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Full text of "Manuel d'ornithologie, ou Tableau systématique des oiseaux qui se trouvent en Europe; précédé d'une analyse du système général d'ornithologie, et suivi d'une table alphabeétique des espèces"

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se 


NATURAL 
_HISTORY 


Digitized by the Internet Archive 
in 2011 with funding from 
University of Illinois Urbana-Champaign 


http://www.archive.org/details/manueldornitholo02temm 


, 
PA 


MANUEL 
D'ORNITHOLOGIE, 


OU 


TABLEAU SYSTÉMATIQUE 
DES OISEAUX QUI SE TROUVENT EN EUROP®: ; 


PRÉCÉDÉ 
r.| x , = , 
D UNE ANALYSE DU SYSTEME GENERAL D ORNITHOLOGIE , 
ET SUIVI 


D’UNE TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES; 


PAR C.-J: TEMMINCK, 


MEMBRE DE PLUSIEURS ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES. 


SECONDE ÉDITION, 


CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE ET MISE AU NIVEAU 
DES DÉCOUVERTES NOUVYELLES. 


PREMIÈRE PARTIE. 


A PARIS, 


:CHEZ GABRIEL DUFOUR, LIBRAIRE, 
QUAI VOLTAIRE, N°. 13. 


OCTOBRE 1920. 


\ L 


» * } 
CR LR LU RARE RD LABEL VE RUE LE ALLIE LLO ULB GAL LUI LEQULLETRRABALLLLAQ VALISES 


INTRODUCTION 


DE LA SECONDE ÉDITION. 


Lonsqu'ex l'année 1515, je publiai la pre- 
mière édition de ce Manuel, il ne me p2- 
raissait guère probable que, cinq années à 
peine écoulées, cette édition se trouverait 
épuisée, et qu'une occasion aussi favorable 
se présenterait pour ajouter à mes premiè= 
res tentatives les observations nombreuses 
recueillies en trois voyages, entrepris dans 
le but principal d'étudier les productions 


, des différentes classes du règne animal qui 
{ se trouvent en Europe. 


Ces êtres qui nous environnent semblent 


: avoir été oubliés par les naturalistes; on va 


à chercher dans les régions de la zone torride 
et vers les glaces des pôles des sujets à ajou- 
\ ter aux nombreuses espèces déjà connues, 


\au moyen desquelles on augmente le a 


 logue de nomenclature sans aucun but d’u- 
PARTIE I”. @ 


i] INTRODUCTION 

tilité scientifique : stériles acquisitions , que 
les amateurs de curiosités peuvent estimer, 
mais qui seront encore long-temps étran- 
gers pour le domaine de la science. Un au- 
tre but m'a guidé; j'ai cru rendre service 
en exploitant avec plus de détail le domaine 
qui nous environne ; et l'expérience in a 
prouvé que, sans parcourir les mers et les 
pays éloignés, on peut trouver dans notre 
Europe une riche moisson d'êtres mconnus, 
d'autant plus intéressans à faire connaître , 
qu'ils vivent près de nous sans que nos 
regards se soient encore portés vers eux. Les 
oiseaux, mais surtout les poissons et les 
différentes classes des animaux invertèbres, 
fournissent dans les différentes contrées de 
l'Europe , au sein des mers qui la baignent et 
dans les fleuves qui la parcourent, une 
quantité d'espèces dont l'existence paraît 
nouvelle à nos veux. Je me suis particuli- 
rement voué à l'étude de ces animaux, celle 
des oiseaux m’ayant déjà occupé précédem- 
ment ; j'ai cherché partout dans mes voya- 
ges l’occasion de comparer le premier tra- 
vail avec la nature , d’en corriger les erreurs 
de description ou de synonymie, surtout 
d'ajouter presqu'à chaque article un plus 


DE LA SECONDE ÉDITION. üÿ 
srand nombre d'observations et plus de cri- 
tiques dans ceux qui traitent des genres. Je 
me suis particulièrement appliqué à rassem- 
bler des individus de la même espèce dans 
différens pays, ce qui m'a prouvé que l’a- 
bondance ou la disette de nourriture influe 
plus sur tous les animaux, mais particuliè- 
rement sur les oiseaux, que la différence 
même très-marquée des climats et des con- 
trées. Toutes mes espèces ont été de nou- 
veau examinées sur un grand nombre d’in- 
dividus, dans chaque cabinet un peu mar- 
quant en Europe; elles l'ont été aussi avec le 
plus grand nombre de leurs espèces dans l'A- 
mérique septentrionale ; ce qui m'a procuré 
l'occasion de citer souvent l'excellent ouvrage 
de Wilson sur les oiseaux des Etats-Unis. Par- 
tout où cet observateur exact a été indiqué 
dans ce Manuel, on peut être certain que 
l'espèce est identique avec celle d'Amérique. 
Plusieurs exemples de cette identité parfaite 
entre certaines espèces d'oiseaux européens 
et américains , se trouvent déposés dans 
mon cabinet, où jai pris soin d'en réunir 
un grand nombre. Les diagnoses sont aussi 
plus nombreuses dans cette nouvelle édi- 
üon ; elles s’y trouvent toujours, lorsque la 


iv INTRODUCTION 
possibilité existe que deux espèces voisines 
peuvent être prises l’une pour l’autre. Ces 
courtes descriptions sont en lettres italiques ; 
quoique trouvant peu ou point à corriger 
aux synonymes, je puis assurer qu elles ont 
toutes été revues ; les ouvrages quiont été pu- 
bliés depuis ma première édition ont été cités 
en plusieurs endroits, toujours à ceux où 
nous différons d'opinion ou de manière de 
voir; les erreurs que jai cru trouver chez 
ces auteurs sont indiquées dans une note 
ou bien aux remarques générales, dans les- 
quelles on trouvera aussi un petit nombre 
d'observations sur l'arrangement méthodi- 
que de quelques genres et espèces d'oiseaux 
étrangers *; un supplément de cinquante- 
sept espèces européennes, dont trente sont 
inédites ou si l'on veut nouvelles, enrichit 
cette édition qui comprend environ quatre 
cents espèces distribuées en quatre-vingt- 
huit genres répartis en quinze ordres. 
L’ébauche du système proposé dans la 
première édition se retrouve dans celle-ci; 


* On trouvera dans Y’Index générat des oiseaux les 
développemens des motifs qui me font supprimer plu- 
sieurs genreset un grand nombre de sous-genres établis ré- 
cemment. 


DE LA SECONDE ÉDITION. Y 
je ne m'y suis permis d'autres changemens 
que l’ajouté de l'ordre des Alectorides *, 
qui suit après celui des Coureurs; il ne 
comprend en Europe qu'un seul genre et 
une seule espèce. J'ai supprimé totale- 
ment l’ordre indiqué sous la dénomination 
de Grimpeurs dont il m'a paru mieux vu 
de former deux ordres , sous les noms 
de Zygodactyles et Anisodactyles *. On 
pourra voir, aux articles mentionnés, les 
motfs qui mont guidé dans ce change- 
ment. Les genres qui ne font point partie 
du premier plan sont /Vucifraga de Brisson, 
composé du seul Corvus caryocatactes ainsi 
que Pyrrhocorax de Cuvier, composé de 
Corvus graculus et Pyrrhocorax, ainsi que 
de deux autres espèces exotiques, ces ol- 
seaux ne pouvant être classés dans le genre 
Corvus , tel que nous en avons défini les 
caractères : il m'a fallu adopter aussi le genre 


* Formé d’après Illiger de sa 29°. famille, mais dans la- 
quelle il se trouve des genres qui n’y sont point à leur 
place, et d’autres qui, devant en faire partie, s’en trouvent 
éloignés. Foyez les genres destinés à faire partie de cet 
ordre à l’article Alectorides.. 

** Formés d’après les tribus sous ces dénominations dans 
l'analyse d’une nouvelle classification méthodique des oi- 
seaux, par M. Vieillot, en l’année 1816. 


v) INTRODUCTION 

$Sazxicola de Bechstein , pour y classer tous 
les oiseaux indiqués sous les noms de tra- 
queis, moteux et tarriers. Ces espèces, et 
particulièrement celles étrangères, ne pou- 
vant être rangées avec les becs-fins dont 
les caractères sont bien tranchées et les mœurs 
différentes. Le genre de Porphyrie de Bris- 
son ne se trouvait point dans mon premier 
plan, mais l'existence d'une espèce de ce 
genre dansle midi rend cet ajouté nécessaire. 
J'ai adopté dans le genre de Falco un autre 
arrangement des sections : les f'aucons pro: 
prement dits se trouvent en tête, et les Bu- 
sards terminent cette série d'espèces, plus 
convenablement liée par ces derniers aux 
chouettes diurnes et à longue queue, com- 
prises dans le genre $trix. J'ai retiré le genre 
Lanius du premier ordre ou des rapaces, 
où ils vont très-mal, pour les mettre à la 
tête des insectivores , troisième ordre, dont 
ils ne peuvent être séparés, vu tous les oi- 
seaux exotiques avec lesquels 1ls viennent 
se grouper. illiger l'avait déjà fait, et d'au- 
tres ont suivi son exemple : le genre Pyrrhu- 
la de Brisson a été adopté, et celui du Frin- 
gilla divisé en trois sections, d'après les 
trois formes principales, qui peuvent ser- 


DE LA SECONDE ÉDITION. vij 
vir de type pour classer ce grand nombre 
d'espèces qui le composent. Ce sont là les 
changemens que jai crus nécessaires, afin 
de mieux établir la concordance avec le 
système général des oiseaux, dont les genres 
qui se trouvent en Europe n'offrent qu'une 
partie de la série. 

On ne trouve pas, ni dans ma premiere 
édition, ni dans celle-ci, quelques espè- 
ces d'oiseaux, qui, pour avoir été tués en 
Angleterre ou ailleurs, et indiquées comme 
européenne, ne sont que des individus iso- 
les , d'espèces étrangères , fuyards des mé- 
nageries , OU qui ont pu séchapper de 
vaisseaux naufragés sur les côtes d'Angle- 
terre, ainsi que j aiété à mêmed'en recueillir 
deux exemples prouvés; celui d'un héron, 
Ardea æquinoctialis, et celuide l’agami Ps0- 
plua crepitans ,qui, après être échappés d un 
vaisseau d'Amérique, brisé sur les côtes 
d Angleterre, ont été vus en liberté dans les 
bois, et tués après un séjour de plusieurs 
mois; le premier de ces oiseaux est au 
Muséum britannique , et le second, dans le 
cabinet de lord Stanley. 

Dans les articles qui traitent du genre et 
des espèces, j'ai tâche d'indiquer, par le 


viij INTRODUCTION 

moins de mots possible, les différences 
principales qui caractérisent et les sexes et 
les jeunes des espèces groupées en un même 
genre; à chaque espèce, on trouvera in- 
diqués tous les changemens périodiques et 
successifs, que subit le plumage dans les 
sexes et chez les jeunes. Dans ce grand 
nombre d'espèces connues en Europe, on 
n'en trouvera que deux ou trois dont je 
n'ai pu réussir à compléter l'histoire sous 
ces rapports. On verra que les observa- 
tions fréquentes faites dans toutes les épo- 
ques de l'année n ont point été épargnées ; ; 
mais, indépendamment des peines que je 
me suis données et des courses qu'il m'a fallu 
faire , je n'aurais pu réussir à rassembler 
dans mes voyages un si grand nombre de 
faits, et me procurer , par mes seuls 
moyens, tant d'espèces et d'individus de 
toutes les contrées de l'Europe, si plu- 
sieurs naturalistes de mes amis n'avaient 
bien voulu me faire part de leurs obser- 
vations recueillies dans les différens pays 
de leur demeure ou qu'ils ont parcourus, 
dans le but de rassembler et d'étudier leurs 
productions. Je dois, sous ces rapports, 
des remercimens à MM. Mever, à Gffen- 


DE LA SECONDE ÉDITION. ix 
bach; Boyé, à Kiel, Nilsson, à Lund; le 
docteur Leach et M. Sabine, à Londres ; 
le professeur Bonelli , à Turin; le chevalier 
de la Marmora, à Gênes ; MM. Natterer, 
à Vienne ; Naumann, à Ziebick ; Kuhi, 
de Hanau;le professeur Fischer , à Mos- 
cou; MM. Baillon et de Lamotte, à Abbe- 
ville; Schintz, à Zurich, et Bonjour, à 
Lausanne: tous ont bien voulu mettre le 
plus grand empressement à me faciliter 
les moyens de recherches, ou à me faire 
part de leurs observations locales. Tou- 
iefois on peut être certain qu'aucune des 
espèces dont il a été fait mention dans ce 
Manuel, n’y a été introduite sur les seules 
indications de mes amis, ou d'après d’au- 
ires ouvrages; jai tué moi-même, Ou exa- 
miné dans les collections, plusieurs indi- 
vidus. Au reste, on peut voir dans mon 
cabinet, sans contredit pour l’ornithologie 
le plus complet et le plus riche de tous 
ceux qui existent en Europe, à l'exception 
seulement de neuf espèces et de quelques 
variétés d'âge ou de mue *, toutes celles 


* Les espèces qui manquent à ma collection , sont : Falco 
tinnunculoides, rûâle et femelle. — Strix acadica, 


x INTRODUCTION 
qui font partie de cette nouvelle édition. Je 
dois plusieurs espèces et des individus en 
mue, difficiles à se procurer, aux soins 
des amis mentionnés ; il m'est agréable de 
trouver l'occasion de les remercier publi- 
quement de l'empressement qu'il sont mis 
à me faciliter les moyens d'observer, et à 
me seconder de leurs lumières. | 
En parlant de l'obligation que j'ai à d’au- 
tres naturalistes, je ne dois point passer 
sous silence les productions de ceux qui, 
ayant fait la critique de ma premiére édi- 
uon, ont beaucoup contribué à rendre 
celle-ci plus parfaite. Les remarques de 
mes amis, le Vaillant et Mever, et la cri- 
tique faite par M. Boyé, de Heidelberg, 
sous l'écrit périodique portant pour titre: 
Heidelbergische Jahrbucher der littera- 
ur, année 1816, n%. 25 et 26, m'ont été 
très-utiles. D'une autre trempe est celle 
placée dans le nouveau Dictionnaire d'his- 
toire naturelle, vol. 24, art, Ornitholo- 


mâle et femelle. — Turdus atrogultaris, adulte et jeune. 
— Turdus Naumanni, adulte et jeune. — Sylvia sub- 
alpina. — Caprimulqus rufficollis. — Phalaropus 
platyrinchus , plumage d'été et d'hiver. — Sterna cas- 
pia, en plumage d'été, et Procelarlia Leachii. 


DE LA SECONDE ÉDITION. x) 
gie *, où M. Vieillot a pris la peine de 
parler longuement et avec amertume de 
cette première édition; et, quoiquil ny 
soit traité que des oiseaux d'Europe, l'au- 
teur de la critique a cependant associé mon 
nom à ceux des auteurs qui ont publié des 
systèmes complets. Îl est vrai quil se 
borne pour ceux-ci à quelques lignes d'ap- 
probation ou d'improbation également peu 
intéressantes ; mais 1l me consacre deux 
pages entières, outre la place qu'occupe et 
la revue de mon histoire des pigeons et 
celle des gallinacés, ainsi que quelques au- 
tres gentüllesses qui me sont directement 
adressées , et dont il serait difficile de con- 
cevoir l'utilité dans un Dictionnaire. 

Sans doute déjà quelques-uns de mes 
lecteurs ont rendu justice à la conduite 
de M. Vieillot, et peut-être on me bla- 
mera de répondre à des puérilités; mais 
attaqué, comme je le suis, par un censeur 
qui vise à la célébrité, non moins par les 
prétentions littéraires que par les travaux 


* Je ne fais mention ici que du 24°. volume; ceux qui 
voudraient s’amuser un instant à lire les observations de 
M. Vieillot au sujet de mes ouvrages, peuvent en trouver 
l’occasion dans d’autres volumes. 


xij INTRODUCTION 

scientifiques, je montrerai à mon tour de 
la suffisance en empruntant d’autres armes 
que les siennes. 1l trouve la dénomination 
de catharte * (deuxième genre de mes ra- 
paces ) dure et mal sonnante comme beau- 
coup d'autres que cet Hollandais a tâché 
d'introduire dans notre langue, qui paraît 
ne pas lux étre familière. Je me permet- 
trai d'abord de demander à M. Vieillot, 
sil y a moms de dissonnance dans les 
noms génériques de sa facon , comme, 
pour ne point nous écarter de l'ordredes Ra- 
paces, sesnoms génériques de Zopilote**, 
de Gallinaze***, de Circäte de S pizaële et 


* Catharie, formé du grec cathartes (purgator d’Illiger) , 
comprend le prétendu vautour de Norvége de Buffon (qui 
n'est point le Vuliur leucocephatus d’Illiger comme le 
prétend M. Vieillot), les Fautours uruba, aura, le roi 
des Vautours, le Condor et plusieurs autres ; ce nouveau 
genre se sous-divise en deux sections. 

** Zopilote, fabriqué par M. Vieillot du nom mexicain, 

zopülote, employé par Hernandès et Jean de Laët, pour 
désigner un oiseau du genre autour. 

** Gallinaze , fabriqué de Gatlinazo , nom espagnol, 
dont il est fait mention par don Ulloa dans le catalogue 
des oiseaux des environs de Carthagène. Les Zopilotes et 
les Galtinazes de M. Vieillot forment mon genre Catharte, 
dont Illiger ne connaissait que trois espèces ; car le Vut- 
tur leucocephatus de Linn. , Gmel. et Illig., est synonyme 


> 


DE LA SECONDE ÉDITION. xii 
de tant d’autres qu'il prétend avoir le droit 
exclusif de tirer, non du grec, mais de tous 
les idiomes; et je lui conseillerais ensuite 
de censurer avec la même ardeur tous les 
termes techniques de racine grecque, dont 
les nombreuses découvertes, dans toutes 
les sciences, ont enrichi le Vocabulaire fran- 
cais. Au reste, si la langue française, si 
douce et si sonore , mais malheureusement 
si pauvre en expressions rigoureuses , nest 
point aussi familière & cet Hollandais, 
qu'un puriste pourrait le désirer, j'espère 
que les naturalistes me sauront gré d’avoir 
fait le sacrifice de la langue de mon pays 
en faveur d'un but d’uulité plus général ; 
on trouvera même déplacée la censure de 
fautes typographiques qu'il est presque im- 
possible d'éviter, lorsque l'on est forcé 
d'employer les presses hollandaises , et on 
ne pardonnera peut-être pas à M. Vieillot 
l'ignorance absolue de la langue allemande, 
dont 1l fait preuve presque partout dans les 
citalions et indications placées dans le 


avec le Vautour Griffon; mais Latham avait réuni plu- 
sieurs des synonymes du Catharte alimoche dans l’article 
de son Leucocephatus. 


xiv INTRODUCTION 

Dicuonnaire *. Une autre remarque de 
M. Vieillot, au sujet du Manuel, n’a pu 
paraître que ridicule. Æyant rejeté, dit-il, 
le nom de pinnatipèdes imposé à cette 
division, il l’a remplacé par celui pinna- 
tipèdes , dénomination dont on attend l’é- 
tymologie. Ici, le censeur a voulu relever 
la transposition de lettres, commise par le 
prote ,en imprimant, pag. 452 du Manuel, 
pinantipèdes ; mais, par un hasard assez 
singulier, le prote du nouveau Dictionnaire 
a commis la faute inverse, qui devient 
plus marquante, en ce quelle a échappé 
à la correction de l'auteur francais. 

Le censeur termine son article par le 
reproche que je me suis approprié les 
recherches de M. Meyer **. Telest, dit-il, 
la compilation qu’il donne comme le fruit 
de ses travaux... N'est-ce pas rappeler 


* Je ne chercherai point long-temps pour en trouver un 
exemple : même volume 24, et même page 136. Land 
a waservogel, au lieu de Land und wasservôgel. 

** Auteur desouvragessuivans : Tasschenbuchder deuts- 
chen V'ôgelkunde, en 2 vol. ; le 3°. paraîtra après la pu- 
blication de cette nouvelle édition; Kurze beschreibung 
der Vügel Liv-und esthtands, 1 vol. — Naturgechichte 
der Vôgel deutschlands, en grand format in-folio , avec 
de belles gravures. 


DE LA SECONDE ÉDITION. xv 
la Fable du Gear? Rassurez-vous , trop 
scrupuleux Vieillot! Je ne rappellerai point 
à mon tour d'autres allégories du bon La 
Fontaine... 

La citation seulement d’une quarantaine 
d'ouvrages sur les oiseaux, produite sous le 
titre pompeux de Brblios re orritholo- 
gique, fournit encore au censeur l’occasion 
d'épancher de nouveau sa bile contre moi ; 
il me fait la galanterie de reparler de mon 
Manuel, et d’en annoncer la deuxième édi- 
tion , ren laquelle 11 me souhaite plus de 
bonne for que dans la première. Mais 
avant 1l aurait dû examiner s'il se trou- 
vait lui-même à l'abri de tout reproche; or, 
M. Vieillot agit-il avec la meilleure foi du 
monde, lorsqu'il termine sa très-incom- 
plète Bibliographie à l’époque de 1815, 
dans un ouvrage publié sur la fin de 1818? 
Ne serait-ce point afin de pouvoir passer 
sous silence, et l'analyse d’une nouvelle or- 
nmithologie élémentaire qu'il a produite en 
1016, et la brochure que j'ai publiée dans 
les premiers jours de 1817, ayant pour 
titre : Observations sur la classification 
méthodique des oiseaux, et remarques 
sur l'analyse d’une nouvelle ornithologie 


\ 


x\j INTRODUCTION 
élémentaire, etc. * Ceux qui ont lu cet 
opuscule de 60 pages, ont dü être moins 
étonnés de la colère de M. Vieillot, qui 
paraît ne pas tenir beaucoup à cette répu- 
tation de politesse qui, dans tous les pays, 
fait rechercher les écrits français. | 
L’essai de classification méthodique ou 
de système général d'ornithologie que je 
publie à la fin de cette édition, n’est point 
nouvelle ; les élémens en ont été composés 
depuis environ dix ans; les monographies 
des pigeons et des gallinacés en sont un 
démembrement **, cest l'analyse du grand 
tr ravail qui a été commencé depuis plusieur s 
années , et qui va être livré sous peu à l'im- 
pression. Mais la description la plus minu- 
tieuse ne pouvant rendre avec vérité toutes 
ces différences propres aux genres, et bien 


* Se vend à Amsterdam et à Paris, dans les librairies de 
G. Dufour; à Genève, chez Paschoud; et à Leipsig, chez 
Fleischer. 

* Le système des oiseaux d'Europe, tel qu'il est pré- 
senté dans cette édition , forme une partie de la série géné- 
rale ; mais, vu le but auquel cet ouvrage est destiné, il a été 
nécesssaire d'entrer dans plus de détails ; une simple diagnose 
ou une très-courte description n'aurait point suffi sans le 
renvoi aux ouvrages de planches, et sans donner les por- 
traits des espèces qui n’ont point encore été figurées. 


4 


DE LA SECONDE ÉDITION. xvij 
moins encore ces légères nuances dans les 
formes et les couleurs des espèces d'oiseaux; 
mes vœux tendaient constamment vers le 
but de voir figurer le grand nombre d’es- 
pèces dont les portraits n'ont point encore 
été donnés. Ces vues auraient probable- 
ment été bien long-temps avant de pouvoir 
se réaliser, si je n'avais trouvé, fort heu- 
reusement, dans un amateur zélé ce même 
goût et ces mêmes désirs, müris par un 
projet ébauché, tendant à publier une col- 
lection de planches enluminées comme suite 
à celles des oiseaux de Buffon. M. le baron 
Laugier, de Paris, que j'eus l'honneur de 
connaître, me fit part de ses projets : ses 
plans se rattachant naturellement à mes 
vœux et au but que je me proposais dans 
la publication d'un index général d’ornitho- 
logie, nous ne fümes pas long-temps à sti- 
puler les bases de cette grande entreprise, 
et à réunir nos vues, qui, s’unissant en un 
même corps d'ouvrage, fourniront aux na- 
turalistes le catalogue le plus complet des 
oiseaux , et rattacheront les portraits des es- 
pèces nouvelles et de celles non figurées à 
la collection la plus étendue et la plus ré- 


pandue qui existe. Continuer une partie des 
PanrTie I". . b 


xviij INTRODUCTION 

travaux du Pline français, nous paraît une 
tâche aussi honorable qu'utile. Secondés 
par les talens distingués de M. Huet, pein- 
tre d'histoire naturelle au muséum de Paris, 
et de M. Prêtre, déjà si avantageusement 
connu dans les grandes entreprises du 
même genre ,nous sommes persuadés d’une 
réussite complète dans la partie qui est du 
ressort de ces artistes, comme de celles 
qui dépendent de l'exécution des gravures, 
remises aux soins des premiers sujets de Pa- 
ris. Les professeurs du jardin du roi, et sur- 
tout MM. Cuvier et Geoffroi ont bien voulu 
concourir à protéger cette entreprise; les 
directeurs des principaux musées publics, 
et les possesseurs des cabmets d'histoire 
naturelle nous offrant aussi de seconder 
nos vues, nous espérons, aidés par le con- 
cours de si précieux moyens , former de ce 
grand ensemble un ouvrage sous tous les 
rapports cosmopolite. 

Je n'ai épargné ni travaux ni moyens 
pour mettre l’Index général au niveau des 
connaissances actuelles en ornithologie , 
c'est-à-dire, que je l'ai épuré , autant que pos- 
sible, des emplois doubles, triples et sou- 
vent quadruples dont Gmelin , Latham ainsi 


DE LA SECONDE ÉDITION. xix 
que plusieurs ouvrages, plus récens encore, 
sont encombrés. Tous les musées publics et 
presque tous les cabinets un peu marquans 
en Europe, excepté ceux qui peuvent exis- 
ter à Pétersbourg ou à Madrid , ont été uti- 
lisés, et le seront encore pour revoir tout 
mon Species. Ce travail, refait en entier 
d'après l'examen exact et des comparaisons 
souvent renouvelées sur une multitude d’in- 
dividus, n'offrira plus de doute sur l’exis- 
tence des espèces. La grande quantité d’oi- 
seaux non décrits ou mal classés de l'Aus- 
trale-Asie , dont le muséum de Paris, mon 
cabinet, celui de la société linnéenne à Lon- 
dres, et de lord Stanley près de Liverpool, 
offrent, réunis, la série la plus complète; 
les découvertes nouvelles faites au Brésil 
par S. À. S. le prince de Neuwied; celles 
faites au Paraguay par d’Azara; les objets 
envoyés par différens voyageurs au cabinet 
impérial de Vienne, à ceux de Paris et de 
Berlin; ceux de Java que le professeur 
Reinward vient de rassembler; les envois 
qui m'ont été faits des Moluques et d'Afrique; 
les fruits des travaux de MM. Natterer, 
Duvaucel, Diard, Leschenaut, Lalande et 
Freyreiss ; les espèces nouvelles découvertes 


æ INTRODUCTION 

par M. Burchel en Afrique, et par M. Hors- 
field dans les îles de la Sonde; enfin celles 
d'Europe, données dans la nouvelle édition 
du Manuel, formeront, de cet index géné- 
néral et des planches enluminées qui l'ac- 
compagnent, le catalogue le plus complet 
et la collecuon de figures la plus nombreuse 
qui existe. Chaque variété, chaque différence 
d'age ou de sexe bien constatée , seront 
rapportées à leur vrai type ; les espèces mien- 
tionnées ne seront plus douteuses, et les 
emplois doubles ne pourront se trouver 
dans cet ouvrage qu en très - petit nombre. 
La ferme résolution que j'ai prise de n'in- 
troduire dans l'index que les oiseaux vus et 
bien examinés , sans emprunter aucune 
description d'autres ouvrages, quand même 
elle serait accompagnée d’une figure, donne 
les plus sûres garanties que les bases de 
mon plan sont bien différentes de celles 
des autres ouvrages de ce genre. Les espèces 
décrites ou figurées dans les ouvrages sur 
l'ornithologie, mais dont on n’aura pu re- 
trouver les individus dans les collections, se- 
ront toujours indiquées séparément, comme 
suite et appendix de chaque genre , dont 
ils paraissent faire partie. Plusieurs de ces 


DE LA SECONDE ÉDITION. xx} 
espèces nominales quil est impossible de 
retrouver parmi les sujets déposés dans 
les cabinets d'Europe, ne doivent proba- 
blement l'existence qu à la manie des com- 
pilations, dont le galimatias a tellement 
embrouillé le système de la nature, qu'il 
m'a paru bien plus facile, et surtout moins 
ennuyeux, de recommencer l'immense be- 
sogne et de faire en entier le species des 
oiseaux, que de passer mon temps, sans 
espoir de succès, à rapprocher des descrip- 
ons altérées par les traductions, et par 
les copies ou extraits faits par des gens 
souvent peu versés dans l'étude de la na- 
ture. Je dois ajouter encore, à regret, que 
plusieurs descriptions et même quelques 
figures d'oiseaux ne reposent absolument 
que sur des individus fabriqués de parties 
hétérogènes, dont on voit malheureusement 
quelques possesseurs faire grand cas. 

Les beaux ouvrages de planches publiés 
par Buffon, Edwards, Lewin, Shaw, Gué- 
rin, Levaillant , Audebert, Desmarets , 
Vieillot , Wilson etautres, reposant sur des 
espèces qui existent dans les cabinets, il 
n'était pas difficile de retrouver ces êtres; 
ce sont les oiseaux de ia Nouvelle-Hollande , 


Li > 4 


xxi) INTRODUCTION 
indiqués dans le supplément de Latham, 
et ceux du Paraguay par d'Azara , qui 
mont coûté le plus de peine, et laisse- 
ront encore le plus de lacunes dans mes 
comparaisons des descriptions avec la na- 
ture. Le premier a très-souvent multiplié 
les espèces des variétés et des différences 
d'état, d'âge ou des sexes; nous ne possédons 
malheureusement pas en Europe des échan- 
tillons de toutes celles trouvées au Paraguay 
par l'excellent observateur d’Azara. Il n’est 
également plus possible de retrouver dans 
les collections un nombre assez considérable 
d'espèces formées par Seba, ce collecteur 
sans gout et sans talent d'observer, de 
plus dessinateur peu exact. Le principal 
but de mes voyages a été d'examiner dans 
les cabinets publics et de particuliers , tous 
les individus originaux sur lesquels les au- 
teurs ont formé leur description; ce qui 
m'a souvent fait découvrir d’un coup d'œil 
les identités d'espèces, données comme dif- 
férentes ; faits à la recherche desquels la 
compilation ne m'aurait pu guider. 

En publiant, dans l'essai ou l'analyse du 
système général qui termine cet ouvrage, 
ious les noms nouveaux que j'ai donnés 


DE LA SECONDE ÉDITION. xxii) 
depuis long-itemps aux genres qui ne font 
point partie du Prodromus mamimalium et 
avium du savant liliger, dont l'ouvrage m'a 
servi de base et de modèle, je n'aurais fait 
que ce que font tant d'autres ; mais il m'a 
paru plus juste et plus uüle que mes noms 
fussent sacrifiés à ceux que M. Cuvier a 
proposés dans son règne animal. J’ai consé- 
quemment adopté une partie des noms de 
sous-genres établis par cet illustre savant, 
et jen ai fait usage pour les dénominations 
qui correspondent aux groupes ou genres 
que j'adopte suivant ma manière de voir. 
Quelques noms nouveaux de M. Vieillot, 
qui correspondent à mes indications, ont 
été également conservés, tels qu'ils se trou- 
vent dans l'analyse d’une nouvelle classifica- 
tion méthodique, publiée par cet auteur en 
1810. Je dis quelques noms, parce que le 
plus grand nombre de ceux que M. Vieil- 
lot a publiés dans son analyse ne sont que 
des divisions empruntées du Prodromus 
d'Illger, de mes gallinacés, du Manuel et 
de quelques autres ouvrages présentés ou 
sous le même nom , sans indiquer l'auteur, 
ou sous un nom synonyme et moins COr- 
rect, ou bien sous un nom qui paraît nou- 


xxiY | INTRODUCTION 
veau, par la suppression de quelques lettres 
et une composition un peu différente * 

Je me suis déterminé à publier dans cet 
ouvrage mOn Sy stème général d'ornitholo- 
gie, en forme d'essai analysé, afin de ne 
plus me irouver dans la nécessité de chan- 
ger les indications adoptées avant et pen- 
dant l'impression de quatre gros volumes 
in-4°,dont l'index, quoique réduit au moins 
de phrases possibles, et seulement aux sy- 
nonymes les plus exacts, sera composé. 
Sans entrer ici dans des détails sur mes 
divisions d'ordres et de genres, qui sont 
renvoyés à l'index général, je dirai seule- 
ment que jai taché de rendre justice à 
chacun pour ses découvertes, en citant, 
comme dans mes ouvrages, (ous ceux re- 
cemment publiés sur les différentes parties 
de l'ornithologie. J'en excepte ceux en 
forme de Dictionnaire, que les auteurs pa- 


* M. Vieillot prétend qu’il n’a point connu louvrage d’Il- 
liger avant la publication du sien. Il voudra bien me per- 
mettre de lui rappeler qu’à sa demande , je lui remis, 
en 1812, l’exemplaire du Prodromus que j'avais à Paris ; 
conséquemment plus de trois années ayant que Panalyse de 
son ouvrage fût imprimé, mes dénominations données à 
quelques geures et aux espèces ont dû lui être connues. 


DE LA SECONDE ÉDITION. xxy 
raissent ne plus destiner à servir de guide 
à l'explication et à l'étymologie d’un nom 
adopté ou connu par d'autres ouvrages ; 
on en fait usage aujourd'hui pour publier 
les vues nouvelles sous des noms égale- 
ment nouveaux, tirés indifféremment de 
tous les idiomes : ainsi, pour obtenir la 
connaissance des qualités ou des propriétés 
d'un nom inconnu, une recherche exacte 
dans trente ou quarante gros volumes de- 
vient nécessaire. On ne peut aussi trouver 
ni rapporter à leur vrai type toutes ces es- 
pèces isolées, le plus souvent très-vague- 
ment décrites , sous des noms nouveaux , 
dans les volumineux ouvrages de diffé- 
rentes académies et de sociétés d'histoire 
naturelle ; mémoires que le hasard fait dé- 
couvrir, et qui ne sont presque Jamais ac- 
compagnés de figures. Je ne les citerai 
quautant quils forment la monographie 
d'un genre, et que les figures d’une ou de 
plusieurs espèces accompagnent ces écrits. 
Un dessin bien fait vaut toujours mieux que 
la plus minutieuse descripüon, surtout dans 
les classes d'animaux si nombreux en es- 
pèces , et dont les caractères sont si diffi- 
ciles à définir par des mots. Le nom 


XXY) INTRODUCTION 

spécifique donné par Linné ou par Latham 
a été conservé; Jai aussi adopté la plu- 
part de ceux donnés aux oiseaux dans les 
cabinets publics, même souvent en faisant 
le sacrifice de celui que je leur avais donné 
dans mon cabinet particulier, il y a plus 
de dix ans. J’ai surtout conservé les noms 
donnés par les voyageurs qui ont étendu 
le domaine des sciences par leurs décou- 
vertes : on leur doit ce tribut d'hommages; 
le leur ravir, ce serait porter les mains sur 
une propriété qui doit être sacrée. Si j'ai 
dû changer des noms, ce n’est que lorsque 
par erreur on a fait usage d'une dénomi- 
nation déja employée, pour désigner une 
autre espèce. Dans plusieurs cabinets pu- 
blics et parüculiers existent , sous des 
noms nouveaux, les différens états d'age, 
de sexe ou de mue, d'espèces décrites ou 
dont les iypes sont nouveaux ; dans ces cas, 
les noms ont été supprimés. En général, 
plus on voudra s'entendre réciproquement 
par rapport à la nomenclature des genres 
et des espèces, plus les sciences y gagne- 
ront, et moins on aura à s'occuper du tra- 
vail le plus ennuyeux et le plus stérile que 
je connaisse. 


DE LA SECONDE ÉDITION. xxVi) 

Quant au système proposé, dont le dé- 
veloppement se trouvera dans l'index gé- 
néral, chacun sur ce point peut avoir sa 
manière de voir; celui qui se sera éloigné 
le moins possible de l'idée que nous pou- 
vons nous former de la série naturelle des 
êtres créés, aura approché le plus près 
de la vérité. Je donne ce travail pour ce 
qu'il peut valoir aujourdhui, me per- 
mettant de faire observer que le natu- 
raliste qui n'aura vu qu'une seule collection 
d'oiseaux, ou seulement quelques espèces , 
sera toujours plus enclin à multiplier Île 
nombre des genres que celui qui a été à 
même d'observer la presque totalité des 
espèces connues; le travail du dernier, basé 
sur les rapports que ces êtres ont entre eux, 
doit naturellement le porter à diminuer 
les groupes , et le faire juger avec plus 
d'exactitude et de vérité de la série natu- 
relle dans laquelle cette classe du règne 
animal paraît être répartie. J'ai tâché, au- 
tant que possible, de metire mes vues gé- 
nérales en concordance avec celles propo- 
sées par M. Cuvier dans son règne animal, 
et n'ai nulle prétention à ce que mon Ma- 
nuel où mou système fasse autorité : leur 


xxviÿj INTRODUCTION, rc. 

contenu est basé sur l'examen le plus sévère 
de la’ nâture, sans aucune espèce de com- 
pilation; toutes les espèces ont été vues et 
souvent comparées entre elles dans tous 
les cabinets de l'Europe; voila peut - être 
les seuls mérites de mon ouvrage, et la 
seule différence qui le distinguera de ceux 
publiés par des naturalistes sédentaires et de 
bibliothéque. 


ÉLUS AT LA BE Là LULU LAB RAS ALAIN EMILE LR LAB LUBRE RALUEAN LATE ALL R 


AVANT-PROPOS 


DE LA PREMIÈRE ÉDITION, 


AUGMENTÉ DE NOUVELLES OBSERVATIONS. 


De ots nn ceftain nombre d'années, le goût pour 
l'étude des sciences naturelles a acquis un dévelop- 
pement considérable ; cette science s’est fait de toute 
part des partisans, dont les travaux et les observations 
ont beaucoup contribué à lui donner cet élan vers la 
perfection. Ce sont particulièrement les écrits éloquens 
de Buffon , qui, en sonnant l'éveil aux bouts de l’uni- 
vers, ont ajouté de nouveaux charmes à cette étude 
aimable; l’ordre et l'harmonie , que la classification 
doit au grand Linné, n’ont pas moins contribué à aug- 
menter le nombre de ses amateurs zélés; d’illustres 
savans , en prenant pour guides les écrits de ces 
hommes célèbres, se sont acquis la gloire de voir leurs 
noms inscrits au temple de mémoire. 

Une marche aussi rapide a dû nécessairement mul- 
plier le nombre et le genre des livres qui traitent de 
cette vaste partie ; les uns ayant pour but d'enseigner 
les principes, les autres étant plus particulièrement 
destinés à faciliter les recherches de ceux qui se livrent 
à cette étude, soit par vocation , soit par un gout 
dominant. 


XYXx AVANT-PROPOS 


Des ouvrages en tout genre ont paru dans les dif- 
férentes parties de l’histoire naturelle. Plusieurs de 
ceux-ci, destinés à l'étude de l’ornithologie, nous 
ont fait connaitre d’une manière plus exacte l’histoire 
des oiseaux qui peuplent les différentes parties de notre 
globe; mais aucun livre n'a jusqu'ici fourni un traité 
complet et en même temps peu volumineux, propre à 
nous faire connaitre tous les oiseaux qui sont habitans 
de l'Europe. Les seuls ornithologisies allemands ont 
publié des essais sur cette matière ; mais ils se sont res- 
treints dans l’encadrement de la Germanie , et n’ont 
décrit que les espèces d'oiseaux sédentaires, ou de pas- 
sage dans leur pays. Leur exemple m'a suggéré l’idée 
d’un travail plus général; j'ai envisagé l'utilité d’une 
semblable production; je la destine non - seulement à 
l'usage de ceux qui se livrent à l’étude de l’ornithologie, 
mais il m'a paru qu'elle pourrait être agréable à cette 
classe assez nombreuse d'amateurs , qui s'occupent de 
rassembler une collection d'oiseaux d'Europe. A cette 
fin, l'ouvrage que je leur offre donne une description 
concise et exacte, non -seulement de chaque espèce, 
mais aussi de ses variétés , tant de sexe que d’age, ou 
simplement de celles qui sont accidentelles. Dans les 
premiers ordres il m'a été facile de borner à quelques 
lignes la description des espèces; mais j'ai dù entrer 
dans de plus longs détails, pour bien faire distinguer, 
au premier coup d'œil, les oiseaux qui composent 
les trois derniers ordres , vu que la double mue change 
périodiquement le plumage du plus grand nombre 
des espèces classées dans ces grandes divisions. 

Ma demeure, située dans le voisinage des bords de 
la mer, et à la proximité des lacs et des embouchures 
de nos rivières, m'a donné la faculté d’observer très- 


DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xxx} 
soigneusement les oiseaux qui fréquentent les marais 
et ceux qui habitent les bords de l'Océan; les diffé- 
rentes livrées, dans lesquelles plusieurs de ces espèces 
se présentent dans leur double mue, sont, à un très- 
petit nombre près , toutes exactement indiquées. Je me 
suis particulièrement appliqué à réunir les citations et 
les dénominations différentes, données aux espèces, 
afin de pouvoir offrir aux méthodistes une synonymie 
exacte et complète. Les seuls oiseaux qui vivent et se 
propagent , ainsi que ceux qui sont de passage en 
Europe, font partie de ce traité ; tous les oiseaux 
exotiques en sont exclus ; sont également de ce nom- 
bre, ceux dont l’apparition dans la partie du globe 
que nous habitons , ne serait point clairement constatée. 
Tel est le plan que je me propose dans ce Manuel; 
les ornithologistes jugeront si j'ai bien rempli mon en- 
gagement. 

C’est avec franchise que je conviens que l'excellent 
ouvrage des oiseaux d'Allemagne, par M. Bechstein , 
et son Manuel portatif, de mème que celui de mon 
ami M. Meyer, m'ont été d’un grand secours ; mais 
ces ornithologistes se sont souvent trompés dans 
les rapprochemens d’espèces, dont une vérification 
plus scrupuleuse m'a fait reconnaître les erreurs. Le 
Manuel de M, Meyer formera la base de celui-ci pour 
la classification méthodique ; le Prodromus Mamma- 
lium et Avium du professeur Illiger m'a souvent servi 
de guide ; j'ai fait usage, moyennant quelques modi- 
fications et additions indispensables, des caractères 
essentiels, propres aux différens genres, signalés par 
ce savant. Dans les dénominations latines, j'ai suivi Ja 
13°. édition du système de Linné, et particuliérement 
l'Index orniüthologicus de Latham ; le système de ce 


xxxi AVANT-PROPOS 

savant étant, de toutes les méthodes qui existent, la plus 
complète et la moins encombrée de citations à double 
emploi , fruits de la misérable compilation du pro- 
fesseur Gmelin, qui a eu le talent de former, de la 
33°. édition de Linné, le livre le plus indigeste qui 
existe : aussi tous ceux qui s’obstinent encore à le 
suivre servilement, ne peuvent manquer de tomber 
dans les erreurs les plus grossières. Les observations 
d’une exactitude rare, publiées par le D". Leisler, dans 
la suite additionnelle à l’ouvrage de Bechstein , et celles 
insérées dans les Annales de la Société de la Vétéravie , 
m'ont été très-utiles *. 

Suivant mon opinion , les ornithologistes modernes 
ont trop souvent substitué des noms nouveaux aux 
anciennes dénominations reçues et accréditées ; je con- 
viens que celles qui tirent leur origine d’un pays ou 
simplement d’une contrée sont très-défectueuses ; que 
les dénominations de communis et de vulgaris le sont 
également ; mais, comme dans l'étude méthodique’, où 
les noms contribuent pour beaucoup à faciliter le dé- 
veloppement de la science naturelle, et partüculiè- 
rement dans un travail déjà si encombré de tant 
d'obstacles, il est de la plus grande uulité d’avoir un 
point central, on ne saurait prendre conséquemment , 
pour point de ralliement, une autorité plus générale- 
ment accréditée que celle de Linné , comme celle de 


* Ce paragraphe est exactement ainsi dans ma première édition, 
pages get 10. Si j’en fais la remarque, c’est afin qu’on puisse 
juger, à cet échantillon, du degré de confiance qui doit être ajou- 
té aux citations de M. Vieillot, concernant mes écrits; ses obser- 
vations dont le plus grand nombre sont dictées par une critique 
peu exacte et toujours amère, mériteraient que je me servissè ici de 
termes plus durs comme plus appropriés. 


DE LA PREMIÈRE ÉDITION.  xxxii 
Latham est recommandable, taüt pour les espèces 
nouvelles, que pour les nouvelles subdivisions des 
genres, dont la nécessité est généralement reconnue. 
Suivant ma manière de voir, il est préférable de con- 
server à une espèce, telle ancienne dénomination qui 
la fait reconnaître de tout le monde (la composition 
de ce nom fàt-elle même barbare au point de ne dé- 
river ni de racine grecque, ni de la langue latine), 
plutôt que d’en substituer une autre à la place, dont 
la composition mieux choisie et plus crammaticale 
serait susceprble d'occasioner la plus légère méprise; 
car rien n'est plus funeste au RARE de l'étude 
dés sciences naturelles, et particulièrement de celle 
qui comprend l’histoire des oiseaux, que ces difié- 
rentes opinions sur la dénomination des genres et des 
éspeces ; elles finiraient bientôt par dégoüter de cette 
stience aimable, vu qu'avant de parvenir au point de 
s'entendre sur les matières, il serait préalablement 
fécessaire de s LES fort au long dans une dispute 
stérile de mots * | 
J'ai fait mention ri BE la doubie mue qui a lieu dans un 
grand nombre d'espèces d'oiseaux, et qui les fait pa- 
raître au printemps, vers l’époque des amours, dans 
une livrée souvent très-diilérenie de celle dont elies 
sont révètues après la mue d'automne. Il est utile que je 
m'explique plus en détail sur ce phénomène; je termi- 
nérai par un Court aperçu de la classification des genres 
dans une méthode. 


- Tous les oiseaux muent régulièrement en automne, 


* J'ai donné un plus grand développement à ces idées dan une 
brochure portant pour titre : Observations sur la classification des 
oiseaux, etc. , qui se vend à Amstérdamn et à Paris, chez G. Dufour. 

Partis ]”°. C 


gars, AVANT-PROPOS 

tage durant le reste de la vie; ceci a lieu chez les Becs- 
Croisés , et chez quelques espèces de Gros-Becs. Dans 
certaines espèces erratiques , quoique la mue soit sim- 
pleet aitlieu en automne , on est surpris de voir, à leur 
retour au printemps, un plumage dont les couleurs ont 
pris un plus grand éclat; et ceci a lieu par l’action de 
l'air, du jour, et par les frottemens qu’éprouve le plu- 
mage dans les différens mouvemens de l'oiseau ; des 
couleurs, le plus souvent ternes ou sombres , bordent 
extérieurement les plumes de ces oïseaux, et cachent 
en automne les teintes brillantes ou claires de la partie 
supérieure de leurs barbes , dont le bout, en s’usant, 
fait paraître au printemps ces couleurs dans toute leur 
pureté, pour disparaitre chaque année par les mêmes 
causes ; telles sont quelques espèces exotiques , et entre 
autres indigènes , le plus grand nombre des espèces qui 
composent le genre fraquet , particulièrement celles 
qui habitent les climats méridionaux ; les Gros-Becs 
Linote et Arctique, le Pinson vulgaire, celui des Ær- 
dénnes ét de neige; les Eruants montain et de neïge , le 
Tarin, le Sizerin et le F'enturon ; V’ Alouette nègre et 
Hausse-Col noir , et plusieurs autres chez lesquelles les 
différences de couleurs sont moins apparentes *. 

Dans le nombre des-oiseaux qui muent une seule 
fois , les seules espèces dés genres Æirondelle et 
Martinet font exception dans l’époque où cette mue a 
lieu. Toutes lés Æfirondelles et tous les Martinets d'Eu- 
rope opèrent leur changemerit de plumage au mois de 
février ou de mars ; preuve sans réplique contre l’idée 


*Tous ces oiseaux muent ainsi à l'air libre; mais, tenus en cage, 
ou rénfermés dans des prisons étroites, la mue ne s'opère qu’en 
partie, ou bien elle ne change point les couleurs. 


- 


DE LA PREMIÈRE ÉDITION.  xxxvi 
ridicule de leur torpeur pendant l'hiver. 1] faut, à quel- 
ques espèces, dont la mue est double, plusieurs an- 
nées avant que les couleurs du plumage soient stables 
et non bigarrées; telles sont quelques-unes du genre Go- 
be-Mouche , particulièrement le Gobe-Mouche à collier 
etle Bec-Figue. Toutesles espèces connues, du genre 
Mauve sont de ce nombre. Les jeunes oiseaux opèrent 
toujours leur première mue plus tard que les vieux : on 
doit en assigner la cause, à cequeles oiseaux erratiques, 
surtout ceux des marais et d’eau, forment des compa- 
gnies toutes composées de vieux et de jeunes individus 
qui ne voyagent jamais ou très-rarement ensemble , mais 
dont les bandes se choisissent des routes différentes ; ce 
qui explique la cause singulière que , dans telle contrée 
ou district , on ne tue que des jeunes , tandis que , dans 
d’autres, les individus adultes sont seuls observés, et 
jamais les jeunes de ces espèces. 

Ajoutez à tous ces changemens périodiques ceux 
qu'éprouvent les plumes et les distributions des cou- 
leurs, depuis la première mue de l'oiseau jusqu'à ce 
qu'il soit parvenu à l’état d’adulte, puis toutes les mues 
accidentelles, et l’on aura un aperçu des difficultés à 
vaincre dans cette partie de l'Histoire naturelle; en 
même temps on sera convaincu de la nécessité de mettre 
beaucoup d'attention à lexamen d’une espèce, avant 
de l’introduire dans les systèmes comme réellement 
distincte de ses congénères ; ces considérations me con- 
duiront à mon second point. | 

À juger des travaux de quelques méthodistes mo- 
dernes , on dirait qu’ils ont formé le plan de renverser 

‘édifice méthodique de Linné et de Latham. El est de 
fait , que des connaissances nouvelles , des découvertes 
de nouveaux genres et de nouvelles espèces d'oiseaux , 


xxx ii) AYVANT-PROPOS 
exigent des additions et quelques réformes dans les sys- 
1èmes adoptés sous le rapport de l’ordre méthodique ; 
il est certain que la 13°. édition de Linné , par Gmelin, 
et le système de Latham , sont susceptibles d’étre per- 
fectionnés. Le professeur [lliger en a donné une preuve 
dans son Prodromus Mammalium et Ævium. Dans tou- 
tes les divisions des genres où ce savant a eu la nature 
sous les yeux , on voit naître une méthode perfection- 
née ; beaucoup de lacunes, et un nombre assez considé- 
rable de réunions forcées , existent encore dans cet essai 
du professeur berlinoïs ; mais, par le plan que M. Illiger 
a conçu, il est à espérer qu’on parviendra, avec Île 
temps, à créer nne méthode plus parfaite. Le seul 
moyen, pour atteindre ee but, est l'examen minu- 
tieux de la nature, la connaissance exacte de l’anatomie 
et des mœurs , joints à des observations souvent renou- 
velées sur un grand nombre d'individus ; aucun genre, 
aucune sous-division , pas même l'admission d’une es- 
pèce, ne doiventavoirlieu dans une semblable méthode, 
avant que préalablement les animaux vivans, ou bien 
leurs dépouilles non mutilées, aient été soigneusement 
examinées par des naturalistes dignes de confiance : on 
n'admettra plus, sur les seuls renscignemens des voya- 
geurs , et sur une indication vague , une mulütude d’a- 
nimaux que les compilateurs semblent avoir introduits 
dans les livres, dans le seul but d’augmenter le cata- 
logue de nomenclature. | 
Ces naturalistes, qui créent dans leurs nouveaux 
systèmes un si grand nombre de genres distincts, lors- 
qu'il ne s’agit que d’une légère disparité dans un seul 
des caractères adoptés , tandis que tous les autres con- 
viendraient également, ne semblent point calculer que 
l'étude etles recherches en zoclogie ne gagnent point par 


4 
DE LA PREMIÈRE ÉDITION.  xxxix 
un semblable moyen, mais que leur exemple en entrai- 
nera d’autres à suivre cette route plus facile, et que la 
classification des animaux comptera sous peu un nombre 
presque égal de genres quil y a d'espèces un peu 
disparates dans la nature. 

J’ajouterai encore ici quelques observations sur Îes 
voyages périodiques souvent très-longs qu'exécutent 
plusieurs espèces d'oiseaux erratiques, et sur les points 
de réunion et de départ que ceux-ci paraissent se 
choisir. J'ai dit plus haut, qu’il est très-rare de voir 
les jeunes de l’année et les vieux opérer, de concert 
et en commun, leur voyage plus ou moins long , selon 
que la nécessité de chercher une nouvelle abondance 
de nourriture dans d’autres climats les oblige à quitter 
des lieux qui discontinuent , suivant les saisons , à leur 
offrir les moyens de subsistance. Je crois avoir trouvé la 
cause de cette séparation des familles , et la réunion en 
bandes des âges, plus ou moins assortis ou égaux , dans 
une cause bien naturelle, produite par la difiérence 
de l’époque des mues des vieux et des jeunes; ce qui 
parait être aussi la cause, que les bandes composées 
des individus adultes, vont bien plus loin dans leur 
migration , soit en automne ou bien à leur retour au 
printemps, que les bandes composées des jeunes qui , 
soit dans l’une ou dans l’autre saison, ne poussent 
point leur voyage aussi loin; ces oiseaux dont le 
plumage n'a point encore pris tout son développement 
et ses couleurs stables, sont le plus souvent un ou 
deux ans avant d'être en état de se reproduire; ils se 
choisissent alors des lieux où les adultes de leurs 
espèces ne viennent point pour nicher, ceux-ci les ex- 
pulsant toujours des districts qui doivent donner naïs- 
sance à une nouvelle progéniture. Lorsque fes vicux 


L 


à 

xi AVANT-PROPOS 

poussent leur voyage jusque dans les régions du cercle 
arctique , on trouve le plus souvent les jeunes d’un ou 
de deux ans dans les contrées du centre de l’Europe ; 
et lorsque les vieux se choisissent les climats tempérés, 
Jes jeunes sont retenus dans le midi, ou bien ils pa- 
raissent ne point passer les mers qui séparent l'Europe 
de l’Afrique septentrionale, contrées que le plus grand 
nombre de nos grandes espèces d'oiseaux nomades, 
qui ne viennent point à l’état d’adulte, dès leur pre- 
muère année, se choisissent pour demeure hivernale. 
C’est de ces contrées ou bien des nombreuses îles de 
l’Archipel, et de celles de la Méditerranée et du 
golfe de Venise, qu'ils opèrent leur retour au prin- 
iemps ; on voit alors des rassemblemens nombreux 
sur toutes nos côtes méridionales , particulièrement 
dans celles où la mer forme de grands golfes , tels que 
lArchipel, le golfe Adriatique, ceux de Gènes et de 
Lyon : ces rassemblemens ‘durent huit , dix ou au plus 
quinze jours, temps où le passage est terminé pour 
ces contrées. Les routes que tiennent nos oiseaux de 
marais et d’eau dépendent absolument de celle du 
cours des rivières et du gisement des grands lacs : 
les eaux devant fournir à chaque espèce la nourriture 
qui lui convient, elles semblent se trouver déter- 
minées, par un instinct merveilleux, à choisir pour 
point de ralliement et de départ, les endroits où le 
passage de la grande mer aux lacs et aux fleuyes, 
est le moins long et le moins occupé par des terres. 
C'est ainsi que les bandes qui se réunissent dans les 
environs de Gênes et de Savonne , se rendent d’abord 
sur le P6 ; suivant ensuite les gorges des grandes vallées 
des Alpes pennines qui descendent dans le Piémont, 
elles s'élèvent au-dessus de ces montagnes, où on tue 


DE LA PREMIÈRE ÉDITION. x} 
annuellement diflérentes espèces de ces oiseaux. De 
ces points elles semblent diriger leur vol vers les grands 
lacs de la Suisse, particulièrement celui de Genève 
où presque tous les oiseaux d’eau et de marais d'Eu- 
rope vieunent faire un court séjour, ou passent plus 
ou moins régulièrement; de là elles semblent continuer 
leur voyage par les lacs de Morat, de Neuchätel et de 
Bienne pour se rendre au Rhin , dont elles suivent le 
cours , et parviennent ainsi à la Baltique, aux grandes 
mers de l’intérieur et à la mer du Nord.Ces compagnies, 
déjà moins nombreuses lorsqu'elles arrivent dans le 
Nord , se dispersent bientôt après leur arrivée, époque 
où les individus s’accouplent pour vaquer aux soins 
d’une nouvelle progéniture. La route la plus suivie 
pour tous les oiseaux d’eau est le long des bords de 
la mer; ceux qui viennent du golfe de Gascogne, 
d'Espagne et des côtes de Barbarie, paraissent ne suivre 
que celle-là ; plusieurs espèces de Grailes la suivent 
également, et c’est aussi la route que tiennent tous 
les oiseaux dépourvus des moyens puissans pour le vol. 
Les Plongeons, les Grèbes et autres oiseaux d’eau 
douce qui volent peu lorsqu'ils sont occupés dans 
le Nord des soins de la reproduction , sont cepen- 
dant doués de grands moyens pour ceite action ; leur 
vol est vigoureux et long-temps soutenu ; ils s'élèvent 
même au-dessus des hautes montagnes, car il n’est 
pas rare de trouver des individus de ces espèces sur 
les lacs des Alpes, où on tue souvent des ‘oiseaux 
Gralles et Palmipèdes.W parait que les grands rassem- 
blemens qui ont lieu dans les iles Joniennes et dans 
les vastes marais entre Venise et Trieste, suivent dans 
leur voyage le cours du Tagliamento , pour se rendre 
aux lacs des environs de Villach et de Klagenfurt; ils 


xlij AVANT-PROPOS 

visitent les immenses marais que forment les lacs 
Balaton et Neuzidel , où plusieurs espèces séjournent, 
‘tandis que d’autres remontent le Danube, et poussent 
leur voyage jusqu’à la mer Baltique : on trouve sur 
les lacs de Hongrie, etsur le Danube, plusieurs espèces 
qui visitent aussi les côtes de l'Océan. Il me paraît 
que les espèces plus particulièrement propres aux 
contrées orientales se rassemblent dans l'Archipel et 
sur les bords de la mer Noire; ils remontent le Danube 
et se rendent, en suivant le cours de cefleuve, en Hon- 
grie et en Autriche, pays très-peuplé d’un grand 
nombre d’espèces d'oiseaux *. Je n’ai point été à même 
de parcourir toute l’étendue du pays que les oiseaux tra- 
versent dans cette dernière migration , ni celle qui peut 
avoir lieu du golfe de Lyon, par les bouches du Rhône 
le long de cette rivière, et par la Doubs, chemin par 
leqnel les compagnies vont gagner le Rhin: les bords 
de ce fleuve sont peuplés, au printemps et en automne, 
d’ün grand nombre d'oiseaux : on trouve, sur la partie 
qui sert de limites aux contrées occidentales de l’Alle- 
magne , toutes les espèces qui vivent le long des côtes 
de l'Océan et de la Baltique. 11 est cependant assez 
rare d’y voir passer des compagnies composées de vieux 
individus; ceux-ci semblent venir le plus souvent par 
accident et isolément ; les jeunes de l’année, de pres- 
que toutes les espèces, passent assez régulièrement dans 
ces parages; et ce sont aussi le plus souvent des 


* Un voyage dirigé vers les monts Carpacks, et aux bouches du 
Danube, nous fournirait une riche récolteen animaux encore in- 
connus ; nous avons quelques connaissances relatives à un petit 
nombre d’oiseaux propres aux îles de l’'Archipel, mais la presque 
totalité de ceux qui se trouvent en Grèce et en Turquie nous est 
inconnue. 


DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xliiÿ 
individus jeunes ou ceux d’un et de denx ans que l’on 
tue sur les grands lacs de la Suisse et de l'Italie. On 
comprend que les espèces qui ne poussent point leur 
voyage périodique jusqu'à la mer du Nord et à la 
Baltique, font exception ; ce ne sont chez celles-ci que 
les vieux qui s’égarent dans des climats du nord; il 
est extraordinairement rare d’y trouver les jeunes. 


RARE LRQ LAS A RQ ITA ALIAS LS A MAQUEISAT AS ELABAAATALAALAMANEL LISE ARS 


Gmel. 


Lath. 


Retz. 


Nils. 


Brunn. 


Buff, 


Sonn. 


AUTEURS CITÉS 


ET ABRÉVIATIONS DES TITRES. 


Syst. —C. Linxé, Systema naturæ editio 13 curà 
J.-F. Gueux. 


Ind.—J. Laraam, Index ornithologicus sive Syste- 
ma ornithologiæ. 

Faun. Suec. — C. Linxé, Fauna Suecica, editio 
2°. curû À.-J. Rerzius. 

Orn. Suec. — Nixssox, Ornithologia suecica. 

Orn. Boréat. 
Borealis. 


M.-T. Brünnican, Ornithologia 


Oùs. et pl. ent. — Burrox, Histoire naturelle des 
oiseaux, édit. de Paris , in-quarto. Et les planches 
enluminées de cet ouvrage. 

édit. de Buff. — Histoire naturelle des oiseaux par 
Le Crerc DE Burrox , augmentée de notes, et ré- 
digée par C.-S. Sonxini. 

Orn.— A.-D. Brissox, Ornithologie ou méthode 
contenant la division des oiseaux. 


. Orn.—F.-M. Daunix, Traité élémentaire et com= 


plet d’ornithologie. 
Règ. anim.— Le chevalier Covrer, le Règne ani- 
mal distribué d’après son organisation, 1%. édit. 


AUTEURS CITÉS, ere. xiv 

Gérard. Tab. élém. — S. GÉnarDiN, Tableau élémentaire 
d’ornithologie, ou histoire naturelle des oiseaux 
que l’on rencontre communément en France. 

Vaill. Oùs. d’Afrig. —K. Le Varzranr, Histoire naturelle 
des oiseaux d’Afrique. 

Vieill. Os. d Amér. sept: — M.-L.-P. Vrencror, Histoire 
naturelle des oiséaux de l'Amérique septen- 
trionale. 

Temm. Pig. et Gall. — C.-3. Teuminck, Histoire naturelle 
générale des pigeons et des gallinacés, édition 
in-8°. ù 

Lath. Syn. — J. Larman, General synopsis of birds. 

Penn. Arct. Zoot. — F. Pexxanr, Arctic zoology ant 
British zoology. 

Edw. Glean.—G. Epwanps , Gleanings of natural history 
and natural history of rare birds. 

Tr. Linn. societ. — Transactions of the Linnean 
society. 

Wils. Americ. Orn. — Wirsonx, American ornithology 
or natural history of the birds of the United 
States. 

Bechst. Naturg. Deut. et Tasschenb.— J.-M. BECHSTEIN, 
Gemmeinnutzige naturgeschichte Deutschlands. 
Zweyte auflage. — und Ornithologisches Tas- 
schenbuch von und fur Deutschland. 

Meyer, Tasschenb. et Vôüq. Deutsch. — D". Mever, und 
D'. Wozr, Tasschenbuch der Deutschen Vogel- 
kunde. — Und Naturgeschichte der Vogel Deut- 
schlands. 

Meyer, Vôg. Liv. — D'. Meyer, Kurze beschreibung der 
Vogel Liv-und Esthlands. 


xlv) AUTEURS CITÉS, erc. 

Sepp. Med. Foy. — Nozexax et Serre, Nederlandsche Vo- 
gelen. s 

Frisch. V6g. — J.-L. Friscx, Vorstellung der Vôgel in 
Deutschland. 

Naum. V6g. —J.-A. Naumaxx, Beschreibung und Vorstel- 
lung aller wald feld un wasser Vôüglen in Anbalt. 

 Stor. degli ucc. — Storia naturale degli uccelli, 

adornata di figure. Florentiæ 1767. 


RS AN AA RAA A AA AA RAA RAR US SR RELAIS URL TIR LUE RAR AA SATUULS 


ANALYSE 


DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


D'ORNITHOLOGIE 


MIS AU NIVEAU DES DÉCOUVERTES NOUVELLES, BASÉ SUR LES 
MOEURS ET SUR L'ORGANISATION. 


Ossenvarioxs. Les espèces indiquées sans nom d'auteur 
sont toutes de Latham , /ndex ornithologicus, ouvrage gé- 
néralement répandu dont on a fait choix dans cette ana- 
lyse pour le type des grouppes. Les espèces mal classées , et 
celles en double et triple emploi , ont toujours été préférées 
pour servir d'exemples. On trouvera dans l’?ndex général, 


dont cette analyse n’est que l’avant-coureur , tous les Tap- 
ports de mes genres avec ceux des autres ouvrages et tous 


les synonymes des espèces ; le nombre de celles-ci, déduc- 
tion faite des emplois multipliés, comprend aujourd’hui 
plus de cinq mille espèces distinctes et connues par des in- 
dividus qui existent dans les cabinets d'Europe, ou qui sont 
bien figurés. — On doit observer que la longueur compa- 
rative du tarse avec le doigt du milieu, dont il est fait 
mention dans les caracteres , est toujours prise sans l’ongle. 


ORDRE Ier. RAPACES, Rapaces. — Caractères. 
Voyez page 1. 
1. Vaurour (1). Z’uliur. (Iliger). — Caracteres , p. 2. 


Espèces. V. Monachus.— Ponticerianus.— Auricularis. — 
Indicus. — Angélensis. 


(4) On ne les trouve que dans l'aneien eontinent. 
PanTie |”. d 


xlvij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
2. CATHARTE (1), Cathartes. (Tllig.) — Caract. p. 7, tes 
2 sections. 


Esp. V. Gryphus.— Papa. — Aura. — Californianus. — 
Atratus. ( Wilson.) — Percnopterus. (Temm.), et espèces 
nouvelles. 


3. GyraeTE (2), Gypaetus. ( Storr.) — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 10. | 
Esp. V. Barbatus. —F. vulturinus. ( Daud.) 


4. Mrssacer (3), Gypogeranus. ( Ihg.)— Caract. Bec 
plus court que la tête, gros, fort, crochu, courbé à 
peu pres depuis son origine, garni d’une cire à sa 
base, un peu voûte , comprimé à la pointe. Narines 
un peu éloignées de la base, latérales, percées dans 
la cire , diagonales, oblongues , ouvertes. Pieds tres- 
longs, grèles ; tibia emplumeé , tarse long, plus grêle 
en bas qu’à sa partie supérieure; doigts courts, verru- 
queux en dessous, les antérieurs réunis à la base par 
une membrane; pouce articulé sur le tarse. Ailes 
longues, les cinq premueres rénuges les plus longues 
et presque égales; ailes armées d’éperons obtus. 


Esp. Valtur serpentarius, l'unique du genre, d'Afrique. 


5. Faucox (4), Falco. (Linn.)—Caract. V. Manuel, p. 13, 


et ajoutez , outre les szx sections dont ce genre est 


(x) Us sont de l'ancien continent et du Nouveau-Monde , et diffèrent assez 
pour établir deux sections géographiques. 

(2) Les espèces n’ont été trouvées que dans l’ancien continent. 

(3) J'ai toujours été d'opinion que le Wessager ou Secrétaire d'Afrique devait 
être rangé dans le même ordre que le Cariama ou Saria de l'Amérique méri- 
dionale , et qu'il était convenablement placé dans mon ordre des Alectorides ; 
mais depuis que j'ai vu et obtenu des squelettes de cet oiseau, j'ai l’intime 
conviction qu'il ne peut être à sa place qu’avec les Rapaces, dont il doit former un 
genre. Toute la charpente osseuse indique ces rapports; le tronc surtout est 
formé absolument comme celui des grandes espèces d'’aigles. Par ses mœurs et 
par sa nourriture, il se rapproche également d2 cette grande famille des oiseaux 
de proie. 

(4) Dans tous les pays du globe. 

L. 


D'ORNITHOLOGIJE. xlix 


composé en Europe, deux autres sections pour des 
espèces de l'Amérique méridionale; ce sont les Cara 
caras. Esp. (V. Cheriway et F. brasiliensis.)—F, for- 
mosus.— F. degenor (Illig.), et espèces nouvelles. — 


Les Gymnnis. Esp. F. cayanensis.— Hamatus (Illig.) 
— Uncinnatus. (Illig.) 


6. CnouerTE (1), Strix. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 
p- 79, 3 sections. 
Esp. Javanica. — Nudipes. — Ceylonensis. — ( Phale- 
noïdes ( Vieill.) ou Ferruginea (P.Max.), et un trés-grand 
nombre d’espèces nouvelles. 


ORDRE II. OMNIVORES, Omnivores. —Caract. 
Voyez p. 105. 


x. SAsaA, Opisthocomus. ( Ilig.)— Caract. Bec épais, ro- 
buste , court , convexe , fléchi à la pointe, base dilatée 
latéralement, pointe subitement comprimée ; mandi- 
bule inférieure, forte, terminée en angle. Narines 
au milieu à la surface du bec, percées de part en 
part, couvertes en dessus par une membrane. Preds 
robustes, musculeux , tarse plus court que le doigt 
du milieu, latéraux , longs , égaux, entièrement di- 
visés , plante épatée, doigts bordés de rudimens de 
membranes. Ailes médiocres, la 1'°. rémige tres- 
courte, les 4 suivantes étagées , et la 6°. la plus 
longue. 

Esp. Phasianus cristatus, l'unique du genre, qui se trouve 


rangée dans presque tous les systèmes, dans l’ordre des gal- 
linacés ou rapprochée de ces genres. 


2. Cazao (1), Buceros. (Linn.)— Caract. Bec long, 
tres-gros, comprimé , plus ou moins arqué en faux, 
arête lisse et élevée ou bien surmontée par un casque ; 


(1) Dans tous Les pays du globe. 
(2) Tous ies calaos sont de l'ancien continent, d'Afrique et des meri de 
l'Iude, 


1 ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


bords des mandibules lisses ou échancrés , pointe 
lisse ; mandibule supérieure et le casque plus ou moins 
cellulaires. Narines basales, à la surface du bec, dans 
un sillon, petites, rondes, ouvertes , percées dans la 
substance cornée , couvertes à la base par une mem— 
brane. Pieds courts , forts, musculeux , plante épatée, 
doigts latéraux égaux, l’externe uni jusqu’à la seconde 
articulation, l’interne soudé à la base. Æiles mé- 
diocres, amples, les 3 premieres rémiges étagées , la 
4°. ou la 5°. la plus longue. 2 sections. 


‘Esp. N.B. rhinoceros. —(B. monoceros. (Shaw.) ou 
malabaricus. (Lath.) var. B. (Vaill.) pl. 9, 10, 15 et 12.) — 
—(Panagensis vieux, manillensis jeune.) — Erythrorhynchos 
(Briss.) ou nasutus, var. B. (Lath.) Ceux de Vaillant et plu- 
sieurs nouvelles. 


3. Mormor (1), Prionites (Illig.)— Caractere. Bec me- 
diocre , robuste, fort, dur, convexe en dessus, flechi 
vers la pointe qui est comprimée sans échancrure ; 
bords des deux mandibules dentelés en scie. Narines 
basales, latérales, obliques, ouvertes, en partie ca- 
chées par les plumes du front. Pieds médiocres, 
doigts latéraux inégaux, Finterne très-court, soudé 
à la base, l’externe réuni jusqu’à la seconde articu- 
lation. Ailes courtes, les 3 premieres rémiges éta— 
gées, la 4°. et la 5°. les plus longues. 


Esp. Momotus brasiliensis. — Motmot dombe. (Vaill.) — 
Oranroux. (Vaill.) 


4. Corgeau (2), Corvus. (Linn.) — Caract. Voyez Manuel, 
p- 106, 3 sections. 

Esp. Aïbicollis. — Borealis. (Briss.) — Dauricus ou Buf. 
pl. 327.— Scapulatus. (Daud. ) = Sénégalensis. — Erythro- 
rynchos.— Caledonicus. (Lath. supp.) — Coracias sinensis. = 
Corvus cristatus. — Stelleri. — Canadensis. 


EEE 


(x) De l'Amérique Méridionale. 


(2) Se trouvent dans tous les pays et sous toutes les températures. 


D'ORNITHOLOGIE. F 
5. Casse-xoix, Nucifraga. (Briss.) — Caract. Voyez Ma- 
nuel, p. 116. 


Esp. C. coryocatactes, l'unique du genre. 


6. Pyrrnocorax (1), Pyrrhocorax. (Cuv.)—Caract. Voyez 
Manuel , p. 110. 

Esp. P. leucopterus. (Temm.)— Sicrin. (Vaill. p£. 82.) 
forment avec celles d'Europe toutes les espèces connues. 

Fr. Cassrcan (2), Barita. (Cuv.}—CGaract. Bec long, fort, 
dur, convexe en dessus, échancré à la pointe, sans 
fosse nasale. Narines latérales, un peu distantes de la 
base, fendues longitudinalement dans la masse cornée 
du bec, couvertes par dessus et à moitié fermées par 
la substance cornée. Preds robustes, tarse plus long 
que le doigt intermédiaire, latéraux inégaux, l’ex— 
terne réuni jusqu’à la premiere articulation , interne 
divisé , pouce long, tres-fort. iles médiocres ou 
longues , les 4 premières rémiges étagées, et la 6°. la 
plus longue; ou les 3 premières étagées, la 4°. la plus 
longue. 2 sections. 


Esp. Paradisea viridis. = Coracias varia, — Coracias tibi- 
cen. supp.—C. strepera, sont toutes les espèces connues de 
ce genre. 


8. GLAUCOPE , Glaucopis. (Forst.)—Caract. Bec médiocre, 
fort, robuste, épais; mandibule supérieure, con- 
vexe, voûtée, courbée vers le bout, sans échancrure ; 
mandibule inférieure droite, cachée par les parois de 
la supérieure; base portant latéralement une mem- 
brane charnue. Narines basales, latérales, à moitie 
fermées par une grande membrane. Preds robustes , 
tarse plus long que le doigt du milieu , tous divisés, le 


(1) Seulement de l’ancien continent. 

(2) Des mers de l'Inde et de l'Océanique. Leur bec est formé comme celui 
des Corbeau , maïs avec une échancrure à la pointe; ils diffèrent de ces der- 
niers par la forme des narines , des ailes et des pieds, 


lij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


pouce fort, armé d’un ongle long et courbé. Queue 
conique. Arles médiocres étagées. 


Æsp. G. cinerea. (Gmel.) l'unique du genre. 


9- MaiwarEe, Gracula. (Linn.) — Caract. Bec médiocre , 
fort, dur, très-comprimé, convexe en dessus, fléchi 
à la pointe qui est échancrée dans quelques indivi- 
dus (1); mandibule inférieure forte, de la hauteur de 
la supérieure. Narines latérales, vers le milieu du 
bec, ouvertes, cachées en partie par les plumes tres- 
avancées du froht. Pieds robustes, tarse de la lon- 
gueur du doigt du milieu , l’externe soudé à la base, 
l’interne divisé; pouce fort. Ailes médiocres , 1"°. ré- 
mige presque nulle, 2°. un peu plus courte que la 3°. 

Esp. G. religiosa. (Linn. Lath.), l'unique du genre. De 
l'Inde. 

30. PiQuE-BoEUur, Buphaga. (Tinn.)— Caract. Bec fort, 
gros , obtus ; mandibule inférieure plus forte que la su- 
périeure , toutes deux renflées vers la pointe. Narines 
basales , à moitié fermées par une membrane voüûtée. 
Pieds médiocres, tarse plus long que le doigt du mi- 
lieu, latéraux égaux, l’externe soudé à la base, lin— 
terne divisé; ongles à crampons. Ailes médiocres , 
1°. rémige tres-courte, la 2°. presque aussi longue 
que RC. 


Esp. B. africana , l’unique du genre. 


17. Jaseur (2), Bombycivora. (Femme) — Caract. Voyez 
Manuel, p. 123. 


en 


(x) Le caractère de l’échancrure à la pointe du bec est très-accessoire ; l'exis- 
tence ou l'absence de cette dent ne peut servir de base pour une division généri- 
que ; on trouve des espèces d'un même genre qui ont une échancrure et d'autres 
qui en manquent ; elle n’est même pas toujours constante dans les individus de 
a même espèce, ou hien elle est plus ou moins forte et marquée daus les uns 
que dans les autres. Une réunion rigoureuse des Dentirostres est défectueuse. Les 
motifs seront développés dans l'index général, 

(2) Des contrées froides des deux mondes. 


D'ORNITHOLOGIE. li 
Esp. Ampelis garrulus.— Petit Jaseur. ( Vieill.), sont les 
deux espèces du genre. 

12. Prrorz (1), Ptilonorhynchus. (Kuhl.) — Caract. Bec 
court, fort, dur, robuste, déprimé à la base, cour— 
bé , pointe échancrée; mandibule inférieure forte , 
renflée dans le milieu. Narines basales latérales, ou- 
vertes, rondes, entierement cachées par les plumes 
arrondies de la base. Pieds forts , robustes, tarse plus 
long que le doigt du milieu , qui est uni à l'extérieur 
jusqu’à la première articulation; doigts latéraux iné- 
gaux ; ongle postérieur fort ,courbé. Ailes médiocres, 
les 3 premières rémiges étagées, les 4°. et 5°. les plus 
longues. 

Deux espèces nouvelles, le mâle d’un violet bril- 
lant , la femelle olivâtre ; l’autre, les deux sexes d’un 
vert clair, tres-pur. 


13. ROLLIER (2), Coracias. (Linn.) — Caract. Voyez Ma- 
nuel , p. 126. 


Esp. (Bengalensis et indica.)—(Senegalensis et abyssinica.) 
— Vivida ou Rollier vert. ( Vaill.) 


14. Rozze (3), Colaris. (Cuv.)— Caract. Bec court, fort, 
déprimé, dilaté sur les côtés; beaucoup plus large 
que haut, arête arrondie, pointe un peu crochue, 
avec où sans échancrure ; mandibule inférieure en 
partie cachée par les parois avancées des bords de la 
supérieure. Narines basales , longues , diagonalement 
fendues , à moitié fermées par une membrane couverte 
de plumes. Pieds courts, tarse plus court que le doigt 


ARR RER 


(x) Le bec de ces oiseaux ressemble beaucoup à celui de tous les échenilleurs, 
mais il existe des différences dans les narines et dans les plumes de la base du bec; 
tout le plumage offre des différences marquées ; ils s’éloignent encore plus des 
échenilleurs par les pieds. Tis sont de l'Océanique; 

(2). De l’ancien continent. 

(3) De l’ancien continent. 


bv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNERAL 
intermédiaire , les antérieurs soudés à leur base, la- 
téraux inégaux. Arles longues, la 1". rémige un 
peu plus courte que la 2°. qui est la plus longue. 


Æ£sp. Coracias orientalis. — Madagascariensis. — Afra. 


15. Lorior (1), Oriolus. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 
p- 128. 


ÆEsp.O. melanocephalus. ( Linn.) — ©. chinensis. (Linn.) 
Gracula viridis. (Lath. supp.) — Paradisea anrea. (Lath.) 
Ceux de Vaillant et plusieurs espèces nouvelles. 

16. TroupiaLes (2), Jcterus.' (Daud.)— Caract. Bec plus 
long ou comme la tête, droit, en cône allongé, poin— 
tu, un peu comprimé , sans arête distincte , base s’a- 
vançant entre les plumes du front, surface arrondie 
ou en angle, pointe du bec trés-acérée, sans échan- 
crure; bords des mandibules plus où moins fléchis en 
dedans. Narines basales , latérales, longitudinalement 
fendues dans la masse cornée du bec, couvertes en 
dessus par un rudiment corné. Pieds médiocres , tarse 
de la longueur ou plus long que le doigt du milieu , 
latéraux à peu près égaux, l’externe soudé à sa base, 
Jinterne divisé. Ailes longues, les 2 premières re— 
miges un peu moins longues que la 3°. et la 4°. qui 
sont les plus longues. 4 sections. 

Esp. Oriolus ceristatus, — Gracula quiscula. — Gracnlata 
barita.— ( Oriolus ferrugineus et niger ainsi que tardus la- 
bradorus, hudsonicus et noveboracensis.) — (0. americanus, 


Panne et viridis , aussi tanagra muilitaris.) — Fringilla pe- 
‘coris , et plusieurs nouvelles. 


17. : ete (3), Sturnus.(Linn.)—Caract. V. Manuel, 
p- 130. 2 sections. 


(x) Tous les loriots sont de l'ancien continent et de l'Océanique. 

(2) Toutes les espèces sont d'Amérique , on peut les sectionner en PR 
Quiscales, Troupiales et Emberisvoides. 

(3) Les espèces, quoiqu’en très-petit nombre, sont des deux fo dRE : les for- 
mes principales ne varient pas d’une manière marquante ; l’Amblyramphus 


D'ORNITHOLOGIE. lv 


Esp. Amblyramphus. { Leach.) Sturnus capensis, — Ludo- 
vicianus. — Militaris. — Carunculatus. 


18. Marrin (1), Pastor. (Temm.) — Carac. V. Manuel, 
p. 135. 2 sections. 

Esp. Gracula calva. — (Pastor musicus (Temm.) Voyez 
cette espèce Dict. d’hist. nat. V. 19, pl. G. 4. sous Île 
_faux nom de mainate religieux.) — Gracula tristis. — Cris- 
tatolla. — Sturnus gallinaceus. — Turdus pagodarum. — 
(Turdus leucocephalus et Sturnus sericus.) 

19. OISEAU DE PARADIS (2), Paradisea. (Linn.)— Carac. Bec 
médiocre, droit, quadrandulaire, pointu, un peu con- 
vexe en dessus, comprime ; arête s’avançant entre les 
plumes du front; pointe à échancrure à peine visibleou 
nulle; mandibule inférieure droite, pointue. Narines 
basales, marginales, ouvertes, entierement cachées 
par les plumes veloutées du front. Pieds forts; tarse 

plus long que le doigt du milieu; latéraux inégaux; 
linterne uni jusqu’à la seconde articulation ; lexterne 
soudé à sà base ; pouce plus long que les autres doigts, 
robuste. Ailes médiocres, les 5 premières rémiges 
étagées , la 6°. ou 7°. la plus longue. 

Esp. P. apoda. += Minor. ( Vaill.)— Sangninea. ( Shaw.) 


—(Magnifica et cirrhata.)— Regia.— (Suberba et furcata.)— 
Sexetacea, sont toutes les espèces qui appartiennent à ce genre. 


20. STOURNE (3), Lamprotornis. (Temm.)— Caract. ec 


de M. Leach est un Étourneau par lé bec et un Troupiale par les couleurs géné- 
rales du plumage; il forme le passage des uns aux autres. En suivant un pareil 
système , les espèces deviendront des genres. 

(x) Toutes les espèces sont de l’ancien continent. 

(2) Toutes les espèces sont des îles les plus reculées des mers de l'Inde. Je re 
puis classer le Nébuleux des planches des oiseaux de paradis de M. Le Vaillant, 
n'ayant jamais vu un individu parfait et entier de cet oiseau, dont la véritable 
forme du bee m'est inconnue. 

(3) Toutes les espèces sont de l’ancien continent, le plus grand nombre d’A- 
frique. Ils ont un plumage très-éclatant, couvert de couleurs métalliques. Ils 
vivent comme les Étourneaux et les Martins, mais ressemblent plus ou moin: 
aux Merles par le bec et par les pieds. 


Ivj ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
médiocre, convexe en dessus, comprimé à la pointe qui 
est échancrée, base déprimée, arête s’avançant entre 
les plumes du front. Narines basales, latérales, ovoi- 
des à moitié fermées par une membrane voütée, sou— 
vent couverte de plumes ou cachée par les plumes du 
front , pas de poils au bec. Preds longs, tarse plus long 
que le doigt intermédiaire ; l’interne soudé à sa base, 
l'externe divisé. Ailes médiocres, la 1°. rémige tres 
courte, les 2°. et 3°. moins longues que la 4°. ou la 5°. 
qui sont les plus longues. 2 sections. | 


ÆLsp. Paradisea gularis. — Turdus aeneus. — Auratus. — 
Nitens. — Columbinus. — Leucogaster. — Tanagra atrala. 
Les espèces de Vaillant et plusieurs nouvelles. 


ORDRE IT. INSECTIVORES, /nsectivores. — 
Caract. V. Manuel, p. 130. 


1. MERLE (1), Turdus. (Linn.) — Caract. V. Manuel, p. 
160. 4 sections. 


Esp. (T. polyglottus - orpheus et dominicensis.) — ( La- 
mius jocosus et emeria.) — Muscicapa hæmorhousa. — Me- 
rops cayanensis. — T. manillensis. = T. punctatus €Lath. 
supp. )= Tanypus australis. Oppel, qui a tous les carac- 
tères des merles, mais dont les tarses sont un peu plus longs, 
et une grande série d’espéces nouvelles. 


2. Cincre, Cinclus. (Bechst.) — Caract. V. Manuel, p. 

176. dt 
Æsp. Turdus cinelus. — Cinclus pallasii. 

3. Lyre, Menura. (Shaw.) — Caract. Bec à sa base plus 
large que haut, droit, incliné à la pointe qui est 
échancrée, arête distincte, fosse nasale prolongée 
et grande. Narines au milieu du bec, ovales, grandes, 


couvertes d’une membrane. Pieds grêles ; tarse du 
double plus long que le doigt intermédiaire, celui-ci 


(1} On trouve des Merles et des Grives dans tous les pays et dans toutes les 
températures. 


D'ORNITHOLOGIE. Ivij 


et les latéraux à peu pres tous égaux; l’externe uni 
jusqu’à la premiere articulation ; l’interne divisé. On- 
Li L 

les aussi longs que les doigts, larges, convexes en 
5 5 Ars 
dessus , obtus. Ailes courtes , concaves; les 5 premières 
rémiges étagées, les 6°., 7°., 8°., et 0°. égales, les 
plus longues. Queue à pennes très-longues, de di- 
verses formes. 


Esp. Menura Novæ-Hollandiæ. L’unique du genre. 


4. BRÈVE (1), Pitta. (Vieïll.) — Caract. Bec médiocre, 
fort, dur, comprimé dans toute sa longueur , légere- 
ment incliné depuis la base, fléchi à la pointe; arête 
élevée à la base, pointe faiblement échancrée; bords 
des mandibules un peu comprimés en dedans, celles- 


ci à peu pres égales ; fosse nasale grande. Narines ba- 
sales , latérales, à moitié fermées par une grande 


membrane nue. Pieds longs, gréles;tarse souvent du 
double plus long que le doigt intermédiaire; l’interne 
réuni jusqu'a la premiere articulation ; l’externe soudé. 
Ailes courtes , arrondies, les 3 premières rémiges éga- 
lement étagées, la 4°. et 5°. les plus longues, Queue 
courte, égale ou arrondie. 

Esp. Turdus cyanurus. — Corvus brachyurus. — (Merle 


des Moluques et des Philippines , Buff., pl. 257 et 89.) — Pit- 
tathoracica. ( Temm. ) et quelques espèces nouvelles, toutes 


de l'Inde. 
5. FourmiutEr (2), Myothera. (Xlig.) — Caract. Bec lou- 
ir À 5 
gicorne, droit , un peu fort, convexe en dessus; arête 
un peu voutée, pointe subitement fléchie, échancrée, 


(1) Ce groupe est basé sur une division géographique; on pourrait réunir ces 
espèces, qui toutes sont de l'Inde au groupe suivant, composé d'espèces toutes 
de l'Amérique méridionale, mais il est préférable de les séparer ; la forme du bec 
diffère un peu. 


(2)-Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale. Les uns ont la querse 
très-courte, carrée , et les tarses très-longs , les autres ont la queue longue et ai- 
rondie, et les tarses de moyenne longueur. 


Iviij 


ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 

plus longue que la mandibule inférieure qui est droite, 
conique et un peu relevée à la pointe. Narrnes basales , 
latérales, à moitié fermées par une petite membrane. 
Pieds longs ou médiocres , grêles, doigts latéraux à 
peu près égaux ; l’interne uni jusqu’à la première ar- 
ticulation , l’externe soudé à la base. Ailes courtes , 
tres-arrondies , les 3 premieres rémiges également éta- 
gées, les 4°. et 5°. les plus longues. Queue courte 
égale, ou longue et étagée. 4 sections. 


Esp. Turdus grallarius. — Tinniens, = Auritus. = Colma. 
— Telma. — Pipra nævia. — Pipra albifrons. — Sitta nævia 
P P , 
et une multitude d’espèces nouvelles. 


G. Barara(r), Z'amnophilus.(Vieill.)—Caract. Bec court, 


fort, gros, un peu bombé , élargi à la base, dilaté 
sur les côtés, comprimé vers la pointe qui est obtuse, 
très-courbée et échancrée , dépassant la mandibule in- 
férieure qui est bombée en dessous, pointue. Narines 
latérales un peu distantes de la base, percées dans la 
masse cornée du bec, arrondies ou ovoides, totale- 
ment ouvertes. Pieds longs, grèles; tarse beaucoup 
plus long que le doigt intermédiaire; l’externe réuni 
jusqu’à la premierearticulation ; l’interne divisé. Ailes 
tres — courtes, arrondies , les 3 premieres rémiges éga- 
lement étagées, les 4°., 5°. et 6°. égales et les plus 
longues. 2 sections. | 


Esp. Grand batara. ( Azora. ) = Lanius doliatus. — Atri- 
capillus. — Nævius. — Tanagra guianensis, et une multi- 
tude d’espèces nouvelles. 


7- Vanca(2), J'anga.(Vieill.)—Caract. Bec long, fort dur, 


longicone, seulement courbé à la pointe qui est tres- 


(1) Toutes mes espèces sont d'Amérique, le plus grand nombre de l'Améri- 
que méridionale, genre très-nombreux ; les méles noirâtres, les femelles rous- 


satres. 


(2) Toutes les espèces sont de l'ancien eontinent, des iles les plus reculées de 
l'Inde et de l'Océanique. 


D’'ORNITHOLOGIE. lix 


erochue et acérée; bords des mandibules droits, tran- 
chans; pointes échancrées. Narines latérales, un peu 
distantes de la base, lorgitudinalement fendues dans 
la masse cornée du bec, couvertes en dessus par un 
cartilage; base du bec garnie de soies raides. Pieds 
médiocres; tarse de la longueur ou plus long que le 
doigt intermédiaire, l’externe réuni jusqu’à la pre- 
muere articulation; l’interne soudé à la base, Ailes 
médiocres ; la 1°°.rémige de moyenne longueur, la 2°. 
moins longue que la 5°. qui est la plus longue. 


Esp. Lanius curcirostris. — Vanga destructor. (Temm. ) 


8. Pir-criècne (1), Lanius. (Linn.) — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 140. 3 sections. 

Esp. L. frontatus. — Turdus ceylonus. — Lanius anti- 
guanus. — Brubru. — Cubla. — Barbarus. 

9. BÉcaRDE (2), Psaris. (Cuv.). — Caract. Bec gros, fort, 
dur, conique, rond , deéprimé à la base, comprimé à 
la pointe, qui est crochue et échancrée, arête en 
dôme, point de fosse nasale. Narines distantes de la 
base, latérales, rondes, percées dans la masse cornée 
du bec, ouvertes. Pieds forts, tarse court , de la lon- 
gueur du doigt intermédiaire ; l’externe uni jusqu’à la 
premiere articulation , l’interne soude à la base. Ailes 
médiocres , la 1"°. rémige un peu plus courte que les 
2°., 3°. et 4°. qui sont les plus longues. 


Esp. Lanius cayanus , et une espèce nouvelle d'Amérique, 


10. Brc-DE-rEeR, Sparactes. (Illig.) — Caract. Bec fort, 
dur , gros, un peu déprimé à la base, tres-dilaté sur 
les côtés , sans arête saillante, un peu courbé et com- 
primé à la pointe qui porte une légère échancrure; 
sans fosse nasale distincte ; mandibule inférieure forte, 


(x) De l’ancien continent et de l'Amérique septentrionale; point encore trou- 
vée dans l’A mérique méridionale. 
2) De l’Amérique méridionale. 


x 


ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


large , évasée, à pointe obtuse. Narines basales, laté- 
rales, percées dans la masse cornée en un sillon qui 
s'étend un peu en avant du trou nasal. Pieds forts; 
tarse plus long que le doigt du milieu; doigts divisés, 
les latéraux inégaux. Ailes longues ; 1". rémige 
courte, la 2°. moins longue que les 3° et 4°. 


Esp. Le Bec-de-Fer de Vaillant, ou Lanius superbus. 
(Shaw. ) L’unique du genre. Patrie inconnue. 


11. LANGRAYEN (1), Ocypterus. (Cuv.) — Caract. Bec mé- 


125 


diocre, un peu déprimé à la base, comprimé à la 
pointe quiest échancrée , arête déprimée voûtée; man- 
dibule supérieure convexe en dessus , fléchie à la pointe. 
Narines latérales , distantes de la base, petites, per- 
cées dans la masse cornée, ouvertes par-devant , ca- 
chées à claire-voie par les poils courts de la base du 
bec. Pieds et surtout les doigts courts, l’interne en- 
tièrement divisé , l’externe soudé à sa base. Ailes lon- 
gues , 1°°. rémige presque nulle , les 2°. et 3°. égales 
et les plus longues. 

Esp. Lanius viridis. — Leucorynchos , et deux espèces 

nouvelles , que M. Valenciennes publiera incessamment. 

Crivow, Criniger. ( Temm. ) — Caract. Bec court, 
fort , longicone , comprimé à la pointe, un peu élargi 
à la base ; mandibule supérieure fléchie vers la pointe 
qui est un peu échancrée; base du bec garnie de tres- 
fortes et longues soïes. Narines un peu distantes de la 
base ; ovoides , ouvertes. Preds courts ; tarse plus court 
que le doigt du milieu ; latéraux inégaux; l’externe 
uni jusqu’à la seconde articulation ; l’interne à sa base. 
Ailes médiocres; les 3 premières rémiges élagées , 
les 4°., 5°. et 6°. les plus longues. 

Formé de cinq espèces nouvelles qui n’ont point de 
type parmi celles connues; toutes sont des côtes occi- 


2 


(1 


) Toutes les espèces sont de l'Inde et de l'Océarique. 


D'ORNITHOLOGIE. lxj 


dentales d'Afrique; plusieurs ont un bouquet de crins 
à la nuque. 


x3. Drovco (1), Ædolius. {Cuv.) — Caract. Bec mé- 
diocre , dur, fort, déprimé à la base , un peu dilaté 
sur les côtés, comprimé à la pointe, qui est échancrée; 
mandibule supérieure convexe, courbée et un peu cro- 
chue à la pointe ; l’inférieure, droite, retroussée à la 
pointe ; base garnie de poils longs et forts. Narines 
basales, latérales, à moitié fermées par une mem 
brane, cachées ou couvertes à claire-voie par les poils 
du front. Pieds faibles , courts, doigt externe uni jus- 
qu’à la première articulation ; l’intérieur divisé. 4iles 
médiocres ; les 3 premieres rémiges étagées, la 4°., 
5°. ou 6°. la plus longue. Queue presque toujours 
plus ou moins fourchue. 


Esp. Lanius forficatus. — Cærulescens. — Corvus balicas- 
sius. — Lanius malabaricus et cuculus paradiseus, — Les 
Drongos de Vaillant et plusieurs nouveaux. 


14. Ecnenizreur (2), Ceblephyris. (Guv.) Caract. Bec 
gros, court, fort, élargi à la base, un peu bombé, 
comprimé à la pointe ; mandibule supérieure, convexe, 
courbée vers la pointe qui est échancrée; arète peu 
distincte ; mandibule inférieure droite, presque égale 
avec la supérieure. Narines basales, latérales; ovoides, 
ouvertes, cachées par les petits poils serrés du front. 
Pieds faibles , courts; doigts latéraux inégaux , réunis 
ou soudés à leur base. Æzles médiocres ; la 1°°. rémige 


(1) Toutes les espèces connues sont de l'ancien continent. 

(2) Toutes les espèces connues sont de l’ancien continent. La supposition est 
erronée que le caractère principal des échenilleurs doit consister dans les tiges 
raides et piquantes des plumes de leur croupion; quelques nouvelles Grives 
(Turdus) seraient alors des Échenilleurs , et plusieurs oiseaux qui ont les pieds, 
le bec, les formes totales et le plumage des trois échenilleurs de Le Vaillant, ne 
pourraient plus être admis dans ce genre, parce que les plumes également raides 
et fortes, ne sont pas terminées de pointes piquantes, 


Ixi) 


15. 


16. 


ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
courte , les deux suivantes étagées, la 4°. ou la 5°. la 
plus longue. Queue tres-large, croupion tres-garni 
de plumes à baguettes raides, souvent terminées de 
pointes aigues. 

Esp. Corvus papuensis, une femelle dont le mâle est le 
Rollier à masque noir. ( Vaill. pl. 30), ou Corvus mela- 
nops. (Lath. supp.) — Corvus novæ guineæ. — Muscicapa 
cana. — Les deux autres échenilleurs de Vaillant et un petit 
nombre d’espéces nouvelles. 

CoRACINE (1), Coracina. (Vieill. ) — Caract. Bec gros, 
fort, dur, anguleux, convexe en dessus, un peu dé- 
primé à la base, voûté, droit, fléchi à la pointe qui 
est comprimée, et tres-faiblement échancrée ou lisse ; 
mandibuleinférieure droite, aplatie en dessous ; base du 
bec garnie de poils raides et courts. Narines basales , ax 
rondies, ouvertes par-devant, fermées par-derrière 
par une membrane garnie de petites plumes ou lisse. 
Pieds forts , un peu robustes ; tarse plus court que le 
doigt du milieu; les trois doigts antérieurs à peu près 
égaux ; l’externe uni jusqu’à la premiere articulation ; 
l'interne soude à la base. Ziles assez longues ; les 2 pre- 
mieres rémiges moins longues queles 3°., 4°. et 5°. qui 
sont les plus longues. 2 sections. 

Esp. Cephalopterus ornatus. ( Geoff. Ann. Mus.) — V. 13. 


pl. 15. — Corvus calyvus. — (Coracias scutata ou grand piau- 
hau,) — (C. militaris ; Cotinga ponceau. ( Vaill. ) = Musci- 
capa rubricollis. — (Cotinga cendré. ( Vaill. ) pl. 44, 


mais point Amp. cinera. ( Lath.) qui est le jeune de Amp. 

pompadora. (Lath.\ — (Gracula nuda et fœtida.) 
CorTivGa (2), Ampelis. (Linn. ) Caract. Bec court, un 
peu déprime, plus haut que large, dur, solide, tri- 
gone à la base, comprimé et échancré à la pointe, un 


(1) Toutes les espèces connues sont de l'Amérique méridionale ; l'échancrure 
à la pointe du bec n'existe pas toujours sur tous les individus de la même es- 


pèce. 


(2) Toutes les espèces connues sont de l'Amérique méridionale. 


D'ORNITHOLOGHE. Ixiij 

peu convexe en dessus , subitement fléchi à la pointe. 

. Narines basales, latérales , arrondies, moitié fer 
mées par une membrane, et couvertes à claire- 
voie par les poils de la face. Pieds médiocres ; tarse 
de la longueur ou plus court que le doigt intermé- 
diaire, les latéraux unis jusqu’à la seconde articula- 
tion. Ailes médiocres ; la 1°. rémige moins longue 

à que la 2°. qui est la plus longue. 

Esp. À. Cotinga — (Pompadora, ét cinerca Le jeune.) — 
Hypopyrra. (Vieill. ) 

15. AVERANO (1), Casmarhinchos. (Temm.)— Caract. Bec 
large, tres-déprimé, mou et flexible à la base, comt- 
prime et corué à la pointe, fosse nasale tres-ample ; 
pointe de la mandibule supérieure échancrée ; les 
bords de la mandibule inférieure minces, flexibles, 
seulement la pointe cornée. Narines grandes vers la 
pointe du bec, ovoïdes, ouvertes, membrane qui re- 
couvre la fosse nasale garnie de petites plumes rares. 
Pieds : tarse plus long que le doigt du milieu, doigts 
soudés à la base, latéraux égaux. Ailes : les 2 premieres 

_ rémiges étagées , la 3°. et la 4°. les plus longues. 

Esp. Ampelis variegata. — Carunculata. — (Araponga 
Poy. du prince Max. Casmarhinchos nudico!lis.) — Procnias 
melanocephalus. ( P. Aux.) 

18. ProcxÉ (2), Procnias. (Ilig.)— Caract. Pec plus large 
que le front , dilaté sur les côtés, fort, dur, déprimé, 
mais tres-comprimé à l2 pointe qui est un peu échian- 
crée; arète un peu élevée à la base. Narines basales, 
pres du front à la partie supérieure du bec, un peu 
tubulaires, bordées par un cercle membraneux. Pieds : 
tarse plus long que le doigt du milieu ; doigts soudés 


(1) Les espèces connues sont de l'Amérique méridionale. 
(>) Tes deux espèces qui me sont connues vivent dans l'Amérique méridio. 
vale. 


re 


lanrie i 


Ixiv 


ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
à la base, latéraux égaux. Ailes: la 1°°, rémige 
presque aussi longue que la 2°. et la 3°. qui sont les 
plus longues. 


Esp. (Procnias ventralis. (Illig.) le Ale. — Hirundo viri- 
dis.(Temm. Catalog.) la femelle, aussi Procnias cyanotropeus 
(P. Max.) et une nouvelle. 


19. Rupicore , Rupicola. (Cuv. )— Caract. Bec médiocre, 


20: 


——— 


robuste , légerement voûté , courbe à la pointe qui est 
échancrée ; l’inférieure droite , aiguë. Narines ba- 
sales , latérales, ovoides, ouvertes en partie ; ; cachées 
par les plumes de la huppe en demi-cercle qui ombrage 
le bec. Do robustes, forts; tarse en partie couvert 
de plumes, de la longueur du doigt intermédiaire ; 
l’externe uni plus loin que la seconde articulation, 
l’interne soude à la base; pouce tres-fort, armé d’un 
ongle tres-robuste. Ailes médiocres; 1°. rémige al- 
longée en fil, les 3 premières plus courtes que la 4°. et 
m9. 
Esp. Pipra rupicola. — Peruviana, Les deux espèces con- 
nues de l'Amérique méridionale. 


Tanmaxax (1), Phibalura. {Vieill. ) — Caract. Bec 
tres-court, un peu conique , convexe en dessus, dilaté 
sur les côtés, épais, fort; mandibule supérieure à dos 
arqué, échancré à la pointe; l’inférieure droite, un 
peu pointue ; fosse nasale ires-petite. Narines basales, 
latérales, peu distinctes, couvertes d’une membrane. 
Pieds médiocres ; les doigts externes et internes sou— 
dés à leur base. Ziles un peu longues, la 1°°. et la 2°. 
rémiges les plus longues de toutes. Queue longue, 
grêle , tres-fourchue. 


(1) La seule espèce connue que j'ai vue dans les Musées à Berlin et à-Paris, 
a été envoyée du Brésil. Si par la suite on apprend que cet oiseau se nourrit 
principalement de graines, on pourra placer le genre avant celui de Tangaras. 


Je le range avant celui des Manakins dont l'espèce unique approche le plus par le 
bec. Le nom français indique les rapports entre ces deux genres. 


D'ORNITHOLOGIE. Ixy 
Esp. Une nouvelle, du Brésil (Phibabura flavivostris. (usée 
de Paris.) ou pipra crisopogon., (Musée de Berlin. ) 

21. Manauin (1), Pipra. (Linn.) — Caract. Bec trigone , 
court, un peu élargi à la base, comprimé dans le reste, 
convexe en dessus, très-comprimé à la pointe; man 
dibule supérieure courbée et échancrée à la pointe; 
Vinférieure pointue. Marines basales, latérales, ou 
vertes, à moitié fermées par une membrane couverte 
de plumes. Pieds médiocres, plus longs que le doigt 
intermédiaire ; latéraux inégaux; l’externe uni jusqu’à 
la seconde articulation , l’interne soudé à la base. Arles 
et queue courtes ; les 2 premières rémiges plus courtes 
que la 3°. ou la 4°. qui sont les plus longues. 2 sec- 
1ions. 

Esp. (P. parcola et superbus.) — Manacus. — Caudata.— 
Militaris. (Shaw.) — Strigilata. (P. Max.) et nouvelles. 

22. PARDALOTE (2), Pardaloitus. (Vieill.) — Caract. Bec 
tres-court , gros , dilaté à sa base, arête distincte; les 
deux mandibules presque également fortes et de même 
Jongueur , toutes deux convexes et un peu obtuses, la 
supérieure échancrée. Narines basales, latérales, pe- 
tites, couvertes d’une membrane. Pieds grêles; tarse 
plus long que le doigt du milieu ; l’externe réuni, l’in- 
terne soudé à la base. Ailes, la 1°. rémige presque 
aussi longue que la 2°., ou la plus longue de toutes. 


“ 


£sp. Pipra punctata. — Striala. — (Gularis, le même que 
sylvia hirundinacea. ) — Superciliosa. 


23. ToniEr (3), Todus. ( Linn.)— Caract. Bec long , formé 


(1) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale. 

(2) De l'ancien continent, particulièrement confinées dans la mer de l'Inde et 
dans celle de l'Océanique. ” 

(3) Seulement dans l'Amérique septentrionale. Les premières espèces du 
genre des moucherolles, sont liées de très-près au geure Todus ; ils forment le 
passage, mais ce ne sont point de vrais Todiers , ni par les caractères, ni par les 
mœurs. 


Ixvi ANALYSE DU SYSTEME GÉNÉRAL 
de deux lames minces, obtuses, plus large que haut ; 
arête distincte; pointe de la mandibule supérieure 
droite, se divisant au bout; inférieure obtuse tron- 
quée. Narines à la surface du bec, distantes de la base, 
ouvertes, arrondies ; base des mandibules garnie de 
longs poils. Pieds médiocres ; doigts latéraux ine- 
gaux , l’externe uni jusqu’à la troisième articulation et 
l’interne jusqu’à la seconde. Ailes courtes , les 2 pre- 
mieres rémiges plus courtes que la 3°.; la 4°. la plus 
longue. 
Esp. T. Viridis. L’unique du genre. 


24. PLaTYRmINQUE (1), Platyrhinchos. (Desmar.) — Caract. 
Bec plus large quele front, dilaté sur les côtés, du double 
plus large qu'épais ; tres-déprimé jusqu’à la pointe, qui 
estcourbée etéchancrée ; arête déprimée, peu distincte ; 
base du bec garnie de longues soies. Narines vers le mi- 
lieu à la surface du bec, nas ouvertes , fermees en 
dessus par une petite membrane couverte de plumes. 
Pieds : tarse plus long que le doigt du milieu; les laté- 
raux inégaux , extérieur et celui du nulieu réunis jus- 
qu’à la première articulation; ongle du pouce le plus 
fort, courbé. Ailes : les 2 premières rémiges plus 
courtes que la 3°. et la 4°. qui sont les plus longues. 

Esp. Lanius pitangua.—(Todus rostratus ou platyrhinque. 


(Desm.)—Nasutus. — Plat. olivaceus. (Femm.) — Carcromus 


(Temm.) 

25. MoucEroLLE (2), Muscipeta. (Cuv.) — Caract. Bec 
tres-déprimé , plus large que haut, souvent un peu 
dilaté sur les côtés ; mandibule supérieure à arête vive, 
crochue et courbée sur l’inférieure , le plus souvent 


. 
(1) Toutes les espèces qui me sont connues vivent dans l'Amérique méridio- 
nale. 


(2) Des parties les plus chaudes des deux mondes, jamais dans les contrécs 
boréales ; on peut les sectionner en divisions géographiques. 


D'ORNITHOLOCIE. Ixvij 
échancrée; mandibule inférieure tres-déprimée, poin- 
tue vers le bout; base garnie de longs poils qui dépas— 
sentsouvent le bec. Narines basales à la surface du bec, 
ouvertes, cachées à claire voie par les longs poils de 
la base. Pieds médiocres ou courts, failles; doigts 
latéraux inégaux ; l’externe uni jusqu’à la seconde ar- 
ticulation , l’interne soude à la base. iles médiocres ; 
les 3 premières rémiges étagées, la 4°. ou 5°. la plus 
longue. 2 ou 3 sections. 

Esp. Todus plambeus. — Maculatus. — Regius. = Upupa 


paradisea. — Muscicapa borbonica.—Flabellifera.—Paradisi. 


—Mutata.—Flavigaster, Une multitude d’autres , et beaucoup 
de nouvelles. 


26. Gose-Moucre (1), Muscicapa. ( Linn.) — Caract. 
V. Manuel, p. 150. 4 ou 5 sections. 

Esp. (Corvus flavus ou lanius sulphuratus.)—(Todus cine- 

reus ou meloxantha.)—Sitta chloris. — Pipra papuensis. — 

Muscicapa olivacea.— Noveboracensis. =M. flammea. — Cu- 


cullata. Et une série des plus nombreuses en espèces 
nouvelles (2). 


27. Mériox (3), Malurus. (Vieill.)— Caract. Bec un peu 
fort, plus haut que large, fléchi et un peu courbé à la 
pointe, comprimé dans toute sa longueur ; arête dis- 
tincte , s’ayvançant un peu entre les plumes du front; 
base du bec garnie de petits poils rudes, pointe faible- 
ment échancrée. Narines basales, latérales , à moitié 
fermées par une membrane. Preds longs, grèles ; 
doigt externe uni jusqu’à la 1°. articulation , l’interne 
divisé. Ailes tres-courtes , arrondies ; les 3 premières 
rémiges également étagées, souventencore la 4°. les 5°. 
6°. et 7°. égales et les plus longues. Queue très- 


(r) Elles sont répandues dans tous les pays et sous presque toutes les latitudes. 

(2) Vu le très-grand nombre des espèces, on pourrait , indépendamment des 
sections établies, sous-diviser ce genre en sections géographiques. 

(3) Toutes les espèces sont de l'ancien continent , d'Afrique et de l'Océaaique. 


lxvij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
longue, conique, à pennes étroites, souvent à barbes 
rares et décomposées. 2 sections. 
Lsp. (Sylvia africana , ou merle flûteur. ( Vaill. pl. 112, 
f. 2.) —( Macroura ou le capocier. ( Vaill. p£. 129 et 130.) — 
Longicauda. = Turdus brachipterus. —Muscicapa malachura. 


—Sylvia cyanea.—Magnifica. (Temm.), et plusieurs espèces 
nouvelles. 


28. Bec-rix (1), Sylvia. (Lath.)—Caract. V. Manuel, p. 178. 
G sections. | 

Esp. S. Cyanocephala. — Cayana. =S. Africana. —Cya- 

nura. — Sialis. — Blackburnia lateralis. — (Borbonica et 

mauritiana.)—Guira.— (Coronata, umbria, cincta et pinguis.} 


= Élata.— Pusilla. — Calendula.— Platensis. — Furva. Et une 
multitude d'espèces nouvelles. 


29. ÉRAQUET (2), Saxrcola. (Bechst.) — Caract. V. Manuel, 
p.235. 
Lsp. (Sylvia sperata ou traquet familier de Vaillant.)—(Pi- 
leata ou T. imitateur. ( Vaill.) 
30. AcCENTEUR (3), Accentor. (Bechst.) — Caract. V. Ma- 
nuel ; p. 247. 


r. 


Esp. (Turdus calliope F. du titre; Le méme que T. Camts. 
chatkensis (Gmel.) et motacilla calliope de Pallas.) Point 
d’autres espèces étrangères connues. 


31. BERGERONNETTE (4), Motacilla. (Lath.)— Caract. V. Ma- 
nuel , p. 252. 
Esp. Motacilla aguimp. (Vaill.) et des nouvelles. 


32. Prpit (5), Anthus. (Bechst. )— Caract. V. Manuel, 
p. 261. 


(x) Des sections géographiques sont indispensables dans ce genre; les espèces. 
sont répandues sous toutes les latitudes. Les Pit-pits de Buffon forment aussi 
ane section qui se lie aux Tangaras. 

(2) Les espèces qui me sont connues, viennent toutes de l’ancien continent. 

(3) Les quatre espèces connues sont de l’ancien continent. 

(4) Je n’en ai point encore vu de l'Amérique méridionale. Ge genre est cem- 
posé d’un très-petit nombre d’espèces. 


(5) Geure jeu nombreux, mais répandu sous toutes les températures. 


D'ORNITHOLOGIE. Ixix 


Esp. Alauda capensis, — Rufa. — Africana. et quelques 
nouvelles de l’Océanique. 


ORDRE IV. GRANIVORES, Granivores.—Caract, 
V. Manuel, p. 275. 


1. ALOUETTE (1), Ælauda. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 
p- 274. 
Esp. À, cinerea, et les espèces de Vaill. 
2. Mésance (2), Parus (Linn.)— Caract. V. Manuel, D 286. 
2 sections. 


Esp. (P, atricapillus et hudsonicus.)—Capensis ; et les 
mesanges de Vaillant. 


3. Bruant (3), Emberiza. (Linn.)— Caract. V. Manuel, 
p. 302. 3 sections. 


Esp. E. capensis (Lath.), sous laquelle on a confondu quatre 
espèces distinctes. — Aureola.— Hiemalis. — Spodocephala. 


4. TaxGara (4), T'anagra. (Linn.)— Caract. Bec court, 
fort, dur, trigone à sabase , un peu déprime, plus ou 
moins conique, tres-comprimé à la pointe qui est 
fléchie, plus longue que l’inférieure et échancrée; 
bords des mandibules fléchis en dedans , arête élevée, 
fosse nasale petite; mandibule inférieure droite, un 
peu renflée vers le milieu. Narines basales, latérales, 
arrondies , ouvertes, en partie cachées par les plumes 
avancées du front. Pieds médiocres , tarse de la lon- 
gueur du doigt intermédiaire, l’externe soude à la 


(1) Répandu dans tous les climats. 

(2) Répandu dans tous les climats. 

(3) Les espèces qui portent les caractères du genre, sont toutes des climats 
tempérés de l’ancien continent et de l'Amérique septentrionale. 

(4) Tous les tangaras sont d'Amérique; ils passent par degrés aux formes ap 
prochant celles des Pies, des Pies-grièches et des Troupiales; en isolant encore 
trois sections, les Ramphocelle s (Desm.), {es Euphones ( Desm.), et terminaat 
la série parles Tangaras proprement dits, dont les dernières espèces indiquent le 
passage aux Becs-fins de la classe des Pit-pits de Buffon. 


Le 


Ixx 


ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
base, l’interne libre. iles médiocres, la 1°: rémige 
un peu plus courte que la 2°. et la 3°. qui sont les plus 
longues. 6. sections. 


Esp. Lanius picatus. — Tanagra atricapilla. — ( Rubra et 
loxia mexicana.) — (Mississipiensis æstiva et variegata.) =: 
Jacapa.—(Brasiliæ mas rudis femina.)= Magna. — Melanopis. 
—(T. ornata (Lath } le même que archiepiscopus (Desm.)—= 
Cristata enl. 5 — Martialis (Temm. enl. 307, f. 2.)—Gularis. 


—( Pipra musica et Tanagra flavifrons.) = Tanagra pileata. 
— Sylvia velia. 


5. TissEerin (1), Ploceus. (Cuv.) — Caract. Bec robuste, 


dur, fort, longicone, convexe, un peu droit, aigu, 
arète s’avançant sur le front, fléchi et comprimé à la 
pointe, sans échancrure; bords des mandibules cour- 
bés en dedans. Narines basales, pres de la surface du 
bec, ovoides, ouvertes. Preds médiocres, tarse de la 
longueur du doigt intermédiaire ; les antérieurs soudés 
à la base. Arles médiocres, 1°*°. rémige médiocre où 
courte, la 2°. et la 3°. moins longues que la 4°. qui 
est plus longue. 

Esp. Loxia philippina. — Abyssinica. — Pensilis. — Socia. 


— Meralocephala. — Oriolus textor.—Le malimbe et espèces 
nouvelles. 


6. BEc-CRoISÉ (2), Loxia. (Briss.)— Caract. V. Manuel, 


p- 324. 


Esp. Loxia falcirostra. 


. Psrrrasn, Psitiirosira. (Temm.)—Caract. Bec court 
4 3 ; 


tres-crochu , un peu bombé à sa base ; mandibule su- 
périeure eourbée à la pointe sur l’inférieure ; celle-ci 
tres-évasée, arrondie et obtuse à la pointe. Narines 
basales, latérales, à moitié fermées par une mem 
brane couverte de plumes. Pieds: tarse plus long que 


(x; Les Tisserins sont tous de l’ancien continent, le plus grand nombre d’£&- 


frique. 


(2) Des contrées boréales des deux mondes. 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxj 
le doigt du milieu; tous les doigts divisés, latéraux 
égaux. Ailes, 1° 
courte que la 3°. 


. rémige: nulle, 2°. un peu plus 


Esp. Loxia psittacea syn. 3. T. 42. La seule espèce qui 
me soit connue dans ce genre, se trouve à ja Nouv.-Hollande. 
Je possède le portrait d’une seconde espèce, toute verte à tête 
grise. , 

8. Bouveeuz (1), Pyrrhula. (Briss.)—Caract. V. Manuel, 
p- 331. 2 sections. 

Esp. Loxia grossa. —Erythromelas. = Torrida angolensis. 
—Pyrrhula misya (Vieill.) — Loxia lineola.—Minuta ; et plu- 
sieurs nouvelles. 

9. Gros-8ec (2), Fringilla. (Ilig.)— Caract. V. Manuel, 
p. 341. 4 sections. 

Esp. (Loxia oryzivora et javensis.) = L. erythrocephala et 
brasiliana.) —{L. madagascariensis et Tring. erythrocephala.) 
— Tring. arcuata.—(Emberiza serena vidua et principalis. 
ajoutez encore le méme en hiver, Ent. 291, f. 2, indiqué sous 
Fring. nitens.) — Emberiza oryzivora. — Leucophris. = 
(E. cianea et tanagra cærulea.)—E. cicris.=(Tring. elegans 
et melba.) — coccinea. 


10. PHYTOTOME , Phytotoma. (Gmel.)— Caract. Bec court, 
fort , conique , tranchant, bords des mandibules fine- 
ment dentelés, égales. Narines basales , latérales , pe- 
tites, nues , ovoides. Pieds médiocres , trois ou quatre 
doigts. | 


£sp. P. rara.—Abyssinica, deux espèces dont l’une aurait 
quatre doigts et l’autre trois. N'ayant pu examiner des indi- 
vidus de’ces deux oiseaux, je préviens que ce genre est indiqué 
d’après les auteurs. 


11. Coriou (3), Colius. (Gmel.) — Caract. Bec court, 
gros , fort, fléchi depuis la base, un peu comprime à 


(1) Le plus grand nombre sont des contrées tempérées des deux mondes. 

{2) Genre très-nombreux, sans caractère assignable pour une division géogra- 
phique. Le plus grand nombre de la zone torride. 

(3) Tous les colious sont de l'ancien continent. Je crois qu'on ne les trouve 
point dans l'Inde et que le genre est propre à l'Afrique. 


Ixxij 


ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 

la pointe, arqué, voûté, bords de la mandibule su- 
périeure couvrant celui de l’inférieure; celle-ci droite 
et moins longue. Narines basales, latérales, percées 
dans la masse cornée du bec, rondes, en parties ca- 
chées par les plumes du front. Pieds médiocres, tarse 
court, pouce articulé intérieurement, reversible; les 
doigts antérieurs divisés. Ongles tres-arqués, celui du 
pouce le plus court. Ærles courtes ; 1°°. rémige de 
moyenne longueur , 2°. un peu plus courte que la 3 
qui est la plus longue. Queue tres-longue, conique. 


ÆEsp. Col. capensis. —( Senegalensis et indicus.) 


ORDRE V. ZYGODACTYLES, ASE CET 
Caract. V. Manuel, p. 576. | 


PREMIÈRE FAMILLE. 


Bec plus ou moins arqué, tres-courbé dans le genre per- 


roquet. Preds : deux doigts devant et le plus habituel- 
Jement deux derrière; quelquefois le doigt extérieur 
de derriere reversible. 


1. Touraco, Musophaga. (Ysert.)— Caract. Bec court, 


fort , large; arête élevée , souvent tres-haute, toujours 
arquée, échancrée à la pointe; extrémité de la man- 
dibule inférieure formant un angle. Narines basales, 
pres de l’arête du bec, fermées en partie par la subs- 
tance cornée, souvent couvertes et cachées par les 
plumes du front. Pieds robustes; tarse de la longueur 
du doigt du milieu; latéraux égaux, l'extérieur re- 
versible , tous entourés d’un rudiment qui unit trois 
doigts à leur base. Ailes : les 3 premières rémiges éta- 
gées , les 4°. et 5°. les plus longues. 


Esp. Cuculus persicus. — Touracou. (Baff. Vaill. pl. 17.) — 
— T. pauline. ( Vieill.) — (Phasianus africanus.(Lath.) ou 
Touraco musophage. (Vaill. pl. 20.)—Musophaga violacea. — 
Touraco géant. ( Vaill. pl. 19.) sont toutes les espèces cen- 
nues de ce genre , qui est d'Afrique. 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxiif 
2. IxDICATEUR , {ndicator (Vaill.) — Caract. Bec court, 
deprimé , dilaté sur les côtés, presque droit, un peu 
fléchi et échancre à la pointe ; arête distincte; fosse na- 
sale grande. Narrines basales à la surface du bec, un 
peu tubulaires, ouvertes pres de l’arête, bordées par 
une membrane. Pieds courts; tarse plus court que le 
doigt externe ; les antérieurs réunis jusqu'a la pre- 
miere articulation. Ailes médiocres ; 1°° rémige nulle, 
la 2°. un peu plus courte que la 3°. qui est la plus 
longue. 


Esp. Cuculus indicator. — Petit indicateur. ( Vaill. ) Les 
deux espèces d’Afrique. 


3. Coucou, Cuculus.(Linn.)— Caract. V. Manuel , p. 360. 


Esp. (C. Clamosus, le solitaire (de Vaillant) et Capensis.)— 
(Serratus et melanoleucos.) — Cupreus. — Coucou de Klaas, 
tous ceux (de Vaillant) et plusieurs espèces nouvelles. 


&. Coua (1), Coccyzus. ( Vieill.)—Caract. Bec fort, com- 
primé dans toute sa longueur, arète distincte, légere- 
ment courbé depuis la base, fléchi à la pointe; mandi- 
bule inférieure droite, fléchie à la pointe. Narines ba- 
sales , latérales , à moitie fermées par une membrane 
nue. Pieds grêles; tarse beaucoup plus long que le 
doigt extérieur; ongles courts, peu courbés. Ailes 
tres-courtes , arrondies ; les 5 premières rémiges éta- 
gées , les suivantes, aussi longues.ou un peu plus que 
les pennes secondaires. 2 sections. 


Esp. C. Vétula. = Guira. — (Cayanus , sous laquelle on a 
confondu trois espèces distinctes.) — Nœvius ( Lath.) et Ga- 
leritus ( Iig.) — Coccyzus geoffroyi ( Temm. ). Plusieurs es- 
pèces nouvelles et toutes celles de Vaillant. 


5. CoucaL, (2), Centropus. (Illig.) — Caract. Bec gros, 


(1) On trouve les espèces de ce genre dans les parties chaudes des deux 
mondes, 

(2) Toutes les espèces sont de l’ancien continent, des mers de l'Inde, d'Afri- 
que et de l'Océanique. 


/ 


Ixxiv + ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 

fort, dur, comprime , plus haut que large, courbe de- 
puis la base, tres-fléchi et comprimé à la pointe ; arête 
élevée. Narines basales, latérales, diagonalement fen- 
dues, à moitié fermées par une membrane nue, voù-— 
ice. Pieds longs, robustes; tarse plus long que le 
doigt extérieur, les deux antérieurs soudés à la base. 
Ongles gros, courts, celui du doigt postérieur interne 
tres-long , subulé, presque droit. Ailes courtes; les 3 
premieres rémiges également étagées, la 4°. presque 

aussi longue que la 5°. qui est la plus longne. 
Esp. (C. Ægyptius et Nigrorufus. (Cuv.) aussi Coucal noirou 
( Vaill. pl. 220.) —( Ægyptius var. B. philippensis. (Cuv.) et 
Coucou des Philippines. (Buff. pl. 824. ) Les jeunes de 
cette espèce sont (Senegalensis. ( Vaill. pl. 219 et pl. enl. 
332.) —Phasianius. (Lath. supp.) — Rufinus (Cuv.) — Æthio- 
picus (Cuv.) — Gigas (Cuv.) et un grand nombre d’espèces 

nouvelles. 

6. Marcona , Phoenicophaus. ( Vieill.) — Caract. Bec plus 
long que la tête, fort, épais, arrondi ; tres-lisse, fléchi 
depuis la base, arqué vers le bout, sans échancrure, 
presque sans fosse nasale. Nurines latérales, margi- 
nales, linéaires , étoignées de la base; région ophthal- 
mique mamelonnée. Pieds : tarse plus long que le 
doigt externe ; ongles courts, peu courbés. Ailes 
très-courtes, les 3 premières rémiges étagées, la 4°. 
ou la 5°. la plus longue. 

Esp. Cuculus pyrrhocephalus.—Malcoha rouverdin (Vaill.) 
— Phœnicophaus superciliosus ( Cuv.) Les trois espèces du 


genre qui vivent dans l'Inde. 

7. CouroL, Leptosomus. (Vieill.)— Caract. Bec presque 
triangulaire, déprimé à la base, mais comprimé à la 
pointe; arête tres-proéminente; mandibule supérieure 
un peu fléchie, l’inférieure droite. Narines au mi- 
lieu du bec, fendues diagonalement, un peu évasées, 
recouvertes et à moitié fermées par le prolongement 
de la matière cornée. Pieds : tarse déprimé, large, 


Cœ 
rai 


D'ORNITEHOLOGIE. Ixxr 


de la Jongueur du doigt externe, couvert d’écailles 
rudes. Ailes longues , les trois premieres rémiges 
étagées plus courtes que la 4°. qui est la plus longue. 
Queue longue, égale. 


Esp. Cuculus afer. L’unique de ce genre, d'Afrique. 


8. Scyrmrors , Scythrops. (Lath.) Caract. Bec long, fort, 
dur, conico-convexe, tres-courbé àla pointe, plus haut 
que large, déprimé sur le front, dilaté sur les côtés, 
sillonné en dessus et latéralement; bords des mandi- 
dibules sans dentelures. Narines basales, latérales, 
percées derriere la masse cornée, s’ouvrant du côté des 
joues, à moitié fermées en dessus par une membrane 
nue, Preds courts, forts ; tarse plus court que le doigt 
du milieu ; les deux antérieurs soudes à la base. Zrles 
longues ; les deux premières rémiges étagées , la 3°. la 
plus longue. Queue tres-longue, arrondie. 

Esp. Scyt. Novæ-Hollandiæ. L’unique du genre, 


9. ARACARI (1), Pteroglossus. (Ilig.) — Caract. Bec cel- 
lulaire, mince, plus long que la tête, de la largeur 
et de la hauteur du front , déprimé à sa base, voûté, 
sans arête, courbé en faucille, subitement fléchi à la 
pointe; bords des mandibules régulierement dentelés. 
Narines basales, à la partie supérieure du front, per 
cées dans deux échancrures profondes à la surface du 
bec , orbiculaires, ouvertes. Preds médiocres, tarse de 
la longueur du doigt externe , les deux antérieurs unis 
jusqu’à la seconde articulation. Ailes courtes , con- 
caves; les 4 premieres rémiges inégalement étagées , 
la 5°. où 6°. la plus longue. Queue longue, très-éta- 
gée. 
| Esp. Ramphastos aracari. — Viridis. — Piperivorus. — 

Baillonii. ( Vaill.) — ( Pteroglossus nigridens. ( Ilig.) — Ara- 
cari azara. (Vaill. pl. À , seulement le mâle.) — (Pter. ma- 


(1) Toutes les espèces connues sont de l’A mérique méridionale, 


Ixxrj ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


culirostris (Cuv.) ou Le Koulick du Brésil. ( Vaill, pl. 15.) 
— Pter. scriptus. (Temm.)— Sulcatus. ( Temm.) sont toutes 
les espèces de ce genre. 


10. Toucax (1), Ramphastos. ( Linn.) — Caract. Bec 


cellulaire , mince, transparent , formidable , en four- 


. reau , plus large et plus haut que le front, arête vive 


et distincte, un peu droit, faiblement courbé à la 
pointe; bords des mandibules régulierement dentelés. 
Narines frontales, occultes, cachées derrière la masse 
cornée qui engaine le front, ouvertes, ovoides , entiè- 
rement entourées par une membrane. Preds forts, 
robustes; tarse de la longueur du doigt externe, les 
deux antérieurs unis jusqu’à la seconde articulation. 
Ailés médiocres, concaves. 


Esp. Ramp. toco. —( Vitellinus (Ilig. ou Vaill. pl. 5.) — 
{Chlororhynchus (Temm. ou Vaill. pl. 8.) 


. ANI, Crotophaga. (Linn.)—Caract. Bec court, gros, 


très-comprime , élevé, tranchant à sa partie supérieure, 
quis’elève plus ou moins en lame arquée , sans échan- 
crure. Narines basales , latérales, ovales, ouvertes. 
Pieds longs, forts ; tarse un peu plus long que le doigt 
externe. Arles courtes ; les 3 premières rémiges étagées, 
la 4°. et la 5°. les plus longues. Queue longue, arrondie, 
composée de huit pennes larges. 


Esp. Cr. ani.— Major; les deux seules espèces bien déter- 
minées dans ce geure, d'Amérique. 


12. Couroucou(2), 7rogon. (Linn.) — Caract. Bec plus 


court que la tête, gros, voùté , convexe, plus large que 
haut, courbé à la pointe, dentelé sur les bords, base 
garnie de longs poils. Narines à la base du bec, ou- 
vertes , cachées par les poils de la face. Pieds courts, 


(1) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale. 
(2) Des contrées chaudes des deux coutinens; aucune différence entre les es- 


pères de pays si éloigués. 


‘ 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxvij 
faibles, tarse plus court que le doigt externe , en 
partie couvert de plumes, l'extérieur de derriere ver- 
satile. Ailes médiocres ; les trois premières rémiges 

» étagées, la 4°. et la 5°. les plus longues. 
£sp. (T. viridis et violaceus un ois. décoloré. Ainsi que stri- 
gilatus le jeune ; aussi (Vaill. pl. 3, 4 et 5), le dernier un in- 
dividu décoloré.)—(Rufus (Lath.) et scalaris (Lichtens.) aussi 
(Vaill. pl. 7, 8, 9, et pl. 15. un individu décoloré ;) et tous 
les autres couroucous de Vaillant. 

13. TamarTia (1), Capito. (Vieill. ) — Caract. Bec long, 
__ droit à la base, plus large que haut, sans arête proémi- 
nente, pointe du bec comprimée ; mandibule supé- 
rieure courbée à la pointe, dépassant l’inférieure qui 
se termine en pointe. Narines basales, latérales, per- 
cées dans la masse cornée , entièrement cachées par les 
poils courts et raides de la face. Pieds : tarse de la lon 
gueur du doigt extérieur ; les deux doigts antérieurs 
réunis jusqu’à la seconde articulation. Arles courtes; 
la 1°°. rémige tres-courte, la 2°. et la 3°. étagées, 

la 4°. ou la 5°. la plus longue. 2 Sections. 


Esp. Bucco macrorynchos. — (Collaris et fuccus le jeune 
(Vaill. pl. 42 et 43.)—(Alcedo maculata. Bucco somnolentus 
(Licht.) ou le tamajac (Vaill. f. T.) et des espèces nouvelles. 
—Cuculus tenebrosus.—Bucco calcaratus.—Leucops (Licht.) 
—Cayanensis (Gmel.) 


1/4. Bareu (2), Bucco. (Linn.) — Caract. Lec dur, gros, 
fort , large, lisse, presque point arqué, déprimé dans 
toute sa longueur; mandibules presque égales à la 
pointe, à peu pres égales en hauteur. Narines basales, 
latérales , percées dans la masse cornée, recouvertes à 
claire—voie par des poils qui dépassent souvent la 
pointe du bec. Pieds : tarse plus court que le doigt 
extérieur , les deux doigts antérieurs réunis jusqu’à la 


(1) Toutes les espèces sont d'Amérique méridionale. 
42) Toutes les espèces sont des pays chauds de l’ancien continent, 


Ixxviij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
seconde articulation. Ailes courtes; la 1°. remige 
très-courte , les 2°. et 3°. étagées, la 4°., 5°. ou 6°. les 
plus longues. 


Esp. B. Grandis.— (Atroflavus (Blumenb. T. 65.) ou éry- 
thronotos (Cuv.) aussi (Vaill. supp. pl. 53.) — Trogon macu- 
latus; et un grand nombre d’espèces nouvelles. 


15. Banricax (1), Pogonras.({llig.)—Caract. Bec court, 
gros, fort, arête proéminente arquée, bord tranchant 
de la mandibule supérieure armé de deux ou d’une 
forte dent, sillonné ou lisse; la mandibule inférieure 
moins haute que la supérieure. Narines basales , la- 
térales, percées dans la masse cornée du bec, recou- 
vertes à claire-voie par des poils. Pieds : tarse de la 
longueur du doigt extérieur , les deux doigts antérieurs 
réunis jusqu’à la seconde articulation. Ailes : 1°. re- 
mige tres-courte, les 2°., 5°. et 4°. etagées, la 5°. la 
plus longue. 

Esp. (Bucco dubius pog.—Sulcirostris (Leach.)—(B. dubius 
var. B.— Pog. lacrirostris (Leach.) le jeune (Vaill. p£. Æ. 
le vieux pl. A. le jeune.) —Bucco niger. — Pog. Vieilloti 
(Leach.) — B. rubicon. (Vaill.) 

16. PerroQUET (2), Psittacus. ( Linn.) — Caract. Bec 
court, gros, bombe, tres-fort et dur, comprimé, 
convexe en dessus et en dessous, fléchi depuis la base, 
tres-courbé et crochu à pointe qui est plus ou moins 
subulée; mandibuie inférieure, courte, obtuse, re— 
troussée à son extrémité, souventuséeet se présentant 
alors en deux pointes plus ou moins distinctes ; base 
du bec couverte d’une cire. Narines basales, orbicu- 
laires, percées dans la cire , ouvertes. Pzeds courts , 
robustes , forts, plante épatée ; tarse plus court que le 


{1) Les quatre espèces connues sont d'Afrique. 
(2) Un nombre considérable d'espèces qui se trouvent indistinctement dans 
tous les pays chauds du gloke, Aucun caractère marquant qui puisse servir de 


base à une division géogrsphique. 


 D'ORNITHOLOGIE. Ixxix 


doigt externe, les antérieurs réunis à la base. Ailes 
un peu longues, fortes ; les 3 premieres rémiges à peu 
près égales ou faiblement étagées. Queue de forme 
variée. On peut sectionner les espèces d’apres les diffé- 
rentes formes sous lesquelles se présentent les pennes 
dont elle est composée. 


Esp.P.Macao.—(Ambiguus. (Bechst. Vaill.p£. 6.)—Hyacin- 
thinus.—(Gigas ara noir et gris à trompe. (Vaill. p/. 11, 12 et 
13.) — Rosaceus. — Nasicus. ( Temm. ) trans. Linn. societ. 
= Banksii. — Cookiü. (Temm.) = Geleatus ( Lath. supp. ) — 
Accipitrinus.— (Le vaillanti (Lath, supp.) infuscatus (Shaw.) 
Flamipes ( Bechst.) et Caffer ( Licht.) ou Perroquet à franges 
souci (Vaill. 130 et 131.)—(Erithacus et Fuscus.)— (Grandis 
et Puniceus.) —Tabuensis (Lath.) —(Tabuensis var. Y. supp. 
Scapulatus (Bechst.) P. à collier et croupion bleu. (Vaill. p.55 
et 56.) — Eximius.— (Formosus ou genre pezoporus (ig.) — 
(Flavigaster. (Temm. et Vaill. pl. 78.)—Brownü. (Temm.)— 
Bauerii. ( Temm.) — (Pulchellus et chrysogaster dont la per- 
ruche Edwards. ( Vaill. pZ. 68.) est la femelle.) —Vennitus. 
{Temm.)—Sosove tovi et tuipara, ou perruche à taches souci. 
(Vaill. pl. 58 et 59. = Philippensis. (Briss.) asiaticus et ver- 

nalis); et plusieurs espèces nouvelles. 


SECONDE FAMILLE. 


Bec long, droit, conique, tranchant. Pieds : toujours 
deux doigts devant et deux derrière, rarement un 
seul doigt postérieur. 


17. Pic (1), Picus. (Lainn.) — Caract. V. Manuel, p. 385. 


2 Sections. 


Æsp.P. principalis.—(Lineatus et Melanoleucos.)—{ Oliva - 
ceus. (Lath.) où Arator. (Cuv.) qui est le pic laboureur de 
Vaillant. )=Tridactylus.—Hirsutus. (Vieill.) et un très-grand 
nombre d'espèces nouvelles. 


(1) L'Océanique paraît être la seule partie du monde où on ue trouve point 
de Pics. On ne leur trouve point de caractère particulier pour une division géo- 


graphique. 
Pantie 1°. F 


Ïxxx ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


18. JAcAMAR (1), Galbula. (Briss. ) — Caract. Bec long, 
droit ou tres-légerement fléchi à la pointe, quadran- 
gulaire dans toute sa longueur, pointu, grêle sans 
échancrure. Narines basales , latérales, ovoides , cou— 
vertes en partie par une membrane nue. Pieds tres- 
courts; doigts par paires ou seulement un doigt pos- 
térieur ; tarse plus court que l’externe, les deux de 
devant unis jusqu’à la troisieme articulation. Æiles 
médiocres; les 3 premieres rémiges étagées, moins 
longues que la 4°. et la 5°. 

Esp. (G. Grandis (Vaill. pl. 53.) — Paradisea.—Viridis. — 


Albirostris. = Le jacamar alcion de Vaillant. 


19. Torcor (2}, Yunx. (Linn.) —Caract. V. Manuel , p. 
403. 2 sections. 


Esp. Picus minutus, et une espèce nouvelle d'Amérique 
méridionale. 


ORDRE VI. ANISODACTYLES. Anisodactyli.— 
Caract. V. Manuel, p. 405. 


4. OxXYRINQUE , Oxyruncus. (Temm.)—Caract. Bec court, 
droit, triangulaire à sa base , tres-effilé en alène à la 
pointe. Narines basales, latér ales comme les torcols. 
Pieds : tarse court à peu pres de la longueur du doigt 
du milieu ; quatre doigts, trois antérieurs, les latéraux 
égaux ; l’externe soudé à sa base; l’interne divisé. 
Ailes : 1°°. rémuge nulle, la 2°. et 3°. plus courtes 
que les 4°. et 5°. qui sont les plus longues. 

£sp. Une nouvelle. Verdâtre en dessus, tête un peu hupée; 
parties inférieures d’un blanc vert jaunâtre clair, tâché de 
noir, d’Amérique-méridionale. Ce serait un Torcol s’il avait 
les pieds de ces oiseaux d'Amérique méridionale. 


(1) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale. 
(2) Des deux mondes. 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxx; 
2. TorcHEPOT (1), Sitta. ( Linn.) — Caract. V, Manuel , 


p- 406. 


Esp. S. caroliuensis. — Pusilla. — Chrysoptera. 


3. Oxcuicuté, Orthonyx. ( Temm. ) — Caract. Bec tres- 
court, comprimé, presque droit, pointe échancrée, 
Narines latérales aû milieu du bec, ouvertes , percées 
de parten part, surmontées desoies. Pieds : tarse plus 
long que le doigt du milieu, celui-ci et lextérieur 

* égaux. Ongles plus longs que les doigts, forts, peu ar- 
qués, cannelés latéralement. Æiles tres-courtes: les 
5 premières rémiges étagces, la 6°. la plus longue. 
Queue large, longue, pennes fortes, à pointe aiguë 
tres-longue. 


Esp. Une Nouvelle. Brun-sombre à taches noires en-dessus, 
le mâle à gorge rousse encadrée de noir ; la femelle à gorge 
blanche.— De l’Océanique. 


4. PicucurE (2), Dendrocolaptes. (Herman. )— Caract. La 
forme du Bec difficile à indiquer par des caractères 
généraux ; déprimé et trigone à la base, comprimé ou 
grêle à la pointe, sans échancrure; droit ou plus ou 
moins courbé, presque sans fosse nasale. Narines ba- 
sales , latérales , ovoides ou rondes, ouvertes, percées 
dans la masse du bec. Langue courte, cartilagineuse. 
Queue conique à baguettes fortes, terminée par des 
piquans. Pieds médiocres; tarse de la longueur ou un 
peu plus court que le doigt externe et intermédiaire ; 


(1) On trouve des torchepots dans tous les pays froids et tempérés du globe; 
les espèces sont peu nombreuses, et n’offrent point de caractère pour une divi- 
sion géographique; leur queue est égale ou un peu arrondie. 

(2) Genre nombreux en espèces, toutes de l’Aniérique méridionale. Leur 
bec diffère considérablement , il paraît varier ainsi suivant la manière de prendre 
et de choisir leur nourriture; tous ces oiseaux, de quelque forme que puisse 
être ce bec, ont les pieds loujours conformés sur le même plan; la queue, le 
plumage et ses couleurs sont les mêmes dans toutes les espèces ‘onnues; leur 
genre de vie et les mœurs indiquent la place qu’elles doivent occuper; on peut 
lee sectionner d’après les formes du bee, 


Ixxxij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
J’externe uni jusqu’à la seconde articulation , celui-ci 
et l'intermédiaire toujours égaux; interne tres-court. 
Ongles très-arqués , sillonnés. 4iles médiocres; les 2 
premieres rémiges plus courtes que les 3°. , 4°. et 5°. 
qui sont les plus longues. 4 sections. 

Esp. Gracula scandens. —Oriolus picus. = Dendrocolaptes 
procurvus. (Temm.)= (Dencrocolaptes xenops (Temm.) ou 
grimpar sitelle. (Vaill. pl. 31, fig. 1.)- 

5, Sienne (1), Xenops. ( Illig.) — Caract. Bec court, 
grêle, tres-comprimé,subulé, pointu,retroussé ; pointe 
des mandibules recourbée en haut; la supérieure à 
peu près droite ; l’inférieure plus étroite, bombée en 
dessous , très-retroussée à la pointe. Narines basales , 
latérales, ovoides , couvertes d’une membrane. Pieds 
médiocres , les doigts latéraux à peu près égaux ; l’ex- 
terne uni jusqu’à la seconde articulation; l’interne 
jusqu’ala prenuère. Ongles forts, comprimés, arqués. 
Ailes médiocres ; la 1°°. rémige plus courte que la 2°. 
qui l’est un peu moins que la 3°. Queue conique, à 
baguettes faibles , sans piquans. 


Esp. (X. Genibarbis. (Ilig.) — Sitelle hoffmanseg. ( Vaill. 
pl. 31, fig. 2.) et une nouvelle. X. rutilus (Licht.) 


6. Grimparr (2), Anabates. (Temm. ) — Caract. Bec droit, 
plus court ou de la longueur de la tête, comprime ; à 
sa base plus haut que large, un peu fléchi à la pointe, 
sans échancrure. Narines basales , latérales , ovoides , 
en partie fermées par une petite membrane couverte de 
plumes. Pieds : tarse plus long que le doigt du milieu; 
l'extérieur réuni jusqu’à la seconde articulation ; l’in- 


(x) Les deux espèces connues sont de l'Amérique méridionale. Celles-ci se 
distinguent de Dendrocolaptes xenops. (Temm.) par les pieds et par la queue, et 
conséquemment par leur genre de vie. 

(2) Genre composé d’un grand nombre d’espèces nouvelles, toutes de l'Ame- 
rique méridionale. On les distingue faciiement des Picucules par leur queue 
saus piquans, les doigts lateraux égaux et le plumage roussätre. 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxxiif 


térieur soudé à sa base ; les latéraux toujours égaux. 
Ailes courtes ; les 2 premieres rémiges plus courtes 
que les 3°., 4°. et 5°. qui sont les plus longues. Queue 
à baguettes faibles , sans pointes aiguees. 2 sections. 


Esp. Motacilla guianensis, et plusieurs nouvelles, à plu- 
mage généralement roussâtre ; à queue rousse sans piquans. 


7. OP (1), Opetiorynchos.(Temm.)— Caract. Bec plus 
long que la tête, grêle, tres-effilé, en alene , droit ou 
peu fléchi, déprimé à la base, comprimé à la pointe 
qui est subulée. Langue courte, cartilagineuse. Na- 
rines latérales, un peu éloignées de la base, ovoides, à 
moitié fermées par une membrane nue. Pieds longs ; 
tarse du double plus long que le doigt du milieu ; l’ex- 
térieur soudé à sa base; doigts latéraux égaux. Ailes 
courtes; les 3 premieres rémiges étagées, les 3°. et 4°. 
les plus longues. Queue courte , légerement étagée, 
sans piquans. 


Esp. Merops rufus, et plusieurs nouvelles, 


8. GrimPpereAU (2), Certhia. ( Linn. ) — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 408. 


Esp. C. cinnamomea. — Sylvia spinicauda. 


9. Guir-cuir (3), Cæœreba. (Briss.) Caract. Bec faible- 
ment arqué, épais à la base; bords des mandibules 
fléchis en dedans, pointes aiguës ; mandibule supé- 
rieure finement échancrée à la pointe. Zangue longue, 
pas extensible, bifide , filamenteuse. Preds : tarse plus 
long que le doigt du milieu ; les latéraux égaux. Ailes : 
1'°. rémige nulle, 2°., 3°. et 4°. à peu pres d’égale 
longueur, et les plus longues. Queue médiocre sans 
penne raides et aiguës. 


(x) Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale. 

(2) Geure peu nombreux en espèces, on trouve des représenlans dans les deus 
parlies du globe. 

3 Toutes les espèces sont d'Amérique méridionale, 


Ixxxiv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


Esp. (Certhia cyanea, cayana, cyanogastra et armillata.)— 
(C. spiza , turdus micas. (Hahn.) — C. cærulea. — Flaveola. 


10. Court (1), Z'rochilus. (Lann.) — Caract. Bec long, 


droit ou arqué , tubulaire , tres-grêle ; base déprimée 
de la largeur du front, pointe acuminée ; arête dis- 
tincte vers la base; mandibule inférieure presque to— 
talement cachée par les bords de la supérieure. Lan- 
gue longue , extensible, bifide , tubulaire. Narines 
basales, marginales, couvertes par une large mem- 
brane voûtée, ouvertes par-devant. Preds tres-courts, 
les trois doigts antérieurs presque entierement divisés ; 
tarse plus court que le doigt du milieu. 4zles longues, 
la 1°. rémige la plus longue; toutes les pennes gra- 
duellement étagées vers le corps. 2 sections. 
Esp. T. pella. —(T. jugularis et certhia prasinoptera.)—= 
(T. moschitus et pella ; et grand nombre d’espèces nouvelles. 


11. Soumaxca (2), Nectarinia. (T]lig.) — Caract. Bec 


long ou de la longueur de la tête, faible, en alene, 
plus ou moins Pb élargi et Fra à la base, 
irigone, comprimé et effilé à la pointe; mandibules 
égales ; l'inférieure à bords fléchis en dedans , et en 
partie cachée par ceux de la supérieure ; fosse nasale 
grande. Langue longue , extensible, tubulaire, bifide, 
Narines près de la base, latérales, fermées en dessus 
par une grande membrane nue. Pieds médiocres ; tarse 
plus long ou de la longueur du doigt intermédiaire, 
les latéraux unis à la base. Æ7les médiocres; la 1'°. 
rémige presque nulle ou tres-courte , 2°. longue, un 
peu plus courte que la 3°. et la 4°. qui sont les plus 
fongues. 2 sections. 


Esp. Upupa promerops. — (Certhia chalybea et capensis. 
mâle et fem.) —=(Certhia polita. (Edw. £. 265. Audeb. pl. 11. et 


9 


7 


(1) Toutes les espèces sont d'Amérique et des îles du nouveau monde, 
(2) Toutes les espèces connues sont des climats chauds de l’ancien continent. 
a peut les séctionner géographiquement en Africains et en Indiens, 


‘A2. 


pt 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxxv 
Vaill. pZ. 297.) Toutes celles de Vaillant et d’Audebert et plu- 
sieurs nouvelles. 
ÉcuELer (1), Climacteris. (Temm.) — Caract. Bec 
court, faible, très-comprimé dans toute sa longeur , 
peu arqué, en alène; mandibules égales, pointues. 
Langue. Nurines basales , latérales, couvertes par une 
membrane nue. Pieds forts; tarse de la longueur du 
doigt du milieu, celui-ci et le pouce extraordinaire- 
ment longs; ongles tres-grands et courbés , sillonnés 
sur les côtés, subulés, très - crochus ; doigt extérieur 
réuni jusqu’à la seconde articulation ; l’intérieur jus- 
qu’à la première , latéraux tres inégaux. Ailes mé- 
diocres; 1°°. rémige courte, la 2°. moins longue que 
la 3°. , celle-ci et la 4°. les plus longues. 
Æsp. Certhia scandens, — Certhia picumnus. (Illig.) 


TicmopromE , T'ichodroma. (Hlig.) — Caract. V. Ma:- 
nuel ,p. 411. 


Æ£sp. On n’en connaît point d’autres que celles d'Europe, 
certhia murania. 


14. Hupre (2), Upupa. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 


LE 


p- 414. 

Æsp. (Celle d'Europe, ct celle d'Afrique qui en est une légére 
variété.) (Le promérops marcheur largup de Vaill., promér. 
pL.9.sous le nom de promérare femelle.) Sont les deux espèces 
du genre. 


Promerops (3), Æpimachus. ( Cuv. } — Caract. Bec 
beaucoup plus long que la tête, gréle, fendu jusque 
sous les yeux, plus ou moins arqué, comprime dans 
toute sa longueur ; mandibules pointues , la supérieure 
faiblement échancrée à la pointe , plus longue que l’in- 
férieure ; arête s’avancant entre les plumes du front. 


——————_———————————————————————————————————————_—__—_—_—— 


(x) Les deux espèces connues sont de l'Océanique. 
(2) Les. deux espèces connues sont de l’ancien continent. 
(3) Toutes les espèces sont de l’ancien continent. 


Ixxxyj ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
Langue courte , cartilagineuse, Narines basales , laté- 
rales , ouvertes par-devant , à moitié fermées par une 
membrane couverte de plumes. Pieds courts ; tarse de la 
longueur du doigt du milieu ; l’externe réuni jusqu’à la 
première articulation ; l’interne soudé à sa base ; iné— 
gaux. Ailes médiocres; la 1°°. rémige tres-courte, 
les 2°.,3°. et 4°. étagées, la 4°. ou la 5°. la pluslongue. 

£sp. (Upupa superba et papuensis, mâle et femelle.)— Pa- 
radisea alba.— Erythrorynchos. — Indica ; et les promérops 
proprement dits de Vaillant. 

16. HÉoroTAIRE (1), Drepanis. (Temm. } — Caract. Bec 
très-long , beaucoup plus que‘la tête , en quart de cer- 
cle, gros et triangulaire à sa base, subulé et tres- 
effilé à la pointe ; mandibule supérieure plus longue 
que l’inférieure, sans échancrure. Langue courte, 
cartilagineuse. Narines basales, latérales, à moitié 
fermées en dessus. Preds : tarse du double plus long 
que le doigt du milieu; latéraux égaux; l’extérieur 
soude à sa base. Ailes : la 1°°. rémige nulle, la 2°. 
presque aussi longue que les 3°. , 4°. et 5°. quisont les 
plus longues. 

Æsp. Certhia pacifica. — Obscura. —Vestiaria et probable- 


ment faïcata, que je n’ai pas vu. 


17. Painenon (2), Meliphaga. (Lewin. ) — Caract. Bec 


(rt) Toutes espères de l'Océanique. 

(2) Fous les Philedons sont de l’'Océanique et des mers les plus reculées de 
l'Inde. Les espèces du genre Dicée de M. Cuvier, y tiennent de si près, tant 
par leur forme générale que par les caractères pris du bec, des pieds, des ailes, 
du plumage, et surtout de la langue ternnnée dans toutes en rudimens nombreux 
formant un pinceau, qu'il est impossible de les distinguer des Philedons du 
même auteur, On ue pourra sectionner ce genre très-uombreux en espèces, qu'a- 
près une connaissance exacte des mœurs et des habitudes , ainsi que du genre de 
nourriture. Îl suffit aujourd'hui de les avoir distraits des Promcrops , des Guépiers 
des Aainates , des Grimpereaux , des Merles et des Souimangas, parmi lesquels 
Gmelin, Latham et les auteurs ont confondu ces oiseaux. J'ai séparé en deux nou- 
veaux groupes quelques oiseaux également confondus dans le genre Certhia , ce 
sont les genres Climacteris et Drepanis. Le caractère pris de l’échancrure du Lez 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxzvi) 


de la longeur ou plus court que la téte, médiocre , un 
peu convexe en dessus , flechi et aigu à la pointe où se 
forme une tres-légère échancrure, ou bien à pointe 
unie; base déprimée ; bords des mandibules fléchis en 
dedans ; l’arête deprimée s’avançant sur le front ; fosse 
nasale grande , prolongée. Narines latérales , dis- 
tantes de la base; ovoides, le plus souvent percées de 
part en part, couvertes par une membrane voütée , 
nue. Langue longue, un peu extensible, terminée 
par un bouquet de filamens cartilagineux. Pieds mé— 
diocres ; tarse de la longueur du doigt du milieu ; lex- 
terne uni jusqu’à la seconde articulation, l’interne 
jusqu’à la première; pouce tres-fort , long ; ongle pos-" 
térieur le plus fort. iles médiocres ; les 3 premieres 
inégalement étagées , la 3°. , 4°. ou 5°. la plus longue. 
Esp. (Meliphaga cyanops. (Lew.) ou gracula cyanotis. 

( Lath. supp.) — ( Meliphaga phrygia. ( Lew.) Merops phry- 
gius. (Lath. supp.) ou le merle écaillé. (Vaiil. ois. d’Af.)—Me- 
rops cucullatus.— (Cincinnatus ou cravate frisée. (Vaill. ois. 
d’Af.) — Fasciculatus. — Moluccensis. — Corniculatus. — Ca- 
runculatus. — Certhia carunculata. — Turdus melanops. — 
Lunulatus. — Maxillaris. — Leucotis. — Certhia atricapilla. 
 — Sanguinea. — Cardinalis. — Ignobilis. — Meliphaga ma- 
culata. ( Temm. ) — Reticulata. (Temm.) Encore plusieurs 
espèces des genres Mérops, Certhia et Turdus de Latham, 


quelques Héorotaires d’Audebert et un grand nombre d'es- 
péces nouvelles. 


ORDRE VII. ALCIONS. ÆAlciones. — Caract. V. 
Manuel, p. 418. 


1. GUÉPIER (1), Mérops. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 
p- 418., 2 sections. 


ne peut servir pour distinguer rigoureusement un groupe; celte carrènure es 
sujette à trop d'anomalies. L'Océanique n’a point encore produit de vrais Sowr- 
mangas, tels que ceux qui forment le genre Nectarinia de ce système ; l'{ucie 
ni l'Afrique n’ont point encore produit de Philedons. 

(1) Toutes les espèces sont des parties chaudes de l'ancien continent 


| 


Ixxxvij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
LEsp. (M. cæruleocephalus et superbus ou Guépier de Nu- 
bie. ( Vaill. pl. 3.) — Ornatus. — Philippinus. — Gularis. 
Le Tawa, et autres guépiers de Vaillant. 


2. MarTix-PÉCHEUR (1), Alcedo.' (Linn.)— Caract. V. Ma- 
nuel, p. 421; et ajoutez, que leur plumage est tou- 
jours lustré, lisse et les barbes serrées ; l’arête de la 
mandibule est vive. 2 sections. 


ÆEsp. (A. chlorocephala et collaris.) — (A. cæruleocephala, 
Todus cæruleus et alcedo ultramarina. ( Daud.) — (Cristata. 
et Bengalensis.) — Azurea.=— Alc. tribrachis. (Shaw.) — (Pur- 
purea et tridactyla.) — Madagascariensis. 


3. Marrin-cHassEuR (2), Dacelo. (Leach.) — Caract. Bec. 
gros , fort, tranchant, dilaté sur les côtés, convexe en 
dessus , déprimé à la base , sans arête vive, subite- 
ment comprime et conrbé à la pointe , qui est tres-éva- 
sée ; mandibule inférieure large , concave, plus courte 
que la supérieure, terminée en pointe. Narines ba- 
sales, latérales, percées obliquement, à moitié fermées 
par une membrane couverte de plumes. Pieds : tarse 
plus court que le doigt du milieu, l’externe uni jus- 
qu’à la troisieme articulation , l’interne jusqu’à la se- 
conde; pouce large à sa base. Ailes médiocres, la 
1°°. rémige plus courte que la 2°. , qui est un peu moins 
longue que la 5°. Plumage non lustré ni serré, à 
barbes faibles, décomposées. 

Esp. Alcedo gigantea. Le Martin-Chasseur de Vaillant. Ce 
dernier, placé sur la limite des deux genres, doit être rangé 


ici, vu ses mœurs et la nature du plumage ; son bec ne dit- 
fere presque pas de celui des Martins-Pécheurs. 


(1) De tous les pays du monde ; on ne leur trouve aucun caractère particulier 
pour une division géographique. Ils se nourrissent de poissons et d'insectes aqua- 
liques, et vivent dans le voisinag des eaux. 

(2) De l’ancien continent. Ils vivent dans les bois et y chassent aux ir- 


sectes. 


D'ORNITHOLOGIE. Ixxxig 
ORDRE VIII. CHELIDONS (1), Chelidones. — 
Caract. V. Manuel, p. 425. 


1. HiRoNDELLE, Hérundo. (Linn.)— Caract. V. Manuel, 
p. 425. 
Esp. M. Senegalensis. — Leucoptera. 
2. Marnwer, Cypselus. (Illig.) — Caract. V. Manuel, 
P. 432. 
Esp. Hirundo cayanensis. — Pelasgia. — Hirundo collaris. 
Voy. P. de Veuw., pl. 75. 
3. Excourevent, Caprimulgus. (Linn.)— Caract. V. Ma- 
nuel, p. 435. 2 sections. 
Esp. C. Grandis. — Novæ-Hollandiæ. = Mégacephalus. — 


Podargus. ( Humboldt. ) 
ORDRE IX. PIGEONS (2), Columbæ. — Caract. 
V. Manuel, p. 441, 2°. partie. 


1. Piceon, Columba. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 


P- 442. 
Esp. C. aromatica. — Spadicea zcalandia et argetrea. 
( Forst. icon. ) — (Picta. (Temm. et Dufresnii. (Leach.) 
—= Migratoria. — Phasianella. ( Temm.) = ( Cruenta et san- 
guinea) , ainsi que les nouvelles espèces de l'Océanique, dé- 
crites dans les Transactions linnécnnes , et celles inédites de 
l’Inde et de l'Amérique. 


ORDRE X. GALLINACÉS (3), Gallinæ.— Caract. 
V. Manuel, p. 450. 


1. Paow (4), Pavo. (Linn.) — Caract. Zec médiocre, en 


(1) Les genres d'oiseaux qui composent cet ordre, sont répandus sur toute la 
surface du globe. 

(2) On trouve les oiseaux de cet ordre dans toutes les contrées du globe. 

(3) Consultez aussi mon {ndex des Gallinacés à la suite de l'ouvrage des pi- 
geons et des gallinacés , où les synonymes de presque toutes les espèces connues 
sont indiqués. 

(4) Les paons sont originaires de l'Inde 


xc ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
cone courbé, à base nue; mandibule supérieure deé- 
primée , convexe et voûtée. Narzines basales , late- 
rales , ouvertes. 7'éte couverte de plumes , portant une 
aigrette. Pieds : tarse plus long que le doigt du mi- 
lieu ; les doigts de devant réumis par une courte mem- 
brane; au tarse un éperon conique. Couvertures de la 
queue trèes-longues, celle-ci capable de se relever. co- 
nique , longue , composée de 15 pennes. Æiles courtes , 
les 5 premieres rémiges étagées , moins longues que 
la 6°. 

Esp. P. Cristatus primus. — Muticus. Les deux espèces du 
genre. 

2. CoQ (1), Gallus. (Briss.)— Caract. Bec médiocre, fort, 
base nue; mandibule supérieure votée, convexe, 
courbée vers la pointe. ‘7te surmontée d’une crête 
ou d’un panache; des barbillons au bec, nudité des 
joues lisse. Pieds : trois doigts réunis jusqu’à la pre- 
mière articulation ; le pouce élevé de terre ; un éperon 
long et courbe. Queue le plus souvent formée de deux 
plans verticaux adossés ; pennes du milieu courbées er 
arc. Ailes courtes, étagées. 2 sections. 


Esp. G. Sonneratii. ( Temm.) — Furcatus. (Id.) = Ma- 
cartnyi. ( Id.) qui forme le passage aux espèces du genre 
phasianus. 

3. Faisax (2), Phasianus. ( Linn.) — Caract. V. Manuel, 
p. 452. 3 sections. 

Esp. (Phasianus satyrus. ( Temm. ) Meleagri satyra. 

(Lath.) qui est sur la limite des genres gallus et phasianus.) 


—=P. nycthemerus. = Pictus. — (Veneratus. (Temm.) espèce 
nouvelle) et celles de l'Index. 


4. Loproprore (3), Lophophorus. (Temm.)— Caract. Bec 


(1) Les espèces sauvages sont toutes de l'Inde et des îles de l’Océan indien. 

(2) Les espèces primitives sont toutes des parties chaudes de l'Asie, une est 
des contrées orientales du miai de l'Europe. 

(3) Les deux espèces connues sont de l'Inde. 


D'ORNITHOLOGIF. xci 


fort, long, tres-courbé, large à sa base; mandibule 
supérieure voûtée, tres-longue, dépassant de beau- 
coup linférieure , large et tranchante à son extrémité ; 
arête élevée, distincte; mandibule inférieure cachée. 
Narines basales , latérales, à moitié fermées par une 
membrane couverte de plumes rares. Pieds : tarse 
couvert de plumes à sa partie supérieure, un éperon 
long et acéré , les trois doigts de devant réunis par des 
membranes ; le pouce élevé; ongles longs , comprimés. 
Queue droite, arrondie. Ailes : les trois rémiges éga- 
lement étagées , plus courtes que la 4°. et la 5°. , qui 
sont les plus longues. Ÿ 


ÆEsp. (Lop. refulgens. ( Temm. ) Phas. impeyanus. 


({ Lath. ) — ( Lop. Cuvieri. (Temm.) Phas. leucomelanos. 
( Lath.) 


5. ÉPERONNIER , Polyplectron. (Temm.} Bec médiocre, 
grêle, droit, comprimé, base couverte de plumes; 
mandibule supérieure courbée vers son extrémité. Na- 
rines latérales, au milieu du bec, à moitié couvertest 
par une membrane nue, ouvertes par-devant. Pieds : 
tarse long , grêle , armé de plusieurs éperons, tuber- 
culé chez la femelle ; doigts de devant unis par des 
membranes ; pouce élevé de terre. Ongles petits, ce- 
lui du pouce tres-court. Queue longue , arrondie. 
Ailes : les À rémiges étagées , plus courtes que la 5°. 
et la 6°. 


Esp. L’unique’du genre est (Pavo bicalcaratus et libetanus) 
de l'Inde. 


6. Dinnon (1), Meleagris. (Linn.)— Caract. Bec court, 
fort; mandibule supérieure courbée, convexe, voû- 
tée, base couverte d’une peau nue; une caroncule 
lâche sur la partie supérieure du bec. Téte et col 
couverts de. mamelons ; une membrane flottante 


—_—_——— ——————_— ee 


1) Les deux espèces primilives connues sont d'Amérique. 


xci} 


ANALYSE DU SYSTÈMÉ GÉNÉRAL 


sous la gorge. Queue composée de 18 pennes, qui se 
relèvent et s’étalent en partie de cercle. Preds robus- 
tes, tarse long, armé d’un éperon faible, obtus. 
Ailes, les 3 premières rémiges étagtes , la 4°. la plus 
longue. 

Esp. M. gallopavo. — Ocellata. (Cuv.) 


7. ARGUS, Argus. (Temm.)— Caract. Bec de la longueur 


de la tête, comprimé , droit, base nue; mandibule 
supérieure voûtée, courbée vers son extrémité. Narines 
latérales, au milieu de la mandibule supérieure, à 
moitié fermées par une membrane. 7éte, joues et col 
nus. Pieds: tarse long, grêle, sans éperon ou tuber- 
cule; les doigts de devant réunis par des membranes, 
pouce articulé sur le tarse. Queue comprimée en deux 
plans verticaux, les deux pennes du milieu excessive- 
ment longues. Ailes à pennes secondaires beaucoup 
plus longues que les rémiges , chez les mâles du dou- 
ble plus longues, 1"°. rémige tres-courte. 


Esp. L’unique du genre est Phasianus argus. de Sumatra 
et de Malacca. 


O. PINTADE (1), Numida. (Linn.) — Caract. Bec court, 


fort , mandibule supérieure courbée, convexe, voûte, 
base couverte d’une peau nue. Téte nue ou emplu- 
mée, sur le front un casque osseux ou un panache. 
Narines latérales, placées dans la cire, divisées par 
un cartilage. Pieds : tarse lisse; les trois doigts de 
devant réunis par des membranes; pouce articulé sur 
le tarse. Queue courte, penchée vers la terre. Æzles 
courtes , les 3 premicres rémiges étagées, plus courtes 
que la 4°. 


Esp. N° meleagris. — Mitrata. — Cristata. 


9. Pauxr, Pauxi. (Temm.)—Caract. Bec court, fort, com- 


(1) Toutes les espèces sont d'Afrique 


D'ORNITHOLOGIE. xciij 
primé, voute, convexe; la base de la mandibule su 
périeure se dilate en une substance cornée, dure, éle- 
vée. Narines basales , latérales percées près du front , 
derrière le globe corné du bec, cachées, ouvertes en 
dessous. Pieds : tarse long , lisse; les trois doigts de 
devant réunis par des membranes; le pouce articulé 
sur le tarse , mais portant en partie à terre. Ailes 
courtes, 4 rémiges étagées , la 6°. la plus longue. 

ÆEsp. (Crax pauxi et galeata.) — (Alector var. B. ( Lath.) 
ou mitu. (Linn. ) Les deux espèces d'Amérique. 


10. Hocco, Crax. (Linn.)— Caract. Bec médiocre, long, 
comprimé , plus haut à la base que large; mandibule 
supérieure élevée, voütée ; courbée depuis son origine, 
base couverte d’une cire. Téte huppée , à plumes 
contournées. Narines latérales, longitudinales, per- 
cées dans la cire, à moitié recouvertes et fermées en 
dessus , ouvertes par-devant. Pieds et Ailes comme 
le genre précédent. 


Esp. C. globicera. — Rubra. (Temm. ) — Alector, — Ca- 
runculata. (Temm.) sont les quatre espèces d'Amérique. 


31. PÉNÉLO?E (1), Penelope. (Linn.) — Caract. Bec mé- 
diocre, à sa base plus large que haut, presque droit, 
courbe à la pointe ; base du bec et région des yeux nues, 
souvent une peau nue sous la gorge. Narines laté— 
rales , placées dans la cire, vers le milieu du bec, à 
moitié. fermées, ouvertes par-devant. Pieds : tarse 
grêle, plus court ou de la longueur du doigt du mi- 
lieu ; le pouce articulé presque au niveau des doigts 
de devant , qui sont unis par des membranes. Ailes : 
les 4 rémiges étagées, la 5°. et la 6°. les plus longues. 

Esp. (P. Pipile et cumanensis.) — (Phasianus parrakna et 
motmot.) Celles de l'Index et deux nouvelles. 


A 


(1) Ils sont de l’Anvérique méridionale. 


xciv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
12. TÉTRAS (1), T'etrao. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 
p. 455. 2 sections. 
Esp. T. phasianellus. — Cupido. + Lagopus. 


13. GanGa (2), Ptéroclès. (Temm. )— Caract. V. Ma- 
nuel , p. 474. 


Esp. Tetrao Senegalus. ( Lath. ) Une espèce distincte in- 
diquée par erreur dans les synonymes de mon Pteracles ta- 
chypetes , mais mal figurée par Buffon, pl. 130, et par-là 
méconnaissable. 

14. HÉTÉROCLITE, Syrrhaptes. (Tlig.)—Caract. Bec court, 
grêle , conique ; mandibule supérieure faiblement 
courbée, une rainure ou sillon le long de l’arête. Na- 
rênes basales , latérales , couvertes par les plumes du 
front. Pieds : seulement trois doigts dirigés en avant, 
réunis jusqu'aux ongles ; tarses et doigts couverts de 
plumes laineuses. Queue conique , les deux pennes du 
milieu allongées en fils. Ailes : la 1°. rémige la plus 
longue, celle-ci et la 2°. allongées en fils. 


Esp. Tetrao paradoxus. L’unique du genre. 


15. Perprix (3), Perdix. (Lath.); — Caract. V. Manuel, 
p- 480. 4 sections. 
Esp. (P. nudicollis. Capensis et rubricollis. } — Gularis 
(Temm. ) (4). =Gingica. — Oculea ( Temm.. ) = Guianensis. 
— (Virginiana. Marilanda et Mexicana.) = Striata. — Coro- 
mandelica. 


16. Crypronyx, Cryptonyx.(Temm.)— Caract. Bec fort, 
gros, comprimé ; mandibules d’égale longueur , la su- 
périeure droite un peu courbée à la pointe. Marines 


(1) Seulement dans les contrées froides et tempérées des deux continens. 

(2) Des parties chaudes de l’ancien continent. 

(3) On trouve les oiseaux de ce genre dans presque tous les pays du monde; on 
peut les sectionner géographiquement. 

(4) Dans l'index des gallinacés, p. 73t , j'ai placé cette espèce avec les Perdrix 
proprement dites, vu que je n’en connaissais que la femelle ; mais le mâle portant 
uu éperop, on doit le ranger avec les Fr'ancolins. 


D'ORNITHOLOGIE. | kr 


fatérales , longitudinalement féndues vers le milieu du 
bec, couvertes en dessus par une large membrane nue. 
Pieds à tarse long , trois doigts devant , réunis à leur 
base par des membranes; pouce ne portant point à terre, 
dépourvu d’ongle. Ailes courtes ; les 3 rémiges exté- 
rieures les moins longues, la 1°. tres-courte, les 4°, 5°. 
et 6°. les plus longues. 


Esp. (Perdix coronata mâle ; perdix viridis femelle.) L’u- 
nique du genre ; des îles de la Sonde. 


7. Tivamou (1), T'inamus. ( Lath. ) — Caract. Bec mé- 
diocre ou long, grêle, droit, déprimé, plus large 
que haut; pointe arrondie, obtuse; arète distincte 
formant une longue fosse nasale. Narines latérales , 
percées dans la fosse nasale, vers le milieu du bec , 
ovoides percées de part en part. Pieds : tarse long , 
souvent garni d’aspérités à la partie postérieure ; doigts 
courts entièrement divisés , le pouce très-court, élevé 
ou touchant la terre; ongles petits et déprimés. Queue 
nulle ou cachée. Ailes courtes, les quatre rémiges 
étagées , la 1°°. tres-courte, 2 sections. 

Esp. T. rufescens. ( Temm. ) — Maculosus. ( Id.) — T. 


brasiliensis. — Noctivagus. (P. Max. ) — Celles de mon Index 
et quelques espèces nouvelles. 


18. Turnix (2), Hemipodius. (Temm. ) — Caract. V. Ma- 
nuel , p. 493. 


Esp. Perdix nigricollis. Toutes les espèces de mon Index 
et deux nouvelles, 


ORDRE XI. ALECTORIDES, Æ/ectorides.— Ca- 
ract. V. Manuel, p. 497. 


1. Acamt, Psophia. (Linn.) — Caract. Bec court, voûte, 
conique, courbé, tres-fléchi à la pointe et plus long 


(1) Toutesl es espèces connues sont de l'Amérique méridionale 
(2) Toutes les espèces sont des pays chauds de l'ancien continent. 


Partie I", q 


xevi ANALYSE DU SYSTÈME GENERAL 


que la mandibule inférieure, comprimé, arête 
distincte à la base; fosse nasale très-étendue et large. 
Narines vers le milieu du bec, grandes, diagonales, 
ouvertes par-devant, fermées par derriere par une 
membrane nue. Preds longs, grêles, doigt du milieu 
et l’externe unis, l’interne divisé; pouce articulé inté- 
rieurement, de niveau avec les autres doigts. Ailes 
courtes, concaves ; les trois premieres rémiges étagées, 
les 4°, 5°. et G°. les plus longues. Queue tres -courte. 

Esp. Psophia crepitans. L’unique du genre ; d'Amérique 
méridionale. 

2. Caziama , Dicholophus. ({lig.)— Caract. Bec plus 
long que la tête, gros, fort, voûte , fendu jusque sous 
les yeux , déprimé à la base , comprimé à la pointe qui 
est courbée, un peu crochue; fosse nasale grande. 
Narines au mulieu du bec, petites, ouvertes par-de— 
vant, couvertes d’une membrane. Pieds longs ,grêles, 
doigts tres-courts, gros, les antérieurs unis à la base 
par une membrane; le pouce articulé sur le tarse, ne 
touchant point la terre. Ongles courts, forts. Ailes 
médiocres; la 1°. rémige tres-courte, les 5°. 6°. et 7°. 
les plus longues; point d’éperons aux ailes. 


Esp. Palamedea crista. L’unique du genre, du Brésil. 
3. GLaréoLe, Glareola. (Briss.)—Caract. V. Manuel, p. {98. 


Esp. G. torquata.— Graliaria. (Temm.) — Nævia. (Temm.) 
Les trois espèces connues ; de l’ancien continent. 


4. Kamicni, Palamadea. (Linn.)— Caract. Bec court, 
conico-convexe , droit , tres-courbé à la pointe, com- 
primé dans toute sa longueur ; mandibule supérieure 
voûtée , l’inférieure plus courte , obtuse , fosse nasale 
grande; tête petite, couverte de duvet, armée d’une 
corne mince et flexible. Narines éloignées de la base, 
latérales, ovales, ouvertes. Pzeds courts, gros, nu- 
dité du tibia très-petite; doigts tres-longs, les laté- 


D'ORNITHOLGGIE. xCvi} 
raux unis à l’intermédiaire par une courte membrane. 
Ongles médiocres, pointus, celui du pouce long et 
presque droit. Ailes amples, les deux premières rémiges 
plus courtes que la 3°. et la 4°. qui sont les plus lon- 
gues ; des éperons aux ailes. 


Esp. P. cornuta. L’unique du genre ; d'Amérique. 


5. Cnavaria, Chauna. (Xilig.)— Caract. Bec plas court 
que la tête, conico-convexe, un peu voûté, courbé à 
la pointe; base garnie de petites plumes; lorum nu. 
Narines oblongues , ouvertes, percées de part en part. 
Pieds grèles, longs; doigts longs, réunis par des 
membranes; pouce court; ongle postérieur presque 
droit. Ailes armées de deux éperons. 

Esp. (Parra chavaria et le chaza. ( Azara ). Genre établi 
par Îlliger, mais sans que l’espèce donnée comme type ait 
été examinée par les naturalistes. Jen fais mention sans ga- 
rantir l’exactitude des caractères indiqués. Le genre me pa- 
rait très-douteux ; s’il existe, on trouvera probablement que 
c’est un oiseau de l’ordre des gralles ; cependant, d’après la 


description que d’Azara donne du chaza , on est porté à 
en faire une seconde espèce dans le genre palamedea. 


ORDRE XII COUREURS ,, Cursores. — Caract. 
V. Manuel, p. 504. 


5. AUTRUCHE, Struthio. (Linn.) — Caract. Bec médiocre, 
obtus, droit, déprimé à la pointe qui est arrondie et 
onguiculée ; mandibules égales , flexibles ; fosse nasale 
se prolongeant jusqu’au milieu du bec. Narines un 
peu à la surface et vers le milieu du bec, oblongues, 
ouvertes. Pieds tres-longs, tres—forts, musculeux, 
seulement deux doigts dirigés en avant, ceux-ci gros 
et robustes, l’interne beaucoup plus court que l’externe ; 
le premier pourvu d’un ongle large et obtus, le dernier 
sans ongle; tibia tres-charnu jusqu'au genou. Ailes 
impropres au vol , composées de longues plumes 
molles, flexibles, un double éperon. 


xeviÿ ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


£sp. St. camelus. L’unique du genre ; se trouve en Afri- 
que. / à 
2. Rura, Rhea. (Briss.)— Caract. Bec droit, court, mou, dé- 


primé à la base, un peu comprimé à la pointe quiest 
obtuse etonguiculée ; mandibuleinférieure tres-dépri- 
mée, flexible, arrondie à la pointe ; fosse nasale grande, 
prolongée jusqu’au milieu du bec. Narines à la surface 
latérale du bec, grandes , longitudinalement fendues, 
ouvertes. Pieds longs, un peu robustes, forts; trois 
doigts dirigés tous en avant, latéraux égaux, ongles à 
peu près égaux, comprimés, arrondis, obtus; tibia 
emplumé ; nudité au-dessus du genou tres-petite. 4zles 
impropres au vol, phalanges garnies de plumes plus ou 
moins longues et terminées par un éperon. 2 Sections. 

Esp. Americana. — Casuaris Novæ-Holiandiæ. — Rhea. 

Les deux sections du genre. 

3. Casoar , Casuartus.{Briss.)— Garact. Bec court, droit, 
comprimé , arrondi vers le bout, arête un peu élevée, 
de sa base naît un casque osseux, arrondi , obtus; bords 
des mandibules un peu élargis à la base; mandibule 
inférieure molle, flexible, anguleuse vers le bout ; 
fosse nasale tres-longue, prolongée jusque près de la 
pointe du bec. Narines à la partie latérale de la pointe 
du bec, rondes, ouvertes par-devant. Pieds forts, 
robustes , musculeux , trois doigts dirigés tous en avant; 
latéraux inégaux; linterne court, armé d’un ongle 
tres-long et fort, ceux des autres doigts courts; tibia 
presque entièrement couvert de plumes. Ailes im- 
propres au vol, les phalanges garnies de cinq baguettes 
rondes, pointues , sans barbes. 


Esp. Casuarius emeu , des Indes orientales. 


4. Ourarpe (1), Otis. (Linn.)—Caract. V. Manuel, p. 505. 
2 seciions. 


(1) Toutes les espèces sont des contrées les plus chaudes de l’ancien continent, 
car otis chilonsis n’est certainement point de ce genre. 


D'ORNITHOLOGIE. xcix 


Esp. O. arabs. — Afra.— (Psophia undulata. Otis houbara 
et rhaad.) — Bengalensis , et plusieurs espèces nouvelles. 


5. Court-viTe , Cursorius. (Lath.)— Caract. V. Manuel, 
DILE. 


Esp. C. asiaticus. — Bicinetus. ( Temm.) sont avec C. eu- 
ropæus , les trois espèces connues de l’ancien continent. 


ORDRE XIII. GRALLES, Grallatores.—Caract. 
V. Manuel, p. 516. 


PREMIÈRE FAMILLE. 


Seulement trois doigts, dirigés en avant, manquant to- 
talement de pouce. 


3. OEDICNÈME, Oedicnemus. (Temm. ) — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 519. 
Esp. O. magnirostris. ( Cuv.) — Longipes. (Id.) — 
Grallarius. ( Temm. ), sont les trois espèces nouvelles de ce 
genre , qui est de l’ancien continent. 


2. SANDERLING, Calidris. (Ilig.}—Caract. V. Manuel, p. 522. 


L'espèce unique du genre est répandue sur tout le globe. 


3. FALCINELLE, Falcinellus. (Cuv.)— Caract. Bec arqué, 
mou, comprimé dans presque toute sa longueur , de- 
primé à la pointe; le sillon nasal prolongé jusqu’aux 
deux tiers du bec. Narines latérales, basales linéaires. 
Pieds à tarse plus long que le doigt du milieu; seule- 
ment trois doigts dirigés en avant. Ailes : la 1°°. ré- 
mige la plus longue. 

Esp. Falcinellus. ( Cuv.}). L’unique du genre, d'Afrique. 


4. Écrasse. Himantopus. (Briss.) — Caract. V. Manuel, 
p. 527. 
Esp. Charadrius himantopus, des deux mondes, et Re- 


curvirostra himantopus ( Wilson, pl. 58), d'Amérique, 


6. AuiTERER, Hœmatopus. (Linn.)— Caract. V. Manuel, 


p. 530. 


ci ANALYSE DU SYSTEME GÉNÉRAL 


surface du bec , linéaires , longues , à moitié fermées 

par une membrane. Pieds médiocres à quatre doigts, 

celui du milieu plus court que le tarse, pouce portant 

a terre; des palmures découpées jusqu’à la première 

phalange de tous les doigts. Ailes : 1°°. et 2°. rémiges 

plus courtes queles 3°. et 4°. qui sont les plus longues. 
Esp. Sc. umbrette , l’unique du genre , d'Afrique. 


15. FLAMMANT, Phœnicopterus. ( Linn.)— Caract. V. M2- 
nuel , p. 566. 


Esp. Outre celle d'Europe, qui semble répandue partout, 
on en connaît une seconde. Phœn. parvus, de l’Inde. 


16. AvocerTE (1), Recurvirostra. ( Linn.)—Caract. V. M2- 
nuel, p. 580. 


Esp. Outre celle d'Europe , qui est très-répandue , on 
connaît encore trois autres recurv. americana. ( Lath. ) — 
Rubricollis. (Temm. ) — Orientalis. ( Cuv. ) 


”. Savacou , Cancroma. ( Linn. ) — Caract. Bec plus 
long que la tête, tres — déprimé , beaucoup plus large 
que haut, tranchant, dilaté vers le milieu de sa lou 


[22] 


gueur; arête proéminente, accompagnée de chaque 
côté et dans toute sa longueur par un sillon; mandi- 
bule supérieure en forme de cuiller renversée, avec un 
crochet à la pointe; linférieure terminée en pointe 
aiguë. Narines à la surface du bec, dans le silion , 
obliques , longitudinales , couvertes d’une membrane. 
Pieds médiocres, les trois doigts antérieurs unis à 
leur base par ane membrane large ; pouce articulé in- 
térieurement, à niveau des autres doigts. Ailes mé- 
diocres ; la 1'°. rémige plus courte que les2°., 3°., 4°. 
et 5°. qui sont les plus longues. 


Esp. Canc. cochlearia. ( Buff. , pl. enl. 38 la femeile’ 


(4) Dans les différentes contrées du globe, et sans caractères assignables poux 
une division geographique. 


D'ORNITHOLOGIE. ciij 
adulte. et pl. enl. 869, jeune mâle ,) l'unique du genre ; 
d'Amérique. 

18. SPATULE (1), Platalea. ( Linn. ) — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 595. 

Esp. Plat. tenuirostris. ( Temm. ) Voyez Sonnerat , 
Voyages ,t. 51 et 52. — Plat. azaza, avec celle d'Europe, 
les trois espèces du genre. 

19. TANTALE (2), T'antalus. (Linn.) — Caract. Bec très- 
long , droit , sans fosse nasale , un peu fléchi à la pointe 
qui est courbée ; mandibule supérieure voûtée ; base lar- 
ge, dilatée sur les côtés, pointe comprimée, cylindrique; 
bords des deux mandibules tres -courbés en dedans, 
tranchans ; face nue. Narines basales , à la surface du 
bec, fendues longitudinalement dans la substance cor- 
née, qui les recouvre par-dessus. Pieds tres-longs ; 
tarse du double plus long que le doigt intermédiaire ; 
les latéraux réunis par de larges membranes décou- 
pées. 

Esp. T. loculator. — Leucocephalus. — Ibis , sont les 
trois espèces dont se compose ce genre. 

20. Isis (3) , bis. ( Lacep.) —Caract. V. Manuel , p. 597. 
2 sections. 

Esp. ( Tantalus ruber adulte ; fuscus jeune. ) = Cayanen- 
sis , et plusieurs espèces nouvelles. 

.21. Couruis (4), Numenius. (Briss. ) — Caract. V. Ma- 
nuel , p. 601. 

Esp. N. borealis. — Longirostris. { Wil. ) 

22. Bécasseau (5), Tringa. (Linn.} — Caract. V. Ma- 
nuel , p. 606. 3 sections. 


(1) En Europe, dans l'Inde eten Amérique; sans aucune différence dans les 
caractères, 

(2) De l'Inde et de l'Amérique méridionale, sans différence dans les caractères 

(3) Les espèces nombreuses de ce genre sont répandues partout. On doit Les 
sectionner en Sylvains et Riverauns. 

(4) On les trouve sur presque toutle littoral du globe. 

(5) Nombreux en espèces répandues sur tout le littoral du ‘globe ; un petit 


civ ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


Esp. T. subarquata. = Pusilla. — Leucoptera. = Semi- 
palmata. ( Wil.) = (Platalea pygmea. curynorhynchus. 
( Nils.) 


23. CHEVALIER (1), Lotanus. ( Bechst. )} — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 635. 3 sections. 

Esp. ( Scolapax melanoleuca. Scolopax vociferus. ( Wils. 
pi. 58, f. 5.) — Flavipes. — { Wils., f. 4.) = Semipal- 
mata , et plusieurs espèces nouvelles. 

24. BARGE (2), Limosa. ( Briss. ) — Caract. V. Manuel, 
p- 662. 2 sections. 


Æsp. (Scolopax fedoa, marmorata, hudsonica. ) = Terck. 


25. BÉcAssE (3) , Scolopax. ( Linn.) — Caract, V. Manue!, 
p. 672. 5 sections. 


Æ£sp. Scol. minor. = Paludosa. 


26. RaywcréE (4), Rynchœa. (Cuv.)— Caract. Bec plus 
long que la tête, renflé vers le bout , tres-comprimeé , 
droit, fléchi1 vers le bout ; mandibules égales à la pointe, 
et légerement courbées; la supérieure sillonnée dans 
toute sa longueur , l’inférieure seulement à la pointe ; 
fosse nasale se prolongeant jusqu’au milieu du bec. 
Langue aussi longue que le bec, pointue. Narines la- 
térales , linéaires, percées de part en part. Pieds mé- 
diocres, tarse plus long que le doigt intermédiaire ; les 
antérieurs totalement divisés; le pouce articulé sur le 
tarse au-dessus des autres doigts. Ailes amples, pennes 


nombre des celles d'Europe se trouvent dans l'Amérique septentrionale et en 
Afrique. 

(1) Le plus grand nombre de nos espèces d'Europe, se retrouvent dans l’Amé- 
rique septentrionale et même vers les tropiques. 

(2) Ce genre peu nombreux en espèces, paraît seulement répandu dans les 
pays froids et tempérés. 

(3) On les trouve dans tous les pays et presque sous toutes les températures. 

(&) De l'ancien continent. Je possède tous les passages d'âge ou d'états diffé- 
rens qui prouvent les doubles emplois d'espèces créées par de misérables com - 
pilateurs. 


D'ORXITHOLOGIE. (4 


secondaires aussi longues que les rémuiges ; les 1°., 2°. 
et 3°. rémiges presque égales. 

Esp. ( Scolopax capensis et pl. 270. l'adulte. S. sinensis 

et pl. 881 le jeune; aussi rallus bengalensis. ( Linn. ) La pl. 


922 paraît aussi s’y rapporter, mais je n’ai point eu occa- 
sion de voir un individu dans ce plumage, 


27. CuRALE , Eurypyga. (Ulig.)— Caract. Bec long , droit , 
fort, dur, comprimé, pointeun peu renflée ; sillon nasal 
tres-profond , occupant deux tiers de la longueur de la 
mandibule supérieure ; côtés de la mandibule infe- 
rieure sillonnés ; pointe du bec échancré. Narines ba- 
sales, linéaires , longues. Preds longs, grêles ; tarse 
plus long que le doigt du milieu ; l’externe réuni par 
une membrane; l'interne divisé, tous garnis d’un bord 
membraneux; pouce à niveau des autres doigts. Ailes 
amples ; les 2 premieres rémiges plus courtes que la 3°. 
qui est la plus longue. Queue tres-longue, égale. 

Esp. Ardea helias, l'unique du genre ; d'Amérique. 


28. Rare (1), Rallus. (Linn. } — Caract. V. Manuel, p.. 
682. 


Esp. R. Australis. — Capensis. — Longirostris , et plu- 
sieurs nouvelles. 


29. PourE- D'EAU, Gallinula. (Briss.) — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 685. 2. sections. 


Esp. Rallus cayanensis. — Jamaïcensis. — Gallmula fla- 
virostris. — Martinica , ét un grand nombre d'espèces nou- 
velles. 


30. Jacaxa (2), Parra. ( Linn. ) — Caract. Bec de la lon- 
gueur de la tête, droit, grêle, comprimé, un pew 
renflé vers le bout; base déprimee se dilatant sur le 


(x) Ce genre et le suivant n'ont pour limite que la longueur du bec en rap- 
port de celle de la tête. On trouve les espèces de ces deux genres dans touskes 
pays, sans qu'il existe aucune différence dans les formes. 

(2) Des contrées chaudes des deux mondes. 


cv) 


31. 


ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
front en plaque nue ou à crête élevée; mandibules iné= 
gales ; inférieure en angle tres-ouvert , pointue ; fosse 
nasalelongue. Narines latérales , vers le milieu du bec , 
ovales , ouvertes, percées de part en part. Pieds tres- 
longs , grêles', nudité du tibia tres-longue ; doigt très- 
longs, grêles, entièrement divisés ; ongles droits, celui 
du pouce plus long que ce doigt. Ailes amples ; la 1". 
rémige de très-peu moins longue que la 2°. et la 3°. 

Æsp. (P. jacana adulte, variabilis jeune. ) — ( Sinensis 
adulte, luzeoniensis jeune.) , et plusieurs nouvelles. 


TALÈvE , Porphyrio. (Briss.) — Caract. V. Manuel, 
p. 696. 


Esp. Voyez celles indiquées dans le manuel. 


ORDRE XIV. PINNATIPÉDES. Pinnatipedes. — 


Caract. V. Manuel, p. 703. 


Des espèces de tous les genres se trouvent dans les différentes 


parties des deux mondes. 


1. Fouique, Fulica. (Linn.)—Caract. V. Manuel , p. 705. 


Esp. T. Cristata. 


2. GRÈBE-FOULQUE (1), Podoa. (Hlig.) — Caract. Bec de la 


longueur de la tête, cylindrique, droit, pointu, in- 
cline vers le bout dont la pointe est échancrée, arête 
distincte, déprimée; bords de la mandibule supé- 
rieure un peu élargis, l’inférieure droite anguleuse 
vers le bout; fosse nasale, grande, longue. Narines 
latérales, vers le milieu du bec, longues ; percées de 
part en part. Pieds courts, retirés dans l’abdomen ; - 
tarse arrondi, les trois doigts antérieurs réumis par 
une membrane en festons ; pouce lisse. Ailes mé- 
diocres , pointues ; les 2 premières rémiges plus courtes 
que la 3°., celle-ci ou la 2°. la plus longue. Queue 
tres-large. 


(1) L’une des espèces dans l'Amérique méridionale, l'autre en Afrique 


D'ORNITHOLOGIE, cvij 
Esp. Plotus surinamensis. — Heliornis senegalensis. (Vieil.), 
sont les deux espèces connues du genre. 
3. PaaLaRoPE, Phalaropus. (Briss.)— Caract. V. Manuel. 
p. 708. 2 sections. 


Esp. On ne connaît que les deux espèces qui se trouvent 
aussi en Europe. 


4. Grèee , Podiceps. (Lath.)— Caract. V. Manuel}, p. 716. 


Esp. (P. philippensis. ( Temm., pl. enl. 945.) — ( Caro- 
linensis adulte ludovicianus jeune. ) 


ORDRE XV. PALMIPÉDES, Paimipedes. — Ca- 
ract. V. Manuel, p. 730. Exception faite des es- 
pèces qui composent les genres Cereopsis, Chio- 
Anis, qui sont de l’Océanique , de celles des genres 
Rhynchops, Diomedea, Tachypetes et Phaëton , 
qui sont confinés entre les tropiques, et des genres 
Haladroma, Pachyptila, Plotus, Aptenodytes 
et Sphemiscus qui vivent dans la zone torride 
des deux continens ; on trouve les autres genres 
sous toutes les températures et dans toutes les 
mers. 


3. CÉRÉOPSE , Cereopsis. (Lath.)— Caract. Bec tres-court, 
fort, presque aussi élevé à sa base que long, couvert 
d’une cire qui se prolonge vers la pointe qui est vou 
tée et tronquée; mandibule inférieure évasée à la 
pointe. Narines tres-grandes, percées vers le milieu 
du bec, entierement ouvertes. Pieds à tarse plus long 
que le doigt du milieu; pouce articulé à la partie 
postérieure du tarse , long; doigts palmés, garnis de 
membranes profondément découpées. Ongles tres- 
gros et forts. Ailes : couvertures presque aussi longues 
que les rémiges, 1°°. penne un peu plus courte que les 
suivantes. 

Esp. C. Novæ-Hollandiæ , l'unique du genre 


cviij ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 

2. Bec-EN-FoURREAU , Chionis. (Forst.)—Caract. Bec fort, 
gros , dur, conico-convexe, comprimé, fléchi vers la 
pointe; base de la mandibule supérieure pres de moi- 
té recouverte par un fourreau de substance cornée, 
découpé par devant, garni de sillons longitudinaux ; 
mandibule inférieure lisse, formant un angle ouvert. 
Narines marginales, au milieu du bec, sur le bord 
de la substance cornée. Pieds médiocres , partie nue 
du tibia tres-petite; doigts bordés d’un rudiment; 
celui du milieu et l'extérieur demi-palmé, l’intérieur 
uni seulement à la base. Ailes médiocres; la 2°. ré- 
mige la plus longue; poignet de l’aile tuberculé. 


Esp. C. Novæ-Hollandiæ , l'unique du genre. 


3. Bec-Ex-cisEau, Rhynchops. (Linn.)— Caract. Bec long, 
droit aplati en lame, tronqué vers le bout, mandi- 
bule supérieure beaucoup plus courte que l’inférieure, 
la premiere à bords tres-rapprochés formant deux la- 
mes distinctes qui se joignent vers le bout , la seconde 
seulement élargie à la base, le reste en lame simple. 
Narines latérales, marginales , éloignées de la base. 
Pieds assez longs, grèles ; tarse plus long que le doigt 
du milieu, les antérieurs unis par une membrane un 
peu découpée ; pouce articulé sur le tarse. Ailes tres- 
longues ; les 2 premières rémiges dépassant de beau- 
coup toutes les autres en longueur. 


Esp. À. nigra, et une espèce nouvelle. 


4. HIRONDELLE-DE-MER , Séerna. (Linn.) — Caract. V. Ma- 
nuel, p. 731. 2 sections. 


Esp. S. cayana. — argentea. (P. Max.) = Stolida. — 
( Panaya et Sonnerat, Voyages, t. 84 , un jeune. 


5, Mauve, Larus. (Linn.)— Caract. V. Manuel, p. 754. 
2 sections. 


ÆEsp. L. leucomelas. ( Vieil. }=Icthyætus. — (Lar. sabinut, 
( Lion. trans. ) ou xema ross. Voyages, pl. 25.) 


D'ORNITHOLOGIE. çix 

G. SrercorAIRE, Lestris. ( Illig. ) — Caract. V. Manuel, 

p- 790. 

Esp. Je ne connais que les trois espèces d'Europe ; ma 
première se trouve aussi dans la zone torride, 

7. PÉTREL, Procellaria. (Linn.) — Caract. V. Manuel, 
p. 500. 3 sections. 

Esp. P. gigantea. — ( P. æquinoctialis et grisea. ) = 
(Oceanica ( Forst. et pl. enl. 963), ainsi qu’une grande 
série d’espèces inédites. 

8. Prion, Pachyptila. (Nlig.) — Caract. Bec fort, gros, 
tres-déprimé, tres-large ; mandibule supérieure ren- 
flée sur les côtés; arête distincte terminée par um 
crochet comprimé; bord intérieur garni de lamelles 
cartilagineuses ; mandibule inférieure tres-déprimée, 
formée de deux arcs soudés à la pointe , formant dans 
leur intervalle une petite poche gutturale. Narines 
basales, à la surface du bec, s’ouvrant par deux trous 
distincts, dans un tube basal tres-court. Pieds mé 
diocres, trois doigts devant à palmures découpées ; 
un ongle tres-court tient lieu de pouce. Æzles: 1°. 
rémige la plus longue. 

Æsp. ( procellaria Forsteri ou p. vittata Gmel.) Je ne 


connais les autres espèces que par les figures de Forster , et 
_ ne puis les indiquer avant de les avoir vus. 


9. PÉtÉcANoIDE , Haladroma. (Wig.)—Caract. Bec court, 
droit , comprimé , dur, tranchant, sillonné longitu— 
dinalement, pointe comprimée un peu courbée; à la 
mandibule inférieure une petite poche nue, dilatable. 
Narines à la surface du bec, distinctes, base cachée 
sous un tube. Pieds courts, seulement trois doigts di- 
rigés en avant, palmés ; pouce et ongle nuls. Æiles 
courtes. 

Remarque. Je n’ai pu voir tres-exactement la forme des 
ailes. 


cx - ANALYSE DU SYSTÈME GENÉRAL 


Esp. Procellaria urinatrix, jusqu'ici l'unique du genre. 


0. ALBATROS , Diomedea. (Linn.)—Caract. Bec tres-long ; 
tres-fort, dur, tranchant, comprimé, droit, subitement 
courbé; mandibule supérieure sillonnée sur les côtés, 
tres-crochue à la pointe; l’inférieure lisse, tronquée 
au bout. Narines latérales, éloignées de la base , tubu- 
laires, couvertes sur les côtés, ouvertes par-devant , 
placées dans le sillon. Pieds courts; seulement trois 
doigts tres-longs, entierement palmés, les latéraux 
bordés par un rudiment. Ongles obtus, courts. Æiles 
tres-longues, tres-étroites, rémiges courtes, secon— 
daires longues. - 

Esp. ( D. exulans et spadicea. ) — ( Chinensis. ( Temm. 
et pl. enl. 963. ) — Chlororhynchos, — Fuliginosa , sont 
toutes les espèces connues du genre. 


11. CaarD, Anas. (Linn.) — Caract. V. Manuel, p. 13. 


4 sections. 
Esp. À. canadensis. = Atrata.— Moschata. = (Dominica 
mâle , spinosa femelle ), et un grand nembre d'espèces nou- 


velles. 
12. Harce , Mergus. (Linn.) —Caract. V. Manuel, p. 880. 
Esp. M. cucullatus , et des nouvelles. 


13. Péuican ; Pelecanus. ( Linn.) — Caract. V. Manuel, 


P- 859. 


Esp. P. trachyrhynchos , et quelques espèces nouvelles. 
14. Cormoran, Carbo. (Meyer. )— Caract. V. Manuel, 
p- #95. 
_ Esp. (C. punctatus adulte, varias jeune ;) et un grand 
nombre de nouvelles. 


15. FRÉGATE, T'achypetes. (Vieill.)—Caract. Bec long , ro- 
buste, fort, tranchant, déprimé à la base, élargi sur 
les côtés, suturé en dessus, pointes des deux mandi- 
bules fortement courbées, la supérieure terminée 
par un crochet tres-pointu; fosse nasale nulle. Nari- 


D'ORNITHOLOGIE. ct} 
nes plus ou moins ocultes , linéaires, dans un sillon. 
Pieds retirés dans l’abdomen, tres-courts, tarse plus 
court que les doigts, à demi emplumeé ; les trois d oigts 
antérieurs longs , demi-palmés ; le pouce articulé inté- 
rieurement et dirigé en avant.- #rles tres-longues, très- 
étroites ; les deux premieres rémiges excédant toutes 
les autres en longueur. Queue tres-fourchue. 

ÆEsp. (Pelecanus aquilus , leucocephalus, et palmerstroni.) 
Probablement différens états de la même espèce ; (pelecanus 
minor) forme peut-être üne seconde espèce, mais c’est en- 
core douteux. 

16. Fou, Sula. (Briss.) — Caract. V. Manuel , p. 904. 


Esp. Pelecanus piscator. 


t7. Axmnéa, Plotus. (Linn.) — Caract. Bec long , parfaï: 
tement droit, grêle, en fuseau, tres-aigu à la pointe ; 
bords de la mandibule supérieure dilatés à la base, 
comprimés et fléchis en dedans sur le reste ; les deux 
mandibules finement dentelées. Narines occultes, li- 
néaires , cachées dans une rainure peu profonde, Pieds 
courts, gros, forts; tarse beaucoup plus court que le 
doigt intermédiaire et externe , qui sont égaux, re- 
trés dans l’abdomen ; pouce articulé intérieurement à 
niveau des autres doigts , tous engagés dans une seule 
membrane. Ailes longues; la 1°°. rémige moins longue 
que les 2°., 3°. et 4°., qui sont les plus longues. 
Queue tres-longue. 
ÆEsp. (P. anhinga et melanogaster.) — (P. Le Vaillantii. 
(Temm. et pl. enl. 105.) un jeune (et Vaill. voy. d'Afrique.) 
18. PAILLE-EN-QUEUE , Phaeton. (Linn.) — Caract. Bec de 
la longueur de la tête, gros, fort, dur, tranchant, 
tres-comprimé, pointu , faiblement incliné depuis la 
base; bords des mandibules élargis à la base, compri- 
més et dentelés dans le reste de leur longueur. Na- 
rines basales, latérales, couvertes en dessus et pres de 
la base par une membrane nue, percées de part en part 


4 


ParTIE [”", f) 


cxi) ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 
Pieds très-courts, retirés dans l'abdomen, les trois 
doigts antérieurs longs; pouce court, articulé in'térieu- 
rement , tous engagés dans la même membrane. Arles 
longues , la 1°. rémige la plus longue. Queue courte, 
les deux brins ou filets tres-longs. 
Esp. (P. phænicurus adulte , æthereus moyen âge , mela- 


norhynchos trés-jeune.) — Candidus, ( Briss. ) sont les seules 
espèces du genre qui existent dans les cabinets d'Europe. 


19. GuiremorT, Uria. (Briss.) — Caract. V. Manuel, 
P. 919. 2 sections. 


Esp. U. marmorata, avec les trois espèces d'Europe, les 
seules connues du genre. 


20. STARIQUE, Phaleris. (Temm.) — Caract. Bec plus 
court que la tête , déprimé, dilaté sur les côtés, pres- 
que quadrangulaire , échancré à la pointe; mandibule 
inférieure formant un angle saillant. Narènes margi- 
nales , au milieu du bec, linéaires , à moitié fermées 
par derrière et en dessus, percées de part en part. 
Pieds courts, retirés dans l’abdomen, tarse grêle, 
seulement trois doigts devant, ongles tres-courbés. 
Ailes médiocres , 1°. rémige la plus longue. 

Esp. (Alca psittacula adulte, et tetracula jeune.)—(Crista- 
tella adulte, et pygmea jeune.) les deux espèces connues du 
genre. 

27. Macareux, Mormon. (Ilig.) — Caract. V. Manuel, 
P. 931. 2 sections. 


Esp. Alca cirrhata. — Glacialis. (Leach.) avec celle d’Eu- 
rope les seules du genre. 


22. Pincoux, Ælca. (Linn. ) — Caract. V. Manuel, 
p- 939. 2 sections. 
Esp. On ne connaît que les deux d'Europe. 


23. SPRÉNISQUE, Spheniscus (Briss.) — Caract. Bec plus 
court que la tête, comprimé, ters-gros, fort, dur, 


D’'ORNITHOLOGIE. cxii} 
droit , crochu à la pointe , sillonné obliquement ; bords 
des deux mandibules fléchis en dedans ; l’inférieure 
couverte de plumes à la base, tronquée ou obtuse à la 
pointe; fosse masale tres-petite. Narines petites , laté- 
rales , vers le milieu du bec, fendues dans le sillon. 
Pieds trèes-courts, gros , totalement retirés dans l’ab- 
domen ; quatre doigts dirigés en avant, trois réunis; 
pouce excessivement court , articulé sur le doigt in- 
terne. Ailes sans pennes, impropres au vol. 


Esp. Aptenodytes demersa. — Minor, — ( Chrysocome 
atdlulte , catarractes jeune.) 


24. Maxcuot, Aptenodytes. ( Forster.) — Caract. Bec plus 
long que la tête, grêle, droit, fléchi à la pointe; les 
deux mandibules à pointes égales , un peu obtuses ; la 
supérieure sillonnée dans toute sa longueur ; l’infé- 
rieure plus large à la base, et couverte d’une peau nue 
et lisse ; fosse nasale tres-longue, couverte de plumes. 
Narines occultes , à la partie supérieure pres de l’arête 
du bec, cachées par les plumes avancées du front. 
Pieds très-courts, gros , totalement retirés dans l’ab- 
domen ; quatre doigts dirigés en avant, trois réunis, 
pouce très-court, articulé sur le doigt interne. Ailes 
impropres au vol, sans pennes. 


Æsp. À. patachonica. — Chiloensis. sont les deux espèces 
qui existent dans les cabinets d'Europe ; je n’aï jamais vu les 
autres. Le papua de Sonnerat, d’après la figure, doit être 
classé ici. 

ORDRE XVI. INERTES, Znertes. — Caract. Bec 
de forme différente, corps probablement trapu, 
couvert de duvet et de plumes, à barbes distantes. 
Pieds retirés dans l’abdomen, tarse court, trois 
doigts dirigés en avant, entièrement divisés jus- 
qu'à la base; le doigt postérieur court, articulé 


exiv ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL 


intérieurement. Ongles gros et acérés. Arles \m- 
propres au vol. 


Remarque. Je n'ai trouvé à placer plus convenablement 
deux genres qu’en les associant en quelque sorte avec 
les Sphenisques et les Aptenodytes, sans égards à 
leurs doigts divisés, par lesquels ils se rapprochent 
des Coureurs. 


v. APTERYX, Apieryx. (Shaw. }— Caract. Bec tres-long, 
droit, subulé, mou, sillonné dans toute sa longueur, 
seulement fléchi et renflé à la pointe, base couverte 
d’une ciremunie de poils ; mandibule inférieure droite, 
évasée latéralement, subulée à la pointe; de très- 
longues soies à la base du bec; fosse nasale prolongée 
jusqu’à la pointe du bec. Narines paraissant s’ouvrir à 
la pointe de la mandibule en deux petites ouvertures 
ou trous, qui semblent terminer deux tubes cachés 
dans la masse du bec. Pieds courts, emplumés jus- 
qu'aux genoux, doigt du milieu de la longueur du - 
tarse; trois doigts devant, entièrement divisés, doigt 
postérieur court, muni d’un ongle droit, court et 
gros. Arles impropres au vol, terminées par un ongle 
courbé. Queue nulle. 


# Esp. À. australis. (Shaw. t. 1057 et 1058.) l’unique du 

( 7 q 
genre, qui a été établi sur un individu , le seul qui existe 
dans les collections. 


2. Drowtr, Didus. ( Linn.) — Caract. Bec long, fort, 
large, comprimé ; mandibule supérieure courbée à la 
pointe, tranversalement sillonnée; mandibule infe- 
rieure étroite, renflée et courbée en haut à la pointe. 
Narines au milieu du bec, percées obliquement dans 
un sillon. Pieds à tarse court; trois doigts devant, 
divisées, le postérieur le plus court. Ongles courts, 
courbés. Ailes impropres au vol. 


D'ORNITHOLOGIE. CXV 
ÆEsp. Didas ineptus. Espèce qui semble avoir été l'unique 
du genre , et paraît ne plus exister. 

Remarque. Les caracteres du genre sont indiqués d’a- 
presles auteurs. On conserve encore en Angleterre 
le bec et le pied de cet oiseau , figurés tres-exactement 
dans Shaw Miscellan.; ces parcelles prouvent de la 
maniere la plus authentique l'existence d’un oiseau 


qui n’est nullement fabuleux , ainsi que quelques 
naturalistes l’assurent. 


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MANUEL 
D'ORNITHOLOGIE. 


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ORDRE PREMIER. 


RAPACES.-_ RAPACES. 


Bre court, fort; mandibule supérieure re- 
couverte à sa base par une cire; comprimé 
sur les côtés, courbé vers son extrémité, 
Narines ouvertes. Preps forts, nerveux, 
courts ou de moyenne longueur, emplumés 
jusqu'au genou ou jusqu'aux doigts. Dorers, 
trois en avant et un derrière, articulés sur 
le même plan, entièrement divisés, ou unis 
à la base par une membrane; rudes en des- 
sous, armés d'ongles puissans, acérés, ré- 
tractiles et arqués. 


Les oiseaux compris dans le premier ordre occupent , 
parmi cette classe du règne animal, la place des carnas- 
siers parmi les mammifères ; presque tous se nourrissent 
de chair; les uns purgent la terre des cadavres, les autres 
attaquent des animaux vivans, soit mammifères ou oiseaux; 
quelques-uns de ceux-ci ne font la chasse qu'aux poissous 

Panrie [°° 1 


k MANUEL 


et aux reptiles; un pelit nombre (ce sont les espèces les 
moins grandes) n’attaquent et ne se nourrissent que d’in- 
sectes, particulièrement de ceux à élytres. Moins attachés 
à la terre que les autres oiseaux, ils parcourent d’un vol 
rapide les régions aériennes, et disparaissent souvent à nos 
regards dans l’immense espace d’où ils découvrent, par leur 
organe de vision très-parfait, l’animal qui doit leur servir 
de pâture. Doués en conséquence de moyens puissans de 
vol, munis d'armes redoutables, ils sont la terreur des 
autres oiseaux. Errans et vagabonds, ils vivent solitaires et 
seulement par couple ; ils nichent sur des rochers inaccessi- 
bles ou sur de très-hauts arbres : le nombre des œufsn’excède 
jamais celui de quatre. Leur nourriture consiste uniquement 
en proie vivante et rarement en proie morte, qu’ils avalent 
par morceaux enveloppés des poils ou des plumes; ces 
substances, de même que les os, se forment en pelotte 
dans l’estomac, et sont rejetées par le bec. Ils mangent 
copieusement quand l’occasion s'en présente, mais ils 
peuvent jeûner plusieurs jours. Le sang des victimes ne 
suffit pas toujours pour les abreuver, mais ils boivent ra- 
rement , et peuvent dans l’abondance se passer d’eau. Les 
uns ont la vue très-perçante pendant le jour, d’autres ne 
peuvent bien distinguer leur proie et chasser avec avan- 
tage qu’au crépuscule. Les femelles sont toujours plus 
grandes que les mâles ; chez quelques espèces la différence 
de taille est d’un tiers. 


GENRE PREMIER. 
VAUTOUR. — FVULTUR. (Iuuic.) 


Bec gros, fort, beaucoup plus haut que large; 
base couverte d’une cire; mandibule supérieure 
droite, seulement courbée vers la pointe; man- 
dibule inferieure droite , arrondie et inclinee 


D'ORNITHOLOGIE. 5 
vers la pointe. TÊTE nue ou couverte d’un duvet 
très-court. Narines nues, laterales, percées diago- 
nalement vers les bords de la cire. Prgps forts, 
munis d'ongles faiblement arqués ; le doigt du mi- 
lieu très-long; celui-ci et l'extérieur unis à la base. 
Ares longues, la ire. rémige courte, n'égalant pas 
les 6e.; les 2e, et 3°. moins longues que la 4e., qui 
est la plus longue. 


Ces oiseaux, portés par leur appétit à purger la terre 
des cadavres privés de sépulture, rendent par leurs habi- 
tudes un service signalé aux êtres vivans. Ils sont lâches 
à l'excès ; leur figure ignoble et dégoûtante offre des ca- 
ractères tranchés par lesquels il est facile de les distinguer 
des oiseaux de rapine qui donnent la préférence aux ani- 
maux vivans dont ils savent s emparer, soit par ruse ou par 
violence. Les Vautours, Gypaëtes et Cathartes, par la 
conformation des pieds, des doigts et des ongles, se trou- 
vent dépourvus d’une arme redoutable qui seule est propre 
aux autres oiseaux rapaces : ils ne peuvent se servir de ces 
membres ni pour l’attaque, ni pour emporter des parties de 
leur proie, qu’ils consument sur les lieux; leur tête et le 
cou sont où nus ou garnis d’un duvet laineux; ils ont tou- 
jours la tête petite en raison du volume du corps ; leur cou 
est le plus souvent long et mince. Leur vol, quoique lent, 
permet cependant à ces oiseaux de s'élever à une prodi- 
gieuse hauteur ; leur ascension s'exécute en tournoyant, et 
ils redescendent de la même manière; leur vue estperçante ; 
l'organe de l’odorat est singulièrement perfectionné; leur 
attitude est embarrassée, et leur démarche lourde. Ils vivent 
en grandes troupes et se nourrissent uniquement de cha- 
rogne; ils nichent sur les rochers les plus inaccessibles, 
portent dans leur ample jabot la nourriture aux petits, et 
la vomissent devant eux. La mue n’a lieu qu’une fois dans 
l’année. La différence des dimensions totales forme presque 


FA MANUEL 


la seule dissemblance par laquelle-on distingue les sexes ; 
le plumage des jeunes est varié de nombreuses taches ; les 
vieux l'ont coloré par grandes masses. Ils n’attaquent ja- 
mais un animal vivant; et, lorsqu'ils ne sont point en 
troupe , le plus chétif ou le plus timide des êtres les met 
en fuite. 


VAUTOUR ARRIAN. 


VULTUR CINEREUS. (L1xx.) 


Partie postérieure de la tête et la nuque dégar- 
nies de plumes, la peau de couleur bleuâtre; sur 
le reste du cou un duvet fauve; côtés du cou gar- 
nis de plumes contourneées ; à l'insertion des ailes 
s'élève une ample touffe de longues plumes a 
barbes déliées. Couleurs générales du plumage, 
d’un brun tirant au noir et quelquefois au fauve; 
bec d’un brun noirâtre; cire couleur de chair 
bleuatre; iris d’un brun foncé; le tarse à moitié 
emplumé, sa partie nue ainsi que les doigts d’un 
blanc blafard; les ongles noirs. Longueur totale, 
3 pieds 6 pouces. Le vieux male. 


La femelle, un peu plus grande, a les couleurs 
du plumage plus sombres. Les jeunes ont tout le 
cou garni de duvet; toutes les plumes des parties 
supérieures sont terminées par une couleur plus 
claire. 

Vozrur cinereus. Gmel. Syst. 1. p. 247. sp.6.—Lath. Ind. 
Orn. v. 1. p. 1. sp. 2. (mais l'indication de pieds laineux 
est une erreur, copiée de Bélon, qui a confondu ce vautour 
avec le Gypaëte jeune de l’année, qui est le F. niger de 
Gmel.—Vuirce BeNGazENsis. Gmel. Syst. 1. p. 2/45.—Lath. 
Ind. Orn. p. 1. sp. 3. ( mais cité mal à propos dans l’ar- 


D'ORNITHOLOGIE. 5 


ticle du vrai Catharte percnoptère.) —Vavrour où craxD 
Vaurous. Buff. Os. v. 1. p. 158. — Id. pl. ent. 425. Id, 
édit. de Sonnini. v. 2. p. 111. — Le Vaurour Noir D'Écyere. 
Savigny, Syst. des Ois. d'Égypte. p. 14. — L’'Annian. 
Gérard. Tab. élém. d'Orn. v. 1. p. 11. — Sonn. édit. 
de Buff. Os. v. 2. p. 128. — CiNEROUS Or ASCH COLOURED 
Vuzrur. Lath. Syn. v. 1. p. 14.— Bexcaz Vurrenr. Id. v. 1. 
p.19. t. 1. Un jeune. — Id. Supp. v. 1. p. 5. ( mais 
point le Chaugoun de le Vaillant, ni le Chincou, ou F. 
monachus qui forment des espèces distinctes). — Graver 
Gerr. Meyer et Wolis, Vogel. Deutschl. Heft. 18.— Id. 
Orntaschenb. v. 1. p. 4. — Naum. V6g. nacht. t. 49. 
f: 95. figure peu exacte. — AYOLTO1O LEPRAIOLO. Stor. 
degti ucc. v. 1. pt. 9. 

Remarque. I n’existe point de différences bien mar- 
quées entre les individus de l'Inde, ceux d'Égypte et ceux 
d'Europe ; celles dont les compilateurs font usage dans 
l’énumération des espèces nominales sont basées sur de 
légères disparités , dues le plus souvent à l’âge ou plus ra- 
rement au sexe. | 

Habite : seulement les-hautes montagnes et les vastes 
forêts de la Hongrie, du Tirol, de Ja Suisse des Pyré- 
nées, du midi de l’Espagne et de l'Italie; accidentelle- 
ment ailleurs. 

Nourriture : animaux morts et charogne , jamais des 
êtres vivans , pour lesquels il montre beaucoup de crainte : 
Je plus petit animal paraît lui faire peur. 


Propagation : inconnue. 


VAUTOUR GRIFFON. 
VULTUR FULVUS. (Linx.) 
La tête et le cou garnis d'un duvet blane, très- 


court; partie inférieure du cou entourée de plu- 
sieurs rangs de longues plumes effilées, d’un blanc 


6 MANUEL 

roussâtre; au milieu de la poitrine est un espace 
garni d'un duvet blanc; tout le corps, les ailes et 
l'origine de la queue, d’un brun fauve ou couleur 
isabelle; rémiges et pennes de la queue d’un brun 
noirâtre; bec d’un jaune livide; cire couleur de 
chair; iris noïsette; pieds gris. Longueur totale, 
4 pieds ; le male est plus petit. GTA 


Vurrur FuLvus. Gmel. Syst. 1. p. 249. sp. 11.—Vurur 
veucocerHALUs. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 7. — 
VurrTur PERCNOPTERUS. Daud. Orn. v. 2. p. 13. sp. 5. — 
La Pérouse, Neue Schwed. abh. 3. p. 99. — Vuzrur 
TRENCALOS. Bechst. Naturg. Deut. y. 2. p. 479. sp. 2. — 
Le PErcxOPTÈRE. Buff. Ois. v. 1. p. 149. surtout la pl. 
ent. 426. — Le Grirron. Buff. Ois. y. 1. p. 151. tab. 5. 
(sous le faux nom de grand V'auiour.) Savigny, Syst. 
d. ois. d’Eg. p. 11. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 7 et8. 
sp. 1. et2. — WeisrOPricEr Geter. Bescht. Naturg. Deut. 
v. 2. p. 479. —Wolfs et Meyer, Vôge. Deut. Heft. 18.— 
Naum. Vôget. Nachtr. t. 50. f. 96. figure peu exacte. 
— Borkh. Wôget. deut. pl. 1.-—:Avorroro pr cocon casri- 
6x0. Stor. degli uce. v. 1. pl. 10. — Percroptenus Gus. 
Sepp, Nedert. V ôügel. v. 5. t. p. 395. 


Les jeunes, ont sur la tête et sur le cou un du- 
vet blanchätre, varié de brun; le reste du corps 
est d’un fauve très-clair, marqué de grandes taches 

et d’un gris blanchâtre ; quelquefois le plumage 
est plus ou moins varié de blanc pur. C’est alors 

Vurrur Koreur. Lath. Znd. Orn. Supp. v. 2. p. 1. — 
Le Vaurour cHAsse-Flente. Vaill. Oés. d’Afr. v. 1. pl. 10. 


un jeune individu du Griffon, figure peu exacte. — 
Sonnini, Nouv. édit. de Buf. v. 2. p. 160. 


Remarque. Le Chasse-fiente de Vaillant n’est qu’un 
jeune Vautour Griffon, mais le Chincou de cet auteur, 


D'ORNITHOLOGIE. 5 
pl. 11, forme une espèce bien caractérisée; le Futur 
ginginianus Gmel., ou Fautour de Gingi de Sonnerat, 
forme également une espèce distincte; les Wultur ponti- 
cerianus et indicus Lath. sont un double emploi; mais le 
V. auricularis Lath. diffère beaucoup de l’espèce sous ces 
deux indications , et ne doit point être confondu avec 
elle. 

Habite : la Turquie , l’Archipel, la Silésie, le Tirol, les 
parties montueuses du nord de l’Europe, les Alpes et les 
Pyrénées ; très-abondant aux environs de Gibraltar; aussi 
dans toute l’Afrique. 

Nourriture : animaux morts, charognes, et, dans l’ex- 
trême disette, des voiries. 

Propagation : niche sur les rochers les plus inacees- 
sibles ; les œufs sont d’un gris blanc, marqués de quelques 
taches d’un blanc rougeâtre. 


GENRE DEUXIÈME. 
CATHARTE.—CATHARTES.(IrLr.) 


Bec long, délié, comprimé, droit, seulement 
courbé vers la pointe; cire nue, dépassant la moi- 
tié du bec; mandibule supérieure renflée vers la 
pointe. T£re oblongue , nue, de même que la partie 
supérieure du cou. Narivrs au milieu du bec, 
près de l’arête de la mandibule supérieure, longi- 
tudinalement fendues, larges, percées de part en 
part, quelquefois surmontées par des appendices 
charnus. Preps à tarse nu, plus ou moins grêles ; 
doigt du milieu long, celui-ci et l’extérieur unis à 


B) MANUEL 

la base. Arrxs légèrement accuminées, la rre, ré- 
mige assez courte, la 2€. moins longue que la 3e, qui 
est la plus longue. 


Ils vivent en troupe , se nourrissent de charogne, et 
plus particulièrement de voiries et d’immondices; ils atta- 
quent aussi de petits animaux vivans. 


Rewarque. Presque tous les ornithologistes réunissent 
les oiseaux ainsi conformés aux Vautours proprement 
dits, sans faire attention aux différences qui les distin- 
guent : plusieurs espèces étrangères ont été confondues 
avec ces derniers, quelques-unes d’entre elles ont le bec 
aussi grêle que notre Catharte d'Europe , d’autres tels que 
V.Grypus et Papa de Linnée, ainsi que d’autres espèces, 
forment le passage du genre Catharte au genre Fultur ; 
tandis que les espèces du W. ginginianus et angolensis 
Latb. sont placées sur les limites du genre Fultur; ce 
sont des Vautours proprement dits, mais ils indiquent le 
passage aux Cathartes de la seconde section. 


CATHARTE ALIMOCHE. 


CATHARTES PERCNOPTERUS. (Mrur.) 


La tête et seulement le devant du cou couverts 
par une peau nue, d’un jaunâtre livide; tout le 
plumage d’un blanc pur, excepté les grandes 
pennes des ailes qui sont noires; plumes de l’occi- 
pui Jongues et effilées; cire du bec orange; iris 
jaune; mandibules noirâtres; pieds d’un jaune li- 
vide; ongles noires; queue très-étagée. Longueur, 
2 pieds 1 ou 3 pouces. 


Varie suivant l'âge : d’un brun foncé, maculé 
de roussâtre, ou d’un gris brun clair varié de 


à LPS 


D'ORNITHOLOGIE. 9 
plumes blanches et fauves; dans cet état, a par- 
tie nue de la tête est de couleur hvide, la cire 
d’un blanc legèrement teint d'orange; liris brun 
et les pieds d’un blanc livide. 


Vuzrur PERCNOPTERUS. Gmel. Syst. 1. p. 249. sp. 7. — 
Lath. Znd. Orn. v.1.p.2,8p.3.—Gmel’s Reis. v.5. p.564. 
4. 57.— Vurrur stercoranius. La Peyrouse. Neue. schwed. 
abh. —Vurrur seucoceraaLus. Lath. Ind. Orn. v. 1.p. 2. 
— Daudin, Orn. v. 2. p. 27. — NEOPHRON PERCNOPTERUS. 
Savig. Syst. d. ois. de l’Égypt. p. 16. — VAUTOUR DE 
NorvéGe ou Vaurour BLANC. Buff. Os. &. 1. p. 164. — Id. 
Pt. ent. 449. un individu adulte. — Vavrour ouriGou- 
rar. Vaill. Ois. d’Afrig. v. 1. pl. 14.—LE Racaauaca ou 
LA Poure DE PHaraox. Bruce. Foyag. trad. franc. v. 5. 
p. 191. pl. 55. fiqure très-cæacte. — Vauvrour D'Écyere. 
Sonn. Nouv. édit. de Buff. v. 2. p. 131.—LE PERCNOPTÈERE. 
Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 507.—AscH coLOURED VULTURE. 
Lath. Syn. v. 1. p. 13.— Id. Supp. vo. 2. p. 4. — Le 
pEriT Vaurour. Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 10. — Avor- 
zo10 AQUILINO. Stor. degli uccelli. v. 1. pl. 14. — Arrive 
Vuzrre. Lath. Syn. v. 1. p. 12. 


Les jeunes dans la première année, ont la par- 
tie nue de la tête de couleur hivide, couverte d'un 
duvet rare, de couleur grise; la cire et les pieds 
d'un gris cendre ; tout le plumage, d’un brun foncé, 
varié par des taches d’un brun jaunâtre; les gran- 
des pennes des ailes noires; l'iris brun. C’est alors 


Vuzrur ruscus. Gmel. Syst. 1. p. 248. — Lath. Ind. 
Orn. v. 1. p. 5.— Le Vaurour DE Marre. Buff. Os. v. 1. 
p. 167. — Id. PL. ent. 427.— Mavrnrse Vozrure. Lath. 
Syn. v. 1. p. 15.— Avozroro aquiuxo. Stor, deg. ucc. 
@. 1. pl. 15. 


Habite : quoique très-rarement dans le nord de l'En- 


10 MANUEL 


rope; en Suisse aux environs de Genève, dans les creux 
profonds du mont Salève ; très-commun en Espagne, sur 
les Pyrénées; particulièrement en Turquie et dans l’Archi- 
pel; nulle part aussi abondant qu’en Afrique, où l’espèce 
est la même. 


Nourriture : charognes, voiries et toutes sortes d’im- 
mondices; très-rarement de petits maminifères ou des 
oiseaux vivans. . 


Propagation : niche dans les crevasses et dans les antres 
des rochers, ordinairement en des lieux inaccessibles et 
taillés en pente verticale, 


RAR NUL VIE RAS LELAAAALE 


GENRE TROISIÈME. 


GYPAËTE.—GYPAËTUS. (Srorr.) 


Bec fort, long; mandibule supérieure exhaussée 
vers la pointe, qui se courbe en crochet. Dans 
l'espèce qui habite l'Europe, un bouquet de poils 
raides, formant une barbe à la mandibule infé- 
rieure. NARINES ovales, recouvertes de poils raides, 
dirigés en avant. Pirps courts, quatre doigts, les 
trois de devant réunis par une courte membrane; 
le doigt du milieu très-long. Oxcres faiblement cro- 
chus. Ares longues, la 1re. rémige un peu plus 
courte que la 2€. et la 3e. qui sont plus longues. 


Déjà plus rapprochés par leur conformation totale des 
Rapaces chasseurs, les Gypaëtes ont dans leur port plus de 
grâce et plus de souplesse dans leurs mouvemens que les 

\ Vautours et les Cathartes. Redoutables par leur force et 
principalement par l’impétuosité avec laquelle ils se ra- 


D’ORNITHOLOGIE.  " 
battent, du haut des airs, sur leur proie qui consiste sou 
vent en grands animaux et bouquetins; aussi rusés que 
doués de force, ils savent épier l'instant qu’un de ces ani- 
Mayx: OU les jeunes, s’écartent de la troupe sur les bords: 
des précipices, tombant alors de leur masse, aidés de leurs 
puissans moyens de vol, sur leur proie, ils la précipitentet 
l’achèvent sur la place ; les jeunes et les animaux maladifs 
sont leur proie habituelle. 


Remarque. On a débité sur ces oiseaux les contes les 
plus absurdes ; entre autres qu’ils enlevaient des agneaux, 
des enfans et les portaient dans leur aire. Quelques espèces 
exotiques viennent se réunir à ce genre, particulièrement le 
Vautour cafre de Le Vaillant. Ois. d’Afrig. vw. 1. pl. 6.; 
mais Daudin y a compris des V’autours et des Aigles. Is 
ne vivent point en troupe, mais isolément par paires; se 
nourrissent le plus habituellement de proie vivante, qu'ils 
mangent sur la place , sans rien emporter dans leurs serres, 
qui ne sont point propres à saisir. 


GYPAËETE BARBU. 
GYPAETUS BARBATUS. (Cuvier.) 


Tête et haut du cou d’un blane sale; une raie 
noire s étend depuis la base du bec, et passe au- 
dessus des yeux ; une autre, prenant naissance der- 
rière les yeux, passe sur les oreilles ; cou inferieur, 
poitrine et ventre d’un roux orange; manteau, dos 
et couvertures alaires ; d’un gris brun foncé, mais 
sur le centre de chaque plume est une raie blanche 
longitudinale ; rémiges et pennes de la queue d'un 
gris cendre, les baguettes blanches ; queue longue, 
très-étagee : bec et ongles noirs; pieds bleus; iris 


12 MANUEL 
orange ; œil entouré par une paupière rouge. Lon- 
gueur, 4 pieds 7 pouces. Les pieux. 


Varie suivant l’âge : plus ou moins de plümes 
brunes sur le haut de la tête; celles du bas du cou, 
de la poitrine et du ventre souvent terminées de 
noir : la raie blanche qui occupe le centre des 
plumes du dos et des couvertures alaires, plus ou 
moins prononcée ; souvent le ventre d’un gris brun, 
ou varié de blanc; l'iris d’un orange plus ou moins 


vif. 


VuLTUR BARBATUS et BARBARUS. Lath. Znd. Orn. v. 1. p. 5. 
sp. 6 et 5. — Vurrur LeucoceraaLus. Meyer, T'asschenb. 
Deut. v. 1. p. 9.— Farco BarBarus. Gmel. p. 252. sp. 38. 
— Vorrur sarBarus. Gmel. Sys£. 1. p. 250. Sp. 13. — 
Farco maçnus. S. G. Gmel. Foy. v. 3. p. 565. £. 38. — 
Vucrur AUREUS. Brisson, Orn.—Vaurour Doré. Buff. Ots. 
v.1.—Edw. £. 106. figure exacte. —Lr GYPAËTE DES ALPES. 
Sonn. édit. de Bull. v. 2. p. 214. pl. 12. f. 2.— Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 12. — Bearpen Vucrure. Lath. Syn. 
Ÿ. 1. p. 11.— GOLDEN Vurrure. Lath. Syn. vw. 1, p. 18.— 
Le Nisser ou L’AiGce n°08. Bruce. Voy. trad. franc. v. 5. 
p. 182. pl. 51. Figure très-exacte. — DER WEISKOPFIGE 
Geter ADLER. Meyer, Wôgel. Deut. Heft. 14. — Avoxro1o 
BARBUTO. Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 11.— Barrapcer. Bescht. 
Naturg. Deut. v. 2. p.502.—Blumenb. 40h. natur. hist. 
gegens. t. 85. 


Les jeunes, dans les deux premières années , ont 
la tête et le cou d’un noir brun; le dessous du 
corps gris brun avec des taches d’un blanc sale; 
sur le haut du dos sont de grandes taches blan- 
ches; le manteau et les couvertures alaires noi- 
râtres avec des taches plus claires; les rémiges 


D’ORNITHOLOGIE. 13 
d’un brun noirâtre; l'iris brun; les pieds livides, 
C'est alors 


Vuzrur nice. Lath. nd. Orn.v.1. p. G. sp. 11.—Gmel. 
Syst. 1. p. 248. — GYPAËTUS MELANOCEPHALUS. Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 15. et pl. du frontispice. — 
1d. Vüget. Deut. Heft. 19 Figure très-exacte du jeune. 
— Steinmuller, Alpina. v. 1. p. 185. — Vavrour nor. 
Briss. Orn. v. 1. p. 457. sp. 4. — Bracx Vurrur. Lath. 
Syn. v. 1. p. 16. 


Habite : les Alpes suisses, très-rarement en Allemagne 
et sur les Pyrénées, plus abondant dans les montagnes du 
Tirol et de la Hongrie; commun en Egypte. 


Nourriture : chamois , bouquetins , jeunes cerfs , 
moutons et veaux; étaut pressé par le besoin, il se rabat 
sur des charognes. 


Propagation : niche sur les rochers les plus escarpés, 
presque toujours inaccessibles; pond deux œufs à surface 
rude, blanes, marqués de taches brunes. 


GENRE QUATRIEÈME. 


FAUCON.—/FALCO. (Lixx.) 


Tère couverte de plumes. Bec crochu, le plus 
souvent courbé depuis son origme; une cire colo- 
rée, plus ou moins poilue à sa base; mandibule in- 
férieure obliquement arrondie ; les mandibules quel- 
quefois échancrées. NariNES latérales, arrondies ou 
ovoides, percées dans la cire, ouvertes. Prrps à 
tarse couvert de plumes, ou lisse, dans le dernier 
cas , couvert d’ecailles; trois doigts devant , un der- 


14 MANUEL 

rière, l'extérieur le plus souvent uni à sa base par 
une membrane au doigt du milieu. ONGLES acérés, 
très-crochus, mobiles, retractiles. 


Oiseaux de rapine noble ; leur port , l’ensemble de leurs 
formes et les mouvemens qu'ils exécutent portent les in- 
dices de leur manière différente de vivre et de se nourrir 
de celle propre aux Vautours, aux Cathartes et aux 
Gypaëtes. La force et la ruse forment les apanages de 
cette grande famille des Rapaces; ils sont tous pourvus 
d’armes offensives que les genres d’oiseaux de rapine 
ignoble n’ont point reçues en partage ; les moyens de vol, 
de préhension et de vision des uns et des autres sont 
aussi très-différens. La grandeur de leur tête est en propor- 
tion du corps, et elle est entièrement couverte de plumes, 
de même que le cou , qui est courtet gros; leur volest ra- 
pide et soutenu; ils peuvent s'élever à une prodigieuse 
hauteur; leur vue est très-perçante ; ils vivent solitaires et 
par couples ; leur nourriture consiste presque toujours, et 
de préférence, en proie vivante qu'ils saisissent avec et em- 
portent dans leurs serres ; les manières dilférentes de 
prendre cette proie et le courage qu’ils mettent à leur 
poursuite les distinguent les uns des autres. Les plus grandes 
espèces se nourrissent de mammifères et d'oiseaux , d’autres 
de poissons; quelques-unes n'’attaquent que des reptiles; 
le plus grand nombre des petites espèces sont purement 
insectivores , et se nourrissent principalement de scara- 

— bées *. Le plumage, dans les différens états d’âge, est très- 
> 


… 


* S'il était possible de trouver des caractères constans comme 
indices des appétits dans les oiseaux de proie, ainsi que par le 
moyen des dents chez les mammifères carnassiers, il serait ingé= 
nieux de diviser ce grand genre à l'instar des carnassiers du règne 
animal de M. Cuvier. Il me paraît que, dans cet ordre des mam- 
mifères carnassiers, les seuls Chéiroptères devraient former un 
ordre séparé, vd leur système cutané, la place qu’occupent les 
mauelles et la forme de leur verge. 


L 


a 


D'ORNITHOLOGIE. 15 
différent ; les jeunes sont plusieurs ‘années avant de se re- 
vêtir de la livrée stable propre aux adultes , et ceci n’a lieu 
qu’à leur troisième, quatrième , et même dans quelques 
espèces, qu’à leur sixième année. Les jeunes se distinguent 
toujours des vieux par des raies et des taches nombreuses 
et variées, tandis que la livrée des adultes est le plus sou- 
vent colorée par grandes masses ; lorsque les couleurs du 
plumage des vieux sont disposées par raies et par bandes 
transversales, il est constant que celui des jeunes l’est par 
taches et par raies longitudinales, Les mâles sont toujours 
d’un tiers moins grands que les femelles; indépendamment 
de cette différence , ils se distinguent encore le plus sou- 
vent par les couleurs du plumage. Leur mue n’a lieu qu’une 
fois dans l’année. 


Remarque. Plusieurs naturalistes modernes ont essayé 
de former, du grand genre Falco de Linnée, un nombre 
assez considérable de genres nouveaux *; mais les carac- 
tères qu’ils donnent à ces genres ont si pen d'importance 
que ceux-ci deviennent nuls dans l'application **. Une ré- 
vision de tous ces nouveaux systèmes, que j’ai comparés à 
la nature, me fournit les mêmes obstacles qui s’étaient pré- 
sentés à mes observations lors de la publication de la 
première édition de cet ouvrage; je persiste conséquem- 
ment à ne faire aucun changement dans la classification 
méthodique du grand genre Falco, et à le présenter tel 
que je l’ai publié dans la première édition : j’ai seulement 
rapproché la division des Autours et celle des Aigles, vu 
que le passage des uns aux autres a lieu presque sans que 


* M. Vieilbot porte le nombre des genres à quinze, ct celui des 
sections à vingt. Voyez son Analyse d'une Nouvelle Ornithologie Élé- 
mentaire, On pourrait, par les mêmes moyens, former encore 
vingt autres genres: 

** Je crois avoir prouvé ceci, ainsi que quelques autres faits 
de même nature, dans une brochure portant pour titre : Obser- 
vations sur la classification méthodique des oiseaux. 


16 MANUEL 

l’on puisse établir un seul caractère précis, aucune diffé- 
rence constante dans toutes les espèces”. La division qui 
comprend les Faucons proprement dits, serait la seule 
dont les espèces offrent des différences bien déterminées 
dans les formes que presentent la mandibule supérieure 
du bec et la structure des ailes ; ils forment ma première 
section. 

PREMIÈRE DIVISION. 


FAUCONS PROPREMENT DITS. 


Bec court, courbé depuis sa base; à la mandi- 
bule supérieure une et rarement deux fortes dents, 
qui s’emboitent dans les échancrures de la mandi- 
bule inferieure. Prros robustes; doiots forts, longs, 
armés d'ongles courbés et acérés; tarses courts. 
Arces longues, la 1re. rémige longue, d'egale lon- 
gueur avec la 3e. ; la 2e. la plus longue. 


Ils se nourrissent habituellement de proie vivante , sans 
jamais se jeter sur les cadavres ; ils mettent beaucoup 
d'adresse, soit pour saisir leur proie, soit pour la surprendre ; 
poursuivent les oiseaux à tire d’ailes, ou tombent d’aplomb 
dessus. Ils nichent habituellement dans les crevasses des 
rochers et des masures. Le plus grand nombre des espèces 
qui composent cette division peut être employé avec succès 
pour la chasse au vol. Le nom d'oiseaux de proie nobles, 
qui leur a été donné, leur vient probableinent de la préroga- 
tive attachée autrefois au droit de fauconnerie, prérogative 
dont la seule noblesse était en pouvoir; c’est là Punique 
origine sur laquelle on peut se fixer, car il n’est guère à 
supposer que les méthodistes entendent, par cetie épithète , 


* Plusieurs espèces exotiques forment ce passage, qui est 
presque sans caractère assignable. 


D'ORNITHOLOGIE. 17 
que les oiseaux de la famille des Faucons proprement 
dits, chassent avec plus de noblesse que les autres, ou 
qu’ils ont un choix plus distingué dans le genre de nourri- 
ture; car, à l'exception des quatre premières espèces de mes 
faucons , toutes les autres se nourr issent uniquement 
d’ insectes ; et u’attaquent que très- rarement un animal 
vertébré. Nous connaissons dans cette division une petite 
espèce propre à l’île dé Java et aux Moluques , qui n’est pas 
plus grande qu’une alouette ; elle se nourrit de petits 
insectes; c’est le Falco cœrulescens. Lath. sp. 120. 

Remarque. Il est essentiel d'observer que les espèces 
qui composent cette division sont trés-difficiles à distinguer 
les unes des autres ; lés jeunes de l’année des petites espèces 
se ressemblent beaucoup pour les couleurs du plumage. Les 
moyens les plus sûrs pour les distinguer sont le me surage en 
longueur totale , la longueur PE ailes en comparaison 


de là queue, et la. Ce des pieds, de la cire et des 
paupières. 


FAUCON GERFAUT. 


FALCO ISLANDICUS. (LaATH.) 


Tout lé fond du plumage blanc, rayé sur les 
parties Supérieures et sur la queue d’étroites 
bandes brunes ; partiés inférieures également blan- 
ches, marquées de petites taches brunes en forme 
de larmes ; ces taches plus nombreuses et plus 
grandes sur les flancs; bec jaunâtre; cire et tour 
des yeux d’un jaune livide; iris brun; pieds d’un 
beau jaune. Longueur du male, pied 9 ou 
10 pouces; la femelle a 2 et 5 pouces de plus. Les 
très-vieux mles, 


Les males varient suivant les âges ; ‘ plus ils 
sont vieux, plus le blanc de leur plumage est 


Paewrre [°. 2 


18 MANUEL 

pur, moins 41l y a de taches sur les parties infe- 
rieures , tandis que Îles raies A des par- 
ties supérieures ne présentent point autant de lar- 
geur. Les bandes à la queue varient de 12 à 14. 


La vieille femelle, qui est plus grande, diffère 
encore du veux mâle par un HAE HAE nombre 
de taches d’un brun foncé sur les parties inférieu- 
res; ces taches se présentent sur les flancs en 
bandes transversales; les raies des parties supé- 
rieurés sont plus larges et en plus grand nombre , 
ce qui fait que le blanc n'occupe point une aussi 
grande étendue que dans le mâle. 


Faxco isLanDicus CANDICANS. Lath. nd. Orn. v. 1. p. 32. 


sp. 69. — Gmel. Syst. 1. p. 255. sp. 101. — Meyer, 
Taschenb. Deut. v. 1. sp. 65.— Farco rusricozus. Gmel. 
Syst. 1.p. 268. Sp. 7.—Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 28. sp. 60. 
— Faun. Suec. n°. 56. — Id. Rets: p. 64. sp. 8. un in- 
dividu adulte, mais pas très-vieux. — GERFAUT DE 
Nonwéce. Buff. Qés. v. 1. p. 259. mais surtout sa pl. 
ent. 462. — Faucon D’Israxpe. Sonnin. nouv. édit. de 
Buff. Ois. v. 5. p. 151: — Ware JErrarcox. Lath. Syn. 
v. 1. p. 83. et 84. — Id. supp. p. 21.— SPARVIERE BIANCO 
pr Moscovra. Stor. degli ucc. v. 1. pl. 350. — Coxrore» 
Fazcox. Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 222.—Lath. Syn. v. 1. 
p. 56. sp. 57. — Der ascaxDiscne Faixe. Naum. Nacht. 
p. 409. t. 57. fig.,107. très-vicux mâle. 


Les jeunes de l’année et ceux d’un an, n'ont 


presque point de blanc; tout leur Sltlibe supé- 


rieur est d’un eeéndré EEut À uniforme, seulement 
varié par de très-petites taches blanchâtres au 
bout de toutes les plumes; les pennes de là queue, 
également d'un brun cendré, portent 12 petites 


E— 


4 

D’'ORNITHOLOGIE. 19 
bandes interrompues d'un blanc isabelle ; sommet 
de la tête, nuque, cou et toutes les parties infé- 
rieures marquées de grandes et larges taches 
brunes, disposées longitudinalement et bordées 
sur chaque côté, par des espaces plus ou moins 
grands, d’un blanc pur; pieds d’un plombe legère- 
ment nuancé de jaunätre; cire et tour des yeux 
d'un bleuâtre clair. C’est alors 


Farco eyrrarco. Gmel. Syst. 1. p. 275.8p. 25. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 52. sp. 68. — Farco sacer. Gmel. p. 253; 
Sp. 93.—Lath. Ind. v. 1. p. 54. sp. 55.—Bureo cinrreus. 
Daud. Orn. v. 2. p. 156. — Edwards. £. 53. figure exacte. 
— Farco ruscus. Fauna Groent. p. 50. n°. 54 b. — Le 
Genraur. Buff. Ois. v. 1. p. 259. t. 13. — Id. p. 241. — 
Id. pl. ent. 210 et 446. — Le Sacre. Buff. Ois. vw. 1. 
p. 246. €. 14. — Browx JER-FALCON and IcELAxD Farcox. 
Lath. Syn. v. 1. p. 71 et 82.— a et b.— SPARVIÈRE SACRO 
mono. Stor. degli uccelli, pl. 28. — Naum. Vüg. nacñt. 
4. 57. fig. 108. jeune femelle de 2 ou 35 ans, et t. 58. 
f: 109. un jeune de l’année. — Farco ruscus. Faun. 
Groenland. p.56. sp. 54. b.—GreEnranp Farcos. Arct. 
Zoo. v. 2. p. 220. e.— Lath. Syn. Supp. p. 18. est en- 
core une espèce nominale qui appartient indubita- 
Llement au jeune de cette espèce. 


Remarque. Quelques naturalistes allemands prétendent 
que le Falco gyrfalco forme une éspèce distincte, propre 
aux contrées de la Norwége et de la Laponie; il est ce- 
pendant certain que tous les individus que l’on m'a désignés 
comme tels ne sont que des jeunes en differens états, et 
que tous ceux que j'ai eus sous les yeux appartiennent 
à l’espèce de cet article, dont le Falco candicans est l'état 
parfait. M. Cuvier veut former de cette seule espèce son 
sous-genre Hierofalco. Voyez Règ. anim. vw. 1. p. 512. 


Habite : plus particulièrement lIslande, d’où on le 


20 MANUEL 

transporte en Danemarck pour la fauconnerie royale qui en 
fournissait jadis plusieurs autres fauconneries d'Allemagne ; 
il paraît cependant que l’espèce est également répandue 
dans tout le nord et même jusque dans le nord de l’Alle- 
magne, Où on ne voit habituellement que des jeunes ; les 
vieux y sont très-rares. 

Nourriture : grands oiseaux et petits quadrupèdes sur 
lesquels il s’élance avec une rapidité étonnante; le plus 
souvent en se faisant tomber en ligne presque perpendi- 
culaire. 


Propagation : niche dans le nord, presque toujours 
parmi les rochers les plus élevés et les plus inaccessibles ; 
ponte inconnue. 


FAUCON LANIER. 


FALCO LANARIUS. (Li1Nn.) 


Ailes aboutissant aux deux tiers de la queue ; 
doigt du milieu plus court que le ÉD une mous- 
tache très-étroite qui disparait presque totalement 
avec l’âge, pieds bleuätres ; les deux premières 
rémiges à barbes tronquées vers le bout. 

Sommet de la tête d’un roux clair, marqué de 
taches oblongues brunes; au-dessus des yeux un 
large sourcil blanc qui aboutit à l'occiput, et se 
trouve rayé de brun; toutes les autres parties su- 
périeures d’un brun cendré, toutes ces plumes 
étant frangées de roux clair; une très-étroite mous- 
tache, peu marquée, à la racine du bec; toutes 
les parties inférieures d’un blanc pur, marquées 
de petites taches lancéolées d’un brun clair; ces 
taches s’élargissent et deviennent plus longues en 
approchant des cuisses; couvertures du dessous de 


D'ORNITHOLOGIE. 21 
la queue et gorge sans taches; sur les barbes 
intérieures des pennes caudales sont des taches 
ovoïdes d’un blanc roussâtre; tour des yeux, cireet 
iris jaunes; bec et pieds bleuâtres. Longueur du 
mâle , 1 pied 7 pouces 6 lignes; la femelle mesure 
1 pied 8 ou 9 pouces. Les vieux. 


La vieille femelle, plus grande que le mâle, 
s’en distingue encore par le sommet de la tête 
qui est d’un brun foncé, par les franges plus 
étroites qui entourent toutes les plumes du man- 
teau et des ailes, par des taches lancéolées 
plus larges sur les parties inférieures, et par les 
stries très-étroites à la gorge et sur les couver- 
tures inférieures de la queue. 


Farco Lanarius. Lath. nd. Orn. v. 1. p. 38. sp. 92. 
— Gmel. Syst. 1. p. 276. — Retz. Faun. Suec. p. 72. 
sp. 19. mais point celui de Brunn. Orn. borea. — 
Nilson. Ornit. Suec. v. 1. p. 44. sp. 15 ? — LE vrar La- 
niER de Buff. Os. v. 1. p. 245. mais point sa pl. enl. 430 
qui est un vieux mâle de l’espèce suivante.—Sonn. nouv. 
édit. de Buff. Ois. v. 3. p. 87. mais point la figure donnée 
sous ce nom.— Lanxer, Lath. Syn, v. 1. p. 86. — Penn. 
Arct. Zool. v. 2. p. 225. 


Les jeunes de l’année ressemblent tellement 
aux jeunes du Faucon pèlerin, qu'on ne saurait 
les distinguer facilement par une description ; les 
teintes et les legères differences dans les taches ne 
peuvent être bien rendues que par le pinceau. On 
les reconnaîtra très-aisément à leur plus forte taille 
et par le moyen des caractères indiqués en tête de 
mes articles. 


23 MANUEL 


Farco srezranis. Gmel. Syst. 1. p. 254. sp. 05.—Lath, 
TInd. Orn. v. 1. p. 35. sp. 77. — Harry Farcon. Lath. 
Syn. v.1.p.579. Dans la première édition j’ai placé ces sy- 
nonymes à l’article du jeune Faucon pèlerin, mais alorsje 
ne connaissais point encore le vrai Lanaer. Il paraît que 
lé lanier de Nilson, Ornit. Suec. v. 1. p. 44. Sp. 19., S'il 
est véritablement de cette espèce, n’en est que le jeune. 
Quand au lanier de Gérardin, Orn. v. 1. p. 52., ce n’est 
que le jeune hobereau. 

flabite : plus particulièrement les contrées orientales et 
septentrionales de l'Europe; assez commun en Hongrie, 
en Pologne, en Russie; se montre souvent en Autriche et 
en Styrie ; très-rare en Allemagne, encore plus en France 
et dans le Midi. 

Nourriture : gros oiseaux , sur lesquels il se laisse 
tomber du haut des airs; rarement des petits mammifères, 

Propagation : niche toujours dans les lieux montueux 
parmi les rochers, souvent dans Îes buissons et dans les 
bois à de hautes élévations; ponte inconnue, 


FAUCON PÉLERIN. 


FALCO PEREGRINUS. (Lxrnx.) 


Ailes aboutissant à l'extrémité de. la queue ; 
doigt du milieu aussi long que le tarse; une très- 
arge moustache notre qui se dilate encore à rat- 
son de l’äge; pieds jaunes ; une seule remige à 
barbes tronquees vers le bout. 


Tête, partie supérieure du cou et une large raie 
latérale où moustache qui prend son origine à la 
hrs : ] = A Les 
racine du bec d'un bleu noirâtre, les autres par- 
ties supérieures d’un bleu cendre avec des bandes 
d'une temte plus foncée; queue à bandes étroites, 


D'ORNITHOLOGELE. 23 
alternativement cendrées et noirâtres ; gorge et 
poitrine d’un blanc pur avec un petit nombre de 
fines raies longitudinales; les autres parties infe- 
rieures d'un blanc sale avec de fines bandes trans- 
versales brunes; un grand nombre de taches rous- 
sâtres ou blanchâtres , disposées régulièrement sur 
_les barbes intérieures des rémiges; bec bleu, arme 
d’une seule dent; tour des veux, iris et pieds d'un 
beau jaune. Longueur du mâle, 1 pied 2 ou 3 pouces; 
la femelle mesure 1 pied 4 ou 5 pouces. Les vieux. 


La vieille femelle, toujours plus grande que /e 
male, s’en distingue encore par le cendre bleuâtre 
moins pur et moins clair des parties supérieures, 
et par le blanc roussâtre des parties inférieures. 


Farco PEREGRINUS. Gmel. Syst. 1. p. 272. sp. 88. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 35. sp. 52. — Le Favcox. Buff. pl. ent. 
421. — Wanper Faire. Bescht. Naturg. Deutsehl. v. 2. 
p. 744. — Id. Taschenb. p. 33. — Meyer, Taschenb. 
Deutschl. v. 1. p. 55. — Le Laxier. Buff. Ois., surtout 
sa pl. ent. 450. figure exacte du très-vieux mûle*. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 52. —Farco asrennus. Bescht. 
Naturg. Deutschl. v. 2. p. 559. — Naum. Vôgq. t. 15. 
f: 21. figure très-exacte d'une vielle femelle. — Tre 
BLUE BLACK FaLccow. Penn. Brit. Zoôl. tab. 1. fig. 5. — 
SPARVIERE PELLEGRINO. SL0r. degti ucc. v. 1, pl. 23 et 24. 


Remarque. On doit encore ajouter à la liste des indica- 
tions du faucon pèlerin, FALco BARPARUS. Lath. Znd. Orn. 


EEE nee 


* Remarquez surtout que Foiseau indiqué par Buffon sous le 
nom de Lanier, n’est que l’état parfait du mâle Faucon pèlerin, et 
que le vrai Lanarius de Linnée, décrit à l’article précédent, est 


une espèce distincte, » 


24 MANUEL 


D. 1. p. 93. sp. 71. — Gmel. Syst. 1. p. 272. — Bansary 
Farcon. Albin. Ois. v. 5. £. 2., avec une figure qui re- 
présente assez distinciement cet oiseau. —Lath. Syn. 
DL D. 7 


Les jeunes de l’année, ont le front, la nuque 
et les joues d’un blanc jaunâtre, avec quelques ta- 
ches noirûtres ; la région des veux et la bande lon- 
gitudinale ou moustache des côtés du cou noi- 
râtres; les parties supérieures d'un noir cendre, 
toutes les plumes de ces parties bordées et termi- 
nées de brun clair; sur la queue des bandes 1rre- 
gulhères rousses, et toutes les pennes terminées de 
blanchätre ; la gorge blanchâtre; toutes les autres 
parties inférieures blanchätres, avec de très-grandes 
taches longitudinales, brunes; ces taches occupent 
le centre des plumes; iris brun ; bec bleuâtre et 
noir à sa pointe; cire et tour des yeux d’un bleu 
jaunâtre ou hvide ; pieds d’un jaune mat. C'est 
alors 


Faico norxonnus. Briss. Orn. v. 1. p. 524. À. — Lx 
Faucox sors. Buff. Os. p£. ent. 470. — Faucon commux. 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 50.—Yrariine Farcon. Lath. 
Syn. v. 1.p. 65. 4.— Nauman, V'üg.t. 14. f. 22, ett. 12. 
f. 20. trés-jeunes individus. — Sior. deg. ucc. v. 1. 
pl. 25. — Faucon xoir passaGer. Duff. pl. ent. 469. — 
Frisch. £. 83. (un Faucon pèlerin à l’âge de deux ans.) 


Les variétés accidentelles, et celles qui sont dues 
à l’âge, diffèrent par des nuances plus ou moins 
foncees dans les parties supérieures du plumage; 
par les couleurs plus ou moins claires des parties 
inférieures ; par les taches plus ou moins étendues 


D’'ORNITHOLOGIE. 25 
de ces parties, par la forme de ces taches dispo- 
sées transversalement ou longitudimalement ; ce 
dernier caractère appartient exclusivement à l’âge; 
les jeunes portent sur les parties inferieures de 
larges taches longitudinales, dont la forme se 
change dans un äge plus avance en bandes trans- 
versales. Le faucon pèlerin se distingue dans tous 
les âges par la large moustache où bande brune, 
placée à la partie latérale du haut du cou. 


Habite : dans toutes les contrées montueuses de l’'Eu- 
rope, particulièrement sur les rochers; très-rare dans les 
pays en plaines, jamais dans les contrées marécageuses ; 
abondant en Allemagne et en France, assez commun en 
Angleterre et en Hollande , rare en Suisse. 

Nourriture : tétras de toutes les espèces ; faisans, per- 
drix, oies, canards, pigeons et autres gros oiseaux. 


Propagation : niche dans les fentes des rochers, très- 
rarement sur des arbres; pond trois ou quatre œufs d’un 
jaune rougeâtre avec des taches brunes. 


FAUCON HOBERE AU, 


FALCO SUBBUTEO. (Larn.) 


Gorge blanche ; depuis les yeux s'étend sur Îa 
partie blanche des côtés du cou une large bande 
noire ; parties supérieures d’un noir bleuître, 
avec des bordures claires ; parties inférieures blan- 
châtres avec des taches longitudinales noires; crou- 
pion et cuisses d'un roux rougeätre; pennes late- 
rales de la queue, rayées en dessus de noirûtre, 
en dessous de blanchâtre avec des bandes brunes : 


bec bleuâtre ; cire, paupières et pieds jaunes; iris 


26 MANUEL 

brun ; ailes plus longues que l'extrémité de la queue ; 
partie supérieure des rémiges rayée de roux sur les 
barbes intérieures; la 17e, rémige plus longue ou 
de la même longueur que la 3°. Longueur, 1 pied 
2 pouces. Les vieux müûles. 


La femelle : a les parties supérieures d’un brun 
noirètre; le blanc des parties inférieures est moins 
pur, les taches sont plus brunes, et le roux du 
crouplion et des cuisses est moins vif. Longueur, 
1 pied 4 pouces. 


Les jeunes de l'annee , ont plus de noir sur les 
parties supérieures et les plumes sont toutes bor- 
dées de jaune roussâtre; le sommet de la tête est 
fortement teint de cette couleur : deux grandes 
taches jaunâtres couvrent la nuque; gorge et cô- 
tés du cou d’un blanc jaunâtre; les autres parties 
inférieures d’un jaune roussätre, tachées longitudi- 
ralement de brun clair; pennes de la queue termi- 
nées d’une bande roussâtre ; cire d’un vert jaunâtre; 
pieds d’un jaune mat. 


Farco sussureo. Lath. Znd. Orn. v. 1. p. 47. — Gmel. 
Syst. 1. p. 283. — Meyer, Taschenb. Deut. v. 1. p. 59. 
—Le Hosereau. Buff. Ois. v. 1. p. 257.—1Id. pl. ent. 432. 
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 54. —Hossy Farcon. Lath. 
Syn. 0. 1. p. 103. — Id. supp. p. 28. — BAUMFALKE 
Bescht. Taschenb. Deut. v. 1. p. 36. — Borkh. Deut. 
Orn. Heft. 15, mûle et femelle. — Frisch. £. 86.— Farco 
BARLEITA E CIAMATO. S£or. degli ucc. pl. 45. — Naum. 
#'ôg. Deut. 1. 15. f. 23. le vieux mâtle.—Frisch. 4. 86. 
jeune femelle. 


Habite : les bois dans le voisinage des champs, commun 


D'ORNITHOLOGIE. 27 
dans plusieurs parties de l’Europe qu’il quitte lhiver ; rare 
en Hollande. 

Nourriture : bouvreuils , pinsons , particulièrement 


des alouettes, quelquefois des cailles et de jeunes oiseaux 
riverains ; en été différentes espèces de scarabés. 


Propagation : niche sur de très-hauts arbres, ou dans 
les fentes des rochers; pond trois ou quatre œufs bleuâtres, 
arrondis, blancs , inégalement mouchetés de gris et de 
couleur olive. 


FAUCON ÉMÉRILLON. 


FALCO ÆSALON. (Miur.) 


Ailes aboutissant vers les deux tiers de la lon- 
gueur de la queue. 

Parties supérieures du éorps, ainsi que la queue 
d’un cendré’bleuâtre, marqué sur le centre de 
chaque plume de taches longitudinales noires; cinq 
raies irrégulières, formées de taches noires isolées 
sur là queue, qui a vers son extrémité une très- 
large bande de cette couleur, et est terminée de 
blanchâtre; gorge blanche; parties inférieures d'un 
jaune roussâtre avec des taches oblongues en forme 
de larmes; bec bleuâtre; cire, tour des yeux et 
pieds jaunes ; iris brun ; rémiges rayées intérieure- 
ment de blanc ; la 1re, rémige plus courte ou de la 
même longueur que la 4e. Longueur, 11 pouces. 
Le vieux male. 


La vieille femelle, est plus forte de taille; le 
cendré bleuâtre des parties supérieures est plus 
foncé; elle se distingue encore facilement du vieux 
mâle par les teintes des parties inférieures; tout 


28 MANUEL 

ce qui est roussatre chez ce dernier est d'un blanc 
jaunâtre chez la femelle; les taches oblongues en 
forme de larmes sont plus grandes et plus nom- 
breuses. 


Farco cæsius. Meyer, Taschenb. Deut, v. 1. p. 60.— 
Fazco LiTHorarco. Gmel. Syst. 1. p. 278. sp. 105. — Lath. 
Ind. Orn. v. 1. p. 47. Sp. 115.— Le Rocarer. Buff. Oùs. 
v. 1. p. 286. — Id. pt. ent. 447. — Gérard. Tab. élém. 
V. 1. p. 98. — STone Farcow. Lath. Syn. v. 1. p. 93. — 
Naumann, Wôg. Nachtr. t. 17. f. 32. figure très-exacte 
du vieux mâle. 


Les jeunes de l'année, ont le dessus du corps 
d'un brun foncé à bordures de plumes rousses; à 
l'ouverture du bec une étroite bande brune , se- 
mée de taches blanches ; queue noirâtre , portant 
cinq bandes étroites d’un brun roussâtre, et termi- 
née de la même couleur; rémiges rayées intérieu- 
rement et sur toute leur longueur de roux fonce; 
parties inférieures d’un blanc jaunâtre avec de 
grandes taches longitudinales, brunes. 

f’arie suivant l'âge; les parties supérieures plus 
ou moins nuancées de roussâtre; les taches du 
centre des plumes moins prononcées; parties in- 
férieures d’un roussâtre clair avec des taches d’un 
roux foncé; cire verdâtre; tour de l'œil hvide. 


Farco æsarox. Gmel. Syst. 1. p. 284. Sp. 118. — Lath, 
Ind. Orn. v. 1. p. 49.—L'Émémrrox. Buff. Ois. pl. ent. 
468. le jeune mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 6o. 
— Frisch. £. 87. — SPARVIERE SMERIGLIO. Stor. deg. uce. 
p. 18 €£ 19.-— Nauman. Vôg. Deut. t. 15. f. 24. jeune 
inôte. | 


D’ORNITHOLOGIE. 29 
Habite : les forêts en montagnes. Les auteurs allemands 


disent qu’on le rencontre le plus souvent en hiver ; rare en 
Hollande. 


Nourriture : alouettes et autres petits oiseaux. 


Propagation : niche sur les arbres ou dans les fentes 
des rochers; pond cinq ou six œufs, blanchâtres, marbrés 
à l’un des bouts de brun verdâtre. 


FAUCON CRESSERELLE. 


FALCO TINNUNCULUS. (Læxx.) 


Ailes aboutissant aux trois quarts de la lon- 
gueur de la queue; plumage supérieur du mâle, 
varié de nombreuses taches noires; rémiges rayées 
intérieurement ; ongies constamment noù’s *. 


Sommet de la tête d’un gris bleuâtre; parties 
supérieures d'un brun rougeûtre , régulièrement 
parsemé de taches angulaires, noires; parties infé- 
rieures d'un blanc légèrement teint de rougeûtre 
avec des taches oblongues, brunes ; queue cendrée, 
portant une large bande noire vers son extrémité, 
et terminée de blanc ; bec bleuâtre ; cire, tour 


des yeux, iriset pieds jaunes. Longueur, 14 pouces. 


La femelle, est plus grande; toutes les parties 
supérieures d’un rougeûtre plus clair, rayées trans- 
versalement de brun noirâtre ; les parties infe- 
rieures d’un roux jaunätre avec des taches oblon- 
gues noires ; la queue roussätre avec neuf ou dix 


* Cette courte indication est placée ici pour servir à distinguer 
du premier coup d'œil, le Falco tinnunculus du F. tinnunculoïdes, 


30 MANUEL 

bandes étroites, noires; une large bande de cette 
couleur vers son extrémité, qui est terminée de 
blanc roussätre. 


'arie, avec les parties supérieures d’un rous- 
sätre taché de noir; souvent le haut de la tête plus 
ou moins nuance de bleu clair; le plumage varié 
de blanc; quelquefois entièrement blanc. 


Farco rnnuncuLus. Gmel. Syst. 1. p. 258. sp. 16. — 
Lath. Ind. Orn. v. 1. p.. 41. — Meyer, Taschenb. Deut. 
v. 1. p. 62.— nn TINNUNCULUS ALAUDARIUS. Gmel. p. 259. 
var. et la femelle. — La CRessERELLE. Buff. Os. v. 1. 
p. 579. — Id. pl. ent. {4o1. vieux mâle, et 471. de jeune 
de l’année. — L'ÉPerviER DES ALOUETTES. Briss, Orn, v. 1. 
p. 579. La femelle. — Frisch.£. 84. vicux mâte, t. 85. 
jeune mûle, et t. 88., femelle. — Nauman, Vôg. t. 20. 
f. 51. vieux mäûle, et f. 52. femelle. — TurmrFaixe. 
Bescht. Taschenb. Deut. v. 1. p.55. Meyer, V6g. Deut. 
Heft. >. mâle, femetle et jeune. — Kesrrir Farcox. Lath. 
Syn. v. 1. p. 94. — Ti. supp. p. 25.— FALCO ACERTELLO 
o pt rorr. AStor. deg. uccelli. pl. 49. 5o et 51. 


Les jeunes, ont le sommet de la tête, la nuque 
et le manteau d'un brun-roux, rayé de noir; ces 
raies forment des angles sur le dos; sur les pre- 
mières pennes des ailes sept taches roussätres et 
blanchâtres ; queue roussâtre, ondée de cris cendré 
et transversalement rayée comme dans la femelle; 
gorge d’un blane roussâtre ; à l’ouverture du bec 
une petite raie noire qui se prolonge sur le haut 
du cou; le reste des parties inférieures d’un roux 
blanchâtre avec des taches oblongues, noires; iris 
brun; cire d’un vert jaunâtre. 


D'ORNITHOLOGIE. 91 


Farco pruNEus. Bechst. Taschenb. Deut. w. 1. p. 58. 
n°. 50. une Cresserelle à l’âge d’un an. —Farco rascra- 
rus. Retz. Faun. Suec. p. 50. sp. 15. 


Habite : les masures et les clochers, souvent aussi les 


bois ; assez commun dans toute l’Europe, très-abondant en 
Hollande. 


Nourriture : souris, mulots. petits oiseaux, grenouilles, 
lézards, hannetons et autres insectes. , 


Propagation : niche dans des crevasses de vieilles 
murailles , ou dans les vieilles tours ; souvent dans les trous 
de vieux chênes et d’autres arbres perforés; pond trois où 
quatre œufs, d’un jaune roussâtre, marqués de grandes 
et petites taches d’un brun rougeâtre, souvent totalement 
d'un rouge de brique avec des taches plus foncées. 


FAUCON CRESSERELLETTE. 


FALCO TINNUNCULOIDES. (N ATTERr.} 


Ailes aboutissant à l'extrémité de la queues 
plumage supérieur et rémiges du mäle sans aucune 
tache ; ongles constamment d'un blanc pur T. 


Sommet de la tête, cotés du cou et nuque d’un 
cendrée clair, sans taches; dos, scapulaires, et la 
plus grande partie des couvertures alaires , d’un 
roux rougeâtre , foncé, sans aucune tache; quel- 
ques-unes des grandes couvertures des ailes, les 
pennes secondaires , le croupion et presque toute la 
queue d’un cendre bleuâtre; une large bande noire 
à l'extrémité des pennes caudales, qui sont termi- 


* Cette indication sert à distinguer Je Falco tinnunculoïdes dn F. 
tinnunculus. 


32 MANUEL 

’ L . ; > . . r 
nées de blanc; gorge claire; les autres parties infe- 
rieures d'un roux rougeûtre clair, parsemé de pe: 
tites taches et de raies longitudinales, noires; pieds 
jaunes, ongles d’un blanc pur; bec bleuûtre; cire 
et tour des yeux jaunes. Longueur, 11 pouces. Le 
vieux mâle. 


La vieille femelle, est un peu plus grande; elle 
ressemble tellement, par les couleurs du plumage, 
à la femelle cresserelle, qu'il est impossible de les 
bien distinguer par une description; on les recon- 
nait cependant au premier coup d'œil; 1°. par la 
très-petite taille; 2°. par la longueur des rémiges 
qui aboutissent à l'extrémité de la queue; et 3°. par 
la blancheur parfaite des ongles; tous caractères 
propres à la présente espèce. 

Les jeunes mûäles de l'annee, diffèrent très-petü 
de la vierlle femelle ; les ongles sont toujours blancs. 
La seule indication que l’on trouve de cette es- 
pèce est 


FALco p1 TORRE piveRso. Stor. degl. ucc. v. 1. pt. 25. 
figure assez exacte du mâle. 


Habite : les contrées orientales et méridionales; de 
passage en Hongrie, en Autriche et dans les prôvinces 
illyriennes; très-commun dans le royaume de.Naples, en 
Sicile , en Sardaigne et dans le midi de LEspasne dans 3 
hautes montagnes rocailleuses. 


Nourriture : particulièrement scarabés et autres grands 
insectes ; rarement de petits oiseaux. 


Propagation : niche dans les fentes des rochers, parti= 
culièrement en Sicile et près de Gibraltar 


D'ORNITHOLOGIE. 53 


FAUCON A PIEDS ROUGES ou KOBEZ. 


FALCO RUFIPES. (Becusr.) 


Couleurs principales d'un bleuâtre plus ou 
moins fonce ; cire et pieds rouges ; ongles jaunes. 

La tête, le cou, la poitrine, le ventre et généra- 
lement toutes les parties supérieures d’un gris 
couleur de plomb, sans aucune tache; les cuisses, 
labdomen et les couvertures inferieures de la 
queue d’un beau roux fonce; la cire, le tour des 
yeux et les pieds d’un rouge cramoisi; les ongles 
jaunes, à pointes brunes ; les ailes aboutissant à 
l'extrémité de la queue. Longueur, 10 pouces 
6 lignes. Le vieux mâle. 


La vieille femelle, est plus forte de taille; la 
_tète porte des raies longitudinales noires ; le der- 
rière du cou roussätre, à bordures noires; les au- 
tres parties supérieures sont d'un bleu noirâtre ; 
toutes les plumes, les remiges exceptées, bordees 
de noir bleuâtre; côtes de la tête et gorge d’un 
roux clair; cette couleur est plus foncée sur les 
autres parties inférieures , qui sont rayées de brun 
noirâtre; cuisses rousses ; queue d'un gris bleu, 
marquée de six ou sept bandes noirâtres et termi- 
née par une large bande de cette couleur; la cire, 
le tour des yeux et les pieds d’un rouge orange. 
Le mäle varie, suivant l’âge; les parties supé- 
rieures d'un bleu plus ou moins foncé. La femelle, 
quelquefois avec toutes les parties inferieures d'une 


seule nuance roussätre; une grande tache noire en 


PanTie J"°. 3 


34 MANUEL 

avant des yeux; toute la tête et la nuque d’un cen- 
dre roux; gorge blanche; toutes les autres parties 
supérieures d’un plombé cendrée, marqué de larges 
bandes transversales noires. Ce sont alors les très- 
vieilles femelles. 


Les jeunes mâles ressemblent aux /émelles jus- 
qu'à leur seconde mue. 


Farco rurires. Beseke. Vôgel. Kurlands. p. 15. t. 3 
et 4. mâle et femelle. —Bechst. Taschenb. Deut. v. 1. 
p. 39. t. — Meyer, Taschenb. Deut. v. 1. p. 64. — Id. 
Vôg. Liv-und. Esthl. p. 25. — Farco vespertINus. Gmel. 
Syst. 1. p. 282. sp. 23. — Lath. Ind. v: 1. p. 46. sp. 109. 
La femelle. —Der Kopez. Gmelin’s. Reise, v. 1. p. Gr. £. 13. 
— VARIÉTÉ SINGULERE pu HoBereau. Buff. pl. ent. 451. — 
Le Koser. Sonn. nouv. édit. de Buff. Oùs. v. 3. p. 201. 
da femelle. — Rorurussicer Fair. Meyer, Wôgel. Deut. 
Heft. 18. mâle et femelle. — Annal. der Wetterau. 
Heft. 1. p. 45. — Farco varcerra Piomsiva. Stor. degli 
uccelli. pl. 46 et 48. mas-femina. — IxcrIAN Farcon. 
Lath. Syn. v. 1. p. 102. — OraxcE Lecce» Hossy. Lath. 
Syn. supp. v. 2. p. 46. — Naum. Vôg. Nacht. t. 18. 
f. 34 et 55. mâle et femelle, figures très-exactes. 


Les jeunes de l’année, ont le sommet de la tête 
brun avec des stries noirâtres ; gorge et joues 
blanches ; une tache noire au-dessus des yeux et 
une autre qui s'étend au-dessous; toutes les autres 
parties inférieures d’un blanc jaunâtre; sur la poi- 
trine des taches longitudinales brunes; ces taches 
prennent une forme carrée vers les cuisses , et 
manquent totalement sur l’abdomen; le dos et les 
autres parties supérieures d’un brun foncé, bordé 


de roux-brun; queue d’un roux blanchâtre, mar- 


D'ORNITHOLOGIE. 35 
quée depuis dix jusqu’à douze bandes brunes, dont 
l'inferieure est la plus large ; paupières, cire et pieds 
d'un jaune rougeûtre; ongles d’un blanc jaunûtre. 

Nauman. Vog. Nacht. t. 17. f: 33. figure très-exacte. 
— Farco BARLETTA MISCHIA. Sior. degli ucc. pl. 47. jeune 
mé le. 

Habite : les bois et les broussailles ; commun en Russie, 
en Pologne, en Autriche, dans le Tirol, en Suisse et 
en-decà des Apennins; très-rare en France; jamais en 
Hollande. 


Nourriture : particulièrement scarabés et autres in- 
sectes. M. Meyer ne trouva dans l'estomac de ces oiseaux 
que des débris de scarabées. 


Propagation : inconnue. 
SECONDE DIVISION. 


AIGLES PROPREMENT DITS. 


Bec fort, assez long, ne se courbant point subite- 
ment dès sa base. PrEps forts, nerveux; tarses nus 
ou couverts de plumes; doigts robustes armés 
d'ongles puissans et très-courbés. Aires longues; 
les rre,, 2e. et 3e, rémiges les moins longues; la 
ire, courte, la 4e. et la 5e. les plus longues *. 

Ils chassent avec avantage, tant par rapport à 


* Quelques grandes espèces étrangères à ailes différemment 
conformées , qu’on peut nommer, d’après M. Cuvier, Aigles Har- 
pies où Aigles Autours, parmi lesquelles on trouve aussi des espèces 
à tarses lisses et à tarses emplumés, qui toutes sont du Nouveau- 
Monde, forment une petite section entre les Aigles proprement 
dits de l’ancien continent et les vrais Autours qui sont des deux 
mondes. Dans le fait, il n’existe point de ligue de démarcation 
entre les Aigles et les Autours, 


36 MANUEL 


leurs moyens de vol que par leurs armes redou2 
tables dans la force du bec et des moyens de pré- 
hension; ils sont les plus redoutables destructeurs 
des airs; 1ls poursuivent la proie à tire d’ailes, la 
saisissent avec les serres, l’apportent encore palpi- 
tante à leurs petits, et la déchirent devant eux pour 
les nourrir; ce n’est que dans l'extrême disette qu'ils 
se Jettent sur les cadavres ou sur les charognes. 
Quelques espèces se nourrissent de mammifères et 
d'oiseaux ; d’autres se rabattent sur les poissons; 
un petit nombre n'attaquent que les reptiles; d’au- 


tres que des insectes. 


AIGLE IMPÉRIAL. 


FALCO IMPERIALIS. (Mrur.) 


Ailes plus longues ou de la longueur de la 
gueue , qui est presque carrée; narines obliques à 
bord superieur échancré ; ouverture du bec fendue 
Jusqu'au-dessous du bord postérieur de lxil; surle 
dernière phalange du doigt du milieu 5 écailles ; sur 
les autres seulement 3 ou 4 écailles suivant l'âge. 


Le sommet de la tête et l'occiput garnis de 
plumes acuminées, roussâtres, bordées de roux 
vif; tout le dessous du corps d’un brun noir, très- 
fonce, l'abdomen excepté, qui est d’un roux jau- 
nâtre, parties supérieures d’un brun très-foncé et 
lustre; quelques jlumes sea, ulaires toujours d'un 
blanc pur , ce qui produit quelques grandes taches 
sur le manteau; queue d’un gris cendre très-foncé, 
avec des bandes noires irrégulières; toutes les 


D'ORNITHOLOGIF. 59 
pennes ont une large bande noire vers leur bout, 
et elles sont terminées de jaunâtre ; iris d’un jaune 
blanchâtre; cire et doigts jaunes. Longueur, 2 pieds 
6 pouces ; la femelle a 5 pieds. Les vieux. 


Facco imPertauis. Bechst. Taschenb. Deut. v. 3. p. 553. 
— Aquica carysaËros. Leisler. Ann. der Wetter. v. 2. 
pl.très-exacte. p. 170.— Aquisa necrACA. Savig. Syst. des 
ois. d'Egypte. liv. 1. p: 22. — Farco mocinix. S. G, 
Gmel. Nov. comm. petrop. 15. p. 445. t. 11. figure 
passable. — Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 17. sp. 28. —Gmel, 
Syst. 1. p. 259. — Koxincs ApLer. Bechst. —Gorn AD&ER. 
Koch. Baier. Zoûl. p. 111. sp. 56. — Naum, £. 10. f. 18. 
une figure peu exacte, mais corrigée dans la nouvelle 
édition de ses œuvres. 

Les jeunes d'un et de deux ans, ont les par- 
ties supérieures d’un brun roussâtre, varié de 
grandes taches d’un roux très-clair; sur les sca- 
pulaires sont quelques plumes à pointes blanches; 
queue d’un cendré unicolor, maculée de brun vers 
le bout, et terminée de roussâtre ; nuque et toutes 
les parties inférieures d’un jaune roussâtre ou cou- 
leur isabelle ; les plumes de la poitrine et du ventre 
étant bordées latéralement et terminées de roux 
vif; gorge, cuisses et abdomen d’un isabelle, sans 
taches ; bec cendré; iris brun; pieds d’un jaune li- 
vide, Les individus un peu plus avances en âge, 
ont des teintes plus foncées; le blanc sur quelques- 
unes des plumes scapulaires est plus marqué, et 
quelques plumes noirâtres et d’un brun foncé pa- 
raissent sur toutes les parties du corps. 


Naumann a donné une figure très-exacte du jeune dans 
ses planches de supplément. | 


38 MANUEL 


Anatomie. La trachée-artère est composée d’anneaux 
très-solides et rapprochés; il se forme une ossification 
angulaire au larynx inférieur; les bronches ont des an- 
peaux larges. qui diminuent sensiblement de diamètre en 
approchant des poumons. Le cri de cet aigle est sonore. 


Habite : les grandes forêts en montagnes, rare dans 
celles en plaines ; plus commun dans les parties orientales 
et méridionales que partout ailleurs; répandu dans toute 
Ja Hongrie, en Dalmatie et en Turquie; très-commun en 
Égypte et sur les côtes de Barbarie ; rare dans le centre de 
l’Europe. 

Nourriture : mammifères, daims, chevreuils et re- 
pards, souvent de gros oiseaux. 


Propagation : niche toujours dans les forêts en mon- 
tagnes, ou sur des rochers très-élevés; trés-rarement 
dans les forêts en plaines; pond deux ou trois œufs d’un 
blanc sale. 

AIGLE ROYAL. 


FALCO FULPUS. (Lixn.) 


La queue, plus longue que les ailes, est très-ar- 
rondie ; les narines elliptiques, hautes de 4 lignes 
et larges de deux et demie, à bord anterieur 
émoussé ; l'ouverture du bec ne s'étend point 
au delà du bord antérieur de l'œil ; seulement 
3 écailles sur la derniere phalange de tous les 
doigts. 

Sommet de la tête et nuque à plumes acumi- 
nées, d’un roux vif et doré; toutes les autres par- 
tes du corps d’un brun obscur, plus ou moins noi- 
râtre suivant l’âge; la partie intérieure des cuisses 
et les plumes du tarse d’un brun clair; Jamais de 


D'ORNITHOLOGIE. 59 
plumes blanches aux scaÿ ulaires ; queue d’un gris 
foncé, rayée assez regulièrement de brun noirâtre, 
et terminée jusqu'à la pointe par une large bande 
de cette couleur; bec couleur de corne; iris £ou- 
jours brun; cire et pieds jaunes. Longueur, à peu 
près 3 pieds; les femelles ont jusqu'à 3 pieds 6 


pouces. Les vieux. 


AqQuica FULVA. Meyer. V’ôq. div. und. esthl. p. 2. — 
Farco niGer. Gmel. p. 559. — Farco rurvus et Furvus 
CANADENSIS. Gmel. p. 250. — Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 10. 
— Farco carysaèros. Linn. Syst. 12. p. 125. sp. 12. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 12. {a femelle. — L'Aiere ROYAL. 
Buff. pl. ent. 410. femelle. — LE cranD Aicce. Gérard. 
Tab. élem. v. 1. p. 17. — L’AicLE commun et L’AIGLE 
RoyaL. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 514. * — RiINGTAIL AND 
GOLDEN Eacze. Lath. Syn. v. 1. sp. 5 et 6.—AqQuira REALE 
DI COLOR LEONATO €t AQUILA RAPACE. 9407. deg. uce. v. 1. 


pl. 2. 4 et 5. 


Les jeunes d'un et de deux ans, se distinguent 
facilement des vieux; tout le plumage d’un brun 
ferrugineux ou roussätre assez clair et uniforme 
sur toutes les parties du corps; couvertures du 


* M. Cuvier forme deux espèces distinctes de notre aigle royal, 
mais n’établit d'autre différence essentielle que dans les bandes 
irrégulières cendrées sur les pennes caudales de son Aigle royal, 
tandis que la moitié supérieure de la queue est blanche chez son 
Aigle commun. Le fait est que, le premier est un vieux en état 
parfait, et que le second est un jeune d’un ou de deux ans; ce qui 
explique parfaitement la raison pourquoi l'individu qui est 
depuis plusieurs années au Jardin des Plantes à toujours conservé 
la queue barrée; ce caractère étant propre aux vieux. Foyez la 


note de M Cuvier au bas de la page 314 de l'ouvrage cité. 


4a MANUEL 

dessous de la queue blanchâtres; partie intérieure 
des cuisses et plumes du tarse d’un blanc pur; la 
queue d’un blanc parfait depuis la base jusqu'aux 
trois quarts de sa longueur, mais après, brune jus- 
qu'à la pointe; barbes intérieures des remiges et 
des pennes caudaires d’un blanc pur; cette même 
couleur occupe aussi la plus grande partie de toutes 
les plumes du corps depuis leur base. 4 mesure 
que le jeune avance en âge, les couleurs du plu- 
mage rembrunissent; le blanc de la queue occupe 
moins d'espace , et il commence à s’y former des 
indices de barres transversales. C’est à la troisième 


année que le jeune se revêt du plumage de la- 
dulte. 


L’Aice comuux. Buff. Oùs. v. 1. p. 86. — Id. p{. ent. 
4o9. da seule figure qui représente d’une manière 
exacte le plumage du jeune de l'année.— Gérard. Tab. 
élém. v. 1. p. 25. sp. 2. — Edwards. Av. v. 1. £. 1. — 
Rixctaiz Eacze. Lath. Syn. v. 1. p. 32. sp. 6. — Aquira 
Fuzyva. Meyer, Taschenb. Deutschl. v. 1. p. 14.—Aquixa 
DE NIDO E DI COPA BIANCA. AStor. degli ucc. v. 1. pl. G et 5. 
— Naum. Wôg. Nacht. t. 24. f. 48. figure très-exacte 
d’un individu en mue. (mais point sa t. 10. f. 18, qui est 
un vieux de l’aigle impérial. } 

Remarque. J'ai observé ce changement de livrée sur 
deux aigles vivans, nourris chez moi depuis quelques an- 
nées; je reçus l’un très-jeune, l’autre était plus avancé en 
âge ; ce dernier est maintenant en état complet de plu- 
mage ; le plus jeune passe par les mêmes nuances que le 
plus âgé, et on aperçoit sur les pennes de la queue les in- 
dices des bandes transversales. Il sera facile de distinguer 
l’Aigle impérial del 4igle royat, par les caractères indi- 
qués , et surtout aussi par kes belles plumes d’un blanc pur, 


D'ORNITHOLOGIE. 41 
disposées sur les scapulaires du vieux Aigle impérial, qui 
manquent toujours chez lAègle royal; les jeunes diffèrent 
tellement par les couleurs du plumage, qu’il est impossible 
de jamais les confondre. 


Varie accidentellement ; le plumage en partie 
ou totalement blanc. Ces individus sont très-rares, 
si toutefois ils existent. M. Gerardin en fait une 
espèce distincte qui se nourrit de poissons; tout ce 
qui a rapport à ces aigles blancs est encore très- 
problématique. C’est alors 


Farco aisus. Gmel. p. 237. sp. — Farco cyexeus. Lath. 
Ind. v. 2. p. 14. — L’Aicce Banc. Briss. Orn. v. 1. p. 
129. sp. 3. LÉ Gérard. Tab. élem. (ES 1. ?:- 2% D) LE , 


Anatomie. Trachée à anneaux minces, distans, et liés 
par des membranes; point d’ossification apparente à l’en- 
droit de la bifurcation ; bronches à anneaux d'égal diamè- 
tre. Son cri est un son rauque et faible. 


Habite : les grandes forêts en plaines, et moins celles en 
montagnes du nord de l’Europe ; très-commun en Suède , 
en Écosse, dans le Tirol , la Franconie et la Suabe ; plus 
rare en Italie et en Suisse; assez commun en France, dans 
la forêt de Fontainebleau, dans les montagnes de l’Au- 
vergne et sur les Pyrénées; rare en Hollande ; moins com- 
mun dans les contrées orientales que la précédente espèce. 


Nourriture : agneaux, jeunes cerfs, etc., souvent de 
gros oiseaux; dans l’extrème disette il se rabat aussi sur 
des cadavres. 

Propagation : niche sur les rochers et sur les plus hauts 
arbres des forêts en plaines et des montagnes peu élevées ; 
pond deux œufs , rarement trois, d’un blanc sale mouchetà 
de roux ou de rougeütre. 


4 MANUEL 


AIGLE CRIARD. 


FALCO NÆVIUS. (Liwn.) 


Tout le corps, la tête, les ailes et la queue d’un 
brun lustré, tantôt plus clair ou plus foncé, sui- 
vant les états différens d'âge ou de sexe; ce brun 
devient plus clair en approchant du croupion et 
vers la région des cuisses, qui, de même que les 
plumes des tarses et les couvertures inférieures de 
la queue, sont d’un brun clair ; la queue, qui est 
unicolore , est terminée de roux clair; dans les indi- 
vidus de moyen âge, on remarque encore quelques 
faibles taches presque effacées sur les ailes et sur 
les scapulaires, mais chez les vieux on n’en trouve 
plus aucune trace; le plumage est alors unicolore , 
bec noir; cire et doigts jaunes. Longueur, 22 pou- 
ces; la femelle mesure 2 pieds au plus. Les pieux 
mâle et femelle. 


Le perit Arcs. Buff. Ois. v. 1. p. 91. — Sonn. nouw. 
- édit. de Buff. Ois. v. 1. p. 250. mais point ta fiqure 
pl. 2. f. 1. qui représenteun jeune Orfraie(F.albicilla). 
Savig. Syst. des Ois. d’Égypt. p. 84. pl. 1. folio, figure 
très-exacte. Sont les seules indications de l'oiseau en plu- 
mage parfait. ; 


Les jeunes de l'annee et ceux d’un an, ont tout 
je plumage sans exception d’un brun foncé très- 
lustré, mais toutes les couvertures des ailes sont 
marquées vers le bout de grandes taches ovales 
d’un blanc grisâtre ; toutes celles du dessous de la 
queue, ainsi que les pennes secondaires des ailes, 


D'ORNITHOLOGIE. 45 
sont terminées par de grandes taches de cette 
couleur ; on en voit encore en nombre plus ou moins 
considérable, en forme de gouttes, sur les flancs 
et sur les cuisses; plus les individus sont jeunes, 
plus ces taches sont nombreuses et distinctes; elles 
se fondent avec l’âge dans la couleur brune, et 
n'existent plus chez les vieux. Les jeunes sont in- 
diqués sous, 


Farco Nævius ET MacuLarus. Gmel. Syst. 1. p. 258. sp. 
49 et 50. -- Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 14et 15. sp. 18 et 
19. — Aquira xævi4. Meyer, Taschenb. Deut. v. 1. p. 19. 
— Id, Vog. Liv-und. Esthl. p. 6. —Roucn FOETED EAGLE. 
Lath, Syn. v. 1. p. 57.— Sporren Eacce. Lath. Syn. v. 
1. p. 58. Sp. 15. — Scurev-apcer. Bechts. Taschenb. 
Ÿ. 1. p. 11. Sp. 6. — Savigny. Syst. des Oùs. d’ É- 
gypte. pl. 2. f. 1. folio, fiqure très-exacte du jeune de 
l’année. -— L'Aicce racueré cuvier. Reg. anim. v. 1. 
p. 514. —Naum. Vôg. Nacht. t. 52. f. 98. Un individu à 


l'âge de deux ans, dont les taches commencent à disparaître. 


Remarque. On doit observer de ne point comprendre 
dans la liste nominale de cet aigle, le Falco mogilnif de 
S. G. Gmel. Cette citation se rapporte à l’Aigle impérial. 


Habite : les lieux boisés et montueux de l’Allemagne ; 
très-rare en France; plus abonda t en Russie, dans les 
parties orientales de lEurope , sur les Pyrénées et en 
Suisse, commun dans le midi; jamais en Hollande ; com- 
mun en Afrique, surtout en Éc gypte où l'espèce est la 
même. 


* Remarque. Les individus adultes et ceux de deux ans 
sont très-abondans dans le nord et dans quelques parties 
du centre de l’Europe , mais les jeunes y sont rares. Depuis 
la Suisse jusque vers le midi on ne voit que des jeunes; 
les vieux s’y montrent accidentellement. 


44 : MANUEL 

Nourriture : lièvres, lapins, mulots, chauve-souris, 
canards, pigeons et plongeons; le plus habituellement, 
surtout en été, de gros insectes. 


Propagation : niche sur de très-hauts arbres; pond 
deux œufs, marqués à distance de raies rougeûtres. 


AIGLE BOTTÉ. 


FALCO PENNATUS. (Li1xx.) 


Pieds emplumés jusqu'aux doigts ; un bouquet 
de lumes blanches à l'insertion des ailes ; queue 
en dessus toute brune. * 


Front blanchätre ; joues et synciput d’un brun 
trés-foncé; occiput et nuque d’un jaune roussâtre, 
marque de taches brunes ; dos, couvertures des 
ailes et scapulaires d’un brun sombre, bordé sou- 
vent de brun plus clair; à l’insertion des ailes se 
trouvent huit ou dix plumes d’un blanc pur, sans 
aucune tache ; pennes des ailes et de la queue d’un 
brun noir dans toute leur étendue; sur ces der- 
nières se distinguent faiblement quelques bandes 
transversales, très-étroites; toutes lés plumes des 
parties inférieures d’un blanc pur, marquées le 
long des baguettes par une étroite raie d’un brun 
foncé; les plumes des cuisses le sont par de pe- 
üites bandes transversales d'un roux peu distinct; 
pieds, cire et iris jaunes. Longueur du mâle, 17. 
pouces 6 lignes ; de la femelle, 18 pouces. Les 
VIEUX. 


* Cette courte phrase se trouve placée ici pour servir à bien 
distinguer cet Aigle de la Buse pattue, F. Lagopus. 


D'ORNITHOLOGIE. 45 

La femelle, ne diffère presqu’en rien par les 

couleurs du plumage; la taille est seulement un 
peu plus forte. 


Les jeunes , ont en général plus de brun rous- 
sâtre sur la tête et sur le cou, et les parties infé- 
rieures sont totalement d’un roux clair, avec des 
raies noires très-marquées le long des baguettes; 
ils ont aussi les bandes à la queue mieux marquées, 
mais les plumes à l'insertion des ailes sont, dans 
tous les âges, d’un blanc pur. 


Farco pENNATUS. Gmel. Syst. 1. p. 272. Sp. 90.—Lath. 
Ind. Orn. p. 19. sp. 54. — Le Faucon parru. Briss. 
Orn. v. 6. Appendix. p. 22. t. 1.— Boorep Fazcon. Lath. 
Syn. v. 1. p. 55. Sp. 55. — Le Falco pennatus de Cu- 
vier, Règ. anim. v. 1. p. 323. n’est qu’une Buse pattue, 
F. Lagopus. 

Remarque. Cette jolie et très-petite espèce d’aigle, dont 
j'ai confondu lessynonymes avec ceux de ma Buse pattue, 
voyez Manuel, première édition, p. 22, forme une es- 
pèce distincte, très-caractérisée par sa petite taille, par la 
forme du bec, semblable à celui des vrais aigles ; par le 
bouquet de plumes blanches à l’insertion des ailes, et par 
la couleur régulièrement blanche ou rousse des parties in- 
férieures ; sa queue n’a point de grand espace blanc, mais 
elle est entièrement d’un brun foncé en dessus et grisâtre 
en dessous. À la première inspection il est si facile de con- 
fondre cet Aigle avec la Buse pattue, que j'ai cru ces dé- 
tails indispensables. 

Habite : les parties orientales; de passage régulier en 
Autriche et en Moravie, probablement aussi dans quelques 
provinces de la Russie et en Silésie. 

Nourriture : petits quadrupèdes et oiseaux, mais par- 
ticulièrement des insectes. 


48 MANUEL 


Propagation : niche en Hongrie vers les monts Cra- 
pacs, et peut-être en plus grand nombre vers les confins de 
PAsie ; ponte inconnue, 


AIGLE JEAN LE BLANC. 


FALCO BRACHYDACTYLUS. (Wozx.) 


Tête très-grosse; au-dessous dés yeux un es- 
pace garni d'un duvet blanc; sommet de la tête, 
joues, gorge, poitrine et ventre blancs, mais va- 
riés de taches peu nombreuses et d’un brun clair; 
manteau et couvertures alaires brunes, origine de 
toutes ces plumes d’un blanc pur; queue carrée, 
d’un gris brun rayé de brun plus foncé , blanche 
en-dessous ; tarses longs, ceux-ci et les doigts 
d'un gris bleu; bec noir; cire bleuâtre ; iris jaune. 
Longueur, 2 pieds. Le vieux mâle. 

La femelle, amoins de blanc; la tête, le cou, la 
poitrine et le ventre sont marqués de nombreuses 
taches brunes, très-rapprochées. 


Les jeunes, ont les parties supérieures plus fon- 
cées, mais l’origine des plumes est d’un blanc 
pur; la gorge, la poitrine et le ventre sont d’un 
brun roux, peu ou point tache de blanc; les ban- 
des sur la queue presque imperceptibles ; le bec 
bleuätre ; les pieds d’un blanc grisâtre. 


AQUILA BRACHYDACTYLA. Meyer, Taschenb. Deut. v. 1. 
p- 21. — Farco cazricus. Gmel. p. 295. sp. 52. — Lath. 
Ind. Orn. v. 1. p. 15. probablement un jeune.—Faico 
LEucopsis. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 552. — Aquira 
LEUCAMPHOMA. Borkb. Deut. Orn. Heft. 9. une femelle. 


D'ORNITHOLOGIE. 47 
— Le Jean Le BLanc. Buff. Oùs. v. 1. p. 124. — Id. pt. 
ent. 413. figure douteuse. — Sonn. nouv. édit. de Bufr. 


Ois. v. 1. p. 507. pl. 4. f: 2. fiqure exacte, à la couleur 
des pieds près. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 27. — 
Farco zeucorsis. Bechst. Naturg. Deut. 2°. édit. vw. 2 


PL] 


p. 572.— KurrzzemiGeR-ADLER. Meyer, Ann. der Wettcr. 
B. 1. Heft. 1. p. 45.— Naum. Vôg. Nachtr. t. 51. f: 97. 
figure exacte du mâle.—Farco TERZO D’AQUILA. Stor. deg. 
ucc. pl. 41, 42 et 43. 


Habite : les grandes forêts de sapins des parties orien- 
tales du nord de l'Europe ; peu commun en Allemagne et 
en Suisse ; rare en France ; jamais en Hollande. 


Nourriture : lézards et serpens auxquels il donne la 


préférence ; rarement des oiseaux et des volailles domes- 
tiques. 


Propagation : niche sur les arbres les plus élevés ; pond 
deux ou trois œufs d’un gris lustré sans taches. 


AIGLE BALBUZARD. 


FALCO HALIAËTUS. (Linn.) 


Sommet de la tête et nuque garnis de plumes 
effilées, noires dans le milieu, bordées de blanc 
jaunâtre ; celles de la nuque très-longues et subu- 
lées ; parties supérieures brunes ,souvent une bande 
blanche au-dessus des yeux; une longue bande d’un 
brun foncé sur les côtés du cou; parties inférieures 
blanches ; sur la poitrine de faibles indices d'une 
couleur fauve claire; cire et pieds bleus; les tarses 
à écailles très-rudes; plante des pieds chagrinée ; 
iris jaune; bec noir. Les ailes dépassent de plus 
de deux pouces l’extrémite de la queue. Longueur, 
y pied 9 ou 10 pouces. La femelle a 2 pieds. 


48 MANUEL 

Varie suivant l'âge ; plus ou moins de taches 
fauves sur les parties inférieures, et celles-ci quel- 
quefois sans taches; la queue porte six bandes 
brunes; les plumes des parties supérieures termi- 
nées de jaune roussâtre; un large espace sur la 
poitrine d’un fauve clair taché de brun ; les pieds 
plus ou moins foncés. 


Les vieux, ont moins de taches à la poitrine, et 
les plumes de cette partie ont une bordure rous- 
sâtre; la couleur du tarse et des doigts est plus 
claire que chez les jeunes. 


Farco maziaËrus. Linn. Syst. 12. p. 129. sp. 26.— Lath. 
Ind. Orn. v. 1. p. 17. — Aquira narraërus. Meyer, 
Taschenb. Deut. v. 1. p. 25. — FaucO ARUNDINACEUS. 
Gmel. Syst. 1. p. 263. var. B. une femelle en mue. 
Voyez aussi les variétés € et D. — Le Barvuzarn. Buff. 
Ois. v. 1. p. 105. t. 2. et p. 142. le même que Catesbi. 
Hist. de la Carol. v. 1. 1.2. ainsi que Buff. pl. ent. 414. — 
— Wilson. Americ. Ornit. v. 5. p. 13. pl. 57. f. à. 
Gérard. T'ab. élém. v. 1. p. 25. — Osprey Eaczs. Lath. 
Syn. v. 1. p. 45. sp. 26. — Penn. Brit. Zoôl. t. A. 1. 
p. 65. — Fiusanrer. Bechst. Taschenb. Deut. v. 1. p. 12. 
— Borkb. Deut. Orn. Heft. 9. mâle et femelle. — Meyer, 
Vôg. Deutschl. v. 2. Heft. 25. fiqure très-exacte du 
mûle. — Naum. Vôgel. t. 11. f: 19. le mâle. — Aquiza 
PESGATRICE. 19407. deg. ucc. v. 1. pl. 4o. 


Habite : la lisière des forêts ou sur les rochers proche 
des eaux douces, des lacs et des rivières; très-commun en 
Russie et en Allemagne, assez abondant en Bourgogne et 
dans les Vosges; on le trouve aussi en Suisse et en Hol- 
lande. Il émigre en hiver. 


Nourriture : des poissons , qu’il saisit avec ses serres à 
la surface de l’eau, souvent en se plongeant; rarement 


D'ORNITHOLOGIE. 49 
des jeunes oiseaux d’eau. Cette espèce est décidément 
piscivore. 


Propagation : niche sur les arbres ou sur les rochers , 
suivant la localité; pond trois ou quatre œufs d’un blanc 
jaunâtre, marqués de très-grandes taches et de petits points 
rougeûtres. 


AIGLE PYGARGUE. 


FALCO ALBICILLA. (Laru.) 


Plumage d'un brun tres-clair, taché de brun 
foncé; bec et iris presque noirs dans le jeune 
âge ; plumage brun, cendre, uniforme, et tris 
brun très-clair dans l'âge adulte. Queue ne dépas- 
sant jamais les ailes. 


Tout le plumage du corps et des ailes d’un brun 
sale, ou brun cendré, sans aucune tache; tête et 
partie supérieure du cou d’un cendré brun, assez 
clair; la queue d'un blanc pur; bec presque blanc; 
cire et pieds d’un blanc jaunâtre très-clair; iris 
d’un brun clair. Longueur du mâle, 2 pieds 4 pouces 
au moins ; de la femelle, 2 pieds 16 pouces au 
plus. Les très-vieux, même de l'âge de dix ans. 


Vurrur AzBiciLLa. Linn. Syst. nat. édit. 12. p. 125. 
sp. 8. — Le Pycarçue et L'ORFRAIE. Cuv. Règ. anim. 
V. 1. p: 319. * — FALCO ALBICILLA. Gmel. p+ 293. sp. 59. 
— Lath. {nd. Orn. v. 1. p. 9. — Farco azsicaupus. Gmel. 
p. 258. sp. 51.— Le cranD Pycarcue. Buff. Oùs. v. 1. 


* Réunion très-exacte, basée sur de nombreuses observations 
faites à la ménagerie du Jardin des Plantes ; celles-ci s'accordent 
à tous égards avec les miennes, sur des individus tués en état de 
liberté. 


Panrig [°° Â 


50 MANUEL 

p. 99. — Fiscu-Aprer. Bechst. Taschenb. Deut. v. x. 
p. 10. sp. 5. — Frisch. Vôgel. Deut. t. 50. — Cinerous 
Eacze. Lath. Syn. v. 1. p. 53. — Id. supp. p. 11. 


Les jeunes de l’année. Tête et cou d'un brun 
foncé; extrémité des plumes d'une teinte plus 
claire; dos et ailes couleur de cafe grillé; les 
plumes de ces parties plus claires vers leur ori- 


gine, portent une tache longitudinale à leur pointe; 


les rémiges noires ; le dessous du corps brun avec 
des taches plus foncées, souvent varié de plumes 
blanches; queue d’un gris blanchâtre à son ori- 
gine , avec des taches irrégulières brunes , dispo- 
sées sur les barbes extérieures des pennes, dont la 
pointe est d’un brun sans taches; bec noirâtre, base 
et cire jaunâtres; iris d’un brun très-fonce; pieds 
d’un jaune assez vif. C’est alors 


Fazco ossirracus. Gmel. Sysé. 1. p. 255. Sp. 4. — Lath. 
Ind. Orn. v. 1. p. 12. — Farco MELANAËTOS. Gmel. p. 254. 
sp. 2. — L'ORFRAIE OU GRAND AIGLE DE MER. Buff. Os. 
ü. 1.p. 119. 4. 3. — Id. pl. ent. 112. l'oiseau de l’année, 
et pl. ent. 415. un individu à l’âge d’un ou de deux 
ans. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 25. — Sea Eacre. 
Lath. Syn. v. 1. p. 50.— AQUILA REALE COMMUNE. $£0r. 
deg. ucc. pl. 1 et 5.— Gornex Eacze. Penn. Brit. Zoôûl. 
p. 61. €. A. — Frisch. Vôgel. Deut. t. 69. — Naum. 
V'ügel. t. 9. f. 15. un jeune de l’année. — Wirkorricr 
AREND. Sepp. Nedert. Vôg. v. 5. p. 417. 


Remarque. Jamais, à quelque âge que parvient cette 
espèce, on ne voit des individus à tête et partie supérieure 
du cou, d’un blanc pur; j'ai vu plus de cinquante individuss 
aucun n'avait du blanc à la tête ; j’en ai nourri en captivité 
et vu plusieurs autres dans les ménageries, aucun n’a pris 


D'ORNITHOLOGIE. Æ 
du blanc; les deux individus de la ménagerie du jardin des 
Piantes, à Paris, y existent, l’un depuis six et l’autre de- 
puis dix ans; j’en ai vu un autre, dans une ménagerie en Al- 
lemagne, qu’on y nourrissait depuis neuf añs. Les très-vieux 
individus ont la tête et le cou d’un brun cendré ; jamais l'i- 

ris des yeux ne devient blanc jaunâtre , comime dans l'es- 
pèce suivante. S'il est facile de distinguer les vieux du 
F. atbicilla et du F. leucocephatus, in ‘en est point ainsi 
des jeunes, qui se ressemblent presqu’à s’y méprendre , 
la seule différence un peu marquée, réside dans la act 
de là queue qui l’est un peu plus dans F. leucocéphatis qué 
dans F. albicilla et ossifraqus; la première espèce se 
trouve en plus grand nombre en Amérique qu’en Europe ; 
la seconde paraît seule propre à nos contrées. 

Habite : les montagnes et les forêts; le plus souvent 
dans le voisinage de la mer ou des grands lacs; très-com- 
imun, surtout en hivér, le long des côtes maritimes d’An- 
gleterre , de Hollande et de France, rare däns le midi die: 
répand en hiver dans l’intérieur de nos provinces septentrio- 
nales de la Hollande où ils se réunissent plusieurs dans 
les environs des villages. - 


Nourriture : gros poissons de mer et de rivière, beau- 
coup d’oiseaux d’eau et de mammifères ; dans l’extrème 
disette il se jette sur des poissons morts, mais plus volon- 
tiers sur des charognes d’oiseaux ou de mammiféres. 

Propagation : niche sur les plus hauts arbres des fo- 
réls; suivant la localité sut des rochers escarpès le long 
des bords de la mer; pond deux œufs obtus, blancs , mar- 
qués de taches rougeâtres assez rares, 


NF ILL 


b2 MANUEL 


AIGLE A TÊTE BLANCHE. 


FALCO LEUCOCEPHALUS. (Liwn.) 


Plumage très-irrégulièrement tache et varie de 
brun clair et de brun fonce; bec noir, iris d’un 
brun clair dans le jeune âge. 4 plumage brun cho- 
cola , assez vif; bec, pieds et iris blanc jaunaätre 
dans l’âge adulte. Queue dépassant toujours un 
peu les ailes. 


Tout le plumage du corps et des ailes d’une 
seule nuance de brun foncé très-vif, ou couleur 
de chocolat ; la tête, la partie supérieure du cou, 
les couvertures de la queue et les pennes de la 
queue du blanc le plus pur; bec, cire et pieds d'un 
jaune blanchätre; iris presque blanc. Longueur du 
mâle, 2 pieds 6 ou 8 pouces , souvent moins; de la 
femelle, 2 pieds 10 pouces ou 3 pieds. Les vieux 
individus, dès l’âge de trois ans. 


Fazco zeucocrpraLus. Gmel. Syst. 1. p. 255. Sp. 5. — 
Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 11. — Wils. Am. Ofnit. v. 4. 
p. 89. pt. 56. — L’Aicce À TÈTE BLANCHE. Buff. Oùs. v. 1. 
p. 09. — Id. pl. ent. 411. —L’AiGLE À TÊTE BLANCHE. Cuv. 
Règ. anim. v. 1. p. 515. — L’Aïcre Pycarcue. Vieillot. 
Oùs. d’'Am. Sept. v. 1. pl. 5. très-vieux mâle. — Ba 
Face. Lath. Syn. v. 1. p. 22. — AQUILA DI TESTA E CHDA 
BLANCA. Stor. degli usc. p. 8. 


Dans le moyen äge , on voit dès la première 
année le blanc se mêler au brun cendré des 
plumes de la tête et du cou; ces parties sont va- 
rices des deux couleurs à la seconde année; à la 


D’'ORNITHOLOGIE. 53 
troisième il ne reste presque plus de brun sur les 
plumes de ces parties; le plumage est parfait à la 
troisième ou à la quatrième mue. 


Les jeunes de l’année, sont très-difficiles à dis- 
tinguer des jeunes Pygargues ; leur plumage est 
moins régulièrement varié de couleurs brunes, et 
la queue est toujours un peu plus longue. A la se- 
conde mue, on peut distinguer facilement les in- 
dividus des deux espèces ; souvent même déjà , dès 
la première. La seule indication que nous puissions 
y rapporter alors, est Wilson. Æmeric. Ornit. v.7. 


PA. 55. ‘à. 


Remarque. On nourrit à Berlin, à Paris et à Londres, 
plusieurs individus de cette espèce ; j'ai observé les varia- 
tions indiquées sur les captifs de la ménagerie de Paris, 
où il en existe cinq de différens âges; ces observations sont 
parfaitement en rapport afec les états différens que je 
conserve dans mon cabinet. On trouve l’espèce dans les 
pays du cercle arctique ; nous n’avons encore que deux 
exemples de lPapparition de cet aigle dans le centre de 
l’Europe ; un vieux mâle a été tué dans le canton de Zurich 
en Suisse, et une très-vieille femelle dans le royaume de 
Wurtemberg ; ils ne diffèrent en rien de mes individus, 
dont l’un est du nord de l’Europe et l’autre des États-Unis. 

Habite : les régions du cercle arctique, dont il paraît 
ne point s'éloigner beaucoup; très-rare et accidentellement 
partout ailleurs. 

Nourriture : il paraît qu’elle se compose le plus habi- 
tuellement de poissons vivans ; captifs, ils mangent de la 
chair. 


Propagation : inconnue. - 


#4 MANUEL 


TROISIÈME DIVISION. 
AUTOURS. 


ÂILES courtes, aboutissant aux deux tiers de la 
longueur de la queue; tre. rémige de beaucoup plus 
courte que la 2e,; la 3e. presque égale avec la 4€, 
qui ést la plus longue. Preps, à tarses longs; doigts 
longs, l'intermédiaire dépassant de beaucoup les la- 
téraux; ongles très-courbés et très-acérés. 

Leur vol est rapide, sans que pour cela ils re- 
muent beaucoup les ailes; ce n'est que dans le 
temps des amours qu’ils décrivent des cercles en 
volant; ils sont rusés et malins, et sasissent leur 
proie à tire d'ailes; ils habitent le plus souvent 
dans les grands bois, particulièrement dans ceux 
qui avoisinent des rochers, 


Remarque. On peut, ilest vrai, établir des différences 
assez marquées , entre nos aigles proprement dits etnos au- 
tours d'Europe ; mais les lignes de démarcation, dans ces 
divisions, se réduisent presqu’à rien, lorsqu’on examine 
les formes de plusieurs grandes espèces exotiques, classées 
parmi les aigles , tels que l’Aigle destructeur et l’Aigle 
urutaurana, qui est le même que l’ Autour huppé de 
Le Vaillant. Par conséquent la division des aigles et des 
autours est presque sans intervalle assignable ; c’est cepen- 
dant de ce groupe qu’on s’est plu à former un grand nombre 
de genres, facile à multiplier encore. Ceux qui se bornent 
à former une vingtaine de genres dans le genre Falco 
de Linnée, pourraient en créer quarante par les mêmes 
moyens, 


Ex 
Qt 


D'ORNITHOLOGIE, 


L'AUTOUR. 


FALCO PALUMBARIUS. (Lrnnx.) 


Les parties supérieures d’un cendré bleuàtre; 
au-dessus des yeux un large sourcil blanc; les par- 
ties inférieures portent sur un fond blanc des raies 
transversales et des bandes étroites longitudina'es 
d’un brun foncé; queue cendrée, rayée de quatre 
ou de cinq bandes d’un brun noirâtre ; bec d'un 
noir bleuâtre; cire d’un vert jaunâtre; iris et pieds 
jaunes. Longueur de la femelle , 2 pieds; ie mâle a 
: de moins. 


La femelle a le dessus du corps moins nuancé 
de bleuâtre, mais plus coloré de brun; elle a un 
plus grand nombre de petites bandes brunes sous 
la gorge. 

Varie, avec la tête blanche, ou totalement blanc; 
souvent les parties supérieures variées de brun ou 
de blanc-jaunâtre; sur la queue, des bandes pres- 
que imperceptibles , ce qui la fait paraître unico- 
lore. 

Farco parumparius. Gmel. Syst. 1. p. 269. sp. 30. — 
Lath. Ind. Orn. v. 1. p. 29. sp. 65.— Meyer, T'aschenb. 
Deut. v. 1. p. 49.—Id. Vôg. Liv-und. Estht. p. 16. — 
L’Avroun. Buff. Oùs. v. 1. p. 150. — Id. pt. ent. 418. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 50. — Gosnawx. Lath. Syn. 
V. 1. p. 98. — Id. supp. v. 1. p. 16. — Hunernanicur. 
Bechst. Taschenb. Deut. v. 1 .p. 28. — Meyer, Vüg. 
Deut. Heft. 3. vieux mâle et jeune femetle. — SrarviErE 
DA COLOMBI. S£or. deg. ucc. v. 1. pl. 21 et 22. — Fisch. 
$. 81 et 82. — Naum. Vôg. t. 15. f. 20. Le vieux mâle. 


56 MANUEL 

Les jeunes de l'année, diffèrent considérable- 
ment; la cire et les pieds d’un jaune livide; l'iris 
d’un gris blanchâtre; la tête, les côtés et le cou 
roussâtres avec des taches longitudinales d’un brun 
foncé ; la nuque variée de larges taches de la même 
couleur; parties inferieures d’un roux blanchätre, 
varié de longues taches lancéolées d’un brun foncé ; 
queue d’un gris brun, avec quatre bandes très- 
larges, d’un brun plus foncé, et toutes les pennes 
terminées de blanc. 


Farco GazciNARIUS. Gmel. Syst. 1. p. 266. sp. 75. — 
Fazco cenrixis. Gmel. p. 270. sp. 13. — Lath. Ind. v. 1. 
p. 29. SP. 66. — L’Aurour sors. Buff. pl. ent. 461, et 
pl. 425. — Briss. OTN. V. 1. P. 114. — GrREATER Buzarn. 
Latb. Syn. v. 1. p. 49. — SPARVIERE TERZUOLO. Stor. deg. 
uoe. pt. 26.— Naum. Wôg. Deut. &. 16. f: 25. le jeune 
mêle. — Frisch. Vôg. t. 72. 

Habite : les bois de sapins, de préférence dans ceux en 
montagnes ; très-commun en France, en Allemagne, en 
*ussie et en Suisse ; plus rare en Hollande. 

Nourriture : jeunes lièvres, écureuils , souris, taupes, 
jeunes oies, pigeons et autres volailles. M. Meyer as- 
sure qu'il fait aussi sa proie de jeunes oïseaux de son 
espèce. 

Propagation : niche sur les plus hauts arbres ; sa ponte 
est de deux jusqu’à quatre œufs, d’un blanc bleuâtre, 
marqué de raies et de taches brunes, 


L’'ÉPERVIER. 
FALCO NISUS. (Li1xx.) 


Parties supérieures d’un cendré bleuâtre ; une 
tache blanche à la nuque; parties inférieures blan- 


» 


D'ORNITHOLOGIE. k> 
ches, avec des raies longitudinales sous la gorge, 
et des raies transversales sur les autres parties in- 
 férieures; sur la queue, qui est d’un gris cendré, 
sont cinq bandes d’un cendré noirätre; bec noï- 
râtre ; cire d’un jaune verdâtre; pieds et iris jaunes. 
Longueur du mâle, 12 pouces ; de la femelle, 14 
pouces. 


Varie beaucoup , suivant l'âge : la vieille femelle 
ressemble au mâle; elle a les sourcils blancs et la 
même couleur sur la nuque : d’autres ont le plu- 
mage supérieur d'un gris brun à bordures rousses, 
sur les épaules quelques taches blanches. On 
trouve des variétés entièrement blanches. 


Farco nisus. Gmel. Syst. 1. p. 280. sp. 51. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 44. sp. 107. — dE Pt Le Deut. 
v. 1. p. 25. — L'Épenvier. Buff. Oùs. v. 1. p. 225. — Id. 
pl. ent. 467 et 412. — Gérard. Tab. bémn, V. 1. D. 52. 
un jeune mâle. — Sparrow Hawk. Lath. Sy. v. 1. p. 99- 
— Id. supp. v. 1. p. 26. — Dre sperser. Bechst. Taschenb, 
Deut. v. 1. p. 29. — Meyer, V6gq. Deut. Heft. 11. mâle. 
femelle et jeune. — Frisch. V6g. t. 90. La vieille femette. 
— Naum. &. 19. f. 5o. vieille femelle et t. 18. f: 28, 
vieux mêle. — SpaRvIERE DA FRiNGuEzLI. Stor. deg. uec. 
pl. 16 et 17.— Sepp, Nedert. Vogq. v. 5. t. p. 227. 


Les jeunes mâles, ont du blanc sur la nuque; 
tête et parties supérieures du cou roussätres, mais 
avec des taches brunes ; plumes du manteau et des 
ailes bordees de roussâtre ; les scapulaires variés 
par de grandes taches blanchâtres; parties infe- 
rieures d’un blanc jaunâtre, ravées transversale- 
ment de roussâtre ; la queue d’un brun cendré, la 


56 MANUEL 
penne extérieure de chaque côté porte six bandes 
brunes, les autres n’en ont que cinq. 


Les Jeunes de l'année, ont les parties supérieu- 
res d’un brun roussâtre, et les parties inférieures 
d'un blanc jaunâtre avec des taches longitudinales 
el irrégulières ; la cire d’un jaune verdätre; l'iris 
d'un gris cendré; les pieds d’un jaune livide, C’est 
alors 


Frisch. Wôg. Deut. t. g1 et 92. — Naum. Vôg. t. 18. 
f. 27 et t. 19. — Accirirer MuscEru. S{or. deg. ucc. v. 1. 
pt. 20. 


Habite : les montagnes, les bois et les buissons qui 
avoisinent des champs et des prairies ;répandûü dans toute 
PEurope. 

Nourriture : taupes, souris, grives, alouettes, cailles, 
moineaux et autres petits oiseaux; aussi des lézards et des 
Himacons. 


Propagation : niche sur des arbres; la couvée est de 
irois jusqu’à six œufs, d’un blanc sale, marqué de taches 
rousses, plus ou moins angulaires. 


QUATRIÈME DIVISION, 


MILANS. 


NaRines obliques, leur bord extérieur marqué 
d'un pli. Pirps, à tarse court, emplumé un peu 
en-dessous du genou. Ares longues, la 1r€. ré- 
mige beaucoup plus courte que la 6€; la 2°. un 
peu plus courte que la 5°; la 3e. presque d’égale 
longueur avec la 4e., qui est la plus longue de toutes, 

Leur volest élégant; ils semblent nager dans les 
ais en décrivant des cercles; ils ne saisissent point 


D'ORNITHOLOGIE. 59 
leur proie à tire-d’ailes, mais se rabattent dessus 
lorsqu'elle est posée à terre ou sur quelque élé- 


vation. 
MILAN ROYAL. 


FALCO MILPVUS. (Linnx.) 


La queue très-fourchue. Toutes les parties su- 
périeures d’un brun roux; les plumes bordées 
d'une couleur plus claire; parties inférieures d’un 
roux de rouille, varié de bandes longitudinales 
brunes ; les plumes de la tête et du cou longues et 
effilces, blanchâtres, rayées longitudinalement de 
brun ; la queue roussâtre, portant des bandes 
brunes peu distinctes : à la mandibule supérieure 
du bec un feston peu marqué. Longueur, de 2 pieds 
2 pouces. Le male. 


La femelle, est en-dessus d’un brun plus fonce, 
avec l'extrémité des plumes plus claires; souvent 
toutes les plumes bordées de blanchätre ; la tête 
et le cou ont plus de blanc. 


Varie suivant l'âge, comme accidentellement ; 
plus ou moins de plumes blanches, ou totalement 
blanc. La tête et la gorge d’un roux brun. Souvent 
tout le plumage d'un roux plus ou moins fonce. 


Farco mirvus. Gmel. Syst. 1. p. 261. sp. 12. — Lath, 
Ind. Orn. v. 1. p. 20. — Meyer, Taschenb. Deut, v. 1. 
p- 25. — Le Miran ROYAL. Bu. Oùs. v. 1. p. 197. — Id, 
pl. ent. 422. — Gérard, Tab. élém. v. 1. p. 45.— Farco 
CON LA CODA BIFORCATA. A$£or. deg. ucc. pl. 59. — KEire- 
Farcox. Lath. Syn. v. 1. p. G1.—Rorner Musa. Bechst. 
Taschenb, Deut, v. 1. p. 13. — Borkh. Deut. Orn. 


Go MANUEL 


Heft. 5. — Naum. Vôg. 1. 28. f. 58. — Meyer, Vôg. 
Deutschl. v. 2. Heft. 20. Le vieux mâle. 


Les jeunes de l’année, ont les plumes de la 
tête moins allongées et plus arrondies, sans raies 
longitudinales; ces plumes sont d’un roux clair, 
terminées de blanc; les parties supérieures ont 
plus de roux que chez les adultes; le centre des 
plumes du dos et des ailes est noirâtre, et leur 
bord est d’un jaune roussâtre; sur le bas du cou 
sont de grandes taches blanches. 


Farco ausrriacus, Gmel. Syst. 1. p. 262. sp. 63.— 
Lath. Jnd. v. 1. p. 21. — Annat der Wetterau. v. à. 
Heft. 1. p. 144. 

Habite : les différentes contrées de la France, de l’Ita- 
lie, de la Suisse et de l'Allemagne ; moins abondant en 
Russie; plus rare en Hollande ; émigre en automne. 


Nourriture : mulots, taupes, rats, serpens, lézards et 
insectes ; quelquefois de jeunes canards et des poussins ; 
moins souvent des poissons morts, qui flottent à la surface 
des eaux, 


Propagation : niche sur les arbres; pond trois ou 
quatre œufs, le plus souvent blanchâtres; avec des taches 
isolées d’un roux jaunâtre, qui paraissent effacées, 


MILAN NOIR ov PARASITE. 


ALCO ATER (LiInn.) 


Tête et gorge rayées longitudinalement de blan- 
châtre et de brun; parties supérieures d'un gris 
brun très-foncé ; parties inférieures d’un brun 
roussâtre , avec des taches longitudinales sur le 
centre des plumes; cuisses d’un roux fonce ; les ré- 


- D'ORNITHOLOGIE. üi 
imiges d’un brun foncé; queue très-peu fourchue, 
d’un gris brun, transversalement rayée de neuf ou 
de dix bandes d’un brun plus clair; cire et pieds 
d’un jaune orange; iris d’un gris noirâtre; bee noir, 
sans feston. Longueur, 1 pied 10 pouces. 


Farco are. Gmel. Syst. 1. p. 262. sp. 62. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 21. — Farco rusco are. Meyer, Taschenb. 
Deut. v. 1. p. 55. — Farcop ARasrriCUs. Lath. Tnd. supp. 
v. 2. p. 5. — Le Misax nom. Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p. 48. — Le Mirax panasire. * Vaill, Ois. d’Af: v. 1. p. 22. 
— Sonn. nouv. édit. de Buff. v. 2. p. 58. — Brack KiTE. 
Lath. Syn. v. 1. p. 62. — Panrasire Faucon. Id. Syn. 
supp. v. 2 p. 90. — ScawartTszER Micax. Bechst. Tas- 
schenb. Deut. v. 1. p. 14. — SCRWARTZGRAUNER MiLax. 
Meyer, Vôg. Deutscht. v. 2. Heft. 20. figure très- 
exacte. —Naum. Vüg. t. 24. f: 39. 


Les jeunes, sont d’un brun plus foncé, tirant au 
noirâtre , les plumes de la tête sont plus arrondies, 
leur extrémité est d’un blanc jaunâtre; celles du 
manteau ont des bordures rousses; la queue n'a 
que des bandes peu distinctes; la cire du bec et les 
pieds ne sont point aussi vivement colorés. C’est 
alors 


Farco æcyprius. Gmel. Syst. 1. p. 261. sp. 61. —Farco 
Forskagzur. Id. p. 265. Sp. 121. — Forsk. Faun. Arab. 
p.31. — Lath. Ind. v. 1. p. 20. — Le Mixax «kom. jeune 
âge. Expédit. d'Égypte, partie orn. pl. 5. [: 1.— Ana- 


EE ——————— oo 


* Le Milan parasite de M. Le Vaillant, dont j'ai recu un individu 
adulte, tué en Afrique , ne diffère en rien de ceux tués en Europe. 
Nilsson. Orn. Suec. p.25, range les synonymes de cette espèce dans 
l’article de Falco Milvus. 


62 MANUEL ' 

BIEN mie. Lath. Syn. supp. p. 54. — Meyer, Vôg: 
Deutschl. v. 2. Heft. 20. fiqure très-exacte du jeune: 
— Leisler, Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deuischl: Heft. 
1. p. Oo. et la fiqure. — Le Micax nom. Buff. Oùs. ©. 1: 
p. 203. surtout sa pl. ent: 452: n’est certainement que le 
jeune du Milan parasite. 

Habite : en Allemagne; peu commun en France et en 
Suisse ; très-rare dans le nord, plus habituellement dans 
le midi ; très-commun près de Gibraltar et en Afrique. 

Nourriture : M. Leisler de Hanau observe qu’il pré- 
fère le poisson à toute autre nourriture, 


Propagation : niche sur les arbres; pond trois ou quatre 
œufs, d’un blanc jaunâtre avec des taches brunes si nom- 
breuses et si rapprochées , que lacouleur du fond s'aperçoit 
à peine. 

CINQUIEME DIVISION. 


BUSES. 


Bec petit, se courbant subitement dès sa base; 
Preps, à tarses courts, cuisses culottées. AILEs de 
moyenne longueur ; les 4 premières remiges echan- 
crées, la re. très-courte , les 2e, et 3°. moins lon= 
gues que la 4€:, qui est la plus longue. 

Ils ont le vol lourd, aussi ne prennent-ils point 
leur proie à tire-d’ales ; ils la guêtent d'ordinaire 
placés eñ embuscade sur un arbre. Leur tête est 
grosse, le corps est massif; ils n’ont point cette 
force dans les serres, ni ce port fier et élaneé des 
aigles ; en captivité, ils se cachent habituellement, 


D’'ORNITHOLOGIE. 65 
LA BUSE. 


FALCO BUTEO (Lisx.) 


Parties supérieures, cou et poitrine d’un brun 
foncé; gorge et ventre d’un gris brun, mais varie 
de taches d’un brun plus sombre; queue faible- 
ment arrondie, portant douze'bandes transversales; 
bec couleur de ploinb; cire, 1ris et pieds jaunes. 
Longueur, 1 pied 8 ou 10 pouces. 

Varie considerablement , de manière que bien 
peu d'individus se ressemblent ; is diffèrent parti- 
culièrement, dans les nuances brunes plus ou 
moins foncées des parties supérieures; tandis que 
les parties inférieures varient, pour le plus ou le 
moins de taches blanches, leur forme et la manière 
dont elles sont distribuées. Souvent tout le plumage 
d’un brun très-foncé ou couleur de chocolat; la 
gorge blanchâtre avec de petites raies longitudi- 
nales brunes; sur le milieu du ventre quelques 
bandes transversales blanches ; des bandes jaunà- 
tres vers l'abdomen. Tels sont les individus Les 
plus vieux. 


Les jeunes de l’année, ont le fond du plumage 
d’un brun clair, varié de blanchâtre et de jaunâtre 
la gorge blanche avec des taches longitudinales 
les plumes de la poitrine bordées de blanc; le mi 
heu du ventre blanchätre avec de grandes taches 
longitudinales 


2 
? 


, ovales ou dans la forme d’un cœur. 


Farco ButTeo. Gmel. Syst. 1. p. 265. sp. 15. — Farco 
communis Fuscus. Id, p. 250. sp. 86. Lath. Znd. v. 1. 


0 


64 | MANUEL. . 

p. 25.— Farco vartEGATUs. Gel. Syst. 1. p. 267. sp. 58. 
— Lath. Ind. v. 1. p. 24. — Farco craucoris. Merrem. 
Beythr. 11. pl. 5. -— Gmel. Syst. 1. p. 255. sp. 42. — 
La Buse. Buff. Ois. v. 1. p. 206.— Id. pl. ent. 419. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 54. — L'Aïcze DE GorninçuE. 
Sonn. nouv. édit de Buff. Oos. v. 1. p. 577. — Common 
Buzanp. Lath. Syn. v. 1. p. 48. — Mause-Farx. Meyer, 
Vôg. Deut. Heft. 14. mâle, femelle, jeune et variété 
albine. -- Frisch. Vôg. Deut,. t. 54. — Naum. Wô6g. Deut: 
4. 20 et 25. f. 4o et 41. vieux et jeune de l’année. 


Remarque. Parmi les variétés, on doit également 
énumérer le Buzardet des auteurs; je puis assurer que 
cette espèce prétendue n’est qu’une variété, plus ou 
moins blanche, de la Buse commune ; elle a le plus sou- 
vent le corps blanc , marqué de grandes taches brunes, et 
Ja queue de couleur obscure rayée et tachée de roux et de 


” blanc. Tout ce que M. Vieillot a écrit en dernier lieu, dans 


un mémoire inséré dans les actes de l’académie de Turin, 
année 1816, tendant à prouver la différence de F. atbidus 
et de F. buteo, n’a-puint été confirmé par l’examen le 
plus exact fait sur la nature; les figures données par ce 
naturaliste représentent les formes différentes dans les 
plumes de la poitrine ; elles prouvent seulement que 
M. Vieïllot n’a point fait attention que l’époque plus ou 
moins éloignée du temps de la mue périodique opère ce. 


changement, et que la figure première représente une 


 plume-d’un individu qui venait de muer, tandis que la 


plume, figure 2, a été prise d’un individu dont la mue 
avait eu lieu depuis long-temps. 


Farco argus. Gmel. Syst. 1. p. 265. sp. 49. —Bechst. 
Taschenb. Deut. v. 1. p. 15. — Fazco versicocor. Gmel. 
Syst. 1. p. 2657. sp. 79. — Weisszicuer Busarn. Borkh. 
Deut. Orn. Heft. 9. t. 1 et 1. — Naum. t. 25 et 96. f: Lo. 
et 43. 


Habite : les bois les plus touffus qui avoisinent des 


D'ORNITHOLOGIE. 63 
champs; commun dans toutes les parties boisées de l’'Eu- 
rope; très-abondant en Hollande. 

Nourriture : souris, rats, mulots, taupes, serpens ; 
grenouilles, gros insectes; aussi jeunes lièvres, lapins et 
volailles. 

Propagation : niche sur de vieux chênes ou de vieux 
bouleaux ; pond trois ou quatre œufs, d’un blanc légère- 
ment ondé de verdâtre , marqué de taches rares, d’un brun 
jaunâtre. 

BUSE PATTUE,: 


TALCO LAGOPUS. (Lixx.) 


Pieds emplumes jusqu'aux doigts ; un large 
plastron brun sur le ventre ; une grande partie de 
la queue blanche depuis sa base. 

Tête , partie superieure du cou, gorge, poitrine 
et cuisses, d’un blanc jaunätre, varie de larges 
raies Oblongues, brunes; manteau, couvertures 
des ailes et du dos, d’un brun noirâtre, chaque 
plume étant bordée de jaune roussâtre; un grand 
espace d’un brun foncé ceint le bas-ventre ; abdo- 
men, croupion et couvertures inférieures de la 
queue , d’un blanc jaunâtre; queue blanchâtre de- 
puis sa base, le reste d’un brun uniforme, et toutes 
les pennes terminées de blanc terne; pieds emplu- 
mes jusqu'aux doigts; ceux-ci, ainsi qué l'iris 
brun; cire janne; bec noir. Le mäle mesure 19 
pouces ; la femelle a 2 pieds 5 pouces. Les vieux. 

La femelle a plus de blanc à la tête, au cou et 
à la queue; sur les côtés et sur le ventre plus de 
brun; des bordures d'un jaune blanchätre aux plu- 

Pagrie [°°; eo 


66 MANUEL 
mes du manteau: plus de blanc sur les cuisses eë 
sur les tarses. 


Farco racopus. Gmel. Syst. 1. p. 260. sp. 58. — Lath. 
Ind. Orn. v.1. p. 19, — Merey. Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 97. — Farco piumipes. Daud. Orn. v. 2. p. 165. — 
Farco scravonicus. Lath. Fnd. v. 1. p. 26. sp. 54. — Buse 
GantÉE. Vaill. Oùs. d’Afr. v. 1. pl. 18. — Rouen Lreccen 
Farcow. Lath. Syn. v. 1. p. 55. — Raunrussicer Busarp. 
Borkh. Deut. Orn. Heft. 2. la femelle. — Frisch. t. 55. 
le mâle. — Naum. t. 26. f: 44. le mâle. 


Varie suivant l'âge, souvent plus ou moins de 
taches brunes ; les parties supérieures plus ou 
moins variées de blanc, et avec une raie blanche 
au-dessus des yeux; du brun et du blanc irréguhie- 
rement dispose sur la poitrine; ventre souvent en 
erande partie blanchätre, et varié de quelques pe- 
tites taches brunes ; le ceinturon du bas-ventre in- 
diqué sur les côtés par de grandes taches brunes; 
plumes des cuisses rayées transversalement; queue 
portant vers le bout trois bandes, dont l'inférieure 
est la plus large; iris d’un brun jaunûtre. 

Remarque. Nilsson, Orn. Suec. v. 1. p. 9, place le 
F. sancti Johannis de Gmel. et de Lath. parmi les syno- 
uymes de la jeune Buse pattue ; mais le F. sancti Johan- 
ris forme une espèce distincte propre à l'Amérique. Le 
F. pennatus, Gmel. et Lath. est une espèce européenne 
bien caractérisée. La Buse pattue se trouve également dans 
Amérique septentrionale ; et, suivant le témoignage de te 
Vaiilant, elle doit être très-abondante dans lPAfrique mé- 
ridionale. 

Habite : les lisières des bois, qui sont dans le voisinage 
des marais et des eaux; fréquente en aulomne et en hiver 


D'ORNITHOLOGIE. 6% 
le nord de l’Europe ; et se montre quelquefois en Hol- 
lande. 

Nourriture : rats d’eau ; hamsters, taupes, jeunes la- 
pins, liévres et volailles, souvent des serpens et des gre- 
nouilles. 

Propagation : niche sur de grands arbres ; pond quatre 
mufs, nuancés de rougeûtre. 


BUSE BONDRÉE: 
FALCO APIVORUS. (Lixx.) 


Espace entre l'œil et lé bec couvert de petites 
plumes serrées. Sommet de la tête d’un bleu cen: 
dre, très-pur; parties supérieures du corps, d'un 
brun plus ou moins cendré; les pénnes secondaires 
des ailes rayéés alternativement de brun noirâtre 
et de gris bleu; queue portant trois bandes d’un 
brun noirâtre , placées à distances inégales; gorge 
d'un blanc jaunâtre avec des taches brunes; cou et 
ventre marqués de taches triangulaires brunes, sur 
un fond blanchätre; cire d’un cendré foncé; inté- 
rieur du bec, 1ris et pieds jaunes. Longueur , envi- 
ron 2 pieds, Le vieux mdle. 


La femelle et les jeunes, ont seulement du bleu 
cendrée sur le front; devant du cou marque 2 
grandes taches d’un brun clair ; poitrine et ventre 
d’un roux jaunätre avec des taches d’un brun foncé; 
parties superieures d’un brun roussätre avec des 
taches plus foncées; souvent le dessous du Corps 
blanchâtre avec des taches d’un brun roussitre. 


Les jeunes de l'année, ont la cire jaune et l'iris 


ü8 MANUEL 

d’un brun clair; la tête tachée de blanc et de 
brun; le dessous du corps d’un blanc roussätre avec 
de grandes taches brunes; les plumes des parties 
supérieures bordées de roussâtre. Naum. f6g. 4. 27. 
f. 46. Le jeune mâle. 


Fazco apivorus. Gmel. Syst. 1. p. 265. Sp. 28. — Lath. 
And. v.p. 1.25. — Farco PoLioRINCHOS. Bechst. Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 19. Le très-vieux mâle. — Farco pusrus. 
Sparman. Museum. Cartls. tab. 26. un jeune.— La Box- 
DRÉE. Buff. Ois. v. 1. p. 208. — Id. pl. ent. 420. un 
jeune de l’année. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 42. — 
Hoxex-Busarr. Lath. Syn. v. 1. p. 52: — WeEspex-Busanp. 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 39. — Id. Fôg. Liv- 
und. Esthl. p. 12. — Naum. Vüg. Deut. t. 25. f. 45. le 
vieux mâle. 

Habite : les contrées orientales ; très-rare et acciden- 
tellement en Hollande ; plus abondant en France, dans les 
Vosges et dans le midi; un oiseau de passage. 

Nourriture : mulots, taupes, souris, hamsters, oi- 
seaux , reptiles, guëpes et autres insectes. 

Propagation : niche dans les forêts, sur des arbres 
élevés, pond de petits œufs, d’un blanc jaunâtre, marqué 
de grands espaces bruns rougeâtres ; souvent totalement 
de cette couleur ou avec des taches nombreuses et si rap- 
prochées que le blanc s’aperçoit à peine. 


SIXIÈME DIVISION. 
BUSARDS. 


Preps à tarses très-longs et minces. Corps svelte; 
la queue longue et arrondie. Aires longues; la 
1°, remige très-courte, moins longue que la 5e.; 
la 2°, un peu plus courte que la 4°.; la 5°. ou la 
4e. la plus longue. 


D’'ORNITHOLOGIE, 6g 
Ils sont plus agiles et plus rusés que les Buses, 
mais pas aussi audacieux que les Faucons ; ils sai- 
sissent leur proie à terre; on les trouve le plus ha- 
bituellement dans les joncs et dans les marais, où 
ils construisent leurs nids. Le plus grand nombre 
des espèces connues porte une sorte de collier 
formé par des plumes serrées. 


Remarque. Il a existé jusqu'ici une singulière confusion 
dans les descriptions et dans les synonymies des trois es- 
pèces distinctes de busards qui vivent dans nos climats. 
J'ai pris particulièrement à tâche de connaître exactement 
ces espèces dans tous leurs âges , et mes peines ont été cou- 
ronnées du plus heureux succès; les descriptions et les 
synonymes exacts de ces oiseaux me paraissent ne plus 
rien laisser à désirer. Les oiseaux de cette division se 
rapprochent, à plusieurs égards, de toutes ces espèces de 
chouettes qui chassent de jour. J'ai cru devoir les rappro- 
cher du genre Striæ, en les plaçant sur les limites du genre 
Falco. M. Nilsson, dans son Ornit. v. 1. p. 18, décrit et 
figure , sous le nom de Falco longipes, un oïseau qui pa- 
raît se rapprocher beaucoup de F. æpivorus, si ce n’est 
point une nouvelle espèce de busard. Toutefois me tenant 
strictement à la règle que je me suis faite dans cette seconde 
édition, de ne décrire que ce que j'ai vu et comparé soi- 
gneusement, je ne ferai aucune autre mention de cet oi- 
seau , et dirai seulement que la figure 1". des planches qui 
doit le représenter est très-mauvyaise, comme toutes celles 
de l'ouvrage cité. 


BUSARD HARPAYE ou DE MARAIS. 
FALCO RUFUS. (Lixnx.) 


Tête, cou et poitrine d’un blanc jaunâtre , avec 
de nombreuses taches longitudinales brunes, celles- 


50 MANUEL 

ci occupent le centre de chaque plume ; les sea- 
pulaires et les couvertures des ailes d’un brun rous- . 
sâtre; rémiges blanches à leur origine, et noires sur 
le reste de leur longueur; pennes secondaires et 
pennes de la queue d’un gris cendre; partie in- 
terne des ailes-d’un blane pur ; ventre, flancs, euis- 
ses et abdomen d’un roux de rouille, marques de 
quelques taches jaunâtres ; bec noir; cire d’un 
jaune verdâtre; iris d’un jaune rougeâtre; pieds 
jaunes. Longueur, 1 pied 7 ou 8 pouces. Le mâle 
et la femelle. Les adultes ajrès leur troisième mue, 
ou le Falco rufus des auteurs. 


L'oiscau adulie et vieux. 


Farco Rurus. Lath. Ind. Orn, v. 1. p. 25. sp. 51. — 


Gmel. Syst. 1. p. 260, sp. 57. — Caincus Rurus. Briss, 
Ovn. v. 1. p. 404. — La Hanpaye, Buff. Oùs. v. 1. p. 217. 
surtout sa pl. ent. 460. figure très-eœacte. — Cu. 


Règ. anim. v. 1. p. 525.— Gérard. Tab. élém. v. 1. 
P. 43. — Brixpweiue. Bechst. Tasschenb Deut. p. 24. 
Sp, 19. — Wasserwetme, Id, Naturg. Deut. v. 1. p. 685. — 
Frisch, Vôg. 1. 58. — Naum, Vôg. 1. 22, f. 33. figure 
très-exacte. — FArcO ALBANELLA CON IL COLLARE. $0r. 
deg. ucc. v. 1, pl. 57. — Harry Farcow, Lath, Syn, v. 1, 
DL; 


Remarque. Cet oiseau, très-abondant dans tous les ma- 
rais de la Holiande , dont j’ai suivi le changement de livrée 
sur plusieurs individus élevés en captivité, éprouve, aux 
diverses époques de l’âge des différences très-marquées 
dans les couleurs du plumage; ces différences sont cause 
que l’espèce a été présentée, par les auteurs, sous plusieurs 
dénominations particulières. Il a plu tout récemment à 


D’'ORNITHOLOGIE. ri 


Al. Nilsson de donner les synonymes de l’oiseau adulte au 
jeune de l’année. Voyez son Orn. Suec. v. 1. p. 20. 


Les jeunes de l’année, ont un plumage d’un 
brun très-foncé ou couleur de chocolat ; les petites 
et les grandes couvertures des ailes, les remiges 
et les pennes caudaires terminées de brun jaunâtre ; 
le haut de la tête, l’occiput et la gorge d'un brun 
jaunâtre , plus ou moins clair, sans aucune tache; 
quelquefois de grandes taches rousses sur la poi- 
trine et sur le pli des ailes, souvent aussi sur le 
haut du dos ; iris d’un brun noiratre, 


Après la seconde mue, le haut de Îa tête, l'oc- 
ciput et le devant du cou se colorent d'un blanc 
jaunâtre ; parsemé de quelques taches longitudi- 
nales brunes; toutes les autres parties supérieures 
sont d’un brun cendré, plus clair sur les pennes 
caudaires ; la partie interne des ailes et l'origine des 
rémiges d’un brun grisâtre ; les parties inférieures 
du corps d’un brun roux, quelquefois avec des 
taches plus claires, disposées sur le cou et sur la 
poitrine, le tout suivant l’âge de l'individu ; inis 
d’un brun très-clair. C’est alors 


Farco æru@inosus. Lath. Ind. v. p. 25. sp. 53.— Gmel. 
Syst. 1. p. 267. Sp. 29.— Farco aruxpivaceus. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 1. p. 681. sp. 19. — Farco Krauerr. 


Kram. Eleuch. p. 328. n°. 7. - Le BusarD px Mars. 
Buff. Ois. vw. 1. p. 2r8. — Id. pt. ent. 42% l'oiseau à 
l’âge d’un an. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 59. — 


More Buzzarp. Lath. Syn. v. 1. p. 105.— SumPrWEIRE. 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 45. — Frisch. t. 75. le 
jeune au sortir du nid. — Naum. Fôg. t. 23. {: 55. 


c2 MANUEËL 

jeune de l'année; et ibid. t. 22. f. 56. après ta seconde. 
mue, mais varié accidentellement de blanc. — Faico 
CASTAGNOLO. \S{or. deg. uce. v. 1. pl. 52, 55 et 34. des 
individus après leur seconde mue. — Sepp, Nedert. 
Vog. v. 1. t. p. 15. jeune de l’année. 


des rivieres et des lacs ; répandu dans toutes les contrées 
où il y a des marais; très-abondant en Hollande; rare en 
Suisse et dans le midi; émigre en automne. 


Habite : les roseaux et les buissons proche des marais, 


Nourriture : jeunes oiseaux d’eau , srenouilles, souris, 
mulots, limaçons, quelquefois du poisson. 


Propagation : construit à terre un nid caché dans les 
roseaux, Où dans les buissons près des eaux; pond trois 
ou quatre œufs blancs, de lorine arrondie. 


BUSARD SAINT-MARTIN. 


FALCO CYANEUS. (MonTac uw.) 


Les ailes aboutissent aux trois quarts de la lon: 
gueur de la queue; la 3°. et 4e. remiges d'eégale 
{ongueur. 

Tête , cou , dos, ailes et croupion d'un gris 
bleuâtre ; rémiges blanches à leur origine et 
noires sur le reste de leur longueur ; partie interne 
de la base, des ailes, croupion, ventre, flancs, 
cuisses, abdomen et dessous de la queue d’un blanc 
pur, sans aucune tache; partie supérieure de la 
queue d'un gris cendre, avec le bout des pennes 
blanchâtres; iris et pieds jaunes. Longueur, 1 pied 
6 ou 7 pouces. Le seul vieux male. 


La vieille femelle diffère beaucoup. Toutes les 
parties supérieures d’un brun terne; les plumes da 


D'ORNITHOLOGIE. 75 
la tête, du cou et du haut du dos bordées de roux; 
toutes les parties inferieures d'un jaune roussâtre, 
avec de grandes taches longitudinales , brunes; les 
rémiges rayées exterieurement de brun fonce et de 
noir, mais interieurement de blanc et de noir; 
croupion blanc, avec des taches rousses; les deux 
pennes du milieu de la queue rayees de noirâtre 
et de cendre très-fonce ; les latérales rayées de roux 
jannâtre et de noirätre, Longueur, 1 pied 8 ou 
9 pouces. 

Farco craxeus. Montagu, în the Transact.of the Linn. 
society. v. 9, p. 182. — Meyer, Orn. Tasschenb. Deut. 
v. 1, p. 45. Les seuls auteurs qui décrivent exactement 
le mâle et la femelle dans leur état parfait, — Nils. Orn, 
Suec. v. 1. p. 21, a certainement voulu ajouter sa part à 
la confusion en donnant le nouveau nom de Falco strigi- 
ceps à cette espèce, 

Les jeunes ressemblent beausoup à la veille fe- 
melle, et les males, jusqu'à l'âge de deux ans, 
portent également le même plumage. Les mâles 
varient suivant les äges ; le gris et le blanc de leur 
plumage est plus où moins bigarré de brun et de 
roux; sur la queue sont plus ou moins d'indices 
des bandes brunes ou noirâtres du Jeune âge. 

Remarque. Cette espèce se distingue toujours de la 
précédente, par les raies transversales disposées sur la 
partie interne des ailes, sur les pennes de la queue et sur 
les plumes du dos; on remarque encore des traces de ces 
raies, même chez quelques mâles adultes; seulement les 
très-vieux mâles perdent ce dernier caractère : le croupion 
est constamment blanc. Dans le Busard Harpaye , il n'y 
a jamais, même dans le jeune âge, des raies transversales 
sur les rémiges, ni sur les pennes caudales. Dans le Busard 


T4 MANUEL 

Montagu, qui forme le sujet de l’article suivant, on doit 
observer que les jeunes sont d’un roux de rouille sur 
toutes les parties inférieures ; que les vieux des deux sexes 
ont ioujours des taches longitudinales rousses sur les par- 
ties inférieures, et que dans les mâles il existe une large 
bande transversale de couleur foncée sur Paile; dans le 
Busard Saint-Martin, la queue dépasse le bout des ailes 
d'environ deux pouces; dans le Busard Montagu, la 
queue ne dépasse le bout des ailes que de quatre lignes ; 
chez le premier la 4°. penne de l'aile est la plus longue, 
chez le second c’est la 3°, 


Le vieux mâle. 


Faico BonEmIcus. Gmel. Syst. 1. p. 270. Sp. 107. — 
Fazco arBicans. Id. p. 276. sp. 102. — Briss. Orn. v. 1. 
p. 107. sp. 8.— L'oiseau SaixTr-Martin. Buff, Oîs. v. 1. 
p. 212. — Id. pl. ent. 459.— Edw. t. 225. très-vicux. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 45.— Hex Harrier. Lath. Syn. 
V. 1. p. 88. — Id. supp. p. 22. — Penn. Brit. Zool. p. 68. 
L. À. 6. — Farco ALBANELLA. Stor. deg. uce. v. 2.1. 55.— 
De Zweumer. Sepp, Nederl. Vog. v. 4. t. p.391.—Kore 
opErR Harsweyne. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 25. te 20. 
— Frisch. F6g. t. 59 et 80. 


Le jeune mâle passant à l’état d’adulie. 


Farco cyaxets. Gmel. Sys£. 1. p. 255. Sp. 10. —Farco 
EUROPHIGISTUS. Daud. Orn.— Lath. Ind. V. 1. P. 99. Sp. 94. 
— Farco criseus. Gmel, p. 275. sp. 100. — Lath. Ind. 
p. 37. Sp. 86. — Farco monranus. Gmel. Syst. 1. p. 258. 
Sp. 106. var. B. — Faucon pe New-Yorck. Penn. Arct. 
Zoo. v. 2. p. 209. — Edw. Oùs. t. 107. — BusarD À cROU- 
PION BLANC. Vieillot, Ous. d’ Am. sept. v. 1. pl. 8.— Busann 
YARIÉ, Id. p. 57. 


D'ORNITHOLOGIE, 75 


La femelle et le jeune. 


Farco Pycarcus, Gmel. Syst, 1. p. 255. sp. 11. — Lath. 
And. v. 1. p. 359. sp. 94. var.— Farco pupsoxius et Bur- 
FONI. Gmel, Syst. 1. p. 2757. Sp 19 et 105. — FALcO Ru- 
BiGINOSUS. Lach. Ind. v. 1. p, 25. sp. 56.— Farco RANIVORUS, 
Lath. Ind. supp. v. 2. p. 5. — La Soususe. Buff. Ons, 
V. 1. p. 219. €. 9. -- Id. pl. ent. 445. la jeune femelle, 
et 480. de jeune mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 37. 
— Faucon À courtes. Briss. Orn. v. 1. p. 543. — Le Bu- 
san GBENOUILLARD. Vaill. Oùs. d’Afriq. v. 1. pl. 23. — 
Le Busarp roux. Vieill. Ois. d’Am.sept. v. 1. p. 56. pl. 9. 
— Farco cox 11 cocLarr. Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 51. — 
Penn. Brit. Zoôl. p. 68.1. À. 7. 

Remarque. Les indivilus de différens âges que jai 
reçus d'Afrique, ainsi que ceux tués dans l'Amérique sep- 
tentrionale , sont en tout semblables à ceux tués en Europe. 

Habite : en France, en Allemagne , en Angleterre et en 
Hollande , dans les bois situés proche des rivières, des 
lacs ou des marais; rare en Suisse et dans tous les pays 
montueux, 

Nourriture : grenouilles, lézards, taupes, souris et 
autres petits quadrupèdes, petites espèces d'oiseaux et 
jeunes oiseaux d’eau, 

Propagution : niche à terre dans les bois marécageux 
ou dans les joncs; pond quatre ou cinq œufs d’un blanc 
bleuâtre terne, mais sans aucune tache. 


78 MANUEL 


BUSARD MONTAGU. 


FALCO CINERACEUS..(Moxr.) 


Les ailes aboutissent a l'extrémité de la queue ; 
la 3e. remise excedant en longueur toutes les 
autres. 


Toutes les parties supérieures d’un cendré 
bleuâtre très-foncé ; deux bandes noires transver- 
sales sur les pennes secondaires des ailes *; partie in- 
terne de la base des rémiges noire; gorge et poi- 
trine d’un cendré bleuâtre, clair; ventre, flancs, 
cuisses et abdomen blancs; mais toutes ces parties 
variées de raies longitudinales d’un beau roux, qui 
suivent toute la direction des baguettes; queue 
cendrée, le plus souvent rayée de nombreuses ban- 
des roussâtres ; iris et pieds d’un beau jaune. Lon- 


gueur, 1 pied à pouces. Le vieux mâle. 


La vieille femelle, ressemble presqu'à s'y mé- 
prendre à la vieille femelle du Zusard Saint-Mar- 
lin; on ne peut les distinguer que par sa taille 
plus petite; par ses ailes plus longues dont la 3°. 
rémige excède toutes les autres; par le blanchâtre 
qui domine sur la région ophthalmique, et par les 
nombreuses taches longitudinales d’un roux vif sur 
le ventre et sur les cuisses; tous caractères qu’on 
n'observe point chez la femelle du Saint-Martin. 


Farco cineraceus. Mont. Transact. of lhe Linn. so- 


* Seulement une de ces bandes est visible lorsque l’aile est en 
état de repos. 


D’'ORNITHOLOGIE. #7 
tiéty. v. 9. p. 188. le vieux mâle, description très- 


exacte. — Id. Orn,. dict. supp. avec une bonne figure 
de mâle. 


Les jeunes de l’année, diffèrent beaucoup des 
vieilles femelles. Sommet de la tète et toutes les 
parties supérieures d’un brun foncé ; chaque plume 
étant bordée et terminée de roux clair; sur l'occi- 
put un grand espace d’un roux jaunâtre, marqué 
de taches brunes; région des yeux et des oreilles 
d’un brun foncé; au milieu de cet espace une 
grande tache blanche; pennes de la queue rayées 
à égale distance de trois bandes brunes et de trois 
bandes rousses, et terminées de roux clair; toutes 
les parties inférieures, depuis la gorge jusqu'aux 
couvertures inférieures de la queue, d’une seule 
nuance de roux rougeñtre, sans aucune tache; iris 
brun C’est alors 


Dre Hirsweyne. Naum. VWôg. band. 4. p. 180. t. 21. 
f: 33. figure très-exacte du jeune de l’année. — Farco 
ALBANELLA ROssiCCIa. 907. degl. ucc. v. 1. pl. 56. unc 
très-mauvaise fiqure du jeune. 


Remarque. Je suppose que plusieurs des citations de 
l'article précédent, dont quelques-unes sont trop vague- 
ment indiquées par les auteurs, appartiennent à l’espèce 
très-distincte et très-caractérisée qui fait le sujet du present 
article ; mais il est impossible de démêler cette confusion : 
chaque état différant de mue a fourni à certains observa- 
teurs superficiels, qui ne visent qu'à créer des ‘espèces , 
l’occasion d’en produire une multitude qu’on sera obligé 
de proscrire totalement de la liste des oiseaux. 


Habite : plus particulièrement les contrées orientales et 
vers le midi; très-répandu en Hongrie, en Pologne, en 


/ 


78 MANUEL 
Silésie et en Autriche; également commun en Dalmatie et 
dans les provinces Hiliriennes , moins abondant en Iialie ; 
les jeunes se rencontrent souvent en Suisse ; rare en Angle- 
terre. 

Nourriture : petits oiseaux, et surtout des reptiles dont 
il fait une grande destruction. 

Propagation : niche dans les bois voisins des marais et 
des lacs couverts de joncs ; pond quatre ou cinq œufs d’un 
blanc pur. 


GENRE CINQUIFÈMEÉ. 
CHOUETTE.—STRIX, (Lrxx.) 


BEc comprimé, courbé depuis sa racine ; base 
entourée d’une cire, couvert en tout ou en partie 
par des poils rudes. TÊTE grande, très-emplumée. 
Nanines latérales, percees sur le bord anterieur 
de la cire, arrondies, ouvertes, cachées par des 
poils dirigés en avant. YEUx très-orands, placés 
dans des orbites larges, entourés de plumes raides; 
une membrane clignotante; iris brillant. Pirps am- 
plement couverts de plumes, souvent jusqu'aux 
ongles : trois doigts devant et un derrière, entiè- 
rement divisés; le doigt extérieur reversible. Artrs 
un peu pointues; les premières remiges dentelees 
sur leur bord extérieur; la 1". rémige la plus 
courte, la 2°. n'attergnant point l’extremite de 
la 3°, qui est la plus longue. 


D'ORNITHOLOGIE. 79 


Le plus grand nombre des espèces de ce genre sont des 
oiseaux de proie nocturnes, qui chassent pendant le cré- 
puscule du soir ou du matin, et lorsque la lune répand sa 
clarté ; quelques-unes jouissent même en plein jour de toutes 
les facultés de la vue; celles-là poursuivent leur proie à 
tire-d’ailes , ou la guête dans l'épaisseur des forêts; telles 
sont toutes ces espèces à tête lisse, dont la queue, plus ou 
moins étagée, dépasse l’extrémité des ailes. L's espèces à 
tête lisse et celles à aigrettes, mais à queue courte , arron- 
die et ne dépassant point beaucoup les ailes, ont toutes une 
si grande pupille, qui laisse entrer tant de rayons, qu’elles 
sont éblouies par le jour ; mais, quoique retirées dans l’é- 
paisseur du feuillage ou cachées dans les masures, elles 
voient suffisamment pour s’enfuir à l’indice du danger. Tous 
les oiseaux qui composent ce genre ont des plumes à barbes 
douces au toucher, veloutées et finement duvetées; c’est 
ce qui est cause que leur vol est peu bruyant. Ils saisis- 
sent leur proie avec les serres, et ne s’accommodent d’ani- 
maux morts que dans l’extrème disette; les os, les poils 
et les plumes, après que les chairs en ont été digérées, 
sont rejetés en petites pelotes ; ils construisent leurs nids 
dans les vieilles tours et autres masures, quelquefois dans 
les trous des arbres. Leur mue n’a lieu qu’une fois; le 
plumage des jeunes n'offre point à beaucoup près autant 
de disparités que chez les différentes espèces du grand 
genre Falco : les jeunes de l’année, avant leur première 
mue, ont, chez la plupart des espèces, la face couverte 
d’une couleur foncée *. Passé Pépoque de la premitre mue 
il est diflicile de les distinguer des vieux. 

Remarque. Le genre strix, si bien caractérisé et facile 
à reconnaire par les formes et la nature du plumage de 


* loutes ces chouettes, désignées par Jes auteurs sous le nom 
de masquées, ne sont que jes jeunes de l’année d'espèces déjà con- 
nues; ainsi la Chouette à masque noir de Vaillant n'est que le 
jeune de sa Chouette à collier, 


80 MANUEL 

tous les oiseaux de l’ordre des rapaces, à aussi dû êliré 
subdivisé récemment en un grand nombre de genres nou- 
veaux , qui par le fait n’offrent aucun caractère précis. Je 
ne saurais même indiquer une seule forme , constante ; ex- 
térieure, pour les trois sections dans lesquelles les chouettes 
d'Europe sont réparties dans ce Manuel ; les espèces étran- 
geres rendent ces divisions absolument nulles, elles pré- 
sentent un passage sans intervalle assignable, et n’offrent 
pour tout moyen de classification méthodique ; qu’une 
grande série d'espèces: 


PREMIÈRE DIVISION. 
CHOUETTES PROPREMENT DITES. 


Les chouettes vulgairement Chats-huants ot 
toute la tête arrondie, la face large , point de 
plumes longues capables d’érection sur la tête. On 
peut diviser les chouettes proprement dites en 
deux sections, dont la première se compose de 
toutes celles qui voient très-distinctement , et chas- 
sent en plein jour comme les busards ; je les nomme 
Chouettes accipitrines, parce qu'elles forment le 
passage naturel et gradué du genre faucon aux 
Chouettes nocturnes; elles ont Le plus souvent la 
queue longue, fortenient arrondie ou conique, 
toujours excédant l'extrémité des ailes. Les chouet- 
tes nocturnes ont /e plus souvent la queue courte; 
carrée ou légèrement arrondie, mais sans carac- 
tères bien déterminés à cet égard, 


D'OR NITHOLOGIE. 81 
fe, SECTION.—ACCIPITRINES. 
£lles voient bien de jour et poursuivent leur proie: 


CHOUETTE LAPONE. 


STRIX LAPPONICA. (Rerz.) 


f Te A 

Face rayée ; queue presque égale ; beaucoup 
plus longue que les ailes; taille plus forte que 
celle du grand-duc. 


Tête très-grande, face large, toute couverte 
de longues plumes, d'un gris pur, rayées de 
bandes brunes ; un large cercle de plumes noi- 
râtres encadre la face; ces plumes contournées 
sont blanches et noires; toutes les parties supé- 
rieures , les ailes et la queue sont d’un gris pur, 
marqué de beaucoup ‘de taches et de nombreux 
zigzags d’un brun terné; les rémiges et les pennes 
de la queue portent de larges bandes d’un brun 
terne et d’un brun plus foncé en zigzag; les par- 
tes inférieures sont irrégulièrement marquées de 
mèches brunes sur un fond blanchätre; les-euisses: 
l’abdomen , les couvertures inférieures de la’ queve 
et les plumes des tarses et des doigts sont rayées 
transversalement de zigzags blancs et'brüns; bec 
jaune, presque entièrement caché dañs'les plumes 
de la face ; pieds très-emplumés jusqu'aux ongles. 
Longueur du mâle , 2 pieds ; de la femelle, 2 pieds 


4, 6 ou 8 pouces. 


Srrix LArPpONIGA. Retz. Faun. Suec. p. 59. sp. 50. — 
Sparm. Mus. Carts. fas. 5. tab.— Nilsson. Orn. Suee: 
Panne 1°, 5 


82 MANUEL 
v. 1. p. b8. — C'est aussi LA GRANDE CHOUETTE GRISE de 
M. Cuvier. Règ. anim. v. 1. p. 329 *. 

Remarque. C’est ici la plus grande de toutes les 
chouettes connues; C’est celle qui vit dans les climats les 
plus septentrionaux de notre Europe, et probablement 
aussi de l’Amérique. On ne connaît encore rien par rap- 
port aux mœurs de ce rare oiseau dont l’apparition dans 
les contrées civitisées du nord de l’Europe est extraordi- 
nairement rare. L’individu du cabinet de Vienne et celui 
qui fait partie de mes collections , paraissent deux fe- 
melles; celui du muséum de Paris, qui y fut déposé par 
M. Paikul, Suédois, semble être un mâle; ce dernier me- 
sure à peu près 20 pouces; mon individu porte 2 piedsS pou- 
ces; ilest plus grand que les femelles du Striæ bubo. 

Habite : seulement en Laponie. 


CHOUETTE HARFANG. 
STRIX NYCTE A. (L:1wx.) 


Tête petite; bec noir, entièrement caché par 
les poils de sa base; plumage d’un blanc de neige, 
mais plus ou moins bigarré de taches ou de raies 
transversales, brunes; plus l'oiseau est jeune ; plus 
ces taches et ces raies sont grandes et en grand 
nombre..Lies très-vieux individus sont d’un blanc 
pur, sans aucune tache brune ; iris d'un beau jaune 
orange ; pieds très-laineux jusqu'aux ongles ; queue 
arrondie, ne dépassant pas de beaucoup l’extré- 
mite. des ailes. ' Longueur, 2 pieds. 

Les-jeunées au sortir du nid, sont couverts d’un 


— 

M. Cris place dans cet article, comme synonyme, le Str. li 
turata de Retz. Mais cette indication doit faire partie des syno- 
nymes du Sr. uralersis Pall. Ma chouette des Monts Urals. Foye: 


pag. 92. 


| D'ORNITHOLOGIE. 83 
duvet brun; les premières plumes sont aussi d’un 
brun clair. 


 Smaix nycreae Gmel. Syst. 1. p. 291. sp. 6. — Lati. 
Ind. Orn. v. 1. p. 57. sp. 20. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1. p. 75. — Blumb. 46h. naturh. gegens. t. 75. Le 
jeune. — Wilson. Amerie. Ornit. v. 4. p. 53. pl. 52.f. à. 
Sraix CANDIDA., Lath. Jnd. v. 2. p. 14. sp. 3. — La 
Cnouerre mARFANG. Buff. Os. v. 1. p. 587. — Id. pl, Ené. 
458. — Edw. Oùs. t. Gr. — Vieillot. Ois. d’Amér. sept. 
v. 1. Pl. 15: Un jeune. — CHOUETTE BLANCHE. Vaill. Os. 
d’ Afrique. v. 1. pl. 45. un vieux mâle. — Sonn. nouv. 
édit. de Buff. Oùis. v. 4. p. 173. — Arvcco prurno. Sior. 
deg. uec. pl. 93. — Enurre and sxowx Owr. Lath. Syn. 
V. 1. P. 192 €t SUpp. V. 2. —Transact. of the Linn. so- 
ctety. 11: p. 175.— Scuxeerauz. Bechst, Naturg. Deut. 
v. 2. p. 925. — SNEUWUIL. Sepp, Nederl. Vog. t. v. 4. 
p. 395. — Naum. Fôg. Nacht. t. 53. f. 65. Le jeune. — 
Meyer, Vôg. Liv-und. Esthl. p. 27. — Srrix niv. 
Daud: Orn. v. 2. p. 190. un vieux. 


Remarque. Le Strix scandiaca des méthodistes n’est 
basé que sur les mauvaises figures de Rudebeck, dont Lin- 
née ne s’est que trop servi dans les descriptions de ses 
espèces ; plusieurs en sont nominales et de double emploi. 
Retz croitque ce Strix scandiaca estune variété du grand- 
duc, et Nilsson ne sait qu’en dire. A juger d’après la des- 
cription, il me paraît que c’est un jeune Sirixæ nyctea 
qu’on aura affublé de deux aigrettes ou cornes. 

Habite : les régions du cercle arctique qu'il ne quitte 
guère que par quelque accident; commun en Islande, 
dans les îles Shetland, rare aux Orcades; il se montre 
quelquefois dans le nord de FAïlemagne , et paraît très- 
accidentellement en Hollande, où un jeune mâle fut tué 
dans l'hiver de 1802. Se trouve également dans l'Amérique 
septentrionale , où l’espèce est la même; très-commun à 
ka baie de Hudson, 


84 MANUEL 
Nourriture : lièvres, rats, souris, les trois espèces de 


grands tétras, lagopèdes et autres oiseaux. 


Propagation : niche sur les rochers escarpés, ou sur 
les vieux pins des régions glaciales ; pond deux œufs blancs 
marqués de taches noires, suivant M. Vieillot, mais d’un 
blanc pur suivant tous les autres naturalistes. 


CHOUETTE DE L’'OURAL. 


STRIX URALENSIS. (Pazzras.) 


Face blanchätre ; queue très-etagée, beaucoup 
plus longue que les ailes; tout le plumage rayé de 
grandes taches longitudinales. 

Tête très-grande; face large, très-emplumée, 
d'un gris blanchätre, marqué de quelques poils 
noirs; un large cercle de plumes blanches tachées 
de noir, prend son origine au front et encadre 
toute la face; sommet de la tête, nuque, dos et 
couvertures des ailes marqués de grandes taches 
longitudinales , qui sont disposées sur un fond 
blanchâtre; gorge, devant du cou et toutes les 
autres parties inférieures blanchâtres ; marqués 
sur le milieu de chaque plume par une large raie 
longitudinale, brune; pennes des ailes et de la 
queue, rayées alternativement de bandes brunes 
et d’un blanc sale; on compte 7 de ces bandes 
sur la queue; bec jaune, entièrement caché dans 
les longs poils de la face; iris brun; tarses et doigts 
couverts de poils blancs, marqués de petits points 
bruns; ongles très-longs, jaunäâtres; queue très- 
étagee , longue de 10 pouces 6 lignes. Longueur 
totale , à peu près 2 pieds. Les vieux. 


D'ORNITHOLOGIE. 85 


Srrix URALENSIS. Pallas. 1. v. 1. p. 455. —1d. Vog. app. 
p. 29. n°. 25. — Lepechin. Vog. v. 2. p.187. £. 3. figure 
grossière, mais très-exæacte — Gmel. Syst. 1.p. 295. 
sp. 55. mais remarquez que, parmi les synonymes 
donnés par Gmelin, est également citée la pt. ent. de 
Buff. 465, qui est une fiqure très-exacte de lespèce 
suivante. — Srrix LirurATA. Retz. Faun. Suec. p. 50. 
n°. 29. — Nilsson. Orn. Suec. v. 1. p. 59. sp. 25. — 
C’est aussi le Srrix MacrouRA. Natterer.— Uraz Owr. Lath. 


Syn. v. 1. p. 168. sp. 37. 


Les jeunes de l’année, ont tout le fond du plu- 
mage d’un gris brun clair : sur toutes les parties 
inférieures des taches et des raies longitudinales 
d'un brun cendrée; les parties supérieures irrégu- 
lièrement maculees de brun cendré et de roux 
clair, et variées par des taches blanches de forme 
ovoïde ; ailes et queue transversalement rayées de 
gris; sur les pennes de cette dernière sept bandes 
transversales d’un cendre blanchätre, 


Srrix MACROURA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 84. 
Id. Vôg. Liv-und. Esthl. p. 29. description très-eæacte. 
La Caovuerre Des Monrs-Urars. Sonn. nouv. édit. de Buff. 
V. 1. p. 192. (mais point la figure pf. 50. f. 1. celle-ci 
appartient à l’espèce suivante). Daud. Orn. v. 2. p. 184. 
(une description peu exacte de notre oiseau).—Dre Urar- 
HABICHTSEULE. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 988. var. 2, 
W'etter. Ann. v. 1. p. 350.— Naum. Vôg. nachtr. t. 54. 
f: 66. figure peu exacte. 

Habite : les régions arctiques , dans la Laponie , le nord 
de la Suède et de la Russie; assez commun en Livonie 
et en Hongrie, rare dans les parties orientales de l’Alle- 
magne; très-accidentellement partout ailleurs. 


Nourriture: souris, mulots, lagopèdes et petits oiseaux. 


86 MANUEL 
Propagation : niche dans les trous des arbres, sou- 


vent proche des habitations; pond trois ou quatre œufs 
d’un blanc pur. 


CHOUETTE CAPARACOCH. 
STRIX FUNERE 4. (Larwu.) 


Front pointille de blanc et de brun; une bande 
noire prend son origine derrière les yeux, encadre 
l'orifice des oreilles, et se termine sur les côtés du 
cou; parties supérieures marquées de taches de 
formes variées, brunes et blanches; sur le bord 
des ailes de semblables taches blanches disposées 
sur un fond brun; gorge blanchâtre; les autres 
parties inférieures blanches , rayées transversale: 
ment de brun cendré ; à l'insertion des ailes une 
grande tache d’un brun noirâtre ; pennes de la 
queue d'un brun cendrée, rayées à de grandes dis- 
lances de zigzags en bandes étroites transver- 
sales; bec jaune, varié de taches noires suivant 
l'âge ; iris jaune clair; pieds emplumés jusqu'aux 
ongles; queue longue de 6 pouces 6 lignes. Lon- 
gueur totale, 14 pouces 2 ou 3 lignes. 


La femelle , ne diffère que par des teintes moins 
pures et par des dimensions un peu plus fortes. 


STRIX FUNEREA. Gmel. Sysé. 1. p. 294. sp. 11.— Lath. 
Tnd. v. 1. p. 62. sp. 35. — Srrix canapewsis. et FRert 
Hupsonis. Briss. Orn. v. 1. p. 518 et 520. sp. Get 7. t. 57: 
f 2. — Srmix nupsonra. Gmel. Syst. 1. p. 205. sp. 54. — 
Wilson. 4meric. Ornit. v. 6. p. 64. pl. 50. f. 6. — 
Srrix ULULA. Linn. Syst. nat. 12. p. 153. n°. 10. — Nils. 
éaun. Suee. v. 1. p. G4. sp. 28.— Sraix nisontA. Meyer, 


, 


D'ORNITHOLOGIE. 8 


Tasschenb. Deut. v. 1. p. 84. — Cuouerre pu Caxapa et 
CHOUETTE ÉPERVIÈRE, OU CAPARACOCH. Buff. Ois. v. 1. p. 591 
et 385. — CHOUETTE A LONGUE QUEUE DE SiBÉRiE. Bufi. p{. 
ent. 463. fiqure très-exacte. — Id. édit, de Sonn. v. 4. 
pl. 50. f. 1. (représentation très-exacte du Caparacoch, 
sous le faux nom de Chouette des Monts-Urals).—Caouerre 
Épenviëre. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 4. p- 128. 
— Hawx-owz. Edw. Birds. &. 62. — Lath. Syn. vw. 1. 
p. 143. — SrersereuLE. Meyer, Wetterauische Ann. 
v. 1. p. 268.— Hapicarseuze. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. 
P. 984. — Naum. Vôg. Nacht. 5. t. 34. f. 67 figure très. 
exacte. — Meyer, Vôg. Liv-und Estht. p. 51. sp. 5. 

Remarque. Le Srnix Accirirrina de Pallas. App. p. 
28. n°. 24, n'appartient point à cette espèce; la forme de sa 
queue plus courte que les aïles suffit pour l’en exclure. Cette 
citation de Pallas et de C. G. Gmélin. Reise. v. 2. p. 165. 
t. 9. ainsi que Gmel. Syst, Natur. p. 294, est du nombre 
. des emplois multipliés qu’on s’est permis de faire du véri- 
table Strix brachiotos de Lath., Meyer, et de ce Manuel. 
La chouette de cet article est encore une de celles qui a 
donné lieu à des emplois multipliés. 

Habite : les régions arctiques, se montre quelquefois 
comme oiseau de passage en Allemagne et plus rarement en 
France, mais jamais dans les provinces méridionales. Les 
individus tués dans les provinces de l’Amérique septen- 
trionale , ne différent point. 

Nourriture : on dit souris el insectes. 


Propagation : niche sur les arbres; pond, suivant Meyer, 
Vôg.Liv-und. Estht., deux œufs blancs. 


58 MANUEL 


IT. SECTION.—NOCTURNES. 


Elles chassent au crépuscule et se cachent quand il fait 
jour. 


CHOUETTE NÉBULEUSE. 


STRIX NEBULOSA. (L:wx.) 


Face cendrée, rayée de brun ; parties supérieu- 
res du plumage, pennes des ailes et de la queue 
d'un brun cendré, rayé transversalement de blan- 
châtre et de jaunâtre ; un grand nombre de taches 
blanches sur les couvertures des ailes; devant du 
cou et poitrine blanchâtres, rayés ransversale- 
rent de brun clair; ventre, flancs, abdomen et 
couvertures inférieures de la queue également 
blanchätres, mais avec des bandes brunes, longt: 
édinales, qui suivent la direction de la baguette; 
tarses et partie supérieure des doigts couverts de 
plumes courtes ; extrémité des doigts couverts 
d'ecailles; bec jaune; iris brun. Longueur, 20 
pouces. Le mäle. 


La femelle, mesure 22 pouces; les ailes ont plus 
de taches blanches; les scapulaires sont d’un brun 
foncé, et le bec est d’un jaune plus vif que chez le 
mäle. 

Les Jeunes, ont des teintes plus foncées; leur 
bec est couleur de corne. 


STRIX NEBULOSA. Gmel. Syst. 1. p. 291. sp. 25. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 58. sp. 23.—Shaw. Zool. Miscel. v. 1.1. 25.— 
La CHouEtTE NÉBuLEUSE. Sonn. nouv. édit. de Buff. Oùs. 


D'ORNITHOLOGTIE. 89 
®. 4. p. 202. — Vicill. Ois. d’Am. sept. v. 1. pl. 17. — 
Caourrre pu Caxapa. Cuv. Règ. anim. p. 529. — Barren 
OwL. Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 234. €. 11.—Lath. Syn. 
V: 1. p. 133, 

Remarque. M. Vieillot veut que le Chat-huant du 
Canada de Brissou soit le même oiseau que la Chouette 
nébuleuse. On n’aura besoin que de comparer les descrip- 
tions pour être convaincu que cet oiseau de Brisson n’a 
aucun rapport avec cette espèce, et que M. Vieillot a eu 
tort de ne point se conformer au sentiment de Gmelin , 
Latham. Pennant et Daudin. 


Habite : les régions du cercle arctique, dont il ne s’e- 
ÉS ; 

loigne pas beaucoup; se trouve en Suède et en Norwege, 

plus abondant dans l’Amérique septentrionale. - 

Nourriture : lièvres, rats et toutes les espèces de tétras. 


Propagation : niche sur les arbres; pond deux ou 
quatre œufs blancs très-arrondis. 


# 


CHOUETTE HULOTTE. 


STRIX ALUCO (MErxer) 


Tête grande, aplatie vers locciput; partes su- 
périeures marquées de grandes taches d'un brun 
foncé, et de plus petites taches rousses et blan- 
ches; sur les scapulaires de grandes taches blan- 
ches; parties inférieures d’un blanc roussätre avec 
des raies transversales brunes, celles-ci traversées 
par une étroite raie longitudinale d’un brun noi- 
râtre, qui suit la direction des baguettes; pennes 
des ailes et de la queue rayées alternativement de 
noirâtre et de roux cendré; iris d'un bleu noi: 
râtre; pieds emplumés jusqu'aux ongles. Longueur, 
de 14 à 15 pouces. Le vieux mdle. 


90 MANUEL 

La femelle, a constamment le plumage composé 
de couleurs plus rousses, le plus souvent d’un 
roux ferrugineux ; les barres transversales des 
ailes et de la queue alternativement rousses et 
brunes. Les jeunes de l’année ressemblent à la fe- 


melle ; ils ont l'iris brun. Dans cet état on recon- 
nait le, 


Srrix sTRiIDULA. Gmel. Syst. 1. p. 133. Sp. 9.— Lath. 
Zruë. v. 1. p. 58. sp. 25. — Le Caar-nuanr. Buff. Ois. pt. 
ent. 457.— Briss. Orn. v. 1. p. 500. — Gérard. Tab. 
élém. v. 1. p. 53. Tawxy Owc. Lath. Syn. v. 1. p. 158. 
— Penn. Brit. Zoot. 1. B. 5. 


Le vieux mâle. 


Srrix ALUCO. Gmel. Syst. 1. p. 292. sp. 7.— Lath. Ind, 
Orn. v. 1. p. 59.— Meyer, Taschené Deut. v. 1. p. 76. 
— Hd. Vôg. Liv-und. Esthl. p. 35. sp. .— La Huzorre. 
Buf, Oùs, v. 1. p. 558. — Id. pl. ent. 441. — Arvoo 0R 
BROUWN OwLi. Lath. Syn. v. 1. p. 154. — Penn. Brit. 
Zool, t. B. 1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 70. — Nacu- 
TKAUTE, Borkh. Deut. orn. Heft. 5. mâle, femelle et va- 
riété. — Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 910. — Frisch. 
&. 94 et 95. deux mâles , et t. 96. la femelle. — Naum. 
4. 50. f. 50. de mâle ;t. 51. f. 51. la femelle. — Srucez 
BAGGIORE. Stor. degli uccelli. pl. 94. 


f'arie accidentellement, d’un blanc pur, par- 
semé de mouchetures noires, nombreuses et trian- 
sulaires ; tour des yeux blanc avec une zone noire; 
duvet des pieds et des doigts blancs , avec des 
points noirs. 


Femarque. Les indications suivantes doivent probable- 
ment être rapportées à des variétés dans cette espèce. 


D'ORNITHOLOGIE. 91 

STRIX SOLONIENSIS. — SYLYESTRIS. — ALBA, — NOCTUA ET 
aura. Gmel. Sysé, 1. p. 292. Sp. 29. 50. 51 et 52. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 61. sp. 29. 3oet 31. Ces cinq espèces nomi- 
nales ont été créées par Scopoli; depuis lui, aucun natu- 
raliste n’en a fait mention. La chouette hulotte étant très- 
sujette à varier dans les couleurs du plumage, non seule- 
ment dans les différens âges, mais aussi par des causes ac- 
cidentelles , les auteurs l’ont désignée dans leurs méthodes 
sous autant de noms différens. — CHOUETTE DE SOLOGNE, 
Sonn, nouv. édit. de Buff. v. 4. p. 111. Le compilateur 
cité réunit aussi à sa chouette de Sologne toutes les indica- 
tions de Scopoli. 

Habite ; la plupart des grandes forêts, particulièrement 
dans celles qui sont très-touffues ; peu abondant en Hol-" 
lande. . 


Nourriture : taupes, rats, souris, mulots, oiseaux, 
renouilles, sauterelles et scarabées. 
[14 , 


Propagation : La femelle dépose ses œufs dans les nids 
abandonnés des buses , des corbeaux, des corneilles ou des 
pies; la ponte est de quatre ou de cinq œufs blanchâtres. 


CHOUETTE EFFRAIE. 


STRIX FLAMMEA. (Linn.) 


Parties supérieures d’un jaunâtre clair, variées 
de lignes grises et brunes en zigzag , et parsemces 
d’une multitude de petits points blanchätres ; face 
et gorge blanches; parties inférieures , dans quel- 
ques individus, d'un blanc roussâtre, parsemé de 
petits points bruns; dans d’autres d’un blanc écla- 
tant ,marqué de petits points brunätres ; dans d'au- 
tres enfin, sans la moindre apparence de taches : 
pieds et doigts couverts d’un duvet très-court, 


92 MANUEL 
plus rare sur les doigts ; iris jaune. Longueur, 15 
pouces. 


La femelle, a les teintes plus claires et mieux 
prononcées. Les variétes accidentelles sont ou 
blanchâtres ou totalement blanches. STRIX ALBA. 


Sepp. Vederl. Vog. v. 4. £. p. 375. 


SrRix FLAMMEA. Gmel. Syst. 1. p. 295. sp. 8. — Lath. 
Ind. v. 1. p. Go. — Wilson. Améric. Ornit. v. 6. p. 57. 
pl. 50. fig. 2. — L'Errrae ou Fresaie. Buff. Os. v. 1. 
p. 306. t. 26. — Id. pl. ent. 440. — Gérard. Tab. élém. 
v.. 1. p. 74.— Ware Owr. Lath. Syn. v. 1. p. 158. — AL- 
Z0CO COMUXE ET BIANCO. S£or. degli ucc. p. 91 et 92. — 
ScHLEYERKAUZ. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 947. — 
Meyer. Tasschenb. Deut.v. 1. p. 79.—Naum. Vôg. t. 31. 
f-52. — De Kerkuiz. Scpp., Nedert. Vogq. v. 3.t. p.299. 
Frisch. Vôg. t. 97. 

Habite : les masures, les tours d’églises et les vieux 
châteaux ; très-multipliée en Europe et en Asie; l’espèce 
est absolument la même dans toute l’Amérique septen- 
trionale. à 
= Nourriture: rats, souris, musaraignes, chauve-souris 
et scarabées. 

Propagation : niche avec très-peu d’apprêts dans les 
amas de mortier, entre les fentes de vieilles murailles , 
sous les toits des églises et des tours, quelquefois dans des 
creux d'arbres vermoulus ; pond trois ou cinq œufs blan- 
chätres. 


CHOUETTE CHEVÈÉCHE. 
STRIX PASSERINA. (Aucrorux.) 
Corps du geai; doigts couverts à claire-voie de 


quelques poils blancs. | 
Les parties supérieures d’un gris brun, marqué 


D'ORNITHOLOGIE. 95 
‘le grandes taches de forme irrégulière, blanches ; 
la poitrine d’un blanc pur; les autres parties infc- 
rieures d'un blanc roussätre avec des taches d’un 
brun cendre; bec d’un brun blanchâtre; cire d’un 
brun olivâtre ; narmes rondes ; iris très-petit, jaune. 
Longueur, G pouces. 


La femelle , ne diffère que par les teintes un peu 
moins vives; elle a des taches roussâtres sur le 
cou. 


STRIX PASSERINA. Gimel. Syst. 1. p. "296. sp. 12.— Lath. 
Ind. v. 1. p. 65.— Srx nocrua. Retz. Faun. Suec. p. 83, 
sp. 35.— Sraix NuDiPES *. Nilsson. Orn. Suec. v. 1. p. 68. 
Sp. 30. — La CuevêÊcue ou Perire Caouette. Bull. Oës. 
v. 1. p. 595. — Id. pl ent. 459.— Gérard. Tab. étém. 
v. 1. p. 78.— Kirinerkauz. Bechst. Naiurg. Deut. v. 2. 
p. 963. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 80. — Id. 
Vôg. Liv-und. Esthl. p. 56. — Frisch. &. 100.— Naum. 
Vôg. t. 52. f. 53.— Livre Owz. Lath. Sgn. v. 1. p. 150. 
— Civerra GraLLa. Stor. deg. ucc. pl. 85. Alba. 89. 


Remarque. I] n’est guère possible de donner raison des 
motifs qui ont pu déterminer quelques iméthodistes à 
comprendre le Striæ accipitrina de Pallas dans la no- 
menclature de cette espèce. Nous devons encore consigner 
ici la remarque, que le nom de Strixæ passerina parait 
avoir été donné par Linnée à la plus petite de nos chouettes 


* Voulant réformer des abus, M. Nilsson commet une méprise 
très-grave en faisant usage du nom de Strix nudipes pour désigner 
notre Chevéche de cet article. La dénomination citée a été donnée 
depuis plusieurs années par Daudin à une chouette de l'Amérique 
septentrionale, espèce qui a en effet les tarses nus garnis d'écatiles , 
ce qui n’est point le cas chez notre Chevéche. Indépendamment 
de celle-ci nous connaissons encore quatre espèces de chouettes 
nudipèdes, deux d'Amérique et deux de Java. 


94 MANUEL 
d'Europe *, ou la chevêchette, espèce qui a aussi reçu de 
Linnée le nom de Strix accadica ; mais le nom de Sérix 
passerèina ayant depuis toujours servi pour désigner l’oi- 
seau de cet article, et tous les naturalistes le connaissant 
sous ce nom, nous croyons plus utile de ne point changer 
l'opinion généralement adoptée, et de laisser les choses 
telles qu’elles sont. 

Habite : dans presque toutes les contrées de l’Europe ; 
en des lieux où existent de vieilles masures ou des tours 
abandonnées ; commun en Hollande et en Allemagne, mais 


jamais dans le nord au delà du 55°. degré. 
Nourriture : souris, chauve-souris, petits oiseaux, 
grillons, sauterelles et autres insectes. 


Propagation : niche dans les trous de vieilles murailles, 
sous les toits des tours et des églises isolées, quelquefois 
dans des trous d’aïbres vermoulus; pond deux ou quatre 
œufs arrondis et blancs. 


CHOUETTE TENGMALM. 


 STRIX TENGMALMI (LInn.) 


Corps du geaï; tarses et doigts garnis jusqu'aux 
ongles d'un duvet tres-abondant. 


La queue et les ailes plus longues en proportion 
que dans l’espèce précédente; parties supérieures 
d’un roux brun nuancé de noirâtre: sommet de 

| 
la tête et nuque marques de petites taches blan- 
q Ï P 
ches, arrondies; l'ouverture du bec, le palais et la 


* Il existe dans l'Amérique méridionale des espèces encore 
beaucoup plus petites que notre chevéchette; l’une d’elles n'excède 
guère la taille du moineau. 


D'ORNITHOLOGIE. LS 
langue rougeñtre ; bec jaune; iris d'un jause brit- 
lant. Longueur , 8 pouces 4 lignes. Le mule. 


La femelle, est plus forte de taille. Plumage su- 
périeur d’un brun grisätre; une multitude de pe- 
tites taches blanches, de forme arrondie sur la tête 
et sur les pennes des ailes; une tache noire entre 
l'œil et le bec; parties inférieures variées de blanc 
pur; le duvet des pieds et des doigts blanc. 


Sraix pasypus. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 952. — 
Meyer , Tasschenb. Deut. v. 1. p. 82. — Id. Vôg. Lix- 
und. Esthl. p. 55.-— Srrix xocrua. Tengm. ot. acad. 
P- 289.— Srrix FUNEREA. Linn. Faun. Suec. p. 25. sp. 55. 
— Nilss. Orn. Suec. p. 66. sp. 29. — STRIX TENGMALNL. 
Gmel. Syst. 1. p. 291. sp. 44. — Lath. Ind. Orn. v. 1. 
p. 64. sp. 42. — Act. Stockh. ann. 1583. — Arct. Zoot. 
supp. p. 6o. — Perire Casvècee D'Urraxpe. Sonn. édit. de 
Bull. vu. 4. p. 183. — Raucarussicer Kacwz. Meyer, Vôg. 
Deut. Heft. 6. mâle et femelle. — Naum. Fôg. t. 52. 
{. 54. une fiqure peu exacte. — Tue urrie Owz. Penn. 
Brit. Zoot. fol. t. B. 5. La femelle. 


Habite : le nord, en Suède, en Norwége et en Russie; 
rare en Livonie ; se trouve aussi dans quelques parties de 
l'Allemagne dans les bois de sapins : se montre quelque- 
fois en France, dans les Vosges, dans le Jura et dans le 
nord de lItalie; jamais en Hollande. 

Nourriture : souris, phalènes, scarabées et autres in- 
sectes, quelquefois aussi de petits oiseaux. 

Propagation : niche dans les trous naturels des sapins: 
pond deux œufs d’un blanc pur. 


Y6 MANUEL 


CHOUETTE CHEVÉCHETTE. 


STRIX ACADIC 4. (Lixs.) 


Corps du merle ; tarses et doists garnis jus- 
qu'aux ongles d’un duvet très-abondant. 


Les parties superieures d’un gris brun foncé, 
parsemé de taches et de points blancs; parties in- 
férieures blanches avec des taches longitudinales 
brunes; sur les flancs des taches transversales de 
cette couleur; à la gorge et sur les cotés du cou 
de grands espaces blancs; la queue portant quatre 
bandes étroites , blanches ; les pieds très-emplumés 
jusqu'aux ongles; bec couleur plombée, orange 
à sa base et jaunätre à la pomte; iris d’un jaune 
brillant; paupières d’un jaune clair. Longueur, 
6 pouces. 


La femelle, a des teintes plus foncées ; le brun 
qui règne dans le plumage est de couleur de cho- 
colat; les taches blanches des parties supérieures 
sont nuancées de jaunâtre. 


Srrix ACADICA. Gmel. Syst. 1. p. 206. sp. 45. — Srrix 
ACCADIENSIS. Lath. Znd. v. 1. p. 65. sp. 4%. — Srrix pas- 
sERINA. Retz. Faun. Suec. p. 86. n°. 56. — STRIX TENG- 
MaLMI. Var. Lath. Înd. Supp. v.2. p.16. — Srrix PuSIL LA. 
Daud. Orn. v.2.p. 305. — Sraix ryemEa. Bechst. Naturg. 
Deut. v.2. p. 978.—Meyer. Tasschenb. Deut. v. 1. p. 83, 
— Id. Vôg. Liv-und. Estht. p. 50. — Caoverte D’Acapir. 
Sonn. nouv. édit. de Buf. Ois. v. 4. p. 185. — La Cne- 
vÈCHETTE. Le Vaill. Oés. d’Af. v. 1. pl. 46.— Sonnini, édit. 
de Buff. v. 4. p. 187. — Zwercxauz. Meyer, Vôgel. Deut. 


D'ORNITHOLOGIE. 99 


Heft. 20. la femelle. —Naum. Vôg. Nachtr. t. 25. f. 50 
et 51.— Dwarr Owz. Lath. Syn. supp. v. 2. p. 66.— Aca: 
pian Ow. Lath. Syn. v. p. 149. t. 5. f. 2. 

_ Remarque. M. Cuvier fait mention de deux petites 
chouettes sous le nom de C'hevéche commune ou pertée, 
p. 352, et de Chevéche rousse. p. 533. du Règ. anim. 
Elles n’ont aucun rapport avec la Chevéchette de Le Vail- 
lant, qui ne diffère en rien de notre espèce européenne. 
nous observons encore, que les Strèx passerina ettengmat- 
mi de Gmel., donnés comme synonymes, ne sont point à leur 
place; le Strix passerina de Gmel. est notre Chevéche 
ou petite Chouette de Buff. pl. enl. 439, et Strix teng- 
malmi est synonyme avec Strix dasypus de Bechstein , 
c’est ma Chouette tengmatm, de l’article précédent. La 
véritable Chevéchette d'Europe n’existant point au muséum 
de Paris, il est probable que celles indiquées par M. Cuvier 
sont étrangères. Sérix pygmea Bechts. est synonyme de 
la Chevéchette d'Europe et d'Afrique; Strix passerina de 
Meyer et Wolf fait partie des synonymes de la Chevéche 
ou petite Chouette, Buff. pl. enl. 459, la seule qui de nos 
jours est connue sous ce nom. Voyez aussi la remarque à 
l’article Strix passerina de cet ouvrage. 

Il existe au Brésil une nouvelle espèce très-voisine de la 
Chevéchette d'Europe; celle-ci se distingue par ses pieds, 
dont les doigts ne sont point laineux; mais seulement cou- 
verts de quelques poils rares, et par sa queue dont les 
pennes ont quatre rangées de taches blanches au lieu de 
quatre bandes de cette couleur. Je décrirai ceite espèce 
dans mon Index général, sous le nom de Strix infuseata. 
Deux autres petites espèces viennent aussi du Brésil: lune 
est décrite par Azara sous le nom de Cabouré, Strix pu- 
mila lis. , l’autre est nouvelle, elle est de la taille du moi- 
neau. 


Habite : les régions septentrionales; très-rare dans 
le nord de l’Allemagne, où il ne se montre que dans 
les grandes forêts et sur les hautes montagnes; jamais 

Partie 7 


98 MANUEL 
dans les provinces plus méridionales; assez abondant en 
Livonie. 

Nourriture: souris, sauterelles , scarabées et phalènes. 


Propagation : niche dans les forêts de sapins, ou dans 
les fentes des rochers; pond deux œufs blancs. 


Remarque. Avant d'indiquer les espèces de chouettes à 
aigrettes qui se trouvent en Europe, je dois faire l’obser- 
sation que M. Meisner, directeur du cabinet d’histoire na- 
turelle à Berne, vient d’indiquer une espèce de chouette 
sous le nom de Strixæ macrocephala. Voyez Museum. 
Naturg. Helvet. Heft. 8. À juger d’après les détails don- 
nés par ce savant, il paraît que cette chouette qu’on trouve 
aux environs de Berne est nouvelle. Lors de mon dernier 
passage à Berne, M. Meisner ne possédait que le seul indi- 
vidu qui avait vécu plusieurs années en cage ; l’état de dé- 
gradation où il se trouve m’a empêché de le décrire et 
d’en faire un article; c’est une espèce sur laquelle on at- 
tend des observations prises sur un plus grand nombre 
d'individus. Puisqu’elle est, dit-on, assez commune en 
Suisse, nous pouvons espérer de voir son histoire bientôt 
mieux connue. 


DEUXIÈME DIVISION. 


CHOUETTE HIBOU. 


Tous les hibous connus sont des oiseaux de 
proie nocturne , qui chassent au crépuscule ou au 
clair de lune; leurs yeux sont éblouis par le grand 
jour. Ils ne diffèrent à lextérieur des chouettes 
proprement dites, que par deux petits bouquets 
de plumes placées plus ou moins avant sur le 
front, et qui sont capables d’érection. 


D'ORNITHOLOGIE, 99 


HIBOU BRACHIÔTE*. 


STRIX BRACHYOTOS. (Laru.) 


Deux ou trois plumes très-courtes forment sur 
le front des cornes peu apparentes; tête petite ; face 
à l’entour des yeux noirâtres; plumes des parties 
supérieures d’un brun noirâtre, bordées de jaune 
d’ocre ; queue de cette couleur avec des bandes trans- 
versales, brunes; elle est terminée de blanc; par- 
ties inférieures de couleur isabelle avec des taches 
longitudinales d’un brun noirâtre; bec noir ; pieds 
et doigts emplumés; iris d’un beau jaune. Lon- 
gueur de 12 à 13 pouces. 


La femelle, a en général les teintes moins fon- 
cées. Les jeunes ont la face noirûtre. 


Srrix BRACHYOTOS. Lath. Jnd. Orn. v. 1. p. 55.— Gmel. 
p- 289. sp. 17. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p: 75. 
— Id. Vôg. Liv-und. Estht. p. 54. sp. 6. — Srrix acoi- 
PITRINA. Pall. Z£. à. 1. p. 455.—Gmel’s, Reise. v. 2. p. 165. 
t. 9- — Gmel. Syst. 1. p. 295. sp. 36. — Srrix uLuLA 
Gmel. Syst. 1. p. 294. — Lath. Ind. v. 1. p. Go. — Srrix 
stRIDULA. Nov. act. reg. acad. sc. Suec. 1585. p. 47. — 
STrix PALUSTRIS. Siemess. Vôg. Mefklenb. — Srrix arCrIcA. 
Sparm. Mus. Carts. pl. 51. — Srnix rripexnis. Schranks. 
Faun. boica. p. 112. n°. 64. — Srrix sracayura. Nilsson, 


* C’est à tort que les naturalistes ont placé cet oiseau parmi 
les chouettes de la première division; les petites plumes du 
front qu’il redresse en forme de cornes lui assignent sa place par- 


mi les hiboux. IL ne diffère point avec la grande chevêche de 
Buffon. 


100 MANUEL 
Faun. Suec. v. 1. p. 62. sp. 27 *. — Duc À covnres- 
oReILes. Sonp. édit. de Buff. v. 4. p. 77. — Couette ou 
GRANDE CHEVÊCHE. Buff. Oùs. v. 1. p. 552. t. 27.— Id. pl. 
ent. 458. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 78. — Cuaoverre 
caspiEnne. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 4. p. 169. 
— Scnont-EARED Browx and. Caspran Owe. Lath. Syn. d. 1. 
p. 124, 140 et 147. — Penn. Brit. Zoo. fol. t. B. 4. — 
Kunzomnice Oureuxse. Bechis. Naturg. Deut. vw. 2. p. 909. 
—- Frisch. Vôgq. €. 98. — Naum. Vôg. t. 29 f-"49- 

Remarque. Il est étonnant qu’un oiseau si générale- 
ment répandu ait été indiqué par les naturalistes sous tant 
de noms différens. L’espèce est absolument la même dans 
toute l'Amérique septentrionale; Wilson dit qu’elle est de 
passage dans les États-Unis. 

Habite : répandu dans presque toutes les contrées de 
l’Europe jusqu’en Sibérie; très-commun en Hollande dans 
les mois de septembre et d'octobre. 


Nourriture : souris et mulots. 


Propagation : construit son nid à terre sur quelque 
éminence, ou bien dans les marais au milieu des hautes 
herbes. Pond dans le nord. 


HIBOU GRAND-DUC. 


STRIX BUBO (Lixx.) 


Le dessus du corps varié et ondé de noir et de 


jaune couleur d’ocre ; les parties inférieures de 


cette dernière couleur avec des taches longitudi- 


* T1 paraît que M. Nilsson, dont l’ouvrage cité a paru plus de 
deux ans après la publication de la première édition de ce Ma- 
nuel, n’a point encore été satisfait des sept dénominations diffé- 
rentes données à cette espèce si commune; il a voulu aussi avoir 
sa part au désordre par un huitième nom de sa fabrique, | 


D'ORNITHOLOGIE. 101 
nales , noires; la gorge blanche ; les pieds couverts 
jusqu'aux ongles de plumes d’un roux jaunâtre: 


bec et ongles couleur de corne; iris orange vif. 
Longueur, 2 pieds. 


La femelle, constamment plus grande , a le plu- 
mage généralement d’une teinte plus claire; elle 
n'a pas la gorge blanche. 


Srrix Buso. Gmel. Syst. 1. p. 286. sp. 1.— Lath. Ind. 
Orn.u. 1. p. 51.—LE Duc ou GranD-Duc. Buff. Ois. v. 1. 
p-. 522. — Id. pt. ent. 455. — Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p: 64. — Vaill. Ois. d’Afrig. v. 1. p. 106. pl. 4o. te 
jeunede l’année. Grear-EareD Ows. Lath. Syn. v. 1. 
P. 116. — Grosse Onreuse un. Bechts. Naturg. Deut. . 
v. 2. p. 882.—Meyer. Tasschenb. Deui. v. 1. p. 70. Id. 
Vüg. Deut. Heft. 1. — Id. Vôg. Liv-und Est. p. 33. 
Sp. 4.—Naum. V6g.t. 28. f. 47.—Guro RE LE. Stor. degli 
ucc. pl. 81. 


V’arie accidentellement avec les teintes plus fon- 


Là . . . 
cées ; souvent moins grand dans ses dimensions 
totales. 


Srrix BUBO ATRENIENSIS. Gmel. Syst. 1.p. 286. var. B.— 
Edw. glan. t. 227. — M. Meyer présume que cette va- 
riété est un oiseau qui a vécu en domesticité; comme il 
est d'avis, que la variété à pieds non couverts de plumes 
est un individu en mue , ou bien dans un état maladif. 


Habite : dans les grandes forêts ; très-commun en Hon- 
grie, en Russie, en Allemagne et en Suisse; moins com- 
mun en France et en Angleterre ; jamais en Hollande. Se 
trouve aussi au cap de Bonne-Espérauce. 

Nourriture : jeuneschevreuils et cerfs, lièvres, taupes, 
rats, souris, têtras, grenouilles, lézards et scarabées. 


Propagation : niche dans les creux des rochers, daus 


10% MANUEL 


les vieux châteaux et dans les fentes des masures ; pond 
deux ou trois, très-rarement quatre œufs, arrondiset blancs. 


HIBOU MOYEN DEC. 
STRIX OTUS. (Lrxnx.) 


Les parties supérieures d’un roux jaunâtre , ta- 
ché irrégulièrement de brun foncé et de gris cen- 
dré ; les cornes composées de dix plumes noires, 
bordées de couleur d’ocre et de blanchâtre; par- 
tes inférieures d’un jaune d’ocre clair avec des 
taches oblongues d’un brun noirâtre; bec noir ; 
iris rougeâtre. Longueur, 1 pied 13 pouces. 


La femelle, a la gorge blanche, la face de la 
même couleur, mais marquée sur les bords de taches 
brunes; tout son plumage a plus de gris blanc. 


Varie suivant l’âge : les jeunes qui n’ont point 
encore mué , sont d’un roux blanchâtre, marqué 
de lignes transversales noirâtres; la queue et les 
ailes grises avec un grand nombre de points bruns; 
sur la queue sept ou huit bandes transversales d’un 
brun fonce ; toute la face d’un brun noirätre; l'iris 
jaune, et la cire olivâtre. 


Srrix OTus. Gmel. Syst. 1. p. 288. sp. 4. — Lath. Ind. 
v. 1. p. 53. — Le moyex Duc ou Hmovw. Buff. Ois. v. 1. 
p. 542. — Id. pl. ent. 29. — Gérard. Tub. élém. v. 1. 
p. 66.— Vaill. Oùs. d’Af. v. 1. p. 107. — Guro MINORE. 
Stor. degti uccetli. pl. 82.—Lonc rarer Ow. Lath. Syn. 
v. 1. p. 121.— Penn. Brit. Zool. p. 50. t. B. 4. — Martin 
Onreuze. Bechts. Naturg. Deut. v. 2. p. 896. — Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 55.—Naum. Vôg. t. 29. f. 48. 
le mäle. — Frisch. Vôg. t. 09. — Hoorv-uir. Sepp. 
Nedert. Vôg. t. p. 503. 


at 


D'ORNITHOLOGTIE. 103 


Habite : les bois en montagnes et ceux en plaines, très- 
commun en France, en Allemagne et dans tout le nord. 
Le même en Afrique. 


Nourriture : taupes, rats, souris, mulots et scarabées. 

Propagation : s’accommode des nids abandonnés de 
corbeaux , de pigeons , de pies et d’écureüils; pond quatre 
ou cinq œufs, blancs, arrondis par les extrémités. 


HIBOU SCOPS. 
STRIX SCOPS. (Linn.) 


Cornes formées de petites plumes réunies en 
touffe; celles-ci et les plumes de la tête brunes, 
marquées de petits points noirs; le reste du plu- 
mage supérieur d’un cendre roussâtre, marqué de 
raies ondées et de taches irrégulières, noires et 
brunes ; les parties inférieures d’une teinte moins 
foncée; toutes les raies transversales coupées par 
des raies longitudimales qui se dirigent sur le centre 
des plumes ; les doigts nus ; bec noir, iris jaune. 
Longueur , 7 pouces. 


Srrix scors. Gmel. Syst. 1. p. 290. sp. 5. —Lath. Ind. 
Orn. v. 1. p. 56. — Srrix z0RCA et caRNIOLICA. Gmel. 
Syst. 1. P. 290. Sp. 21 et 22. — Srrix zoRCA et erv. Lath. 
Ind. Orn. v. 1. p. 56. sp. 15 et 16.—Lx Scors ou Perit- 
Duc. Buff. Ois. v. 1. p. 553. t. 24. — Id. pl. ent. 4356. — 
Duc zorca. Sonn. édit. de Buff. v. 4. p. 80. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 68.— Vaill. Ois. d’Af. v. 1. p. 107. 
— Scors-EARED Owe. Lath. Syn. v. 1. p. 129.— AsroLo. 
Stor. deg. uec. pt. 85.— Kiene Onneure. Bechts. Naturg. 
Deut. v. 2. p. 912. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 74. — Naum. Vôg. Nachur. t. 25. f. 49. 


Habite : dans plusieurs contrées de l'Europe, où il est da 


104 MANUEL 


passage, dans d’autres il est sédentaire ; très-rare en Hol- 
lande, dans les parties occidentales de la France et en 
Suisse ; assez commun sur les Vosges , sur le Jura et dans 
tout le nord de PEtalie. Des individus envoyés d’Afrique 
ne diffèrent que par de légères teintes dans les couleurs. 


Nourriture : mulots, souris, scarabées et phalènes. 


Propagation : niche dans les fentes des rochers ou 
dans les trous des arbres ; pond deux ou quatre œufs 
blancs. 


D'ORNITHOLOGTIE. 103 


sr RAA RAR ARR BR RAR ARR ERA LR VAR LRRAR TA ET ARR RAA LE LR AA LS 


ORDRE DEUXIEME. 


OMNIVORES.—OMNIVORES. 


Bre médiocre, fort, robuste, tranchant 
sur ses bords; mandibule supérieure plus 
ou moins échancrée à la pointe. Prens, 
quaire doigts, trois devant et un derrière. 
Axes, médiocres, à pennes terminées en 
ponte. | 
Les oiseaux qui composent cet ordre 
vivent en bandes ; une seule femelle suffit 
à un mâle ; ils nichent sur les arbres, dans 
les trous des masures et des vieilles tours, 
quelques espèces le font dans les trous na- 
iurels des arbres; le mâle et la femelle cou- 
vent alternativement ; ils vivent d'insectes, 
de vers et de voieries, et ajoutent encore à 
cette nourriture les grains et les fruits; leur 
chair est dure , coriace et de mauvais goût. 


L'URL RDR LS 125512111115) 


106 | MANUEËX 
GENRE SIXIÈME. 


CORBEAU.— CORFUS. (Lixx.) 


Bec droit à sa racine, gros, comprimé sur les 
côtés, courbé vers la pointe, tranchant sur ses 
bords. Narixes basales, ouvertes, cachées par des 
poils dirigés en avant. Pirps, trois doigts devant 
et un derrière, presque entièrement divisés; tarse 
plus long que le doigt du milieu. ArLEs acuminées ; 
la 1°e, rémige de moyenne longueur, les 2°. et 5°. 
plus courtes que la 4°., qui est la plus longue. 


Ces oiseaux ont l’odorat très-fin; défians à l'excès, ils 
savent éviter toutes sortes de piéges; leur ruse va même 
jusqu’à prendre et cacher des choses qui leur sont inutiles: 
cetinstinct perfectionné dont ils paraissent doués, les rend 
aussi propres à être élevés en domesticité; on parvient 
même à leur faire articuler des mots et à obéir à la voix 
de leur maître. Toute nourriture leur convient; aussi font- 
ils de grands dégâts, qui cependant sont compensés par 
les services qu’ils rendent aux cultivateurs en détruisant les 
larves des insectes : ils parviennent souvent à se rendre 
maîtres des petits oiseaux, et sont friands des œufs dont ils 
font un grand dégât. Tous les oiseaux de ce genre ne muent 
qu'une fois; les sexes ne différent presque point, et les 
jeunes, dèsleur première mue d'automne, prennent lalivrée 
des adultes ; ils voyagent et se réunissent toujours en 
bandes. Ils sont répandus dans tous les pays du globe. 


fre. SECTION.—CORBEAU PROPREMENT DIT. 


Leur queue est le plus souvent de médiocre lon- 
gueur , arrondie ou carrée ; bec gros et fort. 


D'ORNITHOLOGIE. 07 


CORBEAU NOIR. 
CORVUS CORAX. (Liwx.) 


D'un beau noir lustré à reflets pourprés, sur 
le dessus du corps , queue fortement arrondie , 
noire ; bec fort, noir, ainsi que les pieds ; iris à 
deux cercles, gris blanc et cendrée brun. Lon- 
gueur, 2 pieds. La femelle est un peu moins 


grande. 


Corvus corax. Gmel. p. 564. sp. 2. — Lath. Ind. v. 1. 
p. 150. sp. 1. — Le Consrau. Buff. Ois. v. 5. p- 15. £. 2. 
— Id. pl. ent. 495.— Gérard. Tab. élém. v. 1- p- 12?- 
—Ravex. Lath. Syn. v. 1. p. 567. — KOLKRABE. Bechts. 
Naturg. Deut. v. 2. p. 1148.— Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1. p. 95. — Frisch. £. 65. — Naum. Wôg. t. 1. f: 1. — 
Corvo mmpertae. S4or. deg. uec. v. 2. pl. 145: 


Varie accidentellement , tout le plumage blanc 
ou d’un blanc jaunâtre. CoRvus CORAxX ALBUS- 
Gmel. Syst. 1. p. 364. var. y. De couleur isabelle 
ou roussätre ; quelques parties du corps blanches, 
d’autres noires et d’autres rousses. CORVUS CELE- 


rICUS. Mus. carls. fasc.1. pl. 2. Gmel. p. 36). 


Habite : dans les grandes forêts en montagnes; ne $€ 
montre que rarement dans les plaines , et seulement dans le 
cas où il s’y trouve attiré pour sa pâture. 

Nourriture : taupes, souris, jeunes lièvres et lapins ; 
jeunes poules, faisans, canards, oies, etc., œufs de toute 
espèce; poissons morts ; fruits mûrs ou pouris; grains ; 
charognes et voicries. 

Propagation : niche sur les arbres les plus élevés, sur 
les rochers escarpés, dans les masures et les vieux chä- 


108 MANUEL 


teaux situés sur des hauteurs isolées; pond de trois à six 
œufs, d’un vert sale, avec des taches et de petites raies 
d’un brun noirûtre. 


CORNEILLE NOIRE. 
CORVUS CORONE. (Lixn.) 


Beaucoup plus petite que la précédente espèce, 
d'un noir foncé, à reflets violets ; la queue faible- 
ment arrondie; bec et pieds noirs; iris couleur de 
noisette. Longueur, 1 : pied. La femelle est moins 
grande et les reflets du plumage sont moins vifs. 


Varie accidentellement, d’un blane jaunâtre ou 
blanc grisâtre; quelquefois le plumage plus ou 
moins varié de plumes blanches. Souvent l’une ou 
l'autre partie du corps blanche ou d’un gris rOUS- 
satre. 


Convus cororxe. Gmel. Syst. 1. p. 565. sp. 5. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 151. sp. 4. — Wilson. Amér. Orn. v. 4. 
P- 79. pl. 55. f. 5. — La Coneice Noire ou CORBINE. 
But. Oùs. v. 5. p. 45. t. 5. — Id. pt. ent. 485. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 196. — Carriox Crow. Lath. Syn. 
©. 1. p. 570.— Kranex Rase. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. 
p.117.—Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 94. —Frisch 
Vôg. t. 66. — Naum. Fôg. t. 1. f. 2. — Corvo MAGGIORE. 
Stor. deg. ucc. v. 2. pl. 140. Id. pl. 141 et 142. varüétés 
accidentetlles , blanches. 


Habite : en grand nombre sur toute l’étendue de l’Eu- 
rope occidentale, dans les bois en plaines et sur le rivage 
de la mer ; peu répandue dans les contrées orientales, même 
rare dans les provinces Illyriennes , en Hongrie et en Au- 
triche. On trouve aussi l’espèce dans quelques provinces de 
FAmérique septentrionale. 


D'ORNITHOLOGIE. 109 


Remarque. La corneiile noire et la corneille mantelée 
s’allient quelquefois ; ils produisent des métis qui tiennent 
de l’une et de l’autre espèce ; ceci a lieu dans les contrées 
méridionales et orientales de l’Europe où la corneille noire 
est rare ; mais 6n n’en trouve point d'exemple dans les pays 
où les deux espèces sont communes. 


Nourriture : omnivore. 
Propagation : niche sur les arbres; pond quatre ou six 


œufs , d’un vert bleuâtre, marqués de grandes et de petites 
taches d’un gris cendré et de couleur olivâtre. 


CORNEILLE MANTELÉE. 
CORVUS CORNIX. (Linx.) 


Le cou et tout le corps d’un beau gris cendré ; 
tête , gorge, ailes et queue d’un noir à reflets bron- 
zés; queue arrondie; bec et pieds noirs ; iris brun. 
Longueur, 1 pied 7 pouces. 

La femelle, est moins grande; la couleur noire 
de la gorge s'étend moins en avant sur le devant 
du cou que chez le mâle; les reflets des ailes et de 


la queue sont moins vifs, etle gris du corps est 
nuance de plus de roussätre. 


Varie accidentellement, comme les espèces pré- 
cédentes ; souvent le plumage entièrement blane, 
ou presque totalement noirâtre. Voyez aussi la re- 
marque de l’article précédent. 


Convus connix. Gmel. Syst. 1. p. 566. sp. 5. — Lath. 
Ind.: v. 1. p. 155. sp. 7. — La ConNEILLE MANTELÉE. Buff, 
Oùs. v. 5. p. Gr. t. 4. — Id. pl. ent. 76.— Gérard. Tab. 
élém. v. 1. p. 130. — Hoopen-Crow. Lath. Syn. v. 1. 
p. 574.—Penn. Brit. Zoot. t. D. 1.—Nrver-Rave. Meyer, 


110 | MANUEL 


Tasschenb. Deut. v. 1. p. 95.—Frisch. Vôg. t. 65. — 
Naum. t. 2. f.4et f. 5. variété noirâtre. — Cornaccnra 
MUBACHIA NERA. S{0r. degl. ucc. v. 2. t. 146 et 147. 

Habite : les mêmes lieux que l'espèce précédente ; se 
montre toute l’année dans les pays montueux des contrées 
orientales, également sur toute l’étendue des Alpes où elle 
fait sa ponte; ne se montre qu’en septembre et en octobre 
dans les contrées occidentales; fréquente en Hollande les 
bords de la mer. 

Nourriture : omnivore. 


Propagation : niche comme l’espèce précédente; pond 
quatre ou six œufs, d’un vert clair avec des taches et des 
raies peu nombreuses, d’un brun foncé. 


FREUX. 


CORVUS FRUGILEGUS. (Liwx.) 


Base du bec, narines, gorge et devant de la 
tête dénués de plumes ; plumage coloré sur toutes 
les parties, d’un beau noir, à reflets éclatans de 
pourpre et de violet; bec plus droit et plus effilé 
que la corneille noire; mandibules et pieds noirs; 
iris d’un gris blanc. Longueur, 1 pied 6 : pouces. 

La femelle, est moins grande, et les reflets de 
son plumage sont moins éclatans. 

Varie : t\ÿs-rarement avec tout le plumage d’un 
blanc parfait ; l’iris rougeûtre , le bec ainsi que les 
pieds couleur de chair; plus souvent d’un blanc 
jaunâtre, ou bien varié irrégulièrement de plumes 
blanches. 


Corvus rrucireeus. Gmel. Syst. 1. p. 566. sp. 4.— Lath. 
Ind. Orn. ». p. 152. sp. 5. — Le FREux ou FRAYONNE. 


D'ORNITHOLOGIÏE. 1it 
Buff. Oùs. v. 3. p. 55. — Id. pl. ent. 484. un vieux. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 128. — Rook-Crow. Lath. 
Syn. v. 1. p. 572.— Saat-Raëe. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 2. p. 1199.—Naum. Vôg. t. 3. f. 5. un vieux et f. 6. 
un jeune oiseau ayant la base du bec garnie de plumes. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 95.—Frisch. Vüg. 
4. 64. Le vieux. 


Habite : les lisières des bois voisins des champs ense= 
mencés et dans les jardins; il ne fréquente jamais en Hol- 
lande les bords de la mer. 


Nourriture : campagnols, vers, larves des scarabées, 
chenilles et semences qu’il déterre avec le bec. 


Propagation : niche en grandes troupes sur les arbres, 
à la lisière des bois ; la ponte est de trois jusqu’à cinq œufs 
oblongs, d’un vert pâle avec de grandes taches d’un cen- 
dré olivâtre et d’un brun foncé. 


Remarque. Les jeunes, au sortir du nid , ont le tour du 
bec et le front garnis de plumes; ce n’est que par l’habi- 
tude qu'ont ces oiseaux de plonger leur bec dans les ter- 
rains labourés, particulièrement ceux composés d'argile , 
que les plumes de ces parties se liment, et que la peau 
nue ne porte plus que les racines des baguettes. La même 
particularité, quoique due à des causes différentes, existe 
dans une espèce du grand genre Cotinga (le Corvus nudus 


des auteurs), et dans une espèce de perroquet (le Caica& 
barraban de Le Vaillant ). 


CHOUCAS. 
CORVUS MONEDULA. (Lixx.) 
Sommet de la tête d’un noir changeant en vio- 
let; occiput et partie supérieure du cou d’un gris 


cendré ; toutes les autres parties supérieures d’un 
noir lustre de violet; parties inférieures d’un noir 


12 MANUEL 
profond; bec beaucoup plus court que dans les es- 
pèces précédentes, noir, ainsi que les pieds; iris 
blanc. Longueur, 13 : pouces. 


La femelle , a le dessous du corps d’un noir gri- 
sâtre; les reflets sont moins brillans et le gris du 
cou ne se prolonge pas tant en avant. 


Varie accidentellement ; le plumage totalement 
blanc , l’iris rougeûtre , le bec et les pieds livides; 
souvent le plumage entièrement noir ; d’autres fois 
noir, tapire de blanc. 


Corvus moxEepuLa. Gmel. Syst. 1. p. 556. sp. 6. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 154. sp. 11. — Lx Croucas Buff. Oùs. v. 5. 
p. 69.— Id. pt. ent. 525.— Gérard. Tab. élém. v. 1. 
Pe 192. — CORNEILLE MANTELÉE DE Russie. Fischer. — Jack- 
paw Lath. Syn. v. 1. p. 578.— Die Done oder Turm-Rar. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1215.— Frisch. F6g. &. Gr. 
et t. 68. variété totalement noire. — Naum. £. 4. f. 9. 
— Convaccuia. Sfor. degl. ucc. v. 2. €. 144 et 145. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 99.— Id. Vüg. Deut. 
t. Heft. 2, et en France. 


Habite : les champs et les villes; très-répandu en 
Hollande. 


Nourriture : larves d’insectes, hannetons, vers, œufs 
de perdrix et d'alouettes, grains , légumes à gousses et 
fruits. 


Propagation : niche dans les fentes et dans les trous des 
vieux bâtimens ; très-abondant dans les tours d’églises 
gothiques, quelquefois aussi dans les trous de gros arbres; 
pond de quatre jusqu’à sept œufs, d’un vert bleuâtre avec 
des taches d’un brun foncé; ces taches sont isolées, mais 
plus rapprochées et foncées vers le gros bout de l’œuf. 


D'ORNITHOLOGIE. 115 
II. SECTION.—PIES. 


Queue très-longue, le plus souvent conique. 


Remarque. La section qui comprend les Pies est assez 
bien caractérisée, par la forme de la queue, de celle des Cor- 
beaux proprement dits ; mais elle l’est si peu de la 3°. sec- 
tion qui se compose des oiseaux vulgairement connus sous 
le nom de Geais, que cette division devient presque con- 
ventionnelle, et ne peut être déterminée par des caractères 
rigoureux. Il faut presque n’avoir vu que la Pie et que le 
Geai d'Europe ; pour établir une différence générique ; 
inais, lorsqu'on observe toute la série de ces animaux ré- 
pandus sur la surface du globe, il est difficile, du moins 
d’après les espèces qui me sont connues, d’établir une 
ligne de démarcation. 

PIE. 


CORPUS PICA. (Linx.) 


Tête, gorge, cou, haut de la poitrine et dos 
d'un noir profond et velouté; pennes des ailes 


marquées de blanc du côté intérieur ; queue très- 


étagée, d’un noir verdätre à reflets bronzés; sca- 
pulaires, poitrine et ventre d’un blanc pur ; bee, iris 
et pieds noirs. Longueur, 18 pouces. 


Convus Pica. Gmel. Sysé. 1. p. 575. Sp. 15.—Lath. End. 
v. 1.p. 162. sp. 52.— Wilson. Améric. Orn. v. 4.p. 75. 
pl. 55. f. 2. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 104. — 
La Pre. Buff. Oùs. v. 5. p. 85.— Id. pl. ent. 488,— Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 159. — Macriæ. Lath. Syn. v. 1. 
p. 592. — Garrexcrane. Bechst. Naturg. Deut. vw. 2. 
p. 1267. — Frisch. Füg. t. 58. — Naum. Fôg. 1. 4. f. 8. 
— GazzERA COMMUNE. S/or. degl. ucc. v. 2. pl. 155. 


Varie accidentellement, d'un blanc pur, avec les 
eds et le bec blanc, et l'iris rougeâtre ; souvent 
L D 2 
Pause J°°, 8 


114 MANUEL 

tout le plumage teint de roussâtre ou tapiré de 
blanc, de gris ou de noir. Pica canpipa. Briss. 
Orn. v. 2. p. 39. Sparm. Mus. Caris. t. 53. Stor. 
degli uce. v. 2.p. 156. 


Iabite : très-commun dans la plupart des contrées en 
plaines de l'Europe, plus rare dans les pays montueux. 
L'espèce est absolument la même dans plusieurs parties de 
l'Amérique septentrionale. 

Nourriture : omnivore. 


Propagation : niche sur de hauts arbres : moins sou- 
vent dans les buissons; pond de trois jusqu’à six œufs. de 
forme allongée, d’un vert blanchâtre moucheté de gris 
cendré et de brun olivâtre. 


111. SECTION.—GEAIS. 


Queue égale ou légèrement arrondie. 


Remarque. Voyez ci-dessus à Particle de {a Pie. 


GEAT. 
CORVUS GLANDARIUS. (L1xx.) 


Tête huppée; au bec des moustaches noires ; 
fond du plumage d’un cendré rougeâtre; sur le pli 
antérieur de l’aile deux rangées de plumes bleues, 
transversalement rayées de noir; bec noir; iris 
bleu; pieds d’un brun livide. Longueur, 13 ? pouces. 


Varie accidentellement, d’un blanc pur avec les 
plumes du pli de laile bleues, les yeux rougeûtres 
et le bec ainsi que les pieds livides; souvent le 
plumage varié de jaune ou de gris blanc. 


Convus cLanparius. Gmel, Syst. 1. p. 586. sp. 5.— Lath. 
Ind. v. 1. p. 155. sp. 18.— Meyer, Tusschenb. Deut. 


D'ORNITHOLOGIE. 115 

@. 1, p. 102.— LE GEar. Buff. Oùs. v. 3. p. 107. t. 8. — 
Id. pt. ent. 481. — Le Vaill. Ois. de Parad. et Geaïis. 
pl. 4o et 41. variété blanche.— Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p. 141. — Gear. Lath. Syn. v. 1. p. 584. — EicHELRAnE. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1243. —Frisch. Fôg. t. 55. 
— Naum. Wôg. t. 6. f: 0. — Guianpara comuune. Stor, 
degt. ucce. v. 2. pt. 161, et pl. 162. variété blanche. 

Remarque. On ne conçoit rien à la singulière manie de 
M. Nilsson. Ornith. Suec. p. 95. sp. 54, qui range notre 
Geai vulgaire parmi les Pies-Grièches , sous le nom de 
Lanius glandarius , tandis que le même auteur laisse le 
Geai èmitateur (Corvus infaustus. Linn.) parmi les cor- 
beaux , sans même en former une section. 

Habite : les bois et les buissons; répandu dans presque 
toutes les contrées de l’Europe. 

Nourriture : glands de toute espèce, noisettes, baies, 
fèves, pois, insectes et vers. 

Propagation : niche sur les arbres ou dans les buissons ; 
pond cinq ou sept œufs, d’un bleu verdâtre, parsemés de 
petits points d’un brun olivâtre. 


GE AI IMITATEUR. 


CORVUS INFAUSTUS. (Larx.) 


Tète huppée, noirâtre; plumes qui recouvrent 
les narines et celles de la base du bec, blanches; 
plumage supérieur d’un gris cendré; parties infé- 
rieures d’un gris roussâtre ; petites couvertures et 
partie interne des ailes, croupion, abdomen et 
toutes les pennes latérales de la queue d’un beau 
roux; les deux pennes du milieu de la queue d’un 
gris cendré; bec noir; pieds bruns. Longueur, 
11 pouces. 


Convus ixrausrus. Lath. Ind. v. 1. p. 159. 5p. 22. — 
Sparm. Mus. Carls, fasc. 4. t. 56.—Retz. Faun. Suec. 
pe 99. N°. 47. — Corvus sisrricus. Gmel. Syst. 1. p. 575. 
__ Lanius mnrausrus. Gmel. Syst. 1. p. 310. — Convus 1N- 
rausrus. Gmel. Reise, v. 1. p. 50. t. 11. —GEai DE Si- 
pére. Buff. Ois. v. 5. p. 118. — Id. pl. ent. 608. — Simr- 
puax Jay. Lath. Syn. v. 1. p. 591.— Grar orancé. Le Vaill. 
Ois. de paradis et geais. v. 1. p. 131. pl. 47. 

Remarque. Le Geai imitateur ( Corvus infaustus } et 
le Geai du Canada (Corvus canadensis), son plus proche 
voisin, forment le passage par graduation des Corbeaux 
proprement dits aux Casse-noix , dont ces geais ont à 
peu près la forme droite du bec, qui cependant est plus 
court que celui du Casse-noix. Ce sont encore , pour les 
amateurs de genres nombreux, deux espèces bien propres 
à Jeur fournir les moyens de les multiplier ; au reste, ils 
trouveront dans les omnivores étrangers un vaste champ 
propre à satisfaire leurs vues nouvelles ; les geais et les pies 
étrangers pourront leur fournir un grand nombre de genres 
nouveaux. 

Habite : les bois et les buissons des parties septentrio- 
nales de l'Europe, en Norvége, Suède et le nord de la 
Russie ; ne se montre jamais dans les contrées plus tem- 
pérées, | 

Nourriture : comme l’espèce précédente. 


GENRE SEPTIÉÈME. 
CASSE-NOIX.—NUCIFRAGA.(Buis.) 


Bec en corne longs, droit, effilé à la pointe; 

5 2 P ? 
mandibule supérieure arrondie, sans arête sail- 
lante, plus longue que l'inférieure , toutes deux 


D’ORNITHOLOGIE. 187 
terminées en pointe obtuse et déprimée. Narives 
basales, rondes, ouvertes , cachées par des poils 
dirigés en avant. Preps, trois doigts devant et un 
derrière ; l'extérieur soudé à sa base ; tarse plus 
long que le doigt du milieu. ArLEs acuminées , 
ire, rémige, de moyenne longueur; les 2°. et 
3°. plus courtes que la 4°., qui est la plus longue. 


Ce genre est composé de la seule espèce européenne 
qui paraît former le passage du genre Corvus à celui du 
Picus, non seulement par ses mœurs, que nous connais- 
sons depuis peu de temps, mais aussi par la forme du bec 
qui ressemble , sous plusieurs rapports, à celui de quelques 
pics étrangers; en observant que chez ceux-là les deux 
mandibules sont comprimées à la pointe, et que dans le 
Casse-noix, elles sont déprimées , à mandibule supérieure 
plus longue que Pinférieure. I le fallait ainsi, pour que 
l'oiseau pût avoir dans cette mandibule allongée un instru- 
ment qui remplace la langue pointue et extensible au de- 
hors dans fes pics. Le casse-noix escalade les arbres et en 
frappe l’écorce, qu’il perce à coups de bec ; sa nourriture 
consiste en larves perforeuses, mais aussi en fruits, noix, 
noyaux et même en voieries; il vit et émigre en grandes 
bandes ; niche dans les trous naturels des re sa mue 
est simple et ordinaire ; les sexes et les jeunes diffèrent peu 
à l’extérieur, 

LE CASSE-NOIX. 


NUCIFRAGA CARYOCATACTES. (Briss.) 


Tout le plumage d’un brun coukur de suie, 
sans tache sur le sommet de la tête, ins varié 
sur le dos de grandes taches en forme de gouites ; 
parties inférieures variées de beaucoup de blanc, 
disposé longitudinalement sur chaque plume ; 


=] 


118 MANUEL 

pennes de la queue terminées par un grand es- 
pace blanc; bec et pieds couleur de corne; iris 
brun. 


La femelle, a le brun du plumage teint d’une 
nuance roussätre. 


Varie accidentellement , d'un blanc pur, ou 
d’un blanc jaunatre, avec des taches plus foncées; 
quelquefois avec les ailes ou la queue blanches. 


Convus caryocaractes. Gmel. Syst. 1. p. 570. sp. 10. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 164. sp. 39.— CARYOCATACTES NUCIFRAGA. 
Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 90. Sp. 42.—Lxe Casse-xoix. Buff. 
Ois. v. 3. p. 122. t. 9. — Id. pl. ent. 50. — Edwards. 
Oùs. t. 240. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 143. —Nor- 
CrAKER. Lath. 3Syn. v. 1: p. 400. — Nussrare. Meyer, 
Tasschenb.Deut. v. 1. p. 103.—1d. Vôg. Deut. Heft. 15. 
— GHIANDAIA NUCIFRAGA. Stor. degl. wcc. v. 2. pl. 163. 

Habite : les bois en montagnes ; régulièrement de pas- 
sase dans plusieurs contrées ; dans d’autres , à intervalles 
de quelques années. 

Nourriture : beaucoup d'insectes, mais plus habituel- 
lement des larves; aussi des noisettes, noyaux du hêtre, 
glands, semence du pin et du sapin et des baies ; quelque- 
fois des jeunes oiseaux et des œufs. 

Propagation : niche dans les trous -des arbres ; pond 
cinq ou six œufs, d’un gris fauve, avec des taches rares 
d'un gris brun clair. | 


RARAAAS A3 LAN ELVRRLA ER 


"a 


D'ORNITHOLOGIF. 119 
GENRE HUITIEÈBE. 


PYRRHOCORAX.—PYRRHOCO- 
RAX. (Cuv.) 


Bec médiocre, un peu grêle, plus ou moins 
arqué tranchant; comprimé, un peu subulé à la 
pointe avec une très-faible échancrure, ou lisse. 
Narines basales, latérales, ovoïdes, ouvertes, en- 
tièrement cachées par des poils dirigés en avant. 
Preps forts, robustes; tarse plus long que le 
doigt du milieu, quatre doigts, presque totale- 
ment séparés; ongles forts et arqués. Ares, les 
trois premières rémiges élagées, la 4°. et la 5°. les 
plus longues. 


Ces oiseaux, dont nous possédons deux espèces en Eu- 
rope et encore deux autres dans les climats étrangers, ont 
absolument les mêmes mœurs que les corbeaux ; la forme 
des pieds, celle des narines, et, sous certains rapports, celle 
du bec, les rapprochent également; il vivent en grandes 
troupes, se mêlent entre eux, et se réunissent plusieurs en 
un même lieu; leurs cris, leurs mouvemens, leur vol et 
toutes leurs habitudes sont les mêmes que celles de notre 
Choucas, dont ils sont les représentans dans les régions 
élevées de nos plus hautes montagnes. Ils habitent les plus 
hautes vallées de nos Alpes , dans Le voisinage des régions 
couvertes de glaces perpétuelles, et ne descendent dans les 
plaines que lorsque toute nourriture vieut à leur manquer. 
Ils nichent dans les fentes des rochers les plus escarpés, 
ou dans les fentes des masures et des tours des villages si- 
tuées à de hautes élévations. Toute nourriture leur convient, 
comme semences , graines, baies , insectes, charognes et 
voieries. Leur mue est simple et ordinaire; les sexes ne 


120 MANUEL 


se distinguent presque point à l'extérieur, et les jeunes de 
l’année se reconnaissent au bec et aux pieds noirâtres , les 
vieux ayant ces parties colorées de jaune ou de rouge vif. 


Remarque. Dans la première édition, j’ai rangé ces es- 
pèces , ainsi que le Casse-noix, dans le genre Corvus ; 
mais il est, je crois, mieux vu d’en faire un genre distinct. 
M. Cuvier place nos deux espèces, le Choquard et le Cora- 
cias, dans deux genres distincts, dont l’un estavecles Mertes 
dans la division des Dentirostres, et l’autre avec ia Huppe 
dans celle de Ténuirostres ; ce qui sépare ces deux es- 
pèces voisines et les éloigne l’une de l’autre à soixante- 
onze genres, quoique dans le fait elles ont les mêmes ca- 
rectères, une même charpente osseuse , la même forme de 
pieds, les mêmes mœurs, les mêmes habitudes, et que 
dans les Hautes-Alpes j’ai vu plus d’une fois les deux es- 
pèces réunies en troupes nombreuses ; enfin, elles ne dif- 
fèrent l’une de l’autre, qu’en ce que le Choquard a le bec 
plus court que la tête et muni d’une très-faible échancrure 
à la pointe, tandis que celui du Coracias est plus long 
que la tête, un peu plus subulé , efilé à Ha pointe et 
sans échancrure ; mais, pour le reste, absolument même 
forme de pieds, de narines, d'ailes et de queue; les 
pieds de ces oiseaux ne peuvent être comparés à ceux 
des vrais Ténuirostres, tels que les oiseaux du genre 
Upupa , Epimachus, Tichodroma, Nectarinia et. 
autres. M. Cuvier, d’après ses vues ; range le Sicrèn 
de M. le Vaillant avec notre Choquard, dont il a en 
effet tous les caractères ; mais où placer la nouvelle espèce 
de l’Austral-Asie , qui par le bec tient absolument le milieu 
entre le Choquard et le Coracias, dont elle a aussiles pieds 
et la forme des narines, mais diffère par sa queue longue 
et un peu conique, ce qui la rapproche des Pies. 

Notre Coracias parait former le passage naturel du genre 
Pyrrhocorax à celui de Nucifraga, qui a la mème forme de 
bec, mais en ligne droite ; notre Chogquard et le Sicrèn de 
Vaillant indiquent le passage qui lie les oiseaux du genre 


D'ORNITHOLOGIE. 121 


Corvus à ceux des genres Oriolus et Coracias. Afin de 
compléter l'histoire du genre Pyrrhocoraæ , je donne ici 
une courte description de l’espèce de l’Austral-Asie ; le Pyr- 
rhocorax Sicrin est connu par la figure de Vaillant ; 
Ois. d'A friq. pt. 82, d’après l'individu , jusqu'ici unique, 
qui fait partie de mon cabinet. 

Pyrrhocoraz leucopterus. (Temm.) Tout noir; partie 
intérieure des grandes pennes des ailes d’un blanc pur; 
queue plus longue que les ailes, fortement arrondie; bec et 
pieds d’un noir profond. Longueur, 5 : pouces. De la Nou- 
velle-Hollande. 


PYRRHOCORAX CHOQUARD. 


PYRRHOCORAX PYRRHOCORAX. (Cuv.) 


Tout le plumage d’un noir brillant, avec des 
reflets d’un pourpré changeant en vert ; queue 
un peu arrondie ; ailes plus courtes que celle-ci; 
bec d’un jaune orangé ; iris brun; pieds d’un rouge 
vermillon ; plante des pieds noirs. Longueur, 14: 
pouces. Les adultes, mäle et femelle. 


Varie suivant les âges ; dans la première année 
d’un noir sans reflets; le bec noir, à base de la 
mandibule inférieure jaunâtre; les pieds d’un noir 
luisant; après la première mue, le bec devient 
jaunätre et les pieds passent du brun au rouge. 
Les femelles ont les pieds d’un rouge brun. 


Convus ryrnnoconax. Gmel. p. 576. sp. 17. — Lath. 
And. v. 1: p. 165. sp. 40. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1. p. 100.— LE Cuoquarn ou Cuoucas pes ALpes. Buff. 
Ois. v. 3. p. 76. 1. 6. — Id. pl. ent. 531. — Gérard. Tab. 
élém. v. 1. p. 154.— Are Cnow. Lath. Syn. v. 1. p. 381. 
SCHNEERhAuE. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1931. — 


122 MANUE 

AzPENRRARE. Id. T'asschenb. Deut. p. 92. tab. — Meyer, 
Vôg. Deut. t. Heft. 7. vieux mâle. — Corvo cokazziNo. 
Stor. degt. ucc. v. 2. pl. 149 et 150. un vicux mâle; et 
pl. 151. de jeune oiseau à bec et pieds noirs. 

Habite : le plus communément les Hautes-Alpes du 
nord et ceux de l’'Helvétie ; ne se montre qu’accidentelle- 
ment dans le Jura, les Apennins et les Vosges, pendant les 
hivers rigoureux ; s’éloigne rarement en été des plus hautes 
élévations des Alpes, vit toujours dans le voisinage des 
glaces perpétuelles. 

Nourriture : différentes espèces de baies et de fruits, 
des insectes, et même au besoin des voieries; aussi des 
semences, surtout du chénevis dont ils sont trés-friands. 


Propagation : niche sur les rochers les plus escarpés, 
quelquefois, mais plus rarement sur les arbres ; pond quatre 
œufs blancs tachés de jaune sale. 


PYRRHOCORAX CORACIAS. 


PYRRHOCORAX GRACULUS. (Mrui.) 


Tout le plumage noir, à reflets verts, violets et 
pourprés; ailes longues; queue carrée ; bec long, 
un peu effilé, pointu, arqué et de même que les 
pieds d’un rouge vermillon; iris brun; langue d'un 
jaune de A Longueur, 16 pouces. 


Les jeunes n’ont point de reflets dans le je 
mage; le bec et les pieds sont noirs avant la pre- 
mière mue. 


Corvus cracuzus. Gmel. p. 577. sp. 18. — Lath. Ind. 
V. 1. p. 165. sp. 41. — Corvus EREmIrA. Gmel. Sysé. 1. 
P- 377. sp. 19. — Lath. Ind. v. 1. p. 166. sp. 42. —FRe- 
cizus. Cuv. Règn. anim. v. 1. p. 406. — LE Coracras 
et LE Coracias nupré ou soxneun. Buff. Ois. v. 5. p. 1 ctg. 


D'ORNITHOLOGIE. 123 
4. 1.— Id. pl. ent. 255.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p.156. 
sp. get 8. —Ren-1eccen Crow. Lath. Syn. v. 1. p. 4o1. 
— Penn. Brit. Zoo. t. L. — Srexranc. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 2. p. 1258.— Id. Tasschenb. Deut. p. 91. tab. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 101. — Id. Vôg. 
Deut. t. Heft. 15. le vieux.—Coracra pr MONTAGxA. S£07. 
degt. ucc. v. 2. pl. 152. le vieux. 


Remarque. La description du coracias huppé, Corvus 
eremita, à été faite d’après un coracias ordinaire , affu- 
blé de quelques plumes d’un autre oiseau, supercherie par 
laquelle Gesner a été induit en erreur. Le coracias huppé ; 
tel qu’on le décrit, n’existe point dans la nature. 


Habite : les Hautes-Alpes de la Suisse, de l'Italie , 
du Tyrol, de la Bavière et de la Carinthie, accidentelle- 
ment dans les hivers rigoureux, sur des montagnes moins 
élevées , telles que le Jura et les Vosges; toujours dans 
le voisinage des régions couvertes de frimats. 

Nourriture : toutes sortes de baies, d'insectes, de vers 
et de graines. 

Propagation : niche le plus habituellement dans les 
fentes des rochers, ou dans les tours de bâtimens situés 
à de hautes élévations; souvent dans les clochers des 
églises ou dans les trous des masures; pond de trois à 
quatre œufs d’un blanc sale avec des taches brunes. 


GENRE NEUVIÈME. 
JASEUR.—BOMBYCIVORA. {Mrur.) 


Bec court, droit, élevé; mandibule supérieure 
faiblement courbée vers son extrémité, avec une 
dent très-marquée. Narixes basales, ovoides , ou- 


124 MANUEL 

vertes, cachées par des poils rudes dirigés en avant. 
Pirps , trois doigts en avant et un derrière, le doigt 
extérieur soudé à celui du milieu. Ares médiocres; 


les 1'e, et 2°, rémiges les plus longues. 


Remarque. Depuis Brisson on a toujours placé les deux 
espèces d'oiseaux connus dans ce genre , avec celles qui 
composent le genre Cotinga ( Ampelis) : mais les Ja- 
seurs ont des caractères particuliers qui s’opposent à une 
semblable réunion. Je ne connais point suffisamment les 
mœurs et les habitudes des jaseurs pour en faire mention. 
Ces oiseaux nous viennent très-irrégulièrement et à inter- 
valles souvent de plusieurs années. On dit qu'ils nichent 
dans le nord ; mais les naturalistes de ces pays n’en savent 
à leur sujet guère plus que nous. On n’eñ connaît qu’une 
espèce en Europe et une seconde dans l'Amérique septen- 
trionale , qui est beaucoup plus petite que la nôtre. 


GRAND-JASEUR. 


BOMBYCIVORA GARRUL A. (Mrur.} 


Plumes de la tête allongées en huppe: parties 
supérieures et inférieures du corps d’un cendré 
rougeätre le plus foncé en dessus : plumes des na- 
rines , bande au-dessus des yeux et gorge d’un noir 
profond; rémiges noires, terminées par une tache 
angulaire jaune et blanche; huit ou neuf des pen- 
nes secondaires terminées de blanc avec un pro- 
longement cartilagineux d’un rouge vif; cou- 
vertures inférieures de la queue marron; pennes 
noires terminées de jaune. Longueur, 7 pouces 
6 lignes. 


La femelle, a Yespace noir de la gorge moins 
grand, et seulement quatre ou cinq des pennes se- 


D’'ORNITHOLOGIE. 125 
condaires, terminées par le prolongement cartila- 
gimeux. Les jeunes, avant leur première mue, 


n’ont aucune espèce d’appendice aux pennes se- 
condaires. 


Bowsvcizca Bonemica. Briss. Orn. v. 2. p. 353. — Bou- 
BYCIPHORA POLIOCOŒLIA. Meyer , Vôg. Liv-und. Estht. 
p.104. — Amreris GarrüLus. Gmel. Syst. 1. p. 838. sp. 1. 
Lath. Ind. v. 1. p.363. — Le Jaseur. Buff. Os. v. 3. p. 420. 
t. 26. — Id. pl. ent. 261. — Le Vaill. Ois. de parad. 
Geais et Rolliers. v. 1. p. 137. pl. 49. — Bonemiax Cuart- 
TeRER. Lath. Syn. v. 3. p. 91. — Brit. Zool. t. 1. C. — 
ROTHLICHGRAUER SEIDENSCHWANTZ. Meyer, Tasschenb. Deut. 
U. 1. p. 204. — Frisch. £. 52. de mâle. — Naum. Vügel. 
1. 52. f. 66. — Garruzo Dr Bonemra. Stor. deg. ucc. v. 2. 
pl. 160.— EuROPAISCHER SEIDENSCHWANTZ. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 3. p. 410. t. 54. f. 1. 

Habite : pendant l’été dans les régions du cercle arcti- 
que; régulièrement de passage dans les contrées orientales, 
accidentellement dans les pays tempérés de l’Europe, où 
il ne se montre que depuis le mois de novembre, jus- 
qu’au commencement de janvier; mais irréguliérement. 


Nourriture : insectes, mais particulièrement toutes 
sortes de baies. 


Propagation : inconnue. On dit qu’il niche très-avant 
dans le nord, qu’il préfère les contrées montueuses et niche 
dans les fentes des rochers. 


RAR BE AA TT, 


126 MANUEL 


GENRE DIXIÈME. 


ROLLIER.—CORACIAS. (Linx.) 


Brc médiocre, comprimé, plus haut que large, 
droit, tranchant ; mandibule supérieure courbée vers 
la pointe; Narines basales, latérales, linéaires, 
percées diagonalement , à moitié fermées par une 
membrane garnie de plumes. Preps, à tarse plus 
court quele doigt du milieu; trois doigts devant 
et un derrière entièrement divisés. ArLEs longues, la 
1. rémige un peu plus courte que la 2°., qui est 
la plus longue. 


Ces oiseaux se nourrissent uniquement d'insectes ; ils 
sont farouches , peu sociables et se cachent-habituellement 
dans l’épaisseur des forêts. Leur plumage dans l’espèce 
d'Europe, comme chez presque toutesles espèces exotiques, 
est le plus souvent coloré de bleu foncé très-pur et bril- 
lant; le vert et le pourpre également pur brillent aussi 
dans leur livrée ; les jeunes ont des couleurs moins pures 
que les vieux, et les filets qui ornent souvent la queue dans 
les deux sexes sont peu apparens chez eux; les mâles ont 
toujours des couleurs plus vives que les femelles , et les 
filets, lorsque l’espèce en est pourvue, sont plus longs; 
leur mue est simple et ordinaire. 


Remarque. Toutes ces espèces étrangères décrites sous 
le nom de Rolle, dont le principal caractère réside dans 
la forme du bec, court, très-large à sa base, plus large 
que haut, doivent former un genre distinct des Rotliers. 
M. Vieillot propose pour nouveau nom de ce genre Eurys- 
tomus ; et M. Cuyier, Cotaris. 


D'ORNITHOLOGIE. vw 


NI 


ROLLIER VULGAIRE. 


CORACIAS GARRULA. (L1NN.) 


Dessus de la tête et haut du eou d’un bleu clair 
à reflets verts; dos et scapulaires fauves; petites 
couvertures supérieures des ailes d’un bleu violet 
très-éclatant ; parties inférieures d’un bleu d’ai- 
gue-marine plus ou moins foncé; penne latérale 
de chaque côté de la queue excédant les autres de 
trois lignes. Iris à double cercle brun et gris; pieds 
jaunâtres; bec d’un brun jaunätre à sa base, et 
noir sur le reste. Longueur, à peu près 13 pouces. 


La vieille femelle ne diffère point du #àle. 


Coracras GanruLa. Gmel. Syst. 1. p. 378. sp. 1. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 168.— Le Rozrier. Buff. Os. v. 3. 
P. 155.1. 50. — — Id. pl. ent. 486. — Gérard. Tab. 
élém. v. 1. p. 146. — Rorzier. Lath. Syn. v. 1. p. 406. 
— Braur-Racke. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 106. 
—Naum. Wôg. t. 6. f. 11. — Erisch. Vôg. t. 55. 


Habite : les grandes forêts de chênes et de bouleaux : 
plus commun en Allemagne qu’en France ; ne se montre 
jamais en Hollande ; assez abondant en Suède, dans plu- 
sieurs forêts. 


Nourriture : taupes, grillons , hannetons , sauterelles, 
mille-pieds, vers, limaçons nus et autres insectes. 


Propagation : niche dans les trous des arbres; poud de 
quatre jusqu’à sept œufs , d’un blanc lustré. 


RAANTANLATLLES 1111512) 


128 MANUEL 
GENRE ONZIÈME. 
LORIOT.— ORIOLUS. (Mirur.) 


Bec en cône allongé, comprimé horizontale- 
ment à sa base, tranchant; mandibule supérieure 
relevée par une arête, échancrée à la pointe. N4- 
RINES basales, latérales, nues, percées horizonta- 
lement dans une grande membrane. Preps, trois 
doigts devant et un derrière; tarse plus cab ou 
de la longueur du doigt hi milieu ; l'extérieur 
soudé à ce doigt. ALES, médiocres ; la 1e, rémige 
très-courte , la 2°. moins longue que la 3°., qui est 
la plus longue. 


ls vivent dans les bois et dans les broussailles, toujours 
par paire, et se réunissent en famille pour leur voyage 
d'automne; leur nid est artistement construit à l’extrémité 
des branches des plus hauts arbres ; ils vivent d’insectes, 
de différentes sortes de baïes et autres fruits mous. La 
couleur dominante du plumage des mâles est la jaune, et 
ce caractère est constant chez le plus grand nombre des 
espèces exotiques connues. Les femelles différent beau- 
coup des mâles; les couleurs du plumage ont des teintes 
verdâtres ou d’un jaune terne; les jeunes dans leur pre- 
mier âge ressemblent toujours aux femelles ; leur mue est 
simple ét ordinaire. 


Remarque. M. Vaillant a très-exactement observé que 
l'oiseau de paradis orange n’est point à sa place dans le 
genre Paradisea , c’est un vrai Oriolus. Les Loriots ne. 
peuvent sous aucun rapport figurer dans le même genre 
ayec un nombre très-considérable d’espèces américaines ; 
connues sous le nom de Troupiales. Daudin a proposé 


2? 


D'ORNITHOLOGIE. 129 


les genres Tcterus et Cassicus pour ces oiseaux améri- 
cains ; M. Vieïllot en ajoute encore d’autres, mais les limites 
de ces genres nombreux ne peuvent être fixées avec préci- 
sion ; le passage des uns aux autres a lieu par nuances pres- 
que imperceptibles. Je propose conséquemment de réunir 
tous ces oiseaux d'Amérique dans le seul genre Zcterus; 
chaque novateur pourra alors les sectionner à bon plaisir ; 
son caprice ne fera point tort à la science. Tous les Loriots 
(Oriolus), sont de l’ancien continent; les Troupiates 
( Zcterus\ viennent tous du nouveau monde. 


LORIOT, 


ORIOLUS GALBUL A. (L:nn.) 


D'un jaune d’or; une tache entre l'œil et le béc, 
ailes et queue noires; cette dernière terminée de 
jaune ; bec d’un marron rougeâtre; iris d’un rouge 
vif; pieds d’un gris bleuâtre. Longueur, 10 pouces. 

La femelle , est d’un vert olivâtre sur la partie 
supérieure du corps, et d’un gris blanc, teint de 
jaunätre en dessous; sur ces parties sont des raies 
d’un gris brun qui suivent la direction des ba- 
guettes; ailes brunes bordées de gris olivâtre; 
queue d’un olivâtre teint de noirûtre. 


Les jeunes de l'annee, ressemblent à la femelle; 
mais les taches longitudinales sur les parties infé- 
rieures sont plus nombreuses et plus foncées; le 
bec est d’un gris noirâtre et l'iris brun. ’arie 
aussi accidentellement , avec des taches noires se- 
mées sur un fond d’un jaune brillant. 

OnioLus carsura. Gmel. p. 582. sp. 1. — Lath. Ind. 


v. 1. p. 186. sp. 45. — Conracras Qniorus. Scop. Ann. 
Partie 9 


150 MANUEL 

n°. 45. — Le Lonior. Buff. Oùs. v. 3. p. 254. t. 19. — 
Id. pl. ent. 26. le mäle.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 150. 
— Gornex Onioze. Lath. Syn. v. 2. p. 49.— Edw. Oùs. 
t. 185. — Ricocozo commune. Stor. deg. ucc. v. 3. t. 505. 
— Grise Racne. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. B. 1202.— 
Gezeer Piroc. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 108. 
—_ Frisch. t. 31. — Naum. £. 4o. f. 89 et 90. mâle et 
femetle. 

Habite : les bois; assez commun à son passage dans 
différentes parties du nord de l’Europe; assez abondant en 
Hollande, mais davantage en France et en Italie. Le plus 
habituellement dans les contrées boisées. 


Nourriture : cerises et différentes espèces de baies sau- 
vages ; également des insectes et leurs larves. 


Propagation : construit un nid artistement entrelacé , 
et le suspend à la cime des arbres : pond quatre ou cinq 
œufs, d’un blanc pur avec quelques taches brunes ou 
noires, toujours isolées. 


GENRE DOUZIÈME. 
ÉTOURNEAU. — STURNUS. (Lrnx.) 


Bec médiocre, droit, longicone , déprime, faible- 
ment obtus ; base dela mandibule supérieure s’avan- 
cant sur le front; pointe très-déprimée sans échan- 
crure. Narines basales , latérales, à moitié fermées 
par une membrane voûtée. Preps , trois doigts devant 
et un derrière; le doigt extérieur soudé à sa base 
à celui du milieu. Aicrs longues; la 1°. rémige 
presque nulle ; la 2e. et la 3°. les plus longues. 


D'ORNITHOLOGIE. 151 

La nourriture des Étourneaux consiste principalement 
en insectes ; le nid est pratiqué dans les trous des arbres, 
sous les tuiles des maisons, et dans les trous des murailles. 
Ils vivent comme tous les oiseaux de l’ordre des omni- 
vores , se réunissent plusieurs dans un même lieu, et voya- 
gent en grandes troupes. Ils suivent le plus habituelle- 
ment le bétail , ettrouvent leur nourriture dans les prairies 
et dans les jardins. Les mâles et les femelles différent peu, 
même chez les espèces étrangères, mais Les jeunes de l’an- 
née diffèrent beaucoup des vieux des deux sexes. Le chan- 
gement double et périodique dans la couleur du bec et des 
pieds, ainsi que dans les teintes et les taches dont le plu- 
mage est décoré , a lieu sans le secours d’une double mue ; 
le plumage paraît changer par le frottement et par l’action 
de l’air et du jour, qui usent le bout des barbes, et font 
disparaître au printemps les nombreuses taches dont le plu- 


mage est couvert en automne. On les trouve dans toutes 
les parties du globe. 


Remarque. Plusieurs espèces, propres aux contrées de 
l'Afrique ont été rangées dans le genre Siurnus, mais ils 
n’en ont ni le bec ni les mœurs; ces espèces se trouvent 
classées dans l’Index générat , dans le genre Pampro- 
tornis; quelques-unes sont du genre Pastor. D’autres 
espèces, les Stournes d'Amérique, portent les carac- 
tères des vrais Étourneaux, et doivent prendre rang 
parmi eux. Il y a peu de genres des anciens passereaux, 
où il existe un si grand nombre d’espèces mal classées que 
dans ceux du Sturnus et du Turdus de Latham. 


133 MANUEL 


ÉTOURNEAU VULGAÏRE. 
STURNUS FULGARIS, (LInx.) 


Plumage généralement noirâtre avec des reflets 
très-éclatans de pourpre et de vert doré; parties 
supérieures marquées de très-petits points triangu- 
laires d’un blanc roussätre; couvertures mférieures 
de la queue bordées de blanc; bec jaune; pieds 
d’un brun couleur de chair. Longueur, 8 pouces 
6 lignes. Les vieux au printemps. 


La femelle , a beaucoup de points blancs sur les 
parties inférieures et le bec moins jaune. 


Les vieux et les jeunes après la mue d'automne, 
ont les mêmes reflets de pourpre et de vert doré 
que Les vieux en plumage de printemps ou des 
noces ; mais cette brillante livrée est variée sur 
toutes les parties supérieures de nombreuses 1a- 
ches lancéolées, d’un roux clair , et sur les parties 
inférieures, de taches blanches, également en forme 
de fer de lance; toutes les pennes des ailes et de la 
queue portent de larges bordures roussäâtres; bec 
d’un noir bleuâtre; pieds d’un brun rougeâtre fonce. 
Tous les individus mâles en plumage d'hiver. 


Les femelles ont en hiver plus de taches blan- 
ches sur les parties inférieures , et plus de taches 
rousses sur les parties supérieures; ces taches sont 
de forme demi-circulaire et très-rapprochées. 

Remarque. Les différences signalées pour les deux 


époques de l’année, sont produites chez cette espèce par 
les causes indiquées dans la préface et à la page 131. 


D'ORNITHOLOGIE. 133 

Varie accidentellement ; tout le plumage blanc 
ou blanchätre, le bec, les pieds et l'iris rougeätres. 
Souvent certaines parties du plumage blanches ou 
irrégulièrement tapirées de blanc ou de roussâtre. 


Les jeunes de l'annee avant la mue d'automne, 
sont d’un cendrée brun sans taches, sur toutes les 
parties du corps; les ailes et la queue ont les 
pennes bordées de roussâtre cendré; la gorge est 
blanche et un peu de blanchâtre sur le ventre. 


Srurnus vuzcaris. Gmel. Syst. 1. p. Sox. sp. 1.—Lath. 
Ind. v. 1. p. 521. — Srunnus varius. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 208. — L’Érourneau ou Saxsonner. Buff. 
Oùs. v. 3. p. 176. 1. 15. — Id. pl. ent. 75. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 154. — Srare. Laih. Syn. v. 3. p. 2. 
— Gemenxer Star. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 816. 
— Naum. Wôg. t. 58. f. 84. le mâle. — Frisch. F6g. 
d. 219. 

Habite : presque toutes les contrées de l’Europe ; fré- 
quente les arbres situés dans le voisinage des prairies. 


Nourriture : larves de taupes-grillons , vers et autres 
insectes ; chenilles, limaçons et différentes espèces de se- 
mences, qu’il se plaît à chercher dans les fumiers et les 
crotins des animaux. 


Propagation : niche dans les creux et dans les trous 
des arbres, sous les tuiles ou dans des fentes, pond quatre 
ou sept œufs d’un gris nuancé de vert cendré. 


ÉTOURNEAU UNICOLORE. 
STURNUS UNICOLOR (Manm.) 


Tout le plumage du corps, les ailes et la queue 
d'un noir lustre, dont l’uniformité est relevée par 


134 MANUEL 

de légers reflets pourprés peu éclatans , même as- 
sez mat sur les parties inférieures ; base du bec noi- 
râtre , pointe jaune; pieds d’un brun jaunâtre. Lon- 


gueur, 8 pouces. Les vieux en plumage parfait 
d’ete. 


Les femelles, ressemblent en tout aux mâles, 
mais les reflets sont encore moins brillans. : 


Les jeunes, avant la première mue, sont d’un 
oris brun, toujours beaucoup plus foncé qu'il ne 
l’est chez les jeunes de l’étourneau vulgaire; après 
leur première mue, et’ pendant l'hiver, s ont de 
très-petites taches blanchätres au bout des plumes 
qui disparaissent au printemps, sans qu’une double 
mue ait lieu. 


Remarque. C’est à M. le chevalier de la Marmora, na- 
turaliste aussi zélé qu’exact observateur, que nous devons 
la connaissance de { Étourneau unicolore et de plusieurs 
espèces du genre Bec- fin, dont il a bien voulu enrichir 
mes collections en me communiquant les observations 
qu’il a faites pendant son voyage ornithologique. M. Bo- 
nelli, directeur du cabinei de Turin, nr’a témoigné extrême 
complaisance de m'adresser les individus qui sont déposés 
dans le muséum de ceite vitie, afin de les décrire. La note 
communiquée par M. de fa Marmora au sujet de cet 
étourneau, porte que l’espèce n’émigre point de la Sar- 
daigne , qu’eile s'éloigne peu des lieux qui l'ont vue nai- 
ire , et qu’elle ne se mêle jamais avec l’étourneau vul- 
gaire, qui est également commun dans ce pays, mais dont 
l’émigration par bandes a lieu régulièrement comme dans 
nos contrées; les couleurs du plumage des jeunes et des 
vicux offrent constamment les mêmes différences. M. le 
chevalier de la Marmora a publié ses observations sur cette 


D'ORNITHOLOGÏTE. j 135 


espèce et sur quelques fauvettes de Sardaigne, dans un 
mémoire lu à l’académie de Turin le 28 août 1819. 


Habite : la Sardaigne; on le trouve parmi les rochers 
dans les fentes desquels il place son nid; se rapproche, 
comme notre sansonnet, des habitations rustiques, et se 
pose sur les toits des maisons. 


Nourriture et Propagation : les mêmes que dans l’es- 
pèce précédente. 


13:41:14: 2%:1:11431112 


GENRE TREIZIÈME. 
MARTIN.—PASTOR. (Mrur.) 


Brc en cône allongé, tranchant, très-comprimé, 
légèrement arqué, pointe faiblement échancrée ; 
point de poils isolés à l'ouverture du bec. Narines 
basales, latérales, ovoïdes, à moitié fermées par 
une membrane garnie de petites plumes. Pres 
robustes, trois doigts devant et un derrière, le 
doigt extérieur soudé à sa base à celui du milieu; 
tarse beaucoup plus long que le doigt du milieu. 
AILES , la 17°. rémige presque nulle, la 2€. et la 5°. 
les plus longues. 


Ils voyagent comme les étourneaux en grandes bandes, 
vivent comme eux, mais suivent encore plus assidûment 
le bétail, se posent sur leur dos pour se nourrir des pous 
de bois et des taons attachés à leur peau; se rassemblent 
sur les fumiers et les crotins, et mangent aussi de grands 
insectes, tels que sauterelles et autres. 

La mue est simple et paraît ordinaire ; les sexes diffé- 
rent moins chez notre espèce européenne que dans les es- 
pèces étrangères, principalement par les ornemens acces- 
soires à la tête ou sous la gorge ; les jeunes diffèrent beau- 


136 MANUEL 
coup des vieux par les couleurs du plumage. L'Amérique 
et la Nouvelle-Hollande n'en ont point encore fourni. 


Remarque. Tous ces oiseaux décrits par les auteurs sous 
le nom de Martin viennent se réunir dans ce nouveau 
genre ; il en est de même de quelques oiseaux placés dans 
les systèmes parmi les Etourneaux et les Mertes. 

Le plus grand nombre des espèces porte des ornemens 
accessoires à la tête, soit huppes ou caroncules; les jeunes 
en sont toujours dépourvus, leur tête étant couverte de 
plumes courtes et arrondies : ils sont de l’ancien continent. 
Tout le genre Gracula de M.Cuvier fait partie de celui-ci ; 
le Gracula retigiose où maïinate de Linn. , forme seul 
notre genre Gracula. M. Cuvier fait de ce dernier son 
nouveau genre Eulabes. 


MARTIN ROSELIN,. 
PASTOR ROSEUS. (Mrur.} 


Tête huppée; celle-ci, le cou et le haut de la 
poitrine d’un noir à reflets violets ; ventre , abdo- 
men et tout le dos d’un beau rose; ailes et queue 
d'un brun violet, à reflets; les couvertures des 
premières liserées de rose clair; couvertures du 
dessous de la queue et cuisses noires rayées de 
blanchâtre ; mandibule supérieure du bec ei pointe 
de l’inférieure d’un rosé jaunâtre, le reste noir; 
pieds jaunâtres ; iris d’un brun foncé. Longueur, 
8 pouces. 

La femelle, n'a point les plumes de la huppe 
aussi longues, les couleurs sont moins vives, le 
rose est terne et quelquefois mélangé de brun. 
Les très-vieux males ont les plumes de la huppe 
fort longues et effilées, et le rosé du corps pur et 
fonce. 


D'ORNITIHOLOGIE. 157 
Les jeunes de l'année, diffèrent beaucoup ; au- 
cune des couleurs de loiseau adulte ne se remarque 
sur leur plumage. Toutes les parties supérieures du 
corps d’une seule teinte de brun isabelle ; les ailes 
et la queue brunes, toutes les pennes frangées de 
blane et de cendré; gorge et milieu du ventre d'un 
blanc pur, le reste des parties inférieures d’un brun 
cendré; base du bec jaune, le reste brun; pieds 
bruns, aucun indice de huppe sur la tête. 

Dans cet état l'espèce n’a jamais encore été indi- 
quée. Nous en devons la connaissance à M. le profes- 
seur Bonelli , dont les travaux ont tant contribue à 
la formation du beau cabinet de zoologie de Turin. 


STURNUS ROSEUS. SCOP. An. 1. n°. 191.— TURDUS ROSEUS. 
Gmel. Syst. 1. p. 819. sp. 15.— Lath. Ind. v. 1. p. 544. 
sp. 59. — Tuorpussereucis. Gmel. Syst. 1. p. 837. Sp. 1 26. 
La femelle. — Le Rose. Le Vaill. Ois. d’Afriq. v. 2. 
p. 96. pl.— LE MERLE COULEUR DE ROSE.—Buff. Oùs. v. 5. 
p. 948. t. 22.—Td. pl. ent. 251.— Rose cocourer THRUSH. 
Lath. Syn. v. 3. p. 50. — Id. supp. p. 142. — Srorno 
ROsEO. Stor. degli ucc. v. 3. pl. 516. Le vieux mâle. — 
ROSENFARBIGE Drossez. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 201. — Id. Vôgel. Deut. Heft. 5. mâle et femelle. — 
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 395. — Naum. W6g. 
Nacfitr. t. 27. f. 55. 


Habite : les parties chaudes de l'Asie et de l'Afrique ; 
de passage régulier dans les provinces méridionales de l'I- 
talie et de l'Espagne ; plus irrégulier dans son passage en 
Lombardie et en Piémont; extraordinairement rare par- 
tout ailleurs. 


Nourriture : sauterelles, poux de bois, sangsues et 
autres insectes ; aussi des semences qu’il aime à chercher 


138 | MANUEL 


dans les fumiers ; on les voit souvent posés sur le dos ä& 
bétail pour se nourrir des larves et des taons qui s’engen- 
drent sur leur peau; ils se rassemblent et vivent avec les 
Étourneaux. 


Propagation : niche dans les trous des arbres et dans 
les fentes des masures; pond jusqu’à six œufs dont on 
ignore la couleur. 


Remarque. Les auteurs ont confondu cet oiseau , ainsi 
que plusieurs autres espèces étrangères , avec les merles ; 
M. le Vaillant est le premier qui a désigné la véritable place 
que doit occuper l'espèce. 


D'ORNITHOLOGIE. 139 


ARTS AVIAIRE AR AA PAS AAA LAS ARR LUE A/R LAS RAR LUS 112212123113 21:125L23:h23) 


ORDRE TROISIÈME. 


INSECTIVORES.—-/ZNSE CTI- 
VORES. 


Bec médiocre ou court, droit, arrondi, fai- 
blement tranchant ou en alène ; mandibule 
supérieure courbée et échancrée vers la 
pointe, le plus souvent garnie à sa base de 
quelques poils rudes , dirigés en avant. 
Preps, à trois doigts devant et un derniére, 
articulés sur le même plan , l'extérieur sou- 
dé à la base ou uni jusqu’à la première ar- 
üculation au doigt du milieu. 

La voix de ces oiseaux est cadencée et 
harmonieuse ; tous se nourrissent principa- 
lement d'insectes, particulièrement durant 
le temps de la reproduction; les baies ser- 
vent aussi d'aliment à plusieurs espèces, 
mais ordinairement comme nourriture ac- 
cessoire. Îls font plusieurs pontes par an, 
et habitent les bois, les buissons ou les ro- 
seaux , où ils nichent solitairement,. 


1221712: 2221212112111%21227 


140 MANUEL 
GENRE QUATORZIEÈME. 
PIE-GRIÈCHE.— LANIUS. (Law) 


Brc médiocre, robuste, droit depuis son origine, 
très-comprimé ; mandibule supérieure fortement 
courbée vers la pointe, où se forme un crochet; 
base dépourvue de cire, garnie de poils rudes, di- 
rigés en avant. NARINES basales, latérales, pres- 
que rondes, à moitié fermées par une mem- 
brane voûtée , souvent en partie cachée par des 
poils. Preps à tarse plus long que le doigt du 
milieu ; trois doigts devant et un derrière, entiè- 
rement divisés. AILES , 1". rémige de moyenne 
longueur, 2°. un peu plus courte que les 3°. et 4e. 
qui sont les plus longues. 


Les cinq espèces de pies-grièches de nos climats, ainsi 
qu'un grand nombre d’espèces étrangères dont le bec est 
comprimé et plus ou moins crochu au bout, se distinguent 
par leur courage et par leur cruauté : petits oiseaux de ra- 
pine, elles ne le cèdent point en courage aux plus grands 
destructeurs des airs ; leur proie qu’elles saisissent et em- 
portent avec le bec, consiste principalement en gros in- 
sectes, mais elles attaquent aussi avec avantage les plus 
petites espèces d'oiseaux, et les déchirent en se servant de 
leurs doigts comme moyens de préhension ; toutefois leurs 
serres ne ressemblent point à celles des oiseaux de rapine 
noble, dont les ongles sont rétractiles et les doigts faits 
pour saisir. Les pies-grièches ont le plus de rapport avec 
les oiseaux chanteurs, non-seulement eu égard à leur voix 
cadencée , mais aussi par leur régime qui est essentielle 
ment insectivore , et par les lieux où elles ont coutume 
d’habiter. Elles volent précipitamment , mais d’une manière 


D'ORNITHOLOGIE. 14à 


irrégulière , le plus souvent en traçant des arcs-boutans; 
leur queue remue sans cesse ; elles demeurent et nichent 
habituellement dans les bois en plaines et dans les buissons. 

La mue de certaines espèces paraît double , une très- 
petite portion du plumage change deux fois de couleur ; 
chez le plus grand nombre elle est simple et ordinaire ; les 
sexes , dans toutes les espèces connues, différent plus ou 
moins pour les couleurs du plumage ; les jeunes , quoique 
faciles à distinguer , diffèrent le moins en cet état des 
vieilles femelles. L'Amérique méridionale seule paraît ne 
point avoir des Pies-grièches ; les Bataras, et les Bésar- 
des y semblent remplacer ce genre. 


Femarque. Dans la première édition , le genre Pie- 
grièche (Lanius), se trouve placé à la suite de l’ordre des 
Rapaces ; mais il est mieux vu de le comprendre dans 
l'ordre de mes Insectivores. Les Pie-grièches ont en ef- 
fet toutes les habitudes et les mœurs des oiseaux compris 
dans cet ordre ; elles forment avecles genres anga, Vreir..; 
Fourmailier (Myiotera, Izuc.); Langrayan ( Ocyp- 
terus, Cuv.); Bécarde ( Psaris, Cuv.) et Bec de fer 
(Sparactes, Izic. ) * ,une petite famille dont on ne peut 
les séparer convenablement , puisque ces groupes forment 
encore des passages par degrés insensibles aux genres Dron- 
go (Edotius, Cuv.); Échenilleur (Ceblephyris, Cux.); 
même aux Coracines (Coracina, Vreis.)**,et même aux 
Pardatotes ( Pardalotus, Viezx.): par les différentes es- 
pèces de ces genres , nos Pie-grièches viennent très-natu- 


* Le genre Betylus de M. Cuvier est établi pour la seule espèce 
de Lanius leverianus, qui est une petite pie du genre Corvus. Le 
genre Cassican ( Barita, Cu.) doit faire partie des Omnivores, et 
se rattache tout près du genre Corvus. Le genre Graucalus, Cuv. ou 
les Choucaris sont des Drongos ou des Échenilleurs, et doivent 
prendre rang dans ces genres dont ils portent les caractères. 

** Ici viennent se réunir les Gyrmnocéphales et les Grmnodères de 


MM. Geoffroy et Cuvier. 


142 MANUEL 


rellementse grouper avec nos Gobe-mouches, nos Mertes 
et nos Saæicoles d'Europe. 


MM. Illiger et Cuvier ont également éloigné le genré 
Lanius des oiseaux de proie : j’ai suivi leur édenielel 


PIE-GRIÈCHE GRISE. 
LANIUS EXCUBITOR. (Linnx.) 


La tête, la nuque et le dos d’un beau cendré 
clair; une large bande noire passe au-dessous des 
yeux, et recouvre l'orifice des oreilles ; parties in- 
rieures d’un blanc pur; ailes courtes, noires; ori- 
gine des rémiges et extrémité des pennes secon- 
daires d’un blanc pur ; les deux pennes extérieures 
de la queue blanches; la troisième noire vers le 
centre, la quatrième terminée par un grand es: 
pace blanc, la cinquième par un espace moins 
étendu , et les deux du milieu entièrement noires; 
bec et pieds d’un noir profond. Longueur, 4 pouces. 
Le vieux mâle. 


La femelle, a les parties supérieures d’un cen- 
dré plus terne ; parties inférieures blanchätres ; 
chaque plume de la poitrine terminée par un crois- 
sant d’un cendré clair; moins de blanc à lextre- 
mité des pennes secondaires des ailes, et plus de 
noir sur l’origine des pennes caudales. 


Varie, d'un blanc presque parfait, seulement 
les parties noires légèrement ébauchées par du cen- 
dré fonce. Souvent plus ou moins varié de blanc. 


Laxius excurrror. Gmel. Syst. 1. p. 500. sp. 11. — Lath, 
End. v. 1. p. 67. sp. 6. — Pix-cRIÈCHE CRISE. Buff. Os. 
&. 1. p. 206. t. 20. — Id. pl. ent. 445.— Gérard. Tab. 


… 


D'ORNITHOLOGIE. 143 


élém. #. 1. p. 85. — GREAT CINEROUS SCHRIRE. Lath. Syn. 
v. 1. p. 160. — Penn. Brèt. Zool. t. ©. p. 75. — Verra 
cexenia. Stor. degli uccetli. v. 1. pl. 55.— Graver Wur- | 
cer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 85.—Frisch. £. 59. 
— Naum. £. 6.—BLaauwe Krauwier. Sepp, Nedert. V'og. 
ê, P. 121. 


Habite : les buissons, les lisières des bois et Les parcs ; 
sédentaire dans plusieurs contrées, de passage dans d’au- 
tres ; peu commun en Hollande. 


Nourriture: souris, mulots, grenouilles, petits oiseaux, 
lézards et scarabées. 


Propagation : nichesur les arbres et dans les buissons; 


pond cinq ou sept œufs blancs, marqués de taches d’un 
brun sale. 


PIE-GRIÈCHE MÉRIDIONALE. 


LANIUS MERIDIONALIS. (Mrur.) 


La tête, la nuque, le manteau et le dos d’un 
cendré très-foncé ; une large bande noire passe au- 
dessous des yeux, et couvre l'orifice des oreilles; 
gorge d'un blanc vineux, toutes les autres parties 
inférieures d’un vineux un peu cendré, dont les 
teintes se nuancent sur les flancs et sur les cuisses 
en un cendré pur et foncé; origine des rémiges 
et extrémité des pennes secondaires d’un blanc 
pur; les quatre pennes du milieu de la queue toutes 
noires , les autres comme dans l'espèce précédente. 
Longueur, 4 pouces. Le vieux male. 


La femelle, a les parties supérieures d’un cen- 
dré foncé, toujours moins pur que celui du mâle; 
les parties inférieures nuancées de plus de cendré, 
et variées par des croissans foncés qui terminent 


144 MANUEL 
toutes les plumes; la bande qui s'étend sur l’orifice 
des oreilles n'est pas d’un noir aussi décidé. 


Remarque. Cette pie-grièche et celles indiquées sous 
les noms de Lanius excubitor et minor semblent for- 
mer trois races ou variétés constantes produites par le 
climat; celle-ci est propre aux contrées du midi, et ne 
visite jamais les provinces du centre et du nord de l’Eu- 
rope; ses habitudes sont à peu près les mêmes que celles 
de la pie-grièche grise , dont elle diffère constamment par 
le cendré beaucoup plus foncé des parties supérieures, et 
par la couleur de lie de vin distribuée en différentes nuan- 
ces, sur toutes les parties inférieures. Cette race, que Pon 
pourrait aussi nommer espèce , semble se reproduire avec 
les mêmes différences, au moyen desquelles il est très-fa- 
cile de la distinguer de notre Pie-grièche grise, sans of- 
frir par le plumage les indices d’une union mixte. Je sup- 
pose, d’après mes observations, que les races ne se mêlent 
point, ce qui cependant peut avoir lieu dans des dis- 
tricts où elles se trouvent toutes les deux, et où l’une d’elles 
est peu nombreuse. J’ai indiqué les exemples de sem- 
blables unions d’espèces voisines à l’article des corneilles 
noires et mantelées, et des bergeronettes lugubres et grises. 

Habite : le midi de l'Italie, la Dalmatie, le midi de la 
France , le long des bords de la Méditerranée et l'Espagne. 
Les individus envoyés d'Égypte ressemblent, sous tous les 
rapports, à ceux tués en Italie et en Provence. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


PIE-GRIÈCHE A POITRINE ROSE. 
LANIUS MINOR. (Lin x.) 


Front , région des yeux et des oreilles noirs; oc- 
ciput, nuque et dos cendrés; gorge blanche; poi- 
trine et flancs d’un rouge rose; ailes noires; sur 
les rémiges seulement un miroir blanc; 1r°. penne 


D'ORNITHOLOGIE. 145 
de la queue blanche; sur la 2e. du noir le long de 
la baguette; sur la 3°. une grande tache noire ter- 
minée de blanc; sur la 4€. une plus grande tache 
noire à extrémité d'un blanc pur; les quatre pen- 
nes du milieu entièrement noires. Longueur, 8 
pouces. 


La femelle, a la couleur rose plus terne, la 
bande noire du front et des oreilles moins large ; 
cette bande et le noir des ailes tirant plus au brun. 


Les jeunes de l'année et les deux sexes, après 
la mue d'automne, ne sont point parés du ban- 
deau noir au front; cette partie est en hiver d’un 
cendré terne; après la mue du printemps tous les 
individus ont le bandeau noir, et le rose de la poi- 
trine est plus vif. Les jeunes de l’année se distin- 
guent encore par le cendré sale des parties supé- 
rieures, dont toutes les plumes sont frangées, et 
par le blanc terne des parties inférieures. 


Laxrus mixor. Gmel. Syst. 1. p. 508. Sp. 49. — Laxrvs 
srALIQus. Lath. Ind. v. 1. p. 51. Sp. 15. — La Pir-Grièoue 
D’Iraue. Buff. Oùs. v. 1. p. 298. — Id. pl. ent: 52. f. 1. 
— Lesser GREY Scarire. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 54.— 
VELIA GENERIA MEZZANA. Slor. deg. ucc. v. 1. pl. 54. — 
Graver VunGer. Bechst. Tasschenb. p. 101.— Scawanrzs- 
TIRNIGER VurGEr. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 88.— 
Id. Vüg. Deutsch. vw. 2. Heft. 20. —Frisch. Fôg. t. Go. 
f. 1. — Naum. £. 5. f. 15. 

Habite : V'Archipel, la Turquie, l'Italie, l'Espagne, et 
visite quelquefois le nord de l’Europe, jusqu’en Russie ; 
se propage aussi dans quelques provinces de la France et 
de l’Allemagne , où l'espèce est peu répandue : très-rare 
en Hollande. À 

Panrie [". 10 


16 MANUEL 

Nourriture : phalènes, scarabés, taupes, grillons et 
irès-pelits oiseaux. 

Propagation : niche sur les arbres de haute futaie ou 
dans les buissons; pond six œufs oblongs, d’un vert blan- 
châtre ; ils ont vers le centre une zone formée de petits 
points d’un gris olivâtre. 


PIE-GRIÈCHE ROUSSE. 


LANIUS RUFUS. (Briss.) 


Front, région des yeux et des oreilles noirs; oc- 
ciput et nuque d'un roux ardent; haut du dos et 
ailes noires ; scapulaire, miroir des rémiges, extré- 
mité et bords des pennes moyennes et des cou- 
verlures, d’un blanc pur; toutes les parties infé- 
rieures de cette couleur; 1re. penne de la queue 
blanche avec une tache noire carrée sur la barbe 
intérieure; la 2€. avec une tache plus grande sur 
les deux barbes; les autres blanches à leur origine 
et vers le bout; les deux du milieu noires; queue 
légèrement arrondie; la 2°. rémige d’égale lon- 
sueur avec la 5e. Longueur, 7 pouces. 


La femelle , a Yocciput et la nuque d’un roux 
moins vif rayé de brun; le blanc sur les scapulaires 


est moins grand et terne; le noir du plumage 


5 
rembruni; les couvertures des ailes bordées de 
roux; la poitrine d’un blanc terne avec de fines 
raies transversales brunes ; les plumes des flancs 


roussâtres terminees de brun. 


Les jeunes de l’année , sont en dessous d’un 
blanc sale avec des raies grises, et en dessus d’un 


D'ORNITHOLOGIE. Fe 
brun roux avec des croissans bruns; ailes et queue 
d’un brun noirûtre. 


Remarque. Les jeunes de cette espèce ressemblent 
beaucoup à la femelle de la pie-grièche écorcheur; pour 
les distinguer , il suffit d’avoir égard à la conformation de 
la queue et des ailes. 


Lanius Rurus. Briss. Orn. v. 2. p. 149. sp. 5.— Retz. 
Linn. Faun. Suec. p. 89. sp. 39. — Lanius rurius. 
Lath. Ind. v. 1. p. 70. Sp. 12. — Laxrus Pomeranus. 
Mus. Cars. fasc. 1. t. 1.— Gmel. Syst. 1. p. 302. sp. 53. 
— Lanius Corcurio RUFUS. Îd. p. 501. Sp. 12. var. y. — 
La P-Griècme ROUSSE. Buff. Oùs. v. 1. p. 501. — Id. pl. 
ent. 9. f: 1. le mâle. — Vaill. Ois. d’Afr. v. 2. pt. 63. 
f. 1. le vieux mâle. f: 2. jeune. — Gérard. Tab. élém. 
v. 1. p. 87. — Woopcnat. Lath. Syn. v. 1. p. 169. — 
Penn. Brüt. Zoûl. t. c. 2.—VELIA MAGGIORE COL CAPO ROSS0. 
Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 56. — RorakôPricer Vurcer. 
Bechst. Tasschenb. Deut. p. 101.— Meyer, Id. p. 89. — 
Frisch. £. 61. f: 1. le vieux mäle. f. 2. le jeunc.— Naum. 
V'üg. t. 7. f. 14. vicux mâle. 


Habite : la Erance , l'Italie , la Suisse, l'Allemagne, 
jusque dans le nord ; très-rare et accidentellement en 
Hollande ; abondant en Afrique. 


Nourriture : comme l'espèce précédente. 

Propagation : niche dans les buissons, suspend le nid 
à l’enfourchure des branches; pond six œufs d’un vert blan- 
châtre , où se distinguent quelques grandes et beaucoup de 
petites taches cendrées. 


PIE-GRIÈCHE ÉCORCHEUR. 
LANIUS COLLURIO. (Briss.) 


Sommet de la tête, nuque, haut du dos et crou- 
pion d’un cendré bleuâtre : du noir entre l'œil et 


148 ... MANUEL 
le bec, immédiatement à l’entour des yeux et sur 
l’orifice des oreilles : manteau et couvertures des 
ailes d’un roux marron : gorge et abdomen d’un 
blanc pur : poitrine, flancs et ventre d’un roux 
rose : ailes noirâtres, bordées de roux foncé : 
deux pennes du milieu de la queue noires, les autres 
blanches jusqu'aux deux tiers de leur longueur, 
le reste noir; toutes sont terminées d’une petite 
tache blanèhe , les baguettes noires : queue carrée, 
seulement la penne extérieure de quelques lignes 
plus courte que les autres : la 2°. rémige plus lon- 
gue que la 5°. Longueur, 6 pouces. 

La femelle, a les parties supérieures d’un roux 
terne, nuque et croupion d’un roux cendré ; gorge, 
milieu du ventre et couvertures inférieures de la 
queue d’un blanc pur ; plumes des côtés du cou, 
de la poitrine et des flancs entourées de fines raies 
brunes ; les deux pennes latérales de la queue en- 
tourées dans leur longueur de brun et de blanc 
jaunâtre , et terminées de cette couleur ; les quatre 
penses du milieu d’un brun roux uniforme ; entre 
le bec et l'œil et au-dessus des veux , du blanc 
jaunâtre. Briss. Or. v. 2. p. 150, décrit cette fe- 
melle comme étant la femelle de la pie-grièche 
rousse, ce qui est faux : Buffon commet la même 
erreur dans sa pl. enl. 51. Jig. 1. 


Lawrus Corrurio. Briss. Orn. v. 2. p. 151. sp. 4.—ketz. 
Linn. Faun. Suec. p. 88. sp. 58. — Gmel. Syst. 1. p. 500. 
Sp. 12. — Lanius spini rorquens. Bechst. Naturg. Deut. 
©. 2. p. 1995.—La Pre-Griècue ÉcorcHeur. Buff. Oùs. . 1. 
p. 504. t. 21.— Id. pl. ent. 51. f. 2. le mâle, et f. 1. la 


D'ORNITHOLOGIE. 119 
femelle , sous le faux nom de Pic-Grièche rousse fe- 
melle. — Le Vaill. Ois. d’Afr. v. 2. pl. 64. f. à et 2. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. go. — Rrp rackED SHniKE. 
Lath. Syn. v. 1. p. 167. —Penn. Brit. Zool. t. ce. 1. — 
VecraA Rossa minor. Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 55. f. 1 et 2. 
— Rorurücxicer VorGer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 90.— Nauin. V’ôq. t. 8. f. 15 et 16.—Grauwe Krauwier. 
Sepp. Ned. Vogq. t. p. 125. 


Les jeunes: de cette espèce ressemblent beau- 
coup à la femelle; mais dans cet état le cendré de 
la nuque et du croupion est peu apparent; le crou- 
pion est roux avec de petites raies brunes.” 


Habite : les buissons ; très-abondant à la lisière des bois 
situés dans le voisinage des bruyères ; répandu dans toute 
l’Europe , jusqu’en Suède et en Russie; également com- 
mun dans l’Amérique méridionale , où l’espèce est la 
même. , 


Nourriture : hannetons, cigales , grosses mouches , 
araignées, jeunes souris, petits nds sauterelles , gre- 
nouilles, etc. 


Propagation : niche dans les différentes espèces de 
buissons à épines, dans les enfourchures des branches; 
pond cinq ou six œufs obtus qui sont ou roses avec des ta- 
ches rougeâtres, ou bien jaunâtres avec des taches d’un 
cendré verdâtre en forme de zone. 


ARR IRE 23:21 52125::11:) 


190 MANUEL 
GENRE QUINZIÈME. 


GOBE-MOUCHE, — MUS CICAP A. 
(Linn.) 


Brc médiocre, robuste, angulaire, déprimé à la 
base, plus ou moins large ; comprimé vers la pointe 
qui est forte, dure, courbée et très-échancrée; 
base garnie de poils longs et raides. Narines ba- 
sales, latérales, ovoïdes, couvertes en partie et 
à claire voie par des poils dirigés en avant. Preps 
à tarse de la longueur ou un peu plus long que le 
doigt du milieu; les latéraux presque toujours 
égaux; trois doigts devant et un derrière, le doigt 
extérieur soudé à sa base au doigt du milieu. On- 
GLE postérieur très-arqué. AILES ; la 1°°. rémige très- 
courte ; la 2°. moins longue que les 3°. et 4°., qui 
sont les plus longues. 


Ce sont en Europe des oiseaux voyageurs , qui arrivent 
tard et partent tôt en automne. Ils se nourrissent unique- 
ment de mouches et d’autres insectes ailés , qu'ils attrapent 
au vol ; on ne les voit point chercher leur nourriture à 
terre, il est même rare qu’ils l’enlèvent de dessus les feuilles 
des arbres. Ils ne font en Europe qu’une ponte par an, se 
perchent à la sommité des arbres, et vivent solitairement 
dans les forêts. Chez quelques espèces la mue n’a lieu 
qu’une fois dans l’année; chez d’autres elle est double ; 
dans ce cas, ce sont seulement les mâles dont les couleurs 
du plumage changent périodiquement; ceux-ci ont en au- 
tomne la livrée des femelles et des jeunes; ils sont parés 
au printemps de couleurs plus tranchées ou plus vives; je 
n'ai point encore acquis la certitude d’une double mue 
chez les femelles, mais il est de fait, que, si elle a lieu, les 
couleurs du plumage ne changent point, Quelques espèces 


D'ORNITHOLOGIE. 151 
étraugères sont aussi sujettes à une double mue. Les sexes 
se distinguent le plus souvent par des couleurs assez tran- 
chées, particulièrement chez les espèces étrangères, parmi 
lesquelles on en voit dont les mâles portent des ornemens 
extraordinaires. Les jeunes ne différent des adultes que 
dans la première année. Les espèces de ce genre très-nom- 
breux sont répandues dans tous les pays situés sous un cli- 
mat tempéré. 

Remarque. Ce genre est composé dans nos climats d’une 
seule section, mais les pays chauds nourrissent des espèces 
dont les formes du bec varient singulièrement; cette ano- 
malie semble être en rapport avec leur nourriture, et dé- 
pend des facultés et des mœurs des différentes espèces 
d'insectes qui leur servent de pâture. Les becs de ces 
oiseaux varient entre la forme propre à notre Musei- 
capa grisola , jusqu’à celle très-allongée et très-déprimée 
du genre Todus, dont le Todus viridis forme jusqu'ici | 
seule espèce connue ; tous les autres sont des Gobe-mou- 
ches. Ces différentes nuances dans le bec lie quelques es- 
pèces d’une part au genre Platyrynchus, et de l’autre, par 
la section des Tyrans, aux genres Lanius et Edolius ; 
d’autres marquent le passage par degrés presque insensible 
aux plus petites espèces du genre Sylvia, tandis que cer- 
tains rameaux prennent graduellement la forme de bec 
propre aux oiseaux des genres Tamnophilus et Myothe- 
ra; quelques-unes établissent des rapports bien marqués 
avec le genre Æmpelis , et d’autres même avec le genre 
Vanga. Les platyrinques { Platyrynchus, Drsuan. ), les 
moucherolles (Muscipetta, Cuv.), et mon nouveau groupe 
sous le nom de Climacteris ; semblent pouvoir former 
trois genres assez bien caractérisés , dont toutes les es- 
pèces sont faciles à distinguer par des caractères rigou- 
reux. Ceux qui voudront former un plus grand nombre de 
nouveaux genres pour classer toutes les légères nuances ct 
les anomalies dans les formes du bec de ces oiseaux , trou- 
yeront ici un vaste champ ouvert à leurs vues nouvelles : 


152 MANUEL 


Je doute s’ils réussiront à nous rendre ces nuances faciles 
à saisir, et intelligibles par des phrases et des mots; c’est 
cependant le point capital qu’on exigera d’eux, afin de 
faire l’application du système à la nature. 

On a irès-récemment encore formé un nouveau genre 
Atecturus, pour l’oiseau décrit et figuré par d’Azara, sous 
le nom de Petit Coq; il s'ensuit que voilà un vrai gobe- 
mouche, dont le bec est absolument conformé comme 
dans les espèces d'Europe , séparé de tous ses congénères, 
dont cette espèce (suivant le témoignage du prince de 
Neuwied), a toutes les habitudes. 


GOBE-MOUCHE GRIS. 


MUSCICAPA GRISOLA. (Liwx.) 


Toutes les parties supérieures d’un brun cen- 
dre; front tirant au blanchätre; sur les plumes de 
la tête une raie longitudinale d’un brun foncé; gorge 
et milieu du ventre blancs; cotés du cou, poitrine 
et flancs parsemés de taches longitudinales d’un 
brun cendre. Longueur, 5 pouces 6 ou 7 lignes. 


Il n'existe aucune différence entre le mâle et la femelle. 
La mue n’a lieu qu’une fois dans l’année. 
MuscicaPa GRISOLA. Gmel. Sysé. 1. p. 949. sp. 20. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 467. sp. 1. — Le Gosr-MoucHE PRO- 
REMENT Dir. Buff. Ois. v. 4. p. Bay. t. 25. f. 2. — Id. pt. 
ent. 565. f: 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 93. —Sror- 
TED FLYCATCHER. Lath. Syn. v. 5. p. 525.— Brit. Zoo. 
p. 2. f. 4. — GEELECKTER FLIEGENFANGER. Bechst.. Naturg. 
Deut. v. 5. p. 421.— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 2a1. —Frisch. # 22. f. 2. 6. — Naum. £. 41. f. 92. 
Habite : les forêts et rarement les jardins ; répandu 
jusqu’en Suède et dans les provinces tempérées de Ha 
Russie ; rare en Hollande. 


D'ORNITHOLOGIE. 153 
Nourriture : mouches et autres insectes diptères, plus 
rarement des chenilles et des fourimis. 


Propagation : niche sur les arbres et dans les buissons ; 
quelquefois dans les trous naturels des grosses branches ; 
plus rarement dans les fentes et les trous des masures ; 
pond jusqu’au nombre de cinq œufs , d’un blanc bleuître; 
couvert de taches rousses, ces taches sont plus foncées 
vers le bout obtus de l'œuf, 


GOBE-MOUCHE A COLLIER. 


MUSCICAPA ALBICOLLIS. (Mrui.) 


- Sommet de la tête, joues, dos, petites couver- 
tures des ailes et toutes les pennes de la queue d'un 
noir profond ; le front, un large collier sur la nu- 
que et toutes les parties inférieures d'un blanc 
pur; du blanc mêlé de noir sur le croupion; un 
miroir blanc sur l’origine des rémiges; moyennes 
et grandes couvertures des ailes blanches ; les der- 
nières terminées de noir sur les barbes intérieures. 
Longueur, à pouces. Le vieux male, dans sa lr- 
vrée parfaite d'été ou des noces. 


La vieille femelle, diffère beaucoup du vieux mâle 
du printemps; sur le front est un très-petit es- 
pace cendré blanchâtre ; toutes les autres partes 
supérieures sont d’un gris cendré, exception faite 
toutefois des grandes couvertures des ailes qui sont 
blanches extéricurement , et des deux pennes la- 
térales de la queue qui sont liserées de blanc; 
toutes les parties inférieures sont d’un blanc pur; 
le collier blanc qui entoure la nuque du male en 


154 MANUEL 

plumage de printemps, se trouve très-faiblement 
indiqué chez la femelle par du cendré plus clair 
que le reste des parties supérieures. 


Les jeunes de l’année, ressemblent aux femel- 
les ; ils en diffèrent en ce qu'il n'existe point du 
blanchätre au front; que les parties inférieures 
sont d'un blanc sale, maculé de cendré sur la poi- 
trine , et que les deux pennes latérales de la queue 
portent de larges bords blancs. À mesure que le 
de jeune mäle avance en âge, et dès sa première 
mue de printemps, il prend du noir partout où la 
femelle a du cendrée; les bords blancs, quoique 
moins larges, continuent encore à exister sur une 
ou sur les deux pennes latérales de sa queue, qui 
est alors noire; mais 1l ne reste plus de traces de 
ces bords blancs chez les vieux mâles, passé l’âge 
de deux ans. En hiver, il n'existe aucune diffe- 
rence entre les males et les femelles. 


Le vieux male au printemps. 


Muscicapa cocraris. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 158. 
sp. 5.*— Muscicapa arricapica. Jacquin. Beyt. p. 41. t. 19. 
— Gmel. Syst. 1. p. 955. sp. 9. var. 6. — Le Gove- 
MOTCRE 4 COLLIER DE Lorraine. Buff. Oùs. v. 4. p. 520. 
t. 25. f. 1. le vieux mâle. — I. pt. ent. 565. f. 2. un 
individu prenant sa livrée complète. — Gérard. Fab. élém. 
d. 1. p. 95. un individu adulte conservant encore du jeune 
âge le blane qui borde le penne extérieur de sa queue. — 


* Le nom de Collaris ne doit point être employé, puisque La- 
tham s’est déjà servi de cette dénomination pour désigner une 
espèce exotique. 


D'ORNITHOLOGIE. Re. 
Preo rLycaTCBER. Lath. Syn. v. 5. p. 525. var. B. — Der 
FLIEGENFANGER MIT DEM HALSBANDE. Bechst. Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 212. var. C.: 


Remarque. Les jeunes oiseaux de cette espèce ont tou- 
jours été confondus avec les jeunes de l’espèce suivante; 
voyez la remarque plus détaillée à cet article. On ne doit 
point confondre avec notre espèce £E Muscicapa TORQUATA. 
Gmel. p. 945. sp. 17, comme l'ont fait quelques métho- 
distes; cette dernière forme une espèce distincte, seule- 
ment propre à l’Afrique. 

Habite : plus particulièrement les provinces du centre 
de l’Europe, moins abondant en Allemagne et dans le nord 


de la France ; jamais en Hollande, rare dans le midi de 
l'Italie. 


Nourriture : comme l’espèce précédente. 

Propagation : niche dans les trous des arbres ; pond 
cinq ou six œufs, d’un bleu verdâtre, pointillé au gros 
bout de fines taches brunes. Vit toujours dans l’intérieur 
des forêts les plus touflues et les plus vastes. 


GOBE-MOUCHE BEC-FIGUE. 


MUSCICAPA LUCTUOSA. (Mrur.) 


Toutes les parties supérieures du corps et les 
pennes de la queue, d’un noir profond : le front et 
toutes les parties inférieures d’un blanc pur; les 
ailes noires ont les moyennes et les grandes cou- 
vertures blanches, ces dernières sont terminées de 
noir sur leurs barbes intérieures. Longueur totale, 
5 pouces. Le vieux mäle dans sa livrée parfaite 
d’eté ou de noces. 


Avant que la livrée du mâle ait acquis son eoloris noir, 
on voit des plumes grises, semées sur un fond noir; les 


196 MANUEL 


pennes des ailes et celles de la queue sont noirâtres; et 
seulement les deux pennes extérieures de cette dernière 
sont bordées de blanc; à la seconde année , le blanc ne 
borde que ia seule penne extérieure , et à la troisième mue 
du printemps ou passé l’âge de deux ans accomplis , le plu- 
mage de cette espèce ainsi que de l’espèce précédente est 
dans toute sa perfection. 


La vieille femelle, diffère de l'espèce précédente 
par le manque du miroir, par le cendré brun très- 
uniforme des parties supérieures, et par Jes #roës 
pennes latérales de la queue, dont les bords sont 
blancs ; ce sont aussi les seules différences Le ca- 

ractérisent les jeunes. 


Remarque. On ne saurait être trop attentif pour bien 
saisir les différences qui distinguent les deux espèces si 
voisines de Muscicapa albicotlis et tuctuosa. Les mâles 
en plumage de noces sont faciles à distinguer, mais seule- 
ment après leur seconde mue de printemps ; le premier 
est orné d’un collier blanc qui entoure toute la partie supé- 
rieure du cou, tandis que le second a toute la partie pos- 
iérieure du cou noire; dans la première mue de printemps 
le collier du Muscicapa albicotllis se dessine par une 
nuance grise cendrée. Les femelles des deux espèces , les 
mâles revêtus de leur plumage d’hiveret les jeunes, se res- 
semblent tous à s’y méprendre; on ne peut les distinguer 
facilement que, 1°. par le petit miroir blanc qui se dessine 
sur les rémiges dans M. albicollis, tandis que celles-ci 
sont unicolores chez M. luctuosa ; 2°. par les pennes la- 
icrales de la queue, dont les deux extérieures ont un bord 
blanc, plàs ou moins large suivant les âges, dans 7. al- 
#icotlis, tandis que, chez M. luctuosa , il y a trois pen- 
nes latérales marquées de bords blancs. La manière de 
vivre, le cri d’appel et le chant des mâles offrent des dif- 
férences très-marquées; la couleur des œufs diffère égale- 


D'ORNITHOLOGIE. 157 
ment. C’est à M. Lotinguer qu’on doit la première obser- 
vation sur la double mue de Muscicapa albicotlis, seule 
espèce bien connue en France où elle est assez commune, 
On ne sera plus surpris depuis l'explication donnée , que 
les oiseaux connus en Italie et dans le midi, sous les noms 
de Beque-fique où Bec-fique , s’y trouvent en aussi grande 
quantité, surtout depuis les mois d'octobre et durant tout 
l'hiver, époque de leur émigration et en même temps de 
leur seconde mue périodique, qui fait paraître tous les in- 
dividus des deux espèces mentionnées dans une livrée dont 
les couleurs n’offrent, au premier coup d’œil, aucun in- 
dice de différence. 


Le vieux mâle et l'adulte au printemps. 
7 


EmBErizA Lucruosa. Scop. Ann. 1. n°. 215. — Gmel. 
Syst. 1. p. 854. sp. 46. — Muscrcapa ArRICAPILLA. Gmel. 
Syst. 1. p. 959. sp. 9. — Lath. Ind. v. 1. p. 467. sp. 2. 
— Ruserra ANGLICANA. Briss. Orn. v. 3. p. 456. sp. 27, — 
Le Traquer D’Anczeterre. Buff. Oùs. v. 5. p. 222. — Edw. 
t. 30. f. 1. le mâle prenant sa livrée parfaite, et f. 2. le 
jeune de l’année. — Pier rLevcatcmer. Lath. Syn. v. 3. 
p. 524.— Penn. Brit. Zool.t.S. f. 1.—ScnawanrzrücriGER 
FLIEGENFANGER. Bechst. Naturg. Deut. p. 451. — Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 212.— Frisch. £. 24. f. 2.— 
Naum. €. 41. fig. 95. 


Le vieux male, la femelle et les jeunes, en hiver. 


MoraCiLLA FICEDULA. Ginel. Syst. 1. p. 956. sp. 10. — 
SyLvIA FICEDULA. Lath. Ind. v. 2. p. 517. sp. 28.— Muscr- 
Capa MUSCIPETA. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 435. — 
MoraciLLa ATRICAPILLA. (femina. ) Gmel. Syst. 1. p. 955. 
sp. 9. — Le Becricue. Buff. Oùs. v. 5. p. 185. — Id. pt. 
ent. 668. f. 1.— Gérard. Tab. élem. +. 1. p. 260. et {a 
note au bas dela page; un jeune de cette espèce ou de ta 


198 MANUEL 


précédente.— Ericurean warsLen. Lath. Syn. v. 4. p. 432. 
— Penn. Aret. Zoo. v. 2. p. 419. — ALxuzzA pi coLOR 
Bianco. Stor. degli uccelli. v. 4. pl. 581. f. 1 et 2. — 
SCHWARTZGRAUER FLIEGENFANGER. Meyer, T'asschenb. Deut. 
©. 1.p. 219. — Frisch. Vôg. t. 22. f: 2. 4. —Naum. t. 41. 
f. 94- 

Habite : en grand nombre dans les provinces méridio- 
nales , le long de la Méditerranée ; se trouve aussi dans 
les provinces du centre de la France et de l’Allemagne; 
rare en Angleterre, et jamais en Hollande ; très-commun 
dans toute l’Italie. 

Nourriture : mouches et autres petits insectes qu’il en- 
lève de dessus la surface des fruits mous et des feuilles. 

Propagation : place son nid dans4les rameaux unis de 
deux arbres voisins, ou dans Îles trous naturels des bran- 
ches; pond jusqu’au nombre de six œufs, d’un bleu ver- 
dâtre très-clair. Vit le plus habituellement dans les bois en 
plaines, dans les parcs, et souvent dans les vergers; en 
Italie dans les bois d’oliviers et de figuiers. 


GOBE-MOUCHE ROUGEATRE. 
MUSCICAPA PARVA. (BECHST.) 


Toutes les parties supérieures d’une seule nuance 
de cendré rougeâtre, qui prend uue légère teinte 
bleuâtre au-dessus des oreilles; les pennes des ai- 
les d’un cendré brun; les quatre pennes du mi- 
lieu de la queue et l'extrémité des latérales noirà- 
tres, ces dernières sont d’un blanc pur depuis leur 
origine; gorge, devant du cou et poitrine d'un 
roux vif; flancs rougeâtres, le reste des parties in- 
férieures blanc; poils de la base du bec très-longs; 
bec et pieds bruns. Longueur, 4 pouces, 5 lignes. 
Le vieux male. 


D'ORNITHOLOGIE. 159 
La vieille femelle, a le roux de la poitrine et 


du cou beaucoup plus clair, et toutes les autres 
couleurs moins foncées. 


On n’a bien connu jusqu'ici que les jeunes de 
à.‘ A \ . 

cetle espece. Ils ont du roussâtre très-clair sur la 
poitrine et sur les flancs; la gorge d’un blanc lé- 
gèrement roussâtre; toutes les parties supérieures 
cendrées; les plumes des ailes bordées et terminées 
de roux ; les pennes latérales de la queue blanches, 
terminées de brun cendré. C’est alors 


Muscicara parva. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 42. 
KzeiNEr FLIEGENFANGER. Meyer, T'asschenb. Deut. v. 1. 
p. 215. 

Remarque. Cette espèce, que je dois aux soins obligeans 
de mes amis d'Allemagne, y est de passage annuel, mais 
très-difficile à se procurer. Je n’ai point appris que l’es- 
pèce ait été vue ailleurs ; peut-être ne fait-elle que passer 
en France. Je ne saurais dire si la double mue a lieu chez 
cette espèce, mais je le présume. 


Habite : les plus vastes forêts de l’Allemagne, seule- 
ment pendant le très-court espace de temps que dure la re- 


production ; assez commun dans les parties orientales, vers 
le midi. 


Nourriture : petits insectes et petites mouches. 


Propagation : place son nid dans les rameaux unis de 
deux arbres voisins, ou dans l’enfourchement des branches. 


L2222:52152h2:3::2:h215:, 


160 | MANUEL 
GENRE SEIZIÉMÉ. 


MERLE.— TURDUS. (Linn.) 


Bec médiocre, tranchant : ; pointe comprimée et 
recourbée ; Part supérieure échancrée vers 
la pointe; des poils isolés à l'ouverture du bec. 
NaRiINEs basales, latérales, ovoides, à moitié fer- 
mées par une membrane. nue. Preps à tarse plus 
long que le doigt du milieu; le doigt extérieur 
ché à sa base à celui-ci. Arres, laÿ 1'°, rémige 
presque nulle ou de moyenne longueur ; dans quel- 
ques espèces la 3°. la plus longue, dans d’autres 
] 1e 
à 4: 


La chair de ces oiseaux est très-bonne à manger; ils 
vivent isolés pendant le temps de la reproduction. Ils émi- 
grent en grandes troupes ,; ou sont sédentaires dans plu- 
sieurs contrées méridionales de l’Europe: ils font grand 
cas de toutes sortes de baies; mais les insectes forment 
leur principale nourriture, particulièrement dans le temps 
des couvées. Chez les Grèves les sexes offrent peu de dif- 
férence dans le plumage, mais il en existe souvent d’as- 
sez marquées dans les oiseaux qu’on est convenu d’appe- 
ler Merles ; les jeunes, jusqu’à leur première mue, res- 
semblent aux femelles ; la mue chez le plus grand nombre, 
je crois même chez toutes les espèces, est simple ; les ta- 
ches et les bandes éprouvent quelques changemens par le 
frottement, de facon qu’au printemps on observe de légè- 
res différences entre les individus tués immédiatement après 
leur mue d’automne. 


Remarque. Les Grives et les Merles ont été séparés 
par Buffon, mais ils ne différent point dans les parties ca- 


D'ORNITHOLOGIE. 161 


ractéristiques ; les premiers ont le plumage plus ou moins 
marqué de petites taches foncées, les seconds ont les cou- 
leurs distribuées par grandes masses. Le genre Turdus 
est composé de deux sections naturelles, déterminées par 
les différences dans les habitudes ; la première comprend 
toutes les espèces qui habitent les bois et les bocages; la 
seconde celles qui vivent solitairement dans les contrées 
rocailleuses et montueuses. Dans la première édition j’a- 
vais formé une troisième section pour l’espèce européenne 
qui habite les roseaux, le long des fleuves et des lacs; mais 
ayant trouvé depuis que cette espèce et toutes celles étran- 
gères, ainsi conformées , ont beaucoup plus de rapports, 
dans leur manière de vivre et de se nourrir, avec les nom- 
breuses espèces du genre Sylvia qui habitent les bords des 
eaux, on les trouvera dans ce genre. MM. Meyer et Cuvier 
ont aussi fait ce changement depuis peu. Ce genre com- 
prend en espèces exotiques un très-grand nombre qui n’y 
sont point à leur place; plusieurs sont du genre Mellipha- 
ga * de Lewin, et un grand nombre forment mon nouveau 
genre Lamprotornis ; d’autres sont du genre Myothera 
d'Illiger. 
1re. SECTION. — SILVAINS. 

Ils nichent et vivent toujours dans les bois, les buissons, 
les parcs ou lesjardins ; leur migration s’exécute en bande, 
et leur nourriture se compose presque uniquement de 
baies, hormis pendant l’éducation des jeunes : alors les in- 
sectes sont leur principal aliment. 


MERLE DRAINE. 
TURDUS VISCIVORUS (L1x«.) 


Parties supérieures d’un brun cendré; entre le 
bec et l'œil un espace d’un gris blanc; toutes les 


* Ce genre, formé par Lewin. (Birds of new Holland), corres- 
pond au nouveau genre Philedon de Cuvier. 
Partie 1". 11 


is + MANUEL 

parties inférieures d'un blanc légèrement nuancé 
de jaune roussätre, varié sur la gorge et le devant 
du cou avec des taches brunes en forme de fer de 
lance, et sur les autres parties avec des taches 
ovales : couvertures des ailes bordées et termi- 
nées de blanc; les trois pennes extérieures de la 
queue terminées de gris blanc. Longueur, 11 pou- 


ces. 
La femelle, a les parties inférieures plus nuan- 
cées de roussätres. 


Varie considérablement ; d'un blanc plus ou 
moins parfait ou tapiré de cette couleur : souvent 
les ailes ou la queue blanches, seulement avec quel- 
ques taches brunes sur les parties inférieures; d’un 
gris cendré à queue blanche ; d’un roux cendrée ; 
d'un roux jaunâtre avec des taches angulaires ; sou- 
vent les ailes et la queue brunes. 


Turous viscivorus. Gmel. Syst. 1. p. 806. sp. 1. — 
Lath. nd. v: 1. p. 526. — La Drame. Buff. Os. v. 3. 
p. 295. &. 19. f: 1. — Id. pt. ent. 480. Fc Gérard, Tab. 
élém. v. 1. p.119. — MHsser Gars Lath. Syn. v. 3. p. 16. 
— Penn. Brit. Zoûl. pl. P. 1. f: 1. — Misrez DrosseL. 
Meyer, Tasschenb. v. 4. p:'191. —Bechst:: Tasschenb. 
Deut. v. 3 ee 524. — Id. Tasschenb. p. 145. — Frisch. 
t. 25.— Naum. t. 30. f: Ga. — Tonvo nacciorr. Stor. deg. 


ucc. v. 3. b me 4. 


Habite : de préférence les forêts noires situées en mon- 
tagnes , particulièrement dans celles où croissent des gené- 
vriers; de passage périodique dans quelques contrées de 
la France ; très-rare et isolément en Hollande ; sédentaire 
en Angleterre. 


D'ORNITHOLOGIE. C3 


Nourriture : baies, sauterelles, chenilles, scarabées, 
vers et limaçons; très-friand de baies du genévrier et 
autres. 

Propagation : niche dans le nord, sur des pins et des 
sapins; pond trois ou cinq œuis , d’un vert blanchâtre, 
marqué de quelques grandes taches violettes et de points 


roux. 
MERLE LITORNE. 


TURDUS PILARIS (LINN.) 


Tête, nuque et partie inférieure du dos cendrées, 
haut du dos et couvertures des ailes châtains; les 
dernières terminées de cendré; espace entre l'œil 
et le bec noir; un trait blanc au-dessus des yeux; 
gorge et poitrine d’un roux clair avec des taches 
lancéolées noires; plumes des flancs tachées de 
noir et bordées de blanc; ventre d’un blanc pur ; 
queue noire, la penne extérieure terminee de gris 
foncé. Longueur, 10 pouces. 

La femelle, a le cendré de la tête nuancé de plus 
de brun ; la gorge blanchätre et les pieds bruns; le 
mâle a les pieds plus foncés. 


Turous piraris. Gimel. Syst. 1.,p. 807. Sp. 2. — Lath. 


Ind. v. 1: p. 550. sp. 11. — La Lrronne ou TouRDELLE. 
Buff. Ons. v. 5. p. 5o1.— Hd. pl. ent. 4)0.— Gérard. Tab. 
élém. v. 1. p. 117. — Fircorare. Lath. Syn. v. 5. p. 24. 


— TonpeLzLa Gazzina. Stor. deg. uce. ©. 3. pl. 295. —W1- 
cunorpes-Drossec. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 1. p. 145. 
— Id. Naturg. Deut. v.5. p. 556. —Meÿer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p.195. — Frisch. £. 26.— Naum. #. 29. f. 59. 


Varie, à peu près comme l’espèce précédente : 
1 Ï | : K ? 
, . A . - ’ 

d’un blanc Jaunätre ou plus ou moins tapire de 


164 MANUEL 

cette couleur; avec plus ou moins de taches sur 
les parties inférieures, où celles-ci d’un roux plus 
ou moins foncé; c’est alors 


TuRDUS PILARIS NÆVIUS ET LEUCOCEPHALUS. Briss. Orn. 
v. 2. p. 217 ét 218. À. et B. variétés. 


Habite : de préférence les forêts noires du nord de l’Eu- 
rope, d’où il se répand en automne par troupes nombreuses 
dans les autres contrées , pour retourner vers le nord en 
mars ou ayril. Cet oiseau est très-commun dans les plus 
hautes vallées des Alpes Suisses , Cottiennes et Pennines, 
particulièrement au printemps ; ilest, en automne, le der- 
nier du genre qui effectue son passage dans les pays tem- 
pérés. 

Nourriture : insectes, vers de terre et baies, particu- 
lièrement celles du genévrier. 


Propagation : niche dans le nord sur de hauts arbres, 
pond quatre ou six œufs, d’un vert de mer pointillé de 
roux. 

MERLE GRIVE. 


TURDUS MUSICUS. (Lixx.) 


Toutes les parties supérieures d’un brun nuancé 
d’olivâtre ; les couvertures des ailes bordées et ter- 
minées de jaune roussâtre ; l’espace entre l’œil et 
le bec jaunâtre ; gorge blanche sans taches ; côtés 
du cou et poitrine d’un jaune roussâtre, avec des 
taches triangulaires brunes; ventre et flancs d’un 
blane pur, avec des taches ovoïdes brunes; pieds 
d'un gris brun. Longueur, 8 “ pouces. 

La jémelle, est plus petite; le jaunâtre de la 


poitrine est plus clair; et l’extrémité roussâtre des 
couvertures alaires est moins apparente. 


D'ORNITHOLOGIE. 165 
Varie, comme les espèces précédentes ; du 
blanc parfait, au brun plus ou moins tapiré de 


blanc ; quelquefois tout le brun du plumage d’un 
roux ardent, ou d’un roux jaunâtre. 


Tonpus musicus. Gmel. Syst. 1. p. 809. — Lath. Ind. 
0. 1. 327. — La Grive. Buff. Oùs. v. 5. p. 280. — Id. pl. 
ent. 406. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 108. — Soxc- 
Tarusca. Lath. Syn. v. 3. pl. 18.—Tonpo B *accio. S£or. 
deg. ucc. v. 3. pt. 290.— Sixcnnossez. Bechst. Tasschenb. 
Deut. p.144. — 14, Naturg. Deut. v.5. p. 549. — Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 195.— Frisch. Vôg. t. 27. f. 1. 
ett. 53. f. 2. variété. — Naum. t. 3o. f. 61. 

Habite : les bois en montagnes, à la lisière desquels 
elle se tient pour se répandre sur les terres labourées et 
sur les prairies ; abondant à son passage dans la plupart des 
pays de l’Europe; niche dans nos contrées. 

Nourriture : comme l'espèce précédente. 

Propagation : niche sur des arbres peu élevés, très- 
souvent sur @es pommiers et des poiriers; pond de trois 


jusqu’à six œufs , d’un bleu verdâtre avec dé grands et de 
petits points bruns. 


MERLE MAUV:S5. 


. TURDUS ILIACUS. (Lixx.) 


Toutes les parties supérieures d’un brun olive; 
l’espace entre le bec et l’œil noir et jaunätre; une 
large bande blanchätre au-dessus des yeux ; cou- 
vertures inférieures des ailes et les flancs d’un roux 
ardent ; côtés du cou, poitrine et côtés du ventre, 
parsemés de nombreuses taches longitudinales noi- 
râtres; ventre d’un blanc pur; pieds d’un gris 
clair, Longueur , 8 pouces. 


166 MANUEL 

La femelle, a les teintes plus claires, le roux 
des ailes et des flanes est moins vif; les taches de 
la poitrine et des côtés du ventre sont plus éten- 
dues et d’un brun elair. 

Varie , comme les espèces précédentes. 


Tunapus itracus. Gmel. Sysé. 1. p. 808. sp. 5. — Lath. 


Ind. dv. 3. €: 329- sp. — Le Mavvis. Buff. Ois:'v." 53. 
p. 509. — a. pt. ent. D. — Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p. 119. — RED-WiNG Tanusn. Laib. Syn. v. 3. P. 22. — 


toraprossec. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 560. — 
Meyer, Tasschend. Deut. v. 1. p. 196. —Frisch. &. 28. 
f.1et 2.— Naum. t. 29. f. Go. 

Habite : le nord de l'Europe, où il donne la préférence 
aux buissons situés dans des lieux humides et marécageux ; 
c’est à la fin de septembre qu’il émigre vers le midi. 

Nourriture : insectes , vers et baies. 

Propagation : niche dans les touffes de sureau et de 
sorbier dont il mange les baies, souvent aussi dans les 
buissons de bouleau et d’aune; pond six œufs, d’un bleu 
verdâtre taché de noirûtre. 


MERLE A PLASTRON. 


TURDUS TORQUATUS. (Liwx.) 


Toutes les plumes noirätres, bordées de gris 
blanc; une large plaque ou denu-lune, d’un très- 
beau blanc, ceimt le haut de la poitrine; bec noi- 
râtre, palais et ouverture du bec jaunes; iris de 
couleur de noisette ; pieds d’un brun morrâtre. 
Longueur, 10 —- pouces. 

La femelle, a le noir du plumage nuance de 
plus de gris, les plumes des partes supérieures 


D'ORNITHOLOGIE. 167 
bordées de gris cendré, et celles des parties infé- 
rieures de blanc; le plastron est moins large, moins 
apparent et teint de roux et de gris cendre. 


Chez les jeunes femelles, le plastron est peu ap- 
parent; chez les Jeunes males il est d’un blanc 
roussätre. 


Varie accidentellement, avec tout le plumage 
blanc , blanchâtre ou bien tapiré de blanc; tou- 
tes les parties inférieures bordées| de gris; une ta- 
che arrondie blanchätre sur les pennes de la queue, 
et du blanchätre le long des baguettes, c’est alors 
le GRAND MERLE DE MONTAGNE. Briss. Orn. v. 
2, p.282. Gérard. Tab. élém. v. 1, p. 103. Cette 
variété n’est absolument qu'un jeune merle à eol- 
lier , et point une espèce particulière. 


Turpus TonquarTus. Gmel. Sysé. 1. p. 852. sp. 23. — 
Lath. Znd. v. 1. p. 343. sp. 56. — Le MERLE À PLASTRON 
BLANC. Buff. Ois. à. 5. p. 54o. £. Sa. — Id. pl. ent. 516. 
de mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 102. — Rixc- 
Onzec. Lath. Syn. v. 3. p. 46. — Id. supp. p. 141. — 
Rixcprosser. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 3609. &. 4. 
le mâle. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 198. — Frisch. 
1:48, MEnRLA TORQUATA. Séor. deglè wcc. v. 3.pt. 304. 
— Naum. Vôg. Deut. t. 52. f. 65. jeune mäte. 


Habite : les contrées boisées el montueuses ; en Suède, 
en Ecosse, en France, sur les Vosges ; il niche en Allemagne; 
très-rare en Hollande. 

Nourriture : insectes et baies, 

Propagation : niche à terre aux pieds des buissons : 
pond depuis quatre jusqu’à six œufs, d’un vert blanchâire, 
marqué de points d’un brun roux ou rougeñtres, 


168 MANUEL 
MERLE NOIR. 


TURDUS MERULA (Lirxx.) 


- e LL 
Tout le plumage d’un noir profond : bec, inté- 
rieur de la bouche et tour des yeux jaunes : iris et 
pieds noirs. Longueur, 9 — pouces. 


La femelle, est d’un brun noirâtre ou couleur 
de suie; sa gorge est irrégulièrement tachée de 
brun foncé et de brun clair; la poitrine est d’un 
brun roussätre, et le ventre d’un cendré foncé ; 
pieds bruns ; bec noirûtre. 


Tonpus MErvLA. Gmel. p. 851. sp. 99. — Lath. Ind. 
U. 1. p. 540. Sp. 5o. — Le Merce. Buff. Os. v. 3. p. 330. 
t. 20. — Id. pt. ent. 2. le mâle, et pl. 555. la femelle. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 98.—BLacxsimo. Lath. Syn. 
0. 5. p. 45. — Id. supp. p. 141. — MErLA COMMUNE. S{or. 
degti ucc. v. 5. pl. 299 et 300. — Scawarrz DRossEL. 
Bechst. Tasschenb. Deut. p. 149. — Id. Naturg. Deut. 
v. 3. p. 556. — Meyer, Id. v. 1. p. 199. — Frisch. t. 29. 
Naum. 4. 31. f. 63. le mâle. f. 64. jeune mâle. 


Les jeunes mâles , ressemblent à la femelle; leur 
bec est brun. 

V’arie , du blanc pur au blanc jaunâtre; sou- 
vent d'un gris cendré, avec le bec de couleur li- 
vide ; l'iris rougeûtre , les pieds gris, souvent aussi 
plus ou moins tapirés de blanc. 

MERULA LEUCOCEPHALOS, VARIA ET CANDIDA. Briss. Orn. 


Ÿ. 2. p. 250, 251 et 232. — MERLO BIANCO 1 GRAN PARTE 
BaNCO. Stor. deg. uec. v. 3. t. 302et 305. 


Habite : les forêts et les buissons, préfère cependant 


D'ORNITHOLOGIF,. 169 
les forêts noires; de passage ou sédentaire suivant les lo- 
calités; très-commun en Hollande en automne; plus rare 
en hiver. 

Nourriture : insectes et baies. 

Propagation : niche dans les bois et les buissons touf- 
- fus; pond quatre ou six œufs d’un gris verdâtre , marqué 
de taches d’un brun clair ou de couleur livide. 


MERLE A GORGE NOIRE. 


TURDUS ATROGULARIS. (Miui.) 


Face, joues, devant du cou et haut de la poi- 
trine d’un noir profond, qui se nuance en cendré 
sur le bout des plumes de cette dernière ; partie in- 
férieure de la poitrine et milieu du ventre d'un 
blanchätre qui se nuance sur les flancs en roussätre, 
où cette couleur est variée par de petites taches an- 
gulaires d’un brun foncé ; couvertures inférieures 
de la queue roussätres, toutes terminées de blanc; 
sur les parties supérieures règne une seule nuance 
de cendré olivätre, qui est plus foncée à la tête; 
les couvertures alaires sont finement liserées de 
cendré jaunâtre ; bec d’un brun noirâtre, mais 
la mandibule inférieure, jaune à sa base; 1ris et 
pieds bruns. Longueur, 10 pouces G lignes. Le 
vieux male. 

La femelle, est inconnue ; le vieux mâle n'a 
point encore été decrit. 

Les jeunes de l'année, ont la gorge et le de- 
vant du cou blanchâtres, mais encadrées latérale- 
ment par une rangée de taches longitudinales qui 


1-0 MANUEL 
se réunissent sur la poitrine en un espace maculé 
de noir ou de brun suivant les âges ; toutes les au- 
tres parties inférieures sont blanchâtres, en excep- 
tant les flancs qui ont une teinte cendrée et des 
taches angulaires brunes; toutes les parties supé- 
rieures ainsi que les joues ont une seule teinte de 
cendré olivâtre. C’est alors 

TurDus pusius. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 147. sp. 5. 
— Id. Naturg. Deut. v. 3. p. 596. tab. 5. fig. : et 2. 
deux jeunes en différens étais. 

Habite : rarement en Autriche et en Silésie ; plus com- 
mun en Hongrie et en Russie; les jeunes paraissent assez 
accidentellement dans les parties orientales de l'Allemagne. 
Jamais observé ailleurs. 

Nourriture et Propagation : inconnues. Niche proba- 
blement en Russie et vers les confins de FAsie. 


MERLE NAUMANN. 
TURDUS NAUMANNI. (Mrur.) 


Sommet de la tête et plumes du méat auditif 
d'un brun foncé, toutes les autres parties supé- 
rieures d’un cendré roux passant par demi-teintes à 
un roux foncé qui est la couleur des côtés du cou, 
du croupion et des pennes latérales de la queue; ce 
même roux vif borde les scapulaires et forme sur 
la poitrine, sur les flanes et sur l'abdomen, de 
grandes taches qui occupent le centre de toutes 
les plumes, frangées par un large bord blanc; 
milieu du ventre et cuisses d’un blanc pur; rémiges 
et pennes du milieu de la queue d’un brun foncé, 


D’'ORNITHOLOGIE. 171 
mais en dessous la queue est toute rousse, bec et 
pieds bruns. Longueur, 9 pouces. Ze male. 

| 


La femelle, diffère par des nuances plus claires 
et moins marquées. 


Remarque. Les vieux des deux sexes n’ont jamais été 
décrits. 

Les jeunes de l'annee, diffèrent en ce que les 
larges sourcils et toutes les parties mferieures ont 
un fond blanc, où se dessine un grand nombre de 
taches triangulaires d’un brun noirätre; sur la poi- 
trine et sur les flancs sont quelques plumes d’un 
roux vif dans le milieu, qui toutes sont frangées 
d’un large bord blanc; milieu du ventre et ab- 
domen toujours blancs. C’est alors 


Turous pusius. Naum. F6ç. Nacht. t. 4. f. 8. mais point 
le Turdus dubius de Bechstein, qui est un jeune de Pan- 
née de l’espèce précédente, ou Turdus atrogularis. 

Remarque. J'ai donné à cette espèce encore peu con- 
nue, le nom d’un observateur distingué dans les annales 
de l’Ornithologie. Elle est très-facile à reconnaître , dans 
tous les âges, par la teinte brune foncée qui colore les 
plumes de Porifice des oreilles; celle-ci est encore plus 
marquée par les couleurs claires des sourcils et des plumes 
de la gorge. 

Habite : les parties orientales; se montre en Silésie et 
en Autriche; plus commun en Hongrie, et probablement 
aussi dans la Russie méridionale ; l'espèce se trouve aussi 
en Dalmatie et dans le midi de Pitalie. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


272 MANUEL 
11e. SECTION.—SAXICOLES. 


Ils habitent toujours les rochers escarpés et les lieux 
rocailleux des plus hautes montagnes ; nichent dans les 
fentes des rocs et vivent solitaires ; leur nourriture se com- 
pose presque uniquement d'insectes, mais aussi de baies; 
ils diffèrent cependant des vrais T'raguets (le genre Saxi- 
cola), par leur bec absolument semblable à celui des Mer- 
Les proprement dits; le plus grand nombre tant indigènes 
qu’exotiques , se reconnaît assez facilement aux couleurs 
des pennes caudales , qui sont en grande partie rousses , et 
dont les deux du milieu sont noires, tandis que la queue 
des vrais traquets est le plus souvent colorée par grandes 
masses de blanc. Ces merles saxicoles et les traquets qui y 
tiennent de fort près, sont placés sur la limite qui sépare 
le grand genre Turdus du genre plus nombreux encore de 


Sylvia. 
MERLE DE ROCHE. 


TURDUS SAXATILIS. (Lar.) 


Toute la tête et le haut du cou d’un bleu cen- 
dré ou bleu de plomb; parties supérieures d’un 
brun noirâtre; sur le milieu du dos un large espace 
blanc; ailes et les deux pennes du milieu de la queue 
brunes, les autres pennes caudales et les parties 
inférieures d’un roux ardent ; couvertures infé- 
rieures de la queue terminées de blanc. Longueur, 
7 pouces 6 lignes. Le male adulte. 


Les vieux males, ont le bleu cendré de la tête 
et du cou très-pur, et sans aucune tache rousse. 


La femelle, a toutes les parties supérieures d’un 
brun terne; sur le dos quelques grandes taches 
blanchâtres bordées de brun; la gorge et les cotés 


D'ORNITHOLOGIE. 173 
du eou d’un blanc pur; mais le plus souvent le 
bord des plumes liseré de brun cendré; toutes les 
autres parties inférieures d’un blanc roussätre , 
avec de fmes raies transversales à l'extrémité de 
chaque plume ; queue d’un roux clair, les deux 
pennes du milieu d’un brun cendre. 


Les jeunes de l'année, diffèrent extraordinaire- 
ment. Toutes les parties supérieures d’un brun 
cendre clair, chaque plume terminée par une ta- 
che plus ou moins grande d’un blanc grisâtre ; ré- 
miges terminées de blanc ; couvertures des ailes 
bordées de gris, et terminées de blanc ; queue 
rousse, terminée de blanc; dessous du corps à 
peu près comme dans /4 vreille femelle , mais varié 
de beaucoup plus de blanc, qui se trouve efitre- 
coupé de lignes bruries. 


Le vieux male et la femelle. 


Torpus saxariuis. Lath. Jnd. v. 1. p. 556. sp. 33. — 
le mâle. —Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 586. le mâle. 
t. 5. A. 1, et la femelle. t. 5. f. 2. — Lanivs ixrausrus 
minor. Gmel. Syst. 1. p. 510. sp. 25. var. B. le vieux 
mâle. — Le Mrrce De ROCHE. But. pl. ent. 562. le mâle. 
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 104.— Srernprossez. Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 200. — Frisch. Vôget. t. 52. 
vieux mâle. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 55. f. 99 et 100. 
des vieux mûle et femetle. — Torco sassarie. Stor. 
degli uccel. v.3.t. 296. mâle , et 297 femelle. 


Femelle ou jeune. 


Turpus saxaricis. Gmel. Syst. 1. p. 833. sp. 114. — 
Tunpus ixraustus. Lath. Ind. vw. 1. p. 535. sp. 52. — 


17/4 MANUEL 

Laxivs ixrausrus. Gmel. Syst. 1. p. 510. Sp. 25. — Mrrre 
DEROCHE. Briss. Or. v. 2. p. 258. Sp. 13.— Rock Turusa. 
Lath. Syn. v. 5. p. 54. sp. 57. — Alb. Oùis. v. 3. t. 55. 


A | \ » + # 
Jeune male passant à l'âge fait. 


Perir MrerLe DE ROCHE. Briss. Orn. v. 2. p. 240. sp. 14. 
— Rock-Crow. Penn. A4rct. Zoo. v. 2. p. 250. 


Remarque. LE MERLE RoCARD de Le Vaillant, Ois. d’Af. 
v. 9. pl. 101, est une espèce distincte de celle-ci, sans 
parler du MerLE EsPiONNEUR, qui diffère encore plus essen- 
tellement. 


Habite : les plus hautes montagnes rocaillenses ; en 
Suisse, en Tyrol, Hongrie, Turquie, dans l’Archipel, sur 
les Appenins, les Alpes et les Pyrénées; plus rafe sur les 
bords de la Méditerranée; isolément sur les Vosges et au- 
tresgautes montagnes de la France ; peu abondant en Al- 
lemagne ; commun dans le nord de l'Italie. 

Nourriture : scarabés , sauterelles et baies sauvages. 

Propagation : niche dans les fentes des rochers ou sous 
les débris amoncelés des rocs ; construit son nid de la 
mousse des arbres; pond quatre œufs d’un bleu verdâtre 


sans taches. 
MERLE BLEU. 


TURDUS CYANUS. (Gmer.) 


Toutes les parties supérieures, les ailes et la 
queue exceptées, d’un beau blen foncé; toutes les 
parties inférieures également bleues, mais d'une 
teinte plus claire; la gorge et le devant du cou 
sans aucune tache , mais sur toutes les autres par- 
ties inférieures se dessinent des croissans noirs 
très-étroits , disposés vers le bout des plumes, 
qui sont terminées par un second croissant blan- 


D’ORNITHOLOGIE. 175 
châtre; ailes et queue d’un noir profond; les pen- 
nes de cette dernière et les couvertures alaires bor- 
dées de bleu foncé; bec et pieds noirs. Longueur, 
8 — pouces. 

La femelle, a le bleu des parties supérieures 
mêlé de brun et de cendré; les ailes et la queue 
d’un brun noirâtre, toutes les pennes bordées d’un 
cendré bleuâtre ; sur la gorge et sur le devant du 
cou sont de grande taches roussätres ; les autres 
parties inférieures sont rayées et variées de bleuä- 
tre, de cendré et de brun. Les jeunes ont les par- 
ties supérieures et inférieures du corps d'un brun 
cendré, parsemé de petites taches blanchätres ; 1l 
règne une légère teinte de bleuâtre sur le dos et 
sur le cou; ailes et queue d'un brun noirtre. 


TURDUS CYANUS. Gmel. Syst. 1. p. 854. Sp. 24.—Lath. 
Ind. v. 1. p. 545. sp. 60. le mâle, —Tunpus sorrrarivs et 
MANILLENSIS. Lath. nd. v. 1. sp. 61 et Ga. femelle et 
jeune. — Le Merce sceu. Buff. Oùs. v. 5. p. 555. 4. 24.— 
Id. pl. ent. 250. vieux mâle. — Edw. Ois. &. 18. vieux 
mûle. — Soxiraime DE Manizee. Buff, Ois. pl. ent. 564. f: 2. 
jeune. — Mere sourate. Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 106. 
jeune. — BiuE, sociTary and PEXSIVE Tarusa. Lath. Syn. 
v. 9. p. 91, 92 66 DD. — PASSERA SOHTARIA. 9107. deg. ucc. 
v. 3. t. 310. — Brauwe Daosser. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 205. 

Habite : le midi de la France, l'Espagne, la Sardaigne, 
le Levant et l'Italie ; très-abondant dans les hautes vallées 
du Piémont; moins commun dans le Tyrol; rare en Suisse, 
plus encore dans les Vosges ; très-commun au delà des Ap- 
penins. | 

Nourriture : sauterelles, hannetons et autres insectes ; 
aussi des baies sauvages. 


176 MANUEL 


Propagation : niche dans les fentes des rochers, sur 
les faîtes des tours et des bâtimens antiques et isolés, quel- 
quefois dans les creux des arbres; pond cinq ou six œufs 
d’un blanc verdâtre , sans aucune tache. 


GENRE DIX-SEPTIÈME. 
CINCLE.— CINCLUS.(Becusr.) 


BEc médiocre, tranchant, droit, élevé, comprimé 
et arrondi par le bout; pointe de la mandibule 
supérieure recourbée sur l’inférieure. Narinrs ba- 
sales , latérales, concaves , longitudinalement fen- 
dues, recouvertes par une membrane. Tère petite, 
étroite par le haut; le front long et venant aboutir 
aux narines. PrEps , trois doigts devant et un der- 
rière , tarse plus long que le doigt du milieu; l'ex- 
térieur soudé à sa base, les latéraux égaux. AILES, 
la re. rémige très-courte, la 2°. moins longue 
que la 3e. et la 4e., qui sont les plus longues. 


Les cincles ou merles d’eau appartiennent indubitabie- 
ment à la classe des oiseaux terrestres ; l'habitude qu’ils ont 
de se submerger, et de marcher dans le lit même des ruis- 
seaux , n’est point une raison pour les admettre parmi 
les oiseaux qui vivent sur les grandes masses d’eau; la 
place qu’ils doivent occuper est parmi les oiseaux chauteurs. 
Ils vivent d'insectes aquatiques, se tiennent habituellement 
le long des petits ruisseaux dont l’eau est très-limpide, et 
pratiquent leurs nids sur les bords de ces ruisseaux. Les 
sexes ne présentent point de différence marquée ; les jeunes 
se distinguent par des teintes roussâtres; la mue n’a licu 
qu’une fois dans l’année. 


D'ORNITHOLOGIE. 177 


Remarque. Le professeur Pallas a trouvé en Crimée un 
cincle absolument de la taille et des formes de notre es- 
pèce. Sa description succincte servira à compléter l’histoire 
de ce genre. 


Cinclus Pallasir : formés de notre cincle ; tout Je plu- 
mage, sans exception, d’une seule nuance brune, couleur 
de chocolat. D'un envoi fait par le professeur Pallas pen- 
dant son séjour en Crimée, ce qui fait conjecturer que 
l'espèce habite ce pays. 


CINCLE PLONGEUR. 


CINCLUS AQUATICUS. (Brcusr.} 


Parties supérieures d’un brun foncé, teint de 
cendré; gorge, devant du cou et poitrine d’un 
blanc pur; ventre roux; bec noirâtre ; iris gris 
de perle; pieds couleur de corne. Longueur, 7 
pouces. 

La femelle, a le dessus de la tête et la partie 
postérieure du cou d’un cendré brun; moins de 
blanc sur la poitrine ; parties inférieures d’un roux 
jaunâtre. 

Les jeunes de l'année, se distinguent par des 
plumes grises qui couvrent la tête et la nuque; les 
plumes du dos et du croupion sont frangées de 
noirâtre , celles des ailes ont du blanc vers le bout ; 
la couleur blanche des parties inférieures s'étend 
jusque sur le milieu du ventre et vers l'abdomen ; 
mais toutes ces plumes blanches se trouvent fine- 
ment liserées de brun et de cendré. 


Cixcrus aquaricus. Bescht. Naturg. Deutscht. w. 3. 
p. 808. — Meyer, Tasschenb. Deutschl. v. 1. p. 207.— 
Paarie [°. 12 


158 MANUEL 
Srurnus Cincius. Ginel. Syst. 1. p. 803. sp. 5. — Tunous 
Cinezus. Lath. {nd. v. 1. p. 543. sp. 57.— LE MERLE D’Eau. 
Le [r 4 t 

Puf. Oùs. v. Br ps 194. 4. 11, — Id. pl ent. 940. — 
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 260. — Warer Ouzez. Lath. 
Syn. v. 5. p. 48. — Id. supp. p. 142.— Naum. Fôg. t. 72. 
f. 114. femelle. — Warenspreeuw. Sepp. Nedert. Vog. 
U. 1- LD; 29. | 

Habite: en Suède, en Angleterre, en France, en Al- 
lemagne , commun sur les Vosges, en Suisse, en Italie, le 
long des ruisseaux d’une eau très-limpide. Il est sédentaire. 
partout où il se trouve; mais accidentellement de passage 
en Hollande. 

Nourriture : insectes d’eau, demoiselles et leurs larves; 
souvent du frai de truite. ! 

Propagation : construit, dans quelque lieu à l'écart, 
un nid très-artistement entrelacé d'herbe et de mousse; 
ce nid est recouvert d’un dôme de même matière ; pond 
de quatre jusqu’à six œufs, d’un blanc pur. 


GENRE DIX-HUITIÈME. 
2 BEC-FIN.—-SYZLVTIA. (Larr.) 


» Bec droit, grêle, en forme d’alène, base plus 
levée que large; ‘pointe -de la mandibule supé- 
rieuré souvent échancrée ; inférieure droite: Na- 
pines basales , latérales , ovoïdes , à moitié fermées 
par uné membrane. PiEps à taise plus long que le 
doigt du milieu; trois doigts devant et un derrière; 
l'extérieur soudé, à sa base, à celui du milieu 

l’ongle du doigt de derrière de moyenne longueur, 


D'ORNITHOLOGIE. 15d 
plus court que ce doigt et arqué. Atzes : la 17e ré- 
mige très-courte ou presque nulle, quelquefois nulle ; 
la ae. de très peu moins longue que la 3e. , ou aussi 
longue que celle-ci : grandes couvertures de beau 


coup plus courtes que les rémiges. 


Ce geure comprend les plus petites espèces d’oiseaux 
qui vivent en Europe; il est composé de celles qui égayent 
nos bocages par leur chant agréablement cadencé , souvent 
très-mélodieux'; moins privilégiées sous le rapport de la 
voix harmonieuse, sont celles qui vivent habituellement 
sur les bords des eaux, à l’ombre des roseaux et des jones, 
où ils se font remarquer par leur babil continuel qui 
égaye des lieux peu favorisés par la nature; les unes et 
les autres vivent le plus souvent cachées dans lépaisseur 
des jones ou des bois et des taillis; elles se nourrissent uni- 
quement de vers et d'insectes ailés qu’elles n’ont point l’ha- 
bitude de saisir au vol, mais dont elles s'emparent en sau- 
tillant de roseau en roseau ou de branche en branche, et 
en vwisitant chaque feuille. Le plus grand nombre sont 
oiseaux de passage qui viennent chez nous au printemps, 
quelques-uns assez tard, et nous quittent dès les premiers 
jours d'automne ; quelques-uns sont sédentaires dans les 
climats méridionaux, où ils font régulièrement deux pontes, 
ce qui a aussi lieu dans nos elimats, mais seulement chez 
quelques espèces. Les mâles se distinguent plus ou moins 
des femelles par des couleurs un peu vives, mais rarement 
par une distribution différente ; chez les becs-fins qui ha- 
bitent les bords des eaux, on ne voit presque aucune dif- 
férence dans Ja livrée des sexes. La mue n’a lieu qu’une 
fois l’année, et les couleurs du printemps diffèrent peu 
de celles que l'oiseau porte après la mue d'automne; Je 
jeune prend la livrée de l'adulte dès sa première mue 
d’automne ; il perd alors toutes ses plumes du jeune âge. 
Lorsque chez certaines espèces les couleurs du plumage 
sont plus vives et plus pures au printemps qu’en automne, 


180 MANUEL 

après la mue, on ne doit attribuer qu’à l’action du jour 
et des autres agens qui usent le bout des plumes ; il a été 
fait mention, en d’autres endroits, de ces changemens, ainsi 
que des causes qui les opèrent. 


Remarque. Buffon, n’ayant point examiné soigneuse- 
ment et comparé entre elles les différentes espèces de ses 
fauvettes indigènes, a commis dans l’histoire de ces oi- 
seaux un grand nombre d'erreurs; les descriptions qu’il 
donne n’ont pas toujours rapport aux espèces qu'il a figu- 
rées sous les mêmes noms dans ses planches enlumi- 
nées; bien souvent il lui est arrivé d'attribuer quelques 
habitudes d’une espèce à L'autre. Gérardin, en s’en rappor- 
tant trop souvent au témoignage de Buffon, est tombé 
dans les mêmes erreurs. L'ouvrage des oiseaux d’Alle- 
lemagne de Bechstein est sous tous les rapports plus vrai 
et plus exact, mais on y voit à regret quelques descrip- 
tions à double emploi; de ce nombre sont Sylvia fruti- 
cet, Sylvia albifrans, Sylvia fasciata, et Sylvia ni- 
grifrons. Il n'a paru également que, dans beaucoup 
d'endroits, la synonymie est susceptible de plus de pré- 
cision. Dans la première édition j'ai placé la Rousse- 
rolle (Turdus arundinaceus , Gmel. et Lath.) avec les 
Mertes : des observations faites depuis sur la nature m'ont 
prouvé que cet oiseau vit absolument comme toutes les 
espèces de becs-fins qui fréquentent les bords des eaux. 
M. Meyer, Vôg. Liv-und. Esthel. et M. Cuvier, Règne 
anim. , paraissent aussi de cetie opinion, puisqu'ils ont 
fait la réunion avant moi. J’ai aussi formé des Saæicoles 
un genre distinct auquel ie conserve le nom déjà adopté 
par MM. Vaillant et Cuvier, en les désignant sous celui de 
Traquet. Le présent genre se compose et se divise très- 
nettement en becs-fins proprement dits, dont la première 
tribu habite les roseaux et vit le long des eaux; la se- 
conde, sous le nom de Syévains, les bois et les bocages; 
celle-ci se sous-divise en Roitelets et en Troglodytes. Je 
place les riverains en tête du genre , parce que les deux 


D’ORNITHOLOGIE. 181 


premières espèces forment le passage aux oiseaux compris 
dans le genre Merle ; on peut sectionner en divisions géo- 
graphiques tous les autres sylvains étrangers. 


7°. SECTION.—RIVERAINS. 


Sommet de la tête déprimé ; ailes courtes, très- 
arrondies; queue longue, toujours très - étagée, 
souvent conique. Ils fréquentent les eaux, sur les 
bords des fleuves et des marais, escaladent habi- 
tuellement les cannes des jones et vivent d'insectes 
qui se propagent dans les marais et parmi les jones. 
Le chant ou le cri d'appel des mäles n’est pas ca- 
dencé comme chez les bec-jins sylvains ; mais il 
consiste plutôt en une espèce de craquement non 
interrompu, peu mélodieux. Quelques espèces de 
cette section semblent placées sur la limite qui sé- 
pare les becs-fins, proprement dits, des vrais merles. 
Plusieurs espèces exotiques, à longue queue étagée 
et à ailes courtes, placées parmi les merles, doi- 
vent faire partie de cette section ; mais point les 
malures qui forment un genre. 


BEC-FIN ROUSSEROLLE. 
SYLVIA TURDOIDES. (Meyer.) 


Tout le plumage supérieur, y compris la queue, 
d’un brun roussätre ; parties inférieures d’un blanc 
jaunâtre qui devient plus foncé vers les parties 
postérieures; gorge blanchätre; une bande d’un 
blanc jaunâtre passe au-dessus des yeux : le bec 
est Jaune à sa racine, mais brun vers la pointe : 


162 MANUEL 
iris brun, entouré d’un cercle aurore; queue ar- 
rondie. Longueur, 8 pouces. 


La femelle ne diffère presque point du male. 


SyLviA TuR9OÏDES. Meyer, Vüg. Liv-und Estland. 
P. 110. — Turpus arunnivaceus. Gmel. Syst. 1. p. 854. 
sp. 29.— Lath. Znd. v. à. P- 954. sp. 28.— Temm. Manuel 
d’'Ornith., 1". édition, p. 96. — La RousseroLLe. Buff. 
Oùs. v. 5. p. 295. 1. 18. — Id. pl. ent. 515. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 111. — Ren Tenusn. Latli. Sy22. 
V. 9. p. 52. — Rnorprossez. Bescht. Naturg. Deutscht. 
0. 5. p. 402. — Id. Tasschenb. Deut. p. 152. Meyer, 
Tasschenb. v. 1. p. 202. — Naum. Vôg. t. 46. f. 105. 
—— Gnoote Karaxivr. Sepp. Nedert. Vog. v. 2. t. p. 95. 

Habite : les lacs, les étangs et les rivières dont les 
hords sont couverts de roseaux et de jones; très-abondant 


en Hoilande, commun dans quelques départemens de la 
France et dans le Piémont ; plus rare en Allemagne. 


Nourriture : demoiselles, mouches, cousins et autres 
insectes aquatiques ; très-rarement des baies, et seulement 
quand Ia nourriture des insectes vient à manquer. 

Propagation : construit un nid artistement entrelacé 
dans les cannes des joncs ; pond de trois jusqu’à cinq œufs 
obtus, verdâtres , maculés de taches cendrées et noirâtres, 


BEC-FIN RUBIGINEUX. 


SYLVIA GALACTOTES. (Mrur.) 


Tout le plumage supérieur, y compris la queue, 
jusque près de son extrémité, d’un roux assez vif; 
toutes les pennes latérales de la queue portent vers 
le bout une grande tache d’un noir profond ; leur 
, extrémité est d’un blanc pur; ailes d’un brun clair 


D'ORNITHOLOGIE. 183 
bordé de roussätre ; une bande brune va du bec à 
l'œil, et un sourcil blanc passe au-dessus; toutes 
les parties inférieures d’un blanc isabelle, qui se 
nuance en roussâtre sur les flancs; demi-bec in- 
férieur et pieds jaunâtres. Longueur , 6 pouces, 6 
lignes. Le mâle. 


La femelle, ne diffère presque point du male. 


Remarque. Cette espèce, qui se rapproche beaucoup par 
lés formes de la Rousserolle, est nouvelle ; M. Natterer , 
commissaire du cabinet impérial de Vienne, voyageur et 
naturaliste distingué , en fit la découverte pendant son sé- 
jour à Gibraltar ; il en tua plusieurs couples à Algésiras. 
J'ignore si lespèce habite les roseaux et les bords des eaux, 
je la range provisoirement dans cette section; car seule- 
ment la connaissance des mœurs et des habitudes peut dé- 
terminer au juste la place qu’on doit lui assigner, dans la 
section des riverains ou bien des sylvains. 

Habite : les provinces méridionaies de l’Espagne. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


BEC-FIN RIVERAIN. 


SYLVIA FLUVIATILIS. (MEYER.) 


Mandibule supérieure et les pointes du bec 
brunes ; toutes les parties supérieures du plumage 
unicolores ; gorge fortement grivelee. 

Toutes les parties supérieures de couleur olivä- 
tre nuancées de brun, mais säns aucune tache ; 
gorge blanche , varié de nombréuses taches longi- 
tudinales de couleur olivâtre; poitrine et côtés du 
cou d’un blanc nuancé d'olivâtre; sur toutes les 


184 MANUEL 

plumes de ces parties une tache plus foncée en 
fer de lance; flancs et abdomen d’un olivitre clair, 
sans taches ; milieu du ventre d’un blanc pur; 
couvertures inférieures de la queue d’un brun oli- 
vâtre, toutes terminées par un grand espace blanc; 
queue très-étagée; ongle de derrière le plus long 
et le plus arqué : pieds couleur de chair livide. 
Longueur, 5 pouces 4 lignes. 


SyLvra FLUvIATILIS. Meyer , Tasschenb. Deut. v. 1. 
p- 229. — Ïl paraît que la description de La FAUVErTE TA- 
carie de Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 315, appartient 
plutôt à cette espèce qu’à la suivante : celle de La FAUVETTE 
FACBETÉE de Brisson ne peut se rapporter à aucune des 
deux espèces. —Frussaxerr. Bechst. Tasschenb. Deut.v., 1. 
p. 262. sp. 22. 

Remarque. Cette espèce que M. Meyer a Le premier 
fait connaître , et dont il eut la complaisance de m'envoyer 
un individu, est fort rare en Allemagne. On ne connaît 
point jusqu'ici le nid ni les œufs de cet oiseau. il a plu 
dernièrement à M. Shintz de Zurich de citer le Bec-fin ri- 
verain dans l’article et sur la planche qu'il donne du Bec- 
fin verderotle (ou Sylvia palustris ); c’est sans doute 
par erreur. 

Habite : en Autriche et en Hongrie, le long des bords 


du Danube. 
BEC-FIN LOCUSTELLE. 
SYLYIA LOCUSTELLA (Larn.) 
Bec unicolor , fortement en aléne ; plumage su- 


périeur varié de nombreuses taches ; queue unico- 


lore jusqu'au bout; l’ongle postérieur plus court 
que le doigt. 


Toutes les parties supérieures d'une couleur oli- 


D'ORNITHOLOGIE. 183 
vâtre nuancée de brun, et variée de taches ovoiï- 
des d’un brun noir; ces taches occupent le centre 
de chaque plume; gorge, devant du cou et milieu 
du ventre d’un blanc pur; sous la gorge une zone 
de très-petites taches ovoides d’un brun foncé ; 
couvertures inférieures de la queue d’un jaune 
roussâtre avec des taches brunes qui suivent la 
direction de la baguette; queue longue et très-éta- 
gée. Longueur, 5 pouces. Le male. 


La femelle, a les teintes moins vives, mais res- 
semble pour le reste au mâle. 


Syzvia Locusresca. Lath. Ind. v. 2. p. 515. sp. 25.— 
L’Arougrre Locusrezze. Buf. Oùs. v. 5. p. 42. — Briss. 
Orn. supp. t. 5. f. ».—Buff. pl. ent. 581. f. 3. Une re- 
présentation très-exacte de la Locustèlle sous le nom de 
Fauvette tachetée. N. B. (la description de cette Fau- 
veite. Buf. v. 5. p. 149, n'appartient point à notre es- 
pèce). — Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 567; mais les syno- 
nymes n'y appartiennent point *. — GrasoPPER War- 
BLER. Penn. 4ret. Zoot. v. 2. p. 419. — Penn. Brit. 
Zoo. fol. p. 95. t. 9. f: 5. — Lath. Syn. v. 4. p. 429. — 
HeuscnnecrEex Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 200.— Bechst. T'asschenb. Deut. v. 3. p. 502. sp. 23. 
Naum. Füg. Nacht. 1. 26. f. 51. 

Femarque. La pl. 46. f. 105. des oiseaux de Nauman, 
est trop inexacte pour me permettre de la désigner comme 
synonyme de cette espèce; la figure n’indique point ces 
taches foncées qui constituent le caractère le plus apparent 


* En effet la pl. d’Albin. v. 3. t. 266, que M. Cuvier cite en pre- 
mier lieu, estune espèce exotique à bee et pieds rouges ; et la planche 
de Noseman et Sepp. v. 2. t. 53 , représente très-exactement deux 
individus de Sylvia pharagmitis, jeune. 


180 MANUEL 

dans ce bec-fin*. La Sylvia nævia de Latham et la Motà- 
cilla nœvia de Gmel. n’appartiennent point à cette es- 
pèce, quoiqu'on y ait placé comme synonyme la figure 
trés-exacte de la pl. ent. 581. f. 5. Gérardin a simplement 
copié la courte description de Brisson et de Buffon; tous 
confondent cette espèce avec la précédente, comme avec 
d’autres, qui ont la queue un peu fourchue. Il en résulte 
qu’on doit proscrire la Sylvia næœvia des auteurs, de la 
liste nominale des oiseaux. 

Habite : en Autriche, en Hongrie, en Italie, dans le 
midi de la France; rare en Angleterre et en Hollande. Vit 
le long des bords des fleuves. 

Nourriture : petits limacons, demoiselles, cousins, 
petites mouches et autres insectes qui vivent dans les ro- 
SEaux. 


Propagation : niche dans les roseaux et dans les gran- 
des touffes d’herbes. 


BEC-FIN TRAPU. 
SYLVIA CERTHIOLA. (Miur.) 

Bec fort; mandibule supérieure noire; plumage 
superieur varié de nombreuses taches; toutes les 
pennes de la queue terminées en dessous d'un 
grand espace cendré; ongle postérieur très-arque, 
plus long que le doigt. 


Toutes les parties supérieures d’une couleur oli- 


* Lorsque je fis cette remarque dans la 1re. édition, je trouvai 
que les méthodistes avaient eu tort de réunir la pl. 46. f. 105, 
précitée dans la syÿnonymie de la Locustelle; depuis J'ai été con- 
firmé dans mon opinion, puisque cette figure des oiseanx deNauman 
représente très-exactement une espèce encore peu connue que je 
décris sous le nom de Bec-fin verderolle, ou Sylvia palustris de 
Bechstein. 


D'ORNITHOLOGIE. 187 
vâtre, nuancée de brun, et variée de taches ovoi- 
des d’un brun noir; ces taches occupent le centre 
de chaque plume ; gorge, devant du cou et milieu 
du ventre d’un blanc pur; sous la gorge une zone 
de très-petites taches ovoides d'un brun foncé; 
flancs, abdomen et couvertures inférieures de la 
queue d’un roux clair, les dernières terminées de 
blanc pur ; queue longue, large et très-etagee ; 
les pennes sont en dessous noirâtres et toutes sont 
terminées par un grand espace d’un cendré blan- 
châtre; mais, en dessus, il n’y a que la fine pointe 
des pennes qui porte une petite tache cendrée. 
Longueur , à pouces. Le mäle. 


La femelle ne diffère que par des teintes moins 
prononcées et moins pures. 


Remarque. IX est si facile de confondre cette espèce 
avec la précédente, que j'ai cru utile de placer un signe 
précis de reconnaissance en tête de chaque espèce; les ca- 
ractéres du bec, des pieds, et de la queue différemment 
colorée , servent seuls de moyens, le plumage étant abso- 
lument coloré et distribué de la même manière ; le Bec- 
fin fluviatile sera toujours facile à reconnaître par son 
plumage supérieur, sans taches. Le Bec-fin trapu semble 
au premier abord plus ramassé par la largeur de sa queue, 
tandis que la Locustetle paraît plus svelte et plus élancée, 
Nous devons la première connaissance de cet oiseau au 
professeur Pallas, quile décrit dans sa F'auna rossica, sous 
le nom de Turdus cérihiota. A n'existe de louvrage 
mentionné qu’un seul exemplaire, celui que Pallas a lé- 
gué à M. le professeur Rudolphi à Berlin. 

Habite : la Russie méridionale. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


188 MANUEL 


BEC-FIN AQUATIQUE. 
SYLVIA AQUATICA. (Laru. 


Une bande d’un blanc jaunâtre passe au-dessus 
des yeux; une semblable, mais plus large, va de 
la racine du bec sur le milieu du crane; les deux 
espaces entre ces trois bandes sont d’un brun noir : 
nuque, côtés du cou, scapulaires et haut du dos 
d'un gris légèrement teint de roussâätre avec de 
grandes taches longitudinales noirâtres; ces taches 
se trouvent seulement sur les scapulaires et sur le 
haut du dos; de très-petites taches sont disposées 
sur la nuque; croupion de couleur de pelure d’o- 
gnon avec une longue tache noirâtre le long de 
chaque baguette : pennes caudales acuminées , 
d’un brun foncé dans le milieu avec une large 
bordure grisâtre, la plus extérieure grisätre bor- 
dée de blanc. Queue fortement arrondie. Lon- 
gueur, 4 pouces 6 lignes. 


La femelle, à toutes les couleurs du plumage 
, e. 
d’une nuance plus claire. 


SyYLviA aquarica. Lath. Ind. v. 2. p. 510. sp. 11. — 
Moracirra AqQuarica. Gmel. Syst. 1. P. 993. sp. 98. — 
SYLYIA SCHOENOBANUS. Scop. Ann. 1. n°. 235. — SYLyIA 
SALICARIA. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 625. n°. 158.— 
FauvErtE AQuaTIQUE. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 15. 
P. 192. — Aquaric Warpzer. Lath. Syn. v. 4. p. 419. — 
Bixsex Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 232.— 
Raonsancer. Bechst. Tasschenb. p.185. sp. 19 —Naum. 
Vôg. t. 47. f. 106. 


D'ORNITHOLOGIE. 189 


Habite : les roseaux les plus touffus le long des fleuves 
et dans les marais; très-abondant en Italie, dans le Pié- 
ment, quelquefois dans le midi de la France , moins abon- 
dant en Allemagne ; très-rare et accidentellement en Hol- 
lande. 


Nourriture : petits scarabées, mouches, cousins et au- 
tres insectes aquatiques. 


1 


BEC-FIN PHRAGMITE. 


SYLVIA PHRAGMITIS. (Becusr.) 


Sommet de la tête, dos et scapulaires d’un gris 
olivätre, marqué sur le centre de chaque plume 
de taches nuancées de brun; ces taches ont une 
teinte noirâtre sur le sommet de la tête : au des- 
sus des yeux une large bande d’un blanc jaunätre, 
suivie d’une autre couleur noire; grandes couver- 
tures des ailes noirâtres bordées de blanc jaunûtre; 
partie inférieure du dos, croupion et couvertures 
supérieures de la queue de couleur de pelure d’o- 
gnon, mais sans taches longitudinales; queue d’une 
seule couleur de brun cendre, les pennes arrondies; 
sorge blanche; le reste des parties inférieures d’un 
blanc jaunätre plus ou moins teint de roux clair; 
queue légèrement arrondie. Longueur, 4 pouces 
6 lignes. 

Je n’ai jamais vu de différence bien marquée entre le 
mâle et la fermette. 


Les jeunes de l’année, se distinguent, en ce que 
les sourcils sont d’un roussätre clair, que le liséré 
qui borde les couvertures des ailes est également 
roussâtre; la gorge est d’un blanc roussâtre, et la 


190 MANUEL 
poitrine est nuancée de cette couleur , mais variée 
de très-petites taches lancéolées d’un brun clair. 


Remarque. On ne peut être trop attentif à saisir les 
dissemblances entre cette espèce et la précédente; il est 
très-facile de les confondre; mes courtes descriptions ser- 
viront cependant à les bien distinguer. 

SyLvia Paracminis. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 635. 
—14. Tasschenb. Deut. p. 186. sp. 20.—SEDGE WaARBLER. 
Lath. Syn. v. 4. p. En Sp. 21. — Id. supp. p. 180. — 
Penn. Aret. Zoot. v. 2. p. va Sp. M.— SonirrsAxGrR. 
Meyer, Tasschenb. Pa V1. p.254 — Naum. F'ôg. 
L. "ie f. 107. — Exkere radiens Sepp. Nedert. VFog. 

EN RE Les jeunes, figure. exacte. 


ie E6 Il est très-douteux qu’on doive considérer 
la syzvia saricart de Lath. Ind. p.:516. sp. 26, comme 
appartenant au Bec-fin phragmite; mais’ il est certain 
que la Moracirra saricarrs de Linnée et de Gmelin , n’a au- 
cun rapport ayec notre oiseau. Cependant les descriptions 
très-exactes du Sedgebird de Pennant-et de Latham ap- 
partiennent indubitablement à l'espèce du Bec-/fin phrag- 
mile. Il faut rayer de la liste nominale l'indication latine 
de la Sylvia salicaria, ou bien la placer avec un signe 
de doute comme synonyme à la Sylvia arundinacea des 
auteurs. 


Habite : toutes les jonchaies et les vastes marais de la 
Hollande, quelquefois le long des rivières; commun en 
Angleterre; se trouve également en France et en Alle- 
magne. 


Noërpiiore : petits hannetons, limaçons, taons , cou- 
sins et demoiselles. 

Propagation : construit, en forme de panier, un nid 
artistement entrelacé dans les roseaux, quelquefois sous 
la racine des arbres ou dans ies saules sur le bord des eaux ; 
pond cinq œufs d’un blanchâtre sale ou d’un cendré fauve, 


D’ORNITHOLOGIE. 101 


avec de petits points bruns qui sont le plus souvent réunis 
en zone ; un trait fin et délié se trouve sur l’une ou Pautre 
partie des œufs. 


BEC-FIN DES ROSEAUX ov ÉFARVATTE. 


SYLVIg ARUNDINACE A. (Laru.) 


. CA r 
Bec comprimé a la base ; plumage généralement 
teint de roussätre * 


Toutes les parties supérieures d’un brun roussä- 
tre, d’une seule nuance et sans taches; les ailes 
brunes bordées de brun olivâtre ; depuis la racine 
du bec jusqu’au-dessus des yeux s'étend une étroité 
bande d’un blanc jaunâtre; gorge d’un blanc pur ; 
les autres parties inférieures d'un blanc jaunâtre 
ou roussâtre , mais les flancs plus nuances de cette 
dernière couleur ; queue longue, très-arrondie; 
bec comprimé, plus haut que large dans toute sa 
longueur. Longueur totale, à pouces I ou 2 lignes. 


La femelle , ressemble en tout au 74e. Les jeu- 
nes de l’année, n’ont point le trait blanchätre au- 
dessus des yeux, les parties inférieures sont plus 
nuancées de roussâtre, et les pieds ne prennent 
leur teinte jaunâtre qu'avec la première mue. On 
trouve souvent des individus fortement nuances de 
roux assez foncé. 


\A 


_: SYLYIA ARUNDINACES. Lath. Jnd. v. 2. p. 510. sp. 12. — 
MOoTAGILLA ARUNDINACEA. Gmel. Syst. 1. p. 992. Sp. 167. 


* Cette diagnose est nécessaire pour distinguer Sylvia grundi- 
nacea de Sylvia palustris, qu’il est si facile de confondre. 


192 MANUEL 


— Curnuca ARUNDINACES. Briss. Orn. v. 5. p. 558. sp. 5. 
FAUVETTE DE ROSEAUX. Buff. Oùs. v. 5. p. 142. mais point 
l'oiseau figuré par erreur sous ce nom, dans les pl. 
ent. 581. f. 2, qui représente Sylvia hippolais. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 507. — Ren-Wrex. Lath. Syn. supp. 


v. 1. p. 184. — Rnaonsancer. Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1. p. 295. — Id. Vôg. Deut. v. 2. Heft. p. 23. figure 
très-exacte. —Naum. V6q. t. 46. f. 104. — Her Karra- 


KIETJE. Sepp. Vedert. Vog. v. 2. t. p. 101. 

Remarque. La BOUSCARLE DE PROVENCE, de Buffon, Os. 
v. 5. p. 154 ét s& pl. ent. 655. f: 2, forme une espèce dis- 
tincte. 

Habite : toutes les jonchaies de la Hoilande, où il est 
très-répandu ; également en France, en Allemagne et en 
Angleterre, le long des bords des eaux; très-rare dans le 
midi et dans les contrées orientales. On ne les trouve que 
parmi les joncs qui bordent les rivières et les lacs, dans 
l'épaisseur desquels il est toujours caché. 

Nourriture : comme l'espèce précédente. 

Propagation : construit un nid en forme de panier 
oblong, artistement entrelacé dans les roseaux; pond qua= 
tre ou cinq œufs d’un blanc verdâtre, avec des taches 


vertes et brunes, qui sont plus nombreuses et plus rappro- 
chées vers le gros bout. 


BEC-FIN VERDEROLLE. 


SYLVIA PALUSTRIS. (BEecusrt.) 


Bec plus large que haut à sa base; plumage gé- 
néralement teint d’olivatre. 


Toutés les parties supérieures d’un brun oliva- 
tre, un peu nuancé de verdâtre; les ailes brunes 
bordées de cendré; depuis la racine du bec jus- 
qu'au dessus des yeux s'étend une étroite bande 


D'ORNITHOLOGIE. 193 
d'un blanc jaunâtre; toutes les parties inférieures 
et la queue absolument comme dans lespèce pré- 
cédente , mais les teintes constamment un peu plus 
claires; le bec large, deprimé à sa base, et généra- 
lement dans toute sa longueur; mandibule infé- 


: 
rieure déprimée , jaunâtre. Longueur, 5 pouce: 
1 ou 2 lignes. Le male et la femelle. 


Remarque. Si je n’ayais la certitude des différences, dans 
les habitudes, dans les mœurs etdansle chant, quidistinguent 
ces deux espèces voisines, je n'aurais jamais , d’après la seule 
vue d'individus montés, pu soupcouner leur dissemblance ; 
il est très-diflicile de distinguer les espèces, sans avoir de 
toutes deux un individu sous les yeux; Les seuls caractères 
pris du bec sont des guides sûrs. Les synonymes sont : 

SyLyia PaLustTRis. Bechst, Naturg. Deut. v. 3. p. 659. 
t. 26.— Naum. Vôg. édit. èn-5°. &. 46. f. 105.— Sumprsax- 
cer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 257. — Schintz. 
Abbild. der cier. Heft. 1. pl. ret2. M. Schintz. est dans 
l'erreur en indiquant à cet article le Bec-fin riverain du 
Manuel, 1°. édition; l’oiseau que je désigne ici sous le 
nom de Verderolle ne m'était point encore connu lors de 
cette première édition. 

Habite : les lieux humides et les bords des eaux cou- 
verts de saules, jamais dans les roseaux; se pose le plus 
souvent à découvert, sur les plus hautes tiges des chan- 
vres Ou des buissons ; commun dans tout le-midi, le long 
du Pô, et dans les contrées orientales, le long du Danube; 
aussi en Suisse et dans quelques parties de l’Allemagne. 

Nourriture : insectes et petites baies. 

Propagation : construit avec art un nid de forme sphé- 
rique, placé à terre parmi les racines des saules ou d’au- 
tres buissons ; pond quatre ou cinq œufs, d’un cendré clair, 
couvert de taches foncées et plus claires, d’un cendré 
bleuâtre. 


Panrie 1°, 12 


194 MANUËL 
BEC-FIN BOUSCARLE. 
SYLVFIA CETTI. (MARMORA.) 


Bec tres-faible à bords rentrés en dedans; plu- 
mage généralement d'un brun très-foncé; queue à 
pennes très-larges. 

Toutes les parties supérieures de la tête, du 
corps et des ailes, sont d'une seule teinte brune 
foncée, légèrement nuancée de roux; pennes des 
ailes et celles de la queue d’un brun noir; entre le 
bec et l'œil est un petit trait cendré ; côtés du cou, 
flancs, cuisses et abdomen d’un brun roux, moins 
foncé que celui du dos; gorge, devant du cou et 
milieu du ventre d’un blane pur; couvertures du 
dessus de la queue rousses, terminées de blan- 
châtre; queue large; le bout des pennes très -ar- 
rondi; bec et pieds d’un brun clair. Longueur, 5 
pouces. Les vieux mdûles et femelles. 


Cetie espèce est figurée dans Buff. pf. ent. 655. f. 2. 
sous le nom de Bouscarre, mais il n’en est point fait 
mention dans le texte ni dans aucune citation. Voyez aussi 
Usrexvozo ni riumE. Cetti. Uce. di Sardegna. p. 210. 


Remarque. M. de la Marmora a rapporté cette espèce 
de son voyage en Sardaigne, et M. Bonelli a eu la bonté 
de me communiquer les individus. 


Habite : la Sardaigne et probablement aussi d’autres 
parties méridionales de l’Europe ; quelques individus ont 
aussi été tués en Angleterre, ce qui me fait présumer que 
l'espèce est plus répandue qu'on ne croit ; mais il est pro- 
bable qu’elle a toujours été confondue avec l’Efarvatte . 
(S. arundinacea), dont elle diffère cependant assez par 


D'ORNITHOLOGIE. 195 


la forme du bec , par la queue et par les couleurs du plu- 
mage , pour la distinguer facilement. Elle habite toujours 
le long des rivières, dans les buissons épineux. M. de la 
Marmora dit qu’elle est sédentaire en Sardaigne, et n’e- 
migre jamais. 

Nourriture : très-petites mouches, cousins et autres 
petits insectes qui vivent dans le voisinage des eaux. 


11, SECTION.—SYLVAINS. 


Ils fréquentent habituellement les bois, et se nourrissent 
d'insectes, de baies et de vers. Le corps est svelte; Ja 
queue qu’ils portent horizontalement est longue, large et 
à pennes égales. Ils ont le bec droit, grêle ; comprimé à 
la pointe. C’est parmi eux qu’on trouve les chantres mélo- 
dieux de nos bocages. 


BEC-FIN ROSSIGNOL. 
SYLVIA LUSCINIA. (Larn.) 


Toutes les parties supérieures d’un brun teint de 
roux ; queue d'un roux de rouille ; gorge et ventre 
blanchätres ; poitrine et flancs cendrés, La 1re, ré- 
mige courte, la 2€. plus courte de trois lignes que 
la 3°, et d’'égale longueur avec la 5e. Longueur 
totale, 6 pouces 2 lignes. Male et femelle. 


Varie, entièrement d’un blanc pur; d’un blane 


nd A “ e LA 
grisatre ou à plumage bigarré de quelques plumes 
blanches; souvent aussi la tête blanche. 


MoraciLLa LusCINIA. Gmel. Syst. 1. p.950.sp. 1.—Sycvyia 


gusciniA. Lath. nd. v. 2. p. 506. sp. 1. — Le Rossrenor. 
Buff, Ois. v. 5. p. 81. 1. 6. f. 1. — Id. pl. ent. 615. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 277. — Nicamiweazr. Lath. 


Syn.v. 4. p. 408.— Nacricaz. Meyer, T'asschenb. Deut. 


196 MANUEL 
v. 10. 221. — Frisch. Fôg. t. 21. IDE A.— Naum. Vôg. 
4 96: 77. \ 

Habite : les bois, les buissons et les jardins ; commun 
dans presque toutes les parties de l’Europe , jusqu’en 
Suède; émigre l'hiver en Égypte et en Syrie. 

Nourriture : mouches et petites phalènes; baies du 
groseillier, du sureau et autres. 


Propagation : niche dans les buissons touffus, quel- 
quefois à terre parmi des herbes ; pond quatre ou six œufs, 
d’un vert olivâtre. 


BEC-FIN PHILOMÉÈLE. 


SYLVIA PHILOMELA.(BEcusrt.) 


Parties supérieures d’un gris brun terne; sur 
la poitrine du gris clair teint de gris plus foncé; 
queue moins vivement colorée de roux que dans 
l'espèce précédente ; gorge blanche entourée de 
gris foncé. La 1rre. rémige presque nulle; la 2e. 
presque d’égale longueur avec la 5e. et plus longue 


que la 4e. Longueur totale, 6 pouces 6 lignes. 
Mâle et femelle. 


SyLviA PHILOMELA. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 507. 
t. 35. f. 1. — Luscinra maso. Briss. Orn. v. 3. p. 400. À. 
— MoraciLra LUSGINIA MasoR. Gmel. Sysé. 1. p. 950. sp. 1. 
B.— Grosse crasuüxe. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 222. — Frisch. Fôget. &. 21. f. 1. B. — Der Srnosser. 
Naum. Wôg. t. 26. f. 52. 


Habite : en Silésie, Bohème, Poméranie, Franconie 
et autres parties de l'Allemagne ; plus rare en France, et 
jamais en Hollande. On la trouve dans les bois situés sur 


des collines; dans les plaines, particulièrement le long des 
ruisseaux. 


D'ORNITHOLOGIE. 197 

Nourriture : comme la précédeute. 
Propagation : niche comme la précédente, mais plus 
fréquemment dans des lieux bas et humides; pond des 


œufs plus grands que ceux du rossignol, et d’un bran olive 
teint de brun foncé. 


BEC-FIN SOYEUX. 


SYLVIA SERICEA. (NaTrERr.) 


Toutes les parties supérieures, y compris la 
queue et les ailes d’un gris brun terne; côtes du 
cou et poitrine d’un cendré pur, se nuançant sur 
les flancs en gris brun, et couvrant l'abdomen et 
les couvertures inférieures de la queue de brun 
pur; sourcils, tour des yeux, gorge et milieu du 
ventre d’un blanc pur; queue un peu étagée ; la 
re, rémige assez longue, la 2e. et la 32. étagées, 
les 4e., 5e. et 6e. les plus longues. Longueur, 5 
pouces 3 lignes. Male et femelle. 


Remarque. Cette espèce est du nombre des oiseaux 
nouvellement connus aux sciences naturelles;, M. Natte- 
rer, commissaire du musée de Vienne , en fit la découverte 
en Espagne , et lui donna le nom que nous adoptons , quoi- 
qu’à dire vrai, son plumage ne soit pas plus soyeux que 
celui du Rossignot et de la Philomèle ; cet oiseau, quoi- 
que portant à peu près les mêmes couleurs que les deux 
espèces précitées, se rapproche le plus , par les formes, du 
Bec-fin coryphée de Vaillant. Je crois utile de dire en- 
core qu’il est très-facile de distinguer les trois espèces 
mentionnées ici, non-seulement par la taille, mais surtout 
eu égard à la forme des ailes dont les pennes sont diffé- 
remment étagées. 


Habite : les provinces méridionales d'Espagne : com- 


198 MANUEL 


mun dans les buissons. M. Natterer tua plusieurs indivi- 
dus sur la Brenta, lors de son séjour à Gibraltar. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


BEC-FIN ORPHÉE. 


SYLVIA ORPHEA (Miur.) 


La tête et les joues jusque derrière les yeux noi- 
râtres ; sur l'occiput le noir se nuance en gris cen- 
dre, et continue à dominer sur toutes les parties 
supérieures; ailes noirâtres bordées de cendré brun ; 
la penne extérieure de chaque côté de la queue 
blanche dans toute sa longueur, mais la baguette 
noire , avec l'extrémité des barbes intérieures cen- 
drée; les autres pennes de la queue noirâtres, tou- 
tes terminées de blanc; la gorge et le ventre d'un 
blanc pur; la poitrine et les flancs d’un rose très- 
clair ; l'abdomen et les couvertures inférieures de 
la queue d’un roux clair ; quelques-unes des moyen- 
nes couvertures supérieures de la queue rousse; la 
mandibule inférieure du bec jaune à sa racine, la 
supérieure noire fortement échancrée ; quelques 
poils longs à la racine du bec , qui est fort, et long 
de 8 ia Longueur, 6 pouces 3 lignes. Le vieux 
male. 


La femelle, n'a point de noir sur la tête, cette 
couleur n'existe qu'entre l'œil et le bec; un petit 
irait blanc aboutit à l'œil. Les parties supérieures 
d’un cendré légèrement teint de roux; la penne ex- 
térieure de la queue comme dans le mâle, les au- 
ires d’un brun noirâtre; seulement la seconde de 


D'ORNITHOLOGIE. 134 
chaque côté terminée de blanc sale; une très -1é- 
gère teinte de roux remplace sur la poitrine la 
couleur rosée du mâle. 


Les jeunes pendant la première annee , ressem- 
blent à la femelle; 1l est même probable que le 
vieux mäle perd en automne ses plumes noires, 
car il est certain que dans le midi on ne voit en 
automne aucun individu dont la tête est noirâtre ; 
ne prendrait-on alors que de jeunes oiseaux, et 
les vieux seraient-ils dejà émigrés à cette époque? 
Je le suppose. 


La Fauverre. Buñ. pl. ent. 559. f. 1. une femelle de 
mon Bec-fin Orphée : mais le signalement des habitudes , 
Buff. description v. 5. p. 117, appartient au Bec-fin 
Fauvette (Sylvia hortensis), si l’on en excepte cepen- 
dant à la page 119 depuis la ligne 5 jusqu’à la ligne 24 in- 
clusivement , où on trouve la description très-exacte d’une 
femelle du Bec-fin Orphée. — La FAUVETTE PROPREMENT 
Dire, Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 597. 


Remarque. Cette confusion est cause que les métho- 
distes et les eompilateurs n’ont jamais pu signaler exacte- 
ment leur Sylvia hortensis, et que toutes les indications 
avant celle de Bechstein doivent être rayées de la liste 
des synonymes. 

Habite: très-abondant en Italie, particulièrement en 
Piémont et en Lombardie, également commun dans quel- 
ques départemens méridionaux de la France et en Savoie; 
accidentellement en Suisse, sur les Vosges et dans les Ar- 
dennes; jamais dans le nord, 


Nourriture : mouches, petites phalènes et baies. 


Propagation : niche dans les buissons, souvent plu- 
sieurs en un même lieu ; souvent aussi dans les feates des 


200 | MANUEL 
masures, dans des trous de murailles et sous les toits des 
habitations isolées; pond quatre ou cinq œufs, presque 


blancs marqués irrégulièrement de taches jaunâtres et de 
petits points bruns. 


BEC-FIN RAYÉ. 
SYLVIA NISORIA. (BEcusr.) 


Tête, joues, nuque et dos d’un cendré foncé, 
scapulaires et croupion de cette couleur, mais 
toutes les plumes terminées par une petite raie 
brune et une autre blanche; ailes d’un cendré 
plus clair ; queue d’un cendré foncé; la penne laté- 
rale terminée par une tache blanche qui s'étend 
sur la partie de la barbe intérieure ; sur la suivante 
une tache blanche moins grande; la troisième et 
quatrième seulement bordées et terminces intérieu- 
rement de blanc; gorge, devant du cou, poitrine, 
flancs et ahbdomen blanchâtres et rayés transversa- 
lement de gris cendre ; milieu du ventre d’un blanc 
pur; couvertures inférieures de la queue cendrées 
avec de larges bordures blanches ; bec brun; iris 
d’un jaune brillant. Longueur, G pouces 5 ou 6 
hgnes. Le vieux mâle. 


La femelle, a le cendré des parties supérieures 
nuance de brun, point de fines raies transversales 
brunes et blanches sur les scapulaires et sur le 
croupion; les flancs légèrement nuancés de roussä- 
tre; les taches à l'extrémité des pennes caudales 
moins grandes et d’un blanchâtre terni. 


Femarquc. J'ai donné à cette nouvelle espèce le nom 


_D'ORNITHOLOGIE. 201 
de Bec-fin rayé, parce qu'aucune autre espèce de ce genre 
nombreux ne porte, comme celle-ci ,une multitude de raies 
transversales sur les parties inférieures du corps. 


SyLvia nISORIA. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 547. — 
GESPERBTER GrAsmüCke. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 227. — Bechst. T'asschenb. Deut. p. 152. — Naum. 
Vôg. t. 55. f. 67. Le jeune mäte. 

Les jeunes avant leur mue, ont toutes les par- 
ties supérieures et inférieures du corps marquées 

. « LA 
de nombreuses raies transversales d’un cendrée 
brun; ils ont l'iris brun. J’oyez Naumax, loco 
Citato. 

Habite : les buissons et les taillis; plus particulièrement 
répandues dans le nord , en Suède, dans les provinces du 
nord de l'Allemagne et en Hongrie ; l'espèce est plus rare 
en Autriche; se trouve aussi en Lombardie. 

Nourriture : insectes. chenilles, vers et baies. 

Propagation : niche dans les buissons touffus d’aubé- 


pine; pond quatre où cinq œufs, d’un blanchätre marqué 
de taches d’un cendré pourpré ou d’un cendré pur. 


BEC-FIN A TÈTE NOIRE. 
SEE AT RICA PELT À: (LaTH.) 


Orbites des yeux eouverts de plumes ; le mâle, 
une calotte noire ; la femelle, une calotte rousse ; 
bec gros et fort. 


Front, sommet de la tête et occiput d’un noir 
profond; espace entre l'œil et le bec, cou et poi- 
trine d’un gris cendré ; les autres parties supérieu- 
res du corps, les ailes et la queue d’un cendré légè- 
rement nuancé d’olivâtre; ventre et gorge d’un 


203 MANUEE 


cendré blanchätre; bec et pieds noirs. Longueur, 
5 pouces à lignes. Le mâle. 

La calotte qui recouvre la tête de /a femelle, 
au lieu d'être noire comme celle dx méle, est 
d’une couleur rousse ; l’espace entre l’œil et le bec, 
ainsi que la gorge, est gris cendré ; toutes les par- 
ties sup-rieures sont nuancées d’olivâtre; poitrine 
et flancs d’un gris olivâtre; ventre d’un blanc lé- 
sèrement teint de roux. 


Moracirra arricapizra. Gmel. Syst. 1. p. 970. sp. 18. 
— SYLVIA ArRICAPILLA. Lath. Jnd. v. 2. p. 508. sp. 6. — 
Moracizra mosquira. Gmel. p. 970. sp. 104. {a femelle. — 
La Fauverre 4 TÊTE NoiRE. Buff. Ois. v. 5. p. 125. €. 8. f. 1. 
— Id. pl. ent. 580. f. 1 et 2. mâle et femetle. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 296.— Brack-Car. Lath. Syn. v. 4. 
P- 415. — Aret. Zoo. v. 2. p. 418. — Brit. Zool. p. 101. 
4. f: 5.— Carinera commuxe. Stor. deg. ucc. v. 4. 
pl. 598. f. 1 et 2. deux mâles. — ScawanzkôPrice Gras- 
MüCxE. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 225. — Frisch. 
t. 25. f. 1. À. et B. — Naum. t. 54. f. 71 et 72. mâle ef 
femelle. 


Remarque. La Sylvia melanocephala forme une es- 
péce distincte, qui ne se trouve point dans la 1°. édition, 
où j'ai énuméré les synonymes avec ceux de la Sylvia 
atricapilla. 

Habite : depuis le nord, même depuis la Laponie jus- 
que dans les provinces méridionales de la France et dans 
le nord de l'Italie; commun en Allemagne et dans les par- 
ties orientales ; très-rare au delà des Apennins et des Py- 
rénées. 

Nourrilure : mouches, cousins, chenilles, larves et 
cocons d'insectes; également les baies du sureau, du gro- 
seillier et autres. 


D’'ORNITHOLOGHE. 203 


Propagation : niche dans les buissons ; le plus habi- 
tuellement dans ceux d’aubépine ; pond de quatre jusqu’à 
six œufs assez gros, obtus, d’un jaune blanchâtre, nuancé de 
roux et parsemé d’un petit nombre de taches plus foncées. 


BEC-FIN MÉLANOCÉPHALE. 
SYLVIA MELANOCEPHALA.(LaTu.) 


Orbites nus ; le mâle, un capuchon noir; la fe- 
melle, un capuchon cendre notratre ; bec assez gros 
et fort. 

Front, sommet de la tête, occiput, joues et ori- 
fice des oreilles d’un noir profond ; gorge , devant 
du cou et milieu du ventre blancs; nuque, dos, 
flancs, abdomen et couvertures des ailes d’un gris 
très-foncé ; ailes et queue noirâtres ; la penne exté- 
rieure blanche en dehors et au bout; sur la 2°. 
penne une petite tache blanche ; base de la mandi- 
bule inférieure du bec, blanche; le reste noir; 
pieds bruns ; nudité qui entoure les yeux d’un 
rougeâtre clair; iris brun. Longueur, à pouces. 
Le mâle. 

Le capuchon qui enveloppe aussi toute la tête 
chez la femelle, au lieu d’être d’un noir profond 
comme celui du male, est d’une couleur cendrée 
noirâtre ; le blanc des parties inférieures est moins 
pur ; le cendré des parties supérieures plus brunä- 
tre; et les ailes ainsi que les pennes caudales sont 
d’un brun foncé; la nudité qui entoure les yeux 
est la même que chez le mâle. Cette espèce a la 
gorge blanche dans les deux sexes, et diffère en- 


204 MANUEL 
core de la suivante par le bec; il est cependant 
facile de les confondre. 


SYLvIA MELANOCEPHALA. Lath. nd. Orn. v. 2. p. 509. 
Sp. 7. — MoTAciLLA MELANOCEPHALA. Gmel. Syst. 1. p. 970. 
— Cetti, Uce. sard. p. 215. 


Habite : seulement les parties les plus méridionales, 
telles que le midi de l'Espagne, la Sardaigne et les états 
napolitains. Quelques couples ont été tués par M. Natterer 
à Algésiras, et près de Gibraltar. 

Nourriture : petites mouches, cousins et larves d’in- 
sectes; aussi de très-petites baies. 


Propagation : niche dans les petits buissons, loin des 
habitations; pond quatre ou cinq œufs, d’un blanc jau- 
nâtre, marqué, presque sur toute lasurface de l'œuf, par 
de très-petits points d’un jaunâtre plus foncé. 


BEC-FIN SARDE. 


SYLVIA SARDA. (Marmora.) 


Orbites nues ; le mâle, d'un cendré noträtre sur 
la gorge; la femelle, d’un cendre clair sur cette 
partie; bec faible et court. 


Front, sommet de la tête, joues et devant 
du cou d'un cendrée noirâtre , plus profond au 
front et près des yeux; manteau, dos et croupion 
d'un cendré noirâtre; nuque, côtés du cou, poi- 
trine et flancs d’une teinte plus claire, qui prend 
un ton roussaätre ou vineux à la région des cuis- 
ses; milieu du ventre d’un blanc légèrement teint 
de vineux; ailes et toutes les pennes de la queue 
noirâtres ; la seule penne caudale extérieure porte 
un liséré blanc très-étroit; orbites des yeux nus, 


D'ORNITHOLOGIE. 205 
d’un beau vermillon; base de la mandibule infé- 
rieure jaunâtre; le reste noir; pieds jaunûtres. 
Longueur, 5 pouces. Le vieux mâle. 


La femelle, diffère beaucoup par les teintes gé- 
néralement plus claires ; il n’existe de couleur noire 
qu'entre le bec et les yeux; tout le reste est d’un 
ton cendré foncé; la seule penne extérieure de la 
queue a un liséré très-fin comme dans le mâle ; les 
parties inférieures ne diffèrent aussi que par des 
teintes plus claires; sous la mandibule inférieure 
du bec sont quelques petites plumes blanchätres. 


Remarque. Nous devons à M. le chevalier de la Mar- 
mora la connaissance de cette espèce nouvelle, décrite 
dans les Annales de l'académie de Turin, mémoire lu le 
28 août 1819; elle se rapproche beaucoup par le plumage 
et par la nudité du cercle des yeux de la Sylvia mela- 
nocephala , dont elle se distingue par son bec, qui est fai- 
ble et grêle comme celui du Pittchou; on peut encore 
trouver les moyens de la distinguer par la queue dont la 
seule penne extérieure est lisérée , tandis que dans le Bec- 
fin melanocéphate toute la barbe extérieure et le bout 
des deux premières pennes sont blancs; la couleur de la 
gorge sert aussi de moyen pour ne point confondre ces 
deux espèces très-voisines. 

Habite : les petits buissons dans les lieux incultes et 
déserts; très-commun dans certains districts de la Sar- 
daigne ; ne se trouvant jamais dans d’autres; vit proba- 
blement aussi dans le royaume de Naples et en Sicile. 


Nourriture : très-petites mouches et autres insectes 
qui s’attachent aux feuilles. 


Propagation : inconnue. 


200 MANUEL 
BEC-FIN FAUVETTE. 


SYLVIA HORTE NSIS. (Brcusr.) 


Toutes les parties supérieures d’un gris brun, 
très-légèrement teint d'olivâtre; tour de l'œil blanc ; 
sur la partie latérale du bas du cou un espace d’un 
brun cendré pur ; gorge blanchâtre ; poitrine et 
flancs d’un gris roussätre ; ventre blanc, et cette 
couleur très-légèrement nuancée de gris roussâtre 
sur les couvertures inférieures de la queue; besa 
brun très-peu échancré; base de la mandibule in- 
férieure jaunâtre; iris brun. Longueur, 5 pouces 5 
lignes. Le mâle. 

La femelle, a les teintes de la poitrine et des 
flancs un peu moins foncées; du reste elle ressem- 


ble en tout au mâle, 


Varie accidentellement ; tout le plumage blan- 
châtre ou tapiré de blanc; quelques individus ont 
les parties supérieures plus nuancées d’olivatre ; 
d’autres les ont plus tirant sur le gris. 


Syzvyra nortewsis. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 524: 
sp. 4. — Id. Tasschenb. Deut. p. 169. — La perte Fau- 
verre. Buff. pl. ent. 550. f. 2. représentation très-cxacte 
denotre fauvette des jardins.— Grave Grasnuücre. Meyer, 
T'asschenb. Deut. v. 1. p. 224. — Naum. Vôgq. €. 53. 
f 68. figuré peu exact. — Beccarico cExERINO. AS{or. 
degt. ucc. v. 4. pl: 595. f. 1 et 2. — BrarmsLuirer. Sepp. 
Nedert. Vog. v.2.4:p. 159.7 : 

Remarque. Comme indications de légères variétés dans 
le plumage de cet oiseau , on peut encore citer en tout ou 
en partie les suivantes : VARIÉTÉ DE LA FAUVETTE, SONuini;, 


D'ORNITHOLOGIE. 207 
nouv. édit. de Buffon, v. 1. p. 295. — Nauman, V6g. 
Deut. t. 55. f: 168. Pour ce qui concerne l’indication de 
Motacilla hortensis, de Gmelin, ainsi que toutes celles 
placées comme synonymes avec cette espèce nominale ; je 
suis d'avis de les exclure de la nomenclature, afin de ne 
plus donner matière aux doubles emplois. 


Habite : plus particulièrement les contrées méridio- 
nales; se trouve également dans presque tous les pays 
tempérés de l’Europe; vit dans les buissons à la lisière des 
bois situés dans les plaines et dans les jardins; abondant en 
Hollande. 


Nourriture : insectes et leurs larves; baies du gené- 
vrier et autres. 


Propagation : niche dans les buissons et dans les 
haies; pond cinq ou six œufs blanchâtres ; parsemés de 
taches et de points verdätres et grisâtres. 


BEC-FIN GRISETTE. 
SYLVIA CINERE A. (Laru.) 


Sommet de la tête et espace entre l'œil et Île 
bec cendrés; les autres parties du corps, d’un 
gris fortement teint de roux; cette dernière cou- 
leur domine principalement sur le haut du dos ; 
ailes noirâtres, toutes leurs couvertures bordées 
d’un roux très- vif, rémiges lisérées de cette cou- 
leur, excepte l’extérieure qui est lisérée de blanc; 
gorge, et miheu du ventre d’un blanc pur; poitrine 
legèrement teinte de rose; flancs et abdomen d’un 
gris roussatre ; queue d'un brun foncé; les pennes 
d’égale longueur, excepté la plus extérieure qui 
est beaucoup plus courte; celle-ci a la barbe exte- 
rieure et le bout d'un blanc pur; la suivante est 


205 MANUEL 
seulement terminée de blanchâtre. Longueur, 5 
pouces 6 lignes. Le male. 


La femelle, a les teintes moins pures et les par- 
ties supérieures plus nuancées de roux ; le blanc de 
la gorge et de la penne extérieure de la queue 
nuancée de roussâtre ; point de teinte rose sur la 
poitrine. 


Les Jeunes, ont encore plus de roux dans les 
parties supérieures ; l’espace entre loœil et le bec 
est blanc , et les bordures rousses des couvertures 
alaires sont plus larges; la rémige extérieure est 
lisérée de roussâtre au lieu de blanc. 


SyLyia CIREREA. Lath. Znd. w. 1. p. 514. — Moracirra 
SyLvua. Gmel. Syst. 1. p. 956. sp. 9. —Retz. Linn. Faun. 
Suec. p. 256. n°. 258.— FAUVETTE GRISE Où GRISEITE. Buff. 
Oùs. v. 5. p. 132. — Id. pl. ent. 559. f. 3. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 300. — Wuire Turoar. Lath. Syn. 
v. 4. p. 428. Sp. 19. — Brit. Zool. p. 104. €. S. f. 4 — 
Faure GramücKke. Bechst, Naturg. Deut. v. 3. p. 554. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 225. —1Id. Fôg. Deut. 
v. 1. Heft. 14. — Naum. Vôg. t. 55. f. 69. — Riervins. 
Sepp, Nederl. Vog. v. 5.1. p. 97. 

Remarque. Le jeune oiseau de l’année est très-exac- 
tement représenté dans Buffon, pt. ent. 581. f. 1. sous le 
faux nom de Fauvette rousse. N. B. la description qui 
accompagne cette planche appartient à la véritable petite 
Fauvette rousse ou véloce, notre Sylvia rufa. 

Habite : les haies et les taillis; en France, en Alle- 
imagne ; très-abondant en Hollande; vit très-avant dans le 
nord, etse trouve dans les parties Les plus chaudes du midi; 
commun en Sardaigne. 

Nourriture : mouches, petits scarabées , larves d’in- 
sectes et petites chenilles rases. 


; D'ORNITHOLOGIE. 209 
Propagation : niche dans les buissons d’aubépine et 
dans les taillis touffus ; pond cinq ou six œufs, d’un gris 
verdâtre moucheté de nombreuses taches roussâtres et oli- 
vâtres. 


BEC-FIN BABILLAR D. 
SYLVIA CURRUCA. (Laru.) 


Tout le haut de la tête d'un cendré pur ; espace 
entre l'œil et le bec et les plumes qui couvrent 
orifice des oreilles, d’un cendré plus foncé ; nuque, 
manteau et croupion d’un cendre brun; ailes brunes 
bordées de cendré brun; queue noirûtre, la penne 
exterieure cendrée, bordée et terminée de blanc, 
mais blanche sur toute la barbe extérieure; les 
deux suivantes seulement terminées par une petite 
tache blanche ; poitrine , flancs et abdomen d’un 
blanc très-légèrement teint de roussatre ; le reste 
des parties inférieures d’un blanc pur. Longueur , 
5 pouces. 


La femelle ne se distingue point du male. 


SyLvia curRuCA. Lath. Znd. v. 2. p. 509. sp. 9. — Cur- 
RUCA GARRULA. Briss. Orn. v. 5. p. 584. Sp. 7. — SyLvIA 
GARRULA. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 540. t. 16. — 
Moracicca Dumerorum. Gmel. Syst. 1. p. 985. sp. 31. — 
SyLvia Dumeronum. Lath. Ind. v. 2. p. 522. sp. 45. — 
Moracizza GarruLAa. Retz. Linn. Faun. Suec. p. 254. 
n°. 255. — La FAUvETTE BABILLARDE. Buff, Ois. v. 5. p. 155. 
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 2099. — Baruine WansLer. 
Lath. Syn. v. 4. p. 417. — Karura. Penn. Arct. Zoot. 
v. 2. p. 422. U. — Wire BREAsTED Wanscer. Lath. Syn. 
v. 4. p. 447. sp. 41. — Kiarrer Gnasuücxe. Meyer, Tas- 
schenb. Deut. v. 1. p. 226. — Frisch. Vogel. Deut. t. ar. 

Pantie 1". 14 


210 MANUEL 
f. 2. À. figure très-exacte. — Naum. t. 54. f. mo. figure. 
très-exacte. 

Remarque. Comme citations douteuses et très-défec- 
tueuses, on peut énumérer les suivantes. 

Moracizra cuRRUuCA. Gmel. Syst. 1. p. 054. sp. 6.— 
La FAUVENTE BABILLARDE. Buff. Ois. pl. ent. 580. f. 3. 

Habite : les provinces tempérées de l’Europe ; ne se 
répand guère plus avant dans le nord que la Suède ; égale- 
ment abondant en Asie. 

Nourriture : mouches, chenilles et autres insectes , 
leurs larves et leurs œufs. 


Propagation : niche dans les buissons épineux, dans 
les haies et les taillis; pond cinq œufs , d’un blanc verdâtre 
avec des taches bleuâtres et brunûtres. 


BEC-FIN A LUNETTES. 


SYLVIA CONSPICILLAT A. (MarMoRra.) 


Sommet de la tête et joues d’un cendrée pur ; es- 
‘pace entre l'œil et le bec noir; cette couleur en- 
toure aussi le cercle blanc des yeux; manteau et 
dos d’un roux vineux; ailes noirâtres, toutes leurs 
couvertures bordées d’un roux vif; gorge d'un 
blanc pur, toutes les autres parties inférieures 
d’une teinte vineuse claire sur le milieu du ventre, 
mais roussâtre sur les flancs ; queue arrondie noiï- 
râtre ; la penne extérieure presque entièrement 
blanche ; la 2e. terminée par une grande tache 
blanche, et la 3°. par une très-petite; bec jaune à 
la base et noir à la pointe; pieds jaunâtres; 1ris 
brun. Longueur , 4 pouces 4 lignes. Le vieux mâle 
au printemps. 


D'ORNITHOLOGIE. 512 

La femelle, difficile à distinguer du müûle , a les 
teintes un peu moins vives et le vineux de la poi- 
trine moins pur; l’espace entre le bec et les yeux 
ainsi qu'une partie de la région ophthalmique , 


sont aussi moins noires , mais toujours (l’un cendré 
noirâtre. 


Remarque. Nous devons encore la connaissance de 
cette nouvelle espèce à M. le chevalier de la Marmora, 
qui en a donné la description dans son mémoire lu à l’a- 
cadémie de Turin, le 28 août 1819. Cette belle espèce 
ressemble beaucoup au Bec-fin grisette (S. cinerea) ; 
mais elle s’en distingue par sa très-petite taille, par des 
couleurs plus vives et plus pures, et par les espèces de lu- 
nettes noires sur les yeux, aussi par la queue plus étagée 
et la couleur des pennes. Ses habitudes sont celles de la 
Grisetle qui vit également dans les lieux où habite celle-ci. 


Habite : elle n’a encore été trouvée qu'en Sardaigne, 
où on la voit presque dans tous les lieux couverts de buis- 
sons ou de bois; il est assez probable qu’elle habite aussi 


tout le midi de l’Italie ; point encore observée dans le nord 
de l'Italie, ni en France. 


Nourriture et Propagation : me sont inconnues. 


BEC-FIN PITTE-CHOU. 


SYLVIA PROVINCIALIS. (GmeL.) 


Toutes les parties supérieures, à l’exception de 
la queue d'un beau gris foncé; gorge, poitrine et 
flancs d’un rougeätre pourpre ou couleur lie de 
vin ; milieu du ventre blanc; queue très-longue, 
d'un brun noirâtre, la seule penne extérieure ter- 
minée de blanc; pennes des ailes cendrées extérieu- 
rement , mais noires sur les barbes intérieures; ailes 


2; MANUEL 

très-courtes; pieds jaunâtres; bec noir, mais d'un 
blanc jaunâtre à sa base; iris brun. Longueur, 5 
pouces. Le vieux mâle. 


La femelle, à généralement des teintes un peu 
plus päles et moins vives ; on remarque sur sa 


gorge un plus grand nombre de fines stries blan- 


châtres que chez le mâle, qui, étant très-vieux, 
n’en porte souvent plus aucune trace. 


Les jeunes de l’année, ont un plus grand nom- 
bre de petites raies à la gorge, et les parties infe- 
rieures sont tapirées de plumes blanchâtres. 


Moracizca Provincracis. Gmel. Syst. 1. p. 958. sp. Gr. 
Sycvia Darrrorpiensis. Lath. Ind. v. 2. p. 517. sp. 51.— 
Montag. Transac. of the Linn. society. v. 7. p. 880 et 
©. 9. p. 191.—LE Prrre-caovu DE Provence. Buff. Ois. v. 5. 
p. 158.— Hd. pl. ent. 655. fig. 1. figure assez exacte.— 
Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 15. p. 155. — Dartronn 
Warszer. Lath. Syn. v. 4. p. 455. 


Habite : les contrées méridionales le long de la Médi- 
terranée ; abondant en Espagne et dans le midi de PIta- 
lie; plus rare au centre de la France et en Angletere ; ja- 
mais vu en Allemagne, ni en Hollande. 


Nourriture : irès-petites mouches et autres insectes 
qui s’attachent aux feuilles. 


Propagation : niche dans les buissons touffus à quel- 
que distance de terre et dans l’épaisseur du feuillage; pond 
quatre ou six œufs, d’un blanchâtre marqué d’un grand 
nombre de petits points bruns et cendrés dont la réunion 
forme souvent une zone vers le gros bout, 


D'ORNITHOLOGIE. 18 


BEC-FIN PASSERINETTE. 
SYLVIA PASSERINA. (Lartu.) 


Sommet de la tête, joues, nuque et côtés du 
cou d’un cendré très-clair; parties supérieures du 
corps d’un cendré olivätre ; mais toutes les cou- 
vertures frangées de roussâtre; devant du cou, 
poitrine et flancs d’un roux très-clair; gorge, mi- 
lieu du ventre et abdomen d’un blanc pur; pennes 
de la queue d’un eendré clair, toutes, excepté les 
quatre du milieu, terminées de blanc pur; les 
deux extérieures ont un grand espace blanc vers 
le bout , et la barbe extérieure est entièrement de 
cette couleur; iris brun ; mandibule supérieure du 
bec brune, inférieure blanche; pieds bruns. Lon- 
gueur, 4 pouces 6 lignes. Le vieux mäle. I n'a 
jamais été décrit. 

La vieille femelle, a toutes les parties supérieu- 
res d’une seule nuance de cendre légèrement rous- 
sâtre; un peu de cendré pur se dessine sur les 
joues, la gorge et le milieu du ventre blancs; tou- 
tes les autres parties inférieures d’un roussätre très- 
clair; pennes de la queue roussâtres vers la pointe , 
les quatre du milieu exceptées, qui ont du blanc à 
Ja fine pointe ; la seule penne extérieure est comme 
chez le mâle. En cet état on reconnait 


SYLVIA PASSERINA. Gmel. Syst. 1. p. 954. — Lath. Ind. 
v. 2. p. 508. sp. 5. — Curauca minor. Briss. Orn. v. 5. 
p. 374. — La PAsseRINETTE. Bu. Oùs. v. 5. p. 123. — Xi. 
pl. ent. 559. f. 2. — Passerixe Warren. Lath. Sym. à. 4. 
p. 414. sp. 4. 


214 MANUEL 

Les jeunes de l'annee , se distinguent en ce qu'ils 
ont plus de roussâtre sur le dos; toutes les plumes 
des ailes et de la queue sont frangées de roux. 


Remarque. Tous les auteurs donnent une mesure trop 
forte à cet oiseau ; ils le signalent pour avoir 5 pouces 3 li- 
gnes en longueur totale; mais ses plus fortes dimensions 
n’excèdent jamais 4 pouces 6 lignes ; la planche de Buffon 
est sous ce rapport très-défectueuse, quoiqu’elle repré- 
sente une figure assez exacte de la vieille femelle. 


Habite : les plaines cisalpines, le midi de PItalie, la 
Sardaigne et le midi de l'Espagne ; assez commun en Lom- 
bardie, dans les buissons proches du Pô; M. Natterer tua 
de ces oiseaux à Saint-Rocco, dans le royaume de Gre- 
nade ; ils sont aussi communs en Portugal. 


Nourriture : très-petites mouches et petits insectes qui 
s’attachent au feuillage. 


Propagation : inconnue. 


BEC-FIN SUBALPIN. 
SYLVIA SUBALPINA. (BonEezzr.) 


Sommet de la tête, joues, nuque, dos et sca- 
pulaires d’un joli cendré pur; côtés du cou nuan- 
cés de cendré et de vineux; gorge, devant du 
cou, poitrine, flancs et abdomen d’une belle cou- 
leur vineuse; milieu du ventre d’un blanc très-pur; 
ailes d’un cendré noir, toutes les pennes et les 
couvertures bordées par du cendré roux; queue à 
peu près noire, légèrement arrondie; la penne ex- 
térieure blanche en dehors et au bout, toutes les 
autres terminées de blanc pur; bec brun dessus, 
et noir en dessous; pieds bruns. Longueur , 4 pou- 
ces 6 lignes. La vieille femelle au printemps. 


D'ORNITHOLOGIE. 219 


Remarque. Cette nouvelle espèce m'a été communi- 
quée par M. le professeur Bonelli, directeur du muséum 
d'histoire naturelle à Turin; je crois que l'individu déposé 
dans les galeries de ce cabinet est jusqu’à présent unique; 
il a été trouvé près de la ville de Turin ; d’autres on été 
vus dans les environs de Gênes. L’espèce paraît être rare, 
vu qu’on ne l’a point encore trouvée dans ces contrées où 
les recherches, grâces au zèle de M. Bonelli, ont été faites 
avec tant d’exactitude et de soins. On ne connaît point en- 
core la livrée du mâle; l'individu tué dans les environs 
de Turin est une femelle. M. Bonelli se propose de publier 
quelques notices sur cet oiseau dans les mémoires de la- 
cadémie de cette année. 


BEC-FIN ROUGE-GORGE. 
SYLVIA RUBECULA. (Laru.) 


Haut de la tête et parties supérieures d’un gris 
brun légèrement teint d’olivâtre; front, espace en- 
tre l’œil et le bec, devant du cou et poitrine d’un 
roux ardent; ce roux est entouré de chaque côté 
du cou de gris cendré; flancs d’un cendre olivätre ; 
ventre d’un blanc pur; iris d’un noir brillant. Lon- 
gueur, à pouces 9 lignes. 


Les vieux, ont souvent des taches rousses sur 
les grandes couvertures des ailes. 


La femelle , a toutes les parties supérieures d'un 
brun cendre; le roux de la poitrine est plus terne 
et le gris qui lentoure est moins apparent. 

Les jeunes avant leur première mue, ont les parties 
supérieures d’un gris olivâtre avec de petites raies 
et des taches triangulaires d’un roux sale, dispo- 
sées à l'extrémité de chaque plume; gorge et de- 


216 MANUEL 

vant du cou légèrement nuancés de roussâtre, et 
variés de petites raies d’un brun olivâtre; ventre 
d’un blanc sale, onde de gris olivâtre. 

Varie accidentellement; d'un blanc pur ou gri- 
sâtre ; quelquefois à ventre blanc et ailes jaunä- 
tres; varié plus ou moins de blanc, ou la tête en- 
tièrement blanche; le plus souvent à ailes ou pen- 
nes de la queue blanches. ai 


Moracicra RuBECULA. Gmel. Sysf. 1. p. 993: sp. 45. — 
Syzvia RUBECULA. Lath. Ind. v. 2. p. 520. sp. 42.—Rowce- 
corGE. Buff. Ois. v. 5. p. 196. t. 11. — Id. pl. ent. 561. 
f. 1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 251.— Rensreasr. Lath. 
Syn. v. 4. p. 442. — Brit. Zool. t. S. 2. — ROTHBRUSTI- 
cer Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 238. — 
Id. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 5. — Frisch. Füg. t. 19. f. 1. 
— Naum. £. 55. f. 55. 

Habite : les forêts tant noires que vertes, jusque bien 
avant dans le nord; se rencontre souvent dans le voisi- 
nage des eaux; très-abondant en France et en Hollande. 

Nourriture :vermisseaux, mouches et baies. 

Propagation : niche à terre, dans la mousse ou dans 
les herbes ; très-souvent dans les trous des arbres ou entre 
les racines; pond de quatre jusqu’à sept œufs, d’un blanc 
jaunâtre avec des taches ondées et des raies brunes. 


BEC-FIN GORGE BLEUE. 
SYLVIA SUECICA. (Laru.) 
un 


Parties supérieures d’un cendré Brun; gorge et 
devant du cou d’un bleu d'azur; au centre de cette 
couleur un grand espace d’un blanc pur; au-des- 
sous de Ja couleur bleue s'étend une zone noire, 
puis une étroite bande blanche qui est suivie d’une 


D'ORNITHOLOGIE. 217 
autre plus large de couleur rousse; ventre et ab- 
domen blancs; la moitié de la queue rousse, l’ex- 
trémité noire. Longueur, 5 pouces G lignes. Ze 
mâle adulte. 


Le trèsvieux mâle, a une raie blanche au-des- 
sus des yeux, suivie d’une autre noire; point d'es- 
pace blanc sur la gorge; du noir bleuâtre entre 
l’œil et le bec; la bande rousse de la poitrine beau- 
coup plus large; celle-ci et l’origine des pennes de 
la queue d’un roux plus vif. 


La femelle, ressemble au mâle dans les parties 
supérieures; le cou a de chaque coté une raie lon- 
gitudinale, noirâtre , qui se réunit sur le haut de 
la poitrine en un large espace noirätre teint de 
cendré; sur le milieu du cou est une grande tache 
d’un blanc pur; flancs nuancés d’olivâtre; le reste 
des parties mférieures blanchâtre. Les tres -vieilles 

Jemelles ont quelquefois Ta gorge d’un bleu très- 
clair. Les jeunes ont le plumage brun taché de 
blanchâtre; tous ont un grand espace blanc sur 
la gorge. 


MoraciLra suecica. Gmel. Syst. 1. p. 939. Sp. 57. 
— SyLvia suzcica. Lath. Ind. v. 2. p. 521. sp. 45. — 
SYLYIA CYANECULA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 240. 
La GorGr-BLEUE. Buff. Oés. v. 5. p. 206. €. 12. — Id. pt. 
ent. G10. f. 1. très-vicux mâle. f. 2. variété acciden- 
telle; et f: 5. femelle, et pl. 561. f. 2. mûle. — Gérarû. 
Tab. élém. v. 1. p. 275. — Biev ruroaTeb Wanrvrer. Lath. 
Syn. v. 4. p. 444. — BEca-rico caramaro. Stor. deg. ucc. 
v. 4. pl. 597. Naum. t. 56. f. 78 et 79. — Frisch. £. 19. 


f. 5et 4. 


215 MANUEL 


Habite : dans les mêmes contrées que l’espèce précé- 
dente, mais plus particulièrement le long des lisières des 
forêts ; plus rare en France et en Hollande que la précé- 
dente. 

Nourriture : mouches, larves d’insectes, vers de terre 
et autres. 


Propagation : niche dans les buissons et dans les trous 
des arbres ; pond six œufs d’un bleu verdûtre. 


BEC-FIN ROUGE-QUEUE. 
SYLVIA TITHYS. (Scopozr.) 


Parties supérieures d’un cendré bleuâtre ; espace 
entre le bec et l'œil, joues, gorge et poitrine d’un 
noir profond ; le noir se nuance en eendré bleuâtre 
sur le ventre, et ce bleu domine sur les flancs ; 
abdomen blanchâtre ; couvertures inférieures de 
la queue, croupion et pennes caudales d’un roux 
ardent ; les deux pennes du milieu brunes; grandes 
couvertures des ailes bordées de blanc pur ; la ré- 
mige extérieure courte; la 2e. de six lignes plus 
courte que la 4°. et la 5e., qui sont les plus lon- 
gues, et cette 2°. rémige d’égale longueur avec la 
7°. Longueur totale , 5 pouces 3 lignes. Le vieux 
male. | 

La femelle, a les parties supérieures d’un cendre 
terne ; les parties inférieures d’un cendré plus 
clair et passant au blanchâtre vers l’anus; couver- 
tures et pennes des ailes noirâtres bordées de gris 
cendré; les couvertures inférieures de la queue 
d'un roux jaunâtre; le croupion et les pennes cau- 
dales d’un roux plus terne que chez le male. 


D'ORNITHOLOGTE 219 

Les jeunes, ressemblent jusqu'au printemps aux 

femelles ; les sexes dans cet âge se distinguent en 

ce que la femelle a toujours les parties supérieures 

et inférieures du corps d’un cendré plus clair, et 
le croupion moins ardent que /e male. 


Moracicra arrara. Gmel. Syst. 1. p. 988. sp. 162. £e 
vieux mâle. — Mortacirca GIBRALTARIENSIS. Îd. p. 987. 
sp. 160. de vieux mâûle.— Sxivia rrrnys. Lath. Ind. v. 2. 
p. 512. sp. 16. — Syrvia GiBRALTARIENSIS et ATRATA. Id. 
sp. 17 et 21.— Syivia mrrays. Scopoli. Ann. hist. nat. 1. 
n°. 233. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 241. — 
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 597. mâle et femelle. — 
Moracizza pHoeniCuRUSs. Gimel. Syst. 1. p. 987. sp. 54. 
var. D. — Moracizra mrrays. Retz. Linn. Faun. Suec. 
p. 262. sp. 246. da femelle. — Lx Roucr-queus. Buff. 
Oùs. v. 5. p. 180. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 285. 
jeunes ct p. 286. à la ligne 9. le vieux mâle. — 
Scawantze RorascawanTz. Naum. Vôg. t. 57. f. 82 et 85. 
— BLicr REDTAIL. Lath. Syn. v. 4. p. 426. sp. 16. 


Remarque. Moracirra Ertrnacus. Linn. Syst. 12. p.555; 
et Retz. Linn. Faun. Suec. n. 2/45, ainsi que MoracicLra 
OCHRURA. Gmel. p.978, sont des descriptions trop em- 
brouillées et confondues avec l’espèce de Particle suivant ; 
il en est de même du GREY REDSrART et du REDTAIL WABBLER 
de Pennant Aret. Zoot. et du ReD Trait wargrer, de Lath. 
Syn. p. 425. Il est préférable de proscrire de la liste no- 
minale des oiseaux toutes ces indications tronquées et à 
double emploi. 


Habite : jusque fort avant dans le nord ; se trouve 
dans les lieux rocailleux; plus rare dans les plaines; vit 
aux environs des masures et des vieux châteaux isolés; 
très-rare et accidentellement en Hollande. 


Nourriture : vers, insectes ct leurs larves, ainsi que 
différentes espèces de baies. 


220 MANUEL 

Propagation : niche dans les fentes des rochers ou des 
masures, quelquefois sous les toits des maisons et des clo- 
chers; pond jusqu’à six œufs, d’un blanc pur et luisant. 


BEC-FIN DE MURAILLES. 


SYLVIA PHOENICURUS (Laru.) 


Front et sourcils d’un blanc pur; petite bande 
sur la racine du bec, espace entre celui-ci et l'œil; 
gorge et haut du cou d’un noir profond; tête et 
haut du dos d’un cendré bleuâtre; poitrine, flancs, 
croupion et pennes latérales de la queue d’un roux 
brillant; abdomen blanchôtre; couvertures inférieu- 
res de la queue d’un roux clair; les deux pennes du 
milieu brunes; la 1re. rémige courte, la 2e. de 
quatre lignes plus courte que la 3e. qui est la plus 
longue, et cette 2°. rémige d’égale longueur avec 
la 6e. Longueur totale, 5 pouces 3 lignes. Le 
vieux male. 


La femelle , est facile a confondre avec celle de 
l'espèce précédente. Parties supérieures d’un gris 
fortement nuancé de roussâtre, grandes couvertu- 
res des ailes bordées de jaune roussâtre ; gorge 
blanche ; poitrine et flan ces roussâtres; ventre blan- 
châtre; couvertures du dessous de la queue d’un 
roux pâle. Les très-vieilles , ont la gorge noirâtre 
tachetée de roussätre. 

Les jeunes mâles de l’année , n’ont point de blanc 


au front; le noir de la gorge maculé de lignes 
blanchâtres ; le roux de la poitrine varie de blanc ; 


D'ORNITHOLOCTE. 
parties supérieures d’un cendré roussätre ; couver- 
tures et pennes des ailes bordées de roux. 


21 


Les jeunes femelles, se distinguent du rossignol, 


Motacilla luscinia, par le bec et les pieds qui 
sont noirs, et les deux pennes du milieu de la 
queue qui sont toujours d’un brun noirätre. 


Remarque. L'on ne peut guère distinguer plus infailli- 
blement cette espèce, ainsi qu'un grand nombre d’autres 
qui se ressemblent, que par l’examen de la longueur res- 
pective entre les grandes pennes des ailes ou rémiges, ca- 
ractère que j'ai toujours soigneusement indiqué. Pour faire 
usage de cette marque distinctive , il est nécessaire que 
l'oiseau ait accompli sa mue. 


Moracicca PHognicurus. Gmel. Syst. 1. p. 987. sp. 54. 
— Svzvia pRoEnicuRUs. Lath. Ind. v. 2. p. 511. Sp. 15. — 
Retz. Linn. Faun. Suec. p. 261. n°. 245. —Lre Rossiexor 
DE MURAILLES. Buff. Ois. v. 5. p. 190. t. 6. f: 2. — Id. pt. 
end. 551. f. 1 et 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 282. — 
Repstarr Wangzes. Lath. Syn. v. 4. p. 421. sp. 11. — 
Brit. Zool.t.S. f. 6. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 416. — 
ScawarzKRELIGER SANGEr. Meyer, Tasschenb. Deut. ®. 1. 
p. 244. — Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. Go7. — Frisch. 
£. 19. f. 1. À. le mâle. —t. 20. f. à. A. et f. 2. A. la ft- 
melle. f: 2. B. Lejeune mûle.— Naum. t. 57. f: 80 et 81.— 
Paepse. Sepp, Nederl. Vog. v. 1. t. p. 83. — Beccarico 
voLGarAM. Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 597. f. 2.—GERRAAGDE 
roopstaart. Sepp, Nedert. Vog. v. 4. t. p. 561. 


Habite : le long des lisières des bois, dans les buissons 
et dans les jardins ; vit jusque bien avant dans le nord ; 
très-abondant en Hollande. 

Nourriture : petites chenilles, vers, insectes, leurs 
larves et differentes sortes de baies. 


Propagation : niche dans les trous des arbres, dans 


222 MANUEL 
ceux des vieilles tours et sous les toits des maisons isolées; 
pond jusqu’à huit œufs très-pointus, d’un bleu verdâtre 
clair. 

MUSCIVORES. 


Leur nourriture consiste principalement en mouches, 
qu’ils prennent au vol ou sur les feuilles. Les ailes sont 
longues et aboutissent au delà du milieu de la queue ; 
celle-ci est d’égale longueur ou très-lésèrement fourchue. 


BEC-FIN A POITRINE JAUNE. 


SYLVIA HIPPOLAIS. (Laru.) 


Parties supérieures d’un cendré légèrement 
nuancé de verdâtre; du jaune entre l'œil et le 
bec; un petit cercle très-étroit de cette couleur à 
l’entour des yeux; grandes couvertures des ailes 
d’un brun foncé, entourées de larges bordures 
blanchäâtres; grandes pennes des ailes et de la queue 
brunes et bordées de gris verdâtre ; depuis la gorge 
jusqu'aux couvertures inférieures de la queue d’un 
jaune päle ; mandibule inférieure du bec blanche. 
Longueur, 5 pouces 4 ou 5 lignes. 


Moracirza Hippozaïs. Gmel. Syst. 1. p. 954. sp. 5. — 
SyLvia Hipporaïs. Lath. Ind. v. 2. p. 505. sp. 4. — La 
FauvertE DE ROSEAUX. Buff. pl. ent. 581. f. 2. N. B. (La 
description de Buff. v. 5. p. 142. appartient à la véritable 
Fauvette des roseaux, Motacilla arundinacea. } — Pemire 
FAUVETTE A POITRINE JAUNE. Sonn. édit. de Buff. Ois. v. 15. 
p. 86.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 305. — Le Gran 
Pouiror. Cuvier, Rég. anèm. v. 1. p. 569.—GELEBAücuI- 
cer Sancer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 246. — 
Bechst. Tasschenb. Deut. v. 5. p. 175. sp. 10.— Lessen 
PETTYCHAMPS. Lath. Syn. v. 4. p. 415. 


D'ORNITHOLOGIE. 223 
Habite : la France , l'Allemagne, l’Angleterre, la Suède 
et la Hollande ; dans les grands bois et plus rarement dans 
les jardins. 
Nourriture : hannetons, mouches et autres insectes 
volans, ainsi que leurs larves. 


Propagation : niche surles buissons de haute futaie ou 
sur des pins; pond cinq œufs, d’un blanc rougeâtre mou- 
cheté de petites taches rouges. 


BEC-FIN SIFFLEUR. 


SYLVIA SIBILATRIX. (Becusr.) 


Sommet de la tête et toutes les parties supé- 
rieures du corps d’un beau vert clair; sur le front 
et depuis l’origine du bec une large raie d’un jaune 
pur; cette raie passe sur les yeux, et aboutit aux 
tempes; côtés de la tête, gorge, devant du cou, 
insertion des ailes et des cuisses d’un jaune pur ; 
le reste des parties inférieures d’un blanc pur; 
pennes alaires et caudales noirâtres, bordées de 
vert clair. La queue, un peu fourchue, dépasse 
de sept lignes l'extrémité des ailes. La 1re. rémige 
presque nulle, la 2e, de la longueur de la qua- 
trième. Longueur totale, 4 pouces 6 lignes. 


SyLvia siBrcaTrix. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 561. 
— Id. Tasschenb. Deut. p. 176. — SyxLYIA SYLVICOLA. 
Lath. Ind. supp. v. 2. p. 53. sp. 1. — Woop-wrex. Tran- 
sact. of the Linn. societ. v. 4. p. 35.— Lath. Syn. supp. 
v. 2. p. 257.— Grüner Saxcer. Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1. p. 247. — Naum. Vôg. Nachtr. pl. 5. f. 12. un 
m à le. 


H abite : les bois touffus en plaines et en montagnes ; 


224 MANUEL 
assez commun en France , en Allemagne et en Hollande; 
plus rare en Angleterre, 
Nourriture : mouches et autres petits insectes volans. 
Propagation : niche dans les troncs des vieux arbres 
coupés, entre les racines des grands arbres, ou à terre; 


pond jusqu’à six œufs, d’un blanc terne marqué de taches 
rougeâtres, dont la réunion forme un cercle vers le bout 
obtus. 

BEC-FIN POUILLOT. 


SYLVIA TROCHILUS. (Larx.) 


Sommet de la tête et parties supérieures du 
corps d’un olivâtre clair ; depuis la racine du bec 
jusqu'au-dessus des yeux est une raie d’un jaune 
terni; toutes les parties inférieures d’un jaunûtre 
qui se nuance en blanchâtre sur le milieu du ven- 
tre; pennes alaires et caudales d’un brun cendré, 
entouré d'olivâtre; la queue, dont les pennes du 
milieu sont un peu plus courtes que les latérales, 
dépasse de douze lignes l'extrémité des ailes; ré- 
mige extérieure de celle-ci courte, la 2€. un peu 
plus courte, où de la même longueur que la 6e. 
Longueur totale, {4 pouces 5 ou 6 lignes. 


La femelle, a les parties inférieures d’une teinte 
moins pure et moins jaunûtre. 


Moraciira Trocuicus. Gmel. Syst. 1. p. 995. sp. 491. — 
Syzvia Trocmivs. Lath. Ind. v. 2. p. 550. sp. 155. — 
Asizus. Briss. Orn. v. 5. p. 479. sp. 45.— SxLVIA FITIS. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 643.—MoTACILLA ACREDULA. 
Linn. Faun. Suec. n°. 263.— Moracizra Trocuicus. Retz. 
Lion. Faun. Suec. p. 266. n°. 252.— Le PouiLLOT ou LE 
Cuaxrre. Buff. Oùs. v. 5. p. 544. — Id. pt. ent. 651. f. 1. 


D'ORNITHOLOGIE. 2253 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 526.—YeLiow wrex. Lath. 
Syn.v.:4. p. 512: Sp. 147. — Edw. Ois. pl. 298. f. à. — 
Wazcow wrex. Penn. Brit. Zoot. pl. S. 2. f. 1. — Firis 
sancer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 248.— Frisch. 
t. 24. f. 1. — Naum. £. 35. f. 95. — Id. Nachtr. &. 5. f: 10. 
le vieux mâle. 

Habite : les bois, les buissons, les jardins et les vergers, 
en France, en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en 
Hollande, et jusqu’en Suède. Les individus de l'Amérique 
septentrionale sont absolument semblables à ceux d’Eu- 
rope. | 

Nourriture : mouches, cousins, moucherons, et petites 
chenilles rases. 


Propagation : le nid est fait avec art en forme de 
sphère ; il repose à terre parmi la mousse et les feuilles , 
ou entre les racines des arbres; pond six œufs blancs, 
marqués de taches d’un rouge pourpré; les petites tache 
sont plus nombreuses vers le gros bout 


BEC-FIN VÉLOCE. 


SYLVIA RUFA. (Lartu.) 


Sommet de la tête et parties supérieures du 
corps d’un gris brun, plus ou moins nuancé d’olivi- 
tre; gorge blanche; au-dessus des yeux une étroite 
aie d’un blanc jaunâtre ; côté de la tête et inser- 
tion des ailes d’un brun très-clair; ailes et queue 
brunes ; ventre blanc nuancé de brun clair et de 
jaunâtre; couvertures inférieures des ailes d’un 
jauve clair ; la penne extérieure de la queue lisé- 
rée en dehors de gris blanc; les pennes de celle-ci 
d'égale longueur, dépassant les ailes de douze li- 
gnes; la remige extérieure courte, la 2e. plus 

Partie I". 19 


326 MANUEL 

courte de trois lignes que la 3e., et de la même 
longueur que la 7°. Longueur totale, 4 pouces 4 
ou à lignes. 


Sxzvia RuFA. Lath. Ind. v. 2. p. 516. sp. 27. — Curuca 
aura. Briss.. Orn. v. 5. p. 587. sp. 8. — Buflon. Os. 
p. 541. — Moracrcra rura. Gmel. Syst. 1. p. 955. sp. 63. 
— La penTe Fauverte ROUSSE. Buff. Oùs. v. 5. p. 146. N. B. 
(Mais point la pé. ent. 581. f: 1. qui représente un jeune 
individu du Bec-fin grisette.)— Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p. 509. — Rurous warBLer. Lath. Syn. v. 4. p. 413. — 
Weinen sance. Bechts. Naturg. Deut. v. 3. p. 649. — 
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 249. — Naum. Fôg. t. 55. 
f. 76; et Nachir. pl. 5. f: 11. 

Remarque. J'ai tout lieu de soupçonner que le eran» 
Pouircor, désigné sous ce nom par M. Gérardin, Tab. 
élém. v. 1. p. 325; n’est qu’une variété accidentelle du 
présent bec-fin ; il dit lui-même que la taille de ce pré- 
tendu Pouitlot n'excède pas d’un tiers celle du Roitetet. 
Le rrocHILUS LOTHARINGICUS de Gmelin, p. 996. var.y, 
n’est probablement qu’une variété de cette même espèce. 
TI est facile de confondre les individus de cette espèce avec 
ceux du Pouillot (S. trocthilus ). 


Habite : les grands bois, particulièrement dans ceux 
de pins et de sapins. Cette espèce paraît peu abondante, 
parce qu’il est difficile de la découvrir; elle se trouve en 
France, en Suisse, en Allemagne et en Hollande. 


Nourriture : mouches, petites araignées, et autres in- 
sectes des bois. 

Propagation : niche à terre parmi les ronces , les 
feuilles et les herbes, quelquefois dans les vieux trous 
des taupes, ou entre des racines; pond quatre ou cinq 
œufs d’un blanc pur, varié de taches noirâtres, très-nom- 
breuses sur le gros bout. 


D'OR NITHOLOGIE. Se 


=>: 


BEC-FIN NATTERER. 


SYLVIA NATTERERI. (Mrur.) 


Sommet de la tête et nuque d’un cendré brun, 
qui se nuance sur le dos et sur les petites couver- 
tures des ailes en brun olivâtre; depuis le bec jus- 
qu'au dessus des yeux s'étend un large sourcil 
d’un blanc pur; toutes les parties inférieures d’une 
seule teinte de blanc pur et lustré; pennes alaires et 
caudales d’un cendré noirâtre, toutes liséreés de 
verdâtre clair; mandibule inferieure du bec blan- 
che ; la supérieure d’un brun clair; pieds d’un cen- 
dré foncé. Longueur , 4 pouces 2 lignes. Le male. 


La femelle, a les parties supérieures d’une 
teinte plus claire. 


Remarque. Cette nouvelle espèce trouvée par M. Nat- 
terer , dans le district d’Algéziras, a beaucoup de rap- 
ports avec les deux espèces précédentes, qui cependant 
diffèrent encore moins entre elles par les couleurs du plu- 
mage. On distinguera facilement le Bec-fin natterer par 
le blanc pur de ses parties inférieures. Le faible hommage 
rendu ici au mérite distingué du naturaliste voyageur de 
Vienne , sera sans doute agréable à ceux qui ont été à 
même d'apprécier les nombreux travaux et le zèle de ce 
savant trop peu connu. 


Habite : probablement encore dans d’autres contrées 
méridionales que celles d’Espagne , puisque j'ai vu dans 
quelques cabinets de France des individus de cette espèce 
envoyés d'Italie; je n'y ai point trouvé l'espèce pendant 
mon dernier voyage. 


228 MANUEL 
BEC-FIN CISTICOLE. 
SYLVIA CISTICOLA. (Mrur.) 


Sommet de la tête, nuque, dos et toutes les cou- 
vertures des ailes couleur de feuille morte, qui 
dessine le contour de chaque plume, dont le milieu 
est d’un brun noirâtre, ce qui produit une multi- 
tude de taches très-larges disposées longitudinale- 
ment; partie inférieure du dos et croupion couleur 
de feuille morte sans taches; toutes les parties infé- 
rieures d’un blanc roussätre, sans aucune tache, 
mais un peu plus foncé sur les flancs ; queue courte, 
très-étagée ; toutes les pennes d’un brun noirûtre, 
lisérées de roussâtre ; vers l’extrémité de toutes les 
pennes latérales est une grande tache d’un noir pro- 
fond. Leur bout est coloré de cendré pur; bec et 
pieds d'un brun très-clair. Longueur , à peu près 4 
pouces. Le mâle. 


La femelle , diffère seulement par des teintes un 
peu plus claires. 


Remarque. Cette nouvelle espèce a été apportée de 
Portugal par MM. Linck et Hoffmannseggs ; M. Natterer 
en tua plusieurs individus à Algéziras, près de Gibraltar. 
Le port et les formes totales de cet oiseau en font une 
espèce très-voisine du Pinepine trouvé par Le Vaillant en 
Afrique ; Voyez Oùis. d’Af. v. 4. pl. 151; elle forme ce- 
pendant une espèce distincte, bien caractérisée; sa nidi- 
fication diffère aussi beaucoup de celle du Pincpine d’A- 
frique. 

Habite : quelques provinces du Portugal et de l’Es- 
pagne , probablement aussi en Sardaigne et en Sicile. 


D'ORNITHOLOGIE. 229 

Nourriture : très-petites mouches, et autres insectes. 

Propagation : établit son nid dans les touffes d'herbes, 
et se choisit quelques brins qu’elle entrelace avec une ma- 
tière cotonneuse; ce nid a la forme d’un entonnoir fermé 
par le bas, et garui intérieurement de matières coton- 
neuses. | 
ROITELETS. 

Leur bec est très-grêle, très-comprime même à 
sa base ; les deux mandibules rentrent un peu en de- 
dans sur les côtés , et finissent en lames aiguës; les 
narines sont couvertes de petits poils dirigés en avant. 
Ce sont les plus petits oiseaux d'Europe; ils sonttrès- 
agiles, poursuivent les mouches et les petits insec- 
tes, et ne redoutent point la rigueur de nos hivers ; 
nous en connaissons maintenant deux espèces en 
Europe, dont l’une est inédite; l’Asie et l’Améri-- 
que septentrionale en produisent encore deux au- 
tres. Ces petits oiseaux semblent former le passage 
gradué des vrais Sylvains aux Mesanges. 


ROITELET ORDINAIRE. 


SYLVIA REGULUS. (Laru.) 


Joues d'un cendré pur, sans aucun indice de 
bandes blanches; la huppe du male d'un jaune 
orange ; bec très-faible et en alène. 

Parties supérieures du corps d’une couleur oli- 
vâtre teintée d’une faible nuance de jaunâtre; sur 
l’aile deux bandes transversales blanchätres ; plu- 
mes du sommet de la tête longues, un peu effilées, 
et d’une belle couleur d’un jaune vif légèrement 


230 | MANUEL 

doré; de chaque eûte de la tête est une seule bande 
notre qui s étend jusqu’à l’occiput; plumes de la base 
du bec, toute la région des yeux, les côtés du cou et 
les parties inferieures sont d’un cendré légèrement 
nuance de roux olivätre; pennes des ailes et de la 
queue d’un gris brun, bordées extérieurement d’o- 
hvätre et intérieurement de blanchâtre; iris d’un 
brun fonce ; bec noir; pieds noirâtres. Longueur, 3 
pouces 6 lignes. Le vieux mâle. 

Chez /a femelle, la huppe, au lieu d’être d’une 
belle couleur jaune orange comme celle du male, 
n'est que d’un jaune de citron ; la bande noire 
qui l’encadre latéralement est moins large et plus 
nuancée d'un cendré uniforme, et toutes les couleurs 
du plumage sont plus faibles. 

Les jeunes diffèrent, en ce que les plumes effi- 
Ices de la huppe sont d’un vert olivätre; ce n'est 
qu'après la première mue qu'on distingue les sexes 

Des variétés accidentelles ont le sommet de la 
tête d’un bleu azuré; d’autres moins rares ont la 
tête et une partie du plumage de couleur blanchä- 
tre ; souvent les plumes de la huppe sont d’un jaune 
livide. 

Moracrera rEcuLus. Gmel. Syst. 1. p. 995. sp. 48. — 
Syivia recutus. Lath. Ind. v. 2. p. 548. sp. 153. — Le 
RoireLer. Gérard. Tab. élém.v. 1. p. 318.— Go CRESTED 
wRex. Lath. Syn. v. 4. p. 508. — Penn. Brit. Zool. t. S. 
f. 5. — Recoro. Stor. degt. ucc. v. 4. pl. 390. — GEx- 
RONTER SANGER. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 250.— 
Frisch. €. 24. f. 4. — Naum. Vôg. t. 47. f. 110. la fe- 
mette. (Mais point la f: 109. qui représente un mâle de 
l'espèce suivante. } 


D'ORNITHOLOGIE. 251 
Habite : le plus volontiers dans les forêts de pins et de 
sapins, aussi dans les bois en plaines ; assez commun dans 
presque toutes les contrées de l’Europe jusqu’au cercle arc- 
tique. 
Nourriture : petits insectes qu'il attrape au vol, et à 
leur défaut des larves. 


Propagation : niche sur les extrémités des rameaux du 
pin ou du sapin; construit un nid sphérique; pond jusqu’à 
onze œufs, d’un blanc rose. 


ROITELET TRIPLE BANDEAU. 


SYLVIA IGNICAPILLA. (BrEeu.) 


Sur les joues sont trois bandes longitudinales , 
deux blanches et une noire; la huppe du male 
d'un orange ‘très-vif; bec comprimé, assez ro- 
buste à sa base. 

Parties supérieures d'un vert olivatre, qui se 
nuance sur les cotés du cou en un grand espace 
jaunâtre; sur le haut de la tête et sur l’occiput 
des plumes longues et effilées de couleur de feu 
très-éclatant; celles-ci sont accompagnées de cha- 
que côté de plumes d’un noir profond qui vien- 
nent se réunir au front où elles forment une bande 
transversale; au - dessus des yeux comme au-des- 
sous se dessine une bande blanche , et l’œil est tra- 
versé par une étroite raie noirâtre; les plumes du 


front ont une teinte roussatre : 


;: deux bandes sont 


disposées sur les ailes dont les pennes sont bordées 
comme chez l'espèce précédente; les teintes des 
parties inférieures, la couleur de l'iris, des pieds 


232 MANUEL 
et du bec sont les mêmes. Longueur, 3 pouces 4 
ou à lignes. Le vieux male. 


La fémelle , a les mêmes bandes que  mäle, 
si ce n’est que le blanc est moins pur et le noir 
plus terne; les plumes de la huppe sont d’un orange 
paraissant termi ; la large bande noire qui est latérale 
à cette huppe est d'un noir profond, mais sans 
lustre; le grand espace sur les cotés du cou , qui est 
jaunâtre chez le mäle, est d'un vert olivatre dans 


la femelle. 


Remarque. C’est le mâle de cette espèce que j'ai décrit 
dans la première édition de ce Manuel sous l’ancien nom 
de roitelet ; personne ne semble avoir observé cette erreur 
que je m’empresse de réparer ici, en décrivant la seconde 
espèce qui vit dans nos climats, et qui a échappé jusqu'ici 
à l'observation des naturalistes. M. Brehm, Saxon, a le 
premier donné des notices sur cette espèce inédite, à la- 
quelle il donne le nom de S$. ignicapilla. L'espèce a tou- 
jours été confondue comme une simple variété du roitelet 
ordinaire, et a déjà été figurée, mais sans qu’on lait re- 
connue comme espèce distincte; Buffon Findique très-exac- 
tement, mais il en donne une figure mal dessinée. La pre- 
mière espèce vit et émigre presque toujours en petites 
troupes; elle se tient sur la cime des arbres; la seconde 
recherche plus les buissons et les branches basses des ar- 
bres; elle vovage ordinairement par paire. 


Le Rovrecer. Buif. Ois. v. 5. 7 565. t. 16. f. 2. — Id. 
pl. ent. 651. f. 3. — Id. édit. de Sonn. v. 16. p- 177. — 
Naum. Wôg. t. 4r. f: 1009. figure très-exacte du vieux 
mâle. — Rorrerer aurré. Vieill Os. d’Am. sept. v. 2. 
g. 50. pl. 106. figure exacte. — VARIETATE DER GOLDHAHN- 
cHens. Bechst. Deut. Orn. v. 5. p. 658. 

Habite : les bois de pins et de sapins; souvent aussi 


D'ORNITHOLOGIE. 273 
dans les buissons et dans les jardins; se montre très-rare- 
ment en Allemagne et dans toutes les contrées orientales , 
tandis qu’il est très-commun en France et dans les pro- 
vinces belgiques. On le voit habituellement en hiver dans 
les pins et les sapins du Jardin du Roi, à Paris. 

Nourriture et Propagation : comme lespèce précé- 
dente. 
TROGLODFTES. 


Leur bec très-grèle est légèrement arqué; la 
queue et les ailes sont courtes; ils portent la pre- 
mière presque toujours relevée. Ils vivent le plus 
souvent cachés, et se montrent rarement à décou- 
vert sur les arbres. Leur plumage est toujours 
composé de couleurs sombres. Nous n'en avons 
qu'une seule espèce en Europe ; mais le Nouveau- 
Monde en produit plusieurs autres dont quelques- 
unes ont le bec très-arqué. Ces oiseaux semblent 
former le passage gradue des vrais sylvains à bee 
un peu courbe (tels que l'Afrique en nourrit) aux 
vrais grimpereaux ( Certhia.); aux tichodromes (ti- 
chodroma , Whig.); aux picucules ( Dendrocolap- 


tes, Ilig. ); et surtout à quelques espèces de Dec en 
alène. 


TROGLODYTE ORDINAIRE. 


SYLVIA TROGLODYTES (Larx.) 


Parties supérieures d’un brun terne, marqué 
de très-étroites raies transversales, qui sont dis- 
posées sur le haut du dos; rémiges marquées exté- 
rieurement de taches alternes, noires et roussä- 
tres; couvertures et pennes de la queue rayces 


234 MANUEL 

transversalement de noir; au-dessus des yeux une 
étroite bande blanche : ; gorge et poitrine d’un blanc 
bleuitre ; toutes lies parties postérieures d’un brun 
marque de taches blanches et de raies transversa- 
les noires. Longueur, 3 - pouces. | 


La femelle, un peu plus petite, a les teintes 
plus rousses, et les raies transversales moins bien 
prononcées. 


Moracicia TROGLODYTES. Gmel. Syst. 1. p. 993. sp. 46. 
— SYLVIA TROGLOPYTES. Lath. {nd. v. 2. p. 545. sp. 148. 
— Le Troccopyre. Buff. Ois. v. 5. p. 352. £. 16. f. 1. — 
Id. pt. ent. 651. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 321. 
— Wrex. Lath. Syn. v. 4. p. 506. — Penn. Brit. Zoot. 
p. 102.— Zaux sacer. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 215. A.— Scriccioo. Stor. deg. ucc. v. 4. p. 389. f. 2. 
Frisch. Vôg. t. 24. f. 5. —Naum. V'ôg. t. 47. f. 108. 

Habite : dans toute l’Europe jusqu’au cercle arctique ; 
plus abondant dans le nord que dans le midi. 


Nourriture : petits insectes, vermisseaux et larves d’in- 
sectes. 


Propagation : niche dans les trous ou dans les fentes 
des arbres, quelquefois à terre, souvent aussi sous les toits 
des chaumières isolées et dans les grandes forêts ; pond 
jusqu’à huit œufs, d’un blanc terne avec de petits points 
rougeâtres qui sont disposés en cercle vers le gros bout. 


BAIL SALIR IS IA VEVBRRE 


D'ORNITHOLOGIE. 253 
GENRE DIX-NEUVIÈME. 
TRAQUET.—SAXICOL1. ( Becusr.) 


Bec droit, grêle; base un peu plus large que 
haute; arête saillante, s’avançant sur le front; 
pointe des deux mandibules en alène, la supérieure 
sensiblement courbée; à la base du bec des poils 
très-marqués. Narinrs basales, latérales, ovoïdes, 
à moitié fermées par une membrane. Preps, à tarse 
le plus souvent très-long; trois doigts devant et 
un derrière; l'extérieur soudé à sa base au doigt 
du milieu; ongle du pouce plus court que ce 
doigt, mais très-arqué. Aires. La 1re. rémige assez 
longue , la 2°. beaucoup plus courte que les 5°. et 
4°. qui sont les plus larges ; grandes couvertures de 
beaucoup plus courtes que les rémiges: 


Le plus grand nombre de ces espèces vivent dans les 
lieux à découvert, dans les landes stériles ou sur les ro- 
chers , quelquefois à de hautes élévations ; on ne les trouve 
jamais dans les grands bois, et rarement dans les buissons ; 
ils sont vifs, méfians et difficiles à tuer, parce qu’ils vivent 
le plus souvent cachés par les pierres et les crevasses des 
rochers, où ils nichent dans des trous, souvent aussi à 
terre entre les racines des buissons ; leur nourriture se com- 
pose uniquement d’insectes, qu’ils saisissent le plus sou- 
vent en courant avec célérité ; leur tarse souvent très-long 
les rend assez agiles coureurs. Le plus grand nombre des 
espèces européennes et quelques espèces Cirangères se 
distinguent par la distribution du blanc et du noir sur les 
pennes caudales, dont le blanc occupe la plus grande par- 


D. 
tie, tandis que le noir profond règne à leur exirémité et 


2356 MANUEL 

sur les deux pennes du milieu ; ils remuent sans cesse leur 
queue. Leur mue n’a lieu qu’une fois l’année, mais leur 
plumage change singulièrement par l’action de l'air et par 
les frottemens , de façon même que la livrée d'automne 
est très-différente de celle qu’on trouve au printemps , 
lorsque ?2s pointes des barbes sont usées et ont disparu. 
Les mâles et les femelles différent le plus souvent beaucoup, 
et les jeunes mâles de l’année ressémblent aux femelles. 
Ces oiseaux se Hent à l’une des sections des Gobes-mou- 
ches proprement dits , etils forment également le passage 
presque sans intervalle assignable aux Merles saxicotes. 
Toutes les espèces connues. sont de l’ancien continent ; le 
nouveau monde n’en a point encore fourni, quoiqu’un na- 
turaliste peu exercé y place une espèce d'Amérique , qui 
est un gobe-mouche. 


TRAQUET RIEUR. 


SAXICOEA CACHINNANS. (Mrur.) 


Toutes Les parties du corps d’un noir profond ; 
ailes d’un noir brunissant; croupion, couvertures 
supérieures et inférieures de la queue, et la pres- 
que totalité de celle-ci d’un blanc pur; seulement 
les deux pennes caudales du milieu noires jusqu’à 
un demi-pouce de leur origine ; toutes les autres 
ont une bande noire vers le bout, et sont terminées 
par une pointe blanche; bec et pieds d’un noir pro- 
fond. Longueur, 7 pouces. Le mâle. 


La femelle, diffère; mais les couleurs de son 
plumage ne sont point encore connues; la livrée du 
Jeune de l'année reste également à décrire. 


Tonpus 1Eucurus. Gmel. Syst. 1. p. 820.—Lath. Ind. 
Orn. v. 1. p. 544. sp. 58. — Faun. Arrag. p. 72. — 


1: - .D'ORNITHOLOGIE. 237 


MERLE À QUEUE BLANCHE. Cuv. Règ. anim. v. 1. 351. — 
Ware raisep Tarusg. Lath. Syn. v. 3. p. 49. figure pas- 
sablement exacte pour les couleurs, mais le bec tota- 
lement défectueux. 

Remarque. Je n'ai vu que quatre mâles de cette rare 
espèce. C’est un vrai saxicole, tant par ses mœurs , qu’eu 
égard à ses caractères extérieurs. Je n’ai pu employer le 
nom de feucurus, vu que presque tous les traquets ont 
la queue bianche. 

Habite : les contrées rocailleuses et arides des parties 
les plus méridionales , telles que le midi de l'Espagne, la 
Sardaigne , la Sicile et les îles de lArchipel ,; commun 
aux environs de Gibraltar ; de passage accidentel sur les 
Apennins; rare aux environs de Nice et de Gênes; je ne 
la vis jamais dans le midi de la France , quoiqu’on l'y 
trouve. . 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


TRAQUET MOTEUX. 


SAXICOLA ÆNANTHE. (Brcust.) 


Parties supérieures du corps d’un gris cendré ; 
front, bande au-dessus des yeux et gorge blanches; 
du noir depuis la racine du bec, passant au - des- 
sous de l’œil et recouvrant l'orifice des oreilles ; ai 
les noires ; queue blanche sur les deux tiers de sa 
longueur , le reste vers le bout noir, en exceptant 
les deux pennes du milieu qui sont entièrement 
noires; sur le devant du cou une légère teinte de 
blanc roussâtre, et le reste des parties inférieures 


blanches. Longueur, 5 pouces et plus. Le vieux 
male. 


298 MANUEL 

La femelle, à les parties supérieures d’un brun 
cendré; le front gris roussâtre ; du brun foncé au- 
dessus de l'œil, et qui recouvre également l’orifice 
des oreilles; ailes d’un brun noirâtre bordé de brun 
car ; le blanc à l’origine de la queue moins étendu, 
et le noir occupant plus d'espace sur les pennes du 
milieu de la queue ; cou et poitrine roussätres; le 
reste blanc légèrement teint de roussâtre. 


Les jeunes de l'année , au sortir du nid , ont les 
parties supérieures variées de roussätre et de cen- 
dré, et maculées de brun; plumes du croupion 
blanches; gorge et dessous du corps roux pointillé, 
et finement rayé de brun noirätre; couvertures des 
ailes bordées de roussâtre ; rémiges et pennes de la 
queue terminées de roux. 


Les variétés sont, le Cut-blanc gris et le Cut-blanc 
cendré de Brisson ; la MorTaciLL£A OENANTHE Major, ne dif- 
fère que par sa grande taille. En effet, cette espèce, ainsi 
que toutes celles qui vivent habituellement dans les lieux 
arides, varie singulièrement sous ce rapport. Le mâle 
à sa première mue, prend alors la bande noire entre les 
yeux et le bec, mais lorifice des oreilles est encore de 
couleur brune : les parties supérieures se présentent va- 
riées de roux et de cendré ; les parties inférieures et la 
gorge sont nuancées de roussâtre ; du roux borde encore 
les couvertures des ailes ; les rémiges sont terminées de 
blanc roussâtre, et du blanc pur se remarque à la fine 
pointe des pennes de la queue. 


Moraciera onantse. Gmel. Syst. 1. p. 966. sp. 15.— 
Retz. Linn. Faun. Suec. p. 259. n°. 242. — SyLvia 
oŒNaxTRE. Lath. nd. v. 2. p. 529. Sp. 79. — Le Moreux 
ou Vireec. Buff. Oùs. v. 5. p. 257. — Id. pt. ent. 554. 


D'ORNITHOLOGIE. 239 
f.1et 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 289. — Wnear:- 
rar. Lath. Syn. v. 4. p. 465.— Penn. Brit. Zoûl. pl. S. 1. 
f. 5 et 6. — GRAURÜCKIGER STEINSCHMATZER. Meyer, Tas- 
schenb. Deut. v. 1. p. 251. B. — Naum. #. 48. f. 115. 
vieux mâle, et f. 112. jeune mâle. — Curpraxco. Sior. 
deg. ucc. v. 4. pl. 585.— De raruir. Sepp, Ncdert. Vog. 
v. 2. p. 105. pl. ent. des jeunes. 

Remarque. Quelques naturalistes ont eu tort de réunir 
à cette espèce, celle décrite dans Brisson et autres , sous le 
nom de Moteux roussätre, Motacilla stapazina de 
Linnée. 

Habite : les lieux montueux, non loin des champs 
cultivés; répandu depuis le midi de l’Europe jusqu’au 
cercle arctique ; très-abondant en Hollande dans les dunes. 
Plus commun dans les parties tempérées de l'Europe que 
dans le nord ou le midi. 

Nourriture : mouches, hannetons, autres insectes et 
vermisseaux. 


Propagation : niche contre une motte de terre, dans 
les trous des lapins ou dans les fentes des rochers; pond 
six œufs très-obtus au gros bout et de couleur verdâtre 
clair. 


TRAQUET STAPAZIN. 


SAXICOLA STAPAZINA. (Mrur.) 


Espace entre l'œil et le bec, région des yeux et 
des oreilles, toute la gorge, les scapulaires et les 
ailes d’un noir profond; sommet de la tête, crou- 
pion et les parties inferieures, d’un blanc pur; 
nuque et haut du dos d’un blanc très-legèrement 
nuancé de roussâtre; queue blanche sur plus des 
trois quarts de sa longueur , seulement noire vers 
le bout, excepté la penne extérieure qui est en 


240 . MANUEL 

grande partie noire, et les deux du milieu qui le 
sont sur toute leur longueur. Longueur, 5 pouces 
7 ou 9 lignes. Le très-vieux mâle au printemps. 


La vieille femelle, a le sommet de la tête d’un 
brun roussâtre ; de larges sourcils blanchâtres se 
prolongent jusqu'à lorifice des oreilles; gorge et 
région des yeux, d'un brun noirâtre mélangé de 
cendré et souvent de roux; devant du cou et poi- 
trine d’un blanc roussatre; nuque et dos d’un roux 
sale ; scapulaires noires terminées de roussâtre ; 
ailes d’un brun noirätre; toutes les pennes fine- 
ment lisérées de roussâtre; les parties postérieures 
comme chez le male, excepté que le noir qui ter- 
mine les pennes caudales en occupe une plus 


grande partie dans /a femelle. 


Remarque. L'espèce n’a point encore été décrite dans 
cet état de plumage, qui est propre à tous les individus 
pris au printemps ; plus le-mâle approche de l'époque de 
la mue, plus le blanc de son plumage est pur, et moins il y 
reste de roussâtre. En comparant un vieux mâle tué immé- 
diatement après la mue d'automne et un autre tué en été, 
on ne peut se faire une idée que ce sont des oiseaux d’une 
même espèce ; le frottement et l’action du jour et de Pair 
lime à tel point le bout de toutes les plumes que le roux 
qui les borde toutes après la mue d’automne, disparaît to- 
talement aux approches du printemps, et laisse à décou- 
vert le blanc pur de la partie supérieure des plumes ; le 
noir profond et pur se forme de la même manière par le 
frottement qui lime le bout roussâtre des plumes. 


Le vieux male, après la mue d'automne, a le 
sommet de la nuque et le dos d’un cendre roux as- 
sez foncé; poitrine roussâtre, passant par demi- 


! 


teintes au blanchâtre , qui est la couleur des autres 
parties inférieures ; croupion toujours d’un blanc 
pur; gorge , ailes et scapulaires d’un noir profond, 
mais presque toutes les plumes terminées par un 
peu de roux. Les jeunes mâles de l'année, diffe- 
rent très-peu des /emelles. L'espèce a seulement 
été indiquée en cet état de plumage; voyez, 
Movacicca srapazina. Gmel. Syst. p. 966. Sp. 14. — Vi- 
TIFLORA RUFA. Briss. Orn. v. 3. p. 459. Sp. 57. — SyLvia 
srapazixa. Lath. Znd. v. 2. p. 550. sp. 80. — Le Cuz-8raxc 


moux. Buff. Oùs. v. 5. p. 246. — Bec-FriN MoNracxann. 


Manuet d'Ornith. 1°. édit. p. 137. — Edw. £. 51. La 
figure de devant très-exacte. — Rousser WHEat-Ear. Lath. 


. Syn. v. 4. p. 468. 


Habite : les parties méridionales de l’Europe, sur les 
montagnes rocailleuses ; très-abondant sur les rochers qui 
bordent la Méditerranée; commun dans les parties méri- 
dionales de l’ltalie, en Dalmatie et dans l’Archipel; très- 
rare dans le nord de l’Italie; peu répandu sur les Pyré- 
nées ; jamais dans le centre de l’Europe. 

Nourriture et Propagation : inconnues. 

Remarque. M. le professeur Bonelli croit que ce tra- 
quet et le suivant sont de la même espèce , ce qui est con- 
traire à mes observations : je puis cependant m'être trompé. 


TRAQUET ORÉILLARD. 


SAXICOLA AURIT 14. (Miur.) 


Seulement l'espace entre l’œil et le bec, région 
des yeux et des oreilles, ainsi que les ailes, d’un noir 
profond; gorge, devant du cou, ainsi que toutes 
les parties inférieures, la tête et le croupion d’un 
blanc pur; nuque et haut du dos d’un blanc très- 

PanTiE J"°, 16 


as MANUEL 

légèrement nuancé de roussâtre; queue blanche 
sur plus des trois quarts de sa longueur, noire 
vers le boat, excepté la penne extérieure qui est en 
grande parte noire, et les deux du milieu qui le 
sont sur toute leur longueur. Longueur, 5 pouces 
6 ou 7 lignes. Le tres-vieux male au printemps. 


La vieille femelle, a seulement du brun noiri- 
tre, mêlé de roux, sur le méat auditif; tête , nuque 
et dos d’un brun roussätre, gorge d’un blanc sale ; 
poitrine roussâtre , et ce roux s'éclaircissant sur 
les autres parties inférieures; croupion blanc ; ailes 
d’un brun noirâtre, à pennes finement lisérees de 
roussâtre ; parties postérieures comme chez le 
male, excepté que le noir qui termine la penne 
caudale en occupe une plus grande partie dans /& 


femelle. 


Les jeunes de l’année, se distinguent peu des 
femelles adultes; is n’ont presque aucun mdice de 
couleur foncée à la région des oreilles ; leur plu- 
mage est plus roussâtre, et leur gorge d'un blanc 
légèrement roussâtre. 


Remarque. Celle faite à l’article du Traquet stapazin 
est en totalité la même pour le Traquet oreillard, qui se 
distingue toujours de la précédente espèce par la couleur 
blanche ou blanchâtre de sa gorge , tandis que {e Stapazin, 
dans ses différens états, a toujours la gorge et une portion 
du cou d’un noir profond ou noirâtre ; dans le reste du plu- 
mage , il existe tant de rapports, que, si je n’avais l’intime 
persuasion que ce sont deux espèces distanctes, j'aurais 
soupçonné leur identité. 


Le vieux male après la mue d'automne , ne dif- 


D'ORNITHOLOGIE. 243 
fère du 7raquet stapazin, que par le devant du 
cou et par la gorge qui n’ont point de plumes noi- 
res lisérées de roux; cette partie est blanche dans 
toutes les saisons et dans les différens états de plu- 
mage. On reconnait alors, 


SyLvia srapazixa. Var. B. Lath. Ind. p. 531. — Viri- 
FLORA RUFESCENS. Briss. Orn. v. 3. p. 457. t. 25. f. 4. une 
bonne fiqure.— Le Cur-BLanc RoussATRE. Buff. Ois. v. 5. 
p. 245.— Edw. f. 51. da figure de derrière, qui est très- 
exacte, et dont on a fait assez mal à propos la femelle 
de l'espèce précédente. 

Habite : les parties méridionales sur les montagnes de 
moyenne hauteur; plus commun dans le nord de lItalie 
que l’espèce précédente; assez abondant sur les bords de 
la Méditerranée , sur les Apennins, dans les provinces 
illyriennes, en Sardaigne et dans les états napolitains; ja- 
mais vers le centre de l’Europe. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


TRAQUET LEUCOMÈLE. 


SAXICOLA LEUCOMEL 4. (Mtur.) 


Côtés de la tête, espace entre l'œil et le bec, 
gorge et devant du cou d’un noir profond; haut de 
la tête, occiput et derrière du cou d’un blane pur; 
dos et ailes d’un brun noirûtre ; flancs d’un cendré 
foncé; ventre et autres parties inférieures blanches: 
la queue blanche depuis son origine jusqu'aux deux 
tiers de sa longueur; le reste et les deux pennes 
du milieu noirs. La queue dépasse de quatre lignes 


l'extrémité des ailes. Longueur, 5 pouces 5 lignes. 
Le vieux male. 


244 MANUEL 

La femelle, a les parties supérieures d’un brun 
cendré, qui est plus clair sur la tête et sur la 
nuque; gorge blanchâtre; parties inférieures cen- 
drées; gorge et devant du cou d’un cendré foncé 
teint de roussatre. 


Les jeunes males de l'année, ont la gorge et le 
devant du cou rayés de roussâtre et de noir; le 
blanc de la tête comme terni et chaque plume ter- 
minée de brun; les plumes du dos et les couver- 
tures des ailes bordées de roussâtre ; le ventre d’un 
blanc sale. 


Moraci£ra LEUCOMELA. Pall. Nov. com. Peter. 14. p. 584. 
t. 22. f. 5.—Falck. Vôg. v. 5. p. 406. t. 30. mâle et fe- 
melle. — MoraciLLA LEUCOMELA. Gmel. Sysé. 1. p. 974. 
sp. 117. — Mvuscicapa LEUCOMELA et MELANOLEUCA. Lath. 
Ind. v. 1. p. 469. sp. Get 7. — Id. Syn. v. 4 p. 456 et 457. 
sp. 08 el 59: 

Habite : le nord de l’Europe; on letrouve en Laponie, 
dans le nord de la Russie et sur les bords du Volga; jamais 
dans nos climats tempérés. 


Nourriture : vers, coléoptères et autres insectes. 


Propagation : niche dans les trous construits par les 
guêpes, le long des bords escarpés des fleuves, dans les 
fentes des rochers, et quelquefois sous le toit des églises 
ou des maisons. 


TRAQUET TARIER. 
SAXICOLA RUBETRA. (Becusrt.) 
Haut de la tête, côtés du cou et parties supé- 


rieures du corps d’un brun noirâtre; chaque plume 
portant une large bordure d’un jaune roussäâtre ; 


D'ORNITHOLOGIE. 245 
au-dessus des yeux une large bande qui aboutit à 
l'occiput; gorge et trait longitudinal de chaque 
côté du cou d’un blanc pur; devant du cou et poi- 
trine d’un beau roux elair; une grande tache sur 
les ailes et la queue d’un blanc pur; extrémité 
de cette dernière, ainsi que les deux pennes du 
milieu et toutes les baguettes d’un brun noirâtre. 
Longueur , 4 pouces 8 ou ro lignes. Le vieux male. 


La femelle, à du blanc jaunâtre partout où le 
male a du blanc pur; l’espace blanc sur l'aile est 
moins grand, et toutes les plumes ont une petite 
tache brune; le roux de la poitrine est moins pur 
et les parties inférieures, ainsi que le haut de la 
queue sont d’un blanc roussatre. Les Jeunes ont 
des taches blanches et grises sur toutes les parties. 


Moracizza RuBErna. Gmel. Syst. 1. p. 967. sp. 16. — 
SyLviA RUBETRA. Lath. Ind. v. 2. p. 525. sp. 58. — Saxico- 
EA RUBETRA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 252. B.— 
Graxn TraquEer où Tamer. Bu. Ois. v. 5. p. 224. — Ed. 
pl. ent. 658. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 288. — 
Wai-car. Lath. Syn. v. 4. p. 454. sp. 54.— Brit. Zoo. 
t. 12. f. 5 et 4. — BRrAUNKERLIGER srEINsCaMATGER. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 5. p. 684 — Naum. t. 48. f: 113 
et 114. — Frisch. £. 22. f. 1. B. Le mâle. 


Habite : jusque vers le nord de l’Europe ; partout dans 
les lieux montueux; également commun dans le midi. 


Nourriture : coléoptères, abeilles et autres insectes. 


Propagation : niche dans les herbes et dans les buis— 
sons : pond sept œufs verdâtres. 


246 MANUEL 


TRAQUET PÂTRE. 
SAXICOLA RUBICOLA.(BECHsT.) 


Toute la tête, la gorge et la queue d’un noir 
profond; les côtés du cou, le haut des ailes et le 
croupion d’un blanc pur; dos et nuque d’un noir 
profond, mais les plumes de ces parties bordées de 
roux blanchâtre ; ailes noirâtres bordées de rous- 
sâtre; poitrine d’un roux foncé; le reste des par- 
ties inférieures d’un blanc roussatre. Longueur, 
4 pouces 8 lignes. Le vieux maäle au printemps. 


La femelle a les parties supérieures d’un brun 
noirâtre à bordures d’un roux jaunâtre; ailes et 
pennes de la queue brunes bordées de roux jJau- 
nâtre; gorge noire avec de petites taches blan- 
châtres et roussâtres; l’espace blanc des côtés du 
cou et du haut de l'aile moins étendu; le roux de 
la poitrine moins vif. Les jeunes males avant leur 
seconde mue, ressemblent à la vrerlle femelle. Après 
la mue d'automne, tous les individus ont du cen- 
dré brun à la tête et au dos; cette couleur occu- 
pant seulement les fines pointes des barbes, il se 
fait, que par les agens souvent mentionnés , ces 
bouts en s’usant font paraître au printemps la cou- 
leur noire du milieu des plumes , temps où on voit 
les mâles dans les couleurs que j'ai indiquées plus 
haut. 


MoraciLLa RuBICOLA. Gmel. Syst. 1. p. 969. Sp. 17. — 
SyLyia RuBICOLA. Lath. Ind. v. 2. p. 525. sp. 49. —Saxr- 
COLA RUBICOLa. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 255. 4. 
— MovaciLza TSCHECANTSCHIA. Gmel. Syst. 1. p. 997. 


D'ORNITHOLOGTE. 245 
sp. 179. — Le Traquer. Buff. Os. v. 5. p. 215. #. 13. — 
19. pt. ent. 658. f. 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 286. 
— Traquer PATRE. Le Vaill. Ois. d’Afriq. v. 4. pl. 180. 
f. 1et 2. le très-vieux mâle. — Srone-cmar. Lath. Syn. 
v. 4. p. 448. — Penn. Brit. Zool. t. S. 2. f. 5 et 6. jeune 
méle et femelle. — SwaRTzKERLIGER STEINSCHMATZER. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 3. p. 694. t. 23. le vieux mâle. — 
Naum. Vôg. Nachtr. t. 45. f. 85 et 86. figures très- 
exactes des vieux au printemps. — SALTINSELCE MORO. 
Stor. deg. uce. v. 4. pl. 5892. f: 1. le vieux mâle. 

Remarque. Les individus de cette espèce qui m'ont été 
envoyés d’Afrique, et ceux rapportés par M. Le Vaillant, 
ne diffèrent point de ceux rapportés de Russie par le pro- 
fesseur Pallas. En Afrique ce sont oiseaux sédentaires, en ” 
Europe ils sont de passage. 

Habite : dans presque tous les pays de l’Europe; moins 
abondant dans les contrées en plaines, et jamais dans les 
lieux humides et marécageux ; le plus habituellement dans 
les buissons aux confins des bruyères. 


Nourriture : scarabées, mouches, autres insectes et 
leurs larves. 


Propagation : niche dans les crevasses des rochers, 
sous des tas de pierres, et entre les racines des buissons ; 
pond six œufs, d’un vert blanchâtre avec quelques taches 
d’un roux jaunâtre. 


1222255: 2:::25:5:4:222"] 


GENRE VINGTIÈME. 


ACCENTEUR.—4U4CCENTOR. 
(Becusr.) 


Bec de moyenne longueur, robuste, droit, taillé 
en pointe acérée; les bords des deux mandibules 


248 MANUEL 

comprimées, la supérieure échancrée vers la pointe. 
Narines basales, nues, percées dans une grande 
membrane. Prrps robustes; trois doigts devant et 
un derrière ; l'extérieur soudé à sa base au doigt 
du milieu ; l’ongle du doigt postérieur le plus long 
et le plus arqué. ArLEs, 1re. rémige presque nulle, 
2°. presque aussi longue que la 3e. qui est la plus 
longue. 


Moins sensibles aux intempéries de Pair que les oiseaux 
qui composent les genres précédens , il semble que les 
trois espèces réunies sous le nom d’Æccenteur, recher- 
chent une température plus froide et un genre de nour- 
riture différent; les insectes ne forment point leur unique 
aliment, mais les semences des plantes et les grains en 
font aussi partie; celles-ci forment même leur seule res- 
source pendant la saison hyvernale; l’été ils habitent les 
régions élevées des Alpes et des autres montagnes ; ils des- 
cendent l'hiver dans les vallées et dans tes plaines, et n°é- 
migrent point habituellement. Les mâles et les femelles ne 
différent presque point à l’extérieur; les jeunes leur res- 
semblent aussi, et ils ne muent qu’une fois dans l’année. 
Leur bec fort et assez gros sert à briser les enveloppes des 
semences dont ils se nourrissent en hiver. 


ACCENTEUR PEGCT ou DES AEPES. 


ACCENTOR ALPEINUS. (BEecusr.) 


Tête, poitrine, cou et dos d’un gris cendré mar- 


qué sur le haut du dos de grandes taches brunes ; 


2 


gorge blanche à écailles brunes; ventre et flancs 


d'un roussätre mêlé de blanc et de gris; ailes et 


queue d'un brun noirâtre; toutes ces plumes lisé- 


(® 


rées de cendré ; petites et moyennes couvertures. 


D’'ORNITHOLOGIE. 219 
terminées par une tache blanche ; bec noir à la 
pointe et jaune à sa racine; pieds jaunätres ; on- 
ales bruns. Longueur , 6 pouces 8 lignes. 


La femelle , ne diffère du male que par les 
eouleurs un peu moins vives. 


Accexror azpinus. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 500. 
n°. 1. — Moracira azpixa. Gmel. Syst. 1. p. 957. sp. 65. 
Srurxus Morrranus. Gmel. p. 804. sp. 5. — Lath. Ind. 
v. 1. p. 925. sp. 11. — Srurxus cocraris. Gmel. p.805. 
$p. 16.— Lath. Ind. v. 1. p. 525. sp. D. — La FAUvETTE 
pes Arpes. Buff. Ois. v. 5. p. 156.1. 10. — Id. pt. ent. 668. 
— Gérard. Tab. élém. v. 1, p. 514. — ALPEN FLUEVOGEL. 
Meyer, Tasschen$. Deut. v. 1. p. 253. B. — 1. Vôg. 
Deut. Heft. 9. — Axrrixe WARBLER and COLLARED STARE. 
Latb. Syn. v. 4. p. 454, et v. 5. p. 8. 


> 


Habite : sur les Alpes, le long des rochers; dans la 
belle saison il gagne les plus grandes élévations des mon- 
tagnes, et descend dans les régions moyennes à l'approche 
de l’hiver ; très-commun sur le Saint-Bernard , dans les en- 
virons de l’hospice ; également abondant dans quelques 
parties montueuses de l’Allemagne et de la France. 

Nourriture : petits hannetons et autres insectes; en 
hiver uniquement des semences et des plantes alpestres. 

Propagation : niche dans les fentes des rochers , quel- 
quelois aussi sous les toits des maisons et dans les villages 
situés sur les montagnes ; pond cinq œufs verdâtres. 


ACCENTEUR MOUCHET. 
ACCENTOR MODULARIS. (Cuw.) 


Sommet de la tête cendré avec des taches bru- 
nes; côtés du cou, gorge et poitrine d’un cendre 
bleuâtre; des grandes taches d’un brun roux, sur 


250 MANUEL 4 

le centre des plumes du dos et des couvertures 
alaires ; grandes et petites couvertures et pennes 
des ailes noirâtres bordées de roussâtre ; à l’extré- 
mité des moyennes couvertures une petite tache 
d’un jaune blanchâtre; flancs et croupion d’un gris 
roussâtre ; couvertures inférieures de la queue 
brunes avec une large bordure blanche ; ventre 


blanc ; queue d’un brun terne. Longueur, 5 pouces 
3 lignes. 


La femelle à plus de taches brunes sur le haut 
de la tête. 


MoracizLa Mopuranris. Gmel. p. 992. sp: 3. —— SYLVIA 
mMopuLaRis. Lath. ]nd. v. 2. p- 511. sp. 13.— SYLVIA SCHÆ- 
NOBANUS. Lath. Ind. v. °. p. 510. sp. 10. — Le Moucuer, 


TRAINE-BUISSON Où FAUVETTE D'HIVER. Buff. Oùs. v. 5. p. 151. 
— 1. pl. ent. 615. f. 1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 310. 
— FAUvETTE DE Bois ou Rousserre. Buff. v. 5. p. 159. — 
Gérard. v. 1. p. 503. — Sonn. édit. de Buff. v. 15. p. 120. 
et Les notes. — Hepcen sparnow and Red Wareer. Lath. 
Syn. v. 4. p. 418 et 419. sp. 7 et 9. — Brit. Zoot. t. 5. 1. 
f: 5 et 4. —Scnierer prusricer Saxcer. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 245. — Frisch. €. 21. f. 2. B. — Naum. 
t. 13. f. 52. — De Winter zancen. Sepp, Nederl. Vog. 
v. 4. t. p. 404. 


Remarque. M. Cuvier, Règ. anim. v. 1. p. 568, a fait 
la juste observation que la Sylvia modularis rangée jus- 
qu'ici avec les becs-fins, doit plutôt être placée avec les 
A ccenteurs , vu qu’elle a le même bec et la même ma- 
nière de vivre et de se nourrir. Cette novation est peut- 
être la seule bien vue de toutes celles faites par M. Koch, 
Zootogie de Bavière. 


Habite : dans presque toutes les parties tempérées de 


D'ORNITHOLOGIE. 291 


l'Europe, même fort avant dans le nord; seulement pen- 
dant l'hiver dans quelques parties de la France. 


Nourriture : vers, insectes, chenilles et baies; en hi- 
ver toutes sortes de semences. 


Propagation : niche dans les taillis des forêts; pond 
cinq ou six œufs d’un bleu d’azur. 


ACCENTEUR MONTAGNARD. 
ACCENTOR MONTANELLUS. (Mirur.) 


Un capuchon d'un noir profond couvre la tête 
et l’occiput ; une très-large bande également noire 
passe au-dessous des yeux, et couvre l’orifice des 
oreilles ; un large sourcil jaunâtre prend son ori- 
gine à la racine du bec, et aboutit à la nuque; par- 
ties supérieures du corps et scapulaires d’un cen- 
dré rougeätre, marqué de grandes taches longitu- 
dinales d'un rouge de brique ; ailes d'un cendré 
brun bordé de cendré rougeûtre; deux rangées de 
petits points jaunâtres forment sur l'aile une dou- 
ble bande; queue d’une seule teinte brune , mais 
les baguettes d’un brun rougeûtre ; toutes les par- 
tes inférieures d'un isabelle jaunâtre, varié sur la 
poitrine de taches brunes et sur les flancs de taches 
longitudinales d’un cendré rougeâtre; base du bec 
jaune, pointe brune; pieds jaunätres. Longueur, 
5 pouces 3 ou 4 lignes. Le vieux male. 


La femelle a du brun noirâtre sur la tête, sur 
locciput et à l’orifice des oreilles; pour le reste, 
elle ne diffère presque point du mâle. 


Habite : les parties orientales du midi de l'Europe, 


252 MANUEL 
ainsi que sous la même latitude en Asie ; trouvé par Pallas 
dans la Sibérie orientale et en Crimée ; peu commun dans 


les états napolitains, en Dalmatie et dans le midi de la 
Hongrie. 


Remarque. L’individu envoyé par Pallas ne diffère en 
rien de ceux tués près de Naples. Vit toujours sur les mon- 
tagnes , et ne se montre que l'hiver dans les plaines. 


Nourriture : en été comme les précédentes ; probable- 
ment aussi en hiver de semences. 


Propagation : inconnue. 


GENRE VINGT ET UNIÈME. 


BERGERONNETTE.— MOT A- 
CILL À. ( Lars.) 


Bec droit, grêle, en forme d’alène, cylindrique, 
anguleux entre les narines; mandibule inférieure 
à bords comprimés. Narines , basales, latérales, 
ovoides, à moitié fermées par une membrane nue. 
Preps à tarse du double plus long que le doigt du 

ailieu; trois doigts devant et un derrière; l’exté- 
rieur soudé à la base à celui du milieu; l’ongle du. 
doigt de derrière plus long que ceux de devant, 
qui sont très-petits. QUEUE très-longue, égale , ho- 
rizontale. AILES, 11€, rémige nulle, 2°. la plus 
longue; l’une des grande couverture aboutit à l’ex- 


trémité des rémiges. 


Les Bergeronnettestavandières ou Hoche- queues, vi- 
yent habituellement dans les lieux à découvert, jamais 


, 

D'ORNITHOLOGIE. 253 
dans les forêts ou dans les jonchaies; on les voit le plus 
souvent dans les prairies où elles accompagnent les bes- 
tiaux ; souvent aussi le long des bords graveleux des fleu- 
ves; elles remuent sans cesse la queue de haut en bas, et 
nichent dans les herbes, sous des tas de pierres ou dans 
des trous. Ces oiseaux que l’on a eu tort de confondre avec 
les Becs-fins, muent deux fois, au printemps et en au- 
tomne : ce n’est que durant la saison des amours que les 
mâles diffèrent des femelles; après la mue d’automne, il 
est difficile de distinguer les sexes, et les jeunes de l’année 
ressemblent alors aux vieux. La double mue ne change 
les couleurs du plumage qu’au cou et dans quelques es- 
pèces à la tête. Les oiseaux de ce genre paraissent n’ha- 
biter que l’ancien continent, car l’espèce de Motacilla 
fudsonica, Lath., semble ne point appartenir à ce genre, 


BERGERONNETTE LUGUBRE. 


MOTACILLA LUGUBRIS. (Parras.) 


Du noir très-profond règne depuis le milieu du 
crâne sur toutes les parties supérieures du corps 
et sur les 8 pennes du milieu de la queue; la poi- 
trine et la gorge sont aussi d’un noir profond; le 
front, la région des yeux et des oreilles, le ven- 
tre, l'abdomen et les deux pennes latérales de la 
queue, sont d’un blanc pur; les flancs sont d’un 
cendré noirâtre , et souvent d’un noir parfait; les 
ailes sont de cette couleur , mais leurs couvertures 
sont bordées extérieurement de blanc pur; bec, 
pieds et iris noirs. Longueur , à peu près 7 pouces. 
Le male et la femelle en plumage parfait d'été. 


Remarque. Les individus envoyés de Russie par le pro- 
fesseur Pallas, sont dans cet état de plumage; ils ne dif: 


254 MANUEL 

fèrent en rien de ceux tués en France. Pallas a indiqué 
l'espèce sous le nom de Lugubris, dans son ouvrage pos- 
thume la Fauna rossica. J'ai comparé des individus 
tués en Égypte, en Crimée, en Hongrie et en France, et je 
n’ai pu trouver aucune différence entre ces oiseaux de pays 
si éloignés. J’ai acquis la certitude que , dans nos contrées 
occidentales, cette espèce s’accouple avec la Bergeronnette 
grise, et produit des individus tapirés de noir et de cen- 
dré clair; serait-ce à cause qu’elle ne trouve pas toujours 
à s’unir avec des individus de son espèce ? Quoi qu’il en 
soit, le fait est certain, il me semble produit par les 
mêmes causes qui paraissent influer sur l’accouplement de 
la Corneille noire avec la Corneille mantelée, dont on 
ne trouve des exemples que là où l’une de ces espèces est 
peu nombreuse ou se montre accidentellement. La Berge- 
ronnette à quimpe de Le Vaillant Ois. d’Af. v. 4. pl. 158. 
quoique voisine de notre Bergeronnette tugubre , forme 
une espèce distincte. 


Les jeunes de l’année, ont du cendré brun très- 
foncé, partout où les vieux en plumage d'hiver 
ont du noir profond; le large croissant de la poi- 
trine remonte jusqu'aux joues, qui de même que 
la gorge et le front sont d’un blanc sale, souvent 
marqué de petits points bruns; le ventre et l’ab- 
domen sont aussi d’un blanc sale; la tache noire, 
longitudinale sur les barbes intérieures des deux 
pennes blanches de la queue, est plus grande chez 
les Jeunes que dans les vieux. 


Plumage complet d'hiver. 


Gorge et devant du cou d’un blanc pur; sans 
aucune tache; sur la poitrine se dessine un large 


D'ORNITHOLOGIE. 255 
hausse-col noir, dont les bords remontent vers l’o- 
rifice des oreilles ; le reste comme en été. 


Habite : le midi de l'Europe, les parties orientales et 
quelques provinces de France ; jamais encore observée en 
Suisse ni en Allemagne, où il semble qu’elle doit habiter ; 
paraît n’etendre ses voyages vers le nord que jusqu’au 
5o*°. degré. On la voit comme l’espèce suivante, fréquen- 
ter les bords des eaux et les prairies. 

Nourriture : cousins, larves , insectes des marais et 
ceux qui vivent dans le voisinage des eaux. 


Propagation : inconuue. 


BERGERONNETTE GRISE. 
MOTACILLA ALBA (Lixnx.) 


Front, joues, côtés du cou et parties inférieures 
d'un blanc pur; occiput, nuque, gorge, poitrine, 
pennes du milieu de la queue et couvertures supé- 
rieures de celle-ci d’un noir profond ; dos et flancs 
cendres ; couvertures des ailes noirâtres bordées de 
blanc; les deux pennes extérieures de la queue 
blanches. Longueur, 7 pouces. 


La femelle, a le front et les joues d’un blanc 
plus terne; l’espace noir de l’occiput moins grand, 
et les bords des couvertures alaires tirant au gris. 
Le male et la femelle sont ainsi en plumage de 
printemps. 

Varie accidentellement, d'un blanc pur, Mora- 
CILLA ALBIDA. Gmel. Syst. 1. sp. 77. Jacq. Beyt. 
£. 6, une jeune Bergeronnette grise, toute blanche. 
Plus ou moins tapiré de blanc avec les ailes et la 


256 | MANUEL 
queue d’un blanc pur, quelquefois avec les ailes 
noires ; le reste du plumage comme à l'ordinaire. 


Plumasge de printemps et d'été. 


Moracirra azba. Gmel. Syst 1. p. 960. sp. 11. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 501. sp. 1. — La LavanniÈre. Buff. Os. v. 5. 
p. 254. 4. 14. f. 1. — Id. pl. ent. 652. f. 1. mâle en ha- 
bit de noces. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 528.— Waure 
waGraiz. Lath. Syn. v. 4. p. 595. — CuTRETTOLA CINEREA. 
Stor. deg. ucc. pl. 584. f. 2. — Wrisse sacHsTELzE. Meyer, 
Tasschenb. Deut.v.1.p. 216.—1d. Vôg. Deut. Heft. 3. 
mâle, femelle et jeune. — Frisch. £. 25. f. 2. 4.— Naum. 
Vôg. t. 39. f. 86. — Kwixsraarr. Sepp., Nederl. Vog. 
Ê. V. 2. P. 119. 


Plumasge complet d'hiver. 


Gorge et devant du cou d’un blanc pur, sans aucune 
tache ; sur la partieinférieure du cou, se dessine un hausse- 
col dont les parties latérales remontent vers la gorge ; ce 
hausse-col est d’un noir profond; tout le cendré des par- 
ties supérieures est moins foncé qu’en été; c’est alors, 
Buff. Ons. pl. ent. 652. f. 2, mais point la description. 

Les jeunes, ont les parties inférieures d’un 
blanc sale; sur la poitrme un croissant plus ou 
moins grand d'un brun cendré; toutes les par- 
tes d’un cendré terne. Les jeunes du printemps 
commencent à prendre en automne la livrée des 
adultes; ceux de la seconde couvée quittent nos 
climats dans la livrée du jeune âge, et reviennent 
mème quelquefois dans cet état au renouvellement 
du printemps ; ce sont alors 


Moracizra ciNEREA. Gmel. Syst. 1. p. 961. sp. 79. — 


D'ORNITHOLOGIE. 25% 


Sycvia cinerea. Lath. Ind. v. 2. p. 502. Sp. 3. — La Ber- 
GERONNETTE CRISE. Buff. Os. v. 4. p. 261; et pl. ent. 654. 
f. 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 532. — Naum. Wôg. 
t. 59. [. 87. 

Habite : les prairies sur le bord des eaux , dans les vil- 
lages et dans les villes, sur les tours et les clochers. Vit 
jusque dans les régions du cercle arctique. 


Nourriture : mouches, cousins, phalènes, petits lima- 
cons, mille-pieds, et autres insectes et leurs larves. 


Propagation : niche dans les prairies , entre les fentes 
des rochers, sous les ponts, dans les tours et dans les 
trous des arbres; pond jusqu’à six œufs, d’un blanc bleuä- 
tre moucheté de noir. 


BERGERONNETTE JAUNE. 
MOTACILLA BOARULA. (Linn.) 


Parties supérieures cendrées ; croupion d’un 
jaune olivâtre ; au-dessus des yeux et sur les par- 
ties latérales de la gorge une bande blanche ; 
gorge d’un noir profond; les autres parties infe- 
rieures d’un jaune clair; ailes et les six pennes in- 
termédiaires de la queue noires, bordées de blanc 
et d'olivâtre ; des trois pennes latérales de la 
queue , l’extérieure est entièrement blanche ; les 
deux autres sont noires sur les barbes extérieures. 
Queue de 2 : pouces, plus longue que l'extrémité 


des ailes. Longueur, 7 pouces 3 lignes. Le vieux 
male en plumage de printemps. 


Les femelles et les males après leur mue d'au- 
tomne, n'ont point la gorge noire; cette partie est 


d’un blanc légèrement teint de rougeitre; le trait 
PasrTie 1°. 17 


258 _. MANUEL 
au-dessus des yeux plus jaunâtre; les parties supé- 
rieures d'un cendrée teint d’olivâtre, et le dessous 
du corps d’un jaune plus pâle. 

Les males en mue, ont des plumes blanches mé- 
lées avec les plumes noires de la gorge. 


Remarque. Le mâle de cette espèce n’a la gorge noire 
que durant le temps des noces et de l’éducation des jeunes ; 
passé cette époque , le noir de la gorge disparaît peu à 
peu , et de mâle ne diffère alors guère de {a femelle. 


Moracicca BoARULA. Gmel. Syst. 1. p. 997. sp. 51. — 
Mortacizza MELANOPE. Pall. Z6. 3. p. 696. n°. 16. — Gmel. 
P. 997. SP- 174. — Lath. Ind. v. 2. p. 503. sp. 4 et 5. — 
La BERGERONNETTE JAUNE. Buff. Os. v. 5. p. 268.— Id. p£. 
ent. 28. f. 1. jeune femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p. 355. — Edw. Oùs. t. 259. le vieux mâle en habit de 
noces. — YELLOW WwAGTAIL. Alb. Oùs. v. 2. t. 58. femetle. 
Moracizra suzPHUREA. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 459. 
— CuTRETTOLA DA CODIZINZOLA. S10r. deg. ucc. v. 4. pl. 386. 
facto. mâle et femelle. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 6. 
f. 15 et 14. mâle et femelle en plumage de printemps 
ou de noces. 

Habite : moins habituellement les prairies que la pré- 
cédente; plus commune dans les lieux avoisinant à des 
ruisseaux limpides; répandue fort avant dans le nord. 


Nourriture : comme la précédente et insectes d’eau. 


Propagation : niche entre des pierres amoncelées, dans 
les trous du rivage et dans les trémies; pond six œufs très- 
pointus , larges vers le gros bout, d’un blanc sale taché 
de rougeâtre. 


D'ORNITHOLOGIE. 259 
BERGERONNETTE CITRINE. 


MOTACILLA CITREOLA. (Pazr.) 


Sommet de la tête, joues et généralement toutes 
les parties inférieures d’un jaune citrin vif et pur, 
sur l'occiput une large bande noire, qui a la forme 
d’un croissant ; nuque, dos, petites couvertures, 
alaires, côtés de la poitrine et flancs d’un cendre 
plombé ; moyennes et grandes couvertures des ailes 
bordées et terminées de blanc pur; pennes des 
ailes et de la queue noirâtres, les deux latérales de 
chaque côté exceptées, qui sont d’un blanc pur; 
bec et pieds bruns ; ongle postérieur plus long que 
le doigt. Longueur, 7 pouces. Le vieux male en 
plumage de printemps. 

Les femelles et-les males après leur mue d'au- 
tomne ou en hiver, n'ont point à l’occiput cette 
large bande d'un noir profond; cette partie est 
alors du même jaune que le reste de la tête. Les 
vieilles femelles se distinguent dans tous les temps 
des mâles, par le jaune un peu moins vif des par- 
ties inférieures , et en ce que le manteau et les pe- 
tites couvertures des ailes sont d'un cendré oli- 


vâtre, au lieu de cendré plombé comme chez les 
males. 


MoraciLLa CITREOLA. Pall. Z£. v. 5. p. 696. — Falk. F'og. 
v. 3.1. 29. — Lath. Znd. v. 2. p. 504. sp. 9. — Gmel. 
Syst. 1. p. 962. — Moracicca scmELro8riusKA. Lepech. 
Vog. v. 2. p. 187. t. 8. f. 1. — YELLOW HEADED WAGTAIL. 
Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 297. 


Habite : jusqu'ici cette espèce, très-rare , n’a été trou- 


260 MANUEL 
vée que dans la Russie orientale et en Crimée ; il est pro- 
bable qu’on la trouvera aussi en Hongrie et dans l’Archi- 


pel. 
Nourriture et Propagation : inconnues. 


BERGERONNETTE PRINTANIÈRE. 


MOTACILLA FLAV A. (Lin. 


Tête et nuque d’un cendrée bleuûtre très-pur ; 
toutes les autres parties supérieures d’un vért oli- 
vâtre; une bande blanche va du bec supérieur au- 
dessus des yeux; une autre part de la mandibule 
inférieure, et se dirige au-dessous de l’orifice des 
oreilles; toutes les parties inférieures d'un jaune 
brillant ; ailes et pennes du milieu de la queue noi- 
râtres , bordées de blanc jaunâtre ; les deux pennes 
latérales de la queue blanches ; celle-c1 légère- 
ment arrondie et ne dépassant l'extrémité des ailes 
que de 1 pouce lignes; l’ongle de derrière très-long 
et peu arqué. Longueur , 6 pouces. Le vieux male. 


La femelle, a les parties supérieures plus nuan- 
cées de cendre; le jaune des parties inférieures est 
moins vif, et la gorge est blanche. 


Les jeunes, ressemblent plus ou moins à a fe- 
melle; ils sont en dessus d’un cendré terne, et les 
parties inférieures sont d’un blanc jaunître; ils ont 
quelquefois sur la poitrine des taches d’un brun 
roussâtre et des ondes sur le ventre. | 


Remarque. Je n’ai point encore pu observer si l’espèce 
de cet article est sujet comme les aûtres à une double mue ; 
mais il est certain que les distributions des couleurs ne 


D'ORNITHOLOGIE. 261 


changent point ; si la double mue a lieu, comme je le pré- 
sume, elle n’opère aucun changement très-remarquable: 


Moracizra FLAvA. Gmel. Sysé. 1. p. 963. — Lath. Ind. 
©. 2. p. 904. Sp. S. — Moracizca carysocasrrA. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 3. p. 446. — BERGERONNETTE DE PRIN- 
TEMPS. Buff. Os. v. 5. p. 265. £. 14. f: 1.—1d. pt. ent.Gr4. 
f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 334. — Yeirow 
waGraiL. Edw. Oùs. £. 258. — Lath. Syn. v. 4. p. 4oo. 
sp. 6. — Gerse sacusrezze. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 219. — Id. Vôg. Deut. Heft. 10. mâle et femelle. — 
Frisch. £. 23. f. 2. — Naum. t. 30. f. 88. Le mâle — Grece 
KWIKSTAART. Sepp, Nedert. Vog. v. 2. t. p. 103. — Cu- 
TRETTOLA DI PRIMAVERA. S£07. deg. ucc. v. 4. pl. 85. f. 2. 


Habite : les bords des eaux, les prairies et les bords 
graveleux des fleuves ; répandue très-avant dans le nord; 
commun dans le midi de l'Europe; plus abondante en 
Hollande que lespèce précédente. 


Nourriture : mouches, phalènes, autres insectes aqua- 
tiques et petites chenilles vertes. 


Propagation : niche dans les trous abandonnés des 
taupes, sous Îles racines des arbres, dans les blés et dans 
les prairies; pond six œufs arrondis, d’un vert olivâtre 
avec des taches très-claires couleur de chair. 


LR: 1R22111h15171h1:) 


GENRE VINGT-DEUXIÈME. 


PIPIT.— ANTHUS. ( Becusr.) 


Bec droit, grêle, cylindrique, vers la pointe en 
forme d’alêne , à bords fléchis en dedans vers le 
milieu; base de la mandibule supérieure en arête, 
pointe lésèrement échancrée. NariNes basales, la- 


262 MANUEL 

térales, à moitié fermées par une membrane voü- 
tee. PrEps, trois doigts devant et un derrière, l’ex- 
térieur soudé à sa base au doigt du milieu; Séle 
de derrière plus ou moins dhirbé le plus ONE 
excédant la longueur du doigt AL AT ENS . AILES, 
la ire. réemige nulle, la 2°. un peu plus courte que 
les 3e. et 4€., qui sont les plus longues ; deux des 
grandes couvertures aboutissent à l'extrémité des 
rémiges. 


Ces oiseaux, que la plupart des ornithologistes ont réu- 
nis avec les véritables Alouettes, en diffèrent essentielle- 
ment, tant par leur manière de vivre que par les carac- 
tères particuliers ; ils ont tous la tête de forme longicone 
et la queue très-longue, caractères qu’on ne trouve dans 
aucune espèce d’alouette. Ils se rapprochent plus des Ber- 
geronnettes par leurs habitudes et par le genre de nourri- 
ture qui leur sont en commun; l’on serait même tenté de 
les ranger avec les Bergeronnettes, si la forme des ongles, 
celle des ailes, ainsi que la distribution des couleurs du 
piumage , n’offraient des rapports avec les véritables 
Atouettes. Il en est de même pour toutes les espèces 
exotiques qui peuvent être rapportées au genre Anthus. 
Iis se nourrissent uniquement d’insectes, vivent habi- 
tuellemient dans les lieux à découvert , tels que les 
champs et les bords graveleux des fleuves ou des eaux; 
se tiennent et nichent à terre. Quelques espèces se présen- 
tent sous des couleurs différentes, sans l’intervention d’une 
double mue ; dans ce cas, la livrée de printemps dont les 
seuls mâles paraissent revêtus , pendant le court espace 


* Exception dans la seule espèce du Pipit des buissons où Anthus 
arboreus, de Bechstein. Les espèces étrangères qu'il convient de 


classer dans ce genre ont toutes l’ongle plus long que le doist 
postérieur, 


œ! 


D'ORNITHOLOGIE. 263 


du temps des amours, diffère plus ou moins de celle d’hi- 
ver; les jeunes ne différent pas beaucoup des vieux en 
plumage d'hiver. 


Lé 


Remarque. Les descriptions des oiseaux du genre pipit 
sont à tel point confondues les unes avec les autres, dans 
les écrits de Buffon et de Gérardin, qu’il est impossible de 
les bien reconnaître : le premier figure dans ses pl. enl. 
des espèces entièrement différentes de celles qu’il décrit, 
ce qui est cause que je m'en rapporterai pour les citations 
aux seules planches de cet ouvrage; elles sont d’une exac- 
titude rare. Je renvoie pour les mœurs et les habitudes de 
ces oiseaux, aux descriptions des naturalistes allemands, 
qui, sous ces rapports, ne laissent rien à désirer. Je me 
flatte que mes indications serviront à bien distinguer les 
espèces. 


PIPIT RICHARD. 


ANTHUS RICHARDI. (V1E1Lx.) 


Bec fort; tarses très-longs ; ongle postérieur 
beaucoup plus long que le doigt peu arque. 


Plumes du sommet de la tête , du dos et des 
scapulaires d’un brun très-foncé dans le milieu, 
toutes bordées et terminées de brun clair; au-des- 
sus des yeux de larges sourcils, qui, ainsi que les 
tempes, la gorge, le ventre et l'abdomen, sont 
d’un blanc pur; sur la poitrine, qui est légèrement 
roussâtre, se dessine un large ceinturon de taches 
Jancéolées; flancs roussätres; ailes et queue noi- 
râtres; toutes les pennes lisérées de larges bords 
d'un blanc jaunâtre; la penne extérieure de la 
queue est toute blanche, et sur la seconde se des- 
sine une grande tache conique de cette couleur; 


264 MANUEL 
mandibule supérieure du bec brune, inférieure 
ainsi que les pieds jaunâtres ; iris brun : longueur 
du doigt postérieur avec l’ongle , un pouce. Lon- 
gueur totale, 6 pouces 7 lignes. Probablement un 
jeune de l'annee *. 


Remarque. Je ne connais cette espèce nouvelle, décou- 
verte par M. Richard, que d’après l’individu que M. de 
Lamotte d’Abbeville eut la bonté de me communiquer ; il 
me dit que ces oiseaux passent en Picardie, qu’ils vivent 
absolument comme toutes les autres espèces de ce 
genre , et qu’on les trouve toujours à terre, où ils remuent 
souvent la queue à le manière des bergeronnettes. Il pa- 
raît que ce pipit est un habitant des pays chauds de l'Eu- 
rope ,; puisqu'on Île trouve aussi vers les Pyrénées et 
probablement en Espagne; je ne le vis jamais dans les 
parties orientales du midi. Le Pipit Richard a le plus 
de rapports avec tes grandes espèces de ce genre qui ba- 
bitent l’Afrique; par la forme du bec, des pieds et de 
l’ongle postérieur , il se rapproche le plus de 4{auda ca- 
pensis , Lath., doni les synonymes sont la pl. ent. 504. 
f. 2. de Buffon , et {” Alouette sentinelle de Vaillant, Ois. 
d’'Af. v. 4. pl. 195. Il se pourrait que Atlauda tusita- 
nia des systèmes fût le même que notre Pipit Richard. 
L’alouette sentinelle d'Afrique doit aussi prendre rang 
dans le genre Anthus. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


* N'ayant pu observer qu'un jeune oiseau de cette espèce , .et 
voir très-superficiellement un second tué sur les Pyrénées, on me 
saura gré de ne pas compléter l’article du Pipit richard, dont on 
trouve une description détaillée dans le Dictionn, d'hist. nat. v. a0. 


P- 497. 


D'ORNITHOLOGIE. 269 
PIPIT SPIONCELLE. 


ANTHUS AQUATICUS. (BEcHsT.) 


Parties supérieures d’un gris brun, sur le centre 
de chaque plume d’une nuance plus foncée; au-des- 
sus des yeux un trait blanc; petites couvertures des 
ailes bordées et terminées de gris blanc; toutes les 
parties inférieures blanches, mais variées, sur les 
côtés du cou, sur la poitrine et sur les flancs, de 
taches longitudinales peu distinctes, d'un brun 
cendré clair; les deux pennes du milieu de la 
queue d’un brun cendré, les latérales noires ; 
l’extérieure blanche en dehors avec une longue 
tache conique de cette couleur; sur la 2°., une 
tache conique moins longue , et sur la 5°. une tres- 
petite tache blanche”; ongle postérieur long de plus 
de 4 lignes, arqué; pieds d’un brun marron; man- 
dibule inférieure du bec livide. Longueur, 6 pou- 
ces 5 ou 6 lignes. Le vieux müle en plumage d’au- 
tomne. 


La femelle se distingue seulement par les taches 
des parties inferieures qui sont en plus grand 
nombre. 


Anruvs aquaricus. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 54. 
— Anraus RauPEsTRIS. Nilss. Orn. Suec. v. 1. p. 245. Sp. 145. 
_— ALAUDA CAMPESTRIS SPINOLETrA. Ginel. Syst. 1. p. 794 


sp. 4. var. B. — Lath. Ind. v. 2. p. 495. sp. 12. var. E. 
— Buf. pl. ent. 661. f. 2. représentation exacte de lu 


La petite tache blanche sur la 3°. penne n'existe pas chez 
tous les individus. 


266 MANUEL 

Spioncetle, sous le faux nom d’Alouette pipi. — Meavow 
LARK. Lath. Syn. v. 4. p. 558. var. A.— Wasser Piper. 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 258.—PispoLaDa SP1ON- 
cELLA. Stor. deg. ucc. v. 4. p. 588. f. 2. 

Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la 
tête, joues, nuque, bord des ailes et deux pennes 
de la queue d’un brun foncé, légèrement nuancé 
d'olivâtre; cette couleur domine également sur le 
dos, les ailes et les cuisses, mais elle y est variée 
par des taches d’un brun noirâtre; sourcils, tour 
des yeux et un croissant au-dessous des oreilles 
d’un jaune clair ; poitrine, flancs, ventre et abdo- 
men d'un jaunâtre clair ; les deux premières parties 
marquées de grandes taches d’un brun foncé et 
quelques fines raies sur les autres; tout le devant 
du cou blanc , mais encadré par une bande noi- 
râtre ; les deux bandes sur les ailes sont d’un cen- 
dré brun; sur la 1'e. penne une grande tache blan- 
che, et sur la 2€. une très-petite. C’est alors 

ALAUDA PETROSA. T'ransact. of the Linn. societ. v. 4. 
P. 41. — Araupa oBscura. Gmel. Syst. 1. p. 801. sp. 53. 
Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 494. sp. 7.—Dusxy Lark. Lewin. 
Brit. birds. v. 3. pl. 94. 

Les vieux mâles pendant le court espace de 
temps qu'ils vaquent à la reproduction, ont le de- 
vant du cou, la poitrine , la partie supérieure du 
ventre et les flancs colorés d’une teinte de roux 
rose, très-claire; le reste du plumage est comme 
en automne. C’est alors 


Axraus moxranus. Koch. Baterische Zoûl. p. 179, 
n’./102. 


D'ORNITHOLOGIE. 267 


Remarque. On à eu tort de confondre cette espèce avec 
le Pipit des buissons ; l'erreur provient de Buffon. 


Habite : particulièrement le midi de l’Europe, où il 
niche ; seulement de passage dans les provinces tempé- 
rées , le long des bords des eaux et des fleuves, aux envi- 
rons de Paris. Depuis la publication de la première édition 
j'ai découvert que ce pipit habite aussi les côtes maritimes 
d'Angleterre et de Hollande ; dans le premier de ces pays 
on le trouve sur les rochers qui bordent la mer ; et dans le 
second , seulement dans le peu d’endroits des côtes où 
l'on a construit des jetées de grosses pierres destinées gà 
contenir et à briser le premier choc des vagues. Des indi- 
vidus, tués dans Amérique septentrionale, ne diffèrent 
point de ceux d'Europe. 


Nourriture : mouches, cousins, insectes aquatiques et 
leurs larves. 


Propagation : niche dans les pays en montagnes, 
même sur les plateaux stériles de celles qui sont très-éle- 
vées, comme les Pyrénées et autres; plus rarement sur 
les falaises et sur les rocs qui bordent la mer. Construit 
son nid entre Les fentes des pierres et des rochers; pond 
quatre ou cinq œufs, d’un blanc sale couvert de petits 
points bruns, qui sont très-rapprochés sur le gros bout. 


PIPIT ROUSSELINE. 
ANTHUS RUFESCENS*. (Mrur.) 


Parties supérieures du corps d’un gris isabelle ; 


sur le milieu de chaque plume une légère teinte 


* Si je me suis permis de substituer ce nom à la place de celui 
de campestris, donné par Bechstein, c’est que j'ai voulu éviter 
qu'on ne confondit l'oiseau de cet article avec notre Anthus pra- 
tensis, dont les synonymes très-incorrects sont Aiauda campestris 
qu'il conviendrait plutôt de rayer de la liste nominale, et Alauda 
sosellana qui ne vaut guère mieux. 


268 MANUEL 

brune ; au-dessus des yeux une large bande blan- 
châtre; gorge de cette couleur ; toutes les autres 
parties inférieures d’un blanc isabelle; de chaque 
côté de la gorge un petit trait délié, et sur la poi- 
trine 8 ou 10 très-petits points peu apparens; 
couvertures et rémiges brunes , bordées de roux 
isabelle; pennes de la queue d’un brun noirâtre; 
les deux du milieu lisérées de roussâtre ; l’exté- 
rieure presque totalement blanche et à baguette 
luanche; la deuxième d’un blanc roussätre sur la 
barbe extérieure, ainsi que sur une partie de la 
pointe et à baguette brune; l'ongle du doigt pos- 
térieur plus court que ce doigt et très-faiblement 
arqué. Longueur, 6 pouces 5 ou 6 lignes. 


Les jeunes de l'annee, ont toutes les parties su- 
périeures d’un brun très-foncé, chaque plume étant 
lisérée de blanchâtre ou de roussâtre très-clair; les 
couvertures des ailes, les pennes secondaires et 
celles de la queue ont une large bordure rousse; 
des moustaches noires se dirigent sur les côtés du 
cou; de grandes taches noires forment des raies 
longitudinales sur la poitrine et sur les flancs ; 
la bande au-dessus des yeux est plus ou moins 
large. 


Anraus CampEsrRis. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
Pp. 257. — Bechst. Naturg. Deut. v. 5. t. 2. (N. B. la 
description, p. #24, est inexacte, ainsi que les citations. } 
— La Rovusseune. Buff. pl. ent. 661. f. 1. une figure 
très-eæacte. — PracarercHe. Frisch. f. 15. f. 2. A. figure 
très-exæacte. — Naum. p. 48. N. B. mais point la fiqure 
t. 8. f: 10, de L'édition in-folio.; celle-ci offre des 


D'ORNITHOLOGIE. 269 
teintes verdätres qui n'existent point dans l'espèce *. 
— Bechst. Tasschenb. Deut. p. 200. très-exacté descrip- 
tion. — Wizcow zark. Penn. Brit. Zool. p. 95. t. Q. f. 4. 


Habite : en Allemagne et en France où l'espèce vient 
uicher ; commun en Lorraine; très-rare en Hollande, Vit 
le long des lisières des bois en montagnes , dans le voisi- 
nage des champs cultivés. 


Ifourriture : petits hannetons, sauterelles et autres in- 


sectes. 


Propagation : niche à terre, dans les herbes ou der- 
rière une motte de terre ; pond depuis quatre jusqu’à six 
œufs arrondis , d’un bleuâtre pâle entrecoupé de taches et 
de raies rousses et violettes. 


PIPIT FARLOUSE. 


ANTHUS PRATENSIS (BECHST.) 


L'ongle du pouce plus long que ce doigt, et fai 
blement arque. 


Parties supérieures d’un cendrée olivatre marqué 
de grandes taches noirâtres, qui sont disposées sur 
le centre des plumes; ces taches sont plus grandes 
sur le haut du dos que partout ailleurs; parties 
inférieures d’un blanc très-légèrement teint de jau- 
nälre, mais varié sur les côtés du cou, sur la poi- 
mine, sur le haut du ventre et tout le long des 
flancs par de grandes taches noires, qui sont très- 
longues et larges; couvertures inférieures de la 
queue marquées de brun le long des baguettes; 


M Nauman ayant publié une nouvelle édition in-8o, de ses 
plänidhés enluminéés, nous y voyons l'oiseau de cet article repré- 
-Senté de la manière la plus exacte sur la table 8, figure 10. 


270 MANUEL 

pennes de la queue noirâtres; l'extérieure bordée 
de blanc et terminée par une grande tache blan- 
che, sur la seconde une petite tache blanche. Lon- 
gueur, » pouces 4 ou 5 lignes. Le mâle et la femelle. 


Le vieux mâle, pendant le court espace que dure 
la reproduction ; a la gorge d’un roux rose très- 
fonce. 


La femelle Va au contraire d’un blanc pur; 
tous les deux avec une fine raie longitudinale de 
chaque côté de la gorge. Je soupçonne que les 
mâles n’ont cette marque distinctive que dans le 
printemps ou durant le temps des amours; j'ai de- 
vant moi un mâle tué en Égypte, et trois autres in- 
dividus absolument semblables tués en Lorraine , 
qui ont la gorge d’un roux rose. Nauman, Vôgel. 
Deut. nacht. t. 8. f: 16, a très-exactement figuré 
ce mâle, que je soupçonne être revêtu de son plu- 
mage des noces. 


. L À 
Les jeunes, ont les bordures des plumes des par- 
ties supérieures plus nuancées de verdätre. 


Remarque. Il est si facile de confondre cette espèce 
avec la suivante, qu’on ne peut trop inviter à observer 
scrupuleusement les dissemblances que j’ai tracées. La pt. 
ent. de Buffon, n. 660 ,est, sous ce rapport, d’une exacti- 
tude rare ; mais on doit observer que les noms au bas de 
Ja planche sont mal indiqués. 


AnrTaus PRaTENsis. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 732. 
t. 36. f. 2. — Araupa prarensis. Lath. Ind. v. 2. p. 495. 
sp. 5. — ALaupa MosELLANA. Gmel. Syst. 1. p. 794. Sp. 16. 
— Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 495. sp. 11. — Le Gus. 
Buff. pl. ent. 660. f: 2. représentation très-exacte de la 


D'ORNITHOLOGIE. 271 


femelle. — La FARLOUSE Ou L'ALOUETTE DES PRÉS. Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 262. — Wiesen P1ErER. Meyer, T'as- 
schenb. Deut. v. 1. p. 255. — Frisch. t. 16. f. 2. À. — 
Naum. VWôg.t. 8. f. 11. la femelle, et supp. t. 8. f. 16. Le 
mâle. Le Trer EUWERIK. Sepp. Nedert. V'og. v. 3.t. p. 200. 


Habite : les bruyères humides et les lieux marécageux 
proche des lacs et des fleuves ; il semble que l'espèce 
passe l’hiver dans le nord de lAfrique. Niche, quoiqu’en 
petit nombre, en Hoïlande; très-commun dans ce pays 
en automne. 


Nourriture : très- petits scarabées, des insectes et leurs 
larves. 


Propagation : niche à terre dans les marais et dans les 
petits buissons proche des eaux ; pond jusqu'à six œufs rou- 
geâtres, marqués de taches pourprées. 


PIPIT DES BUISSONS. 
ANTHUS ARBOREUS. (BEcusrT.) 


L'ongle du pouce plus court que ce doigt, et ar- 
que de manière à former le quart de cercle. 

Parties supérieures d’un cendré lavé d’olivâtre 
avec du brun noirätre disposé longitudinalement 
sur le centre des plumes; cette couleur est pres- 
que imperceptble sur le croupion ; le blanc jau- 
nâtre de l'extrémité des petites et des moyennes 
couvertures forme une double bande transversale 
sur l'aile; gorgerette d’un blanc pur; le reste des 
côtés et du devant du cou, la poitrine et les flancs 
d’un beau roux jaunâtre ou couleur d’ocre ; sur la 
poitrine de grandes taches noires piciformes, et sur 
les flancs des traits longitudinaux très-étroits ; le 


milieu du ventre d’un blanc pur; les couvertures 
r 


272 MANUEL 

inféricures de la queue légèrement nuancées de 
; Le Î le) 11: Le 

jaunâtre et sans taches. Longueur, à pouces 5 

ou 6 lignes. 


Remarque. C’est particulièrement au doigt de derrière 
et à sa longueur comparative avec l’ongle qu’on doit faire 
attention. En automne j'ai vu des individus dont le plumage 
supérieur était lavé de brun cendré; le jaune couleur d’ocre 
beaucoup plus terne, et les bordures des plumes moins 
larges. Ces bords cendrés disparaissent au printemps par 
l’action de l’air et du jour. 

Anraus aRBoreus. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 506. 
t. 56. f. 1. — ALaupa Triviauis. Gmel. Syst. 1. p. 796.— 
Lath. Ind. v. 2. p. 495. sp. 6. mais les synonymes in- 
corrects. — Buff. pl. ent. 660. f. 1. représentation très- 
exacte du pipit des buissons mâle, en habit de noces, mais 
sous le faux nom de farlouse. — L’Aroverre rPiP1. Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 264.— Baumpierer. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 254. B.—Frisch. t. 16. f: 1. B. — Naum. 
t. 8. f. 12. figure très-exœacte du mâle. — Fiezp-Larx. 
Lath. Syn. v. 4. p. 555. sp. 6. 

Habite : les lieux montueux dans les buissons, sur la 
cime désquels il se perche souvent; plus rare en Hollande 
: que l'éspèce précédente ; il paraît ne point émigrer au delà 
de la Méditerranée. 

Nourriture : mouches, petits scarabées et autres in- 
sectes , ainsi que leurs larves. 


Propagation : niche. dans les touffes des herbes, sur 
‘de petites éminences, ou sous les racines des taillis ; pond 
cinq œufs , d’un blanc rougeâtre totalement couvert de 
nombreuses taches d’un rouge foncé. 


D'ORNITHOLOGIE. 273 


nn 1111::3111:114144111314011413441n441134114154h0401345:4%n44000400h0 40000000 GTUOU AUTO CUE 


ORDRE QUATRIEME. 


GRANIVORES. — GRANIVORES. 


Prec fort, court, gros, plus ou moins co- 
nique, arête plus ou moins aplatie; s’a- 
vançant sur le front; mandibules le plus 
souvent sans échancrures. Pieps , trois 
doigts devant et un derrière ; les doigts an- 
iérieurs divisés. Â1LEs médiocres. 


Ils vivent par couples, et se rassemblent pour les voyages 
en grandes bandes ; ce sont des oiseaux sédentaires ou de 
passage suivant les climats où ils habitent ; le plus grand 
nombre est de passage périodique ou accidentel dans les 
pays exposés aux frimas. Leur nourriture consiste princi- 
palement en grains et en semences dont ils écartent le plus 
souvent l’enveloppe ; les insectes leur servent d’aliment 
dans le temps destiné à élever leur progéniture ; tous peu- 
vent être nourris en captivité avec des grains. Ce sont de 
la nombreuse classe ailée ceux qui, après les pigeons et les 
gallinacées, se réunissent le plus près des hommes, et qui 
sont le plus susceptibles à être élevés en domesticité. La 
mue est double seulement dans un très-petit nombre 
d'espèces européennes, tandis que le plus grand nombre 
des espèces étrangères muent régulièrement deux fois dans 
l’année ; les mâles sont extraordinairement parés à l’époque 

Partie [”. 18 


354 MANUEL 

des amours chez quelques-unes ; chez d’autres ils ont un 
plumage richement coloré; tous prennent, dans la saison 
hivernale, la livrée modeste des femelles. 


RAR RL VAR AA LUS AR 


GENRE FING T-TROISIÈME. 


ALOUETTE.—/4LAUD 4. (Linx.) 


Bec droit, court , longicone ; mandibule supé- 
rieure voûtée, légèrement courbée, d’égale lon- 
gueur avec l’inférieure, sans échancrure. NARINES 
à la base du bec, ovoïdes, couvertes par de petites 
plumes dirigées en avant. Preps , trois doigts de- 
vant et un derrière, entièrement divisés; ongle de 
derrière droit plus long que le doigt. AïLes , re. 
rémige nulle ou presque nulle , 2°. un peu plus 
courte que la 3°. qui est la plus longue; rémiges 
de quelques lignes plus longues que les grandes 
couvertures ; dans une seule espèce ( d'Europe), 
les couvertures aussi longues que les rémiges, 
Plumes de la tête plus où moins allongées et capa- 
bles d’érection. 


Ces oiseaux, très-faciles à distinguer des Pipits , n’ont 
aucune des habitudes des Bergeronnettes ; ils vivent dans 
les champs, ne remuent point la queue, et chantent en 
s’élevant perpendiculairenient dans Pair; ils sont grani- 
vores, pulvérateurs , $e tiennent ef nichent à terre ; on les 
élève facilement en captivité. On les reconnaît à leur tête 
petite et beaucoup plus arrondie que chez les Pipüts : leur 


D'ORNITHOLOGIE. 295 


queue est aussi de longueur moyenne , presque toujours 
fourchue. Leur mue a seulement lieu une fois dans l’an- 
née ; les mâles ne différent presque point des femelles , et 
les jeunes ne se distinguent point de ces dernières. 


o 


ALOUETTE NÈGRE. 


ALAUD À TATARICA. (Paz x.) 


Tête, cou, parties mférieures, ailes et queue 
d’un noir profond; plumes du bas du cou, du 
croupion et des flancs noires dans le milieu, bor- 
dées et terminées de blanchâtre; bec jaunâtre et 
noirâtre vers la pointe; pieds et ongles noirs, ce- 
lui de derrière très-droit, plus long que le doigt; 
la queue un peu fourchue. Longueur , 7 pouces 6 
lignes. Le vieux male. 


La femelle, a le front grisätre; toutes les plumes 
du cou, de la gorge et de la poitrine terminées 
par de fines bandes grises; le noir du plumage 
moins profond. 


Les jeunes, ressemblent à la femelle ; leur plu- 
mage est nuancé de plus de brun; les bordures des 
plumes sont plus larges et plus jaunâtres, et les 
pennes des ailes et de la queue sont aussi bordées 
et terminées de cette couleur. 


AraUDA rarTariCA. Pall. 14. v. 2. p. vos. t. C. — Gmel. 
Syst. 1. p. 795. Sp. 19.— ArAUDA Muraginis. Guuel. Syst. 1. 
P. 796. sp. 20. — Taxacra sisiica. Sparm. Mus. Carts. 


Lt. 19: — Gmel. Syst. 1. p. 899. $p. 42. — ALOUETTE DE 
Tarrarie. Sonn. édit. de Buff. v. 15. p. 18.— Bracx and 
MUTABLE LARK. Lath. Syn. v. 4. p. 580 et 581. sp. 15 et 14. 
Id. supp. v. 1: p. 197. 


276 MANUEL S 
Habite et niche en Asie, mais se répand en automne 


dans quelques provinces de la Russie européenne, où elle 
vit en petites troupes, 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


ALOUETTE CALANDRE. 
ALAUDA CALANDRA. (Lixnx.) 


Parties supérieures du corps d’un cendré rous- 
sätre avec du brun sur le milieu des plumes; ces 
taches brunes sont plus grandes sur le milieu du 
dos; gorge, ventre et abdomen d’un blanc pur ; 
une grande tache noire de chaque coté du cou; 
flancs et poitrine d'un blanc teint de couleur 
d'ocre, sur cette dernière partie des taches lan- 
céolées brunes; rémiges bordées et terminées de 
blanc; pennes moyennes terminées par un grand 
espace blanc ; penne latérale de la queue presque 
entièrement blanche, la suivante bordée extérieu- 
rement de blanc; toutes, hormis celles du milieu, 
terminées par un peu de blanc; bec gris, pointe 
brune. Longueur, 7 pouces. Le male. 


La femelle a Vespace noir sur les côtés du cou 
moins grand; les taches du plumage sont moins 
foncées. 


ArauDa caranpra. Gmel. Syst. 1. p. 509. sp. 9.—Lath. 
Ind. v. 2. p. 496. sp. 17. —ArauDa siirica. Pall. Z£. w. 2. 
p. 708. sp. 15. — Id. Voy. en Russ. trad. france. v. 5. 
P. 108, et App. p. 462. — Gmel. Syst. 1. p. 799. Sp. 51. 
— Grosse ALoueTTE où CaLanpre.Buff. Os. v. 5. p. 49. — 
Id. pt. ent. 565. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 253. 
— La Caraxpre DE Sisérie. Sonn. édit. de Bulï. v. 15. 


D'ORNITHOLOGTE. 977 
p. 550. — Carañprs and moneoLran Lark. Lath. Syn. v. 4. 
p. 582 et 584. — Id. supp. v. 1. p. 177. — Edw. Os. 
t. 268.— Karaxper Lercue. Meyer, T'asschenb. Deut. 
v. 1. p. 261. — Bechst. Tasschenb. Deut. v. 3. p. 566. 


Sp. 5. 

Les jeunes de l'année, au sortir du nid, ont 
toutes les plumes des parties supérieures d’un cen- 
dré brun, liseré par un bord noirätre, chaque 
plume étant frangée extérieurement par un large 
bord blanchâtre; rémiges et pennes de la queue 
frangées de blanc pur; la penne extérieure entiè- 
rement blanche; toutes les parties inférieures de 
quelques teintes plus claires que chez les vieux. 


Habite : le nord de l'Afrique et le midi de l'Europe, 
J'Italie , la Turquie , l'Espagne et la France; également dans 
les provinces méridionales de Asie ; seulement de passage 
accidentel dans quelques provinces du centre de la France ; 
beaucoup plus rare en Allemagne; jamais en Hollande. 


Nourriture : sauterelles, vermisseaux et graines. 


Propagation : niche dans les herbes; pond quatre ou 
cinq œufs d’un pourpré clair , marqué de grandes taches 
cendrées ; et de points d’un brun foncé. 


ALOUETTFTE COCHEVIS. 
ALAUDA CRISTATA. (LiNN.) 


Petite huppe coronale à plumes allongées et 
acuminées, noires dans le milieu et entourées de 
cendré ; parties supérieures du corps et des ailes 
d’un cendré gris, avec d’étroites taches brunes le 
long des baguettes ; pennes des ailes bordées et 


278 MANUEL 

terminées de roussätre et de blanchätre; pennes 
du milieu de la queue roussâtres, les suivantes 
d'un brun noirâtre et termmées par un bord blan- 
châtre très-étroit; les deux pennes latérales exté- 
rieurement et à leur bout d’un roussâtre clair; 
tour des yeux, gorge, ventre et abdomen d’un 
blane légèrement teint de jaunâtre. Une étroite 
bande suit [a direction de la gorge et des taches 
longittdinales brunes couvrent la poitrine. Lon- 
gueur, 6 pouces 6 ou 7 lignes. 


Aravpa crisrara. Gmel. p. 796. sp. 6.— Lath. Ind. v. 2. 
P: 499. sp. 25. — L’Arourtre cocnevis. Buff. Oùs. v. 5. 
p. 66. — I. pt. end. 505. . 1. — Girard. Tab. élém. 
v. 1. p. 256. — Cnesren Larx. Lath. Syn. v. 4. p.389. 
— Hivsexiercur. Bechst. Tasschenb. Deut. p. 197. — 
Meyer; Id. ». 1. p. 263.— Naum. Vôg. Deut. t. 7. f. 8. 


Remarque. La Coquitlade de Buffon, donnée par cet 
auteur comme espèce distincte, n’est qu’une variété eon- 
stante du Cochevis ordinaire ; ce sont des individus qui 
forment souvent de grandes bandes de passage dans cer- 
tains, cantons où l’abondance de nourriture et peut-être 
d’autres causes locales influent sur leur taille, qui est tou- 
jours un peu plus forte, et sur les teintes générales du 
plumage , qui sont plus nuancées de roussâtre *. Cette 


“Mon ami Le Vaillsnt m'a envoyé des individus de cette va- 
riété tués en Lorraine: je lui dois aussi ces observations qui 
cadrent avec celles consignées dans la première édition. Il en est 
de la Coquillade comme &es prétendues espèces dé grand et depetit 
bouvreuil, du grand et du petit chardonneret , des espèces du 
sizerin et du cabaret qui n’en font qu'une; du bécasseau variable, 
de la barge rousse et de la barge Meyer, et de tant d’autres soi- 
disant espèces, qui varient ou diffèrent par des causes purement 
Iocales. 


D'ORNITHOLOGTE. 270 

yariélé est indiquée : ALauna unparTa. Ginel. S7ys/. 1. p. 797. 
sp. 22. — Lath. Ind. v. 2. p. 500. sp. 27. — A Coquir- 
Lape. Buff. Os. vw. 5. p. 77. — Id. pt. ent. 662. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 260. UxoareD TaRk. Lath. 
Syn. v. 4. p. 591. EST 

Habite : la France , l'Allemagne , la Suisse et toutes les 
parties méridionales de l'Europe ; voyage quelquefois plus 
avant dans le nord , mais jamais en grand nombre ; se:tient 
dans les buissons situés à la lisière des champs. 

Nourriture : insectes, mais plus communément des 
graines et des semences. 

Propagation : niche à terre, derrière quelque motte ou 
au pied des buissons ; pond quatre ou cinq œufs, d’un 
cendré clair marqué de taches d’un brun foncé. 


ALOUETTE À HAUSSE-COL NOIR. 


ALXUD A ALPESTRIS. (LIN) 


Gorge, sourcils et espace derrière les yeux d'un 
jaune clair; petit trait au-dessus des yeux, mous- 
taches et un large hausse-col sur le haut de la poi- 
trine d’un noir profond ; parties supérieures , haut 
de l’aile.et parties latérales de la poitrine d'un cen- 
dré rougeâtre; rémiges noirâtres, l'intérieure bor- 
dée de blanc; pennes latérales de la queue d'un 
noir profond , l’extérieure blanche en dehors; par- 
tie inférieure de la poitrine et flancs d'un fauve 
blanchâtre; ventre et abdomen d'un blane pur; 
bec et pieds noirs. Longueur, 6 pouces 10 lignes. 


Le male. , 


La femelle a le front jaunâtre; du noir et du 


| 
280 MANUEL 


brun sur le haut de Ja tête; les parties noires va- 
riées par de petits traits jaunâtres ; le hausse-col 
de la poitrine moins grand et les pennes noires 
de la queue terminées par une étroite bande blan- 
châtre. 


Varie suivant l’âge , le noir des moustaches et 
du hausse-col plus ou moins étendu; le jaune des 
sourcils et de la gorge plus ou moins vif et les 
pennes latérales de la queue d’un noir plus ou moins 


profond. 


ArauDa ALPESTRIS. Gmel. Syst. 1. p. 800. sp. 10.—Lath. 
Ind. v.2.p. 498. sp. 21.— Wilson. Birds of the. U. States. 
v. 1. p. 85. pl. 5. f. 4. — Araupa FLAv4. Gmel. Syst. 1. 
p- 800. sp. 52.— Le Hausse-coL noir. Buff. Ois, v. 5. p. 55. 
— La CenTure DE PRÈTRE. Id. v. 5. p. 61; et pl. ent. 650. 
f. 2.— SnoRE rank. Penn. Arct. Zool. @. 2. p. 392. — 
Lath. Syn. v. 4. p. 585 et 587.— Bercrercue. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 3. p. 801. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1. p. 269.—Frisch., £. 16. f. 1. À. 

Remarque. Les individus tués dans FAmérique septen- 
trionale , ne diffèrent point de ceux d'Europe. 


Habite et niche : dans le nord de Europe, de lAsieet 
de Amérique; seulement de passage dans quelques par- 
ties de PAllemagne; jamais plus avant dans le midi; fré- 
quente les plaines et les lieux humides. 

Nourriture : insectes et semences des plantes alpestres. 


Propagation : inconnue. 


D'ORNITIIOLOGEE. »8 : 


ALOUËETTE DES CHAMPS. 


ALAUDA ARVENSIS. (Lixx.) 


Parties supérieures d’un gris roussâtre, chaque 
plume : noirâtre dans Je milieu; ces taches noires 
plus g orandes sur le haut du dos et sur la tête; au- 
dessus des yeux une bande blanchätre ; joues F un 
brun gris; pennes secondaires des ailes échancrées 
et terminées de blanc; gorge blanche; cou, poi- 
trine et flancs, teints de roussâtre; sur le centre de 
chaque plume une tache brune lancéolée; sur les 
flancs, des lignes brunes qui suivent la direction de 
la eat - : milieu du ventre d’un blanc très-lé- 
gèrement sit de roussâtre ; pennes latérales de 
la queue d’un brun noirâtre, sur l’extérieure une 
longue tache blanche conique , la suivante blan- 
che sur une grande partie de la barbe extérieure. 
Longueur, 6 pouces 10 ou 11 lignes. 


La femelle, a sur les couleurs du fond du plu- 
mage un plus grand. nombre de taches, et celles-ci 
sont plus foncées sur le dos et sur la poitrine. 


Varie accidentellement, du blanc pur au blanc 
jaunâtre; plus ou moins tapiré de blanc ou bien 
toute une partie du plumage de cette couleur; sou- 
vent d’un brun sombre et rougeâtre, tirant plus ou 
moins sur le noir. 


ALAUDA ARVENSIS. Gimnel. Syst. 2. p. TO. Sp. ?. — Lath. 
Ind. ». sh far sp. 1.— 1” nb nn Buff. Oùs. 
. 5. p. a. 1.1. — Id. pl. ent. 565. f: 1. — Gérard. Tab. 
élém. V. 1. pP. 248. — Sky Larx. Lath. Syn. v. 4. p. 508. 


282 MANUEL 
— Brit. Zool. p. 95. t. S. 2. f: 5. — Fervrencux. Bechst. 


F7 


Naturg. Deut. v. 3. p. 755. — Meyer, Tassehenb. Deut. 


v. 1. p. 260.— Frisch. £. 15. f. 1. — Naum. £. 6. f: 6. Le 
mâle. 


Remarque La prétendue Girole des auteurs ne me 
semble qu’ une variété accidentelle, et peut être simple- 
ment un jeune oiseau varié dans l’espèce de l Alouette des 
champs ou du Lulu; toutes ces prétendués Giroles que 
Fon m'a fait voir, n'étaient que des variétés de notre 
Alouette commune, ou bien de l’A{ouette lulu. En at- 
tendant que le fait s’éclaircisse, je donne ici la synonymie 
de cette Gèrole. — Arauna rrarica. Gmel. Syst. 1. p. 793. 
Sp. 15. — La Giroze. Buff. Os. v. 5. p. 47. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 652. 

Habite : toutes les parties de l’Europe j jusqu’en Sibérie, 
également en Asie et dans les parties septentrionales de PA- 
frique , mais point dans les parties méridionales de ce 
vaste continent: Vit dans les champs. 

Nourriture : insectes et leurs larves, ainsi que plu- 
sieurs sortes de semences et de graines. 

Propagation : niche à terre; pond quatre ou cinq œufs 
grisâtres tachés de brun. 


ALOUETTE LULU. 


ALAUDA ARBORE A. (L1Nx.) 


Plumes de Ja tête plus longues que dans les au- 
tres espèces, mais point acuminées comme dans le 
Cochevis; queue plus courte: Parties supérieures 
d’un cendré roussätre avec du brun noirâtre sur 
le milieu des plumes; une bande blanchâtre passe 
au-dessus des veux et entoure l’occiput; sur les 
joues qui sont brunes, est une tache triangulaire 
blanchâtre; les parties inférieures d’un blanc très- 


= 


D'ORNITHOLOGIE. 283 
légèrement teintes de jaunâtre , mais variées sur le 
devant du cou et sur la poitrine de taches longitu- 
dinales ; couvertures des rémiges terminées de 
blanc; pennes secondaires échancrées et terminées 
par un peu de blane ; penne extérieure de la queue 
grisâtre bordée de blane, les trois suivantes noires 
terminées de blanc pur; ongles jaunâtres. Lon- 
gueur, 6 pouces. 


La femelle, a toutle blanc des parties inférieures 
plus pur et sans nuance jaunâtre; le trait au-des- 


sus des yeux plus marqué, et les taches de la poi- 
trine en plus grand noinbre. 


Varie accidentellement, comme lalouette vul- 


SAIre. 


ALAUDA ArBOREA. Gmel. Syst. 1: p. 795. sp. 5. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 492. sp. 5.— ArauDa NEMOROSA. Gmel. Sys£. 1. 
P. 797. Sp. 21. — Araupa crisraTeLtA. Lath. Tnd. v. 2. 
p- 499. Sp. 26. — LE Luiu, L’ALOUETTE DES BOIS et LE Cu- 
JELIER. Buff, Ois. ». 5. 2 rh et 25, ainsique la pt. ent. 505. 
f. 2. — Gérard. Tab. éiém.v. à. p. 258. n°. 5, et p. 251. 
n°. 2.—W00D Lark and LESSER CRESTED LARK. Lath. Syn. 
v. 4. p. 571 ct 591. — Penn. Brit. Zoo. p. 94. t. Q. 
f. 3, et p. 95.— Baux zercue. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. 
p. 781: = Warpzrmoms. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 262.-— Frisch.:#ôgi 4: 15.1f: 2. 4. — Naum. t. 6. f. 7 
te mâle. 

Remarque. Les difféfentes indications de Buffon , que 
Gérardin a si soigneusement copiées, appartiennent indu- 
bitablement à € Alouctte lulu; on doit cependant obser- 
ver de ne point admettre comme synonyme la pl. ent. de 
Buff. n°. GGo. f: 2; l'oiseau représenté sous le nom de Cuje- 
tierest une figure très-exacte du Pipit farlouse, tandis que 


284 MANUEL 

f- 1. de la même planche représente parfaitement bien 
mon Pipit des buissons , mais sous le faux nom de Far- 
louse. J'ai également relevé ces erreurs aux articles qui 
traitent de ces oiseaux. Il est assez singulier que cette re- 
marque et plusieurs autres de la même nature, n’ont point 
été mises à profit dans les ouvrages publiés depuis la pre- 
mière édition; c’est ainsi que les erreurs se perpétuent et se 
renouvellent sans cesse. 

Habite : une grande partie de l'Europe, répandue jus- 
qu’en Suède et en Russie; elle émigre dans les provinces 
septentrionales, et est sédentaire dans les départemens mé- 
ridionaux. Vit dans les champs , et se pose, quoique rare- 
ment, sur les arbres. 


Nourriture : insectes et différentes sortes de graines. 
buileuses. 


Propagation : niche sous quelque motte, dans les 
bruyères ou sous des taillis; pond quatre ou cinq œufs, 
d’un gris taché de brun. 


ALOUETTE A DOIGTS COURTS ou CALAN DRELL E, 


ALAUDA BRACHIDACTYLA. (Mrur.) 


Les grandes couvertures aussi longues que les 
rémiges ; doigts très-courts ; bec court , fort et 
rougeûtre. 

Toutes les parties supérieures d’un beau roux 
isabelle, plus cendre sur la nuque et le long des 
baguettes; les baguettes elles-mêmes d’un brun 
foncé; gorge et bande au‘dessus des yeux d’un 
blanc pur; deux ou trois petits points bruns sur 
la partie latérale du cou; poitrine et flancs d’un 
roux clair; ventre et abdomen d’un blanc très-lé- 
gèrement nuancé de roussâtre ; les deux pennes du: 


D'OR NITHOLOGIE. 285 
milieu de la queue noires dans le milieu et cette 
couleur bordée d’un roux foncé; les trois suivantes 
noires, lisérées et terminées de roux clair; la qua- 
trième d’un blanc roussâtre sur la barbe extérieure, 
et la plus extérieure presque entièrement de cette 
couleur , mais plus roussätre vers la pointe. Lon- 
gueur , à pouces, 6 ou 7 lignes. 


Dre KURTZENIGE LERCHE. Leisl. Annal. der W'etter. v. 3. 
p. 555. t. 19. figure très-exacte. — La CALANDRELLE. 
Bonelli, Mém. de l'acad. de Turin. 


La femelle, a les parties inférieures et la bande 
au-dessus des yeux d’un blanc plus pur. 


Les jeunes au sortir du nid, ont les mêmes dis- 
tributions de couleur indiquées à l’arucle de la 
Calandre dans le méme état. 


Habite : très-abondant en Sicile, dans le royaume de 
Naples, en Espagne et en Italie ; se trouve également dans 
le midi de la France, le long de la Méditerranée ; jamais 
dans le nord de la France nien Hollande; émigre vers le 
continent de l’Afrique. 


Nourriture : insectes et graines. 


Propagation : niche à terre; pond quatre ou cinq œufs 
d’un roux isabelle ou couleur café au lait, sans taches. 


L1228:21313212:h11112),2) 


280 MANUEL 
GENRE VINGT-QUATRIÈME. 
MÉSANGE.—PARUS. (Linx.) 


Bec court, droit , fort, conique, comprimé , 
tranchant, terminé en pointe, sans échancrure; 


base garnie de petits poils. Narines basales, ar- 


rondies, cachées par des plumes dirigées en avant. 
Preps forts, à trois doigts devant et un derrière, 
entièrement divises, l'ongle de derrière le plus fort 
et le plus courbé. Arrrs, re. rémige de moyenne 
longueur ou presque nulle, 2°. de beaucoup moins 
longue que la 3°. et plus courte que la 4e. et la 
5e. , qui sont les plus longues. 


Elles escaladent, par de petits vols brusques et courts, les 
branches des arbres et les cannes des joncs, aussi leste- 
ment que les Pics et les Torche-pots, grimpent contre les 
troncs ; elles se suspendent dans toutes sortes d’attitudes aux 
menues branches des buissons et aux épanouissemens des 
roseaux : les espèces qui composent la première section , 
nichent dans les trous naturels des arbres ; celles qui font 
partie de la seconde , construisent avec art des nids en- 
trelacés dans les cannes des joncs ; toutes pondent un grand 
nombre d’œufs ; passé le temps de la reproduction , on les 
voit toujours en petites troupes. Ils se nourrissent d’in- 
sectes, mais aussi de semences et de fruits; les petits oi- 
seaux maladifs deviennent aussi leur proie, elles les achè- 
vent en leur ouvrant le crâne; elles ne broient point les 
graines , mais les percent et n’en mangent que l’intérieur ; 
elles ont même assez de force dans le bec pour trouer Îles 
noix et les amandes, dont la substance qui y est renfermée 
leur sert de nourriture. Ce sont des oiseaux hargneux , 
courageux et grands destructeurs d’insectes. 


D'ORNITHOLOGIE. 237 
Je, SECTION.—SYLVAINS. 


La re. rémige de moyenne longueur, 


Elles vivent dans les bois et dans les buissons , et nichent 
dans les trous naturels des grands arbres. 


MÉSANGE CHARBONNIÈRE. 
PARUS MAJOR. (Lixn«.) 


Tête, gorge, devant du cou et une raie longi- 
nie sur le milieu du ventre, d’un noir à re- 
flets; tempes d’un blanc pur; manteau d’un vert 
olivätre; croupion et petites couvertures des ailes 
cendrés; parties latérales du ventre jaunes; cou- 
vertures inférieures de la queue d’un blanc pur; 
ailes bordées de cendrée; une bande transversale 
blanche sur les ailes ; queue d'un cendré noi- 
râtre; la penne Seb vb à mi-partie blanche; la 
RE terminée de blanc. Longueur, 5 pouces 


7 ou 8 lignes. 


La femelle, a le noir du haut de la tête moins 
brillant et le jaune du ventre moins vif; la raie 


noire ne s'étend que jusque vers le milieu du 
ventre. 


V’arie accidentellement : toutes les couleurs prin- 
cipales légèrement ébauchées sur un fond blan- 


châtre ; souvent les ailes roussätres , plus ou moins 
tapirées de blanc. 


Panus Mason. Gimel. Syst. 1. p. 1006, sp. 3. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 562. sp. 1.— La crosse MÉSANGE ou Cnar- 
BONNIÈRE. Buff. Os. vw. 5. p. 392. t. 19. — Id. pl. ent. 3. 
{:1.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 229.— Grear mrmouss. 


+ 


268 MANUEL 

Lath. Syn. v. 4. p. 556. — Penn. Brit. Zoo. p. 115. t. 
WW”. f. 4. — CiNcIALLEGRA MAGGIORE. S£or. deg. ucc. v. 4. 
pl. 575. f. 2. — Komrueise. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. 
p. 854.— Meyer, Tasschenb. Deut. vd. 1. p. 267.—Frisch. 
t. 15. f. 1. — Naum. t. 25. f. 42. le mâte. 


Habite: plus volontiers les parties tempérées et froides 
que les contrées chaudes de l’Europe ; préfère les bois en 
montagnes; se répand dans les plaines vers la fin de l’au- 


tomne, 
Nourriture : chenilles rases, mouches et autres insec= 
tes diptères, leurs larves et leurs œufs ; en automne, des 
graines et des fruits. 
Propagation : niche dans les trous les plus profonds 
des arbres et dans les fentes des murailles ou des masures; 
pond de huit jusqu’à quatorze et même vingt œufs d’un 
blanc jaunâtre avec des points et des raies rouges. 


MÉSANGE PETITE CHARBONNIÈRE. 
PARUS ATER. (L1=nx.) 


Sommet de la tête, nuque, gorge et devant du 
cou d’un noir profond; une large bande blanche 
sur la partie latérale du cou, et un grand espace 
de cette couleur sur la nuque; parties supérieures 
cendrées; deux bandes transversales blanches sur 
les ailes ; flancs et abdomen grisâtres; ventre blanc; 
queue légèrement fourchue. Longueur, 4 pouces. 

La femelle, a espace blanc des parties latérales 
du cou moins étendu; elle a moins de noir sur la 
gorge. 

Varie accidentellement : blanchâtré ou quelques 
parties du corps de cette couleur; le plus souvent 
varie de blanc. 


D'ORNITHOLOGEE. 289 


Parus atEr. Gmel. Syst. 1. p. 1009. Sp. 5. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 564. sp. 8.— La PETITE CHARBONNIÈRE. Buff. 
Oùs. v. 5. p. 400. — Gérard. Tab. élém: v. 1. p. 232. — 
MÉsance ATÈTE NOIRE. Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 258. sp. 5. 
—Briss. Orn. v. 5. p. 551. sp. 5.—Coremouse. Lath. Syn. 
©. 4. p. 540. — Penn. Brit. Zool. p. 114. sp. 5. — Tanxe 
meise. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 853. — Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 268. — Frisch. Vüg. t. 13. 
f. 2. À. — Naum. t. 24. f. 46. le mâle. — Sepp. Nedert. 
Vog. v. 1. t. f. 1. mais point la description. — Cincrazze- 
GBA MINORE. £or. deg. ucc. v. 4. jl. 356. f. 2. 

Habite : les bois en montagnes, particulièrement ceux 
de pins et de sapins ; se répand dans les plaines vers le mi- 
lieu de l’automne. 

Nourriture : punaises et autres insectes , ainsi que leurs 
larves; également des semences des pins et des mélèses. 


Propagation : niche dans les arbres creux, dans les 
trous abandonnés des souris et des taupes, et dans les trous 
des masures; pond jusqu’à huit ou dix œufs, d’un blanc pur 
avec des taches pourprées, peu nombreuses. 


MÉSANGE BLEUE. 
PARUS COŒRULEUS. (Lixx.) 


Sommet de la tête d’un bleu clair; collier du 
bas du cou et raie transversale des tempes d’un 
bleu plus fonce; front , sourcils, couronne OCCIpI- 
tale et tempes d’un blanc pur; haut du dos d’un 
vert olivätre; ailes et queue bleuâtres, mais les 
grandes couvertures et les pennes moyennes ter- 
minées de blanc ; une bande transversale blanche 
sur les ailes; gorge et raie longitudinale du milieu 
du ventre d’un noir bleuâtre; poitrine, parties la- 

Panrie 1”. 19 


290 MANUEL 
térales du ventre et abdomen d’un beau jaune; 
queue carrée. Longueur, 4 pouces 5 ou 6 lignes. 


La femelle, a la raie longitudinale du ventre peu 
apparente , et les couleurs bleues sont nuancées de 
cendre. 

Varie , comme l'espèce précédente. 

Parus coruLEus. Gmel. Syst. 1. p. 1008. Sp. 5. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 566. sp. 12. — La MÉSANGE BLEUE. Buff. Os. 
v. 5.p. 415. — Id. pl. ent. 3. f. 2.— Gérard. Tab. élém. 
v. 1. p. 253. — Breu virmouse. Lath. Syn. v. 4. p. 543.— 
Penn. Brit. Zool. p. 114. t. W. f. 5. — Braumæisr. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 860. — Meyer, Tas- 
schenb. Deut. v. 1. p. 269. — Frisch. £. 14. f. 1. 4. — 
Naum. Vôg. t. 25. f. 45. le mâle. — Piurezuees. Sepp, 
Nedert. Vog. v. 1. t. p. 45.— CiNcIALLEGRA PICOLA. Stor. 
degli ucc. v. 4. pl. 576. f. 1. 

Habite : les bois et les buissons, particulièrement dans 
ceux de hêtre, de chêne et autres ; beaucoup plus abondant 
en Hollande que l’espèce précédente. 

Nourriture : comme l’espèce précédente, mais en plus 
grande abondance des baies sauvages et des noix de hêtre. 

Propagation : niche dans des arbres creux; pond huit 
ou dix œufs, d’un blanc rougeûtre taché de petits points 
rouges et bruns. 


MESANGE HUPPÉE. 
PARUS CRISTATUS. (Linx.) 


Plumes frontales et coronales acuminées et ca- 
pables d’érection; plumes de la huppe noires, bor- 
dées de blanchâtre; joues et côtés du cou de cette 
couleur; gorge, haut du cou, petite raie transver- 
sale sur les tempes, et collier d’un noir profond; 
toutes les autres parties supérieures d’un brun 


D'ORNITHOLOGIE. 291 
roussâtre ; parties inférieures d’un blanc légère- 
ment teint de roussätre. Longueur, 4 pouces 5 
ou 6 lignes. 


ÿ s . 
La femelle, a l'espace noir de la gorge moins 
grand, la huppe est moins longue. 


Parus cRISTATUS. Gmel. Syst. 1. p. 1005. sp. 2. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 567. sp. 14. — La Mésance Burrée. Buff. 


Oùis. v. 5. p. 447. — Id. pl. ent. 502. f. 2. — Gérard, 
Tab. élém. v. 1. p. 240. — Cnesren rrmouse. Lath. Syn, 
v. 4. p. 545.— Alb. Birds. t. 55.— Hausexurise, Bechst, 
Naturg. Deut. v. 5. p. 869.— Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1.p. 270. — Frisch. Wüg. t. 14. f. 1. B. — Naum. 
t. 24-45. 

Habite : plus particulièrement les forêts noires et dans 
les lieux où croissent des baies de genévrier ; commun 
partout ailleurs qu’en Hollande , où l’espèce est très-rare. 

Nourriture : insectes , araignées, petites chenilles ra- 
ses, baies et semence des arbres toujours verts. 

Propagation : niche dans les creux des arbres, dans 
les trous des murailles et des masures, dans les nids aban- 
donnés d’écureuils et de pies ; pond jusqu’à dix œufs blancs 
marqués sur le gros bout de taches d’un rouge de sang. 


MESANGE NONNETTE. 
PARUS PALUSTRIS. (Lixx.) 

Taille de la mésange bleie ;\le noir profond 
qui recowwre le sommet de la téte se dirige très- 
avant sur la nuque; le noirätre sur la gorge peu 
étendu *. 

Une calotte d’un noir profond engage toute Ja 

* Par le moÿen de cette courte indication on reconnaîtra faci- 


Jement la Vonnette de la Mésange lugubre, 


L4 


292 MANUEL 
tête et se dirige sur la Dr gorge noiràtré ; 
toutes les parties supérieures d'un gris nuancé de 
brun; ailes brunes bordées de cendré clair; tem- 
pes blanchâtres à racines des plumes noires; le 
reste des parties inférieures d’un blanc très-légè- 
rement nuance de gris brun. Longueur, 4 pouces 
3 ou 4 lignes. 

La femelle, a la calotte d’un noir moins profond ; 
cette couleur sur la gorge est très-peu apparente, 
et marquée de petites taches grisés. 


V’arie accidentellement, point de noir sous le 
bec ; tout le plumage plus ou moins tapiré de 
blanc. 


Remarque. Des individus qui m'ont été envoyés de l’A- 
mérique septentrionale, ont absolument les mêmes distri- 
butions dans les couleurs du plumage que ceux tués en Eu- 
rope; ces couleurs sont seulement plus pures chez les indi- 
vidus d'Amérique. 

Parus PALUSTRIS. Gmel. Sys£. 1. p. 1009. sp. 8. —Lath. 
And. v. 2. p. 565. Sp. 9. — Parus ATRICAPILLUS. Gmel. 
Syst. 1. p. 1008. Sp. 6. — Lath. Ind. v. 2. p. 566. sp. 10. 
— La NonnerTE CENDRÉE. Buff. Os. w. 5. p. 405. — Id. 
pl. ent. 3. f. 3.—Briss. Orn. v. 3. p. 555.— La Mésaxce 
A TÈTE NOIRE DU CanaDa. Briss. Orn. v. 3. p. 555. sp. 6. 
pl. 20. f. 1. — Buff. Os. v. 5. p. 408. — BLracx cap and 
Caxapa Timmouse. Lath. Syn. v. 4. p. 541 et 542. mais 
point de supp. v. 1. p. 189. sp. 8. — Penn. Brit. Zoo. 
p.114. t. W7. f. 3. —BLacx car. Alb. Birds. v. 3. t. 58. 
f: 1. — Suxrrumse. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 874. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 271.—Frisch. £. 15. 
f. 2. B.— Naum. £. 23. f. 44. le mâle. — Rieruees. Sepp. 
Vog. v. 1.t. f. 2. p. 47.—CiNCIALLEGRA CINEREA. S{or. deg. 
UELU. h. pl. 577. if. a. 


D'ORNITROLOGIL. 293 

Habite > les buissons, les taillis et les jardins situés 

dans le voisinage des eaux stagnantes ou des marais; plus 

abondante en Hollande que dans les autres contrées de 
l'Europe; vit jusque très-avant dans le nord. 


Nourriture : insectes, petites chenilles rases , larves 
d'insectes, semences et graines. 


Propagation : niche dans les arbres creux , dans les 
pommiers et les poiriers ; pond dix ou douze œufs blancs, 
tachés de rouge pourpré. 

Remarque. Dans le cas où la Mésange cendrée de Bris- 
son, V. 9. p. 549. sp. 4., et celle décrite sous le même nom 
par Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 256. n°. 4, ne seraient point 
des variétés accidentelles de la Mésange nonnètte, ce qui est 
difficile à présumer, cette mésange cendrée constitue pour 
lors une espèce distincte, que je n’ai jamais eu occasion de 
voir en nature. 


MÉSANGE LUGUBRE. 
PARUS LUGUBEBIS. (Narr.) 
Taille de la mesange charbonnière ; le nor 
mat et rembruni ne s'étendant point au dela de 


l’occiput; le noir de la 
espace. 


gorge oceupe un grand 

Une calotte d’un noir brun couvre tout le som- 
met de la tête et se termine à l’occiput; gorge et 
une partie du devant et des côtés du cou noires; 
nuque , dos et scapulaires d’un brun cendre; ailes 
et queue cendrées, toutes les pennes étant lisérées 
de cendrée blanchäâtre ; tempes et toutes les parties 
inférieures d’un blanc légèrement nuancé de gris 
brun; iris brun; bec et pieds d’un gris foncé. Lon 
gueur , 6 pouces. Le male et la femelle. 


294 MANUEL 

Remarque. Cette mésange , caractérisée par sa grande 
taille et par les distributions des couleurs, ressemble plus 
ou moins à la Nonnette avec laquelle il serait facile de la 
confondre, outre les caractères indiqués qui servent à la 
distinguer de la Nonnetite ; on peut encore ajouter que, 
proportion gardée , son bec est beaucoup plus fort et ses 
pieds plus robustes , à tarses plus longs ; la queue est aussi 
plus longue. Le professeur Pallas a décrit cette espèce dans 
sa Fauna rossica, ouvrage précieux qui n’a point encore 
été publié. J’ai trouvé cet oiseau dans le midi, en Dalma- 
tie et en Hongrie. M. Natterer, de Vienne, en a rapporté 
quelques individus de ses voyages dansles provinces méri- 
dionales de la Hongrie. 


Habite : les parties orientales du midi de l'Europe; 
jamais observé en Autriche, ni dans aucune autre partie de 
l'Allemagne ; il paraît qu’on n’a point eneore trouvé l’es- 
pèce en Italie, quoiqu’elle soit commune en Dalmatie. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


MÉSANGE A CEINTURE BLANCHE. 


PARUS SIBIRICUS. (GMEL.) 


Parties supérieures d’un cendré roussâtre, mais 
nuancé de brun sur la tête et sur la nuque ; gorge, 
devant du cou et haut de la poitrine d’un noir pro- 
fond ; tempes, côtés du cou et le ceinturon de la 
partie inférieure de la poitrine blancs; le blanc 
prend une teinte cendrée sur le ventre, et se nuance 
en roussâtre sur les flancs et sur l'abdomen; ailes 
et queue d'un brun cendré; les rémiges bordées de 
roussâtre; pennes extérieures de la queue (qui est 
longue et cunéiforme }, bordées de cendré rous- 
satre. Longueur, 5 pouces. 


D'ORNITHOLOGIE. 295 
_ Parus simimicus. Gmel. Syst. 1. p. 1015. sp. 24.—Lath. 
Ind. v. 2. p. 571. 8p. 25.— La MÉSANGE 4 CEINTURE BLANCHE 
DE SÉRIE. Buff, Otis. v. 5. p. 446.— Id. pt. ent. 708. f. 3. 
— SiBirian TITMOUSE. Lath. Syn. v. 4. p. 556. 


Habite : les parties les plus septentrionales de l'Europe 
et de l’Asie; se répand en hiver dans quelques provinces 
de la Russie. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


MÉSANGE AZURÉE. 


PARUS CYANUS ( Pazz.) 


Front, tempes, grande tache sur la nuque et 
toutes les parties inférieures d’un blanc de neige; 
sommet de la tête d’un blanc nuancé de couleur 
azurée; une bande d’un bleu très-foncé va du bec 
sur les yeux, entoure toute la tête et s’élargit sur 
la nuque; dos, croupion et haut de l'aile d’un bleu 
d'azur ; grandes couvertures des ailes d’un bleu 
très-foncé, bordées de bleu plus clair et terminées 
de blanc pur; pennes du milieu de la queue d'un 
bleu d'azur, les latérales bordées et terminées de 


blanc; queue longue , cunéiforme. Longueur, 5 
pouces 6 lignes. 


La femelle, à le haut de la tête d’un blanc cen- 
dré ; toutes les teintes bleues et azurées moins 
pures , et la bande bleue qui passe sur les yeux 
moins large sur la nuque. 


Panus cranus. Pall, Nov. comm. acad. Peterop. v. 1: 
D. 588. t. 25. f. 3. — Gmel. Syst. 1. p. 1007. sp. 16. — 
Retz. Linn, Faun. Suec. p. 267. n°. 253. — Panus CYANEUS 


196 MANUEE 

Palck. Fôg. v. 5. p. 407. t. Gr.— Panus sæsyensis. Sparm. 
us. Cart. t. 25. — Gmel. Syst. 1. p. 1008. p. 15. — 
Parts KNIÆSCIK. Gmel. Syst. 1. p. 1013. sp. 25. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 572. Sp. 50. — Lepech. Foy. v. 1. p. 180. 
Ib. p. 498. €. 153. f. 1. — La crosse MÉsANGE revue. Briss. 
Orn. v. 5. p. 548. — Buff. Ois. v. 5. p. 455. — Azvre 
TITMOUSE. Lath. Syn. v. 4. p. 558.— Lazur-meise. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 5. p. 865. €. 55. — Id. Tasschenb. v. 3. 
p. 566. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 270. — 
Naum. Wôg. Nacht. t. 20. f. 42. le mâle. 


Habite : les parties les plus septentrionales de l’Europe 
et de l’Asie ; vers la fin de Pautomne plus répandue dans 
le centre de la Russie ; quelquefois , mais plus rarement en 
Pologne et jusque dans le nord de l’Allemagne. 


Nourritureet Propagation : inconnues. 


MÉSANGE À LONGUE QUEUE. 
PARUS CAUDATUS. (Lrxx.) 


Tête, cou, gorge et poitrine d’un blanc pur ; 
haut du dos, centre de cette partie, croupion et 
les six pennes du milieu de la queue d'an noir pro- 
fond ; scapulaires rougeâtres ; ventre , flancs et 
abdomen d’un blanc rougeâtre; rémiges noires; 
grandes couvertures cendrées, bordées de blanc 
pur ; pennes latérales de la queue blanches sur 
les barbes extérieures et à leur bout ; queue très- 
longue, cunéiforme. Longueur, 5 pouces 7 ou 8 
lignes. 


La femelle, a une large bande noire au-dessus 
des yeux; cette bande se prolonge sur la nuque et 
va se réunir au noir du haut du dos, 


D'ORNITHOLOGIE. 297 

Les jeunes ont de petites taches noires sur les 

joues et des taches brunes sur la poitrine; le noir 
du dos n’est point aussi décide. 


Parus caupatus. Gmel. Syst. 1. p. 1010. sp. 11.— 
Lath. Ind. v. 2. p. 569. sp. 20. — La MÉsANGE À LONGUR 
QUEUE. Buff. Oùs. v. 5. p. 4557. t. 19. — Id. pl. ent. 502. 
f. 5. la femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 245. — 
Loxerarcen mrrmouse, Lath. Syn. v. 4. p. 550. — Id. supp. 
V. 1. p. 190. — Penn. Brit. Zoot. p. 115.1. W. f. 6. la 
femetle. — Copiseexoco. Stor. deg. uce. v. 4. pt. 378. 
ScawanTzMEerzE. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 879. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 272. — Krisch. £. 14. 
f. 2. le mâle. — Naum. V6g. t. 24. f. 47 et 48. mâle et 
femetle.— Sraarruees. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. t. p. 49. 
deux mäles. 


Habite : les bois, les buissons et les taillis en plaines ; 
se répand ailleurs vers la fin de l’automne; commun en hi- 
ver dans presque tous les pays de l’Europe ; très-abondant 
en Hollande. 


Nourriture : petits hannetons et autres scarabées , pu- 
naises , petites chenilles, araignées, larves et œufs d’in- 
sectes. 

Propagation : construit avec assez d'art un nid à quel- 
que distance de terre, posé sur l’enfourchement des 
branches; pond jusqu’à quinze œufs blanchâtres , entourés 
d'une zone de points rougeûtres, presque imperceptibles. 


208 MANUEL 
Il. SECTION.—RIVERAINS. 


La 1e. rémige nulle ou presque nulle. 


Ils vivent dans les roseaux , dans les joncs et dans les 
buissons proche des eaux, où ils pratiquent des nids artis- 
tement construits. 


MÉSANGE MOUSTACHE. 


PARUS BIARMICUS. (Linn.) 


Du noir entre le bec et l’œil, et ces plumes noi- 
res très-longues et prolongées de chaque côté sur 
la partie latérale du cou; tête et occiput d’un cen- 
dré bleuâtre; gorge et devant du cou d’un blanc 
pur; ce blanc se nuance sur la poitrine et sur le 
milieu du ventre en couleur rose; nuque, dos, 
croupion, pennes du milieu de la queue et flancs 
d’un beau roux; grandes couvertures des ailes d’un 
noir profond , bordées de roux foncé sur la barbe 
extérieure, et d’un blanc roussâtre sur la barbe inte- 
rieure ; rémiges bordées de blanc; plumes du des- 
sous de la queue d’un noir profond; pennes laté- 
rales de celle-ci bordées et terminées de gris; queue 
longue, très-étagée; bec et iris d’un beau jaune. 
Longueur, 6 pouces 2 ou 3 lignes. 

La femelle n’a point les moustaches noires : la 
gorge et le devant du cou d’un blanc terne; par- 
ties supérieures de la tête et du corps d'un roux 
nuancé de brun; sur le milieu du dos quelques ta- 
ches longitudinales noires; les couvertures du des- 
sous de la queue d’un roux clair. 


Les jeunes, au sortir du nid et avant leur pre- 


D'ORNITHOLOGIE. 29 
mière mue, ont presque tout le plumage d’un rous- 
sâtre très-clair ; beaucoup de noir sur les barbes 
extérieures des pennes des ailes et sur les pennes 
de la queue; sur le milieu du dos est un très-grand 
espace d’un noir profond; après la première mue 
il ne reste plus de ce noir profond sur le dos que 
quelques taches longitudinales. 


V’arie accidentellement , plus ou moins tapire de 
blanc ou de blanchâtre; souvent avec les couleurs 
du plumage faiblement ébauchées. i 


Panus B1aRmICUS. Ginel. Syst. 1. p. 1014. sp. 12.—Lath. 
Ind. v. 2. p. 570. sp. 25. — Retz. Linn. Faun. Suec. 


p. 272. n°. 260. — Panus RussICUS. Gmel. Reise, v. 2. 
p. 164. t. 10. — La MÉsaxce BarBuE où Mousracue. Buff. 


Ois. v. 5. p. 518. 4. 18. — Id. pl. ent. G18. f. 1 et 2. — 
Leasr surCHER rnb. Edw. Os. t. 55. mâle et femelle. — 
BearpeD mrMouse. Laih. Syn. v. 4. p. 552. — Id. supp. 
V. 1. p. 190. — Barrmeise. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. 
p. 888. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 275. — 
Frisch. £. 8. f. 2. de mâle. — Naum. Vog. Nacht. t. 2. 
f.1et 2. mâle et femetle. — Baarruees. Sepp. Nedert. 
Vüg. v. 1. t. p. 85. de mâle et le jeune. È 


Habite : le nord de l’Europe, l'Angleterre, la Suède, 
également PAsie, sur les bords de la mer Caspienne ; 
nulle part aussi abondant qu’en Hollande; accidentelle- 
ment de passage dans quelques parties de la France. 


Nourrilure : petits insectes aquatiques, chenilles des 
roseaux, Cousins €t mottes, également les semences des 
joncs et des roseaux. 


Propagation : niche parmi les herbes, dans de petits 
îlots couverts de jones, ou dy: les vastes étendues des 
jonchaies, mais toujours au-dessus de la plus haute crue 


500 MANUEL 
des eaux; pond jusqu’à six ou huit œufs rougeñtres, avec 


des taches brunes, qui sont très-nombreuses sur le gros 
bout. 


Dont le bec est un peu droit et pointu. 


MÉSANGE RÉMIZ. 


PARUS PENDULINUS. (L1xx.) 


Bec noir, droit, un peu allongé et pointu; 
queue courte; sommet de la tête et nuque d’un 
cendrée pur; front, espace entre l’œil et le bec, ré- 
gion des yeux et plumes des orifices des oreilles 
d’un noir profond; dos et scapulaires d’un gris 
roussätre ; croupion cendré; gorge blanche, les 
autres parties inférieures blanchâtres avec des 
teintes roses; couvertures des ailes marron, bor- 
dées et terminées de roux jaunätre et de blanc; 
ailes et queue noirâtres, bordées de roux blan- 
châtre; pennes caudales terminées de blanc; iris 
jaune. Longueur , 4 pouces 3 ou 4 lignes. 


La femelle adulte, est un peu moins grande que 
le mäle ; elle n’a point le noir du front aussi grand 
ni aussi pur ; la bande qui passe sur les yeux et 
qui aboutit aux oreilles d’un noir bleuâtre ; le cen- 
dré de la tête moins pur; les parties supérieures 
plus nuancées de roux; les parties inférieures d’un 
blanc roussâtre, mais teint de jaunâtre sur le mi- 
lieu du ventre. Les jeunes, ont jusqu’à leur pre- 
mière mue les couleurs plus claires ; ils n’ont point 
le front noir. . 


D'ORNITHOLOGIE. 501 

Panus Penpuzixus. Gimel. Syst. 1. p. 1014. Sp. 13. — 
Lath. Znd. v. 2. p. 568. sp. 18. — Le Rémiz ou Mésaxce 
DE Poroens. Buff. Ois. v. 5. p. 423. — Id. pl. ent. 618. 
f. 5. — Pexpuuine mrmouse. Lath. Syn. v. 4. p. 547. — 
Alb. Ois. v. 5.1. 55. mâle et jeune. — BEUTEL MEtse. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 895. t. 58. f. 2. un jeune 
individu. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 274. — 
Id. Fog. Deut. Heft. 10. pl. ent. mäle, femelle et Le nid. 


— Naum. Vôg. Deut. Nachtr. t. 5. f. 5 et G. Le mâle, 
de jeune de l’année et te nid. 


Remarque. La Penduline de Buffon figurée dans sa 
pl. ent. 508. f. 1, sous la dénomination de Mésange dé 
Languedoc, et que cet auteur regarde comme une espèce 
différente de la Mésange rémiz, n’est qu’un jeune indi- 
vidu de cette espèce; la planche enluminée représente un 
oiseau très-jeune, à peine au sortir du nid. J’ai recu des in- 
dividus en cet état, et puis ässurer que ce sont des jeunes 
du rémiz, tels que sont tous les individus au sortir du nid : 


c’est par conséquent bien gratuitement que les compila- 
teurs en ont formé leur 


Parus NARBONENSIS. Gmel. Syst. 1. p. 1014. Sp. 59. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 568. sp. 19. — La Penpuune. Buff. 
Oùs. v. 5. p. 433. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 246. 
sp. 10. — La Mésaxce pe Lancuenoc. Buff. pl. ent. 708. 
f: 1. — Lanceuspoc mruouse. Lath. Syn. v. 4. p. 549. 


Habite : en Pologne, en Russie, en Hongrie, dans 
quelques parties de l’Allemagne, en Italie et dans tout le 
midi de la France, le long des bords des étangs et des eaux 
couverts de rgseaux et de buissons de saules. 


Nourriture : insectes aquatiques, chenilles et semences 


des herbes et des roseaux qui croissent sur les bords des 
eaux. 


Propagation : construit en forme d’une bourse un nid 
très-artistement tissu de duvet de saule ou de peuplier ; 
suspend ce nid aux rameaux flexibles des arbres aquatiques. 


302 MANUEL 
ou l’entrelace dans les cannes des joncs; pond jusqu’à six 
œufs, d’un blanc pur marqué de quelques taches rousses. 


RAA BR AA RAS BARASA AS 


GENRE VINGT-CINQUIÈME. 


BRUANT.— EMBERIZ A. (Lin N.) 


Bec court, fort, conique, comprimé, tranchant, 
sans échancrure; mandibules ayant leurs bords ren- 
trans en dedans, la supérieure moins large que 
l’inférieure, un peu distantes l’une de l’autre à 
leur base *. Nariwes basales, arrondies, surmontées 
par les plumes du front qui les couvrent en partie. 
Pisps , trois doigts devant et un derrière, les an- 
térieurs entièrement divisés, le postérieur porte un 
ongle court et courbé; chez un petit nombre d’es- 
pèces il est droit et long. AILES, 1r€. rémige un 
peu plus courte que les 2°. et 3e., qui sont les plus 
longues. QuEtE fourchue ou légèrement arrondie. 


Les bruants se nourrissent de semences farineuses ; ils 
ajoutent aussi des insectes à cet aliment : la plupart vi- 
vent dans les bois et dans les jardins, et nichent dans les 
broussailles; ceux dont l’ongle postérieur est long, vivent 
parmi les rochers ou dans les plaines, et ne fréquentent 
point les bois. Les sexes offrent dans presque toutes les es- 
pèces des différences très-caractérisées ; les mâles portent 


* Je crois devoir supprimer des caractères génériques celui qui 
signale la forme tuberculée et saillante au palais, puisque ce ca- 
ractère n’est point visible à l'extérieur. 


D’'ORNITHOLOGIE. 303 


des couleurs vives et marquées ; les jeunes se distinguent 
des femelles, auxquelles elles ressemblent beaucoup , par 
des couleurs plus sombres et par un plus grand nombre de 
taches foncées. Aucune des espèces indigènes ne mue deux 
fois; mais la plupart des espèces exotiques le font régu- 
liërement; les couleurs du plumage des mâles changent 
alors considérablement dans ces deux mues; ceux-ci, parés 
l'été de couleurs brillantes , prennent en hiver la livrée mo- 
deste des femelles. 


Ie, SECTION.—BRUANTS PROPREMENT DITS. 


L’ongle postérieur court et courbé. 


Ils vivent dans les bois et dans les jardins. Leur mue 
paraît n’avoir lieu qu’une fois dans l’année ; certaines 
parties, colorées de teintes vives et marquées en été, sont 
cachées en hiver par des nuances cendrées dont les plumes 
sont terminées; ces couleurs, surtout le noir profond, est 
sans mélange au printemps, tandis qu’il paraît nuancé de 
roussâtre après la mue d’automne. 


BRUANT CROCOTE. 


EMBERIZ A MELANOCEPHALA. (Scorozi.) 


Tout le sommet de la tête, région des yeux et 
des oreilles d’un noir profond; côtés du cou et gé- 
néralement toutes les parties inférieures d’un jaune 
citron ; nuque, dos, scapulaires et croupion d'un 
roux clair ; ailes et queue d’un brun très- clair; 
toutes les plumes et les pennes bordées de blan- 
châtre; la penne extérieure de la queue lisérée de 
blanc; bec d’un cendré bleuâtre ; pieds d’un brun 
jaunâtre. Longueur , 6 pouces 6 lignes, Le male 
au printemps. 


304 MANUEL 

La femelle a toutes les parties supérieures d’un 
cendré roussâtre ; gorge blanche; parties inférieu- 
res d’un roux blanchâtre, mêle de quelques légères 
teintes jaunâtres; couvertures du dessous de la 
queue jaunâtres; grandes couvertures des ailes et 
pennes les plus proches du corps bordées de roux 
cendré et noires dans le milieu. 


EMBERIZ4 MELANOCEPHALA. SCOP. ANN. 1. p. 142. n°. 208. 
— Gmel. Syst. 1. p. 875. sp. 4o. — Lath. Ind. v. 2. 
p. 410. sp. 46. — FRiNGILLE crocoTs. Vieill. Ois. chant. 
p. 51. pl. 27. fiquretrès-exacte du mâle.— BLacx HEADED 


Le 4 


BuNTING. Lath. Syn. v. 5. p. 198. sp. 41. 

Habite : les provinces méridionales des contrées orien- 
tales de l’Europe ; très-abondant en Dalmatie et dans tout 
le Levant; assez commun en Istrie , aux environs de 
Trieste , dans les buissons et sur le penchant des collines 
qui bordent l’Adriatique. Chante très-agréablement , de 
préférence étant posé sur quelque pilier ou autre lieu à 
découvert. Jamais ou accidentellement en Lombardie et 
en-decà des Alpes. 

Nourriture : beaucoup de semences de plantes pota- 
gères et sauvages, des graines et des insectes. 

Propagation : niche dans les haies et dans les petits 
buissons , à une petite élévation de terre; pond quatre ou 
cinq œufs blancs, couverts à claire-voie par de très-petits 
points d’un cendré clair. 


BRUANT JAUNE. 
EMBERIZA CITRINELLA. (Linx.) 


Tête, joues, devant du cou, ventre et couver- 
tures inférieures de la queue d’un beau jaune; sur 
la poitrine et sur les flancs des taches rougeûtres, 


__ D'ORNITHOLOGIE. 305 
qui sur ces dernières parties ont un trait noir à 
leur centre; plumes du haut du dos noirätres dans 
leur milieu, et roussätres sur les côtés; celles du 
croupion d’un marron clair, terminées de grisätre ; 
pennes de la queue noirätres ; les deux latérales 
portent une tache blanche de forme conique, sur 
les barbes intérieures. Iris brun foncé; pieds jau- 
nâtres. Longueur, 6 pouces 35 ou 4 lignes. 

La femelle, est plus petite ; le jaune de la tête, 
de la gorge et du cou est plus marqué par le nom- 
bre de taches brunes et olivätres dont ces parties 
sont parsemées ; sur le centre des plumes de la poi- 
trine , des flancs et des couvertures inférieures de 
la queue, est une tache longitudinale brune ; le 
jaune du ventre pâle. 

Varie accidentellement, quelques parties du 
corps parsemées de plumes blanches ; quelquefois 
totalement blanc ou d’un blanc jaunâtre ; souvent 
avec les ailes ou la queue d’un blanc pur. Frisch. 


Vogel, t.0./f. 2. 4. 


EmperizA CirRiNELLA. Gmel. Syst. 1. p. 850. sp. 5. — 
Lath. Ind. +. 1. p. 400. sn. 7.— Retz. Linn. Faun. Suec. 
p. 240.90. 217. — Le Bauaxr. Buff. Oùs. v. 4. p. 542. 
t. 8. — Id. pl. ent. 50. f. 1. — Gérard. Tab. élém. v. x. 
p. 210. — YELLOW BunrixG. Lath. Syn. v. 5. p. 170. — 
Alb. Oùs. v. 1. &. 66. — Gornammen. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 3. p. 252. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 178. — Id. Fôg. Deut. Heft. 9. mâle et femelle, — 
Naum. Vôg. t. 11. f: 26 et 27. — Frisch. £. 5. f. À et B 
— De Geer-crrsr. Sepp, Nedert. Vog. v. 2.1. p: 115. 

Habite : les bois en plaines , les buissons, les haies et 
les jardins ; répandu jusque fort avant dans le nord. 

Partie 1". 20 


606 | MANUEL 


Nourriture : toutes sortes de graines farineuses ; plus 
rarement des mouches et des chenilles. 


Propagation : niche dans les haies et dans les buissons; 


pond quatre ou cinq œufs blancs , tachés et rayés de diffé- 
rentes nuances de brun. 


BRUANT PROYER. 
EMBERIZ A MILIARIA. (Li1xx.) 


Parties supérieures d’un brun cendré marqué de 
nombreuses taches longitudinales noires; ces ta- 
ches sont disposées le long des baguettes; gorge 
blanche, marquée latéralement et au centre de 
petites taches noires ; milieu du ventre et abdo- 
men blancs; ailes et queue d’un noirâtre cendré ; 
toutes les couvertures de ces parties et les pennes 
lisérées de brun blanchâtre ; bec d’un cendré 
bleuâtre ; iris brun ; pieds d’un brun clair. Lon- 
gueur totale, 7 pouces 6 lignes. Le vieux male. 

La vieille femelle ; ne diffère presqu’en rien. 

Les jeunes de l’année, ont les parties supérieures 
d’un cendré roussâtre, marqué de grandes taches 
noires; couvertures des ailes bordées de roux; tou- 
tes les parties inférieures d’un blanc jaunätre; sur 
la gorge, le cou et la poitrine des taches angulaires 
d’un brun noirâtre; sur les flancs et les couver- 
tures inférieures de la queue des raies longitudi- 
pales. 

Varie accidentellement, d’un blanc pur. Lapey- 
rouse. Acta Stockh. 3 trad. Allem. p. 108, ou 
bien quelques parties du corps blanches ou parse- 
mées de plumes blanches. 


D'ORNITHOLOGIE. 307 

Euseriza MiLtaR1A. Gmel. Syst. 1. p. 868. sp. 3. — Tath. 
End. v. 1. p. 402. sp. 12. — Retz. Linn. Faun. Suec. 
p. 259. n°. 215. — Le Pnoyer. Buff. Oùs. v. 4. p. 355. 
t. 16. — Id. pl. ent. 255. — Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p. 215. le jeune de l’année. — Cowmox suxrixc. Lath. 
Syn. v. 5. p. 171. — Der Grauamwer. Bechst, Naturg. 
Deut. v. 3. p. 262. — Id. Tasschenb. Deut. p. 153. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 1S0. le jeune de 
l’année. — Naum. Vôgq. t. 10. f: 25. — Frisch. F6g.t. G. 
f2: B. 

Habite : jusque fort avant dans le nord et dans le 
midi; se perche le plus souvent sur quelque arbre mort, 
sur des bornes ou des piliers. Jamais dans les pays mon- 
tueux et rocailleux ; assez commun en Hollande. 

Nourriture : semences; des insectes comme accessoires 


et comme nourriture des jeunes. 


Propagation : niche dans les herbes qui croïissent dans 
les buissons , dans les champs ensemencés et dans les 
prairies d’herbes hautes, mais Jamais à terre ; pond quatre 
ou six œufs obtus , d’un gris cendré avec des taches, des 
points ou des raies d’un rouge brun. 


BRUANT DE ROSEAU. 


EMBERIZ A SCHOENICULUS. (Lrxx.) 


Tête, occiput, joues, gorge et devant du cou 
d’un noir profond ; un petit trait blanc prenant 
naissance à quelque distance de l'angle du bec se 
prolonge sur les côtés du cou; nuque, partie infe- 
rieure du cou, parties latérales de la poitrine, 
ventre et abdomen d’un blanc pur; des taches lon- 
gitudinales noires sur les flancs; dos et ailes d’un 
beau roux; sur le milieu de chaque plume une 
large raie longitudinale d’un noir profond; queue 


x o8 | MANUEL 

noirâtre; sur la penne extérieure qui est pour Îa 

plus grande partie blanche, une petite tache co- 

nique brune; et sur la suiv Le qui est noire, une 
etite tache conique blanche ; bec noir; iris et 

pieds bruns. Longueur, 5 soirées 9 lignes. Le pieux 

male. 


La femelle, a le haut de la tête et les plumes des 
joues roux avec des taches noires ; un trait d’un 
roux clair passe au-dessus des yeux, et un autre 
depuis l’angle du bec va sur les côtés du cou; la 
gorge blanchätre est bordée de chaque côté par 
une bande noire; la poitrine et les flancs teints de 
roussâtre ont des taches noirâtres ; le reste des par- 
ties inférieures est blanchätre ; la nuque et les cô- 
tés du bas du cou d’un cendré brun; les autres par- 
ties supérieures d’un roux cendré avec des taches 
longitudinales noires. Les vieilles femelles , portent 
une livrée plus sombre; les parties supérieures du 
corps sont colorées de roux vif et de taches noires, 
comme les vieux mûles. 


Les jeunes mâles de l'année, avant la mue d’au- 
tomne , ont déjà le collier de la nuque faiblement 
indiqué par du cendré clair; le noir de lakgorge 
et du devant du cou distribué par taches et indi- 
qué par une bande longitudinale qui part des an- 
gles du bec; la partie PES du devant du cou 
est rousse, Macilée de taches noires; les couver- 
tures des ailes portent une large bordure rousse ; 
le sommet de la tête tache de noir. 


Les jeunes femelles à cette époque, ont sur le 


D'ORNITHOLOGIE. 509 
sommet de la tête et sur le manteau des taches 
noires bordées de ronssâtre; gorge, poitrine , par- 
tie supérieure du ventre et les flancs d'un roux 
clair marqué de grandes taches longitudinales d’un 
noir profond; le reste comme chez les femelles. 


Euverniza scnognicuLus. Gmel. Syst. 1. p. 881. sp. 17.— 
Lath. Znd. v. 1. p. 402. sp. 15. — EmBenizA ARUNDINACEA. 
S.-G. Gmel. It. 2. p. 195. — Lath. JInd. v. 1. p. 403. 
var. Ÿ. — OnToLan DE ROSEAUx. Buff. Oùs. ». 4. p. 515. 
— Id. pl. ent. 245. f. 2. le mâle, et pl. 477. f. 2. la fe- 
melle. — La Coquerucre. Buff. Ois. v. 4. p. 320. le mâle. 
Rte suxnine. Lath. Syn. v. 3. p. 153. — Id. supp. p. 157. 
— Brût. Zoo, p. 112.4. I. f. x et 2.— Der RHORRAMMER. 
Bechst. Naturg. Deut.v.35.p. 269. — Meyer, Tasschenb. 
Deut. v.1. p. 181.—Frisch. £. 7. f. 1. À. et B.— Naum. 
t. 12. f. 28. Le mâle, et f. 29. la femetle.— De scootuusc. 
Sepp. Nedert. Vog.t. p. 81.— Monacio pt PADULE. S4or. 
deg. ucc. v. 5. pl. 556. f. 1 et 2. mâles. 


Indications du jeune male et de la vieille femelle. 


EmBEnizA passErINA. Gmel. Sysf. 1. p. 871. Sp. 27. — 
Lath. And. v. 1. p. 403. sp. 14. — Pall. Ié. v. 1. p. 456. 
— PASSERINE BUNTING. Lath. Syn. v. 5. p. 1906.— Mounraix. 
sPARROW. Alb. Oùs. v. 5. t. 66. — SPERLINGS AMMER. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 3. p. 277. — I. Tasschenb. Deut. 
P: 141. Sp. O. 

Remarque. L'espèce ne mue qu’une fois ; j'en ai fait 
l'observation pendant plusieurs années. Il est certain que 
le Gavoué de Provence, Buf, P£ Ent. 656. f: 1, ainsi 
que le Mitilène de Provence , Buff. Ois. PL. 656. f. 2. 
sont deux espèces différentes du Bruant des roseaux 
Nous connaissons l’espèce indiquée sous le nom de Miti- 
{ène ; celle sous l'indication de Gavoué ne nous est con- 


310 MANUEL 
nue que par la planche enluminée de Buffon. Voyez, pour 
plus de détails, notre article du Bruant mititène. 

Habite : depuis les provinces méridionales de l'Italie, 
jusque dans les régions froides de la Suède et de Ja Russie ; 
très-abondant en Hollande. Se trouve sur les bords des 
- Jacs , des rivières , et dans les marais où croissent des 
joncs ou des broussailles. 

Nourriture : semences des plantes qui croissent sur les 

bords des eaux ; en automne toutes sortes de graines ; 
pendant l’éducation des jeunes beaucoup d'insectes aqua- 
Uques. 
Propagation : niche dans les roseaux, près de terre ou 
entre les racines des arbustes qui eroissent près des eaux, 
souvent dans les hautes herbes ; pond quaire ou cinq 
œufs, d’un gris foncé avec des taches et des raies angu- 
laires brunes. 


BRUANT A COURONNE LACTÉE. 
EMBERIZ A PITHYOR NUS. (Paz 1.) 


Côtes du sommet de la tête et le front d’un noir 
profond ; au centre de ce noir se dessine une large 
plaque ovale d'un blanc très-éclatant ; région des 
yeux et gorge d’un roux très-vif; région des oreil- 
les, un grand espace sur le devant du cou, milieu 
du ventre et abdomen d’un blane pur; flanes et 
poitrine tachés de roux vif; parties supérieures du 
corps d’un roux vif, varié sur le haut du dos de 
taches longitudinales noires ; ailes et queue d’un 
brun noirâtre, toutes les plumes bordées de roux 
vif; sur les deux pennes latérales de la queue, une 
grande tache conique d’un blanc pur; bec et pieds 
jaunâtres. Longueur, 6 pouces 6 lignes. Le vieux 
mâle. 


D’ORNITHOZOGIE. Si 

La femelle, n’a qu’une faible indice de la cou- 
ronne blanche; elle n’a point de roux à la gorge, 
comme chez le mâle; les parties supérieures sont 
d’un brun roussâtre et les parties inférieures sont 
blanchitres ; les ailes et la queue sont comme chez 
le mâle. C’est FRINGILLA DALMATICA. Lath. /nd. 
0. I. p. 437. sp. 11. — Mornrau p'ÉsCLAVONIE. 
Brisson. Orn. v. 3. p. 94. — DaArmATIC SPARROW. 
Lath. Syz. v. 3. p. 256. Le mâle est indiqué sous, 


Euperiza piruyonnus. Pall. J£. 2. p. 9710. n°. 22. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 415. sp. 50. femina. — Gmel. Syst. 1. 
p. 8575. Mas.— EuBErizA LEUCOCEPHALA. S.-G. Gmel. Nov. 
comm. petr. 15. p. 480. t. 25. f. 5. — Lepech. Id. 15. 
p. 486. t. 25. f. 2. — Pine sunrisc. Lath. Syn. v. 3. 
p. 205. 

Habite : en Sibérie; commun dans le midi de la Tur- 
quie ; rare aux environs de la iner Caspienne ; souvent 
l'hiver en Hongrie et en Bohème; accidentellement en 
Autriche et dans les provinces Illyriennes. 


Nourriture : semences alpestres ; en hiver toutes sortes 


de graines. On dit aussi qu'il se nourrit de semences des 
plantes aquatiques. 


Propagation : niche probablement en Sibérie. 


BRUANT ORTOLAN. 


EMBERIZ A HORTULAN A. (Linx.) 


Gorge, cercle à lentour des yeux et une étroite 
bande partant de l'angle du bec, jaunes ; ces deux 
espaces jaunes séparés par un trait gris noiratre ; 
tête et cou d’un gris olivâtre avec de petites taches 


brunes ; plumes des parties supérieures d’un eris 
6 | D 


312 MANUEL 

roussâtre sur leurs bords et noires au milieu; poi- 
trine, ventre et abdomen d’un rouge bai, toutes 
les plumes de ces parties terminées de cendré ; 
queue noirâtre ; les deux pennes extérieures en 
grande partie blanches sur leurs barbes intérieu- 
res; bec et pieds couleur de chair; iris brun. Lon- 
gueur, 6 pouces 3 lignes. Le male. 


La femelle, est plus petite ; la bande au-dessus 
des yeux et la gorge d’un jaune pâle; la poitrine 
marquée de grandes taches brunes; les autres par- 
üues inférieures d’un roux blanchâtre; un grand 
nombre de taches brunes sur la tête et sur le cou ; 
toutes les parties supérieures moins foncées. 


Eugeriza HORTULANs. Gmel. Syst. 1. p. 860. sp. 4. — 
Lath. Ind. v. 1. p.599.sp. 5.—Reiz. Faun. Suec. p. 240. 
n°. 216. — L'orrorax. Buff. Ois. v. 4. p. 305. t. 14. — 
Id. pt. ent. 245. f. 1. lemäte.— Gérard. Tab. élém. v. +. 
P. 217. — Onrorax BunTine. Lath. Syn. v. 5. p. 166. — 
GantTex AmuEr. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 283. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 183. — Id. Fôg. Deut. 
t. Heft. 15. —Frisch. Vôgel. t. 5. f. 2. À et B. — Naum. 
Vôg. Nachtr. pl. Go. f. 115 et 114. — DE GERSTE KNEG. 
Sepp. Nedert. Vog. t. p. 245. 


Les jeunes, avant leur première mue, ont le jaune 
de la gorge peu apparent et temt de grisätre. 

Varie accidentellement, d’un blanc pur ; sou- 
vent l’une ou l’autre partie du corps blanc ou blan- 
châtre , ou simplement tapiré de blanc. ORTOoLAN 
BLANC. Buff. Ois. v. 4. p. 313. Comme variété ac- 
cidentelle plus ou moins blanchâtre, on doit éga- 
lement énumérer la suivante. 


re 


D'ORNITHOLOGIE. 513 

Empeerza MazBEyENsis. Sparm. Mus. Carts. fase. x. t. 1. 

— Lath. Ind. v. x. p. 401. sp. 8. — Penn. Arct. Zool. 

supp. p. 64. — Bruant ve Mazey. Sonn. nouv. édit. de 
Buff. Oùs. v. 13. p. 110. 


Varie, aussi avec des couleurs plus foncées, 
quelquefois tout le plumage noir ou noirûtre; ap- 
paremment lorsque l'oiseau a été nourri de graine 
de chanvre. 


Habite : en plus grand nombre Je midi plutôt que dans 
les provinces du centre de l'Europe; se trouve cependant 
en Hollande et en Suède, dans les endroits boisés, ou 
couverts de broussailles ; commun en Italie. 

Nourriture : de préférence le millet et autres graines. 
farineuses ; aussi des insectes. 

Propagation : niche indifféremment , et suivant la loca- 
lité, dans les buissons, dans les haies, ou dans les blés ; 
pond quatre ou cinq œufs d’un gris rougeñtre avec des 
raies brunes. 


BRUANT ZIZI ov DE HATE. 


EMBERIZ A CIRLUS. (Lix«.) 


Gorge et haut du cou d'un beau noir; une bande 
de cette couleur commence aux angles du bec et 
passe sur les veux ; une autre d’un jaune brillant 
forme au-dessus des yeux un large sourcil qui 
aboutit à la nuque; une troisième de la même cou- 
leur passe au-dessus des yeux; sur le bas du cou 
une large plaque d’un beau jaune ; poitrine d’un 
cendré olivâtre; parties latérales de la poitrine et 
du ventre d’un beau roux marron; ventre et abdo- 
men d'un jaune clair; tête et nuque olivâtres avec 


Ga MANUEL 

de petites taches noires ; plumes du manteau d’un 
roux marron sur leurs bords et noires au milieu ; 
bec cendre ; pieds couleur de chair. Longueur, 6 
pouces 1 ou 2 lignes. Le male en habit des 
noces. 

Le mâle en hiver et les jeunes males de l'an- 
nee, ont la gorge et les bandes latérales de la tête 
noiratres; les plumes de la gorge toutes bordées et 
terminées de jaune clair. 


La femelle à la tête, les joues et la nuque oli- 
vâtres avec de nombreuses taches noires ; plumes 
du manteau d’un roux clair avec des taches noires 
plus grandes que dans /e mâle ; toutes les parties 
inférieures d’un jaunâtre terne; sur la poitrine ma- 
culée de roussâtre, et chaque plume portant une 
fine tache lancéolée; les taches brunes des flancs 
et des couvertures inférieures de la queue sont 
longitudinales. 


Les jeunes avant la mue, ont les parties supé- 
rieures brunes tachées de noir; et les parties infe- 
rieures jaunâtres avec des teintes olivâtres et des 
taches noirâtres. LE BRUANT DE HAYE FEMELLE. 


Buff. pl. ent. 653. f. 2. 


EmBEriza cirLus. Gmel. Syst. 1. p. 879. sp. 12. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 4or. Sp. 10. — EMBERIZA ELCATHORAX. 
Bechst. Tasschenb. Deut. p. 135. sp. 4. — Le Bruant DE 
BAIE où Zi. Buff. Os. v. 4. p. 547.— Pl. ent. 653. f. à. 
fe vieuæ mâle, et f. 2. le jeune, sous le faux nom de 
femetle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 212. La femelle et 
le jeune. — Cirs sunrinc. Lath. Syn. v. 3. p. 190. — 
Montag. Transact. of the Lynn. society. v. 7. p. 276.— 


D’'ORNITHOLOGIF. 315 


Zavxawwer. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 292. — Meyer, 
Tasschenb. Deut. v: 1. p. 185. — Id. og. Deut. v. 1. 
. Heft. 18. le vicux mâle et femelle au printemps — 
Zivozo nero. Stor. deg. uce. v. 3. pl. 549. f. 2. le mâle. 


Habite : plus particulièrement les contrées méridiona- 
les ; très-abondant en Italie, en Suisse et surtout le long 
des bords de la Méditerranée ; dans les haies et les brous- 
sailles , près des champs , et dans le voisinage des ruis- 
seaux. 

Nourriture : plutôt des insectes que des semences. 


Propagation : niche dans les haies et dans les buissons 
près de terre ; pond quatre ou cinq œufs, grisätres avec 
des taches, des points et des raies cendrées et noires. 


BRUANT FOU ov DE PRÉ. 


EMBERIZ À CIA. (Lis. 


Devant du cou et poitrine d’un cendrée bleuâtre 
pur; une bande noire traverse les yeux, entoure 
la région des oreilles et vient se réunir à l'angle du 
bec ; un large sourcil blanchätre au-dessus des 
yeux, suivi d'une bande noire qui se prolonge sur 
la nuque; haut de la tête cendré avec de petites 
taches noires; plumes du dos et des ailes d’un roux 
cendré avec des taches longitudinales noires; ven- 
tre, flancs et abdomen d’un roux pur; mandibule 
supérieure noirâtre , inférieure grise; pieds bruns. 
Longueur, 6 pouces. Le vieux mâle. 

La femelle, a le cendré du cou et de la poitrine 
plus clair et parsemé de petites taches brunes, 
peu distinctes ; le roux des parties inférieures plus 
pâle, avec quelques taches longitudinales brunes ; 


516 MANUEL 

la bande qui entoure la région des oreilles plus 
étroite et moins apparente; le haut de la tête et la 
nuque d’un cendré roussâtre avec de nombreuses 
taches noires. 


Euseriza ci. Gmel. Syst. 1. p. 878. sp. 11. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 402. Sp. 11. — EmBERIZA LOTHARINGICA. Ginel. 
p. 882. sp, G2. — Lath. Ind. v. 1. p. 404. sp. 15. — Lx 
Bruant Fou Ou DE Pré. Buff. Ois. v. 4. p. 551. — Id. pt. 
ent. 50. f: 2. le mâle. — Onroran DE Lorraine. Buff. Ois. 
v. 4. p. 525. (la seule description du mâle.) — PL. ent. 511. 
f: 1. le jeune mâle. — Bruant rou ét OrrorAN DE LORRAINE. 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 214 et 210. n°. 3 et 6. — 
Te Foriscæ and Lorrain sunrixé. Lath. Syn. v. 5. p. 19» 
et 197. — Zapanuer. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 298. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 186. — Zivoro Dex 
PRATI. SÉor. deg. ucc. v. 3. p. 540. f. 1. le mâle. 


Remarque. Outre le double emploi que Buffon fait de 
cette espèce, en la décrivant sous le nom de Bruant fou 
et d’Ortolan de Lorraine, il commet une seconde erreur 
en donnant dans ses descriptions un Ortotan de neige, pt. 
511. f. », comme la femelle de {'Ortolan de Lorraine. Les 
auteurs allemands se trompent également en énumérant , 
dans la synonymie du Bruant fou, les oiseaux décrits et 
figurés par Buffon sous les noms de Gavoué et de Miti- 
tène de Provence ; ceux-ci forment deux espèces distinc- 
tes. Des naturalistes français placent f'Emberiza passe- 
rèna de GEL. Syst. 1. p. 871, sp. 27, dans la synonymie 
du Bruant fou ; tandis que la description de Guer. si- 
gnale très-exactement une vieille femelle du Bruant des 
roseaux. Voyez cet article page 307. 

Habite : les parties méridionales de l’Europe ; très- 
abondant en Italie, en Espagne, sur les bords de la Médi- 
terranée ; préfére les pays montueux ; plus rare dans les 
provinces du nord de la France; niche en Aïlemagne ;, 


D'ORNITHOLOGTE. 519 
assez commun sur les bords du Rhin; jamais en Hollande , 
ni dans le nord. 


Nourriture : des insectes et différentes sortes de grai- 
nes farineuses. 


Propagation : niche dans les haies et dans les buis- 
sons, souvent aussi dans le millet ; vit proche des villes et 
des maisons de plaisance ; pond quatre ou cinq œufs blan- 
châtres, marqués de lignes et de raies noires peu nom- 
breuses. 


BRUANT MITILENE. 


EMBERIZ A LESBIA.(GmeL.) 


Parties supérieures d’un roussâtre cendre, va- 
rié de grandes taches noirätres disposées sur le 
milieu des plumes; front, sourcils et méat au- 
ditif d’un roux clair; trois petites bandes d’un 
brun noir sont disposées longitudimalement sur les 
côtés du cou ; gorge et parties inférieures blan- 
châtres, un peu mélangées de roux sur la poitrine 
et sur les flancs; queue un peu fourchue; les deux 
pennes latérales ont une bande blanche, disposée 
en longueur sur la baguette , elles sont bordées 
de brun; les autres pennes sont brunes lisérées de 
blanchâtre ; bec d’un brun clair ; pieds et ongles 
jaunâtres. Longueur, 4 pouces 9 ou 10 lignes. Les 
Vieux. 

Les jeunes de l’année, ont plus de taches sur 
les parties supérieures; leur poitrine est variée de 
mèches brunes, qui se trouvent aussi sur les flancs, 
mais en plus petit nombre. 


Eusrniza Lessia. Gmel. Syst. 1. p. 882. — Lath. Ind. 
Orn. v. 1. p. 404. sp. 16. — Le Minisèxe De PROVENCE. 


318 MANUEL 
Buff. Ois. v. 6. p. 522. — Id. pt. ent. 656. f. 2. — Lesprax 
BuTiNG. Lath. Syn. v. 5. p. 156. 


Remarque. Le Mitilène et le Gavoué du midi de 
l'Europe sont deux espèces distinctes de petits bruants 
dont l'existence à été long-temps problématiqne; on a 
supposé que c’étaient des états différens de Emberiza 
schoeniculus ou emberiza cia. Elles sont bien connues 
sous ces noms dans les départemens de la France situés 
aux pieds des Alpes. L’une de ces espèces porte dans le 
pays le nom de Gavoué (montagnard ), et se trouve en 
effet toujours sur les montagnes les plus élevées des dé- 
partemens voisins des hautes Alpes *. Nous regrettons de 
n’avoir que ce peu de renseignemens à donner sur ce rare 
oiseau. Je n’ai pu le trouver dans aucun cabinet ; nous 
renvoyons à la planche enluminée , 656. f. 1, des oiseaux 
de Buffon, qui paraît bien faite. La description du Bruant 
Mitilène, dont Buffon donne aussi une figure exacte , 
pl. 656. f: 2. servira à reconnaitre cette espèce également 
rare. 

Habite : les contrées subalpines du midi de la France ; 
pas encore observé en Italie ni en Suisse ; il est cependant 
probable que l’espèce doit aussi se trouver dans ces deux 
pays. 

Nourriture et Propagation : inconnues. 


II. SECTION.—BRUANS ÉPERONNIERS *, 


L’ongle de derrière long, faiblement arqué. 


Les deux espèces qui composent cette section, n’ont 


* Note communiquée par mon ami M. le baron Meyfrein Lau- 
gier, qui possède un jeune Mitilène dans son riche cabinet d’oi- 
seaux. 

** M. Meyer a fait de cette espèce et de la suivante le genre 
Plectrophanes ; mais les caractères donnés sont de trop peu de va- 
leur pour former une séparation générique; les mœurs seuls 
offrent des disparités un peu marquées. 


D'ORNITHOLOGTE. 519 
point d’analogues parmi les espèces étrangères , elles 
vivent toujours à terre dans les lieux découverts. Leur 
mue est simple et ordinaire, mais les couleurs du plu- 
mage changent considérablement par le frottement et par 
l’action de Pair et du jour, de façon que la livrée d’été pa- 
raît très-différente de celle que ces oiseaux ont revêtus en 
automne. 


BRUANT DE NEIGE. 


EMBERIZ A NIVALIS. (Lixn.) 


Tête, cou, toutes les parties inférieures, grandes 
et petites couvertures des ailes et moitié supérieure 
des rémiges d’un blanc pur; haut du dos, les trois 
pennes secondaires des ailes les plus proches du 
corps, aile bätarde et la moitié inférieure des ré- 
miges noires; les trois pennes latérales de la queue 
blanches avec un trait noir vers le bout; la qua- 
trième blanche sur le haut de la barbe extérieure; 
les autres pennes noires ; bec jaune à sa base, noir 
vers la pointe ; pieds et ongles noirs; iris d’un brun 
très-foncé. Longueur , 6 pouces 5 ou 6 lignes. Le 
vieux male en habit d'été ou des noces. 


La femelle, a tout le blanc de la tête, du cou 
et de la région des oreilles, nuancé de roux de 
rouille ; un hausse-col de cette couleur ceint la 
poitrine ; les plumes noires du dos et des pennes 
secondaires des ailes les plus proches du corps, 
sont toutes terminées de blanc roussâtre; les ré- 
miges et les pennes du milieu de la queue sont li- 
sérées et terminées de blanchätre; le reste est 
blanc comme dans /e male, 


320 MANUEL 

Euveriza nivauis. Gmel. Syst. 1. p. 866. sp. 1. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 597. — Retz. Faun. Suec. p. 255. n°. 214. 
— L'orrorax DE NEIGE. Bull. Ois. v. 4. p. 529. — Id. pt. 
ent. 497. f: 1. — Sxow BuxTiNG. Lath. Syn. v. 3. p. 161. 
— Edw. Os. t. 126. vieux mûle. — Scnxrammer. Bechts. 
Naturg. Deut. v. 5. p. 505. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
®. 1. p. 187. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 12. f. x. Le 
vieux mâle. — Naum Vôg. Deut. Nachtr. t. 1. f. 2. 
vieille femelle ou mûle en hiver. — Orroraxo nivoLA. 
Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 552. f: 1. 


En plumage d'hiver. 


Le vieux male, se revêt en automne de la livrée 
de {a femelle ; toutes les plumes noires du dos, des 
ailes et de la queue, ont alors une large bordure 
d’un cendré roussâtre; la tête, le cou, les tempes 
et la poitrine se colorent d’une légère teinte cou- 
leur de rouille ; sur les plumes du croupion et des 
couvertures de la queue, se répandent quelques 
taches brunes et rousses. La plus grande partie de 
ce roux et de ce cendré roussätre disparait par 
l’action de l'air et par le frottement , et fait pa- 
raître le mäle au printemps, tel qu'il est décrit 
plus haut. 

Remarque. La femelle n’ayant point de bianc pur ni de 
noir profond à la partie supérieure des barbes , il se fait 
que le frottement qui s’opère au bout des plumes ne pro- 
duit pas les mêmes effets que chez le mâle; les mêmes 


causes opèrent de semblables changemens dans l'espèce 
suivante. 


Les jeunes de l’année, tels qu’ils emigrent en 
automne, ont le haut de la tête couleur de cannelle; 


| D'ORNITHOLOGIE. ai 
la région des oreilles, la gorge et un large hausse- 
col sur la poitrine, d’un roux très-foncé; flancs 
d’un roux clair; sourcils, gorge et devant du cou 
d’un cendré blanchätre; nuque d’un roux cendré ; 
les plumes des parties supérieures noires dans le 
milieu, avec une large bordure d’un roux foncé ; 
seulement le milieu de l’aile et les parties infé- 
rieures d'un blanc pur ; les rémiges et les pennes 
du milieu de la queue noires et bordées de roux 
clair ; les trois pennes latérales de la queue ont une 
grande tache noire ; bec jaunûtre. 

EnBEnizA MUSTELINA ET MONTANA. Gmel. Syst. 1. p. 867. 
Sp. 7 €t 29. — ÉMBERIZA GLACIALIS ET MoNraNA. Lath. nd. 
U. 1. p. 398. sp. 2 et 5. — Bechst. Tasschenb. Deut. 
p. 198. 5p. 7. — HorTULANUS NiIvALIS Nævius. Briss. Orn. 
v. 5. p. 288. var. À. — ORTOLAN DE Passace. Buff. Oùs. 
v. 4. p. 523. (sous le nom de femelle de l’ortolan de Lor- 
raine.) — Id. p£. ent. 511. f 2. — Tawnyx AND Movunrain 
BuxTING. Lath. Syn. v. 3. p. 164 et 165. sp. 2 et 5. — 
Brit. Zoot. t. V. f. 6. — Alb. Oùs. v. 5. t. 71. — Drn 
seRGAMMER. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 3. p. 314. £. 10. 
Frisch. €. 6. f. 1. À et B. — Naum. t. 9. f. 9. jeune 
mûle à l’âge d’un an. — Meyer, Fôg. Deut. v. 1. t. 
f.2 et 5. 

Varie accidentellement, d'un blanc pur, d’un 
blanc jaunâtre , ou avec un plumage irrégulière- 
ment marque de brun ou de noir; tels sont, Hor- 
TULANUS , NIVALIS, NÆVIUS ET PECTORE NIGRO. Briss. 
v. 3; d'autres variétés et notamment celle d’Albin. 
Oùs. v. 2 £. 54, n'appartiennent point au Bruant 
de neige. 

Habite : les régions du cercle arctique; seulement de 

Partis À”. 21 


522 MANUEL 


passage en automne et en hiver dans Île nord de l’Alle- 
magne et de la France : très-abondant en Hollande le 
long des bords de la mer, dans les mois de novembre et de 
décembre. 


Nourriture : graines des plantes alpestres et insectes, 
se tient à terre et vit habituellement de larves et d'insectes 
qu'il ramasse sur les crotins et parmi les voieries. 


Propagution : niche sur les rochers et sur les monta- 
gnes ; pond cinq œufs obtus , blanchâtres, avec de nom- 
breuses taches brunes et cendrées. 


BRUANT MONTAIN. 
EMBERIZ A CALCARATA. (Miur.) 


Sommet de la tête d’un noir mêlé de petites 
taches rousses; tour du bec d’un noir profond; re- 
gion des ouies en partie encadrées de noir; gorge 
blanchätre , parsemée de fines raies noires; poitrine 
noire , nuancée de gris blanchätre ; une bande 
blanchâtre part depuis la racine du bec, passe au- 
dessus des yeux et se dirige sur les côtés du cou; 
toutes les parties inférieures , les flancs exceptés, 
sont d’un blanc pur; ailes d’un brun marron, por- 
tant deux bandes transversales blanches ; la rémige 
extérieure bordee de blanc ; nuque, dos et scapu- 
laires d’un brun mélé de roux; queue un peu 
fourchue , d’un brun fonce ; toutes les pennes 
bordées de roux ; les deux latérales terminées par 
une tache blanche conique ; iris et pieds bruns; 
bec jaunâtre à sa base, brun à la pointé. Longueur, 
6 pouces 5 ou 6 lignes ; ongle postérieur, 10 lignes. 
Le male en automne et en hiver. 


D'ORNITHOLOGIE. 523 
La femelle , a le sommet de la tête, le cou, le 
manteau et le dos d’un cendrée roux avec des taches 
noires ; une bande d’un blanc roussätre suit la 
même direction comme chez le mäle; elle se réunit 
avec un trait blanc qui part de l’angle du bec: 
gorge blanche, bordée latéralement par une bande 
brune ; la poitrine marquée de nombreuses taches 
grises et noires; les autres parties inférieures blan- 
ches; des taches longitudinales sur les flancs. 


Les jeunes de l’année, ont la tête, la nuque et 
toutes les parties supérieures du corps de couleur 
isabelle, marquée de raies longitudinales et de ta- 
ches noirûtres ; le large espace de brun marron 
existe déja sur les ailes; toutes fes pennes des ailes 
et de la queue sont bordées de roux foncé; gorge 
blanche , marquée de petites taches longitudinales ; 
une petite tache noirâtre à l’orifice des oreilles ; 
parties inférieures d’un blanc roussâtre, plus foncé 
sur la poitrine et sur les flancs, qui ont des taches 
d'un brun noirâtre; une tache conique; rousse sur 
la penne extérieure de la queue , et une tache lon- 
gitudinale sur la deuxième. 


Remarque. Cette espèce a subi le sort d’avoir été bal- 
lottée d’un genre à l’autre. On er a fait une fringille seu- 
lement à cause de son bec un peu plus large et plus 
conique que celui des bruants proprement dits ; d’autres 
en ont fait un pinson ; quelques méthodistes en font une 
alouette , à cause de l’ongle postérieur : en dernier lieu, 
il a plu à M. Meyer d’en former un genre distinct ; 
mais je crois qu’eu égard à ses mœurs et à ses habitudes , 
on ne peut la séparer du Bruant de neige ; et que, par 


224 MANUEL 
rapport à ses caractères extérieurs , elle ne peut être con- 
venablement classée que dans le genre Emberiza. 


Frixçira GaLcaraTA. Pall. 16. v. 2. p. 710. n°. 20. €. E. 
—1d. Foy. App. trad. franc. v. 8. p. 57. n°. 54. Atlas 
Tab.—FrinciLra LappONICA. Gimel. Sysé. 1. p. 900. sp. 1. 
— Retz. Faun. Suee. p. 242. n°. 219. —Lath. Ind. v. 1. 
p. 440. sp. 18.— Lx GRAND Monraun. Buff. Os. v. 4. p. 134. 
— Pisson pe MONTAGNE. Gérard. T'ab. élém. y. x. p. 186. — 
Laprano Fincn. Lath. Syn. v. 5. p. 263. — Penn. Arct. 
Zoot. v. 2. p. 377. n°. 259.— SPORNER ODER LERCAIN FINE. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 246.—Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 176. — Naum. Vôg. Nachir. t. 20. f. 41. 
Le mâle en automne. 

Habite : les régions boréales , d’où il émigre en hiver ; 
il visite quoique rarement les provinces du nord de l’Alle- 
magne ; commun dans les pays montueux des parties 
orientales de l’Europe ; les jeunes poussent leur émigration 
jusque dans la Suisse. 

Nourriture : semences des plantes alpestres , et des 
insectes. 

Propagation : niche à terre, dans les champs maréca- 
geux où se trouvent de petites éminences ; pond jusqu’à 
six œufs, d’un jaune rousâire avec des ondes brunes. 


GENRE VINGT-SIXIÈME. 
BEC-CROISÉ.—ZLOXIA. (Bnis.) 


Bec médiocre, fort , très - comprimé; les deux 
mandibules également courbées, crochues, leur 
bout allongé se croisant. Narines basales, laté- 
rales, arrondies, cachées par des poils dirigés en 


D'ORNITHOLOGIE. 925 
avant. Pieps , trois doigts devant et un derrière, 
les doigts antérieurs divisés. Ares médiocres, la 
re, rémige la plus longue. Queue fourchue. 


Ces oiseaux habitent les contrées boréales ; ils vivent 
à peu près de la même manière que les espèces nombreuses 
qui composent le genre du Gros-bec. Ils se nourrissent de 
semences d'arbres et d’arbustes alpestres ; le bec, de forme 
très-extraordinaire, leur sert à arracher les semences de 
dessous les écailles des pommes de pin *. Ce qu'il y a de 
plus remarquable , c’est qu’ils nichent et se reproduisent 
dans nos climats, dans la saison rigoureuse de l'hiver ; ils 
émigrent en été vers les régions du cercle arctique. Le 
changement de livrée dans ces oiseaux est du nombre des 
phénomènes en histoire naturelle ; peut-être muent-ils 
deux fois l’année ? Mais j’en doute. 

Remarque. Les caractères donnés au genre Loxia de 
Brisson , sont avec exclusion de toutes fes autres espèces , 
seuls propres aux Becs-croisés. Le savant Illiger, dans 
son Prodromus mammalium et avium , est aussi de cet 
avis. 

BEC-CROISÉ PERROQUET ou DES SAPINS. 
LOXIA PYTIOPSITTACUS. (Becusrt.) 


Bec très-fort, très-courbé, large à sa base de 
7 lignes, plus court que le doigt du milieu, la 
pointe croisée de la mandibule inférieure ne dé- 
passant point le bord supérieur du bec. 


Livree du mâle adulte et vieux. 


Couleurs principales du plumage d'un cendré 
ohvâtre; joues, gorge et côtés du cou cendrés ; sur 


* Voyez Cuvier, Règne animal, vol, 1, page 39r. 


526 MANUEL 

la tête des taches brunes bordées de cendré ver- 
dâtre; croupion d'un jaune verdâtre ; poitrine et 
ventre de cette couleur, mais nuancés de grisâtre ; 
sur les flancs quelques taches longitudinales d’un 
cendré foncé; pennes des ailes et de la queue d’un 
brun noirâtre , lisérées de cendré olivâtre; couver- 
tures infcrieures de la queue brunes, avec une 
large bordure plus claire. Iris d’un brun foncé; bec 
couleur de corne noirätre; pieds bruns. Longueur, 
7 pouces. 


221 . s ; .\ : ° , s\ 3 2.1 
Le male depuis sa première mue Jusqu'à l age 
d'un an. 


Toutes les parties inférieures et supérieures du 
corps d'un rouge ponceau, plus ou moins pur, sui- 
vant que les individus sont plus où moins éloignés 
du terme de leur seconde mue , qui a lieu en avril 
ou mai ; ailes et queue noirûtres, toutes les pennes 
lisérées de rougeñtre. Peu de temps après l’époque 
de la première mue, le rouge du plumage est 
nuancé de grisätre ; on remarque alors encore quel- 
ques taches grises sur la gorge et sur les joues; 
abdomen et couvertures inférieures de la queue 
d'un blanc rose; sur ces dernières une grande 
tache brune qui en occupe le centre. 


Les jeunes de l’année, sont d’un cendré brun 
sur les parties supérieures , mais avec des taches 
d’un brun foncé sur la tête et sur le dos; sur les 
parties inférieures d’un gris blanchâtre avec des 
taches longitudinales brunes; croupion et couver- 


D’ORNITHOLOGIE. 327 
tures supérieures de la queue d’un cendré jau- 
nâtre. 


La femelle. 


Dans tous les âges, ne diffère pas beaucoup du 
Jeune de l’année ; les parties supérieures d'un cen- 
dré verdätre avec de grandes taches d’un brun 
cendré ; gorge et cou d’un grisätre nuancé de 
brun ; le reste des parties inférieures d’un cendré 
légèrement nuancé de jaune verdâtre; croupion 
jaunâtre; abdomen et couvertures inférieures de 
la queue blanchâtres; sur ces dernières une grande 
tache brune. 


Loxra Pyriorsrrracus. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 3. 
p.106. — Loxia CURVIROSTRA MAJOR. Gmel. Sysé. 1. p. 843. 
Sp. 1. var. Ÿ.—Latb. Ind. v. 1. p. 371. sp. 1. var. Ÿ. 
— Crucirostra pixerorum. Meyer, Fôg. Liv-und. Estht. 
p. 71. — Kiererx KREUzSCHNABEL. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 3. p. 20. t. 52. f. 2 et 5. — Frisch. Vôgel. t. 11. f. 2. 
le mâle à l’âge d’un an et la femelle. — Brit. Zoo. 
p. 106. &. U. f. 2. mâle a l’âge d’un an. — Grosscaxa- 
BLIGER KERNBEISSER. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 137. 
— Id. Vüg. Deut. v. 1. 1. f: 1. le vieux mâle. —Naum. 
Fôg. Nachtr. t. 42. f. 85. le mâle à l'âge d'un an, et 
f. 84. la vicille femelle. — Tanvex parecar. Naturf. 
Geselc. v. 12. p. 97. B. 

Remarque. L'espèce habite également l'Amérique sep- 
tentrionale, elle n’y diffère point. Tenue en cage et dans 
une chambre , lors de l’époque de sa première mue, il 
arrive le plus souvent que le rouge ne paraît point sur le 
nouveau plumage ; mais à l’air libre , le mâle opère sa sin- 
guiière mue. 

Habite : les régions du cercle arctique, où le plus grand 
nombre séjourne pour nicher ; moins commun l'été en 


528 MANUEL 
Pologne , en Prusse et en Allemagne ; se répand en hiver 
dans les grands bois de sapins , et retourne vers l’été dans. 
les contrées du nord; de passage accidentel en France et en 
Hollande. 
Nourriture : semences du sapin et de l’aune. 
Propagation : niche en hiver dans nos climats, sur les 
branches du sapin ; en Livonie l'espèce niche dès le mois 
de mai; pond dans un nid artistement construit quatre ou 
cinq œufs cendrés, marqués au gros bout de quelques 
grandes taches irrégulières d’un rouge de sang, et, sur le 
reste, de quelques points épars. 


BEC-CROISÉ COMMUN ou DES PINS. 


LOXIA CURVIROSTRA. (LINN\x.) 


Bec long, faiblement courbe, large à sa base de 
5 lignes, de la longueur du doigt du milieu ; la 
pointe croisée de la mandibule inférieure dépas- 
sant le bord supérieur du bec. 


Livree du mäle adulte et vieux. 


Couleurs principales du plumage d'un cendré 
fortement teint de verdätre ; front, joues et sour- 
cils gris avec des taches jaunätres et blanchâtres; 
dos, petites couvertures des ailes et scapukures 
verdâtres ; croupion jaune; parties inférieures d’un 
vert jaunâtre; l’abdomen gris avec des taches plus 
foncées; pennes des ailes et de la queue noirûâtres, 
lisérées de verdätre, grandes et moyennes couver- 
tures bordées de blanc jaunâtre ; iris et pieds 
bruns ; bec d’un brun couleur de corne. Longueur, 
6 pouces. 


D'ORNITFHOLOGIY. 329 


Le mäle depuis sa première mue jusqu'a l'age 
d'un an. 


Toutes les parties supérieures et inférieures du 
corps d’un rouge de brique, plus ou moins teint de 
verdâtre et de jaunâtre ; pennes des aïles et de la 
queue noires , lisérées de vert rougeûtre; couver- 
tures inférieures de la queue blanches, avec une 
grande tache brune, qui en occupe le centre. 


Jeunes de l'annee. 


Parties supérieures d’un gris brun nuancé de 
verdâtre ; croupion jaunître; parties inférieures 
blanchâtres , avec des taches longitudinales brunes 
et noires. 


La femelle. 


Dans tous les âges, ne diffère pas beaucoup du 
Jeune ; son plumage se nuance de teintes verdâtres 
et jaunâtres ; ni celle de cette espèce, ni la femelle 
de l'espèce précédente, ne prennent jamais la li- 
vrée rouge, qui seule est propre au male, depuis 
sa première mue jusqu à l’âge d’un an. 

LoxraA cenvirosrRa. Gmel. Syst. 1. p. 845. Sp. 1. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 570. sp. 1.— Ret. Faun. Succ. p. 252. 
n°. 209.— Cuv. Règ. anim. v. 1.p. 591.— Le Bec-croIsÉ. 
Buff. Oùs. v. 3. p. 449. t. 25. f. 2. — Id. pl. ent. 216. 


méûle âgé d’un an. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 157. 
— Cross mic. Lath. Syn. v.3. p. 106.— Edw. Os. t. 505. 
mâle âgé d’un an et le vieux. — Alb. Ois. var. t. Gr. 


— Ficaren Kneuzscunaser. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. 
P: 4. €. 52. f. 1.— Meyer, Tasschend. Deus. v. 1. p. 10. 


pl 


350 MANUEL 

— 11, Vôg. Deut. v. 1. t. les différens âges. — Naum. 
Vôg. t. 9. f. 21. le mâle. f. 22 et 25. femelles, et t. vo. 
f. 24 le mâle à l’âge L'un an. — Keuisvink. Sepp. 
Nederi. Vog. v. 5. t. p. 221. de mâle âgé d’un an et la 
femetle. — Crosicro. Sior. deg. ucc. v. 5. pl. 524. f. 2. 
mâle en mue. 


Habite : les mêmes contrées et a les mêmes mœurs que 
le précédent, dont il diffère par les caracières indiqués , 
par sa voix qui est différente , et parce qu’il ne se trouve que 
dans les bois de pins ; plus habituellement de passage en 
France et en Holjande. 


Nourriture : semences du pin, de l’aune et du cor- 
bier ; noyaux de fruits et bourgeons des arbres. 


Propagation : niche en hiver, dans Penfourchure des 
branches ; pond quatre ou cinq œufs d’un gris verdâtre , 
dont le gros bout est marqué d’un cercle de taches, de 
raies et de points d’un rouge brun; ces raies s'étendent 
souvent sur toute la surface de l’œuf. 


Remarque. Il existe dans l'Amérique septentrionale une 
troisième espèce de Bec-croisé , beaucoup plus petite , qui 
se distingue facilement par deux bandes transversales sur 
les ailes, et par sa queue très-fourchue; le mâle, iusqu’à 
Vâge de deux ans ,; porte un plumage d’un pourpre 
couleur de laque. Latham en fait mention sous le nom 
de LoxrA rALCIROSTRA. Înd. Orn. v. 1. p. 571. sp. 2. 


LAAALAS LULELELAN LSTRRT 


D'ORNITHOLOGHE. 


[eà 
(æ | 
on 


GENRE VINGT-SEPTIÈME. 


BOU VREUIL. — PYRRHULA. 
(Briss.) 


Bec court, dur, conico-convexe , épais, bombé 
sur les côtés, comprimé à la pointe et vers l’arète 
qui s’avance sur le front ; mandibule supérieure 
toujours courbée , l’inférieure plus ou moins. N4- 
RINES basales, latérales, arrondies, le plus souvent 
cachées par les plumes du front. Prps à tarse plus 
court que le doigt du milieu; les doigts de devant 
entièrement divisés. AILEs courtes, les 3 pre- 
mières rémiges étagées , la 4e. la plus longue. 
Queur un peu longue, légèrement arrondie ou 
carrée. 


Les Bouvreuits ont beaucoup de ressemblance dans leurs 
habitudes avec les Becs-croisés , leurs plus proches voisins ; 
les semences les plus dures leur servent de nourriture ; 
plusieurs espèces étrangères ont le bec excessivement gros 
et fort, capable de briser les enveloppes ligneuses les plus 
compactes; les petites espèces ne s’adressent qu'aux graines 
et aux semences qu’ils ouvrent et dont ils rejettent l’enve- 
loppe. Les climats froids et tempérés semblent produire le 
plus grand nombre des espèces. On les trouve en Europe et 
en Amérique ; le nord de l’Asie paraît être également leur 
berceau, mais ils ne sont point encore venus de la Nouvelle- 
Hollande, et en petit nombre d’Afrique. L'Amérique méri- 
dionale en fournit plusieurs qui sont de ce genre.Presque 
toutes les espèces connues sont sujettes à une double mue ; 
es mâles et les femelles différent, on peut les distinguer 


332 MANUEL s 
facilement dans toutes les époques ; les jeunes de l’année 
diffèrent très-peu des vieux, et seulement jusqu'à leur 
mue d'automne. 

Remarque. Dans la première édition du Manuel, on 
trouve ce groupe des Bouvreuils indiqué comme divi- 
sion. Je crois cependant qu’il est mieux vu d’en faire un 
genre distinct de celui des Gros-becs. La courbure plus ou 
moins arquée des deux mandibules , et surtout de la su- 
périeure , qui forme souvent une arête assez saillante, dont 
la base s’avance entre les plumes du front, ainsi que la 
forme comprimée des mandibules à leur pointe , sont des 
caractères au moyen desquels 1l est facile de les distinguer 
des Gros-becs, dont les deux mandibules sont droites , et 
présentent dans tous les sens une forme conique. C’est dans 
le genre pyrrhula que viennent se ranger toutes les 
grandes espèces de l'Amérique méridionale , desquelles 
Loxia erythromelas et grossa de Latham servent de 
type ; ils ont le bec plus fort en raison de leur plus grande 
taille, mais les formes principales de ce bec sont tes mêmes 
que dans toutes les autres espèces à mandibules, plus ou 
moins convexes. J’ignore absolument à l’aide de quels ca- 
ractères faciles à saisir, on a pu isoler ma première espèce, 
ou le Bouvreuil dur-bec des autres espèces de ce groupe : 
M. Cuvier en fait son genre Corythus. Voy. Règ. anim. 
v. 1. p. 591; et M. Vieillot, le genre Stobilophaga. Voyez 
son analyse, page 29, genre 50; les caractères indiqués 
par ces deux méthodistes diffèrent, et cependant il est 
impossible de trouver dans leur réunion une forme exclu- 
sivement propre à Pespèce qu'ils donnent pour type: on 
pourrait multiplier ainsi le nombre des genres sans limite 
déterminable , et en faire presque pour chaque espèce con- 
nue. Dans le fait, il existe une anomalie non - interrompue 
de formes très-rapprochées, mais plus ou moins nuancées, 
depuis le bec gros bombé , et fortement conico-convexe des 
plus grandes espèces de Bouvreuils, aux becs très-longi- 
copes et à pointe droite et aiguë des Chardonnerets et des 


D'ORNITHOLOGIE. BE 
Tarins : quelles que puissent-être les différences très-mar- 
quées entre les espèces prises à chaque extrémité de cette 
grande série, il n’en est pas moins vrai que l’ensemble 
«forme un passage graduel presque sans intervalle ou démar-- 
cation assignable. En plaçant après les Tarins ou Char- 
donnerets , le genre tout composé d'espèces exotiques in- 
diqué sous le nom de T'isserin ( ploceus, Cuv. ), on par- 
vient, quoique par une ligne de démarcation plus rigou- 
reuse , de ces oiseaux au genre Troupiale ( Icterus de 
Daudin ). 


BOUVREUIL DUR-BEC. 


PYRRHULA ENUCLEATOR. (Miut.) 
Livree du mäle adulte et vieux. 


Tête, gorge et parties supérieures du cou d'un 
rouge orange, qui devient plus clair sur le devant 
du cou; la poitrine et le ventre d'une couleur 
orange jaunâtre ; plumes du dos, des scapulaires et 
du croupion d’un brun noiratre dans leur milieu, 
avec une large bordure d’un jaune orange ; ailes 
et queue noires ; sur les premières deux bandes 
transversales blanches ; toutes les pennes secon- 
daires bordées de blanc, les rémiges et les pennes 
caudales lisérées d'orange. Longueur, 7 pouces 4 
ou 5 lignes. 


7 PA à ne . 5 » 

Le male depuis sa première mue jusqu'à l'äge 
d'un an. 

Tête, cou, gorge, poitrine, une partie du ventre 


et le croupion d’un rouge cramoisi, d'autant plus 
foncé et brillant que l'individu approche de sa se- 


354 MANUEL 

conde mue ; plumes du dos et des scapulaires noires 
dans leur milieu, avec une large bordure d’un rouge 
cramoisi ; flancs, abdomen et couvertures inférieu- 
res de la queue cendrés ; deux bandes roses sur les 
ailes, dont les pennes secondaires portent une large 
bordure de cette couleur; les rémiges et toutes les 
pennes de la queue lisérées de rouge clair. 


Femelle et jeune. 


Les femelles d'un an, ont seulement le haut de 
la tête et le croupion rougeâtres ; adultes, elles 
ont ces parties d'un brun fortement teint d'orange, 
la nuque et les joues nuancées de cette couleur; 
le dos et les scapulaires d’un cendré brun; les par- 
ties inférieures cendrées avec une très - légère 
nuance orangeée ; sur l’aile deux bandes d’un blanc 
grisätre ; toutes les pennes alaires lisérées d'orange 
verdâtre. Les jeunes ont des teintes plus cendrées. 


Varie accidentellement , d'un blanc pur, ou d’un 
rose clair avec les parties inférieures rouges. Une 
telle variété est figurée sous le nom de LOxIA FLA- 
MENGO. Sparman, Mus. Carls. £. 27. 


Loxra exucrEaTOR. Gmel. Syst. 1. p. 845. sp. 35.— Retz. 
Faun. Suec. p.234. n°. 211. — Lath. Ind. v. 1. p. 572. 
sp. 5. — Le Dur-sec pu Canana. Buff. Oùs. v. 3. p. 455. 
— Id. pt. ent. 155. f. 1. mâle âgé d’un an. — Edw. Ois. 
pl. 125. mâle âgé d’un an; et pl. 124. femelle adulte. 
— Pine GcRos-BEC. Lath. Syn. v. 35. p. 111. — Penn. Arct. 
Zool. v. 2. p. 548. n°. 209. — Haaken KERNSEISSER. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 5. p. 28. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
#. 1. p. 142. — Id. Fôg. Deut. v. 1. t. f. 1. le mâle à 


D'ORNITHOLCGIK. 35 
l’âge d’un an, jf. 2. la vieille femeile. — Naum. Vôy. 
Nachtr. t. 19. f. 56 et 55. figures exactes du mâle et 
de La femetle. 


Remarque. Cet oiseau , qui semble former le passage 
des Becs-croisés aux Gros-bees, vit à peu près de la même 
manière qne les premiers ; ilchange de plumage comme eux. 


QY 


Habite : les régions du cercle arctique; très-abondant 
dans le nord de l’Europe et de l’Amérique ; très-rare, et 
seulement de passage accidentel dans le nord de l’Alle- 
magne. 

Nourritire : semences d'arbres et de plantes alpestres, 
et plusieurs sortes de baies. 


Propagation, : niche sur les arbres à peu de distance 
de terre : pond quatre œufs blancs. 


BOUVREUIL PALLAS. 
PYRRHULA ROSE A. (Mrui.) 


Front et toute la gorge couvertes de plumes ar- 
gentces et lustrées ; tête, nuque, Croupion, épau- 
lettes et les parties inférieures d’un cramoisi très- 
vif, plumes du dos et scapulaires noires dans le 
milieu , mais bordées de cramoisi ; deux bandes 
d'un blanc rose sur les ailes, qui sont d’un brun 
cendre ; toutes les couveriures bordées de blane 
sale, pennes de la queue brunes , toutes liserées 
de cramoisi ; abdomen et ccuvertures inferieures 
de la queue d’un blanc rose; bec et pieds d’un brun 
clair, Longueur ; à pouces 5 lignes. Le vieux mate. 


FrixGira ROSE. Pall. 74. v. 5. p. 609.—Gmel. Syst. 1. 
p- 925. — Lath. ral: v. h. pi 44. sp. 53. 


Remarque. La femelle dé cette espèce n’est point en- 


536 MAXNUEL 

core bien connue. Je n’ai appris à connaître le mâle que 
lors de mon voyage dans les parties orientales de l’Europe. 
Dans la premiere édition du Manuel , on a confondu les syno- 
nymes de cette espèce avec celles de la Loæia erytherina 
de Pallas, qui diffère beaucoup de sa Fringilla rosea. On 
reconnaît facilement cette dernière à ses teintes de cra- 
moisi vif dont tout le plumage est orné , et particulière- 
ment aux belles plumes lustrées et d’an blanc éclatant , 
qui couvrent la gorge et le front. 

M. Wilson, qui figure et décrit avec son exactitude 
ordinaire l’espèce indiquée chez les méthodistes sous le 
nom de Fringilla purpurea. v. 1. pl. 7. f. 4. Le mâle 
en été, et v. 5. p£. 42. f. 5. La femelle ou le mâle en habit 
d'hiver, se trompe en rangeant dans les synonymes la 
Fringilla rosea de cet article; M. Vieillot a figuré la 
Fringilla purpurea de Laiham et de Wilson , comme 
une espèce nouvelle sous le nom de Loæie rose , oiseaux 
chanteurs ; possédant lindividu qui a servi de type à 
M. Vieillot, ainsi qu’un individu mâle, tué dans l’Améri- 
que septentrionale , j'ai pu constater cette identité. 

Habite : les environs des fleuves, particulièrement en 
Sibérie, visite en hiver les parties orientales du midi de 
l’Europe , se montre accidentellement en Hongrie. L'in- 
dividu que j'ai rapporté de ce pays ne différe point de 
celui de Pallas que je possède également. 


Nourriture et propagation : inconnues. 


BOUVREUIL CRAMOISI. 


PYRRHULA ERYTHRINA (Miui.) 


er -, 


Petites plumes sur les narines et tour du bec 
d’un rose terne; tête, nuque et haut du dos d’un 
cramoisi vif ; base de toutes les plumes, ainsi 
qu’une étroite raie le long des baguettes d’un brun 
roux; croupion, côtés de la tête, gorge, devant 


D'ORNITHOLOGIE. 337 
du cou et poitrine d’un cramoisi clair où rose; 
ventre et abdomen d’un blanc pur; dos et couver- 
tures des ailes d’un cendré brun, teint d’un peu de 
rougeâtre vers l'extrémité des plumes; pennes des 
ailés et de la queue d’un brun noirâtre, toutes lisé- 
rées de rougeätre ; queue fourchue ; bec et pieds 
bruns. Longueur, 5 pouces 6 lignes. Le mäle au 
Printemps. 


La femelle , a toutes les parties supérieures d’un 
brun cendré , avec de grandes taches longitudi- 
nales d’un brun plus foncé ; gorge et joues tachées 
régulièrement de blanc et de brun; devant du cou 
et toutes les parties inférieures d’un blanc pur, 
marqué de grandes taches longitudinales d’un brun 
foncé ; milieu dù ventre sans taches. O2 assure 
que le mäle prend en hiver la livrée de la femelle. 


Fainçicra ERvrRiNA. Meyer , Vôg. Liv-und. Estht. 
p. 97. — Loxia carpinauis. Beseke. Füg. Curland. p. 55. 
n°. 106. — Loxria ERYTHRINA. Pall. Nou. Com. Petr. 14. 
p. 587. t. 25. f: 1. — Gmel. Syst. 1. p. 864. sp. 91. — 
FRINGILLA FLAMMEA. Retz. Faun. Suec. p. 245. n°. 225. — 
(Loxia osscura. Gmel. Syst. 1. p. 862. sp. 88. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 559. sp. 27. la femelle.) — P£rir Carpinaz 
pu Vozca. Sonn. Nouv. édit. de Buff. Ois. v. 11. p. 105. — 
CRIMSON HEADED FINCH. Lath. Syn. v. 5. p. 271. — Penn. 
Arct. Zool. v. 2. p. 556.— Dussyx cRos-BEAK. Penn. 4rcé. 
Zool. v. 2. p. 351.—Lath. Syn. v. 5.p. 127. La femelle. — 
Branxprinx. Bechts. Naturg. Deut. v. 3. p. 104. t. 35. f: 2. 
le mâle. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 106. — 
Naum. Vôg. Nachtr. t. 20. f. 4o. fighre assez exacte du 
mêle. — Meyer, V’ôg. Liv-und. Estht. Voyez la pt. du 
frontispice. Le mâle et La femette. 

Paie À". 22 


598 MANUEL 

Remarque. On ignore les raisons qui ont pu déter- 
miner les auteurs allemands à créer , en Europe ; une 
espèce de Fringilla flammea, en indiquant la diagnose 
de Gmelin et de Latham dans la synonymie du Brand- 
fink. Cette Fringilla flammea des méthodistes est une 
citation à double usage de la Fringilla cristata des 
mêmes méthodistes , et synonyme avec le FRIQUET HuPPÉ 
de Buffon. Oùs. v. 5. p. 496; et de sa pl. ent. 181. f. 1. 
cet Vieillot. Ois. Chant. p. 53. pl. 29.; ainsi que du 
Crimson CROWNED FINCH. Lath. Syn. v. 3. p. 250. t. 4y. 
Toutes ces indications appartiennent à une espèce propre 
à l'Amérique méridionale, dont je possède le mâle et la 
femelle. 

Habite : les régions du cercle arctique; rare en Fionie 
et en Courlande ; accidentellement dans le nord de l’Alle- 
magne ; commun dans quelques provinces de la Russie, où 
il fréquente habituellement les jardins. 

Nourriture : semences. 

Propagation : niche dans les forêts, sur les arbres ; 
pond cinq ou six œufs verdâtres. 


BOUVREUIL COMMUN. 


PYRRHULA VULGARIS. (Briss.) 


Sommet de la tête, tour du bec, gorge, ailes et 
queue d’un noir lustré de violet ; nuque et man- 
teau cendrés; joues, cou, poitrine , flancs et ventre 
rouges ; croupion et abdomen d'un blanc pur ; une 
large bande transversale d'un blanc grisâtre sur 
l’aile ; pieds bruns; bec d’un brun noirâtre. Lon- 
oueur, 6 pouces 3 lignes. , 

La femelle, à toutes les parties inférieures d'un 
brun roussâtre; moins de blanc sur le croupion et 
sur l'abdomen. 


D'ORNITHOLOGIE. 339 
Varie accidentellement, d'un blanc pur ou bian- 
châtre, avec quelques plumes colorées. ( Loxia 
pyrrhula candida ), ou le Bouvreuil blanc de Buf- 
fon. Quelquefois noir ou noirâtre, ce qui à souvent 
lieu chez les femelles tenues en cage et dans lob- 
seurité, et plus souvent encore lorsqu'on nourrit 
ces oiseaux de graine de chanvre. Varie encore 
plus ou moins en blanc ou en brun noirâtre; les 
ailes et la queue d’un blanc pur, et souvent des 
plumes blanches semées au hasard. 


Remarque. LE LoxiA FLAMENCO de Sparrman, Mus. 
Carts. t. 17, n’est point une variété albine du Bouvreuil 
commun ; mais ce prétendu Loxra FLAMENGO est une 
variété albine de mon Bouvreuil dur -bec. Les préten- 
dues espèces du grand et du petit Bouvreuil commun ne 
sont que des variétés dues à des causes qui dépendent de 
la localité, et du plus ou moins d’abondance dans laquelle 
ces oiseaux ont vécu. —LEe Loxia nausureic:. Gmel. p. 
834. sp. 68 , ou le Hawsouvreux. Buff. Oùs. v. 4. p. 398; 
appartient au Moineau friquet : de semblables citations 
devraient être rayées de la liste nominale des oiseaux. 


Loxta PYRRHULA. Gmel. Syst. 1. p. 846. sp. 4. —Emse 
RizA COGCINEA. Sander, Naturf. Geselc. v. 13. p. 199. — 
Gmel. Syst. 1. p. 875. Sp. 42. — Lath. Ind. v. 1. p. 385. 
sp. 56.— Le BouvreuiL. Buff. Os. v. 4. p. 579. £. 17. — 
Id. pt. ent. 145. mûle et femelle. — Gérard. Tab. élém. 
v, 1. p. 167. — Lx Bruant ÉCARLATE. Sonn. nouv. édit. de 
Buff. Ois. v. 15. p. 114. descriptionexzacte du Bouvreuil 
méle. — Burzrixc. Lath. Syn. v. 3. p. 145.— Id. supp. 
p. 192. — Penn. Brit. Zoot. t. U. f. 5 et 4. — Ciurororro. 
Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 521. — ROTHBURSTIGER GIMPEL. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 55.— Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 147. — Id. Vôg. Deut. v. 1. 4. Heft. 1. — 


5/0 MANUEL 
Frisch. &. 2. f. à. À et B. — Naum. £. 8. f. 19 et 20. müle 
et femelle. — De Goupvixs. Sepp. Nedert. Vog. v. 2. 
L. p. 133. 

Habite : dans le nord , comme oiseau de passage jus- 
que vers les provinces méridionales de l'Europe; vit dans 
les bois en montagnes, et particulièrement dans les forêts 
noires ; de passage accidentel en Hollande. 


Nourriture : baies du cormier , de l’aubépine, du gé- 
névrier, du nerprun et autres; également différentes sortes 
de graines et des bourgeons. 


Propagation : niche dans les enfourchemens élevés et 
les moins accessibles des arbres ; pond de trois jusqu’à six 
œufs obtus, d’un blanc bleuâtre ; marqués à leur gros bout 
d’un cercle de iaches brunes et violettes. 


BOUVREUIL A LONGUE QUEUE. 


PYRRHULA LONGICAUDA (Mrur.) 


Un cercle de plumes d’un rouge ponceau à l’en- 
tour du bec ; plumes du haut de la tête, de la 
gorge et du devant du cou acuminées, d'un rose 
clair et comme lustrées ; poitrine et ventre d’un 
rouge cramoisi; abdomen d’un rouge rose ; plumes 
du dos et des scapulaires noires dans leur milieu, 
bordées et terminées de rouge cramoisi; petites 
couvertures des ailes blanches ; les moyennes termi- 
nées d’une grande tache blanche; pennes ataires 
noires bordées de blanc; les trois pennes latérales 
de la queue blanches, à baguettes noires; les autres 
noires bordées de rose clair; bec et pieds bruns. 
Queue carrée, longue de trois pouces. Longueur 
totale, 6 pouces 3 lignes. Le mâle au printemps. 


D'ORNITHOLOGIE. | 541 

Le mâle après la mue d'automne, à toutes les 

plumes lisérées de blanchätre, ce qui fit que tout 

le plumage est alors d’un rose leger; les bords 

des plumes, en s’usant, font paraître au printemps 
le beau rouge et le rose foncé. 


La femelle, a la tête , le cou et tout le corps 
d'un olivatre clair ou d’un cendre verdâtre; les ailes 
et la queue sont colorées comme dans /e male. 


Loxia sigrica. Pall. Zé. v. 2. p. var. n°. 24. — Id. 
Append. p. 56. n°. 53. — Falk. Reis. Rust. Sibir. v. 3. 
P. 596. t. 28. f 1 et 2. figures cœacies du mâle et dela 
femelle. — Gmel. Syst. 1. p. 849. sp. 57. — Lath. Ind. 
V. 1. p. 378. sp. 23. — Le Canrpixar DE Sisérir. Sonn. 
nouv. édit. de Bu. Oùs. v. 11. p. 99.— SIBIRIAN GAOSBEARK. 
Lath. Syn. v. 3. p. 124. 

Habite : les contrées boréales, très-abondant en Sibé- 
rie , dans le, voisinage des torrens, dans {es vergers les 
plus touffus ; en hiver il émigre vers les provinces méri- 
dionales de la Russie , et passe en Hongrie. | 

Nourriture : semences de l’armoise bleue, de l’armoise 
à feuilles entières et autres graines, 


GENRE VINGT-HUITIÈME. 
GROS-BEC.— FRINGILLA. (Vire. 


Bec court, fort, bombé, droit et conique en tout 
sens; mandibule supérieure renflée , un peu incli- 
née à la pointe, sans arête, à partie supérieure dé- 
primée, souvent prolongée en angle entre les plumes 


342 MANUEL 


470 

du front. Narives basales, rondes, placées près 
du front, derrière l'élévation cornée de la partie 
bombée du bec, en partie cachées par les plumes 
du front. Preps à tarse plus court que le-doigt du 
milieu; ceux de devant entièrement divisés, AILES 
courtes; les 2 ou les 3 premières rémiges étagées, - 
la 3e.-ou la 4e. les plus longues. QueuE de forme 
variée. 


Ces oiseaux se nourrissent de toutes sortes de semences 
et de graines , qu'ils ouvrent avec le bec en rejetant l’enve- 
loppe ; ce n’est que très-rarement qu'ils ajoutent les insectes 
à leur nourriture. Ils habitent dans tous les pays du,globe, 
mais particulièrement dans les régions de la zone torride et 
dans es pays chauds; ils font plusieurs pontes par an, 
s’atroupeat en nombre assez considérable, etémigrent par 
bandes. CG: sont de la classe aïilée ceux qui, après les 
pigeons et les gallinacées sont les plus faciles à subjuguer à 
l'état de domeïticité. Le plus grand nombre des espèces 
étrangères et quei'ques espèces européennes sont sujettes à 
uñe double mue; a'ans ce cas, le mâle prend en hiver la 
livrée de la femelle. Les jeunes de l’année diffèrent des 

vieux avant la mue de l’‘utomne ; mais, passé cette époque, 
il est impossible de les distinguer. 

Remarque. Les méthodiste®s ont essayé de classer ces oi- 
seaux en plusieurs genres, sous les indications : Sirobilo- 
phaga, Coccothraustes, Fringiv'a, Passer, Pyrgiia, Vu 
dua, Linaria et Carduelis. C’est vainement qu’on invente- 
rait encore double et triple de noms nœuveaux pour former 
des groupes strictement méthodiques. Les mœurs de tous 
ces oiseaux étant, à quelques légères nuances prés, abso- 
lument les inêmes, on n’a pu avoir recours à ce moyen 
pour sous-diviser ce grand genre. J’ai mis tous mes soins à 
comparer plus de cent espèces étrangères ,; aVEC n0$ éspeces 
indigènes ; le résultat de cet examen m'a confirmé dans 


D'ORNITHOLOGIE. 545 
l'opinion qu’il existe un passage graduel, sans démarcation 
aucune , d’une espèce à l’autre; cette série naturelle a été 
reconnue par le professeur Illiger, qui réunit tous ces 
oiseaux à bec gros et conique dans un seul genre, sous le 
nom de Fringilla , ce savant ÿ comprenait aussi les Bou- 
vreuils (pyrrhuta ); mais je crois que ceux-ci doivent- 
être, classés dans un genre distinct par la forme du bec, 
par quelques habitudes et peut-être encore par rapport aux 
pays qu'ils habitent. Le genre * Loxia a été réintégré par 
Illiger , dans les limites assignées par Brisson. J’ai aussi isolé 
du genre Loæia de Linnée, une espèce singulièrement ca- 
ractérisée par la forme du bec; c’est celle désignée dans 
l'analyse du Système sous le nom de Psittirostra **. 
M. Cuvier, dans son Règne animal, a indiqué plutôt qu’é- 
tabli par des caractères, plusieurs genres et sous-genres ; 
il convient qu’il y a un passage graduet et sans inter- 
valleassignableles Linottes aux Gros-Becs. Les espèces 
de son genre Vidua ou les Veuves *** se distinguent, 
parce que quelques-unes des couvertures supérieures 
de leur queue, sont excessivement allongées dans Les 
mâles. Ce moyen, propre à reconnaître les seuls mâles, 
disparaît par la mue; car, en hiver, ils n’ont pas la queue 
autrement conformée que les femelles ; et il serait difficile 
alors de dire si ce sont des Linoties, des Moineaux où 
des Pinsons. Je conviens que, pour faciliter l’arrangement 


* On a vu que les seules espèces de Becs-croisés portent les ca- 
ractères indiqués dans le genre Loxia de Brisson. 

** Cette espèce est indiquée par Latham dans son Zndex sous 
le non de Zoia psittacea , avec une mauvaise figure; elle a en 
effet le bec presque formé comme celui des perroquets : si ses 
doigts étaient disposés par paires, etneconnaissant point ses mœurs, 
on pourrait la classer avec les perroquets. Je désigne l'espèce sous 
le nom de Psittirostra icterocephala. | 

*** Linnée et Latham en font des Pruants; ils les classent dans le 
genre Emberiza. 


544 MANUEL 

méthodique d'un si grand nombre d'espèces dont ce genre 
est composé , il faut avoir recours à une classification arti- 
ficielle, à laide de laquelle on puisse trouver facilement 
les espèces. Le moyen le plus simple me paraît, de former 
trois sections dans le genre Fringilla , sous les indica- 
tions plus ou moins en rapport avec les trois groupes dif- 
ferens de becs , que l’on peut classer en {aticones, brevi- 
cones et {ongicones. Dans la première section on pourra 
comprendre le plus grand nombre des prétendues Loæies 
des auteurs , quelques soi-disant Bengatis , les Moineaux 
qui ressemblent aux nôtres pour les couleurs du plumage; 
dans la 2°, section, quelques Moineaux des auteurs, les 
Pinsons , les Linottes et ceux indiqués comme Veuves, 
Benaalis et Sénégalis ; dans la 3°., ce seront les Tarins, 
guelques Sénégatis et les Chardonnerets. Ceux qui désire- 
ront un autre arrangement seront à même de varier leur 
ordre de série ; leurs idées ou leurs caprices ne changeront 
rien à la nommenclature , et ne produiront point une 
confusion de noms nouveaux, qni surchargent inutile- 
ment la mémoire , en augmentant toujours un peu plus les 
difficultés. 


Jr. SECTION.—LATICONES. 


À bec gros, bombé, plus ou moins renfle sur 
les côtes. 
LE GROS-BEC. 


FRINGILEA COCCOTHRAUSTES. (Mrur.) 


Croupion, tête et joues d’un brun roux, mais 
plus clair sur le front; tour du bec, espace entre 
celui-ci et l'œil, ainsi que la gorge d’un noir pro- 
fond; un large collier cendré sur la nuque ; man- 
teau d’un brun foncé ; sur l'aile une tache longitu- 
dinale blanche ; pennes secondaires coupées carré- 


D'ORNITHOLOGIE. 545 
ment; pennes de la queue blanches intérieurement, 
d’un brun noirâtre sur les barbes extérieures; par- 
ties inférieures d’un roux vineux; iris d'un rouge 
pâle ; pieds et bec d’un brun grisätre. Longueur, 
7 pouces. 

La femelle, a toutes les couleurs plus claires ; la 
tache longitudinale de laile d’un gris blanchâtre ; 
les parties inférieures cendrées; des teintes rousses 
et vineuses sur les flancs. 


Les jeunes de l'année avant la mue, diffèrent 
extraordinairement des adultes et des vieux. Gorge 
jaune ; face, joues et sommet de la tête d'un jau- 
nâtre sale; pdrties inférieures blanches ou blan- 
châtres ; les flancs marqués de petits traits bruns 
dont toutes les plumes sont terminées. Suivant 
l’âge , quelques plumes d’un roux vineux disposées 
irrégulièrement sur le ventre; parties supérieures 
d’un brun terne, maculé de jaunâtre sale; bec d'un 
brun blanchâtre, mais d’un brun foncé à la pointe. 


Varie accidentellement, d'un blanc pur, jau- 
nâtre ou grisâtre ; souvent avec les ailes ou la queue 
blanches ; le plumage tapiré de plumes blanches. 


Loxra coccormrausres. Gmel. Syst. 1. p. 844. sp. 2. — 
Retz. Faun. Suec. p. 255. n°. 210. em Lots IN. VE 


#8 6 4. — Lx Gros-vec. Buff. Oùs. v. 5. p. 444. 
t. HR 1. Lo pd pt. ent. 99 et 100.— Gérard. Tab. élém. 
v. 1. p. 160. — Gnros-8Ear. Lath. Syn. v. 3. p. 109. — 
Id, supp. p. 148.— Penn. Brit. Zool. p. 105. t. U. f: 1. 
— Edw. Ois. 1. 288. — Kinscn KernBeisser. Bechst. 


Naturg. Deut. v. 35. p. 35. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 14 p. :45.— Id. Vôg. Deut. v. 1. €. Heft. 1. — Frisch. 


546 - MANUEL 


t. 4. f. 2. À et B. — Naum. t. 7. f. 15 et 18. mâle et 
femelle. — Arrez-vixx. Sepp. Vog. v. 2. t. p. 155. — 
FROSONE COMMUNE. Stor. degl. ucc. v.5. pl. 525. le mâle; 
et pl. 526. variété jaunûtre. 


Habite : les bois de haute futaie, dans les vergers des 
pays montueux, même jusque dans les villages ; seule- 
ment de passage périodique dans quelques contrées de la 

P se P q 
France ; de passage accidentel en Hollande. 
2 le] 


Nourriture : semences du platane, du hêtre, du char- 
me, du pin, du sapin , et les amandes du cerisier . 


Propagation : place son nid artistement construit, sur 
les plus hautes branches des arbres de la forêtet des ver- 
gers : pond de trois jusqu’à cinq œufs, d’un gris cendré 
nuancé de verdâtre avec des taches brunes et dés raies d’un 
noir bleuître. 

GROS-BEC VERDIER. 


FRINGILLA CHLORIS. (Mrur.) 


Toutes les parties supérieures et inférieures du 
corps, les scapulaires et les petites couvertures des 
ailes d’un vert jaunâtre ; moyennes couvertures et 
pennes secondaires des ailes cendrées avec de grandes 
taches noires; bord extérieur des ailes, le haut des 
rémiges et les trois quarts de la partie supérieure 
des pennes latérales de la queue d’un beau jaune ; 
l’extrémité de ces pennes et les deux du milieu 
noires; pieds et bec couleur de chair; iris brun 
ioncé ; queue un peu fourchue. Longueur, à peu 
près 6 pouces. 

La femelle, a les pattes supérieures d'un cen- 
dre légèrement nuancé de verdâtre; milieu du 
ventre et gorge légèrement nuancés de vert jau- 


D'ORNITHOLOGIF. 347 
nâtre ; flancs cendrés; abdomen et coûvertures in- 
férieures de la queue, d’un blanc nuancé de jau- 
nâtre ; seulement la base des pennes de la queue, 
d'un jaunâtre clair, le reste noiratre et borde de 
cendré. 


Varie accidentellement, d’un blanc pur ou jau- 
nâtre, le plus souvent tapiré de plumes jaunes et 
blanches. 


Loxia caLonis. Gmel. Syst. 1. p. 853. sp. 27. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 582. sp. 59. —Le Vernier. Buff. Oùs. v. 4: 
p. 492. t. 15. — Id. pl. ent. 265. f. 2. Le mäle. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 163. — Gruxrive. Lath. Syn. v. 5. 
p. 154. — Id. supp. p. 152. — Alb. Oùs. v. 1. t. 58. — 
Penn. Brit. Zoo. t. U. f: 5. 4e mâle. —Gruxer KERNBEISSER. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 45. — Friscu. £. 2. f. 2. À 
et B.— Naumw. t. 4. f. 8 et à. — Verpowe. Stor. degl. ucc. 
v. 3. pl. 531. f. 1. le mâle; et f. 2. variété. — DE GROEN- 
unc. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. €. p. 75. 

Habite : à la lisière des bois, dans les buissons, les 
parcs et les jardins ; moins souvent dans les forêts. Com- 
mun dans presque toutes les contrées de PEurope. 

Nourriture : linette, chanvre, navette, salade et autres 
graines ; baies du genévrier et autres. 

Propagation : niche sur les arbres, sur les buissons ou 
dans les haies ; pond de quatre jusqu’à six œufs, d’un blanc 
argentin avec des points isolés, bruns et violets. 

Remarque. M. Gérardin, dans son Tableau élém. v: 1. 
p. 165 , décrit uue seconde espèce de Ferdier sous le nom 
de Vernier DE nares. N'ayant jamais vu un semblable 
individu, je ne puis le classer comme espèce distincte 
dans la liste nominale des oiseaux; la citation de l'Embe- 
riza textriæ de Gmel., n'appartient point à cette préten- 
due espèce, comme M. Gcrardin semble le croire. Get 


348 MANUEL 

Émeriza textrix est un bruant exotique , très-bien connu. 
Au reste, voici la description de ce Verdier de haies de 
Gérardin. 

Le dessus de son dos et de ses ailes est un mélange de 
brun foncé, de brun clair et de roux, à peu près comme 
dans le Moëneau friquet. Le dessus de la tête vert : joues 
noires : yeux surmontés d’une espèce de sourcil jaune, et 
accompagné d’une raie de même couleur , qui se dirige 
de chaque côté, d'avant en arrière : poitrine d’un brun 
noir de même que la queue; tout le reste du dessous du 
corps jaunûtre. 


GROS-BEC SOULCIE. 


FRINGILLA PETRONIA. (Linx.) 


Tout le fond du plumage d’un brun cendré ,\ mêlé 
de blanchâtre sur les parties inférieures ; au - des- 
sus des yeux un sourcil d’un blanc roussâtre , suivi 
d'une bande brune plus large , et qui aboutit à l’oc- 
ciput ; les parties supérieures, variées de brun foncé, 
ont toutes les plumes terminées de blanchâtre ; sur 
les barbes intérieures des pennes de la queue, et 
vers leur extrémité, est une tache arrondie d’un 
blanc pur; une grande tache d’un jaune vif sur le 
devant du cou; mandibule supérieure du bec brune, 
inférieure jaunâtre ; iris brun; pieds d’un brun cou- 
leur de chair. Longueur, 5 pouces 9 lignes. 

La femelle, ne diffère presque point du male. 
Chez les jeunes, la tache jaune de la gorge est 
peu apparente. 


Varie accidentellement , d'un blanc pur, et le 


plus souvent d’un jaune cendré avec les couleurs 


. ! , 
brunes du plumage faiblement prononcées. C'est 


D'ORNITHOLOGIE. 319 
le FrinGr£La LEuCURA. Gmel. p. 919. 5p. 75. Lath. 


And. v. x. p. 436. sp. 9. ou le MoinNEAU à QUEUE 
BLANCHE. de Briss. p. 3. sp. 8. 


FRinGirea PETRONIA. Gmel. Syst. 1. p. 919. sp. 50. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 455. sp. 6. — Frineizca srucra. Gmel. 
Syst. 1. p. 919. sp. 73. — Lath. Ind. v. 1. p. 456. sp. 7. 
—Frixçizra Bonoxiensis. Gmel. Syst. 1. p. 919. sp. 54.— 
Lath. p. 456. sp. 8.— Le Moineau DES BOIS où SouLcre. 
Buff. Oùs. v. 5. p. 498. 1. 50. f. 1. — Id. pl. ent. 225. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 157.— Moineau Fou et Moreau 
DE Borocwe. Briss. Orn. v. 5. p. 87. sp. 5; et p. 91. sp. 7. 
— Der GrauriNx. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 153. — 
Frisch. Fôg. t. 3. f. 1. — Naum. V6g. Nachtr. t. à. f. 1. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 160. — Rinc sPARROW. 
Lath. Syn. v. 5. p. 254.— Id. supp. p. 164. — Foouscn, 
SPECKLED and WHITE-TAILED SPARROW. Lath. Syn. v. 5. 
P. 255. Sp. 5, Get 7. 


Remarque. Latham a eu tort de citer comme variétés 
de la soulcie , les Passer CAMPESTRIS ET TorquATUS , de Briss. 


p. 85. sp. 5 et 4. Ces indications appartiennent au Moi- 
neau des champs ou Friquet. 


Habite : plus particulièrement le midi , l’Italie , la 
Suisse et les contrées méridionales de la France; séden- 
taire dans le midi, émigre dans les provinces du centre de 


l’Europe : jamais en Hollande. Vit toujours dans les forêts 
et dans les bois. | 


Nourriture : toutes sortes de semences. 


Propagation : niche dans les trous naturels des arbres. 
particulièrement dans ceux des arbres fruitiers. 


MANUEL 


C4 
[A 
© 


GROS-BEC MOINEAU. 


FRINGILLA DOMESTICA. (LINN.) 


Sommet de la tête et occiput d’un cendré bleuñtre ; 
une bande d’un marron pur passe au-dessus des 
yeux, se dilate sur les côtés du cou; espace entre 
le bec et l'œil, gorge et devant du cou d’un noir 
profond ; les plumes noires de la poitrine sont lisé- 
rées de blanc; tempes et parties inferieures d’un 
blanc cendrée ; plumes du dos et des ailes noires dans 
leur milieu, bordées de marron; une seule bandè 
blanche sur l'aile; bec noir. Longueur, 5 pouces. 
Le mâle adulte et vieux. 


La femelle, est d’un cendré brun sur la tête et 
sur la nuque; une bande couleur d’ocre au-dessus 
et derrière les yeux, et une semblable sur les ailes; 
les parties supérieures d’un roux brun avec du noir 
sur le milieu des plumes; gorge et milieu du ventre 
blanchâtres ; le reste des parties inférieures d’un 
cendre roussâtre; bec brun. 

Varie accidentellement, d'un blanc pur, d’un 
blanc jaunâtre avec les couleurs faiblement indi- 
quées , d’un jaune roussâtre varié de blanc; l’une 
ou l’autre partie du corps blanc, de couleur cen- 
drée ou d’un noir brun, plus ou moins foncé; tels 
sont : FRINGILLA CANDIDA. Sparm. Mus. Carls.£. 20, 
Passer FLAVUS. Briss. Orn. 0. 3. p. 78. BLACK SPAR- 
ROW. Lath. Sy. p. 3. p. 251. 


FRinGiLLa pomesrica. Gmel. Sysé. 1. p. 925. sp. 36. — 
Latb. Znd. v. 1. p. 452. sp. t. — Lx Mouneau. Buff. Ois. 


D'ORNITHOLOGIEX. 551 
v. 3. p. 474. t. 29. f. 1. — Id. pl. ent. 6. f. 1. le vieux 
mâle ; et f. 2. Le jeune mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 1. 
p. 171- — House sparrow. Lath. Syn. v. 5. p. 248. — Id. 
supp. p. 163. — Haus srenuinc. Bechts. Naturg. Deut. 
v. 3. p. 107.—Frisch. £. 8. f. 1. À et B. — Naum. t. 1. 
f.1et 2. mâle ct femelle. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1. p. 156. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. Heft..8. — De 
Huis-xuscu. Sepp. Nederl. Vog. t. p. 55. 

Habite : depuis les provinces méridionales de la France, 
jusque dans les régions du cercle arctique ; très - abon- 
dant, même dans les villes ; extraordinairement rare en 
Italie , où on ne trouve que l’espèce suivante. Paraît avoir 
la grande chaîne des Alpes et celle des Pyrénées pour li- 
mites vers le midi. 

Nourriture : toutes sortes de semences, des fruits 
mous , des insectes , et particulièrement des chenilles. 


Propagation : niche partout où l’occasion s’en présente, 
jusque sous les tuiles des maisons ; pond cinq ou six œufs, 
quelquefois davantage, d’un vert blanchâtre, avec un grand 
nombre de points bruns et cendrés. 


GROS-BEC CISALPIN. 


FRINGILLA CISALPINA. (Mrur.) 


Sommet de la tête, nuque et une partie du haut 
du dos d’un marron pur , très-vif en été, mais 1m- 
médiatement après la mue d’un marron roussätre, 
toutes les plumes étant alors terminées de roux, 
qui disparait par le frottement et par les autres 
agens qui opèrent sur le plumage; toute la région 
des joues est d’un blanc pur : quant aux autres cou- 
leurs du plumage, elles ne diffèrent en rien du gros- 
bec moincau où moineau vulgaire. Le male. 


559 MANUEL 
La femelle, diffère aussi constamment de celle 
de l'espèce précédente, mais par des nuances de 
couleurs si faibles et si peu apparentes, que, pour les 
saisir , il faut avoir les individus sous les yeux ; les 
différences consistent, en ce que la femelle du Hor- 
neau cisalpin a le sommet de la tête et la nuque 
d’un cendre brun beaucoup plus clair, que la bande 
au-dessus et derrière les yeux est d’un blanc rous- 
sâtre, et que la bande sur les ailes est blanchâtre ; 
toutes les autres couleurs sont aussi plus claires. 


Passer vorcare. Stor. degt. ucc. v. 3. pl. 540. f. 2. le 
inûle ; et f. 1. une variété blanchätre. 


Remarque. Dans la première édition du Manuel, j'ai 
donné ce gros-bec comme race constante ; mais les obser- 
vations minutieuses faites sur cet oiseau dans mon dernier 
voyage, me portent à le placer ici comme espèce qui se re- 
produit toujours sans varier autrement que par des causes 
accidentelles, et sans offrir d'exemples d’alliance avec le 
moineau vulgaire. L'espèce de cet oiseau ne se voit que 
dans les contrées méridionales au delà de la grande chaine 
des Alpes cottiennes et pennines ; jamais sur le revers sep- 
tentrional de ces montagnes. Je le vis avant d'arriver à 
Suze, en descendant les Alpes cottiennes, sur plusieurs 
montagnes peu élevées des Apennins, le long du golfe de 
Ligurie et dans toute l’Italie ; il se trouve encore dans les 
campagnes vénitiennes; mais, passé Trévise, dans toute 
listrie , et plus loin vers l’orient et le nôrd, on ne trouve 
plus cette race, qui est remplacée par celle que nous dési- 
gnons par le nom de vulgaire : même à Trieste et dans le 
nord de la Dalmatie, séparées seulement par l’Adriatique, 
de la vraie patrie du Moineau cisalpin, on ne trouve que 
l'espèce absolument semblable à celle qui vit parmi nous. 
Quant aux mœurs de ces deux espèces, je n’ai observé 


D'ORNITHOLOGILZ. 353 


que cette seule différence ; que le Moineau vulgaire se 
plait plus dans les lieux habités, dans les villes et dans les 
villages ; au lieu que le Moineau cisalpin donne la préfé- 
rence aux champs, et qu’on le rencontre moins , même 
rarement, dans les villes; sa manière de vivre a plus de 
rapports avec la Fringilla montana, qu'avec la Frin- 
gilla domestica. 


GROS-BEC ESPAGNOL. 
FRINGILLA HISPANIOLE NSIS. (Mrur.) 


Sommet de la tète et nuque d’un marron vif et 
très-foncé; dos et manteau noir, mais toutes les 
plumes bordées latéralement de roux jaunûtre ; 
gorge, devant du cou et un ceinturon très-étroit sur 
la poitrine, d'un noir profond; ce noir profond est 
répandu en taches très-longues sur les flancs, de 
facon que seulement le milieu du ventre et l’abdo- 
men sont d’un blanc pur , couleur qui revêt éga- 
lement les joues, et forme au-dessus des yeux un 
sourcil qui aboutit vers l’occiput; bec plus fort et 
plus long que celui des deux espèces précédentes. 
Le mûle. 


Voyez la fiqure assez exacte de cet oiseau, dans Le 
système des oiseaux d'Egypte. pl. 3, fig. 5. 


La femelle de cette espèce ne m'est point encore con- 
nue. 


Remarque. La troisième espèce de moineau s'éloigne 
encore davantage du nôtre , par les couleurs du plumage ; 
sa demeure , plus méridionale que celle du moineau cisal- 
pin , paraît s'étendre depuis le 4o°. fusqu’au 35°. degré, 
puisqu'on le trouve en Sicile, dans l’Archipel, dans le 
midi de l'Espagne, et jusqu’en Égypte, Je ne connais 

Parti 1”. 23 


554 MANUEL 
cette espèce que par les individus préparés que M. Nat- 
terer a envoyés de Gibraltar, au cabinet impérial , à. 
Vienne , et qu’il tua dans le territoire d’Algésiras. J’ai 
comparé ces oiseaux avec un moineau recu très-récem- 
ment de Batavia, et je n’ai pu trouver aucune différence 
entre ces deux oiseaux de pays et de climats si différens 
et si éloignés. Le moineau d'Égypte de M. Savigny ne 
diffère point de celui-ci. Il serait bien intéressant de sa- 
voir si cette espèce habite tout le midi de l'Espagne jus- 
qu'aux montagnes de la Sierra, et si le moineau que nous 
nommons cèsalpèn a établi sa demeure , à partir du revers 
de ces montagnes jusqu'aux pieds des Pyrénées ; je suppose 
qu’il en est ainsi, mais ces suppositions doivent être confir- 
mées par des observations faites sur les lieux. 

Nous n’ayons aucune notion qui concerne la nourriture 
et la propagation de cette espèce, encore très rare dans les 
collections d'histoire naturelle. 


GROS-BEC FRIQUET. 


FRINGILLA MONTANA. (Lin«x.) 


Sommet de la tête et occiput d’un rouge de eui- 
vre ou bai; espace entre l’œil et le bec, bande sur 
les yeux, plumes de l'orifice des oreilles, gorge et 
une partie du devant du cou, d'un noir profond ; 
tempes et un collier interrompu sur la nuque, d'un 
blanc pur; ailes et queue d’un brun foncé; plumes 
du dos et des scapulaires noires dans leur milieu, 
et bordées de marron; deux bandes blanches sur 
les ailes; poitrine d’un cendré pur; ventre et ab- 
domen blanchâtres; bec noir. Longueur, à peu près 
5 pouces. Le mâle, adulte et vieux. 


La femelle, a les couleurs plus claires, particu- 


_ D'ORNITHOLOGIE. 355 
lièrement sur la tête; la tache de lorifice des 
oreilles petite; le noir de la gorge moins étendu, et 
le collier blanc moins apparent. 


V’arie accidentellement, comme lespèce précé- 
dente. 


FRINGILLA MONTANA. Gunel. Syst. 1. p. 925. sp. 27. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 435. sp. 2. — Retz. Linn. F'aun. Suec. 
p. 250.— Loxia namsoRGra. Gmel. Syst. 1. p. 854. sp. 68. 
— Passer camresrais. Briss. Orn. v. 5. p. 82. sp. 5. — 
Passer TORQUATUS. Id. p. 85. Sp. 4. — Le Friquer. Buff. 
Os. v. 5. p. 489. t. 29. f. 2. — Id. pt. ent. 267. f. 1. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 195. —Lr Hawsouvreux. Buf. 
Oùs. v. 4. p. 598.— TREE SPARROW and HAMBURG GROSBEAK. 
Lath. Syn.v. 5. p. 252, et p. 149. — Id. supp. v. 1. p. 163. 
— Alb. Ois. v.3.t. 24. le mûte variété, et t. 65. le vieux 
mâle. — Edw. Glan. t. 269. mâle et jeune. — Der 
FELDSPERLING. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 124. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 158. — Frisch. Vôg. 
4. 7. f.2. lemäle.—Naum. Vôq. t. x. f: 3. —Dr rincuusen. 
Sepp, Nedert. Vog. t. p. 79. 


Habite : les jardins, les buissons , les lisières des fo- 
rêts ; jamais dans les villes ni dans les villages ; fréquente 
souvent les champs; commun dans presque tous les pays, 
depuis lPftalie et l'Espagne , jusque dans les régions du 
cercle arctique ; vit en grandes bandes. 

Nourriture : en été plus particulièrement des insectes 
et surtout des chenilles; en automne, toutes sortes de 
graines , et en hiver , les pousses de graminées. 

Propagation : niche dans les trous des arbres ; pond 
de cinq jusqu’à sept œufs, d’un blanc cendré très-fine- 
ment pointillé et parsemé de taches rougcâtres et de 
cendrées, 


35 MANUEL 


GROS-BEC SERIN ou CINI. 


FRINGILLA SERINUS. (Lin. 


Front , tour des yeux, joues et une bande au- 
dessus des yeux qui aboutit sur la nuque, d’un 
jaune verdâtre nuancé de grisâtre; depuis l'angle 
du bec se dirige sur les côtés du cou une bande 
olivâtre; parties supérieures olivätres avec des 
nuances cendrées et des taches noirâtrés; croupion 
et poitrine couleur de jonquille, cette dernière 
partie ondée de cendré; quelques traits foncés et 
longitudinaux sont disposés sur les côtés de la poi- 
trine et sur les flancs; sur l’aile deux bandes trans- 
versales, lune d’un jaune verdûtre , l’autre d’un 
brun jaunâtre ; queue un peu fourehue; ventre 
d’un blanc jaunâtre, avec des taches longitudinales 
noirâtres. Longueur, 4 pouces 4 ou 5 lignes. 


La femelle, en automne, a les teintes bien plus 
claires ; les parties supérieures nuancées de cendré ; 
les parties inférieures d’un blanc jaunâtre sale, avec 
un grand nombre de taches longitudinales. Au prin- 
temps, les deux sexes ont le jaune du plumage 


beaucoup plus pur. 


Remarque. On doit observer de ne point confondre 
cette espèce, ni avec le Tarn ( Fringilla spinus), dont 
elle diffère par la forme du bec; ni avec le Venturon, 
( Fringilla citrinella ), dont elle diffère par la distribu- 
tion des couleurs. Le savant Bechsiein , dans la première 
édition de ses œuvres et de son manuel portatif, avait con- 
fondu le Cini avec le Venturon; ceite erreur a été re- 
dressée dans la seconde édition. M. Cuvier, Règ. anim... 


D'ORNITHOLOGIE. 357 
place cè gros-bec avec les Linottes ; mais le Cini ne peut 
être compris dans cette famille, son bec fort et bombe 
l'en éloigne. 

Frivcica sERINUSs. Gmel. Syst. 1. p. 908. Sp. 17. — 
Lath. Ind. vw. 1. p. 454. sp. 69. — Loxra sErINus. Scop. 
Ann. 3. p. 205. trad. de Gunt. — Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 146.— Le Serix où Cinr. Bull. Oùs. v. 4. 
pl. ent. 658. f. 1. — Briss. Orn. v. 3. p. 179. — SERIN 
FINCH. Lath. Syn. v. 3. p. 296. — Girurrz. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 3. p. 150, t. 55. f. 1. — Meyer, Wôg. Deut. v. 1. 
t. Liv. n. | 

Habite : les contrées méridionales ; plus rare dans les 
provinces du centre de la France et de l'Allemagne; très- 
abondant en Suisse, dans le midi de la France et de lAI- 
lemagne; très-rarement et seulement de passage accidentel 
en Hollande. Vit le long des bords des ruisseaux dans les 
saules et les aunes , souvent aussi sur les arbres fruitiers, 
sur les chênes et sur les hêtres. 


Nourriture : petites graines , telles que senecon, 
plantain , morgeline et autres. 


Propagation : niche sur les arbres fruitiers, les hêtres 
et les chênes; pond quatre ou cinq œufs blancs, marqués 
au gros bout d’un cercle de points et de taches brunes et 
rougeâtres. 


11. SECTION.—BRÉVICONES. 


Le bec est en cône plus ou moins court, droit 
et cylindrique, souvent conique partout. 


GROS-BEC PINSON. 
FRINGILLA COELEBS. (Linnx.) 


Front noir; haut de la tête et nuque d’un bleu 
eendré pur; dos et scapulaires châtains, avec une 


558 MANUEL 

légère nuance olivätre; croupion vert; toutes les 
parties inférieures d’une couleur lie de vin rous- 
sätre, qui devient plus claire sur le ventre, et 
blanchätre sur l'abdomen; ailes et queue noires; 
deux bandes transversales blanches sur les ailes ; 
sur’ les deux pennes latérales de la queue, une 
grande tache conique de cette couleur, souvent 
sur la troisième une tache plus petite; bec d'un 
bleuätre fonce; iris châtain; pieds bruns. Lon- 
oueur, 6 pouces 2 ou 3 lignes. Le vieux male, au 
printemps. 

La femelle, est plus petite; tête, nuque, dos et 
scapulaires d'un cendré brun nuancé d’ohvätre ; 
toutes les parties inférieures et les joues d’un cen- 
dré blanchâtre : les bandes sur l'aile moins pro- 
noncées , la supérieure moins large et l’inférieure 
d’un blanc jaunâtre; bec d’un gris blanc en hiver; 


au printemps d’un gris brun. 


Le male en automne. 


Après la mue, les couleurs du plumage sont 
plus claires qu'au printemps, parce que toutes les 
plumes des parties supérieures et inférieures sont 
alors terminées de cendré elair; ces bords des 
barbes en s’usant par les mêmes causes que j'ai alle- 
guées dans l’avant-propos , et à l’article de la Ze- 
notte , il s'ensuit que vers le temps des amours le 
plumage du mäle est revêtu de couleurs pures et 
brillantes, sans qu’une seconde mue ait opéré ce 
changement. En hiver le bec du mâle est blan- 
châtre. 


D’ORNITHOLOGIE. 359 
l’arie accidentellement , d'un blanc pur, d'un 
blanc jaunâtre; quelques parties du corps blanches; 


un collier blanc, ou les ailes et la queue de cette 
couleur. 


FRixciza coœLess. Gmel. Syst. 1. p. 901. sp. 5. —Lath. 
Ind. v. 1. p. 457. sp. 12. — Retz. Faun. Suec. p. 245. 
n°. 220. Le Pixsox. Buff. Oùs. v. 4. p. 109. t. 4. — Id. pt. 
ent. 54. f. 1. le mâte en automne.— Gérard. Tab. élém. 
U. 1. D. 179. — Cuarrincu. Lath. Syn. v. 5. p. 257. — 
Id. supp. v. 1. p. 165.— Penn. Brit. Zoôl. t. 5. f. 2 et 5. 
— Alb. Ois. v. 1. 4. 65. de vieux mâle au printemps.— 
EDELFINK , GEMEINE FINK. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 55. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 150. — Id. Fôg. 
Deut. v. 1.1. f. 1 et 2. le mâle et la femelle au prin- 
temps.— Frisch. £. 1. f. 1. — Naum. 4. 2. f. 4 et 5. — 
Scain-ving. Sepp. Medert. Vog. t. p. 141. — Frixcitro 
comue. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 555. f. 1. de mâle, et 
[. 2. variété jaunâûtre. 

Habite : presque tous les pays de l'Europe; sédentaire 
dans les contrées méridionales ; de passage régulier dans 


le plus grand nombre ; vit dans les bois, les buissons et 
les jardins. 


Nourriture : semences de faîne, chanvre, navette, lin, 
salade , moutarde , millet et avoine ,; des semences du sa- 
pin , du pin , ainsi que de l'ail sauvage. 


Propagation : niche sur les arbres; pond quatre ou 
einq œufs , d’un bleu verditre clair-semé de taches et de 
petites bandes d’un brun couleur de café. 


560 MANUEL 


GROS-BEC D’ARDENNES. 
FRINGILLA MONTIFRINGILLA. (Lrnx.) 


Tête, joues, nuque, côtés du cou et haut du 
dos couverts de plumes d’un noir brillant; gorge, 
devant du cou, poitrine, scapulaires et petites cou- 
vertures des ailes d’un beau roux orange ; une 
étroite bande transversale de cette couleur sur les 
ailes, qui ont un petit miroir blanc sur l’origine des 
rémiges ; les trois rémiges extérieures entièrement 
noires ; Croupion et parties inférieures d’un blanc 
pur ; flancs roussâtres avec des taches noires; queue 
noire, la penne extérieure bordée de blanc à sa ra- 
cine ; les deux du milieu entourées de roux cendré; 
bec d'un noir bleuâtre. Longueur, 6 pouces 5 ou 
6 lignes. Le male au printemps. 


Remarque. Quoique le mâle de cette espèce, ainsi que 
le Pinson ordinaire (Fringilla cælebs), les Gros - becs 
Linotte et de montagne (Fringilla cannabina et montium), 
et le sizerin (Fringilla linaria), ne muent qu’une fois en 
automne , les mêmes changemens indiqués dans les articles 
cités ont lieu chez celle-ci. Le mâle , après la mue d’au- 
tomne, porte des bords assez larges et d’un cendrée rous- 
sâtre à l'extrémité de toutes les plumes noires des parties 
supérieures, et le roux orange des parties inférieures pa- 
raît également plus terne, par les bords cendrés dont les 
plumes sont terminées; en hiver, le bec est jaunâtre à 
pointe noire, ik devient bleuâtre au printemps. 


La femelle, a le sommet de la tête d’un roux 
grisätre ; une bande noire passe au-dessus des yeux; 
joues et haut du cou d’un gris cendré ; devant du 


D'ORNITHOLOGIE. 301 
cou et poitrine d’un roux orange clair; plumes du 
dos d’un brun noirâtre, bordées et terminées d’un 
roux cendré; scapulaires d’un jaunâtre clair, ailes 
et queue d’un brun noirâtre. C'est alors, FRINGILLA 
FLAMMEA. Beseke. Yôg. Curl. p.70. n. 174. BRAm- 
BLING. par. À. Lath. Syn. v. 3. p. 262. Frincirza 
LULENSIS. Gmel. Sys. 1. p. 902. sp. 5. jeune: fe- 
melle.—VLath. Znd. v. 1. p. 452. sp. 63. Retz. Faun. 
Suec. p. 245. n. 222. frontispice. t. f. 2. CHARDON- 
NERET à QUATRE RAIES. Buff. Os. v. 4. p. 210. 
Lurran FINCH. Lath. $yx. v.5. p.278. Penn. 4rct. 
zool. v. 2. p. 380. B. 


Les jeunes de l’année, ont le plus souvent la 
gorge blanche; les autres couleurs du plumage 
sont peu différentes de celles des vieilles femelles. 


Varie accidentellement , d'an blanc pur, jau- 
nâtre ou blanchätre, avec les couleurs principales 
du plumage plus ou moins distinctement tracées, 
avec un collier blanc; la tête blanche, ou toute 
autre partie du plumage, variée et tapirée de blanc. 
Les variétés de /a femelle sont également très-dif- 
férentes , mais jamais tellement disparates qu'on 
ne puisse reconnaître l'espèce en faisant attention 
aux caractères indiqués qui distinguent l’un et 
l’autre sexe. 

Le male et la femelle. 


FrixGiLra MONTIFRINGILLA. Gmel. Syst. 1. p. 902. sp. 4. 
— Lath. {nd. v. 1. p. 439. sp. 15. — Retz. Faun. Suec. 
p. 244. n°. 221. — Le Pixson D’ARpexxes. Buff. Os. v. 4. 
p.124. — I. pl. ent. 54. [. 2. Le mâle. — Gérard. Tab. 


362 MANUEL 

élém. v. 1. p. 183. — BRAMBLINX Or MOUNTAIN FINCH. Lath. 
Syn. v. 5. p. 261. — Penn. Brit. Zoo. t. v. f. 4. — Alb. 
Ois. t.64.— Bercris. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 97. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 151. — Frisch, £. 3. 
f: 2. mauvaise représentation. — Naum. t. 5. f. 6 et 5. 
— Frincizco Moxranino. Stor. degli. ucc. v. 5. pl. 358. 
f. 2. te mâle. 


Habite : de passage dans presque toutes les contrées de 
l'Europe ; sédentaire dans quelques-unes; demeure même 
pendant les rigueurs de l'hiver dans les pays du nord de 
l’Aliemagne , mais toujours accidentellement ; de passage 
régulier en Hollande. 

Nourriture : à peu près comme l’espèce précédente. 


Propagation : niche sur les pins et les sapins les plug 
garnis ; pond cinq œufs tachés de jaunâtre. 


GROS-BEC NIVEROLLE. 
FRINGILLA NIVALIS. (Lix«x.) 


Sommet de la tête, joues et nuque d’un cendré 
bleuâtre; dos , scapulaires et les deux pennes se- 
condaires des ailes les plus proches du corps d’un 
brun foncé, toutes ces plumes bordées de brun 
plus clair; les couvertures des ailes, les autres 
pennes secondaires et celles de la queue d’un blanc 
pur; toutes les pennes latérales de la queue ter- 
minées par du noir, les deux pennes du milieu, les 
grandes couvertures supérieures, et les rémiges d’un 
noir profond; parties inférieures blanches ou seu- 
lement blanchätres, suivant les âges; pieds noirs, 
bec d’un jaune plus ou moins pur ez hiver; en ele 
le bec est noir et les pieds sont bruns. Longueur, 
7 pouces. Le vieux mâle. 


D'ORNITHOLOGIE. 503 

La femelle , diffère du male en ce que le cen- 

dré de sa tête est nuancé de roussâtre , que les par- 

ties inférieures sont d’un blanc moins pur, et que 

les rémiges et les deux pennes du milieu de la 
queue sont d’un noir brunätre. 


Feixcicza nivazis. Gmel. Syst. 1. p. Q11. Sp. 21. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 440. sp. 19.—Wils. Birds of the Un. 
States. v. 1. p. 56. pl. 21. f. 2. en plumage d'hiver. — 
Le PINSON DE NEIGE OU NIVEROLLE. Buff. Os. v. 4. p. 156. 
— Briss. Orn. v. 5. p. 162. t. 19. f. 1. — Gérard. Tab. 
élém. v. 1. p. 264. — Der scuxermx. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 5. p. 156. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. 
p. 161.— Havrezr. Gmel. Beyt. 4. p. 168. — Pall. New 
nord. Beyt. 4. p. 46. la femetle. — Naum. Fôg. Nachtr. 
t. 20. À. f. 58. Le vicux mât. 


Remarque. L'oiseau vndiqué par M. Koch, dans son 
système de la zoologie de Bavière , sous le nouveau nom 
de Fringila saxatilis , n’est qu’une de ces espèces créées 
à bon plaisir , fruit d’une stérile compilation , et non d’un 
examen préalable et de comparaisons faites sur la nature. 
Cet oiseau n’est qu’un état différent du pènson de neige , 
et tel qu’on voit tous les individus en hiver ; le bec est alors 
jaune , tandis qu’il est noir en été; l'espèce ne mue pas 
deux fois; elle est également sédentaire en Suisse. Cet 
oiseau et l’Æccenteur des Alpes (Accentor alpinus), sont 
les deux espèces qu’on rencontre sur les plus hautes éléva- 
tions, près de la région des glaces et des neiges perpé- 
tuelles. L'espèce est la mème dans l’Amérique septentrio- 
uale. 


Habite : les plus hautes montagnes de l'Kurope , tels 
que les Alpes suisses, les Pyrénées et les Alpes du nord; 
de passage en hiver dans les pays de montagnes ; rarement 
dans les plaines. 


964 MANUEL 
Nourriture : toutes sortes d'insectes, ainsi que les se- 
mences du pin, du sapin et des plantes aquatiques. 
Propagation : niche sur les rochers, ou dans les cre- 
vasses des rocs ; pond de trois jusqu'a cinq œufs , d’un vert 
clair parsemé de taches irrégulières et de points cendrés, 
mélés avec des taches d’un vert foncé. 


GROS-BEC LINOTTE. 


FRINGILLA CANNABINA. (LiNN.) 


Bec fort, de la largeur du front, notratre ; gorge 
blanchatre, marquée dans le milieu par quelques 


taches brunes *. 


Les plumes du front, de la poitrine et des par- 
ties latérales de celle-ci, d’un rouge cramoisi ter- 
mine par un bord étroit de rouge rose; gorge et 
devant du cou blanchâtres, avec des taehes longi- 
tudinales brunes ; haut de la tête, nuque et côtés 
du cou d’un cendré pur; dos, scapulaires et cou- 
vertures des ailes d’un brun châtain; flancs d’un 
brun rougeûtre; milieu du ventre et abdomen 
blancs ; quelques-unes des rémiges noires, bordées 
extérieurement de blanc; queue fourchue, noire; 
les pennes lisérées extérieurement de blanc , et bor- 
dées intérieurement par un large espace blanc; 1ris 


* Comme la Fringeilla cannabina et la Fringilla montium ont sou- 
vent été confondues, j’ai taché de distinguer ces espèces par un 
petit nombre de caractères mis en tête des courtes descriptions et 
des synonymes ; les Fringilla linaria et montium, ayant aussi été 
confondues, j’ai également placé un signe précis de reconnaissance 
à J'article de ma F. linaria. 


D'ORNITHOLOGIE. _ 365 
brun; bec d’un bleuätre foncé; pieds d’un brun 
rouge, plus ou moins pâle. Longueur, 3 pouces. 
Le vieux male, au printemps. 

Le mâle, après la mue d'automne, à l’âge d'un 
an accompli. Sur le haut de la tète de grandes ta- 
ches noires; le dos roussätre avec des taches d’un 
brun châtain , bordées de brun blanchätre ; la poi- 
trine d’un rouge cendre brun, ou d’un rouge brun 
avec des bords d’un rouge blanchätre; des taches 
brunes très-prononeces sur les flancs; couvertures 
supérieures de la queue noires, bordées intérieu- 
‘rement de blanc et extérieuremeut de gris rous- 
sâtre. ( En soulevant les plumes du front et celles 
de la poitrine, on remarque les indices de couleurs 
rouges qui ornent l’oiseau au printemps. ) Ce sont : 


FRiINGILLA LiNoTA. Gmel. Syst. 1. p. 916. sp. Gr. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 457. sp. 81. — La LixOTTE ORDINAIRE. 
Buff. Ois. v. 4. p. 58. €. 1.— Id. pt. ent. 151. f. 1. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 188.— Comuon ziner. Lath. 
Syn. v. 3. p. 502. 

Femarque. Cet oiseau ne mue qu’une fois l’année , 
en automne ; cependant son plumage de printemps ou de 
noces se trouve paré, sur la tête et sur la poitrine , d’une 
belle teinte rouge ; ceci a lieu par le frottement et par 
l'action de l'air, qui usent les bords sombres et cendrés des 
plumes, et font paraître au printemps la couleur rouge, en 
partie cachée en hiver , sous les bords cendrés dont ces 
plumes sont terminées. On conçoit que l'âge , et l’époque 
plus ou moins éloignée du temps de la mue, varient ce 
plumage à l'infini. 


Varie accidentellement, d'un blanc pur, blan- 
châtre, avec les ailes et la queue comme à lordi- 


366 MANUEL 

naire ; les couleurs du plumage faiblement tracées; 
une partie du corps blanche ou tapirée de plumes 
blanches. Tout le plumage noirâtre ou plus sombre 
qu'à l'ordinaire; souvent les pieds rouges. C’est 
alors, FRINGILLA ARGENTORATENSIS. Gmel. Sysé. 
1.p. 918. sp. 69. — Lath. /ad. 6. 1. p. 460. sp. 
87. Le Genryz pr SrrassoURG. Buff. Ois. p. 4. p. 
73. Gérard. Tab. élém. v. x. p. 194. 

La femelle, qui ne change point de couleurs 
après l'état d’adulte, est plus petite que le mäle; 
toutes les parties supérieures d’un cendré jaunâtre, 
parsemées de taches d’un brun noirûtre ; les cou- 
vertures des ailes d’un brun roux terne; parties 
inférieures d’un roussäâtre clair, mais blanchatres 
sur le milieu du ventre, et parsemées sur la poitrine 
et sur les flancs de nombreuses taches d’un brun 
noirätre. - 

Les jeunes mâles jusqu'au printemps , ont Île 
sommet de la tête et le dos d’un brun roussatre, 
marqué de taches lancéolées d’un brun fonce; joues 
et nuque cendrées; toutes les parties inférieures 
d’un blanc légèrement roussätre, marquées sur le 
milieu de la gorge et sur la poitrine de taches lon- 
gitudinales d’un brun foncé; sur les flancs de larges 
taches d’un brun roussâtre, et sur les couvertures 
de la queue, de larges taches lancéolées, noirätres ; 
pieds couleur de chair; base du bec d’un bleu li- 
vide; c’est alors, Meyer. Vüg. Hefi. t. f. 3. et 
Frisch. fôg. Deutschl. £, 9. f. 4 et B. 


Remarque. Les varittés du jeune, décrites par Meyer, 


D'ORNITHOLOGIE. 367 
sous la lettre e, et celle de la lettre e, doivent être rangées 
avec l'espèce suivante. 


Les vieux, male et femelle. 


FRiNGizLa caxnapina. Gmel. Syst. 1. p. 010. sp. 28. — 
Lath. Ind. v. 1. p.458. sp. 82.—Reir. Faun. Suec. p. 247. 
n°. 226. — La cranpe Lavowrz pe vienes. Buff. Oùs. v. 4. 
p. 58. — Id. pl. ent. 4S5. f. à. de mâle prenant sa pa- 
rure, et pl. ent. 151. f. 2. Le très-vieux mâle : (sous 
le faux nom de petite linotie de vignes*.— Id. pl. ent. 151. 
f. 1. une Linotte femelle, ou bien te mâle en automne. 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 190. — GREATER RED HEADED 
LINET OR REDPOLE. Lath. Sun. v. 3. p. 504. — Id. supp. 
p. 1976. — Brurnaxrime. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. 
p. 141. — Id. Tasschenb. p. 121. — Meyer, Tasschenb. 
v. 1. p. 163.— Id. V'ég. Deut. v. 1. t. f. 1 et 2. — Frisch, 
Vôg. t. 9. f. 1 et 2. — Naum. Vôg. t. 5. f. 10. vieux 
mâle, et f. 11. femelle. — Viasvixx. Sepp. Nedert. Vo. 
V. 2. . p. 157. — MonraNeLLO MAGG10RE. for. deg. ucc. 
U. 3: pl. 357. f. 1. 

Habite : dans les lieux montueux , dans les vignobles, 
les taillis et à la lisière des bois ; moins souvent dans les 
haies et dans les buissons ; très-abondant en Hollande. 


Nourriture : graines de plantain, de dent-de-lion, de 
navette, de choux, de lin et de chanvre; en hiver, l’in- 
térieur des boutons des chênes et des peupliers. 

Propagation : niche indifféremment, dans les vignes, 
dans les buissons, dans les charmilles et dans les haies ; 
pond de quatre à six œufs, d’un blanc bleuâtre avec des 
points et des petites raies couleur de chair. 


* La description du Sizerin, dans laquelle Buffon a cité sans 
doute par erreur cette pl. 251. f. 2, appartient au Fringilla linaria ; 
et il aurait dû citer, dans cette description du Sizerin, celle du 
Cabaret., pl. 485. f. 2. 


568 MANUEL 
GROS-BEC A GORGE ROUSSE ou DE MONTAGNE. 


FRINGILLA MONTIUM. (GmEL.) 


Bec formant un triangle parfait; gorge rousse , 
sans aucune tache ; pieds noirs. 


Gorge, devant du cou, de larges sourcils et 
toute la région des yeux d’un roux clair; plumes du 
sommet de la tête, de la nuque et du dos d’un 
noir profond dans le milieu, et bordées de roux ; 
côtés du cou, poitrine et flancs d’un roux clair, mar- 
que de grandes taches noirâtres ; croupion d’un 
beau rose foncé ; milieu du ventre et abdomen 
blancs ; deux bandes d’un roux blanchâtre sur le 
milieu des ailes; iris brun; bec d’un jaune de cire; 
pieds noirs. Longueur, 4 pouces 6 ou 7 lignes. Le 
male au printemps. 

Les femelles et les jeunes de l’année, diffèrent 
en ce que le roussäâtre de toutes les parties est plus 
clair ; que les grandes taches longitudinales qui oc- 
cupent le centre des plumes des parties supérieures 
sont d’un brun très-foncé, au lieu de noir profond, 
comme chez les vieux mâles au printemps; que le 
croupion est rayé comme les autres parties supé- 
rieures sans aucune nuance rose; enfin que le bec 
est d’un jaune plus clair , et qu'il a une tache noire 
vers la pointe. 

Les vieux mâles, après la mue d'automne, ne 
se distinguent des jeunes que par de faibles nuan- 
ces plus foncées; chez eux le croupion conserve 
une teinte roussâtre rose, marquée de taches brunes. 


D'ORNITHOLOGIE. 369 
FaincicLa Monrium. Gmel. Syst. 1. p. 907. sp. 68. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 459. sp. 84. — La LiNOTTE DE MoN- 
TaAGnE. Vieill. Mém. de l’ Acad. de Turin, année 1816. 
p. 212. description très-exacte.—Anxriscme Finr. Bechst. 
Tasschenb. p. 125. sp. 9. — Id. Naturg. Deut. v. 3. 
P. 139. — GELBSCHNABLICHE FINK. Naum. W6g. t. 20. f. 59. 
figure très-exacte du vieux mâle. — Frisch. £. 10. f. à. 
les femelles ou Les jeunes.— Mouxraix Lier. Lath. Syn. 
U. 3. p. 307. 


Remarque. M. Vieillot, dansles Memories della R. 4 ca- 
demia di Torino , précités , a très-exactement observé , 
en parlant de la première édition du Manuel, que je ne 
connaissais point alors le gros - bec qui fait le sujet du 
présent article. J’en ai recu depuis par les soins de M. Boié, 
voyageur distingué, qui a parcouru une partie de la Suède et 
de la Norvége ; les chasses faites dans mon dernier voyage, 
m'en ont aussi fourni un bon nombre. Les observations 
de ce naturaliste français venant à l'appui des nôtres, il 
ne reste plus aucun doute sur l’existence de cette espèce , 
et sur la différence de F. flavirostris et F. montium ; le 
premier est simplement un S2zerèn, ainsi que Retz, Fauna 
Suecica le juge aussi, et comme je l’ardéjà indiqué dans ma 
première édition. Il n’en est pas de même du Fringilla 
flavirostris , indiqué très-récemment par Nilsson. Faun. 
Suec. v.1.p. 140.n°. 71. 1.4. figure reconnaissable ; sous 
ce nom , l’auteur cité décrit très-exactement notre oiseau. Je 
crois que Pallas et Linné Faun. Suec., ont aussi eu la même 
espèce en vue dans leur flavirostris; mais les indications de 
Retz, Gmelin et Lathars ont rapport au Sizerin. Il faudrait 
souvent des pages pour débrouiller le cha0s et indiquer les 
uombreuses erreurs de compilation. 


Habite : les contrées arctiques ; très-commun en été 
en Écosse , en Norvége et en Suède; rare en Russie et dans 
les contrées orientales de l'Allemagne; en automne, de 
passage périodique dans quelques contrées d’Allemagne, 


Panuis 1". 24 


30 MANUEL 


de France et de Hollande; accidentellement en Suisse et 
dans le midi de la France , où l'on ne voit que des jeunes. 


Nourriture : exactement la même que celle de la 
linotte. F. cannabina , avec laquelle cette espèce voyage 
assez habituellement en bandes plus ou moins nombreu- 


ses, mais seulement en automne. C’est le Riska des Sué- 
dois. 

Propagation : niche probablement très-avant dans le 
nord. 


III. SECTION. —LONGICONES. 


Bec en cône droit, long et comprimé; pointe 
des deux mandibules aiguë. 


GROS-BEC VENTURON. 


FRINGILLA CITRINELLA. (Linx.) 


Front , sommet de la tête, tour des yeux , gorge, 
devant du cou, poitrine et milieu du ventre d’un 
vert jaunâtre ; occiput, nuque, côtés du cou et 
flancs cendrés; dos, scapulaires, couvertures des 
ailes et une bande transversale sur celles-cr, d’un 
vert jaunâtre foncé , nuancé de grisätre ; croupion 
d'un jaune verdâtre; ailes et queue noires, les 
pennes lisérées de cendré verdâtre. Longueur, 4 
pouces 6 ou 7 lignes. 


La femelle, diffère en ce que les couleurs sont 
inoins vives; le cendré des côtés du cou s'étend plus 
sur le devant, et les nuances des plumes du dos 
sont plus cendrées; ces plumes ont un trait brun 
le long des baguettes. 


FRINGILLA CITRINELLA. Gmel. Syst. 1. p. 908. sp. 16. — 


D'ORNITHOLOGIE. 371 
Lath. Ind. v. 1. p.454. Sp. 70.— EMBERIZA BRUMALIS. 
Scop. Ann. v. 1. p. 145. n°. 213. — Gmel. Syst. 1. p. 873. 
Sp. 41. — Lath. Ind. v. 1. p- 412. sp. 47 — FRINGILLA 
BRUMALIS. Bechts. Naturg. Deut. v. 5. p. 240. f. 3. — 
Le Venruron DE Provence. Buff. Ois. pl. ent. 658. f. 2.— 
Bruant pu Tyroc. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 13. 
p. 130. — Cirric-FiNcH. Lath. Syn. v. 3. p. 295. — Bru- 
MAL BUNTING. Lath. Id. p. 199. — Cirroxex-rinx. Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1. p. 175. —JId. Fôg. Deut. v. à. 
t. f. 1 et 2. mâle et femelle. 


Habite : sur les montagnes, dans les taillis des pins 
et des sapins; très-commun dans les provinces méridio- 
pales de l’Europe, en Grèce, en Turquie, en Italie et le 
long de la Méditerranée ; abondant en Suisse et dans le 
Tyrol; de passage accidentel en Allemagne et en France ; 
jamais en Hollande. 


Nourriture : semences des arbres et des plantes al- 
pestres. 


Propagation : niche dans les fourrés des sapinières ; 
pond trois ou cinq œufs blanchâtres avec de grandes taches 


d’un rouge de brique, ou avec de nombreuses petites taches 
de cette couleur. 


GROS-BEC TARIN. 
FRINGILLA SPINUS. (Lrnx.) 


Sommet de la tête et gorge d’un noir profond; 
du noir varié de verdätre sur la nuque; une large 
bande jaune derrière les yeux; cou, poitrine, 
ventre, base des pennes de la queue et des rémi- 
ges jaunes ; dos et scapulaires d’un verdâtre nuancé 
de cendré, sur chaque plume de ces parties une pe- 
üte tache longitudinale noirâtre; deux bandes sur 
l'aile, lune noire, et l’autre d’un vert jaunître ; 


ailes et extrémité des pennes de la queue noires, 
toutes lisérées de vert jaunâtre ; flancs et abdomen 
blanchâtres avec des taches longitudinales noires. 
Longueur, 4 pouces 4 ou 5 lignes. Le mâle. 


La femelle, a toutes les parties supérieures, les 
joues et les côtés du cou cendrés avec des taches 
noires longitudinales; toutes les parties inférieures 
blanchâtres, mais variées par un grand nombre de 
taches longitudinales de couleur noire, disposées 
sur les flancs, sur les côtés du cou et sur les cou- 
vertures inférieures de la queue ; la bande trans- 
versale sur l'aile d’un blanc jaunâtre; les pennes 
secondaires bordées de jaune clair. 

Varie accidentellement, d’un blanc pur, tapiré 
de plumes blanches , d’un blanc jaunâtre avec les 
couleurs du plumage faiblement prononcées; rare- 
ment noirâtre ou varié de grandes taches noires. 


Frincicca spinus. Gmel. Syst. 1. p. 0914. sp. 25. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 452. sp. 65. — Le Tarn. Buff. Oùs. 
©. 4. p. 221. — Id. pt. ent. 485. f. 3. le mâte. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 207.—Sisxi. Lath. Syn. v. 3. p. 289. 
— Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 585.— Id. Brit. Zool. t. V. 
f. 5. — Alb. Ois. v. 3. t. 76. — Ensenzeisic. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 3. p. 220.— Meyer, Tasschenb. Deut. 
@. 1. p. 170. — Frisch. £. 11. f. 1. À. et B. mâle et fe- 
melle. — Naum. t. 6. f. 15 et 14. mâle et femelle. — De 
sys. Sepp. Nederl. Vog. t. p. 155. f. 1 et 2. deux mâles. 

Habite : les pays du nord jusqu’en Suède, mais point 
en Sibérie,; fréquente les forêts noires et celles d’aunes : de 
passage périodique en France et en Hollande. 


Nourriture : semences de l’aune, du pin, de l’orme, 
de la bardane , du ronce , et autres. 


D'ORNITHOLOGIE. 373 


Propagation : niche sur les rameaux les plus élévés du 
pin : pond cinq œufs d’un blanc grisâtre, parsemés de 
petits points d’un brun pourpré. 


GROS-BEC SIZERIN *. 


FRINGILLA LINARIA. (Liwx.) 


Bec en cone long, comprimé, effilé et tres- 
acéré à la pointe; gorge noire. 

Front , espace entre l'œil et le bee, et la gorge- 
rette noirs; haut de la tête d’un cramoisi foncé ;- 
parties latérales de la gorge, devant du cou, poi- 
trine , parties latérales du ventre et croupion d’un 


* Cet article, qui est mot à mot ainsi dans lapremière édition, 
a trouvé en M. Vieillot, voyez Memorie della R. Academia di:To- 
rino , année 1816, p. 193 et suivantes, des critiques peu exactes. 
Cet auteur dit, p.202, que je parle de Fespèce sans la connaître, 
expression pour le moins hasardée. Dans le Mémoire cité, l’au- 
teur dit, que je n'ai point fait mention du rouge sur le croupion de 
mon Sizerin mâle, et que ce rouge n'existe point. À quoi je me vois 
forcé de répondre que, si M. Vieillot veut bien se donner la peine 
de lire, il trouvera ici, comme dans la, première édition p. 226, 
qu'il est dit : Parties latérales du ventre ét éroupion d'un cramoisi 
clair. Je suppose que tous ceux qui ont vw un Sizerin autrement 
qu’en cage savent que le mâle en plumage parfait à du cramoisi 
clair ou du moins du rouge sur le croupion. Je nai point encore 
vu dans la nature les deux espèces distinctes que M. Vieillot 
assure exister ; car, indépendamment de mes observations dans le 
cours de mes différens voyages, j'ai encore informé plusieurs de 
mes correspondans naturalistes du fait avancé par M. Vicillot; 
tous ne connaissent que le seul $izerin dont le Cabaret n’est qu'un 
double emploi : au reste, j'ai vu à Turin les deux oiseaux envoyés 
par M. Vieillot au cabinet de cette ville; ce ne sont tous deux 
qüe de vrais Sizerins, pas tout-à-fait en livrée complète, mais 
le cramoisi clair est très-visible sur le croupion, 


354 MANUEL 

cramoisi clair; ventre d’un blanc rose ; sur les flânes 
et sur les couvertures inférieures de la queue des 
taches longitudinales noirâtres ; parties supérieures 
d'un cendré roux avec des taches longitudinales 
noires; ailes et queue noires; les pennes bordées 
de cendre roux; sur l’aile deux bandes transver- 
sales ; bec jaune, à pointe noire; pieds bruns. Lon- 
gueur, à pouces. Le très-vieux mdle, au prin- 
temps. 


La vierlle femelle, a seulement une partie du 
haut de la tête cramoisie; point de rouge sur le 
croupion, ni sur les parties inférieures; la gorge 
noire; les parties latérales de la gorge, la poitrine 
et le mieu du ventre blanchâtres ; flancs et abdo- 
men roussätres, marqués de grandes taches longi- 
tudinales , noires. Les très-vieilles femelles ont 
souvent un peu de couleur rose sur la poitrine 


Les jeunes, après leur première mue, ont déjà 
un peu de rouge foncé sur la tête; tour du bec 
cendrée; gorgerette noirâtre ; les côtés de la gorge, 
le cou, la poitrine, les flancs et les parties supé- 
rieures d'un roux clair, mais avec des taches longi- 
tudinales brunes, disposées sur les parties supé- 
rieures et sur les flancs ; deux bandes rousses sur 
les ailes; celles-ci et les pennes de la queue d'un 
brun noirätre bordé de cendré roux; milieu du 
ventre et abdomen blancs. 


Faxçicra Linaria. Gmel. Syst. 1. p. 915. sp. 29. — 
Lath. v. 1. p. 458. sp. 85.— Retz. Faun. Suec. p. 248. 
sp. 227. — Wils. Birds of the Un. States. v. 4. p. 42. 


D'ORNITHOLOGIE. 375 
pt. 30. f. 4. individu en plumage complet d'été. — x 
Sizenin. Buff. Ois. v. 4. p. 216. description du vieux 
mâle*. — Le Casarer. Buff. Os. 4. p. 76. et Id. pl. 
ent. 485. f. 2 de mâle. — Perte LiNOTTE DE Vicxes. 
Briss. Orn. v. 3. p. 158. {e vieux mâle. — Perte Li- 
NOTTE OU CABARET. Briss. Orn. v. 5. p. 142. le jeune mâle 
en hiver. — LEsSER RED POLE AD TWITE. Lath. Syn. v. 5. 
p. 305 et 507. — Id. supp. v. 1. p. 167. — Alb. Oës. v. 3. 
t. 5. deux mâles en hiver.— MonranezLo minore. Stor. 
deg. ucc. v. 3. pl. 556. f. 2. vieux mâle. — Berczrisic. 
Bechst. Naturg. Deut. v.3. p. 251. — Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 191. — Frisch. Vôgq. t. 10. f. 2. mâle et 
femelle. — Naum. Vôg. t. 6. f. 15 et 16. vieux mâle et 
femelle, fiqures exartes. 


Remarque. Il existe, dans cette espèce comme chez la 
Fringilla cannabina, Fringilla pyrrhula, Alauda 
cristata, perdix cinerea, et chez plusieurs espèces d’oi- 
seaux de marais, des individus , souvent des compagnies 
entières, dont les dimensions sont moins fortes ; nous avons 
observé que ces variétés plus ou moins constantes dépen- 
dent de causes purement accidentelles et locales. J1 me pa- 
raît qu’il en est ainsi du Sizerin et du prétendu Cabaret , 
qu’on veut faire passer comme deux espèces distinctes. Les 
individus que j'ai reçus de l’Amérique septentrionale ne 
différent point de ceux d'Europe. 

- Remarque. Comme synonyme appartenant à un jeune 


Siserin avant la seconde mue, on doit encore énu- 
mérer. 


FRinGiLLa rLavirosrris. Linn. Faun. Suec. édit. de 
Retz. 4. frontispice ; une jeune femelle.— Gwmel. Syst. 1. 
P. 915. sp. 27. — Lath. Ind. v. 1. p. 438. sp. 16. — 


* La pl. eni. 151. f. 2. que Buffon cite dans sa description du 
Siserin, n'appartient point ici; elle représente une Zinotte de vignes 


(Fripgiila cannabina,) 


376 MANUEL 
ArCTiG FINCH. Penn. #ret. Zoo. v. 2, p. 559. — Lath. 
Syn. v. 5. p. 260. Mais on doit se garder d’y comprendre 
les citations de Brisson et de Buffon, du Pinson brun, 
et le Flavirostris de Pallas et de Nilsson qui ont voulu 
indiquer notre Fringilla montium. 

Habite : les contrées du cercle arctique et les pays 
tempérés de l'Europe ; vit jusque vers la Sibérie et le 
Kamtschatka; également abondant dans l'Amérique sep- 


tentrionale : de passage périodique dans certains cantons 
de la France : rarement en Hollande. 


Nourriture : semences de l’aune, du pin, ronce, lin, 
navette; et, en hiver , les bourgeons de l’aune. 


Propagation : niche dans les taillis d’aunes et sur les 
rameaux des pins : pond cinq œufs, d’un blanc bleuâtre 
varié de nombreuses taches rougeîtres, disposées seule- 
ment sur le gros bout. 


GROS-BEC CHARDONNERET. 
FRINGILLA CARDUELIS. (Li1n=.) 


Tour du bec, occiput et nuque d’un noir pro- 
fond; front et gorge cramoisi; joues, devant du 
cou et parties inferieures d’un blanc pur; dos, 
scapulaires et parties latérales de la poitrine d'un 
brun foncé; moitié supérieure des pennes de l'aile 
d'un jaune pur, le reste noir.avec des taches blan- 
ches yers le bout; queue noire, une longue tache 
blanche sur les barbes intérieures des pennes la- 
térales, les autres terminées de blanc; bec blan- 
châtre, à poimte noirûtre; iris châtain. Longueur ; 
5 pouces 4 ou 5 lignes. Le male. 

La femelle, a le cramoisi du front et de la gorge 
moins Ctendu et moins pur; joues colorées de brun 


D'ORNITHOLOGIE. 5-7 
clair; petites couvertures des ailes brunes ; parties 
inférieures plus nuancées de roussâtre ; le jaune et 
le noir des pennes alaires moins vif. 


Varie accidentellement, d’un blanc pur, blan- 
châtre avec les couleurs ordinaires faiblement mar- 
quées ; le rouge plus ou moins vif, et le reste blan- 
châtre; souvent tapiré irrégulièrement de plumes 
blanches. D'un brun noirâtre et quelquefois appro- 
chant du noir, lorsque l'individu a été nourri de 
graine de chanvre et tenu à l'obscurité. 


FRINGILLA CARDUELIS. Gmel. Syst. 1. p. 905. Sp. 7. — 
Lath. Ind. v. 1. p. 449. sp. 58. — Retz. Faun. Suec. 
p. 245. n°. 223. — Le Cnarronnerer. Bufñf. Ois. v. 4. 
p. 187. 4. 10.— Id. pl. ent. 4. f. 1. le mâle. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 202. — Gorn-riNcu. Lath. Syn. v. 5. 
p. 281. — Penn. Arct. Zool. v. 2; p. 283. — Alb. Oùs. 
1. 64. Le mâle. — Id. v. 5. t. 50. f. À. variété noirûtre, 
et f. B. le mäle.— Disrer zeisic. Bechst. Naturg: Deut. 
v. 5. p. 200.— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 1657. 
— Frisch. £. 1. f. 2. 4..et, B. — Naum. t. 5. f. 12. le 
mâle. 


Habite : depuis les îles méridionales de l’Archipel jus- 
qu’en Sibérie ; commun dans plusieurs parties de la France 
et de l'Allemagne ; de passage en Hollande. 


Nourriture : toutes sortes de graines et de semences 
buileuses. 


Propagation : niche habituellement dans les vergers, 
sur les poiriers, les pommiers, les tilleuls et autres arbres: 
à la lisière des forêts : pond jusqu’à six œufs obtus, d’un 
vert clair, marqué de taches isolées rougeûtres, et vers le 
gros bout quelques traits d’un rouge noirâtre. 


3-8 MANUEL 


ARS NA RUE RAA LES VITRAIL AR MAN AAA AA SALE LADA SAN BARS SIVIIARVAARATE 


ORDRE CINQUIÈME. 


ZYGODACTYLES.—Z Y G O- 
DACTYLTI. 


Bec de forme variée, plus ou moins arqué, 
ou très-crochu, souvent droit et angulaire. 
Pres, toujours deux doigts devant et deux 
derrière, le doigt extérieur de derrière sou- 
vent réversible. 


Cet ordre d’oiseaux se compose de quelques espèces 
dont le doigt externe peut à volonté se diriger en arrière 
ou en avant, et d’un grand nombre qui ont habituellement 
les doigts par paires : il résulte de cette conformation un 
appui plus solide, que quelques genres mettent à profit 
pour se cramponner et pour escalader le tronc et les branches 
des arbres *; tandfs que d’autres s’en servent encore avec 
avantage comme moyens de préhension **. Les genres de 
cet ordre qui vivent en Europe se nourrissent presque 
exclusivement de chenilles , de vers ou de larves d’insectes, 
ces alimens sont également propres aux espèces exotiques 
analogues; plusieurs genres étrangers, à bec gros et cour- 
bé, donnent la préférence aux fruits mous, d’autres à bec 
très-fort et crochu se nourrissent d’amandes et de noyaux. 


* Comme dans le plus grand nombre des espèces qui compo- 
sent jes genres Picus, Funx et Psittacus. 


7* Comme toutes les espèces du genre Psittacus. 


D'ORNITHOLOGIE. 350 
Le plus grand nombre de ces oiseaux, à doigts disposés par 
paires , nichent dans les trous naturels des vieux arbres; 
quelques espèces forment, à l’aide du bec tranchant, les 
trous qui leur servent de gîte. Get ordre se divise assez 
naturellement , suivant la forme du bec, en deux familles. 


Remarque. Dans la première édition, j’ai réuni, non 
sans quelques hésitations, sous le nom de Scansores ou 
Grimpeurs , tous-ces genres qui paraissent doués de l’ha- 
bitude de se cramponner ou de se suspendre au moyen 
des doigts et des ongles aux troncs et aux branches des 
arbres. Plusieurs remarques m'ont été faites contre cette 
réunion de formes de pieds si différentes, ainsi que contre 
le nom donné à cet ordre. En effet, plusieurs groupes 
d'oiseaux exotiques, ainsi que les Coucous d'Europe, ne 
sont en aucune manière doués d’une habitude que le nom 
de Grimpeur induit à supposer: la classification de M. Cu- 
vier pêche par le même défaut; mais celle de M. Vieillot* 
vient au-devant de cette incohérence; ses tribus, sous les 
noms de Zygodactyles et de Anisodactyles, sont par- 
faitemant bien imaginées ; j’en fis déià Pobsersation dans 
une brochure publiée contre cette nouvelle classification *”. 
Ici j'utilise la manière de voir de M. Vieillot, mais en 
faisant usage des noms qu’il donne à ses deux tribus des 
Sylvains, comme indications de deux ordres que je crois 
utile d'établir dans le système, et qui remplaceront plus 
convenablement l’ordre des Grimpeurs. 


* Analyse d’une nouvelle Ornithologie élémentaire. 


** Observations sur la classification méthodique des oiseaux , etc, 


380 MANUEL 


PREMIÈRE FAMILLE. 


Brc plus ou moins arqué. Pirps, deux doigts 
devant et le plus habituellement deux derrière ; 
. . TT LA : LE 
quelquefois le doigt extérieur de derrière réver- 
sible. 


GENRE FVFINGT-NEUVIÈME. 


COUCOU.—CUCULUS. (Linx.) 


Brc de la longueur de la tête, comprimé, fai- 
blement arqué; mandibules sans échancrures. Na- 
RINES. basales, percées dans les bords de la man- 
dibule, entourées d’une membrane nue et proémi- 
nente. Preps emplumés au-dessous du genou; deux 
doigts devant, soudés à leur base; deux doigts 
derrière, entièrement divisés, l'extérieur réver- 
sible. Queue longue , plus ou moins étagée. Arres 
médiocres; la re. rémige de moyenne longueur; 
la 2°. un peu plus courte que la 3e., qui est la 
plus longue. 


Ces oiseaux sont farouches ; ils vivent solitaires, ne 
construisent point de nids; la femelle transporte (on ne 
sait point encore positivement par quel moyen) les 
œufs qu’elle pond, dans le nid de différentes espèces de 
petits oiseaux, qui couvent l’œuf et élèvent le jeune; e’est 
le plus souvent dans les nids des espèces du genre Bec-fin, 
_ du Pipit, du Merle, et quelquefois de la Pie-grièche 
que les Coucous déposent un œuf. Ils vivent d'insectes , 


D'ORNITHOLOGIE. 381 


particulièrement de chenilles velues, dont ils dégorgent la 
peau après la digestion ; ils mangent aussi les œufs des autres 
oiseaux. Leur mue n’a lieu qu'une fois l’année; dans le 
grand nombre des espèces exotiques il est rare de trouver 
des différences marquées entre le mâle et la femelle ; il n’en 
existe aucune chez l’espèce indigène; les jeunes diffèrent 
bien plus des adultes. 


Remarque. Les coucous étrangers, à ailes courtes et à 
rémiges étagées, forment sous le nom de Coua un genre 
distinct; ceux-ci construisent des nids et élèvent leurs pe- 
tits, les autres caractères essentiels de ces Coucas ne dif- 
fèrent presque point. D’autres coucous étrangers, tels que 
les Coucals qui ont un ongle postérieur très-long, les In- 
dicateurs , les Courots et les Malcohas forment autant de 
genres distincts, dont les espèces ont été réunies par Linnée 
dans son genre Coucou ; les Barbacous viennent se grou- 
per après les Tamatias, dont ils forment une section. Les 
Touracous sont du genre Musophaga ; mon ami Le Vail- 
lant a établi le premier tous ces groupes différens. 


COUCOU GRIS. 
CUCULUS CANORUS. (L:xx.) 


Toutes les parties supérieures, le cou et la poi- 
trine d’un cendré bleuâtre, mais plus foncé sur les 
ailes, et d’une teinte claire sur le cou et sur la 
poitrine; ventre, cuisses , abdomen et couvertures 
inférieures de la queue blanchätres, avec des raies 
transversales d’un brun noirâtre ; sur les barbes in- 
térieures des pennes alaires sont des grandes ta- 
ches blanches de forme ovoïde ; pennes de la queue 
noirâtres avec quelques petites taches blanches, 
disposées le long de la baguette, toutes terminées 
de blanc; bord membraneux du bec et tour des 


382 MANUEL 
yeux d’un jaune orange; iris et pieds jaunes. Lon- 
gueur, 10 pouces 6 ou 8 lignes. 


La femelle adulte, est un peu moins grande, 
mais ne diffère du reste en aucune manière du 
male dans le même état. 


CucuLus canonus. Gmel. Syst. 1. p. 409. sp. 1. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 207. sp. 1. — Retz. Faun. Suer. p. 99. 
n°. 50. — Le Coucou cris. Buff. Os. v. 6. p. 305. — Id. 
pt. ent. 811. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 17. Le Vaill. 
Ois. d’Afriq. v. 5. pl. 202. le vieux d'Europe ; et 
pl. 200. de méme d'Afrique — Common cucrow. Lath. 
Syn. v. 2. 509. — Id. supp. v. 1. p. 98. — AscH-CRAUER 
oder GEMEÏNE KuKUK. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1120. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 110. — Id. Vôg. 
Deut. v. 1. t. Heft. 5. — Frisch. £. 40. l’oiseau adulte. 
Naum. Vôg. t. 45. f. 102. le vieux mâle.— Cucure CENE- 
Rio. Stor. deg. ucc. pl. v. 1. pl. 65. le vieux mâle. — 
Cucuce p1 coLor vario. Id. pl. G9. un oiseau avant sa 
seconde mue. — DE KoEroEx. Sepp, Nedert. Vog. v. 2. 
£. p. 117. 

Les Jeunes, au sortir du nid, ont toutes les 
parties supérieures d'un cendré brun; les plumes 
et les pennes terminées par une bande blanche; 
des taches rousses disposées sur les ailes, et celles 
de forme ovoïde sur les barbes intérieures des 
penues , également rousses; une grande tache blan- 
che sur l’occiput; devant du cou et poitrine rayés 
de bandes noirâtres très- rapprochées ; ventre , 
cuisses et abdomen blanchâtres avec des raies 
noires, comme chez les adultes; c’est alors, Cou- 
COU VULGAIRE JEUNE. Le Vaillant. Ois. d’Afriq. v. 
5. pl. 203. fig. très-exacte. 


D'ORNITHOLOGTE. 583 

Les jeunes tels qu'ils émigrent en automne , ont 
toutes les parties supérieures d’une seule nuance 
de cendré olivâtre très-foncé; sur la nuque sont 
quelques bandes roussâtres peu distinctes ; des 
bandes roussätres plus larges sont disposées sur 
les pennes secondaires des ailes; la gorge et la 
poitrine sont rayées transversalement de cendre 
roussâtre et de noir, mais tout le reste du plumage 


est absolument comme chez les individus adultes; 
c'est alors, 


CucuLus caxonvs Rurus. Gmel. Syst. 1. p. 409. sp. 1. 
var. B.—Le Coucou vucçaire premier Ace. Le Vaill. Ois. 
d'Afrig. v. 5. pl. 201. figure très-exæacte. — DE ROSSE 
KOEKOEK. Sepp. Vedert. Vog. v. 4. t. p. 527. — Cucure 
RossicI0, Stor. deg. ucc. v. 1. pl. 68. — Frisch. Füg. 
t. 41. 


Remarque. En Afrique le Coucou gris a le même pluma- 
ge qu’en Europe; la couleur cendrée est seulement plus pure, 
et les taches blanches et noires de la queue plus grandes. On 
le trouve également dans quelques parties de l’Asie. L'oiseau 
que les naturalistes signalent sous le nom de Coucou roux 
ne me paraît autre chose qu’un état différent du Coucou 
gris, probablement ce même oiseau âgé d’un an. Plusieurs 
naturalistes ont pris le jeune coucou pourle coucou roux; 
parce que la livrée du jeune âge offre toujours quelques 
légères traces de raies rousses; jai fait mention de ces au- 
teurs dans les synonymes au paragraphe où je décris la 
livrée du jeune âge. D'autres ont voulu faire passer le 
Coucou roux pour la femelle du grès; mais ceux-là se 
trompent également, car il n’existe aucune différence dans 
le plumage des sexes; plusieurs Coucous roux que j'ai 
disséqués étaient mâles. 


Habite : les bois et les buissons, dans le voisinage des 


384 MANUEL 

prairies ; vit dans le midi comme dans le nord, où il est 
de passage régulier; beaucoup plus rare en Italie et dans 
les contrées orientales que le soi-disant coucou roux. A 
peu près le mème en Asie et en Afrique. 

Nourriture : chenilles rases et velues , sauterelles, li- 
macons, phalènes et hannetons. Après la digestion, la peau 
et les corps durs se forment en pelote, qu’il dégorge , 
comme le font les oiseaux de proie. 


Propagation : IL est à présumer, d’après les observa- 
tions de Le Vaillant, que la femelle coucou pond son œuf 
à terre, qu'elle le saisit avec le bec et le transporte dans 
sa gorge (à cette fin très-élargie), jusque dans le nid des 
petits oiseaux, auxquels la couvaison et léducation du 
jeune animal sont confiées; telles sont quelques espèces du 
genre Bec-fin et du genre Pipit. La ponte est de cinq ou 
six œufs arrondis, très-petits ,; d’un blanc verdâtre ou 
bleuâtre ; d’un blanc jaunâtre ou grisâtre, toujours ayec 
des taches olivâtres, ou avec des taches cendrées ; et ces 
couleurs varient d’une année à l’autre, et suivant la lo- 
calité. 


Le Coucou roux ou le Cuculus hæpaticus des 
methodes. 


N'est, selon mes observations, que le coucou gris vul- 
gaire dans sa seconde année. Les recherches que j’ai faites à 
cet égard sont peut-être assez intéressantes pour que j’entre 
dans quelques détails , quoique ce soit contre les règles 
que je me suis prescrites dans cet ouvrage. Il est certain 
que tous les oiseaux qui émigrent voyagent en troupe ou 
en famille; que les jeunes chez le plus grand nombre ne 
voyagent point avec les vieux, ou que, partant en famille, 
ils se séparent pour se réunir en troupes composées d’in- 
dividus du même âge; les jeunes reviennent rarement 
dans les mêmes lieux quiles ont vus naître, ce qu’il est très- 
facile de suivre chez toutes ces espèces où ceux-ci ont be- 


D'ORNITHOLOGIE. 383 
soin de plusieurs années et l’accomplissement de plusieurs 
mues ayant de se revêtir de la livrée des vieux. Dans telle 
contrée on ne trouve que les jeunes âgés d’un ou de deux 
ans , dans telle autre que des individus adultes, et jamais 
ou très-accidentellement des individus dont Le plumage in- 
dique qu’il n’est point encore parvenu à l’état d’adulte, 
mêlés avec ceux dont le plumage a acquis son dernier de- 
gré de perfection ou de stabilité. Tous les oiseaux du genre 
Falco, Ardea, Podiceps, Colymbus, Larus, Lestris, 
Pelecanus , Carbo, et quelques espèces d’autres genres 
en fournissent de nombreuses preuves, qu’il serait trop 
long de détailler ici; voici cependant quelques faits. Dans 
le midi de l'Europe on ne voit que le Falco nævius mar- 
qué de nombreuses taches blanchâtres, ce qui indique un 
jeune oiseau ; dans le centre de l’Europe et de plus en plus 
vers le nord on ne voit que des individus sans taches, 
à plumage unicolor, livrée propre aux vieux: il en est de 
même des Falco palumbarius , rufus, cinerarius et 
cyanus. Larus marinus, argentatus et fuscus, en 
plumage parfait, sont extraordinairement rares sur les mers 
de l’intérieur et sur les rivières; les jeunes d’un ou de deux 
ans y sont par contre très-communs, tandis que, dans les 
lieux où des milliers de paires vaquent aux soins de la re- 
production de leur espèce, il ne s’en trouve que rarement 
dont le plumage n’est pas ou parfait ou du moins appro- 
chant cet état ; les jeunes sont poursuivis avec acharnement 
lorsqu'ils se montrent dans ces lieux. En voici assez pour 
servir de base à mon opinion, qui me porte à croire qu'il 
en est de même du véritable coucou roux indiqué sous 
Cuculus hepaticus , très-exactement figuré par Sparman, 
Mus. Carts. t. 55. Celui-ci me paraît le jeune âgé d’un 
au du Coucou vulgaire. Ce prétendu Coucou roux (non 
point les jeunes de l’année qui sont aussi roussâtres ), mais 
le Cuculus hepaticus, est très-commun dans le midi; on 
le voit déjà, quoique plus rarement, du côté des Alpes 
cottiennes ; mais passé les Alpes, dans toute l'Italie et dans 

PanTie I". 25 


__. 


386 MANUEL 

toutes les parties orientales de l’Europe, ilest très-commun, 
et le Coucou gr?s y est rare: j'ai souvent suivi, au com- 
mencement du printemps, pendant des heures, des couples 
de ces Coucous roux, et j'en ai vu dans les mois d’avril 
en grand nombre dans les marchés des villes d'Italie, in- 
difremment mâles et femelles, les gris très-rarement et 
le plus souvent point. Chacun sait qu’au printemps on ne 
trouve dans le nord que des Coucous gris ; parmi ceux-ci 
on voit quelquefois des individus qui ont une faible teinte 
roussâtre. Que notre coucou soit roux dans la première 
année de sa vie, cela doit paraître moins étrange lorsqu’on 
observe qu’il est déjà roussâtre dans le premier âge, et qu’il 
émigre dans ce premier plumage : au reste la couleur 
rousse est propre à plusieurs jeunes coucous étrangers; 
elle est rayée et variée de couleurs métalliques dans les 
espèces du Coucou dideric (Cuculus auratus.),Lath. et 
du Coucou velouté (Cuculus cujreus.), Lath. supp. Le 
Cucutus clamosus, Lath. supp., est roussâtre dans son 
jeune Âge; mais une espèce bien propre à servir de com- 
paraison, et qui paraît prouver, du moins par analogie, 
pour mon opinion, c’est le Cuçulus orientatis, Lath. , 
dont le Coucou noir des Indes, Bufion, pt. ent. 274. 
f.1. et le Coucou gros-bec de Vaillant, pl. 214, sont 
synonymes; espèce qui est très-commune en Afrique et 
aux Indes. Tout le plumage de cet oiseau est d’un noir 
à reflets pourprés et métalliques; tandis que les jeunes 
de cette espèce sont d’un brun verdâtre mêlé de blanc et 
de roux; ceux-ci se trouvent indiqués dans les systèmes 
sous le nom de Cuculus maculatus, Lath., ou le Coucou 
tacheté, Bull. pt. ent. 564, le même que le Tachirou de 
Vaill., Ois. d’Afrig. pl. 216. Ils paraissent être dans cet 
état à l’âge d’un an; car les jeunes de l’année se recon- 
naissent facilement au bec et à la nature du plumage ; 
voyez les jeunes de l’année sous Cuculus Mindanensis, 
Lath. , et le C. de Mindanao, Buff. , pl. ent. 257. Les 
espèces nominales du Coucou criard, Vail. pl. 204et 205, 


D'ORNITHOGLOGCIE. 58 
ne diffèrent point autrement du Coucou solitaire du même 
auteur, pl. 206. Ce dernier est le passage du précédent 
ou du criard , dont Cucutus Capensis, Lath., ou le Cou- 
cou du Cap, Buff. pl. ent. 590, paraît l’oiseau à l’âge 
d’un an; et Cuculus clamosus, Lath. , en est le vieux ou 
l’état parfait. Il en est encore de même dans les emplois 
doubles , faits de lespèce du Cuculus punctatus, Lath., 
et pl. ent. 751, dont les jeunes sont décrits sous Cucutus 
Taïtensis et scolopaceus. Voyez Mus. Carts. fase. à. 
t. 52, et pl. ent. 586 : ces derniers ont aussi les carac- 
tères, non de jeunes oiseaux de l’année, mais de jeunes 
d’un au; tels que les Coucous roux du midi de l'Europe 
le sont aux yeux des observateurs *. Il n’existe aucune dif- 
férence dans le squelette ni dans les organes de ces soit- 
disant espèces différentes ; le cri ne m'a paru différer en 
rien. Voici la description de ce Coucou roux, bien dif- 
férent du jeune de l’année qui est aussi roussâtre, et 
dont les auteurs indiqués plus haut ont donné de bonnes 
figures. 


Le coucou à l’âge d'un an. Sommet de la tête, 
nuque , dos et toutes les couvertures des ailes rayés 
transversalement de roux foncé et de noir ; rémiges 
noirâtres, terminées par une petite tache blanche; 


* Quelque surprenantes que les réunions indiquées puissent pa- 
raître en examinant les planches des auteurs cités, et en lisant 
leurs descriptions, on se convaincra facilement de la vérité à 
la vue des différens états de plumage sur les nombreux sujets 
qui m'ont servi à constater cette réunion d'espèces nominales : 
elles font presque toutes partie de mon cabinet; le muséum de 
Paris offre également aux curieux une série intéressante des pas- 
sages d’un plumage à l’autre. Les observations présentées 1ci 
sont, il est vrai, étrangères au plan et au but de notre ouvrage; 
mais j'ai pensé que celles-ci et un petit nombre d’autres sont 
HOp intéressantes pour en différer la publication. 


588 MANUEL 

les taches ovoïdes des barbes intérieures d’un blanc 
roussâtre ; sur les barbes extérieures des taches 
carrées, rousses ; pennes de la queue rousses, rayées 
de bandes noires diagonales ; une large bande trans- 
versale vers le bout, et toutes terminées de blanc ; 
sur les baguettes de petites taches blanches ; côtes 
et devant du cou d’un blanc roussâtre avec de nom- 
breuses raies noirâtres. 


Cucuzus meparious. Lath. Ind. %. 1. p. 215. sp, 25. — 
Sparm. Mus. Carts. t. 55.— Retz. Faun. Suec. p. 100. 
n°. 51. — Frisch. Vôg. €. 42. — Naumw. Fog. Nachitr. 
t. 4. f. 9. — Cucurus Rurus. Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 119. 
sp. 58. Qui ne sait que faire de cet oiseau, étant persuadé 
que ce ne peut être le jeune de l’année. 


Remarque. Les individus du coucou gris que j'ai reçus 
du cap de Bonne-Espérance différent constamment un peu 
de ceux tués en Europe; ils ont le cendré plus foncé et les 
taches blanches un peu différentes : ceux d'Égypte ne dif- 
fèrent point des individus d'Europe. 


DEUXIÈME FAMILLE. 


Bec long, droit, conique, tranchant. Preps, tou- 
jours deux doigts devant et deux derrière. ONGLES 
très-crochus. 


GENRE TRENTIÈME. 
PIC. — PICUS. (Linn.) 


Bec long ou médiocre, droit, de forme pyrami- 
dale, comprimé, tranchant et en forme de eiseaux 


D'ORNITHOLOGIE. 589 
vers la pointe; arête le plus souvent droite. NA4- 
RINES basales, ovales, ouvertes, cachées par des 
poils dirigés en avant. Pieps forts, grimpeurs; deux 
doigts devant et deux derrière; rarement un seul 
doigt derrière; les deux doigts de devant soudés à 
leur base, les deux de derrière entièrement divises. 
Queur composée de 12 pennes, dont la latérale 
est très-courte ; rarement 10 pennes, plus ou moins 
étagées, à baguettes fortes , raides et élastiques. 
Arzes médiocres, la 17e, rémige très-courte, la 2e. 
de moyenne longueur, la 3e ou la 4e. la plus longue. 


Ces oiseaux vivent solitaires danses forêts ; ils se cachent 
au moindre bruit : c’est à l’aide de leur bec taillé en coin 
que les plus grandes espèces entament l’écorce des arbres 
et pratiquent des trous pour nicher ; les petites espèces, à 
bec plus pointu, nichent dans les trous naturels des arbres. 
Ils s'élèvent perpendiculairement ou en spirale le iong 
des trones et des grosses branches des arbres, et se servent 
à cette fin des pieds et de la queue, qui leur forme un 
point d'appui. Leur nourriture consiste principalement en 
larves perforeuses, qu’ils dardent entre l'écorce ou dans 
les trous perforés, à l’aide de leur langue pointue, armée 
d’épines longues et capables de s’allonger beaucoup hors 
du bec. La mue est simple et ordinaire; les sexes se dis- 
tinguent le plus souvent par uné large bande ou mous- 
tache , ordinairement rouge , qui est propre aux mâles; les 
jeunes diffèrent des vieux seulement jusqu’à l’époque de 
leur première mue. 

Remarque. Quelques espèces exotiques, à bec légère- 
ment arqué, font à terre et contre les rochers ce que nos 
pics d'Europe font contre les troncs des arbres. Rien 
n’est moins, selon la nature, que de former un genre dis- 
tinct pour le pic à trois doigts d'Europe et pour un petit 


500 MANUEL 


5 
nombre d’espèces étrangères également tridactyles, que 
par inadvertance , ou faute d'examen, on place parmi celles 
à quatre doigts; ces amis des genres nombreux n’ont cer- 
tsinement jamais vu quatre espèces de pics de l'Inde, par 
lesquels 2 nature semble a voir voulu passer graduellement 
des pics à quatre doigts aux espèces tridactyles; deux de 
celles-ci ont un doigt postérieur excessivement court, 
armé d’une t-es-petite ongle ; le troisième n'a qu’un moi- 
gnon, et le quatrième qu’une très-petite ongle au lieu de 
doigt. I ne faudra maintenant à ces novateurs rien moins 
de trois genres nouveaux pour classer rigoureusement ces 
quatre espèces, dont deux sont depuis long-temps connues 
et figurées, mais avec quatre doigts. 


PIC NOTR. 
PICUS MARTIUS. (LiN\.) 


Tout le plumage d’un noir profond, à Pexcep- 
üon que, chez le male, toute la partie supérieure 
de la tête est d’un rouge vif; la émelle, au con- 
traire, n'a qu'un petit espace de cette couleur sur 
l’occiput. Les rès-vieux males ont le ventre et 
l'abdomen teints de roussâtre ; une partie du tarse 
garni de plumes; iris d’un blanc jaunâtre; le cercle 
nu qui entoure Poil , ainsi que les pieds noirs ; bec 
d'un blane bleuatre , noir à la pointe. Longueur, 
16 à 17 pouces. 

Les jeunes males, ont les parties supérieures de 
la tète marquées de taches rouges et noirâtres ; iris 
d’un cendré blanchâire. À mesure que le male vieil- 
ht, le rouge de la tête devient plus vif. 


Varie accidentellement, le plumage tapire de 


D'ORNITHOLOGIE. 391 
blanc; rarement le haut de la tête d’un rouge 
orange. 


Prcus marrius. Gmel. Syst. 1. p. 424. sp. 1. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 224. Sp. 1.— Le Pic-xom. Buff. Oùs. v. 7. 
p. 41. f. 2. — Id. pt. ent. 596. le vieux mâle. — Gérard. 
Tab. élém. v. 2. p. 4. — Great 8LACKk wooprecxer. Lath. 
Syn. v. 2. p. 552. —1d. supp. v. 1. p. 104. — Alb. Oùs. 
v. 2. t. 27. le vieux mâle. — Scnwarrzsrecur. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 2. p. 994. — Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 1.p. 1157. — Id. Vôg. Deut. v. 1. 1. Heft. G. le vieux 
mâle. — Frisch. € 54. mâle et tête de la fermette. — 
Naum. #. 25. f. 49. le mâle. — Swarre specutr. Sepp, 
Nedert. Vog. v. 4. t. p. 585. mâle et femelle. — Precaio 
corvo. Stor. deg. uce. v. 2. pl. 152. jeunc mâle. 

Habite : le nord de l’Europe jusqu’en Sibérie; moins 
abondant dans les grandes forêts en montagnes de l’Alle- 
magne et de la France : jamais en Hollande. 


Nourriture : larves perforeuses , abeilles , guèpes , 
fourmis et chenitles; dans des temps de disette, noix, se- 
mences et baies, 


Propagation : niche dans les trous qu'ils pratiquent 
comme dans les creux naturels des arbres; pond trois 
œufs, d’un blanc lustré. 


PIC VERT. 
PICUS VIRIDIS. (Linx.) 


Sommet de la tête, occiput et moustaches d'un 
rouge brillant ; face noire ; parties supérieures d’un 
beau vert; croupion teint de jaunâtre; parties in- 
férieures d’un cendré verdâtre; rémiges régulière- 
ment marquées de blanchätre sur leurs barbes exté- 
rieures ; queue nuançée de brun et rayée transver- 


ñ92 MANUEL 
salement; articulation du genou garni de plumes ; 
bec noirâtre, base de la RL dibulé inférieure } jau- 
nâtre; iris blanc; pieds d’un brun verdâtre. Lon- 


sueur, 12 pouces 6 lignes. Le male. 


La femelle, a moins de rouge sur la tête et 
moins de noir à l’entour des veux; les moustaches 
sont noires. 

Les jeunes, au sortir du nid, ont un peu de 
rouge sur la tête; le reste est d’un cendre jau- 
nätre ; toutes les couleurs vertes sont plus päles et 
marquées sur le dos de taches cendrées; quelques 
taches noires et blanchâtres forment les mous- 
taches; le reste des parties inférieures est d'un 
blanc verdâtre avec des bandes transversales bru- 
nes; iris d’un cendré noirâtre. 

Varie accidentellement, d’un blanc pur et la 
tête jaunâtre; le plumage blanchâtre avec les cou- 
leurs ordinaires faiblement prononcées ; souvent 
plus ou moins tapiré de blanc. 

Picus virinis. Gmel. Syst. 1. p. 4353. sp. 12. —- Lath. 
Ind. v. 1. p. 234. sp. 27. — Le Pic-verr. Buff. Os. v. 7. 
p. 25. t. 1. — Id. pl. ent. 571. figure mal cotorée; et 
pt. 859. le vieux mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 6. 


_ 


— GREED WoopPrecker. Laih. Syn. v. 2. p. 577. — Iu. 
supp. V. 1. p. 110. — Penn. Brit. Zoo. t. E ps 78. — 
GrünspecarT. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1007. — 
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 118. —Frisch. €. 55. {e mâle 
de l’année , et la téte de la femelle jeune âge. — 
Naum. €. 26. f. 50. le mâle. — GrosxsrEcar. Sepp. , 
Nedert. Vog. v._4. t. p. 555. le vieux mâle , et la 
variété blanche. — Picomo vrrve. Stor. deg. ucc. v. 2. 
pl. 165. le vieux mûte. 


D'ORNITHOLOGIE. ” 393 
Habite : les forêts, les bois et les parcs sur toute l'é- 
tendue de l’Europe; peu abondant en Hollande. 
Nourriture : fourmis, chenilles, larves perforeuses ; 
abeilles et rarement des noix. 


Propagation : niche dans les trous d'arbres; pond de 
cinq jusqu’à huit œufs, blancs. 


PIC-CENDRÉ. 


PICUS CANUS. (GMeL.) 


Le front d’un rouge cramoisi; trait entre l'œil 
et le bec noir; deux bandes noires très-étroites se 
prolongent sur les côtés du cou et forment des 
moustaches ; sur le sommet de la tête sont quel- 
ques taches noires longitudinales; occiput , joues 
et cou d’un cendré clair; dos d’un vert clair ; crou- 
pion jaunâtre; ailes d’un vert olivätre; des taches 
blanches sur les barbes extérieures des rémiges ; 
parties inférieures cendrées avec une légère nuance 
de vert; seulement les deux pennes du milieu de 
la queue rayées transversalement , les autres d'un 
brun uniforme; articulation du genou emplumeé ; 
bec couleur de corne, iris d’un rouge clair. Lon- 
eueur, 11 pouces 8 ou 9 lignes. Le male. 


La fémelle , totalement dépourvue de rouge au 
front ; les traits noirs qui vont du bec aux yeux, 
et ceux des moustaches sont moins apparens; sur 
le front sont quelques petites taches noires; tout 
le reste est cendré, ainsi que les parties infé- 
rieures; dos et ailes d’un cendré olivâtre. 


Les jeunes mâles, se distinguent même avant 


Le 


394 MANUEL 

leur sortie du nid des femelles, par le rouge du 
front et par les bandes noires ; la jeune femelle, 
à cet âge, n'a point le noir des moustaches visible ; 
le bord extérieur de l'iris d’un gris blanchätre, le 
reste rougeatre. 


Remarque. On à toujours confondu cette espèce avec le 
Pic-vert. — Cette remarque, faite dans la première édi- 
üon, parce que dans le plus grand nombre des cabinets 
on voit ce Pic sous l'indication de Pèc-vert variété, m’a 
attiré, de la part de M. Vieillot, une de ses élégantes 
phrases dont il est si prodigue lorsqu'il voit une chance 
pour me critiquer. Où Temminck a-t-il vu qu’on a 
toujours confondu cette espèce avec le Pic-vert? c’est 
encore une des assertions déplacées de cet Hollandais. 
S'il n’est pas encore bien prouvé que M. Vieillot est le 
premier des naturalistes, on ne peut lui refuser la palme 
comme homme de lettres; on chercherait en vain des 
phrases aussi élégantes et aussi correctes. 


Picus viripis NoRVEGICUS. Briss. Orn. v. 4. p. 18. sp. 4. 
— Picus canus. Gmel. Syst. 1. p. 454. sp. 45. — Picus 
NORVEGICUS. Lath. Znd. v. 1. p. 256. sp. 53. —Picus virini- 
caxus. Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 120.— Picus caxicers. 
— Nilss. Orn. Suec. v. 1. p. 105. sp. 50. — GREY-HEADED 
GREEN WOODPEKCER. Lath. Syn. vw. 2. p. 583. — Penn. 
Arct. Zool. v. 2. n°. 277. — Edw. Glan. t. 65. Le jeune 
mâle. Der GRAuKOPFIGE spEcaT. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 2. p. 1017. — Naum. Vôg. t. 26. f. 1. (représentation 
exacte de la femelle, donnée comme la femelle du Pic- 
vert). — Noonpscne spEecur. Sepp. Nedert. Vog. vd. 4. t. 
p. 589. la femelle. — Piccnio vERDE D1 NORVEGIA. 1/07. 
degl. ucc. v. 2. pl. 177. la femelle. — GRUNGRAUE SPECaT. 
Meyer, Vôg. Deut. v. 2. Heft. 22. fiqures exactes du 
mâle et de La femelle. — Naum. de og. Nachir. t. 55. 
f. 68. le mâle. 


D’ORNITHOLOGIE. 395 
Habite : plus particulièrement le nord de l'Europe, de 
l'Asie et de l'Amérique; abondant en Norwége, en Russie 
et en Allemagne; plus rare en France et en Suisse; jamais 
en Hollande. 
Nourriture : comme la précédente. 


Propagation : niche dans les trous des arbres ; pond 
quatre ou six œufs, blancs. 


PIC ÉPEICHE. 
PICUS MAJOR. (L1xx.) 


Sur le front une bande transversale blanchtre, 
sommet de la tête noir; un espace rouge sur l'oc- 
ciput; une large bande noire part de l'angle du bec, 
entoure les tempes, et vient se joindre d'une part 
sur la nuque, tandis que de l'autre elle s'avance 
en s’élargissant jusque sur la poitrine; dos et ailes 
d’un noir profond ; tempes , une tache sur la partie 
latérale du cou; scapulaires, moyennes couvertures 
et parties inférieures d’un blanc pur; des taches 
blanches sur les deux barbes des pennes alaires; 
abdomen et couvertures de la queue cramoisi; 
pennes latérales de celle-ci terminées de blanc 
avec quelques taches noires; les quatre du milieu 
noires ; iris rouge. Longueur, 9 pouces. Le male. 

La femelle, n’a point de rouge cramoisi sur l'oc- 
ciput. 

Les jeunes avant la mue, ont le front gris; tout 
le sommet de la tête d’un rouge mat; occiput noir; 
le noir du plumage teint de brun; le blanc des 
parties inférieures terne et parsemé de petits points 
noirâtres. 


390 MANUEL 

Remarque. La couleur rouge du sommet de latête, dans 
des jeunes, disparaît après la première mue pour faire 
place à la couleur noire ; et l’occiput, qui est noir dans {es 
jeunes, devient rouge chez les mâles adultes. Cette par- 
üicularité, dans le changement de livrée sert encore à dis- 
tinguer infailliblement {es jeunes de cette espèce, de ceux 
des espèces suivantes. 

Picus Mason. Gmel. Syst. 1. p. 456. sp. 15.—Lath. Ind. 
V. 1. p. 295. sp. 13.— LE Pic vaRIÉ ou ÉPEICHE. Buff. Ois. 
v. 5. p. 57. — Id. pl. ent. 196 et 595. mâle et femelle. 


— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 10. — GREATER SPOTTED 
wooppECKkEr. Lath. Syn. v. 2. p. 564. — Penn. Brit. 
Zool. p. 59. t. E. le mâle. — Der sunr-srecur. Bechst. 


Naturg. Deut. v. 2. p. 1022. — Meyer, Tasschenb. v. 1. 
p. 191. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. mâte et femelle. — 
Frisch. £. 56. mâle. — Naum. Vôg. t. 27. f. 52 et 53. 
mâle et femelle. — Piccnro vario maccione. Stor. deg. 
ucc. v. 2. pl. 167 et 168. deux môäles. — BonTe sPECAT. 
Sepp. Nederl. Fog. v. 1. t. p. 41. le mâle et les jeunes. 


Haæbite : les bois et les parcs, souvent les buissons et les 
vergers ; assez commun, jusqu’en Hollande. 


Nourriture : hannetons , abeilles, sauterelles , fourmis, 
larves perforeuses et autres; souvent des semences et des 
noix de différentes espèces. 


Prepagation : niche dans les trous naturels des arbres; 
pond de quatre jusqu’à six œufs blancs. 


PIC LEUCONOTE. 


PICUS LEUCONOTUS. (B&cusr.) 


Bande du front d’un blanc jaunâtre; haut de la 
iête et occiput d’un rouge vif; joues, côtés et de- 
vant du cou, poitrine, milieu du ventre, dos et 


croupion d'un blanc pur; une bande déliée part de 


| D'ORNITHOLOGIE. 30% 
l'angle du bec, entoure les tempes et vient se join- 
dre d’une part sur la nuque, tandis que de l’autre 
elle s'avance en s’élargissant sur les côtés de Ja 
poitrine ; de larges bandes blanches sur les couver- 
tures des ailes ; une multitude de grandes taches 
blanches sur les pennes; flancs roses avec des 
taches noires longitudinales; abdomen et couver- 
tures inférieures de la queue cramoisis; pennes la- 
térales de celle-ci blanches avec quelques taches 
noires; les deux du milieu noires, 1ris orange. 
Longueur, 10 pouces 8 lignes. 


La femelle, n'a point de rouge cramoisi sur le 
haut de la tête et sur l'occiput; ces parties sont 
noires. 


Picus reucoxorus. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1034. 
4. 25. f. 1 et 2. mâle et femelle.— Meyer, Vôg: Liv-und. 
Esthl. p.6o. sp. 4. —Beseke. n°. G1.— Picus LEucoNoTts. 
Bechst. Orn. Tasschenb. p. 66, ct la mauvaise figure 
de La femelle. — Picomio varto Massimo. Stor. degli uec. 
ü. 2. pl. 169. de vieux mâle. —WE1sSRÜCKIGER SPECHTELS- 
Ter. sPECHT. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 125. — Id. 
Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 11. mâle et femelle. — Naum. 
Vüg. Nacht. t. 55. f. 69. figure très-exacte du vieux 
mâle. 

Remarque. Ce pic, souvent confondu avec le précédent, 


forme une espèce distincte dont les caractères sont inva- 
riables. 


Habite : dans le nord, d’où ils émigrent accidentelle- 
ment dans les provinces septentrionales de l'Allemagne, où 
il ne se montre qu’en hiver; assez abondant en Silésie , en 
Curlande et en Livonie ; demeure dans les bois de haute 
fataie , mais jamais dans les forêts noires ; vit assez près des 
habitations rustiques. 


Nourriture : fourmis , abeilles, hannetons , et particu- 
lièrement des punaises de bois. 


Propagation : niche dans le nord, le plus souvent dans 
L 2, LH} A 1g * ï 
les trous naturels d'arbres pouris; pond quatre ou cinq 
œufs, d’un blanc lustré. 


PIC MAR. 
PICUS MEDIUS. (Linx.) 


Bec court, comprimé et pointu; plumes coro- 
nales et occipitales rouges, effilées et allongées. 


Bande du front cendrée; sommet de la tête et 
occiput à plumes allongées, d’un rouge cramoisi; 
joues, cou et poitrine blanchätres ; une bande 
brune, comme effacée, part de l'angle du bec; 
cette bande devient noire au-dessous des yeux, et : 
se dirige sur les parties latérales de la poitrine; 
dos et ailes d’un noir profond ; moyennes couver- 
tures, scapulaires et les taches sur les deux barbes 
des pennes alaires blancs ; flancs roses avec des 
taches longitudinales ; abdomen et couvertures in- 
férieures de la queue cramoisis; pennes latérales de 
celle-ci terminées de blanc avec des raies noires, 
les quatre du milieu noires; iris brun, mais entouré 
d’un cercle blanchätre. Longueur, 8 pouces 2 ou 
3 lignes. Le vieux male. 


La femelle , un peu moins grande, a le rouge du 
sommet de la tête et de l’occiput moins vif, et les 
plumes de cette partie sont moins allongées; la 
bande brune de l'angle du bec semble plus effacée 


et est moins apparente. 


D'ORNITHOLOGIF. 599 

Les jeunes, avant leur première mue, ont seu- 

lement un très-petit espace d’un rouge brun sur le 

haut de la tête; le blanc du plumage comme terni 

et parsemé sur les flancs d’un grand nombre de 

taches longitudinales; couvertures inférieures de la 
queue d’un rose clair. 


Remarque. Je me flatte que les courtes descriptions de 
ces trois pics serviront à bien distinguer ces espèces voi- 
sines; elles forment trois espèces distinctes, que les natu- 
ralistes ont souvent confondues. | 


Picus menius. Gmel. Syst. 1. p. 456. Sp. 18. — Lai. 
Ind. v. 1. p. 229. sp. 14. — Le Pic vARIÉ À TÊTE ROUGE. 
Buf. pl. ent. G11. le mâle — MinDLe SPOYTED WOODPECKER. 
Lath. Syn. v. 2. p. 565. — Id. supp. v. 1. p. 107. — 
Waspunr srecur. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1029. — 
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 122. — Naum. Wôg. Nachtr. 
t. 4. f. 7. — DE MiIDDELSLAG BONT sPECHT. Sepp. Nedert. 
Vog. v. 4. t. p. 545. le mâle. — Piccnio vaRIO sarto. 
Stor. deg. ucc. v. 2. pl. 166. Le mâle. 


Habite : la lisière des bois, les parcs et les jardins; plus 
abondant dans le midi que dans le nord; très-rare et acci- 
dentellement en Hollande. 


Nourriture : le plus souvent des fourmis et autres in- 
sectes, qu’il prend dans les fentes de l'écorce des arbres ; 
au besoin des noisettes , des noix de hêtre et des semences. 


Propagation : niche dans les trous naturels des arbres; 
pond trois ou quatre œufs d’un blanc lustré. 


PIC ÉPEICHETTE. 
PICUS MINOR. (Linx.) 


Tout le front, région des yeux, côtés du con et 
parties inférieures d’un blanc terni; de fines raies 


400 MANUEL 

longitudinales sur la poitrine et sur les flancs ; som- 
met de la tête rouge; occiput, nuque, haut du 
dos et des ailes noirs; sur le reste des parties supé- 
rieures des bandes noires et blanches; une bande 
noire va de l’angle du bec sur les côtés du cou; 
pennes latérales de la queue terminées de blanc et 
rayées de noir ; iris rouge. Longueur, 5 pouces 6 
lignes. Le pieux male. 


La femelle, n’a point de rouge, le blanc du plu- 
mage est nuancé de brun, et porte un plus grand 
nénbre de taches et de raies noires que chez le 


mâle : le noir des parties supérieures est aussi plus 
terne. : 


Varie accidentellement, d’un blanc pur, d’un 
blanc jaunâtre avec le noir du plumage faiblement 
prononcé; quelquefois tapiré de plumes blanches. 


Picus mixor. Gmel. Syst. 1. p. 457. sp. 19. — Lath. 
ME v. 1, p. 220. sp. 15. — LE PEnT ÉPrcme. Buff. Os. 

. 7.p. G2. et Id. pt. ent. 598. f: 1 et 2. — Gérard. Tab. 
élém. V. 2. p. 12. — LESSER SPOTTED WOODPECKER. Lath. 
Syn. v. 2. p. 566. — Id. supp. v. 1. p. 107. — Penn. 
Brüt. Zoo. p. 59. t. E. mûle. — Grassrecar. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 2. p. 1039. —Meyer, Tasschenb. v. 1. 
p. 124. — Frisch. Vôg. t. 37. mâle et femelle. — Naum. 
1. 27. f. 54et 55. — Piccnio saRTO MINORE. for. deg. 
ucc. v. 2. p. 170. f. 1. lemäâle , et f. 2. variété blanche. 
— KieinsrE BONTE sPECHT. Sepp. Nederl. Vog. v. 4: t. 
p. 557. mâle et femelle. 


Habite : les bois en montagnes et les grandes forêts de 
sapins et de pins; quelquefois l’hiver dans les vergers; vit 
en grand nombre dans le nord; plus rare dans le midi; se 


D'ORNITHOLOGIE. 4oi 
trouve en Suisse, en France, sur les Vosges et en Alle- 
magne; très-rarement en Hollande. 

Nourriture : toutes sortes d’insectes et leurs larves, 
qu’il saisit dans les fentes de l’écorce des arbres. 

Propagation : niche dans les trous naturels des arbres; 
pond quatre ou cinq œufs d’un blanc verdâtre, 

Remarque. La nature semble avoir voulu passer des 
Pics à quatre doigts aux Pics à trois doigts, en obser- 
vant une certaine gradation ; il existe, dans les climats 
étrangers de l’ancien continent, des pics qui ont l’un des 
doigts postérieurs trèés-court; une espèce nouvelle de 
l'Inde a ce doigt si court, que longle s’apercoit à peine; 
un quatrième n’a de visible qu’un petit ongle : il netétn- 
vient par conséquent, en aucune manière , de formér un 
genre distinct pour ces Pics à trois doigts, comme cer- 
tains meéthodistes le veulent. 


PIC TRIDACTYLE ou PICOIDE. 
PICUS TRIDACTYLUS. (Liw«.) 


Front varié de noir et de blanc; sommet de la 
tête d’un jaune d'or; occiput et joues d’un noir lus- 
tré; une moustache noire qui se prolonge sur la 
poitrine ; une étroite raie blanche derrière les yeux 
et une plus large au-dessous; devant du cou et 
poitrine d’un blanc pur; haut du dos, côtés de la 
poitrine , flancs et abdomen rayés de noir et de 
blanc; ailes d’un noir terne, seulement quelques 
petites taches blanches sur les pennes ; une partie 
du haut du tarse couvert de plumes; mandibule 
supérieure du bec brune, inférieure blanchâtre jus- 
qu'à la pointe; iris bleu. Longueur, 9 pouces. Le 
male. 

Partie J°. 26 


400 MANUEL 

La femelle, à le sommet de la tête d’un blane 
lustré ou argentin, varié de fines raies noires. Le 
vieux mâle, a le jaune de la tête plus vif; il a plus 
de blanc sur les parties inférieures, mais ce blanc 
toujours rayé transversalement de noir. 


Picus raipacryLus. Gmel. S'ysé. 1. p. 439. sp. 21.—Lath. 
Ind. v. 1. p. 245. sp. 56. — Picus mirsurus. Vieill. Os. 
d’'Am. sept. v. 2. p. 68. pl. 124. le très-vieux mâle.— 
NORTHER THREE-TOAD WOODPECKER. Edw. Glan. t. 114. le 
fmâle.— Lath. Syn. v. 2. p. Goo.— Id. supp. v. 1. p. 112. 
Drerzenicer sPEcHT. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. 1044. 
—Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 125.—Naum. F6g. Nacht. 
t. 41. f. 81. figure très -exacte. — PiGCHIO A TRE - DITA. 
Stor. deg. uce. v. 2. pl. 180. 

Remarque. L’Épeiche, ou Pic varié ondé de Buffon, 
v. 7. p. 78, est une description qu’on doit exclure de la 
liste des synonymes du pic de cet article ; sa pt. ent. n°. 
555 , représente un pic à quatre doigts, et ne doit également 
point faire nombre des citations. 

Les individus rapportés de l’Amérique septentrionale, 
sont un peu plus forts de taille, et les couleurs sont plus 
vives. 

Habite : les vastes forêts en montagnes du nord de l’Eu- 
rope, de l’Asie et del’Amérique ; très-abondant en Sibérie ; 
assez commun sur les Alpes de la Suisse ; rare en France et 
en Allemagne, où il ne passe qu’accidentellement ; jamais 
en Hollande. 

Nourriture : larves de différentes espèces de charancons 
et des insectes ; aussi les baies de laubépine. 

Propagation : niche dans le nord et en Suisse dans les 
trous naturels des arbres ; pond quatre ou cinq œufs d’un 
blanc lustré. 


L1%1:4)11115:%125435 1h: 


D’ORNITHOLOGIE. 405 
GENRE TRENTE ET UNIÈME. 


TORCOL.— YUNX. (Laixx.) 


Bec court, droit, en cône déprimé, effilé vers la 
pointe ;arête arrondie; mandibules sans échancrures. 
Narines basales, percées dans les bords concaves 
de larête, nues, en partie fermées par une mem- 
brane. Preps, deux doigts devant soudés à leur 
origine, deux derrière divisés. AtLEs médiocres, 
la 1re, rémige un peu moins longue que la 2€., qui 
est la plus longue. 

Ces oiseaux n’ont point, comme les pics, l'habitude de 
grimper en s’élevant contre les arbres; le peu de fermeté 
des pennes de Ja queue rend ce mouvement d’ascension 
impossible ; ils se contentent de se cramponner aux troncs 
des arbres pour saisir entre les fentes de l’écorce les fourmis 
et d’autres insectes dont ils se nourrissent; leur langue peut 
s'allonger comme chez les pics; on les voit le plus souvent 
à terre, grimpant sur les dômes des nids de fourmis. M. Cu- 
vier dit que le nom de notre torcol d'Europe vient de la 
singulière habitude qu'’ila, quand onle surprend, de tordre 
son cou et sa tête en différens sens. La mue n’a lieu qu’une 
fois ; les sexes et les jeunes se ressemblent au point qu'il 
est difficile de les distinguer. 


TORCOL ORDINAIRE. 
YUNX TORQUILLA, (L1n«.) 


Le fond du plumage des parties supérieures d’un 
cendre roux, tache irrégulièrement de brun et de 
noir; une large bande brune s'étend depuis locci- 


bof MANUEL 
put jusque sur le haut du dos; sur les barbes exté- 
rieures des pennes alaires sont des taches rousses, 
carrées ; pennes de la queue rayées de zigzags noirs; 
gorge et devant du cou roussâtres avec de petites 
raies transversales ; les autres parties inférieures 
blanchâtres, parsemées de taches triangulaires; bec 
et pieds d’un brun olivâtre; iris d’un brun jaunâtre. 
Longueur, 6 pouces 6 lignes. 


La femelle, a les teintes plus faibles; la bande 
du milieu de la nuque et celle du dos sont moins 


longues. 
Varie, d'un blanc pur ou d’un blanc jaunâtre. 


Yuxx Tonquicza. Gmel. Syst. 1. p. 425. — Lath. Ind. 
vw. 1. p. 225. — Le Torcor. Buff. Oùs. v. 7. p. 84. t. 5. — 
Id. pt. ent. 698. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 14. — 
Wavnecx. Lath. Syn. v. 2. p. 548. — Die WENDEHALS. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1048.—Neyer, Tasschenb. 
w. 1. p. 127. — Id. Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 9. — Frisch. 
t. 38.— Naum. t. 28. f. 56. — Torcicozco. S£or. deg. ucc. 
v. 2. pl. 186. figure mat colorée. — Draaïnais. Sepp. 
Nedert. Vog. v. 4. t. p. 543. 

Habite : dans le nord, mais rarement plus avant que la 
Suède ; se trouve aussi dans le midi et dans les provinces 
du centre de l'Europe; très-rare en Hollande; vit dans les 
bois en montagnes, et souvent dans les plaines. 


Nourriture : fourmis et larves d'insectes. 


Propagation : niche dans les trous naturels des arbres ; 
pond de cinq jusqu’à dix œufs d’un blanc d'ivoire. 


D'ORNITHOLOGTIE. 40 


— LAS MAMA AUS VAS HAE LUS LAS AAIAUE SAS LAS LUE LAS SAR ARS DURS REA LASAARENRALARLAAR LASALAGAS 


ORDRE SIXIÉÈME. 


ANISODACTYLES. — ANISO- 
PCT VIE 


Bec plus ou moins arqué, souvent droit, 
toujours subulé, effilé et grêle , moins large 
que le front. Prens, trois doigts devant et 
un derrière ; l'extérieur soudé à sa base au 
doigt du milieu, le postérieur le plus sou- 
5 1 | 
vent long; tous pourvus d'ongles assez longs 
et courbés. 


Tous les genres d'oiseaux tant indigènes qu’exotiques, 
que j'ai cru devoir réunir dans cet ordre, participent plus 
ou moins des habitudes et des mœurs des Zigodactyles 
grimpeurs ; comme eux, la plupart escaladent les troncs et 
les branches des arbres ou les pans verticaux des rochers , 
ou bien ils se cramponnent fortement à ceux-ci; presque 
tous sont insectivores et se nourrissent , quoique avec 
d’autres moyens, à la manière des Pics ; leur langue, ter- 
minée en dard ou bien en pinceau à nombreux filamens*, 
est plus ou moins extensible, et leur sert à prendre les in- 
sectes entre les fentes des arbres et des rochers; celle de 
"quelques genres exotiques , qui l’ont également allongée, 


* Comme presque toutes les espèces d'oiseaux à langue er 
brosse qui vivent dans les climats de l'Austral-Asie, 


406 MANUEL 
mais bifide et en tuyau, est propre à pomper le nectar des 
fleurs *, ou à saisir de petits animalcules imperceptibles qui 
y restent collés ; et dont ils composent leur nourriture prin- 
cipale **. 

Remarque. Celle que je fis pour Fordre Zigodactyte, 
est également applicable pour celui-ci. 


GENRE TRENTE-DEUXIÉÈME. 
SITELLE.—S/TTAÀ. (Linn.) 


Bec droit , médiocre, déprimé, cylindrique, co- 
nique, tranchant à la pointe. NariNEs basales, ar- 
rondies , recouvertes à claire-voie par des poils di- 
rigés en avant. Preps, trois doigts devant dont 
l'extérieur soudé à sa base au doigt du milieu; le 
doigt de derrière très-long , avec un ongle long et 
courbe. QUEUE composée de 12 pennes, carrées ou 
légèrement étagées, à baguettes faibles. AILEs mé- 
diocres, la ire. rémige très-courte, la 2€. moins 
longue que les 3e. et 4°., qui sont les plus longues. 


Ts s’attachent aux arbres, grimpent en montant comme 
en descendant le long des troncs des arbres , en quoi ils 
différent des Pics, qui ne grimpent qu’en montant. Ces oi- 
seaux se nourrissent d'insectes et de leurs larves; ils ni- 
chent dans les trous naturels des arbres. Leur manière de 


* Comme les oiseaux qui composent le genre souimanga 
{ Wectarinia ). 

* Comme les deux divisions qui forment le genre oiseaux- 
mouches { Trockilus). 


D'ORNITHOLOGIE. 407 


vivre a des rapports avec celle des Mésanges. Leur mue 
n’a lieu qu’une fois l’année; les sexes offrent des disparités 
_très-peu marquées; et les jeunes, jusqu’à leur première 
mue , diffèrent également très-peu des vieux. 


SITELLE TORCHEPOT. 


SITTA EUROPE A. (L1xn«\.) 


Toutes les parties supérieures d’un cendrée bleuà- 
tre; gorge blanche; une bande noire, partant de 
l'angle du bec, passe sur l'œil et se dirige sur lo- 
nifice auditif; devant du cou, poitrine et ventre 
d’un roux jaunätre ; flancs et cuisses d’un roux 
marron; pennes latérales de la queue noires; les 
quatre extérieures ont une tache blanche vers le 
bout , et sont terminées de cendre; les deux du 
milieu sont entièrement de cette couleur; bec d’un 
cendre bleuätre; pieds gris ; iris noisette. Longueur, 
5 pouces 6 lignes. 


La femelle, est plus petite de taille; elle à en 
général les couleurs moins pures ; la bande noire 
est moins distincte. 


SiTTA EUROPEA. Gmel. Syst. 1. p. 440. — Lath. Ind. 
V. 1. p. 261. sp. 1. — Sirra cæsra. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 138. — Ea Sirerze ou rorcagpor. Buf. 
Oùs. v. 5. p. 460. t. 20. — Id. pl. ent. G23. f. 1. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 560 et 363. n°. 1 et 2. — 
Nornatm. Laith. Syn. v. 2. p. 648. — Kirwrr. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 2. p. 1061. — Frisch. Fôg. t. 39. — 
Naum. £. 28. f. 57. lemdäle. — Piccuio cricro. Stor. deg. 
uCC. V. 2. pl. 193. 


Remarque. La prétendue petite Sitelle d'Europe des 


408 MANUEL 

auteurs n’est point une espèce distincte ; c’est un jeune de 
année ou bien un individu dont la taille est plus petite. La 
Sitelle à tête noire est une espèce distincte, propre à PA- 
mérique septentrionale. 


Habile : jusque fort avant dans le nord et dans le midi; 
assez abondant au centre de Europe ; sédentaire dans tous 
les climats; vit dans les bois en futaie, dans les buissons, 
et l’hiver dans les jardins. 

Nourriture : insectes et leurs larves, souvent des noix 
de hêtres et des noisettes. 


Propagation : niche dans les trous naturels des arbres; 
pond cinq ou sepi œufs grisâtres, marqués de petites taches 
rouges. 


L21%22010%44:4544111522 


GENRE TRENTE-TROISIÈME. 


GRIMPER EAU. — CERTHIA. 
JRAAIS 


Bec long où de moyenne longueur, plus ou 
moins arqué, triangulaire, comprimé, effilé. Na- 
rINEs basales, nues, percées horizontalement, à 
moitié fermées par une membrane voütée. Preps, 
trois doigts devant, l’extérieur soudé à sa base au 
doigt du milieu; un doigt derrière. ONGLES très- 
courbés, celui de derrière le plus long. QuEuE éta- 
gée, à baguettes raides et piquantes. AILES me- 
diocres, la 17e. rémige courte, les 2°. et 3e. étagees, 
moins longues que la 4e., qui est la plus longue. 


Ces oiseaux, dont une seule espèce vit en Europe, grim- 
pent conire les arbres à la manière des Pics , en s’ap- 


D'ORNITHOLOGIE. 499 
puyant sur les pennes fortes et élastiques de leur queue. 
Ils nichent dans les fentes et dans les trous naturels des 
arbres; leur nourriture consiste en petits insectes et en se- 
mences : leur mue est simple et ordinaire; les sexes dif- 
fèrent très-peu dans les couleurs du plumage, et les jeunes 
se distinguent moins encore par leur livrée. M. Brebhm, 
Saxon, veut avoir trouvé en Europe une seconde espèce 
de grimpereau qu’il désigne sous le nom de Certhia bra- 
chidactyla, mais elle n’existe point comme telle; j'en ai 
recu deux individus; et, nonobstant les comparaisons les 
plus minutieuses avec le grimpereau ordinaire, il ne m'a 
pas été possible de trouver à ces individus, énvoyes par 
M. Brehm, aucun caractère bien marqué : j'ai bien vu que 
notre grimpereau varie comme tant d’autres oiseaux, dans 
les formes et dans les dimensions du bec et des pieds; inais 
ce sont des variétés accidentelles qui dépendent de causes 
locales. 


Remarque. Le genre Certhia ne comprend que deux ou 
trois espèces étrangères, conformées comme notre Grim- 
pereau ; toutes les autres , classées par Gmelin et par La- 
tham dans ce genre, n’y sont point à leur place. Tels sont 
les Souimangas(Nectarinia, Ilig.), où viennentse joindre 
certains Héorotaires à langue en trompe; d’autres Héoro- 
taires, à bec en faucille et à langue courte, forment un genre 
bien caractérisé ; encore d’autres Héorotaires, avec quelques 
espèces des genres Merops, Turdus, Certhia et Gra- 
cula de Latham, indiquées en partie dans la 1°. édition, 
page 251, viennent se réunir en deux sections dans le genre 
Melliphaga de Lewin, ou Philedon de Cuvier: ce genre, 
très-nombreux en espèces nouvelles, est composé d'oiseaux 
à langue en brosse ou en pinceau, qui toutes ont l’Austral- 
Asie pour patrie. Tout le genre Cæreba de Brisson, ou les 
Guit-quits de Buffon, se trouve encore confondu dans 
le genre Certhia, parmi lequel on voit aussi figurer le 
genre suivant. 


AT MANUEL 


LE GRIMPERE AU. 


CERTHIA FAMILIARIS. (Lrnwx.) 


Parties supérieures marquées de blanc, de roux 
et de noirâtre; ces couleurs sont disposées par traits 
allongés; croupion roux; au-dessus des yeux une 
bande blanchätre ; gorge , poitrine et ventre blancs; 
abdomen d’un blanc roussâtre ; pennes des ailes 
d’un brun foncé, terminées par une tache d’un 
jaune blanchätre ; une bande jaune roussätre oc- 
cupe le milieu des pennes alaires, à commencer de 
la 4e. ; les pennes de la queue d’un cendré rous- 
sâtre , terminées en piquans ; mandibule supé- 
rieure brune, inférieure jaunâtre; pieds gris; 1ris 
noisette. Longueur, à pouces, 3, 4 ou à lignes. 

La femelle, est moins grande; elle na pont 
de jaunâtre sur les parties supérieures ; la bande 
du milieu des pennes alaires est blanche ; les par- 
es imférieures sont d’un blanc moins pur. 


Les jeunes, ont le bec moins arque , même pres- 
que droit. 


Cerraia Famiriaris. Gmel. Syst. 1. p. 469. sp. 1. — 
Lath. Ind. v. 1. 280. — Le GrimPerEau. Buff. Oùs. v. 5. 
p. 581. t. 21. f. 1. — Id. pl. ent. 681. f. 1. — Gérard. 
Tab. élém. v. 1. p. 565.— Commox creerer. Lath. Syn. 
v. 2. p. 701.— Id. Supp. v. 1. p. 126. — GEMEINE BAUM- 
raurer. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1085. — Meyer, 
Tasschenb. v. 1. p. 150. — Frisch. Vôg. t. 39. f: 1 et 2. 
— Naum. £. 28. f. 58. le mâle. — Piccuio PassErIxO. S40r. 
deg. ucc. v. 2. pl. 195. 


D'ORNITHOLOGIE. Ai 

Habite : les différentes parties de l’Europe , de passage 
dans quelques-unes ; l’hiver très-commun en Hollande, 
rare en Sibérie; vit dans les bois, les parcs et les jardins, 


Nourriture : de petits insectes, qu'il saisit entre l’écorce 
des arbres, des larves et des cocons; particulièrement la 
punaise des pins. 


Propagation : niche dans les fentes et dans les trous des 
arbres; pond de six jusqu’à neuf œufs, d’un blanc pur par- 
semé de nombreuses taches claires et foncées d’un brun 
roussâtre. 


BAR RATAATBERBLLTEGIRLAR 


GENRE TRENTE-QUATRIÈME. 


TICHODROME.— TICHODROMNA. 
Frene.) 


Bec très-long, faiblement arqué, grêle, cylin- 
drique , base angulaire, pointe déprimée. NaRINES 
basales, nues, percées horizontalement, à moitié 
fermées par une membrane voütée. PIEDS, trois 
doigts devant, l’extérieur soudé à sa base au doigt 
du milieu ; un doigt derrière portant un ongle très- 
long. QuEuE arrondie, à baguettes faibles. AILES 
amples, la 1re. rémige courte, les 2°. et 3e. éta- 
gées , les 4e., be. et Ge. les plus longues. 

Ce que le Grimpereau fait sur les arbres, le Tichodrome 
le fait contre les pans verticaux des rochers, sur lesquels il 
se cramponne fortement, sans cependant monter et des- 
cendre en grimpant; il s’assujettit seulement le long des 
fentes et des crevasses des rochers et des murailles de vieux 
édifices isolés, quelquefois, mais plus rarement le long du 
ironc des arbres. Il se nourrit d'insectes et de larves, et 


412 MANUEL 

niche dans les fentes des rochers. Il mue deux fois dans 
l’année; les mâles seuls prennent au printemps du noir à 
la gorge, et cet ornement disparaît le premier avant que 
les autres plumes tombent; les femelles muent aussi deux 
fois , mais les couleurs ne changent point, ce qui fait qu’on 
ne peut distinguer les sexes, après le temps des noces et de 
lincubation ; les jeunes se distinguent des vieux avant leur 
première mue ; mais en hiver on ne voit plus de diffé- 
rences. Le genre Tichodrome , dont on ne connaît jus- 
qu'ici que la seule espèce européenne, a été confondu par 
Linnée et par Latham dans le genre Certhia. 


TICHODROME ÉCHELETTE. 


TICHODROMA PHOCENICOPTER 4. (Mirur.) 


Sommet de la tête d’un cendré foncé; nuque, 
dos et scapulaires d’un cendré clair; gorge et de- 
vant du cou d’un noir profond; parties inférieures 
d'un cendré noirâtre; couvertures des ailes et par- 
üe superieure des barbes extérieures des pennes 
d’un rouge vif; extrémité des pennes alaires noire; 
ces pennes ont deux grandes taches blanches, dis- 
posées sur la barbe intérieure; queue noire , ter- 
minée de blanc et de cendrée; bec, iris et pieds 
noirs. Longueur, 6 pouces 6 lignes. Le mâle en 
habit de noces, au printemps. 


La femelle, a le sommet de la tête du même 
cendré clair que le dos, la gorge et le devant du 
cou d’un blanc très-légèrement teint de cendre; le 
reste comme dans /e male. 

Remarque. Cette espèce est sujette à une double mue. 


C’est seulement pendant le court espace de temps que dure 
la reproduction et l'éducation des jeunes, que l'on voit des 


D’ORNITHOLOGIE. 413 
mnäles qui ont la gorge ainsi que Le devant du cou d’un noir 
profond et le haut de la tête d’un cendré foncé ; ils perdent 
ces plumes dès le commencement de la mue d'automne; à 
cette époque, comme aussi en hiver , {e mâle ne diffère 
point de {a femelle”. 

Cerrara murariA. Gmel. Syst. 1. p. 455. sp. 2. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 294. sp. 40. — Blumenb. 44h. Naturhist. 
gegens. t. 76. — Le GRIMPEREAU DE MURAILLE. Buf. Oës. 
v. 5. p. 487. t. 22. — Id. pt. ent. 572. f. 1 et 2. (mâle 
au printemps, et femelle ou mâle en automne. }— Gérard. 
Tab. élém. ©. 1. p. 567. — Le Vaill. Otis. de Parad. etc. 
v. 3. pl. 20. de mâle en été, et pl. 21. La femelle ou te 
mâle en hiver. — Wazr creerer. Lath. Syn. v. 2. p. 550. 
— Id. supp. v. 1. p. 129. —Edw. Gt. &. 561. la femelle. 
Mauer sauxLaurer. Bechst. Naturg. Deut. v. 2. p. 1095. 
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 151.—Piccn10 MuRAIOLO. Stor. 
degt. ucc. v. 2. pl. 197. la femelle. —Naum. Fôg. Nachtr. 
t. 41. f. S2. une figure peu exacte de la femelle ou du 
mäûle en hiver. \ 

Habite : les contrées méridionales ; assez abondant sur 
les Alpes suisses, en Espagne et en Italie; toujours sur les 
rochers les plus élevés ; très-rare sur les montagnes d’une 
hauteur moyenne ; jamais dans le nord. 

Nourriture : insectes, leurs larves et leurs cocons, 
mais particulièrement des araignées et leurs œufs. 

Propagation : niche dans les fentes des rochers les plus 
escarpés et dans les crevasses des masures situées à une 
haute élévation. 


VAE ACER Ai TU MS 

* Ici M. Vieillot, qui peut-être n’a jamais observé l'espèce 
en état de liberté, dit : Si l’on en croyait Temminck, etc. Voyez le 
Dict. v. 26. p. 106. Je sollicite les naturalistes de ne pas me croire, 
mais d'examiner la nature, M. Vieillot ne ferait aussi pas mal de 
vérifier, par ses propres observations , si j'ai raison ou tort; sans 
cela ses critiques feront peu d'effet. 


ONE RE EE A 


414 MANUEL 
GENRE TRENTE-CINQUIÈME. 


HUPPE.—UPUPA. (Lin. 


Bec très-long, faiblement arqué, grêle, trian- 
gulaire, comprimé. Narines basales, latérales, 
ovoïdes, ouvertes, surmontées par les plumes du 
front. Pres, trois doigts devant , l’extérieur soudé 
à celui du milieu jusqu'à la première articulation ; 
un doigt derrière. ONGLES courts et peu courbés, 
celui de derrière presque droit. QUEUE carrée, com- 
posée de 10 pennes. AiLEs médiocres, la 1re. ré- 
mige de moyenne longueur, les 2°. et 3°. moins 
longues que les 4e et 5e., qui sont les plus longues. 


Ce que le Grimpereau et le Tichodrome font sur les 
arbres et le long des murailles , la Huppe le fait à terre; 
c’est en courant sur le niveau du terrain , dans les prés et 
les autres lieux humides, que la Huppe déterre les larves 
et les insectes qui s’y engendrent ; elle se pose plus rare- 
ment sur les arbres, où cependant on la voit suspendue 
aux branches, en se balançant pour saisir les insectes qui 
s’attachent au-dessous des feuilles, et où le mâle se pose 
ordinairement lorsqu'il fait entendre son chant langoureux. 
La huppe niche de préférence dans les fentes et dans les 
crevasses des rochers ou des masures ; quelquefois, et se- 
lon la localité, dans les trous naturels des arbres; elle vit 
solitaire. La mue n’a lieu qu’une fois l’année ; les sexes dif- 
fèrent très-peu, et les jeunes de l’année ne se distinguent 
que par le bec qu’ils ont plus droit et plus court, et par la 
huppe qui est aussi moins touflue et moins longue. 


Remarque. Dans le genre Upupa de Linnée et de La- 


D'ORNITHOLOGIE. 15 


tham se trouvent plusieurs oiseaux désignés vulgairemens 
sous les noms de Promérops ou de Promérupe ; ceux-ci 
forment un genre distinct que M. Cuvier propose de nom- 
mer Epimachus ; outre ceux-ci, on voit encore réunis dans 
le genre Upupa des oiseaux de mon genre Pastor, du 
genre Vectarinia d'Illiger, et même un du genre Musci- 
capa de Linnée. Le genre Huppe se borne jusqu'ici à deux 
espèces distinctes, dont rune est nouvelle et propre à l’A- 
frique. L’Upupa Capensis que des méthodistes laissent en- 
core avec les Huppes, est un vrai Martin de mon genre 
Pastor , dont il a les formes et toutle genre de vie. 


LA HUPPE. 


UPUPA EPOPS, (Lixnnx.) 


Deux rangées de longues plumes forment sur la 
tête une huppe arquée; ces plumes sont rousses, 
terminées de noir ; tête, cou et poitrine d’un vineux 
roussätre ; haut du dos gris vineux ; une large bande 
transversale sur le dos ; les ailes et la queue noires; 
les premières portent cinq bandes transversales d’un 
blanc jaunâtre, et la seconde une bande blanche, 
qui est très-large vers le milieu des pennes; vers 
les trois quarts de la longueur des rémiges est une 
large bande blanche ; abdomen blanc avec quel- 
ques taches longitudinales sur les cuisses ; bec cou- 
leur de chair à sa base et noir vers la pointe; pieds 
et 1ris bruns, Longueur, à peu près 11 pouces. Le 
vieux male. 

La femelle, est moins grande; sa huppe est plus 
courte , et les teintes du plumage sont moins pures. 


Urura Epops. Gmel, Syst. 1. p. 466.— Lath. Znd. v. 1. 


410 MANUEL 

p. 277. —La Hurre. Buff. Oùs. v. 6. p. 439. £. 21. — Id. 
pl. ent. 52.— Gérard. Tab. élém. v. 1. p.553.— Le Vaill. 
Ois. de Parad. et Promér. v.5. pl. 22. fiqure peu exacte. 
Hoppor. Lath. Syn. v. 2. p. 687. Edw. Glan. t. 545. — 
Penn. Brit. Zoo. 1. L. p. 83. — GEBANDERTER WIEDEHOPF. 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 114. — Frisch. V6g. 
t. 45. —Naum. £&. 38. f. 85. — Urura ruBBOrA. S£or. deg. 
uce. v. 2. pl. 205. 


Les jeunes de l’année, ont au sortir du nid, le 
bec court, presque droit, un peu cylindrique vers 
la pointe; les plumes de la huppe courtes et sou- 
vent terminées de noir, sans qu'il y ait du blanc 
au-dessous de cette couleur; la bande blanche de 
la queue plus rapprochée du croupion; le plu- 
mage lavé de cendrée; les bandes des ailes moins 
prononcées et plus jaunâtres; enfin, une plus 
grande quantité de taches longitudinales sur le 
ventre et sur les cuisses. La Huppe d'Afrique, 
dont les auteurs font une espèce distincte; diffère 
peu, dans l’état d’adulte, de celle d'Europe. 


Upupa arriCaNA. Bechst. Kurtze ubers. der V 6g- Nacht. 
— Lath. Ind. p. 152. Sp. 2. — La Hurre vagiété. Buff. 
Oùs. v. 6. — Hurre D'Arrique. Vieill. Hist. des Promér. 
p. 13. pl. 2. — De Horre. Sepp. Nedert. Vog. v: 2. t. 
P. 120. 

Remarque. Les individus que j’ai reçus à cap de Bonne- 
Espérance, diffèrent peu de ceux tués en Europe; ceux 
envoyés du Sénégal] ressemblent absolument aux individus 
du midi de l'Afrique. 

Habite : en Suède, en Allemagne , en Hollande et dans 
les autres contrées du nord; plus abondant dans le midi 
que vers le cercle arctique; de passage régulier et pério- 


D'ORNITHOLOGIE. 419 
dique; vit dans les bois et les buissons , qui sont situés 
dans le voisinage des terres basses et humides. 

Nourriture : scarabées, taupes-grillons, fourmis , frai 
de grenouilles et divers insectes 

Propagation : niche dans les trous des arbres , et plus 
rarement dans les crevasses des rochers et des masures ; 
pond quatre ou cinq œufs d’un gris blanchâtre , nuancé de 
gris foncé. x 7: 


Paaxie 1°. 27 


418 MANUEL 


AAA UE MARAIS LEUR A 


114) 


ORDRE SEPTIÉME. 


ALCYONS.— ALCYONES. 


Brc médiocre ou long, pointu, presque 
quadrangulaire, faiblement arqué ou droit. 
Preps à tarse très- court; trois doigts de- 
vant, réunis; un doigt derrière. 


Ce nouvel ordre d’oiseaux que je crois nécessaire d’é- 
tablir, se rapproche beaucoup par ses caractères habituels 
des genres qui composent l’ordre suivant ou les Chéli- 
dons; comme eux, les A{cyons volent avec une grande cé- 
lérité; leurs mouvemens sont prompts et brusques; ils 
ne peuvent, par la forme de leurs pieds, nè marcher, 
ni grimper ; ils saisissent leur nourriture en plein vol, 
souvent à fleur d’eau; se posent rarement, et le moins 
souvent à terre; ils nichent dans dés trous pratiqués en 
terre le long des rives. La mue n’a lieu qu’une fois l’année; 
le plumage des mâles ne diffère presque point de celui des 
femelles ; les jeunes de l’année en diffèrent également très- 
peu. ( 


PBAAMARAMAMAALER Less 


GENRE TRENTE-SIXIÈME. 
GUÉPIER.— MEROPS. (Lixx.) 


Bec médiocre , tranchant, pointu , légèrement 
courbé , arête élevée, sans échancrure. NariNes 


D'ORNITHOLOGIE. AT 
basales, latérales, ovoiïdes, ouvertes, cachées à 
claire-voie par des poils dirigés en avant. Preps à 
tarse court ; des trois doigts de devant, l'extérieur 
soudé jusqu’à la seconde articulation au doigt du 
milieu, et celui-ci avec l'intérieur jusqu’à la pre- 
mière articulation; doigt de derrière large à sa 
base. ONGLES, celui de derrière le plus petit. 
ALES, la 17€, rémige presque nulle, la 2€, la plus 
longue. 


Remarque. Plusieurs espèces exotiques, à narines en- 
tièrement nues, dont les ailes ont la 1°. rémige de moyenne 
longueur, la 2°. moins longue que la 5°., qui est la plus 
longue , forment une section dans ce genre. 


Ces oiseaux vivent d’abeilles et de guêpes, qu'ils saisis- 
sent au vol ; leur nid est construit dans des coteaux de 
terre ou dans les bords escarpés des fleuves ; ils le creusent 
obliquement jusqu’à une profondeur assez considérable, se 
servent à cette fin des pieds et du bec; le fond du nid est 
garni de mousse. Ces oiseaux, confinés dans les parties 
chaudes de l’ancien continent , sont de passage périodique 
dans quelques contrées du midi. Il est difficile de savoir 
d'une manière positive, si la mue est double ou simple; 
mais il est très-probable qu’elle est simple et ordinaire ; 
les couleurs du plumage ne changent point. Les femelles 
ont les mêmes distributions de couleurs que les mâles, 
mais les teintes en sont plus faibles ; les jeunes ont aussi 
des nuances moins vives que les vieux. 


Remarque. Dans le genre Merops de Gmelin et surtout 
de Latham, se trouvent une multitude d’espèces propres 
au genre Metliphaga de Lewin dont j'ai fait mention à 
l’article Certhia. | 


420 MANUEL 


GUÉPIER VULGAIRE. 


MEROPS APIASTER. (Lixx.) 


Front d’un blanc nuancé de verdâtre; occiput, 
nuque et haut du dos marrons; le reste du dos d’un 
roux jaunâtre; milieu de l’aile d’un roux foncé ; 
pennes de celles-ci et de la queue d’un vert oli- 
vâtre; une bande noire va de l’angle du bec sur 
les yeux et couvre l'orifice auditif; gorge d’un 
jaune d’or, terminée par un demi-collier noir, 
parties inférieures d’un vert bleuâtre; les deux 
pennes du milieu de la queue excèdent les autres 
d’un pouce; bec noir; iris rouge; pieds bruns. 
Longueur, 11 pouces. Le mäle. 

La femelle, a en général les couleurs plus 
ternes ; une bande jaunâtre au-dessus des yeux; le 
jaune de la gorge plus clair; le vert bleuâtre de la 
poitrine nuancé de roussâtre. 


Les jeunes, ont les parties supérieures d'un 
brun verdätre; au-dessus des yeux une bande 
rousse; la gorge d’un jaune mat, dépourvue du 
demi-collier noir; toutes les pennes de la queue 
d'égale longueur; le bec faible et moins long, l'iris 
rose. 


Menops ApasTeR. Gmel. Syst. 1. p. 460. — Lath. Ind. 
v. 1. p. 269. — Merors carysocepæaLus. Lath. Jnd. Orn. 
v. 1. p. 275. —Merors scHæcnaca. Forsk. Faun. Arab. 
p. 1 et 3.— Le Guérrer. Buff. Ois. v. 6. p. 480. t. 25. — 
Id. pt. ent. 938.—Gérard. Tab. élém. v. 1.p. 377.—Lc 
Vaill, Ois, de Parad. et Promér. v. 3. pl. 166 2.—Common 


D'ORNITHOLOGIE. 421 
pex-EATER. Lath. Syn. v. 2. p. 667.—Id. supp. v. 1. p. 119. 
Alb. Oùs. v. 2. t. 44. — YELLOW-THROATED BEE-EATER. Lath. 
Syn. v. 2. p. 678. —Brexrressen. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 2. p. 1099. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p: 132. 
—Id. Fôg. Deut. v. 1. t. Heft. 10. mâle et femelle. — 
Frisch. W üg. t. 221. la femelle , t. 222. le mâle. — Naum. 
Vôg. Nachir. t. 27. f. 56. le mâle. 

Habite : quoiqu’en petit nombre, les parties méridio- 
nales de l’Allemagne, en Suisse et en France, où il est 
plus abondant ; moins rare en Italie ; commun en Espagne, 
en Sicile, dans l’Archipel et en Turquie; jamais dans le 
nord ; émigre en automne vers l'Égypte. Les individus du 
cap de Bonne Espérance ne diffèrent en rien de ceux tués 
en Europe. 


Nourriture : abeilles, guêpes, bourdons, sauterelles, 
hannetons, cousins et autres insectes. 


Propagation : niche dans des trous profonds, pratiqués 
dans le sable des bords des rivières ; pond de cinq jusqu’à 
sept œufs, d’un blanc pur. 


12121, ,212111411:11::111:) 


GENRE TRENTE-SEPTIEÈME. 


MARTIN-PÉCHEUR.— 4LCEDO. 
(Lrnn.) 


Bec long, droit, quadrangulaire, pointu, tran- 
chant, très-rarement déprimé, Narines basales, 
latérales, percées obliquement, presque entière- 
ment fermées par une membrane nue. Preps 
courts, nus au-dessus du genou; trois doigts 
devant, dont l'extérieur soudé au doigt du milieu 


4 


422 MANUEL 

jusqu'à la seconde articulation, et celui-er avec 
l'intérieur jusqu'à la première articulation ; doigt 
de derrière large à sa base. Onczes, celui de der- 
rière le plus petit. Aires , la 1re, rémige ainsi que 
Ja 2°., moins longues que la 3°., qui est la plus 
longue. 


Ces oiseaux, dont une espèce seulement vit en Europe , 
se nourrissent principalement de petits poissons , mais aussi 
de plusieurs espèces d’insectes aquatiques, de vers et de 
limaçons ; la digestion faite, les particules dures des corps 
sont vomies par petites pelotes. Ils sont défians et fa- 
rouches ; leur vol est prompt et véloce , mais ils n’ont 
point la faculté de grimper ou de marcher ; on les voit sou- 
vent posés sur des buttes de pierres ou de bois, également 
sur des branches au - dessus de l’eau, d’où ils s’élancent 
pour saisir leur proie ; ils nichent dans les trous en terre, 
le long des bords escarpés des fleuves. Leur mue n’4 lieu 
qu’une fois l’année ; le mâle et la femelle de l’espèce indi- 
gène, se distinguent au plumage, quoique les différences 
soient peu marquées; chez certaines espèces étrangères , 
les dissemblances sont très-faciles à saisir; les jeunes res- 
semblent aux femelles, mais on les reconnaît toujours à 
la couleur du bec et des pieds. 


Remarque. Le seul 4{cedo gigantea de Latham ou le 
Fusca de Gmelin, n’est point à sa place dans ce genre; 
M. Leach, naturaliste anglais très-distingué, en a formé le 
genre Dacelo, séparation très-bien vue d’après les mœurs 
et les formes extérieures. Le genre Ceiæ, formé pour deux 
espèces à trois doigts, n’est pas aussi bien vu; ceux qui 
veulent séparer par des caractères rigoureux les martins- 
pêcheurs à trois doigts de ceux à quatre doigts, ignorent 
probablement qu’il existe deux espèces dans les climats de 
linde , dont Fune n’a qu’un moignon dépourvu d’ongle et 
à peine visible , et l’autre qu’un ongle au lieu de doigt; ce 


D'ORNITHOLOGIE. 423 
seront là encore deux nouveaux genres pour ceux qui mul- 
tiplient les noms. Il en est du genre Atcyon à cet égard 
comme du genre Picus. Alcedo tribrachys de Shaw a 
un rudiment du quatrième doigt, sans ongle. 


MARTIN-PÉCHEUR ALCYON. 


ALCEDO ISPIDA. (Lin) 


Parties supérieures d’un vert bleuätre, marqué 
sur la tête et sur les couvertures des ailes de pe- 
tites taches d’un bleu azur; cette couleur occupe 
le milieu du dos et couvre tout le croupion; un 
espace roux au-dessous des yeux, suivi d'un autre 
espace d’un blanc pur ; une bande d’un vert azur 
s’étend depuis l'angle du bec jusqu’à linsertion des 
ailes; gorge et devant du cou d'un blanc pur; le 
reste des parties inférieures d’un roux de rouille; 
pieds rouges en hiver, rougeätres en éte; du rouge 
à la base du bec, le reste brun. Longueur, 7 
pouces. Le mäle. 


La femelle, a des teintes plus foncées et la cou- 


leur azurée du plumage se nuance en vert. 


Les jeunes, ont les parties supérieures d’un 
vert bleuâtre très-foncé ; les parties inferieures 
d’un roux jaunâtre; le bec noir; l'iris d’un brun 
très-foncé; les pieds couleur de chair nuancés de 
noirâtre. 


ALceno 1sprpa. Gmel. Syst. 1. p. 448. sp. 3. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 252. sp. 20.— GracuLa armis. Gmel. Syst. 
1. P. 398. sp. 8. — Lath. Ind. v. 1. p. 192. sp. 10. — 
Iseipa SenkeaLexs1s. Briss. Orn. v. 4. p. 485. Sp. 7. t. 39 


424 MANUEL 

F1. — Le Mannin-récaeun. Buff. Os. v. 7. p. 164. &. 9: 
— Le Basoucarr. Id. v. 5. p. 195.— Id. pt. ent. 97. — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 580. — Kaixcsricuer. Lath. 
Syn. v. 2. p. 626.—1d. supp. p. 115.— Penn. Brit. Zool. 
D. 82. t. H. I. K. — GEMEINE risvocEL. Bechts. Naturg. 
Deut. v. 2. p. 1106. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 134. 
— Frisch. £. 223. — Naum. £. 52. f. 113. 


Remarque. L'Ispipa SENEGALENSIS MA3OR de Brisson , ou 
ALCEDO SENEGALENSIS de Gmel. sp. 10., est une espèce dis- 
tincte à laquelle on doit rapporter, Lath. Syn. . 2. p. 
618. var. À, citation placée par erreur dans {’Index de 
cet auteur, comme synonyme avec l’espèce de L’ALCEDO 
ISPIDA. 


Habite : en plus grand nombre dans le midi que dans 
le nord ; se trouve cependant en Angleterre et en Hollande 
où l’espèce n’est point très-répandue ; vit le long des eaux 
et des fleuves dont les bords sont boisés. 

Nourriture : petits poissons, frai, insectes aquatiques , 
vers, sangsues et limaçons. 


Propagation : niche dans les trous en terre, le plus 
souvent dans ceux abandonnés par les rats d'eaux; le long 
des bords escarpés des fleuves ; souvent sous Îles racines 
des arbres, dans les creux des arbres, et quelquefois dans 
les trous des rochers; pond depuis six jusqu’à huit œufs, 
d’un blanc lustré. 


D'ORNITHOLOGIE. 425 


L* 


AAA AAA AAA RASA AAA LS AVR BAR LAS US SAR AAA I RAA AS AS AA RSA A/S 


ORDRE HUITIÈME. 
CHÉLIDONS.-CHELIDONES. 


Brse très-court, très-déprimé, très-large à 
sa base; mandibule supérieure courbée à sa 
pointe. Preps courts, trois doigts devant, 
entièrement divisés ou unis à la base par 
une courte membrane; le doigt de derrière 
souvent réversible; les ongles très-crochus. 
ÂrLEs longues. 

Le vol de ces oiseaux est rapide et brusque; leur vue 
est perçante, leur cou court, le gosier large, leur large 
bec, que le plus habituellement ils tiennent entr'ouvert 
ou bâillant, sert à engloutir les insectes qui se présentent 


à l’entour d’eux ; leur nourriture consiste purement en in- 
sectes, ils ne touchent à aucun autre aliment. 


GENRE TRENTE-HUITIÈME. 


HIRONDELLE.— HIRUNDO. (Linx.) 


Bec court, triangulaire, large à sa base, dé- 
primé , fendu jusque près des yeux; mandibule 
supérieure un peu crochue à sa pointe. NARINES 


426 MANUEL 

basales, oblongues, en partie fermées par une mem- 
brane, surmontées par les plumes du front. Preps 
courts, à doigts et ongles grêles; des trois doigts 
de devant, l'extérieur uni jusqu’à la première arti- 
culation au doigt du milieu; un doigt derrière. 
Queur composée de 12 pennes. ArLes longues, la 
sre, rémige la plus longue. 


Les Hirondelles aiment à vivre dans des lieux arrosés 
d’eau, où les mouches et les autres insectes volans qu’ils 
saisissent avec une grande dextérité, sont les plus multi- 
pliés; leur vol est long-temps soutenu , très-rapide ; ils 
semblent nager dans le vague de l’air; leurs mouvemens 
sont brusques pour se rendre maîtres d’une proie égale. 
ment agile ; c’est en rasant la surface de l’eau qu’ils étan- 
chent leur soif, et c’est même en plein vol qu’on les voit 
se baigner. Les nids formés par toutes les espèces qui com- 
posent ce genre, ont à l’extérieur une construction solide 
formée de matières dures; mais l’intérieur des nids sur le- 
quel les œufs sont déposés est toujours composé de ma- 
tières molles. Je dois à M. Natterer de Vienne, l’observa- 
tion particulièrement intéressante , que les Hirondetles et 
les Martinets muent une fois l’année en février, par con- 
séquent dans le temps de leur séjour dans les climats chauds 
de l'Afrique et de l’Asie; un fait d’ailleurs qui prouve in- 
contestablement contre la prétendue torpeur ou sommeil 
hivernal de ces oiseaux. Les observations de M. Natiterer 
ont été faites sur des hirondelles élevées en cage, dont un 
petit nombre a vécu huit et neuf ans en domesticité. Les 
jeunes ne diffèrent des vieux que jusqu’à l’époque de leur 
prefière mue ; il est rare que les sexes diffèrent beaucoup ; 
ceci à lieu chez quelques espèces exotiques. 


D'ORNITHOLOGTE. 


RE 
[A 
be : 


HIRONDELLE DE CHEMINÉE. 


HIRUNDO RUSTICA. (L1xnx.) 


Front et gorge d’un brun marron; toutes les 
parties supérieures, les côtés du cou et une large 
bande sur la poitrine d’un noir à reflets violets ; 
une grande tache blanche sur les barbes intérieures 
des pennes de la queue, si on en excepte les deux 
du milieu ; penne extérieure de chaque côté très- 
longue et effilée; ventre et abdomen d’un blanc 
terne ou roussâtre. Longueur, 6 pouces 6 lignes. 
Le male. 


La fèmelle, a moins de roux sur le front; la 
bande noire de la poitrine n’est point aussi large; 
les parties inférieures sont plus blanches, et les 
pennes extérieures de la queue plus courtes. 


Varie accidentellement, d'un blanc pur, d’un 
blanc jaunâtre sur lequel les couleurs sont faible- 
ment ébauchées, souvent plus ou moins tapiré de 
blanc. 


Himuxpo Rusrica. Gmel. Syst. 1. p. 1015. —Lath. nd. 
0. 2. p. 572. — HiRONDELLE DE CHEMINÉE OU DOMESTIQUE. 
Buff. Oùs. v. 6. p. 591. t. 25. f: à. — Id. pl. ent. 545. 
fe 1. — Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 540. — CHinxex 
swALLOW. Lath. Syn. v. 4. p. 561. — Id. supp. v. 1. 
p. 192. — Alb. Oùs. w. 1. 1. 45. — Die RAUCH-SCHWALBE. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 902.— Meyer, Tasschenb. 
v. 1. p. 276.— Naum. £. 42. f: 96 et 97. — Huis zwaruw. 
Sept Nedert. Veg. v. 1. t. p. 51.—- RONDINE DOMESTICA, 
Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 409. 


428 MANUEL 

Habite : en Europe, partout où l’homme est établi: 
émigre régulièrement, mais ne pousse point ses voyages 
au delà du tropique. 


Nourriture : mouches, cousins, mottes et autres in- 
sectes ailés. 

Propagation : construit son nid avec de la terre-glaise, 
et le place jusque dans les granges et les chambres ; pond 


depuis quatre jusqu’à six œufs blancs, marqués de petites 
taches brunes et violettes. 


HIRONDELLE DE FENÊTRE. 


HIRUNDO URBICA. (Lrnx.) 


Tête, nuque et haut du dos d’un noir à reflets 
violets ; ailes, queue et orandes couvertures de 
celle-ci d’un noir mat; cette dernière fourchue; 
toutes les parties inférieures et le croupion d’un 
blanc pur ; pieds et doigts couverts de plumes 
rares. Longueur, 5 pouces. 


La femelle, a la gorge d’un blanc sale. 


Varie accidentellement, comme l'espèce précé- 
dente. 


Hirvxpo wasica. Gmel. Syst. 1. p. 10197. sp. 3. —Lath. 
Ind. v. 2. p. 575. sp. 3.— HiRONDELLE A CUL-BLANC OU DE 
FENÊTRE. Bufl. Oùs. v. 6. p. 614. t. 25. f. 2. — Id. pt. 
ent. 542. f. 2. ( sous le faux nom de petit martinet). — 
Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 544. — Manrix. Lath. Syn. 
v. 4. p. 564. — Id. supp. v. 1. p. 192. — Penn. Brit. 
Zoo. t. Q. f. 2. p. 96.— Havusscawazsr.. Bechst. Naturg. 
Deut. v.3. p. 915. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 277.— 
Frisch. £. 19. f. 2. — Naum. t. 43. f. 98. de mâle, et 
f. 99. variété blanche.—Bornex zwaLuw. Sepp. Nedert. 


D’'ORNITHOLOGIE. 429 
Vog. v. 1. t. p. 353. — RonDiNE commuxe. Sfor. deg. ucc. 
v. 4. pl. 408. f. 3. | 
Habite : dans le voisinage des habitations rustiques; n’é- 
migre point au delà du tropique, 
Nourriture : comme l’espèce précédente. 
Propagation : niche à l'extérieur des maisons et des 


granges; pond six œufs, de forme arrondie, d’un blanc 
pur. 


HIRONDELLE DE RIVAGE. 


HIRUNDO RIPARIA. (Lirnx.) 


Toutes les parties supérieures, les joues et une 

large bande sur la poitrine d’un cendré brun ou 
P . 
gris de souris; ailes d’un brun noirâtre; sorge, 
devant du cou, ventre et couvertures du dessous 
de la queue d’un blanc pur ; queue fourchue, tarse 
3 de A Ù 

et doigts nus, garnis seulement de quatre ou de 
: . / \ 3. = . 
cinq petites plumes placées à l'insertion du doigt 
postérieur ; 1r1s noisette. Longueur, 5 pouces. 


La femelle, a les couleurs plus ternes. 


Les jeunes , au sortir du nid , ont toutes les 
plumes bordées d’un peu de roux; les couvertures 
des ailes et les pennes les plus proches du corps 
ont ces bordures larges et très-prononcées; celles 
de la queue bordées de roux blanchâtre. 


Varie accidentellement, comme l'espèce précé- 
dente. 


Hiruxpo Ripanta. Gmel. Syst. 1. p. 1019. sp. 4. — Lath. 
Ind. v.2. p. 575. Sp. 10.— Wils. Amér. Orn. v. 5. p. 46. 
pl. 58. f. 4. — L'Hinoxperre DE RIVAGE. Buff. Ois. v. 6. 
p. 652. — Id. pt. ent. 545. f. 2. de jeune. — Gérard. Tab. 


430 MANUEL 


élém. v. 1. p. 347.— SaxpmarTis. Lath. Syn. v. 4. p. 568. 
Urerscawasse. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 922. — 
Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 278.— Frisch. #: 18. f. 2. 4. 
— Naum. #. 42. f: 100.— RoNDinE riparia. S£or. deg. 
ucc. v. 4. pl. 408. f. 1. — OEver zwazuw. Sepp. Nedert. 
Vog. v. 1. t. p. 35. 


Remarque. L'oiseau décrit par M. Le Vaillant, Ois. d’Af. 
©. 5. p. 121. pl. 246. f. 2., sous le nom d’Hirondelle de 
marais ou la brunette, est assez probablement la même 
espèce que notre Hirondelle de rivage. 

Habite : le long des bords des rivières et des digues; 
l’espèce paraît également propre à l’Afrique méridionale, 
où elle ne diffère point sensiblement de celle d'Europe. 

Nourriture : mouches et autres insectes ailés , qui vo- 
lent au-dessus des eaux et des marais. 


Propagation : niche dans les trous des berges et des lits 
des rivières, souvent dans les fentes des rochers qui en 
couvrent les bords, quelquefois dans les trous des arbres ; 
pond cinq ou six œufs oblongs, d’un blanc pur. 


HIRONDELLE DE ROCHER. 


HIRUNDO RUPESTRIS. (Linx.) 


Parties supérieures d’un brun clair, d’une seule 
nuance, les rémiges un peu plus foncées; toutes 
les parties inférieures d’un blanc sale légèrement 
teint de roussätre sur les flancs et à l’abdomen; 
couvertures inférieures de la queue d’un brun 
clair ; tarses garnis d’un duvet grisâätre ; queue 
à pennes presque d’égale longueur ; les deux pen- 
nes du milieu de la couleur du dos sans taches; 
sur toutes les autres pennes une grande tache ovale 
d'un blanc pur; ces taches paraissent lorsque l’oi- 


D'ORNITHOLOGIE. AT 
seau étale la queue, se trouvant placées sur les 
barbes intérieures près du bout des pennes; iris 
couleur aurore; bec et pieds bruns. Longueur, 
5 pouces 2 lignes. Le vieux des deux sexes. 


Hinuxpo aupestris. Gmel. Syst. 1. p. 1019. Sp. 20. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 576. sp. 11.— L’HiRONDELLE GRISE BE5 
aocsers. Buff. Ois. v. 6. p. 641. — Gérard. Tab. élém. 
v. 1.p. 549. — Rock swazcow. Lath Syn. v. 4. p. 569. 
et probablement aussi Hinuspo moxraxa. Ginel. p. 1020. 
sp. 21. — Lath. Ind. v. 2. sp. 12. — Hiruxpo MonTaxi 
cauDA NON FuRCATA. St0r. deg. ucc. v. 4. pl. 409. f. 2.— 
Grac swaLLow and rocg swALLOW. Lath. Syn. v. 4. p. 55y 
et 570. Sp. 11. 


Les jeunes de l'annee, ont toutes les plumes du 
manteau et des ailes bordées de roussâtre clair; la 
gorge est blanchätre avec quelques petits points 
plus foncés; toutes les autres parties inférieures 
sont de couleur roussätre ou isabelle; le plus sou- 
vent quatre pennes du milieu de la queue sans 
taches; la tache blanche des pennes latérales beau- 
coup plus petite que chez les vieux. C'est alors, 


HmoNDELLE FAUVE. Vaill. Oùs. d’Afrig. v. 5. p. 120. 


pt. 246. f: 1. 


Habite : les rochers escarpés des contrées méridionales 
de l’Europe ; abondant le long des bords de la Méditerra- 
née ; commun en Savoie et dans le Piémont; moins nom- 
breux en Suisse , rare en Allemagne , de passage dans quel- 
ques départemens méridionaux de la France. Les individus 
d'Afrique et ceux de l’Amérique méridionale ne diffèrent 
presque point. 


Nourriture : mouches et autres insectes volans. 


433 MANUEL 


Propagation : niche dans les fentes des rochers ; pond 
cinq ou six œufs blancs, marqués de petits points bruns. 


GENRE TRENTE-NEUVIÈME. 


MARTINET.—CYPSELUS. (Irrrc.) 


Bec très-court, triangulaire , large à sa base, peu 
apparent , déprimé , fendu jusqu’au-dessous des 
yeux; mandibule supérieure crochue à la pointe. 
Narives fendues longitudinalement au. haut du 
bec près de l’arête, ouvertes, les bords élevés gar- 
nis de petites plumes. Preps très-courts, les quatre 
doigts dirigés en avant , entièrement divisés ; doigts 
et ongles courts et gros. QUEUE composée de 10 
pennes. Aies très-longues, la 17e. rémige un peu 
plus courte que la 2e. 


Les Martinets sont encore plus que les Hirondelles, con- 
tinuellement en mouvement dans les airs ; ils remuent peu 
les ailes , et semblent voguer dans cet élément en tour- 
noyant ; rarement les voit-on se poser sur des lieux élevés, 
mais jamais à terre ; ils nichent dans les fentes des rochers 
ou des masures, et choisissent à cette fin une surface plane 
où ils pratiquent les nids qui sont composés de toutes sortes 
de matières molles, que ces oiseaux enduisent d’une sub- 
stance visqueuse qui paraît leur être fournie par des glandes 
propres; toute la partie intérieure du nid est enduite de 
cette matière qui se durcit à l’air, et sur laquelle les œufs 
sont disposés. La mue a lieu comme chez les Hirondetles. 
Les jeunes ne différent des vieux que par des bordures rous- 


D'ORNITHOLOGLE. 455 


sâtres aux plumes des parties supérieures; après la pre 
mière mue il n'existe plus de différences , elle est presque 
nulle chez les sexes. 


MARTINET A VENTRE BLANC. 


CYPSELUS ALPINUS. (Miur.) 


Un gris brun uniforme est répandu sur toutes 
les parties supérieures; cette couleur dessine une 
large bande sur là poitrine, s'étend le long des 
flancs sur l’abdomen et sur les couvertures infé- 
rieures de la queue; on remarque, suivant les 


izes, quelques bordures blanches sur les plumes 


des flancs; gorge et milieu du ventre d’un blanc 
pur ; pieds couverts de plumes brunes; iris noi- 
sette. Longueur, à peu près 9 pouces. Le male. 


La femelle, a le collier moins large et la cou- 
leur du plumage moins foncée, 


Hiruxpo mecsa. Gmel. Sysé. 1. p. 1015. sp. 11.— Lath. 
Ind. v. 2. p. 582. sp. 11.— HimuNpo ALPiNA. ScOp. Ann. 1. 
p. 166. n°. 2%. — Microrus ALrinus. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 282. — GraxD MARTINET A VENTRE BLANC. 
Buff. Ois. v. 6. p. 660. — Grearesr MARTIN. Edw. G/an. 

. 27. Le vieux mâle. — Wire seczien swirr. Lath. Syn. 

v. 4. p. 586. — Axrex scawarse. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 9. p. 935. — Meyer, Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 8. te 
vieux mêle. — Ronpixe MAGci10RE. S{0r. deg. ucc. pt. 415. 
de vieux mûle. 


Remarque. Les,individus de cette espèce qui m'ont été 
envoyés de l’Afrique méridionale, ne différent de ceux 
tués en Europe, que par le brun de la poitrine, qui est 
plus étendu sur le bas du cou, et par cette même couleur 

Panvis 1°. 28 


434 MANUEL 
qui occupe plus d'esnace sur les flancs. Ce sera CYPsELUs 
’ALPINUS AFRICANUS EE LE MARTINET à GORGE BLANCHE. Le Vaill. 


Ois. d’Af. v. 5. p. 110. pl. 243. 


Habite : les Alpes du midi, en Suisse, dans le Tyrol, 
sur les côtés de la Méditerranée ; très-abondant sur les ro- 
chers de Gibraltar , de la Sardaigne, de Malte et dans tout 
l’Archipel. 

Nourriture : toutes sortes d’insectes, qui vivent dans 
‘les régions élevées de Pair. 

Propagation : niche dans les fentes des rochers et des 
masures ; pond trois ou quatre œufs oblongs, d’un blane 
d'ivoire. | 


MARTINET DE MURAILLE. 


CYPSELUS MURARIUS. (Miur.) 


Gorge d’un blanc cendré; sur tout le reste du 
plumage d’un brun noirâtre ou couleur de suie; 
tarses garnis de petites plumes; iris d'un brun 
foncé. Longueur, 7 pouces 10 lignes. 

Aucune différence remarquable entre le mâle et 


la femelle. 


Les jeunes, ont la gorge et le tour du bec d’un 
blanc pur; les pennes des ailes et celles de la queue 
bordées d’un liséré très-fin, blanc; couvertures du 
dessous des ailes également bordées de blanc. 


Hiruxpo apus. Gmel. Syst. 1. p. 1020. sp. 6. — Lath. 
Ind. v. 1. p. 582. sp. 52. — Micropus murarius. Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 1.p. 281.—BrAcHiPus MURARIUS. Id. 
Vôg. Liv-und. Esthl. 143*.— Le MARTINET NOIR OU GRAND 


* Nous avons maintenant assez de noms différens pour dési- 
gner ce genre; M. Cuvier en fait son sous-genre Apus. 


D'OR NITHOLOGIE. 455 
MARTINET. Buff. Oùs. v. 6. p. 645. — Id. pl. ent. 5/42. f. 2. 
— Gérard. Tab. élém. v. 1. p. 550. — Swirr. Lath. Syn. 
v. 4. p. 584.— Alb. Oùs. v. 2. t. 55. — THurRM SCHWALBE. 
Becbst. Naturg. Deut. v. 5. p. 929.— Frisch. Füg. £. 17. 
f: 1. — Naum. Vôg. t. 42. f. 95. — Meyer, Vôgq. v. 1. 
t. Heft. 4. — Gien zwaruw. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. 1. 
p- 37. — RONDINE MAGGIORE VOLGARM. S{0r. deg. ucc. 


PS. [. 1. 


Habite : dans les vieux édifices et dans les tours, même 
jusque dans les villes; souvent dans les vieux chênes 
creux; n'émigre point au delà du tropique. 

Nourriture : insectes de haut vol, souvent des mouches 
el des insectes qui vivent sur les eaux. 


Propagation : niche dans les trous et dans les crevasses 
des tours d’églises ; pond trois ou quatre œufs d’un blanc 
pur. 


GENRE QUARANTIÈME. 


ENGOULEVENT.—CAPRIMUL- 
GUS.(Lixx.) 


Bec très-court, flexible, déprimé , légèrement 
courbé, peu apparent, fendu jusqu'au delà des 
yeux; mandibule supérieure crochue à la pointe, 
garnie de poils raides dirigés en avant. Nantes ba- 
sales, larges, fermées par une membrane surmon- 
tée par les plumes du front. Preps, trois doigts de- 
vant et un derrière ; les doigts antérieurs réunis 
par une membrane jusqu'à la première articula- 
üon; le doigt de derrière réversible. Oxazres 


436 MANUEL 
courts, celui du milieu long, 
lisse chez quelques espèces étrangères. QUEUE ar- 
rondie ou fourchue , composée de 10 pennes. AILES 
longues, la 17e. rémige plus courte que la 2°, qui 


est la plus longue. 


édenté en scie ou 


Ces oiseaux ont de grands yeux et grandes oreilles; 
comme les Chouettes, ils ont la vue offusquée par la clarté du 
soleil ; ils ne sortent de leur retraite que pendant le crépus- 
cule-du matin ou du soir ; ils chassent aussi les phalènes au 
clair de la lune; leur genre de vie a beaucoup de rapport 
avec celui des Martineis et des Hirondetlles ; ces derniers 
sont oiseaux diurnes, tandis que les Engoulevens sont 
nocturnes ; leurs plumes sont douces au toucher, et leur vol, 
quoique prompt et brusque , est peu bruyant; ils volent le 
bec ouvert pour saisir les papillons et les insectes de nuit; 
ceux-ci restent collés dans le gosier à une substance glueuse 
dont l’œsophage est enduit. La mue a lieu une fois l’année ; 
les mâles se distinguent le plus souvent des femelles par 
des taches blanches dont les pennes latérales de la queue 
sont terminées ; ces taches sont ou roussâtres , ou manquent 
totalement chez les femelles ; les jeunes, lorsqu'ils sont en 
état de voler, ne se distinguent presque point des vieux, 
Quelques espèces exotiques portent des ornemens exlraor- 
dinaires au bec, aux rémiges ou à la queue. 


L'ENGOULEVENT ORDINAIRE. 
CAPRIMULGUS EUROPÆUS. (L1wN\.) 


Tout le plumage est-un mélange de points, de 
taches et de lignes lorfgitudinales et transversales, 
cendrées, jaunâtres, rousses et noirâtres ; des traits 
longitudinaux, noirs, sont disposés sur le sommet 
de la tête et sur le dos; de grands espaces blanes 


D'ORNITHOLOGIE. 455 
se dessinent sur la gorge et à la mandibule infe- 
rieure; une bande d’un jaune roussâtre traverse le 
haut de l'aile; des taches rousses, assez distantes 
les unes des autres sur les barbes extérieures des 
rémiges, dont les trois extérieures ont une grande 
tache blanche; les parties inférieures rayées trans- 
versalement ; la queue, qui est presque carrée, rayée 
de zigzags noirs, roux et cendrés; les deux pennes 
extérieures terminées de blanc pur; bée et iris noirs, 
pieds bruns. Longueur , 10 pouces 6 lignes. Le 
male. 

La femelle, a toutes les couleurs d’une nuance 
plus claire, les traits noirs sur le sommet de la tête 
et sur le dos sont moins apparens; elle n'a point 
de grandes taches blanches sur la barbe intérieure 
des remiges , ni sur les deux pennes latérales de la 
queue. 

Les jeunes, au sortir du nid, ont déjà tout le 
plumage coloré et varié comme les adultes ; on les 
distingue à leur petite taille et à leur queue plus 
courte. 


Carrimurcus EvROPÆrS. Gmel. Syst. 1. p: 1025. Sp. 1. 
— Lath. Ind. v. 2. p. 584. sp. 5. — Retz. Faun. Suec. 
p. 275. n°. 265. — CarnimuLeus punCrarus. Meyer, Tas- 
schenb. Deut. v. 1. p. 284.— L'Excouzevenr. Bul. Ons. 
v. 6. p. 512. — Id. pl. ent. 193. (sous le faux nom de 
crapaud volant. ) — Gérard, Tab. élém. ©. 1. p. 556. — 
Tacscararer. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 940. — 
Frisch. 4. 100. — Naum. £. 44. f. 101. — GEITEMELKER. 
Sepp. Nedert. Vogq. v.1.t. p.5g.— EUROPEAN GOATSURKER. 
Lath. Syn. v. 4. p. 595. — Id. supp. p. v. 1. pe 194. — 
Svccgia GaPARE Ô NorrOLA. A$40r. deg. uce. v. pl. 99. 


438 MANUEL 


Habite : les bois et les forêts qui avoisinent à des 
bruyères ou à des prairies ; plus commun dans le midi que 
dans le nord; peu abondant en Hollande ; plus commun en 
France et en Allemagne. 


Nourriture : hannetons, guêpes, toutes sortes de 
phalènes et de papillons. 


Propagation : niche à terre, dans les bruyères , au 
pied des arbres, souvent dans les trous des arbres ou des 
rochers; pond deux œufs oblongs , dont le fond est blanc , 
régulièrement marbré de taches brunes et cendrées. 


ENGOULEVENT À COLLIER ROUX. 
CAPRIMULGUS RUFICOLLIS. (Mrur.) 


Couleurs principales des plumes de la tête, du 
dos et des ailes, d’un gris clair varié de petits 
points et de zigzags noirs; sur le sommet de la tête 
sont deux bandes noires ; un large collier roux se 
dessine sur la nuque; les angles de ce collier vien- 
nent aboutir au blanc du devant du cou; parties 
inférieures absolument les mêmes que dans l'espèce 
d’engoulevent ordinaire , de laquelle celle-ci diffère 
encore par les dimensions totales, et par la parfaite 
ressemblance du plumage des mâles et des femelles; 
les deux sexes ont, comme dans le mâle de l’espèce 
commune, les grandes taches sur les barbes inté- 
rieures des trois premières rémiges, et les deux pen- 
nes latérales de la queue sont terminées parun grand 
espace:blanc. Longueur totale, 12 pouces. 


Remarque. Cette espèce est très-voisine d’un engoule- 
vent reçu nouvellement de Java ; elle paraît vivre aussi en 


D'ORNITHOLOGIE. 439 
Afrique. Nous n’avons pu obtenir aucune espèce d’obser- 
vation relativement aux mœurs de cet engoulevent. Un 
mâle et une femelle, peut-être les seuls qui existent dans 
les cabinets, ont été envoyés au Muséum impérial de 
Vienne, par M. Natterer, qui a tué ces deux individus à 
Algésiras pendant le séjour qu’il a fait à Gibraltar; les sexes 
ont été constatés d’après la direction. Ce sont là tous les 
détails que je puis donner sur une espèce dont je n’ai vu 
que deux dépouilles. 


FIN DE LA PREMIÈRE PARTIF. 


TON s 
Te 2 
LL TPE 


MANUEL 
D'ORNITHOLOGIE, 


OU 


TABLEAU SYSTÉMATIQUE 
DES OISEAUX QUI SE TROUVENT EN EUROPE; 


PRÉCÉDÉ 
D'UNE ANALYSE DU SYSTÈME GÉNÉRAL D'ORNITHOLOGIE , 


ET SUIVI 


D’UNE TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES; 


PAR C.-J. TEMMINCK, 


MEMBRE DE PLUSIEURS ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES, 


SECONDE ÉDITION, 


CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE ET MISE AU NIVEAU 
DES DÉCOUVERTES NOUVELLES. 


SECONDE PARTIE. 


À PARIS, 


CHEZ GABRIEL DUFOUR, LIBRAIRE, 
QUAI VOLTAIRE, N°. 13. 


OCTOBRE 1020. 


ls 


É 


F \?4E FAURE 


MANUEL | 
D'ORNITHOLOGIE. 


ORDRE NEUVILME. 
PIGEONS.— COLUMBZÆ. 


Bb ec médiocre, comprimé, base de la man- 
dibule supérieure couverte d'une peau molle 
dans laquelle les narines sont percées, pointe 
plus ou moins courbée. Preps, trois doigts 
devant, entièrement divisées, un doist der- 
riére. 


Ce sont des oiseaux qui, par leurs mœurs douces et fami- 
lières, ont beaucoup de rapport avec les Gatlinacés ; leur 
nourriture ,; qui consiste en graines et semences, rarement 
en fruits , obtient préalablement une espèce de macération 
dans le jabot ou gésier, avant de passer dans l’estomac ; 
ce sont ces alimens macérés qu’ils dégorgent dans le bec 
de leurs petits. Les jeunes ne quittent le nid que lorsqu'ils 
sont en état de voler, et recoivent jusqu’à cette époque 
les alimeus plus ou moins macérés que les vieux dégorgent 
dans leur œsophage. Tous les pigeons ont l'habitude de 
boire d’un trait, en plongeant leur bec dans le fluide. 
L'acte de la reproduction est précédé de caresses et de rou- 
coulemens, uniquement propres aux oiseaux de cet ordre 

Pants Il°. 30 


442 MANURL | 
qu’on peut diviser en deux genres. Dans quelques pays 
de l’Europe ce sont des oiseaux de passage; dans d’autres 
ils sont sédentaires. 


RAA BAT VAL IEUAAR VE 


GENRE QUARANTE ET UNIÈME. 
PIGEON.—COLUMBA. (Linx.) 


Bec médiocre, droit, comprimé, voüté, pointe 
courbee; base de la mandibule superieure couverte 
d’une peau molle plus ou moins renflée. Narixes 
au mieu du bec, percées en fente longitudinale 
dans la peau molle qui les recouvre. Preps le plus 
souvent rouges , à trois doigts devant, entièrement 
divisés , un doigt postérieur s'articulant à niveau 
de ceux de devant. ÂïILEs médiocres ou courtes; 
chez toutes les espèces européennes, la T°. remige 
un peu plus courte que la 2°, , qui est la plus longue. 


Les Pigeons vivent par couples, les deux époux une 
fois unis, il estrare qu’ils se séparent; les bois et les buis- 
sons sont leurs demeures habituelies ; ils font le plus sou- 
vent deux pontes par an, composées de deux œufs; le 
mâle et la femelle couvent alternativement. La mue est 
simple; les sexes, dans les trois espèces d'Europe, ne dif- 
férent point à l’extérieur, et c’est aussi le cas chez le plus 
grand nombre des espèces étrangères, parmi lesquelles on 
en trouve un petit nombre dont les femelles ont des cou- 
leurs différentes : les jeunes de l’année se distinguent des 
adultes , seulement jusqu’à leur première mue. Quelques 
espèces de ce genre, réduites à une sorte de domesticité, 
sont devenues tributaires , et vivent autour de nos de- 
meures en captifs volontaires ; d’autres sont asservies sans 


D'ORNITHOLOGIE. 443 


retour et vivent par les soins de l’homme, qui perpétue 
leurs races et en crée de nouvelles, suivant ses caprices. 
Le genre du pigeon se divise en deux sections, dont on 
trouve en Europe seulement les espèces qui appartiennent 
à la 1° division, sous le nom de Colombes. 


Remarque. Dans la monographie que j'ai publiée des 
pigeons, cette grande tribu se trouve divisée en trois sec- 
tions. M. Cuvier a désigné mes colombars par le nom gé- 
nérique de Enas ; ce genre est fondé sur des caractères 
assez faciles à saisir et propres à toutes les espèces dont il se 
compose, parmi lesquelles il s’en trouve une qui marque 
le passage de ce genre à celui de Columba. Ce dernier 
genre continuera d'être composé des sections Colombes ct 
Colombi-galtines, divisions dont les limites ne sont point 
précises, et qui passent par gradations presque impercep- 
tibles de l’une à l’autre ; la seule différence extérieure qui 
peut servir à séparer les Colombes des Columbi-gatlines, 
se trouve dans la forme des ailes; une division géogra- 
phique faite dans cette grande famille , serait peut-être en- 
core ce qu'il y aurait de mieux vu pour servir à sectionner 
ce genre, ainsi que tous ceux très-nombreux en espèces. 
Plusieurs espèces, très-récemment découvertes, m'ont en- 
core déterminé à suivre de préférence ce mode de classifi- 
cation. On ne trouve en Europe que des Colombes de ma 
1". section, car il n’existe dans le fait aucune différence 
dans les formes ou dans les mœurs entre nos soi-disant 
Ramiers et nos Tourterelles ; on a depuis long-temps 
supprimé ce mode de division, qui n’est fondé que sur la 
taille des espèces. Ceux qui veulent former des Columbi- 
gallines de M. Vaillant et des miennes un genre distinct, 
devraient, en suivant leur manière de voir, multiplier ces 
genres presque pour toules les espèces connues; Car es 
nuances et les petites différences qu’on observe dans les 
formes et dans les mœurs du plus grand nombre, sont 
d’une valeur égale aux différences qui existent entre cer- 
taines Colombes etentre quelques Columtbi-gatlinez; on 


&h4 MANUEL 


pourrait multiplier aussi les genres nouveaux chez les Ce- 
dombes; et je doute qu’en suivant la méthode du jour, 
trente noms grecs où latins introduits dans le vocabulaire 
des langues modernes, surtout de la langue française, puis- 
sent suffire pour classer rigoureusement et dans le prin- 
cipes adopté toutes les espèces de pigeons connus. 


COLOMBE RAMIER. 
COLUMBA PALUMBUS. (LIxx.) 


Sur les côtés du cou et sur les bords des ailes 
un grand espace blanc; tête, tempes, gorge, crou- 
pion et partie supérieure de la queue d’un cendré 
bleuâtre ; poitrine et haut du ventre d’une belle 
couleur vineuse, mais à reflets chatoyans sur les 
parties latérales du cou; dos et ailes d’un cendré 
brun; rémiges noires bordées de blanc; pennes de 
la queue terminées par un grand espace noir; ven- 
tre et abdomen d’un cendré blanchätre ; pieds 
rouges; peau molle du bec comme saupoudrée de 
blanc ; iris d’un jaune blanchâtre. Longueur, 17 
pouces 6 lignes. 


La femelle, diffère en ce que l’espace blanc des 
côtés du con est moins grand; les bords blancs des 
rémiges sont moins larges, et toutes les couleurs 
sont plus pâles. 


Les jeunes , avant leur mue, n’ont point encore 
l'espace blanc sur les côtés du cou , ni les couleurs 
chatoyantes; les teintes de leur plumage sont en 
général moins pures. 


Corumsa Pazumeus. Gmel. Syst. 1. p. 770. Sp. 19. — 


D'ORNITHOLOGIE. 433 


Lath. Ind. v. 2. p. 601. sp. 52.— LE PIGEON RAMIER. Buff. 
Ois. v. 2. p. 531. t. 24. — Id. pl. ent. 316. — Gérard. 
Tab. élém. v. 2. p. 34. — Temw. Pig. et Gall. v. 1. 
p- 58. — Id. édit. fol. pl. 2. — Rive riGEoN. Lath. Syn. 
u. 4. p. 655. — Id. supp. v. 1. p. 198. — Rixcerrausr. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p.949.—Meyer, Tasschenb. 
v. 1. p. 286.— Frisch. P6g. t. 138. — Naum. £. 14. F0: 
— Corousacci0. Stor. degliuec. v.53. pl. 252.— Rixcovir. 
Sepp. Nederl. Vog. v. 1. t. p. 9. 


Habite : jusque vers le nord; l’espèce est cependant 
plus abondante dans les contrées méridionales ; vit dans 
les bois et dans les forêts, de passage dans les pays froids 
et tempérés ; sédentaire dans les pays chauds. 


Nourriture : toutes sortes de graines et de semences, 
mais particulièrement les noix de hêtre et de Ex aussi 
des pousses de diverses plantes. 


Propagation : niche sur les arbres ; pond deux œufs 
blancs. 


' COLOMBE COLOMBIN. 
COLUMBA OENAS. (L1xx.) 


Tête, gorge, ailes et parties inférieures d’un 
bleu cendré ; côtés du cou d’un vert chatoyant ; 
poitrine de couleur lie de vin; haut du dos d'un 
cendré brun ; sur les deux dernières pennes secon- 
daires des ailes, et sur quelques couvertures , une 
tache noire, croupien d’un cendre bleuâtre ; pen- 
nes des ailes et de la queue de cette couleur et 
terminées de noir; du blanc sur la barbe exte- 
rieure de la penne latérale de la queue; pieds 
rouges ; iris d'un rouge brun. Longueur, 13 pou- 
ces, ceux du nord de l'Afrique en ont souvent 14. 


646 MANUEL 

Les jeunes de l’année, n’ont point, avant leur 
première mue, ni les couleurs chatoyantes sur les 
côtés du cou, ni les deux taches noires sur les 
ailes ; ils se distinguent dans cet âge des jeunes de 
l’espèce suivante, par le seul caractère d’avoir le 
croupion d’un bleu cendré, tandis que cette par- 
tie, chez les jeunes Bisets, est d’un blanc pur. 


Cozumsa nas. Gmel. Syst. 1. p. 7609. sp. 1. —Lath. 
Ind. v. 2. p. 589. sp. 1. — Briss. Orn. v. 1. p. 86. sp. 5. 
— Corouse cocomBix. Temm. Pig. et Gall. v. 1. p. 118. 
— Id. édit. fot. pl. 11. — Srock riceox. Lath. Syn. v. 4. 
p. Go4. — Id. supp. v. 1. p. 197. — CoLonsecza. 1Stor. 
deg. ucc. v. 3. pl. 271. — Hozrz rause. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 5. p. 957. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 287.— 
Frisch. W6g. t. 159.—Naum. £. 15. f. 34.—DERBOSCHDUIF. 
Sepp. Nedert. Vog. v. 5. t. p. 4oy. 

Habite : comme l'espèce précédente dans les bois, 
mais se trouve en bien plus grand nombre dans les con- 
trées méridionales; de passage régulier en Allemagne et 
dans quelques parties de la France. Ne vit point en Afri- 
que, au delà du tropique. 

Nourriture : toutes sortes de graines et de semences; 
quelquefois des baies. 


Propagation : niche toujours dans les trous des arbres; 
pond deux œufs blancs. 


COLOMBE BISET. 


COLUMBA LIVIA. (Briss.) 


Parties supérieures et inférieures d’un bleu cen- 
dré; côtés du cou d’un vert chatoyant; croupion 
d'un blanc pur; deux bandes transversales noires 
sur les ailes; pennes de celle-ci et de la queue 


D'ORNITHOLOGIK. kk 
terminées de noir; du blanc sur la barbe extérieure 
de la penne latérale de la queue ; pieds rouges ; 
iris d'un rouge jaunâtre. Longueur , 12 pouces ; 
ceux des colombiers ont souvent une plus forte 
taille. 


Les jeunes, se distinguent de ceux de l'espèce 
précédente, par leur croupion blanc. 


Cocumsa crvia. Briss. Orn. v. 1. p. 82. sp. 5.— Id. èn-8°. 
#. 18. — Lath. Ind. v. 2. p. 590. sp. 2. var. B. — 
Coromse miser. Buff. Ois: v. 2. p. 498. — Id. pt. ent. 510. 
— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 51. — Temm. Pig. et Gall. 
v. 1. p. 129. — Id. édèt. fol. pl. 12. — Biser AND WmiTE 
RUMPED PIGEON. Lath. Syn. v. 4. p. 605. — Hausrause. 
Bechst. Naturg. Deut. v.3. p.971. —Meyer, Tasschenb. 
v. 1. p. 288. 


Remarque. A la suite de cette espèce viennent se ran- 
ger, comme ses descendans , les pigeons de colombier et 
quelques races de pigeons de volière. 


Habite : rarement en état de sauvage dans les contrées 
les plus peuplées de l’Europe ; elle vit parmi nous en une 
sorte de captivité volontaire, et s’accommode des giîles que 
Phomme lui prépare et qu’on nomme colombiers. On 
trouve encore l’espèce vivant dans une entière indépen- 
dance , dans quelques contrées rocailleuses et montueuses, 
telles que dans quelques îles de la Méditerranée ; elle est 
très-abondante dans le nord de l’Afrique, surtout à Ténérife. 
N’émigre point au delà du tropique. 

Nourriture : toutes sortes de graines et des semences. 

Propagation : niche en état de sauvage dans les fentes 
et dans les trous des rochers; souvent en Europe dans les 


trous des masures ou des tours isolées; pond deux œufs 
blancs. 


448 . MANUEL 


COLOMBE TOURTERELLE. 
COLUMBA TURTUR. (Lanx.) 


Tête et nuque d’un cendré vineux; sur les cô- 
tés du cou un espace compose de plumes noires, 
terminées de blane; devant du cou, poitrine et 
Aaut du ventre d’un vineux clair; dos d’un brun 
cendré; bord des ailes d'un cendre bleuâtre, les 
autres couvertures d’un roux de rouille avec une 
tache noire au centre des plumes; abdomen, cou 
vertures inférieures de la queue d’un blanc pur; 
pennes de la queue d’un cendré noirâtre, toutes, 
à l’exception des deux intermediaires terminées de 
blanc , la latérale blanche en dehors; tour des yeux 
et pieds rouges ; iris d’un rouge jaunâtre. Lon- 
gueur, 11 pouces. 

La femelle, n'a point le front blanc, ni le roux 
des couvertures aussi vif; ses rémiges sont bru- 
nâtres, tandis qu’elles sont noirâtres chez les males. 


Corvmsa Turrur. Gmel. Sysé. 1. p. 786. sp. 32. —Lath. 
Ind. v. 1. p. 605. sp. 47. — La TourTereLze. Buff. Ois. 
v. 2. p. 545. t. 25. — Id. pl. ent. 394. — Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 57. — Temm. Pig. et Gall. v. 1. p. 505. 
— Id. édit. fol. pl. 42. — Common rurtze. Lath. Syn. 
v. 4. p. 644. — Id. supp. v. 1. p. 199. — Penn. Brit. 
Zoot. t. 88.— Turrerrause. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. 
p. 1076. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 289. — Frisch. 
4. 140. la femelle. — Naum. Vôg. t. 16. f. 35. le mâle. 
— Torrecvuir. Sepp. Mederl. Vog. v. 1. t. p. 11. — 
Tortora COMMUNE. Séor. deg. ucc. v. 3. pl. 289. 


Habite : jusques assez avant dans le nord, mais point 


D'ORNITHOLOGIE. 449 
dans les régions du cercle arctique ; en plus grand nom- 
bre vers le midi; vit dans les bois, les taillis et les jardins ; 
sédentaire dans quelques pays; émigre périodiquement 
dans la plupart. 

Nourriture : toutes sortes de graines et de semences, 
Propagation : niche sur les arbres ou dans les buis- 
sons ; pond deux œufs blancs. 


450 MANUEL 


SAIS VERRA UE À RSA EL RUE AE RAA LAIT AL ALÉ LENTALIAMALAAÎASAA GE 


ORDRE DIXIEME. 
GALLINACÉS. — GALLINÆ. 


Bzc court , convexe; dans le plus petit 
nombre des genres couvert d’une cire ; man- 
dibule supérieure voûtée , courbée depuis sa 
base, ou seulement à la pointe. Narines 
latérales, recouvertes d’une membrane voü- 
tée, nue, ou bien garnie de plumes. Preps, 
à tarse long ; trois doigts devant, réunis 
par une membrane; le doigt de derrière 
a 
s'articulant plus haut sur les tarses, au-des- 
sus des articulations des doigts de devant; 
rarement trois doigts divisés ou réunis, 
sans doigt postérieur, ou celui-ci très- 
petit. 

Les oiseaux de différens genres qui composent cet ordre, 
sont lourds et ont le corps très-charnu ; le plus grand nom- 
bre a les ailes courtes ; tous grattent la terre et se vautrent 
dans la poussière ; ils se nourrissent principalement de 
graines et de semences; un petit nombre d’espèces ajou- 
tent à cet aliment celle des baies et des bourgeons; la 
plupart mangent aussi des insectes ; les alimens subissent 


dans le gésier une première macération. Ils construisent à 
terre, sans aucun apprêt, un nid caché dans les buissons; 


D'ORNITHOLOGIE. 45 


font plusieurs pontes par an, et toutes très-nombreuses ; 
les petits courent et mangent au sortir de l’œuf; la mère 
les conduit, et ils continuent à vivre en famille , jusqu’au 
renouvellement de la saison des amours; les mâles ne 
couvent point. 


Remarque. J'ai cru ne devoir indiquer, dans ce Manuel, 
que les espèces de pigeons et de gallinacés qui se repro- 
duisent en Europe dans l’état de sauvages, sans faire men- 
tion de celles que les soins des hommes nous ont rendus 
tributaires. Pour ceux qui désirent connaître l’histoire de 
ces oiseaux, la Monographie des pigeons et des gallinacés 
que je viens de publier en trois volumes et sous deux dit- 
férens formats , pourra leur fournir les détails qu’ils dé- 
sirent; l'édition en in-folio est accompagnée de planches 
coloriées*. Les gallinaces paraissent former, en lesexaminant 
superficiellement, une coupe entièrement séparée des autres 
oiseaux; mais vus avec plus d’exactitude , on trouve aussi 
parmi eux des genres qui établissent le chainon ou la série 
de ces êtres : d’une part, les gallinacés tiennent aux Pi- 
geons par les genres Ganga, Penelope et Crax; et de 
l’autre elles viennent se grouper tout près des Outardes, 


des Casoars et des Autruches par les genres Tinamus et 
Hemipodius. 


* Les frais que demandent des ouvrages de luxe tel que celui 
dont il est fait mention, sont causes que seulement le premier 
volume contenant la monographie des pigeons a paru. Les galli- 
nacés nouveaux paraîtront dans les planches additionnelles de 


Buffon. 


LA2RSLL:, 1211111022 


452 MANUEL 
GENRE QUARANTE-DEUXIÈME. 


FAISAN.—PHASIANUS. (Lixx.) 


Brc médiocre, fort; base nue; mandibule su- 
périeure voûtée, convexe, courbée vers la pointe. 
NariNes basales, latérales, recouvertes par une 
membrane voütée. Jours nues , verruqueuses. 
Preps, trois doigts devant réunis jusqu'à la pre- 
mière articulation, un doigt derrière ; chez les 
mâles, un éperon en forme de cône. QUEUE très- 
étagée , conique, composée de 18 pennes. ÂILES 
courtes, les 3 rémiges extérieures également éta- 


gées, plus courtes que les 4e. et 5°, qui sont les 
plus longues. 


La seule espèce dans ce genre, qui vit en état de sauvage, 
habite jusque fort avant dans le nord de l’Europe ; elle s’y 
est répandue et naturalisée. Les Grecs en firent hommage 
à leur patrie au retour de la conquête de la Toison d’or : de- 
puis ce temps, l’espèce s’est répandue de proche en proche ; 
aujourd’hui on peut considérer ces oiseaux comme séden- 
taires en Europe. Ils sont polygames et construisent sans 
art des nids, cachés dans les herbes et dans les brous- 
sailles. La mue chez toutes les espèces connues est simple 
et ordinaire ; les sexes diffèrent considérablement ; les 
mâles, parés des couleurs les plus riches et les plus bril- 
lantes, portent encore le plus souvent des huppes et d’au- 
tres accessoires d’ornemens ; le plumage des femelles est 
sombre et plus modeste, quoique assez varié; elles n’ont 


point de huppes, et leur queue est plus courte que celle des- 
mâles. 


D’ORNITHOLOGTE. 435 


' FAISAN VULGAIRE. 


PHASIANUS COLCHICUS. (L1xx.) 


Tête et cou d’un vert doré, changeant en bleu 
et en violet; des côtes de l’occiput partent deux 
bouquets de plumes d’un vert dore; joues garnies 
de papilles rouges ; bas du cou, poitrine , ventre 
et flancs d’un marron pourpre très-brillant, toutes 
les plumes de ces parties bordees et terminées de 
violet noirâtre ; plumes scapulaires et celles du 
dos brunes dans leur milieu, bordées de marron 
pourpré avec une bande blanchäâtre; pennes de la 
queue d’un gris olivâtre varié de bandes transver- 
sales noires; ces pennes sont frangées de marron 
pourpré ; 1ris jaune, bec couleur de corne, pieds 
et éperous d’un gris brun. Longueur, 2 pieds 11 
pouces. Le male. 


La femelle , est plus petite ; la couleur générale 
de son plumage n’est qu'un melange de brun, de 
gris , de roussätre et de noirätre. 

Varie accidentellement, d'un blanc parfait ; 
quelquefois ce blanc parseme de plumes colorees; 
plus souvent à plumage coloré et varie 1rreguliè- 
rement de plumes blanches. 


Remarque. Les variétés hybrides ou tes races , fruits 
du mélange du Faisan vulgaire avec les duférentes es- 
pèces exotiques et avec nos coqs de basse-cour, portent 
des caractères propres aux espèces qui ont concouru à 
ces productions. La race bâtarde la plus répandue est celle 
du Faisan à collier , qui est le produit mixte de l'espèce 


454 MANUEL 


Vulgaire avec celle du Faisan à collier de la Chine 
(Phasianus torquatus, Temm.). Cette race, qu’on ren- 
contre fréquemment dans les parcs de quelques grands sei- 
gneurs el Allemagne, a les couleurs du plumage sem- 
blables à celles de l'espèce Vulgaire, mais la partie infé- 
rieure du cou est entourée d’un collier blanc. On doit 
observer de ne pas confondre (comme l'ont fait tant de 
naturalistes), cette race bâtarde avec la véritable espèce du 
Faisan à collier de la Chine, dont les couleurs du plu- 
mage sont très-disparates. 


Pæasianus coLcHiCus. Gmel. Syst. 1. p. 541. sp. 3. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 629. sp. 4.—Le Faisan vureaire. Buff. 
Oùs. v. 2. p. 528. — Id. pl. ent. 121 et 122. — Gérard. 
Tab. élém. v. 2. p. g1. — Temm. Pig. et Gall. v. 2. 
P. 289. — DER GEMEINE Fasax. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. 
P- 1160. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 291. — Frisch. 
t. 125. — Naum. £. 21. f. 4o et 41. — COMMON PHEASANT. 
Lath. Syn. v. 4. p. 712. — Facraxo commune. S£or. deg. 
ucc. v. 5. pl. 258. le mâle, et pl. 259. variété blanche. 
Fasanr. Sepp. Nedert. Vog. t. p. 159. 


Habite : en grand nombre dans les provinces méridio- 
nales situées aux confins de l’Asie ; très-abondant sur toute 
l'étendue de cette vaste partie du globe; se trouve égale- 
ment dans plusieurs contrées boisées de l’Allemagne , de 
la France , de l’Angleterre et jusqu’en Hollande. 


Nourriture : toutes sortes de graines, de semences, 
des baies et des bourgeons ; habituellement des limaçons 
et de gros insectes. 


Propagation : niche à terre dans les buissons fourrés ; 
pond depuis douze jusqu’à vingt-quatre œufs, d’un olivâtre 
clair. 


ERA SIA VIABLE 


D'ORNITHOLOGIE. 453 


GENRE QUARANTE-TROISIÈME. 


TÉTRAS.—TETRAO. (Lin) 


Bec court , fort, base nue; mandibule supé- 
rieure voütée, convexe, courbée depuis son ori- 
gine. NaRiNEs basales, à moitié fermées par une 
membrane voûtée, cachées par les plumes avan- 
cées du front. Sourcirs nus , garnis de papilles 
rouges. Preps, trois doigts devant, réunis jusqu’à 
la première articulation; un doigt derrière, tous 
garnis sur les bords d’aspérités ; tarse emplumée 
jusqu'aux doigts, et souvent jusqu'aux ongles. 
Queur composée de 18 ou de 16 pennes. Aires 
courtes, la 17€, rémige courte , la 2€. moins longue 
que les 5€. et 4°., qui sont les plus longues. 


Ces oiseaux vivent en polygamie, habitent les grandes 
forêts, particulièrement dans celies en montagnes, quoi- 
que les Gélinottes fréquentent également les forêts en 
plaines , et que les Lagopèdes, plus spécialement confinés 
dans les régions glaciales ou sur les hautes montagnes du 
centre de l’Europe, se tiennent habituellement dans les 
broussailles, dans les halliers ou dans les amas de bou- 
leaux et de saules. Leur nourriture consiste presque uni- 
quement en feuilles ou en baies; les graines sont pour eux 
des accessoires , dont ils ne font usage que daus la plus 
grande disette. Dès que les femelles sont fécondées, le 
mâle s’en éloigne pour vivre solitairement ; les jeunes res- 
tent avec la mère jusqu’au renouvellement de la saison des 
amours. Les seuls Lagopèdes vivent en bandes très-nom- 
breuses. Ce sont de gros oiseaux, pesans et lourds, dont 
le corps est très-charau ; ils annoncent l’acte de la repre- 


456 MANUEL 

duction par des mouvemens et des cris particuliers; leur 
voix est très-sonore. La mue paraît n’avoir sieu qu’une fois 
l’année , quoique certaines espèces muent deux fois , et que 
celles-ei changent périodiquement de couleurs ; peut-être 
que toutes les espèces sont sujettes à une double mue ? Les 
mâles chez les très-grandes espèces ont un plumage diffé- 
rent des femelles ; des couleurs foncées et lustrées distin- 
guent les premiers ; les femelles ont le plumage varié de 
roux et de noir; chez les petites espèces à plumage bi- 
garré, les sexes diffèrent peu, quoiqu'il soit facile de les 
distinguer ; les jeunes mâles de l’année jusqu’à l’époque de 
leur première mue, ressemblent aux femelles ; its se dis- 
tinguent encore des adultes pendant leur première année. 


Remarque. Il me paraît qu’on a tort de former des La- 
gopèdes un genre distinct du Tetrao de Linnée; ces oi- 
seaux ont, il est vrai, sous quelques rapports des mœurs 
un peu différentes, mais les caractères extérieurs , à l’ex- 
ception des doigts emplumés , sont absolument les mêmes 
que celles propres aux autres tétras de petite taille; dans 
les mœurs il n’y a de différences que celles qui dépendent 
de la localité et qui sont en rapport, dans chaque espèce, 
avec les lieux plus ou moins élevés où elle habite. Pour 
les caractères extérieurs, on trouve un passage gradué, car 
le vrai Tetrao scoticus semble placé sur la limite des vrais 
Lagopèdes et des Tétras proprement dits ; ses doigts sont 
emplumés plus où moins suivant la saison; et la mue ne 
change point les couleurs du plumage; son bec est absolu- 
ment semblable à celui du Tetrao saliceti, et ses mœurs 
tiennent le milieu entre les Lagopèdes et les Tétras pro- 
prement dits ; la température où cette Canet habite est 
aussi mitoyenne. Voyez encore ce que j'ai dit à ce sujet 
dans mes observations sur la classification méthodique des 
oiseaux, dont j'ai fait mention ailleurs. 


… 


D'ORNITHOLOGIE. 457 


TÉTRAS AUERHAN. 
TETRAO'UROGALLUS. (Linx.) 


Plumes de la gorge allongees ; poitrine d’un 
vert à reflets; queue arrondie; bec blanc. 


Les plumes allongées de la gorge noires; Île 
reste de la tête et du cou d’un noir cendre; sour- 
cils rouges ailes et scapulaires d’un brun parsemé 
de petits points noirs; poitrine d’un vert à reflets; 
ventre et abdomen noirs avec des taches blanches ; 
croupion et flancs parsemés de zigzags cendrés , 
sur un fond noir; pennes de la queue noires, avec 
quelques petites taches blanches, disposées à deux 
pouces de leur-extrémité; bec de couleur de corne 
blanchätre ; iris d’un brun clair. Longueur, 2 pieds 
10 pouces. Le male. 

La femelle, d'un tiers plus petite, est rayée et 
tachetée de roux, de noir et de blanc; les plumes 
de la barbe sont d’un roux clair, et celles de la 
poitrine d’un roux foncé ; la queue est rousse, 
rayée de noir; bec d'un brun noirûtre. 


Les jeunes males, après leur première mue, ont 
la poitrine d’un vert moins lustré , et le cendre do- 
mine sur le noir; on voit souvent encore quelques 
plumes rousses tachées de noir, semées irréguliè- 
rement sur ce plumage. Avant la première mue, 
les sexes n’offrent que peu de différences ; les Jeunes 
mäles ressemblent alors aux /emelles. 

Terrao unocarius. Gimel. Syst. 1. p. 746. sp. 1. — 


Lath. Ind. v. 2. ?: 634. 5P; 1: — Retz Faun. S'Uec. 
Psenis 1°. 3Q 


458 MANUEL 


p. 207. n°. 183. — Co pe 5RuYÈRE ou rÉTras. Buf. Os. 
v. 2. p. 191. t. 5. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 52. — 
Térras AuEnHAN. Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 114. — 
Aurewatppuax. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1298. — 
Frisch. € 107. le mâle, et supp. n°. 107. femelle. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v.1.p. 293.—Naum. t. 15. f. 56. 
Le mâle. — Woopcrous. Lath. Syn. v. 4. p. 529. — Penn. 
Brit. Zool. t. M. te mâle, et t. M. femelle. — Garro m1 
MONTE n’uroCALLO. or. deg. ucc. v. 2. pl. 256 et 255. 
mäte et femetle. 

Hatite : en grand nombre dans le nord de l'Asie; en 
Russie jusque vers la Sibérie; commun en Livonie; assez 
abondant en Allemagne , en Hongrie et dans certaines 
parties de lArchipel; plus rare en France, et jamais en 
Hollande. Vit dans les plus grandes forêts en montagnes; 
jamais dans les plaines ni dans les bruyères; n’émigre point. 

Nourriture : plusieurs sortes de baies; les bourgeons 
et les jeunes pousses des feuilles d’arbres et d’arbustes 
alpesires, aussi des insectes, mais rarement des graines. 


Propagation : niche à terre dans les hautes herbes, et 
sous les broussailles ; pond de six jusqu’à seize œufs obtus. 
d’un blanc sale marqué de taches jaunûâtres. 


Anatomie. La trachée-artère du mâle forme une cir- 
convolution à peu près vers les trois quarts de sa longueur, 
entre les os de la fourchette; la courbure du tube remonte 
environ un pouce et demi; puis, se courbant de nouveau, 
elle descend à gauche du gésier jusque sur les muscles du 
cou, d’où elle se dirige dans les poumons. Deux muscles 
larges d’une ligne sont attachés de chaque côté du larynx 
supérieur; ces deux muscles suivent latéralement la direc- 
tion du tube auquel ils adhèrent par des fibres très-déliées, 
passent sur Je gésier, et réunissent leurs fibres sur la crête 
du siernum. La trachée de La femelle se rend en ligne 
droite aux poumons, et les deux muscles en ruban n’exis- 
ieut point, 


+ 


D'ORNITHOLOGIE. 459 


TÉTRAS RAKKELHAN. 
à TEE. : 
TETRAO MEDIUS. (MExER.) 


Plumes de la gorge un peu allongées ; poitrine 

: , LA \ 
et cou à reflets pourpres ; queue legèrement four- 
chue ; bec noir; asperités des doigts très-longues. 


Tête, cou et poitrine d’un noir à reflets bronzés 
et pourprés; sourcils rouges; ventre d’un noir mat; 
dos et croupion d'un noir lustre, parsemé de très- 
petits points cendrés ; ailes noirâtres, parsemées 
de petits points et de zigzags cendrés et bruns; 
base des pennes secondaires d’un blanc pur; ab- 
domen et flancs variés de grandes taches blanches ; 
queue d’un noir profond; bec noir. Longueur, 2 
pieds 3 ou 4 pouces. Le vieux mäle. 


Remarque. La femelle n’est point encore décrite; il 
est probable que les couleurs de son plumage ressemblent 
et sont distribuées à peu près comme chez les femelles 
des espèces de tétras dont les mâles sont noirs. Quelques 
naturalistes, et encore récemment M. Nilsson, sont d’opi- 
nion, que cette espèce est un bâtard, fruit de l’accouple- 
ment de Tetrao urogatlus et Tetrao tetrix; mais ils sont 
dans lPerreur. 

Ternao nysmius. Sparm. Mus. Carts. fase. 1. t. 15. 
figure très-exacte du vieux mâle. — Retz. Faun. Suec. 
p. 208. n°. 184. var. Ÿ.— UROGALLUS MINOR PUNCTATUS. 
Briss. Orn. v. 1. p. 192. 8p. 2. A.—Tern4o TETRIx. var. Y. 
Gmel. Syst. 1. p. 748. — Lath. Ind. v. 2. p. 636.—Té- 
TRAS RAKKELHAN. Temmm. Pig. et Gall. v. 5. p. 129. — 
RargezHaxar. Beseke. Wôg. Kurlands. p. 69.— Basrar 
wazpaugx. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 1555. 


Les jeunes males, après leur première mue, res- 


460 MANUEL 
semblent aux vieux, hormis que les reflets du cou 
et de la poitrine sont moins vifs, que la queue est 
alors moins fourcliue et terminée de blanc, enfin 

ue toutes les parties inférieures portent un plus 
grand nombre de taches blanches, et que le blanc 
qui termine les pennes secondaires des ailes est plus 
étendu : DAS MITTLERE WALDHUN. Leisler, Nacht. 
zu. Bechst. Vaturg. Deut. 2°. livraison, avec une 
bonne figure du jeune male après sa première 


mue. 

Habite : le nord de la Russie, de la Suède, la Laponie ; 
rarement en Livonie, en Fionie et dans le nord de l’Alle- 
magne ; très-accidentellement dans les provinces du centre 
de l’Europe; nulle part aussi commun qu’en Russie. Vit 
toujours dans les grands déserts couverts de hautes bruyères; 
se montre très-rarement dans les bois. 

Nourriture : inconnue. 

Propagation : pond des œufs plus petits et plus oblongs 
que ceux de l’espèce précédente, d’un jaunâtre clair, avec 
des taches ferrugineuses plus foncées et plus distinctes. 

Anatomie. Latrachée , dans {e mâle, se rend en droi- 
ture aux poumons, et les deux grands muscles dont il a été 
fait mention dans l’espèce précédente ne se trouvent point 
dans celle-ci. 

Là 
TETRAS BIRKHAN. 


TETRAO TETRIX. (Lin«.) 


Point de plumes longues sous la gorge ; tout le 
plumage d'un noir & reflets violets; queue très- 
fourchue, les deux pennes extérieures contour- 
nées ; couvertures inférieures de la queue blanches. 


Tête, cou, poitrine, dos et croupion d'un noir 


L] 


D’'ORNITHOLOGIE. 401 

à reflets violets ; sourcils rouges ; ventre , couver- 
tures des ailes et pennes de la queue d’un noir 
profond ; une large bande blanche sur les ailes; les 
pennes secondaires terminées de cette couleur ; 
couvertures inferieures de la queue d’un blanc 
pur; bec noir; iris bleuâtre. Longueur, 1 pied 10 
pouces. Le vieux mûle. 


Les jeunes mes, ressemblent, avant leur pre- 
mière mue, aux femelles; âgés d'un an, ils ont le 
plus souvent. quelques plumes tachées de roux, 
mélées avec les plumes noires. 


La femelle , est moins grande; sa queue est très- 
peu fourchue; tête et cou roux avec des raies noi- 
res; dos, croupion et pennes de la queue noirs, 
avec des bandes rousses ; poitrine et croupion rayés 
de roux et de noir; ventre d’un brun noirâtre avec 
quelques raies rousses et blanchâtres. 


Varie accidentellement, à plumage entièrement 
blanchâtre; l'une ou l’autre partie du corps d’un 
blanc pur, souvent tapiré de roux et de blanc. 
Une femelle blanchñtre est figurée par Sparm. 
Mus. Carts. fasc. 3. 1. 66; Voiseau tapiré de blanc 
et de noir figuré dans le même ouvrage 4. 65, est 
un #»ale : on doit cependant remarquer qu'il 
porte des plumes sur les doigts, ce qui me fait 
soupconner quelque méprise de la part du dessi- 
nateur, ou bien que l'individu qui a servi de mo- 
dèle , ayant été mutilé, on lui a substitue des pieds 
du Zagopede ptarmigan, dont ces parties portent 
tous les caractères ; celle supercherie est d'au- 


« 


462 MANUEL 

tant plus probable, que d’autres espèces d'oiseaux 
qui composent cette collection , portent de sem- 
blables marques ostensibles d’un manque de bonne 
foi si contraire aux progrès de l’etude de la nature. 


Terrao Terrix. Gmel. Syst. 1. p. 548. sp. 2. — Läth. 
Ind. v. 2. p. 635. sp. 35. — Retz. Faun. Suec. p. 208. 
n°. 184. — Prrir TÉTRAS OU COQ DE BRUYÈRE À QUEUE FOUR- 
cauE *. Buff. Oùs. v. 2. p. 210. €. 6. = Id. pl. ent. 152 
et 173.— Gérard. Tab. élém. v. 2. p59\"PETRAS BIRKHAN. 
Temm. Pig. et Galt. v. 5. p. 1402— BrAexcrous. Lath. 
Syn. v. 4. p. 755. — Id. supp. pala1%, — Penn. Brit. 
Zoo. p. 85. 1. M. f: à et 2. — GABEL SCRWANZIGES WALDHUEN. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 1519. — Meyer, Tas- 
schenb. Deut. v. 1. p. 295. — Frisch. &. 109. Le mâle, 
supp. n°. 109. la femclle.—Naum. F6q. t. 18. f. 57 et 58. 
Gazco Dr MONTE. Stor. deg. uce. v. 2. pl. 255. — Kor or 
BERKBOEN. Sepp. Mederl. Vog. v. 2. t. p. 165. mâle et 
femelie. 7 

Habite : plus répandu dans les provinces du centre de 
l'Europe que les espèces précédentes; se trouve en assez 
grand nombre en Allemagne, en France , et jusqu’en 
Hollande : vit dans les bois situés dans le voisinage des 
bruyères et des champs. 

Nourriture : boutons et bourgeons du hêtre, du bou- 
Jeau, du pin, du sapin, du noïsetier et d’autres arbustes 
alpestres : du sarrasin, de la vesce et autres graines, ainsi 
que plusieurs espèces d’insectes. 

Propagation : niche dans les bruyères ou dans les buis- 
sons; pond depuis huit jusqu’à douze œufs, d’un jaunâtre 
terne , parsemé de grandes et petites taches rousses. 


* Je me suis vu dans la nécessité de substituer à cette phrase 
an nom plus court; l'espèce précédente portant également une 
queue fourchue, il s’ensuit que ce caractère ne peut plus servir 
à distinguer exclusivement celle de cet article, 


Li 


D'ORNITHOLOGIE. 
TÉTRAS GÉLINOTTE. 
TETRAO BONASIA. (L1x\.) 


Plumes de la tête un peu allongées; une bande 
notre vers l'extrémité des pennes latérales de la 
queue ; partie inférieure du tarse et doigts nus. 


Sous la gorge un grand espace noir entouré 
d'une bande blanche, cette bande prend son 6ri- 
gine entre le bec et l’œil; un petit espace rouge 
au-dessus des yeux; toutes les plumes des parties 
mférieures noires, mais rousses dans leur milieu 
et bordées de blanc; parties supérieures variées 
de taches rousses, noires et blanches; une bande 
blanche sur les scapulaires; croupion et pennes de 
la queuë cendrés avec des zigzags noirs; vers le 
bout des pennes de la queue est une large bande 
noire ; toutes , excepté les deux du milieu, ter- 
minées de cendré ; iris et pieds d’un brun clair; 


bec d’un brun noirâtre. Longueur, 13 pouces. Le 
male. 


La femelle, est moins grande; elle n’a point de 
uoir sous la gorge; l’espace entre l'œil et le bec 
roux; la poitrine rousse avec des taches noires ; 
un plus grand nombre de taches noires sur les par- 
ties supérieures, particulièrement sur les plumes 
du croupion; la bande longitudinale des scapulaires 


d’un jaune couleur d’ocre. 

TerRAO 8ONASI4. Gmet. Syst. 1. p. 5535. sp. 9. — Lath. 
Syn. v. 2. p. Go. sp. 14. — Retz. Einn. Faun. Suec. 
p. 219. n°. 187. — La Géuxorre. Bu. Cis. v. 2. p. 233. 


464 MANUEL 

t. 9.— Id. pl. ent. 454 et 475. — Gérard. Tab. étém. 
© 2. p. 6o.—Temm. Pig. et Gall. v. 5. p.154. — Hasex 
crous. Lath. Syn. v. 4. p. 544. — Das scawarzkEHLICE 
wazpaugn. Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1358. — Meyer, 
Tasschenb. v. 1. p. 297. — Frisch. 4. 112. {a femetle. 
— Naum. Wüôg. t. 20. f. 59. te mâle. — Fraxcouno ps 


MONTE. AS£or. deg. uce. v. 2. pt. 258. de mâle. 


Varie accidentellement , d’un blanc pur avec 
quelques plumes de couleur ordinaire ; souvent 
l'une ou l'autre partie du corps blanc, souvent 
d'un cendre clair avec les couleurs ordinaires fai- 
blement ébauchees; c’est alors 


Terrao caxvs. Sparm. Mus. Carts. fase. à. t. 16. — 
Gmel. Syst. 1. p. #53. — Lath. Ind. v. 2. p. 64o. sp. 13. 
— Hezsixcrax crous. Id. Syn. supp. v. 1. p. 215. 

Remarque. Les indications suivantes doivent être rayées 
de la Jiste nominale; la première est prise d’après un £é- 
tras gélinotte extraordinairement allongé par le peu de 
soins mis à monter cet oiseau , et la seconde appartient à 
un jeune tétras gélinotte; c’est alors 

TETRAO NEMESIANUS ET BETULINUS. SCOpoli. Ann. p. 118 
et 119. — Gmel. Syst. 1. sp. 21 et 22. — Lath. Ind. v. 2. 
2. 655. sp. 4 et 5. 

Habite : les bois en montagnes où croissent des pins, 
des sapins, des bouleaux et des coudriers ; assez abon- 
dant en France et en Allemagne; jamais en Hollande. 

Nourriture : comme l’espèce PERF , mais plus de 
baies que de bourgeons. 

Propagation : niche dans les broussailles, ou dans les 
touffes de fougère; pond jusqu’à seize œufs, d’un roux 
clair parsemé d’un grand nombre de taches plus foncées. 


D'ORNITHOLOGIE. 465 


TÉTRAS ROUGE. 


TETRAO SCOTICUS. (LarH.) 


Plumage constamment d'un rouge marron ; sour- 
cils denteles tres-éleves; tarses et doigts couverts 
de poils gris; 16 pennes à la queue, les latérales 
notrâtres terminées de marron. 

Tout le plumage d'une belle couleur marron 
plus où moins foncée, pure et sans taches à la tête 
et au cou, mais variée sur les parties inférieures 
par de nombreux zigzags noirs, et sur les parties 
supericures par de grandes et de petites taches 
d'un noir profond; un cercle de petites plumes 
blanches entoure l'orbite des yeux, et une petite 
tache également blanche se dessine à la mandibule 
interieure; quelques plumes de l'abdomen termi- 
nées de blanc; rémiges et pennes secondaires 
brunes; les quatre pennes du milieu de la queue 
de couleur marron avec des raies noires; les laté- 
rales noirâtres, toutes terminées de marron ; es- 
pace au-dessus des yeux nu, la peau de cette par- 
tie forme une crête dentelce, apparente et très- 
élevee en été, d’un rouge vermillon; le petit bec 
cache plus de moitié par les plumes qui recouvrent 
les narines; 1ris d’un brun clair; tarses et doigts 
entièrement couverts de poils gris; ongles cendres. 
Longueur, 16 pouces. Le vieux male. 

“La femelle, se distingue par des nuances moins 


pures et moins foncées; la couleur marron est sou- 
vent variée de roussâtre , elle porte un plus grand 


466 MANUEL 

nombre de zigzags et de taches noires; les sourcils 
rouges sont très-peu visibles, et les plumes de la 
tête et du cou ont un grand nombre de zigzags 
noirâtres. 


Les jeunes, se distinguent facilement par leur 
plumage roussâtre clair, varié de taches et de raies 
irrégulières noirâtres. 


Pouce DE marais. éRous. Cuv. Règ. anèm. v. 1. p. 450. 
— Terrao scoricus. Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 641. sp. 15. 
— 'TErrAo sanicerr. Æstate. Termmm. Manuel, 1". édition 
seulement. p. 296. le plumage complet d'été. — Re» 
GAME MOORCOCK. Alh. Oùs. v. 1. 4. 25 et 24.— RED GcRoOus. 
Penn. Brit. Zool. n°. 94. t. 45. — Id. Fol. 85. t. M. 5. 
figure exacte. — Lath. Syn. v. 4. p. 746. — Id. Supp. 
P+ 216. — Térras pes sAuLEs. Temim. Pig. et Gall. v. 5 
pl. 9. f. 5. la tête, seulement à la page 215, et la tivrée 
d'été; et le reste du texte se rapporte au tétras des 
saules. 


Remarque. J'ai commis une méprise grave dans la pre- 
mitre édition ainsi que dans mon Histoire des pigeons et 
des gallinacés, où l’espèce très-distincte du T'etrao scott- 
ous de Lath. se trouve indiquée comme livrée d’été de mon 
Tetrao Saliceti, qui est le véritable Tetrao albus des au- 
teurs, espèce qui est sujette à une double mue, et dont le 
plumage est blanc en hiver ; tandis que le Tétras rouge 
de cet article ne mue qu’une fois, et que son plumage 
est toujours et presque totalement d’un roux marron. 
La livrée d’été du Tetraosaliceti a approchant les mêmes 
couleurs; mais on distingue facilement les individus de 
cette dernière espèce, à leurs ailes et à toutes les parties 
inférieures de leur corps, qui sont constamment blanches ; 
leur queue est composée de 18 pennes , et les latérales sont 
toujours terminées de blanc. Ceite erreur doit en partie son 
origine au peu de moyens de comparaison; depuis, j'ai vu 


D'ORNITHOLOGIE. 467 


plusieurs centaines d'individus du Tetrao scoticus , et 
M. Boié m'en a envoyé quelques-uns du Tetrao saliceti 
en plumage parfait d'été. Curieux de voir ce que mon cri- 
tique, M. Vieillot, en dit dans le Dictionnaire, article la- 
gopède, j'ai trouvé que toutes ses raisons sont très-justes. 
On doit aussi m'attribuer l’erreur commise sur les éti- 
quettes de deux individus du Tétras des saules qui sont 
sous de fausses indications au Muséum de Paris. Petite mi- 
nutie que M. Vieillot se serait bien gardé de passer sous 
silence. On conçoit de quel intérêt est un tel article dans 
les annales des sciences naturelles; M. Vieillot n’y consacre 
pas moins de 17 lignes : M. Cuvier y trouve aussi sa part”. 

Habite : on la trouve en Écosse, où l'espèce est exces- 
sivement abondante; elle se voit en moins grand nombre 
en Angleterre et en Irlande; vit sur les hautes montagnes 
dans les amas de bouleaux nains, toujours en des lieux dé- 
serts ; l'hiver elle descend dans les plus hautes vallées, 
mais ne se montre point en plaine. 


Nourriture : bourgeons, baies et feuilles des arbustes 
qui croissent dans les plus hautes régions des .Alpes du 
nord. | | 

Propagation : niche dans les broussailles les plus four- 
rées et les plus inaccessibles, toujours dans les régions 
les plus élevées ; pond à terre, de six jusqu’à dix œufs d’un 
cendré rougeâtre , présque entièrement couverts de grandes 
taches d’un rouge foncé. 


Ils muent deux fois dans l’année: la couleur prin- 


cipale de leur plumage d'hiver est d’un blanc pur. 
} . 


PRE ENTER SUR EN INT S RUN VERS USENURETE BR RUTSINTOI NIGER PRE CRE LL 


* Les étiquettes étant heureusement amovibles, j'ai l'honneur 
de prévenir les näturalistés qu'elles ont été changées. Les deux 


oiseaux mentionnés portent aujourd’hui des inoms exacts dans 
les galeries du Muséum de Paris. 


468 MANUEL 


TÉTRAS PTARMIGAN. 


TETRAO LAGOPUS. (L1xx.) 


Bec Jaible, comprime vers la pointe ; ongles su- 
bules , argues et noirs ; le mäle porte toujours une 
balafre noire sur les yeux; 18 pennes à la queuc. 


Plumage d'hiver. 


D'un blanc pur; une bande noire va de l’angle 
du bec et traverse les yeux ; pennes latérales de 
la queue noires, terminées par un liséré blanc ; 
pieds et doigts très-garnis de plumes laineuses ; 
au-dessus des yeux un espace nu qui se termine 
par une petite membrane dentelée; ces parties 
nues sont rouges; les ongles crochus, subulés et 


noirs ; bec noir, iris cendre. Longueur, 14 pouces. 
Le male. 


La femelle en plumage d'hiver, se distingue 
du mäle, en ce que l’espace nu au-dessus des 
yeux est moins grand , et qu’elle n’a jamais la bande 
noire qui passe sur les yeux; dans cet état de 
plumage , on distingue {4 femelle de cette es- 
pèce des individus des deux sexes de l'espèce sui- 
vante; 10. à la taille; 20. à la forme du bec; 3°. à 
la plus grande longueur du tarse chez le tétras des 
saules; 4°. à la forme très-différente des ongles. 


Plumage parfait d'été. 


Sommet de la tête, cou, dos, scapulaires et les 
deux pennes du milieu de la queue, ainsi que ses 


D'ORNITHOLOGIE. 469 
couvertures supérieures, d'un cendré roux coupé 
par de nombreux zigzags d’un noir profond; poi- 
trine et flancs variés de plumes de la même couleur, 
parmi lesquelles se trouvent toujours un grand 
nombre de plumes d’un noir profond varié de quel- 
ques zigzags épars, d'un roux clair; la bande noire 
sur les yeux toujours distinctement marquée ; la 
gorge le plus souvent blanche , mais souvent ta- 
piree de noirâtre; tout le ventre, l'abdomen, les 
couvertures inférieures de la queue , les ailes, ainsi 
que leurs couvertures et les pieds, d’un blanc par- 
fait, les sourcils larges, d’un rouge très-vif. Le 
eieux male. 


La femelle, se distingue toujours par le manque 
total de la bande noire sur les yeux; elle se re- 
connaît aussi à son plumage, qui a moins de blanc; 
la tête, toutes les parties supérieures du corps, le 
cou, la poitrine, les flancs et l'abdomen sont rayés 
assez régulièrement de bandes transversales, d’un 
roux clair et de noir; seulement le milieu du ven- 
tre, les pieds et les ailes sont d’un blanc parfait. 
Les jeunes ont des raies très-fines, cendrées, noires 
et roussàtres. 


Remarque. Des observations faites en Suisse, sur plus 
de deux cents individus du ptarmigan, m'ont donné la 
certitude que cet oiseau, ainsi que le Tétras des saules, 
ont toujours, en été, les ailes, le ventre et les tarses cou- 
verts de plumes d’un blanc parfait. Au printemps et en 
automne on trouve des individus plus ou moins bigarrés 
de plumes blanches, distribuées irrégulièrement sur les 
différentes parties du corps; ces individus , beaucoup plus 


470 MANUEL 


répandus dans les cabinets que ceux revêtus du plumage 
complet d’été, sont ordinairement dans le passage d’une 
livrée à l’autre. En été les tarses et les doigts sont toujours 
moins abondamment couverts de plumes laineuses qu’en 
hiver. Le Ptarmigan est très-commun en Suisse, le Té- 
tras des sautes ne s’y trouve jamais. 

TerrAo LAGOPUS. Gmel. Sysé. 1. p. 749. sp. 4. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 659. sp. 9.— TErrAo RuPESTRIS. Gmel. Syst. 1. 
p. 751. Sp. 24.—Lath. Ind. v. 2. p. 640. sp. 1.—TErrao 
azpinus. Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 511. Sp. 140.— Le La- 
coPÈpe. Buff. Oùs. v. 2. p. 264. t. 9. — Id. n£. ent. 129. 
da femelle, plumage d'hiver; et pl. 494. la femelle, pre- 
nant le plumage d'été. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 66. 
— L’'Arragas BLANC. Buff. Oùs. v. 2. p. 262.— PERDRIX DE 
RocHEs. Hearne. Woy. à l'Océan du nord. p. 395. édit. 
èn-4°. — TérRas PTARMIGAN, Temm. Pig. et Gall. v. 5. 
p. 185. t. Anat. 10. f. 1, 2 et 5. — PTARMIGAN and ROCK- 
cnous. Lath. Syn. v. 4. p. 741, et Supp. v. 1. p. 217.— 
Penn. Brit. Zool. p. 86. t. M. 5. plumage d'été, et M. 4. 
de mâle, plumage d'hiver. — HaasenFüssiGE warpaux. 
Bechts. Naturg. Deut. v. 5. p. 1547. — Meyer, Tas- 
schenb. v. 1. p. 298. — Id. Fôg. Deut. v. 2. t. Heft. 19. 
en plumageincomplet d'été, eten hiver.—Naum. F6g. 
Nachtr. t. 61. f. 115. Le mâle en hiver, et f. 116. de 
mâle en plumage parfuit d'été. — PERNICE ALPESTRE. 
Stor. degl. ucc. v. 2. pl. 239. plumage presque com- 
plet en été.— Lacopo Branco. Id. p£. 240. {a femelle en 
hiver. 

Habite : l'été dans les régions les plus élevées des Alpes 
de la Suisse , et des plus hautes montagnes du centre de l'Eu- 
rope; en hiver, très-abondant dans les régions moyennes 
de ces mêmes montagnes; très-commun sur les Alpes cou- 
vertes de neiges; en Suède, en Laponie, en Écosse et 
dans le nord de la Russie. Vit également en Amérique, où 
l'espèce ne diffère en rien de celle propre aux Alpes Suisses 
et aux Alpes du nord. 


D'ORNITHOLOGTE. 472 


Nourriture : toutes sortes de baies et de feuilles des 
plantes alpestres; les boutons de la rose des Alpes, et du 
mirtille ; très-rarement des insectes. 


Propagation : niche dans les lieux ouverts où croît 
beaucoup de mousse, ou sous des buissons rampans ; pond 
depuis sept jusqu'à quinze œufs, oblongs, d’un jaune rou- 
geâtre, qui paraît entre le grand nombre de grandes et de 
petites taches noires ou d’un noir rougeâtre dont ces œufs 
sont couverts. 


TÉTRAS DES SAULES. 


TETRAO SALICETI*. (Miui.) 


Bec fort, court, dep prime vers la pointe, obtUs ; : 
ongles longs, blancs , très-peu courbes; en ss 
aucune différence entre les sexes ; 18 pennes à la 
queue. 

Plumage d'hiver. 


Tout le plumage d’un blanc pur; sourals petits, 
rouges et point surmontés de crêtes; les pennes la- 
térales de la queue noires , terminées de blanc ; 
les tarses et les doigts plus forts, plus longs et plus 
amplement garnis de duvet, que dans l'espèce pré- 
cédente; ongles longs, larges, tailles en pioche et 
d’un blanc pur; le gros bec obtus, noir, sortant 
de très-peu des plumes du front; iris d’un cendré 


blanchätre. Longueur, 16 pouces. Le male et la 


femelle. 


* Je me suis vu obligé de substituer un uutre nom latin à cette 
espèce, vu que la Léna de Tetrao albus, employée par 
Gmelin et par Latham, est également applicable aux deux diffé- 
rentes espèces de tétras qui ont le plumage blanc en hiver. 


472 MANUEL 

Terrao asus. Gmel. Syst. 1. p. 550. sp. 25.— Läth. 
Ind, v. 2. p. 659. Sp. 10.— Terrao Lacopus. Retz. Faun. 
Suec. p. 211.n°. 186.—TErrao murus. Montin. Act. soc. 
Lund. v. 3. p. 55. —Montin. Phys. Handl. 1. p. 155. 
— Terrao susarpinus. Nils. Orn. Suec. v. 1. p. 5o7. 
Sp. 139.— LAGOPÈDE DE LA BAIE DE Hupsox. Buff. (ès. v. 2. 
p. 276. — PEerDrix DES sAULES. Hearne. Foy. à l'Océan 
du nord. p. 538. édit. in-/4°. — TértRas DES sAULES Où 
muet. Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 208. t. Anat. 11. 
f.1, 2et5.— Ware crous. Lath. Syn. v. 4. p. 745. — 
Wersse warpsunx. Bechst. Naiurg. Deut. v. 3. p. 1353. 
— Frisch. £. 110 et 111. en plumage d'hiver et au com- 
mencement de la mue. 


Plumage complet d’ete. 


Tête, cou, dos, scapulaires, pennes du milieu 
de la queue et leurs couvertures, d’un rouge mar- 
ron plus ou moins fonce, pur et sans taches sur le 
devant du cou, mais avec des zigzags noirs sur les 
autres parties et des taches noires sur le haut du 
dos; partie inférieure de la poitrine, ventre, abdo- 
men et la plus grande partie des couverturesalaires, 
ainsi que toutes les pennes, d'un blanc pur; pennes 
latérales de la queue noires, terminées de blan- 
châtre ; tarses et doigts garnis à claire- voie de 
poils laineux; espace nu au-dessus des yeux, et 
une petite membrane dentelée qui s'élève perpen- 
diculairement, d’un rouge vif. 

Les femelles et les jeunes , sont d’un roux orange 
avec des taches noires plus grandes; les sourcils ne 
sont point élevés en crête. 


Varie périodiquement, plus ou moins de blanc 


D'ORNITHOLOGIE. LS 
répandu sur les différentes parties du corps, ceci 
variant suivant les époques plus ou moins rappro- 
chées des deux mues périodiques. C’est alors, 


WuiITE PARTRIDGE. Edw. G£an. t. 52. un individu mäle, 
en mue. 


Il arrive souvent, qu'au milieu de l'été, on trouve 
des individus qui ont tout le ventre, jusqu'aux cuisses, 
varié de plumes coloriées comme celles du doset de quel- 
ques plumes blanches ; les sourcils rouges très-élevés; 
seulement les tarses garnis à claire-voie de plumes laineuses, 
mais les doigts ou totalement ou en partie nus; les ongles 
cendrés et plus courts qu’en hiver. Le mâle à du noir à 
l’entour de la base du bec et sur la poitrine. C’est alors, 


Terrao Laponicus. Gmel. Syst. 1. p. 751. 8p. 25. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 64o. sp. 12. — Boxasa scorrica. Briss. 
Orn. v. 1. p. 199. t. 22. f. 1. — Terrao Lacopus. Montin. 
Phys. Sallsk. Hanal. 1. p. 155. — Trerrao cacHinxaws. 
Retz. Faun. Suec. p. 210. n°. 185. — TETRAS REHUSAK. 
Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 225.— Renusax crous. Lath. 
Syn. supp. v. 1. p. 216. — Penn, Àrct. Zool. v. 2. 
p. 316. 

Remarque. Dans la premitre édition, je me suis étran- 
gement abusé par rapport à la livrée d’eté de cette espèce, 
pour laquelle j'ai donné le véritable Tetrao scoticus des 
auteurs anglais, espèce qui parait se trouver uniquement 
en Écosse; elle diffère du Tétras des sautes par un bec 
plus petit, par un plumage constamment colorié de rou- 
geâtre marron, sans aucuu indice de blanc; par les ré- 
miges d’un brun uniforme, par la couleur cendrée des 
plumes laineuses aux tarses et aux déigts, et par la cou- 
leur marron qui termine les pennes caudales; j'ai décrit 
cette espèce sous le nom de Tétras rouge. Le Tetrao la- 
ponicus de Linnée à aussi été indiqué dans cette première 
édition comme espèce distincte ; mais des observations 

Partie I. 31 


454 - MANUEL 

multipliées faites sur la nature, prouvent que cette espèce 
nominale a été établie d’après un individu mêâte du Té- 
tras des saules en plumage parfait d'été. M. Nilsson est 
aussi de cet avis. 

Habite : le nord de l'Europe et de l'Amérique; vit jus- 
que sous les glaces du pôle; se montre très-rarement sur 
les hautes montagnes du centre de l’Europe : vit en Lapo- 
nie, en Suède, au Groënland, au Kamchatka et en Islande ; 
touiours dans les forêts des vallées hautes ou sur le pen- 
chant des Alpes; ne se montre guère plus vers le midi, 
que dans la Livonie et PEstionie ; très-rare en Prusse, ja- 
mais eu Allemagne ni en Suisse. 

Nourrilure : toutes sortes de baies, de bourgeons et de 
feuilles; de la bruyère; des semences du bouleau et du 
saule naïn. | 

Propagation : niche à terre, dans les hautes touffes de 
bruyère et dans les amas de bouleaux et de saules nains; 
pond jusqu’à dix ou douze œufs, plus grands que ceux de 
espèce précédente, d’un blanc terne, ou de couleur rou- 
geûtre claire, couverte par un grand nombre de taches et 
-de marbrures couleur de sang figé. 


(24000213: %282121131285:) 


GENRE QUARANTE-QUATRIÈME. 


GANGA.—PTEROCLES*:(Mrur.) 


Brc médiocre, comprimé , grêle dans quelques 
espèces, mandibule supérieure droite, courbée 
vers la pointe. NariNEs basales, à moitié fermées 


* En 1809, j'ai publié l'histoire de ces oiseaux sous le nom gé- 
nérique Pterocles, et en 1817 M. Vieillot forme de ce même groupe 
son genre O£nas. 


D'ORNITHOLOGIE. 475 
par une membrane couverte par les plumes du 
front, ouvertes en-dessous. Preps à doigts courts, 
celui de derrière presque nul, s’articulant très-haut 
sur le tarse; les trois doigts de devant réunis jus- 
qu’à la première articulation, et bordés de mem- 
branes; le devant du tarse couvert de petites plu- 
mes très-courtes, le reste nu. ONGLES très-courts, 
celui de derrière acéré, ceux de devant obtus. 
QuEur conique; dans quelques espèces les deux 
plumes du milieu allongées en fils. Arces longues, 
acuminées , la ire. rémige la plus longue. 


Ces oiseaux, confondus avec les Tétras, l'ont été éga- 
lement avec les Perdrix; Lathaim range quelques espèces 
dans son genre T'etrao, tandis que d’autres figurent dans le 
genre Perdix; ils ne sont à leur place dans aucun des 
deux genres. Les Gangas vivent dans les plaines et dans 
les déserts sablonneux des contrées chaudes ; on ne les ren- 
contre point en grand nombre en Europe, ils ne fréquen- 
tent que les pays les plus méridionaux. Oiseaux voyageurs 
et aimant à se déplacer, ils parcourent d’un vol soutenu 
les vastes solitudes ; quelques espèces se réunissent en 
bandes de plusieurs centaines, d'autres vivent en famille ; 
ils nichent à terre dans les herbes et dans les bruyères. 
Nous ne pouvons rien dire de positif eu égard à la mue de 
ces oiseaux dont plusieurs espèces habitent en Afrique; les 
mâles diffèrent toujours des femelles, principalement par 
des colliers ou des ceinturons noirs et blancs, dont les fe- 
melles sont le plus souvent privées. On trouve en Afrique, 
comme en Europe et en Asie, des espèces qui ont deux 
longs filets à la queue et d’autres qui en sont prirées. 

Remarque. On re peut guère déterminer une mesure 
exacte pour les espèces d'oiseaux qui vivent dans les lieux 
arides ; leur taille est plus forte ou moindre, suivant l’abon- 


456 MANUEL 


dance ou la disette en substances alimentaires que produit 
la contrée; et ces différences, qui tiennent à des causes 
purement locales, influent inême jusque sur les couleurs 
du plumage, qui sont alors ternes, ou plus vives. J'ai 
également vérifié ce que j’avance ici, non-seulement sur 
plusieurs espèces d'Europe, mais aussi sur un grand nombre 
d'oiseaux étrangers, particulièrement sur des individus tués 
dans les terres incultes du midi de lAfrique, comparés 
avec des individus nourris dans les contrées fertiles de 
celie même partie du globe, mais arrosées par les eaux de 
la Gambie et du Niger. 

Le hasard fait que j'ouvre dans le Nouveau Dictionnaire 
d'histoire naturelle, l’article Ganga par M. Vieillot; on y 
trouve ces élégantes phrases : Cet Hollandais se trompe 
fort, puis, j'écarte comme apocryphe tout ce que 
M. Temminch a publié sur Les Gangas; et ailleurs , ce 
Temiminck donne aux animaux des mœurs de sa fa- 
con. Je me trompe fort, ou chäcun saura apprécier à sa 
juste valeur des formes pareilles. Me vouant par goût à 
l'étude de Phistoire naturelle, et employant mes loisirs 
ainsi que les moyens dont la fortune me permet de jouir, 
à étendre le domaine de cette science, on se persuadera 
facilement que ce n’est point dans le but de débiter des 
fables que je visite les différentes contrées de l'Europe et 
que j'étudie les richesses rassemblées dans les principaux 
cabinets. Le peu de faits réunis sur l’histoire des Gangas 
dans mon histoire naturelle des gallinacées et dans le pré- 
sent ouvrage étant exacts, M. Vieillot aurait pu s’épargner 
toutes ces sorties , comme tant d’autres, qui ne prouvent 


‘ 


GANGA UNIBANDE. 


rien, 


PTEROCLES ARENARIUS. (Mrurt.) 


Sur la gorge une tache triangulaire noire ; base 
de la mandibule inférieure et région des oreilles 


% 
D'ORNITHOLOGIE. 47 


d’un roux marron; tête, cou et poitrine d’un cen- 
dré couleur de chair; un ceinturon noir s'étend sur 
le bas de la poitrine et va d'une aile à l'autre; 
plumes des parties supérieures d’un cendré jau- 
nâtre, irrégulièrement tachetées de cendre bleuñtre 
et terminées de jaune ; rémiges d’un cendré noi- 
râtre ; ventre, flancs, cuisses et abdomen d’un noir 
profond; couvertures inférieures et le dessous des 
pennes caudales également d’un noir profond , 
mais terminées par une grande tache blanche; les 
pennes de la queue en-dessus rayées de cendré 
foncé, de roux et de jaunâtre. Longueur de 12 à 
1/ pouces. Le male. 


La femelle diffère beaucoup du mäle. Elle n’a 
point la tache noire à la gorge, ni la belle couleur 
cendrée sur la tête et sur la poitrine ; ces parties 
sont jaunâtres avec de nombreuses taches noires: 
sur la partie supérieure du devant du cou se trouve 
une étroite bande cendrée , surmontée par une fine 
raie noire; le sommet de la tête et toutes les par- 
ties supérieures sont ainsi que la poitrine d'une 
seule nuance jaune d’ocre clair, varié de nom- 
breuses taches et raies en zigzag d'un noir pro- 
fond ; le ceinturon noir de la poitrine est plus étroit 
que chez le mâle, mais toutes les autres parties in- 


férieures sont absolument les mêmes *, 


Terrao arexarivs. Pall. Nov. Com. Petrop. t. 19. p. 4x8. 
1. 8. — Id. Foy. App. p. 53. n°. 51. — Gimel. Syst. 1. 


* La description de la femelle, dans la première édition, mane 
que d’exactitude. 
Pa 


+ 
478 MANUEL 


p. 755. sp. 29. — Lath. Jnd. v. 2. p. 642. sp. 18. —Tr- 
TRAO SUBTRIDACTYLA. Hasselq. 14. p. 250. — Perprix 4RAGO- 
nica. Lath. Ind. v. 2. p. 645. sp. 7. — Gaxca unisanve. 
Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 240. — San crous. Lath. 
Syn. v. 4. p. 751.— ARAGONIAN PARTRIDGE Id. Syn. supp. 
V. 1. p. 223. — RiINGEL waLoauan. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 1. p. 301.— Naum. Vôg. Deut. Nachtr. t. 6. 
1-6: 

Habite : les lieux arides des contrées méridionales ; en 
Espagne, dans la Grenade, l’Andalousie et autres pro- 
vinces; en Sicile et en Turquie ; très-abondant dans l’Asie 
méridionale et dans les déserts de l'Afrique ; jamais observé 
en France ni en Italie. 

Nourriture : graine d’astragale et autres. 

Propagation : niche à terre; pond, suivant l’auteur de 
la Faune aragonienne, quatre ou cinq œufs, marqués de 
taches brunes, et suivant Pallas, des œufs blancs. 

Remarque. Les individus que j’ai reçus d’Espagne, ainsi 
qu’un mâle tué dans les déserts de Barbarie , ne different 
point de ceux d’Asie. 


GANGA CATA, 


PTEROCLES SETARIUS. (Miui.) 


Gorge noire; côtés de la tête et devant du cou 
d'un cendré jaunâtre : sur la poitrine un ceinturon 
large d'environ deux pouces, d’un roux orange; 
cette couleur est bordée en dessus comme en des- 
sous d’une étroite bande noire : tête, nuque, crou- 
pion et couverture de la queue rayés de noir et de 
paunâtre, dos et scapulaires rayés de même, mais 
vers le bout de chaque plume est une large bande 
d’un cendré bleuâtre, suivie d’une autre de couleur 


D'ORNITHOLOGIE. 49 
jaunâtre ; petites et moyennes couvertures des ailes 
marquées obliquement d’un rouge marron, et ter- 
minées par un croissant blanc ; grandes couvertures 
d'un cendre olivätre terminé par des croissans noirs; 
ventre, flancs, abdomen, cuisses et extrémité des 
couvertures inférieurs de la queue d’un blanc pur; 
pennes de la queue terminées de blanc, l’extérieure 
bordée de cette couleur. Les deux pennes du milieu 
très-longues et effilées, dépassent les autres de trois 
pouces. Longueur totale, sans compter l’excédant 
des filets, 10 pouces 6 lignes. Le vieux male. 


La femelle diffère beaucoup du mäle; la gorge 
blanche; au-dessous de cette partie un large demi- 
collier noir, qui ne s’étend que jusqu'aux côtés du 
cou ; elle a le ceinturon large et de couleur orange, 
comme dans le mâle; les parties supérieures à peu 
près les mêmes : petites, moyennes et grandes cou- 
vertures des ailes d’un cendré bleuâtre , ensuite une 
bande oblique roussâtre et toutes les plumes termi- 
nées par des croissans noirs; les filets dépassent la 
queue d’un pouce dix lignes. 


Les jeunes avant la première mue, ont un plu- 
mage moins bigarré ; les parties supérieures sont 
d’un olivâtre nuance de cendré ; le blanc des flancs, 
des cuisses et de l'abdomen est coupé de zigzags 
jaunâtres et bruns. 


Terrao accmaTa. Gmel. Syst. 1. p. 554. sp. 11. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 641. sp. 16. — Hasselq. It. p. 281. —"Terrao 


cauDACUTUs. Gmel. Reise. v. 3. p. 05. t. 18.— LE Gança. 
Buff. Ois. v. 2. p. 244. t. 8. — Id. pt. ent. 105 et 106. 


480 MANUEL 

très-mauvaises représentations. — Gérard. Tab. élém. 
v. 2. p. 62. — Ganca cata. Temm. Pig. et Gall. v..3. 
p. 2596. — Pinraizen. crous. Lath. Syn. v. 4. p. 548. — 
Edw. Glan. t. 249. la femelte. 


Habite : les pays incultes et pierreux; pas très-nom- 
breux en France, dans les landes stériles du côté des Py- 
rénées et le long des bords de la Méditerranée; moins ha- 
bituellement en Provence et en Dauphiné, où on les voit 
arriver de temps à autres, point régulièrement ; on les dit 
irès-communs en Espagne, Sicile, Naples et dans tout le 
Levant : très-nombreux en Perse. 


Nourriture : semences et insectes. 

Propagation : vit et niche à terre parmi les pierres et 
les iouffes de buissons; pond quatre ou cinq œufs dont je 
n'ai pu vérifier la couleur par mes propres observations. 


GENRE QUARANTE-CINQUIÈME. 
PERDRIX.—PERDIX. (Lars) 


Bec court, comprimé, fort, base nue; mandibule 
supérieure voutée, convexe, fortement courbée vers 
la pointe. NariNes basales, latérales, à moitié fer- 
mées par une membrane voûtée et nue. Preps, trois 
doigts devant et un derrière , ceux de devant réunis 
par des membranes jusqu’à la première articulation. 
QUEUE, composée de 18 ou de 14 pennes, courte, 
arrondie, penchée vers la terre. Aires courtes, les 
3 premières rémiges les plus courtes, également 
étagces , la 4°. et la 5e, les plus longues; ou bien 
la 5€, remige la plus longue. 


D'ORNITHOLOGIE. 481 


Ces oiseaux sédentaires dans quelques contrées, émi- 
grent dans d’autres; ils sont très-multipliés dans les climats 
tempérés et chauds; ils vivent par couple; une fois unis, 
il est rare qu’un autre accident que la mort les sépare : le 
mâle ne quitte point sa femelle ; lorsque les jeunes sont 
éclos le mâle les conduit, les avertit par ses cris des dan- 
gers qui les menacent, il les rappelle quand ils se sont sé- 
parés; ils restent ainsi réunis en famille jusqu'au prin- 
temps. Les Cailles, qui composent la quatrième section ou 
petite famille de ce genre, sont polygames et changent 
plus souvent le lieu de demeure, les voyages qu’elles 
opèrent comme les autres espèces différent seulement en 
ce qu'ils sont plus longs et plus réguliers. Le plus grand 
nombre des espèces réunies dans ce genre vit dans les 
champs et dans les lieux à découvert, les Francotins 
seuls exceptés, qui donnent la préférence aux lisières des 
bois dans le voisinage des eaux; toutes se nourrissent de 
semences, de graines, de plantes bulbeuses, d’insectes et 
de vers. La mue, chez toutes les espèces connues, est 
simple et ordinaire ; les sexes sont toujours faciles à distin- 
guer par les couleurs du plumage : les vieux mâles des 
Francolins se reconnaissent encore à leurs tarses éperon- 
nés, et ceux des Perdrix proprement dites à leurs tarses 
tuberculés ; les jeunes de l’année différent jusqu’à leur pre- 
mière mue, sans qu’on puisse alors distinguer les sexes. 

Remarque : Les compilateurs qui se plaisent à former 
des genres de chaque section qu’ils trouvent dans les ou- 
vrages, ne se sont point aperçus qu’en formant des fran- 
colins un genre distinct dont le principal caractère se fonde 
sur l'existence d’un ou de deux éperons, ils ne peuvent 
à la rigueur y introduire les femelles, qui pour eux seront 
de vraies perdrix : la 3°, section du genre Perdiæ qui com- 
prend les Colins, est basée sur une division géographique : 
ce genre me paraît bien divisé en quatre sections: quelques 
espèces de la 2°. section habitent l'Europe. On n’y voit 
qu'une seule espèce de la 1°, et un représentant de la 4°.: 


482 MANUEL 


toutes celles qui composent la 3°. section vivent dans le 


nouveau monde, où les espèces des trois autres sections 
n’ont point-encore été trouvées. 


Je. SECTION.—FRANCOLIN. 


Les tarses des mâles, armés d’un éperon ( sou- 
vent de deux éperons chez plusieurs espèces étran- 
gères ); les femelles à tarses lisses. 


Ils vivent dans les lieux humides et se perchent sur les 
arbres. L'espèce qui habite l’Europe se nourrit des mêmes 
substances auxquelles nos perdrix donnent la préférence ; 
mais celles qui habitent l'Afrique sont destinées, sous les 
climats brâlans, à se nourrir de plantes bulbeuses et d’o- 
gnon: qu’elles déterrent au moyen de leur bec plus allongé, 
dont la mandibule supérieure très-longue dépasse l’infé- 
rieure et forme par ce prolongement un instrument en pio- 
che, parle moyen duquel elles labourent le terrain qui re- 
couvre les plantes bulbeuses ; notre Francolin et un petit 
nombre d’autres, ne se nourrissant point de semblables 
substances, leur bec n’est point aussi long et ne diffère point 
de celui des Perdrix proprement dites. 


FRANCOLIN A COLLIER ROUX. 
PERDIX FRANCOLINUS., (Laru.) 


Plumes du haut de la tête et de la nuque noires, 
bordées de brun jaunâtre ; au-dessous des yeux une 
bande blanche qui va couvrir l’orifice des oreilles ; 
un large collier marron entoure le cou ; côtes de la 
tête, front, une bande au-dessus des yeux, gorge et 
toutes les parties inférieures d’un noir profond; 
sur les flancs de grandes taches blanches : couver- 


D’ORNITHOLOGIF. 483 
tures inférieures de la queue d’un marron foncé ; 
ailes brunes avec des raies et des taches rousses : 
dos et croupion rayés de noir et de blanc; base des 
pennes de la queue rayée de même, le reste d’un 
noir profond : bec noir; pieds rougeätres ; éperons 
bruns. Longueur, 12 où 13 pouces. Le mâle. 

La femelle, a le fond du plumage de couleur 
café au lait; sur le cou et sur la poitrine de petites 
taches brunes; les taches brunes se présentent en 
larges bandes sur les autres parties inférieures : 
pennes secondaires rayées de roux et de brun; dos 
et croupion d'un gris brun, coupé par des raies 
d'une couleur plus claire. 


Penpix FranCOLINUS. Lath. Ind. v. 2. p. 644. sp. 6. — 
Terrao FRaNcoLINUS. Gmel. Syst. 1. p. 756. sp. 10. — Le 
Fraxcoun. Buff. Oùs. v. 2. p. 458. — Id. pl. ent. 147 
et 148.— FRANCOLIN A COLLIER ROUX. Temm. Pig. et Gal. 
v. 3. p. 540. — FRANCOLINO PARTRIDGE. Lath. Syn. v. 4. 
p. 759. — Edw. Glan. t. 246. — Francouwo. Stor. degt. 
uec. v. 3. pl. 241 et 242. 

Habite : les parties les plus méridionales, en Sicile, 
Malte, Sardaigne, le royaume de Naples, les îles de lAr- 
chipel et la Turquie. L'espèce est la même dans toute lAsie 
et dans le nord de l’Afrique : on la trouve dans les marais 
et dans les prairies. 


Nourriture : insectes et semences. 


Propagation : niche dans le midi. 


484 MANUËL 
II. SECTION.—PERDRIX PROPREMENT DITES. 


Les tarses munis d’une callosité, ou entièrement 
hsses. 

Ils vivent dans les champs et ne se perchent point sur 
les arbres. 


PERDRIX BARTAVELLE. 


PERDRIX SAXATILIS. (MEeyer.) 


Gorge, joues et devant du cou d’un blanc pur, 
entouré par une bande noire qui ne se dilate point 
en taches sur la poitrine : front et espace entre l'œil 
et le bec noirs : parties supérieures et poitrine d’un 
cendré bleuâtre : sur les plumes cendrées des flancs 
une large bande transversale blanche, bordée paral- 
lèlement sur les deux côtés d’une étroite bande 
noire , quelques-unes terminées d’une étroite bande 
marron : bec, tour des yeux et pieds rouges : 16 pen- 
nes à la queue. Longueur, de 13 à 14, et rarement 
15 pouces. 


Les femelles, mesurent un pouce de moins; le 
cendré du plumage est moins pur; la bande qui en- 
toure le blanc du cou est moins large. 


Varie accidentellement, d'un blane pur; souvent 
tapiré de plumes blanches; quelquefois toutes les 
couleurs faiblement ébauchées, sur un fond blan- 
châtre. 


Perprix saxarius. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p.305. 
Perpix cRæCA. Briss. Orn. v. 1. p. 241. Sp. 12. t. 23. f. 1. 
La PERDRIX BARTAVELLE. Buff. Oùs. v. 2. p. 420. — Id. pt. 
ent. 251. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 79. — Temm. 


D’ORNITHOLOGIE. 485 


Pig. et Gall. v. 3. p. 548. — GREEK Or RED PARTRIDCE. 
Lath. Syn. v. 4. p. 767. — Das srenrezn aunn Bechst. 
Naturg. Deut. v. 3. p. 1393. t. 43. f. 2. — Frisch. t. 116. 
Meyer, Vôg. Deut. v. 1. t. Heft. 8. Le mûle. — PErnicE 
MAGGIORE. S£or. deg. uec. v. 3. pl. 256. 

Remarque. Pour éviter que l’on ne confonde les trois 
espèces distinctes de perdrix à bec et pieds rouges, qui 
vivent en Europe, on devra se résoudre de rayer de la 
liste des oiseaux, l'espèce nominale de la Perdrix rufa 
de Latham, et du Tetrao rufus de Linné. Ces phrases 
latines où les trois espèces sont confusément réparties, 
peuvent être remplacées par celles plus exactes, indiquées 
par les trois auteurs que je signale ici. Je crois n'avoir rien 
laissé à désirer relativement à l’histoire de ces oiseaux dans 
le troisième volume des Pig. et Gall. 

Habite : les Alpes des parties méridionales de l’Alle- 
magne , le Tirol, la Suisse, l'Italie, l’Archipel, la Tur- 
quie ; rare sur les hautes montagnes du Jura et des Pyré- 
nées; descend en hiver dans les régions moyennes des 
montagnes. 


Nourriture : herbes, semences, insectes et particu- 
lièrement des œufs de fourmis; en hiver, des bourgeons 
et des baies. 


Propagation : niche entre les racines des grands arbres, 
sous des amas de rocs roulés, ou dans la mousse qui re- 
couvre les rocs : pond jusqu’à quinze ou vingt œufs, d’un 
blanc jaunâtre, avec des taches très-peu distinctes d’un 
jaune roussâtre. 


PERDRIX ROUGE. 
PERDRIX RUBRA. (Brrss.) 
Gorge et joue d’un blanc pur, ce blanc entouré 
d’une bande noire, qui se dilate sur la poitrine et 
sur les côtés du cou en un grand nombre de taches 


486 MANUEL 

et de raies de la même couleur : une large bande 
blanche au-dessus des yeux; toutes les parties su- 
périeures, ainsi que le haut de la poitrine, d’un 
cendré roussâtre : sur la partie inférieure de la poi- 
trine se dessine un large espace cendré : ventre et 
abdomen d’un roux clair ; sur les plumes cendrées 
des flancs sont des bandes blanches bordées seule- 
ment à leur partie extérieure par une étroite bande 
noire, toutes terminées par un large croissant roux; 
bec, tour des yeux et pieds rouges; 18 pennes à ja 
queue. Longueur, 12 pouces 6 ou 9 lignes. 


La femelle, a les teintes moins vives. 


Varie accidentellement, comme l'espèce préce- 
dente. 


Perpix RUuBR4. Briss. Orn. v. 1. p. 256. sp. 10. — La 
PErprix ROUGE. Buff. Ois. v. 2. p. 431. €. 15. — Id. pf. 
end. 150. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 57. — Temm. 
Pig. et Gall. v. 5. p. 361. — Guennsex ParTaidGe. Lath. 
Syn. v. 4. p. 768. — Id. supp. v. 1. p. 220. — Aib. Brirds. 
v. 1.1. 29. — Das RoTHE recnauux. Bechst. Naturg. Deut. 
d. 5. p. 1999. — PERNICE COMMUNE. S£or. degl. ucc. v. 5. 
pl. 253. tapiré de blanc, et pl. 255. d’un blanc pur. 


Remarque. Les Perdix kalcelik et caspia des mé- 
thodistes, sont des indications très-défectueuses, elles ont 
cependant rapport à l'espèce de cet article, mais doivent 
être rayees de la liste nominale comme espèces distinctes. 


Habite : les plaines de la France méridionale et de Pta- 
lie ; très-rare en Suisse; jamais en Allemagne ; ne fréquente 
point le nord de la France, ni la Hollande. 

Nourriture : semences, graines et insectes. 


Propagation : niche dans les champs et dans les buis- 


D'ORNITHOLOGIE. 485; 
sons; pond jusqu’à quinze ou dix-huit œufs, d’un jaune 
sale parsemé d’un grand nombre de taches rousses et de 
petits points cendrés. 


PERDRIX GAMBRA. 
PERDIX PETROS A. (LATu.) 


Front , haut de la tête et nuque d’un marron fon- 
cé; le marron se dilate sur les cotés du cou en un 
large collier, qui devient plus étroit par devant; sur 
ce collier sont des taches blanches ; plumes des 
oreilles rousses; gorge, tempes et une large bande 
au-dessus des yeux d’un cendre bleuâtre; parties su- 
périeures d’un cendré roux; sur Paile huit ou dix 
taches d’un bleu de turquoise borde d'orange ; poi- 
trine cendrée; ventre roux; sur les plumes cendrées 
des flancs est une large bande transversale, mi-par- 
tie blanche et rousse, bordée parallèlement sur les 
deux côtés par une étroite bande noire ; toutes sont 
terminées de roux ; 18 pennes à la queue; bec, tour 
des yeux et pieds rouges. Longueur, de 12 à 13 
pouces. 


La femelle, moins srande, a le collier plus étroit 
, Ss , 
et les couleurs moins vives. 


Varie accidentellement, comme l'espèce précé- 
dente. 


Perprix PETROSA. Lath. Ind. v. 2. p. 648. sp. 14. —Te- 
TRAO PETROSUS. Ginel. Syst. 1. p. 758. Sp. 55. — PErDix 
RUEBRA BARBARICA. Briss. Orn. v. 1. p. 259. — La Perprix 
ROUGE DE BARBARIE. Bufl. Oùs. v. 2. p. 445. — PEnDrix DE 
ROÇUF Ou Gayra. Id. p. 446. — Temm. Pig. et Gull. 


488 MANUEL 


ep 


v. 3. p. 508. — iurous BREASTED and BARBARY PARTRIDGE. 
Lath. nd. v. 4. p. 770 et 571. — Edw. Glan. t. 70. — 
FELDAUHN AUS BARBAREY. Bechst. Natuwrg. Deut. v. 3. 
p. 1401. — Cetti. Naturg. Sard. Ubers. v. 2. .p. 111. — 
Stor. degt. uce. v. 3. pl. 255. 


Habite : les montagnes rocailleuses de l'Espagne ; dans 
les îles de Mayorque et de Minorque; en Sardaigne, la 
Corse, Malte, la Sicile et la Calabre ; très-rare et acciden- 
tellement en France le long de la Méditerranée. 

Nourriture : semences et insectes. 

Propagation : Niche dans les champs, mais plus sou- 
vent dans de petits buissons en des lieux déserts et mon- 


tueux; pond quinze œufs d’un jaune sale , tout couverts de 
petits points d’un jaune verdâtre. 


PERDRIX GRISE. 
PERDIX CINERE A. (Laru.) 


Face, sourcils et gorge d’un roux clair; cou, 
poitrine et flancs cendrés avec des zigzags noirs; 
sur les plumes des flancs de grandes taches d’un 
roux rougeûtre ; une large plaque marron et en 
forme de fer à cheval sur le haut du ventre; dos, 
croupion et ailes d’un cendré brun avec des zigzags 
et des taches noires; sur les scapulaires et les cou- 
vertures alaires une étroite raie blanche, qui suit 
la direction de la baguette; rémiges brunes avec 
des bandes en zigzags d’un roux jaunätre : 18 pen- 
nes à la queue, dont les latérales sont rousses; un 
espace nu derrière les yeux; bec d’un brun olivâtre, 


pieds gris. Longueur, 12 pouces. Le mâle. 


La femelle, n’a point le roux de la face aussi 


D'ORNITHOLOGIE. 189 
étendu; toutes les couleurs du plumage sont plus 
foncées; sur le haut de la tête des petites taches 
blanches; beaucoup plus de grandes taches noires 
sur les parties supérieures; tout le ventre blanc ou 
seulement quelques taches de couleur marron sur 


cette partie; les grandes taches sur les plumes des 
flancs d’un roux noiratre. 


Les jeunes, avant leur première mue, ont tout le 
plumage d’un brun jaunâtre, coupé de bandes et de 
raies d’un brun noirâtre; les pieds jaunâtres, point 
de rouge derrière les yeux. 


Varie accidentellement, d'un blanc pur; l’une ou 
l’autre partie du corps de cette couleur : souvent 
tapiré de plumes blanches : quelquefois toutes les 
couleurs faiblement ébauchées sur un fond jaunûtre. 
Varie aussi : d’un roux marron, plus ou moins 
foncé, avec des taches irrégulières jaunâtres, de 
petites raies de cette couleur le long des baguettes, 
accompagnées de quelques petits zigzags noirs; tête, 
cou et haut de la poitrine d’un jaune roussâtre; 
quelques taches d’un roux marron sur la poitrine 
ou sur la tête. On reconnaît dans cette dernière 
variété la prétendue espèce de PrRDIX MONTANA. 
Lath. /nd. v.2.p.646. sp. 11.—TETRAO MONTANUS. 
— Gmel. p.788. sp. 33. — Frisch. £. 114. B.— La 
PERDRIX DE MONTAGNE. Buff. Oés. #. 2. p. 410. — 
Id. p{. 136.— Dont les auteurs ont fait une espèce 
distincte. Voyez mon Hist. natur. Pig. et Gail. v. 3, 
p:. 396. 

Variété locale. La perdrix de passage, Prrorx Da- 


PanrrTiE Jl°. 52 


490 MANUEL 

mAsceNA. Lath. Znd. v.2. p.646. sp. 10.—TETRAODAMASCESA. 
Gmel. p. 758.— La PETITE rERDRIx. Buff. Ois. v. 2. p. 417. 
— Est le même oiseau que la Perdrix grise ordinaire. 
Voyez à l’article Perdrix L’hist. des Gatt. v. 3. p. 392. 
— Les espèces nominales ci-dessus désignées doivent être 
rayées de la liste des perdrix. 


PerDix GINEREA. Lath. Ind. v. 2. p. 645. sp. 9.— Tr- 
TRAO PERDIX. Gmel. Sysé. 1. p. 757. Sp. 15.— La PErprix 
crise. Bull. Oùs. v&. 2. p. 4o1. — Id. pl. ent. 25. da fe- 
mnelle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 69. —Temm. Pig. 
et Gall. v. 3. p. 578. — Common PArTRIDGE. Lath. Syn. 
v. 4. p. 702. — Penn. Brit. Zoot. p. 86. t. M. mâle ct 
femelle. — Gemeines opER crAUES FELpnuex. Bechts. Naturg. 
Deut. v. 5. p. 1361. — Meÿer , Tasschenb. v. 1. p. 503. 
—Frisch. 4 114. le mâle.t. 114. B. la variété marron, 
et t. 115. variété blanchätre. — Naum. t. 5. f. 5. Le 
mûle. — Srarna. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 249 et 250; 
pl. 251. variété jaunûtre; ct pl. 252. un jeune individu 
&lanchätre. 

Habite : jusque fort avant dans le nord; visite l'Égypte 
et les côtes de Barbarie ; de passage dans quelques pays, 
sédentaire dans d’autres : vit dans les champs et les lieux 
découverts, souvent. à la lisière des bois et dans les 
buissons. 

Nourriture : semences, graines, insectes, particulière- 
ment des larves de fourmis; baies et herbes. 


Propagation : niche dans les champs, dans les blés, 
dans les maïs, sous les buissons , sous la mousse, dans les 
bruyères : pond depuis douze jusqu’à dix-huit et vingt œufs, 
d’un cendré verdâtre, terne. 


D'ORNITHOLOGIE. 4 
III. SECTION.—CAILLE. 


Queue très-courte, penchée vers la terre et ca- 
chée par les plumes du croupion; la 17€, rémige des 
ailes la plus longue. 


Les Cailles diffèrent plus des Perdrix et des Franco- 
dèns par leurs habitudes que par les caractères extérieurs ; 
le bec et les pieds des grandes espèces étrangères ressem- 
blent parfaitement à ces mèmes parties chez les perdrix; une 
d’elles à lamandibule supérieure longue comme dans quel- 
ques francolins ; on ne saurait par tant de rapports se per- 
mettre d’en faire un genre distinct. Notre Caülle (car les 
mœurs des espèces étrangères nous sont trop peu connues) 
est polygame et nomade, elle se réunit en grandes bandes 
pour opérer son long voyage; dans tout autre temps de 
l'année elle est solitaire dans les champs. 

Remarque. Une anomalie dont aucun auteur n’a fait 
mention ,se trouve dans deux espèces de cailles étrangères. 
Chez celles-ci il existe un tuberculeux caleux aux tarses 
des mâles absolument comme dans les perdrix. 


LA CAILLE. 


PERDIX COTURNIX. (Laru.) 


Sommet de la tète varié de noir et de roussätre, 
portant trois bandes longitudinales, dont deux au- 
dessus des yeux et une au milieu de la tête : parties 
superieures d’un cendre brun avec des taches noires 
et des bandes Jaunäâtres; sur les scapulaires et sur 
les plumes du dos se dessine une large bande d’un 
blanc jaunätre, qui suit la direction de la baguette : 
du roux sur la gorge, entouré de deux bandes d’un 


brun noirätre : partie inférieure du cou, poitrine et 


492 MANUEL 
flancs d’un roux clair avec des raies longitudinales 
blanches, qui suivent la direction de la baguette ; 
ventre blanchâtre ; rémiges d’un cendré brun avec 
de petites raies jaunâtres sur leurs barbes exté- 
rieures : 1/4 pennes à la queue : bec et pieds cou- 
leur de chair. Longueur, 7 pouces 3 ou 4 lignes. Le 
vieux male. 


La femelle, a la gorge blanche, sans tache brune 
au milieu, et sans les deux bandes qui l'entourent; 
les teintes du dos sont plus foncées; la poitrine d’un 
blanc jaunâtre avec de petites taches noires; les 

! 
plumes des flancs d’un roux plus clair, et leurs 
bandes longitudinales du centre moins prononcées. 


Varie constamment suivant les äges, avec une 
tache brune sur la gorge qui n'est point entourée 
de deux bandes : le plumage fortement coloré et la 
tête, les joues et la gorge d’un brun noirâtre, Ce 
sont de très-vieux mäles. Souvent et suivant la lo- 
calite, d'une taille plus forte, COTURNIxX Mayor. 
Brisson. 

Varie accidentellement, d'un blanc pur; d’un 
blanc jaunâtre ou cendre à couleurs faiblement 
prononcées; tapiré de blanc, ou avec les ailes blan- 
ches ; quelquefois tout le plumage d’un brun foncé 
ou noirâtre. Cette dernière varieté se produit en 
captivité, par la graine de chanvre prodiguée 
comme nourriture. 

Corurxix. Briss. Orn. v. 1.9. 247. — PERDIX COTURNIX. 


Lath. Ind. v. 2. p. 651. sp. 28. —'TETRAO COTURNIX. Gmel. 
Syst. 1. p. 765. sp. 20. — Corurnix MasOR. Briss. Orn. 


D’ORNITHOLOGIE. ; 499 
©. 1. p. 251.— La Caisse. Buff. Ons. v. 2. p. 449. t. 16. 
— Id. pt. ent. 150.— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 82.— 
Temm. Pig. et Gall. v. 3. p. 478. — Le Cromier. Buff. 
Oùs. v. 2. p. 251. — Rzacyn. Hist. Polon. p. 277. — 
Common quaic. Lath. Ind. v. 4. p. 579. — I. supp. v. 1. 
p. 222.— Penn. Brit. Zool. t. M. 6.—WACuTEL FELDHUHN. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1402. — Meyer, Tas- 
schenb. Deut. v. 1. p. 506.—Frisch. t. 117. mâle et fe- 
melle. — Naum. £. 4. f. 4. le mâle. — Corurnice. Stor. 
degt. ucc. v. 3. pl. 245, 244 et 245.—De wacureL. Sepp. 
Nedert. Vog. t. p. 143. 
Habite : les champs et les campagnes, jamais les bois ; 
émigre à des époques fixes; voyage le plus souvent au 
crépuscule ou pendant le clair de lune. 


Nourriture : semences, graines et toutes sortes d’in- 
sectes. 


Propagation : niche dans un petit creux à terre, le plus 
souvent dans les blés : pond depuis huit jusqu’à quatorze 
œufs, obtus, d’un verdâtre clair marqué de très-petits 
points, ou de grandes taches brunes et noirâtres. 


LATRLL:R 511272112112: 122) 


GENRE QUARANTE-SIXIÈME. 


TÜRNIX.—/HEMIPODIUS. (Minr.) 


Bec médiocre, grêle, droit, très-comprime ; arête 
élevée, courbée vers la pointe. Narines latérales, 
linéaires, longitudinalement fendues jusque vers le 
milieu du bec, en partie fermées par une membrane 
nue. Pieps, à tarse long; seulement trois doigts de- 
vant, entièrement divisés, point de doigt poste- 
rieur, QUEUE à pennes faibles, celles-ci rassemblées 


49% MANUEL 
en faisceau , cachées par les couvertures supérieures. 
Ares médiocres, la rre, rémige la plus longue. 


Ces oiseaux, les pygmées de l'Ordre des Gatlinacés, 
sont polygames ; ils vivent dans les landes stériles, dans 
les sables et sur les confins des grands déserts; ils courent 
plus qu'ils ne volent et avee une vitesse surprenante : les 
jeunes et les vieux vivent solitaires et ne se réunissent 
point en bandes. On ignore s'ils entreprennent un long 
voyage. Leur nourriture consiste principalement en in- 
sectes; les menues semences sont des accessoires. Leur 
mue paraît n'avoir lieu qu’une fois l’année; les sexes dif- 
férent si peu qu’il est difficile de les reconnaître par le 
plumage ; nous savons trop peu de l’histoire de ces oiseaux 
du midi de l’Europe pour indiquer les différences ou les 
rapports des vieux et des jeunes. Ils ont été placés par 
Linnée dans le genre Tetrao ; Latham les place dans son 


nouveau genre Perdix ; mais les Turnix doivent former 
un genre distinct. 


TURNIX TACHYDROME. 


HEMIPODIUS TACHYDROMUS. (Mirur.) 


Sommet de la tête d’un brun noirâtre, marqué * 
de trois bandes longitudinales d’un.jaune roussâtre: 
gorge blanche; devant du cou et poitrine d’un 
roux pur, bordé parallèlement de plumes jaunätres, 
qui ont une tache noire à quelque distance de leur 
extrémité ; elles sont terminées de blanc jaunâtre : 
flancs roux avec quelques taches rares; ventre et 
abdomen d’un blanc pur; dos noir avec des zigzags 
roux ; scapulaires rayés de zigzags noirs et roux, 
chaque plume étant encadrée par une étroite bande 


blanche; couvertures des ailes jaunâtres avec une 


D'ORNITHOLOGIE. 495 
tache rousse sur les barbes intérieures, et une 
noire sur les barbes extérieures; rémiges cendrées, 
l'extérieure bordée de blanc. Longueur, 6 pouces. 


Turnix ArrICANUS. Desfont. Mém. de l À cad. des Scienc. 
ann. 1757. p. 500. — TErRAO AnpaLusicus. Gmel. Syst. 1. 
p. 766. sp. 59.— Prrpix anparusicus. Lath. Ind. v. 2. 
p. 656. sp. 46. — Turnix rAcHyYDrOME. Temm. Pig. et 
Gall. v. 5. p. 626. — Anparusrax quais. Lath. Syn. v. 4. 
p- 791.; ett. frontisp. du vol. 4. 

Habite : le midi de l'Espagne , là Grenade, l’Andalousie 
et lAragon; vit dans les herbes et dans les taillis. 

Remarque. J'ai reçu un individu, tué dans les parties 
septentrionales de Afrique ; il ne diffère point de celui tué 
en Espagne, ce qui me fait soupconner que ces oiseaux 
émigrent comme les Cailles. Des espèces étrangères sem- 
blent encore venir à l’appui de cette supposition, puisque 
j'en ai reçu les individus des îles de la mer du Sud et des 
Moluques. 

Nourriture : petits insectes et menues semences. 


Propagation : inconnue. 
TURNIX À CROISSANS. 


HEMIPODIUS LUNATUS. (Mrur.) 


Dos brun, rayé transversalement de noir; cou- 
vertures alaires d’un roux clair, bordé de blanc; 
au milieu de chaque plume , une tache noire en- - 
tourée d’un cercle blanc; gorge noire, rayée de 
blanc ; les plumes de la poitrine blanches vers leurs 
bords , ferrugineuses au milieu et entourées de 
noir; rémiges noires; pennes de la queue bordées 
de blanc et raycées de noir et de blanchätre; pieds 
et bec jaunätres. Longueur, 6 pouces 2 ou 5 lignes. 


496 MANUEL 

Terrao cisracraricus. Gmnel. Syst. 1. p. 566. sp. 58.— 
Pcrpix GrBRALTARICA. Lath. Ind. v. 2. p. 656. sp. 45. — 
La Cairse DE Girarrar. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. 
V. 7. p. 192. — Turnix A cRoISSANS. Temm. Pig. et Gall. 
v. 5. p. 629. — GisrazTAR QuAIL. Lath. Syn. v. 4. 790. 

Habite : les mêmes provinces que l'espèce précédente , 
où elle est de passage; vit dans les herbes et dans le: 
taillis. 


Nourriture et Pronaaation : inconnues. 
‘ e/ 


D'ORNITHOLOGIE. 197 


RRRAN BAINS LULR UE VUT ANR RUAREELULEURERRITUATAREE AVES EIRE R RAR UERVESIELRERERL RER ES 


ORDRE ONZIÉÈME. 


ALECTORIDES. — 4LECT O- 
RIDES. 


B:: plus court que la tête ou de la même 
longueur, robuste, fort, dur; mandibule su- 
périeure courbée, convexe, voûtée , souvent 
crochue à la pointe. Preps à tarse long, 
grêle; trois doigts devant et un derrière; le 
doigt postérieur articulé plus haut sur le tarse 
que ceux de devant. 


On peut diviser ce nouvel ordre ( composé, à 
l'exception d'une espèce, tous d'oiseaux étrangers 
à l'Europe), en Campestres et Riverains. Les alec- 
torides campestres habitent les déserts, où ils sont 
continuellement occupés à la poursuite des reptiles, 
des lézards et des autres animaux amphibies; les 
alectorides riverains se nourrissent d'insectes ou de 
vers, et rarement de poissons; quelques-uns ont 
les ailes armées de tubercules osseux par le moyen 
desquels ils terrassent leur proie; dans le vol ils 
étendent les jambes en arrière. 

Les genres dont cet ordre est composé doivent y prendre 


place comme il suit : les Campestres, comprennent les 
senres Psopluia , de Linnte; Dicholopus et Gypage- 


498 MANUEL 

ranus , d'Illiger ; les Riverains ont pour genres, Gla- 
reola, de Brisson ; Palamedea, de Linnée, et Chaunæ, 
d’Illiger; ce dernier genre est douteux. Une seule espèce 
du genre Glareola se trouve en Europe; l'Asie et l’Afri- 
que en nourrissent d’autres du même groupe. 


Remarque. Ce nouvel ordre que je forme de quelques 
genres de la famille des A4lectorides d'Illiger, et de deux 
autres familles de Vieillot, me paraît d’absolue nécessité 
dans le système; il se lie à l’ordre des Coureurs par le 
genre Court-vite, tandis qu'il conduit.aux groupes nom- 
breux qui forment l’ordre des vrais Gratles , par les genres 
Kamichi et Chavaria ; le plus grand nombre se lie par 
la forme du bec, à la nombreuse peuplade d’oiseaux com- 
pris dans les ordres des Rapaces et des Gallinacés ; enfin 
toutes les espèces dont cet ordre est composé ont des traits 
de famille très-caractérisés qui semblent légitimer une 
telie réunion. Dans son Prodromus, M. Illiger réunit 
encore aux Alectorides les genres Chionis et Cereopsis ; 
mais ces oiseaux ne doivent point être séparés des palmi- 
pèdes, vu leur analogie dans les mœurs et dans les formes 

extérieures ; ces espèces ont autant et plus de rapports avec 


les vrais palmipèdes que le genre Rhynchops, qui de tout 
temps en a fait partie. 


GENRE QUARANTE-SEPTIÈME. 
GLARÉOLE.— GLAREOLA. (Bniss.) 


Brc court, convexe, comprimé vers la pointe; 
mandibule supérieure courbée depuis la moitié de 
sa longueur , sans échancrure. Narines basales , 
latérales , obliquement fendues. Preps emplumes 
jusqu'au genou; tarses longs, grêles ; quatre doigts, 


D'ORNITHOLOGIE. 499 
trois devant et un derrière, celui du milieu réuni 
à l'extérieur par une courte membrane, l'intérieur 
divisé; doigt postérieur articulé sur le tarse. ONGLES 
longs et subulés. Arts très-longues ; la re. rémige 
dépassant de beaucoup toutes les autres. 


Les Glaréotes * vivent dans les climats tempérés et 
chauds; ils fréquentent les bords des eaux douces et lim- 
pides ; leur apparition sur les bords de la mer est très-rare; 
ils se nourrissent de très-petits insectes et de vers aqua- 
tiques ; ils courent avec une grande agilité; leur vol est 
soutenu et très-rapide. La mue est double, mais le plu- 
mage d'hiver diffère si peu de celui d’été que celui-ci se 
distingue à peine; cette différence ne consiste qu’en des 
teintes un peu plus rembrunies et en ce que le collier est 
moins régulièrement dessiné en hiver qu’en été; dans cette 
saison tout le plumage des ailes et du dos se couvre d’une 
légère nuance lustrée ou à reflets verdâtres; les pieds sont 
plus sombres en hiver qu’en été, et la tache noire entre 
le bec et FPœil est remplacée en hiver par du brun rous- 
sâtre. 

Femarque. Xl paraît que la même espèce habite sur 
toute la vaste étendue de l’ancien continent, ce qui paraît 
d'autant plus vraisemblable, vu la célérité et la force des 
moyens de vol dont cet oiseau est doué ; il passe et dispa- 
raît aux yeux comme un trait lancé dans Pair. Toutes les 
espèces et les variétés énumérées par Gmelin, Buffon; 
Sonnerat et Latham, se rapportent à cette seule espèce; en 
observant cependant qu’à l’article de G{areola senegaten- 
sis qui ne diffère point de la nôtre, le misérable compila- 
teur Gmelin, 13°. édit. de Linnée, a jointle Trènga fusea 


* Le genre Glaréole, dont nous connoiïssons seulement une es- 
pèce en Europe, a été improprement désigné sous le nom de Per- 
drix-de-mer. « 


500 MANUEL 


de Falck. Voy. t. 26, qui est le même oiseau que notre 
Chevalier arlequin. \ existe cependant dans les climats 
étrangers deux espèces distinctes qui sont nouvelles. 


GLARÉOLE À COLLIER. 
GCGLAREOLA TORQU ATA. (ME YER.) 


Sommet de la tête, nuque, dos, scapulaires et 
couvertures des ailes d’un gris brun; gorge et de- 
vant du cou d’un blanc légèrement teint de rous- 
sâtre; cette couleur est comme encadrée par une 
très-étroite bande noire, qui remonte vers les coins 
du bec; espace entre l'œil et le bec noir; poitrine 
d’un brun blanchâtre; couvertures du dessous des 
ailes d’un roux marron ; parties inferieures d’un 
blanc nuancé de roussâtre ; couvertures de la queue 
et origine des pennes caudales d’un blane pur, le 
reste vers leur bout noirâtre; bec noir, rouge à sa 
base, iris d’un brun rougeâtre ; cercle nu des yeux 
d'un rouge vif; pieds d’un rougeâtre cendré ; queue 
très-fourchue. Longueur, 4 pouces 3 ou 6 lignes. 
Les vieux , male et femelle. 


GLAREOLA TORQUATA. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p.404. — HiruNDo PaTRINCOLA. Linn. Syst. nat. édit. in-12. 
P- 345. sp. 12. — Bulloch. èn the Transact. of the Linn. 
society. v. 11. p. 177. description exacte. — La PERDRIX 
DE MER. Briss. Orn. v. 5. p. 141. t. 12 f. 1. figure trés- 
exacte. — Buff. Ois. v. 7. p. 544. mais surtout sa pl. 
ent. 882. figure très-exacte. — 14. édit. de Sonn. v. 22. 
P+ 146. pl. 199. f. 2. — PERDRIX DE MER ORDINAIRE ET 4 
COLLIER. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 242. n°. 1, 2 et 5.— 
AUSTRIAN PATRINCOLE. Lath. Syn. v. 5. p. 222. t. 85. fiqure 
assez exacte. — Das ROTHFUSSIGE SANDAUBN. Bechst. Na- 


FL 


D'ORNITHOLOGIE. Fan 


turg. Deut. v. 4. p. 457.1. 15. — Naum. Vôg. Nachtr. 
t. 29. f. 98. figure très-exacte du vieux mâle. — Gri- 
REOLA. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 547. figure très-exacte. 


Varie habituellement, d'un gris brun, plus clair 
ou plus foncé ; le blanc de la gorge plus ou moins 
nuancé de rougeâtre ou de roussäâtre clair; la fine 
bande noire qui en trace le contour d’un noir plus 
ou moins profond, et souvent accompagnée d’une 
très-petite ligne blanche ; souvent aussi la bande 
seulement indiquée par de petites taches noires. 
Les Jeunes, ont les parties supérieures d’un cendre 
brun , nuancé par des ondes plus foncées , et des 
bordures blanchätres; la orge d’un blanc terne, 
entouré de taches brunes, disposées de manière à 
remplacer la bande qui entoure cette partie chez 
les vieux; poitrine et ventre d’un gris foncé avec 
des taches brunes , quelquefois sans taches ; la queue 
est moins fourchue et la penne latérale beaucoup 
plus courte que chez les vieux. Les indications sui- 
vantes s’y rapportent alors. 


GLAREOLA AUSTRIACA , SENEGALENSIS ET NÆVIA. Gmel. Syst. 
1. p. 695. Sp. 1, 2 et 5. — Lath. Znd. v. 2. p. 755. sp. 1, 
2 et 5.— GLAREOLA TORQUATA. Briss. Orn. v. 5. p. 145.— 
La PERDRIX DE MER A COLLIER, LA GRISE, LA BRUNE ET LA 
ciaROLE. Sonn. nouv. édèt. de Bufl. Oùs. v. 22. p. 150 et 
suiv.— LA PERDRIX DE MER DES MALDIVES , DE COROMANDEL 
ET DE MADras. Sonnerat. #oy. aux Liides. w. 2. p. 216. 
— Das BRAUNRINGIGE SANDHUHN und GEFLECKTE SANDUUHN. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 461. var. À. et B.— 
Naum. Vôg. Nacht. t. 20. f. 59. le jeune de l’année. — 
Corranen and further varietes Of Parricozes. Lath. Syn. 
Ÿ. 5. p: 235. 


502 MANUEL 

Reinarque. Al est facile de concevoir comment des meé- 
thodistes et des compilateurs ont pu créer une multitude 
d’espèces différentes, des seules variétés et des jeunes in- 
dividus des oiseaux qui appartiennent à une même espèce; 
ais il est inconcevable que des naturalistes, qui disent 
avoir pris la nature pour guide, soient tombés dans les 
mêmes erreurs, et qu’ils aient pu s’abuser au point de 
multiplier les espèces nominales , des seules différences qui 
sont dues à l’âge, à l’époque de l’année où les individus 
ont été tués, ou simplement à des causes accidentelles. 
Le continuateur de la Zoologie de Shaw, dit, vol. 10, 
pag. 135, que les patrincoles ou glaréoles n’ont pas la plus 
légère affinité avec les oiseaux d’eau ou riverains, mais 
qu’elles ont plus de rapports avec les hirondelles ; parce 
que, dit-il, elles en ontles ailes et la queue ; argument digne 
d’un compilateur. Il est inutile de réfuter au long cette 
erreur; je me suis trouvé en Hongrie dans les immenses 
marais des lacs Neusidel et Balaton, environné de plusieurs 
centaines de ces oiseaux, et je puis assurer qu’ils n’ont des 
hirondelles que la célérité du vol, dont le Bec en ciseaux, 
les Hirondelles de mer, les Stercoraires, et les Pétrets 
sont aussi doués au plus haut degré. 

Habite : les bords des fleuves, des mers de Pintérieur 
et des lacs, dont les eaux forment de grands marais en 
jonchaies; vit dans les provinces qui touchent aux confins 
de l’Asie et dans les pays méridionaux de ce vaste conti- 
nent ; commun sur les lacs salés et dans les vastes marais 
de Hongrie; de passage régulier ou accidentel dans quel- 
ques provinces de l'Allemagne et de la France, en Suisse 
et en Italie ; trés-rare en Hollande et en Angleterre. 

Nourriture : particulièrement des mouches et autres 
insectes ailés qui vivent parmi les joncs et les roseaux; il 
se lance sur ces insectes avec une rapidité étonnante et les 
saisit au vol ou à la course. 

Propagation : niche parmi les roseaux les plus touffus 
et dans les hautes herbes; pond trois ou quatre œufs. 


D’ORNITHOLOGTIE. 503 


Pour compléter l’histoire de ce genre nous indiquerons 
à la suite de l'espèce connue deux autres espèces étran- 
gères. É 
GLAREOLE ECHASSE. 


GLAREOLA GRALLARIA. (TEMm) 


Queue presque carrée , dépassée par les ailes 
d'environ 3 pouces ; tibia en grande partie nu; 
tarse très-long ; plumage supérieur et poitrine d’un 
roux clair; gorge, abdomen et couvertures du des- 
sus de la queue d'un blanc pur; ventre et abdomen 
d'un marron vif; rémiges et couvertures du des- 
sous des ailes d’un noir profond; base du bec rouge, 
pointe noire; pieds d’un jaune roussâtre. Se trouve 


dans les contrées de l'Austral-Asie. 


GLARÉOLE LACTÉ. 


GLAREOLA LACTE 4. (TEmm.) 


Queue très-peu fourchue. Toutes les parties su- 
périeures du corps et des ailes d’un cendre blan- 
châtre très-pur ; rémiges et partie intérieure des 
ailes d’un noir profond ; toutes les parties du des- 
sous du corps d’un blanc pur; les pennes de la 
queue , l’extérieure exceptée, ont une tache noire 
dont la réunion forme un grand espace angulaire 
sur cette partie; bec rougeätre à ses bords, noir 
sur le reste; pieds bruns. Longueur, 5 pouces 9 
lignes. Les deux individus du Musée de Paris ont 
été envoyés du Bengale. 


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MANUEL 


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ORDRE DOULIÉÈME. 


COUREURS. — CURSORES. 


Brc médiocre ou court. Pres longs, nus 
au-dessus du genou, seulement deux ou 
trois doigts dirigés en avant. 


Les oiseaux qui composent cet ordre vivent toujours 
dans les champs, le plus souvent en des lieux déserts, 
éloignés des bois et des buissons; ils sont polygames; se 
nourrissent d’herbes, de graines et d'insectes; quelques 
espèces ont les ailes impropres au vol, les autres volent 
peu et près de terre. Ils courent avec une grande célérité , 
non-seulement lorsqu'ils sont poursuivis, mais aussi ha- 
bituellement, et différent en cela du plus grand nombre 
des oiseaux de l’ordre des Gratles ; qui marchent habituel- 
lement à pas comptés; ils ont aussi un régime différent et 
habitent d’autres lieux. Tous les coureurs doués de la faculté 
de s’élever de terre, étendent leurs jambes en arrière lors- 
qu’ils volent ; ils sonttrès-farouches, rusés pour se soustraire 
aux poursuites des hommes , et par-là difliciles à observer. 


Remarque. Les genres Struthio, Rhea et Casuarius 
doivent être placés à la tête de cet ordre; tandis que les 
genres Gypogeranus, Dicholopus psophia . Glareota 
Palamedea et Chauna, paraissent former un ordre dis- 
üunct, que nous avons nommé AÆfectorides. Les genres 
Hæmatopus , Himantopus, OEdienemus, Charadrius 
et Calidris , qui ont fait partie de l’ordre Coureurs dans 
la première édition, paraissent mieux à leur place dans 


D’'ORNITHOLOGIE. 505 
l'ordre Gratles. Je les réunis dans la première section de 
cet ordre, toute composée de tridactyles; les formes du 
bec serviront pour les rapprocher des genres de la seconde 
section des Gralles avec lesquels ils ont le plus de rap- 
ports. J’évite par ce moyen de confondre indistinctement 
toutes les formes de pieds en un même groupe d’ordre. 


GENRE QUARANTE-HUITIÈME. 
OUTARDE.—OTTS. (Lrsx.) 


Bec de la longueur de la tête ou plus court, droit, 
conique, comprimé, ou légèrement déprimé à la 
base ; pointe de la mandibule supérieure un peu 
voûtée. NariNEs ovales, ouvertes, rapprochées, 
éloignées de la base. Preps longs , nus au-dessus 
du genou , trois doigts devant , courts, r£unis à leur 
base, bordés par des membranes. AILEs médiocres, 
la 17e, rémige de moyenne longueur, la 2e. de très- 
peu moins longue que la 3e. , qui est la plus longue. 


Les Outardes et les autres genres d'oiseaux qu'il con- 
vient de classer avant celles-ci ont, avec le port massif 
des gallinacés, plusieurs caractères en commun avec les 
Gralles proprement dits; is forment le passage gradué 
des gallinacés tridactyles aux petites espèces de coureurs 
qui vivent le long des plages maritimes. Toutes les espèces 
qui composent ce genre sont des oiseaux pesans , qui volent 
très-peu ; ils sont très-farouches ; lorsque par la course ils 
ne trouvent plus moyen de se soustraire aux poursuites , 
on les voit raser la terre d’un vol rapide et soutenu. Ils 
vivent dans les blés ou dans les campagnes couvertes de 
broussailles; se nourrissent d'herbes, d'insectes, de graines 

ParTiæ If°. 59 


506 MANUEL 


et de semences; un mâle sufit à plusieurs femelles, qui 
vivent solitaires après avoir été fécondées. La mue paraît 
avoir lieu deux fois dans l’année; les mâles, chez le plus 
grand nombre des espèces, différent des femelles par des 
OrnEMENs extraordinaires et par un plumage plus bigarré ; 
les jeunes mâles âgés d’un ou de deux ans ont le plumage 
des femelles; je soupconne aussi, mais je n’ai pu m'en as- 
surer, que les mâles ont en hiver le même plumage que les 
femelles. 
PREMIERE SECTION. 


Les mandibules comprimées à la base. 


OUTARDE BARBUE. 


OTIS TARDA. (Linx.) 


À la mandibule inférieure du bec une touffe de 
plumes longues, à barbes deéhiées et effilees; tête, 
cou, poitrine et bord de l’aile cendrés ; sur le mi- 
lieu du crâne une bande longitudinale; parties su- 
périeures d’un roux jaunâtre rayé de ndir; parties 
inférieures blanches ; queue blanche, ayant du 
roussâtre vers les trois quarts de sa longueur, et 
coupée par deux bandes noires ; pieds noirs; bec 
bleuâtre. Longueur, 3 pieds 3 pouces, ou d’une 
taille plus petite suivant la localité. Le male. 


La femelle, n’a point à la mandibule inférieure 
ces plumes longues et effilées ; la bande sur le haut 
du crâne est moins apparente, et le cendré du cou 
est plus foncé; elle est aussi plus se 


Oris rarpa. Gmel. Syst. 1. p. 722. sp. 1.—Lath. Ind. 
2. p. 658. sp. 1. — L'OvrarDe. Bai où VC" SHEU 
É 1.— Id. pl. ent. 245. le mâle: = Cérard. Tab. élém. 


v 2. p. 109.— Grear pusrann. Lath. Syn. v. 4. p. 796. 


D'ORNITHOLOGIE. 507 

— Penn. Brit. Zool. p. 85. t. N.— Edw. Glan. t. 79 

et 80. — Der Grosse Trarre. Bechst. Naturg. Deut. 

. 3. p. 1452. — Meyer, Tasschenb. v. 1. p. 508. — 

M Vôg. t. 106. La femelle; et n°. 106. supp. le 

mâle. — Naum. €. 1. f: 1. Le mâle. — Sranpa commuxe. 
Stor. deg. ucc. v. 3. pl. 255. le mâle. 


Habite : dans quelques départemens de la France, de 
l'Italie et de l’Allemagne; moins abondant vers le nord 
que dans le midi; très-rarement et accidentellement en 
Hollande. Vit dans les seigles, les maïs et les blés, aussi 
dans les champs découverts. 


Nourriture : graines, semences, herbes, choux, in- 
sectes el vers: 


Propagation : niche dans les seigles ou dans d’autres 
blés, qui approchent de leur maturité ; pond deux ou trois 
œufs, d’un brun clair olivâtre, parsemé de taches irrégu- 
lières d’un roux sale et d’un brun foncé. 


OUTARDE CANEPETIEÈERE. 


OTIS TETRAX. (Linx.) 


Sommet de la tête et occiput d’un jaunätre clair 
avec des taches brunes; côtes de la tête et devant 
du cou d’un cendré fonce; cette couleur est en- 
tourée par un collier en sautoir d'un blanc pur ; 
tout le bas du cou couvert de plumes d'un noir 
profond, qui sont un peu plus longues sur la nuque; 
la poitrine entourée par un large collier blanc, 
suivi d’un autre plus etroit qui est noir; le reste des 
parties inferieures, le bord de l'aile et les couver- 
tures supérieures de la queue d’un blanc pur ; 
toutes les parties superieures d’un jaunatre clair 
avec un grand nombre de zigzags noirâtres, qui 


508 MANUEL 

suivent le contour de la plume, et quelques grandes 
taches noires clair-semées : pieds et bec gris; iris 
orange. Longueur, 15 pouces. Le vieux male. 


La femelle et le jeune mle de l'année, ont la 
gorge blanche; les côtés de la tête, le cou et la 
partie supérieure de la poitrine d’un jaunâtre clair, 
coupé de raies brunes; une large bande longitudi- 
nale occupe le centre de ces plumes; sur le blane 
de la poitrine, des flancs, des bords de Paile , 
comme des couvertures supérieures et inférieures 
de la queue, sont quelques raies noires transver- 
sales, les parties supérieures plus variées de noir. 


Remarque. Il est dificile de concevoir les motifs qui 
ont pu déterminer les continuateurs de la Zoologie de 
Shaw à former un genre Tetrax. Voyez vol. 11. p. 454% 
où la seule petite outarde ou cannepetiere se trouve com- 
prise. Cet oiseau ne diffère des autres outardes par aucun 
caractère marqué; ses mœurs et ses habitudes sont abso- 
lument les mêmes que celles de la grande outarde. Le 
Houbara et d’autres outardes étrangères diffèrent un peu 
par leur bec plus long et plus déprimé à la base; mais ce 
n’est point encore un motif pour en faire des genres dis- 
tincts ; le plus grand nombre des espèces d’oiseaux connus 
différent ainsi les uns des autres; il faudrait par conséquent 
changer l’idée qu’on se forme du genre et adopter des di- 
visions sans nombre, ce qui conduirait à des différences 
spécifiques, auxquelles il faudrait joindre une description 
détaillée des formes générales et souvent des couleurs du 
plumage afin de se faire comprendre. 


Onis TETRAx. Gmel. Syst. 1. p. 725. sp. 3.—Lath. Ind. 
v. 2. p. 659. sp. 5.—- La PETITE OUTARDE Où CANNEPETIÈRE. 
Buff. Ois. v. 2. p. 4o.— Id. pl. ent. 25. Le vieux mâle; 
ct pt. 10. la femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 115. 


D’'ORNITHOLOGIE. 509 


— Lirrze susrarn. Lath. Syn. v. 4. p. 959. — Id. supp. 
v. 1. p. 226. — Edw. Glan. t. 251. femelle. — Der KLEINE 
TrAPre. Bechst. Naturg. Deut. v. 5. p. 1446. t. 45. la fe- 
melle. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 1. p. 309. —Gar- 
LINA PRATAROLA. S£or. deg. ucc. pt. v. 5. pl. 264. te jeune 
de l’année. 


Habite : les lieux arides et découverts; en Espagne, 
en Italie et en Turquie; moins abondant dans le midi de 
la France ; rare en Suisse et en Allemagne : jamais vers 
le nord. 

Nourriture : beaucoup d'insectes et de vers ; des graines 
et des semences. 


Propagation : niche dans les herbes et dans les champs; 
pond trois ou cinq œufs, d’un vert uniforme et lustré. 


DEUXIÈME SECTION. 
Les mandibules déprimées à la base. 


OUTARDE HOUBARA. 


OTIS HOUBARA. (Lanx.) 


Bec long, déprimé à la base ; une grande huppe 
de plumes effilees sur la téte ; de semblables plumes 
‘dont les plus longues ont 4 pouces que l'oiseau 
peut étaler) , sur les cotés du cou; queue longue 
de 3 pouces. Les vieux. 

Front et coté de la tête d’un cendré roux avec de 
pets points bruns; occiput, joues et haut du cou 
d’un blanchätre parsemé de lignes brunes et cen- 
drées; sur la tête de longues plumes effilées d'un 
blanc pur; sur la partie latérale du cou une rangée 
de longues plumes noires, qui sont suivies de quel- 
ques plumes blanches, toutes à barbes décomposées: 


510 MANUEL 

poitrine et parties inférieures d’un blanc pur : coù 
postérieur , dos et ailes d’un jaune d’ocre parsemé de 
fines raies noires, très-rapprochées , mais laissant sur 
le centre de chaque plume un grand espace sans 
taches ou raies: rémiges blanches, noires vers la 
pointe et terminées de blanc; sur les pennes de la 
queue, d’un roux couleur d’ocre, sont trois larges 
bandes transversales d’un cendré noirâtre; toutes ces 
pennes excepté les deux du milieu, terminées de 
blanc : bec d’un brun noirâtre; pieds verdâtres. Lon- 
gueur, 24 ou 25 pouces. Le très-vieux mâle. 


Les jeunes mâles, ont plus de raies en zigzags sur 
les côtes de la tête; les plumes blanches de la huppe 
sont plus courtes et coupées vers la pointe par de 
fines raies cendrées et rousses; devant du cou rous- 
sâtre, varié de zigzags bruns; plumes du dos et des 
ailes de couleur isabelle variée de zigzags bruns et 
marquée de taches noires qui occupent le centre des, 
plumes; les longues plumes noires et blanches de la 
partie latérale du cou moins longues que chèz les 
vieux, souvent variées de brun foncé et de blanchà- 
tre; parties inférieures d’un blanc cendré. 


La femelle de cet oiseau, quise montre très-acci- 
dentellement en Espagne et en Turquie, n'est point 
ncore connue; on ignore si elle a les mêmes pa- 
rures que le ndle; à en juger par analogie, elle ne 
doit point avoir d’ornemens extraordinaires, puis- 
que les /émelles de toutes les espèces étrangères 
connues diffèrent beaucoup des males, et n'ont 
point de plumes de parade, 


D'ORNITHOLOGIE. 511 


Onis nousara. Gmel. Syst. 1. p. 525. sp. 6. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 660. sp. 8. — Oris Raman. Gmel. sp. 5. — 
Lath. p. 66o. Sp. 9. — Psopnia uNDuLATA. Jacq. Beytr. 
p. 24. t. 0. figure très-exacte du mâle. —Lath. Ind. v. 2. 
p. 655. sp. 2. — Le HousaRA OU OUTARDE HUPPÉE D'AFRIQUE. 
Buff. Oùs. v. 2. p. 59. — Le Raaav. Id. p. 61. — Shaw, 
Voy. p. 255. f. 2. — L’Acam: D'AFRIQUE. Sonn. édit. de 


Buff. Oùs. v. 14. p. 26. — Rurren and RHAAD BUSTARD. 
Lath. Syn. v. 4. p. 805. sp. 7 et 5. — UNDULATED TRUMPE- 
TER. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 225. — KRAGENTRAPPE. 


Bechst. Naturg. Deut. v. 3. p. 1451. — Id. Tasschenb. 
p. 247. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 21. le jeune mâle, 
une fiqure très-cæacte. 


Remarque. Bechstein décrit et donne très-exactement 
les mesures des parties de cet oiseau , prises sur un individu 
tué en Silésie; deux autres que j'ai reçus ont été tués en 
Espagne ; un mâle prenant ses parures est dans le cabinet 
de M. Minkewits ; un jeune mâle se trouve dans le cabinet 
du grand-duc de Bade ; tous ont été tués en Europe. 


Habite : en Barbarie et en Arabie; seulement de pas- 


sage accidentel dans le midi de l'Espagne ; se montre plus 
souvent en Turquie; vit dans les lieux arides. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


L12h211111h::1h1:h21h12) 


GENRE QUARANTE-NEUVIÈME. 


COURT-VITE. — CURSORIUS. 
(Larn.) 


Bec plus court que la tête, déprimé à la base, un 
peu voüté à la pointe, faiblement courbe, pointu. 
NanieEs ovales ,surmontées par une petite protubé- 


rance. Preps longs, grêles , trois doigts très-courts, 


Aria MANUEL 

presque entièrement divisées, doigt intérieur de 
moitié plus court que celui du milieu. Oxaxes très- 
petits. AiLes médiocres; la re. rémige presque 
aussi longue que la 2e., qui est la plus longue; 
grandes couvertures aussi longues que les rémiges. 


Les espèces qui composent le genre du Court-vite, 
semblent propres aux contrées chaudes de l'Afrique et de 
l'Asie ce n’est qu’accidentellement que des individus 
égarés de l’une de ces espèces se montrent dans les pays 
les plus méridionaux de lEurope; leur apparition dans 
nos contrées est extraordinairement rare; on n’en peut 
citer que quatre exemples positifs. Elles vivent, suivant 
les rapports qui m’en ont été faits, dans des lieux sablon- 
neux et stériles , le plus souvent éloignés des eaux. J’ignore 
si la mue est double ou simple. La différence qui peut 
exister chez les sexes m'est aussi inconnue; il est certain 
que les jeunes diffèrent peu des adultes. 


Remarque. Nous ne connaissons presque rien des mœurs 
et de la manière de vivre des trois espèces différentes qui 
composent ce genre; la forme du bec et celle des pieds ont 
infiniment de rapports avec ces parties dans les petites es- 
pèces d’outardes étrangères et dans le Houbara (Otis 
houbara) d'Europe. Lorsque de nouvelles découvertes au- 
ront encore ajouté quelques espèces au catalogue des 
oiseaux, il serait possible que parmi celles-ci on trouvât le 
passage du genre Otis au genre Cursorius. En un pareil 
cas , il sera probablement assez embarrassant dans lequel 
des deux genres placer une très-petite Outarde où un 
grand Couri-vite. 


D'ORNITHOLOGIE Si 


Q1 


COURT-VITE ISABELLE. 


CURSORIUS ISABELLINUS. (Mryre.*) 


Front, parties inférieures, cou, dos , queue et 
couvertures alaires d’un roux isabelle ; ces der- 
nières bordées de cendré; gorge blanchätre ; der- 
rière les yeux une double raie noiré; toutes les 
pennes latérales de la queue noires vers le bout, 
mais avec une petite tache blanche au centre de 
ce noir ; abdomen blanchätre. Longueur , à peu 
près o pouces. 


Cursorius 1SABELLINUS. Meyer, Tasschenb. Deut. v. ». 
p. 528. — Cunsorius EuroPæÆus. Lath. Ind. v. 2. p. 751. 
Sp. 1. — Cnaraprius GaLcious. Gmel. Syst. 1. p. 692. 
sp. 27. — Le Courr-vrre. Buff. Oùs. v. 8. p. 128. —Id. 
pl. ent. 595. — Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 25. 
p. 66. pl. 200. f. 1 ; et La variété. p. 69. — CrEan-coLou- 
RED PLOVER. Lath. Syn. v. 5. p. 215; et Lath. Syn. supp. 
V. 1. p. 254. t. 116.— CoRRIONE BIONDO. S{or. degl. ucc. 


v. 5. pl. 474. 

Les Jeunes de l’année , ont les parties supérieures 
d’un isabelle beaucoup plus clair que £es vieux; 
cette couleur est variée sur les scapulaires et sur 
les couvertures des ailes par de nombreux zigzags 
d’une teinte plus foncée; la double raie noire der- 


* Je conserve ici pour l'espèce, le nom qui lui a été donné ré- 
cemment par Meyer; Latham l'a désigné par celui de Cursorius 
europæus , mais on ne peut adopter cette dénomination pour un 
oiseau dont l'apparition en Europe est si rare. C’est bien gra- 
tuitement que M. Iiliger, dans son Prodromus, donne un nou- 
veau nom à Ce genre, qu'il nomme Tachydromus. 


514 MANUEL 

rière les yeux n'est que faiblement indiquée par du 
brun clair. Un individu dans cet état se trouve à 
Darmstadt , dans le cabinet d’histoire naturelle. 


De passage accidentel, dans les provinces les plus mé- 
ridionales de l'Europe. 

Habite : en Afrique, particulièrement en Abissinie, où 
l'espèce est très-nombreuse; on la dit aussi propre à l’A- 
frique méridionale , où il existe également une nouvelle 
espèce de ce genre, découverte par mon ami Le Vaillant 
qui a déposé l'individu dans mon cabinet ; sa description 
suit. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


Pour compléter la monographie de ce petit 
genre, je vais indiquer succinctement les deux 
autres espèces qui sont connues. 


COURT-VITE DE COROMANDEL. 
CURSORIUS ASIATICUS. (Laru.) 


Sommet de la tête roux; cou et poitrine d’un 
roux marron; nuque des ailes et queue brunes; 
haut du ventre noir, le bas du ventre, le croupion, 
les couvertures et l’extrémité des pennes de la 
queue blancs; bec noir, pieds jaunäâires. Longueur, 
8 pouces. Connu par une bonne figure de Buff., 
pl. enl. 802. 


Habite : l'Afrique et l'Inde; envoyé du Sénégal et de 
Pondichéry. 


D'ORNITHOLOGIE. 515 
COURT-VITE A DOUBLE COLLIER. 
CURSORIUS BICINCTUS. (Temm.) 


Sommet de la tête brun, varié de roussatre; 
joues, cou et nuque de couleur isabelle, marquée 
de raies longitudinales brunes ; au bas du cou se 
dessine un collier noir peu large, et au-dessous un 
second de même couleur, mais du double plus 
large ; ces colliers remontent sur le dos; parties 
inferieures de couleur isabelle ; dos, ailes et pennes 
de la queue brunes; toutes les plumes entourées 
par un large bord d’un roux clair ; pennes secon- 
daires des ailes d’un roux vif; rémiges noirâtres ; 
bec eourt noir; pieds très-longs à doigt intérieur 
excessivement court, d’un jaune orange. Longueur, 
10 pouces. Tué par Le Vaillant dans l’intérieur de 
Afrique; vit en des lieux stériles loin des eaux ; 
court avec une vitesse étonnante. 


5:16 MANUEL 


PARA RAS I AVR LEUR LEEDS SLR LAN SAN BATLLLALE ALI UT LUE SUMULUYULA RITES 


ORDRE TREIZIÈME. 
GRALLES.-GRALLATORES. 


Brc de forme variée ; le plus souvent droit, 
en cône très-allongé, comprimé; rarement 
déprimé ou plat. Preos grèles, longs, plus ou 
moins nus au-dessus du genou; trois doigts 
devant et un derrière, le doigt postérieur 
L2 r « L2 

articulé à niveau de ceux de devant ou plus 
élevé. 

Ces oiseaux sont presque tous demi-nocturnes; ils ar- 
pentent les bords de la mer, des lacs ou des rivières; se: 
nourrissent indistinctement de poissons, de frai, de rep- 
tiles ou d’insectes aquatiques et de terre *; ceux qui ont 
un bec fort et dur vivent de poissons ou de reptiles; ceux 
qui l’ont mou et plus ou moins flexible, de vers et d’in- 
sectes ; tous ont les ailes longues et propres à fournir au 
voyage lointain qu’ils exécutent périodiquement, et pour 
lequel ils se réunissent en bandes; les jeunes et les vieux 
voyagent toujours séparément; en automne ils se rendent 
dans les contrées méridionales de l'Europe ou au delà de 
la Méditerranée ; ils étendent leurs jambes en arrière quand 
ils volent ; leur démarehe est ou lente et à pas comptés, 
ou bien ils courent avec une grande célérité , et ces facultés 
sont en rapport avec la forme plus ou moins compliquée 


* Les oiseaux qui composent le genre Grue ( Grus), se nourris- 
sent aussi de graines. 


D'ORNITHOLOGIE. 517 


des doigts et avec la longueur du tarse. Dans quelques 
genres, et souvent seulement dans quelques espèces, la mue 
est double, dans ce cas elle change périodiquement les 
couleurs du plumage ; dans certains genres la mue n’a lieu 
qu'une fois l’année, alors le jeune oiseau met plusieurs 
annces à se revêtir de la livrée permanente propre aux 
adultes; on n’observe dans l’un ni dans l’autre cas des dif- 
férences marquées entre les mâles et les femelles. Ce sont 
des oiseaux rusés , très-farouches. 


Remarque. Les genres tous composés de fissipèdes tridac- 
tyles ont fait partie, dans la première édition du Manuel, de 
l’ordre des Coureurs, où ils formaient une section; ils me 
paraissent mieux à leur place dans l’ordre des Gralles, tous 
réunis dans la 1°, section, qui comprend les gralles tridac- 
tyles ; cette réunion me paraît plus naturelle que celle faite par 
le moyen des caraciéres que présentent les formes du bec, 
variées presque sans caractère rigoureux, propres à servir 
d'indices pour toutes les espèces d’un même groupe ; ceux 
qui ont fait usage seulement des anomalies dans la forme 
des becs des oïseaux ne se sont point aperçu qu'ils réunis- 
sent souvent des êtres dont les mœurs n’ont aucun rapport; 
tandis qu’ils séparent par ce moyen des espèces qui ont le 
le même genre de vie, les mêmes mœurs et les mêmes 
habitudes. Les espèces comprises dans le plus grand nom- 
bre des genres de cet ordre , entrent dans l’eau, sans se 
mettre à la nage; plusieurs parcourent les terrains fangeux 
et vaseux ; d’autres, quoique munis de doigts entièrement 
divisés, souvent très-longs , et de tarses longs et grêles *, 
nagent et plongent avec plus de facilité que ne le font plu- 
sieurs espèces comprises dans l’ordre des Patmipèdes ; un 
petit nombre qui fait également partie des Grattes a les 
hs motos (osiusil such ot: of SIP 

* Tels que les genres Parra, Rallus et Gallinula, en exceptant 
toutefois l'espèce désignée sous le nom de Gallinula-crex, qui porte 
tous les caractères des Poules-d'eau, ses congénères, mais dont 
les mœurs sont si disparates. 


518 MANUEL 

doigts palmés, d’autres les ont semi-palmés *; cependant 
ils ne nagent point habituellement ; mais étant destinés à 
chercher leur nourriture très-avant sur les plages vaseuses, 
baignées par les eaux de la mer ou des fleuves , ils sont 
pourvus de tarses très-longs , et les doigts palmés servent 
de soutien pour les empêcher d’enfoncer dans le limon 
vaseux ; quelques espèces ; qui ne nagent point habituel- 
lement, sont cependant douées de cette faculté *, mais ils 
ne s’en servent le plus souvent que pour se soustraire à la 
poursuite de leurs ennemis. Dans le fait , et à la rigueur , 
on pourrait isoler des gralles, etles Phænicoptères et les 
Avocettes ; mais je demande alors ce qu’on prétendra faire 
des vrais Tantales, des Spatules, des Chevaliers sémi- 
palmés, de la Barge semi-palmée , du Bécasseau semi- 
palmé, et des Chevaliers qui ont un doigt semi-palné et 
l’autre divisé, espèces mitoyennes qui lient étroitement les 
vrais gralles aux gralles à pieds palmés. Il est absolument im- 
possible de fixer par des mots la démarcation facile à saisir 
pour classer rigoureusement en de nombreux genres toutes 
ces anomalies dans les formes. J’ai déjà prouvé, dans plus d’un 
endroit, que les divisions rigoureuses et strictement mé- 
thodiques, ne peuvent être employées avec avantage dans 
la classification des oiseaux , où une série naturelle doit 
remplacer les groupes plus rigoureusement divisés dans 
les autres classes du règne animal. 

On doit observer que , dans cet ordre d’oiseaux, les 
mâles sont toujours un peu moins grands que les femelles ; 
cette différence est surtout remarquable dans les genres 
Calidris , Tringa, Limosa et Scolopax; on ne doit 
point s’en rapporter trop strictement à la longueur du bec 


* Tels que les genres Fhænicopterus, Recurvirostra, Tantalus et 
Plantalea, ainsi que les espèces des genres Totanus, Tringa et 
Limosa. 


** Tels sont quelques espèces des genres Tringa, Totanus , Limo- 
sa, T. Charadrius et surtout Hæmatopus. 


D'ORNITHOLOGIEF. 91g 


et des pieds chez ces oiseaux, * vu que ses membres varient 
souvent beaucoup d’individu à individu , et que l’âge y 
opère des changemens assez marqués. Chez les Palmipè- 
des , au contraire ; les caractères pris du bec , sont les 
meilleurs moyens pour distinguer les espèces. 


PREMIÈRE DIVISION, 
GRALLES A TROIS DOIGTS. 


Ils manquent toujours de doigt postérieur. 


Remarque. On dit qu’il existe dans l'Inde un petit 
gralle de la taille du sanderling, qui a seulement deux 
doigts dirigés en avant comme ceux de l’autruche. 


GENRE CINQUANTIÈME. 


OEDICNÈME.— CE DICNE MUS. 
(Mrar.) 


Bec plus long que la tête, droit, fort, un peu 
déprimé à la base, comprimé vers le bout; arète 
de la mandibule supérieure élevée; mandibule in- 
férieure formant l'angle. Narines placées au mi- 
lieu du bec, longitudinalement fendues jusqu'à la 


* Les oiseaux qui ont un bec mou et flexible ne peuvent être 
bien classés sur des sujets déposés dans les cabinets ; il faut né- 
cessairement les avoir vus dans leur état naturel, et examiné les 
formes différentes sous lesquelles ces becs se présentent depuis le 
jeune âge jusqu'à l’adulie; le bec change un peu de forme et 
semble s’allonger encore, même lorsque l'oiseau a acquis tout son 
développement; ces différences sont toujours en rapport avec celles 
du sol sur lequel ces oiseaux cherchent leur nourriture, et dé- 


pendent de causes locales. 


520 MANUEL 

partie cornée du bec, ouvertes par devant, percées 
de part en part. Preps longs, grêles ; trois doigts 
dirigés en avant, réunis jusqu’à la seconde articu- 
lation par une membrane qui se prolonge le long 
des doigts. QuEur fortement étagée. ArLEs mé- 
diocres; la 1re. rémige un peu plus courte que la 
2€. qui est la plus longue. 


La seule espèce de ce genre, que l’on trouve en Europe, 
vit par couple dans les terres incultes et sablonneuses ; 
dépose ses œufs dans les dunes de sable, dans quelque 
petit enfoncement ou cavité , qu'elle gratte avec les pieds; 
sa nourriture consiste en petits quadrupèdes ,; tels que 
musareignes , souris et campagnols, en vers de terre, en 
limacons et en petits reptiles. La voix de cet oiseau est très- 
forte et retentit au loin. La mue n’a lieu qu’une fois dans 
l’année ; les sexes ne différent presque point, mais les 
jeunes sont plusieurs années avant de se couvrir des cou- 
leurs permanentes ; le bec et les pieds croissent très-len- 
tement, 


Femarque. Ce genre, qui forme le passage des Outar- 
des aux Pluviers , a toujours été confondu avec ces der- 
niers , excepté par Latham qui en fait une Outarde. La 
Nouvelle-Hollande et l’Asie méridionale nourrissent des 
espèces différentes , qui portent les mêmes caractères ; ces 
espèces , qui n’ont point encore été décrites , portent des 
dimensions du double plus fortes que l'espèce européenne. 
L’OŒEdicnème du Sénégal varie un peu de celui d'Europe ; 
même pour la longueur des pieds; c’est peut-être une race 
ou variété constante, propre à l'Afrique. 


D'ORNITHOLOGIE. s 


19 
vi 


OŒDICNEME CRIAR D. 
OEDICNEMUS CREPITANS. (Miur.) 


Toutes les parties supérieures, d’un roussätre 
cendré, avec une tache longitudinale sur le milieu 
de chaque plume; espace entre l'œil et le bec, 
gorge, ventre et cuisses d’un blanc pur; cou et poi- 
trine légèrement colorés de roussâtre, et parsemés 
de raies longitudinales, brunes ; sur l'aile une bande 
longitudinale blanche; la 17°. rémige porte vers le 
milieu une grande tache blanche, et la 2°. en porte 
une très-petite sur la barbe intérieure ; couvertures 
du dessous de la queue rousses ; les pennes, ex * 
cepté celles du milieu, terminées de noir; base da 
bec d'un jaunâtre clair, le reste noir ; tour des yeux, 
iris, et pieds d’un jaune pur. Longueur du bec aux 
pieds, 16 pouces deux lignes. Mäle et femelle. 


Les jeunes, ont les couleurs moins bien pro- 
noncées ; 1l se distinguent, au premier coup d'œil , 
par la forme très-dilatée du haut du tarse, et par 
la grosseur de larticulation qui répond au genou 
dans les mammifères. Cette forme du tarse est 
propre aux Jeunes de l’année, de toutes les espèces 
d'oiseaux à longues jambes grêles ; mais elle est parti- 
culièrement remarquable chez les jeunes æœdicnèmes. 


Ons oepicxemus. Lath. Ind. v. 2. p. 661. sp. 11.— 
CHABADRIUS OEDICNEMUS. Gmel. Syst. 1. p. 689. Sp. 10. — 
GRAND PLUVIER OU COURLIS DE TERRE. Bu. Ois. v. 8. p. 105. 
1. 7. — Id. pl. ent. 919. — Gérard. Tab. élém. vw. 2. 
P. 173. — Trick xesp susrann. Lath. Syn. v. 4. p. 806. — 

Pagrim If°, 54 


522 MANUEL 

Sroxe cuncew. Alb. Birds. v. 1. &. Go. — LERCHENGRAUE 
recexrreirer. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 585. — 
Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 517.— GROSSER BRACHY 0- 
cez. Naum. Vôg. Deut. t. 9. f. 15. — Frisch. Wôg. &. 215. 
— IL GRAN PIVIERE. S1or. deg. ucc. v. 5. pl. 472. 


Habite : les terres et les landes incultes, élevées et 
sablonneuses , et les bruyères éloignées des eaux ; abon- 
dant dans le midi de la France, en Italie, en Sardaigne . 
dans l’Archipel et en Turquie ; peu commun dans les par- 
ties orientales ; de passage en Allemagne, très-accidentel- 
lement en Hollande. 


Nourriture : particulièrement des scarabés , petits 
mammifères et repüiles , limaçons et autres insectes. 


Propagation : niche dans un petit enfoncement sur la 
terre ou sur le sable ; pond deux œufs, d’un brun jaurâtre 
nuancé de verdâtre, et marqué de taches noirâtres et oli- 
vâtres, souvent aussi jaunâtres , avec de grandes mar- 
brures olivâtres et brunes. 


GENRE CINQUANTE ET UNIÈME. 


SANDERLING.— CALIDRIS. 
(Lixics) 


Bec médiocre, grêle, droit, moux, flexible dans 
toute sa longueur, comprimé depuis sa base; à la 


* Dans la première édition j'ai indiqué ce genre sous le nom 
Arenaria, Bechstein, comme étant plus ancien que le nouveau 
nom de Calidris, Illiger ; mais le genre Arenartaæ se trouvant 
employé en botanique, on ne peut en faire usage. 


D’'ORNITHOLOGIE. 523 
pointe déprimé, aplati, plus large que dans le 
milieu; sillon nasal très - prolongé vers la pointe. 
Narines latérales , longitudinalement  fendues. 
Preps grêles ; trois doigts dirigés en avant, presque 
entièrement divisés. Ales médiocres; la re, rémige 
la plus longue. 


Le genre Sanderlèng, qui ne compte qu’une seule 
espèce, a toujours été confondu avec le genre Bécasseau, 
celui du Tringa de Linné ; des caractères extérieurs très- 
marqués le distinguent ; les mœurs offrent également des 
disparités. Le Sanderling , que je désigne par le nom de 
Variable, semble répandu sur une grande portion du 
globe ; qu'il parcourt dans ses migrations périodiques. 
Cet oiseau qui fait sa ponte dans le nord, émigre en pe- 
tites compagnies le long des bords de la mer; il couvre 
souvent le rivage de ses volées nombreuses ; il vit de très- 
petits vermisseaux et de petits scarabées marins ; on ne le 
voit qu’accidentellement le long des fleuves, ce qui fait 
présumer que sa nourriture se compose uniquement d’in- 
sectes marins. La mue est double et les couleurs du plu- 
mage différent beaucoup dans les deux saisons ; les sexes 
ue se distinguent point , mais les jeunes de Pannée ont le 
plumage différent des adultes en livrée d’été , comme de 
ceux en livrée d'hiver, 

Remarque : Tant que la forme des pieds servira de 
premier moyen pour une classification méthodique des 
oiseaux , On ne pourra ranger convenablement le Sander- 
ding dans le genre Tringa dont cet oiseau a le bec. Les 
mêmes motifs qui m'ont déterminé à former du genre 
Charadrius un groupe distinct de celui du genre Fa- 
nellus , me servent aussi de base ici. C’est à juste titre 
que cette espèce porte le nom de Variable, puisqu’à 
l'exception des deux espèces de Phalaropes ( phalaropus 
plathyrhinchus et hyperboreus ), du Béçasseaw cocorti 


524 MANUEL 

(tringa subarquata )*, du Bécasseau brunette , ( tringa 
variabilis) **, et du Bécasseau maubéche , ( tringa ca- 
nutus } ***, aucune espèce, ni de la classe des Riverains , 
ni de celle des Nageurs, n'offre autant de variétés dans le 
plumage ; la livrée de ces oïseaux varie singulièrement 
dans le jeune âge , comme aussi dans les deux mues pé- 
riodiques. 

SANDERLING VARIABLE. 
CALIDRIS ARE NARIA. (1rri1c.) 


Toutes les parties supérieures, et les cotés du 
cou d’un cendré blanchâtre, mais avec un petit 
trait plus foncé sur le centre de chaque plume; 
face, gorge, devant du cou, et toutes les parties 
inférieures, d'un blanc pur; poignet et bord des 
aîles ainsi que les rémiges noirs ; couvertures 
bordées de blanc: origine des rémiges et baguettes 
d'un blanc pur; pennes de la queue cendrées, 
bordées de blanc; bec, iris et pieds noirs. Lon- 
gueur, 7 pouces 3 lignes. Le male et la femelle 
après la mue d'automne et en hiver. 


Trinca ARENARIA. Gmel. Syst. 1. p. 680. sp. 16. — Cna- 
RADRIUS CALIDRIS. Wils. Améric. Ornit. v. 5. p. 68. pl. 59. 
fig. 4. figure exacte du plumage d’hiver.— ArExaria 
cazipris. Meyer, Orn. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 526. — 
Les Sanperuines. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 491. — Cazi- 
pris Crises. Meyer, Wôg. Liv. und. Esthl. p. 1957. — LE 
SANDERLING. Bull. Ü. 5. p. 552.— GRIIZE ZANDPLEVIER. Sepp. 
Nedertl. Vog. v. 3.1. f. 1. p. 283. — La remre MausÈcux 


* Voyez plus haut dans ce Manuel sous le genre Tringa. 
** Voyez idem. 
*** Voyez idem, 


D’ORNITHOLOGIE. : 525 
crise. Briss. Orn. v. 5. p. 276. sp. 15. pl. 20. f. 2. — Tue 
Sanperune. Penn. Arct. Zool. fol. p. 129. 1, F. 1.— Der 
GEMEINE sanprAürER. Leisler. Nacht. zu Bechst. Naturg. 
Deut. Heft. 1. p. 50 el 39. n°. 2. — SANDERLING PLOVER. 
Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 486. n°. 405. — Willigb. Or. 
p. 225. descriptiontrès-exacte.— Der GRAUER SONDERLING. 
Meyer, Vôg. Deut. v. 2. Heft. 22. f: 2. 


Plumage d’ete ou des noces. 


Face et sommet de la tête marqués de grandes 
taches noires, bordées de roux et lisérées de blanc ; 
cou, poitrine et le haut des flancs d’un roux cendré 
avec des tâches noires, disposées sur le centre de 
chaque plume, dont l'extrémité est blanchâtre, dos 
et scapulaires d’un roux foncé avec de grandes taches 
noires; toutes ces plumes bordées et terminées de 
blanchâtre ; couvertures des ailes d’un brun noi- 
ratre avec des zigzags roux; les deux pennes du 
milieu de la queue noires, bordées de roux cendre ; 
le ventre et les autres parties inférieures d’un blanc 
pur. Le mâle et la femelle en plumage des noces. 

Craranrius rovrnus. Gmel. Syst. 1. p. 688. sp. 21. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 540. sp. 2. — Wills. Amerie. Ornit. 
0. 7. p. 129: pl. 65. f. 5. — Der GEMEINE SANDLAÜFER. 270 
hochzeitlichen fcteide. Leisler. Nacht. zu Bechst. Na- 
turg. Deut. Heft. 1. p. 4o. n°. 5. un individu prenant 
sa tivrée de printemps. —VaARIÉTÉS DU SANDERLING. SOnn. 
nouv. édit. de Bulï. Ois. v. 22. p. 126. individus en 
MUC. — SANDERLING. Var. A. Lath. Syn. v. 5. p. 197. — 
Tae sSANDERLING or cuawier, Alb. Birds. v. 2. p. 68. t. 54. 
prenant sa livrée. — Rupny PLOvER. Penn. Arct. Zoot. 
v. 2. p. 486. n°. 404. — Lath. Syn. v. 5. p. 1995. — 
Graauwe PLEVIER. Sepp. Nedert. Vog. v. 3. t. f: 2. p. 285. 
individu en mue. 


"d 


526 MANUEL 
Les jeunes avant la mue. 


Sommet de la tête, dos , scapulaires et couver- 
tures des ailes noirs, bordes de jaunâtre, et variés 
de petites taches de cette couleur; raie entre le bec 
et l'œil d’un brun cendre; nuque, côtés du cou, 
et côtés de la poitrine, d’un gris clair avec de fines 
raies ondées; front, gorge, devant du cou, et 
toutes les parties inférieures, d’un blanc pur; le 
bord des ailes, les rémiges et les pennes de la queue 
sont comme chez les adultes. C’est alors, 


CHaraprius cazipris. Gmel. Syst. 1. p. 689. sp. 9.— 
Lath. And. v. 2. p. 541. Sp. 4. — ARENARIA VULGARIS. 
Bechst. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 462. À. — ARENARIA 
crisea. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 568. — La Mau- 
DÊCHE CRISE. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 214. un indivi- 
du en mue. — Juñce eRAUE sanpraürer. Leisler. Nacht. 
zu Bechst, Naturg. Deut. Heft. 1. p. 58. n°. 1. — GRAUER 
sonperzixc. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 526. ft- 
guretrès-eœacte de latête.—14. Vôgq. Deut.v. 2. Heft. 22. 
f. 1. figure très-exacte. — Saxnerzinc. Lath. Syn. v. 5. 
p. 197. sp. 4. —Naum. Fôg. Deut. Nachir.t. 11. f. 25. 
représentation très-exæacte du jeune. 


Remarque. On comprend que, dans une espèce où la 
mue périorique et la différence d’âge varient tant les cou- 
leurs du plumage , il se trouve des individus en pleine 
mue , qui portent en partie l’une et l’autre livrées. Au 
commencement de la mue de printemps, on voit des indi- 
vidus à plumage cendré , ceux-ci portent de grandes taches 
noires sur le dos avec un peu de roux; d’autres, en au- 
tomne , ont encore quelques plumes du jeune âge. 

Cette espèce est également propre aux contrées de l’A- 
mérique septentrionale et de l’Asie ; il n'existe aucune 
différence dans les individus de ces trois parties du globe. 


D'ORNITHOLOGTE. 527 
Habite : le long des bords de la mer, sur toute l’éten- 
due de l’Europe ; très-abondant au printemps et en an- 
tomne sur les côtes de Hollande et d'Angleterre ; acciden- 
tellement , ou très-peu nombreux ,; dans les contrées 
éloignées de la mer; on voit les jeunes , à leur passage, 
sur quelques grandes rivières. 
Nourriture : petits scarabées el autres insectes marins. 
Propagation : niche et pond dans les régions du cercle 
arctique, 


GENRE. CINQUANTE-DE UXIÉÈME. 


ÉCHASSE.— ZIMANTOPUS. (Bniss.) 


Bec long, mince, cylindrique, effilé, aplati à 
sa base, comprimé à la pointe; mandibules can- 
nelées latéralement, jusqu’à la moitié de leur lon- 
gueur. NARINES latérales, linéaires, longues. Pirps 
très-longs , grêles; trois doigts dirigés en avant; le 
doigt du milieu réuni au doigt extérieur par une 
large membrane, et au doigt intérieur par un très- 
petit rudiment. ONGLES très-petits, plats. AïLEs 
très longues, la 11°. rémige dépassant de beaucoup 
toutes les autres. 


L'Échasse fréquente plus les bords de la mer et les 
bords des lacs salins, que les rivières et les lacs d’eau 
douce ; l'espèce est répandue en Asie et en Amérique , 
mais elle est peu nombreuse partout où elle vit; je ne Pai 
jamais u , pas même de passage accidentel ; sur les côtes 
de Hollande. Sa nourriture consiste, dit-on, en petits 
vermisseaux et en petites mouches ; elle vole avec une 


528 MANUEL 

étonnante rapidité ; mais dans la course elle paraît chas- 
celer sur ses longues jambes ; j'ignore si la mue est double 
ou simple, mais je présume qu’elle doit être double. 


ÉCHASSE A MANTEAU NOIR. 


HIMANTOPUS MELANOPTERUS. (Mexer.) 


Face, cou, poitrine et toutes les parties infe- 
rieures d’un blanc pur; ce blanc pur prend une 
légère teinte rose sur la poitrine et sur le ventre; 
occiput et nuque noirs, ou noirâtres, avec des 
taches blanches ; dos et ailes d’un noir à reflets 
verdâtres; queue cendrée : bec noir; 1ris cramoisi ; 
pieds d’un rouge vermillon. Longueur, depuis la 
pointe du bec, jusqu'à l'extrémité de la queue, 
1/4 pouces, et jusqu'aux ongles à peu près 19 pouces. 

Le très-vieux mâle, a toute la nuque, et même 
quelquefois l’occiput, d’un blanc parfait. 


La femelle , est moins grande; le noir du man- 
teau et des ailes n’a point ces reflets verdatres; la 
temte en est plus brune. 


Les jeunes, ont les pieds de couleur orange ; 
manteau et ailesbruns, avec des bords blanchätres; 
plumes du haut de la tête, de l’occiput et de la 
nuque d’un cendré noirâtre, avec des bordures 
blanchâtres. Himanropus mExicanus. Briss. Orn. 
P, 5220.54 2. 

Hinaxropus RurIPES. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 440. 
4. 25. f. 1.— Hivawropus Arnoprenus. Meyer, Tasschenb. 


Deut. v. 2. p. 515.— Craranrivs amanToPus. Gmel. Syst. 
1. p. 690. sp. 11.— Lath. Ind. v. 1. p. 741. sp 35. — 


? 


D'ORNITHOLOGIE. 529 
Gmel. Reis. v. 1. p. 152. t. 52. — L'Écaasse. Buff. Ois. 
v. 8. p. 114. t. 8. — Id. pl. ent. 878. le mâle. — Gérard. 
Tab. élém. v. 2. p. 158. — Tne LONG-LEGGED PLOVER. Lath. 
Syn. v. 5. p. 199. — Id. supp. v. 1. p. 252. — Penn. 
Aret. Zoo. v. 2. p. 485. n. 405. le jeune. — Brit. Zoot. 
p- 128. t. Adenda. Un jeune de l’année. — Naum. Füg. 
t. 12, f. 12. le jeune de l’année. Borkhausen. Deut. Orn. 
Heft. 4. t. 5. jeune mâle. et Heft. 15. t. 5. vieux mâle. 
CAVALIERE GRANDE ITALIANO. $tor. deg. ucc. v. 5. pl. 470. 
SCHWARZFLÜGELIGE STRANDREUTER. Meyer, Wôg. Deutsch. 
>. Heft. 21. figures exactes du vieux et du jeune de 
l’année. 

Habite : le long des bords des fleuves et des lacs salins ; 
assez abondant dans les contrées orientales de l’Europe, 
émigre en troupes et visite les lacs de la Hongrie ; com- 
mun en Asie sur les mers et les lacs ; de passage en Alle: 
magne , en France et dans le midi ; jamais en Hollande. 
Les individus tués en Égypte ne diffèrent point, ce que 
j'ai vérifié ; Ceux rapportés du Brésil par S. A. le prince 
Max de Wied, ne diffèrent également point de ceux 
d'Europe ; ces derniers et ceux d'Égypte sont seulement 
un peu plus grands. 


Nourriture : fraises et tétards de grenouilles , cousins, 
mouches et autres insectes aquatiques. 


Propagation : niche dans les vastes marais salins de la 
Hongrie et de la Russie. M. de la Motte d’Abbeville , natu- 
raliste très-zélé, m'a communiqué que des Échasses ont 
niché , en 1818 , près de cette ville. J’ai reçu des indivi- 
dus d'Amérique, qui ne différent point de ceux d'Europe. 
On assure que l'espèce est Ja même dans toute l'Inde, 
mais je n’ai point eu occasion de le vérifier. L'Échasse 
figurée dans l’excellent ouvrage de Wilson , pf. 58. f. 2., 
est une espèce distincte qui est nouvelle. 


LALRISRAR NI S IT 11112) 


530 MANUEL 


* GENRE CINQUANTE-TROISIÈME. 


HUITERIER. — ZÆMATO PUS. 
(Lixx.) 


Bec long, fort, droit, comprimé; pointe très- 
comprimée, taillée en ciseau. NaRrines latérales , 
longitudinalement fendues dans la rainure du bec. 
Preps forts, musculeux; trois doigts dirigés en avant, 
le doigt du milieu réuni à l'extérieur, jusqu’à la 
première articulation par une membrane, et à lin- 
térieur par un petit rudiment; doigts bordés d’un 
rudiment de membrane. Aires médiocres; la 1re. 
rémige la plus longue. 


Ils vivent toujours le long des bords de la mer , sur les 
falaises ou sur la grève ; suivent la lame pour saisir les 
insectes marins, qu’elle entraîne avec elle sur le rivage; se 
rassemblent en grandes troupes pour leurs voyages, mais 
vivent solitairement pendant le temps de la reproduction ; 
ils nichent dans les herbes et dans les prairies marécageu- 
ses situées proche de la mer ; ils courent et volent très- 
vite ; leur eri est aigu et retentissant. Ils muent deux fois, 
en automne et au printemps, mais les couleurs du plumage 
ne changent presque point à ces deux époques ; la seule 
différence marquée qu’on observe dans ce changement 
de livrée , existe dans l’absence ou dans la présence du 
bausse-col blanc *. II n’existe point de dissemblances chez 
les sexes. 


* M. Kuhl, de Hanau, a faitobserver le premier ce changement 
opéré par la double mue; je l'ai trouvé constant. 


D’'ORNITHOLOGIF. 551 


HUITEÉRIER PIE. 
HÆMATOPUS OSTRALEGUS. (Lixx.) 


Tête, nuque, haut de la poitrine, dos, ailes et 

extrémité de la queue, d’un noir profond; un haus- 
se-col très-marqué sous la gorge; le croupion, 
origine des pennes caudales et des rémiges , bande 
tranversale sur les ailes , ainsi que toutes les parties 
inférieures, d’un blanc pur: bec et cercle nu des 
yeux, d'un orange très-vif; iris cramoisi; pieds 
d’un rouge blafard. Longueur, 15 pouces 6 lignes. 
Le male et la femelle en hiver. 
Harmaropus ostRALEGUS. Gmel. Syst. 1. p. 69%. sp. 1. 
Lath. Znd. v. 2. p. 552. — L'Horrerter. Bull. Ois. v. 8. 
P. 119. £. 9. — Id. pl. ent. 929. Sonn. nouv. édit. de 
Buff. Ois. v. 25. pt. 208. f. 2. — Gérard. Tab. élém. v. 2. 
p. 180. PIED oiSTER CATCHER OR SEA-Pie. Lath. Syn. v. 5. 
p. 219. £. 84. — Penn. Brût. Zool. p. 127. t. D. 2. — 
— Catesb. Car. v. 1. t. 85. — GESCHACKTE AUSTERNFISCHER. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 459. 


Les jeunes de l'annee. 

Ont le noir du plumage nuancé de brun et bordé 
de cette couleur ; le blanc est terne; bec et cercle 
nus ; des yeux d’un brun noirûtre; iris brun; pieds 
d'un gris livide. 

Plumage d’eté ou des noces. 


Toutes les parties supérieures du devant du cou 
du même noir que les ailes, et ce noir plus lustré 
et avec des reflets. C'est alors, 

Beccaccra pimare. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 471. — 
Scnozacxsrer Sepp, Nedert. Vog. v. 1. t. p. 51. 


232 MANUEL - 

Remarque. Lors de la première édition , je n'avais 
point encore observé cette double race chez notre Hui- 
terier, vu qu’on ne le rencontre point en hiver sur les 
bords de l’Océan qui baignent les côtes de Hollande. Cette 
espèce vit également dans toute l'Amérique septentrionale; 
mais celle du Brésil et de toute l'Amérique méridionale 
forme une race distincte ; lHuiterier tout noir est une 
espèce particulière , propre aux contrées australes et à 
l'Afrique. 


Habite : les côtes maritimes, sur toute l’étendue de 
l'Europe ; très-abondant, en été et en automne, sur les 


côtes de Hollande et d'Angleterre ; en hiver, dans l’inté- 
rieur des terres et dans le midi. 


Nourriture : petits insectes marins, qu’il saisit entre 
les fentes des rochers et des falaises, ou sur la grève parmi 
les coquillages , aussi de petits coquillages bivalves et 
des mollusques. 


Propagation : niche dans les prairies marécageuses 
parmi les herbes, rarement sur la grève; pond deux œufs 
et rarement trois, d’un olivâtre clair , parsemé de nom- 
breuses taches noires. 


Voici les indications des deux espèces étrangères qui me 
sont connues. 


HUITERIER A MANTEAU. 


HÆMATOPUS PALLIATUS. (TEmw) 


Diffère de l'espèce d'Europe et de l'Amérique 
septentrionale, par la couleur brune cendrée du 
dos, des scapulaires et des ailes; son bec est con- 
stamment plus long et plus fort, et ses pieds plus 


D’'ORNITHOLOGIE. 533 
robustes que ‘ces parties dans l’espèce commune. 
C'est plutôt une race constante, propre à l'Amé- 
rique méridionale. 


HUITERIER NOIR. 
HÆMATOPUS NIGER. (Cuw.) 


Tout le plumage, sans exception, d’un noir 
profond, et d’un noir brunâtre partout chez les 
jeunes ; bec et pieds d’un rouge de corail; tour 
des yeux rouge ; taille un peu plus forte que notre 
Huiterier. On le trouve dans l'Afrique méridionale, 
et dans l’Austral-Asie. L'Huiterier du Sénégal ne 
diffère point de notre espèce d'Europe. 


RAA BAR ARR VAE EUR /R/R 


GENRE CINQUANTE-QUATRIÈME. 


PLU VIER.— CHARADRIUS. 
(Linn.) 


Bec plus court que la tête, grèle, droit, com- 
primé ; sillon nazal prolongé sur les deux tiers; 
mandibules renflées vers le bout. Narines basales, 
entaillées, longitudinalement fendues au milieu 
d'une grande membrane, qui recouvre la fosse na- 
zale. Pixps longs, ou de moyenne longueur, grêles, 
trois doigts dirigés en avant ; le doigt exterieur 
réuni à celui du milieu par une courte membrane ; 
le doigt intérieur divise. Queue faiblement ar- 
rondie , ou carree. AiLes médiocres; la ire, ré- 


554 MANUEL 


mige un peu plus courte que la 2°. qui est la plus 
longue. 


Ils se nourrissent de petits vers et d’autres insectes d’eau. 
Les deux premières espèces fréquentent les marais et les 
bords fangeux des fleuves et des rivières , ils se rendent 
rarement à la mer ; les autres vivent le plus habituelle- 
ment sur les côtes maritimes et aux bords de l’embouchure 
des fleuves. Le plus grand nombre vit en petites troupes ; 
toutes émigrent en compagnies plus ou moins nombreuses ; 
les jeunes voyagent habituellement réunis , toujours en 
troupes séparées des vieux, dont lémigration précède 
ioujours celle des jeunes. La mue est double chez le plus 
grand nombre ; les sexes se distinguent très-peu à l’exté- 
rieur ; on doit cependant excepter le Pluvier à collier 
interrompu , chez lequel la mue n’a lieu qu’une fois dans . 
l’année , et la différence de sexe marquée. Queiques espè- 
ces de pluviers étrangers portent des épines aux ailes, 
plusieurs ont des lambeaux charnus à la tête ou aux man- 
dibules. 


Remarque : On pourrait, presque sans inconvénient , 
réunir les anneaux au genre Pluvier ,; dont ils ont le 
bec ; mais j'ai préféré d’isoler ces derniers , et de réunir 
en un groupe tous les échassiers tridactyles ; e tout est 
de s’entendre sur ce point. Le caractère de la nullité du 
pouce chez les oiseaux échassiers est de plus de valeur que 
la même nullité, par exemple, dans les genres Picus, Gal- 
bula et Alcedo , puisque dans ces genres on trouve des 
espèces à doigt presque nul, dépourvu d’ongle, et d’autres 
qui n’ont que longle au lieu de doigt; dans le genre Cha- 
radrius et dans celui de Calidris , que l’on pourrait réunir 
au genre Tringa par la forme du bec ,on n’a point encore 
trouvé d'individus intermédiaires ; bien une espèce à doigt 
plus court, mais chez laquelle ce doigt est entier et non 
mutilé , comme chez certains Pies et Martin-pécheurs. 
Les échassiers tridactyles peuvent; sans inconvénient, être 


D'ORNITHOLOGIE. 539 
rangés avec les oiseaux de l’ordre des Gratles, mais les 
coureurs seront toujours déplacés dans l’ordre des Gratles, 
comme dans celui des Gallinacés. Ajoutez encore que 
la nullité du pouce paraît contribuer à la vitesse de la 
course , qui semble être plus accélérée en raison des for- 
mes moins compliquées des pieds ;.plus les doigts et les 
ongles sont courts, plus la course est rapide ; lAutruche , 
qui n’a que deux doigts , et les espèces du genre Curso- 
rius , dont les doigts et les ongles sont excessivement 
courts , sont les plus agiles à la course. Je juge , à tant 
d’égards, la classification adoptée ici préférable aux 
autres. 


PLUVIER DORÉ. 


. CHARADRIUS PLUVTIALIS. (Lixx.) 


Sommet de la tête , ainsi que toutes les parties 
supérieures du corps, des ailes et de la queue d’un 
noir de suie, marque de grandes taches d’un jaune 
dore, disposées sur les bords des barbes; côtés de 
la tête, cou et poitrine variés de taches cendrées, 
brunes et jaunätres ; gorge et parties inférieures 
blanches; rémiges noires, baguettes de celles-ci 
blanches vers le bout: bec noirâtre ; pieds d’un 
cendré foncé; iris brun. Longeur, 10 pouces 3 lig. 
Le vieux mâle en plumage d'hiver. 


La femelle, ne diffère presque en rien du male. 


Les jeunes de l'année, ont les parties supérieures 
d'un noir cendré avec des taches d’un cendré 
jaunâtre. 


CuaraDrius PLUvIALIS. Gmel. Syst. 1. p. 688. sp. 7. — 


‘ 


Lath, Ind. v. 2. p. 540. sp. 1. — Wilson. Amérie. Orn. 
V. 5. p. 51. pl. 59. f: 5. — Cnanannius Auratus. Suckow. 


536 MANUEL 

Naturg. der. Thieren. v. 2. p. 1592. — LE PLUVIER DORÉ. 
Buff. Oùs. v. 8. p. 81. — Id. pt. ent. 904. — Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 169. — GOLDEN or GREEN PLOYER. Lath. Syn. 
v. 5. p. 193. — Alb. Birds. v. 1.6. 75. — GoLpREGENPFEI- 
rer. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 595. — Meyer. Tas- 
chenb. Deut. v. 2. p. 318. — Frisch. Vôg. t. 216. Naum. 
V'üg. t. 10. f: 14. — Piviere porato. Stor. deg. ucc. v. 5. 
Pl. 473. — Goup r1EvIER. Sepp. Nedert. V'ôg. v. 3.t. 
p. 249. 

Plumage d’ète où des noces. 


Parties supérieures d’un noir profond; sur toutes 
ces plumes sont de petites taches disposées sur les 
bords des barbes, et d’un jaune doré très-vif; front 
et espace au-dessus des yeux d’un blanc pur; parties 
latérales du cou également blanches , mais variées 
de grandes taches noires et jaunes; la gorge, le 
devant du cou, et toutes les autres parties infé- 
rieures, d’un noir profond. Les vieux , mâle et 


femelle. 


Varie périodiquement , suivant l’époque de la 
mue. On voit souvent sur les parties inférieures des 
plumes noires et blanches mêlées. Cette livrée se 
voit toujours sur les Jeunes oiseaux , même après 
leur première mue périodique du printemps. 


CHARADRIUS APRICARIUS. Gmel. Syst. 1. p. 687. sp. 6. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 742. sp. 5. — Wilson. Améric. Orn. 
0. 7. p. 41. pl. 57. f. 4. — LE PLUVIER DORE A GORGE NOIRE. 
Buff. Oùs. v. 8. p. 85. — Arwarcrim PLOvER. Lath. Syn. 
v. 5. p. 198. Id. Supp. v. 1. p. 252. — Edw. Os. t. 140, 
un individu de L Amérique sept. — Naum. Vôg. t. 11. 
[: 15. un vieux. 


Remarque. On distingue facilement la livrée d’hiver e4 


D'ORNITHOLOGIE. 55 


les jeunes de cette espèce de ceux du Vanneau-pluvier , 
1°. par le manque total de doigt postérieur , et 2°. par le 
blane pur des longues plumes à l’intérieur des ailes proche 
du corps ; le reste du plumage diffère si peu à ces épo- 
ques, qu’il serait facile de se tromper. Le continuateur de 
la zoologie de Shaw veut que le pluvier à parties inférieu- 
res noires, ou le Charadrius-apriçarius des auteurs, 
soit une espèce distincte ; mais je ne me suis point trompé , 
ainsi qu’il le croit, et je peux assurer, d’après des observa- 
tions nombreuses , que Charadrius-apricarius est le 
plumage parlait d'été de Charadrius-pluviatis. Le noir 
sans mélange de plumes blanches n’est propre qu’aux 
vieux, seulement pendant l’époque des pontes. L'espèce 
est la même en Amérique et en Asie. 


Habite : les terrains humides et fangeux ; très-abon- 
dant aux deux époques de son passage en Hollande ; assez 
commun en Allemagne , dans les bruyères où se trouvent 
des marres et des fanges ; passe l’hiver dans le midi ; très- 
commun alors en Sardaigne. 


Nourriture : vers, insectes et leurs larves. 
Propagation : niche dans le nord; pond trois ou cinq 
œufs , très-pointus, d’un vert olivâtre parsemé de taches 
noires. 
PLUVIER GUIGNARD. 


CHARADRIUS MORINELLUS. (Lrxx.) 


Sommet de la tête et occiput d’un cendré noi- 
râtre ; de larges sourcils d’un blanc roussâtre se réu- 
nissent sur l'occiput; face blanche, pointillée de 
noir ; parties supérieures d’un cendré noirâtre 
teint de verdâtre, toutes les plumes de ces parties 
comme encadrées de roux; poitrine et flancs d’un 
cendre roussâtre ; le large ceinturon sur la poitrine, 

Pari 1°. 39 


598 MANUEL 

ainsi que le milieu du ventre d’un blanc pur; la ba- 
guette de la première rémige d’un blanc pur, excepté 
vers le bout, queue terminée de blanc; bec noir; 
iris brun ; pieds d’un cendré verdâtre. Longueur, 
8 pouces 8 ou 10 lignes. Plumage parfait d'hiver. 


Les jeunes , ont des teintes plus cendrées; le 
sommet de la tête est roussätre, varié de taches 
longitudinales; le roux qui encadre les plumes des 
parties supérieures est moins vif, et la queue est 
terminée de roux clair. 


Plumage d’ete ou des noces. 


Face et sourcils d’un blanc pur; le sommet de 
la tête et l’occiput noirâtres ; nuque et côtés du cou 
cendrés ; plumes du manteau et des ailes encadrées 
de roux très-foncé ; sur la poitrine une étroite 
bande brune, suivi d’un large ceinturon blanc; la 
partie au-dessous de la poitrine et les flancs d’un 
roux très-vif; milieu du ventre d’un noir profond ; 
abdomen d’un blanc roussâtre. Le très-vieux male, 
en plumage complet. 


Chez la femelle , le roux des flancs est souvent 
nuancé de cendré, et la tache noire du milieu est 
peu apparente ou variée de plumes blanches. L'e- 
poque où en est la mue, varie considérablement le 
plumage des différens individus. 


CHaRADRIUS MoRINELLUS. Gmel. Syst. 1. p. GS6. Sp. 5. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 746. Sp. 15. — CHARADRIUS SIBIRICUS. 
Gmel. Syst. 1. p. 6ÿo. sp. 22. — Lepech. Reis. v. 2. 
p. 185. 4.6. — Lath. Ind. v. 2. p. 747. sp. 19. — Cnana- 


D'ORNITHOLOGIE, 539 
baius rararrous et astaTICus. Pallas. Reës. v: 2. p. 514et 715. 
n.32. — Lath. Ind. v. 2. p. 546. sp. 14 et 15. — Le prv- 
viER GUIGNARD. Buff. Oùs. v.8. p. 85. — Id. pl. ent. 852. 
le mâle au printemps. —Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 156. 
—Pruvier sourraire. Sonn. #ouv. édit. de Buff. Ois. v. 25. 
p. 24. — Dortrecr. Lath. Syn. v. 5. p. 208. — Penn. 
Brit. Zoot. p. 129. t. d. le vieux mûle. — Piviere DE cor- 
RIONE Stor. deg. ucc. v. 5: pl. 455, le jeune de l’année. 
— Der DÜMME REGENPFEIFER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 406.—Naum. F6g. t. 12. f: 16. le vieux mûle au prin- 
temps, et f. 15. le jeune en hiver. — Monnnez REGENP- 
reirer. Meyer, Taschenb. Deut. v. 2. p. 320. 


Habite : les lieux déserts ét fangeux ; plus abondant 
en Asie qu’en Europe ; se montre à son passage , en Alle 
magne et en France; en hiver assez commun dans le midi, 
en Italie , dans l’Archipel et le Levant ; très-accidentelle- 
ment de passage en Hollande. 


Nourriture : insectes et vers. 


Propagation : niche dans le nord de la Russie. 


GRAND PLUVIER À COLLIER. 
CHARADRIUS HIATICUL 4. (Linx.) 


Bec coloré d'orange et dé noir ; pieds oranges ; 
un large ceinturon sur la poitrine. 


Front, espace entre l'œil et le bec, une large 
bande coronale, passant sur les yeux, et venant 
aboutir à l'occiput ; sur la poitrine un large plas- 
tron, dont les extrémités se joignent sur la nuque, 
le tout d’un noir profond: un blanc pur couvre la 
bande frontale, la gorge, un collier ainsi que toutes 
les parties inférieures; occiput et toutes les parties 
supérieures d’un brun cendré ; la penne extérieure 


540 MANUEL 
de la queue blanche, avec une petite tache brune 
sur la barbe intérieure ; les autres blanches en partie 
et terminées de blanc, excepté les deux du milieu ; 
toutes les baguettes des rémiges, proche du bout, 
d'un blanc pur; une tache blanche sur les rémiges” 
intérieures; les trois quarts du bec de couleur 
orange et la pointe noire ; cercle nu des yeux et 
pieds oranges. Longueur, 7 pouces. Le mâle en plu- 
mage d'été et d'hiver. 

La femelle diffère seulement par la bande co- 
ronale moins large, et le plastron de la poitrine 
noirâtre. : 

Les jeunes de l'année avant la mue, ont alors 
toutes les parties qui sont destinées à devenir noires 
dans l'oiseau adulte, d’un cendré noirûtre; le 
plastron qui doit se dilater sur la poitrine est in- 
diqué par du brun cendré ; le brun cendre des 
parties supérieures est plus clair, et les plumes en 
sont bordées de jaunâtre ; la bande coronale man- 
que totalement ; le blanc du front est moins large, 
la penne extérieure de la queue entièrement blan- 
che ; le bec noirâtre et les pieds jaunätres. 


Remarque. J’invite les naturalistes à faire attention 
aux caractères que je signale des trois différentes espèces 
de petits pluyiers, surtout de cette espèce et de la sui- 
vante, qu’il est très-facile de confondre. Le gran plu- 
vier à collier mue deux fois : le plumage complet d’été 
porte seulement des nuances plus pures, et le noir est 
plus profond qu’en hiver. Les individus tués dans PAmé- 
rique septentrionale ne diffèrent en rien de eeux d'Europe. 


Cnanaprits muarTicurs. Gmel. Syst, 1. p. 683. sp. 1. — 


D'ORNITHOLOGIE. 541 
Latb. Ind. v. 2. p. 745. sp. 8. — Wils._ Americ. Orn. 
v. 5. p. 50. pl. 57. f. 2. une description très-exacte, 
mais les synonymes sont de l'espèce suivante et la fi- 
gure est mauvaise; mais celle du v. 5. p. 65. pl. 59. 
f. 5. est très-exacte. — Le Piuvrer À courte. Buff. Oùs. 
v. 8. p. 90. de la soit-disant première race. — Id. pt. 
ent. 920. fiqure très-exæacte. — Gérard. Tab. élém. . 2 
p. 192. — Rixcen provEr. Lath. Syn. v. 5. p. 201. — 
Penn. Brit. Zoot. fol. t. p. 129. fiqure très-exacte. — 
Bunrscanasricer REGENPFEIFER. Bethst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 414. —Harsranb REGENPFEIFER. Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 2. p. 522. — Frisch. £. 214. — Meyer, Vôg. Deut. 
1. Heft. 15. le mâle, la femelle et le jeune avant ta 
mue. — De prrErt. Sepp, Nederl. Vog. v. 5. t. p. 265. 
— Piviere cor cocare. Stor. deg. ucc. vd. 5. pl. 456. 


Habite : les fleuves et la mer, partout où leurs bords 
sont graveleux et unis; très-abondant en Hollande sur 
les bords de la mer; également commun le long de la 
Baltique , en France et en Italie ; vit en Allemagne sur les 


bords des rivières. 


Nourriture : très-petits insectes marins ; souvent, et 
suivant la localité , des insectes et de petits vers de terre. 


Propagation : niche sur la grève , dans le sable nu, 
ou parmi Îles coquillages et le gravier , souvent aussi dans 
les prairies proche de la mer ; pond trois et rarement cinq 
œufs, assez gros , de arr d'olive jaunâtre, que par- 
courent dans tous les sens un grand nombre de petits traits 
uoirs, qui se confandent vers le gros bout. 


54 MANUEL 


PETIT PLUVIER A COLLIER. 


CHARADRIUS MINOR. (MEvER.) 


Bec entièrement noir, pieds jaunes ; un cein- 
turon noir sur la poitrine. 


Front , espace entre l'œil et le bec, une large 
bande coronale passant sur les yeux, et venant 
aboutir en ligne droite au-dessous; sur la poitrine, 
un plastron étroit, dont les extrémités se joignent 
sur la nuque, le tout d’un noir profond : un blanc 
pur couvre la bande frontale, la gorge, un collier 
ans! que toutes les parties inférieures; occiput et 
toutes les parties supérieures d’un brun cendré; 
les deux pennes extérieures de la queue blanches, 
mais portant une bande noire sur la barbe inté- 
rieure ; la suivante blanche en partie, et les autres, 
celles du milieu exceptées, terminées de blanc; la 
seule rémige extérieure porte une baguette blanche; 
le bec entierement noir ; cercle nu des veux d'un 
jaune vif; pieds couleur de chair. Longueur, 3 pouces 
8 ou 10 lignes. Le mâleen plumage d'été et d'hiver. 


La femelle, à la bande frontale moins large ; 
la bande noire perpendiculaire qui passe sur les 
yeux, est plus étroite et moins prononcée. 


Les jeunes avant la mue , ont du noirâtre sur 
les parties qui sont noires chez les adultes; le brun 
cendré des parties supérieures plus foncé et les 
plumes bordees de roux; la base du bec d’un jau- 
nâtre clair. | 


Remarque. Je ne suis pas bien sûr si l'espèce mue 


D'ORNITHOLOGIE. 545 
. deux fois, mais il est certain que les couleurs du plumage 
n’éprouvent point d’autre changement, dans loiseau 
adulte , que ceux indiqués à Particle précédent. 


Cnaraprits Minor. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p-. 524. — Caarnaprius rLuviarinis. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 4. p. 422. — Cuaraprius curowicus. Beseke ; V’üg. 
Curt. p. 66. n°. 154. — Lath. Ind. v. 2. p. 550. sp. 51. 
— Gmel. Syst. 1. p. 692. sp. 29. — LE rErir PLUVIER 4 
cozciEr. Buff. Ots. v. 8. p. et t. g21. — Id. pl. ent. 921. 
figure très-exacte du mâle. — Cunoxux prover. Lath. 
Syn. supp. v. 2. p. 918. sp. 6. — KLEINER REGENPFEIFER. 
Meyer, F’ôg. Deut. v. 1. Heft. 15. t. f. 1 et 2. mâle et 
femette. — Naum. Vôg. t. 15. f. 19. figure exacte du 
mâle et de l'œuf. 


Remarques. Brisson , qui confond l'espèce précédente 
avec celle-ci, donne les caractères de l’une à l’autre; les 
méthodistes Linné et Latham confondent par contre dans 
leur CHARADRIUS ALEXANDRINUS , Sp. 2, Cette espèce avec la 
suivante , ce dont il a résulté des citations embrouillées. 
Je propose conséquemment de rayer la prétendue espèce 
de CnarADRIUS ALExANDRINUS de Linné de la liste nominale 
des oiseaux. Il est incertain laquelle des deux espèces se 
trouve indiquée par M. Cuvier, sous le nom de Pluvier à 
collier. Reg. anim. v. 1. p. 466. L'article du Ringed 
ptover de Montagu Transact. of the Linn. society. v.7. 
p. 281, ne fait aucune mention de formes, de taille ou de 
couleurs ; on ne peut conséquemment dire au juste à 
quelle espèce on doit la rapporter : je présume cepen- 
dant que c’est au grand pluvier à collier , puisqu'il 
est fait mention d’un bec coloré à sa base et de pieds plus 
ou moins jaunâtres. Les espèces d’Afrique et d’Améri- 
que , rangées par Buffon comme identiques, sont diffé- 
rentes. 

Habite : plus volontiers les bords des fleuves que ceux 
de la mer ; accidentellement ou de passage en Hollande, 


544 MANUEL 
plus abondant en Allemagne et dans le midi, jusques en 
Italie. 

Nourriture : insectes d’eau , leurs larves et de petits 
vers. 

Propagation : niche comme l'espèce précédente; pond 
de trois jusqu’à cinq œufs, oblongs , blanchâtres, mar- 
qués de grands points noirs et de taches indistinctes d’un 
cendré brun. 


PLUVIER À COLLIER INTERROMPU. 
CHARADRIUS CANTIANUS. (Larn.) 


Bec et pieds noirs, deux grands espaces noirs 
ou bruns sur les côtés de la poitrine. 


Front, de larges sourcils , une bande sur la nu- 
que et toutes les parties PI NERE d’un blanc pur; 
espace entre l'œil et le bec, un grand espace an- 
gulaire sur la tête, et une ra tache de chaque 
côté de la poitrine d'un noir profond; une grande 
tache , d'un noir cendré derrière l'œil; tête et 
nuque d'un roux très-clair : parties supérieures 
d’un cendré brun; toutes les remiges à baguettes 
blanches; les deux pennes latérales de la queue 
blanches, la troisième blanchâtre et les autres 
brunes; bec, iris et pieds noirs. Longueur, 6 pouces 
4 ou 6 lignes. Le mâle. 


La femelle, n’a point cette tache angulaire, 
noire sur le-sommet de la tête; elle est remplacée 
par une petite raie transversale; le blanc du front 
forme une bande plus étroite; les deux grandes 
taches sur les côtés de la poitrine, l’espace entre 


D'ORNITHOLOGIE. 545 
l'œil et le bec, et la tache derrière l'œil, sont d’un 
brun cendré; le roux de la tête et de la nuque est 
teint de gris. 


Les jeunes avant la mue, n’ont point de noir ; 
le front, les sourcils et la bande de la nuque sont 
faiblement indiqués par un peu de blanc: la grande 
tache de la partie latérale de la poitrine est indi- 
quée par du brun clair, et toutes les plumes des 
parties supérieures sont d’un brun cendré clair. 


Remarque. Chez cette espèce la mue n’a lieu qu’en 
automne ; elle n’est point double , ce que j'ai souvent été 
dans l’occasion de vérifier. 


Craranrius caxrraxus. Lath. Ind. supp. v. 2. p. 66. f: 1. 
— CHanannivs arpirrons. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p. 325. sp. 5. — Craravaivs rirroriris. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 450. t. 25. f. 1 et 2. — 1. Tasschenb. 
v. 5. p. 578. sp. 5.— Kexrica rrover. Lewin. Brit. Birds. 
t. 185.— Lath. Syn. supp. v. 2. p. 516.— WE1SSTIRNIGER 
AFGENPYEIFER. Meyer, F6g. Deut. v. 1. Heft. 15. le mâte 
et Le jeune de l'année donné pour une femetle. 


Habite : très-abondant en Hollande , en Angleterre et 
dans le nord de l'Allemagne ; plus accidentellement dans 
le midi ; vit sur la grève des bords de la mer, très-rare- 
mént le long des fleuves. 


Nourriture : de très-petits scarabées marins, des in- 
sectes et des vers marins, souvent des coquillages bivalves. 


Propagation : niche sur la grève, entre les coquilla- 
ges , ou dans un enfoncement sur le sable nu; pond trois 
ou cinq œufs, d’un jaune olivâtre marqué de grands et de 
petits points irréguliers , d’un brun noirâtre. 


46 MANUEL 


or 


SECONDE DIVISION. 
GRALLES A QUATRE DOIGTS. 


Ils ont toujours un pouce distinct , soit qu’il 
apuie à terre dans toute sa longueur, ou qu’il s’ar- 
ticule sur le tarse, et ne porte à terre que sur 
l’ongle. 


121422: 121:132:14:1220312 


GENRE CINQUANTE-CINQUIÈME. 


VANNEAU.—FANELLUS. (Briss.) 


Bec court, grêle, droit, comprimé, pointe des 
deux mandibules renflées : base de la mandibule su- 
périeure très- évasée par le prolongement du sillon 
nazal. NaRINES latérales , longitudinalement fendues 
dans la membrane qui recouvre l’évasement. Prens 
grêles ; trois doigts devant et un derrière ; des 
doigts antérieurs, celui du milieu réuni à l’exté- 
rieur par une courte membrane; le doigt de der- 
rière presque nul ou très-court, articulé sur le- 
tarse, ne touchant point la terre. AILES accuminées, 
ou amples ; la 1re. rémige la plus longue, ou les 
3 rémiges extérieures également étagées, plus 
courtes que la 4e. et 5°., qui sont les plus longues. 
Quelques espèces étrangères ont le poignet de 
l'aile armé d’un éperon long et acéré. 

Les Vanneaux sont, comme tous les oiseaux vérmi- 
vores de nos climats , de passage régulier à deux époques 
de l’année ; ils voyagent en famille, ou se réunissent 


D'ORNITHOLOGIE. 547 
plusieurs couvées ensemble , et voyagent en grandes ban- 
des ;‘ils habitent les bords des eaux saumâtres ou des eaux 
douces et des prairies humides ; c’est là qu’ils se nour- 
rissent de vers de terre et de larves; la mue a lieu deux 
fois l’année dans les deux espèces indigènes ; nous igno- 
rons s’il en est de même chez les vanneaux étrangers , 
mais il est certain que la différence de sexe n’en produit 
point dans le plumage. 


Remarque. Voyez celle à l’article du genre Chara- 
drius, page 534. 
Jre, SECTION. 


La première rémige de l'aile la plus longue. 


VANNEAU PLUVIER *. 
VANELLUS MELANOGASTER. (Brcousr.) 


Front, gorge, milieu du ventre, cuisse, abdo- 
men, et couvertures supérieures de la queue, d'un 
blanc pur; sourcils, devant du cou, côtés de la 
poitrine et flancs d’un blanc varié de taches cen- 
drées et brunes; parties supérieures d’un brun noï- 
râtre, varié de taches d’un jaune verdâtre, mais 
toutes les plumes terminées de cendre et de blan- 
châtre ; longues plumesinternes des ailes d’un noir 
profond ; couvertures inferieures de la queue mar- 
quées sur les barbes extérieures de petites bandes 
diagonales brunes; queue blanche, mais roussâtre 
vers le bout, rayée de bandes brunes, qui sont 
pâles et en petit nombre sur les pennes latérales ; 
bec noir; iris noirâtre : pieds d'un noir cendre. 


. , ‘ l ' « , r [2 
Le SOL ieS SQUATAROLA AC Cu. / Con, anun., v, T. D: 40. 


548 MANUEL 
Longueur, 6 pouces, 6 ou > lignes. Le müéle et la 
femelle en plumage d'hiver. 


TRiNGA sQuATUROLA. Gmel. Syst. 1. p. 682. sp. 25. — 
Lath. Znd. v. 2. p. 529. sp. 11. — Le Vanweav varié. Buff. 
Oùs. pl. ent. 925. figure assez exacte. — Greysanprrrer. 
Lath. Syn. v. 5. p. 169. seulement la variété A. — 
Naum. Fôg. Nacht. t. 8. f. 15. 


Les jeunes avant la mue. 


Ressemblent plus ou moins aux vieux et aux 

- jeunes en hiver; le front, les sourcils, les côtés de. 

la poitrine et les flancs sont variés de taches plus 

grandes, mais plus päles; la couleur des parties 

supérieures est d’une seule nuance de oris clair 

varié de blanchâtre; il ya aussi un peu de blan- 

_ Châtre à l’extrémité des rémiges; les bandes trans- 
versales de la queue sont grises. 

Trincasquarurora, varia. Gmel. Syst. 1. p. 682. sp. 25. 
Var. — Le Vanxeau pruvier. Buff. Ois. v. 8. p. 68. — 
Gérard. Tab. élém. U. 2. p. 191. — Vanneau cuis. Buff. 
pl. ent. 854. figure très-exacte. — Grey saxvereer. Lath. 
Syn. v. 5. p. 168. n°. 11. — Id. SUPp. V. 1. p. 248. — 


SCHWARZBAUCHIGER KIEp1Z , 2m herbstileide. Meyer, Vôg. 
Deut. v.2. Heft. 22. 


Plumage de printemps ou des noces. 


Espace entre l'œil et le bec, gorge, côtés et de- 
vant du cou, milieu de la poitrine, ventre et flancs 
d'un noir profond; le front, une large bande au- 
dessus des yeux, parties latérales du cou, côté de 
la poitrine , cuisses et abdomen d’un blane pur : 
nuque variée de brun, de noir et de blanc; occi- 


D'ORNITHOLOGIE. 549 
put, dos, scapulaire et couvertures des ailes d’un 
noir profond , toutes les plumes de ces parties ter- 
minées par un grand espace d’un blanc pur; sur les 
plus grandes des couvertures et sur les scapulaires 
sont de grandes taches blanches; sur les couver- 
tures inférieures de la queue sont des bandes noires 
obliques ; pennes du milieu de la queue rayées de 
blanc et de noir. Les vieux en plumage RSI : 
mäle et femelle. 


VANELLUS MELANOGASTER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 956. — TRINGA HELVETICA. Gmel. Syst. 1. p. 676. 
sp. 12. — Lath. nd. v. 2. p. 728. Sp. 10. — Craranrivs 
aPRICARIUS. Wils. Æ{mer. a 0. 7. pl. 5.-f. 4. , qui, 
sous ce nom propre, à la livrée d’été du pluvier doré, 
indique très-exactement notre oiseau de cet article. — Le 
Vanxeau suisse. Buff. Oùs. v. 8. p. Go. , mais surtout sa 
pt. ent. 853. figure très-exacte. — Swiss saxpriper. Latb. 
Syn. v. 5. p. 167. — Id. supp. v. 1. p. 248. — Scuwarz 
BAÜCHIGER RIEBITZ. Meyer, T'asschenb. Deut. v. 2. p. 4o1. 
— Id. Vôüg. Deut. v. 2. Heft. 22. fiqures très-exactes. 
— Nauw. Wôg. Nacht. t. Ga. f. 115. figure très-exacte 
du vieux mâle en plumage parfait d'été. 


Remarque. Aux deux époques de la mue, on trouve 
des individus dont le noir profond des parties inférieures 
est parsemé de quelques plumes blanches , ou lorsque le 
blanc domine , il se trouve varié de quelques plumes 
noires ; ce ne sont aussi que les vieux dont le ventre est 
d’un noir profond. On distingue facilement la livrée d'hiver 
et les jeunes de cette espèce de ceux du Pluvier doré, 
1°. par la présence du doigt postérieur ; et 2°. par les lon- 
gues plumes noires qui se trouvent à l'intérieur des ailes 
proche du corps; le reste du pluinage diffère si peu à ces 
époques , qu'il serait facile de se tromper. L’éspèce se 


330 MANUEL 
trouve également dans l’Amérique septentrionale ; elle n'# 
a éprouvé aucune altération dans les couleurs du plumage: 


Habite : les bords de la mer à l'embouchure des rivières , 
et les bords fangeux des lacs salins ; de passage plus où 
moins accidentel dans tous les pays tempérés de l’Eu- 
rope ; plus abondant en France qu’en Allemagne ; rare en 
Suisse, assez commun dans les îles et sur les côtes de 
Hollande. 


Nourriture : vers de terre et d’eau, insectes ailés et 
scarabées. 

Propagation : niche, quoique en petit nombre , dans 
les îles au nord de la Hollande , plus commun dans les 
régions du cercle arctique et sur les confins de l'Asie ; pond 
quatre œufs d’un olive très-clair à taches noires. 

Ile. SECTION. 
Les trois rémiges extérieures également étagées, 
Fe 
la 4e. et la 5°. les plus longues. 


VANNEAU HUPPÉ. 
VANELLUS CRISTATUS. (MEeyer.) 


Plumes occipitales très-longues, effilées et re- 
courbées en haut. Sommet de la tête, huppe , de- 
vant du cou et poitrine d’un noir à reflets; parties 
supérieures d’un vert foncé à reflets éclatans; côtés 
du eou, ventre, abdomen et base de la queue d’un 
blanc pur ; les pennes de la queue terminées par un 
grand espace noir, excepté la penne extérieure ; 
couvertures inférieures rousses, bec noirâtre; pieds 
d’un rouge brun. Longueur, 12 pouces 6 lignes. 
Plumage d'hiver. 


La femelle , à le noir de la gorge et de la poi- 
trine moins foncé. 


D'ORNITHOLOGIE. 551 

Varie accidentellement, d’un blanc pur ; d’un 

blanc jaunâtre avec toutes les couleurs faiblement 

indiquées ; souvent l’une ou l’autre partie du corps 
variée de plumes blanches. 


Les jeunes avant la mue, ont une huppe occi- 
pitale plus courte; du noirâtre au-dessous des 
yeux ; la gorge variée de blanc et de brun cendré; 
toutes les plumes des parties supérieures et infe- 
rieures terminées de jaune d'ocre; pieds d’un oli- 
vaätre cendre. 


Le plumage de printemps ou des noces, se dis- 
tingue à peine par des reflets plus brillans sur le 
dos et sur les ailes, et par le noir de la gorge et 
de la poitrine qui est alors plus profond ; la huppe 
est plus longue; la couleur des pieds est d’un 
rougeâtre clair ; c’est dans l’une ou l'autre livrée. 


Vaxezcus crisratus. Meyer , Vüq. Deut. v. 1. Heft. 
10. — TRiNGA vaxrecus. Gmel. Syst. 1. p. 760. sp. 2. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 526. — Le Vaxneau. Buff. Os. v. 
p. 48. t. 4. — Id. pl. ent. 242. — Gérard. Tab, PR 
V. 2. Pp. 199. — Lapwinc. Lath. Syn. v. 5. p. 161. — 


Penn. Brit. Zoo. p. 122. t. C. — GERAÜBTE KiEnirz. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 546. — Meyer , T'assch. 
v. 2. p. 400. — Frisch. Wôg. t. 215. — Naum. Vôg. 1. 


14. f. 18. — De muevir. Sepp. Nedert. Vog. v. 1. t. 
p. 65. et v. 4. t. p. 571. variété blanche. — Paoncerra 
commuxe. Stor. degl. ucc. vw. 5. pl. 479. un jeune de 
l’année. 

Habite : les lacs et les rivières dont les bords sont 
environnés de marais; les prairies marécageuses et les 
prairies humides ; nulle part aussi abondant qu'en Hol- 
lande. 


552 MANUEL 
. Nourriture : insectes , araignées , vers et petits li- 
maçons. 


Propagation : niche sur une petite élévation dans les 
prairies, dans les herbes ou dans les jones peu élevés; pond 
trois ou quatre œufs olivâtres , marqués de grandes et de 
petites taches noires , qui souvent se confondent, vers le 
gros bout, en une seule masse. 


AAA MS RRUEAAA 


GENRE CINQUANTE-SIXIÈME. 


TOURNE-PIERRE.—STREPSILAS. 
(Izzrc. ) 


Bec médiocre, dur à la pointe, fort, droit, en 
cône allongé, légèrement courbe en haut; arèête 
aplatie; pointe droite, tronquée. NaRiINEs basales, 
latérales, longues, à moitié fermées par une mem- 
brane, percées de part en part. Prevs médiocres, 
nudité au-dessus du genou petite; trois doigts de- 
vant et un derrière; les trois doigts antérieurs 
unis à la base par une très-courie membrane; le 
postcrieur articulé sur le tarse. AILEs acuminées; 
la 1re, rémige la plus longue. | 

Le genre du Tourne-pierre comprend une seule es- 
pèce propre aux deux mondes ; dans le court espace de 
temps qu’elle séjourne dans les pays tempérés de l'Europe, 
il est rare de la rencontrer en troupe ou par paire ; c’est 
toujours isolément que les adultes et les vieux individus 
opèrent leur émigration ; on le voit courir sur la grève 
de la mer à la manière des Pluviers et du Sanderting, 
dont il paraît avoir toutes les habitudes ; sa nourriture 


+ 


D'ORNITHOLOGIE. 553 
consiste en scarabées marins et en très-petits coquillages 
bivalves, souvent aussi en insectes mous. Je crois que la 
mue n’a lieu qu’une fois dans l’année , et que le jeune 
oiseau doit avoir accompli sa seconde, et peut-être même 
sa troisième mue, avant que le plumage ait acquis sa 
couleur permanente ; il n’existe point dé différence mar- 
quée dans les sexes. 

L’habitude propre à cet oiseau de chercher sa nourri- 
ture sous chaque pierre, qu’il tourne avec beaucoup de 
dextérité par le moyen de son bec, dur, court et com- 
primé vers le bout, lui a valu le nom qu'il porte ; plus sé- 
dentaire et moins remuant que les oiseaux du genre 
Tringa , on le voit souvent examiner soigneusement un 
petit emplacement et retourner chaque pierre. I est in- 
conceyable que cet oiseau ait été si long-temps confondu 
avec les Bécasseaux , le genre Tringa de Linné, dont 
1] n’a ni les mœurs ni les formes du bec. 


TOURNE-PIERRE A COLLIER. 
STREPSILAS COLLARIS. (Miur.) 


Front, espace entre le bec et l'œil, un large 
collier sur la nuque, une partie du dos, une bande 
longitudinale et une autre tranversale sur l’aile, 
couvertures supérieures de la queue, milieu de la 
poitrine , ainsi que les autres parties inférieures, 
le tout d’un blanc pur; du noir profond se dessine 
en une étroite bande frontale qui, passant devant 
les yeux, se dilate au-dessous, où d’une part elle se 
dirige sur la mandibule inférieure, et de l’autre se 
dilatant de nouveau sur les côtés du cou, entoure 
la gorge, et forme un large plastron sur le devant 
du cou et sur les côtés de la poitrine; sommet de la 


tête d’un blanc roussâtre rayé longitudinalement de 
Parme II°. 56 


554 MANUEL 

noir; haut du dos, scapulaires et couvertures des 
ailes d’un roux marron vif, parsemé irrrégulière- 
ment de grandes taches noires ; une large bande 
brune sur le croupion; la penne latérale de la queue 
d’un blanc pur; bec etiris noits; pieds d’un jaune 
orange. Longueur, 8 pouces 2 ou 3 lignes. Le très- 
vieux mile. 


La femelle, diffère seulement par les nuances 
moins pures, et par le noir qui est moins profond. 


Trinxça inter?REs. Gmel. Sysé. 1. p. 651. sp. 4. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 758. sp. 45. — Nils. Americ. Orn. ®. 5. 
p. 32. pl. 57. f. 2. — MorinELra co1ranis. Meyer, Wôg. 
Liv - und Ecthl. p. 210. — Le Tourne-pienre. Bull. Oës. 
v. 8. p. 150. &. 10. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 193.— 
Lx Couroxv-cHau. Buff. pl. ent. 856. figure assez 
exacte. — TURNSTONE OR SEA-DOTTEREL. Edw. Glean. €. 141. 
figure très-eæacte. — Lath. Syn. v. 5. p. 188. — Id. 
SUPP. V. 1. P. 249. — STEINDREHENDE STRANDLAUFER. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 4. p. 5355. — Meyer, Tasschenb. v. 2. 
p. 392. — Naum. Nacht. 1. Go. f. 118. le mâle en plu- 
mage parfait d'été. 


Les jeunes de l'année. 


N'ont aucune trace de noir ni de roux marron. 
Tête et nuque d'un brun cendré rayé de brun 
foncé ; des taches blanches sur les côtés de la tête 
et du cou; gorge et devant du cou bianchätres; 
plumes des côtés de la poitrine d’un brun fonce, 
terminées de blanchâtre; les autres parties infé- 
rieures et le dos d’un blanc pur; haut du dos, sca- 
pulaires et couvertures des ailes d’un brun foncé, 
toutes les plumes entourées par une large bordure 


? 


| D'ORNITHOLOGIE. 555 
jaunâtre; la bande transversale du croupion d'un 
brun foncé, bordé de roux; les pieds d’un rouge 
jaunâtre. Le noir et le blanc se dessinent plus ré- 
guhèrement, à mesure que loiseau avance en âge, 


Trixca momNELLA. Linn. Syst. Natur. édit. 12. p. 249. 
Sp. 9. — ‘ÉRINGA INTERPRES ; MORINELLA. Gmel. Syst. 1. 
p. O7. var. — ARENARIA GCINEREA. Briss. Orn: %. 5. p. 
19p. n°, 2. 11. f. 2 — Turnsroxs, Penn. Brit. Zool. 
p- 125. €. E. 2, f. 2. — CouLOND- CHAUD DE CAYENNE, et 
COULOND-CHAUD GRIS. Buff. ,Oës. pl. ent. 5%0 et 855. deux 
jeunes de l’année , mais dessinés d'après des individus 
différemment montés; le dernier, d’après un individu 
allongé outre mesure. — Die Mominerzce. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 541. — VLarkiGE srranDLoOPER. Sepp. Ne- 
dert. Vog. v. 3. t. p. 291. jeune de l'année. 


Les jeunes à l’âge d’un an. 


Le large plastron, ou collier sur le devant du 
cou et sur les côtés de la poitrine, se dessine par 
des plumes noires, terminées par une étroite bor- 
dure blanchâtre; joues et front pointillés de noir 
sur un fond blanchätre; sommet de la tête et nu- 
que brunes, tachés de brun noirûtre; dos, scapu- 
laires et couvertures des ailes noirs, toutes les 
plumes entourées par une bordure rousse ; une 
grande tache noire sur la penne latérale de la queue; 
le reste comme chez les adultes. C'est alors, 


Naum. Vôg. Nacht. t. 8. f. 18, une fiqure exacte. 

Habite : le long des bords de la mer , des laes et des 
rivières qui sont couverts de gravier ; très-commun sur les 
îles de la mer Baltique et en Norvège ; de passage acci- 
dentel le long de toutes nos côtes marilimes; plus rare 


556 MANUEL 
sur les rivières du centre de l'Europe ; quelquefois sur les 
lacs de la Suisse et de lItalie. Vit également dans l’Amé- 
rique septentrionale et méridionale ; l’espèce y est la 
même. * Les individus envoyés du Sénégal et du cap de 
Bonne-Espérance , ressemblent , presque en tout point , 
à ceux d'Europe et d'Amérique. 

Nourriture : insectes à élitres, petits scarabées marins, 
vers et petits coquillages bivalves. | 

Propagation : niche dans le nord ; pond en un petit 
enfoncement dans le sable des rives ; dépose trois ou 
quatre œufs, d’un olivâtre cendré ou verdâtre, marqué de 
taches brunes. 


PRE ARTE RARE LD EUR LA 


GENRE CINQUANTE-SEPTIÉÈME. 


GRUE.—GRUS. (Parzas.) 


Bec de la longueur ou plus long que la tête, 
fort, droit, comprimé, pointe en cône allongé, 
obtus vers le bout; base latérale de la mandibule 
profondément cannelée; arête élevée. NARINES au 
milieu du bec, percées de part en part dans la rai- 
nure, fermees par derrière par une membrane. Àe- 
gion des yeux et base du bec souvent nues, ou 
couvertes de mamelons. Preps longs, forts, un 
grand espace nu au-dessus du genou ; des trois 
doigts de devant, celui du milieu réuni à l’exté- 
rieur par un rudiment de membrane, l’intérieur 


* M. Cuvier n’a certainement point fait attention à ce que j'ai 
dit ici sur l’existence de l’espèce dans l'Amérique septentrionale 
et sur l’identité de la pl. enl. 857 et 340, comme jeunes de l’année. 


« 


D’ORNITHOLOGIE. 559 
divisé ; le doigt postérieur s’articulant plus haut 
sur le tarse. Aizes médiocres; la 1'e, rémige plus 
courte que la 2°., et celle -ci presque aussi longue 
que la 3e. qui est la plus longue; pennes secon- 
daires les plus proches du corps arquées, ou très- 
longues et subulées chez quelques espèces étran- 
gères. 

Ces oiseaux voyageurs , dont on ne connaît qu'une 
seule espèce en Europe, recherchent en hiver les climats 
doux et tempérés ; ils sont de passage périodique. Notre 
Grue niche dans le nord, en automne elle se répand plus 
vers le midi ; alors on la voit dans les champs nouvelle- 
ment ensemencés , et plus rarement sur le rivage de la mer ; 
mais le plus souvent les volées ne font que passer rapide- 
ment en se rappelant par un cri très-sonore, qu’on en- 
tend lors même que la bande est élevée à perte de vue. 
Lis se nourrissent d’herbes , de grains, de vermisseaux , 
de rainettes et de coquillages. Dans la plupart des espèces , 
la trachée du mûle forme des circonvolutions sur elle- 
même ; dans d’autres on voit de semblables sinuosités dans 
les deux sexes. La mue a lieu une fois l’année ; les sexes 
ne diffèrent point à l’extérieur. 


GRUE CENDRÉE. 
GRUS CINEREA. (Becusr.) 


Sur toutes les parties du corps d’un gris cendre; 
gorge, devant du cou et occiput d’un gris noirätre 
très-foncé; front et espace entre l'œil et le bec 
garnis de poils noirs; sommet de la tête nu et rou- 
ge; quelques-unes des pennes secondaires arquées, 
longues et à barbes décomposées, bec d’un noir 
verdâtre, mais de couleur de corne vers la pointe 


* 558 MANUEL 
et rougeatre à sa base; 1ris d’un rouge brun, pieds 
noirs. Longueur, depuis le bec jusqu'au bout de la 
queue, 3 pieds 8 ou 10 pouces. 


Les jeunes avant leur seconde mue d'automne, 
nont point de nudité sur le sommet de la tête, 
ou bien cet espace est à peine visible; la couleur 
cendrée noirâtre du devant du cou et de l’occiput 
n'existe point , ou bien elle est seulement indiquée 
par des taches longitudinales. 


Les vieux, ont derrière les yeux et le long de la 
partie latérale du haut du cou , un grand espace 
blanchètre. 


Gaus cinerea. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 303. — 
AnDea enus. Gmel. Syst. 1. p. 620. sp. 4. — Eath. nd. 
v. 2. p. 674. sp. 5. — La Gaue. Buff. Oùs. v. 7. p. 287. 
ë&. 14. — Id. pl. ent. 560. le vieux mâle. — Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 153. — Common craxe. Lath. Syn. v. 5. 
p. 90. — Gaue comuxe. Stor. degl. uce. v. 4. pl. 415. 
— ASCAGRAUER KRANICH. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p. 350. — Frisch. Vôg. t. 194. — Naum. Vôg. t. 2. f: 2. 
vieille femelle. 


Anatomie. Le tube de la trachée artère, après avoir 
suivi l’œsophage jusqu’au sternum, s’introduit dans la 
capacité de cet os, parcourt intérieurement et à sa partie 
supérieure toute la longueur du sternum, revient à sa 
partie inférieure vers la poitrine, y fait une nouvelle cour- 
bure, qui s'étend au centre et jusqu’à la moitié de la lon- 
gueur de Pos ; revient alors vers la poitrine par une cour- 
bure qui se dirige en haut ; le tube passant ensuite au des- 
sous de l'os de la fourchette, se dirige sur la clavicule 
gauche et entre dans le thorax, pour se diviser dans les 
lebes des poumons. 


D'ORNITHOLOGIE. 559 


Habite : les plaines marécageuses des contrées orien- 
tales; commun dans le nord ; émigre régulièrement au 
printemps et en automne ; rare à son passage en Hollande, 
et seulement dans les hivers très-froids. 


Nourriture : graines et herbes qui croissent dans les 
marais et dans les champs, vers, grenouilles et coquillages. 

Propagation : niche dans les joncs et dans les buissons 
d’aunes , quelquefois sur les toits des maisons isolées ; pond 
deux œufs, d’un cendré verdâtre avec des taches brunes. 


GENRE CINQUANTE-HUITIÈME. 


CIGOGNE.— CICONTA. (Briss.) 


Bec long, droit, fort, uni, cylindrique, en cône 
allongé, aigu, tranchant, arête arrondie, d’égale hau- 
teur avec la tête; mandibule inférieure, se recour- 
bant un peu en haut. Nanines Jongitudinalement 
fendues dans la substance cornée, placées près de 
la base à larète supérieure. YEux entourés d’une 
nudité qui ne communique point avec le bec ; (sou- 
vent la face, le tour des yeux, ou une partie du 
cou nus.) Preps longs; trois doigts devant, réunis 
par une membrane jusqu'à la première articulation, 
le doigt postérieur s'articulant à niveau des autres. 
OncLes courts, déprimés, sans dentelures. Aires 
médiocres; la 11°, rémige plus courte que la 2e., et 
celle-ci un peu moins longue que les 3°., 4€. et 5e.. 
qui sont les plus longues. 


Ils vivent dans les marais, se nourrissent principale- 


560 MANUEL 

ment de reptiles, de rainettes et de leur frai, aussi de 
poissons , de petits mammifères et de jeunes oiseaux. Ils 
sont dans tous les pays du monde des espèces privilégiées 
qu’on s’abstient de poursuivre, par la raison de leur utilité 
et du dégat qu’ils font dans les classes nuisibles des ani- 
maux. Ils émigrent en grandes bandes. On les apprivoise 
facilement. La mue a lieu en automne ; les jeunes de l’an- 
née, de l’espèce vulgaire , diffèrent très-peu des vieux ; 
on peut les distinguer encore, à leur retour au printemps, 
au blanc et au noir mat de leur plumage ; les sexes ne 
diffèrent point. 

Remarque. Toutes ces très-grandes espèces de Cigo- 
gnes étrangères, rangées par les méthodistes dans le genre 
Mycteria . portent les mêmes caractères extérieurs que 
nos Cigognes ; ils ont aussi les mêmes mœurs et les mê- 
mes habitudes. M. Illiger, dans son prodromus, a égale- 
ment remarqué que les espèces des genres Mycteria et 
Ciconia des méthodistes, doivent être réunies en un 
même genre. Plusieurs espèces de Cigognes ont été réu- 
nies avec les Hérons. 


« ÆCIGOGNE BLANCHE. 


CICONIA ALBA. (BELLON.) 


Bec parfaitement droit ; nudité lisse des joues 
très-petite , ne communiquant point avec le bec; 
plumage blanc”. 

La tête, le cou et toutes les parties du corps 
d’un blanc pur; scapulaires et ailes noires : bec et 
pieds rouges ; peau nue autour des yeux noire; iris 
brun. Longueur , 3 pieds 5 ou 6 pouces. 


“J'ai mis cette indication en tête de notre espèce commune , 
pour qu'on püt, du premier coup d'œil, la distinguer du Maguari, 
dont les distributions du plumage sont les mêmes. 


D’'ORNITHOLOGIE, 561 
Les jeunes, ont le noir des ailes mal teint de 
brun, le bec d’un noir rougeûtre. 


Ciconra aLBa. Briss. Orn. v. 5. p. 565. sp. 2. t. 32. — 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 82. — ARDEA ciconrA. 
Gmel. Syst. 1. p. G22. sp. 5. — Lath. Ind. v. 2. p. 656. 
Sp. 9. — La ‘Cicocxe BLancue. Buff. Oùs. v. 5. p. 253. 
t. 12. — Id. pl. ent. 866. — Gérard. Tab. élém. v. 2. 
p. 149. — Wasser sroncu. Meyer , Tasschenb. Deut. 
v. 2. p. 545.— Frisch. Füg. t. 196. — Naum. Vôg. t. 22. 
f. 51. — Wauxe srorg. Lath. Syn. v. 5. p. 47. — Id. 
SUpp. v. 1. p. 254. — CicOGNA BraNCA. Stor. degl. ucc. 
v. 4. pl. 534. 

Habite : dans les villes et dans les villages , sur les 
maisons , sur les tours, sur des pieux construits à cette 
fin, ou sur des arbres morts. Émigre annuellement et 
périodiquement. 


Nourriture : grenouilles , lézards , couleuvres, an 
guilles , souris , taupes, insectes , vers , jeunes canards et 
perdrix. 


Propagation : niche sur quelque lieu élevé , même sur 
les cheminées dans les villes ; poud le plus souvent trois 
œufs, d’un blanc légèrement teint de couleur d’ocre. 


CIGOGNE NOIRE. 
CICONIA NIGRA. (BELLON.) 


Bec droit; nudite lisse des joues très-petite, ne 
communiquant point avec le bec; plumage dur 
brun lustre. 

Tête, cou, toutes les parties supérieures du corps, 
les ailes et la queue noirâtres avec des reflets pour- 
prés et verdätres; partie inférieure de la poitrine, 
et ventre d’un blanc pur: bec, peau nue des yeux 


562 MANUEL 
et celle de la gorge d’un rouge cramoisi; iris brun ; 
pieds d’un rouge très-foncé. Longueur, à peu près 


3 pieds. 


Ciconra niera. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 96. — 
Anbea xiGra. Gmel. Syst. 1. p. 625. sp. 8. — Lath. Ind. 
v. 2. p. 677. Sp. 13. — Ciconia rusca. -Briss. Orn. v. 5. 
p. 362. t. 31. — Cicoexe voire. Bu. Ois. v. 7. p. 271. 
— Ad. pt. ent. 599. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 155. 
— Brack srork. Lath. Syn. v. 5. p. 50. — Scawanzer 
srorck. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 548. — Cicecna 
NERA. $40r. degl. ucc. v. 4. pl. 53. 


Les jeunes, ont le bec, la peau nue des yeux, 
celle de la gorge, ainsi que les pieds d’un vert oli- 
vâtre, têteet cou d’un roux brun, avec des bordures 
roussâtres ; corps, ailes et queue d'un brun noirûtre 
avec de légers reflets bleuâtres et verdätres; c’est 
alors. Frich. Fôg. deut. t. 197, et Nauman FGg. 
Degt. t. 23 [. 32. 


Habite : dans les marais boisés , souvent dans les 
grandes forêts noires; assez abondant en Hongrie , en 
Pologne , en Turquie et en Suisse; plus rare en Allemagne 
eten France ; jamais en Hollande. 


Nourriture : petits poissons, grenouilles, sauterelles, 
scarabées et autres insectes. 


Propagation : niche dans les forêts, sur les pins et 
sur les sapins les plus élevés ; pond deux ou trois œufs, 
d’un blanc sale nuancé de verdâtre , et quelquefois mar- 
qué d’un petit nombre de taches brunes. 


D'ORNITHOLOGIE. 565 


CIGOGNE MAGUARI. 


CICONIA MAGUARI. (Mrur.) 


Bec faiblement recourbé en haut; nudité verru- 
queuse des joues , très-grande , communiquant di- 
rectement au bec. 


Tête, cou, dos, queué , et toutes les parties 
inférieures d’un blanc pur; les plumes du bas 
du cou longues et pendantes; ailes et couvertures 
supérieures de la queue noirâtres, avec des reflets 
verdâtres; un grand espace nu et capable de dila- 
tation au-dessous de la gorge; cette nudité, amsi 
que la peau mamelonée , qui entoure les yeux, 
d’un rouge vermillon ; bec d'un vert jaunätre à sa 
base, cendrée bleuâtre vers le bout; pieds rouges; 
ongles bruns; iris blanc. Longueur, 3 pieds. 

CiconraA AMERICANA. Briss. Orn. v. 5. p. 569. sp. 3. — 
Anpea macuarni. Gmel. Syst. 1. p. 625. $p. 29. — Lath. 


Ind. v. 2. p. 657. sp. 10. — Lx Macwarr. Sonn. nouv. 
édit. de Buff. Ois. v. 20. p. 282. — Gérard. Tab. élém. 
V. 2. P. 159. N°. 3. — AMERICAN STORK. Lath. Syn. v. 5. 
p. 50. 

Remarque. Cette cigogne offre la preuve la plus cer- 
taine pour la réunion des genres Ciconia et Mycteria ; 
son bec , légèrement courbé en haut, indique le passage 
gradué des uns aux autres ; ajoutez à ceci des mœurs abso- 
lument semblables et les mêmes appétits. De passage 
très-accidentel en Europe ; quelques individus ont été 
tués en France. 

Habite : en Amérique. 

Nourriture et Propagation : inconnues. 


CARAUTANY LALARTENS Li 


564 MANUEL 
GENRE CINQUANTE-NEUVIÈME. 
HÉRON.—A4RDEA. (Liwx.) 


Bec long, ou de la longueur de la tête, fort, 
droit, comprimé, en cône allonge, tranchant, aigu; 
mandibule superieure, faiblement cannelée; arête 
arrondie. Nariwes laterales, presque à la base du 
bec, longitudinalement fendues dans la rainure, 
à moitie fermées par une membrane. YEUx en- 
tourés par une nudité, qui communique avec le 
bec. Preps longs, grêles; espace nu au-dessus du 
genou plus ou moins grand; des trois doigis de 
devant, celui du milieu réuni à l'exterieur par une 
courte membrane; l’intérieur divise; le doigt pos- 
térieur s’articulant intérieurement et à niveau des 
autres. OncLes longs, comprimés, aigus, cel du 
milieu dentelé intérieurement. AILEs mediocres, 
la 1re, rémige un peu plus courte que les 2e. et 3e. 
qui sont les plus longues. 


Ils vivent sur les bords des lacs et des rivières, ou dans 
les marais. Leur nourriture consiste en poissons et leur 
frai, en grenouilles, moules d’eau douce, campagno- 
les, musaraignes , ainsi que toutes sortes d'insectes , de 
limacons et de vers. Ils nichent en grandes troupes dans 
un même lieu ; dans le vol le cou se replie et la tête s’ap- 
puie contre le haut du dos.Ils émigrent en grandes trou- 
pes et sont de passage périodique. Dans toutes les espèces 
indigènes et exotiques connues, on observe quatre espaces 
sarnis d’un duvet cotonneux. La mue a lieu une fois l’an- 
ace; quelques espèces sont ornées sur le dos de longues 
plumes à barbes décomposées : celles-ci ne reparaissent 


L. 


D'ORNITHOLOGIE. 565 


point aussi promptement que les autres plumes du corps, 
l'oiseau en est dépourvu pendant une partie de lhiver ; 
les huppes et les ornemens accessoires poussent aussi 
très-tard chez les jeunes ; les sexes n’offrent aucune diffé- 
rence caractérisée dans le plumage. 


Remarque. Je ne place point parmi les oiseaux d’Eu- 
rope Ardea æquinoctialis de Latham , quoique M. Mon- 
tagu le comprenne dans la notice qu’il donne du genre 
héren ; l'individu tué dans le Dévonshire en Angleterre , 
se trouve maintenant placé dans le muséum britannique, 
où je l’ai vu etreconnu pour être de cette espèce nominale. 
Mais l’oiseau en question est , comme M. Montagu le présu- 
mait , échappé d’une ménagerie ; il est certain qu’on n’en 
vit jamais d’autre nulle part. 

On peut diviser ce genre en deux sections ; la premikre, 
qui comprend les Hérons proprement dits, où viennent 
se réunir tous ces oiseaux à cou grêle garni vers sa partie 
inférieure de longues plumes pendantes ; la seconde sec- 
tion se compose de tous ces oiseaux décrits sous les noms 
de Crabier , Butor, Blongios et Bihoreau ; ils ont le 
cou plus court à proportion; celui-ci paraît plus gros à 
cause des plumes larges , à barbes décomposées , qui sont 
implantées aux côtés, tandis que la partie postérieure du 
cou est garnie d’un simple duvet. * Le Courlan où Cour- 
diri, décrit dans les systèmes sous le nom d’ARDEA scoLo- 
paAcEA, Gmel. Syst. 1. p. 647., forme seul un genre 
distinct. 

Il faut encore séparer du genre Ardea, tel qu’il a été 
composé par Linné et par Latham , les Grues ( Grus Pall.), 


* Dans la première édition je n'ai point indiqué d’une manière 
exacte les caractères principaux de ces deux sections , et j'ai asso- 
_cié aux Hérons proprement dits les espèces du Crabier et du Blongios, 
qui ont le port et les caractères des Putors. Dans l’article du Hé- 
ron garzette se trouvait compris une espèce distincte d'Amérique, 
Ces erreurs sont redressées dans cette édition. 


566 MANUEL 

les Cigognes ( Ciconia Briss. ), parmi lesquelles les Ja- 
birus, qui sont de grandes cigognes, doivent être ran- 
gées ; les Courtiris ( Aramus Vieill. }, les Curales (Eu- 
TYPYIA Illig.) et les Bec-ouverts ( Anastomus Encye.). 
Les emplois répétés de la même espèce et les réunions 
d'espèces distinctes se trouvent en assez grand nombre 
dans ce genre; il peut servir de modèle du désordre qui 
règne dans presque tous les autres. Les emplois répétés 
des espèces européennes étant indiqués dans les synouy- 
mes de cet ouvrage, il est inutile de les signaler une se- 
conde fois; nous n’indiquerons ici que les erreurs parmi 
les espèces étrangères, en suivant, pour cette énuméra- 
tion, l’ordre de série établi-par Latham. 

A. Bononiensis ,sp. 12. est un monstre. À. Jamaüicen- 
sis , Sp. 14. est le jeune de 4. Cayanensis, sp. 17. et de 
A. violacea , sp. 50. qui sont de double empioi. La va- 
riété de À. stellaris forme une espèce distincte ; 4. un- 
dulata , sp. 22. est le jeune de 4. Philippensis sp. 55. 
A. Brasiliensis. sp. 23. est le jeune de 4. flava, sp. 26. 
A. tigrina, sp. 24. est le jeune de l’année de 4. lineata 
sp. 20. À. Senegatensis, sp. 50, est un double emploi de 
A. Malaccensis , sp. 47. À. cyanopus, sp. 33. est le 
jeune de 4. cœrulea, sp. 48. ; l'individu est dans le 
passage d’une livrée à Pautre. 4. vèrescens , sp. 31, est 
synonyme de 4. Ludoviciana, sp. 51. Sous 4. comata, 
sp. 59; on a compris dans Ja varieté 6 une espèce distincte, 
voyez le Jeune, pl. enl. 9:2; cette espece portera le nom 
d’Aigrette dorée (Ardea russata TEux.). Sous 4. cærulea 
on a placé , varieté B, une espèce distincte figurée dans 
les dessins de Forster sous le nom de Ardea jugutaris : 
la même espèce est décrite par Bose, soc. d’hist. nat. de 
Paris ,sous lé nom de 4. gularis, voyez la pl. 2. 4. #ud- 
sonias, sp. 57, est le jeune de 4. herodias, sp. 56. Ar. 
æquinoctialis , lorsqu'il a le bec rougeâtre ou jaune, est 
le jeune de l’année de mon Ardea russata; le front est 
alors légèrement. auancé de roussâtre. D’autres hérons 


D'ORNITHOLOGIE. 567 
blancs à bec verdâtre ou brun, sont des jeunes de l’année 
des À. cœrulea ou cærulescens, dont les individus re- 
vêtus de leur première livrée sont d’un blanc parfait ; il 
est facile de les confondre, en cet état, avec les jeunes 
des À. garzetta et nivea ou cañdissima. À. atræ, sp. 71; 
est une espèce douteuse. 4. Leucocephala, sp. 78, est une 
cigogne. À.fusca , sp. 83, est la femeile ou le jeune de 4. 
agamèi , sp. 79. À. Pondiceriana , sp. 90, est le jeune de 
A. Coromandetica, sp. 91.; c’est l’unique du genre Anas- 
tomus. Je w’ai pu constater encore l’existence des dix-sept 
espèces nominales, savoir : Obscura, sp. 16. — Ferrugi- 
nea , Sp. 41. — Torquata , sp. 42. — Erythrocephala 
et Thula, sp. 45. et 44. — Cyanocephala, sp. 45. — 
Rubiginosa, sp. 58.— Cana, sp. 59. —Firgata, sp. 60. 
— Galatea, sp. 68.—Spadicea , sp. 56.—Cracra, sp. 77. 
—Johannæ, sp. 82, qui repose sur un dessin chinois. 
— Hoaetei, sp. 84. — Houhou, sp. 85. — Indica, 
sp. 86 ; et Flavicotlis , sp. 87. On peut juger , par cette 
indication très-succincte , des erreurs dout les systèmes 
sont encombrés; chaque nouvelle compilation augmente 
leur nombre. 


Ze. SECTION —HÉRON PROPREMENT DIT. 


Bec beaucoup plus long que la tête, à sa base 
aussi largé# ou plus large que haut; mandibule 
supérieure à peu près droite; une grande portion 
du tibia nu. Leur nourriture principale consiste 
en poissons. PAS 

HERON CENDR E. 
ARDEA CINEREA. (Laru.) 


 Plumage d'un cendre bleuatre; le doigt du mi- 
lieu, y compris l'ongle, beaucoup plus court que 
le tarse. 


De longues plumes effilées, noires, sur le der- 


568 MANUEL 
rière de la tête; de semblables d’un blanc lustré , 
endent du bas du cou; celles également allongées 
et subulées des scapulaires, sont d’un cendré ar- 
gentin ; front, cou, milieu du ventre, bord des 
ailes et cuisses d’un blanc pur; occiput , côtés de 
la poitrine et flancs d’un noir profond ; surle devant 
du cou, de grandes taches longitudinales noires 
et cendreées; dos et ailes d’un cendré bleuûtre très- 
pur; bec d’un jaune foncé; iris jaune; peau nue 
des yeux d’un pourpre bleuûtre; pieds bruns, mais 
d’un rouge vif vers la partie emplumée. Longeur, 
3 pieds et davantage. Le male et la femelle, passé 
l’âge de trois ans. 


ARDEA CINEREA. Mas. Lath. Ind. v. 2. p. Got. sp. 54. — 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 10. — ArDEA Mayor. Gmel. 
Syst. 1. p. G25. Sp. 12. — Le HÉRox auPré. Buff. Oos. v. 5. 
p. 542. — Id. pl. ent. 755. — Héron comuux. Gérard. 
Tab. élém. v. 2. p. 121. un individu prenant sa livrée 
parfaite. — Common Herox. ( mâle.) Lath. Syn. v. 5. 
p. 85. — Penn. Brit. Zool. p. 116.4. 4. — Alb. Birds. 
v. 1. &. 67. — AsCAGRAUER RHEIER. Meyer , Tasschenb. 
Deut. v. 2, p. 552. — Naum. Vôg. Deut.£e25. f. 54, 
— Frisch. V6g. t. 199. — Scanza GENERINOS Stor. deg. 
UCC. v. 4. pl. 427. 


Les jeunes jusqu'a l'age de trois ans. 


Point de huppe, ou bien les plumes qui la com- 
posent très-courtes; point de longues plumes effilées 
au bas du cou, ni sur le haut des ailes; front et 
haut de la tête cendrés; gorge blanche; eou d'un 
cendré clair avec de nombreuses taches plus foncées; 
dos et ailes d’un cendré bleuâtre mêlé de brun et 


D’ORNITHOLOGIE. 569 
de blanchäâtre; poitrine marquée de taches longi- 
tudinales : mandibule superieure du bec d’un brun 
noirätre avec des taches jaunäâtres; mandibule in- 
férieure jaune; iris Jaune; tour des yeux d’un jaune 
verdâtre; pieds d'un cendré noirâtre, mais jau- 
nâtres vers la partie emplumée. 


ARDEA CINEREA. Femina. Lath. Ind. v. 2. p. Gg1. — 
Gmel. Syst. 1. p. 627. sp. 12. B. — AnDbEa RHENANA. San- 
der. Naturg. 15. p. 195. — Le Héron». Buff. Oùs. v. 5. 
p. 342. t. 19. — Id. pl. ent. 785. — Common RER9Y. 
(fem. ) Lath. Syn. ©. 5. p. 83. — Alb. birds. v. 5. t. 98. 
— Frisch. Vôg. t. 198. — Naum. £. 24. f. 55. — Scanza 
MARINA. 1$£0r. deg. ucc. v. 4. pl. 429. — DE 8LAAUWE 
REIGER. Sepp. Nederl. vog. v. 3. t. p. 289. jeune de 
l’année. 


Varie très-rarement *, d’un blanchätre pres- 
D P 


que parfait. Frisch. J’6g. £. 204. N.B. Cette variété 
accidentelle se distingue facilement du Héron ai: 
grette ( dans le jeune âge ), par la nudité au-dessus 
du genou, très-grande chez ce dernier. 


Habite : les forêts de haute futaie dans le voisinage 
des lacs, des rivières ou des terrains entrecoupés d’eau ; 
dans quelques contrées il émigre , dans d’autres il est sé- 
dentaire ; très-abondant en Hollande; vit jusque dans les 
régions du cercle arctique. 

Nourriture : poissons , rainettes, jeunes oiseaux et 
petits mammilères. 


2 
*“ Ilest également à remarquer que les oiseaux de riv. ge et 
ceux de mer ne varient point accidentellemeut comme quelques 


espèces d'oiseaux tert estres; les albinos et les variétés tapirées de 
blanc ou avec l’une où l’autre parte du corps accidentellement 
teint de blanc ou blanchâtre , sont extraordinairement rares. 


Panrie 11°. 37 


570 MANUEL 

Propagation : niche sur de hauts arbres , rarement 
sur les buissons en taillis; pond trois ou quatre œufs, 
d’un beau vert de mer. 


HÉRON POURPRÉ. 


ARDEA PURPURE 4. (Linx.) 


Plumage d'un roux clair ou cendre roussätre ; 
le doigt du milieu, y compris l'ongle, de la longueur 
ou plus long que le tarse. 


De longues plumes effilées d’un noir verdâtre 
sur le derrière de la tête; de semblables d’un blane 
pourpré au bas du cou; celles également allongées 
et subulées des scapulaires, sont d’un roux pourpre 
rt ès-brillant ; sommet de la tête et occiput d’un 
noir à reflets verdâtres; gorge blanche; parties la- 
térales du cou d’un beau roux ; trois bandes lon- 
gitudinales , très-étroites , s'étendent sur cette 
couleur; sur le devant du cou des taches longitu- 
dinales rousses, noires et pourprées ; dos, ailes et 
queue d’un cendré roussâtre à reflets verdâtres; 
cuisses et abdomen roux; flancs et poitrine d'un 
pourpre éclatant, le bec et la nudité qui entoure 
des yeux d’un beau jaune; iris d’un jaune orange; 
plante des pieds, partie postérieure du tarse et la 
nudité au-dessus du genou jaunes; le devant du 
tarse et les écailles des doigts d’un brun verdâtre. 
Longueur, 2 pieds 9 pouces. Les très-vieux , mäle 
et femelle. 


ARDEA PORPUREA. Ginel. Sysé. 1. p. 626. sp. 10. — 
Lath. Ind, v. 2.p. 697. sp. 72. — ARDEA BOTAURUS. Gmel. 


D'ORNITHOLOGIE. Soi 


Syst. 1. p. 656. sp. 50. —Lath. Ind. v. 2. p.698. sp. 54. 
— Boraurus Mason. Briss. Orn. v. 5. pl. 453. — Anpea 
Rura. Scopoli. Ænn. 1. n. 119. — Lath. Ind. v. 2. p. 
692. sp. 55. — Le nérON PouRPRE HUPPÉ. Bufl. P{. Ent. 
788. figure très-eœacte. — Gérard. Tab. élém. +. 2. 
p. 128. , un individu prenant la livrée des adultes. — 
Graxb suror. Bull. Oùs. v. 7. p. 422. — CRESTED PURPLE 
HERON and RüUFOUS HERON. Lath. Syn. v. 5. ?. 95 et 90. — 
Porrer ReIBER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 27. t. à.— 
Meyer. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 554. — Naum. V6g. 


Nacht. t. 45. f. 89. le vieux. — ScarzA ceraNoccura. 
Stor. deg. ucc. v. 4. p. 450. — PuRPERE REIGER. Sepp. 
Nedert. vog. v. 4. t. p. 555. — GREATER BITTERN. Lath. 


Syn. v. 5. p. 58. n. 18. 
Les jeunes avant l’äge de trois ans. 


Point de huppe, ou seulement les indices mare 
qués par des plumes rousses un peu allongées; 
point de plumes longues et effilées au bas du cou 
ni aux scapulaires; front noir; nuque et joues d’un 
roux clair; gorge blanche ; devant du cou d’un 
blanc jaunâtre avec de nombreuses taches longitu- 
dinales, noires; plumes du dos, des scapulaires, 
des ailes et de la queue, d’un cendré noirâtre, bor- 
dées de roux clair; ventre et cuisses blanchâtres; 
une grande portion de la mandibule supérieure 
noirâtre ; l'inférieure, le tour des yeux et l'iris, 
d’un jaune très-claur. 

ARDEA PURPURATA. Gmel. Syst. 1. p. 541. sp. 63. — 
Lath. Znd. v. 2. p. 698. sp. 55.— ARDEA VARIEGATA. Sco- 
poli. n. 120. — Lath. sp. 56. — Anpra caspica. Gmel. 


Reis. v. 2. p. 103. t. 24. — Lath. Ind. sp. 75. — Anpra 
moxricora. La Peyrouse, Tab. mith. des ois. p. 44. des- 


552 MANUEL 


cription très-exacie du jeune de l’année. — Hérox 
PoURPRÉ. Bu. v. 5. p. 569. — Briss. Orn. v. 5. p. 420. 
sp. 12. — HEroN Romus, Sonn. Nouv. édit. de Buff. 


Oùs. v. 21. p. 171. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 127. 
— PURPLE HERON. Lath. Syn. 5. P- 96. — AFRICAN HERON. 
Id. Syn. Supp. v. 1. p. 257. — Scarza cranoccsrna. 
(fem. ) Stor. deg. uec. v. 4. pl. 451. — Naum. vôg. 
Nacht. 1. 45. f: 90. Figure très-exacte du jeune au 
sortir du nid ct jusqu'à sa première mue. 

Habite : moins abcndant en Hollande que l’espèce 
précédente ; vit dans les roseaux sur les bords des lacs, ou 
dans les taillis et dans les buissons des terrains maréca- 
geux ; très-rare et accidentellement dans le nord ; plus 
abondant dans le midi, vers les confins de l'Asie, où 
espèce est très-nombreuse. 

Nourriture : comiue la précédente. 

Propagation : niche dans les roseaux, ou sur les bois 
en taillis, rarement sur les arbres : pond trois œufs d’un 
cendré verdâtre. 

HÉRON AIGRETTE. 
ARDEA EGRETTA. (Lin. 


Jambes longues , gréles, un RL espace 
nu au-dessus du genou; doigts HÈpees 


Tout le plumage d’un blanc pur: sur a tête une 
petite hiuppe pendante; quelques plumes du dos 
longues d’un pied et demi, à baguettes fortes et 
droites, celles-ci portent de longues barbes rares 
et effiices*; bec d’un jaune verdâtre, souvent noir 


* Ce sont ces plumes qui servent d’ornemens et de panaches, 
et qui se vendent très-cher. Ces plumes poussent au printemps et 
tombent en automne. Les individus qui n’en sont pomt pourvus 
paraissent des adultes tués en hiver, ou sont des jeunes. 


D'ORNITHOLOGIE. 573 
vers la pointe; peau nue des yeux verdätre; iris d’un 
jaune brillant ; pieds verts ou d’un brun verdâtre. 
Longueur, 3 pieds 2 pouces, et quelquefois 4 pouces ; 
les longues plumes du dos, que l'oiseau relève 


quand 1l est agité, ont jusqu'à 18 pouces de long. 
Les très-vieux , mâle et femelle. 


ARDEA EGRETTA. Gmel. Syst. 1. p. 629. Sp. 54. — Tath. 
Ind. v. 2. p. 694. sp. 65. — Wilson. Americ. ornit. 


0. 7. p. 106. pl. 61. f: 4: — La GRANDE atcRertE. Buff. 
Ois. v.. 7. p. 557. — Ad. pl. ent. 925. figure très- 
exacte. — GROSSE SILBERREIRER , Odér FEDERBUSCH RFIHER. 


Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 58. — Meyer, Tasschenb. 
v. 2. p. 555. — Naum. Vôg. Nacht. t. 46. f: 91. — Tune 
GREAT EGRET. Lath. Syn. v. 5. p. 89. sp. 58. — Penn. 
Aret. Zool. v. 2. p. 446. n.346. 


Les jeunes avant l’äge de trois ans, et les vieux 
elt nue. 


D'un blanc pur, mais plus terne avant la pre- 
mière mue ; point de huppe pendaute, ni de 
longues plumes droites et à barbes rares sur le 
dos. Dans les jeunes, Ya mandibule supérieure du 
bec noire à sa pointe et le long de l’arête; entière- 
ment d’un noir jaunätre dans la première année ; 
pieds verdâtres ; iris d’un jaune clair. On reconnaît 
alors, 

Annea ALBA. Gmel. Syst. 1. p. 659. sp. 24. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 695. sp. 65. — Anpra canpina. Briss. Orne. 
V. 5. p. 428. sp. 19. —- ARDEA EGRETTOIDES. Gmel. Reis. 


v. 2. p. 199. t. 24. un individu prenant {a livrée des 
adultes. — LE Hénon BLANC. Bulf. Ois. v. 5. p. 565. — 


Id.’ pl. ent. 886. une grande aigrette dépouillée de ses 


574 MANUEL 

plumes dorsales, et telle que sont tous les jeunes et les in- 
dividus en mue. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 125. 
n°. 2. — GREAT WBITE HERON. Lath. Syn. v. 5. p. 91 — 
Der waisse REIRER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p- 35. 
n°. 3. — Scarza BIANCA. Slor. degl. ucc. v. 4. pl. 425 
ct 426. 

Remarque. L'espèce est, dit-on ,; très-commune en 
Asie et dans le nord de l’Afrique. Il est certain que les 
individus tués dans l'Amérique septentrionale ne diffèrent 
point de ceux d'Europe. On veut trouver en Europe un 
héron blanc ( 4rdea alba Gmel. ), qui est différent de 
l’aigrette ; tous ceux que l’on m'a fait voir, et qui existent 
dans les cabinets où j’ai été, sont des jeunes ou des vieux 
en plumage d’hiver de notre grande Aigrette. 

Habite : en Hongrie, en Pologne, en Russie, en 
Turquie , dans l’Archipel et en Sardaigne ; de passage 
accidentel dans quelques parties de l’Allemagne ; jamais 
dans les contrées occidentales. 

Nourriture : grenouilles, lézards , petits poissons, 
limaçons et insectes d’eau. 

Propagation : niche sur les arbres ; pond quatre ou 
six œufs, d’un bleu pâle. 


HÉRON GARZETTE. 


ARDE A GARZETTA. (Linn.) 


Tout le plumage d’un blanc pur; à l’occiput une 
huppe pendante, formée de deux ou de trois plu- 
mes longues et étroites ; un grand bouquet de 
semblables plumes au bas du cou, celles-ci sont 
très-étroites et lustrées ; sur le haut du dos nais- 
sent trois rangées de plumes, longues de six ou de 
huit pouces à baguettes faibles, contournées et re- 
levées vers la pointe; celles-ci portent des barbes 


D’ORNITHOLOGIE. 575 
rares , soyeuses et effilées; bec noir; peau nue 
des yeux verdâtre; iris d’un jaune brillant; pieds 
d'un noir verdâtre; partie inférieure du tarse, et 
doigts d’un jaune verdätre. Longueur 1 pied, 10 
ou 11 pouces. Les très-vieux, mäle et femelle. 


Anpea carzeTTA. Gmel. Syst. 1. p. 628. Sp. 13. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 694. sp. 64. — Anpra CANDISSIMA. Gmel. 
Syst. 1..p. 6355. sp. 45. —Jacquin. Beyt. p. 18. n°. 13. — 
ARDEA NIVEA. Nov. com. petr. v. 15. p. 458. t. 17. — Gmel. 
syst. 1. p. G4o. — L’Aicrerte. Buff. Ois. v. 7. p. 372. 
t. 20, mais point la pl. ent. 901 de Buffon, celle-ci re- 
présente l’Aigrette d'Amérique , dont je fais mention 
plus loin dans la remarque. — Gérard. Tab. élém. v. 2. 
p. 135. Atlas. t. 12. — Laure EGRET. Lath. Syn. v. 5. 
p. 90. n°. 59. — Penn. Arct. Zool. n°. 347. — STRAUES 
REIHER Oder KLETNER SILBERREIBER. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 4. p. 44. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 357. — Naury. 
Vôg. Nacthtr. t. 47. f. av. la vieille femelle. — La PETITE 
A1cReTte. Cuv. Reg. anim. v. 1. p. 476. Il commet la 
même erreur en citant la p{. ent. 901 de Buffon comme 
synonyme. — SGARZA MINORE BIANCO. S{0r. degl. uce. v. 4. 
pl. 423 et 424. 


Les jeunes avant l'âge de trois ans et les g'ieux 
en mue. 


Point de plumes longues, effilées ou subulées 
au bas du cou, ni sur le dos. Dans le premier age, 
d'un blanc terne; le bec, la peau des yeux, l'iris 
et les pieds noirs. 

(La canzerre ptaxcne. Bull. Oùs. v. 7. p. 371. — Gérard. 
Tab. élém. +. 2. p. 151. n°. 5. 


Remarque. On pourrait encore énumérer ici quelques 
indications qui ont rapport à la Garzette, avant que le 


550 MANUEL 

plumage de cet oiseau soit parvenu à son état parfait ; 
mais ces descriptions , comme presque toutes celles ap- 
plicables à l’espèce précédente, sont à tel point confon- 
dues les unes avec les autres , qu'on doit les proscrire de 
la liste nominale. Quelques auteurs ont confondu les 
deux êspèces distinctes dé hérons blancs de nos climats , 
qui sont ornés de plumes soyeuses et déliées ; d’autres en 
ont formé quatre espèces séparées, qui, dans le fait , ne 
sont que des différences d’âge ou de lAigrette, ou de la 
Garzette. Le héron décrit dans le système de Latham , sous 
le nom de ARDE4A ÆQuINOxIALIS. D. 606. Sp. 50, est le jeune 
de l’année d’une espèce bien caractérisée et distincte. 

On doit également observer de ne point confondre 
notre Héron garzette avec une espèce voisine, très-sem- 
blable, qui vit dans les climats d'Amérique et d’Asie. 
Cette espèce étrangère se distingue par une huppe très- 
iouffue et par un grand bouquet à la partie inférieure du 
cou ; doutes ces plumes ont les baguettes faibles , à 
barbes soyeuses et décomposées , semblables à celles 
du dos. Buffon donne une figure passable de cet oiseau, 
pt. ent. go1, mais la description n’appartient point à la 
figure. Cette Aigrelte est désignée par Latham dans sa 
diagnose de lArdea nivea. Ind. Orn. v. 2. p. 696. 
sp. 67 ; mais plusieurs des synonymes ont rapport à no- 
ire Garzeite. Je désigne cette espèce de Buffon par le nom 
de Héron panaché ; on trouve une description exacte 
dans Latharmu, Syn. supp. v. 1. p. 256 ; c’est encore Ar- 
dea candissima Wilson, American ornithology , v. 7. 
p. 120. pi. Go. f. 4. J'ai vu dans plusieurs cabinets pu- 
blics et de particuliers ce Héron panaché d'Amérique, 
classé parmi les oiseaux indigènes , toujours sous le faux 
nom de garzette d'Europe. 


Habite : les confins de l'Asie ; assez abondant en Tur- 
quie, dans l’Archipel , en Sicile , en Sardaigne et dans 
quelques parties de l'Italie ; périodiquement de passage 


[#4 


D'ORNITHOLOGIE. 5n7 
dans le midi de la France et en Suisse ; plus accidentelle- 
ment en Allemagne. 


Nourriture : probablement comme les précédentes. 


Propagation : niche dans les marais ; pond quatre ou 
cinq œufs blancs. 


II. SECTION.—BIHOREAU Tr BUTOR. 


Bec aussi long que la tête ou un peu plus long, 
plus haut que large, très-comprimé ; mandibule 
supérieure légèrement courbée ; une très - petite 
portion du tibia nu, le reste emplumé jusques près 
du genou. Les Bihoreaux ont à l’'occiput deux ou 
trois plumes droites, longues et subulées. Les Zu- 
tors ont le plus souvent le cou très-gros, abondam- 
ment couvert de longues plumes capables d’érec- 
tion , et tout le derrière du cou garni seulement par 
un duvet très-épais : leur nourriture se compose 
principalement d'insectes, de vers ou de frai, ra- 
rement de poissons. 


BIHOREAU À MANTEAU NOIR. 


ARDEA NYCTICORAX. (Li1xx.) 


Tête, occiput , dos et scapulaires d’un noir à 
reflets bleuâtres et verdâtres ; trois plumes blanches 
très-étroites, longues de 6 ou de 7 pouces, sont 
implantées au haut de la nuque; partie inférieure 
du dos, ailes et queue d’un cendré pur; front , espace 
au-dessus des yeux, gorge, devant du cou et parties 
inférieures d’un blanc pur; bec noir, jaunâtre à sa 
base; iris rouge; pieds d’un vert jaunâtre. Lon- 
gueur, 1 pied 8 pouces. Les vieux. 


5r8 MANUEL 

Aucune différence entre /e mäle et la femelle. 

ARDEA NYCTICORAX. Ginel. Syst. 1. p. G24. sp. 9. — 
Lath. Gmel. Ind. v. 2. p. 678. sp. 15. — Wils. Americ. 
OFR. v. 7. p. 101. pl. 61. f. 2. — Le Binorrau. Buff. Ots. 
V. 7: P. 455. t. 22. — Id. pl. ent. 558. — Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 145. — Nicar meron. Lath. Syn. v. 5. 
p. 52. —1d. supp. v. 1. p. 254. — Alb. Birds. v. 2.t. G7. 
— Der nacar-RneinEr, Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 54. 
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 539. — Scarza NiTricoRA. 
Sior. degl. ucc. v. 4. pl. 422. — Braauwerwag. Sepp. 
Nedert. Vog. v. 2. t. p. 151.— Naum. V6g. Deut. t. 26. 
f. 35. — Frisch. Id. #. 205. 


Les jeunes de l'année. 


N'ont point les trois plumes longues et effilées 
à la nuque; haut de la tête, nuque, dos et sca- 
pulaires d’un brun terne, avec des traits longitu- 
dinaux d’un roux clair, disposés sur le centre de 
chaque plume; gorge blanche avec de petites taches 
brunes ; plumes des côtés et du devant du cou jau- 
nâtres, avec de larges bordures brunes; couver- 
tures des ailes et rémiges d’un brun cendré, mar- 
quées de grandes taches pisciformes, d’un blanc 
jaunâtre; ces taches sont placées à l’extrémité de 
chaque plume ; parties inférieures nuancées dé 
brun, de blanc et de cendré; milieu du ventre blan- 
châtre ; arête et pointe du bec brunes, le reste 
d’un jaune verdâtre; iris brun; pieds d’un brun 
olivâtre *. 


* Les méthodistes ont indiqué ce jeune oiseau comme formant 
“ . e 3° . 
une espèce distincte, et c’est par erreur ou par faute d'impression 


D'ORNITHOLOGTIF. 579 


AnDEa MacuLaTa. Gmel. Syst. 1. p. 645. sp. 80. — 
AnDea GaRDExI. Gmel. Syst. 1. p. 645. sp. 81. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 685. sp. 52. — Le Pouacre , et LE Pouacre 
DE Cayenne. Buff. Oùs. v. 5. p. 425. et pl. ent. 939. — 
SPOTTED and GARDENIAN HERON. Lath. Syn. v. 5. p. 70 et 
71. n°%. 31 et 52. — Frisch. F6g. t. 202. — Naum. F6gq. 
Nacht. t. 48. f. 94. — Wils. Americ. Orn. pl. 61. f. 53. 
— Scaza cENERINO. Stor. degl. ucc. v. 4. pl. 421. 


Les jeunes âges de deux ans. 


Diffèrent de ceux de l’année, en ce que les 
couleurs de la tête et du dos ont des teintes brunes, 
que les taches longitudinales du cou sont en plus 
petit nombre; que les taches au bout des couver- 
tures alaires sont moins grandes, que souvent on 
aperçoit sur ces parties quelques plumes cendrées, 
que les scapulaires ont souvent une teinte verdätre, 
et que les parties inférieures ont plus de blanc: le 
le bec est alors d’un brun noirâtre , l'iris est d’un 
rouge brun, et les pieds ont une teinte verdûtre. 


ArDra Bapra. Gmel. Syst. 1. p. 644. Sp. 55. — Jath. 
Ind. v. 2. p. 636. sp. 57. — Agpra cmsEA. Gmel. Syst. 
1. p. 625 Sp. 9. B. — Le Brnorrau ( femelle). Buff. 
Oùs. v. 7. p.455. — Id. pt. ent. 559. — Le CRABIER ROUX. 
Bu”. Oùs. w. 7. p. 590. — Cnesnur mERON. Lath. Syn. 
v. 5. p. 79. — Naum. Vüg. Nachtr. t. 48. f: 95. 

Habite : les bords des fleuves et des lacs, qui sont 
couverts de buissons et de jones ; assez abondant dans la 
plupart des contrées méridionales |, mais plus rare vers 


qu'ils lui donnent jnsqu’à 22 pouces en longueur totale; les indi- 
vidus d'Europe et ceux d'Amérique que j'ai comparés, ne portaient 
que 16 pouces, 


280 MANUEL 


le nord; peu nombreux en Hollande. Se trouve égale- 
ment dans l'Amérique septentrionale , où l'espèce est la 
même. | 


Nourriture : poissons , rainettes, moules et vers. 

Propagation : niche à terre, dans les buissons, plus 
rarement dans les jonchaies ;: pond trois ou quatre œufs 
d’un vert terne. 


HÉRON GRAND BUTOR. 


ARDEA STELLARIS. (Lin) 


De larges moustaches et le hautde la tête noirs; 
tout le fond du plumage d’un roux jaunâtre itrès- 
clair, marqué sur les côtés du cou par des zigzags 
bruns , et sur le devant du cou par des taches 
brunes et rousses ; sur les parties inferieures de 
grands traits noirs et longitudinaux; sur le haut 
du dos beaucoup de noir au centre des plumes; 
sur les couvertures des ailes ädes zigzags noirs et 
bruns; rémiges rayées alternativement de roux clair 
et de cendre noirâtre; mandibule superieure brune, 
à bords jaunâtres ; la mandibule inferieure, le tour 
des yeux et les pieds d’un jaune verdâtre; iris jaune. 
Longueur , 2 pieds 4 ou 5 pouces. 

La femelle ne diffère point ; chez Les jeunes de 
l'annee , À ne se presente point de differences bien 
marquées dans les couleurs du plumage. 


ARDEA STELLARIS. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 21. —Lath. 
Ind. v. 2. p. 680. sp. 18. — Le Buror. Buff. Os. v. 411. 
t. 21. — Id. pl. ent. 589. — Gérard. Tab. élém. v. 2. 
p. 140. — Brrrerx. Lath. Syn. v. 5. p. 56. — Id. supp. 
®.3. p. 254. — Penn. Brit. Zool. p. jui. t. A. 1. — 


‘4 


#5 


D'ORNITHOLOGIE. | 581 
Grosse RHORDROMMEL. Bechst. Naturg. Deut. t. 4. p. 63. 
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 558. — Frisch. 4. 205. — 
Naum. €. 27. f. 56. — Roonz noernour. Sepp. Neudert. 
Vog. v. 4. t. p. 541. — Scarza sreLrare. Stor. degl. ucc. 
v. 4. p. 432. 

Remarque. Les méthodistes ont eu tort d’énumérer 
comme variété du Butor vulgaire, celui indiqué par 
Brisson sous le nom de Butor de la baie de Hudson. v. 5. 
p. 449. Cet oiseau forme une espèce distincte; il en est 
de même de l’Anpea Boraurus Gmel. Syst. 1. p. 656. 
sp. 50. qui est un vieux Héron pourpré. L'espèce qui à 
deux taches noires à la partie supérieure du cou ,; mais 
ressemblant pour le reste beaucoup à notre butor, est dif- 
férente , elle vit dans lAmnérique septentrionale ; une au- 
tre espèce, également distincte, est propre à la Nouvelle- 
Hollande ; elles sont toutes deux faciles à confondre avec 
notre espèce européenne , surtout lorsqu'on n’est pas à 
même de les comparer ; ia description la mieux faite ne 
saurait y répondre. 

Habite : les joncs et les roseaux sur les bords des 
rivières et des lacs; très-aboudant dans tous les pays en- 
trecoupés d’eau. 

Nourriture : poissons , rainettes, moules , sangsues 
el insectes d’eau. 

Propagation : niche dans les roseaux ; pond de trois 
jusqu’à cinq œufs, d’un verdâtre clair paraissant sali. 


HÉRON CRABIER. 
ARDE A RALLOIDES. (Scopozr.) 


Sur le front et sur le haut de la tête de longues 
plumes jaunûtres, marquees de raies longitudinales 
noires; huit ou dix plumes étroites et très-longues 
partent de l’occiput; elles sont blanches, liserces 


s 


582 MANUEL 

d’un bord noir; gorge blanche, cou, haut du dos 
et scapulaires d’un roux clair ; plumes du dos 
longues, effilées et d’un marron clair; tout le reste 
du plumage d’un blanc pur : bec d’un bleu d'azur 
à sa base, et noir à la pointe; peau nue des yeux 
d'un gris verdâtre; iris jaune; pieds jaunes avec 
une nuance verdâtre; la partie nue au-dessus du 
genou petite. Longueur, 16 pouces, et quelquefois 
davantage. Le male et la femelle, passe l'age de 
deux et de trois ans. 


ARDEA RALLOIDES. SCOpOli. Ann. v. 1. n°. 121. — ARDE4 
comATA. Pallas. Reis. v. 2. p. 515. n°. 351. — Gmel. Syst. 
1. p. 652. Sp. 41. — Lath. Ind. v. 2. p. 685. sp. 59. — 
ARDEA SQUAIOTTA et CASTANEA. Gmel. Syst. 1. p. 634 et 635. 
sp. 46 et 47. — Lath. Ind. v. 2. p. 686 et 685. sp. 356 
et 40. — ARDE4A AuDax. La Peyrouse, Neue Schwed. abh. 
5. p. 106. — Li CRABIER DE MAHON , et CRABIER Ca1OT. Buff. 
Ois. v. 57. p. 393 et p. 589. — Id. pl. ent. 548. figure 
très-exacte du vieux. —LE CRABIER GENTIL. Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 137. n°. 8. et t. 22. f. 4. —— SQUACCO HERON, 
SQUAIOTTA HERON and Casran£OUS HERON. Lath. Syn. v. 5. 
p.72, ghet 59. n*. 56, 39 et 40. — RALLEN REIHER. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 45. — Meyer, Tasschenb. 
v. 2. p. 541. mais les fiqures de la tête et du pied ap- 
partiennent au jeune de l’année. — SGarzA CIUFETTO. 
Stor. degl. ucc. v. 4. p. 419 et 420. individus qui con- 
servent quelques plumes du jeune âge. — Naum. Wôg. 
Nacht. t. 22. f. 44. le mâle adulte. 

Remarque. LE CRABIER DE COROMANDEL de Buf. pl. 
ent. 912. est une espèce très-distincte ; elle est de la 
classe des Hérons à aigrettes. L’ARDEA MALLACCENSIS, 
dont Senegalensis est le double emploi, forme également 
une espèce bien caractérisée différente de celle-ci. 


D'ORNITHOLOGIE. 555 
Les jeunes avant l’äge de deux ans. 


N’ont point ces longues plumes occipitales ; toute 
la tête, le cou et les couvertures des ailes d’un 
brun roux, avec de grandes taches longitudinales 
et plus foncées ; gorge, eroupion et queue d’un 
blanc pur ; plumes des ailes blanches sur leurs 
barbes intérieures, mais cendrées extérieurement 
et vers le bout; haut du dos et scapulaires d'un 
brun plus ou moins foncé ; mandibule supé- 
rieure du bec brune et verdätre, inférieure d’un 
jaune verdâtre; peau nue des yeux verte; pieds 
d’un cendré verdâtre; iris d’un jaune très-clair. 


ARDEA Eryraropus. Gmel. Syst. 1. p. 634. sp. 88. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 686. sp. 58. un individu prenant 
da livrée de l'adulte. — Anbga comarea. Simillima. Jter. 
Possegan. p. 24. — ArbxA MARsiGL1 et pumiLa. Nov. Com. 
Petr. 14. p. 502. t. 14. f. 1. — Gmel. Syst. 1. p. 657 ct 
644. sp. 52 et 54. — Lath. Ind. v. 2. p. 681 et GS5. sp. 
20 et 28. — Le Pertr Buror. Briss. Orn. v. 5. p. 452. — 
Buff. Oùs. v. 7. p. 524. — SWABIAN BITTERN and DWARF 
HERON. Lath. Syn. v. 3. p. Go et 57. — Naum. Vüg. 
Wachtr. t. 22. f. 45. 


Habite : les bords des eaux et les marais ; très-abon- 
dant aux confins de l’Asie; assez commun en Turquie, 
dans l’Archipel , en Sicile et en Italie; accidentellement 
de passage dans quelques parties méridionales de l’Alle- 
magne ; plus fréquent à son passage en Suisse et dans le 
midi de la France ; jamais dans le nord, 

Nourriture : petits poissons , insectes et coquillages. 


Propagatien : niche sur les arbres; ponte inconnue, 


OX 
(#2) 
a 


MANUEL 
HÉRON BLONGIOS. 


ARDE A MINUTA. (Lixn.) 


Point de partie nue au-dessus du genou; la 
membrane qui reunit le doigt du milieu à l'exte- 
rieure, très-courte. 

Haut de la tête, occiput, dos, scapulaires, 
pennes secondaires des ailes, et queue d’un beau 
noir à reflets verdâtres ; côtés de la tête, cou, cou- 
vertures des ailes, et toutes les parties inférieures 
d’un jaune roussätre; rémiges d’un noir cendré: 
bec brun à la pointe, jaune dans le reste; tour 
des yeux et iris jaunes; pieds d’un jaune verdatre. 
Longueur, 13 pouces 6 ou 8 lignes. Le male et la 
femelle adultes. 

AnDEa minurA. Gmel. Syst. 1. p. 646. sp. 26. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 685. sp. 27.— Boraurus rurus. Briss. Orn. 
v. D. p. 458. — BLoncios DE Suisse. Buff. Oùs. v. 5. p. 
395. — Id. pl. ent. 525. — Le Buror Roux. Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 145. n°. 10. un individu prenant la li- 
vrée de l'adulte. — LiTTLE BITTEREN and RUFOUS BITTEREN, 


Lath. Syn. v. 5. p. 6o et 65. — Id. supp. v. 1. p. 235. 
— Kzeier REIRER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 51. — 


Meyer, Deut. v. 2. p. 545. — Frisch. Wôg. t. 207. — 
Naum. Wôg. t. 28. f. 57. — Scarza quacco. Stor. deg. 
ucc. v. 4. pl. 418. — Woupnorsx. Sepp. Nedert. Vog. 


v. 1. p. 57.1. f. 1. le vieux, et f. 2. le jeune. 
Les jeunes de l'annee. 


Ont le bec brun et les pieds verts; haut de la 
tête brun; devant du cou blanchätre avec de nom- 
breuses taches longitudinales ; côtés de la tête, 


D'ORNITHOL®OGIE. 585 
nuque, poitrine, dos et couvertures des ailes d’un 
brun roux, plus ou moins foncé, et parsemé de 
nombreuses taches longitudinales brunes; rémiges 
et pennes de la queue d’un brun foncé. Dans la 
seconde mue, les taches longitudinales commen- 
cent à disparaitre ; les plumes du manteau sont 
alors bordées de roux; les rémiges et les pennes 
de la queue prennent du nofr. C’est alors, 


AnDEA DANUBIALIS. Gmel. Syst. 1. p. 637. sp. 53. — 
Latb. Ind. v. 2. p. GB1. sp. 21. — ARDEA SOLONIENSIS. 
Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 51. — Lath. Ind. v. 2. p. 681. 
Sp. 19. — Le Butor Baux RAYÉ et LE Buror Roux. Bu. Ois. 
v. 7. p. 424 et 425. — Rurous and RAYED BITTEREN. Lath. 
Syn. v. 5. p. 60 et 61. — DER SCHWABISCHE und GEsrri- 
GELDE REIHER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 56 et 58. 
n°. 11 et 12. — Naum. Vüg. Nacht. t. 12. f. 25 et f: 26. 
Le jeune de l’année. | 


Habite : les bois et les buissons ; les jonchaïes et les 
marais ; très-abondant vers le midi ; assez commun en 
Hollande ; de passage en Allemagne et en Angleterre, 


Nourriture : très-petits poissons , petites rainettes et 
leur frai , insectes et vers. 


Propagation : niche sur les buissons ou dans les joncs ; 
pond cinq ou six œufs, blancs. 


PA AE A 


Panris 1°. 58 


586 MANUEL 
GENRE SOIXANTIÈME. 


FLAMMANT.— PHOENICOPTE- 
RUS. (Lixn.) | 


Bec gros, fort, plus haut que large, dentele, 
conique vers la pointe, nu à sa base; mandibule 
supérieure flechie subitement, courbée à la pointe 
sur la mandibule inférieure; mandibule inferieure 
plus large que la supérieure. NARINES longitudi- 
nales, au milieu du bec, percées de part en part, 
près du dome de larête supérieure, couvertes en- 
dessus par une membrane. Preps très-longs; trois 
doigts devant, celui de derrière très-court, sar- 
ticulant très-haut sur le tarse; les doigts de devant 
reunis jusqu'aux ongles, par une membrane dé- 
coupée. ONGLES courts, plats. AILEs médiocres; la 
ire, et la 2€. remiges les plus longues. 


Ces oiseaux (dont l'espèce européenne est répandue 
également dans les trois autres parties du monde) vivent 
sur les bords de la mer, où ils se nourrissent de coquilla- 
ges, d'insectes, et de frai de poissons, qu’ils pêchent 
au moyen de leur long cou et en retournant ieur tête pour 
employer avec avantage le crochet de leur bec; ils se 
réunissent en grandes bandes et nichent en société ; ils 
font, dans lies marais, un nid de terre élevé où ils se met- 
tent à cheval pour couver leurs œufs , parce que leurs lon- 
gues jambes les empêchent de s’y prendre autrement *; 


* Voyez Cuvier, Règ. animal. v. 1. p. 505, J’ai omis d'indiquer 
cette particularité dans la 1°. édition. 


Là 


D'ORNITHOLOGIE. 587 
leur mue paraît simple et ordinaire, mais il leur faut plu- 
sieurs années avant que les couleurs du plumage soient 
stables. Les femelles sont plus petites que les mâles, leurs 
couleurs sont plus pâles ; les jeunes sont blancs au sortir 
du nid ; deux petites espèces, de moitié moindres que 
celle d'Europe, vivent en Afrique et en Asie ; le plumage 
des jeunes éprouve les mêmes changemens. Leur corps 
n’est guère plus couvert de duvet que ne l’est celui de 
tous les autres échassiers; aussi ne nagent-ils point habi- 
tuellement , quoique étant pourvus de pieds à doigts en- 
tièrement palmés. Ils se réunissent en grandes bandes 
dans les marais, où on les approche très-difficilement, vu 
leur extrême défiance. En volant par bandes , ils ont l’ha- 
bitude de former un angle, comme les Otes ; en mar- 
chant , ils appuient souvent la partie plate de leur mandi- 
bule supérieure à terre, et s’en servent comme d’un 
soutien. 


Remarque. I me paraît encore très-douteux si on doit 
considérer le Flammant d'Amérique , comme étant de la 
même espèce que le Flammant d'Europe et d'Afrique; je 
n’ai pu parvenir à des données certaines à cet égard , mais 
les recherches faites me font présumer que ce sont deux 
espèces distinctes ; lorsque les différences seront établies , 
on pourra donner au Flammant d'Europe et d’Afrique le 
nom de Phœnicopterus antiquorum , et laisser à celui 
d'Amérique celui de Phæœnicopterus ruber. 


FLAMMANT ROUGE. 


PHOENICOPTERUS RUBER, (Linx. 


Tête, cou, queue et les parties inférieures d’un 
beau rose; ailes d'un rouge vif; dos et scapulaires 
d’un rouge rose; ‘rémiges d’un noir profond ; les 
longues plumes rouges des pennes secondaires des 
ailes dépassant les rémiges de plusieurs pouces : 


588 MANUEL 

pieds roses ; base du bec et tour des yeux blan- 
châtres; depuis la base jusqu'à la courbure d’un 
rouge de sang, le reste vers la pointe noir. Lon- 
sueur, depuis la pointe du bec jusqu’à celle de la 
queue, 4 pieds 4 pouces. Les très-vieux males, 
dgés de L ans accomplis. 


Les vieilles femelles, agées de plus de quatre 
ans, ont aussi tout le plumage rouge , mais il est 
plus pâle et plus tirant au blanc; elles ont toujours 
des dimensions moins fortes. 


Pnosnicoprerus RUBER. Gmel. Syst. 1. p. 612. Sp. 1. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 788. sp. 1. — Wils. Americ. Orn. 
v. 8. p. 45. pl. 66. f. 4. un vieux d'Amérique. — Le 
MrammaNT. Buff. Oùs. v. 8. p. 455. t. 59. — Id. pt. ent. 
65. un individu d'Europe. — Rev FLamixco. Lath. Syn. 
V. 5. p. 209. t. 93. un vieux mâle d'Amérique. — Id. 
supp. v. 1. p. 263. — Alb. Birds. v. 2. 1. 55. 


Les jeunes avant la mue, ont tout le plumage 
cendré ; beaucoup de noir sur les pennes secondaires 
des ailes et de la queue. 4 l’äge d’un an revolu, ils 
sont d’un blanc sale; les pennes secondaires des 
ailes sont d’un brun noirâtre, bordées de blanc; 
les couvertures des ailes à ‘leur origine d’un blanc 
très-légèrement nuancé de rose, mais terminées de 
noir; les pennes blanches de la queue irrégulière- 
ment maculées de brun noirâtre; la base du bec 
livide; leur longueur totale n’excède guère 3 pieds. 
A l’äge de deux ans , le rose prend plus d’éclat 
sur les ailes; ces parties sont déjà rouges, lors 
même que le cou et le corps sont encore revêtus 


D'ORNITHOLOGIE. 589 
de plumes blanches. Buffon a représenté un tel in- 


dividu dans sa pl. enl. 63. 


Habite : plus particulièrement les climats chauds de 
l'Afrique et de l’Asie ; assez abondant en Sicile et en Ca- 
labre ; très-commun et par grandes bandes en Sardaigne, 
particulièrement non loin de Cagliari, dans les marais et 
dans les lagunes ; se trouve aussi sur les côtes méridio- 
nales de la Provence ; très-accidentellement sur les fleuves 
dans l’intérieur des terres; très-rarement sur le Rhin. 

Nourriture : coquillages , frai de poisson et insectes. 


Propagation : niche sur les plages, ou dans les marais 
baignés par la ner; construit un nid de forme pyramidale 
et assez élevé de terre pour que la mer, dans sa plus 
haute crue , ne puisse parvenir à la surface creuse où les 
œufs sont déposés ; pond deux œufs oblongs, d’un blanc 
pur. 


2141121221 4152:52:22:22:2:::2) 


GENRE SOIXANTE ET UNIÈME. 


AVOCETTE. — RECURVIROSTRA. 
(Linx.) 


Bec très-long, grêle, faible, déprimé dans toute 
5 9 , ; P 
sa longueur , la pointe flexible, se recourbant en 
haut ; mandibule supérieure, sillonnée à sa surface; 
mandibule inférieure, sillonnée latéralement. N4- 
RINES à la surface du bec, linéaires , longues. Preps 
grêles , longs; trois doigts devant, doigt de derrière 
presque nul, s’articulant très-haut sur le tarse, les 
doigts antérieurs réunis jusqu'à la seconde articu- 
lation par une membrane découpée. AILES acu- 
. e . 
minées, la 17e, rémige la plus longue. 


590 MANUEL 

Ces oiseaux ( dont une seule espèce habite en Europe }, 
fréquentent le plus habituellement les eaux salées ; ils vi- 
vent sur les plages baignées par le flux de la mer, ou à 
l'embouchure des rivières, toujours dans des lieux vaseux 
ou couverts de limon , et où l’eau est à une hauteur pro- 
portionnée à la longueur de leurs jambes ; les nids ne 
sont point élevés de terre comme ceux des Flammants , 
mais à l’ordinaire dans un creux formé en terre et recou- 
vert de quelques brins d'herbe ; en couvant ils ploient 
leurs longues jambes contre les flancs ; ils émigrent et 
vivent par paires; leur vol est rapide et soutenu; leur 
nourriture consiste en insectes presque imperceptibles , 
qu’ils enlèvent dans l’eau de dessus la vase ; en les voyant 
prendre leur nourriture ; on dirait qu’ils frappent l'eau ; 
leur mue est simple et ordinaire ; les jeunes de l’année 
différent très-peu des vieux, et les sexes ne différent point. 
Ils ne nagent point habituellement , quoique pourvus de 
pieds à doigts presque entièrement palmés. Trois espèces 
distinctes habitent les climats étrangers. 


AVOCETTE A NUQUE NOIRE". 


RECURVIROSTRA AVOCETT A. (LIN\.) 


Tout le plumage d’un blanc parfait, à l'exception 
ccpendant du haut de la tête, de la partie posté- 
rieure du cou, des plus petites et des plus grandes 
scapulaires, des couvertures alaires et des rémiges, 
toutes ces parties sont d'un noir profond; bec noir; 
iris d’un brun rougeätre ; pieds d’un cendré bleuä- 


* Cette dénomination sert parfaitement pour distinguer l’avo- 
cette d'Europe des trois antres espèces étrangères. L’avocette de la 
Nouvelle-Hollande à cou d’un roux bai est une espèce nouvelle; 
que plusieurs naturalistes confondent avec À. americana. Latir. 


D'ORNITHOLOGIE. 5on 
tre. Longueur 17 pouces 6 lignes. Le male et la 
femelle AMESS 


Les jeunes avant la mue, ont déjà le plumage 
d’un blanc pur, mais les parties noires sont nuan- 
cées de brun; le brun noir de la tête ne s'étend 
point au delà de locciput; celui des scapulaires 
est bordé de roux, et toutes les plumes de ces 
parties sont terminées par un petit bord'd’un roux 
cendre ; les pieds sont cendres; les tarses sont gros 
et canneles par devant. Après la première mue 
d'automne, il règne encore, pendant la première 
année , un peu de roussâtre sur les bords extérieurs 
des plumes scapulaires. 


RECURVIROSTRA AVOCETTA. Gimel. Syst. 1. p. 695. sp. 1 
— Lath. Ind. v. 2. p. 586. sp. 1. — L'Avocerre. Ruff. 
Ois. v: 8. p. 466. 1. 58. — Id. pl. ent. 553. — Gérard, 
Tab. élém. v. 2. p. 166. — Scopixc aAvocer. Lath. Syn. 
v. 5. p. 209. — Penn. Brèt. Zoo. p. 154. t. C. — Der 
BLAUFÜSSIGE WASSER SABIER. Bechet. Naturg. Deut. v. /. 
p. 450. t. 25. f. 2. — Borkh. Deut. Orn. Heft. 3. f. 3. 
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. ». 15. — Avocerra 
O BECCO srTorro. Stor. del. uce. v. 5. pl. 59. — De Kevir. 
Sepp. Nedert. Vôg. v. 1. t. p. 67. 

Remarque. Les individus tués en Égypte, et ceux qui 
m'ont été envoyés du cap de Bonne Espérance, ne dif- 
férent en rien de ceux d'Europe ; Pavocette de PAmérique 
méridionale et celles dé l'Inde, et de PAustrale-Asie, lor- 
ment trois espèces distinctes, bien caractérisées, indiquées 
dans le présent article. 

Habite : les prairies et les plages inondées par les eaux 
de la mer; très-ahondant dans la Nord-Hollande, plus 
rare le long des côtes ; très-accidentellement dans l’inté- 
rieur des terres ; répandue presque partout. 


592 MANUEL 

Nourriture : tvès-petits insectes, frai de crustacés ma- 
rins ; aussi des plantes marines. 

Propagation : niche dans un petit trou, pratiqué dans 
l'herbe ou dans le sable ; pond deux œufs , et rarement 
trois, d’un cendré olivâtre parsemé de nombreuses taches 
noirâtres. 


Voici les indications qui servent à reconnaître 
les autres espèces de ce genre peu nombreux. 


AVOCETTE ISABELLE. 


RECURVIROSTRA AMERICANA. (Larn.) 


La tête, tout le cou, le haut du dos et la poitrine , d’un 
roussâtre clair ou isabelle ; la face blanchître ; le milieu 
da dos et une partie des plumes des scapulaires noirs ; les 
pennes des ailes les plus proches du corps, cendrées ainsi 
que la queue. Longueur, 17 pouces 6 ou 8 lignes, de 
l'Amérique septentrionale. 


Voyez les synonymes sous Recurvirostra americana , 
Lath. Ind. à. 2. p. 585., et ajoutez, Wils. Americ. Orn. 
V7. 20/63, 2. 


AVOCETTE À COU MARRON. 


RECURVIROSTRA RUBRICOLLIS. (Mrur.) 


Face, têle et la partie supérieure du cou, d’un roux 
marron ; partie inférieure du cou, dos , scapulaires , tou- 
tes les parties inférieures et la queue, d’un blanc pur; 
sur les scapulaires une large bande noire qui s’étend, de 
chaque côté , le long du dos ; pennes des aîles les plus 
proches du corps, noires. Longueur, 15 pouces 6 ou 8 
lignes. Des plages de l’Australe-Asie. Elle se trouve dans 
plusieurs cabipets , sous Je nom de R. american. 


CA 


D'ORNITHOLOGIE. 5g 


AVOCETTE ORIENTALE. 
RECURVIROSTRA ORIENTALIS. (Cuv.) 


D'un blanc très-pur; seulement les ailes et les scapu- 
laires noires ; queue cendrée , bec noir, pieds jaunes. 
Taille de notre avocette. Le seul individu que j'ai vu, 
ayant le bec cassé, on ne peut déterminer au juste la lon- 
gueur totale de l'oiseau. 1l est dans les galeries du jardin 
du roi à Paris, et a été indiqué par M. Cuvier , Règ- 
anim. v. 1. p. 496. 

Remarquez encore que Recurvirostra alba de Gmel. 
et de Lath. Ind. v. 2. sp. 3, n’est point une avocette ; 
mais une barge très-bien caractérisée et déjà signalée 
comme telle par Brisson et par Buffon , mais placée par 
Gmelin dans ce genre, probablement par rapport à la 
forme recourbée du bec qu’on observe aussi dans d’autres 
genres que celui de l’avocette ; l’avocette terek de Pallas, 
est aussi une petite barge semi-palmée. 


AAA RAA AAA ARE RUE 


GENRE SOIXANTE-DEUXIÈME. 


SPATULE. — PLATALEA. (Laxx.) 


Bec très-long, fort, très-aplati, pointe dilatée, 
arrondie en forme de spatule ; mandibule supérieure 
cannelée , transversalement sillonnée à sa base. 
Nakines à la surface du bec , rapprochées , oblon- 
gues, ouvertes, bordées par une membrane. FACF 
et TÊTE, en partie ou entièrement nues. PrEps 
longs, forts; trois doigts devant, réunis jusqu'à la 


594 MANUEL 

seconde articulation par des membranes profondé- 
ment decoupées ; doigt postérieur long, portant à 
terre. Aires médiocres, amples; la 1re, rémige à 
peu près de la longueur de la 2°., qui est la plus 
longue. 


Les Spatules vivent en société dans les marais boisés, 
non loin de l’embouchure des fleuves; on les voit rare- 
went sur les bords de la mer; ils se nourrissent de très- 
petits poissons , de frai et de petits coquillages fluviati- 
les ; ainsi que de petits reptiles et d’insectes aquatiques. 
Ils nichent, suivant la localité, sur des arbres de haute- 
futaie, sur les buissons ou dans les joncs ; leur mue est 
simple et ordinaire , mais le jeune oïseau ne prend la 
livrée stable de l'adulte qu’à la troisième année ; le bec se 
d'veloppe lentement et paraît couvert d’une membrane 
dans Île jeune âge; la huppe paraît à la secondé annéé ; 
les sexes se distinguent à l'extérieur, mais par des carac- 
ières peu marqués. | 

Bemarque. La Spatule rose d'Amérique, est presque 
totalement blanche dans le jeune âge ; elle se distingue 
facilement en cet état par le bec plus court, jaunâtre, par 
la nudité de toute la face et par ses pieds bruns ; le jeune 
de cette espèce se revêt de la livrée rose à peu près de Îa 
même manière que le jeune Ffammant . le rouge parais- 
sant en premier sur les aîles. La Syatule huppée et la 
Spatutle blarñche de Lucon, voyez Sonnerat, voyag. 
t. 52 et 51, dont l’une adulte et l’autre jeune , forment 
une troisième espèce distincte et bien caractérisée dans ce 
genre ; la Platalea pygmea des systèmes, forme ‘un 
genre distinct voisin du genre Trènga. M. Nilson, qui 
a vu Poiseau qui à servi de type à Linné , lui a donné le 
nom de Eurynorhynchus griseus. Je n’ai Jamais eu 
occasion de voir cette espèce , qui n’est point un oiseau 
d'Europe. 


D’ORNITHOLOGIE. 595 


SPATULE BLANCHE. 


PLATALEA LEUCORODIA. (Lixx.) 


Une huppe très-touffue, très-longue, à plumes 
deliées et subulées orne l’occiput * 


Tout le plumage d’un blane pur, à l'exception de 
celui de la poitrine, où se dessine un large plastron 
d’un jaune roussâtre; les extrémités de ce plastron 
remontent en une bande sur le haut du dos et s’y 
réunissent ; nudité des yeux et de la gorge d’un 
jaune pâle, mais faiblement teint de rouge sur le 
bas de la gorge ; bec noir, mais Élématre dans le 
creux des sillons , pointe d’un jaune d’ocre ; iris 
rouge ; pieds noirs. Longueur totale, 2 pieds 6 pouces. 
Longueur du bec, 8 pouces 6 lignes. Les érès-vieux 
males. 


Les vieilles femelles, ont des dimensions moins 
fortes ; la huppe est moins ample et moins longue; 
le plastron jaune roussätre n’est que très-faiblement 
indiqué. 

PLATALEA LEUCORODIA. Gmel. LE 1. p. 613. Sp. 1 
au Ind. v. 2. p. 667. sp. 1. — La Sratuse. Buff. Ois. 

. 7. p. 448. — Id. pt. ent. 405. — Gérard. Tab. élém. 
U. 2. p. 161. RAM SPOONBILL. Lath. Syn. v. 5. p. 15. 
— Id. supp. v. V4 66. — PELLICANO VOLGARM. 19/07. 
degt. uce. v. 4. pl. À 37. — WeEisser LOFFLER. Bechst, Na- 
turg. Deut. v. 4. p. 4. t. 17. — Meyer, Tasschenb. ? 


su 


* M. Cuvier donne une petite huppe occipitale à la spatule, ce 
ce qui fait présumer que ce savant n'a jamais vu des individus 
adultes, 


S 


596 MANUEL 


2. p. 330. — Naum. Vôg. Nacht. t. 44. f. 87. le vieux 
mâle , mais représenté avec des couleurs trop vives ; la 
couleur du bec et de l'iris sont inexactes. — DE LEPELAAR. 
Sepp. Nederl. Vog. ©. 2. t. p. 172. 


Les jeunes de l'annee, sont déjà blancs au sortir 
du nid, en exceptant les rémiges extérieures, qui 
sont noires le long des baguettes et à leur bout ; 
toutes les baguettes sont aussi d’un noir profond. 
La tête est couverte de plumes courtes, arrondies ; 
le bec tout au plus long de 4 pouces 6 lignes, est 
d'un cendré foncé, mou, très-flexible, et recou- 
vert par une peau lisse; l’iris est cendré; les parties 
nues sont d’un blanc terne. Le plastron jaune de la 
poitrine ne commence à paraître qu'à la seconde 
ou à la troisième année. C’est alors, 


Prararea nivea. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 482 *. —La 
SPATULE BLANCHE, Buff. Ois. t. 24. la pl. ent. de Buff. 
représente une vieille spatule. — Frisch. Wôg. Deut. t. 
200 et 201. — Naum. Vôgq. Nacht. t. 44. f. 88. figure 
trés-exacte. 


Anatomie. Dans les mâles , [a trachée artère , après 
avoir suivi l’œsophage jusques entre les os de la four- 
chette, y fait une courbure en remontant environ de la 
longueur d’un pouce et demi, se replie de nouveau, et 
passe en se divisant, par les bronches , dans les poumons. 
Les femelles n’ont point de circonvolution dans le tube 
de la trachée. 


Habite : les bords des fleuves à leur embouchure ; 
nulle part en aussi grand nombre qu’en Hollande ; deux 


* M. Cuvier fait ici du jeune de l’année une nouvelle espèce 
distincte, 


D'ORNITHOLOGIE. 59 


fois de passage périodique le long des côtes maritimes ; 
voyage avec les cigognes. 


1 


Nourriture : très-petits poissons, frai, coquillages , 
insectes et vers fluviatiles. 


Propagation : niche sur les arbres , sur les buissons, 
ou dans les jones qui avoisinent les côtes maritimes ou les 
grands lacs ; rarement très-avant dans les terres; pond 
deux ou trois œufs blancs , marqués de taches très-rares 


comme effacées et d’un roux de rouille ; quelques œufs 
sont d’un blanc parfait. 


122142113411 111131111) 


GENRE SOIXANTE-TROISIÈME. 


IBIS. — ZBIS. (Lacer.) 


Bec long, grêle, arqué, large à sa base; pointe 
déprimée, obtuse, arrondie ; mandibule supérieure 
profondément sillonnée dans toute sa longueur. 
Nanines près de la base, à la partie supérieure du 
bec , oblongues, étroites, entourées par une mem- 
brane, percées dans la membrane qui recouvre le 
sillon. Face nue, point de plumes entre le bec et les 
yeux, souvent une partie de la tête et du cou nus. 
Preps médiocres ou grêles, nus au-dessus du genou ; 
trois doigts devant et un derrière, les doigts ante- 
rieurs réunis jusqu'à la première articulation ; le 
doigt de derrière long et posant à terre. ATLES mé- 
diocres, la ire. rémige un peu plus courte, ou 


beaucoup plus courte que les 2°. et 3e,, qui sont les 
plus longues. 


598 MANUEL 

Les Ibis , que quelques auteurs confondent avec les 
Courtis, fréquentent les bords des fleuves et des lacs, 
où ils se nourrissent d'insectes , de vers, de coquillages 
et souvent aussi de végétaux; mais l’on doit mettre au 
rang des fables populaires la réputation qu’ils ont d’être 
srl destructeurs de serpens et de reptiles venimeux , 
auxquels ils ne touchent jamais. Ces oiseaux entrepren- 
nent de longs voyages ; ils émigrent à des époques pério- 
diques ; la mue est simple et ordinaire ; le plumage des 
jeunes diffère à plusieurs égards des vieux, particulière- 
ment dans quelques espèces étrangères ; les sexes ne dif- 
fèrent presque que dans les dimensions, 


Remarque. Le genre Tantalus de Linné, ne peut com- 
prendre , sous la dénomination générique de Tantate , 
que les seules espèces exotiques du TANTALUS LOCULATAOR. 
Gmel. Syst. 1. p. 647. sp. 1. du TanTarus Bis. Gmel. 
p. 650. sp. 4. et du ranNTALUS LEUCOCEPHALUS. Gmel. p. 649. 
sp. 10. Tous les autres oiseaux compris dans le genre 
Tantatus de Linné et de Latham, appartiennent au genre 
Ibis de Lacépède, d’Illiger, ei de celui qui fait le sujet de 
cet article. 


IBIS FALCINELLE *. 


IBIS FALCINELLUS. (Mrur.) 


Tête d’un marron noiratre; cou, poitrine, haut 
du dos, poignet de l'aile et toutes les parties infé- 


* Dans la première édition, j'ai donné à cet oiseau le nom 
d'Igrs sacré. Depuis peu M. Cuvier, Règ. an. v. 1. p. 483., a aussi 
formé une espèce d’ibis sacré; celle-ci est le Tantalus æthiopicus 
de Lath. ou l’Æbouhannes de Bruce, dont je fais mention dans 
la note suivante. Il y aurait conséquemment deux ibis portant le 
même nom, quoique dans le fait ces deux espèces aient été éga- 
lement révérées en Égypte, puisqu'on trouve des momies de 
Vune et de l’autre. Nonobstant, deux indications sous le nom 


D'ORNITHOLOGIE. 599 
rieures d’un roux marron vif; dos, crouplon, cou- 
vertures des ailes, remiges et pennes de la queue 
d’un vert noirâtre à reflets bronzés et pourprés : 


bec d’un noir verdâtre, mais brun vers la pointe ; 


nudité des yeux verte, encadrée par une bande 
grisâtre : iris brun; pieds d'un brun verdâtre. Lon- 
gueur, 1 pied 10 ou 11 pouces. * Les vieux. 


La femelle, diffère seulement par sa plus petite 
taille. 


TanraLus FALCINELLUS. Gmel. Syst. 1. p. 648. sp. 2. — 
Latb. Ind. v. 2. p. 507. sp. 14. — Tanrarus 16xEus. S. G. 
Ginel. Reis. v. 1. p. 166. — Gmel. Syst. 1. p. 649. Sp. g- 
— Lath. Ind. v. 2. p. 508. sp. 15. — Le Covruis ver. 
Buff. Os. vw. 8. p. 99. — Counex v'Iraur. Id. pl. ent. 
819. le vieux mâle. — Le Couriy Marrox. Briss. Orn. 
v. 5. p. 329. n°. 5. de vieux. — V'Inis Nom. Savigny. 
Hist. natur. et mythotog. de Ibis, p. 56. pl. 4. — 
Le Covruis BRILLANT. Sonn. édit. de Buñ. Oùs. v. 22. p. 
238. une vieille femelle. — Bax and crossy 118. Eath. 
Syn. v. 5. p. 113. — Id. p. 114. var. À. eip. 115 n°. 14. 


“d’Ibis sacré, ne peuvent continuer d'exister dans le système; le 
culte rendu par les Égyptiens à l’ihis de cet article, paraissant 
encore douteux aux yeux de M. Cuvier, il convient de laisser le 
nom de REziGrosa Cuv. à l'Ahouhannes, tandis que je propose 
pour l'espèce du présent article celni de FarcrNæzLts ; dénomina- 
tion connue, déjà adoptée dans le genre Tantalus, groupe où les 
vrais Ibis se trouvaient confondus, ainsi que je l'ai dit dans la re- 
marque précédente. 

* Cet ibis, connu par les Arabes sous le nom de Æ/ hareiz, 
ainsi que l'espèce décrite par Bruce sous celui de Abouhannes, ou 
le Tanrazus æruropicus de Latham, sont les deux sortes d’oi- 
seaux si célèbres par le culte qu'ils recurent des anciens Egyp- 
üens : les momies de ces deux espèces d'ibis se trouvent en grand 
nombre dans les vastes catacombes de l’ancienne Memphis. 


600 MANUEL 


— SICHELSCRNABLIGER NIMMERSAT. Bechst. Naturg. Deué. 
v. 4. p. 117. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 352. 
— Naum. Vôg. Nacht. 1.28. le mâle adulte. — Crivrco. 
Stor. degl. ucc. v. 4. p. 459. vieux mâle. 


Les jeunes avant l’äge de trois ans. 


Plumes de la tête, de la gorge et du cou, rayées 
longitudinalement de brun noiratre et bordées de 
blanchâtre ; partie inférieure du cou, poitrine, 
ventre et cuisses d'un noir cendré ; haut du 
dos et scapulaires d’un cendré brun; les reflets 
de vert des ailes et de la queue moins vifs. Dans 
les zndividus de l'année, le plumage porte encore 
plus de teintes de cendré noirâtre , et les bords 
blancs des plumes de la tête et du cou sont plus 
larges. 

Tanrarus vininis. Gmel. Syst. 1. p. 648. sp. 8. —Lath. 
Ind. v. 2. p. 507. sp. 15. — Montagu, in the Transact 
of the Linn. society. v. 9. p. 198. — NuMENIUS FIRIDIS. 
S. G. Gmel. Reis. v. 1. p. 167. — Le Couniy verr. Briss. 
Orn. v. 5. p. 326. n°. 4. pl. 27. f. 2.— GREENE 181s. Lath. 
Syn. v. 5. p. 114. n°. 15. 

Habite : les bords des fleuves et des lacs ; assez abon- 
dant à son passage en Pologne, en Hongrie, en Turquie 
et dans l’Archipel ; visite aussi les bords du Danube, se 
trouve quelquefois en Suisse, en Italie, et très-acciden- 


tellement en Hollande et en Angleterre; se rend périodi- 
quement en Égypte; niche en Asie. 


Nourriture : insectes, vers, coquillages fluviatiles et 
végétaux. 
Propagation : inconnue. 


Remarque. En l’année 1812, je tuai, sur les bords 


e 


D'ORNITHOLOGIE. 601 
d’une mare de ce département, deux mâles adultes de 
cette espèce ; ils ne différent point des individus que j'ai 
reçus de l'Allemagne, et sont absolument pareils à ceux 
qui m'ont été envoyés d'Égypte, et qui ont été tués pen- 
dant les campagnes des Français dans cette partie de l'A- 
frique. 


ARIANE RER RAR RARE RS 


GENRE SOTXANTE-QUATRIÈME. 


COURLIS. —NUMESIUS. (Bnriss.) 


Bec long, grêle, arqué, comprimé; pointe dure, 
faiblement obtus ; mandibule supérieure, dépassant 
l’inférieure, arrondie vers le bout, cannelée jus- 
qu'aux trois quarts de sa longueur. Narives laté- 
rales , linéaires, percées dans la cannelure. FAcE 
emplumée, espace entre l'œil et le bec couvert de 
plumes. Preps grêles , nus au-dessus du genou; 
trois doigts devant et un derrière, les doigts anté- 
rieurs réunis jusqu’à la première articulation ; celui 
de derrière articulé sur le tarse et touchant la terre. 


Aires médiocres; la 1°. rémige la plus longue. 


Ces oiseaux , qu’on a improprement réunis avec les Zbis, 
et que certains méthodistes ont placés avec les Bécasses, 
forment un petit genre, dont les caractères sont très-mar- 
qués dans toutes les espèces qui le compose, Ils vivent dans 
les lieux arides et couverts de sable, mais toujours dans le 
voisinage des eaux et des marais; leur nourriture consiste 
principalement en vers de terre, en insectes terrestres et 
aquatiques , en limaçons et en coquillages : leur vol est sou- 
tenu et très-élevé ; ils émigrent en grandes troupes, mais 
vivent isolés pendant le temps de la reproduction. Leur mue 

Partie [f°. 99 


L" 


Go2 MANUEL 
n’a lieu qu’une fois dans l’année; les jeunes de l’année diffe- 
rent très-peu des vieux, on les distingue à la foible courbure 
du bec, qui est plus court; les sexes ne diffèrent point; ce 
sont des oiseaux très-farouches. 

Remarque. Les petites espèces d'oiseaux à bec mou fai- 
blemert arqué , tels que ceux indiqués par Gmelin, édit. 
15°. de Linné , sous les noms de SCOLOPAX ARQUATA. p. 658. 
sp. 25. de Scoropax PYGMEA. p. 655. sp. 20. de TRINGA INCLUS 
et ALPINA. p. 680. sp. 18 et 11, de même que quelques au- 
tres, ne peuvent sous aucun rapport obtenir une place dans 
le genre Numenius , ainsi que j’en ai défini les caractères 
dans cet article. Lathamet les auteurs allemands, qui les 
ont introduits dans ce genre , n’ont sans doute point fait at- 
tention aux disparités très-marquées qui distinguent ces oi- 
seaux des vrais Courlis ou Numenius ; telles que la diffc- 
rence dans la forme du bec et des narines , les doigts qui 
sont entièrement divisés, et la mue qui s’opère chez eux 
deux fois dans l’année, et change totalement les couleurs 
de leur plumage ; leur manière de vivre et leurs habitudes 
différent également. On doit ranger ces oiseaux dans le genre 
Bécasseau ou le Tringa de ce Manuel; lidentité dans les 
formes, dans les mœurs et dans la double mue sont autant 
de motifs qui rendent cette réunion nécessaire. Linnée a 
confondu dans ses groupes Scolopaæ et Tringa plusieurs 
genres très-distincts ; Latham en a séparé les Courlis, ou 
Numenius de Brisson ; Bechstein a distingué les genres 
Totanus et Vanelius ; en dernier lieu, nous devons à 
Leisler la réintégration du genre Limosa , tous les trois 
désignés par Brisson. Je suis, dans cet ouvrage, la subdi- 
vision ci-dessus mentionnée , parce qu’elle me paraît 
conforme à la nature. Mes espèces, à commencer du genre 
Numenius , sont rangées suivant la courbure du bec; 
arqué dans le premier , fléchi et incliné dans le genre 
Tringa , passant à la forme horizontale dans la dernière 
section de ce genre ; droit et seulement courbé en bas 
a la pointe dans le genre Totanus, passant dans la der- 


D'ORNITHOLOGHE. Go3 
hière section de ce genre en une forme courbée en haut, 
qui est celle du plus grand nombre des espèces du genre 
Limosa , et finissant, chez quelques espèces étrangères de 
ce dernier genre , en un bec à pointe très-retroussée. Les 
vrais Scolopax sont assez connus. 


GRAND COURLIS CENDRÉ. 


NUMENIUS ARQUATA. (Laru.) 


Tout le plumage d’un cendré clair; des taches 
brunes, longitudinales sur le cou et sur la poitrine, 
quelques plumes de ces parties nuancées de roux ; 
ventre blanc avec des taches longitudinales ; plumes 
du dos et des scapulaires noires dans le milieu et 
bordées de roux; queue d’un cendré blanchâtre , 
rayée de bandes brunes disposées transversalement : 
mandibule supérieure d’un brun noirâtre; infé- 
rieure couleur de chair ; iris brun ; pieds d’un 
cendré foncé. Longueur, 2 pieds, et quelquefois 
davantage. 


La femelle à des teintes plus cendrées ; le roux 
qui borde les plumes du dos et des scapulaires est 
moins pur. 


Les Jeunes de l'année, ont le bec court, à peine 
long de {4 pouces et presque droit, il se courbe à 
mesure que l'oiseau grandit; dans les vieux indi- 


vidus il mesure quelquefois jusqu'à 6 pouces. 


Numexius AnquaTA. Lath. Jnd. v. 2. p. 710. Sp. 14 — 


ScoLopax ARQUATA. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 5. — Le 
courLis. Buff. Ois. v. 8. p. 19. — Id. pl. ent. 818, — Gé- 
rard. Tab. élém. v. 2. p. 258. — Comuox cuazew. Lath. 


Syn. v. 5. p. 119. —— Id. supp. v. 1. p.249. — Grosse 


604 MANUEL 

sracavocrL. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 191. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 554. — Frisch. &. 224. — 
Naum. £. 5. f: 5. — CrivRio macciore. Stor. degli. ucc. 
v. 4. pl. 480. — GrAAuUWE Wuzr. Sepp. Nedert. Vog. 
V. 2. P:- 109. 

Remarque. Ce courlis est, dit-on, très-commun en 
Asie ; les individus envoyés de Pondichéry ne diffèrent 
presque en rien de ceux d'Europe. L’espèce propre aux 
climats de l'Amérique septentrionale est différente , non- 
seulement par les couleurs , mais aussi par l’excessive lon- 
gueur du bec. | 

Habite : les bords des rivières et des lacs couverts de 
limon, les prairies , les champs et les lieux sablonneux 
proche des eaux ; de passage régulier le long des côtes de 
Hollande et de France ; abondant dans plusieurs contrées 
de l'Europe. 

Nourriture : vers de terre, limaçons, très - petits 
coquillages et insectes. 

Propagation : niche dans les lieux secs, le plus sou- 
vent dans les herbes qui croissent dans les bruyères et dans 
les sables , souvent aussi dans les dunes qui bordent la 
mer; pond quatre ou cinq œufs, olivâtres avec des taches 
et des ondes noirâtres et brunes. 


COURLIS CORLIEU *. 


NUMENIUS PHÆOPUS (Laru.) 


Tout le plumage d'un cendré clair; des taches 
brunes longitudinales sur le cou et sur la poitrine ; 
sur le milleu de la tête une bande longitudinale 
NON PRE ET "GR UE OR 

* M. Cuvier forme de cette espèce le sous-genre Phæopus , mais 


cette division n’a rien d’authentique; le caractère unique sur le- 
quel elle est basée n’existe point. 


D'ORNITHOLOGTIE. … 605 
d’un blanc jaunâtre , accompagnée de chaque côté 
d’un autre, du double plus large et brune; ventre 
etabdomen blancs; plumes du dos et des scapulaires 
d’un brun très-fonce dans leur milieu, et bordées de 
brun plus clair; queue d’un brun cendrée, rayée de 
bandes brunes disposées obliquement ; bec noirâtre, 
mais rougeñtre à sa base ;1r1s brun ; pieds couleur de 
plomb. Longueur 16 pouces et quelquefois moins. 

Les jeunes de l'annee, ont le bec court, à peine 
long d’un pouce et demi, il se courbe à mesure que 
l'oiseau grandit; dans les vieux individus 1l mesure 
quelquefois plus de 3 pouces. 

Numenius pHæÆopus. Lath. nd. v. 2. p. 511. sp. 6. — 
Scocopax PRæOpus. Gmel. Syst. 1. p. 6557. sp. 4. — Nue- 
NIUS EUDSONICUS. Lath. [nd. v. 2. p. 712. Sp. 5. — Scoro- 
PAX BOREALIS. Gmel. Syst. 1. p. 654. Sp. 17 *. — Le Perir 
COURLIS Où LE CORLIEU. Buff. Oùs. v. 8. p. 27. — Id. pl. 
ent. 8/2. —— PREMIER COURLIS DE LA BAIE DE HUDSOY. SOnn- 
Nouv. édit. de Buff. Ois. v. 22. p. 276. — WmiuBrEL. 
Latb. Syn. v. 5. p. 125. — Edw. Oùs. t. 3507. — Esximaux 
cunLEWw. Penn. drct. Zoot. v. 2. p. 46a. n. 564**. — 
Hupsoxiux cuRcew. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 245. — 
REGEN BRACHVOGEL. Meyer , T'asschenb. Deut. v. 


Be 
p. 955. — Frisch. Fôg. t. 225. — Naum. Fôg. t. 10. 
f 10. — Crivrio mixore. Stor. degli. uce. v. 4. pl. 44x. 
— De &LEINE or ReGENwuLr. Sepp. Nedert. Vog. v. 4. t 


p. 303. 


* Mais point le Numenius bo Su de Latham, sp. 9., le même 


que celuidécrit dans les transactions philosophiques LXEE p. 411., 
ét qui forme, comme on l’assure, une espèce distincte propre à 
l'Amérique. Ne serait-ce pas une variété constante ou race? 

** Mais point l'Eskimaux curlew de Lath. Syn. v. 5. p, 125., qu 
est synonyme avec son Vumenius borealis. 


606 MANUEL 


Habite : de passage régulier le long des côtes, dans plu- 
sieurs pays tempérés et méridionaux de l’Europe ; peu 
abondant en France et en Allemagne ; plus commun à son 
passage en Hollande. 


Remarque. Les individus que j'ai reçus de l’Amérique 
septentrionale ne différent point de ceux tués en Europe: 
ceux tués au Bengale sont absolument les mêmes; et ceux 
rapportés de la Nouvelle-Hollande n’ont aucun caractère 
bien prononcé ; ils se ressemblent aussi pour les couleurs 
du plumage. 


Nourriture : insectes et vers. 


Propagation : niche dans les régions du cercle arctique, 
et en Asie. 


RAA SAR AA TAB ILAUIMIAS 


GENRE SOIXANTE-CINQUIÈME. 


BÉCASSEAU *.— TRINGA. 
(Briss.) 


BEc médiocre ou long, très-faiblement arqué, 
fléchi à la pointe ou droit, mou et flexible dans 
toute sa longueur, comprimé à sa base, déprimé , 
dilaté et obtus à la pointe; les deux mandibules 


sillonnées jusques près de la pointe. NaRiNes laté- 


* Buffon et les auteurs francais donnent indistinctement les 
noms de Bécasseau, de Chevalier et de Barge à des oiseaux de ma- 
rais de genres différens; quelquefois il leur est aussi arrivé de dé- 
signer différemment les individus d’une même espèce. Je con- 
serve dans ce Manuel les mêmes noms pour les trois genres dis- 
tincts, mais en leur donnant une acception plus régulière et plus 
systématique. Illiger réunit dans son genre Actitis tous ces Oi= 
seaux que je divise en trois genres. 


D'ORNITHOLOGIE. Co7 
rales , coniques , percées dans la membrane qui 
recouvre le sillon nasal dans toute sa longueur. 


Preps grêles, nus au-dessus du genou; trois doigts 


devant et un derrière; les doigts antérieurs entière- 
ment divisés; dans le plus petit nombre, le doigt du 
milieu et l'extérieur réunis par une membrane ; Île 
doigt de derrière articulé sur le tarse, AILES mc- 
diocres ; la tre, rémige la plus longue. 


Ces oiseaux, qui voyagent en petites troupes , se réunis- 
sent plusieurs dans un même lieu pour nicher ; ils habitent 
toujours les marais voisins des rivières, des lacs, et surtout 
de la mer; ils fouillent indistinctement dans les limons, 
dans la boue , dans le sable mouvant des rives, ou parmi 
les grands amas de fucus, où ils trouvent leur nourriture, 
qui se compose d'insectes à élitres, de larves, de vers 
mous, de mollusques et de très-petits coquillages bivalves ; 
le plus grand nombre émigre le long des bords de la mer, 
les autres suivent le cours des rivières. Leur mue a lieu à 
deux époques fixes de l’année ; leur plumage d'hiver est 
très-différent de celui d’été ; les couleurs principales varient 
ordinairement du blanc au roux, et du cendré au noir ; 
les jeunes, avant leur première mue , diffèrent beaucoup 
des adultes ; les sexes ne se distinguent à l’extérieur que 
par la taille, les femelles étant plus grandes que les mâles. 

Favorisé par le lieu de ma demeure , je suis mieux à 
même que les naturalistes, mes prédécesseurs, de fixer 
les caractères qui sont propres à ces genres, el d'en classer 
les différentes espèces; c’est en m'appliquant, depuis plu- 
sieurs années, à l'étude des oiseaux de marais et des 
oiseaux nageurs, qui abondent dans ce pays , que je suis 
parvenu à débrouiller la confusion qui a régné jusqu'ici 
dans leur classification méthodique ; je suis peut-être le 
premier qui ait rendu les naturalistes attentifs aux change- 


mens extraordinaires que la double mue opère sur celte 


508 MANUEL 

classe d'oiseaux. Cette particularité est probablement aussi 
la cause à laquelle on doit attribuer l’usage fréquent que 
Linné, Latham, Buffon et la plupart des naturalistes de 
nos jours, font de ces espèces, qui varient si singulière- 
ment dans leur plumage, tant aux différentes époques de 
l’âge , qu'à celles de l’année. IT résulte de ces usages fré- 
quens , combinés avec le peu de connaissances qu'on a pu 
rassembler par rapport à l’histoire de ces oiseaux , que les 
descriptions des auteurs ne s’accordent souvent point avec 
les figures qu'ils en donnent. Je n’indiquerai par consé- 
quent, dans mes synonymes, que les seules figures et les 
descriptions qui me paraissent exactes. Ayant tué, à di- 
verses époques de l’année, et comparé une grande multi- 
tude d'individus de la plupart des espèces que je signale, 
j'ai pu déterminer au plus juste l'identité ou la différenee 
des espèces nominales. Il m'a paru nécessaire de placer 
ici, à la tête des descriptions ,; une courte phrase qui ren- 
ferme les caractères propres aux espèces , et feront recon- 
naître celles-ci aux différentes époques de l’âge et de la 
mue *. 


* Avant de publier cette seconde édition, j'ai encore mis tous 
mes soins à la recherche de ces oiseaux difficiles à se procurer; 
une grande partie des côtes de l'Océan et de la Méditerrannée, 
ont été visitées de nouveau; les espèces connues ont été soigneu- 
sement examinées. J'en ai tué un grand nombre dans leurs di- 
vers états, ce qui m'a mis à même de remplir les lacnnes qui se 
trouvaient dans la première édition, d'ajouter quelques espèces 
peu connues et des espèces nouvelles à plusieurs de ces genres; 
la classification est la même. 


D'ORNITHOLOGIE. 609 
Le. SECTION.— BÉCASSEAU PROPREMENT DIT. 


Les doigts antérieurs entièrement divisés. 


BÉCASSEAU COCORLI *. 


TRINGA SUBARQUATA. (Miut.) 


Bec arqué, beaucoup plus long que la tête; les 
deux pennes du milieu de la queue plus longues que 
les latérales ; longueur du tarse, 14 lignes. 


_ Face, sourcils, gorge, couverture du dessus de 
la queue, ventre et toute les autres parties mférieures 
d'un blanc pur; une raie brune entre le bec et l'œil; 
haut de la tête, dos, scapulaires et couvertures des 
ailes d’un brun cendre, avec un petit trait plus fon- 
cé le long des baguettes ; plumes de la nuque rayées 
longitudinalement de brun et bordées de blanchätre; 
devant du cou et poitrine de même, mais d'une 
teinte plus claire; queue cendrée, bordée de blanc; 
les pennes extérieures blanches en dedans; bec noir; 
iris brun; pieds d’un brun ou d’un cendré noirä- 
tre. Longueur, 7 pouces 6 ou 8 lignes. Le mâle et 
la femelle en plumage parfait d'hiver. 


ScoLopax AFRICANA. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 19. — 


* M. Cuvier forme de eette espèce et de la suivante son nou- 
veau genre Peldina on Alouette de mer, Règ. animal, v. x. :p. 490 ; 
mais cette division n’est basée sur aucun caractère précis. Je suis 
persuadé que si M. Cuvier avait été dans le cas d'observer les 
mœurs, et de voir vivant ou fraîchement tués plusieurs fissipi- 
pèdes dont il forme des genres nouveaux, ce savant aurait cer- 
tainement abandonné cette idée. 


610 MANUEL 

NumEnius AFRICANUS. Lath. Ind. v. 2. p. 512. sp. 10. — 
Care curLEW. Id. Syn. v. 5. p. 126.—L’ALOUETTE DE MER. 
Buff. Os. seulement * sa p{. ent. 851., une fiqure très- 
exacte du Cocorti en mue, ou dans Le passage de sa {1- 
vrée d'été à celle d'hiver. 


Les jeunes avant la première mue. 


Couleurs à peu près comme dans les adultes en 
hiver, mais le milieu des plumes du dos, des sca- 
pulaires et des couvertures alaires d’un cendré noi- 
râtre, toutes liserées et terminées par une large 
bande d’un blanc jaunâtre; les rémiges terminées 
à l'intérieur par un petit bord blanc; point de ta- 
ches distinctes sur la poitrine, qui est légèrement 
nuancée de jaunâtre, de blanc et de brun clair; 
le bec déjà faiblement arqué et long d’un pouce 
cinq lignes; pieds bruns, 


Nomexius Pycemæus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 148. n. 5., indiquée par erreur comme espèce dis- 
tincte. — Naum. Wôg. Deut. t. 21. f. 28, une figure 
très-exacte. — Meyer, Vôg. Deut. v. 2. t. f. 2, figure 
très-exacte. 


Plumage d’ete ou des noces. 


Face, sourcils et gorge blancs, pointillés de 
bruns; sommet de la tête noir, à bordures rousses ; 
nuque rousse avec de petits traits noirs, longitu- 
dinaux ; cou, poitrine, ventreet abdomen d’un roux 


* La description de Buffon ne fait point connaître les couleurs 
du plumage, ni les formes; elle a été employée comme synonyme 
de plusieurs espèces différentes, 


D'ORNITHOLOGIE. Gii 
marron, souvent, et suivant l’époque de l’année, 
marqué de petites taches brunes, ou bien varié 
par quelques plumes blanches; couvertures infe- 
rieures et supérieures de la queue blanches, rayées 
transversalement de noir et de roux; dos, scapu- 
laires et grandes couvertures d’un noir profond; 
sur les bords des plumes est une rangée de taches 
angulaires d’un roux vif, la plupart sont terminées 
de cendre clair ; couvertures des ailes noirâtres , bor- 
dées de roux jaunâtre *; queue d’un cendré noi- 
râtre liséré de blanc. Le male et la femelle. 


Femarque. Les couleurs des deux époques sont plus ou 
moins confondues ou pures, suivant que la mue de prin- 
temps ou celle d’automne est plus ou moins avancée. Les 
femelles ont toujours le bec plus long que les mâles , et 
leur taille est plus forte ; l’un et l’autre dépendent aussi 
beaucomp de causes locales ; les individus de certains 
cantons stériles sont plus petits que ceux tués dans les pays 
plus fertiles. 


SCOLOPAX SUBARQUATA. Gmel. Syst. 1. p. 658. sp. 25. — 
Numexius susarQuara. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 155. 
n. 3.1.6. — Id. Tasschenb. v. 2. p. 276. n. 5. — Rep 
SANDPIPER. Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 476. n. 592. — 
Lath. Syn. v. 5. p. 186. descriptions très-exactes **.— 
ROTHBAUCHIGER BRACHVOGEL. Meyer, Tasschenb.Deut. v. 2. 


* Les couvertures alaires ne prennent cette couleur que dans 
le temps de lincubation; dans tout autre temps, elles sont d’un 
brun foncé bordé de blanchätre; l'âge y contribue aussi pour 
beaucoup. 

** Mais point le TriNGA 1sLanDIcA de Gmel. p. 682. sp. 24. et 
celui de Lath. Znd. v. 2. p. 537. sp. 39.— Ces indications latines 
appartiennent comme synonymes à l'espèce du Bécasseau mar- 


béche de ce Manuel 


612 MANUEL 


p. 556.— Naum. W6g. 4. 20. f. 25. un individu dans son 
plumage d’été presque complet. — Meyer, Fôg. Deut. 
vu. . fit: 


Habite : le long des bords de la mer et des lacs , rare- 
ment dans l’intérieur des terres ; de passage régulier en 
automne et au printemps , le long des rivières et de la mer. 
J'ai reçu un individu du Sénégal, un autre du cap de Bonne- 
Espérance. et un troisième de l'Amérique septentrionale , 
qui ne different point de ceux tués en Suisse et dans ce pays. 

Nourriture : petits insectes et vers, aussi des fucus. 


Propagation : niche rarement en Hollande sur les 
borés des eaux ; pond quatre ou cinq œufs , jaunâtres avec 
des taches brunes. 


BÉCASSEAU BRUNETTE ‘ou VARIABLE *. 


TRINGA VARIABILIS. (MEeyee.) 


Bec presque droit , noir, faiblement incline à la 
pointe , un peu plus long que la tete ; les deux pen- 
nes du milieu de la queue plus longues que les late- 
rales , et terminées en pointe ; longueur du tarse, à 
peu près 12 lignes. 

Gorge, un trait depuis le bec supérieur jusqu'à 
l'œil, toutes les parties inferieures et seulement 
les trois plumes extérieures des couvertures du 
dessus de la queue d’un blanc pur; poitrme d'un 
cendre blanchâtre; une raie entre le bec et l'œil, 
ainsi que toutes les parties supérieures d’un cendre 
brun avec un trait plus fonce le long des baguettes ; 
croupion, les plumes intermédiaires des couver- 


* M. Cuvier range cette espèce dans son genre Peldina. 


D'ORNITHOLOGIE. 613 
tures du dessus de la queue et les deux pennes du 
milieu d’un brun noirâtre; pennes latérales de la 

f ! . - - 

queue cendrées, bordées de blanc; bec noir; iris 

et pieds d’un brun noirâtre. Longueur, 7 pouces 1 

ou 2 lignes. Le male et la femelle en plumage par- 
Jait d'hiver. 

Cinczus et cnczus minor. Briss. Orn. v. 5. p.211. N. 10. 

4. 19. f. 1. de grandeur naturelle, et var. A. p. 215. 

— L'ALOUETTE DE MER ORDINAIRE. Gérard, T'ab. élém. v. 2. 


p 208. n. 6. une description très-exacte de la livrée 
d'hiver. 


Plumage d'été ou des noces. 


Gorge blanche, face, côtés et devant du cou, 
côtés de la tète et poitrine d'un blanc légèrement 
teint de roux; sur toutes les plumes de ces parties 
est une raie longitudinale d’un noir profond; ven- 
tre et abdomen d’un noir profond *, souvent, et 
suivant l'epoque de l’année, varié par quelques plu- 
mes blanches; plumes du haut de la tête noires 
dans leur milieu, bordées de roux vif; dos, scapu- 
laires et grandes couvertures d’un noir profond, ce 
noir entouré par un large bord d’un roux vif et ter- 
miné par du cendrée blanchätre; les trois plumes 
latérales des couvertures du dessus de la queue, 
seulement blanches sur leurs barbes extérieures; 
pennes de la queue d’un cendre noirâtre liseré 


de blanc. 


* Le ventre n’est d’un noir profond et sans mélange , que pen- 
dant le court espace de temps que dure la pote et l’incubation ; 
les jeunes ont le ventre blanc varié de taches noirâtres, et les 
vieux en hiver l'ont d’un blanc parfait. 


614 MANUEL 


Trixca acrina. Gmel. Syst. 1. p. 676. sp. 11. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 556. sp. 57. Wilson. Americ. Orn. v. 7. 
p. 25. pl. 56. f. 2. figure très-exacte. — Transact. of 
the Linn. Society. mem. birds of greent. — Trinca va- 


rrapizis. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 597. — Nu- 
MENIUS vARIABILIS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 141. et 
des variétés n°. 2 , 3 et 4. ainsi que lat. 28. f. 1. — Ve- 


RANDERLICHE STRANDLAUFER. Meyer, Füg. Deut. v. 2. t. f. 1. 
en plumage parfait d'été. — Naum. Vôg. Nacht. t. 10. 
f. 21. en plumage parfait d'été. 


La livrée la plus commune, dans laquelle on le 
voit aux temps des deux mues périodiques , et sur- 
tout les jeunes en automne, est la suivante. 


Gorge, trait du bec supérieur à l’œil, abdomen 
et couvertures inférieures de la queue d’un blanc 
pur; raie brune entre l'œil et le bec; cou et poi- 
trine d’un jaune roussätre avec des taches longitu- 
dinales brunes; surle ventre quelques taches d’un 
brun noirâtre, isolées ou en plus grand nombre ; 
plumes du dos et scapulaires d’un noir bordé de 
roux clair etde jaunâtre ; parmi celles ainsi colorées 
se trouvent quelques plumes cendrées, dont l’ap- 
parition indique le passage à la livrée d'hiver; cou- 
vertures des ailes brunes, bordées de roux jaunä- 
tre. C’est alors, 


Cixcius ToRQuATUS. Briss. Orn. v. 5. p. 216. n°. 11. 
t. 19. f. 2. — GALLINAGO AnGLICANA. Id. p. 509. n. 5. — 
La sRüNETTE. Buff. Os. v. 7. p. 493. — Le cncce. Buff. 
p. 555. et sa pl. ent. 852. — L’ALOUETTE DE MER A COLLIER 
Ou LE CINCLE. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 210. n°. 7. — 
Duxuix Lath. Syn. v. 5. p. 185. — Penn. Brit. Zoot. 
p. 126. 1. E. 1. f. 2. — ALpEN srRANDLAUFER. Bechst. Na- 


D'ORNITHOLOGTIE. G15 
turg. Deut. v. 4. p. 522. t. 28. f. 2. — Naum. Vôg. t. 21. 
f: 29. un individu en mue, fiqure exacte. — Meyer, 
V'üg. v. 2. t. f. 2. un jeune de l’année. 

Remarque. Les indications suivantes appartiennent 
évidemment , comme variétés de plumage, au bécasseau 
variable. 

Trinxça cncius. Var. B *. Gmel. Syst. 1. p. 680. sp. 18. 
— Lath. {nd. v. 2. p. 755. Sp. 55. — 'TRINGA RUFFICOLLIS. 
Gmel. Syst. 1. p. 680. sp. 22. — Latb. Ind. v. 2. p. 756. 
sp. 36. — Scocorax rusixra. Gmel. Syst. 1. p. 663. 
sp. 4o. — Tue pure Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 475. 
n°. 590. — Lath. Syn. v. 5. p. 182.— Penn. Brit. Zoot. 
p. 126. — Rep necxeD pure. Lath. Syn. v. 5. p. 185. 
n°. 31. Le cixCLE À cocrren Roux. Sonn. nouv. édit. de 
Buff. Ois. v. 22. p. 154. et L’ALOUETTE DE MER ET LE CINCLE. 
Id. €. 200. f. 1et 2. deux individus en mue. — La 5ru- 
nETTE. Gérard. T'ab. élém. v. 2. p. 228. n°. 4. 


Les jeunes, ont le bec droit. Dans /es vieux, la 
longueur du bec varie souvent; mais ces disparités 
sont dues en partie au sexe , les femelles étant plus 
grandes que les mâles; et partie à des causes pu- 
rement locales, qui sont en rapport avec l’abon- 
dance ou la disette en substances alimentaires dans 


laquelle ces individus ou des compagnies entières 
ont vécu. 


* Plusieurs des synonymes qui font partie du Tringa cinclus des 
auteurs sont inexacts; une partie a rapport au bécasseau de cet 
article, tandis qu’une autre partie doit être rangée avec le Che- 
valier guignette (Totanus hypoleucos ). M. Cuvier met le Tringa 
cinclus de Linnée comme synonyme avec notre espèce du Bécasseau 
cocoli ( Soel. subarcuata. Gmel.); dans le fait on peut le placer à 
bon plaisir, il n’a rien d’authentique, Le Tringa cinelus de Nilsson 
est un bécasseau variable en mue, prenant la livrée d'hiver; la 
figure est détestable ainsi que toutes celles de cet ouvrage, 


616 MANUEL 

Habite : les marais et les bords des rivières et des 
étangs ; au printemps, le long des bords de la mer. Dans 
quelques pays , régulièrement deux fois de passage , dans 
d’autres seulement en automne; commun en Hollande et 
le long des côtes de France ; moins abondant au centre de 
l'Europe, et seulement au passage d’automne. 

Nourriture : lrès-petits insectes et vers. 

Propagation : niche dans les herbes : pond trois ou 
quatre œufs très-gros, d’un vert blanchâtre avec de gran- 
des et de petites taches brunes. 


BÉCASSEAU PLATYRHINQUE. 
TRINGA PLATYRHINCHA. (Miur.)* 
e Bec faiblement courbé à la pointe, plus long 
que la tête, très-déprime à la base ; pennes late- 
rales de la queue égales, les deux du milieu plus 


longues que les latérales ; longueur du tarse, 10 
ou 11 lignes. 


Les jeunes avant la première mue **. 


Deux bandes lonsitudinales d’un blanc roussatre 


* Les auteurs allémands et Latham, qui ont décrit cet oiseau 
avant moi, le placent parmi les Courlis, sous le nom de Numenius 
pusillus où pigmæus ; je n'ai point suivi l'opinion de ces natura- 
listes, n’ayant pu trouver dans le bécasseau de cet article (hormis 
la faible courbure qui a lieu à la pointe du bec seulement) au- 
cun autre des caractères propres aux Courlis, tandis que cette 
espèce réunit tous les caractères que j'ai établis pour le genre 
Bécasseau. Ses mœurs et son genre de nourriture ne diffèrent 
point de ceux de tous les autres oiseaux qui sont clastés dans ce 
genre. Pour le nom de l'espèce, je n'ai pu conserver ni celui de 
Pygmea ni celui de Pusillus, parce que l’espèce n’est point une des 
plus petites du genre. 

** Je commence ici par la description de l'oiseau de l’année, les 


“. D'ORNITHOLOGIE. 617 
au-dessus des yeux; une raie brune-entre le bec 
et l'œil; sommet de Ja tête, dos, scapulaires, cou- 
vértures des ailes, croupion et les deux pennes 
du milieu de la queue noirs, chaque plume étant 
bordée de roux, pennes latérales de la ‘queue d’un 
cendre brun; face, nuque, côtés du cou, poitrine, 
flancset couvertures du dessous dela queue d’un blanc 
roussâtre marqué d’un grand nombre de raies lon- 
gitudinales noires; gorge, milieu du ventre et ab- 
domen blancs; base deprimée du bec d’un cendré 
rougeûtre, pointe noire ; pieds d’un cendré verdäire. 
Longueur, 6 pouces 4 ou 5 lignes. 


Nomexrius PpreMEus. Lath. Ind. v. 2. p. 515. sp. 11. — 
Le PLUS PETIT DES CouRLIS. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. 
v. 22. p. 245. — Prey curtew. Lath. Syn.u. 5. p. 125. 
— Penn. Gen. of birds. p. 64. t. 11. 


Remarque : Je ne puis citer ici, comme synonyme , le 
ScoLopax PYGMEA de Gmei. Syst. 1. p. 655. sp. 20. ; c’est 
une description de double emploi ; on doit la rayer de la 
liste nominale, ou bien la placer avec la livrée d’hiver du 
Bécasseau variable , ( Tringa variabilis. Meyer ). 
M. Cuvier, Règ. anim. , place Scolopaz pygmea Linn. . 
comme synonyine du nouveau genre ét de l'espèce nou- 
velle , indiquée sous Falcinellus, page 486 ; mais il n’est 
dit nulle part que le Scolopax pygmea n’a que trois doigts 
sans pouce , caractère propre aux Falcinelles de M. Cu- 
vier. L'individu du Musée de Paris parait, d’après son plu- 
mage et ses couleurs, un jeune de l’année; cet individu 
est l’unique sujet connu de cette espèce ; ox pr qu'il a été 


go 


couleurs de son plumage pendant l'hiver, n'étant point encore 
connues; c’est la seule espèce de Bécasseau dont je ne connais 
point encore la livrée parfaite d'hiver, 

Pause [1° 49 


615 MANUEL 

tué en Europe ; mais jen doute. M. Veillot, prétend que 
mon Bécasseau platyrivinque ne doit point porter ce nôm , 
mais que celui de Tringo éleriode, qu’il lui donne , est 
meilleur ! Le Nuwexivs pyemEus de Bechstein , Naturg. 
©. 4. p. 148, n’est point une espèce distincte ; cette des- 
cription a été prise sur un jeune de l’année du Bécasseau 
cocorli, de ce manuel. 


Plumage d'été ou des noces. 


Tête et occiput d’un brun noirâtre, coupé par 
deux étroites bandes longitudinales rousses ; sourcils 
blancs marqués de points bruns; la rate entre le bec et 
l'œil d’un brun noirâtre ; côtes de la tête blanchà- 
tres, rayés de brun; nuque cendrée, rayée longitu- 
dinalement de brun; plumes du dos et des scapu- 
laires d’un noir profond , toutes finement lisérées de 
roux; les scapulaires portent encore sur les barbes 
extérieures un petit trait longitudinal blanchätre; 
couvertures des ailes noirâtres vers le bout, ter- 
iminées de blanc roussâtre; gorge, ventre et abdo- 
men d’un blane pur; devant et côtés du cou d’un 
blanc roussâtre, varié de petites raies longitudinales 
brunes; toutes les plumes terminées de blanc; sur 
les flancs sont quelques grandes taches brunes, et 
sur les plumes blanches des couvertures latérales 
de la queue sont quelques taches lancéolées; pennes 
du milieu de la queue noires , bordées de roux, les 
latérales et les rémiges lisérées de cendré clair ; bec 
noir, mais cendré rougeâtre à sa base; pieds d’un 
cendré verdâtre. C'est alors: 


Numenius Pusizzus. Bechst. Naturg. Deut. vw. 4. p. 152. 


D'ORNITHOLOGIE. 619 


— Nouwexius Pyemeus. Meyer, Taschenb. Deut. v. 2, 


p. 559. — Naum. Vôg. Nachtr. t. 10. f. 22. représenta- 
tion très-ecxacte. 


Habite : les marais du nord de l’Europe et de l’'Améri- 
que ; de passage sur les fleuves des contrées orientales ; 
jamais observé en Hollande , * quoique les naturalistes , en 
se copiant , assurent qu’on le trouve sur nos côtes mariti- 
mes ; assez commun sur les lacs de Suisse , particulière- 
ment au printemps. 


Nourriture : petits insectes et vers. 


Propagation : niche probablement dans les régions du 
cercle arctique. 


BÉCASSEAU VIOLET. 


TRINGA MARITIMA. (BRUNN.) 


Bec très-fuiblement incliné à la pointe, plus 
long que la téte; espace nu au-dessus du genou 
presque nul; pieds et base du bec colorés. 


Sommet de la tête, joues, côtés et devant du 
cou d’un cendré noirâtre, plus obscur sur le som- 
met de la tête ; gorge, tour des yeux et une petite 
tache entre l'œil et le bec d’un gris blanchâtre; poi- 
trine grise, toutes les plumes terminées de croissans 
blancs ; dos et scapulaires d’un noir violet à reflets 
pourprés, toutes les plumes terminées de cendré 
fonce; couvertures des ailes noirâtres, lisérées de 


* Le Bécasseau variable en plumage parfait d’hiver a souvent 
été donné pour le Bécasseau platyrhinque (Scolopax prgmea. Gmel.), 
ce dont j'ai eu plus d’une preuve; le premier est très-commun 
sur nos côtes, particulièrement en hiver; le second ne s’y trouve 
point. 


ü20 MANUEL 
cendré clair ; parties inférieures blanches ; cette cou- 
leur est pure sur le milieu du ventre, tandis que les 
flancs sont marqués de grandes taches d’un cendre 
foncé , et que les couvertures inférieures de la queue 
portent des taches noirâtres, lancéolées; croupion et 
les deux pennes caudales intermédiaires d’un noir 
profond, toutes les autres cendrées, lisérées de 
blanc pur; bec à la base rougeûtre, le reste noirä- 
tre; pieds d’un jaune d'ocre; iris noirâtre : Lon- 
gueur du tarse, 10 lignes ; longueur totale, 7 pouces 
7 ou 8 lignes. Le male et la femelle en plumage 
parfait d'hiver. 

De très-vieux individus ont les reflets violets et 
pourprés plus vifs que ceux âgés d'une année, et 
que les jeunes après la première mue. 


Trisca Mamirima. Brunn. Orn. Borealis. n°. 182. — 
Gmel. Syst. 1. p. 678. — Laih. Ind. Orn. v. 2. p. 751. 
sp. 18. — TRINGA NIGRICANS. Montagu, Transact. of the 
Lion. Society. v. 4. p. 4o. t. 2. f. 2. figure et description 
exactes. — TrixGA waniTima. Marckw. Transact. Linn. 
Societ. v. 4. p. 22. n°. 120. Tab. 1. une très-mauvaise 
figure, sous tous tes rapports défectueuse. — Porrre 
saxpriper. Walcots. Syn. Brit. Birds. v. 2. 155. — SEL- 
nixcer sanppirer, Lath. Syn. v. 5. p.193. — Id. Syn. 
supp. Ÿ. 2. p. 912. 


Les jeunes de l'année. 


Ont les plumes du sommet de la tête, célles du 
dos, les scapulaires, les pennes secondaires des 
ailes et celles du milieu de la queue, d’un noir 
mat, toutes bordées et terminées de roux clair; 
toutes les couvertures des ailes terminées par de 


D'ORNITHOLOGIE. 62: 
larges bords blancs; devant et cotés du cou rayés 
longitudinalement, chaque plume étant bordée de 
cendré; de grandes taches longitudinales sur les 
flancs et sur l'abdomen; base du bec et pieds d'un 
jaunâtre clair. C’est alors, 


Tue «nor. Penn. Brit. Zoo. p. 125. t. C. 2. f.1., mais 
tous les synonymes , à l’exception de Brunich, appartien- 
nent au vrai Bécasseau canut ou Maubèche de ce ma- 
nuel. On doit aussi placer ici Trixca srrrata de Retz. 
Faun. Suec. p. 182. sp. 151., dont Gmelin et Latham 
ont formé le composé bisarre de leur T. Striatæ, article 
où se trouvent confondus notre oiseau de cet article avec 
le Totanus calidris de ce manuel, qui est un chevalier 
à longues jambes. Les systèmes indiqués fourmillent de 
semblables erreurs. 


Plumage d'ete ou des noces. 


Sommet de la tête, dos, manteau et scapulaires 
2 y 
d'un noir violet, chaque plume étant bordee et 
terminée par une large bande d’un blanc pur où se 
dessine fHatéralement un peu de roux; devant du 
cou, poitrine et ventre marqués de taches norrà- 
tres, de forme lancéolée , placées sur un fond 
blanc cendré; ces taches ont une forme ovale sur 
? 
les côtes du cou et sur les flancs, et se présentent en 
bandes longitudinales sur les couvertures de la 
o 
où Le. 1 » 19 
queue ; milieu du ventre d’un blanc pur. C’est 
alors, 
TriNcA martrimà. Transact. of the Linn. Society. 
mem. on the birds of Greentand. 
Habite : les bords rocailleux et les rochers baignés par 
la mer; assez abondant en Angleterre ; très-communn en 


G22 MANUEL 
Hollande , partout où on à établi des jetées de pierres qui 
s’avancent dans la mer, jamais dans d’autres lieux ; se 
trouve aussi en Norwège, sur les bords de la Baltique et 
sur ceux de la Méditerranée ; accidentellement sur les 
rivières. Se trouve aussi à la baie de Hudson, où l’espèce 
est absolument la même. Je n'ai point fait mention de 
cette espèce dans Ja première édition , le hasard ayant 
voulu que je n’aie trouvé cet oiseau, si commun à certains 
endroits de nos côtes, que depuis environ trois ans. 


Nourriture : très-petits insectes marins qui vivent 
parmi les fucus et les algues; plus habituellement de très- 
petits coquillages bivalyes que la lame détache des rochers. 


Propagation : inconnue. 
BÉCASSEAU TEMMIA. 


TRINGA TEMMINCKII. (Lersrer.)* 


Bec très-faiblement incliné à la pointe **, plus 
court que lu tête; pennes latérales de la queue éta- 
gees , l'extérieure d’un blanc pur; tarse long de 8 
lignes. 


Toutes les parties supérieures d’un brun foncée 


* La phrase descriptive du Tringa pusilla de Linnée, voyez 
Gmel. Syst. 1. p. 6851. sp. 20, dont les nataralistes allemands ont 
fait usage comme synonyme de cette espèce, mais plus souvent 
encore de la suivante (et qui toujours ont été confondues), ne 
convient pour aucune des deux espèces de très-petits bécasseaux 
qui vivent en Europe; elle est seule propre à une espèce exotique 
dont les parties inférieures sont roussâtres, Corpore subtus ru- 
fescente, Linnée. Mon digne ami, le D. Leisler, de Hanau, que 
les sciences ont perdu depuis, jt le premier cette juste re- 
marque, 

‘* On ne peut guère bien distinguer cette légère courbure du 
bec, que dans l'oiseau vivant ou fraîchement tué; étant séché et 
dressé, le bec paraît droit. 


D'ORNITHOLOGIE. … 623 
avec du brun noirätre le long des baguettes; poi- 
trine et devant du cou d’un cendre roussâtre; gorge, 
toutes les parties inférieures et les couvertures 
latérales de la queue d'un blanc pur; couvertures 
intermédiaires de la queue noirätres; les quatre 
pennes du milieu d’un brun cendre, les autres 
blanchîtres, et l’extérieure ou les deux extérieures 
d’un blanc pur; bec et pieds bruns. Longueur, 5 
pouces 6 lignes. Le mâle et lu femelle en plumage 


d'hiver. 


Trinça Temmincku. Leisler. Nachtr. zu Bechsteins. Na- 
turg. Deut, Heft. 1. p. 65. artic. 9. et p. 50. n°. 5. — 
TEMMINCKRISCHER srRaNpLaurEer. Meyer, Vog. Liv-und. 


esthl. p. 205 sp. 6. 


Les jeunes avant la première mue. 


Toutes les parties supérieures d’un cendré noi- 
râtre, mais plus clair sur la nuque ; toutes les plu- 
mes ( hormis celles de la nuque }, bordees par une 
fine bande jaunûtre; les scapulaires ont encore vers 
le bout une fine bande noire; poitrine et côté du 
cou d’un cendré légèrement teint de roussûtre; 
gorge, sourcils et parties inférieures d'un blanc 
pur; les pennes de la queue, l'extérieure seule 
exceptée, terminées de roussätre; pieds d'un brun 
verdâtre. 

DER TEMMINCKSCHE STRANDLAUFER IN DER 20GEND. Leisl. {o- 
co citato. n°. 2. — Meyer a décrit le jeune T'aschenb. 
Deut. v. 2. p. 591. dans l'article variété. — C'est aussi 
Trinça pusizza Bechst, Naturg. Deut. 9. édit. v. 4. 
p. 508. n°. 8. 


624 MANUEL 
Plumage d'été ou des noces. 


Toutes les plumes des parties supérieures d'un 
noir profond dans le milieu, entourées d’une large 
bande d’un roux foncé; front, devant du cou et 
poitrine d'un cendre roux avec de très- petites 
taches longitudinales noires; gorge, parties infé- 
rieures et pennes latérales de la queue d’un blanc 
pur; les deux pennes du milieu de la queue d'un 
brun noirâtre, bordé de roux foncé. 


DERTEMMINCKSCHE STRANDLAUFER IM HOCHZEITLICHEN KLEIDE. 
Leisl. {oco citato. n°. 1. 

Habite : les régions du cercle arctique ; de passage à 
deux époques de l'année dans différentes parties de l’AI- 
Temagne , sur les bords des lacs et des rivières ; probable- 
ment aussi dans l'intérieur de la France ; jamais le long 
des côtes maritimes de Hollande ; émigre le long des fleu- 
ves ; très-rare sur le lac de Genève. 


Nourriture : petits insectes. 


Propagation : niche probablement très-avant dans le 
nord. 


BÉCASSEAU ÉCHASSES. 


TRINGA MINUTA. (LeïrsLrer.) 


Bec droit, plus court que la téte; queue dou- 
blement fourchue * ; pennes latérales d'un cendre 
brun, toutes lisérées de blanc ; tarse long de a 
lignes. 


Toutes les parties supérieures cendrées, avec du 


a 


* J'entends par une queue doublement fourchue, que les deux 
pennes du milieu et la penne extérieure de chaque côté étant les 


D'ORNITHOLOGIE. 625 
brun noirâtre le long des baguettes; côtés de Ja 
poitrine d’un roux cendrée; une raie brune entre 
l’œil et le bec; milieu de la poitrine, gorge, sour - 
cils, devant du cou, toutes les parties inférieures 
et seulement les plumes latérales des couvertures 
du dessus de la queue d’un blanc pur; les pennes 
latérales de la queue d'un cendré brun, toutes 11 
sérées de bianc; les deux du milieu brunes; bec et 
pieds noirs. Longueur, 5 pouces 6 lignes. Le mle 
et la femelle en plumage d'hiver. 

Taies mixura. Leisler. Nachtr. zu Bechst. Naturg. 
Deut. Heft. 1. p. 74. Art. 10. 


4 \ 


Les jeunes avant la première mue. 


Plumes du sommet de la tête noirâtres, bordées 
de roux jaunâtre; front, sourcils, gorge, devant 
du cou, milieu de la poitrine et les autres parties 
inférieures d’un blanc pur; une raie brune entre 
l'œil et le bec; côtés de la poitrine roussâtres variés 
de brun cendré; nuque et côtés du cou d’un cendré 
varie de brun; »lumes du dos, scapulaires et cou- 
vertures alaires d’un brun noirâtre, celles du haut 
du dos entourées par une large bordure rousse, 
celles des scapulaires par une large bordure d'un 
blanc jaunâtre , et celles des couvertures alaires par 


plus longues, et les autres diminuant graduellement de chaque 
côté, leur distribution produit ce que formerait, sur une plus 
grande mesure deux queues d'hirondelle de fenétre accolées : j'in- 
dique ce caractère comme un signe de plus pour distinguer les 
deux espèces très-distinctes de petits bécasseaux, qu'il est si facile 
de confondre, 


626 | MANUEL 

’ e u = A 
une étroite bande d'un roux jaunatre ; les deux pen- 
nes du milieu de la queue noirâtres, bordées de 
cendré roux; les autres lisérées de blanc. 


KLEINER STRANDLAUFER. J'unge. Meyer, Tasschenb. Deut. 
v. 2. p. 591. ligne 17, mais point l’article variété, qui 
contient la description du jeune Bécasseau temmia de 
l’article précédent. — DEr ROCHBEINIGE siRANDLAUFER. Leisl. 
Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deut. p. 56. n°. 2._— Naum. 
Vôg. t. 21. f. 30. figure assez exacte. — Gamsrcomio 0 
curerro. Séor. degl. ucc. v. 4. pl. 452. — Srinr or ze- 
LEEURIK. Sepp. Nederl. Vog. v. 3. t. p. 271. 


Plumase d’eté ou des noces. 
S 


Sommet de la tête noir avec des taches d’un roux 
vif. Joues, côtés du cou et côtés de la poitrine d’un 
roussâtre clair, parsemé de petites taches brunes, 
de forme angulaire; sourcils, gorge, milieu de la 
poitrine et toutes les parties inférieures d’un blanc 
pur; plumes du dos, scapulaires, couvertures des 
ailes, croupion et les deux pennes du milieu de la 
queue d’un noir profond; toutes portent une large 
bordure et sont terminées de roux vif; seulement les 
plumes latérales des couvertures supérieures de la 
queue blanches, avec des taches isolées; toutes les 
pennes latérales de la queue d’un brun cendré, 
mais lisérées de blanc pur. 


Habite : ainsi qu’il a été dit pour l’espèce précédente ; 
de passage sur les bords des rivières, en Allemagne et en 
France ; souvent en automne dans les grands marais de 
la Hollande ; rarement le long des côtes maritimes ; très- 
commun sur le lac de Genève. Des individus envoyés du 


D'ORNITHOLOGIE. | 62% 


Bengale servent de preuve que l'espèce y est absolument 
la même. 

Nourriture : très-petits verset insectes fluviatiles ou 
de marais. 


Propagation : niche probablement dans le nord. 


BÉCASSEAU CANUT ou MAUBÈCHE*. 


TRINGA CINEREA. (Linx.) 


Bec droit , un peu plus long que la tête, très-ren- 
flé et dilaté vers le bout; toutes les pennes de la 
À - Ve 
queue d'egale longueur. 


Gorge, milieu du ventre et abdomen d’un blanc 
pur; front , sourcils, côtés et devant du cou, poi- 
trine et flancs également blancs , mais variés de petits 
traits bruns longitudinaux et de bandes transver- 
sales et en zigzag d’un brun cendre; tête, cou, dos 
et scapulaires d’un cendré clair avec les baguettes 
brunes; croupion et couvertures supérieures de la 
queue blanes avec des croissans noirs et en z19zag; 
couvertures des ailes cendrées, bordées de blanc et 
à baguettes brunes; pennes de la queue cendrées, 


2 ———  ————— 


* M. Cuvier en fait son sous-genre Calidris, Règn. anim. 
v. 1. p. 489. Ce nom avait déjà servi à M. Illiger pour dé- 
signer le genre Sanderling ; au reste, cet oiseau ne diffère point 
des autres bécasseaux. Sur cette même page se trouve l'indication 
de petite maubèche grise, qui n'est que la livrée complète d'hiver 
de mon Bécasseau variable, auquel M. Cuvier a joint pour syno- 
nymes Tringa arenaria qui est un Sanderling en hiver, et le Canut 
de la Zool, Brit. pl. C. 2. f. x, qui est une figure très-exacte de mon 
Bécasseau violet ( Tringa maritima) de Brunnich; ce que le carac- 
tère du tibia emplumé indique assez évidemment. 


028 MANUEL 
lisérées de blanc; bec et pieds d’un noir verdätre; 
iris brun. Longueur, 9 pouces 6 lignes. Le male et 
la femelle en hiver. 

TRINGA CINEREA, GRISEA et Canurus. Gmel. Syst. 1. 
p. 673. sp. 25, 41 66 15. — Lath: Ind. ‘vi, p. 755. 


sp. 25. 25et 44. — Transact. of the Linn. Society. 
mem. birds of greent.—LAnausEcuE Grise. Buif. Oùs. v. 7. 
p. 531. — Id. PL ent. 366. figure très-exacte. — Le ca- 


NuT. Buff. Oùs. v. & p. 142. — Edw. Oùs. t. 256. figure 
très-eracte. — GRISLED ASCH-COLOURED and KNOT SANDPIPER. 
Lath. Syn. v. 5. n°. 20, 21 et 56. — Penn. Brit. Zoot. 
p. 124. €. ÆE. 1. f: 1. — DER ASCHGRAUE SYRANDLAUFER. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 518. — Leisler, Nachtr. 
Heft. 1. p. 55. — Meyer, Taschenb. v. 2. p. 592. Vôg. 
Liv-und. Estht. p. 207. n°. 7. — Cnivrco. Stor. deg: 
ucc. v. 4. pt. 456. 
Les jeunes de l’année avant la première mue. 


Le cendré du dos et des scapulaires très-fonce. 
toutes ces plumes terminées par deux croissans 
très-étroits dont le supérieur est noir et l’inferieur 
blanc; une multitude de grandes taches brunes sont 
disposées longitudinalement sur le sommet de la tête 
et sur la nuque dont le fond est cendré ; une légère 
teinte de gris roussätre sur la poitrine; une raie 
brune entre l'œil et le bec; bec d’un cendré ver- 
dâtre; pieds d’un jaune verdâtre; le reste comme 
chez les adultes en plumage d'hiver. C’est alors, 


TrRinea ciEREA. Meins. et Schinz. F6g. des Schweitz. 
p. 228. description très-exacte. — Naum. V6gq. Nachitr. 
L. 9. {. 20. fiaure très-exacte. — Wilson Americ. Orn. 
v. 7. pl. 57. f. 2. ne dif{érant en rien des jeunes tués en 
Europe. 


D'ORNITHOLOGIE. 629 


* 


Plumage d'été ou des noces. 


De larges sourcils, gorge, côtés et devant du 
cou, poitrine, ventre et flancs d’un roux de rouille 
ou de cuivre ; nuque rousse avec de petits traits 
longitudinaux ; sommet de la tête, dos et scapulai- 
res d’un noir profond; toutes ces plumes bordées 
de roux vif; sur les scapulaires de grandes taches 
ovales du même roux; abdomen blanc, maculé de 
roux et tache de noir; couvertures supérieures de 
la queue blanches avec des croissans noirs et des 
taches rousses ; pennes de la queue d’un cendré noi- 
râtre, hsérées de blanchâtre. Les vieux en pluma- 


ges parfait. 


Trixça 1sLaNDICA. Gmel. Syst. 1. p. 685. sp. 24. Lath. 
Ind. v. 2. p. 757. sp. 59. (mais point sa description en 
Anglais Syn. v. 5.p. 186. qui est synonyme avec mon Bé- 
casseuu cocorli.) — TRiINGA FERRUGINEA. Meyer, Tas- 
chenb. Deut. v. 2. p. 595. un individu prenant sa li- 
vrée complète. — Naumw. Fôg. Nacñhtr. t. 9 f: 19. un 
individu complet en dessous, mais en mue sur les par- 
ties supérieures. — Trixca rura. Wilson. 4imeric. Orn. 
0. 7. p. 49. pl, 57. f. 5. les teintes rousses sont plus 
claires que chez les individus d'Europe. — Rors- 
BRAUNE STRANDLAUFER. Meyer, Vôg. Deut. v. 2.t. f. 1. en 
état parfait. 


Les jeunes à leur première mue de printemps. 


Tout ce qui est d’un roux de cuivre dans les vieux 
est d’un roux clair chez les jeunes âges de neuf 
mois ; nuque et sommet de la tète d’un cendre jau- 
nâtre, avec des traits bruns longitudinaux; le roux 


650 MANUEL 

clair et le noirâtre sont mêlés sur le haut du dos; 
les taches ovales des scapulaires d’un roux très-clair; 
milieu du ventre, et quelquefois la poitrine variés 
de plumes blanches , qui sont tachées de brun. Plus 
de plumes cendrées sur les parties supérieures , et 
plus de plumes blanches sur les parties inferieures ; 
le tout, suivant l'époque où en est la mue. 


Cazipris. Briss. Orn. v. 5. p. 226. sp. 14. t. 20. f. à. 
mais observez que la description de Brisson est prise sur 
un combattant , tandis qu’il figure très-exactement notre 
oiseau de cet article. TRINGA NAEvIA et AUSTRALIS. Gmel. 
Syst. 1. p. 681. et 679. sp. 4o et 59. — Lath. Ind. v. 2. 
p. 732. et 737. Sp. 22. et 40. — MauBÈcHE TACHETÉE. Buff. 
Oùs. v. 7. p. 531. — Id. Pt. ent. 365. — MAuvBECRE coM- 
MUNE ET TACHETÉE. Gérard. T'ab. élém. v. 2. p. 211. n°. 8 
et 9. — La mausEcue. Buff. Otis. v. 7. p. 529. t. 31. — 
Dusxy, SPECKLED and SOUTHERN SANDPipEr. Lath. ,Syn. 
v. 5. n°. 18, 19 €é 55. — Id. supp. v. 1. p. 249. — Sa- 
GINELLA MAGGIORE. S£0r. deg. ucc. v. 4. pl. 435. 

Comme citations imparfaites et à proscrire. TRINGA CA- 
pris. * Gmel. p. 681. sp. 19. —Lath. Ind. v. 2. p. 752. 
Sp. 21., ainsi que OLIVEN FARBIGE STRANDLAUFER. Meyer et 
Bechstein. - 


Remarque. Cette espèce qui, dans les systèmes, se 
trouve reproduite sous sept noms diférens , est répandue 
en Amérique comme en Europe ; des individus que j’ai reçus 
du nord de l’Amérique, diffèrent très-peu de ceux que j’ai 
tués, à leur double passage, dans les vastes marais de la 
Hollande. 


* M. Cuvier veut placer cette indication du Tringa calidris de 
Gmel. et Lath. avec les autres synonymes du Becasseau combat- 
tant, jeune âge. Mais il est dit, rostro pédibusque nigricantibus : a-t-ou 
jamais vu un combattant à bec et pieds noirs? 


D’ORNITHOLOGIE. 631 


Habite : les régions du cercle arctique ; vit en êté dans 
les marais , au printemps et en automne sur les bords de 
la mer; de passage deux fois dans l’année ; plus abondant 
en Hollande, à son passage de printemps qu’à celui d’au- 
iomne ; rare en Allemagne et en France. 


Nourriture: principalement des vers ; plus rarement 
de petits scarabées marins, fluviatiles et de marais ; sou- 
vent de très-petits coquillages bivalves. 

Propagation : niche dans le nord. 


11, SECTION.—BÉCASSEAU COMBATTANT. 


Le doigt du milieu et l’extérieur unis jusqu’à la 
première articulation. Les mâles ornées pendant le 
temps des noces. 


Cette section, dont M. Cuvier, Règ. anim. v. 1. p. 
B90 , forme le sous-genre Machetes , äiffère de mes au- 
tres Bécasseauæ par le seul caractère des jambes, plus lon- 
gues à raison du corps, et par la demi-palmure au doigt . 
externe. Le combattant semble placé sur la limite du 
genre Tringa et Totanus , et forme le passage des uns 
aux autres. Si, en ornithologie, on veut isoler toutes les 
espèces qui indiquent le passage d’un groupe à un autre 
groupe , quelle multitude de genres nouveaux ne devra- 
t-on point encore former ! Les genres Totanus et Tringa, 
dont nous nous occupons, formeraient, en y comprenant 
le petit nombre d'espèces étrangères, six ou sept nouveaux 
groupes, sous des noms qui ne serviront qu’à surcharger la 
mémoire. 


BÉCASSEAU COMBATTANT. 
TRINGA PUGNAX. (Linx.) 
Bec très-faiblement incliné et renflé vers la pointe; 
pieds longs ; queue arrondie les 2 pennes du milieu 
rayées, les trois latérales toujours unicolores ; cou- 


632 MANUEL 
leurs st variables, qu'on ne saurait trouver deux 
individus qui se ressemblent parfaitement. 


Plumage d'automne et d'hiver. 


Face couverte des plumes; occiput et cou gar- 
nis de plumes courtes ; gorge, devant du cou, 
ventre et les autres parties inférieures d’un blanc 
pur; poitrine roussâtre avec des taches brunes; 
plumage des parties supérieures Ze plus souvent 
d’un brun semé de taches noires et bordé de rous- 
sâtre; les plus longues couvertures des rémiges et 
les pennes du milieu de la queue rayées de brun, 
de noir et de roux; bec brunâtre; pieds d’un jau- 
nâtre teint de verdâtre, de brun ou de rougeätre; 
iris brun. Longueur, 11 pouces 4 ou 6 lignes. Le 
mule. 

* La femelle est d’un tiers plus petite ; son plumage 

est plus cendré, et le devant du cou est raremernit 
d’un blanc pur; bec noir; pieds plus foncées. Lon- 
gueur, Q pouces 1 ou 2 lignes. 


Trixca varieGarTa. Brunn. Orn. Boreal. p. 54-n°. 3185. 
un mâle en plumage d'hiver. 


Plumasge d’ete ou des noces. 


Face nue, couverte de verrues; de longues plu- 
mes ornent l’occiput; une large fraise composce 
d’une rangée de belles plumes orne la gorge ; ces 
plumes et celles de l’occiput contrastent d’ordmaire 
avec les couleurs répandues sur les plumes du 
corps; celles-ci sont le plus habituellement variées 


D’'ORNITHOLOGIE. 633 
par des couleurs rousses, cendrées, noires, brunes, 
blanches et jaunâtres; les plumes de la fraise et 
celles de locciput varient également à linfimi; bec 
d'un orange jaunâtre; verrues jaunes ou rougeätres. 
Les plumes de la fraise sont plus ou moins longues 
suivant les äges des mâles. 


La femelle est plus petite; elle n’a jamais des 
KE: É 
plumes de parade. Parties supérieures d’un brun 
cendre mêle de quelques plumes d’un noir à reflets 
d'acier poli; cou et poitrine de même. mais plus 
pou; ) Î 

clair; ventre et abdomen blancs; bec noir; pieds 
jaunätres ou verdâtres. 


TrRixcA PuGNAx. Ginel. Syst. 8. p. 669. Lath. Ind. v. 2. 
p. 729. — Le comparant. Bull. Oùs. v. 7. p. 521. £. 29. 
— Hd. Pl ent. 505 et 306. — Gérard. Tab. élém. v. 2. 
p- 199. — Tue Rür. Lath. Syn. v. 5. p. 159. — Penn. 
Brit. Zoot. p. 125. t. E. le mâle. — SrrerrstranDrauren. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 266. — Meyer, Taschenb. 


v. 2. p. 377. — Frisch. &. 232 et 255. mâles et t. 238. 
femetle ou mâle en hiver. — Naum. £. 15, 14 et 15 et 


de lat. 16. f. 19. mâles en habit des noces. — La t. 16. 
f- 20. une femelleen habit des noces, et la t. 17. f. 22. te 


méle en automne. — GAMBETTA SCRERZOSA. S40r. degti 
ucc. v. 5. pl. 466 et 467. mâles qui ont perdu teurs 
ptumes de parade. — Cousarrexre. Stor. deg. ucc. v. 5. 


pl. 488. de mâle en habit des noces. 


Les jeunes de l’année , ressemblent beaucou p aux 
Jemelles en plumage d'hiver, mais les teintes du 
devant du cou et de la poitrine sont d'un cendré 
roussätre mat; les plumes de la tête, celles du dos, 
les scapulaires et les grandes couvertures des ailes 
sont d’un brun noirâtre: elles portent de larges 

Panrig 1°. 41 


654 MANUEL 

bordures rousses et jaunäâtres; petites couvertures 
des ailes bordées de blanc roussâtre ; gorge, ventre 
et abdomen d’un blanc pur; bec noir; pieds verdà- 
tres. C’est alors, 


Frinça Lirrogea *. Gmel. Syst. 1. p. 675. — Lath. Ind. 
Orn. v. 2. p. 751. Sp. 15. — TRINGA GRENOVICENSIS. Lath. 
ind. Sp. 16. — ‘Toranus cixereus. Briss. Orn. v. 5. 
D. 209. Lt. 17. f. 2. — LE CHEVALIER VARIE. Buff. Os. v. ». 
p. or. et surtout sa PL. ent. 3500. une figure très-exacte 
du jeune combattant, tets que sont tous les individus 
à l'époque où ils commencent à voler. — Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 207. — Snore sanppiPer. Lath. Syn. v. 5. 
P. 171. —— GREENWICA SANDPIPER. Lath. Syn. supp. v. 1. 
p. 249. — ENGuisCHEN STRANDLAÜFER. Bechst. Taschenb. 
Deut. p. 298. n°. 4. — Naum. Vôg. Deut. t. 15. f. 21. 
— Gaxserra TALE. S0r. deg. ucc. v. 5. pl. 465. 


La femelle adulte et les jeunes après la mue 
d'automne. 


Taixça equesrais. Lath. Ind. v. 2. p. 530. sp. 14. — 
LE CHEVALIER COMMUN. Buff. Oùs. v. 5. p. 511, et surtout sa 
PL ent. 834. figure très-exacte. — LE CHEVALIER ORDI- 
NaIRE. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 203. — Equesrrrax 
saxpriper. Lath. Syn. supp. v. 2. p. 311. sp. 2. descrip- 
tion très-exacte. 


Habite: les prairies humides et marécageuses ; rare- 
inent au printemps sur les bords de la mer ; quelques com- 


* Si on ne place point le Tr. littorea , Gmel., comme le jeune du 
combattant, on doit le supprimer. M. Meyer en a fait usage dans 
je Tasschenb. Deut., à l’article du Tourne-pierre, et dans l'ouvrage 
Vüg. Liv-und, Esthl. à celui de notre Chevalier cul-blanc (Tr. ochro- 
pus. Gmél.) 


D'ORNITHOLOGIE, G35 
pagnies émigrent en automne le long des côtes maritimes. 
Nulle part aussi abondant qu’en Hollande. 

Nourriture : vers et insectes de marais. - 

Propagation : niche dans les herbes ; pond quatre ou 
cinq œufs pointus, d’un verdâtre clair , avec un grand 
nombre de petites taches et de points bruns, ou bien oli- 
vâtres avec de grandes taches brunes. 


L222:%:1%114h:1111h3%) 


GENRE SOIXANTE-SIXIÈME. 


CHEVALIER.—TOTANUS. (Brcusr.) 


Bec médiocre ou long, droit, rarement courbe en 
haut, mou à la base, dur, solide et tranchant à la 
pointe, comprimé dans toute sa longueur, terminé 
en pointe aiguë ; les deux mandibules sillonnées seu- 
lement à leur base; extrémité de la mandibule supé- 
rieure légèrement courbée sur linférieure. Narr- 
Nes latérales, linéaires, longitudinalement fendues 
dans le sillon. Preps longs, grêles, nus au-dessus 
du genou; trois doigts devant et un derrière; des 
doigts antérieurs, celui du milieu réuni à l'extérieur 
jusqu’à la première articulation par une membrane 
qui se prolonge quelquefois jusqu'à la seconde arti- 
culation. Souvent un rudiment au doigt interne, 
rarement une demi-palmure. AtLrs médiocres, la 
ire, rémige la plus longue. 

Ces oiseaux, qui voyagent en petites troupes, vivent 
indistinctement sur les bords des lacs et des rivières, 
comme dans Îles prairies qui avoisinent les eaux douces ; 


6030 MANUEL 

ils ne fréquentent point habituellement les bords de Ia 
mer, ni les rives limoneuses et vaseuses des fleuves ; ils 
saisissent leur nouiriture , qui se compose d'insectes , de 
vers , de coquillages , et irès-rarement de poissons, par le 
moyen de la pointe dure de leur bec. Leur mue a lieu à 
deux époques fixes de l’année ; leur plumage d'hiver ne 
diffère le plus souvent de celui d’été, que par des distri- 
butions différentes dans les taches et dans les raies dont 
il est varié , souvent uniquement dans des nuances plus 
pures en été qu’en hiver; les jeunes différent peu des 
adultes en plumage d’hiver; ies sexes se distinguent par 
les dimensions un peu plus fortes des femelles. 

Remarque. Les Chevaliers diffèrent des oiseaux com- 
pris dans mon genre Bécasseau , par leur bec , dont toute 
la pointe est d’une substance solide et propre à saisir leur 
proie à la surface d’un terrain dur, entre les fentes des 
pierres, ou sur la grève, propre aussi à enfoncer dans un 
terrain solide , tel que celui des prairies. Le bec des Bé- 
casseaux et des Barges a la fosse nasale très-prolongée , 
même jusques au delà des trois quarts de sa longueur, ce 
qui le rend mou et flexible à la pointe ; parce qu'étant 
destiné à fouilier dans ies terrains moux, fangeux , va- 
seux ou de sable mouvant, la substance molle de ce bec, 
pourvu latéralement de muscles, concourt à le rendre 
propre pour saisir au toucher le genre de nourriture qui 
est destiné à ces oiseaux. Mon savant ami, feu le D”. Leis- 
ler, m'a rendu le premier atientif à cette conformation 
disparate. Je suis cependant d'opinion différente sur la 
classification des espèces, et je dois attribuer celle que le 
savant continuateur de l’ornithologie d'Allemagne nous 
offre, à l'impossibilité où il se trouvait de pouvoir observer 
les mœurs de toutes les espèces que j'ai réunies dans mon 
genre Totanus ; particulierement aussi au défaut de com- 
paraisons avec les espèces exotiques ; comparaisons que 
j'ai trouvées constantes dans les espèces étrangères des gen- 
res Tringa, Totanus et Limosa. 


"2 


D'CRNITHOLOGIE. 63 


7 
re, SECTION.—CHEVALIERS PROPREMENT DITS. 


Mandibules droites , pointe de la supérieure cour- 
bée sur l’inférieure; le doigt du milieu et l’exte- 
rieur unis, ou les trois doigts plus où moins 
réunis. 


Leur nourriture consiste en vers, insectes à élitres et 
très-peiits coquillages ; ils habitent les eaux douces et les 
prairies humides. 


CHEVALIER SEMI-PALMÉ. 


TOTANUS SEMIPALMATUS. (Mrui.) 


Bec gros, très-fort; un miroir blanc vers les trois 
quarts de la longueur des rémiges; les doigts à 
moitie palmes * 

Plumage supérieur d’un brun clair uniforme, 
chaque plume étant d’un brun plus fonce le long 
des baguettes ; devant du cou et poitrine d'une temte 
cendrée marquée de petites stries brunes; gorge, 
ventre et abdomen d’un blanc pur; ailes d’un cen- 
dré brun foncé qui devient plus clair et se nuance 
en cendré blanchâtre sur le bord de l'aile; rémiges 
noires; un grand espace sur celles-ci; le croupion 
et les couvertures supérieures de la queue d’un 


—————— rm 


* On distingue facilement cette espèce d’uue autre plus grande 
de l'Amérique septentrionale, par la double palmure des doigts; 
elle lui ressemble par le bec et par le miroir blanc sur les rémige:; 
mais un doigt est demi-palmé, et l’autre est uni par un rudiment 
de membrane. 


6358 MANUEL 

blanc pur; les deux pennes du milieu de la queue 
brunes, les autres blanchâtres marqués de zigzags 
bruns très-fins; bec, pieds, doigts et membranes d’un 
cendrée plombé ; iris noiïrâtre. Longueur, 15 pouces. 


_ Le mâle et la femelle en plumage d'hiver. 


Remarque. L'espèce n’a jamais été décrite dans cette 
livrée. La femelle est un peu plus grande que le mâle. 


Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la tête 
brun varié de brun plus fonce ; la nuque cendrée 
sans taches; le dos et les scapulaires bruns et cha- 
que plume lisérée de roussätre terne; toutes les 
pennes de la queue brunes, les deux du milieu 
blanches à leur origine, brunes sur le dernier tiers 
de leur longueur ; les latérales ont des zigzags vers 
leur extrémité seulement; côtés du cou marqués de 
petites stries cendrees; le devant du cou et toutes 
les parties inferieures d’un blanc sale. 


Plumasge d’ete ou des noces. 


Tête, joues, cou et poitrine rayés longitudinale- 
ment de brun et de blanchître; les taches brunes 
de la poitrine et des flancs sont en forme d'angle 
ouvert et souvent transversales; dos, manteau et 
et ailes rayés de larges bandes brunes et cendrees ; 
sur la partie cendrée, toujours plus large, sont quel- 
ques taches rousses; gorge, ventre, croupion et 
un large espace sur les rémiges, d’un blanc pur; 
les deux pennes du milieu de la queue rayées de 
bandes noires; les autres comme dans le plumage 
d'hiver. C’est alors, 


+ 
| sf 


D’'ORNITHOLOGIE. 659 

Scocopax seutpaLmata. Gmel. Sysé. 1. p. 659. — Lath. 

n Ind. Orn. v. 2. p. 724. Sp. 27. — Wilson. Americ. 
Orn. v. 7. pl. 56. f. 3. — Grornis semipazmara. Nils. 
Orn. Suec. v. 2. p. 55. — SEMI-PALMATED SNIPE. Act. 
Zoot. v. 2. n°. 580.— Lath. Syn. v. 5. p. 152. 

Habite : se montre accidentellement dans le nord de 
VEurope , apparemment des individus égarés. Très-com- 
mun dans l’Amérique septentrionale ,; particulièrement 
aux États-Unis; vit dans le voisinage des marais salés ; 
le plus grand nombre de nos chevaliers choisissent de 
semblables lieux. 

Nourriture : suivant Wilson, des coquillages bivalves 
auxquels il donne la préférence ; aussi des vers marins et 
d’autres insectes aquatiques. 

Propagation : suivant le même auteur, place son nid 
parmi les herbes qui croissent dans le voisinage des ma- 
vais salins, non loin des champs ; pond quatre œufs très- 
gros à l’un des bouts et pointus à Pautre, d’un olivâtre 
foncé marqué de grandes taches d’un brun noirûtre, qui 
sont plus nombreuses vers le gros bout. 


CHEVALIER ARLEQUIN. 


LA 


TOTANUS FUSCUS. (LEIsLeER.) 


Base de la mandibule inférieure du bec rouge ; 
croupion d'un blanc pur; couvertures supérieures 
de la queue rayees de blanc et de noëratre. 

Sommet de la tête, nuque, dos, scapulaires et 
couvertures des ailes d’un gris cendré avec les ba- 
guettes noirâtres; une raie qui va du haut du bec 
à l’œil; la gorge, la poitrine, le ventre, l'abdomen 
et le croupion d’un blanc parfait; flancs d'un cen- 
dré blanchätre ; une bande noirâtre entre le bec et 


+ 
* 


640 MANUEL 

l'œil; joues, côtés et devant du cou nuancés de 
cendrée et de blanc; couvertures supérieures et pen- 
nes de la queue rayées transversalement de brun 
noirâtre et de blane ; bec noir, mais la mandibule 
inférieure rouge à sa base; pieds d’un rouge vif 
Longueur, 11 pouces, ou 11 pouces 6 lignes. Le 
male et la femelle en plumage parfait d'hiver. 


Toraxus ruscus. Leisl. Nachitr. zu Bechst. Naturg. 
Deut. Heft. 1. p. 47. n°. 2. — Meyer, Taschenb. Deut. 
v. 2. p. 906. sp. 1. — Toranus naraxs. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 225. n°. 4. — Id. Taschenb. à. 2. p. 286. 
n°. G. avec une mauvaise figure du jeune de l’année. 
prenant sa première livrée d'hiver. — TRINGA TOTANUS. 
Meyer, Wôg. Liv-und. Esthl. 5. 200. sp. 13. — Trinca 
Fusca*. Linn. édié. 12. p. 252.— ScoLopax curonica. Gmel. 
Syst. 1. p. 669. sp. 46. — Lath. Ind. v. 2. p. 724. sp. 39. 
— $Scozopax Caxrasrierxsis. Gmel, p. 668. sp. 45. — Lath. 
End. p. mar. Sp. 25. — Cnevarier DE COURLANRDE. Sonn. 
nouv. édit. de Buff, Ors. v. 22. p. 102. d’après Beseke. 
Naturf. Ges. v. 5. p. 62. un individu en mue. — 
CourLanD sniper. Lath. Syn. supp. v. 2. p. 310. — Dux- 
KEL. ERAUNER. WASSERLAÜFER. der einjariger vèq. Meyer, 
Tasschend. v. 2. p. 566. — Wixre stRANDLOOPER. Sepp. 
Nedert. Vag. v. 2. t. p. 265. un jeune de l'année pre- 
nant le plumage d'hiver. — La BARGE AUX PIEDS ROUGES. 
Gérard **. Tab. élém. v. 2. p. 236. description très- 
exacte. 


* Par suite des misérables compilations de Gmelin, nous retrou- 
vons cette indication parmi les synonymes du Glareola Senegalen- 
sis, qui n’est rien autre que notre Glaréole à collier d'Europe. 

** Gérardin cite à cet article le Scopoiazx obscura de Gmel. Sysr. 1. 
p- 663. sp. 41. —S. G. Gmel. Reise. . 3. p. 90. tr. 17. sans faire 
attention que cet oiseau est un Raële, et des mieux caractérisés. 


D'ORNITHOLOGIE. Ga 
Les jeunes avant la première mue. 


Diffèrent seulement des jeunes et des vieux dans 
leur plumage parfait d'hiver, en ce que les parties 
supérieures ont une teinte de brun olivâtre; que 
les plumes du dos sont bordées latéralement d’un 
petit trait blanc; que les couvertures alaires et les 
scapulaires portent quelques petites taches blanches 
de forme triangulaire sur les bords des barbes, et 
que toutes les parties inférieures sont blanchâtres, 
variées de nombreux zigzags et de taches peu dis- 
tinctes d’un cendré brun; les pieds sont d’un rouge 
orange. C’est alors, 

ScoLopax roranus *. Gmel. Syst. 1. p. 655. sp. 12. — 
Laih. {nd. Orn. v. 2. p. 721. sp. 24. une indication 
très - exacte. — Toranus MacuLarus. Bechst. Nafurg. 
Deut. v. 4. p. 205. — Srortep sxpe. Lath. Syn. v. 5. 
P+ 149. 8p. 39. var. ÀA.— Penn. Aret. Zool. v. 2. p. 467. 
n°. 374. — DuNKELBRAUNER WASSERLAUFER. der 2Wetjari- 
ger vôgel. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 307. — 
Naum. Wôg. t. 8. f. 8. figure très-exacte. — Meyer, 
Vôg. Deut. Heft. 18.1. 5. fiqure très-exacte. 


Plumasge d'été ou des noces. 


l'ontes les parties supérieures et la face noirâtres ; 
ies plumes du dos, des couvertures et des scapu- 


* Mais point le Scopolaz totanus, Linn. Syst, Natur. édit. 12, 
qui doit être rapporté à motre espèce décrite sous le nom Totae: 
stagnatilis. M. Cuvier a très-exactement indiqué cet article comme 
synonyme à son petit Chevalier à pieds verts, qui est notre Stagna- 
tile ; la citation de la pl. enl. 876 est également juste : je me suis 
trompé dans la première édition, 


E4a MANUEL 

laires marquees sur les bords des barbes de petites 
taches blanches et terminées par un croissant blanc; 
les parties inférieures d’un cendré noirätre, sans 
taches sur le cou, mais toutes les plumes de la poi- 
trine et du ventre terminées par un croissant blanc 
très-étroit; abdomen et couvertures caudales rayés 
transversalement de cendre noir et de blanc; pennes 
de la queue d’un cendré noirâtre, marquées sur le 
bord des barbes de petites raies blanches, qui ne se 
prolongent point jusqu'aux baguettes; base de la 
mandibule inférieure rouge; pieds d’un brun légè- 
rement teint de rougeûtre. 


Remarque. Aux deux époques périodiques de la mue, 
on voit des individus qui portent quelques plumes de ja 
livrée d’eté et d’hiver mêlées; dans ce cas , les parties in- 
ferteures paraissent tapirées de plumes blanches et d’un 
cendré noirâtre ; les parties supérieures le sont de plumes 
d’un cendré sans taches mêlées avec celles qui sont noi- 
râtres à taches et bordures blanches. 


Toraxus ruscus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 212. — 
Scoropax Fusca. Gmel. Syst. 1. p. 657. sp. 5. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 524. sp. 55. — TriNca aTRa. Gmel. Syst. 1. 
p. 673. sp. 26. — Lath. Ind. v. 2. p. 758. sp. 43. l’oi- 
seau en mue. — TrincA Fusca. Falck. Reis. v. 3. p. 576. 
t. 26. en plumage parfait. — Cnevazier Noir *. Cuv. 
Règ. anim. v. 1. p. 495. — Barce BRUNE. Bull. Ois. v. 5. 


* A l’article cité, M. Cuvier dit que Les pieds sont jaunâtres, 
mais il se trompe: sur plus de cinquante individus que j'ai vus et 
tués, il ne s’en est point encore présentéun seul à pieds jaunûtres; 
ces parties sont d’un brun rougeâtre foncé en été, et du plus 


beau rouge vermiilon en hiver: ils sont oranges chez les jeunes 
de l’année. 


D'ORNITHOLOGIE. 645 
p. 508. — Id. pl. ent. 855. en plumage parfait. — 


Dusry sxire. Lath. Syn. v. 5. p. 155. — Brack HEADED 
sxiPe. Id. Syn. supp. v. 2. p. 515. — DunkEL BRAUNER 


WassERLAÜFER. Meyer, V’ôg. Deut. v. 2. Heft. 18. t. 4. 


— Frisch. Vüg. t. 256. — Naum. Voôg. Nachtr. t. 35. 
f. 7%. figure très-exacte du plumage parfait d'été. — 
Panraxa. Stor. degt. uce. v. 5. pl. 460. — ZWwaRTE RUI- 
TER. Sepp. Nedert. Vog. v. 3. t. p. 257. plumage par- 
fais d'été. 

Habite : les bords des fleuves, des lacs et des marais ; 
de passage deux fois dans l’année; vit et se propage dans 
les régions du cercle arctique. L'espèce est absolument la 
même dans l’Amérique septentrionale; les individus en- 
voyés du Bengale ne diffèrent aussi en aucune manière. 


Nourriture : coquillages fluviatiles ; plus rarement des 
insectes et des vers. 


Propagation : niche dans le nord. Il ne séjourne pas 
long-temps en Hollande. 


CHEVALIER GAMBETTE. 
TOTANUS CALIDRIS. (BEcusr.) 


La moitié des deux mandibules rouge; un rudi- 
ment de membrane réunit le doigt intérieur à celui 
du milieu ; pennes secondaires des ailes blanches 
depuis la moitie de leur longueur. 


La tête, le derrière du cou, le haut du dos, les scapu- 
laires et les couvertures alaires d’une seule teinte 
de brun cendré, seulement varié par un trait plus 
foncé le long des baguettes; gorge, côtés de la tête, 
devant du cou et poitrine d’un blanc grisâtre, avec 
une fine raie brune sur les baguettes; croupion, 
ventre çt abdomen d’un blanc pur; pennes de la 


64% MANUEL 

queue rayées transversalement de blanc et de lar- 
ges zigzags noirs; pieds d'un rouge pâle; iris brun ; 
moitie du bec rouge, la pointe noire. Longueur, 10 
pouces 1 ou 2 lignes; rarement 10 pouces 9 ou 10 
lignes. Le male et la femelle en hiver. 


Remarque. Dans cet état il revient au mois de mars en 
Hollande. 


CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES. Gérard. T'ab. élém. v. 2. 
p- 205. un individu en mue prenant sa livrée d'hiver. 


Les jeunes avant la première mue. 


Un trait blanc va de la mandibule supérieure à 
l'œil; espace entre l'œil et le bec brun; plumes du 
haut de la tête d’un brun finement liséré de jaunä- 
tre; nuque cendrée; doset scapulaires bruns, toutes 
les plumes bordées latéralement par une bande jau- 
nâtre qui forme des taches angulaires sur le bord 
des barbes; couvertures des ailes d’un brun noirà- 
tre, bordées et terminées de blanc jaunâtre ; gorge 
blanchâtre, parsemée de petits points bruns; côtés 
du cou et poitrine cendrés avec des raies longitu- 
dinales très-étroites, brunes ; ventre, flancs et abdo- 
men blancs; sur les flancs, sur l'abdomen et sur les 
couvertures de la queue sont des taches brunes; 
extrémité des pennes de la queue roussätre; bec 
hivide à sa base, brun vers la pointe; pieds d’un 
jaune orange. 


D'ORNITHOLOGIE. 645 


Les jeunes en mue prenant la livrée d'hiver. 


TRinça srRIATA. Gmel. Syst. 1. p. 672. sp. 5. — Laih. 
Ind. v. 2. p. 755. sp. 24 *. — Toraxus srmaTus. Briss. 
Orn. v. 5. p. 196. Sp. 5. t. 18. f.1. Le CnevariEr RAYÉ. 
Buff. Oùs. v. 5. p. 516. — Id. pt. ent. 825. un june 
en mue d'automne. — Srriaten sanpripir. Lath, Syn. 
d. 5. p. 170. — Gawgerta, femina. Stor. degli ucc. v. 5. 


pl. 404. 
Plumage d’eteé ou des noces. 


Un trait blanc va de la mandibule supérieure du 
bec à l'œil; tête, nuque, haut du dos, scapulaires 
et couvertures d’un brun cendré olivâtre ; sur cha- 
que plume est une large raie noire longiiudimale ; 
sur celles des scapulaires et des plus grandes cou- 
vertures des ailes sont quelques petites raies noires 
transversales; croupion blanc ; côtés de la tête, gor- 
ge el toutes les autres parties inferieures EE 
mais sur le centre de chaque plume est une grande 
tache longitudinale d’un brun noirätre; ces taches 
deviennent obliques sur l’abdomen et sur les cou- 
vertures inférieures de la queue; pennes de la queue 
rayées de blanc et de noir, et terminées de blanc 
pur; le blanc est cendre sur les quatre pennes du 
milieu; moitié du bec et pieds d'un rouge ver mil- 
lon très-vif. 


Toranus Caridris. Bechst. Nafurg. Deut. v. 4. p. 216. 


* Remarquez que sous Tringa striata se trouve aussi confondu 
une description assez exacte la Tringa maritima de ce Manuel, 
et qu’on ferait mieux de supprimer totalement cette indication 
qui est un composé bizarre, fruit d'une misérable compilation. 


646 MANUEL 

t. 20. — Scoropax CALIDRIS. Gmel. Syst. 1. p. 664. sp. 11. 
— Lath. Ind. v. 2. p. 722. sp. 25. — 'TRINGA GAMBETTA. 
Gmel. Syst. 1. p. 671. sp. 3. — Toranus nævius. Briss. 
Orn. v. 5. p. 200. n°. 6. t. 18. f. 2. — Lath. Ind. v. 2. 
p. 728. Sp. 9. — CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES, OU LA GAM- 
Berre. Buff. Oùs. v. 7. p. 515. t. 28. mais surtout sa pl. 
ent. 845. individu en plumage parfait d'été. — Perir 
CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES, OU GAMBETTE. Cuv. Règn. anim. 
v. 1. p. 494. — REDsCHANK and GaAmBer sanpriper. Latb. 
Syn. v. 5. p. 150 et 167. — ROTRFUSSIGER WASSERLAÜFER. 
Meyer. T'asschenb. Deut. v. 2. p. 368. — Frisch. Wôg. 
t. 240. — Naum. V6q. t. 9. f. 9. un individu en mue 
entre Les deux livrées. — De ruriur. Sepp. Nedert. Vog. 
vw. 5. p. 260. figure peu exacte. — Gawserra. Stor. degt. 
ucc. v. 5. pl. 463. 

Remarque. Une seconde espèce, d’un tiers plus forte 
que la nôtre, vit dans l’Amérique septentrionale; elle a 
presque les mêmes couleurs, mais diffère par le bec et par 
les pieds. Ceite espèce nouvelle est indiquée par M. Cu- 
vier sous le nom de grand Chevalier à pieds rouges; la 
pl. ent. 827 ne doit point être citée dans les synonymes ; 
ce n’est non plus le Scolopax catidris de Linnée. Notre 
Chevalier gambeite d'Europe semble placé sur la limite 
qui sépare les Chevaliers proprement dits des Cheva- 
diers semi-palmés par l’existence d’un très-petit ru- 
diment qui unit le doigt interne à celui du milieu; 
d’autres chevaliers d'Amérique ont la membrane un peu 
plus étendue; il en est de ces oiseaux comme des Pics tri- 
dactyles et des Martins pécheurs tridactyles, dont on 
ne peut constituer des genres, vu l’anomalie qui règne 
dans les espèces par l'existence de rudimens peu apparens, 
ou de doigts plus ou moins longs. Voyez mes articles des 
genres Pieus et Alcyon. — Des individus de la Gam- 
bette envoyés du Bengale , servent de preuve que l'espèce 

est absolument la même qu’en Europe. 

Habite : au printemps les marais et les prairies ; émigre 


D'ORNITHOLOGIE. G43 


en automne le long des côtes maritimes ; vit assez avant 
dans le nord; nulle part aussi abondant qu’en Hollande; 
en hiver dans les pays méridionaux. 


Nourriture : insectes sans élitres, vermisseaux , et ra- 
rement des petits coquillages. 

Propagation : niche dans le milieu des prairies; pond 
quatre œufs pointus d’un jaune verdâtre, marqué de 
taches brunes, qui se réunissent vers le gros bout en une 
seule masse. 


CHEVALIER STAGNATILE. 


TOTANUS STAGNATILIS. (Becusr.) 


Bec très-fuible, long et subule; sur les barbes 
extérieures des pennes caudales sont deux bandes 
en zigzag, disposées longitudinalement ; pieds très- 
longs, verdätres. 

Sourcils, face, gorge, milieu du dos, devant du 
cou et de la poitrine ainsi que toutes les autres par- 
es inférieures d’un blanc pur; nuque rayée lon- 
gitudinalement de brun et de blanc; haut de la 
tête, haut du dos, scapulaires et grandes couver- 
tures des ailes d’un cendré clair borde de blan- 
chätre; petites couvertures et poignet de l'aile d'un 
cendré noirâtre; côtés du cou et de la poitrime 
blanchätres avec de petites taches brunes ; queue 
blanche rayée diagonalement de bandes brunes , 
excepié sur les deux pennes extérieures, qui por- 
tent une bande longitudinale en zigzag; bec d’un 
noir cendré; pieds d’un vert olivätre; 1ris brun. 
Longueur, à peu près Q pouces. Le male et la fe- 
melle en plumage parfait d'hiver. 


648 MANUEL 


Remarque. Dans cet état, l'espèce du Chevalier stag- 
natile n’a point été décrite. 


Les Jeunes avant la première mue, 


Diffèrent des adultes et des jeunes en hiver, er 
ce que les plumes du haut de la tête, celles du haut 
du dos, les scapulaires et les couvertures des ailes 
sont d’un brun noirâtre, toutes entourées par une 
large bordure jaunâtre; les plus grandes plumes 
qui s'étendent sur les rémiges ont de petites raies 
diagonales d’un brun très-foncé; sur la face et sur 
les côtes de la tête de très-petits points bruns; ex- 
trémité des rémiges blanchätre; pieds d’un cendré 
verdâtre. 


Toraxus sraenaTilis. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 261. 
— Scozopax roranus. Linn. Syst. nat. édit. èn-12. p. 245. 
sp. 12. Mais point le #. totanus de Gmel., et surtout celui 
de Laih, qui sont les jeunes de mon Chevalier arlequin. 
— Le perir CREVALIER AUX P1EDS VERTS *. Cuv. Règ. anim. 
0. 1. p. 495. — La Barce crise. Buff. Oùs. seulemént sa 
pl. ent. 876.— Tricn wassercaürer. Meyer, Tasschenb. 
v. 2. p. 576. — Bechst. Tasschenb. v. 2. p.592. t. 
n. 11. — Naum. Vôg. t. 18: f. 55. représentation très- 
exacte. 


* M. Cuvier a très-exactement observé que la pl. erl. 876 a été 
mal à propos citée dans la synonymie de la Sarge aboyeuse (Fota- 
nus glottis), J'avais commis cette erreur dans la première édition: 
en la réparant ici, je cite encore, à l'exemple de M. Cuvier, le Scof. 
Totanus, Linn. 12e. édit., comme synonyme avec mon Chevalier 
staznatile. Sous Scopolax glottis on a confondu l'oiseau de cet ar- 
ticle et le Totanus glottis de ce Manuel. 


D'ORNITHOLOGIE. 649 
Plumage d’ete ou des noces. 


Du blanc depuis le haut du bec à l'œil; gorge, 
devant de la poitrine, ventre et abdomen d’un 
blanc pur; espace entre l’œil et le bec, tempes, 
côtés et devant du cou, flancs, côtés de la poitrine 
et couvertures inférieures de la queue également 
d'un blanc pur, mais sur chaque plume est une pe- 
tite tache longitudinale noire ; sommet de la tête et 
nuque rayés longitudinalement de noir sur un fond 
d’un blanc cendré; haut du dos, scapulaires et gran- 
des couvertures d’un cendré teint de rougeûtre, 
varié sur chaque plume par des bandes transver- 
sales noires, dont la plus large est vers le bout;les 
bandes noires sont diagonales sur les plus longues 
plumes des épaules; les deux pennes du milieu de 
la queue cendrées, rayées diagonalement; les autres 
rayées sur les barbes extérieures en zigzags longi- 
tudinaux; pieds verdätres; bec noir. 


Toranus sracnamizis. Leisler. Nacftr. zu Bechst. Na- 
turg. Deut. Heft. 2. p. 187. — ALBASTRELLA CENERINA. 
Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 458. fiqure très-exacte. 


Habite : le nord de l’Europe, sur les bords des fleuves ; 
émigre le long des provinces orientales de l'Europe, jus- 
que vers la Méditerranée ; jamais le long des côtes mari- 
times de l'Océan. 

Nourriture : insectes et vers. 

Propagation : niche dans les régions du cercle are- 
tique. 


Pare if. 


+ 
t> 


650 MANUEL 


CHEVALIER A LONGUE QUEUE. 


TOTANUS BARTRAMIA. (W1xs.) 


Bec court; queue très-longue, dépassant d’un 
pouce l'extrémité des ailes , étagée , arrondie. 

Sommet de la tête et haut du dos d’un brun noi- 
râtre, toutes les plumes lisérées de couleur isabelle; 
joues, cou et poitrine de cette couleur, et portant 
de fines raies longitudinales noires; flancs rayés 
transversalement de zigzags noirs; ventre, cuisses 
et abdomen blancs; couvertures du dessous de la 
queue d’un blanc roussâtre sans taches ; scapulaires 
et couvertures des ailes d’un isabelle roussâtre, qui 
prend une teinte brune vers le milieu de toutes les 
plumes, et se trouve rayée transversalement de fines 
bandes noires; pennes latérales de la queue d’un 
isabelle foncé, rayées diagonalement, et à grande 
distance, de bandes noires; les quatre pennes du 
milieu brunes à raies diagonales, très-rapprochées ; 
bec long, 1 pouce 4 lignes, d’un brun jaunätre; 
pieds couleurs de chair; iris d’un brun clair. Lon- 
gueur, 9 pouces 5 ou 6 ligness. Le male et la 


femelle. 


Remarque. Ce rare oiseau , dont je n’ai rencontré qu'une 
seule fois un individu sur nos côtes, a été tué en automne ; 
un autre dans le même état de plumage a été tué dns les 
parties orientales de l'Allemagne ; j’en ai vu encore cinq 
autres absolument semblables , qui ont fait partie d’un en- 
voi d’oiseaux de l'Amérique septentrionale. Les diiferens 
états de mue du plumage me sont inconnus; les individus 
d'Europe et ceux d’Amérique ne différent point. 


D'ORNITHOLOGIE. . 65: 

Les jeunes ont les parties supérieures, hors le 

dos, marquées de grandes taches brunes; sur le de- 

vant du cou, sur la poitrine et sur les flancs, des 

taches longitudinales qui se présentent dans la 

forme de fers de lance; les bandes en zigzag de 
la queue moins distinctes que dans les vieux. 


Trixca LonGicaupa. Bechst,. Wôg. Nachtr. ubers. von 
Lath. Ind. Orn. p. 455. n°. 46. — Der Lraxccrscu- 
WAN2TE SrRANDLAÜFER. Naum. Wôg. Nachtr. t. 58. f. 55. 
figure très-exacte. — Trinca Barrramra. Wils. {meric. 
Ornit. v. 5. p. 63. pl. 59. f. 2. fiqure très exacte. 


De passage, très-accidentellement en Allemagne et en 
Hollande. 


Habite : l'Amérique septentrionale, 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


CHEVALIER CUL-BLANC. 


TOTANUS OCHROPUS. (Mrui.) 


Base de toutes les pennes caudales blanches 
jusqu'au tiers de leur longueur; les trois ou les 
deux pennes extérieures toutes blanches , ou por- 
tant une tache vers le bout. 

Toutes les parties supérieures d’un brun légère- 
ment nuance d'olivâtre et à reflets verdätres; les 
plumes du dos, les scapulaires et les couvertures 
alaires ont de très-petits points blanchätres qui 
occupent les bords des barbes; entre le bec et 
l'œil une bande blanche et une bande brune ; cou- 
vertures du dessus de la queue et toutes les parties 
inférieures d’un blanc pur, excepté sur le devant 


092 MANUEL 

du cou et sur la poitrine où ce blanc est varié par 
un grand nombre de fines raies brunes longitudi- 
nales et très-rapprochées; queue d’un blanc pur; 
sur les deux pennes du milieu sont trois ou quatre 
larges bandes noires, qui vont en diminuant en 
nombre sur les pennes latérales ; base du bec d’un 
noir verdätre; iris d'un brun foncé; pieds d’un cen- 
dré verdätre. Longueur, 8 pouces 6 lignes. Les 
vieux en plumage d'hiver. 

Remarque. La livrée d’été diffère de celle d’hiver par 
les nuances des parties supérieures, qui sont plus foncées et 
ont plus de reflets verdâtres, parun plus grand nombre de 
petits points sur ces parties, et par les taches sur le devant 
du cou, qui sont plus distinctement marquées, et qui res- 
semblent alors à des gouttes , dont chaque plume est mar- 
quée le long des baguettes. 

Les jeunes de l’année diffèrent en ce qu'ils ont 
ioutes les parties supérieures d’une teinte plus 
claire; ils ont moins de petits points et ceux-ci ont 
une couleur jaunätre; la nuque est nuancée-de 
cendré; les côtés de la poitrine sont colorés comme 
les plumes du dos, et marqués de taches blanches ; 
iout le devant du cou et le milieu de la poitrine 
portent des taches brunes en forme de fer de lance; 
l'espace blanc du haut de la queue est moins grand, 
et les bandes noires des pennes intermédiaires sont 
plus larges. 

Varie trrégulierement d’individu à individu ; les 
uns ont le brun verdätre plus clair, d’autres l'ont 
d’un brun noirâtre. C’est dans l’une ou l’autre 
livrée, 


D'ORNITHOLOGIE. 633 


Truc ocaropus. Ginel. Syst. 1. p. 676. sp. 13. — 
Lath. Ind. v.2.p. 729. Sp. 12. — Briss. Orn. v. 5. p. 175. 
t.16. f. 1. — Le Bécasseau ou cur-BLanc. Buff. Oùs. v. 5. 
p. 554. — Id. pl. ent. 845. un jeune de Fannée. — 
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 199. — GREEN SANDPiPER. 
Lath. Syn. v. 5. p. 190. — Id. supp. v. 2 p. 311 *. — 
Penn. Brit. Zoot. p. 125. t. F. 2 f. — PuxkrierTE 
STRANDLAÜFER. Bechst. Naturg. deut. v. 4. p. 283. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 586. — Frisch. €. 257. un 
jeune. — Naum. Vôg. t. 19. f. 24. un jeune de l’année. 
— Cursraxco. Stor. degli ucc. v. 5. pl. 455. 


v 
9 


Habite : les bords des eaux douces, plus habituelle- 
ment les ruisseaux limpides, très -accidentellement les 
côtes maritimes, assez souvent dans les marais; répandu 
à son double passage dans presque toutes les parties de l'Eu- 
rope. 


Nourriture : petits vers, mouches et autres petits in- 
sectes sans élitres. 

Propagation : niche jusque dans les provinces du 
centre de l’Europe ; fait un nid dans le sable ou dans les 


herbes aux bords des eaux; pond de trois jusqu’à cinq 
œufs d’un vert blanchâtre marqué de taches brunes. 


* M. Latham réunit dans le suplément cité le Tringa ochropus et 
glareola ; cet auteur, qui a reproduit dans son Zndex ornithologicus, 
toutes les nombreuses erreurs, fruit de la misérable compilation 
de Gmelin, édit. 13e. de Linnée, tombe ici dans une méprise 
opposée par la réunion de deux espèces distinctes; les Transac- 
tions Linnéennes reproduisent la même faute. 


654 MANUEL 


CHEVALIER SYLVAIN. 


TOTANUS GLAREOLA. (Mrui.) 


Toutes les pennes de la queue rayées transwer- 
salement de bandes brunes et blanches. 


Une étroite bande entre le bec et l’œil; sommet 
de la tête, dos et ailes d’un brun foncé; sur les 
bords des barbes des plumes dorsales et des scapu- 
lares sont trois petites taches d’un blanc roussätre, 
et sur celles des ailes un plus grand nombre de 
petites taches blanches ; nuque, joues, devant du 
cou, poitrine et flancs d’un blanc sale varié irreégu- 
lièrement de brun disposé par ondes et par raies; 
sourcils, gorge, milieu du ventre, couvertures su- 
périeures et inférieures de la queue d’un blanc pur; 
sur les couvertures caudales sont de fines raies bru- 
nes disposées sur les baguettes ; pennes de la queue 
rayées alternativement de bandes brunes et blan- 
ches; les deux ou les trois pennes latérales ont les 
barbes intérieures d’un blane pur; bec noir, mais 
verdâtre à la base; pieds verdâtres; cercle qui en- 
toure l'œil, blanc. Longueur, 7 pouces 6 lignes. 
Le mâle et la femelle en plumage d'hiver. 


Les jeunes de l'année, ont le brun foncé du plu- 
mage tout couvert de petites taches rousses très- 
rapprochées; toute la poitrine ondée de cendre, 
avec des taches irrégulières , brunes ; base du bec et 
pieds d’un vert jaunâtre sale; les pennes de la 
queue irrégulièrement rayées. 


D'ORNITHOLOGIE. 655 
Plumage d'été ou des noces. 


Sommet de la tête et la nuque rayés longitudi- 
nalement de brun et de blanchâtre ; joues, devant 
du cou, poitrine et flancs d'un blanc à peu près 
pur, raye longitudinalement de brun foncé; toutes 
les plumes du dos ont alors une très-grande tache 
noire à leur centre, et de châque coté des barbes 
deux taches blanchâtres; en relevant les scapulaires, 
elles paroissent rayées de larges bandes noirâtres; le 
reste comme en hiver. C’est dans l’une ou l’autre 
hvree, 


TRiNGA CLAREOLA. Gmel. Sysé. 1. p. 677. sp. 21. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 550. sp. 13. — Retz. Faun. Suec. 
p- 186. n°. 159. — Woon sanpriPer. Lath. Syn. v. 5. 
p. 172. — Penn. drct. Zool. v. 2. p. 422. q. — Wario 
STRANDLAUFER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. agr. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 587. — Naum. V6gq. t. 19. 
f. 25. un jeune de l'année. 

Habite : quelques provinces d’Allémagne; assez com- 
mun dans les parties orientales et au midi, aussi dans le 
nord ; peu répandu en France et en Hollande ; se trouve 
seulement dans les marais boisés. Vit aussi au Bengale. 
Trixça sozrrama de Wilson. v. 7. pl. 58. f. 5. qui vit dans 
les Etats-Unis diffère de notre 7 ’nga glareota, seule- 
ment par les deux peunes du milieu de la queue , qui dans 
Solitaria ont la couleur brune du dos, et sont rayées 
par bandes alternes brunes et blanches dans G{areola. 


Nourriture : insectes et vers. 
Propagation : niche dans les régions du cercle arctique ; 


construit son nid dans les marais : on dit que la ponte est 
de quatre œufs, d’un jaune verdâtre taché de brun. 


656 MANUEL 


CHEVALIER PERLÉ. 


TOTANUS MACULARIA. (Mrur.) 


Parties inférieures marquées de grandes taches 
arrondies. 


Parties supérieures d’un brun cendré, légèrement 
nuancé d'oliväire; sur les plumes de la têteet du 
cou est une raie longitudinale noirâtre; sur celles 
du dos, des scapulaires et des couvertures alaires 
sont encore des bandes noires transversales, dispo- 
sées en zigzags; une bande blanche va du bec au- 
dessus de l'œil; un trait brun entre le bec et l’œil; 
toutes les parties inférieures d’un blanc pur, mais 
vers le bout de chaque plume se dessiné une grande 
tache noire, plus ou moins ronde; ces taches sont 
longitudinales sur l’abdomen ; les quatre pennes du 
milieu de la queue sont de la couleur du dos et 
terminées de noir, les autres blanches et brunes et 
terminées de noir ;bec couleur de chair sur les trois 
quarts de sa longueur, brun à la pointe; pieds cou- 
ieur de chair claire ; iris brun. Longueur, 8 pouces. 


Remarque. N'ayant pu examiner, outre lindividu de 
mon cabinet, que deux autres absolument semblables, tuës 
au printemps, je ne puis rien dire du changement que le 
plumage éprouve par l’âge ou dans la mue; l’espèce.étant 
beaucoup plus commune en Amérique qu’en Europe. 

TRixca MacuLaria. Gmel. Syst. 1. p. Gy2. sp. 7. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 754. sp. 29. — Wilson. Americ. Or- 
nait. V. 7. p- Go. pl. 59. f, 1. — Turpus AqQuATICUS. Briss. 
Orn. v. 5. p. 255. sp. 20, — La Grive D'Eav. Buff, Oùs. 
V: 8, p. 140, — SPOTTED TRINGA. Edw. Oùs. £. 277, f. 2.— 


D’ORNITHOLOGIE. 657 


Lath. Syn. v. 5. p. 179. GEFLECKTE sTRANDLAÜFER. Bechst, 
Naturg.Deut. v. 4. p. 542. — Meyer, Tassehenb. Deut. 
v. 2. p. 585. — Naum. Vôg. Nachtr. 1. 58. f: 76. figure 
très-exacte. | 


De passage accidentel, sur les côtes de la Baltique et 
dans quelques provinces de l’Allemagne; très-accidentelle- 
ment en Angleterre, et jamais en Hollande. 

Hatite : l'Amérique septentrionale , ainsi que très- 
avant dans les régions boréales. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


CHEVALIER GUIGNETTE. 


TOTANUS HFPOLEUCOS. (Mruir.) 


Parties inferieures blanches ; sans taches. 


Toutes les parties supérieures d’un brun olivätre 
à reflets; une raie noirâtre le long des baguettes ; 
toutes Les plumes des ailes et du dos rayées trans- 
versalement de fines bandes en zigzags et d’un brun 
noirâtre; une petite raie blanche au-dessus. des 
yeux ; gorge, ventre et les autres parties inférieures 
d’un blanc pur; côtés du cou et poitrine rayés lon- 
situdinalement de brun sur un fond blanc; queue 
très-étagée ; les deux pennes du milieu de la cou- 
leur du dos, rayées diagonalement de noir, les au- 
tres blanches et brunes et terminées de blanc; bec 
cendré ; iris brun; pieds d’un cendré verdätre. Lon- 
gueur, 7 pouces 2 ou 3 lignes. Le mâle et lu fe- 
melle , en hiver et en été. 


Les jeunes de l’année, ont la gorge et le devani 
du cou d’un blanc pur, parsemé de taches seule- 


658 MANUEL 

ment sur les côtés; la bande blanche au-dessus des 
yeux plus large et plus distincte; les couvertures 
des ailes plus foncées; les plumes du dos bordées 
de roux et de noirâtre, et celles des couvertures 
terminees de bandes rousses et noires. 


Trixca ByroLrucos. Gmel. Syst. 1. p. 678. sp. 14. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 554. sp. 28. — La Guicnerre. Buff. Ois. 


V. 7. p. 540. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 201. — La 
PETITE ALOUEITE DE MER. BuË. pl. enlum. S50. en habit 
parfait d'été. — Common sanpripen. Lath. Syn. v. 5. 
P. 178. — TRisLenpEr srrañpLaürer. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 295. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 589. 
— Naum. Wôg. t. 20. f. 26. un jeune. — PiovaneLLo. 


Stor. degli ucc. v. 4. pl. 455. —— Bonre zanvcooper. Sepp. 
Nedert. V'og. v. 3.1. p. 291. jeune de l’année. 


Habite : les bords des eaux douces, très-rarement les 
côtes maritimes; assez répandu en Europe à son double 
passage. 

Nourriture : petits vers et petits insectes sans élitres. 

Propagation : niche jusque dans les provinces du cen- 
tre de l’Europe; construit son nid dans les herbes, aux 
bords des eaux; pond quatre ou cinq œufs, d’un jaune 


blanchôtre parsemé de taches brunes et cendrées, qui sont 
plus nombreuses vers le gros bout. 


II. SECTION. —CHEVALIER À BEC RETROUSSÉ. 


Mandibules un peu recourbées en haut, droites 
et presque égales à la pointe ; bec gros et fort; doigt 
du milieu et l'extérieur unis. | 

La nourriture de ces chevaliers se compose prin- 
cipalement de poissons et de petits coquillages bi- 


D'ORNITHOLOGIE. 659 
valves; ils vivent le long des fleuves et des lacs 
d'eaux douces. 


Remarque. Ces oiseaux ne diffèrent pas assez des espèces 
de la 1". section, soit par les formes ou par les mœurs , 
pour en faire un genre distinct ; une espèce exotique forme 
le passage des uns aux autres. Quelques nouvelles espèces 
propres aux climats de l’Amérique septentrionale, doivent 
également être rangées dans cette section ; ils forment les 
nuances presque sans intervalle assignable des vrais cheva- 
liers aux chevaliers à bec retroussé. M. Leisler a le pre- 
mier essayé de les séparer des autres chevaliers ; il y a joint 
le Totanus stagnatilis qui est de la 1". section. En der- 
nier lieu M. Nilsson en a formé le genre Gtottis, où il 
comprend le Scolopaæ semi-palmata de Latham. Ce 
genre n’a rien qui le caractérise d’une manière distincte et 
tranchée; il faudrait , ainsi faisant, former encore deux ou 
trois nouveaux genres pour les espèces exotiques qui se 
trouvent placées sur les limites, et dans ce cas notre To- 
tanus calidris et le Totanus semi-palmata devraient for- 
mer aussi deux nouveaux genres. Je le répète et ne saurais 
le dire assez, que si on veut suivre la manie du jour, et 
continuer à former des genres pour chaque légère dispa- 
rité qu’on rencontre chez les oiseaux , douze cents genres 
se sufliront point pour les classer. 


CHEVALIER ABOYEUR. 
TOTANUS GLOTTIS. (Becusrt.) 
Bec fort, très-comprimé à sa base, plus haut 


que large ; couvertures du dessous des ailes rayees; 
pieds verdätres. 


Espace de la mandibule supérieure à l'œil, gorge, 
milieu de la poitrine , ventre, toutes les autres par- 
ties inférieures et le milieu du dos d’un blanc pur; 


560 MANUEL 

tête, joues, côtés et devant du cou, et côtés de la 
poitrine rayés longitudinalement de brun cendré et 
de blanc; plumes du haut du dos, des scapulaires 
et des couvertures des ailes d’un brun noirûtre, 
toutes entourées par une large bordure d’un blanc 
jaunâtre; les plus grandes plumes qui s'étendent sur 
les rémiges ont de petites raies diagonales d’un brun 
foncé ; queue blanche, les pennes du milieu rayées 
transversalement de brun; les deux latérales le sont 
longitudinalement ; extrémité des rémiges blan- 
châtre; couvertures inférieures de l'aile rayées de 
brun; bec d’un brun cendré; pieds d’un vert jau- 
nâtre. Longueur, 12 pouces 6 lignes”. Male et fe- 
melle en hiver. 


Les jeunes de l’année, diffèrent très-peu des 
vieux après leur première mue; il est même diffi- 
cile de les distinguer, si ce n’est par la couleur des 
pieds , qui est cendrée chez les jeunes. 


Toranus ecornis**. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 249. 


* Les couleurs du plumage chez les Jeunes oiseaux de cette es- 
pèce sont absolument distribuées de la même manière que sur 
les jeunes du Chevalier stagnatile ; maïs les livrées d’été diffèrent 
beaucoup, sans parler ici des disparités dans les formes et dans la 
longueur totale. 

** Mais point le Scolopax glottis, de Gmelin et de Latham, 
Ind. v. 2.p. 720. sp. 21. dont la phrase latine n’appartient point à 
la présente espèce, tandis que quelques citations et même celle 
de la Synopsis de Latham, sont des indications très-exactes de 
notre oiseau : dans l’article mentionné se trouvent confondues 
deux espèces, notre T. stagnatilis et notre T. glottis. On doit con- 
séquemment rayer le Scolopax glottis de Gmelin et de Latham de 
Ja liste nominale des ciseaux. 


D'ORNITHOLOGIE. 661 


n°. 10, — Toranus risTuLaxs. Id. p. 241. n°. 8. — Tora- 
nus criseus. Bechst. Naturg. p. 251. n°. 5. — GLorris 
cacoropus. Nils. Orn. Suec. v. 2. p. 57. — La BARGE va- 
RIÉE el LA BARGE ABOYEUSE. Bull. Ois. v. 5. p. 505 et 505. 
— La Barce crise: Briss. Os. v. 5. p. 267. pl. 13. f: 1. 
un jeune de l’année. — La Banve asoyeuse. Gérard. Tab. 


élém. v. 2. p. 254. — GREEN LEGGED HORSEMAN. Alh. 
Birds. v. 2. t. 69. — Gneexsnanx. Penn. Brit. Zool. 
pr 1210 €. C. 1. figure exacte. — Lath. Syn. v. 5. 
D. 147. — Id. supp. v. 1. p. 245. — GRUNFUSSIGER WAS- 
seRLAÜFER. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 551. — 
Naum. Vôg. t. 7. f. 7. figure très-exacte. — Paxraxa 
VERDERELLO. \$£or. deg. uce. v. 5. pl. 461.— SrranD sNEPr, 


GROEN Poor. Sepp. Nederl. Voqg. v. 4. t. p. 519. figure 
cæacte. 


Plumage d'éte ou des noces. 


Sommet de la tête et nuque rayés longitudimale- 
ment de noir profond et de blanc; un cerele blanc 
autour des yeux; face, gorge, devant du cou, poi- 
trine, haut du ventre et flancs d’un blanc parfait, 
mais semé de taches ovales qui sont très-nombreuses 
au milieu de l'été; le reste des parties inférieures 
d'un blanc pur, excepté sur les couvertures infé- 
rieures, qui ont du noir le long des baguettes; haut 
du dos et scapulaires d’un noir très-profond, bordé 
sur les plumes du dos par du blanc et sur les scapu- 
laires par trois ou quatre taches d’un blanc rou- 
geâtre, qui sont disposées sur les bords des barbes; 
poignet de l'aile noir ; les grandes couvertures et 
les longues plumes qui s'étendent sur les rémiges, 
sont d’un cendré rougeñtre avec du noir le long des 
baguettes ; ces longues plumes ont de petits traits 


662 MANUEL 

noirs interrompus, disposés sur les bords des barbes; 
les couvertures sont bordées par une bande blanche, 
qui est suivie dans le même sens par une bande 
brune ; les deux pennes caudales intermédiaires 
sont cendrées avec des raies transversales brunes en 
zigzags. C’est alors, 


Foraxus czornis. Leisler. Nacht. zu Bechst. Naturg. 
Deut. Heft. 2. Arctic. 20. p. 185 et 184. 


Habite : les bords graveleux des fleuves, très-rarement 
ceux de la mer; peu nombreux et isolé à son double pas- 
sage sur les côtes de France et de Hollande ; assez commun 
sur les bords des lacs et des terrains inondés de la Nord- 
Hollande; rare en hiver en Angleterre; en petit nombre 
sur les grandes rivières d'Allemagne et sur les lacs de 
la Suisse. Des individus envoyés du Bengale servent à 
constater l'identité d’espèce dans des climats très-diffé- 
rens. 

Nourriture : petits poissons, coquillages et frai. 

Propagation : niche dans les régions du cercle arc- 
tique. 


AE ABB AA LE BL RA/S 


GENRE SOIXANTE-SEPTIÈME. 


BARGE.—ZLIMOS A. (Briss.) 


Bec très-long, plus ou moins recourbé en haut, 
mou et flexible dans toute sa longueur, déprimé, 
aplati vers la pointe; les deux mandibules sillon- 
nées dans toute leur longueur, pointe plate, dilatée, 
obtuse. NaARINES latérales, longitudinalement fen- 
dues dans le sillon, percées de part en part. PIEDS 


D'ORNITHOLOGIE. 663 
longs, grêles, un grand espace nu au-dessus du ge- 
nou ; trois doigts devant et un derrière ; le doigt du 
milleu réuni à l'extérieur par une membrane qui 
s'étend jusqu’à la première articulation; le posté- 
rieur articulé sur le tarse. AiLrs médiocres; la 
ire, rémige la plus longue. 


Les Barges sont de grands oiseaux, très-haut montés 
el à bec trés-long ; ils sont destinés à vivre dans les marais 
et sur les bords fangeux des fleuves ; leur bec très- 
tendre et très-flexible ne peut servir ni à ramasser la 
nourrilure sur la surface d’un terrain dur et graveleux, ni 
à l’enfoncer dans la terre compacte de prairies; seule 
ment propre à fouiller dans les boues, dans les limons, ou 
dans le sable mouvant baigné par les vagues de la mer ; il 
est muni : cette lin de muscles, qui lui donnent le sens 
du toucher. Ces oiseaux vivent dans les prairies maréca- 
geuses; ils se rendent très-rarement sur les bords de la 
mer, mais habiuellement à PFembouchure des rivières où 
les limons et les boues sont très- profonds ; leur nourri- 
ture consiste en vers et en iarves ; leur passage est déter- 
miné aux mêmes époques que celui des Bécasseaux et des 
Chevaliers. La double mue a lieu chez toutes Les espèces 
connues ; elle change presque totalement les couleurs du 
plumage ; un fait rewmarquable , c’est que les femelles 
muent plus tard que les mâles : lorsque ces derniers ont re- 
vêtu le plumage de la saison, on voit encore les femelles 
dans la livrée complèie ou en partie de la saison passée ; 
celles-ci se distinguent toujours par leur livrée d’été moins 
vive et plus bigarrée, et par leurs dimensions toujours plus 
fortes que celles des mâles ; les jeunes, tres-faciles à distin- 
guer, diffèrent peu par le plumage des vieux en hiver. 

Remarque. La classification de ces oiseaux est aussi 
confuse que celle des Bécasseaux et des Chevaliers; les 
espèces étrangères sout déterminées avec plus de préci- 


664 MANUEL 

sion. Dans la-première édition de ce Manuel, j'ai indiqué, 
d’après les données de feu le D'. Leisler, une espèce qu'il 
désigne sous le nom de Limosa Meyeri , mais elle n’existe 
point comme telle ; les prétendues Limosa Meyeri, soit en 
plumage d'hiver ou en livrée parfaite d'été (état dans 
lequel mon ami Leisler n’en vit jamais), ne sont que des 
individus plus grands et à dimensions du bec et des pieds 
plus longues que le Limosa rufa de Brisson, tel qu’on le 
voit ordinairement ; ce qui dépend uniquement de la loca- 
lité et du sexe, ainsi que je le fais remarquer à Particle 
Limosa rufa. Il en est de cet oiseau comme des individus 
très-grands à bec et pieds plus longs qu’à l'ordinaire qu’on 
remarque parmi ceux des espèces de Limosa melanura. 
de Tringa subarquata, variabilis maritima et mi- 
nuta. J'ai vérifié ceci sur une multitude d’individus tués 
dans les différentes parties de l'Europe; les individus des 
espèces étrangères varient de la même manière. 


BARGE À QUEUE NOIRE *. 


LIMOSA MELANURA. (LetsLer.) 


Bec droit; queue d’un noir uniforme, a base 
d’un blanc pur; ongle du doigt du milieu long et 
dentele ; sur les rémiges un miroir blanc. 

Toutes les parties supérieures d’un brun cendré 
uniforme, seulement varié par le brun plus foncé 
des baguettes ; gorge, devant du cou, poitrine et 
flancs d’un gris clair; croupion noirâtre; ventre, 


* Cette dénomination spécifique est préférable à celle de Grande 
Barge rousse, puisque nous connaissons en Amérique une espèce 
distincte de la barge qui a des dimensions beaucoup plus fortes 
que celle-ci, et dont le plumage est roux; mais notre oiseau de 
cet article se distingue de tous ses congénères, par le noir uni- 
forme du bout de sa queue. 


D'ORNITHOLOGIE. 605 
abdomen, partie supérieure des rémiges et base des 
pennes caudales d'un blanc pur; sur toutes les 
pennes caudales un grand espace d’un noir profond ; 
celles du milieu terminées de blanc ; bec orange à 
sa base, et la pointe noire; pieds d’un brun noirâtre, 
Longueur, 15 pouces 2, 4 ou 6 lignes et davan- 
tage. Les vieux, miles et femelles, en plumage 
d'hiver. 

Limosa mevanura. Leisl. Nacht. zu Bechst. Naturg. 
Deut. Heft. 2. p. 150 et p. 157. n°. 21. 
mosa. Linn. Syst. Nat. édit. 12. p. 244. n°. 15. — Id. 
Gmel. p. 666. sp. 15 *.— Toranus Limosa. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 241. La Barce ou Barce couuuxne. Buff. 
Ois.. v. 7. p. 500. t. 27. — Id. pi. en! 851. figure très: 

2 


f 

n° 
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. p. 202. — Janrera 
sxipE. Lath. Syn. v. 5. p. 140. — Scnawazscawan/ice 
suMPFLAUFLR. Leisler. Nacht. — Panrana Prrrr:a. Sfor. 


deg. ucc. pl. 462. un vieux, conservant quelques plumes 
de sa tivrée d'été. 


Les jeunes avant leur première mue. 


Bande de la mandibule supérieure à l'œil, gorge 
base des pennes caudales, haut des rémiges, ventre 
et abdomen d’un blanc pur; plumes du haut de la 
tête brunes, bordées de roux clair; cou et poitrine 
d'un roux cendré clair; plumes du dos et scapu- 
laires noirâtres , entourées par une bande rousse; 
PR he En nes SU 7 at 


* Pour bien faire, il ne faudrait citer ici comme synonymes, ni 
Gmelin ni Latham, puisque ces méthodistes confondent dans 
leurs espèces nominales du Scopolax limosa, ægocephala et lapo- 
nica, non-seulement les différentes livrées, mais aussi les deux 
espèces distinctes de Barges d'Europe. 

Paruie Il°. 4a 


560 MANUEL 

couvertures des ailes cendrées, bordées et termi- 
nées par un grand espace d’un blanc roussâtre; 
extrémité des pennes de la queue bordees de blanc ; 
pointe du bec brune. 


Toranus rurus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 255. 
n°. 11. — Nauman. Vôg. Deut. t. 11. f. 13. gravure très- 
exacie du jeune de l’année. 


Plumage d’éte ou des noces. 


Bande de la mandibule supérieure à l’œil d’un 
roux blanchâtre; espace entre l'œil et le bec brun; 
plumes du sommet de la tête noires, bordées de roux 
vif; gorge et cou d’un roux vif parsemé de très-pe- 
üts points bruns; poitrine et flancs d’un roux vif 
raye transversalement de fines bandes noires en z1ig- 
zags; haut du dos et scapulaires d’un noir profond, 
toutes ces plumes terminées par une bande d’un 
roux vif et bordées par Ge petites taches de cette 
couleur, couvertures des ailes cendrées; partie in- 
férieure du dos et queue d’un noir profond; milieu 
du ventre, abdomen, base des pennes caudales et le 
haut des rémiges d'un blanc pur; base du bec d’un 
orange vif; pieds noirs. 

Seoropax BELGICA. Gmel. Syst. 1. p. 663. sp. 59. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 516. sp. 9. — ScoLopax ÆGOCEPHALA. 
Gmel. Syst. 1. p. 667. sp. 16. — Lath. Ind. v. 2. p. 719. 
sp. 16. — Toraxus æcocermaLus Bechst. Naturg. Deut. 
0. 4. p. 234. — La GRANDE BARGE ROUSSE, Buff. Oùs. v. 7. 
p. 505.— Id. pl. ent. 016. individu prenant sa livrée 
d'été. — Gérard, Tab. élém., v. 2. p. 235. — Ren-eon- 
wir. Latb. Syn. v. 5. p.-142. — Penn. Brit. Zool. T. 


D'ORNITHOLOGIE. 657 
une figure très-exacte : mais point Îa description. ue 
DonkEL-FUSSIGER WASSERLAUFER. Meyer. T'asschenb. Deut. 
v. 2. p. 369. un individu en mue prenant sa livrée. 
— Naum. Vôg. Nachtr. t. 59. f: 95. un individu en 
plumage complet d'été. — De Grürro. Sepp. Nedert. 
Vog. 1. t. p. 55. prenant sa livrée d'été. — De Mare. 
Id. #. 4. €. p. 521. un individu au commencement de 
la mue du printemps. 

Remarque. La plupart des individus qu’on tue au prin- 
temps sont en pleine mue : ils portent encore , parmi les 
plumes de la livrée des noces, un plus ou moins graad nom- 
bre de celles qui ont formé la livrée d'hiver, ce qui est 
gause que le roux yif du cou est souvent varié de plumes 
cendrées, et que sur le dos le noir taché de roux l’est égale- 
ment par des plumes d’un brun cendré ; ilen est de même 
sur la poitrine et sur les flanes ; leur taille et les proportions 
du bec varient extraordinairement : ces différences dépen- 
dent principalement de causes locales et du genre de nour- 
riture ; elles sont aussi propres aux sexes. 


Habite : les marais, les prairies, les bords bourbeux 
des fossés et des mares d’eau ; trés-accidentellement sur 
les bords de la mer; de double passage dans les pays ma- 
récageux de l’Europe ; uuile part aussi abondant qu’en Hol- 
lande : les jeunes sont de passage en Allemagne et en 
Suisse. Ne niche point aussi avant dans le nord que l’es- 
pèce suivante. 

Nourriture : larves, insectes, vers et frais de gre- 
nouilles. 

Propagation : niche daus les prairies, parmiles hautes 
herbes , toujours dans le yoisinage des eaux; pond quatre 
œufs, d’un olivâtre foncé, marqué de grandes taches d’un 
brun pâle. 


668 MANUEL 
at BARGE ROUSSE. 


LIMOSA RUFA. (Beriss.) 


Bec recourbe en haut ; toutes les pennes. de la 
queue rayées sur les deux barbes de 8 ou de e) 
bandes notratres ; ongles du doist du milieu court, 


sans dentelures. 


Sommet de la tête, espace entre l’œil'et le bec, 
joues et toutes les parties du cou d’un cendré clair, 
marquées de nombreuses stries longitudinales d’un 
brun foncé ; les larges sourcils , la gorge, la poitrine 
et toutes les parties inférieures du blanc le plus pur; 
partie supérieure du dos, scapulaires et les pennes 
les plus proches du corps d’un gris cendré ; toutes 
les baguettes noires sont encore bordées de brun 
noirâtre , Ce qui produit une raie longitudinale sur 
chaque plume; le reste du dos, le croupion et les 
couvertures inférieures de la queue blanches, mais 
variées de quelques taches noirâtres; ailes d’un brun 
cendré ; toutes les couvertures sont noires le long 
de la baguette et liserées de blanc pur; les. pennes 
de la queue rayées sur les barbes intérieures: de 
bandes noirâtres et blanches, sont presque entière- 
ment unicolores sur les barbes extérieurés; toutes 
ces pennes sont liserées et terminées de blanc pur; 
base du bec d’un pourpré livide , pointe noire; iris 
brun; pieds noirs. Longueur totale, 13 pouces 3 
ou 4 lignes pour les mâles; les femelles mesurent 


D'GRNITHOLOGIE. 669 
jusqu’à 15 pouces. Le male et la femelle en sg 


mage d'hiver *. 


_ Remarque. En cet état, l'espèce n’a jamais été exacle- 
ment indiquée. Les vieux mâles que j’aitués au commence- 
ment de l’hiver diffèrent en ce que toutes les parties supé- 
rieures et la poitrine ont des nuances plus cendrées et plus 
brunes, que les flancs ont des ondes cendrées, et que les 
taches aux couvertures de la queue sont en plus grand nom- 
bre. Au milieu de l’hiver toutes ces parties sont plus blan- 
ches, parce que les bords bruns et cendrés des barbes ont 
été usés; les femelles conservant plus long-temps leur 
plumage hivernal , elles sont toujours plus blanches sur les 
parties inférieures, et les parties supérieures sont plus 
claires. On connaît alors, 


LimMosA GRISEA MAsOR. Briss. Orn. v. 5. p. 272. t. 24. 
f. 2. — Comuox conwir. Penn. Brit. Zoo. folio. p. 12 
t. B. — BanGE ABOYEUSE Ou À QUEUE RAYÉE. Cuv. R?g. 
anim. v. 1. p. 488. — La description de la livrée d'hiver 
des Limosa Meyeri dans Leisler, n’est point exacte. 


Les jeunes de l'année. 


Tête, nuque, dos, scapulaires et les plumes des 
ailes qui touchent le corps d'un brun foncé, borde 
par une bande irrégulière et comme découpée de 
couleur isabelle ; couvertures alaires entourées par 
une large bande blanche; cou, poitrine et flancs 
d’un cendré roussätre, marqué de petits traits bruns 


longitudinaux ; les larges sourcils, la gorge et le 


* Les femelles portent encore ce plumage, quelquefois bigarré 
de plumes roussâtres, lorsque les mâles sont déjà revétus de leur 
lumage complet d'été. 

5 E 


6-0 MANUEL 

ventre d’un blané pur; croupion ét chtiverturés in- 
férieures de la queue également blanches, mais 
marqués de grandes taches lancéolées noirâtres; 
queue rayée de larges zigzags bruns sur ün fond 
d'un blanc roussâtre, et terminée de blanc; pieds 
d’uh cendré noirâtre; base du béc d’ün cendré li- 
vide. | 


Scorobax LEuCOPH#A, Lath. nd. p. 510. 8p. 19. = To- 
fANus LEtcoPHæus. Bechst. Tasschent. Deut. v. %. p. 580. 
sp. 8. — Id. Naiurg. Deut. v. 4. p. 235. = Toranés 
évotris. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 392. = Cox- 
MON GODWIT. Lath. Syn. v. 5. p. 144. — Id. Supp. v. 1. 
p. 245. — DirsussiGer wWasserLAuUFER. Meyer. Wôg. Deut. 
folio. Heft. 8. figure assez eæacte. — Naum. F'6g. Heft. 6. 
f. 6: 


Plumage d’ete ou des noces des müles. 


Sommet de la tête et nuque d’un roux clair, rayé 
longiindimalement de brun; sourcils, gorge, côtés 
du cou et sans exception toutes les parties inférieu- 
res d’un roux rougeâtré très-vif et foncé , variés 
suf les côtes de la poitrine et sur les couvertures 
inferieures de la queue par des traits loñgitudinaux 
noirs; dos, scapulaires et les longues plumes qui 
s'étendent sur les rémiges d'un noir profond, toutes 
marquées sur les bords des barbes par des taches 
ovales d’un roux vif; couverturés dés ailes cen- 
drées et bordées de blanc pur : sur le blanc du crou- 
pion se trouvent quelques grandes taches brunes; 
rémiges noires, marbrées intérieurement de blanc; 
toutes les pennes de la queue rayées alternative- 


D'ORNITHOLOGIE. Osa , 
mént de bandes brunes et blanches, Les vieux 
méles. C’est alors, 


Liuosa Rura. Briss. Orn. v.5. p. 281. n°.5.1. 25. f. 1. 
— Leisler. Nacht. zu Bechst. Heft. 2. p. 162. — Sco- 
LOPAX LAPPONICA. Linn. Syst. natur. édit. 12. p. 246. sp. 
15. — La Barce rocsse. Bu. Oùs. v. 5. p. 504. Mais sur- 
tout sa pl. ent. 900. une fiqure très-eæacte. — Rosr- 
BRAUNER WAssEnLaUrER. Meyer. Tasschénb. Dout. %. 2. 
p. 574. description exacte. 


Les femelles, ne sont jamais d’un roux aussi vif 
que les males, elles ont en été le sommet de Îa 
tête, la nuque, le dos et les seapulaires d'un brun 
-foncé, ondé de cendré et marque sur le bord des 
plumes de taches jaunâtres; les parties imférieures 
(à l'exception du milieu du ventre qui est d'un 
blanc pur), sont toutes d’un jaune roussâire clair, 
ét cette couleur variée sur les côtés de la poitrine, 
sur les flancs et sur les couvertures inferieures’ de 
la queue par des traits noirs; dimensions plus fortes 
que celles des mâles. 


Remarque. Dans cette, dernière livrée, prepre aux fe- 
melles en plumage d’été, on reconnaît Livosa Meyer; Leis- 
ler, Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deut. Heft. 2. p. 1792, 
dont M. Leisler a formé sa nouvelle esoèce de Barge- 
Meyer, indiquée dans le Manuel, 1°. édition, p 454, 
d’après cet auteur, mais que j'ai trouvée depuis identique 
avec la Barge rousse, ou la femelle de cet oiseau. Je pos- 
sède l’un des individus qui ont servi de type à mon ami Leis- 
ler; c’est une femelle prenant sa livrée d'été, qui ne diffère 
en rien des autres femelles de cet oiseau, tuées sur nos cô- 
tes : les dimensions totales sont toujours plus fortes que 
dans le mâle ; ou la Barge-rousse de ce naturaliste. 


67a MANUEL 

Habite : en grand nombre sur les bords de la Baltique , 
dans toute Angleterre, et dans plusieurs pays marécageux 
d'Allemagne; de double passage le long des côtes de Hol- 
lande et de France, et dans quelques marais de ce pays; 
très-rare dans les contrées méridionales. 

Nourriture: vers, larves, insectes , frais, et beaucoup de 
petits coqu'llages bivalves. 

Propagaticn : paraît nicher dans les régions du cercle 
arctique ; ponte inconnue. 


L:51:%12055:52%0R527, 2%) 


GENRE SOIXANTE-HUITIÈME. 


BÉCASSE.— SCOLOPAX. (Irrc.) 


Bec long, droit, comprimé, grêle, mou, pointe 
renflée ; les deux mandibules sillonées jusqu’à la 
moitié de leur longueur; pointe de la mandibule 
supérieure plus longue que l’inférieure, la partie 
renflée formant un crochet ; arête élevée à sa base, 
saillante. Narines latérales, basales ,; longitudi- 
nalement fendues près des bords de la mandibule, 
couvertes par une membrane. Preps médiocres, 
grêles, espace nu au-dessus du genou très-petit; 
trois doigts devant entièrement divisés, rarement 
l'extérieur et celui du milieu réunis; un doigt der- 
rière. AILES médiocres, la 1re. rémige un peu plus 
courte ou de la longueur de la 2e., qui est la plus 


5 
lon Que. 


Quelques espèces qui composent ce genre vivent dans 
les bois , d’autres dans les plaines marécageuses; leur nour- 


D'ORNITHOLOGIE. 673 


riture consiste en petits limacons , en scarabées et en vers; 
ils sont sédentaires dans quelques contrées ; dans la plupart 
des pays ils sont deux fois de passage, mais plus nombreux 
dans le nord que vers le midi ; ils vivent solitaires et isolés; 
leur mue a lieu deux fois l’année ; mais les distributions 
des taches et les couleurs du plumage ne changent presque 
point ; les teintes sont plus brillantes en été * ; les jeunes de 
l’année se distinguent à peine des adultes, et les sexes ne 
différent point à l’extérieur. 

Femarque. M. Cuvier observe qu’un caractère particu- 
lier distingue ces oiseaux; c’est d’avoir la tète comprimée, 
et de gros yeux placés fort en arrière, ce qui leur donne 
un air singulièrement stupide, qu’ils ne démentent point 
par les mœurs, Règ. anim. , v. 1, p. 486. Le même au- 
teur sépare, à juste titre, les espèces comprises dans le 
Scot. capensis, Gmel.; ils doivent former un genre di- 
stinct : leur bec est très-différent. 


Je. SECTION.—BÉCASSE PROPREMENT DITE. 


Le tibia emplume ; usqu'au genou. 


Elles habitent les bois en plaines ou en montagnes. 


BÉCASSE ORDINAIRE. 


SCOLOPAX RUSTICOLA. (Lixs.) 


Occiput rayé transversalement : parties inferieu- 

æ 2 
LA s . 

res rayées de Zig2Q9S NT, 


Parties supérieures varices de roussätre, de Jau- 


* J'ai dit dans la première édition qu: les oiseaux de ce genre 
ont une mue simple; mais je me suis trompé, elle est double. 

“* Ce dernier caractère ct des dimensions beaucoup moins 
fortes, servent de différences essentielles entre la Hécasse commune 
d'Europe, et la petite Bécasse d'Amérique, Scolopax minor de 
Gmelin et de Latham. 


65% MANUEL 

nâtre et de cendré, et marquées de grandes taches 
noires ; parties inférieures d’un roux jaunâtre avec 
des zigzags bruns; rémiges rayées dé roux et de 
noir sur leurs barbes extérieures ; pennes de la 
queue terminées en dessus de gris, et en dessous de 
blanc; bec d'une couleur de chair cendrée; pieds 
livides. Longueur, 13 pouces. 


La femelle, est un peu plus forte de taille, ses 
couleurs sont plus ternes, et les couvertures alaires 
ont un grand nombre de taches blanches. 


Varie accidentellement : d'un blanc jaunâtre , ou 
d’un roux jaunâtre avec les taches du plumage 
d'une teinte pâle: souvent le plumage irrégulière- 
ment parsemé de taches blanches; quelquefois les 
ailes et la queue d’un blanc pur; plus rarement 
tout le plumage d’un blanc parfait. 


Varie suivant les climats ou leslieux qu’elle habite. 
SCOLOPAX RUSTICOLA, parva, est plus petite que les in- 
dividus ordinaires; toutes les couleurs du plumage 
plus foncées; un plus grand nombre de taches et 
de point noirs sur les parties supérieures; les parties 
inférieures nuancées de cendré; les pieds d’une 
teinte plombée. Sror. degl. ucc. v. 4. pl. 430. 


ScoLopax RUSTICOLA. Gmel. Syst. 1. p. 660. sp. 6. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 715. — La Bécasse. Buff. Os. v. 5. 
P. 462. t. 55. — Id. pt. ent. 885. — Gérard. Tab. élém. 
V. 2. p.217. — Wooncocx. Lath. Syn. v. 5. p. 129. — 
Wazp scanerre. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 158. — 
Meyer. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 361. — Beccaccna. 
Stor. degt. ucc. v. 4. pl. 44. et les variétés albines. pl. 


D'ORNITHOLOGIF. 675 


448 et 449. — Hour sxer. Sepp. Nedertl. Voq. v: 3. t. 
p. 287: — Vrisch. #. 295 et 225. mâle, et 1. 230. variété 
albine. — Naum, Wôg. t. 1. f. 1. mâle. 


Habite : les bois, particulièrement ceux dont le terrain 
est noir et humide ; de passage dans la plupart des pays dé 
PEufope ; irès-abondant vers le nord; un grand nombre 
hiche sur les montagnes boisées du centre de l'Europe. 


Nourriture : vers, limaçons et petits scarabées. 


Propagation : niche à terre, dans un petit creux : pond 
trois ou quatre œufs, d’un jaune sale parsemé de petites 
taches d’un brun pâle. 


11, SECTION. BÉCASSINE. 


Partie inférieure du tibia dénué de plumes. 
Elles vivent dans lés plaines marécageuses. 


GRANDE ou DOUBLE BÉCASSINE. 


SCOLOPAX MAJOR. (Linx.) 


La queue composée de seize pennes ; baguette de 
la première rémige blanchätre. 

Le noir du sommet de latête divisé par une bande 
d’un blanc jaunâtre ; sourcils de cette couleur; par- 
ties supérieures variées de noir et de roux clair; 
cette dernière couleur disposée longitudinalement ; 

. . ! . L] A 
parties inférieures d’un roux blanchäâtre; ventre et 
flancs rayés de bandes noires; bec rougeätre, brun 
\ mA s 2 ? A 
à la pointe; pieds d’un cendre verdâtre. Longueur, 
1o pouces 2 ou 3 lignes. 

ScoLopax Mason. Gmel. Syst. 1. p. 661. sp. 36. — 
Lath. And. v. 2. p. 714. sp. 4. — Gnear sniper. Bath, 
Syn. p. 153. n°. 5. — Mrrrecscuntrre. Bechst. Na- 
turg. Deut. v. 4. p. 180. — Meyer, T'assehenb. Deut. 


676 MANUEL 


v. 2. p. 562. — Frisch. Wôg. t. 228. figure exacte. — 
Naum. Wôg. t. 2. f. 2. — Beccaciso macciore. Stor. deg. 
uce. v. 4. pl. 446. — Porrsner. Sepp, Nedert. Vog. 
v. 3. t. p. 247. la première figure, mais point celle du 
fond. 

Remarque. Un individu que j'ai reçu de l'Amérique 
septentrionale ne diffère point de ceux tués en Europe. Le 
Scoporax PALUDOS4. Lath. sp. 3. ou la BÉCASSINE DES Sa- 
VANES. Buff. p{. en. 895. forme une espèce distincte, bien 
caractérisée et facile à reconnaître par sa grande taille et 
par les couleurs du plumage. Les synonymes de cette es- 
pèce étrangère se trouvent dans la première édition par 
méprise, dans la liste des synonymes de celle-ci. 

Habite : les vastes marais etles prairies inondées du 
Nord; de passage régulier dans quelques pays, dans d’au- 
tres de passage accidentel ; peu abondant en Hollande ; ra- 
rement en France et dans le midi. 

Nourriture : comme la précédente ; aussi beaucoup de 
petits coquillages. 


Propagation : niche dans les marais, parmi les herbes 
et les joncs ; pond trois ou quatre œufs d’un verdâtre rem- 
bruni, parsemé de grandes taches d’un brun foncé. 


BÉCASSINE ORDINAIRE. 
SCOLOPAX GALLIN AGO. (Lin x.) 


La queue composée de quatorze pennes ; toutes 
les baguettes des rémiges brunes. 

Parties supérieures à peu près variées comme 
dans l'espèce précédente; cou et poitrine rayées 
longitudinalement ; flancs rayés transversalement de 
blanc et de noirâtre; milieu du ventre et abdomen 
d'un blanc pur, sans aucune tache; base du bec 


D'ORNITHOLOGIE. Ga 
cendrée, le reste brun; pieds d’un verdätre pâle. 
Longueur, 10 pouces. 


ScoLOPAx GALLINAGO. Gmel. Syst. 1. p. 662. sp. 7. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 715. sp. 6. — La Bécassine. Buff. 
Oùs. v. 7. p. 483. t. 26. — Id. pl. ent. 883. — Gérard. 
Tab. élém. v. 2. p. 223. — Sxire or site. Lath. Syn. 
v. 9. p. 154. — Herenscanerre. Bechst. Naturg. Deut. 
®. 4. p. 185. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 363. 
— Frisch. V6g. t. 229. — Naum. Vôg. t. 3. f. 5. — Bec- 
caciNo REALE. Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 445. — Warer- 
sxer. Sepp. Nedert. Vog. t. v. 3. f: 2. p. 235. fiqure 
peu exacte, et t. p. 247. La figure 2, ou du fond, assez 
exacte. 

Remarque. Un individu que j'ai recu de l'Amérique 
septentrionale , diffère seulement de ceux tués en Europe, 
par les couleurs du plumage, qui sont de quelques nuances 
plus claires. Voyez Wilson , Americ. ornit., v. 6, p.18. 


pl. 47. fig. 1. 


Varie accidentellement : d'un blanc pur, d'un 
blanc roussâtre : souvent tapiré de plumes blan- 
ches, ou bien quelques parties du plumage blanc; 
Frisch. Y6g. £. 230. Seulement la tête grise et les 
pieds jaunätres ; c’est alors, SCOLOPAX GALLINARIA. 


Gmel. Sysc. 1. p. 662. Sp. 38. — Lath. Zn2d. v. 2. 
P: 719. sp. 7. 


Remarque. Les couleurs du plumage, après la mue de 
printemps, sont toujours plus vives et plus brillantes de 
reflets bronzés qu'après la mue d'automne; le plumage est 
plus cendré en hiver. | 


Habite : les bords des marais et des prairies humides ; 
le plus souvent de double passage dans presque tous les 
pays de l’Europe. 


678 MANUEL 
Nourriture : comme les espèces précédentes. 


Propagation : niche à terre, dans un petit creux caché 
par les herbes ou par les jones ; pond quatre ou cinq œufs 
d’un verdâtre très-clair, marqué d’un petit nombre de taches 
cendrées et brunes, 


BÉCASSINE SOURDE. 


SCOLOPAX GALLINULA. (Linn.} 


La queue composée de douze pennes; depuis 
le front jusqu'à la nuque une large bande longi- 
tudinale. 


La bande, qui du front se prolonge jusque sur 
la nuque, est d’un noir taché de roux; de larges 
sourcils jaunâtres suivent la direction de cette 
bande; devant du cou d’un cendré blanchâtre mar- 
qué longitudinalement d'une couleur plus foncée ; 
plumes du dos et des scapulaires noires à reflets 
verts et pourprés, toutes marquées d’une bande 
roussâtre disposée longitudinalement ; bec bleuâtre 
à sa base et noir vers la pointe; pieds d’un ver- 
dâtre livide. Longueur, 7 pouces 6 lignes. Les vieux 
en éle. 

Remarque. Nous ne connaissons point encore la livrée 
d’hiver de cetie espèce. 


Les jeunes de l'annee, n’ont point de reflets sur 
les plumes du dos et des scapulaires, ou bien ces 
reflets sont peu éclatans. 

Scocopax caLrixuza. Gmel. Syst. 1. p. 662. sp. 8: — 


Lath. Ind. v. 2. p. 715."sp. 8. — La pErIre BÉCASSINE 
OU SOURDE. Bull. Os. v. 5. p. 490. — Id. pl. ent. 884. 


D’ORNITHOLOGIE. 679 
figure exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p.226. — Jack 
sxire. Lath. Syn. v. 5. p. 156. -- Moonscanepre. Bechst. 
Naturg. Deut. v 4. p. 190. — Meyer. Tasschenb. v. 2. 
p. 504. — Frisch. t. 251. — Naum. V6g. t. 4. f. 4. — 
Beccacixo minorz. Stor. deg. ucc. v. 4. pl. 443. — Havrs- 
NEPJE, BOKJE. Sepp. Nederl. Vog. v. 3. pt 255 

Remarque. Celle de l’article précedentest également ap- 
plicable ici. 

Habite : souvent de compagnie avec l'espèce précédente, 
les marais et les prairies humides, mais se montre en moins 
grand nombre que la première; elle ne séjourne jamais en 
Hollande pour nicher, tandis que la béçassine ordinaire 
niche dans ces contrées. 

Nourriture : comme les précédentes. 

Propagation : niche comme la précédente ; pond qua- 
tre ou cinq œufs, oblongs , blanchâtres, parsemés de taches 
roussâires. 


III. SECTION. — BÉCASSINE CHEVALIER. 


Doigt extérieur et celui du milieu reunis par une 
très-petite membrane. 


Remarque. Le caractère de la courte membrane qui 
unit le doigt extérieur distingue cette espèce des autres 
bécassmes , dont quelques-unes ont l'indice d’un rudiment ; 
elle forine le passage du genre scolopaæ au genre totanus. 
Le bec ne diffère en rien des autres bécasses. 


BÉCASSINE PONCTUÉE. 
SCOLOPAX GRISEA (GMEz.) 


Des bandes nombreuses , blanches et noträtres, 
sur les pennes caudales , qui sont au nombre de 
douze. 

Sommet de la tête, cou, poitrine et couvertures 


680 | MANUEL 

des’ ailes d’un brun cendre sans taches ; une bande 
de cette couleur entre le bec et l'œil; sourcils, 
ventre, gorge et cuisses d’un blanc pur; flancs 
blanchâtres variés d'ondes de brun clair; dos et 
scapulaires d’un brun clair; toutes les plumes ter- 
minées de brun plus foncé; croupion et couver- 
tures inférieures de la queue blancs, marqués de 
larges croissans, noirätres, qui se présentent en 
bandes transversales sur les couvertures supérieures 
de la queue, dont toutes les pennes sont rayées de 
bandes noires et blanches, très-rapprochées; bec 
brun; pieds d’un jaune verdûtre. Longueur, 10 
pouces 1 ou 2 lignes. Le vieux en plumage d'hiver. 


Scozopax GRisE4. Lath. Ind. orn. v. 2. p. 524. sp. 335. 
— Gmel. Syst. 1. p. 658. — C’est encore ScoLoPax PAY- 
rugit, dont M. Nilsson a formé une espèce nouvelle. 
Voyez Ornit. suec. v. 2. p. 106. avec une assez bonne 
figure. — Brown snire. Penn. 4rct. Zoo. v. 2. n°. 369. 
Lath. Syn. v. 5. p. 154. — Montag. Orn. Dict. avec 
une très-bonne fiqure placée dans le supplément. 

Remarque. M. Leach forme de cette espèce un nouveau 
genre, sous le nom de Macrorhamphus griseus, Cat. 
du Mus. brit., apparemment à cause de la petite membrane 
qui unit le doigt extérieur à celui du milieu ; car c’est l’uni- 
que différence qui distingue cet oiseau des autres bécassines 
d'Europe, dont il a les mœurs et toutes les habitudes. En 
isolant les êtres par le moyen de semblables caractères 
minutieux et anomaux, qui ne sont en rapport avec aucune 
de leurs fonctions animales , on fait naître des difficultés 
dans la classification artificielle ; la mémoire se trouve sur- 
chargée RE d’une série de noms, et la méthode 
finira par donner de fausses notions sur le naturel et les 
rapports des animaux. 


D'ORNITHOLOGIE. 681 
Plumage d'été ou des noces. 


Se distingue par des nuances d’un brun rous- 
satre sur le sommet de la tête, sur la nuque, au dos 
et aux scapulaires, toutes ces parties étant variées 
irrégulièrement de noir et de jaunâtre; joues et 
sourcils d'un roussätre clair; devant du cou et poi- 
trine d'un brun roussâtre ; les couvertures des ailes 
cendrées, bordées de blanchâtre; ventre, croupion 
et queue comme en hiver. C’est alors, 


SCOLOPAX NOVEBORACENSIS. Lath. Ind. orn. v. 2. p. 525. 
sp. 32. — Gmel. Syst. à. p. 658. — Wilson. Americ. 


Orn. v. 7. p. 45. pt. 58. f. x. figure très-exacte de La 
divrée d'été. — M. Wilson a trouvé de légères différences 


dans le plumage de la femelle. — RED BREASTED sMPE. 


Penn. Arct. Zool. v. 2. n°. 568. — Lath. Syn. v. 5. 
P- 153. 


Remarque. On doit observer de ne point confondre cette 
espèce avec le Red breasted snipe de Montagu , qui est 
une Limosa rufa ou Barge- rousse en plumage d'été, à 


laquelle ce naturaliste à ajouté tous les synonymes ci- 
dessus. 


Les jeunes de l'année, ont toutes les parties 
supérieures noires, excepté la nuque qui est brune ; 
chaque plume est entourée par un large bord 
d’un roux vif; les sourcils et toutes les parties infé- 
rieures sont de couleur blanche sale tirant au roux ; 
le roux est plus decide sur la poitrine; toutes les 
plumes de cette partie, les flancs et les sourcils ont 
de très-petites taches brunes ; les pennes du milieu 
de la queue sont terminées de roux. 

Partie 1°. 44 


682 MANUEL 

De passage accidentel : il n'existe que deux exemples 
d'individus tués en Europe , l’un en Angleterre et l’autre 
en Suède. 

Habite : par troupes nombreuses les États-Unis et les 
provinces septentrionales d'Amérique; ceux de ces pays ne 
diffèrent point de celui que j’ai vu à Londres , ni de la des- 
cription du Scolopax paytutlii de Nillson. Je possède 
l'espèce dans ses livrées différentes. # 

Nourriture : suivant Wilson, des coquillages bivalves 
qu’on trouve dans les marais salins des États-Unis. 


Propagation : inconnue. 


LAURE LLELLLES ES] 


GENRE SOIXANTE-NEUVIÈME. 


RALE.—RALLUS. (Linn.) 


Bec plus long que la tête, grêle, faiblement ar- 
qué ou droit, comprimé à sa base, cylindrique à la 
pointe; mandibule supérieure sillonnée. Nariwrs 
latérales, longitudinalement fendues dans le sillon, 
à moitié fermées par une membrane, percées de 
part en part. Preps longs, forts, un petit espace 
nu au-dessus du genou; trois doigts devant et un 
derrière, les doigts antérieurs divisés, le postérieur 
articulé sur le tarse. AILEs médiocres, arrondies, 
la 1re. rémige beaucoup plus courte que la 2e., 
3e, et 4°., qui sont les plus longues. 

Le corps de ces oiseaux est comprimé et très-chargé de 


y graisse; ils courent plus qu’ils ne volent, et échappent 
également à la poursuite de leurs ennemis en traversant à 


D'ORNITHOLOGIE. 685 


la nage des espaces d’eau peu larges ; ils aiment à vivre 
dans le voisinage et sur les bords des eaux douces qui 
sont bien couverts d'herbes, de joncs et d’arbustes. Leur 
nourriture consiste en vers, insectes sans élitres, en lima- 
cons, en végétaux ainsi que leurs semences. Ils muent en 
automne; le plumage des jeunes est assez différent des 
adultes pour qu’on puisse les distinguer facilement ; les- 
sexes ne diffèrent point. Si la mue est double, ce que j'i- 
gnore , il est certain que les couleurs du plumage ne chan- 
gent point, 

Remarque. Un grand nombre de râles étrangers ont été 
mal classés dans ce genre; ils doivent prendre place dans 
celui du Gatlinutla de Latham et de ce Manuel. Il existe 
un passage presque sans intervalle assignable des Râles 
aux Poules d'eau; ie seul moyen pour les distinguer arti- 
ficiellement consiste dans la longueur comparative du bec 
avec la tête; les Râles l’ont plus long que cette partie ex 
les Poules d’eau de cette longueur ou plus court. On peut 
distinguer nos espèces par des caractères en apparence ri- 
soureux et faciles à saisir, mais la classification devient 
impossible par les mêmes moyens dans le grand nombre 
des espèces étrangères de ces deux genres si voisins. 


RALE D’EAU. 
RALLUS AQUATICUS. (Lixx.) 


Gorge blanchâtre; côtés de la tête, cou, poi- 
trine et ventre d’un cendré couleur de plomb; 
toutes les plumes des parties supérieures d’un roux 
brun, marquées dans leur milieu de noir profond; 
flancs d’un noir profond rayé transversalement de 
bandes blanches; couvertures inférieures de la 
queue blanches; bec rouge, mais nuancé de brun 
à la pointe et sur l’arête supérieure ; pieds d’une 


684 MANUEL 


couleur de chair brune; iris orange. Longueur, 
o pouces 3 lignes. 


Les jeunes de l'annee, ont le milieu du ventre 
d’un brun roux; l’abdomen est d’un cendré noi- 
râtre dépourvu de bandes blanches. 


Razzus AQuATICUS. Gmel. Syst. 1. p. 12. sp. 2. — 
Latb. Ind. v. 2. p. 755. sp. 1. — Scocopax oBscuRA. S. G. 
Gmel. Reis. v. 5. p. 92. t. 17. — Gmel. Syst. 1. p. 663. 
sp. 41. — Le Rae D’Eau. Bull. Oùs. v.8. p. 154. €. 15. — 
Id. pl. ent. 549. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 256. — 
Warer RAIL. Lath. Syn. v. 5. p. 227. — WVASsER RALLE. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 464. — Meyer. Tasschenb. 
v. 2. p. 406. — GALLINELLA PALUSTRE. S{or. degl. ucc. 
v. 5. pl. 481. — Naum. Vôg. Deut. t. 20. f. 41. Le 
mâle. 


Femarque. Le RaLLus viRGININANUS de Linné , dont La- 
tham a jugé convenable de former une simple variété du 
RazLus AQUATICUS, est une espèce distincte , bien carac- 
térisée. 

Habite : les bords des eaux douces ou des marais, où 
croissent des roseaux et des arbustes; de passage ou séden- 
taire suivant la localité : très-abondant en Allemagne, en 
France et en Hollande. 


Nourriture: insectes, limaçons et végétaux. 


Propagation: place son nid, composé de quelques brins 
de plantes, dans les herbes ou dans les joncs , sur quelque 
petite élévation; pond depuis six jusqu’à dix œufs jaunâ- 
nâtres, marqués de taches d’un rouge brun. 


PLIVIARUREVLERRIBATR ER 


D'ORNITHOLOGIE. 683 


GEÉNRE SOIXANTE-DIXIÈME. 


POULE-D'EAU.-—-GALLINUL,A. 
(Larx.) 


Bec plus court que la tête, comprimé, conique, 
à sa base beaucoup plus haut que large ; arète s’a- 
vançant sur le front et se dilatant ( dans quelques 
espèces) en une plaque nue; pointe des deux mandi- 
bules comprimées, d’égale longueur; la supérieure 
légèrement courbée, la fosse nasale très-grande, lin- 
férieure formant un angle. Narines latérales, au 
milieu du bec, longitudinalement fendues , à moitié 
fermées par la membrane qui recouvre la fosse nasale, 
percées de part en part. Preps longs, nus au-des: 
sus du genou; trois doigts devant et un derrière; 
les doigts antérieurs longs , divisés, munis d'une 
bordure très-étroite. AiLes médiocres, la 17e. re- 
mige plus courte que les 2°. et 3e., qui sont les plus 
longues. Dans quelques espèces étrangères, les 1re., 
2e. et 3°. rémiges sont également étagees, plus 
courtes que la 4e., qui est la plus longue. 


Les Poules d'eau ont aussi le corps très-comprimé et 
aplati dans toute sa longueur; elles vivent à terre, mais 
ont comme les Räles les eaux douces en domaine; elles 
nagent avec assez de vitesse, plongent avec la même faci- 
lité, et courent très-vite à terre, même dans les fourrés les 
plus épais d'herbes et de joncs, souvent, ainsi que les Râles, 
sur les feuiiles et les herbes qui croissent à la surface des 
eaux. Leur nourriture Consiste, Comme celle des Räles, 
cuinsectes et en végétaux; leur mue peut-être double, müis 


666 MANUEL 

les couleursne changent point ; les jeunes diffèrent beaucoup 
des adultes ; le plumage des premiers ne prend les couleurs 
stables qu’à l’âge d’un an révolu. Les mâles se distinguent 
des femelles , seulement par les nuances plus pures; les 
plaques frontales sont plus étendues chez les mâles. Il est 
très-diflicile de déterminer au juste la longueur totale de 
ces oiseaux, vu qu'ils varient beaucoup d’individu à in- 
dividu. 

Remarque. Les oiseaux qui composent ce genre ont été 
séparés par Linnée; les uns ont obtenu une place dans son 
genre Rallus, les autres ont été associés avec les vérita- 
bles Foulques dans son genre Futica. Latham s’est mieux 
avisé en les réunissant dans son genre Gallinula , déno- 
mination que je conserve à ces oiseaux. Quelques auteurs 
ont ensuite séparé le Gallinula creæ, vulgairement nom- 
mé Roi des Cailles, et en ont fait un genre distinct; ses 
habitudes, il est vrai, diffèrent à plusieurs égards de celles 
des autres espèces du genre; il convient de remarquer ici, 
ainsi que je le fais dans les notes à l’introduction des or- 
dres gralles et pinnatipèdes, que cet oiseau a des mœurs 
disparates, mais qu'il réunit à l’extérieur tous les carac- 
tères essentiels propres aux poules d’eau de la première 
section. Voyez aussi la remarque article Râle. 


Jre. SECTION. 


Arête de la mandibule supérieure se dirigeant 
entre les plumes du front, mais sans se dilater en 
une plaque nue. 


POULE-D’EAU DE GENET. 
GALLINULA CREX. (Lavu.) 


Un large sourcil cendré se prolonge jusque sur 
les cotés de la tête; toutes les plumes des parties 


D’'ORNITHOLOGIE. GB 
supéricures d’un brun noirâtre dans leur milieu , 
bordées latéralement de cendré, et terminées de 
roux ; les longues plumes qui s'étendent sur les ré- 
miges sont entièrement bordées par une large bande 
d’un roux olivâtre; couvertures des ailes d’un roux 
de rouille; rémiges rousses en dehors; gorge, 
ventre et abdomen blancs; poitrine d’un cendré 
olivâtre ; flancs d’un roux rayé de blanc ; mandibule 
supérieure brune, inférieure blanchâtre; iris brun 
clair; paupières couleur de chair; pieds d’un brun 
rougeâtre. Longueur, o pouces 6 lignes. 


Les Jeunes, ont les teintes moins vives.et plus 
claires , avec quelques taches blanches elair-semees. 


GALuiNuLA CRex. Lath. Înd. v. 2. p. 566. — Rarrus 
CREX. Gmel.- Syst: 1: p.711. Sp. 1. — CREx PRATENSIS. 
Becbst. Naturg. Deut. v. 4 p.450. — Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 2. p. 408. — RALE DE GENET; OU ROI DES CAÏELES. 
Buff. Oùs. v. 8. p. 146.1. 12. — Id. pt. ent. 750. — 
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 250. — CRARE GALLINULE. 
Lath. Syn. vw. 5. p. 250. — Wixsexxwarner. Bechst. 


Naturg. Deut. v. 4. p. 450. — Meyer, Vôg. Deut. v.1. 
t. Heft. 10. — Frisch. V6g. ?. 212. f. B. — Naum. F6g. 
t. 5. f. 5. — Kwanrec rkoniNG. Sepp. Nederl. Fog. . 3. 
L. p. 27 


Remarque. La Fulica nœvie où Galtinula nœvia, 
semble se rapporter ici comme jeune , du moins la plan- 
che 73 d’Albin. la représente assez exactement ; mais l’en- 
‘semble de cette misérable compilation n’est qu’un composé 
bisarre de G. creæ-chloropus et porzana : elle doit être 
rayée du système. 


2. 
h. 


Habite : les bois taillis et Ics hautes herbes, situés dans 
le voisinage des eaux ou dans les marais; très-abondarit 


688 MANUEL 


pendant quelques années, peu nombreux dans d° autres ; 
commun en Hollande, 


Nourriture : sauterelles , scarabées, vers, semences et 
végétaux. 

Propagation : niche à terre, dans un enfoncement 
grossièrement garni de mousse et d’herbes ; pond sept ou 
neuf, et rarement douze œufs, d’un HE jaunâtre par- 


semé de grandes et de petites taches d’un roux de rouille 
vif. 


POULE-D’EAU MAROUETTE. 


GALLINULA PORZ ANA. (Laru.) 


Front, sourcils et gorge d’un gris de plomb; cô- 
tés de la tête d’un cendré marqué de noir; les par- 
tes supérieures d’un brun olivâtre, mais toutes les 
plumes noires sur le centre et variées de petites ta- 
ches et de traits deliés d’un blanc pur; poitrine et 
parties inferieures d’un olivâtre nuance de cendré 
et marqué de taches blanches ; ces taches sont de for- 
me arrondie sur la poitrine , mais disposées sur les 
flancs en bandes transversales ; les pennes du milieu 
de la queue bordees de blanc; couvertures infé- 
rieures de la queue d'un blanc-pur; bec d’un jaune 
verdâtre, mais rouge à sa base; pieds d’un jaune 
verdätre; iris brun. Longueur, 7 pouces 6 lignes, et 
jusqu à 8 pouces. Le mâle adulte et vieux. 


La femelle adulte, a le cendré de la gorge et du 
cou moins étendu, les côtés de la tête portent des 
taches brunes, et la base du bec a moins de rouge. 
En automne, les deux sexes ont le bec d’un vert 
olivâtre ; la pointe en est brune. 


D’ORNITHOLOGIE. 659 
GarrrnuLa poRZzANA. Lath. Ind. v. 2. p. 7972. sp. 19. — 
Rarzus porzana. Gmel. Syst. 1. p. 712. Sp. 3. — LE PETIF 
RALE D'EAU Ou La MAROUETTE. Buff. Ois. v. 8. p. 157. — 
Id. pt. ent. 551. de vieux mâle. — Gérard. Tab. élém. 
©. 2. p. 255. — Sporrep GALLINULE. Lath, Syn. v. 5. p. 264. 
— Penn. Brit. Zool. p. 130. t. L. 1. — PunkriERTES 
ROBRAUHN. Bechst, Naturg. Deut. v. 4. p. 478. — Meyer. 
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 412. — Frisch. Vôq. t. 211. 
— Nauman. £&. Gi. f. 42. le mâle. — GarrinezLa AQuA- 
sica surro. Stor. degli ucc. +. 5. pl. 484. 


Les jeunes avant la mue; ont la gorge et le 
milieu du ventre d’un cendré blanchätre, souvent 
aussi blanchâtre avec de petits traits bruns ; sourcils, 
face et joues pointillés de blanc et de brun; sur les 


parties inférieures un plus grand nombre de taches 
blanches que chez les adultes ; les couvertures in- 


férieures de la queue d’un roux clair; bec et pieds 
d’un brun verditre. 


La Gallinula nævia des auteurs n’est qu’un composé 
bizarre de Gallinula crex, Chloropus et Porzana; la 
planche d’Albin, v. 2, t. 73% est un jeune de Gallinula 


creæ. De telles compilations vicieuses doivent être rayées 
du système. 


Habite : les bords des rivières, des lacs et des étangs, là 
où les jones et les roseaux sont très-touffus : plus abondant 
dans les contrées méridionales que dans le nord; peu com- 
mun en Allemagne et en Hollande. 


Nourriture : insectes, petits limacons, végétaux aqua- 
tiques et leurs semences. 


Propagation : construit un nid composé d’herbes gros- 
sièrement entrelacées, qui flotte sur les eaux, ou qui est 
posé sur les cannes rompues des joncs ; pond jusqu’à douze 


690 MANUEL 


œufs, d’un rouge jaunâtre marqué de taches et de points 
bruns et cendrés. 


POULE-D’EAU POUSSIN. 
GALLINULA PUSILLA. (Brcusr.) 


Ailes aboutissant à l'extremite de la queue; bec 
et pieds d’un beau vert clair; plumes du milieu du 
dos marquées de petits traits blancs, très-peu non- 
breux. La femelle différant beaucoup du mâle. 


Gorge, sourcils, côtés du cou, poitrine et ventre 
d'un gris bleuâtre, sans aucune tache; parties supé- 
rieures d’un olivâtre cendré, mais toutes les plumes 
noirâtres dans le milieu; sur le haut du dos un 
grand espace noir varié de quelques traits blancs, 
très-rares ; abdomen et flancs rayés de bandes peu 
distinctes, blanches et brunes ; couvertures infé- 
rieures de la queue noires, rayées de blanc; bec 
d’un beau ve t, rougeâtre à sa base: pieds d’un gris 
bleuâtre , sans aucune tache; iris rouge. Longueur, 
6 pouces 9 lignes, rarêment -7 pouces. Le vieux 
male. ” 

La femelle adulte, a les sourcils et les côtés de 
la tête d’un cendré clair; gorge blanchätre; de- 
vant du cou, poitrine et ventre d’un cendré rous- 
satre ; cuisses et abdomen cendres; couvertures in- 
férieures de la queue terminées de blanc, parties 
supérieures d’un brun roussâtre; le grand espace 
noirâtre du haut du dos varié d'un petit nombre de 
taches blanches; couvertures des ailes d'un oli- 
Vâtre cendré, 


D'ORNITHOLOGIE. 6g1 

Les jeunes, ont les teintes plus claires; presque 

la totalité de la gorge est blanchätre ; les traits 

blancs du haut du dos sont en très-petit nombre, 

et les plumes des flancs sont brunes avec des bandes 
blanches. 


GazrinuLa PusiLLa. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 484. 
— Razius PusicLus. Pall. Reis. v. 3. p. 500, n°. 50. — 
Gmel. Syst. 1. p. 719. sp. 50. — Lath. Znd. v. 2. p. 761. 
sp. 24. — Razzus Parvus. Scopoli. Ann. übers von Gün- 
ther. p. 126. n°. 157. — KLEINES RoBRHUBN. Meyer. Tas- 
schenb: Deut. v. 2. p. 414. — Naum. Vôg. t. 52. f. 43. 
le mâle et la femelle. — GALINELLA PALUSTRE PICCOLA. Stor. 
degli ucc. v. 5. pl. 482. de jeune mâle. 


Habite : les mêmes lieux que l'espèce précédente, mais 
plus habituellement les marais; visite souvent les champs. 
où on le trouve assez habituellement ; vit en grand nom- 
bre dans les contrées orientales de l'Europe ; assez com- 
mun en Allemagne, rare dans les provinces du nord de Ia 
France; plus abondant vers le midi; commun en Italie; 
accidentellement en Hollande. 


Nourriture : comme la précédente. 


Propagation : construit son nid dans les roseaux, sur 
les cannes rompues des jones et des herbes fluviatiles ; pond 


sept ou huit œufs jaunâtres, parsemés de taches longitudi- 
nales olivâtres. 


692 MANUEL 


POULE-D’'EAU BAILLON. 
GALLINULA BAILLONII. (VrE1L1.) 


Ailes aboutissant à la moitie de la longueur de 
la queue ; bec d’un vert fonce; pieds couleur de 
chair ; un grand nombre de taches blanches sur le 
dos et sur les ailes. La femelle ne differant nr 
que point du male. 

Gorge, sourcils , côtés du cou, poitrine et ven- 
tre d'un gris bleuâtre, nuancé sur les côtés du 
corps d'olivâtre où se dessine une multitude de 
taches blanches; parties supérieures d’un roux oli- 
vâtre , varié sur le sommet de la tête de stries 
noires; sur le dos et sur toutes les couvertures des 
ailes se dessinent de nombreuses taches blanches 
de formes variées, et qui sont toutes entourées de 
noir profond: flancs, abdomen et couvertures in- 
férieures de la queue rayées transversalement de 
larges bandes d’un noir profond et d’étroites 
bandes d’un blanc pur; bec d’un vert très-foncé ; 
iris rougeâtre ; pieds couleur de chair. Longueur, 
6 pouces 7 ou 8 lignes. Le male. 


La femelle, ne diffère du mäle que par des 
nuances moins vives et moins pures. 


Les jeunes ressemblent aux vieux pour les cou- 
leurs des parties supérieures; mais leur gorge et le 
milieu du ventre sont blancs, ondés de zigzags 
cendres et olivâtres; les flancs sont olivâtres nuan- 
cés de nombreuses taches d’un blanc pur; le bec 
est d’un brun verdâtre. 


D'ORNITHOLOGIE. 695 


Remarque. Cette nouvelle espèce a toujours été con- 
fondue avec la précédente ; nous devons à #. Nauman les 
premières observations concernant sa dissemblance. J'ai 
comparé les individus rapportés par moi d’Tialie avec ceux 
tués en Allemagne, et j'ai trouvé les différences constantes 
dans les deux espèces ; toutes deux ont été soigneusement 
observées dans mes voyages. J'avais donné depuis long- 
temps à cette espèce le nom de Gaflinula stellaris ; mais 
à la demande qui me fut faite, je l’indique ici sous le nom 
de M. Baiïllon, en priant ceux à qui j’ai envoyé cet oiseau 
de changer le nom de Stellaris contre celui de Baillonti: 
on doit cet hommage, bien faible sans doute, à un natu- 

« raliste zélé, dont le père enrichit l’ouvrage de Buffon d’ob- 
servations intéressantes. 


Habite : les mêmes lieux que la précédente espèce, 
mais presque toujours dans les lagunes marécageuses: 
très-répandu dans les parties orientales, mais plus com 
mun vers le midi, aux environs de Gênes; on le irouve 
aussi dans plusieurs provinces de France, et dans toute 
l'Italie. 


Nourriture : comme la précédente. 


Propagation : niche toujours le plus près des eaux, 
sans jamais fréquenter les champs ; pond sept ou huit œufs 
de la forme des olives, eolorés de brun olivâire. 


Il. SECTION. 


Arête de la mandibule supérieure se  dilatant sur 
le front en une plaque nue. 


POULE-D’EAU ORDINAIRE. 
GALLINULA CHEOROPUS. (Lartu.) 


Tête, gorge, cou et toutes les parties inférieures 
d'un bleu d'ardoise; parties supérieures d’un brun 


694 © MANUEL 

olivätre foncé; le bord extérieur de l'aile, de gran- 
des taches longitudinales sur les flancs et les cou- 
vertures inférieures de la queue d’un blanc pur; 
du noir profond est répandu sur trois où quatre 
des plumes placées au centre de ces couvertures 
caudales ; base du bec et la large plaque frontale 
d'un rouge vif, pointe du bec jaune; iris rouge; 
pieds d’un vert jaunâtre ; au tibia un cercle nu, d’un 
beau rouge. Longueur, de 12 jusqu’à 14 pouces. 
Le vieux mâle. 


La vieille femelle, diffère seulement en ce que 
les nuances du plumage sont un peu plus claires. 


Gazuinura cacoropus. Lath. Jnd. v. 2. p. 70. sp. 15. 
— Furica cacoropus. Gmel. Syst. 1. p. 698. sp. 4. — La 
Pouze peau. Buff. Ois. v. 8. p. 171. t. 15. — Id. pl. enl. 
875. le mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 278. n°. 1. 
— Conmox careinuse. Lath. Syn. v. 5. p. 258. — Albin. 
Ois. v. 2. t. 72. et v. 5. t. g1. — Penn. Brit. Zoot. 
p. 191. 1. L. 1. — GRUNFUSSiGES RORRHUAN. Bechst. Na- 
turg. Deut. v. 4. p. 489. — Meyer. Tasschenb. Deut. 
v. 2. p. 410. — Id. Vôüg. Deut. v. 1. Heft. 15. le vieux 
méle. — Frisch. £. 209. — Naum. £. 29. f. 58. le mâle. 
— WaTeruoŒnTIE. Sepp. Nedert. Vog. v. à. t. p. 51. 
— PuLio suLrano cimaxporco. Stor. degli ucc. v. 5. 
pl. 586. 


Les jeunes, jusquà leur seconde mue d'automne, 
diffèrent beaucoup des vieux. Haut de la tête, nu- 
que, dos et croupion d’un brun olivaätre; pennes 
des ailes d’un brun foncé, terminées par des bords 
d’un brun clair; queue d’un brun foncé; gorge, de- 
vant du cou et une tache au-dessous de l'œil blan- 


D'ORNITHOLOGIE. 695 
châtres; le reste des parties inférieures d’un gris 
clair , nuancé d’olivâtre sur les flancs ; pointe du bec 
d’un vert olivâtre, qui se nuance en brun olivâtre 
à la base; la plaque frontale très-peu apparente, 
d’un olivâtre foncé; iris brun; pieds olivâtres, mais 
teint de jaunâtre au tibia. C’est alors, 


Gazinua rusca. Lath. Ind. v. 2. p. 971. sp. 15. — 
Furica Fusca. Gmel. Syst. 1. p. 697. sp. 1. — La Pou- 
LETTE D'EAU. Buff. Ois. v. 8. p. 157. — La PETITE Poue 
p’eau. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 282. n°. à. — Tue 
BROWN GALLINULE. Lath. Syn. v. 5. p. 260. — Das BRAUNE 
MEERBUHN. Vaturg. Deut. v. 4. p. 501. — Meyer. Fôg. 
Deut. v. 1. t. Heft. 13. — Naum. Vôg. t. 29. f. 39. un 
jeune de l’année. — Frisch. Pôg. t. 210. — PuzLo sur- 
TANO FEMMINA. Stor. degli ucc. v. 5. pl. 485. 


Les jeunes de l’année, ont plus de blanchâtre 
autour du bec, et les parties inférieures ont des 
teintes plus claires. On trouve des individus à lé- 


‘poque du passage d’un âge à l’autre, qui ont la pla- 


que frontale plus ou moins grande , colorée de rouge 
ou de jaunâtre. On a fait de ces variétés les espèces 
suivantes. 


GALLINULA MACULATA, FLAVIPES et FISTU£ANS. Lath. Znd. 
V. 2. P. 772. SP. 20. 21 et 22. — FULICA MACULATA, FLAVI- 
PES et FISTULANS. Gmel. Syst. 1. p. 701. Sp. 17, 18 et 19. 
— La Suirine et La GLour. Bu. Oùs. v. 8. p. 180 et 
181. — SPECKLED, YELLOW LEGGED and PIPING GALLINULE. 
Lath: Syn. v. 5. p. 266. n°". 19, 20 et 21. Ces indications, 
suivant M. Cuvier, reposent originairement sur de mau- 
vaises figures données par Gessner, d’après des dessins qui 
lui avaient été envoyés; elles doivent conséquemment être 
rayées de la liste des êtres connus. 


696 MANUEL 


Remarque. LE carrinuca maso, Briss., Orn., v. 6 
p. 9; et LA GRANDE POULE D'EAU, OU PORZANE, de Buf. , 
Oùis. , v. 8, p. 158 , sont des citations qui ont rapport à une 
race distincte propre aux contrées méridionales de l’Amé- 
rique, particulièrement au Brésil. M. Lichtenstein a don- 
né à celle-ci le nom de Gallinula gateata. Un indi- 
vidu adulte, reçu de l’Afrique méridionale, diffère seule- 
ment de ceux tués en Europe, par le bord extérieur de 
l'aile, et par les couvertures inférieures qui sont roussâtres 
dans l'individu d’Afrique. Dans les îles de la Sonde, on 
trouve absolument la même variété qu’en Afrique. 


Habite : les joncs et les roseaux qui croissent sur les 
bords des rivières, des étangs, et des mares ; très-abondant 
en France, en Italie, en Allemagne et dans tous les ma- 
rais de la Hollande; émigre dans quelques contrées, séden- 
taire dans quelques autres. 


Nourriture : insectes et vers aquatiques, semences et 
herbes des plantes qui croissent dans les eaux. 


Propagation : le nid, grossièrement entrelacé d’herbes 
et de joncs amoncelés, est caché dans les roseaux; pond de 
cinq jusqu’à huit œufs d’un blanc cendré, parsemé de pe- 
tites taches rougeâtres. 


RAS ELA VUIALIUA LARALS 


GENRE SOIXANTE-ONZIÈME. 


TALÈVE.—PORPHYRIO. (Brrss.) 


Bec fort, dur, épais, conique , presque aussi 
haut que long, plus court que la tête; arête de la 
mandibule supérieure déprimée, se dilatant jusque 
très-avant sur le crâne. NaR1wes latérales près de 
l'arête, percées dans la masse cornée du bec, à peu 


D'ORNITHOLOGIE. 697 


4 
près rondes, ouvertes de part en part. Preps longs, 
forts, doigts très-longs dans quelques espèces; les 
antérieurs entièrement divisés, tous garnis latérale- 
ment de petites membranes très-étroites. AILES mé- 
diocres; la 1°. rémige plus courte que les 2e., 3e. 
et 4°., qui sont étagées. 

Les Talèves vivent à peu près comme les Poules d’eau, 
leurs plus proches voisins ; comme elles, ils ont les eaux 
douces pour lieu habituel de demeure; mais les marais et 
les immenses rizières du Midi leur servent éoalement d’a- 
sile et de retraite. Plus enclins par leurs appétits à donner 
la préférence aux substances céréales en‘aux herbes des 
plantes aquatiques, les Tatèves fréquentent plus là terre 
que les Poules d’eau : ils se promènent avec élégance sur 
le liquide élément, et courent également avec vitesse et 
légèreté à terre, ou sur les plantes qui croissent dans les 
eaux. Leur corps n’est point aussi comprimé, ni aussi 
svelte que celui des Poules d’eau; leur formidabie bec, 
composé d’une substance très-dure et presque sans fosse 
nazale recouverte de membrane, leur sert d’instruiment 
pour casser l’enveloppe des graines, et à rompre les tiges 
les plus dures ; leurs pieds, dont ils se servent pour saisir 
et pour porter leurs alimens au bec, sont pourvus de 
doigts très-longs , facilement rétractiles, et d’ongles qui se 
replient aussi avec quelque facilité, ce qui leur donne ce 
pouvoir de préhension. Un plumage éclatant, où le bleu de 
turquoise domine, est propre au plus grand nembre des 
espèces connues, €t c’est parmi elles que notre espèce eu- 
ropéenne, tant estimée des anciens, se distingue par sa 
beauté, par ses doigts d’une longueur qui semble dispro- 
portionnée, et ne se retrouve que dans les genres Parra , 
Palamedea, et Chavaria; enfin, par son bec énorme , 
fort et dur, et par sa plaque frontale très-dilatée, L'espèce 
européenne est très-abondante dans ie idi, où elle n’a point 
été transportte d'Afrique , et acclimatée comme l’assurent 

Partie I]J°. 49 


698 MANUEL 

ceux qui ne connaissent point la véritable espèce de nos 
contrées. On les voit en plusieurs villes de Sicile, dans les 
marchés et dans les rues, tant elles sont communes et fa- 
ciles à apprivoiser. 

Remarque. 1] est temps de réintégrer à sa place un 
oiseau déjà si fameux dans l’antiquité , puisque les Grecs et 
les Romains en faisaient un cas tout-à-fait extraordinaire , 
non comme objet de luxe extravagant de leurs tables somp- 
tueuses, mais comme un hôte digne d’être placé dans les 
temples et dans les autres sanctuaires de leurs divinités; 
enceintes qui renfermaient les premières collections d’his- 
toire naturelle. Le porphyrion , cet oiseau bien connu des 
Romains , ne l’est plus parmi nous, parce que tous les au- 
teurs méconnaissent la véritable espèce européenne, et Is 
confondent avec celles propres aux pays étrangers. 


TALÈVE PORPHYRION. 


PORPHYRIO HYACINTHINUS. (Mrmr.) 


Arête de la mandibule supérieure presque d'une 
venue avec le crâne; doigt du milieu sans l’ongle, 
plus long que le tarse; tout le plumage bleu; la 
vlaque frontale aboutissant derrière les yeux. 


Un beau bleu de turquoise couvre les joues, la 
gorge, tout le devant et les côtés du cou; occiput, 
nuque, cuisses et abdomen d'un bleu d’indigo très- 
foncé et peu vif; poitrine , dos , couvertures des ailes 
et grandes pennes de celles-ci, ainsi que la queue 
d’un bleu d'indigo éclatant; couvertures du des- 
sous de la queue d’un blanc pur; plaque frontale 
et coronale, ainsi que le bec d’un rouge vif; iris 
couleur de laque; pieds et doigts d’une couleur de 


D'ORNITHOLOGIÉ. 699 
chair rougeâtre. Longueur du bout du bec à l’ex- 
trémité de la queue, 18 pouces; hauteur jusqu’au 
sommet de la tête, à peu près 16 pouces. 


. Remarque. Je ne puis indiquer ici comme synonymes 
que les seules indications des anciens ; c’est le Porrsyrro 
ALTER ; d’Aldrov. v. 5, p. 458, f: 44o; la variété indiquée 
dans Latham , dans l’article du Porphyrio moderne; enfin, 
Fauna Arag. p. 78 ; mais il est étonnant que, parmi 
cette confusion que la transposition d’un ancien nom d’une 
espèce propre à l'Afrique méridionale a fait naître, au- 
cun auteur ne se soit avisé de comparer les poules sulta- 
nes de nos ménageries, avec la planche des oiseaux d'Ed- 
wards, qui, sous le nom de Purple water hen, a donné, 
t. 87, le portrait exact du porphyrion des anciens. dont je 
fais mention dans cet article. La description , dans Edwards, 
est aussi parfaite; c’est la seule qu'on puisse citer iei. 

Habite : les bords marécageux des fleuves, et ceux des 
grands lacs ; très-abondant dans les rizières ; vit en grand 
nombre sur les bords des lacs et des champs inondés de 
Sicile, de la Calabre, dans les îles Joniennes, dans tout 
l’'Archipel et le Levant; en plus petit nombre en Dalmatie 
et dans les provinces méridionales de Hongrie ; plus rare 
en Sardaigne, 

Nourriture : suivant des rapports, beaucoup de plan- 
tes céréales, les graines des plantes aquatiques et leurs ra- 
cines; aussi des fruits et du poisson, dont ils sont très- 
friands. jus 

Propagation : niche loin des grandes eaux, mais dans 
les rizières inondées et dans les vastes marais couverts de 
hautes herbes et de joncs : elle y construit un nid avec des 
büchettes ou des débris des plantes; pond trois ou quatre 
œufs blancs, de forme presque ronde. 

Afin d'éviter à l’avenir toute méprise, et pour qu’on ne 
cenfonde plus notre talève d'Europe avec les espèces exo 


700 MANUEL 


tiques, je vais indiquer succinctement toutes celles qui me 
sont bien connues, et tâcher de leur donner des caractères 
faciles à saisir. 


TALÈVE A MANTEAU VERT. : 


PORPHFRIO SMARAGNOTUS. (Miui.) 


Arête de la mandibule supérieure subitement 
flechie, moins élevée que le cräne; plaque fron- 
tale ne dépassant point le bord postérieur de 
l'œil; doigt du milieu, sans l'ongle, à peu près de 
la longueur du tarse. 


Joues, gorge et haut du cou d’un vert turquin; 
tête, nuque, côtés et devant du cou, poitrine, 
ventre, petites couvertures des ailes et les rémiges 
d’un bleu d’indigo brillant; grandes couvertures des 
ailes, dos et scapulaires d’un vert très-foncé; crou- 
pion et queue d’un noir verdâtre; couvertures du 
dessous de la queue blanches; bec, plaque frontale 
et pieds d’un rouge vermillon. 


Ici viennent se réunir, comme synonymes, le Fulica, 
ou Gallinula porphyrio des modernes, avec les indica- 
tions de tous les auteurs, en exceptant Edwards, t. 85. 
Peut-être, comme le jeune de cette espèce, tout le composé 
de Fulica, ou Gallinula melanocephatla ? Cette espèce 
habite l’Afrique méridionale, ainsi que Madagascar , et a 
été probablement transportée à l'Ile-de-France et en Amé- 
rique ; on la trouve dans nos ménageries ; sa longueur to- 
tale, et sa hautear, n’excèdent pas quatorze pouces six 
lignes. 


D’ORNITHOLOGIE. 70 
TALÈVE À MANTEAU NOIR. 
PORPHYRIO MELANOTUS. (Miux1.) 


* Arête de la mandibule supérieure d'une venue 
avec la plaque frontale, qui dépasse beaucoup le 
bord postérieur de l'œil; doigt du milieu sans l'on- 
gle, plus court que le tarse. 


Dos, manteau, ailes, rémiges et queue d’un 
beau noir lustré; tête, joues, milieu du ventre et 
cuisses d’un noir moins profond; cou, poitrine et 
flancs d’une teinte d’indigo éclatant; bec, plaque 
frontale, pieds et doigts d’un rouge cramoist; cou- 
vertures inférieures de la queue blanches. Lon- 
gueur, à peu près 16 pouces. Cette nouvelle es- 
pèce se trouve à la Nouvelle-Hollande. 


La quatrième espèce de talève, Porphyrio albus, Lath., 
dont je ne puis déterminer les caractères avec précision, 
n'ayant vu qu’un individu, dans une cage de verre, paraît 
avoir été indiquée avec beaucoup d’exactitude dans Îe 
Voyage du gouverneur Philipp à Botany-Bay, p. 273: 
avec une planche bien faite. Cet oiseau, le plus grand du 
genre, mesure environ vingt pouces; son piumage est tout 
blanc; les jeunes sont d’un cendré bleuâtre; le bec, la 
membrane frontale , et les pieds sont rouges ; je n’ai point 
vu d’éperons aux ailes ; ii est cependant possible qu'ils exis- 
tent. On voitaux galeries du cabinet du roi, à Paris, trois in- 
dividus variétés de talève, envoyés du Bengale, de Java etde 
la Nouvelle-Hollande ; tous lestrois different plus ou moins 
les uns des autres; mais en les comparant aux trois es- 
pèces bien connues, ilest impossible de fixer à laquelie 
on doit les rapporter; ils ne ressemblent point aux ta- 
lèves d'Europe. Toutes les autres espèces reconnaissables 


702 MANUEL 
données poùr des Poules sultanes ou des Porphyrions , 
sont du genre des Poules d’eau; on doit aussi rapporter 
à ce genre les Fulica martinica et Flavirostris, que 
M. Cuvier range parmi les Talèves; mais ils n’en ont ni 
le bec ni la forme des narines, qui sont longitudinalement 
fendues dans une grande membrane qui couvre la fosse 
nasale ; tandis que les narines des vrais talèves sont rondes, 
percées dans la masse dure du bec, et que le très-petit ru- 
diment de membrane, à peine visible à la partie postérieure 
de l’orifice. ne recouvre point une fosse nasale, qui se pro- 
longe vers la pointe du bec, comme c’est le cas des Poules 
d’eau , chez lesqrelles la partie cornée est aussi très-dif- 
férente. La Gatlinula porphyrio de Wils. Amer. Orn. ;, 
v. 9, pl. 75, f, 2, est la même que Gall. martinica, 
Linn. et Lath.; c’est une Pouled’eau qui se trouve placée 
” sur lalimite de ce genre et du genre Porphyrio. 


D'ORNITHOLOGIE. r0% 


> RAR AAA AAA A AAA 6 BA 6 LS À 9 5 AE LR AAA ARE À 4 8 DE LA A 4 ÉLÈVE R AA LILAS — 


ORDRE QUATORZIEÈME. 


PINNATIPÉDES.— PINNATI- 
PEDES. 


Brc médiocre , droit; mandibule supé- 
rieure un peu courbée à la pointe. Prens 
médiocres, tarses grêles où comprimés; 
trois doigts devant et un derrière; des ru- 
dimens de membranes le long des doigts; le 
doigt postérieur articulé mtérieurement sur 
le tarse. 


Cet ordre est composé de quelques genres qui appar- 
tiennent presque autant aux oiseaux Fissipèdes où Gratles 
nageurs, qu'aux oiseaux Palmipèdes nageurs, et rien 
n’est plus difficile, en effet , que de mettre sur ce point la 
méthode en harmonie avec la nature ; car en supposant 
aux oiseaux nageurs des pieds à doigts palmés ou semi-pal- 
més , les espèces qui composentles genres Phœnicopterus, 
Recurvirostra, Platatea et Tantatus *, seraient pour 
lors destinés à en faire partie, et cependant ceux-cine na- 
gent point ; tandis que les oiseaux qui composent les gen- 
res Parra, Rallus et Gallinula, quoique ayant les 


* Notamment les vrais Tantales, qui ressemblent au Tantalus 
loculator ; les autres espèces sont du genre Zbis, voyez à la page 597 
de ce Manuel. 


704 MANUEL 

doigts longs et entièrement divisés, nagent et plongent * 
avec plus de facilité que ne le font une multitude d’oiseaux 
à pieds courts et palmés , tels que ceux des genres Rhyn- 
cops, Sterna, Larus, Lestris, Procetlaria, Diome- 
dea, Fregatta, Sutla et Phæton. Conséquemment les 
méthodistes qui admettent un ordre d'oiseaux Nageurs ou 
Natatores, commettent une grande erreur en éloignant 
de cet ordre les genres Parra, Rallus, Gallinuta, Fu- 
lica, Heliornis et Phalaropus, surtout ce dernier genre , 
composé de petits oiseaux qui ue redoutent point de vo- 
guer au large , même sur les vagues de la mer. 

Les oiseaux qui composent cet ordre ** vivent en mono- 
gamie ; mais ils se réunissent en grandes bandes pour leur 
voyage périodique, qu'ils exécutènt aussi bien par la faculté 
du vol, que par celle de fa natation ; ils nagent et plongent 
avec une égale facilité. On n’observe aucune différence 
bien marquée entre les mâles et les femelles. Leur nourri- 
ture consiste en insectes, en vers, en poissons , en frai 
eten végétaux. Le corps est couvert d’un duvet abondant; 
le plumage est serré et lustré, particulièrement dans le 
dernier genre : ils étendent les jambes en arrière quand ils 
volent; les jeunes ressem'#ént aux adultes, ou différent 
beaucoup par les couleurs du plumage. 


* En exceptant toutefois le Gallinula crex, dont tous les ca- 
ractères extérieurs conviennent si parfaitement avec ceux des 
autres oiseaux qui composent le genre Gallinula , mais dont les 
mœurs sont si disparates de celles de ses congénères. 

** A l'exemple de Latham, j'ai réuni dans cet ordre tous les oi- 
seaux à doigts lobes. Ce mode de elassification me paraît préfé- 
rable à celui de les répartir dans les deux ordres voisins où ils 
figureront toujours très-mal, tant que l’on prendra la forme des 
pieds comme premier moyen de classification des ordres. Le 
plumage serré et lustré et le corps couvert d'un duvet abondant 
donnent assez à connaître qu'ils vivent habituellement sur les 
eaux et qu'ils diffèrent essentiellement des échassiers ou gralles.. 


PA AA IAA LA SAT PAAT/R 


D'ORNITHOLOGIE. F0 
GENRE SOIXANTE-DOUZIÈME. 
FOULQUE.—FULICA. (Briss.) 


Bec médiocre, fort, conique, droit, comprimé, 
à sa base beaucoup plus haut que large; arête s’a- 
vançant sur le front et se dilatant en une plaque 
nue; pointes des deux mandibules comprimees, d’é- 
gale longueur; la supérieure légèrement courbée, 
évasée à sa base; l’inférieure formant un angle. 
Nanines latérales, au milieu du bec, longitudina- 
lement fendues, à moitié fermées par la membrane 
qui recouvre l’évasure, percées de part en part. 
Preps longs, grêles , nus au-dessus du genou; trois 
doigts devant et un derrière; tous les doigts très- 
longs, réunis à leur base, garnis latéralement de 
membranes en festons. ArLEs médiocres, la 1€. ré- 
mige plus courte que les 2€. et 3e. , qui sont les 
plus longues, 


Les Foulques ont encore plus que les Poutes d’eau les 
eaux en domaine; on les voit rarement à terre; elles vi- 
vent et voyagent sur l’élément liquide, nagent et plongent 
avec une égale facilité ; elles habitent les eaux douces, les 
golfes et les baies, mais ne fréquentent point les hautes 
mers. Leur nourriture consiste en insectes et en végétaux 
aquatiques ; leur mue paraît simple ; dans le cas où elle se- 
rait double, il est prouvé que les couleurs du plumage ne 
changent point. Les jeunes diffèrent très-peu des adultes, 
et les sexes se distinguent à peine. Comme les Rates et les 
Poules d’eau, les espèces varient beaucoup d’individu à 
individu dans la dimension totale, et eeci dépend proba- 
blement de çauses qui tiennent à la localité. 


MANUEL 


FOULQUE MACROULE. 


FULICA ATRA. (Lixs.) 


Tête et cou d’un noir profond ; parties supérieu- 
res d'un noir couleur d’ardoise; toutes les parties 
inférieures d’un cendré bleuñâtre ; la plaque frontale 
très-large, d’un blanc pur; bec d’un blanc légère- 
ment teint de couleur rose; iris rouge cramoisi, 
pieds cendrés, teints de verdâtre, mais d’un jaune 
ou d'un rouge verdâtre au-dessus du genou. Lon- 
gueur, de 15 à 16 pouces. Les vieux. 


Les femelles, ont la plaque frontale un peu 
moins étendue. 


Les jeunes après la mue d'automne, ont la 
plaque frontale plus petite, et le cendré des par- 
tes inférieures légèrement teint de rougeâtre. 


Fozica aTra. Gmel. Syst. 1. p. 502. sp. 2. —Lath. Ind. 
V. 2. P. 977. Sp. 1. — Fuxica ATERRIMA Gmel. Sysé. 1. 
P. 705. sp. 3. le vieux mâle. — Lath. Ind. v. 2. p. 758. 
Sp. 2.—La FouLQUE ou MORELLE. Buff. Otis. v. 8. p. 211. 
t. 18. — Id. pl. ent. 197. — Gérard. Tab. élém. v. 2. 
p- 286. n°. 1.— Granne Fourque ou macrouce. Buff. Obs. 
v. 8. p. 220. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 290. n°. 2. 
un individu plus grand qu'à l’ordinaire, et le vieux 
mêle.— Coumon and crearEer coor. Lath. Syn. v. 5. p.275 
et 277. — Penn. Brût. Zool. p. 132. t. F. — Scnwarzes 
WASSERHUEN. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 511. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 423.— Frisch. Füg. t. 208. 
— Naum. Wôg. t&. 30. f. 4o. — Stor. degl. ucc. v. 5. 


pl. 52464 525. — Mur gozr. Sepp. Nederl. Vogq. v. 1. t. 
p. 61. 


D'ORNITHOLOGIE. 707 

Avant la mue, les jeunes ont la plaque frontale 

très-peu apparente; celle-ci, de même que le bec et 

les pieds, sont d’un cendré olivâtre, toutes les par- 

ties inférieures sont d’un cendré blanchâtre. C’est 
alors, 


Foxica ærmiops. Sparm. Mus. Cartls. fase. 1. pl. 13. 
— Gmel. Syst. 1. p. 704. sp. 22. 


Varie accidentellement : très-rarement d’un blane 
pur, ou blanchâtre avec les couleurs faiblement pro- 
noncées. Les ailes blanches, tout le reste du plu- 
mage comme à l'ordinaire. C'est alors, 


Forica reucorix, Sparmg Mus. Cartls. fase. 1. pl. 12. 
— Gmel. Syst. 1. p. 705. sp. 21. 


Habite : les marais, les lacs et les golfes ; très-abondant 
en Hollande et sur les lacs de l’intérieur de la France ; 
moins nombreux sur les rivières en Allemagne et en Suisse; 
vit dans les roseaux, et se montre rarement à terre. 


Nourriture : plantes et insectes aquatiques. 


Propagation : niche sur les eaux , dans les roseaux et 
dans les joncs ; pond jusqu’à douze et quatorze, mais le plus 
souvent huit œufs, d’un blanc teint de brun, et marqué de 
petits points bruns et rougeâtres. 


SARA AAA ASS 


708 MANUEL 
GENRE SOIXANTE-TREIZIÈME. 


PHALAROPE.—PHALAROPUS. 
(Briss.) 


Brc long, grêle, faible, droit, déprimé à sa base; 
les deux mandibules sillonnées jusqu’à la pointe; 
extrémité de la mandibule supérieure courbée sur 
l'inférieure, obtuse; pointe de la mandibule in- 
férieure en alène. Narines basales , latérales, 
ovales , proéminentes , entourées par une mem- 
brane. Preps médiocres, grêles, tarses compri- 
més; trois doigts devant et un derrière; les doigts 
antérieurs réunis jusqu’à la première articulation, 
le reste garni de membranes en festons et dente- 
lées sur les bords; doigt de derrière sans mem- 
brane, articulé du côté intérieur. ALES médiocres ; 
les rre. et 2e. rémiges les plus longues. 


Ces oiseaux , les vrais pygmées des nageurs, voguent sur 
l'élément liquide avec une vitesse et une grâce admirables: 
ils ne redoutent point les vagues, mais nagent avec une 
égale facilité, non-seulement sur les lacs, mais aussi en 
pleine mer; à terre ils ne courent point très-vite ; ils pré- 
férent les eaux saumâtres et salées aux eaux douces ; nichent 
le long des bords des lacs, dans les herbes et les prairies 
proches des eaux; on les voit nager en pleine mer et sur 
les lacs , à de très-grandes distances de terre : leur nourri- 
ture consiste en petits insectes et en vers marins, qu'ils 
saisissent à la surface des flots ou sur la rive. La double 
mue a lieu chez toutes les espèces de ce genre; les jeunes 
de l’année différent beauçoup des adultes ; le plumage offre 


D’ORNITHOLOGIE. 709 
des dissemblances peu marquées dans les sexes ; le corps 


est garni de duvet et le plumage serré et lustré comme 
chez les oiseaux de mer. 


Ir. SE CTION. 


Bec grêle, déprimé seulement à la base, grêle et 
en alène jusqu’à la pointe. 


PHALAROPE HYPERBORÉ *. 


PHALAROPUS HYPERBOREUS. (LATH.) 


Sommet de la tête , nuque, côtés de la poitrine, 
espace entre l'œil et le bec, ainsi qu'un petit trait 
derrière les veux d’un cendré foncé; partiés laté- 
rales et devant du cou d’un roux vif; gorge, milieu 
de la poitrine et toutes les autres parties infé- 
rieures d’un blanc pur, à l'exception des flancs qui 
portent de grandes taches cendrées; dos, scapu- 
laires, couvertures des ailes et les deux pennes du 
milieu de la queue d’un noir profond; les plumes 
du haut du dos et les scapulaires bordées de larges 
bandes rousses, et les couvertures des ailes termi- 
nées par un liseré blanc; sur les ailes une bande 
transversale blanche ; pennes latérales de la queue 
cendrées, entourées par une étroite bande blan- 
che ; bec noir; iris brun; pieds, d'un cendré ver- 
dâtre. Longueur, 6 pouces 10 lignes. Le vieux 
mäle au printemps. 


La vieille femelle, diffère seulement, en ce qu'il 


* M. Cuvier forme de cette espèce son genre ZLobipes, kègn. 
anim, v. 1, p. 499. 


#10 MANUEL 

y a du roussätre mêlé avec le cendré qui entoure 
les yeux, que le roux du devant du cou est moins 
étendu et mêlé de plumes cendrées, et que les 
taches sur les flancs sont plus grandes et plus nom- 
breuses; les parties supérieures ont aussi plus de 
taches longitudinales. 


PHALAROPUS HYPERBOREUS. Lath. Jnd. v. 2. p. 575. sp. 1. 
—Transact. of the Linn. society. Mem. birds of greent. 
—Trinca HYPERBOREA, Gmel. Syst. 1. p. 675. sp. 9. — 
Retz. Faun. Suec. p. 1853. n°. 152. — PAALAROPUS WiL- 
Lans. Haworth. in the Transact. of the Linn. Society. 
v. 8. p. 26%. — Le PHALAROPE CENDRÉ OU PHALAROPE DE 
Siérie. Buff. Oùs. v. 8. p. 22%. — Id. pl. ent. 566. figure 
peu exacte du mäle. — Cocx coorrooren Trinca. Edw. 
Glan. t. 145. figure très-exacte de la femelle. — Rev 
PHALAROPE. Lath. Syn. v. 5. p. 250. et var. À. tab. du 
titre; figure mal colorée. — ROTHHALSIGER WASSERTRETER. 
Bechst. Naturg. Deui. v. 4. p. 575.— Meyer, Tasschenb. 
©. 2. p. 415.*— Id. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 15. f. à. fi- 
gure exacte du mäle. 


Les Jeunes avant la mue. 


Sommet de la tête, l’occiput, une tache der- 
rière les yeux et la nuque d’un brun noirâtre; dos, 
scapulaires et les deux pennes du milieu de la 
queue de cette couleur, mais toutes les plumes 
entourées par une large bordure d’un roux clair; 
rémiges et couvertures des ailes noirâtres, bordées 
et terminées de blanchäâtre ; la bande transversale 


* M. Meyer confond dans cet article les jeunes des deux espèces 
distinctes. 


D'ORNITHOLOGIE. qi 
sur l’aile peu large; front, gorge, devant du cou, 
poitrine et les autres parties inférieures blanches, 
mais sur les côtés de la poitrine et sur les flancs 
nuancés de cendré clair; une légère nuance jau- 
nâtre sur les côtés du cou; partie intérieure du 
tarse Jaune; partie extérieure et les doigts d’un 
vert jaunätre, C’est alors, 


Puararopus Fuscus. Lath. Ind. v. 2. p. 556. sp. 4. — 
Trinca rusca. Gmel. Syst. 1. p. 675. sp. 33. — TRiNCA Lo- 
BATA. Brunn. Ornit. Borea. p. 51. n°. 171 *. — Le Pna- 
LAROPE BRUN. Briss. Orn. v. 6. p. 18. — CoorTroorep 
TRINGA. Edw. Glan. pl. 46. fiqure très-exacte. — Browx 
PHALAROPE. Lath. Znd. v. 5. p. 274.— GEMEINE WASSERTRE- 
TER. Bechst. Tasschenb. Deut v.2. p. 515. t. fiqure pas- 
sable. — Meyer, Vog. Deut. v. 1. Heft. 15. t. f. 2 et 3. 
deux jeunes de différens âges. — Naum. Fôg. Nachtr. 
Co RE E 


Remarque. T1 paraît que le plumage d’hiver de cette 
espèce diffère très-peu de la livrée des jeunes oiseaux ; je 
n’en ai point fait mention, ne pouvant décrire lhabit 
d'hiver, d’après des individus adultes tués ou reçus dans 
cette époque de l’année. Il paraît que M. Sabine, auteur 
du Mémoire sur les oiseaux du Groenland, est aussi de 
cel avis. 

Habite : les plages qui bordent les lacs du cercle arcti- 
que ; aussi les lacs d’eaux douces; très-abondant au nord 
de l'Écosse, dans les Orcades et les Hébrides, commun en 
Laponie ; de passage sur les côtes de la Baltique ; acciden- 
tellement en Allemagne et en Hollande; très-rarement sur 
les grands lacs de la Suisse. 


* Mais point Tringa lobata de Gmelin, ni Phalaropus lobatus de 
Latham qui sont des synonymes de lespèce suivante. 


712 MANUEL 
Nourriture : insectes ailés, ainsi que des vers et des 
insectes aquatiques qui vivent à la surface des eaux. 


Propagation : niche sur les rivages des lacs parmi les 
herbes; pond trois œufs d’un olivâtre très-foncé, parsemé 
de nombreuses taches noires si rapprochées, que la cou- 
leur du fond paraît à peine. 


Il. SECTION. 


L' 
Bec déprime dans toute sa longueur , seulement 
comprimé à la pointe. 


PHALAROPE PLATYRHINQUE *. 
PHALAROPUS PLATYRHINCHUS. (Minr.) 


Bec large, déprime, aplati à la base ; queue 
longue très-arrondie. 


Sommet de la tête, occiput et nuque d'un cen- 
dré pur; une large tache d’un noir cendrée occupe 
l'orifice des oreilles, deux bandes de cette couleur 
prennent leur origine vers les yeux, et passent 
sur locciput où elles se forment en une seule 
bande qui descend tout le long de la nuque; par- 
ties latérales de la poitrine , dos ,scapulaires et crou- 
pion d’un cendré bleuâtre très-pur **; du noirâtre 
occupe le centre de toutes ces plumes, et se dirige 


* M. Cuvier forme de cette seule espèce le genre Phalaropus ; 
les deux espèces distinctes dont cet auteur fait mention sont dif- 
férens états de mon Phalarope platyrhinque , qui ont déjà été indi- 
qués dans la rre. édition. 

** Cette couleur cendrée bleuâtre est de la même nuance que 
celle dont les plumes dorsales de quelques espèces des genres 
Sterna et Larus sont colorées. 


D'ORNITHOLOGIE. 13 
le long des baguettes; les plus longues des sca- 
pulaires terminées de blanc; une bande transver- 
sale blanche sur l'aile; pennes de la queue brunes, 
bordées de cendre; front, côtés du cou, milieu de 
la poitrine et toutes les autres parties inférieures 
d’un blanc pur; bec d’un roux jaunâtre à sa base, 
brun vers la pointe: iris d’un jaune rougeâtre ; 
pieds d'un cendré verdätre. Longueur, 8 pouces 
6 ou 9 lignes. Le male et la femelle en plumage 
d'hiver *. 

Puararopus LOBATUS. Lath. Jnd. v. 2. p. 756. Sp. 2. — 
Trinca Losara. Gmel. Sysé. 1. p. 654. sp. 8. — PaararoPe 
A FESTONS DENTELES. Buff. Oës. v. 8. p. 226.— Le Prara- 
ROPE Gris. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 492. — Grey coor- 
FOOTED RINGA. Edw. Giun. 1. 508. figure passabtement 
exacte. 

Les jeunes avant la mue. 


Sur l'occiput une tache noirätre de la forme d’un 
fer à cheval ; une bande de cette couleur passe sur les 
yeux; nuque, dos, scapulaires, couvertures supé- 
rieures de la queue, et les pennes de celle-ci d’un brun 
cendré; les plumes du dos, des scapulaires, et les 
pennes du milieu de la queue portent de larges bor- 
dures jaunâtres; croupion blanc varié de brun; 
pennes secondaires des ailes et rémiges liserées de 
blanc; couvertures bordées et terminées de blanc 
jaunûtre; une bande transversale blanche sur l'aile; 


* Deux individus en cet état ont été tués sur les bords du 
lac de Genève. Depuis, j’en ai vu deux autres tués en automne 
sur ce lac; c’étaient des jeunes de l’année, 

Panrze IT. 46 


r14 MANUEL 

front, gorge, côtés et devant du cou, poitrine et 
les autres parties inférieures d’un blanc pur; pieds 
d'un jaune verdûtre; bec d’un cendré brun. C’est 
alors, 


Trixca Lopara. Lepechin. Nov. comm. Petrop. 14. 
p. os. t. 15. f. 3. — Gmel. Syst. 1. p. 674. sp. 8. var. 
B. — Grey pHaLarOPE. Lath. Syn. v. 5. p. 272. un jeune 
individu prenant son plumage d'hiver. — Penn. Brit. 
zoot. p. 526.4. E. 1. f. 5. fiqure très-exacte du jeune 
en mue, prenant sa livrée d'hiver. 


Plumage d'été ou des noces. 


Tête, nuque, dos , scapulaires et couvertures su- 
périeures de la queue d’un brun noirâtre; toutes 
les plumes de ces parties sont entourées par une 
large bordure d’un roux orange; une bande jau- 
nâtre passe au-dessus des yeux; couvertures des 
ailes noirâtres terminées de blanc; une bande 
transversale blanche sur l’aile; croupion blanc ta- 
ché de noir; devant du cou, poitrine, ventre, ab- 
domen et couvertures inférieures de la queue d’un 
rouge de brique. Les vieux, mâle et femelle. 


Trixca FuLicariA. Brunn. Orn. Boreal. p. 51. n°. 172. 
— Prararopus aurus. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 381. 
— TRiNGA HYPERBOREA. Ginel. Syst. 1. p. 676. var. 6. 
— Le pHALAROPE ROUGE. Buff. Ois v. 8. p. 225. PHALAROPE 
ROUSSAIRE. Briss. Orn. v. 6. p. 20. n°. 4. LE PHALAROPE 
ROUGE. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 492. — RED CO0T-FO0TE» 
TRINGA. Edw. Glan. t. 142. figure très-exacte. — Rxev 
PHALAROPE. Lath. Syn. v. 5. p. 271. sous de faux nom de 
femelle du précédent. ROTHBAUCHIGER WASSERTRETER. 


D’'ORNITHOLOGIE. T19 
Meyer, Tasschenb. Deutschl. v. 2. p. 419. sp. 2. Xl faut 
encore ajouter comme indications d’un individu en mue. 
PHararopus GLACIALIS. Lath. Znd. v. 2. p. 576. sp. 35. — 
TRinGA GLAacrALIS. Ginel. Syst. 1. p. 655. sp. 52. — Praix 
PHALAROPE. Lath. Syn. v. 5. p. 255. — PnaALaROPE À cou 
sauNE. Sonnini , édèt. de Buff. Ois. v. 25. p. 298. 


Les individus, ez plumage d’éte, qui n’ont point 
atteint l’âge de deux ou de trois ans, ont souvent 
encore le ventre plus ou moins varié de plumes 
blanches ; tel est l'individu rapporté en dernier lieu 
par le capitaine Sabine. Voyez Transact. Linn. 


Habite : les parties orientales du nord de l'Europe; 
abondant en Sibérie, sur les bords des grands lacs et des ri- 
vières ; de passage sur les grauds lacs d'Asie , et sur la mer 
Caspienne; nombreux en Amérique et dans nos régions 
arctiques ; accidentellement de passage en Angleterre et en 
Allemagne ; rare en Suisse , sur le lac de Genève. | 


Nourriture : poursuit à la nage les insectes qui vivent à 
la surface des eaux; on le voit très-rarement chercher sa 
nourriture sur la rive et à terre *. 


Propagation : niche dans les régions orientales de l’Eu- 
rope et en Asie; ponte inconnue. 


* Dans le mémoire de M. Sabine sur les oiseaux du Groenland, 
il est dit que le 10 juin, par la latitude de 68 degrés, à une dis- 
tance de quatre milles de terre et au milieu des montagnes de glace, 
on vit une compagnie de ces oiseaux nageant en pleine mer, Je 
ne vois pas comment on a voulu associer de telles mœurs et des 
formes si disparates avec les Bécasseaux et les Chevaliers. 


Li:1:2:81:511:112.::1111 


-16 MANUEL 


GENRE SOIXANTE-QUATORZIÈME. 


GRÈÉBES—PODICEPS. (Larn.) 


Brc médiocre, droit, dur, comprimé, en cône 
allonge pointu; pointe de la mandibule supérieure 
légèrement inclinée, inférieure formant l'angle. 
Narines latérales, concaves, oblongues, fermées 
par derrière par une membrane, ouverte par de- 
vant, percées de part en part. Pirps longs, hors 
l'équilibre du corps, tarses très-comprimés; trois 
doigts devant et un derrière, les doigts antérieurs 
très-déprimés , réunis à leur base, entourés par une 
seule membrane en feston; doigt de derrière com- 
primé, s’articulant intérieurement sur le tarse, fes- 
tonné. ONGLES larges, très-déprimés. QUEUE nulle. 
Aires courtes, les 3 premières rémiges à peu près 
d’égale longueur et les plus longues. 


Ces oiseaux nagent avec une égale facilité à la surface 
des eaux, comme entre deux eaux; dans cette dernière 
natation, ils se servent des ailes, et semblent voler dans 
l'élément liquide; ils plongent long-temps, voyagent et 
émigrent sur les eaux. Leur nourriture consiste en pois- 
sons, en insectes à élitres, en ampbhibies, en frai et en 
végétaux; on trouve le plus souvent des plumes dans leur 
estomac. La démarche de ces oiseaux est gauche et em- 
barrassée; leur aititude à terre est droite, les jambes étant 
retirées daus l’abdomen, hors l'équilibre du corps. Es fré- 
quentent plus les rives des eaux douces que lès bords de la 
mer. Jls muent en automne, mais les jeunes ont besoin 
de deux et trois années avant de prendre le plumage stable 


D'ORNITHOLOGIE. 717 
des vieux; cette circonstance a produit dans ce genre d’oi- 
seaux un grand nombre d’espèces nominales, qui ne sont 
en effet que des variétés d'âge de la même. La plupart des 
espèces de Grêbes portent à la tête des ornemens extraor- 
dinaires qui sont propres aux deux sexes, puisqu'on n’ob- 
serve aucune différence bien marquée entre les mâles et 
les femelles qui sont du même âge Le corps est garni de 
duvet et le plumage très-serré , soyeux et lustré. Il est 
possible que la mue de ces oiseaux soit aussi double, mais 


les couleurs du plumage ne changent point chez les 
adultes. 


GRÊÈBE HUPPÉ. 


PODICEPS CRISTATUS. (LaTru.) 


Bec plus long que lu tête, rougeätre, 4 pointe 
blanche; distance du bord anterieur des narines 


jusqu'à la pointe du bec, 17 ou 18 lignes”, 


Face blanche ; sommet de la tête , la huppe plate et 
occipitale, aimsi que la large fraise de chaque côté 
des joues d’un roir lustre; cette couleur se nuance 
en roussâtre sur les cotes de la tête; toutes les par- 
ües inferieures d'un blanc lustre et argenté; toutes 
les parties supérieures brunes et noirâtres; les pen- 
nes secondaires des ailes d'un blanc pur; un peu de 
roussâtre sur les cotes de la poitrine et à l'insertion 
des ailes : espace nu du coin du bec à œil, rouge; 
bec d'un rouge sale **, brun en dessus et blare à la 


Je signale à dessein cette distance, puisqu'il n’est guère pos- 
sible d'indiquer daus ce genre d'oiseaux d’autres caractères con- 
stans, propres aux différens âges. 


** Le bec devient d’un rouge plus vif après la mort. 


718 MANUEL 

pointe; iris d'un rouge cramoisi; pieds noirâtres. 
intérieurement d'un blanc jaunâtre. Longueur, de- 
puis la pointe du bec jusqu'au croupion, de 18 jus- 
qu’à 19 pouces. Les vieux après la troisième mue, 
male et femelle. | 


La vieille femelle, est un peu plus petite; les plu- 
mes de la huppe et de la fraise sont un peu plus 
courtes , et les couleurs un peu plus ternes; pour le 
reste elle ne diffère en rien du pieux male. 


Ponicers GRiSTATUS. Lath. Jnd. v. 2. p. 580. sp. 1. — 
Cozyxsus crisrarus. Gmel. Syst. 1. p. 589. sp. 7. — Co- 
Lymsus CORNUTUS. Briss. Orn. v. 6. p. 45. n°. 4.— Le crèse 
convt. Buff. Os. v. 8. p. 235. €. 19. — Id. pl. ent. 
Goo. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 299. le vieux. — 


Cresrep creBe. Lath. Syn. v. 5. p. 281. — Penn. Brit. 
zoo. p. 159. t. K. — Grnausrer sraissruss. Bechst. Na- 
turg. Deut. v. 4. p. 533. — Meyer, Tasschenb. v. 2. 


p. 426. Id. Vôg. Deuischtl. v. 1. Heft. 4. t. 2. vicux 
mête. — Frisch. Vôg. t. 185. Naum. Vôg. t. 69. f. 106. 
— Corimso cRESTATO. Stor. deg. uce. v.5. pt. 52. 

A l'age de deux ans et après la mue, les deux 
sexes ont une huppe occipitale très-courte, bordée 
de plumes blanches ; la face blanche ne se nuance 
point en roussâtre; les plumes de la fraise très- 
courtes; une bande noirätre de forme irréguhère 
va du bec au-dessous des yeux et aboutit à l’ocei- 
pui. Les jeunes, jusqu'à l’äge de deux ans, n’ont 
aucun indice de huppe ni de fraise; le front et la 
face sont blancs; sur ces parties ainsi que sur le 
haut du cou, sont des bandes d’un brun noirâtre, 
disposées dans tous les sens et formant des z1g- 


D'ORNITHOLOGIE. 719 

5 , . . 1° À 
zags; l'iris d’un jaune clair; le bec d'un rougeitre 
livide. Les jeunes de l'annee avant la mue, ont la 
tête et le haut du cou d’un brun foncé. Dans ces 


différentes livrées, on reconnaît les imdications 
suivantes. 


Coryweus urinator. Gmel. Syst. 1. p. 593. sp. 9. — 
Cozcymeus et cocymBus crisratus. Briss. Orn. v. 6. p. 34. 


n.1.et2. pt. 5. f. 1. et pl. 4. — LE GRÈBE HUPPÉ ET LE 
cRÊBE. Buff. Oùs. v. 8. p. 255 et 227. — Id. pt. ent. 944 
et 41. — GrèBE commun. Gérard. Tab. élém. v. 2. 


p. 292. — GRÈSE FuPPÉ. Id. p. 295. à l’âge de trois ans. 
— Edw. Glan. t. 56o. f. 2. — Tiprer GreBe. Lath. Sy. 
v. 5. p. 285. le jeune à l’âge d’un an. — Meyer, Vôg. 
Deut. v. 1. Hefi. 4. t. 3. le jeune à l’âge de deux ans, 
figure très-exacte. 

Habite : les bords de la mer, les lacs, les étangs et les 
rivières; émigre en nageant le long des bords de la mer; 
très-abondant en Allemagne, en Hollande, en Angleterre 
et en France ; moins commun dans l’intérieur, sur les lacs 
de la France et de la Suisse. 

Nourriture : poissons, frai, insectes à élitres, vers 
marins , et souvent des végétaux. 


Propagation : construit un nid de joncs, placé sur les 
cannes rompues, ou flottant et lié aux cannes des jones ; 


pond trois ou quatre œufs d’un vert blanchâtre ondé où 
comme sali de brun foncé. 


720 MANUEL 


GRÈBE JOU-GRIS. 


PODICEPS RUBRICOLLIS. (Laru.) 


Bec de la longueur de la tête, noir, à base 
jaune ; huppe occipitale très-courte; point de fraise; 
distance du bord antérieur des narines jusqu'a la 
pointe du bec, 11 lignes. 


Front ,sommet de la tête et la courte huppe occi- 
pitale d’un noir lustré; joues et gorge d'un gris de 
souris; tout le long de la nuque s'étend une large 
bande noire; devant du cou, côtes et haut de la 
poitrine d’un roux de rouille vif; toutes les autres 
parties inferieures blanches, si on en excepte les 
flancs et les cuisses, qui portent des taches d'un 
brun noirâtre; pennes secondaires des ailes blan- 
ches; base du bec d’un jaune vif, le reste noir; 
ins d'un brun rougeñtre; pieds extérieurement 
noirs, intérieurement d'un vert jaunâtre. Longueur 
du bout du bec au croupion, depuis 15 jusqu'à 16 
pouces 6 lignes. Les vieux, mäle et femelle. 


Ponicrrs ruBricouLIs. Lath. Ind. v. 2. p. 7835. sp. 6. 
— Popiceps suscrisTatus. Jacqe Wôg. p. 357. €. 18. fiqure 
très-exaete. — Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 546. — 
CoLyMBUS RUBRICOLLIS El SUBCRISTATUS Gmel. Sysé. 13. 
p. 592. Sp. 24, et p. 990. Sp. 18 — Le GRÈBE À JOUES 
GRISES Où LE Jou-GRis. Buff. Oùs. v. 8. p. 241. — Id. pl. 
ent. 931. figure très-eæacte — Ren nEckep GRere. Lath. 
Syn. v. 5. p. 288.— Id. supp. v. 1. p. 260. £. 118. figure 
très eœacte.—Crav KERLIGER sTEIssruss. Mever. Tasschenb. 
Deut. v. 2. p. 429.— Naum. VWôq. t. vo. f. 107. Le vieux 
méle. 


D’'ORNIFHOLOGIE. r21 
Les jeunes à l'âge de deux ans, ont la gorge et 
les joues blanclies; le haut du cou d’un blanc jau. 
nâtre; sur ces parties sont des bandes brunes et 
noirâtres disrosees en zigzags; le haut de la tête 
et l’occiput noirs, mais sans plumes allongées sur 
cette dernière partie; partie inférieure du cou et 
haut de la poitrine d’un roux terne et varié de 
brun; quelques plumes de la poitrine et du ventre 
terminées de cendre; base du bec d’un jaune l- 
vide; iris d’un jaune rougeûtre. C’est alors, 


Corymeus parotis. Sparm. Mus. Carts. fase. 1. 1. g. 
figure exacte. — Gmel. Syst. 1. p. 592. sp. 21.— Como 
GIOVANE DEL L'ANTIDETTA SPECIE. 9407. degl. ucc. v. 5. 
pt. 523. de jeune de l’année. 

Habite : les rivières, les lacs et les bords de la mer, 
mais en plus grand nombre sur les eaux douces ; assez 
commun dans les provinces orientales de l'Europe; sou- 
vent en Allemagne et en Suisse; rare en France, et acci- 
dentellement en Hollande. 

Nourriture : petits poissons, frai, amphibies , insectes 
à élitres et végétaux. 

Propagation : niche comme l'espèce précédente ; pond 
trois ou quatre œufs d’un vert blanchâtre, paraissant 
comme sali de jaunâtre ou de brun. 


GRÈBE CORNU ou ESCLAVON. 


PODICEPS CORNUTUS. (Lau) 


Bec fort, plus court que la tête, comprime dans 
toute sa lonsueur, noir a pointe l'OULE ; AUX YEUX 
Le le Ce 
un double iris; distance du bord antérieur des na- 
rines Jusqu'a la pointe du bec, 6 ou 7 lignes. 


729 MANUEL 

Sommet de la tête, ainsi que la très-large ct 
ample fraise qui entoure le haut du cou d’un noir 
profond et ustré; les grandes touffes de plumes 
rousses placées au-dessus et dernière les yeux 
forment deux cornes; espace entre la mandibule 
supérieure et lœil, cou et poitrine d’un roux vif 
et brillant; parties inférieures d’un blanc pur, à 
l'exception des flancs qui sont nuancés de rous- 
sâtre ; nuque et parties supérieures noirâtres ; pen- 
nes secondaires des ailes blanches; base du bec et 
nudité qui va aux yeux de couleur rose, le reste 
du bec noir, à pointe rouge; cerele autour de la 
prunelle jaune, second cercle d'un rouge vif; pieds 
extérieurement noirs, interieurement gris. Lon- 
gueur, de 12 jusqu'à 13 pouces. Les vieux, male 


et femelle. 


Remarque. Quelques auteurs ont confondu cette es- 
pèce avec la suivante, sans doute à cause des plumes rous- 
ses de la tête; mais il est facile, en comparant mes courtes 
indications, de distinguer {es vieux de l’une et de l'autre; 
celle-ci porte des cornes rousses placées au-dessus et der- 
rière les yeux, tandis que la suivante porte des plumes 
rousses qui couvrent l’orifice des oreilles. Les jeunes des 
deux espèces sont plus difficiles à distinguer, vu qu'il n’y 
a entre eux de différences bien marquées que dans la 
forme du bec, et dans le double iris, que Les jeunes du 
Grébe à oreillon ont d’une seule couleur. 


Ponicers cornurus. Lath. nd. v. 2. p, 782. sp. 5. — 
Corymsus cornurus MINOR. Briss. Orn. v. 6. p. 50. —Co- 
Lympus Connurus. Gmel. Syst. 1. p. 591. sp. 19. — Le 
petit GRÈBE CORNU, Buff. Oùs. v. 8. p. 257. — LE GRÈBE 
D'EscravonIE. Id. pl. ent. 404. f. 2. représentation pas- 


D’ORNITHOLOGIE. 523 


sablement exacte. — KonNED GREBE or DoBCuiCE. Edw. 
Glan. t. 145. figure peu exacte.—Lath. Ind. v. 5. p. 285. 
t. g1. mauvaise figure. — GERORNTER stelssruss. Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 451.— Id. Vôg. Deut. v. 2. 
t. Heft. 18. fiqure très-exacte du vieux. — Naum. Vég. 
Nacht. t. 54. f: 101 et 102. deux fiqures peu exactes. 


Les jeunes de l'année et jusqu'à l'âge d'un an, 
n’ont aucune apparence de cornes ou de fraise; du 
blanchätre entre le bec et l'œil; tête, nuque et 
toutes les parties supérieures d’un cendré noirûtre; 
pennes secondaires des ailes blanches; le blanc pur 
de la gorge s'étend au-dessous des yeux en ligne 
horizontale, et se dirige jusque érès en arrière 
sur l'occiput ; milieu du devant du cou d’un blanc 
cendrée; côtés de la poitrine et flancs d’un cendré 
noiratre, le reste des parties inférieures d’un blanc 
pur; bec d’un cendré bleuâtre, mais sa base ainsi 
que la petite nudité est de couleur de chair; par- 
tie supérieure du bec couleur de corne, pote 
jaunâtre; cercle autour de la prunelle d’un blanc 
pur, second cercle d’un rouge clair; pieds exte- 
rieurement bruns, intérieurement d'un cenüre 
bleuâtre. C’est alors, 

Porrcers osscunus. Lath. Jn4. v. 2. p. 782: sp. 4. — 
Corxmsus minor. Briss. Orn. v. 2. p. 56. n°. 7*. — Co- 


* On ne peut guère se faire une idée des raisons qui ont pu 
déterminer M. Gérerdin à placer cette indication et celle du Co- 
lymbus obscurus de Gmelin, comme synonymes avec son petit 


\ 


. 
’E. 


Grébe (Voyez vol.2, pag. 205); car cette espèce nominale de Gé- 


rardin n’est dans le fait qu'un Castagneux âgé de trois ans, et 
parvenu à l'époque où les deux sexes prennent la livrée parfaite 


qui distingue les vieux. 


724 MANUEL 

LYMBUS OBSCURUS. Gmel. Syst. 1. p. 592. sp. 25. — Ponr- 
cers caspicus. Lath. Ind. v. 2. p. 582. sp. 7. — Coxvusus 
caspicus. S. G. Gmel. Reis. v. 4. p. 155. 4a note. — 
Ginel. Syst. 1. p. 595. sp. 257.—LE perrr Grèse. Buff. Oôs. 
v. 8. p. 252. et surtout sa pl. nl. 92. figure très- 
exacte. — BLACR AND WHITE DOBCHICK. Edw. G{an. t. 96. 
f. 1. — Dusey crée. Lath. Syn. v. 5. p. 286.-— Drr pux- 
RELBRAUNE sretssuss. Becbst. Naturg. Deut. v. 4. p. 559. 
— Naum. Wôg. Deutschl. t. v1. f. 109. figure assez 
exacte. 


Remarque. On doit encore énumérer, comme diffé- 
rence d'âge de celte espèce, les indications suivantes : 


Coryueus niGricaxs. Scop. Ann. 1. n°. 101. — Cory- 
BUS CMSTATUS MINOR. Briss. Orn. v. 6. p. 42. n°. 5. t. 3. 
f. 2. description et fiqure exactes. —Lx petir GRÈBE HUPPE. 
Buff, Ois, v. 8. p. 255. — Earen ces. Lath. Syn. v. 5. 
p. 286. var. À. description exacte de l'oiseau après 
la mue et à l’âge de deux ans. 


Habite : plus abondant dans les parties orientale et sep- 
tentrionale de l’Europe que partout ailleurs; assez com- 
mun-en Angleterre et dans le nord ; rare en Allemagne ; 
accidentellement en Hollande, en France et en Suisse; 
vit sur les eaux douces comme sur les côtes maritimes, Le 
méme en Amérique. 


Nourriture : comme les espèces précédentes. 
Propagation : niche dans les roseaux, ou construit un 


nid floitant composé d'herbes, et attaché aux cannes des 


jones; pond trois ou quatre œufs blancs, maculés de brun, 
et paraissant salis. 


D’ORNITHOLOGIE. n25 


GRÉBE OREILLARD. 


PODICEPS AURITUS. (LaTts.) 


Bec plus court que la tête, noir, base déprimée 

P q 2 1 . 9 
pointe relevée en haut ; distance du bord antérieur 
des narines jusqu'au bec, 6 ou 7 lignes. 


Face, sommet de la tête, la très-courte huppe 
occipitale et la courte fraise d'un noir profond; 
derrière les yeux et au-dessous est un pinceau de 
longues plumes effilées d’un jaune clair et d’un roux 
foncé; ces plumes, en formant l'arc viennent cou- 
vrir l’orifice des oreilles; gorge, tout le cou, cotés 
de la poitrme et toutes les parties supérieures d'un 
noir peu lustré; flancs et cuisses d'un rouge mar- 
ron très-foncé et nuance de noirâtre; les autres 
parties inferieures d’un blanc pur; base du bec et 
nudité rougeätres; iris et cercle nu des yeux d'un 
rouge vermillon ; pieds extérieurement d’un cendré 
noirâtre, interieurement d’un cendré verdâtre. 
Longueur, de 1 1 pouces 6 lignes jusqu'à 12 pouces. 
Les vieux, male et femelle. 


Les jeunes de l'année, ressemblent beaucoup, 
quant au plumage, aux jeunes de l’espèce précé- 
denie; ils s'en distinguent en ce que le blanc des 
joues est plus étendu, et descend sur les cotés du 
cou, mais il ne s’etend pas aussi loin sur l’occiput ; 
que l'iris est d’une seule couleur; enfin que la base 
du bec est sensiblement deprimée, et que les deux 
mandibules se recourbent un peu en haut, En fai- 


r20 MANUEL 
sant attention à ces marques caractéristiques, 1l 
est impossible de se tromper sur l'espèce. 


Ponicers AURITUS. Lath. Ind. v. 2. p. 581. sp. 3. — 
Cocymsus aurirus. Briss. Orn. v. 6. p. 50. n°. 6. — Gmel. 
Syst. 1. p. 590 sp. 8. (mais point la variété B, qui appar- 
tient à l’espèce précédente). — LE PErIT GRÈBE CORNU*. 
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 501. n°. 5.— EareD poscuicx. 
Edw. Glan. t. 96. f. 2. figure très-exactc. — Esre» 
crese. Lath. Syn. v. 5. p. 285. — GEdruter oder OHREN 
sreissruss. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 552. (mais 
point les synonymes, qui sont mal indiqués). — Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 455.— Naum. Vôg. t. vo. 
f: 108. fiqure très-exacte du vicux. — Corrmso suasso 
TuRco. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 520. Le vieux. 


Habite : plus abondant sur les rivières et les lacs d'eaux 
douces que le long des côtes maritimes; très commun 
dans le nord, en Allemagne, en France, en Suisse et en 
Tialie; rare dans Jes marais de la Hollande, jamais le long 
des côtes maritimes de ce pays. 


Nourriture : comme les espèces précédentes, mais plus 
habituellement des insectes. 


Propagation : niche dans les roseaux les plus touffus 
des rivières et des lacs ; pond trois ou quatre œufs, d’un 
vert blanchâtre paraissant sali de brun. 


* Toutes ces dénominations de petit et de grand Grébe huppé et 
cornu , n’ont servi qu’à répandre une confusion totale dans la no- 
menclature des différentes espèces de grébes, dont le plus grand 
nombre, parvenu à l’état parfait du plumage est pourvu, dans 
les deux sexes, de plumes qui se relèvent en huppe, en corne et en 


fraise. 


D'ORNITHOLOGIE. 527 


GRÈBE CASTAGNEUX. 


PODICEPS MINOR. (Lare.) 


Bec très-court, fort, comprimé ; point de huppe 
ni de fraise ; distance du bord antérieur des narines 
Jusqu'à la pointe du bec, 5 lignes; tarses garnis 
postérieurement de longues aspérités. 

Gorge, sommet de la tête et nuque d'un noir 
profond; côtés et devant du cou d’un marron vif; 
poitrine et flanes noirâtres; le reste des parties Im- 
férieures d’un cendré noiratre; sur cette couleur 
paraissent quelques nuances blanches; cuisses et 
croupion teints de roussâtre ; parties supérieures 
d’un noirâtre lustré d’olivâtre; rémiges d’un brun 
cendré; pennes secondaires blanches à leur base et 
intérieurement; bec noir, base de la mandibule 
inférieure, nudité qui se rend aux yeux et la fine 
pointe du bec blanchätres; iris d’un brun rou- 
geâtre; pieds extérieurement d’un brun verdûtre, 
intérieurement couleur de chair. Longueur, depuis 


9 jusqu'à to pouces. Les vieux dägés de trois ans, 
male et femelle. 


Ponicers eBrinicus. Lath. Ind. v. 2. p.785. sp. 11.— 
Coryusus mesripicus. Gmel. Syst. 1. p. 594. sp. 28. — 
Cozxmeus pyrExaiCus. La Peirouse, Neue. Schwved. abfh. 
v. 5. p. 102. — GRÈSE monragnanD. Sonn. Nouv. édit. de 
Buff. Os. v. 25. p. 556. — EE GRÊBE DE RIVIÈRE NOIRATRE- 
Briss. Orn. v. 6. p. 62. var. 4.— Lx perir GRÈRE. Gérard. 
Tab. élém. v. 2. p. 295. (mais point les synonymes, qui 
appartiennent au jeune grèbe cornu ou esclavon).— BLacE 


728 MANUEL 

cæinen CREBÉ. Lath. Syn.v. 5. p. 292.— Kierner srerssruss. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 565. — Meyer, Tas- 
schenb. v. 2. p. 456.—TId. F6q. Deut. v. 2. Heft. 18. t. 
figure très-eœacte. — Naum. Fôg. t. 110. — Coumso mr- 
NORE O JUFFETTO ROSSO. or. degl. ucc. v. 5. pl. 519. 
figure assez exacte. 


Les jeunes après l’âge d’un an et après la mue ; 
ont le sommet de la tête, la nuque, les parties su- 
périeures et les côtés du cou blancs, mais ce blanc 
marqué de bandes et de taches d’un brun rous- 
sâtre foncé et clair, et disposées dans tous les sens; 
derrière les yeux de petits traits obliques et blancs ; 
partie inférieure du devant du cou, poitrine et 
flancs d’un roux clair; ce roux est nuancé de noi- 
râtre sur les cuisses; milieu du ventre d’un blanc 
pur. 

Les jeunes de l’année , ont le sommet de la tête, 
la nuque et les parties supérieures d’un brun cen- 
dre, légèrement teint de roussâtre; la gorge d’un 
blanc pur; côtés du cou d’un roux cendré pâle; 
devant du cou, haut de la poitrine et flancs d’un 
roux blanchâtre plus ou moins foncé; ventre d’un 
blanc pur; mandibule inférieure et bords de la 
mandibule supérieure d’un cendré jaunâtre; le 
reste du bec brun; iris brun. 


Popicers minor. Lath. Ind. v. 2. p. 784. sp. 9. —- Co- 
LYMBUS FLUVIATILIS. Briss. Orn. v. 6, p. 59. — Corxuts 
minor. Gimel. Syst. 1. p. 591. Sp. 20. — Le GRÊBE DE RI- 
VIÈRE OU CASTAGNEUX. Buff. Os. v. 8. p. 244. t. 20. — Id. 
pt. ent. 905. le jeune de l’année. — Gérard. Tab. élém. 
V. 2. p. 902. — Lrrrix GRese. Lath. Syn. v. 5. p. 289. — 


D'ORNITHOLOGIE. 729 
Penn. Brit. Zool. p. 154. t. F.—Naum. W6g. t. 91. f. ra 

de jeune de l’année, et f: 112. Le jeune au sortir de 
l'œuf. — Frisch. £. 184. — Corso surrerro. Stor. degt. 
ucc. v. 5. pl. 517. — KLEINE DUIRER DOOD-44s. Sepp. Ne- 


dert. Vog. t. v. 53. p. 231. deux jeunes de l’année. 


Remarque. Le CasracNeux Des Puiciprines, de Buf., 
pl. ent. 945, est de la même espèce qu’un individu que 
j'ai reçu de l’Afrique inéridionale; mais ces deux oiseaux 
forment une espèce distincte du Castagneux d'Europe, 
du nord de l’Asie et de l’Amérique septentrionale. Dans 
ces trois parties du monde , l’espèce est la même. 


Habite : les lacs, les rivières, les étangs et les marais 
d’eaux douces; se montre accidentellement sur les côtes 
maritimes ; très-abondant part.at où les bords des eaux 
. sont couverts de roseaux; rare dans le nord. 

Nourriture : insectes aquatiques et particulierement 
ceux à élitres. 


Propagation : place son nid flottant dans les roseaux, 
et l’attache à quelques cannes de jones; pond un plus 
grand nombre d’œufs dans les provinces méridionales que 
dans le nord, où la ponte n’est tout au plus que de quatre 
ou de cinq œufs d’un blanc verdâtre ou roussâtre, parais- 
sant sali de brun. 


Partie IT, 


-50 MANUEL 


RRRLUT LOAARALES LAVAL A LL AAA LE LEVELS LAN LUE TUIRAAEL VUARA RAS AT ELA AAAMAALAAAIAEI 


ORDRE QUINZIÈME. 


PALMIPÉDES. — PALMIPEDES. 


Brc de forme variée. Prens courts, plus 
ou moins retirés dans l'abdomen; doigts an- 
térieurs à moitié garnis de membranes dé- 
coupées, ouentiérerrent réunis par des mem- 
branes; dans quelques genres , les quatre 

doigts sont réunis par une seule membrane; 
le doigt postérieur articulé intérieurement 
sur le tarse, ou manquant totalement dans 


quelques genres. 


Les oiseaux qui composent cet ordre , peuvent être de- 
signés par le nom d’oiseaux de mer; ils ne quittent point 
les hautes mers et habitent touiours sur les côtes maritimes; 
il est rare qu’on les rencontre sur les eaux douces dans 
l’intérieur des terres, où peu d’espèces de ces genres se 
montrent dans d’autres cas que par accident, ou bien à leur 
passage. Le plus grand nombre des espèces qui composent 
les premiers genres de cet ordre » se reposent sur la sur- 
face de la mer, volent le plus souvent, ne nagent point 
habituellement, et ne plongent jamais; d’autres nagent et 
plongent; le plus petit nombre vit toujours en pleine mer, 
ne vient jamais à la surface de l’élément liquide que pour 
respirer, et ne se montre à Lerre que durant le temps des 
poutes. Tous se nourissent de poissons, de frai, de coquil- 


D'ORNITHOLOGIE, 731 
lages bivalves , et d’insectes marins * ; ils nichent dans des 
trous , sur les rochers , ou simplement sur la grève ; le corps 
est garni d’un duvet très-épais; le plumage est abondant , 
serré et lustré; la mue est double dans le plus grand nom- 
bre des genres; dans quelques-uns la femelle mue plus 
tard que le mâle; les jeunes de l’année diffèrent beaucoup 
des adultes, même dans quelques genres durant plusieurs 
années ; chez le plus grand nombre on n’observe aucune 
différence dans le plumage des sexes, les Canards et les 
Hartes seuls exceptés, dont les femelles différent beau- 
coup des mâles, mais ressemblent aux jeunes de l’année. 


Remarque. Ma demeure, située avantageusement pour 
observer les oiseaux qui habitent les hautes mers, m’ayant 
mis à même de rassembler plusieurs faits nouveaux qui ont 
rapport à cet ordre, je publierai dans une monographie 
l’histoire des oiseaux palmipèdes. 


L227222221145:121110143:2 


GENRE SOIXANTE-QUINZIÈME. 


HIRONDELLE-DE-MER.—STEZN À. 
(Linx.) 


Bec aussi long ou plus long que la tête, presque 
droit, comprimé, effilé, tranchant, pointu; mandi- 
bules d’égale longueur, la supérieure vers la pointe 
légèrement inclinée. Nariwes vers le milieu du bec, 
longitudinalement fendues, percées de part en part. 
Preps petits, nus au-dessus du genou; tarse très- 
nue gr ll EU IN NE he uinE Re ee 


* Les oies, les cygnes et un petit nombre d'espèce de canards, se 
nourrissent aussi de végétaux, 


792 MANUEL 

court ; quatre doigts, les trois antérieurs réunis 
par une membrane découpée, doigt de derrière 
libre. ONGLES pets, arques. QUEUE plus où moins 
fourchue. ArLEs très-longues , acuminées, la rre, 
rémige la plus longue. 


Leur vol est presque continuel; ils se reposent le plus 
souvent à terre, et rarement sur les eaux, où on ne les 
voit point nager; leur nourriture, qu’ils saisissent à la sur- 
face des eaux ou dans les airs, consiste, pour le plus grand 
nombre des espèces, en petits poissons vivans ; les autres se 
nourrissent principalement d’insectes marins et aériens ; 
c’est en se laissant tomber d’aplomb, ou en rasant la sur- 
face des eaux, qu'ils saisissent leur proie. Les jeunes ne 
différent des adultes et des vieux qu'avant leur première 
ou seconde mue; passé cette époque on n’observe aucune 
différence dans le plumage ; la mue est double chez toutes 
les espèces connues ; une partie du plumage change de cou- 
leur, tandis que l’autre ne change point; ces disparités , 
opérées par la mue du printemps, ont lieu dans ce genre 
seulement à la tête. Dès le mois d’août les Hirondetles- 
de-mer entrent en mue ; au mois d’avril elles ont déjà ac- 
compli leur seconde mue : il n'existe aucune différence ex- 
iérieure dans les sexes. Ils ont l’habitude de nicher en ban- 
des très-nombreuses dans un même lieu; les nids sont 
souyent si rapprochés, que les couveuses se touchent ; il 
est rare que la ponte excède le nombre de trois œufs. 


D'ORNITHOLOGIE. 


3 


HIRONDELLE-DE-MER TSCHEGRAVA. 
STERNA CASPIA. (Parras.) 


Bec gros, fort, d’un rouge vif; hauteur du tarse, 
i pouce 8 lignes * ; queue courte, fourchue. 

Front et une partie du sommet de la tête d’un 
blanc pur ; occiput varié de blanc et de noir ; nuque, 
dos, scapulaires et toutes les couvertures des ailes 
d'un cendrée bleuâtre **; rémiges d’un brun cen- 
dré; côtés de la tête, devant du cou et toutes Îles 
autres parties inferieures d’un blanc pur; bec d'un 
rouge vermillon très-vif; queue d’un cendre clair; 
iris d’un brun jaunâtre; pieds noirs. Longueur, de 
20 à 21 pouces. Le male et la femelle en hiver. 


Plumage de printemps ou des noces. 


Front , sommet de la tête et les longues plumes de 
locciput d’un noir profond. Le reste du plumage 
paraît ne point changer à la seconde mue; ou bien, 
dans le cas où la double mue a lieu pour toutes 


* Je signale à dessein dans la phrase indicative cette longueur 
du tarse, puisqu'elle sert à bien distinguer les différentes espèces 
de ces oiseaux. 

* En signalant par le nom de cendré bleuâtre la couleur qui do- 
mine sur le plumage des parties supérieures du plus grand nom- 
bre des espèces d’Æirondelles-de-mer et de Mauves, j'entends une 
couleur produite par le mélange d’un peu d’indigo avec beaucoup 
de blanc; et cette explication me paraît nécessaire, puisque ce 
sont les dénominations différentes données à cette couleur qui 
ont fait naître (surtout dans le genre Maure) ces emplois mul- 
tipliés d’une même espèce. 


r54 MANUEL 
les parties du corps, il est de fait que les couleurs 
de ces nouvelles plumes ne diffèrent point de 
celles dont loiseau se trouve revêtu en hiver. 
Remarque. Aux deux époques de la mue, on trouve des 
individus dont le front et le sommet de la tête ont des plumes 
d’un blanc pur et d’un noir profond mélées. Les individus 
envoyés du Sénégal et du cap de Bonne-Espérance ne dif- 
férent en rien de ceux d'Europe. 


Les jeunes avant la mue d'automne. 


Ont comme les vieux, toutes les parties infe- 
rieures d'un blanc pur; les parties supérieures dif- 
férent, en ce qu'elles sont d’un brun cendré mar- 
qué de grandes taches et de bandes transversales 
noirätres; les pennes de la queue sont terminées 
par un grand espace noiratre; les rémiges sont. 
presque entièrement de cette couleur. Le front et 
le haut de la tête sont comme chez les vieux dans 
leur plumage d'hiver ; le bec est d’un rouge terne, 
et sa ponte est noirâtre. 

Remarque. L'oiseau indiqué par Sparmann, Mus. Carts. 
n. 62, var., appartient à une espèce différente : cetie in- 
dication de Sparmann est synonyme avec le STERNA CAYANA 
de Latham, Ind. v. 2. p. 804. sp. 2. — L'apparition de 
cette Hirondelte-de-mer le long des côtes maritines de 
l'Europe me pareît du nombre des faits douteux ; Je ne la 
vis jamais sur nos côtes, mais elle est propre à P Amérique; 
Buffon a eu tort de désigner l’espèce par le nom de grande 
Hirondelle-de-mer de Cayenne, pl. ent. g88*, puis- 


* La figure des p1. enl. de Buffon, est prise d'après un individu 
dans sa livrée parfaite d'hiver; le front et la tête sont d’un noir 


profond après la mue du printemps. 


- D'ORNITHOLOGTE. DE 
qu’elle est de cinq pouces plus petite que loiseau de cet ar- 
iicle ; elle est distinguée par son bec très-long, peu gros, 
et d’un blanc jaunâtre. 

STERNA CAsPiA. Pall. Nov. Com. Petr. v. 14. p. 582. n°. 5. 
— Sparm. Mus. Carts. fase. 5.1. 62. en plumage d’été. — 
Gmel. Syst. 1. p. 603. sp. 8. — Lath. Ind. v. 2. p. 805. 
sp. 1.— Retz. Faun. Suec. p. 164. n°. 190. — STERKA 
MEGARHYNCHOS. Meyer, T'asschenb. Deut. v. 2. p. 455. 
— HiRONDELLE-DE-MER TSCHEGRAvA. Sonn. nouv. édit. de 
Buff. Oùs. v. 24. p. 117. — Caspran TERx. Lath. Syn. v. 6. 
p. 350. — GROSSE ODER CASPISCHE MEERSCWALBE. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 4. p. 675. — Gnoss-SCHNABLIGER MEERS- 
CHWAL8E. Meyer, Vôg. Deut. v. 2. Heft. 18. t. 6. fiqure 
très-cxacte de l'oiseau en plumage parfait d'été. — 
STERNA MAGGIORE. S£or. deg. ucc. v. 5. pl. 54o. en plu- 
mage parfait d'été. 

Habite : les bords de la Baltique, les iles de ce golfe , la 
mer Caspienne et l’Archipel; plus rare sur les grands fleuves 
de l’Allemagne ; très-accidentellement le long des côtes de 
France et de Hollande; son apparition est bien plus rare 
encore sur les lacs et les rivières de Pintérieur. 

Nourriture : poissons vivans. 

Propagation : niche sur le sable, dans un petit enfon- 
cement, ou sur les rocs nus qui bordent la mer : pond 
deux ou trois œufs d’un vert grisâtre parseme de grandes 
taches brunes et d’un noir profond. 


HIRONDELLE-DE-MER CAUGEK. 
STERNA CANTIACA. (GMEL.) 
Bec long , noir, pointe jaunätre ; pieds courts, 


noirs; hauteur du tarsé, 1 pouce ; queue longue , 
très-fourchue ; plus courte que les ailes. 


Front et sommet de la tête d’un blanc pur, seu- 


736 MANUEL 

lement varie vers l’occiput par de très-petites taches 
noires qui occupent le centre des plumes; les 
longues plumes de locciput d’un noir profond, 
mais frangees de blanc; un croissant noir en avant 
des yeux; nuque, haut du dos, toutes les parties 
inferieures et la queue d’un blanc pur , très-lustré ; 
dos, scapulaires et couvertures des ailes d’un cen- 
dre bleuâtre très-clair; rémiges d’un cendré qui 
parait velouté, toutes bordées sur les barbes inté- 
rieures par une large bande d’un blanc pur; bec 
d'un noir profond, mais d’un jaune d'ocre à sa 
pointe; iris noiratre ; pieds noirs, mais la plante en 
dessous d’un jaune d'ocre. Longueur, de 15 à 16 
pouces. Le mdle et la femelle en hiver. 


STERNA CANTIACA. Gimel. Syst. 1. p. Go6. sp. 15.—STERNA 
sTUBERICA. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 679: — STERNA 
DI BECCA COLOR NERO. Séor. degl. ucc. v. 5. pl. 545. en 
plumage parfuit d'hiver. 


Plumasge de printemps ou des noces. 


Front, sommet de la tête et les longues plumes 
de l'oceiput d’un noir profond, sans aucune tache; 
devant du cou et poitrme d’un blanc rose, plus ou 
moins vif et lustré, suivant l'âge et l’époque de la 
mue; le reste du plumage ne diffère point; les 
couleurs en sont les mêmes que dans la livrée 
d'hiver. 

SrERNA BOYSII. Lath. In. v. 2. p. 806. sp. 10.— STERNA 
CANESCENS. Meyer, T'usschenb. Deui. v. 2. p. 458. — 
Saxpwicn TERNE. Lath. Syn. v. 6. p. 550. — 1d. supp. 


D'ORNITHOLOGIE. 757 
w. 1. p. 266. GReATER SEA SWALLOW. Albin. Birds. v. 2. 
pt. 88. figure exacte. 


Les indications suivantes appartiennent également à cette 
hirondelle-de-mer, mais l’individu sur lequel elles ont été 
prises conserve encore quelques plumes du jeune âge. 


STERNA AFRICANA. Ginel. Syst. 1.p. 665. sp. 12. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 805. sp. 5. — L’IHIRONDELLE-DE-MER À DOS 
ET AILES BLEUATRES. Sonn. Mouv. édit. de Bufl. Os. v. 24. 
D. 191. — ArRicAx TErN. Lath. Syn. v. 6. p. 554. 


Les jeunes de l'annee avant la première mue 
d'automne. 


Ont les couleurs blanches et noires de la tête et 
de l’occiput mêlées de roussâtre très-clair; toutes 
les parties inferieures d’un blane pur; partie supé- 
rieure du dos et scapulaires d’un roux blanchütre , 
rayé transversalement de bandes d’un brun noi- 
râtre ; les plus grandes des scapulaires bordées de 
larges bandes brunes; couvertures des ailes ter- 
minées de bandes demi-circulaires; pennes secon- 
daires et rémiges d’un cendré noirâtre, bordées et 
terminées de blanc; bec d’un noir livide, seule- 
ment la fine pointe de couleur jaunâtre; pennes 
de la queue cendrées à leur origine, ensuite noï- 
râtres et terminées de blanc. C'est alors, 


SrTerxA srRiATa. Gmel. Syst. 1. p. Gog. sp. 24.— Lath. 
And. v. 2. p. 807. sp. 11. — HiRONDELLE-DE-MER RAYÉE. 
Sonn. Nouv. édit. de Buff. Ois. v. 24. sp. 124. — Srria- 
rep TERN. Lath. Syn. v. 6. p. 3558. 1. 98. figure très- 

xacte. 

Remarque. Dés le mois d'août, les jeunes entrent en 


758 MANUEL 

mue ; alors les plumes d’un cendré bleuñtre sans aucune 
tache commencent à paraître parmi celles qui sont rayées 
et bordées de brun noirâtre; les plumes de la queue ne de- 
viennent blanchâtres qu’à la première mue de printemps, 
et elles ne sont d’un blanc parfait qu’à la seconde mue d’au- 
tomne ; le bec devient d’un noir profond, et la pointe est 
jaunâtre, 


Habite : les bords de la mer, très-rarement dans l’inté- 
rieur des terres, ou sur les eaux douces; répandu sur une 
grande étendue des côtes maritimes du globe; très-abon- 
dant dans les îles de la Nord-Hollande. 

Nourriture : poissons vivans. 

Propagation : niche en grandes bandes sur la grêve de 
la mer, dans les prairies basses submergées en hiver; sou- 
veni et suivant la localité, sur les rochers nus; pond deux 
ou trois œufs blanchâtres ou blancs, marqués de grandes 
et de petites taches noirâtres , ou marbrés de brun et de 
noir. 


HIRONDELLE-DE-MER DOUGALE. 
STERNA DOUGALLI. (Monracu.) 


Bec tout noir; pieds oranges; tarse, 9 lignes ; 
doigt du milieu avec l’ongle plus court que le 
tarse; queue beaucoup plus longue que les aïles. 


Remarque. La livrée complète d'hiver ne m’étant point 
connue, je commence par le 


Plumage d’ete ou des noces. 


Sommet de la tête et toute la nuque d’un noir 
profond; dos, scapulaires et ailes d’un cendré clair; 
côtés du cou, toutes les parties inférieures et la 
queue d’un blanc pur; sur la poitrine existe une 


D'ORNITHOLOGIE. F2) 

lécère teinte rosée; pennes latérales de la queue très- 
5 > f 

fl 4 . 
longues et subulées, dépassant les ailes de 2 pouces 
Es sn Î 
1 “1 / . « 1 + 

ou 2 pouces <; première rémige à bord extérieur 

noir ; les autres cendrées, bordées sur les barbes 

intérieures d’une bande blanche; bec noir, long, 

grèle; pieds oranges, ongles petits et noirs. Lon- 

gueur, 15 pouces. Le male et la femelle en plu- 
mage parfait d’ete. 


Les jeunes de l'annee, ont déjà à cette époque 
les parties inférieures blanches, le bec est noir et 
les pieds jaunâtres. 


Remarque. Il est probable qu’on a confondu cette espèce 
avec Sterna Hirundo, dont ona cru qu’elle était une va- 
riété accidentelle ; on la voit dans quelques cabinets, sous 
le nom de Sterna-Cantiaca. M. Montagu est le premier 
qui en fait mention dans le supplément du Dictionnaire or- 
nithologique , sous le nomde Roseated tern.Jene.connais- 
sais point cet oiseau lors de la publication de la 1°. édition, 
quoiqu'il se montre souvent sur les côtes de l'Océan, mais 
presque toujours en compagnie avec Sterna ÎTirundo. Je 
dois cette espèce aux soins obligeans de M, de Lamotte, à 
Abbeville. 


Habite : très-commun sur toutes les côtes d'Angleterre, 
particulièrement sur celles d'Écosse; se trouve aussi en 
Norwège , et probablement sûr les bords de la mer Balti- 
que; visite les côtes septentrionales de POcéan, où on ob- 
serve assez souvent un ou deux couples de ces oiseaux 
parmi les bandes de l'espèce suivante. 

Nourriture : poissons vivans. 

Propagation : M. de Lamotte m'a dit avoir trouvé des 
couples de cette espèce nichant sur les côtes de Picardie en 
compagnie dans les mêmes lieux que Îe pierre garin. 


740 MANUEL 


HIRONDELLE-DE-MER PIERRE GARIN. 


STERNA HIRUNDO. (L1nN.) 


Bec médiocre, rouge, à pointe noire; pieds 
rouges ; longueur du tarse, 10 lignes ; queue tres- 
fourchue, de la longueur ou plus courte que les 
ailes. 


Front, sommet de la tête et les longues plumes 
de l’occiput d’un noir profond ; partie postérieure 
du cou, dos et ailes d’un cendré bleuâtre ; parties 
inferieures d’un blane pur, la poitrine seule excep- 
iée, qui porte une légère nuance cendrée; rémiges 
d'un cendré blanchâtre, terminées par du brun 
cendrée ; queue blanche, mais les deux pennes late- 
rales d’un brun noirâtre sur leurs barbes exté- 
rieures; bec d’un rouge cramoisi, souvent noirâtre 
vers la pointe; iris d’un brun rougeàtre, pieds 
rouges. Longueur, de 13 à 14 pouces. Le male et 
la femelle, les adultes. 


Lemarque. Cette espèce , assez commune sur les mers, 
ainsi que sur presque toutes les eaux douces, mue égale- 
ment deux fois; mais la couleur noire du sommet de la 
tête ne se perd point dans la mue d’aulomne ; elle estseu- 
lement plus terne en hiver, et d’un noir profond en été. 
Les individus tués dans l’Amérique septentrionale ne dif- 
fèrent enrien de ceux d'Europe. 


Les jeunes de l'année, avant la mue d'automne, 
RUE 

ont le front et une partie du haut de la tète d’un 

blanc sale, vers l’occiput marqué de taches noi- 


D'ORNITHOLOGIE. pa 
râtres ; les longues plumes de l’occiput d’un noir 
brunâtre finement liseré et terminé de blanchätre, 
parties supérieures d'un cendre bleuâtre terne ; 
toutes ces plumes bordées et terminées de blan- 
châtre, et irréguhèrement tachées de brun ou de 
roussatre clair; parties inferieures d’un blanc sale 
et terne; pennes de la queue cendrées, terminées 
de blanchâtre; base du bec d’un orange terne; 
iris d’un brun noirâtre; pieds oranges. 


STERNA HIRUNDO. Gmel. Sysé. 1. p. 606. sp. 2. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 807. sp. 15. Wilson. Americ. Orn. v. 7. 
p. 76. pl. Go. f. 1. — L'HIRONDELLE-DE-MER PIERRE CARIN. 
Buff. Oùs. v. 8. p. 351. t. 27. — Id. pl. ent. 985. — Gé- 
rard. Tab. élém. v. 2. p. 522. — Greater TER. Laih. 
Syn. v. 6. p. 561. — Penn. Brit. Zool. p. 144. t. L.* 
— GEMEINE MEERSCHWALBE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 682. —— RormFussIGER MEERSCHWALBE. Meyer, Tas- 
schenb. Deut. v. 2. p. 459. Frisch. £. 219 — Naum. t. 57. 
. {+ 52. — Zee-zwaLuw. Sepp! Nederl. Fog. v. 2. 1. p. 105. 

Habite : les bords de la mer ; eu plus petit nombre sur 
les eaux douces; répandu sur une grande étendue des côtes 
maritimes du globe ; abondant sur toutes les eaux peu éloi- 
gnées des côtes maritimes, plus rare dans l’intérieur des 
terres. 

Nourriture : poissons vivans ou morts, souvent des in- 
sectes. 


Propagation : niche comme les espèces précédentes; 
pond deux ou trois œufs, d’un brun ou d’un cendre olivâ- 
tre, marqué d’un grand nombre de taches cendrees et noi- 
râtres. 


42 MANUEL 


HIRONDELLE-DE-MER ARCTIQUE. 


STERNA ARCTICA (Miur.) 


Bec grele, rouge, sans pointe notre; longueur 
du tarse, 6 lines queue très-four. nel aussi lon- 
gue ou un peu plus longue que les ailes. 


Plumage d’ête ou des noces. 


Front, sommet de la têté et les longues plumes 
de locciput d’un noir profond; tout le reste des 
parties supérieures colorées comme dans Sterna hi- 
rundo, mais le cendré bleuêtre généralement plus 
foncé ; les parties inférieures , la gorge et le devant 
du cou du même cendré foncé que le dos; une 
très-petite partie de l'abdomen, les couvertures in- 
férieures de la queue et une bande au-dessous des 
yeux d’un blanc pur; queue très-fourchue , comme 
dans Sferna hirundo, mais un peu plus longue; 
tarses et doigts très-courts, d'un beau rouge ; bec 
d'un rouge de laque; iris brun. Longueur, 13 
pouces 6 ou 8 lignes. 

Remarque. Le plumage d'hiver et les jeunes de cette 
espèce, facile à confondre avec Sterna fhirundo, ne me 
sont point encore connus ; il est probable qu’en cet état ils 
diffèrent également très-peu de notre hirondelle-de-mer 
commune. Afin qu’à l’avenir on puisse distinguer facile- 
ment ces deux espèces très-voisines , il sera bon d’observer 
que les tarses de celle-ci sont toujours de quatre lignes 


plus courts que ceux de Sterna hirundo ; que le blanc à 
l'abdomen est moins étendu ; que le devant du cou et la 


D'ORNITHOLOGIE. 43 


gorge sont toujours du même cendré foncé que le ventre ; 
la queue est constamment un peu plus longue; le bec, 
mais surtout les pieds, sont plus petits. IT paraît que cette 
hirondelle-de-mer est le représentant de l’espèce com- 
mune , dans les régions du cercle arctique ; c’est là sa véri- 
table patrie, tandis que Sterna hirundo habite les pays 
plus tempérés de l’Europe. Les voyageurs de la dernière 
expédition au pôle ont rapporté plusieurs individus de 
cette espèce très-commune à la baie des Bafins et dans 
le détroit de Davis. Les trois individus que j'ai reçus de 
M. Sabine ne différent point de ceux tués en Écosse et sur 
les côtes d'Angleterre. 


Habite : les régions du cercle arctique; commune aux 
Orcades, se montre sur les côtes d'Écosse et d'Angleterre; 
observée dernièrement sur la Baltique * ; visite probable- 
ment aussi les côtes septentrionales de l'Océan. 

Nourriture : poissons. 


: Propagation : west inconnue. 


* M. Naumann en parle sous le nom de Sterna macroura dans 
le récit d’une petite course sur les bords de la Baltique, article 
inséré dans le journal l’Isis, année 1820. Ce naturaliste propose 
dans lemême article de changer la dénomination de notre Sr. ki- 
rundo en St. fluviatilis, apparemment dans la supposition que 
St. lirundo ne vient pas à la mer; mais si M. Naumann avait 
visité les côtes de l'Océan, il aurait pu s'assurer que cette es- 
pèce y est bien plus abondante sur les bords de la mer, où elle 
niche, que partout ailleurs; mais comme nous n'avons pas be- 
soin d’un nouveau nom pour bien distinguer St. hiruido de Lin- 
née de toutes les autres espèces connues, les choses peuvent res- 
ter telles. Le nom de Macroura ne convient point à ma Sr. arctica; 
elle a seulement une queue un peu plus longue que St. hirundo, 
tandis que nous avous en Europe et à l'étranger des sternes à 
queue très-longue, et que St. dougalli a une queue extraordi- 


nairement longue, dépassant les ailes souvent de plus de deux 
pouces. 


MANUEL 


+? 
Fa 
pus 


HIRONDELLE-DE-MER HANSEL. 


STERNA ANGLICA. (Moxraeu.) 


Bec très-court, gros, lout nor; pieds longs, noirs ; 

hauteur du tarse, x pouce 3 ou 4 lignes ; queue peu 

, > Ja 4 , \ 

Jourchue; les ailes s'étendent de 3 pouces au delà 
de son extrémité ; ongle postérieur droit. 


Front, sommet de la tête, cou et toute les par- 
tes inférieures d’un blanc pur; un croissant noir 
se dessine en avant des yeux et une tache noire 
derrière; manteau , dos, ailes, rémiges et toutes les 
pennes de la queue d’une seule nuance de cendré 
bleuâtre clair; cette couleur est un peu plus foncée 
et mêlée de gris tout le long des baguettes et vers 
l'extrémité des rémiges ; bec et pieds d’un noir pro- 
fond; tarse assez long, membranes très-découpées ; 
iris brun. Longueur, à peu près 13 pouces. Les 
vieux en plumage parfait d'hiver. 

Les jeunes de l'année, ont sur le blane du som- 
met de la tête de très-petites taches longitudinales; 
du brun, du cendré et du jaunâtre clair, mêlé avec 
les teintes cendré bleuâtre au dos et sur les ailes ; 
la queue très-peu fourchue, cendrée à pointes des 
pennes blanches; rémiges d’un cendré brun; toutes 
les parties inférieures d’un blanc pur; base du bec 
jaunâtre; le reste vers la pointe d’un brun noirätre, 
pieds bruns. 


D'ORNITHOLOGIE. 3 


74 
Plumage de printemps ou des noces. 


Front, sommet de la tête, occiputet toute la nu- 
que couverts de plumes longues, d’un noir profond; 
rémiges et queue d'une même teinte cendrée avec 
le dos, seulement la pointe des remiges un peu plus 
foncée; bec et pieds d’un noir luisant; le reste 
comme en hiver. Dans cette livrée on reconnaît, 


GULL BILLED TERN OU STERNA ANGLICA. Montagu. Orn. 


Dict. supp. et latable. — Sr:rNa aranea. Wils. Americ. 
Orn. v. 8. p. 1435. pl. 72. f. 6. — Mars Teen. Peals Mu- 
séum n°. 3521. 

Remarque. le nom de Sterna angtlica n’est point d’un 
choix heureux, car lespèce n’a été vue et tuée qu’une ou 
deux fois en Angleterre, tandis qu’elle est très-commune en 
Hongrie et vers les confins de la Turquie; j'ai recu un 
individu tué dans les États-Unis, et deux autres du Bré- 
sil, ils ne différent en rien de ceux rapportés de mes 
voyages; les individus en plumage d’éié, tués au Bré- 
sil par ie prince de Neuwied, ne diffèrent point de ceux 
que j'ai rapportés de Vienne, qui ont été tués sur le lac 
Neusidel, en Hongrie. Le nom franc:is donné à cette es- 
pèce est celui sous lequel on la connaît en Hongrie sur les 
lacs Neusidel et Platten. 


Habite : les marais couverts de jones dans le voisinage 
des grands lacs; rarement le long des côtes maritimes, ou 
en pleine mer. 5 


Nourriture : gros insectes, demoiselles et phalènes 
qu'ils saisissent au vol, de la même manière que le font 
toutes les espèces suivantes. 

Propagation : suivant les indications de Wilson, elle 
icherait sur les bords marécageux des lacs salins; pond 


_trois ou quatre œufs d’un vert olivâtre, taché debrun. 
Partie II°, 48 


746 MANUEL 
HIRONDELLE-DE-MER MOUSTAC. 


STERNA LEUCOPAREIA. (NATTERER.) 


Bec et pieds d'un rouge de laque ; doigt du mi- 
lieu avec l'ongle beaucoup plus long que le tarse 
qui mesure 10 lignes ; queue très-peu fourchue; les 
ailes s'étendent de x = pouce au dela de son extre- 
mile. 

Front, sommet de la tète, occiput, cou et toutes 
les parties inférieures d’un blanc pur; une tache 
ioire derrière les yeux; manteau, dos, ailes, rémi- 
ses et queue d'une même nuance de gris cendre; 
bec et pieds d’un rouge de laque foncé; iris noir. 
Longueur, 11 pouces. Le mâle et la femelle en plu- 
mage parfait d'hiver. 

Les jeunes de l’année , ont le sommet de la tête 
roussätre varié de brun; occiput, région derrière 
les yeux et orifice des oreilles d’un cendré noirâtre; 
dos, scapulaires et pennes secondaires des ailes 
brunes dans le milieu, bordées et terminées de cou- 
leur isabelle; extrémité des rémiges et des pennes 
de la queue d’un cendré noirâtre; les dernières ont 
du blanc à la pointe; bec brun, mais à sa base 
rougcätre; pieds couleur de chair. 


Plumage de printemps ou des noces. 


Ün capuchon d’un noir profond couvre la tête , 
engage la région des yeux et se prolonge sur la nu- 
que; du blanc pur forme au-dessous des yeux une 


D'ORNITHOLOGIE. he 
large moustache qui vient recouvrir l’orifice des 
oreilles; gorge d’un blanc cendré qui se nuance 
par demi-teinte en cendré pur sur la poitrine, et en 
cendré noirâtre sur le ventreet sur lesflancs; toutes 
les parties supérieures, les ailes et la queue d’une 
seule nuance de cendré foncé; couvertures inté- 
rieures des ailes et couvertures du dessous de la 


queue d'un blanc pur; bec et pieds d’un rouge 
vif. 


Remarque. Gette espèce est nouvelle; elle a été décou- 
verte par M. Natterer de Vienne, dans une des parties 
méridionales de la Hongrie. Je l’ai aussi trouvée dans les 
marais près de Capo-d’fstria et sur les côtes de Dalmatie. 
M. de La Motte d’Abbeville vit une seule fois quéiques 
individus dans un marais sur les côtes de Picardie, et en 
tua trois. 

Habite : assez commun dans les grands marais des par- 
ties orientales du midi de l'Europe; l'apparition de ces oi- 
seaux sur les côtes de l’Océan me paraît accidentelle. 

Nourriture : insectes ailés qui habitent les marais, et 
vers aquatiques ; jamais de poissons, 

Propagation : inconnue. 


HIRONDELLE-DE-MER LEUCOPTÈRE. 
STERN A LEUCOPTERA. (Miur.) 
Bec brun, pieds d’un rouge de corail, membra- 
nes des doigts très-decoupées , l’interne ne formant 
qu'un petit rudiment ; longueur du tarse, 9 lignes; 


queue très-peu Jfourchue ; les ailes s'étendent de à 
pouces À lignes au delx de son extrémité. 


Tête, cou, haut du dos, poitrine, ventre, cou- 


748 MANUEL 

vertures inférieures des ailes et abdomen d’un noir 
profond; partie inférieure du dos et scapulaires 
d’un noir cendré; petites et moyennes couvertures 
des ailes, croupion, pennes de la queue et ses cou- 
vertures tant supérieures qu'inférieures d’un blanc 
parfait; grandes couvertures des ailes et pennes se- 
condaires d’un cendré bleuâtre ; sur les barbes in- 
térieures des deux premières rémiges est une large 
bande longitudinale, d’un blanc pur; iris noir; pieds 
d’un rouge de corail. Longueur, o pouces 5 ou 4 
lignes. Le male et la femelle adultes, en plumage 
parfait d'eté ?. 

Les jeunes de l’année, ont le blanc de l'aile 
moins pur et nuancé de cendré; les pennes de la 
queue cendrées; la pointe du bec noirâtre; le noir 
du plumage teint de cendré; le front d’un cendré 
clair ; toutes les plumes des parties supérieures plus 
ou moins terminées de cendrée blanchätre. 


Senna NERA. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 544. figure très- 
exacte. 

Remarque. Je ne puis citer comme synonyme que 
cette seule figure. Il est probable que les méthodistes ont 
également confondu cette espèce dans les emplois multi- 
pliés qu’ils font de l’espèce suivante. M. Schinz, de Zurich, 
a publié récemment une figure exacte. Voyez WEIsscHWiN- 
GIGE MEERSCHWALBE. die V'ôgel des Schrveitz. p. 264. 
n°. 258. et La planche du frontispice. 


* On ne connaît point encore la livrée complète d'hiver de 
cette espèce, qui paraît habiter les côtes d'Afrique; j’ai cepen- 
dant de fortes suppositions que Sterna plumbea de Wils. A4mé- 
ric. Orn. pl. 60. f. 3. pourrait bien être notre oiseau en hiver. 


D’ORNITHOLOGIE. 749 

Habite : les baies et les golfes des bords de la Méditer- 

ranée ; très-commun aux environs de Gibraltar; visite aussi 

les lacs , les rivières et les marais des pays au delà des Alpes; 

très-commun sur les lacs de Lucarno, de Lugano, de Como, 

d'Isco et de Guarda; de passage sur celui de Génève; 
jamais en Hollande ni dans le Nord. 


Nourriture : insectes et vers aquatiques, particulière 
ment demoiselles, phalènes et autres insectes ailés ; rare- 
ment du frai et du poisson. 


Propagation : inconnue. 


HIRONDELLE-DE-MER ÉPOUVANTAIL. 
STERNA NIGRAY*. (Lixn.) 


Bec noir, pieds d'un brun pourpre; membranes 
des doigts découpées jusqu’à la moitié de leur lon- 
gneur; longueur du tarse, entre les 7 ou 8 lignes ; 
queue peu fourchue, les ailes s'étendent 1 pouce 


G lignes au dela de son extremile. 


Tête et partie postérieure du cou d’un noir pro- 
fond; front , espace entre le bec et les yeux, gorge 
et tout le devant du cou jusqu à la poitrine d'un 
blanc pur; poitrine, ventre et abdomen d'un noi- 
râtre cendré; toutes les parties supérieures, le crou- 


* Quoique le plumage de cette espèce ne soit point d’un noir 
aussi profond que celui de la précédente, je n’ai point voulu 
changer le nom connu contre un nouveau; je n'ai pu non plus 
adopter celui de Fissipes, sous lequel cet oiseau est aussi indiqué 
par les auteurs, vu que lespèce précédente a les membranes in- 


terdigitales bien plus découpées et plus courtes, que ne le sont 
celles de l’Épouvantail. 


r50 MANUEL 

pion et les pennes de la queue d’un cendré 
bleuäâtre, ou couleur de plomb; couvertures infe- 
rieures de la queue d’un blanc pur; les deux pre- 
mières rémiges seulement liserées de blanc à l’ex- 
trémité des barbes intérieures ; iris brun ; bee noir’ 
pieds d’un brun ou d’un noir pourpre. Longueur, 


9 pouces 5 ou 4 lignes. Le male et la femelle: les 
adulies en plumage d'hiver. ,: 


Varie périodiquement, suivant l’époque plus ou 
moins éloignée des mues ; le cou, le ventre et l’ab- 
domen encore d’un blanc pur, ou bien toutes ces 
parties variées par les plumes blanches de /a livrée 
d'hiver, et par des plumes d’un noirâtre cendré, 

3 A . 4 \ DEGRE 
qui sont propres à {a livrée complète d’ete. 


Plumage de printemps ou des noces. 


Le front, l’espace entre le bec et les yeux, la 

= 9 
gorge et tout le devant du cou, qui sont d'un 
blanc pur en hiver, sont en été d’un noirâtre cen- 


dré comme les autres parties. C’est dans l’une et 
l'autre livrée, 


STERNA NIGRA. Gmel. Sust. 1. p. Go8. sp. 5. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 810. sp. 24. — Srerna rissiers. Gmel. 
Syst. 1. p. 610. sp. ». — Lath. v. 2. p. 810. sp. 25. — 
STERNA OBSCURA *. Gmel. p. 608. sp. 20. — Lath. Ind. v. 2. 
P. 810. Sp. 25. — HiRONDELLE DE MER A TÊTE NOIRE OU GA- 
CHET. Bufl. Os. v. 8. p. 542. — GuIFETTE NOIRE OU ÉPOU- 


à 1 
* La queue paraît ne point être fourchue lorsque loiseau 


est en pleine mue et que les pennes n’ont point atteint toute leur 
longueur. 


D'ORNITHOLOGIE. 751 
vANTAIL. But. Oùs. v. 8. p. 341. — Id. pl. ent. 3555. en 
plumage parfait. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 529. un 
individu avant sa seconde mue d'automne. — Bracx 
TERN, LESSER SEA SWALLOW,; AND BROWN TER. Lath. Syn. 
v. 6. p. 566. sp. 22. la var. À. et Sp. 25. — Scawarz- 
GRAUE MEErscnWaALgr. Mever, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p- 461. — SCAWARZE, UND SCHWARZKEHLIGER MEERSCHWALPE. 
Bechst. Natura. Deut. v. 4. p. 692 et 697. — Frisch. 
V'ôg. t. 220. en plumage parfait. — Naum. Vôq. t. 37. 
f. 55. en plumage parfait, ett. 38. f. 54. un individu 
en mue, conservant sur les parties inférieures Les 
plumes du jeune äge. — STERNA CENERINA O DI TESTA 
nEr4. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 542 et 5435. — ZwarTE 
IKSTERN. Sepp. Vedert. Vog. v. 2. t p. 131. | 


Les jeunes de l'annee avant la mue d'automne. 


Ont le front, l’espace entre l'œil et le bec, les 
côtés et le devant du cou , ainsi que toutes les par- 
ties inférieures d’un blanc pur; sur les côtes de la 
poitrine est une grande tache d’un cendre noirâtre; 
un croissant en avant des yeux; haut de la tête, 
occiput et nuque noirs; dos et scapulaires d’un 
brun bordé et termine de blanc roussätre; ailes, 
croupion et queue cendrés; les couvertures termi- 
nées de blanc roussâtre; bec brun à sa base; iris 
brun; pieds d’un brun livide. C’est alors, 


Srerva nevia. Gmel. Syst. 1. p. Gog. sp. 5. — STrRNA 
Boysu. War. 4. Lath. Ind. v. 2. p. 806. sp. 10. 4.— Eu 
Guirente. Buff. Ois. v. 8. p. 550. mais surtout sœ pl. 
ent. 924. figure très-exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. 
P. 527. — DIE GEFIERTE MXERSCHWALBRE. Bechst. Naïurg. 
Deut. v. 4. p.688. — Saxpwica Terx. var. À. Lath. Syn. 


722 MANUEL 
v. 6. p. 558.—LESSER SEA swaLzLow. Alb. Birds. v. 2. £. 90. 
figure exacte. 


Habite : les rivières et les bords des lacs d’eaux douces, 
mais particulièrement les marais ; très-accidentellement 
sur les côtes maritimes; assez abondant dans le nord. 
jusques au cercle arctique ; très-nombreux en Hollande et 
dans les grands marais de la Hongrie. 


Nourriture : insectes ailés et vers aquatiques, absolu- 
ment comme l'espèce précédente. 


Propagation : niche en grandes bandes dans les marais, 
parmi les roseaux clair-semés et sur les grandes feuilles du 
nénuphar qui flottent sur les eaux; pond depuis deux jus- 
qu'à quatre œufs , d’un olivâtre clair marqué de nombreuses 
taches brunes et noires, dont la réunion forme un large 
cercle sur le milieu de l'œuf. 


PETITE HIRONDELLE-DE-MER. 


STERNA MINUTA. (Lanx.) 


Bec noir à la pointe, orange sur le reste de sa 
longueur ; pieds oranges ; longueur du tarse 7 li- 


ges ; queue très-fourchue ; front blanc. 


Front et un trait au-dessus des yeux d’un blanc 
pur; une raie longitudinale entre l’œil et le bec; 
haut de la tête, occiput et nuque d’un noir pro- 
fond; dos et ailes d’un cendre bleuâtre pur; toutes 
les parties mferieures, le croupion et la queue 
blancs; baguettes des remiges brunes; bec d'un 
jaunâtre orange, à pointe noire; iris noir; pieds 
d'un rouge orange. Longueur, & pouces 4 lignes. 
Le mâle et la femelle, ai adultes dans toutes les 
SAISONS. 


D'ORNITHOLOGIE. "39 

Remarque. Cette petite espèce mue également deux 

fois, mais le noir du sommet de la tête et de l’occiput ne 

disparaît point en automne; cette couleur est seulement 
plus terne en hiver, et d’un noir profond en été. 


Les jeunes avant la mue d'automne, ont le front 
d’un blanc jaunâtre; haut de la tête, occiput et 
nuque bruns, avec des raies noirâtres ; en avant et 
derrière les yeux une tache noire ; dos et ailes d’un 
brun jaunâtre, les baguettes et toutes les plumes 
bordées de cendré noirâtre; pennes de la queue et 
pennes des ailes terminées de blanc jaunätre. Dès 
la première mue d'automne, l’occiput se couvre de 
plumes noires ; les parties inférieures sont d’un 
cendré bleuâtre clair, comme dans l'oiseau adulte; 
seulement les pennes de la queue et des ailes con- 
servent leurs teintes plus sombres. 


SrERNA MixuTa. Gmel. Syst. 1. p. Go8. sp. 4. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 809. sp. 19. — Wils. Æmeric. Orn. v. 7. 
p. 80. pl. 60. f. 2. — Srerxa MEroporeucos. S. G. Gmel. 
Nov. com. Petrop: v. 15. p. 475. t. 22. — Gmel. Syst. 1. 
p. 608. sp. 25. — Lath. Ind. v. 2. p: 809. sp. 22. — La 


PETITE HiRONDELLE-DE-MER. Buff. Os. v. 8. p. 557. — Id. 
pt. ent. 996. fiqure très-exacte. — Gérard. Tab. élém. 
v. 2. p. 525. — Lesser and noopeD terx. Lath. Syn. v. 6. 


p. 364 et 565.—D1E KLEINE MEFRSCHWALBE. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 699. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p. 463. — Naum. Wôg. t. 38. f. 55. figure très-cxacle 
de l’oiscau adulte, et f. 56. du jeune avant la mue. 


Remarque. Cette espèce est absolument la même dans 
PAmérique-Septentrionale. Les voyageurs au Brésil ont 
aussi trouvé dans ces contrées une petite hirondelle-de- 
mer modelée sur les formes de la nôtre; mais elle forme 


554 MANUEL 


une espèce distincte, bien caractérisée par son bec plus 
robuste, qui est entièrement d'un beau jaune clair; les 
distributions des couleurs offrent aussi quelques disparités. 
Le prince de Neuwied indique cette espèce sous le nom de 
Sterna argentea. Voyag. v. 1. p. 65. 


Habite : les bords de la mer, très-rarement sur les lacs 
et les rivières; vit jusque fort avant dans le nord; peu 
abondant en Allemagne et dans l’intérieur de la France; 
très-commun sur les côtes maritimes de Hollande, d’An- 
gleterre et de France. 

Nourriture : petits insectes ailés et vers de mer, le frai 
qui flotte sur la mer: rarement de très-petits poissons vivans. 


Propagation : niche en grandes bandes , parmi les co- 
quillages de la grève ou sur le sable nu ; pond deux ou trois 


œufs d’un verdâtre clair marqué de grandes taches brune 
et cendrées. 


VAR EVE LEA RAT IESATS 


GENRE SOIXANTE-SEIZIÈME. 
MAUVE. —ZLARUS. (L INN.) 


Bec long ou médiocre, fort, dur, comprimé, 
tranchant, courbé vers la pointe; mandibule im- 
férieure formant un angle saillant. Narines laté- 
rales, au milieu du bec, longitudinalement fen- 
dues *, étroites, percées de part en part. Pieps 
grêles, nus au-dessus du genou; tarse long; trois 
doigts devant, entièrement palmés, le doigt de der- 
rière libre, court, s’articulant très-haut sur le 


* Une grande espèce de Goéland, dont le manteau est noir, a 
les narines plus ou moins arrondies; le bec est plus court et 


très-gros; cette espèce est proprelaux mers australes, Voyez la 
note à l’article du Goéland à manteau noir. 


D'ORNITHOLOGIE. 755 
tarse. QUEUE à pennes d'égale longueur. AILEs 
longues, la 1'e. rémige à peu près de la longueur 
de la 2e. 


Les Mauves sont des oiseaux voraces et lâches, qui 
fourmillent sur les bords de la mer, mais dont quelques 
espèces vivent aussi sur les eaux douces; leur nourriture 
consiste indistinctewent en poissons vivans où morts, en 
frai, voieries et charognes. Ils bravent les plus fortes 
tempêtes, volent presque continuellement, mais se re- 
posent souvent sur le rivage de la mer ou à la surface des 
eaux. Les jeunes diffèrent beaucoup des vieux; ils ne 
prennent le plumage stable et parfait qu’à la deuxième ou 
troisième ? inée de leur vie. Avant cette époque, les 
jeunes vient en petites troupes séparées des vieux, par- 
ticulièrement dans le temps que ceux-ci vaquent à la re- 
production de leur espèce. Ils nichent sur des monticules 
de sable, dans les dunes qui bordent la mer ou sur les ro- 
chers ; les petites espèces nichent dans les prairies maré- 
cageuses : lorsque les grandes espèces s’avancent dans les 
terres , c’est un signe de mauvais temps. La mue est double 
pour toutes les espèces connues; mais celle de printemps 
ne change que les seules parties du corps, principalement 
celles de la tête et du cou. Il n’existe de différence exté- 
rieure dans les sexes seulement que les femelles sont plus 
petites que les mâles. Les marques auxquelles on peut re- 
connaître les individus dans leur livrée parfaite, sont la 
couleur blanche de la queue sans taches ou bandes noirès, 
et aucune trace de taches noires au bec. 


Remarque. L'habitude de diviser ce genre d’oiseaux 
en goélands et en mouettes ayant prévalu, je suivrai 
cette division, quoiqu'il n'existe aucune différence dans les 
mœurs ni dans les formes extérieurs des uns et des autres: 
on a désigné les petites espèces par le nom de Mouette, 
et les plus grandes par celui de Goéland ; mais partant de 


56 MANUEL 


cette base, on pourrait donner au plus petit des goëlands 
le nom de mouette, tout aussi bien que l'inverse peut avoir 
lieu. Il est surprenant que dans un genre dont les espèces 
sont si abondantes partout où elles vivent, il se trouve un 
aussi grand nombre d'erreurs dans les citations, et que la 
majeure parie des synonymes soient mal placés. Il m’a été 
d'autant plus di‘icile de rétablir l’ordre dans ces citations, 
que je désirais conserver les anciennes dénominations de 
Linnée et de Lathain, et en même temps ne pas faire une 
transposition de nom de l’une à l’autre espèce, et écon- 
duire par-là ceux qui se sont déjà faits à nos erreurs mo- 
dernes, auxquelles je conviens avoir également participé 
dans ma première édition. Il sera cependant d’absolue né- 
cessité que je rende au véritable Larus glaucus de Brun- 
nich , de Gmelin et de Latham, son ancien nom sous lequel 
il est eité; et cetie transposition aura moins d’inconvé- 
niens puisque nous trouvons dans le système, sous le nom 
de Larus argentatus du même Brunnich, une descrip- 
tion exacte de notre goëêland manteau bleu commun en 
plumage parfait d'hiver; il prendra conséquemment ce 
nom déjà désigné comme étant de double emploi dans les 
synonymes de cette espèce. 


D’ORNITHOLOGTIE. 


I 
QT 
SI 


tre. SECTION.— GOËLAN D. 


GOËLAND BURGERMEISTER"*. 


LARUS GLAUCUS.(BRuNN.) 


Manteau d’un cendré bleuätre; pieds livides; 
longueur du tarse, 2 pouces 10 ou 11 lignes ; re- 
miges terminées par un grand espace blanc; ba- 
guettes blanches. 

Tête, cou, toutes les parties inférieures, la 
queue et plus de deux pouces de lextrémité des 


* C’est ici le même goéland dont jai fait mention dans ma pre- 
mière édition , voyez page 490; mais, ne connaissant alors et de- 
puis que le jeune, je ne fis que l'indiquer succinctement sous 
le nom de Zarus giganteus ou le Bourgemeister de Buffon; je le 
signalai ainsi dans ma correspondance. Depuis peu MM. Schleep 
et Beenicken, à Schleewig, naturalistes très-zélés, eurent occasion 
de tuer quelques jeunes et un individu adulte en plumage d'été, 
auquel M. Meyer s’empressa de donner le nouveau nom de £arus 
leuceretes, qui, ainsi que celui de Flavipes donné au Larus fuscus 
de Linnée, sont bien mieux choisis, mais dont la suite ne peut 
être qu’une plus grande confusion ; car si des noms sanctionnés 
par les livres et par l'habitude peuvent être rejetés si facilement, 
qui assurera à ceux qui donnent ce mauvais exemple que leurs 
nouvelles dénominations seront mieux respectées ? Au reste, ce 
goëland n’est rien moins que nouveau ou mal indiqué, ainsi que 
M. Schleep l'avoue dans le mémoire mentionné; c’est effective- 
ment le véritable £. glaucus de Brunnich pour lequel on a pris 
depuis le goéland bleu manteau, si commun partout; car Brun- 
nich, et Latham dans son Zndex, disent de leur glaucus, remigibus 
apice albis, caractère qui ne convient qu’à cette grande espèce, et 
qui est également propre au Larus minutus de Pallas, et à la nou- 


velle espèce désignée plus loin dans ce Manuel sous le nom dé 
Larus melanocephalus. 


756 MANUEL 
rémiges d'un blanc pur; toutes les autres pennes 
des ailes terminées par ce même blanc; les ba- 
guettes des rémiges dans toute leur longueur d’un 
blanc pur; dos, manteau et ailes d’un cendré 
bleuâtre clair, moins fonce que chez le bleu man- 
teau ordinaire; bec aussi grand et aussi fort que 
celui de L. Marinus, d'un beau jaune, avec l’angle 
de la mandibule inférieure d'un rouge vif; cercle 
nu des yeux, rouge; iris jaune; pieds livides. Lon- 
gueur, 26 pouces. Les vieux en plumage parfait 

72 

Larus cravcus. Brunn. Orn. boreal. n°. 148. — Gmel. 
Syst. 1. p. 600. — Lath. Ind. v. 2. p. 814. sp. 7. mais 
presque tous Les synonymes faux. — Transact. of the 
Linn. Society. mem. on the birds of greent. — Burczr- 
mester. Martens. Foy. au Spitzb. p. Go. t. L. F. D. 
— Buff. Oùs. v. 8. p. 448. — Graucous euzr. Penn. Arct. 
Zoo. v. 2. p. 532. — Lath. Syn. v. 6. p. 554. — Weis- 
SCHWINGIGE MEVE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 662.— 
Larus LEUCERETES. Schleep. etter. Ann. bund. 4. p. 
— DiE GROSSE SEEMEVE ODER DER BURGERMEISTER. Nauin. W6g. 
1. 55. figure très-exacte, qui prouve que le vieux Nau- 
man connaissait bien cet oiseau assez rare dans nos con- 
trées. Cette planche a toujours été citée par les naturalistes! 
et par moi-même dans les synonymes du Larus glaucus 
moderne. 


Les jeunes de l’année et ceux qui paraïssent 
avoir un an, se distinguent facilement des jeunes 
du Goéland noir-manteau par leur bec plus long 
et plus fort, par les baguettes des rémiges qui sont 
toujours blanchâtres , au lieu que chez les espèces 
suivantes, elles sont toujours noires; enfin par les 


D'ORNITHOLOGIE. 759 
nuances générales des teintes grises et brunes qui 
sont toujours plus claires sur Pa jeunes du bourge- 
meïster; les rémiges et les pennes secondaires des 
alles sont d’un brun livide , au lieu qu’elles sont noi- 
râtres chez les jeunes des espèces suivantes; quant 
aux distributions de ces taches et de ces nombreux 
zigzags bruns , elles sont absolument les mêmes que 
dans le L. mnarinus et L. arsentatus des auteurs. Ces 
indications serviront mieux à reconnaître les jeunes 


que la description la plus minutieuse de teintes si 
confusément mélangées. 


Remarque. C’est ici le plus grand de tous les goélands 
connus, qui n’a échappé si long-temps aux recherches des 
naturalistes, que parce que dans le nord, etsuriout en Rus- 
sie, depuis la mort du célébre Pallas, on n’a pris aucune 
peine pour étendre le cercle de nos connaissances en his- 
toire naturelle. Get oiseau est maintenant réintégré dans 
son ancien droit, sous la dénomination de L. glaucus, 
dont une espèce voisine, plus petite et beaucoup plus com- 
mune partout, l’avait exclu. 


Habite : les contrées les plus septentrionales, maïs en 
plus grand nombre vers lorient sur les grandes mers et 
sur les golfes; rare sur les côtes de l'Océan, où les jeunes 
se montrent assez souvent, mais seulement en automne; 
on le dit très-commun en Russie. 


Nourriture : on dit qu’il se nourrit de charognes de 
cétacés et de leurs excrémens , aussi de jeunes pingouins 
et de poissons, 

Propagation : suivant les voyageurs, il niche sur les 
rochers, dans quelque enfoncement; pond des œufs ver- 
dâtres, allongés vers le bout et marqués de six ou huit 
taches noires. 


:Go MANUEL 


GOËLAND A MANTEAU NOIR *. 
LARUS MARINUS. (Linx.) 


Manteau d'un nor d'ardoise ; pieds blancs, lon- 
gueur du tarse, 2 pouces 10 ou 11 lignes ; les ailes 
dépassent de très-peu le bout de la queue ; rémiges 
seulement notres vers le bout, terminées de blanc. 
Les vieux *”. 

Sommet de la tête, région des yeux, occiput et 
nuque blancs, mais toutes les plumes marquées sur 
RE RP TRE LC le de 


* Cette espèce et le Goéland à pieds jaunes de ce Manuel, quoique 
ayant toutes deux le dos et les ailes noires , sont cependant faciles à 
distinguer par le moyen des caractères indiqués. Il existe encore 
dans les mers australes, sur toutes les côtes de la Nouvelle-Hol- 
lande, une troisième espèce à manteau noir, de la taille de celle qui 
fait le sujet de cet article. Cette nouvelle espèce, dont je possède 
l’adulte et le jeune, diffère beaucoup en ce dernier état des jeunes 
de notre Manteau noir, non-seulement par la forme du bec, mais 
aussi par les couleurs du plumage ; chez les adultes, on ne remar- 
que aucune différence dans le plumage, mais bien dans la forme 
du bec et dans la place qu’occupent les narines. Afin de prévenir 
les erreurs, je signale ici cette nouvelle espèce, que je propose de 
nommer Larus LEUCOMELASs. ( Vieill.) Bec très-fort, court, subi- 
tement renflé vers le bout; narines ovoïdes ; tout le plumage d’un 
blanc pur ; manteau et ailes noires; la queue blanche; porte vers 
l'extrémité une large bande d’un noir profond; rémiges toutes 
noires; bec jaune, pointe rougeâtre; pieds jaunes; longueur du 
du tarse, 3 pouces. Longueur totale, 23 pouces. Les vieux. 

** IFest impossible de donner dans la phrase indicative tels ca- 
ractères invariables, qui distinguent les vieux et les jeunes, de 
ceux des espèces congénères, d'autant plus que les jeunes des 
quatre premières espèces ont à peu près les mêmes couleurs ; les 
lengueurs comparatives du tarse et des ailes peuvent servir à 
distinguer les jeunes et les vieux, ces caractères étant les seuls in- 
variables, 


D'ORNITHOLOGIE. 761 
leur milieu d’une raie longitudinale d’un brun clair ; 
front, gorge, cou, toutes les parties inférieures , 
dos et queue d’un blanc parfait; haut du dos, sca- 
pulaires , et toute l'aile d’un noir foncé, paroissant 
nuancé de bleuätre; rémiges vers Le bout d’un noir 
profond, toutes terminées par un grand espace 
blanc; pennes secondaires et scapulaires terminées 
de blanc; bec d'un jaune blanchâtre, angle de la 
mandibule inferieure d’un rouge vif; bord nu des 
yeux rouge; iris d’un jaune brillant marbré de brun: 
pieds d’un blane mat. Longueur, de 26 à 27 pouces; 
les femelles ont de 24 à 25 pouces. Les vieux en 
plumage parfait d'hiver. 


Remarque. En cet état l'espèce n’a point été décrite, 
Les jeunes jusqu'a l'age de trois ans. 


Ceux de l’année, ont la tête et le devant du cou 
d’un blanc grisâtre couvert de nombreuses taches 
brunes, qui sont plus larges sur le cou; les plu- 
mes des parties supérieures sont d’un brun noi- 
râtre dans le milieu, toutes bordées et terminées 
blanc roussâtre, et cette couleur formant des ban- 
des transversales sur les couvertures des ailes; par- 
ties inférieures d’un gris sale, rayé de larges zig- 
zags et de taches brunes; pennes du milieu de la 
queue plus noires que blanches, les latérales noires 
vers le bout, toutes bordées et terminées de blan- 
châtre ; les rémiges noirätres, sur la fine pointe un 
peu de blanc ; bec d’un noir profond ; iris et cercle 
nu bruns; pieds d’un brun livide. Depuis la pre- 

ParTie If°. 49 


6 : MANUEL 

mière année jusqu'a l’âge de deux ans, toutes ces 
couleurs ne changent point autrement, que le brun 
noirâtre et le fauve du milieu des plumes occupe 
graduellement moins détendue, pour faire place à 
du blanc pur, qui entoure alors toutes les plumes; 
le blanc commence à dominer sur le gris dans les 
parties inférieures, qui ont graduellement moins 
de taches brunes; la tête devient d’un blane pur; 
la pointe et la base du bec prennent une teinte 
livide. 4 deux ans, dans la mue d'automne, le 
manteau se dessine; il est alors d'un noirâtre varié 
de taches irrégulières brunes et grises ; le blanc 
devient pur et seulement moucheté de quelques 
taches clair-semées ; la queue est parcourue par 
des marbrures noires de formes variées; le bec 
prend la tache rouge avec du noir au milieu, 
le reste est d’un jaune livide maculé de noir. 
A la troisième mue d'automne, le plumage est 
parfait. 1 


Les jeunes de l’année et ceux d'un an. 


Lanus xævius. Gmel. Syst. 1. p. 598. sp. 5. junior avis. 
— Larus Marius. junior. Lath. Ind. v. 2. p. 814. sp. 6. 
var. Ÿ.— LE GOËLAND VARIE ou GrisarD. Buff. Ois. v. 8. 
p. 415. t. 55. et surtout sa pl. ent. 266. de jeune à l’âge 
d’un an. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 554. — Wacer 
eue. Lath. Syn. v. 6. p. 555. — Meyer, Fôq. Deut. v. 2. 
Heft. 20. — Naum. Wôg. vol. 5. p. 186. mais point {@ 
tab. 36. f. 51*. qui est un jeune du goëland à pieds 
jaunes. j 


* Dans la première édition, j'ai énuméré cette table parmi les 
synonymes du grand goëland à manteau noir, mais je me suis 


D'ORNITHOLOGIE. 503 

Les jeunes varient accidentellement : tout le plu- 

mage d’un blanc grisätre avec les taches plus fon- 

cées et très-faiblement indiquées; les rémiges blan- 

châtres. Tels sont les individus maladifs, ainsi que 
la plupart de ceux qu'on tient captifs. 


Plumage d’ete ou des noces. 


Sommet de la tête, région des yeux, occiput et 
nuque d'un blanc parfait sans aucune tache brune ; 
bord nu des yeux orange; le reste du plumage 
comme en hiver. Les vieux. C'est alors, 


 Larus MaRINUS. Gmel. Siys£. 1. p. 598. sp. 6. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 515. sp. 6. — Benicken. Ann. der W'etter. 
V. 3. p. 197.— Le GOËLAND noir MANTEAU. Buff. Ois. v. 8. 
p. 405. &. 31. mais surtout sa pl. ent. g90.— MANTEL MEVE. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 655. — Meyer, Tassch. 
v. 2. p. 465.— Id. Vôüg. Deut. v. 2. Heft. 20.— Bracr- 
BACKED GULL. Lath. Syn. v. G. p. 551. — Penn. Brit. 
Zoo. p. 140. t. L. fiqure très-exacte. — Penn. Arct. 
Zool. v. 2. p. 527. n°. 451. 


Habite : les rivages de la mer, qu’il ne quitte qu’acci- 
dentellement; très-abondant aüx Orcades et aux Hébrides; 
commun à son double passage sur les côtes de Hollande, 
de France et d’Angleterre; vit dans le nord; jamais ou 
très-accidentellement dans l’intérieur des terres ou sur les 
eaux douces ; assez rare sur la Méditerranée, 


Nourriture: poissons vivans ou morts, frai, charognes 
et voiries; rarement des coquillages bivalves. 


trompé, cette figure représente un jeune du goëland à pieds 
jaunes, ce que la longueur des rémiges comparativement à la 
queue indique. 


"64 MANUEL 

Propagation : niche sur les rochers, dans les régions 
du cercle arctique; pond trois ou quatre œufs, d’un vert 
olivâtre très-foncé, marqué de quelques grandes et de 
petites taches d’un brun noirâtre. 


GOËLAND A MANTEAU BLEU. 
LARUS ARGENTATUS. (BruNNx.) 


Manteau d'un cendre bleudätre; pieds livides ; 
longueur du tarse, 2 pouces 5 ou 6 lignes , les ailes 
dépassent de très-peu le bout de la queue ; extré- 
mités des réemiges noires, à pointes blanches ; ba- 
guettes des rémiges noirâtres. Les vieux. 

Sommet de la tête, région des yeux, occiput, 
nuque et côtés du cou blancs, mais toutes les 
plumes marquées sur leur milieu d’une raie longi- 
tudinäle d’un brun clair; front, gorge, toutes les 
autres parties inférieures, dos et queue d’un blanc 
parfait; haut du dos, scapulaires, toute l’aile et 
les rémiges d’un cendré bleuâtre pur; rémiges vers 
le bout d’un noir profond, toutes terminées par un 
grand espace blanc; pennes secondaires et scapu- 
lares terminées de blanc; bec d’un jaune couleur 
d’ocre ; angle de la mandibule inférieure d’un rouge 
vif, bord nu des yeux jaune; iris Jaune clair ; pieds 
d’une couleur de chair hvide. Longueur, de 22 à 
23 pouces; les femelles ont de 21 à 22 pouces. 


Les vieux en plumage parfait d'hiver. 


2 


Lanus ARGENTATUS. Gmel. Syst. 1. p. 600. sp. 18. 
Bruno. Orn. Boreal. p. 44. n°. 149. —Transact. of the 
Lino. society. Mem. Birds of greent. une variété qui pa- 


EL PA 


D’ORNITHOLOGIE. 765 


raît propre aux contrées polaires. — Larus Marius. Va- 
rèus. Lath. Ind. v. 2. p. 814. sp. 6. var. a. — Sinvery 
euLL. Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 555. c. Lath. Syn. v. 6. 


p. 375. 
Les jeunes jusqu'a l'äge de trois ans. 


Ceux de l'année, ont la tête, le cou et toutes 
les parties inférieures d’un gris foncé varié par de 
nombreuses taches d’un brun clair ; les plumes des 
parties supérieures sont d’un brun clair dans le 
milicu, toutes bordées par une étroite bande rous- 
sâtre; pennes de la queue plus brunes que blan- 
châtres , et seulement de cette dernière couleur sur 
leur base, toutes terminées par du jaune roussätre; 
les rémiges d’un brun noirâtre, sur la fine pointe 
un peu de blanc; bec d’un brun noirûtre; l'iris et 
le cercle nu, bruns; pieds d’un brun hvide. De- 
puis la première année jusqu'à l'äge de deux ans, 
toutes ces couleurs deviennent plus päles et Île 
blanc s'étend davantage. Après la seconde mue 
d'automne, on voit déjà les plumes d’un cendré 
bleuâtre, qui portent alors quelques taches d'un 
gris clair. 4 la seconde mue de printergps le man- 
teau bleu cendré se dessine, et & la troisième an- 
née, après la mue d'automne, is sont dans leur plu- 
mage parfait d'hiver. 

LE GOËLAND A MANTEAU GRIS FT BLANC. Buff. Oùs. v. 8. 
p. 421. un jeune à sa troisième année et en mue. 

Remarque. Comme il est très-difficile de distinguer les 
jeunes de cette espèce de ceux de la précédente, et qu'il 
m'est interdit, par le but auquel cet ouvrage esi destiné , 


766 MANUEL 

d’entrer dans les détails d’une description complète, j’invite 
les naturalistes à observer les disparités que je signale, et & 
mesurer toujours La longueur du tarse. 


Les jeunes varient accidentellement, comme 
ceux de l'espèce précedente. Les vieux varient aussi, 
les maladifs et ceux tenus depuis leur jeunesse en 
captivité, ont souvent les remiges blanches ou 
blanchätres. 


Plumage d’ete ou des noces. 


Sommet de la tête, région des yeux, occiput et 
cou d’un blanc parfait, sans aucune tache brune; 
le reste du plumage comme en hiver. Les vieux. 
C’est alors, 


Larus ecaucus. Benicken. Ann. der. wetterau. v. 5. 
p. 158. — Le coËLanD cenpré. Briss. Orn. v. 6. p. 160. 
n°. 2. t. 14. — GOËLAND À MANTEAU GRIS OU CENDRE. Buff. 
Ois. v. 8. p. 406. &. 52.—Id. pl. ent. 255. figure exacte, 
mais manquant de doigt postérieur. — Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 353. — Henrine quzr. Lath. Syn. v. 6. 
p. 552. n°. 3. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 527 n°. 452. 
— VW:isseRAuE MEVE. Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 471. — 
Gagraxo REALE. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 5353. — GRrooTE 
ZEE MEEUW. SCpp. Nedert. Vog. v. 3. t. p. 195. 

Habite : pendant toute l’année les côtés maritimes de 
Hollande et de France; très-abondant dans les îles au nord 
de la Hôliande; se montre sur les lacs d’eaux douces, sur 
les rivières, même quoique accidentellement sur les lacs 
de Suisse, où l’on ne voit le plus souvent que les jeunes ; 
les vieux sont également rares sur les bords de la Méditer- 


ran£e 


Nourriture : comme la précédente. 


D'ORNITHOLOGIE. 767 
Propagation : niche en un petit creux sur la sommité 
des dunes, où sur les rocs nus, suivant la localité; se réunit 
pour les pontes en grandes bandes; pond deux ou trois 
œufs obtus , d’un olivâtre foncé avec quelques taches noires 
et cendrées, souvent d’un verdâtre ou d’un bleuâtre clair 
avec des taches brunes et cendrées, semées à claire voie: 
plus rarement sans aucune tache. 


GOËLAND A PIEDS JAUNES. 
LARUS FUSCUS. (LIwnx.) 


Manteau d'un noir d'ardoise ; pieds jaunes ; lor- 
gueur du tarse, 2 pouces 1 ou 2 liones; les ailes dé- 
passent d'environ 2 pouces l'extrémite de la queue; 
les vieux. Le bec, proportion gardée, est moins gros 
et plus court que celui des espèces précédentes. 


Sommet de la tête, région des yeux, occiput, 
nuque et coté du cou blancs, mais toutes les plu- 
mes marquées sur leur milieu d’une raie longitudi- 
nale d’un brun clair; front, gorge, toutes les au- 
tres parties inférieures, dos et queue d’un blanc 
parfait; haut du dos, scapulaires et toute laile 
d’un noir foncé paraissant nuancé de cendré; les 
rémiges presque totalement noires; vers le bout 
des deux extérieures est une tache ovale, blanche, 
terminée par du noir; les autres ont du blanc à la 
fine pointe; pennes secondaires et scapulaires ter- 
minées de blanc; bec d’un jaune citron, angle de 
la mandibule inférieure d’un rouge vif; bord nu 
des yeux rouge, iris d’un jaune très-clair ; pieds 
d’un beau jaune, Longueur, de 19 à 20 pouces; les 


168 MANUEL 
femelles ont de 18 à 19 pouces. Les vieux en plu- 
mage parfait d'hiver. 


Les jeunes jusqu’à l'âge de trois ans. 


Ceux de l'année, gorge et devant du cou blan- 
chätre avec des raies longitudinales d’un brun clair; 
cou et parties inférieures d’un blanchâtre presque 
totalement couvert de grandes taches d’un brun 
très-foncé ; parties supérieures et toutes les plumes 
des ailes d’un brun noirâtre dans le milieu, toutes 
bordées par une étroite bande jaunâtre ; pennes de 
la queue à leur base d’un gris clair marbré de noir, 
tout le reste des pennes d’un noirâtre très-foncé 
terminé par du blanc; les rémiges d’un noir pro- 
fond sans aucune tache blanche vers le bout ; bec 
noir, brun à sa base ; pieds d’un jaune d’ocre sale. 
C'est alors : 


La MOUETTE crise. Briss. Orn. v. 5. p. 171. n°. 6. — 
GaBgranxo GuarRo. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 535. — Naum. 
Vügq. t. 56. f. 51. possède le jeune à L'âge d’un an. 


Plumage d’ete ou des noces. 


Sommet de la tête, région des yeux, occiput et 
cou d’un blanc parfait, sans aucune tache brune; 
le reste du plumage comme en hiver. Les vieux. 


‘ 


Ind. ©. 2. p. 815. sp. 8 *. — Retz. Faun. suec. p. 157. 


Larus ruscus. Gmel. Syst. 1. p. 599 Sp. 7. — Lath. 


* Mais point le Herring gull de cet auteur, qui est un Goéland 
à manteau bleu, ni le Bourgemeister de Buffon, qui est le vrai La- 
rus glaucus, dont j'ai fait mention plus haut, 


D'ORNITHOLOGIE. 769 
n°. 118. mais la plupart des synonymes faux. — Benicken 
Ann. der W'etter. v. 3. p. 159.—-Lanus Fravires. Meyer, 
Tasschenb. v. 2. p.469. tab. du frontispice. — Le 
GoËsaxD cris. Briss. v. 6. p. 162. n°. 5. mais la mesure 
des pieds est prise sur un goëland à manteau noir. — Her- 
RINGS MEVE. Bechst. Naiurg. Deut. v. 4. p. 658. — Gxzs- 
FUSSIGE MEVE. Meyer, F6g. Deut. v. 2. Heft. 18. figure 
très-exacte.—Frisch. #. 218.—Naum. Vôg.t. 50. f. 51. B. 
figure irès-exacte. — GABrANO ZAFFERANO MEZZA MORO. 

tor. deg. ucc. v. 5. pl. 532. figure exacte. 


Habite : les bords de la mer en hiver; de passage sur 
les fleuves et sur les mers des parties orientales de l’Eu- 
rope; habite en été les parties septentrionales, commun en 
Angleterre et sur la Baltique; en automne de passage sur 
les côtes de Hollande et de France: plus commun sur la 
Méditerranée que les deux espèces précédentes. On trouve 
aussi cette espèce dans l’Amérique septentrionale où elle 
est la même. 

Nourriture : cornme les espèces précédentes. 

Propagation : niche sur les dunes, dans les sables , ou 
sur les rochers; pond deux ou trois œufs, d’un gris brun 
taché de noir, 


II. SECTION. —MOUETTE. 


MOUETTE BLANCHE ou SÉNATEUR. 
LARUS EBURNEUS. (Lrnx.) 
D'un blanc parfait, pieds noirs, partie nue du 


tibia très-petite, membranes un peu découpées. Les 
vieux. Longueur du tarse, x pouce 5 lignes. 


Tout le plumage du blanc le plus pur, sans au- 
eune tache; le bec fort, gros, d’un cendré bleuä- 


\3 


-0 MANUEL 

tre à sa base, jaune d'ocre sur le reste de son éterr- 
due ; pieds d’un noir profond ; iris brun. Longueur, 
19 pouces. Les vieux en plumage parfait d’ete ou 
des noces. 


Lanvs rsurxEus. Gmel. Syse. 1. p. 596. sp. 14. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 816. sp. 10. — Larus nivæus. Mart. Hist. du 
Spotzd. t. L. f. A. — La Mouerte sLaNCHE. Buff. Oùs. 
V. 8. p. 422. et surtout sa pl. ent. 994. figure assez 
cæacie. — Ivory eur. Lath. Syn. v. 6. p. 357. 


Les jeunes de l'annee ont probablement une cou- 
leur plombée claire avec des taches plus foncées. 
Un mdividu tué en Suisse, le 10 mars 1817,me paraît 
âgé d'environ un an; cet individu dans le moyen 
äge, a une teinte plombée elaire sur le front, à la 
région des yeux et sur la tête; le reste du plumage 
est d'un blanc pur, mais varié de petites taches 
cendrées au bout des plumes scapulaires , une tache 
noire occupe le bout de toutes les pennes des ailes, 
et une étroite bande de cette couleur l’extremite 
de Ja queue. 


Remarque. Lors de la première édition de ce Manuel, 
je ne connaissais cet oiseau que dans son plumage d’été ; 
lindividu que j'ai tué au printemps sur nos côtes, était 
tout blanc; jai vu depuis peu un second individu tué à 
Ouchy, près du lac de Genève; c’est celui signalé dans 
l’article du jeune âge. Je regrette que ma correspondance 
ait induit en erreur les naturalistes allemands, et que par 
elle cette espèce distincte ait été énumérée comme simple 
variété albine de la suivante. Le Mauve de cet article se 
distingue de tous ses congénères, par ses pieds noirs, ses 
tarses très-courts, et par la très-petite nudité au-dessus 


D'ORNITHOLOGIE. 71 


du genou *. Dans le dernier voyage de découvertes au pole 
on a trouvé cette mouette en grand nombre vers les côtes 
du Groenland et dans la baie des Baflins. M. Sabine vient 
de publier dans les Transactions Linnéennes , déjà souvent 
citées , une notice particulièrement intéressante sur les 
oiseaux qui habitent ces hautes latitudes. 


Habite : les mers glaciales , le Spitzberg et le Groen- 
land ; accidentellement sur les côtes de Hollande et en 
Suisse. 


Nourriture : suivant le capitaine Sabine, la chair de 
baleine morte et autres charognes. 


Propagation : inconnue. 


MOUETTE A PIEDS BLEUS. 
LARUS CANUS. (Lin. sed non auctorum.) 


Longueur du tarse, 2 pouces; les ailes dépassent 
la queue , les deux rémiges extérieures à baguettes 
noires ; bec petit. 


Tête, occiput, nuque et côtés du cou blancs, 
mais parsemés de nombreuses taches d’un brun 
noiratre ; gorge, toutes les parties inférieures , crou- 
pion et queue d’un blanc parfait; dos, scapulaires et 
ailes d’un cendré bleuâtre pur; rémiges vers le bout 
d'un noir profond, sur les deux extérieures un long 
espace blanc, toutes, de même que les scapulaires 
et les pennes secondaires, terminées de blanc; bec 


PE 


* M. Cuvier, Règne animal, n’a certainement point fait atten- 
tion à cette remarque, vu qu'il dit à la page 519 que le Zarus 
eburneus est une variété albine de la monette à pieds bleus. 


72 MANUEL 

d'un bleu verdätre à sa base, jaune d’ocre à la poin- 
te; bouche orange; iris brun, cercle nu d’un brun 
rougeñtre; pieds d'un cendré bleuâtre maculé de 
jaunâtre, Longueur, 16 pouces, et 16 pouces 6 li- 
gnes. Les vieux en plumage parfait d'hiver. 

Larus craxorgyncaus. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p. 480*. — Cuvier, Règn. anim. v. 1. p. 519. mais lin- 
dication dans les deux premières lignes se rapporte à 
livrée d'été. — Bechst. Tasschenb. v. 5. p. 582.— Mouerre 
A PIEDS BLEUS OU GRANDE MOEETTE CENDRÉE. Bull. Ois. v. 8. 
P- 428. mais surtout sa pl. ent. 977. figure très-exacte. 


— Briss. Orn. v. 6. p. 182. n°. "107 & 16. PSC 
BIANO MEZZA MOSCA. Sior. deg. uce. v. 5. pl. 551. 


. iQ 7 CE 
Les jeunes jusqu'à l'age de deux ans. 


Ceux de l'annee, un croissant noir en avant des 
yeux; toutes les parties supérieures d’un gris brun; 
les plumes du dos et des ailes bordées et terminées 
de blanc jaunâtre ou roussätre; celles du haut du 
dos finement lisérées de cette couleur ; front ettoutes 
les parties inférieures blanchâtres avec des taches 
et des teintes d’un gris clair, disposées sur la poi- 
trine et sur les flancs; gorge et milieu du ventre 
d'un blanc pur; base de la queue blanche, le reste 
d'un brun noirâtre terminé de blanchätre ; rémiges 


* Ma correspondance est cause que Meyer a créé cette espèce 
nominale; je ne connaissais point alors la livrée d'été. Cette re- 
marque faite dans la première édition paraît ne point avoir été 
observée, puisque M. Cuvier reproduit le Zarus eyanorhkynchus 
comme espèce distincte, et sans prévenir que c’est la livrée d’hiver 
du Larus canus de Linné. | 


D'ORNITHOLOGIE. 775 
d'un brun noirâtre; pieds d'un jaunâtre ou d’un 
blanc livide; bec noir, mais livide à sa base; cercle 
nu des yeux brun. Æ4près la première mue dau- 
tomne , il paraît sur le dos des plumes d’un -cendré 
bleuñtre pur, mêlées avec des plumes brunes, bor- 
dées de jaunâtre; la tête rayée de brun sur fond 
blanc; toutes les partes inférieures prennent plus 
de blanc; la base du bec d’un cendré bleuitre livide 
avec la poitrine noirâtre. 4 l'age d'un an, après 
la seconde mue d'automne, 1 ne reste, le plus sou- 
vent, qu'une étroite bande brunûtre vers le bout de 
la queue, et un peu de brun noirâtre vers le milieu 
du bec. Le plumage est complet à la seconde mue 
de printemps. C’est, dans lune ou l’autre livrée, 
Lans myBERNUSs. Gel. ,S2/st. 1. p. 556. sp. 13.—Larus 
PROCELLOSUS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 647. mais 
seulement, {e: jeune, l'oiseau décrit comme {e vieux est 
une Mouette rieuse en plumage d'hiver. — La Moverre 
D'AAYER, Duff. Os. v. 8. p. 457. — Briss. Orn. v. 6. p. 189. 
n°. 12. — La crane Mouerre. Gérard. Tab. élém. vw. 2. 
p. 521. — Winter MEw. Lath. Syn. v. 6. p. 584. — Penn. 
Brit. Zoo. p. 142. t. L. 2. — Naum. Fôg. Deut. t. 33. 
f. 48. un individu après sa première mue d'automne. 


Plumasge d’eté ou des noces. 


La tête, l'occiput, la nuque et les côtés du cou 
d’un blanc parfait, sans aucune tache brune; le 
bec d’un jaune d’ocre ; le cercle nu des yeux d’un 
vermillon vif; les pieds d’un jaune d’ocre clair, 
mais maculé de cendré bleuâtre ; le reste du plumage 
comme en hiver. Les vieux. 


mo4 MANUEL 

Remarque. Il arrive, en été comme en hiver, qu’on 
tue des individus dont le bout des deux premières ré- 
miges n’est point terminé de blanc, ou cette tache très- 
petite. 

Lanus cants. Leisler. Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deut. 
Heft. 1. p. 15. description complète. — Larus canus. 
Gmel. Syst. 1. p. 596. Sp. 5.— Retz. Faun. Suec. p. 158. 
n°. 119. — Benicken, Ann. de Wetter. v. 5. p. 138. — 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 645. — Common euzz. 
Lath. Syn. v. 6. p. 578. — Sruru vev. Meyer, T'asschenb. 
Deut. v. 2. p. 475. — GABBIANO ZAFFERANO CENERINO. S£0r. 
degl. ucc. v. 5. pl. 550. un vieux en pleine mue. 


Habite : les bords de la mer; aux indices des tempêtes 
et des ouragans, elle se répand en troupes dans les terres ; 
très-commun en hiver sur toutes les côtes de Hollande 
et de la France, l’été dans les régions du cercle arctique. 

Nourriture : poissons vivans, vers et insectes marins, 
et coquillages hivalves. 

Propagation : niche vers les régions arctiques, dans 
les herbes, près de l'embouchure des fleuves et des bords 
de la mer; pond trois œufs, d’une teinte ocracée-blan- 
châtre, marquée de taches irrégulières noires et cendrées. 


MOUËLTTE TRIDACTYLE. 


LARUS TRIDACTYLUS. (LarH.) 


Longueur du tarse , 1 pouce lignes ; au lieu de 
. LA . . s LS : 9 
doigt postérieur un moignon dépourvu d'ongle. 


Sommet de la tête, occiput, nuque et une par- 
tie des côtes du cou d’un cendre bleuâtre uniforme; 
des raies très-fines et noires en avant des yeux; 
front, région des yeux, toutes les parties inférieu- 


D'ORNITHOLOGIE. 553 
res, croupion et queue d’un blanc parfait; dos , ailes 
et rémiges d'un cendré bleuâtre pur; la rémige ex- 
térieure bordée dans sa longueur de noir, les 
quatre extérieures terminées de noir, trois de celle- 
ci ont à leur bout une très-petite tache blanche, 
la cinquième rémige a une bande noire vers son 
extrémité, elle est terminée par un espace blanc; 
bec d’un jaune verdâtre; bouche et tour des yeux 
d’un beau rouge; iris brun; pieds d’un brun et 
d'un olivâtre foncé. Longueur, 15 pouces. Les 
vieux er plumage parfait d'hiver. 

Larus TripacryLus. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 0. 
p. 486. — Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 628. — IA 
Mouerre cenDRÉE. Briss. Orn. v. 6. p. 175. n°. 8. £. 16. 
Î: 1. figure et description exactes. 


: . L . 4 , ; 
Les jeunes jusqu'a l'age de deux ans. 


Ceux de l'année, tête, cou et toutes les parties 
inférieures blanchätres, mais ce blanc est marqué, 
en avant des veux par un croissant noir, sur la 
région des oreilles un grand espace d’un cendré 
bleuâtre très-foncé, vers l’occiput une tache noirä- 
tre; une large plaque ou croissant noirâtre se des- 
sine sur la nuque; plume du manteau et des ailes 
d’un cendre bleuâtre fonce, termine de brun noi- 
râtre, le pli et le bord supérieurs des ailes noirs: 
de grandes taches noirâtres sur les scapulaires et 
sur les pennes secondaires ; rémiges noires; pennes 
de la queue vers le bout noires, terminées de blan- 
châtre ; l’extérieure blanche; bec, iris et cercle nu 


776 MANUEL 

noirs. Après la première mue d'automne, le dos 
prend la couleur cendré bleuâtre , mais souvent mê- 
lée de quelques plumes tachées de brun; les taches 
noires en avant et derrière les yeux, ainsi que les 
plumes noirâtres de la région des oreilles et de la 
nuque deviennent d’un cendré bleuâtre foncé; 1l 
continue à régner des taches noires et brunes sur 
les ailes; la queue a du noir vers le bout, le bec 
est d’un Jaune verdâtre maculé de noirâtre; toutes 
les parties inférieures et le front d’un blane pur. 
Après la seconde mue d'automne, le plumage d'hi- 
ver est parfait. C'est, dans l’une ou l'autre livrée, 


Larus rripacryius. Gmel. Syst. 1. p. 595. sp. 2. — 
MOUETTE CENDRÉE TACHETÉE Où KUTGEGCHEF. Briss. Orn. v. 6. 
p. 185. n°. 11. 1. 19.. f. 2. — Buff. Oùs. Ÿ. 8. p. 42%. — 
Id. pl. ent. 385. le jeune après la mue d'automne en 
habit d'hiver. —Tarrocr cuzr. Lath. Syn. v. C. p. 592. 


et var. À. — Id. supp. v. 1. p. 268. — Penn. Arect. 
Zoo. v. 2. p. 553.— Penn. Brit. Zoot. p. 142. t. L. 5. 
de jeune de l’année, fiqure très-exacte. — Kirriware. 
Penn. Arct. Zool: v. 2. p. 529. n°. 456. — Naum. F6g. 


Deut. t. 53. f. 47. le jeune de l’année en mue. — Gar- 
BIANO TERRAGNALA, E GALETRA. S£0r. deg. uce. v. 5. pl. 520. 
jeune en première livrée d'hiver. 


Plumage d'eteé où des noces. 


Toute la tête et le cou d'un klarc parfait, sans 
aucun indice de cendre bleuâtre sur la nuque, ni de 
fines raies noirâtres en avant des yeux; le reste du 
plumage comme en hiver. Les vieux. | 


Lanvs rissa, Gmel. S'ysé. 1. n. 504. sp. 1. — Larus mai: 


< LEA 


D'ORNITHOLOGIE. 255 
pacryus. Lath. fnd. v. 2. p. 815. sp. 11. — Kirriware. 
Lath. Syn. 6. p. 595 ( mais point celui de la Zoologie 
Arctique, qui est un jeune à l’âge d’un an). — Naum. V’üg. 
Nacht. t. 56. f. 71. figure très-exacte. | 


Habite : les lacs salés, les mers intérieures et les golfes; 


LE 3 


moins souvent les bords de l’Océan ; se répand en automne 
sur les fleuves et sur les lacs; en été dans les régions du 
cercle arctique; de passage en automne et en hiver dans 
les pays froids. 

Nourriture : poissons, frai et insectes. 

Propagation : niche dans les régions du cercle arctique, 
sur les rochers qui bordent la mer; pond trois œufs d’un 
blanc olivâtre , marqué d’un grand nombre de petites 
taches plus foncées et de quelques taches cendrées moins 
distinctes, 


 MOUETTE À CAPUCHON NOIR. 


LARUS MELANOCEPHALUS. (Narr.) 


Bec gros et fort; manteau d'un cendré clair : 


toutes les pennes des ailes terminées par un grand 
éspacé blanc; tarse long de à pouces. 

Tête, cou, parties inférieures , queue, et les ré- 
miges depuis la moitié de leur longueur jusqu’à la 
pointe, d’un blanc parfait; dos, ailes, pennes se- 
condaires et la base des rémiges d’un cendre bleuâtre 
très-clair ; bec robuste, assez court, d’un rouge ver- 
millon; pieds d’un orange clair; iris et cercle nu 
des yeux bruns. Longueur, 15 pouces 3 lignes. Les 
vieux en plumage parfait d'hiver. 


Les Jeunes, ont tout le plumage varié de brun 


foncé, du brun et du blanc à la tête, les bords 
Pariie H]°. 5o 


778 MANUEL 


extérieurs de toutes les rémiges d’un noir profond, 
mais l’intérieur des barbes ainsi que leur fine pointe 
blanches ; la queue terminée par une bande noire. 


Plumage d'été ou des noces. 


Toute la tête et seulement la partie supérieure 
du cou, d’un noir profond, et ce noif ne se pro- 
longeant pas plus sur le devant du cou que sur la 
nuque; toutes les rémiges depuis la moitié de leur 
longueur jusqu’à la pointe d’un blanc pur; devant 
du cou et ventre d’un très-beau rose *; bec d'un 
rouge de carmin vif; pieds d’un vermillon écla- 
tant. 

Remarque. Cette espèce est nouvelle, la découverte en 


est due à M. Natterer, commissaire du cabinet impérial de 
Vicnne, naturaliste et collecteur zélé. 


Habite : les côtes de l’Adriatique; très-commun sur 
celles de Dalmatie, dans les marais. Je ne l'ai vue que 
la, et ne saurais dire si l'espèce habite aussi l’Archipel 
et d’autres parties méridionales; je ne l’ai point vue sur 
les lacs de Hongrie; on la voit à Trieste, pendant les gros 
vents si fréquens sur ces côtes; on ne l’y trouve jamais par 
un temps calme. 

Nourriture : de gros insectes ; on dt aussi du poisson 
et du frai. 


Propagation : inconnue. 


* Cette couleur rose disparait dans les cabinets, peu de temps 
après que l'oiseau a été monté. 


D'ORNITHOLOGIE. 


I 
\ 
Le) 


MOUETTE A CAPUCHON PLOMBHE. 


» LARUS ATRICILLA. (L1K x.) 


Bec et pieds d'un rouge de laque foncé ; man- 
eau d'un cendré bleuätre foncé; rémiges toutes 
noires, dépassant la queue de deux pouces ; lon- 
gueur du tarse, 1 pouce à lignes. 

Remarque. La livrée d'hiver et celle du jeune âge ne 


m'étant point connues, je commence cet article par la des- 
cription du 


Plumage d'été ou des noces. 


Un capuchon de couleur de plomb couvre la 
tête et la partie supérieure du cou, mais s’étend 
plus sur le devant du cou que sur la nuque; une 
tache blanche au-dessus et au-dessous des veux; 
partie inférieure du cou, poitrine, ventre et queue 
d'un blanc pur (peut-être la poitrine est-elle rose 
dans l'oiseau vivant }, dos, ailes et pennes seçon- 
daires, de couleur de plomb; extrémité des pennes 
secondaires blanches; toutes les rémiges, qui de- 
passent beaucoup la queue, sont d’un noir profond, 
sans aucune pointe blanche ; bec et pieds d'un rouge 
de laque, très-fonce. Longueur, à peu près 14 
pouces. 

Remarque, M. Natterer, que j'ai déjà eu occasion de 
citer plusieurs fois, a trouvé cetie espèce dans :e détroit 
de Gibraltar et le long des côtes d’Espagne; je ne l'ai point 
vue sur lAdriatique. Le coutinuateur de l'ouvrage de 
Wilson, observateur moins exact que l’auteur, a donné 
cette mouette sous le nom de Mouetic rieuse { Larus ri- 


rSo MANUEL 
dibundus) en n’indiquant aucun des synonymes de l’es- 
pèce figurée par lui. Notre oiseau est indiqué sous, 
Larus AtRICILLA. Lath. {nd. Orn. v. 2. p. 815.—Gmel. 
Syst. 1. p. Goo.—Pail. Nov. Com. Peir. v. 15. p. 478 
t. 20. f. 2. le jeune. —Larus rinisuxpus. Wils. Americ. 
Orn. vo. pl. 74. f. 4: — Laverie. Catesb. Car. v. 1. 
t. 89. — Penn. Arct. Zool. v. 2. n°. 454.— Lath. Syn. 
v. 6. p.505.— Mouerre REUSE. Briss. v. 7. D. 192. £. 18. f. 1. 
Habite : les parties méridionales ; très-commun sur les 
côtes de Sicile, dans plusieurs îles de la Méditerranée, sur 
les côtes méridionales d’Espagne , et probablement aussi 
dans l’Archipel ; rare ou accidentellement aïlleurs. La 
ième espèce est répandue sur les côtes de lAmérique 
septentrionale , où elie ne diffère point de celle d'Europe. 
Nourriture : voieries et débuyis de poissons ou de crus- 
tacées ; beaucoup d’insectes qui vivent dans les marais. 
Propagation : suivant {es indications de Wilson, 
niche dans les marais ; pond trois œufs de couleur de terre- 
laise, marquée de petites taches irrégulières d’un pourpre 
et d’un brun clairs. 


MOUETTE RIEUSE ou À CAPUCHON BRUN *. 
LARUS RIDIBUNDUS. (LEISsLER.) 
Manteau d’un cendré clair; un grand espace 


blanc sur le milieu des premières rémiges ; longueur 
du tarse, 1 pouce 8 ou 9 lignes. 


Tête, cou et queue d’un blanc parfait, à Pexcep- 


* Une nouvelle espèce de mouette du Brésil se distingue de 
toutes celles indiquées ici par là couleur du capuchon; je décri- 
rai l’espèce sous le nom de MouETTE À CAPUCHON CENDRE ( Larus 
potiocephalus); elle diffère aussi dans ses dimensions et par d'au- 
tres caractères, 


D'ORNITHOLOGIF. 71 
tion d’une tache noire en avant des yeux, et d’une 
grande tache noirâtre sur l’orifice des oreilles; poi- 
trine, ventre et abdomen d'un blanc très-légère- 
ment teint de rose; dos, scapulaires et toutes les 
couvertures des ailes d’un cendré bleuâtre très- 
clair ; intérieur des ailes d’un cendré noirûtre; 
bord extérieur de l'aile et rémiges d’un blanc pur, 
l’extérieure bordée longitudinalement de noir, et 
d'un noir profond sur la moitié des barbes intérieu- 
es ainsi qu’à la pointe; dans les très-vieux indi- 
vidus la fine pointe des rémiges est blanche; ceux 
qui n'ont point encore completement terminé leur 
mue, ont sur la tête des bandes peu distinctes d’un 
cendré très-clair ; iris d’un brun foncé; bec et pieds 
d’un rouge vermillon, très-vif. Longueur, 1/, pou- 
ces. Les vieux en plumage parfuit d'hiver. 


Larus civERaRIUS. Gmel. Syst. 1. p. 597. sp. 4.— Lars 
pROCELLOSUs. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 657. seule- 
ment la_description du vieux. — Id. Tasschenb. vw. 2. 
p. 375. n°. 6. B.—La perire Mouerre cexprie. Briss. Orn. 
v. 6. p. 178. n°. 9. t. 17. f. 1. description très-exacte. 
Buff. Ois. v. 8. p. 450. — Id. pi. ent. 969. fiqure assez 
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 5292.— Rep recerv 
cuzz. Lath. Syn. v. 6. p. 581. n°. 10. description d’un 
vieux en mue. — DIE ALTE LACHMEVE IM WINTER KLEIDE. 
Leisler. Nachitr. zu Bechst. Naturg. Deut. Heft. x. 
p. 12. n°. 4. — Naum. Fôg. Nachtr. t. 36. f. 70. — Gas- 
BIANO CENERINO, EP GABBIANO MORETTA. S{or. degl. ucc. v. 5. 
pl. 526 et 528. — Kiexe zE-meeuw. Sepp, Nedert. Vog. 
v. 3. p. 281. 


762 MANUEL 


Les jeunes jusqu'a l'âge d'un an. 


Ceux de l'annee, ont la tête et l’occiput d’un 
brun très-clair; une grande tache blanche derrière 
les veux; les parties inférieures et un collier sur la 
nuque blancs; ce blanc est lécèrement teint de 
roussätre sur le devant du cou et marqué de crois- 
sans brun sur les flancs: haut du dos, scapulaires 
et moyennes couvertures d'un brun foncé borde de 
jaunâire; bord supérieur de l'aile, croupion et la 
mejeure partie des pennes caudales blancs, celles- 
C1 terminees par une bande d’un brun noirâtre; ré- 
miges blanches à leur origine et sur les barbes inte- 
rieures, noir extérieurement et au bout; grandes 
couvertures d’un cendré bleuâtre ; base du bec livi- 
de, pointe noire; pieds jaunâtres. 4 /a première 
rue d'automne, le manteau d’un cendré bleuâtre 
pur est mêlé de plumes brunes; l’aile prend aussi la 
couleur cendré bleuâtre, mais avec des plumes ta- 
chées de brun et bordées de jaunâtre; front et tou- 
tes les parties inférieures d’un blane pur; la tête 
bianche maculée de cendré très-clair; une tache 
brune en avant des yeux, et une autre sur l’orifice 
des oreilles; base du bec rougeâtre, pointe brune. 
Ils conservent ce plumage pendant le premier hi- 
ver; à la première mue du printemps , le plumage 
d'ete est parfait. | 


D’'ORNKITHOLOGIE. rê5 
Les jeunes de l'annee. 


N'ont été bien indiqués que par Leisier. Nachtr. zu 
Bechst. Naturg. Deut. Heft. 1. p. 7. n°. 1.—Naum. V6g. 
Deut. t. 52. f: 45. de jeune de l’année dans l’époque de 
la mue; aussi par Lath: sous le noim de Srrnxa oBscuR4. 
Ind. Orn. v. 2. p. 810. sp. 25. — Browx renx. Syn. v. 6. 
p. 368.—Brown çuiL. Id. Syn. supp. v. 2. p. 511. sp. à. 


Les jeunes en mue et en hiver. 


Larus ErRiraropus. Ginel. $ysé. 1. p. 597. sp. 15. — La 
PETITE MOUErTE CRISE. Briss. Orn. v. 6. p. 173. n°. 7. — 
Larus caxescens. Bechst. Naturqg. Deut. v. 4. p. 649. — 
Rep Leccen eur. Penn. Arct. Zoo. v. 2. p. 533. un in- 
dividu prenant sa première livrée d'été. — Browx 
BEADED GULL. Lath. Syn. v. 6. p. 385. èdem.—Riv reccrn 
GuiL. Variely. Lath. Syn. v. 6. p. 381. sp. 10 var. À. 
idem.—Naum. V6q. Deut, t. 35. f. 46. Le jeune au pre- 
mier hiver. 


Plumage d'ete ou des noces. 


Toute la tête et le haut du cou enveloppes par 
un capuchon d’un brun très-foncé; paupières en- 
tourées de plumes blanches ; bas du eou et tout le 
plumage des parties inférieures d’un très-beau blanc 
rose  ; bec et pieds d’un rouge de laque ou de car- 
min foncé; le reste comme en hiver. 

Larus rinisuxpus. Gmel. Syst. 1. p. 601. sp. 9. — Lath. 


Ind. v. 2. p. 811. Sp. 2. — MOULTTE RIEUSE A PATES ROUGES. 
Briss. Orn. v.6.p. 196. sp. 14**.— La Movuerre mieuse. Buff, 


* La nuance rose disparaît après que l'oiseau a été dressé. 
* Mais point la Mouette rieuse de Brisson. Orr. v.7.p. 192. n°. 13. 
1.18. f. 1.synonyme avec le Larus atricilla de Gmelin, Syst. 1. p.600. 


r84 MANUEL 

Oùs. v. 8. p. 495. — Id. pl. ent. 970. représente un in- 
dividu dont le front et La gorge sont encore en mue.— 
Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 525. mais la citation latine 
fausse. — BLick-HEADED GueLz. Lath. Syn. v. G. p. 580. 
—— Penn. Brit. Zoot, t. L. 5. — ScHwARZKOPFICE MEVE * 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 635. — Meyer, Tas- 
sechenb. Deut. v. 2. p. 482. —Naum. Vôg.t. 32. f. 44. 
GasBiano MORErTA. S{or. degl. ucc. v. 5. p. 52m. — 
Brumxop MEEUW. Sepp. Nederl. Voq. v. 2. p. 155. un 
vieux et un jeune dans la mue de printemps. 


Remarque. Dans la première édition j’ai placé parmi les 
synonymes de cette espèce leLarus atricilloides de Falk., 
Gmel. et Lath., ainsi que la Mouette rieuse de Sibérie de 
Sonnini; ces descriptions sont de la Fouette pygmée dans 
son plumage parfait d'été. Voyez l’article cité et la re- 
marque. Le Larus ridibundus de Wilson 4meric. Zoo. 
n’est point synonyme avec notre oiseau, c’est le Larus 
atricilta de Particle précédent. La mouette rieuse du 
Groenland et de tout le cercle arctique diffère un peu de 


e 


—Lath. Znd. v.2.p. 813. sp. 4. et la figure de Catesby. v. 1.4. 89. Cita- 
tons qui appar tiennent toutes à une mouette des mers australes. 
Cette mouette ressemble beaucoup à la mouette rieuse d'Europe, 
mais elle s’en distingue par sa plus grande taille ; le capuchon est 
d’un noir bleuitre; le manteau d’un bleuâtre très-foncé ; les rémiges 
beaucoup plus longues, ioutes d’un noir uniforme à base bleuà- 
tre; les pieds d’un noir pourpré. Je:signale cette espèce étran- 
gère voisine de la nôtre, afin qu’on ne soit plus dans le cas de 
les confondre. Peut-être parait-elle accidentellement en Europe. 
J'ai recu un individu d'Amérique , et un autre des terres Australes. 
Voyez cet oïseau à la page 779. 

* Bechstein et Latham ont eu tort de signaler la livrée com- 
plète d’été de cette espèce, par téte noire, vu que la partie indiquée 
reste toujours d’un brun terne. J'en fais la remarque, puisque la 
nouvelle espèce, décrite à l’article page 7 77, a la tête d’un noir 
assez profond. 


D'ORNITHOLOGIE. 785 
celle de nos climats ; mais ces légères nuances sont de trop 
peu de valeur, elles paraissent être produites par des causes 
purement locales. 


Habite : les rivières et les lacs salés et d’eaux douces ; 
seulement en hiver sur les bords de la mer; de passage en 
Allemagne et en France ; très-abondant en Hollande dans 
toutes les saisons de l’année. 

Nourriture : principalement des insectes, des vers, du 
frai et de petits poissons. 

Propagation : niche dans les’herbes et dans les prairies 
situées dans le voisinage de la mer et de l’embouchure des 
rivières : pond trois œufs, d’un olivâtre foncé parsemé de 
grandes taches brunes et noirâtres. Les œufs varient beau- 
Coup. 

MOUETTE À MASQUE BRUN. 


LARUS CAPISTRATUS. (Mrur.) 


Un masque brun clair, qui aboutit à l'occiput ; 
longueur du tarse, 1 pouce 6 lignes; les rémiges 
extérieures à baguettes blanches. 


Le plumage d'hiver de cette nouvelle espèce 
étant absolument, sans aucune exception, la même 
que celle de la mouette rieuse, on omettra la ré- 
pétition. Dans cet état 1l est encore très-facile de 
distinguer les espèces; celle de cet article, toujours 
plus petite, mesure en longueur totale, 13 pouces 
4 lignes; son bec est beaucoup plus petit et plus 
orêle, et ses tarses ainsi que ses doigts, constam- 
ment plus courts, ont une teinte d’un brun rou- 
geûtre, En plumage d'hiver. 


Plumage d'ete ou des noces. 


Front d'un gris brun sale; sommet de la tête, 
joues, orifice des oreilles et gorge d’un brun clair; 
occiput, nuque et devant du cou d’un blanc pur; 
le brun sur la gorge beaucoup plus foncé que sur 
la tête ; bec grêle, d’un brun rougeûtre ; pieds d'un 
brun rougeëtre clair. 


Remarque. Gette espèce n’a point encore été indiquée ; 
il est probable qn’elle aura été confondue avec la mouette 
rieuse, dont elle a les formes et le port. Son masque brun 
qui ne descend pas sur la nuque et ne recouvre point la 
partie supérieure du devant du cou, la caractérise parfaite- 
ment en plumage d’été; on peut encore la distinguer dans 
tous ses états, par sa plus petite taille, qui tient le milieu 
entre la Mouette rieuse et la Mouette pygmée; par son 
petit bec grêle, et par ses pieds plus petits, à tarses plus 
courts ; enfin la partie intérieure des ailes n’est jamais d’un 
cendré noirâtre, mais toujours d’un cendré clair. Les ré- 
miges ont le noir et le blanc distribués absolument comme 
dans la Mouette rieuse, caractère qui, joint à la couleur 
brune du masque, peut avoir contribué à confondre ces 
deux espèces voisines ; ce qui a eu lieu dans quelques ca- 
binets en Angleterre. 


Habite : ne paraît point s'éloigner beaucoup des contrées 
arctiques des deux mondes ; commun aux Orcades, en 
Écosse, etse montre sur les côtes d'Angleterre. Absolument 
le même dans la baie des Baffins et dans le détroit de Da- 
vis; Ceux que j'ai vus ne diffèrent point de mes individus 
tués aux Orcades. Point encore observé sur nos côtes de 
POcéan. 

Nourriture : inconnue, mais probablement la même 
que celle des autres mouettes. 


D'ORNITHOLOGIE. 587 

Propagation : les œufs que l’on m'a donnés pour ceux 

de cette mouette, sont plus petits que les œufs de la 

Mouette rieuse, d’un cendré verdâtre avec des taches plus 
foncées. 


MOUETTE PYGMÉE. 
LARUS MINUTUS. (Pazzas.) 


Longueur du tarse, 11 lignes ; baguettes des re - 
miges brunes, toutes les pennes des ailes termi- 
nées de blanc pur; les jambes étendues n'attei- 
gnent que vers les trois quarts de la longueur de la 
queue; doigt postérieur très-petit, portant un ongle 
peu apparent et droit. 


Front, espace entre l’œil et le bec, une grande 
tache derrière les veux, gorge, toutes les autres 
parties inférieures et la queue d’un blanc par- 
fait; occiput , nuque , tache en avant des yeux etsur 
l’orifice des oreilles d’un noirâtre cendré; toutes 
les autres parties supérieures d’un cendré bleuâtre 
clair; toutes les pennes des ailes de cette cou- 
leur terminées par un grand espace d’un blanc pur; 
intérieur des ailes noirâtre ; bec et iris d’un brun 
noirâtre ; pieds d’un rouge vermillon très-vif. Lon- 
gueur, 10 pouces 2 lignes; les ailes dépassent d'un 
pouce l'extrémité de la queue. Le mâle et la femelle 
en plumage parfait d'hiver. 


Remarque. L'espèce n’a point encore été décrite en cet 
état de plumage. 


-88 MANUEL 


Les jeunes de l'annee. 


Front, région des yeux, toutes les parties infe- 
rieures et les deux tiers de la queue blancs ; sommet 
de la tête et occiput d'un cendré noirâtre; nuque 
et dos d'un gris brun; petites couvertures des ailes 
blanchätres, tachées de gris et de noirâtre ; les moyen- 
nes d'un gris noirâtre sont bordces de brun clair; 
les plus grandes sont blanchâtres en dehors et à 
leur extrémité; les quatre premières rémiges noi- 
res sur les barbes extérieures et à leur bout, mais 
blanches sur les barbes intérieures ; les trois suivan- 
tes cendrées en dehors, et la pointe blanche; queue 
un peu fourchue, terminée par une large bande 
noire, qui est moins grande sur la penne la plus ex- 
térieure; bec d’un brun noirâtre, pieds couleur de 
chair livide. 


Die KLEINE MEVE. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 488. 
Plumage d'eté ou des noces. 


Toute la tête et la partie supérieure du cou en- 
veloppés par un capuchon noir; un croissant blanc 
derrière les yeux; partie du bas du cou et toutes 
les parties inférieures d’un blanc aurore”; croupion 
et queue d’un blanc parfait ; dos, scapulaires et toute 
l'aile d’un cendré bleuâtre pur et très-clair; les 
rémiges cendrées, toutes ainsi que les pennes se- 


* Cette belle couleur aurore disparaît après que l'oiseau a été 
monté; ces parties sont alors d’un blanc parfait. 


D'ORNITHOLOGIE. 789 
condaires terminées de blanc; bec d’un rouge de 
laque très-foncé , iris d’un brun foncé; pieds d’un 
rouge cramoisi. Longueur, 11 pouces 5 lignes. Les 
vieux en plumage parfait. 


Lanus minurus. Pallas. Reis. v. 3. p. 502. n°. 55. — 
Gmel. Syst. 1. p. 595. sp. 12. — Lath. nd. v. 2. p. 815. 
sp. 5. — Benicken. Ana. der Weiter. v. 5. p. 141. — 
Larus ATRICILLOIDES. Falk. Reis. v. 5. p. 355. t. 24. en 
plumage parfait d'été. — Gmel. Syst. 1. p. 6o1. sp. 19. 
Lath. Ind. Ÿ. 2. p. 813. sp. 35. — La PLUS PETITE DES 
Movuerres. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 24. p. 288. 
— Mourtre RIEUSE DE SIBÉRIE. Îd. 20id. p. 287. — Lurrce 
cuzc. Lath. v. 6. p. 591. — Naum. Vüg. Nachtr. t. 56. 
{. 72. figure très-exacte de l'adulte en plumage par- 
fair. 

Remarque. Dans la première édition, j’ai dit que cet 
oiseau est du très-petit nombre de ceux que je signale 
d’après les descriptions d’autres naturalistes. Depuis ce 
temps, J'ai tué deux. individus de cette espèce, et j’en ai 
examiné vingt autres ; ce qui m'a fait découvrir une erreur 
de citation dans l’article de ma Mouette rieuse, où j'ai 
donné le Larus atricilloides de Falk comme synonyme ; 
tandis que cette description appartient à la Mouette nygq- 
mée dans son plumage parfait d'été. On voit par-là à quel 
point les compilations sont nuisibles à l’étude de la nature. 

Habite : les fleuves, les lacs et les mers des contrées orien- 
tales de l’Europe; accidentellement de passage en Hoïlande et 
en Allemagne ; abondant en Russie, en Livonie et en Fionie; 
s’égare tres-accidentellement sur les lacs de la Suisse. 

Nourriture : insectes et vers. 


Propagation : niche dans les régions orientales et mé- 
ridionales. 


LA: 2: 1211 2211 LA LEL TELE) 


790 MANUEL 
GENRE SOIXANTE-DIXSEPTIÈME. 


STERCORAIRE.— LESTRIS. 
(las 


Brc médiocre, fort, dur, cylindrique, tranchant, 
comprimé et courbé, et crochu à la pointe; man- 
dibule supérieure couverte d’une cire; inférieure 
formant un angle saillant. Narines vers la pointe 
du bee, diagonales, étroites, fermées par derrière, 
percees de part en part. Preps grèles, nus au-dessus 
du genou; tarses longs; trois doigts devant, en- 
tièrement palmés; le doigt äe derrière presque 
nul, de niveau avec les doigts de devant. Onczes 
grands, très-crochus. QuEuE faiblement arrondie, 
les deux pennes du milieu toujours allongées. AILEs 
médiocres, la 1re, rémige la plus longue. 


Les oiseaux qui composent ce genre, ont toujours été 
mélés avec ceux du genre Mauve ; ils s’en distinguent ce- 
pendant par les caractères extérieurs et par les habitudes 
naturelles. Les Mauves sont des oiseaux lâches et crain- 
üfs; les Stercoraires, au contraire, sont courageux et in- 
trépides, éternels ennemis des premiers, ils les harcëlent 
continuellement; les Stercoraires pêchent rarement pour 
leur propre compte, mais ils se nourrissent le plus habi- 
tuellement des alimens qu’ils obligent les mauves de dé- 
gorger ; se jetant alors avec une étonnante vélocilé sur 
ces alimens qui semblent tomber du taut des airs, ils vi- 
vent ainsi aux dépens de leurs antagonistes, qu’ils pour- 
suivent sans cesse ; indépendamment de cette manière de se 
pourvoir, ils se nourrissent encore de la chair des cétacées 


D'ORNITHOLOGIE. . Fgi 
et de coquillages. Leur demeure est très-avant dans les ré- 
gions arctiques, dont ils s’éloignent peu. Leur manière de 
voler a quelque chose de particulier et semble convulsif; 
les archoutans qu'ils décriventet les sauts quils font en volant 
les distinguent de loin. 11 n’existe point de différence très- 
marquée chez les sexes , mais l’âge fait paraître ces oiseaux 
dans des livrées très-variées dont le brun bistre et le blanc 
forment les principales couleurs ; les jeunes de l’année sont 
toujours faciles à distinguer : 1°. par les deux pennes du mi- 
lieu de la queue qui dépassent très-peu les latérales ; 2°. par 
les bords roussâtres et par quelques taches irrégulières dont 
les plumes des parties supérieures sont terminées; 3°. par 
lès raies transversales plus ou moins nombreuses des par- 
ties inférieures, et 4°. par la base des doigts et des membra- 
nes qui sont toujours plus ou moins blancs. Les individus 
qui paraissent revêtus de leur livrée parfaite sont ceux 
dont les parties inférieures sont ou totalement ou en par- 
tie d’un blanc pur. 


Remarque. Tes occasions peu fréquentes qui se présen- 
tent pour observer ces oiseaux des régions arctiques, ne 
m'ont point encore mis à même de juger si les espèces de 
ce genre muent une fois dans l’année, ou bien si la mueest 
double. 11 me paratt probable qu’ils ne muent qu’une fois 
l’année, vu que les couleurs des vieux, pendant l’époque 
dé la reproduction et durant tout l’éte , varient tant d’indivi- 
du à individu. Cette particularité dans ce genre est très-re- 
marquable , et ne tient ni au sexe ni à un état de mue; elle 
ne peut être en rapport qu'avec l’âge des individus. M. Boié 
de Kiel, voyageur et naturaliste distingué, m'a communi- 
qué la remarque que pendant Île temps des couvées il a 
tué une multitude de Lestris parasilicus, dont les parties 
inférieures étaient ou brunes ou blanches, et quelquefois 
variées de ces deux couleurs; M. Boié a eu la bonté de 
m'envoyer plusieurs individus dans les diflérens états de 
plumage. N. B. Je préviens que le mesurage en longueur 


792 a MANUEL 

totale dont il est fait mention à chaque espèce , est prise , 
dans ce genre, depuis de bec jusqu’à l’extrémité de la penne 
latérale de la queue; la longueur des deux pennes du 
milieu (ou filets) variant trop considérablement dans les 
différens âges et dans les sexes pour servir de base fixe pour 
la mesure. 


STERCORAIRE CATARACTE. 


LESTRIS CATARRACTES. (Mirur.) ° 


Taille et grandeur du bec d'un goéland* ÿles 
deux filets larges jusques au bout; des aspérités 
peu apparentes sur la partie postérieure du tarse 
qui porte 2 pouces 6 ou 7 lignes en longueur ** 


Tête et région des yeux d’un brun foncé; cou, 
ainsi que toutes les parties inférieures d’un gris 
rougeâtre nuancé de brun clair; dos et scapulaires 
d’un roux mat, bordé latéralement de brun fonce ; 
couvertures alaires, pennes secondaires et celles 
de la queue brunes; rémiges blanches jusqu’à, la 
moitié de leur longueur, le reste d’un brun foncé ; 
baguettes des rémiges et des pennes de la queue 
blanches; pieds , ongles et bec d’un noir profond, le 
dernier brun à sa base; iris brun. Longueur, de 20 
à 21 pouces. Les filets excèdent de 3, 4 ou 5 pouces. 


Larus cATARRACTES. Gmel. Syst. 1. p. 605. sp... 114 — 


* Larus fuscus de ce Manuel. 

** Cette longueur comparative du tarse est encore ici un des 
caractères les plus marquans, pour servir à distinguer les jeunes 
et les vieux dans un genre d'oiseaux, où les espèces différentes 
offrent si peu de disparités dans les couleurs du plumage. 


D’ORNITHOLOGIE. r03 
Lath. Ind. v. 2. p. 818. Sp. 12. — Cararracra sKvA. Retz. 
Faun. Suec. p. 161. n. 123. — Le coËLanD Brun. Buff. 
Oùs. U. 8. p: 408. EC “il SKUA GULL. Lath. Syn. Tv. G. P. 385. 
a Penn. Brit. Zoot. P: 1/10. z. he. 6. — figure très- 
exacte. — Penn. Arct. zoo. v. 2. p. 551: n° 46o. = 
Port EGMONT HENN. CO0K’s Joy. v. 1. p. 4h et 272. 

Habite : les régions du cercle arctique , dont elle ne s’éz 
loigne guère; très-abondant aux Hébrides et aux Orcades ; 
accidentellement de passage sur les côtes de Hollande. 
surtout aux approches ou après de fortes tempêtes. Beau- 
coup plus répandu dans lAmérique septentrionale. 

Nourriture : poissons et mollusques; il se jette aussi 
sur les charognes des cétacés, et dérobe les œufs d’autres 
oiseaux de mer. 

Propagation : niche en grandes bandes sur la sommité 
des montagnes, dans les herbes et daus les bruyères ; pond 
trois ou quatre œufs, très-pointus, d’un olivâtre parsemé 
de grandes taches brunes. 


STERCORAIRE POMARIN. 
LE STRIS POMARINUS. (Miur.) 


Taille et grandeur du bec d'une mouette * : fes 
deux filets larges jusqu’au bout où üls sont arrondis: 
des aspérités très-marquées à la partie postérieur. 
du tarse, qui mesure 1 pouce 11 lignes. 

Face, sommet de la tête, occiput, dos, ailes et 
queue d'un brun très-foncé sans aucune autre 
nuance; plumes du cou et de la nuque longues, su- 
bulées d’un jaune d’or lustre; gorge, devant du cou, 
LR ER CR RER me 


* Larus eburneus de ce Manuel. 
Partie IL. 51 


794 MANUEL 

ventre et abäomen blancs; sur la poitrine un large 
collier formé par des taches brunes; de semblables 
taches transversales sont disposées sur les flancs et 
sur les couvertures inférieures de la queue ; les deux 
filets conservent la même largeur jusques au bout 
qui est arrondi ; bec d’un olivâtre clair, mais noir à 
la pointe; iris d’un brun jaunâtre; pieds et mem- 
branes d'un noir profond. Longueur, de 15 ou 16 
pouces, les filets excèdent de 2 ou 5 pouces. Les 
vieux des deux sexes en livrée parfaite. 


Remarque. En cet état, on ne peut citer comme syno- 
nyme que Larus ParasiTiCus. Meyer, Tasschenb. Deutscht. 
v. 2. p. 490. —Id. Füg. Deut. fol. v. 2. feft. 21. une 
figure très-exacie, que M. Meyer, qui ne connoissait 
point alors le véritable parasite, a donnée pour cet oiseau. 
Voyez aussi Manuel, 1°. édition , p. 512, où je suis tombé 
dans la même erreur en suivant l’opinion du naturaliste 
cité, Plusieurs individus de cette espèce et de celle du vé- 
ritable Parasiticus, dans ses divers états de plumage , que 
je dois aux soins obligeans de M. Boié, m'ont mis à même 
de corriger ces erreurs. J’ai souvent tué les jeunes des 
trois espèces dans mes courses , le long des bords de PO- 
céan, mais les vieux ne s’égarant que très-rarement dans 
nos parages, il aurait été difficile de livrer une description 
complète de ces espèces, sans les observations et les indi- 
vidus recueillis par le voyageur cité. 


Livrée du moyen age. 


Toutes les parties du plumage, tant des parties 
supérieures que des parties inférieures d’un brun 
très-foncé ; les plumes du cou et de la nuque ega- 
lement un peu longues, subulées et lustrées, mais 


D'ORNITHOLOGIE. : 795 
d'un brun jaunätre; les deux filets moins longs que 
dans les individus en livrée parfaite, mais conser- 
vant toujours la même largeur jusqu’à la pointe, 
qui est arrondie; bec et pieds comme dans les indi- 
vidus en livrée parfaite. Le male ainsi que la fe- 
melle. 


Remarque. Cette différence de livrée ne tient en au- 
cune manière au sexe, puisque M. Boié a tué plusieurs 
couples de ces oiseaux pendant le temps des nichées, ot 
que la dissection a constaté que ces différences de plumage 
sont purement individuelles. J'ai aussi tué un semblable 
individu sur nos côtes, dans le mois de janvier; il ne dif- 
fère point de celui tué par M. Boïé vers le 64°. degré, dans 
Je mois de juillet; ce qui paraît prouver que la mue chez 
ces oiseaux, n’est point double, et que la saison n’y ap- 
porte point de changement périodique. 


Les jeunes de l'annee. 


Tête et cou d'un brun terne, seulement varié 
par un liséré d’un brun plus clair, qui termine les 
plumes; un espace noir en avant des yeux; dos, 
scapulaires et couvertures alaires d’un brun fonce, 
chaque plume terminée par un croissant d’un roux 
vif, poitrine, ventre et flancs d’un brun cendré, 
marqué de taches et de zigzags roux, qui sont dis- 
posés transversalement; croupion, abdomen et cou- 
vertures tant supérieures qu'inferieures de la queue 
rayés de larges bandes noirâtres et rousses. Base du 
bec d’un bleu verdätre, pointe noire; pieds d'un 
cendré bleuätre, base des doigts et des membranes 
blanches, le reste noir; ongle postérieur blanc, les 


596 “MANUEL 

deux filets à pointe large et arrondie ne dépassent 
les autres pennes que d'environ un demi - pouce. 
C'est alors, 


Le STERCORAIRE RAYÉ. Briss. Orn. v. 6. p. 152, n°. 2. 
t. 19. f. 2. figure très-cæacte. — STERCORAIRE POMARIK. 
Voyez Manuel , 1°. édit. p. 514. — Fersen MEve. Meyer, 
V üg. Deutscht. v. 2. heft. 20. deux figures, du jeune 
de l’année et d’un individu plus avancé en äge. 

Habite : les régions du cercle arctique, en Suède et en 
Norwège, probablement aussi aux Orcades et sur les côtes 
d'Écosse ; les vieux sont très-accidentellement de passage 
sur le Rhin et aux bords de l’Océan; les jeunes s’égarent 
plus souvent le long des côtes, même dans l’intérieur et 
sur les lacs de la Suisse et de l'Allemagne. 


Nourriture : poissons qu'il oblige les goëlands et les 
mouettes de dégorger, charognes et œufs d’oiseaux. 


Propagation : construit un nid grossièrement entrelacé 
avec de l’herbe et des mousses, placé sur des monticules 
dans les marais ou sur les rochers ; pond deux ou trois œufs 
très-pointus, d’un olivâtre cendré marqué d’un petit nom- 
bre de taches noirâtres. 


STERCORAIRE PARASITE ov LABBE. 


LE STRIS PARASITICUS. (Bot*é. 


Taille et grandeur du bec d'une mouette * ; les 
deux filets très-longs, affilés et pointus au bout; 
peu d’aspérités à la partie postérieure du tarse, qui 
mesure 1 pouce 7 lignes. 


Front blanchätre; sur le sommet de la tête, se 


* Larus canus de ce Manuel. 


D'ORNITHOLOGIE. 797 
dessine une espèce de calotte d’un brun noirûtre, 
qui se termine à l'occiput; gorge, région au-dessous 
des yeux, tout le cou, la poitrine, le ventre et l’ab- 
domen d’un blanc pur ; sur les flancs quelques ondes 
cendrées ; couvertures inférieures de la queue, dos, 
ailes et pennes caudales d’une seule couleur de 
brun cendré très-foncé, qui se nuance én noirâtre 
sur le bout des rémiges et des pennes de la queue; 
les deux longs filets terminés en pointe tres-effilée ; 
base du bec bleuâtre , pointe noire; iris brun; pieds 
d’un noir profond. Longueur, 14 ou 15 pouces; les 
filets excèdent de 3 jusqu'à 5 et 6 pouces. Les vieux 
des deux sexes en livrée parfaite. 

Larus parasrricus. Gmel. Syst. 1. p. Go1. sp. 10. — 
Lath. Ind. ©. 2. p. 819. sp. 15. — CATARACTA PARASITICA. 
Retz. Faun. Suec. p. 160. n°. 122. — STERCORARIUS LON- 
GicauDus, Briss. Orn. v. 6. p. 155. n°.35.—LE LABBE À LONGUE 
QUEUE. Buff. Oùs. v. 8. p. 445.—1d. pl. ent. 562.— Arcric 
8rRD. Edw. Glan. t. 148. le vieux mäûle. — Arric Geuxz. 
Lath. Syn. v. 6. p. 58g. {. 99. — STERCORARIO DI CODA 
LONGA. Stor. degt. ucc. v. 5. pl. 559. — Dre rormowe. 
Lepechin. Reis. v. 3. p. 224. t. 11. figure exacte. — 
SrRuNTMEVE. Bechst. Tasschenb. Deut. v. 2. p. 355. des- 


cription exacte. — Id. Naturg. Deut. v. 4. p. 465. seu- 
tement de vicux. 


Livree du moyen âge. 


Ÿ 


Toutes les parties supérieures d’un brun cendré, 
sans aucune tache; parties #2ferieures d’une légère 
nuance plus claire, également sans aucune tache; 
base intérieure des rémiges et seulement la partie 
supérieure des pennes caudales d’un blanc pur, le 


798 MANUEL 

reste d’un brun noirâtre; les deux filets diminuant 
sensiblement de largeur vers le bout qui est termi- 
né en pointe très-effilée ; bec et pieds comme dans 
les individus en livrée arfiité. Le maäle ainsi que la 


femelle. C’est alors, 


Lesris creprparus. Manuel d’Orn. 1". édit, p. 515. 
— LE srencoraiRe. Briss. Orn. v. 6. p. 150. n°. 1. — Lx 
LABBE OÙ LE STERCORAIRE. Buff. Oùs. v. 8. p. 441. 4. 54. mais 
surtout sa pt. ent. 991. et plus encore Edw. 1. 149. 


Remarque. Celle faite à la Zvrée du moyen âge dans 
Varticle précédent, est également applicable ici. M. Boié 
a tué un très-grand nombre de ces oiseaux, et m’a envoyé 
plusieurs couples avec les jeunes, tués sur les nids. 


Les jeunes de l'annee au sortir du nid. 


Sommet de la tête d’un gris foncé; côtés et par- 
tie supérieure du eou d’un gris clair, parsemé de 
taches brunes, longitudinales; une tache noire en 
avant des yeux; partie inférieure du cou, dos, sca- 
pulaires, petites et grandes couvertures desailes d’un 
brun de terre d'ombre, chaque plume étant bor- 
dée de brun jaunâtre, et souvent de roussätre; par- 
ties inférieures irrégulièrement variées de brun foncé 
et de brun jaunâtre sur un fond blanchätre; couver- 
tures de la queue etabdomen rayés transversalement; 
pennes des ailes et de la queue noirâtres blanches à 
leur base et sur les barbes intérieures, toutes termi- 
nées par du blanc; les deux baguettes extérieures 
blanches ; queue seulement arrondie; base du bec 
d'un vert jaunâtre, noir vers la pointe; tarses d’un 
cendre bleuâtre; base des doigts et des membranes 


D'ORNITHOLOGIE. -99 
blanches, le reste noir, ongle postérieur souvent 
blanc. C’est alors, 


Larus crepiparus. Gmel. Sysé. 1. p. Go2. sp. 20. — 
Lath Ind. v. 2. p. 819. Sp. 14 *. — CATARRACTA CEPPHUS. 
Brunnich. Orn. Bor. p. 56. n°. 126. — Le LaëBe ou srEr- 
coRaiRe des auteurs. Gérard. Tab. élém. v. 2. D. 527. 
— Lasse à courte queue. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 520. 
— BracxroeD eurc. Lath. Syn. v. 6. p. 387. — Id. supp. 
v. 1. p. 208. — Penn. Arct. zool. v. 2. p. 551 n°. 460. 
Naum. Wôg. t. 33. f. 49. figure assez exacte du jeune 
de l’année. 

Iabite : les bords de la Baltique, en Norwège et en 
Suëde ; se répand habituellement dans lintérieur des 
terres , sur les lacs et sur les rivières ; de passage périodi- 
que ou accidentel en Allemagne, en Hollande, en France 
et en Suisse , où on ne voit ordinairement que des jeunes; 
les vieux s’égarent rarement. 

Nourriture : petits poissons, qu’ils obligent les hiron- 
delles de mer et les mouettes de dégorger ; des vers et des 
insectes, particulièrement une espèce d’escargot, Hetix 
janthina. 

Propagation : niche à terre, dans la mousse, non loin 
du rivage de la mer; pond trois ou quatre œufs très-poin- 
tus , d’un vert olivâlre dessiné au gros bout par une zone 
de taches brunes, et pointiilé sur le reste de petites taches 
rares. 


* La variété décrite par Latham comme appartenant à cette 
espèce, est un jeune de la Mouette ricuse de ce Manuel. 


RULEL102:72:1:21222082) 


800 MANUEL 
GENRE SOIXANTE-DIX-HUITIÈME. 


PÉTREL.—PROCELLARIA. 
(Lixx.) 


Brc médiocre de la longueur ou plus long que 
la tête, fort dur, tranchant, déprimé et dilaté à sa 
base; pointe comprimée, arquée, les deux mandi- 
bules cannelces, subitement fléchies à la pointe, 
l'inferieure comprimée creusée en gouttière; for- 
mant un angle. NariNEs proéminentes à la surface 
du bec, réunies et cachées en un tube, qui for- 
me une seule ouverture ou montre deux orifices 
distincts”. Pres médiocres, souvent longs, grêles, 
tarses comprimés ; trois doigts devant , longs, entiè- 
rement pales ; doigt de derrière nul, remplacé par 
un ongle très-pointu. AILEs longues, 1re. remige la 
plus longue. 

Ce genre, composé d’une multitude d’espèces dont bien 
peu sont exactement connues des naturalistes, se divise 
très-naturellement en trois sections. La première compo- 
sée des Pétrels proprement dits, dont le tube nasal est un 
peu long et renferme les deux orifices. La seconde qui com- 
prend les Pétrels Puffins, dont le bec est plus allongé et 
plus grêle, et qui se distinguent par deux tubes distincts 


* Lorque le tube des narines est tronqué par devant, comme 
c’est le cas chez deux ou trois espèces étrangères, on voit deux 
ori ces distincts; ces espèces étant placées sur les limites qui sé- 
parent les vrais Pétrels des Puffins, on est embarrassé de dé- 
terminer dans laquelle des deux sections elles sont les mieux 
classées. 


D’ORNITHOLOGIE. 801 


placés à la surface du bec; et en Pétrels hirondetles, qui 
sont les plus petites espèces de ce groupe. Tout le genre 
est composé d'oiseaux plus ou moins demi-nocturnes, qui 
chassent et pourvoient à leur subsistance au crépuscule et 
à l'aurore, surtout pendant les nuits éclairées des régions 
boréales : le jour, ils se cachent habituellement parmi les 
fentes des rochers, dans les cavernes ou dans les tanniers 
abandonnés des lapins ou autres animaux fossoyeurs. Ils 
vivent toujours sur les mers où les cétacés abondent ; on 
les voit rarement chercher leur nourriture le long des côtes 
maritimes; ce n’est aussi qu'accidentellement qu’ils sont 
poussés dans l’intérieur des terres; lorsqu'une tempête ap- 
proche, ils n’ont souvent d’autre refuge que celui des 
écueils ou des vergues des navires; on les voit souvent en 
mer suivre le sillage des vaisseaux pour s’y mettre à l'abri 
du vent et surprendre leur proie; dans leur vol, ils sem- 
blent effleurer les vagues de la mer, muisilsse posent très- 
rarement sur la surface de cet élément, qu’ils semblent re- 
douter, puisqu’on ne les voit jamais nager, bien moins 
se submerger; ils semblent piétonner sur la surface des 
eaux, mais toujours tenant les ailes droites et en Pair. 
Leur nourriture consiste en chair des morses et des ba- 
leines , en mollusques, insectes et vers qui flottent à la sur- 
face de la mer. Ils nichent sur les écueils dans les trous 
des rochers, ou à terre dans les trous abandonnés des ani- 
maux fossoyeurs, et lancent sur ceux qui les attaquent une 
liqueur huileuse, qu’ils ont la faculté de faire jaillir des 
narines. Il n’existe point de différences dans les sexes; 
celles dues à l’âge n’offrent point des différences très- 
marquées ; les femelles sont plus petites. 

Remarque. I est douteux si ces oiseaux ont une mue 
double, mais il est certain que si elle à lieu, les couleurs 
du plumage ne changent point. Il existe beaucoup d’es- 
pèces dans les parages du pôle antarctique , mais le plus 
grand nombre de celles indiquées par les méthodistes et les 
compilateurs, sont des doubles emplois. On trouve dans 


62 MANUEL 

mon cabinet le plus grand nombre des espèces indiquées 
dans les croquis, exquisses et dessins terminés de Forster. 
Si je n'avais connu que peu d'espèces de ces oiseaux, je 
me serais cru en droit d’en faire trois genres distincts ; 
mais il y a une série presque sans intervalle assignable et 
sans limites fixes des plus grands pétrels aux plus petits 
comme des Pétrels aux Puffins ; il existe des espèces que 
ie méthodisté le plus strict serait embarrassé de classer dans 
lPun des trois groupes ; la forme de la queue distingue un 
peu les grands Pétrels des Pétrets hirondelles ; mais si 
l’on se décide à former des genres pour chaque oiseau 
dont les pennés de la queue sont différemment étagées, 
alors je ne vois plus de limites aux nouveaux groupes. 
Quelques novateurs vont même jusqu’à séparer en des 
genres différens les espèces qui portent des ornemens 
accessoires à la tête, tels que huppes et caroncules. Les 
Prions ( Pachyptila Ilig.) et les Pélécanoïdes (Hala- 
droma Illig. ) forment deux genres distincts aujourd'hui 
bien caractérisés. ” 


1e. SECTION.—PÉTREL PROPREMENT DIT. 


Bec gros, très-crochu, renflé subitement vers le 
bout; mandibule inferieure subitement fléchie , sou- 
vent un peu tronquée , formant en dessous un angle. 
NaARINES réunies en un seul tube ou fourreau à la 
surface du bec. QUEUE arrondie ou conique. 


Ils sont plus diurnes que les suivans; leur nourriture se 
compose de chair de cadavres de morses et de baleines, 
ainsi que de mollusques et de vers. 


PÉTREL FULMAR. 
PROCELLARIA GLAC1IALIS. (Lins.) 


Tête, cou, toutes les parties inférieures, crou- 
p'on et queue d’un blanc pur; dos, scapulaires, 


D'ORNITHOLOGIE. 803 
couvertures des ailes et pennes secondaires d’un cen- 
dré bleuätre pur; rémiges d’un gris brun clair; 
queue fortement arrondie formant un cône; bec 
d'un jäune brillant , mais teint d'orange sur letuyau 
nasal; 1ris et pieds jaunes. Longueur, 16 pouces. 
Le male et la femelle tues en ête. 


Les jeunes de l’arnee, ont toutes les parties du 
corps d’un gris clair nuancé de brun ; les plumes du 
dos et des ailes terminées par du brun plus foncé ; les 
rémiges et les pennes caudales sont d’une seule 
nuance de gris brun; en avant des yeux est une ta- 
che angulaire de couleur noire; bec et pieds d'un 
cendré jaunâtre. 

PROCELLARIA GLACIALIS. Gmel. Syst. 1. p. 562. Sp. 5, — 
Lath. Ind. v. 2. p. 825. sp. à. — Retz. Faun. Suec. 
p. 143. n°. 102. — Transact. of. the Linn. Society. 
Mem. birds of. greent. — Le PérRez rurmar. Buff. Ors. 
V. 0. p. 925.4. 22. — Pérrec DE L'ÎLE DE Saixr-Kirpa. Buff. 
pl. ent. 59.—Furmar PÉrREL. Lath. Syn. v. 6. p. 405.— 
Penn. Brit Zool. p. 145. t. M. 2. fiqure très-exæacte. — 
Id. Arc. Zoo. v. 2. p. 534. n°. A1. 


Habite : toujours les écueils et les glaces flottantes du 
pôle; ne vient à la côte que pour nicher, ou lorsqu'il y est 
poussé par un coup de vent; très-accidentellement sur les 
côtes d'Angleterre et de Hollande; excessivement nom- 
breux sur les mers du pôle arctique, à des distances très- 
éloignées de terre ; les écueils en sont couverts; les habi- 
tans de la baie des Baffins et de Hudson Îles salent; on ne 
les voit qu’accidentellement sur nos côtes, mais très-sou- 
vent morts sur les bords de la mer. 


Nourriture : chair de cétacés morts qui flottent sur les 


804 MANUEL 


eaux, mollusques et autres différentes espèces de balanus 
et de tubicinelles qui perforent ets attachent à à la peau des 
grands cétacés. 


Propagation : niche dans les trous des rochers, tou- 
jours par grandes bandes; la ponte n’est que d’un seul 
œuf, très-grand, d’un blanc pur. 


IF. SECTION.—PÉTREL PUFFIN. 


Bec généralement plus long que la tête, grêle, 
très-comprimé à la pointe ; l’ jafaieure plus ou moins 
recourbée et pointue. NARINES s’ouvrant en deux 
tubes, rapprochés à la surface du bec. 


Leur manière de vivre ne diffère presque point de celle 
des pétrels hirondelles ; ils ne diffèrent des uns et des 
autres que par les narines distinctes et par la longueur du 
bec. Le passage d’une section à l’autre est presque sans 
limites assignables, vu que nous counoissons de vrais pé- 
irels de la première section à bec égalerent long ,et dont 
la partie supérieure du tube nasal est si profondément 
coupé ; que les narines paraissent former deux tubes 
soudés. Une séparation générique et rigoureuse est par- 
conséquent impossible ; au reste, la manière de vivre des 
uns et des Autres n’offre aucune différence bien marquée; 
les Pétrels pufjins sont, de même que les Pétrets hiron- 
celtes, oiseaux nocturnes qui chassent au crépuscule et se 
cachent le jour dans les trous des rochers ou dans les 
tanniers des lapins et des rats, et ne sortent de ces re- 
traites souterraines qu’au crépuscule ou dans les ouragans, 
si fréquens dans les parages qu’ils habitent. Les Puffins 
servent dans le nord aux besoins des habitans qui les salent 
en grand nombre pour leurs provisions d’hiver; c’est notre 
Puffin mantks si commun au nord de l'Écosse et le long 


D'ORNITHOLOGIE. 805 


des côtes, qui sert d’aliment principal aux insulaires des 


Orcades. 
PETREL PUFFIN. 


PROCELLARIA PUFFINUS. (Lix«.) 


Bec déprime à la base, sillonné en dessus ; 
comprimé à la pointe où il se renfle; narines à deux 
ouvertures cachées sous une voiite commune; bec 
long de 2 pouces, tarses, 1 pouce 10 lignes; queue 
conique. 

Tête, joues, nuque et dos d'un cendré clair; 
toutes les plumes du dos terminées par une zone 
plus claire encore; scapulaires, ailes et queue d'un 
cendré noirätre ou couleur d’ardoise; rémiges d’un 
noir profond ; sur les côtés du cou et de la poitrine 
des ondes d’un cendré très-clair, toutes les autres 
parties inférieures d’un blanc pur; bec jaunâtre 
avec des taches brunes vers le bout qui indiquent 
encore le jeune àge; pieds et membranes d’un jau- 
nâtre livide ; iris brun. Longueur, 18 pouces. C’est 
alors, 


PROCELLARIA CINEREA. Gmel. Sysé. 1. p. 563. — Lath. 
Ind. Orn. v. 2. p. 824. sp. 10. — Pérez CENDRÉ Forst. 
Icon. t. 92— Cixernous PETREL. Lath. Syn. v. 6. p. 405. 
— Proc. PUFFINUS et CINEREA. Kuhl. Zoo. Beit. sp. 22 et 
25. le vieux et le jeune de la même espèce. 

Les Jeunes peut-être d’un an, ont toutes les par- 
ties supéricures du plumage beaucoup plus foncées; 
ce qui est d’un cendré clair chez les vieux est de 
couleur d’ardoise ou cendré foncé dans les jeunes ; 
les parties inférieures du plumage sont en plusieurs 
endroits ondés de cendré; le bec est d’un noir cendré 


800 MANUEL 

un peu plus grêle que celui des vieux, sans sillon 
apparent, et les deux tubes des narines ne sont pas 
réunis sous une même voûte. On reconnaît alors, 


PROCELLARIA PUFFINUS. Gmel. Syst. 1. p. 566. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 824. sp. 11. — Le Purrin. Buff. Os. v. 9. 
p. 321. —Id. pt. ent. 962. Toutes les autres indications 
qui font partie de la Procellaria puffinus des auteurs, 
appartiennent à l'espèce suivante, et sont des descriptions 
embrouillées où l’on a confondu les deux et peut-être même 
les trois espèces distinctes. 


Habite : presque toutes les mers ; assez répandu sur la 
Méditerranée ; se montre souvent sur les côtes méridionales 
d’Espagne , sur celle de Provence où plusieurs individus 
ont été tués, probablement aussi sur celle d’Ttalie ; jamais 
vu sur l’Adriatique. Les individus tués au Sénégal et ceux 
du cap de Bonne-Espérance ne diffèrent en rien de ceux 
tués en Provence. 


Nourriture et Propagation : me sont inconnues. 


PÉTREL MANKS. 


PROCELLARIA ANGLORUM. (Mrui.) 


Bec très-gréle, long de x pouce 7 ou 8 lignes; 
queue arrondie ; ailes dépassant un peu son extré- 
mité; longueur du tarse, x pouce 9 lignes. 


Sommet de la tête, nuque et généralement toutes 
les parties supérieures du corps, les ailes, la queue, 
les cuisses et les bords des couvertures inférieures 
de la queue d’un noir paraissant lustré; toutes les 
parties inférieures d’un blanc pur; le noir et le 
blanc des côtés du cou s’y présentent par demi- 


D'ORNITHOLOGIE. 807 
teintes, qui produisent des espèces de croissans; 
bec d'un brun noirâtre; pieds et doigts bruns, 
membranes jaunätres. Longueur, à peu près 13 


pouces. Male et femelle. 


Remarque. Il est surprenant qu’un oiseau si commun 
dans le nord, que les habitans des Orcades et des côtes 
du nord de l'Écosse salent par milliers pour leurs provi- 
sions d'hiver, soit si rare et si peu connu dans nos collec- 
tions d'histoire naturelle, surtout que Latham et le plus 
grand nombre des méthodistes aient pu confondre cet oiseau 
de la taille d'une bécasse avec la Procetlaria puffinus de 
ces mêmes méthodistes et de la p{. ent. 962., qui est plus 
grand et de la taille à peu près d’un petit canard domestique. 
Voici les seuls synonymes qui se rapportent Anotre Puffin 
mans. 

Purrinus ANGLORUM. Raïi. Syn. p. 134. À. 4. — Will. 
p. 252. — PROCELLARIA PUFFINUS. Brunn. Orn. Boréal. 
n°. 119. — Briss. Orn. v. 6. p. Du — SCHEARWATER PE- 
TEL. Penn. Brit. Zool. fol. p. 146. t. M. — Arct. Zoot. 
v. 2. n. 462. mais ni Linnée, ni Latham n’ont connu cet 
oiseau.— Maxks PUrFFIN. Edw. £. 559. figure assez exacte. 


Habite : en grand nombre aux îles de Saint-Kilda de 
Man, dans toutes les Orcades et le long des côtes d'Écosse ; 
émigre en hiver le long des côtes d'Angleterre, où il est 
commun ainsi qu’en Irlande; se trouve aussi , suivant Île 
témoignage des voyageurs, sur les côtes de Norwège; mais 
point dans la Baltique, et rarement sur les côtes de Hol- 
lande et de France. 


Nourriture : la même que celle des petits pétrels de Ja 
troisième section, auxquels il ressemble pour les mœurs et 
par l'habitude qu’il a de ne sortir de sa retraite que pendant 
les grandes ternpÊtes, lorsque le soleil caché par les nuages 
ne répand qu’une faible clarté, ou pendant le crépuscule 
du matin et du soir. 


808 MANUEL 

Propagation : niche dans les trous des rochers où 
dans ceux des lapins; pond seulement un œuf, presque 
rond, de la grosseur d’un œuf de canard, et d’un blanc 


pur. 


PÉTREL OBSCUR. 
PROCELLARIA OBSCUR A. (GmEL.) 


Bec très-gréle x pouce x ligne; queue arrondie ; 
ailes aboutissant à son extrémité; longueur du 
tarse, 1 pouce 6 lignes. 

Sommet de la tête, nuque et généralement tou- 
tes les parties du corps, les ailes, la queue, les 
cuisses et les bords des couvertures inférieures de 
la queue, d’un noir brun paraissant velouté ; toutes 
les parties inférieures d’un blanc pur; le noir et le 
blanc des côtés du cou s’y présentent par demi-tein- 
tes qui produisent des espèces de croissans; bec 
d'un brun noirâtre, tarse et doigts d’un brun rou- 
geâtre, membranes jaunes; le doigt extérieur liséré 
de noir; iris d'un brun noirâtre. Longueur, à peu 
près 10 pouces. 

PROCELLARIA OBSCURA. Gmel. Syst. 1. p. 559. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 828. Sp. 24.—Duskx PÉTREL. Lath. Syn. v.6. 
p- 16.— Penn. Artc. Zool. supp. p. 73. —Kubhl. Zoo. 
Beit. sp. 24. 

Remarque. La seule planche que l’on puisse indiquer 
comme synonyme, se trouve dans l’ornithologie publiée à 
Florence ou Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 558, où notre oi- 
seau est assez bien figuré, surtout pour ce qui concerne les 
dimensions et la taille; mais on doit observer qu’il y est 
peint avec le croupion blanc, probablement pour le 
faire ressembler un peu à la Proceltaria pelagica doni 
le texte de l’ouvrage cité donne une description exacte, 


D'ORNITHOLOGIE. 809 


copiée presque mot à mot des œuvres de Buffon. Cet oiseau 
ressemble à tel point au précédent qu’on ne saurait indiquer 
d’autres différences que la taille; il est le diminutif du Puf- 
fin mans , les formes sont proportionnellement les 
mêmes ; pour bien les distinguer , il est presque nécessaire 
de comparer les individus de ces deux espèces voisines, 
très-distinctes. et qu’on doit se garder de confondre non- 
obstant leurs nombreux rapports. — Le premier individu 
tué en Europe que je vis de cette espèce, se trouve à Turin 
dans la collection de M. le marquis Farletti de Barol, qui 
le recût des Alpes du Piémont où il a été tué. Il est natu= 
rel que ces oiseaux et tous les Pétrels soient rares à tuer 
ou à découvrir lors de leur passage, qui se fait probable- 
ment toujours au crépuscule ou de nuit. 

Habite : plus particulièrement les contrées australes 
des deux mondes, paraît rarement sur la Méditerranée ; 
on ne peut indiquer avec certitude que trois exemples po- 
sitifs qu'un individu a été tué dans nos parages. On m'a 
assuré que l’espèce se trouve aussi dans tout Archipel ; 
très-commun sur les côtes d'Afrique au cap de Bonne- 
Espérance et en Amérique. Jamais dans le nord, 


Nourriture et Propagation : inconnues. 
III. SECTION. —PÉTREL HIRONDELLE. 


Bec plus court que la tête, très-comprimé à la 
pointe. NaRIwEs réunies en un seul tube à la sur- 
face du bec, ou laissant voir deux orifices distincts. 
QuEuz carrée ou faiblement fourchue; tarse très- 


long. 


Les petits pétrels réunis dans cette section sont décidé- 
ment demi-nocturnes ; ils se cachent habituellement de 
jour parmi les rochers et dans les trous des lapins et des 
rats, et chassent au crépuscule ; ils paraissent ne vivre que 

Parrie JJ°. 52 


S10 MANUEL 
d'insectes ; ils suivent dans les grandes tempêtes le sillage 
des vaisseaux. Leurs formes sont absolument semblables à 
celles des plus grandes espèces. Leur vol est si rapide et 
leurs mouvemens si brusques et si prompts que l’œil a peine 
à les suivre; on les voit dans les tempêtes , et lorsque le ciel 
estcouvert et sombre, se réfugier à la poupe des vaisseaux; 
il est rare d’en voir en plein jour lorsque le ciel est serein ; 
ils se cachent alors dans les antres et dans les trous. 
temarque. Ceux qui veulent voir partout des coupes 
rigoureusement déterminées auraient pu former des petits 
pétrels un genre ; on observe eflectivement quelques diffé- 
rences dans le bec des grandes espèces réparties dans les 
deux autres divisions , avec celles des plus petites espèces de 
la troisième section ; mais ces différences sont encore nulles 
par le moyen des espèces intermédiaires; les plus petits 
Pétretls puffins et les plus grands Pétrels hirondelles ont 
tant de rapports dans les formes du bec, le port et la 
queue, qu'il serait difficile de fixer les caractères par des 
mots. 


PÉTREL TEMPÊTE. 
PROCELLARIA PELAGICA. (Lin. 


Queue carrée, extrémité des ailes dépassant de 
très-peu la pointe de la queue; longueur du tarse, 
10 lignes. 


Tête, dos, ailes et queue d’un noir mat; parties 
inférieures d’un noir couleur de suie; une large 
bande transversale d’un blanc pur sur le croupion; 
scapulaires et pennes secondaires des ailes termi- 
nées de blanc; queue et rémiges noires; bec et 
pieds noirs; iris brun. Longueur, 5 pouces 6 lignes. 
Mâle et femelle. 


D'ORNITHOLOGIE. 611 


Les jeunes, ont les teintes moins foncées; le 
bord des plumes couleur de suie, ou roussätre; ils 
ressemblent du reste aux vieux, 


PROCELLARIA PELAGICA. Gmel. Syst. 1. p. 591. p. 1. 
— Lath. {nd. Orn. v. 2. p. 896. sp. 19. — Retz. Faun. 
Suec. p. 143. n°. 101. — Wilson. Aimeric. Orn. y. 5. 
p..90. pl. 59. f. 6. — L'Oiseau DE temPêre. Bull. Ois. 
V. 9. p. 527. (inais point la Tab. 25 de ce volume, ni la 
pl. ent. 995. qui représentent toutes deux l'espèce de pé- 
trel que je signale plus bas dans cet article.) — LE pÉrREz. 
Briss. Orn. v. 6. p. 140. €. 15. f. 1. fiqure très-exacte. 
— Srormy PÉTREL. Lath. Syn. supp. v. 1. p. 269. ( mais 
point Poiseau décrit dans le Synopsis, v. G. p. 411.) — 
Edw. Glan. &. 00 figure exacte. — Penn, Brit. Zoot. 


p. 146. t. L. 5. figure exacte. — UncewiLrer voceL. 
Bork. Deutsch. Orn. — Kieinster sruruvoceL. Meyer, 


T'asschenb. Deut. v. 2. p. 495. — SroRM zWALUwW. Sepp. 
Nedert. Vog. v. 5. p. 245. t. deux figures exactes. 


Habite : pius commun dans l’Amérique septentrionale 
qu’en Europe ; se trouve sur les côtes d'Écosse et d’Angle- 
terre; assez commun aux Orcades et aux Hébrides; plus 
abondant dans l'ile de Saint-Kilda; s’égare rarement sur 
les côtes de l’Océan, et très-accidentellement sur les lacs du 
centre de l’Europe. 


Nourriture : petits insectes et vers qui flottent à la sur- 
face des eaux; vers qui s’attachent à la peau des cétacés 
et voieries. 

Propagation : niche, suivant la localité, dans les fentes 
et dans les trous des rochers, ou dans les trous abandonnés 
des lapins et des rats; poud un œuf presque roud, de la 
forme de celui des chouettes, d’un blanc pur. 


KRemarque. Il existe dans les mers australes et dans les 
mers pacifiques, une seconde espèce de petit Pétrel, un 


812 MANUEL 

peu plus grande que celle d'Europe, à tarses et ailes très- 
longs, et à queue un peu fourchue , mais dont les couleurs 
du plumage sont absolument les mêmes; cette espèce dis- 
tincte a toujours été confondue. Buffon , en décrivant le pe- 
tit Pétrel de nos climats , ne s’est pas aperçu qu’il donnait 
dans ses planches enluminées la figure de la seconde es- 
pèce , que je vais signaler pour prévenir toutes les erreurs. 
— Plumage comme celui de notre Pétrel tempête ; 
taille un peu plus forte; ailes dépassant de plus d’un 
pouce l'extrémité de la queue ; longueur du tarse 1 p. 
& lignes. Je donne à cette espèce étrangère le nom de Pé- 
trel échasse. Les synonymes sont, Buff. pl. ent. 995. et 
v. 9. £. 25. — SToRMYy PÉTREL. Lath. Syn. v. 6. p. 411. 
n°. 18; c’est la PROCELLARIA OCEANICA des dessins origi- 
naux de Forster. Icon. 12.— Kuhl. Zoot. Beit. sp. 2. 


PÉTREL DE LEACH. 


PROCELLARIA LE 4CHII. (Mirui.) 


Queue fourchue, extrémité des ailes ne dépas- 
sant point celle-ci; longueur du tarse, 11 lignes. 


Toutes les parties de la tête et du corps d’un noir 
mat; les côtés de l'abdomen et les couvertures du 
dessus de la queue blanches, mais les baguettes 
de ces plumes brunes; couvertures des ailes d’un 
brun noirâtre ; rémiges et queue noires ; bec et pieds 
noirs; la queue fourchue comme dans hirundo 
urbica. Longueur, 7 pouces 3 lignes. Male et fe- 
melle. 

Remarque. Cette procellaria étant nouvelle et trouvée 
depuis peu dans les Orcades : je propose pour l’espèce le 
nom de M. le D'. Leach, directeur du cabinet de Zoolo- 
gie au Muséum britannique; je la dédie à ce savant et à 


D’ORNITHOLOGIE. 813 
cet ami qui me permettra ce faible hommage rendu à ses 
mérites et à l'amitié qui nous lie. Nous ne connaissons en- 
core que deux individus de ce pétrel dans les cabinets d’Eu- 
rope, le premier tué à l’île de Saint-Kilda par M. Bullock , 
qui en vit là un petit nombre ; et le second tué sur les côtes 
de Picardie, qui se trouve dans le cabinet de M. Baillon à 
Abbeville ; le premier est dans le Musée britannique. Le 
Musée de Paris et M. le baron Laugier en possèdent aussi 
un individu. 


Habite : assez commun dans l’île de Saint-Kilda ; jamais 
vu ailleurs , excepté l'individu probablement égaré qui a 
été tué en Picardie; vit sur les lacs salés et sur les bords de 
la mer. 


Nourriture : petits insectes qu'il saisit à la surface des 
eaux sans jamais se plonger , et toujours tenant les ailes 
déployées lorsque des pieds il touche l’eau. 


Propagation : niche sur les bords des lacs et de la mer, 
dans les trous des rats ou dans les fentes des rochers, où 
ils sont en embuscade et presque toujours cachés de jour ; 
pond seulement un œuf, presque rond et tout blanc. 


RAA LATALIARA AVR AAAALE 


GENRE SOIXANTE-DIXNEUVIÈME. 


CANARD.—ANAS. (Linx.) 


Bec médiocre, fort, droit, plus ou moins dépri- 
mé, recouvert d’une peau mince, souvent plus haut 
que large à sa base, qui est garnie d'une carno- 
sité ou totalement lisse; toujours déprime vers la 
pointe, qui est arrondie, obtuse , onguiculée; bords 
des deux mandibules dentelées en lames coniques, 


814 MANUEL 

ou de forme plate. NARINES presqu'à la surface du 
bec, à quelque distance de la base, ovoïdes , à moi- 
tié fermees par la membrane plate, qui recouvre la 
fosse nasale. Preps courts, emplumés jusqu'aux ge- 
noux, retirés vers l’abdomen; trois doigts devant, 
entièrement palmes; doigt de derrière libre, arti- 
culé plus haut sur le tarse, dépourvu de membra- 
ne , ou portant un rudiment. ALES médiocres, la 
sre, remige de la longueur de la 2e. ou un peu plus 
courte. 

Les oiseaux compris dans ce genre, aiment à vivre sur 
les eaux, où ils nagent avec grâce et facilité ; leur nourri- 
ture consiste en poissons, insectes, coquillages, végétaux 
et graines : les uns font usage de leur long cou pour saisir, 
ayant la tête plongée, les alimens qui leur sont nécessaires; 
d’autres plongent tout le corps et restent assez long-temps 
sous l’eau ; la plupart se submergent lorsqu'ils sont vive- 
ment poursuivis. Plusieurs espèces vivent sur les eaux 
douces; d’autres (et ce sont particulièrement celles pour- 
vues d’un rudiment de membrane au doigt postérieur) 
habitent les eaux salées et les bords de la mer; le plus 
grand nombre émigre le long des côtes maritimes. La dé- 
marche est vacillante et embarrassée; ceux à doigt posté- 
rieur lobé marchent plus mal, les jambes sont plus reli- 
rées dans l'abdomen; on les voit peu à terre, et toutes 
leurs habitudes semblent les rapprocher du dernier genre 
des Pinnatipèdes et des derniers de l’ordre Patmipe- 
des. Ces oiseaux fournissent un bon aliment; ils se lais- 
sent élever facilement en domesticité ; sous ces rapports ils 
sont à l’homme de la même utilité que plusieurs espèces 
d'oiseaux qui composent les ordres Pigeon et Gatlinacé. 
La mue, chez le plus grand nombre des espèces connues, 
a lieu deux fois l’année, en juin et en novembre; chez les 
seuls mîles la couleur du plumage change ; ils se revêtent 


D'ORNITHOLOGIE. 815 
en juin d’une partie des couleurs propres aux femelles, et 
se présentent alors dans unsglumage bigarré ; au mois deno- 
vembre, on les voit se revêtir du plumage des noces , qu'ils 
conservent jusqu’à l’époque de la couvaison; les femelles 
muent plus tard que les mâles, et peut-être ne le font-elles 
qu’une fois; les jeunes mâles de Pannée, avant leur pre- 
miere mue, ressemblent presque à s’y méprendre aux 
vieilles femelles. 


Remarque. Queiques méthodistes ont voulu former du 
genre Anas de Linnée deux auires genres, notamment 
celui du Cygnus et Anser; mais les caractères distinc- 
tifs qu'ils donnent, sont fondés sur des bases aussi difleiles 
à saisir que peu stables ; le savant Bechstein , l'un de ceux 
qui ont introduit les trois genres, vient de se raviser sur ce 
point, puisque , dans son troisième volume de { Ornitho- 
dogisches Tasschenbuch für Deutschland, il est d'avis 
que le genre 4nas de Linnée ne peut être subdivisé qu’en 
trois sections principales, et non en trois genres distincts. 
Dans le système d’Illiger, on voit ce grand genre divisé 
en deux; les Oies seules forment un genre, et Its Cygnes 
et les Canards sont réunis; M. Cuvier vient aussi de for- 
mer lrois sous-genres et de nombreuses divisions , mais ce 
savant convient que les limites de ces trois sous-genres 
ne sont pas trop précis; la division des petits groupes d’a- 
près la forme du bec, est parfaitement bien vue pour au- 
tant qu’elle est destinée à former une série naturelle dans 
larrangement des espèces d’un même genre. Il en est du 
genre Anas comme de celui du Falco et du Fringitla , 
dont les grandes familles ne peu-ent être séparées en 
genres, mais que nous divisons ensections pour en faciliter 
la classification méthodique. A partir de cette base, je divise 
le présent genre en Oies, Cygius et Canards propre- 
ment dits ; ces derniers sont suhdivisés en deux sections, 
caractérisées par l’absence ou par l'existence d’un rudi- 
ment de membrane au doigt postérieur. 


$10 MANUEL 

J'ai cru ne devoir indiquer dans ce Manuel que les 
seules espèces d’oies et de Canards qui se reproduisent en 
Europe dans l’état de sauvages, sans faire mention de ces 
espèces étrangères et des races domestiques que l’homme 
est parvenu à rendre tributaires à ses besoins ou à ses ca- 


prices. 
re, SECTION.—OIE. 

Bec plus court que la tête, un peu conique ; 
les dentelures des bords, coniques; cou de moyenne 
longueur. 


Ils vivent dans les prairies et dans les marais, nagent 
peu et ne plongent point; dans le vol les compagnies for- 
ment un angle. Il n'existe aucune différence extérieure 


dans les sexes. 


OIE HYPERBORÉE ov DE NEIGE. 
ANAS HYPERBORE A. (GMEL.) 


Front très-élevé; partie latérale du bec coupée 
de chaque coté par des sillons longitudinaux et des 
dentelures. 

Front jaunätre; tête, cou et corps d’un blanc 
pur; rémiges blanches jusqu'à la moitié de leur 
longueur, le reste. noir; mandibule supérieure du 
bec d’un beau rouge, inférieure blanchätre, on- 
glets des deux mandibules bleus; iris d’un gris 
brun; cercle nu des yeux d’un beau rouge; pieds 
d’un rouge très-foncé. Longueur, 2 pieds 5 ou 6 
pouces. 


ANSER HYPERBOREUS. Pall. Spic. v. 6. p. 26. — Avas ny- 
PERBORrA. Gmel. Syst. 1. p. 504. sp. 54. — Lath. {nd. 


D’ORNITHOLOGIE. 81" 
#. 2. p. 14. — Wils, Americ. Ornit. v. 8. pt. 68. f. 5. 
vieux mâle; et pl. 69. f. 5. Le jeune. — L'Oxe DE NEIGE. 
Briss. Orn. v. 6. p. 288. n°. 10. — L’OiE nYPERBORÉE. 
Sonn. nouv. édit. de Buff. Os. v. 25. p. 217. — Sxow 
coose. Lath. Syn. v. 6. p. 445. — Penn. Arct. Zoo. v. 2. 
p. 549. — Scnxezcaxs. Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. 
p. 551. —Naum. Vôg. Nachtr. t. 23. f. 46. figure très- 
exacte du vieux. 
Remarque. J'ai vu deux jeunes de cette espèce, tuésen 
Europe, qui ressemblent exactement à la figure du jeune 
oiseau publiée par Wilson. 


Les jeunes de l'année, jusqu'a l'äge de quatre 
ans, diffèrent extraordinairement des vieux; d’abord 
gris brun et bleuâtre; en- 
suite tête et une partie du cou blancs; puis le ven- 
tre blanc et les ailes chamarreées. Les deux mdividus 
jeunes, tués en Europe , ont toute la tête et la par- 
tie supérieure du cou d’un blanc pur; partie infe- 
rieure du cou, poitrine et dos d’un brun cendre 
violet; toutes les plumes terminées de brun clair; 
toutes les couvertures des ailes d’un cendré pur; 


tout le plumage d'un 


ventre et abdomen blanchäâtres, tapirés de plumes 
brunes; angle du bec et bords de la mandibule 
noirs; pieds bruns. C’est alors, 


ANAS CÆERULESGENS. Gimel. Syst. 1. p. 515.—Lath. Ind. 
Orn. v. 2. p. 856. 8p. 19.—ANSER SYLVESTRIS FRETI HUDSONIS. 
Briss. v.6. p. 275. — L’Orr pes Esquimaux. Buff. Oës. v. 0. 
p. 80. — BLur wincen coose. Penn. 4rct. Zoot. v. 2. 
n°. 474. — Edw. &. 152. fiqure eæacte.— Lath. Syn. v. 6. 
p. 469. 


Habite : les régions du cercle arctique; de passage régu- 


818 MANUEL 


lier dans les contrées orientales de l'Europe; accidentelle 
ment en Prusse et en Autriche ; jamais en Hollande. 


Nourriture : joncs, racines des herbes et insectes. 


Propagation : niche en Sibérie et dans les régions po- 
laires de l'Amérique. 


OIE CENDRÉE ou PREMIÈRE *. 
ANAS ANSER FERUS. (LaTH.) 


Les ailes pliees n'atteignent point à l'extrémité 
de la queue; bec fort et gros; d'une seul couleur **. 


Plumage d’un cendré clair; haut du dos, scapu- 
laires, moyennes et grandes couvertures des ailes 
d'un cendré brun liséré de blanchâtre; petites cou- 
vertures, tout le bord extérieur des ailes et la base 
des rémiges d’un cendré blanchâtre ; croupion 
cendré, abdomen et dessous de la queue d’un blanc 
pur; tout le bec et la membrane des yeux d'un 
jaune orange; onglet du bec blanchâtre; iris d’un 
brun foncé ; pieds couleur de chair jaunâtre. Lon- 
gueur, 2 pieds et 8 ou 10 pouces. 


La femelle, est toujours moins grande; le cou 


* Cette espèce distincte d’oie sauvage est la souche ou le type 
de toutes races d’oie que nous élevons en domesticité; elle est 
très-différente de la suivante, que je désigne sous le nom d’Oie 
vulgaire ou sauvage. J'ai cru nécessaire de placer ici une courte 
indication des différences essentielles entre les deux espèces voi- 
sines. 

** M. Cuvier, Règn. dnim. v. 1. p. 530. , n’a sans doute point 
fait attention à cette phrase, vu qu’il donne précisément les ca- 
ractères du bec de l'espèce suivante à celleeci. 


D’'ORNITHOLOGIE. 819 
est plus mince et d’un cendré plus clair. De très- 
vieux individus des deux sexes, ont sur le ventre 
et sur la poitrine quelques plumes d’un brun noi- 
râtre, qui sont irrégulièrement semées. 


Axas axser. Ferus Gmel. Syst. 1. p. 510. sp. 9. — Lath. 
Ind. v. 2. p. S41. sp. 26. — Grey-LE6c-G005€. Lath. Syn. 
v. 6. p. 49. n°. 21. description exacte. — Penn. Arct. 
Zoot. v. 2. p. 546. n°. 473. — Alb. Birds. v. 1. é. go. 
assez bonne figure. — Wine GEMEINE cas. Bechst. Na- 
turg. deut. v. 4. p. 842. — Grau caxs. Meyer, Tasschenb. 
Deut. v. 2. p. 562. — Naum. Vôg. t. 41. f. Go. figure 
très-exacte. — Oca pacLierane. Stor. degli ucc. v. 5. 
pl. 559. 

Habite : les mers, les plages et les marais des contrées 
orientales ; avance rarement vers le nord au delà du 53°. de- 
gré ; abondant en Allemagne et vers le centre de l'Europe; 
en très-petit nombre à son passage en Hollande et en 
France. Les races domestiques, toutes originaires de cette 
- espèce, se multiplient dans tous les pays. 

Nourriture : végétaux aquatiques et toutes sortes de 
graines. 

Propagation : niche dans les bruyères, dans les marais, 
sur des tertres de joncs coupés et d’herbes sèches ; pond 
cinq, six où huit œufs, très-rarement douze ou quatorze , 
d'un verdâtre sale, 


L 


820 MANUEL 


OIE VULGAIRE ou SAUVAGE. 


ANAS SEGETUM. (GmeEL.) 


Les ailes pliées depassent l'extrémité de la 
queue; bec long et déprimé, coloré de noir et 
d'orange. 

Tête et haut du cou d’un cendré brun; le bas du 
cou et les parties inférieures d’un cendré clair; haut 
du dos, scapulaires et toutes les couvertures des ai- 
les d’un cendré brun liséré de blanchâtre, croupion 
d'un brun noirâtre ; abdomen et dessous de la queue 
d’un blanc pur, bec noir à sa base et sur l’onglet , 
d'un jaune orange dans le milieu ; membrane des 
yeux d'un gris noirâtre ; iris d’un brun fonce; pieds 
d'un rouge orange. Longueur, 2 pieds 6 pouces. 


Les jeunes, ont la tête et le cou d’un roux jau- 
nâtre sale ; tout le plumage d’un cendré plus clair ; 
le plus souvent trois petites taches blanches à la ra- 
eme du bec. 


Avas secETuM. Gmel. Syst. 1. p. 512. sp. 68. — Eath. 
Ind. v. 2. p. 843. sp. 28. — Axser syLyvesrris Briss. Orn. 
v. 6. p. 265. n°. 2. — L’Ore sauvace. Buff. Oùis. v. 9. 
p. 50. t. 2. — Id. pt. ent. 985. — Gérard. Tab. élém. . 
v. 2. p. 545. — L’Oxe pes moissons. Soun. Nouv. édit. de 
Buff. Oùis. v. 25. p. 254. — Beax coose. Lath. Syn. v. 6. 
Pp. 464. — Penn. Aret. Zoot. v. 2. p. 546. n°. 472. — 
SAAT GANS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 885. — Meyer, 
Tasschenb. v. 2. p. 554. — Frisch. Wôg. t. 155. — 
Naum. Wôq. t. 42. f. Ga. fiqure très-exacte. — Oca sat- 
vATICA. 1Stor. degli ucc. v. 5. pl. 561. 


D'ORNITHOLOGIE. 821 

Habite : les contrées arctiques ; émigre périodiquement 

par nos climats; très-aboudant à son double passage en 

Angleterre, en Allemagne, en France, mais surtout en 

Hollande ; rare dans les provinces du centre de l’Europe ; 
jamais ou accidentellement dans le midi. 


Nourriture : végétaux aquatiques et terrestres; semen- 
ces et graines. 

Propagation : niche dans les marais et dans les bruyères; 
pond dix ou douze œufs blancs. 

Remarque. L'espèce précédente se reproduit dans les 
climats tempérés, tels qu’en Allemagne, en Russie, en 
Danemarck et en Angleterre; celle-ci niche dans les ré- 
gions du cercle arctique. 


OIE RIEUSE ou A FRONT BLANC. 
ANAS ALBIFRONS. (Liwx.) 


Un grand espace d’un blanc pur sur Île front; 
gorgerette blanche; autour de ce blanc une bande 
de plumes d’un brun noirâtre; tête et cou d’un 
brun cendré ; plumes du dos, des scapulaires, des 
couvertures alaires et des flancs d’un brun terne, 
toutes terminées par une bande d’un brun roussâ- 
tre; remiges noires; pennes secondaires terminées 
de blanc; poitrine et ventre blanchätres, mais va- 
riés d'un grand nombre de plumes noires, ou bien 
celles-ci clair-semees *; bec, tour des yeux et pieds 


* D’après l’inspection du plumage de cette oïe, je soupçonne 
que l’espèce mue deux fois dans l’année, et qu’en été tout le 
ventre et la poitrine sont d’un noir profond , tandis que ces par- 
es seront d’un blanc pur au milieu de l'hiver. Je dis seulement 


B22 MANUEL 
d’un jaune orange; onglet du bec blanchâtre; iris 
brun. Longueur, 26 ou 27 pouces. 


La femelle est moins grande; l’espace blanc du 
front est moins étendu et toutes les couleurs sont 
plus claires. 


ANas ALBIFRONS. Gmel. Syst. 1. p. 509. sp. 64.— Lath. 
Ind. v. 2. p. 842. sp. 27. — Axas casarca. S. G. Gmel. 
Reis. v. 2. p. 197. €. 15 *. — L’OïE SAUVAGE DU NORD. 
Briss. Orn. v. 6. p. 269.— L'Ore riEuse. Buff. Ois. v. 9. 
p. 81.— LaucHixG 600$E. Edw. Glan. t. 1553. figure très- 
exacte. — WHITE FRONTED GOOSE. Lath. Syn. v. 6. p. 463. 
— Brassex Gans. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 898. — 
Meyer, Taschenb. v. 2. p. 555. — Naum. Vôg. t. 45. 
f. 62. figure très-exacte. — Oca LomsarDeLLA. Stor. dege 
ucc. v. 5. pl. 560.—Kozrcaxs. Sepp. Nederl. Vog. v. 3. 
Lt. p. 207. 


Habite : les marais et les bruyères, dans les régions du 
cercle arctique ; très-commun en Hollande à son passage 
d’automne; plus rare en Allemagne et dans l’intérieur de 
la France. 


Nourriture : comme l'espèce précédente. 
P P 


que le cas me paraït tel, car c’est par les naturalistes du nord, 
qui peuvent observer cette oie dans le temps de la ponte, que la 
chose devra être décidée. 

* En parlant de Anas casarca, Lath. et Gmel., qui est mon 
Canard kasarka. M. Vieillot dit : Temminck cite le KasarkAa dans 
la synonymie de l'O1E RYEUSE. Un tel rapprochement n'est pas ad- 
missible. Il paraît que le scrupuleux critique ignore que le voyage 
de S. G. Gmelin n’est pas le même ouvrage ni du même auteur 
que la 13e. édit. de Linnée par Gmelin. Si je disais que le désir 
de critiquer a fait commettre plusieurs erreurs à M. Vieillot, je 
ne serais peut-être pas bien éloigné de Ja vérité. 


D'ORNITHOLOGIE. 823 
Propagation : niche très-avant dans les régions du cer- 
cle arctique. 


OIE BERNACHE. 


ANAS LEUCOPSIS. (Mrur.)* 


Front, côtés de la tête et gorge d’un blanc pur; 
un petit trait entre l'œil et le bec; occiput, nu- 
que, cou, haut de Ja poitrine, queue et remiges 
d’un noir profond; plumes du dos, des scapulaires 
et des ailes d’un gris cendré depuis leur origine; 
une large bande noire vers le bout et toutes termi- 
nées de gris blanchâtre; toutes les parties infé- 
rieures d'un blanc pur, à l'exception des plumes des 
flancs qui ont une légère teinte cendrée; bec et pieds 
noirs ; iris d’un brun noirûtre. Longueur, 2 pieds 6 
ou 12 lignes. Les vieux. 

Les jeunes de l’année, ont entre l’œil et le bec 
une large bande noirâtre, formée par de petites 
taches; quelques points noirâtres sur le front; les 
plumes du dos et des ailes terminées par une bande 
d’un roux clair, sur les plumes des flancs beaucoup 
plus de teintes cendrées et celles-ci plus foncées ; 
pieds d’un brun noirätre. Les femelles sont plus 
petites que les #14les. 


a. 


* Je me suis vu dans la nécessité de faire usage pour cette es- 
pèce, du nouveau nom proposé par Bechstein, qui décrit cette 
oie sous la dénomination de Anser leucopsis, Il n'a fallu proscrire 
le nom de Anas erythropus, donné par Linnée et par Latham, vu 
que cette espèce n’a point les pieds rouges, mais qu'ils sont tou- 
jours noirs ou noirâtres, 


824 MANUEL 

Anser LEUCOPsIs. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 921. 
—Anas ERYTHROPUS. Linn. Syst. édèt. 12°. p. 195. sp. 11. 
— Gmel. Syst. 1. p. 512. Sp. 11. — Retz. Faun. suec. 
p. 116. n°. 72.— Lath. Ind. v. 2. p. 843. sp. 51. — La 
BERNACHE. Briss. Orn. v. 6. p. 500. un jeune: — La pr- 
TITE BERNACHE. Briss. Orn. p. 502. n°. 15. une très-vieille 
femelle. — Buff. Oùis. v. 9. p. 95. t. 5. — Id. pt. ent. 
855. vieux mäle. — BErnicra or cLakis. Lath. Syn. v. 6. 
p. 466. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 552. n°. 479. — 
Weisswancice cas. Meyer. Tasschenb. v. 2. p. 557. — 
Frisch. V6g. t. 189. — Naumw. Vôg. Nachtr. t. 59. f. 77. 
— BranD cas. Sepp. Nedert. Fog. v. 2. p. 197. 


Habite : les contrées du cercle arctique ; de passage en 
automne et en hiver dans les pays tempérés ; assez abon- 
dant alors en Hollande; moins souvent en Allemagne et 
en France. 


Nourriture : comme les espèces précédentes. 


Propagation : niche très-avant vers le pôle, dans les 
régions arctiques des deux mondes. 


OIE CRAVANT. 


ANAS BERNICLA. (LiNx.) 


Tête, cou et haut de la poitrine d’un noir terne; 
sur la partie latérale du cou un espace formé de 
plumes noirâtres , mais qui sont terminées de blanc; 
dos, scapulaires et couvertures des ailes d’un gris 
très-foncé, terminé par une bande d’un brun clair, 
très-peu distincte; milieu du ventre d’un cendré 
brun; plumes des flanes d’un cendrée très-fonce, 
toutes terminées par une large bande blanchätre ; 
abdomen et couvertures de la queue d’un blanc pur; 
rémiges, pennes secondaires et caudales d'un noir 


D'ORNITHOLOGIE. 825 
profond ; bec et pieds noirs, ces derniers très-fai- 
blement nuancés de brun; iris d’un brun noirûtre. 
Longueur, 22 ou 23 pouces. Les vieux. 

La femelle diffère seulement par sa plus petite 
taille. | 


Les jeunes de l'annee , n’ont point l’espace blanc 
sur la partie latérale du cou; cette partie, ainsi que 
la tête et le haut de la poitrine, sont alors d’un 
noir cendré, très-faiblement distingué de la cou- 
leur qui domine sur le dos; toutes les plumes du 
dos et de la poitrine sont terminées par une bande 
d'un brun roussätre, et du roussätre termine éga- 
lement les plumes des flancs : les pieds sont d’un 
noir rougeätre. 


Axas BERNICLA. Gimel. Syst. 1. p. 513. sp. 13. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 844. sp. 52. — Wilson. Americ. ornit. 
dv. 8. p. 151. pl. 92. f. 1. — Le cravanr. Bui. Oës. v. 9. 
p. 85. — Id. Pl..ent. 342. figure peu exacte. — Gérard. 


Tab. élém. v. 2. p. 576. — Brexr OR BRAND GO0SE. Lath. 
Syn. v. 6. p. 467. — Penn. Brit. Zool. p. 151. 8. Q. — 
Id. ‘Arct. Zoot. v.2.'p. 551. n°476. — RINGEL GANS. 


Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. gii. —- Meyer, Tas- 
chenb. v. 2. p. 558. — Frisch. Wôg. t. 196. figure 
exacte du vieux. — Naum. Fog. Nachtr. t. 39. f: 58. 
de jeune après sa première mue. — Rorteaxs. Sepp. Ne 
dert. Vog. v. 2. 1. p. 180. figure exacte du vieux. 
—— ANATRA cOLOmBACCIO. Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 582. 


Habite : les marais et les bruytres, dans les régions 
arctiques; très-abondant en biver et au printemps à son 
passage en Hollande; moigs commun en France; très- 
rare dans l’intérieur des terres; actidentellement en Alle- 

Partis I. 53 


826 MANUEL 


magne. L'espèce est absolument la même dans l'Amérique 
septentrionale. 


Nourriture : comme les espèces précédentes. 
Propagation : niche très-avant vers le pôle, dans les 
régions du cercle arctique; œufs blancs. 


Anatomie. Chez le mâle, les anneaux qui composent 
le tube de la trachée , deviennent subitement plus larges ; 
ceci a lieu à quelque distance de la glotte ; ils reprennent 
ensuite leur diamètre ordinaire, pour se dilater en un se- 
cond renflement , qui a lieu vers les os de la fourchette; à 
cet endroit les anneaux deviennent subitement très-étroits, 
et donnent naissance à un tube cartilagineux très-étroit . 
d’où pendent les bronches ; celles-ci ont la forme d’enton- 
noirs et sont composées d’anneaux entiers et très-solides. 


OIE À COU ROUX. 


ANAS RUFFICOLLIS. (LInx.) 


Entre l’œil et le bec un espace blanc; du blanc 
derrière les yeux et sur les côtés du cou; un cein- 
turon de cette couleur entoure toute la partie in- 
férieure de la poitrine et remonte sur le dos ; som- 
met de la tête, gorge, ventre, queue et toutes les 
parties supérieures d’un noir profond; abdomen, 
couvertures inférieures de la queue et croupion 
d’un blanc pur; devant du cou et poitrine d'un 
beau roux rougeûtre : une bande noire s'étend tout 
le long de la partie postérieure du cou; grandes 
couvertures des ailes terminées de blanc; bec brun, 
mais l'onglet noir; iris d’un brun jaunâtre; pieds 
noirs. Longueur, 20 à 21 pouces. 


AxsEn RuFFICOLLIS. Pallas. Spic. v. 6. p. 21. t. 4 — 


D'ORNITHOLOGIE. 827 
Lepechin. Reise. v. 2. p. 184. t. 5. —— AKAS RUFFICOLLIS. 
Gmel. Syst. 1. p. 511. sp. 67. — Lath. Ind. v. 2. p. 84. 
Sp. 23. — ANaS TORQUATA. S. G. Gmel. Reis. v. à. p. 181. 
t. 14. — Gmel. Syst. 1. p. 514. sp. 70. — L'Ore À cov 
roux. Sonn. nouv. édit. de Buff. Ois. v. 25. p. 294. 
— Rep preasren Goose. Lath. Syn. v. 6. p. 455. — 
Die noraHars GANs. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 916. 
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 561. — Frisch F6g. 
L::197: 

Habite : les contrées arctiques de l'Asie ; vit jusque 
sur les bords de la mer glaciale; de passage périodique en 
Russie; tres-accidéntellement en Allemagne , bien plus 
rare encore en Angleterre, jamais en Hollande. 


Nourriture : probablement comme les espèces précé- 
dentes. 

Propagation : niche dans les contrées du nord de la 
Russie, sur les bords de la mer glaciale et à l'embouchure 
des fleuves Ob et Lena. 


Remarque. Quelques naturalistes , notamment Gérar- 
din, Bechstein et Meyer, décrivent à la suite des espèces 
européennes, quelques autres Qies tuées dans nos con- 
trées; mais ces oiseaux d'Égypte, de la Chine et du Ben- 
gale, ne sont que des individus échappés des ménageries, 
où on est parvenu à faire propager plusieurs espèces de ces 
oiseaux. 


525 MANUEL 
11. SECTION. —CYGNE. 


Les narines percées vers le milieu du bec; le cou 
très-long. | 


_ Ils ont les eaux en domaine, et y étalent par des mou- 

vemens, gracieux et élégans l’empire qu’à juste titre on 
leur a reconnu, comme étant les plus beaux ornemens 
des plaines liquides. 


Remarque. Ceux qui voudront essayer de former un 
genre pour les Cygnes, ne réussiront jamais à leur donner 
des caractères rigoureux, distincts des Oées, mais surtout 
des Canards, auxquels ils ressemblent par toutes les for- 
mes extérieures; ceux qui ne consultent que l’anatomie , 
et particulièrement l’ostéologie dans les cygnes et dans les 
canards, pourront former, si bon leur semble, presque au- 
tant de genres qu’il y a d’espèces; lés espèces de la Nou- 
velle-Hollande leur fourniront huit genres qui ne seront 
toujours que des Canards, pourvus des principaux carac- 
ières propres à ce grand genre. D’après les vues nouvelles 
de certains naturalistes, il n’est plus possible que le Cygne 
sauvage et le Cygne domestique puissent être du même 
genre ; de mâle et La femelle d’une même espèce forme- 
ront, suivant leur système, deux genres distincts. 


CYGNE A BEC JAUNE ou SAUVAGE. 
ANAS CYGNUS. (Li1xx.) 


Tout le plumage d’un blanc parfait, si on en ex- 
cepte la tête et la nuque, qui sont très-légèrement 
nuancées de jaunâtre ; bec noir, couvert à sa base 
par une cire jaune, quientoure également la région 
des veux; iris brun; pieds noirs. Longueur, 4 pieds 


5 ou Q pouces. 


D’ORNITHOLOGIE. 629 
La femelle ne diffère que par une plus pe- 
tite taille. 


Les jeunes, ont tout le plumage d’un gris clair; 


le devant du bec d’un noir mat, la cire et la peau 
nue des yeux de couleur de chair livide; les pieds 
d’un gris rougeâtre; à la seconde mue, il parait 
déjà des plumes blanchätres. 


Anas cyexus. Gmel. Syst. 1. p. 501. sp. 1.—Lath. Ind. 
0. 2. p. 835. sp. 1.— Le Cyexe sauvacs. Bulff. Oës. v. 9. 
p. 3. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 557. — WaisTuixe 0R 
wizp swax. Lath. Syn. v. 6. p. 455. — Id. supp. v. 1. 
P. 2752.— Penn. Brit. Zool. p. 149. t. Q.— Fdw. Glan. 
t. 150. — Der sixcscawax. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 330. — Meyer, T'asschenb. v. 2. p. 498. — Naum. 
Nachtr. 1. 15. f. 27.— Cyexo sazvarico. Stor. degl. uce. 
v. 5. pt. 554. 

Habite : les régions du cercle arctique; de passage en 
hiver le long des côtes maritimes de la Hollande et de la 


France; de passage en plus petit nombre dans l'intérieur 
des terres; se montre aussi en Allemagne. 


Nourriture : plantes aquatiques et insectes. 

Propagation : niche à terre, dans les herbes proche 
des eaux; pond cinq ou sept œufs, d’un vert olivâtre, pa- 
raissant enduit d’une couche blanchôtre. 


Anatomie. Le sternum est vaste et creux, le tube 
de la trachée artère s’y introduit et forme deux circon- 
volutions. Cette conformation est propre au mâle et à la 
femelle. 


$30 MANUEL 
CYGNE TUBERCULÉ ou DOMESTIQUE. 
ANAS OLOR. (L1Nx.) 


Tout le plumage, sans exception, d’un blanc par- 
fait; une protubérance sur le front; bec rouge, à 
exception des bords des mandibules, de l'onglet, 
des narines, de la protubérance et du tour des 
yeux, qui sont d’un noir profond; iris brun; pieds 
d’un noir légèrement nuancé de rougeatre, Lon- 
gueur, 4 pieds 6 pouces et quelquefois davantage. 


La femelle est plus petite, la protubérance esi 
moins grande et le cou plus mince. 


Les jeunes de l'annee, sont d’un brun cendrée; 
le bec et les pieds ont une teinte plombée. 4 /a se- 
conde année, le bec devient jaunâtre et le corps se 
couvre de plumes blanches et de plumes grises mê- 
lées. À la troisième année, tout le plumage est d’un 
blanc pur. 


Axas oLor. Gmel. Syst. 1.p. 501. sp. 47. — Lath. Ind. 
v. 2. p. 8354. sp. 2. — Lx Cyexe. Buff. Oùs. v. 9. p. 5. 
t. 1. — Id. pl. ent. 915.— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 353. 
— TAmE swax Or MUTE swan. Lath. Syn. v. 6. p. 14356. — 
Penn. Brit. Zool. p. 149. t. Q.—Edw. Glan. t. 150. La 
tête. — Hôcxer scawan. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 815. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 501. — Naum. 
Vôg. t. 39. f. 57. le vieux mâle, et la figure 6, te 
jeune de l’année. — Cicxo rEALE. $1or. deg. ucc. v. 5. 
mt. 553. 


Habite en état de sauvage : les grandes mers de lin- 
térieur, surtout vers les contrées orientales de l’Europe : 


D'ORNITHOLOGIE. 851 
vit en domesticité dans la plupart des pays, très-abondant 
en Hollande. 


Nourriture : comme l’espèce précédente. 


Propagation : niche dans les roseaux; sur les bords des 
eaux; pond six ou huit œufs, d’un verdâtre clair, qui pa- 
raît enduit d’une couche blanchâtre, ou bien sans une pa- 
reille couche calcaire. 


Remarque. I n’existe rien de particulier dans la forme 
de la trachée, qui se rend en ligne droite dans les pou- 
mops. 


IIIe. SECTION.— CANARD PROPREMENT DIT. 


Bec très-déprimé, large vers la pointe; les den- 
telures longues et aplaties ; doigt de derrière libre, 
sans membrane, ou avec un rudiment libre. 


Ils se plaisent sur les eaux, où ils nagent et plongent 
avec une égale adresse; ceux de la première subdivision 
qui n’ont point de membrane lâche au pouce, se submer- 
gent rarement dans d’autres cas que lorsqu'ils sont pour- 
suivis ; ceux de la seconde , qui ont au pouce un large rudi- 
ment lâche, plongent habituellement et long-temps; ces 
derniers vivent sur les grandes mers ; la charpente osseuse 
et toutes les formes intérieures des uns et des autres sont 
en rapport avec ces fonctions; ce sont, à mon avis, les 
seules subdivisions admissibles dans les vrais canards. 
Dans letemps de la mue, les vieux mâles ressemblent, au 
premier coup d'œil, plus ou moins aux vieilles femelles ; 
ces dernières muent plus tard que les vieux mâles; le seul 
mâle de l’espèce de Canard de miclon (Anas glacialis), 
dans le jeune âge ; ressemble plus ou moins à la fe- 


melle. 


Remarque. Mes descriptions font connaître les diffé- 
rentes espèces dans leur livrée parfaite, et telles qu’on les 


832 MANUEL 


voit en hiver. J’ai indiqué la double mue d’'Anas glacia- 
dis à l’article qui fait mention de cet oiseau. 


A.—1E DOIGT DE DERRIÈRE SANS MEMBRANE. 


Ps nourriture se compose indistinctement de végé- 
taux, de graines ou d'insectes et de poissons. 


CANARD KASARKA. 
ANAS RUTILA. (Pazzas.) 


Toute la tête et la moitié supérieure du cou d’un 
gris de souris ; au-dessous de cette couleur un col- 
ler très-etroit d’un brun noirâtre; toutes les par- 
ties du corps d’un roux rougeâtre; croupion et 
queue d’un noir verdâtre; rémiges noires; moyen- 
nes couvertures alaires formant un miroir d’un 
blanc pur, les plus grandes forment un miroir 
d'un vert foncé; pieds longs et d'un brun noirûtre ; 
bec noir; iris d'un brun jaunâtre. Longueur, 20 
pouces. Le ‘mâle. 


La femelle, n’a point le collier noir; une partie 
de la: tête blanche ou blanchätre; front d'un brun 
roux; cou souvent varie de blanc et de brun cen- 
dré; le roux du plumage plus clair et plus lavé; le 
reste comme dans le mâle. 


Axas RuTILA. Pallas. Nov. comm. Petrop. v. 14. p. 579. 
t. 22. f. 1. — S. G. Gmel. Reis. v. 2. p. 182. t. 15. — 
ANas casanra Gmel. Sysé. 1. p. 511. sp. 46. —- Lath. 
And. v. 2. p. 841. sp. 24. — L’O1r rasarxa. Sonn. 
Nouv. édit. de Buff.. Ois. v. 25. p. 229. — Ruppy Go0se. 
Lath. Syn, v..6. p. 456. — Id. supp. v: 3. p. 273. — 


D’ORNITHOLOGIE. 833 


Grey EaDED pucg. Forst. Jnd.Zoot. p. 104. pl. 41. femelle 
et pl. 42. le vieux mêle. — AnstTra FORASTIERO. or. 
deg. ucc. v. 5. pl. 571. le mâle. Naum. Vôg. Nachtr. 
1. 25. f. 47. un jeune. 


Remarque. Voyez à l’article Oie rieuse de ce Manuel la 
note concernant une critique de M. Vieillot, qui a rapport 
au Canard kasarka. 


Habite : les contrées orientales de l’Europe; répandu 
jusqu’en Perse et dans l’Inde ; de passage accidentel en 
Autriche, en Hongrie et en Allemagne ; jamais le long dès 
côtes de l’Océan. On le trouve aussi en Afrique , où l’espèce 
est la même. 

Nourriture : plantes aquatiques et leurs semences, in- 
sectes et frai. 


Propagation : niche dans les trous des rochers qui 
bordent Jes grands fleuves de Russie, dans des arbres 
creux, Ou dans des trous abandonnés par d’autres animaux 
le long des rives; pond huit ou neuf œufs blancs. 


Anatomie. inconnue. 


CANARD TADORNE. 


ANAS TADORNA. (LInKx.) 


Tête et cou d’un vert très-sombre; partie infe- 
rieure du cou , couvertures des ailes, dos, flancs, 
eroupion et base de la queue d’un blanc pur ; scapu- 
laires , une large bande sur le milieu du ventre, ab- 
domen, rémiges et l’extrémité des pennes caudales 
d’un noir profond; un large ceinturon roux entoure 
la poitrine et remonte sur le haut du dos; miroir de 
l'aile d’un vert pourpré ; couvertures inférieures de la 
queue rousses; le bec et la protubérance charnue 


834 MANUEL 
du front, d'un rouge de sang; pieds couleur de 
chair; iris brun. Longueur, 22 pouces. Ze mâle. 


La femelle, est plus petite; elle n’a pas la protu- 
bérance charnue du front , qui est remplacée par une 
petite tache blanchâtre; toutes les couleurs sont 
plus ternes ; le ceinturon est moins large, et la 
bande noïre qui s'étend sur le milieu du ventre est 
très-étroite, souvent marquée de grandes taches 
blanches. 


ANas TavoRNA. Gmel. Sys£. 1. p. 506. sp. 4. — Lath, 
Ind. v. 2. p. 854. sp. 56. — Axas connurA. S. G. Gmel. 
Reis. v. 2. p. 185. €. 19. — Le tanonve. Buff. Os. v. 0. 
p. 205. &. 14. — Id. pl. ent. 53. le mäle. — Gérard. 
Tab. élém. y. 2. p. 384. — Scniernrane. Lath. Syn. 
v. 6. p. 504. — Id. supp. v. 1. p. 255. — Penn. Brit. 
Zoo. p. 154. t. Q. — BrannexTe. Bechst. Naturg. Deut. 
U. 4. p. 976. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 534. — 
Frisch. 7’6g. t. 166. Le mâle. — Naum. Vôq. Nachtr. 
1. 55. f. 103 et 104. les vieux, mâle et femelle. — Berc- 
EE». Sepp, Nederl. Vog. v. 2. p. 191. mâle et femelle. 
— Vorpoca raporna. Sfor. degli. ucc. v. 5. pl. 556. de 
mâle. 


Les jeunes de l'annee, ont le front, la face le 
devant et la partie inférieure du cou, le dos et les 
parties inférieures blancs; tête, joues et nuque 
d'un brun pointillé de blanchätre; poitrine d’un 
roussätre très-clair; scapulaires d’un cendrée noi- 
râtre bordé de cendré clair; petites couvertures 
des ailes blanches bordées de cendré; la queue ter- 
minée de brun cendré; bec d’un brun rougeûtre; 
pieds d’un cendré livide. C’est alors, 


D'ORNITHOLOGIE. 835 

Naum. Vôg. Nachitr. t. 55. f. 105. 
Habite : le nord et les contrées occidentales de l’Eu- 
rope, le long des bords de la mer; très-abondant en Hol- 


lande et sur les côtes de France ; accidentellement de pas- 
sage en Allemagne et sur les rivières de l’intérieur. 


Nourriture : coquillages bivalves , petits poissons, 
frai, insectes et plantes marines. 


Propagation : niche dans les dunes de sable, le plus 
souvent dans les trous abandonnés des lapins ; souvent 
aussi dans les fentes et dans les trous des rochers ; pond 
dix ou douze œufs d’un blanc pur. 


Anatomie. Chez le mâle, le larynx inférieur se dilate 
en deux cavités, formées en totalité par une substance 
cartilagineuse dont la surface est inégale ; le renflement 
droit est toujours du double plus grand que celui de 
gauche. 


CANARD SAUVAGE. 
ANAS BOSCHAS. (Linn.) 


Tête et cou d’un vert très-foncé; un collier 
blanc au bas du cou; parties supérieures rayées de 
zigzags très-fins, d'un brun cendre et de gris blan- 
châtre; poitrine d’un marron foncé; le reste des 
parties inférieures d’un gris blanc rayé de zigzags 
très-fins et d’un brun cendrée; miroir de l'aile d’un 
vert violet, bordé en dessus comme en dessous par 
une bande blanche; les quatre pennes du milieu 
de la queue recourbées en demi-cercle; bec d’un 
jaune verdätre; iris d’un brun rougâtre;. pieds 
oranges. Longueur, 1 pied 4 ou 10 pouces. Le male. 


La femelle, est plus petite; tout son plumage 


836 MANUEL 

est varié de brun sur un fond grisâtre ; gorge blan- 
che; une bande blanchätre tachée de brun passe au- 
dessus des yeux, et une autre, mais noirâtre , tra- 
verse les yeux; le miroir sur l'aile est semblable à 
celui du mâle, mais cette tache est plus nuancée de 
violet; les quatre pennes du milieu de la queue 
sont droites ; bec d’un gris verdätre; iris brun. 


Les jeunes mâles avant la première mue, res- 
semblent aux femelles. 


Varie accidentellement; les couleurs principa- 
les faiblement ébauchées sur un fond d’un cendré 
roussâtre ; quelquefois le bec et les pieds bruns ou 
noirâtres. Dans l’état sauvage, les variétés tapirées 
de blanc, blanchâtres ou blanches, sont très-rares. 


Remarque. Cette espèce est le type de la plupart des 
différentes races de canards que nous nourrissons en do- 
mesticité. On la trouve aussi dans l’Amérique septentrio- 
nale; les individus ne diffèrent point de ceux d'Europe. 


Anas poscHas. Gmel. Syst. 1. p. 558. sp. 40. — Lath. 
Tnd. v. 2. p. 850. sp. 49. — Wils. Amer. Orn. v. 8. 
p- 112. pl. 90. f: 7. Le anûâle. — Le caxarp sauvace. Buf. 
Oùs. v. 9. p. 115. 1.5 et 8. — Id. pl. ent. 556 et 577. — 
Gérard. Tab. élém. v. 2. p.358. — Wap pucx. Lath. Syn. 
v. 6. p. 489. — Gemeine-Enre. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 4. p. 1046. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 538. — 
Naumn. t. 44. f. 63 et 64. — Frisch. & 158 et 159. — 
ANATRA SALVATICA REALE. S£0r. degli ucc. v. 5. pt. 570. Le 
mâle. 

Habite : les pays du nord; de passage dans presque 
toutes les contrées de l’Europe, où il se trouve des ri- 


vières, des lacs ou des marais; très-nombreux en Hol- 
lande. 


D'ORNITHOLOGTIE. 85% 

Nourriture : poissons, frai, limaçons, insectes d’eau, 

plantes aquatiques , leurs semences et toutes sortes de 
graines, 


Propagation : niche dans les roseaux , dans les herbes, 
dans les champs, dans les taillis ét même, suivant la lo- 
calité, sur les arbres qui bordent les lacs ou les rivières. 


Anatomie. Chez le mâle, le Jarynx inférieur se dilate 
en avant, puis forme du côté gauche une protubérance 
osseuse , dé la grosseur d’une cerise; les anneaux du tube 
de la trachée sont d’ 7. diamètre. 


CANARD CHIPEAU ou RIDENNE. 


ANAS STREPERA.(LanNx.) 


Tête et cou marqués de points bruns sur un fond 
gris ; partie inférieure du cou, dos et poitrine mar- 
qués de croissans noirs; scapulaires et flancs rayés 
de zigzags noirâtres et blancs; moyennes couver- 
tures des ailes d’un roux marron; grandes eouver- 
tures, croupion et couverturés ‘du déssous de la 
queue d'un noir profond ; miroir de l'aile d’un 
blanc pur; bec noir; iris d'un brun clair: tarses et 
doigts oranges, here noiratres. pie ss 
18 où 19 pouces. Le mâle. 


La femelle, a les plumes du dos d'un brun noi- 
râtre, bordé de roux clair; la poitrine d’un brun 
den marque de taches noires; elle n'a point 
de raies en zigzags sur les flancs; le croupion et 
les couvertures inférieures de la queue sont gri- 
satres. 


Anas srrerera. Gmel. Syst. 1. p. 520. sp. 20. — Lath 


838 MANUEL 

Ind. v. 2. p. 859. sp. 69. — Wils. Americ. Orn.: v. 8. 
p. 120. pl. 91. f. 1. — Le caiPEau où RIDENNE. Buff. Ons. 
v. 9. p. 187. t. 12. la femelle. — Xd. pl. ent. 958. Le 
mêle. — Ganwarz or Grey. Lath. Syn. v. 6. p. 515. 
— ScawartERENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 1090. 
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 5355. — Naum. Vôg. Deut. 
t. 45. f. 65. la femelle. t. 46. À. Le mâle. — Krar KE». 
Sepp. Nedert. Vog. v. 4. t. p. 515. mâle et femelle. — 
ANaTRA CANAPIGLIA. SÉor. degt. ucc. v. 5. pl. 574 et 575. 


Habite : les marais et les vastes jonchaies du nord de 
l’Europe ; très-abondant en Hollande, où il vit dans les 
mêmes lieux que le canard sauvage ordinaire ; commun en 
hiver sur les côtes maritimes de France; plus rare dans 
l'intérieur. L'espèce est la même dans toute l’Amérique 
septentrionale. 

Nourriture : poissons, coquillages, insectes et plantes 
aquatiques. | 


Propagation : niche dans les prairies et dans les joncs ; 
pond huit ou neuf œufs d’un cendré verdûtre. 


Anatomie. Chez le mâle, le larynx inférieur se dilate 
un peu en ayant, puis forme du côté gauche une protubé- 
rance osseuse, de la même forme que dans le canard sau- 
vage ordinaire, mais moins grande; les anneaux du tube 
de la trachée sont plus étroits que chez le canard ordinaire, 
mais vers le bas de la trachée ils deviennent plus larges, 
pour reprendre un diamètre très-étroit à peu de distance 
du larynx inférieur. 


CANARD A LONGUE QUEUE ow PILET. 
ANAS ACUTA. (Linx.) 


Sommet de la tête varié de brun et de noirûtre ; 
joues, gorge et haut du cou d’un brun à nuances 


e 


x 


D’'ORNITHOLOGIE. 839 
violettes et pourprées; sur la nuque une bande 
noire, bordée de deux bandes blanches; devant 
du cou et dessous du corps d’un blanc pur; dos et 
flancs rayés de zigzags noirs et cendrés ; sur les sca- 
pulaires de longues taches noires; miroir de l’aile 
d'un vert pourpré, bordé en dessus par une bande 
rousse et en dessous par une bande blanche; les 
deux pennes du milieu de la queue allongées, d’un 
noir verdâtre; bec d’un bleu noirâtre; iris brun 
clair; pieds d’un cendré rougeâtre ou noirâtre. 
Longueur, de 23 à 24 pouces. Le mâle. 


La femelle, qui est plus petite, a la tête et le 
cou d’un roussätre clair, parsemé de petits points 
noirs; toutes les parties supérieures d’un brun noi- 
râtre marqué de croissans irréguliers et d’un jaune 
roussätre; parties inférieures d’un jaune roussâtre 
maculé de brun clair; miroir d’un brun roussätre 
ou jaunâtre, bordé en dessus par une bande jau- 
nâtre, et en dessous par une bande blanchätre ; 
queue conique; mais les deux pennes du milieu 
point allongées; bec noirâtre; pieds d’un noir rou- 
geàtre. 

Les jeunes mäles, ont la tête d’un brun roux 
taché de noir; le ventre est jaunâtre et le miroir 
d’un vert olivâtre sans reflets. 


Anas acura. Gmel. Syst. 1. p. 528. sp. 28. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 864. sp. 81. — Wils. Americ. Orn. v. 8. 
pl. 68. f. 5. le mâle. — CaxarD 4 Loneue queue. Buff. Oùs. 
V. 9. p. 199. t. 13. — Id. pl. ent. 954. Le mâle. — Gé- 
rard, Tab. élém. v. 2. p. 582. — Srressexre. Bechst. Na- 


840 ° + MANUÉE 

turg. Deut. v. 4: p. 1116. — Meger, Tasschenb. vw. ». 
p. 556. — Frisch. V’üg. v. 160: vieux mâle. et t. 168. 
femelle. — Naurm. Vôg. t. 51. f. ÿhet 55. mâle et fe- 
melle. — ANATRA DI CODA LONGUA. SÉor. deg. ucc. v. 5. 
pl. 581. le mâle. 

Habite : le nord de. l’Europe et de l'Amérique ; très- 
nombreux à son double passage en Hollande et en France, 
également abondant en Allemagne ; en hiver dans le midi. 

Nourriture : comme la précédente. 

Propagation : niche comme la précédente; pond huit 
ou neuf œufs d’un bleu verdâtre. 

Anatomie. La longue trachée du mâle est formée d’an- 
neaux d’un égal diamètre; le larynx inférieur se dilate du 
côté gauche en une petite protubérance osseuse. 


CANARD SIFFLEUR. 
ANAS PENELOPE. (LInx.) 


Front d’un blanc jaunâtre; tête et cou d’un roux 
marron; face pointillée de noir; gorge noire; poi- 
trine de couleur lie de vin; dos et flancs rayés de 
zigzags noirs et blancs; couvertures des ailes et 
parties inférieures blanches; miroir de l’aile com- 
posé de trois bandes, dont celle du milieu est verte 
et les latérales d’un noir profond; scapulaires noires 
lisérées de blanc: couvertures du dessous de la 
queue noires; bec bleu, mais noir à la pointe; iris 
brun; pieds cendres. Longueur, 18 pouces. Le 
AA 2r8. 48 LDC 

La femelle, qui est plus petite, a la tête et le 
coù d'un roux parsemé de taches noires; plumes du 


D'ORNITHOLOGIE. 84: 
dos d’un brun noirâtre, bordées de roux; couver- 
tures des ailes brunes, bordées de blanchâtre; mi- 
roir d’un cendre blanchätre; poitrine et flancs roux ; 
inais toutes les plumes terminées de roux cendré ; 
bec et pieds d’un cendre noirûtre. 


Les jeunes males , ressemblent aux femelles. Chez 
de très-vieux mâles , le blanc jaunâtre du front 
ne s'étend point sur le sommet de la tête, ce qui 
a lieu chez les mâles d'un an; ce n’est aussi que 
chez les vieux mäles que les couvertures alaires 
sont d’un blanc pur. 


Axas PENELOPE. Gmel. Syst. 1. p. 527. sp. a7. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 860. sp. 71. — Le caxarD sirrceur. Buff. 
Oùs. v. 9. p. 169. t. 10 et 11. — Id. pl. ent. 825. Le 
mêle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 589. — Wicrox, 
WBEVER OR WHIM. Lath. Syn. v. 6. p. 518. — Preirenre. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 1109. — Meyer, Tas- 
schenb. v. 2. p. 541. — Frisch. F6g. t. 164. vieux 
mêle, et t. 169. jeune mâle.— Naum. t. 52 et 55. mâle 
et femelle. — ANATRA MarIGIANA. Séor. deg. ucc. v. 5. 
pl. 585 et 586. deux mâûles. — Surenr, FLUIT-EEND. Sepp. 
Nedertl. Vog. v. 3.1. p. 111. mâle et femelle. — Harve 
EENDVOGEL. Îd. v. 4. £. p. 549. jeune de l'année, proba- 
blement le mûle. 


Habite : le nord; niche cependant quoique en petit 
nombre, en Hollande ; très-abondant à son double pas- 
sage dans ce pays, en France et en Allemagne. 


Nourriture : à peu près comme les espèces précé- 
dentes. 

Propagation : niche en grand nombre dans les contrées 
orientales du nord de l’Europe; pond huit ou neuf œufs 
d’un cendre verdâtre sale. 

Partie I{°. 34 


84 MANUEL 

Anatomie. La trachée du mâle est un peu plus large 
vers la glotte, que dans le reste de sa longueur ; le larynx 
inférieur se dilate en avant et dé côté en une protubérance 
osseuse, plus large que haute. 


CANARD SOUCHET. 


. ANAS CLYPE ATA. (Lixx.) 


_ Tête et cou d’un verdâtre foncé, à reflets; poi- 
trine d’un blanc pur; ventre et flancs d’un roux 
marron; dos d’un brun noirâtre; couvertures des 
ailes d’un bleu clair; scapulaires d’un blanc marqué 
de points et de taches noirâtres ; miroir de l'aile d’un 
vert foncé ; le bec large, formé en spatule, est noir, 
mais jaunâtre en dessous; pieds d’un orange jau- 
nâtre; iris jaune, Longueur, 18 pouces. Le male. 


La femelle , a la tête d’un roux très-clair, marqué 
de petits traits noirs; plumes des parties supérieu- 
res d’un brun noirâtre borde de roux blanchätre; 
parties inférieures d’un roux blanchäâtre, marqué 
de grandes taches brunes; petites couvertures deg 
ailes d’un bleu sale ; miroir de l’aile d’un vert noi- 
râtre ; bec d’un brun noirâtre, maïs brun sur les 
bords et en dessous; iris d’un jaune clair. 


Les jeunes mdles en automne , et les vieux en mue, 
ont des plumes propres à la livrée du 24e en hiver, 
et d’autres propres à {4 fémelle ou au jeune mâle 
avant la mue; ces plumes sont indistinctement 
mêlées. 


Axas cLyprara. Gmel. Sys£. 1. p. 518. sp. 19. — Lath. 


D’'ORNITHOLOGIE. 845 
Ind. v. 2. p. 856. sp. 60. — Wils. Americ. Orn. v. 8. 
p. 65. pl. 67. f. 7. le mâle. — Axis RUBENS. Gel. 
Syst. 1. p. 519. sp. 81. variété du jeune mâle. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 857. sp. 62. idem. — CaxarD soucrer ou 
LE ROUGE. Buff. Os. v. g. p. 191. — Id. pt. ent. 951 et 
72. mêle et femelle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 560. 
— Snovrer. Lath. Syn. ©. 6. p. 509. — Penn. Prüt. 
Zoo. p. 155. t. Q. 4. — ReD BREAStTED shovLer. Lath. 
Syn. v. 6. p. 512. variété. — LorreLenTE. Bechst. Na- 
turg. Deut. v. 4. p. v101. — Meyer, Tasschenb. w. 2. 
p. 543.—Frisch. t. 161 et 163. mâle et femelle, et t. 162. 
variété accidentelle du méûle. — Naum. Füôg. €. 49. 
f. 70. et pr. — ANaTRA MESTOLONE. Sfor. deg. wcc. vd. 5. 
pl. 572. le mâle. 

Habite : les marais, les lacs et les rivières ; très-abon- 
dant en Hollande; de passage en France, en Angleterre 
et en Allemagne. L'espèce habite aussi l'Amérique septen- 
trionale. 

Nourriture : poissons et insectes, rarement des plantes 
et des graines. 


Propagation : niche sur les bords des lacs couverts da 
joncs ou de taillis; pond douze et Li be quatorze œufs 
d’un jaune verdâtre très-clair. 


Anatomie. La trachée du milé d’un diamètré égal, 
s’élargit tres-faiblement vers le larynx inférieur ; il se 
forme du côté gauché une légère protubérañce osseuse, 
qui se dilaté un péu eñ-dessous ; les bronches sont trés- 
longues. 


84 MANUEL 


CANARD SARCELLE D'ÉTÉ. 
ANAS QUERQUEDULA. (Lixx.) 


Sur les cotes de la tête une bande blanche; 
le petit miroir d’un vert cendre. 

Sommet de la tête noirâtre; une bande blanche 
passe sur les yeux et se dirige sur la nuque; gorge 
d’un noir profond, tête et cou d’un brun rougeä- 
tre parsemé de petits points blancs; bas du cou et 
poitrine écaillés de bandes noires; sur le miheu 
des scapulaires une bande blanche; couvertures 
des ailes d’un cendré bleuâtre; miroir d’un vert 
cendré, bordé de deux bandes blanches; ventre 
blanc ou d’un blanc jaunätre ; sur les flancs des zig- 
zags noirs; bec noirâtre ; iris d’un brun clair; pieds 
cendrés. Longueur, 15 pouces. Le vieux male. 
C’est alors, 


Axas circia. Gimel. Syst. 1. p. 5353. sp. 54. — La sar- 
CELLE D'ÉTÉ. Bufl. Ois. #. 9. p. 268. mais surtout sa pt. 
ent. 946. figure très-exucte. — Sumuer teaL. Lath. Syn. 
v. 6. p. 553. — Penn. Brit. Zool. p. 158. t. Q. a. — 
SarCELLE D'ÉTÉ. Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 406. — 
Sirzenre. Bechst. Naturg. Deut. p. 4. p. 1150. 


La femelle, qui est plus petite, a une bande 
blanche marquée de taches brunes derrière et des- 
sous les yeux; gorge blanche; plumage supérieur 
d’un brun noirâtre bordé de brun clair; parties in- 
férieures blanchâtres; miroir de l'aile d’un verditre 
terne; 1ris brun. 


D'ORNITHOLOGIE.. 845 

Les jeunes males avant la mue, ressemblent aux 
femelles; on en voit souvent au commencement 
de l'hiver qui ont encore la gorge blanche; beau- 
coup de plumes brunes mêlées avec celles qui sont 
propres aux pieux males en plumage parfait; la 
bande blanche est alors tachée de brun. le brun 
rougeñtre de la tête est moins foncé, le ventre 
n’est point nuancé de jaunâtre, mais souvent varié 
de tâches brunes. 


Awas QUERQUEDULA. Gmel. Syst. 1. p. 551. sp. 52. — 
Aw4s cRECCA. Varietas. Lath. Ind. v. 2. p. 855. var. a. 
— La SARCELLE COMMUNE ET LA SARCELLE D'ÉTÉ, Bu. Os. 
v. 9. p. 260 et 268 *. — Gérard. Tab. élém., v. ». 
P- 402. — GanGaxey. Lath. Syn. v. 6. p. 550. — Kxa- 
KENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p 1155. — Meyer, 
Tasschenb. v. 2. p. 3545. — Frisch. Wôg. t. 176. Le 
mâle. — Naum. Vôg. t. 47. f. 66 et 67. fiqures très- 
exactes du mâle et de La fermette. — ANarRa cERcEDurA. 
Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 595. très-mauvaise fiqure de 
ta femelle. — Zomrr rauxc. Sepp. Nedert. eg. v. 2. 
t. p. 181. mâle et femelle; fiqures assez exactes. 


Habite : les lacs, les rivières et les marais, partout où 
leurs bords sont couverts de roseaux: plus répandu vers 
le midi que lespèce suivante; très-abondant en Hollande ; 
de passage en hiver, en Allemagne et dans quelques con- 
trées du midi. 


Nourriture : petits limaçons, insectes, vers, plantes 


* Les auteurs qui n’ont point observé la nature, font de cette 
Sarcelle d'été une espèce distincte; d’autres, à l'exemple de La- 
tham , la réunissent avec l'espèce suivante. Des observations faites 
sur la nature, et constatées par l'anatomie, détruisent cette sup- 
position du vulgaire. 


86 MANUEL 
aquatiques et leurs semences ; rarement de petits pois- 
sons. 

Propagation : niche dans les climats tempérés; con- 
struit son nid dans les herbes et dans les prairies maréca- 
geuses ; pond jusqu’à douze œufs d’un fauve verdâtre. 


Anatomie. La longue et forte trachée du mâle, assez 
large au larynx supérieur, devient subitement très-étroite, 
puis prenant un diamètre graduellement plus large jusque 
vers le larynx inférieur, elle y est composée d’anreaux 
du double plus larges que ceux du milieu du tube; le la- 
rvnx inférieur forme une grande protubérance osseuse, qui 
se dilate en-dessous. 


CANARD SARCELLE D'HIVER. 
ANAS CRECCA. (Liwx.) 


Sur les cotes. de la tèle une large bande d'un 
vert à reflets; le grand miroir, moitie d'un vert 
fonce et d'un noir profond*. 

Sommet de la tête, joue et cou d’un roux mar- 
ron; gorge noire ; une large bande verte s'étend de- 
puis les veux jusque sur la nuque; partie inférieure 
du cou, dos, seapulaires et flancs rayés alternati- 
vement de zigzags blancs et noirs; poitrine d’un 
blanc roussâtre varié de taches rondes ; ventre: 
blanc, ou d’un blanc jaunâtre; couvertures des 
ailes brunes: miroir vert et noir, bordé de deux 
bandes blanches; bec noirâtre; pieds cendres ; iris 
brun. Longueur, 14 pouces. Le mâle. 


* La différence de couleur entre le miroir de Faïle de la Sar- 
celle d'été et de la Sarcelle d'hiver, sert à distinguer au premier 
coup d'œil les femelles et les jeunes de ces deux espèces voisines. 


D'ORNITHOLOGIE. 847 

La femelle, qui est plus petite, a une bande 
d’un blanc roussätre marquée de taches brunes, 
derrière et dessous les yeux; gorge blanche; plu- 
mage supérieur d'un brun noirâtre bordé d’une 
large bande de brun clair; parties inférieures blan- 
châtres; bec marbré de brun, et d’un brun jau- 
nâtre en dessous comme sur les bords. 


Les jeunes mäles avant la mue, ressemblent aux 
femelles; on en voit souvent au commencement de 
l'hiver qui ont encore la gorge blanche, ou bien 
cette partie marquée de points noirs; le roux et 
le vert de la tête peu distincts, parsemés de points 
blancs et roussâtres; beaucoup de plumes brunes 
mèêlées avec celles qui sont propres aux vieux mäles 
en plumage parfait; la bande supérieure qui borde 
le miroir de l’aile est alors souvent nuancée de 


roussâtre ; il y a enfin de petites taches noires sur 
les plumes blanches du ventre. 


ANAs CRECCA. Gmel. Syst. 1. p. 552. sp. 33. — Jath. 
Ind. v. 2. p. 852. sp. 100. — Wilson 4merie. Orn. 
dv. 8. p.101. pl. vo. f. 4. le mâle. — La PETITE SARCELEE. 
Buff. Oùs. v. 9. p. 265. t. 17 et 18. — Id. pt. ent. 945. 
Le mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 404. — Comuox- 
TEA. Lath. Syn. v. 6. p. 551. — Penn. Brit. Zoo. t. Q. 
p. 158. — KmexentTr. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 1143. — Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 547. — 
Frisch. Vôg. t. 154 et 155. mâle et femetle. — Naum. 
Vüg. t. 48. [. 68. et Go. figures très-cæactes du mâle et 
de ta femettle. — Axarra Qurrqurpuza mixore. Stor. degt. 
ucc. v. 5. pl. 598. le vieux mâte, et pl. 506 et 595. fi- 
gures tuxactes du jeune mâle. — Winirr Tarine. 
Sepp. Nedert. Vog. v. 2. t. p. 147. mâle et femette. 


818 MANUEL 
Habite : plus vers le nord que l’espèce précédente ; 
très-abondant à son double passage en Angleterre , en Hol- 
lande , en Allemagne et en France. On la trouve aussi dans 
l'Amérique septentrionale. 


Nourriture : comme la précédente. 

Propagation : pond jusqu’à douze œufs d’un blanc 
roussâtre, indistinctement maculés de taches brunes. 

Anatomie. La courte et étroite trachée du mâle, est 
dans presque toute sa longueur d’un égal diamètre; le 
petit larynx inférieur forme du côté gauche une protubé- 
rance osseuse, qui est globuleuse en-dessus et de la gros- 
seur d’un pois. 


B. — AU DOIGT DE DERRIÈRE UNE MEMBRANE 
LACHE. 


Leur principale nourriture consiste en coquillages bi- 
valves et en poissons. | 


CANARD EIDER. 


ANAS MOLLISSIMA. (Linx.) 


La base du bec se prolonge latéralement sur le 
front en deux lammelles aplaties ; bec et pieds 
d'un cendrée verdätre. 


De chaque côté et au-dessus des yeux une très-large 
bande d’un noir violet dont les extrémités se réu- 
nissent sur le front; joues, la bande du sommet de 
la tête et l'occiput d’un blanc verdâtre; partie in- 
férieure du cou, dos, scapulaires et petites cou- 
vertures des ailes d’un blanc pur; poitrine d'un 
blanc rougeatre ou couleur de chair; ventre, abdo- 
men et croupion d'un noir profond; bec d'un vert 


D’'ORNITHOLOGIE. | 819 
nat; iris brun; pieds d’un cendré verdâtre mat. 


Longueur, 23 ou 24 pouces. Le vieux mâle à l'âge 
de quatre ans. 


La vieille femelle, a tout le plumage d’un roux 
rayé transversalement de noir; couvertures des 
ailes noires dans le milieu, bordées de roux foncé; 
sur l'aile deux bandes blanches *, ventre et abdo- 
men d’un brun, ou d’un cendré foncé avec des 
bandes noires. Longueur, de 21 à 22 pouces. 


ANAS MOLLISSIMA. Gmel. Syst. 1. p. 514. sp. 15. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 845. sp. 55. — Wils. Americ. 
Orn. v. 8. p. 122. pl. 91. f.2 et 3. mâle et femelle. — 
Oxe 4 puver ov DER. Buff. Oùs. v. 9. p. 105. t. 6. — Id. 
pt. ent. 209 et 208. mâle et femelle. — GREAT BLACK AND 
WHITE DUCK. Edw. £. 08. mäûle et femelle. — Eiver or 
CUTHBERT DUCK. Lath. Syn. v. 6. p. 450. et supp. v. 1. 
p. 274.— Penn. Brit. Zool. p. 152. t. Q. fiqures exactes 
du mêle et de la femetle. — Die rinreçaxs. Bechst. Na- 
turg. Deut. v. 4. p. 926. — Farerenre. Meyer, Tas- 
schenb. v. 2. p. 507. — Naum. V6g. t. 54. f. 79 et 80. 
figures très-exactes du mûle et de la femetle. — Oca 
SETTENTRIONALE. Stor. degli ucc. v. 5. pt. 562. Le mâle 


Les jeunes males. 


Ceux de l’année, ont le sommet de la tête, les 
joues et les parties supérieures du cou garnis de 
plumes très-douces et duvetées, d’un brun cendré, 
tache de brun foncé ; depuis la racine du bec et au- 


dés à À Meyer dit que ces bandes blanches n'existent point sur tous 
les individus femelles. 


850 MANUEL 

dessus des yeux se montre une très-large bande blan- 
châtre, marquée de points noirs; partie inférieure 
du cou et poitrine rayés transversalement de bandes 
blanches et noires, mêlées de roux cendré; plumes 
des parties supérieures noirâtres , bordées de brun; 
parties inférieures d’un brun noirâtre, toutes les 
plumes lisérées de blanchâtre ou de brun clair; 
queue d’un brun cendré; pieds et bec d’un vert 
noirâtre; souvent les pieds d'un brun rougeître. 
A l’âge de deux ans, toutes ces couleurs se dé- 
veloppent; de grands espaces blancs se montrent 
sur le cou, sur la poitrine, sur le haut du dos et 
sur les ailes; le noir devient profond et sans taches 
sur la plus grande partie du dos ; les parties infé- 
rieures sont variées de taches et de raies rousses; 
blanchâtres et noires. C’est alors, ANAS MoLLIS- 
SIMA. Sparman, Mus. Carls fase. 1. t. 6. À l’äge 
de trois ans, le plumage se dessine plus régulière- 
ment; le blanc devient pur ; les bandes du côté de 
la tête se dessinent ; l’occiput et les joues se colorent 
de verdâtre clair; le dos et quelques plumes sca- 
pulaires sont encore noires, et on voit souvent quel- 
ques plumes brunes et rayées , mêlées avec les 
plumes blanches du cou. Il paraît, suivant le té- 
moignage de plusieurs voyageurs, que leider doit 
avoir atteint sa quatrième année avant d’être revêtu 
de son plumage parfait. 


Habite : les mers glaciales du pôle; très-abondant en 


Islande , en Laponie , au Groenland et au Spitzherg ; assez 


abondant aux Hlébrides et aux Orcades; plusrare en Suède et 


D’'ORNITHOELEOGIE. 851 
en.Danemarck; de passage en Allemagne ; on ne voit sur 
les côtes de l'Océan que les jeunes individus ; les vieux ne 
s’y montrent jamais. 

Nourriture : poissons, coquillages, plantes marines et 
msectes. 


Propagation : niche sur des terres baignées par la mer, 
sur des caps et des promontoires; construit son nid de 
fucus et le recouvre de son duvet; pond cinq ôu six œufs 
d’un cendré légérement olivâtre. 


Anatomie. La trachée du mâle, d'égal diamètre dans 
toute sa longueur, est formée d’anneaux durs, entiers, 
cylindriques, liés par des membranes ; le larynx inférieur 
se dilate en avant, et forme du côté gauche une protubé- 
rance osseuse ,; demi-sphérique et peu élevée ; le socletrian- 
gulaire du fond de la glotte est très-proéminent. 


CANARD A TÉTE GRISE. 


ANAS SPECTABILIS. (Lixx.) 


La base du bec se prolonge latéralement sur le 
front en deux appendices qui s'élèvent en crêtes ; 
bec et pieds d'un beau vermillon. 


Une très-étroite bande d’un noir veloute suit 
tout le contour de la mandibule supérieure , et se 
divise vers la partie supérieure du bec en remon- 
tant entre les deux crêtes charnues ; une semblable 
double bande forme sur la gorge un angle en fer 
de lance; sommet de la tête, occiput et nuque d'un 
beau gris bleuâtre; joues d’un vert de mer lustré; 
cou, partie supérieure du dos, couvertures des 
ailes et deux grands espaces de chaque côté du 


D 
croupion, d'un blanc pur; poitrine d’un blanc rous- 


852 MANUEL 

sâtre; scapulaires, partie inférieure du dos, ailes, 
queue et toutes les parties du dessous du corps d’un 
noir profond; bec, crêtes charnues et pieds d’un 
beau rouge vermillon. Longueur, de 22 à 24 pouces. 
Le vieux mdäle à l’âge de quatre ans. 


Remarque. Le mémoire de M. Sabine sur les oiseaux 
du Groenland , nous apprend que cet oiseau met quatre an- 
nées à se revêtir de son plumage parfait. 


La femelle, que je n'ai jamais vue, ressemble, dit- 
on , beaucoup à {a femelle de l’eider : je préfère en omettre 
la description ne pouvant [a donner d’après nature; il en 
est de même des jeunes. 


Awas SPECTABILIS Mas. Sparm. Mus. Carls. fasc. 2. 
t. 56. — Gmel. Syst. 1. p. 507. Sp. 5. — Lath. Ind. v. 2. 
p. 845. sp. 36.— Le CanarD 4 TÊTE Grise. Buff. Oùs. v. 0. 
?. 255. — Grey HEADED puck. Edw. Glan. t. 154. — 
Kine mucr. Lath. Syn. v. 6. p. 4735. — Transact. of 
the Linn. society. v. p. 27. — Die BRAND-ENTE. Naun. 
Fôg. Deut. p. 215. t. 4o. f. 58 et 59. La f. 59. estuneva- 
riété albine du jeune mâle. 


Habite : les mers glaciales; commun aux Orcades et 
dans d’autres îles du nord de l'Écosse ; moins nombreux le 
long des côtes de la Baltique et .en Danemarck ; très-abon- 
dant au Groenland et au Spitzherg. 


Nourriture et Propagation : on n’en connaît que les 
œufs qui sont très-oblongs , d’un cendré olivâtre. 

Anatomie. Le mémoire de M. Sabine cité, nous ap- 
prend que la trachée du mâle d’Anas spectabilis ne dif- 


fère point de celle d’ Anas motlissima. Je n’ai point exa- 
miné l’organe du premier. 


D’ORNITHOLOGIE. 853 


CANARD MARCHAND. 
ANAS PERSPICILLAT A. (Linx.) 


Deux renflemens ou protubérances osseuses à 
la partie latérale du bec; point de miroir aux 
ailes. 


Tout le corps, les ailes et la queue d’un noir 
profond; sur la nuque un grand espace angulaire 
d’un blanc pur, et sur le front une large bande de 
cette couleur ; bec élevé à la base et fortement ren- 
flé sur les cotés, d’un jaune rougeâtre, marqué 
d'une grande tache noire sur chaque côté; en avant 
de ce noir est un espace d’un gris blanchätre; 
pieds et doigts rouges; membranes noires; iris 


blanc. Longueur, 20 ou 21 pouces. Les vieux 
miles. 


La vieille femelle et les jeunes, sont d’un noir 
cendré brun partout où le mâle est d’un noir pro- 
fond; tête et cou plus clairs; bande frontale et 
grand espace ‘angulaire sur la nuque indiqués par 
du cendré brun très-clair; les renflemens à la par- 
tie latérale du bec peu marqués; tout le bec coloré 
de cendré jaunâtre; pieds et doigts bruns; mem- 
branes noires. 


ANAS PERSPICILLATA. Gmel. Syst. 1. p. 524. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 847. sp. 42. — Wils. Americ. Orn. v. 8. 
pl. Os. f. 1. de mâle. — MacREUSE À LARGE BEC OU MAR- 
cHanD. Buff. Ois. v. 9. p. 244. — Id. pl. ent. 995. — 
Bcacx Ducs. Arct. Zoot. v. 2. n°. 483. — Edw. t. 195. 
— Lath. Syn. v. 6. p. 479. 


854 MANUEL 

Habite : rare et accidentellement dans les Orcades et 
dans les plus haûtes latitudes vers le pôle; extraordinaire- 
ment rare dans les pays froids ettempérés baignés par l’O- 
céan; très-commun et nombreux en Amérique à la baie 
d'Hudson et des Baffins. 

Nourriture : suivant Wilson, petits coquillages bival- 
yes et autres productions marines qui vivent au fond et 
après lesquelles il plonge continuellement. 


Propagation : on n’en connaît que les œufs, qui sont 
blancs. 


Anatomie. Suivant Wilson , il existe une dilatation 
très-grande et dure au-dessous de la glotte, et une autre 
plus large à trois quarts dé pouce de cet orifice, de forme 
convéxe d’un côté et aplatie de Pautre ; la forme du larynx 
inférieur n’est point indiquée. 


CANARD DOUBLE MACREUSE. 
ANAS FUSCA. (Lixx.) 


Bec sans rénflemens latéraux; un miroir blanc 
sur les ailes ; tarses et doigts rouges. 

Tout le plumage d’un noir profond et velouté; 
au-dessous des yeux un croissant blanc; un petit 
miroir blanc sur les ailes; la base peu élevée du 
bec; les narines et le bord extérieur des mandibules 
noirs, onglet du bec d’un rouge jaunâtre, le reste 
d’un jaune orange; iris, tarses et doigts rouges, 
membranes noires. Longueur, de 20 à 21 pouces. 
Le vieux male. PE 

La femelle, à tout le plumage supérieur d’un 
brun noirâtre ou couleur de suie ; parties infériéures 
d’un gris blanchâtre rayé ét taché de brun norrâtre; 


| 


D'ORNITHOLOGIE. 855 
entre les yeux et le bec et sur le méat auditif une 
tache blanche; bec d’un cendré noirâtre; iris brun; 
tarses et doigts d’un rouge sale. 


Les jeunes males ressemblent pendant la pre- 
mière année aux werlles femelles, mais ils s’en dis- 
tinguent par lé rouge rose du tarse ét des doigts, 
ainsi que par les taches blanches devant et derrière 
les yeux, qui sont plus petites. 


Axas FusCa. Gmel. Syst. 1. p. 507. sp. 6. — Lath. Ind. 

v. 2. p. 848. sp. 44. — Wils. Americ. Orn. v. 8. 
P. 159. pl. 92. f. 5. mâle. — La pousce Macreuse. Buff, 
Oùs. v. 9. p. 242. — Id. pl. ent. 558. le vieux mâle. — 
Gérard. Tab. élém. v. 2. p 400. n°. 25. — La Macreuse. 
Gérard. Id. p. 398 n°. 24. une description exacte de 
notre double Macreuse en plumage parfait. — Verver 
pucg. Lath. Syn. v. 6. p. 482. — Id. Supp. v. 1. p. 254. 
— Penn. Brit. Zool. p. 152. t. Q. le mâle. — Sauue- 
renTE. Bechst. Naiurg. Deut. d. 4. p. 954. — Meyer, 
Tasschenb. vd. 2. p. 516. — Rusrrarnice Enre. Bechst. 
p. 962. le jeune. — Frisch. f: 165. le viéux mâle. — 
Naum. Fôg. Nachtr. t. 15 la femelle, et t. 16. Le mâle. 
— Brune 7ee-£eND. Sepp. Nederl. Vog. vd. 4. t. p. 331. 
ta femelle, figure peu cæacte. 


ç 
Habite : les mers arctiques des deux mondes; très- 
abondant aux Hébrides, aux Orcades, en Norwège et er 
Suède ; de passage périodique sur les côtes d'Angleterre , 
de France et de Hollande; assez commun sur les lacs et 
dans les marais de l’intérieur. 


Nourriture : particulièrement des coquillages bivalves, 


qui gisent au fond de la mer, après lesquels il plonge con- 
tinuellement. 


Propagation : niche dans les régions du cercle arctique 


856 MANUEL 
sous des touffes d'herbes et d’arbustes ; pond huit ou dix: 
œufs blancs. > 


Anatomie. La trachée du mâle à au-dessous de la. glotte 
une boîte osseusse, de forme longitudinale et sillonnée 
dans le milieu ; à peu près vers le milieu du tube est une 
autre boîte osseuse, aplatie sur la partie qui touche les 
vertèbres du cou, et de forme demi-sphéroïde en dessus ; 
le larynx inférieur se dilate aussi un peu à droite et à gau- 
che , et forme deux petites protubérances aplalies , {es 
vieux mâles. Chez les jeunes mâles de l'année, toute la 
consistance de la trachée est de nature membraneuse et car- 
tilagineuse ; les boîtes, qui ont alors une forme irrégu- 
lière, sont composées d’anneaux en partie cartilagineux et 
en partie membraneux ; ceux-ci s’ossifient à mesure que 
l'oiseau avance en âge. 


CANARD MACREUSE. 
ANAS NIGRA. (LixK.) 


Point de miroir sur les ailes; tarses et doigts d'un 
cendre brun; une protuberance sur le front; onglet 
érès-déprimé et arrondi; queue très-conique. 

Tout le plumage, sans exception, d’un noir pro- 
fond et velouté; sur la base du bec une protubé- 
rance sphérique; tout le bec noir, à l’exception des 
narines qui sont de couleur orange, et d’une bande 
jaune, longitudinale sur le globe du bec; iris brun; 
cercle nu de l'œil jaune; tarses et doigts d’un cen- 
dre brun; membranes noires. Longueur, 18 pouces. 
Le vieux mâle. 


La femelle, a le sommet de la tête, l’occiput et 
la nuque d'un brun presque noirätre; joues et gorge 


D'ORNITHOLOGIE. 839 
d'un cendré clair, taché de brun; dos, ailes et ven- 
tre d’un brun foncé; toutes ces plumes terminées 
par un bord d’un brun blanchäâtre; plumes de la 
poitrine d’un brun cendré, toutes terminées par du 
brun blanchätre : la base du bec élevée, mais point 
surmontée par une protubérance globuleuse comme 
chez le mäle ; narines et une tache vers la pointe 
du bec jaunâtres; le reste noirâtre; cercle nu de 
l'œil brun. Longueur, de 16 à 17 pouces. 


ANas niGRa. Gmel. Sys£. 1. p. 508. sp. 5. — Lath. Ind. 
v. 2. p. 848. sp. 43. — Wils Americ. Orn. v. 8. 
D. 135. pl. 92. f. 2. — La macreuse *. Buff. Ois. v. 9. 
P. 234. &. 16. — Id. pt. ent. 658. figure peu exacte. 
— SCOTER BLACK DIVER. Lath. Sr. v. 6. p. 480. — Penn. 
Brit. Zool. p. 155.1. Q. 6. figure très-exacte du mâle. 
— Dur rrauer-ENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 963. 
— Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 505. — Naum. W6g. 
Nachtr. t. 14. f. 28 et 20. figures très-exactes du mâle 
et de la femelle. — Zwanve z6e-rEND. Sepp. Nederl. Fog. 


Lord 


v. 4. t. p. 535. le mâle. 


Les jeunes mâles dans la première année, ne 
différent presque point des femelles adultes, les 
couleurs sont seulement plus claires. Espace entre 
l'œil et le bec, sommet de la tête, occiput, nuque 
et poitrine d’un brun foncé; espace au-dessous des 
yeux, côtés et devant du cou d’un blanc pur; tout 
le reste du plumage d’un brun de suie; base du 
bec élevée; les deux mandibules d’un brun livide, 


* Mais point la Macreuse de Gérardin n°. 24; l'oiseau indiqué 
sous ce nom est une double Macreuse, 
Partie Il°. 29 


856 MANUEL 

excepté les narines qui sont couleur de chair; iris 
d'un cendré brun; pieds d’un vert jaunâtre sale, 
membranes noirâtres. Les Jeunes femelles ont tou- 
jours les teintes plus claires. C’est alors, 


Axas ciNERASCENS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 1025. 
— Anas cINEREA. S. G. Gmel. Reis. v. 2. p. 184. t. 18. — 
AscaGRAuUE ENTE. Meyer, Vôg. Deut. v. 1.t. Heft. 10. — 
1d. Tasschenb. v. 2: p. 505. — Wreisspackenre. Naum. 


Vüg. p. 374. t. 60. f. g1 et 92. — CaxarD GriseTTE. Temm. 
Manuel. d’'Orn. 1° édit. p. 555. 


Remarque. Dans la première édition , j’ai classé le jeune 
de l’année du canard macreuse comme espèce distincte ; 
depuis j’ai reconnu mon erreur ; l'anatomie m'a servi de 
guide dans cette recherche. 


Habite : les régions du cercle arctique ; très-abondant 
à son double passage sur les côtes d’Angleterre, de Hol- 
lande et de France ; ses essaims nombreux, avec lesquels se 
mêlent les canards double macreuse, milouin et milouinan, 
couvrent en automne tout le rivage de la mer qui baigne 
les côtes de Hollande; également nombreux sur les eaux 
de l'intérieur. 


Nourriture : coquillages bivalves insectes vers et 
le) ? 2 
plantes marines. 


Propagation : niche dans les régions du cercle arctique. 


Anatomie. La trachée du mâle, dont le tube est d’un 
diamètre très-étroit au-dessous de la glotte, se dilate gra- 
duellement jusque vers le milieu de sa longueur, où les 
anneaux sont du double plus larges ; vers le larynx infe- 
rieur ils ont de nouveau un diamètre très-étroit. Le larynx 
inférieur se dilate en deux sacs cartilagineux, qui sont 
réunis dans le milieu par une membrane transparente. Les 
anneaux des bronches se dilatent aussi et présentent un 


D'ORNITHOLOGIE. 859 


renflement considérable; ce dernier caractère existe aussi 
dans les bronches des femelles. 


CANARD COURONNÉ. 


ANAS LEUCOCEPHALA. (Laru.) 


Bec très-large, bleu, ailes très-courtes, queue 
très-longue , conique, à pennes formées en gout- 
tières. 

Sommet de la tête d’un noir profond; front, 
joues, gorge et occiput d’un blanc pur; parties in- 
férieures du cou et nuque noires; poitrine, par- 
ties supérieures du corps et flancs d’un beau roux 
foncé, coupé par de fines lignes en zigzags, d’un 
brun noirâtre; croupion d’un roux pourpré ; queue 
noire; parties inférieures d’un blanc roussätre, 
coupé transversalement de fines raies en zigzags; 
base du bectrès-elevée, mais évasée dans le milieu ; 
tout le bec d’un bleu vif; iris d’un jaune d’or; 
pieds d’un brun cendré. Longueur, de 15 à 16 
pouces. Le vieux mâle. 

La vieille femelle, a toutes les couleurs rousses 
nuancées de brun cendre; les lignes en zigzags sont 
moins distinctes; le sommet de la tête, l’occiput et 
la nuque d’un brun foncé ; une bande de cette cou- 
leur va de l'angle du bec jusqu'aux orifices des oreil- 
les; gorge, joues et devant du cou d’un blanc jau- 
nâtre; croupion d'un brun roux rayé en zigzags de 
lignes brunes; la queue plus courte que celle du 
mâle ; bec et pieds roussätres ; iris d’un jaune clair. 
Longueur, 1/4 pouces. 


860 MANUEL 

Les jeunes mâles de l'année, ressemblent à la 
femelle, mais toutes les couleurs de la tête sont plus 
distinctes. 


Axas LEuCOCEPHALA. Gimel. Syst. 1. p. 516. sp. 52. — 
Eath. Ind. v. 2. p. 858. sp. 64. — Anas mErsa. Pallas, 
Reis. v. 2. p. 715. t. H. — Gmel. Syst. 1. p. 520. sp. 84. 
_= Waure-neapep pucx. Lath. Syn. v. 6. p. 478. — Unar 
pucx. Id. v. 6. p. 514. — Weisssoprice ENTE. Bechst. Tas- 
schent. Deut. v. 2. p. 444. n°. 29. avec une. petite ft- 
gure très-exacte du mâle. — Meyer, Tasschenb. v. 2. 
p. 506.— Naum. Wôg. Nachir. t. Go. f. 79. et 80. figures 
très-exactes du mâleet de la femelle. — ANATRA D’IVERNO. 
Stor. deg. ucc. v. 5. pl. 5375. figure exacte du mâle. 


Habite : les lacs salés des contrées orientales de lEu- 
TOPE ; très-abondant en Russie, en Livonie et en Fionie; 
de passage en Hongrie et en Autriche , jamais en Hollande. 


Nourriture : coquillages et poissons. 


Propagation : niche sur les mers et sur les lacs de la 
Russie; construit en jonc un nid qui flotte sur les eaux ; 
pond huit œufs d'un blanc verdâtre. 


Anatomie. inconnue. 
CANARD DE MICLON. 
ANAS GLACIALIS..(LiNN.) 


Bec très-court, notr, avec une bande transver- 
sale; une grande tache foncée sur les cotés du 
Cou. 

Sommet de la tête, nuque, devant et partie in- 
férieures du cou, les longues scapulaires, ventre, 
abdomen et pennes latérales de la queue d’un blanc 
pur; joues et gorgerette cendrées ; un grand espace 


D'ORNITHOLOGIE. 861 
d’un brun marron sur les côtés du cou; poitrine, 
dos, croupion , ailes et les deux très-longues plumes 
du milieu de la queue, d’un brun couleur de sute; 
flancs cendrés; le noir du bec coupé transversale- 
ment par une bande rouge; tarses et doigts jaunes, 
membranes noirâtres ; iris orange. Longueur, y com- 
pris les filets qui dépassent la queue, de 20 à 21 


pouces. Le très-vieux male en plumage parfait 
d'hiver. C’est alors, 


ANas GLACrALIS. Gimel. Syst. 1. p. 529. sp. 50. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 864. sp. 82. — Wils. Americ. Orn. v. 8. 
pt. ro. f. 1 et 2. mâle et femelle en hiver. — CaxarD 4 
LONGUE QUEUE OÙ CANARD DE MICLON. Buff. Os. v. Q. p. 202. 
mais surtout sa pl. ent. 1008. — Loxc racer pucx. Lath- 
Syn. v. 6. p. 528. — Penn. Brit. Zool. p. 156. 1. Q. 
7. figure exacte. — Edw. Glan. t. 280. figure très- 
exacte. — Eisexte winter ENTE. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 4. p. 1124. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 511. — 
Naum. Vôg. t. 52. f. 56. les pieds sont mal colorés. 


La vieille femelle diffère beaucoup du vieux 
mâle; sa queue est courte, à pennes bordées de 
blanc, les deux du milieu ne sont point allongces: 
front, gorgerette et sourcils d’un cendre blanchà- 
tre; nuque, devant et partie inférieure du cou, 
ainsi que le ventre et l'abdomen, d’un blanc pur; 
sommet de la tête et le grand espace des côtés du 
cou d’un cendré noirâtre; poitrine variée de cen- 
dré et de brun; plumes du dos, des scapulaires et 
couvertures alaires noires dans le milieu, bordées 
et terminées de roux cendré; le reste des parties 
supérieures d’un brun de suie; le bleuätre du bec 


862 MANUEL 
coupe par une bande jaunâtre; iris d’un brun clair; 
pieds couleur de plomb. Longueur, 16 pouces. 


Les jeunes de l'année ne diffèrent pas beaucoup 
de Za vieille femelle; le blanchâtre de la face est 
varié de nombreuses taches brunes ou cendrées ; 
gorge, devant du cou et nuque d’un brun cendré; 
partie inférieure du cou, une grande tache derrière 
les yeux, ventre et abdomen blancs; poitrine et 
cuisses variées de taches brunes et cendrées. 


Axas cracrauis. Var. y. Lath. Ind. v. 5. p. 865. fe- 
mina. — Loc raie pucx. Penn. Arct. Zoot. v. 2. 
APP. p. 76. — QuerqueDuLA FERROENSIS. Briss. Orn. v. 6. 
p. 466. t. 4o. f. 2. — La SARCELLE DE FERROË. Bufl. Oùs. 
0. 9. p. 278. — Id. pl. ent. 999. Le jeune de l'année. — 
ANAS LEUCOCEPHALA. Voyez la petite figure dans Bechst. 
Tasschenb. en face de la p. 446. un jeune de l’année. 
— Naum. Wôg. t. 52. f. 56. B. 


Plumage d’ete ou des noces. 


Le mâle à l’âge d’un et de deux ans, n'a pont 
encore le sommet de la tête et la nuque d’un blanc 
pur; ces parties, la gorge et souvent le devant du 
cou sont d’un brun noirâtre, mais varié de taches 
blanches et cendrées; les plumes scapulaires blan- 
ches ou d’un blanc cendré dans Ze vieux mâle, 
sont alors d’un brun jaunâtre ou blanchätre, variées 
de grandes taches plus foncées; les pennes du mi- 
lieu de la queue excèdent déjà les autres d’un pouce, 


ou davantace. C’est alors 
O , 


Axas myemauis, Gmel. Sysé. 1. p. 529. sp. 29. — Falck, 


D’ORNITHOLOGIE. 803 


Reis. v. 3. p. 547. t. 22. — ANAS LONGICAUDA ISLANDICA. 
Briss. Orn. v. 7. p. 579. n°. 17. — Lonc Taizep Duck. 
Lath. Syn. v. 6. p. 529. — Edw. Glan. t. 156. figure 
exacte. Ajoutez encore ANAS BRACHYRHYNCHOS. Beseke. 
Vôg. kurt. p. 50. t. G. et Mercus FurciFER. Gmel. Syst. 1. 
p- 548. sp. 7. 

Habite : les mers arctiques des deux mondes ; de pas- 
sage accidentel sur les grands lacs d'Allemagne, et le 
long de la Baltique; souvent, mais jamais en troupe, sur 
les côtes maritimes de Hollande. 


Nourriture : coquillages bivalves. 


Propagation : niche sur les bords de la mer glaciale , 
au Spitzherg , en Islande et à la baie de Hudson; pond 
cinq œufs d’un blanc taché de bleuûtre. 


Anatomie. La trachée du mâle, dont le tube est d'un 
égal diamètre, prend à un pouce de distance du larynx 
inférieur une forme très-aplatie ; le côté gauche de cette 
portion comprimée du tube, est formé de cinq demi-an- 
neaux osseux, très-larges et soudés les uns aux autres; le 
côté droit, au contraire , est ouvert et coupé longitudinale- 
ment; il s’y forme une espèce de clavier, composé de 
quatre fines arêtes osseuses, dans les intervalles desquels 
sont cinq membranes tympaniformes. Le larynx inférieur 
se dilate des deux côtés et en dessous en plusieurs protu- 
bérances osseuses , dont celle de devant est fermée inté- 
rieurement par une cloison cartilagineuse, et recouverte 
par une fine membrane. 


864 MANUEL 


CANARD SIFFLEUR HUPPÉ. 


ANAS RUFINA. (Parzras.) 


Sur la tête de longues plumes soyeuses, qui for- 
ment une large huppe; bec long, deprime vers la 
pointe. 


Tête, joues, gorge et partie supérieure du cou 
d'un brun rougeâtre ou bai; partie inférieure du 
cou, poitrine, ventre et abdomen d’un noir profond; 
dos , ailes et queue d’un brun clair; flancs, poignet 
de lPaile, une grande tache sur les côtés du dos, 
miroir des ailes et base des rémiges blancs; bec, 
tarses et doigts d’un beau rouge; onglet du bec 
blanc; membranes des pieds noirs; iris d’un rou- 
ge vif. Longueur, de 20 à 21 pouces. Le male. 


La femelle, a le sommet de la tête, l’occiput et 
la nuque d’un brun foncé; la huppe moins touffue; 
joues, gorge et côtés du cou d’un brun cendré; 
poitrine et flancs d’un brun jaunâtre; ventre et 
abdomen gris ; dos, ailes et queue d’un brun légè- 
rement nuancé de couleur d’ocre, point de tache 
blanche sur les côtés du dos; miroir de l'aile moi- 
üé d'un blanc grisâtre et moitié d’un brun clair; 
base des rémiges d’un blanc nuancé de brun; bec, 
tarse et doigts d’un brun rougeâtre. 


ANAS RUFINA. Pallas. Reis. v. 9. p. #13. — Gmel. 
Syst. 1. p. 541. p. 118. — Lath. Ind. v. 2. p. 870. 
Sp. 94. — LE canarD sirrLeur nurré. Buff. Os. v. 9: 


p. 189. — Id. pl, ent. 928. {e mäle. — Ren-cresren puck. 


D'ORNITHOLOGIE. 865 
Lath. Syn. v. 6. p. 544. — Kozex ere. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 1091. — Id. Tasschenb. v. 2. p. 452. 
n°. 54. avec une petite fiqure du mâle. — Meyer, Tas- 
schenb. v. 2. p. 518. — Id. Vog. Deut. v. 1. t. Heft 9. 
mâle et femelle, figures très-cæactes. — Naum. 64. 
Nachtr t. 52. f. 65 et 64. mâle et femelle — Fiscnioxe 
cos ciurro. Stor. degl. ucc. v. 5. pl. 587. figure exacte 
du mâle. 

Habite : les contrées orientales du nord de l’Europe; 
de passage périodique sur la mer Caspienne, en Hongrie, 
en Autriche et en Turquie; de passage moins régulier sur 
les grands lacs de la Suisse ; jamais sur les côtes de l'Océan. 

Nourriture : coquillages et végétaux aquatiques. 

Propagation : inconnue. 


Anatomie. La trachée du mâle, qui est large immédia- 
tement au-dessous du larynx supérieur, devient subite- 
ment très-étroite, puis prenant vers le milieu de sa lon- 
gueur un diamètre très-large, elle se termine en anneaux 
très-étroits ; le larynx inférieur est formé de deux dilatations; 
celle de‘gauche, qui est la plus grande et la plus élevée, 
est formée de ramifications osseuses, recouvertes par une 
fine membrane. 


CANARD MILOUINAN. 


ANAS MARILA. (LinN«.) 


Bec large, un petit miroir blanc sur les ailes. 


Toute la tête et la partie supérieure du cou d’un 
noir à reflets verdâtres; partie inférieure du cou, 
poitrine et croupion d’un noir profond; haut du 
dos et scapulaires d’un blanchâtre rayé à grande 
distance par des zigzags noirs très-fins; couver- 
tures alaires marbrées de blanc et de noir; bande 


866 MANUEL 

blanche sur l'aile; ventre et flancs d’un blanc pur’; 
abdomen rayé de zigzags bruns; bec d’un bleu 
clair, mais les narines blanchâtres, l'onglet ainsi 
que les bords des mandibules noirs; iris d’un jaune 
brillant , tarse et doigts cendrés à membranes noi- 
râtres. Longueur, de 17 à 18 pouces. Le vieux 
male. 


ANas Mail. Gmel. Syst. 1. p. 5og. sp. 8. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 853. sp. 54. masc. et femina. — Wils. 
Americ. Orn. v. 8. pl. 69. f. 5. —— Le Micouinan. Buff. 
Oùs v. 9. p. 221. mais surtout sa pl. ent. 1002. Le vieux. 
— Gérard. Tab. élém. +. 2. p. 380. — Scaur puox. Lath. 
Syn. v. 6. p. 500. — Penn. Brit. Zool. p. 153. t. Q. — 
Kacozka. Lepechin, Reis. vw. 3. p. 223. t. 10. — Frisch. 
Vôg. t. 170. une très-mauvaise figure. — Naum. Vôg. 
t. 59. f. 90. figure exacte.— Berc-EenTe. Bechst. Naturg. 
Deui. v. 4. p. 1016. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 524. 
mâle et femelle. — Torrer or vecr-puirer. Sepp. Nadert. 
Vog. v. 3. t. p. 269. 


La vieille femelle, qui est un peu moins grande, 
porte une large bande blanche alentour de la 
base du bec; le reste de la tête et le cou d’un 
brun noirâtre; partie inférieure du cou, poitrine et 
croupion d’un brun foncé; dos et scapulaires rayés 
de zigzags blancs et noirs, qui sont très-rappro- 
chés ; flancs taches de brun et rayés de zigzags de 
cette couleur; iris d’un jaune terne. C’est alors, 


ANAs FRAENATA. Sparm. Mus. Carts. fasc. 2. t. 38. — 
— Naum. Vôg. t. 59. f. 90. B. petit format. 


Les jeunes mäles, ressemblent plus ou moins à 
la vieille femelle ; la base du bec entourée par 


D’'ORNITHOLOGHE. 867 
quelques plumes blanches; le noir de la tête et du 
cou sans reflets et mêlé de quelques plumes d’un 
brun noirâtre; le blanc du dos varié de taches bru- 
nes, et les zigzags qui le parcourent plus rappro- 
chés que chez les vieux males; ventre d’un blanc 
terne, maculé de gris, mais tache de brun noirâtre 
sur les flancs. Chez les jeunes femelles , les lignes 
en zigzags du dos sont peu distinctes, et elles se 
perdent dans la couleur brune qui en forme le 


fond. 


Habite : les contrées arctiques des deux mondes, très- 
nombreux à son passage de printemps sur les côtes mari- 
times d’Angleterre et surtout de Hollande; en automne il 
couvre de ses volées nombreuses toutes les mers de l’inté- 
rieur de la Hollande ; de passage moins régulier en Alle- 
magne , en France et jusqu’en Suisse. 


Nourriture : poissons, coquillages insectes et plantes 
marines. 


Propagation : niche dans les contrées polaires. 


Anatomie. La large trachée du mâle est composée, pour 
les trois quarts de sa longueur, de demi-anneaux qui al- 
ternent, et qui ne se réunissent point à sa partie supé- 
rieure, où le tube est d’une substance membraneuse ; à 
un pouce du larynx inférieur le tube se resserre et est 
déprimé ; les anneaux de cette portion sont entiers et liés 
par des membranes ; le larynx inférieur se dilate de côté et 
en dessous en des cavités osseuses ; du côté gauche il forme 
des ramifications osseuses, élevées et aplaties contre le 
tube; ces ramifications sont garnies par une membrane 
transparente. Chez les jeunes mâles ; tout le tube est car- 
tilagineux et membraneux ; les cavités osseuses sont indi- 
quées par des anneaux divisés par des membranes, 


808 + MANUEL 


CANARD MILOUIN. 


ANAS FERINA. (Linn.) 


Bec long, une bande transversale sur la man- 
dibule supérieure ; le miroir de la couleur de 
l'aile. 

Tête et cou d’un roux rougeâtre et brillant; par- 
tie supérieure du dos, poitrine et croupion d’un 
noir mat; dos, scapulaires, couvertures des ailes, 
flancs, cuisses et abdomen d’un cendré blanchâtre, 
rayé de nombreux zigzags très-rapprochés et d'un 
cendré bleuâtre ; ventre blanchâtre varié de zigzags 
cendrés presque imperceptibles ; rémiges et queue 
d'un cendré foncé ; bec noir à sa base et à la pointe, 
la large bande transversale d’un bleu foncé; iris 
orange ; tarses et doigts bleuätresg membranes 


noires. Longueur, de 16 à 17 pouces. Les très- 
vieux males. 


La vieille femelle, qui est plus petite, a le som- 
met de la tête, les côtés et l’arrière-cou, le haut 
du dos et la poitrine d’un brun roussâtre, mais les 
plumes de cette dernière partie bordées et nuan- 
cées de blanc roussâtre; espace entre le bec et 
l'œil, tour des yeux, gorge et devant du cou d’un | 
blanc maculé de roussâtre ; de grandes taches 
brunes sur les flancs; ailes cendrées marquées de 
points blancs; les zigzags du dos moins distincts 
que dans le mâle; milieu du ventre blanchätre; la 


bande transversale du bec très-étroite et d’un 
bleuñtre terne. 


D'ORNITHOLOGIE. 869 
Les jeunes males de l'année ressemblent à Z« 
femelle ; ceux d’un et de deux ans, ont le roux de 
la tête et du cou moins vif; le noir de la poitrine 
n'est point profond, mais le plus habituellement 
d’un brun noirätre, même souvent nuancé de brun 
clair; quelquefois des taches sur le dos et sur les 
flancs. 


ANas FERINA. Gmel. Syst. 1. p. 550. sp. 51. — Lath. 
Ind. v. 2. 862. sp. 57. — Wils. Americ. Orn. v. 8. 
D. 110. pl. 00. f. 6. mâle. — Axas rur4a. Gmel. Syst. 1. 
p. 515. sp. 71.—Lath. Ind. v. 2. p. 863. sp. 78. masc.— 
Le Canarp micouix. Buff. Oùs. v. 9. p. 216.—Id. pt. ent. 
805. le mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 378. — 
PocrarD or R€D-HEADED WiGEON. Lath. Syn. v. 6. p. 523. 
— Penn. Brit. Zoot. p. 156. t. Q. 5. ihâle et femelle. — 
Die rarec-EnTe. Bechst. Naturg. Déut. v.: 4. p. 1028. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 527. — Naum. V6g. t. 58. 
f. 85. le très-vieux mâle. f. 88. te mâle à l'âge d'un an, 
ett. 57. f. 55. le jeune de l’année. — ANATRA PENELOPE. 
Stor. degl. uce. v. 5. pl. 585. le vieux mûle, et t. 584. Le 
mâle a l’âge d’un an. 

Habite : le nord; assez abondant en Russie, en Da- 
nemark et même dans le nord de l’Allemagne; deux fois 
de passage sur les côtes d'Angleterre, de Hollande et de 
France ; commun en automne sur les mers, les lacs et les 
rivières d'Allemagne, de Hollande et de France. 


Nourriture : comme l’espèce précédente. 
Propagation : niche dans les roseaux; pond jusqu’à 
douze et treize œufs d’un blanc verdâtre. 


Anatomie. La large trachée du mâle est composée 
dans presque toute sa longueur d’anneaux entiers et cylin- 
driques; le tube se resserre subitement à l'endroit où se 
forme le larynx inférieur ; celui-ci se dilate seulement en 


850 MANUEL 

dessous en une cavité osseuse ; les ramifications qui s’éle- 
vent du côté gauche ont absolument les mêmes formes 
que chez l'espèce précédente; mais le côté intérieur qui 
est accolé contre le tube, est presque entièrement os- 
seux et seulement garni de trois petites membranes trans- 
parentes. 


CANARD GARROT. 


ANAS CLANGULA+(LINN.) 


‘ 


Bec très-court, base plus large que la pointe ; 
narines percées vers la pointe; tarses et doigts 
Jaunätres; beaucoup de blanc sur les ailes. 


Un grand espace blanc à la racine du bec; le 
reste de la tête et la partie supérieure du cou d’un 
vert pourpre , très-foncé; partie inférieure du cou, 
poitrine, ventre, abdomen, flancs, grandes cou- 
vertures des aïles et une partie des scapulaires d’un 
blanc pur; dos, croupion et une partie des scapu- 
laires d’un noir profond ; cuisses et queue d’un noir 
cendré; bec noir; tarses et doigts d’un jaune orange, 
membranes noires; iris d’un jaune brillant. Lon- 
gueur, de 17 à 18 pouces. Le vieux müäle. 


La femelle , a toute la tête et la partie supérieure 
du cou d’un brun très-foncé; partie inférieure du 
cou, ventre et abdomen d’un blanc pur; poitrine 
et flancs d’un cendré foncé bordé de blanchätre; 
plumes du dos et scapulaires noirâtres dans le mi- 
lieu, bordées et terminées de cendré très-foncé, 
couvertures des ailes en partie blanches et noires; 
pointe du bec jaunâtre ; tarses et doigts d'un 


D'ORNITHOLOGIE. 871 


jaune clair; iris jaunâtre. Longueur, de 15 à 16 
pouces. 


Les jeunes males de l'année ressemblent aux 
vieilles femelles, le bec est d'un cendre noirûtre; 
l'iris d’un jaune verdätre; les doigts d'un brun jau- 
nâtre. 4 l'age d’un an, Vespace blanc du côté du 
bec commence à paraitre, et les plumes de la tête 
deviennent noires sans reflets. 


ANAS CLANGULA. Gmel. Sys£. 1. p. 523. sp. 23. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 865. sp. 87. — Wilss. Americ. Orn. v. 8. 
p. 62. pl. 67. f. 6. mas. — Le Garror. Buff. Oùs. v. 9. 


p. 222. — Id. pl. ent. 802. fiqure très-exacte du mâle. 
— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 587. — GOLDEN EY DuCK. 


Lath. Syn. v. 6. p. 555. —Penn. Brit. Zool. p. 154. t. Q. 
mâle et femelle. — Penn. Arct. Zoot. v. 2. p. 575. F. 
description exacte du jeune de l’année. — Die scnezce 
ENTE. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 985. — Meyer, 
Tasschenb. v. 2. p. 521. — Frisch. Vôg. t. 181 et 182. 
mäûle et femelle. — Naum. F6q. 1. 55. f. 81 et 82. fi- 
gures très-exactes du mâle et de la femelle. — Borkb. 
Deut. Orn. Heft. 12. t. 3 et 4. — Sparer-Ente. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 4. p. 1004. le jeune ou la femelle. — 
ANATRA CANONE DOMENICANO. Si0r. degl. ucc. v. 5. pl. 593. 
le vicux mâle. — Ber-nuixer or «wAker. Sepp. Nedert. 
Vog. v. 4. t. p. 5357. figure exacte du vieux mûäle. — 
Bruinkor ZEE-DUIRER. Ïd. v. 4. p. 511. une vieille femelle 
et un jeune mâle de l’année. 

Remarque. Il est incontestable que les descriptions Ja- 
tines de L’ANAS GLAuG10N de Linné, voyez Gmel, Syst. à. 
p. 525. Sp. 26, et celles de Latham, Ind. v, 2. p. 868. 
sp. 88, indiquent très-exactement le plumage de la vieille 
femelle ou du jeune mâle du CananD cannot; mais il est 
évident, que toutes les indications françaises et quelques 


872 MANUEL 

indications anglaises, placées comme synonymes avec cette 
espèce nominale de L’AN4as GLAUCION, doivent être énumé- 
rées dans la nomenclature de L’Axas Foriçeura, et que ce 
sont des descriptions de double emploi, faites sur des fe- 
melles ou sur des jeunes mâles du CaxarD Morirron. 


Habite : les contrées arctiques des deux mondes ; quel- 
ques couples se propagent également dans les pays tem- 
pérés ; de passage périodique le long des côtes de l'Océan; 
en automne sur les mers de lintérieur; se répand jusque 
sur les grands lacs de la Suisse. 


Nourriture : comme les espèces précédentes. 


Propagation : niche sur les mers et sur les lacs dont 
les bords ne sont point garnis de beaucoup de roseaux ; 
quelquefois , etsuivant la localité, sur les arbres ; pond jus- 
qu’à quatorze œufs d’un blanc pur. 


Anatomie. La trachée du mâle, depuis la glotte d’un 
diamètre très-resserré, se dilate subitement vers les deux 
tiers de sa longueur en un assemblage de grands anneaux, 
couchés les uns sur les autres, et capables de s’étendre au 
point de former un vaste sac, dont le mécanisme répond 
à celui du soufflet à cylindre; le tube reprend ensuite un 
diamètre moins large ; puis , formant avec le larynx infé- 
rieur un tuyau qui s’élargit par le bas, il donne naissance 
à une dilatation osseuse qui, de la partie inférieure du la- 
ryox, remonte en ligne diagonale du côté gauche, d’où 
sort la plus longue et la plus grande des deux bronches ; 
celle-ci est formée en entonnoir; deux membranes tym- 
pauiformes garnissent Île larynx inférieur. 


D’ORNITHOLOGIE. 8- 


Qt 


CANARD MORILLON. 


ANAS FULIGULA.(LInx.) 


Pointe du bec plus large que la base ; narines 


percees vers la base; tarses et doiots bleuätres ; 
un petit miroir blanc sur les ailes. 


Sur la tête une huppe à plumes effilées et longues; 
cette huppe, tête, cou et poitrine d'un noir à reflets 
violets et verdûtres; dos, ailes et croupion d’un brun 
noirätre à reflets bronzés; ces parties sont parse- 
mées de points bruns; ventre, flancs et la bande 
transversale sur l'aile d’un blanc pur ; abdomen 
d’un brun noirâtre; bec d'un bleu clair, à on- 
glet noir; iris d’un jaune brillant; tarses et doigts 
bleuâtres, membranes noires. Longueur, de 15 à 
16 pouces. Le tres-vieux male. 


La vieille femelle, porte aussi une huppe, mais 
les plumes en sont moins longues; cetie huppe, 
tête, cou, poitrine et haut du dos d’un noir mat, 
nuancé de brun foncé; dos et ailes d’un brun noi- 
râtre mat, parsemé de petits points bruns; sur la 
poitrine et sur les flancs de grandes taches d’un 
brun roussâtre ; ventre blanchâtre, nuancé de brun 
roussâtre ; le miroir de l'aile plus petit que dans /e 
male; bec et pieds plus foncés; iris d’un jaune clair. 
Longueur, 14 à 15 pouces. 


Awas FULIGULA. Gmel. Syst. 1. p. 543. sp. 45. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 869. sp. 90. — Wils. Americ. Orn. v. 8. 
p. 6o. pt. 67. f: 5. mas. — Anas crAUcION minus. Briss. 

PanriE If°. 56 


874 MANUEL 

Orn. v. 6. p. 411. t. 57. f. à. le vieux mâle. — Le moni- 
LON ET LE PETIT MORILLON *. Buff. Ois. v. 9. p. 227 et 251. 
t. 15.— Id. pl. ent. 1001. figure très-exacte du vieux 
mâle. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 395 et 596. — 
Tue rorrep pucx. Lath. Syn. v. 6. p. 540. — Penn. Brit. 
Zool. p. 153. t. Q. 6. le mâle en mue. — RHeïeR-ENTE. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 997. — Meyer, Tasschenb. 
v. 2. p. 519. — Frisch. Wôg. t. 171. la vieille femelle. — 
Naum. Wôg. t. 56. f. 85 et 84. figures très-exactes des 
vieux. — ANATRA COL CIUFFO. S£or. degl. ucc. v. 5. 
pl. 591 et 592. — ROEPERTIE OF KAMDUIKER. Sepp. Vederl. 
Vog. v. 5. t. p. 277. mâle et femelle. 


Les jeunes de l'année des deux sexes, n’ont 
avant la mue, aucun indice de huppe; une grande 
tache blanchätre sur les cotés du bec; du blane sur 
le front et quelquefois derrière les yeux; tête, cou 
et poitrine d’un brun mat, varié sur la poitrine de 
brun roussâtre; plumes du dos et des ailes d’un 
brun noirâtre, bordé de brun plus clair ; flancs d’un 
brun roussâtre; la bande sur laile petite et blan- 
châtre ; abdomen varié de cendre et de brun; iris 
d'un jaune sale. Les Jeunes males ont le ventre 
d’un blane plus pur que les Jeunes femelles. C'est 
alors, 


Le Canarp BRUN. Buff. Ois. v. 9. p. 253, mais surtout 
sa pl. ent. 1007. cette figure a toujours été placée dans les 
synonymes du Canard histrion ou à collier. — Naum. 
Vüg. t. 55. f. 85. figure très-exacte. — LaAPMARCK. DUCK. 
Penn. Arct. Zoo. v. 2. p. 576. M. 


* Les observations anatomiques m'ont servi de preuves pour 
garantir l'identité de ces deux espèces noininales. 


D'ORNITHOLOGIE. 85 

Les jeunes après la mue et à l'âge d'un an, per- 
dent le blanc à la racine du bec, ou bien cette cou- 
leur n'est que faiblement indiquée; la huppe est 


apparente et le plumage devient plus foncé. Ce sont 
alors, 


ANAS ScaxDiACA. Gmel. Syst. 1. p. 520. sp. 85. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 859. sp. 68. —- Larmarck pucx. Lath. Syn. 
v. 6. p. 515. — Le Moniron. Briss. Orn. v. 6. p. 406. 
t. 56. f. 1. le mâle à l’âge d'un an.et f. 2. jeune femette. 
— TE BaOwx pucx. Penn. Brit. Zool. t. Q. supplémen- 
taire ; La figure du fond est un jeune mêle. — Axarra 
CANONE DOMENICANO. Femina. Stor. deg. ucc. v. 5. pt. 594. 

Habite : les régions arctiques des deux mondes; au 
printemps, de passage sur les côtes maritimes ; en automne 
sur les lacs et les mers de l’intérieur ; très-commun en 
Allemagne, en Hollande, en France, en Suisse et en 
Italie. | 


Nourriture : comme les espèces précédentes. 


Propagation : niche dans les régions du cercle are- 
tique; un petit nombre se propage dans les climats tem- 
pérés ; ponte inconnue. 


Anatomie. La trachée du mâle a le tube peu large et 
d’un diamètre égal sur toute sa longueur ; le larynx irfé- 
rieur forme en avant et du côté droit deux faibles dilatations 
osseuses , séparées par une rainure; du côté gauche, il 
s'élève des ramifications osseuses, garnies de membranes ; 
cette partie du larynx a les mêmes formes que dans les ca- 
nards Milouinan et Milouin. 


nd 


() MANUEL 


\3 


CANARD A IRIS BLANC ov NYROCA. 
ANAS LEUCOPHTHALMOS. (BEcusr.) 


Bec long; iris blanc; miroir de l'aile blanc, 
termine de noir; une tache blanche sous le bec. 


Tête, cou, poitrine et flancs d’un roux rougeatre, 
très-vif; alentour du cou un-petit collier d’un brun 
foncé; sous la mandibule inférieure une tache an- 
gulaire d’un blanc pur, dos et ailes d'un brun noi- 
râtre à reflets pourprés; ces parties sont parsemées 
de petits points roux; miroir de l'aile blanc, ter- 
miné par du noir; ventre et couvertures du dessous 
de la queue d’un blanc pur; bec d’un bleu noirä- 
tre, onglet noir; iris blanc; tarses et doigts d'un 
cendré bleuâtre, membranes noires. Longueur, 15 
pouces. Le vieux mâle. 


La femelle, a la tête, le cou, la poitrine et les 
flancs bruns, mais toutes les plumes termmées de 
roussâtre clair; elle n’a point de collier autour du 
cou; les plumes des parties supérieures sont noi- 
râtres et terminées de brun clair; le reste est 
comme chez le z#74le. Longueu:, 14 pouces. 


Les jeunes de l’année, ont le sommet de la tête 
d'un brun noirâtre; toutes les plumes des parties 
supérieures bordées et terminées de brun roussä- 
tre; le blanc du ventre nuance de brun clair. 


ANas LEUCOPATAALMOS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 1009. — Anas nyroCA. Gueld. Nov. Com. Petr. v. 14. 


D'OR NITHOLOGIE. 857 


p. 405. — Gmel. Syst. 1. p. 542. Sp. 119.—Lath. nd. 
0. 2. p. 869. Sp. g1. — Axas ArRICANA. Gmel. Syst. 1. 
p. 522. sp. 88.— Lath. Ind. v. 2. p. 855. sp. 104. — 
Transact. ofthe Linn. society. v. 11. p. 178. — Ta Sar- 
ELLE D'Écyrre. Bull. Ois. v. 9. p. 275. mais surtout sa 
pl. ent. 1000. fiqureeæacte du mâle.—Lr Nyroca. Sonn. 
Nouv. édit. de Buff. Otis. v. 26. p. 153. — AFRICAN TEAL 
AND NyYROCA Duck. Lath. Syn. v. 6. p. 55% et 541. variety 
from the tufied duck. — Die weissaucice-enre. Meyer, 
Tasschenb. Deut. v. 2. p. 526. — Id. Vüg. Deut. v. 2. 
Heft. 25. figures très-exactes du mäle et de la femelle. 
— Naum. V'6q. t. 59. f. 89. figure très-exacte du mâle. 
— ANnaTra Mariva. Stor. deg. ücc. v. 5. pl. 590. {e mâte, 
et pl. 589. la femelle. — Brume puirer rex. Sepp. 
Nedert. Vog. v. 4. t. p. 525. le jeune mâle Gaé d’un an. 


Habite : les grands lacs et les rivières des contrées 
orientales de l'Europe; de passage régulier en Allemagne; 
accidentellement ou peu nombreux en Hollande, en France 
et en Angleterre. 


Nourriture : insectes , petites grenouilles, plantes 


aquatiques , leurs semences et graines; rarement de petits 
poissons. 


Propagation : niche dans les joncs qui bordent les 
grandes rivières el les marais ; pond neuf ou dix œufs, d’un 
blanc légèrement verditre. 


Anatomie. La trachée du mâle est d’un diamètre très- 
étroit, surtout immédiatement en dessous de la glotte et 
vers le larynx inférieur; dans le milieu elle est du double 
plus large ; le larynx inférieur forme du côté droit une pro- 
tubérance osseuse , et du côté gauche un dôme composé de 
ramifications osseuses et garnies de membranes du côté 
extérieur, tandis que le côté accolé contre le tube est en- 
tiérement osseux. 


878 MANUEL 


CANARD A COLLIER ou HISTRION. 
ANAS HISTRIONICA. (Lixx.) 


Bec court, comprime, onglet très-crochu ; na- 
rines à la base supérieure du bec, très-rapprochées. 


Tête et cou d’un violet noirâtre; un grand es- 
pace entre le bec et l'œil, une tache derrière les 
yeux, la bande longitudmale sur les côtés du cou, 
le collier qui entoure cette partie, un large demi- 
croissant sur les côtés de la poitrine et une partie 
des scapulaires, le tout d’un blanc pur; partie in- 
férieure du cou et poitrine d’un bleu cendré; flancs 
d'un roux rougeâtre ; ventre brun ; dos, ailes et crou- 
pion d’un noir à reflets violets et bleus; miroir de 
l'aile d’un violet très-foncé; bec noir; iris brun; 
pieds et membranes d’un bleu noiratre. RonsHEUr, 
17 pouces. Le vieux mâle. 


La femelle diffère beaucoup; tout son plumage 
supérieur est d’un brun foncé nuancé de eendré; 
vers le front et un peu en avant des yeux une pe- 
tite tache blanche; vers la racine du bec et sur la 
région des oreilles, un grand espace de même cou- 
leur; gorge blanchaätre; poitrine et ventre d’un 
blanchôtre nuance et taché de brun; flancs d’un 
brun rougeâtre. Longueur, 16 pouces. 


Les jeunes de l’année sont variés de brun et de 
blanchâtre; mais ils se distinguent par les taches 
blanches qui se dessinent sur les cotes de la tête. 


D'ORNITHOLOGIE. 8-9 
Les males ne prennent le coilier blanc qu'à l'âge 
de deux ans. 
Le male. 


ANAS HISTRIONICA. Gmel. Sysé. 1. p. 554. sp. 35. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 849. sp. 45. — Wilson. Americ. Orn. 
v. 8. p. 139. pl. 92. f. 4. mas. — LE CANARD A COLLIER DE 
Terre-Neuve. Buff. Os. v. 9. p. 250. mais surtout sa pt. 
ent. 598. figure très-eæacte. — CANARD ARLEQUIN. Cuy. 
Règ. anim. v. 1. p. 5353. — Karcequix pucx. Lath. Syn. 
v. 6. p. 455. — Edw. Glan. &. 99. — Die RRAGEN-ENTE. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4 p. 1037. — Meyer. Tas- 
schenb. v. 2. p. 550. — Naum. Vôg. t. 52. f. 97. fi- 
gure très-exacte du mûtle. — ANATRA COL COLLARE. 4407. 


degt. ucc. v. 5. pl. 580. 
La femelle. 


ANAs MINUTA. Gmel. Syst. 1. p. 534. sp. 56. — La Sar- 
CELLE BRUNE ET BLANCHE *. Buff. Oùs. v. 9. p. 287. — id. 
pl. ent. 599.—-Lirrce sRowxN and waire puck. Edw. Gian. 
&. 155. figure très-exæacte. — Lath. Syn. v. 6. p. 485. 


Habite : les contrées arctiques des deux mondes ; abon- 
dant dans les contrées orientales de l'Europe; de passage 
accidentel en Allemagne; jamais le long des côtes de 
POcéan. 

Nourriture : coquillages, frai et insectes. 


Propogation : niche sur les bords des eaux , dans les 
taillis et dans les herbes; pond dix ou douze œufs d’un 
blanc pur. 

Anatomie : inconnue. 


* Mais point le Canard brun de Buff. Ois. v. 9. p. 252. et sa pl. 
enl. 1007; ceux-ci appartiennent comme synonymes au /eune de 
l’année da Canard morillon. 


OUR SARA RARE A BONE ED 


88e MANUEL 
GENRE QUATRE-VINGTIÈME. 


HARLE.— MERGUS. (Linx.) 


Brc médiocre ou long, droit, grêle, en cône 
allongé et presque cylindrique, base large; pointe 
de la mandibule supérieure très-courbée, ongui- 
culée, crochue ; bords des deux mandibules dente- 
les en scie, ces dentelures dirigées en arrière. Na- 
RINES latérales, vers le milieu du bec, élliptiques, 
longitudinales, percées de part en part. Preps courts, 
retirés dans l’abdomen; trois doigts devant entière- 
ment palmés; doigt de derrière libre, articulé sur le 
tarse, portant un rudiment. ALES médiocres, la 1re, 
rémige de la longueur de la 2e. ou un peu plus courte. 


Les Harles ressemblent beaucoup aux Canards. Ils 
vivent sur les eaux, où ils nagent ayant le plus souvent 
tout le corps submergé, et seulement la tête hors de l’eau; 
ils plongent facilement et souvent, nagentavec une extrême 
agilité entre deux eaux , et se servent des ailes pour s’aider 
dans cette natation; ils volent long-temps et très-vite ; 
leur démarche est très-vacillante et embarrassée; leurs 
pieds, ainsi que ceux des canards à doigt postérieur lobe, 
étant plus retirés dans l’abdomen que ceux des canards à 
doigt postérieur lisse. Leur nourriture consiste principale- 
ment en poissons ct en amphibies; ils font une grande des- 
truction des premiers. On ne les voit qu’en hiver dans les 
climats tempérés; leur demeure habituellle est dans les 
pays froids, où ils se reproduisent; beaucoup plus fa- 
rouches que les différentes espèces du genre canard, on ne 
parvient point à les élever en domesticité. Leur mue a lieu 


- 


D'ORNITHOLOGIE. 881 
une fois l’année, mais les vieux mâles muent comme ceux 
des canards, au printemps, tandis que les vieilles femelles 
et les jeunes muent en automne; les jeunes mâles avant 
Jeur première ou seconde mue ne diffèrent presque point 
des femelles. 


GRAND HARLE. 


MERGUS MERGANSER. (LiIxx.) 


Le miroir des ailes blanc, sans bandes trans- 
versales. Le vieux mâle porte une grosse huppe; 
courte et touffue. 


Tête et partie supérieure du cou d’un noiîr ver- 
dâtre à reflets; partie inférieure du cou, poitrine, 
ventre, abdomen, couvertures des ailes et les sca- 
pulaires les plus éloignées du corps d'un blanc pur, 
mais nuancé d’un rose jaunâtre * sur les parties 
inférieures ; haut du dos et les scapulaires les plus 
proches du corps d’un noir profond; poignet de 
l'aile noirâtre ; grandes couvertures lisérées de noir; 
dos et queue cendrés; bec d’un rouge foncé, mais 
noir en dessus et sur l'onglet; iris d’un brun rou- 
oeûtre, quelquefois rouge; pieds d’un rouge ver- 
millon. Longueur, de 26 à 28 pouces. Le très-vieux 
male. 


La femelle diffère beaucoup; sa huppe est lon- 
gue et effilee; tête et partie supérieure du cou d’un 


* Cette belle couleur disparait peu de temps après que l’oiseau 
a été monté; la plupart des individus déposés dans les cabinets 
ont ces parties colorées d’un blanc jaunâtre ou d’un blanc pur. 


882 MANUEL 

brun roussâtre; gorge d’un blanc pur; partie in- 
férieure du cou, poitrine, flancs et cuisses d’un 
cendre blanchâtre; ventre et abdomen d’un blanc 
jaunâtre ; toutes les parties supérieures d’un cen- 
dré foncé ; miroir de l’aile blanc, sans bande trans- 
versale; bec d’un rouge terne ; iris brun; pieds d’un 
rouge jaunâtre , les membranes d’un rouge cendre. 
Longueur, 24 ou 25 pouces. 


Les jeunes mâles de l'année , ne diffèrent pres- 
que point des /emelles ; à l'âge d’un an Les jeunes 
males se distinguent par des taches noirâtres, dis- 
posées sur le blanc de la gorge; le roux du cou 
est alors terminé par une couleur plus foncée; des 
plumes noirâtres se montrent sur le sommet de la 
tête , et des plumes blanches paraissent sur les 
couvertures des ailes. 


Remarque. Les femelles et les jeunes mâles de cette 
espèce et de la suivante, sont très-difficiles à distinguer, 
mais on ne pourra plus s’y méprendre en ayant toujours 
égard à la taille, et surtout à la nature du miroir des aïles, 
qui est d’une seule couleur chez {es jeunes et chez Les fe- 
melles de cette espèce ; tandis qu’il est rayé transversale- 
ment de cendré chez {es femelles , et de noirâtre chez tes 
jeunes mâles de lespècé suivante. 


Le vieux mâle. 


MerGus MERGANSER. Gmel. Syst. 1. p. 544. sp. 2. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 828. sp. 1. — Wils. dAmeric. Orn. 
v. 8. p. 68. pl. GS. f. à. — Le Harce. Buff. Ois. v. .8 
p. 265. Sp. 25. — Id. pl. ent. 951. figure très-exacte. 
— HARLE PROPREMENT pit. Gérard. T'ab. élém. v. 2. p. 410. 


D'ORNITHOLOGIE. 883 
— GOOSANDER, OR MERGANSER. Lath. Syn. v. 6. p. 418. — 
Penn. Brit. Zool. p. 145. t. N.* — GaxsEn-sacer oder 
TAUCHER-GANS. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 781. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 565. — Frisch. Vôg. t. 190. 
— Naum. W6g. t. 61. f. 05. figure très-exacte. — MErco 
OCA MARINA Ë MERGO DOMINICANO. AS£or. degli ucc. v. 5. 
pl. 508 et 512. — DurEeLnE zAAGBEK. Sepp. Nederl. V og. 
v. 4. 4. p. 3525. fiqure très-eæacte. 


La femelle et les jeunes. 


Merçus casror. Gmel. Syst. 1. p. 545. sp. 2. var. — 
Lath. Ind. v. 9. p. 829. sp. 2. — MErGuS RUBRICAPILLUS: 
Gmel. Syst. 1. p. 545. var. — Le HarLe FEMELLE. Buff. 
Oùs. v. 8. p. 256. — Id. pl. ent. 953. fiqure très-exacte. 
— Dun-DivER, SPARLING FOWI. Lath. Syn. v. 6. p. 420 et 
423. À. — Id. supp. v. à. p. 270. — Frisch. F6g. t. 191. 
— Naum. Wôgq. t. 61. f: 93. B. — Menco-oca. Stor. deg. 
ucc. V. 5. pl. 510. fiqure exacte. 


Habite : les régions arctiques des deux mondes; de 
passage régulier en hiver dans les pays tempérés; assez 
abondant alors sur les côtes de Hollande et de France: 
plus abondant dans les très-fortes gelées sur les lacs de 
l'intérieur ; commun en Allemagne et jusque dans le midi. 

Nourriture : poissons et amphibies. 


Propagation : niche entre des pierres roulées sur le 
rivage des eaux, dans les buissons ou dans des arbres 
creux; pond douze ou quatorze œufs, presque également 
pointus aux deux bouts, blanchâtres. 

Anatomie. La très-longune trachée du male est compo- 
sée immédiatement au-dessous de fa glotte, d'anneaux cy- 
lindriques ; deux pouces plus bas le tube s’élargit subite- 
ment en une dilatation large et déprimée, composée d’an- 
neaux qui alternent; ensuite la trachée se resserre et la 
forme des anneaux est cylindrique; puis ils s’élargissent et 


884 MANUEL 

forment une seconde dilatation, mais moins grande que la 
premiere ; le tube à peu de distance du larynx inférieur, 
redevient très-étroit et cylindrique. Le très-grand larynx 
inférieur, d’une consistance osseuse très-solide, se dilate 
en avant, du côté gauche et à sa partie postérieure; du 
côté droit il se forme une grande élévation formée par 
trois arêtes osseuses, réunies par le haut, et qui produi- 
sent trois surfaces planes tendues de membranes tympani- 
formes ; cette portion du larynx est séparée intérieurement 
de la portion osseuse de gauche, par une cloison membra- 
neuse, ouverte et lâche en-dessous. Les deux bronches 
sont très-distantes, celle de droite entre dans la capacité 
garni> de membranes , justement à l’endroit qui corres- 


pond à la membrane vibrante, qui forme la cloison inté- 
rieure. : 
HARLE HUPPE. 


MERGUS SERRATOR. (Liw«x.) 


Miroir des ailes blanc, coupe par deux bandes 
transversales chez le mâle, ef par une bande chez 
la femelle. Ze vieux mâle porte une huppe longue 
et efjilee. 

Tête, huppe et partie supérieure du cou d’un 
noir verdâtre à reflets; un collier blanc entoure le 
cou; poitrine d’un brun roussâtre marqué de taches 
noires; à l'insertion des ailes sont cinq ou six gran- 
des taches blanches, bordées de noir; miroir de 
l'aile blanc, mais coupé par deux bandes trans- 
versales noires; haut du dos et scapulaires d’un 
noir profond; ventre blanc; cuisses et croupion 
rayés de zigzags cendrés; bec et iris rouges; pieds 
oranges. Longueur, de 21 à 22 pouces. Le vieux 
male. 


D'ORNITHOLOGIE. 885 
La vieille femelle, a la tête, la huppe et le cou 
d’un brun roussâtre; gorge blanche; devant du 
cou et poitrine variés de cendré et de blanc; par- 
ties supérieures et flancs d’un cendré foncé ; miroir 
de l’aile blanc, mais coupé par une bande cendrée; 
parties inférieures blanches; bec et pieds d’un 
orange terne; iris brun. Longueur, de 19 à 20 
pouces. 


Les jeunes males de l'annee, ont le bec d’un 
rouge clair et l'iris jaunâtre; la tête d’un brun fon- 
cé; la gorge d’un blanc cendre. 


A läge d'ün an, les jeunes mâles ont les par- 
ties supérieures variées de noirâtre; le cou et la 
tête ont encore des teintes roussâtres. 


Les vieux, males et femelles. 


MerGus serraroë. Gmel. Syst. 1. p. 546. sp. 5. — 
Lath. {nd. v. 2. p. 829. sp. 4. — Wils. Americ. Orn. 
v. 8. pl. Gg. f. 2. mas. — MERGUS SERRATOR LEUCOMELAS, 
Gmel. Syst. 1. p. 546. var. D. — Briss. Orn. v. 6. 
p. 250. sp. 4. — Le HarLe nuPré. Buff. Oùs. v. 8. p. 275. 
— Id. pt. ent. 207. — Gérard. Tab. élém: v. 2: p. 413. 
— HanLe À Manteau Noir. Buff. Ois. v. 8. p. 277. — 
RED-BREASTED MERGANSER. Lath. Syn. v. 6. p. 423. — Edw. 
Glan, t. 95. figure très-exacte du mâle. — Lancscana- 
BLIGER SAGER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 795. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 568. — Naum. Vüg. t. 61. 
f. 94. le vieux mâle, et t. 62. f. 96. fiqure très-exacte 
de la vieille femetie. — Menco ocA p1 LuNGo sEcco. Stor. 
degli ucc. pl. 5o9. le vieux mâle. 


886 MANUEL 
Les jeunes mâles. 


Mercus SERRATUS, Gmel. Sys£. 1. p. 546. sp. 5. var. À. 
— Mercus nicer. Id. var. Ÿ. — Le Harxe von. Briss. 
Orn. v. 6. p. 251. Sp. 5. — Lath. Syn. v. 6. p. 426. 
var. B. — Naum. Vôg. t. G2. f. 95. figure très-exacte 
du jeune mûle. 

Habite : les mêmes lieux que l’espèce précédente ; très- 
abondant en hiver sur les côtes de Hollande et quelque- 
fois dans les marais de l’intérieur. 


- Nourriture : comme la précédente. 


Propagation : niche sur les bords des eaux; pond de- 
puis huit jusqu’à treize œufs , d’un cendré blanchâtre. 

Anatomie. La trachée du mâle, de longueur moyenne, 
est conformée à sa partie supérieure, de la même manière 
que dans l'espèce précédente , mais la seconde dilatation 
du tube n'existe point; à un pouce et demi de distance du 
larynx inférieur, le tube est très-déprimé, formé de dix- 
neuf ou de vingt anneaux, qui sont très-larges à la partie 
postérieure du tube, mais qui par devant forment une es- 
pèce de clavier, composé d’étroites arêtes osseuses, dans 
les intervalles desquelles sont vingt ou vingt-deux mem- 
branes tympaniformes. Le grand larynx inférieur se dilate 
en avant et en dessous, et forme deux protubérances os- 
seuses à sa partie postérieure, dont celle de droite est la 
plus grande; toutes les deux sont garnies latéralement par 
une membrane tympaniforme. Dans cette espèce , c’est 
dans la protubérance gauche qu'il existe une cloison mem- 
braneuse, de la même forme que celle que l’on observe 
chez l'espèce précédente ,; mais qui se trouve dans la 
grande élévation que forme la portion droite du larynx 
inférieur. 


D'ORNITHOLOGIE. 887 


HARLE PIETTE. 


MERGUS ALBELLUS. (Lixnw.) 


Une grande tache d’un noir verdâtre de chaque 
côté du bec, une semblable, mais longitudinale, 
sur l’occiput ; la huppe touffue, le cou, les scapu- 
laires, les petites couvertures des ailes et toutes 
les parties inférieures d’un blanc très-pur; le haut 
du dos, les deux croissans qui se dirigent sur les 
côtés de la poitrine et les bords des scapulaires 
d’un noir profond ; queue cendrée; flancs et cuisses 
variés de zigzags cendrés; bec, tarses et doigts 
d’un cendré bleuâtre ; membranes des doigts noires; 
iris brun. Longueur, de 15 + à 16 pouces. Le vieux 
male. 


La femelle, a le sommet de la tête, les joues et 
locciput d’un brun roussâtre; gorge, partie supé- 
rieure du cou, ventre et abdomen blancs; partie 
inférieure du cou, poitrine, flancs et croupion d'un 
cendré clair; parties supérieures et la queue d’un 
cendré très-foncé ; ailes variées de blanc, de cendré 


et de noir. Longueur, 15 pouces. 


Les jeunes, dans la première année, ressemblent 
à la femelle. Les males à l'age d'un an se distin- 
guent par de petites plumes noirâtres, qui forment 
la grande tache à la partie latérale du bec; par 
quelques plumes blanchâtres et blanches dont la 
tête et l’occiput sont parsemés; par la partie du 
haut du dos qui est variée de plumes noires et cen- 


888 MANUEL 

drées, et par les indices des deux croissans noirs 
sur les côtés de la poitrine. Les Jeunes des deux 
sexes ont les grandes couvertures des ailes termi- 
nées par un grand espace blanc, tandis que Les 
pieux n'ont du blanc qu’à la pointe. 


Le vieux male. 


Merçus ALBELLUS. Gmél. Syst. 1. p. 547. sp. 5.—Lath. 
Ind. v. 2. p. 851. sp. 6. — Wils. Americ. Orn. v.S8. 
p. 126. pl. 91. f. 4. — Le Pervr HarLe auepé Ou LA PIETrE. 
Buff. Ois. v. 8. p. 275. — Id. pl. ent. 449. figure très- 
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 415. — Suew 
or WHITE NN. Lath. Syn. v. 6. p. 428. — Id. supp. v 1. 
p. 271. — Penn. Brit. Zoo. t. N. 1.— WEISSER SAGER. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 804.— Meyer, Tasschenb. 
v. 2. p. 571.— Frisch. Vôg. &. 172. — Naum. Vôg. t. 63. 
f 97.-—Merco oca minore. Stor. degl. ucc. v. 5. t. 515. 
— WirtE-Nox puiER. Sepp. Nedert. Vog. v. 4. t. p. 565. 
figure exacte. 


La femelle et les jeunes de l'annee. 


Mençus minurus. Linn. Syst. 1. édit. èn-12. p. 209. sp. 6. 
— Mercus minurus. Linn. Faun. Suec. p. 158. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 852. sp. 7.-- Mercus asiaricus. S. G. Gmel. 
Reis. v. 2. p. 188. t. 20. — Mençus srecrarus. Brunn. 
Orn. Boreal. n°. 98. — Briss. Orn. v. 6. p. 252. — 
Mercus pannonicus. Scopoli. Ann. 1. n°. 92. — La 
Pierre FemMELLE. Buff. Oës. pl. ent. 450. figure exacte. 
— Le Hare ÉTOILE. Buff. Ois. v. 8. p. 258. Le jeune mâle. 
— Minute MERGANSER. Lath. Syn. v. 6. p. 429. — Re» 
HEADED SMEW. Penn. Brèt. Zool. p. 148. t. N. 2. le jeune 
mâle en mue. — Naum. Vôg. Deut. t. 65. f. 98. la fe- 
melle. — Menco oca minore. Séor. degl. ucc. v. 5. 
pl. 514. la femelte.—Mrrco oca cexerino. Id. pé. Sur. le 


D'ORNITHOLOGIE. 889 


jeune mâle d’un an. —De KLEINE 741888. Sepp. Nedert. 
V'og. v. 4. t. p. 294. deux jeunes de l’année. 


Habite : les contrées du cercle arctique des deux 
mondes ; de passage en automne , mais surtout en hiver, en 
Angleterre, en Allemagne, en Hollande, en France et 
jusqu’en Italie; assez abondant en Hollande sur les lacs et 
dans les marais, particulièrement dans les hivers peu ri- 
goureux. 

Nourriture : poissons. 

Propagation : niche sur les bords des lacs et des ri- 
vières; pond depuis huit jusqu’à douze œufs blanchâtres. 

Anatomie. La trachée du mâle, qui est très-étroite 
immédiatement en-dessous de la glotte, prend graduelle- 
ment jusque vers le larynx inférieur, un diamètre beau- 
coup plus large; le tube est composé de demi-anneaux 
qui alternent. Le larynx inférieur se dilate par devant en 
une protubérance osseuse ; du côté gauche il se forme une 
dilatation osseuse, surmontée par une fine arête de même 
nature, et formant la moitié d’un cercle; cette partie est 
fermée des deux côtés par une membrane transparente. 


GENRE QUATRE-VINGT ET UNIÈME. 


PÉLICAN.—-PELECANUS. 
(Linn.) 


Bec long, droit, large , très-déprimé ; mandibule 
supérieure aplatie, terminée par un onglet ou croc 
très-fort, comprimé et très-crochu : mandibule in- 
férieure formée par deux branches osseuses, dépri- 
mées, flexibles, réunies à la pointe; de ces deux 

Panne 1°. HA, 


890 MANUEL 

branches pend une peau nue ,en forme de sac. Face 
et GorGE nues. NARINES basales, en fentes longi- 
tudinales. Preps forts, courts; trois doigts devant; 
le doigt de derrière s'articule intérieurement, mais 
sur le même plan des autres, tous réunis par une 
seule membrane. ONGLes, celui du doigt du milieu 
sans dentelures. AILES médiocres; la 1'°. rémige 
plus courte que la 2€., qui est la plus longue; 
grandes couvertures et pennes secondaires les plus 
proches du corps aussi longues que les rémiges. 


Les Pélicans sont de très-gros oiseaux qui vivent in- 
distinctement sur les fleuves, sur les lacs et le long des 
côtes maritimes ; leur nourriture consiste en poissons , dont 
ils font une ample provision dans le vaste sac qui pend à 
la mandibule inférieure, et d’où la nourriture passe suc- 
cessivement dans l’œsophage à mesure que la digestion se 
fait. Ces oiseaux sont excellens nageurs; quoique tous les 
doigts se trouvent engagés dans une même membrane, 
ils sont doués d’un moyen de préhension très-extraordi- 
naire dans des oiseaux à pieds palmés, en ce qu'ils per- 
chent souvent sur les arbres, faculté qui est également 
propre à certaines espèces de Canards, aux oiseaux qui 
composent le genre Cormoran, et au genre Anfhingatout 
composé d’oiseaux étrangers ; la faculté de se percher sur 
les arbres est, suivant des rapports, également propre 
aux Frégates et aux Paille en queue. On dit que le pé- 
lican de nos climats n’est point sujet à une double mue, 
mais il est certain que les jeunes diffèrent beaucoup des 
vieux, et qu’il leur faut plusieurs années pour se revêtir 
du beau plumage stable des adultes ; il est également cer- 
tain qu’il n’existe presque aucune différence extérieure 
dans les sexes. 


D'ORNITHOLOGIE. 89t 
PÉLICAN BLANC. 


PELECANUS ONOCROTALUS. (L1wx.) 


Toutes les parties du plumage d’un beau blanè, 
légèrement nuancé de rose clair, si on en excepte 
Fe rémiges qui sont noires; partie supérieure du 
bec ae. dans le on jaunätre, et les bords 
rougeâtres; onglet du bec, rouge; la face nue est 
d’un blanc rose; la grande poche gutturale d’un 
jaune clair; iris d’un brun rougeâtre très-vif; pieds 
d'une couleur de chair livide. A loceiput un bou- 
quet de plumés longues et effilées; la queue com- 
posée de 20 plumes. Longueur, depuis 5 jusqu’à 6 
pieds, et quelquefois davantage. Les très-vieux in- 


dividus. 


Les jeunes de l'année et ceux d’un an, sont 
partout le corps d’un cendre blanchäâtre; ventre 
blanchâtre; ailes et dos d’un cendrée très-foncé ; 
toutes les plumes bordées de cendré plus clair; ré- 
miges d’un cendré noirâtre ; bec et parties nues 
d’une couleur livide; iris brun. C’est au cou et sur 
le ventre que se montrent les premières plumes 
blanches. 


Les vieux. 


PELECANUS ONOCROTALUS. Gimel. Syst. 1. p. 56. sp. 1. 
— Lath. Ind. v. 2. p. 882. — Le Péuicax. Buff. Ois. 
v. 8. p. 282. 1. 25. — Id. pl. ent. 87. — Gérard. Tab. 
élém. v. 2. p. 306. — GREAT WHITE PELICAN. Lath. Syn. 
v. 6. p. 575. — Edw. Glan. t. 92. — GROSSER PELEKAN- 


892 MANUEL 

Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 558. — Meyer, Tas- 
schenb. v. 2. p. 554. — I. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 15. 
— Frisch. Fôg. t. 186. — ONOCROTALO 0 PELLICANO. Séor. 
degt. ucc. v. 5. pl. 499 et 500. — Selon l'opinion de 
M. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 524 , il faut encore ajouter 
ici Perecanus noseus. Gmel. p. 570. — Lath. p. 883. 
sp. 2. mais point la pl. ent. 965. qui représente le jeune 
de notre Pélican. 


Les j eunes. 


PEcecanus PHILIPPENSIS. Gmel. Syst. 1. p. 571. sp. 12. 
— Lath. Ind. v. 2. p. 883. sp. 5. — Briss. Orn. v. 6. 
p. 527. t. 46. — Le PÉLicaN DES PRILIPPINES. Buff. Oùs. 
pl. ent. 965. figure très-exacte , à l’exception de la couleur 
des pieds. — Le PÉLican Brux. Gérard. Tab. élém. v. 2. 
p. Gui. — Paicippine PÉLICAN. Lath. Syn. v. 6. p. 585. 
— Naum. #ôg. Nachtr. t. 63. f: 119. — Il faut encore, 
selon l’opinion de M. Cuv. Règ. anim. v. 1. p. 524, 
ajouter au jeune le composé du PecEcanus Fusous *. Gmel. 
et Lath., ainsi que PELECANUS MANILLENSIS, Gmel. et Lath. 


Habite : les contrées orientales de l’Europe ; commun 
sur les rivières et sur les lacs de la Hongrie et de la Rus- 
sie; assez abondant sur le Danube; rare et accidentelle- 
ment vers les côtes de l'Océan. 


Nourriture : poissons. 


Propagation : niche à terre dans un enfoncement, 
proche des eaux; pond deux ou trois et rarement quatre 
œufs, d’égale grosseur vers les deux bouts et d’un blanc 


pur. 
Anatomie. La trachée artère, dans les deux sexes, est 


RÉ 

* Mais certainement point le Pélican brun de Buffon, pl. enl. 
957. Cet oiseau est une espèce particulière très-distincte, propre 
aux climats d'Amérique. 


D’ORNITHOLOGIE. 893 
presque entièrement membraneuse , les anneaux cylin- 
driqués sont formés d’arêtes fixes cartilagineuses; vers 
la glotte elle s’élargit en entonnoir ; le socle du fond de 
la glotte est très-apparent. Les bronches se dilatent beau- 
coup dans le milieu, et forment des espèces de poches. 

Remarque. On m'a envoyé un pélican adulte, tué en 
Égypte ; j'en ai reçu un autre du cap de Bonne-Espérance ; 
ces deux individus ne diffèrent point de ceux qu’on trouve 
en Europe; leurs dimensions sont seulement beaucoup plus 
fortes. 


PAS AA EVER AIR IAS RAS 


GENRE QUATRE-VINGT-DEUXIÈME. 


CORMORAN. — CARBO. (Meyer) 


Bec médiocre ou long, droit, comprimé, arète 
arrondie ; mandibule supérieure très-courbée vers 
la pointe, crochue; mandibule inférieure compri- 
mée ; base engagée dans une petite membrane qui 
s'étend sur la gorge. FAGE et GoRGE nues. Nanives 
basales, linéaires, occultes. Prieps forts, courts, 
très-retirés dans l’abdomen ; trois doigts devant, le 
doigt de derrière s'articule intérieurement; tous 
réunis par une seule membrane. OnGces, celui du 
doigt du milieu dentelé en scie. ArLEs médiocres ; 
la 17e, rémige un peu plus courte que la 2€., qui est 
la plus longue. 


Les Cormorans se distinguent facilement des Pélicans 
et des Fous avec lesquels ils ont toujours été confondus 
dans un même genre. Ces oiseaux sont d’excellens plon- 
geurs , qui poursuivent avec une vitesse étonnante et 
comme à tire d’aile , entre deux eaux , une proie très-agile ; 


894 MANUEL 

quoique peu habiles à la course, ils marchent mieux que 
les harles, mais dans une position encore plus droite ou 
verticale; leur longue queue pourvue de pennes fortes , à 
baguettes élastiques, leur sert de soutien dans la mar- 
che; ils s’en servent comme d’un troisième point d’ap- 
pui. Leur nourriture consiste en poissons d’eaux douces, 
et particulièrement en anguilles; ils nagent Le plus souvent 
ayant seulement la tête hors de Peau ; leur vol est accéléré 
et soutenu. Ils ont l'habitude, plus encore que les pélicans, 
de percher sur les arbres; leurs nids, qu’ils placent suivant 
la localité , àterre , dans les creux des rochers ou sur les ar- 
bres , est composé de joncs, d'herbes ou de fucus très-gros- 
sièrement entrelacés. La mue est en partie double cheztoutes 
les espèces connues; celle de printemps fait paraître au cou 
etaux cuisses quelques plumes blanches, longues et déliées ; 
celles-ci , ainsi que les plumes qui forment des huppes, tom- 
bent les premières avant la mue d’automne; les jeunes 
de l’année différent beaucoup des adultes ; mais il n’existe 
aucune différence dans les sexes, ce que j'ai vérifié sur 
toutes les espèces de nos contrées; la livrée des jeunes a 
toujours été prise pour celle des femelles. Toutes les es- 
pèces européennes ont approchant un même plumage. 


GRAND CORMORAN. 


CARBO CORMORANUS. (MEyxer.) 


Longueur du bec, 2 pouces 3 lignes plus long 


que la tête; la queue composée de 14 pennes ”. 


Sous la gorge un large collier blanc ou blan- 
châtre , dont les extremités vont jusques en dessous 


* N. B.I a longueur comparative du bec dans ce genre, est tou- 
jours prise depuis la partie emplymée du front jusqu’à la pointe. 


D’ORNITHOLOGIE. 805 
des yeux; sommet de la tête, cou, poitrine, toutes 
les parties inférieures et le croupion d’un noir ver- 
dâtre et à reflets; sur le cou de petits traits blan- 
chätres, qui sont presque imperceptibles; plumes 
du haut du dos et des ‘ailes d’un brun cendrée ou 
couleur de bronze dans le milieu, bordées par une 
large bande d’un noir verdâtre et à reflets ; rémiges 
et pennes de la queue noires; bec d’un cendré noi- 
râtre ; région nue des yeux d’un jaune verdâtre; la 
petite poche gutturale jaunâtre; iris vert; pieds 
noirs. Longueur, de 27 à 29 pouces. Les vieux des 
deux sexes, en plumage d'hiver. 


Remarque. Les individus dans cet état ont le plus 
souvent été décrits comme les femelles de l'espèce. 


Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la tête, 
la nuque et le dos d’un brun foncé, avec de légers 
reflets verts; le large collier d’un gris blanchâtre; 
devant du cou et toutes les parties inférieures d’un 
gris brun, varié de blanchätre, particulièrement 
sur la poitrine et sur le milieu du ventre, où ces 
taches sont en grand nombre; plumes du haut du 
dos, scapulaires et couvertures des ailes d’un gris 
cendré dans le milieu, bordées par une bande d’un 
brun foncé ; bec d’un brun clair; iris brun. Ce n’est 
qu’à l'age d’un an que les jeunes prennent la livrée 


parfaite d'hiver. 


Plumage d’été ou des noces. 


Sur l’occiput et sur une partie de la nuque sont 
de longues plumes, qui forment une huppe d'un 


896 MANUEL 

vert foncé à reflets; le large collier de la gorge est 
d'un blanc pur; sur le sommet de la tête, sur une 
grande partie du cou et aux cuisses paraissent des 
plumes d’un blanc pur, très-longues, efflées et 
soyeuses ‘; le reste du plumage comme en hiver. 
Ces plumes sont plus ou moins longues suivant l’âge 
des individus. 


Perecanus carso. Gmel. Syst. 1. p. 573. sp. 3. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 886. sp. 14. — Le Conmorax. Buff. 
Os. v. 8. p. 310.1. 26. — Id. pt. ent. 027. en plumage 
parfait des noces. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 313. 
— Tue conuoranr. Lath. Syn. v. 6. p. 595. — Penu. 
Brit. Zoo. p. 159.1. L. 1. le jeune à l’âge d’un an. 
— Der schwarze recixan. Bechsi. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 750. — Kouworax scHARBE. Meyer, Tasschenb. v. 2. 
P. 576. — Frisch. Fôg. t. 187. et 188. jeune de l’année 
— Naum. Vôg. Nachtr. t. 64. f. 120. une mauvaise fi- 
gure d'un individu au printemps, et f. 121. le jeune 
de l’année. Ds sarscnoxver of scmozcevaar. Sepp. Nedert. 
Fog. v."1. 1. p. 89. un individu prenant le plumage 
des noces. MaRANGONE 0 corvo Aquarico. Stor. deg. ucc. 
v. 5. pl. 5or et 5o2. mauvaises fiqures. — Id. pt. 513 
et 514 des jeunes de l'année. 


*Ces plumes à barbes décomposées, ainsi que les longues plu- 
mes occipitaies, paraissent au printemps dans les interstices des 
autres plumes du corps, que la seconde mue ne fait point tom- 
ber ; les deux sexes en sont ornés, et ces plumes accessoires tom- 
bent les premières, même avant l’époque de la mue d’automne, 
ce qui fait qu’on ne trouve des Cormorans dans cette livrée, que 
vers le temps des amours et celui de l’incubation. — M. Cuvier 
paraît ne point avoir fait attention à cette note, vu qu'il indique 
la buppe et le blanc du cou comme caractérisant les mâles. Rèpg. 
animal. v. 1. p. 524. 


D'ORNITHOLOGIE. 897 


/ 

Habite : les contrées septentrionales des deux mondes , 

très-abondant en Hollande, dans toutes les saisons de 

année ; assez commun en Angleterre et en France; rare 
en Allemagne et dans le midi. 


Nourriture : toutes sortes de poissons, mais particu- 
lièrement des anguilles. 


Propagation : niche, suivant la localité, dans les 
fentes des rochers, sur les arbres ou dans les joncs ; pond 
trois ou quatre œufs, également gros des deux bouts, 
d’un blanc verdâtre et recouverts par une couche calcaire 
dont la surface est rude et blanchäâtre. 


Anatomie. La trachée dans les deux sexes, est cartila- 
gineuse ; le tube vers la glotte se dilate en forme d’enton- 
noir. Le larynx inférieur est formé par un seul anneau 
d’où pendent les bronches, qui sont très-longues, mais 
d’un diametre égal. 


CORMORAN NIGAUD. 


CARBO GRACULUS. (MExrRr.) 


Longueur du bec, 1 pouce 10 lignes plus long 
que la tête; queue très-longue, très-étagee, coni- 
que, composée de 12 pennes. 


Tête, gorge, cou, dos et toutes les parties infe- 
rieures d’un noir verdâtre mat; sur le cou de petits 
traits blanchâtres, qui sont presque imperceptibles 
et rares; plumes du haut du dos et des ailes d'un 
cendré foncé dans le milieu, bordées par une large 
bande d’un noir profond ; région nue des yeux et la 
petite poche gutturale d’un jaune rougeâtre; bec 
d’un cendré rougeâtre , mais noir en dessus ;iris d’un 


898 MANUEL 

brun rougeûtre ; pieds noirs. Longueur, de 23 à 24 
pouces. Les vieux des deux sexes en plumage 
d'hiver. 

PezEcanus cracuLus. Gmel. Syst. 1. p. 574. sp. 4. — 
Lath. Ind. v. ». p. 887. sp. 15. — Le rerir CorMoRaN ou 
NIGAUD. Buff. Oùs. v. 8. p. 319. — Cuv. Règ. anim. v. 1. 
p. 525 *. Suac or crane. Lath. Syn. v. 6. p. 598. — Penn. 
Arct. Zool. v. 2. p. 581. n°. 568. — KRAHEN PELIKAN. 


Bechst. Naturg. Deut. v. G. p. 762. — Meyer. Tas- 
schenb. v. 2. p. 558. 


Les jeunes de l'année, ont un peu de cendré 
clair sur la gorge; tête, cou et parties inférieures 
d'un brun foncé; mais les plumes de la poitrine et 
du devant du cou bordées de brun cendré, plumes 
du haut du dos et des ailes d’un cendré brun, toutes 
bordées par une large bande d’un brun foncé ; crou- 
pion, abdomen, pennes des ailes et de la queue 
d’un brun noirâtre ; iris brun. C’est alors, 


Le PErir Fou BRUN DE Cayenne. Buff Oùs. v. 8. p. 574. 
mais surtout sa pl. ent. 954. figure très-exacte du jeune 
de l’année. 


Plumage d’eté ou des noces. 


Sur l’occiput sont de longues plumes qui forment 
une huppe d’un vert foncé à reflets; gorge noire; 
sur le sommet de la tête, sur une grande partie du 
cou et aux cuisses paroissent de très-petites plumes 


* Mais point, ainsi que M. Cuvier le présume: Pelecanus crista- 
tus, Olaf. Voy. en Isl. pl. 44, et Lath. sp. 16, espèce distincte 
que je décris sous le nom de Cormoran largup. 


D'ORNITHOLOGIE. 899 
très-courtes , d’un blanc pur; parties supérieures du 
plumage d’un verdätre lustré et à reflets, toutes les 
plumes du dos et des ailes bordées par un liséré 
très-étroit d’un noir velouté; le reste du plumage 
comme en hiver *. 


Remarque. J'ai recu des individus d’Afrique et des indi- 
vidus tués dans l’Amérique septentrionale , qui ne diffèrent 
en rien de ceux que j'ai tués en Hollande; ceux tués au 
Brésil, dont j'ai vu un grand nombre d'individus, ne dif- 
fèrent en rien de ceux pris sur nos côtes. Plusieurs cita- 
tions que Sonnini réunit dans l’article qui traite &e celte 
espèce, et qu’il considère comme identiques, appartien- 
nent à des espèces étrangères distinctes, très-différentes 
de celle-ci. LE PerEcaxus xrricanus de Latham, Jnd. 
v. 2. p. 890. sp. 24. dont Sparman a donné une bonne 
figure. Mus. Carls. fase. 5. t. 61, est une espèce distincte 
beaucoup plus petite que le graculus qui se trouve aussi 
au Cap de Bonne-espérance. 

Habite : les contrées septentrionales et méridionales 
des deux mondes; de passage dans les contrées orientales 
de l’Europe ; moins nombreux à son passage dans les con- 
trées qui sont baignées par l’Océan; très-abondant dans les 
régions du cercle arctique et antarctique. 


Nourriture : poissons. 


Propagation : niche dans les fentes des rochers et sur 
les arbres ; pond deux ou trois œufs blanchâtres, très-allon- 
gés, presque également gros aux deux bouts, couverts 
d’une couche calcaire à surface inégale. 


mr 


* La note de l’article précédent est également applicable ici, 
seulement avec cette différence , que les plumes blanches qui 
poussent au printemps sont peu visibles et paraissent comme de 
petits points blancs semés sur l’occiput, sur le cou et sur les 
cuisses. 


906 MANUEL 


CORMORAN LARGUP. 
CARBO CRISTATUS. (Mrur.) 


« A A , 
Bec tres-effilé,gréle, long de 2 pouces 4 lignes, 
A \ 4 
plus long que la tête; queue très-courte composée 
de 12 pennes. 


Tout le plumage du plus beau vert foncé, resplen- 
dissant et lustré; haut du dos, scapulaires et cou- 
vertures des ailes et pennes de celles-ci d’une belle 
couleur de bronze; chaque plume est comme enca- 
drée par une étroite bande d’un beau noir parais- 
sant velouté; l’extrémité des ailes ne dépasse point 
l’origine de la queue, qui est courte, arrondie et 
d’un noir mat; base du bec et la très-petite poche 
gutturale d’un beau jaune; bec brun, pieds noirs; 
is vert. Longueur, 2 pieds 1 ou 2 pouces. Les 
vieux en plumage d'hiver. 

Les jeunes de l'annee, se distinguent de tous 
ceux des autres espèces par le bec long et grêle, 
par leur queue courte, et par les larges bords lus- 
trés qui entourent toutes les plumes du manteau. 
Les couleurs des parties supérieures sont d’un brun 
légèrement nuancé de verdâtre; celle des parties 
inférieures d’un brun cendré plus ou moins blan- 
châtre. 

Plumage d'été ou des noces. 
Diffère en ce que, dès le commencement du 


printemps, il s'élève sur le milieu du crâne, entre la 
distance des yeux, une belle touffe de plumes larges 


D'ORNITHOLOGIE. 901 
et épanouies, hautes d'environ un pouce et demi, 
capables d’érection , et qui présentent en cet état 
un toupet ou large panache ; à l'occiput se trouvent 
aussi dix ou douze plumes un peu longues et su- 
bulées. Il ne paraît jamais de plumes blanches au 
cou ni aux cuisses comme chez le grand cormoran. 
C’est en cet état qu'on reconnaît, 


Perecanus cristatus. Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 888. 
sp. 16. — Fabric. Fauna. Groent. n°. 58.— Olaffen , 
voyage en Islande. v. 2, et Atlas. tab. 44. figure très- 


exacte. — Gmel. Syst. p. 575. — CREsSTED sHAG. Arct. 
Zool, p. 583. A. 


Habite : tout le nord de l’Europe; très-commun en 
Islande, aux Orcades, en Norwège et en Suède, dans le 
voisinage des grands lacs. M. Boié a tué plusieurs indi- 
vidus sous le 6o*. degré, lors de son dernier voyage. 


Nourriture : poissons. 
Propagation : niche dans les fentes des rochers ; pond 


deux œufs longs, presque également gros aux deux bouts, 
de couleur blanchâtre, à surface rude et calcaire. 


CORMORAN PIGMÉE. 
CARBO PYGMÆUS. (Mrur.) 


Longueur du bec, x pouce 2 lignes, plus court 
que la tête; queue, longue, très-étagée, composée 
de 12 pennes; plumes, scapulaires et couvertures 
des ailes longues ; pieds cendres. 

Tout le plumage des parties supérieures du corps 
d’un noir cendré , chaque plume étant bordée d'une 
étroite bande noire qui semble passée au vernis, 
tête, cou et parties inférieures d'un noir verdâtre ; 


902 MANUEL 

au-dessus des yeux de très-petits points blancs dis- 
posés en sourcil; bec, tour des yeux et petite nu- 
dité gutturale d’un noir profond; pieds d’un cen- 
dré noirâtre. Longueur, à peu près 21 pouces. Les 
vieux en plumage d'hiver. 

Perecanus PYGMæÆUS. Pallas, Reise, vu. 2. p. n12. t. G. 
— Gmel. Syst. 1. p. 554. Sp. 19. — Lath. Ind. v. 2. 
p. 890. sp. 25. — Le Cormoran PYGMÉE. Sonn. Nouv. édit. 
de Bulf. Ois. v. 24. p. 77.—Voy. en Russ., édit franc., 
V. 2. App. p. 52. n°. 9, et pl. 1. — Dwarr suac. Lath. 
Syn. v. 6. p. 6oz. 


Remarque. Gette espèce qui porte très-improprement le 
nom de Pygmæus,-n’est point la plus petite du genre; 
elie est seulement un peu moins grande que le Pele- 
canus gracutus, dont elle diffère beaucoup par son bec 
très-court et par ses plumes dorsales longues, plus ou 
moins subulées ; ce dernier caractère est aussi propre au 
Petccanus africanus, mais ce dernier a le bec propor- 
tionnellement plus long. 

Les jeunes de l'annee, ont le sommet de la tête 
et toute la nuque d’un brun noirâtre ; gorge blan- 
che; devant du cou d’un brun clair varié de blan- 
châtre; milieu du ventre et abdomen d'un blanc 
jauntre ; flancs et cuisses brunes ; plumes du haut 
du dos et des ailes d’un brun cendré, toutes ter- 
minées par une très-grande tache d’un noir brillant 
et lustre ; rémiges et pennes de la queue d’un brun 
noirâtre, toutes terminées de brun clair; pieds 
bruns; tour des yeux et la nudité gutturale jau- 
nâtres. C’est alors, 


Pececaxus PyGMEUS. Var. À. Laib. Ind. loco citato. — 
Iter Posega. p. 25. 


D'ORNITHOLOGIE.  go3 


Plumage d'été ou des noces. 


Tout le plumage d’un noir lustré, verditre; la 
bande d’un noir brillant, qui entoure les plumes 
du dos et des ailes, semble passée au vernis; de très- 
fines tiges blanches paraissent au cou , à la tête et 
aux cuisses; ces fines baguettes n’ont de barbes 
qu'à leur bout, ce qui forme sur toutes les parties 
indiquées de très-petits points blanchâtres *; les 
plumes occipitales ne sont point allongées en huppes 
comme chez le Carbo cormoranus et graculus ; le 
reste du plumage comme en hiver. 


Remarque. Lors de la première édition de ce Manuel, 
je ne connaissais point encore les différens états de cette 
espèce, très-rare dans nos contrées ; le nombre des indi- 
vidus que j’ai vusen Hongrie et dans quelques cabinets en 
Autriche, m’ont mis à même de la mieux connaître et de 
la décrire d’une manière plus exacte. 

Habite : les contrées orientales ; très-commun en Hon- 
grie sur les bords du Danube; rarement en Autriche et 
très-accidentellement plus avant en Allemagne ; vit en 
grand nombre dans la Russie asiatique et probablement 
aussi en Turquie. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


* Ces plumesaätrès-déliées à baguettes seulement barbues à la 
pointe, n'existent que dans le court espace de la reproduction; 
elles tombent avant l’époque de la mue d'automne. 


CV RIRE ADN RRE SAS 


004 MANUEL 
GENRE QUATRE-VINGT-TROISIÈME. 


FOU.—SULA. (Bniss.) 


Bec fort, long, en cône allongé, très-gros à sa 
base, comprimé vers la pointe qui est faiblement 
courbée, fendu jusque derrière les yeux ; bords des 
deux mandibules dentelés. FAcE et GORGE nues. 
NaRines basales, linéaires, occultes. Preps courts, 
forts, très-retirés dans l'abdomen; trois doigts de- 
vant, le doigt de derrière s'articule intérieurement; 
tous réunis par une seule membrane. OncLes , celui 
du doigt du milieu dentelé en scie. Arces longues ; 
la ire, rémige la plus longue, ou d’égale longueur 
avec la 2e. QuEuE en forme de cône composée de 
12 pennes. 

Les Fous, un genre d’oiseaux confondu par les métho- 
distes dans le vaste cadre qu’ils assignent au genre Pele- 
canus , se distinguent par des caractères faciles à saisir , 
non seulement des vrais Pélicans, mais aussi des Cormo- 
rans *. Les Fous nagent très-rarement ; ils ne se submer- 
gent ni ne plongent jamais ; habitans des rochers qui 
bordent la mer , ils volent continuellement au-dessus des 
vagues qui les baignent; à terre, ils ont une attitude pres- 
que verticale, et se servent alors de même que les Cor- 


* L'oiseau désigné sous le nom de Frégate, qui vit entre les 
tropiques, forme aussi un genre distinct; il a toujours été rangé 
par les méthodistes dans le genre Pelecanus , mais n’y est point à 
sa place. On ne peut deviner les motifs qui ont pu déterminer 
les naturalistes allemands à comprendre la Frégate parmi les oi- 
seaux d'Europe. 


D'ORNITHOLOGIE. 90 
anorans, de leur longue queue à baguettes fortes et élas- 
tiques comme d’un troisième point d'appui, les jambes 
étant également très-retirées dans l’abdomen. Leur nour- 
riture consiste en poissons qui nagent à la surface des eaux; 
ils se laissent tomber sur ceux-ci du haut des airs où ils 
planent; leur vol est facile et long-temps soutenu. Ils ni- 
chent sur les espaces planes des rochers ou sur des mon- 
tagnes couvertes d'herbes, toujours réunis en grandes 
troupes ; la ponte est ordinairement de deux ou de trois 
œufs. C’est peut-être improprement qu’on leur a donné 
le nom de fous , à cause de ja prétendue stupidité avec la- 
quelle ils se laissent attaquer par les hommes et les oiseaux. 
L'espèce d'Europe, seule assez bien connue parmi le petit 
nombre qui compose ce genre, varie singulièrement dans 
les différens périodes de l’âge , au point que les jeunes ont 
des couleurs et une bigarrure de taches quiles feraient pren- 
dre très-facilement pour des espèces distinctes; les sexes 
différent seulement par la grandeur. 

La Remarque que j’ai faite pour le genre Stercoraire, 
royez à la page 760. est également applicable ici. 


FOU BLANC ov DE BASSAN. 


SULA ALBA. (MEYER.) 


Sommet de la tête et occiput d’un jaune d’ocre 
clair; le reste du plumage d’un blane de lait, à 
l'exception des rémiges et de l'aile bätarde qui sont 
noires; bec d’un bleu cendré à sa base, mais blane 
à la pointe; membrane nue qui entoure les yeux 
d'un bleuûtre clair; la membrane qui forme le pro- 
longement de l'ouverture du bec et celle qui s’e- 
tend sur le milieu de la gorge d'un bleu noirûtre ; 
iris jaune; partie supérieure des doigts et devant 

PARTIE IT°. 58. 


906 MANUEL 

du tarse rayés longitudinalement d’un vert clair; 
membranes noirâtres; ongles blancs; queue en cône 
allongé; les deux rémiges extérieures ont le bout 
des barbes tronqué. Longueur, 2 pieds 7, 8, et jus- 
qu'à ro pouces. Les vieux des deux sexes à l'âge 
de trois ans. 


La femelle est moins grande que /e male. 


. . sx A e 
Les jeunes jusqu'a l'age de trois ans. 


Quelques jours après leur sortie de l'œuf, is 
sont couverts d’un duvet blanc et lustré. Pendant 
la première année, tout le plumage des parties su- 
périeures est d’un brun noirâtre, sans aucune tache; 
les parties inférieures sont d’un brun varié de cen- 
dre ; bec, parties nues et iris bruns; la queue seu- 
lement arrondie. À leur seconde mue ou à l'âge 
d'un an, la tête, le cou et la poitrine sont d’un 
brun cendré, couvert de petites taches blanches en 
forme de fer de lance et très-rapprochées ; les plumes 
du dos, du croupion et des ailes, colorées du même 
brun cendré, portent de grandes taches blanches, 
aussi en forme de fer de lance, mais plus distantes 
les unes des autres; parties inférieures blanchätres, 
variées de brun cendré; queue et rémiges brunes, 
la première conique et à baguettes blanches; bec 
d’un cendré brun, mais blanchätre vers la pointe; 
parties nues d’un brun bleuâtre; iris jaunâtre; de- 
vant du tarse et partie supérieure des doigts d’un 
brun verdâtre; les rayures sur le tarse et sur les 
doigts d'un gris blanc; membranes d’un brun cen- 


D'ORNITHOLOGIE. 907 
dré; ongles blanchâtres. 4 l'âge de deux ans et 
pendant l'époque de la mue, on trouve dës indivi- 
dus qui ont dejà plusieurs parties couvertes de plu- 
mes blanches, tandis que les auires parties le sont 
de plumes brunes, tachées de blanc. 


Les vieux des deux sexes. 


PELECANUS passañtSs. Gmel. Syst. 1. p. 5557. sp. 5. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 891. sp. 26. — Le Fou DE rassax. 
Buff. Oùs. v. 8. p. 576. — Id. pl. ent. 258. fiqure 
exacte. — Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 515. — Tux çan- 
NET. Lath. Syn. v. 6. p. Go8. — Penn. Brit. Zoolt. 
p- 160. €. L. — Der BassaniscRE PEciKAax. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 565. — Borkh. Deut. Orn. Heft. ». t. ». 
— Weisser TOLPEL. Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 582 *. — 
Naum. Vôg. Nacht. t. 56. f. 106. Le vieux mâle. — 
Jan van cexr. Sepp. Nederl. Voq. v. 5. t. p. 4o1. 


Les jeunes à l’äce d’un et de deux ans. 
J 5 


SULA MAJOR. Briss. Orn. v. 6. p. 497. — PELEcANusS MA- 
curarus. Gmel. Syst. 1. p. 559. sp. 52. — LE cranD Fo. 
Buff. Oùs. v. 8. p. 572. — Le Fou racaeré. Buff. v. 8. 
p. 555. — Id. pl. ent. 986. figure exacte pour les cou- 
deurs du plumage**.—Grear and sporrep 808Y. Lath. Syn. 
v. 6. p. 610 et 614.— Caisby. Car. v. 1. t. 86. a téte. 


Habite : les contrées arctiques des deux mondes ; très- 


* M. Meyer commet une erreur très-grave en disant que la 
queue du Fou blanc est fourchue, aucune espèce de ce genre n’a 
la queue fourchue, mais toutes l'ont plus ou moins conique. Cette 
erreur vient d'étre redressée dans un article inséré dans les Annales 
de la société de Vétéravie. 

** Comme l'individu sur lequel cette figure a été faite se trou- 
vait en mue, les rémiges n’ont point leur longueur ordinaire. 


908 MANUEL 

abondant aux Hébrides, en Écosse et en Norwège ; de pas- 
sage en Angleterre et sur les côtes de Hollande, où il se 
montre isolément: et seulement dans les hivers les plus 
rigoureux. 


Nourriture : poissons de mer, et particulièrement ha- 
rengs et sardelles. 


Propagation : niche en grandes bandes sur les rochers 
et sur les falaises baignées par la mer ; les nids sont si rap- 
prochés, que les couveuses se touchent ; pond deux œufs, 
également pointus des deux bouts, à surface rude et d’un 
blanc pur. 


Anatomie. La trachée, dans les deux sexes, est for- 
mée comme celle du Cormoran, mais le larynx inféfrieur 
est garni de côté par une fine membrane tympaniforme, 
La peau n’est point adhérente aux muscles, mais capable 
de beaucoup d’extension ; elle ne tient au corps que par 
un tissu composé de quelques fibres placés à distances 
inégales. 


RAA BV ER VE LAURE LE 24/8 


GENRE QUATRE-VINGT-QUATRIÈME. 


PLONGEON.—COLYMBUS. 
(Larux.) 


Bec médiocre, fort, droit, très-pointu, comprimé. 
Naniwes basales, latérales, concaves, oblongues, à 
moitié fermées par une membrane, percées de part 
en part. Preus retirés dans l'abdomen, hors l’'équi- 
libre du corps, médiocres; tarses comprimés; trois 
doigts devant, très-longs, entièrement palmes; le 
doigt de derrière court, articulé sur le tarse, portant 
une petite membrane lâche. Onczes plats. Aires 


D'ORNITHOLOGIE. 060$ 
courtes, la 1re. rémige la plus longue, QUEUE très- 
courte, arrondie. 


Quoique le plus grand nombre des oiseaux à pieds pal- 
més plongent, même jusqu’au fond de Peau, piusieurs ne 
le font que lorsqu'ils sont poursuivis; mais les P{ongeons 
et les espèces qui composent les genres suivans, ont pour 
ainsi dire , reçu le fluide élément pour demeure habituelle. 
Ils vivent continuellement sur les eaux, où ils sont le plus 
souvent cachés à nos regards, parce qu’ils ne sortent la 
tête hors de l’eau que pour respirer un instant, et se sub- 
mergent incontinent après; la démarche de ces oiseaux est 
si embarrassée , qu’ils ne peuvent maintenir leur corps 
dans une direction presque verticale, qu’à laide des ailes 
dont ils: font usage comme soutiens et comme des espèces 
de rames pour leur rendre la marche plus facile : ces sou- 
tiens venant à leur manquer, ils perdent totalement l’équi- 
libre, et se laissent tomber à plat ventre, position dans 
laquelle on les surprend souvent lorsqu'ils sont à terre, où 
ils se rendent rarement dans teut autre temps que celui 
des pontes; ils nichént dans les îlots, sur les caps et sur 
des promontoires ; la ponte est de deux œufs. Leur nourri- 
ture consiste en poissons , dont ils font une grande destruc- 
tion , en frai , insectes aquatiques ,et souvent aussi en prô- 
ductions du règne végétal. Ils émigrent sur les eaux ; fls vo- 
lent très-bien, mais rarement. Les jeunes différent beau- 
coup des adultes; c’est à l’âge de deux ou de trois ans que 
les couleurs du plumage sont stables; la mue n’a lieu 
qu’une fois l’année , mais les jeunes sont trois années avant 
de prendre le plumage stable des vieux; il n'existe point 
de différences extérieures dans les sexes. 


910 MANUEL 


PLONGEON IMBRIM *. 


COLYMBUS GLACIALIS. (Liwx.) 


La mandibule superieure presque droite; l'in- 
férieure recourbée en haut, large dans le nulieu, 
sillonnee en dessous ; longueur wé bec, 4 POUCES 
1 à 4 liones **, suivant l’äge. 


Tête, gorge et cou d’un noir verdatre à reflets 
verts et bleuâtres; en dessous de la gorge une pe- 
tite bande transversale, qui est rayée de blanc et 
de noir; sur la partie postérieure du cou un large 
collier, rayé longitudinalement de noir et de blanc; 
dos, ailes, flanes et croupion d’un noir profond; 
sur toutes les plumes du dos et sur toutes celles des 
scapulaires sont, vers l'extrémité de chaque plume, 
deux taches carrées d’un blanc pur; couvertures 
des ailes, flancs et croupion parsemés de petites 
taches blanches; poitrine et parties inferieures d’un 


* M. Cuvier, Rèon. anim. v. 1. p. b08, réunit sous le nom de 
grand Piongeon les vieux et les jeunes des deux espèces distinctes, 
décrites dans ce Manuel sous les noms d’{nbrim et de Lumme. C’est 
probablement l’opinion de M. Meyer qui est cause de cette er- 
reur; car dans le Tasschenb. Deut. v.'2. p. 449, nous voyons les 
deux espèces réunies, tandis que dans les Annales du Wetter. 
v. 3. p. 180., la méprise a été corrigée; particularités dont j'ai 
déja fait mention dans la première édition, comme on peut le 
voir dans les synonymes et dans la note. 

** Pour distinguer {es jeunes de cette espèce de ceux de la sui- 
vante, on ne peut être trop attentif aux caractères que je si- 


gnale, vu que dans cet âge le plumage ne présente aucune dis- 
parité marquante. 


D'ORNITHOLOGIE. g13 
blane parfait ; bec noir, mais cendré vers la pointe ; 
iris brun; pieds extérieurement d’un brun noirûâtre, 
intérieurement ainsi que les membranes blanchâtres. 
Longueur, de 27 jusqu'à 29 pouces et davantage. 
Les vieux. 


Cozymsus ccacraris. Gmel. Syst. 1. p. 588. sp. 5. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 7599. sp. 1. — Wilson. Americ. Orn. 
v. 9. pl. 74. f. 5. — Corxusus rorquarus. Brunn. Orn. 
Boreal. p. 41. n°. 154. — L'ImBRIM Ou GRAND PLONGEON. 
Buff. Os. v. 8. p. 258. t. 22. — Id. p. ent. 952. figure 
très-exacte. — NORTHERN DIVER. Lath. Syn. v. 6. p. 555. 
— Penn. 4rct. Zool. v. 2. p. 518. n°. 439. — Penn. 
Brit. Zoot. p. 159. t. À. 2. figure exacte. — Scawar- 
ZHALSIGER SEETAUCHER. Mever, ên die Ann. der Wetterau. 
v. 3. p. 180. n°. 1*. — Naum. Vôg. 1. 66. f. 103. un 
vieux, fiqure très-exacte. — Eis raucner. Bechst. Na- 
turg. Deut. v. 4. p. 595. — MErco MaGci0ne. S{or. degl. 
ucc::v.. 5. pt. 507. 


Les jeunes de l’année. 
7, 


Diffèrent considérablement des vieux; tète, occi- 
put et toute la partie postérieure du cou d’un brun 
cendré; de petits points cendrés et blancs sur les 
joues; gorge, devant du cou et les autres parties 
inférieures d’un blanc pur; plumes du dos, des 
ailes, du croupion et des flancs d’un brun très-foncé 
dans le milieu , bordees et terminées par du cendré 
bleuâtre; mandibule supérieure du bec d’un gris 
cendrée, inférieure blanchätre ; 1ris brun; pieds, 


* Dans son Tasschenbuch, ». 2, p. 449, M. Meyer confond deux 
espèces distinctes de Plongeons. 


912 MANUEL 
extérieurement d'un brun foncé, intérieurement 
ainsi que les membranes blanchâtres. C’est alors, 


Cocymsus IMMER. Gmel. Syst. 1. p. 588. sp. 6. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 800. sp. 2. — Le cranD PLoncEoN. Buff, 
Ois. v. 8. p. 251, mais point sa pl. ent. 914, qui repré- 
sente un jeune de l’espèce suivante. — [user Diver. Lath. 


Syn. v. G. p. 540. — MERGO MAGGIORE O SMERGO: Stor. 
deg. uce.v. 5. pl. 505. fiqure exacie. — InBer TAUCHER. 


Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 621. Probablement un 
jeune de la présente espèce, à cause de sa grande dimen- 
sion. 


Remarque. Sous le nom de Corxusvs IMMER, se trou- 
vent confondus les jeunes de celte espèce avec ceux de 
Ja suivante. 


A l'âge d'un an, les individus des deux sexes pren- 
nent vers le milieu du cou une bande transversale d’un 
brun noirâtre, d'environ un pouce en longueur, et qui 
forme une espèce de collier; les plumes du dos ont une 
-ieinte noirâtre, et les petites taches blanches commencent 
à paraître. C’est alors, LE GRAND Pronceow. Briss. Orn. 
v. 6. p. 105. pt. 10. f. 1. figure très-exacte. À l’'âgede 
deux ans, le collier se dessine davantage; cette partie, 
la tête et le cou sont variés de plumes brunes et d’un noir 
verdâtre ; les nombreuses taches du dos et des ailes do- 
ininent , et la bande sous la gorge ainsi que le collier de la 
nuque, se dessinent par des traits longitudinaux, bruns et 
blancs. 4 l’âge de trois ans, le plumage est parfait. 


Habite : les mers arctiques des deux mondes ; très- 
abondant aux. Hébrides , en Norwège, en Suède et en 
Russie; de passage accidentel le Iong des côtes de l'Océan; 
les jeunes sont en hiver très-rares sur les lacs de Pinté- 
rieur , en Allemagne, en France et en Suisse ; on n’y voit 
jamais les vieux. 


D'ORNITHOLOGIE. 913 

Nourriture : poissons, particulièrement le hareng, 
dont il poursuit les bandes qui émigrent; aussi frai, in- 
sectes et végélaux marins. 

Propagation : niche dans de petites îles, sur le bord 
des eaux douces; pond deux œufs d’un blanc isabelle mar- 
qué de très-grandes et de petites taches d’un cendré 
pourpré. 


PLONGEON LUMME où A GORGE NOIRE. 


COLYMBUS ARCTICUS. (Lin«.) 


Mandibule supérieure très-légèrement courbee ; 
le milieu de la mandibule inférieure d’égale lar- 
geur avec la base, sans rainure en dessous; lon- 
gueur du bec, 3 pouces 3 ou 6 lignes. 

Tête et nuque d’un cendrée brun, plus foncé sur 
le front; gorge et devant du cou d’un noir violet 
à reflets; en dessous de la gorge une étroite bande, 
rayée longitudinalement de blanc et de noir; de- 
puis l’orifice des oreilles et sur les côtés du cou 
s'étend une large bande, rayée longitudinalement 
de noir et de blanc; partie inférieure du cou rayée 
de noir; poitrine et les autres parties inférieures 
d’un blanc parfait; dos, croupion et flancs d'un 
noir profond, sans taches; sur les côtés de la par- 
tie supérieure du dos est un espace longitudinal 
dont les plumes sont terminées de blanc; scapu- 
laires rayées transversalement de 12 ou de 13 bandes 
d’un blanc pur; couvertures alaires noires , parse- 
mées de petites taches blanches; bec noirâtre; iris 
brun; pieds extérieurement bruns, intérieurement 


o14 MANUEL 
ainsi que les membranes blanchâtres. Longueur, 
de 24 à 26 pouces. Les vieux. 


Corymsus arcricus. Gmel. Syst. 1. p. 585. sp. 4. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 800. sp. 4. — Le Luume ou PETIT PLON- 
GEON DE LA MER DU NORD. Buft. Ois. v. 8. p. 261. — Brack 
TROATED DIVER. Lath. Syn. v. 6. p. 545. — Penn. Aret. 
Zool. v. 2. p. 520. n°. 444. — Edw. Glan. t. 146. figure 
très-exacte. — Der Porar TAUCRER. Bechst. Naturg. Deut. 
v. 4. p. 600. — Jacquin, Beytrage. p. 22. t. 7. figure 
très-eæacle. SCHWARZKRENLIGER SEETAUCHER. Meyer, 2n 
die Ann. der Wetterau, v. 3. p. 181. n°. 2. — Naum. 
Vég. Nachtr. t. 50. f. Go. figure très-exacte du vieux 
mâle. — Meyer, Vôg. Liv-und Esthel. p. 225. sp. x. 


Les Jeunes. 


Ld 


Ceux de l'annee, ressemblent, pour les cou- 
leurs du plumage, presque à s’y méprendre aux 
jeunes du Plongeon imbrim; il est facile de les 
distinguer à l’aide de mes courtes indications et 
par la taille, qui n'excède jamais 23 ou 24 pouces 
pour les jeunes Zummes, tandis que celle des jeunes 
Imbrims porte souvent en longueur totale jus- 
qu'a 28 ou 29 pouces. Les jeunes Lummes ont 
aussi le plus souvent une bande noirâtre qui s’é- 
tend en longueur sur les côtés du cou et qui man- 
que totalement chez les jeunes /mbrims. 


Buffon donne une bonne figure du jeune Plongeon 
lumme ; pl. ent. 914 ; mais la description appartient à un 
jeune de l’année du Plongeon imbrim. La t. 68. f. 105. des 
oiseaux de Nauman, représente aussi très-exactement un 
jeune de l’année du plongeon lumme. On trouve encore 
le jeune de cette espèce dans Cozvmeus renorus de Bechst. 


D'ORNITHOLOGIE. 015 
Naturg. Deut. p. 582. sp. 4. de la 1". édition, et sous 
le nom de Cozyusus zeucorus. dans la 2°. édit. p. G25. 


sp. 6. 


Les jeunes à l'age d’un an, ont la tête et la 
nuque d’un cendre clair; gorge et devant du cou 
blancs, mais à la gorge et quelquefois sur le devant 
du cou, paraissent quelques plumes d’un noir vio- 
let mêlées avec les plumes blanches; la bande lon- 
gitudinale et rayée des côtés du cou commence à 
se former; les raies de la partie inférieure du cou 
paraissent également, et quelques plumes noires, 
sans taches, paraissent sur le dos, sur le croupion 
et sur les flancs. J’oyez Naum. Jô2. Nachtr. t. 3x. 

fig. 61. À l’äge de deux ans, le cendré de la tête 
et de la nuque devient plus foncé et prend une 
teinte noirâtre, mais seulement sur le front ; le noir 
violet de la gorge et du devant du cou paraît, mais 
toujours varié par quelques plumes blanches; les 
bandes longitudinales se dessinent; les plumes des 
côtés de la partie supérieure du dos, les scapulaires 
et les couvertures alaires prennent les bandes et les 
taches blanches; la mandibule supérieure du bec 
devient noirâtre, mais sa base, ainsi qu’une partie 
de la mandibule inférieure sont encore de couleur 
cendrée. f’oyez les oiseaux de Frisch. £. 1854. 

pure exacte.— À l’age de trois ans, le plumage 
est parfait; cependant il arrive encore à cet âge, 
que quelques individus ont le noir violet du cou 
parsemé de quelques plumes blanches. 


© Remarque. Le Coryusus rexorus ou LEucopus de Bechs- 


916 MANUEL 


tein, sont des descriptions de double usage, qui ont rap- 
port à de jeunes individus de ce plongeon ; on doit les 
rayer de la liste nominale des oiseaux. 


Habite : les mers arctiques des deux mondes; très- 
abondant dans tous les pays du nord; commun en automne 
et en hiver à son passage en Angleterre, en Allemagne et 
en Hollande; plus rare sur les lacs de l’intérieur en 
France; assez commun sur les grands lacs de la Suisse. 


Nourriture : poissons, grenouilles, insectes et plantes 
aquatiques. 


Propagation : niche dans les roseaux et dans les herbes. 
sur les Lords des lacs et dans les marais entrecoupés de 
beaucoup d’eau; pond deux œufs, bruns, marqués de ta- 
ches noires isolées. 


PLONGEON CAT-MARIN ou A GORGE ROUGE. 


COLYMBUS SEPTENTRIONALIS. (Linx.) 


Bec droit, légerement courbe en haut; bords 
des deux mandibules très-courbés en dedans ; lon- 
gueur du bec, 2 pouces 10 lignes, ou 3 pouces. 


Côtes de la tête, gorge et côtés dn cou d’un cen- 
dré velouté, ou couleur de souris; sommet de la 
tête marqué de tâches noires; occiput, partie pos- 
térieure et inférieure du cou marqués de raies lon- 
gitudinales, noires et blanches ; sur le devant du 
cou une longue bande d’un roux marron, très-vif; 
poitrine et parties inférieures d’un blanc parfait ; 
flancs, dos et toutes les autres parties supérieures 
d’un brun noirâtre, sans tâches sur de très-vieux 
individus, mais avec de très-petites taches blan- 


D’'ORNITHOLOGIE. 917 
châtres et peu distinctes sur les individus de trois 
ou de quatre ans; bec noir; iris d’un brun orange; 
pieds extérieurement d’un noir verdätre, intérieu- 
rement ainsi que les membranes d’un blanc livide. 
Longueur, de 21 à 24 pouces. Les vieux, male et 


femelle. 


Corymeus sEPTENTRIONALIS. Gmel. Syst. 1. p. 586. sp. 5. 
— Lath. Ind. v. 2. p. 8o1. sp. 5. — Transact. of the 
Linn. society , mem. birds of greent.—Corxusus LuMME. 
Brunn. Orn. Boreal. p. 59. n°. 152. — Le PLONGEON 4 
GORGE ROUGE. Buff. Oùs. v. 8. p. 264. — Id. pt. ent. 508. 
figure très-exacte. -— REp-raroateD piver. Lath. Syn. 
v. 6. p. 344. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 520. n°. 445. 
— Edw. Glan. t. 97. fiqure très-exacte. — RorTakenn- 
GER TAUCHER. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 609. — 
Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 455. — Naum. Vôg. Deut. 
4. 67. f. 104. fiqure très-cxacte. 


Les jeunes de l'annee. 


Au sortir du nid, sont d’un brun noirätre assez 
uniforme sur les parties supérieures, et blanchâtres 
sur les parties inférieures. 4 leur première mue, 
l’espace entre l'œil et le bec, toutes les parties laté- 
rales du cou, la gorge et les autres parties inférieu- 
res sont d’un blanc parfait; sommet de la tête et 
nuque d’un cendré noirâtre , finement liserés de 
blanc; dos, scapulaires et croupion d’un brun noi- 
râtre, mais parsemé d’un grand nombre de petites 
taches blanches , disposées sur les bords des barbes; 
couvertures des ailes bordées, vers le bout, par du 
blanc; bec d’un cendré blanchâtre, mais foncé en 


18 MANUEL 

dessus; iris brun; pieds extérieurement bruns, in- 
térieurement ainsi qu'une partie des membranes 
d’un cendré blanchätre. C’est alors, 


Corymsus srELLATUS. Gmel. Syst. 1. p. 587. sp. 15. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 801. sp. 5. — Le PLONGEON cat-manin. 
Buff. Oùs. v. 8. p. 256. — Le PerTIT PLONGEON. Buff. v. 8. 
p. 254. L. 21. — Id. pl. ent. 992. figure assez exacte. — 
— Gérard. Tab. élém. v. 2. p. 421. n°. 2. — SpECKLED 
piver. Lath. Syn. v. 6. p. 541. — Penn. Brit. Zool. 
P. 199. &. K. figure exacte. — Id. Arct. Zool. v. 2. 
p. 519. n°. 441. —GESPRENKELTE TAUCHER. Bechst. Naturg. 
Deut. v. 4. p. 613. — Naum. Vôg. Nacht. 1. 351. f. G2. 


Les jeunes à l'age d'un an, ont déjà la gorge et 
les côtés du cou colorés du même cendré que chez 
les vieux ; la nuque est aussi rayée de même, mais 
il arrive souvent, qu'à cet âge, tout le devant du 
cou se trouve couvert de plumes blanches, parmi 
lesquelles on remarque quelques plumes d’un roux 
marron; les taches blanches des parties supérieures 
deviennent moins distinctes, plus petites et souvent 
de couleur jaunâtre. Æprès la seconde mue, tout 
le devant du cou est d’un roux marron, mais sou- 
vent parsemé de quelques plumes blanches. Les 
taches blanches ou blanchôtres des parties supérieu- 
res disparaissent à mesure que Îles individus avan- 
cent en âge. C’est, dans l’un ou dans l’autre cas, 


Cocymeus srriarus. Gmel. Syst. 1. p. 586. sp. 16. — 
Lath. Ind. v. 2. p. 802. sp. 5. — SrrriPen pEIvER. Penn. 
Arct. Zoot. v. 2. p. 519. n°. 442.— Lath. Syn. v. 6. 
p. 545. — Coryusus BorEALIS. Brunn. Orn. Boreal. p. 59- 


n°. 191 Lath. Ind. v. 2. p. 801. sp. 6. 


D'ORNITHOLOGIE. 919 

Habite : les mers arctiques des deux mondes; très- 
abondant en automne, mais surtout en hiver sur les côtes 
d'Angleterre, de Hollande et de France; les jeunes sont 
très-communs sur les mers de l’intérieur de la Hollande, 
en Allemagne, même jusqu’en Suisse et en Italie. 

Nourriture : petits merlans, chevrettes et autres pois- 
sons, ainsi que leur frai; grenouilles, insectes et végétaux 
aquatiques. 

Propagation : niche comme l'espèce précédente ; pond 
deux œufs, également gros par les deux bouts, ou très- 
oblongs, d’un brun olivâtre marqué de taches brunes peu 
nombreuses. 


GENRE QUATRE-VINGT-CINQUIÈME. 


GUILLEMOT. — URIA. (Brrss.) 


BEc médiocre ou court, fort, droit, pointu, com- 
primé ; mandibule supérieure vers la pointe légère- 
ment courbée ; inférieure formant un angle plus ou 
moins ouvert. Narines basales, latérales, concaves, 
longitudinalement fendues, à moitié fermées par 
une large membrane couverte de plumes, percées 
de part en part. Preps courts, retirés dans l'abdo- 
men, hors l'équilibre du corps, tarses grêles ; seu- 
lement trois doigts devant, entièrement palinés. 
Oxezes courbés. AILEs courtes, la 1e, rémige la plus 
longue. 


Habitans des vastes mers qui baignent les arides bords 
des contrées polaires , les Gurt/emots et les autres genres 


920 MANUEL 


d'oiseaux qui semblent former le dernier chaînon de la 
classe des volatiles, sont pour ainsi dire, relégués dans ces 
climats couverts de frimats éternels; contraints par les gla- 
ces de quitter en hiver les contrées arctiques, ils émigrent 
dans cette saison le long des côtes maritimes, et visitent - 
les pays froids de l’Europe. Leur apparition à terre, ex- 
cepté dans le temps des pontes, est le plus souvent due à 
des causes accidentelles , tels que les rafales , le roulis des 
vagues et les brisans qui les forcent d’abandonner leur 
élément favori; plusieurs s’égarent par les mêmes causes 
dans les rivières et dans les lacs, où on îes voit souvent en 
hiver; leurs moyens de marche sont les mêmes que ceux 
dont il a été fait mention dans le genre Plongeon. Les 
Guillemots plongent facilement et long-temps, ainsi que 
le font la plupart des oiseaux plongeurs; ils se servent 
de leurs ailes pour nager entre deux eaux , et pour atteindre 
une proie aussi agile que les poissons et les insectes marins, 
qui leur servent de nourriture ; leur vol est de très-courte 
durée et toujours en effleurant la surface des eaux. Toutes 
les espèces qui composent ces genres nichent par grandes 
bandes, dans les trous des rochers; ils pondent tous uu 
seul œuf, qui d’ordinaire est très-grand par rapport à la 
taille de l’oiseau; pour atteindre à leurs nids, qu'ils pla- 
cent le long des rochers escarpés, à une très-haute éléva- 
tion, ils sautillent et voltigent d’une pointe à lautre; en 
tout autre temps, on ne les voit jamais à terre, que lors- 
qu’ils y sont poussés par des causes accidentelles. La mue 
est double pour toutes les espèces connues ; le plumage 
complet d'hiver, pour les deux sexes, est précisément 
celui que les auteurs signalent pour celui de la femelle et 
des jeunes; ces derniers diffèrent très-peu des adultes en 
plumage d’hiver, on ne peut même les distinguer qu’au 
bec , moins formé dans la première année ; il n’existe au- 
cune différence extérieure dans les sexes. Je crois néces- 
saire de diviser ce genre en deux sections ; la premiére, com- 
posée des guillemots dont le bec est plus long que la tête, 


D'ORNITHOLOGIE. 021 
et la seconde formée, de ceux qui Pont plus court que la 
tête ; cette dernière ne compte qu’une espèce. 


re. SECTION. 


Le bec plus long que la tête. 


GUILLEMOT À CAPUCHON. 


URIA TROILE. (Laru.) 


Bec très-comprimé dans toute sa longueur ; plus 
long que la tête ; ailes unicolores, maïs les pennes 
secondaires terminées de blanc ; pieds obscurs. 


Sommet de la tête, espace entre l'œil et le bec, 
une bande longitudinale derrière les yeux et toutes 
les parties supérieures d’un noir velouté, légère- 
ment cendre ; toutes les parties inférieures et l’extré- 
milé des pennes secondaires des ailes d’un blane 
pur; le blanc se trouve aussi entre la bande derrière 
les yeux et le noir de la nuque; il s’avance vers 
l'occiput, où 1l forme de chaque côte un angle ou- 
vert; le cendre noirûtre de la partie laterale du cou 
semble former vers la poitrine un espèce de collier, 
faiblement indiqué par du cendre élair; bec d’un 
noir cendré; interieur de la bouche d’un jaune li- 
vide; iris brun; pieds et doigts d’un brun Jaunâtre ; 
partie postérieure du tarse et membranes noires. 
Longueur du bec aux ongles, 15 ou 16 pouces. Les 
vieux des deux sexes en plumage complet d'hiver. 


La femelle est seulement un peu plus petite que 


le mâle. 
PARTIE I[°. 59 


922 MANUEL 


Unra suarBaG et RiNGuIa. Brunn. Orn. Boreal. p. 25. 
n°. 110 et 111. — Coryueus MINOR. Gmel. Syst. 1. p. 585. 


sp. 14. — Lesser Guiremor. Penn. Arct. Zoo. supp. 
p. 69. — Lath. Syn. v. 6. p. 552. — DER DUMME LUMME. 
Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 574. — TROILLOMME. 


Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2. p. 445. 
Les jeunes de l'année. 


Se distinguent principalement des vieux en plu- 
mage d'hiver, par le bec qui est plus court, cendré 
et jaunâtre à sa base; le noir des parties supérieures 
est nuancé par du brun cendre; la raie ou bande 
longitudinale n’est point distincte, celle-ci se con- 
fond en taches cendrées avec le blanc des côtés de 
l'occiput ; le brun cendré domine plus sur la partie 
inférieure du cou ,et le blanc des parties inférieures 
nest pas si pur; les tarses et les doigts sont d’un 
jaunâtre livide et les membranes brunes. C’est alors, 


CoLyMBUS MACULA NIGRA PONE OCULOS. Sander. Naturf. 
13. p. 192. — Gmel. Syst. 1. p. 584. var. B. — Naum. 
Vôg. t. 64. f. 99. — Meyer. Vôg. Deut. v. 1. Heft. 15. 
1. 22. figure très-exacte. 


Plumage d'été ou des noces. 


A ASE e 5 
Tête, région des yeux, gorge et toute la partie 
M: cl 5 £ 
supérieure du cou d'un brun paraissant velouté; 
intérieur de la bouche d'un jaune vif; le reste 
comme en hiver. C’est alors, 


Urra Lomvi4. Brunn. Orn. Boreal. p. 25. n°. 108. — 
Lath. Ind. Orn. v. 2. p. 796. sp. 1. — CorymBus TROILE. 
Gmel. Sysé. 1. p. 585. sp. 2. — Le Guizremor. Buff. Ois. 


D'ORNITHOLOGIE. 9°3 
U. 9. p. 990. — Id. pl. ent. 903. figure exacte. — Foo- 
LISCH GUILLEMOT. Lath. Syn. v. 6. p. 529. — Id. supp. 
v. 1. p. 205. — Penn. Arct. Zool. v. 2. p. 516. n°. 456. 
— Penn. Brit. Zool. p. 158. t. H. figure exacte. — 
Edw. Glan. t. 559. f: 1. — Meyer, V6q. Deut. v. 1. 
Heft. 15. 1. 1. figure exacte. — Frisch. F6g. &. 185. fi- 
gure très-peu exacte. — Unis maccrore. Stor. degl. ucc. 
v. 3. pl. 549. 

Des variétés accidentelles, n’ont point de blanc aux 
pennes secondaires. J’ai tué un vieux guillemot au prin- 
temps , qui avait tout le dos et les pennes caudales tapirés 
de taches d’un cendré jaunâtre. 


Habite : les mers arctiques des deux mondes; émigre 
l'hiver en grandes bandes le long des côtés de Norwège et 
d’Angleterre ; très-commun alors le long des bords de la 
Baltique et des côtes maritimes de Hoilande et de France ; 
plus rarement sur nos mers et nos grands lacs de l’inté- 
rieur. 


Nourriture : poissons, particuliérement des sardelles : 
beaucoup d’insectes marins et de petits coquillages bivai- 
yes ; très-rarement des crustacés. 


Propagation : niche par grandes bandes; ne fait aucun 
apprêt pour le nid, mais dépose les œufs dans les trous des 
rochers qui bordent la mer dans les parages arctiques ; 
pond un œuf très-grand, oblong et pointa d’un fond ver- 
dâtre ou bleuâtre , toujours marqué de grandes taches et 
de raies irrégulières d’un noir profond. 


924 MANUEL 
GUILLEMOT A GROS-BEC. 
URIA BRUNNICHIL. (Samine.)— URLA FRANCSII. (Lxscu.) 


Bec dilate et large à sa base, aussi long que la 
tête ; ailes unicolores, mais les pennes secondaires 
terminées de blanc; pieds verdätres. 


Gorge et devant du cou d'un noir légèrement 
brunâtre , paraissant veloute; tète et toutes les par- 
ties supérieures d’un noir profond ; parties inférieu- 
res d’un blanc pur; ce blanc se prolonge sur le 
devant du cou en forme de fer de lance; pennes se- 
condaires des ailes terminées de blanc; le bec large 
à sa base d’un bleu clair, le reste d’un bleu noi- 
râtre ; tarses et doigts verts, membranes d’un noir 
verdâtre; iris brun. Longueur, à peu près 18 pou- 
ces. Les vieux en plumage parfait d’èté ou des 
noces. 


Remarque. Nous ne connaissons point encore la livrée 
d'hiver ni le jeune de cette espèce confondue jusqu'ici 
avec le guillemot ordinaire ou à capuchon; le seul Brun- 
nich les distingue et paraît les avoir reconnues pour deux 
espèces, en indiquant le guillemot à capuchon sous le nom 
de Uria ltomvia. n°. 108. , et celui à gros bec sous le nom 
de Uria troile. n°. 109. , nom consacré par Linné et par 
tous les autres naturalistes à notre guillemot si commun 
partout sur nos côtes maritimes. L'oiseau de cet articie 
ayant été rapporté en dernier lieu par lPexpédition au 
pôle, sous la conduite du capitaine Ross, il s'agissait 
par conséquent de lui donner un nouveau nom, vu que 
celui de Troile ne pouvait être employé. MM. Sabine et 
Leach s’emparèrent de cette tâche ; le premier lui donna 
le nom de M. Brunnich, auteur de la Zoologie boréale, 
et le second celui de M. Francs, dont les travaux scienti- 


D’'ORNITHOLOGIE. 925 
fiques me sont inconnus, mais qui fut de l’expédition men- 
tionnée. La description de l’oiseau de cet article a consé- 
quemment été publiée à Londres, presque à la même épo- 
que, sous des noms différens, que je place tous les deux 
à la tête de cet article , ne voulant point m’ériger en arbitre 
dans le différent entre deux amis. 


Uria sRünnicHur. T'ransact. ofthe Linn. soctety, mem. 
on the birds of Greentand. 


Habite : les mers glaciales du pôle arctique, elle a été 
peu observée en Europe comme espèce distincte, ayant 
presque toujours été confondue avec Uria troile. Très- 
commun dans le détroit de Davis, au Groënland , au Spitz- 
berg et dans la baie de Baffin. 


Nourriture et Propagation : inconnues. 


GUILLEMOT A MIROIR BLANC *. 


URIA GRYLLE. (Laru.) 


Un grand espace blanc sur le milieu des ailes; 
pieds rouges. 

Sommet de la tête, nuque, toutes les autres par- 
ties supérieures, à l'exception du milieu des ailes, 
d’un noir assez profond ; moyennes et grandes cou- 
vertures des ailes formant un grand espace ou mi- 
roir blanc; joues et toutes les parties inférieures de- 
puis le bec jusqu’à la queue d’un blanc parfait ; iris 
brun; bec noir; intérieur de la bouche et pieds 
d’un rougeûtre clair. Longueur du bec aux ongles, 


* M. Cuvier, Règn. anun. v. x, p. 510, forme de ce guillemot le 
sous-genre Cephus. Je suppose qu’il y a erreur dans cet article; 
les synonymes de Uria grille et de Uria Alle sont placés avec la 
description du premier et avec les caractères du second, 


926 MANUEL 
12 pouces. Le mâle et la femelle en plumage com- 
plet d'hiver. 

Unis minor sTRiATA. Briss. Orn. v. 6. p. 58. n°. 4. — 
Unrra sarrica et GRYLLOIDES. Brunn. Orn. Boreal. p. 28. 
n°. 114, 119 et 110. individus en différens états de mue, 
passant de la livrée d'hiver à celle d’été. — Srorre» 
crReESLAND DOVE. Edw. Glan. t. 5o. figure très-exacte 
d’un individu en mue. — SpoTrED cuszzemor. Brit. 
Zool. v. 2. pl. 85. f. 2. — Lath. Syn. v. 6. p. 535 et 554. 
variétés ou états différens de mue d'automne ou de 
printemps. 

Les jeunes de l'annee. 


Ont la gorge, la poitrine et toutes les parties in- 
férieures d’un blanc pur; sommet de la tête, nuque, 
partie inférieure du cou et côtés de la poitrine d’un 
noirâtre maculé de gris et de blanc; dos et crou- 
pion d’un noir mat; quelques plumes des scapu- 
laires et du croupion terminées de cendre blan- 
châtre ; les ailes noires, excepté le miroir, qui est 
blanc, mais marqué de taches cendrées ou noirätres; 
intérieur de la bouche et pieds d'un rougeûtre li- 
vide ; iris d’un brun noirâtre. C'est alors, 

Frisch. FWôg. Deut. t. 185. B. fiqure très-exacte. — 
Aussi Naum. Wôg. tab. 64. fig. 100. A. figure exacte. 


Plumage d’éte ou des noces. 


Toutes les parties du plumage, le milieu de l’aile 
seul excepté, d’un noir assez profond ; moyennes 
et grandes couvertures des ailes formant un très- 
grand espace ou miroir d’un blanc pur; bec noir; 
l'intérieur du bec et les pieds d’un rouge vif. Le 


male. 


= 


D'ORNITHOLOGIE. 929 
La femelle en plumage complet d’ete est un peu 
plus petite; le noir de son plumage est moins pro- 
fond, le blanc du miroir moins étendu et moins 
pur. À l’époque des deux mues périodiques, on voit 
chez les deux sexes des plumes blanches en plus 
ou en moins grand nombre sur les parties infé- 
rieures. 


Urra crie. Lath. Ind. v. 2. p. 597. sp. 2. — Coryw- 
BUS GRYLLE. Gmel. Syst. 1. — CoLuMBaA GROENLANDICA. 
Briss. Orn. v. 9. p. 76. n°. 5. — LE PETIT GUILLEMOT NOIR. 
Buff. Ois. v. 9. p. 554. description exacte. Mais point sa 
pl. ent. 917 *. — Back quirremor. Lath. Syn. v. 6. 
p. 5352. — Benn. Brit. Zool. p. 158. t. H. 4. un indi- 
vidu conservant quelques plumes du jeune âge. — 
Penn. Arct. Zool. p. 516. n°. 457. — Edw. Glan. t. 50. 
La petite fiqure du fond. — Der scnwarze Luume. Bechst. 
Naturg. Deut. v. 4. p. 586. — Meyer , Tasschenb. v. 2. 
p. 446. — Id. Vôg. Deutscht. v. 1. Heft. 15. t. 3. et 
4. — Naum. Vôg. t. 64. n°. 6, f. 100. {e très-vieux 
mâle. 


Remarque. Les indications de la prétendue espèce du 


* Cette planche 917 de Buffon, sous le nom de petit Guillemot 
femelle, est une figure très-exacte de la livrée d'hiver de mon 
Guillemot nain de l'article suivant. Une erreur grave, faite par tous 
les méthodistes, est celle d’avoir placé ce petit oiseau dans 
le genre Pingouin, sous le nom de Alcatalle, tandis qu’il porte 
les caractères des oiseaux du genre Uria de Latham. Les métho- 
distes ont encore fait un double usage de la description du petit 
Guillemot de Buffon, ». 9.p. 354, en l’employant comme syno- 
nyme avec l'oiseau de cet article et avec celui de mon Guillemot 
nain. Nonobstant cette remarque faite dans la première édition, 
on voit la même erreur reproduite par M. Cuvier, qui cite la 
pl. 917 de Buffon comme synonyme avec le guillemot de cet 
article. 


928 MANUEL 
CePaus LACTEOLUS , de Pallas Spicil. v. 5. p. 55, dont La- 
tham a fait son Urta LACtEOLA. [nd. v. 2. p. 598. sp. 3. — 
Cozxupus LacrEOLUS. Gmel. Syst. 1. p. 583. sp.13, ont 
rapport à un individu varié accidentellement de blanc, et 
se trouvant en plumage d'hiver ; eet individu albinos a été 
ramassé par Paltas sur Les côtes maritimes de Hollande. 
Habite : les mêmes contrées que l’espèce précédente; 
de passage en hiver, le long des bords de l'Océan; se 
montre plus rarement à terre que l’espèce précédente , et 
seulement par quelque accident; très-rare sur les mers et 
sur les lacs de l'intérieur. 


Nourriture : petits poissons, écrevisses et crabes 
marins. | 

Propagation : niche comme la précédente; pond un 
œuf oblong d’un cendre clair ou à fond tout blanc marqué 
de grandes et de petites taches noires et cendrées , qui sont 
très-rapprochées vers l’un des bouts. 


IT. SECTION. 


Le bec plus court que la tête. 


GUILLEMOT NAIN. 


URIA ALLE *. (Mrur.) 


Bec très-court, de moitie moins long que la 
ééte, très-peu arque. 

Sommet de la tête, région des yeux, nuque, 
côtés de la poitrine et toutes les parties supérieures 


* Ce petit Guillemot, que Brisson énumère très-exactement dans 
son genre Uria, a été rangé depuis, par les autres méthodistes, 
dans leur genre A/ca ; mais ces derniers ont eu tort; l’oiseau dont 
il est ici question appartient indubitablement dans le genre Uria, 


D’'ORNITHOLOGIE. 929 
d'un noir profond, excepté les pennes secondaires 
des ailes qui sont terminées de blanc, et trois où 
quatre bandes longitudinales, d’un blanc pur sur 
les grandes couvertures les plus proches du corps; 
du blanc pur règne sur la gorge, sur le devant et 
les côtés du cou et sur toutes les parties inférieures ; 
ce blanc, varié par quelques petits traits noirâtres, 
occupe aussi les côtés de la tête, et se dirige sur 
l’occiput en une bande très-étroite et peu apparente: 
tarses et doigts d’un brun jaunâtre; membranes 
d’un brun verdâtre; bec noir; iris d'un brun noi- 
râtre. Longueur, 8 pouces 6 lignes, ou 4 pouces au 
plus. Le male et la Jemelle en plumage d'hiver. 


ArCa ALLE. Brunn. Orn. boreal. p. 26. n°. 196, — Le 


dont il porte tous les caractères. Depuis peu, M. Vieillot en a for- 
mé son genre Mergulus. Il est vrai que si on veut avoir égard à 
toutes les légères nuances dans les formes du bec , cet oiseau pour- 
raît alors être considéré comme formant un genre distinct; mais 1l 
faudrait aussi en faire un pour le Guillemot de Brunnich, et dans 
ce cas il ne serait pas difficile de prouver que dans le plus grand 
nombre des genres adoptés de nos jours, on pourrait transformer 
presque toutes les espèces en genres, et encombrer le système de 
quelques centaines de noms de plus. Pour moi, le Guillemot nain 
sera un être placé sur la limite de deux genres bien distincts 
dont il forme le passage, mais en conservant dans ses formes 
et dans ses mœurs le plus d’analogie avec les Guillemots ; ce petit 
habitant des glaces du pèle forme en effet le passage au genre 
bien caractérisé par les formes du bec et par les mœurs que je 
désigne sous le nom de PazErts, dont la première espèce est Alca 
cristatella, Lath. sp. 6.; Alca prgmea en est le jeune, la seconde 
espèce, du double plus grande, est Ælca psittacula, Lath. sp. 8, 
dont Alca tetraçula. sp. 7. est le jeune; voyez les becs assez bien 
rendus de ces oiseaux, dans Latham, Tab. 05. 


950 MANUEL 

PETIT GUILLEMOT FEMELLE. Bulf. Os. sculement sa pl. ent. 
917 *. — Larrce aux. Lath. Syn. v. 5. p. 527. — Penn. 
Aret. Zool. v. 2. p. 512. n°. 429. — Penn. Brit. Zoot. 
p. 157. t. H. 4. f. 1. figure très-exacte. — DER KLENE 
ALk. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 752. — Meyer, 
Tasschenb. v. 2. p. 4435. — Naum. Vôg. Deut. t. 65. 
f: 102. figure très-exacte. — Unra minore. Stor. degl. 
ucc. v. 5. pl. 550. figure très-peu exacte. 


Les jeunes de l’année se distinguent des vieux 
en plumage complet d'hiver, seulement par la forme 
moins allongée du bec, et par la légère nuance 
cendrée qui se trouve sur les joues. 


Plumage d’ete ou des noces. 


La tête, les joues, la gorge et toute la partie su- 
périeure du cou est d’un noir profond; le reste 


du plumage ne diffère point de celui d'hiver. C’est 
alors, 


Uria minor. Briss. Orn. v. 6. p. 53. n°. 2. — ALcA 
ALLE. Gmel Syst. 1. p. 554. sp. 5. — Lath. Ind. Orn. 
Ÿ. 2. P. 799. Sp. 10. — SMALL BLACK AN WHITE DEIVER. 
Edw. Glan. t. 91. la figure du fond représente un indi- 
vidu en plumage d'été; celle de devant est un oiseau 
en plumage parfait d'hiver. 

Varie suivant les àges ; plus ou moins de taches 
noires sur la gorge et sur la partie supérieure du 
cou; sans raies blanches longitudinales sur les 
grandes couvertures des ailes, ou bien ces raies 


“ La description, voyez Buffon, Ois. v. 9. p. 354., appartient 
au Guillemot à miroir blanc ; voyez la note à l’article précédent. 


D’'ORNITHOLOGIE. 091 
très-peu apparentes; très-rarement tout le plumage 
blanc. C’est alors, ALcA canpipa. Brunn. Orn 


boreal. p. 26. n°. 107. 


Habite : jusque sous les glaces du pôle; plus abondant 
en Amérique qu’en Europe; de passage accidentel dans les 
ouragans et les hivers rigoureux sur les côtes de Hollande 
et de France ; assez abondant sur celles d'Angleterre ; très- 
accidentellement sur les mers de Pintérieur. 


Nourriture : insectes marins, très-petits crabes, écre- 
visses et autres crustacées. 


Propagation : niche dans les trous et dans les fentes 
des rochers les plus escarpés, sans aucun apprêt pour le nid; 
D PPrEL P ; 

pond un œuf d’un vert bleuâtre clair, le plus souvent sans 


aucune tache; quelquefois parsemé de petites taches noi- 
râtres. 


GENRE QUATRE-VINGT-SIXIÈME. 


MACAREUX.—WMARMON. 
lÉÉFICS) 


Bec plus court que la tête, plus haut que long, 
très-comprime ; les deux mandibules arquees, trans- 
versalement sillonnées, échancrées vers la pointe; 
arête de la supérieure tranchant, élevé au-dessus 
du niveau du crâne. Narmes latérales, margina- 
les, lineaires, nues, presque entièrement fermées 
par une grande membrane nue. Preps courts, reti- 
rés dans l'abdomen ; seulement trois doigts devant, 
entièrement palmes. OnGLes très-crochus. AILES 


033 MANUEL 


« 


courtes, la 1€, rémige de la longueur de la 2°, ow 
un peu plus longue. 


Les Macareux sont des oiseaux du cercle arctique , dont 
les mœurs et les habitudes ont beaucoup de rapports avec 
ceux des espèces comprises dans les genres Guillemot et 
Pingouin; ces genres forment avec ceux composés d’oi- 
Seaux étrangers à l’Europe et désignés sous le nom de 
Manchot et de Gorfou, les derniers chaînons par laquelle 
la nature se prépare à terminer la grande famille des oi- 
seaux. Les oiseaux de ce genre volent moins que les guil- 
lemots; cependant ils ne sont point privés de cette faculté. 
et effleurent assez rapidement la surface des mers; on ne 
les voit presque jamais à terre et très-accidentellement sur 
les eaux douces des parties tempérées de l’Europe. Les 
Macareuæ onttoujours été confondus avec les Pingouins, 
mais ils doivent former un genre distinct. 


Remarque. Quoique l’espèce propre à l’Europe qui 
compose ce genre ne soit point du nombre des oiseaux 
rares, qu'au contraire elle est assez commune en hiver sur 
les côtes d'Angleterre, de Hollande et même de France, 
je n’ai point encore pu obtenir des données certaines sur 
les différens états de cet oiseau ; sur plus de cent individus 
que j'ai vus et dont quelques-uns ont été tués à leur pas- 
sage d'hiver, aucun ne m’a paru différer essentiellement ; 
j'ai fait la même remarque sur deux autres espèces pro- 
pres aux contrées glaciales d'Amérique et d'Asie ; la légère 
différence qui existe dans le jeune âge m'est seule bien 
connue. Je suppose que la mue doit être double, mais ne 
puis l’assurer; s’il en est ainsi, il n’est pas moins certain 
que les couleurs du plumage ne changent point d’une ma- 
nière très-marquée. Il est inconcevable que les Macareux 
aient toujours été confondus avec les Pingouins dans le 
genre Alca; car, non-seulement les caractères extérieurs 
de ces oiseaux sont différens, mais les squelettes offrent 


D'ORNITHOLOGIE, 9933 
des disparités marquées, particulierement dans les formes 
de la tête. On doit observer de ne pas confondre notre Mar- 
mon fratercula avec une espèce propre aux côtes septen- 
trionales d'Amérique , dont le plumage est absolument sem- 
blable , mais qui a le bec beaucoup plus haut , elle a sur- 
tout la mandibule inférieure très-arquée ; cette espèce 
nouvelle est indiquée par le docteur Leach, sous le nom 
de Mormon glaciatis. 


MACAREUX MOINE. 


MORMON FRATERCULA. (Mrnr.) 


Sommet de la tête, toutes les parties supérieures 
et un large collier qui entoure le cou, d’un noir 
profond et lustre ; rémiges d’un brun noirâtre ; 
joues, une large bande au-dessus des yeux et la 
gorge d'un gris très-clair; poitrine, ventre et les 
autres parties inférieures d’un blanc pur; base du 
bec d’un cendré bleuâtre, jaunâtre dans le milieu, 
et d’un rouge vif à la pointe; mandibule supérieure 
marquée de trois sillons, linférieure marquée de 
deux sillons; iris blanchâtre ; bord nu des yeux 
rouge ; pieds d’un rouge orange. Longueur, depuis 
la pointe du bec aux ongles, 12 pouces 6 lignes. 
Les vieux des deux sexes, en plumage d'hiver 
et d’ete. 

Les jeunes de l’année, ont le bec beaucoup plus 
petit, lisse sur les côtés, dépourvu de sillons, d’un 
brun jaunätre; l’espace entre l'œil et le bec d'un 
cendre noirâtre; les joues et la gorge d'un cendré 


plus foncé que chez les vieux; le large collier du 


934 MANUEL 

cou nuancé, par devant, de cendré noirûtre; les 
pieds d’un rouge terne. C'est alors ALCA DELEATA. 
Brunn. Orn. boreal. p. 25. n. 104. 


Azca arcrica. Gmel. Syst. 1. p. 549. Sp. 4. — Lath. 
Ind. v. 2. p. 592. sp. 5. — Brunn. Orn. Boreal. p. 25. 
n°. 103. — ALcA LABRaDORA. Gmel. Sys’. 1. p. 550. sp. 6. 
— Lath. Ind. v. 2. p. 593. sp. 4. — Le Macareux. Buff. 
Ois. v. 9. p. 358. t. 26. — Id. pl. ent. 275. — Purrix 
‘Aux and LABrapoR AUK. Lath. Syn. v. 5. p 314 et 318. 
— Penn. Brit. Zool. p. 155. t. H. fiqure très-exacte du 
vieux. — Edw. Glan. t. 558. f. 1. fiqure très-cæacte du 
vieux mäle. — Arct. Zoot, v.2. p.511. n°. 425 et 428. — 
Der ARKTISCHE ALK. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. p. 723. — 
GRrAUKERLIGER 4Lk. Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 442. — 
Frisch. Vôg. t. 192. figure très-peu exacte. — Naum. 
V'üg. t. 65. f. 101. figure très-exacte du jeune. — Parz- 
caay DpuIKER. Sepp. Nederl. Vog. v. 4. t. p. 359. 


Habite : les régions polaires des deux mondes ; en hi- 
ver et au printemps de passage périodique sur les côtes de 
Norwège, d'Angleterre, de Hoilande et de France ; vit 
toujours en mer et ne se montre à terre qu’accidentelle- 
ment. 

Nourriture : très-petits poissons, insectes et végétaux 
marins. 

Propagation : niche dans les régions du cercle arctique, 
rarement dans les pays plus tempérés ; construit des trous 
en terre, ou niche dans les creux et dans les fentes des 
rochers ; pond deux œufs, et, suivant quelques voyageurs, 


un seul œuf blanchâtre avec des taches cendrées, peu dis- 
tinctes. 


PRAMAANIAARES LRRRESAERA 


D'ORNITHOLOGIE. 935 
GENRE QUATRE-VINGT-SEPTIÈME. 
PINGOUIN.—4ZLCA. (Lin) 


Bec droit, large, comprimé, très-courbé vers la 
pointe; les deux mandibules à moitié couvertes de 
plumes , sillonnées vers la pointe; la supérieure 
crochue, l’inférieure formant un angle saillant. 
Narines latérales, marginales, linéaires, vers le 
milieu du bec, presque entièrement fermées par 
une membrane couverte de plumes. Preps courts, 
retirés dans l’abdomen; seulement trois doigts de- 
vant, entièrement palmés. ONGLES peu courbes. 
ArzEs courtes, la 1*e. rémige de la longueur de 
la 2e. ou un peu plus longue. 


Les Pingouins ont les mêmes habitudes que toutes les 
autres nombreuses peuplades qui fourmillent sur la vaste 
étendue des mers comprises dans les régions du cercle arc- 
tique; ils quittent rarement les côtes, on ne les voit sur le 
rivage que pendant le temps des pontés; dans tout autre 
temps de l’année, leur apparition à terre ou sur les mers 
de l’intérieur, est due à des causes accidentelles. Il n’existe 
point de différence marquée dans les sexes. Les recherches 
que j'ai renouvelées très-récemment, m'ont fait décou- 
vrir que les espèces de ce genre muent deux fois dans lan- 
née; le plumage d’hiver des deux sexes est précisément 
celui qu’on a signalé jusqu'ici pour celui de la femelle; les 
jeunes se distinguent facilement par un bec beaucoup plus 
petit, sans aucune trace de sillon. Ils nichent et vivent à 
peu près comme les Guillemots, pondent comme ceux-ci 
un seul œuf très-gros. et habitent les mêmes lieux. Quel- 


956 MANUEL 

ques espèces, parmi lesquelles ont doit énumérer celle 
qui est la plus répandue en Europe, volent très-rapide- 
ment *, mais le plus souvent en effleurant la surface des 
eaux ; une seule espèce , propre aux mers glaciales, a les 
ailes tôtalement dépourvues de pennes, absolument sem- 
blables à celles des Manchots et des Gorfous, et c’est la 
seule espèce qui ne vole point **. 


PINGOUIN MACROPTÈRE. 


ALCA TORDA. (LiINn.) 


Ailes aboutissant au croupion; queue en forme 
de cone long; taille de la sarcelle. 


Sommet de la tête, nuque, côtés du cou et toutes 
lés autres parties supérieures d’un noir profond ; 
une bande longitudinale d’un blanc entrecoupé de 
taches brunes, va du milieu du bec jusqu'aux yeux; 
rémiges d’un brun noirätre ; pennes secondaires 
terminées par un liseré blanc; gorge, devant du 
cou , poitrine et toutes les parties inférieures d'un 
blanc pur; du blanc maculé de cendré occupe les 
cotes de l’oeciput , et une étroite bande noire se des- 
sine derrière les yeux ; bec noir marqué de trois ou 
de quatre silons, dont celui du milieu forme une 
bande transversale d’un blanc pur; intérieur du 
bec d’un jaune hivide; iris d’un brun vif; pieds 


* C’est une méprise lorsque M. Cuvier dit que les ailes de ces 
oiseaux sont décidément trop petites pour les soutenir, et qu'ils ne volent 
point du tout. Voyez Règne animal, v. x, p. 511. 


** Alca impennis. ann. Lath. 


D'ORNITIHOLOGIE. 937 
d’un cendré noirâtre. Longueur, de 14 pouces 3 ou 
6 lignes. Les vieux en plumage d'hiver. 


Aca BazrHiCa. Brusen. Orn. Boreal. p. 25. sp. 101. — 
Buff. Ois. seulement sa pl. ent. 1004. sous le faux nom 
de femetle. 


Les jeunes de l'annee. 


Ressemblent beaucoup, par les couleurs du plu- 


mage, aux vieux en hiver, mais ils s’en distinguent 


facilement par la forme moins large du bec, qui 
n’est point sillennée de blanc; sommet de la tête et 
nuque d'un noir cendré; toutes les parties infe- 
rieures d’un blanc pur; ce blanc nuancé de cen- 
dré domine cgalement sur les côtés du cou et vers 
l’occiput, où cette couleur s’avance et forme un 
angie; le bec est petit, très-peu élevé, dépourvu 
de sillon et presque pomt crochu vers le bout ; iris 


noirâtre. C'est alors, 


Arcs pica. Gmel. Syst. 1. p. 551. Sp. 2. — Arca minor. 
Briss. Orn. v. 6. p. 92. €. 6. f. 2. figure très-cxacte du 
jeune mâle. — Aica wuxisuLara. Brusen. Orn. Boreat. 
p. 25. n°. 102. — Le Pgrir Pincouix. Buff. Ois. v. 9 
p. 396. — Bracrsiien aux. Lath. Syn. v. 6. p. 520. — 
Penn. 4ret. Zool. v. 2. p. 510. n°. 426. — Penn. Brit. 
Zoo. p. 155.t. H. 1. fiqure très-eæœacte du jeune après 
da première mue. — DE 30NGE PAPEGAAY-DUIKER. Sepp. 
Nedert. Vog. v. 5. t. p. 406. jeune de l'année. 


Plumage d’ete ou des noces. 


La bande étroite qui va du bec aux yeux d’un 
blanc très-pur ; joues, gorge et partie supérieure 
ParTie Il°. Go 


958 MANUEL 

du devant du cou d’un noir profond, paraissant 
nuancé d’une légère teinte rougeâtre; intérieur du 
bec d’un jaune vif; le reste comme en hiver. C’est 
alors , 


ALca TorDa. Gmel. Syst. 1. p. 551. sp. 1. — Lath. 
Ind. Orn. v. 2. p. 595. sp. 5. — Brusen. Orn. Boreat. 
p. 25. Sp. 100. — Le Pixcouix. Buff. Ois. v. 9. p. 390. 
£. 27. — Id. pl. ent. 1005. figure exacte d’un mâle ou 
d’une femetlle.—Rarzonsisz aur. Lath. Syn. v. 6. p. 510. 
— Id. supp. v. 1. p. 264. — Penn. Arct. Zool. v. 2. 


p. 509. n°. 425. — Edw. Glan. t. 558. f. 2. figure 
exacte. — Torp ar. Bechst. Naturg. Deut. v. 4. 
p. 711. — Meyer, Tasschenb. v. 2. p. 549. une figure 


exacte de La tête. 


Habite : les mers arctiques des deux mondes; de pas- 
sage en hiver sur les côtes d'Angleterre, de Norwège, de 
Hollande et de France ; accidentellement en Hollande sur 
es mers de l’intérieur. 


Nourriture : poissons, particulièrement de jeunes ha- 
rengs ; aussi des insectes et des crustacés marins. 

Propagation : niche par grandes bandes dans les trous 
et dans les fentes des rochers qui bordent la mer; pond un 
seul œuf, très-grand, oblong, d’un blanc pur ou jaunûtre, 
marbré de taches noires et brunes irrégulières, et souvent 
marqué de très-petites taches cendrées. 


D’'ORNITHOLOGIE. 3 


PINGOUIN BRACHIPTÈRE. 


ALCA IMPENNIS. (LIN\.) 


Ailes dépourvues de pennes propres au vol ; 
queue courte; taille de l'oie. 


Remarque. Comme on ne connaît point encore le plu- 
mage d'hiver ni les jeunes de cette espèce très-rare , je ne 


puis décrire que le 
Plumage d’ete ou des noces. 


En avant des yeux, de chaque côté de la base du 
bec, une grande tache blanche; tête, nuque, dos, ailes 
et queue d'un noir profond; gorge, partie supérieure 
et cotés du cou d’un noir nuancé de brun sombre; 
flancs d’un cendré foncé, toutes les autres parties 
inférieures du blanc le plus pur; cette couleur blan- 
che est terminée en pointe sur le devant du cou; une 
étroite bande blanche à l'extrémité des courtes plu- 
mes qui remplacent les pennes secondaires ; bec noir, 
large; sur la base de la mandibule supérieure un sil- 
lon très-profond ; à la pointe six autres dont le fond 
est blanc; huit ou dix sillons à fond blanc sur la 
pointe de la mandibule inférieure; pieds etiris noirs. 
Longueur, 2 pieds 1 ou 2 pouces. 


ALca IMPENNIS. Lath. ]nd. Orn. v. 2. p. 791. — Gmel. 
Syst. 1. p. 550. — Brusen. Orn. Boreal. n°. 105. Lx 
erAnD Pincouix. Buff. Oùs. v. 9. p. 595. t. 29. — Id. pt. 
ent. 367. — Edw. t. 147. — Grear aux. Lath. Syn. v. 5. 
p. 511. — Penn. Arct. Zool. v. 2. n°. 424. 


940 MANUEL D’ORNITHOLOGIE. 

Habite : les plus hautes latitudes du globe, toujours 
dans les régions eouvertes de glaces; vit et se trouve habi- 
tuellement sur les glaces flottantes du pôle arctique dont il 
ne s'éloigne qu’accidentellement; ne vient jamais à terre 
que pour nicher; on ne le trouve qu’en pleine mer; visite 
quoique rarement les côtes des Îles Orcadeset Saint-Kilda : 
commun au Groënland. 


Nourriture : suivant le rapport des voyageurs, de 
gros poissons, particulièrement cyclopterus lumpus et 
autres; aussi des plantes marines. 

Propagation : niche sur les rochers escarpés, toujours 
dans le voisinage des glaces flottantes; place son nid dans 
les cavernes, dans les fentes des rochers , ou se creuse des 
taniers profonds ; pond un seul œuf de la grosseur de celui 
du cigne , d’un blanc isabelle, marqué de raies et de taches 
nombreuses, noires, qui présentent les formes singulières 
des caractères chinois. 


FIN DE LA SECONDE ET DERNIÈRE PARTIE. 


ADDITION. 


On peut ajouter aux articles du pluvier doré (Chara- 
drèus pluvialis), du héron cendré ( Ardea cinerea), du 
héron pourpré ( Ardeapurpurea) et de la poule d’eau ( Gat- 
linula chloropus ), que ces espèces sont absolument les 
mêmes dans les îles de la Sonde qu’en Europe : les indivi 
dus envoyés récemment de Java par M. le professeur Rein- 
wardi ne diffèrent point de ceux de nos contrées. 


RAS VIS LAS LIU MAIS VAR VER SAR DUR RAD LA BAT GUE VAR BATIR LAVE SRAAAMASASARARAAT à A2 LA 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES ESPÈCES 


CONTENUES DANS CET OÙ VRAGE. 


À. 


Pages. 

Accenteur.— Æccentor. . . 247 
Accenteur pegot ou «ies Al- 

pes.—Æccentor alpinus. . 248 

Accenteur mouchet. — Ac- 

centor modularis. , . . . 

Accenteur montagnard. — 


Accentor montanellus. . 251 
Aigle impérial. — Falco im- 

Perialrss = ANS 36 
Aigle royal. — Falco Jee 

VUS. . 38 
Aigle md. — de noœæ- 

PASS CE 2. à ee 42 
Aigle botté,— Falco penna- 

MR ne 2hdie, Aa 44 
Aigle Jean le blanc. — Fal- 

co brachydactylus. . - . 46 
Aigle balbuzard, — Æalco 

haliaætus. . . . 47 
Aigle pygargue. — Ein 

HIbrEU LE, -. sen dre, à 49 
Aigle à tête blanche. —Fal- 

co leucocephalus. . . . . . ba 
Alcyons. — Alcyones. F7. 


Guépiers , Martins - pé- 

CHERE. UNE me 418 
Alectorides.— Ælectorides, 

F. Glaréole. . . . - : .- + 497 
Alouette. — Ælauda. . : . 254 
Alouette nègre. — Alauda 


ALGER. 7. 0 ouate 275 
Alouette Bh U Pen — Alau- 
da'calendra. : .::. gt 2,6 


Alouette cochevis. —4/au- 


Pages. 

da cristata. . ... . 297 
Alouette à hausse-col noir.— 

Alauda alpestris, . . . . 279 


Alouette des champs. — 
Alauda arvensis. . . . . 28I 
Alouette lulu.— Æ/auda ar- 


bOTEZ: 2 S'ORAT USS 282 
Alouette à doigts courts ox 
calandrelle, — Alauda 
brachidactyla.'.", . . .. 284 
Autour. — Falco palumba- 
Et CT 55 
Avocette. — Recurvirostra. 589 


Avocette à queue noire. — 


Recurvirostra avocetta. . 590 
Avocette isabeile. — Æecur- 
virosira arnéricana. . « … 592 
Avocette orientale.—ÆRecur- 
virostra orientalis. 593 
B. 
Barge. — ZLimosa. . . . .. 662 
Barge à queue noire. — Li- 
mosa melanura, 664 


Bargerousse.— Limosa rufa. 668 


Bécasseau. — Tringa. 606 
Bécasseau cocorli. — Tiinga 
subarquata. è . 609 
Bécasseau brunette ou varia- 
ble.— Tringa variabilis. . 612 
Bécasseau platyrhynque.— 
Tringa platyrhyncha. . GG 


Pécaion violet. — Tringa 
MATLIUNE. - ta Ar 


. 619 


942 
Pages. 
Bécasseau Temmia.—7rin- 


ga Terminckü. . . . . . 622 
Bécasseau échasse. — Trin- 
gatminmia. $ & 7... M-64.4625 
Bécasseau canut. — Tringa 
cinerea. . 627 
Bécasseau SRE ET pe 
LA PRENAS. LS de OA 
Bécasse. — Scolopax. . 652 
Bécasse ordinaire. — Séc- 
lopax rusticola. . . .. 653 


Bécassine (grande ou double). 
— Scolopaxz major. . . + 675 
Bécassine ordinaire. — $co- 


lopax gallinago. . . . . . 676 
P 7 
Bécassine Ru de, — Scolo- 
paz gallinula. .. . . . . 678 
Bécassine chevalier. 0 
4 = La 4 
Bécassine ponctuée.—Scolo- 
Paz ‘SriseA, |. + Les eye, LOI: 


Bec croisé. — Loxia. . … : 

Bec croise perroquet ou des 
RPNmERE By Hepait 
PAGES. VOUS 325 

Bec croisé commun ou se 


324 


pins.— Zoxia curvirostras 328 
Bec-fin. — Sylvia. , . . . . 178 
Bec-fin rousserolle.—%#y/via 

turdoïdes. . LS LT OT 
Bec-fin rubigineux. — Sylvia 

galactotes. ue 182 
"Bec-fin riverain. — Sylvia 

Jluviatilis. . : 183 
‘Bec-fin locustelle. —  Srlria 

ensiella. Te EC 


Bec-fin trapu té lvia cer- 
Fe 0 EE : 186 

Bec-fin aquatique. _ Sylvia 

: aquatica. Do de = 

Bec-fin phragmite: Sylvia 
Léna rails Lire -ÿer - 189 

Bec-fin des roseaux ou était 
vatte.—Sylvia arundina- 
Cea.…. . . 91 

Bec-fin ver déroliét:4 Sylvia 
palustris. 7e 

Bec-fin bouscarle. sx vit 
Cetit.s ANNEES 1094 

Bec-fin rossramol. — Sylvia 
luscinias + à à à AR 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES 


Pages. 


Bec-fin philomèle. — Sylvia 


philomela Re... 2108 
Bec-fin soyeux.— Sylvia se- 
ricea}. . LE CÉRREL E 197 
Bec-fin FEREUR HAS or- 
phea. LE PR . 198 
Bec-fin rayé.— Sylvia niso- 
FL. + + à 013 OL IE RE 
Bec-fin à tête noire.—Sylvia 
atricapilla: . . . 2: 4}:1. « 20E 


Bec-fin mélanocéphale. —Sy£ 
via melanocephala. . .. . 203 
Bec-fin sarde. — Sylvia sar- 


dis: LS 0e ONE 
Bec-fin ‘fauvetté: — Sylvia 

hortensis. . . a LUS 
Bec-fin He Srivia ci- 

RETER I. Le . 207 
Bec-fin Babillard? — SE 

CUFUCA: » « . + se. 209 
Bec-fin à Petra mn 

conspicillata. . . . . : . 210 
Bec-fin pittechou.—#y/via 

provincialis. . . . . . 211 
Bec-fin passerinette. HE 

via passerina. ARR € 
Bec-fin subalpin. — SyZvia 

subalpina. . . . 214 
Bec-fin rouge-gorge.—Syl- 

via rubecula. . . 215 
Bec-fin gorge bleue. LSyE , 

PLU SUECICR. CPR . 216 
Bec-fin rouge-queue.—Sy£- 

via tithys. e Va 218 
Bec-fin de murailles! _$yt 

via phænicurus. . 5, 220 
Bec-fin à poitrine jaune. — 
Sylvia “hippolaïis. . .". . 222 
Bec-fin LIU 0 À 

bilatrix. : 223 
Bec - fin pouillot: — Sy LE 

role red 
Bec-{in veloce.— Sybi a ru- 

à 2 ROORE = re: 225 
Béc - fin nattérer. Sylvia 

PHPTELETE CU CE 22. 
Bec - fin cisticole. 2 ytiè 

cistitola. :, * “MM . 228 


Bergeronnette.— Motacilla 252 


CONTENUES DANS CET OUVRAGE. 


Pages. 
Bergeronnette lugubre. — 


Motacilla lugubri re: 253 
Bergeronnette grise. — A/0- 

AIR DAS NET 299 
Bergeronnette jaune, —Ho- 

tacilla boarula. . . ,.. . 257 
Bergeronnette citrine.—/Mo- 

tacilla citreola. . . . . . 259 
Bergeronnette printanicre. 

— Motacilla flava. 260 


Bihoreau à manteau noir.— 
Ardea ny cticorax. PV .Hé- 
ron. PR RE 577 

Pt à —  Pyrrhula. RTS 


Bouvreuil dur-bec. — Pyr- 


rhula enucleator. . . . .. 333 
Bouvreuil pallas. — nas 
ROSE A 2e 21.0 335 
Bouvreuil eramoisi. Be 
rhula erythrina. . 336 
Bouvreuil commun. eye 
rhula vulgaris. . ... . . 538 
Bouvreuil à longue queue.— 
Pyrrhula longicauda. . . 340 
Bruant. — Æmbbrise: 302 
Bruant crocote. nb 
melanocephala. . . . 303 
Bruant jaune. — Æmberiza 
citrinella. . 304 
Bruant proyer. — Æmberiza 
MO LIM Pons > à Li: :b06 
Bruant roseau. — Æmberiza 
schæniculus. . . . 507 
Bruant à couronne REA — 
Emberiza pythyornus. . . 510 
Bruant ortolan, — 1H ES 
horlulana. .".. - = EE 
Bruant zizi ou de haie. — 
Emberiza cirlus. . dt & 
Bruant fou ou de pré.—Æ£m- 
Berisé A0 JO 195 


Bruant mitilène. er, mberiza 
lesbra- ir. 

Bruant de neige. —Emberiza 
nivalis. 

Bruant montain. DEN; A Fee 
calcarata. ste TT 

Busard harpaye ou UE ma- 


rais,— Falco rufus. . . . 69 


. 917 


he 


Pages. 
Busard Saint-Martin.—Fal- 

co CYaneus. . . . 72 
Basard montagu. Fat ci- 

RÉFACEUS ES «Le 2 Er 76 
Buse ( la). — Falco buteo. 63 
Buse pattue.— Falco lagopus. 65 
Buse bondrée.— Falco apivo- 


IUS. | veste ns "67 
g: 
Gapard. — nas. . _ |" 813 
Canard proprement dit. . . 83r 
Canard kasarka.— Ænas ru- 
OUR CAES Lans . 832 
Canard dr Mr tn: 
dorna.-. .…. 833 
Canard sauvage. Er rs 
CRASS "EE : . 833 
Canard chipeau ou u ridenne. 
— Anas strepera. . . .-. 837 
Canard à longue queue ou pi- 
let. — ee acuta. . 833 
Canard siffleur.— Ænas pene- 
lope: ne 840 
Canard souchet.— 4nas cly= 
Peas ENS -'. 842 
Canard sarcelle d'été. — 
Anas querguedula. . 844 
Canard sarcelle d'hiver. — 
Anas crecca. . #5 846 
Canard eider.— Anas Rs 
lissima. ; 545 
Canard à tête grise. es 19 as 
spectabilis. « . . …. RCE 
Canard marchand. dE, 
perspicillata. . .. . 053 
Canard double macreuse.— 
Arias fusca. MIE 854 
Ca nard macreuse. — Anis 
na el lus in te 656 
cd couronné, — {nas 
leucocephala. . . 859 
Canard de miclon. — Ænas 
glacialis. . .. . . . 860 
Canard siffleur huppé. — 
ARS TUE... nr 864 
Canard milouinan. — Ænas 
marila) FES . 865 
Canard milouin. es; "RES fe- 
PUR. ds «ET CL CUS 


944 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES 


Pages. 
Canard garrot.—Ænas clan- 
gule. . 4x. RS 850 
Canard morillon. — Ænas 
fuligilaë. à «47. 4 + 87 


Canard à iris blanc ou nyro- 
ca. — Anas farephies 
mos. . 878 
Canard à collier ou Hicbrions 
— Anas khistrionica. . 
Wie, Cyéne.. 2 .. - -. 
Caille ( la ).— Perdix cotur- 


EAN S ‘ . 49t 
Casse-noix (le). Mere. 
ga cariocatactas. . : . . + 117 


Catharte. — Caithartes. .,. 7 
Catharte alimoche. — Ca- 
thartes percnopterus. 
Chélidons. — Chelidones. 
F. Hirondelle, Martinet, 
Engoulevent. . A CU RS 
Chevalier. — Zotanus. .. . 635 
Chevalier semi- palme. — 
Totanus semipalmatus. . 637 
Chevalier arlequin. — To- 
lanus fuscus. . ,.. . 639 
Thevalier gambette. — To- 


tanus calidris. . . . . . . 643 
Chevalier stagnatile. — 7o- 

tanus stagnatilis. . . . - 647 
Chevalier à longue queue. — 

Totanus bartramia. . . . 650 
Chevalier cul-blanc . —7To- 

ianus ochropus. . . . . . 651 
Chevalier sylvain. — Tota- 

nus glareola. . . . . . » - 654 
Chevalier perlé. — Totanus 

maculhrca:: sine de 656 


Chevalier guignette.— T'ota- 
tanus hypoleucos. . . . . 657 


Chevalier à bec retroussé. . 658 
Chevalier aboyeur.— 7o1a- 

nus glottis. . . . . . . .. 659 
Choucas.—Corvus monedu- 

IR RENE RER REA: RE EE 
Chouette. —Sirix, .: . . . 73 
Chouettes proprement dites. 80 


Pages. 
Chouette lapone. — Six 
lapponica. . .. ôt 
Chouette harfang. AP TP 
nyeleRs,.. PERS 52 
Chouette de l'Oural: mt F2 ir 
UrAlERSIS 11, EP RE 84 
Chouette  caparacoch. — 
Sérix fune ed Re 86 


Chouette nébuleuse. ep 


nebulosa . . . . 88 
Chouette Dutotte Li 
ut : CS PRE MERE 89 
Chouette chevéche.— $trix 
PAPE Le TO 2 
Chouette tengmalm.—#irix 
tencmalmi : NM ES 94 
Chonéife chevéchette. — 
Otriciaendiea.. 1 2. Mise 96 
Chouette mibou.—V.Hibou. 98 
Cicogne. — Ciconia. 559 
Cicogne blanche.— Ciconia 
ba su alfa a! SRANIVENEN- HE 560 
Cicogne noire.—Ciconia ni- 
Ta", AARILSROVAE . 6: 
Cicogne maquari. Le Eco 
maguari. te % 4330800 fe 563 
“ÆCincle. — Cinclus. .,: + .. 156 
Cincle plongeur. — Cinclus 
aquaticus. 3 177 
Colombe ramier. LOT 
palumbus. . . . 44% 
Colombe colombin. LAGodltas 
ba ænas. . . 445 
Colombe Bisets: —  Cotinibt 
Éevie. NIET RES IEn 446 


Colombe tourterelie 


lumba turtur. NET PES 
Corbeau noir.— Corvus co- 

TALENTS a jefe shsT oh aATE 07 
Cor Re noRe, — Corvus co- 

FORGE MS HAINE 108 
Corneille mantelée.—Corvus 

COMTE Le V-rrut do VE 10% 
Cormoran. — Érres 893 
Cormoran. ( grand ).—Car- 

bo cormoranus. . .. . . . 89% 
Cormoran nigaud.— Carbo 

] 
graculus. . . . . FRA PP OT 


CONTENUES DANS CET OUVRAGE. 


Pages. 
Cormoran jargup. — Carbo 
cristaius, + . - + + + : 900 
Cormoran pygmée.— Carbo 
prgmœus. .. "134. ge 
Coucou. — Rs , . 380 
Coucou gris. — Core ca- 
AONUS. + |. DR SN U 
Coureurs. — Paso Fr. 
Outarde , Court-vite . . 504 
Courlis. — /Vrmnesius, , 6ot 


Cour:is (grand). dre — 
Numenius arquata. . : . 603 
Courlis corlieu.—/Vumenius 
phæopus. , . ... . 604 
Court-vite. HR Au PTE 
Court-vite isabelle.— Curso- 
rius isabéllinus. . . . . . 513 
Court-vite de Coromandel.— 


Cursorius asiaticus. . 514 
Court-vite à double collier. 
Cursorius bicinetus. 1919 
Cygne à bec jaune ou sauva- 
ge. Anas cygnus. . . 828 
Cygne tuberculé ou domesti- 
que. — nas olor. . 830 
E, 
Échasse. — Himantopus. . 52; 


Échasse à manteau noir. — 
Himantopus melanopterus. 528 
Engoulevent (l’ ) ordinaire. 
— Caprimulgus europæus. 436 
Engoulevent à collier roux. 
-- Caprimulgus ruficollis. 438 
Épervier cr ) — Falco nt- 
BUS à à ERA 66 
itourneau. — Éturhés, s 1330 
Étourneau vulgaire. —Stur- 


_nuswul#äris. . = « 1:41 : 133 
Étrncau unicolore.—®tur- 
nus unicolore. . . .. 133 
| 7 
Faisan. — Phasianus. . . . 452: 
Faisan vulgaire. — Phasia- 
nus colchicüs. . . . : .. 453 


Faucon. — Falco. . . . . . 13 
Faucon gerfaut —Falco Ls- 
Mydlicas:: : : © js. eu 


949 
Pages. 
Faucon lanier. — Falco la- 
HAS. D De 79 Pen 
Faucon pélerin. — Falco 
perëgrinus. . « . » - # 22 
Faucon hobereau. — F'atéo 
subbuteo. . . . . 7 ON 


Faucon émerillon, — Falco 
PsSMORRTT. 1 . Mébin:.». 27 
Faucon cresserelle.— Falco 
hnhnacalus"" "2 2: 27.20 
Faucon cresserellette, — 
Falco tinnunculoïdes. . . 31 
Faucon à pieds rouges ou ko- 
bez: — Falco rufipes. . . 33 
Fiammant. — NE a 
TS ee PTE de AT ARS 
Flaminant rouge. =Phänt. 
copterus ruber. . - . + + + 587 
Francolin à collier roux. — 
Perdix francolinus. . . . 482 
Freux.— Corvus frugilegus. 110 
Fou, — Sula. . . .. . 904 
Fou blanc ou de nn — 


Sula alba. . ... 
Foulque.— Fulica. . . . .. . 505 


Fouique macroule.— #ulica 
AtrD: Se 1 0e TIR. t 2 1700 


G. 
Ganga. — Pterocles. . . . 474 
Ganga unibande.—Pterocles 
PAS AL: PER NS 


Ganga cata. —Pterocles seta- 
HUB PIRE SETR US LENS 
11 


Geai. — Corvus g slandarius. 114 
Geai imitateur. Ds in- 
Tartsbus 2 PERRET RS 
Gilaréole. — Glareola. . 498 
Glaréole à collier.—Glareola 
LOPOUQIU.. Le, 5 20478 «2 . 5oo 
Glaréole échasse.— Glarenla 
grallaria. . . +. . .. 503 
Glaréole lacté. — Glareola 
lacttn: 'L12 EEE. à DE 


Gobe-mouche.—Muscicapa. 150 


Gobe-mouche gris. — Mus- 


cicapa grisola. . - « 193 
Gobe-mouche à boMiér, = 
Muscicapa albicollis. . . 153 


946 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES 


Pages. 

Gobe-mouche bec-figue. — 
Muscicapa luctuosa. 

Gobe-mouche rougeâtre. — 


Muscicapa parva. . . .. 158 
Goéland burgermeister. — 

Larus glaucus. TR es 757 
Goëland à manteau noir. — 

Larus marinus. 60 


Goéland à manteau Her _ 
Larus argentatus. . . . . 564 
Goéland à pieds jaunes. — 
Lans JUSeus nr ee 
Gralles.—Grallatores. « . . 
Gralles à trois doigts. . . . 519 


Gralles à quatre doigts. . . 546 
Grèbe. — Podiceps. . . . . 716 
Grébe huppé. — Podiceps 

CT ESIOUUSS ES LS ES Me eee TT 


Grébe jou-gris. — Podiceps 
rubricollis. . . . : . . . . 
Grébe cornu. — Podiceps 
cornulus. 
Grêbe oreillard.— Podiceps 
AUTUUSS ELU, ME 
Grébe castagneux. _Podi- 
ceps minor. 7 
Grimpereau. — Certhia. . . 408 
Grimpereau ( le ). — Fe 
thia familiaris. . . . . . . 4 
Gros-bec.—Fringilla. 3 


Gros bec.—#fr ingilla cocco- 


thraustes opte » 344 
Gros-bec verdier. — Frin- 
gilla chloris. .. . . . . 346 
Gros - bec nice — Frin- 
gilla petronia. . . . . .. 345 
ros-bec moineau, — frin- 
gilla domestica. . . . + . 350 
Hs bec cisalpin. — Frin- 
gilla cisalpina. . . . . : . 351 
ros-bec espagnol. — Frin- 
gilla hispaniolensis. 353 
Gros-bec friquet. — Frin- 
gilla montana. . . « . .. 354 
Gros-bec serin ou cini. — 
Fringilla serinus. . «+ 356 
Gros-bec pinson. — Frin- 
eulla cœlebs.". is spn 357 
Gros - bec d’Ardennes. — 
Fringilla Momefr ngilla. 360 


Pages. 
Gros-bec niverolles.—Frin- 
gilla nipalis, = 4. , 20 362 
Cree bec linotte. — Frin- 
gilla cannabina. . . . .. 364 


Gros-bec à gorge rousse ou 
de montagne.—Fringilla 


monlium. LICE 368 
Gros-bec venturon.—Frin- 
gilla citrinella. | 0.7 350 
Gros-bec tarin. — Fringilla 
Spinus:.\ "UMR 37x 
Gros-bec sizerin. — Frin- 
gilla linaria. . . . ., 375 
Gros-bec Hard ee — 
Fringilla carduelis. . . . 376: 
Grue. — Grus. .... ... 556 
Grue cendrée.—Grus cine- 
VO.) Eds cale 0e DR RE 557 
Guëêpier vulgaire. —Merops 
GDLASLEL, ne Sel e 2 ACE 420 
Guillemot. — Uria. . . . . 919 
Guillemot à capuchon. — 
Uria troile. .. . . .. a 


Guillemot à gros bec. — 
Uria Brunnichii (sabine). 
—Uria Francsii (Leach). g24 

Guillemot à miroir blanc. 
Üria grylle tape Pr MS > - 925 

Guillemot nain.—Uria alle. 928 

Gypaëte.— Gypaëtus. . . . 10 

Gypaëte barbu.— Gypaëtus 


barbatusil1e CU Rre ID 
FE. 
Harle.— Mergus. . . . . . 860 
Harle (grand harle )—Mer- 
LUS-MErSANSEr: Lt eerete 881 
Harle huppé.— Mergus ser- 
T'ALOTN Lee ES ET LE 884 
Harle piette, — Mergus al- 
bellus?,. want es ua + 887 
Héron. — Ærdea. . . . .. 564 
Héron cendré.— ÆArdea ci- 
HÉTER SIENS TE MO EEE 567 
Héron pourpré. — Ærdea 
PArTpUrEMA TE CPE 5re 
Hépon aigrette. — Ardea 
POUR 52) see ete lee TR 
Foron gazette. — Ardea 
garzetta ss 1e Re 554 


CONTENUES DANS CET OUVRAGE. 


Pages. 


Héron, Bihoreau à man- 
teau noir.—Ærdea nycti- 
corax. 

Héron grand butor. — Æ4r- 
dea stellaris. . . . . 

Héron crabier. mt 0 FL 
PDEdES 272. ET 

Héron blongios. — ÆArdea 
minula. . 

Hibou brachiote. — #tr:x 
brachyotos. . +. 

Hibou grand-duc. — Strix 
bubo. 

Hibou moyen duc. — Strix 
ous. 

Hibou scops. — Strix scops. 

Hirondelle de cheminée. — 
Hirundo rustica. . + . .. 

Hirondelle de fenêtre.—Hi- 
rundo urbica. 

Hirondelle de village.—Hi- 
rundo riparia. . . .. 

Hirondelle de rocher EC ÉE- 
rundo rupestris. . . + - . 

Hirondelle-de-mer.—Sierna. 

Hirondelle - de - mer M 
grava.— Sterna caspia. 

Hirondelle-de-mer Caugek. 

— Sterna Cantiaca. 

Hirondelle-de-mer Dougall. 
—Sierna Dougalli. 

Hirondelle - de - mer PR 
Garin.—Sterna hirundo. . 

Hirondelle de mer arctique. 
— Sterna arctica. . . . . 

Hirondelle-de-mer Hansel. 
Sterna Anglica. . .: . . . 

Hirondelle-de-mer moustac. 
— Sterna leuropareia. . . 

Hirondelle-de-mer leucop- 
tère.—Sierna leucoptera. 

Hironde!le-de-mer épouvan- 
tail.—-Sierna nigra. . .. 

Hirondelle-de-mer (petite). 
— Sterna minuta, . , 

Huiterier. — Hæmatopus. 

Huiterier pie.—/Ææmatopus 
Ostralepust" Rats It 

Huiterier à manteau,—//e- 
matopus palliatus. . . ., 


de »1 4, 06/0 ra) ee; 


ide” e7iatle taire 


947 
Pages. 
Huiterier noir. — /æmato- 

POS ASEr NS) d'A 33 
Bupe.—Upupa, . ..... 414 
ne (la). —Upupa epops. 415 

à 
EDS Pis 597 
Ibis falcinelle. — Zbis falci- 
DEUTS one 2 et - ei 598 
A 
Do —Bombycivora. 123 


Jaseur (grand). — Bomby- 


civora garrula.. . . . . + 124 
L. 

Loriot. — Oriolus. . . . . 128 
Loriot.— Oriolus galbula.. 129 
M. 
Macareux.—Marmon. . ;, . O5t 

Macareux moine. — ÆAHor- 
mon fratercula. MMA 
Martinet à ventre blanc. — 
Cypselus alpinus. . . . . 3 
Martinet de muraille.—Cip- 
selus murarius. . 454 
Martin -pécheur. APTE 42t 
Martin-pêcheur alcyon. — 
ÆAlcedo ispida . . . ... 423 
Martin.—Pastor . . . . .. 139 
Martin Roselin. — Pastor 
TOSELS.. . 1.1... 'ati TNT 2S0 
Mauve—Zarus . . . . . .. 754 
Merle.—T'urdus . . . . . . 160 
Merle draine.—7urdus vis- 
CLHOTN Ln RaReTe tE re 161 
Merle litorne.— Turdus pi- 
TE MONNRNTES Ag JE 163 
Merle grive. — Turdus mu- 
BC 2 Perses Va 164 
Merle mauvis.—7'urdus ilia- 
CT ET sp es CAE 165 
Merle à plastron. —Zurdus 
tOrqualus . + « + + + + + 106 
Merle noir. — Turdus me- 
aulas 4 PO ne 168 
Merle à gorge noire.—Tur- 
dus atrogularis. . . . .. 169 


948 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES 


Pages. 

Merle Naumann.— Z'urdus 
INaumanni 
Merle de roche.— Turdus 


CT "7 ANNE LM REeES 172 
Merle bléu.—Turdus Cya- 
TRS SE SA na: 174 
Mésange.— Parus. . : . . . 286 
Mésange charbonnière. — 
PUIS MAO TS + .'e mc 287 
Mésange petite charbon- 
‘mère.— Parus ater. . . . 2838 
Mésange bleue.—Parus cœ- 
TORRES Cle = À UOMPON EN 289 
Mésange huppée. — Parus 
CROSS EEE LOUE eh 299 
Mésange nonnette.— Parus 
DAÉDS RTS Ses te à a de 291 
Mésange lugubre.— Parus 
PUS UBTES UE" en ee + 209 
Mésange à ceintureblanche. 
— Parus sibiricus . . . . 294 
Mésange azurée. — Parus 
CYAN. “-, Stae 410)1 205. 
Mésange à longue queue. — 
Purus caudatus. à... 296 


Mésange moustache. — Pa- 
rus biarmicus. . . « . . + 208 
Mésange rémiz. — Parus 


nerdlulinus 47: 1°: 3066 
Milan royal. — Falco mil- 
PUS; es 0. à MANU. Mir 59 


Milan noir ou parasite. — 
Falco after: se #0 60 
Mouette blanche ou séna- 


teur.— Larus eburneus. . 769 
Mouette à pieds bleus. — 

Laïus cénus NE : 771 
Mouette tridactyle.—Zarus 

tridéetp les." 100, % 774 


Mouette à capuchon noir.— 


Larus melanocephalus . . 577 


Mouette à capuchon plombé. 
—Larus atricilla. . : . . 579 
Mouette rieuse à capuchon 
brun.—Larus ridibundus. 7 
Mouette à masque brun. — 
Larus capistratus. . . . . 
Mouette pq — Larus 
minutus. V. Goéland. . . 587 


OE. 
Pages. 


Œdicnème.—OEdicnemus. 519 
(ÆŒdicnème criard.—OEdic- 


nemus crepitans. . . . , . 521 
0. 
Oie hyperborée ou de neige. 
— Anas hyperborea. . . . 816 
Oie cendrée ou première. — 
Anas anser ferus. . . .. 818 
Oie vulgaire ou sauvage. — 
Anas segetum . … . . .. 820 
Oie rieuse ou à front blanc. 
Anas albifrons .: . . . .. 821 
Oïe bernache.— Anas leu- 
cOprsts: 228) LIN VIF OMR 823 
ie cravant. — Anas ber- 
niCids : 313 824 
Oîe à cou roux.— Ânas rufi- 
collis. . Cygne . . . . . 826 
Outarde — Otis. . . . . 505 
Outarde barbue. — Otis 
farda . à « CNE UE 506 


Outarde canepetière.— Otis 


Lette à 501,1: SUIS DONS 507 
Outarde houbara. — Otis 
hu burss 45: 52141880 . 509 


Palmipèdes. — Palmipedes. 
V. Hirondelle - de - mer , 
Mauve , Oie, Cygne, Ca- 


pard , .étC.4 5 e-stre 730 
Pélican.—Pelecanus . 889 
Pélican blanc. — Pelecanus 

onocrotalus ; «+, + 000 891 
Perdrix.—Perdix. . . . .. 480 
Perdrixbartavelle.—Perdix 

SA HRSELR à. 21. dan see 484 
Perdrix rouge. — Perdix 

EUDTA | Médimsaneitree . 485 
Perdrix gamba. — Perdix 

Petrosa - Mec: RTE 
Perdrix grise. — Perdix ci- 

NOTEG sine à ee: Ce CRC 88 
Pétrel.— Procellaria 800 
Pétrel fulmar.—Procel!aria 

glacialis «1 Mia s ati 802 


£ONTENUES DANS CET OUVRAGE. 


Pages 
Pétrel puffin.—Procellariu 


HUE Le - : - - 805 
LR manks. ÉD de 
anglorum . . 806 
Pétrel obscur “D, a ia 
08 T CNE, SOON 808 
Pétrel hirondelle . . . . . . 8v9 
Pétrel tempête. — Procel- 
laria pelagica. . . . . . . Sro 
Pétrel de ah: — Procel- 
faria Leachii.... . 7. . 812 
Phalarope. — Phalaropus. 708 


Phalarope hyperborée. — 
Phalaropus hyperboreus. 709 
Phalarope platyrhynque. — 
Phalaropus La 712 
Rae Piouse Le à ce 2 388 
Picnoir. — Picus martius. . 399 
Pic vert. — Picus virilis. . 391 
Pic cendré.— Picus canus. 393 
Pic épeiche.— Picus major. 395 
Pic leuconote. — Picus leu- 
conotus. . . 


Pic mar.— Picus medius. . 308 
Pic épeichette.— Picus mi- 

PNR ER ENS +. niÿi LL 399 
Pic tridactyle ou picoïde.— 

Picus tridactylus. . . .. 4ot 
Pie. — Corvus pica. . : . . 113 


0 
1 
Pie grièche. — Lanius. . . 140 
Pie-grièche grise. — Lanius 
excubitor, . . . . 142 
Pie-grièche méridionale. — 


Lanius meridionalis. 143 
Pie-grièche à poitrine rose.— 
Lanius minor. . . . . . . 144 
Pie-grièche rousse.— Zanius 
rufus. , te ‘0 
Pie- -grièche écorcheur.—La- 
nius collurio. Free 
Pigeons. — Columbæ. . . . 441 
Pingouin. — ÆAlca. . 935 
Pingouin macroptère. Li à 
En LE ne Pom 936 
Pinguoin brachiptère.— 44 . 
CHDABERNISS 0e ls « 4 938 
Pinnatipèdes. — Pinnatipe- 
des. ”. Foulque, Phalaro- 
pe , Grébe, etc. . 703 
Pipit. — ÆAuathus. . a61 


949 
Pages. 
Pipit Richard.—Ænthus ri- 
chart. 8 5 © CORRNTS 263 
Pipit spioncelle. — Anthus 
aquutlicus. ei . ee Mas 265 
Pipit rousseline., — Pa SE 
rufescens, ge . 267 
Pipit farlouse. — Anihus. pra- 
ZETiSES ere : SN 269 
Pipit des buissons. — Anthus 
urboreus. , . D: 
Plongeon. — Colymbus. . 908 
Plongeon imbrim —Colym- 
bus glacialis. : 0. ”, 910 


Plongeon lumme ou à gorge 
noire. —Colymbus arcticus. 913 
Plongeon cat-marin ou à gor- 


ge rouge.— Colymbus Fr 


tentrionalis. . 916 
Pluvier. — sr . -. 233 
Pluvier doré, — Charadrius 

pluvialis MAP. A5. EE 535 
Pluvier guignard.— Chara- 

drius morinellus. . . . . . 537 
Pluvier (grand) à collier. — 

Charadrius hiaticuta. . 539 


Pluvier (petit) à collier. — 
Charadrius minor. : . .. 542 
Pluvier à collier interrompu. 


Charadrius cantianus. . . 545 
Poule-d’eau. — Gallinula. . 685 
Poule-d’eau de genêt.—Gal- 

Lnula ser er 2. :. 656 
Poule-d’eau marouette. — 

Gallinula porzana. 688 


Poule-d’eau poussin. —Gal- 
linula pusula. . . 0 
Poule-d’eau Baillon. Ce 


nula Baillonü. . 602 
Poule-d’eau ordinaire. PE 
linula chloropus. . 693 


Pyrrhocorax choquard. — 
Pyrrhocoraxz pyrrhocora: “SL: 
Pyrrochorax Coracias.—Pyr- 


rhocorax graculus. . 193 
F. 
Râles — "Halls. 45... :.1008 


lle d'eau. —/ullus aquati- 
cus, 683 


950 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES , etc. 


Pages. 
Roitelet ordinaire. — Sylvia 
. regulus. + 229 


Roôitelet triple Bédéen.— 

Sylvia ignicapilla. . « .. 
Rollier. — Coracias. . .. . 
Rollier vulgaire: — Coracias 


garrula. ..... .... 


S. 


Sanderling. L'Oidris nn 
Sanderling variable. — Ca- 
didris arenaria: ;"...,. : ! 
Sitelle.—Siütta. . . ,. . 406 
Sitelle torchepot.—$ ita eu- 
ropea Re 


231 


126 


127 


Spatule.—Platalea. ; . 593 
Spatule blanche. == Platalea 
leucorodia . . . . . . . . 595 


Stercoraire.—Lestris. . . . 590 
Stercoraire cataracte.—Les- 
iris calaractes..15 . .): 
Stercoraire pomarin.—Les- 
tris pomarinus . . «+ . . + 793 
Skercoraire parasite ou lab- 
be. — Lestris parasiticus . 596 


15% 


Talève.—Porphyrio . . . . 696 
Talève porphyrion. — Por- 

phyrio hyacinthinus . . . 698 
Talève à manteau vert, — 

Por phyrio smaragnotus . 700 
Talève à manteau noir. — 

Por phyrio melanotus. nOT 
Tétras.—Tetrao . . . . . . 455 
Tétras auerhan. — 7etrao 

urogallus . : .. : .... 457 
Tétras rakkelhan.— Tetrao 

TGAEESE 0 + Te met . 459 
Tétras birkhan. — Totrab 

Ur CNE Er RS RTIES 460 


Tétras gélinotte. — Tetrao 
boniiéia JE . 463 

Tetras rouge. Ferre sco- 
Lis: EG less à 00e 490 


Pages; 
Tétras ptarmigan.—Tetrao 
lagopus,:,.; 8105. :.18 . 468 
Tétras des saule# — Tetrao 
saliceli 2 Re AE: 


Tichodrome. —Tichodroma. 4rx 
Tichodrome échelette. — 


Tichodroma gun 
terarsiS, SES ER 
T'orcol. — Funx. . . . ... 403 


T'orcol ordinaire. — Funx 
torquilla . . .. . .... 405 
Tourne-pierre.—Strepsilas. 552 
Traquet.—Saxicola . . . . 235 
Traquet rieur. — $Saxicola 
cachinnans . . . . . . 236 
Traquet moteux. —Saxicola 


œnanthe.. 5: APTE 237 
Traquet stapazin. — Sari- 
cola-stapazina . - 239 
Traquet oreillard. — QE 
colu’auritas;" CM: 24€ 
Traquet leucomèle.— Saxi- 
cola leucomela . . . . .. 243 


Traquet tarier. — Saxicola 
TUbELRÉ)S = HAMMRRE 
Traquet pâtre. — Saxicola 


r'UBICOANS 1 150,02 VS TER 246 
Trogloyte ordinaire. —#8y1- 

via troglodytes. . . . .. 233 
T'urnix. : Hemipodius Fete hs 
Turnix tachy: drome. — He- 

mipodius tachydromus. . 494 
Turnix à croissans.—Heri- 

podius lunatus . . . . . . 495 


pe 

Vanneau.—’anellus. . . . 54G 
Vanneau pluvier. — Y’anel- 

lus melanogaster. . . : . 
Vanneau huppé. —Vanellus 

CTESÉALUS tn. te à nf 
Vautour.—Pultr. = PE 
Vautour arrian.— f’ultur ci- 


reneus, 
Vautour gr HAT ds PRES 
FUUSS AE E TS / 


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NOTES 1 


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