canut
de la Zool, Brit. pl. C. 2. f. x, qui est une figure très-exacte de mon
Bécasseau violet ( Tringa maritima) de Brunnich; ce que le carac-
tère du tibia emplumé indique assez évidemment.
028 MANUEL
lisérées de blanc; bec et pieds d’un noir verdätre;
iris brun. Longueur, 9 pouces 6 lignes. Le male et
la femelle en hiver.
TRINGA CINEREA, GRISEA et Canurus. Gmel. Syst. 1.
p. 673. sp. 25, 41 66 15. — Lath: Ind. ‘vi, p. 755.
sp. 25. 25et 44. — Transact. of the Linn. Society.
mem. birds of greent.—LAnausEcuE Grise. Buif. Oùs. v. 7.
p. 531. — Id. PL ent. 366. figure très-exacte. — Le ca-
NuT. Buff. Oùs. v. & p. 142. — Edw. Oùs. t. 256. figure
très-eracte. — GRISLED ASCH-COLOURED and KNOT SANDPIPER.
Lath. Syn. v. 5. n°. 20, 21 et 56. — Penn. Brit. Zoot.
p. 124. €. ÆE. 1. f: 1. — DER ASCHGRAUE SYRANDLAUFER.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 518. — Leisler, Nachtr.
Heft. 1. p. 55. — Meyer, Taschenb. v. 2. p. 592. Vôg.
Liv-und. Estht. p. 207. n°. 7. — Cnivrco. Stor. deg:
ucc. v. 4. pt. 456.
Les jeunes de l’année avant la première mue.
Le cendré du dos et des scapulaires très-fonce.
toutes ces plumes terminées par deux croissans
très-étroits dont le supérieur est noir et l’inferieur
blanc; une multitude de grandes taches brunes sont
disposées longitudinalement sur le sommet de la tête
et sur la nuque dont le fond est cendré ; une légère
teinte de gris roussätre sur la poitrine; une raie
brune entre l'œil et le bec; bec d’un cendré ver-
dâtre; pieds d’un jaune verdâtre; le reste comme
chez les adultes en plumage d'hiver. C’est alors,
TrRinea ciEREA. Meins. et Schinz. F6g. des Schweitz.
p. 228. description très-exacte. — Naum. V6gq. Nachitr.
L. 9. {. 20. fiaure très-exacte. — Wilson Americ. Orn.
v. 7. pl. 57. f. 2. ne dif{érant en rien des jeunes tués en
Europe.
D'ORNITHOLOGIE. 629
*
Plumage d'été ou des noces.
De larges sourcils, gorge, côtés et devant du
cou, poitrine, ventre et flancs d’un roux de rouille
ou de cuivre ; nuque rousse avec de petits traits
longitudinaux ; sommet de la tête, dos et scapulai-
res d’un noir profond; toutes ces plumes bordées
de roux vif; sur les scapulaires de grandes taches
ovales du même roux; abdomen blanc, maculé de
roux et tache de noir; couvertures supérieures de
la queue blanches avec des croissans noirs et des
taches rousses ; pennes de la queue d’un cendré noi-
râtre, hsérées de blanchâtre. Les vieux en pluma-
ges parfait.
Trixça 1sLaNDICA. Gmel. Syst. 1. p. 685. sp. 24. Lath.
Ind. v. 2. p. 757. sp. 59. (mais point sa description en
Anglais Syn. v. 5.p. 186. qui est synonyme avec mon Bé-
casseuu cocorli.) — TRiINGA FERRUGINEA. Meyer, Tas-
chenb. Deut. v. 2. p. 595. un individu prenant sa li-
vrée complète. — Naumw. Fôg. Nacñhtr. t. 9 f: 19. un
individu complet en dessous, mais en mue sur les par-
ties supérieures. — Trixca rura. Wilson. 4imeric. Orn.
0. 7. p. 49. pl, 57. f. 5. les teintes rousses sont plus
claires que chez les individus d'Europe. — Rors-
BRAUNE STRANDLAUFER. Meyer, Vôg. Deut. v. 2.t. f. 1. en
état parfait.
Les jeunes à leur première mue de printemps.
Tout ce qui est d’un roux de cuivre dans les vieux
est d’un roux clair chez les jeunes âges de neuf
mois ; nuque et sommet de la tète d’un cendre jau-
nâtre, avec des traits bruns longitudinaux; le roux
650 MANUEL
clair et le noirâtre sont mêlés sur le haut du dos;
les taches ovales des scapulaires d’un roux très-clair;
milieu du ventre, et quelquefois la poitrine variés
de plumes blanches , qui sont tachées de brun. Plus
de plumes cendrées sur les parties supérieures , et
plus de plumes blanches sur les parties inferieures ;
le tout, suivant l'époque où en est la mue.
Cazipris. Briss. Orn. v. 5. p. 226. sp. 14. t. 20. f. à.
mais observez que la description de Brisson est prise sur
un combattant , tandis qu’il figure très-exactement notre
oiseau de cet article. TRINGA NAEvIA et AUSTRALIS. Gmel.
Syst. 1. p. 681. et 679. sp. 4o et 59. — Lath. Ind. v. 2.
p. 732. et 737. Sp. 22. et 40. — MauBÈcHE TACHETÉE. Buff.
Oùs. v. 7. p. 531. — Id. Pt. ent. 365. — MAuvBECRE coM-
MUNE ET TACHETÉE. Gérard. T'ab. élém. v. 2. p. 211. n°. 8
et 9. — La mausEcue. Buff. Otis. v. 7. p. 529. t. 31. —
Dusxy, SPECKLED and SOUTHERN SANDPipEr. Lath. ,Syn.
v. 5. n°. 18, 19 €é 55. — Id. supp. v. 1. p. 249. — Sa-
GINELLA MAGGIORE. S£0r. deg. ucc. v. 4. pl. 435.
Comme citations imparfaites et à proscrire. TRINGA CA-
pris. * Gmel. p. 681. sp. 19. —Lath. Ind. v. 2. p. 752.
Sp. 21., ainsi que OLIVEN FARBIGE STRANDLAUFER. Meyer et
Bechstein. -
Remarque. Cette espèce qui, dans les systèmes, se
trouve reproduite sous sept noms diférens , est répandue
en Amérique comme en Europe ; des individus que j’ai reçus
du nord de l’Amérique, diffèrent très-peu de ceux que j’ai
tués, à leur double passage, dans les vastes marais de la
Hollande.
* M. Cuvier veut placer cette indication du Tringa calidris de
Gmel. et Lath. avec les autres synonymes du Becasseau combat-
tant, jeune âge. Mais il est dit, rostro pédibusque nigricantibus : a-t-ou
jamais vu un combattant à bec et pieds noirs?
D’ORNITHOLOGIE. 631
Habite : les régions du cercle arctique ; vit en êté dans
les marais , au printemps et en automne sur les bords de
la mer; de passage deux fois dans l’année ; plus abondant
en Hollande, à son passage de printemps qu’à celui d’au-
iomne ; rare en Allemagne et en France.
Nourriture: principalement des vers ; plus rarement
de petits scarabées marins, fluviatiles et de marais ; sou-
vent de très-petits coquillages bivalves.
Propagation : niche dans le nord.
11, SECTION.—BÉCASSEAU COMBATTANT.
Le doigt du milieu et l’extérieur unis jusqu’à la
première articulation. Les mâles ornées pendant le
temps des noces.
Cette section, dont M. Cuvier, Règ. anim. v. 1. p.
B90 , forme le sous-genre Machetes , äiffère de mes au-
tres Bécasseauæ par le seul caractère des jambes, plus lon-
gues à raison du corps, et par la demi-palmure au doigt .
externe. Le combattant semble placé sur la limite du
genre Tringa et Totanus , et forme le passage des uns
aux autres. Si, en ornithologie, on veut isoler toutes les
espèces qui indiquent le passage d’un groupe à un autre
groupe , quelle multitude de genres nouveaux ne devra-
t-on point encore former ! Les genres Totanus et Tringa,
dont nous nous occupons, formeraient, en y comprenant
le petit nombre d'espèces étrangères, six ou sept nouveaux
groupes, sous des noms qui ne serviront qu’à surcharger la
mémoire.
BÉCASSEAU COMBATTANT.
TRINGA PUGNAX. (Linx.)
Bec très-faiblement incliné et renflé vers la pointe;
pieds longs ; queue arrondie les 2 pennes du milieu
rayées, les trois latérales toujours unicolores ; cou-
632 MANUEL
leurs st variables, qu'on ne saurait trouver deux
individus qui se ressemblent parfaitement.
Plumage d'automne et d'hiver.
Face couverte des plumes; occiput et cou gar-
nis de plumes courtes ; gorge, devant du cou,
ventre et les autres parties inférieures d’un blanc
pur; poitrine roussâtre avec des taches brunes;
plumage des parties supérieures Ze plus souvent
d’un brun semé de taches noires et bordé de rous-
sâtre; les plus longues couvertures des rémiges et
les pennes du milieu de la queue rayées de brun,
de noir et de roux; bec brunâtre; pieds d’un jau-
nâtre teint de verdâtre, de brun ou de rougeätre;
iris brun. Longueur, 11 pouces 4 ou 6 lignes. Le
mule.
* La femelle est d’un tiers plus petite ; son plumage
est plus cendré, et le devant du cou est raremernit
d’un blanc pur; bec noir; pieds plus foncées. Lon-
gueur, Q pouces 1 ou 2 lignes.
Trixca varieGarTa. Brunn. Orn. Boreal. p. 54-n°. 3185.
un mâle en plumage d'hiver.
Plumasge d’ete ou des noces.
Face nue, couverte de verrues; de longues plu-
mes ornent l’occiput; une large fraise composce
d’une rangée de belles plumes orne la gorge ; ces
plumes et celles de l’occiput contrastent d’ordmaire
avec les couleurs répandues sur les plumes du
corps; celles-ci sont le plus habituellement variées
D’'ORNITHOLOGIE. 633
par des couleurs rousses, cendrées, noires, brunes,
blanches et jaunâtres; les plumes de la fraise et
celles de locciput varient également à linfimi; bec
d'un orange jaunâtre; verrues jaunes ou rougeätres.
Les plumes de la fraise sont plus ou moins longues
suivant les äges des mâles.
La femelle est plus petite; elle n’a jamais des
KE: É
plumes de parade. Parties supérieures d’un brun
cendre mêle de quelques plumes d’un noir à reflets
d'acier poli; cou et poitrine de même. mais plus
pou; ) Î
clair; ventre et abdomen blancs; bec noir; pieds
jaunätres ou verdâtres.
TrRixcA PuGNAx. Ginel. Syst. 8. p. 669. Lath. Ind. v. 2.
p. 729. — Le comparant. Bull. Oùs. v. 7. p. 521. £. 29.
— Hd. Pl ent. 505 et 306. — Gérard. Tab. élém. v. 2.
p- 199. — Tue Rür. Lath. Syn. v. 5. p. 159. — Penn.
Brit. Zoot. p. 125. t. E. le mâle. — SrrerrstranDrauren.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 266. — Meyer, Taschenb.
v. 2. p. 377. — Frisch. &. 232 et 255. mâles et t. 238.
femetle ou mâle en hiver. — Naum. £. 15, 14 et 15 et
de lat. 16. f. 19. mâles en habit des noces. — La t. 16.
f- 20. une femelleen habit des noces, et la t. 17. f. 22. te
méle en automne. — GAMBETTA SCRERZOSA. S40r. degti
ucc. v. 5. pl. 466 et 467. mâles qui ont perdu teurs
ptumes de parade. — Cousarrexre. Stor. deg. ucc. v. 5.
pl. 488. de mâle en habit des noces.
Les jeunes de l’année , ressemblent beaucou p aux
Jemelles en plumage d'hiver, mais les teintes du
devant du cou et de la poitrine sont d'un cendré
roussätre mat; les plumes de la tête, celles du dos,
les scapulaires et les grandes couvertures des ailes
sont d’un brun noirâtre: elles portent de larges
Panrig 1°. 41
654 MANUEL
bordures rousses et jaunäâtres; petites couvertures
des ailes bordées de blanc roussâtre ; gorge, ventre
et abdomen d’un blanc pur; bec noir; pieds verdà-
tres. C’est alors,
Frinça Lirrogea *. Gmel. Syst. 1. p. 675. — Lath. Ind.
Orn. v. 2. p. 751. Sp. 15. — TRINGA GRENOVICENSIS. Lath.
ind. Sp. 16. — ‘Toranus cixereus. Briss. Orn. v. 5.
D. 209. Lt. 17. f. 2. — LE CHEVALIER VARIE. Buff. Os. v. ».
p. or. et surtout sa PL. ent. 3500. une figure très-exacte
du jeune combattant, tets que sont tous les individus
à l'époque où ils commencent à voler. — Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 207. — Snore sanppiPer. Lath. Syn. v. 5.
P. 171. —— GREENWICA SANDPIPER. Lath. Syn. supp. v. 1.
p. 249. — ENGuisCHEN STRANDLAÜFER. Bechst. Taschenb.
Deut. p. 298. n°. 4. — Naum. Vôg. Deut. t. 15. f. 21.
— Gaxserra TALE. S0r. deg. ucc. v. 5. pl. 465.
La femelle adulte et les jeunes après la mue
d'automne.
Taixça equesrais. Lath. Ind. v. 2. p. 530. sp. 14. —
LE CHEVALIER COMMUN. Buff. Oùs. v. 5. p. 511, et surtout sa
PL ent. 834. figure très-exacte. — LE CHEVALIER ORDI-
NaIRE. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 203. — Equesrrrax
saxpriper. Lath. Syn. supp. v. 2. p. 311. sp. 2. descrip-
tion très-exacte.
Habite: les prairies humides et marécageuses ; rare-
inent au printemps sur les bords de la mer ; quelques com-
* Si on ne place point le Tr. littorea , Gmel., comme le jeune du
combattant, on doit le supprimer. M. Meyer en a fait usage dans
je Tasschenb. Deut., à l’article du Tourne-pierre, et dans l'ouvrage
Vüg. Liv-und, Esthl. à celui de notre Chevalier cul-blanc (Tr. ochro-
pus. Gmél.)
D'ORNITHOLOGIE, G35
pagnies émigrent en automne le long des côtes maritimes.
Nulle part aussi abondant qu’en Hollande.
Nourriture : vers et insectes de marais. -
Propagation : niche dans les herbes ; pond quatre ou
cinq œufs pointus, d’un verdâtre clair , avec un grand
nombre de petites taches et de points bruns, ou bien oli-
vâtres avec de grandes taches brunes.
L222:%:1%114h:1111h3%)
GENRE SOIXANTE-SIXIÈME.
CHEVALIER.—TOTANUS. (Brcusr.)
Bec médiocre ou long, droit, rarement courbe en
haut, mou à la base, dur, solide et tranchant à la
pointe, comprimé dans toute sa longueur, terminé
en pointe aiguë ; les deux mandibules sillonnées seu-
lement à leur base; extrémité de la mandibule supé-
rieure légèrement courbée sur linférieure. Narr-
Nes latérales, linéaires, longitudinalement fendues
dans le sillon. Preps longs, grêles, nus au-dessus
du genou; trois doigts devant et un derrière; des
doigts antérieurs, celui du milieu réuni à l'extérieur
jusqu’à la première articulation par une membrane
qui se prolonge quelquefois jusqu'à la seconde arti-
culation. Souvent un rudiment au doigt interne,
rarement une demi-palmure. AtLrs médiocres, la
ire, rémige la plus longue.
Ces oiseaux, qui voyagent en petites troupes, vivent
indistinctement sur les bords des lacs et des rivières,
comme dans Îles prairies qui avoisinent les eaux douces ;
6030 MANUEL
ils ne fréquentent point habituellement les bords de Ia
mer, ni les rives limoneuses et vaseuses des fleuves ; ils
saisissent leur nouiriture , qui se compose d'insectes , de
vers , de coquillages , et irès-rarement de poissons, par le
moyen de la pointe dure de leur bec. Leur mue a lieu à
deux époques fixes de l’année ; leur plumage d'hiver ne
diffère le plus souvent de celui d’été, que par des distri-
butions différentes dans les taches et dans les raies dont
il est varié , souvent uniquement dans des nuances plus
pures en été qu’en hiver; les jeunes différent peu des
adultes en plumage d’hiver; ies sexes se distinguent par
les dimensions un peu plus fortes des femelles.
Remarque. Les Chevaliers diffèrent des oiseaux com-
pris dans mon genre Bécasseau , par leur bec , dont toute
la pointe est d’une substance solide et propre à saisir leur
proie à la surface d’un terrain dur, entre les fentes des
pierres, ou sur la grève, propre aussi à enfoncer dans un
terrain solide , tel que celui des prairies. Le bec des Bé-
casseaux et des Barges a la fosse nasale très-prolongée ,
même jusques au delà des trois quarts de sa longueur, ce
qui le rend mou et flexible à la pointe ; parce qu'étant
destiné à fouilier dans ies terrains moux, fangeux , va-
seux ou de sable mouvant, la substance molle de ce bec,
pourvu latéralement de muscles, concourt à le rendre
propre pour saisir au toucher le genre de nourriture qui
est destiné à ces oiseaux. Mon savant ami, feu le D”. Leis-
ler, m'a rendu le premier atientif à cette conformation
disparate. Je suis cependant d'opinion différente sur la
classification des espèces, et je dois attribuer celle que le
savant continuateur de l’ornithologie d'Allemagne nous
offre, à l'impossibilité où il se trouvait de pouvoir observer
les mœurs de toutes les espèces que j'ai réunies dans mon
genre Totanus ; particulierement aussi au défaut de com-
paraisons avec les espèces exotiques ; comparaisons que
j'ai trouvées constantes dans les espèces étrangères des gen-
res Tringa, Totanus et Limosa.
"2
D'CRNITHOLOGIE. 63
7
re, SECTION.—CHEVALIERS PROPREMENT DITS.
Mandibules droites , pointe de la supérieure cour-
bée sur l’inférieure; le doigt du milieu et l’exte-
rieur unis, ou les trois doigts plus où moins
réunis.
Leur nourriture consiste en vers, insectes à élitres et
très-peiits coquillages ; ils habitent les eaux douces et les
prairies humides.
CHEVALIER SEMI-PALMÉ.
TOTANUS SEMIPALMATUS. (Mrui.)
Bec gros, très-fort; un miroir blanc vers les trois
quarts de la longueur des rémiges; les doigts à
moitie palmes *
Plumage supérieur d’un brun clair uniforme,
chaque plume étant d’un brun plus fonce le long
des baguettes ; devant du cou et poitrine d'une temte
cendrée marquée de petites stries brunes; gorge,
ventre et abdomen d’un blanc pur; ailes d’un cen-
dré brun foncé qui devient plus clair et se nuance
en cendré blanchâtre sur le bord de l'aile; rémiges
noires; un grand espace sur celles-ci; le croupion
et les couvertures supérieures de la queue d’un
—————— rm
* On distingue facilement cette espèce d’uue autre plus grande
de l'Amérique septentrionale, par la double palmure des doigts;
elle lui ressemble par le bec et par le miroir blanc sur les rémige:;
mais un doigt est demi-palmé, et l’autre est uni par un rudiment
de membrane.
6358 MANUEL
blanc pur; les deux pennes du milieu de la queue
brunes, les autres blanchâtres marqués de zigzags
bruns très-fins; bec, pieds, doigts et membranes d’un
cendrée plombé ; iris noiïrâtre. Longueur, 15 pouces.
_ Le mâle et la femelle en plumage d'hiver.
Remarque. L'espèce n’a jamais été décrite dans cette
livrée. La femelle est un peu plus grande que le mâle.
Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la tête
brun varié de brun plus fonce ; la nuque cendrée
sans taches; le dos et les scapulaires bruns et cha-
que plume lisérée de roussätre terne; toutes les
pennes de la queue brunes, les deux du milieu
blanches à leur origine, brunes sur le dernier tiers
de leur longueur ; les latérales ont des zigzags vers
leur extrémité seulement; côtés du cou marqués de
petites stries cendrees; le devant du cou et toutes
les parties inferieures d’un blanc sale.
Plumasge d’ete ou des noces.
Tête, joues, cou et poitrine rayés longitudinale-
ment de brun et de blanchître; les taches brunes
de la poitrine et des flancs sont en forme d'angle
ouvert et souvent transversales; dos, manteau et
et ailes rayés de larges bandes brunes et cendrees ;
sur la partie cendrée, toujours plus large, sont quel-
ques taches rousses; gorge, ventre, croupion et
un large espace sur les rémiges, d’un blanc pur;
les deux pennes du milieu de la queue rayées de
bandes noires; les autres comme dans le plumage
d'hiver. C’est alors,
+
| sf
D’'ORNITHOLOGIE. 659
Scocopax seutpaLmata. Gmel. Sysé. 1. p. 659. — Lath.
n Ind. Orn. v. 2. p. 724. Sp. 27. — Wilson. Americ.
Orn. v. 7. pl. 56. f. 3. — Grornis semipazmara. Nils.
Orn. Suec. v. 2. p. 55. — SEMI-PALMATED SNIPE. Act.
Zoot. v. 2. n°. 580.— Lath. Syn. v. 5. p. 152.
Habite : se montre accidentellement dans le nord de
VEurope , apparemment des individus égarés. Très-com-
mun dans l’Amérique septentrionale ,; particulièrement
aux États-Unis; vit dans le voisinage des marais salés ;
le plus grand nombre de nos chevaliers choisissent de
semblables lieux.
Nourriture : suivant Wilson, des coquillages bivalves
auxquels il donne la préférence ; aussi des vers marins et
d’autres insectes aquatiques.
Propagation : suivant le même auteur, place son nid
parmi les herbes qui croissent dans le voisinage des ma-
vais salins, non loin des champs ; pond quatre œufs très-
gros à l’un des bouts et pointus à Pautre, d’un olivâtre
foncé marqué de grandes taches d’un brun noirûtre, qui
sont plus nombreuses vers le gros bout.
CHEVALIER ARLEQUIN.
LA
TOTANUS FUSCUS. (LEIsLeER.)
Base de la mandibule inférieure du bec rouge ;
croupion d'un blanc pur; couvertures supérieures
de la queue rayees de blanc et de noëratre.
Sommet de la tête, nuque, dos, scapulaires et
couvertures des ailes d’un gris cendré avec les ba-
guettes noirâtres; une raie qui va du haut du bec
à l’œil; la gorge, la poitrine, le ventre, l'abdomen
et le croupion d’un blanc parfait; flancs d'un cen-
dré blanchätre ; une bande noirâtre entre le bec et
+
*
640 MANUEL
l'œil; joues, côtés et devant du cou nuancés de
cendrée et de blanc; couvertures supérieures et pen-
nes de la queue rayées transversalement de brun
noirâtre et de blane ; bec noir, mais la mandibule
inférieure rouge à sa base; pieds d’un rouge vif
Longueur, 11 pouces, ou 11 pouces 6 lignes. Le
male et la femelle en plumage parfait d'hiver.
Toraxus ruscus. Leisl. Nachitr. zu Bechst. Naturg.
Deut. Heft. 1. p. 47. n°. 2. — Meyer, Taschenb. Deut.
v. 2. p. 906. sp. 1. — Toranus naraxs. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 225. n°. 4. — Id. Taschenb. à. 2. p. 286.
n°. G. avec une mauvaise figure du jeune de l’année.
prenant sa première livrée d'hiver. — TRINGA TOTANUS.
Meyer, Wôg. Liv-und. Esthl. 5. 200. sp. 13. — Trinca
Fusca*. Linn. édié. 12. p. 252.— ScoLopax curonica. Gmel.
Syst. 1. p. 669. sp. 46. — Lath. Ind. v. 2. p. 724. sp. 39.
— $Scozopax Caxrasrierxsis. Gmel, p. 668. sp. 45. — Lath.
End. p. mar. Sp. 25. — Cnevarier DE COURLANRDE. Sonn.
nouv. édit. de Buff, Ors. v. 22. p. 102. d’après Beseke.
Naturf. Ges. v. 5. p. 62. un individu en mue. —
CourLanD sniper. Lath. Syn. supp. v. 2. p. 310. — Dux-
KEL. ERAUNER. WASSERLAÜFER. der einjariger vèq. Meyer,
Tasschend. v. 2. p. 566. — Wixre stRANDLOOPER. Sepp.
Nedert. Vag. v. 2. t. p. 265. un jeune de l'année pre-
nant le plumage d'hiver. — La BARGE AUX PIEDS ROUGES.
Gérard **. Tab. élém. v. 2. p. 236. description très-
exacte.
* Par suite des misérables compilations de Gmelin, nous retrou-
vons cette indication parmi les synonymes du Glareola Senegalen-
sis, qui n’est rien autre que notre Glaréole à collier d'Europe.
** Gérardin cite à cet article le Scopoiazx obscura de Gmel. Sysr. 1.
p- 663. sp. 41. —S. G. Gmel. Reise. . 3. p. 90. tr. 17. sans faire
attention que cet oiseau est un Raële, et des mieux caractérisés.
D'ORNITHOLOGIE. Ga
Les jeunes avant la première mue.
Diffèrent seulement des jeunes et des vieux dans
leur plumage parfait d'hiver, en ce que les parties
supérieures ont une teinte de brun olivâtre; que
les plumes du dos sont bordées latéralement d’un
petit trait blanc; que les couvertures alaires et les
scapulaires portent quelques petites taches blanches
de forme triangulaire sur les bords des barbes, et
que toutes les parties inférieures sont blanchâtres,
variées de nombreux zigzags et de taches peu dis-
tinctes d’un cendré brun; les pieds sont d’un rouge
orange. C’est alors,
ScoLopax roranus *. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 12. —
Laih. {nd. Orn. v. 2. p. 721. sp. 24. une indication
très - exacte. — Toranus MacuLarus. Bechst. Nafurg.
Deut. v. 4. p. 205. — Srortep sxpe. Lath. Syn. v. 5.
P+ 149. 8p. 39. var. ÀA.— Penn. Aret. Zool. v. 2. p. 467.
n°. 374. — DuNKELBRAUNER WASSERLAUFER. der 2Wetjari-
ger vôgel. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 307. —
Naum. Wôg. t. 8. f. 8. figure très-exacte. — Meyer,
Vôg. Deut. Heft. 18.1. 5. fiqure très-exacte.
Plumasge d'été ou des noces.
l'ontes les parties supérieures et la face noirâtres ;
ies plumes du dos, des couvertures et des scapu-
* Mais point le Scopolaz totanus, Linn. Syst, Natur. édit. 12,
qui doit être rapporté à motre espèce décrite sous le nom Totae:
stagnatilis. M. Cuvier a très-exactement indiqué cet article comme
synonyme à son petit Chevalier à pieds verts, qui est notre Stagna-
tile ; la citation de la pl. enl. 876 est également juste : je me suis
trompé dans la première édition,
E4a MANUEL
laires marquees sur les bords des barbes de petites
taches blanches et terminées par un croissant blanc;
les parties inférieures d’un cendré noirätre, sans
taches sur le cou, mais toutes les plumes de la poi-
trine et du ventre terminées par un croissant blanc
très-étroit; abdomen et couvertures caudales rayés
transversalement de cendre noir et de blanc; pennes
de la queue d’un cendré noirâtre, marquées sur le
bord des barbes de petites raies blanches, qui ne se
prolongent point jusqu'aux baguettes; base de la
mandibule inférieure rouge; pieds d’un brun légè-
rement teint de rougeûtre.
Remarque. Aux deux époques périodiques de la mue,
on voit des individus qui portent quelques plumes de ja
livrée d’eté et d’hiver mêlées; dans ce cas , les parties in-
ferteures paraissent tapirées de plumes blanches et d’un
cendré noirâtre ; les parties supérieures le sont de plumes
d’un cendré sans taches mêlées avec celles qui sont noi-
râtres à taches et bordures blanches.
Toraxus ruscus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 212. —
Scoropax Fusca. Gmel. Syst. 1. p. 657. sp. 5. — Lath.
Ind. v. 2. p. 524. sp. 55. — TriNca aTRa. Gmel. Syst. 1.
p. 673. sp. 26. — Lath. Ind. v. 2. p. 758. sp. 43. l’oi-
seau en mue. — TrincA Fusca. Falck. Reis. v. 3. p. 576.
t. 26. en plumage parfait. — Cnevazier Noir *. Cuv.
Règ. anim. v. 1. p. 495. — Barce BRUNE. Bull. Ois. v. 5.
* A l’article cité, M. Cuvier dit que Les pieds sont jaunâtres,
mais il se trompe: sur plus de cinquante individus que j'ai vus et
tués, il ne s’en est point encore présentéun seul à pieds jaunûtres;
ces parties sont d’un brun rougeâtre foncé en été, et du plus
beau rouge vermiilon en hiver: ils sont oranges chez les jeunes
de l’année.
D'ORNITHOLOGIE. 645
p. 508. — Id. pl. ent. 855. en plumage parfait. —
Dusry sxire. Lath. Syn. v. 5. p. 155. — Brack HEADED
sxiPe. Id. Syn. supp. v. 2. p. 515. — DunkEL BRAUNER
WassERLAÜFER. Meyer, V’ôg. Deut. v. 2. Heft. 18. t. 4.
— Frisch. Vüg. t. 256. — Naum. Voôg. Nachtr. t. 35.
f. 7%. figure très-exacte du plumage parfait d'été. —
Panraxa. Stor. degt. uce. v. 5. pl. 460. — ZWwaRTE RUI-
TER. Sepp. Nedert. Vog. v. 3. t. p. 257. plumage par-
fais d'été.
Habite : les bords des fleuves, des lacs et des marais ;
de passage deux fois dans l’année; vit et se propage dans
les régions du cercle arctique. L'espèce est absolument la
même dans l’Amérique septentrionale; les individus en-
voyés du Bengale ne diffèrent aussi en aucune manière.
Nourriture : coquillages fluviatiles ; plus rarement des
insectes et des vers.
Propagation : niche dans le nord. Il ne séjourne pas
long-temps en Hollande.
CHEVALIER GAMBETTE.
TOTANUS CALIDRIS. (BEcusr.)
La moitié des deux mandibules rouge; un rudi-
ment de membrane réunit le doigt intérieur à celui
du milieu ; pennes secondaires des ailes blanches
depuis la moitie de leur longueur.
La tête, le derrière du cou, le haut du dos, les scapu-
laires et les couvertures alaires d’une seule teinte
de brun cendré, seulement varié par un trait plus
foncé le long des baguettes; gorge, côtés de la tête,
devant du cou et poitrine d’un blanc grisâtre, avec
une fine raie brune sur les baguettes; croupion,
ventre çt abdomen d’un blanc pur; pennes de la
64% MANUEL
queue rayées transversalement de blanc et de lar-
ges zigzags noirs; pieds d'un rouge pâle; iris brun ;
moitie du bec rouge, la pointe noire. Longueur, 10
pouces 1 ou 2 lignes; rarement 10 pouces 9 ou 10
lignes. Le male et la femelle en hiver.
Remarque. Dans cet état il revient au mois de mars en
Hollande.
CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES. Gérard. T'ab. élém. v. 2.
p- 205. un individu en mue prenant sa livrée d'hiver.
Les jeunes avant la première mue.
Un trait blanc va de la mandibule supérieure à
l'œil; espace entre l'œil et le bec brun; plumes du
haut de la tête d’un brun finement liséré de jaunä-
tre; nuque cendrée; doset scapulaires bruns, toutes
les plumes bordées latéralement par une bande jau-
nâtre qui forme des taches angulaires sur le bord
des barbes; couvertures des ailes d’un brun noirà-
tre, bordées et terminées de blanc jaunâtre ; gorge
blanchâtre, parsemée de petits points bruns; côtés
du cou et poitrine cendrés avec des raies longitu-
dinales très-étroites, brunes ; ventre, flancs et abdo-
men blancs; sur les flancs, sur l'abdomen et sur les
couvertures de la queue sont des taches brunes;
extrémité des pennes de la queue roussätre; bec
hivide à sa base, brun vers la pointe; pieds d’un
jaune orange.
D'ORNITHOLOGIE. 645
Les jeunes en mue prenant la livrée d'hiver.
TRinça srRIATA. Gmel. Syst. 1. p. 672. sp. 5. — Laih.
Ind. v. 2. p. 755. sp. 24 *. — Toraxus srmaTus. Briss.
Orn. v. 5. p. 196. Sp. 5. t. 18. f.1. Le CnevariEr RAYÉ.
Buff. Oùs. v. 5. p. 516. — Id. pt. ent. 825. un june
en mue d'automne. — Srriaten sanpripir. Lath, Syn.
d. 5. p. 170. — Gawgerta, femina. Stor. degli ucc. v. 5.
pl. 404.
Plumage d’eteé ou des noces.
Un trait blanc va de la mandibule supérieure du
bec à l'œil; tête, nuque, haut du dos, scapulaires
et couvertures d’un brun cendré olivâtre ; sur cha-
que plume est une large raie noire longiiudimale ;
sur celles des scapulaires et des plus grandes cou-
vertures des ailes sont quelques petites raies noires
transversales; croupion blanc ; côtés de la tête, gor-
ge el toutes les autres parties inferieures EE
mais sur le centre de chaque plume est une grande
tache longitudinale d’un brun noirätre; ces taches
deviennent obliques sur l’abdomen et sur les cou-
vertures inférieures de la queue; pennes de la queue
rayées de blanc et de noir, et terminées de blanc
pur; le blanc est cendre sur les quatre pennes du
milieu; moitié du bec et pieds d'un rouge ver mil-
lon très-vif.
Toranus Caridris. Bechst. Nafurg. Deut. v. 4. p. 216.
* Remarquez que sous Tringa striata se trouve aussi confondu
une description assez exacte la Tringa maritima de ce Manuel,
et qu’on ferait mieux de supprimer totalement cette indication
qui est un composé bizarre, fruit d'une misérable compilation.
646 MANUEL
t. 20. — Scoropax CALIDRIS. Gmel. Syst. 1. p. 664. sp. 11.
— Lath. Ind. v. 2. p. 722. sp. 25. — 'TRINGA GAMBETTA.
Gmel. Syst. 1. p. 671. sp. 3. — Toranus nævius. Briss.
Orn. v. 5. p. 200. n°. 6. t. 18. f. 2. — Lath. Ind. v. 2.
p. 728. Sp. 9. — CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES, OU LA GAM-
Berre. Buff. Oùs. v. 7. p. 515. t. 28. mais surtout sa pl.
ent. 845. individu en plumage parfait d'été. — Perir
CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES, OU GAMBETTE. Cuv. Règn. anim.
v. 1. p. 494. — REDsCHANK and GaAmBer sanpriper. Latb.
Syn. v. 5. p. 150 et 167. — ROTRFUSSIGER WASSERLAÜFER.
Meyer. T'asschenb. Deut. v. 2. p. 368. — Frisch. Wôg.
t. 240. — Naum. V6q. t. 9. f. 9. un individu en mue
entre Les deux livrées. — De ruriur. Sepp. Nedert. Vog.
vw. 5. p. 260. figure peu exacte. — Gawserra. Stor. degt.
ucc. v. 5. pl. 463.
Remarque. Une seconde espèce, d’un tiers plus forte
que la nôtre, vit dans l’Amérique septentrionale; elle a
presque les mêmes couleurs, mais diffère par le bec et par
les pieds. Ceite espèce nouvelle est indiquée par M. Cu-
vier sous le nom de grand Chevalier à pieds rouges; la
pl. ent. 827 ne doit point être citée dans les synonymes ;
ce n’est non plus le Scolopax catidris de Linnée. Notre
Chevalier gambeite d'Europe semble placé sur la limite
qui sépare les Chevaliers proprement dits des Cheva-
diers semi-palmés par l’existence d’un très-petit ru-
diment qui unit le doigt interne à celui du milieu;
d’autres chevaliers d'Amérique ont la membrane un peu
plus étendue; il en est de ces oiseaux comme des Pics tri-
dactyles et des Martins pécheurs tridactyles, dont on
ne peut constituer des genres, vu l’anomalie qui règne
dans les espèces par l'existence de rudimens peu apparens,
ou de doigts plus ou moins longs. Voyez mes articles des
genres Pieus et Alcyon. — Des individus de la Gam-
bette envoyés du Bengale , servent de preuve que l'espèce
est absolument la même qu’en Europe.
Habite : au printemps les marais et les prairies ; émigre
D'ORNITHOLOGIE. G43
en automne le long des côtes maritimes ; vit assez avant
dans le nord; nulle part aussi abondant qu’en Hollande;
en hiver dans les pays méridionaux.
Nourriture : insectes sans élitres, vermisseaux , et ra-
rement des petits coquillages.
Propagation : niche dans le milieu des prairies; pond
quatre œufs pointus d’un jaune verdâtre, marqué de
taches brunes, qui se réunissent vers le gros bout en une
seule masse.
CHEVALIER STAGNATILE.
TOTANUS STAGNATILIS. (Becusr.)
Bec très-fuible, long et subule; sur les barbes
extérieures des pennes caudales sont deux bandes
en zigzag, disposées longitudinalement ; pieds très-
longs, verdätres.
Sourcils, face, gorge, milieu du dos, devant du
cou et de la poitrine ainsi que toutes les autres par-
es inférieures d’un blanc pur; nuque rayée lon-
gitudinalement de brun et de blanc; haut de la
tête, haut du dos, scapulaires et grandes couver-
tures des ailes d’un cendré clair borde de blan-
chätre; petites couvertures et poignet de l'aile d'un
cendré noirâtre; côtés du cou et de la poitrime
blanchätres avec de petites taches brunes ; queue
blanche rayée diagonalement de bandes brunes ,
excepié sur les deux pennes extérieures, qui por-
tent une bande longitudinale en zigzag; bec d’un
noir cendré; pieds d’un vert olivätre; 1ris brun.
Longueur, à peu près Q pouces. Le male et la fe-
melle en plumage parfait d'hiver.
648 MANUEL
Remarque. Dans cet état, l'espèce du Chevalier stag-
natile n’a point été décrite.
Les Jeunes avant la première mue,
Diffèrent des adultes et des jeunes en hiver, er
ce que les plumes du haut de la tête, celles du haut
du dos, les scapulaires et les couvertures des ailes
sont d’un brun noirâtre, toutes entourées par une
large bordure jaunâtre; les plus grandes plumes
qui s'étendent sur les rémiges ont de petites raies
diagonales d’un brun très-foncé; sur la face et sur
les côtes de la tête de très-petits points bruns; ex-
trémité des rémiges blanchätre; pieds d’un cendré
verdâtre.
Toraxus sraenaTilis. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 261.
— Scozopax roranus. Linn. Syst. nat. édit. èn-12. p. 245.
sp. 12. Mais point le #. totanus de Gmel., et surtout celui
de Laih, qui sont les jeunes de mon Chevalier arlequin.
— Le perir CREVALIER AUX P1EDS VERTS *. Cuv. Règ. anim.
0. 1. p. 495. — La Barce crise. Buff. Oùs. seulemént sa
pl. ent. 876.— Tricn wassercaürer. Meyer, Tasschenb.
v. 2. p. 576. — Bechst. Tasschenb. v. 2. p.592. t.
n. 11. — Naum. Vôg. t. 18: f. 55. représentation très-
exacte.
* M. Cuvier a très-exactement observé que la pl. erl. 876 a été
mal à propos citée dans la synonymie de la Sarge aboyeuse (Fota-
nus glottis), J'avais commis cette erreur dans la première édition:
en la réparant ici, je cite encore, à l'exemple de M. Cuvier, le Scof.
Totanus, Linn. 12e. édit., comme synonyme avec mon Chevalier
staznatile. Sous Scopolax glottis on a confondu l'oiseau de cet ar-
ticle et le Totanus glottis de ce Manuel.
D'ORNITHOLOGIE. 649
Plumage d’ete ou des noces.
Du blanc depuis le haut du bec à l'œil; gorge,
devant de la poitrine, ventre et abdomen d’un
blanc pur; espace entre l’œil et le bec, tempes,
côtés et devant du cou, flancs, côtés de la poitrine
et couvertures inférieures de la queue également
d'un blanc pur, mais sur chaque plume est une pe-
tite tache longitudinale noire ; sommet de la tête et
nuque rayés longitudinalement de noir sur un fond
d’un blanc cendré; haut du dos, scapulaires et gran-
des couvertures d’un cendré teint de rougeûtre,
varié sur chaque plume par des bandes transver-
sales noires, dont la plus large est vers le bout;les
bandes noires sont diagonales sur les plus longues
plumes des épaules; les deux pennes du milieu de
la queue cendrées, rayées diagonalement; les autres
rayées sur les barbes extérieures en zigzags longi-
tudinaux; pieds verdätres; bec noir.
Toranus sracnamizis. Leisler. Nacftr. zu Bechst. Na-
turg. Deut. Heft. 2. p. 187. — ALBASTRELLA CENERINA.
Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 458. fiqure très-exacte.
Habite : le nord de l’Europe, sur les bords des fleuves ;
émigre le long des provinces orientales de l'Europe, jus-
que vers la Méditerranée ; jamais le long des côtes mari-
times de l'Océan.
Nourriture : insectes et vers.
Propagation : niche dans les régions du cercle are-
tique.
Pare if.
+
t>
650 MANUEL
CHEVALIER A LONGUE QUEUE.
TOTANUS BARTRAMIA. (W1xs.)
Bec court; queue très-longue, dépassant d’un
pouce l'extrémité des ailes , étagée , arrondie.
Sommet de la tête et haut du dos d’un brun noi-
râtre, toutes les plumes lisérées de couleur isabelle;
joues, cou et poitrine de cette couleur, et portant
de fines raies longitudinales noires; flancs rayés
transversalement de zigzags noirs; ventre, cuisses
et abdomen blancs; couvertures du dessous de la
queue d’un blanc roussâtre sans taches ; scapulaires
et couvertures des ailes d’un isabelle roussâtre, qui
prend une teinte brune vers le milieu de toutes les
plumes, et se trouve rayée transversalement de fines
bandes noires; pennes latérales de la queue d’un
isabelle foncé, rayées diagonalement, et à grande
distance, de bandes noires; les quatre pennes du
milieu brunes à raies diagonales, très-rapprochées ;
bec long, 1 pouce 4 lignes, d’un brun jaunätre;
pieds couleurs de chair; iris d’un brun clair. Lon-
gueur, 9 pouces 5 ou 6 ligness. Le male et la
femelle.
Remarque. Ce rare oiseau , dont je n’ai rencontré qu'une
seule fois un individu sur nos côtes, a été tué en automne ;
un autre dans le même état de plumage a été tué dns les
parties orientales de l'Allemagne ; j’en ai vu encore cinq
autres absolument semblables , qui ont fait partie d’un en-
voi d’oiseaux de l'Amérique septentrionale. Les diiferens
états de mue du plumage me sont inconnus; les individus
d'Europe et ceux d’Amérique ne différent point.
D'ORNITHOLOGIE. . 65:
Les jeunes ont les parties supérieures, hors le
dos, marquées de grandes taches brunes; sur le de-
vant du cou, sur la poitrine et sur les flancs, des
taches longitudinales qui se présentent dans la
forme de fers de lance; les bandes en zigzag de
la queue moins distinctes que dans les vieux.
Trixca LonGicaupa. Bechst,. Wôg. Nachtr. ubers. von
Lath. Ind. Orn. p. 455. n°. 46. — Der Lraxccrscu-
WAN2TE SrRANDLAÜFER. Naum. Wôg. Nachtr. t. 58. f. 55.
figure très-exacte. — Trinca Barrramra. Wils. {meric.
Ornit. v. 5. p. 63. pl. 59. f. 2. fiqure très exacte.
De passage, très-accidentellement en Allemagne et en
Hollande.
Habite : l'Amérique septentrionale,
Nourriture et Propagation : inconnues.
CHEVALIER CUL-BLANC.
TOTANUS OCHROPUS. (Mrui.)
Base de toutes les pennes caudales blanches
jusqu'au tiers de leur longueur; les trois ou les
deux pennes extérieures toutes blanches , ou por-
tant une tache vers le bout.
Toutes les parties supérieures d’un brun légère-
ment nuance d'olivâtre et à reflets verdätres; les
plumes du dos, les scapulaires et les couvertures
alaires ont de très-petits points blanchätres qui
occupent les bords des barbes; entre le bec et
l'œil une bande blanche et une bande brune ; cou-
vertures du dessus de la queue et toutes les parties
inférieures d’un blanc pur, excepté sur le devant
092 MANUEL
du cou et sur la poitrine où ce blanc est varié par
un grand nombre de fines raies brunes longitudi-
nales et très-rapprochées; queue d’un blanc pur;
sur les deux pennes du milieu sont trois ou quatre
larges bandes noires, qui vont en diminuant en
nombre sur les pennes latérales ; base du bec d’un
noir verdätre; iris d'un brun foncé; pieds d’un cen-
dré verdätre. Longueur, 8 pouces 6 lignes. Les
vieux en plumage d'hiver.
Remarque. La livrée d’été diffère de celle d’hiver par
les nuances des parties supérieures, qui sont plus foncées et
ont plus de reflets verdâtres, parun plus grand nombre de
petits points sur ces parties, et par les taches sur le devant
du cou, qui sont plus distinctement marquées, et qui res-
semblent alors à des gouttes , dont chaque plume est mar-
quée le long des baguettes.
Les jeunes de l’année diffèrent en ce qu'ils ont
ioutes les parties supérieures d’une teinte plus
claire; ils ont moins de petits points et ceux-ci ont
une couleur jaunätre; la nuque est nuancée-de
cendré; les côtés de la poitrine sont colorés comme
les plumes du dos, et marqués de taches blanches ;
iout le devant du cou et le milieu de la poitrine
portent des taches brunes en forme de fer de lance;
l'espace blanc du haut de la queue est moins grand,
et les bandes noires des pennes intermédiaires sont
plus larges.
Varie trrégulierement d’individu à individu ; les
uns ont le brun verdätre plus clair, d’autres l'ont
d’un brun noirâtre. C’est dans l’une ou l’autre
livrée,
D'ORNITHOLOGIE. 633
Truc ocaropus. Ginel. Syst. 1. p. 676. sp. 13. —
Lath. Ind. v.2.p. 729. Sp. 12. — Briss. Orn. v. 5. p. 175.
t.16. f. 1. — Le Bécasseau ou cur-BLanc. Buff. Oùs. v. 5.
p. 554. — Id. pl. ent. 845. un jeune de Fannée. —
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 199. — GREEN SANDPiPER.
Lath. Syn. v. 5. p. 190. — Id. supp. v. 2 p. 311 *. —
Penn. Brit. Zoot. p. 125. t. F. 2 f. — PuxkrierTE
STRANDLAÜFER. Bechst. Naturg. deut. v. 4. p. 283. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 586. — Frisch. €. 257. un
jeune. — Naum. Vôg. t. 19. f. 24. un jeune de l’année.
— Cursraxco. Stor. degli ucc. v. 5. pl. 455.
v
9
Habite : les bords des eaux douces, plus habituelle-
ment les ruisseaux limpides, très -accidentellement les
côtes maritimes, assez souvent dans les marais; répandu
à son double passage dans presque toutes les parties de l'Eu-
rope.
Nourriture : petits vers, mouches et autres petits in-
sectes sans élitres.
Propagation : niche jusque dans les provinces du
centre de l’Europe ; fait un nid dans le sable ou dans les
herbes aux bords des eaux; pond de trois jusqu’à cinq
œufs d’un vert blanchâtre marqué de taches brunes.
* M. Latham réunit dans le suplément cité le Tringa ochropus et
glareola ; cet auteur, qui a reproduit dans son Zndex ornithologicus,
toutes les nombreuses erreurs, fruit de la misérable compilation
de Gmelin, édit. 13e. de Linnée, tombe ici dans une méprise
opposée par la réunion de deux espèces distinctes; les Transac-
tions Linnéennes reproduisent la même faute.
654 MANUEL
CHEVALIER SYLVAIN.
TOTANUS GLAREOLA. (Mrui.)
Toutes les pennes de la queue rayées transwer-
salement de bandes brunes et blanches.
Une étroite bande entre le bec et l’œil; sommet
de la tête, dos et ailes d’un brun foncé; sur les
bords des barbes des plumes dorsales et des scapu-
lares sont trois petites taches d’un blanc roussätre,
et sur celles des ailes un plus grand nombre de
petites taches blanches ; nuque, joues, devant du
cou, poitrine et flancs d’un blanc sale varié irreégu-
lièrement de brun disposé par ondes et par raies;
sourcils, gorge, milieu du ventre, couvertures su-
périeures et inférieures de la queue d’un blanc pur;
sur les couvertures caudales sont de fines raies bru-
nes disposées sur les baguettes ; pennes de la queue
rayées alternativement de bandes brunes et blan-
ches; les deux ou les trois pennes latérales ont les
barbes intérieures d’un blane pur; bec noir, mais
verdâtre à la base; pieds verdâtres; cercle qui en-
toure l'œil, blanc. Longueur, 7 pouces 6 lignes.
Le mâle et la femelle en plumage d'hiver.
Les jeunes de l'année, ont le brun foncé du plu-
mage tout couvert de petites taches rousses très-
rapprochées; toute la poitrine ondée de cendre,
avec des taches irrégulières , brunes ; base du bec et
pieds d’un vert jaunâtre sale; les pennes de la
queue irrégulièrement rayées.
D'ORNITHOLOGIE. 655
Plumage d'été ou des noces.
Sommet de la tête et la nuque rayés longitudi-
nalement de brun et de blanchâtre ; joues, devant
du cou, poitrine et flancs d'un blanc à peu près
pur, raye longitudinalement de brun foncé; toutes
les plumes du dos ont alors une très-grande tache
noire à leur centre, et de châque coté des barbes
deux taches blanchâtres; en relevant les scapulaires,
elles paroissent rayées de larges bandes noirâtres; le
reste comme en hiver. C’est dans l’une ou l’autre
hvree,
TRiNGA CLAREOLA. Gmel. Sysé. 1. p. 677. sp. 21. —
Lath. Ind. v. 2. p. 550. sp. 13. — Retz. Faun. Suec.
p- 186. n°. 159. — Woon sanpriPer. Lath. Syn. v. 5.
p. 172. — Penn. drct. Zool. v. 2. p. 422. q. — Wario
STRANDLAUFER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. agr. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 587. — Naum. V6gq. t. 19.
f. 25. un jeune de l'année.
Habite : quelques provinces d’Allémagne; assez com-
mun dans les parties orientales et au midi, aussi dans le
nord ; peu répandu en France et en Hollande ; se trouve
seulement dans les marais boisés. Vit aussi au Bengale.
Trixça sozrrama de Wilson. v. 7. pl. 58. f. 5. qui vit dans
les Etats-Unis diffère de notre 7 ’nga glareota, seule-
ment par les deux peunes du milieu de la queue , qui dans
Solitaria ont la couleur brune du dos, et sont rayées
par bandes alternes brunes et blanches dans G{areola.
Nourriture : insectes et vers.
Propagation : niche dans les régions du cercle arctique ;
construit son nid dans les marais : on dit que la ponte est
de quatre œufs, d’un jaune verdâtre taché de brun.
656 MANUEL
CHEVALIER PERLÉ.
TOTANUS MACULARIA. (Mrur.)
Parties inférieures marquées de grandes taches
arrondies.
Parties supérieures d’un brun cendré, légèrement
nuancé d'oliväire; sur les plumes de la têteet du
cou est une raie longitudinale noirâtre; sur celles
du dos, des scapulaires et des couvertures alaires
sont encore des bandes noires transversales, dispo-
sées en zigzags; une bande blanche va du bec au-
dessus de l'œil; un trait brun entre le bec et l’œil;
toutes les parties inférieures d’un blanc pur, mais
vers le bout de chaque plume se dessiné une grande
tache noire, plus ou moins ronde; ces taches sont
longitudinales sur l’abdomen ; les quatre pennes du
milieu de la queue sont de la couleur du dos et
terminées de noir, les autres blanches et brunes et
terminées de noir ;bec couleur de chair sur les trois
quarts de sa longueur, brun à la pointe; pieds cou-
ieur de chair claire ; iris brun. Longueur, 8 pouces.
Remarque. N'ayant pu examiner, outre lindividu de
mon cabinet, que deux autres absolument semblables, tuës
au printemps, je ne puis rien dire du changement que le
plumage éprouve par l’âge ou dans la mue; l’espèce.étant
beaucoup plus commune en Amérique qu’en Europe.
TRixca MacuLaria. Gmel. Syst. 1. p. Gy2. sp. 7. —
Lath. Ind. v. 2. p. 754. sp. 29. — Wilson. Americ. Or-
nait. V. 7. p- Go. pl. 59. f, 1. — Turpus AqQuATICUS. Briss.
Orn. v. 5. p. 255. sp. 20, — La Grive D'Eav. Buff, Oùs.
V: 8, p. 140, — SPOTTED TRINGA. Edw. Oùs. £. 277, f. 2.—
D’ORNITHOLOGIE. 657
Lath. Syn. v. 5. p. 179. GEFLECKTE sTRANDLAÜFER. Bechst,
Naturg.Deut. v. 4. p. 542. — Meyer, Tassehenb. Deut.
v. 2. p. 585. — Naum. Vôg. Nachtr. 1. 58. f: 76. figure
très-exacte. |
De passage accidentel, sur les côtes de la Baltique et
dans quelques provinces de l’Allemagne; très-accidentelle-
ment en Angleterre, et jamais en Hollande.
Hatite : l'Amérique septentrionale , ainsi que très-
avant dans les régions boréales.
Nourriture et Propagation : inconnues.
CHEVALIER GUIGNETTE.
TOTANUS HFPOLEUCOS. (Mruir.)
Parties inferieures blanches ; sans taches.
Toutes les parties supérieures d’un brun olivätre
à reflets; une raie noirâtre le long des baguettes ;
toutes Les plumes des ailes et du dos rayées trans-
versalement de fines bandes en zigzags et d’un brun
noirâtre; une petite raie blanche au-dessus. des
yeux ; gorge, ventre et les autres parties inférieures
d’un blanc pur; côtés du cou et poitrine rayés lon-
situdinalement de brun sur un fond blanc; queue
très-étagée ; les deux pennes du milieu de la cou-
leur du dos, rayées diagonalement de noir, les au-
tres blanches et brunes et terminées de blanc; bec
cendré ; iris brun; pieds d’un cendré verdätre. Lon-
gueur, 7 pouces 2 ou 3 lignes. Le mâle et lu fe-
melle , en hiver et en été.
Les jeunes de l’année, ont la gorge et le devani
du cou d’un blanc pur, parsemé de taches seule-
658 MANUEL
ment sur les côtés; la bande blanche au-dessus des
yeux plus large et plus distincte; les couvertures
des ailes plus foncées; les plumes du dos bordées
de roux et de noirâtre, et celles des couvertures
terminees de bandes rousses et noires.
Trixca ByroLrucos. Gmel. Syst. 1. p. 678. sp. 14. —
Lath. Ind. v. 2. p. 554. sp. 28. — La Guicnerre. Buff. Ois.
V. 7. p. 540. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 201. — La
PETITE ALOUEITE DE MER. BuË. pl. enlum. S50. en habit
parfait d'été. — Common sanpripen. Lath. Syn. v. 5.
P. 178. — TRisLenpEr srrañpLaürer. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 295. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 589.
— Naum. Wôg. t. 20. f. 26. un jeune. — PiovaneLLo.
Stor. degli ucc. v. 4. pl. 455. —— Bonre zanvcooper. Sepp.
Nedert. V'og. v. 3.1. p. 291. jeune de l’année.
Habite : les bords des eaux douces, très-rarement les
côtes maritimes; assez répandu en Europe à son double
passage.
Nourriture : petits vers et petits insectes sans élitres.
Propagation : niche jusque dans les provinces du cen-
tre de l’Europe; construit son nid dans les herbes, aux
bords des eaux; pond quatre ou cinq œufs, d’un jaune
blanchôtre parsemé de taches brunes et cendrées, qui sont
plus nombreuses vers le gros bout.
II. SECTION. —CHEVALIER À BEC RETROUSSÉ.
Mandibules un peu recourbées en haut, droites
et presque égales à la pointe ; bec gros et fort; doigt
du milieu et l'extérieur unis. |
La nourriture de ces chevaliers se compose prin-
cipalement de poissons et de petits coquillages bi-
D'ORNITHOLOGIE. 659
valves; ils vivent le long des fleuves et des lacs
d'eaux douces.
Remarque. Ces oiseaux ne diffèrent pas assez des espèces
de la 1". section, soit par les formes ou par les mœurs ,
pour en faire un genre distinct ; une espèce exotique forme
le passage des uns aux autres. Quelques nouvelles espèces
propres aux climats de l’Amérique septentrionale, doivent
également être rangées dans cette section ; ils forment les
nuances presque sans intervalle assignable des vrais cheva-
liers aux chevaliers à bec retroussé. M. Leisler a le pre-
mier essayé de les séparer des autres chevaliers ; il y a joint
le Totanus stagnatilis qui est de la 1". section. En der-
nier lieu M. Nilsson en a formé le genre Gtottis, où il
comprend le Scolopaæ semi-palmata de Latham. Ce
genre n’a rien qui le caractérise d’une manière distincte et
tranchée; il faudrait , ainsi faisant, former encore deux ou
trois nouveaux genres pour les espèces exotiques qui se
trouvent placées sur les limites, et dans ce cas notre To-
tanus calidris et le Totanus semi-palmata devraient for-
mer aussi deux nouveaux genres. Je le répète et ne saurais
le dire assez, que si on veut suivre la manie du jour, et
continuer à former des genres pour chaque légère dispa-
rité qu’on rencontre chez les oiseaux , douze cents genres
se sufliront point pour les classer.
CHEVALIER ABOYEUR.
TOTANUS GLOTTIS. (Becusrt.)
Bec fort, très-comprimé à sa base, plus haut
que large ; couvertures du dessous des ailes rayees;
pieds verdätres.
Espace de la mandibule supérieure à l'œil, gorge,
milieu de la poitrine , ventre, toutes les autres par-
ties inférieures et le milieu du dos d’un blanc pur;
560 MANUEL
tête, joues, côtés et devant du cou, et côtés de la
poitrine rayés longitudinalement de brun cendré et
de blanc; plumes du haut du dos, des scapulaires
et des couvertures des ailes d’un brun noirûtre,
toutes entourées par une large bordure d’un blanc
jaunâtre; les plus grandes plumes qui s'étendent sur
les rémiges ont de petites raies diagonales d’un brun
foncé ; queue blanche, les pennes du milieu rayées
transversalement de brun; les deux latérales le sont
longitudinalement ; extrémité des rémiges blan-
châtre; couvertures inférieures de l'aile rayées de
brun; bec d’un brun cendré; pieds d’un vert jau-
nâtre. Longueur, 12 pouces 6 lignes”. Male et fe-
melle en hiver.
Les jeunes de l’année, diffèrent très-peu des
vieux après leur première mue; il est même diffi-
cile de les distinguer, si ce n’est par la couleur des
pieds , qui est cendrée chez les jeunes.
Toranus ecornis**. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 249.
* Les couleurs du plumage chez les Jeunes oiseaux de cette es-
pèce sont absolument distribuées de la même manière que sur
les jeunes du Chevalier stagnatile ; maïs les livrées d’été diffèrent
beaucoup, sans parler ici des disparités dans les formes et dans la
longueur totale.
** Mais point le Scolopax glottis, de Gmelin et de Latham,
Ind. v. 2.p. 720. sp. 21. dont la phrase latine n’appartient point à
la présente espèce, tandis que quelques citations et même celle
de la Synopsis de Latham, sont des indications très-exactes de
notre oiseau : dans l’article mentionné se trouvent confondues
deux espèces, notre T. stagnatilis et notre T. glottis. On doit con-
séquemment rayer le Scolopax glottis de Gmelin et de Latham de
Ja liste nominale des ciseaux.
D'ORNITHOLOGIE. 661
n°. 10, — Toranus risTuLaxs. Id. p. 241. n°. 8. — Tora-
nus criseus. Bechst. Naturg. p. 251. n°. 5. — GLorris
cacoropus. Nils. Orn. Suec. v. 2. p. 57. — La BARGE va-
RIÉE el LA BARGE ABOYEUSE. Bull. Ois. v. 5. p. 505 et 505.
— La Barce crise: Briss. Os. v. 5. p. 267. pl. 13. f: 1.
un jeune de l’année. — La Banve asoyeuse. Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 254. — GREEN LEGGED HORSEMAN. Alh.
Birds. v. 2. t. 69. — Gneexsnanx. Penn. Brit. Zool.
pr 1210 €. C. 1. figure exacte. — Lath. Syn. v. 5.
D. 147. — Id. supp. v. 1. p. 245. — GRUNFUSSIGER WAS-
seRLAÜFER. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 551. —
Naum. Vôg. t. 7. f. 7. figure très-exacte. — Paxraxa
VERDERELLO. \$£or. deg. uce. v. 5. pl. 461.— SrranD sNEPr,
GROEN Poor. Sepp. Nederl. Voqg. v. 4. t. p. 519. figure
cæacte.
Plumage d'éte ou des noces.
Sommet de la tête et nuque rayés longitudimale-
ment de noir profond et de blanc; un cerele blanc
autour des yeux; face, gorge, devant du cou, poi-
trine, haut du ventre et flancs d’un blanc parfait,
mais semé de taches ovales qui sont très-nombreuses
au milieu de l'été; le reste des parties inférieures
d'un blanc pur, excepté sur les couvertures infé-
rieures, qui ont du noir le long des baguettes; haut
du dos et scapulaires d’un noir très-profond, bordé
sur les plumes du dos par du blanc et sur les scapu-
laires par trois ou quatre taches d’un blanc rou-
geâtre, qui sont disposées sur les bords des barbes;
poignet de l'aile noir ; les grandes couvertures et
les longues plumes qui s'étendent sur les rémiges,
sont d’un cendré rougeñtre avec du noir le long des
baguettes ; ces longues plumes ont de petits traits
662 MANUEL
noirs interrompus, disposés sur les bords des barbes;
les couvertures sont bordées par une bande blanche,
qui est suivie dans le même sens par une bande
brune ; les deux pennes caudales intermédiaires
sont cendrées avec des raies transversales brunes en
zigzags. C’est alors,
Foraxus czornis. Leisler. Nacht. zu Bechst. Naturg.
Deut. Heft. 2. Arctic. 20. p. 185 et 184.
Habite : les bords graveleux des fleuves, très-rarement
ceux de la mer; peu nombreux et isolé à son double pas-
sage sur les côtes de France et de Hollande ; assez commun
sur les bords des lacs et des terrains inondés de la Nord-
Hollande; rare en hiver en Angleterre; en petit nombre
sur les grandes rivières d'Allemagne et sur les lacs de
la Suisse. Des individus envoyés du Bengale servent à
constater l'identité d’espèce dans des climats très-diffé-
rens.
Nourriture : petits poissons, coquillages et frai.
Propagation : niche dans les régions du cercle arc-
tique.
AE ABB AA LE BL RA/S
GENRE SOIXANTE-SEPTIÈME.
BARGE.—ZLIMOS A. (Briss.)
Bec très-long, plus ou moins recourbé en haut,
mou et flexible dans toute sa longueur, déprimé,
aplati vers la pointe; les deux mandibules sillon-
nées dans toute leur longueur, pointe plate, dilatée,
obtuse. NaARINES latérales, longitudinalement fen-
dues dans le sillon, percées de part en part. PIEDS
D'ORNITHOLOGIE. 663
longs, grêles, un grand espace nu au-dessus du ge-
nou ; trois doigts devant et un derrière ; le doigt du
milleu réuni à l'extérieur par une membrane qui
s'étend jusqu’à la première articulation; le posté-
rieur articulé sur le tarse. AiLrs médiocres; la
ire, rémige la plus longue.
Les Barges sont de grands oiseaux, très-haut montés
el à bec trés-long ; ils sont destinés à vivre dans les marais
et sur les bords fangeux des fleuves ; leur bec très-
tendre et très-flexible ne peut servir ni à ramasser la
nourrilure sur la surface d’un terrain dur et graveleux, ni
à l’enfoncer dans la terre compacte de prairies; seule
ment propre à fouiller dans les boues, dans les limons, ou
dans le sable mouvant baigné par les vagues de la mer ; il
est muni : cette lin de muscles, qui lui donnent le sens
du toucher. Ces oiseaux vivent dans les prairies maréca-
geuses; ils se rendent très-rarement sur les bords de la
mer, mais habiuellement à PFembouchure des rivières où
les limons et les boues sont très- profonds ; leur nourri-
ture consiste en vers et en iarves ; leur passage est déter-
miné aux mêmes époques que celui des Bécasseaux et des
Chevaliers. La double mue a lieu chez toutes Les espèces
connues ; elle change presque totalement les couleurs du
plumage ; un fait rewmarquable , c’est que les femelles
muent plus tard que les mâles : lorsque ces derniers ont re-
vêtu le plumage de la saison, on voit encore les femelles
dans la livrée complèie ou en partie de la saison passée ;
celles-ci se distinguent toujours par leur livrée d’été moins
vive et plus bigarrée, et par leurs dimensions toujours plus
fortes que celles des mâles ; les jeunes, tres-faciles à distin-
guer, diffèrent peu par le plumage des vieux en hiver.
Remarque. La classification de ces oiseaux est aussi
confuse que celle des Bécasseaux et des Chevaliers; les
espèces étrangères sout déterminées avec plus de préci-
664 MANUEL
sion. Dans la-première édition de ce Manuel, j'ai indiqué,
d’après les données de feu le D'. Leisler, une espèce qu'il
désigne sous le nom de Limosa Meyeri , mais elle n’existe
point comme telle ; les prétendues Limosa Meyeri, soit en
plumage d'hiver ou en livrée parfaite d'été (état dans
lequel mon ami Leisler n’en vit jamais), ne sont que des
individus plus grands et à dimensions du bec et des pieds
plus longues que le Limosa rufa de Brisson, tel qu’on le
voit ordinairement ; ce qui dépend uniquement de la loca-
lité et du sexe, ainsi que je le fais remarquer à Particle
Limosa rufa. Il en est de cet oiseau comme des individus
très-grands à bec et pieds plus longs qu’à l'ordinaire qu’on
remarque parmi ceux des espèces de Limosa melanura.
de Tringa subarquata, variabilis maritima et mi-
nuta. J'ai vérifié ceci sur une multitude d’individus tués
dans les différentes parties de l'Europe; les individus des
espèces étrangères varient de la même manière.
BARGE À QUEUE NOIRE *.
LIMOSA MELANURA. (LetsLer.)
Bec droit; queue d’un noir uniforme, a base
d’un blanc pur; ongle du doigt du milieu long et
dentele ; sur les rémiges un miroir blanc.
Toutes les parties supérieures d’un brun cendré
uniforme, seulement varié par le brun plus foncé
des baguettes ; gorge, devant du cou, poitrine et
flancs d’un gris clair; croupion noirâtre; ventre,
* Cette dénomination spécifique est préférable à celle de Grande
Barge rousse, puisque nous connaissons en Amérique une espèce
distincte de la barge qui a des dimensions beaucoup plus fortes
que celle-ci, et dont le plumage est roux; mais notre oiseau de
cet article se distingue de tous ses congénères, par le noir uni-
forme du bout de sa queue.
D'ORNITHOLOGIE. 605
abdomen, partie supérieure des rémiges et base des
pennes caudales d'un blanc pur; sur toutes les
pennes caudales un grand espace d’un noir profond ;
celles du milieu terminées de blanc ; bec orange à
sa base, et la pointe noire; pieds d’un brun noirâtre,
Longueur, 15 pouces 2, 4 ou 6 lignes et davan-
tage. Les vieux, miles et femelles, en plumage
d'hiver.
Limosa mevanura. Leisl. Nacht. zu Bechst. Naturg.
Deut. Heft. 2. p. 150 et p. 157. n°. 21.
mosa. Linn. Syst. Nat. édit. 12. p. 244. n°. 15. — Id.
Gmel. p. 666. sp. 15 *.— Toranus Limosa. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 241. La Barce ou Barce couuuxne. Buff.
Ois.. v. 7. p. 500. t. 27. — Id. pi. en! 851. figure très:
2
f
n°
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. p. 202. — Janrera
sxipE. Lath. Syn. v. 5. p. 140. — Scnawazscawan/ice
suMPFLAUFLR. Leisler. Nacht. — Panrana Prrrr:a. Sfor.
deg. ucc. pl. 462. un vieux, conservant quelques plumes
de sa tivrée d'été.
Les jeunes avant leur première mue.
Bande de la mandibule supérieure à l'œil, gorge
base des pennes caudales, haut des rémiges, ventre
et abdomen d’un blanc pur; plumes du haut de la
tête brunes, bordées de roux clair; cou et poitrine
d'un roux cendré clair; plumes du dos et scapu-
laires noirâtres , entourées par une bande rousse;
PR he En nes SU 7 at
* Pour bien faire, il ne faudrait citer ici comme synonymes, ni
Gmelin ni Latham, puisque ces méthodistes confondent dans
leurs espèces nominales du Scopolax limosa, ægocephala et lapo-
nica, non-seulement les différentes livrées, mais aussi les deux
espèces distinctes de Barges d'Europe.
Paruie Il°. 4a
560 MANUEL
couvertures des ailes cendrées, bordées et termi-
nées par un grand espace d’un blanc roussâtre;
extrémité des pennes de la queue bordees de blanc ;
pointe du bec brune.
Toranus rurus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 255.
n°. 11. — Nauman. Vôg. Deut. t. 11. f. 13. gravure très-
exacie du jeune de l’année.
Plumage d’éte ou des noces.
Bande de la mandibule supérieure à l’œil d’un
roux blanchâtre; espace entre l'œil et le bec brun;
plumes du sommet de la tête noires, bordées de roux
vif; gorge et cou d’un roux vif parsemé de très-pe-
üts points bruns; poitrine et flancs d’un roux vif
raye transversalement de fines bandes noires en z1ig-
zags; haut du dos et scapulaires d’un noir profond,
toutes ces plumes terminées par une bande d’un
roux vif et bordées par Ge petites taches de cette
couleur, couvertures des ailes cendrées; partie in-
férieure du dos et queue d’un noir profond; milieu
du ventre, abdomen, base des pennes caudales et le
haut des rémiges d'un blanc pur; base du bec d’un
orange vif; pieds noirs.
Seoropax BELGICA. Gmel. Syst. 1. p. 663. sp. 59. —
Lath. Ind. v. 2. p. 516. sp. 9. — ScoLopax ÆGOCEPHALA.
Gmel. Syst. 1. p. 667. sp. 16. — Lath. Ind. v. 2. p. 719.
sp. 16. — Toraxus æcocermaLus Bechst. Naturg. Deut.
0. 4. p. 234. — La GRANDE BARGE ROUSSE, Buff. Oùs. v. 7.
p. 505.— Id. pl. ent. 016. individu prenant sa livrée
d'été. — Gérard, Tab. élém., v. 2. p. 235. — Ren-eon-
wir. Latb. Syn. v. 5. p.-142. — Penn. Brit. Zool. T.
D'ORNITHOLOGIE. 657
une figure très-exacte : mais point Îa description. ue
DonkEL-FUSSIGER WASSERLAUFER. Meyer. T'asschenb. Deut.
v. 2. p. 369. un individu en mue prenant sa livrée.
— Naum. Vôg. Nachtr. t. 59. f: 95. un individu en
plumage complet d'été. — De Grürro. Sepp. Nedert.
Vog. 1. t. p. 55. prenant sa livrée d'été. — De Mare.
Id. #. 4. €. p. 521. un individu au commencement de
la mue du printemps.
Remarque. La plupart des individus qu’on tue au prin-
temps sont en pleine mue : ils portent encore , parmi les
plumes de la livrée des noces, un plus ou moins graad nom-
bre de celles qui ont formé la livrée d'hiver, ce qui est
gause que le roux yif du cou est souvent varié de plumes
cendrées, et que sur le dos le noir taché de roux l’est égale-
ment par des plumes d’un brun cendré ; ilen est de même
sur la poitrine et sur les flanes ; leur taille et les proportions
du bec varient extraordinairement : ces différences dépen-
dent principalement de causes locales et du genre de nour-
riture ; elles sont aussi propres aux sexes.
Habite : les marais, les prairies, les bords bourbeux
des fossés et des mares d’eau ; trés-accidentellement sur
les bords de la mer; de double passage dans les pays ma-
récageux de l’Europe ; uuile part aussi abondant qu’en Hol-
lande : les jeunes sont de passage en Allemagne et en
Suisse. Ne niche point aussi avant dans le nord que l’es-
pèce suivante.
Nourriture : larves, insectes, vers et frais de gre-
nouilles.
Propagation : niche daus les prairies, parmiles hautes
herbes , toujours dans le yoisinage des eaux; pond quatre
œufs, d’un olivâtre foncé, marqué de grandes taches d’un
brun pâle.
668 MANUEL
at BARGE ROUSSE.
LIMOSA RUFA. (Beriss.)
Bec recourbe en haut ; toutes les pennes. de la
queue rayées sur les deux barbes de 8 ou de e)
bandes notratres ; ongles du doist du milieu court,
sans dentelures.
Sommet de la tête, espace entre l’œil'et le bec,
joues et toutes les parties du cou d’un cendré clair,
marquées de nombreuses stries longitudinales d’un
brun foncé ; les larges sourcils , la gorge, la poitrine
et toutes les parties inférieures du blanc le plus pur;
partie supérieure du dos, scapulaires et les pennes
les plus proches du corps d’un gris cendré ; toutes
les baguettes noires sont encore bordées de brun
noirâtre , Ce qui produit une raie longitudinale sur
chaque plume; le reste du dos, le croupion et les
couvertures inférieures de la queue blanches, mais
variées de quelques taches noirâtres; ailes d’un brun
cendré ; toutes les couvertures sont noires le long
de la baguette et liserées de blanc pur; les. pennes
de la queue rayées sur les barbes intérieures: de
bandes noirâtres et blanches, sont presque entière-
ment unicolores sur les barbes extérieurés; toutes
ces pennes sont liserées et terminées de blanc pur;
base du bec d’un pourpré livide , pointe noire; iris
brun; pieds noirs. Longueur totale, 13 pouces 3
ou 4 lignes pour les mâles; les femelles mesurent
D'GRNITHOLOGIE. 669
jusqu’à 15 pouces. Le male et la femelle en sg
mage d'hiver *.
_ Remarque. En cet état, l'espèce n’a jamais été exacle-
ment indiquée. Les vieux mâles que j’aitués au commence-
ment de l’hiver diffèrent en ce que toutes les parties supé-
rieures et la poitrine ont des nuances plus cendrées et plus
brunes, que les flancs ont des ondes cendrées, et que les
taches aux couvertures de la queue sont en plus grand nom-
bre. Au milieu de l’hiver toutes ces parties sont plus blan-
ches, parce que les bords bruns et cendrés des barbes ont
été usés; les femelles conservant plus long-temps leur
plumage hivernal , elles sont toujours plus blanches sur les
parties inférieures, et les parties supérieures sont plus
claires. On connaît alors,
LimMosA GRISEA MAsOR. Briss. Orn. v. 5. p. 272. t. 24.
f. 2. — Comuox conwir. Penn. Brit. Zoo. folio. p. 12
t. B. — BanGE ABOYEUSE Ou À QUEUE RAYÉE. Cuv. R?g.
anim. v. 1. p. 488. — La description de la livrée d'hiver
des Limosa Meyeri dans Leisler, n’est point exacte.
Les jeunes de l'année.
Tête, nuque, dos, scapulaires et les plumes des
ailes qui touchent le corps d'un brun foncé, borde
par une bande irrégulière et comme découpée de
couleur isabelle ; couvertures alaires entourées par
une large bande blanche; cou, poitrine et flancs
d’un cendré roussätre, marqué de petits traits bruns
longitudinaux ; les larges sourcils, la gorge et le
* Les femelles portent encore ce plumage, quelquefois bigarré
de plumes roussâtres, lorsque les mâles sont déjà revétus de leur
lumage complet d'été.
5 E
6-0 MANUEL
ventre d’un blané pur; croupion ét chtiverturés in-
férieures de la queue également blanches, mais
marqués de grandes taches lancéolées noirâtres;
queue rayée de larges zigzags bruns sur ün fond
d'un blanc roussâtre, et terminée de blanc; pieds
d’uh cendré noirâtre; base du béc d’ün cendré li-
vide. |
Scorobax LEuCOPH#A, Lath. nd. p. 510. 8p. 19. = To-
fANus LEtcoPHæus. Bechst. Tasschent. Deut. v. %. p. 580.
sp. 8. — Id. Naiurg. Deut. v. 4. p. 235. = Toranés
évotris. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 392. = Cox-
MON GODWIT. Lath. Syn. v. 5. p. 144. — Id. Supp. v. 1.
p. 245. — DirsussiGer wWasserLAuUFER. Meyer. Wôg. Deut.
folio. Heft. 8. figure assez eæacte. — Naum. F'6g. Heft. 6.
f. 6:
Plumage d’ete ou des noces des müles.
Sommet de la tête et nuque d’un roux clair, rayé
longiindimalement de brun; sourcils, gorge, côtés
du cou et sans exception toutes les parties inférieu-
res d’un roux rougeâtré très-vif et foncé , variés
suf les côtes de la poitrine et sur les couvertures
inferieures de la queue par des traits loñgitudinaux
noirs; dos, scapulaires et les longues plumes qui
s'étendent sur les rémiges d'un noir profond, toutes
marquées sur les bords des barbes par des taches
ovales d’un roux vif; couverturés dés ailes cen-
drées et bordées de blanc pur : sur le blanc du crou-
pion se trouvent quelques grandes taches brunes;
rémiges noires, marbrées intérieurement de blanc;
toutes les pennes de la queue rayées alternative-
D'ORNITHOLOGIE. Osa ,
mént de bandes brunes et blanches, Les vieux
méles. C’est alors,
Liuosa Rura. Briss. Orn. v.5. p. 281. n°.5.1. 25. f. 1.
— Leisler. Nacht. zu Bechst. Heft. 2. p. 162. — Sco-
LOPAX LAPPONICA. Linn. Syst. natur. édit. 12. p. 246. sp.
15. — La Barce rocsse. Bu. Oùs. v. 5. p. 504. Mais sur-
tout sa pl. ent. 900. une fiqure très-eæacte. — Rosr-
BRAUNER WAssEnLaUrER. Meyer. Tasschénb. Dout. %. 2.
p. 574. description exacte.
Les femelles, ne sont jamais d’un roux aussi vif
que les males, elles ont en été le sommet de Îa
tête, la nuque, le dos et les seapulaires d'un brun
-foncé, ondé de cendré et marque sur le bord des
plumes de taches jaunâtres; les parties imférieures
(à l'exception du milieu du ventre qui est d'un
blanc pur), sont toutes d’un jaune roussâire clair,
ét cette couleur variée sur les côtés de la poitrine,
sur les flancs et sur les couvertures inferieures’ de
la queue par des traits noirs; dimensions plus fortes
que celles des mâles.
Remarque. Dans cette, dernière livrée, prepre aux fe-
melles en plumage d’été, on reconnaît Livosa Meyer; Leis-
ler, Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deut. Heft. 2. p. 1792,
dont M. Leisler a formé sa nouvelle esoèce de Barge-
Meyer, indiquée dans le Manuel, 1°. édition, p 454,
d’après cet auteur, mais que j'ai trouvée depuis identique
avec la Barge rousse, ou la femelle de cet oiseau. Je pos-
sède l’un des individus qui ont servi de type à mon ami Leis-
ler; c’est une femelle prenant sa livrée d'été, qui ne diffère
en rien des autres femelles de cet oiseau, tuées sur nos cô-
tes : les dimensions totales sont toujours plus fortes que
dans le mâle ; ou la Barge-rousse de ce naturaliste.
67a MANUEL
Habite : en grand nombre sur les bords de la Baltique ,
dans toute Angleterre, et dans plusieurs pays marécageux
d'Allemagne; de double passage le long des côtes de Hol-
lande et de France, et dans quelques marais de ce pays;
très-rare dans les contrées méridionales.
Nourriture: vers, larves, insectes , frais, et beaucoup de
petits coqu'llages bivalves.
Propagaticn : paraît nicher dans les régions du cercle
arctique ; ponte inconnue.
L:51:%12055:52%0R527, 2%)
GENRE SOIXANTE-HUITIÈME.
BÉCASSE.— SCOLOPAX. (Irrc.)
Bec long, droit, comprimé, grêle, mou, pointe
renflée ; les deux mandibules sillonées jusqu’à la
moitié de leur longueur; pointe de la mandibule
supérieure plus longue que l’inférieure, la partie
renflée formant un crochet ; arête élevée à sa base,
saillante. Narines latérales, basales ,; longitudi-
nalement fendues près des bords de la mandibule,
couvertes par une membrane. Preps médiocres,
grêles, espace nu au-dessus du genou très-petit;
trois doigts devant entièrement divisés, rarement
l'extérieur et celui du milieu réunis; un doigt der-
rière. AILES médiocres, la 1re. rémige un peu plus
courte ou de la longueur de la 2e., qui est la plus
5
lon Que.
Quelques espèces qui composent ce genre vivent dans
les bois , d’autres dans les plaines marécageuses; leur nour-
D'ORNITHOLOGIE. 673
riture consiste en petits limacons , en scarabées et en vers;
ils sont sédentaires dans quelques contrées ; dans la plupart
des pays ils sont deux fois de passage, mais plus nombreux
dans le nord que vers le midi ; ils vivent solitaires et isolés;
leur mue a lieu deux fois l’année ; mais les distributions
des taches et les couleurs du plumage ne changent presque
point ; les teintes sont plus brillantes en été * ; les jeunes de
l’année se distinguent à peine des adultes, et les sexes ne
différent point à l’extérieur.
Femarque. M. Cuvier observe qu’un caractère particu-
lier distingue ces oiseaux; c’est d’avoir la tète comprimée,
et de gros yeux placés fort en arrière, ce qui leur donne
un air singulièrement stupide, qu’ils ne démentent point
par les mœurs, Règ. anim. , v. 1, p. 486. Le même au-
teur sépare, à juste titre, les espèces comprises dans le
Scot. capensis, Gmel.; ils doivent former un genre di-
stinct : leur bec est très-différent.
Je. SECTION.—BÉCASSE PROPREMENT DITE.
Le tibia emplume ; usqu'au genou.
Elles habitent les bois en plaines ou en montagnes.
BÉCASSE ORDINAIRE.
SCOLOPAX RUSTICOLA. (Lixs.)
Occiput rayé transversalement : parties inferieu-
æ 2
LA s .
res rayées de Zig2Q9S NT,
Parties supérieures varices de roussätre, de Jau-
* J'ai dit dans la première édition qu: les oiseaux de ce genre
ont une mue simple; mais je me suis trompé, elle est double.
“* Ce dernier caractère ct des dimensions beaucoup moins
fortes, servent de différences essentielles entre la Hécasse commune
d'Europe, et la petite Bécasse d'Amérique, Scolopax minor de
Gmelin et de Latham.
65% MANUEL
nâtre et de cendré, et marquées de grandes taches
noires ; parties inférieures d’un roux jaunâtre avec
des zigzags bruns; rémiges rayées dé roux et de
noir sur leurs barbes extérieures ; pennes de la
queue terminées en dessus de gris, et en dessous de
blanc; bec d'une couleur de chair cendrée; pieds
livides. Longueur, 13 pouces.
La femelle, est un peu plus forte de taille, ses
couleurs sont plus ternes, et les couvertures alaires
ont un grand nombre de taches blanches.
Varie accidentellement : d'un blanc jaunâtre , ou
d’un roux jaunâtre avec les taches du plumage
d'une teinte pâle: souvent le plumage irrégulière-
ment parsemé de taches blanches; quelquefois les
ailes et la queue d’un blanc pur; plus rarement
tout le plumage d’un blanc parfait.
Varie suivant les climats ou leslieux qu’elle habite.
SCOLOPAX RUSTICOLA, parva, est plus petite que les in-
dividus ordinaires; toutes les couleurs du plumage
plus foncées; un plus grand nombre de taches et
de point noirs sur les parties supérieures; les parties
inférieures nuancées de cendré; les pieds d’une
teinte plombée. Sror. degl. ucc. v. 4. pl. 430.
ScoLopax RUSTICOLA. Gmel. Syst. 1. p. 660. sp. 6. —
Lath. Ind. v. 2. p. 715. — La Bécasse. Buff. Os. v. 5.
P. 462. t. 55. — Id. pt. ent. 885. — Gérard. Tab. élém.
V. 2. p.217. — Wooncocx. Lath. Syn. v. 5. p. 129. —
Wazp scanerre. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 158. —
Meyer. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 361. — Beccaccna.
Stor. degt. ucc. v. 4. pl. 44. et les variétés albines. pl.
D'ORNITHOLOGIF. 675
448 et 449. — Hour sxer. Sepp. Nedertl. Voq. v: 3. t.
p. 287: — Vrisch. #. 295 et 225. mâle, et 1. 230. variété
albine. — Naum, Wôg. t. 1. f. 1. mâle.
Habite : les bois, particulièrement ceux dont le terrain
est noir et humide ; de passage dans la plupart des pays dé
PEufope ; irès-abondant vers le nord; un grand nombre
hiche sur les montagnes boisées du centre de l'Europe.
Nourriture : vers, limaçons et petits scarabées.
Propagation : niche à terre, dans un petit creux : pond
trois ou quatre œufs, d’un jaune sale parsemé de petites
taches d’un brun pâle.
11, SECTION. BÉCASSINE.
Partie inférieure du tibia dénué de plumes.
Elles vivent dans lés plaines marécageuses.
GRANDE ou DOUBLE BÉCASSINE.
SCOLOPAX MAJOR. (Linx.)
La queue composée de seize pennes ; baguette de
la première rémige blanchätre.
Le noir du sommet de latête divisé par une bande
d’un blanc jaunâtre ; sourcils de cette couleur; par-
ties supérieures variées de noir et de roux clair;
cette dernière couleur disposée longitudinalement ;
. . ! . L] A
parties inférieures d’un roux blanchäâtre; ventre et
flancs rayés de bandes noires; bec rougeätre, brun
\ mA s 2 ? A
à la pointe; pieds d’un cendre verdâtre. Longueur,
1o pouces 2 ou 3 lignes.
ScoLopax Mason. Gmel. Syst. 1. p. 661. sp. 36. —
Lath. And. v. 2. p. 714. sp. 4. — Gnear sniper. Bath,
Syn. p. 153. n°. 5. — Mrrrecscuntrre. Bechst. Na-
turg. Deut. v. 4. p. 180. — Meyer, T'assehenb. Deut.
676 MANUEL
v. 2. p. 562. — Frisch. Wôg. t. 228. figure exacte. —
Naum. Wôg. t. 2. f. 2. — Beccaciso macciore. Stor. deg.
uce. v. 4. pl. 446. — Porrsner. Sepp, Nedert. Vog.
v. 3. t. p. 247. la première figure, mais point celle du
fond.
Remarque. Un individu que j'ai reçu de l'Amérique
septentrionale ne diffère point de ceux tués en Europe. Le
Scoporax PALUDOS4. Lath. sp. 3. ou la BÉCASSINE DES Sa-
VANES. Buff. p{. en. 895. forme une espèce distincte, bien
caractérisée et facile à reconnaître par sa grande taille et
par les couleurs du plumage. Les synonymes de cette es-
pèce étrangère se trouvent dans la première édition par
méprise, dans la liste des synonymes de celle-ci.
Habite : les vastes marais etles prairies inondées du
Nord; de passage régulier dans quelques pays, dans d’au-
tres de passage accidentel ; peu abondant en Hollande ; ra-
rement en France et dans le midi.
Nourriture : comme la précédente ; aussi beaucoup de
petits coquillages.
Propagation : niche dans les marais, parmi les herbes
et les joncs ; pond trois ou quatre œufs d’un verdâtre rem-
bruni, parsemé de grandes taches d’un brun foncé.
BÉCASSINE ORDINAIRE.
SCOLOPAX GALLIN AGO. (Lin x.)
La queue composée de quatorze pennes ; toutes
les baguettes des rémiges brunes.
Parties supérieures à peu près variées comme
dans l'espèce précédente; cou et poitrine rayées
longitudinalement ; flancs rayés transversalement de
blanc et de noirâtre; milieu du ventre et abdomen
d'un blanc pur, sans aucune tache; base du bec
D'ORNITHOLOGIE. Ga
cendrée, le reste brun; pieds d’un verdätre pâle.
Longueur, 10 pouces.
ScoLOPAx GALLINAGO. Gmel. Syst. 1. p. 662. sp. 7. —
Lath. Ind. v. 2. p. 715. sp. 6. — La Bécassine. Buff.
Oùs. v. 7. p. 483. t. 26. — Id. pl. ent. 883. — Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. 223. — Sxire or site. Lath. Syn.
v. 9. p. 154. — Herenscanerre. Bechst. Naturg. Deut.
®. 4. p. 185. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 363.
— Frisch. V6g. t. 229. — Naum. Vôg. t. 3. f. 5. — Bec-
caciNo REALE. Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 445. — Warer-
sxer. Sepp. Nedert. Vog. t. v. 3. f: 2. p. 235. fiqure
peu exacte, et t. p. 247. La figure 2, ou du fond, assez
exacte.
Remarque. Un individu que j'ai recu de l'Amérique
septentrionale , diffère seulement de ceux tués en Europe,
par les couleurs du plumage, qui sont de quelques nuances
plus claires. Voyez Wilson , Americ. ornit., v. 6, p.18.
pl. 47. fig. 1.
Varie accidentellement : d'un blanc pur, d'un
blanc roussâtre : souvent tapiré de plumes blan-
ches, ou bien quelques parties du plumage blanc;
Frisch. Y6g. £. 230. Seulement la tête grise et les
pieds jaunätres ; c’est alors, SCOLOPAX GALLINARIA.
Gmel. Sysc. 1. p. 662. Sp. 38. — Lath. Zn2d. v. 2.
P: 719. sp. 7.
Remarque. Les couleurs du plumage, après la mue de
printemps, sont toujours plus vives et plus brillantes de
reflets bronzés qu'après la mue d'automne; le plumage est
plus cendré en hiver. |
Habite : les bords des marais et des prairies humides ;
le plus souvent de double passage dans presque tous les
pays de l’Europe.
678 MANUEL
Nourriture : comme les espèces précédentes.
Propagation : niche à terre, dans un petit creux caché
par les herbes ou par les jones ; pond quatre ou cinq œufs
d’un verdâtre très-clair, marqué d’un petit nombre de taches
cendrées et brunes,
BÉCASSINE SOURDE.
SCOLOPAX GALLINULA. (Linn.}
La queue composée de douze pennes; depuis
le front jusqu'à la nuque une large bande longi-
tudinale.
La bande, qui du front se prolonge jusque sur
la nuque, est d’un noir taché de roux; de larges
sourcils jaunâtres suivent la direction de cette
bande; devant du cou d’un cendré blanchâtre mar-
qué longitudinalement d'une couleur plus foncée ;
plumes du dos et des scapulaires noires à reflets
verts et pourprés, toutes marquées d’une bande
roussâtre disposée longitudinalement ; bec bleuâtre
à sa base et noir vers la pointe; pieds d’un ver-
dâtre livide. Longueur, 7 pouces 6 lignes. Les vieux
en éle.
Remarque. Nous ne connaissons point encore la livrée
d’hiver de cetie espèce.
Les jeunes de l'annee, n’ont point de reflets sur
les plumes du dos et des scapulaires, ou bien ces
reflets sont peu éclatans.
Scocopax caLrixuza. Gmel. Syst. 1. p. 662. sp. 8: —
Lath. Ind. v. 2. p. 715."sp. 8. — La pErIre BÉCASSINE
OU SOURDE. Bull. Os. v. 5. p. 490. — Id. pl. ent. 884.
D’ORNITHOLOGIE. 679
figure exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p.226. — Jack
sxire. Lath. Syn. v. 5. p. 156. -- Moonscanepre. Bechst.
Naturg. Deut. v 4. p. 190. — Meyer. Tasschenb. v. 2.
p. 504. — Frisch. t. 251. — Naum. V6g. t. 4. f. 4. —
Beccacixo minorz. Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 443. — Havrs-
NEPJE, BOKJE. Sepp. Nederl. Vog. v. 3. pt 255
Remarque. Celle de l’article précedentest également ap-
plicable ici.
Habite : souvent de compagnie avec l'espèce précédente,
les marais et les prairies humides, mais se montre en moins
grand nombre que la première; elle ne séjourne jamais en
Hollande pour nicher, tandis que la béçassine ordinaire
niche dans ces contrées.
Nourriture : comme les précédentes.
Propagation : niche comme la précédente ; pond qua-
tre ou cinq œufs, oblongs , blanchâtres, parsemés de taches
roussâires.
III. SECTION. — BÉCASSINE CHEVALIER.
Doigt extérieur et celui du milieu reunis par une
très-petite membrane.
Remarque. Le caractère de la courte membrane qui
unit le doigt extérieur distingue cette espèce des autres
bécassmes , dont quelques-unes ont l'indice d’un rudiment ;
elle forine le passage du genre scolopaæ au genre totanus.
Le bec ne diffère en rien des autres bécasses.
BÉCASSINE PONCTUÉE.
SCOLOPAX GRISEA (GMEz.)
Des bandes nombreuses , blanches et noträtres,
sur les pennes caudales , qui sont au nombre de
douze.
Sommet de la tête, cou, poitrine et couvertures
680 | MANUEL
des’ ailes d’un brun cendre sans taches ; une bande
de cette couleur entre le bec et l'œil; sourcils,
ventre, gorge et cuisses d’un blanc pur; flancs
blanchâtres variés d'ondes de brun clair; dos et
scapulaires d’un brun clair; toutes les plumes ter-
minées de brun plus foncé; croupion et couver-
tures inférieures de la queue blancs, marqués de
larges croissans, noirätres, qui se présentent en
bandes transversales sur les couvertures supérieures
de la queue, dont toutes les pennes sont rayées de
bandes noires et blanches, très-rapprochées; bec
brun; pieds d’un jaune verdûtre. Longueur, 10
pouces 1 ou 2 lignes. Le vieux en plumage d'hiver.
Scozopax GRisE4. Lath. Ind. orn. v. 2. p. 524. sp. 335.
— Gmel. Syst. 1. p. 658. — C’est encore ScoLoPax PAY-
rugit, dont M. Nilsson a formé une espèce nouvelle.
Voyez Ornit. suec. v. 2. p. 106. avec une assez bonne
figure. — Brown snire. Penn. 4rct. Zoo. v. 2. n°. 369.
Lath. Syn. v. 5. p. 154. — Montag. Orn. Dict. avec
une très-bonne fiqure placée dans le supplément.
Remarque. M. Leach forme de cette espèce un nouveau
genre, sous le nom de Macrorhamphus griseus, Cat.
du Mus. brit., apparemment à cause de la petite membrane
qui unit le doigt extérieur à celui du milieu ; car c’est l’uni-
que différence qui distingue cet oiseau des autres bécassines
d'Europe, dont il a les mœurs et toutes les habitudes. En
isolant les êtres par le moyen de semblables caractères
minutieux et anomaux, qui ne sont en rapport avec aucune
de leurs fonctions animales , on fait naître des difficultés
dans la classification artificielle ; la mémoire se trouve sur-
chargée RE d’une série de noms, et la méthode
finira par donner de fausses notions sur le naturel et les
rapports des animaux.
D'ORNITHOLOGIE. 681
Plumage d'été ou des noces.
Se distingue par des nuances d’un brun rous-
satre sur le sommet de la tête, sur la nuque, au dos
et aux scapulaires, toutes ces parties étant variées
irrégulièrement de noir et de jaunâtre; joues et
sourcils d'un roussätre clair; devant du cou et poi-
trine d'un brun roussâtre ; les couvertures des ailes
cendrées, bordées de blanchâtre; ventre, croupion
et queue comme en hiver. C’est alors,
SCOLOPAX NOVEBORACENSIS. Lath. Ind. orn. v. 2. p. 525.
sp. 32. — Gmel. Syst. à. p. 658. — Wilson. Americ.
Orn. v. 7. p. 45. pt. 58. f. x. figure très-exacte de La
divrée d'été. — M. Wilson a trouvé de légères différences
dans le plumage de la femelle. — RED BREASTED sMPE.
Penn. Arct. Zool. v. 2. n°. 568. — Lath. Syn. v. 5.
P- 153.
Remarque. On doit observer de ne point confondre cette
espèce avec le Red breasted snipe de Montagu , qui est
une Limosa rufa ou Barge- rousse en plumage d'été, à
laquelle ce naturaliste à ajouté tous les synonymes ci-
dessus.
Les jeunes de l'année, ont toutes les parties
supérieures noires, excepté la nuque qui est brune ;
chaque plume est entourée par un large bord
d’un roux vif; les sourcils et toutes les parties infé-
rieures sont de couleur blanche sale tirant au roux ;
le roux est plus decide sur la poitrine; toutes les
plumes de cette partie, les flancs et les sourcils ont
de très-petites taches brunes ; les pennes du milieu
de la queue sont terminées de roux.
Partie 1°. 44
682 MANUEL
De passage accidentel : il n'existe que deux exemples
d'individus tués en Europe , l’un en Angleterre et l’autre
en Suède.
Habite : par troupes nombreuses les États-Unis et les
provinces septentrionales d'Amérique; ceux de ces pays ne
diffèrent point de celui que j’ai vu à Londres , ni de la des-
cription du Scolopax paytutlii de Nillson. Je possède
l'espèce dans ses livrées différentes. #
Nourriture : suivant Wilson, des coquillages bivalves
qu’on trouve dans les marais salins des États-Unis.
Propagation : inconnue.
LAURE LLELLLES ES]
GENRE SOIXANTE-NEUVIÈME.
RALE.—RALLUS. (Linn.)
Bec plus long que la tête, grêle, faiblement ar-
qué ou droit, comprimé à sa base, cylindrique à la
pointe; mandibule supérieure sillonnée. Nariwrs
latérales, longitudinalement fendues dans le sillon,
à moitié fermées par une membrane, percées de
part en part. Preps longs, forts, un petit espace
nu au-dessus du genou; trois doigts devant et un
derrière, les doigts antérieurs divisés, le postérieur
articulé sur le tarse. AILEs médiocres, arrondies,
la 1re. rémige beaucoup plus courte que la 2e.,
3e, et 4°., qui sont les plus longues.
Le corps de ces oiseaux est comprimé et très-chargé de
y graisse; ils courent plus qu’ils ne volent, et échappent
également à la poursuite de leurs ennemis en traversant à
D'ORNITHOLOGIE. 685
la nage des espaces d’eau peu larges ; ils aiment à vivre
dans le voisinage et sur les bords des eaux douces qui
sont bien couverts d'herbes, de joncs et d’arbustes. Leur
nourriture consiste en vers, insectes sans élitres, en lima-
cons, en végétaux ainsi que leurs semences. Ils muent en
automne; le plumage des jeunes est assez différent des
adultes pour qu’on puisse les distinguer facilement ; les-
sexes ne diffèrent point. Si la mue est double, ce que j'i-
gnore , il est certain que les couleurs du plumage ne chan-
gent point,
Remarque. Un grand nombre de râles étrangers ont été
mal classés dans ce genre; ils doivent prendre place dans
celui du Gatlinutla de Latham et de ce Manuel. Il existe
un passage presque sans intervalle assignable des Râles
aux Poules d'eau; ie seul moyen pour les distinguer arti-
ficiellement consiste dans la longueur comparative du bec
avec la tête; les Râles l’ont plus long que cette partie ex
les Poules d’eau de cette longueur ou plus court. On peut
distinguer nos espèces par des caractères en apparence ri-
soureux et faciles à saisir, mais la classification devient
impossible par les mêmes moyens dans le grand nombre
des espèces étrangères de ces deux genres si voisins.
RALE D’EAU.
RALLUS AQUATICUS. (Lixx.)
Gorge blanchâtre; côtés de la tête, cou, poi-
trine et ventre d’un cendré couleur de plomb;
toutes les plumes des parties supérieures d’un roux
brun, marquées dans leur milieu de noir profond;
flancs d’un noir profond rayé transversalement de
bandes blanches; couvertures inférieures de la
queue blanches; bec rouge, mais nuancé de brun
à la pointe et sur l’arête supérieure ; pieds d’une
684 MANUEL
couleur de chair brune; iris orange. Longueur,
o pouces 3 lignes.
Les jeunes de l'annee, ont le milieu du ventre
d’un brun roux; l’abdomen est d’un cendré noi-
râtre dépourvu de bandes blanches.
Razzus AQuATICUS. Gmel. Syst. 1. p. 12. sp. 2. —
Latb. Ind. v. 2. p. 755. sp. 1. — Scocopax oBscuRA. S. G.
Gmel. Reis. v. 5. p. 92. t. 17. — Gmel. Syst. 1. p. 663.
sp. 41. — Le Rae D’Eau. Bull. Oùs. v.8. p. 154. €. 15. —
Id. pl. ent. 549. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 256. —
Warer RAIL. Lath. Syn. v. 5. p. 227. — WVASsER RALLE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 464. — Meyer. Tasschenb.
v. 2. p. 406. — GALLINELLA PALUSTRE. S{or. degl. ucc.
v. 5. pl. 481. — Naum. Vôg. Deut. t. 20. f. 41. Le
mâle.
Femarque. Le RaLLus viRGININANUS de Linné , dont La-
tham a jugé convenable de former une simple variété du
RazLus AQUATICUS, est une espèce distincte , bien carac-
térisée.
Habite : les bords des eaux douces ou des marais, où
croissent des roseaux et des arbustes; de passage ou séden-
taire suivant la localité : très-abondant en Allemagne, en
France et en Hollande.
Nourriture: insectes, limaçons et végétaux.
Propagation: place son nid, composé de quelques brins
de plantes, dans les herbes ou dans les joncs , sur quelque
petite élévation; pond depuis six jusqu’à dix œufs jaunâ-
nâtres, marqués de taches d’un rouge brun.
PLIVIARUREVLERRIBATR ER
D'ORNITHOLOGIE. 683
GEÉNRE SOIXANTE-DIXIÈME.
POULE-D'EAU.-—-GALLINUL,A.
(Larx.)
Bec plus court que la tête, comprimé, conique,
à sa base beaucoup plus haut que large ; arète s’a-
vançant sur le front et se dilatant ( dans quelques
espèces) en une plaque nue; pointe des deux mandi-
bules comprimées, d’égale longueur; la supérieure
légèrement courbée, la fosse nasale très-grande, lin-
férieure formant un angle. Narines latérales, au
milieu du bec, longitudinalement fendues , à moitié
fermées par la membrane qui recouvre la fosse nasale,
percées de part en part. Preps longs, nus au-des:
sus du genou; trois doigts devant et un derrière;
les doigts antérieurs longs , divisés, munis d'une
bordure très-étroite. AiLes médiocres, la 17e. re-
mige plus courte que les 2°. et 3e., qui sont les plus
longues. Dans quelques espèces étrangères, les 1re.,
2e. et 3°. rémiges sont également étagees, plus
courtes que la 4e., qui est la plus longue.
Les Poules d'eau ont aussi le corps très-comprimé et
aplati dans toute sa longueur; elles vivent à terre, mais
ont comme les Räles les eaux douces en domaine; elles
nagent avec assez de vitesse, plongent avec la même faci-
lité, et courent très-vite à terre, même dans les fourrés les
plus épais d'herbes et de joncs, souvent, ainsi que les Râles,
sur les feuiiles et les herbes qui croissent à la surface des
eaux. Leur nourriture Consiste, Comme celle des Räles,
cuinsectes et en végétaux; leur mue peut-être double, müis
666 MANUEL
les couleursne changent point ; les jeunes diffèrent beaucoup
des adultes ; le plumage des premiers ne prend les couleurs
stables qu’à l’âge d’un an révolu. Les mâles se distinguent
des femelles , seulement par les nuances plus pures; les
plaques frontales sont plus étendues chez les mâles. Il est
très-diflicile de déterminer au juste la longueur totale de
ces oiseaux, vu qu'ils varient beaucoup d’individu à in-
dividu.
Remarque. Les oiseaux qui composent ce genre ont été
séparés par Linnée; les uns ont obtenu une place dans son
genre Rallus, les autres ont été associés avec les vérita-
bles Foulques dans son genre Futica. Latham s’est mieux
avisé en les réunissant dans son genre Gallinula , déno-
mination que je conserve à ces oiseaux. Quelques auteurs
ont ensuite séparé le Gallinula creæ, vulgairement nom-
mé Roi des Cailles, et en ont fait un genre distinct; ses
habitudes, il est vrai, diffèrent à plusieurs égards de celles
des autres espèces du genre; il convient de remarquer ici,
ainsi que je le fais dans les notes à l’introduction des or-
dres gralles et pinnatipèdes, que cet oiseau a des mœurs
disparates, mais qu'il réunit à l’extérieur tous les carac-
tères essentiels propres aux poules d’eau de la première
section. Voyez aussi la remarque article Râle.
Jre. SECTION.
Arête de la mandibule supérieure se dirigeant
entre les plumes du front, mais sans se dilater en
une plaque nue.
POULE-D’EAU DE GENET.
GALLINULA CREX. (Lavu.)
Un large sourcil cendré se prolonge jusque sur
les cotés de la tête; toutes les plumes des parties
D’'ORNITHOLOGIE. GB
supéricures d’un brun noirâtre dans leur milieu ,
bordées latéralement de cendré, et terminées de
roux ; les longues plumes qui s'étendent sur les ré-
miges sont entièrement bordées par une large bande
d’un roux olivâtre; couvertures des ailes d’un roux
de rouille; rémiges rousses en dehors; gorge,
ventre et abdomen blancs; poitrine d’un cendré
olivâtre ; flancs d’un roux rayé de blanc ; mandibule
supérieure brune, inférieure blanchâtre; iris brun
clair; paupières couleur de chair; pieds d’un brun
rougeâtre. Longueur, o pouces 6 lignes.
Les Jeunes, ont les teintes moins vives.et plus
claires , avec quelques taches blanches elair-semees.
GALuiNuLA CRex. Lath. Înd. v. 2. p. 566. — Rarrus
CREX. Gmel.- Syst: 1: p.711. Sp. 1. — CREx PRATENSIS.
Becbst. Naturg. Deut. v. 4 p.450. — Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 2. p. 408. — RALE DE GENET; OU ROI DES CAÏELES.
Buff. Oùs. v. 8. p. 146.1. 12. — Id. pt. ent. 750. —
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 250. — CRARE GALLINULE.
Lath. Syn. vw. 5. p. 250. — Wixsexxwarner. Bechst.
Naturg. Deut. v. 4. p. 450. — Meyer, Vôg. Deut. v.1.
t. Heft. 10. — Frisch. V6g. ?. 212. f. B. — Naum. F6g.
t. 5. f. 5. — Kwanrec rkoniNG. Sepp. Nederl. Fog. . 3.
L. p. 27
Remarque. La Fulica nœvie où Galtinula nœvia,
semble se rapporter ici comme jeune , du moins la plan-
che 73 d’Albin. la représente assez exactement ; mais l’en-
‘semble de cette misérable compilation n’est qu’un composé
bisarre de G. creæ-chloropus et porzana : elle doit être
rayée du système.
2.
h.
Habite : les bois taillis et Ics hautes herbes, situés dans
le voisinage des eaux ou dans les marais; très-abondarit
688 MANUEL
pendant quelques années, peu nombreux dans d° autres ;
commun en Hollande,
Nourriture : sauterelles , scarabées, vers, semences et
végétaux.
Propagation : niche à terre, dans un enfoncement
grossièrement garni de mousse et d’herbes ; pond sept ou
neuf, et rarement douze œufs, d’un HE jaunâtre par-
semé de grandes et de petites taches d’un roux de rouille
vif.
POULE-D’EAU MAROUETTE.
GALLINULA PORZ ANA. (Laru.)
Front, sourcils et gorge d’un gris de plomb; cô-
tés de la tête d’un cendré marqué de noir; les par-
tes supérieures d’un brun olivâtre, mais toutes les
plumes noires sur le centre et variées de petites ta-
ches et de traits deliés d’un blanc pur; poitrine et
parties inferieures d’un olivâtre nuance de cendré
et marqué de taches blanches ; ces taches sont de for-
me arrondie sur la poitrine , mais disposées sur les
flancs en bandes transversales ; les pennes du milieu
de la queue bordees de blanc; couvertures infé-
rieures de la queue d'un blanc-pur; bec d’un jaune
verdâtre, mais rouge à sa base; pieds d’un jaune
verdätre; iris brun. Longueur, 7 pouces 6 lignes, et
jusqu à 8 pouces. Le mâle adulte et vieux.
La femelle adulte, a le cendré de la gorge et du
cou moins étendu, les côtés de la tête portent des
taches brunes, et la base du bec a moins de rouge.
En automne, les deux sexes ont le bec d’un vert
olivâtre ; la pointe en est brune.
D’ORNITHOLOGIE. 659
GarrrnuLa poRZzANA. Lath. Ind. v. 2. p. 7972. sp. 19. —
Rarzus porzana. Gmel. Syst. 1. p. 712. Sp. 3. — LE PETIF
RALE D'EAU Ou La MAROUETTE. Buff. Ois. v. 8. p. 157. —
Id. pt. ent. 551. de vieux mâle. — Gérard. Tab. élém.
©. 2. p. 255. — Sporrep GALLINULE. Lath, Syn. v. 5. p. 264.
— Penn. Brit. Zool. p. 130. t. L. 1. — PunkriERTES
ROBRAUHN. Bechst, Naturg. Deut. v. 4. p. 478. — Meyer.
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 412. — Frisch. Vôq. t. 211.
— Nauman. £&. Gi. f. 42. le mâle. — GarrinezLa AQuA-
sica surro. Stor. degli ucc. +. 5. pl. 484.
Les jeunes avant la mue; ont la gorge et le
milieu du ventre d’un cendré blanchätre, souvent
aussi blanchâtre avec de petits traits bruns ; sourcils,
face et joues pointillés de blanc et de brun; sur les
parties inférieures un plus grand nombre de taches
blanches que chez les adultes ; les couvertures in-
férieures de la queue d’un roux clair; bec et pieds
d’un brun verditre.
La Gallinula nævia des auteurs n’est qu’un composé
bizarre de Gallinula crex, Chloropus et Porzana; la
planche d’Albin, v. 2, t. 73% est un jeune de Gallinula
creæ. De telles compilations vicieuses doivent être rayées
du système.
Habite : les bords des rivières, des lacs et des étangs, là
où les jones et les roseaux sont très-touffus : plus abondant
dans les contrées méridionales que dans le nord; peu com-
mun en Allemagne et en Hollande.
Nourriture : insectes, petits limacons, végétaux aqua-
tiques et leurs semences.
Propagation : construit un nid composé d’herbes gros-
sièrement entrelacées, qui flotte sur les eaux, ou qui est
posé sur les cannes rompues des joncs ; pond jusqu’à douze
690 MANUEL
œufs, d’un rouge jaunâtre marqué de taches et de points
bruns et cendrés.
POULE-D’EAU POUSSIN.
GALLINULA PUSILLA. (Brcusr.)
Ailes aboutissant à l'extremite de la queue; bec
et pieds d’un beau vert clair; plumes du milieu du
dos marquées de petits traits blancs, très-peu non-
breux. La femelle différant beaucoup du mâle.
Gorge, sourcils, côtés du cou, poitrine et ventre
d'un gris bleuâtre, sans aucune tache; parties supé-
rieures d’un olivâtre cendré, mais toutes les plumes
noirâtres dans le milieu; sur le haut du dos un
grand espace noir varié de quelques traits blancs,
très-rares ; abdomen et flancs rayés de bandes peu
distinctes, blanches et brunes ; couvertures infé-
rieures de la queue noires, rayées de blanc; bec
d’un beau ve t, rougeâtre à sa base: pieds d’un gris
bleuâtre , sans aucune tache; iris rouge. Longueur,
6 pouces 9 lignes, rarêment -7 pouces. Le vieux
male. ”
La femelle adulte, a les sourcils et les côtés de
la tête d’un cendré clair; gorge blanchätre; de-
vant du cou, poitrine et ventre d’un cendré rous-
satre ; cuisses et abdomen cendres; couvertures in-
férieures de la queue terminées de blanc, parties
supérieures d’un brun roussâtre; le grand espace
noirâtre du haut du dos varié d'un petit nombre de
taches blanches; couvertures des ailes d'un oli-
Vâtre cendré,
D'ORNITHOLOGIE. 6g1
Les jeunes, ont les teintes plus claires; presque
la totalité de la gorge est blanchätre ; les traits
blancs du haut du dos sont en très-petit nombre,
et les plumes des flancs sont brunes avec des bandes
blanches.
GazrinuLa PusiLLa. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 484.
— Razius PusicLus. Pall. Reis. v. 3. p. 500, n°. 50. —
Gmel. Syst. 1. p. 719. sp. 50. — Lath. Znd. v. 2. p. 761.
sp. 24. — Razzus Parvus. Scopoli. Ann. übers von Gün-
ther. p. 126. n°. 157. — KLEINES RoBRHUBN. Meyer. Tas-
schenb: Deut. v. 2. p. 414. — Naum. Vôg. t. 52. f. 43.
le mâle et la femelle. — GALINELLA PALUSTRE PICCOLA. Stor.
degli ucc. v. 5. pl. 482. de jeune mâle.
Habite : les mêmes lieux que l'espèce précédente, mais
plus habituellement les marais; visite souvent les champs.
où on le trouve assez habituellement ; vit en grand nom-
bre dans les contrées orientales de l'Europe ; assez com-
mun en Allemagne, rare dans les provinces du nord de Ia
France; plus abondant vers le midi; commun en Italie;
accidentellement en Hollande.
Nourriture : comme la précédente.
Propagation : construit son nid dans les roseaux, sur
les cannes rompues des jones et des herbes fluviatiles ; pond
sept ou huit œufs jaunâtres, parsemés de taches longitudi-
nales olivâtres.
692 MANUEL
POULE-D’'EAU BAILLON.
GALLINULA BAILLONII. (VrE1L1.)
Ailes aboutissant à la moitie de la longueur de
la queue ; bec d’un vert fonce; pieds couleur de
chair ; un grand nombre de taches blanches sur le
dos et sur les ailes. La femelle ne differant nr
que point du male.
Gorge, sourcils , côtés du cou, poitrine et ven-
tre d'un gris bleuâtre, nuancé sur les côtés du
corps d'olivâtre où se dessine une multitude de
taches blanches; parties supérieures d’un roux oli-
vâtre , varié sur le sommet de la tête de stries
noires; sur le dos et sur toutes les couvertures des
ailes se dessinent de nombreuses taches blanches
de formes variées, et qui sont toutes entourées de
noir profond: flancs, abdomen et couvertures in-
férieures de la queue rayées transversalement de
larges bandes d’un noir profond et d’étroites
bandes d’un blanc pur; bec d’un vert très-foncé ;
iris rougeâtre ; pieds couleur de chair. Longueur,
6 pouces 7 ou 8 lignes. Le male.
La femelle, ne diffère du mäle que par des
nuances moins vives et moins pures.
Les jeunes ressemblent aux vieux pour les cou-
leurs des parties supérieures; mais leur gorge et le
milieu du ventre sont blancs, ondés de zigzags
cendres et olivâtres; les flancs sont olivâtres nuan-
cés de nombreuses taches d’un blanc pur; le bec
est d’un brun verdâtre.
D'ORNITHOLOGIE. 695
Remarque. Cette nouvelle espèce a toujours été con-
fondue avec la précédente ; nous devons à #. Nauman les
premières observations concernant sa dissemblance. J'ai
comparé les individus rapportés par moi d’Tialie avec ceux
tués en Allemagne, et j'ai trouvé les différences constantes
dans les deux espèces ; toutes deux ont été soigneusement
observées dans mes voyages. J'avais donné depuis long-
temps à cette espèce le nom de Gaflinula stellaris ; mais
à la demande qui me fut faite, je l’indique ici sous le nom
de M. Baiïllon, en priant ceux à qui j’ai envoyé cet oiseau
de changer le nom de Stellaris contre celui de Baillonti:
on doit cet hommage, bien faible sans doute, à un natu-
« raliste zélé, dont le père enrichit l’ouvrage de Buffon d’ob-
servations intéressantes.
Habite : les mêmes lieux que la précédente espèce,
mais presque toujours dans les lagunes marécageuses:
très-répandu dans les parties orientales, mais plus com
mun vers le midi, aux environs de Gênes; on le irouve
aussi dans plusieurs provinces de France, et dans toute
l'Italie.
Nourriture : comme la précédente.
Propagation : niche toujours le plus près des eaux,
sans jamais fréquenter les champs ; pond sept ou huit œufs
de la forme des olives, eolorés de brun olivâire.
Il. SECTION.
Arête de la mandibule supérieure se dilatant sur
le front en une plaque nue.
POULE-D’EAU ORDINAIRE.
GALLINULA CHEOROPUS. (Lartu.)
Tête, gorge, cou et toutes les parties inférieures
d'un bleu d'ardoise; parties supérieures d’un brun
694 © MANUEL
olivätre foncé; le bord extérieur de l'aile, de gran-
des taches longitudinales sur les flancs et les cou-
vertures inférieures de la queue d’un blanc pur;
du noir profond est répandu sur trois où quatre
des plumes placées au centre de ces couvertures
caudales ; base du bec et la large plaque frontale
d'un rouge vif, pointe du bec jaune; iris rouge;
pieds d’un vert jaunâtre ; au tibia un cercle nu, d’un
beau rouge. Longueur, de 12 jusqu’à 14 pouces.
Le vieux mâle.
La vieille femelle, diffère seulement en ce que
les nuances du plumage sont un peu plus claires.
Gazuinura cacoropus. Lath. Jnd. v. 2. p. 70. sp. 15.
— Furica cacoropus. Gmel. Syst. 1. p. 698. sp. 4. — La
Pouze peau. Buff. Ois. v. 8. p. 171. t. 15. — Id. pl. enl.
875. le mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 278. n°. 1.
— Conmox careinuse. Lath. Syn. v. 5. p. 258. — Albin.
Ois. v. 2. t. 72. et v. 5. t. g1. — Penn. Brit. Zoot.
p. 191. 1. L. 1. — GRUNFUSSiGES RORRHUAN. Bechst. Na-
turg. Deut. v. 4. p. 489. — Meyer. Tasschenb. Deut.
v. 2. p. 410. — Id. Vôüg. Deut. v. 1. Heft. 15. le vieux
méle. — Frisch. £. 209. — Naum. £. 29. f. 58. le mâle.
— WaTeruoŒnTIE. Sepp. Nedert. Vog. v. à. t. p. 51.
— PuLio suLrano cimaxporco. Stor. degli ucc. v. 5.
pl. 586.
Les jeunes, jusquà leur seconde mue d'automne,
diffèrent beaucoup des vieux. Haut de la tête, nu-
que, dos et croupion d’un brun olivaätre; pennes
des ailes d’un brun foncé, terminées par des bords
d’un brun clair; queue d’un brun foncé; gorge, de-
vant du cou et une tache au-dessous de l'œil blan-
D'ORNITHOLOGIE. 695
châtres; le reste des parties inférieures d’un gris
clair , nuancé d’olivâtre sur les flancs ; pointe du bec
d’un vert olivâtre, qui se nuance en brun olivâtre
à la base; la plaque frontale très-peu apparente,
d’un olivâtre foncé; iris brun; pieds olivâtres, mais
teint de jaunâtre au tibia. C’est alors,
Gazinua rusca. Lath. Ind. v. 2. p. 971. sp. 15. —
Furica Fusca. Gmel. Syst. 1. p. 697. sp. 1. — La Pou-
LETTE D'EAU. Buff. Ois. v. 8. p. 157. — La PETITE Poue
p’eau. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 282. n°. à. — Tue
BROWN GALLINULE. Lath. Syn. v. 5. p. 260. — Das BRAUNE
MEERBUHN. Vaturg. Deut. v. 4. p. 501. — Meyer. Fôg.
Deut. v. 1. t. Heft. 13. — Naum. Vôg. t. 29. f. 39. un
jeune de l’année. — Frisch. Pôg. t. 210. — PuzLo sur-
TANO FEMMINA. Stor. degli ucc. v. 5. pl. 485.
Les jeunes de l’année, ont plus de blanchâtre
autour du bec, et les parties inférieures ont des
teintes plus claires. On trouve des individus à lé-
‘poque du passage d’un âge à l’autre, qui ont la pla-
que frontale plus ou moins grande , colorée de rouge
ou de jaunâtre. On a fait de ces variétés les espèces
suivantes.
GALLINULA MACULATA, FLAVIPES et FISTU£ANS. Lath. Znd.
V. 2. P. 772. SP. 20. 21 et 22. — FULICA MACULATA, FLAVI-
PES et FISTULANS. Gmel. Syst. 1. p. 701. Sp. 17, 18 et 19.
— La Suirine et La GLour. Bu. Oùs. v. 8. p. 180 et
181. — SPECKLED, YELLOW LEGGED and PIPING GALLINULE.
Lath: Syn. v. 5. p. 266. n°". 19, 20 et 21. Ces indications,
suivant M. Cuvier, reposent originairement sur de mau-
vaises figures données par Gessner, d’après des dessins qui
lui avaient été envoyés; elles doivent conséquemment être
rayées de la liste des êtres connus.
696 MANUEL
Remarque. LE carrinuca maso, Briss., Orn., v. 6
p. 9; et LA GRANDE POULE D'EAU, OU PORZANE, de Buf. ,
Oùis. , v. 8, p. 158 , sont des citations qui ont rapport à une
race distincte propre aux contrées méridionales de l’Amé-
rique, particulièrement au Brésil. M. Lichtenstein a don-
né à celle-ci le nom de Gallinula gateata. Un indi-
vidu adulte, reçu de l’Afrique méridionale, diffère seule-
ment de ceux tués en Europe, par le bord extérieur de
l'aile, et par les couvertures inférieures qui sont roussâtres
dans l'individu d’Afrique. Dans les îles de la Sonde, on
trouve absolument la même variété qu’en Afrique.
Habite : les joncs et les roseaux qui croissent sur les
bords des rivières, des étangs, et des mares ; très-abondant
en France, en Italie, en Allemagne et dans tous les ma-
rais de la Hollande; émigre dans quelques contrées, séden-
taire dans quelques autres.
Nourriture : insectes et vers aquatiques, semences et
herbes des plantes qui croissent dans les eaux.
Propagation : le nid, grossièrement entrelacé d’herbes
et de joncs amoncelés, est caché dans les roseaux; pond de
cinq jusqu’à huit œufs d’un blanc cendré, parsemé de pe-
tites taches rougeâtres.
RAS ELA VUIALIUA LARALS
GENRE SOIXANTE-ONZIÈME.
TALÈVE.—PORPHYRIO. (Brrss.)
Bec fort, dur, épais, conique , presque aussi
haut que long, plus court que la tête; arête de la
mandibule supérieure déprimée, se dilatant jusque
très-avant sur le crâne. NaR1wes latérales près de
l'arête, percées dans la masse cornée du bec, à peu
D'ORNITHOLOGIE. 697
4
près rondes, ouvertes de part en part. Preps longs,
forts, doigts très-longs dans quelques espèces; les
antérieurs entièrement divisés, tous garnis latérale-
ment de petites membranes très-étroites. AILES mé-
diocres; la 1°. rémige plus courte que les 2e., 3e.
et 4°., qui sont étagées.
Les Talèves vivent à peu près comme les Poules d’eau,
leurs plus proches voisins ; comme elles, ils ont les eaux
douces pour lieu habituel de demeure; mais les marais et
les immenses rizières du Midi leur servent éoalement d’a-
sile et de retraite. Plus enclins par leurs appétits à donner
la préférence aux substances céréales en‘aux herbes des
plantes aquatiques, les Tatèves fréquentent plus là terre
que les Poules d’eau : ils se promènent avec élégance sur
le liquide élément, et courent également avec vitesse et
légèreté à terre, ou sur les plantes qui croissent dans les
eaux. Leur corps n’est point aussi comprimé, ni aussi
svelte que celui des Poules d’eau; leur formidabie bec,
composé d’une substance très-dure et presque sans fosse
nazale recouverte de membrane, leur sert d’instruiment
pour casser l’enveloppe des graines, et à rompre les tiges
les plus dures ; leurs pieds, dont ils se servent pour saisir
et pour porter leurs alimens au bec, sont pourvus de
doigts très-longs , facilement rétractiles, et d’ongles qui se
replient aussi avec quelque facilité, ce qui leur donne ce
pouvoir de préhension. Un plumage éclatant, où le bleu de
turquoise domine, est propre au plus grand nembre des
espèces connues, €t c’est parmi elles que notre espèce eu-
ropéenne, tant estimée des anciens, se distingue par sa
beauté, par ses doigts d’une longueur qui semble dispro-
portionnée, et ne se retrouve que dans les genres Parra ,
Palamedea, et Chavaria; enfin, par son bec énorme ,
fort et dur, et par sa plaque frontale très-dilatée, L'espèce
européenne est très-abondante dans ie idi, où elle n’a point
été transportte d'Afrique , et acclimatée comme l’assurent
Partie I]J°. 49
698 MANUEL
ceux qui ne connaissent point la véritable espèce de nos
contrées. On les voit en plusieurs villes de Sicile, dans les
marchés et dans les rues, tant elles sont communes et fa-
ciles à apprivoiser.
Remarque. 1] est temps de réintégrer à sa place un
oiseau déjà si fameux dans l’antiquité , puisque les Grecs et
les Romains en faisaient un cas tout-à-fait extraordinaire ,
non comme objet de luxe extravagant de leurs tables somp-
tueuses, mais comme un hôte digne d’être placé dans les
temples et dans les autres sanctuaires de leurs divinités;
enceintes qui renfermaient les premières collections d’his-
toire naturelle. Le porphyrion , cet oiseau bien connu des
Romains , ne l’est plus parmi nous, parce que tous les au-
teurs méconnaissent la véritable espèce européenne, et Is
confondent avec celles propres aux pays étrangers.
TALÈVE PORPHYRION.
PORPHYRIO HYACINTHINUS. (Mrmr.)
Arête de la mandibule supérieure presque d'une
venue avec le crâne; doigt du milieu sans l’ongle,
plus long que le tarse; tout le plumage bleu; la
vlaque frontale aboutissant derrière les yeux.
Un beau bleu de turquoise couvre les joues, la
gorge, tout le devant et les côtés du cou; occiput,
nuque, cuisses et abdomen d'un bleu d’indigo très-
foncé et peu vif; poitrine , dos , couvertures des ailes
et grandes pennes de celles-ci, ainsi que la queue
d’un bleu d'indigo éclatant; couvertures du des-
sous de la queue d’un blanc pur; plaque frontale
et coronale, ainsi que le bec d’un rouge vif; iris
couleur de laque; pieds et doigts d’une couleur de
D'ORNITHOLOGIÉ. 699
chair rougeâtre. Longueur du bout du bec à l’ex-
trémité de la queue, 18 pouces; hauteur jusqu’au
sommet de la tête, à peu près 16 pouces.
. Remarque. Je ne puis indiquer ici comme synonymes
que les seules indications des anciens ; c’est le Porrsyrro
ALTER ; d’Aldrov. v. 5, p. 458, f: 44o; la variété indiquée
dans Latham , dans l’article du Porphyrio moderne; enfin,
Fauna Arag. p. 78 ; mais il est étonnant que, parmi
cette confusion que la transposition d’un ancien nom d’une
espèce propre à l'Afrique méridionale a fait naître, au-
cun auteur ne se soit avisé de comparer les poules sulta-
nes de nos ménageries, avec la planche des oiseaux d'Ed-
wards, qui, sous le nom de Purple water hen, a donné,
t. 87, le portrait exact du porphyrion des anciens. dont je
fais mention dans cet article. La description , dans Edwards,
est aussi parfaite; c’est la seule qu'on puisse citer iei.
Habite : les bords marécageux des fleuves, et ceux des
grands lacs ; très-abondant dans les rizières ; vit en grand
nombre sur les bords des lacs et des champs inondés de
Sicile, de la Calabre, dans les îles Joniennes, dans tout
l’'Archipel et le Levant; en plus petit nombre en Dalmatie
et dans les provinces méridionales de Hongrie ; plus rare
en Sardaigne,
Nourriture : suivant des rapports, beaucoup de plan-
tes céréales, les graines des plantes aquatiques et leurs ra-
cines; aussi des fruits et du poisson, dont ils sont très-
friands. jus
Propagation : niche loin des grandes eaux, mais dans
les rizières inondées et dans les vastes marais couverts de
hautes herbes et de joncs : elle y construit un nid avec des
büchettes ou des débris des plantes; pond trois ou quatre
œufs blancs, de forme presque ronde.
Afin d'éviter à l’avenir toute méprise, et pour qu’on ne
cenfonde plus notre talève d'Europe avec les espèces exo
700 MANUEL
tiques, je vais indiquer succinctement toutes celles qui me
sont bien connues, et tâcher de leur donner des caractères
faciles à saisir.
TALÈVE A MANTEAU VERT. :
PORPHFRIO SMARAGNOTUS. (Miui.)
Arête de la mandibule supérieure subitement
flechie, moins élevée que le cräne; plaque fron-
tale ne dépassant point le bord postérieur de
l'œil; doigt du milieu, sans l'ongle, à peu près de
la longueur du tarse.
Joues, gorge et haut du cou d’un vert turquin;
tête, nuque, côtés et devant du cou, poitrine,
ventre, petites couvertures des ailes et les rémiges
d’un bleu d’indigo brillant; grandes couvertures des
ailes, dos et scapulaires d’un vert très-foncé; crou-
pion et queue d’un noir verdâtre; couvertures du
dessous de la queue blanches; bec, plaque frontale
et pieds d’un rouge vermillon.
Ici viennent se réunir, comme synonymes, le Fulica,
ou Gallinula porphyrio des modernes, avec les indica-
tions de tous les auteurs, en exceptant Edwards, t. 85.
Peut-être, comme le jeune de cette espèce, tout le composé
de Fulica, ou Gallinula melanocephatla ? Cette espèce
habite l’Afrique méridionale, ainsi que Madagascar , et a
été probablement transportée à l'Ile-de-France et en Amé-
rique ; on la trouve dans nos ménageries ; sa longueur to-
tale, et sa hautear, n’excèdent pas quatorze pouces six
lignes.
D’ORNITHOLOGIE. 70
TALÈVE À MANTEAU NOIR.
PORPHYRIO MELANOTUS. (Miux1.)
* Arête de la mandibule supérieure d'une venue
avec la plaque frontale, qui dépasse beaucoup le
bord postérieur de l'œil; doigt du milieu sans l'on-
gle, plus court que le tarse.
Dos, manteau, ailes, rémiges et queue d’un
beau noir lustré; tête, joues, milieu du ventre et
cuisses d’un noir moins profond; cou, poitrine et
flancs d’une teinte d’indigo éclatant; bec, plaque
frontale, pieds et doigts d’un rouge cramoist; cou-
vertures inférieures de la queue blanches. Lon-
gueur, à peu près 16 pouces. Cette nouvelle es-
pèce se trouve à la Nouvelle-Hollande.
La quatrième espèce de talève, Porphyrio albus, Lath.,
dont je ne puis déterminer les caractères avec précision,
n'ayant vu qu’un individu, dans une cage de verre, paraît
avoir été indiquée avec beaucoup d’exactitude dans Îe
Voyage du gouverneur Philipp à Botany-Bay, p. 273:
avec une planche bien faite. Cet oiseau, le plus grand du
genre, mesure environ vingt pouces; son piumage est tout
blanc; les jeunes sont d’un cendré bleuâtre; le bec, la
membrane frontale , et les pieds sont rouges ; je n’ai point
vu d’éperons aux ailes ; ii est cependant possible qu'ils exis-
tent. On voitaux galeries du cabinet du roi, à Paris, trois in-
dividus variétés de talève, envoyés du Bengale, de Java etde
la Nouvelle-Hollande ; tous lestrois different plus ou moins
les uns des autres; mais en les comparant aux trois es-
pèces bien connues, ilest impossible de fixer à laquelie
on doit les rapporter; ils ne ressemblent point aux ta-
lèves d'Europe. Toutes les autres espèces reconnaissables
702 MANUEL
données poùr des Poules sultanes ou des Porphyrions ,
sont du genre des Poules d’eau; on doit aussi rapporter
à ce genre les Fulica martinica et Flavirostris, que
M. Cuvier range parmi les Talèves; mais ils n’en ont ni
le bec ni la forme des narines, qui sont longitudinalement
fendues dans une grande membrane qui couvre la fosse
nasale ; tandis que les narines des vrais talèves sont rondes,
percées dans la masse dure du bec, et que le très-petit ru-
diment de membrane, à peine visible à la partie postérieure
de l’orifice. ne recouvre point une fosse nasale, qui se pro-
longe vers la pointe du bec, comme c’est le cas des Poules
d’eau , chez lesqrelles la partie cornée est aussi très-dif-
férente. La Gatlinula porphyrio de Wils. Amer. Orn. ;,
v. 9, pl. 75, f, 2, est la même que Gall. martinica,
Linn. et Lath.; c’est une Pouled’eau qui se trouve placée
” sur lalimite de ce genre et du genre Porphyrio.
D'ORNITHOLOGIE. r0%
> RAR AAA AAA A AAA 6 BA 6 LS À 9 5 AE LR AAA ARE À 4 8 DE LA A 4 ÉLÈVE R AA LILAS —
ORDRE QUATORZIEÈME.
PINNATIPÉDES.— PINNATI-
PEDES.
Brc médiocre , droit; mandibule supé-
rieure un peu courbée à la pointe. Prens
médiocres, tarses grêles où comprimés;
trois doigts devant et un derrière; des ru-
dimens de membranes le long des doigts; le
doigt postérieur articulé mtérieurement sur
le tarse.
Cet ordre est composé de quelques genres qui appar-
tiennent presque autant aux oiseaux Fissipèdes où Gratles
nageurs, qu'aux oiseaux Palmipèdes nageurs, et rien
n’est plus difficile, en effet , que de mettre sur ce point la
méthode en harmonie avec la nature ; car en supposant
aux oiseaux nageurs des pieds à doigts palmés ou semi-pal-
més , les espèces qui composentles genres Phœnicopterus,
Recurvirostra, Platatea et Tantatus *, seraient pour
lors destinés à en faire partie, et cependant ceux-cine na-
gent point ; tandis que les oiseaux qui composent les gen-
res Parra, Rallus et Gallinula, quoique ayant les
* Notamment les vrais Tantales, qui ressemblent au Tantalus
loculator ; les autres espèces sont du genre Zbis, voyez à la page 597
de ce Manuel.
704 MANUEL
doigts longs et entièrement divisés, nagent et plongent *
avec plus de facilité que ne le font une multitude d’oiseaux
à pieds courts et palmés , tels que ceux des genres Rhyn-
cops, Sterna, Larus, Lestris, Procetlaria, Diome-
dea, Fregatta, Sutla et Phæton. Conséquemment les
méthodistes qui admettent un ordre d'oiseaux Nageurs ou
Natatores, commettent une grande erreur en éloignant
de cet ordre les genres Parra, Rallus, Gallinuta, Fu-
lica, Heliornis et Phalaropus, surtout ce dernier genre ,
composé de petits oiseaux qui ue redoutent point de vo-
guer au large , même sur les vagues de la mer.
Les oiseaux qui composent cet ordre ** vivent en mono-
gamie ; mais ils se réunissent en grandes bandes pour leur
voyage périodique, qu'ils exécutènt aussi bien par la faculté
du vol, que par celle de fa natation ; ils nagent et plongent
avec une égale facilité. On n’observe aucune différence
bien marquée entre les mâles et les femelles. Leur nourri-
ture consiste en insectes, en vers, en poissons , en frai
eten végétaux. Le corps est couvert d’un duvet abondant;
le plumage est serré et lustré, particulièrement dans le
dernier genre : ils étendent les jambes en arrière quand ils
volent; les jeunes ressem'#ént aux adultes, ou différent
beaucoup par les couleurs du plumage.
* En exceptant toutefois le Gallinula crex, dont tous les ca-
ractères extérieurs conviennent si parfaitement avec ceux des
autres oiseaux qui composent le genre Gallinula , mais dont les
mœurs sont si disparates de celles de ses congénères.
** A l'exemple de Latham, j'ai réuni dans cet ordre tous les oi-
seaux à doigts lobes. Ce mode de elassification me paraît préfé-
rable à celui de les répartir dans les deux ordres voisins où ils
figureront toujours très-mal, tant que l’on prendra la forme des
pieds comme premier moyen de classification des ordres. Le
plumage serré et lustré et le corps couvert d'un duvet abondant
donnent assez à connaître qu'ils vivent habituellement sur les
eaux et qu'ils diffèrent essentiellement des échassiers ou gralles..
PA AA IAA LA SAT PAAT/R
D'ORNITHOLOGIE. F0
GENRE SOIXANTE-DOUZIÈME.
FOULQUE.—FULICA. (Briss.)
Bec médiocre, fort, conique, droit, comprimé,
à sa base beaucoup plus haut que large; arête s’a-
vançant sur le front et se dilatant en une plaque
nue; pointes des deux mandibules comprimees, d’é-
gale longueur; la supérieure légèrement courbée,
évasée à sa base; l’inférieure formant un angle.
Nanines latérales, au milieu du bec, longitudina-
lement fendues, à moitié fermées par la membrane
qui recouvre l’évasure, percées de part en part.
Preps longs, grêles , nus au-dessus du genou; trois
doigts devant et un derrière; tous les doigts très-
longs, réunis à leur base, garnis latéralement de
membranes en festons. ArLEs médiocres, la 1€. ré-
mige plus courte que les 2€. et 3e. , qui sont les
plus longues,
Les Foulques ont encore plus que les Poutes d’eau les
eaux en domaine; on les voit rarement à terre; elles vi-
vent et voyagent sur l’élément liquide, nagent et plongent
avec une égale facilité ; elles habitent les eaux douces, les
golfes et les baies, mais ne fréquentent point les hautes
mers. Leur nourriture consiste en insectes et en végétaux
aquatiques ; leur mue paraît simple ; dans le cas où elle se-
rait double, il est prouvé que les couleurs du plumage ne
changent point. Les jeunes diffèrent très-peu des adultes,
et les sexes se distinguent à peine. Comme les Rates et les
Poules d’eau, les espèces varient beaucoup d’individu à
individu dans la dimension totale, et eeci dépend proba-
blement de çauses qui tiennent à la localité.
MANUEL
FOULQUE MACROULE.
FULICA ATRA. (Lixs.)
Tête et cou d’un noir profond ; parties supérieu-
res d'un noir couleur d’ardoise; toutes les parties
inférieures d’un cendré bleuñâtre ; la plaque frontale
très-large, d’un blanc pur; bec d’un blanc légère-
ment teint de couleur rose; iris rouge cramoisi,
pieds cendrés, teints de verdâtre, mais d’un jaune
ou d'un rouge verdâtre au-dessus du genou. Lon-
gueur, de 15 à 16 pouces. Les vieux.
Les femelles, ont la plaque frontale un peu
moins étendue.
Les jeunes après la mue d'automne, ont la
plaque frontale plus petite, et le cendré des par-
tes inférieures légèrement teint de rougeâtre.
Fozica aTra. Gmel. Syst. 1. p. 502. sp. 2. —Lath. Ind.
V. 2. P. 977. Sp. 1. — Fuxica ATERRIMA Gmel. Sysé. 1.
P. 705. sp. 3. le vieux mâle. — Lath. Ind. v. 2. p. 758.
Sp. 2.—La FouLQUE ou MORELLE. Buff. Otis. v. 8. p. 211.
t. 18. — Id. pl. ent. 197. — Gérard. Tab. élém. v. 2.
p- 286. n°. 1.— Granne Fourque ou macrouce. Buff. Obs.
v. 8. p. 220. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 290. n°. 2.
un individu plus grand qu'à l’ordinaire, et le vieux
mêle.— Coumon and crearEer coor. Lath. Syn. v. 5. p.275
et 277. — Penn. Brût. Zool. p. 132. t. F. — Scnwarzes
WASSERHUEN. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 511. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 423.— Frisch. Füg. t. 208.
— Naum. Wôg. t&. 30. f. 4o. — Stor. degl. ucc. v. 5.
pl. 52464 525. — Mur gozr. Sepp. Nederl. Vogq. v. 1. t.
p. 61.
D'ORNITHOLOGIE. 707
Avant la mue, les jeunes ont la plaque frontale
très-peu apparente; celle-ci, de même que le bec et
les pieds, sont d’un cendré olivâtre, toutes les par-
ties inférieures sont d’un cendré blanchâtre. C’est
alors,
Foxica ærmiops. Sparm. Mus. Cartls. fase. 1. pl. 13.
— Gmel. Syst. 1. p. 704. sp. 22.
Varie accidentellement : très-rarement d’un blane
pur, ou blanchâtre avec les couleurs faiblement pro-
noncées. Les ailes blanches, tout le reste du plu-
mage comme à l'ordinaire. C'est alors,
Forica reucorix, Sparmg Mus. Cartls. fase. 1. pl. 12.
— Gmel. Syst. 1. p. 705. sp. 21.
Habite : les marais, les lacs et les golfes ; très-abondant
en Hollande et sur les lacs de l’intérieur de la France ;
moins nombreux sur les rivières en Allemagne et en Suisse;
vit dans les roseaux, et se montre rarement à terre.
Nourriture : plantes et insectes aquatiques.
Propagation : niche sur les eaux , dans les roseaux et
dans les joncs ; pond jusqu’à douze et quatorze, mais le plus
souvent huit œufs, d’un blanc teint de brun, et marqué de
petits points bruns et rougeâtres.
SARA AAA ASS
708 MANUEL
GENRE SOIXANTE-TREIZIÈME.
PHALAROPE.—PHALAROPUS.
(Briss.)
Brc long, grêle, faible, droit, déprimé à sa base;
les deux mandibules sillonnées jusqu’à la pointe;
extrémité de la mandibule supérieure courbée sur
l'inférieure, obtuse; pointe de la mandibule in-
férieure en alène. Narines basales , latérales,
ovales , proéminentes , entourées par une mem-
brane. Preps médiocres, grêles, tarses compri-
més; trois doigts devant et un derrière; les doigts
antérieurs réunis jusqu’à la première articulation,
le reste garni de membranes en festons et dente-
lées sur les bords; doigt de derrière sans mem-
brane, articulé du côté intérieur. ALES médiocres ;
les rre. et 2e. rémiges les plus longues.
Ces oiseaux , les vrais pygmées des nageurs, voguent sur
l'élément liquide avec une vitesse et une grâce admirables:
ils ne redoutent point les vagues, mais nagent avec une
égale facilité, non-seulement sur les lacs, mais aussi en
pleine mer; à terre ils ne courent point très-vite ; ils pré-
férent les eaux saumâtres et salées aux eaux douces ; nichent
le long des bords des lacs, dans les herbes et les prairies
proches des eaux; on les voit nager en pleine mer et sur
les lacs , à de très-grandes distances de terre : leur nourri-
ture consiste en petits insectes et en vers marins, qu'ils
saisissent à la surface des flots ou sur la rive. La double
mue a lieu chez toutes les espèces de ce genre; les jeunes
de l’année différent beauçoup des adultes ; le plumage offre
D’ORNITHOLOGIE. 709
des dissemblances peu marquées dans les sexes ; le corps
est garni de duvet et le plumage serré et lustré comme
chez les oiseaux de mer.
Ir. SE CTION.
Bec grêle, déprimé seulement à la base, grêle et
en alène jusqu’à la pointe.
PHALAROPE HYPERBORÉ *.
PHALAROPUS HYPERBOREUS. (LATH.)
Sommet de la tête , nuque, côtés de la poitrine,
espace entre l'œil et le bec, ainsi qu'un petit trait
derrière les veux d’un cendré foncé; partiés laté-
rales et devant du cou d’un roux vif; gorge, milieu
de la poitrine et toutes les autres parties infé-
rieures d’un blanc pur, à l'exception des flancs qui
portent de grandes taches cendrées; dos, scapu-
laires, couvertures des ailes et les deux pennes du
milieu de la queue d’un noir profond; les plumes
du haut du dos et les scapulaires bordées de larges
bandes rousses, et les couvertures des ailes termi-
nées par un liseré blanc; sur les ailes une bande
transversale blanche ; pennes latérales de la queue
cendrées, entourées par une étroite bande blan-
che ; bec noir; iris brun; pieds, d'un cendré ver-
dâtre. Longueur, 6 pouces 10 lignes. Le vieux
mäle au printemps.
La vieille femelle, diffère seulement, en ce qu'il
* M. Cuvier forme de cette espèce son genre ZLobipes, kègn.
anim, v. 1, p. 499.
#10 MANUEL
y a du roussätre mêlé avec le cendré qui entoure
les yeux, que le roux du devant du cou est moins
étendu et mêlé de plumes cendrées, et que les
taches sur les flancs sont plus grandes et plus nom-
breuses; les parties supérieures ont aussi plus de
taches longitudinales.
PHALAROPUS HYPERBOREUS. Lath. Jnd. v. 2. p. 575. sp. 1.
—Transact. of the Linn. society. Mem. birds of greent.
—Trinca HYPERBOREA, Gmel. Syst. 1. p. 675. sp. 9. —
Retz. Faun. Suec. p. 1853. n°. 152. — PAALAROPUS WiL-
Lans. Haworth. in the Transact. of the Linn. Society.
v. 8. p. 26%. — Le PHALAROPE CENDRÉ OU PHALAROPE DE
Siérie. Buff. Oùs. v. 8. p. 22%. — Id. pl. ent. 566. figure
peu exacte du mäle. — Cocx coorrooren Trinca. Edw.
Glan. t. 145. figure très-exacte de la femelle. — Rev
PHALAROPE. Lath. Syn. v. 5. p. 250. et var. À. tab. du
titre; figure mal colorée. — ROTHHALSIGER WASSERTRETER.
Bechst. Naturg. Deui. v. 4. p. 575.— Meyer, Tasschenb.
©. 2. p. 415.*— Id. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 15. f. à. fi-
gure exacte du mäle.
Les Jeunes avant la mue.
Sommet de la tête, l’occiput, une tache der-
rière les yeux et la nuque d’un brun noirâtre; dos,
scapulaires et les deux pennes du milieu de la
queue de cette couleur, mais toutes les plumes
entourées par une large bordure d’un roux clair;
rémiges et couvertures des ailes noirâtres, bordées
et terminées de blanchäâtre ; la bande transversale
* M. Meyer confond dans cet article les jeunes des deux espèces
distinctes.
D'ORNITHOLOGIE. qi
sur l’aile peu large; front, gorge, devant du cou,
poitrine et les autres parties inférieures blanches,
mais sur les côtés de la poitrine et sur les flancs
nuancés de cendré clair; une légère nuance jau-
nâtre sur les côtés du cou; partie intérieure du
tarse Jaune; partie extérieure et les doigts d’un
vert jaunätre, C’est alors,
Puararopus Fuscus. Lath. Ind. v. 2. p. 556. sp. 4. —
Trinca rusca. Gmel. Syst. 1. p. 675. sp. 33. — TRiNCA Lo-
BATA. Brunn. Ornit. Borea. p. 51. n°. 171 *. — Le Pna-
LAROPE BRUN. Briss. Orn. v. 6. p. 18. — CoorTroorep
TRINGA. Edw. Glan. pl. 46. fiqure très-exacte. — Browx
PHALAROPE. Lath. Znd. v. 5. p. 274.— GEMEINE WASSERTRE-
TER. Bechst. Tasschenb. Deut v.2. p. 515. t. fiqure pas-
sable. — Meyer, Vog. Deut. v. 1. Heft. 15. t. f. 2 et 3.
deux jeunes de différens âges. — Naum. Fôg. Nachtr.
Co RE E
Remarque. T1 paraît que le plumage d’hiver de cette
espèce diffère très-peu de la livrée des jeunes oiseaux ; je
n’en ai point fait mention, ne pouvant décrire lhabit
d'hiver, d’après des individus adultes tués ou reçus dans
cette époque de l’année. Il paraît que M. Sabine, auteur
du Mémoire sur les oiseaux du Groenland, est aussi de
cel avis.
Habite : les plages qui bordent les lacs du cercle arcti-
que ; aussi les lacs d’eaux douces; très-abondant au nord
de l'Écosse, dans les Orcades et les Hébrides, commun en
Laponie ; de passage sur les côtes de la Baltique ; acciden-
tellement en Allemagne et en Hollande; très-rarement sur
les grands lacs de la Suisse.
* Mais point Tringa lobata de Gmelin, ni Phalaropus lobatus de
Latham qui sont des synonymes de lespèce suivante.
712 MANUEL
Nourriture : insectes ailés, ainsi que des vers et des
insectes aquatiques qui vivent à la surface des eaux.
Propagation : niche sur les rivages des lacs parmi les
herbes; pond trois œufs d’un olivâtre très-foncé, parsemé
de nombreuses taches noires si rapprochées, que la cou-
leur du fond paraît à peine.
Il. SECTION.
L'
Bec déprime dans toute sa longueur , seulement
comprimé à la pointe.
PHALAROPE PLATYRHINQUE *.
PHALAROPUS PLATYRHINCHUS. (Minr.)
Bec large, déprime, aplati à la base ; queue
longue très-arrondie.
Sommet de la tête, occiput et nuque d'un cen-
dré pur; une large tache d’un noir cendrée occupe
l'orifice des oreilles, deux bandes de cette couleur
prennent leur origine vers les yeux, et passent
sur locciput où elles se forment en une seule
bande qui descend tout le long de la nuque; par-
ties latérales de la poitrine , dos ,scapulaires et crou-
pion d’un cendré bleuâtre très-pur **; du noirâtre
occupe le centre de toutes ces plumes, et se dirige
* M. Cuvier forme de cette seule espèce le genre Phalaropus ;
les deux espèces distinctes dont cet auteur fait mention sont dif-
férens états de mon Phalarope platyrhinque , qui ont déjà été indi-
qués dans la rre. édition.
** Cette couleur cendrée bleuâtre est de la même nuance que
celle dont les plumes dorsales de quelques espèces des genres
Sterna et Larus sont colorées.
D'ORNITHOLOGIE. 13
le long des baguettes; les plus longues des sca-
pulaires terminées de blanc; une bande transver-
sale blanche sur l'aile; pennes de la queue brunes,
bordées de cendre; front, côtés du cou, milieu de
la poitrine et toutes les autres parties inférieures
d’un blanc pur; bec d’un roux jaunâtre à sa base,
brun vers la pointe: iris d’un jaune rougeâtre ;
pieds d'un cendré verdätre. Longueur, 8 pouces
6 ou 9 lignes. Le male et la femelle en plumage
d'hiver *.
Puararopus LOBATUS. Lath. Jnd. v. 2. p. 756. Sp. 2. —
Trinca Losara. Gmel. Sysé. 1. p. 654. sp. 8. — PaararoPe
A FESTONS DENTELES. Buff. Oës. v. 8. p. 226.— Le Prara-
ROPE Gris. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 492. — Grey coor-
FOOTED RINGA. Edw. Giun. 1. 508. figure passabtement
exacte.
Les jeunes avant la mue.
Sur l'occiput une tache noirätre de la forme d’un
fer à cheval ; une bande de cette couleur passe sur les
yeux; nuque, dos, scapulaires, couvertures supé-
rieures de la queue, et les pennes de celle-ci d’un brun
cendré; les plumes du dos, des scapulaires, et les
pennes du milieu de la queue portent de larges bor-
dures jaunâtres; croupion blanc varié de brun;
pennes secondaires des ailes et rémiges liserées de
blanc; couvertures bordées et terminées de blanc
jaunûtre; une bande transversale blanche sur l'aile;
* Deux individus en cet état ont été tués sur les bords du
lac de Genève. Depuis, j’en ai vu deux autres tués en automne
sur ce lac; c’étaient des jeunes de l’année,
Panrze IT. 46
r14 MANUEL
front, gorge, côtés et devant du cou, poitrine et
les autres parties inférieures d’un blanc pur; pieds
d'un jaune verdûtre; bec d’un cendré brun. C’est
alors,
Trixca Lopara. Lepechin. Nov. comm. Petrop. 14.
p. os. t. 15. f. 3. — Gmel. Syst. 1. p. 674. sp. 8. var.
B. — Grey pHaLarOPE. Lath. Syn. v. 5. p. 272. un jeune
individu prenant son plumage d'hiver. — Penn. Brit.
zoot. p. 526.4. E. 1. f. 5. fiqure très-exacte du jeune
en mue, prenant sa livrée d'hiver.
Plumage d'été ou des noces.
Tête, nuque, dos , scapulaires et couvertures su-
périeures de la queue d’un brun noirâtre; toutes
les plumes de ces parties sont entourées par une
large bordure d’un roux orange; une bande jau-
nâtre passe au-dessus des yeux; couvertures des
ailes noirâtres terminées de blanc; une bande
transversale blanche sur l’aile; croupion blanc ta-
ché de noir; devant du cou, poitrine, ventre, ab-
domen et couvertures inférieures de la queue d’un
rouge de brique. Les vieux, mâle et femelle.
Trixca FuLicariA. Brunn. Orn. Boreal. p. 51. n°. 172.
— Prararopus aurus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 381.
— TRiNGA HYPERBOREA. Ginel. Syst. 1. p. 676. var. 6.
— Le pHALAROPE ROUGE. Buff. Ois v. 8. p. 225. PHALAROPE
ROUSSAIRE. Briss. Orn. v. 6. p. 20. n°. 4. LE PHALAROPE
ROUGE. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 492. — RED CO0T-FO0TE»
TRINGA. Edw. Glan. t. 142. figure très-exacte. — Rxev
PHALAROPE. Lath. Syn. v. 5. p. 271. sous de faux nom de
femelle du précédent. ROTHBAUCHIGER WASSERTRETER.
D’'ORNITHOLOGIE. T19
Meyer, Tasschenb. Deutschl. v. 2. p. 419. sp. 2. Xl faut
encore ajouter comme indications d’un individu en mue.
PHararopus GLACIALIS. Lath. Znd. v. 2. p. 576. sp. 35. —
TRinGA GLAacrALIS. Ginel. Syst. 1. p. 655. sp. 52. — Praix
PHALAROPE. Lath. Syn. v. 5. p. 255. — PnaALaROPE À cou
sauNE. Sonnini , édèt. de Buff. Ois. v. 25. p. 298.
Les individus, ez plumage d’éte, qui n’ont point
atteint l’âge de deux ou de trois ans, ont souvent
encore le ventre plus ou moins varié de plumes
blanches ; tel est l'individu rapporté en dernier lieu
par le capitaine Sabine. Voyez Transact. Linn.
Habite : les parties orientales du nord de l'Europe;
abondant en Sibérie, sur les bords des grands lacs et des ri-
vières ; de passage sur les grauds lacs d'Asie , et sur la mer
Caspienne; nombreux en Amérique et dans nos régions
arctiques ; accidentellement de passage en Angleterre et en
Allemagne ; rare en Suisse , sur le lac de Genève. |
Nourriture : poursuit à la nage les insectes qui vivent à
la surface des eaux; on le voit très-rarement chercher sa
nourriture sur la rive et à terre *.
Propagation : niche dans les régions orientales de l’Eu-
rope et en Asie; ponte inconnue.
* Dans le mémoire de M. Sabine sur les oiseaux du Groenland,
il est dit que le 10 juin, par la latitude de 68 degrés, à une dis-
tance de quatre milles de terre et au milieu des montagnes de glace,
on vit une compagnie de ces oiseaux nageant en pleine mer, Je
ne vois pas comment on a voulu associer de telles mœurs et des
formes si disparates avec les Bécasseaux et les Chevaliers.
Li:1:2:81:511:112.::1111
-16 MANUEL
GENRE SOIXANTE-QUATORZIÈME.
GRÈÉBES—PODICEPS. (Larn.)
Brc médiocre, droit, dur, comprimé, en cône
allonge pointu; pointe de la mandibule supérieure
légèrement inclinée, inférieure formant l'angle.
Narines latérales, concaves, oblongues, fermées
par derrière par une membrane, ouverte par de-
vant, percées de part en part. Pirps longs, hors
l'équilibre du corps, tarses très-comprimés; trois
doigts devant et un derrière, les doigts antérieurs
très-déprimés , réunis à leur base, entourés par une
seule membrane en feston; doigt de derrière com-
primé, s’articulant intérieurement sur le tarse, fes-
tonné. ONGLES larges, très-déprimés. QUEUE nulle.
Aires courtes, les 3 premières rémiges à peu près
d’égale longueur et les plus longues.
Ces oiseaux nagent avec une égale facilité à la surface
des eaux, comme entre deux eaux; dans cette dernière
natation, ils se servent des ailes, et semblent voler dans
l'élément liquide; ils plongent long-temps, voyagent et
émigrent sur les eaux. Leur nourriture consiste en pois-
sons, en insectes à élitres, en ampbhibies, en frai et en
végétaux; on trouve le plus souvent des plumes dans leur
estomac. La démarche de ces oiseaux est gauche et em-
barrassée; leur aititude à terre est droite, les jambes étant
retirées daus l’abdomen, hors l'équilibre du corps. Es fré-
quentent plus les rives des eaux douces que lès bords de la
mer. Jls muent en automne, mais les jeunes ont besoin
de deux et trois années avant de prendre le plumage stable
D'ORNITHOLOGIE. 717
des vieux; cette circonstance a produit dans ce genre d’oi-
seaux un grand nombre d’espèces nominales, qui ne sont
en effet que des variétés d'âge de la même. La plupart des
espèces de Grêbes portent à la tête des ornemens extraor-
dinaires qui sont propres aux deux sexes, puisqu'on n’ob-
serve aucune différence bien marquée entre les mâles et
les femelles qui sont du même âge Le corps est garni de
duvet et le plumage très-serré , soyeux et lustré. Il est
possible que la mue de ces oiseaux soit aussi double, mais
les couleurs du plumage ne changent point chez les
adultes.
GRÊÈBE HUPPÉ.
PODICEPS CRISTATUS. (LaTru.)
Bec plus long que lu tête, rougeätre, 4 pointe
blanche; distance du bord anterieur des narines
jusqu'à la pointe du bec, 17 ou 18 lignes”,
Face blanche ; sommet de la tête , la huppe plate et
occipitale, aimsi que la large fraise de chaque côté
des joues d’un roir lustre; cette couleur se nuance
en roussâtre sur les cotes de la tête; toutes les par-
ües inferieures d'un blanc lustre et argenté; toutes
les parties supérieures brunes et noirâtres; les pen-
nes secondaires des ailes d'un blanc pur; un peu de
roussâtre sur les cotes de la poitrine et à l'insertion
des ailes : espace nu du coin du bec à œil, rouge;
bec d'un rouge sale **, brun en dessus et blare à la
Je signale à dessein cette distance, puisqu'il n’est guère pos-
sible d'indiquer daus ce genre d'oiseaux d’autres caractères con-
stans, propres aux différens âges.
** Le bec devient d’un rouge plus vif après la mort.
718 MANUEL
pointe; iris d'un rouge cramoisi; pieds noirâtres.
intérieurement d'un blanc jaunâtre. Longueur, de-
puis la pointe du bec jusqu'au croupion, de 18 jus-
qu’à 19 pouces. Les vieux après la troisième mue,
male et femelle. |
La vieille femelle, est un peu plus petite; les plu-
mes de la huppe et de la fraise sont un peu plus
courtes , et les couleurs un peu plus ternes; pour le
reste elle ne diffère en rien du pieux male.
Ponicers GRiSTATUS. Lath. Jnd. v. 2. p. 580. sp. 1. —
Cozyxsus crisrarus. Gmel. Syst. 1. p. 589. sp. 7. — Co-
Lymsus CORNUTUS. Briss. Orn. v. 6. p. 45. n°. 4.— Le crèse
convt. Buff. Os. v. 8. p. 235. €. 19. — Id. pl. ent.
Goo. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 299. le vieux. —
Cresrep creBe. Lath. Syn. v. 5. p. 281. — Penn. Brit.
zoo. p. 159. t. K. — Grnausrer sraissruss. Bechst. Na-
turg. Deut. v. 4. p. 533. — Meyer, Tasschenb. v. 2.
p. 426. Id. Vôg. Deuischtl. v. 1. Heft. 4. t. 2. vicux
mête. — Frisch. Vôg. t. 185. Naum. Vôg. t. 69. f. 106.
— Corimso cRESTATO. Stor. deg. uce. v.5. pt. 52.
A l'age de deux ans et après la mue, les deux
sexes ont une huppe occipitale très-courte, bordée
de plumes blanches ; la face blanche ne se nuance
point en roussâtre; les plumes de la fraise très-
courtes; une bande noirätre de forme irréguhère
va du bec au-dessous des yeux et aboutit à l’ocei-
pui. Les jeunes, jusqu'à l’äge de deux ans, n’ont
aucun indice de huppe ni de fraise; le front et la
face sont blancs; sur ces parties ainsi que sur le
haut du cou, sont des bandes d’un brun noirâtre,
disposées dans tous les sens et formant des z1g-
D'ORNITHOLOGIE. 719
5 , . . 1° À
zags; l'iris d’un jaune clair; le bec d'un rougeitre
livide. Les jeunes de l'annee avant la mue, ont la
tête et le haut du cou d’un brun foncé. Dans ces
différentes livrées, on reconnaît les imdications
suivantes.
Coryweus urinator. Gmel. Syst. 1. p. 593. sp. 9. —
Cozcymeus et cocymBus crisratus. Briss. Orn. v. 6. p. 34.
n.1.et2. pt. 5. f. 1. et pl. 4. — LE GRÈBE HUPPÉ ET LE
cRÊBE. Buff. Oùs. v. 8. p. 255 et 227. — Id. pt. ent. 944
et 41. — GrèBE commun. Gérard. Tab. élém. v. 2.
p. 292. — GRÈSE FuPPÉ. Id. p. 295. à l’âge de trois ans.
— Edw. Glan. t. 56o. f. 2. — Tiprer GreBe. Lath. Sy.
v. 5. p. 285. le jeune à l’âge d’un an. — Meyer, Vôg.
Deut. v. 1. Hefi. 4. t. 3. le jeune à l’âge de deux ans,
figure très-exacte.
Habite : les bords de la mer, les lacs, les étangs et les
rivières; émigre en nageant le long des bords de la mer;
très-abondant en Allemagne, en Hollande, en Angleterre
et en France ; moins commun dans l’intérieur, sur les lacs
de la France et de la Suisse.
Nourriture : poissons, frai, insectes à élitres, vers
marins , et souvent des végétaux.
Propagation : construit un nid de joncs, placé sur les
cannes rompues, ou flottant et lié aux cannes des jones ;
pond trois ou quatre œufs d’un vert blanchâtre ondé où
comme sali de brun foncé.
720 MANUEL
GRÈBE JOU-GRIS.
PODICEPS RUBRICOLLIS. (Laru.)
Bec de la longueur de la tête, noir, à base
jaune ; huppe occipitale très-courte; point de fraise;
distance du bord antérieur des narines jusqu'a la
pointe du bec, 11 lignes.
Front ,sommet de la tête et la courte huppe occi-
pitale d’un noir lustré; joues et gorge d'un gris de
souris; tout le long de la nuque s'étend une large
bande noire; devant du cou, côtes et haut de la
poitrine d’un roux de rouille vif; toutes les autres
parties inferieures blanches, si on en excepte les
flancs et les cuisses, qui portent des taches d'un
brun noirâtre; pennes secondaires des ailes blan-
ches; base du bec d’un jaune vif, le reste noir;
ins d'un brun rougeñtre; pieds extérieurement
noirs, intérieurement d'un vert jaunâtre. Longueur
du bout du bec au croupion, depuis 15 jusqu'à 16
pouces 6 lignes. Les vieux, mäle et femelle.
Ponicrrs ruBricouLIs. Lath. Ind. v. 2. p. 7835. sp. 6.
— Popiceps suscrisTatus. Jacqe Wôg. p. 357. €. 18. fiqure
très-exaete. — Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 546. —
CoLyMBUS RUBRICOLLIS El SUBCRISTATUS Gmel. Sysé. 13.
p. 592. Sp. 24, et p. 990. Sp. 18 — Le GRÈBE À JOUES
GRISES Où LE Jou-GRis. Buff. Oùs. v. 8. p. 241. — Id. pl.
ent. 931. figure très-eæacte — Ren nEckep GRere. Lath.
Syn. v. 5. p. 288.— Id. supp. v. 1. p. 260. £. 118. figure
très eœacte.—Crav KERLIGER sTEIssruss. Mever. Tasschenb.
Deut. v. 2. p. 429.— Naum. VWôq. t. vo. f. 107. Le vieux
méle.
D’'ORNIFHOLOGIE. r21
Les jeunes à l'âge de deux ans, ont la gorge et
les joues blanclies; le haut du cou d’un blanc jau.
nâtre; sur ces parties sont des bandes brunes et
noirâtres disrosees en zigzags; le haut de la tête
et l’occiput noirs, mais sans plumes allongées sur
cette dernière partie; partie inférieure du cou et
haut de la poitrine d’un roux terne et varié de
brun; quelques plumes de la poitrine et du ventre
terminées de cendre; base du bec d’un jaune l-
vide; iris d’un jaune rougeûtre. C’est alors,
Corymeus parotis. Sparm. Mus. Carts. fase. 1. 1. g.
figure exacte. — Gmel. Syst. 1. p. 592. sp. 21.— Como
GIOVANE DEL L'ANTIDETTA SPECIE. 9407. degl. ucc. v. 5.
pt. 523. de jeune de l’année.
Habite : les rivières, les lacs et les bords de la mer,
mais en plus grand nombre sur les eaux douces ; assez
commun dans les provinces orientales de l'Europe; sou-
vent en Allemagne et en Suisse; rare en France, et acci-
dentellement en Hollande.
Nourriture : petits poissons, frai, amphibies , insectes
à élitres et végétaux.
Propagation : niche comme l'espèce précédente ; pond
trois ou quatre œufs d’un vert blanchâtre, paraissant
comme sali de jaunâtre ou de brun.
GRÈBE CORNU ou ESCLAVON.
PODICEPS CORNUTUS. (Lau)
Bec fort, plus court que la tête, comprime dans
toute sa lonsueur, noir a pointe l'OULE ; AUX YEUX
Le le Ce
un double iris; distance du bord antérieur des na-
rines Jusqu'a la pointe du bec, 6 ou 7 lignes.
729 MANUEL
Sommet de la tête, ainsi que la très-large ct
ample fraise qui entoure le haut du cou d’un noir
profond et ustré; les grandes touffes de plumes
rousses placées au-dessus et dernière les yeux
forment deux cornes; espace entre la mandibule
supérieure et lœil, cou et poitrine d’un roux vif
et brillant; parties inférieures d’un blanc pur, à
l'exception des flancs qui sont nuancés de rous-
sâtre ; nuque et parties supérieures noirâtres ; pen-
nes secondaires des ailes blanches; base du bec et
nudité qui va aux yeux de couleur rose, le reste
du bec noir, à pointe rouge; cerele autour de la
prunelle jaune, second cercle d'un rouge vif; pieds
extérieurement noirs, interieurement gris. Lon-
gueur, de 12 jusqu'à 13 pouces. Les vieux, male
et femelle.
Remarque. Quelques auteurs ont confondu cette es-
pèce avec la suivante, sans doute à cause des plumes rous-
ses de la tête; mais il est facile, en comparant mes courtes
indications, de distinguer {es vieux de l’une et de l'autre;
celle-ci porte des cornes rousses placées au-dessus et der-
rière les yeux, tandis que la suivante porte des plumes
rousses qui couvrent l’orifice des oreilles. Les jeunes des
deux espèces sont plus difficiles à distinguer, vu qu'il n’y
a entre eux de différences bien marquées que dans la
forme du bec, et dans le double iris, que Les jeunes du
Grébe à oreillon ont d’une seule couleur.
Ponicers cornurus. Lath. nd. v. 2. p, 782. sp. 5. —
Corymsus cornurus MINOR. Briss. Orn. v. 6. p. 50. —Co-
Lympus Connurus. Gmel. Syst. 1. p. 591. sp. 19. — Le
petit GRÈBE CORNU, Buff. Oùs. v. 8. p. 257. — LE GRÈBE
D'EscravonIE. Id. pl. ent. 404. f. 2. représentation pas-
D’ORNITHOLOGIE. 523
sablement exacte. — KonNED GREBE or DoBCuiCE. Edw.
Glan. t. 145. figure peu exacte.—Lath. Ind. v. 5. p. 285.
t. g1. mauvaise figure. — GERORNTER stelssruss. Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 451.— Id. Vôg. Deut. v. 2.
t. Heft. 18. fiqure très-exacte du vieux. — Naum. Vég.
Nacht. t. 54. f: 101 et 102. deux fiqures peu exactes.
Les jeunes de l'année et jusqu'à l'âge d'un an,
n’ont aucune apparence de cornes ou de fraise; du
blanchätre entre le bec et l'œil; tête, nuque et
toutes les parties supérieures d’un cendré noirûtre;
pennes secondaires des ailes blanches; le blanc pur
de la gorge s'étend au-dessous des yeux en ligne
horizontale, et se dirige jusque érès en arrière
sur l'occiput ; milieu du devant du cou d’un blanc
cendrée; côtés de la poitrine et flancs d’un cendré
noiratre, le reste des parties inférieures d’un blanc
pur; bec d’un cendré bleuâtre, mais sa base ainsi
que la petite nudité est de couleur de chair; par-
tie supérieure du bec couleur de corne, pote
jaunâtre; cercle autour de la prunelle d’un blanc
pur, second cercle d’un rouge clair; pieds exte-
rieurement bruns, intérieurement d'un cenüre
bleuâtre. C’est alors,
Porrcers osscunus. Lath. Jn4. v. 2. p. 782: sp. 4. —
Corxmsus minor. Briss. Orn. v. 2. p. 56. n°. 7*. — Co-
* On ne peut guère se faire une idée des raisons qui ont pu
déterminer M. Gérerdin à placer cette indication et celle du Co-
lymbus obscurus de Gmelin, comme synonymes avec son petit
\
.
’E.
Grébe (Voyez vol.2, pag. 205); car cette espèce nominale de Gé-
rardin n’est dans le fait qu'un Castagneux âgé de trois ans, et
parvenu à l'époque où les deux sexes prennent la livrée parfaite
qui distingue les vieux.
724 MANUEL
LYMBUS OBSCURUS. Gmel. Syst. 1. p. 592. sp. 25. — Ponr-
cers caspicus. Lath. Ind. v. 2. p. 582. sp. 7. — Coxvusus
caspicus. S. G. Gmel. Reis. v. 4. p. 155. 4a note. —
Ginel. Syst. 1. p. 595. sp. 257.—LE perrr Grèse. Buff. Oôs.
v. 8. p. 252. et surtout sa pl. nl. 92. figure très-
exacte. — BLACR AND WHITE DOBCHICK. Edw. G{an. t. 96.
f. 1. — Dusey crée. Lath. Syn. v. 5. p. 286.-— Drr pux-
RELBRAUNE sretssuss. Becbst. Naturg. Deut. v. 4. p. 559.
— Naum. Wôg. Deutschl. t. v1. f. 109. figure assez
exacte.
Remarque. On doit encore énumérer, comme diffé-
rence d'âge de celte espèce, les indications suivantes :
Coryueus niGricaxs. Scop. Ann. 1. n°. 101. — Cory-
BUS CMSTATUS MINOR. Briss. Orn. v. 6. p. 42. n°. 5. t. 3.
f. 2. description et fiqure exactes. —Lx petir GRÈBE HUPPE.
Buff, Ois, v. 8. p. 255. — Earen ces. Lath. Syn. v. 5.
p. 286. var. À. description exacte de l'oiseau après
la mue et à l’âge de deux ans.
Habite : plus abondant dans les parties orientale et sep-
tentrionale de l’Europe que partout ailleurs; assez com-
mun-en Angleterre et dans le nord ; rare en Allemagne ;
accidentellement en Hollande, en France et en Suisse;
vit sur les eaux douces comme sur les côtes maritimes, Le
méme en Amérique.
Nourriture : comme les espèces précédentes.
Propagation : niche dans les roseaux, ou construit un
nid floitant composé d'herbes, et attaché aux cannes des
jones; pond trois ou quatre œufs blancs, maculés de brun,
et paraissant salis.
D’ORNITHOLOGIE. n25
GRÉBE OREILLARD.
PODICEPS AURITUS. (LaTts.)
Bec plus court que la tête, noir, base déprimée
P q 2 1 . 9
pointe relevée en haut ; distance du bord antérieur
des narines jusqu'au bec, 6 ou 7 lignes.
Face, sommet de la tête, la très-courte huppe
occipitale et la courte fraise d'un noir profond;
derrière les yeux et au-dessous est un pinceau de
longues plumes effilées d’un jaune clair et d’un roux
foncé; ces plumes, en formant l'arc viennent cou-
vrir l’orifice des oreilles; gorge, tout le cou, cotés
de la poitrme et toutes les parties supérieures d'un
noir peu lustré; flancs et cuisses d'un rouge mar-
ron très-foncé et nuance de noirâtre; les autres
parties inferieures d’un blanc pur; base du bec et
nudité rougeätres; iris et cercle nu des yeux d'un
rouge vermillon ; pieds extérieurement d’un cendré
noirâtre, interieurement d’un cendré verdâtre.
Longueur, de 1 1 pouces 6 lignes jusqu'à 12 pouces.
Les vieux, male et femelle.
Les jeunes de l'année, ressemblent beaucoup,
quant au plumage, aux jeunes de l’espèce précé-
denie; ils s'en distinguent en ce que le blanc des
joues est plus étendu, et descend sur les cotés du
cou, mais il ne s’etend pas aussi loin sur l’occiput ;
que l'iris est d’une seule couleur; enfin que la base
du bec est sensiblement deprimée, et que les deux
mandibules se recourbent un peu en haut, En fai-
r20 MANUEL
sant attention à ces marques caractéristiques, 1l
est impossible de se tromper sur l'espèce.
Ponicers AURITUS. Lath. Ind. v. 2. p. 581. sp. 3. —
Cocymsus aurirus. Briss. Orn. v. 6. p. 50. n°. 6. — Gmel.
Syst. 1. p. 590 sp. 8. (mais point la variété B, qui appar-
tient à l’espèce précédente). — LE PErIT GRÈBE CORNU*.
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 501. n°. 5.— EareD poscuicx.
Edw. Glan. t. 96. f. 2. figure très-exactc. — Esre»
crese. Lath. Syn. v. 5. p. 285. — GEdruter oder OHREN
sreissruss. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 552. (mais
point les synonymes, qui sont mal indiqués). — Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 455.— Naum. Vôg. t. vo.
f: 108. fiqure très-exacte du vicux. — Corrmso suasso
TuRco. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 520. Le vieux.
Habite : plus abondant sur les rivières et les lacs d'eaux
douces que le long des côtes maritimes; très commun
dans le nord, en Allemagne, en France, en Suisse et en
Tialie; rare dans Jes marais de la Hollande, jamais le long
des côtes maritimes de ce pays.
Nourriture : comme les espèces précédentes, mais plus
habituellement des insectes.
Propagation : niche dans les roseaux les plus touffus
des rivières et des lacs ; pond trois ou quatre œufs, d’un
vert blanchâtre paraissant sali de brun.
* Toutes ces dénominations de petit et de grand Grébe huppé et
cornu , n’ont servi qu’à répandre une confusion totale dans la no-
menclature des différentes espèces de grébes, dont le plus grand
nombre, parvenu à l’état parfait du plumage est pourvu, dans
les deux sexes, de plumes qui se relèvent en huppe, en corne et en
fraise.
D'ORNITHOLOGIE. 527
GRÈBE CASTAGNEUX.
PODICEPS MINOR. (Lare.)
Bec très-court, fort, comprimé ; point de huppe
ni de fraise ; distance du bord antérieur des narines
Jusqu'à la pointe du bec, 5 lignes; tarses garnis
postérieurement de longues aspérités.
Gorge, sommet de la tête et nuque d'un noir
profond; côtés et devant du cou d’un marron vif;
poitrine et flanes noirâtres; le reste des parties Im-
férieures d’un cendré noiratre; sur cette couleur
paraissent quelques nuances blanches; cuisses et
croupion teints de roussâtre ; parties supérieures
d’un noirâtre lustré d’olivâtre; rémiges d’un brun
cendré; pennes secondaires blanches à leur base et
intérieurement; bec noir, base de la mandibule
inférieure, nudité qui se rend aux yeux et la fine
pointe du bec blanchätres; iris d’un brun rou-
geâtre; pieds extérieurement d’un brun verdûtre,
intérieurement couleur de chair. Longueur, depuis
9 jusqu'à to pouces. Les vieux dägés de trois ans,
male et femelle.
Ponicers eBrinicus. Lath. Ind. v. 2. p.785. sp. 11.—
Coryusus mesripicus. Gmel. Syst. 1. p. 594. sp. 28. —
Cozxmeus pyrExaiCus. La Peirouse, Neue. Schwved. abfh.
v. 5. p. 102. — GRÈSE monragnanD. Sonn. Nouv. édit. de
Buff. Os. v. 25. p. 556. — EE GRÊBE DE RIVIÈRE NOIRATRE-
Briss. Orn. v. 6. p. 62. var. 4.— Lx perir GRÈRE. Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. 295. (mais point les synonymes, qui
appartiennent au jeune grèbe cornu ou esclavon).— BLacE
728 MANUEL
cæinen CREBÉ. Lath. Syn.v. 5. p. 292.— Kierner srerssruss.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 565. — Meyer, Tas-
schenb. v. 2. p. 456.—TId. F6q. Deut. v. 2. Heft. 18. t.
figure très-eœacte. — Naum. Fôg. t. 110. — Coumso mr-
NORE O JUFFETTO ROSSO. or. degl. ucc. v. 5. pl. 519.
figure assez exacte.
Les jeunes après l’âge d’un an et après la mue ;
ont le sommet de la tête, la nuque, les parties su-
périeures et les côtés du cou blancs, mais ce blanc
marqué de bandes et de taches d’un brun rous-
sâtre foncé et clair, et disposées dans tous les sens;
derrière les yeux de petits traits obliques et blancs ;
partie inférieure du devant du cou, poitrine et
flancs d’un roux clair; ce roux est nuancé de noi-
râtre sur les cuisses; milieu du ventre d’un blanc
pur.
Les jeunes de l’année , ont le sommet de la tête,
la nuque et les parties supérieures d’un brun cen-
dre, légèrement teint de roussâtre; la gorge d’un
blanc pur; côtés du cou d’un roux cendré pâle;
devant du cou, haut de la poitrine et flancs d’un
roux blanchâtre plus ou moins foncé; ventre d’un
blanc pur; mandibule inférieure et bords de la
mandibule supérieure d’un cendré jaunâtre; le
reste du bec brun; iris brun.
Popicers minor. Lath. Ind. v. 2. p. 784. sp. 9. —- Co-
LYMBUS FLUVIATILIS. Briss. Orn. v. 6, p. 59. — Corxuts
minor. Gimel. Syst. 1. p. 591. Sp. 20. — Le GRÊBE DE RI-
VIÈRE OU CASTAGNEUX. Buff. Os. v. 8. p. 244. t. 20. — Id.
pt. ent. 905. le jeune de l’année. — Gérard. Tab. élém.
V. 2. p. 902. — Lrrrix GRese. Lath. Syn. v. 5. p. 289. —
D'ORNITHOLOGIE. 729
Penn. Brit. Zool. p. 154. t. F.—Naum. W6g. t. 91. f. ra
de jeune de l’année, et f: 112. Le jeune au sortir de
l'œuf. — Frisch. £. 184. — Corso surrerro. Stor. degt.
ucc. v. 5. pl. 517. — KLEINE DUIRER DOOD-44s. Sepp. Ne-
dert. Vog. t. v. 53. p. 231. deux jeunes de l’année.
Remarque. Le CasracNeux Des Puiciprines, de Buf.,
pl. ent. 945, est de la même espèce qu’un individu que
j'ai reçu de l’Afrique inéridionale; mais ces deux oiseaux
forment une espèce distincte du Castagneux d'Europe,
du nord de l’Asie et de l’Amérique septentrionale. Dans
ces trois parties du monde , l’espèce est la même.
Habite : les lacs, les rivières, les étangs et les marais
d’eaux douces; se montre accidentellement sur les côtes
maritimes ; très-abondant part.at où les bords des eaux
. sont couverts de roseaux; rare dans le nord.
Nourriture : insectes aquatiques et particulierement
ceux à élitres.
Propagation : place son nid flottant dans les roseaux,
et l’attache à quelques cannes de jones; pond un plus
grand nombre d’œufs dans les provinces méridionales que
dans le nord, où la ponte n’est tout au plus que de quatre
ou de cinq œufs d’un blanc verdâtre ou roussâtre, parais-
sant sali de brun.
Partie IT,
-50 MANUEL
RRRLUT LOAARALES LAVAL A LL AAA LE LEVELS LAN LUE TUIRAAEL VUARA RAS AT ELA AAAMAALAAAIAEI
ORDRE QUINZIÈME.
PALMIPÉDES. — PALMIPEDES.
Brc de forme variée. Prens courts, plus
ou moins retirés dans l'abdomen; doigts an-
térieurs à moitié garnis de membranes dé-
coupées, ouentiérerrent réunis par des mem-
branes; dans quelques genres , les quatre
doigts sont réunis par une seule membrane;
le doigt postérieur articulé intérieurement
sur le tarse, ou manquant totalement dans
quelques genres.
Les oiseaux qui composent cet ordre , peuvent être de-
signés par le nom d’oiseaux de mer; ils ne quittent point
les hautes mers et habitent touiours sur les côtes maritimes;
il est rare qu’on les rencontre sur les eaux douces dans
l’intérieur des terres, où peu d’espèces de ces genres se
montrent dans d’autres cas que par accident, ou bien à leur
passage. Le plus grand nombre des espèces qui composent
les premiers genres de cet ordre » se reposent sur la sur-
face de la mer, volent le plus souvent, ne nagent point
habituellement, et ne plongent jamais; d’autres nagent et
plongent; le plus petit nombre vit toujours en pleine mer,
ne vient jamais à la surface de l’élément liquide que pour
respirer, et ne se montre à Lerre que durant le temps des
poutes. Tous se nourissent de poissons, de frai, de coquil-
D'ORNITHOLOGIE, 731
lages bivalves , et d’insectes marins * ; ils nichent dans des
trous , sur les rochers , ou simplement sur la grève ; le corps
est garni d’un duvet très-épais; le plumage est abondant ,
serré et lustré; la mue est double dans le plus grand nom-
bre des genres; dans quelques-uns la femelle mue plus
tard que le mâle; les jeunes de l’année diffèrent beaucoup
des adultes, même dans quelques genres durant plusieurs
années ; chez le plus grand nombre on n’observe aucune
différence dans le plumage des sexes, les Canards et les
Hartes seuls exceptés, dont les femelles différent beau-
coup des mâles, mais ressemblent aux jeunes de l’année.
Remarque. Ma demeure, située avantageusement pour
observer les oiseaux qui habitent les hautes mers, m’ayant
mis à même de rassembler plusieurs faits nouveaux qui ont
rapport à cet ordre, je publierai dans une monographie
l’histoire des oiseaux palmipèdes.
L227222221145:121110143:2
GENRE SOIXANTE-QUINZIÈME.
HIRONDELLE-DE-MER.—STEZN À.
(Linx.)
Bec aussi long ou plus long que la tête, presque
droit, comprimé, effilé, tranchant, pointu; mandi-
bules d’égale longueur, la supérieure vers la pointe
légèrement inclinée. Nariwes vers le milieu du bec,
longitudinalement fendues, percées de part en part.
Preps petits, nus au-dessus du genou; tarse très-
nue gr ll EU IN NE he uinE Re ee
* Les oies, les cygnes et un petit nombre d'espèce de canards, se
nourrissent aussi de végétaux,
792 MANUEL
court ; quatre doigts, les trois antérieurs réunis
par une membrane découpée, doigt de derrière
libre. ONGLES pets, arques. QUEUE plus où moins
fourchue. ArLEs très-longues , acuminées, la rre,
rémige la plus longue.
Leur vol est presque continuel; ils se reposent le plus
souvent à terre, et rarement sur les eaux, où on ne les
voit point nager; leur nourriture, qu’ils saisissent à la sur-
face des eaux ou dans les airs, consiste, pour le plus grand
nombre des espèces, en petits poissons vivans ; les autres se
nourrissent principalement d’insectes marins et aériens ;
c’est en se laissant tomber d’aplomb, ou en rasant la sur-
face des eaux, qu'ils saisissent leur proie. Les jeunes ne
différent des adultes et des vieux qu'avant leur première
ou seconde mue; passé cette époque on n’observe aucune
différence dans le plumage ; la mue est double chez toutes
les espèces connues ; une partie du plumage change de cou-
leur, tandis que l’autre ne change point; ces disparités ,
opérées par la mue du printemps, ont lieu dans ce genre
seulement à la tête. Dès le mois d’août les Hirondetles-
de-mer entrent en mue ; au mois d’avril elles ont déjà ac-
compli leur seconde mue : il n'existe aucune différence ex-
iérieure dans les sexes. Ils ont l’habitude de nicher en ban-
des très-nombreuses dans un même lieu; les nids sont
souyent si rapprochés, que les couveuses se touchent ; il
est rare que la ponte excède le nombre de trois œufs.
D'ORNITHOLOGIE.
3
HIRONDELLE-DE-MER TSCHEGRAVA.
STERNA CASPIA. (Parras.)
Bec gros, fort, d’un rouge vif; hauteur du tarse,
i pouce 8 lignes * ; queue courte, fourchue.
Front et une partie du sommet de la tête d’un
blanc pur ; occiput varié de blanc et de noir ; nuque,
dos, scapulaires et toutes les couvertures des ailes
d'un cendrée bleuâtre **; rémiges d’un brun cen-
dré; côtés de la tête, devant du cou et toutes Îles
autres parties inferieures d’un blanc pur; bec d'un
rouge vermillon très-vif; queue d’un cendre clair;
iris d’un brun jaunâtre; pieds noirs. Longueur, de
20 à 21 pouces. Le male et la femelle en hiver.
Plumage de printemps ou des noces.
Front , sommet de la tête et les longues plumes de
locciput d’un noir profond. Le reste du plumage
paraît ne point changer à la seconde mue; ou bien,
dans le cas où la double mue a lieu pour toutes
* Je signale à dessein dans la phrase indicative cette longueur
du tarse, puisqu'elle sert à bien distinguer les différentes espèces
de ces oiseaux.
* En signalant par le nom de cendré bleuâtre la couleur qui do-
mine sur le plumage des parties supérieures du plus grand nom-
bre des espèces d’Æirondelles-de-mer et de Mauves, j'entends une
couleur produite par le mélange d’un peu d’indigo avec beaucoup
de blanc; et cette explication me paraît nécessaire, puisque ce
sont les dénominations différentes données à cette couleur qui
ont fait naître (surtout dans le genre Maure) ces emplois mul-
tipliés d’une même espèce.
r54 MANUEL
les parties du corps, il est de fait que les couleurs
de ces nouvelles plumes ne diffèrent point de
celles dont loiseau se trouve revêtu en hiver.
Remarque. Aux deux époques de la mue, on trouve des
individus dont le front et le sommet de la tête ont des plumes
d’un blanc pur et d’un noir profond mélées. Les individus
envoyés du Sénégal et du cap de Bonne-Espérance ne dif-
férent en rien de ceux d'Europe.
Les jeunes avant la mue d'automne.
Ont comme les vieux, toutes les parties infe-
rieures d'un blanc pur; les parties supérieures dif-
férent, en ce qu'elles sont d’un brun cendré mar-
qué de grandes taches et de bandes transversales
noirätres; les pennes de la queue sont terminées
par un grand espace noiratre; les rémiges sont.
presque entièrement de cette couleur. Le front et
le haut de la tête sont comme chez les vieux dans
leur plumage d'hiver ; le bec est d’un rouge terne,
et sa ponte est noirâtre.
Remarque. L'oiseau indiqué par Sparmann, Mus. Carts.
n. 62, var., appartient à une espèce différente : cetie in-
dication de Sparmann est synonyme avec le STERNA CAYANA
de Latham, Ind. v. 2. p. 804. sp. 2. — L'apparition de
cette Hirondelte-de-mer le long des côtes maritines de
l'Europe me pareît du nombre des faits douteux ; Je ne la
vis jamais sur nos côtes, mais elle est propre à P Amérique;
Buffon a eu tort de désigner l’espèce par le nom de grande
Hirondelle-de-mer de Cayenne, pl. ent. g88*, puis-
* La figure des p1. enl. de Buffon, est prise d'après un individu
dans sa livrée parfaite d'hiver; le front et la tête sont d’un noir
profond après la mue du printemps.
- D'ORNITHOLOGTE. DE
qu’elle est de cinq pouces plus petite que loiseau de cet ar-
iicle ; elle est distinguée par son bec très-long, peu gros,
et d’un blanc jaunâtre.
STERNA CAsPiA. Pall. Nov. Com. Petr. v. 14. p. 582. n°. 5.
— Sparm. Mus. Carts. fase. 5.1. 62. en plumage d’été. —
Gmel. Syst. 1. p. 603. sp. 8. — Lath. Ind. v. 2. p. 805.
sp. 1.— Retz. Faun. Suec. p. 164. n°. 190. — STERKA
MEGARHYNCHOS. Meyer, T'asschenb. Deut. v. 2. p. 455.
— HiRONDELLE-DE-MER TSCHEGRAvA. Sonn. nouv. édit. de
Buff. Oùs. v. 24. p. 117. — Caspran TERx. Lath. Syn. v. 6.
p. 350. — GROSSE ODER CASPISCHE MEERSCWALBE. Bechst.
Naturg. Deut. v. 4. p. 675. — Gnoss-SCHNABLIGER MEERS-
CHWAL8E. Meyer, Vôg. Deut. v. 2. Heft. 18. t. 6. fiqure
très-cxacte de l'oiseau en plumage parfait d'été. —
STERNA MAGGIORE. S£or. deg. ucc. v. 5. pl. 54o. en plu-
mage parfait d'été.
Habite : les bords de la Baltique, les iles de ce golfe , la
mer Caspienne et l’Archipel; plus rare sur les grands fleuves
de l’Allemagne ; très-accidentellement le long des côtes de
France et de Hollande; son apparition est bien plus rare
encore sur les lacs et les rivières de Pintérieur.
Nourriture : poissons vivans.
Propagation : niche sur le sable, dans un petit enfon-
cement, ou sur les rocs nus qui bordent la mer : pond
deux ou trois œufs d’un vert grisâtre parseme de grandes
taches brunes et d’un noir profond.
HIRONDELLE-DE-MER CAUGEK.
STERNA CANTIACA. (GMEL.)
Bec long , noir, pointe jaunätre ; pieds courts,
noirs; hauteur du tarsé, 1 pouce ; queue longue ,
très-fourchue ; plus courte que les ailes.
Front et sommet de la tête d’un blanc pur, seu-
736 MANUEL
lement varie vers l’occiput par de très-petites taches
noires qui occupent le centre des plumes; les
longues plumes de locciput d’un noir profond,
mais frangees de blanc; un croissant noir en avant
des yeux; nuque, haut du dos, toutes les parties
inferieures et la queue d’un blanc pur , très-lustré ;
dos, scapulaires et couvertures des ailes d’un cen-
dre bleuâtre très-clair; rémiges d’un cendré qui
parait velouté, toutes bordées sur les barbes inté-
rieures par une large bande d’un blanc pur; bec
d'un noir profond, mais d’un jaune d'ocre à sa
pointe; iris noiratre ; pieds noirs, mais la plante en
dessous d’un jaune d'ocre. Longueur, de 15 à 16
pouces. Le mdle et la femelle en hiver.
STERNA CANTIACA. Gimel. Syst. 1. p. Go6. sp. 15.—STERNA
sTUBERICA. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 679: — STERNA
DI BECCA COLOR NERO. Séor. degl. ucc. v. 5. pl. 545. en
plumage parfuit d'hiver.
Plumasge de printemps ou des noces.
Front, sommet de la tête et les longues plumes
de l'oceiput d’un noir profond, sans aucune tache;
devant du cou et poitrme d’un blanc rose, plus ou
moins vif et lustré, suivant l'âge et l’époque de la
mue; le reste du plumage ne diffère point; les
couleurs en sont les mêmes que dans la livrée
d'hiver.
SrERNA BOYSII. Lath. In. v. 2. p. 806. sp. 10.— STERNA
CANESCENS. Meyer, T'usschenb. Deui. v. 2. p. 458. —
Saxpwicn TERNE. Lath. Syn. v. 6. p. 550. — 1d. supp.
D'ORNITHOLOGIE. 757
w. 1. p. 266. GReATER SEA SWALLOW. Albin. Birds. v. 2.
pt. 88. figure exacte.
Les indications suivantes appartiennent également à cette
hirondelle-de-mer, mais l’individu sur lequel elles ont été
prises conserve encore quelques plumes du jeune âge.
STERNA AFRICANA. Ginel. Syst. 1.p. 665. sp. 12. — Lath.
Ind. v. 2. p. 805. sp. 5. — L’IHIRONDELLE-DE-MER À DOS
ET AILES BLEUATRES. Sonn. Mouv. édit. de Bufl. Os. v. 24.
D. 191. — ArRicAx TErN. Lath. Syn. v. 6. p. 554.
Les jeunes de l'annee avant la première mue
d'automne.
Ont les couleurs blanches et noires de la tête et
de l’occiput mêlées de roussâtre très-clair; toutes
les parties inferieures d’un blane pur; partie supé-
rieure du dos et scapulaires d’un roux blanchütre ,
rayé transversalement de bandes d’un brun noi-
râtre ; les plus grandes des scapulaires bordées de
larges bandes brunes; couvertures des ailes ter-
minées de bandes demi-circulaires; pennes secon-
daires et rémiges d’un cendré noirâtre, bordées et
terminées de blanc; bec d’un noir livide, seule-
ment la fine pointe de couleur jaunâtre; pennes
de la queue cendrées à leur origine, ensuite noï-
râtres et terminées de blanc. C'est alors,
SrTerxA srRiATa. Gmel. Syst. 1. p. Gog. sp. 24.— Lath.
And. v. 2. p. 807. sp. 11. — HiRONDELLE-DE-MER RAYÉE.
Sonn. Nouv. édit. de Buff. Ois. v. 24. sp. 124. — Srria-
rep TERN. Lath. Syn. v. 6. p. 3558. 1. 98. figure très-
xacte.
Remarque. Dés le mois d'août, les jeunes entrent en
758 MANUEL
mue ; alors les plumes d’un cendré bleuñtre sans aucune
tache commencent à paraître parmi celles qui sont rayées
et bordées de brun noirâtre; les plumes de la queue ne de-
viennent blanchâtres qu’à la première mue de printemps,
et elles ne sont d’un blanc parfait qu’à la seconde mue d’au-
tomne ; le bec devient d’un noir profond, et la pointe est
jaunâtre,
Habite : les bords de la mer, très-rarement dans l’inté-
rieur des terres, ou sur les eaux douces; répandu sur une
grande étendue des côtes maritimes du globe; très-abon-
dant dans les îles de la Nord-Hollande.
Nourriture : poissons vivans.
Propagation : niche en grandes bandes sur la grêve de
la mer, dans les prairies basses submergées en hiver; sou-
veni et suivant la localité, sur les rochers nus; pond deux
ou trois œufs blanchâtres ou blancs, marqués de grandes
et de petites taches noirâtres , ou marbrés de brun et de
noir.
HIRONDELLE-DE-MER DOUGALE.
STERNA DOUGALLI. (Monracu.)
Bec tout noir; pieds oranges; tarse, 9 lignes ;
doigt du milieu avec l’ongle plus court que le
tarse; queue beaucoup plus longue que les aïles.
Remarque. La livrée complète d'hiver ne m’étant point
connue, je commence par le
Plumage d’ete ou des noces.
Sommet de la tête et toute la nuque d’un noir
profond; dos, scapulaires et ailes d’un cendré clair;
côtés du cou, toutes les parties inférieures et la
queue d’un blanc pur; sur la poitrine existe une
D'ORNITHOLOGIE. F2)
lécère teinte rosée; pennes latérales de la queue très-
5 > f
fl 4 .
longues et subulées, dépassant les ailes de 2 pouces
Es sn Î
1 “1 / . « 1 +
ou 2 pouces <; première rémige à bord extérieur
noir ; les autres cendrées, bordées sur les barbes
intérieures d’une bande blanche; bec noir, long,
grèle; pieds oranges, ongles petits et noirs. Lon-
gueur, 15 pouces. Le male et la femelle en plu-
mage parfait d’ete.
Les jeunes de l'annee, ont déjà à cette époque
les parties inférieures blanches, le bec est noir et
les pieds jaunâtres.
Remarque. Il est probable qu’on a confondu cette espèce
avec Sterna Hirundo, dont ona cru qu’elle était une va-
riété accidentelle ; on la voit dans quelques cabinets, sous
le nom de Sterna-Cantiaca. M. Montagu est le premier
qui en fait mention dans le supplément du Dictionnaire or-
nithologique , sous le nomde Roseated tern.Jene.connais-
sais point cet oiseau lors de la publication de la 1°. édition,
quoiqu'il se montre souvent sur les côtes de l'Océan, mais
presque toujours en compagnie avec Sterna ÎTirundo. Je
dois cette espèce aux soins obligeans de M, de Lamotte, à
Abbeville.
Habite : très-commun sur toutes les côtes d'Angleterre,
particulièrement sur celles d'Écosse; se trouve aussi en
Norwège , et probablement sûr les bords de la mer Balti-
que; visite les côtes septentrionales de POcéan, où on ob-
serve assez souvent un ou deux couples de ces oiseaux
parmi les bandes de l'espèce suivante.
Nourriture : poissons vivans.
Propagation : M. de Lamotte m'a dit avoir trouvé des
couples de cette espèce nichant sur les côtes de Picardie en
compagnie dans les mêmes lieux que Îe pierre garin.
740 MANUEL
HIRONDELLE-DE-MER PIERRE GARIN.
STERNA HIRUNDO. (L1nN.)
Bec médiocre, rouge, à pointe noire; pieds
rouges ; longueur du tarse, 10 lignes ; queue tres-
fourchue, de la longueur ou plus courte que les
ailes.
Front, sommet de la tête et les longues plumes
de l’occiput d’un noir profond ; partie postérieure
du cou, dos et ailes d’un cendré bleuâtre ; parties
inferieures d’un blane pur, la poitrine seule excep-
iée, qui porte une légère nuance cendrée; rémiges
d'un cendré blanchâtre, terminées par du brun
cendrée ; queue blanche, mais les deux pennes late-
rales d’un brun noirâtre sur leurs barbes exté-
rieures; bec d’un rouge cramoisi, souvent noirâtre
vers la pointe; iris d’un brun rougeàtre, pieds
rouges. Longueur, de 13 à 14 pouces. Le male et
la femelle, les adultes.
Lemarque. Cette espèce , assez commune sur les mers,
ainsi que sur presque toutes les eaux douces, mue égale-
ment deux fois; mais la couleur noire du sommet de la
tête ne se perd point dans la mue d’aulomne ; elle estseu-
lement plus terne en hiver, et d’un noir profond en été.
Les individus tués dans l’Amérique septentrionale ne dif-
fèrent enrien de ceux d'Europe.
Les jeunes de l'année, avant la mue d'automne,
RUE
ont le front et une partie du haut de la tète d’un
blanc sale, vers l’occiput marqué de taches noi-
D'ORNITHOLOGIE. pa
râtres ; les longues plumes de l’occiput d’un noir
brunâtre finement liseré et terminé de blanchätre,
parties supérieures d'un cendre bleuâtre terne ;
toutes ces plumes bordées et terminées de blan-
châtre, et irréguhèrement tachées de brun ou de
roussatre clair; parties inferieures d’un blanc sale
et terne; pennes de la queue cendrées, terminées
de blanchâtre; base du bec d’un orange terne;
iris d’un brun noirâtre; pieds oranges.
STERNA HIRUNDO. Gmel. Sysé. 1. p. 606. sp. 2. — Lath.
Ind. v. 2. p. 807. sp. 15. Wilson. Americ. Orn. v. 7.
p. 76. pl. Go. f. 1. — L'HIRONDELLE-DE-MER PIERRE CARIN.
Buff. Oùs. v. 8. p. 351. t. 27. — Id. pl. ent. 985. — Gé-
rard. Tab. élém. v. 2. p. 522. — Greater TER. Laih.
Syn. v. 6. p. 561. — Penn. Brit. Zool. p. 144. t. L.*
— GEMEINE MEERSCHWALBE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 682. —— RormFussIGER MEERSCHWALBE. Meyer, Tas-
schenb. Deut. v. 2. p. 459. Frisch. £. 219 — Naum. t. 57.
. {+ 52. — Zee-zwaLuw. Sepp! Nederl. Fog. v. 2. 1. p. 105.
Habite : les bords de la mer ; eu plus petit nombre sur
les eaux douces; répandu sur une grande étendue des côtes
maritimes du globe ; abondant sur toutes les eaux peu éloi-
gnées des côtes maritimes, plus rare dans l’intérieur des
terres.
Nourriture : poissons vivans ou morts, souvent des in-
sectes.
Propagation : niche comme les espèces précédentes;
pond deux ou trois œufs, d’un brun ou d’un cendre olivâ-
tre, marqué d’un grand nombre de taches cendrees et noi-
râtres.
42 MANUEL
HIRONDELLE-DE-MER ARCTIQUE.
STERNA ARCTICA (Miur.)
Bec grele, rouge, sans pointe notre; longueur
du tarse, 6 lines queue très-four. nel aussi lon-
gue ou un peu plus longue que les ailes.
Plumage d’ête ou des noces.
Front, sommet de la têté et les longues plumes
de locciput d’un noir profond; tout le reste des
parties supérieures colorées comme dans Sterna hi-
rundo, mais le cendré bleuêtre généralement plus
foncé ; les parties inférieures , la gorge et le devant
du cou du même cendré foncé que le dos; une
très-petite partie de l'abdomen, les couvertures in-
férieures de la queue et une bande au-dessous des
yeux d’un blanc pur; queue très-fourchue , comme
dans Sferna hirundo, mais un peu plus longue;
tarses et doigts très-courts, d'un beau rouge ; bec
d'un rouge de laque; iris brun. Longueur, 13
pouces 6 ou 8 lignes.
Remarque. Le plumage d'hiver et les jeunes de cette
espèce, facile à confondre avec Sterna fhirundo, ne me
sont point encore connus ; il est probable qu’en cet état ils
diffèrent également très-peu de notre hirondelle-de-mer
commune. Afin qu’à l’avenir on puisse distinguer facile-
ment ces deux espèces très-voisines , il sera bon d’observer
que les tarses de celle-ci sont toujours de quatre lignes
plus courts que ceux de Sterna hirundo ; que le blanc à
l'abdomen est moins étendu ; que le devant du cou et la
D'ORNITHOLOGIE. 43
gorge sont toujours du même cendré foncé que le ventre ;
la queue est constamment un peu plus longue; le bec,
mais surtout les pieds, sont plus petits. IT paraît que cette
hirondelle-de-mer est le représentant de l’espèce com-
mune , dans les régions du cercle arctique ; c’est là sa véri-
table patrie, tandis que Sterna hirundo habite les pays
plus tempérés de l’Europe. Les voyageurs de la dernière
expédition au pôle ont rapporté plusieurs individus de
cette espèce très-commune à la baie des Bafins et dans
le détroit de Davis. Les trois individus que j'ai reçus de
M. Sabine ne différent point de ceux tués en Écosse et sur
les côtes d'Angleterre.
Habite : les régions du cercle arctique; commune aux
Orcades, se montre sur les côtes d'Écosse et d'Angleterre;
observée dernièrement sur la Baltique * ; visite probable-
ment aussi les côtes septentrionales de l'Océan.
Nourriture : poissons.
: Propagation : west inconnue.
* M. Naumann en parle sous le nom de Sterna macroura dans
le récit d’une petite course sur les bords de la Baltique, article
inséré dans le journal l’Isis, année 1820. Ce naturaliste propose
dans lemême article de changer la dénomination de notre Sr. ki-
rundo en St. fluviatilis, apparemment dans la supposition que
St. lirundo ne vient pas à la mer; mais si M. Naumann avait
visité les côtes de l'Océan, il aurait pu s'assurer que cette es-
pèce y est bien plus abondante sur les bords de la mer, où elle
niche, que partout ailleurs; mais comme nous n'avons pas be-
soin d’un nouveau nom pour bien distinguer St. hiruido de Lin-
née de toutes les autres espèces connues, les choses peuvent res-
ter telles. Le nom de Macroura ne convient point à ma Sr. arctica;
elle a seulement une queue un peu plus longue que St. hirundo,
tandis que nous avous en Europe et à l'étranger des sternes à
queue très-longue, et que St. dougalli a une queue extraordi-
nairement longue, dépassant les ailes souvent de plus de deux
pouces.
MANUEL
+?
Fa
pus
HIRONDELLE-DE-MER HANSEL.
STERNA ANGLICA. (Moxraeu.)
Bec très-court, gros, lout nor; pieds longs, noirs ;
hauteur du tarse, x pouce 3 ou 4 lignes ; queue peu
, > Ja 4 , \
Jourchue; les ailes s'étendent de 3 pouces au delà
de son extrémité ; ongle postérieur droit.
Front, sommet de la tête, cou et toute les par-
tes inférieures d’un blanc pur; un croissant noir
se dessine en avant des yeux et une tache noire
derrière; manteau , dos, ailes, rémiges et toutes les
pennes de la queue d’une seule nuance de cendré
bleuâtre clair; cette couleur est un peu plus foncée
et mêlée de gris tout le long des baguettes et vers
l'extrémité des rémiges ; bec et pieds d’un noir pro-
fond; tarse assez long, membranes très-découpées ;
iris brun. Longueur, à peu près 13 pouces. Les
vieux en plumage parfait d'hiver.
Les jeunes de l'année, ont sur le blane du som-
met de la tête de très-petites taches longitudinales;
du brun, du cendré et du jaunâtre clair, mêlé avec
les teintes cendré bleuâtre au dos et sur les ailes ;
la queue très-peu fourchue, cendrée à pointes des
pennes blanches; rémiges d’un cendré brun; toutes
les parties inférieures d’un blanc pur; base du bec
jaunâtre; le reste vers la pointe d’un brun noirätre,
pieds bruns.
D'ORNITHOLOGIE. 3
74
Plumage de printemps ou des noces.
Front, sommet de la tête, occiputet toute la nu-
que couverts de plumes longues, d’un noir profond;
rémiges et queue d'une même teinte cendrée avec
le dos, seulement la pointe des remiges un peu plus
foncée; bec et pieds d’un noir luisant; le reste
comme en hiver. Dans cette livrée on reconnaît,
GULL BILLED TERN OU STERNA ANGLICA. Montagu. Orn.
Dict. supp. et latable. — Sr:rNa aranea. Wils. Americ.
Orn. v. 8. p. 1435. pl. 72. f. 6. — Mars Teen. Peals Mu-
séum n°. 3521.
Remarque. le nom de Sterna angtlica n’est point d’un
choix heureux, car lespèce n’a été vue et tuée qu’une ou
deux fois en Angleterre, tandis qu’elle est très-commune en
Hongrie et vers les confins de la Turquie; j'ai recu un
individu tué dans les États-Unis, et deux autres du Bré-
sil, ils ne différent en rien de ceux rapportés de mes
voyages; les individus en plumage d’éié, tués au Bré-
sil par ie prince de Neuwied, ne diffèrent point de ceux
que j'ai rapportés de Vienne, qui ont été tués sur le lac
Neusidel, en Hongrie. Le nom franc:is donné à cette es-
pèce est celui sous lequel on la connaît en Hongrie sur les
lacs Neusidel et Platten.
Habite : les marais couverts de jones dans le voisinage
des grands lacs; rarement le long des côtes maritimes, ou
en pleine mer. 5
Nourriture : gros insectes, demoiselles et phalènes
qu'ils saisissent au vol, de la même manière que le font
toutes les espèces suivantes.
Propagation : suivant les indications de Wilson, elle
icherait sur les bords marécageux des lacs salins; pond
_trois ou quatre œufs d’un vert olivâtre, taché debrun.
Partie II°, 48
746 MANUEL
HIRONDELLE-DE-MER MOUSTAC.
STERNA LEUCOPAREIA. (NATTERER.)
Bec et pieds d'un rouge de laque ; doigt du mi-
lieu avec l'ongle beaucoup plus long que le tarse
qui mesure 10 lignes ; queue très-peu fourchue; les
ailes s'étendent de x = pouce au dela de son extre-
mile.
Front, sommet de la tète, occiput, cou et toutes
les parties inférieures d’un blanc pur; une tache
ioire derrière les yeux; manteau, dos, ailes, rémi-
ses et queue d'une même nuance de gris cendre;
bec et pieds d’un rouge de laque foncé; iris noir.
Longueur, 11 pouces. Le mâle et la femelle en plu-
mage parfait d'hiver.
Les jeunes de l’année , ont le sommet de la tête
roussätre varié de brun; occiput, région derrière
les yeux et orifice des oreilles d’un cendré noirâtre;
dos, scapulaires et pennes secondaires des ailes
brunes dans le milieu, bordées et terminées de cou-
leur isabelle; extrémité des rémiges et des pennes
de la queue d’un cendré noirâtre; les dernières ont
du blanc à la pointe; bec brun, mais à sa base
rougcätre; pieds couleur de chair.
Plumage de printemps ou des noces.
Ün capuchon d’un noir profond couvre la tête ,
engage la région des yeux et se prolonge sur la nu-
que; du blanc pur forme au-dessous des yeux une
D'ORNITHOLOGIE. he
large moustache qui vient recouvrir l’orifice des
oreilles; gorge d’un blanc cendré qui se nuance
par demi-teinte en cendré pur sur la poitrine, et en
cendré noirâtre sur le ventreet sur lesflancs; toutes
les parties supérieures, les ailes et la queue d’une
seule nuance de cendré foncé; couvertures inté-
rieures des ailes et couvertures du dessous de la
queue d'un blanc pur; bec et pieds d’un rouge
vif.
Remarque. Gette espèce est nouvelle; elle a été décou-
verte par M. Natterer de Vienne, dans une des parties
méridionales de la Hongrie. Je l’ai aussi trouvée dans les
marais près de Capo-d’fstria et sur les côtes de Dalmatie.
M. de La Motte d’Abbeville vit une seule fois quéiques
individus dans un marais sur les côtes de Picardie, et en
tua trois.
Habite : assez commun dans les grands marais des par-
ties orientales du midi de l'Europe; l'apparition de ces oi-
seaux sur les côtes de l’Océan me paraît accidentelle.
Nourriture : insectes ailés qui habitent les marais, et
vers aquatiques ; jamais de poissons,
Propagation : inconnue.
HIRONDELLE-DE-MER LEUCOPTÈRE.
STERN A LEUCOPTERA. (Miur.)
Bec brun, pieds d’un rouge de corail, membra-
nes des doigts très-decoupées , l’interne ne formant
qu'un petit rudiment ; longueur du tarse, 9 lignes;
queue très-peu Jfourchue ; les ailes s'étendent de à
pouces À lignes au delx de son extrémité.
Tête, cou, haut du dos, poitrine, ventre, cou-
748 MANUEL
vertures inférieures des ailes et abdomen d’un noir
profond; partie inférieure du dos et scapulaires
d’un noir cendré; petites et moyennes couvertures
des ailes, croupion, pennes de la queue et ses cou-
vertures tant supérieures qu'inférieures d’un blanc
parfait; grandes couvertures des ailes et pennes se-
condaires d’un cendré bleuâtre ; sur les barbes in-
térieures des deux premières rémiges est une large
bande longitudinale, d’un blanc pur; iris noir; pieds
d’un rouge de corail. Longueur, o pouces 5 ou 4
lignes. Le male et la femelle adultes, en plumage
parfait d'eté ?.
Les jeunes de l’année, ont le blanc de l'aile
moins pur et nuancé de cendré; les pennes de la
queue cendrées; la pointe du bec noirâtre; le noir
du plumage teint de cendré; le front d’un cendré
clair ; toutes les plumes des parties supérieures plus
ou moins terminées de cendrée blanchätre.
Senna NERA. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 544. figure très-
exacte.
Remarque. Je ne puis citer comme synonyme que
cette seule figure. Il est probable que les méthodistes ont
également confondu cette espèce dans les emplois multi-
pliés qu’ils font de l’espèce suivante. M. Schinz, de Zurich,
a publié récemment une figure exacte. Voyez WEIsscHWiN-
GIGE MEERSCHWALBE. die V'ôgel des Schrveitz. p. 264.
n°. 258. et La planche du frontispice.
* On ne connaît point encore la livrée complète d'hiver de
cette espèce, qui paraît habiter les côtes d'Afrique; j’ai cepen-
dant de fortes suppositions que Sterna plumbea de Wils. A4mé-
ric. Orn. pl. 60. f. 3. pourrait bien être notre oiseau en hiver.
D’ORNITHOLOGIE. 749
Habite : les baies et les golfes des bords de la Méditer-
ranée ; très-commun aux environs de Gibraltar; visite aussi
les lacs , les rivières et les marais des pays au delà des Alpes;
très-commun sur les lacs de Lucarno, de Lugano, de Como,
d'Isco et de Guarda; de passage sur celui de Génève;
jamais en Hollande ni dans le Nord.
Nourriture : insectes et vers aquatiques, particulière
ment demoiselles, phalènes et autres insectes ailés ; rare-
ment du frai et du poisson.
Propagation : inconnue.
HIRONDELLE-DE-MER ÉPOUVANTAIL.
STERNA NIGRAY*. (Lixn.)
Bec noir, pieds d'un brun pourpre; membranes
des doigts découpées jusqu’à la moitié de leur lon-
gneur; longueur du tarse, entre les 7 ou 8 lignes ;
queue peu fourchue, les ailes s'étendent 1 pouce
G lignes au dela de son extremile.
Tête et partie postérieure du cou d’un noir pro-
fond; front , espace entre le bec et les yeux, gorge
et tout le devant du cou jusqu à la poitrine d'un
blanc pur; poitrine, ventre et abdomen d'un noi-
râtre cendré; toutes les parties supérieures, le crou-
* Quoique le plumage de cette espèce ne soit point d’un noir
aussi profond que celui de la précédente, je n’ai point voulu
changer le nom connu contre un nouveau; je n'ai pu non plus
adopter celui de Fissipes, sous lequel cet oiseau est aussi indiqué
par les auteurs, vu que lespèce précédente a les membranes in-
terdigitales bien plus découpées et plus courtes, que ne le sont
celles de l’Épouvantail.
r50 MANUEL
pion et les pennes de la queue d’un cendré
bleuäâtre, ou couleur de plomb; couvertures infe-
rieures de la queue d’un blanc pur; les deux pre-
mières rémiges seulement liserées de blanc à l’ex-
trémité des barbes intérieures ; iris brun ; bee noir’
pieds d’un brun ou d’un noir pourpre. Longueur,
9 pouces 5 ou 4 lignes. Le male et la femelle: les
adulies en plumage d'hiver. ,:
Varie périodiquement, suivant l’époque plus ou
moins éloignée des mues ; le cou, le ventre et l’ab-
domen encore d’un blanc pur, ou bien toutes ces
parties variées par les plumes blanches de /a livrée
d'hiver, et par des plumes d’un noirâtre cendré,
3 A . 4 \ DEGRE
qui sont propres à {a livrée complète d’ete.
Plumage de printemps ou des noces.
Le front, l’espace entre le bec et les yeux, la
= 9
gorge et tout le devant du cou, qui sont d'un
blanc pur en hiver, sont en été d’un noirâtre cen-
dré comme les autres parties. C’est dans l’une et
l'autre livrée,
STERNA NIGRA. Gmel. Sust. 1. p. Go8. sp. 5. — Lath.
Ind. v. 2. p. 810. sp. 24. — Srerna rissiers. Gmel.
Syst. 1. p. 610. sp. ». — Lath. v. 2. p. 810. sp. 25. —
STERNA OBSCURA *. Gmel. p. 608. sp. 20. — Lath. Ind. v. 2.
P. 810. Sp. 25. — HiRONDELLE DE MER A TÊTE NOIRE OU GA-
CHET. Bufl. Os. v. 8. p. 542. — GuIFETTE NOIRE OU ÉPOU-
à 1
* La queue paraît ne point être fourchue lorsque loiseau
est en pleine mue et que les pennes n’ont point atteint toute leur
longueur.
D'ORNITHOLOGIE. 751
vANTAIL. But. Oùs. v. 8. p. 341. — Id. pl. ent. 3555. en
plumage parfait. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 529. un
individu avant sa seconde mue d'automne. — Bracx
TERN, LESSER SEA SWALLOW,; AND BROWN TER. Lath. Syn.
v. 6. p. 566. sp. 22. la var. À. et Sp. 25. — Scawarz-
GRAUE MEErscnWaALgr. Mever, Tasschenb. Deut. v. 2.
p- 461. — SCAWARZE, UND SCHWARZKEHLIGER MEERSCHWALPE.
Bechst. Natura. Deut. v. 4. p. 692 et 697. — Frisch.
V'ôg. t. 220. en plumage parfait. — Naum. Vôq. t. 37.
f. 55. en plumage parfait, ett. 38. f. 54. un individu
en mue, conservant sur les parties inférieures Les
plumes du jeune äge. — STERNA CENERINA O DI TESTA
nEr4. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 542 et 5435. — ZwarTE
IKSTERN. Sepp. Vedert. Vog. v. 2. t p. 131. |
Les jeunes de l'annee avant la mue d'automne.
Ont le front, l’espace entre l'œil et le bec, les
côtés et le devant du cou , ainsi que toutes les par-
ties inférieures d’un blanc pur; sur les côtes de la
poitrine est une grande tache d’un cendre noirâtre;
un croissant en avant des yeux; haut de la tête,
occiput et nuque noirs; dos et scapulaires d’un
brun bordé et termine de blanc roussätre; ailes,
croupion et queue cendrés; les couvertures termi-
nées de blanc roussâtre; bec brun à sa base; iris
brun; pieds d’un brun livide. C’est alors,
Srerva nevia. Gmel. Syst. 1. p. Gog. sp. 5. — STrRNA
Boysu. War. 4. Lath. Ind. v. 2. p. 806. sp. 10. 4.— Eu
Guirente. Buff. Ois. v. 8. p. 550. mais surtout sœ pl.
ent. 924. figure très-exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2.
P. 527. — DIE GEFIERTE MXERSCHWALBRE. Bechst. Naïurg.
Deut. v. 4. p.688. — Saxpwica Terx. var. À. Lath. Syn.
722 MANUEL
v. 6. p. 558.—LESSER SEA swaLzLow. Alb. Birds. v. 2. £. 90.
figure exacte.
Habite : les rivières et les bords des lacs d’eaux douces,
mais particulièrement les marais ; très-accidentellement
sur les côtes maritimes; assez abondant dans le nord.
jusques au cercle arctique ; très-nombreux en Hollande et
dans les grands marais de la Hongrie.
Nourriture : insectes ailés et vers aquatiques, absolu-
ment comme l'espèce précédente.
Propagation : niche en grandes bandes dans les marais,
parmi les roseaux clair-semés et sur les grandes feuilles du
nénuphar qui flottent sur les eaux; pond depuis deux jus-
qu'à quatre œufs , d’un olivâtre clair marqué de nombreuses
taches brunes et noires, dont la réunion forme un large
cercle sur le milieu de l'œuf.
PETITE HIRONDELLE-DE-MER.
STERNA MINUTA. (Lanx.)
Bec noir à la pointe, orange sur le reste de sa
longueur ; pieds oranges ; longueur du tarse 7 li-
ges ; queue très-fourchue ; front blanc.
Front et un trait au-dessus des yeux d’un blanc
pur; une raie longitudinale entre l’œil et le bec;
haut de la tête, occiput et nuque d’un noir pro-
fond; dos et ailes d’un cendre bleuâtre pur; toutes
les parties mferieures, le croupion et la queue
blancs; baguettes des remiges brunes; bec d'un
jaunâtre orange, à pointe noire; iris noir; pieds
d'un rouge orange. Longueur, & pouces 4 lignes.
Le mâle et la femelle, ai adultes dans toutes les
SAISONS.
D'ORNITHOLOGIE. "39
Remarque. Cette petite espèce mue également deux
fois, mais le noir du sommet de la tête et de l’occiput ne
disparaît point en automne; cette couleur est seulement
plus terne en hiver, et d’un noir profond en été.
Les jeunes avant la mue d'automne, ont le front
d’un blanc jaunâtre; haut de la tête, occiput et
nuque bruns, avec des raies noirâtres ; en avant et
derrière les yeux une tache noire ; dos et ailes d’un
brun jaunâtre, les baguettes et toutes les plumes
bordées de cendré noirâtre; pennes de la queue et
pennes des ailes terminées de blanc jaunätre. Dès
la première mue d'automne, l’occiput se couvre de
plumes noires ; les parties inférieures sont d’un
cendré bleuâtre clair, comme dans l'oiseau adulte;
seulement les pennes de la queue et des ailes con-
servent leurs teintes plus sombres.
SrERNA MixuTa. Gmel. Syst. 1. p. Go8. sp. 4. — Lath.
Ind. v. 2. p. 809. sp. 19. — Wils. Æmeric. Orn. v. 7.
p. 80. pl. 60. f. 2. — Srerxa MEroporeucos. S. G. Gmel.
Nov. com. Petrop: v. 15. p. 475. t. 22. — Gmel. Syst. 1.
p. 608. sp. 25. — Lath. Ind. v. 2. p: 809. sp. 22. — La
PETITE HiRONDELLE-DE-MER. Buff. Os. v. 8. p. 557. — Id.
pt. ent. 996. fiqure très-exacte. — Gérard. Tab. élém.
v. 2. p. 525. — Lesser and noopeD terx. Lath. Syn. v. 6.
p. 364 et 565.—D1E KLEINE MEFRSCHWALBE. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 699. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2.
p. 463. — Naum. Wôg. t. 38. f. 55. figure très-cxacle
de l’oiscau adulte, et f. 56. du jeune avant la mue.
Remarque. Cette espèce est absolument la même dans
PAmérique-Septentrionale. Les voyageurs au Brésil ont
aussi trouvé dans ces contrées une petite hirondelle-de-
mer modelée sur les formes de la nôtre; mais elle forme
554 MANUEL
une espèce distincte, bien caractérisée par son bec plus
robuste, qui est entièrement d'un beau jaune clair; les
distributions des couleurs offrent aussi quelques disparités.
Le prince de Neuwied indique cette espèce sous le nom de
Sterna argentea. Voyag. v. 1. p. 65.
Habite : les bords de la mer, très-rarement sur les lacs
et les rivières; vit jusque fort avant dans le nord; peu
abondant en Allemagne et dans l’intérieur de la France;
très-commun sur les côtes maritimes de Hollande, d’An-
gleterre et de France.
Nourriture : petits insectes ailés et vers de mer, le frai
qui flotte sur la mer: rarement de très-petits poissons vivans.
Propagation : niche en grandes bandes , parmi les co-
quillages de la grève ou sur le sable nu ; pond deux ou trois
œufs d’un verdâtre clair marqué de grandes taches brune
et cendrées.
VAR EVE LEA RAT IESATS
GENRE SOIXANTE-SEIZIÈME.
MAUVE. —ZLARUS. (L INN.)
Bec long ou médiocre, fort, dur, comprimé,
tranchant, courbé vers la pointe; mandibule im-
férieure formant un angle saillant. Narines laté-
rales, au milieu du bec, longitudinalement fen-
dues *, étroites, percées de part en part. Pieps
grêles, nus au-dessus du genou; tarse long; trois
doigts devant, entièrement palmés, le doigt de der-
rière libre, court, s’articulant très-haut sur le
* Une grande espèce de Goéland, dont le manteau est noir, a
les narines plus ou moins arrondies; le bec est plus court et
très-gros; cette espèce est proprelaux mers australes, Voyez la
note à l’article du Goéland à manteau noir.
D'ORNITHOLOGIE. 755
tarse. QUEUE à pennes d'égale longueur. AILEs
longues, la 1'e. rémige à peu près de la longueur
de la 2e.
Les Mauves sont des oiseaux voraces et lâches, qui
fourmillent sur les bords de la mer, mais dont quelques
espèces vivent aussi sur les eaux douces; leur nourriture
consiste indistinctewent en poissons vivans où morts, en
frai, voieries et charognes. Ils bravent les plus fortes
tempêtes, volent presque continuellement, mais se re-
posent souvent sur le rivage de la mer ou à la surface des
eaux. Les jeunes diffèrent beaucoup des vieux; ils ne
prennent le plumage stable et parfait qu’à la deuxième ou
troisième ? inée de leur vie. Avant cette époque, les
jeunes vient en petites troupes séparées des vieux, par-
ticulièrement dans le temps que ceux-ci vaquent à la re-
production de leur espèce. Ils nichent sur des monticules
de sable, dans les dunes qui bordent la mer ou sur les ro-
chers ; les petites espèces nichent dans les prairies maré-
cageuses : lorsque les grandes espèces s’avancent dans les
terres , c’est un signe de mauvais temps. La mue est double
pour toutes les espèces connues; mais celle de printemps
ne change que les seules parties du corps, principalement
celles de la tête et du cou. Il n’existe de différence exté-
rieure dans les sexes seulement que les femelles sont plus
petites que les mâles. Les marques auxquelles on peut re-
connaître les individus dans leur livrée parfaite, sont la
couleur blanche de la queue sans taches ou bandes noirès,
et aucune trace de taches noires au bec.
Remarque. L'habitude de diviser ce genre d’oiseaux
en goélands et en mouettes ayant prévalu, je suivrai
cette division, quoiqu'il n'existe aucune différence dans les
mœurs ni dans les formes extérieurs des uns et des autres:
on a désigné les petites espèces par le nom de Mouette,
et les plus grandes par celui de Goéland ; mais partant de
56 MANUEL
cette base, on pourrait donner au plus petit des goëlands
le nom de mouette, tout aussi bien que l'inverse peut avoir
lieu. Il est surprenant que dans un genre dont les espèces
sont si abondantes partout où elles vivent, il se trouve un
aussi grand nombre d'erreurs dans les citations, et que la
majeure parie des synonymes soient mal placés. Il m’a été
d'autant plus di‘icile de rétablir l’ordre dans ces citations,
que je désirais conserver les anciennes dénominations de
Linnée et de Lathain, et en même temps ne pas faire une
transposition de nom de l’une à l’autre espèce, et écon-
duire par-là ceux qui se sont déjà faits à nos erreurs mo-
dernes, auxquelles je conviens avoir également participé
dans ma première édition. Il sera cependant d’absolue né-
cessité que je rende au véritable Larus glaucus de Brun-
nich , de Gmelin et de Latham, son ancien nom sous lequel
il est eité; et cetie transposition aura moins d’inconvé-
niens puisque nous trouvons dans le système, sous le nom
de Larus argentatus du même Brunnich, une descrip-
tion exacte de notre goëêland manteau bleu commun en
plumage parfait d'hiver; il prendra conséquemment ce
nom déjà désigné comme étant de double emploi dans les
synonymes de cette espèce.
D’ORNITHOLOGTIE.
I
QT
SI
tre. SECTION.— GOËLAN D.
GOËLAND BURGERMEISTER"*.
LARUS GLAUCUS.(BRuNN.)
Manteau d’un cendré bleuätre; pieds livides;
longueur du tarse, 2 pouces 10 ou 11 lignes ; re-
miges terminées par un grand espace blanc; ba-
guettes blanches.
Tête, cou, toutes les parties inférieures, la
queue et plus de deux pouces de lextrémité des
* C’est ici le même goéland dont jai fait mention dans ma pre-
mière édition , voyez page 490; mais, ne connaissant alors et de-
puis que le jeune, je ne fis que l'indiquer succinctement sous
le nom de Zarus giganteus ou le Bourgemeister de Buffon; je le
signalai ainsi dans ma correspondance. Depuis peu MM. Schleep
et Beenicken, à Schleewig, naturalistes très-zélés, eurent occasion
de tuer quelques jeunes et un individu adulte en plumage d'été,
auquel M. Meyer s’empressa de donner le nouveau nom de £arus
leuceretes, qui, ainsi que celui de Flavipes donné au Larus fuscus
de Linnée, sont bien mieux choisis, mais dont la suite ne peut
être qu’une plus grande confusion ; car si des noms sanctionnés
par les livres et par l'habitude peuvent être rejetés si facilement,
qui assurera à ceux qui donnent ce mauvais exemple que leurs
nouvelles dénominations seront mieux respectées ? Au reste, ce
goëland n’est rien moins que nouveau ou mal indiqué, ainsi que
M. Schleep l'avoue dans le mémoire mentionné; c’est effective-
ment le véritable £. glaucus de Brunnich pour lequel on a pris
depuis le goéland bleu manteau, si commun partout; car Brun-
nich, et Latham dans son Zndex, disent de leur glaucus, remigibus
apice albis, caractère qui ne convient qu’à cette grande espèce, et
qui est également propre au Larus minutus de Pallas, et à la nou-
velle espèce désignée plus loin dans ce Manuel sous le nom dé
Larus melanocephalus.
756 MANUEL
rémiges d'un blanc pur; toutes les autres pennes
des ailes terminées par ce même blanc; les ba-
guettes des rémiges dans toute leur longueur d’un
blanc pur; dos, manteau et ailes d’un cendré
bleuâtre clair, moins fonce que chez le bleu man-
teau ordinaire; bec aussi grand et aussi fort que
celui de L. Marinus, d'un beau jaune, avec l’angle
de la mandibule inférieure d'un rouge vif; cercle
nu des yeux, rouge; iris jaune; pieds livides. Lon-
gueur, 26 pouces. Les vieux en plumage parfait
72
Larus cravcus. Brunn. Orn. boreal. n°. 148. — Gmel.
Syst. 1. p. 600. — Lath. Ind. v. 2. p. 814. sp. 7. mais
presque tous Les synonymes faux. — Transact. of the
Linn. Society. mem. on the birds of greent. — Burczr-
mester. Martens. Foy. au Spitzb. p. Go. t. L. F. D.
— Buff. Oùs. v. 8. p. 448. — Graucous euzr. Penn. Arct.
Zoo. v. 2. p. 532. — Lath. Syn. v. 6. p. 554. — Weis-
SCHWINGIGE MEVE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 662.—
Larus LEUCERETES. Schleep. etter. Ann. bund. 4. p.
— DiE GROSSE SEEMEVE ODER DER BURGERMEISTER. Nauin. W6g.
1. 55. figure très-exacte, qui prouve que le vieux Nau-
man connaissait bien cet oiseau assez rare dans nos con-
trées. Cette planche a toujours été citée par les naturalistes!
et par moi-même dans les synonymes du Larus glaucus
moderne.
Les jeunes de l’année et ceux qui paraïssent
avoir un an, se distinguent facilement des jeunes
du Goéland noir-manteau par leur bec plus long
et plus fort, par les baguettes des rémiges qui sont
toujours blanchâtres , au lieu que chez les espèces
suivantes, elles sont toujours noires; enfin par les
D'ORNITHOLOGIE. 759
nuances générales des teintes grises et brunes qui
sont toujours plus claires sur Pa jeunes du bourge-
meïster; les rémiges et les pennes secondaires des
alles sont d’un brun livide , au lieu qu’elles sont noi-
râtres chez les jeunes des espèces suivantes; quant
aux distributions de ces taches et de ces nombreux
zigzags bruns , elles sont absolument les mêmes que
dans le L. mnarinus et L. arsentatus des auteurs. Ces
indications serviront mieux à reconnaître les jeunes
que la description la plus minutieuse de teintes si
confusément mélangées.
Remarque. C’est ici le plus grand de tous les goélands
connus, qui n’a échappé si long-temps aux recherches des
naturalistes, que parce que dans le nord, etsuriout en Rus-
sie, depuis la mort du célébre Pallas, on n’a pris aucune
peine pour étendre le cercle de nos connaissances en his-
toire naturelle. Get oiseau est maintenant réintégré dans
son ancien droit, sous la dénomination de L. glaucus,
dont une espèce voisine, plus petite et beaucoup plus com-
mune partout, l’avait exclu.
Habite : les contrées les plus septentrionales, maïs en
plus grand nombre vers lorient sur les grandes mers et
sur les golfes; rare sur les côtes de l'Océan, où les jeunes
se montrent assez souvent, mais seulement en automne;
on le dit très-commun en Russie.
Nourriture : on dit qu’il se nourrit de charognes de
cétacés et de leurs excrémens , aussi de jeunes pingouins
et de poissons,
Propagation : suivant les voyageurs, il niche sur les
rochers, dans quelque enfoncement; pond des œufs ver-
dâtres, allongés vers le bout et marqués de six ou huit
taches noires.
:Go MANUEL
GOËLAND A MANTEAU NOIR *.
LARUS MARINUS. (Linx.)
Manteau d'un nor d'ardoise ; pieds blancs, lon-
gueur du tarse, 2 pouces 10 ou 11 lignes ; les ailes
dépassent de très-peu le bout de la queue ; rémiges
seulement notres vers le bout, terminées de blanc.
Les vieux *”.
Sommet de la tête, région des yeux, occiput et
nuque blancs, mais toutes les plumes marquées sur
RE RP TRE LC le de
* Cette espèce et le Goéland à pieds jaunes de ce Manuel, quoique
ayant toutes deux le dos et les ailes noires , sont cependant faciles à
distinguer par le moyen des caractères indiqués. Il existe encore
dans les mers australes, sur toutes les côtes de la Nouvelle-Hol-
lande, une troisième espèce à manteau noir, de la taille de celle qui
fait le sujet de cet article. Cette nouvelle espèce, dont je possède
l’adulte et le jeune, diffère beaucoup en ce dernier état des jeunes
de notre Manteau noir, non-seulement par la forme du bec, mais
aussi par les couleurs du plumage ; chez les adultes, on ne remar-
que aucune différence dans le plumage, mais bien dans la forme
du bec et dans la place qu’occupent les narines. Afin de prévenir
les erreurs, je signale ici cette nouvelle espèce, que je propose de
nommer Larus LEUCOMELASs. ( Vieill.) Bec très-fort, court, subi-
tement renflé vers le bout; narines ovoïdes ; tout le plumage d’un
blanc pur ; manteau et ailes noires; la queue blanche; porte vers
l'extrémité une large bande d’un noir profond; rémiges toutes
noires; bec jaune, pointe rougeâtre; pieds jaunes; longueur du
du tarse, 3 pouces. Longueur totale, 23 pouces. Les vieux.
** IFest impossible de donner dans la phrase indicative tels ca-
ractères invariables, qui distinguent les vieux et les jeunes, de
ceux des espèces congénères, d'autant plus que les jeunes des
quatre premières espèces ont à peu près les mêmes couleurs ; les
lengueurs comparatives du tarse et des ailes peuvent servir à
distinguer les jeunes et les vieux, ces caractères étant les seuls in-
variables,
D'ORNITHOLOGIE. 761
leur milieu d’une raie longitudinale d’un brun clair ;
front, gorge, cou, toutes les parties inférieures ,
dos et queue d’un blanc parfait; haut du dos, sca-
pulaires , et toute l'aile d’un noir foncé, paroissant
nuancé de bleuätre; rémiges vers Le bout d’un noir
profond, toutes terminées par un grand espace
blanc; pennes secondaires et scapulaires terminées
de blanc; bec d'un jaune blanchâtre, angle de la
mandibule inferieure d’un rouge vif; bord nu des
yeux rouge; iris d’un jaune brillant marbré de brun:
pieds d’un blane mat. Longueur, de 26 à 27 pouces;
les femelles ont de 24 à 25 pouces. Les vieux en
plumage parfait d'hiver.
Remarque. En cet état l'espèce n’a point été décrite,
Les jeunes jusqu'a l'age de trois ans.
Ceux de l’année, ont la tête et le devant du cou
d’un blanc grisâtre couvert de nombreuses taches
brunes, qui sont plus larges sur le cou; les plu-
mes des parties supérieures sont d’un brun noi-
râtre dans le milieu, toutes bordées et terminées
blanc roussâtre, et cette couleur formant des ban-
des transversales sur les couvertures des ailes; par-
ties inférieures d’un gris sale, rayé de larges zig-
zags et de taches brunes; pennes du milieu de la
queue plus noires que blanches, les latérales noires
vers le bout, toutes bordées et terminées de blan-
châtre ; les rémiges noirätres, sur la fine pointe un
peu de blanc ; bec d’un noir profond ; iris et cercle
nu bruns; pieds d’un brun livide. Depuis la pre-
ParTie If°. 49
6 : MANUEL
mière année jusqu'a l’âge de deux ans, toutes ces
couleurs ne changent point autrement, que le brun
noirâtre et le fauve du milieu des plumes occupe
graduellement moins détendue, pour faire place à
du blanc pur, qui entoure alors toutes les plumes;
le blanc commence à dominer sur le gris dans les
parties inférieures, qui ont graduellement moins
de taches brunes; la tête devient d’un blane pur;
la pointe et la base du bec prennent une teinte
livide. 4 deux ans, dans la mue d'automne, le
manteau se dessine; il est alors d'un noirâtre varié
de taches irrégulières brunes et grises ; le blanc
devient pur et seulement moucheté de quelques
taches clair-semées ; la queue est parcourue par
des marbrures noires de formes variées; le bec
prend la tache rouge avec du noir au milieu,
le reste est d’un jaune livide maculé de noir.
A la troisième mue d'automne, le plumage est
parfait. 1
Les jeunes de l’année et ceux d'un an.
Lanus xævius. Gmel. Syst. 1. p. 598. sp. 5. junior avis.
— Larus Marius. junior. Lath. Ind. v. 2. p. 814. sp. 6.
var. Ÿ.— LE GOËLAND VARIE ou GrisarD. Buff. Ois. v. 8.
p. 415. t. 55. et surtout sa pl. ent. 266. de jeune à l’âge
d’un an. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 554. — Wacer
eue. Lath. Syn. v. 6. p. 555. — Meyer, Fôq. Deut. v. 2.
Heft. 20. — Naum. Wôg. vol. 5. p. 186. mais point {@
tab. 36. f. 51*. qui est un jeune du goëland à pieds
jaunes. j
* Dans la première édition, j'ai énuméré cette table parmi les
synonymes du grand goëland à manteau noir, mais je me suis
D'ORNITHOLOGIE. 503
Les jeunes varient accidentellement : tout le plu-
mage d’un blanc grisätre avec les taches plus fon-
cées et très-faiblement indiquées; les rémiges blan-
châtres. Tels sont les individus maladifs, ainsi que
la plupart de ceux qu'on tient captifs.
Plumage d’ete ou des noces.
Sommet de la tête, région des yeux, occiput et
nuque d'un blanc parfait sans aucune tache brune ;
bord nu des yeux orange; le reste du plumage
comme en hiver. Les vieux. C'est alors,
Larus MaRINUS. Gmel. Siys£. 1. p. 598. sp. 6. — Lath.
Ind. v. 2. p. 515. sp. 6. — Benicken. Ann. der W'etter.
V. 3. p. 197.— Le GOËLAND noir MANTEAU. Buff. Ois. v. 8.
p. 405. &. 31. mais surtout sa pl. ent. g90.— MANTEL MEVE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 655. — Meyer, Tassch.
v. 2. p. 465.— Id. Vôüg. Deut. v. 2. Heft. 20.— Bracr-
BACKED GULL. Lath. Syn. v. G. p. 551. — Penn. Brit.
Zoo. p. 140. t. L. fiqure très-exacte. — Penn. Arct.
Zool. v. 2. p. 527. n°. 451.
Habite : les rivages de la mer, qu’il ne quitte qu’acci-
dentellement; très-abondant aüx Orcades et aux Hébrides;
commun à son double passage sur les côtes de Hollande,
de France et d’Angleterre; vit dans le nord; jamais ou
très-accidentellement dans l’intérieur des terres ou sur les
eaux douces ; assez rare sur la Méditerranée,
Nourriture: poissons vivans ou morts, frai, charognes
et voiries; rarement des coquillages bivalves.
trompé, cette figure représente un jeune du goëland à pieds
jaunes, ce que la longueur des rémiges comparativement à la
queue indique.
"64 MANUEL
Propagation : niche sur les rochers, dans les régions
du cercle arctique; pond trois ou quatre œufs, d’un vert
olivâtre très-foncé, marqué de quelques grandes et de
petites taches d’un brun noirâtre.
GOËLAND A MANTEAU BLEU.
LARUS ARGENTATUS. (BruNNx.)
Manteau d'un cendre bleudätre; pieds livides ;
longueur du tarse, 2 pouces 5 ou 6 lignes , les ailes
dépassent de très-peu le bout de la queue ; extré-
mités des réemiges noires, à pointes blanches ; ba-
guettes des rémiges noirâtres. Les vieux.
Sommet de la tête, région des yeux, occiput,
nuque et côtés du cou blancs, mais toutes les
plumes marquées sur leur milieu d’une raie longi-
tudinäle d’un brun clair; front, gorge, toutes les
autres parties inférieures, dos et queue d’un blanc
parfait; haut du dos, scapulaires, toute l’aile et
les rémiges d’un cendré bleuâtre pur; rémiges vers
le bout d’un noir profond, toutes terminées par un
grand espace blanc; pennes secondaires et scapu-
lares terminées de blanc; bec d’un jaune couleur
d’ocre ; angle de la mandibule inférieure d’un rouge
vif, bord nu des yeux jaune; iris Jaune clair ; pieds
d’une couleur de chair hvide. Longueur, de 22 à
23 pouces; les femelles ont de 21 à 22 pouces.
Les vieux en plumage parfait d'hiver.
2
Lanus ARGENTATUS. Gmel. Syst. 1. p. 600. sp. 18.
Bruno. Orn. Boreal. p. 44. n°. 149. —Transact. of the
Lino. society. Mem. Birds of greent. une variété qui pa-
EL PA
D’ORNITHOLOGIE. 765
raît propre aux contrées polaires. — Larus Marius. Va-
rèus. Lath. Ind. v. 2. p. 814. sp. 6. var. a. — Sinvery
euLL. Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 555. c. Lath. Syn. v. 6.
p. 375.
Les jeunes jusqu'a l'äge de trois ans.
Ceux de l'année, ont la tête, le cou et toutes
les parties inférieures d’un gris foncé varié par de
nombreuses taches d’un brun clair ; les plumes des
parties supérieures sont d’un brun clair dans le
milicu, toutes bordées par une étroite bande rous-
sâtre; pennes de la queue plus brunes que blan-
châtres , et seulement de cette dernière couleur sur
leur base, toutes terminées par du jaune roussätre;
les rémiges d’un brun noirâtre, sur la fine pointe
un peu de blanc; bec d’un brun noirûtre; l'iris et
le cercle nu, bruns; pieds d’un brun hvide. De-
puis la première année jusqu'à l'äge de deux ans,
toutes ces couleurs deviennent plus päles et Île
blanc s'étend davantage. Après la seconde mue
d'automne, on voit déjà les plumes d’un cendré
bleuâtre, qui portent alors quelques taches d'un
gris clair. 4 la seconde mue de printergps le man-
teau bleu cendré se dessine, et & la troisième an-
née, après la mue d'automne, is sont dans leur plu-
mage parfait d'hiver.
LE GOËLAND A MANTEAU GRIS FT BLANC. Buff. Oùs. v. 8.
p. 421. un jeune à sa troisième année et en mue.
Remarque. Comme il est très-difficile de distinguer les
jeunes de cette espèce de ceux de la précédente, et qu'il
m'est interdit, par le but auquel cet ouvrage esi destiné ,
766 MANUEL
d’entrer dans les détails d’une description complète, j’invite
les naturalistes à observer les disparités que je signale, et &
mesurer toujours La longueur du tarse.
Les jeunes varient accidentellement, comme
ceux de l'espèce précedente. Les vieux varient aussi,
les maladifs et ceux tenus depuis leur jeunesse en
captivité, ont souvent les remiges blanches ou
blanchätres.
Plumage d’ete ou des noces.
Sommet de la tête, région des yeux, occiput et
cou d’un blanc parfait, sans aucune tache brune;
le reste du plumage comme en hiver. Les vieux.
C’est alors,
Larus ecaucus. Benicken. Ann. der. wetterau. v. 5.
p. 158. — Le coËLanD cenpré. Briss. Orn. v. 6. p. 160.
n°. 2. t. 14. — GOËLAND À MANTEAU GRIS OU CENDRE. Buff.
Ois. v. 8. p. 406. &. 52.—Id. pl. ent. 255. figure exacte,
mais manquant de doigt postérieur. — Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 353. — Henrine quzr. Lath. Syn. v. 6.
p. 552. n°. 3. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 527 n°. 452.
— VW:isseRAuE MEVE. Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 471. —
Gagraxo REALE. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 5353. — GRrooTE
ZEE MEEUW. SCpp. Nedert. Vog. v. 3. t. p. 195.
Habite : pendant toute l’année les côtés maritimes de
Hollande et de France; très-abondant dans les îles au nord
de la Hôliande; se montre sur les lacs d’eaux douces, sur
les rivières, même quoique accidentellement sur les lacs
de Suisse, où l’on ne voit le plus souvent que les jeunes ;
les vieux sont également rares sur les bords de la Méditer-
ran£e
Nourriture : comme la précédente.
D'ORNITHOLOGIE. 767
Propagation : niche en un petit creux sur la sommité
des dunes, où sur les rocs nus, suivant la localité; se réunit
pour les pontes en grandes bandes; pond deux ou trois
œufs obtus , d’un olivâtre foncé avec quelques taches noires
et cendrées, souvent d’un verdâtre ou d’un bleuâtre clair
avec des taches brunes et cendrées, semées à claire voie:
plus rarement sans aucune tache.
GOËLAND A PIEDS JAUNES.
LARUS FUSCUS. (LIwnx.)
Manteau d'un noir d'ardoise ; pieds jaunes ; lor-
gueur du tarse, 2 pouces 1 ou 2 liones; les ailes dé-
passent d'environ 2 pouces l'extrémite de la queue;
les vieux. Le bec, proportion gardée, est moins gros
et plus court que celui des espèces précédentes.
Sommet de la tête, région des yeux, occiput,
nuque et coté du cou blancs, mais toutes les plu-
mes marquées sur leur milieu d’une raie longitudi-
nale d’un brun clair; front, gorge, toutes les au-
tres parties inférieures, dos et queue d’un blanc
parfait; haut du dos, scapulaires et toute laile
d’un noir foncé paraissant nuancé de cendré; les
rémiges presque totalement noires; vers le bout
des deux extérieures est une tache ovale, blanche,
terminée par du noir; les autres ont du blanc à la
fine pointe; pennes secondaires et scapulaires ter-
minées de blanc; bec d’un jaune citron, angle de
la mandibule inférieure d’un rouge vif; bord nu
des yeux rouge, iris d’un jaune très-clair ; pieds
d’un beau jaune, Longueur, de 19 à 20 pouces; les
168 MANUEL
femelles ont de 18 à 19 pouces. Les vieux en plu-
mage parfait d'hiver.
Les jeunes jusqu’à l'âge de trois ans.
Ceux de l'année, gorge et devant du cou blan-
chätre avec des raies longitudinales d’un brun clair;
cou et parties inférieures d’un blanchâtre presque
totalement couvert de grandes taches d’un brun
très-foncé ; parties supérieures et toutes les plumes
des ailes d’un brun noirâtre dans le milieu, toutes
bordées par une étroite bande jaunâtre ; pennes de
la queue à leur base d’un gris clair marbré de noir,
tout le reste des pennes d’un noirâtre très-foncé
terminé par du blanc; les rémiges d’un noir pro-
fond sans aucune tache blanche vers le bout ; bec
noir, brun à sa base ; pieds d’un jaune d’ocre sale.
C'est alors :
La MOUETTE crise. Briss. Orn. v. 5. p. 171. n°. 6. —
GaBgranxo GuarRo. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 535. — Naum.
Vügq. t. 56. f. 51. possède le jeune à L'âge d’un an.
Plumage d’ete ou des noces.
Sommet de la tête, région des yeux, occiput et
cou d’un blanc parfait, sans aucune tache brune;
le reste du plumage comme en hiver. Les vieux.
‘
Ind. ©. 2. p. 815. sp. 8 *. — Retz. Faun. suec. p. 157.
Larus ruscus. Gmel. Syst. 1. p. 599 Sp. 7. — Lath.
* Mais point le Herring gull de cet auteur, qui est un Goéland
à manteau bleu, ni le Bourgemeister de Buffon, qui est le vrai La-
rus glaucus, dont j'ai fait mention plus haut,
D'ORNITHOLOGIE. 769
n°. 118. mais la plupart des synonymes faux. — Benicken
Ann. der W'etter. v. 3. p. 159.—-Lanus Fravires. Meyer,
Tasschenb. v. 2. p.469. tab. du frontispice. — Le
GoËsaxD cris. Briss. v. 6. p. 162. n°. 5. mais la mesure
des pieds est prise sur un goëland à manteau noir. — Her-
RINGS MEVE. Bechst. Naiurg. Deut. v. 4. p. 658. — Gxzs-
FUSSIGE MEVE. Meyer, F6g. Deut. v. 2. Heft. 18. figure
très-exacte.—Frisch. #. 218.—Naum. Vôg.t. 50. f. 51. B.
figure irès-exacte. — GABrANO ZAFFERANO MEZZA MORO.
tor. deg. ucc. v. 5. pl. 532. figure exacte.
Habite : les bords de la mer en hiver; de passage sur
les fleuves et sur les mers des parties orientales de l’Eu-
rope; habite en été les parties septentrionales, commun en
Angleterre et sur la Baltique; en automne de passage sur
les côtes de Hollande et de France: plus commun sur la
Méditerranée que les deux espèces précédentes. On trouve
aussi cette espèce dans l’Amérique septentrionale où elle
est la même.
Nourriture : cornme les espèces précédentes.
Propagation : niche sur les dunes, dans les sables , ou
sur les rochers; pond deux ou trois œufs, d’un gris brun
taché de noir,
II. SECTION. —MOUETTE.
MOUETTE BLANCHE ou SÉNATEUR.
LARUS EBURNEUS. (Lrnx.)
D'un blanc parfait, pieds noirs, partie nue du
tibia très-petite, membranes un peu découpées. Les
vieux. Longueur du tarse, x pouce 5 lignes.
Tout le plumage du blanc le plus pur, sans au-
eune tache; le bec fort, gros, d’un cendré bleuä-
\3
-0 MANUEL
tre à sa base, jaune d'ocre sur le reste de son éterr-
due ; pieds d’un noir profond ; iris brun. Longueur,
19 pouces. Les vieux en plumage parfait d’ete ou
des noces.
Lanvs rsurxEus. Gmel. Syse. 1. p. 596. sp. 14. — Lath.
Ind. v. 2. p. 816. sp. 10. — Larus nivæus. Mart. Hist. du
Spotzd. t. L. f. A. — La Mouerte sLaNCHE. Buff. Oùs.
V. 8. p. 422. et surtout sa pl. ent. 994. figure assez
cæacie. — Ivory eur. Lath. Syn. v. 6. p. 357.
Les jeunes de l'annee ont probablement une cou-
leur plombée claire avec des taches plus foncées.
Un mdividu tué en Suisse, le 10 mars 1817,me paraît
âgé d'environ un an; cet individu dans le moyen
äge, a une teinte plombée elaire sur le front, à la
région des yeux et sur la tête; le reste du plumage
est d'un blanc pur, mais varié de petites taches
cendrées au bout des plumes scapulaires , une tache
noire occupe le bout de toutes les pennes des ailes,
et une étroite bande de cette couleur l’extremite
de Ja queue.
Remarque. Lors de la première édition de ce Manuel,
je ne connaissais cet oiseau que dans son plumage d’été ;
lindividu que j'ai tué au printemps sur nos côtes, était
tout blanc; jai vu depuis peu un second individu tué à
Ouchy, près du lac de Genève; c’est celui signalé dans
l’article du jeune âge. Je regrette que ma correspondance
ait induit en erreur les naturalistes allemands, et que par
elle cette espèce distincte ait été énumérée comme simple
variété albine de la suivante. Le Mauve de cet article se
distingue de tous ses congénères, par ses pieds noirs, ses
tarses très-courts, et par la très-petite nudité au-dessus
D'ORNITHOLOGIE. 71
du genou *. Dans le dernier voyage de découvertes au pole
on a trouvé cette mouette en grand nombre vers les côtes
du Groenland et dans la baie des Baflins. M. Sabine vient
de publier dans les Transactions Linnéennes , déjà souvent
citées , une notice particulièrement intéressante sur les
oiseaux qui habitent ces hautes latitudes.
Habite : les mers glaciales , le Spitzberg et le Groen-
land ; accidentellement sur les côtes de Hollande et en
Suisse.
Nourriture : suivant le capitaine Sabine, la chair de
baleine morte et autres charognes.
Propagation : inconnue.
MOUETTE A PIEDS BLEUS.
LARUS CANUS. (Lin. sed non auctorum.)
Longueur du tarse, 2 pouces; les ailes dépassent
la queue , les deux rémiges extérieures à baguettes
noires ; bec petit.
Tête, occiput, nuque et côtés du cou blancs,
mais parsemés de nombreuses taches d’un brun
noiratre ; gorge, toutes les parties inférieures , crou-
pion et queue d’un blanc parfait; dos, scapulaires et
ailes d’un cendré bleuâtre pur; rémiges vers le bout
d'un noir profond, sur les deux extérieures un long
espace blanc, toutes, de même que les scapulaires
et les pennes secondaires, terminées de blanc; bec
PE
* M. Cuvier, Règne animal, n’a certainement point fait atten-
tion à cette remarque, vu qu'il dit à la page 519 que le Zarus
eburneus est une variété albine de la monette à pieds bleus.
72 MANUEL
d'un bleu verdätre à sa base, jaune d’ocre à la poin-
te; bouche orange; iris brun, cercle nu d’un brun
rougeñtre; pieds d'un cendré bleuâtre maculé de
jaunâtre, Longueur, 16 pouces, et 16 pouces 6 li-
gnes. Les vieux en plumage parfait d'hiver.
Larus craxorgyncaus. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2.
p. 480*. — Cuvier, Règn. anim. v. 1. p. 519. mais lin-
dication dans les deux premières lignes se rapporte à
livrée d'été. — Bechst. Tasschenb. v. 5. p. 582.— Mouerre
A PIEDS BLEUS OU GRANDE MOEETTE CENDRÉE. Bull. Ois. v. 8.
P- 428. mais surtout sa pl. ent. 977. figure très-exacte.
— Briss. Orn. v. 6. p. 182. n°. "107 & 16. PSC
BIANO MEZZA MOSCA. Sior. deg. uce. v. 5. pl. 551.
. iQ 7 CE
Les jeunes jusqu'à l'age de deux ans.
Ceux de l'annee, un croissant noir en avant des
yeux; toutes les parties supérieures d’un gris brun;
les plumes du dos et des ailes bordées et terminées
de blanc jaunâtre ou roussätre; celles du haut du
dos finement lisérées de cette couleur ; front ettoutes
les parties inférieures blanchâtres avec des taches
et des teintes d’un gris clair, disposées sur la poi-
trine et sur les flancs; gorge et milieu du ventre
d'un blanc pur; base de la queue blanche, le reste
d'un brun noirâtre terminé de blanchätre ; rémiges
* Ma correspondance est cause que Meyer a créé cette espèce
nominale; je ne connaissais point alors la livrée d'été. Cette re-
marque faite dans la première édition paraît ne point avoir été
observée, puisque M. Cuvier reproduit le Zarus eyanorhkynchus
comme espèce distincte, et sans prévenir que c’est la livrée d’hiver
du Larus canus de Linné. |
D'ORNITHOLOGIE. 775
d'un brun noirâtre; pieds d'un jaunâtre ou d’un
blanc livide; bec noir, mais livide à sa base; cercle
nu des yeux brun. Æ4près la première mue dau-
tomne , il paraît sur le dos des plumes d’un -cendré
bleuñtre pur, mêlées avec des plumes brunes, bor-
dées de jaunâtre; la tête rayée de brun sur fond
blanc; toutes les partes inférieures prennent plus
de blanc; la base du bec d’un cendré bleuitre livide
avec la poitrine noirâtre. 4 l'age d'un an, après
la seconde mue d'automne, 1 ne reste, le plus sou-
vent, qu'une étroite bande brunûtre vers le bout de
la queue, et un peu de brun noirâtre vers le milieu
du bec. Le plumage est complet à la seconde mue
de printemps. C’est, dans lune ou l’autre livrée,
Lans myBERNUSs. Gel. ,S2/st. 1. p. 556. sp. 13.—Larus
PROCELLOSUS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 647. mais
seulement, {e: jeune, l'oiseau décrit comme {e vieux est
une Mouette rieuse en plumage d'hiver. — La Moverre
D'AAYER, Duff. Os. v. 8. p. 457. — Briss. Orn. v. 6. p. 189.
n°. 12. — La crane Mouerre. Gérard. Tab. élém. vw. 2.
p. 521. — Winter MEw. Lath. Syn. v. 6. p. 584. — Penn.
Brit. Zoo. p. 142. t. L. 2. — Naum. Fôg. Deut. t. 33.
f. 48. un individu après sa première mue d'automne.
Plumasge d’eté ou des noces.
La tête, l'occiput, la nuque et les côtés du cou
d’un blanc parfait, sans aucune tache brune; le
bec d’un jaune d’ocre ; le cercle nu des yeux d’un
vermillon vif; les pieds d’un jaune d’ocre clair,
mais maculé de cendré bleuâtre ; le reste du plumage
comme en hiver. Les vieux.
mo4 MANUEL
Remarque. Il arrive, en été comme en hiver, qu’on
tue des individus dont le bout des deux premières ré-
miges n’est point terminé de blanc, ou cette tache très-
petite.
Lanus cants. Leisler. Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deut.
Heft. 1. p. 15. description complète. — Larus canus.
Gmel. Syst. 1. p. 596. Sp. 5.— Retz. Faun. Suec. p. 158.
n°. 119. — Benicken, Ann. de Wetter. v. 5. p. 138. —
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 645. — Common euzz.
Lath. Syn. v. 6. p. 578. — Sruru vev. Meyer, T'asschenb.
Deut. v. 2. p. 475. — GABBIANO ZAFFERANO CENERINO. S£0r.
degl. ucc. v. 5. pl. 550. un vieux en pleine mue.
Habite : les bords de la mer; aux indices des tempêtes
et des ouragans, elle se répand en troupes dans les terres ;
très-commun en hiver sur toutes les côtes de Hollande
et de la France, l’été dans les régions du cercle arctique.
Nourriture : poissons vivans, vers et insectes marins,
et coquillages hivalves.
Propagation : niche vers les régions arctiques, dans
les herbes, près de l'embouchure des fleuves et des bords
de la mer; pond trois œufs, d’une teinte ocracée-blan-
châtre, marquée de taches irrégulières noires et cendrées.
MOUËLTTE TRIDACTYLE.
LARUS TRIDACTYLUS. (LarH.)
Longueur du tarse , 1 pouce lignes ; au lieu de
. LA . . s LS : 9
doigt postérieur un moignon dépourvu d'ongle.
Sommet de la tête, occiput, nuque et une par-
tie des côtes du cou d’un cendre bleuâtre uniforme;
des raies très-fines et noires en avant des yeux;
front, région des yeux, toutes les parties inférieu-
D'ORNITHOLOGIE. 553
res, croupion et queue d’un blanc parfait; dos , ailes
et rémiges d'un cendré bleuâtre pur; la rémige ex-
térieure bordée dans sa longueur de noir, les
quatre extérieures terminées de noir, trois de celle-
ci ont à leur bout une très-petite tache blanche,
la cinquième rémige a une bande noire vers son
extrémité, elle est terminée par un espace blanc;
bec d’un jaune verdâtre; bouche et tour des yeux
d’un beau rouge; iris brun; pieds d’un brun et
d'un olivâtre foncé. Longueur, 15 pouces. Les
vieux er plumage parfait d'hiver.
Larus TripacryLus. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 0.
p. 486. — Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 628. — IA
Mouerre cenDRÉE. Briss. Orn. v. 6. p. 175. n°. 8. £. 16.
Î: 1. figure et description exactes.
: . L . 4 , ;
Les jeunes jusqu'a l'age de deux ans.
Ceux de l'année, tête, cou et toutes les parties
inférieures blanchätres, mais ce blanc est marqué,
en avant des veux par un croissant noir, sur la
région des oreilles un grand espace d’un cendré
bleuâtre très-foncé, vers l’occiput une tache noirä-
tre; une large plaque ou croissant noirâtre se des-
sine sur la nuque; plume du manteau et des ailes
d’un cendre bleuâtre fonce, termine de brun noi-
râtre, le pli et le bord supérieurs des ailes noirs:
de grandes taches noirâtres sur les scapulaires et
sur les pennes secondaires ; rémiges noires; pennes
de la queue vers le bout noires, terminées de blan-
châtre ; l’extérieure blanche; bec, iris et cercle nu
776 MANUEL
noirs. Après la première mue d'automne, le dos
prend la couleur cendré bleuâtre , mais souvent mê-
lée de quelques plumes tachées de brun; les taches
noires en avant et derrière les yeux, ainsi que les
plumes noirâtres de la région des oreilles et de la
nuque deviennent d’un cendré bleuâtre foncé; 1l
continue à régner des taches noires et brunes sur
les ailes; la queue a du noir vers le bout, le bec
est d’un Jaune verdâtre maculé de noirâtre; toutes
les parties inférieures et le front d’un blane pur.
Après la seconde mue d'automne, le plumage d'hi-
ver est parfait. C'est, dans l’une ou l'autre livrée,
Larus rripacryius. Gmel. Syst. 1. p. 595. sp. 2. —
MOUETTE CENDRÉE TACHETÉE Où KUTGEGCHEF. Briss. Orn. v. 6.
p. 185. n°. 11. 1. 19.. f. 2. — Buff. Oùs. Ÿ. 8. p. 42%. —
Id. pl. ent. 385. le jeune après la mue d'automne en
habit d'hiver. —Tarrocr cuzr. Lath. Syn. v. C. p. 592.
et var. À. — Id. supp. v. 1. p. 268. — Penn. Arect.
Zoo. v. 2. p. 553.— Penn. Brit. Zoot. p. 142. t. L. 5.
de jeune de l’année, fiqure très-exacte. — Kirriware.
Penn. Arct. Zool: v. 2. p. 529. n°. 456. — Naum. F6g.
Deut. t. 53. f. 47. le jeune de l’année en mue. — Gar-
BIANO TERRAGNALA, E GALETRA. S£0r. deg. uce. v. 5. pl. 520.
jeune en première livrée d'hiver.
Plumage d'eteé où des noces.
Toute la tête et le cou d'un klarc parfait, sans
aucun indice de cendre bleuâtre sur la nuque, ni de
fines raies noirâtres en avant des yeux; le reste du
plumage comme en hiver. Les vieux. |
Lanvs rissa, Gmel. S'ysé. 1. n. 504. sp. 1. — Larus mai:
< LEA
D'ORNITHOLOGIE. 255
pacryus. Lath. fnd. v. 2. p. 815. sp. 11. — Kirriware.
Lath. Syn. 6. p. 595 ( mais point celui de la Zoologie
Arctique, qui est un jeune à l’âge d’un an). — Naum. V’üg.
Nacht. t. 56. f. 71. figure très-exacte. |
Habite : les lacs salés, les mers intérieures et les golfes;
LE 3
moins souvent les bords de l’Océan ; se répand en automne
sur les fleuves et sur les lacs; en été dans les régions du
cercle arctique; de passage en automne et en hiver dans
les pays froids.
Nourriture : poissons, frai et insectes.
Propagation : niche dans les régions du cercle arctique,
sur les rochers qui bordent la mer; pond trois œufs d’un
blanc olivâtre , marqué d’un grand nombre de petites
taches plus foncées et de quelques taches cendrées moins
distinctes,
MOUETTE À CAPUCHON NOIR.
LARUS MELANOCEPHALUS. (Narr.)
Bec gros et fort; manteau d'un cendré clair :
toutes les pennes des ailes terminées par un grand
éspacé blanc; tarse long de à pouces.
Tête, cou, parties inférieures , queue, et les ré-
miges depuis la moitié de leur longueur jusqu’à la
pointe, d’un blanc parfait; dos, ailes, pennes se-
condaires et la base des rémiges d’un cendre bleuâtre
très-clair ; bec robuste, assez court, d’un rouge ver-
millon; pieds d’un orange clair; iris et cercle nu
des yeux bruns. Longueur, 15 pouces 3 lignes. Les
vieux en plumage parfait d'hiver.
Les Jeunes, ont tout le plumage varié de brun
foncé, du brun et du blanc à la tête, les bords
Pariie H]°. 5o
778 MANUEL
extérieurs de toutes les rémiges d’un noir profond,
mais l’intérieur des barbes ainsi que leur fine pointe
blanches ; la queue terminée par une bande noire.
Plumage d'été ou des noces.
Toute la tête et seulement la partie supérieure
du cou, d’un noir profond, et ce noif ne se pro-
longeant pas plus sur le devant du cou que sur la
nuque; toutes les rémiges depuis la moitié de leur
longueur jusqu’à la pointe d’un blanc pur; devant
du cou et ventre d’un très-beau rose *; bec d'un
rouge de carmin vif; pieds d’un vermillon écla-
tant.
Remarque. Cette espèce est nouvelle, la découverte en
est due à M. Natterer, commissaire du cabinet impérial de
Vicnne, naturaliste et collecteur zélé.
Habite : les côtes de l’Adriatique; très-commun sur
celles de Dalmatie, dans les marais. Je ne l'ai vue que
la, et ne saurais dire si l'espèce habite aussi l’Archipel
et d’autres parties méridionales; je ne l’ai point vue sur
les lacs de Hongrie; on la voit à Trieste, pendant les gros
vents si fréquens sur ces côtes; on ne l’y trouve jamais par
un temps calme.
Nourriture : de gros insectes ; on dt aussi du poisson
et du frai.
Propagation : inconnue.
* Cette couleur rose disparait dans les cabinets, peu de temps
après que l'oiseau a été monté.
D'ORNITHOLOGIE.
I
\
Le)
MOUETTE A CAPUCHON PLOMBHE.
» LARUS ATRICILLA. (L1K x.)
Bec et pieds d'un rouge de laque foncé ; man-
eau d'un cendré bleuätre foncé; rémiges toutes
noires, dépassant la queue de deux pouces ; lon-
gueur du tarse, 1 pouce à lignes.
Remarque. La livrée d'hiver et celle du jeune âge ne
m'étant point connues, je commence cet article par la des-
cription du
Plumage d'été ou des noces.
Un capuchon de couleur de plomb couvre la
tête et la partie supérieure du cou, mais s’étend
plus sur le devant du cou que sur la nuque; une
tache blanche au-dessus et au-dessous des veux;
partie inférieure du cou, poitrine, ventre et queue
d'un blanc pur (peut-être la poitrine est-elle rose
dans l'oiseau vivant }, dos, ailes et pennes seçon-
daires, de couleur de plomb; extrémité des pennes
secondaires blanches; toutes les rémiges, qui de-
passent beaucoup la queue, sont d’un noir profond,
sans aucune pointe blanche ; bec et pieds d'un rouge
de laque, très-fonce. Longueur, à peu près 14
pouces.
Remarque, M. Natterer, que j'ai déjà eu occasion de
citer plusieurs fois, a trouvé cetie espèce dans :e détroit
de Gibraltar et le long des côtes d’Espagne; je ne l'ai point
vue sur lAdriatique. Le coutinuateur de l'ouvrage de
Wilson, observateur moins exact que l’auteur, a donné
cette mouette sous le nom de Mouetic rieuse { Larus ri-
rSo MANUEL
dibundus) en n’indiquant aucun des synonymes de l’es-
pèce figurée par lui. Notre oiseau est indiqué sous,
Larus AtRICILLA. Lath. {nd. Orn. v. 2. p. 815.—Gmel.
Syst. 1. p. Goo.—Pail. Nov. Com. Peir. v. 15. p. 478
t. 20. f. 2. le jeune. —Larus rinisuxpus. Wils. Americ.
Orn. vo. pl. 74. f. 4: — Laverie. Catesb. Car. v. 1.
t. 89. — Penn. Arct. Zool. v. 2. n°. 454.— Lath. Syn.
v. 6. p.505.— Mouerre REUSE. Briss. v. 7. D. 192. £. 18. f. 1.
Habite : les parties méridionales ; très-commun sur les
côtes de Sicile, dans plusieurs îles de la Méditerranée, sur
les côtes méridionales d’Espagne , et probablement aussi
dans l’Archipel ; rare ou accidentellement aïlleurs. La
ième espèce est répandue sur les côtes de lAmérique
septentrionale , où elie ne diffère point de celle d'Europe.
Nourriture : voieries et débuyis de poissons ou de crus-
tacées ; beaucoup d’insectes qui vivent dans les marais.
Propagation : suivant {es indications de Wilson,
niche dans les marais ; pond trois œufs de couleur de terre-
laise, marquée de petites taches irrégulières d’un pourpre
et d’un brun clairs.
MOUETTE RIEUSE ou À CAPUCHON BRUN *.
LARUS RIDIBUNDUS. (LEISsLER.)
Manteau d’un cendré clair; un grand espace
blanc sur le milieu des premières rémiges ; longueur
du tarse, 1 pouce 8 ou 9 lignes.
Tête, cou et queue d’un blanc parfait, à Pexcep-
* Une nouvelle espèce de mouette du Brésil se distingue de
toutes celles indiquées ici par là couleur du capuchon; je décri-
rai l’espèce sous le nom de MouETTE À CAPUCHON CENDRE ( Larus
potiocephalus); elle diffère aussi dans ses dimensions et par d'au-
tres caractères,
D'ORNITHOLOGIF. 71
tion d’une tache noire en avant des yeux, et d’une
grande tache noirâtre sur l’orifice des oreilles; poi-
trine, ventre et abdomen d'un blanc très-légère-
ment teint de rose; dos, scapulaires et toutes les
couvertures des ailes d’un cendré bleuâtre très-
clair ; intérieur des ailes d’un cendré noirûtre;
bord extérieur de l'aile et rémiges d’un blanc pur,
l’extérieure bordée longitudinalement de noir, et
d'un noir profond sur la moitié des barbes intérieu-
es ainsi qu’à la pointe; dans les très-vieux indi-
vidus la fine pointe des rémiges est blanche; ceux
qui n'ont point encore completement terminé leur
mue, ont sur la tête des bandes peu distinctes d’un
cendré très-clair ; iris d’un brun foncé; bec et pieds
d’un rouge vermillon, très-vif. Longueur, 1/, pou-
ces. Les vieux en plumage parfuit d'hiver.
Larus civERaRIUS. Gmel. Syst. 1. p. 597. sp. 4.— Lars
pROCELLOSUs. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 657. seule-
ment la_description du vieux. — Id. Tasschenb. vw. 2.
p. 375. n°. 6. B.—La perire Mouerre cexprie. Briss. Orn.
v. 6. p. 178. n°. 9. t. 17. f. 1. description très-exacte.
Buff. Ois. v. 8. p. 450. — Id. pi. ent. 969. fiqure assez
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 5292.— Rep recerv
cuzz. Lath. Syn. v. 6. p. 581. n°. 10. description d’un
vieux en mue. — DIE ALTE LACHMEVE IM WINTER KLEIDE.
Leisler. Nachitr. zu Bechst. Naturg. Deut. Heft. x.
p. 12. n°. 4. — Naum. Fôg. Nachtr. t. 36. f. 70. — Gas-
BIANO CENERINO, EP GABBIANO MORETTA. S{or. degl. ucc. v. 5.
pl. 526 et 528. — Kiexe zE-meeuw. Sepp, Nedert. Vog.
v. 3. p. 281.
762 MANUEL
Les jeunes jusqu'a l'âge d'un an.
Ceux de l'annee, ont la tête et l’occiput d’un
brun très-clair; une grande tache blanche derrière
les veux; les parties inférieures et un collier sur la
nuque blancs; ce blanc est lécèrement teint de
roussätre sur le devant du cou et marqué de crois-
sans brun sur les flancs: haut du dos, scapulaires
et moyennes couvertures d'un brun foncé borde de
jaunâire; bord supérieur de l'aile, croupion et la
mejeure partie des pennes caudales blancs, celles-
C1 terminees par une bande d’un brun noirâtre; ré-
miges blanches à leur origine et sur les barbes inte-
rieures, noir extérieurement et au bout; grandes
couvertures d’un cendré bleuâtre ; base du bec livi-
de, pointe noire; pieds jaunâtres. 4 /a première
rue d'automne, le manteau d’un cendré bleuâtre
pur est mêlé de plumes brunes; l’aile prend aussi la
couleur cendré bleuâtre, mais avec des plumes ta-
chées de brun et bordées de jaunâtre; front et tou-
tes les parties inférieures d’un blane pur; la tête
bianche maculée de cendré très-clair; une tache
brune en avant des yeux, et une autre sur l’orifice
des oreilles; base du bec rougeâtre, pointe brune.
Ils conservent ce plumage pendant le premier hi-
ver; à la première mue du printemps , le plumage
d'ete est parfait. |
D’'ORNKITHOLOGIE. rê5
Les jeunes de l'annee.
N'ont été bien indiqués que par Leisier. Nachtr. zu
Bechst. Naturg. Deut. Heft. 1. p. 7. n°. 1.—Naum. V6g.
Deut. t. 52. f: 45. de jeune de l’année dans l’époque de
la mue; aussi par Lath: sous le noim de Srrnxa oBscuR4.
Ind. Orn. v. 2. p. 810. sp. 25. — Browx renx. Syn. v. 6.
p. 368.—Brown çuiL. Id. Syn. supp. v. 2. p. 511. sp. à.
Les jeunes en mue et en hiver.
Larus ErRiraropus. Ginel. $ysé. 1. p. 597. sp. 15. — La
PETITE MOUErTE CRISE. Briss. Orn. v. 6. p. 173. n°. 7. —
Larus caxescens. Bechst. Naturqg. Deut. v. 4. p. 649. —
Rep Leccen eur. Penn. Arct. Zoo. v. 2. p. 533. un in-
dividu prenant sa première livrée d'été. — Browx
BEADED GULL. Lath. Syn. v. 6. p. 385. èdem.—Riv reccrn
GuiL. Variely. Lath. Syn. v. 6. p. 381. sp. 10 var. À.
idem.—Naum. V6q. Deut, t. 35. f. 46. Le jeune au pre-
mier hiver.
Plumage d'ete ou des noces.
Toute la tête et le haut du cou enveloppes par
un capuchon d’un brun très-foncé; paupières en-
tourées de plumes blanches ; bas du eou et tout le
plumage des parties inférieures d’un très-beau blanc
rose ; bec et pieds d’un rouge de laque ou de car-
min foncé; le reste comme en hiver.
Larus rinisuxpus. Gmel. Syst. 1. p. 601. sp. 9. — Lath.
Ind. v. 2. p. 811. Sp. 2. — MOULTTE RIEUSE A PATES ROUGES.
Briss. Orn. v.6.p. 196. sp. 14**.— La Movuerre mieuse. Buff,
* La nuance rose disparaît après que l'oiseau a été dressé.
* Mais point la Mouette rieuse de Brisson. Orr. v.7.p. 192. n°. 13.
1.18. f. 1.synonyme avec le Larus atricilla de Gmelin, Syst. 1. p.600.
r84 MANUEL
Oùs. v. 8. p. 495. — Id. pl. ent. 970. représente un in-
dividu dont le front et La gorge sont encore en mue.—
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 525. mais la citation latine
fausse. — BLick-HEADED GueLz. Lath. Syn. v. G. p. 580.
—— Penn. Brit. Zoot, t. L. 5. — ScHwARZKOPFICE MEVE *
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 635. — Meyer, Tas-
sechenb. Deut. v. 2. p. 482. —Naum. Vôg.t. 32. f. 44.
GasBiano MORErTA. S{or. degl. ucc. v. 5. p. 52m. —
Brumxop MEEUW. Sepp. Nederl. Voq. v. 2. p. 155. un
vieux et un jeune dans la mue de printemps.
Remarque. Dans la première édition j’ai placé parmi les
synonymes de cette espèce leLarus atricilloides de Falk.,
Gmel. et Lath., ainsi que la Mouette rieuse de Sibérie de
Sonnini; ces descriptions sont de la Fouette pygmée dans
son plumage parfait d'été. Voyez l’article cité et la re-
marque. Le Larus ridibundus de Wilson 4meric. Zoo.
n’est point synonyme avec notre oiseau, c’est le Larus
atricilta de Particle précédent. La mouette rieuse du
Groenland et de tout le cercle arctique diffère un peu de
e
—Lath. Znd. v.2.p. 813. sp. 4. et la figure de Catesby. v. 1.4. 89. Cita-
tons qui appar tiennent toutes à une mouette des mers australes.
Cette mouette ressemble beaucoup à la mouette rieuse d'Europe,
mais elle s’en distingue par sa plus grande taille ; le capuchon est
d’un noir bleuitre; le manteau d’un bleuâtre très-foncé ; les rémiges
beaucoup plus longues, ioutes d’un noir uniforme à base bleuà-
tre; les pieds d’un noir pourpré. Je:signale cette espèce étran-
gère voisine de la nôtre, afin qu’on ne soit plus dans le cas de
les confondre. Peut-être parait-elle accidentellement en Europe.
J'ai recu un individu d'Amérique , et un autre des terres Australes.
Voyez cet oïseau à la page 779.
* Bechstein et Latham ont eu tort de signaler la livrée com-
plète d’été de cette espèce, par téte noire, vu que la partie indiquée
reste toujours d’un brun terne. J'en fais la remarque, puisque la
nouvelle espèce, décrite à l’article page 7 77, a la tête d’un noir
assez profond.
D'ORNITHOLOGIE. 785
celle de nos climats ; mais ces légères nuances sont de trop
peu de valeur, elles paraissent être produites par des causes
purement locales.
Habite : les rivières et les lacs salés et d’eaux douces ;
seulement en hiver sur les bords de la mer; de passage en
Allemagne et en France ; très-abondant en Hollande dans
toutes les saisons de l’année.
Nourriture : principalement des insectes, des vers, du
frai et de petits poissons.
Propagation : niche dans les’herbes et dans les prairies
situées dans le voisinage de la mer et de l’embouchure des
rivières : pond trois œufs, d’un olivâtre foncé parsemé de
grandes taches brunes et noirâtres. Les œufs varient beau-
Coup.
MOUETTE À MASQUE BRUN.
LARUS CAPISTRATUS. (Mrur.)
Un masque brun clair, qui aboutit à l'occiput ;
longueur du tarse, 1 pouce 6 lignes; les rémiges
extérieures à baguettes blanches.
Le plumage d'hiver de cette nouvelle espèce
étant absolument, sans aucune exception, la même
que celle de la mouette rieuse, on omettra la ré-
pétition. Dans cet état 1l est encore très-facile de
distinguer les espèces; celle de cet article, toujours
plus petite, mesure en longueur totale, 13 pouces
4 lignes; son bec est beaucoup plus petit et plus
orêle, et ses tarses ainsi que ses doigts, constam-
ment plus courts, ont une teinte d’un brun rou-
geûtre, En plumage d'hiver.
Plumage d'ete ou des noces.
Front d'un gris brun sale; sommet de la tête,
joues, orifice des oreilles et gorge d’un brun clair;
occiput, nuque et devant du cou d’un blanc pur;
le brun sur la gorge beaucoup plus foncé que sur
la tête ; bec grêle, d’un brun rougeûtre ; pieds d'un
brun rougeëtre clair.
Remarque. Gette espèce n’a point encore été indiquée ;
il est probable qn’elle aura été confondue avec la mouette
rieuse, dont elle a les formes et le port. Son masque brun
qui ne descend pas sur la nuque et ne recouvre point la
partie supérieure du devant du cou, la caractérise parfaite-
ment en plumage d’été; on peut encore la distinguer dans
tous ses états, par sa plus petite taille, qui tient le milieu
entre la Mouette rieuse et la Mouette pygmée; par son
petit bec grêle, et par ses pieds plus petits, à tarses plus
courts ; enfin la partie intérieure des ailes n’est jamais d’un
cendré noirâtre, mais toujours d’un cendré clair. Les ré-
miges ont le noir et le blanc distribués absolument comme
dans la Mouette rieuse, caractère qui, joint à la couleur
brune du masque, peut avoir contribué à confondre ces
deux espèces voisines ; ce qui a eu lieu dans quelques ca-
binets en Angleterre.
Habite : ne paraît point s'éloigner beaucoup des contrées
arctiques des deux mondes ; commun aux Orcades, en
Écosse, etse montre sur les côtes d'Angleterre. Absolument
le même dans la baie des Baffins et dans le détroit de Da-
vis; Ceux que j'ai vus ne diffèrent point de mes individus
tués aux Orcades. Point encore observé sur nos côtes de
POcéan.
Nourriture : inconnue, mais probablement la même
que celle des autres mouettes.
D'ORNITHOLOGIE. 587
Propagation : les œufs que l’on m'a donnés pour ceux
de cette mouette, sont plus petits que les œufs de la
Mouette rieuse, d’un cendré verdâtre avec des taches plus
foncées.
MOUETTE PYGMÉE.
LARUS MINUTUS. (Pazzas.)
Longueur du tarse, 11 lignes ; baguettes des re -
miges brunes, toutes les pennes des ailes termi-
nées de blanc pur; les jambes étendues n'attei-
gnent que vers les trois quarts de la longueur de la
queue; doigt postérieur très-petit, portant un ongle
peu apparent et droit.
Front, espace entre l’œil et le bec, une grande
tache derrière les veux, gorge, toutes les autres
parties inférieures et la queue d’un blanc par-
fait; occiput , nuque , tache en avant des yeux etsur
l’orifice des oreilles d’un noirâtre cendré; toutes
les autres parties supérieures d’un cendré bleuâtre
clair; toutes les pennes des ailes de cette cou-
leur terminées par un grand espace d’un blanc pur;
intérieur des ailes noirâtre ; bec et iris d’un brun
noirâtre ; pieds d’un rouge vermillon très-vif. Lon-
gueur, 10 pouces 2 lignes; les ailes dépassent d'un
pouce l'extrémité de la queue. Le mâle et la femelle
en plumage parfait d'hiver.
Remarque. L'espèce n’a point encore été décrite en cet
état de plumage.
-88 MANUEL
Les jeunes de l'annee.
Front, région des yeux, toutes les parties infe-
rieures et les deux tiers de la queue blancs ; sommet
de la tête et occiput d'un cendré noirâtre; nuque
et dos d'un gris brun; petites couvertures des ailes
blanchätres, tachées de gris et de noirâtre ; les moyen-
nes d'un gris noirâtre sont bordces de brun clair;
les plus grandes sont blanchâtres en dehors et à
leur extrémité; les quatre premières rémiges noi-
res sur les barbes extérieures et à leur bout, mais
blanches sur les barbes intérieures ; les trois suivan-
tes cendrées en dehors, et la pointe blanche; queue
un peu fourchue, terminée par une large bande
noire, qui est moins grande sur la penne la plus ex-
térieure; bec d’un brun noirâtre, pieds couleur de
chair livide.
Die KLEINE MEVE. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 488.
Plumage d'eté ou des noces.
Toute la tête et la partie supérieure du cou en-
veloppés par un capuchon noir; un croissant blanc
derrière les yeux; partie du bas du cou et toutes
les parties inférieures d’un blanc aurore”; croupion
et queue d’un blanc parfait ; dos, scapulaires et toute
l'aile d’un cendré bleuâtre pur et très-clair; les
rémiges cendrées, toutes ainsi que les pennes se-
* Cette belle couleur aurore disparaît après que l'oiseau a été
monté; ces parties sont alors d’un blanc parfait.
D'ORNITHOLOGIE. 789
condaires terminées de blanc; bec d’un rouge de
laque très-foncé , iris d’un brun foncé; pieds d’un
rouge cramoisi. Longueur, 11 pouces 5 lignes. Les
vieux en plumage parfait.
Lanus minurus. Pallas. Reis. v. 3. p. 502. n°. 55. —
Gmel. Syst. 1. p. 595. sp. 12. — Lath. nd. v. 2. p. 815.
sp. 5. — Benicken. Ana. der Weiter. v. 5. p. 141. —
Larus ATRICILLOIDES. Falk. Reis. v. 5. p. 355. t. 24. en
plumage parfait d'été. — Gmel. Syst. 1. p. 6o1. sp. 19.
Lath. Ind. Ÿ. 2. p. 813. sp. 35. — La PLUS PETITE DES
Movuerres. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 24. p. 288.
— Mourtre RIEUSE DE SIBÉRIE. Îd. 20id. p. 287. — Lurrce
cuzc. Lath. v. 6. p. 591. — Naum. Vüg. Nachtr. t. 56.
{. 72. figure très-exacte de l'adulte en plumage par-
fair.
Remarque. Dans la première édition, j’ai dit que cet
oiseau est du très-petit nombre de ceux que je signale
d’après les descriptions d’autres naturalistes. Depuis ce
temps, J'ai tué deux. individus de cette espèce, et j’en ai
examiné vingt autres ; ce qui m'a fait découvrir une erreur
de citation dans l’article de ma Mouette rieuse, où j'ai
donné le Larus atricilloides de Falk comme synonyme ;
tandis que cette description appartient à la Mouette nygq-
mée dans son plumage parfait d'été. On voit par-là à quel
point les compilations sont nuisibles à l’étude de la nature.
Habite : les fleuves, les lacs et les mers des contrées orien-
tales de l’Europe; accidentellement de passage en Hoïlande et
en Allemagne ; abondant en Russie, en Livonie et en Fionie;
s’égare tres-accidentellement sur les lacs de la Suisse.
Nourriture : insectes et vers.
Propagation : niche dans les régions orientales et mé-
ridionales.
LA: 2: 1211 2211 LA LEL TELE)
790 MANUEL
GENRE SOIXANTE-DIXSEPTIÈME.
STERCORAIRE.— LESTRIS.
(las
Brc médiocre, fort, dur, cylindrique, tranchant,
comprimé et courbé, et crochu à la pointe; man-
dibule supérieure couverte d’une cire; inférieure
formant un angle saillant. Narines vers la pointe
du bee, diagonales, étroites, fermées par derrière,
percees de part en part. Preps grèles, nus au-dessus
du genou; tarses longs; trois doigts devant, en-
tièrement palmés; le doigt äe derrière presque
nul, de niveau avec les doigts de devant. Onczes
grands, très-crochus. QuEuE faiblement arrondie,
les deux pennes du milieu toujours allongées. AILEs
médiocres, la 1re, rémige la plus longue.
Les oiseaux qui composent ce genre, ont toujours été
mélés avec ceux du genre Mauve ; ils s’en distinguent ce-
pendant par les caractères extérieurs et par les habitudes
naturelles. Les Mauves sont des oiseaux lâches et crain-
üfs; les Stercoraires, au contraire, sont courageux et in-
trépides, éternels ennemis des premiers, ils les harcëlent
continuellement; les Stercoraires pêchent rarement pour
leur propre compte, mais ils se nourrissent le plus habi-
tuellement des alimens qu’ils obligent les mauves de dé-
gorger ; se jetant alors avec une étonnante vélocilé sur
ces alimens qui semblent tomber du taut des airs, ils vi-
vent ainsi aux dépens de leurs antagonistes, qu’ils pour-
suivent sans cesse ; indépendamment de cette manière de se
pourvoir, ils se nourrissent encore de la chair des cétacées
D'ORNITHOLOGIE. . Fgi
et de coquillages. Leur demeure est très-avant dans les ré-
gions arctiques, dont ils s’éloignent peu. Leur manière de
voler a quelque chose de particulier et semble convulsif;
les archoutans qu'ils décriventet les sauts quils font en volant
les distinguent de loin. 11 n’existe point de différence très-
marquée chez les sexes , mais l’âge fait paraître ces oiseaux
dans des livrées très-variées dont le brun bistre et le blanc
forment les principales couleurs ; les jeunes de l’année sont
toujours faciles à distinguer : 1°. par les deux pennes du mi-
lieu de la queue qui dépassent très-peu les latérales ; 2°. par
les bords roussâtres et par quelques taches irrégulières dont
les plumes des parties supérieures sont terminées; 3°. par
lès raies transversales plus ou moins nombreuses des par-
ties inférieures, et 4°. par la base des doigts et des membra-
nes qui sont toujours plus ou moins blancs. Les individus
qui paraissent revêtus de leur livrée parfaite sont ceux
dont les parties inférieures sont ou totalement ou en par-
tie d’un blanc pur.
Remarque. Tes occasions peu fréquentes qui se présen-
tent pour observer ces oiseaux des régions arctiques, ne
m'ont point encore mis à même de juger si les espèces de
ce genre muent une fois dans l’année, ou bien si la mueest
double. 11 me paratt probable qu’ils ne muent qu’une fois
l’année, vu que les couleurs des vieux, pendant l’époque
dé la reproduction et durant tout l’éte , varient tant d’indivi-
du à individu. Cette particularité dans ce genre est très-re-
marquable , et ne tient ni au sexe ni à un état de mue; elle
ne peut être en rapport qu'avec l’âge des individus. M. Boié
de Kiel, voyageur et naturaliste distingué, m'a communi-
qué la remarque que pendant Île temps des couvées il a
tué une multitude de Lestris parasilicus, dont les parties
inférieures étaient ou brunes ou blanches, et quelquefois
variées de ces deux couleurs; M. Boié a eu la bonté de
m'envoyer plusieurs individus dans les diflérens états de
plumage. N. B. Je préviens que le mesurage en longueur
792 a MANUEL
totale dont il est fait mention à chaque espèce , est prise ,
dans ce genre, depuis de bec jusqu’à l’extrémité de la penne
latérale de la queue; la longueur des deux pennes du
milieu (ou filets) variant trop considérablement dans les
différens âges et dans les sexes pour servir de base fixe pour
la mesure.
STERCORAIRE CATARACTE.
LESTRIS CATARRACTES. (Mirur.) °
Taille et grandeur du bec d'un goéland* ÿles
deux filets larges jusques au bout; des aspérités
peu apparentes sur la partie postérieure du tarse
qui porte 2 pouces 6 ou 7 lignes en longueur **
Tête et région des yeux d’un brun foncé; cou,
ainsi que toutes les parties inférieures d’un gris
rougeâtre nuancé de brun clair; dos et scapulaires
d’un roux mat, bordé latéralement de brun fonce ;
couvertures alaires, pennes secondaires et celles
de la queue brunes; rémiges blanches jusqu’à, la
moitié de leur longueur, le reste d’un brun foncé ;
baguettes des rémiges et des pennes de la queue
blanches; pieds , ongles et bec d’un noir profond, le
dernier brun à sa base; iris brun. Longueur, de 20
à 21 pouces. Les filets excèdent de 3, 4 ou 5 pouces.
Larus cATARRACTES. Gmel. Syst. 1. p. 605. sp... 114 —
* Larus fuscus de ce Manuel.
** Cette longueur comparative du tarse est encore ici un des
caractères les plus marquans, pour servir à distinguer les jeunes
et les vieux dans un genre d'oiseaux, où les espèces différentes
offrent si peu de disparités dans les couleurs du plumage.
D’ORNITHOLOGIE. r03
Lath. Ind. v. 2. p. 818. Sp. 12. — Cararracra sKvA. Retz.
Faun. Suec. p. 161. n. 123. — Le coËLanD Brun. Buff.
Oùs. U. 8. p: 408. EC “il SKUA GULL. Lath. Syn. Tv. G. P. 385.
a Penn. Brit. Zoot. P: 1/10. z. he. 6. — figure très-
exacte. — Penn. Arct. zoo. v. 2. p. 551: n° 46o. =
Port EGMONT HENN. CO0K’s Joy. v. 1. p. 4h et 272.
Habite : les régions du cercle arctique , dont elle ne s’éz
loigne guère; très-abondant aux Hébrides et aux Orcades ;
accidentellement de passage sur les côtes de Hollande.
surtout aux approches ou après de fortes tempêtes. Beau-
coup plus répandu dans lAmérique septentrionale.
Nourriture : poissons et mollusques; il se jette aussi
sur les charognes des cétacés, et dérobe les œufs d’autres
oiseaux de mer.
Propagation : niche en grandes bandes sur la sommité
des montagnes, dans les herbes et daus les bruyères ; pond
trois ou quatre œufs, très-pointus, d’un olivâtre parsemé
de grandes taches brunes.
STERCORAIRE POMARIN.
LE STRIS POMARINUS. (Miur.)
Taille et grandeur du bec d'une mouette * : fes
deux filets larges jusqu’au bout où üls sont arrondis:
des aspérités très-marquées à la partie postérieur.
du tarse, qui mesure 1 pouce 11 lignes.
Face, sommet de la tête, occiput, dos, ailes et
queue d'un brun très-foncé sans aucune autre
nuance; plumes du cou et de la nuque longues, su-
bulées d’un jaune d’or lustre; gorge, devant du cou,
LR ER CR RER me
* Larus eburneus de ce Manuel.
Partie IL. 51
794 MANUEL
ventre et abäomen blancs; sur la poitrine un large
collier formé par des taches brunes; de semblables
taches transversales sont disposées sur les flancs et
sur les couvertures inférieures de la queue ; les deux
filets conservent la même largeur jusques au bout
qui est arrondi ; bec d’un olivâtre clair, mais noir à
la pointe; iris d’un brun jaunâtre; pieds et mem-
branes d'un noir profond. Longueur, de 15 ou 16
pouces, les filets excèdent de 2 ou 5 pouces. Les
vieux des deux sexes en livrée parfaite.
Remarque. En cet état, on ne peut citer comme syno-
nyme que Larus ParasiTiCus. Meyer, Tasschenb. Deutscht.
v. 2. p. 490. —Id. Füg. Deut. fol. v. 2. feft. 21. une
figure très-exacie, que M. Meyer, qui ne connoissait
point alors le véritable parasite, a donnée pour cet oiseau.
Voyez aussi Manuel, 1°. édition , p. 512, où je suis tombé
dans la même erreur en suivant l’opinion du naturaliste
cité, Plusieurs individus de cette espèce et de celle du vé-
ritable Parasiticus, dans ses divers états de plumage , que
je dois aux soins obligeans de M. Boié, m'ont mis à même
de corriger ces erreurs. J’ai souvent tué les jeunes des
trois espèces dans mes courses , le long des bords de PO-
céan, mais les vieux ne s’égarant que très-rarement dans
nos parages, il aurait été difficile de livrer une description
complète de ces espèces, sans les observations et les indi-
vidus recueillis par le voyageur cité.
Livrée du moyen age.
Toutes les parties du plumage, tant des parties
supérieures que des parties inférieures d’un brun
très-foncé ; les plumes du cou et de la nuque ega-
lement un peu longues, subulées et lustrées, mais
D'ORNITHOLOGIE. : 795
d'un brun jaunätre; les deux filets moins longs que
dans les individus en livrée parfaite, mais conser-
vant toujours la même largeur jusqu’à la pointe,
qui est arrondie; bec et pieds comme dans les indi-
vidus en livrée parfaite. Le male ainsi que la fe-
melle.
Remarque. Cette différence de livrée ne tient en au-
cune manière au sexe, puisque M. Boié a tué plusieurs
couples de ces oiseaux pendant le temps des nichées, ot
que la dissection a constaté que ces différences de plumage
sont purement individuelles. J'ai aussi tué un semblable
individu sur nos côtes, dans le mois de janvier; il ne dif-
fère point de celui tué par M. Boïé vers le 64°. degré, dans
Je mois de juillet; ce qui paraît prouver que la mue chez
ces oiseaux, n’est point double, et que la saison n’y ap-
porte point de changement périodique.
Les jeunes de l'annee.
Tête et cou d'un brun terne, seulement varié
par un liséré d’un brun plus clair, qui termine les
plumes; un espace noir en avant des yeux; dos,
scapulaires et couvertures alaires d’un brun fonce,
chaque plume terminée par un croissant d’un roux
vif, poitrine, ventre et flancs d’un brun cendré,
marqué de taches et de zigzags roux, qui sont dis-
posés transversalement; croupion, abdomen et cou-
vertures tant supérieures qu'inferieures de la queue
rayés de larges bandes noirâtres et rousses. Base du
bec d’un bleu verdätre, pointe noire; pieds d'un
cendré bleuätre, base des doigts et des membranes
blanches, le reste noir; ongle postérieur blanc, les
596 “MANUEL
deux filets à pointe large et arrondie ne dépassent
les autres pennes que d'environ un demi - pouce.
C'est alors,
Le STERCORAIRE RAYÉ. Briss. Orn. v. 6. p. 152, n°. 2.
t. 19. f. 2. figure très-cæacte. — STERCORAIRE POMARIK.
Voyez Manuel , 1°. édit. p. 514. — Fersen MEve. Meyer,
V üg. Deutscht. v. 2. heft. 20. deux figures, du jeune
de l’année et d’un individu plus avancé en äge.
Habite : les régions du cercle arctique, en Suède et en
Norwège, probablement aussi aux Orcades et sur les côtes
d'Écosse ; les vieux sont très-accidentellement de passage
sur le Rhin et aux bords de l’Océan; les jeunes s’égarent
plus souvent le long des côtes, même dans l’intérieur et
sur les lacs de la Suisse et de l'Allemagne.
Nourriture : poissons qu'il oblige les goëlands et les
mouettes de dégorger, charognes et œufs d’oiseaux.
Propagation : construit un nid grossièrement entrelacé
avec de l’herbe et des mousses, placé sur des monticules
dans les marais ou sur les rochers ; pond deux ou trois œufs
très-pointus, d’un olivâtre cendré marqué d’un petit nom-
bre de taches noirâtres.
STERCORAIRE PARASITE ov LABBE.
LE STRIS PARASITICUS. (Bot*é.
Taille et grandeur du bec d'une mouette * ; les
deux filets très-longs, affilés et pointus au bout;
peu d’aspérités à la partie postérieure du tarse, qui
mesure 1 pouce 7 lignes.
Front blanchätre; sur le sommet de la tête, se
* Larus canus de ce Manuel.
D'ORNITHOLOGIE. 797
dessine une espèce de calotte d’un brun noirûtre,
qui se termine à l'occiput; gorge, région au-dessous
des yeux, tout le cou, la poitrine, le ventre et l’ab-
domen d’un blanc pur ; sur les flancs quelques ondes
cendrées ; couvertures inférieures de la queue, dos,
ailes et pennes caudales d’une seule couleur de
brun cendré très-foncé, qui se nuance én noirâtre
sur le bout des rémiges et des pennes de la queue;
les deux longs filets terminés en pointe tres-effilée ;
base du bec bleuâtre , pointe noire; iris brun; pieds
d’un noir profond. Longueur, 14 ou 15 pouces; les
filets excèdent de 3 jusqu'à 5 et 6 pouces. Les vieux
des deux sexes en livrée parfaite.
Larus parasrricus. Gmel. Syst. 1. p. Go1. sp. 10. —
Lath. Ind. ©. 2. p. 819. sp. 15. — CATARACTA PARASITICA.
Retz. Faun. Suec. p. 160. n°. 122. — STERCORARIUS LON-
GicauDus, Briss. Orn. v. 6. p. 155. n°.35.—LE LABBE À LONGUE
QUEUE. Buff. Oùs. v. 8. p. 445.—1d. pl. ent. 562.— Arcric
8rRD. Edw. Glan. t. 148. le vieux mäûle. — Arric Geuxz.
Lath. Syn. v. 6. p. 58g. {. 99. — STERCORARIO DI CODA
LONGA. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 559. — Dre rormowe.
Lepechin. Reis. v. 3. p. 224. t. 11. figure exacte. —
SrRuNTMEVE. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 355. des-
cription exacte. — Id. Naturg. Deut. v. 4. p. 465. seu-
tement de vicux.
Livree du moyen âge.
Ÿ
Toutes les parties supérieures d’un brun cendré,
sans aucune tache; parties #2ferieures d’une légère
nuance plus claire, également sans aucune tache;
base intérieure des rémiges et seulement la partie
supérieure des pennes caudales d’un blanc pur, le
798 MANUEL
reste d’un brun noirâtre; les deux filets diminuant
sensiblement de largeur vers le bout qui est termi-
né en pointe très-effilée ; bec et pieds comme dans
les individus en livrée arfiité. Le maäle ainsi que la
femelle. C’est alors,
Lesris creprparus. Manuel d’Orn. 1". édit, p. 515.
— LE srencoraiRe. Briss. Orn. v. 6. p. 150. n°. 1. — Lx
LABBE OÙ LE STERCORAIRE. Buff. Oùs. v. 8. p. 441. 4. 54. mais
surtout sa pt. ent. 991. et plus encore Edw. 1. 149.
Remarque. Celle faite à la Zvrée du moyen âge dans
Varticle précédent, est également applicable ici. M. Boié
a tué un très-grand nombre de ces oiseaux, et m’a envoyé
plusieurs couples avec les jeunes, tués sur les nids.
Les jeunes de l'annee au sortir du nid.
Sommet de la tête d’un gris foncé; côtés et par-
tie supérieure du eou d’un gris clair, parsemé de
taches brunes, longitudinales; une tache noire en
avant des yeux; partie inférieure du cou, dos, sca-
pulaires, petites et grandes couvertures desailes d’un
brun de terre d'ombre, chaque plume étant bor-
dée de brun jaunâtre, et souvent de roussätre; par-
ties inférieures irrégulièrement variées de brun foncé
et de brun jaunâtre sur un fond blanchätre; couver-
tures de la queue etabdomen rayés transversalement;
pennes des ailes et de la queue noirâtres blanches à
leur base et sur les barbes intérieures, toutes termi-
nées par du blanc; les deux baguettes extérieures
blanches ; queue seulement arrondie; base du bec
d'un vert jaunâtre, noir vers la pointe; tarses d’un
cendre bleuâtre; base des doigts et des membranes
D'ORNITHOLOGIE. -99
blanches, le reste noir, ongle postérieur souvent
blanc. C’est alors,
Larus crepiparus. Gmel. Sysé. 1. p. Go2. sp. 20. —
Lath Ind. v. 2. p. 819. Sp. 14 *. — CATARRACTA CEPPHUS.
Brunnich. Orn. Bor. p. 56. n°. 126. — Le LaëBe ou srEr-
coRaiRe des auteurs. Gérard. Tab. élém. v. 2. D. 527.
— Lasse à courte queue. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 520.
— BracxroeD eurc. Lath. Syn. v. 6. p. 387. — Id. supp.
v. 1. p. 208. — Penn. Arct. zool. v. 2. p. 551 n°. 460.
Naum. Wôg. t. 33. f. 49. figure assez exacte du jeune
de l’année.
Iabite : les bords de la Baltique, en Norwège et en
Suëde ; se répand habituellement dans lintérieur des
terres , sur les lacs et sur les rivières ; de passage périodi-
que ou accidentel en Allemagne, en Hollande, en France
et en Suisse , où on ne voit ordinairement que des jeunes;
les vieux s’égarent rarement.
Nourriture : petits poissons, qu’ils obligent les hiron-
delles de mer et les mouettes de dégorger ; des vers et des
insectes, particulièrement une espèce d’escargot, Hetix
janthina.
Propagation : niche à terre, dans la mousse, non loin
du rivage de la mer; pond trois ou quatre œufs très-poin-
tus , d’un vert olivâlre dessiné au gros bout par une zone
de taches brunes, et pointiilé sur le reste de petites taches
rares.
* La variété décrite par Latham comme appartenant à cette
espèce, est un jeune de la Mouette ricuse de ce Manuel.
RULEL102:72:1:21222082)
800 MANUEL
GENRE SOIXANTE-DIX-HUITIÈME.
PÉTREL.—PROCELLARIA.
(Lixx.)
Brc médiocre de la longueur ou plus long que
la tête, fort dur, tranchant, déprimé et dilaté à sa
base; pointe comprimée, arquée, les deux mandi-
bules cannelces, subitement fléchies à la pointe,
l'inferieure comprimée creusée en gouttière; for-
mant un angle. NariNEs proéminentes à la surface
du bec, réunies et cachées en un tube, qui for-
me une seule ouverture ou montre deux orifices
distincts”. Pres médiocres, souvent longs, grêles,
tarses comprimés ; trois doigts devant , longs, entiè-
rement pales ; doigt de derrière nul, remplacé par
un ongle très-pointu. AILEs longues, 1re. remige la
plus longue.
Ce genre, composé d’une multitude d’espèces dont bien
peu sont exactement connues des naturalistes, se divise
très-naturellement en trois sections. La première compo-
sée des Pétrels proprement dits, dont le tube nasal est un
peu long et renferme les deux orifices. La seconde qui com-
prend les Pétrels Puffins, dont le bec est plus allongé et
plus grêle, et qui se distinguent par deux tubes distincts
* Lorque le tube des narines est tronqué par devant, comme
c’est le cas chez deux ou trois espèces étrangères, on voit deux
ori ces distincts; ces espèces étant placées sur les limites qui sé-
parent les vrais Pétrels des Puffins, on est embarrassé de dé-
terminer dans laquelle des deux sections elles sont les mieux
classées.
D’ORNITHOLOGIE. 801
placés à la surface du bec; et en Pétrels hirondetles, qui
sont les plus petites espèces de ce groupe. Tout le genre
est composé d'oiseaux plus ou moins demi-nocturnes, qui
chassent et pourvoient à leur subsistance au crépuscule et
à l'aurore, surtout pendant les nuits éclairées des régions
boréales : le jour, ils se cachent habituellement parmi les
fentes des rochers, dans les cavernes ou dans les tanniers
abandonnés des lapins ou autres animaux fossoyeurs. Ils
vivent toujours sur les mers où les cétacés abondent ; on
les voit rarement chercher leur nourriture le long des côtes
maritimes; ce n’est aussi qu'accidentellement qu’ils sont
poussés dans l’intérieur des terres; lorsqu'une tempête ap-
proche, ils n’ont souvent d’autre refuge que celui des
écueils ou des vergues des navires; on les voit souvent en
mer suivre le sillage des vaisseaux pour s’y mettre à l'abri
du vent et surprendre leur proie; dans leur vol, ils sem-
blent effleurer les vagues de la mer, muisilsse posent très-
rarement sur la surface de cet élément, qu’ils semblent re-
douter, puisqu’on ne les voit jamais nager, bien moins
se submerger; ils semblent piétonner sur la surface des
eaux, mais toujours tenant les ailes droites et en Pair.
Leur nourriture consiste en chair des morses et des ba-
leines , en mollusques, insectes et vers qui flottent à la sur-
face de la mer. Ils nichent sur les écueils dans les trous
des rochers, ou à terre dans les trous abandonnés des ani-
maux fossoyeurs, et lancent sur ceux qui les attaquent une
liqueur huileuse, qu’ils ont la faculté de faire jaillir des
narines. Il n’existe point de différences dans les sexes;
celles dues à l’âge n’offrent point des différences très-
marquées ; les femelles sont plus petites.
Remarque. I est douteux si ces oiseaux ont une mue
double, mais il est certain que si elle à lieu, les couleurs
du plumage ne changent point. Il existe beaucoup d’es-
pèces dans les parages du pôle antarctique , mais le plus
grand nombre de celles indiquées par les méthodistes et les
compilateurs, sont des doubles emplois. On trouve dans
62 MANUEL
mon cabinet le plus grand nombre des espèces indiquées
dans les croquis, exquisses et dessins terminés de Forster.
Si je n'avais connu que peu d'espèces de ces oiseaux, je
me serais cru en droit d’en faire trois genres distincts ;
mais il y a une série presque sans intervalle assignable et
sans limites fixes des plus grands pétrels aux plus petits
comme des Pétrels aux Puffins ; il existe des espèces que
ie méthodisté le plus strict serait embarrassé de classer dans
lPun des trois groupes ; la forme de la queue distingue un
peu les grands Pétrels des Pétrets hirondelles ; mais si
l’on se décide à former des genres pour chaque oiseau
dont les pennés de la queue sont différemment étagées,
alors je ne vois plus de limites aux nouveaux groupes.
Quelques novateurs vont même jusqu’à séparer en des
genres différens les espèces qui portent des ornemens
accessoires à la tête, tels que huppes et caroncules. Les
Prions ( Pachyptila Ilig.) et les Pélécanoïdes (Hala-
droma Illig. ) forment deux genres distincts aujourd'hui
bien caractérisés. ”
1e. SECTION.—PÉTREL PROPREMENT DIT.
Bec gros, très-crochu, renflé subitement vers le
bout; mandibule inferieure subitement fléchie , sou-
vent un peu tronquée , formant en dessous un angle.
NaARINES réunies en un seul tube ou fourreau à la
surface du bec. QUEUE arrondie ou conique.
Ils sont plus diurnes que les suivans; leur nourriture se
compose de chair de cadavres de morses et de baleines,
ainsi que de mollusques et de vers.
PÉTREL FULMAR.
PROCELLARIA GLAC1IALIS. (Lins.)
Tête, cou, toutes les parties inférieures, crou-
p'on et queue d’un blanc pur; dos, scapulaires,
D'ORNITHOLOGIE. 803
couvertures des ailes et pennes secondaires d’un cen-
dré bleuätre pur; rémiges d’un gris brun clair;
queue fortement arrondie formant un cône; bec
d'un jäune brillant , mais teint d'orange sur letuyau
nasal; 1ris et pieds jaunes. Longueur, 16 pouces.
Le male et la femelle tues en ête.
Les jeunes de l’arnee, ont toutes les parties du
corps d’un gris clair nuancé de brun ; les plumes du
dos et des ailes terminées par du brun plus foncé ; les
rémiges et les pennes caudales sont d’une seule
nuance de gris brun; en avant des yeux est une ta-
che angulaire de couleur noire; bec et pieds d'un
cendré jaunâtre.
PROCELLARIA GLACIALIS. Gmel. Syst. 1. p. 562. Sp. 5, —
Lath. Ind. v. 2. p. 825. sp. à. — Retz. Faun. Suec.
p. 143. n°. 102. — Transact. of. the Linn. Society.
Mem. birds of. greent. — Le PérRez rurmar. Buff. Ors.
V. 0. p. 925.4. 22. — Pérrec DE L'ÎLE DE Saixr-Kirpa. Buff.
pl. ent. 59.—Furmar PÉrREL. Lath. Syn. v. 6. p. 405.—
Penn. Brit Zool. p. 145. t. M. 2. fiqure très-exæacte. —
Id. Arc. Zoo. v. 2. p. 534. n°. A1.
Habite : toujours les écueils et les glaces flottantes du
pôle; ne vient à la côte que pour nicher, ou lorsqu'il y est
poussé par un coup de vent; très-accidentellement sur les
côtes d'Angleterre et de Hollande; excessivement nom-
breux sur les mers du pôle arctique, à des distances très-
éloignées de terre ; les écueils en sont couverts; les habi-
tans de la baie des Baffins et de Hudson Îles salent; on ne
les voit qu’accidentellement sur nos côtes, mais très-sou-
vent morts sur les bords de la mer.
Nourriture : chair de cétacés morts qui flottent sur les
804 MANUEL
eaux, mollusques et autres différentes espèces de balanus
et de tubicinelles qui perforent ets attachent à à la peau des
grands cétacés.
Propagation : niche dans les trous des rochers, tou-
jours par grandes bandes; la ponte n’est que d’un seul
œuf, très-grand, d’un blanc pur.
IF. SECTION.—PÉTREL PUFFIN.
Bec généralement plus long que la tête, grêle,
très-comprimé à la pointe ; l’ jafaieure plus ou moins
recourbée et pointue. NARINES s’ouvrant en deux
tubes, rapprochés à la surface du bec.
Leur manière de vivre ne diffère presque point de celle
des pétrels hirondelles ; ils ne diffèrent des uns et des
autres que par les narines distinctes et par la longueur du
bec. Le passage d’une section à l’autre est presque sans
limites assignables, vu que nous counoissons de vrais pé-
irels de la première section à bec égalerent long ,et dont
la partie supérieure du tube nasal est si profondément
coupé ; que les narines paraissent former deux tubes
soudés. Une séparation générique et rigoureuse est par-
conséquent impossible ; au reste, la manière de vivre des
uns et des Autres n’offre aucune différence bien marquée;
les Pétrels pufjins sont, de même que les Pétrets hiron-
celtes, oiseaux nocturnes qui chassent au crépuscule et se
cachent le jour dans les trous des rochers ou dans les
tanniers des lapins et des rats, et ne sortent de ces re-
traites souterraines qu’au crépuscule ou dans les ouragans,
si fréquens dans les parages qu’ils habitent. Les Puffins
servent dans le nord aux besoins des habitans qui les salent
en grand nombre pour leurs provisions d’hiver; c’est notre
Puffin mantks si commun au nord de l'Écosse et le long
D'ORNITHOLOGIE. 805
des côtes, qui sert d’aliment principal aux insulaires des
Orcades.
PETREL PUFFIN.
PROCELLARIA PUFFINUS. (Lix«.)
Bec déprime à la base, sillonné en dessus ;
comprimé à la pointe où il se renfle; narines à deux
ouvertures cachées sous une voiite commune; bec
long de 2 pouces, tarses, 1 pouce 10 lignes; queue
conique.
Tête, joues, nuque et dos d'un cendré clair;
toutes les plumes du dos terminées par une zone
plus claire encore; scapulaires, ailes et queue d'un
cendré noirätre ou couleur d’ardoise; rémiges d’un
noir profond ; sur les côtés du cou et de la poitrine
des ondes d’un cendré très-clair, toutes les autres
parties inférieures d’un blanc pur; bec jaunâtre
avec des taches brunes vers le bout qui indiquent
encore le jeune àge; pieds et membranes d’un jau-
nâtre livide ; iris brun. Longueur, 18 pouces. C’est
alors,
PROCELLARIA CINEREA. Gmel. Sysé. 1. p. 563. — Lath.
Ind. Orn. v. 2. p. 824. sp. 10. — Pérez CENDRÉ Forst.
Icon. t. 92— Cixernous PETREL. Lath. Syn. v. 6. p. 405.
— Proc. PUFFINUS et CINEREA. Kuhl. Zoo. Beit. sp. 22 et
25. le vieux et le jeune de la même espèce.
Les Jeunes peut-être d’un an, ont toutes les par-
ties supéricures du plumage beaucoup plus foncées;
ce qui est d’un cendré clair chez les vieux est de
couleur d’ardoise ou cendré foncé dans les jeunes ;
les parties inférieures du plumage sont en plusieurs
endroits ondés de cendré; le bec est d’un noir cendré
800 MANUEL
un peu plus grêle que celui des vieux, sans sillon
apparent, et les deux tubes des narines ne sont pas
réunis sous une même voûte. On reconnaît alors,
PROCELLARIA PUFFINUS. Gmel. Syst. 1. p. 566. — Lath.
Ind. v. 2. p. 824. sp. 11. — Le Purrin. Buff. Os. v. 9.
p. 321. —Id. pt. ent. 962. Toutes les autres indications
qui font partie de la Procellaria puffinus des auteurs,
appartiennent à l'espèce suivante, et sont des descriptions
embrouillées où l’on a confondu les deux et peut-être même
les trois espèces distinctes.
Habite : presque toutes les mers ; assez répandu sur la
Méditerranée ; se montre souvent sur les côtes méridionales
d’Espagne , sur celle de Provence où plusieurs individus
ont été tués, probablement aussi sur celle d’Ttalie ; jamais
vu sur l’Adriatique. Les individus tués au Sénégal et ceux
du cap de Bonne-Espérance ne diffèrent en rien de ceux
tués en Provence.
Nourriture et Propagation : me sont inconnues.
PÉTREL MANKS.
PROCELLARIA ANGLORUM. (Mrui.)
Bec très-gréle, long de x pouce 7 ou 8 lignes;
queue arrondie ; ailes dépassant un peu son extré-
mité; longueur du tarse, x pouce 9 lignes.
Sommet de la tête, nuque et généralement toutes
les parties supérieures du corps, les ailes, la queue,
les cuisses et les bords des couvertures inférieures
de la queue d’un noir paraissant lustré; toutes les
parties inférieures d’un blanc pur; le noir et le
blanc des côtés du cou s’y présentent par demi-
D'ORNITHOLOGIE. 807
teintes, qui produisent des espèces de croissans;
bec d'un brun noirâtre; pieds et doigts bruns,
membranes jaunätres. Longueur, à peu près 13
pouces. Male et femelle.
Remarque. Il est surprenant qu’un oiseau si commun
dans le nord, que les habitans des Orcades et des côtes
du nord de l'Écosse salent par milliers pour leurs provi-
sions d'hiver, soit si rare et si peu connu dans nos collec-
tions d'histoire naturelle, surtout que Latham et le plus
grand nombre des méthodistes aient pu confondre cet oiseau
de la taille d'une bécasse avec la Procetlaria puffinus de
ces mêmes méthodistes et de la p{. ent. 962., qui est plus
grand et de la taille à peu près d’un petit canard domestique.
Voici les seuls synonymes qui se rapportent Anotre Puffin
mans.
Purrinus ANGLORUM. Raïi. Syn. p. 134. À. 4. — Will.
p. 252. — PROCELLARIA PUFFINUS. Brunn. Orn. Boréal.
n°. 119. — Briss. Orn. v. 6. p. Du — SCHEARWATER PE-
TEL. Penn. Brit. Zool. fol. p. 146. t. M. — Arct. Zoot.
v. 2. n. 462. mais ni Linnée, ni Latham n’ont connu cet
oiseau.— Maxks PUrFFIN. Edw. £. 559. figure assez exacte.
Habite : en grand nombre aux îles de Saint-Kilda de
Man, dans toutes les Orcades et le long des côtes d'Écosse ;
émigre en hiver le long des côtes d'Angleterre, où il est
commun ainsi qu’en Irlande; se trouve aussi , suivant Île
témoignage des voyageurs, sur les côtes de Norwège; mais
point dans la Baltique, et rarement sur les côtes de Hol-
lande et de France.
Nourriture : la même que celle des petits pétrels de Ja
troisième section, auxquels il ressemble pour les mœurs et
par l'habitude qu’il a de ne sortir de sa retraite que pendant
les grandes ternpÊtes, lorsque le soleil caché par les nuages
ne répand qu’une faible clarté, ou pendant le crépuscule
du matin et du soir.
808 MANUEL
Propagation : niche dans les trous des rochers où
dans ceux des lapins; pond seulement un œuf, presque
rond, de la grosseur d’un œuf de canard, et d’un blanc
pur.
PÉTREL OBSCUR.
PROCELLARIA OBSCUR A. (GmEL.)
Bec très-gréle x pouce x ligne; queue arrondie ;
ailes aboutissant à son extrémité; longueur du
tarse, 1 pouce 6 lignes.
Sommet de la tête, nuque et généralement tou-
tes les parties du corps, les ailes, la queue, les
cuisses et les bords des couvertures inférieures de
la queue, d’un noir brun paraissant velouté ; toutes
les parties inférieures d’un blanc pur; le noir et le
blanc des côtés du cou s’y présentent par demi-tein-
tes qui produisent des espèces de croissans; bec
d'un brun noirâtre, tarse et doigts d’un brun rou-
geâtre, membranes jaunes; le doigt extérieur liséré
de noir; iris d'un brun noirâtre. Longueur, à peu
près 10 pouces.
PROCELLARIA OBSCURA. Gmel. Syst. 1. p. 559. — Lath.
Ind. v. 2. p. 828. Sp. 24.—Duskx PÉTREL. Lath. Syn. v.6.
p- 16.— Penn. Artc. Zool. supp. p. 73. —Kubhl. Zoo.
Beit. sp. 24.
Remarque. La seule planche que l’on puisse indiquer
comme synonyme, se trouve dans l’ornithologie publiée à
Florence ou Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 558, où notre oi-
seau est assez bien figuré, surtout pour ce qui concerne les
dimensions et la taille; mais on doit observer qu’il y est
peint avec le croupion blanc, probablement pour le
faire ressembler un peu à la Proceltaria pelagica doni
le texte de l’ouvrage cité donne une description exacte,
D'ORNITHOLOGIE. 809
copiée presque mot à mot des œuvres de Buffon. Cet oiseau
ressemble à tel point au précédent qu’on ne saurait indiquer
d’autres différences que la taille; il est le diminutif du Puf-
fin mans , les formes sont proportionnellement les
mêmes ; pour bien les distinguer , il est presque nécessaire
de comparer les individus de ces deux espèces voisines,
très-distinctes. et qu’on doit se garder de confondre non-
obstant leurs nombreux rapports. — Le premier individu
tué en Europe que je vis de cette espèce, se trouve à Turin
dans la collection de M. le marquis Farletti de Barol, qui
le recût des Alpes du Piémont où il a été tué. Il est natu=
rel que ces oiseaux et tous les Pétrels soient rares à tuer
ou à découvrir lors de leur passage, qui se fait probable-
ment toujours au crépuscule ou de nuit.
Habite : plus particulièrement les contrées australes
des deux mondes, paraît rarement sur la Méditerranée ;
on ne peut indiquer avec certitude que trois exemples po-
sitifs qu'un individu a été tué dans nos parages. On m'a
assuré que l’espèce se trouve aussi dans tout Archipel ;
très-commun sur les côtes d'Afrique au cap de Bonne-
Espérance et en Amérique. Jamais dans le nord,
Nourriture et Propagation : inconnues.
III. SECTION. —PÉTREL HIRONDELLE.
Bec plus court que la tête, très-comprimé à la
pointe. NaRIwEs réunies en un seul tube à la sur-
face du bec, ou laissant voir deux orifices distincts.
QuEuz carrée ou faiblement fourchue; tarse très-
long.
Les petits pétrels réunis dans cette section sont décidé-
ment demi-nocturnes ; ils se cachent habituellement de
jour parmi les rochers et dans les trous des lapins et des
rats, et chassent au crépuscule ; ils paraissent ne vivre que
Parrie JJ°. 52
S10 MANUEL
d'insectes ; ils suivent dans les grandes tempêtes le sillage
des vaisseaux. Leurs formes sont absolument semblables à
celles des plus grandes espèces. Leur vol est si rapide et
leurs mouvemens si brusques et si prompts que l’œil a peine
à les suivre; on les voit dans les tempêtes , et lorsque le ciel
estcouvert et sombre, se réfugier à la poupe des vaisseaux;
il est rare d’en voir en plein jour lorsque le ciel est serein ;
ils se cachent alors dans les antres et dans les trous.
temarque. Ceux qui veulent voir partout des coupes
rigoureusement déterminées auraient pu former des petits
pétrels un genre ; on observe eflectivement quelques diffé-
rences dans le bec des grandes espèces réparties dans les
deux autres divisions , avec celles des plus petites espèces de
la troisième section ; mais ces différences sont encore nulles
par le moyen des espèces intermédiaires; les plus petits
Pétretls puffins et les plus grands Pétrels hirondelles ont
tant de rapports dans les formes du bec, le port et la
queue, qu'il serait difficile de fixer les caractères par des
mots.
PÉTREL TEMPÊTE.
PROCELLARIA PELAGICA. (Lin.
Queue carrée, extrémité des ailes dépassant de
très-peu la pointe de la queue; longueur du tarse,
10 lignes.
Tête, dos, ailes et queue d’un noir mat; parties
inférieures d’un noir couleur de suie; une large
bande transversale d’un blanc pur sur le croupion;
scapulaires et pennes secondaires des ailes termi-
nées de blanc; queue et rémiges noires; bec et
pieds noirs; iris brun. Longueur, 5 pouces 6 lignes.
Mâle et femelle.
D'ORNITHOLOGIE. 611
Les jeunes, ont les teintes moins foncées; le
bord des plumes couleur de suie, ou roussätre; ils
ressemblent du reste aux vieux,
PROCELLARIA PELAGICA. Gmel. Syst. 1. p. 591. p. 1.
— Lath. {nd. Orn. v. 2. p. 896. sp. 19. — Retz. Faun.
Suec. p. 143. n°. 101. — Wilson. Aimeric. Orn. y. 5.
p..90. pl. 59. f. 6. — L'Oiseau DE temPêre. Bull. Ois.
V. 9. p. 527. (inais point la Tab. 25 de ce volume, ni la
pl. ent. 995. qui représentent toutes deux l'espèce de pé-
trel que je signale plus bas dans cet article.) — LE pÉrREz.
Briss. Orn. v. 6. p. 140. €. 15. f. 1. fiqure très-exacte.
— Srormy PÉTREL. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 269. ( mais
point Poiseau décrit dans le Synopsis, v. G. p. 411.) —
Edw. Glan. &. 00 figure exacte. — Penn, Brit. Zoot.
p. 146. t. L. 5. figure exacte. — UncewiLrer voceL.
Bork. Deutsch. Orn. — Kieinster sruruvoceL. Meyer,
T'asschenb. Deut. v. 2. p. 495. — SroRM zWALUwW. Sepp.
Nedert. Vog. v. 5. p. 245. t. deux figures exactes.
Habite : pius commun dans l’Amérique septentrionale
qu’en Europe ; se trouve sur les côtes d'Écosse et d’Angle-
terre; assez commun aux Orcades et aux Hébrides; plus
abondant dans l'ile de Saint-Kilda; s’égare rarement sur
les côtes de l’Océan, et très-accidentellement sur les lacs du
centre de l’Europe.
Nourriture : petits insectes et vers qui flottent à la sur-
face des eaux; vers qui s’attachent à la peau des cétacés
et voieries.
Propagation : niche, suivant la localité, dans les fentes
et dans les trous des rochers, ou dans les trous abandonnés
des lapins et des rats; poud un œuf presque roud, de la
forme de celui des chouettes, d’un blanc pur.
KRemarque. Il existe dans les mers australes et dans les
mers pacifiques, une seconde espèce de petit Pétrel, un
812 MANUEL
peu plus grande que celle d'Europe, à tarses et ailes très-
longs, et à queue un peu fourchue , mais dont les couleurs
du plumage sont absolument les mêmes; cette espèce dis-
tincte a toujours été confondue. Buffon , en décrivant le pe-
tit Pétrel de nos climats , ne s’est pas aperçu qu’il donnait
dans ses planches enluminées la figure de la seconde es-
pèce , que je vais signaler pour prévenir toutes les erreurs.
— Plumage comme celui de notre Pétrel tempête ;
taille un peu plus forte; ailes dépassant de plus d’un
pouce l'extrémité de la queue ; longueur du tarse 1 p.
& lignes. Je donne à cette espèce étrangère le nom de Pé-
trel échasse. Les synonymes sont, Buff. pl. ent. 995. et
v. 9. £. 25. — SToRMYy PÉTREL. Lath. Syn. v. 6. p. 411.
n°. 18; c’est la PROCELLARIA OCEANICA des dessins origi-
naux de Forster. Icon. 12.— Kuhl. Zoot. Beit. sp. 2.
PÉTREL DE LEACH.
PROCELLARIA LE 4CHII. (Mirui.)
Queue fourchue, extrémité des ailes ne dépas-
sant point celle-ci; longueur du tarse, 11 lignes.
Toutes les parties de la tête et du corps d’un noir
mat; les côtés de l'abdomen et les couvertures du
dessus de la queue blanches, mais les baguettes
de ces plumes brunes; couvertures des ailes d’un
brun noirâtre ; rémiges et queue noires ; bec et pieds
noirs; la queue fourchue comme dans hirundo
urbica. Longueur, 7 pouces 3 lignes. Male et fe-
melle.
Remarque. Cette procellaria étant nouvelle et trouvée
depuis peu dans les Orcades : je propose pour l’espèce le
nom de M. le D'. Leach, directeur du cabinet de Zoolo-
gie au Muséum britannique; je la dédie à ce savant et à
D’ORNITHOLOGIE. 813
cet ami qui me permettra ce faible hommage rendu à ses
mérites et à l'amitié qui nous lie. Nous ne connaissons en-
core que deux individus de ce pétrel dans les cabinets d’Eu-
rope, le premier tué à l’île de Saint-Kilda par M. Bullock ,
qui en vit là un petit nombre ; et le second tué sur les côtes
de Picardie, qui se trouve dans le cabinet de M. Baillon à
Abbeville ; le premier est dans le Musée britannique. Le
Musée de Paris et M. le baron Laugier en possèdent aussi
un individu.
Habite : assez commun dans l’île de Saint-Kilda ; jamais
vu ailleurs , excepté l'individu probablement égaré qui a
été tué en Picardie; vit sur les lacs salés et sur les bords de
la mer.
Nourriture : petits insectes qu'il saisit à la surface des
eaux sans jamais se plonger , et toujours tenant les ailes
déployées lorsque des pieds il touche l’eau.
Propagation : niche sur les bords des lacs et de la mer,
dans les trous des rats ou dans les fentes des rochers, où
ils sont en embuscade et presque toujours cachés de jour ;
pond seulement un œuf, presque rond et tout blanc.
RAA LATALIARA AVR AAAALE
GENRE SOIXANTE-DIXNEUVIÈME.
CANARD.—ANAS. (Linx.)
Bec médiocre, fort, droit, plus ou moins dépri-
mé, recouvert d’une peau mince, souvent plus haut
que large à sa base, qui est garnie d'une carno-
sité ou totalement lisse; toujours déprime vers la
pointe, qui est arrondie, obtuse , onguiculée; bords
des deux mandibules dentelées en lames coniques,
814 MANUEL
ou de forme plate. NARINES presqu'à la surface du
bec, à quelque distance de la base, ovoïdes , à moi-
tié fermees par la membrane plate, qui recouvre la
fosse nasale. Preps courts, emplumés jusqu'aux ge-
noux, retirés vers l’abdomen; trois doigts devant,
entièrement palmes; doigt de derrière libre, arti-
culé plus haut sur le tarse, dépourvu de membra-
ne , ou portant un rudiment. ALES médiocres, la
sre, remige de la longueur de la 2e. ou un peu plus
courte.
Les oiseaux compris dans ce genre, aiment à vivre sur
les eaux, où ils nagent avec grâce et facilité ; leur nourri-
ture consiste en poissons, insectes, coquillages, végétaux
et graines : les uns font usage de leur long cou pour saisir,
ayant la tête plongée, les alimens qui leur sont nécessaires;
d’autres plongent tout le corps et restent assez long-temps
sous l’eau ; la plupart se submergent lorsqu'ils sont vive-
ment poursuivis. Plusieurs espèces vivent sur les eaux
douces; d’autres (et ce sont particulièrement celles pour-
vues d’un rudiment de membrane au doigt postérieur)
habitent les eaux salées et les bords de la mer; le plus
grand nombre émigre le long des côtes maritimes. La dé-
marche est vacillante et embarrassée; ceux à doigt posté-
rieur lobé marchent plus mal, les jambes sont plus reli-
rées dans l'abdomen; on les voit peu à terre, et toutes
leurs habitudes semblent les rapprocher du dernier genre
des Pinnatipèdes et des derniers de l’ordre Patmipe-
des. Ces oiseaux fournissent un bon aliment; ils se lais-
sent élever facilement en domesticité ; sous ces rapports ils
sont à l’homme de la même utilité que plusieurs espèces
d'oiseaux qui composent les ordres Pigeon et Gatlinacé.
La mue, chez le plus grand nombre des espèces connues,
a lieu deux fois l’année, en juin et en novembre; chez les
seuls mîles la couleur du plumage change ; ils se revêtent
D'ORNITHOLOGIE. 815
en juin d’une partie des couleurs propres aux femelles, et
se présentent alors dans unsglumage bigarré ; au mois deno-
vembre, on les voit se revêtir du plumage des noces , qu'ils
conservent jusqu’à l’époque de la couvaison; les femelles
muent plus tard que les mâles, et peut-être ne le font-elles
qu’une fois; les jeunes mâles de Pannée, avant leur pre-
miere mue, ressemblent presque à s’y méprendre aux
vieilles femelles.
Remarque. Queiques méthodistes ont voulu former du
genre Anas de Linnée deux auires genres, notamment
celui du Cygnus et Anser; mais les caractères distinc-
tifs qu'ils donnent, sont fondés sur des bases aussi difleiles
à saisir que peu stables ; le savant Bechstein , l'un de ceux
qui ont introduit les trois genres, vient de se raviser sur ce
point, puisque , dans son troisième volume de { Ornitho-
dogisches Tasschenbuch für Deutschland, il est d'avis
que le genre 4nas de Linnée ne peut être subdivisé qu’en
trois sections principales, et non en trois genres distincts.
Dans le système d’Illiger, on voit ce grand genre divisé
en deux; les Oies seules forment un genre, et Its Cygnes
et les Canards sont réunis; M. Cuvier vient aussi de for-
mer lrois sous-genres et de nombreuses divisions , mais ce
savant convient que les limites de ces trois sous-genres
ne sont pas trop précis; la division des petits groupes d’a-
près la forme du bec, est parfaitement bien vue pour au-
tant qu’elle est destinée à former une série naturelle dans
larrangement des espèces d’un même genre. Il en est du
genre Anas comme de celui du Falco et du Fringitla ,
dont les grandes familles ne peu-ent être séparées en
genres, mais que nous divisons ensections pour en faciliter
la classification méthodique. A partir de cette base, je divise
le présent genre en Oies, Cygius et Canards propre-
ment dits ; ces derniers sont suhdivisés en deux sections,
caractérisées par l’absence ou par l'existence d’un rudi-
ment de membrane au doigt postérieur.
$10 MANUEL
J'ai cru ne devoir indiquer dans ce Manuel que les
seules espèces d’oies et de Canards qui se reproduisent en
Europe dans l’état de sauvages, sans faire mention de ces
espèces étrangères et des races domestiques que l’homme
est parvenu à rendre tributaires à ses besoins ou à ses ca-
prices.
re, SECTION.—OIE.
Bec plus court que la tête, un peu conique ;
les dentelures des bords, coniques; cou de moyenne
longueur.
Ils vivent dans les prairies et dans les marais, nagent
peu et ne plongent point; dans le vol les compagnies for-
ment un angle. Il n'existe aucune différence extérieure
dans les sexes.
OIE HYPERBORÉE ov DE NEIGE.
ANAS HYPERBORE A. (GMEL.)
Front très-élevé; partie latérale du bec coupée
de chaque coté par des sillons longitudinaux et des
dentelures.
Front jaunätre; tête, cou et corps d’un blanc
pur; rémiges blanches jusqu'à la moitié de leur
longueur, le reste. noir; mandibule supérieure du
bec d’un beau rouge, inférieure blanchätre, on-
glets des deux mandibules bleus; iris d’un gris
brun; cercle nu des yeux d’un beau rouge; pieds
d’un rouge très-foncé. Longueur, 2 pieds 5 ou 6
pouces.
ANSER HYPERBOREUS. Pall. Spic. v. 6. p. 26. — Avas ny-
PERBORrA. Gmel. Syst. 1. p. 504. sp. 54. — Lath. {nd.
D’ORNITHOLOGIE. 81"
#. 2. p. 14. — Wils, Americ. Ornit. v. 8. pt. 68. f. 5.
vieux mâle; et pl. 69. f. 5. Le jeune. — L'Oxe DE NEIGE.
Briss. Orn. v. 6. p. 288. n°. 10. — L’OiE nYPERBORÉE.
Sonn. nouv. édit. de Buff. Os. v. 25. p. 217. — Sxow
coose. Lath. Syn. v. 6. p. 445. — Penn. Arct. Zoo. v. 2.
p. 549. — Scnxezcaxs. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2.
p. 551. —Naum. Vôg. Nachtr. t. 23. f. 46. figure très-
exacte du vieux.
Remarque. J'ai vu deux jeunes de cette espèce, tuésen
Europe, qui ressemblent exactement à la figure du jeune
oiseau publiée par Wilson.
Les jeunes de l'année, jusqu'a l'äge de quatre
ans, diffèrent extraordinairement des vieux; d’abord
gris brun et bleuâtre; en-
suite tête et une partie du cou blancs; puis le ven-
tre blanc et les ailes chamarreées. Les deux mdividus
jeunes, tués en Europe , ont toute la tête et la par-
tie supérieure du cou d’un blanc pur; partie infe-
rieure du cou, poitrine et dos d’un brun cendre
violet; toutes les plumes terminées de brun clair;
toutes les couvertures des ailes d’un cendré pur;
tout le plumage d'un
ventre et abdomen blanchäâtres, tapirés de plumes
brunes; angle du bec et bords de la mandibule
noirs; pieds bruns. C’est alors,
ANAS CÆERULESGENS. Gimel. Syst. 1. p. 515.—Lath. Ind.
Orn. v. 2. p. 856. 8p. 19.—ANSER SYLVESTRIS FRETI HUDSONIS.
Briss. v.6. p. 275. — L’Orr pes Esquimaux. Buff. Oës. v. 0.
p. 80. — BLur wincen coose. Penn. 4rct. Zoot. v. 2.
n°. 474. — Edw. &. 152. fiqure eæacte.— Lath. Syn. v. 6.
p. 469.
Habite : les régions du cercle arctique; de passage régu-
818 MANUEL
lier dans les contrées orientales de l'Europe; accidentelle
ment en Prusse et en Autriche ; jamais en Hollande.
Nourriture : joncs, racines des herbes et insectes.
Propagation : niche en Sibérie et dans les régions po-
laires de l'Amérique.
OIE CENDRÉE ou PREMIÈRE *.
ANAS ANSER FERUS. (LaTH.)
Les ailes pliees n'atteignent point à l'extrémité
de la queue; bec fort et gros; d'une seul couleur **.
Plumage d’un cendré clair; haut du dos, scapu-
laires, moyennes et grandes couvertures des ailes
d'un cendré brun liséré de blanchâtre; petites cou-
vertures, tout le bord extérieur des ailes et la base
des rémiges d’un cendré blanchâtre ; croupion
cendré, abdomen et dessous de la queue d’un blanc
pur; tout le bec et la membrane des yeux d'un
jaune orange; onglet du bec blanchâtre; iris d’un
brun foncé ; pieds couleur de chair jaunâtre. Lon-
gueur, 2 pieds et 8 ou 10 pouces.
La femelle, est toujours moins grande; le cou
* Cette espèce distincte d’oie sauvage est la souche ou le type
de toutes races d’oie que nous élevons en domesticité; elle est
très-différente de la suivante, que je désigne sous le nom d’Oie
vulgaire ou sauvage. J'ai cru nécessaire de placer ici une courte
indication des différences essentielles entre les deux espèces voi-
sines.
** M. Cuvier, Règn. dnim. v. 1. p. 530. , n’a sans doute point
fait attention à cette phrase, vu qu’il donne précisément les ca-
ractères du bec de l'espèce suivante à celleeci.
D’'ORNITHOLOGIE. 819
est plus mince et d’un cendré plus clair. De très-
vieux individus des deux sexes, ont sur le ventre
et sur la poitrine quelques plumes d’un brun noi-
râtre, qui sont irrégulièrement semées.
Axas axser. Ferus Gmel. Syst. 1. p. 510. sp. 9. — Lath.
Ind. v. 2. p. S41. sp. 26. — Grey-LE6c-G005€. Lath. Syn.
v. 6. p. 49. n°. 21. description exacte. — Penn. Arct.
Zoot. v. 2. p. 546. n°. 473. — Alb. Birds. v. 1. é. go.
assez bonne figure. — Wine GEMEINE cas. Bechst. Na-
turg. deut. v. 4. p. 842. — Grau caxs. Meyer, Tasschenb.
Deut. v. 2. p. 562. — Naum. Vôg. t. 41. f. Go. figure
très-exacte. — Oca pacLierane. Stor. degli ucc. v. 5.
pl. 559.
Habite : les mers, les plages et les marais des contrées
orientales ; avance rarement vers le nord au delà du 53°. de-
gré ; abondant en Allemagne et vers le centre de l'Europe;
en très-petit nombre à son passage en Hollande et en
France. Les races domestiques, toutes originaires de cette
- espèce, se multiplient dans tous les pays.
Nourriture : végétaux aquatiques et toutes sortes de
graines.
Propagation : niche dans les bruyères, dans les marais,
sur des tertres de joncs coupés et d’herbes sèches ; pond
cinq, six où huit œufs, très-rarement douze ou quatorze ,
d'un verdâtre sale,
L
820 MANUEL
OIE VULGAIRE ou SAUVAGE.
ANAS SEGETUM. (GmeEL.)
Les ailes pliées depassent l'extrémité de la
queue; bec long et déprimé, coloré de noir et
d'orange.
Tête et haut du cou d’un cendré brun; le bas du
cou et les parties inférieures d’un cendré clair; haut
du dos, scapulaires et toutes les couvertures des ai-
les d’un cendré brun liséré de blanchâtre, croupion
d'un brun noirâtre ; abdomen et dessous de la queue
d’un blanc pur, bec noir à sa base et sur l’onglet ,
d'un jaune orange dans le milieu ; membrane des
yeux d'un gris noirâtre ; iris d’un brun fonce; pieds
d'un rouge orange. Longueur, 2 pieds 6 pouces.
Les jeunes, ont la tête et le cou d’un roux jau-
nâtre sale ; tout le plumage d’un cendré plus clair ;
le plus souvent trois petites taches blanches à la ra-
eme du bec.
Avas secETuM. Gmel. Syst. 1. p. 512. sp. 68. — Eath.
Ind. v. 2. p. 843. sp. 28. — Axser syLyvesrris Briss. Orn.
v. 6. p. 265. n°. 2. — L’Ore sauvace. Buff. Oùis. v. 9.
p. 50. t. 2. — Id. pt. ent. 985. — Gérard. Tab. élém. .
v. 2. p. 545. — L’Oxe pes moissons. Soun. Nouv. édit. de
Buff. Oùis. v. 25. p. 254. — Beax coose. Lath. Syn. v. 6.
Pp. 464. — Penn. Aret. Zoot. v. 2. p. 546. n°. 472. —
SAAT GANS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 885. — Meyer,
Tasschenb. v. 2. p. 554. — Frisch. Wôg. t. 155. —
Naum. Wôq. t. 42. f. Ga. fiqure très-exacte. — Oca sat-
vATICA. 1Stor. degli ucc. v. 5. pl. 561.
D'ORNITHOLOGIE. 821
Habite : les contrées arctiques ; émigre périodiquement
par nos climats; très-aboudant à son double passage en
Angleterre, en Allemagne, en France, mais surtout en
Hollande ; rare dans les provinces du centre de l’Europe ;
jamais ou accidentellement dans le midi.
Nourriture : végétaux aquatiques et terrestres; semen-
ces et graines.
Propagation : niche dans les marais et dans les bruyères;
pond dix ou douze œufs blancs.
Remarque. L'espèce précédente se reproduit dans les
climats tempérés, tels qu’en Allemagne, en Russie, en
Danemarck et en Angleterre; celle-ci niche dans les ré-
gions du cercle arctique.
OIE RIEUSE ou A FRONT BLANC.
ANAS ALBIFRONS. (Liwx.)
Un grand espace d’un blanc pur sur Île front;
gorgerette blanche; autour de ce blanc une bande
de plumes d’un brun noirâtre; tête et cou d’un
brun cendré ; plumes du dos, des scapulaires, des
couvertures alaires et des flancs d’un brun terne,
toutes terminées par une bande d’un brun roussâ-
tre; remiges noires; pennes secondaires terminées
de blanc; poitrine et ventre blanchätres, mais va-
riés d'un grand nombre de plumes noires, ou bien
celles-ci clair-semees *; bec, tour des yeux et pieds
* D’après l’inspection du plumage de cette oïe, je soupçonne
que l’espèce mue deux fois dans l’année, et qu’en été tout le
ventre et la poitrine sont d’un noir profond , tandis que ces par-
es seront d’un blanc pur au milieu de l'hiver. Je dis seulement
B22 MANUEL
d’un jaune orange; onglet du bec blanchâtre; iris
brun. Longueur, 26 ou 27 pouces.
La femelle est moins grande; l’espace blanc du
front est moins étendu et toutes les couleurs sont
plus claires.
ANas ALBIFRONS. Gmel. Syst. 1. p. 509. sp. 64.— Lath.
Ind. v. 2. p. 842. sp. 27. — Axas casarca. S. G. Gmel.
Reis. v. 2. p. 197. €. 15 *. — L’OïE SAUVAGE DU NORD.
Briss. Orn. v. 6. p. 269.— L'Ore riEuse. Buff. Ois. v. 9.
p. 81.— LaucHixG 600$E. Edw. Glan. t. 1553. figure très-
exacte. — WHITE FRONTED GOOSE. Lath. Syn. v. 6. p. 463.
— Brassex Gans. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 898. —
Meyer, Taschenb. v. 2. p. 555. — Naum. Vôg. t. 45.
f. 62. figure très-exacte. — Oca LomsarDeLLA. Stor. dege
ucc. v. 5. pl. 560.—Kozrcaxs. Sepp. Nederl. Vog. v. 3.
Lt. p. 207.
Habite : les marais et les bruyères, dans les régions du
cercle arctique ; très-commun en Hollande à son passage
d’automne; plus rare en Allemagne et dans l’intérieur de
la France.
Nourriture : comme l'espèce précédente.
P P
que le cas me paraït tel, car c’est par les naturalistes du nord,
qui peuvent observer cette oie dans le temps de la ponte, que la
chose devra être décidée.
* En parlant de Anas casarca, Lath. et Gmel., qui est mon
Canard kasarka. M. Vieillot dit : Temminck cite le KasarkAa dans
la synonymie de l'O1E RYEUSE. Un tel rapprochement n'est pas ad-
missible. Il paraît que le scrupuleux critique ignore que le voyage
de S. G. Gmelin n’est pas le même ouvrage ni du même auteur
que la 13e. édit. de Linnée par Gmelin. Si je disais que le désir
de critiquer a fait commettre plusieurs erreurs à M. Vieillot, je
ne serais peut-être pas bien éloigné de Ja vérité.
D'ORNITHOLOGIE. 823
Propagation : niche très-avant dans les régions du cer-
cle arctique.
OIE BERNACHE.
ANAS LEUCOPSIS. (Mrur.)*
Front, côtés de la tête et gorge d’un blanc pur;
un petit trait entre l'œil et le bec; occiput, nu-
que, cou, haut de Ja poitrine, queue et remiges
d’un noir profond; plumes du dos, des scapulaires
et des ailes d’un gris cendré depuis leur origine;
une large bande noire vers le bout et toutes termi-
nées de gris blanchâtre; toutes les parties infé-
rieures d'un blanc pur, à l'exception des plumes des
flancs qui ont une légère teinte cendrée; bec et pieds
noirs ; iris d’un brun noirûtre. Longueur, 2 pieds 6
ou 12 lignes. Les vieux.
Les jeunes de l’année, ont entre l’œil et le bec
une large bande noirâtre, formée par de petites
taches; quelques points noirâtres sur le front; les
plumes du dos et des ailes terminées par une bande
d’un roux clair, sur les plumes des flancs beaucoup
plus de teintes cendrées et celles-ci plus foncées ;
pieds d’un brun noirätre. Les femelles sont plus
petites que les #14les.
a.
* Je me suis vu dans la nécessité de faire usage pour cette es-
pèce, du nouveau nom proposé par Bechstein, qui décrit cette
oie sous la dénomination de Anser leucopsis, Il n'a fallu proscrire
le nom de Anas erythropus, donné par Linnée et par Latham, vu
que cette espèce n’a point les pieds rouges, mais qu'ils sont tou-
jours noirs ou noirâtres,
824 MANUEL
Anser LEUCOPsIs. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 921.
—Anas ERYTHROPUS. Linn. Syst. édèt. 12°. p. 195. sp. 11.
— Gmel. Syst. 1. p. 512. Sp. 11. — Retz. Faun. suec.
p. 116. n°. 72.— Lath. Ind. v. 2. p. 843. sp. 51. — La
BERNACHE. Briss. Orn. v. 6. p. 500. un jeune: — La pr-
TITE BERNACHE. Briss. Orn. p. 502. n°. 15. une très-vieille
femelle. — Buff. Oùis. v. 9. p. 95. t. 5. — Id. pt. ent.
855. vieux mäle. — BErnicra or cLakis. Lath. Syn. v. 6.
p. 466. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 552. n°. 479. —
Weisswancice cas. Meyer. Tasschenb. v. 2. p. 557. —
Frisch. V6g. t. 189. — Naumw. Vôg. Nachtr. t. 59. f. 77.
— BranD cas. Sepp. Nedert. Fog. v. 2. p. 197.
Habite : les contrées du cercle arctique ; de passage en
automne et en hiver dans les pays tempérés ; assez abon-
dant alors en Hollande; moins souvent en Allemagne et
en France.
Nourriture : comme les espèces précédentes.
Propagation : niche très-avant vers le pôle, dans les
régions arctiques des deux mondes.
OIE CRAVANT.
ANAS BERNICLA. (LiNx.)
Tête, cou et haut de la poitrine d’un noir terne;
sur la partie latérale du cou un espace formé de
plumes noirâtres , mais qui sont terminées de blanc;
dos, scapulaires et couvertures des ailes d’un gris
très-foncé, terminé par une bande d’un brun clair,
très-peu distincte; milieu du ventre d’un cendré
brun; plumes des flanes d’un cendrée très-fonce,
toutes terminées par une large bande blanchätre ;
abdomen et couvertures de la queue d’un blanc pur;
rémiges, pennes secondaires et caudales d'un noir
D'ORNITHOLOGIE. 825
profond ; bec et pieds noirs, ces derniers très-fai-
blement nuancés de brun; iris d’un brun noirûtre.
Longueur, 22 ou 23 pouces. Les vieux.
La femelle diffère seulement par sa plus petite
taille. |
Les jeunes de l'annee , n’ont point l’espace blanc
sur la partie latérale du cou; cette partie, ainsi que
la tête et le haut de la poitrine, sont alors d’un
noir cendré, très-faiblement distingué de la cou-
leur qui domine sur le dos; toutes les plumes du
dos et de la poitrine sont terminées par une bande
d'un brun roussätre, et du roussätre termine éga-
lement les plumes des flancs : les pieds sont d’un
noir rougeätre.
Axas BERNICLA. Gimel. Syst. 1. p. 513. sp. 13. — Lath.
Ind. v. 2. p. 844. sp. 52. — Wilson. Americ. ornit.
dv. 8. p. 151. pl. 92. f. 1. — Le cravanr. Bui. Oës. v. 9.
p. 85. — Id. Pl..ent. 342. figure peu exacte. — Gérard.
Tab. élém. v. 2. p. 576. — Brexr OR BRAND GO0SE. Lath.
Syn. v. 6. p. 467. — Penn. Brit. Zool. p. 151. 8. Q. —
Id. ‘Arct. Zoot. v.2.'p. 551. n°476. — RINGEL GANS.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. gii. —- Meyer, Tas-
chenb. v. 2. p. 558. — Frisch. Wôg. t. 196. figure
exacte du vieux. — Naum. Fog. Nachtr. t. 39. f: 58.
de jeune après sa première mue. — Rorteaxs. Sepp. Ne
dert. Vog. v. 2. 1. p. 180. figure exacte du vieux.
—— ANATRA cOLOmBACCIO. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 582.
Habite : les marais et les bruytres, dans les régions
arctiques; très-abondant en biver et au printemps à son
passage en Hollande; moigs commun en France; très-
rare dans l’intérieur des terres; actidentellement en Alle-
Partis I. 53
826 MANUEL
magne. L'espèce est absolument la même dans l'Amérique
septentrionale.
Nourriture : comme les espèces précédentes.
Propagation : niche très-avant vers le pôle, dans les
régions du cercle arctique; œufs blancs.
Anatomie. Chez le mâle, les anneaux qui composent
le tube de la trachée , deviennent subitement plus larges ;
ceci a lieu à quelque distance de la glotte ; ils reprennent
ensuite leur diamètre ordinaire, pour se dilater en un se-
cond renflement , qui a lieu vers les os de la fourchette; à
cet endroit les anneaux deviennent subitement très-étroits,
et donnent naissance à un tube cartilagineux très-étroit .
d’où pendent les bronches ; celles-ci ont la forme d’enton-
noirs et sont composées d’anneaux entiers et très-solides.
OIE À COU ROUX.
ANAS RUFFICOLLIS. (LInx.)
Entre l’œil et le bec un espace blanc; du blanc
derrière les yeux et sur les côtés du cou; un cein-
turon de cette couleur entoure toute la partie in-
férieure de la poitrine et remonte sur le dos ; som-
met de la tête, gorge, ventre, queue et toutes les
parties supérieures d’un noir profond; abdomen,
couvertures inférieures de la queue et croupion
d’un blanc pur; devant du cou et poitrine d'un
beau roux rougeûtre : une bande noire s'étend tout
le long de la partie postérieure du cou; grandes
couvertures des ailes terminées de blanc; bec brun,
mais l'onglet noir; iris d’un brun jaunâtre; pieds
noirs. Longueur, 20 à 21 pouces.
AxsEn RuFFICOLLIS. Pallas. Spic. v. 6. p. 21. t. 4 —
D'ORNITHOLOGIE. 827
Lepechin. Reise. v. 2. p. 184. t. 5. —— AKAS RUFFICOLLIS.
Gmel. Syst. 1. p. 511. sp. 67. — Lath. Ind. v. 2. p. 84.
Sp. 23. — ANaS TORQUATA. S. G. Gmel. Reis. v. à. p. 181.
t. 14. — Gmel. Syst. 1. p. 514. sp. 70. — L'Ore À cov
roux. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 25. p. 294.
— Rep preasren Goose. Lath. Syn. v. 6. p. 455. —
Die noraHars GANs. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 916.
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 561. — Frisch F6g.
L::197:
Habite : les contrées arctiques de l'Asie ; vit jusque
sur les bords de la mer glaciale; de passage périodique en
Russie; tres-accidéntellement en Allemagne , bien plus
rare encore en Angleterre, jamais en Hollande.
Nourriture : probablement comme les espèces précé-
dentes.
Propagation : niche dans les contrées du nord de la
Russie, sur les bords de la mer glaciale et à l'embouchure
des fleuves Ob et Lena.
Remarque. Quelques naturalistes , notamment Gérar-
din, Bechstein et Meyer, décrivent à la suite des espèces
européennes, quelques autres Qies tuées dans nos con-
trées; mais ces oiseaux d'Égypte, de la Chine et du Ben-
gale, ne sont que des individus échappés des ménageries,
où on est parvenu à faire propager plusieurs espèces de ces
oiseaux.
525 MANUEL
11. SECTION. —CYGNE.
Les narines percées vers le milieu du bec; le cou
très-long. |
_ Ils ont les eaux en domaine, et y étalent par des mou-
vemens, gracieux et élégans l’empire qu’à juste titre on
leur a reconnu, comme étant les plus beaux ornemens
des plaines liquides.
Remarque. Ceux qui voudront essayer de former un
genre pour les Cygnes, ne réussiront jamais à leur donner
des caractères rigoureux, distincts des Oées, mais surtout
des Canards, auxquels ils ressemblent par toutes les for-
mes extérieures; ceux qui ne consultent que l’anatomie ,
et particulièrement l’ostéologie dans les cygnes et dans les
canards, pourront former, si bon leur semble, presque au-
tant de genres qu’il y a d’espèces; lés espèces de la Nou-
velle-Hollande leur fourniront huit genres qui ne seront
toujours que des Canards, pourvus des principaux carac-
ières propres à ce grand genre. D’après les vues nouvelles
de certains naturalistes, il n’est plus possible que le Cygne
sauvage et le Cygne domestique puissent être du même
genre ; de mâle et La femelle d’une même espèce forme-
ront, suivant leur système, deux genres distincts.
CYGNE A BEC JAUNE ou SAUVAGE.
ANAS CYGNUS. (Li1xx.)
Tout le plumage d’un blanc parfait, si on en ex-
cepte la tête et la nuque, qui sont très-légèrement
nuancées de jaunâtre ; bec noir, couvert à sa base
par une cire jaune, quientoure également la région
des veux; iris brun; pieds noirs. Longueur, 4 pieds
5 ou Q pouces.
D’ORNITHOLOGIE. 629
La femelle ne diffère que par une plus pe-
tite taille.
Les jeunes, ont tout le plumage d’un gris clair;
le devant du bec d’un noir mat, la cire et la peau
nue des yeux de couleur de chair livide; les pieds
d’un gris rougeâtre; à la seconde mue, il parait
déjà des plumes blanchätres.
Anas cyexus. Gmel. Syst. 1. p. 501. sp. 1.—Lath. Ind.
0. 2. p. 835. sp. 1.— Le Cyexe sauvacs. Bulff. Oës. v. 9.
p. 3. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 557. — WaisTuixe 0R
wizp swax. Lath. Syn. v. 6. p. 455. — Id. supp. v. 1.
P. 2752.— Penn. Brit. Zool. p. 149. t. Q.— Fdw. Glan.
t. 150. — Der sixcscawax. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 330. — Meyer, T'asschenb. v. 2. p. 498. — Naum.
Nachtr. 1. 15. f. 27.— Cyexo sazvarico. Stor. degl. uce.
v. 5. pt. 554.
Habite : les régions du cercle arctique; de passage en
hiver le long des côtes maritimes de la Hollande et de la
France; de passage en plus petit nombre dans l'intérieur
des terres; se montre aussi en Allemagne.
Nourriture : plantes aquatiques et insectes.
Propagation : niche à terre, dans les herbes proche
des eaux; pond cinq ou sept œufs, d’un vert olivâtre, pa-
raissant enduit d’une couche blanchôtre.
Anatomie. Le sternum est vaste et creux, le tube
de la trachée artère s’y introduit et forme deux circon-
volutions. Cette conformation est propre au mâle et à la
femelle.
$30 MANUEL
CYGNE TUBERCULÉ ou DOMESTIQUE.
ANAS OLOR. (L1Nx.)
Tout le plumage, sans exception, d’un blanc par-
fait; une protubérance sur le front; bec rouge, à
exception des bords des mandibules, de l'onglet,
des narines, de la protubérance et du tour des
yeux, qui sont d’un noir profond; iris brun; pieds
d’un noir légèrement nuancé de rougeatre, Lon-
gueur, 4 pieds 6 pouces et quelquefois davantage.
La femelle est plus petite, la protubérance esi
moins grande et le cou plus mince.
Les jeunes de l'annee, sont d’un brun cendrée;
le bec et les pieds ont une teinte plombée. 4 /a se-
conde année, le bec devient jaunâtre et le corps se
couvre de plumes blanches et de plumes grises mê-
lées. À la troisième année, tout le plumage est d’un
blanc pur.
Axas oLor. Gmel. Syst. 1.p. 501. sp. 47. — Lath. Ind.
v. 2. p. 8354. sp. 2. — Lx Cyexe. Buff. Oùs. v. 9. p. 5.
t. 1. — Id. pl. ent. 915.— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 353.
— TAmE swax Or MUTE swan. Lath. Syn. v. 6. p. 14356. —
Penn. Brit. Zool. p. 149. t. Q.—Edw. Glan. t. 150. La
tête. — Hôcxer scawan. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 815. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 501. — Naum.
Vôg. t. 39. f. 57. le vieux mâle, et la figure 6, te
jeune de l’année. — Cicxo rEALE. $1or. deg. ucc. v. 5.
mt. 553.
Habite en état de sauvage : les grandes mers de lin-
térieur, surtout vers les contrées orientales de l’Europe :
D'ORNITHOLOGIE. 851
vit en domesticité dans la plupart des pays, très-abondant
en Hollande.
Nourriture : comme l’espèce précédente.
Propagation : niche dans les roseaux; sur les bords des
eaux; pond six ou huit œufs, d’un verdâtre clair, qui pa-
raît enduit d’une couche blanchâtre, ou bien sans une pa-
reille couche calcaire.
Remarque. I n’existe rien de particulier dans la forme
de la trachée, qui se rend en ligne droite dans les pou-
mops.
IIIe. SECTION.— CANARD PROPREMENT DIT.
Bec très-déprimé, large vers la pointe; les den-
telures longues et aplaties ; doigt de derrière libre,
sans membrane, ou avec un rudiment libre.
Ils se plaisent sur les eaux, où ils nagent et plongent
avec une égale adresse; ceux de la première subdivision
qui n’ont point de membrane lâche au pouce, se submer-
gent rarement dans d’autres cas que lorsqu'ils sont pour-
suivis ; ceux de la seconde , qui ont au pouce un large rudi-
ment lâche, plongent habituellement et long-temps; ces
derniers vivent sur les grandes mers ; la charpente osseuse
et toutes les formes intérieures des uns et des autres sont
en rapport avec ces fonctions; ce sont, à mon avis, les
seules subdivisions admissibles dans les vrais canards.
Dans letemps de la mue, les vieux mâles ressemblent, au
premier coup d'œil, plus ou moins aux vieilles femelles ;
ces dernières muent plus tard que les vieux mâles; le seul
mâle de l’espèce de Canard de miclon (Anas glacialis),
dans le jeune âge ; ressemble plus ou moins à la fe-
melle.
Remarque. Mes descriptions font connaître les diffé-
rentes espèces dans leur livrée parfaite, et telles qu’on les
832 MANUEL
voit en hiver. J’ai indiqué la double mue d’'Anas glacia-
dis à l’article qui fait mention de cet oiseau.
A.—1E DOIGT DE DERRIÈRE SANS MEMBRANE.
Ps nourriture se compose indistinctement de végé-
taux, de graines ou d'insectes et de poissons.
CANARD KASARKA.
ANAS RUTILA. (Pazzas.)
Toute la tête et la moitié supérieure du cou d’un
gris de souris ; au-dessous de cette couleur un col-
ler très-etroit d’un brun noirâtre; toutes les par-
ties du corps d’un roux rougeâtre; croupion et
queue d’un noir verdâtre; rémiges noires; moyen-
nes couvertures alaires formant un miroir d’un
blanc pur, les plus grandes forment un miroir
d'un vert foncé; pieds longs et d'un brun noirûtre ;
bec noir; iris d'un brun jaunâtre. Longueur, 20
pouces. Le ‘mâle.
La femelle, n’a point le collier noir; une partie
de la: tête blanche ou blanchätre; front d'un brun
roux; cou souvent varie de blanc et de brun cen-
dré; le roux du plumage plus clair et plus lavé; le
reste comme dans le mâle.
Axas RuTILA. Pallas. Nov. comm. Petrop. v. 14. p. 579.
t. 22. f. 1. — S. G. Gmel. Reis. v. 2. p. 182. t. 15. —
ANas casanra Gmel. Sysé. 1. p. 511. sp. 46. —- Lath.
And. v. 2. p. 841. sp. 24. — L’O1r rasarxa. Sonn.
Nouv. édit. de Buff.. Ois. v. 25. p. 229. — Ruppy Go0se.
Lath. Syn, v..6. p. 456. — Id. supp. v: 3. p. 273. —
D’ORNITHOLOGIE. 833
Grey EaDED pucg. Forst. Jnd.Zoot. p. 104. pl. 41. femelle
et pl. 42. le vieux mêle. — AnstTra FORASTIERO. or.
deg. ucc. v. 5. pl. 571. le mâle. Naum. Vôg. Nachtr.
1. 25. f. 47. un jeune.
Remarque. Voyez à l’article Oie rieuse de ce Manuel la
note concernant une critique de M. Vieillot, qui a rapport
au Canard kasarka.
Habite : les contrées orientales de l’Europe; répandu
jusqu’en Perse et dans l’Inde ; de passage accidentel en
Autriche, en Hongrie et en Allemagne ; jamais le long dès
côtes de l’Océan. On le trouve aussi en Afrique , où l’espèce
est la même.
Nourriture : plantes aquatiques et leurs semences, in-
sectes et frai.
Propagation : niche dans les trous des rochers qui
bordent Jes grands fleuves de Russie, dans des arbres
creux, Ou dans des trous abandonnés par d’autres animaux
le long des rives; pond huit ou neuf œufs blancs.
Anatomie. inconnue.
CANARD TADORNE.
ANAS TADORNA. (LInKx.)
Tête et cou d’un vert très-sombre; partie infe-
rieure du cou , couvertures des ailes, dos, flancs,
eroupion et base de la queue d’un blanc pur ; scapu-
laires , une large bande sur le milieu du ventre, ab-
domen, rémiges et l’extrémité des pennes caudales
d’un noir profond; un large ceinturon roux entoure
la poitrine et remonte sur le haut du dos; miroir de
l'aile d’un vert pourpré ; couvertures inférieures de la
queue rousses; le bec et la protubérance charnue
834 MANUEL
du front, d'un rouge de sang; pieds couleur de
chair; iris brun. Longueur, 22 pouces. Ze mâle.
La femelle, est plus petite; elle n’a pas la protu-
bérance charnue du front , qui est remplacée par une
petite tache blanchâtre; toutes les couleurs sont
plus ternes ; le ceinturon est moins large, et la
bande noïre qui s'étend sur le milieu du ventre est
très-étroite, souvent marquée de grandes taches
blanches.
ANas TavoRNA. Gmel. Sys£. 1. p. 506. sp. 4. — Lath,
Ind. v. 2. p. 854. sp. 56. — Axas connurA. S. G. Gmel.
Reis. v. 2. p. 185. €. 19. — Le tanonve. Buff. Os. v. 0.
p. 205. &. 14. — Id. pl. ent. 53. le mäle. — Gérard.
Tab. élém. y. 2. p. 384. — Scniernrane. Lath. Syn.
v. 6. p. 504. — Id. supp. v. 1. p. 255. — Penn. Brit.
Zoo. p. 154. t. Q. — BrannexTe. Bechst. Naturg. Deut.
U. 4. p. 976. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 534. —
Frisch. 7’6g. t. 166. Le mâle. — Naum. Vôq. Nachtr.
1. 55. f. 103 et 104. les vieux, mâle et femelle. — Berc-
EE». Sepp, Nederl. Vog. v. 2. p. 191. mâle et femelle.
— Vorpoca raporna. Sfor. degli. ucc. v. 5. pl. 556. de
mâle.
Les jeunes de l'annee, ont le front, la face le
devant et la partie inférieure du cou, le dos et les
parties inférieures blancs; tête, joues et nuque
d'un brun pointillé de blanchätre; poitrine d’un
roussätre très-clair; scapulaires d’un cendrée noi-
râtre bordé de cendré clair; petites couvertures
des ailes blanches bordées de cendré; la queue ter-
minée de brun cendré; bec d’un brun rougeûtre;
pieds d’un cendré livide. C’est alors,
D'ORNITHOLOGIE. 835
Naum. Vôg. Nachitr. t. 55. f. 105.
Habite : le nord et les contrées occidentales de l’Eu-
rope, le long des bords de la mer; très-abondant en Hol-
lande et sur les côtes de France ; accidentellement de pas-
sage en Allemagne et sur les rivières de l’intérieur.
Nourriture : coquillages bivalves , petits poissons,
frai, insectes et plantes marines.
Propagation : niche dans les dunes de sable, le plus
souvent dans les trous abandonnés des lapins ; souvent
aussi dans les fentes et dans les trous des rochers ; pond
dix ou douze œufs d’un blanc pur.
Anatomie. Chez le mâle, le larynx inférieur se dilate
en deux cavités, formées en totalité par une substance
cartilagineuse dont la surface est inégale ; le renflement
droit est toujours du double plus grand que celui de
gauche.
CANARD SAUVAGE.
ANAS BOSCHAS. (Linn.)
Tête et cou d’un vert très-foncé; un collier
blanc au bas du cou; parties supérieures rayées de
zigzags très-fins, d'un brun cendre et de gris blan-
châtre; poitrine d’un marron foncé; le reste des
parties inférieures d’un gris blanc rayé de zigzags
très-fins et d’un brun cendrée; miroir de l'aile d’un
vert violet, bordé en dessus comme en dessous par
une bande blanche; les quatre pennes du milieu
de la queue recourbées en demi-cercle; bec d’un
jaune verdätre; iris d’un brun rougâtre;. pieds
oranges. Longueur, 1 pied 4 ou 10 pouces. Le male.
La femelle, est plus petite; tout son plumage
836 MANUEL
est varié de brun sur un fond grisâtre ; gorge blan-
che; une bande blanchätre tachée de brun passe au-
dessus des yeux, et une autre, mais noirâtre , tra-
verse les yeux; le miroir sur l'aile est semblable à
celui du mâle, mais cette tache est plus nuancée de
violet; les quatre pennes du milieu de la queue
sont droites ; bec d’un gris verdätre; iris brun.
Les jeunes mâles avant la première mue, res-
semblent aux femelles.
Varie accidentellement; les couleurs principa-
les faiblement ébauchées sur un fond d’un cendré
roussâtre ; quelquefois le bec et les pieds bruns ou
noirâtres. Dans l’état sauvage, les variétés tapirées
de blanc, blanchâtres ou blanches, sont très-rares.
Remarque. Cette espèce est le type de la plupart des
différentes races de canards que nous nourrissons en do-
mesticité. On la trouve aussi dans l’Amérique septentrio-
nale; les individus ne diffèrent point de ceux d'Europe.
Anas poscHas. Gmel. Syst. 1. p. 558. sp. 40. — Lath.
Tnd. v. 2. p. 850. sp. 49. — Wils. Amer. Orn. v. 8.
p- 112. pl. 90. f: 7. Le anûâle. — Le caxarp sauvace. Buf.
Oùs. v. 9. p. 115. 1.5 et 8. — Id. pl. ent. 556 et 577. —
Gérard. Tab. élém. v. 2. p.358. — Wap pucx. Lath. Syn.
v. 6. p. 489. — Gemeine-Enre. Bechst. Naturg. Deut.
v. 4. p. 1046. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 538. —
Naumn. t. 44. f. 63 et 64. — Frisch. & 158 et 159. —
ANATRA SALVATICA REALE. S£0r. degli ucc. v. 5. pt. 570. Le
mâle.
Habite : les pays du nord; de passage dans presque
toutes les contrées de l’Europe, où il se trouve des ri-
vières, des lacs ou des marais; très-nombreux en Hol-
lande.
D'ORNITHOLOGTIE. 85%
Nourriture : poissons, frai, limaçons, insectes d’eau,
plantes aquatiques , leurs semences et toutes sortes de
graines,
Propagation : niche dans les roseaux , dans les herbes,
dans les champs, dans les taillis ét même, suivant la lo-
calité, sur les arbres qui bordent les lacs ou les rivières.
Anatomie. Chez le mâle, le Jarynx inférieur se dilate
en avant, puis forme du côté gauche une protubérance
osseuse , dé la grosseur d’une cerise; les anneaux du tube
de la trachée sont d’ 7. diamètre.
CANARD CHIPEAU ou RIDENNE.
ANAS STREPERA.(LanNx.)
Tête et cou marqués de points bruns sur un fond
gris ; partie inférieure du cou, dos et poitrine mar-
qués de croissans noirs; scapulaires et flancs rayés
de zigzags noirâtres et blancs; moyennes couver-
tures des ailes d’un roux marron; grandes eouver-
tures, croupion et couverturés ‘du déssous de la
queue d'un noir profond ; miroir de l'aile d’un
blanc pur; bec noir; iris d'un brun clair: tarses et
doigts oranges, here noiratres. pie ss
18 où 19 pouces. Le mâle.
La femelle, a les plumes du dos d'un brun noi-
râtre, bordé de roux clair; la poitrine d’un brun
den marque de taches noires; elle n'a point
de raies en zigzags sur les flancs; le croupion et
les couvertures inférieures de la queue sont gri-
satres.
Anas srrerera. Gmel. Syst. 1. p. 520. sp. 20. — Lath
838 MANUEL
Ind. v. 2. p. 859. sp. 69. — Wils. Americ. Orn.: v. 8.
p. 120. pl. 91. f. 1. — Le caiPEau où RIDENNE. Buff. Ons.
v. 9. p. 187. t. 12. la femelle. — Xd. pl. ent. 958. Le
mêle. — Ganwarz or Grey. Lath. Syn. v. 6. p. 515.
— ScawartERENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 1090.
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 5355. — Naum. Vôg. Deut.
t. 45. f. 65. la femelle. t. 46. À. Le mâle. — Krar KE».
Sepp. Nedert. Vog. v. 4. t. p. 515. mâle et femelle. —
ANaTRA CANAPIGLIA. SÉor. degt. ucc. v. 5. pl. 574 et 575.
Habite : les marais et les vastes jonchaies du nord de
l’Europe ; très-abondant en Hollande, où il vit dans les
mêmes lieux que le canard sauvage ordinaire ; commun en
hiver sur les côtes maritimes de France; plus rare dans
l'intérieur. L'espèce est la même dans toute l’Amérique
septentrionale.
Nourriture : poissons, coquillages, insectes et plantes
aquatiques. |
Propagation : niche dans les prairies et dans les joncs ;
pond huit ou neuf œufs d’un cendré verdûtre.
Anatomie. Chez le mâle, le larynx inférieur se dilate
un peu en ayant, puis forme du côté gauche une protubé-
rance osseuse, de la même forme que dans le canard sau-
vage ordinaire, mais moins grande; les anneaux du tube
de la trachée sont plus étroits que chez le canard ordinaire,
mais vers le bas de la trachée ils deviennent plus larges,
pour reprendre un diamètre très-étroit à peu de distance
du larynx inférieur.
CANARD A LONGUE QUEUE ow PILET.
ANAS ACUTA. (Linx.)
Sommet de la tête varié de brun et de noirûtre ;
joues, gorge et haut du cou d’un brun à nuances
e
x
D’'ORNITHOLOGIE. 839
violettes et pourprées; sur la nuque une bande
noire, bordée de deux bandes blanches; devant
du cou et dessous du corps d’un blanc pur; dos et
flancs rayés de zigzags noirs et cendrés ; sur les sca-
pulaires de longues taches noires; miroir de l’aile
d'un vert pourpré, bordé en dessus par une bande
rousse et en dessous par une bande blanche; les
deux pennes du milieu de la queue allongées, d’un
noir verdâtre; bec d’un bleu noirâtre; iris brun
clair; pieds d’un cendré rougeâtre ou noirâtre.
Longueur, de 23 à 24 pouces. Le mâle.
La femelle, qui est plus petite, a la tête et le
cou d’un roussätre clair, parsemé de petits points
noirs; toutes les parties supérieures d’un brun noi-
râtre marqué de croissans irréguliers et d’un jaune
roussätre; parties inférieures d’un jaune roussâtre
maculé de brun clair; miroir d’un brun roussätre
ou jaunâtre, bordé en dessus par une bande jau-
nâtre, et en dessous par une bande blanchätre ;
queue conique; mais les deux pennes du milieu
point allongées; bec noirâtre; pieds d’un noir rou-
geàtre.
Les jeunes mäles, ont la tête d’un brun roux
taché de noir; le ventre est jaunâtre et le miroir
d’un vert olivâtre sans reflets.
Anas acura. Gmel. Syst. 1. p. 528. sp. 28. — Lath.
Ind. v. 2. p. 864. sp. 81. — Wils. Americ. Orn. v. 8.
pl. 68. f. 5. le mâle. — CaxarD 4 Loneue queue. Buff. Oùs.
V. 9. p. 199. t. 13. — Id. pl. ent. 954. Le mâle. — Gé-
rard, Tab. élém. v. 2. p. 582. — Srressexre. Bechst. Na-
840 ° + MANUÉE
turg. Deut. v. 4: p. 1116. — Meger, Tasschenb. vw. ».
p. 556. — Frisch. V’üg. v. 160: vieux mâle. et t. 168.
femelle. — Naurm. Vôg. t. 51. f. ÿhet 55. mâle et fe-
melle. — ANATRA DI CODA LONGUA. SÉor. deg. ucc. v. 5.
pl. 581. le mâle.
Habite : le nord de. l’Europe et de l'Amérique ; très-
nombreux à son double passage en Hollande et en France,
également abondant en Allemagne ; en hiver dans le midi.
Nourriture : comme la précédente.
Propagation : niche comme la précédente; pond huit
ou neuf œufs d’un bleu verdâtre.
Anatomie. La longue trachée du mâle est formée d’an-
neaux d’un égal diamètre; le larynx inférieur se dilate du
côté gauche en une petite protubérance osseuse.
CANARD SIFFLEUR.
ANAS PENELOPE. (LInx.)
Front d’un blanc jaunâtre; tête et cou d’un roux
marron; face pointillée de noir; gorge noire; poi-
trine de couleur lie de vin; dos et flancs rayés de
zigzags noirs et blancs; couvertures des ailes et
parties inférieures blanches; miroir de l’aile com-
posé de trois bandes, dont celle du milieu est verte
et les latérales d’un noir profond; scapulaires noires
lisérées de blanc: couvertures du dessous de la
queue noires; bec bleu, mais noir à la pointe; iris
brun; pieds cendres. Longueur, 18 pouces. Le
AA 2r8. 48 LDC
La femelle, qui est plus petite, a la tête et le
coù d'un roux parsemé de taches noires; plumes du
D'ORNITHOLOGIE. 84:
dos d’un brun noirâtre, bordées de roux; couver-
tures des ailes brunes, bordées de blanchâtre; mi-
roir d’un cendre blanchätre; poitrine et flancs roux ;
inais toutes les plumes terminées de roux cendré ;
bec et pieds d’un cendre noirûtre.
Les jeunes males , ressemblent aux femelles. Chez
de très-vieux mâles , le blanc jaunâtre du front
ne s'étend point sur le sommet de la tête, ce qui
a lieu chez les mâles d'un an; ce n’est aussi que
chez les vieux mäles que les couvertures alaires
sont d’un blanc pur.
Axas PENELOPE. Gmel. Syst. 1. p. 527. sp. a7. — Lath.
Ind. v. 2. p. 860. sp. 71. — Le caxarD sirrceur. Buff.
Oùs. v. 9. p. 169. t. 10 et 11. — Id. pl. ent. 825. Le
mêle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 589. — Wicrox,
WBEVER OR WHIM. Lath. Syn. v. 6. p. 518. — Preirenre.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 1109. — Meyer, Tas-
schenb. v. 2. p. 541. — Frisch. F6g. t. 164. vieux
mêle, et t. 169. jeune mâle.— Naum. t. 52 et 55. mâle
et femelle. — ANATRA MarIGIANA. Séor. deg. ucc. v. 5.
pl. 585 et 586. deux mâûles. — Surenr, FLUIT-EEND. Sepp.
Nedertl. Vog. v. 3.1. p. 111. mâle et femelle. — Harve
EENDVOGEL. Îd. v. 4. £. p. 549. jeune de l'année, proba-
blement le mûle.
Habite : le nord; niche cependant quoique en petit
nombre, en Hollande ; très-abondant à son double pas-
sage dans ce pays, en France et en Allemagne.
Nourriture : à peu près comme les espèces précé-
dentes.
Propagation : niche en grand nombre dans les contrées
orientales du nord de l’Europe; pond huit ou neuf œufs
d’un cendre verdâtre sale.
Partie I{°. 34
84 MANUEL
Anatomie. La trachée du mâle est un peu plus large
vers la glotte, que dans le reste de sa longueur ; le larynx
inférieur se dilate en avant et dé côté en une protubérance
osseuse, plus large que haute.
CANARD SOUCHET.
. ANAS CLYPE ATA. (Lixx.)
_ Tête et cou d’un verdâtre foncé, à reflets; poi-
trine d’un blanc pur; ventre et flancs d’un roux
marron; dos d’un brun noirâtre; couvertures des
ailes d’un bleu clair; scapulaires d’un blanc marqué
de points et de taches noirâtres ; miroir de l'aile d’un
vert foncé ; le bec large, formé en spatule, est noir,
mais jaunâtre en dessous; pieds d’un orange jau-
nâtre; iris jaune, Longueur, 18 pouces. Le male.
La femelle , a la tête d’un roux très-clair, marqué
de petits traits noirs; plumes des parties supérieu-
res d’un brun noirâtre borde de roux blanchätre;
parties inférieures d’un roux blanchäâtre, marqué
de grandes taches brunes; petites couvertures deg
ailes d’un bleu sale ; miroir de l’aile d’un vert noi-
râtre ; bec d’un brun noirâtre, maïs brun sur les
bords et en dessous; iris d’un jaune clair.
Les jeunes mdles en automne , et les vieux en mue,
ont des plumes propres à la livrée du 24e en hiver,
et d’autres propres à {4 fémelle ou au jeune mâle
avant la mue; ces plumes sont indistinctement
mêlées.
Axas cLyprara. Gmel. Sys£. 1. p. 518. sp. 19. — Lath.
D’'ORNITHOLOGIE. 845
Ind. v. 2. p. 856. sp. 60. — Wils. Americ. Orn. v. 8.
p. 65. pl. 67. f. 7. le mâle. — Axis RUBENS. Gel.
Syst. 1. p. 519. sp. 81. variété du jeune mâle. — Lath.
Ind. v. 2. p. 857. sp. 62. idem. — CaxarD soucrer ou
LE ROUGE. Buff. Os. v. g. p. 191. — Id. pt. ent. 951 et
72. mêle et femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 560.
— Snovrer. Lath. Syn. ©. 6. p. 509. — Penn. Prüt.
Zoo. p. 155. t. Q. 4. — ReD BREAStTED shovLer. Lath.
Syn. v. 6. p. 512. variété. — LorreLenTE. Bechst. Na-
turg. Deut. v. 4. p. v101. — Meyer, Tasschenb. w. 2.
p. 543.—Frisch. t. 161 et 163. mâle et femelle, et t. 162.
variété accidentelle du méûle. — Naum. Füôg. €. 49.
f. 70. et pr. — ANaTRA MESTOLONE. Sfor. deg. wcc. vd. 5.
pl. 572. le mâle.
Habite : les marais, les lacs et les rivières ; très-abon-
dant en Hollande; de passage en France, en Angleterre
et en Allemagne. L'espèce habite aussi l'Amérique septen-
trionale.
Nourriture : poissons et insectes, rarement des plantes
et des graines.
Propagation : niche sur les bords des lacs couverts da
joncs ou de taillis; pond douze et Li be quatorze œufs
d’un jaune verdâtre très-clair.
Anatomie. La trachée du milé d’un diamètré égal,
s’élargit tres-faiblement vers le larynx inférieur ; il se
forme du côté gauché une légère protubérañce osseuse,
qui se dilaté un péu eñ-dessous ; les bronches sont trés-
longues.
84 MANUEL
CANARD SARCELLE D'ÉTÉ.
ANAS QUERQUEDULA. (Lixx.)
Sur les cotes de la tête une bande blanche;
le petit miroir d’un vert cendre.
Sommet de la tête noirâtre; une bande blanche
passe sur les yeux et se dirige sur la nuque; gorge
d’un noir profond, tête et cou d’un brun rougeä-
tre parsemé de petits points blancs; bas du cou et
poitrine écaillés de bandes noires; sur le miheu
des scapulaires une bande blanche; couvertures
des ailes d’un cendré bleuâtre; miroir d’un vert
cendré, bordé de deux bandes blanches; ventre
blanc ou d’un blanc jaunätre ; sur les flancs des zig-
zags noirs; bec noirâtre ; iris d’un brun clair; pieds
cendrés. Longueur, 15 pouces. Le vieux male.
C’est alors,
Axas circia. Gimel. Syst. 1. p. 5353. sp. 54. — La sar-
CELLE D'ÉTÉ. Bufl. Ois. #. 9. p. 268. mais surtout sa pt.
ent. 946. figure très-exucte. — Sumuer teaL. Lath. Syn.
v. 6. p. 553. — Penn. Brit. Zool. p. 158. t. Q. a. —
SarCELLE D'ÉTÉ. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 406. —
Sirzenre. Bechst. Naturg. Deut. p. 4. p. 1150.
La femelle, qui est plus petite, a une bande
blanche marquée de taches brunes derrière et des-
sous les yeux; gorge blanche; plumage supérieur
d’un brun noirâtre bordé de brun clair; parties in-
férieures blanchâtres; miroir de l'aile d’un verditre
terne; 1ris brun.
D'ORNITHOLOGIE.. 845
Les jeunes males avant la mue, ressemblent aux
femelles; on en voit souvent au commencement
de l'hiver qui ont encore la gorge blanche; beau-
coup de plumes brunes mêlées avec celles qui sont
propres aux pieux males en plumage parfait; la
bande blanche est alors tachée de brun. le brun
rougeñtre de la tête est moins foncé, le ventre
n’est point nuancé de jaunâtre, mais souvent varié
de tâches brunes.
Awas QUERQUEDULA. Gmel. Syst. 1. p. 551. sp. 52. —
Aw4s cRECCA. Varietas. Lath. Ind. v. 2. p. 855. var. a.
— La SARCELLE COMMUNE ET LA SARCELLE D'ÉTÉ, Bu. Os.
v. 9. p. 260 et 268 *. — Gérard. Tab. élém., v. ».
P- 402. — GanGaxey. Lath. Syn. v. 6. p. 550. — Kxa-
KENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p 1155. — Meyer,
Tasschenb. v. 2. p. 3545. — Frisch. Wôg. t. 176. Le
mâle. — Naum. Vôg. t. 47. f. 66 et 67. fiqures très-
exactes du mâle et de La fermette. — ANarRa cERcEDurA.
Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 595. très-mauvaise fiqure de
ta femelle. — Zomrr rauxc. Sepp. Nedert. eg. v. 2.
t. p. 181. mâle et femelle; fiqures assez exactes.
Habite : les lacs, les rivières et les marais, partout où
leurs bords sont couverts de roseaux: plus répandu vers
le midi que lespèce suivante; très-abondant en Hollande ;
de passage en hiver, en Allemagne et dans quelques con-
trées du midi.
Nourriture : petits limaçons, insectes, vers, plantes
* Les auteurs qui n’ont point observé la nature, font de cette
Sarcelle d'été une espèce distincte; d’autres, à l'exemple de La-
tham , la réunissent avec l'espèce suivante. Des observations faites
sur la nature, et constatées par l'anatomie, détruisent cette sup-
position du vulgaire.
86 MANUEL
aquatiques et leurs semences ; rarement de petits pois-
sons.
Propagation : niche dans les climats tempérés; con-
struit son nid dans les herbes et dans les prairies maréca-
geuses ; pond jusqu’à douze œufs d’un fauve verdâtre.
Anatomie. La longue et forte trachée du mâle, assez
large au larynx supérieur, devient subitement très-étroite,
puis prenant un diamètre graduellement plus large jusque
vers le larynx inférieur, elle y est composée d’anreaux
du double plus larges que ceux du milieu du tube; le la-
rvnx inférieur forme une grande protubérance osseuse, qui
se dilate en-dessous.
CANARD SARCELLE D'HIVER.
ANAS CRECCA. (Liwx.)
Sur les cotes. de la tèle une large bande d'un
vert à reflets; le grand miroir, moitie d'un vert
fonce et d'un noir profond*.
Sommet de la tête, joue et cou d’un roux mar-
ron; gorge noire ; une large bande verte s'étend de-
puis les veux jusque sur la nuque; partie inférieure
du cou, dos, seapulaires et flancs rayés alternati-
vement de zigzags blancs et noirs; poitrine d’un
blanc roussâtre varié de taches rondes ; ventre:
blanc, ou d’un blanc jaunâtre; couvertures des
ailes brunes: miroir vert et noir, bordé de deux
bandes blanches; bec noirâtre; pieds cendres ; iris
brun. Longueur, 14 pouces. Le mâle.
* La différence de couleur entre le miroir de Faïle de la Sar-
celle d'été et de la Sarcelle d'hiver, sert à distinguer au premier
coup d'œil les femelles et les jeunes de ces deux espèces voisines.
D'ORNITHOLOGIE. 847
La femelle, qui est plus petite, a une bande
d’un blanc roussätre marquée de taches brunes,
derrière et dessous les yeux; gorge blanche; plu-
mage supérieur d'un brun noirâtre bordé d’une
large bande de brun clair; parties inférieures blan-
châtres; bec marbré de brun, et d’un brun jau-
nâtre en dessous comme sur les bords.
Les jeunes mäles avant la mue, ressemblent aux
femelles; on en voit souvent au commencement de
l'hiver qui ont encore la gorge blanche, ou bien
cette partie marquée de points noirs; le roux et
le vert de la tête peu distincts, parsemés de points
blancs et roussâtres; beaucoup de plumes brunes
mèêlées avec celles qui sont propres aux vieux mäles
en plumage parfait; la bande supérieure qui borde
le miroir de l’aile est alors souvent nuancée de
roussâtre ; il y a enfin de petites taches noires sur
les plumes blanches du ventre.
ANAs CRECCA. Gmel. Syst. 1. p. 552. sp. 33. — Jath.
Ind. v. 2. p. 852. sp. 100. — Wilson 4merie. Orn.
dv. 8. p.101. pl. vo. f. 4. le mâle. — La PETITE SARCELEE.
Buff. Oùs. v. 9. p. 265. t. 17 et 18. — Id. pt. ent. 945.
Le mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 404. — Comuox-
TEA. Lath. Syn. v. 6. p. 551. — Penn. Brit. Zoo. t. Q.
p. 158. — KmexentTr. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 1143. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 547. —
Frisch. Vôg. t. 154 et 155. mâle et femetle. — Naum.
Vüg. t. 48. [. 68. et Go. figures très-cæactes du mâle et
de ta femettle. — Axarra Qurrqurpuza mixore. Stor. degt.
ucc. v. 5. pl. 598. le vieux mâte, et pl. 506 et 595. fi-
gures tuxactes du jeune mâle. — Winirr Tarine.
Sepp. Nedert. Vog. v. 2. t. p. 147. mâle et femette.
818 MANUEL
Habite : plus vers le nord que l’espèce précédente ;
très-abondant à son double passage en Angleterre , en Hol-
lande , en Allemagne et en France. On la trouve aussi dans
l'Amérique septentrionale.
Nourriture : comme la précédente.
Propagation : pond jusqu’à douze œufs d’un blanc
roussâtre, indistinctement maculés de taches brunes.
Anatomie. La courte et étroite trachée du mâle, est
dans presque toute sa longueur d’un égal diamètre; le
petit larynx inférieur forme du côté gauche une protubé-
rance osseuse, qui est globuleuse en-dessus et de la gros-
seur d’un pois.
B. — AU DOIGT DE DERRIÈRE UNE MEMBRANE
LACHE.
Leur principale nourriture consiste en coquillages bi-
valves et en poissons. |
CANARD EIDER.
ANAS MOLLISSIMA. (Linx.)
La base du bec se prolonge latéralement sur le
front en deux lammelles aplaties ; bec et pieds
d'un cendrée verdätre.
De chaque côté et au-dessus des yeux une très-large
bande d’un noir violet dont les extrémités se réu-
nissent sur le front; joues, la bande du sommet de
la tête et l'occiput d’un blanc verdâtre; partie in-
férieure du cou, dos, scapulaires et petites cou-
vertures des ailes d’un blanc pur; poitrine d'un
blanc rougeatre ou couleur de chair; ventre, abdo-
men et croupion d'un noir profond; bec d'un vert
D’'ORNITHOLOGIE. | 819
nat; iris brun; pieds d’un cendré verdâtre mat.
Longueur, 23 ou 24 pouces. Le vieux mâle à l'âge
de quatre ans.
La vieille femelle, a tout le plumage d’un roux
rayé transversalement de noir; couvertures des
ailes noires dans le milieu, bordées de roux foncé;
sur l'aile deux bandes blanches *, ventre et abdo-
men d’un brun, ou d’un cendré foncé avec des
bandes noires. Longueur, de 21 à 22 pouces.
ANAS MOLLISSIMA. Gmel. Syst. 1. p. 514. sp. 15. —
Lath. Ind. v. 2. p. 845. sp. 55. — Wils. Americ.
Orn. v. 8. p. 122. pl. 91. f.2 et 3. mâle et femelle. —
Oxe 4 puver ov DER. Buff. Oùs. v. 9. p. 105. t. 6. — Id.
pt. ent. 209 et 208. mâle et femelle. — GREAT BLACK AND
WHITE DUCK. Edw. £. 08. mäûle et femelle. — Eiver or
CUTHBERT DUCK. Lath. Syn. v. 6. p. 450. et supp. v. 1.
p. 274.— Penn. Brit. Zool. p. 152. t. Q. fiqures exactes
du mêle et de la femetle. — Die rinreçaxs. Bechst. Na-
turg. Deut. v. 4. p. 926. — Farerenre. Meyer, Tas-
schenb. v. 2. p. 507. — Naum. V6g. t. 54. f. 79 et 80.
figures très-exactes du mûle et de la femetle. — Oca
SETTENTRIONALE. Stor. degli ucc. v. 5. pt. 562. Le mâle
Les jeunes males.
Ceux de l’année, ont le sommet de la tête, les
joues et les parties supérieures du cou garnis de
plumes très-douces et duvetées, d’un brun cendré,
tache de brun foncé ; depuis la racine du bec et au-
dés à À Meyer dit que ces bandes blanches n'existent point sur tous
les individus femelles.
850 MANUEL
dessus des yeux se montre une très-large bande blan-
châtre, marquée de points noirs; partie inférieure
du cou et poitrine rayés transversalement de bandes
blanches et noires, mêlées de roux cendré; plumes
des parties supérieures noirâtres , bordées de brun;
parties inférieures d’un brun noirâtre, toutes les
plumes lisérées de blanchâtre ou de brun clair;
queue d’un brun cendré; pieds et bec d’un vert
noirâtre; souvent les pieds d'un brun rougeître.
A l’âge de deux ans, toutes ces couleurs se dé-
veloppent; de grands espaces blancs se montrent
sur le cou, sur la poitrine, sur le haut du dos et
sur les ailes; le noir devient profond et sans taches
sur la plus grande partie du dos ; les parties infé-
rieures sont variées de taches et de raies rousses;
blanchâtres et noires. C’est alors, ANAS MoLLIS-
SIMA. Sparman, Mus. Carls fase. 1. t. 6. À l’äge
de trois ans, le plumage se dessine plus régulière-
ment; le blanc devient pur ; les bandes du côté de
la tête se dessinent ; l’occiput et les joues se colorent
de verdâtre clair; le dos et quelques plumes sca-
pulaires sont encore noires, et on voit souvent quel-
ques plumes brunes et rayées , mêlées avec les
plumes blanches du cou. Il paraît, suivant le té-
moignage de plusieurs voyageurs, que leider doit
avoir atteint sa quatrième année avant d’être revêtu
de son plumage parfait.
Habite : les mers glaciales du pôle; très-abondant en
Islande , en Laponie , au Groenland et au Spitzherg ; assez
abondant aux Hlébrides et aux Orcades; plusrare en Suède et
D’'ORNITHOELEOGIE. 851
en.Danemarck; de passage en Allemagne ; on ne voit sur
les côtes de l'Océan que les jeunes individus ; les vieux ne
s’y montrent jamais.
Nourriture : poissons, coquillages, plantes marines et
msectes.
Propagation : niche sur des terres baignées par la mer,
sur des caps et des promontoires; construit son nid de
fucus et le recouvre de son duvet; pond cinq ôu six œufs
d’un cendré légérement olivâtre.
Anatomie. La trachée du mâle, d'égal diamètre dans
toute sa longueur, est formée d’anneaux durs, entiers,
cylindriques, liés par des membranes ; le larynx inférieur
se dilate en avant, et forme du côté gauche une protubé-
rance osseuse ,; demi-sphérique et peu élevée ; le socletrian-
gulaire du fond de la glotte est très-proéminent.
CANARD A TÉTE GRISE.
ANAS SPECTABILIS. (Lixx.)
La base du bec se prolonge latéralement sur le
front en deux appendices qui s'élèvent en crêtes ;
bec et pieds d'un beau vermillon.
Une très-étroite bande d’un noir veloute suit
tout le contour de la mandibule supérieure , et se
divise vers la partie supérieure du bec en remon-
tant entre les deux crêtes charnues ; une semblable
double bande forme sur la gorge un angle en fer
de lance; sommet de la tête, occiput et nuque d'un
beau gris bleuâtre; joues d’un vert de mer lustré;
cou, partie supérieure du dos, couvertures des
ailes et deux grands espaces de chaque côté du
D
croupion, d'un blanc pur; poitrine d’un blanc rous-
852 MANUEL
sâtre; scapulaires, partie inférieure du dos, ailes,
queue et toutes les parties du dessous du corps d’un
noir profond; bec, crêtes charnues et pieds d’un
beau rouge vermillon. Longueur, de 22 à 24 pouces.
Le vieux mdäle à l’âge de quatre ans.
Remarque. Le mémoire de M. Sabine sur les oiseaux
du Groenland , nous apprend que cet oiseau met quatre an-
nées à se revêtir de son plumage parfait.
La femelle, que je n'ai jamais vue, ressemble, dit-
on , beaucoup à {a femelle de l’eider : je préfère en omettre
la description ne pouvant [a donner d’après nature; il en
est de même des jeunes.
Awas SPECTABILIS Mas. Sparm. Mus. Carls. fasc. 2.
t. 56. — Gmel. Syst. 1. p. 507. Sp. 5. — Lath. Ind. v. 2.
p. 845. sp. 36.— Le CanarD 4 TÊTE Grise. Buff. Oùs. v. 0.
?. 255. — Grey HEADED puck. Edw. Glan. t. 154. —
Kine mucr. Lath. Syn. v. 6. p. 4735. — Transact. of
the Linn. society. v. p. 27. — Die BRAND-ENTE. Naun.
Fôg. Deut. p. 215. t. 4o. f. 58 et 59. La f. 59. estuneva-
riété albine du jeune mâle.
Habite : les mers glaciales; commun aux Orcades et
dans d’autres îles du nord de l'Écosse ; moins nombreux le
long des côtes de la Baltique et .en Danemarck ; très-abon-
dant au Groenland et au Spitzherg.
Nourriture et Propagation : on n’en connaît que les
œufs qui sont très-oblongs , d’un cendré olivâtre.
Anatomie. Le mémoire de M. Sabine cité, nous ap-
prend que la trachée du mâle d’Anas spectabilis ne dif-
fère point de celle d’ Anas motlissima. Je n’ai point exa-
miné l’organe du premier.
D’ORNITHOLOGIE. 853
CANARD MARCHAND.
ANAS PERSPICILLAT A. (Linx.)
Deux renflemens ou protubérances osseuses à
la partie latérale du bec; point de miroir aux
ailes.
Tout le corps, les ailes et la queue d’un noir
profond; sur la nuque un grand espace angulaire
d’un blanc pur, et sur le front une large bande de
cette couleur ; bec élevé à la base et fortement ren-
flé sur les cotés, d’un jaune rougeâtre, marqué
d'une grande tache noire sur chaque côté; en avant
de ce noir est un espace d’un gris blanchätre;
pieds et doigts rouges; membranes noires; iris
blanc. Longueur, 20 ou 21 pouces. Les vieux
miles.
La vieille femelle et les jeunes, sont d’un noir
cendré brun partout où le mâle est d’un noir pro-
fond; tête et cou plus clairs; bande frontale et
grand espace ‘angulaire sur la nuque indiqués par
du cendré brun très-clair; les renflemens à la par-
tie latérale du bec peu marqués; tout le bec coloré
de cendré jaunâtre; pieds et doigts bruns; mem-
branes noires.
ANAS PERSPICILLATA. Gmel. Syst. 1. p. 524. — Lath.
Ind. v. 2. p. 847. sp. 42. — Wils. Americ. Orn. v. 8.
pl. Os. f. 1. de mâle. — MacREUSE À LARGE BEC OU MAR-
cHanD. Buff. Ois. v. 9. p. 244. — Id. pl. ent. 995. —
Bcacx Ducs. Arct. Zoot. v. 2. n°. 483. — Edw. t. 195.
— Lath. Syn. v. 6. p. 479.
854 MANUEL
Habite : rare et accidentellement dans les Orcades et
dans les plus haûtes latitudes vers le pôle; extraordinaire-
ment rare dans les pays froids ettempérés baignés par l’O-
céan; très-commun et nombreux en Amérique à la baie
d'Hudson et des Baffins.
Nourriture : suivant Wilson, petits coquillages bival-
yes et autres productions marines qui vivent au fond et
après lesquelles il plonge continuellement.
Propagation : on n’en connaît que les œufs, qui sont
blancs.
Anatomie. Suivant Wilson , il existe une dilatation
très-grande et dure au-dessous de la glotte, et une autre
plus large à trois quarts dé pouce de cet orifice, de forme
convéxe d’un côté et aplatie de Pautre ; la forme du larynx
inférieur n’est point indiquée.
CANARD DOUBLE MACREUSE.
ANAS FUSCA. (Lixx.)
Bec sans rénflemens latéraux; un miroir blanc
sur les ailes ; tarses et doigts rouges.
Tout le plumage d’un noir profond et velouté;
au-dessous des yeux un croissant blanc; un petit
miroir blanc sur les ailes; la base peu élevée du
bec; les narines et le bord extérieur des mandibules
noirs, onglet du bec d’un rouge jaunâtre, le reste
d’un jaune orange; iris, tarses et doigts rouges,
membranes noires. Longueur, de 20 à 21 pouces.
Le vieux male. PE
La femelle, à tout le plumage supérieur d’un
brun noirâtre ou couleur de suie ; parties infériéures
d’un gris blanchâtre rayé ét taché de brun norrâtre;
|
D'ORNITHOLOGIE. 855
entre les yeux et le bec et sur le méat auditif une
tache blanche; bec d’un cendré noirâtre; iris brun;
tarses et doigts d’un rouge sale.
Les jeunes males ressemblent pendant la pre-
mière année aux werlles femelles, mais ils s’en dis-
tinguent par lé rouge rose du tarse ét des doigts,
ainsi que par les taches blanches devant et derrière
les yeux, qui sont plus petites.
Axas FusCa. Gmel. Syst. 1. p. 507. sp. 6. — Lath. Ind.
v. 2. p. 848. sp. 44. — Wils. Americ. Orn. v. 8.
P. 159. pl. 92. f. 5. mâle. — La pousce Macreuse. Buff,
Oùs. v. 9. p. 242. — Id. pl. ent. 558. le vieux mâle. —
Gérard. Tab. élém. v. 2. p 400. n°. 25. — La Macreuse.
Gérard. Id. p. 398 n°. 24. une description exacte de
notre double Macreuse en plumage parfait. — Verver
pucg. Lath. Syn. v. 6. p. 482. — Id. Supp. v. 1. p. 254.
— Penn. Brit. Zool. p. 152. t. Q. le mâle. — Sauue-
renTE. Bechst. Naiurg. Deut. d. 4. p. 954. — Meyer,
Tasschenb. vd. 2. p. 516. — Rusrrarnice Enre. Bechst.
p. 962. le jeune. — Frisch. f: 165. le viéux mâle. —
Naum. Fôg. Nachtr. t. 15 la femelle, et t. 16. Le mâle.
— Brune 7ee-£eND. Sepp. Nederl. Vog. vd. 4. t. p. 331.
ta femelle, figure peu cæacte.
ç
Habite : les mers arctiques des deux mondes; très-
abondant aux Hébrides, aux Orcades, en Norwège et er
Suède ; de passage périodique sur les côtes d'Angleterre ,
de France et de Hollande; assez commun sur les lacs et
dans les marais de l’intérieur.
Nourriture : particulièrement des coquillages bivalves,
qui gisent au fond de la mer, après lesquels il plonge con-
tinuellement.
Propagation : niche dans les régions du cercle arctique
856 MANUEL
sous des touffes d'herbes et d’arbustes ; pond huit ou dix:
œufs blancs. >
Anatomie. La trachée du mâle à au-dessous de la. glotte
une boîte osseusse, de forme longitudinale et sillonnée
dans le milieu ; à peu près vers le milieu du tube est une
autre boîte osseuse, aplatie sur la partie qui touche les
vertèbres du cou, et de forme demi-sphéroïde en dessus ;
le larynx inférieur se dilate aussi un peu à droite et à gau-
che , et forme deux petites protubérances aplalies , {es
vieux mâles. Chez les jeunes mâles de l'année, toute la
consistance de la trachée est de nature membraneuse et car-
tilagineuse ; les boîtes, qui ont alors une forme irrégu-
lière, sont composées d’anneaux en partie cartilagineux et
en partie membraneux ; ceux-ci s’ossifient à mesure que
l'oiseau avance en âge.
CANARD MACREUSE.
ANAS NIGRA. (LixK.)
Point de miroir sur les ailes; tarses et doigts d'un
cendre brun; une protuberance sur le front; onglet
érès-déprimé et arrondi; queue très-conique.
Tout le plumage, sans exception, d’un noir pro-
fond et velouté; sur la base du bec une protubé-
rance sphérique; tout le bec noir, à l’exception des
narines qui sont de couleur orange, et d’une bande
jaune, longitudinale sur le globe du bec; iris brun;
cercle nu de l'œil jaune; tarses et doigts d’un cen-
dre brun; membranes noires. Longueur, 18 pouces.
Le vieux mâle.
La femelle, a le sommet de la tête, l’occiput et
la nuque d'un brun presque noirätre; joues et gorge
D'ORNITHOLOGIE. 839
d'un cendré clair, taché de brun; dos, ailes et ven-
tre d’un brun foncé; toutes ces plumes terminées
par un bord d’un brun blanchäâtre; plumes de la
poitrine d’un brun cendré, toutes terminées par du
brun blanchätre : la base du bec élevée, mais point
surmontée par une protubérance globuleuse comme
chez le mäle ; narines et une tache vers la pointe
du bec jaunâtres; le reste noirâtre; cercle nu de
l'œil brun. Longueur, de 16 à 17 pouces.
ANas niGRa. Gmel. Sys£. 1. p. 508. sp. 5. — Lath. Ind.
v. 2. p. 848. sp. 43. — Wils Americ. Orn. v. 8.
D. 135. pl. 92. f. 2. — La macreuse *. Buff. Ois. v. 9.
P. 234. &. 16. — Id. pt. ent. 658. figure peu exacte.
— SCOTER BLACK DIVER. Lath. Sr. v. 6. p. 480. — Penn.
Brit. Zool. p. 155.1. Q. 6. figure très-exacte du mâle.
— Dur rrauer-ENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 963.
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 505. — Naum. W6g.
Nachtr. t. 14. f. 28 et 20. figures très-exactes du mâle
et de la femelle. — Zwanve z6e-rEND. Sepp. Nederl. Fog.
Lord
v. 4. t. p. 535. le mâle.
Les jeunes mâles dans la première année, ne
différent presque point des femelles adultes, les
couleurs sont seulement plus claires. Espace entre
l'œil et le bec, sommet de la tête, occiput, nuque
et poitrine d’un brun foncé; espace au-dessous des
yeux, côtés et devant du cou d’un blanc pur; tout
le reste du plumage d’un brun de suie; base du
bec élevée; les deux mandibules d’un brun livide,
* Mais point la Macreuse de Gérardin n°. 24; l'oiseau indiqué
sous ce nom est une double Macreuse,
Partie Il°. 29
856 MANUEL
excepté les narines qui sont couleur de chair; iris
d'un cendré brun; pieds d’un vert jaunâtre sale,
membranes noirâtres. Les Jeunes femelles ont tou-
jours les teintes plus claires. C’est alors,
Axas ciNERASCENS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 1025.
— Anas cINEREA. S. G. Gmel. Reis. v. 2. p. 184. t. 18. —
AscaGRAuUE ENTE. Meyer, Vôg. Deut. v. 1.t. Heft. 10. —
1d. Tasschenb. v. 2: p. 505. — Wreisspackenre. Naum.
Vüg. p. 374. t. 60. f. g1 et 92. — CaxarD GriseTTE. Temm.
Manuel. d’'Orn. 1° édit. p. 555.
Remarque. Dans la première édition , j’ai classé le jeune
de l’année du canard macreuse comme espèce distincte ;
depuis j’ai reconnu mon erreur ; l'anatomie m'a servi de
guide dans cette recherche.
Habite : les régions du cercle arctique ; très-abondant
à son double passage sur les côtes d’Angleterre, de Hol-
lande et de France ; ses essaims nombreux, avec lesquels se
mêlent les canards double macreuse, milouin et milouinan,
couvrent en automne tout le rivage de la mer qui baigne
les côtes de Hollande; également nombreux sur les eaux
de l'intérieur.
Nourriture : coquillages bivalves insectes vers et
le) ? 2
plantes marines.
Propagation : niche dans les régions du cercle arctique.
Anatomie. La trachée du mâle, dont le tube est d’un
diamètre très-étroit au-dessous de la glotte, se dilate gra-
duellement jusque vers le milieu de sa longueur, où les
anneaux sont du double plus larges ; vers le larynx infe-
rieur ils ont de nouveau un diamètre très-étroit. Le larynx
inférieur se dilate en deux sacs cartilagineux, qui sont
réunis dans le milieu par une membrane transparente. Les
anneaux des bronches se dilatent aussi et présentent un
D'ORNITHOLOGIE. 859
renflement considérable; ce dernier caractère existe aussi
dans les bronches des femelles.
CANARD COURONNÉ.
ANAS LEUCOCEPHALA. (Laru.)
Bec très-large, bleu, ailes très-courtes, queue
très-longue , conique, à pennes formées en gout-
tières.
Sommet de la tête d’un noir profond; front,
joues, gorge et occiput d’un blanc pur; parties in-
férieures du cou et nuque noires; poitrine, par-
ties supérieures du corps et flancs d’un beau roux
foncé, coupé par de fines lignes en zigzags, d’un
brun noirâtre; croupion d’un roux pourpré ; queue
noire; parties inférieures d’un blanc roussätre,
coupé transversalement de fines raies en zigzags;
base du bectrès-elevée, mais évasée dans le milieu ;
tout le bec d’un bleu vif; iris d’un jaune d’or;
pieds d’un brun cendré. Longueur, de 15 à 16
pouces. Le vieux mâle.
La vieille femelle, a toutes les couleurs rousses
nuancées de brun cendre; les lignes en zigzags sont
moins distinctes; le sommet de la tête, l’occiput et
la nuque d’un brun foncé ; une bande de cette cou-
leur va de l'angle du bec jusqu'aux orifices des oreil-
les; gorge, joues et devant du cou d’un blanc jau-
nâtre; croupion d'un brun roux rayé en zigzags de
lignes brunes; la queue plus courte que celle du
mâle ; bec et pieds roussätres ; iris d’un jaune clair.
Longueur, 1/4 pouces.
860 MANUEL
Les jeunes mâles de l'année, ressemblent à la
femelle, mais toutes les couleurs de la tête sont plus
distinctes.
Axas LEuCOCEPHALA. Gimel. Syst. 1. p. 516. sp. 52. —
Eath. Ind. v. 2. p. 858. sp. 64. — Anas mErsa. Pallas,
Reis. v. 2. p. 715. t. H. — Gmel. Syst. 1. p. 520. sp. 84.
_= Waure-neapep pucx. Lath. Syn. v. 6. p. 478. — Unar
pucx. Id. v. 6. p. 514. — Weisssoprice ENTE. Bechst. Tas-
schent. Deut. v. 2. p. 444. n°. 29. avec une. petite ft-
gure très-exacte du mâle. — Meyer, Tasschenb. v. 2.
p. 506.— Naum. Wôg. Nachir. t. Go. f. 79. et 80. figures
très-exactes du mâleet de la femelle. — ANATRA D’IVERNO.
Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 5375. figure exacte du mâle.
Habite : les lacs salés des contrées orientales de lEu-
TOPE ; très-abondant en Russie, en Livonie et en Fionie;
de passage en Hongrie et en Autriche , jamais en Hollande.
Nourriture : coquillages et poissons.
Propagation : niche sur les mers et sur les lacs de la
Russie; construit en jonc un nid qui flotte sur les eaux ;
pond huit œufs d'un blanc verdâtre.
Anatomie. inconnue.
CANARD DE MICLON.
ANAS GLACIALIS..(LiNN.)
Bec très-court, notr, avec une bande transver-
sale; une grande tache foncée sur les cotés du
Cou.
Sommet de la tête, nuque, devant et partie in-
férieures du cou, les longues scapulaires, ventre,
abdomen et pennes latérales de la queue d’un blanc
pur; joues et gorgerette cendrées ; un grand espace
D'ORNITHOLOGIE. 861
d’un brun marron sur les côtés du cou; poitrine,
dos, croupion , ailes et les deux très-longues plumes
du milieu de la queue, d’un brun couleur de sute;
flancs cendrés; le noir du bec coupé transversale-
ment par une bande rouge; tarses et doigts jaunes,
membranes noirâtres ; iris orange. Longueur, y com-
pris les filets qui dépassent la queue, de 20 à 21
pouces. Le très-vieux male en plumage parfait
d'hiver. C’est alors,
ANas GLACrALIS. Gimel. Syst. 1. p. 529. sp. 50. — Lath.
Ind. v. 2. p. 864. sp. 82. — Wils. Americ. Orn. v. 8.
pt. ro. f. 1 et 2. mâle et femelle en hiver. — CaxarD 4
LONGUE QUEUE OÙ CANARD DE MICLON. Buff. Os. v. Q. p. 202.
mais surtout sa pl. ent. 1008. — Loxc racer pucx. Lath-
Syn. v. 6. p. 528. — Penn. Brit. Zool. p. 156. 1. Q.
7. figure exacte. — Edw. Glan. t. 280. figure très-
exacte. — Eisexte winter ENTE. Bechst. Naturg. Deut.
v. 4. p. 1124. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 511. —
Naum. Vôg. t. 52. f. 56. les pieds sont mal colorés.
La vieille femelle diffère beaucoup du vieux
mâle; sa queue est courte, à pennes bordées de
blanc, les deux du milieu ne sont point allongces:
front, gorgerette et sourcils d’un cendre blanchà-
tre; nuque, devant et partie inférieure du cou,
ainsi que le ventre et l'abdomen, d’un blanc pur;
sommet de la tête et le grand espace des côtés du
cou d’un cendré noirâtre; poitrine variée de cen-
dré et de brun; plumes du dos, des scapulaires et
couvertures alaires noires dans le milieu, bordées
et terminées de roux cendré; le reste des parties
supérieures d’un brun de suie; le bleuätre du bec
862 MANUEL
coupe par une bande jaunâtre; iris d’un brun clair;
pieds couleur de plomb. Longueur, 16 pouces.
Les jeunes de l'année ne diffèrent pas beaucoup
de Za vieille femelle; le blanchâtre de la face est
varié de nombreuses taches brunes ou cendrées ;
gorge, devant du cou et nuque d’un brun cendré;
partie inférieure du cou, une grande tache derrière
les yeux, ventre et abdomen blancs; poitrine et
cuisses variées de taches brunes et cendrées.
Axas cracrauis. Var. y. Lath. Ind. v. 5. p. 865. fe-
mina. — Loc raie pucx. Penn. Arct. Zoot. v. 2.
APP. p. 76. — QuerqueDuLA FERROENSIS. Briss. Orn. v. 6.
p. 466. t. 4o. f. 2. — La SARCELLE DE FERROË. Bufl. Oùs.
0. 9. p. 278. — Id. pl. ent. 999. Le jeune de l'année. —
ANAS LEUCOCEPHALA. Voyez la petite figure dans Bechst.
Tasschenb. en face de la p. 446. un jeune de l’année.
— Naum. Wôg. t. 52. f. 56. B.
Plumage d’ete ou des noces.
Le mâle à l’âge d’un et de deux ans, n'a pont
encore le sommet de la tête et la nuque d’un blanc
pur; ces parties, la gorge et souvent le devant du
cou sont d’un brun noirâtre, mais varié de taches
blanches et cendrées; les plumes scapulaires blan-
ches ou d’un blanc cendré dans Ze vieux mâle,
sont alors d’un brun jaunâtre ou blanchätre, variées
de grandes taches plus foncées; les pennes du mi-
lieu de la queue excèdent déjà les autres d’un pouce,
ou davantace. C’est alors
O ,
Axas myemauis, Gmel. Sysé. 1. p. 529. sp. 29. — Falck,
D’ORNITHOLOGIE. 803
Reis. v. 3. p. 547. t. 22. — ANAS LONGICAUDA ISLANDICA.
Briss. Orn. v. 7. p. 579. n°. 17. — Lonc Taizep Duck.
Lath. Syn. v. 6. p. 529. — Edw. Glan. t. 156. figure
exacte. Ajoutez encore ANAS BRACHYRHYNCHOS. Beseke.
Vôg. kurt. p. 50. t. G. et Mercus FurciFER. Gmel. Syst. 1.
p- 548. sp. 7.
Habite : les mers arctiques des deux mondes ; de pas-
sage accidentel sur les grands lacs d'Allemagne, et le
long de la Baltique; souvent, mais jamais en troupe, sur
les côtes maritimes de Hollande.
Nourriture : coquillages bivalves.
Propagation : niche sur les bords de la mer glaciale ,
au Spitzherg , en Islande et à la baie de Hudson; pond
cinq œufs d’un blanc taché de bleuûtre.
Anatomie. La trachée du mâle, dont le tube est d'un
égal diamètre, prend à un pouce de distance du larynx
inférieur une forme très-aplatie ; le côté gauche de cette
portion comprimée du tube, est formé de cinq demi-an-
neaux osseux, très-larges et soudés les uns aux autres; le
côté droit, au contraire , est ouvert et coupé longitudinale-
ment; il s’y forme une espèce de clavier, composé de
quatre fines arêtes osseuses, dans les intervalles desquels
sont cinq membranes tympaniformes. Le larynx inférieur
se dilate des deux côtés et en dessous en plusieurs protu-
bérances osseuses , dont celle de devant est fermée inté-
rieurement par une cloison cartilagineuse, et recouverte
par une fine membrane.
864 MANUEL
CANARD SIFFLEUR HUPPÉ.
ANAS RUFINA. (Parzras.)
Sur la tête de longues plumes soyeuses, qui for-
ment une large huppe; bec long, deprime vers la
pointe.
Tête, joues, gorge et partie supérieure du cou
d'un brun rougeâtre ou bai; partie inférieure du
cou, poitrine, ventre et abdomen d’un noir profond;
dos , ailes et queue d’un brun clair; flancs, poignet
de lPaile, une grande tache sur les côtés du dos,
miroir des ailes et base des rémiges blancs; bec,
tarses et doigts d’un beau rouge; onglet du bec
blanc; membranes des pieds noirs; iris d’un rou-
ge vif. Longueur, de 20 à 21 pouces. Le male.
La femelle, a le sommet de la tête, l’occiput et
la nuque d’un brun foncé; la huppe moins touffue;
joues, gorge et côtés du cou d’un brun cendré;
poitrine et flancs d’un brun jaunâtre; ventre et
abdomen gris ; dos, ailes et queue d’un brun légè-
rement nuancé de couleur d’ocre, point de tache
blanche sur les côtés du dos; miroir de l'aile moi-
üé d'un blanc grisâtre et moitié d’un brun clair;
base des rémiges d’un blanc nuancé de brun; bec,
tarse et doigts d’un brun rougeâtre.
ANAS RUFINA. Pallas. Reis. v. 9. p. #13. — Gmel.
Syst. 1. p. 541. p. 118. — Lath. Ind. v. 2. p. 870.
Sp. 94. — LE canarD sirrLeur nurré. Buff. Os. v. 9:
p. 189. — Id. pl, ent. 928. {e mäle. — Ren-cresren puck.
D'ORNITHOLOGIE. 865
Lath. Syn. v. 6. p. 544. — Kozex ere. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 1091. — Id. Tasschenb. v. 2. p. 452.
n°. 54. avec une petite fiqure du mâle. — Meyer, Tas-
schenb. v. 2. p. 518. — Id. Vog. Deut. v. 1. t. Heft 9.
mâle et femelle, figures très-cæactes. — Naum. 64.
Nachtr t. 52. f. 65 et 64. mâle et femelle — Fiscnioxe
cos ciurro. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 587. figure exacte
du mâle.
Habite : les contrées orientales du nord de l’Europe;
de passage périodique sur la mer Caspienne, en Hongrie,
en Autriche et en Turquie; de passage moins régulier sur
les grands lacs de la Suisse ; jamais sur les côtes de l'Océan.
Nourriture : coquillages et végétaux aquatiques.
Propagation : inconnue.
Anatomie. La trachée du mâle, qui est large immédia-
tement au-dessous du larynx supérieur, devient subite-
ment très-étroite, puis prenant vers le milieu de sa lon-
gueur un diamètre très-large, elle se termine en anneaux
très-étroits ; le larynx inférieur est formé de deux dilatations;
celle de‘gauche, qui est la plus grande et la plus élevée,
est formée de ramifications osseuses, recouvertes par une
fine membrane.
CANARD MILOUINAN.
ANAS MARILA. (LinN«.)
Bec large, un petit miroir blanc sur les ailes.
Toute la tête et la partie supérieure du cou d’un
noir à reflets verdâtres; partie inférieure du cou,
poitrine et croupion d’un noir profond; haut du
dos et scapulaires d’un blanchâtre rayé à grande
distance par des zigzags noirs très-fins; couver-
tures alaires marbrées de blanc et de noir; bande
866 MANUEL
blanche sur l'aile; ventre et flancs d’un blanc pur’;
abdomen rayé de zigzags bruns; bec d’un bleu
clair, mais les narines blanchâtres, l'onglet ainsi
que les bords des mandibules noirs; iris d’un jaune
brillant , tarse et doigts cendrés à membranes noi-
râtres. Longueur, de 17 à 18 pouces. Le vieux
male.
ANas Mail. Gmel. Syst. 1. p. 5og. sp. 8. — Lath.
Ind. v. 2. p. 853. sp. 54. masc. et femina. — Wils.
Americ. Orn. v. 8. pl. 69. f. 5. —— Le Micouinan. Buff.
Oùs v. 9. p. 221. mais surtout sa pl. ent. 1002. Le vieux.
— Gérard. Tab. élém. +. 2. p. 380. — Scaur puox. Lath.
Syn. v. 6. p. 500. — Penn. Brit. Zool. p. 153. t. Q. —
Kacozka. Lepechin, Reis. vw. 3. p. 223. t. 10. — Frisch.
Vôg. t. 170. une très-mauvaise figure. — Naum. Vôg.
t. 59. f. 90. figure exacte.— Berc-EenTe. Bechst. Naturg.
Deui. v. 4. p. 1016. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 524.
mâle et femelle. — Torrer or vecr-puirer. Sepp. Nadert.
Vog. v. 3. t. p. 269.
La vieille femelle, qui est un peu moins grande,
porte une large bande blanche alentour de la
base du bec; le reste de la tête et le cou d’un
brun noirâtre; partie inférieure du cou, poitrine et
croupion d’un brun foncé; dos et scapulaires rayés
de zigzags blancs et noirs, qui sont très-rappro-
chés ; flancs taches de brun et rayés de zigzags de
cette couleur; iris d’un jaune terne. C’est alors,
ANAs FRAENATA. Sparm. Mus. Carts. fasc. 2. t. 38. —
— Naum. Vôg. t. 59. f. 90. B. petit format.
Les jeunes mäles, ressemblent plus ou moins à
la vieille femelle ; la base du bec entourée par
D’'ORNITHOLOGHE. 867
quelques plumes blanches; le noir de la tête et du
cou sans reflets et mêlé de quelques plumes d’un
brun noirâtre; le blanc du dos varié de taches bru-
nes, et les zigzags qui le parcourent plus rappro-
chés que chez les vieux males; ventre d’un blanc
terne, maculé de gris, mais tache de brun noirâtre
sur les flancs. Chez les jeunes femelles , les lignes
en zigzags du dos sont peu distinctes, et elles se
perdent dans la couleur brune qui en forme le
fond.
Habite : les contrées arctiques des deux mondes, très-
nombreux à son passage de printemps sur les côtes mari-
times d’Angleterre et surtout de Hollande; en automne il
couvre de ses volées nombreuses toutes les mers de l’inté-
rieur de la Hollande ; de passage moins régulier en Alle-
magne , en France et jusqu’en Suisse.
Nourriture : poissons, coquillages insectes et plantes
marines.
Propagation : niche dans les contrées polaires.
Anatomie. La large trachée du mâle est composée, pour
les trois quarts de sa longueur, de demi-anneaux qui al-
ternent, et qui ne se réunissent point à sa partie supé-
rieure, où le tube est d’une substance membraneuse ; à
un pouce du larynx inférieur le tube se resserre et est
déprimé ; les anneaux de cette portion sont entiers et liés
par des membranes ; le larynx inférieur se dilate de côté et
en dessous en des cavités osseuses ; du côté gauche il forme
des ramifications osseuses, élevées et aplaties contre le
tube; ces ramifications sont garnies par une membrane
transparente. Chez les jeunes mâles ; tout le tube est car-
tilagineux et membraneux ; les cavités osseuses sont indi-
quées par des anneaux divisés par des membranes,
808 + MANUEL
CANARD MILOUIN.
ANAS FERINA. (Linn.)
Bec long, une bande transversale sur la man-
dibule supérieure ; le miroir de la couleur de
l'aile.
Tête et cou d’un roux rougeâtre et brillant; par-
tie supérieure du dos, poitrine et croupion d’un
noir mat; dos, scapulaires, couvertures des ailes,
flancs, cuisses et abdomen d’un cendré blanchâtre,
rayé de nombreux zigzags très-rapprochés et d'un
cendré bleuâtre ; ventre blanchâtre varié de zigzags
cendrés presque imperceptibles ; rémiges et queue
d'un cendré foncé ; bec noir à sa base et à la pointe,
la large bande transversale d’un bleu foncé; iris
orange ; tarses et doigts bleuätresg membranes
noires. Longueur, de 16 à 17 pouces. Les très-
vieux males.
La vieille femelle, qui est plus petite, a le som-
met de la tête, les côtés et l’arrière-cou, le haut
du dos et la poitrine d’un brun roussâtre, mais les
plumes de cette dernière partie bordées et nuan-
cées de blanc roussâtre; espace entre le bec et
l'œil, tour des yeux, gorge et devant du cou d’un |
blanc maculé de roussâtre ; de grandes taches
brunes sur les flancs; ailes cendrées marquées de
points blancs; les zigzags du dos moins distincts
que dans le mâle; milieu du ventre blanchätre; la
bande transversale du bec très-étroite et d’un
bleuñtre terne.
D'ORNITHOLOGIE. 869
Les jeunes males de l'année ressemblent à Z«
femelle ; ceux d’un et de deux ans, ont le roux de
la tête et du cou moins vif; le noir de la poitrine
n'est point profond, mais le plus habituellement
d’un brun noirätre, même souvent nuancé de brun
clair; quelquefois des taches sur le dos et sur les
flancs.
ANas FERINA. Gmel. Syst. 1. p. 550. sp. 51. — Lath.
Ind. v. 2. 862. sp. 57. — Wils. Americ. Orn. v. 8.
D. 110. pl. 00. f. 6. mâle. — Axas rur4a. Gmel. Syst. 1.
p. 515. sp. 71.—Lath. Ind. v. 2. p. 863. sp. 78. masc.—
Le Canarp micouix. Buff. Oùs. v. 9. p. 216.—Id. pt. ent.
805. le mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 378. —
PocrarD or R€D-HEADED WiGEON. Lath. Syn. v. 6. p. 523.
— Penn. Brit. Zoot. p. 156. t. Q. 5. ihâle et femelle. —
Die rarec-EnTe. Bechst. Naturg. Déut. v.: 4. p. 1028. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 527. — Naum. V6g. t. 58.
f. 85. le très-vieux mâle. f. 88. te mâle à l'âge d'un an,
ett. 57. f. 55. le jeune de l’année. — ANATRA PENELOPE.
Stor. degl. uce. v. 5. pl. 585. le vieux mûle, et t. 584. Le
mâle a l’âge d’un an.
Habite : le nord; assez abondant en Russie, en Da-
nemark et même dans le nord de l’Allemagne; deux fois
de passage sur les côtes d'Angleterre, de Hollande et de
France ; commun en automne sur les mers, les lacs et les
rivières d'Allemagne, de Hollande et de France.
Nourriture : comme l’espèce précédente.
Propagation : niche dans les roseaux; pond jusqu’à
douze et treize œufs d’un blanc verdâtre.
Anatomie. La large trachée du mâle est composée
dans presque toute sa longueur d’anneaux entiers et cylin-
driques; le tube se resserre subitement à l'endroit où se
forme le larynx inférieur ; celui-ci se dilate seulement en
850 MANUEL
dessous en une cavité osseuse ; les ramifications qui s’éle-
vent du côté gauche ont absolument les mêmes formes
que chez l'espèce précédente; mais le côté intérieur qui
est accolé contre le tube, est presque entièrement os-
seux et seulement garni de trois petites membranes trans-
parentes.
CANARD GARROT.
ANAS CLANGULA+(LINN.)
‘
Bec très-court, base plus large que la pointe ;
narines percées vers la pointe; tarses et doigts
Jaunätres; beaucoup de blanc sur les ailes.
Un grand espace blanc à la racine du bec; le
reste de la tête et la partie supérieure du cou d’un
vert pourpre , très-foncé; partie inférieure du cou,
poitrine, ventre, abdomen, flancs, grandes cou-
vertures des aïles et une partie des scapulaires d’un
blanc pur; dos, croupion et une partie des scapu-
laires d’un noir profond ; cuisses et queue d’un noir
cendré; bec noir; tarses et doigts d’un jaune orange,
membranes noires; iris d’un jaune brillant. Lon-
gueur, de 17 à 18 pouces. Le vieux müäle.
La femelle , a toute la tête et la partie supérieure
du cou d’un brun très-foncé; partie inférieure du
cou, ventre et abdomen d’un blanc pur; poitrine
et flancs d’un cendré foncé bordé de blanchätre;
plumes du dos et scapulaires noirâtres dans le mi-
lieu, bordées et terminées de cendré très-foncé,
couvertures des ailes en partie blanches et noires;
pointe du bec jaunâtre ; tarses et doigts d'un
D'ORNITHOLOGIE. 871
jaune clair; iris jaunâtre. Longueur, de 15 à 16
pouces.
Les jeunes males de l'année ressemblent aux
vieilles femelles, le bec est d'un cendre noirûtre;
l'iris d’un jaune verdätre; les doigts d'un brun jau-
nâtre. 4 l'age d’un an, Vespace blanc du côté du
bec commence à paraitre, et les plumes de la tête
deviennent noires sans reflets.
ANAS CLANGULA. Gmel. Sys£. 1. p. 523. sp. 23. — Lath.
Ind. v. 2. p. 865. sp. 87. — Wilss. Americ. Orn. v. 8.
p. 62. pl. 67. f. 6. mas. — Le Garror. Buff. Oùs. v. 9.
p. 222. — Id. pl. ent. 802. fiqure très-exacte du mâle.
— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 587. — GOLDEN EY DuCK.
Lath. Syn. v. 6. p. 555. —Penn. Brit. Zool. p. 154. t. Q.
mâle et femelle. — Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 575. F.
description exacte du jeune de l’année. — Die scnezce
ENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 985. — Meyer,
Tasschenb. v. 2. p. 521. — Frisch. Vôg. t. 181 et 182.
mäûle et femelle. — Naum. F6q. 1. 55. f. 81 et 82. fi-
gures très-exactes du mâle et de la femelle. — Borkb.
Deut. Orn. Heft. 12. t. 3 et 4. — Sparer-Ente. Bechst.
Naturg. Deut. v. 4. p. 1004. le jeune ou la femelle. —
ANATRA CANONE DOMENICANO. Si0r. degl. ucc. v. 5. pl. 593.
le vicux mâle. — Ber-nuixer or «wAker. Sepp. Nedert.
Vog. v. 4. t. p. 5357. figure exacte du vieux mûäle. —
Bruinkor ZEE-DUIRER. Ïd. v. 4. p. 511. une vieille femelle
et un jeune mâle de l’année.
Remarque. Il est incontestable que les descriptions Ja-
tines de L’ANAS GLAuG10N de Linné, voyez Gmel, Syst. à.
p. 525. Sp. 26, et celles de Latham, Ind. v, 2. p. 868.
sp. 88, indiquent très-exactement le plumage de la vieille
femelle ou du jeune mâle du CananD cannot; mais il est
évident, que toutes les indications françaises et quelques
872 MANUEL
indications anglaises, placées comme synonymes avec cette
espèce nominale de L’AN4as GLAUCION, doivent être énumé-
rées dans la nomenclature de L’Axas Foriçeura, et que ce
sont des descriptions de double emploi, faites sur des fe-
melles ou sur des jeunes mâles du CaxarD Morirron.
Habite : les contrées arctiques des deux mondes ; quel-
ques couples se propagent également dans les pays tem-
pérés ; de passage périodique le long des côtes de l'Océan;
en automne sur les mers de lintérieur; se répand jusque
sur les grands lacs de la Suisse.
Nourriture : comme les espèces précédentes.
Propagation : niche sur les mers et sur les lacs dont
les bords ne sont point garnis de beaucoup de roseaux ;
quelquefois , etsuivant la localité, sur les arbres ; pond jus-
qu’à quatorze œufs d’un blanc pur.
Anatomie. La trachée du mâle, depuis la glotte d’un
diamètre très-resserré, se dilate subitement vers les deux
tiers de sa longueur en un assemblage de grands anneaux,
couchés les uns sur les autres, et capables de s’étendre au
point de former un vaste sac, dont le mécanisme répond
à celui du soufflet à cylindre; le tube reprend ensuite un
diamètre moins large ; puis , formant avec le larynx infé-
rieur un tuyau qui s’élargit par le bas, il donne naissance
à une dilatation osseuse qui, de la partie inférieure du la-
ryox, remonte en ligne diagonale du côté gauche, d’où
sort la plus longue et la plus grande des deux bronches ;
celle-ci est formée en entonnoir; deux membranes tym-
pauiformes garnissent Île larynx inférieur.
D’ORNITHOLOGIE. 8-
Qt
CANARD MORILLON.
ANAS FULIGULA.(LInx.)
Pointe du bec plus large que la base ; narines
percees vers la base; tarses et doiots bleuätres ;
un petit miroir blanc sur les ailes.
Sur la tête une huppe à plumes effilées et longues;
cette huppe, tête, cou et poitrine d'un noir à reflets
violets et verdûtres; dos, ailes et croupion d’un brun
noirätre à reflets bronzés; ces parties sont parse-
mées de points bruns; ventre, flancs et la bande
transversale sur l'aile d’un blanc pur ; abdomen
d’un brun noirâtre; bec d'un bleu clair, à on-
glet noir; iris d’un jaune brillant; tarses et doigts
bleuâtres, membranes noires. Longueur, de 15 à
16 pouces. Le tres-vieux male.
La vieille femelle, porte aussi une huppe, mais
les plumes en sont moins longues; cetie huppe,
tête, cou, poitrine et haut du dos d’un noir mat,
nuancé de brun foncé; dos et ailes d’un brun noi-
râtre mat, parsemé de petits points bruns; sur la
poitrine et sur les flancs de grandes taches d’un
brun roussâtre ; ventre blanchâtre, nuancé de brun
roussâtre ; le miroir de l'aile plus petit que dans /e
male; bec et pieds plus foncés; iris d’un jaune clair.
Longueur, 14 à 15 pouces.
Awas FULIGULA. Gmel. Syst. 1. p. 543. sp. 45. — Lath.
Ind. v. 2. p. 869. sp. 90. — Wils. Americ. Orn. v. 8.
p. 6o. pt. 67. f: 5. mas. — Anas crAUcION minus. Briss.
PanriE If°. 56
874 MANUEL
Orn. v. 6. p. 411. t. 57. f. à. le vieux mâle. — Le moni-
LON ET LE PETIT MORILLON *. Buff. Ois. v. 9. p. 227 et 251.
t. 15.— Id. pl. ent. 1001. figure très-exacte du vieux
mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 395 et 596. —
Tue rorrep pucx. Lath. Syn. v. 6. p. 540. — Penn. Brit.
Zool. p. 153. t. Q. 6. le mâle en mue. — RHeïeR-ENTE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 997. — Meyer, Tasschenb.
v. 2. p. 519. — Frisch. Wôg. t. 171. la vieille femelle. —
Naum. Wôg. t. 56. f. 85 et 84. figures très-exactes des
vieux. — ANATRA COL CIUFFO. S£or. degl. ucc. v. 5.
pl. 591 et 592. — ROEPERTIE OF KAMDUIKER. Sepp. Vederl.
Vog. v. 5. t. p. 277. mâle et femelle.
Les jeunes de l'année des deux sexes, n’ont
avant la mue, aucun indice de huppe; une grande
tache blanchätre sur les cotés du bec; du blane sur
le front et quelquefois derrière les yeux; tête, cou
et poitrine d’un brun mat, varié sur la poitrine de
brun roussâtre; plumes du dos et des ailes d’un
brun noirâtre, bordé de brun plus clair ; flancs d’un
brun roussâtre; la bande sur laile petite et blan-
châtre ; abdomen varié de cendre et de brun; iris
d'un jaune sale. Les Jeunes males ont le ventre
d’un blane plus pur que les Jeunes femelles. C'est
alors,
Le Canarp BRUN. Buff. Ois. v. 9. p. 253, mais surtout
sa pl. ent. 1007. cette figure a toujours été placée dans les
synonymes du Canard histrion ou à collier. — Naum.
Vüg. t. 55. f. 85. figure très-exacte. — LaAPMARCK. DUCK.
Penn. Arct. Zoo. v. 2. p. 576. M.
* Les observations anatomiques m'ont servi de preuves pour
garantir l'identité de ces deux espèces noininales.
D'ORNITHOLOGIE. 85
Les jeunes après la mue et à l'âge d'un an, per-
dent le blanc à la racine du bec, ou bien cette cou-
leur n'est que faiblement indiquée; la huppe est
apparente et le plumage devient plus foncé. Ce sont
alors,
ANAS ScaxDiACA. Gmel. Syst. 1. p. 520. sp. 85. — Lath.
Ind. v. 2. p. 859. sp. 68. —- Larmarck pucx. Lath. Syn.
v. 6. p. 515. — Le Moniron. Briss. Orn. v. 6. p. 406.
t. 56. f. 1. le mâle à l’âge d'un an.et f. 2. jeune femette.
— TE BaOwx pucx. Penn. Brit. Zool. t. Q. supplémen-
taire ; La figure du fond est un jeune mêle. — Axarra
CANONE DOMENICANO. Femina. Stor. deg. ucc. v. 5. pt. 594.
Habite : les régions arctiques des deux mondes; au
printemps, de passage sur les côtes maritimes ; en automne
sur les lacs et les mers de l’intérieur ; très-commun en
Allemagne, en Hollande, en France, en Suisse et en
Italie. |
Nourriture : comme les espèces précédentes.
Propagation : niche dans les régions du cercle are-
tique; un petit nombre se propage dans les climats tem-
pérés ; ponte inconnue.
Anatomie. La trachée du mâle a le tube peu large et
d’un diamètre égal sur toute sa longueur ; le larynx irfé-
rieur forme en avant et du côté droit deux faibles dilatations
osseuses , séparées par une rainure; du côté gauche, il
s'élève des ramifications osseuses, garnies de membranes ;
cette partie du larynx a les mêmes formes que dans les ca-
nards Milouinan et Milouin.
nd
() MANUEL
\3
CANARD A IRIS BLANC ov NYROCA.
ANAS LEUCOPHTHALMOS. (BEcusr.)
Bec long; iris blanc; miroir de l'aile blanc,
termine de noir; une tache blanche sous le bec.
Tête, cou, poitrine et flancs d’un roux rougeatre,
très-vif; alentour du cou un-petit collier d’un brun
foncé; sous la mandibule inférieure une tache an-
gulaire d’un blanc pur, dos et ailes d'un brun noi-
râtre à reflets pourprés; ces parties sont parsemées
de petits points roux; miroir de l'aile blanc, ter-
miné par du noir; ventre et couvertures du dessous
de la queue d’un blanc pur; bec d’un bleu noirä-
tre, onglet noir; iris blanc; tarses et doigts d'un
cendré bleuâtre, membranes noires. Longueur, 15
pouces. Le vieux mâle.
La femelle, a la tête, le cou, la poitrine et les
flancs bruns, mais toutes les plumes termmées de
roussâtre clair; elle n’a point de collier autour du
cou; les plumes des parties supérieures sont noi-
râtres et terminées de brun clair; le reste est
comme chez le z#74le. Longueu:, 14 pouces.
Les jeunes de l’année, ont le sommet de la tête
d'un brun noirâtre; toutes les plumes des parties
supérieures bordées et terminées de brun roussä-
tre; le blanc du ventre nuance de brun clair.
ANas LEUCOPATAALMOS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 1009. — Anas nyroCA. Gueld. Nov. Com. Petr. v. 14.
D'OR NITHOLOGIE. 857
p. 405. — Gmel. Syst. 1. p. 542. Sp. 119.—Lath. nd.
0. 2. p. 869. Sp. g1. — Axas ArRICANA. Gmel. Syst. 1.
p. 522. sp. 88.— Lath. Ind. v. 2. p. 855. sp. 104. —
Transact. ofthe Linn. society. v. 11. p. 178. — Ta Sar-
ELLE D'Écyrre. Bull. Ois. v. 9. p. 275. mais surtout sa
pl. ent. 1000. fiqureeæacte du mâle.—Lr Nyroca. Sonn.
Nouv. édit. de Buff. Otis. v. 26. p. 153. — AFRICAN TEAL
AND NyYROCA Duck. Lath. Syn. v. 6. p. 55% et 541. variety
from the tufied duck. — Die weissaucice-enre. Meyer,
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 526. — Id. Vüg. Deut. v. 2.
Heft. 25. figures très-exactes du mäle et de la femelle.
— Naum. V'6q. t. 59. f. 89. figure très-exacte du mâle.
— ANnaTra Mariva. Stor. deg. ücc. v. 5. pl. 590. {e mâte,
et pl. 589. la femelle. — Brume puirer rex. Sepp.
Nedert. Vog. v. 4. t. p. 525. le jeune mâle Gaé d’un an.
Habite : les grands lacs et les rivières des contrées
orientales de l'Europe; de passage régulier en Allemagne;
accidentellement ou peu nombreux en Hollande, en France
et en Angleterre.
Nourriture : insectes , petites grenouilles, plantes
aquatiques , leurs semences et graines; rarement de petits
poissons.
Propagation : niche dans les joncs qui bordent les
grandes rivières el les marais ; pond neuf ou dix œufs, d’un
blanc légèrement verditre.
Anatomie. La trachée du mâle est d’un diamètre très-
étroit, surtout immédiatement en dessous de la glotte et
vers le larynx inférieur; dans le milieu elle est du double
plus large ; le larynx inférieur forme du côté droit une pro-
tubérance osseuse , et du côté gauche un dôme composé de
ramifications osseuses et garnies de membranes du côté
extérieur, tandis que le côté accolé contre le tube est en-
tiérement osseux.
878 MANUEL
CANARD A COLLIER ou HISTRION.
ANAS HISTRIONICA. (Lixx.)
Bec court, comprime, onglet très-crochu ; na-
rines à la base supérieure du bec, très-rapprochées.
Tête et cou d’un violet noirâtre; un grand es-
pace entre le bec et l'œil, une tache derrière les
yeux, la bande longitudmale sur les côtés du cou,
le collier qui entoure cette partie, un large demi-
croissant sur les côtés de la poitrine et une partie
des scapulaires, le tout d’un blanc pur; partie in-
férieure du cou et poitrine d’un bleu cendré; flancs
d'un roux rougeâtre ; ventre brun ; dos, ailes et crou-
pion d’un noir à reflets violets et bleus; miroir de
l'aile d’un violet très-foncé; bec noir; iris brun;
pieds et membranes d’un bleu noiratre. RonsHEUr,
17 pouces. Le vieux mâle.
La femelle diffère beaucoup; tout son plumage
supérieur est d’un brun foncé nuancé de eendré;
vers le front et un peu en avant des yeux une pe-
tite tache blanche; vers la racine du bec et sur la
région des oreilles, un grand espace de même cou-
leur; gorge blanchaätre; poitrine et ventre d’un
blanchôtre nuance et taché de brun; flancs d’un
brun rougeâtre. Longueur, 16 pouces.
Les jeunes de l’année sont variés de brun et de
blanchâtre; mais ils se distinguent par les taches
blanches qui se dessinent sur les cotes de la tête.
D'ORNITHOLOGIE. 8-9
Les males ne prennent le coilier blanc qu'à l'âge
de deux ans.
Le male.
ANAS HISTRIONICA. Gmel. Sysé. 1. p. 554. sp. 35. —
Lath. Ind. v. 2. p. 849. sp. 45. — Wilson. Americ. Orn.
v. 8. p. 139. pl. 92. f. 4. mas. — LE CANARD A COLLIER DE
Terre-Neuve. Buff. Os. v. 9. p. 250. mais surtout sa pt.
ent. 598. figure très-eæacte. — CANARD ARLEQUIN. Cuy.
Règ. anim. v. 1. p. 5353. — Karcequix pucx. Lath. Syn.
v. 6. p. 455. — Edw. Glan. &. 99. — Die RRAGEN-ENTE.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4 p. 1037. — Meyer. Tas-
schenb. v. 2. p. 550. — Naum. Vôg. t. 52. f. 97. fi-
gure très-exacte du mûtle. — ANATRA COL COLLARE. 4407.
degt. ucc. v. 5. pl. 580.
La femelle.
ANAs MINUTA. Gmel. Syst. 1. p. 534. sp. 56. — La Sar-
CELLE BRUNE ET BLANCHE *. Buff. Oùs. v. 9. p. 287. — id.
pl. ent. 599.—-Lirrce sRowxN and waire puck. Edw. Gian.
&. 155. figure très-exæacte. — Lath. Syn. v. 6. p. 485.
Habite : les contrées arctiques des deux mondes ; abon-
dant dans les contrées orientales de l'Europe; de passage
accidentel en Allemagne; jamais le long des côtes de
POcéan.
Nourriture : coquillages, frai et insectes.
Propogation : niche sur les bords des eaux , dans les
taillis et dans les herbes; pond dix ou douze œufs d’un
blanc pur.
Anatomie : inconnue.
* Mais point le Canard brun de Buff. Ois. v. 9. p. 252. et sa pl.
enl. 1007; ceux-ci appartiennent comme synonymes au /eune de
l’année da Canard morillon.
OUR SARA RARE A BONE ED
88e MANUEL
GENRE QUATRE-VINGTIÈME.
HARLE.— MERGUS. (Linx.)
Brc médiocre ou long, droit, grêle, en cône
allongé et presque cylindrique, base large; pointe
de la mandibule supérieure très-courbée, ongui-
culée, crochue ; bords des deux mandibules dente-
les en scie, ces dentelures dirigées en arrière. Na-
RINES latérales, vers le milieu du bec, élliptiques,
longitudinales, percées de part en part. Preps courts,
retirés dans l’abdomen; trois doigts devant entière-
ment palmés; doigt de derrière libre, articulé sur le
tarse, portant un rudiment. ALES médiocres, la 1re,
rémige de la longueur de la 2e. ou un peu plus courte.
Les Harles ressemblent beaucoup aux Canards. Ils
vivent sur les eaux, où ils nagent ayant le plus souvent
tout le corps submergé, et seulement la tête hors de l’eau;
ils plongent facilement et souvent, nagentavec une extrême
agilité entre deux eaux , et se servent des ailes pour s’aider
dans cette natation; ils volent long-temps et très-vite ;
leur démarche est très-vacillante et embarrassée; leurs
pieds, ainsi que ceux des canards à doigt postérieur lobe,
étant plus retirés dans l’abdomen que ceux des canards à
doigt postérieur lisse. Leur nourriture consiste principale-
ment en poissons ct en amphibies; ils font une grande des-
truction des premiers. On ne les voit qu’en hiver dans les
climats tempérés; leur demeure habituellle est dans les
pays froids, où ils se reproduisent; beaucoup plus fa-
rouches que les différentes espèces du genre canard, on ne
parvient point à les élever en domesticité. Leur mue a lieu
-
D'ORNITHOLOGIE. 881
une fois l’année, mais les vieux mâles muent comme ceux
des canards, au printemps, tandis que les vieilles femelles
et les jeunes muent en automne; les jeunes mâles avant
Jeur première ou seconde mue ne diffèrent presque point
des femelles.
GRAND HARLE.
MERGUS MERGANSER. (LiIxx.)
Le miroir des ailes blanc, sans bandes trans-
versales. Le vieux mâle porte une grosse huppe;
courte et touffue.
Tête et partie supérieure du cou d’un noiîr ver-
dâtre à reflets; partie inférieure du cou, poitrine,
ventre, abdomen, couvertures des ailes et les sca-
pulaires les plus éloignées du corps d'un blanc pur,
mais nuancé d’un rose jaunâtre * sur les parties
inférieures ; haut du dos et les scapulaires les plus
proches du corps d’un noir profond; poignet de
l'aile noirâtre ; grandes couvertures lisérées de noir;
dos et queue cendrés; bec d’un rouge foncé, mais
noir en dessus et sur l'onglet; iris d’un brun rou-
oeûtre, quelquefois rouge; pieds d’un rouge ver-
millon. Longueur, de 26 à 28 pouces. Le très-vieux
male.
La femelle diffère beaucoup; sa huppe est lon-
gue et effilee; tête et partie supérieure du cou d’un
* Cette belle couleur disparait peu de temps après que l’oiseau
a été monté; la plupart des individus déposés dans les cabinets
ont ces parties colorées d’un blanc jaunâtre ou d’un blanc pur.
882 MANUEL
brun roussâtre; gorge d’un blanc pur; partie in-
férieure du cou, poitrine, flancs et cuisses d’un
cendre blanchâtre; ventre et abdomen d’un blanc
jaunâtre ; toutes les parties supérieures d’un cen-
dré foncé ; miroir de l’aile blanc, sans bande trans-
versale; bec d’un rouge terne ; iris brun; pieds d’un
rouge jaunâtre , les membranes d’un rouge cendre.
Longueur, 24 ou 25 pouces.
Les jeunes mâles de l'année , ne diffèrent pres-
que point des /emelles ; à l'âge d’un an Les jeunes
males se distinguent par des taches noirâtres, dis-
posées sur le blanc de la gorge; le roux du cou
est alors terminé par une couleur plus foncée; des
plumes noirâtres se montrent sur le sommet de la
tête , et des plumes blanches paraissent sur les
couvertures des ailes.
Remarque. Les femelles et les jeunes mâles de cette
espèce et de la suivante, sont très-difficiles à distinguer,
mais on ne pourra plus s’y méprendre en ayant toujours
égard à la taille, et surtout à la nature du miroir des aïles,
qui est d’une seule couleur chez {es jeunes et chez Les fe-
melles de cette espèce ; tandis qu’il est rayé transversale-
ment de cendré chez {es femelles , et de noirâtre chez tes
jeunes mâles de lespècé suivante.
Le vieux mâle.
MerGus MERGANSER. Gmel. Syst. 1. p. 544. sp. 2. —
Lath. Ind. v. 2. p. 828. sp. 1. — Wils. dAmeric. Orn.
v. 8. p. 68. pl. GS. f. à. — Le Harce. Buff. Ois. v. .8
p. 265. Sp. 25. — Id. pl. ent. 951. figure très-exacte.
— HARLE PROPREMENT pit. Gérard. T'ab. élém. v. 2. p. 410.
D'ORNITHOLOGIE. 883
— GOOSANDER, OR MERGANSER. Lath. Syn. v. 6. p. 418. —
Penn. Brit. Zool. p. 145. t. N.* — GaxsEn-sacer oder
TAUCHER-GANS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 781. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 565. — Frisch. Vôg. t. 190.
— Naum. W6g. t. 61. f. 05. figure très-exacte. — MErco
OCA MARINA Ë MERGO DOMINICANO. AS£or. degli ucc. v. 5.
pl. 508 et 512. — DurEeLnE zAAGBEK. Sepp. Nederl. V og.
v. 4. 4. p. 3525. fiqure très-eæacte.
La femelle et les jeunes.
Merçus casror. Gmel. Syst. 1. p. 545. sp. 2. var. —
Lath. Ind. v. 9. p. 829. sp. 2. — MErGuS RUBRICAPILLUS:
Gmel. Syst. 1. p. 545. var. — Le HarLe FEMELLE. Buff.
Oùs. v. 8. p. 256. — Id. pl. ent. 953. fiqure très-exacte.
— Dun-DivER, SPARLING FOWI. Lath. Syn. v. 6. p. 420 et
423. À. — Id. supp. v. à. p. 270. — Frisch. F6g. t. 191.
— Naum. Wôgq. t. 61. f: 93. B. — Menco-oca. Stor. deg.
ucc. V. 5. pl. 510. fiqure exacte.
Habite : les régions arctiques des deux mondes; de
passage régulier en hiver dans les pays tempérés; assez
abondant alors sur les côtes de Hollande et de France:
plus abondant dans les très-fortes gelées sur les lacs de
l'intérieur ; commun en Allemagne et jusque dans le midi.
Nourriture : poissons et amphibies.
Propagation : niche entre des pierres roulées sur le
rivage des eaux, dans les buissons ou dans des arbres
creux; pond douze ou quatorze œufs, presque également
pointus aux deux bouts, blanchâtres.
Anatomie. La très-longune trachée du male est compo-
sée immédiatement au-dessous de fa glotte, d'anneaux cy-
lindriques ; deux pouces plus bas le tube s’élargit subite-
ment en une dilatation large et déprimée, composée d’an-
neaux qui alternent; ensuite la trachée se resserre et la
forme des anneaux est cylindrique; puis ils s’élargissent et
884 MANUEL
forment une seconde dilatation, mais moins grande que la
premiere ; le tube à peu de distance du larynx inférieur,
redevient très-étroit et cylindrique. Le très-grand larynx
inférieur, d’une consistance osseuse très-solide, se dilate
en avant, du côté gauche et à sa partie postérieure; du
côté droit il se forme une grande élévation formée par
trois arêtes osseuses, réunies par le haut, et qui produi-
sent trois surfaces planes tendues de membranes tympani-
formes ; cette portion du larynx est séparée intérieurement
de la portion osseuse de gauche, par une cloison membra-
neuse, ouverte et lâche en-dessous. Les deux bronches
sont très-distantes, celle de droite entre dans la capacité
garni> de membranes , justement à l’endroit qui corres-
pond à la membrane vibrante, qui forme la cloison inté-
rieure. :
HARLE HUPPE.
MERGUS SERRATOR. (Liw«x.)
Miroir des ailes blanc, coupe par deux bandes
transversales chez le mâle, ef par une bande chez
la femelle. Ze vieux mâle porte une huppe longue
et efjilee.
Tête, huppe et partie supérieure du cou d’un
noir verdâtre à reflets; un collier blanc entoure le
cou; poitrine d’un brun roussâtre marqué de taches
noires; à l'insertion des ailes sont cinq ou six gran-
des taches blanches, bordées de noir; miroir de
l'aile blanc, mais coupé par deux bandes trans-
versales noires; haut du dos et scapulaires d’un
noir profond; ventre blanc; cuisses et croupion
rayés de zigzags cendrés; bec et iris rouges; pieds
oranges. Longueur, de 21 à 22 pouces. Le vieux
male.
D'ORNITHOLOGIE. 885
La vieille femelle, a la tête, la huppe et le cou
d’un brun roussâtre; gorge blanche; devant du
cou et poitrine variés de cendré et de blanc; par-
ties supérieures et flancs d’un cendré foncé ; miroir
de l’aile blanc, mais coupé par une bande cendrée;
parties inférieures blanches; bec et pieds d’un
orange terne; iris brun. Longueur, de 19 à 20
pouces.
Les jeunes males de l'annee, ont le bec d’un
rouge clair et l'iris jaunâtre; la tête d’un brun fon-
cé; la gorge d’un blanc cendre.
A läge d'ün an, les jeunes mâles ont les par-
ties supérieures variées de noirâtre; le cou et la
tête ont encore des teintes roussâtres.
Les vieux, males et femelles.
MerGus serraroë. Gmel. Syst. 1. p. 546. sp. 5. —
Lath. {nd. v. 2. p. 829. sp. 4. — Wils. Americ. Orn.
v. 8. pl. Gg. f. 2. mas. — MERGUS SERRATOR LEUCOMELAS,
Gmel. Syst. 1. p. 546. var. D. — Briss. Orn. v. 6.
p. 250. sp. 4. — Le HarLe nuPré. Buff. Oùs. v. 8. p. 275.
— Id. pt. ent. 207. — Gérard. Tab. élém: v. 2: p. 413.
— HanLe À Manteau Noir. Buff. Ois. v. 8. p. 277. —
RED-BREASTED MERGANSER. Lath. Syn. v. 6. p. 423. — Edw.
Glan, t. 95. figure très-exacte du mâle. — Lancscana-
BLIGER SAGER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 795. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 568. — Naum. Vüg. t. 61.
f. 94. le vieux mâle, et t. 62. f. 96. fiqure très-exacte
de la vieille femetie. — Menco ocA p1 LuNGo sEcco. Stor.
degli ucc. pl. 5o9. le vieux mâle.
886 MANUEL
Les jeunes mâles.
Mercus SERRATUS, Gmel. Sys£. 1. p. 546. sp. 5. var. À.
— Mercus nicer. Id. var. Ÿ. — Le Harxe von. Briss.
Orn. v. 6. p. 251. Sp. 5. — Lath. Syn. v. 6. p. 426.
var. B. — Naum. Vôg. t. G2. f. 95. figure très-exacte
du jeune mûle.
Habite : les mêmes lieux que l’espèce précédente ; très-
abondant en hiver sur les côtes de Hollande et quelque-
fois dans les marais de l’intérieur.
- Nourriture : comme la précédente.
Propagation : niche sur les bords des eaux; pond de-
puis huit jusqu’à treize œufs , d’un cendré blanchâtre.
Anatomie. La trachée du mâle, de longueur moyenne,
est conformée à sa partie supérieure, de la même manière
que dans l'espèce précédente , mais la seconde dilatation
du tube n'existe point; à un pouce et demi de distance du
larynx inférieur, le tube est très-déprimé, formé de dix-
neuf ou de vingt anneaux, qui sont très-larges à la partie
postérieure du tube, mais qui par devant forment une es-
pèce de clavier, composé d’étroites arêtes osseuses, dans
les intervalles desquelles sont vingt ou vingt-deux mem-
branes tympaniformes. Le grand larynx inférieur se dilate
en avant et en dessous, et forme deux protubérances os-
seuses à sa partie postérieure, dont celle de droite est la
plus grande; toutes les deux sont garnies latéralement par
une membrane tympaniforme. Dans cette espèce , c’est
dans la protubérance gauche qu'il existe une cloison mem-
braneuse, de la même forme que celle que l’on observe
chez l'espèce précédente ,; mais qui se trouve dans la
grande élévation que forme la portion droite du larynx
inférieur.
D'ORNITHOLOGIE. 887
HARLE PIETTE.
MERGUS ALBELLUS. (Lixnw.)
Une grande tache d’un noir verdâtre de chaque
côté du bec, une semblable, mais longitudinale,
sur l’occiput ; la huppe touffue, le cou, les scapu-
laires, les petites couvertures des ailes et toutes
les parties inférieures d’un blanc très-pur; le haut
du dos, les deux croissans qui se dirigent sur les
côtés de la poitrine et les bords des scapulaires
d’un noir profond ; queue cendrée; flancs et cuisses
variés de zigzags cendrés; bec, tarses et doigts
d’un cendré bleuâtre ; membranes des doigts noires;
iris brun. Longueur, de 15 + à 16 pouces. Le vieux
male.
La femelle, a le sommet de la tête, les joues et
locciput d’un brun roussâtre; gorge, partie supé-
rieure du cou, ventre et abdomen blancs; partie
inférieure du cou, poitrine, flancs et croupion d'un
cendré clair; parties supérieures et la queue d’un
cendré très-foncé ; ailes variées de blanc, de cendré
et de noir. Longueur, 15 pouces.
Les jeunes, dans la première année, ressemblent
à la femelle. Les males à l'age d'un an se distin-
guent par de petites plumes noirâtres, qui forment
la grande tache à la partie latérale du bec; par
quelques plumes blanchâtres et blanches dont la
tête et l’occiput sont parsemés; par la partie du
haut du dos qui est variée de plumes noires et cen-
888 MANUEL
drées, et par les indices des deux croissans noirs
sur les côtés de la poitrine. Les Jeunes des deux
sexes ont les grandes couvertures des ailes termi-
nées par un grand espace blanc, tandis que Les
pieux n'ont du blanc qu’à la pointe.
Le vieux male.
Merçus ALBELLUS. Gmél. Syst. 1. p. 547. sp. 5.—Lath.
Ind. v. 2. p. 851. sp. 6. — Wils. Americ. Orn. v.S8.
p. 126. pl. 91. f. 4. — Le Pervr HarLe auepé Ou LA PIETrE.
Buff. Ois. v. 8. p. 275. — Id. pl. ent. 449. figure très-
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 415. — Suew
or WHITE NN. Lath. Syn. v. 6. p. 428. — Id. supp. v 1.
p. 271. — Penn. Brit. Zoo. t. N. 1.— WEISSER SAGER.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 804.— Meyer, Tasschenb.
v. 2. p. 571.— Frisch. Vôg. &. 172. — Naum. Vôg. t. 63.
f 97.-—Merco oca minore. Stor. degl. ucc. v. 5. t. 515.
— WirtE-Nox puiER. Sepp. Nedert. Vog. v. 4. t. p. 565.
figure exacte.
La femelle et les jeunes de l'annee.
Mençus minurus. Linn. Syst. 1. édit. èn-12. p. 209. sp. 6.
— Mercus minurus. Linn. Faun. Suec. p. 158. — Lath.
Ind. v. 2. p. 852. sp. 7.-- Mercus asiaricus. S. G. Gmel.
Reis. v. 2. p. 188. t. 20. — Mençus srecrarus. Brunn.
Orn. Boreal. n°. 98. — Briss. Orn. v. 6. p. 252. —
Mercus pannonicus. Scopoli. Ann. 1. n°. 92. — La
Pierre FemMELLE. Buff. Oës. pl. ent. 450. figure exacte.
— Le Hare ÉTOILE. Buff. Ois. v. 8. p. 258. Le jeune mâle.
— Minute MERGANSER. Lath. Syn. v. 6. p. 429. — Re»
HEADED SMEW. Penn. Brèt. Zool. p. 148. t. N. 2. le jeune
mâle en mue. — Naum. Vôg. Deut. t. 65. f. 98. la fe-
melle. — Menco oca minore. Séor. degl. ucc. v. 5.
pl. 514. la femelte.—Mrrco oca cexerino. Id. pé. Sur. le
D'ORNITHOLOGIE. 889
jeune mâle d’un an. —De KLEINE 741888. Sepp. Nedert.
V'og. v. 4. t. p. 294. deux jeunes de l’année.
Habite : les contrées du cercle arctique des deux
mondes ; de passage en automne , mais surtout en hiver, en
Angleterre, en Allemagne, en Hollande, en France et
jusqu’en Italie; assez abondant en Hollande sur les lacs et
dans les marais, particulièrement dans les hivers peu ri-
goureux.
Nourriture : poissons.
Propagation : niche sur les bords des lacs et des ri-
vières; pond depuis huit jusqu’à douze œufs blanchâtres.
Anatomie. La trachée du mâle, qui est très-étroite
immédiatement en-dessous de la glotte, prend graduelle-
ment jusque vers le larynx inférieur, un diamètre beau-
coup plus large; le tube est composé de demi-anneaux
qui alternent. Le larynx inférieur se dilate par devant en
une protubérance osseuse ; du côté gauche il se forme une
dilatation osseuse, surmontée par une fine arête de même
nature, et formant la moitié d’un cercle; cette partie est
fermée des deux côtés par une membrane transparente.
GENRE QUATRE-VINGT ET UNIÈME.
PÉLICAN.—-PELECANUS.
(Linn.)
Bec long, droit, large , très-déprimé ; mandibule
supérieure aplatie, terminée par un onglet ou croc
très-fort, comprimé et très-crochu : mandibule in-
férieure formée par deux branches osseuses, dépri-
mées, flexibles, réunies à la pointe; de ces deux
Panne 1°. HA,
890 MANUEL
branches pend une peau nue ,en forme de sac. Face
et GorGE nues. NARINES basales, en fentes longi-
tudinales. Preps forts, courts; trois doigts devant;
le doigt de derrière s'articule intérieurement, mais
sur le même plan des autres, tous réunis par une
seule membrane. ONGLes, celui du doigt du milieu
sans dentelures. AILES médiocres; la 1'°. rémige
plus courte que la 2€., qui est la plus longue;
grandes couvertures et pennes secondaires les plus
proches du corps aussi longues que les rémiges.
Les Pélicans sont de très-gros oiseaux qui vivent in-
distinctement sur les fleuves, sur les lacs et le long des
côtes maritimes ; leur nourriture consiste en poissons , dont
ils font une ample provision dans le vaste sac qui pend à
la mandibule inférieure, et d’où la nourriture passe suc-
cessivement dans l’œsophage à mesure que la digestion se
fait. Ces oiseaux sont excellens nageurs; quoique tous les
doigts se trouvent engagés dans une même membrane,
ils sont doués d’un moyen de préhension très-extraordi-
naire dans des oiseaux à pieds palmés, en ce qu'ils per-
chent souvent sur les arbres, faculté qui est également
propre à certaines espèces de Canards, aux oiseaux qui
composent le genre Cormoran, et au genre Anfhingatout
composé d’oiseaux étrangers ; la faculté de se percher sur
les arbres est, suivant des rapports, également propre
aux Frégates et aux Paille en queue. On dit que le pé-
lican de nos climats n’est point sujet à une double mue,
mais il est certain que les jeunes diffèrent beaucoup des
vieux, et qu’il leur faut plusieurs années pour se revêtir
du beau plumage stable des adultes ; il est également cer-
tain qu’il n’existe presque aucune différence extérieure
dans les sexes.
D'ORNITHOLOGIE. 89t
PÉLICAN BLANC.
PELECANUS ONOCROTALUS. (L1wx.)
Toutes les parties du plumage d’un beau blanè,
légèrement nuancé de rose clair, si on en excepte
Fe rémiges qui sont noires; partie supérieure du
bec ae. dans le on jaunätre, et les bords
rougeâtres; onglet du bec, rouge; la face nue est
d’un blanc rose; la grande poche gutturale d’un
jaune clair; iris d’un brun rougeâtre très-vif; pieds
d'une couleur de chair livide. A loceiput un bou-
quet de plumés longues et effilées; la queue com-
posée de 20 plumes. Longueur, depuis 5 jusqu’à 6
pieds, et quelquefois davantage. Les très-vieux in-
dividus.
Les jeunes de l'année et ceux d’un an, sont
partout le corps d’un cendre blanchäâtre; ventre
blanchâtre; ailes et dos d’un cendrée très-foncé ;
toutes les plumes bordées de cendré plus clair; ré-
miges d’un cendré noirâtre ; bec et parties nues
d’une couleur livide; iris brun. C’est au cou et sur
le ventre que se montrent les premières plumes
blanches.
Les vieux.
PELECANUS ONOCROTALUS. Gimel. Syst. 1. p. 56. sp. 1.
— Lath. Ind. v. 2. p. 882. — Le Péuicax. Buff. Ois.
v. 8. p. 282. 1. 25. — Id. pl. ent. 87. — Gérard. Tab.
élém. v. 2. p. 306. — GREAT WHITE PELICAN. Lath. Syn.
v. 6. p. 575. — Edw. Glan. t. 92. — GROSSER PELEKAN-
892 MANUEL
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 558. — Meyer, Tas-
schenb. v. 2. p. 554. — I. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 15.
— Frisch. Fôg. t. 186. — ONOCROTALO 0 PELLICANO. Séor.
degt. ucc. v. 5. pl. 499 et 500. — Selon l'opinion de
M. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 524 , il faut encore ajouter
ici Perecanus noseus. Gmel. p. 570. — Lath. p. 883.
sp. 2. mais point la pl. ent. 965. qui représente le jeune
de notre Pélican.
Les j eunes.
PEcecanus PHILIPPENSIS. Gmel. Syst. 1. p. 571. sp. 12.
— Lath. Ind. v. 2. p. 883. sp. 5. — Briss. Orn. v. 6.
p. 527. t. 46. — Le PÉLicaN DES PRILIPPINES. Buff. Oùs.
pl. ent. 965. figure très-exacte , à l’exception de la couleur
des pieds. — Le PÉLican Brux. Gérard. Tab. élém. v. 2.
p. Gui. — Paicippine PÉLICAN. Lath. Syn. v. 6. p. 585.
— Naum. #ôg. Nachtr. t. 63. f: 119. — Il faut encore,
selon l’opinion de M. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 524,
ajouter au jeune le composé du PecEcanus Fusous *. Gmel.
et Lath., ainsi que PELECANUS MANILLENSIS, Gmel. et Lath.
Habite : les contrées orientales de l’Europe ; commun
sur les rivières et sur les lacs de la Hongrie et de la Rus-
sie; assez abondant sur le Danube; rare et accidentelle-
ment vers les côtes de l'Océan.
Nourriture : poissons.
Propagation : niche à terre dans un enfoncement,
proche des eaux; pond deux ou trois et rarement quatre
œufs, d’égale grosseur vers les deux bouts et d’un blanc
pur.
Anatomie. La trachée artère, dans les deux sexes, est
RÉ
* Mais certainement point le Pélican brun de Buffon, pl. enl.
957. Cet oiseau est une espèce particulière très-distincte, propre
aux climats d'Amérique.
D’ORNITHOLOGIE. 893
presque entièrement membraneuse , les anneaux cylin-
driqués sont formés d’arêtes fixes cartilagineuses; vers
la glotte elle s’élargit en entonnoir ; le socle du fond de
la glotte est très-apparent. Les bronches se dilatent beau-
coup dans le milieu, et forment des espèces de poches.
Remarque. On m'a envoyé un pélican adulte, tué en
Égypte ; j'en ai reçu un autre du cap de Bonne-Espérance ;
ces deux individus ne diffèrent point de ceux qu’on trouve
en Europe; leurs dimensions sont seulement beaucoup plus
fortes.
PAS AA EVER AIR IAS RAS
GENRE QUATRE-VINGT-DEUXIÈME.
CORMORAN. — CARBO. (Meyer)
Bec médiocre ou long, droit, comprimé, arète
arrondie ; mandibule supérieure très-courbée vers
la pointe, crochue; mandibule inférieure compri-
mée ; base engagée dans une petite membrane qui
s'étend sur la gorge. FAGE et GoRGE nues. Nanives
basales, linéaires, occultes. Prieps forts, courts,
très-retirés dans l’abdomen ; trois doigts devant, le
doigt de derrière s'articule intérieurement; tous
réunis par une seule membrane. OnGces, celui du
doigt du milieu dentelé en scie. ArLEs médiocres ;
la 17e, rémige un peu plus courte que la 2€., qui est
la plus longue.
Les Cormorans se distinguent facilement des Pélicans
et des Fous avec lesquels ils ont toujours été confondus
dans un même genre. Ces oiseaux sont d’excellens plon-
geurs , qui poursuivent avec une vitesse étonnante et
comme à tire d’aile , entre deux eaux , une proie très-agile ;
894 MANUEL
quoique peu habiles à la course, ils marchent mieux que
les harles, mais dans une position encore plus droite ou
verticale; leur longue queue pourvue de pennes fortes , à
baguettes élastiques, leur sert de soutien dans la mar-
che; ils s’en servent comme d’un troisième point d’ap-
pui. Leur nourriture consiste en poissons d’eaux douces,
et particulièrement en anguilles; ils nagent Le plus souvent
ayant seulement la tête hors de Peau ; leur vol est accéléré
et soutenu. Ils ont l'habitude, plus encore que les pélicans,
de percher sur les arbres; leurs nids, qu’ils placent suivant
la localité , àterre , dans les creux des rochers ou sur les ar-
bres , est composé de joncs, d'herbes ou de fucus très-gros-
sièrement entrelacés. La mue est en partie double cheztoutes
les espèces connues; celle de printemps fait paraître au cou
etaux cuisses quelques plumes blanches, longues et déliées ;
celles-ci , ainsi que les plumes qui forment des huppes, tom-
bent les premières avant la mue d’automne; les jeunes
de l’année différent beaucoup des adultes ; mais il n’existe
aucune différence dans les sexes, ce que j'ai vérifié sur
toutes les espèces de nos contrées; la livrée des jeunes a
toujours été prise pour celle des femelles. Toutes les es-
pèces européennes ont approchant un même plumage.
GRAND CORMORAN.
CARBO CORMORANUS. (MEyxer.)
Longueur du bec, 2 pouces 3 lignes plus long
que la tête; la queue composée de 14 pennes ”.
Sous la gorge un large collier blanc ou blan-
châtre , dont les extremités vont jusques en dessous
* N. B.I a longueur comparative du bec dans ce genre, est tou-
jours prise depuis la partie emplymée du front jusqu’à la pointe.
D’ORNITHOLOGIE. 805
des yeux; sommet de la tête, cou, poitrine, toutes
les parties inférieures et le croupion d’un noir ver-
dâtre et à reflets; sur le cou de petits traits blan-
chätres, qui sont presque imperceptibles; plumes
du haut du dos et des ‘ailes d’un brun cendrée ou
couleur de bronze dans le milieu, bordées par une
large bande d’un noir verdâtre et à reflets ; rémiges
et pennes de la queue noires; bec d’un cendré noi-
râtre ; région nue des yeux d’un jaune verdâtre; la
petite poche gutturale jaunâtre; iris vert; pieds
noirs. Longueur, de 27 à 29 pouces. Les vieux des
deux sexes, en plumage d'hiver.
Remarque. Les individus dans cet état ont le plus
souvent été décrits comme les femelles de l'espèce.
Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la tête,
la nuque et le dos d’un brun foncé, avec de légers
reflets verts; le large collier d’un gris blanchâtre;
devant du cou et toutes les parties inférieures d’un
gris brun, varié de blanchätre, particulièrement
sur la poitrine et sur le milieu du ventre, où ces
taches sont en grand nombre; plumes du haut du
dos, scapulaires et couvertures des ailes d’un gris
cendré dans le milieu, bordées par une bande d’un
brun foncé ; bec d’un brun clair; iris brun. Ce n’est
qu’à l'age d’un an que les jeunes prennent la livrée
parfaite d'hiver.
Plumage d’été ou des noces.
Sur l’occiput et sur une partie de la nuque sont
de longues plumes, qui forment une huppe d'un
896 MANUEL
vert foncé à reflets; le large collier de la gorge est
d'un blanc pur; sur le sommet de la tête, sur une
grande partie du cou et aux cuisses paraissent des
plumes d’un blanc pur, très-longues, efflées et
soyeuses ‘; le reste du plumage comme en hiver.
Ces plumes sont plus ou moins longues suivant l’âge
des individus.
Perecanus carso. Gmel. Syst. 1. p. 573. sp. 3. —
Lath. Ind. v. 2. p. 886. sp. 14. — Le Conmorax. Buff.
Os. v. 8. p. 310.1. 26. — Id. pt. ent. 027. en plumage
parfait des noces. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 313.
— Tue conuoranr. Lath. Syn. v. 6. p. 595. — Penu.
Brit. Zoo. p. 159.1. L. 1. le jeune à l’âge d’un an.
— Der schwarze recixan. Bechsi. Naturg. Deut. v. 4.
p. 750. — Kouworax scHARBE. Meyer, Tasschenb. v. 2.
P. 576. — Frisch. Fôg. t. 187. et 188. jeune de l’année
— Naum. Vôg. Nachtr. t. 64. f. 120. une mauvaise fi-
gure d'un individu au printemps, et f. 121. le jeune
de l’année. Ds sarscnoxver of scmozcevaar. Sepp. Nedert.
Fog. v."1. 1. p. 89. un individu prenant le plumage
des noces. MaRANGONE 0 corvo Aquarico. Stor. deg. ucc.
v. 5. pl. 5or et 5o2. mauvaises fiqures. — Id. pt. 513
et 514 des jeunes de l'année.
*Ces plumes à barbes décomposées, ainsi que les longues plu-
mes occipitaies, paraissent au printemps dans les interstices des
autres plumes du corps, que la seconde mue ne fait point tom-
ber ; les deux sexes en sont ornés, et ces plumes accessoires tom-
bent les premières, même avant l’époque de la mue d’automne,
ce qui fait qu’on ne trouve des Cormorans dans cette livrée, que
vers le temps des amours et celui de l’incubation. — M. Cuvier
paraît ne point avoir fait attention à cette note, vu qu'il indique
la buppe et le blanc du cou comme caractérisant les mâles. Rèpg.
animal. v. 1. p. 524.
D'ORNITHOLOGIE. 897
/
Habite : les contrées septentrionales des deux mondes ,
très-abondant en Hollande, dans toutes les saisons de
année ; assez commun en Angleterre et en France; rare
en Allemagne et dans le midi.
Nourriture : toutes sortes de poissons, mais particu-
lièrement des anguilles.
Propagation : niche, suivant la localité, dans les
fentes des rochers, sur les arbres ou dans les joncs ; pond
trois ou quatre œufs, également gros des deux bouts,
d’un blanc verdâtre et recouverts par une couche calcaire
dont la surface est rude et blanchäâtre.
Anatomie. La trachée dans les deux sexes, est cartila-
gineuse ; le tube vers la glotte se dilate en forme d’enton-
noir. Le larynx inférieur est formé par un seul anneau
d’où pendent les bronches, qui sont très-longues, mais
d’un diametre égal.
CORMORAN NIGAUD.
CARBO GRACULUS. (MExrRr.)
Longueur du bec, 1 pouce 10 lignes plus long
que la tête; queue très-longue, très-étagee, coni-
que, composée de 12 pennes.
Tête, gorge, cou, dos et toutes les parties infe-
rieures d’un noir verdâtre mat; sur le cou de petits
traits blanchâtres, qui sont presque imperceptibles
et rares; plumes du haut du dos et des ailes d'un
cendré foncé dans le milieu, bordées par une large
bande d’un noir profond ; région nue des yeux et la
petite poche gutturale d’un jaune rougeâtre; bec
d’un cendré rougeâtre , mais noir en dessus ;iris d’un
898 MANUEL
brun rougeûtre ; pieds noirs. Longueur, de 23 à 24
pouces. Les vieux des deux sexes en plumage
d'hiver.
PezEcanus cracuLus. Gmel. Syst. 1. p. 574. sp. 4. —
Lath. Ind. v. ». p. 887. sp. 15. — Le rerir CorMoRaN ou
NIGAUD. Buff. Oùs. v. 8. p. 319. — Cuv. Règ. anim. v. 1.
p. 525 *. Suac or crane. Lath. Syn. v. 6. p. 598. — Penn.
Arct. Zool. v. 2. p. 581. n°. 568. — KRAHEN PELIKAN.
Bechst. Naturg. Deut. v. G. p. 762. — Meyer. Tas-
schenb. v. 2. p. 558.
Les jeunes de l'année, ont un peu de cendré
clair sur la gorge; tête, cou et parties inférieures
d'un brun foncé; mais les plumes de la poitrine et
du devant du cou bordées de brun cendré, plumes
du haut du dos et des ailes d’un cendré brun, toutes
bordées par une large bande d’un brun foncé ; crou-
pion, abdomen, pennes des ailes et de la queue
d’un brun noirâtre ; iris brun. C’est alors,
Le PErir Fou BRUN DE Cayenne. Buff Oùs. v. 8. p. 574.
mais surtout sa pl. ent. 954. figure très-exacte du jeune
de l’année.
Plumage d’eté ou des noces.
Sur l’occiput sont de longues plumes qui forment
une huppe d’un vert foncé à reflets; gorge noire;
sur le sommet de la tête, sur une grande partie du
cou et aux cuisses paroissent de très-petites plumes
* Mais point, ainsi que M. Cuvier le présume: Pelecanus crista-
tus, Olaf. Voy. en Isl. pl. 44, et Lath. sp. 16, espèce distincte
que je décris sous le nom de Cormoran largup.
D'ORNITHOLOGIE. 899
très-courtes , d’un blanc pur; parties supérieures du
plumage d’un verdätre lustré et à reflets, toutes les
plumes du dos et des ailes bordées par un liséré
très-étroit d’un noir velouté; le reste du plumage
comme en hiver *.
Remarque. J'ai recu des individus d’Afrique et des indi-
vidus tués dans l’Amérique septentrionale , qui ne diffèrent
en rien de ceux que j'ai tués en Hollande; ceux tués au
Brésil, dont j'ai vu un grand nombre d'individus, ne dif-
fèrent en rien de ceux pris sur nos côtes. Plusieurs cita-
tions que Sonnini réunit dans l’article qui traite &e celte
espèce, et qu’il considère comme identiques, appartien-
nent à des espèces étrangères distinctes, très-différentes
de celle-ci. LE PerEcaxus xrricanus de Latham, Jnd.
v. 2. p. 890. sp. 24. dont Sparman a donné une bonne
figure. Mus. Carls. fase. 5. t. 61, est une espèce distincte
beaucoup plus petite que le graculus qui se trouve aussi
au Cap de Bonne-espérance.
Habite : les contrées septentrionales et méridionales
des deux mondes; de passage dans les contrées orientales
de l’Europe ; moins nombreux à son passage dans les con-
trées qui sont baignées par l’Océan; très-abondant dans les
régions du cercle arctique et antarctique.
Nourriture : poissons.
Propagation : niche dans les fentes des rochers et sur
les arbres ; pond deux ou trois œufs blanchâtres, très-allon-
gés, presque également gros aux deux bouts, couverts
d’une couche calcaire à surface inégale.
mr
* La note de l’article précédent est également applicable ici,
seulement avec cette différence , que les plumes blanches qui
poussent au printemps sont peu visibles et paraissent comme de
petits points blancs semés sur l’occiput, sur le cou et sur les
cuisses.
906 MANUEL
CORMORAN LARGUP.
CARBO CRISTATUS. (Mrur.)
« A A ,
Bec tres-effilé,gréle, long de 2 pouces 4 lignes,
A \ 4
plus long que la tête; queue très-courte composée
de 12 pennes.
Tout le plumage du plus beau vert foncé, resplen-
dissant et lustré; haut du dos, scapulaires et cou-
vertures des ailes et pennes de celles-ci d’une belle
couleur de bronze; chaque plume est comme enca-
drée par une étroite bande d’un beau noir parais-
sant velouté; l’extrémité des ailes ne dépasse point
l’origine de la queue, qui est courte, arrondie et
d’un noir mat; base du bec et la très-petite poche
gutturale d’un beau jaune; bec brun, pieds noirs;
is vert. Longueur, 2 pieds 1 ou 2 pouces. Les
vieux en plumage d'hiver.
Les jeunes de l'annee, se distinguent de tous
ceux des autres espèces par le bec long et grêle,
par leur queue courte, et par les larges bords lus-
trés qui entourent toutes les plumes du manteau.
Les couleurs des parties supérieures sont d’un brun
légèrement nuancé de verdâtre; celle des parties
inférieures d’un brun cendré plus ou moins blan-
châtre.
Plumage d'été ou des noces.
Diffère en ce que, dès le commencement du
printemps, il s'élève sur le milieu du crâne, entre la
distance des yeux, une belle touffe de plumes larges
D'ORNITHOLOGIE. 901
et épanouies, hautes d'environ un pouce et demi,
capables d’érection , et qui présentent en cet état
un toupet ou large panache ; à l'occiput se trouvent
aussi dix ou douze plumes un peu longues et su-
bulées. Il ne paraît jamais de plumes blanches au
cou ni aux cuisses comme chez le grand cormoran.
C’est en cet état qu'on reconnaît,
Perecanus cristatus. Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 888.
sp. 16. — Fabric. Fauna. Groent. n°. 58.— Olaffen ,
voyage en Islande. v. 2, et Atlas. tab. 44. figure très-
exacte. — Gmel. Syst. p. 575. — CREsSTED sHAG. Arct.
Zool, p. 583. A.
Habite : tout le nord de l’Europe; très-commun en
Islande, aux Orcades, en Norwège et en Suède, dans le
voisinage des grands lacs. M. Boié a tué plusieurs indi-
vidus sous le 6o*. degré, lors de son dernier voyage.
Nourriture : poissons.
Propagation : niche dans les fentes des rochers ; pond
deux œufs longs, presque également gros aux deux bouts,
de couleur blanchâtre, à surface rude et calcaire.
CORMORAN PIGMÉE.
CARBO PYGMÆUS. (Mrur.)
Longueur du bec, x pouce 2 lignes, plus court
que la tête; queue, longue, très-étagée, composée
de 12 pennes; plumes, scapulaires et couvertures
des ailes longues ; pieds cendres.
Tout le plumage des parties supérieures du corps
d’un noir cendré , chaque plume étant bordée d'une
étroite bande noire qui semble passée au vernis,
tête, cou et parties inférieures d'un noir verdâtre ;
902 MANUEL
au-dessus des yeux de très-petits points blancs dis-
posés en sourcil; bec, tour des yeux et petite nu-
dité gutturale d’un noir profond; pieds d’un cen-
dré noirâtre. Longueur, à peu près 21 pouces. Les
vieux en plumage d'hiver.
Perecanus PYGMæÆUS. Pallas, Reise, vu. 2. p. n12. t. G.
— Gmel. Syst. 1. p. 554. Sp. 19. — Lath. Ind. v. 2.
p. 890. sp. 25. — Le Cormoran PYGMÉE. Sonn. Nouv. édit.
de Bulf. Ois. v. 24. p. 77.—Voy. en Russ., édit franc.,
V. 2. App. p. 52. n°. 9, et pl. 1. — Dwarr suac. Lath.
Syn. v. 6. p. 6oz.
Remarque. Gette espèce qui porte très-improprement le
nom de Pygmæus,-n’est point la plus petite du genre;
elie est seulement un peu moins grande que le Pele-
canus gracutus, dont elle diffère beaucoup par son bec
très-court et par ses plumes dorsales longues, plus ou
moins subulées ; ce dernier caractère est aussi propre au
Petccanus africanus, mais ce dernier a le bec propor-
tionnellement plus long.
Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la tête
et toute la nuque d’un brun noirâtre ; gorge blan-
che; devant du cou d’un brun clair varié de blan-
châtre; milieu du ventre et abdomen d'un blanc
jauntre ; flancs et cuisses brunes ; plumes du haut
du dos et des ailes d’un brun cendré, toutes ter-
minées par une très-grande tache d’un noir brillant
et lustre ; rémiges et pennes de la queue d’un brun
noirâtre, toutes terminées de brun clair; pieds
bruns; tour des yeux et la nudité gutturale jau-
nâtres. C’est alors,
Pececaxus PyGMEUS. Var. À. Laib. Ind. loco citato. —
Iter Posega. p. 25.
D'ORNITHOLOGIE. go3
Plumage d'été ou des noces.
Tout le plumage d’un noir lustré, verditre; la
bande d’un noir brillant, qui entoure les plumes
du dos et des ailes, semble passée au vernis; de très-
fines tiges blanches paraissent au cou , à la tête et
aux cuisses; ces fines baguettes n’ont de barbes
qu'à leur bout, ce qui forme sur toutes les parties
indiquées de très-petits points blanchâtres *; les
plumes occipitales ne sont point allongées en huppes
comme chez le Carbo cormoranus et graculus ; le
reste du plumage comme en hiver.
Remarque. Lors de la première édition de ce Manuel,
je ne connaissais point encore les différens états de cette
espèce, très-rare dans nos contrées ; le nombre des indi-
vidus que j’ai vusen Hongrie et dans quelques cabinets en
Autriche, m’ont mis à même de la mieux connaître et de
la décrire d’une manière plus exacte.
Habite : les contrées orientales ; très-commun en Hon-
grie sur les bords du Danube; rarement en Autriche et
très-accidentellement plus avant en Allemagne ; vit en
grand nombre dans la Russie asiatique et probablement
aussi en Turquie.
Nourriture et Propagation : inconnues.
* Ces plumesaätrès-déliées à baguettes seulement barbues à la
pointe, n'existent que dans le court espace de la reproduction;
elles tombent avant l’époque de la mue d'automne.
CV RIRE ADN RRE SAS
004 MANUEL
GENRE QUATRE-VINGT-TROISIÈME.
FOU.—SULA. (Bniss.)
Bec fort, long, en cône allongé, très-gros à sa
base, comprimé vers la pointe qui est faiblement
courbée, fendu jusque derrière les yeux ; bords des
deux mandibules dentelés. FAcE et GORGE nues.
NaRines basales, linéaires, occultes. Preps courts,
forts, très-retirés dans l'abdomen; trois doigts de-
vant, le doigt de derrière s'articule intérieurement;
tous réunis par une seule membrane. OncLes , celui
du doigt du milieu dentelé en scie. Arces longues ;
la ire, rémige la plus longue, ou d’égale longueur
avec la 2e. QuEuE en forme de cône composée de
12 pennes.
Les Fous, un genre d’oiseaux confondu par les métho-
distes dans le vaste cadre qu’ils assignent au genre Pele-
canus , se distinguent par des caractères faciles à saisir ,
non seulement des vrais Pélicans, mais aussi des Cormo-
rans *. Les Fous nagent très-rarement ; ils ne se submer-
gent ni ne plongent jamais ; habitans des rochers qui
bordent la mer , ils volent continuellement au-dessus des
vagues qui les baignent; à terre, ils ont une attitude pres-
que verticale, et se servent alors de même que les Cor-
* L'oiseau désigné sous le nom de Frégate, qui vit entre les
tropiques, forme aussi un genre distinct; il a toujours été rangé
par les méthodistes dans le genre Pelecanus , mais n’y est point à
sa place. On ne peut deviner les motifs qui ont pu déterminer
les naturalistes allemands à comprendre la Frégate parmi les oi-
seaux d'Europe.
D'ORNITHOLOGIE. 90
anorans, de leur longue queue à baguettes fortes et élas-
tiques comme d’un troisième point d'appui, les jambes
étant également très-retirées dans l’abdomen. Leur nour-
riture consiste en poissons qui nagent à la surface des eaux;
ils se laissent tomber sur ceux-ci du haut des airs où ils
planent; leur vol est facile et long-temps soutenu. Ils ni-
chent sur les espaces planes des rochers ou sur des mon-
tagnes couvertes d'herbes, toujours réunis en grandes
troupes ; la ponte est ordinairement de deux ou de trois
œufs. C’est peut-être improprement qu’on leur a donné
le nom de fous , à cause de ja prétendue stupidité avec la-
quelle ils se laissent attaquer par les hommes et les oiseaux.
L'espèce d'Europe, seule assez bien connue parmi le petit
nombre qui compose ce genre, varie singulièrement dans
les différens périodes de l’âge , au point que les jeunes ont
des couleurs et une bigarrure de taches quiles feraient pren-
dre très-facilement pour des espèces distinctes; les sexes
différent seulement par la grandeur.
La Remarque que j’ai faite pour le genre Stercoraire,
royez à la page 760. est également applicable ici.
FOU BLANC ov DE BASSAN.
SULA ALBA. (MEYER.)
Sommet de la tête et occiput d’un jaune d’ocre
clair; le reste du plumage d’un blane de lait, à
l'exception des rémiges et de l'aile bätarde qui sont
noires; bec d’un bleu cendré à sa base, mais blane
à la pointe; membrane nue qui entoure les yeux
d'un bleuûtre clair; la membrane qui forme le pro-
longement de l'ouverture du bec et celle qui s’e-
tend sur le milieu de la gorge d'un bleu noirûtre ;
iris jaune; partie supérieure des doigts et devant
PARTIE IT°. 58.
906 MANUEL
du tarse rayés longitudinalement d’un vert clair;
membranes noirâtres; ongles blancs; queue en cône
allongé; les deux rémiges extérieures ont le bout
des barbes tronqué. Longueur, 2 pieds 7, 8, et jus-
qu'à ro pouces. Les vieux des deux sexes à l'âge
de trois ans.
La femelle est moins grande que /e male.
. . sx A e
Les jeunes jusqu'a l'age de trois ans.
Quelques jours après leur sortie de l'œuf, is
sont couverts d’un duvet blanc et lustré. Pendant
la première année, tout le plumage des parties su-
périeures est d’un brun noirâtre, sans aucune tache;
les parties inférieures sont d’un brun varié de cen-
dre ; bec, parties nues et iris bruns; la queue seu-
lement arrondie. À leur seconde mue ou à l'âge
d'un an, la tête, le cou et la poitrine sont d’un
brun cendré, couvert de petites taches blanches en
forme de fer de lance et très-rapprochées ; les plumes
du dos, du croupion et des ailes, colorées du même
brun cendré, portent de grandes taches blanches,
aussi en forme de fer de lance, mais plus distantes
les unes des autres; parties inférieures blanchätres,
variées de brun cendré; queue et rémiges brunes,
la première conique et à baguettes blanches; bec
d’un cendré brun, mais blanchätre vers la pointe;
parties nues d’un brun bleuâtre; iris jaunâtre; de-
vant du tarse et partie supérieure des doigts d’un
brun verdâtre; les rayures sur le tarse et sur les
doigts d'un gris blanc; membranes d’un brun cen-
D'ORNITHOLOGIE. 907
dré; ongles blanchâtres. 4 l'âge de deux ans et
pendant l'époque de la mue, on trouve dës indivi-
dus qui ont dejà plusieurs parties couvertes de plu-
mes blanches, tandis que les auires parties le sont
de plumes brunes, tachées de blanc.
Les vieux des deux sexes.
PELECANUS passañtSs. Gmel. Syst. 1. p. 5557. sp. 5. —
Lath. Ind. v. 2. p. 891. sp. 26. — Le Fou DE rassax.
Buff. Oùs. v. 8. p. 576. — Id. pl. ent. 258. fiqure
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 515. — Tux çan-
NET. Lath. Syn. v. 6. p. Go8. — Penn. Brit. Zoolt.
p- 160. €. L. — Der BassaniscRE PEciKAax. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 565. — Borkh. Deut. Orn. Heft. ». t. ».
— Weisser TOLPEL. Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 582 *. —
Naum. Vôg. Nacht. t. 56. f. 106. Le vieux mâle. —
Jan van cexr. Sepp. Nederl. Voq. v. 5. t. p. 4o1.
Les jeunes à l’äce d’un et de deux ans.
J 5
SULA MAJOR. Briss. Orn. v. 6. p. 497. — PELEcANusS MA-
curarus. Gmel. Syst. 1. p. 559. sp. 52. — LE cranD Fo.
Buff. Oùs. v. 8. p. 572. — Le Fou racaeré. Buff. v. 8.
p. 555. — Id. pl. ent. 986. figure exacte pour les cou-
deurs du plumage**.—Grear and sporrep 808Y. Lath. Syn.
v. 6. p. 610 et 614.— Caisby. Car. v. 1. t. 86. a téte.
Habite : les contrées arctiques des deux mondes ; très-
* M. Meyer commet une erreur très-grave en disant que la
queue du Fou blanc est fourchue, aucune espèce de ce genre n’a
la queue fourchue, mais toutes l'ont plus ou moins conique. Cette
erreur vient d'étre redressée dans un article inséré dans les Annales
de la société de Vétéravie.
** Comme l'individu sur lequel cette figure a été faite se trou-
vait en mue, les rémiges n’ont point leur longueur ordinaire.
908 MANUEL
abondant aux Hébrides, en Écosse et en Norwège ; de pas-
sage en Angleterre et sur les côtes de Hollande, où il se
montre isolément: et seulement dans les hivers les plus
rigoureux.
Nourriture : poissons de mer, et particulièrement ha-
rengs et sardelles.
Propagation : niche en grandes bandes sur les rochers
et sur les falaises baignées par la mer ; les nids sont si rap-
prochés, que les couveuses se touchent ; pond deux œufs,
également pointus des deux bouts, à surface rude et d’un
blanc pur.
Anatomie. La trachée, dans les deux sexes, est for-
mée comme celle du Cormoran, mais le larynx inféfrieur
est garni de côté par une fine membrane tympaniforme,
La peau n’est point adhérente aux muscles, mais capable
de beaucoup d’extension ; elle ne tient au corps que par
un tissu composé de quelques fibres placés à distances
inégales.
RAA BV ER VE LAURE LE 24/8
GENRE QUATRE-VINGT-QUATRIÈME.
PLONGEON.—COLYMBUS.
(Larux.)
Bec médiocre, fort, droit, très-pointu, comprimé.
Naniwes basales, latérales, concaves, oblongues, à
moitié fermées par une membrane, percées de part
en part. Preus retirés dans l'abdomen, hors l’'équi-
libre du corps, médiocres; tarses comprimés; trois
doigts devant, très-longs, entièrement palmes; le
doigt de derrière court, articulé sur le tarse, portant
une petite membrane lâche. Onczes plats. Aires
D'ORNITHOLOGIE. 060$
courtes, la 1re. rémige la plus longue, QUEUE très-
courte, arrondie.
Quoique le plus grand nombre des oiseaux à pieds pal-
més plongent, même jusqu’au fond de Peau, piusieurs ne
le font que lorsqu'ils sont poursuivis; mais les P{ongeons
et les espèces qui composent les genres suivans, ont pour
ainsi dire , reçu le fluide élément pour demeure habituelle.
Ils vivent continuellement sur les eaux, où ils sont le plus
souvent cachés à nos regards, parce qu’ils ne sortent la
tête hors de l’eau que pour respirer un instant, et se sub-
mergent incontinent après; la démarche de ces oiseaux est
si embarrassée , qu’ils ne peuvent maintenir leur corps
dans une direction presque verticale, qu’à laide des ailes
dont ils: font usage comme soutiens et comme des espèces
de rames pour leur rendre la marche plus facile : ces sou-
tiens venant à leur manquer, ils perdent totalement l’équi-
libre, et se laissent tomber à plat ventre, position dans
laquelle on les surprend souvent lorsqu'ils sont à terre, où
ils se rendent rarement dans teut autre temps que celui
des pontes; ils nichént dans les îlots, sur les caps et sur
des promontoires ; la ponte est de deux œufs. Leur nourri-
ture consiste en poissons , dont ils font une grande destruc-
tion , en frai , insectes aquatiques ,et souvent aussi en prô-
ductions du règne végétal. Ils émigrent sur les eaux ; fls vo-
lent très-bien, mais rarement. Les jeunes différent beau-
coup des adultes; c’est à l’âge de deux ou de trois ans que
les couleurs du plumage sont stables; la mue n’a lieu
qu’une fois l’année , mais les jeunes sont trois années avant
de prendre le plumage stable des vieux; il n'existe point
de différences extérieures dans les sexes.
910 MANUEL
PLONGEON IMBRIM *.
COLYMBUS GLACIALIS. (Liwx.)
La mandibule superieure presque droite; l'in-
férieure recourbée en haut, large dans le nulieu,
sillonnee en dessous ; longueur wé bec, 4 POUCES
1 à 4 liones **, suivant l’äge.
Tête, gorge et cou d’un noir verdatre à reflets
verts et bleuâtres; en dessous de la gorge une pe-
tite bande transversale, qui est rayée de blanc et
de noir; sur la partie postérieure du cou un large
collier, rayé longitudinalement de noir et de blanc;
dos, ailes, flanes et croupion d’un noir profond;
sur toutes les plumes du dos et sur toutes celles des
scapulaires sont, vers l'extrémité de chaque plume,
deux taches carrées d’un blanc pur; couvertures
des ailes, flancs et croupion parsemés de petites
taches blanches; poitrine et parties inferieures d’un
* M. Cuvier, Rèon. anim. v. 1. p. b08, réunit sous le nom de
grand Piongeon les vieux et les jeunes des deux espèces distinctes,
décrites dans ce Manuel sous les noms d’{nbrim et de Lumme. C’est
probablement l’opinion de M. Meyer qui est cause de cette er-
reur; car dans le Tasschenb. Deut. v.'2. p. 449, nous voyons les
deux espèces réunies, tandis que dans les Annales du Wetter.
v. 3. p. 180., la méprise a été corrigée; particularités dont j'ai
déja fait mention dans la première édition, comme on peut le
voir dans les synonymes et dans la note.
** Pour distinguer {es jeunes de cette espèce de ceux de la sui-
vante, on ne peut être trop attentif aux caractères que je si-
gnale, vu que dans cet âge le plumage ne présente aucune dis-
parité marquante.
D'ORNITHOLOGIE. g13
blane parfait ; bec noir, mais cendré vers la pointe ;
iris brun; pieds extérieurement d’un brun noirûâtre,
intérieurement ainsi que les membranes blanchâtres.
Longueur, de 27 jusqu'à 29 pouces et davantage.
Les vieux.
Cozymsus ccacraris. Gmel. Syst. 1. p. 588. sp. 5. —
Lath. Ind. v. 2. p. 7599. sp. 1. — Wilson. Americ. Orn.
v. 9. pl. 74. f. 5. — Corxusus rorquarus. Brunn. Orn.
Boreal. p. 41. n°. 154. — L'ImBRIM Ou GRAND PLONGEON.
Buff. Os. v. 8. p. 258. t. 22. — Id. p. ent. 952. figure
très-exacte. — NORTHERN DIVER. Lath. Syn. v. 6. p. 555.
— Penn. 4rct. Zool. v. 2. p. 518. n°. 439. — Penn.
Brit. Zoot. p. 159. t. À. 2. figure exacte. — Scawar-
ZHALSIGER SEETAUCHER. Mever, ên die Ann. der Wetterau.
v. 3. p. 180. n°. 1*. — Naum. Vôg. 1. 66. f. 103. un
vieux, fiqure très-exacte. — Eis raucner. Bechst. Na-
turg. Deut. v. 4. p. 595. — MErco MaGci0ne. S{or. degl.
ucc::v.. 5. pt. 507.
Les jeunes de l’année.
7,
Diffèrent considérablement des vieux; tète, occi-
put et toute la partie postérieure du cou d’un brun
cendré; de petits points cendrés et blancs sur les
joues; gorge, devant du cou et les autres parties
inférieures d’un blanc pur; plumes du dos, des
ailes, du croupion et des flancs d’un brun très-foncé
dans le milieu , bordees et terminées par du cendré
bleuâtre; mandibule supérieure du bec d’un gris
cendrée, inférieure blanchätre ; 1ris brun; pieds,
* Dans son Tasschenbuch, ». 2, p. 449, M. Meyer confond deux
espèces distinctes de Plongeons.
912 MANUEL
extérieurement d'un brun foncé, intérieurement
ainsi que les membranes blanchâtres. C’est alors,
Cocymsus IMMER. Gmel. Syst. 1. p. 588. sp. 6. — Lath.
Ind. v. 2. p. 800. sp. 2. — Le cranD PLoncEoN. Buff,
Ois. v. 8. p. 251, mais point sa pl. ent. 914, qui repré-
sente un jeune de l’espèce suivante. — [user Diver. Lath.
Syn. v. G. p. 540. — MERGO MAGGIORE O SMERGO: Stor.
deg. uce.v. 5. pl. 505. fiqure exacie. — InBer TAUCHER.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 621. Probablement un
jeune de la présente espèce, à cause de sa grande dimen-
sion.
Remarque. Sous le nom de Corxusvs IMMER, se trou-
vent confondus les jeunes de celte espèce avec ceux de
Ja suivante.
A l'âge d'un an, les individus des deux sexes pren-
nent vers le milieu du cou une bande transversale d’un
brun noirâtre, d'environ un pouce en longueur, et qui
forme une espèce de collier; les plumes du dos ont une
-ieinte noirâtre, et les petites taches blanches commencent
à paraître. C’est alors, LE GRAND Pronceow. Briss. Orn.
v. 6. p. 105. pt. 10. f. 1. figure très-exacte. À l’'âgede
deux ans, le collier se dessine davantage; cette partie,
la tête et le cou sont variés de plumes brunes et d’un noir
verdâtre ; les nombreuses taches du dos et des ailes do-
ininent , et la bande sous la gorge ainsi que le collier de la
nuque, se dessinent par des traits longitudinaux, bruns et
blancs. 4 l’âge de trois ans, le plumage est parfait.
Habite : les mers arctiques des deux mondes ; très-
abondant aux. Hébrides , en Norwège, en Suède et en
Russie; de passage accidentel le Iong des côtes de l'Océan;
les jeunes sont en hiver très-rares sur les lacs de Pinté-
rieur , en Allemagne, en France et en Suisse ; on n’y voit
jamais les vieux.
D'ORNITHOLOGIE. 913
Nourriture : poissons, particulièrement le hareng,
dont il poursuit les bandes qui émigrent; aussi frai, in-
sectes et végélaux marins.
Propagation : niche dans de petites îles, sur le bord
des eaux douces; pond deux œufs d’un blanc isabelle mar-
qué de très-grandes et de petites taches d’un cendré
pourpré.
PLONGEON LUMME où A GORGE NOIRE.
COLYMBUS ARCTICUS. (Lin«.)
Mandibule supérieure très-légèrement courbee ;
le milieu de la mandibule inférieure d’égale lar-
geur avec la base, sans rainure en dessous; lon-
gueur du bec, 3 pouces 3 ou 6 lignes.
Tête et nuque d’un cendrée brun, plus foncé sur
le front; gorge et devant du cou d’un noir violet
à reflets; en dessous de la gorge une étroite bande,
rayée longitudinalement de blanc et de noir; de-
puis l’orifice des oreilles et sur les côtés du cou
s'étend une large bande, rayée longitudinalement
de noir et de blanc; partie inférieure du cou rayée
de noir; poitrine et les autres parties inférieures
d’un blanc parfait; dos, croupion et flancs d'un
noir profond, sans taches; sur les côtés de la par-
tie supérieure du dos est un espace longitudinal
dont les plumes sont terminées de blanc; scapu-
laires rayées transversalement de 12 ou de 13 bandes
d’un blanc pur; couvertures alaires noires , parse-
mées de petites taches blanches; bec noirâtre; iris
brun; pieds extérieurement bruns, intérieurement
o14 MANUEL
ainsi que les membranes blanchâtres. Longueur,
de 24 à 26 pouces. Les vieux.
Corymsus arcricus. Gmel. Syst. 1. p. 585. sp. 4. —
Lath. Ind. v. 2. p. 800. sp. 4. — Le Luume ou PETIT PLON-
GEON DE LA MER DU NORD. Buft. Ois. v. 8. p. 261. — Brack
TROATED DIVER. Lath. Syn. v. 6. p. 545. — Penn. Aret.
Zool. v. 2. p. 520. n°. 444. — Edw. Glan. t. 146. figure
très-exacte. — Der Porar TAUCRER. Bechst. Naturg. Deut.
v. 4. p. 600. — Jacquin, Beytrage. p. 22. t. 7. figure
très-eæacle. SCHWARZKRENLIGER SEETAUCHER. Meyer, 2n
die Ann. der Wetterau, v. 3. p. 181. n°. 2. — Naum.
Vég. Nachtr. t. 50. f. Go. figure très-exacte du vieux
mâle. — Meyer, Vôg. Liv-und Esthel. p. 225. sp. x.
Les Jeunes.
Ld
Ceux de l'annee, ressemblent, pour les cou-
leurs du plumage, presque à s’y méprendre aux
jeunes du Plongeon imbrim; il est facile de les
distinguer à l’aide de mes courtes indications et
par la taille, qui n'excède jamais 23 ou 24 pouces
pour les jeunes Zummes, tandis que celle des jeunes
Imbrims porte souvent en longueur totale jus-
qu'a 28 ou 29 pouces. Les jeunes Lummes ont
aussi le plus souvent une bande noirâtre qui s’é-
tend en longueur sur les côtés du cou et qui man-
que totalement chez les jeunes /mbrims.
Buffon donne une bonne figure du jeune Plongeon
lumme ; pl. ent. 914 ; mais la description appartient à un
jeune de l’année du Plongeon imbrim. La t. 68. f. 105. des
oiseaux de Nauman, représente aussi très-exactement un
jeune de l’année du plongeon lumme. On trouve encore
le jeune de cette espèce dans Cozvmeus renorus de Bechst.
D'ORNITHOLOGIE. 015
Naturg. Deut. p. 582. sp. 4. de la 1". édition, et sous
le nom de Cozyusus zeucorus. dans la 2°. édit. p. G25.
sp. 6.
Les jeunes à l'age d’un an, ont la tête et la
nuque d’un cendre clair; gorge et devant du cou
blancs, mais à la gorge et quelquefois sur le devant
du cou, paraissent quelques plumes d’un noir vio-
let mêlées avec les plumes blanches; la bande lon-
gitudinale et rayée des côtés du cou commence à
se former; les raies de la partie inférieure du cou
paraissent également, et quelques plumes noires,
sans taches, paraissent sur le dos, sur le croupion
et sur les flancs. J’oyez Naum. Jô2. Nachtr. t. 3x.
fig. 61. À l’äge de deux ans, le cendré de la tête
et de la nuque devient plus foncé et prend une
teinte noirâtre, mais seulement sur le front ; le noir
violet de la gorge et du devant du cou paraît, mais
toujours varié par quelques plumes blanches; les
bandes longitudinales se dessinent; les plumes des
côtés de la partie supérieure du dos, les scapulaires
et les couvertures alaires prennent les bandes et les
taches blanches; la mandibule supérieure du bec
devient noirâtre, mais sa base, ainsi qu’une partie
de la mandibule inférieure sont encore de couleur
cendrée. f’oyez les oiseaux de Frisch. £. 1854.
pure exacte.— À l’age de trois ans, le plumage
est parfait; cependant il arrive encore à cet âge,
que quelques individus ont le noir violet du cou
parsemé de quelques plumes blanches.
© Remarque. Le Coryusus rexorus ou LEucopus de Bechs-
916 MANUEL
tein, sont des descriptions de double usage, qui ont rap-
port à de jeunes individus de ce plongeon ; on doit les
rayer de la liste nominale des oiseaux.
Habite : les mers arctiques des deux mondes; très-
abondant dans tous les pays du nord; commun en automne
et en hiver à son passage en Angleterre, en Allemagne et
en Hollande; plus rare sur les lacs de l’intérieur en
France; assez commun sur les grands lacs de la Suisse.
Nourriture : poissons, grenouilles, insectes et plantes
aquatiques.
Propagation : niche dans les roseaux et dans les herbes.
sur les Lords des lacs et dans les marais entrecoupés de
beaucoup d’eau; pond deux œufs, bruns, marqués de ta-
ches noires isolées.
PLONGEON CAT-MARIN ou A GORGE ROUGE.
COLYMBUS SEPTENTRIONALIS. (Linx.)
Bec droit, légerement courbe en haut; bords
des deux mandibules très-courbés en dedans ; lon-
gueur du bec, 2 pouces 10 lignes, ou 3 pouces.
Côtes de la tête, gorge et côtés dn cou d’un cen-
dré velouté, ou couleur de souris; sommet de la
tête marqué de tâches noires; occiput, partie pos-
térieure et inférieure du cou marqués de raies lon-
gitudinales, noires et blanches ; sur le devant du
cou une longue bande d’un roux marron, très-vif;
poitrine et parties inférieures d’un blanc parfait ;
flancs, dos et toutes les autres parties supérieures
d’un brun noirâtre, sans tâches sur de très-vieux
individus, mais avec de très-petites taches blan-
D’'ORNITHOLOGIE. 917
châtres et peu distinctes sur les individus de trois
ou de quatre ans; bec noir; iris d’un brun orange;
pieds extérieurement d’un noir verdätre, intérieu-
rement ainsi que les membranes d’un blanc livide.
Longueur, de 21 à 24 pouces. Les vieux, male et
femelle.
Corymeus sEPTENTRIONALIS. Gmel. Syst. 1. p. 586. sp. 5.
— Lath. Ind. v. 2. p. 8o1. sp. 5. — Transact. of the
Linn. society , mem. birds of greent.—Corxusus LuMME.
Brunn. Orn. Boreal. p. 59. n°. 152. — Le PLONGEON 4
GORGE ROUGE. Buff. Oùs. v. 8. p. 264. — Id. pt. ent. 508.
figure très-exacte. -— REp-raroateD piver. Lath. Syn.
v. 6. p. 344. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 520. n°. 445.
— Edw. Glan. t. 97. fiqure très-exacte. — RorTakenn-
GER TAUCHER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 609. —
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 455. — Naum. Vôg. Deut.
4. 67. f. 104. fiqure très-cxacte.
Les jeunes de l'annee.
Au sortir du nid, sont d’un brun noirätre assez
uniforme sur les parties supérieures, et blanchâtres
sur les parties inférieures. 4 leur première mue,
l’espace entre l'œil et le bec, toutes les parties laté-
rales du cou, la gorge et les autres parties inférieu-
res sont d’un blanc parfait; sommet de la tête et
nuque d’un cendré noirâtre , finement liserés de
blanc; dos, scapulaires et croupion d’un brun noi-
râtre, mais parsemé d’un grand nombre de petites
taches blanches , disposées sur les bords des barbes;
couvertures des ailes bordées, vers le bout, par du
blanc; bec d’un cendré blanchâtre, mais foncé en
18 MANUEL
dessus; iris brun; pieds extérieurement bruns, in-
térieurement ainsi qu'une partie des membranes
d’un cendré blanchätre. C’est alors,
Corymsus srELLATUS. Gmel. Syst. 1. p. 587. sp. 15. —
Lath. Ind. v. 2. p. 801. sp. 5. — Le PLONGEON cat-manin.
Buff. Oùs. v. 8. p. 256. — Le PerTIT PLONGEON. Buff. v. 8.
p. 254. L. 21. — Id. pl. ent. 992. figure assez exacte. —
— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 421. n°. 2. — SpECKLED
piver. Lath. Syn. v. 6. p. 541. — Penn. Brit. Zool.
P. 199. &. K. figure exacte. — Id. Arct. Zool. v. 2.
p. 519. n°. 441. —GESPRENKELTE TAUCHER. Bechst. Naturg.
Deut. v. 4. p. 613. — Naum. Vôg. Nacht. 1. 351. f. G2.
Les jeunes à l'age d'un an, ont déjà la gorge et
les côtés du cou colorés du même cendré que chez
les vieux ; la nuque est aussi rayée de même, mais
il arrive souvent, qu'à cet âge, tout le devant du
cou se trouve couvert de plumes blanches, parmi
lesquelles on remarque quelques plumes d’un roux
marron; les taches blanches des parties supérieures
deviennent moins distinctes, plus petites et souvent
de couleur jaunâtre. Æprès la seconde mue, tout
le devant du cou est d’un roux marron, mais sou-
vent parsemé de quelques plumes blanches. Les
taches blanches ou blanchôtres des parties supérieu-
res disparaissent à mesure que Îles individus avan-
cent en âge. C’est, dans l’un ou dans l’autre cas,
Cocymeus srriarus. Gmel. Syst. 1. p. 586. sp. 16. —
Lath. Ind. v. 2. p. 802. sp. 5. — SrrriPen pEIvER. Penn.
Arct. Zoot. v. 2. p. 519. n°. 442.— Lath. Syn. v. 6.
p. 545. — Coryusus BorEALIS. Brunn. Orn. Boreal. p. 59-
n°. 191 Lath. Ind. v. 2. p. 801. sp. 6.
D'ORNITHOLOGIE. 919
Habite : les mers arctiques des deux mondes; très-
abondant en automne, mais surtout en hiver sur les côtes
d'Angleterre, de Hollande et de France; les jeunes sont
très-communs sur les mers de l’intérieur de la Hollande,
en Allemagne, même jusqu’en Suisse et en Italie.
Nourriture : petits merlans, chevrettes et autres pois-
sons, ainsi que leur frai; grenouilles, insectes et végétaux
aquatiques.
Propagation : niche comme l'espèce précédente ; pond
deux œufs, également gros par les deux bouts, ou très-
oblongs, d’un brun olivâtre marqué de taches brunes peu
nombreuses.
GENRE QUATRE-VINGT-CINQUIÈME.
GUILLEMOT. — URIA. (Brrss.)
BEc médiocre ou court, fort, droit, pointu, com-
primé ; mandibule supérieure vers la pointe légère-
ment courbée ; inférieure formant un angle plus ou
moins ouvert. Narines basales, latérales, concaves,
longitudinalement fendues, à moitié fermées par
une large membrane couverte de plumes, percées
de part en part. Preps courts, retirés dans l'abdo-
men, hors l'équilibre du corps, tarses grêles ; seu-
lement trois doigts devant, entièrement palinés.
Oxezes courbés. AILEs courtes, la 1e, rémige la plus
longue.
Habitans des vastes mers qui baignent les arides bords
des contrées polaires , les Gurt/emots et les autres genres
920 MANUEL
d'oiseaux qui semblent former le dernier chaînon de la
classe des volatiles, sont pour ainsi dire, relégués dans ces
climats couverts de frimats éternels; contraints par les gla-
ces de quitter en hiver les contrées arctiques, ils émigrent
dans cette saison le long des côtes maritimes, et visitent -
les pays froids de l’Europe. Leur apparition à terre, ex-
cepté dans le temps des pontes, est le plus souvent due à
des causes accidentelles , tels que les rafales , le roulis des
vagues et les brisans qui les forcent d’abandonner leur
élément favori; plusieurs s’égarent par les mêmes causes
dans les rivières et dans les lacs, où on îes voit souvent en
hiver; leurs moyens de marche sont les mêmes que ceux
dont il a été fait mention dans le genre Plongeon. Les
Guillemots plongent facilement et long-temps, ainsi que
le font la plupart des oiseaux plongeurs; ils se servent
de leurs ailes pour nager entre deux eaux , et pour atteindre
une proie aussi agile que les poissons et les insectes marins,
qui leur servent de nourriture ; leur vol est de très-courte
durée et toujours en effleurant la surface des eaux. Toutes
les espèces qui composent ces genres nichent par grandes
bandes, dans les trous des rochers; ils pondent tous uu
seul œuf, qui d’ordinaire est très-grand par rapport à la
taille de l’oiseau; pour atteindre à leurs nids, qu'ils pla-
cent le long des rochers escarpés, à une très-haute éléva-
tion, ils sautillent et voltigent d’une pointe à lautre; en
tout autre temps, on ne les voit jamais à terre, que lors-
qu’ils y sont poussés par des causes accidentelles. La mue
est double pour toutes les espèces connues ; le plumage
complet d'hiver, pour les deux sexes, est précisément
celui que les auteurs signalent pour celui de la femelle et
des jeunes; ces derniers diffèrent très-peu des adultes en
plumage d’hiver, on ne peut même les distinguer qu’au
bec , moins formé dans la première année ; il n’existe au-
cune différence extérieure dans les sexes. Je crois néces-
saire de diviser ce genre en deux sections ; la premiére, com-
posée des guillemots dont le bec est plus long que la tête,
D'ORNITHOLOGIE. 021
et la seconde formée, de ceux qui Pont plus court que la
tête ; cette dernière ne compte qu’une espèce.
re. SECTION.
Le bec plus long que la tête.
GUILLEMOT À CAPUCHON.
URIA TROILE. (Laru.)
Bec très-comprimé dans toute sa longueur ; plus
long que la tête ; ailes unicolores, maïs les pennes
secondaires terminées de blanc ; pieds obscurs.
Sommet de la tête, espace entre l'œil et le bec,
une bande longitudinale derrière les yeux et toutes
les parties supérieures d’un noir velouté, légère-
ment cendre ; toutes les parties inférieures et l’extré-
milé des pennes secondaires des ailes d’un blane
pur; le blanc se trouve aussi entre la bande derrière
les yeux et le noir de la nuque; il s’avance vers
l'occiput, où 1l forme de chaque côte un angle ou-
vert; le cendre noirûtre de la partie laterale du cou
semble former vers la poitrine un espèce de collier,
faiblement indiqué par du cendre élair; bec d’un
noir cendré; interieur de la bouche d’un jaune li-
vide; iris brun; pieds et doigts d’un brun Jaunâtre ;
partie postérieure du tarse et membranes noires.
Longueur du bec aux ongles, 15 ou 16 pouces. Les
vieux des deux sexes en plumage complet d'hiver.
La femelle est seulement un peu plus petite que
le mâle.
PARTIE I[°. 59
922 MANUEL
Unra suarBaG et RiNGuIa. Brunn. Orn. Boreal. p. 25.
n°. 110 et 111. — Coryueus MINOR. Gmel. Syst. 1. p. 585.
sp. 14. — Lesser Guiremor. Penn. Arct. Zoo. supp.
p. 69. — Lath. Syn. v. 6. p. 552. — DER DUMME LUMME.
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 574. — TROILLOMME.
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 445.
Les jeunes de l'année.
Se distinguent principalement des vieux en plu-
mage d'hiver, par le bec qui est plus court, cendré
et jaunâtre à sa base; le noir des parties supérieures
est nuancé par du brun cendre; la raie ou bande
longitudinale n’est point distincte, celle-ci se con-
fond en taches cendrées avec le blanc des côtés de
l'occiput ; le brun cendré domine plus sur la partie
inférieure du cou ,et le blanc des parties inférieures
nest pas si pur; les tarses et les doigts sont d’un
jaunâtre livide et les membranes brunes. C’est alors,
CoLyMBUS MACULA NIGRA PONE OCULOS. Sander. Naturf.
13. p. 192. — Gmel. Syst. 1. p. 584. var. B. — Naum.
Vôg. t. 64. f. 99. — Meyer. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 15.
1. 22. figure très-exacte.
Plumage d'été ou des noces.
A ASE e 5
Tête, région des yeux, gorge et toute la partie
M: cl 5 £
supérieure du cou d'un brun paraissant velouté;
intérieur de la bouche d'un jaune vif; le reste
comme en hiver. C’est alors,
Urra Lomvi4. Brunn. Orn. Boreal. p. 25. n°. 108. —
Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 796. sp. 1. — CorymBus TROILE.
Gmel. Sysé. 1. p. 585. sp. 2. — Le Guizremor. Buff. Ois.
D'ORNITHOLOGIE. 9°3
U. 9. p. 990. — Id. pl. ent. 903. figure exacte. — Foo-
LISCH GUILLEMOT. Lath. Syn. v. 6. p. 529. — Id. supp.
v. 1. p. 205. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 516. n°. 456.
— Penn. Brit. Zool. p. 158. t. H. figure exacte. —
Edw. Glan. t. 559. f: 1. — Meyer, V6q. Deut. v. 1.
Heft. 15. 1. 1. figure exacte. — Frisch. F6g. &. 185. fi-
gure très-peu exacte. — Unis maccrore. Stor. degl. ucc.
v. 3. pl. 549.
Des variétés accidentelles, n’ont point de blanc aux
pennes secondaires. J’ai tué un vieux guillemot au prin-
temps , qui avait tout le dos et les pennes caudales tapirés
de taches d’un cendré jaunâtre.
Habite : les mers arctiques des deux mondes; émigre
l'hiver en grandes bandes le long des côtés de Norwège et
d’Angleterre ; très-commun alors le long des bords de la
Baltique et des côtes maritimes de Hoilande et de France ;
plus rarement sur nos mers et nos grands lacs de l’inté-
rieur.
Nourriture : poissons, particuliérement des sardelles :
beaucoup d’insectes marins et de petits coquillages bivai-
yes ; très-rarement des crustacés.
Propagation : niche par grandes bandes; ne fait aucun
apprêt pour le nid, mais dépose les œufs dans les trous des
rochers qui bordent la mer dans les parages arctiques ;
pond un œuf très-grand, oblong et pointa d’un fond ver-
dâtre ou bleuâtre , toujours marqué de grandes taches et
de raies irrégulières d’un noir profond.
924 MANUEL
GUILLEMOT A GROS-BEC.
URIA BRUNNICHIL. (Samine.)— URLA FRANCSII. (Lxscu.)
Bec dilate et large à sa base, aussi long que la
tête ; ailes unicolores, mais les pennes secondaires
terminées de blanc; pieds verdätres.
Gorge et devant du cou d'un noir légèrement
brunâtre , paraissant veloute; tète et toutes les par-
ties supérieures d’un noir profond ; parties inférieu-
res d’un blanc pur; ce blanc se prolonge sur le
devant du cou en forme de fer de lance; pennes se-
condaires des ailes terminées de blanc; le bec large
à sa base d’un bleu clair, le reste d’un bleu noi-
râtre ; tarses et doigts verts, membranes d’un noir
verdâtre; iris brun. Longueur, à peu près 18 pou-
ces. Les vieux en plumage parfait d’èté ou des
noces.
Remarque. Nous ne connaissons point encore la livrée
d'hiver ni le jeune de cette espèce confondue jusqu'ici
avec le guillemot ordinaire ou à capuchon; le seul Brun-
nich les distingue et paraît les avoir reconnues pour deux
espèces, en indiquant le guillemot à capuchon sous le nom
de Uria ltomvia. n°. 108. , et celui à gros bec sous le nom
de Uria troile. n°. 109. , nom consacré par Linné et par
tous les autres naturalistes à notre guillemot si commun
partout sur nos côtes maritimes. L'oiseau de cet articie
ayant été rapporté en dernier lieu par lPexpédition au
pôle, sous la conduite du capitaine Ross, il s'agissait
par conséquent de lui donner un nouveau nom, vu que
celui de Troile ne pouvait être employé. MM. Sabine et
Leach s’emparèrent de cette tâche ; le premier lui donna
le nom de M. Brunnich, auteur de la Zoologie boréale,
et le second celui de M. Francs, dont les travaux scienti-
D’'ORNITHOLOGIE. 925
fiques me sont inconnus, mais qui fut de l’expédition men-
tionnée. La description de l’oiseau de cet article a consé-
quemment été publiée à Londres, presque à la même épo-
que, sous des noms différens, que je place tous les deux
à la tête de cet article , ne voulant point m’ériger en arbitre
dans le différent entre deux amis.
Uria sRünnicHur. T'ransact. ofthe Linn. soctety, mem.
on the birds of Greentand.
Habite : les mers glaciales du pôle arctique, elle a été
peu observée en Europe comme espèce distincte, ayant
presque toujours été confondue avec Uria troile. Très-
commun dans le détroit de Davis, au Groënland , au Spitz-
berg et dans la baie de Baffin.
Nourriture et Propagation : inconnues.
GUILLEMOT A MIROIR BLANC *.
URIA GRYLLE. (Laru.)
Un grand espace blanc sur le milieu des ailes;
pieds rouges.
Sommet de la tête, nuque, toutes les autres par-
ties supérieures, à l'exception du milieu des ailes,
d’un noir assez profond ; moyennes et grandes cou-
vertures des ailes formant un grand espace ou mi-
roir blanc; joues et toutes les parties inférieures de-
puis le bec jusqu’à la queue d’un blanc parfait ; iris
brun; bec noir; intérieur de la bouche et pieds
d’un rougeûtre clair. Longueur du bec aux ongles,
* M. Cuvier, Règn. anun. v. x, p. 510, forme de ce guillemot le
sous-genre Cephus. Je suppose qu’il y a erreur dans cet article;
les synonymes de Uria grille et de Uria Alle sont placés avec la
description du premier et avec les caractères du second,
926 MANUEL
12 pouces. Le mâle et la femelle en plumage com-
plet d'hiver.
Unis minor sTRiATA. Briss. Orn. v. 6. p. 58. n°. 4. —
Unrra sarrica et GRYLLOIDES. Brunn. Orn. Boreal. p. 28.
n°. 114, 119 et 110. individus en différens états de mue,
passant de la livrée d'hiver à celle d’été. — Srorre»
crReESLAND DOVE. Edw. Glan. t. 5o. figure très-exacte
d’un individu en mue. — SpoTrED cuszzemor. Brit.
Zool. v. 2. pl. 85. f. 2. — Lath. Syn. v. 6. p. 535 et 554.
variétés ou états différens de mue d'automne ou de
printemps.
Les jeunes de l'annee.
Ont la gorge, la poitrine et toutes les parties in-
férieures d’un blanc pur; sommet de la tête, nuque,
partie inférieure du cou et côtés de la poitrine d’un
noirâtre maculé de gris et de blanc; dos et crou-
pion d’un noir mat; quelques plumes des scapu-
laires et du croupion terminées de cendre blan-
châtre ; les ailes noires, excepté le miroir, qui est
blanc, mais marqué de taches cendrées ou noirätres;
intérieur de la bouche et pieds d'un rougeûtre li-
vide ; iris d’un brun noirâtre. C'est alors,
Frisch. FWôg. Deut. t. 185. B. fiqure très-exacte. —
Aussi Naum. Wôg. tab. 64. fig. 100. A. figure exacte.
Plumage d’éte ou des noces.
Toutes les parties du plumage, le milieu de l’aile
seul excepté, d’un noir assez profond ; moyennes
et grandes couvertures des ailes formant un très-
grand espace ou miroir d’un blanc pur; bec noir;
l'intérieur du bec et les pieds d’un rouge vif. Le
male.
=
D'ORNITHOLOGIE. 929
La femelle en plumage complet d’ete est un peu
plus petite; le noir de son plumage est moins pro-
fond, le blanc du miroir moins étendu et moins
pur. À l’époque des deux mues périodiques, on voit
chez les deux sexes des plumes blanches en plus
ou en moins grand nombre sur les parties infé-
rieures.
Urra crie. Lath. Ind. v. 2. p. 597. sp. 2. — Coryw-
BUS GRYLLE. Gmel. Syst. 1. — CoLuMBaA GROENLANDICA.
Briss. Orn. v. 9. p. 76. n°. 5. — LE PETIT GUILLEMOT NOIR.
Buff. Ois. v. 9. p. 554. description exacte. Mais point sa
pl. ent. 917 *. — Back quirremor. Lath. Syn. v. 6.
p. 5352. — Benn. Brit. Zool. p. 158. t. H. 4. un indi-
vidu conservant quelques plumes du jeune âge. —
Penn. Arct. Zool. p. 516. n°. 457. — Edw. Glan. t. 50.
La petite fiqure du fond. — Der scnwarze Luume. Bechst.
Naturg. Deut. v. 4. p. 586. — Meyer , Tasschenb. v. 2.
p. 446. — Id. Vôg. Deutscht. v. 1. Heft. 15. t. 3. et
4. — Naum. Vôg. t. 64. n°. 6, f. 100. {e très-vieux
mâle.
Remarque. Les indications de la prétendue espèce du
* Cette planche 917 de Buffon, sous le nom de petit Guillemot
femelle, est une figure très-exacte de la livrée d'hiver de mon
Guillemot nain de l'article suivant. Une erreur grave, faite par tous
les méthodistes, est celle d’avoir placé ce petit oiseau dans
le genre Pingouin, sous le nom de Alcatalle, tandis qu’il porte
les caractères des oiseaux du genre Uria de Latham. Les métho-
distes ont encore fait un double usage de la description du petit
Guillemot de Buffon, ». 9.p. 354, en l’employant comme syno-
nyme avec l'oiseau de cet article et avec celui de mon Guillemot
nain. Nonobstant cette remarque faite dans la première édition,
on voit la même erreur reproduite par M. Cuvier, qui cite la
pl. 917 de Buffon comme synonyme avec le guillemot de cet
article.
928 MANUEL
CePaus LACTEOLUS , de Pallas Spicil. v. 5. p. 55, dont La-
tham a fait son Urta LACtEOLA. [nd. v. 2. p. 598. sp. 3. —
Cozxupus LacrEOLUS. Gmel. Syst. 1. p. 583. sp.13, ont
rapport à un individu varié accidentellement de blanc, et
se trouvant en plumage d'hiver ; eet individu albinos a été
ramassé par Paltas sur Les côtes maritimes de Hollande.
Habite : les mêmes contrées que l’espèce précédente;
de passage en hiver, le long des bords de l'Océan; se
montre plus rarement à terre que l’espèce précédente , et
seulement par quelque accident; très-rare sur les mers et
sur les lacs de l'intérieur.
Nourriture : petits poissons, écrevisses et crabes
marins. |
Propagation : niche comme la précédente; pond un
œuf oblong d’un cendre clair ou à fond tout blanc marqué
de grandes et de petites taches noires et cendrées , qui sont
très-rapprochées vers l’un des bouts.
IT. SECTION.
Le bec plus court que la tête.
GUILLEMOT NAIN.
URIA ALLE *. (Mrur.)
Bec très-court, de moitie moins long que la
ééte, très-peu arque.
Sommet de la tête, région des yeux, nuque,
côtés de la poitrine et toutes les parties supérieures
* Ce petit Guillemot, que Brisson énumère très-exactement dans
son genre Uria, a été rangé depuis, par les autres méthodistes,
dans leur genre A/ca ; mais ces derniers ont eu tort; l’oiseau dont
il est ici question appartient indubitablement dans le genre Uria,
D’'ORNITHOLOGIE. 929
d'un noir profond, excepté les pennes secondaires
des ailes qui sont terminées de blanc, et trois où
quatre bandes longitudinales, d’un blanc pur sur
les grandes couvertures les plus proches du corps;
du blanc pur règne sur la gorge, sur le devant et
les côtés du cou et sur toutes les parties inférieures ;
ce blanc, varié par quelques petits traits noirâtres,
occupe aussi les côtés de la tête, et se dirige sur
l’occiput en une bande très-étroite et peu apparente:
tarses et doigts d’un brun jaunâtre; membranes
d’un brun verdâtre; bec noir; iris d'un brun noi-
râtre. Longueur, 8 pouces 6 lignes, ou 4 pouces au
plus. Le male et la Jemelle en plumage d'hiver.
ArCa ALLE. Brunn. Orn. boreal. p. 26. n°. 196, — Le
dont il porte tous les caractères. Depuis peu, M. Vieillot en a for-
mé son genre Mergulus. Il est vrai que si on veut avoir égard à
toutes les légères nuances dans les formes du bec , cet oiseau pour-
raît alors être considéré comme formant un genre distinct; mais 1l
faudrait aussi en faire un pour le Guillemot de Brunnich, et dans
ce cas il ne serait pas difficile de prouver que dans le plus grand
nombre des genres adoptés de nos jours, on pourrait transformer
presque toutes les espèces en genres, et encombrer le système de
quelques centaines de noms de plus. Pour moi, le Guillemot nain
sera un être placé sur la limite de deux genres bien distincts
dont il forme le passage, mais en conservant dans ses formes
et dans ses mœurs le plus d’analogie avec les Guillemots ; ce petit
habitant des glaces du pèle forme en effet le passage au genre
bien caractérisé par les formes du bec et par les mœurs que je
désigne sous le nom de PazErts, dont la première espèce est Alca
cristatella, Lath. sp. 6.; Alca prgmea en est le jeune, la seconde
espèce, du double plus grande, est Ælca psittacula, Lath. sp. 8,
dont Alca tetraçula. sp. 7. est le jeune; voyez les becs assez bien
rendus de ces oiseaux, dans Latham, Tab. 05.
950 MANUEL
PETIT GUILLEMOT FEMELLE. Bulf. Os. sculement sa pl. ent.
917 *. — Larrce aux. Lath. Syn. v. 5. p. 527. — Penn.
Aret. Zool. v. 2. p. 512. n°. 429. — Penn. Brit. Zoot.
p. 157. t. H. 4. f. 1. figure très-exacte. — DER KLENE
ALk. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 752. — Meyer,
Tasschenb. v. 2. p. 4435. — Naum. Vôg. Deut. t. 65.
f: 102. figure très-exacte. — Unra minore. Stor. degl.
ucc. v. 5. pl. 550. figure très-peu exacte.
Les jeunes de l’année se distinguent des vieux
en plumage complet d'hiver, seulement par la forme
moins allongée du bec, et par la légère nuance
cendrée qui se trouve sur les joues.
Plumage d’ete ou des noces.
La tête, les joues, la gorge et toute la partie su-
périeure du cou est d’un noir profond; le reste
du plumage ne diffère point de celui d'hiver. C’est
alors,
Uria minor. Briss. Orn. v. 6. p. 53. n°. 2. — ALcA
ALLE. Gmel Syst. 1. p. 554. sp. 5. — Lath. Ind. Orn.
Ÿ. 2. P. 799. Sp. 10. — SMALL BLACK AN WHITE DEIVER.
Edw. Glan. t. 91. la figure du fond représente un indi-
vidu en plumage d'été; celle de devant est un oiseau
en plumage parfait d'hiver.
Varie suivant les àges ; plus ou moins de taches
noires sur la gorge et sur la partie supérieure du
cou; sans raies blanches longitudinales sur les
grandes couvertures des ailes, ou bien ces raies
“ La description, voyez Buffon, Ois. v. 9. p. 354., appartient
au Guillemot à miroir blanc ; voyez la note à l’article précédent.
D’'ORNITHOLOGIE. 091
très-peu apparentes; très-rarement tout le plumage
blanc. C’est alors, ALcA canpipa. Brunn. Orn
boreal. p. 26. n°. 107.
Habite : jusque sous les glaces du pôle; plus abondant
en Amérique qu’en Europe; de passage accidentel dans les
ouragans et les hivers rigoureux sur les côtes de Hollande
et de France ; assez abondant sur celles d'Angleterre ; très-
accidentellement sur les mers de Pintérieur.
Nourriture : insectes marins, très-petits crabes, écre-
visses et autres crustacées.
Propagation : niche dans les trous et dans les fentes
des rochers les plus escarpés, sans aucun apprêt pour le nid;
D PPrEL P ;
pond un œuf d’un vert bleuâtre clair, le plus souvent sans
aucune tache; quelquefois parsemé de petites taches noi-
râtres.
GENRE QUATRE-VINGT-SIXIÈME.
MACAREUX.—WMARMON.
lÉÉFICS)
Bec plus court que la tête, plus haut que long,
très-comprime ; les deux mandibules arquees, trans-
versalement sillonnées, échancrées vers la pointe;
arête de la supérieure tranchant, élevé au-dessus
du niveau du crâne. Narmes latérales, margina-
les, lineaires, nues, presque entièrement fermées
par une grande membrane nue. Preps courts, reti-
rés dans l'abdomen ; seulement trois doigts devant,
entièrement palmes. OnGLes très-crochus. AILES
033 MANUEL
«
courtes, la 1€, rémige de la longueur de la 2°, ow
un peu plus longue.
Les Macareux sont des oiseaux du cercle arctique , dont
les mœurs et les habitudes ont beaucoup de rapports avec
ceux des espèces comprises dans les genres Guillemot et
Pingouin; ces genres forment avec ceux composés d’oi-
Seaux étrangers à l’Europe et désignés sous le nom de
Manchot et de Gorfou, les derniers chaînons par laquelle
la nature se prépare à terminer la grande famille des oi-
seaux. Les oiseaux de ce genre volent moins que les guil-
lemots; cependant ils ne sont point privés de cette faculté.
et effleurent assez rapidement la surface des mers; on ne
les voit presque jamais à terre et très-accidentellement sur
les eaux douces des parties tempérées de l’Europe. Les
Macareuæ onttoujours été confondus avec les Pingouins,
mais ils doivent former un genre distinct.
Remarque. Quoique l’espèce propre à l’Europe qui
compose ce genre ne soit point du nombre des oiseaux
rares, qu'au contraire elle est assez commune en hiver sur
les côtes d'Angleterre, de Hollande et même de France,
je n’ai point encore pu obtenir des données certaines sur
les différens états de cet oiseau ; sur plus de cent individus
que j'ai vus et dont quelques-uns ont été tués à leur pas-
sage d'hiver, aucun ne m’a paru différer essentiellement ;
j'ai fait la même remarque sur deux autres espèces pro-
pres aux contrées glaciales d'Amérique et d'Asie ; la légère
différence qui existe dans le jeune âge m'est seule bien
connue. Je suppose que la mue doit être double, mais ne
puis l’assurer; s’il en est ainsi, il n’est pas moins certain
que les couleurs du plumage ne changent point d’une ma-
nière très-marquée. Il est inconcevable que les Macareux
aient toujours été confondus avec les Pingouins dans le
genre Alca; car, non-seulement les caractères extérieurs
de ces oiseaux sont différens, mais les squelettes offrent
D'ORNITHOLOGIE, 9933
des disparités marquées, particulierement dans les formes
de la tête. On doit observer de ne pas confondre notre Mar-
mon fratercula avec une espèce propre aux côtes septen-
trionales d'Amérique , dont le plumage est absolument sem-
blable , mais qui a le bec beaucoup plus haut , elle a sur-
tout la mandibule inférieure très-arquée ; cette espèce
nouvelle est indiquée par le docteur Leach, sous le nom
de Mormon glaciatis.
MACAREUX MOINE.
MORMON FRATERCULA. (Mrnr.)
Sommet de la tête, toutes les parties supérieures
et un large collier qui entoure le cou, d’un noir
profond et lustre ; rémiges d’un brun noirâtre ;
joues, une large bande au-dessus des yeux et la
gorge d'un gris très-clair; poitrine, ventre et les
autres parties inférieures d’un blanc pur; base du
bec d’un cendré bleuâtre, jaunâtre dans le milieu,
et d’un rouge vif à la pointe; mandibule supérieure
marquée de trois sillons, linférieure marquée de
deux sillons; iris blanchâtre ; bord nu des yeux
rouge ; pieds d’un rouge orange. Longueur, depuis
la pointe du bec aux ongles, 12 pouces 6 lignes.
Les vieux des deux sexes, en plumage d'hiver
et d’ete.
Les jeunes de l’année, ont le bec beaucoup plus
petit, lisse sur les côtés, dépourvu de sillons, d’un
brun jaunätre; l’espace entre l'œil et le bec d'un
cendre noirâtre; les joues et la gorge d'un cendré
plus foncé que chez les vieux; le large collier du
934 MANUEL
cou nuancé, par devant, de cendré noirûtre; les
pieds d’un rouge terne. C'est alors ALCA DELEATA.
Brunn. Orn. boreal. p. 25. n. 104.
Azca arcrica. Gmel. Syst. 1. p. 549. Sp. 4. — Lath.
Ind. v. 2. p. 592. sp. 5. — Brunn. Orn. Boreal. p. 25.
n°. 103. — ALcA LABRaDORA. Gmel. Sys’. 1. p. 550. sp. 6.
— Lath. Ind. v. 2. p. 593. sp. 4. — Le Macareux. Buff.
Ois. v. 9. p. 358. t. 26. — Id. pl. ent. 275. — Purrix
‘Aux and LABrapoR AUK. Lath. Syn. v. 5. p 314 et 318.
— Penn. Brit. Zool. p. 155. t. H. fiqure très-exacte du
vieux. — Edw. Glan. t. 558. f. 1. fiqure très-cæacte du
vieux mäle. — Arct. Zoot, v.2. p.511. n°. 425 et 428. —
Der ARKTISCHE ALK. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 723. —
GRrAUKERLIGER 4Lk. Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 442. —
Frisch. Vôg. t. 192. figure très-peu exacte. — Naum.
V'üg. t. 65. f. 101. figure très-exacte du jeune. — Parz-
caay DpuIKER. Sepp. Nederl. Vog. v. 4. t. p. 359.
Habite : les régions polaires des deux mondes ; en hi-
ver et au printemps de passage périodique sur les côtes de
Norwège, d'Angleterre, de Hoilande et de France ; vit
toujours en mer et ne se montre à terre qu’accidentelle-
ment.
Nourriture : très-petits poissons, insectes et végétaux
marins.
Propagation : niche dans les régions du cercle arctique,
rarement dans les pays plus tempérés ; construit des trous
en terre, ou niche dans les creux et dans les fentes des
rochers ; pond deux œufs, et, suivant quelques voyageurs,
un seul œuf blanchâtre avec des taches cendrées, peu dis-
tinctes.
PRAMAANIAARES LRRRESAERA
D'ORNITHOLOGIE. 935
GENRE QUATRE-VINGT-SEPTIÈME.
PINGOUIN.—4ZLCA. (Lin)
Bec droit, large, comprimé, très-courbé vers la
pointe; les deux mandibules à moitié couvertes de
plumes , sillonnées vers la pointe; la supérieure
crochue, l’inférieure formant un angle saillant.
Narines latérales, marginales, linéaires, vers le
milieu du bec, presque entièrement fermées par
une membrane couverte de plumes. Preps courts,
retirés dans l’abdomen; seulement trois doigts de-
vant, entièrement palmés. ONGLES peu courbes.
ArzEs courtes, la 1*e. rémige de la longueur de
la 2e. ou un peu plus longue.
Les Pingouins ont les mêmes habitudes que toutes les
autres nombreuses peuplades qui fourmillent sur la vaste
étendue des mers comprises dans les régions du cercle arc-
tique; ils quittent rarement les côtes, on ne les voit sur le
rivage que pendant le temps des pontés; dans tout autre
temps de l’année, leur apparition à terre ou sur les mers
de l’intérieur, est due à des causes accidentelles. Il n’existe
point de différence marquée dans les sexes. Les recherches
que j'ai renouvelées très-récemment, m'ont fait décou-
vrir que les espèces de ce genre muent deux fois dans lan-
née; le plumage d’hiver des deux sexes est précisément
celui qu’on a signalé jusqu'ici pour celui de la femelle; les
jeunes se distinguent facilement par un bec beaucoup plus
petit, sans aucune trace de sillon. Ils nichent et vivent à
peu près comme les Guillemots, pondent comme ceux-ci
un seul œuf très-gros. et habitent les mêmes lieux. Quel-
956 MANUEL
ques espèces, parmi lesquelles ont doit énumérer celle
qui est la plus répandue en Europe, volent très-rapide-
ment *, mais le plus souvent en effleurant la surface des
eaux ; une seule espèce , propre aux mers glaciales, a les
ailes tôtalement dépourvues de pennes, absolument sem-
blables à celles des Manchots et des Gorfous, et c’est la
seule espèce qui ne vole point **.
PINGOUIN MACROPTÈRE.
ALCA TORDA. (LiINn.)
Ailes aboutissant au croupion; queue en forme
de cone long; taille de la sarcelle.
Sommet de la tête, nuque, côtés du cou et toutes
lés autres parties supérieures d’un noir profond ;
une bande longitudinale d’un blanc entrecoupé de
taches brunes, va du milieu du bec jusqu'aux yeux;
rémiges d’un brun noirätre ; pennes secondaires
terminées par un liseré blanc; gorge, devant du
cou , poitrine et toutes les parties inférieures d'un
blanc pur; du blanc maculé de cendré occupe les
cotes de l’oeciput , et une étroite bande noire se des-
sine derrière les yeux ; bec noir marqué de trois ou
de quatre silons, dont celui du milieu forme une
bande transversale d’un blanc pur; intérieur du
bec d’un jaune hivide; iris d’un brun vif; pieds
* C’est une méprise lorsque M. Cuvier dit que les ailes de ces
oiseaux sont décidément trop petites pour les soutenir, et qu'ils ne volent
point du tout. Voyez Règne animal, v. x, p. 511.
** Alca impennis. ann. Lath.
D'ORNITIHOLOGIE. 937
d’un cendré noirâtre. Longueur, de 14 pouces 3 ou
6 lignes. Les vieux en plumage d'hiver.
Aca BazrHiCa. Brusen. Orn. Boreal. p. 25. sp. 101. —
Buff. Ois. seulement sa pl. ent. 1004. sous le faux nom
de femetle.
Les jeunes de l'annee.
Ressemblent beaucoup, par les couleurs du plu-
mage, aux vieux en hiver, mais ils s’en distinguent
facilement par la forme moins large du bec, qui
n’est point sillennée de blanc; sommet de la tête et
nuque d'un noir cendré; toutes les parties infe-
rieures d’un blanc pur; ce blanc nuancé de cen-
dré domine cgalement sur les côtés du cou et vers
l’occiput, où cette couleur s’avance et forme un
angie; le bec est petit, très-peu élevé, dépourvu
de sillon et presque pomt crochu vers le bout ; iris
noirâtre. C'est alors,
Arcs pica. Gmel. Syst. 1. p. 551. Sp. 2. — Arca minor.
Briss. Orn. v. 6. p. 92. €. 6. f. 2. figure très-cxacte du
jeune mâle. — Aica wuxisuLara. Brusen. Orn. Boreat.
p. 25. n°. 102. — Le Pgrir Pincouix. Buff. Ois. v. 9
p. 396. — Bracrsiien aux. Lath. Syn. v. 6. p. 520. —
Penn. 4ret. Zool. v. 2. p. 510. n°. 426. — Penn. Brit.
Zoo. p. 155.t. H. 1. fiqure très-eæœacte du jeune après
da première mue. — DE 30NGE PAPEGAAY-DUIKER. Sepp.
Nedert. Vog. v. 5. t. p. 406. jeune de l'année.
Plumage d’ete ou des noces.
La bande étroite qui va du bec aux yeux d’un
blanc très-pur ; joues, gorge et partie supérieure
ParTie Il°. Go
958 MANUEL
du devant du cou d’un noir profond, paraissant
nuancé d’une légère teinte rougeâtre; intérieur du
bec d’un jaune vif; le reste comme en hiver. C’est
alors ,
ALca TorDa. Gmel. Syst. 1. p. 551. sp. 1. — Lath.
Ind. Orn. v. 2. p. 595. sp. 5. — Brusen. Orn. Boreat.
p. 25. Sp. 100. — Le Pixcouix. Buff. Ois. v. 9. p. 390.
£. 27. — Id. pl. ent. 1005. figure exacte d’un mâle ou
d’une femetlle.—Rarzonsisz aur. Lath. Syn. v. 6. p. 510.
— Id. supp. v. 1. p. 264. — Penn. Arct. Zool. v. 2.
p. 509. n°. 425. — Edw. Glan. t. 558. f. 2. figure
exacte. — Torp ar. Bechst. Naturg. Deut. v. 4.
p. 711. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 549. une figure
exacte de La tête.
Habite : les mers arctiques des deux mondes; de pas-
sage en hiver sur les côtes d'Angleterre, de Norwège, de
Hollande et de France ; accidentellement en Hollande sur
es mers de l’intérieur.
Nourriture : poissons, particulièrement de jeunes ha-
rengs ; aussi des insectes et des crustacés marins.
Propagation : niche par grandes bandes dans les trous
et dans les fentes des rochers qui bordent la mer; pond un
seul œuf, très-grand, oblong, d’un blanc pur ou jaunûtre,
marbré de taches noires et brunes irrégulières, et souvent
marqué de très-petites taches cendrées.
D’'ORNITHOLOGIE. 3
PINGOUIN BRACHIPTÈRE.
ALCA IMPENNIS. (LIN\.)
Ailes dépourvues de pennes propres au vol ;
queue courte; taille de l'oie.
Remarque. Comme on ne connaît point encore le plu-
mage d'hiver ni les jeunes de cette espèce très-rare , je ne
puis décrire que le
Plumage d’ete ou des noces.
En avant des yeux, de chaque côté de la base du
bec, une grande tache blanche; tête, nuque, dos, ailes
et queue d'un noir profond; gorge, partie supérieure
et cotés du cou d’un noir nuancé de brun sombre;
flancs d’un cendré foncé, toutes les autres parties
inférieures du blanc le plus pur; cette couleur blan-
che est terminée en pointe sur le devant du cou; une
étroite bande blanche à l'extrémité des courtes plu-
mes qui remplacent les pennes secondaires ; bec noir,
large; sur la base de la mandibule supérieure un sil-
lon très-profond ; à la pointe six autres dont le fond
est blanc; huit ou dix sillons à fond blanc sur la
pointe de la mandibule inférieure; pieds etiris noirs.
Longueur, 2 pieds 1 ou 2 pouces.
ALca IMPENNIS. Lath. ]nd. Orn. v. 2. p. 791. — Gmel.
Syst. 1. p. 550. — Brusen. Orn. Boreal. n°. 105. Lx
erAnD Pincouix. Buff. Oùs. v. 9. p. 595. t. 29. — Id. pt.
ent. 367. — Edw. t. 147. — Grear aux. Lath. Syn. v. 5.
p. 511. — Penn. Arct. Zool. v. 2. n°. 424.
940 MANUEL D’ORNITHOLOGIE.
Habite : les plus hautes latitudes du globe, toujours
dans les régions eouvertes de glaces; vit et se trouve habi-
tuellement sur les glaces flottantes du pôle arctique dont il
ne s'éloigne qu’accidentellement; ne vient jamais à terre
que pour nicher; on ne le trouve qu’en pleine mer; visite
quoique rarement les côtes des Îles Orcadeset Saint-Kilda :
commun au Groënland.
Nourriture : suivant le rapport des voyageurs, de
gros poissons, particulièrement cyclopterus lumpus et
autres; aussi des plantes marines.
Propagation : niche sur les rochers escarpés, toujours
dans le voisinage des glaces flottantes; place son nid dans
les cavernes, dans les fentes des rochers , ou se creuse des
taniers profonds ; pond un seul œuf de la grosseur de celui
du cigne , d’un blanc isabelle, marqué de raies et de taches
nombreuses, noires, qui présentent les formes singulières
des caractères chinois.
FIN DE LA SECONDE ET DERNIÈRE PARTIE.
ADDITION.
On peut ajouter aux articles du pluvier doré (Chara-
drèus pluvialis), du héron cendré ( Ardea cinerea), du
héron pourpré ( Ardeapurpurea) et de la poule d’eau ( Gat-
linula chloropus ), que ces espèces sont absolument les
mêmes dans les îles de la Sonde qu’en Europe : les indivi
dus envoyés récemment de Java par M. le professeur Rein-
wardi ne diffèrent point de ceux de nos contrées.
RAS VIS LAS LIU MAIS VAR VER SAR DUR RAD LA BAT GUE VAR BATIR LAVE SRAAAMASASARARAAT à A2 LA
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES ESPÈCES
CONTENUES DANS CET OÙ VRAGE.
À.
Pages.
Accenteur.— Æccentor. . . 247
Accenteur pegot ou «ies Al-
pes.—Æccentor alpinus. . 248
Accenteur mouchet. — Ac-
centor modularis. , . . .
Accenteur montagnard. —
Accentor montanellus. . 251
Aigle impérial. — Falco im-
Perialrss = ANS 36
Aigle royal. — Falco Jee
VUS. . 38
Aigle md. — de noœæ-
PASS CE 2. à ee 42
Aigle botté,— Falco penna-
MR ne 2hdie, Aa 44
Aigle Jean le blanc. — Fal-
co brachydactylus. . - . 46
Aigle balbuzard, — Æalco
haliaætus. . . . 47
Aigle pygargue. — Ein
HIbrEU LE, -. sen dre, à 49
Aigle à tête blanche. —Fal-
co leucocephalus. . . . . . ba
Alcyons. — Alcyones. F7.
Guépiers , Martins - pé-
CHERE. UNE me 418
Alectorides.— Ælectorides,
F. Glaréole. . . . - : .- + 497
Alouette. — Ælauda. . : . 254
Alouette nègre. — Alauda
ALGER. 7. 0 ouate 275
Alouette Bh U Pen — Alau-
da'calendra. : .::. gt 2,6
Alouette cochevis. —4/au-
Pages.
da cristata. . ... . 297
Alouette à hausse-col noir.—
Alauda alpestris, . . . . 279
Alouette des champs. —
Alauda arvensis. . . . . 28I
Alouette lulu.— Æ/auda ar-
bOTEZ: 2 S'ORAT USS 282
Alouette à doigts courts ox
calandrelle, — Alauda
brachidactyla.'.", . . .. 284
Autour. — Falco palumba-
Et CT 55
Avocette. — Recurvirostra. 589
Avocette à queue noire. —
Recurvirostra avocetta. . 590
Avocette isabeile. — Æecur-
virosira arnéricana. . « … 592
Avocette orientale.—ÆRecur-
virostra orientalis. 593
B.
Barge. — ZLimosa. . . . .. 662
Barge à queue noire. — Li-
mosa melanura, 664
Bargerousse.— Limosa rufa. 668
Bécasseau. — Tringa. 606
Bécasseau cocorli. — Tiinga
subarquata. è . 609
Bécasseau brunette ou varia-
ble.— Tringa variabilis. . 612
Bécasseau platyrhynque.—
Tringa platyrhyncha. . GG
Pécaion violet. — Tringa
MATLIUNE. - ta Ar
. 619
942
Pages.
Bécasseau Temmia.—7rin-
ga Terminckü. . . . . . 622
Bécasseau échasse. — Trin-
gatminmia. $ & 7... M-64.4625
Bécasseau canut. — Tringa
cinerea. . 627
Bécasseau SRE ET pe
LA PRENAS. LS de OA
Bécasse. — Scolopax. . 652
Bécasse ordinaire. — Séc-
lopax rusticola. . . .. 653
Bécassine (grande ou double).
— Scolopaxz major. . . + 675
Bécassine ordinaire. — $co-
lopax gallinago. . . . . . 676
P 7
Bécassine Ru de, — Scolo-
paz gallinula. .. . . . . 678
Bécassine chevalier. 0
4 = La 4
Bécassine ponctuée.—Scolo-
Paz ‘SriseA, |. + Les eye, LOI:
Bec croisé. — Loxia. . … :
Bec croise perroquet ou des
RPNmERE By Hepait
PAGES. VOUS 325
Bec croisé commun ou se
324
pins.— Zoxia curvirostras 328
Bec-fin. — Sylvia. , . . . . 178
Bec-fin rousserolle.—%#y/via
turdoïdes. . LS LT OT
Bec-fin rubigineux. — Sylvia
galactotes. ue 182
"Bec-fin riverain. — Sylvia
Jluviatilis. . : 183
‘Bec-fin locustelle. — Srlria
ensiella. Te EC
Bec-fin trapu té lvia cer-
Fe 0 EE : 186
Bec-fin aquatique. _ Sylvia
: aquatica. Do de =
Bec-fin phragmite: Sylvia
Léna rails Lire -ÿer - 189
Bec-fin des roseaux ou était
vatte.—Sylvia arundina-
Cea.…. . . 91
Bec-fin ver déroliét:4 Sylvia
palustris. 7e
Bec-fin bouscarle. sx vit
Cetit.s ANNEES 1094
Bec-fin rossramol. — Sylvia
luscinias + à à à AR
TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES
Pages.
Bec-fin philomèle. — Sylvia
philomela Re... 2108
Bec-fin soyeux.— Sylvia se-
ricea}. . LE CÉRREL E 197
Bec-fin FEREUR HAS or-
phea. LE PR . 198
Bec-fin rayé.— Sylvia niso-
FL. + + à 013 OL IE RE
Bec-fin à tête noire.—Sylvia
atricapilla: . . . 2: 4}:1. « 20E
Bec-fin mélanocéphale. —Sy£
via melanocephala. . .. . 203
Bec-fin sarde. — Sylvia sar-
dis: LS 0e ONE
Bec-fin ‘fauvetté: — Sylvia
hortensis. . . a LUS
Bec-fin He Srivia ci-
RETER I. Le . 207
Bec-fin Babillard? — SE
CUFUCA: » « . + se. 209
Bec-fin à Petra mn
conspicillata. . . . . : . 210
Bec-fin pittechou.—#y/via
provincialis. . . . . . 211
Bec-fin passerinette. HE
via passerina. ARR €
Bec-fin subalpin. — SyZvia
subalpina. . . . 214
Bec-fin rouge-gorge.—Syl-
via rubecula. . . 215
Bec-fin gorge bleue. LSyE ,
PLU SUECICR. CPR . 216
Bec-fin rouge-queue.—Sy£-
via tithys. e Va 218
Bec-fin de murailles! _$yt
via phænicurus. . 5, 220
Bec-fin à poitrine jaune. —
Sylvia “hippolaïis. . .". . 222
Bec-fin LIU 0 À
bilatrix. : 223
Bec - fin pouillot: — Sy LE
role red
Bec-{in veloce.— Sybi a ru-
à 2 ROORE = re: 225
Béc - fin nattérer. Sylvia
PHPTELETE CU CE 22.
Bec - fin cisticole. 2 ytiè
cistitola. :, * “MM . 228
Bergeronnette.— Motacilla 252
CONTENUES DANS CET OUVRAGE.
Pages.
Bergeronnette lugubre. —
Motacilla lugubri re: 253
Bergeronnette grise. — A/0-
AIR DAS NET 299
Bergeronnette jaune, —Ho-
tacilla boarula. . . ,.. . 257
Bergeronnette citrine.—/Mo-
tacilla citreola. . . . . . 259
Bergeronnette printanicre.
— Motacilla flava. 260
Bihoreau à manteau noir.—
Ardea ny cticorax. PV .Hé-
ron. PR RE 577
Pt à — Pyrrhula. RTS
Bouvreuil dur-bec. — Pyr-
rhula enucleator. . . . .. 333
Bouvreuil pallas. — nas
ROSE A 2e 21.0 335
Bouvreuil eramoisi. Be
rhula erythrina. . 336
Bouvreuil commun. eye
rhula vulgaris. . ... . . 538
Bouvreuil à longue queue.—
Pyrrhula longicauda. . . 340
Bruant. — Æmbbrise: 302
Bruant crocote. nb
melanocephala. . . . 303
Bruant jaune. — Æmberiza
citrinella. . 304
Bruant proyer. — Æmberiza
MO LIM Pons > à Li: :b06
Bruant roseau. — Æmberiza
schæniculus. . . . 507
Bruant à couronne REA —
Emberiza pythyornus. . . 510
Bruant ortolan, — 1H ES
horlulana. .".. - = EE
Bruant zizi ou de haie. —
Emberiza cirlus. . dt &
Bruant fou ou de pré.—Æ£m-
Berisé A0 JO 195
Bruant mitilène. er, mberiza
lesbra- ir.
Bruant de neige. —Emberiza
nivalis.
Bruant montain. DEN; A Fee
calcarata. ste TT
Busard harpaye ou UE ma-
rais,— Falco rufus. . . . 69
. 917
he
Pages.
Busard Saint-Martin.—Fal-
co CYaneus. . . . 72
Basard montagu. Fat ci-
RÉFACEUS ES «Le 2 Er 76
Buse ( la). — Falco buteo. 63
Buse pattue.— Falco lagopus. 65
Buse bondrée.— Falco apivo-
IUS. | veste ns "67
g:
Gapard. — nas. . _ |" 813
Canard proprement dit. . . 83r
Canard kasarka.— Ænas ru-
OUR CAES Lans . 832
Canard dr Mr tn:
dorna.-. .…. 833
Canard sauvage. Er rs
CRASS "EE : . 833
Canard chipeau ou u ridenne.
— Anas strepera. . . .-. 837
Canard à longue queue ou pi-
let. — ee acuta. . 833
Canard siffleur.— Ænas pene-
lope: ne 840
Canard souchet.— 4nas cly=
Peas ENS -'. 842
Canard sarcelle d'été. —
Anas querguedula. . 844
Canard sarcelle d'hiver. —
Anas crecca. . #5 846
Canard eider.— Anas Rs
lissima. ; 545
Canard à tête grise. es 19 as
spectabilis. « . . …. RCE
Canard marchand. dE,
perspicillata. . .. . 053
Canard double macreuse.—
Arias fusca. MIE 854
Ca nard macreuse. — Anis
na el lus in te 656
cd couronné, — {nas
leucocephala. . . 859
Canard de miclon. — Ænas
glacialis. . .. . . . 860
Canard siffleur huppé. —
ARS TUE... nr 864
Canard milouinan. — Ænas
marila) FES . 865
Canard milouin. es; "RES fe-
PUR. ds «ET CL CUS
944 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES
Pages.
Canard garrot.—Ænas clan-
gule. . 4x. RS 850
Canard morillon. — Ænas
fuligilaë. à «47. 4 + 87
Canard à iris blanc ou nyro-
ca. — Anas farephies
mos. . 878
Canard à collier ou Hicbrions
— Anas khistrionica. .
Wie, Cyéne.. 2 .. - -.
Caille ( la ).— Perdix cotur-
EAN S ‘ . 49t
Casse-noix (le). Mere.
ga cariocatactas. . : . . + 117
Catharte. — Caithartes. .,. 7
Catharte alimoche. — Ca-
thartes percnopterus.
Chélidons. — Chelidones.
F. Hirondelle, Martinet,
Engoulevent. . A CU RS
Chevalier. — Zotanus. .. . 635
Chevalier semi- palme. —
Totanus semipalmatus. . 637
Chevalier arlequin. — To-
lanus fuscus. . ,.. . 639
Thevalier gambette. — To-
tanus calidris. . . . . . . 643
Chevalier stagnatile. — 7o-
tanus stagnatilis. . . . - 647
Chevalier à longue queue. —
Totanus bartramia. . . . 650
Chevalier cul-blanc . —7To-
ianus ochropus. . . . . . 651
Chevalier sylvain. — Tota-
nus glareola. . . . . . » - 654
Chevalier perlé. — Totanus
maculhrca:: sine de 656
Chevalier guignette.— T'ota-
tanus hypoleucos. . . . . 657
Chevalier à bec retroussé. . 658
Chevalier aboyeur.— 7o1a-
nus glottis. . . . . . . .. 659
Choucas.—Corvus monedu-
IR RENE RER REA: RE EE
Chouette. —Sirix, .: . . . 73
Chouettes proprement dites. 80
Pages.
Chouette lapone. — Six
lapponica. . .. ôt
Chouette harfang. AP TP
nyeleRs,.. PERS 52
Chouette de l'Oural: mt F2 ir
UrAlERSIS 11, EP RE 84
Chouette caparacoch. —
Sérix fune ed Re 86
Chouette nébuleuse. ep
nebulosa . . . . 88
Chouette Dutotte Li
ut : CS PRE MERE 89
Chouette chevéche.— $trix
PAPE Le TO 2
Chouette tengmalm.—#irix
tencmalmi : NM ES 94
Chonéife chevéchette. —
Otriciaendiea.. 1 2. Mise 96
Chouette mibou.—V.Hibou. 98
Cicogne. — Ciconia. 559
Cicogne blanche.— Ciconia
ba su alfa a! SRANIVENEN- HE 560
Cicogne noire.—Ciconia ni-
Ta", AARILSROVAE . 6:
Cicogne maquari. Le Eco
maguari. te % 4330800 fe 563
“ÆCincle. — Cinclus. .,: + .. 156
Cincle plongeur. — Cinclus
aquaticus. 3 177
Colombe ramier. LOT
palumbus. . . . 44%
Colombe colombin. LAGodltas
ba ænas. . . 445
Colombe Bisets: — Cotinibt
Éevie. NIET RES IEn 446
Colombe tourterelie
lumba turtur. NET PES
Corbeau noir.— Corvus co-
TALENTS a jefe shsT oh aATE 07
Cor Re noRe, — Corvus co-
FORGE MS HAINE 108
Corneille mantelée.—Corvus
COMTE Le V-rrut do VE 10%
Cormoran. — Érres 893
Cormoran. ( grand ).—Car-
bo cormoranus. . .. . . . 89%
Cormoran nigaud.— Carbo
]
graculus. . . . . FRA PP OT
CONTENUES DANS CET OUVRAGE.
Pages.
Cormoran jargup. — Carbo
cristaius, + . - + + + : 900
Cormoran pygmée.— Carbo
prgmœus. .. "134. ge
Coucou. — Rs , . 380
Coucou gris. — Core ca-
AONUS. + |. DR SN U
Coureurs. — Paso Fr.
Outarde , Court-vite . . 504
Courlis. — /Vrmnesius, , 6ot
Cour:is (grand). dre —
Numenius arquata. . : . 603
Courlis corlieu.—/Vumenius
phæopus. , . ... . 604
Court-vite. HR Au PTE
Court-vite isabelle.— Curso-
rius isabéllinus. . . . . . 513
Court-vite de Coromandel.—
Cursorius asiaticus. . 514
Court-vite à double collier.
Cursorius bicinetus. 1919
Cygne à bec jaune ou sauva-
ge. Anas cygnus. . . 828
Cygne tuberculé ou domesti-
que. — nas olor. . 830
E,
Échasse. — Himantopus. . 52;
Échasse à manteau noir. —
Himantopus melanopterus. 528
Engoulevent (l’ ) ordinaire.
— Caprimulgus europæus. 436
Engoulevent à collier roux.
-- Caprimulgus ruficollis. 438
Épervier cr ) — Falco nt-
BUS à à ERA 66
itourneau. — Éturhés, s 1330
Étourneau vulgaire. —Stur-
_nuswul#äris. . = « 1:41 : 133
Étrncau unicolore.—®tur-
nus unicolore. . . .. 133
| 7
Faisan. — Phasianus. . . . 452:
Faisan vulgaire. — Phasia-
nus colchicüs. . . . : .. 453
Faucon. — Falco. . . . . . 13
Faucon gerfaut —Falco Ls-
Mydlicas:: : : © js. eu
949
Pages.
Faucon lanier. — Falco la-
HAS. D De 79 Pen
Faucon pélerin. — Falco
perëgrinus. . « . » - # 22
Faucon hobereau. — F'atéo
subbuteo. . . . . 7 ON
Faucon émerillon, — Falco
PsSMORRTT. 1 . Mébin:.». 27
Faucon cresserelle.— Falco
hnhnacalus"" "2 2: 27.20
Faucon cresserellette, —
Falco tinnunculoïdes. . . 31
Faucon à pieds rouges ou ko-
bez: — Falco rufipes. . . 33
Fiammant. — NE a
TS ee PTE de AT ARS
Flaminant rouge. =Phänt.
copterus ruber. . - . + + + 587
Francolin à collier roux. —
Perdix francolinus. . . . 482
Freux.— Corvus frugilegus. 110
Fou, — Sula. . . .. . 904
Fou blanc ou de nn —
Sula alba. . ...
Foulque.— Fulica. . . . .. . 505
Fouique macroule.— #ulica
AtrD: Se 1 0e TIR. t 2 1700
G.
Ganga. — Pterocles. . . . 474
Ganga unibande.—Pterocles
PAS AL: PER NS
Ganga cata. —Pterocles seta-
HUB PIRE SETR US LENS
11
Geai. — Corvus g slandarius. 114
Geai imitateur. Ds in-
Tartsbus 2 PERRET RS
Gilaréole. — Glareola. . 498
Glaréole à collier.—Glareola
LOPOUQIU.. Le, 5 20478 «2 . 5oo
Glaréole échasse.— Glarenla
grallaria. . . +. . .. 503
Glaréole lacté. — Glareola
lacttn: 'L12 EEE. à DE
Gobe-mouche.—Muscicapa. 150
Gobe-mouche gris. — Mus-
cicapa grisola. . - « 193
Gobe-mouche à boMiér, =
Muscicapa albicollis. . . 153
946 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES
Pages.
Gobe-mouche bec-figue. —
Muscicapa luctuosa.
Gobe-mouche rougeâtre. —
Muscicapa parva. . . .. 158
Goéland burgermeister. —
Larus glaucus. TR es 757
Goëland à manteau noir. —
Larus marinus. 60
Goéland à manteau Her _
Larus argentatus. . . . . 564
Goéland à pieds jaunes. —
Lans JUSeus nr ee
Gralles.—Grallatores. « . .
Gralles à trois doigts. . . . 519
Gralles à quatre doigts. . . 546
Grèbe. — Podiceps. . . . . 716
Grébe huppé. — Podiceps
CT ESIOUUSS ES LS ES Me eee TT
Grébe jou-gris. — Podiceps
rubricollis. . . . : . . . .
Grébe cornu. — Podiceps
cornulus.
Grêbe oreillard.— Podiceps
AUTUUSS ELU, ME
Grébe castagneux. _Podi-
ceps minor. 7
Grimpereau. — Certhia. . . 408
Grimpereau ( le ). — Fe
thia familiaris. . . . . . . 4
Gros-bec.—Fringilla. 3
Gros bec.—#fr ingilla cocco-
thraustes opte » 344
Gros-bec verdier. — Frin-
gilla chloris. .. . . . . 346
Gros - bec nice — Frin-
gilla petronia. . . . . .. 345
ros-bec moineau, — frin-
gilla domestica. . . . + . 350
Hs bec cisalpin. — Frin-
gilla cisalpina. . . . . : . 351
ros-bec espagnol. — Frin-
gilla hispaniolensis. 353
Gros-bec friquet. — Frin-
gilla montana. . . « . .. 354
Gros-bec serin ou cini. —
Fringilla serinus. . «+ 356
Gros-bec pinson. — Frin-
eulla cœlebs.". is spn 357
Gros - bec d’Ardennes. —
Fringilla Momefr ngilla. 360
Pages.
Gros-bec niverolles.—Frin-
gilla nipalis, = 4. , 20 362
Cree bec linotte. — Frin-
gilla cannabina. . . . .. 364
Gros-bec à gorge rousse ou
de montagne.—Fringilla
monlium. LICE 368
Gros-bec venturon.—Frin-
gilla citrinella. | 0.7 350
Gros-bec tarin. — Fringilla
Spinus:.\ "UMR 37x
Gros-bec sizerin. — Frin-
gilla linaria. . . . ., 375
Gros-bec Hard ee —
Fringilla carduelis. . . . 376:
Grue. — Grus. .... ... 556
Grue cendrée.—Grus cine-
VO.) Eds cale 0e DR RE 557
Guëêpier vulgaire. —Merops
GDLASLEL, ne Sel e 2 ACE 420
Guillemot. — Uria. . . . . 919
Guillemot à capuchon. —
Uria troile. .. . . .. a
Guillemot à gros bec. —
Uria Brunnichii (sabine).
—Uria Francsii (Leach). g24
Guillemot à miroir blanc.
Üria grylle tape Pr MS > - 925
Guillemot nain.—Uria alle. 928
Gypaëte.— Gypaëtus. . . . 10
Gypaëte barbu.— Gypaëtus
barbatusil1e CU Rre ID
FE.
Harle.— Mergus. . . . . . 860
Harle (grand harle )—Mer-
LUS-MErSANSEr: Lt eerete 881
Harle huppé.— Mergus ser-
T'ALOTN Lee ES ET LE 884
Harle piette, — Mergus al-
bellus?,. want es ua + 887
Héron. — Ærdea. . . . .. 564
Héron cendré.— ÆArdea ci-
HÉTER SIENS TE MO EEE 567
Héron pourpré. — Ærdea
PArTpUrEMA TE CPE 5re
Hépon aigrette. — Ardea
POUR 52) see ete lee TR
Foron gazette. — Ardea
garzetta ss 1e Re 554
CONTENUES DANS CET OUVRAGE.
Pages.
Héron, Bihoreau à man-
teau noir.—Ærdea nycti-
corax.
Héron grand butor. — Æ4r-
dea stellaris. . . . .
Héron crabier. mt 0 FL
PDEdES 272. ET
Héron blongios. — ÆArdea
minula. .
Hibou brachiote. — #tr:x
brachyotos. . +.
Hibou grand-duc. — Strix
bubo.
Hibou moyen duc. — Strix
ous.
Hibou scops. — Strix scops.
Hirondelle de cheminée. —
Hirundo rustica. . + . ..
Hirondelle de fenêtre.—Hi-
rundo urbica.
Hirondelle de village.—Hi-
rundo riparia. . . ..
Hirondelle de rocher EC ÉE-
rundo rupestris. . . + - .
Hirondelle-de-mer.—Sierna.
Hirondelle - de - mer M
grava.— Sterna caspia.
Hirondelle-de-mer Caugek.
— Sterna Cantiaca.
Hirondelle-de-mer Dougall.
—Sierna Dougalli.
Hirondelle - de - mer PR
Garin.—Sterna hirundo. .
Hirondelle de mer arctique.
— Sterna arctica. . . . .
Hirondelle-de-mer Hansel.
Sterna Anglica. . .: . . .
Hirondelle-de-mer moustac.
— Sterna leuropareia. . .
Hirondelle-de-mer leucop-
tère.—Sierna leucoptera.
Hironde!le-de-mer épouvan-
tail.—-Sierna nigra. . ..
Hirondelle-de-mer (petite).
— Sterna minuta, . ,
Huiterier. — Hæmatopus.
Huiterier pie.—/Ææmatopus
Ostralepust" Rats It
Huiterier à manteau,—//e-
matopus palliatus. . . .,
de »1 4, 06/0 ra) ee;
ide” e7iatle taire
947
Pages.
Huiterier noir. — /æmato-
POS ASEr NS) d'A 33
Bupe.—Upupa, . ..... 414
ne (la). —Upupa epops. 415
à
EDS Pis 597
Ibis falcinelle. — Zbis falci-
DEUTS one 2 et - ei 598
A
Do —Bombycivora. 123
Jaseur (grand). — Bomby-
civora garrula.. . . . . + 124
L.
Loriot. — Oriolus. . . . . 128
Loriot.— Oriolus galbula.. 129
M.
Macareux.—Marmon. . ;, . O5t
Macareux moine. — ÆAHor-
mon fratercula. MMA
Martinet à ventre blanc. —
Cypselus alpinus. . . . . 3
Martinet de muraille.—Cip-
selus murarius. . 454
Martin -pécheur. APTE 42t
Martin-pêcheur alcyon. —
ÆAlcedo ispida . . . ... 423
Martin.—Pastor . . . . .. 139
Martin Roselin. — Pastor
TOSELS.. . 1.1... 'ati TNT 2S0
Mauve—Zarus . . . . . .. 754
Merle.—T'urdus . . . . . . 160
Merle draine.—7urdus vis-
CLHOTN Ln RaReTe tE re 161
Merle litorne.— Turdus pi-
TE MONNRNTES Ag JE 163
Merle grive. — Turdus mu-
BC 2 Perses Va 164
Merle mauvis.—7'urdus ilia-
CT ET sp es CAE 165
Merle à plastron. —Zurdus
tOrqualus . + « + + + + + 106
Merle noir. — Turdus me-
aulas 4 PO ne 168
Merle à gorge noire.—Tur-
dus atrogularis. . . . .. 169
948 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES
Pages.
Merle Naumann.— Z'urdus
INaumanni
Merle de roche.— Turdus
CT "7 ANNE LM REeES 172
Merle bléu.—Turdus Cya-
TRS SE SA na: 174
Mésange.— Parus. . : . . . 286
Mésange charbonnière. —
PUIS MAO TS + .'e mc 287
Mésange petite charbon-
‘mère.— Parus ater. . . . 2838
Mésange bleue.—Parus cœ-
TORRES Cle = À UOMPON EN 289
Mésange huppée. — Parus
CROSS EEE LOUE eh 299
Mésange nonnette.— Parus
DAÉDS RTS Ses te à a de 291
Mésange lugubre.— Parus
PUS UBTES UE" en ee + 209
Mésange à ceintureblanche.
— Parus sibiricus . . . . 294
Mésange azurée. — Parus
CYAN. “-, Stae 410)1 205.
Mésange à longue queue. —
Purus caudatus. à... 296
Mésange moustache. — Pa-
rus biarmicus. . . « . . + 208
Mésange rémiz. — Parus
nerdlulinus 47: 1°: 3066
Milan royal. — Falco mil-
PUS; es 0. à MANU. Mir 59
Milan noir ou parasite. —
Falco after: se #0 60
Mouette blanche ou séna-
teur.— Larus eburneus. . 769
Mouette à pieds bleus. —
Laïus cénus NE : 771
Mouette tridactyle.—Zarus
tridéetp les." 100, % 774
Mouette à capuchon noir.—
Larus melanocephalus . . 577
Mouette à capuchon plombé.
—Larus atricilla. . : . . 579
Mouette rieuse à capuchon
brun.—Larus ridibundus. 7
Mouette à masque brun. —
Larus capistratus. . . . .
Mouette pq — Larus
minutus. V. Goéland. . . 587
OE.
Pages.
Œdicnème.—OEdicnemus. 519
(ÆŒdicnème criard.—OEdic-
nemus crepitans. . . . , . 521
0.
Oie hyperborée ou de neige.
— Anas hyperborea. . . . 816
Oie cendrée ou première. —
Anas anser ferus. . . .. 818
Oie vulgaire ou sauvage. —
Anas segetum . … . . .. 820
Oie rieuse ou à front blanc.
Anas albifrons .: . . . .. 821
Oïe bernache.— Anas leu-
cOprsts: 228) LIN VIF OMR 823
ie cravant. — Anas ber-
niCids : 313 824
Oîe à cou roux.— Ânas rufi-
collis. . Cygne . . . . . 826
Outarde — Otis. . . . . 505
Outarde barbue. — Otis
farda . à « CNE UE 506
Outarde canepetière.— Otis
Lette à 501,1: SUIS DONS 507
Outarde houbara. — Otis
hu burss 45: 52141880 . 509
Palmipèdes. — Palmipedes.
V. Hirondelle - de - mer ,
Mauve , Oie, Cygne, Ca-
pard , .étC.4 5 e-stre 730
Pélican.—Pelecanus . 889
Pélican blanc. — Pelecanus
onocrotalus ; «+, + 000 891
Perdrix.—Perdix. . . . .. 480
Perdrixbartavelle.—Perdix
SA HRSELR à. 21. dan see 484
Perdrix rouge. — Perdix
EUDTA | Médimsaneitree . 485
Perdrix gamba. — Perdix
Petrosa - Mec: RTE
Perdrix grise. — Perdix ci-
NOTEG sine à ee: Ce CRC 88
Pétrel.— Procellaria 800
Pétrel fulmar.—Procel!aria
glacialis «1 Mia s ati 802
£ONTENUES DANS CET OUVRAGE.
Pages
Pétrel puffin.—Procellariu
HUE Le - : - - 805
LR manks. ÉD de
anglorum . . 806
Pétrel obscur “D, a ia
08 T CNE, SOON 808
Pétrel hirondelle . . . . . . 8v9
Pétrel tempête. — Procel-
laria pelagica. . . . . . . Sro
Pétrel de ah: — Procel-
faria Leachii.... . 7. . 812
Phalarope. — Phalaropus. 708
Phalarope hyperborée. —
Phalaropus hyperboreus. 709
Phalarope platyrhynque. —
Phalaropus La 712
Rae Piouse Le à ce 2 388
Picnoir. — Picus martius. . 399
Pic vert. — Picus virilis. . 391
Pic cendré.— Picus canus. 393
Pic épeiche.— Picus major. 395
Pic leuconote. — Picus leu-
conotus. . .
Pic mar.— Picus medius. . 308
Pic épeichette.— Picus mi-
PNR ER ENS +. niÿi LL 399
Pic tridactyle ou picoïde.—
Picus tridactylus. . . .. 4ot
Pie. — Corvus pica. . : . . 113
0
1
Pie grièche. — Lanius. . . 140
Pie-grièche grise. — Lanius
excubitor, . . . . 142
Pie-grièche méridionale. —
Lanius meridionalis. 143
Pie-grièche à poitrine rose.—
Lanius minor. . . . . . . 144
Pie-grièche rousse.— Zanius
rufus. , te ‘0
Pie- -grièche écorcheur.—La-
nius collurio. Free
Pigeons. — Columbæ. . . . 441
Pingouin. — ÆAlca. . 935
Pingouin macroptère. Li à
En LE ne Pom 936
Pinguoin brachiptère.— 44 .
CHDABERNISS 0e ls « 4 938
Pinnatipèdes. — Pinnatipe-
des. ”. Foulque, Phalaro-
pe , Grébe, etc. . 703
Pipit. — ÆAuathus. . a61
949
Pages.
Pipit Richard.—Ænthus ri-
chart. 8 5 © CORRNTS 263
Pipit spioncelle. — Anthus
aquutlicus. ei . ee Mas 265
Pipit rousseline., — Pa SE
rufescens, ge . 267
Pipit farlouse. — Anihus. pra-
ZETiSES ere : SN 269
Pipit des buissons. — Anthus
urboreus. , . D:
Plongeon. — Colymbus. . 908
Plongeon imbrim —Colym-
bus glacialis. : 0. ”, 910
Plongeon lumme ou à gorge
noire. —Colymbus arcticus. 913
Plongeon cat-marin ou à gor-
ge rouge.— Colymbus Fr
tentrionalis. . 916
Pluvier. — sr . -. 233
Pluvier doré, — Charadrius
pluvialis MAP. A5. EE 535
Pluvier guignard.— Chara-
drius morinellus. . . . . . 537
Pluvier (grand) à collier. —
Charadrius hiaticuta. . 539
Pluvier (petit) à collier. —
Charadrius minor. : . .. 542
Pluvier à collier interrompu.
Charadrius cantianus. . . 545
Poule-d’eau. — Gallinula. . 685
Poule-d’eau de genêt.—Gal-
Lnula ser er 2. :. 656
Poule-d’eau marouette. —
Gallinula porzana. 688
Poule-d’eau poussin. —Gal-
linula pusula. . . 0
Poule-d’eau Baillon. Ce
nula Baillonü. . 602
Poule-d’eau ordinaire. PE
linula chloropus. . 693
Pyrrhocorax choquard. —
Pyrrhocoraxz pyrrhocora: “SL:
Pyrrochorax Coracias.—Pyr-
rhocorax graculus. . 193
F.
Râles — "Halls. 45... :.1008
lle d'eau. —/ullus aquati-
cus, 683
950 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES , etc.
Pages.
Roitelet ordinaire. — Sylvia
. regulus. + 229
Roôitelet triple Bédéen.—
Sylvia ignicapilla. . « ..
Rollier. — Coracias. . .. .
Rollier vulgaire: — Coracias
garrula. ..... ....
S.
Sanderling. L'Oidris nn
Sanderling variable. — Ca-
didris arenaria: ;"...,. : !
Sitelle.—Siütta. . . ,. . 406
Sitelle torchepot.—$ ita eu-
ropea Re
231
126
127
Spatule.—Platalea. ; . 593
Spatule blanche. == Platalea
leucorodia . . . . . . . . 595
Stercoraire.—Lestris. . . . 590
Stercoraire cataracte.—Les-
iris calaractes..15 . .):
Stercoraire pomarin.—Les-
tris pomarinus . . «+ . . + 793
Skercoraire parasite ou lab-
be. — Lestris parasiticus . 596
15%
Talève.—Porphyrio . . . . 696
Talève porphyrion. — Por-
phyrio hyacinthinus . . . 698
Talève à manteau vert, —
Por phyrio smaragnotus . 700
Talève à manteau noir. —
Por phyrio melanotus. nOT
Tétras.—Tetrao . . . . . . 455
Tétras auerhan. — 7etrao
urogallus . : .. : .... 457
Tétras rakkelhan.— Tetrao
TGAEESE 0 + Te met . 459
Tétras birkhan. — Totrab
Ur CNE Er RS RTIES 460
Tétras gélinotte. — Tetrao
boniiéia JE . 463
Tetras rouge. Ferre sco-
Lis: EG less à 00e 490
Pages;
Tétras ptarmigan.—Tetrao
lagopus,:,.; 8105. :.18 . 468
Tétras des saule# — Tetrao
saliceli 2 Re AE:
Tichodrome. —Tichodroma. 4rx
Tichodrome échelette. —
Tichodroma gun
terarsiS, SES ER
T'orcol. — Funx. . . . ... 403
T'orcol ordinaire. — Funx
torquilla . . .. . .... 405
Tourne-pierre.—Strepsilas. 552
Traquet.—Saxicola . . . . 235
Traquet rieur. — $Saxicola
cachinnans . . . . . . 236
Traquet moteux. —Saxicola
œnanthe.. 5: APTE 237
Traquet stapazin. — Sari-
cola-stapazina . - 239
Traquet oreillard. — QE
colu’auritas;" CM: 24€
Traquet leucomèle.— Saxi-
cola leucomela . . . . .. 243
Traquet tarier. — Saxicola
TUbELRÉ)S = HAMMRRE
Traquet pâtre. — Saxicola
r'UBICOANS 1 150,02 VS TER 246
Trogloyte ordinaire. —#8y1-
via troglodytes. . . . .. 233
T'urnix. : Hemipodius Fete hs
Turnix tachy: drome. — He-
mipodius tachydromus. . 494
Turnix à croissans.—Heri-
podius lunatus . . . . . . 495
pe
Vanneau.—’anellus. . . . 54G
Vanneau pluvier. — Y’anel-
lus melanogaster. . . : .
Vanneau huppé. —Vanellus
CTESÉALUS tn. te à nf
Vautour.—Pultr. = PE
Vautour arrian.— f’ultur ci-
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Vautour gr HAT ds PRES
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